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Full text of "Bulletin de la Société géologique de France"

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SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE 


DE FRANCE 


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BULLETIN 


DE LA 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE 


DE FRANCE 


QUATRIÈME SÉRIE 


TOME HUITIÈME 


PARIS 
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 
28, Rue Serpente, VI! 


1908-1910 


QUE ÉAe ne 4 are 
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Ve 0e 


d 4e Série, €. VIII. — 1908. — N° 1-2 


BULLETIN 


DE LA 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE 


D: (CETTE SOGIÈTÉ, FONDÉE LE 17 MARS 1830, A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME 
à ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1832) 
à 
Ë 
à 
QUATRIÈME SÉRIE 
7 D: 
: TOME HUITIÈME 
4 | 
: 
FASCIGULES 1-2 : 

Liste des Membres de la Société, etc. : pp. v-xznr. 
| Prix et Fondations de la Société : pp. x£tI-XL1v. 
Feuilles 1-4. — Planche I. 


L—PARIS-- 
. AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 
ë | 28, rue Serpente, VI 


1908 


46 


ms 2 (a) 
PüBLicATION MENSUELLE, Avertir 1908. 


EXTRAITS DU RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE 


ART. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l’avancement de la 
Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la France, 
jus en lui-même que dans ses rapports avec les arts industriels et l'agri- 
culture. 

ART. 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Français 
et les étrangers peuvent également en faire partie. Il n'existe aucune dis- 
tinction entre les membres. | ï 

ART. 4. — Pour faire partie de la Société, il faut s'être fait présenter dans 
une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation f, 
avoir été proclamé dans la seance suivante par le Président et avoir reçu le 
diplôme de membre de la Société. 

ART. 6. — Le Trésorier ne remet le diplôme qu'après l’acquittement du 
droit d’entrée. 

ART. 38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de Novembre 
à Juillet. 

ART. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (Le 1° et le 3° lundi 
du mois). 


ART. 42. — Pour assister aux séances, les personnes étrangères à la 
Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. 

_ ART. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucun 
ouvrage déjà imprimé. 

ART. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur 
des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. 

ART. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra une 


ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement 
déterminé. 

ART. 53 — Un bulletin périodique des travaux de la Société est délivré 
gratuitement à chaque membre. 

ART. 55. — ... Il ne peut être vendu aux personnes étrangères à la 
Société qu’au prix de la cotisation annuelle. 

ART. 58. — Les membres n’ont droit de recevoir que les volumes des 
années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation. Toutefois, les 
volumes correspondant aux années antérieures à leur entrée dans la Société, 
leur sont cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément à un 
tarif déterminé. 


ArT. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou mémoires insérés au 
Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un tirage à part. 
AuT. 93. — Chaque membre paye : 1° un droit d'entrée ; 2° une cotisation 


annuelle ?. 
Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. 
La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. 
La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, ètre remplacée 


ar le versement en capilal d'une somme fixée par la Société en assemblée 


générale (400 francs). 


— Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à 
la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle 
(minimum : 1000 francs). 


1 


1. Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne 
connaîtraient aucun membre qui -pût les présenter, n'auront qu’à adresser 
une demande au Président, en exposant les titres qui justifient de leur 
admission. 


2. Le Conseil de la Société, afin de faciliter le recrutement de nouveaux 
membres, autorise, dorénavant, sur la demande des parrains, les personnes 
qui désirent faire partie de la Société à n’acquitter, la première année, que 
eur droit d'entrée en versant la somme de 20 fr. Le compte-rendu sommaire 
des séances de l’année courante leur sera envoyé gratuitement ; mais ils ne 
recevront Le Lulletin que la deuxième année et devront alors payer la coti- 
salion de 3o francs Ils jouiront aussi des autres droits et privilèges des 
membres de læ Société. 


SOCIÈTE GEOLOGIQUE 


1830 


DE 


FRANCE 


LISTE DES ANCIENS PRÉSIDENTS 
. DE LA 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 


(+ indique les anciens Présidents décédés). 


MM. 
+ Ami Bové. 


{1 DE Roissy. 
1831. 
1832. 
1833. 
1834. 
1835. 
1836. 
1837. 
1838. 
1339. 
1840. 
1841. 
18/42. 
1843. 
1844. 
1845. 
1846. 
1847. 
1848. 
1849. 
1890. 
1851. 
1852. 
1853. 
1854. 
1895. 
1896. 


Ÿ CORDIER. 
 BRONGNIART (Alex.). 
T DE BONNARD. 

+ ConsTANT PrÉvoOsT. 
+ Ami Bové. 

7 ÉLrE DE BEAUMONT. 
 DUuFRÉNOY. 
 CORDIER. 

T CONSTANT PRÉvVOSsT. 
+ BRonGnraRrr (Alex.). 
T Passy. 

+ CORDIER. 

+ D'OrBIGNY (Alcide). 
 D'ARCHIAC. 

+ ÉLw pe BEAUMONT. 
DE VERNEUIL. 

+ DUFRÉNOY. 

+ MicHELIN. 
 D’ARCHIAC. 

+ ÉLrEe DE BEAUMONT. 
CONSTANT PRÉVOST. 
+ D'Omauius D'HALLOY. 
Ÿ DE VERNEUIL. 

T D ARCHIAC. 

+ ÉLre DE BEAUMONT. 
+ DEsHAYESs. 


30 Janvier 1908. — T. VIII. 


1897. 
1858. 
1899. 
1860. 
1861. 


1802. 
1863. 
1864. 
1865. 
1866. 
1867. 
1868. 
1869. 


+ GERvAIS (P.). 


1872. 
1873. 
1874. 
1875. 
1876. 
1897. 
1878. 
13709. 
1880. 
1881. 
1852. 
1883. 


1870 
1871 


MM. 

+ Damour. 
 VIQUESNEL. 
+ Hégerr. 
f LEVALLOIS. 
Ÿ SAINTE - CLAIRE 

Device (Ch.). 
+ DELESSE. 

GauprY (Albert). 

T DAUBRÉE. 
+ GRUNER (L.). 
+ Larrer (Edouard). 
T DE VERNEUIL. 
 BELGRAND. 
À DE BiLzy. 


 HÉBERT. 
+ DE Roys (le marquis). 
T COTTEAU. 
T JANNETTAZ (Ed.). 
 PELLAT (Ed.). 
+ TourNouËR. 

Gaupry (Albert). 
 DAUBRÉE. 

DE LAPPARENT(Albert). 
T Fiscxer. 

Douvizeré (Henri). 
+ Lory (Ch.). 


Bull. Soc. Géol. Fr. — A 


VI 


1884. 
1889. 
1886. 
1887. 
1585. 
1889. 
1890. 
1891. 
1892. 
1895. 
1894. 
1895. 


1876. 
1877. 
1878. 
1879. 
1880. 
1881. 
1882. 
1883. 
1884. 


1889. 
1891. 
1893. 
1895. 
1897. 


1903. 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 


MM. 

+ PARRAN. 

+ MALLARD. 

+ COTTEAU. 
Gaupry (Albert). 

+ SCHLUMBERGER. 

+ HéBerr. 

+ BerrrAND (Marcel). 

+ Munier-CHALMAS. 
Micnez-Lévy. 
ZEILLER. 
GoOsSELET. 
LINDER. 


1896. 
1897. 
1898. 
1899. 
1900. 
TOO1. 
1902. 
1903. 
1904. 
1905. 
1906. 
1907. 


MM. 
DorLrus (Gustave), 
Barrois (Charles). 
BERGERON (Jules). 
DE MARGERIE (Emm.). 
DE LAPPARENT(Albert). 
Carez (Léon). 
HauG (Émile). 
BouLe (Marcellin). 
Termier (Pierre). 
PERON (A.). 
BoisTEL (A.). 
Cayeux (L.) 


LAURÉATS DU PRIX VIQUESNEL 


MM. 

+ MuxiER-CHALMAS. 
Barrois (Ch.). 
FABRE (G.). 

+ FoNTANNES (F.). 

+ HERMITE. 
ŒHLERT. 
VAssEUR (G.). 
Dozzrus (G.). 
LEENHARDT. 


1887. 
1890. 
1893. 
1896. 
1898. 
1900. 
1902. 
1904. 
1906. 


MM. 
MicueL-LÉvY. 
BERGERON (J.). 
Hauc (Émile). 
Cossmanx (M.). 
GLANGEAUD (Ph.). 
Cuorrar (Paul). 
Rousse (Joseph). 
PERVINQUIÈRE (Léon). 
BRESssON (A.). 


LAURÉATS DU PRIX FONTANNES 


MM. 

+ BerrrAND (Marcel). 
Barrois (Ch.). 
KiLrAN (W.). 
DELAFOND (Fr.). 
BouLe (Marcellin). 


1899. 
1001. 
1903. 
1905. 


1907. 


MM. 
FIcHeuRr (E.). 
PaqQuier (V.-L.). 
GENTIL (L.). 
CavEux (L.). 
LEeMoIxE (P.). 


LAURÉATS DU PRIX PRESTWICH 


M. 
TERMIER (Pierre). 


1906. 


M 


‘Lucron (Maurice). 


ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 


POUR L'ANNÉE 1908 


Président : 


M. Henri Douvizeé. 


Vice-Présidents : 


MM. Léon JANET. MM. René NicKkLës, 
Frédéric ROMAN. G. Ramon. 


Secrétaires : 


Pour la France : Pour l'Étranger : 
M. J. Boussac. M. L. MorELLET. 


Vice-Secrétaires : 


M. O. CourFFon. | M. L. PuzEnNaT. 
Trésorier : Archiviste : 
M. L. CAREz. M. J. COTTREAU. 


CONSEIL. 


(Le Bureau fait essentiellement partie du Conseil [art. IV des statuts]) 


MM. Emm. de MARGERIE. MM. É. Hauc. 
Louis GENTIL. J. BLayac. 
A. PERON. Albert GAuUDRY. 
Paul LEMOINE. Lucien CAYEux. 
A. BoisreL. Jules BERGERON. 


G.-F. DoLLrus. Léon BERTRAND. 


VIII ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE 


COMMISSIONS 


Commission de publication du Bulletin 


MM. Albert de LAPPARENT, L. CAyYEux, E. de MARGERIE, 
E. Hauc, M. BouLe. 

En outre, MM. H. DouvicLé, J. Boussac, L. MoRELLET, L. CAREZ, 
J. CoTTREAU, membres du Bureau, font partie de cette Commis- 
sion. 


Commission de publication des Mémoires de Géologie 


MM. Albert de LAPPARENT, Emm. de MARGERIE, E. HauG. 

En outre, MM. H. Douvieré, J. Boussac, L. MoRELLET, L. CAREZ, 
J. CorTrREAUu, membres du Bureau, font partie de cette Commis- 
sion. 


Commission de publication des Mémoires de Paléontologie 


MM. A. THeveniN, L. PERVINQUIÈRE, Albert Gaupry, J. BER- 
GERON, G.-F. DoLzrus, L. CAYEUXx. 

En outre, MM. H. DouvizLé, J. BoussaAc, L. MorELLET, L. CAREZ, 
J. CoTrREAU, membres du Bureau, font partie de cette Commis- 
sion. 


Commission de Comptabilité 


MM. A. Borsrez, P. TERMIER, Léon JANET. 


Commission des Archives et de la Bibliothèque 


MM. Emm. DE MARGERIE, A. THEVENIN, J. BLAYAC. 


Commission des Prix 


Le PRÉSIDENT et les VicE-PRÉSIDENTS de la Société ; Les ANCIENS 
PrésipenTs ; Les LaurÉATSs des divers Prix de la Société ; Cinq 
MEMBRES DE PROVINCE : MM. A. de GROSSOUVRE, Bicor, Philippe 
Tomas, ZürCHER, Ch. DEPÉRET. 


MEMBRES A PERPÉTUITÉ : 


+ Barorre (J.). 

+ Bazizze (Louis). 

T CorrEAU (Gustave). 

T DAUBRÉE (A.). 

+ Dozzrus-Ausser (Daniel). 

+ FonTANNeEs (Louis). 

+ Jackson (James). 

+ GrAD (Ch.). 

f LAGRANGE (le Docteur). 

+ LamorTxEe (de), Colonel d'artillerie. 

+ Levazzois (J.). 

T PARANDIER. 

+ Presrwicx (Joseph). 

+ RogerrTox (le Docteur). 

+ Tournouër. 

+ VERNEUIL (Edouard de) 

T VIQUESNEL. 

+ Vircer D'Aousr (Pierre-Théodore). 

BIBLIOTHÈQUE DE L'UNIVERSITÉ DE BALE (Suisse). 

COMPAGNIE DES CHEMINS DE FER DE PARIS A LYON Er A LA Mépi- 
TERRANÉE, 88, rue Saint-Lazare, Paris. 

COMPAGNIE DES FORGES DE CHATILLON-COMMENTRY, 19, rue de la 
Rochefoucauld, Paris. 

COMPAGNIE DES MINERAIS DE FER MAGNÉTIQUE DE MoKkTA-EL- 
HapiD, 26, avenue de l'Opéra, Paris. 

COMPAGNIE DES MINES DE LA GRAND'COM8E, 17, rue Laffite, Paris. 

COMPAGNIE PARISIENNE D'ÉCLAIRAGE ET DE CHAUFFAGE PAR LE 
Gaz. 

SOCIÉTÉ ANONYME DES HOUILLÈRES DE BESsÈGEs ET RoBrAc, 
17, rue Jeanne-d’Are, Nimes (Gard). 


MEMBRE DONATEUR 


+ Madame C. FONTANNES. 


1. Sont membres à perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à la 
Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle 
(Décision du Conseil du 2 novembre 18/0). 

+ Indique les membres à perpétuité décédés. 


LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES 


DE LA 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 


AU I‘ JANVIER 1908 


(Le signe [P] indique les membres à perpétuité et l’astérisque * les 
membres à vie). 


1904 
1905 


1889 


1867 
1898 
1905 
1878 
1902 


1899 


1895 


LS) 


1875 
1904 


1896 


10 


MM. 

AGxus (Dr Alexandre, N.), Apartado, 1, Lima (Pérou). 

AGUILAR Y SANTILLAN (Raphaël), Secrétaire bibliothé- 
caire de l’Institut géologique national, 52, del Ciprès, 
n° 2728, Mexico (Mexique). 

AGUILERA (José-Guadalupe), Directeur de l'Institut 
géologique national, 5°, del Ciprès, n° 2728, Mexico 
(Mexique). ° 

AGUILLON, Inspecteur général des Mines, 71, rue du 
Faubourg-Saint-Honoré, Paris, VIII. 

ALLARD (Joseph-Alexandre), Ingénieur des Arts et 
Manufactures, Voreppe (Isère). 

ALLORGE (Maurice), Lecturer of Geology, the Univer- 
sity Museum, Oxford, Grande-Bretagne. 

ALMERA (Chanoïine Jaime), 1, calle Sagristans, 3°, 
Barcelone (Espagne). 

AmBayrAc (J. Hippolyte), Professeur honoraire, 
6, place Garibaldi, Nice (Alpes-Maritimes). 

Amior (Henri), Ingénieur en chef au Corps des Mines, 
adjoint à la Direction de la Compagnie du Chemin 
de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, 4, rue 
Weber, Paris, XVI. 

Arcrowsxi (Henryk), 103, rue Royale, Bruxelles 
(Belgique). 

ARGAND (Emile), 10, rue des Terreaux, Lausanne 
(Suisse). 

ARNAUD (F.), Notaire, Barcelonnette (Basses-Alpes). 


 ARRAULT (René), Ingénieur civil, Entrepreneur de 


sondages, 69, rue de Rochechouart, Paris, IX. 

ARTHABER (Dr Gustav A. Edler von), Privatdocent de 
Paléontologie à l'Université, 1, Bartensteing, 8, 
Vienne (Autriche). 


1888* 


1874 
1889 
1901 
1903 
1899 
1875* 


1901 
1880* 
1905 
1879 


1899 


1864* 
1903 
1885 


1886 


1903 
1881 
T9O01 
1903 
1878* 
1894 


1902 


1894 


20 


30 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE X] 


AuBErT (Francis), Ingénieur en chef au Corps des 
Mines, 38, rue Lamartine, Clermont-Ferrand (Puy- 
de-Dôme). 

AuLT-DuMEsniLz (d’), 228, rue du Faubourg-Saint- 
Honoré, Paris, VIII. 

AzÉMaA (Joseph), Licencié ès sciences, 14, rue de la 
Mairie, Pamiers (Ariège). 

AzéMA (Léon), Lieutenant-Colonel au 19° Régiment 
d'Infanterie, 33, rue de Turenne, Brest (Finistère). 

BALL (John), Ph. D., Inspecteur en chef au Geolo- 
gical Survey, Le Caire (Egypte). 

BaLsAN (Charles), Manufacturier, Député de l’Indre, 
8, rue de La Baume, Paris, VIII. 

BARDON (Paul), 9, avenue Perrichont, Paris, XVI. 

BarrÉ (Commandant O.), 10, avenue Henri-Martin, 
Paris, XVI. 

Barrer (Abbé), Doyen de Formeries (Oise). 

BARRILLON (Léon), ancien Ingénieur en chef de la 
Compagnie des Mines d’Aniche, 12, rue Brémontier, 
Paris, XVI. 

Barrotis (Charles), Membre de l’Institut, 41, rue Pascal, 
Lille (Nord). 

BARTHÉLEMY (François), 2, place Sully, Maisons- 
Laffitte (Seine-et-Oise). 

Bary (Émile de), Guebwiller (Haute-Alsace). 


: Basser-Bonneroxs (Raoul), 24, rue Meslay, Paris, IN. 


BayLe (Paul), Directeur des mines et usines de la 
Société lyonnaise des Schistes bitumineux, Autun 
(Saône-et-Loire). 

BEAUGEY, Ingénieur en chef des Mines, Professeur à 
l'Ecole des Mines, 1, rue de la Tourelle, Boulogne- 
sur-Seine (Seine). 

Bépé (Paul), 4° régt de Spahis, P.E.-M., Sfax (Tunisie). 

BEIGBEDER (David), Ingénieur, 125, avenue de Villiers, 
Paris, XVII. 

BEL (Jean-Marc), Ingénieur civil des Mines, 53, boule- 
vard Saint-Michel, Paris, V. 

BELLIVIER (René), Etudiant en sciences naturelles, 
16, rue de l'Hôtel-Dieu, Poitiers (Vienne). 

BERGErRON (Jules), Docteur ès sciences, Professeur à 
l’'Eccle centrale des Arts et Manufactures, 157, 
boulevard Haussmann, Paris, VIII. 

BERNARD (Augustin), Chargé de cours à l’Université 
(Faculté des lettres), 61, rue Scheffer, Paris, XVI. 

BERNARD (Charles-Em.), Ingénieur civil, 12, rue Rosa- 
Bonheur, Paris, XV. 


Béroup (Abbé J. M.), Mionnay (Ain). 


XII 
1903 


1890  4o 


1891 
1891 


1889 [P] 
1890 


1890 
1906 


1884 
1884 


1884 
1887 50 


1865* 
1896 


1893 


1897 
1896 
1892 
1881 
1893 
1882* 


1995. 60 
1901 


LISTE DES MEMBRES 


BERTHON (Paul), Capitaine d'Infanterie, de la Mission 
militaire du Pérou, Lima (Pérou). 

BERTRAND (Léon), Chargé de cours de Géologie à 
l’Université (Ecole normale supérieure), Collabo- 
rateur principal au Service de la Carte géologique 
de la France, 38, rue du Luxembourg, Paris, VI. 

BIBLIOTHÈQUE DE LA VILLE D'ANNECY (Haute-Savoie). 


BIBLIOTHÈQUE DE L'UNIVERSITÉ CATHOLIQUE de Lou- 
vain, 22, rue Neuve, Louvain (Belgique). 

BIBLIOTHÈQUE DE L'UNiveRsITÉ de Bâle (Suisse). 

BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE de Clermont - Ferrand 
(Puy-de-Dôme). 

BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE de Grenoble (Isère). 


BIBLIOTHÈQUE MuniciPaLE de la Ville, boulevard du 
Musée, Marseille (Bouches-du-Rhône). 

BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE de Montpellier (Hérault). 

BIBLIOTHÈQUE DE L’'UNIVERSITÉ de Strasbourg (Alsace- 
Lorraine). 

BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE de Médecine et Sciences, 
allées Saint-Michel, Toulouse (Haute-Garonne). 

Braor (A.), Professeur de Géologie et de Paléontologie 
à l'Université (Faculté des Sciences), 28, rue de 
Geôle, Caen (Calvados). 

Brocue (Alphonse), 53, rue de Rennes, Paris, VI. 

BizarDp (René), Avocat, Chargé de cours à la Faculté 
libre des Sciences, 72, rue Desjardins, Angers 
(Maine-et-Loire). 

BLayac (J.), Préparateur à l'Université (Faculté des 
Sciences), Répétiteur à l'Institut agronomique, 85, 
boulevard de Port-Royal, Paris, XIII. 

Boca, Licencié ès sciences, 5, rue Cassette, Paris, VI. 

Borizz Y Pocx (Arthuro), Secrétaire perpétuel de 
l'Académie des Sciences de Barcelone, calle de las 
Cortès, Barcelone (Espagne). 

Bocpanowrirex (Ch.), Ingénieur des Mines, Louga 
(Gouvernement de Saint-Pétersbourg, Russie). 

Boissière (Albert), Ingénieur de la Compagnie pari- 
sienne du Gaz, 124, boulevard de Magenta, Paris, X. 

BoïsTEL (A.), Professeur à l'Université (Faculté de 
Droit), 12, rue de Seine, Paris, VI. 

BonaPpaRTE (Prince Roland), Membre de l'Institut, 
10, avenue d'Iéna, Paris, XVI. 

Boxnarbor(Léon),Varennes-le-Grand (Saône-et-Loire). 

Bonxes (F.), Professeur de Géologie et de Minéralogie 
à l'Ecole des Mineurs, Alais (Gard). 


1902 


1890 
1857 


1878 
1900 


183/4* 


1881 
1887 
1889 
1903 
1801 
1909 
1904 
1902 
1892 
1898 


1906 


1877 
1898 


1893 


1903 


70 


80 


DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XIII 


Boxxer (Amédée), Docteur ès sciences, Préparateur 
de Zoologie à l’Université (Faculté des Sciences), 
1, quai de la Guillotière, Lyon (Rhône). 

BooE (Abbé René), Curé de Pouffonds, par Melle-sur- 
Béronne (Deux-Sèvres). 

BorEAU-LAJANADIE (Charles), 50, pavé des Chartrons, 
Bordeaux (Gironde). 

BorNEMANN (L.-G.), Eisenach (Saxe- Weimar). 

Bougée (Ernest), Naturaliste, 3, place Saint-André-des- 
Arts, Paris, VI. 

Boue (Marcellin), Professeur de Paléontologie au 


Muséum national d'Histoire naturelle, 3, place 
Valhubert, Paris V. 


BouURGEAT (Chanoiïine), Professeur aux Facultés catho- 
liques, 15, rue Charles-de-Muyssart, Lille (Nord). 
BourGERY, ancien Notaire, Nogent-le-Rotrou (Eure- 

et-Loir). 
BoursAuULT (Henri), 59, rue des Martyrs, Paris, IX. 
Boussac (Jean), 226, avenue du Maine, Paris, XIV. 


BouriLLier (Louis). Roncherolles-le-Vivier, par Dar- 
netal (Seine-Inférieure). 


Bouvier (René), Industriel, 174, cours Saint-André, 
Grenoble (Isère). 

BouzANQUET, Ingénieur des Arts et Manufactures, 37, 
rue d'Amsterdam, Paris, VIII. 


Boyer (Joseph), Docteur en médecine 13, place du 
Pont, Lyon (Rhône). 

BrALY (Adrien), Ingénieur civil des Mines, 21, rue 
Poussin, Paris, XVI. 


BRANNER (John Casper), Professeur de Géologie, 
Stanford University (California, Etats-Unis). 

Bravo (José), Ingénieur en chef des laboratoires du 
Corps des Ingénieurs des Mines, Professeur de 
Minéralogie et de Géologie à l'Ecole des Ingénieurs, 
Lima (Pérou). 

BRÉoN (René), Collaborateur au Service de la Carte 
géologique de la France, Semur (Côte-d'Or). 

Bresson (A.), Docteur ès sciences, Préparateur de 
Géologie à l'Université (Faculté des Sciences), 
Besançon (Doubs). 

Brives (Abel), Docteur ès sciences, Coilaborateur au 
Service de la Carte géologique de l'Algérie, chargé 
d'un cours à l'Ecole supérieure des Sciences d'Alger, 
Mustapha (Alger). 

BroNGnrarT (Marcel), Licencié ès sciences, 29, rue 
Bonaparte, Paris, VI. 


90 


100 


LISTE DES MEMBRES 


BrouEr (G.), Chimiste de la station agronomique de 
Laon, avenue Brunehaut, Laon (gare) (Aisne). 

BRUNES (Jean), Professeur de Géographie à l’'Univer- 
sité, 314, rue Saint-Pierre, Fribourg (Suisse). 

BurcKHARDT (Carlos), Géologue chef de section à 
l'Institut géologique national, 5?, del Ciprès, n° 2728, 
Mexico (Mexique). 

Bureau (Edouard), Professeur honoraire au Muséum 
national d'Histoire naturelle, 24, quai de Béthune, 
Paris, IV. 

Bureau (Louis), Professeur à l'Ecole de Médecine, 
Directeur du Muséum d'Histoire naturelle, 15, rue 
Gresset, Nantes (Loire-Inférieure). 

Bursaux, Ingénieur, Directeur du chemin de fer et de 
la mine de Metlaoui, par Gafsa (Tunisie). 

Busquer (Horace), Chef des Services des mines du 
Creuzot, Collaborateur-adjoint au Service de la Carte 
géologique de la France, La Machine (Nièvre). 

CALDER6N (Dr Salvador), Professeur de Minéralogie à 
l'Université, Calle del Pez, 17, Madrid (Espagne). 

CaAMBEssEDÈs (Félix), Ingénieur, 63, avenue de la 
Grande-Armée, Paris, XVI. 

Canu (Ferdinand), 19, rue Campagne - Première, 
Paris, XIV. 

CAPELLINI (Giovanni), Sénateur, Professeur de Géologie 
à l’Université, Bologne (Italie). 

CapirAN, Docteur en médecine, Professeur à l'Ecole 
d’Anthropologie, 5, rue des Ursulines, Paris, V. 

Carazp (Joseph), Professeur de Minéralogie à l'Uni- 
versité (Faculté des Sciences), 21, rue Rémusat, 
Toulouse (Haute-Garonne). 

CarEez (Léon), Docteur ès sciences, Directeur de 
l'Annuaire géologique, Licencié en droit, 18, rue 
Hamelin, Paris, XVI. 

CARRIÈRE, 4, rue Agrippa, Nîmes (Gard). 

Cayeux (Lucien), Professeur à l’Institut national agro- 
nomique, Professeur de Géologie à l'Ecole nationale 
des Mines, 6, place Denfert-Rochereau, Paris, XIV. 

Cazior (E.), Chef d’escadron d'Artillerie, en retraite, 
24, quai Lunel. Nice (Alpes-Maritimes). 

CHAIGNON (Vicomte de), 14, rue Guérin, Autun 
(Saône-et-Loire). 

CHaLas (Adolphe), 45, rue de Pomereu, Paris, XVI. 

CHANEL (Emile), Professeur au Lycée, Président de la 
Société des naturalistes de l’Aïn, Bourg (Aïn). 

Cxapuis(Albert), ancien juge au Tribunal de Commerce 
de la Seine, 229, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 


Paris, VIII. 


1884 I10 


DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE | XV 


CHARETON-CHAUMEIL (A.), Avoué, 7, place de l’Hôtel- 
de-Ville, Langres (Haute-Marne). 

CHARREYRE (Abbé), à Alosiers, commune de La Fage- 
Saint-Julien, par Saint-Chély d’Apcher (Lozère). 

CHaArrroN (C.). 1, rue Sainte-Marguerite, Luçon 
(Vendée). 

CHARVILHAT (G.), Docteur en médecine, 4, rue Blatin, 
Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 

CHATELET (Casimir), 32, rue Vieux-Sextier, Avignon 
(Vaucluse). 

CHaurarD (Jean), Chef du Service géologique de 
l'Afrique occidentale française (Inspection des 
Travaux publics), 76, boulev. St-Michel, Paris, VI. 

CHauver, Notaire, Ruffec (Charente). 

CHeLor (Emile), Licencié ès sciences, 82, rue Monge, 
Paris, V. 

Ceux (Albert), Directeur de l'Observatoire de la 
Baumette, près Angers (Maine-et-Loire). 

CHEVALIER (Marcel), Licencié ès sciences, ancien 
Préparateur à la Faculté des Sciences, 6, rue 
Alphonse-Daudet, Paris, XIV. 

CHorrAT (Paul), Collaborateur au Service de la Carte 
du Portugal, 113, rua do Arco a Jesus, Lisbonne 
(Portugal) : et 21, rue Saint-Laurent, Bordeaux. 


CaupEau (René), Docteur ès sciences, 35, rue de 
l’Arbalète, Paris, V. 

CLÉRo (Maurice), 56, rue de Sèvres, Paris, VII. 

CLoëz (Charles-Louis), Répétiteur à l'Ecole polytech- 
nique, 9, rue Guy-de-la-Brosse, Paris, V 

Coccui (J. Igino), Professeur de Géologie à l’Institut 
des Hautes-Etudes, 51, via Pinti, Florence (Italie). 

CoLas(Ernest), Industriel, Bonnières-sur-Seine (Seine- 
et-Oise). 

CorcanaP (Jean-Marie), Capitaine d'Infanterie colo- 
niale, Commandant le cercle de Mahafaly, Ampanihy 
(Madagascar). 

CozLer (Pierre), Sainte-Menehould (Marne). 


_CozLor (Louis), Professeur de Géologie à l'Université 


(Faculté des Sciences), 4, rue du Tillot, Dijon 
(Côte-d'Or). 

Comses (Paul) fils, Attaché au laboratoire de Géologie 
du Muséum national d'Histoire naturelle, 9, rue des 
Marronniers, Paris, XVI. 

COMPAGNIE DES CHEMINS DE FER DE L'EST (LE PRÉSIDENT 


DU CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA), 21 et 23, rue 
d'Alsace, Paris, X. 


LISTE DES MEMBRES 


COMPAGNIE DES CHEMINS DE FER DE PARIS A LYON ET A 
LA MÉDITERRANÉE (LE PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMI- 
NISTRATION DE LA), 88, rue Saint-Lazare, Paris, IX, 


COMPAGNIE DES FORGES DE CHATILLON, COMMENTRY ET 
Neuves-Maisoxs, 19, rue de La Rochefoucauld, 
Paris’ 1x 


COMPAGNIE DES MINERAIS DE FER MAGNÉTIQUE DE 
Moxra-EL-HaADiD, 26, avenue de l'Opéra, Paris, I. 


COMPAGNIE DES MINES DE LA GRAND'COMBE, 26, rue 
Laffitte, Paris. IX. 


CorBix (Paul), usine de Chedde, par le Fayet-Saint- 
Gervais (Haute-Savoie). 


Corgin (Raymond), à Eybens (Isère). 


CorrTAzar (Daniel de), Ingénieur des Mines, Sous- 
Directeur du Service de la Carte géologique d'Espa- 
gne, 16, rue Velasquez, Madrid (Espagne). 


Cossmanx (Maurice), Ingénieur-chef des Services 
techniques de l'Exploitation du Chemin de fer du 
Nord, 95, rue de Maubeuge, Paris, X. 


Coste, Ingénieur des Mines, Directeur des mines de 
Blanzy, Montceau les-Mines (Saône-et-Loire). 


Corrix (René), Licencié en droit, Directeur de la 
Compagnie parisienne des Asphaltes, 38, avenue 
Niel, Paris, XVII. 

CoTTREAU (Jean), Licencié ès sciences naturelles, 252, 
rue de Rivoli, Paris, I. 


CoTrroN, Agrégé des sciences naturelles, Professeur 
au lycée Ampère, à Lyon. 

Courron (Olivier), Membre de la Commission d’His- 
toire naturelle d'Angers, 6, rue Furstemberg, Paris, VI. 

CouxiLLoN, Chef du Service géologique, Saigon 
(Cochinchine). 


Courry (Georges), 35, rue Compans, Paris, XIX; et, 
Chauffour-lès-Etréchy (Seine-et-Oise). 


Couvyar (Jean), Licencié ès sciences, Institut français 
(Archéologie), Le Caire, Egypte. 

CRÉPIN. Préparateur de Minéralogie à la Faculté des 
sciences, 199, rue Brûle-Maison, Lille (Nord). 

CroisiERs DE LaAcvivier (C.), Docteur ès sciences, 
naturelles, villa du Chêne-Vert, Vernajoul, Foix 
(Ariège). 

Curer (Albin), rer Président à la Cour d'Appel, 21, 
rue de Boigne, Chambéry (Savoie). 

DALe (T. Nelson), Professeur, U. S. Geological Survey, 
26, Elizabeth street, Pittsfield (Massachusetts, Etats- 
Unis). 


1901 
1909 
1906 
1901 
007 


1899 
1874* 


1878 
1373 


* 1894 


1870* 
1890* 


1903 
1892 * 


1901 
1902 


1882 


1881 


1899 


1887 
1904 


1904 


150 


160 


DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XVII 


DALLEMAGNE (Henry), Ingénieur aux Mines de Ardi- 
turri à Pasajes (province de Guipüzcoa, Espagne). 
DazLonr (Marius), Collaborateur aux Services de la 
Carte géologique de la France et de l'Algérie, 56, 
rue de la République, Marseille (Bouches-du-Rhône). 

Daz Praz (Georges), Université de Padoue (Italie). 

DaniLorr (Eugène), 10, quai de l’'Amirauté, Saint- 
Pétersbourg (Russie). 

Darron (Nelson H.),, U. S. Geological Survey, 
Washington D. C. (Etats-Unis). 

DAUTZENBERG (Ph.), 209, rue de l’Université, Paris, VII. 

DavaLz, ancien Greflier du Tribunal de Commerce, 
Saint-Dizier (Haute-Marne). 

Davy (Louis), Ingénieur civil des Mines, Chateaubriant 
(Loire-[nférieure). 

DELAroND (Frédéric), Inspecteur général des Mines, 
108, boulevard Montparnasse, Paris, XIV. 

DELAGE (A.), Professeur de Géologie et de Minéralogie 
à l'Université (Faculté des Sciences), Montpellier 
(Hérault). 

DELAIRE (Al.), Ingénieur civil des Mines, 29, boulevard 
des Batignolles, Paris, VII. 

DELAMARRE (Comte Maurice), 6, rue de Bellechasse, 
Paris, VII; et, Blois (Loir-et-Cher). 

DELAUNAY (Abbé A.), Curé de St-Eloy-de-Gy (Cher). 

DELEBECQUE (André), Ingénieur des Ponts et Chaussées, 
36, boulevard des Tranchées, Genève (Suisse). 

DELÉPINE (Abbé), aux Facultés catholiques, 41, rue 
du Port, Lille (Nord). 

DELEssE (André), Ingénieur-Agronome, 59, rue 
Madame, Paris, VI. 

DeLcaDo (J.-F.-N.), Directeur des Travaux géologi- 
ques du Portugal, 113, rua do Arco a Jesus, Lisbonne 
(Portugal). 

Depérer (Ch.), Correspondant de l’Institut, Doyen de 
la Faculté des Sciences de l’Université de Lyon 
(Rhône). 

DePrraT (Jacques), Docteur ès sciences, Chargé d’un 
cours à l'Université (Faculté des Sciences), Besançon 
(Doubs). 

DerEIMs (A.), Docteur ès sciences, Laboratoire de 
Géologie, Sorbonne, Paris, V. 

Derwies (Mademoiselle Vera de), Ecole de Chimie, 
Genève (Suisse). 

DesBuissons (Léon), Chef du Service géographique 
au Ministère des Affaires Etrangères, 408, rue Saint- 
Honoré, Paris, VIII. 


XVIII 
1880 

1866 

1890 

1907 170 


1904 


1881 
1873* 


1894 


1905 


1898 


1893 


1894 


1874* 


1903 180 


1869* 


1901* 


IOOI 


1893 


LISTE DES MEMBRES 


DESPREz DE GÉsiNcourrT, Inspecteur des Eaux et Forêts, 
en retraite, 49, rue Albert Joly, Versailles (Seine-et- 
Oise). 

Derroyar (Arnaud), Bayonne (Basses-P yrénées). 

Deypier, Notaire, Cucuron (Vaucluse). 

DienerT (Frédéric), Docteur ès sciences, Chef du ser- 
vice local de surveillance des sources de la Ville de 
Paris, 8, place de la Mairie, St-Mandé (Seine). 

Doré, Préparateur de Minéralogie à l'Université 
(Faculté des Sciences), 159, rue Brüle-Maison, Lille 
(Nord). 

Dorzrus (Adrien), Directeur de la Feuille des Jeunes 
Naturalistes, 35, rue Pierre-Charron, Paris, VIIT. 

Dorzrus (Gustave-F.), Collaborateur principal au 
Service de la Carte géologique de la France, 45, rue 
de Chabrol, Paris, X. | 

Door (Auguste), Ingénieur, Correspondant du 
Muséum national d'Histoire Naturelle, 136, boule- 
vard Saint-Germain, Paris, VI. 

DomAGE (Henri), Directeur de la Société nouvelle des 
Charbonnages des Bouches-du-Rhône, 4, rue de la 
Turbine, Marseille (Bouches-du-Rhône). 

Doxcreux, Docteur ès sciences, br Ne à 
la Faculté des Sciences, 61, rue Victor-Hugo, Lyon 
(Rhône). 

DoxnezaN (D: Albert), 5, rue Font-Froide, Perpignan 
(Pyrénées-Orientales). 

DorLcopor (Chanoïine H. de), Professeur de Paléon- 
tologie à l'Université libre, 44, rue de Bériot, Lou- 
vain (Belgique). 

DoumeErc (Jean), Ingénieur civil des Mines, Expert 
près les tribunaux, 61, rue Alsace-Lorraine, Toulouse 
(Haute-Garonne), et boulevard Blaise-Doumere, 
Montauban (Tarn-et-Garonne). 

DoumERGUE, Professeur au Lycée, Collaborateur au 
Service de la Carte géologique de l'Algérie, 2, rue 
Manégat, Oran (Algérie). 

Douvicré (Henri), Membre de l'Institut, Inspecteur 
général au Corps des Mines, Professeur à l'Ecole 
nationale des Mines, 207, boulevard Saint-Germain, 
Paris, VII. ; 

DouvizLé (Robert), Préparateur de Géologie à l'Ecole 
nationale des Mines, 207, boulevard Saint-Germain, 
Paris VII. 

Douxami (Henri), Agrégé de l'Université, Maître de 
Conférences à l'Université (Faculté des Sciences), 
159, rue Brûle-Maison, Lille (Nord). 

Dreyrus, Professeur au Lycée, Le Puy (Haute-Loire). 


18797 
1886 


190 
1889 
1863 
1899 190 
1909 
1902 
1880 
1907 
1888 


1904 


1903* 
1901 
1909 


1878* 200 


1895* 


1868* 


1866* 


1880 


1867* 


DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XIX 


Durz (André), AY (Marne). 

Dumas (Auguste), Inspecteur honoraire au Chemin de 
fer d'Orléans, 6, rue Sully, Nantes (Loire-Inférieure). 

DumozarD (Etienne), Industriel, 33, avenue d’Alsace- 
Lorraine, Grenoble (Isère). 

Duparc (Louis), Professeur de Minéralogie à l’'Univer- 
sité, Genève (Suisse). 

DuponT, Directeur du Musée royal d'Histoire natu- 
relle, 31, rue Vautier, Bruxelles (Ixelles) (Belgique). 

Duraxp (Charles), Sous-ingénieur des Ponts et Chaus- 
sées, 28, rue Carnot, Périgueux (Dordogne). 

DusserrT (Jean-Baptiste-Désiré), Ingénieur au Corps 
des Mines, 25, rue d'Isly, Alger (Algérie). 

DuTERTRE (E.), Docteur en médecine, 12, rue de la 
Coupe, Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). 

DuVERGIER DE HAURANNE (Emmanuel), château d'Herry 
(Cher). 

Easrman (Ch.-R,), Museum of comparative Zoëülogy, 
Cambridge (Mass., Etats-Unis). 


ECOLE NATIONALE DES EAUX ET Forëts, rue Girardot, 
Nancy (Meurthe-et-Moselle). 


EmBry (Pierre), Attaché au Laboratoire de Géologie 
du Muséum national d'Histoire naturelle, 7, rue 
du Commandant-Rivière, Paris, VIII. 

Erery, Docteur en médecine, Alise-Sainte-Reine, par 
Les Laumes (Côte-d'Or). 

EspinAs (Pierre), Licencié ès sciences, Directeur de la 
Vieille-Montagne, Sentein (Ariège). 

EucnèNe (Albert), 8, boulevard de Versailles, Saint- 
Cloud (Seine-et-Oise). 

Evans (Sir John), K. C. B., D. C. L., L. L. D., D. Sc. 
F.R.S., F.S. A., F.L.S., F. G.S., Correspondant 
de l’Institut de France, Britwell,Berkhamsted (Herts- 
fordshire, Grande-Bretagne). 

EvrarD (Charles), Notaire, Varennes - en - Argonne 
(Meuse). 


Fagre (Georges), ancien Élève de l'École polytech- 
nique, Conservateur des Eaux et Forêts, 28, rue 
Ménard, Nîmes (Gard). 

FAIRMAN (Edward Saint-John), 10, via del Castellacio, 
Florence (Italie). 


FazLor (Emmanuel), Professeur de Géologie à l’Uni- 
versité (Faculté des Sciences), 34, rue Castéja, 
Bordeaux (Gironde). 


FAvRE (Ernest), 6, rue des Granges, Genève (Suisse). 


210 


220 


LISTE DES MEMBRES 


Fayoz (Henri), Directeur général de la Société de 
Commentry - Fourchambault - Decazeville, 49, rue 
Bellechasse, Paris, VII. 

Fèvre (Lucien-Francis), Ingénieur en chef au Corps 
des Mines, 1, place Possoz, Paris, XVI. 

Ficaeur (Emile), Professeur de Géologie à l'Ecole des 
Sciences d'Alger, Directeur-adjoint du Service de la 
Carte géologique de l'Algérie, 77, rue Michelet, 
Mustapha (Alger). 

Frzziozar (Marius), Percepteur, 9, rue Saint-Bié, 
Vendôme (Loir-et-Cher). | 

Fixer (Achille), 117, boulev. Malesherbes, Paris, VIII. 

Fiscer (Henri), Docteur ès sciences, 51, boulevard 
Saint-Michel, Paris, V. 

FLAMAND (G. B. M.), Chargé de cours à l'Ecole supé- 
rieure des Sciences d'Alger, Directeur-adjoint du 
Service géologique (Territoires du Sud), 87, rue 
Michelet, Mustapha (Alger). 

FLEuryY (Ernest), Ecole des Roches, Verneuil-sur- 
Avre (Eure). 

FLicHE (Paul), Correspondant de l’Institut, Professeur 
honoraire à l'Ecole nationale des Eaux et Forêts, 17, 
rue Bailly, Nancy (Meurthe-et-Moselle). 

FLores (Theodoro), Géologue à l'Institut géologique 
national, 52, del Ciprès, n° 2728, Mexico (Mexique). 

FLor, Professeur au Lycée Charlemagne, 24, rue des 
Ecoles, Paris, V. 

FoxT ÿ SAGUÉ (Abbé Norberto), casa de Misericordia, 
Barcelona (Espagne). 

ForrTix (Raoul), Manufacturier, 24, rue du Pré, Rouen 
(Seine-Inférieure). 

Fouquer, 161, boulevard Haussmann, Paris, VIII. 

Fournier (A.), Docteur en médecine, Préparateur de 
Géologie à l’Université (Faculté des Sciences). 22, 
rue de Penthièvre, Poitiers (Vienne). 

Fournier (Eugène), Professeur de Géologie et de 
Minéralogie à l'Université (Faculté des Sciences), 
Besançon (Doubs). 

Fourrau (René), Ingénieur civil, faubourg de Chou- 
brah, Le Caire (Egypte). 

FREYDENBERG (Henri), Lieutenant d'infanterie colo- 
niale, Licencié ès sciences, 4, avenue d'Italie, Paris, 
XIII. 

FRIREN (Abbé A.), Chanoine honoraire, 41, rue de 
l'Evêché, Metz (Alsace-Lorraine). 

Frirscx (Dr Anton), Professeur à l’Université, Jâäma, 
n° 7, Prague (Bohême). 


1900 


1901 


1862 
1892 
1849* 
1902 
1889 


1883 
1892 


1906 
1884 
1892 
1889 
1881 


1889 
1889 
1892 
1902 
1906 


1897 
1800 : 


3 Février 1908. — T. VIII. 


230 


2/40 


DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XXI 


GAILLARD (Claudius), Chef de Laboratoire au Muséum 
d'Histoire naturelle, 17, rue Cronstadt, Lyon (Rhône). 

GARDE (Gilbert), Préparateur de Géologie et de 
Minéralogie à l'Université (Faculté des Sciences), 
Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 

GARRIGOU, Docteur en médecine, 38, rue Valade, 
Toulouse (Haute-Garonne). 

GAucHERY (Paul), Ingénieur-Architecte, Vierzon (Cher). 

GauprY (Albert), Membre de l'Institut, Professeur 
honoraire au Muséum national d'Histoire naturelle, 
7 bis, rue des Saints-Pères, Paris, VI. 

Gaurier (Emile-F.), Professeur à l'Ecole supérieure 
des Lettres d'Alger, 4, rue Lagarde, Paris, V. 

GAUTIER (Paul), Directeur du Musée Lecocq, Clermont- 
Ferrand (Puy-de-Dôme). 

GEANDEY (F.), 11, rue de Sèze, Lyon (Rhône). 

Geix1e (Sir Archibald), D. Sc., D. C. L., L. L. D., 
F. R.S., F. G. S., Correspondant de l’Institut de 
France, 3, Sloane court, London $S. W. (Grande- 
Bretagne). 

GENNEVAUX (Maurice), 18, rue Saint-Claude, Mont- 
pellier (Hérault). 

GENREAU, Inspecteur général des Mines, en retraite, 
34, rue Georges-Sand, Paris, XVI. 

GENTIL (Louis), Maître de conférences à l'Université 
(Faculté des Sciences), Sorbonne, Paris, V. 

GEVREY (Frédéric-Charles-Alfred), Conseiller à la Cour 
d'Appel, 9, place des Alpes, Grenoble (Isère). 

GirArDoT, Docteur en médecine, 15, rue Mégévand, 
Besançon (Doubs). 

GirAUD (Jean), Agrégé, Docteur ès sciences, Maître de 
de conférences à l'Université (Faculté des Sciences), 
Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 

GiraAux (Louis), 9bis, avenue Victor-Hugo (Saint- 
Mandé (Seine). 

GLANGEAUD (Ph.), Professeur de Géologie et de Miné- 
ralogie à l’Université (Faculté des Sciences), 46 bis, 
boulevard Lafayette, Clermont-Ferrand (Puy-de- 
Dôme). 

GoDBILLE (Paul), Inspecteur-chef de Service sanitaire 
au département de la Seine, 9, boulevard Exelmans, 
Paris, XVI. 

GoDEFROY (R.), Ingénieur aux Mines de Landres- 
Pienne, par Audun-le-Roman (Meurthe-et-Moselle). 


GOLFIER, 30, rue Pernety, Paris, XIV. 


GozLiez (H.), Professeur à l'Université, villa Bona- 
venture, Lausanne (Suisse). 


Bull. Soc. Géol. Fr. — B 


XXII 


1904 


Fe 
1874 


856* 


1889 
1879 
1900 
1903 


1596 


1880 


1877 


HSE 


1891* 


1905 


1890 


1862* 


1894 


1903 


260 


LISTE DES MEMBRES 


GONDIN (M.), Ingénieur à la Société du Puits artésien 
de Vincennes, 32, rue du Petit-Château, Charenton- 
le-Pont (Seine). 

Gorceix,Mont-sur-Vienne,par Bujaleuf(Haute- Vienne). 


GOSsELET (J.), Correspondant de l’Institut, Doyen et 
Professeur honoraire de la Faculté des Sciences, 18, 
rue d’'Antin, Lille (Nord). 

GOURBINE (Charles-Alfred), 91, rue de l'Université, 
Paris, VII. 

GourDox (Maurice-Marie), Vice-Président de la Société 
Ramond, 19, rue de Gigant, Nantes(Loire-Inférieure). 

GOURGUECHON, Ingénieur des Mines, 116, cours Saint- 
André, Grenoble (Isère). 

GourY (Georges), Docteur en droit, Avocat, 5, rue 
des Tiercelins, Nancy (Meurthe-et-Moseile). 

Goux, Agrégé de l'Université, Professeur d'Histoire 
Naturelle au Lycée Condorcet, 3, place de la Nation. 
Paris XI. 

GrAMoNT (Comte Antoine-Arnaud de), Docteur ès 
sciences physiques, 179, rue de l'Université, Paris, 
VIL et Le Vignal, par Pau (Basses-Pyrénées). 

GRanD’EURY (Cyrille), Correspondant de l'Institut, 
Ingénieur civil, 12, rue d’'Amance, Malzéville 
(Meurthe- et Moselle). 

GRANDIDIER (Alfred), Membre de l'Institut, 74 bis, 
rue du Ranelagh, Paris, XVI. 

GRANDIDIER (Guillaume), 2, rue Gæthe, Paris, XVI. 

GRENIER (René), res des Mines, Pocancy, par 


Vertus (Marne). 
(GROSSOUVRE (A. de), Ingénieur en chef au Corps des 


Mines, Bourges (Cher). 


GROSSOUVRE (Georges de), Lieutenant- Colonel au 66° 
régiment d'Infanterie, 15, place Zola, Tours (Indre- 
et- Loir e): 

GUÉBHARD (Adr Le Agrégé de Physique des F acute 
de Médecine, Saint-Vallier-de-Thiey (Alpes-Mari- 
times). 

GuizBErT (Louis), Officier d'Administration du Génie 
en retraite, Architecte, à KEtables (Côtes-du-Nord). 

Haas (Hippolvyt), Dr sc., Professeur à l’Université 
royale, 28, Moltkestrasse, Kiel(Holstein, Allemagne). 

Hagers, Ingénieur des Mines, Professeur à J'Univer- 
sité, 4, rue Paul-Devaux. Liège (Belgique). 

HarLé (Edouard), Ingénieur en chef des Ponts et 
Chaussées, 36, rue Emile - Fourcand, Bordeaux 
(Gironde). 

HaARMER (F.-W.), F. G. T., Oakland House, Cringle- 
ford, près Norwich (Norfolk, Grande-Bretagne). 


1906 
1884 
1885 


1896 


1905 
1869 
1800 


1GOI 
1902 


1878 


1903* 


1889 
1881 


1802 


1904 
1901 


1095 


1899 
1890 


280 


DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XXI 


Harris (Gilbert-Denison), Professeur de Paléonto- 
logie, Cornell University, Ithaca (Etat de New-York, 
Etats-Unis). 

HauG (Emile), Professeur de Géologie à l'Université 
(Faculté des Sciences), Laboratoire de géologie à la 
Sorbonne, Paris, V. 


Henry (J.), Docteur ès sciences, ancien Professeur à 
l'Ecole de Médecine, 37, rue Ernest-Renan, Besançon 
(Doubs). 


HERMANN, Libraire, 6, rue de la Sorbonne, Paris, V. 


Hoërnes (D' Rudolf), Professeur à l'Institut géolo- 
gique de l'Université, 48, Rechbauerstrasse, Gratz 
(Styrie). 

HOoLLANDE (D.), Directeur de l'Ecole préparatoire de 
l'Enseignement supérieur, 19, rue de Boigne, Cham- 
béry (Savoie). 

HozzapreL (D' Eduard), Professeur de Géologie à 
l'Université, 30, Herderstrasse, Strasbourg (Alsace- 
Lorraine). 

Houpanr (Pierre-Ferdinand), Lagny (Seine-et-Marne). 

HouEz (Philippe), Ingénieur à Condé-sur-Noireau 
(Calvados). 

Hucxes (Thos. McKenny), F. R. S., F. G. S., Pro- 
fesseur de géologie, Woodwardian Museum, Trinity 
College, Cambridge (Grande-Bretagne). 

ILovaïisky (David), Musée de Géologie de l'Université, 
Moscou (Russie). 

ImBEaux (Edouard), Ingénieur en chef des Ponts et 
Chaussées, Docteur en médecine, 18, rue Sainte- 
Cécile, Nancy (Meurthe-et Moselle). 


INSTITUT GÉOGNOSTICO-PALÉONTOLOGIQUE de l'Univer- 
sité, Strasbourg (Alsace). 

INSTITUT NATIONAL AGRONOMIQUE, 16, rue Claude- 
Bernard, Paris, V. 

JACOB (Charles), Agrégé des sciences naturelles, Pré- 
parateur à l'Université (Faculté des Sciences), Labo- 
ratoire de Géologie, Grenoble (Isère). 

JaAcog (Henri), Ingénieur en chef au Corps des Mines, 
Directeur du Service de la Carte géologique de 
l'Algérie, 22, rue de Constantine, Alger. 

JACQUINET, Agent comptable de la Marine, 10, avenue 
Colbert, Toulon (Var). 

JikeL (D: Otto), Professeur à l'Université, 43, Invali- 

. denstrasse, Berlin N. W. (Allemagne). 


JANET (Armand), ancien Ingénieur de la Marine, 4, rue 
Jacques-Cœur, Paris, V. 


XXIV 
1877" 


1982* 


1907* 


1899 
1907 


1903 


1900 
IOO01 


1897 


186: 


200 


300 


LISTE DES MEMBRES 


JANET (Charles), Ingénieur des Arts et Manufactures, 
Docteur ès sciences, 91, rue de Paris, Voisinlieu, 
près Beauvais (Oise). 

JANET (Léon), Ingénieur en chef au Corps des Mines, 
Député du Doubs, 87, boulevard Saint-Michel, 
Paris, V. 


Jopor (Paul), 29 bis, rue de Rocroy, Paris, X. 

JOrEAUD, Sous-intendant militaire, chemin de l'Arrou- 
saire, villa Saint-Henri, Avignon (Vaucluse). 

JoLEAUD (Léonce), Collaborateur au Service de la 
Carte géologique de l'Algérie, Constantine (Algérie). 

JoLY (C. Heuri), Licencié ès sciences naturelles, Pré- 
parateur de Géologie à l'Université (Faculté des 
Sciences), 9, rue Desilles, Nancy (Meurthe-et-Moselle). 

JorpAN (Paul), Ingénieur au Corps des Mines, 4, rue 
de Luynes, Paris, VII. 


JorissEN (Edward), Consulting geologist, Post Oflice 
box 305, Johannesburg (Transvaal). 

Joukowsky (Etienne), Ingénieur civil des Mines, Pré- 
parateur de Géologie au Musée d'Histoire naturelle 
de Genève (Suisse). 

JourpY (Général Em.), Commandant le Ile Corps 
d'armée, Nantes (Loire-Inférieure). 

JOUSSEAUME, Docteur en médecine, 29, rue de Ger- 
govie, Paris, XIV. 

JUDENNE (Léon), 6, rue de Clermont, Beauvais (Oise). 

Kazkxowsky (D' Ernst), Professeur à l’Université, 
Directeur du Musée royal de Minéralogie et Géo- 
logie, 11, Bismarckstrasse, Dresde, A, 14 (Alle- 
magne). 

KarakascH (D: Nicolas Iwanowitsch), Conservateur 
du Musée géologique de l’Université impériale, 
Wassily Ostrow, Malyprospect, 14, Saint-Péters- 
bourg (Russie). 

KERFORNE (Fernand), Docteur ès sciences, Préparateur 
de Géologie et de Minéralogie à l'Université (Faculté 
des Sciences), 16, rue de Châteaudun, Rennes (Ille-et- 
Vilaine). 

KiLrAN (W.), Professeur de Géologie à l'Université 
(Faculté des Sciences), 38, avenue Alsace-Lorraine, 
Grenoble (Isère). 


K@&NEex (A. von), Geheimer-bergrath, Pr ofesseur de 
Géologie à l'Université, Gaœttingue (Allemagne). 

LaBar (A.), Docteur en médecine, villa des Gravières, 
Périgueux (Dordogne). à 

LABORATOIRE DE GÉOLOGIE de la Faculté des Sciences 
de l'Université de Caen (Calvados). 


1904 
1903 


1909 


1894 


1902* 310 
18806 


1888 

1903 

1981 
1872 * 
1875 
1901 * 
1873 * 
1380 

1896 20 


1896 
1864 * 


1906 


1887* 


1897 


DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XXV 


LABORATOIRE DE GÉOLOGIE de la Faculté des Sciences 
de l’Université de Paris, à la Sorbonne, Paris, V. 
LABORATOIRE DE GÉOLOGIE de l'Ecole nationale d’Agri- 

culture de Grignon, par Plaisir (Seine-et-Oise). 

LABORATOIRE DE GÉOLOGIE de l'Ecole normale supé- 
rieure à la Faculté des Sciences de l’Université de 
Paris, 45, rue d'Ulm, Paris, V. 

LABORATOIRE DE PALÉONTOLOGIE du Muséum national 
d'Histoire naturelle, 3, place Valhubert, Paris, V. 
Lacoin (Lucien), Capitaine d’Artillerie, Professeur de 
Topographie à l'Ecole d'application, 24, rue Carnot, 

Fontainebleau (Seine-et-Marne). 

Lacroix (Alfred), Membre de l’Institut, Professeur de 
Minéralogie au Muséum national d'Histoire nalu- 
relle, 8, quai Henri IV, Paris, IV. 

Lacroix (abbé E.), Aumônier de la Marine, en retraite, 
179, avenue du Roule, Neuilly-sur-Seine (Seine). 

La Cruz (Emiliano de), Ingénieur des Mines, 88, 
calle de Balmes, Barcelone (Espagne). 

LArLAMME (Mgr. Joseph-Clovis R.), Recteur à l’Uni- 
versité Laval, Québec (Canada). 

Lamgerr (Jules-Mathieu), Président du Tribunal civil, 
57, rue Saint-Martin, Troyes (Aube). 

LAMOTHE (Général de division de), Comité d’Artil- 
lerie, place Saint-Thomas d'Aquin, Paris, VIT. 

LAMoTHE (René de), Licencié ès sciences, Licencié ès 
lettres, 20, rue de l’Odéon, Paris, VI. 

LANDERER (J.-José), 34, rue de Caballeros, Valence 
(Espagne). 

LANGLAssÉ (René), 50, rue Jacques Dulud, Neuilly- 
sur-Seine (Seine). 

LanTeNoiIs, Ingénieur en chef au Corps des Mines, 
Hanoï (Tonkin). 

LAPOUKHINE DEMiIborFr (Prince). 

LaPpPARENT (Albert de), Secrétaire perpétuel de l’Aca- 
démie des Sciences, ancien Ingénieur au Corps des 
Mines, Professeur à l’Institut catholique, 3, rue de 
Tilsitt, Paris, VIIL. 

LaPPARENT (Jacques de), Préparateur de Minéralogie 
à l'Université (Faculté des Sciences), 56, rue 
Madame, Paris, VI. 

LArasrE, Sous-Directeur du Musée d'Histoire naturelle, 
Professeur de Zoologie à l'Ecole de Médecine, Casilla 
803, à Santiago (Chili), et à Cadillac-sur-Garonne 
(Gironde). 

Larinis (Léon), Ingénieur, Seneffe, Hainaut (Belgique). 


XXVWVI 


1904 


1880 


1903 

1894 

1907 330 
1903 

I 893 ie 
1884 


1901 
1869 * 


1 868 * 


1883 


1880 


1875 * 
1899* 340 
1903 


1999 
1867 


1906 


LISTE DES MEMBRES 


LaAuBY (A.), Collaborateur au Service de la Carte géolo- 
gique de la France, Correspondant du Ministère de 
l'Instruction publique, 63, rue des Lacs, St-Flour 
(Cantal). 

LaAuNaAy (Louis de), Ingénieur en chef au Corps des 
Mines, Professeur à l'Ecole des Mines et à l'Ecole des 
Ponts et Chaussées, 31, rue de Bellechasse, Paris, VIT. 

Laur (Francis), Ingénieur civil des Mines, 26, rue 
Brunel, Paris, XVII. 

LAurANs, Ingénieur en chef au Corps des Mines, 12, 
rue Théodule Ribot, Paris, XVIL. 

Laurent (Armand), Agrégé de l'Université, Profes- 
seur au Lycée, Caen (Calvados). 

LAURENT (Georges), Administrateur des Colonies, 88, 
boulevard Saint-Pierre, Caen (Calvados). 

LeBouTeux, Ingénieur-Agronome, Propriétaire à Ver- 
neuil, par Migné (Vienne). 

Le Contre (Albert), Ingénieur des Ponts et Chaussées, 
Mayenne (Mayenne). 

Le CouppeY DE LA Forest (Max), Ingénieur des Amé- 
liorations agricoles au Ministère de l'Agriculture, 
8, rue Boccador., Paris, VIII. 

Lepoux (Charles), Ingénieur en chef au Corps des 
Mines, Professeur à l'Ecole des Mines, 250, boule- 
vard Saint-Germain, Paris, VII. 

LÉENHARD (Franz). Professeur agrégé à la Faculté de 
Théologie, Foufroide-le-Haut, Montpellier (Hérault). 

LEGAy (Gustave), Receveur de l’'Enregistrement et des 
Domaines, en retraite, 22, rue de Flahaut, Boulogne- 
sur-Mer (Pas-de-Calais). 

Lecis (Stanislas), Ancien professeur au Lycée Louis- 
le-Grand, 22, avenue Reiïlle, Paris, XIV. 

Le MARCHAND (Augustin), Ingénieur civil, 2, rue 
Traversière, aux Chartreux, Petit-Quevilly (Seine- 
Inférieure). 

LEMOINE (Paul), Préparateur de Géologie à l'Uni- 
versité (Faculté des Sciences), 96, boulevard Saint- 
Germain, Paris, V. 

LErICHE (Maurice), Maître de Conférences à l'Uni- 
versité (Faculté des Sciences), 159, rue Brûle-Maison, 
Lille (Nord). 

Levar (Ed. David), Ingénieur civil des Mines, 174, bou- 
levard Malesherbes, Paris, XVII. 

Lez (Achille), Conducteur des Ponts et Chaussées, 
en retraite, Lorrez-le-Bocage (Seine-et-Marne). 

Luommrx (Léon), Ingénieur civil, Directeur de la 
Sucrerie de Mayot, par La Fère (Aisne). 


1880* 


1878 
1899 350 
1906 


1879* 


1901 
1887 * 
1897 


1904 
1889 


1899 
18061,* 


1389 360 
1898 


1906 


1887 
1985 


1390 


1890 


DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XXVII 


LiBBey (William Jr), D. Sc., professeur de Géographie 
physique, Directeur du Muséum de Géologie et 
d'Archéologie : Collège de New-Jersey, Princeton 
(New-Jersey, Etats-Unis). 

Lima (Wenceslau de), Docteur ès sciences, Professeur 
de Géologie à l’Académie polyiechnique de Porto, 
17, praça da Trinidade, Porto (Portugal). 

Limaxowsk1 (Miésislas), 52, rue de Valentin, Lau- 
sanne (Suisse). 

Linper (Oscar), Inspecteur général des Mines. Vice- 
Président du Conseil supérieur des Mines, 38, rue 
du Luxémbourg, Paris, VI. 

LippMANN, Ingénieur civil, 47, rue de Chabrol, Paris, X. 

Lissagous, 10, quaides Marans, Mäâcon(Saône-et-Loire). 


 Lissox (Carlos [.), Ingénieur des Mines, Professeur de 


Micropétrographie à l'Ecole des Ingénieurs, Lima 
(Pérou). 

Lopin, Inspecteur général des Mines, Professeur à 
l'Ecole des Mines, 16, rue Desbordes-Valmore, 
Paris, XVI. 


LoncLras (Emile-Edouard), 2, avenue Girard, Marseille 
(Blancarde) (Bouches-du-Rhône). 

LonquErYx (Maurice), Ingénieur civil des Mines, 
Outréau, près Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). 

LortoL LE Forr(P. de), Frontenex près Genève(Suisse). 

Lori (Claude-Victor), Dax (Landes). 

Lory (Pierre-Charles), Chargé de conférences de 
Géologie à l’Université (Faculté des Sciences), 6, 
rue des Alpes, Grenoble (Isère). 

LuGEon (Maurice), Professeur à l'Université, 3, place 
Saint-François, Lausanne (Suisse). 

LyMax (Benjamin-Smith), 908, Locust street, Philadel- 
phie (Pensylvanie, Etats-Unis). 

Marre (J.), aux forges de Morvillars(Territ.de Belfort). 

Mazzer (Jacques), Ingénieur eivil des Mines, 23, rue de 

la République, Saint-Etienne (Loire). 

Maxsuy, Géologue du Service géologique de l’Indo- 

Chine, Hanoï (Tonkin). 

MARGERIE (Emmanuel dé), 44, rue de Fleurus, Paris, VE. 

MARTEL (Edouard-Alfred), Directeur de «La Nature», 
Auditeur au Comité consultatif d'Hygiène publique, 
23, rue d’Aumale, Paris, IX. 

MarTiN (David), Conservateur du Musée, Gap (Hautes- 
Alpes). 

MARTIN (Louis), Docteur en Médecine, Docteur en 
droit, Licencié ès lettres, Licencié ès sciences, 
1, place Saint-Sulpice, Paris, VI. 


XXVIII 


1897 


1891 
1881 
1906 


1900 


1902 
1909 
1899 
1902 
1859 
1905 
1903 
1896 


1892 


1897 
1881 


1901 


1808* 


TOOI 
1876 


1001 


370 


380 


LISTE DES MEMBRES 


MARTONNE (Emmanuel de), Professeur de Géographie 
à l'Université (Faculté des Lettres), 4, place Saint- 
Clair, Lyon (Rhône). 

Marty (Pierre), Château de Caillac, par Arpajon 
(Cantal). 

MarriRoLo (Ettore), Ingénieur au Corps royal des 
Mines, 1, via Santa-Susanna, Rome (Italie). 

Maucne (Albert), Licencié ès sciences, Contrôleur des 
Contributions directes, Florac (Lozère). 

MAURICE (Joseph), Ingénieur civil des Mines, Hacienda 
de Monte-Horcaz, par Villanueva de las Minas 
(province de Séville, Espagne). 

Maury (E.), Préparateur de Physique au Lycée, 4, rue 

Gioffredo, Nice (Alpes-Maritimes). 

MECQUENEM (Roland de), Ingénieur civil des Mines, 

16, rue du Pré-aux-Clercs, Paris, VII 

MEMIN (Louis), 28, rue Serpente, Paris, VI. 

MENGEL (O.), Directeur de l'Observatoire météorolo- 
gique, 45 bis, quai Vauban, Perpignan (Pyrénées- 
Orientales). 

MERGEY (N. de), La Faloise (Somme) et 6, rue de Cler- 
mont, Beauvais (Oise). 

MERIGEAULT (Emilien), Ingénieur des Mines, Cons- 
tantine (Algérie). 

MErLE, Contrôleur des Mines, 1, rue Sainte-Anne, 
Besançon (Doubs). 

MERMIER, Ingénieur des Chemins de fer fédéraux, 
square de La Harpe, 8, Lausanne (Suisse). 

MEUNIER (Stanislas), Professeur de Géologie au Muséum 
national d'Histoire naturelle, 3, quai Voltaire, Paris, 
VIT: 

Meyer (Lucien), Interprète assermenté près le Tribunal 
civil, 25, rue Denfert-Rochereau, Belfort. 

MicHaALeT (A.), Quartier de la Barre, allée des Platanes, 
Toulon (Var). | 

Micnez (Léopold), Professeur-adjoint de Minéra- 
logie à l'Université (Faculté des sciences, Sorbonne), 
54, boulevard Maillot, Neuilly-sur-Seine (Seine). 

Micnez-Lévy, Membre de l’Institut, Inspecteur général 
des Mines, Directeur du Service de la Carte géolo- 
gique de la France, 26, rue Spontini, Paris, XVI. 

Micner-Lévy (Alfred), Garde général des Eaux et 
Forêts, 26, rue Spontini, Paris, XVI. 

MiEG (Mathieu), 48, avenue de Modenheim, Mulhouse 
(Alsace-Lorraine). 

MIiQUEL E IrizAr (Manuel), Colonel du 1° régt. du 
Génie, Logroño (Espagne). 


390 


DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XXIX 


Miquez (Jean), Propriétaire, Baroubio, par Aigues- 
Vives (Hérault). 

MircEA (C.-R.), Ingénieur des Mines, 31, rue Romulus, 

‘ Bucarest (Roumanie). 

MiremonrT (J.-B. Alfred), ancien industriel, 3, rue 
Eugénie, Saint-Mandé (Seine). 

MOLENGRAAFF (D: G. A. K.), Géologue, 43, Juliana 
Van Stolberglaan, La Haye (Pays-Bas). 

Moxop (Guillaume-H.), Résident de France, Pursat 
(Cambodge). 

Monruiers (Maurice), Ingénieur civil des Mines, 50, 
rue Ampère, Paris, XVIL. 

MoreLLer (Lucien), 3, boulevard Henri IV, Paris, XV. 

MoraGAn (Jacques de), Ingénieur civi des Mines, Villa 
des Lilas, Croissy (Seine-et-Oise). 

Moscoso (Francisco Eugénio de), Docteur en Médecine, 
Professeur d'histoire naturelle à | « Instituto de 
Senoritas », 45, calle de la Industria, San Pedro de 
Macoris (République dominicaine). 

MourEAU (l'abbé), Doyen de la Faculté de Théologie, 
15, rue Charles de Muyssart, Lille (Nord). 

Mourer(G.), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 
22, rue du Chifflet, Besançon (Doubs). 

MourGuEs, Préparateur de Géologie à l’Université 
(Faculté des Sciences), Montpellier (Hérault). 

MourLzoN (Michel), Directeur du Service géologique 
de Belgique, Membre de l'Académie royale des 
Sciences, 107, rue Belliard, et 2, rue Latérale, 

- Bruxelles (Belgique). 

Mourter (François), Licencié ès sciences, Interne des 
Hôpitaux, 6, rue Leclerc, Paris, XIV. 

Mrazec (Louis), Professeur de Minéralogie et de 
Pétrographie, Laboratoire de Minéralogie, Univer- 
sitate, sala x1v, Bucarest (Roumanie). 

MunrEeanu-MurGocr (Georges), Assistant de Minéra- 
logie à l'Université, Bucarest (Roumanie). 

Musée NATIONAL GÉOLOGIQUE d'Agram (Croatie, 
Autriche). 

NéGris (Ph.), Ingénieur, Ancien ministre, 6, rue Tri- 
corfou, Athènes (Grèce). 

NickLës (René), Professeur de Géologie à l'Université 
(Faculté des Sciences), 4, rue des Jardiniers, Nancy 
(Meurthe-et-Moselle). 

Nicou (Paul), Ingénieur au Corps des Mines, 2, rue de 
Senelle, LongwYy-bas (Meurthe-et-Moselle). 

Nivorr (Edmond), Directeur de l'Ecole nationale des 
Mines, 6o, boulevard St-Michel, Paris, VE. 


XXXx 
1907 
1886 


1909 


1877” 


1599 


1892 


1906 


1893 
1893 


1885 


1902 


1893 


1888* 


188/4 


1899 


410 


LISTE DES MEMBRES 


Noer (Eugène), Ancien élève de l'Ecole Normale supé- 
rieure. 102, faubourg des Trois-Maisons, Nancy 
(Meurthe-et-Moselle). 

Nora, Capitaine d'infanterie breveté, 5° régiment 
d'Infanterie, 5, rue Montrozier, Neuilly-sur-Seine. 
Nopcsa (Baron Franz), junior. Hätszeg-Szaéeal 

(Hongrie). 

ŒuzrerT (Daniel-P.), Correspondant de l'Institut, Con- 
servateur du Musée d'Histoire naturelle, 29, rue de 
Bretagne, Laval (Mayenne). 

OFFRET (A.), Professeur de Minéralogie théorique et 
appliquée à l’Université (Faculté des Sciences), villa 
Sans-Souci, 53, chemin des Pins, Lyon (Rhône). 

O’GorMAN (Comte Gaëtan), 21, avenue de Barèges, 
Pau (Basses-Pyrénées). 

OriveiRA Macnapo E CosrAa (Alfredo Augusto d'), 
Professeur à l'Ecole royale militaire, Lisbonne 
(Portugal). 

OPPENHEIM (D: Paul), 19, Sternstrasse, Gross Lichter- 
felde, près Berlin (Allemagne). 

OrD6KEez (Ezequiel), Ingénieur-géologue des Mines. 
%, General Prim, 37, Mexico (Mexique). 

Oupri, Général de division, Commandant la 9° division 
d'Infanterie, à Orléans (Loiret), et à Durtal (Maine- 
et-Loire). 

PAcHUNDAKI (D. E.), Post Office, box 316, Alexandrie 
(Egypte). 

PaquiEr (Victor-Lucien), Docteur ès sciences, Profes- 
seur de Géologie à l'Université (Faculté des Sciences), 
Toulouse (Haute-Garonne). 


Parris DE BrEeuIL, Docteur en droit, 18, rue de Rueil, 
Suresnes (Seine). 

PavLow (Alexis-Petrowitch), Professeur de Géologie à 
l'Université de Moscou, Maison de l'Université, 34, 
Dolgoroukovski-pereoulok, Moscou (Russie). 

PELLEGRIN (Charles), Ingénieur eivil, villa Stella 
Maris, Juan-les-Pins, Antibes (Alpes-Maritimes), 

PEREIRA DE SouzA (Francisco Luiz), Capitaine du 
Génie, 32, rua dos Lagares, Lisbonne (Portugal). 

PERON (Alphonse), Correspondant de l'Institut, Inten- 
dant militaire au cadre de réserve, 11, avenue de 
Paris, Auxerre (Yonne). 

PERRIER (Edmond), Membre de l'Institut, Directeur du 
Muséum national d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, 
Paris, V. 

PERVINQUIÈRE (Léon), Chef des travaux pratiques de 
Géologie à l'Université (Faculté des Sciences), Sor- 
bonne), 39, rue de Vaugirard, Paris, VI. 


430 


DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XXXI 


Pessox-Dipion (Maurice), Ingénieur civil des Mines, 
21, ruc de Téhéran, Paris, VIIT. 

Pgrirczerc (Paul), 4, rue du Collège, Vesoul (Haute- 

4 D 
Saône). 

Pirourer (Maurice). Licencié ès sciences, Salins (Jura). 

Pissarro (QG), Licencié ès sciences, 85, avenue de 
Wagram, Paris, XVII. 

PorrauLr (Georges), Docteur ès sciences, Directeur 
du laboratoire d'Enseignement supérieur (Villa 
Thuret), Antibes (Alpes-Maritimes). 

PorrMeur, Lieutenant au 1°" régiment étranger 
Yen-Bay, (Tonkin). 

Poisor (Paul), 4, rue Michel-Peter, Paris, XIIT. 

PoncIN (H. Athanase), propriétaire. Primarette, par 
Revel-Tourdon (Isère). 

Porovici-Harzea (V.), Docteur ès sciences, Chef du 
Service géologique du Ministère des Domaines, 10, 
strada Bratiano, Bucarest (Roumanie). 

Porter (Victor), Ingénieur civil, 25, rue de la Quin- 

0.0 ù 7 , 
tinie, Paris, XV. 

Porris (Alessandro), Docteur ès sciences, Professeur 
de Géologie et de Paléontologie à l'Université, Rome 
(Italie). 

Priem (Fernand), Agrégé de l'Université, Professeur 
au Lycée Henri IV, 135, boulevard Saint-Germain, 
Paris, VI. 

Puscu (Charles), Ingénieur des Ponts-et-Chaussées, 18, 
boulevard du Pont-Rouge, Aurillac (Cantal). 

PuzeNaT (Léon), 106, rue de La Boétie; Paris, VIIT. 

RacovirzA (Emile G.), Sous-directeur du laboratoire 
Arago à Banyuls, 112, boulevard Raspail, Paris, 
\7ite 

RamBauD (Louis), Docteur en médecine, 16, boulevard 
Sébastopol, Paris, IV. 

RaAmoxp (Georges), Assistant de Géologie au Muséum 

. , ù . Le . Je 
national d'Histoire naturelle, 18, rue Louis-Philippe, 
Neuilly-sur-Seine (Seine). 

Ramsay (Wilhelm), Professeur à l'Université, Helsing- 
fors (Finlande). 

RaspaiL (Julien), 39, avenue Laplace, Arcueil-Cachan 

: [ 
(Seine). 

RAVENEAU (Louis), Agrégé d'Histoire et de Géographie, 
Secrétaire de la rédaction des Annales de Géogra- 
phie, 76, rue d’Assas, Paris, VI. 

ResouLz (Paul), Conservateur adjoint des Collections 
géologiques à la Faculté des Sciences de l'Université, 
6, rue Haxo, Grenoble (Isère). 


1902 


1904 


1861 * 


LISTE DES MEMBRES 


REGNAULT (Edouard), 40, boulevard du Roi, Versailles 
(Seine-et-Oise). 

REGNAULT (Ernest), Président du Tribunal eivil, 
Joigny (Yonne). 

ResauprYy (Emile), Propriétaire, 14, rempart du Midi, 
Angoulême (Charente). : 

RENz (D' Carl), Grand-Hôtel d'Angleterre et Belle- 
Venise, Corfou (Grèce). ï 

RepELiN (J.), Docteur ès sciences, Chargé de Cours à 
l'Université (Faculté des Sciences), 29, rue des Bons- 
Enfants, Marseille (Bouches-du-Rhône). 

R£viz (Joseph), Pharmacien, Président de la Société 
des Sciences naturelles de Savoie, Chambéry (Savoie). 

REeyckAErTt (Jules-Marie), Ancien agent de la Société 
Géologique de France. 85, rue du Cherche-Midi, 
Paris, VI. 

REeyMonp (Ferdinand), Veyrin, par les Avenières 
(Isère). 

R14Z (A. de), Banquier, 10, quai de Retz, Lyon (Rhône). 

Ricue (Attale), Docteur ès sciences, Chargé d’un cours 
complémentaire de Géologie à l'Université (Faculté 
des Sciences), 56, avenue de Noailles, Lyon (Rhône). 

RiGaux (Edmond), 15, rue Simoneau, Boulogne-sur- 
Mer (Pas-de-Calais). 

Rirrrer (Etienne-A.), Post Oflice, box 1242, Colorado 
Springs (Colorado, Etats-Unis). 

Roi (Auguste), Correspondant du Muséum national 
d'Histoire naturelle, 105, rue Dareau, Paris, XIV. 
ROBINEAU (Théophile), ancien Avoué, 4,avenue Carnot, 

ris, XVIT: 

ROBLEs (Ramiro), Géologue à l'Institut géologique 

national, 5, del-Ciprès, n° 2728, Mexico (Mexique). 

RoLLAND (Georges), Ingénieur en chef au Corps des 
Mines, Go, rue Pierre-Charron, Paris, VIII. 

Romax (Frédéric), Docteur ès sciences, Chargé d’un 
cours complémentaire de géologie à l'Université 
(Faculté des Sciences), 2, quai Saint-Clair, Lyon. 

Romeu (Albert de), Ingénieur des Arts et Manufac- 
tures, Attaché au Laboratoire colonial du Muséum 
national d'Histoire naturelle, 12, rue Cambacérès, 
Paris, VIII. 

RoTuPpLeTz (A.), Professeur à l'Université, Palæontolo- 
gisches Muséum, Munich (Allemagne) 

RoTHWELL (R. P.), Ingénieur, Editeur du Mining 
Journal, 253, Broadway [27, P. O. box 1833], New- 
York city (Etats-Unis). 


1889 


1890 * 
1903 


1904 


1893 


1568 480 


1901 


1878 
I9O1 


1890 
1906 
1879 
IQOI 


1906 


1894 


DE LA SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XXXIII 


RouUssEL (Joseph), Docteur ès sciences, Professeur au 
Collège, 5, chemin de Velours, Meaux (Seine-et- 
Marne). 

Roux (J.-L.), à l’Aigion, Plan de Cuques (Bouches-du- 
Rhône). 

Rouxer (Camille), Docteur en droit, Avoué, 7, place de 
l'Obélisque, Châlon-sur-Saône (Saône-et-Loire). 

ROvERETO (G.), Professeur à l'Université royale, 
Musée de Géologie, 1, via Sta Agnese, Gênes (Italie). 

Russezr-KizrouGcH (comte H.), 14, rue Marca, Pau 
(Basses-Pyrénées). MA 

SABATIER-DESARNAUDS, 9, rue des Balances, Béziers 
(Hérault). 

Sacco (Dr Federico), Professeur de Géologie au Poli- 
tecnico, Professeur de Paléontologie à l'Université, 
Castello del Valentino, Turin (Italie). 

SALLES, Inspecteur des Colonies, 23, rue Vaneau,- 
Paris, VII. 

SANDRERG (D' C.), Consulting geologist, Post Oflice, 
box 3807, Johannesburg (Transvaal). 

SANGIORGT(Dominico), Docteur ès sciences, laboratoire 
de Géologie et de Minéralogie, Université Royale, 
Parme (Italie). 

SARASIN (Charles), Professeur de Géologie à l’Univer- 
sité, 22, rue de la Cité, Genève (Suisse). 

SAUVAGE (Emile), Docteur en médecine, Directeur 
honoraire de la Station aquicole, Conservateur des 
Musées, 39 bis, rue de la Tour-Notre-Dame, Bou- 
logne-sur-Mer (Pas-de-Calais). 

SAVORNIN, Préparateur de Géologie à l'Ecole des 

, P le) 

Sciences d'Alger, 62, boulevard Bon-Accueil (Alger). 
SAYN (Gustave), à Montvendre, par Chabeuil (Drôme). 
SCHARDT (A. Hans), Professeur de Géologie à Neu- 

châtel, Veytaux, près Montreux (Vaud, Suisse). 

SCIMIDT (D' Carl), Professeur de Géologie à l’'Univer- 
sité, 107, Hardtstrasse, Bâle (Suisse). 

SCHGNERS, 19, rue Berthollet, Paris, V. 

SEGRÉ (Claudio), Ingénieur en chef de l’Institut expé- 
rimental des Chemins de fer de l'Etat, Trastevere- 
Rome (Italie). 

SEGUENZA (Luigi), Assistant de Géologie et de Paléonto- 
logie, à l'Université, Messine (Italie). 

SEIDLITZ (W. von), Dr ès sciences, assistant à l'Institut 
géognosto-paléontologique de l'Université, 1. Bles- 
sigstrasse, Strasbourg (Alsace-Lorraine). 

SENA (Joachim), Directeur de l'Ecole des Mines 
d'Ouro-Preto (Minas-Geraes, Brésil). 


1899 


190/ 


1899 
1881 
1902 


1803 


1879 [P] 


1884 
1890 
1878 


1599 
1888 


1861 * 


188/4 
1890 


1863* 


500 


510 


LISTE DES MEMBRES 


SEuNESs (Jean), Professeur de Géologie à l'Université 
(Faculté des Sciences), 40, faubourg de Fougères, 
Rennes (Ille-et-Vilaine). 

Sevasros (Romulus), Docteur ès sciences, 35, rue 
Särärie, Jassy (Roumanie). 

SiMEu (Francisco-Rodolpho), Directeur du Musée de 
l'Etat du Rio-Grande du Sud, 587. Andradas, Porto- 
Alegre (Brésil). 

Simox (Auguste), Ingénieur, Directeur des Mines de 
Liévin (Pas-de-Calais). 

Six (Achille), Professeur au Lycée, 22, rue d'Arras, 
Douai (Nord). 

SkINNER (Lieutenant-Colonel B. M.), M. V. O. Sialkote, 
(Panjàäb, Indes britanniques). 

SkouPpuos(Th.), Conservateur du Musée minéralogique 
et paléontologique de l'Université, Athènes (Grèce). 

SOCIÉTÉ ANONYME DES HOUILLÈRES de Bessèges et 
Robiac, 17, rue Jeanne d'Arc, Nimes (Gard). 

SOCIÉTÉ D'EMULATION de Montbéliard (Doubs). 

SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES de Béziers (Hérault). 

Socorro (Marqués del), Professeur de Géologie à l'Uni- 
versité, 41, rua de Jacometrezo, Madrid (Espagne). 

Srxiss, Chef de Bataillon, 7° régiment du Génie, 
Avignon (Vaucluse). 

SrerANt (Carlo de), Istituto superiore, Piazza San 
Marco, Florence (Italie). 

STEFANESCU (Gregoriu), Professeur de Géologie à 
l'Université, 8, strada Verde, Bucarest (Roumanie). 

STEFANESCU (Sabba), Professeur de Paléontologie à la 
Faculté des Sciences, 2, boulevard Colzea, Bucarest 
(Roumanie). 

Sren Lin (H.G.), Conservateur du Musée, Bâle (Suisse). 

STEINMANN (Gustav),' Professeur de Géologie et de 
Paléontologie à l'Université, 97, Kônigstrasse, 
Bonn (Allemagne). 

Srôger (D' F.), Chargé de Cours à l'Université, Labo- 
ratoire de Minéralogie, Institut des Sciences, rue 
de la Roseraie, Gand (Belgique). 

SrremooukHorr (Dimitry), Conseiller à la Cour d’Ap- 
pel, Maison Oulianof, log 24, Zoubowsky boulevard 
Moscou (Russie). 

Sruer (Alexandre), Comptoir français Géologique et 
Minéralogique, 4, rue de Castellane, Paris, VIIL 

Srürrz(B.). Comptoir Minéralogique etPaléontologique, 
>, Reisstrasse, Bonn-sur-le-Rhin (Allemagne). 

TABARIES DE GRANSAIGNES, Avocat, 30, rue de Civry, 
Paris, XVI. 


1907 
1881 


DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XXXV 


TassarT (L.-T.), Ingénieur des Arts et Manufactures, 
57, boulevard Pereire, Paris, XVII. 

Termier (Picrre), Ingénieur en chef au Corps des 
Mines, Professeur de Minéralogie à l'Ecole des 
Mines, 164, rue de Vaugirard, Paris, XV. 

THEVENIN (Armand), Assistant de Paléontologie au 
Muséum national d'Histoire naturelle, 15, rue Bara, 
Paris, VI. 

TérY (Paul), 57. rue Jeanne d'Arc, Chaumont (Haute- 
Marne). 

Taior, à Marissel, près Beauvais (Oise). 

Taomas (H.), Sous-Ingénieur des Mines, Chef des 
travaux graphiques du Service de la Carte géolo- 
gique de la France, 62, boulevard Saint-Michel, 
Paris, VI. 

THomas (Philadelphe), Docteur en médecine, Gaillac 
(Tarn). 

Taomas (Philippe), Vétérinaire principal de 1° classe 
de l'Armée, 13, rue de Decize, Moulins (Allier). 

TorNQuIST (D' A.), Professeur de Géologie et de 
Paléontologie à l'Université, Kônigsberg (Prusse). 

Toucas (Aristide), Lieutenant-Colonel, 30, rue des 
Saints-Pères, Paris, VI. 

TournouËr (André), à Ver, par Ermenonville (Oise). 

VACHER (Antoine), Chargé de cours de Géographie à 
l’Université (Faculté des lettres), Rennes (Ille-et- 
Vilaine). 

VAFFIER, Docteur en médecine, Docteur ès sciences, 
Chânes, par Crèches (Saône-et-Loire). 

VAILLANT (Léon), Professeur au Muséum national 
d'Histoire naturelle, 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 
Paris, V. 

VALLarT (Jules de), ancien Maire du VIe arrondissement, 
1, rue Madame, Paris, VI. 

VALLoT (Joseph), Directeur de l'Observatoire météo- 
rologique du Mont-Blanc, 57, rue Cotta, Nice (Alpes- 
Maritimes). 

VAN DEN BroEck (Ernest), Conservateur au Musée 
royai d'Histoire naturelle, Secrétaire général hono- 
raire de la Société Belge de géologie, de paléonto- 
logie et d'hydrologie, 39, place de l'Industrie, Or. La., 
Bruxelles (Belgique). 

Van KEMPpEN (Charles), 12, rue Saint-Bertin, Saint- 

= D y ° 
Omer (Pas-de-Calais). 

VaquEez (J.), Directeur d’Ecole publique, Professeur 
de géologie à l'Ecole coloniale Jules Ferry, 35, allée 
d'Antin, Le Perreux (Seine). 


XXXVI 


1874* 
1867 


1902 
1873 
1875 


1891 


1905 


LISTE DES MEMBRES 


VAssEUR (Gaston), Professeur de Géologie à l’Univer- 
sité (Faculté des Sciences), 110, boulevard Lonchamps, 
Marseille (Bouches-du-Rhône). 

VéLaIN (Charles), Professeur de Géographie physique 
à l'Université (Faculté des Sciences, Sorbonne), 
9, rue Thénard, Paris, V. 

VERMOREL (Victor), Directeur de la Station viticole, 
Villefranche (Rhône). 

Viaray, Ingénieur de la Compagnie parisienne du gaz, 
Semur-en-Auxois (Côte-d'Or). 

VipaL (Luis Mariano), Ingénieur en chef des Mines, 
292, Diputacion, Barcelone (Espagne). 

VIDAL DE LA BLACHE (Paul), Professeur de Géographie 
à l'Université (Faculté des Lettres, Sorbonne), 6, rue 
de Seine, Paris, VI. 

ViLLAFANA (Andrès), Aide-géologue à l'Institut géolo- 
gique national, 52, del Ciprès, n° 2728, Mexico 
(Mexique). 

ViLLARELLO (Juan D.), Géologue chef de section à 
l'Institut géologique national, 52 del Ciprès, n° 2728, 
Mexico (Mexique). 

Vinxcey (Paul), Ingénieur-Agronome, Professeur dépar- 
temental d'Agriculture de la Seine, 9. rue Eugène- 
Labiche, Paris, XVI. 

Vincuon (Arthur), Avocat, 98, rue Notre-Dame-des- 
Champs, Paris, VL 

ViscaNIAKOFFr (Nicolas), Gagarinsky péréoulok, Propre 
maison, Moscou (Russie). 

VLes (Fred), Licencié ès sciences, 15, rue de Cluny, 
Paris. OV: 

Voisin (Honoré), Ingénieur en chef des Mines, Ingé- 
nieur en chef de la Compagnie des Mines de la 
Roche-Molière et Firminy, Firminy (Loire). 

VuLpiAN (André), Licencié ès sciences naturelles, villa 
des Bois, Lamballe (Côtes-du-Nord). 

WALLERANT (Fréd.), Membre de l'Institut, Professeur 
de Minéralogie à l’Université (Faculté des Sciences), 
Paris, V. 

Wezscu (Jules), Professeur à l’Université (Faculté des 
Sciences), 5, rue Scheurer-Kestner, Poitiers (Vienne). 

Wéscir (Karimierz), Docteur ès sciences, Assistant de 
Géologie à l'Université, 6, rue Sainte-Anne, Cra- 
covie (Autriche-Hongrie). 

WoLLEMANN (August), D' Phil., oberlehrer, 3, Bammels- 
burgerstrasse, Braunschweig (Allemagne). 


Wurer (Louis), Graveur, 4, rue de l'Abbé-de-l'Épée, 
Paris, V. 


1909 


1870 


1887 
1909 
1880 


1881 


DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE XXXVII 


550 Zxriz (Capitaine G.), Service géographique de l’Indo- 


Chine, Hanoï (Tonkin). 

Zeizzer (René), Membre de l’Institut, Inspecteur géné- 
ral des Mines, Professeur à l'Ecole des Mines, 8, rue 
du Vieux-Colombier, Paris, VI. 

Zrararskr (Georg N.), Professeur de Géologie à 
l'Ecole des Hautes-Etudes, Sofia (Bulgarie). 

Zuger (Dr Rudolf), Professeur de Géologie à l'Univer- 
sité, Lemberg (Autriche). 

Zusovié (Jovan M.), Professeur à la Faculté des 
Sciences, 12, Kragujewaczka Ulica, Belgrade (Serbie). 

ZürcHer (Ph.), Ingénieur des Ponts et Chaussées, 
Directeur général des travaux du Uhemin de fer des 
Alpes bernoïises, 14, Speichergasse, Berne (Suisse). 


3 Février 1908. — T. VII Bull. Soc. Géol. Fr. — C 


LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 


DISTRIBUÉS GÉOGRAPHIQUEMENT 


Ain. 
Béroud (abbé) 
Chanel. 
Aisne. 
Brouet. * 
Lhomme. 
Allier. 
Thomas (Philippe). 
Alpes (Basses-). 
Arnaud (F.). 
Alpes (Hautes-). 
Martin (D.). 
Alpes-Maritimes. 


Ambayrac. 

Caziot. 

Guébhard (D°). 
Maury. 

Pellegrin. 

Poirault (Georges). 
Vallot. de} 


Ardèche. 


Azéma. 


Croisiers de Lacvivier. 


Espinas. 
Aube 
Lambert. 


EUROPE 


France. 


Aveyron. 


Belfort (Terr. de). 


Maitre. 
Meyer. 


Bouches-du-Rhône. 


Bibliothèque municipale 
de Marseille. 

Dalloni. 

Domage. 

Lonclas: 

Repelin. 


| Roux. 


Vasseur. 


Calvados. 


Bigot. 


| Houel. 
| Laboratoire de Géologie 


de la Faculté des Scien- 
ces de Caen. 
Laurent (Arm.). 


Cantal. 


Boule. 
Lauby. 
Marty. 


| Puech. 


Charente. 


| Chauvet. 


Rejaudry. 


Charente-Inférieure. 


Cher. 


Delaunay (abbé). 
Duvergier de Hauranne 
Gauchery. 

Grossouvre (A. de). 


Corse. 


Côte-d'Or. 
Bréon. 
Collot. 
Epery (D). 
Vialay. 
Côtes-du-Nord. 


Guilbert. 
Vulpian. 


Deux-Sèvres. 
Boone (abbé). 


Dordogne. 


Durand. 
Labat (D') 


Doubs. 


Bresson. 

Deprat. 

Fournier (E.). 

Girardot. 

Henry. 

Merle. 

Mouret. à 

Société d’'Emulation de 
Montbéliard. 


Drôme. 
Sayn. 


‘ LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 


Eure. 
Fleury. 


Eure-et-Loir. 
Bourgery. 
Finistère. 
Azéma (Léon). 
Gard. 


Bonnes (F.) 

Carrière. 

Compagnie des Mines de 
la Grand’Combe. 

Fabre (G.). 

Société des Houillères 
de Bessèges. 


Garonne (Haute-). 


Bibliothèque Universi- 
taire de Médecine et 
Sciences de Toulouse. 

Caralp. 

Doumerc. 

Garrigou. 

Paquier. 


Gironde. 


Boreau. 
Fallot. 
Harlé. 
Lataste. 


Hérault. 


Bibliothèque Universi- 
taire de Montpellier. 

Delage. 

Gennevaux. 

Léenhard. 

Miquel. 

Mourgues. 

Sabatier-Desarnauds. 

Société des Sciences na- 
turelles de Béziers, 


Ille-et-Vilaine. 


Kerforne. 
Seunes. 
Vacher 


Inlre. 


Balsan. 


Indre-et-Loire. 
Grossouvre (G. de). 


Isère. 


Allard. 

Bibliothèque Universi- 
taire de Grenoble. 

Bouvier. 

Corbin (Raymond). 

Dumolard. 

Gevrey. 

Gourguechon. 

Jacoh (Ch.). 

Kilian. 

Lory (P.). 

Poncin. 

Reboul 

Reymond. 


Jura. 
Piroutet. 


Landes. 
Lorrin. 
Loir-et-Cher. 
Delamarre. 
Filliozat. 
Loire. 
Mallet. 
Voisin. 
Loire (Haute-). 
Dreyfus. 
Loire-Inferieure. 


Bureau (Louis). 
Davy. 

Dumas. 

Gourdon. 

Jourdy (Général). 


Loiret. 
Oudri (Général). 
Lot. 


Lozère. 
Charreyre (abbé). 


! Mauche. 


XXXIX 


Maine-et-Loire. 


Bizard. 
Cheux. 
Manche. 
Marne 
Collet. 
Dueil. 
Grenier. 


Marne (Haute-). 


Chareton-Chaumeil. 
Daval. 
Thiéry. 


Mayenne. 


Le Conte. 
Œhlert. 


Meurthe-et-Moselle. 


Ecole nationale des Eaux 
et Forêts. 
Fliche. 
Godefroy. 
Goury. 
Grand’Eury. 
Imbeaux. 
Joly. 
Nicklès. 
Nicou. 
Noël. 


; Meuse. 
Evrard. 


Mortier 


Nièvre. 
Busquet. 


Nord. 


Barrois. 

Bourgeat (abbé). 

Crépin. 

Delépine (abbé). 

Dollé. 

Douxami. 

Gosselet. 

Leriche. 

Moureau (abbé). 
1X 


Oise. 
Borret (abbé). 
Janet (Ch.). 
Judenne. 
Thiot. 
Tournouër. 


XL 


CHOICE CCE NA AO 0 


Pas-de-Calais. 


Dutertre. 

Van Kempen. 
Legay. 
Lonquety. 
Rigaux. 
Sauvage. 
Simon. 


Puy-de-Dôme. 


Aubert (Francis). 
Bibliothèque Universi- 


taire de Clermont- 
Ferrand. 
Charvilhat (D°). 
Garde. 


Gautier (P.). 
Giraud (J.). 
Glangeaud. 


Pyrénées (Basses-). 


Détroyat. 
Gramont (Comte de). 


Russel-Killough (C'° H.). 


O’Gorman (Comte G.). 


Pyrénées (Hautes-). 


Pyrénées-Orientales. 


Donnezan (D'A.). 
Mengel. 


Rhône. 


Bonnet. 
Boyer. 
Cottron. 
Depéret. 
Doncieux. 
Gaillard. 
Geandey. 
Martonne (de) 
Offret. 
Riaz (de). 
Riche. 
Roman. 
Vermorel. 


LISTE DES MEMBRES 


Saône (Haute). 
Petitclerc. 
Saône-et-Loire. 


Bayle. 
Bonnardot. 


| Chaignon (de). 


Coste. 
Lissajoux. 
Rouyer. 
Vaflier. 

Sarthe. 


Savoie. 


Curet. 
Hollande. 
Révil. 
Savoie (Haute-). 


Bibliothèque d'Annecy. 
Corbin (Paul). 


Seine. 
Beaugey. 
Dienert. 
Giraux 
Gondin. 
Lacroix (abbé). 
Langlassé. 
Michel. 
Miremont. 
| Patris de Breuil. 
Ramond. 
| Raspail (Julien). 
| Vaquez. 


(Les membres résidant 
à Paris ne sont pas 
mentionnés). 


Seine-Inférieure. 


Boutillier . 
Fortin. 
| Le Marchand. 


Seine-et-Marne. 


Houdant. 
Lacoin (Capitaine). 
Lez. 
| Roussel. 
| 


4] 


Seine-et-Oise. 


| Barthélemy. 


Colas. 

Courty. 

Desprez de Gésincourt, 

Euchène. 

Laboratoire de géologie 
de l'Ecole de Grignon. 

Lasne. 

Morgan (de). 

Regnault (Edouard). 


Somme. 


Ault-Dumesnil (d’). 
Mercey (N. de). 


Tarn. 
Thomas (D' Ph.). 
Tarn-et-Garonne 


Jacquinet. 
Michalet. 
Vaucluse. 


Chatelet. 
Deydier. 
Joleaud. 
Spiess. 

Vendée. 
Chartron. 


Vienne. 


Bellivier. 
Fournier (A.). 
Lebouteux. 
Welsch. 


Vienne (Haute-). 


| Gorceix. 


ous eo ele els ne) etes 


Yonne. 


Peron. 
Regnault (E.). 


DE LA 
Alsace-Lorraine. 


Bary (Em. de). 

Bibliothèque de l’'Univer- 
sité de Strasbourg. 

Friren (abbé). 

Holzaptel. 

Institut géognostico-pa- 
léontologique deStras- 
bourg. 

Mieg (Mathieu). 

Seidlitz (von). 


Allemagne. 


Bornemann (L. G.). 
Haas (H.). 
Jækel (Otto). 
Kalkowsky (E.). 
Kœnen (Von). 
Oppenheim (P.). 
Rothpletz. 
Steinmann. 
Stürtz (B.). 
Tornquist. 
Wollemann. 


Autriche-Hongrie. 


Arthaber (Von). 

Fritsch (Ant.). 

HϾrnes. 

Musée national géolo- 
gique d’Agram, 

. Nopesa. 

Wojcik. 

Zuber. 


Belgique. 


Arctowski. 

Bibliothèque de l’Uni- 
versité catholique de 
Louvain. 

Dorlodot (chanoine de). 

Dupont. 

Habets. 

Latinis (L). 

Mourlon. 

Stôber (F.). 

Van den Broeck. 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 


Bulgarie. 


Zlatarski. 


Espagne. 


Almera (chanoine). 
Bofill y Poch. 
Calderon. 


| Cortazar (de). 
| Dallemagne. 


Font y Saguë. 

La Cruz (de). 
Landerer. 
Maurice. 

Miquel e Yrizar. 
Socorro (M°s del). 


| Vidal (L. M.). 


Finlande. 


Ramsay (Wilhelm). 


Grande-Bretagne. 


Allorge. 

Evans (Sir John). 
Geikie (Sir A.). 
Harmer (F.-W.). 
Hughes. 

Skinner. 


Grèce. 


Négris (Ph.). 
Renz. 
Skouphos. 


Italie. 


Capellini. 
Cocchi. 

Dal Piaz. 
Fairman. 
Mattirolo. 
Portis. 
Rovereto. 
Sacco (Fed.). 
Sangiorgi. 
segre. 
Seguenza (Luigi). 
Stefani (de). 


| Bibliothèque 


XLI 


Pays-Bas. 
Molengraaff. 


Portugal. 


| Choffat. 


Delgado. 

Lima (Wenceslau de). 

Oliveira Machado e Costa 
(d’). 

Pereira de Sousa. 


Roumanie. 


Mircea. 

Mrazec. 
Munteanu-Murgoci. 
Popovici-Hatzeg. 
Sevastos (R.). 
Stefanescu (Gregoriu). 
Stefanescu (Sabba). 


Russie. 


Bogdanowitch. 
Karakasch (Nicolas). 


| Ilovaisky. 


Pavlow. 
Stremooukhoff. 
Vichniakoff. 


Serbie. 


| Zujovié. 


Suisse. 


Argand. 

de l'Uni- 
versité de Bâle. 

Brunhes (J.). 

Delebecque (A.). 

Derwies (Melle V. de) 

Duparc. 


| Favre (Ern.). 


Golliez 

Joukowsky (E.). 
Limanowski. 
Loriol le Fort (de). 
Lugeon. 

Mermier. 

Sarasin. 

Schardt (A. Hans). 
Schmidt (Carl). 
Stehlin. 

Zürcher. 


- XLII 


Algérie. 


Brives. 


Cie des Minerais de fer de 


Mokta-el-Hadid. 
Doumergue. 
Dussert. 

Ficheur. 

Flamand (G. B. M.). 
Gautier (E.-F.). 
Jacob (Henri). 
Joleaud (L.). 
Mérigeault. 
Savornin, 


Brésil. 


Sena (J.). 
Simeh (F.-R.). 


Canada. 


Laflamme (Mgr J. C. K.). 


Chili. 


Lataste. 


Indes britanniques. 


Skinner. 


Cambodge. 
Monod. 


LISTE DES MEMBRES 


AFRIQUE 


Afrique occidentale 
française 


Chautard. 
Laurent. 


Égypte. 


Ball (John). 
Couyat. 


| Fourtau. 
Pachundaki. 


AMÉRIQUE 


Rép. Dominicaine 


Moscoso (de). 


États-Unis. 
Branner (J. C.). 
Dale (N.). 

Darton. 
Easiman. 
Harris (G. D.). 
Libbey. 
Lyman. 
Ritter. 
Rothwell. 
ASIE 

Cochinchine. 

Counillon. 


Madagascar 


Colcanap 


Transvaal 


Jorissen. 
Sandberg. 


Tunisie 


Bédé. 
Bursaux. 


Mexique. 


Aguilar y Santillan. 
Aguilera. 
 Burckhardt. 

Florès,. 

Ordonez. 

Roblès. 

Villafana. 
Villarello. 


Pérou 
Agnus 
Berthon (Cap!). 
Bravo. 
Lissén. 


| Tonkin. 


Lantenois. 
Mansuy. 
Poirmeur (L!). 
Zeil (Cap'.). 


MEMBRES DE LA SOCIËTÉ DÉCÉDÉS EN 1907 


MM. H. Arnaud. 


Marcel Bertrand. 
P. C. de Germiny. 


Le Verrier. 


MM. Ch. Mayer-Eymar. 


Ed. Pellat. 


P. G. de Rouville. 


MM. le Ce! Savin. 
G. Soreil. 
Torcapel. 


PRIX ET FONDATIONS 


DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 


Les prix dont la Société dispose sont décernés chaque année par une 
Commission constituée de la manière suivante : 

1° Le Président et les Vice-Présidents de l’année courante ; 

2 Les anciens Présidents de la Société ; 

3° Les anciens Lauréats des Prix de la Société ; 

4 Cinq membres de province désignés par le Conseil dans sa première 
séance. 

Cette Commission se réunit dans le courant du premier trimestre. 


PRIX VIQUESNEL 


Le prix fondé en 1875 sous le nom de Prix Viquesnel et destiné à l’encou- 
ragement des études géologiques est biennal. Le lauréat sans distinction de 
nationalité doit être membre de la Société. 


Ce prix consiste en une médaille conforme au modèle adopté par le 
Conseil de la Société et en une somme correspondant à ce qui sera disponible 
des arrérages du capital légué par Madame Viquesnel (environ 600 francs). 


PRIX FONTANNES 


Le prix fondé en 1888 sous le nom de Prix Fontannes et destiné à récom- 
penser l’auteur français du meilleur travail stratigraphique publié pendant 
les cinq dernières années, est décerné tous les deux ans, alternativement 
avec le Prix Viquesnel. 


Ce prix consiste en une médaille d’or conforme au modèle adopté par le 
Conseil de la Société et d’une valeur d’environ 300 francs, et en une somme 
correspondant à ce qui sera disponible des arrérages du capital légué par 
Fontannes (environ 1.000 francs). 


XLIV PRIX ET FONDATIONS DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 


PRIX PRESTWICE 


Le Prix Prestwich, institué en 1902, en suite du legs fait à la Société par 
Sir Joseph Prestwich, est triennal. Conformément aux volontés du testateur, 
ce prix doit être accordé à un ou plusieurs géologues, hommes ou femmes, 
de nationalité quelconque, membres ou non de la Société géologique de 
France, qui se sont signalés par leur zèle pour le progrès des sciences géolo- 
giques. Les lauréats devront être choisis, autant que possible, de telle sorte 
que le prix puisse être considéré par eux comme un encouragement à de 
nouvelles recherches, 

Ce prix consiste en une médaille d’or conforme au modèle adopté par le 
Conseil de la Société et d’une valeur d'environ 250 francs et en une somme 
d'environ Goo francs. La médaille n’est pas nécessairement attribuée à la 
même personne que la somme d'argent; le titre de lauréat n'appartient qu’au 
titulaire de la médaille. 

En conformité avec les intentions du testateur « il est loisible au Conseil 
de décider que les arrérages du legs seront accumulés, pendant une période 
n’excédant pas six années, pour être appliqués à une recherche spéciale, 
portant sur la stratigraphie ou la géologie physique, la dite recherche 
devant être poursuivie, soit par une seule personne, soit par une commis- 
sion. Faute d’un tel objet, les arrérages pourront être accumulés pendant 
trois ou six ans, selon que le Conseil en décidera et être employés à tel 
but qu’il jugera utile ». 


MISSIONS C. FONTANNES 


Madame Veuve Fontannes a légué à la Société un capital dont les arré- 
rages (environ 1000 francs) sont tous les ans mis à la disposition du Conseil . 
de la Société, pour être affectés, sans aucune périodicité prévue, à des 
missions utiles aux progrès des sciences géologiques. 


FONDATION BAROTTE 


Les sommes en provenant constiluent une caisse de secours en faveur des 
géologues ou de leur famille. Elles sont distribuées par le Conseil, après 
enquête. 


LuLE.—LE BIGOT FRÈRES. 


x 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE 


DE FRANCE 


Séance du 6 Janvier 1908 


PRÉSIDENCE DE M. L. CAYEUX, PRÉSIDENT 


Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 


Le Président proclame membres de la Société : 


MM. le Dr Pocta, professeur de géologie à l'Université tchèque de Prague, 
présenté par MM. Ch. Barrois et L. Cayeux. 
E. Coquidé, ingénieur-agronome, agrégé de l’Université, présenté 
par M. L. Cayeux et J. Blayac. 


Trois présentations sont annoncées. 


On procède, conformément aux dispositions du Règlement, à l’élection 
d’un Président pour l’année 1908. 


M. Henri Douvillé, ayant obtenu 151 voix sur 163 votants, est élu 
Président de la Société en remplacement de M. L. Cayeux. 


Il est ensuite pourvu au remplacement des membres du Bureau et du 
Conseil dont le mandat est expiré. 
Sont nommés successivement : 


Vice-présidents : MM. Léon JANET, Fr. RoMAN, R. NickLës, G. RAMoND, 
pour une année. . 


Trésorier : M. Léon CAREZ, pour trois années. 


Membres du Conseil : MM. Albert Gauprv, Lucien CAYEux, Jules 
BERGERON, Léon BERTRAND, pour irois années. 


Séance du 20 Janvier 1908 
PRÉSIDENCE DE M. L. CAYEUX, PUIS DE M. HENRI DOUVILLÉ 


Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 


M. L. Cayeux, président sortant, prend la parole en ces termes : 


« Messieurs et chers Confrères, 


« Je reste, comme au premier jour, vivement touché du témoignage 
d'estime et de confiance, et de la marque inoubliable de bienveillance 
dont vous m'avez honoré, il y a un an, en m’appelant à la présidence 
de la Société géologique, et c’est vraiment du fond du cœur, que je vous 
offre encore une fois l’expression de ma bien sincère et profonde recon- 
naissance. : 

« J'ai trouvé parmi mes confrères du Bureau, d'excellents collabora- 
teurs qui ont mis beaucoup d'activité et de zèle au service de la Société, 
et dont je ne saurais trop louer le dévouement. En votre nom, je 
remercie tout spécialement MM. Boussac et Mémin qui, au prix de 
laborieux efforts, ont fait paraître avec ponctualité les fascicules du 
Bulletin et des Mémoires, et notre trésorier, M. Ramond qui arrive à 
l'expiration de son mandat, après avoir géré nos finances avec une 
grande sollicitude. 

« Notre buäget continue à se solder en déficit, et sa situation reste 
préoccupante, bien que nos frais de publication aient notablement 
diminué en 1907. La nécessité de restreindre nos dépenses — dont vous 
êtes tous convaincus aujourd’hui — a dicté au Conseil des mesures 
temporaires qui, nous l’espérons, rendront notre Bulletin moins volu- 
mineux, sans en amoindrir la valeur scientifique. 


« Je suis heureux de souhaiter une cordiale bienvenue aux nouveaux 
membres du Bureau, et en particulier à M. Henri Douvillé, que vous 
avez porté pour la seconde fois à la présidence, et par un vote presque 
unanime. Sa haute notoriété scientifique, consacrée l’année dernière, par 
son élection à l’Institut, la part très active qu’il prend à tous vos 
travaux depuis longtemps, et j'ajouterai sa fidélité exemplaire à la 
Société géologique l’imposaient à vos suffrages. Vous aurez en lui un 
guide très sûr qui saura trouver dans sa connaissance approfondie de 
tous les rouages de notre administration, et dans l'affection qu'il a 
vouée à notre Société, les solutions les plus conformes à vos intérêts. 

« Nous devons, Messieurs et chers Confrères, une estime et une 
gratitude toute particulières à ceux des maîtres de notre science, pour 
qui la présidence, privée de l’attrait d’un nouveau titre dont on aime à 
se parer, est avant tout une fonction qui permet de faire œuvre 
utile. En quittant ce fauteuil, permettez-moi de vous dire, mon cher 
Piésident, que tous ici, nous partageons ces sentiments à votre égard. » 


SÉANCE DÜ 20 JANVIER 1900 3 


M. Henri Douvillé prend place au Bureau et prononce l’allo- 
cution suivante : 


« Mes chers confrères, 


« J'ai d’abord à vous remercier du grand honneur que vous m’avez 
fait en m'appelant cette année à la présidence de la Société. Je remercie 
également notre président sortant, mon collègue à l'Ecole des Mines, 
M. Cayeux, des paroles si aimables qu’il vient de m'adresser. Je suis 
obligé de reconnaître que je ne les ai que bien peu méritées, car il 
n’y a vraiment pas grand mérite à s’occuper de travaux qui vous inté- 
ressent, qui vous amusent. Il est vrai que si je m'étais laissé aller au 
cours naturel des événements, si j'avais été un élève docile, je serais 
devenu un ingénieur plus ou moins sérieux ou un mathématicien. Mais 
il existe toujours au fond de nous quelque chose dont nous n'avons 
pas conscience et qui ressemble beaucoup à ce que nous appelons l’ins- 
tinct chez les animaux, ce sont les dispositions innées, les vocations. 
L'éducation peut les étouffer plus ou moins, il est.rare qu'elle les 
détruise complètement. Or, je me rappelle très bien avoir disséqué des 
lézards, quand j'étais au lycée de Toulouse ; il ne pouvait être question: 
de fossiles, ils sont d’une extrême rareté dans toute la région, mais je 
conservais Comme un petit trésor un moule de Cérité arraché à une 
vieille pierre sculptée et un cristal de Tourmaline découvert dans un 
caillou roulé de la Garonne. 

« C’est l'Ecole des Mines, qui a développé ces dispositions, grâce aux 
brillantes lecons de Bayle et je fis là mes premières excursions 
géologiques sous la conduite de mon ami Bayan. Peu après j'étais 
attaché au Service de la Carte géologique avec Potier, Fuchs et mon ami 
Albert de Lapparent, et en 1869, je devenais membre de votre Société. 

« L'élection d'aujourd'hui me rappelle que j'ai déjà été prématuré- 
ment appelé à présider la Société, il y a quelque vingt-cinq années, et ce 
retour en arrière n’est pas sans quelque mélancolie, au moins pour moi: 
c'était presque le commencement de ma carrière scientifique, c’en est 
aujourd’hui le couronnement, peut-être la fin. Que de changement dans 
ce quart de siècle! Combien d’amis et de maîtres ont disparu. Je me 
rappelle la belle et vénérable salle où nous tenions nos séances. Il me 
semble que nos discussions étaient alors plus animées, plus ardentes : 
on croyait être en possession de la vérité et pour un peu on aurait accusé 
ses adversaires de faiblesse d’esprit ou de mauvaise foi. Aujourd’hui 
nous avons plus de philosophie, nous savons par expérience, combien 
il est rare qu’une discussion nous fasse changer d’avis ; nous pensons 
que la vérité triomphera toute seule, si nous laissons le temps faire son 
œuvre. 


« Quoi qu'il en soit, la Société n’est est pas moins toujours restée le 
centre et le foyer des recherches géologiques en France, et ses publica- 
tions nous permettent de suivre l’histoire du progrès de la Science. 
Un grand nombre de nos confrères y ont apporté leur contribution, 


4 SÉANCE DU 20 JANVIER 1908 


et dans l’ensemble de ces travaux il en est quelques-uns qui se détachent 
dans une auréole brillante. 

« Parmi les géologues, je ne puis m'empêcher de citer mon ami 
Marcel Bertrand, si prématurément disparu, et dont les vues géniales 
ont renouvelé la géologie des chaînes de montagnes. Ses belles théories 
brillamment soutenues par l’école française, par Lugeon, par Termier, 
par Haug ont peu à peu forcé l’adhésion de la grande majorité des 
géologues. 

« Notre vénéré maître M. Gaudry, retenu momentanément loin de 

nous par la maladie, a lui aussi su donner à l'étude des animaux fossiles 
une direction nouvelle et féconde. Avant lui on cherchait surtout à les 
différencier les uns des autres et on était porté à exagérer les dissem- 
blances ; M. Gaudry, au contraire dès le commencement de ses travaux, 
s’est efforcé de faire ressortir leurs analogies et leurs rapports pour 
lesquels il a employé le mot si heureux d’enchaînements. Le fossile 
isolé n’est qu’un individu au milieu de tant d’autres ; combien il devient 
plus intéressant quand on peut reconstituer la chaîne dont il n’est qu’un 
anneau. Un jour viendra, a-t-il dit, où nous déterminerons l’âge d’une 
couche, par le degré d’évolution de ses fossiles. C’est une parole d’une 
importance capitale et qui fera époque dans Ja Science. J’adresse à 
M. Gaudry, le tribut de notre admiration et tous nos souhaits pour son 
prompt rétablissement. 
* « Tandis que nous vieillissons tous, la Société géologique reste tou- 
jours jeune, elle renaît de ses cendres comme le Phénix, et ses publica- 
tions augmentent tous les jours d'importance ; à notre vieux Bulletin, qui 
acquiert quelquefois un embonpoint exagéré, sont venus s’ajouter le 
Compte Rendu des Séances, les Mémoires de Paléontologie et une reprise 
des Mémoires de Géologie, et cela dans une période de renchérissement 
universel. Notre Société dépense sans compter et plus que ses revenus ; 
pouvait-elle donner une plus belle preuve de jeunesse ? Heureusement 
elle est dotée d’un conseil de gens graves et sérieux qui, pour la circons- 
tance, va devenir un conseil judiciaire. Les dépenses folles, s’il en existe, 
n’ont qu’à se bien tenir. Mais vous pouvez être assurés que les écono- 
mies que nous serons obligés de faire ne feront pas perdre au Bulletin 
le caractère qu’il a toujours eu, celui d’une tribune largement ouverte à 
tous. 


« En terminant, je remercierai en votre nom le bureau sortant, pour 
le zèle avec lequel il a veillé aux intérêts de la Société pendant l’année 
qui vient de s’écouler ; nos remerciements s'adressent particulièrement 
à notre excellent président, M. le professeur Cayeux, à notre trésorier, 
M. Ramond, à notre archiviste, M. Cotireau et à nos secrétaires qui 
ont activement contribué à la bonne marche de nos publications. 

« La situation financière de la Société, peu satisfaisante depuis plu- 
sieurs années, s'est encore aggravée par suite d’un concours de circons- 
tances fâcheuses. Malgré tous les efforts du bureau et de notre dévoué 
gérant M. Mémin, il n’a pas été possible de triompher de ces diflicultés ; 


SÉANCE DU 20 JANVIER 1908 5 


mais grâce à l'initiative de notre président, le Conseil a adopté un 
ensemble de mesures destinées à rétablir l’équilibre budgétaire; nous 
devons féliciter M. Cayeux d’avoir su apporter un remède à une situation 
qui finissait par devenir inquiétante. 

« Je souhaiterai aussi la bienvenue à nos nouveaux vice-présidents, 
M. Léon Janet, qui veut bien nous consacrer un peu de son temps si 
absorbé par ses fonctions politiques, M. Ramond, notre trésorier sortant, 
MM. Nicklès et Roman qui ont organisé avec tant de zèle la Réunion 
extraordinaire de l’année dernière ; — et à votre nouveau trésorier, 
M. Carez, qui a bien voulu accepter cette lourde charge. 

« Vous venez de voir combien la tâche de votre bureau sera cette 
année lourde et difficile, il a besoin de votre appui pour la mener à bonne 
fin. Je suis certain d'avance que vous le lui accorderez tout entier. » 


Le Président transmet les remerciements de MM. Roman et 
Nicklès, 


Il félicite M. G. Dollfus de sa nomination au grade de Cheva- 
lier de la Légion d'honneur, au titre d'ancien président de la 
Société géologique. 

Le Président proclame membres de la Société : 

MM. Georges Lecointre, au château de Grillemont (Indre-et-Loire), pré- 
senté par MM. G. Dollfus et Nicklès. 
Lanquine, étudiant à la Faculté des Sciences, à Paris, présenté 
par MM. Haug et Blayac. 


Ed. Gardé, étudiant à Bordeaux, présenté par MM. G. Dollfus et 
Fallot. 


Quatre présentations sont annoncées. 


M. Pervinquière présente, au nom de M. Philippe Thomas, un 
volume intitulé : Essai d'une description géologique de la Tuni- 
sie, d'après les travaux des membres de la mission de l'exploration 
scientifique de 1SS4 à 1891, et ceux parus depuis. — Première 
partie : Aperçu sur la Géographie physique [CRS., p. 4-5]. 


M. Peron offre au nom de l’auteur, Dom Aurélien Valette, un 
mémoire paru dans le Bulletin de la Société des sciences de 
l'Yonne sur la revision des Echinides fossiles de ce département 
[CRS., p. 5]. 


M. Louis Gentil offre un numéro des Annales de Géographie 
renfermant un essai de carte géologique sur le Haut-Atlas occi- 


dental marocain ! [CRS., p. 5-6]. 


1. Louis GENric. Notice sur l’Esquisse géologique du Haut-Atlas occidental 
(Maroc). Ann. Géogr. n° 85, XVI, p. 50-77, pi. 11. 


6 SÉANCE DU 920 JANVIER 1908 


M. O. Couffon présente trois notes qu'il a publiées dans le Bul- 
letin de la Société d'Études Scientifiques d'Angers (1907): r° 
Notice nécrologique sur Jacques-Désiré Danton, 1826-1906, d'après 
des notes autobiographiques. — 2° Rapport sur la collection Lucas 
acquise par le Musée paléontologique d'Angers. — 3° Le Miocène 
en Anjou (42 pages et 2 cartes) [CFS., p. 6]. 


M. Haug présente de la part de l’auteur, M. François Arnaud, 
une note publiée en réponse à un Cahier du Service géographique de 
l'Armée intitulé: «Les Erreurs de la Carte de France: »[CRS., p. 6]. 


Le Président présente de la part du Général Jourdy le texte d'une 
conférence : «Une mission scientifique au Maroc » faite par M. L. 
Gentil. à Rouen, et précédé de l’allocution qu'il a prononcée à 
cette occasion. 


Le Président donne lecture d'une lettre du président de la 
Société géologique de Londres remerciant la Société géologique 
de France d'avoir envoyé une délégation aux fêtes de son cente- 
naire et annonçant l’envoi de l’'«Historique de la Société ». 


J. Cottreau. — Sur un Echinide découvert dans les calcaires 
ruiniformes de Montpellier-le- Vieux (Aveyron). 

Cette formation où les fossiles sont très rares, est considérée 
comme bathonienne, notamment par G. Fabre. Un Oursin recueilli 
par M. M. Boule, confirme cet âge: c’est en effet le Clypeus 
Boblayei(Micu.) caractéristique du Bathonien et très voisin du 
Clpeus Ploti dont c’est aussi le gisement habituel. 


G. B. M. Flamand. — Réponse aux Observations de M. E. F. 
Gautier (voir : B.S. G. F., (4), VIL 1905, p. 423 et 453). 

M. Flamand fait remarquer qu'en se reportant à la carte, p. 230, 
et au texte, p. 232, du Bulletin de la Société d’Encouragement à 
l'Industrie Nationale (mars 1907), indiqués par cet auteur, il 
reconnaît que M. Gautier a bien attribué à l'étage houiller les 
grès westphaliens de Khenadsa (qu’il considérait antérieurement 
comme néocomiens ?); mais M. Gautier conçoit le terme houiller 
dans son ancienne acception, comme comprenant aussi le Carbo- 
nifère inférieur ; M. Gautier insiste à plusieurs reprises : au- 
dessus des calcaires du Béchar (p. 232) « sont des grès... où 
l’on a trouvé quelques végétaux de la flore houillère la plus 


1. François ARNAUD. Réponse aux «Erreurs de la Carte de France » du 
G* Henri Berthaut. 1 br. in-8°, 43 p., fig. Barcelonnette, chez l’auteur, 1907. 


SÉANCE DU 20 JANVIER 1908 ÿ) 


ancienne », et (p. 233) l'existence de la houille dans le Sahara ne 
peut recevoir qu'une réponse négative, car, € nulle part, on n'a 
trouvé de dépôt carboniférien plus jeune que l’étage dinantien ». 

C’est d’ailleurs au professeur Bureau que l’on doit d’avoir, 
le premier !, attiré l'attention sur l'intérêt qu’il y aurait à recon- 
naître les grès à Lepidodendron Weltheimianum Sr. et à Stig- 
maria ficoides Br. déterminés par lui, d’après les récoltes et 
renseignements de M. Poirmeur, comme appartenant au Culm. 
La détermination, par M. Flamand, de l’âge moscovien-westpha- 
lien de cet ensemble calcaréo-gréseux de Khenadsa résout cet 
importante question. 


SUR DES GISEMENTS PLIOCÈNES 
DE LA CÔTE OCCIDENTALE DU Maroc 


PAR Louis Gentil Er A. Boistel. 


Dans la vallée de l’oued Kharoub, qui débouche à la mer, non 
loin d’Arzila (R’arbya), un assez beau gisement pliocène a permis 
de dresser la liste suivante : Pecten planomedius Sacco, Pecten 
(Lissochlamys) exisus BroNN, Cardium paucicostatum Sow., 
Mactra subtruncata pa Cosra, Venus (Arnianthis) gigas LaAmx., 
Glycimeris Faujasi (?) MÉN., Syndesmia {Abra) prismatica 
LamKk., Ostrea edulis L., Ostrea digitalina Dusois, Natica Jose- 
phinia ? Risso, Natica catena ? DA Cosra. 

Quelques échantillons recueillis aux environs immédiats de 
Larache par M. Gaston Buchet indiquent, dans les grès du littoral, 
la présence de : Pecten planomedius Sacco et P. bollenensis Fonr. 

À Casablanca (Chaouïa), les mêmes grès renferment.des Pecten, 
avec Arca (Fossularca) lactea L., Corbula gibba Ouvrir, Tapes 
veltulus Bast., Phasianella pullus L., Fissurella græca L., 
Oxystele patula Bronx, Calyptræa chinensis L., dont les déter- 
minations sont parfois un peu douteuses à cause de la dureté de la 
roche qui les renferme, et, par suite, de la difficulté de les dégager. 

Enfin, tout à fait au Sud, dans l’oued Assoufid (Ida ou Iceurn), 
M. Gentil a extrait de grès coquillers, grossiers et friables, la petite 
faunule très intéressante qui marque la limite de ces dépôts vers 


1. BurEAU. CR. Ac. Sc., CXXXVIIL, p. 1629, 1904. 


fe) LOUIS GENTIL ET A. BOISTEL 20 Janv. 


le Sud, au Maroc. Elle renferme : Pecten planomedius Sacco, 
Chlamys multistriata Porx, Saxicava rugosa? L., Corbula gibba ? 
Ozivi, Donax minutus ? BrRowN, Ostrea edulis L., Nassa recti- 
costata Brocc., Rotuloidea fimbriata ErHEerIDGE. 

Il est intéressant de faire remarquer que l'important gisement 
étudié par MM. Paul Lemoine et Boistel, au djerf el Ihoudi', offre 
par la coexistence de Pecten planomedius Sacco, P. benedictus 
Lamk., P. jacobæus L. et P. maximus L. avec Ostrea edulis L. 
et Ostrea lamellosa une faune analogue aux précédentes. 

Tous ces gisements fossilifères, échelonnés sur une étendue de 
plus de 600 kilomètres de côtes, depuis le cap Spartel jusqu'à la 
vallée du Sous, appartiennent au Pliocène ancien. 

Ces dépôts néogènes s'élèvent à 150 m. environ dans le Nord et 
peuvent atteindre l'altitude de 250 m. dans la région des Doukkala. 
Is forment, ainsi, une bande à peu près continue pouvant s’en- 
foncer jusqu’à 60 km. du rivage actuel de l'Atlantique. Ils offrent, 
au Nord, dans la vallée de l’oued Kharoub une épaisse assise d’ar- 
giles bleuâtres surmontée de grès argilo-sableux d’une trentaine 
de mètres de puissance. 

Partout ailleurs ce sont des grès plus ou moins grossiers, formés 
de minéraux clastiques, empruntés au substratum primaire, avec 
une grande abondance de débris et coquilles, roulés, le tout forte- 
ment agglutiné par un ciment de calcite. 


PRINCIPAUX RÉSULTATS 
D'UNE MISSION AU Maroc (1907)° 


PAR Louis Gentil 


Les recherches de l’auteur ont porté simultanément sur le Maroc 
septentrional et occidental et sur la zone frontière d'Oujda. Il a visité 
plusieurs points de la côte atlantique du cap Spartel à Mazagan 
et apporté des documents nouveaux sur la bande pliocène qui 
se poursuit jusqu'au Sous, et, au delà du Maroc, vers le Sud. 

Un double itinéraire entre Mazagan et Marrakech lui a permis 
quelques observations très intéressantes sur les mêmes terrains 


1. B.S. G. F., (4), VIL 1907, p. 198 et suivantes. 
2. Cette communication résume très succinetement un long rapport fourni 
par M. Louis Gentil en décembre 1907, au Ministre de l’Instruction publique. 


1908 MISSION AU MAROC 9 


néogènes et sur leur substratum primaire. Il indique notamment la 
présence des schistes paléozoïques métamorphisés par des granites : 
primaires dans les Doukkala et les Rehamna. 

Enfin il développera prochainement une nouvelle théorie sur 
la formation des terres fertiles du R’arb, en contradiction avec 
celles émises par ses devanciers. 

Dans la région frontière algéro-marocaine, M. Gentil a pu cir- 
culer dans la zone littorale, jusqu’à Aïoun Sidi Mellouk et, au Sud, 
jusqu'à Berguent (Ras el Aïn). Il a rapporté de cette vaste étendue 
du territoire marocain de nombreux matériaux et les éléments 
d'une carte géologique. Les niveaux stratigraphiques qu'il a 
reconnus sont multiples: siluriens, dévoniens (?), carbonifères 
(dinantiens), triasiques, liasiques, jurassiques et néogènes. 

Les dépôts carbonifères surtout sont importants par leur puis- 
sauce et par la richesse des faunes dinantiennes, et peut-être un 
peu plus récentes, qu'ils renferment. Dans ces sédiments sont 
intercalés de grandes masses de déjections volcaniques acides 
formées de laves, de tufs, avec dykes de roches parfois grenues. 

Les terrains liasiques, très développés, forment le prolongement 
du Lias du Tell algérien. M. Gentil a eu la bonne fortune de 
trouver, à la base des calcaires massifs par lesquels débute géné- 
ralement la série, l’Amaltheus margaritatus accompagné de nom- 
breux Brachiopodes qui indique, avec la présence fréquente d’un 
conglomérat de base, la transgression mésoliasique. L'auteur est 
ainsi amené à placer exclusivement dans le Lias moyen (Charmou- 
thien) les calcaires massifs du Tell oranais, et d’une manière plus 
générale du Tell algérien. 

Le Toarcien, dans les Beni Snassen, paraît aussi riche que celui 
étudié plus à l'Est dans le massif des Traras (L. Gentil. Thèse). 

Les terrains néogènes sont surtout développés dans la région 
du Kiss Adjeroud; ils ‘offrent une succession complète depuis 
l’'Helvétien. De nombreuses éruptions volcaniques miocènes, plio- 
cènes et pleistocènes se sont succédé, donnant des roches très 
variées, trachytiques, andésitiques, basaltiques. 

A Oujda mème, des vestiges importants de volcans leuciliques 
vraisemblablement miocènes, donnent à cette province pétrogra- 
phique un cachet remarquable. 

Au point de vue tectonique toute la chaîne des Beni-Bou-Zeggou 
prolongement vers la Moulouya du massif de Tlemcen-R’ar Rouban, 
est des plus simple ; le Lias y est peu plissé. Mais la région litto- 
rale offre le même Lias en un pli couché enraciné sur la côte et 
poussé sur des terrains plus récents jusqu'à une quinzaine de kilo- 
mètres au Sud. 


10 LOUIS GENTIL 20 Janv. 


En terminant cet exposé, M. Louis Gentil soumet à la Société 
l'épreuve de la gravure et la minute de la montagne de ses itiné- 
raires dans le Haut-Atlas marocain, suivis 16rs de sa participation 
à la Mission de Segonzac. Il montre tout le parti qu'il a pu tirer, 
pour le dessin du relief, de ses observations géologiques faites sans 
relâche tout le long de ses cheminements. Cette carte de reconnais- 
sance paraîtra incessamment dans La Géographie. 


PosiTION STRATIGRAPHIQUE DES GISEMENTS 
A LÉPIDOCYCLINES 
DANS LE MIOCÈNE DE PROVENCE 


PAR Robert Douvillé 


L'auteur a pu étudier deux gisements à Lépidocyclines : 1°) Le 
plus élevé (découvert en 1906 par M. Cottreau, voir (B. S. G.F., 
27 mai 1907) se trouve sur le bord ouest de la calanque comprise 
entre le port du Sausset et l’anse du grand Vallat, au dessous de 
la route. On y trouve Lepidocyclina marginata-Tournoueri en 
abondance, Lep. Cottreaui (qui est peut-être une mutation de la 
précédente), Miogypsina irregularis, Gypsina globulus, Argiope, 
Thecidiunm et de nombreux Polypiers et Bryozoaires. En se diri- 
geant vers l’anse du grand Vallat, on retrouve sur le bord est de 
cette anse, les couches à Lépidocyclines et, cette fois, immédiate- 
ment surmontées par le poudingue à gros éléments verdis et nom- 
breuses Ostrea crassissima qui est considéré par les auteurs 
comme indiquant, dans toute la vallée du Rhône, le début de 
l'Helvétien. La coupe correspondante de Fontannes (in DEPÉRET, 
Terrains tertiaires de Provence, Ile partie, p. 8, fig. 1) est inexacte 
pour ce point. L'existence du poudingue de base de l'Helvétien 
n’est, en effet, pas signalée au grand Vallat et les couches où l’on 
trouve les Lépidocyclines sont indiquées comme appartenant au 
4° niveau de l'Helvétien et non au Burdigalien, comme nous 
venons de voir que cela a lieu réellement. 

Les Lep. Cottreaui qui caractérisent la faune de Foraminifères 
du Sausset se rencontrent en Andalousie et à Rossignano Mont- 
ferrat. 

2) Le gisement inférieur à Lépidocyclines a été signalé, à la 
suite de la première communication de M. Robert Douvillé, par 


1908 LÉPIDOCYCLINES DE SAUSSET TI 


M. Oppenheim (LB. S. G. F., (4) VII, 1907, p. 313). Il se trouve 
sur le bord ouest du port de Carry, dans les calcaires à Turitella 
quadriplicata et T. turris et Polypiers qui forment la base de la 
falaise du parc. M. R. Douvillé y a rencontré de rares Lépidocy- 
clines appartenant au couple marginata-Tournoueri, un exem- 
plaire de Lep. Giraudi R. D., et d'assez nombreuses Wiogypsina 
irregularis identiques à celles du niveau supérieur. Lep. Cottreaui 
n'existe pas encore. C’est la faune des couches inférieures de la 
Superga, rapportés tantôt à l’Aquitanien supérieur (Sacco), tantôt 
au Burdigalien (Depéret). 

Or les couches à Lépidocyclines du pare de Carry sont consi- 
dérées, d’après leur faune de Mollusques, comme appartenant au 
sommet de l’Aquitanien. Le parallélisme entre les indications 
fournies par les Foraminifères et celles fournies par les Mollus- 
ques, est absolument complet dans ce cas. 


Nous sommes donc, sur la côte tertiaire de Provence, en pré- 
sence de deux niveaux à Lépidocyclines bien nettement super- 
posés, le premier au sommet de l'Aquitanien, le deuxième au 
sommet du Burdigalien. Dans le premier niveau les individus 
À et B sont très peu nombreux et appartiennent à l'espèce margi- 
nata- Tournoueri type. Dans le deuxième les représentants de 
cette même espèce deviennent particulièrement vigoureux et parmi 
eux apparaît une nouvelle forme ZL. Cottreaui qui peut être consi- 
dérée comme une pariété des marginata du deuxième niveau ou 
comme une mutation des marginata du premier. 

Bien que le deuxième niveau soit incomparablement plus riche 
en individus que le premier et représente par suite un milieu plus 
favorable à la croissance des Lépidocyclines, il ne semble pas que 
l'apparition de la forme Cottreaui soit exclusivement liée à l’exis- 
tence de ce milieu favorable. En effet, à la Superga (villa Sacco) les 
L. marginata pullulent et il n’y a pas une seule ZL. Cottreaui. 

Malheureusement, il ne semble pas non plus que cette même 
forme Cottreaui soit aussi exclusivement liée à une évolution plus 
avancée du type marginata, car on la retrouve en Andalousie 
dans des gisements aquitaniens plus anciens que celui de Carry, 
caractérisés par l'association des deux formes précédentes et de 
grandes formes plates, presque pas pustuleuses et voisines de 
L. dilatata (L. Schlumbergeri). 

A mesure qu'avance l'étude détaillée des groupes zoologiques, 
il paraît souvent difficile de retracer en détail la marche réelle 
de l’évolution. 


NOUVEAU GISEMENT PLEISTOCÈNE LACUSTRE 
SUR LA RIVE DROITE DU VAR, PRÈS DE SON EMBOUCHURE 


PAR E. Caziot 


Le torrent du Var, actuellement maintenu dans son lit, par des 
digues dites insubmersibles, s'étendait sur une large surface à 
l’époque pleistocène et coulait sur un fond notablement plus pro- 
fond que de nos jours. On constate ce fait lorsqu'on creuse des 
tranchées dans le voisinage de son embouchure ; on voit se succé- 
der d'importants dépôts alluvionnaires et des couches d’argiles 
bleuätres, analogues à celles qui caractérisent le Plaisancien dans 
la vallée du Rhône et dans les plaines du Piémont. 

Dans ces argiles, extraites d’une excavation faite par M. Benet, 
pour établir un puits entre la route de Nice à Cagnes à 200 mètres 
environ de la station du chemin de fer de Saint-Laurent du Var, 
nous avons recueilli les coquilles dont nous donnons la liste ci- 
après. 

L'examen de cette faunule nous conduit à admettre que l'on se 
trouve en présence d’espèces pleistocènes, qui vivaient dans des 
eaux stagnantes indubitablement pures; quelques débris de 
coquilles marines indiquent le voisinage immédiat de la mer. 

Les Succinées et les Cyclostomes indiqués peuvent être tombés 
accidentellement dans la profondeur, car ils vivent sur les bords 
des cours d'eau (notamment les Succinées), ou bien ils ont pu être 
entraînés par des crues. 

Une espèce est nouvelle; d’autres ne se trouvent plus dans la 
région ; la plus grande partie existent encore. Elles étaient enfouies 
entre 16 et 18 mètres, indiquant, d’une façon précise, qu’elles ont 
été enfouies au moment où la mer était plus basse que de nos 
jours, c'est à-dire au Pleistocène moyen, à l’époque où elle était 
en voie de régression, après avoir atteint le niveau de 30 mètres ; 
ou bien après la dernière phase positive que nous avons men- 
üonnée dans un travail antérieur ?. 


1. M. Benet, cafetier, a son établissement sur la route de Cagnes, près la 
station visée ; il nous a assuré que ce fond argileux existe sur une grande 
étendue et qu’on le met à jour chaque fois que l’on fait des excavations 
profondes, 

>. DePÉRET et Cazior. Note sur les gisements pliocènes et quaternaires 
marins des environs de Nice, B.$, G. F., (4), HE, 1905, p. 3or. 


1908 PLEISTOCÈNE LACUSTRE DU VAR 13 


L'existence de formes nouvelles et la disparition de certaines 
d’entre elles impliquent un changement de climat et une ancien- 
neté assez grande, et apportent une nouvelle preuve en faveur du 
mouvement négatif de la rive marine à l'époque de sa formation. 


Limnæa peregra MüLrer, 1574, Ver. Hist., IL p. 130. — Nous n'avons 
trouvé que des ones très jeunes, avec une toute petite forme 
qui nous semble nouvelle. 


Planorbis rotundatus PoireT, 1801; Coq. Aisne, p. 93. 


Segmentina nitida MüLrer, 1974. Ver. Hist , II, p. 163. — Ce genre ne 
se trouve plus dans la région. 


Bythinia tentaculata LiNNÉ, 1958, Syst. nat. ed. X ; p. 774. 


Amnicola compacta PALADILHE, 1869, Nouv. miscel., p. 110, pl. 5, 
fig. 14-15. — Cette espèce ne se trouve pas dans les Alpes-Mari- 
times et n’a, jusqu’à ce jour, été signalée que dans les environs 
de Perpignan. 


Paludestrina brevispira PArADILHE, 1870, Monog. Palud., p. 73. 


Paludestrina gracillima BoureuiIGNaAr, 1876, Sp. nov. p. 74. — Espèce 
qui vit dans les environs de Narbonne. 


Paludestrina limnæiformis n. sp. (fig. 1). — Coquille conoïde allongée, 
mince, cornée, lisse, luisante, translucide ; 
5 tours de spire très convexes, à croissance 
vive et progressive, le dernier très convexe % 
sur tout son développement (1/2 mm. sur 4 de 
hauteur totale) ; suture profonde ; sommet 
mamelonné; ouverture ovale, rétrécie dans sa 
partie supérieure, inclinée de droite à gauche; 
bord extérieur sinueux ; bord columellaire légè- 
rement réfléchi; péristome tranchant, "mince, 
semblant continu par suite de la formation et 
de l'épaisseur du callum. Hauteur : 3,5 à 4 mm. 
Diamètre : 1,75 à 2 mm. 1€ 

Elle diffère : de la Paludestrina gracillima 
BourG., par ses dimensions, le mode de déve- 
loppement de ses tours de spire, la forme de 
son ouverture et parce qu'elle n'est pas acu- 
minée ; de la P. procerula PALADILHE, par son sommet non aigu, ses 
tours Dre convexes et sa suture ones elle a aussi l’ouverture 
plus resserrée; de la P. acuta DRAP., par ses dimensions, son sommet 
non aigu, son test lisse, ses tours bien convexes, etc. 


Fig. 1. — Paludestrina 
limnæiformis n. sp. 


Cyclostoma elegans MôLLeer, 1774, L. c. Il, p. 137. 
Succinea elegans Risso, 1826, Hist. nat. Europ. mérid., t. IV, p. 59. 


À PROPOS DE KERUNIA 


PAR Henri Douvillé 


PLANCHE I. 


Dans un travail poursuivi en collaboration avec mon confrère 
G.-F. Dollfus ', nous avions fait voir que la cavité interne des 
Kerunia était bien habitée par un Pagure comme je l'avais indiqué 
dès 1905 ; quant à l'organisme lui-même, M. Oppenheim ? avait mon- 
tré que c'était un Hydrozoaire qu’il rapprochait du genre Hydrac- 
linia, tandis que M. Vinassa de Régny en faisait un Cy-clactinia. 
Il m'a semblé que la texture de ce fossile présentait des caractères 
assez différents pour conserver le genre KXerunia, qui viendrait se 
placer dans les Hydrozoaires à côté des Stromatopora. 

Tout dernièrement, mon collègue M. Bouvier, professeur au 
Muséum d'histoire naturelle, m'informait qu’il avait dans ses 
collections un organisme dragué en 1900 par M. Diguet sur les 
côtes de Californie (par 7 à 8 m. de profondeur, sur fonds de 
sable), et qui reproduisait exactement la forme des Æerunia ; il 
présentait de même une cavité interne qui était habitée par 
une espèce particulière de Pagure, Eupagurus parians BENEDICT. 
J'ai fait figurer (planche D deux de ces échantillons : ils présen- 
tent, comme KXerunia, une crête médiane ornée de six longues 
pointes *, et de chaque côté deux cornes à peu près symétriques, 
un peu plus relevées que dans ce dernier genre. 

Les échantillons ne sont du reste pas toujours complètement 
symétriques, la crête principale peut ne pas être exactement dans 
le plan médian, les cornes latérales sont plus ou moins dévelop- 
pées, plus ou moins régulières ; ainsi l'échantillon de la figure 1 b 
présente une bosse sur la corne gauche analogue à celle qui a été 
figurée sur un Xerunia; enfin on observe quelquefois des pointes 
supplémentaires en dehors du plan médian (pl. I, fig. 2 b). On sait 
que les irrégularités de ce genre sont très fréquentes dans les 
Kerunia. 

J'ai sectionné la corne droite d’un des échantillons (pl. I, fig. 2 a) 


1. Contribution à l’étude des Hydrozoaires fossiles par G. F. DorLrus 
sur le genre Kerunia par H. Douvirté. B. S. G. F., (4), VI, p. 121 et 199, 
19 février 1906. 

2. Centralblatt, 1902, p. 44. 

D PLOCACtUe play: bo. 

4. Loc. cit., p. 130, fig. 2. 


1908 A PROPOS DE KXERUNIA 15 


et j'ai pu reconnaître à sa base la petite coquille de Gastropode qui 
a servi à l’origine d’abri au Pagure et de support à l’'Hydrozoaire. 
Cette coquille est petite, aussi comme il est facile de le voir, les 
parois de la cavité habitée par le Pagure sont directement consti- 
tuées par l’Hydrozoaire (pl. I, fig. 2 b). 

M. le professeur Bouvier, qui s’est particulièrement occupé de 
l’étude des Crustacés, m'a fait observer en outre que l’Eupagurus 
parians s’est adapté à ces conditions de vie particulière et que la 
pince gauche est modifiée de manière à servir d’opercule, comme 
on le distingue bien sur la figure 1 b; il y a donc bien réellement 
association, symbiose entre les deux organismes. 

Quelques jours seulement avant la présentation de cette courte 
note à la Société géologique, un de mes confrères me signalait 
l'apparition dans le Centralblatt', de nouvelles observations de 
M. Oppenheim, qui cherchait à combattre les conclusions de notre 
note de 1906. Pour lui le commensalisme n’est pas démontré, et le 
serait-il, il est sans importance au point de vue de la nature de 
Kerunia cornuta. 

Sur ce second point nous n'avons jamais différé d'opinion avec 
notre savant confrère ; j'admets, il est vrai, que Kerunia repré- 
sente un genre d'Hydrozoaire distinct d’Aydractinia et de 
Cyclaclinia, mais je n'ai jamais basé cette différence sur la forme 
de la colonie, elle ne résulte que de la texture même de l’orga- 
nisme ; il est donc très possible qu'il existe des Xerunia très difté- 
rents de la restauration qui en a été proposée, non habités par des 
Pagures, ou même formant des colonies fixées. Mais ce que j'avais 
cherché à montrer et ce que les’ échantillons de M. Bouvier sont 
venus confirmer, c’est qu'il paraît exister une relation étroite entre 
la forme si curieuse signalée par Mayer-Eymar et l'habitat de la 
colonie par un Pagure. 

Ainsi les échantillons provenant des côtes de Californie n’ont 
que la forme des Xerunia, d’après leur texture et la présence de 
nombreuses chambres interlaminaires, il faut les ranger dans le 
genre Cyclactinia. On peut du reste se rendre compte du mode 
de formation de la colonie : la pointe antérieure se développe 
en effet immédiatement au-dessus de l'ouverture ; il a dû s’en 
développer une analogue à chaque période de croissance de l’orga- 
nisme et c’est ainsi que s’est constituée la crête médiane. Cette 
pointe antérieure servait en même temps de contrepoids à la 
croissance générale de la colonie plus développée en arrière ; 


1. N°24, 15 déc. 1907. 


16 HENRI DOUVILLÉ 20 Janv. 


c'est une raison d'équilibre analogue à celle qui a provoqué la 
formation de la corne gauche destinée à contrebalancer la corne 
droite dont le noyau constituait seul la colonie à son origine : 
cette forme simple tout à fait primitive correspondait à celle qui 
a été figurée récemment par Oppenheim ', et qui se rencontre 
presque exclusivement dans l'Hy-dractinia echinata*. Il est égale- 
ment curieux de retrouver dans l'espèce vivante, le même nombre 
de pointes que dans la forme fossile. 

Au point de vue du commensalisme du Pagure et de l'Hydro- 
zoaire, M. Oppenheim fait observer que de nos jours les Hydracti- 
nies paraissent indépendantes des Pagures : s’il est vrai, en effet, 
que l'on rencontre souvent ces Crustacés sans Hydrozoaires, l'in- 
verse est beaucoup plus rare au moins sur les plages que j'ai 
visitées, et il semble bien que les Hydractinies trouvent un certain 
avantage à se faire transporter par les Pagures. Cet avantage est 
vraisemblablement réciproque : on sait en effet que les Pagures 
abandonnent la coquille qui leur sert d'abri lorsqu'elle est devenue 
trop petite, or j'ai pu constater sur plusieurs des coquilles recou- 
vertes d’Hydractinia echinata que la dernière partie de la chambre 
d'habitation du Pagure était constituée non plus par la coquille 
mais par l'Hydrozoaire lui-même dont le cœnenchyme s'était déve- 
loppé en prolongement du test de la coquille ; on voit ainsi que le 
Pagure n'avait pas abandonné son habitation bien qu'elle fût 
devenue trop petite, l’agrandissement de son logement par 
l'Hydractinie lui ayant permis d'économiser les hasards d'un 
déménagement. Mais cela prouve en même temps que le voisi- 
nage de l'Hydrozoaire et son contact immédiat ne lui étaient pas 
désagréables. 

Cette même disposition est encore bien plus accentuée dans le 
Cyclactinia vivant que j'ai figuré plus haut : ici la plus grande 
partie, pour ne pas dire la totalité de la chambre d'habitation 
se développe dans le cœnenchyme de l'Hydrozoaire, comme il est 
facile de le voir sur la figure 2b. Mais en outre l'adaptation toute 
particulière de la pince gauche qui joue le rôle d’un opercule 
montre bien l'influence réciproque des deux organismes résultant 
de leur commensalisme ou tout au moins de leur symbiose. 

On sait du reste que les Pagures vivent fréquemment dans les 
Eponges ou dans les Polypiers et exactement dans les conditions 
que nous venons de signaler dans Æerunia : ces organismes se 
sont d'abord fixés sur la coquille où habitait le Pagure, puis en se 


1. Centralblatt, 1907, p. 760, fig. 20. 
2 Dozzrus. B. S.G. F.,(4), VI, pl. iv, fig. 7 et 9. 


1908 A PROPOS DE XERUNIA 17 


développant ont fini par abriter directement le Crustacé. M. Dollfus 
dans le mémoire précité a figuré un exemple nouveau et curieux 
d’une association de ce genre (fig. 1 et 2, p. 126). C’est donc à tort 
que M. Oppenheim pense que la coquille non seulement sert 
d'abri au Pagure, mais encore le préserve du contact de l’'Hydro- 
zoaire qui serait, dit-il (p.754), peu réjouissant (unerfreulich) pour 
les deux. On voit ainsi que même avant l’exemple nouveau de 
l'Eupagurus varians, il n’était pas possible d'affirmer que l’on ne 
connaissait dans la faune actuelle aucun exemple de ce contact 
direct. Il me paraît donc que les objections de notre savant 
confrère ne peuvent être maintenues. 

L'existence d'un Cyclactinia vivant actuellement dans nos mers 
est très intéressante au point de vue de l'étude des Hydrozoaires; 
l'examen de ses parties molles permettra de préciser la signi- 
fication exacte des curieuses chambres interlaminaires qui carac- 
térisent ce genre. 


OLIGOCÈNE DES ENVIRONS DE TOLÈDE 
PAR Henri Douvillé 


L'auteur a reçu de son collègue, M. Marcel Dieulafoy, membre 
de l'Institut, une série d'échantillons recueillis à 1 200 m. environ 
à l'E. S. E. de la gare de Tolède, par M. le D' Ventura Reyes y 
Prôsper, proviseur du lycée de cette ville. Ces échantillons sont 
des moules de fossiles assez mal conservés, mais qui se rapportent 
incontestablement à des genres marins (Arca cf. barbata, Natica, 
Potamides) et saumâtres (Hy-drobia) avec peut-être des formes 
d’eau douce (Paludina). La gangue est une molasse calcarifère 
très grossière qui représente le bord de la grande formation 
détritique, si développée dans l'Espagne centrale, et dont les bords 
sont jalonnés par une série de villes importantes, Madrid, Guada- 
lajara, Cuenca, Albacète, Ciudad real, Tolède. 

Ces fossiles doivent être rapprochés de ceux qui ont été signalés 
dans des conditions analogues au Sud de Cuenca (Potamides 
Lamarcki, Cytherea incrassata) et sont vraisemblablement du 
même âge. Ils correspondent en tout cas à l'étage moyen de cette 
formation, ou étage gypseux et démontrent définitivement que ces 
couches sont d’origine marine. C’est du reste la conclusion à 
laquelle était déjà arrivé M. Dereims, dans la remarquable étude 


& Avril 1908. — T. VII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 2. 


18 HENRI DOUVILLÉ 20 Janv. 


qu'il avait consacrée à cette question. (Rech. geol. dans le Sud de 
l'Aragon). Il est possible que les gisements à Potamides, étudiés 
aux environs de Burgos par M. Larrazet (P. Gaudryi, P. Munieri, 
Hydrobia Dubuissoni, Unio) et ceux du Sud de Saragosse (Car- 
dium, Venus, Cerithium) jouent un rôle analogue dans le bassin 
de l’Ebre, et correspondent à une même invasion marine. 

D'après les Mammifères fossiles signalés dans la région de 
Madrid, l'étage gypseux serait d'âge aquitanien (Anchitherium 
aurelianense et Mastodon) ; il est surmonté par un système de 
calcaires d’eau douce. Il serait à désirer que la stratigraphie de ces 
dépôts si importants par leur étendue, fût étudiée d’une manière 
plus minutieuse ". 


SUR LES BASSINS TERTIAIRES DE LA MESETA ESPAGNOLE * 
PAR Charles Depéret 


M. H. Douvillé nous a fait connaître l’importante découverte de 
fossiles marins et saumâtres dans le Tertiaire du bassin de la 
Nouvelle-Castille, auprès de Tolède. En rapprochant ce fait de la 
présence de fossiles marins oligocènes déjà signalés aux environs 
de Cuenca sur le bord oriental de la même cuvette, notre éminent 
confrère conclut avec raison que le bassin dit lacustre de la 
Nouvelle-Castille et de la Manche est dû, pour une part, à l'inter- 
vention de la mer ou tout au moins de lagunes d'âge oligocène. 

Il me sera permis de rappeler que dans un mémoire publié 
en 1906 (Mem. Ac. R. Sc. Barcelona), M. Mariano Vidal et moi 
étions arrivés à des conclusions analogues pour le bassin de l’Ebre. 
Nous avons montré que cette prétendue cuvette miocène lacustre 
avait été remblayée, après la retraite de la mer lutétienne, par une 
masse de dépôtsfluvio-saumâtres représentantl'ensemble des étages 
bartonien, ludien, sannoiïsien, stampien et peut-être aquitanien, 
sans aucune trace de dépôts miocènes. Nous rappelions que par la 
région de Burgos (bassin de Miranda de Ebro) où M. Larrazet a 
signalé en 1896 des couches saumâtres à Potamides oligocènes, le 


1. Voir à ce sujet les intéressantes observations que M. Ch. Depéret a 
présentées à la séance du 17 février 1908, et d’après lesquelles ces dépôts 
seraient tongriens (B.S.G.F., (4), VIII, 1908, p. 18-19). 

2, Observations à la note de M. Douvillé : « Oligocène des environs 
de Tolède » (B.S. G.F., (4), VIII, 1908, p. 17-18), présentées à la séance du 
17 février 1908. 


1908 BASSINS TERTIAIRES DE LA MESETA ESPAGNOLE 19 


bassin de l’Ebre communiquait avec le bassin de la Vieille-Castille 
d’où M. Cortazar a figuré des formes oligocènes : Limnæa longis- 
cata et Planorbis cornu, et nous en avons conclu à «la possibilité 
de comprendre aussi dans l’Oligocène la plupart des dépôts lacus- 
tres tertiaires du Centre et du Nord de l'Espagne ». La présence 
d'un Palæotherium signalée par M. Miquel sur le prolongement 
du bassin de la Vieille-Castille, auprès de Salamanque, est venue 
depuis confirmer cette présomption et démontrer l’âge ludien ou 
sannoisien d’une partie des couches du bassin de Valladolid. 

Ainsi disparaît peu à peu l’ancienne légende de grands lacs 
miocènes d’eau douce étagés à la surface de la Meseta ou sur son 
pourtour. Les dépôts miocènes qui existent sans conteste en plu- 
sieurs points de la Meseta (Concud, San Isidro près Madrid, Valla- 
dolid) semblent n'être que des dépôts d’une étendue relativement 
limitée. 

Je ne saurais toutefois me rallier entièrement aux conclusions 
de M. Douvillé en ce qui concerne l’âge aquitanien des dépôts 
marins de la Nouvelle-Castille et je préférerais pour ma part les 
considérer comme stampiens, non seulement parce que les fossiles 
de Cuenca (Cytherea incrassata, Potamides Lamarcki) paraissent 
bien indiquer cet étage, mais aussi pour la raison générale que, 
dans les autres bassins de la région hercynienne, le Stampien 
représente la phase la plus marine de la transgression oligocène, 
l’Aquitanien étant une phase plutôt régressive. 

On ne saurait en tous les cas s'appuyer sur les Mammifères 
trouvés aux environs de Madrid pour démontrer l’âge aquitanien 
de ces dépôts. En effet, la faune de San Isidro à Mastodon 
angustidens, Anchitherium aurelianense, Dicrocerus furcatus, 
Sus palæochærus, Sus major appartient incontestablement à un 
niveau très élevé du Miocène moyen (Tortonien supérieur ou 
même Sarmatique). Les faunes à Æipparion gracile de Valladolid 
et de Concud sont encore plus récentes et indiquent l'existence 
de dépôts lacustres pontiens. 

D’après l'ensemble de ces données, les bassins tertiaires de la 
Meseta présentent donc toute une série d’étages beaucoup plus 
complexe qu'on ne le supposait, et demanderaient des études 
stratigraphiques plus approfondies. 


NOTE SUR LES ÉTUDES GÉOLOGIQUES DES OFFICIERS 
DANS LE SUD-ORANAIS 


PAR LE général Jourdy 


A la séance du 17 décembre 1906 ', j’ai communiqué à la Société 
quelques renseignements sur l’organisation des études géologiques en 
Oranie et je me suis adressé à la générosité de mes confrères pour la 
création, au Quartier général d’Aïn-Sefra, d’une petite bibliothèque 
d'ouvrages de géologie et de paléontologie dans le but de guider la 
bonne volonté de ceux des ofliciers de l’armée d'Afrique qui manifestent 
le goût des études géologiques dans cette région remarquablement 
intéressante. Cet appel a été entendu et les livres que j'avais demandés 
ont été libéralement fournis ; les donateurs sont M. Wyrouboff, profes- 
seur au Collège de France, nos confrères, MM. Henri Douvillé, Louis 
Gentil, Le Marchand de Rouen, et M. Boutillier, également rouennais, 
le doyen sans doute, des géologues français. Cette petite bibliothèque, 
composée de traités généraux, demande à être complétée par des 
monographies avec nombreuses planches de paléontologie et de 
paléobotanique des terrains carbonifères. J'espère que l'importance de 
ces études et des résultats déjà acquis tentera la générosité de nouveaux 
donateurs. : 

Avant de quitter le territoire d’Aïn-Sefra, le général Lyautey a triplé 
la petite collection de fossiles qu’il avait commencée il y a deux ans à 
son quartier général. Son successeur, le général Vigy, tient à cœur à 
continuer son œuvre dont la portée scientifique est doublée d’espé- 
rances industrielles. 

Le lieutenant Poirmeur, après trois années d’études persévérantes, 
avait fourni une carte très intéressante ? de la région qui s'étend d’Ain- 
Chair à Igli, entre les vallées de l’oued Zousfana et de l’oued Guir. Il 
avait récolté de nombreux fossiles qui ont permis à M. Douvillé de mettre 
au point le résultat de ses recherches. Il a quitté l’Oranie, mais il a 
laissé deux successeurs dans le capitaine Maury et le lieutenant Huot, 
tous deux de la Compagnie montée de la Légion étrangère. Ces trois 
officiers sont aujourd’hui nos confrères. 

Le capitaine Maury a beaucoup augmenté le champ des heureuses 
trouvailles du lieutenant Poirmeur. Il ne s’est pas contenté d'étudier les 
affleurements des couches dans le massif de Colomb-Béchar, il a 
pratiqué des puits qui ont mis au jour une faune et une flore remar- 
quables. Dans le but de compléter les premières indications qui lui ont 
déjà été fournies 5, il vient de m’adresser un bel envoi de fossiles et de 


VB SIG RE (DVI Sp 528; 

2. Lieutenant PorrmMEUR. Essai de Carte géologique de la région Guir- 
Zousfana. B. S. G. F., (4), VI, 1906, p. 724. 

3. FLamanp. Observations nouvelles sur les terrains carbonifériens de 
l'Extrême Sud-Oranais. CR. Ac. Sc. du 16 juillet 1907, et, sur les divisions du 
Carboniférien etla présence du Moscovien-Westphalien dans le Sud-Oranais. 
B.S.G. F4), NET, 1907, p. 425. 


1908 SUD-ORANAIS 21 


plantes que MM. H. Douvillé et Zeiller veulent bien déterminer, ce qui 
lui permettra de poursuivre plus utilement ses précieuses recherches. 
Son lieutenant, M. Huot, le seconde à merveille en dressant des levers 
et des coupes de la route de Béchar à Taghit. 


Les études du Carbonifère d'Oranie sont maintenant assez 
avancées pour mériter un examen d'ensemble des probabilités de 
la découverte de la houille que j'avais pressenties lors de mon 
passage dans cette région en décembre 1907, et que j'ai eu l’occa- 
sion d'affirmer à deux reprises '. Depuis cette époque, le capitaine 
Maury vient de démontrer l'existence de la houille dans le massif 
du Béchar, et si ce combustible n’est pas encore la houille indus- 
trielle, cela tient sans doute à ce que Gherassa se trouve sur Le bord 
du bassin carbonifère qui s'étend probablement vers l'Ouest, 
au-delà de l’oued Guir. Jusqu'ici, les faits viennent peu à peu 
confirmer mes premiers pronostics. Il est maintenant prouvé que, 
aux environs de Colomb-Béchar, les terrains carbonifères sont 
accolés au massif primaire de la région septentrionale, et que la 
surface du Dinantien qui, plus au Sud, ainsi que l'a reconnu 
M. Gautier ?, est arasée et mise à nu. se trouve, au contraire, à 
partir d'Igli, recouverte des assises westphaliennes qui renferment 
incontestablement une flore très importante et déjà des lits char- 
bonneux. 

M. Henri Douvillé, avec qui j'ai examiné la carte, les coupes et 
les fossiles du lieutenant Poirmeur, a estimé que les couches supé- 
rieures du terrain houiller y ont sans doute échappé à l’arasement 
du Carbonifère saharien, grâce aux plissements hercyniens de 
l’Atlas où une mince couverture jurassique ou crétacée a protégé 
les synclinaux wesphaliens qui constituent alors de véritables pro- 
messes de houille. 

Il est, de plus, une considération sur laquelle j'appelle l'attention. 
M. Bergeron” a émis cette idée que tout le bassin houiller de 
Sarrebrück n’est qu'une immense nappe de recouvrement venue 
du Sud. On peut alors se demander si, par analogie, l'arasement 
intense et fort étendu qui a mis à nu le Dinantien dans le Sahara 


1. E. Jourpy. Excursion géologique à la lisière septentrionale du Sahara 
algérien. B. S. G. F.. 1902. — Ib. Allocution présidentielle à la conférence 
de M. Gentil. Bulletin de la France colonisatrice, Société de Géographie 
Rouennaise. Rouen, 14 janvier 1906. 

2, Le Mouidir-Ahnet, La Géographie, 1904, et Contribution à l'étude géolo- 
gique du Sahara. B.S. G. F., 1907. 

3. BerGEeRoN et Wetss. Sur l’allure du bassin houiller de Sarrebrück et de son 
prolongement en Lorraine Française, CR. Ac. Sc., 18 juin 1996. 


29 GÉNÉRAL JOURDY 20 Janv. 


au Sud d'Igli, au lieu d’être, comme on l’admet actuellement, le 
produit de l'érosion de l'air et des eaux, ne serait pas le résultat 
d'une action tectonique de rabotage intensif dans la direction du 
Nord, action dont j'ai fait ressortir! l'importance dans d’autres 
régions. Le sort de la nappe charriée ne peut être le même dans le 
centre et dans l'Ouest du Sahara ; dans l'Algérie centrale, les 
couches enlevées par le rabotage ont été forcément englouties au 
fond du géosynclinal quis’étend entre les contreforts primaires des 
monts Hoggar et l’ancien massif archéen aujourd'hui effrondré 
sous la Méditerranée, elles sont recouvertes dans cette fosse 
profonde, par la masse puissante des sédiments secondaires et 
tertiaires de l’Atlas algérien ; au contraire, au voisinage du massif 
primaire de l'Atlas marocain, la nappe de recouvrement, dont le 
mouvement tangentiel a été arrêté par l'obstacle du môle marocain, 
se sera plissée et maintenue en surface, conservant ainsi, dans ses 
replis, les couches westphaliennes dont le capitaine Maury a 
_ découvert les amas de Cordaites, de Sphenopteris, de Nevropteris 
et aussi les premières traces charbonneuses méritant déjà le nom 
de houille, Une nouvelle probabilité est ainsi ouverte, qui peut 
faire pressentir l'existence, le long de l’hinterland marocain, 
de forts paquets de houille analogues à ceux qui constituent le 
bassin de Sarrebrück, prolongé souterrainement jusqu'au-delà de 
Pont-à-Mousson. 


Dans cette région de l'Afrique, rien n’entrave l’action scientifique et 
industrielle de la France dont le traité de Lalla-Marnia (1845) garan- 
tit” l'intégrité exclusive, le droit absolu et nul ne peut nous disputer 
ce domaine dont l’activité aussi inlassable qu’éclairée des officiers de 
l’armée d'Afrique, parviendra, je l'espère fermement, à découvrir le 
secret. L'intérêt que leur porte la Société géologique sera, pour eux, 
une juste récompense et un puissant encouragement. 


M. H. Douvillé a reçu en effet l'envoi annoncé ; il a examiné une 
partie des fossiles, tandis que M. Haug se chargeait d'étudier les 
Goniatites et M. Zeiller, les plantes fossiles. Les conclusions vien- 
nent confirmer celles auxquelles était déjà arrivé M. Flamand. Les 
calcaires de la base renfermant une faune d'aflinités principale- 
ment tournaisiennes et viséennes, tandis que les Goniatites 
(Gastrioceras, sp. et Paralegoceras sp., d'après M. Haug), indique- 
raient un niveau plus élevé; les couches à plantes intercalées ont 
une faune assez pauvre, mais se rattachant au Westphalien. 


1. Jourby. Esquisse tectonique du sol de France. Bulletin de la Société des 
Amis des Sciences naturelles de Rouen, 1907. 
2. Allocution’ présidentielle, ibid. 


1908 SUD-ORANAIS 23 


Au-dessus viennent des grès bruns riches en Calamites (C. Sackowi) 
et en Lepidodendron (L. cf. Veltheimi, L. cf. aculeatum), puis de 
nouveau des schistes à végétaux avec flore franchement wespha- 
lienne. Par places, on rencontre dans ces couches des fossiles 
marins, Productus, Aviculopecten; dans les schistes argileux 
toujours très décomposés dominent les Cordaïites associés à des 
Sigillaires et à des Lepidodendron; les Fougères sont toujours 
peu abondantes. La végétation était comme on le voit prinei- 
palement arborescente. 


M. G.-B.-M. Flamand: a lu avec beaucoup d'intérêt la note précédente 
de M. le général Jourdy; en effet, il s'applique depuis la création du 
Service géologique des Territoires du Sud, à la création de bibliothè- 
ques roulantes, et s'occupe par voie de correspondance, pour le Haut- 
Pays et le Sahara, et par la communication de collections-types, de 
déterminations de fossiles et de roches, etc. En ce qui concerne la 
subdivision d’Aïn Sefra, il ne saurait trop insister lui aussi sur l'intérêt 
que présenterait l'envoi, par ses confrères, de collections élémentaires 
de roches et fossiles des terrains primaires et secondaires. 

Il est heureux, d’autre part, de constater que les nouvelles récoltes 
concernant les formations carbonifériennes du Sud-Ouest oranais 
viennent confirmer sa précédente découverte du Moscovien- Wesphalien 
du Guir(CR. Ac. Sc., 16 juillet 1907. — Gouvernement général de l’AI- 
gérie, Territoires du Sud, CR. campagne 1906-07), ainsi qu'il ressort 
de sa récente communication à la Société (B. S. G F., (4), VIL, 1907, 
p. 423) et comme a bien voulu l'indiquer ci-dessus M. Henri Douvillé. 
Toutefois pour Gherassa, M. Flamand croit devoir faire remarquer 
qu’on se trouve ici dans la zone d’étalement occidentale des assises 
médio-carbonifériennes du Guir et que précisément les alternances de 
petits bancs de combustibles minéraux (houille) signalés antérieure- 
ment à Khenadsa sont siratigraphiquement à un niveau plus élevé 
( Westphalien supérieur); c’est donc dans un secteur nord-nord-ouest 
que les recherches doivent être poursuivies; ces considérations s’éten- 
dent aux chebak Mennouna et Djihani. 


1. Observations présentées à la séance du 17 février 1908. 


SUR LA PRÉSENCE DE SPITICERAS 
DANS LA ZONE A Horzrres Borssigrr (VALANGINIEN INF.) 
pu SuD-EST DE LA FRANCE 


PAR W. Kilian 


L'auteur fait connaître le rôle particulièrement important joué 
par les Holcostephanus du sous-genre Spiticeras UnriG dans la 
zone à Hoplites Boissieri (Berriasien) du Sud-Est de la France ; 
parmi les matériaux recueillis à ce niveau à La Faurie (Hautes- 
Alpes) par M. Gevrey (Grenoble) et M. Lambert (Veyne) il a pu 
connaître d’une façon certaine, à côté de plusieurs espèces inédites, 
les formes suivantes : Sp. ducale Marx. sp., Sp. Groteanum Orr. 
sp., Sp. Negreli Mara. sp. (?— Parroisi Kir. sp.), Sp. oblique- 
nodosum Rer. sp., Sp. Mojsoari Unr., Sp. guttatum UuLr., Sp. 
bulliforme Uu.. Sp. eximum Unc., Sp. planum Une. Sp.spitiense 
Uxz. Sp. subsjutiense Uur., Sp. Cautleyi OPr. sp., Sp. poly trop- 
tychum Uuz. sp., Sp. mirum Rer. sp., Sp. Proteus Rer. sp., Sp. 
Stanleyi Opr. sp., Sp. narbonnense Picr. sp., Sp. indicum Uur., 
Spiticeras n. sp., Sp. bilobatum Uuc., Sp. Theodosiæ Rer. sp., 
Sp. Rocardi PomEL sp., Sp. aff. Breveli PoMEL sp., Sp. Kasbense 
PouELz sp., Sp. Damesi STEUER sp. (typique), c'est-à-dire plus de 
vingt-cinq espèces, se répartissant en plusieurs séries génétiques 
comme l’a montré Uhlig. 

Les Astieria sont extrêmement rares à ce niveau et représentées 
seulement par Ast. aff. Schencki OpPr. sp.; leur origine paraît 
différente de celle des Spiticeras comme d’ailleurs celle d’un autre 
sous-groupe des ÆJolcostephanus, le sous-genre Polyptychites. 

Outre les nombreuses formes des Spitishales magistralement 
étudiées par M. Uhlig on a décrit des représentants de ce groupe 
intéressant qui débute dans le Tithonique avec Sp. pronum Oprr. 
sp., celsum OpPr. sp. et groteanum Opr. sp. [= Am. Astierianus 
Picrer : Mél. pal., pl. xvr (non pl. xvnr p. 3 — Astieria Schencki 
OpPr. sp.) — Am. Astierianus POMEL] dans l'Amérique du Sud 
(Sp. Bodenbenderi Brur sp., Sp. Damesi STEUER sp., Sp. Stein- 
manni STEUER Sp., Sp. egregium STEUER Sp., Sp. argentinum 
STEUER sp., Sp. grande STEUER sp., Sp. fraternum STEUER Sp.) ; 
en Crimée [plusieurs espèces décrites — Sp. Proteus, Sp. oblique- 
nodosum par M. Retowsky]; en Algérie, Sp. Breveti PoMEL sp. 
(voisin de Sp. Stanleyi Uuc. sp.), Sp. Rocardi PoMEL sp., Sp. 
Telloutense PomEz sp., Sp. Aulisuie Pome sp., Sp. Altavense 
PomEL sp., Sp. Kasbense PoMEL sp. et dans le Tyrol Sp. poly- 


1908 VALANGINIEN INF. DU SUD-EST DE LA FRANCE 25 


troptychum UuL. sp. — La plupart de ces types sont représentés 
dans la zone à Hoplites Boissieri du Sud-Est de la France. 

Le maximum de développement de ces formes est à la base de 
l'étage valanginien (Berriasien des auteurs : zone à Hoplites Bois- 
sieri); dans le Valanginien moyen quelques rares espèces, Sp. diense 
SAyn sp., Sp. gratianopolitense Kiz. sp.. et peut-être Holc. Kleini 
N. et Uu. sp., subsistent seules à côté de nombreux représen- 
tants du sous-genre Astieria ici en pleine voie de développement. 
Il sera intéressant de suivre dans les horizons plus élevés les 
modifications du groupe Spiticeras qui dérive très probablement 
des Perisphinctidées jurassiques par l'intermédiaire des Reineckia 
et des Aulacostephanus, ainsi que semble le montrer l'examen de 
la ligne suturale ! d’après les dessins de cloisons donnés par 
Bonarelli (Reineckia), Pavlow (Aulacostephanus). et Uhlig (Spiti- 
ceras), et comme pourrait l’établir définitivement l'étude appro- 
fondie des Spiticeras tithoniques, si elle était entreprise avec des 
matériaux suflisants ; ce genre présente également des rapports 
étroits avec le groupe Himalayites, très répandu dans la province 
indopacifique, et auquel le rattachent les formes de la série Sp. 
Kasbense Po. sp , Sp. narbonnense Picr.. etc. 

L’épanouissement brusque et le stade évolutif plus avancé de la 
plupart des Spiticeras (groupe de Sp. Negreli, mirus et Proteus) qui 
s'y rencontrent est un des caractères les plus remarquables de la 
zone à Hoplites Boissieri et permet de la distinguer des zones qui 
la précèdent immédiatement (Tithonique supérieur) avec lesquelles 
M. Toucas l'avait jadis confondue et dont la faune, qui contient 
quelques Spiticeras différents de ceux que nous venons de citer, 
vient d’être soigneusement revisée par M. Ch. Jacob. 


SUR LE TITHONIQUE SUPÉRIEUR ET LE BERRIASIEN * 


PAR À. Toucas 


Dans la note précédente, M. Kilian revient de nouveau sur la 
question du Berriasien et du Tithonique supérieur et me reproche 
d’avoir jadis confondu ces deux zones. Mon opinion à ce sujet n’a 
pas varié: je soutiens, aujourd'hui comme en 1890, que dans 
l’Ardèche, principalement à Chomérac, à Vogué et à Berrias, loca- 


1. M. Paulow notamment, a figuré les lignes suturales d’Aulacostephanus 
du groupe mutabilis qui se rapprochent énormément de celles des Spiticeras. 
2. Observations présentées à la séance du 3 février 1908. 


26 A. TOUCAS 20 Janv. 


lité type du Berriasien, la zone à Hoplites Boissieri renferme, dès 
sa base, au-dessus des calcaires blancs sublithographiques, toute la 
faune typique du Tithonique supérieur et que c’est à ce niveau que 
se montre également la faune du Berriasien décrite par Pictet. 
L'Hoplites Boissieri, choisi comme type de cette zone, se trouve 
déjà très commun dès ce niveau. Cette forme est d’ailleurs repré- 
sentée à Stramberg par l’Hoplites abscissus Orrec que M. Kilian 
a reconnu comme identique à l’Hoplites Boissieri. La dénomina- 
tion de zone à Hoplites Boissieri ne convient donc nullement à la 
zone des Spiticeras de M. Kilian. Il en est de même du terme de 
Berriasien qui revient de droit à la zone où Pictet a recueilli la 
faune qu'il a décrite ; c'est le niveau à fossiles légèrement ferrugi- 
neux qui se rencontre dans la plupart des coupes de l'Ardèche. 


Voici la succession des couches du Tithonique de l'Ardèche : 


1° Calcaire massifs ruiniformes à Oppelia lithographica, 
Rhacophyllites Loryi et Aspidoceras cy clotum (zone 
TITHONIQUE de Solenhofen). 
Calc. marneux à Oppelia Fallauxi, Perisphinctes conti- 
guus, Per. geron, Haploceras verruciferum, Waa- 
genia hybonata (Diphyakalk). 


INFÉRIEUR 


3° Lits marneux à Aptychus punctatus, Apt. Beyrichi. 

Calcaire compact bréchiforme. 

Calc. blancs sublithographiques avec rares Hoplites 
Calisto, Hopl. privasensis. 


MOYEN 
ARDESCIEN 


Où 


6° Calc. marncux avec intercalations de bancs bré- 
choïdes, renfermant la faune typique du Berriasien 
de Pictet et la faune du Tithonique supérieur de 
Stramberg et de Koniakau. 


TITHONIQUE 
SUPÉRIEUR 
BERRIASIEN 


TITHONIQUE | 


Cette succession ne peut pas être plus claire ; elle montre bien 
que la véritable place du Tithonique supérieur se trouve au-dessus 
des calcaires sublithographiques et au même niveau que le Berria- 
sien typique. Quant à la zone à Spiticeras de M. Kilian, elle est 
certainement supérieure à cette dernière. J'ai en effet indiqué 
dans mes coupes de l'Ardèche qu’il existait, entre le Berriasien et 
les marnes à petites Ammonites pyriteuses du Valanginien, une 
couche de 5 à 6 mètres d'épaisseur renfermant de grandes Ammo- 
nites aplaties. Il est fort probable que c'est dans cette zone que se 
trouvent le; nouvelles formes citées par M. Kilian. 

J’ai classé cette zone dans le Crétacé, mais on ne doit pas lui 
donner le nom de Berriasien ni la caractériser par l’Hoplites 
Boissieri, cette forme apparaissant beaucoup plus bas dans le 
Tithonique supérieur avecles Hoplites occitanicus, Hopl. Euthy mi. 


1908 TITHONIQUE SUPÉRIEUR ET BERRIASIEN 27 


Hopl. Dalmasi, Hopl. Malbosi, Holcostephanus Negreli, qui 
constituent les formes types de la faune de Berrias, qu'on doit 
maintenir dans le Jurassique avec le Tithonique supérieur. 

En somme, je pense que cette question devrait être résolue par 
l'adoption du terme d'Infravalanginien que M. Kilian avait pro- 
posé pour la zone supérieure aux couches bréchiformes à faune 
mélangée du Tithonique supérieur et du Berriasien. 


M. W. Kilian ! ayant traité en détail, dans le 1°" fascicule du tome III de 
la Lethæa geognostica, consacré au Crétacé inférieur et publié au mois 
d'octobre dernier, la question de la limite inférieure du terrain crétacé, 

_croit superflu de recommencer une discussion à ce sujet. 11 considère 
comme première zone du système crétacé la zone à ÆHoplites Boissieri 
dans laquelle il a signalé les Spiticeras qui ont fait l’objet de sa der- 
nière communication. Cette zone, que l’on doit placer à la base de 
l'étage valanginien, a une faune bien distincte de celle du Tithonique 
supérieur (Aizy, Chomérac) dont M. Ch. Jacob prépare une monogra- 
phie paléontologique et qui renferme, d’après cet auteur, des Spiticeras 
nettement différents de ceux de la zone à Hoplites Boissieri. M. Kilian 
n’a, du reste, jamais nié que cette dernière espèce * ait pu apparaître 
dans le Tithonique supérieur, comme elle se continue du reste, d’après 
M. Sayn, en individus isolés dans les marnes valanginiennes. Le seul 
fait important, et que tous les paléontologistes qui ont exaniiné la 
succession des faunes paléontologiques de Chomérac, d’Aiïzy, de la 
Faurie et de Berrias reconnaissent unanimement, est l’existence indé- 
niable d’une faune bien individualisée entre celle du Tithonique supé- 
rieur de Chomérac et celle des marnes à Hoplites (Kilianella) Roubaudi. 
M. Toucas a surabondamment prouvé lui-même que le terme de Berria- 
sien, de Coquand, définitivement abandonné du reste par M. Kilian 
(voir Lethæa, p. 22), prêtait à confusion et ne pouvait être appliqué 
sans ambiguïté à cette zone que M. Kilian persiste à appeler, d’après 
l’espèce qui y atteint son maximum de développement, de fréquence 
et d'extension, zone à Hoplites Boissieri. 


M. Toucas : prend bonne note de l’abandon du terme de Berriasien 
qui prêtait réellement à confusion pour les motifs qu’il a déjà donnés. 
Mais il ne peut se résoudre à accepter la dénomination de zone à 
Hoplites Poissieri pour la zone inférieure du Crétacé, cette espèce se 
trouvant déjà assez commune dans le Tithonique supérieur, surtout si, 
comme l’a admis M. Kilian, l'A. abscissus, forme caractéristique du 


Tithonique supérieur de Stramberg, est bien identique à l'A. Boissieri. 


1. Observations présentées à la séance du 17 février 1908. 

2. Hoplites abscissus OPpP. du Tithonique est certainement plus voisin de 
H. Boissieri Pict. que la forme de Chomérac figurée par M. Toucas comme 
H. Boissieri et dont M. Ch. Jacob qui en a étudié les affinités fera connaître 
prochainement les caractères et la phylogénie. 


Séance du 3 Février 190S 
PRÉSIDENCE DE M. LÉON JANET, VICE-PRÉSIDENT 


Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 


Le président annonce de la part de M. V. Unie et F. E. Suess, 
la fondation de la Société géologique de Vienne et lui souhaite la 
bienvenue. 


Le président félicite le D' Adrien GUÉBHARD, nommé récemment 
Chevalier de la Légion d'honneur pour ses nombreux et intéres- 
sants travaux de physique et de géologie. 


Le président proclame membres de la Société : 

MM. Maurice Morin, attaché au Laboratoire de géologie du Muséum 
national d'Histoire naturelle, présenté par MM. Stanislas Meu- 
nier et G. Ramond. 

Le capitaine Maury, du 1‘ régiment étranger, à Colomb-Béchar, 
présenté par le général Jourdy et M. Henri Douvillé. 

Le lieutenant Huot, du 1° régiment étranger, à Colomb-Béchar, 
présenté par le général Jourdy et M. Henri Douvillé. 

André-Gervais d'Aldin, à Paris, présenté par MM. Haug et J. Blayac. 


Le Président présente la quatrième édition du « Cours de Miné- 
ralogie » offert par son auteur M. Albert de Lapparent. 


M. Ch. Barrois offre au nom de l’auteur, le général Jourdy. son 
« Esquisse de la tectonique du sol de la France, suivie d'un essai 
de coordination des connaissances actuelles sur le mécanisme des 
actions géodynamiques » ! [CRS., p. 19-18]. 


M. Boule transmet à la Société, de la part de notre confrère 
M. Charles Puech, d’Aurillac, une collection de cartes postales 
illustrées représentant des vues du Cantal, dont la plupart pré- 
sentent un grand intérêt au point de vue géologique. 


M. J. Boussac offre à la Société les notes suivantes [CRS., p. 18-19]: 

1° Sur la faune marine de l'étage ludien (Feuille des J. Natura- 
listes, 1° juin 1907). 

20 L'Evolution des Cérithidés dans l'Eocène moyen et supérieur 
du bassin de Paris (CR. Ac. Sc., 21 janvier 1907). 


1. 8°, 1 carte des plissements et fractures tectoniques du sol de la France, 
1 carte des lignes directrices de la terre. B. Soc. Amis Sc. nat. Rouen, 2° sem. 
1906. Rouen, Lecerf fils. 1907. Résumé par l’auteur, in: B. S. G. F., (4), VH, 
p. 440, 25 Juin 1906. 


SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908 20 


3 Sur l’âge des dépôts éocènes du massif armoricain et de la 
zone de Roncà (CR. Ac. Sc., 4 février 1907). 

&° Observations sur l’Éocène et l'Oligocène du Hampshire (CR. 
Ac. Sc., 12 août 1907). 


M. Ph. Glangeaud envoie une note publiée aux CR. de l’'Ac. 
des Sc., sous le titre : « L’Allier miocène. Un gisement de Verté- 
brés miocènes près de Moulins » [CRS., p. 19]. 


J. Deprat. — Observations sur la note de M. Rovereto : «L'alta 
montagna in Corsica ». 


Notre confrère M. G. Rovereto vient de publier dans la Rivista 
ligure di Scienze, Lettere ed Arti une courte note dans laquelle je 
crois devoir relever quelques points. Il dit par exemple que s’écar- 
tant des autres auteurs, il considère les granulites sodiques 
comme plus récentes que les granites. Or, dans plusieurs travaux 
et notamment dans mon important mémoire sur ces roches remar- 
quables ?, j’ai montré ce fait depuis deux ans; j'ai même donné des 
coupes typiques. De même, au sujet de la composition minéralo- 
gique et chimique des roches des Calanques, je prierai M. Rovereto 
de se reporter à ce travail qu'il ne paraît pas connaître. Quant à 
la présence de la fluorine dans ces roches, elle a été établie depuis 
onze ans, par M. Lacroix. 


CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DU DJEBEL SIROUA 
(ANTI-ATLAS MAROCAIN) 


PAR Louis Gentil 


L'auteur appelle l'attention des géologues et des géographes sur 
la constitution de cette montagne qui a longtemps excité la curio- 
sité des voyageurs au Maroc. Vue successivement à de grandes 
distances par les explorateurs Rohlfs (1862), Hooker (1871), von 
Fritsch (1872), les quelques renseignements précis qu'on avait sur 
elle étaient, jusqu’à ces dernières années, ceux du vicomte de Fou- 


1. J. DEprAT. Note préliminaire sur les granulites sodiques de Corse. 
B.S.G.F.,(4), V.p. 630. 1905.— Les roches alcalines du canton d’Evisa CR. Ac. 
Sc., 15 Janv. 1906. — La rockallite des environs d’Evisa. Soc. Hist. nat. du 
Doubs, déc. 1906. 


2. J. DEPRAT. Etude pétrographique des roches éruptives sodiques de Corse. 
Bull. Serv. Carte géol. n° 114, XVII, 1905-1906. 


30 LOUIS GENTIL 3 Fév. 


cauld qui l'avait aperçue en 1833. Il a été donné à M. Gentil de 
parcourir tout le massif et d'y faire des levés géologiques et topo- 
graphiques en mars 1905. 

Le djebel Siroua, dont le culminant atteint environ 3300 m., 
est formé d'épaisses coulées de laves et de tufs de projections, tra- 
versés par de nombreux dykes, le tout reposant sur un vaste 
socle primaire et cristallin. La puissance des déjections volcaniques 
est de plus de 1000 m. et ces formations recouvrent d'immenses 
surfaces dans un rayon d'au moins 20 kilomètres. Le Siroua est 
donc comparable par son altitude et ses dimensions aux plus grands 
volcans d'Europe. 

Les matériaux qui le constituent peuvent se rapporter à deux 
séries pétrographiques, l’une trachytique, l’autre phonolitique. 

Dans la première, M. Gentil a déterminé des trachytes à biotite, 
avec ou sans pyroxène augile et quelquefois de l’haüyne. La sani- 
dine y est constante, parfois avec de l’anorthose ou de l'oligoclase. 
Ces types de laves sont accompagnés de tout leur cortège de tufs, 
de brèches et d'obsidienne. Une analyse chimique montre qu’on 
est en présence d'un magma syénilique mésopotassique, méga-alu- 
mineux ferromagnésien et micro-calcique (paramètres magma- 
tiques de M. A. Michel Lévy). 

Le type phonolitique est assez uniforme, il forme des roches 
compactes ou à structure fluidale ; c’est un phonolite à haüyne et 
ægyrine avec néphéline au second temps de consolidation. Ce type 
pétrographique appartient à un magma éléolithique mésopotas- 
sique, méga-alumineux, magnésien-ferreux et micro-calcique. 

Le passage du type trachytique au type éléolithique est établi 
par le trachyte à biotite et haüyne et tout l'ensemble forme une 
province pétrographique caractérisée par des roches riches en 
alcalis. 


L'ORIGINE DES TERRES FERTILES DU MaARoc 
OCCIDENTAL ‘ 


PAR Louis Gentil 


Il existe au Maroc, dans la zone littorale atlantique, des terres 
dont la fertilité, vantée par tous les voyageurs, jouit d’une répu- 
tation universelle. Ce sont les {frs ou terres fortes, communé- 
ment appelées terres noires, et les hamri ou terres rouges. La 
réputation de ces terres a été consacrée dans le monde savant par 
les remarquables travaux de M. Théobald Fischer, qui leur a 
attribué une origine éolienne. A ces travaux ont succédé ceux de 
MM. Weisgerber, von Pfeil, Brives, Doutté, etc. 

Parmi les différentes interprétations émises à leur sujet, celles de 
M. Fischer et de M. Brives étaient à retenir. Pour le premier, les 
tirs résulteraient, le plus souvent, de dépôts éoliens, tandis que 
le second y voit, sans discuter l’origine des hamri, un dépôt de 
fonds de marais. Mes recherches m'ont conduit à des conclusions 
différentes ; les {trs et les hkamri ont une origine commune et 
résultent de l'accumulation des produits de la décalcification de 
grès néogènes. 

Tout le long de la côte atlantique s’étalent des grès calcarifères, 
bien datés par des faunes pliocènes ? qui reposent sur un soubas- 
sement de schistes et de grès primaires. Le relief de ces grès 
montre, par la fréquence de dépressions fermées, qu’il résulte 
en partie d'une désagrégation par dissolution de la roche ; d’ail- 
leurs il est facile de constater partout, suivant les lignes d’affleu- 
rements, l'abondance de sables un peu argileux qui proviennent 
de sa décomposition. L'analyse chimique et l'analyse microgra- 
phique du grès pliocène et des terres sableuses confirment nette- 
ment cette manière de voir. Les hamri comme les ffrs sont les 
résidus de la décalcification des grès qui renferment des minéraux 
clastiques (quartz, feldspaths, silicates ferromagnésiens) et des 
débris de coquilles marines cimentés par de la calcite ; les terres 
ne contiennent guère que du quartz, les rares feldspaths non 
décomposés, les silicates ferromagnésiens et de la matière argi- 
leuse, le tout associé à une proportion variable de calcaire suivant 
que la dissolution de la calcite a été plus ou moins complète. 
L'analyse chimique confirme l’examen micrographique. La diffé- 


1. Un mémoire détaillé sera publié par l’auteur sur cette question. 
2. GENTIL et BoisTeL. B. S. G.F., (4), VIIL, 1908, p. 7-8. 


32 LOUIS GENTIL 3 Fév. 


rence la plus fréquente entre les hamri et les tirs entre lesquels 
existent tous les passages, consiste dans la proportion de matière 
argilense et des «éléments fins » de la roche, qu'on peut expliquer 
par sa concentration dans les bas-fonds sous l'influence du ruissel- 


lement. 

Quant aux matières organiques, elles résultent, au moins en 
grande partie, de l'accumulation, avec les produits de la décaleifi- 
cation, des débris d’une végétation qui n’a cessé de prospérer à la 
surface. 

La fertilité des tirs et des hamri ne peut s'expliquer suflisam- 
ment par la richesse de ces terres, il convient de faire la part 
d’un climat assez pluvieux et d’une périodicité suflisante des pluies 
durant la saison utile. 


M. P. Vincey croit, comme M. L. Gentil, que la terre rouge du Maroc 
est le produit plus ou moins en place de la désagrégation du grès, par 
dissolution météorique de la calcite. Il pense aussi que la plupart des 
matériaux de la terre noire proviennent du transport par ruissellement 
des débris de la terre rouge. 

Pour expliquer toutefois le mode de formation de la terre noire, il 
semble à M. Vincey que M. Gentil ne tienne pas suffisamment compte 
du facteur de la végétation. A ce point de vue et par « perte au rouge », 
l'analyse physique des tirs fournirait un renseignement intéressant. 

Ce qui induit à penser que la végétation plus ou moins marécageuse 
a joué un rôle important dans la formation de la terre noire des 
plaines en cuvette de la région ouest du Maroc, au sommet des roches 
anciennes imperméables, c'est précisément le niveau d’eau signalé par 
M. Gentil. 

Soit à l’époque quaternaire, soit même aux temps historiques, sous 
l'influence de la végétation forestière par exemple, le niveau variable 
de la nappe des plaines des tirs a pu différer très notablement de ce 
qu’il est aujourd’hui. Il aurait favorisé une végétation plus ou moins 
luxuriante, dont les débris se sont mélangés sur place aux matériaux 
transportés de la terre rouge. 

Pour simple amendement au mode de formation indiqué par M. Gentil, 
M. Vincey croit que la couleur noire et la fertilité des tirs sont par- 
tiellement dues à l’humus et à des débris organiques, provenant de 
la végétation locale, laquelle aurait été favorisée par les nappes aqui- 
fères d’affleurement, au pied des collines et dans les plaines en cuvette. 


M. L. Gentil s'aperçoit qu’il ne s’est pas suffisamment expliqué dans 
sa communication sur le rôle de la végétation qu’il considère comme 
inséparable de celui de la décalcification. L'analyse micrographique ne 
lui permet pas de séparer les tîrs des hamri qui ne diffèrent que par 
une proportion plus grande, dans les premières, de substances argi- 
leuses qui auraient été en partie entraînées, concentrées, par ruisselle- 


1908 TERRES FERTILES DU MAROC 33 


ment. Il ne voit dans les différentes terres fertiles qu’une accumulation 
sur place, ou à peu près sur place, des produits minéraux de la décalci- 
fication des grès néogènes et des débris végétaux herbacés ou ligneux 
qui vivaient à la surface de ces grès. Et, il le répète, la croissance de 
toutes ces plantes a favorisé la désagrégation des grès calcarifères 
par dissolution de la calcite et de l’aragonite. 

Quant au rôle que M. Vincey voudrait attribuer au niveau d’eau, il 
pourrait être admis en ce qui concerne la région de Casablanca où il 
affleure souvent, mais ce rôle serait complètement en défaut ailleurs, 
par exemple dans les Doukkala où il se trouve de 40 à 60 m. de pro- 
fondeur. Or il est connu que les Doukkala offrent aussi des fîrset des 
hamri irès recherchés. D'ailleurs l'hypothèse d’une végétation luxu- 
riante a été déjà envisagée par l’explorateur von Pfeil, elle ne suffit 
pas à expliquer des accumulations de 20 et même de 30 mètres de ces 
terres fertiles. 


SUR DES GALETS DE ROCHES CLASTIQUES 
TROUVÉS: DANS LE CHARBON DU NORD DE LA FRANCE 


PAR Gharles Barrois 


On n'avait point encore, jusqu à ce jour, signalé dans les veines 
de charbon pur du bassin paralique du Nord, d’élément étranger, 
galet ou débris rocheux quelconque, comparable à ceux qui ont été 
décrits par MM. Fayol et Grand’ Eury dans les petits bassins lim- 
niques du centre de la France. 

Les recherches récentes faites, sur ma demande, par diverses 
compagnies, ont fait connaître l'existence d'éléments de cette 
nature dans sept veines différentes du bassin du Nord; le nombre des 
galets trouvés dans une de ces veines, la veine du Nord d’Aniche, 
le soin avec lequel ils y ont été recueillis et repérés par M. l’ingé- 
nieur Plane et par moi-même, ont fourni des documents plus précis 
sur leur gisement qu’en aucun autre des bassins paraliques étran- 
gers, où de semblables galets avaient déjà fixé l'attention. Plu- 
sieurs centaines de galets ont été récoltés en quelques mois 
d'exploitation; ils ont permis d'évaluer la proportion numérique 
des galets à 1 par 100 mètres carrés de surface déshouillée, dans 
cette veine, qui conserve sa régularité et sa faible épaisseur de 
o m. 50 sur une longueur exploitée de 7 km. 

84 °/, des galets de la veine du Nord proviennent du remanie- 
ment de roches de terrain houiller régional (schistes, grès à 
plantes, sphérosidérite,. phtanite à Radiolaires), indiquant que 
lors de la formation de cette veine, il existait dans la région 


4 Avril 1908. — T. VIIL. Bull. Soc. Géol. Fr. — 3. 


34 CHARLES BARROIS 3 Fév. 


un sol exondé, formé de sédiments houillers consolidés, pétrifiés, 
clivés, faillés, et déjà injectés de filonnets quartzeux. 

14 °/, des galets de la veine du Nord proviennent d’un massif 
schisto-cristallin, vraisemblablement archéen, dont la position 
n'a pu être fixée (galets de granite, gneiss, micaschiste, quartz). La 
découverte inattendue de ces roches gneissiques dans le charbon 
du Nord, apprend que c’est un massif archéen, et non le massif de 
l’Ardenne, dont nous n'avons reconnu aucune roche parmi les 
galets, qui a fourni les éléments des sédiments houillers du Nord. 

2°/, seulement des galets trouvés présentent des analogues 
dans le massif siluro-cambrien du Brabant, montrant que celui-ci 
formait une île exondée, ou une dépendance d’une vaste terre 
actuellement cachée à nos yeux. Les caractères des roches houil- 
lères reconnues parmi les galets semblent confirmer cette conclu- 
sion, Car ces roches sont celles du bord septentrional du bassin. 

Les galets de la veine du Nord si remarquables par la variété 
de leur composition lithologique présentent en outre une diversité 
de volume et de formes aussi étendue que celle des galets des 
formations torrentielles. Les plus petits galets ramassés ne dépas- 
sent guère 2 à 3 grammes, les plus gros atteignent 120 kil. Il en 
est parmi eux de subanguleux, à arêtes plus ou moins émoussées, 
dans la proportion de 36 °/,; d’autres sont parallélépipédiques au 
nombre de 20°/,; certains présentent la forme d’ellipsoïdes de 
révolution, en proportion de 38°}, enfin il en est 6 °/, de fragmen- 
taires, ensevelis dans le charbon à l’état d’éclats anguleux des 
précédents, ou parfois cassés in situ, dans le charbon, sous le 
poids des sédiments surincombants. 

Les caractères de ces galets ne permettent pas cependant de 
supposer qu'ils ont été transportés par des eaux torrentielles, à 
travers les tourbières houillères, en voie de formation. Leur sur- 
face usée et arrondie prouve bien qu'ils sont arrivés dans le bassin 
en roulant sur le fond, entraînés par des eaux courantes; mais 
c'était au temps où se formaient les bancs les plus grossiers des 
stampes. Ces couches gréseuses, à galets roulés, devinrent après 
leur dépôt des murs, ou sols de végétation couverts de Stigma- 
rias. Nous avons trouvé dans des murs, deux galets, enlacés dans 
des rhizômes bien reconnaissables. C'est à la chute de ces arbres. 
arrachant, en tombant, les galets du mur dans leurs racines, et les 
remorquant ensuite avec eux, dans les tourbes voisines en forma- 
tion, que nous attribuons la présence de galets roulés dans le 
charbon de la veine du Nord. 


SUR LE PHÉNOMÈNE DE LATÉRISATION 
PAR Paul Lemoine Er Jean Ghautard 


On est convenu de donner le nom de latérite aux formations 
provenant de la décomposition superficielle des roches silico-alu- 
mineuses dans les régions tropicales. Ce produit de décomposition 
est caractérisé par la présence d’alumine libre hydratée. Cette 
caractéristique chimique, mise en évidence par Max Bauer, montre 
l'extrême analogie de composition des latérites et des bauxites. 

Pour la première fois, nous avons pu faire tailler en plaques 
minces et faire analyser ', simultanément, des latérites et les 
roches-mères qui leur ont donné naissance [roches de la Guinée 
française]. 


Diabase 
HORRORANER ES “ a 
(135, 136) (178, 179, 180, 184) 

PNEU 
OPA UT 1,67 3,59 1,56 3,24 4.50 307 
COR EEE 47,50 28,50 51,80 12,60 11,81 12,96 
AROSS NET UE 16,20 28,60 13,83 34,71 33,10 33,50 
PEROP coethob: te 5,25 19,15 » 22,78 24,47 21,44 
OPA ME ANR 5,76 2,72 9,80 1,26 0,61 1,17 
CaOP Er 6,15 0,43 II,21 0,63 1,74 » 
MOTS 6,4x 1,02 7,85 0.16 1,22 1,89 
KO RR TUE 0,87 0,28 0,68 0,32 0,35 0,09 
NA OPA EP re 1,09 0,21 2,27 0,14 » 2,71 
Perte au feu...... 9,00 15,80 0,50 23,70 23,10 24,30 

99,90 100,30 99,50 09,54 100,90 101,09 
PONS eq AN ES » » 0,06 » » » 
END Er AMEN » 5,08 PAGE 10,40 6,40 10,6 

Diabase Ophite Phyllade 
COR) (184, 185) (194, 195) 

TT LS TR A es" ir 
IMOPSEoee PU OO 2,96 9,05 1,46 4,02 1,55 1,67 
SION UN EE 48,51 5,92 52,80 292,95 64,55 62,30 
PAS OR RE NA 14,18 34,10 14,60 23,40 16,50 19,50 
He OT eme Le 2,40 27,13 » 24,20 0,13 4,28 
HO MANMPSRMEMEMEE 10,35 1,26 10,25 1,80 5,04 1,33 
(DENON PEAR 8,00 » 10,95 0,65 0,77 » 
MoO ann 6,05 0,65 7,98 I,II 2,45 1,92 
ROM LIN NES 0,67 0,26 0,90 0,46 2,94 3,60 
Na OP re 4,91 0,25 1,90 0,12 2,97 0,25 
Perte au feu...... 3,12 22,50 0,25 21,20 2,95 6,10 

100,795 100,72 100,69  99,5I 99,85 100,99 
PORN PR 0,13 » » . » traces » 


1. Ces études et ces analyses ont été faites, en 1907, pour le compte du 
Gouvernement général de l’Afrique Occidentale française. 

Le signe * indique les produits latérisés ; le signe ** indique une roche 
dont la latérisation ne paraît pas être encore complète. 

Les chiffres (135, 136), se rapportent aux numéros de prise des échantillons. 


36 PAUL LEMOINE ET JEAN CHAUTARD 3 Fév. 


Ces analyses ont montré tout d’abord le départ d'un certain 
nombre d'éléments constituant la roche primitive : chaux, magné- 
sie, soude, potasse, disparaissent presque complètement. 

La silice diminue aussi dans des proportions très notables (de 
48 à 5°}, par exemple); ce qui en reste est presque entièrement 
à l’état de silice libre, soluble dans les acides. Le départ de la 
silice et l'abondance de la silice libre ’ paraît être l’une des carac- 
téristiques les plus importantes de la latérisation. 

Au contraire, les proportions de fer, d’alumine et de titane 
augmentent d’une façon considérable. 

Le titane est dans cette décomposition, l’élément le plus stable. 

La teneur de l'alumine passe, par exemple, de 14 ©}, à 34 °L 
(teneur mesurée sur des échantillons hydratés) ; de plus, au lieu 
d’être engagée dans des combinaisons, elle est à l’état libre, d'hy- 
drargillite (APO*, HO), facilement reconnaissable au microscope. 

Le fer se comporte sensiblement de même ; il augmente de9 °h 
à 20 0/,; au lieu d’être à l’état de protoxyde, il est à l’état de ses- 
quioxyde, dont une faible partie est hydratée. 

Le phénomène de latérisation est ainsi caractérisé : 1° par le déga- 
gement du fer et de l’alumine, de leurs combinaisons siliceuses ; 
20 par une oxydation du protoxyde de fer qui passe à l’état de 
sesquioxyde ; 3° par le dégagement de la silice de ces combinai- 
sons diverses ; 4° par le départ de la majeure partie de cette 
silice et des bases alcalines et alcalino-terreuses ; 5° par un résidu 
(latérite) extrêmement enrichi en titane, en alumine et en fer. 

. Il est intéressant de comparer cette décomposition latéritique 
en pays chaud avec la décomposition en pays tempéré ; il résulte 
des analyses d'Ebelmen que celle-ci est très différente ; l’augmen- 
tation de la teneur en alumine et en fer est petite ; Le départ de la 
silice est presque négligeable. 

Les conséquences pratiques de la latérisation sont la genèse de 
véritables bauxites par le transport des hydrates d'alumine des 
latérites. Le plus remarquable des gîtes de bauxites provenant de 
latérite est celui de la Crique Boulanger à la Guyane où l'on 
rencontre une latérite renfermant 64 °/, d’alumine et complètement 
dépourvue de silice, latérite qui est par cela même un excellent 
minerai d'aluminium. 

Ces théories sur la genèse des bauxites actuelles s'appliquent 
certainement à la genèse des bauxites anciennes exploitées en 
Europe et en Amérique ; les bauxites de Provence, notamment, 
présentent des variations d'aspect et de composition telles qu'on 

1. Cette abondance a été mise en évidence pour les terres et les roches 


de Madagascar par les analyses de M. Th. Schlæsing et par celles de 
M. Georges Lemoine. 


1908 SUR LE PHÉNOMÈNE DE LATÉRISATION 37 


ne saurait les considérer comme des produits remaniés sur place 
(quelles que soient les hypothèses formulées à ce sujet, actions 
hydrothermales, réaction du chlorure d'aluminium sur les cal- 
caires, etc.) ; il est logique d'admettre que ces bauxites provien- 
nent du lavage et du transport de latérite formée au détriment de 
roches feldspathiques dont la décomposition s’est effectuée lors 
d’une émersion continentale de ces roches et dans des conditions 
d'humidité et de température analogues à celles des régions tropi- 
cales actuelles. 

Les bauxites de l’Arkansas sont en relation directe avec les 
roches éruptives et sont tantôt de véritables latérites au contact 
des syénites, tantôt les produits de transport — intercalés dans 
des sédiments tertiaires — des latérites précédentes. 

Les gîtes superficiels de minerais de fer des régions tropicales 
sont également en relation avec la décomposition latéritique. Ils 
sont en effet le résidu de latérites complètement lavées de leur 
alumine. La composition de ces minerais de fer varie depuis la 
limonite jusqu'à l’hématite, leur extension est considérable en 
Afrique tropicale, én Guyane, à Madagascar et dans l’Inde; la 
puissance de leur gisement atteint de 50 centimètres à 2 mètres ; 
leur richesse en fer métal est pour les gîtes africains étudiés par 
M. Jean Chautard, comprise entre 52 2}, et 58 0/0. 

Il est fort possible qu'on puisse considérer dès maintenant 
comme exploitables et sûrement comme réserve pour l'avenir 
certains gisements de la côte d'Afrique occidentale située au 
voisinage des grands centres de transit maritime. 

Enfin, la latérisation exerce son action dans la genèse de 
certains gîtes aurifères provenant, soit de l'entraînement dans des 
filons quartzeux de remplissage — filons per descensum —, soit 
de l’entraînement mécanique et chimique à la base des masses 
latérisées de l'or contenu dans certaines roches feldspathiques, 
comme élément propre ou comme associé à des pyrites. 

Nous comptons poursuivre ces études sur des roches de Mada- 
gascar, de la Guyane, etc. ; mais, dès à présent, on peut dire que 
la décomposition latéritique est bien un phénomène de décompo- 
sition, très spécial, caractéristique des pays tropicaux. 

Au point de vue paléogéographique, il nous semble qu’il y a 
quelque intérêt à mettre en évidence le caractère tropical d’une 
telle décomposition. La présence de produits, comme la bauxite, 
analogues à la latérite, peut fournir, pour l'étude du climat des 
temps géologiques, une utile indication. 

Au point de vue chimique, la latérisation se résume, en dehors 
du départ d’un certain nombre d'éléments, en un phénomène 


a 


38 PAUL LEMOINE ET JEAN CHAUTARD 3 Fév. 


d'oxydation et d'hydratation. Ce fait serait très compatible avec 
un processus biologique, qui expliquerait bien aussi la rapidité et 
l'irrégularité de cette décomposition ; malheureusement nos 
recherches expérimentales pour le mettre en évidence sont encore 
infructueuses. 


SUR TROIS NIVEAUX A BRYOZOAIRES 


DANS LA RÉGION DE LA SERRE (JURA) 
(BAJOCIEN INFÉRIEUR, BATHONIEN INFÉRIEUR ET SUPÉRIEUR) 


PAR l’abbé Bourgeat. 


Il existe dans la région de la Serre trois niveaux à Bryozoaires, 
qui présentent entre eux une assez grande ressemblance pétrogra- 
phique pour pouvoir être confondus. Tous les trois appartiennent 
aux formations inférieures du Jurassique proprement dit. Ils sont 
constitués par des marnes plus ou moins colorées par l’oxyde de 
fer et plus ou moins grumeleuses. 

1° Le premier est du Bajocien tout à fait inférieur. On peut 
l'observer facilement en deux points : sur la route d'Amange à 
Moissey, au revers oriental de la Serre et sur le chemin de 
Moissey à Montmirey-la-Ville sur le revers occidental, au pied du 
mont Guérin. 

Sur la route d'Amange à Moissey les marnes ont été rendues 
visibles par des carrières ouvertes à quelques dizaines de mètres 
avant d'entrer dans le massif cristallin, dans le but d'exploiter le 
calcaire à Entroques qui présente là un beau développement. Ces 
carrières descendent jusqu'aux assises gréseuses du Lias supérieur 
et l’on y observe la série suivante en parfaite concordance de 
stratification en partant des assises inférieures. 


1° Grès supraliasiques, bleuâtres. . . . . visible sur 1 mètre, 
2° Minerai de fer oolitique mal agrégé . . . de om. 30 à o m. 4o. 
3 Marnes jaunâtres à Bryozoaires, à Pecten 

pumilus et à Huîtres plissées . . . . . der à 1 m. 20. 
4° Calcaires à Entroques bien visibles sur une 

épaisseurs LULU 6, MAMAN Emile 20200 


Au-dessus viennent des calcaires dolomitiques, puis les marnes du 
Bathonien inférieur avec Pholadomya Murchisonæ, etc. 


Au pied du mont Guérin, sur le chemin de Moissey à Montmirey, 
les marnes à Bryozoaires bajociennes sont bien observables à 


1908 BRYOZOAIRES DE LA SERRE (JURA) 39 


gauche du chemin, avant d'atteindre les vignobles qui sont plantés 
sur le Lias. Elles sont jaunes, plus consistantes et plus calcaires 
que celles des environs d’Amange. Leur superposition au Lias 
n'offre pas de doute. On y rencontre encore le Pecten pumilus 
avec un nombre très grand de Bryozoaires rameux. Leur épaisseur 
est voisine de deux mètres, mais elles sont partagées comme en 
deux niveaux par un banc plus calcaire et plus stérile. 

C’est ce premier niveau du Bajocien que Marcel Bertrand a 
signalé entre Quingey et Saint- Witt dans la légende de la Feuille 
Besançon. 

2° Le second niveau se rencontre à la base du Bathonien. C'est 
celui que M. Jourdy a signalé en 1870 dans son travail sur le Jura 
dolois'. Seulement l’auteur le suppose calcaire, alors qu'il est 
presque toujours marneux. Il est bien développé aux carrières de 
Sampans, où les marnes atteignent une épaisseur de plus de dix 
mètres et sont coupées de quelques lits de calcaire ; mais là les 
Bryozoaires sont relativement moins abondants que les Ostrea 
acuminala, les Pholadomya Murchisonæ et les Terebratula 
opalis. L'endroit où il se montre le mieux est le revers du mont 
Guérin du côté de Frasne-les-Meulières. Il y a là, tout près de 
l'arrêt du nouveau tramway, d'assez grandes carrières qui coupent 
ces marnes, lesquelles sont très grumeleuses, et en outre parse- 
mées de chaïlles. Elles ont une épaisseur de 4 à 5 mètres et con- 
tiennent encore beaucoup de Pholadomya Vezelayi et Murchi- 
sonæ. Mais les Bryozoaires y sont presque aussi nombreux que de 
l’autre côté, dans le Bajocien. Ce niveau toutefois ne paraît pas 
devoir se maintenir bien riche sur le revers oriental de la Serre. 
Ainsi sur la route d’Amange à Moissey, les Bryozoaires sont 
beaucoup plus clairsemés. Ils deviennent assez rares au-dessus de 
Malange, où en retour dominent de petits Oursins réguliers, et 
plus rares encore du côté de Serre où les marnes perdent leur 
couleur jaune pour devenir blanches. On les retrouve cependant 
assez nombreux associés aux Terebratula Philippsü dans une 
carrière ouverte au Nord d'Orchamp à la bifurcation des chemins 
d'Auxange et de Gendrey. 

3° Le troisième niveau ne m'est connu qu’en un seul point : au 
levant de Landon, aux premières carrières que l’on aperçoit sur 
sa droite lorsqu'on va du cimetière de Dôle au mont Roland, sur le 
flanc oriental du mont des Bruyères. Ces carrières se trouvent très 
voisines d'un escarpement au pied duquel on a bâti une petite mai- 


NB GLRE GC) EX VILLE pr 260: 


4o ABBÉ BOURGEAT 11,73 ér. 


sonnette. La série des couches y est la suivante en allant des assises 
les plus basses aux plus élevées et en marchant de l'Ouest à l'Est, 
c'est-à-dire en descendant la pente du mont vers la maisonnette. 


1° Calcaire oolithique à pâte serrée avec Polypiers 
et Nérinées engagés dans la pâte. 

2° Marnes jaunâtres grumeleuses coupées de bancs 
calcaires avec Terebratula digona, Hotectypus 


depressus, chailles et nombreux Bryozoaires . . 3 à 4 m. 
3° Conglomérat à grains bien arrondis, blanc rosé 
vers la base, bleuâtre vers le sommet. . . . de3m.5oà4m. 


4° Oxfordien inférieur marneux avec inclusions de 
cristaux de gypse. 


Cette série paraît assez concordante. Je n’y ai pu trouver, entre 
le conglomérat et l'Oxfordien inférieur, la faille qu'y a signalée 
M. Jourdy dans la coupe qu'il en a donnée '. J'avais cru autrefois, 
comme M. Jourdy, à cause des chailles, que le niveau à Bryozoaires 
en ques!ion était du Bathonien inférieur ; mais la présence de la 
Terebratula digona, de l'Holectypus depressus oblige à le faire 
monter au moins dans le Bathonien supérieur. 

On sait que, jusqu’à ce jour, on n'a pas trouvé l’Ammonites 
macrocephalus dans le Jura dolois. Est-ce que le conglomérat 
qui surmonte directement les marnes à Bryozoaires ne serait pas 
de ce niveau ? Dans ce cas, il faudrait admettre à la Serre une 
émersion, tout au moins partielle, au début du Kellovien. 


1. B S.G.F , (2), XXVIIL, p. 296. 


L’'AQUITANIEN DANS LE VAUCLUSE, LE GARD 
ET LES BoucHES-DUu-RHÔNE 


OBSERVATIONS AU SUJET DE LA NOTE DE M. G.-F. DoLLFus 
€ SUR LA POSITION STRATIGRAPHIQUE DE L'HELIX RAMONDI 
DANS LE BASSIN DE PARIS » 


PAR L. Joleaud 


M. Dollfus :, au cours de ses dernières recherches sur l’âge des 
dépôts tertiaires de la Beauce, a été conduit à classer à la base du 
Stampien supérieur, les calcaires à ÆHelix Ramondi du bassin de 
Paris. M. Depéret*, à la suite de cette communication, a indiqué 
que la forme de l’Helix Ramondi rencontrée dans le calcaire 
d'Etampes, était une mutation de petite taille, analogue à celle des 
calcaires de Cordes. 

Dans le Sud de la Drôme, le Gard et le Vaucluse, les calcaires 
à Helix Ramondi, attribués jusqu'à présent à l’Aquitanien, 
renferment presque exclusivement des moulages de petite taille, 
ainsi que l'ont fait observer M. Depéret * pour les calcaires de la 
Garde Adhémar, M. Roman ‘ pour les calcaires des environs de 
Sommières, etc. Dans une note récente *, nous avons justement 
proposé de rattacher au Stampien supérieur, les formations de la 
vallée du Rhône où dominent des moulages de petite taille de 
l’Helix Ramondi. Ces formations sont d’ailleurs intimement liées, 
comme l'avait déjà remarqué Fontannes*, en décrivant les calcaires 
de Saumanes, près de l’Isle-sur-Sorgue, aux calcaires à Mela- 
noides Lauræ et aux sables subordonnés à ces calcaires. Ces 
dernières assises viennent de nous fournir des restes de Vertébrés, 
dont nous devons la détermination à MM. Depéret et Roman : ce 
sont l’'Acerotherium Filholi et le Cadurcotherium Cayluxi, deux 
Mammifères signalés tout d'abord dans les phosphorites du Quercy 
et retrouvés depuis dans divers gisements stampiens. 


1. B. S. G. F., (4), VIL 1907. p. 456-459. 

2. Id., p. 459. 

3. CR. de la Réunion extraordinaire à Bollène. B. S. G. F., (3), XXII, 1894. 

4. La géologie des environs de Nimes. B.S. H. N. de Nimes, XXIII, 1906, 
p: 36. 

5. Sur la présence du Trias dans les montagnes de Gigondas (Vaucluse) 
et sur les phénomènes de charriage qui s’observent dans ce massif. CR, 
Ac. Sc., 9 décembre 1907. 

6. Le groupe d'Aix dans le Dauphiné, la Provence et le Bas Languedoc. 
Ann. Soc. ag., Lyon, 5, vir, 1885. 


42 L. JOLEAUD 3 Fév. 


D'autre part, nous avons dans une note antérieure ’, fait connaître 
l'existence, en dessous du Burdigalien de Vacqueyres (Vaucluse), 
et en concordance avec lui, d’une série marine que nous avons 
rapportée à l'Aquitanien : cette série comprend, à la base, un 
conglomérat plus ou moins bréchoïde, à éléments parfois très 
volumineux (20 m. d'épaisseur), à la partie supérieure, des marnes 
calcaires bleues (60 m. d'épaisseur). Dans une tournée faite, à la 
fin de l’année dernière, avec M. Roman, nous avons constaté la 
présence au Nord de Beaumes-de-Venise, non loin de Vacqueyres, 
à la base du Burdigalien transgressif, d’un conglomérat à Pecten 
Davidi, dont les caractères lithologiques étaient bien différents de 
ceux de l'assise de base de l’Aquitanien de la région. Un peu à 
l’Ouest du point où affleure le conglomérat à Pecten Davidi, nous 
avons vu la molasse burdigalienne reposer sur des marnes 
sableuses bleues, qui constituent un terme de passage entre 
l’Aquitanien et le Burdigalien. 

Depuis nous avons examiné les poudingues de St-Pierre-du- 
Terme et des Bouisses, au S.0. d'Avignon, lesquels avaient été 
reconnus par Fontannes *?, comme bien distincts des conglomérats 
burdigaliens et helvétiens, et considérés, par comparaison avec les 
poudingues d'Euzet, comme éocènes moyens *, Ces poudingues ont, 
en effet, une constitution pétrographique qui les sépare absolument 
des assises miocènes de la région. Ils offrent, par contre, les plus 
grandes analogies avec les couches marines inférieures de 
Vacqueyras dont ils confirment l'attribution à l’Aquitanien. A 
St-Pierre-du-Terme, par exemple, on voit ces poudingues reposer 
sur les calcaires à Æelix Ramondi et supporter des conglomérats 
d'un tout autre aspect, lesquels renferment le Pecten Davidi*. 

L'ensemble des observations que nous venons de rapporter 
montre que dans le Vaucluse, le Gard et les Bouches-du-Rhône. 
l’Aquitanien, par ses relations stratigraphiques. se rattache 
nettement à la série miocène. 


1. Découverte de l'Aquitanien marin dans la partie moyenne de la vallée 
du Rhône. CR. Ac. Se., 11 février 1907. 

2. Carle géol. à 1/80 000. Feuille d'Avignon, 1888 

3. L'origine marine des poudingues de St-Pierre-du-Terme et des Bouisses 
est cependant incontestable. un certain nombre des cailloux roulés qu'ils 
renferment présentant des perforations dues à des Mollusques lithophages. 

4. Dans les coupes données dans notre « Description des terrains néogènes 
de la plaine du Comtat et de ses abords », p. 20, 24 (Mémoires de l'Académie 
de Vaucluse, 2, V, 1905. p. 49, 53) ces poudingues sont en partie confondus 
avec les conglomérats burdigaliens, la rédaction de ce mémoire étant 
antérieure aux observations qui nous amenèrent à penser que des dépôts 
aquitaniens marins pouvaient exister dans la vallée du Rhône. 


Séance du 17 Février 1908 
PRÉSIDENCE DE M. HENRI DOUVILLÉ 


Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 


Le président proclame membre de la Société : 


M. François Favre, docteur ès sciences, à Genève, présenté par 
MM. Haug et Blayac. 


SUR L'EXISTENCE D'UN PETIT MASSIF GRANITIQUE 
DANS LE VALLON DE VAUDAINE, AU SUD DU PIC DE BELLEDONNE 
ET TOUT AUPRÈS DE LA ROUTE DE GRENOBLE AU BourG-D'Orsans 


PAR Pierre Termier 


Ce vallon, qui descend des hauteurs de la Petite-Vaudaine et de 
Jasse-Bralart, passait jusqu'ici pour être creusé dans les gneiss 
basiques (amphibolites et pyroxénites, avec gabbros etserpentines). 
Il est ouvert en réalité dans une étroite bande de gneiss acides 
(cornéennes grises, leptynites blanches, micaschistes, parfois gra- 
phitiques, chloritoschistes), dominée à l'Est et à l'Ouest par des 
escarpements de gneiss basiques. Cette bande acide s’épanouit 
plus au Nord dans la Grande-Vaudaine, Mirbel, la Tète des Lau- 
zières, la Grande-Lance et la haute vallée du Doménon :; et on la 
suit jusqu’à la Croix de Belledonne, où elle est formée de gneiss 
glanduleux de couleur claire. 

Le massif granitique est compris dans la bande acide en ques- 

tion. Il est coupé par la grande route entre le village de Livet et 
le cône de déjection du torrent de Vaudaine, et, quand on monte 
de là aux cabanes forestières situées à 2000 mètres d’altitude, on 
marche presque constamment sur le granite. 
_ La roche est très claire, quelquefois tout à fait blanche, le 
plus souvent aplitique, très fréquemment écrasée et semblable 
alors aux cornéennes de la bordure. Elle renferme un peu de 
chlorite, provenant d’une ancienne biotite. C’est un granite 
alcalin. Les échantillons les plus frais ressemblent beaucoup aux 
variétés aplitiques du granite du Pelvoux. 

Il y a donc, dans le massif Champrousse-Belledonne, deux 
sortes de gneiss, les uns basiques, les autres acides. Et de même 
qu'aux premiers sont associés de nombreux amas de gabbros, les 
seconds contiennent un amas d’un granite alcalin riche en silice. 
La correspondance chimique entre le Cristallophyllien et les 
roches massives qu'il renferme est ici très évidente, et je revien- 
drai prochainement sur ce fait qui a une très grande importance 
pour la Géologie générale. 


CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES ROCHES ALCALINES 
DU CENTRE AFRICAIN 


PAR L. Gentil Er Freydenberg 


M. Gentil fait au nom du capitaine Freydenberg et au sien une 
communication sur des roches provenant de l'O. et du S.E. du 
lac Tchad. 

Les premiers matériaux recueillis dans ces régions et étudiés 
par l’un de nous ' ont été rapportés par M. F. Foureau, l'illustre 
chef de la Mission saharienne. Depuis, les documents rapportés 
par d’autres missions ? ont permis de se faire une idée de l’exten- 
sion de la province pétrographique du Centre africain. 

La région du Tchad qui comprend le Manga, le Kanem, le 
Baguirmi, le Sokoro et le Bornou offre de vastes étendues d’allu- 
vions quaternaires, souvent recouvertes de sables éoliens et lais- 
sant apparaître quelquefois des affleurements de grès crétacés ou 
tertiaires. De loin en loin pointent des pitons de roches du soubas- 
sement cristallin. 


Nous distinguerons le Sokoro et la région de Zinder. 


1° Le Sokoro montre des pitons rocheux plus fréquents, parmi les- 
quels ceux de Melfi, pouvant atteindre 200 m. au-dessus de la plaine. Et 
ces pointements sont surtout formés de syénite à amphiboles sodiques. 

La syénite de Melfi montre de grands cristaux d’amphibole et de felds- 
paths ; on y distingue, au microscope, de l’apatite et du zircon, et des 
amphiboles sodiques du groupe des hornblendes alcalines analogues à 
celles décrites par M. A. Lacroix dans son très important mémoire sur 
la province pétrographique d'Ampasindava, à Madagascar *. Ces horn- 
blendes, pléochroïques en vert-bleuâtre, offrent un allongement positif, 
des extinctions pouvant atteindre 20° et présentent, fréquemment, 
de petites taches bleues montrant un passage à la riebeckite. Les 
feldspaths, qui forment la plus grande masse de la roche sont 
représentés par l’orthose, le microcline et l’anorthose faculés d’albite. 

La syénite de Melfi passe à des granites à amphiboles sodiques. 

La région de Zinder comprend, entre Dan Béda et Gouré, sur un 


1. L. GENTIL. CR. Ac. Sc., 8 août 1904. — L. GENTIL. A.F.A.S. Grenoble, 1904. 
— F. FourEau et L. GENTIL. CR. Ac. Sc., 2 janvier 1905. — In. CR. Ac. Sc., 
1 mai 1905. — L. GENTIL. Documents scientifiques de la mission saharienne, 
p. 697 et suiv. Paris, Masson, Edit., 1905. 

2. Mission Destenave (GENTIL); Mission Lenfant (HuBert); Mission Moll 
(A. Lacroix); Mission Chudeau. 

3. Nouv. Arch. du Muséum, 1902, (4), IV. 


1908 ROCHES ALCALINES DU CENTRE AFRICAIN 45 


espace de 130 kilom., des granites à amphiboles sodiques ou à riebeckite, 
des microgranites, des rhyolites et des trachytes alcalins. 

Le granite de Dan Béda représente la syénite de Melfi riche en 
quartz libre, il passe, par la prédominance de la riebeckite au granite 
de Zinder étudié par l’un de nous. Ces granites sont accompagnés de 
granites à feldspaths alcalins avec biotites. 

A Gabana (30 km. à l'O. de Gouré) se trouvent des coulées d’une 
rhyolite analogue à celle de Hadjar el Khemis recueillie par M. Lacoin 
et décrite par l’un de nous. 

Les explorations récentes, qui font l’objet de cette note, montrent 
qu'il y a une relation géologique étroite, entre les granites, les micro- 
granites, les rhyolites et les trachytes alcalins. 


Nous avons essayé de comparer, au point de vue magmatique, 
le granite à riebeckite de Zinder avec le microgranite de Zinder, 
la rhyolite de Hadjar el Khemis et la syénite de Melfi. 

Les analyses nous ont montré l'extrême parenté des trois pre- 
mières roches. Ce sont des roches très riches en alcalis avec pré- 
dominance de la potasse sur la soude. Le calcul des paramètres 
américains montre que toutes trois appartiennent aux mêmes 
classe, ordre, rang et subrang : ce sont des liparoses. Mais les 
paramètres de M. Michel Lévy, tout en faisant ressortir les 
caractéristiques chimiques communes à ces trois roches, mettent 
en évidence de légères différences, comme l'acidité un peu plus 
grande du microgranite, qui se trouve à la limite du magma- 
fumerolle alcalinogranitique et mégapotassique, et tombe dans le 
groupe granito-dioritique mégapotassique. Quant au magma-scorie 
ilest ferrique et microcalcique dans le cas du microgranite et de 
la rhyolite, ferromagnésien et microcalcique dans le cas du gra- 
nite. Le caractère ferromagnésien du granite tient à l’association 
de la riebeckite et de hornblendes sodiques. 

Mais ces différences qui seraient sans doute mieux accentuées 
si, au lieu d’une seule analyse nous avions à notre disposition les 
moyennes de plusieurs analyses (ce que ne permet pas la rareté 
des échantillons), sont légères et l'analyse chimique du granite à 
riebeckite de Zinder, du microgranite à amphiboles sodiques de 
Gouré et de la rhyolithe alcaline de Hadjar el Khemis montre que 
ces roches représentent indiscutablement les formes de profon- 
deur, de demi-profondeur et d’épanchement d’un seul et même 
magma alcalin. 

L'étude chimique de la syénite à amphiboles sodiques de Melfi 
montre que la roche appartient à un magma différent mais ayant 
une grande parenté avec le premier. Ici, la richesse en chaux est 
notable et il convient de l’attribuer à la présence des amphiboles 


46 L. GENTIL ET FREYDENBERG 17 Fév. 


sodiques différentes de la riebeckite. Quant à la richesse en alcalis 
elle est encore plus grande que dans les autres roches. Les para- 
mètres américains, en eflet, en font une {{ménose et les paramètres 
de M. Michel-Lévy, lui attribuent une fumerolle alcalino-syénitique, 
mégapotassique, une scorie ferromagnésienne, mésocalcique. Mais 
on est frappé de la dépendance directe de ce magma avec le magma 
alcalin granitique des roches de la région de Zinder. 


SUR L'INTERPRÉTATION TECTONIQUE 
DES 


CONTACTS ANORMAUX DU DJEBEL OUENZA (ALGÉRIE) 
ET DE QUELQUES PHÉNOMÈNES SIMILAIRES OBSERVÉS EN TUNISIE 


PAR G. Gourguechon 


Durant les cinq années que j'ai passées, de 1903 à 1908, à la tête 
du Service des Mines de Tunisie, j'ai eu très fréquemment à 
m'occuper des relations de position du Trias avec les autres for- 
mations sédimentaires du sous-sol de la Régence. Cette étude s'est 
imposée d'une manière systématique, comme conséquence de la 
localisation constante des gîtes métallifères dans le voisinage 
immédiat ou dans la masse même des sédiments triasiques. Elle 
m'a conduit à rechercher si, conformément à l’opinion exprimée 
par M. Pierre Termier ', la Tunisie doit vraiment être considérée 
comme un pays de nappes charriées. 

La conclusion de mes recherches est qu'en l’état actuel des con- 
naissances, la tectonique tunisienne ne révèle aucune anomalie 
d'où l’on puisse tirer un argument décisif et irréfutable en faveur 
de l'existence d’un charriage, et que la conception d’un pays de 
nappes, tout en demeurant permise, se heurte à des difficultés 
d'application non résolues jusqu'à ce jour. 

Le seul fait précis qui ait été produit à l'appui de cette concep- 
tion est la présence, dûment constatée par M. Termier? dans le 
djebel Ouenza (Algérie), d’un anneau de terrains triasiques entou- 


1. L pe LaAuNay. Les richesses minérales de l'Afrique, p. 341. 

2. P. TErmMiER. Sur les phénomènes de recouvrement du djebel Ouenza 
(Constantine) et sur l’existence de nappes charriées en Tunisie, CR. Ac. Se., 
9 juillet 1906. 


1908 CONTACTS ANORMAUX DU DJEBEL OUENZA 47 


rant et semblant recouvrir une voûte anticlinale de calcaires 
aptiens. 

Les deux schémas des figures 1 et 2 montrent que pour inter- 
préter ce fait, il n'y a aucune nécessité de recourir à l'hypothèse 
d'un charriage. On peut tout aussi bien l’expliquer comme le 
résultat d’une compression périphérique ayant amené le déver- 
sement sur la voûte des plis externes du massif, l'écrasement dans 
ces mêmes plis du Cénomanien entre Aptien et Trias, et l’étire- 
ment du Trias en profondeur. 


Fig. 1. — SCHÉMA DI- 
RECTEUR DU PLISSE- 
MENT DE L'OUENZA 
PAR COMPRESSION PÉ- 
RIPHÉRIQUE. 


di — k! Sauaa S'É 


Fig. 2. — RÉALISATION 


OA DU PLISSEMENT. K 
CLIC Dr Er : ù À N 
ES À A, dôme de calcaires XX 
4 AE . . PR 
Re aptiens ; AÀ,, Aptien NE > À 
étiré en profondeur ; NE ÿ 


c, marnes cénoma- Se 
niennes ; tr, marnes, gypses et cargneules triasiques; {r,, Trias refoulé du 
N.E. vers le S.O., dans la cuvette synclinale du dôme. 


D'autre part, les observations réunies jusqu’à ce jour tendent à 
faire considérer l'appareil tectonique du djebel Ouenza comme 
une manifestation isolée et sans équivalent connu en Tunisie. 

D'une manière générale, les exemples d’accolement direct du 
Trias aux dômes ou voûtes crétacés ou tertiaires semblent fort 
rares dans ce dernier pays. Je ne connais pour ma part que deux 
cas de ce genre, observés tous deux dans la région de Kairouan et 
se rapportant respectivement aux calcaires aptiens du djebel 
_Trozza et aux grès miocènes du djebel el Abeïid. L'un et l’autre se 
maniféstent exclusivement aux pointes terminales des massifs, 
dans la zone d’ennoyage des axes anticlinaux, sans déborder sur 
les flancs mêmes des voûtes. Ils correspondent assurément à des 
relations de position anormales, puisqu'ils comportent à la fois un 


48 G. GOURGUECHON 17 Fév. 


redressement énergique des assises circumvoisines et des con- 
centrations de gîtes métallifères ; mais aucune particularité tecto- 
nique n'indique qu'il s’agit de lames de Trias accolées extérieure- 
ment aux voûtes, plutôt que de simples réapparitions du substratum 
triasique en place, à la faveur de rides, d'étirements ou de déchi- 
rures déterminées dans le manteau tertiaire ou crétacé par des 
phénomènes de compression orientés parallèlement aux axes des 
plissements. j 

L'appareil tectonique du djebel Ouenza se présente donc, en 
définitive, comme un appareil purement local, particulier à ce 
massif, et susceptible d'être réalisé par de simples compressions 
périphériques, indépendantes de la conception du charriage. Cette 
constatation suflit à rendre inopérante la démonstration, fournie 
par ce même appareil, de l'existence d’un pays de nappes en 
Tunisie. 

A défaut de la preuve directe et capitale du charriage, qui sem- 
blait devoir résulter des contacts anormaux découverts au djebel 
Ouenza, les autres faits cités en faveur de cette même thèse ! n’ont 
rien de décisif. 

Si le Trias est le plus souvent en relation directe avec le Séno- 
nien ou avec l'Éocène, il n’en faut pas nécessairement conclure avec 
M. Termier que le Trias n’est le substratum que du Crétacé supé- 
rieur et de l'Éocène, et qu’il surmonte à la façon d'un dépôt trans- 
gressif l'Éocrétacé et le Cénomanien. Tout au contraire, le Trias 
est surmonté par le Cénomanien marneux à Ostrea Syphax dans 
le djebel Zbissa (à 15 kilomètres au Sud de l'exploitation algé- 
rienne des phosphates du Kouif); par le Cénomanium marno- 
calcaire à Acanthoceras Mantelli dans le djebel Belouache 
(gisements d’hématite de Nebeur, à 12 kilomètres au Nord du Kef); 
par le Vraconnien à Baculiles baculoides dans la région nord 

“et nord-ouest du Kef (Sif el Anz et Koudiat er Resfa sur les 
rives de l’oued Mellègue); par les marnes albiennes à Mortoni- 
ceras inflatum dans le djebel Hadida (au voisinage de Nebeur) et 
dans le pays de plaine compris entre le djebel Slata et l'oued 
Sarrath (à 30 kilomètres environ à l'Est du djebel Ouenza); par 
l'Aptien dans le djebel bou Jaber et le djebel Chambi (Tunisie 
centrale); par un terme encore indéterminé de la série infracrétacée 
dans le djebel Hadifa (gisement de sel gemme de la chaîne nord 
des chotts); et, d’une manière moins nette, par le Barrèmien ou 
tout au moins par l’Aptien dans le djebel bou Kornine, près de 


1. P. TERMIER, loc. cit. 


1900 CONTACTS ANORMAUX DU DJEBEL OUENZA 49 


Tunis. Il apparait enfin en dessous des formations jurassiques du 
Dijebilet et Kohol (au Sud-Ouest du djebel Zaghouan) et de la 
région de Foum-Tatahouine (Extrème-Sud tunisien). 

D'autre part, les étirements et les lacunes que l’on observe 
d'ordinaire dans le voisinage des affleurements de Trias peuvent 
s'expliquer sans faire appel aux nappes de charriage, comme de 
simples conséquences de la formation et du déversement des plis. 
Ils peuvent dépendre aussi de causes plus générales, telles que la 
variabilité première de la sédimentation, qui a dû être particulière- 
ment marquée dans un pays où l’on constate successivement la 
trace d'immenses bassins d’évaporation (gypses et sels gemmes du 
Trias), de colonies de Rudistes (calcaires aptiens à /loriopleura 
Lamberti et Polyconites Verneuili), de vases éminemment litto- 
rales (marnes à Ostracées du Cénomanien, calcaires marneux et 
marnes à riche faune d’Ammonites du Turonien et du Sénonien), 
d'innombrables lagunes où se sont déposés les phosphates daniens 
et éocènes, enfin de puissantes séries de grès tertiaires précédant 
l’émersion définitive du sol tunisien. 

L'apparition du Trias en dehors des lignes directrices des sou- 
lèvements ne constitue pas davantage un fait inconciliable avec la 
notion des terrains en place. La tectonique tunisienne n'est pas 
exclusivement régie par la loi des plissements parallèles ; elle est 
également sous la dépendance de plissements transverses, dont les 
surrections ne coïncident pas nécessairement avec celles des rides 
longitudinales. En outre, ces dernières rides ne sont pas toujours 
simples ni rectilignes ; leurs ramifications ou sinuosités sont même 
assez marquantes pour pouvoir être attribuées à des phénomènes 
de compression normaux ou parallèles aux lignes directrices, et 
peut-être même à des butoirs locaux aujourd’hui enfouis en pro- 
fondeur. On conçoit que toutes ces perturbations, quelle que soit 
d'ailleurs l'interprétation qu'on leur donne, puissent et doivent 
déterminer des surrections distinctes de celles que donneraient 
de simples plissements parallèles. 

La conception d’un pays de nappes soulève de son côté diverses 
objections. 

Elle comporte tout d'abord un vaste recouvrement des terrains 
autochtones par une série sédimentaire charriée, percée de place 
en place, suivant la thèse de M. Termier, par un substratum éocré- 
tacé et cénomanien. Les nappes n'ayant pas de racines visibles en 
Tunisie, les fossiles recueillis, à l'exception des fossiles éocré- 
tacés et cénomaniens, comprennent nécessairement des formes 
originaires des contrées voisines. Or, d'après les derniers tra- 


4 Avril 1908. — T. VIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 4. 


50 G. GOURGUECHON 17 Fév. 


vaux de M. Pervinquière', le sous-sol tunisien semble particu- 
lièrement fécond en formes d'Ammonites entièrement nouvelles, 
qui n'ont été signalées ni en Algérie, ni en Provence, ni en 
Sicile, et qui sont néanmoins mêlées avec d'autres formes 
méditerranéennes connues dans ces divers pays. Ces formes 
nouvelles, apparaissant successivement à tous les étages géolo- 
giques depuis le Dordonien jusqu'à la base du Tithonique. et ayant 
été recueillies en de nombreux points de la Tunisie centrale ou 
septentrionale, semblent se répartir indistinctement entre les 
terrains présumés en place et les terrains présumés charriés. On 
peut done se demander si l'on n'a pas aflaire à une petite faune 
autochtone, dont l'existence même serait incompatible avec le 
principe du charriage. 

Si l’on écarte à priori cette conclusion, on est obligé d'admettre : 

Soit que les formes spéciales dont ils’agit ont existé ailleurs qu'en 
Tunisie, par exemple dans les profondeurs de la Méditerranée 
actuelle ou sur les territoires désertiques sahariens ; et l'on se 
demande alors pourquoi aucun représentant de ces mêmes formes 
n’a été signalé en Algérie, où le charriage a cependant dû se 
poursuivre : 

Soit que leur aire géographique ait été tellement réduite, que le 
charriage l'ait transportée tout entière en Tunisie. On ne conçoit 
guère dans ce cas qu'une faune spéciale amenée par charriage soit 
précisément venue se superposer à une autre faune spéciale, que 
des raisons d'ordre tectonique portent à considérer comme 
autochtone. 

On peut admettre enfin que la série sédimentaire tunisienne 
comprend en réalité une série en place, caractérisée par une faune 
particulière, et une série de transport ne se différenciant de la 
précédente que par l'absence de cette même faune, les caractères 
lithologiques restant les mêmes de part et d'autre. Cette solution 
complexe n'est ni plus claire ni plus définitive que les précédentes. 
Elle se borne, elle aussi, à déplacer la question. 

A ces objections d'ordre paléontologique viennent s’en ajouter 
d’autres, empruntées au domaine de la tectonique pure. 

Les dômes de calcaires aptiens qui sont censés représenter le 
substratum de la série en place sont recouverts en concordance 
parfaite, non seulement par les dépôts albiens et cénomaniens, 
mais encore par les formations sénoniennes et turoniennes. L’uni- 
formité stratigraphique de cette succession est telle, ses caractères 


1. L. PenvinquièRe. Études de paléontologie tunisienne. I. Céphalopodes 
des terrains secondaires. Paris, de Rudeval, 1907; p. 53 et suivantes. 


1908 CONTACTS ANORMAUX DU DJEBEL OUENZA 51 


lithologiques varient si peu de terme à terme, que l’idée d’une 
superposition pure et simple, d'un centre de sédimentation 
commune étendant son action sur de larges aires, s'impose néces- 
sairement à l'esprit. Les terrains en place ne semblent donc pas 
pouvoir être limités strictement aux dômes ; ils doivent comprendre 
aussi une partie importante de leur recouvrement. 

Dès lors, si l’on veut appliquer la théorie des nappes, il faut 
admettre que ces assises calmes et régulières viennent se buter 
quelque part aux formations de même âge et de même nature qui 
font partie des terrains charriés ; qu’elles s’écrasent à leur contact 
ou qu'elles s’étirent en passant au-dessous d'elles. On doit donc 
remarquer, tantôt des modifications brusques de l'allure de cer- 
taines couches, dues à des plissements incohérents accompagnés 
ou non de zones de brouillage, tantôt des superpositions anormales 
ou bien des redoublements des divers termes crétacés. Ces obser- 
vations doivent pouvoir se faire dans le voisinage des dômes, 
puisque les affleurements triasiques qui forment les témoins des 
nappes viennent s'accoler parfois aux calcaires aptiens qui signa- 
lent la série en place; et elles ne doivent pas se localiser au 
contact du Trias, puisque celui-ci supporte de larges étalements 
de marnes et de calcaires sénoniens charriés. 

Or on n'a constaté jusqu'à ce jour aucun redoublement si ce 
n'est par failles simples, aucune superposition anormale en dehors 
du djebel Ouenza. Quant aux modifications brusques des assises 
crétacées, elles n'ont jamais été observées en dehors du contact 
immédiat des terrains triasiques ; et elles ont revêtu indistinc- 
tement la forme de simples soulèvements épisodiques, raccordés 
d'une manière normale et régulière aux assises circumvoisines. 

Ainsi nulle manifestation topique ne vient fortifier l'hypothèse 
du charriage. On peut même dire qu'aueun indice n’autorise à sup- 
poser l'existence d'un hiatus quelconque, d'ordre stratigraphique 
ou tectonique, entre les termes crétacés présumés en place et les 
termes de même rang supposés charriés. 

La théorie des nappes ne peut échapper à cette conclusion qu’à 
la condition d'admettre que tous les terrains recouvrant les cal- 
caires aptiens sont indistinctement des terrains charriés. On peut 
dans ce cas être étonné du phénomène qui a juxtaposé partout, à 
l'Aptien autochtone, des terrains venus d'ailleurs qui se sont 
moulés sur lui en donnantune si parfaite image de la sédimentation 
sur place. Indépendamment de la perfection même du modelé 
tectonique, le charriage offrirait ainsi un exemple unique de 
concordance stratigraphique parfaite, sans hiatus ni étirements, 


52 G. GOURGUECHON 17 Fév. 


réalisée en tous les points du substratum entre les mêmes termes 
albiens et cénomaniens de la nappe charriée et le même terme 
aptien de la formation en place. Cette concordance échappe à 
l'analyse au même titre que la superposition déjà signalée de deux 
faunes spéciales, l’une autochtone et l’autre charriée. 

Ces diverses remarques ne signifient pas qu'il faille renoncer 
définitivement à la conception d’une ou plusieurs nappes charriées 
en Tunisie. Elles constituent seulement une vue différente, qui ne 
diminue en rien la valeur interprétative des contacts anormaux 
observés au djebel Ouenza. En l'état actuel des connaissances, 
l'existence d'un vaste recouvrement des terrains autochtones n'est 
rien moins que démontrée. Il est possible que l’on ait seulement 
affaire à des chevauchements locaux, déterminés par des compres- 
sions le plus souvent parallèles aux lignes directrices des plis- 
sements. 


M. Pervinquière s'associe aux conclusions de M. Gourguechon d’au- 
tant plus volontiers que les faits allégués découlent immédiatement de 
la description et de la carte géologique de la Tunisie centrale, qu'il a 
publiées en 1903, une réserve devant toutefois être faite pour le dj. 
Ouenza qu'il ne connaît pas et sur lequel il ne peut se prononcer. Ses 
études, poursuivies pas à pas, ont mis en évidence un certain nombre de 
faits qui l’empêchent d'adopter la théorie générale de M. Termier : la 
Tunisie pays de nappes. Ces faits sont : la position du Trias en dessous 
de tous les terrains, position facile à constater chaque fois qu'on voit le 
contact, le Trias ne paraissant être au-dessous du Crétacé que dans 
- les endroits où on voit mal; — la continuité de la série crétacée, facile 
à suivre, sans interruplion, dans la région même de l’Ouenza et bien 
établie par de nombreux fossiles ; — la variation progressive des faciès 
du Sud au Nord et l’absence de toute variation brusque ; — l’absence 
de redoublement d’un terme de la série se présentant sous deux faciès 
différents (non seulement en superposition, mais même en apposition) ; 
— Ja localisation des accidents aux abords immédiats du Trias, les 
termes en contact avec celui-ci étant non seulement le Sénonien, mais 
aussi l’'Apüen, l’Albien, le Cénomanien, le Turonien ; — enfin, le fait 
que tous les contacts sont verticaux ou voisins de la verticale, le Trias 
pouvant se déverser très localement sur d'autres terrains. 

Tous ces faits subsistent tels que l’auteur les a établis en 1903, et ils 
lui paraissent encore inconciliables avec la théorie de M. Termier. 


M. Blayac rappelle qu'il a publié récemment (B. S. G. F., (4), VIL 
1907, p. 273-283) une note sur un important affleurement de Trias, celui 
de Clairefontaine, situé dans le voisinage sud-ouest du djebel Ouenza 
qui fait en partie l’objet du travail de M. Gourguechon. 

Dans la note de M. Blayac dont les conclusions sont à peu près les 
mêmes que celles de ce travail, il est démontré que contrairement à ce 


1908 CONTACTS ANORMAUX DU DJEBEL OUENZA 53 
que l’on voit à l’Ouenza, le Trias affleure sous forme d’un énorme 
bombement anticlinal sur lequel repose l’Aptien, le Gault, le Cénoma- 
nien, le Sénonien. Par suite des étirements qui se sont produits par la 
surrection de ce dôme et favorisés par l'extrême plasticité des dépôts 
triasiques, il est naturel que ces divers terrains reposent indifféremment 
sur ce Trias. Point n’est besoin d'imaginer le secours de nappes 
de charriages venues de régions qui ne peuvent être précisées. Des faits 
identiques s’observent communément dans toute l'Algérie. M. Blayac 
rappelle qu'il en a signalé de nombreux exemples dans la province de 
Constantine. 

Le djebel Ouenza apparaît donc comme une exception, car en 
Tunisie, il a été aussi observé de nombreux pointements de Trias 
toujours affleurant en boutonnières anticlinales. D’ailleurs, une étude 
détaillée de l’'Ouenza s'impose et, il reste, avant de conclure à d’immenses 
charriages, à rechercher entre autres choses importantes, si dans les 
abords immédiats de ce massif le Trias n'apparaît pas enraciné et si 
dans le cœur même de ce dernier que traverse d’ailleurs une grande 
faille ne réside pas une explication tectonique des faits anormaux 
constatés par M. Termier et après lui par MM. Blayac et Joleaud, puis 
par M. Gourguechon. 


M. J. Blayac : appelle l’aitention de la Société sur les notes publiées 
par M. Savornin depuis 1904 sur des régions méridionales du Tell 
algérien situées au N. et au N.0O. du bassin du Hodna (province de 
Constantine). Ces notes * sont du plus haut intérêt particulièrement au 
point de vue tectonique. La chaîne des Maädid, la dépression de 
l’Ouennougha-Medjana, le Titteri..., etc., offrent des plissements d’une 
grande intensité. M. Savornin a constaté partout divers exemples de 
chevauchement, mais pas un seul de charriage. Tous les plis si aigus 
de l’Ouennougha et du Titteri lui sont apparus nettement enracinés. 
Ces faits bien établis, et que M. Blayac n'avait pas cités dans sa 
note sur le Trias de Clairefontaine (B. S. G. F., (4), 1907) viennent 
s’ajouter à ceux du même ordre que M. Ficheur a remarquablement 
décrits dans l’Atlas de Blidah en Kabylie, dans les monts de Constan- 
tine, etc. Il ne semble pas, jusqu’à maintenant, que de véritables char- 
rlages se soient produits dans ces contrées septentrionales algériennes. 


1. Observations présentées à la séance du 2 mars 1908. 

2. Structure du Dj. Maàdid et du Talemtaga [B.S. G. F., (4), IV, p. 139-155, 
1 carte, 1 pl.}. — Esquisse orogénique des chaînes de l'Atlas au N.O. du 
chott el Hodna (CR. Ac. Sc., 16 janvier 1905). — La dépression de l'Ouen- 
nougha-Medjana (AFAS, Lyon, 1906, p. 284-290, une coupe), etc. 


Séance du 2? Mars 1908 
PRÉSIDENCE DE M. HENRI DOUVILLÉ 
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 
Deux nouvelles présentations sont annoncées. 


Le Président soumet à l'approbation de la Société un projet 
de Réunion extraordinaire en 1908 dans la Loire-Inférieure 
dirigée par nos confrères MM. Louis et Édouard Bureau, Davy 
et Dumas. 


M. J. Bergeron présente deux brochures au nom de M. Henry 
Joly, préparateur de géologie à l'Université de Nancy [CRS., p. 41]. 

1° Note sur l'application du remblayage hydraulique aux 
Mines de Fer du Bassin de Briey » (Bull. Soc. Industrielle de 
l'Est. Supp' du n° 55.) 

20 « Le terrain houiller existe-t-il dans la région sud de 
Longwy ? ». 8, Nancy, février 1908. 


M. Paul Combes fils offre à la Société [CRS., p. 42] : 

19 « Zdiochelys Fitzingeri MH. v. Mex., du Virgulien de Cerin 
(Ain) ». Bull. Soc. des Nat. de l’Ain, n° 21, 15 nov. 1907, pp. 6-7, 
pl'IT 

2 «Sur un néotype de Pinus (Pseudostrobus) Defrancei An. 
BroNG. du Lutétien du Trocadéro ». C R. Ac. Sc.,t. CXLVI, 
27 janv. 1908, pp. 206-207. 


M. Louis Gentil dépose sur le bureau un fascicule du Pulletin 
du Comité de l'Afrique française (Rens. col., 2 ; fév. 1908, p. 33- 
41) renfermant le Rapport sur sa mission au Maroc en 1907. 


RECHERCHE DE PARAMÈTRES QUI CARACTÉRISENT 
LES TYPES CLASSIQUES DE ROCHES ÉRUPTIVES 


PAR J. Golfier 


En faisant ce travail, je n’ai pas eu la prétention d'élaborer une 
nouvelle classification des roches éruptives. Je n'ai pas cherché, 
comme l’on fait MM. Vhitmann Cross et ses collègues et après eux 
M. Michel Lévy, à déterminer d'abord, entre les éléments chi- 
miques, les rapports les plus importants et les plus caractéristiques, 
puis à classer les roches éruptives au moyen de ces rapports ou 
paramètres magmatiques, en faisant table rase des anciennes 
classifications. 

J'ai envisagé la question à un point de vue tout opposé. J’ai pris 
comme point de départ la classification généralement adoptée, 
elle est en effet le résultat des travaux accumulés des géologues 
et des pétrographes les plus éminents, et je me suis demandé s’il 
existait des paramètres magmatiques qui puissent en caractériser 
les principales divisions. 

J'ai cherché des paramètres exclusivement chimiques, pouvant 
être réduits de la seule analyse chimique globale, à l'exclusion des 
rapports minéralogiques comme le rapport _. des auteurs amé- 
ricains, ou à la fois minéralogiques et chimiques comme le rapport 
ne de M. Michel Lévy : c’est que la nature des minéraux cons- 
titutifs d’une roche ne dépend pas seulement de la composition 
chimique du magma dont elle dérive mais encore des conditions 
dans lesquelles s’est effectuée la consolidation de ce magma. 

Pour une telle recherche, il était nécessaire de posséder un grand 
nombre d'analyses des roches éruptives les plus variées. J'ai 
trouvé ces analyses dans le livre de M. H. Rosenbusch : «Elemente 
der Gesteinslehre » (2° éd., 1901). Il y en a près de 800. 


Les chiffres de l'analyse globale ne peuvent être employés tels 
quels. Les minéraux des roches éruptives sont des sels métalliques, 
presque tous des silicates et des silicates complexes. La consti- 
tution chimique de ces silicates complexes restant constante, si les 
proportions relatives des bases varient, la composition centésimale 
varie aussi. Ce qui ne varie pas, c’est le rapport du nombre des 
molécules d'acide au nombre total des molécules des bases, c’est 
le rapport du nombre des atomes de silicium au nombre des 
atomes métalliques. | 


56 J. GOLFIER > Mars 


Par conséquent, ce qui est comparable, c’est, non les proportions 
pour cent des diverses substances composantes que donne l'analyse 
globale, mais le nombre des molécules que l’on en tire en divisant 
la proportion pour cent de chaque substance par le poids molécu- 
laire de cette substance, ou mieux le nombre des atomes des 
corps simples que l’on déduit facilement du nombre des molécules. 


Voici un exemple des calculs à etfectuer : 


Analyse globale. Diviseurs. Nombre des molécules. Nombre des atomes. 
CHOPEAS 59.86 60 99.77 S1,-- 100.77 
AUTO EEE 0.79 82 0,92 Die -#10:02 
A2 O2 FRr0!6S 102 16.35 Al 0907 
m2 . 0 / ‘ 
Fe Of 2 78 160 1.74 Fe es ÿ 3.48 + 
FeO 108100 72 417 i 4.17 
MOOD RSS OT 40 8.77 Mons 
CaO 3.96 56 7.07 Carr 5:07 
Na OS 8 62 9.77 Na 11.54 
KO 4.30 94 4.37 Ke 9.14 
COMPARAISON DES ANALYSES. RÔLE DES DIVERS MÉTAUX. — Jai 


fait ce calcul du nombre des atomes pour chacune des roches 
éruptives dont M. Rosenbusch donne l'analyse, puis j'ai comparé 
les résultats obtenus. Il y a des magmas, peu nombreux et les 
moins riches en silicium, qui ne contiennent comme métaux que 
du fer et du magnésium ou à peu près; il en est d’autres, plus fré- 
quents et plus riches en silicium, qui ne renferment guère avec de 
l'aluminium, que des métaux alcalins : potassium et sodium: dans 
le plus grand nombre des magmas on trouve en portions variables 
les 6 métaux : Al, K, Na, Ca, Mg, Na. et quelquefois mais en 
quantité toujours très faible : Li, Ba, Sr, Mn, Cr... 

La première question qui se pose est donc la suivante : comment 
exprimer par un nombre la prédominance de tels ou tels métaux 
dans un magma ? 

L'un de ces métaux, l'aluminium, joue un rôle tout particulier. 
L'alumine, disent les chimistes, est un oxyde indifférent, c’est-à- 
dire qu'elle se comporte indifféremment soit comme un acide soit 
comme une base. Sa fonction essentielle dans les roches éruptives 
est d'intervenir entre la silice et les oxydes métalliques pour 
former des composés, les feldspaths, qu'on a désignés sous le nom 
de silico-aluminates, considérant ainsi l'alumine plutôt comme un 
acide que comme une base. 

Les métaux alcalins se trouvent presque entièrement dans les 
feldspaths. On les rencontre aussi dans les micas, et plus rare- 
ment, lorsqu'ils sont très abondants, dans les amphiboles et les 
pyrroxènes qui-prennent alors des caractères spéciaux, 


| 
| 


Dm 


1908 RECHERCHE DE PARAMÈTRES 57 


Le fer et le magnésium n'existent que dans les éléments 
colorés. 

Le calcium s'associe d’un côté au sodium dans les feldspaths 
plagioclases, de l’autre au magnésium et au fer dans les pyroxènes 
et les amphiboles. 

L’atome de potassium ou de sodium se trouve dans les felds- 
paths en présence de 3 atomes et dans les feldspathoïdes en pré- 
sence de 2 (leucite) ou de r atome (néphéline) de silicium. L’atome 
de calcium est en présence de 2 atomes (anorthite) ou de r atome 
(pyroxènes, amphiboles) de silicium. Il y ar atome de fer ou de 
magnésium contre 1 atome de silicium dans les pyroxènes et les 
amphiboles, il y a 2 atomes de ces métaux contre 1 de silicium 
dans le péridot. Bien que monovalent, l'atome d’un métal alcalin 
peut saturer une quantité d'acide silicique une fois et demie plus 
grande que l’atome de calcium qui est bivalent, et ce dernier une 
quantité deux fois plus grande que l’atome de fer ou de magné- 
sium également bivalent. 

L’aluminium mis à part, les autres métaux sont divisés par leurs 
propriétés et par leurs rôles chimiques dans les roches en 3 groupes : 
1° les métaux alcalins ; 2° le calcium (avec Ba, Sr.) ; 5° le fer et le 
magnésium (avec Mn s’il y en a): 


QUATRE SORTES DE MAGMAS. — Il y a donc lieu de se demander 
combien il existe d’atomes de chacun des 3 groupes sur 100 atomes 
métalliques. La proportion des atomes de calcium ne permet guère 
de conclusion précise, ce métal se joignant dans certains minéraux 
aux métaux alcalins, et dans d’autres au fer et au magnésium. 
Mais la proportion des atomes alcalins est très importante à consi- 
dérer. La nature du feldspath: alcalin, sodico-calcique, calcique, 
la présence des feldspathoïdes, qui sont surtout alcalins, servent à 
différencier les familles ; les pyroxènes et les amphiboles qui con- 
tiennent des alcalis (ægirine, riebeckite,..….) caractérisent certains 
groupes de roches. La prédominance du fer et du magnésium est 
importante aussi: elle se traduit par l'abondance de l'olivine, 
minéral caractéristique des péridotites. 

J'aidonccalculé pour touteslesrocheslerapport 4 —— 100 

et pour les roches qui contiennent de l'olivine, le rapport 
m 

a 

k, n, c, m, f, représentent les nombres des atomes de potassium 
sodium, calcium, magnésium, fer. Le nombre des atomes de Li, 
lorsqu'il y en a, s'ajoute à £ + n et celui des atomes de Mn 
s'ajoute à mn + f. 


MF— 


58 J. GOLFIER 2 Mars 


En comparant les valeurs de À dans les diverses familles, j'ai 
constaté que : 

Chez les granites, les syénites à alcalis, les syénites éléolitiques 
et les roches filoniennes et volcaniques correspondantes ces valeurs 
sont supérieures à 50. Ces magmas, dans lesquels plus de la moitié 
des atomes métalliques appartient aux métaux alcalins, peuvent 
être qualifiés de magmas alcalins. 

Chez les diorites, monzonites, syénites, théralites et les roches 
filoniennes et volcaniques correspondantes ces valeurs sont ordi- 
nairement comprises entre 25 et 50. J'appellerai ces roches 
magmas sous-alcalins. 

Chez les gabbros, diabases, basaltes, péridotites les valeurs 
de À sont inférieures à 25. Ces roches sont divisées en deux 
groupes par MF—55. Avec MF < 55 ona des roches dans lesquels 
ne dominent ni les métaux alcalins ni le fer et le magnésium ; 
magmas mixtes. Avec MF > 95, on est en présence des pérido- 
tites : nagmas ferro-magnésiens. 


DisTINCTION DES FAMILLES. — Les magmas alcalins comprennent 
trois familles. Les roches de la première : granites, contiennent du 
quartz et un feldspath alcalin à 3 atomes de silicium contre 1 de 
métal alcalin ; celles de la seconde : syénites à alcalis, un feldspath 
alcalin avec un peu ou point de quartz; et celles de la troisième : 
syénites éléolitiques, renferment un feldspathoiïde à 2 ou 1 atome 
de silicium contre 1 atome de métal alcalin. Ces trois familles se 
différencient donc par la proportion relative du nombre des atomes 
de silicium au nombre des atomes des métaux alcalins, c’est-à-dire 
et qui doit être supérieur à 
3 dans les granites, voisin de ce chiffre dans les syénites à alcalis 
et inférieur à 3 dans les syénites éléolitiques. 

J'ai calculé Sa pour les roches qui se elassent dans les magmas 
alcalins et j'ai constaté que la valeur Sa — 4,15 sépare les granites 
des syénites à alcalis et que la valeur Sa — 2,9 sépare les syénites 
à alcalis des syénites éléolitiques. 

Les trois familles : diorites, syénites, théralites, des magmas 
sous-alcalins se distinguent de la même manière : les diorites 
contiennent plus ou moins de quartz et les théralites un felds- 
pathoïde. Le paramètre Sa est applicable et l'observation montre 
que la valeur Sa — 5,5 sépare les diorites des syénites et la valeur 
Sa — /.15, les syénites des théralites. 

Il convient de diviser les magmas mixtes en deux familles : d’un 
côté les gabbros et de l’autre un ensemble de roches : shonkinites, 
missourite, basaltes à leucite, basaltes à néphéline, basaltes à 


S 


par la valeur du paramètre 54 = 


ps 


1908 RECHERCHE DE PARAMÈTRES 59 


mélilite.. que M. Albert de Lapparent (Traité de Géologie, p. 658) 
réunit aux théralites et que M. de Rosenbusch répartit en plu- 
sieurs familles tout en indiquant leur parenté entre elles et avec 
les théralites. On ne peut se servir du paramètre Sa puisque les 
métaux alcalins ne prédominent pas. Dans un magma mixte 
contenant les trois groupes de métaux, sans qu'aucun d’eux exerce 
une action prépondérante, c'est le rapport $s— Drm 
qui est caractéristique. 

La valeur Ss — 7, 1 sépare les deux familles des magmas mixtes. 

Les magmas ferro-magnésiens ne forment qu'une seule famille. 


Le tableau suivant résume la discussion. 


de 
& 

V 
(3) 
ot 
S1 


»>Sa>4,19/4,15>Sa>2,9| 2,9> Sa 


A > 50. Syénites Syénites 
Magmas alcalins . . . Granites à alcalis | éléolitiques 
50> A >95. ANS? Syénites MEN 
ï 4 k Diorites J Théralites 
Magmas sous-alcalins. normales 
MF<55. Ss> 1, 1 Gabbros |Ss< 1, 1 Shonkinites 
: Magmas mixtes. 
A 
8 MF>55. 


Péridotites 


M.ferro-magnés. 


REMARQUES. — 1° Si l’on considère, avant toute cristallisation 
un magma comme un silicate complexe, les paramètres À et MF 
expriment le genre de ce silicate et les paramètres Sa et Ss son 
degré d’acidité. 

20 Le paramètre Sa est analogue au paramètre æ de M. Michel 
Lévy. La différence consiste en ce que ® se calcule avec une partie 
de la silice, celle des éléments blancs, tandis que Sa se calcule avec 
la silice totale. La valeur Sa — 2,9 correspond à peu près à D — 1,9 
EL OU ENNEMI 

3° La famille la plus répandue est celle des granites. La valeur 5,5 
du paramètre Sa la diviserait en deux familles d'importance à peu 
près égale. On pourrait appeler granites les roches de la moins 
acide et granulites celles de la plus acide, mais les divers genres 


60 J. GOLFIER 2 Mars 


de granites : granites proprement dits, granites à alcalis, grani- 
tites.… se trouveraient partagés entre ces deux familles, de sorte 
que cette division ne paraît pas très naturelle. 

4° Si l'on compare les familles établies par M. A. de Lapparent 
(Traité de géologie, 5e édition, page 594 à 66r)avec celles du tableau 
ci-dessus, on voit que ce tableau en contient deux de plus : syénites 
à alcalis et shonkinites et une de moins : monzono-dacites. 

Les syénites de M. de Lapparent sont en majorité des syénites 
à alcalis et en partie des syénites normales, ses monzono-dacites 
se répartissent entre les syénites normales, les granites et les 
diorites. La famille des shonkinites comprend une partie des 
théralites de M. A. de Lapparent et les limburgites qu'il range dans 
les péridotites. Cinq familles restent à peu près les mêmes dans 
les deux cas: granites, syénites éléolitiques, diorites, gabbros, 
péridotites. 

5° Le tableau ci-dessus diffère de la classification des roches de 
profondeur (Tiefengesteine) de M. Rosenbusch qui comprend 
également neuf familles par la division des syénites en deux; 
syénites à alcalis, syénites normales, et par la distribution en 
deux : 1° théralites, 2° shonkinites, des trois familles de M. Rosen- 
busch : essexites, théralites et shonkinites, ijolite et missourite. 


RÉPARTITION DES ANALYSES DE M. RoSENBUSCH ENTRE LES NEUF 
FAMILLES QUI ONT ÉTÉ DÉFINIES. — Granites. — 3/, analyses (dont 
26, p. 78-79; 4, p. 85; = (IL), p. 89; 1, p. 92; 2, p- 96.) Sur ce 
nombre, il y a 30 granites, 2 syénites normales (n° 17 et 20) et 
2 syénites à alcalis (n° 24 et 25) (Hypersthensyenit). Les concrétions 
basiques sont le plus souvent des syénites normales ou des 
syénites à alcalis, quelquefois des granites, des syénites éléoli- 
tiques ou des théralites. 

Syéniles. — 7 analyses (p. 108) dont 6 syénites normales et une 
diorite (n° 7), (3a représente la partie foncée — diorite, et 3b la 
partie claire et granitique — syénite à alcalis, d’un même filon) ; 
10 analyses (p. 111), les 9 premières sont celles de 3 échantillons 
pour chacune des trois localités : Monzoni, Vogo Peak-Montana, 
Bearpan Mountain-Montana, l’un ra, 24, 3a, riche en feldspath, 
le second moyen, le 3e rc, 2c, 3c riche en éléments colorés, 3a est 
une syénite à alcalis, 3b une théralite, 3c une syénite à la limite 
de shonkinites (À — 25, Sa — 4,4, Ss — 1,1), 1C est un gabbro, 
les 5 autres des syénites, le n° 4 (Analcimsyenit) est une théralite ; 

Akérites. — 6 analyses (p. 113) : 4 granites : a, b, d, e, une syé- 
nite à alcalis : c, une syénite éléolitique : f. 

Syénites à alcalis. — 15 analyses (p. 114) : 11 syénites à alcalis 


1908 RECHERCHE DE PARAMÈTRES GI 


et 4 syénites éléolitiques, les n°° 3 (Hedrumit), 6 (Pulaskit) et 13 
et 14 (Sodalithsyenit). 

Syénites éléolitiques.— 20 analyses (p. 129) et 2 (p. 135) : 22 syé- 
nites éléolitiques. 

Diorites. — 21 analyses (p. 144-145) dont 15 diorites, 1 granite 
(n° 3) (Quartzmicadiorit), 2 syénites (5 et 18), 3 gabbros (15a, 174, 
19). Les 10 roches analysées (p. 146) proviennent de la même 
localité. Électric Peak (Yellowstone, États-Unis). Dans les dix Sa 
dépasse 5,5, mais À descend à 23 dans le n° r ets’élève à 53,5 dans 
le n° 10 et à 55.5 dans le n° 8. La moyenne des 10 analyses donne 
A = 43, Sa = 6. Dans l’ensemble ces roches sont des diorites. 

Gabbros. — 19 analyses (p. 155) : 12 gabbros, 1 diorite (n° r), 
2 syénites (12 et 14), 2 shonkinites (4 et 9), 2 péridotites (16 et 13); 
page 157, 14 est un gabbro, 24 et 6 sont des syénites, 1b est une 
shonkinite, 16 (Augit-magnetit), 5a et 3b (Magnetit-olivinit), et 5 
(Imenit-norit) sont des péridotites. Les 9 roches de la page r82 
comprennent 2 syénites à alcalis (1 et 9), 4 syénites (3, 4, 5 et 6), 
3 gabbros (2, 8 et 9). Sur 6 analyses (p. 167), il y en a 5 de gabbros 
et r de shonkinite (n° 5). 

Péridotites. — 20 analyses (p. 169) : 19 péridotites, 1 shonkinite 
(n° 18). 

Essexites.— 12 analyses (p. 179) : 6 théralites, 1 syénites éléoli- 
tique (n° 11) (Elæolithsyenit), 2 syénites (9 et 10), 2 gabbros 
6 et 7) (Olivingabbrodiabas), 1 shonkinite (n° 8) (Pyroxenit). 

Théralites. — 14 analyses (p. 182) : 11 théralites, 1 syénite. 
(teschénite n° 9). 1 gabbro (teschénite n° 8), 1 shonkinite. 
(roche n° 6.) 

Tjolite et missourite. — (p. 185) Les deux ijolites sont des théra- 
lites et la missourite est une shonkinite. 

Roches de filons. Granitporphyres. Alcaligranitporphyres. 
Alcalisyénitporphyres. Elæolithporphyres. — (p. 01 et 205). 
Il y a concordance absolue entre les dénominations de M. Rosen- 
busch et celles qui résultent de l’application des paramètres À 
et Sa. 

Syénitporphyres. — { analyses (p. 201) : l’une d’elles (n° r2), 
est une diorite. L’Olivingabbrodiabas 9c (p. 201), se range dans 
les gabbros. 

Dioritporphyrites. — 17 analyses (p. 210) : 12 diorites. 1 granite 
(n° 3) 2 syénites (12 et 13) (ortlérites), 2 gabbros (ro et 16). 

Aplites. — 17 analyses (p. 214) : les pulaskitaplites (14, 15, 16). 
sont naturellement des syénites à alcalis, la néphélinaplite (19) 
une syénite éléolitique ; les autres sont des granites. 


62 J. GOLFIER 2 Mars 


Bostonites. — (p. 218) Le n° 1 est un granite, les n° 2 à 9, des 
syénites à alcalis, le n° 10 (Sodalitporphyr), une syénite éléolitique. 

Tinguaites. — (p. 222-223) Les n° 1, 2, 3a sont des granites, 
les nos 3 à 7 des syénites à alcalis, les autres des syénites éléoli- 
tiques. 

Malchites. — 7 analyses (p. 228) : 2 diorites (2 et 6), 4 syénites 
(1, 3, 4 et 7), un gabbro (n° 5). 

Lamprophyres. — Les lamprophyres sont des roches presque 
toujours altérées. L’altération, qui se traduit dans les analyses par 
l'abondance de l’eau et la présence de CO*, est accompagnée ordi- 
nairement d'un appauvrissement en alcalis, ce qui peut modifier 
le classement. Les minettes et kersantites de la page 235. 15 ana- 
lyses, comprennent : 8 syénites (les moins altérées), 2 diorites 
(3 et 10), 4 gabbros (6, 7, 8, et 13) (très riches en CO?) et une shon- 
kinite (n° 5). Les { cusélites (p. 238), sont 2 diorites (1 et 2), et 
2 syénites (3 et 4). Les 20 analyses des camptonites, monchiquites 
et alnoïtes (p. 244-245), représentent : 7 théralites (n° 1, 3, 7, 12, 
13, 14 et 20), 2 gabbros (n° 6 et 9), une péridotite (n° 19), et 10 
shonkinites. Les 6 farrisites de la page 249 sont des théralites, la 
salbande 5b (tinguaïte) de 3a est une syénite à alcalis. 


ROCHES VOLCANIQUES. — Liparites. — 12 analyses (p. 255) : 
It granites et 1 syénite à alcalis (n° 4), voisine des granites : 
OUEN A CRE 

Quartzporphy res. — 16 analyses (p. 256) : 16 granites. 

Vitrophyres, perlites, etc. — 18 analyses (p. 266-263) : 18 gra- 
nites. 

Comendites, pantellérites. — 11 analyses (p. 268) : 5 granites 
(n° 1, 6, 7, 8, 9) et 6 syénites à alcalis : les 4 pantellérites et 
2 liparites. 


Ouart:kératophyres. — 14 analyses (p. 251) : 14 granites. 
* x + } Ï J le) 
Trachytes et orthophyres. — 21 analyses (p. 280-981) : 9 gra- 


nites, 9 syénites à alcalis (2, 4, 6. 7. 9, 11, 13, 14, 16), une syénite 
éléolitique (5), une diorite (15), une syénite (12). (p. 283) 4 ana- 
lyses 1 syénite à alcalis, le n° 4. et 3 syénites. 

Trachytes alcalins, kératophyres. — 16 analyses (p. 286) : r2 
syénites à alcalis. 2 granites (g et 10), 2 syénites éléolitiques 
(3 et 4) (Sodalithtrachyt). 

Phonolites. — 19 analyses (p. 292) : 15 syénites éléolitiques, 
3 syénites à alcalis (1, 5 et 11) et 1 théralite (n° 13). 

Dacites. — 18 analyses (p. 299) : 12 granites, 1 syénite à alcalis 
(n° 1) et 5 diorites (n° 8, 9, 10, 11 et 15). 

Andésiles et porphyrites. — 21 analyses (p. 266-267) : 2 granites 


1908 RECHERCHE DE PARAMÈTRES 63 


(n°s 1 et 3), 2 syénites à alcalis (2 et 5), 10 diorites, 6 syénites 
(4.9.8, 16, 17, 19) et un gabbro (21). 29 analyses (p. 310-311) : 6 gra- 
nites (1, 2, 3, 4, 5 et 18), 1 syénite à alcalis (179). 1 syénite éléoli- 
tique (5), 17 diorites, 3 syénites (21, 28, 29) et 1 gabbro (n° 11). 
7 analyses (p. 314) : 2 diorites (x et 2), 3 gabbros (3, 4, 5), 1 théra- 
lite (6), r syénite à alcalis (9). Page 316 l’Anorthit-lava-block est 
un gabbro. 


Basaltes. — 22 analyses (p. 222-225) : 14 gabbros, 3 syénites (3, 
10, 13) et 5 shonkinites (14, 15, 16, 17, 18). 
Navites, tholéites, mélaphyres.— 15 analyses (p. 325) : 10 gab- 


bros, 3 syénites (6, 12, 14), 1 shonkinite (15), 1 péridotite (13). 
Diabases. — 19 analyses (p. 336) : 18 gabbros, 1 syénite (n° 3). 
3 analyses (p. 338) : (1, 2, 3a) : 3 gabbros. 4 analyses (p. 345) 
(x, 7, 8, 9) : 4 gabbros. 
Variolites.— 2 analyses (p. 349) : 1 est un gabbro, 3a est une thé- 
ralite. 


Picrites. — 7 analyses (p. 352) : 6 péridotites, 1 shonkinite 
(n° 6). 
Trachy-dolérites. — Groupe complexe. 18 analyses (p. 355): 


4 syénites à alcalis (3, 4, 15, 18), 2 syénites éléolitiques (5 et 6) 
(Hanyntephrit). 3 syénites (2. 11, 13, 9), 7 théralites, un gabbro 
(17), 1 shonkinite (16). (p. 356) 3 Ilatites. 1 syénite, le n° r et 
2 granites. 

Téphrites et basanites. — 16 analyses (p. 361) : 8 théralites, 
1 syénite éléolitique (14), 1 diorite (9), 5 syénites (1, 2. 7, 8, 12), 
1 shonkinite (13). 

Leucitiles et leucitbasaltes. — 12 analyses (p. 364) : 2 syénites 
éléolitiques (1 et 4), 3 syénites (5. 6. 11), 3 théralites (2, 3, 12), 
4 shonkinites. 4 analyses (p. 366) : 3 théralites et 1 shonkinite 
(n° 4). 

Néphéliniltes et nephélinbasaltes. — 19 analyses (p. 372) : 
1 syénite éléolitique (5), 8 théralites (1, 2, 6, 7, 8, 9, 10, 12) et 
10 shonkinites. 

Mélilitbasaltes. — 6 analyses (p. 335) : 6 shonkinites. 

Limburgites el augilites. — 14 analyses (p. 398) : 4 théralites 
(5, 12, 15, 14), et 10 shonkinites. 


Pour ces quatre derniers groupes, les leucitites, néphélinites et 
augitites se rangent d'ordinaire dans les théralites, les leucitba- 
saltes, néphélinbasaltes. mélilithasaltes et limburgites dans les 
shonkinites. 


64 3. GOLFIER 2 Mars 


Le tableau ci-dessous récapitule la distribution des roches dont 
M. Rosenbusch donne l'analyse. 


MAGMAS ALGALINS M. sous-ALCALINS M. mixres M.F.M. 


Sy. a.|Sy. él. | Dior. |Sy. n.| Thér. | Gab. |Shonk.| Perid. 


| — 
Roches de profondeur... 
Roches de filons.... .... 


Roches volcaniques... .. 


Toraux.... 


AUTRES EXEMPLES. — J'ai calculé également les valeurs des 
paramètres À et Sa pour des roches dont les analyses ont été 
publiées : 


19 Par M. J. Deprat (B. S. G. F., (4), V1 1906, p. 432 et sui- 
vantes). Granulites dioritiques de Corse. Ce sont des roches 
identiques comme composition chimique à la tonalite de l'Ada- 


mello : Rosenbusch (Elemente..…... p. 144. analyse 2). Ce sont des 
diorites. 
Granulites dioritiques Calcatoggio A%= 36 Sa — 8.97 
de Corse | San Eliseo A —,37,1 Sa — 8,60 
Tonalite. Avio-See-Adamella A — 36,9 Sa — 8,87 


20, Par M: P' Termier:(B. SG. (0), NA 007 prr00et 
suivantes). Granite de la Haya. 


Fe Granite normal Tr sr Are A — 68 DA 07 
IT. Aplite (calcite adventive déduite). ÀA — 67 Sat io 
IT Granite normal "mener A —= 83 Sa —="653 


La concordance observée est pour ainsi dire complète en ce qui 
concerne les familles les mieux définies : granites, syénites éléo- 
litiques, péridotites. Elle est imparfaite en ce qui concerne les 
types intermédiaires. Les paramètres fixent en effet des limites 
précises aux familles, tandis que les limites déterminées par les 
caractères minéralogiques sont toujours un peu vagues et suscep- 
tibles d'interprétations un peu différentes suivant les auteurs. 


TABLE DES MATIÈRES (TOME VIIL FasciauLe 1-2) 


; Pages 
Liste des anciens Présidents de la Société geologique de France. ; 26 
Liste des lauréats du Prix Viquesnel . . . LR PAVEN M OR RATER VI 
Eiste des lauréats du Prix Fontannes./. 0 4 0 0e, no VI 
Manréats du iErIX ME TES IC NE Ne EURE A NEC REP NES DU ÈR RES VI 
Bureau et Conseil de la Société pour 1998 . . 2 . . . + . . . vil 
Composition des Commissions pour 1808. . . ‘ . . . . . . .  Vil 
MeniDreS A DErDELULEE IS RME SEEN TI re Re ER qe que IX 
Membre donateur. . ... A US PA D RSA EC 1 UD AN A AE IX 
Liste générale alphabétique des Membres de la Société . . . . . x 
Liste des Membres de la Société distribués géographiquement . XXXVIII 
Membres de la Société décédés en 1907 Et NES NN PRE Eee LIT 
Prrethondalions dé MASoOCiété Me NE AO ER EE EE EN EXDIIT 
Séance du 6 Janvier 1908 : 
Proclamation de nouveaux membres : MM. le Dr PoiraA. E. Coquiné . I 
Élections des membres du Bureau et du Conseil pour 1908. . . . . I 
Séance du 20 Janvier 1908 : 
PACS = PANOCUTIONEME PP ERRE PS RÉ A en AIRE 2 
Henri Douviccé. — Allocution cet ientie lle Mr LS AE Sen Le 3 
Proclamation de nouveaux membres : MM. G. LECOINTRE, LANQUINE, ‘ 
Ed. GARDÉ . . EU RL LD RES AS LAC ANR ER EE VS 5 
Ph. Tomas. Dom Aurélien Varerre, Louis GEnru, O: Courron, Fr. 
ARNAUD, Gal Jourpy. — Présentations d'ouvrages. . . . . . . 5-6 
J. CorrreAU. — Sur un Échinide découvert dans les calcaires ruinifor- 
mes de Montpellier-le-Vieux (Aveyron) . …: . . . . HN 6 
G. B. M. FLAMAND. — Rép. aux observations de M. E.F. Gautier RS 6 
L. Gentil et A. Boistel. — Sur des gisements pliocènes de la côte 
occidentale du Maroc . . . DRE Re APE VS ER ae A OA T 
L: Gentil. — Principaux résultats done mission au Maroc (1907). . 8 
Robert Douvillé. — Position stratigraphique des gisements à Lépi- 
docyclines dans le Miocène de Provence. . . . . . . ... . 40 
E. Caziot. — Nouveau gisement pleistoc ne lacustre sur la rive droite 
duVar//pres/de Sontembouchure: (0) AO 0 ne 42 
H. Douvillé. — A propos de Kerunia (pl. 1) . . . . . . . . 44 
H. Douvillé. — Oligocène des environs de Tolède. .'. . . . . 17 
Ch. Depéret. — Sur les bassins tertiaires de la Meseta espagnole. . 18. 
Général Jourdy. — Note sur les études Jon des officiers 
dans le Sud-Dranais. . . ARS NAME D CARE ACER NENES 20 
H. DouvizLé, G. B. M. FLAMAND. — Oh ons ÉLIMINE S RME EDS) 
W. Kilian.— Sur la présence de Spiticeras dans la zone à Hoplites 
Boissieri (Valanginien inf.) du Sud-Est de la France. . . . . 25 
A. Toucas. — Sur le Tithonique supérieur et le Berriasien . . . . 29 
W. KizrAN, À. Toucas. — Observations AR RAR en NES 27 


(Voir la suite page 4). 


: 


TABLE DES MATIÈRES (TOME VIN, FASCICULE 1-2) [Suite]. 


Séance du 3 Février 1908 : 


Proclamation de nouveaux membres : MM. Maurice Morin, le capt. 
Maury, le lieut. Huot, A.-G. D’ALDIN . HA 

A. pe LapparenT, Gal Jourpy, Ch. Purcn, J. Boussac, ch. GLANGEAUD. 
— Présentations d'ouvrages . MA OMS 

J. Deprar. — Observations sur la nôte de M. Rovereto : «L’alta mon- 
tagna in Corsica » k j 

Louis Gentil. — Constitution géalogique du sjebe Sa | CAnti-Atlas 
marocain) k : à s SR ARE ANNE) 

Louis Gentil. — L'origine des terres fertiles du Maroc occidental. 

P. Vincey, L. GENTIL. — Observations : 

Ch. Barrois. — Sur des galets de roches St eus trouvés done le 
charbou du Nord de la France TA NME N ape 
P. Lemoine et J. Chautard. — Sur le phénomène de latérisation . 
Abbé Bourgeat. — Sur trois niveaux à Bryozoaires dans la région 

de la Serre (Jura). RTE ne RS ee te LS RSR 
L. Joleaud. — L'Aquitanien dans le Vatie le Gard et les Bouches- 
dus ROME) ER QEMAEN CES due En Tee AE NE OR 


Sèance du 17 Février 1908 : 


Proclamation d’un nouveau membre : M. F. FAVRE . 


Pierre Termier. — Sur l'existence d'un petit massif granitique dans 
le vallon de Vaudaine, au Sud du pic de Belledonne . 


L. Gentil et Freydenberg. — Contribution à l'étude des oi 
alcalines du Centre africain 


G. Gourguechon. — Sur l'interprétation octontdne des contacts 
anormaux du djebel Ouenza (Algérie) (1 fig.) 


Séance du À Mars 1908 : 


H. Jozy, P. Comsess fils, Louis GENTIL. — Présentations d'ouvrages, 


J. Golfier. — Recherche de paramètres qui caractérisent les types 


classiques de roches éruptives . 


PAYEMENT DES. COTISATIONS . 


Pages 


28 


. 28-29 


29 


29 
30 
32 


33 
35 


38 


41 


44 : 


46 


55 


Les Membres de la Société doivent acquitter leur cotisation à partir du 
1°‘ Janvier s'ils veulent recevoir régulièrement les publications de la Société. 
Les membres de la Société sont donc priés d'envoyer le plus tôt possible 


leur cotisation pour 1908. Incessamment les cotisations en retard seront 


recouvrées à domicile et la quittance sera majorée des frais d’encaissement. 


——_———————— 


Lille. Imprimerie Le Bicor frères. — Le Gérant : L. MÉMIN 


cu 
AN 


4: Série, t. VIII, — 1908, — N° 3-1 


BULLETIN 


DE LA 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE 
DE FRANCE 


(CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 Mars 1830, À ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME 
ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1832) 


| te 


QUATRIÈME SÉRIE | 


TOME HUITIÈME 


FASCICULES 3-4 : 


Feuilles 5-13. — Planche II. 


PARIS 


AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 
28, rue Serpente, VI 


1908 


PüBLICATION MENSUELLE. SEPTEMBRE 1908. 


ART. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l'avancement de la 
Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la France, 
La en lui-même que dans ses rapports avec les arts industriels et l’agri- 
culture. 

ART. 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Français 
et les étrangers peuvent également en faire partie. Il n’existe aucune dis- 
tinction entre les membres. 

ART. 4. — Pour faire vartie de la Société, il faut s'être fait présenter dans 
une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation !, 
avoir été proclamé dans la seance suivante par le Président et avoir reçu le 
diplôme de membre de la Société. 

_ ART. 6. — Le Trésorier ne remet le diplôme qu'après l’acquittement du 
droit d’entrée. 

AnrT. 38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de Novembre 
à Juillet. 


ART. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (Le 1°" et le 3° lundi 
du mois). 
ART. 42. — Pour assister aux séances, les personnes étrangères à la 


Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. 

ART. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucun 
ouvrage déjà imprimé. 

ART. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur 
des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. 

ART. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra une 
ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement 
déterminé. 

ArT. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Société est délivré 

‘gratuitement à chaque membre. 

ART. 55. — ... Il ne peut être vendu aux personnes étrangères à la 
Société qu’au prix de la cotisation annuelle. 

ART. 58. — Les membres n’ont droit de recevoir que les volumes des 
années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation. Toutefois, les 
volumes correspondant aux années antérieures à leur entrée dans la Société, 
leur sont cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément à un 
tarif déterminé. 

ART. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou mémoires insérés au 
Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un tirage à part. 

ART. 93. — Chaque membre paye : 1° un droit d’entrée ; 2° une cotisation 
annuelle ?. 

Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. 

La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. 

La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, ètre remplacée 
par le versement en capital d’une somme fixée par la Société en assemblée 
générale (400 francs). 

— Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à 
la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle 
(minimum : 1000 francs). 


1. Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne 
connaîtraient aucun membre qui püt les présenter, n’auront qu’à adresser 


LE 


une demande au Président, en exposant les titres qui justifient de leur: 


admission. 


2. Le Conseil de la Société, afin de faciliter le recrutement de nouveaux 
membres, autorise, dorénavant, sur la demande des parrains, les personnes 
ui désirent faire partie de la Société à n’acquitter, la première année, que 
eur droit d'entrée en versant la somme de 20 fr. Le compte-rendu sommaire 
des séances de l’année courante leur sera envoyé gratuitement; mais ils ne 
recevront le Bulletin que la deuxième année et devront alors payer la coti- 
sation de 30 francs. Ils jouiront aussi des autres droits et privilèges des 
membres de la Société. 


CONTRIBUTION À L'ETUDE STRATIGRAPHIQUE 
DU MAROC ORIENTAL 


par Louis Gentil 


L'auteur appelle l'attention sur la série stratigraphique impor- 
tante de la zone-frontière d'Oujda et, en particulier, sur les 
terrains carbonifères et liasiques qu'il y a rencontrés. 

Il a découvert et fouillé, dans le Dinantien et le Lias des gise- 
ments fossilifères remarquables dans la haute vallée de l’oued 
Isly d’une part, dans les Beni Snassen de l’autre. 

Le premier lui a fourni un certain nombre d’espèces qui caracté- 
risent la zone à Spirifer striatus Marr. du Viséen, avec d’autres 
Brachiopodes, des Goniatites (Gl-phioceras), des Trilobites 
(Phillipsia), des Crinoïdes et des Tétracoralliaires ’. 

Au-dessus de cet horizon bien net se développent encore plusieurs 
centaines de mètres d'épaisseur de sédiments qui représentent 
vraisemblablement le Moscovien et peut-être aussi l'Ouralien. 

Dans le Lias existent deux faunes bien distinctes ; l’une aux 
environs d'Oujda se montre dans le conglomérat de base par 
lequel débute toute la série liasique. Elle est caractérisée par 
Amaltheus margaritatus More. avec T'erebratula punctata Sow., 
Zeilleria sabnumismalis Day. ct d’autres Brachiopodes, des La- 
mellibranches, des Huîtres ; elle appartient au Lias moyen. L'autre 
qui se trouve auprès d’A’rbal, dans les Beni Snassen, est remar- 
quable par sa richesse en Céphalopodes avec Hildoceras bifrons 
Bruc., Grammoceras fallaciosum Bayre, Lillia (Haugia) 
Bay ani Dum., etc... elle renferme aussi de rares Phylloceras 
(Ph. NilsoniHss.,etc.)etde rares Lytoceras(L.dorcalis Mex.,etc.). 

Cette faune représente la zone à Ly-{oceras jurense du Toarcien 
supérieur ; elle est un peu plus jeune que celle étudiée par 
l’auteur plus à l'Est, dans les Traras (thèse de doctorat, p. 152 et 
suiv.) et qui appartient vraisemblablement à la zone à Dactylio- 
ceras commune du même étage. 

Entre les deux horizons d'Oujda et d’A’rbal se trouve compris 
la presque totalité du Lias de ces régions, c’est-à-dire le Domérien 
et le Toarcien ; l'Aalénien est même probablement représenté par 
les marnocalcaires qui surmontent le niveau fossilifère des Beni 
Snassen. 

Les observations qui précèdent invitent à renoncer à voir dans 
les calcaires massifs par lesquels débute la série liasique dans ces 
régions et, plus à l'Est dans le Tell algérien, l'ensemble du Lias 


1. Les déterminations paléontologiques de cette faune ont été faites par 
M. Emile Haug. 


28 Juin 1908. — T. VIII. Bull. Soc. Géol. Fr, — 5. 


66 LOUIS GENTIL 2 Mars 


inférieur et du Lias moyen, ainsi que M. Gentil l'avait admis avec 
doute, comme ses devanciers. 

Le conglomérat rouge situé à la base de ces calcaires ne peut pas 
non plus être rapproché de l’Infralias (?) Il faut voir dans sa 
présence la preuve de la transgression mésoliasique qui s’est fait 
sentir dans ces régions et dans la plus grande partie du Tell algé- 
rien. En effet, si des faunes du Lias moyen ont été signalées ailleurs, 
par M. Bleicher, par M. Ficheur, et récemment par M. Dareste de 
la Chavanne, dans les chaînes littorales de l'Algérie, on ne connaît 
guère que la faune sinémurienne d'El Kantour, de Coquand, qui n’a 
jamais été confirmée, au Sud de Constantine. Et en admettant que 
le Lias inférieur existe dans l'extrême Est du Nord-Africain, il doit 
manquer à l'Ouest et il faut s'attendre à le voir également manquer 
au cœur du Maroc. 

Enfin la rareté des Phylloceras et des Lytoceras de la faune 
d’A'’rbal confirme le même fait signalé par l'auteur dans les Traras 
et indique des dépôts de mer moins profonds que ceux de FU Ammeo- 
nilico rosso » de l’Apennin et de la Lombardie. 


SUR LES SABLES GRANITIQUES DES ENVIRONS DE ROUEN 
PAR À. de Grossouvre 


On trouve aux environs de Rouen des sables et argiles kaoli- 
niques, logés dans des poches de la craie ; celles-ei sont alignées à 
peu près parallèlement à la faille de la Seine. 

Notre confrère, M. le général Jourdy, a dirigé, il y a deux ans, 
une excursion qui avait pour but de les étudier, et M. Paul 
Lemoine ‘ a donné un compte rendu très détaillé et fort intéres- 
sant des observations faites sur ces curieux gisements qui, depuis 
longtemps, ont attiré l'attention des géologues. 

M. Henri Douvillé a bien voulu me montrer une série d’échan- 
tillons qu'il avait recueillis au cours de cette excursion. Leur 
examen m'a suggéré les remarques suivantes : 

1° Les éléments de cette formation sableuse sont de grosseur 
très irrégulière et très variable, caractère qui, à première vue, les 
distingue nettement des Sables de la Sologne, dont «les grains 
sont uniformes et régulièrement calibrés » ; 


1. P. LeMoinEe. Compte rendu de l’excursion dirigée par M. le général 
Jourdy aux environs de Rouen. Bulletin de la Société des Amis des Sciences 
naturelles de Rouen, 1906. 


+ 
4 

- 

» 


1908 SABLES GRANITIQUES DE ROUEN 67 


20 Ces sables renferment des graviers quartzeux assez volumi- 
neux, autre caractère qui les éloigne encore des Sables de la 
Sologne, car ceux-ci « ne sont pas graveleux et sont toujours à 
grains assez fins » ; 

30 Enfin, les graviers de ces sables sont d'ordinaire de forme 
polyédrique, à arêtes seulement émoussées : ils ne sont pas arron- 
dis, comme ils devraient l'être s'ils avaient subi un long transport. 

Ces divers caractères me semblent en opposition absolue avec 
l'hypothèse, adoptée par un certain nombre de géologues, qui 
consiste à assimiler ces sables granitiques aux Sables de la 
Sologne et à les faire venir du Plateau Central. 


M. G. Dollfus n’est pas surpris d'apprendre que M. A. de Grossouvre a 
observé des différences entre le grain des sables granitiques des envi- 
rons de Rouen et celui des sables granitiques de la Sologne ; le contraire, 
après un si long parcours, eût été surprenant. Il regrette de n’avoir pas 
eu le loisir de publier toutes les notes qu’il a recueillies sur l’extension 
de ces sables au cours de ses explorations sur les feuilles géologiques 
de Rouen, Évreux, Paris, Melun, Chartres. Ces notes auraient fourni la 
matière d'un gros volume original. Actuellement, il poursuit encore 
cette étude en faisant la revision des feuilles de Fontainebleau et de Châ- 
teaudun, et il découvre de nombreux îlots de ces sables sur le plateau 
de Beauce en poursuivant les consultations pour l’alimentation en eau 
potable des communes de la région. 

Les gisements de Aschères-le-Marché, Oison, Bazoches-les-Galle- 
randes, Chaussy, Outarville, relient les gisements classiques des Sables 
de la Sologne de Neuville-aux-Bois avec ceux d’Étampes par l’intermé- 
diaire des îlots d'Armenonville-le-Sablon, Rouvray-St-Denis, Gommer- 
ville, Pussay. Une autre traînée passe par Morville, Tignonville, Sermaize, 
Estouches. Ces vieilles alluvions, fort altérées, ne se trouvent que rare- 
ment dans leur position stratigraphique normale; le plus souvent, elles 
sont effondrées dans des puits naturels où remplissent des poches de 
dissolution. Elles ont raviné les formations antérieures et on trouve, 
principalement à leur base, des cailloux, souvent de forte taille, com- 
posés de quartz gris, de silex du Jurassique ou du Crétacé, de meu- 
lières de Beauce ou de Brie, de grès thanétiens, etc. La grosseur du grain 
varie d’une couche à l’autre comme dans toutes les assises diluviennes. 

M. Dollfus espère montrer, pendant la semaine de Pâques 1908, aux 
géologues anglais qui doivent venir étudier les environs de Paris, un 
îlot très remarquable au sommet du Plateau, vers Morigny, sur la rive 
droite de la Juine, où les graviers, très gros, sont très mélangés. 

Il est particulier que l’origine et la nature des alluvions miocènes de 
la Neustrie soit remise en question, au moment même où MM. Stehlin et 
Glangeaud viennent de nous faire connaître les fossiles qui nous per- 
mettent d’en préciser l’âge dans leur extension stratigraphique en 
amont. 


SUR LES GRÈS DIES A DRAGÉES CET OA DSPHÉROIDES 
DU TADMAYT (SAHARA) 


PAR G. B. M. Flamand 


MoORPHOLOGIE ET STRATIGRAPHIE. — Le plateau du Tadmayt est 
un socle synclinal subrectangulaire à gradins, basculé (ennoyage) 
au N.E.. à axe sensiblement dirigé suivant sa diagonale. De la 
périphérie vers la région axiale se montrent successivement sur 
les faces nord-ouest et sud, les formations suivantes : 

Série arénacée (600 m.) : Néocomien, Urgo-Aptien, Albien. 

Série marno-calcaire : Cénomanien (80-250 m.), Turonien (cal- 
caires dominant, 70 à 90 m.), Sénonien (120-150 m.), voire au-des- 
sus, des assises calcaires rigides, peut-être tertiaires (Suesso- 
nien, 150 m.; oued Mesedeli-Haci Inifel). 

Les grès dits à dragées et à sphéroïdes ' sont de divers âges ; 
très développés dans l’Albien et dans l'Urgo-Aptien, ils peuvent 
appartenir à plusieurs autres étages et descendre jusqu'au Séqua- 
nien ; il s’en montre dans le Dévonien, et avec un faciès tout à fait 
comparable à celui de l'Albien, dans les grès oligo-miocènes du 
chott Tigri, et de Djelfa (Charef). Leur nom de grès à dragées, 
donné par plusieurs observateurs anonymes, a été signalé pour la 
première fois par À. Pomel, qui considérait cette formation comme 
néocomienne. C’est à M. À. Peron que l’on doit leur attribution à 
l’Albien. M. Ritter s'est rallié à cette opinion; il considère 
même une partie de ces grès comme appartenant à l'Urgo-Aptien. 
Les grès à dragées ou à sphéroïdes sont nettement marins dans 
le Néocomien et l'Urgo-Aptien (fossiles nombreux, voir A. POMEL, 
A. PeroN, Et. Rirrer). On peut également aflirmer cette origine 
marine pour les deux premiers tiers de la formation albienne 
[moules négatifs en creux de bivalves (Astarte, Mytilus, Mactra, 
etc.) que j'ai relevés à l’Aïn Zian, au Menasseb (Djenien), etc. 
(Sud-Oranais)|]. 

Toutes les formations que j'ai signalées ci-dessus sont normales 
et concordantes dans les régions du Méguéden, du Tadmayt et du 
Tidikelt central et oriental. La falaise nord du Tadmayt est consti- 
tuée par un ensemble gréseux à la base (Albien), et au-dessus 
calcaréo-marneux à bancs de gypse, cénomanien (80.à 120 m. 
dans la partie moyenne); elle est couronnée par des calcaires 
dolomitiques turoniens ; il n’y a pas contact direct entre le Turo- 
nien et l'Albien ; il s’en faut de toute l’épaisseur du Cénomanien. 


1. Grès à sphéroïdes ou à Xerboub (pilules), voir : G.-B.-M. FLAMAND. Aperçu 
sur la géologie et les ressources minérales du bassin de loued Saoura. Docu- 
ments pour servir à l'Etude du N.0. africain. Alger, 1897. 


1908 GRÈS À DRAGÉES DU SAHARA 69 


Il n’y a donc pas de lacune, de hiatus entre les dépôts arénacés de 
l’Albien (grès à sphéroïdes ou à dragées) et les calcaires crayeux 
ou dolomitiques {urontens. 

L'Urgo-Aptien et l’Albien y sont représentés (pro parte) par des 
grès à dragées ou à sphéroïides d'origine marine littorale, peut- 
être par place lagunaire"? Les bois silicifiés des régions étudiées 
sont sporadiques ou bien inclus dans une gangue gréseuse; ils 
appartiennent au Néocomien, à l'Urgo-Aptien ou à l’Albien 
indistinctement. Fragmentaires et affectant des formes cylindro- 
polyédriques particulières, à cassure, que lon peut appeler 
lithique par opposition à la cassure ligneuse, ils ont été apportés 
dans les gisements actuels après leur fossilisation; ils n’y sont 
donc pas réellement in situ, c'est-à-dire sur le lieu même où ils se 
sont développés. 

De ces derniers faits, on peut déduire qu'il y a eu continuité et 
concordance dans les dépôts crétaciques, depuis le Néocomien 
jusqu'au Sénonien compris ; il n’y a donc pas dans la région saha- 
rienne du Tadmayt de faits indiquant directement la transgressi- 
vité du Cénomanien: 1° soit par contact du Cénomanien et de 
l’une des formations primaires ou secondaires ; 2° soit par consi- 
dération de l'existence d'un hiatus dû à des dépôts continentaux 
intercalés. 

La transgression cénomanienne, par contre, est manifeste dans le 
Sud-Ouest oranais ; le Cénomanien marneux à Ostrea flabellata y 
repose à la fois sur le Dévonien (assises supérieures aux couches 
à Phacops sp. aff. cephalotes), sur le Dinantien-Viséen, sur le Mos- 
covien et sur le Westphalien (partie supérieure). 

Dans l'archipel touatien, de même que dans les chaînes atla- 
siques sahariennes (montagnes des Ksour et de Figuig), la grande 
extension du Crétacique aurait eu lieu tout à fait au début de 
l’Infracrétacique ; mais, à vrai dire, c’est plus bas encore dans la. 
série que s'établirait réellement une ligne de démarcation dans 
la nature des dépôts (Rauracien de Géryville). 


TEcTONIQUE. — Dans la région du Tidikelt existent, comme je 
l’ai montré antérieurement (1900-1902), des rides hercyniennes 
subméridiennes (c'est une des grandes lois de l’orographie saha- 
rienne) sur le prolongement desquelles s'installent au Nord des 
plissements plus récents, dont quelques-uns affectent orthogona- 
lement le socle synelinal du Tadmayt. 

Sous les grès néocomiens se montrent, à la base et au Sud de ce 
socle, d’autres dépôts arénacés, grès-arkoses amarantes, dont 
l’âge n’a pas été déterminé ; c’est sous cette formation qu'apparaît 


70 G. B. M. FLAMAND 2 Mars 


le substratum carboniférien (Dinantien-Viséen) sans qu'aucune 
faille importante intervienne au contact des deux terrains. 


GÉoHYDROLOGIE. — Les eaux de la pénéplaine du Méguéden 
sont, le plus généralement, dues aux infiltrations des nappes arté- 
siennes infracrétaciques (Néocomien-Albien), nappes perméables 
recouvertes à la partie supérieure, dans tout le géosynelinal Atlas- 
Tadmayt, par le Cénomanien marneux imperméable. Les alluvions, 
les dunes, les dépôts tertiaires du Sud de l’Erg occidental donnent 
des nappes superficielles, phréaliques et géologiques à faible 
profondeur (puits ordinaires, tilmas, madjen, r'dirs alimentés, etc.). 

De très petites sources sur les flancs du Tadmayt naissent au 
contact du Turonien et du Cénomanien dans les synelinaux secon- 
daires orthogonaux signalés ; il en est de plus faibles encore à 
d'autres niveaux des terrains crétaciques (Sénonien). 

La nappe d'alimentation des feggaguir du Tidikelt est arté- 
sienne, de faible profondeur (40-50 m.); elle appartient comme 
origine aux terrains primaires ; elle vient donc du Sud. 

L'alimentation en eau des feggaguir du Touat paraît appartenir 
à des origines arlésiennes diverses ; crétacique dans le premier 
üers septentrional, elle serait primaire dans le Sud. 


NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LE JURASSIQUE DE LA RÉGION DE SAÏDA 
(DÉPARTEMENT D'ORAN, ALGÉRIE) 


PAR G. B. M. Flamand 


On sait que les terrains jurassiques présentent un grand déve- 
loppement dans tout l'Ouest de l'Algérie, c’est-à-dire dans les 
chaînes atlasiques telléennes et sahariennes; l’auteur tient à faire 
connaître les grandes lignes de leur composition dans les environs 
de Saïda, dans l'Ouest de Tifrit et à Tagremaret. 

Dans l’oued Tifrit, au N.N.O. de la cascade, vers son confluent 
avec l’oued Taria, ét au Sud de celle-ci, on observe de bas en haut 
la coupe suivante : 

SILURIEN, 8 (?). — 1° a) Schistes et quartzites noirs rouges et verts; 
— b) schistes noirs et verts passant à des schistes à chiastolite (dj. 
Lachdar); — c) schistes argileux noirs : — les assises a) et b), forte- 
ment métamorphisées et traversées par des filons ou pénétrées par des 
dykes de roches granitiques et porphyriques ; granites, quartz, granu- 
lites, porphyres à quartz globulaire, porphyres pétrosiliceux, etc. — Cet 
ensemble peut être rapproché des schistes des Traras et de Gur-Rouban. 

Les assises suivantes sont en discordance absolue avec les précé- 


SE à 


1908 JURASSIQUE DE SAÏDA 71 


dentes, mais constituent une série entièrement concordante du 2 au 12 
inclus, en couches presque horizontales. 

INFRALIAS, il. — 2° Poudingues-brèches bien lités à éléments de 
roches granitiques et porphyriques (2 à 35 m. d'épaisseur). 

3 Arkose à feldspaths le plus ordinairement altérés (épaisseur : 2 m.). 
La grande cascade de Tifrit s’installe sur ces deux sérics d'assises. 

4 Marnes gris-jaunâtre métamorphisées, avec intercalations de 
roches éruptives porphyritiques et mélaphyriques en coulées et en 
dykes (15 à 20 m.). 

5° Ensemble assez puissant de dolomies et de calcaires siliceux à 
Cypricardia porrecta Du. et à Cardinies ; épaisseur : 25 à 30 m. au 
Chabet Mimouna. 

Les assises 2 et 3 représentent le /?hétien ; 4 et 5, l'Hettangien. 

LrAsIQUE. Sinémurien. — 6° Calcaires gris-noirs très durs, à silex, 
rosés noduleux (épaisseur : 25 m.) avec traces de Polypiers indétermi- 
nables ; les couches supérieures passent aux suivantes. Dans une note 
précédente ', je considérais les assises 6 comme appartenant entière- 
ment à l’Znfralias ; un nouvel examen sur rlace me fait considérer la 
partie inférieure seule comme pouvant y être comprise, la partie supé- 
rieure se reliant aux calcaires à Spiriférines. 

7° Calcaires gris ct noirs subspathiques, dolomitiques, très riches 
en Spiriférines formant les falaises supérieures de la vallée de Tifrit, 
renfermant Spiriferina rostrata Scuc., Spir., n. sp. (de grande taille 
et variétés que je décrirai prochainement), Spir. Walcotti Sow., 
Plagiostoma giganteum Sow., Thecidea cf. Bouchardi DAv., Pecten 
priscus GOLDF., épaisseur : 10 à 12 m.; dans les parties tout à fait 
supérieures, Pecten æquivalvis Sow. 


CHARMOUTHIEN. — 8° Calcaires marneux (10 à 12 m.) riches en Bra- 
-chiopodes : Rhynchonella tetraedra Dav., Rhynce. variabilis ScaLor., 
Rhyne. n. sp., Rhync. cynocephala Ricuarb, Terebratula subpunctata 
Dav., Ter. Jauberti Eub. Desc., Zeilleria (Waldhemia) cf. Mariæ 
D'OrB, Aulacothyris resupinata Sow., Grammoceras normanianum 
D'Or8., Pholadomya Voltzi AG., Gryphæa cf. sportella Dux. 


ToARCGIEN. — 9° Alternances de calcaires jaunes et rosés marneux, 
passant par places à des zones minéralisées à Grammoceras radians 
Wricar non Reinecke. Gr. fallaciosum BAyLr, Pholadomya reticulata 
AG. (épaisseur : 10 m.); ces assises bien visibles au Sud et au Sud- 
Ouest de la cascade de Tifrit, à la base des dolomies de Saïda (oued), 
à l’Aïn Sultan, etc. 

Ici vient une série d'assises qui ont fait l’objet d'observations ou de 
travaux antérieurs de la part de Pomel et de MM. Welsch, le comman- 
dant Azéma, E. Ficheur, G.-B.-M. Flamand, etc. 


MÉDIOJURASSIQUE, ji. — 10° Au dessus des assises 9 et toujours en 
concordance, on observe un ensemble, le plus ordinairement massif, 


1. FLAMAND. Apud, Rapp.Sur les travaux du Service géologique de l'Algérie 
pour l’année 1807, p. 15-18. — Ann. Mines, fév. 1898. — I1p., ibid., oct. 1904. 


72 G. B. M. FLAMAND 2 Mars 


constitué par des dolomies caverneuses, des calcaires siliceux, silico- 
marneux rigides (Bajocien-Bathonien, Dogger), qui est connu sous le 
nom de « Dolomies de Saïda » et dans lesquelles on confondait toutes 
les formations 2 à 9, à l'exclusion des schistes 8. Ces deux étages ne 
paraissent pas pouvoir être séparés ni à Saïda, ni à Tifrit; mais, plus à 
l'Est, à Tagremaret, ils s'individualisent:; ces dolomies constituent de 
véritables causses avec avens, abîmes, cours d'eau souterrains (plateaux 
de Tidernatin, Hassasnas); épaisseur : 80 m.; en certains points, luma- 
chelle de Rynch. Lotharingica HaASs et PÉTRI. 

CALLOVO-OXFORDIEN. — 11° Complexe marno-gréseux, fossilifère par 
places, à Phylloceras plicatani Neum., Rhacophyllites tortisulcatus 
D'Org8., Lytoceras Adelæ D'Ors., Lytoceras Adeloïdes KuDERN. (voir 
également : A. Pomel, Welsch, commandant Azéma). 

SÉQUANIEN. — 12° Enfin, sur ce Callovo-Oxfordien, en obliquant au 
N.0. la direction de la coupe précédente, reposent les sables, grès et 
dolomies sénoniens qui dominent au N. et N.0. de Saïda (v. : A. Pomel). 

INFRACRÉTACIQUE. — 13° Au Sud de Tifrit (cascade), au-dessus de 
ces dernières assises, s'observent, à l’Aïn Foufot jusqu’à la limite du 
chott Chergui, un ensemble constitué par des bancs de calcaires litho- 
graphiques stylolithiques et argiles marneuses blanches et rosées, 
considéré antérieurement (Pomel et Pouyanne) comme représentant 
le Jurassique supérieur. Stratigraphiquement, ces assises sont discor- 
dantes sur les formations précédentes. Dans l'Ouest, elles servent de 
substratum à l’Albien d’Aïn-Chaïb (Daya) ; quelques Mollusques fos- 
siles de très grandes tailles, Perna sp., paraissent aflines d'espèces du 
Crétacé inférieur. Je considère cette formation comme appartenant à la 
base de l’Infracrétacique (peut-être le niveau de Berrias). 

Remarque. — Si l'on établit la coupe précédente dans la partie 
moyenne occidentale de l'oued Tifrit, les assises 2 et 3 disparais- 
sent et sont remplacées par des caleaires siliceux à Cypricardes 
et à Cardinies. D'autre part, dans le bas oued Tifrit, rive gauche, 
au confluert de l’oued Taria on observe, en discordance sur les 
schistes (s), une formation de poudingues, de schistes, quartzites 
et d’argiles, bruns et verts, disposés en isoclinaux pénétrés de 
filons porphyriques, qui rappellent les poudingues de la montagne 
des Lions (Oran) et des Beni Menir (Nédroma); je les considère 
provisoirement comme permiens (r). 

Dans l'Est, à Tagremaret, au Nord de la zaouia, dans les cañons 
de l’oued el Abd, on observe à nouveau l'affleurement des assises, 
de 7 à 12; le Sinémurien à Spirifera rostrata y a le même faciès 
qu'à Tifrit; le Charmouthien et le Toarcien y sont très fossili- 
fères ; lithologiquement, le Bajocien et le Bathonien peuvent y 
ôtre séparés. 


étère “math 


NOTE SUR L’EXISTENCE DE FORMATIONS RÉCIFALES 


A LA BASE DU BARRÉMIEN INFÉRIEUR AU DJEBEL TAYA 


ET AU DJ. DEBAR, PRÈS GUELMA (ALGERIE) 
PAR J. Blayac 


SITUATION GÉOGRAPHIQUE. — Au Sud du massif ancien de Collo 
et de Philippeville se dresse une chaîne, connue sous le nom de 
chaîne numidique ', nettement dirigée E.O., qui commence dans 
la vallée de la Soummam au pied est de la grande Kabylie?. Dans 
son axe se trouve le massif liasique des Babors dont le sommet 
est à 2004 m., le djebel Zouagha (1292 m.), le Msid Aïcha (1469 m.), 
le Kef Sidi Dris (1276 m.), les Toumiettes (près El Kantour) (892 m.). 
Dans le prolongement de cet axe, à l'Est de Toumiettes, s’é'èvent 
trois massifs calcaires et dolomitiques en forme de dômes ou de 
brachyanticlinaux qui s’échelonnent de l'O. à l'E. sur la feuille 
d'État-major à 1/50000 de Hammam-Meskoutine. C’est d'abord le 
Kef Hahouner (1023 m.), vaste brachyanticlinal dont une faille 
est-ouest a fortement abaissé le flanc sud, puis le djebel Taya 
(1208 m.) et le djebel el Grar (1072 m.) qui constituent l’un le flane 
nord et l’autre le flanc sud d’un dôme (fig. 1-2) dont la coupole 
s’est effondrée, et enfin le djebel Debar (fig. 3), brachyanticlinal 
affecté de quelques ondulations et dont le point culminant atteint 
1 060 m. Le djebel Debar subit vers l'Est un abaïssement d’axe et 
s'ennoie à une altitude voisine de {400 m., au douar el Amessel 
sous des sédiments crétacés dont je parlerai plus loin. Ces mêmes 
sédiments entourent aussi en partie les dômes du Taya-Grar et de 
l’'Hahouner. ; 

Dans la direction de la pointe est du Debar, au douar Bou- 
Zitoun et à Hammam Berda près du village d'Héliopolis, affleu- 
rent des calcaires très durs, marneux, à cassure blanche ou gri- 
sâtre identiques à ceux de certains bancs des massifs précédents 
et qui pointent presque à fleur de sol sous le Sénonien (calcaires à 
Inocérames). 

Plus à l'Est, on ne rencontre pas trace de formations semblables 
à celles du Taya et du Debar. Hammam Berda peut être considéré 


1. À. BERNARD et E. Ficaeur. Les régions naturelles de l'Algérie Ann. 
de Géogr., t. XI, 1902 [1°* article], p. 231. 

2. Voir la carte géologique de l'Algérie, 3: édition, et les cartes topogra- 
phiques à 1/50000 de Hammam Meskoutine et de Guelma. 


94 J. BLAYAC 2 Mars 


comme le point terminal où s’ennoie définitivement la chaîne 
numidique. Des sondages la retrouveraient probablement sous 
l'épais manteau des marnes et grès à faciès flysch de l’Éocène 
supérieur qui s’étalent dans toute la partie nord-orientale de la 
province de Constantine. 


AGE PROBABLE DES CALCAIRES DES DJ. TAYA ET DEBAR. — 
Coquand, en 1854, avait cru reconnaître au dj. Taya la présence 
d'un Diceras «qu'on ne saurait distinguer d’un D. arietina »". 
Mais, deux lignes plus haut, il dit qu'au djebel Taya, les fossiles 
«font tellement corps avec la pâte qu'on ne peut juger des genres 
et des espèces auxquels ils appartiennent que par les lignes plus 
noires que le têt dessine sur le fond qui est beaucoup plus päle ». 
La présence d’un Diceras, dont la détermination, on le comprend 
aisément, reste assezincertaine parut, à Coquand, fournir un argu- 
ment suflisant pour considérer ces calcaires « comme une dépen- 
dance de l'étage corallien ». Ce savant, à qui la géologie algérienne 
est redevable de tant de découvertes, n'aurait probablement pas 
attribué au genre Diceras le Rudiste qu’il avait trouvé au Taya 
s'ilavait pu mettre à profit les travaux de Munier-Chalmas, de 
M. Douvillé et de M. Paquier. 

Plus heureux que Coquand, j'ai recueilli non seulement au 


dj. Taya, maïs aussi au dj. Grar et au dj. Debar, dans le tiers supé- 


rieur de la série des bancs de calcaires et de dolomies qui les 
constituent, des débris de Rudistes fortement empâtés dans leur 
gangue et que, vu leur mauvais état, j'ai jugé prudent de soumettre 
à l'examen de M. Paquier. Pour quelques-uns d’entre eux, mon 
savant ami n'a pas pu se prononcer, même sur le genre, mais il a 
cependant pu reconnaître la présence indiscutable des genres 
Monopleura et Toucasia. En outre, dans un bloc calcaire du dj. 
Debar, il a distingué un fragment important de Rudiste qui, à 
cause de la présence de cloisons transversales et de nombreux 
canaux de section circulaire dans le test, paraît devoir être rap- 
porté au genre /chty-osarcolithes. 

Dans son mémoire * sur les Rudistes urgoniens, M. Paquier 
signale ma découverte d’un /chtyosarcolithes au dj. Debar et dit 
qu'il provient d'un calcaire inférieur au Gault; je peux prouver 
que ce calcaire est à la base même du Barrémien. En effet, les 
formations récifales du Debar aussi bien que celles du Taya et du 
Kef Hahouner sont directement surmontées par des marnes en 


1. Coquanp. Description géologique de la province de Constantine. Mém. 
Soc Géol. de France, (2), V, 1854 [1'" partie], p. 69. 
#. V.PaquiEr. Les Rudistes urgoniens. M.S.G.F., Paléontologie, n° 29, p. 95. 


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dé de ne 


1908 BARRÉMIEN INFÉRIEUR DU DJ. DEBAR 79 


plaquettes tres fissiles, qui renferment une faune remarquable 
d'Ammonites pyriteuses appartenant sans aucun doute possible au 
Barrémien et même. pour être plus précis, au Barrémien inférieur. 

J'ai déjà signalé la présence de cet étage au dj. Taya', mais 
depuis lors je l'ai reconnu en bien des régions du bassin de la 
Seybouse et notamment au pied ouest du dj. Bou-Aslouge tout 
contre le dj. Debar, dans les parages du Bordj Laksem ?, et tout 
autour du Kef Hahouner. En ces derniers points, ainsi qu'aux alen- 
tours du Taya [feuille à 1/50 000 d'Hammam-Meskoutine|, il est très 
fossilifère ; il renferme des Pulchellia, Holcodiscus, Desmoceras, 


cr me 0°. bou smdan 


SL) oued Rouknia É dy. Debar Kef el Kalaa NE. 
1 730 : dj bou Aslouge 
:Dolmens ,g, IN o.e/ Heziee 2 D 
w- = DEXRE LIL $ 2 À à f 


Fig. 1-2-3. — Coupes DES DJ. TAYA ET DEBAR. — 1/100 000. 

1, Calcaires récifaux à Monopleura (Hauterivien ou Barrémien inf.); 1° Cal- 
caires en dalles et marnes à Ostrea Couloni; 2, Barrémien, marnes feuille- 
tées fossilifères à leur base (Pulchellia, Holcodiscus, ete.) ; 3, Eocène sup. 
(argiles et grès sans fossiles); 4, Poudingues et calcaires lacustres (oligo- 
cènes ou miocènes);5, Travertin marmoréen (dépôt de sources); F, Failles, 


Phylloceras, Silesites, etc. Il ne présente pas moins de 70 à 
7 espèces différentes et offre de grandes analogies avec le Bar- 
rémien inférieur du Sud-Est de la France, de Wernsdorf, ete. 

Les coupes (fig. 1 et 2) qui indiquent les relations du dj. Taya et 
du dj. el Grar * et celle (fig. 3) menée du Bou-Aslouge au delà du dj. 


1. J. BLAyAC. Le Crétacé inférieur du bassin de l’oued Cherf (Algérie). 
Ann. Unis. Grenoble, XI, p. 465-470. 

2, Voir la feuille d'Hammam Meskoutine à 1/50000. Ce gisement fossili- 
fère est plus particulièrement riche entre les points cotés 396 et /60 aux 
abords du Bordj Laksem. 

3. Le djebel Taya, bien connu en Algérie par ses belles grottes, et le dj. 
el Grar sont les flancs nord et sud d’un vaste dôme dont la partie centrale 
est aujourd'hui effondrée comme en témoignent des failles bien nettes. Le 
Barrémien à Ammonites pyriteuses repose en contre-bas sur ces deux flancs ; 
on le trouve aussi dans la dépression due à l’effondrement de la coupole du 
dôme où il a été préservé contre l’érosion, 


76 J. BLAYAC 2 Mars 


Debar suflisent à montrer que les calcaires à Toucasia, Mono- 
pleura et Ichtyosarcolithes forment le substratum du Barrémien 
inférieur. Appartiennent-ils encore à cet étage ou bien repré- 
sentent-ils le Néocomien inférieur, c’est-à-dire l’Hauterivien ou le 
Valanginien ? La question n’est point tranchée. Cependant je dois 
ajouter, comme le fait voir la figure 2, que vers le Sud, à 3 kilo- 
mètres environ à vol d'oiseau du Taya aux abords même de l’oued 
bou Hamdam, le Barrémien repose sur des calcaires noirâtres en 
dalles non compacts (fig. 2) et dans lesquels j'ai constaté la pré- 
sence d'Ostrea Coulont D'ORB., variété étroite, très carénée. Ces 
calcaires me paraissent devoir appartenir à l'Hauterivien, ils sont 
en concordance parfaite avec le Barrémien, et peuvent être envi- 
sagés comme représentant sous un autre faciès les calcaires à 
Rudistes du Taya. 


EN résumé, les calcaires et dolomies du dj. Taya, du dj. Debar, 
et probablement ceux du kef Hahouner, à l'O. du douar bou 
Zitoun et d'Hamman Berda!, à l'E., font partie du Barrémien infé- 
rieur ou de l'Hauterivien. 


On ne connaissait pas encore dans l'Afrique du Nord de récifs 
d'un âge crétacique aussi ancien. M. Ficheur a cependant signalé 
dans la région de Constantine, assez voisine de celle qui fait 
l'objet de cette note, des calcaires compacts et des dolomies 
formant le substratum du Barrémien au dj. el Akal? dans la 
région de Constantine. Mais aucun Rudiste n’y a été encore 
recueilli. D'ailleurs même en Europe les récifs à Rudistes du 
Barrémien inférieur, de l'Hauterivien et du Valanginien sont 
assez rares. 

MM. Paquier et Zlatarski” ont signalé en Bulgarie dans le 
Barrèmien supérieur des calcaires récifaux dont la faune présente 
une certaine analogie avec ceux du dj. Taya et du dj. Debar. 

M. Paquier y a reconnu la présence d’un Zchtyosarcolithes ‘ 
qu'il figure et décrit dans son mémoire sur les Rudistes urgoniens. 


1. En ces derniers points, les calcaires affleurent sous le Sénonien [caleai- 
res à Inocérames] et font vraisemblablement partie d’anticlinaux qui, sous 
l'effort des plissements, ont percé leur couverture de terrains crétacés 
marneux. 

2. E. Ficugur. Le massif du Chettaba et les îlots triasiques de la région 
de Constantine. B.S.G.F., (3), XXVII, p. 94, 1898. — Voir aussi la Carte 
géologique de Constantine à 1/50 000 par E. Frcneur et M. JAcos, publiée par 
le Service de la Carte géologique de l'Algérie en 1901. 

3. Sur l’âge des couches urgoniennes de Bulgarie. B.S.G.F., (4), I, p.286, 1901. 

4. NJPAQUER. Op. cil. p.19 pLEx, fig.,7;8, 9: 


se he 27 


D 


1908 BARRÉMIEN INFÉRIEUR DU DJ. DEBAR 77 


Le genre Jchtyosarcolithes n'était primitivement connu que 
dans le Cénomanien. Son origine première doit être, en l'état 
actuel de nos connaissances, reportée au bas du système créta- 
cique, c'est-à-dire au Barrémien inférieur ou à l'Hauterivien, 
comme le prouve la découverte que j'ai faite au dj. Debar. C’est là 
d'ailleurs un sort semblable à celui subi par bien des genres, 
particulièrement par certains Rudistes tels que Polyconites, 
Caprina, etc. 

Il n’est pas inutile en terminant de comparer les formations 
récifales des environs de Guelma à celles du Valanginien du Jura 
ou de la Dobrogea en Serbie. Dans ces deux régions la base du 
système crétacique comprend des récifs où Monopleura est 
associé à Valletia et même à Heterodiceras et Diceras comme l’a 
prouvé M. Paquier ’ pour les calcaires de Cernavoda (Serbie) 
découverts par M. Anastasiu *. 

De semblables coexistences impliquent, pour cette dernière 
formation, un âge plus ancien que celui des calcaires du Taya et 
du Debar, qui sont, il est vrai encore, imparfaitement connus. 
M. Paquier n'hésite pas à placer la série de Cernavoda soit dans 
le Valanginien soit même dans le Berriasien. 

IL est à souhaiter que denouvelles découvertes paléontologiques 
soient faites dans les massifs récifaux algériens qui ont fait l’objet 
de cette note. Elles ne pourraient qu'être très précieuses pour 
l'histoire des Rudistes. 


1. V.PAQUIER. Sur la faune et l’âge des calcaires à Rudistes de la Dobrogea 
et les relations du groupe inverse avec le groupe normal chez les Chamacés. 
B.S.G.F., (Q), I, p. 490, 1901. 

2. Victor ANaAsrTasIu. Contribution à l’étude géologique de la Dobrogea 
(Roumanie). Terrains secondaires. Thèse de Doctorat, Paris 1898, pp. 92-120. 


Séance du 16 Mars 1908 
PRÉSIDENCE DE M. HENRI DOUVILLÉ 


Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 


Sont proclamés membres de la Société : 
M. P. H. Fritel, préparateur au Muséum national d'Histoire naturelle, 
présenté par MM. Zeiller et A. Lacroix. 
Le Laboratoire de Géologie de l'Université de Liège, présenté par MM. Gos- 
selet et Barrois. 


Quatre nouvelles présentations sont annoncées. 


Carl Renz. — Existence du Lias et du Dogger dans l'île de 
Céphalonie. 

Après avoir établi l'existence du Lias et du Dogger avec un 
beau développement paléontologique à Corfou, Leukas et Ithaque, 
j'ai réussi à retrouver ces formations à Céphalonie. 

Le Lias et le Dogger de l’île de Céphalonie comprennent les 
termes suivants : 

1) Calcaire blanc semi cristallin, avec une faune de Brachiopodes de 
la zonc à l'erebratula Aspasia (Charmouthien). Le même fariès calcaire 
envahit le Sinémurien et descend jusqu'au Trias. 

2) Toarcien inférieur (zone à Hildoceras bifrons) principalement 
formé de calcaires rouges argileux et de marnes avec : 

Hildoceras bifrons Bruc.; H. Mercati HAUER; H. comense Buc ; 
Phylloceras Nilssoni HÉBERT; Cœloceras annulatum Sow ; Harpoceras 
discoides Z1eTEN ; AH. subplanatum OPPeL. 

3) Calcaire de couleur claire, de composition analogue, avec Dumor- 
lieria de différentes espèces, Erycites sp., etc. 

4) « Hornsteine » du Dogger. 

Les formations du Lias et du Dogger de Céphalonie se présen- 
tent dans les montagnes de l’île (Avgos, Phuchta, Kokkini Rachi), 
et ressemblent à des sédiments de même âge dans les: autres 
Iles ioniennes. Elles constituent le gisement le plus méridional 
du Lias et du Dogger qui ait été observé jusqu'à présent sur la 
côte occidentale de la Grèce. 


R. Zeiller. — Sur un tronc de Cycadeoidea de l'Infracrétacé 
américain. 

Les collections de l'Ecole des Mines viennent de s'enrichir, grâce 
à la générosité de la Yale University de New-Haven, d’un 
magnifique tronc de Cycadeoidea de l'Infracrétacé des Black Hills 
(South Dakota). 


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SÉANCE DU 16 MARS 1908 79 


Ce tronc, de forme ovoïde, mesure o m. 60 de hauteur, sur o m. 53 
de diamètre dans un sens et o m. 50 dans l’autre au point où il est 
le plus large. Une cassure à la base et une autre dans la région 
supérieure mettent à découvert l’axe ligneux, qui présente, du côté 
inférieur, un diamètre de o m. 14 à o m. 15; les bases de pétioles 
qui le recouvrent ont o m. 18 de longueur. Entre elles, à la surface 
du tronc, se voient de très nombreuses protubérances, rangées en 
quinconce irrégulier, qui correspondent aux inflorescences, dispo- 
sées suivant le mode habituel aux Cycadeoidea. 

Cet échantillon, enregistré sous le n° 5or sur la liste générale du 
Yale Museum, a été signalé par M. Lester Ward ' comme appar- 
tenant à son Cyc. Wellsiü; celui-ci ne constitue, d’ailleurs, qu'une 
forme du Cyc. Marshiana L. WAR», de l'avis de M. G.R. Wieland, 
qui a entrepris la revision, au point de vue systématique, de toutes 
ces tiges de Cycadinées américaines, comme suite à son admirable 
travail sur leur structure anatomique et sur la constitution de leurs 
appareils floraux. 

Ce tronc de Crycadeoidea, V'un des plus gros et des plus beaux 
qui aient été recueillis dans le riche gisement de Minnekahta, des 
Black Hills, peut être mis en parallèle avec l'échantillon classique 
de Cyc. Reichenbachiana Gœæprerr (sp.) du Musée de Dresde, 
connu depuis longtemps comme étant au premier rang des spéei- 
mens de ce type qui se trouvent dans les musées d'Europe. 


M. Zeiller se félicite de voir les collections françaises mises ainsi à 
même de rivaliser avec celles de l'étranger, et il adresse, au nom de 
l'Ecole des Mines, les remerciements les plus vifs à la Yale Univer- 
sity et en particulier à M. G. R. Wieland. 


A. Toucas. — Classification et évolution des Radiolitidés (Sau- 
vagesia et Biradiolites) *. 

Le genre Biradiolites a été établi par d'Orbigny en 1847 pour les 
formes qui présentent sur les deux valves deux bandes longitudi- 
nales lisses ou costulées. En 1886, Bayle (in H. Douvillé) en sépare, 
sous le nom de Sauvagesia, les formes à bandes costulées pour- 
vues d’une arête ligamentaire et classe dans les Radiolites les 
formes à bandes également costulées, mais dépourvues de cette 
arête, qui constituaient, avec les formes à bandes lisses, les Bira- 
diolites de d’Orbigny. Cette classification, basée sur la présence 


1. Lester F. Wano. Elaboration of the fossil Cycads in the Yale Museum. 
Amer. Journ. of Sc., X, nov. 1900, p. 333. 

2. 3° partie du Mémoire en cours dans les Mémoires de Paléontologie de 
la Société géologique. 


80 SÉANCE DU 16 MARS 1908 


ou l'absence de l’arête ligamentaire, ne pouvait qu'apporter de la 
confusion dans le groupement des espèces. Ainsi, en 1902, 
M. H. Douvillé faisait remarquer que Bayle, en plaçant dans les 
Radiolites les formes à bandes dépourvues d’arête ligamentaire, 
avait oublié que le type des Æadiolites de Lamarck, le Rad. 
angeiodes, avait précisément une arête ligamentaire ; aussi 
reprend-il avec raison pour ces formes le nom de Biradiolites; 
conservant celui de Sauvagesia pour les formes à bandes costulées 
pourvues d'une arête ligamentaire. 

M. Toucas est d'avis que le genre Sauvagesia ne peut être 
maintenu qu'en y comprenant toutes les formes à bandes costulées 
avec ou sans arête ligamentaire, les formes à bandes lisses devant 
rester seules dans les Piradiolites, le type de ce genre, le 2. cana- 
liculatus, étant en effet une forme à bandes lisses. 


1. Les Sauvagesia débutent dans l’Albien supérieur avec le 
S. texana (mutation des Agria primitifs) dans laquelle les lames 
externes en s’épaississant sont devenues très celluleuses et les 
deux sillons lisses sont remplacés par deux bandes costulées. On 
y distingue trois groupes : 

1e Groupe du Sauv. texana (lames externes ornées de très grosses 
côtes arrondies, cannelées et séparées par des sillons étroits, dont 
deux représentent les bandes costulées); l’arête ligamentaire disparaît 
dès la base du Cénomanien : 


S, texana RŒMER sp. Albien sup. S. ga’ensis DAcQué. Turonien. 


2 Groupe du Sauv. Da Rio (lames externes ornées de côtes longitu- 
dinales fasciculées et moins fortes que dans le premier groupe; deux 
bandes plus distinctes ; présence constante de l’arête ligamentaire) : 


S. Nicaisei Coo. sp. Cénom. inf. S. Da Rio CATuLLo sp. Ang. 
S. Sharpei BAYLE sp. Ligérien. S. Meneghini Pin. sp. Santonien. 


3° Groupe du Sauv. cornupastoris (comme dans le deuxième groupe, 
sans arête ligamentaire) : 


S.Mortoni?MANT.sp.Cénomanien.  S.austinensis RŒM. sp. Santonien. 
S. Arnaudi Cuor. sp. Ligérien. S. apulus Par. sp. Maëstrichtien. 
S.cornupastoris D. M. sp. Ang. ; 


IT. Les Piradiolites débutent dans l’Angoumien inférieur avec 
le B.lombricalis, mutation du $. Arnaudi var.runaensis CHor.sp., 


1. Les espèces nouvelles complétant les différents groupes seront indi- 
quées dans le mémoire détaillé. 

2. D’après les renseignements que je reçois de M. A. S. Woodward, il y 
aura très probablement lieu de constituer un groupe spécial pour le Sauv. 
Mortoni, dont le type de l'espèce est Turonien, avec des mutations dans 
l’Albien, le Cénomanien et le Santonien. 


_ or M te ANR. Do hal be à me. ee à 


SÉANCE DU 10 MARS 1908 GI 


dans laquelle les bandes sont devenues complètement lisses. Pas 
d'arête ligamentaire. On y compte six groupes : 


1° Groupe du Birad. lombricalis (lames externes lisses, peu costulées, 
deux bandes lisses et larges, séparées et limitées par une côte plus 
ou moins saillante) : 


B. lombricalis D'Ors. sp. Ang.inf. PB. Mauldei Co. sp. Coniacien. 
B. quadratus D'OR8. Ang. sup. B. royanus. Sénonien sup. 


2’ Groupe du Birad. angulosus (lames externes ornées de fortes 
côtes ; bandes lisses, très étroites, ne comprenant que le milieu des 
faces, séparées par une ou plusieurs côtes très saillantes) : 


B. angulosus D'Or8. Ang. sup. B. Stoppani Pir. sp. Sant. sup. 


3° Groupe du Birad. acuticostatus (lames externes ornées de très 
grosses côtes coupées par de nombreuses lignes d’accroissement forte- 
ment plissées et se prolongeant sur la valve supérieure) : 


B. acuticostatus D'Or. sp. Santonien, 


4° Groupe du Birad. canaliculatus (lames externes formées de 
lamelles relevées et arrondies dans la région cardinale, s’infléchissant 
sur la région opposée pour former, à la place des côtes des groupes 
précédents, trois grands plis infléchis vers le bas de la coquille entre 
lesquels se trouvent reserrées les deux bandes lisses) : 


B. canaliculatus D’Ors. Coniacien. B. Chaperi Baye sp. Maëstrich. 


5° Groupe du BPirad. ingens (lames externes comme dans le qua- 
trième groupe, mais aplaties sur la partie antérieure, s’épanouissant en 
éventail, les deux bandes lisses placées symétriquement à droite et à 
gauche du pli médian dont l’axe, normal à la surface aplatie, divise la 
coquille en deux parties égales) : 


B. ingens Des Mouzis. Maëstrichtien. 


6° Groupe du Birad. fissicostatus (comme dans le cinquième groupe, 
sauf que les lames externes sont moins écailleuses et ne sont dilatées 
que latéralement, le pli médian n’est plus normal à la surface aplatie, 
mais disposé obliquement du côté antérieur, rejetant ainsi les deux 
bandes de ce côté) : 


B. fissicostatus D'Or8. Santonien. 


28 Juin 1908. — T. VIIL. Bull. Soc. Géol. Fr. — 6. 


FAUNE QUATERNAIRE DE SAINT-SÉBASTIEN (ESPAGNE) 
pAR Edouard Harlé 


La faune quaternaire de l'Espagne, étant peu connue, il m'a 
paru intéressant de signaler à quels animaux appartiennent les 
ossements, assez nombreux, recueillis dans diverses grottes des 
environs de Saint-Sébastien, et qui sont déposés au musée de cette 
ville, où j'ai pu les étudier grâce à l’amabilité du conservateur, don 
Pedro Manuel de Soraluce. 

Presque tous proviennent de trois grottes superposées, situées 
dans la commune de Renteria et dites grottes de Landarbaso ou 
Aïtz bitarte. Ils ont été recueillis, pour la plupart par M. le comte 
de Lersundi, quelques-uns par M. de Soraluce et d’autres. 


J’ai reconnu : 


Ursus spelæus : Déjà déterminé par M. le Dr Émilio Rotondo Nicolau. 
Restes de nombreux individus, généralement de petite taille. L’Ours 
en question est bien le spelæus, car deux mandibules ont encore en 
place la première prémolaire, dont la forme est caractéristique dans 
cette espèce, et n’ont pas trace des petites prémolaires entre celle-là 
et la canine. 


Hyæna spelæa : Une carnassière inférieure. 


Felis spelæa : Une portion de mandibule, appartenant à un sujet de 
très grande taille. Une première phalange. 


Cheval : Quelques dents. 
Grand Bovidé : Quelques échantillons. 
Cerf elaphe : Nombreux échantillons. 


Renne : Un bois de Cervidé paraît être de Renne; mais il est en 
mauvais état. En outre, j'ai trouvé dans la grotte supérieure, et 
donné au Musée, une portion d’extrémité inférieure de canon, ne 
comprenant guère plus que l’épiphyse, qui est bien moins épaisse 
que chez le Cerf et à profil d’articulation bien plus mou que chez le 
Bouquetin, la Chèvre et le Mouton. Elle est en tout comme au 
métacarpe du Renne. Je l’ai attribuée à ce Cervidé. Plus tard, je me 
suis demandé si elle ne proviendrait pas d’un Bovidé, qu'il faudrait 
supposer de taille fort réduite pour un adulte, car cette extrémité 
de canon n’a que 43 mm. de largeur : mais cette hypothèse est 
contredite par plusieurs détails. 


En 1893, j'ai signalé un andouiller, probablement de Renne, 


1. Landarbaso estune portion de commune: La Republica de Landarbaso. 
En basque, ait: signifie rocher et bitarte signifie entre deux. 


FAUNE QUATERNAIRE DE SAINT-SÉBASTIEN 83 


trouvé dans la grotte de Serinya, province de Gérone, à l’autre 
extrémité des Pyrénées. 

Somme toute, en Espagne, le Renne n’est guère que soupçonné. 
Il est connu en France jusque près de la frontière (Bayonne, Nar- 
bonne). 

Le musée possède, en outre, des mêmes grottes, des Patelles 
semblables à celles qui vivent actuellement sur la côte de l'Océan, 
a une dizaine de kilomètres, et de nombreux objets de l’industrie 
magdalénienne (harpons et pointes de sagaie), découverts par 
M. de Lersundi. 

Enfin, le musée possède une mandibule d’Ursus spelæus, bien 
caractérisée, déjà déterminée par M. le Dr Emilio Rotondo 
Nicolau, qui provient de la grotte de San Elias de Oñate. 

En définitive cette faune rappelle celle de beaucoup de nos grottes 
françaises. À remarquer, toutefois, qu'il y a peu de Renne et 
beaucoup de Cerf. En France, avec la même industrie, le Renne 
serait abondant. 


Il est à désirer que l’on fasse de nouvelles fouilles, en ayant soin, 
autant que possible, de recueillir tous les ossements et de ne pas mélan- 
ger ce qui est séparé. 


NOTE SUR LA DÉCOUVERTE, PAR LE CAPITAINE MAURY, 


DE LA HOUILLE DANS L'EXTRÈME SUD-ORANAIS 
PAR LE général Jourdy 


J'ai déjà entretenu à plusieurs reprises, la Société, des proba- 
bilités de la découverte de la houïille dans le Sud-Oranais. Après 
six années d’études de la part des officiers qui ont bien voulu se 
charger de sa recherche, le capitaine Maury, notre confrère, 
secondé par son lieutenant M. Huot, est arrivé au but. Il a trouvé 
plusieurs bancs de houille de o m. 05 à o m. 20 d'épaisseur dans les 
couches très fossilifères du Westphalien. 

L’échantillon présenté à la Société provient des environs de 
Haci Ratma, en un point que le capitaine Maury a appelé pour la 
circonstance Djorf el Feham (le rocher du charbon). 

L'aspect de cette houïlle se ressent de sa position à fleur du sol : 
d'aspect très noir, tachant les doigts comme du fusain, elle a 
perdu, par le fait des intempéries de ce climat sévère, sa cohésion 


84 GÉNÉRAL JOURDY 16 Mars 


primitive et se réduit facilement en poussière. Voiei sa composi- 
tion chimique, d'après une analyse faite au laboratoire de l'Institut 


Pasteur à Nantes : 
DJOREF EL KFETANM LE GRESSIN 


(SUD-ORANAIS)  (LOIRE-INFÉRIEURE) 


ÉRUANIGITÉ Een + SC) AR 25,94 17 
Matières minérales . . . : . . 18,60 i0 
Malières vOlatiles CSM 2 19,31 26,4 
Garbone fixe : ES 36,15 46,6 


Comme on le voit, cette composition est voisine de celle de la 
houille des environs de Nantes et indique une houille plutôt 
maigre. Toutefois on peut espérer que la houille de fond sera 
meilleure que la houiïlle de surface. 


A deux reprises différentes, j'ai entretenu la Société de mon œuvre 
de la création d’une bibliothèque géologique et paléontologique au 
quartier-général d’Aïn-Sefra. Cette bibliothèque, qui compte maintenant 
16 volumes, vient d’être heureusement complétée par le cadeau dû à notre 
confrère, M. Le Châtelier, du tome IV de l’explication de la Carte géolo- 
gique de France, et, sur ma demande, du don, par M. le Ministre, des 
ouvrages suivants de M. Zeiller : Flores fossiles de Valenciennes, de 
Brives, d'Autun et d’Epinac, de Blanzy et du Creusot. 

Grâce à la libéralité de M. Beaulaton, Ingénieur de la Mine de Mou- 
zeil (Loire-Inférieure), j'ai pu également enrichir cette collection récente 
d’une belle série de végétaux fossiles du Culm des environs de Nantes. 

Les officiers du Sud-Oranais ont donc maintenant à leur disposition 
tous les documents nécessaires à leurs études. Ils peuvent, à l'exemple 
du capitaine Maury, des lieutenants Poirmeur et Huot, utiliser leurs 
loisirs et travailler du marteau quand les harkas marocaines leur per- 
mettront de déposer le fusil. 


Le Président rappelle que c’est à l’instigation du général Jourdy, 
activement secondé par le général Lyautey, que les officiers du Sud- 
Oranais ont commencé et poursuivi les recherches géologiques dans 
cette région difficile ; c’est d’abord le lieutenant Quoniam qui a exploré 
les environs de Figuig; le lieutenant Poirmeur a ensuite relevé les 
contours géologiques de la région comprise entre Colomb-Béchar et Igli 
et dressé une carte géologique provisoire qui a été publiée par la Société; 
enfin c’est encore sous la même impulsion que le capitaine Maury et le 
lieutenant Huot ont méthodiquement exploré le terrain houiller; la 
découverte de la houille a été le couronnement de ces recherches pour- 
suivies avec persévérance et ténacité et le Président transmet au 
général Jourdy ioutes les félicitations de la Société géologique. 


M. Henri Douvillé ajoute que les couches à flore westphalienne 
sont accompagnées de couches avec Spirorbis carbonarius, Belinurus 
arcuatus, Anthracomya et petits Ostracodes rappelant tout à fait 
certaines assises du terrain houiller de l’Angleterre. 


LA TRANSGRESSION DU LUDIEN DANS LE BASSIN DE PARIS 
PAR Jean Boussac 


M. Leriche vient de publier, dans le dernier fascicule des Annales 
de la Société géologique du Nord, une importante note sur les 
terrains tertiaires des environs de Reims et d’Épernay, dont le 
principal intérêt est d'indiquer la répartition, dans cette région, 
des différents faciès offerts par chacun des termes de l’Éocène. On 
voit alors que dans la montagne de Reims tous les étages de la 
série parisienne sont représentés par des dépôts fluviatiles ou 
lacustres, à l'exception du Ludien dont la couche marine à Phola- 
domya ludensis est bien visible dans le haut de la carrière de 
Verzenay. Le Ludien a donc là un caractère nettement transgressif. 

Cette constatation m'a conduit à rechercher si cette transgres- 
sion était un fait général dans le bassin de Paris, et J'ai été amené 
ainsi à tracer sur une carte les extensions comparées des mers 
ludienne et bartonienne. Je me suis servi principalement des 
cartes géologiques détaillées du bassin Paris que l’on doit aux 
travaux si précis de MM. G. Dollfus, L. Janet, H. Thomas, ainsi 
que des nombreuses coupes de tranchées relevées par M. Ramond. 
J'ai pu ainsi établir une carte, dont les tracés ne sont encore que 
très approximatifs, mais qui fournit cependant des renseignements 
intéressants. 

On y voit que le Bartonien ! (— Sables de Cresne) n’est repré- 
senté que dans la partie tout à fait centrale du bassin de Paris; 
vers l'Ouest il ne dépasse guère Arties, au N.E. de Mantes ; 
il n'atteint pas Versailles et dépasse à peine Paris vers le Sud ; 
vers l'Est, il dépasse à peine le méridien de Compiègne, d’après 
les indications que nous donnent les légendes des feuilles de 
Soissons et de Meaux. 

Le Ludien, au contraire, s’est étendu sur le bassin de Paris plus 
qu'aucun autre étage éocène : on le connaît à Cernay, à l'Est de 
Reims ; il couronne toute la falaise qui limite au S.E. le plateau 


1. Je ne dis même pas sensu stricto : est bartonien ce qui est synchronique 
de l’argile de Barton. Les Sables moyens (Auversien), correspondant aux 
couches supérieures de Bracklesham à Nummiulites variolarius, ne sauraient 
être mis dans le Bartonien. — Voir J. Boussac. La limite de l’Eocène et de 
l'Oligocène. B.S G.F., 18 nov. 1907. — In. Observations sur la faune des 
couches supérieures de Bracklesham à Nummulites variolarius. Ann. Soc. 
géol. Nord, 4 dée. 1907: t. XXXVI, p. 360-365. 


86 JEAN BOUSSAC 16 Mars 


tertiaire parisien, et est très fossilifère à Villenauxe, et à Montigny- 
Lencoup qui n’est qu'à une dizaine de kilomètres au N.E. de 
Montereau. Son extension vers le Sud même de Paris, est plus 
difficile à préciser, mais M. Dollfus a signalé les marnes ludiennes 
avec gypse dans un sondage à Fontenay-le-Vicomte. Vers le S.O. 
il est aussi représenté, près de Beynes, dans la tranchée de l'aque- 
duc de l’Avre, sous forme d’un calcaire dur très fossilifere, à faune 
ludienne, reposant sur le calcaire de St-Ouen. Le Bartonien semble 
faire défaut. 

Ainsi le Ludien, avec une faune bien plus franchement marine 
que celles des étages précédents, s’est étendu près d’une centaine de 
kilomètres plus à l’Est et au Sud-Est que le Bartonien, et le déborde 
aussi au Sud et au Sud-Ouest. IL n’a pas seulement une individua- 
lité paléontologique, mais aussi une individualité stratigraphique, 
qui est un nouvel argument en faveur de son maintien comme 
étage’ de la série parisienne. 


M. G. Dollfus ne pense pas que la différence d’extension indiquée par 
M. Boussac, sur sa carte, entre le Bartonien et le Ludien soit un argu- 
ment en faveur de la validité stratigraphique de ce dernier étage. 
Toutes les couches du bassin de Paris depuis les sables de Bracheux 
jusqu'aux sables de Fontainebleau sont, à peu d'exception près, en 
transgression vers le Sud, gagnant toutes du terrain au Midi sur les 
couches antérieures ; le niveau du Guespel s’étend plus loin que celui 
d'Auvers, etc. Surtout il y a à savoir de quel Bartonien M. Boussac a 
voulu parler ; il ne nous a toujours pas dit de quel horizon du bassin de 
Paris il fallait rapprocher l'argile de Barton; nous avons cependant 
depuis Auvers jusqu'à Marines des couches bien différentes qui ont 
chacune une étendue différente, Quelle est celle qu’il a figurée ? 

M. Dollfus a eu l’occasion de rechercher l’origine du nom Partonien 
de Mayer; il semble que cet auteur n’a jamais été à Barton et qu'il n’en 
connaisse pas, par lui-même, la stratigraphie; il en donne la définition 
comme correspondant globalement aux « Sables moyens du bassin de 
Paris»; mais la succession des Sables moyens était bien mal connue 
il y a cinquante ans, au moment où il écrivait, et son type est actuelle- 
ment sans valeur; sa paléontologie basée sur la faune de Barton 
décrite par Brander et Solander, est également d’un parallélisme incer- 
tain; ce sont des désignations vagues que M. Dollfus a déjà combattues. 

M. Dollfus ne voit rien à changer à la classification qu'il a proposée 
le 17 juin dernier, qui groupe le calcaire de St-Ouen, les sables de 


1. Je ne considère pas l’Auversien, le Bartonien, le Ludien comme de 
véritables étages, semblables à ceux qu’on a distingués dans le Primaire ou 
le Secondaire. Ce sont des unités stratigraphiques, c’est-à-dire des zones 
paléontologiques ou tout au plus des sous-étages, 


1908 TRANSGRESSION DU LUDIEN 87 


Marines, et les récurrences lacustres dans lesquelles est enserré le cal- 
caire de Ludes, en un étage parisien sous le nom de Warinésien. 


M. Léon Janet fait remarquer qu’on ne saurait tirer d’une extension 
différente du faciès marin du Bartonien supérieur et du Ludien, un 
argument sérieux en faveur du maintien du Ludien à titre d’étage 
distinct. 

Si l’on prenait le Bartonien supérieur et le Ludien avec leurs faciès 
marins et leurs prolongements lagunaires, on verrait que l’extension 
d'ensemble est fort peu différente. Dans l’ensemble, le Ludien paraît 
présenter une légère transgression, mais cette transgression est à peu 
près continue dans le bassin de Paris, depuis le Bartonien jusqu’au 
Stampien. 

Le moindre petit plissement suffisait à cette époque pour amener en 
un point donné des couches saumâtres, au-dessus de couches marines. 
En réalité on a des alternances continuelles de couches laguno-marines 
et de couches laguno-lacustres. Dans le Bartonien supérieur on trouve 
jusqu’à cinq ou six alternances de sables à Cérites et de calcaires à 
Limnées. En concluerait-on qu’il faut faire quatre ou cinq étages diffé- 
rents dans le Bartonien supérieur ? 

En résumé, la question du maintien ou de la suppression de l'étage 
ludien doit rester ouverte, et ce sont des considérations paléontolo- 
giques qui permettront seules de la trancher peut-être définitivement un 
jour. 


M. Boussac croit qu'il s’agit, avec le Ludien, de tout autre chose que 
des alternances de couches saumâtres et lacustres qu'on observe à la 
périphérie des étages auversien et bartonien ; ce dernier étage dans 
son ensemble, est localisé dans le centre du bassin parisien, et les 
alternances de couches saumâtres dont vient de parler M. Janet ne font 
qu’accuser son caractère régressif ; le Ludien, avec ses Pholadomyes et 
ses Echinides, a une faune bien franchement marine et une extension 
plus considérable qu'aucune des autres mers éocènes. On ne saurait, 
sans méconnaître la réalité, le fusionner avec le Bartonien. 


M. H. Douvillé rappelle que la faune très particulière du Ludien avec 
Pholadomya et Oursins spatangoïdes semble indiquer une mer assez 
profonde. 


OBSERVATIONS SUR LES FAUNES A FORAMINIFÈRES 


DU SOMMET DU NUMMULITIQUE ITALIEN 


PAR Robert Douvillé 


PLANCHE II 


On sait que la faune nummulitique des couches supérieures de 
Biarritz comprend, outre MN. intermedius, N. Bouillei et N. vascus 
(représentées chacune par leurs formes méga- et micro-sphé- 
riques),une grande forme, généralement déterminée comme vascus, 
mais qui en diffère par une taille notablement plus grande et des 
filets beaucoup plus tourbillonnants. On doit la rapporter à 
l'espèce miocontortus TELLINI. 

Dans tous les gisements classiques de la Haute Italie, on retrouve 
une partie de ces espèces. La proportion entre les Nummulites 
radiées et les Nummulites réticulées varie extrêmement suivant les 
gisements. Le tableau suivant donne une idée de cette répartition : 
Déco : presque uniquement des réticulées (intermedius-Fichteli), quel- 

ques rares Bouillei Tournoueri. 
CARCARE : réticulées et radiées (d’après CI. Parisch) : miocontortus, 
contortus (sic ?), intermedius. 

Personnellement, je n’ai su trouver dans cette localité que des Oper- 
culines et de petites Nummulites à spire lâche. Je n’ai évidemment pas 
vu les gisements qui paraissent avoir fourni d'abondants matériaux au 
Musée de Turin, et notamment cette Nummulites contortus, qui a fait 
dire à mon ami et collègue M. Prever qu’il y avait indiscutablement du 
Bartonien dans certains gisements classiques du Piémont. Je pense que 
cette Nummulite doit être quelque variété du MN. Rosai TELL., espèce 
commune dans tout le Tongrien. 

BELFORTE : uniquement des radiées (miocontortus, Rosai). 

Mre. Berico (Vicence) : de très rares réticulées (intermedius) ct d’innom- 
brables radiées (miocontortus). 

MonTEcCHI10-MAGGIORE (calcaires exploités au-dessous des tufs à Tro- 
chus Lucasi) : innombrables radiées (Rosai); une ou deux réticulées 
à peine ont été trouvées par M. Boussac, tant dans ces calcaires que 
dans les tufs eux-mêmes. 

LuGo DE SANGONINI : uniquement des réticulées (intermedius). 


PRIABONA (Marnes à Orthophragmina du milieu de la montée). princi- 
palement des radiées (Rosai). Un peu plus bas existe un niveau 


où l’on ne rencontre au contraire que des réticulées granuleuses 


(Fabianii). 


1905 FAUNES DU NUMMULITIQUE ITALIEN 59 


VÉRONE (fort San Felice) : des radiées seulement : Rosai et veronensis 
OPPENnu. Cette dernière espèce est une race locale du contortus de 
Faudon. Les nombreuses Orthophragmina donnent du reste à ce 
gisement exactement le même faciès qu’à celui de la villa Lady Bruce 
à Biarritz, qui vient se placer sur le même niveau. 

En résumé, dans le Nummulitique supérieur de la Haute Italie, 
les différentes formes de Nummulites radiées ont l’extension verti- 
cale suivante : 

N. veronensis OPPENH.— Se rencontre dans lAuversien de Vérone. C’est 
le niveau de Faudon à N. contortus, forme qui ne se rencontre pas, 
à ma connaissance, en Italie. 

N. miocontortus TELL. est fréquente partont dans le Sannoisien et le 
Stampien. C’est le niveau des couches supérieures de Biarritz. 

N. Rosu TELL apparaît dans le Bartonien (uiveau de la base de la 
montée de Priabona et de la Grauella) et continue à exister jusqu’au 
sommet du Stampien. 

Quant au véritable vascus de Joly et L.eymerie. je l’ai rencontré 
seulement à Biarritz, d'où parait du reste provenir le type. 

L'échelle des Nummulites réticulées et des Lépidocyelines com- 
plète la précédente : 

Lepidocyclina dilatata Micur., Lep. præmarginata n. sp. et N. nterme- 
dius. — (Dégo) Stampien. 

Lep. marginata Micurr. type. — (Colline de Turin) Aquitanien et Burdi- 
galien inférieur. 

Lep. marginata, Lep. Cottreaui Douv.et Lep. subdilatata n. sp.— (Ros- 
signano) Burdigalien supérieur. 

Je vais maintenant donner quelques renseignements sur les 
gisements classiques du Piémont que j'ai visités en septembre 1907. 
Le mémoire de Mie Clelia Parisch ‘, consacré spécialement à leur 
étude, est malheureusement un peu succinet pour les descriptions 
locales. 


Le Mocere (près Ceva). — Le gisement se trouve à 2 km. au 
Sud de Ceva, des deux côtés de la grande route de Turin à Savone 
et juste à l'entrée du hameau de Le Molere. On y trouve unique- 
ment, mais en immense quantité, Lepidocyclina dilatata Micar. 
Elles sont disséminées dans le poudingue tongrien à galets 
verts, à éléments particulièrement petits en ce point. Ces Lépido- 
cyclines reproduisent identiquement le type de Michelotti et ont 
une taille variant de 1 à 5 cm. Les formes méga. et micro-sphé- 


1, Di alcune Nummuliti e Orbitoidi dell Appennino ligure-piemontese, 
Ac. r. d. Se. di Torino, 1906. 


90 ROBERT DOUVILLÉ 16 Mars 


riques paraissent également nombreuses (autant que j'ai pu en 
juger d’après les quelques préparations que j'ai faites) et sont 
probablement de mêmes dimensions. 

Il n'existe, avec ces Lépidocyclines, ni Nummulite, ni Mol- 
lusque. 


Déco. — Le gisement principal se trouve à quelques centaines 
de mètres au S. E. du petit hameau de Costalupara, au Sud de la 
grande route qui va de Dégo au col dei Giovi et à environ 2 km. 
de Dégo. 

Des deux côtés du sentier, on ramasse, juste au bas d’une petite 
montée et près d'une ferme, d'innombrables Pecten miocenicus 
Micur.; 20 ou 30 mètres plus haut, se trouve le gisement clas- 
sique où la majorité des organismes appartient au groupe des 
Coralliaires. En outre des mèmes Peignes on trouve quelques 
Lamellibranches et Gastropodes médiocrement conservés, en parti- 
culier Cerithium submelanoides Micur. Je n'ai pas trouvé de 
Nummulite à la base du gisement, là où les Pecten prédominent. 
Plus haut, on trouve d'assez nombreuses N. Bouillei-Tournoueri, 
Lepidocyclina dilatata, L. cf. Raulini L. et D. et Lep. præmar- 
ginata n. sp. Tout à fait au sommet, enfin, on trouve cette der- 
nière espèce associée à N. intermedius-Fichteli var. bormidiensis 
TezL. Dans tout le gisement de Dégo, L. præmarginata paraît 
bien n'être représentée que par des formes microsphériques. 

CASssINELLE. — Le premier gisement étudié se trouve sur la 
route de Cassinelle à Cremolino, au-dessous de la casa Vallerano. 
On y trouve en extrême abondance N. intermedius-Fichteli, un 
grand nombre de petites formes (Bouillei, etc.), maïs peu ou pas 
de grandes radiées. Le même fait s’observe dans le deuxième, qui 
comprend toute la région comprise entre l’église San Defendente et 
le rio Amione. Le sol est jonché d'innombrables Nummulites réti- 
culées et de Janira arcuata Broccui. J'ai également trouvé quel- 
ques-uns des fossiles signalés par les auteurs italiens, Ostrea 
rarilamella var. oligappenninica Sacco et plusieurs Pholadomya 
Puschi Gozpr. Ce dernier fossile se retrouve à Biarritz au même 
niveau, dans toutes les couches à partir et au-dessus du Phare. Elle 
est également signalée par Tournouër à St-Géours en Maremme 
(Aquitanien). Quant à Jan. arcuata, on l’a rencontrée à Biarritz à 
la roche St-Martin, qui se trouve devant la villa Eugénie. 


BELFoRTE. — A l'Est et à environ 3 km. de Belforte (près Ovada), 
se trouve le petit village de Mongiardino. Un sentier le traverse et 
continue vers le S.E. Au-dessus des dernières maisons du village, 
on rencontre un ravin entaillé dans des poudingues et grès à 


1908 FAUNES DU NUMMULITIQUE ITALIEN O1 


éléments de grosseur très variable. Ces roches renferment, dans 
le ravin, d'assez nombreuses Nummulites radiées (N. Rosai, mio- 
contortus). 


Appendice paléontologique 
I. LÉPIDOCYCLINES NOUVELLES 


LEPIDOCYCLINA PRÆMARGINATA n. SP: 


Diagnose. — Petite forme de dimension variant de 3 à 6 mm.; 
très pustuleuse, les pustules étant concentrées au centre et bor- 
dées d'une collerette plus ou moins développée, exactement 
comme chez L. marginata. L'aspect général rappelle celui d’une 
forme mégasphérique très pustuleuse de cette dernière, par exemple 


© 
RE a 


3 
Fig. 1-2. — Lepidocyclina præmarginata n. sp. 
1, L. præmarginata. Dégo. Stampien. Type. X 10. — 2, Coupe tangen- 
tielle. X 10, montrant, au plus, 7 à 8 pustules. 
Fig. 3. — L. marginata Micur. 


Coupe tangentielle (figurée pour comparaison avec la fig. 2). Les pustules 
sont bien plus nombreuses. Elles se distinguent des loges, par leur taille 
supérieure. 


de Z. Morgani. Tous les exemplaires de L. præmarginata que 
nous avons coupés étaient, comme la Z. marginata elle-même, 
microsphériques. Les loges équatoriales sont également en ogive. 

La compagne mégasphérique de la nouvelle forme m'est abso- 
lument inconnue. C’est le premier exemple que je connaisse de 
gisement où il ne paraît exister que des formes microsphériques’. 


1. On ne peut, ici, invoquer aucun reclassement ultérieur par les eaux, les 
fossiles étant des tailles les plus diverses. La seule hypothèse que l’on 
puisse alors m’objecter est que la forme mégasphérique aît échappé à mes 
recherches. Ceci me paraît improbable, étant donné que mon attention était 
attirée spécialement sur ce point. 


92 ROBERT DOUVILLE 


16 Mars 


La dimension moyenne de cette nouvelle forme est manifeste- 
ment inférieure à celle des Lep. marginata typiques. Les pustules 


«a 
C 


Fig 4. — a, Lepidocyclina præmar- 
ginata n. sp. Stampien de Dégo : 
gr. nat. — b, L. marginata Micur. 
Aquitanien-Burdigalien de la col- 


sont également un peu moins 
développées. Bien que ces diffé- 
rences soient,somme toute, assez 
faibles, il nous a paru intéres- 
sant de les utiliser pour la créa- 
tion d'une espèce nouvelle qui 
serait l'ancêtre stampien de la 
L. marginata aquitanienne ou 
burdigalienne, de même que 


line de Turin: gr. nat, — c, L. Cot- 
treaui R. D Burdigalien sup. de 
Rossignano (la forme b continue à 
vivre avec c): gr. nat. 


cette dernière est l'ancêtre de 
la ZL. Cottreauit du sommet du 
Burdigalien. La figure 4 permet 
de se rendre compte qu'au fur 
et à mesure que l’on s'élève dans la série, la taille augmente et les 
pustules deviennent plus développées. 

Gisement. — Dégo (Piémont), avec Lep. 
Raulini et Nummuliles intermedius. 


dilatata, Lep. cf. 


LEPIDOCYCLINA SUBDILATATA N' SD: 


Diagnose. — Grande forme atteignant jusqu'à 40 mm. de dia- 
mètre, légèrement mamillée au centre. L'aspect général extérieur 
et la forme des loges équatoriales est identique chez cette forme 
et chez Lep. dilatata. 

Ces deux 
formes ont des loges latérales beaucoup plus grandes et plus 
contournées que la Z. dilatata ; en outre, on n'aperçoit pas, aux 
points de jonction des cloisons des loges, ces piliers brillants et 
uniformément répartis sur toute la surface qui sont caractéristi- 


Il existe des formes micro- et méga-sphériques. 


ques de la Z. dilatata. Certaines des loges latérales paraissent par 

contre complètement 
toe obscures,comme sielles 
étaient remplacées par 
de grosses pustules de 
42 Ce mêmes forme et taille. 
Je crois que ce n'est 
qu'une apparence due 
à un épaississement du 
toit de certaines des 
loges équatoriales, qui 
est alors atteint par la 
coupe, alors qu'il ne 
l'est pas dans les loges voisines. Les figures 5 et 6, dessinées au 


Fig. 6. — Lepi- 
docyclina dila- 
tata Micar. Cou- 
pe tangentielle 
(pour comparai- 
SON) C2: 


Fig. 5.— Lepidocyclina sub- 
dilatata n.sp. Coupe tan- 
sentielle. X 22. 


1908 FAUNES DU NUMMULITIQUE ITALIEN 93 


même grossissement, montrent la différence essentielle qui existe 
entre les loges latérales des deux espèces. 

La mégasphère de l'unique échantillon À que nous ayons ren- 
contré est également tout à fait particulière, comme on peut s’en 
rendre compte en examinant la figure 8. Elle est même tellement 
différente de tout ce que l’on rencontre dans le groupe entier des 
Orbitoïdes, qu'il se pourrait 
que l’on fût en présence d’une 
simple monstruosité. 

Sa grandeur est également 
anormale. Elle mesure 6 mm. 
dans sa plus grande dimen- 
sion, alors que la plus grande 
mégasphèére que nous ayons 
rencontrée jusqu'ici (Lep. cf. 
dilatata, à Torre San Emi- 
liano près d'Otrante) mesu- 
rait à peine 2 mm. de dia- 
mètre. 

La forme des loges latérales 
et l’absence totale de piliers 
sufliraient dans ce cas à carac- 
tériser la nouvelle espèce, représentant dans le Burdigalien un 
retour aux formes ancestrales, sans pustules : Z. Mantelli du 
Sannoisien. 

Gisement. — Rossignano Montferrat, avant d’arriver au village, 
à droite en montant, 
au-dessus d’un mur 
soutenant un talus 
couvert de roseaux 
et juste au dessous 
de la rue en terrasse 
« Ver Cella ». 

Forme relative- 
ment très rare (cinq 
ou six échantillons Fig. 8. — Lep. subdilatata n. sp. Coupe de la mé- 
récoltés),surtout par gasphère ?. X 10. 
rapport au nombre 
immense de Lepidocyclina marginata-Tournoueri et Cottreaui 
qui l’accompagnent. 

Je rappellerai que le gisement de Rossignano a fourni, entre 
autres Échinides : Chy-peaster crassicostatus et Clyp. gibbosus. 


Fig. 5. — Lep. subdilatata n. sp. Rossi- 
gnano. Burdigalien supérieur. Type. X 2. 


94 ROBERT DOUVILLÉ 16 Mars 


Ces grands Clypeastres sont quelquefois considérés comme helvé- 
tiens. En Andalousie, on trouve dès le Burdigalien des Clypeastres 
voisins du crassicostatus. Par analogie avec la coupe du Sausset 
(Bouches-du-Rhône), qui nous a fourni la même faune de Forami- 
nifères que Rossignano, je pense que cette dernière localité 
correspond exactement au sommet du Burdigalien. 


II. Sur LES NUMMULITES RADIÉES DE L'OLIGOCÈNE 


Une partie de la faune nummulitique de l'Oligocène italien 
correspond à des formes radiées : N. Rosai TELL. et N. miocon- 
tatus TEeLz. Ces deux formes sont accompagnées d’un grand 
nombre de Nummulites réticulées que nous avons, dans cette note, 
désignées sous le nom d'intermedius. Dans un certain nombre de 
gisements, à Dégo notamment, ces Nummulites réticulées pré- 
sentent un réseau bien moins complet qu’à Biarritz. Nous ne nous 
occuperons pas, pour le moment, de ces dernières formes qui 
nécessiteraient une description et une figuration spéciale. 

Les Nummulites radiées que nous venons de citer ont été ample- 
ment décrites et figurées par Tellini ', sauf pour les filets. 

La planche ci-jointe est destinée à combler autant que possible 
cette lacune,et en même temps à montrer les différences qui exis- 
tent entre le W. contortus de l’Auversien de Faudon et les Nummu- 
lites radiées du Bartonien et de l’Oligocène. 

Les Nummulites figurées appartiennent à trois types bien diffé- 
rents : 

1° De petites formes renflées, de 7 à 8 mm. de diamètre en moyenne, 
avec les filets partant toujours d’un même point central. Elles doivent 
être rapportées à N. Rosai TELL., espèce qui paraît, jusqu'ici, banale 
du Bartonien (marnes à Orthophragmina de Priabona) au Stampien 
(Montecchio Maggiore) (pl. IL, fig. 2, 3, 4); 

2 Des formes généralement un peu plus grandes, mais surtout beau- 
coup plus plates et répondant assez exactement à la description de N. 
miocontortus Ter. Les filets ne divergent plus directement du centre. 
Ils tourbillonnent et forment généralement un ou deux centres de 
divergence auxiliaires. Le dessin de ces filets se rapproche donc sensi- 
blement de ceux du contortus type de Faudon, mais me paraît un peu 
moins raide en général. La différence essentielle existant entre le 
contortus de l’Auversien et le miocontortus de l’Oligocène réside dans 
la taille. Le caractère des cloisons, plus inclinées en avant dans la 
seconde forme, n’en est que le corollaire (pl. IL fig. 1, 5, 9): 

3 J’ai figuré, uniquement à titre de comparaison, un échantillon de 


1. Tezuini. Numm. terz. dell alta Italia occidentale. Bull. Soc. geol. ital., 
vol. VII, 1888. 


1908 FAUNES DU NUMMULITIQUE ITALIEN 9ÿ 


N. contorius provenant de Faudon (pl. IL, fig. 6). Les petites poutrelles 
normales aux filets ne paraissent pas fournir de caractère spécifique. 
Elles se retrouvent dans la MN. Rosai de la figure 3 (pl. Il) et dans la 
plupart des espèces de Nummulites réticulées. 

Je donne également, fig. 9ab, le dessin des filets du N. vascus J. et L. 


104 
ç 10b 
Fig. 9. — Nummulites vascus Fig. 10.— N. vascus J. et L. (repr. des fig. 
J. et L., de Biarritz. X 4. 15, 19 et 17 de la PI. r du Mém. de Joly et 


Leymerie). 104 est en grand. nat., 10b et 
10c sont grossies. 


de Biarritz, localité qui a très probablement fourni le type de cette 
espèce, bien que Joly et Leymerie ! ne l’indiquent pas explicitement. La 
figure type reproduite à côté (fig. 10 abc) montre qu'il s’agit en effet 
d’une forme à filets raides, divergeant régulièrement du centre et diffé- 
rente par conséquent de N. miocontortus fréquente à l’Atalaye, avec 
laquelle on l’a souvent confondue. 


1. Joy et LeyMERIE. Mémoire sur les Nummulites. Mém. Ac. Sc. Toulouse, 
(3), IV, p. 149, 1848. 


DEUX ALGUES SIPHONÉES VERTICILLÉES 
DU THANÉTIEN DE BONCOURT (OIsE) 


par L. Morellet 


Le gisement thanétien de Boncourt, près Noailles (Oise), m'a 
fourni les restes calcaires de deux Algues siphonées verticillées, 
dont je me propose de faire ici l'étude :. 


ÏJ. — LARVARIA®? CRANIPHORA Mun.-Cx. 


Cette espèce, recueillie dès 1873 par Munier-Chalmas dans les 
sables thanétiens d'Abbecourt (Oise), avait été dénommée par lui 
sans être décrite, ni même publiée. ce qui me fit croire à la décou- 
verte d'une forme nouvelle jusqu'au jour où M. Ed. Bornet me 
montra dans sa collection des exemplaires semblables aux miens, 
donnés par Munier-Chalmas et étiquetés Larvaria craniphora. 

Larvaria craniphora se présente sous forme de tubes calcaires 


a b ce d 
Fig. 1.— Laroaria craniphora Mux.-Cu. 
a, articles isolés; b, surface externe fortement grossie (schéma); c et d, 
schéma montrant la structure interne. 


cylindriques (fig. 1, a) à parois épaisses, droits ou légèrement 
arqués, atténués aux extrémités. 

Extérieurement, le tube calcaire se montre formé d’une 
succession d’anneaux superposés, qu'un sillon sépare bien dis- 
tinctement les uns des autres (fig. 1, b). Hauts de o mm. 2 à 


1. Je suis heureux de pouvoir exprimer ici toute ma reconnaissance à 
M. le Dr Ed. Bornet, membre de l’Institut, pour l’empressement avec lequel 
il n’a cessé de me prodiguer ses précieux conseils au cours du présent travail. 

2. J'avais tout d’abord rapproché l’espèce qui nous occupe du genre Dacty- 
lopora LuKk., mais il me paraît plus logique de conserver le nom de Dacty- 
lopora Lux. (— Dactyloporella Güm8.) aux formes possédant des canaux 
disposés en houppes et de ranger dans le genre Larvaria DErR. (= Haplo- 
porella Güms.) les formes à canaux simples et rectilignes. 


LRU. se 


1908 ALGUES THANÉTIENNES 97 


o mm. 4, et légèrement bombés, ces anneaux présentent chacun 
un peu au-dessus de chaque sillon une rangée circulaire de pores 
également espacés (40 à 50). 

Intérieurement (fig. 1, c), les anneaux sont peu visibles ; ils 
sont séparés par une ligne de suture sinusoïdale. Ils présentent 
chacun vers leur base deux rangées circulaires de pores sensible- 
ment de même taille. La plus proche du sillon inférieur possède 
un nombre de pores égal à celui des pores extérieurs (40 à 50) ; la 
plus éloignée, un nombre moitié moindre (20 à 25). Ces deux 
rangées sont disposées de telle sorte que chaque pore de la 
rangée supérieure forme avec les deux pores voisins de l’autre 
rangée les sommets d’un triangle à peu près équilatéral. 

Les pores de la rangée inférieure sont les orifices de canaux 
rectilignes à section circulaire qui, sans aucune ramification, tra- 
versent la paroi de part en part et viennent aboutir aux pores de 
la surface externe. Les pores de la rangée supérieure conduisent 
chacun à une petite chambre sphérique, creusée obliquement dans 
la paroi du test (fig. 1, d). 

Dimensions.— Les tubes calcaires n’atteignent jamais un centi- 
mètre. Le diamètre extérieur varie de o mm. 8 à r mm. 5; le diamètre 
intérieur de o mm. 5 à o mm. 8. 

Gisement.— Sables thanétiens d’Abbecourt et de Noailles (Oise). 

L’Algue, dont je viens de décrire le revêtement calcaire, pré- 
sente de grandes analogies avec Cymopolia Lamx. Tandis 
que les canaux rectilignes correspondent aux poils végétatifs, Les 
petites chambres utriculaires représentent les poils reproducteurs, 
c'est-à-dire les sporanges, chaque sporange étant entouré et protégé 
par deux poils végétatifs. 


Il. PELZUNGIA BORNETI n. sp. 


J'avais tout d’abord rapproché d'Ovpulites Lux., c'est-à-dire des 
Siphonées dichotomes (Penicillus.....), cette deuxième Algue du 
gisement de Boncourt ; mais une étude plus attentive m'a montré 
qu’elle avait les plus grandes analogies de structure avec Larvaria, 
Dactylopora, Polytripa, etc., et que, par suite, j'étais en présence 
d’une véritable Siphonée verticillée. 

La complexité remarquable présentée par les canaux qui tra- 
versent l'épaisseur du test — complexité qui ne se rencontre, à 
ma connaissance du moins, chez aucune autre Siphonée verticillée 
vivante ou fossile — m'a conduit à créer pour cette Algue un 
genre nouveau, que je suis heureux de dédier à M. le Professeur 


29 Juin 1908. — T. VII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 7. 


98 L. MORELLET 16 Mars 


E. Belzung. Ce genre ne renferme jusqu'à présent qu'une seule 
espèce Belzungia Borneti du Thanétien de Boncourt. 

Nous ne connaissons de cette Algue que des articles isolés dont 
la forme varie suivant la place occupée par eux dans les rameaux 
(fig. 2, a). Ces articles rappellent beaucoup par leur aspect géné- 
ral les Opulites de Lamarck. Ce sont de petits corps calcaires 
ovoïdes ou allongés, creux à l'intérieur, montrant à chacun des 
pôles une ouverture circulaire dont les bords sont souvent déchi- 
quetés, indice d'une rupture entre deux articles voisins. Quelque- 
fois, comme chez Opulites d’ailleurs, on rencontre deux ouvertures 
au lieu d’une à l'extrémité la plus large de l’article. 


«a 


Fig. 2. — Belzungia Borneti MoRELLET. 


a, articles isolés ; b, section longitudinale (schéma); ce, canaux du test (schéma). 


Examinée à la loupe, la surface extérieure montre une multitude 
de pores très fins, également répartis sur toute la coquille. La 
surface interne, au contraire, ne présente qu'un nombre restreint 
de pores bien distincts, beaucoup plus gros que les premiers et 
disposés en verticilles très réguliers (fig. 2, b). Un système de 
canaux assez compliqué (fig. >, c) traverse de part en part le test 
calcaire, faisant communiquer entre eux pores externes et pores 
internes. Les pores internes, situés au centre d’un petit mamelon, 
conduisent dans une large cavité, du fond de laquelle partent deux 
à quatre canaux courts. Ceux-ci se divisent bientôt en deux à 
quatre branches, qui, elles-mêmes, donnent chacune naissance à 
deux à quatre canalicules très fins, aboutissant aux pores externes. 

Dimensions. — La longueur des articles varie de 4 à 6 mm. 
le diamètre extérieur de 1 mm. à 1,5. 

Vivante, cette Algue, dont nous n'avons étudié jusqu'ici qu'un 
simple moulage, devait avoir l'allure d'une Dasycladée actuelle ; 


1908 ALGUES THANÉTIENNES 99 


mais elle se distingue de toutes les espèces connues par la com- 
plexité des poils végétatifs qui, chez aucune autre Siphonée verti- 
cillée, ne présentent un aussi grand nombre de dichotomisations 
successives. Quant aux poils reproducteurs (Sporanges), nous 
n'avons aucune idée de leur disposition; rien, en effet, ne peut 
leur être assimilé jusqu'à présent. 

L'encroûtement par le calcaire commençait de bonne heure par 
la tige principale et la base des poils, pour gagner peu à peu vers 
l'extérieur, ne laissant flotter librement dans l’eau que les rami- 
fications de dernier ordre. 


Les Siphonées verticillées actuelles vivent à de faibles profon- 
deurs (10 à 15 mètres) et pour la plupart dans les mers chaudes 
(Chine, Antilles, Canaries, etc...). De la présence d’Algues sipho- 
nées verticillées dans le gisement de Boncourt, nous sommes 
donc amenés à déduire : 1° que la mer thanétienne ne devait guère 
y dépasser 15 mètres, ce qui paraît être le cas ; 2° que la tempéra- 
ture de ses eaux devait être relativement élevée. | 

Si ce dernier point concorde assez bien avec l’idée que nous 
nous faisons du climat des continents thanétiens par l'étude de 
leur flore (grès d'Ostricourt à Flabellaria, travertin de Sézanne à 
Cy'athea, Sassafras, etc.) il est, par contre, en opposition absolue 
avec les résultats fournis par l’examen de la faune marine dont 
certaines formes à aflinités boréales (Cyprines et Astartes) ont 
permis de considérer la mer thanétienne comme une mer froide. 

En présence de faits aussi contradictoires, il nous paraît préfé- 
rable d'attendre, pour conclure, la découverte de nouveaux maté- 
riaux et le résultat de nouvelles études. 


Séance du 6 Avril 1908 


PRÉSIDENCE DE M. HENRI DOUVILLÉ 


Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 


Sont proclamés membres de la Société : 
MM. Georges Negre, directeur de la Société des phosphates de Saint- 

Maximin (Gard), présenté par M. H. Douvillé et L. Cayeux. 

Arnold Heim, professeur à Zurich, présenté par MM. de Margerie 
et Boussac. 

Etienne Peroux, capitaine d'Infanterie de Marine, à Paris, pré- 
senté par MM. G. Dollfus et Ramond. 

Ferronnière, professeur à la Faculté libre d'Angers, présenté par 
MM. Maurice Gourdon et Louis Bureau. 


Une nouvelle présentation est annoncée. 


M. G. Dollfus présente deux notes au nom de M. Pachundaki, 
d'Alexandrie : 1° «Observations sur le Préhistorique en Egypte ». 
> « Contribution à l'étude géologique des environs de Marsa- 
Matrouh en Marmarique», c'est-à-dire de cette région quasi- 
désertique située entre l'Egypte et la Tripolitaine [CRS., p. 65-66. 


M. Louis Gentil offre la carte topographique et géologique qu'il 
a relevée tout le long de ses itinéraires dans le Haut Atlas maro- 
coin, carte publiée par la Géographie [CRS., p. 66|. 


M. Jean Boussac offre une note intitulée : « Observations sur la 
faune des couches supérieures de Bracklesham à Mummulites 
variolarius » (Ann. Soc. géol. du Nord, XXXVI, p. 360-365, 
Lille, 1909) [CRS.. p. 66]. 


M. Léon Bertrand offre un exemplaire d'une note «Sur le rôle 
des grands mouvements horizontaux dans la formation des chaines 
de montagne », publiée récemment dans la Revue générale des 
Sciences [CRS., p. 661]. | 


Jean Boussac. — Valeur stratigraphique de Nummulites 
læpigatus Lux. s 

On sait que Nummulites lævigatus Lux., dans le bassin de 
Paris, est surtout abondante dans le Calcaire grossier inférieur et 
ne dépasse que bien rarement le banc à Cerilhium giganteum. 
Dans le Hampshire au contraire, notamment à Whitecliff Bay dans 
l'Ile de Wight, N. lævigatus se trouve dans toute l'épaisseur du 
Lutétien, et monte jusqu’au contact des couches à Nummulites 


SÉANCE DU 6 AVRIL 1908 TOI 


variolarius ; les échantillons des assises les plus élevées appartien- 
nent en majorité à la variété scaber, maïs on y trouve aussi des 
læpigatus lisses. 

Il était intéressant de savoir si la grande extension stratigra- 
phique de cette espèce était un fait isolé, une exception propre 
au bassin du Hampshire, ou si, au contraire, les mêmes faits se 
reproduisaient dans les régions méditerranéennes. 

Dans le bassin de l'Adour, l'espèce en question n’était connue 
que dans les couches inférieures du Lutétien (Saint-Barthélemy), 
au-dessus desquelles on distingue des assises à grandes Nummu- 
lites, comme AN. aturicus (crassus), N. complanatus, N. Bron- 
gniarti, représentant la partie supérieure du Lutétien. M. Ï. Dou- 
villé y a cité aussi en quelques endroits N. scaber ; pour ma part, 
j'ai découvert plusieurs échantillons de cette variété dans un lot 
de Nummulites, rapporté par M. R. Douvillé de l’église de Saint- 
Barthélemy, et qui comprenait surtout des NV. aturicus, compla- 
natus, Brongniarti. Enfin j'ai trouvé un échantillon certain de 
N. lævigatus à Biarritz, dans les rochers de Peyreblanque, toujours 
en compagnie des mêmes grandes espèces. 

Au dessus des assises précédentes viennent les premières 
couches de marnes bleues (gisement de la villa Marbella) qui 
appartiennent à l’Auversien. 

Dans le Vicentin, le gisement le mieux connu de N. lævigatus 
est celui de la Gechellina, près Malo, où cette espèce se trouve en 
compagnie de N. scaber et d’Assilina spira. C’est bien réellement 
le Lutétien inférieur. Le Lutétien supérieur est représenté par les 
couches de San Giovanni Ilarione, où on connaît M. aturicus 
(N. crassus), N. complanatus ; j y ai aussi découvert de nombreux 
échantillons de N. lævigatus, et quelques échantillons voisins de 
N. Brongniarti. 

Il convient d'ajouter que les formes de Peyreblanque et de San 
Giovanni Ilarione ne sont pas des scaber, mais de grands échan- 
tillons médiocrement granuleux, comme la forme moyenne du 
bassin de Paris, autour de laquelle oscillent les variétés complète- 
ment tuberculeuses et les variétés complètement lisses. 

Nous savons qu'au dessus du niveau de San Giovanni Ilarione, 
vient le niveau de Roncà ou Auversien. On peut donc dire que 
dans tous les bassins de l’Europe occidentale, VNummulites lævi- 
gatus occupe toute l’épaisseur du Lutétien. 


J. Lambert. — Sur quelques Échinides de la Haute-Garonne 
(Calcaire à Miliolites) [CRS., p. 74]. 


NOTES DE TECTONIQUE TUNISIENNE ET CONSTANTINOISE 
PAR Pierre Termier. 


Nos récentes discussions entre confrères sur l'interprétation des 
contacts anormaux du djebel Ouenza me décident à publier quel- 
ques notes de voyage pour servir à l’étude de la tectonique tuni- 
sienne et constantinoise. Je serais heureux si cette publication 
pouvait convaincre mes contradicteurs que, non pas en un seul 
point, mais en beaucoup de points de la Tunisie et du départe- 
ment de Constantine, une très grave question de structure se pose. 
Que cette question ne soit pas encore entièrement résolue, je le 
sais aussi bien que personne. Mais on n'a pas le droit de l'écarter 
par une sorte de fin de non-recevoir, et Je demande que nous 
réunissions nos efforts pour tàcher de trouver une solution qui soit 
vraiment adéquate aux difficultés. 


I. — Pays ENTRE BIZERTE ET LE RAS-BEN-SEKKA 


Le Ras-ben-Sekka' est la pointe septentrionale extrême de 
l'Afrique, à 12 km. 5 au Nord-Ouest de Bizerte. À 5 km. au Sud 
du Ras, se trouve le village arabe de Bechater, près duquel il y a 
de petites mines de zinc. 

Abstraction faite du Miocène de Bizerte et des calcaires et des 
dunes pleistocènes qui n’importent pas à la tectonique, les terrains 
qui affleurent dans cette région sont les suivants : Trias, Sénonien, 
Eocène inférieur et moyen, Eocène supérieur. L'Eocène inférieur 
et moyen est douteux. Les autres sont certains. 

Le Trias a le faciès bien connu : argiles bariolées; calcaires 
magnésiens et dolomies très cristallins, souvent cariés, habituelle- 
ment de couleur sombre (noir-bleuâtre, gris de fumée), quelque- 
fois jaunes: ophites; gypse, célesline et minerais sulfurés ou 
carbonatés divers ; cristaux bipyramidés de quartz, dans les 
argiles, çà et là. 

Le Sénonien, sous la forme de calcaires blancs compacts et 
durs, avec rares /nocérames, affleure dans le dj. Kechad-Labiad 
à l'Ouest de Bechater. C'est lui aussi qui forme la chaine de col- 
lines, dirigée Nord-Nord-Est, qui domine Bizerte à l'Ouest; lui 


1. Suivre cette description sur la feuille Environs de Bizerte de la carte 
topographique de la Tunisie à l’échelle de 1/50 000. Je prends, pour les noms 
arabes, l’orthographe de cette carte : dj. veut dire djebel, montagne. 


1908 TECTONIQUE TUNISIENNE ET CONSTANTINOISE 103 


encore qui forme le dj. Nador et le cap Blanc. Il est exploité pour 
moellons au dj. Labiod, à 3 km. à l'Ouest de Bizerte. 

Faut-il, avec M. Aubert’, lui rattacher encore les calcaires 
blancs, ou blanc-grisätre, du dj. Kebir et du dj. Messlem, qui 
forment ceinture autour de la cuvette marneuse de l’Henchir 
Mezid ? Je ne le pense pas. Ces calcaires blancs ou blanc-grisâtre, 
bien lités, d'aspect crayeux, me paraissent identiques aux cal- 
caires blancs à Globigérines de l'Eocène inférieur, dont M. Per- 
vinquière a montré le passage latéral aux calcaires à Nummulites?. 
Ils s’enfoncent sous des marnes sombres (brunes à la surface, bleues 
à l'intérieur), qui donnent un sol très fertile, et qui représen- 
tent très vraisemblablement l’Eocène moyen. En tout cas, et c’est, 
pour la tectonique, la seule chose qui importe, les marnes sombres 
surmontent certainement les calcaires du dj. Kebir, et ceux-ci 
sont certainement supérieurs au Sénonien indubitable. 

L’Eocène supérieur affleure dans le dj. Sebà, au Nord-Ouest du 
dj. Kebir, sous la forme des grès roux du type habituel. Ces grès 
reposent sur les marnes sombres de l'Henchir Mezid. 

De prime abord, la tectonique paraît fort simple. L'Henchir 
Mezid est une cuvette synclinale très régulière dont voici la coupe 
(fig. 1). Elle est allongée dans la direction du Nord-Est. A l'Est, 


NO. Seb Kebir SE. 


Bizerte 


Fig. 1. — COUPE DE LA GUVETTE SYNCGLINALE DE L'HENCHIR Mez1D près Bizerte. 
1/100 000. 

, grès de l’Eocène supérieur; M, Marnes (Eocène moyen probable); C, cal- 

caires du dj. Kebir (Eocène inférieur probable); S, Sénonien. 


G 


elle est limitée par un anticlinal relativement aigu, dirigé Nord- 
Nord-Est, bien visible dans la topographie et qui aboutit au cap 
Bizerte. 

Au Nord-Ouest de cette cuvette, sur la côte, on s’attendrait à voir 
apparaître le Sénonien sous les calcaires éocènes. C'est le Trias 
qui apparaît. Il forme les pentes nord et ouest du dj. Rozelane, et 
la côte jusqu’au Ras-ben-Sekka. 

Au Rozelane, les travaux de mines ont mis en évidence les rela- 


1. F. AuBErr. Carte géologique provisoire de la Régence de Tunis, à 
l'échelle de 1/800000. — Explication de la carte géolog. provis. de la Tunisie. 
Paris, Barrère, 1892. 

>. L. PervINQuIèRE. Étude géologique de la Tunisie centrale (Paris, 1903, 


p. 169). 


104 PIERRE TERMIER 6 Avril 


tions de ce Trias et de l’'Eocène. La surface de séparation des deux 
terrains est fortement plissée. De plus, les calcaires éocènes Ç, qui 
ont au moins 150 mètres d'épaisseur sur le pourtour de la cuvette 
synclinale, finissent en pointe, çà et là, entre le Trias et les 
marnes 7, de sorte que le Trias vient, comme indifféremment, au 
contact de l'étage M ou de l'étage C. Voici deux coupes par les 
travaux de la mine de zinc (fig. 2). 

A la droite de la première de ces deux coupes, commence la 
cuvette synclinale représentée par la figure 1. Entre le dj. Zouila et 
le dj. Rozelane, dans le ravin de l'oued Berkerou, les dolomies tria- 
siques aflleurent brusquement, ayant, d'un côté, les marnes, et, de 
l’autre, les calcaires. Dans le col au Sud du Rozelane (2° coupe de 


NO. Rozelsne Zouila DE 


Fig. 2. — DEUX COUPES A TRAVERS LA MINE DU DJ. ROZELANE. — 1/25 000. 


M, Marnes de l'Eocène moyen; C, Calcaires de l’Eocène inférieur; 7, Trias 
(figuré par de petites croix). 


la fig. 2), le Trias apparaît de même entre les étages M et C. Plus 
au Sud, dans le vallon de Daouda, à l'Est de Bechater. le Trias 
affleure sur de très vastes espaces, confinant indifféremment à ces 
deux étages. Les sommets des collines sont généralement consti- 
tués par les calcaires C ; les marnes  affleurent dans les vallées ou 
les cols, qui correspondent ainsi, dans la plupart des cas, à des 
dépressions tectoniques. Sur le bord des crêts calcaires, on voit 
les bancs (presque partout horizontaux au sommet) se ployer sou- 
dainement et plonger périclinalement sous les marnes. Ces plisse- 
ments sont le plus souvent, sans aucune règle. On voit cependant, 
dans le dj. Cfaïa et dans le dj. Kechad-Labiad, d'assez longs anti- 
clinaux, dirigés l'un vers l'Est, l’autre vers le Nord-Est; mais ils 
disparaissent l’un et l’autre près de Bechater. 

Le deuxième de ces anticlinaux, celui de Kechad-Labiad, est 
très intéressant, parce qu'il fait afileurer les calcaires sénoniens, 
authentiques et incontestables, en une voûte assez aiguë. Sur le 
bord sud de cette voûte, le Sénonien est vertical : dans l’axe même, 


1908 TECTONIQUE TUNISIENNE ET CONSTANTINOISE 105 


quelques travaux de mines ont percé le Sénonien et ont touché le 
sommet du Trias. Partout, la surface supérieure du Sénonien 
confine aux marnes éocènes : c'est-à-dire que l'étage calcaire C, 
qui cependant reparaît à 1 km. de là, est ici supprimé entre le 


 Sénonien et les marnes {. 


Ainsi, le Trias est, dans cette région, le substratum général de 
tous les terrains connus. Mais, tantôt il apparaît sous les calcaires 
sénoniens, tantôt il touche aux calcaires de l’Eocène inférieur, 
tantôt il confine aux marnes sombres de l'Eocène moyen. Dans la 
série sédimentaire 7°, 8, C, M, G, les étirements sont fréquents et 
brusques, S et C disparaissant tout à coup, alors que, tout à côté, 
ils ont 100 ou 200 mètres d'épaisseur. Les terrains sont plissés, 
mais sans aucune loi précise, et souvent par brusques soubresauts. 
Si l’on trace sur la carte les contours des affleurements triasiques, 
aucune direction tectonique ne s'affirme dans le dessin. En tout 
cas, les plis ne sont nulle part assez intenses pour porter en eux- 
mêmes la raison des étirements constatés. 

Je ne crois pas, d’ailleurs, que l’on puisse essayer de nier les 


.étirements, et d'expliquer la suppression des étages .S et C par 


l’irrégularité et la discontinuité de la sédimentation en un régime 
lagunaire. Qu'il y ait des lacunes dans la série sédimentaire 
crétacée-éocène des environs de Bizerte, ce n’est pas contestable. 
Sur le versant sud du dj. Kechad-Labiad, on observe, collés aux 
bancs les plus élevés du Sénonien, des poudingues à gros galets 
de ce même Sénonien : et ce fait seul indique que la série, dans le 
Crétacé supérieur, n'est pas complète. Mais les suppressions 
auxquelles je fais allusion, et dont les trois coupes (fig. 1 et 2) 
donnent une idée, se produisent sans aucun changement dans les 
faciès, sans aucun passage latéral d'un faciès à l’autre, sans 
qu'aucune modification apparaisse dans la constitution de la base 
de l’étage 7: et de plus, sur quelques points, l’amincissement et la 
suppression mécanique des calcaires C sont réellement visibles. 


IT. — HEncuir DJEGAGA, PRÈS DE BEJA 


Les environs immédiats de Beja ’ ne montrent guère que des 
terrains éocènes : calcaires blancs, crayeux, bien lités, à Globigé- 
rines, représentant l'Eocène inférieur et que je désignerai par la 
lettre C; marnes sombres, donnant un sol très fertile, représentant 
suivant toute vraisemblance l’Eocène moyen. et que j'appel- 


1. Carte topographique de la Tunisie à l'échelle de 1/50000 ; feuille Beja. 


106 PIERRE TERMIER 6 Avril 


lerai M'. Dans l’ensemble, ce système éocène est ondulé sans 
aucune loi bien nette, quelquefois très capricieusement ; çà et là, 
une direction de plissement s'avère, sur une longueur de quelques 
kilomètres, et cette direction est en général nord-est, ou encore 


est-ouest. 


is. ue e/ Atrcus 
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400 rm. 
Fig. 3 — COUPES À TRAVERS L’ANTICLINAL DE TRIAS DE L'HENGHIR DIEGAGa, 


1/12 500. 
T, Trias; À, Calcaires aptiens ; S, Calcaires et marno-caleaires sénoniens à 
Inocérames ; C, Calcaires crayeux à Globigérines (Eocène inférieur) : 


M, Marnes sombres (Eocène moyen). 


A l'Henchir Djegaga, à 12 km. 500 au Nord-Est de Beja, à l'entrée 
de la région montagneuse qui sépare l'oued Berdine de l’oued 
Bagrat, on voit afileurer, entre les marnes 47 de la plaine et les 
calcaires ( qui forment les sommets du Touila et du Kef Agab, 
un anticlinal allongé, dirigé Est-Ouest, qui comprend trois terrains 
sédimentaires très distincts et de diagnose très facile ? : des 


1. L’étage calcaire C, dans le Kef Agab et le Touila, n’a pas moins de 
200 mètres d'épaisseur, Les marnes M sont puissantes de plusieurs centaines 
de mètres. 

2 Le Crétacé inférieur À est formé de calcaires marneux alternant avec 
de gros bancs calcaires à Ostracées, un peu dolomitiques, très rocheux et 
très déchiquetés. C’est le faciès de l’Aptien de la Tunisie centrale (Azered, 


F= 


1908 TECTONIQUE TUNISIENNE ET CONSTANTINOISE 107 


calcaires du Crétacé inférieur, probablement aptiens, À; du 
Trias, T'; des calcaires et des marno-calcaires à rares /nocérames 
appartenant au Sénonien, $. L’anticlinal est tout à fait dissymé- 
trique, et les divers termes qu'il amène au jour ont une allure 
lenticulaire. Voici trois coupes transversales, c’est-à-dire nord- 
sud (fig. 3), échelonnées de l'Ouest à l'Est. 

L’anticlinal est visible sur un peu plus de quatre kilomètres de 
longueur. À l'Ouest comme à l'Est, il s'ennoie dans la marnes Yf. 
La largeur de la bande triasique estau maximum de 1500 mètres, 
dans le Kef el Laham. Dans l’étroit défilé au Nord du Kef el Atrous, 
où toutes les assises sont presque verticales, cette largeur diminue 
jusqu’à ne pas dépasser 30 mètres. 

L'étirement des couches et la suppression mécanique des étages 
sont ici indéniables, puisque, en marchant le long de l'anticlinal, 
on voit successivement, entre le Trias et les marnes éocènes, 
apparaître d'abord, puis se renfler jusqu'à 200 et mème 300 mètres, 
et finalement s’effiler et disparaitre, à droite l’Aptien, à gauche 
l’Eocène inférieur et le Sénonien. 

Ces étirements d'assises et ces suppressions d'étages sont hors 
de proportion avec l'intensité des plissements que l’on voit aujour- 
d'hui dans la région. Ils préexistent évidemment à ces plisse- 
ments, et sont de l’ordre des étirements et des suppressions 
que l’on observe dans les pays de nappes. 


III. — Environs DE Sipi-AHMED, AU NoRD-OUEST DE BEJA 


A une douzaine de kilomètres à l'Ouest de Beja ’, au milieu 
d’un pays de terrains éocènes, un anticlinal surgit, dirigé vers le 
Nord-Nord-Est, remarquablement rectiligne sur près de 25 km. de 
longueur, qui ramène au jour les calcaires blancs, très compacts, 
du Sénonien. Cet anticlinal est un des traits les plus nets et les 
mieux accusés de la {ectonique apparente de la Tunisie septen- 
trionale. Il se termine au Nord par le dj. Sidi-Ahmed. Il est 
Jalonné sur la plus grande partie de son parcours par des gise- 


Slata, Mesloula). Ce faciès n'avait pas encore été signalé dans la Tunisie 
septentrionale, où l’Aptien n’était connu, jusqu'ici, que dans les marnes à 
Ammonites ferrugineuses du dj. Bou Kournine décrites par M Joleaud. Par 
le travers du Kef el Atrous, cet étage À a 200 mètres environ d'épaisseur ; il 
s’étire ou s'écrase, à l'Est comme à l'Ouest, entre les marnes M et le Trias. 

Le Trias est formé de calcaires et dolomies jaunes et bleu foncé, et d'argiles 
versicolores à cristaux bipyramidés de quartz. Il y a quelques amas d’ophite. 
La partie haute du Sénonien est formée de marno-calcaires épais d’environ 
50 mètres ; la partie basse, qui a jusqu’à 300 mètres d'épaisseur, est faite 
de calcaires très blancs. 

1. Carte topogr. de la Tunisie à l'échelle de 1/50 000 ; feuille Nefza. 


108 PIERRE TERMIER 6 Avril 


ments de calamine, et le plus septentrional de ces gisements, celui 
des mines de Sidi-Ahmed, est précisément situé à l'extrémité nord, 
au point où la voûte sénonienne, rapidement ennoyée, s'enfonce 
sous l'Eocène. 

À l'intérieur même de la voûte on ne connaît que le Sénonien, 
qui est évidemment très épais. Ni la profonde cluse du Kranguet- 
Kef-Tout, ni les travaux de mines, n'ont atteint le substratum de 
ce Sénonien, qui est vraisemblablement le Trias. 

Dans toute la région environnante, les marnes de l’Eocène 
moyen, 7, reposent sur les calcaires crayeux à Globigérines, C, 
qui représentent l’Eocène inférieur. De nombreux bossèlements, 


NO. Sidi Ahmed SE. 
| 606 Rhajïa da 


/ Ù 


Fig. 4. — COUPES A TRAVERS LE DJ. SIDI-AHMED. — 1/25 000. 


S1, Sénonien massif: S?, Sénonien marno calcaire ; C, Calcaires crayeux de 
lEocène inférieur; M, Marnes de l'Eocène moyen. Le mot route indique la 
route minière de Sidi-Ahmed., 


de nombreux plis capricieux et courts, fontapparaitre C à travers M 
et cela jusque tout auprès de l'anticlinal sénonien, par exemple 
dans le dj. Rhaïada et le dj. Gouna que franchit la route minière 
de Sidi-Ahmed. 

Mais sur les flancs de l'anticlinal, il y a partout suppression 
mécanique de cet étage C, dont l'épaisseur est pourtant de plus de 
cent mètres. Le Sénonien s'enfonce sous les marnes 47. La partie 
haute du Sénonien, formée de marno-calcaires à rares /]nocérames, 
se supprime aussi quelquefois, partiellement ou complètement. 
Voici deux coupes à travers l’anticlinal, montrant bien ce curieux 
phénomène (fig. 4). 

Comme la crête calcaire des dj. Rhaïada et Gouna s’ennoie, 
au Nord comme au Sud, dans les marnes 47, il n’y a aucun doute 
sur l'identité des marnes à droite et à gauche de cette crète. 


1908 TECTONIQUE TUNISIENNE ET CONSTANTINOISE 109 


La mème suppression de l'étage C s’observe autour du dôme 
sénonien du Tabouna, à quelque dix kilomètres au Nord-Est du 
village minier de Sidi-Ahmed. 

Ici, comme au Djegaga et comme à Bizerte, on ne trouve pas, 
dans l'intensité des plissements apparents, une cause adéquate à 
ces phénomènes de suppression mécanique. 


IV. — Doeez ReEssas 


Le massif du Ressas ! est un dôme allongé, un brachyanticlinal 
de calcaires jurassiques (Lias et Tithonique)*, très rocheux, long 
de 5 km. 5, large au maximum d’un kilomètre, et dont le point 
culminant atteint la cote 795. Ce dôme est très aigu : les assises 
calcaires y sont fréquemment verticales. Au Nord, à l'Est et au 
Sud, le Jurassique confine aux marnes néocomiennes *, très sou- 
vent avec un renversement provenant de la poussée au vide des 
calcaires autrefois verticaux. Ce renversement est surtout visible 
vers l'extrémité nord du dôme, près du point 328 de la carte; et 
l’on a l'illusion d'un Néocomien s’enfonçant sous le Jurassique. 
Mais, sur d'autres points, le contact est demeuré vertical ; de plus, 
un large lambeau de Néocomien a été conservé sur le plateau 475, 
c'est-à-dire sur le dos même de l’anticlinal : de sorte que la relation 
tectonique du Jurassique et du Crétacé n’est pas douteuse. 

M. Georges Friedel, qui a visité le Ressas avant moi, m'a signalé 
la présence de grandes cassures dirigées à peu près Nord-Sud, 
divisant le massif en cinq ou six tronçons distincts. Dans chacun 
des tronçons, les bancs, dirigés Nord-Est et plongeant au Nord- 
Ouést, s'incurvent au passage des accidents en question et leur 
deviennent parallèles. Ces cassures ont servi de surfaces de glis- 
sement, et les plus importantes sont accompagnées de larges zones 
de broyage. 

Le seul point sur lequel je veuille insister, c’est la présence du 
Trias à l'Ouest du massif jurassique, à l'endroit marqué sur la 
carte Maison de la Société minière. Ce Trias est formé de marnes 
versicolores, avec gypse et cristaux bipyramidés de quartz. Il 
s'enfonce à l'Est sous les calcaires liasiques, près de la cheminée 
qu'indique la carte ; et ce contact a tous les caractères d’un contact 


1. Carte topogr. de la Tunisie à l’échelle de 1/50 000; feuille Grombalia. 

2. Au sujet de l’âge des calcaires du Zaghouan, du Ressas et du Bou- 
Kournine, consulter la Note de MM. E. Frcueur et E. HaAuGc : Sur les dômes 
liasiques du Zaghouan et du Bou-Kournin (CR. Ac. Sc., CXXII, p. 1354). 

3. Pour ce Néocomien (ou ce Barrémien), consulter G. Le Meszx, Note sur 
la géol. de la Tunisie (B. S. G. F., (3), XVIIL, 1890, p. 209-219). 


110 PIERRE TERMIER 6 Avril 


normal. 11 n'y a là aucune faille. À l'Ouest, le même Trias s’en- 
fonce sous les marnes néocomiennes : de sorte que la coupe de 
l'anticlinal du Ressas, par le travers du village minier, est quelque 
chose comme le schéma ci-dessous (fig. 5). 

Ainsi, il n’est pas douteux que le Ressas ne corresponde à un 
brachyanticlinal. Mais ce pli, considéré dans son ensemble, est 
absolument dissymétrique. C’est un dôme si l'on veut. mais très 
irrégulier, puisque le Trias apparait entre Crétacé et Jurassique. 

Ici encore, les plissements apparents de la région ne justifient 
pas la suppression mécanique, à l'Ouest du Trias, de l'énorme 
étage jurassique, épais, certainement, de plusieurs centaines de 


DE: 


00e 


Fig. 5. — COUPE SGHÉMATIQUE À TRAVERS L’EXTRÉMITÉ DU DJEBEL RESSAS. 1/25000. 
T, Trias; L, Lias et Tithonique non séparés; N, Néocomien. Le point 
marqué V est l'emplacement du village de la Société minière. 


mètres ; et il me semble évident que cette suppression préexistait 
auxdits plissements. 


V. — Bou-KouURrNINE 


Le djebel Bou-Kournine ’, qui se dresse tout au bord de la mer, 
près d'Hammam-Lif, est un dôme beaucoup plus régulier que le 
Ressas. Il est composé de calcaires du Lias *, parfois assez riches 
en Pélemnites. très souvent bréchiformes et ressemblant alors, 
d’une façon très frappante, aux calcaires bréchiformes du Brian- 
connais (Brèche du Télégraphe, de M. W. Kilian). Au Lias s'as- 
socie un peu de Tithonique, d’après les fossiles trouvés autrefois 
par M. Aubert ; mais les deux étages sont diflicilement séparables. 
Les assises sont violemment contournées, souvent verticales. Elles 
plongent périclinalement sous le Néocomien (calcaires, marno- 
calcaires, marnes et grès), avec une pente très raide (et même 
quelques renversements locaux) sur le bord est du dôme, et une 
pente assez douce partout ailleurs. L'espace occupé par les affleure- 
ments jurassiques est une ellipse grossière, allongée du Sud au 


1. Carte topogr. de la Tunisie à l'échelle de 1/50 000 : feuille La Goulette. 
>. E. Ficugur et E. Hauc. Loc. cit. — Voir aussi : E. HauG. Sur quelques 
points théoriques relatifs à la géologie de la Tunisie /Assoc. fr. avanc. Sc., 
St-Étienne, 1897, p 366-376). — Voir enfin : L. PenvinquièRe. Loc. cit., passim. 


1905 TECTONIQUE TUNISIENNE ET CONSTANTINOISE III 


Nord, et ayant 3 km. de grand axe et 1500 ou 1800 mètres de petit 
axe. 

Au Sud de ce dôme de terrains Jurassiques, dans les ravins qui 
descendent vers la plaine du. Mornag, le Trias affleure, avec de 
grosses masses de gypse que l’on a tenté d’exploiler près du point 
292. Ce Trias est entouré de Néocomien. C’est un dôme, entière- 
ment analogue à celui du Jurassique, mais seulement un peu plus 
petit, qui le fait apparaître ainsi au milieu du Crétacé; et nulle 
part, dans le contact, on n’aperçoit le moindre lambeau de Juras- 
sique. Si l’on joint par une ligne les centres des deux dômes, le 
Jurassique et le Triasique, cette ligne, sensiblement Nord-Sud, s’en 
va. plus au Sud, passer par le village minier du Ressas, c'est-à- 
dire au péritable centre du dôme du Ressas. 

Au Bou-Kournine. comme au Ressas, la suppression mécanique, 
si rapide, d’un énorme étage jurassique entre le Trias et Le Cré- 
tacé, ne peut s'expliquer par les plissements apparents ; et je con- 
sidère comme évident qu'elle leur est antérieure. 


VI. — Dyegez KEeBBoucx 


Le djebel Kebbouch, à 18 km. au Nord-Est du Kef, a été décrit 
par M. Pervinquière : ; et je n'ai que peu de chose à ajouter aux 
indications de mon savant confrère. 

Le Trias apparaît sous le Sénonien ; et il y a des travaux de 
mines qui, développés dans le Trias, sont surmontés par les 
calcaires sénoniens presque horizontaux. Ce n'est donc pas par 
des failles que le Trias arrive au jour, mais tout simplement par 
une déchirure du Sénonien qui le recouvre ; et les mouvements 
apparents, au voisinage de cette déchirure, sont si simples et si 
‘peu accentués, qu'ils n'expliquent en aucune façon que la surface 
de séparation du Crétacé et du Trias soit une surface d'étirement. 

Cependant, l’étirement n’est pas douteux ; car, à moins de 6 km. 
à l'Ouest du Trias du Kebbouch, une autre déchirure existe dans 
le Sénonien, qui fait afileurer le Turonien, et non pas le Trias. 

En un point, tout près et au Sud du village minier de la 
Cie Royale Asturienne, le Trias du Kebbouch est surmonté par des 
grès un peu calcaires, en gros bancs, plongeant faiblement au 
Sud-Ouest. Cet affleurement, qui a échappé à l'attention de 
M. Pervinquière, me paraît devoir être rapporté à l’Eocène supé- 
rieur, ou au Miocène, plutôt qu’au Pliocène ; mais je ne tire de sa 
présence aucun argument pour la discussion de la tectonique. 


1. L. PERVINQUIÈRE, Loc. cit., p. 284. 


112 PIERRE TERMIER 6 Avril 


Par contre, je signale, en faveur de ma thèse de l’antériorité 
des étirements aux plissements apparents, ce fait que, au sommet 
du Kebbouch, l'épaisseur des marnes du Crétacé supérieur est 
très variable, et très rapidement. Cette épaisseur, entre les cal- 
caires sénoniens et les calcaires nummulitiques, est seulement de 
quelques mètres sur le plateau qui s'étend immédiatement au 
Nord du sommet; elle atteint au moins 50 mètres dans le grand 
ravin qui tranche, à l'Est du sommet, les calcaires à Nummulites. 


VII. — DJEBEL SLATA 


Le Slata a été, comme le Kebbouch, très bien décrit par 
M. Pervinquière', qui a signalé la présence du Trias, non pas à 
l'intérieur, mais un peu au Sud-Ouest du dôme de calcaires 
aptiens, dans des conditions énigmatiques. Ce Trias est formé de 
calcaires et de cargneules, nettement lités, et presque horizontaux, 


NE. 


SO. 
oued Sarrath Sla la,,03 


Fig. 6.— COUPE SCHÉMATIQUE A TRAVERS LES DEUX DÔMES DU SLATA.— 1/100000. 
T, Trias; A, Aptien; Al, Albien et Cénomanien; P, grès pliocènes. 


d’argiles bariolées, et de gypse. Au Sud-Est, il s'enfonce visible- 
ment, et avec une inclinaison faible, sous des calcaires aptiens 
peu épais. recouverts eux-mêmes, bientôt, par des grès pliocènes 
ou miocènes. Le Pliocène au Sud, le Miocène à l'Est, viennent, 
par aminecissement graduel de l’Aptien, directement au contact du 
Trias. Ces divers contacts, du Trias avec le Pliocène, le Miocène 
et l’Aptien, me semblent être des contacts normaux, et ne corres- 
pondre, en tout cas, à aucune faille, dans le sens ordinaire du mot 
faille. : 

Mais, au Nord, le Trias ne confine pas à l’Aptien. Il paraît 
venir au contact des marnes albiennes. Malheureusement, ce contact 
n'est pas visible, et tout ce que l’on peut dire, c’est que le dôme 
triasique est séparé du dôme aptien du Slata par une zone syn- 
clinale, large de 600 ou 800 mètres, occupée par l’Albien ou le 
Cénomanien. 

Voici (fig. 6) comment je me représente schématiquement la 
coupe à travers les deux dômes du Slata, celui qui fait affleurer le 


1. L. PERVINQUIÈRE. Loc. cit., p. 298. 


1908 TECTONIQUE TUNISIENNE ET CONSTANTINOISE 113 


Trias, et celui qui fait affleurer, avec une énorme épaisseur, les 
calcaires aptiens. Et je ne vois pas d'autre explication aux faits 
observés que d'admettre l’étirement brusque, au Nord du dôme 
triasique, de la totalité de cet étage aptien, si puissant à moins 
d’un kilomètre de là. 

Si, sur la carte de M. Pervinquière, on joint par une ligne droite 
les centres de figure des deux ovales grossières occupées, au Slata, 
l’une par le Trias, l’autre par l’Aptien, on obtient une ligne, diri- 
gée du Sud-Ouest au Nord-Est, qui est sensiblement parallèle aux 
plissements apparents de la région, parallèle, par exemple, au 
synclinal du dj. el Houd et à l’anticlinal du dj. Lorbeus. C’est donc 
une des lignes directrices de la tectonique apparente ; et l’ovale 
triasique du Slata doit être interprétée comme un dôme, puisqu'elle 
se trouve jalonner ainsi une ligne anticlinale. 

Mais si l’ovale triasique du Slata est un dôme, comme il est de 
toute évidence que les plissements apparents de la région ne ren- 
dent pas compte de pareilles suppressions mécaniques, il faut, de 
toute nécessité, que ces suppressions soient dues à un phénomène 
tectonique antérieur. 

J'ai parlé du Kebbouch et du Slata, parce que je les connais bien. 
Mais, ce que je viens de dire du Slata, on pourrait le répéter à 
propos de la plupart des massifs triasiques que M. Pervinquière a 
indiqués sur sa carte géologique de la Tunisie centrale. Presque 
tous ces massifs sont sur des lignes anticlinales de la tectonique 
apparente ; ce sont des dômes ou des brachyanticlinaux. Sur 
leurs bords, les phénomènes d’étirement sont indéniables. Tel 
d’entre ces massifs confine successivement au Sénonien, au Turo- 
nien et au Cénomanien ; tel autre, successivement, au Sénonien et 
aux divers étages de l'Éocène ; plusieurs sont bordés, çà et là, par 
le Miocène. Et, cependant, les plissements apparents ne sont, en 
somme, que des ondulations ou des soubresauts, fort incapables de 
supprimer mécaniquement des centaines de mètres de sédiments. 
Les étirements sont dus à autre chose, et à un phénomène anté- 
rieur à ces plissements apparents. 


VIII. — Dora CHAMBI 


Je crois devoir compléter sur quelques points la description 
donnée par M. Pervinquière . 

Le Trias qui affleure dans les profonds ravins du versant nord 
de la montagne, et dont les contacts avec l’Aptien sont des sur- 
faces verticales ou presque verticales, s'enfonce nettement sous 


1. L. PERVINQUIÈRE. Loc. cit., p. 318. 


30 Juin 1908. — T. VIIL. Bull. Soc. Géol. Fr. — 8. 


114 PIERRE TERMIER 6 Avril 


l’Aptien, comme sous un tunnel, un peu au Sud Ouest et à l’amont 
du point 1146", et reparaît de l’autre côté de la montagne, dans le 
haut de l’oued Hassi. Cette constatation est importante, parce 
qu'elle monire, jusqu'à l'évidence. que le Trias apparaît ici à la 
faveur d'un anticlinal. Le Chambi est une voûte aptienne dont 
l’intrados est en Trias. Au contact de l’Aptien et du Trias, il n'y a 
pas la moindre faille : et done, les écrasements et étirements, très 
réels et même très intenses, signalés par M. Pervinquière, ne sont 
pas liés à des failles. 


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Fig. 79. — Trois COUPES A TRAVERS LE DJ. CHAMBI.— Echelle 1/50 000. 
T,Trias ; À, calcaires, grès et dolomies de l’Aptien ; C, calcaires et dolomies 
du Cénomanien ; {, calcaires et marno-calcaires turoniens. 


Mais il y a plus; la voûte aptienne du Chambi est elle-même 
complexe, et l’on observe deux anticlinaux, ramenant le Trias, 
séparés par un synclinal de calcaires aptiens. Ce synclinal se 
relève vers le Nord-Est, de sorte que, entre le dj. Zemzoumet-Aïssa 
et Le dj. el Agab, les deux bandes triasiques ont conflué. Voici 
(fig. 7) trois coupes transversales aux plis, échelonnées du Nord- 
Est au Sud-Ouest, et telles qu'elles se présentent successivement 


1. Carte topogr. de la Tunisie à l’échelle de 3/100000 ; feuille Xasserine. 


1908 TECTONIQUE TUNISIENNE ET CONSTANTINOISE 115 


à un observateur qui, partant de l’oued el Hatob, fait l'ascension 
du Chambi. 

Ces coupes du Chambi détruiront à tout jamais, je l'espère, la 
légende du Trias tunisien, ou constantinois, afileurant dans des 
failles, injecté dans des cassures, jaillissant entre des voussoirs 
inégalement affaissés. lei, comme partout ou je l'ai ou, le Trias se 
comporte à la façon d’un terrain ordinaire. il affleure, par le jeu 
des ondulations et des plis, à la place qu'il occupe dans la série 
sédimentaire ondulée et plissée. Et si, dans cette série sédimen- 
taire, il y a des anomalies et des lacunes inexplicables par la seule 
stratigraphie, c'est à des phénomènes tectoniques antérieurs aux 
ondulations et aux plis apparents qu'il faut les attribuer. 


IX. — DÔME TRIASIQUE DE L'HENCHIR EL BERRIMA 


L’Henchir el Berrima est à 5 km. au Sud-Sud-Ouest du dj. el 
Ajered !, non loin du Kranguet Sloughi. Il y a là un dôme triasique 
très surbaïissé, qui présente un certain intérêt, et qui na pas 
encore été signalé jusqu ici. 

Le contour du Trias est une ovale d'environ 2 km. de grand axe. 
Le centre de figure de cette ovale est exactement sur la ligne 
droite qui joint les centres de figure des deux ovales correspondant 
aux deux dômes aptiens du dj. el Hamra et du dj. el Ajered. 

Sur le pourtour du dôme, le Trias s'enfonce avec une pente très 
douce sous le Cénomanien (marneux). Peut-être même, au Sud, le 
long du dj. Sif Daoua Rouho, vient-il au contact du Turonien. En 
tout cas, l’Aptien est supprimé. Et cependant, l’Aptien a, dans les 
doux dômes voisins, l'Hamra et l’Ajered, une grande épaisseur ; 
et les plissements apparents, ici, ne sont que de faibles ondula- 
tions, évidemment incapables d'expliquer une pareille suppression 


d'assises. 
X. — TRIAS DE CLAIRFONTAINE 


Le Trias de Clairfontaine, entre Souk-Ahras et Tébessa, près de 
la frontière algéro-tunisienne, a été récemment décrit par M. 
J. Blayac*. Sur la plupart des questions de fait, je suis absolument 
d'accord avec cet excellent observateur, et je crois avec lui qu'ici, 
comme d'ailleurs dans tous les gisements cités au cours des pages 
précédentes, le Trias sert de substratum à tous les terrains visibles. 
C’est là le point important, celui sur lequel M. Blayac s’est efforcé 


1. Carte topogr. de la Tunisie à l'échelle de 1/100000 ; feuille Bou Rhanem. 
2. J. BLAyAC. Le Trias dans la région de Clairefontaine au Sud de Souk- 


Ahras. B.S. G.F., (4), VIL, p. 272-283. 


116 PIERRE TERMIER 6 Avril 


de faire la lumière. Sur ce point-là, il n’y aura pas de discussion 
entre nous. 

Entre Fed; Belem et le M'Kerriga,le Trias forme un dôme allongé, 
un brachyanticlinal dirigé du Sud-Ouest au Nord-Est, long de 19 
ou 20 km, large, au maximum, de 5 km., entouré de tout côté par 
le Crétacé. Le contact Trias-Crétacé n’est jamais une faille, dans le 
sens ordinaire du mot faille : c'est toujours une surface parallèle 
aux strates, mais le long de laquelle il y a eu des glissements de 
grande amplitude et d’intenses phénomènes d’étirement. Le plus 
souvent, cette surface de contact est presque verticale : quelquefois 
elle est renversée, le Crétacé s’enfonçant alors sous le Trias. Les 


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700 m. 
Fig. 8 — CouPES SCHÉMATIQUES A TRAVERS LE BORD EST ET LE BORD NORD 
DU DÔME TRIASIQUE DE CLAIRFONTAINE. — 1/50 000. 


T, Trias; À, Aptien; G, Albien; C, Cénomanien. 


divers termes du Crétacé, Aptien, Albien, Cénomanien, Sénonien 
même, viennent successivement et alternativement au contact 
des assises triasiques. Sur le bord Est du dôme, deux petits massifs 
de calcaires aptiens, le Kef Rakma et le Koudiat bou Djabeur, 
sont des lentilles, très écrasées sur leurs bords, qui s’intercalent 
entre le Trias et les marnes albiennes ou cénomaniennes. Le 
M'Kerriga, sur le bord nord, est une lentille semblable, mais 
beaucoup plus grande. Tout le long des bords ouest et sud, 
l’'Aptien et l’Albien manquent. 


1908 TECTONIQUE TUNISIENNE ET CONSTANTINOISE 117 


Je ne me sépare de M. Blayac que sur quelques points sans 
importance générale. Par exemple, je ne crois pas qu'il y ait 
des affleurements triasiques à l'Est du Mesloula ; et je suis certain 
qu'il n’y en a pas à l'Est du Koudiat bou Djabeur. Le Mesloula se 
compose, à mes yeux, de deux anticlinaux, l’un très serré et simple, 
l’autre large et complexe, séparés par un synclinal. Enfin, le 
M'Kerriga m'a paru un peu plus compliqué qu'à M. Blayac, mais 
il est possible que je sois dans l'erreur. Voici (fig. 8) quatre coupes 
schématiques, normales au bord du dôme, et représentant, telles 
que je Les conçois, les structures du Mesloula, du Kef Rakma, du 
Koudiat bou Djabeur et du M'Kerriga. Pour le Rakma et le bou 
Djabeur, la coupe résulte, non seulement de ce que l’on voit à la 
surface, maïs aussi des travaux de mines. C’est ainsi qu à i Est du 
Bou Djabeur, un travers-bancs a recoupé une brusque saillie anti- 
clinale du Trias, en plein Cénomanien. 

Les récents travaux, à ciel ouvert ou souterrains, de la mine de 
plomb du Mesloula, montrent bien l'allure onduleuse et les brus- 
ques soubresauts du Trias et de l'Aptien. De petites recherches de 
calamine, au Kef Rakma, ont mis en évidence l’écrasement de la 
lentille aptienne entre les marnes à Orbitolines et les argiles tria- 
siques. À l’extrémité nord-ouest de la barre calcaire du M’Ker- 
riga, une exploitation éphémère de calamine, dans le Trias, m'a 
permis de constater l'allure plissée des calcaires à Toucasia. 

Après tous les exemples déjà décrits dans cette Note, le dôme 
triasique de Clairfontaine ne paraîtra plus surprenant. Les étire- 
ments qu'il présente sur ses bords, nous les avons déjà rencontrés 
partout : ils sont seulement, ici, un peu plus accentués et un peu 
plus faciles à voir que dans les localités tunisiennes que j'ai 
décrites. En tant que structure générale, le dôme de Clairfontaine 
ne diffère pas de la plupart des dômes tunisiens. Ses seules parti- 
cularités sont ses grandes dimensions et Le fait qu'il est, à peu près 
tout entier, à l’état de Trias. 

Ici, comme au Chambi, et comme partout ailleurs en Tunisie, 
la tectonique apparente ne rend pas compte des suppressions 
mécaniques constatées. L’allure des couches n'est pas bien com- 
pliquée ; elles sont ondulées faiblement, avec, çà et là, de brusques 
flexions, des zigzags de médiocre amplitude, des saillies soudaines 
en de petits dômes et de soudaines chutes en d’étroites cuvettes. 
Si l’on imagine de pareils mouvements dans une série sédimentaire 
complète, je ne crois pas que l’on puisse admettre que ces mouve- 
ments, en somme très simples, suppriment, sur de vastes étendues, 
plusieurs centaines de mètres d'épaisseur d’assises. I faut trouver 


118 PIERRE TERMIER 6 Avril 


autre chose. Il faut invoquer une cause antérieure aux mouve- 
ments apparents, et qui ait créé, dans la série sédimentaire, la 
plupart des lacunes que nous observons aujourd'hui. 


XI. — DJEBEL OUENZA 


J'ai gardé pour la fin mes notes sur l'Ouenza, parce qu'il y a, 
dans ce massif, quelque chose de tout à fait particulier, que j'ai 
vainement cherché à travers la Tunisie : un-phénomène de recou- 
orement. Je pense bien que l'on trouvera des phénomènes sem- 
blables en d’autres points du département de Consiantine, quand 
l’on reprendra, avec des idées nouvelles, et en se gardant de placer 
une faille partout où l’on rencontre une difficulté, l'étude des 
affleurements triasiques. J'espère aussi que l’on en trouvera dans 
les régions de la Tunisie que je n’ai pas visitées et que n'a pas 
visitées non plus M. Pervinquière. Mais enfin, pour le moment, le 
cas de l’'Ouenza est encore isolé. 

J'ai décrit ce cas en 1906". Depuis lors, trois géologues, à ma 
connaissance, ont visité l'Ouenza : MM. Blayac, Joleaud et Gour- 
guechon : et tous trois ont reconnu l'existence du recouvrement. 
Le Trias est sur l’Aptien, et s'enfonce, plus au Nord, sous le Cré- 
tacé moyen ou supérieur. /l a l'air de faire partie de la série 
crétacée. Voici cinq coupes (fig. 9), normales à l’axe du dôme 
allongé qui constitue le massif, et échelonnées du Nord au Sud :. 
Il y a 5 km. 5 de distance entre les deux coupes extrêmes. 

Je crois être sûr de l’exactitude rigoureuse des quatre pre- 
mières coupes, celles qui sont menées à travers la partie septen- 
trionale du dôme et qui tranchent le gîte de fer. La cinquième 
coupe (a travers la cime même de l'Ouenza) est seulement schéma- 
tique. 

Entre le Koudiat Sauda et l'Oued es Serdouk, sur près de 
5 km. de longueur, tout le long du versant sud de l'anticlinal du 
gîte de fer, on voit l'Aplien s’enfoncer sous le Trias, avec une 
inclinaison assez forte au Koudiat Sauda, maïs graduellement 
diminuée et tendant vers zéro. Tout au Nord-Est, l’anticlinal 
du gîte de fer, de moins en moins accentué, s'ennoie sous le Trias. 
Même chose pour l’anticlinal aptien de l'Ouest. On le voit, près du 
Koudiat el Hamra, s'ennoyer sous le Trias. La route qui va de 


1. P. Termixr. Sur les phénomènes de recouvrement du djebel Ouenza 
(Constantine) et sur l’existence de nappes charriées en Tunisie. CR Ac. Se., 
CXLII, p. 237. 


2. Carte topogr. de la Tunisie à 1/100000 ; feuille Djebel Harraba. 


1908 TECTONIQUE TUNISIENNE ET CONSTANTINOISE 119 


l'usine à la mine de cuivre permet d'étudier cet ennoyage très 
exactement. 


Un fait bien curieux est l'existence, sous le recouvrement triasi- 


NO. kef Zebbès À fedj el Behim le 
se + PT SERRE FE EE 00m 


aued el Bourbita Mine de fer el cuivre 


k#Sauda 
Karkir 2 Mine defer de SF Barbe 
D. 


Fig. 9. — COUPES A TRAVERS LE DJEBEL OUENZA, normalement à l’axe 
du dôme. — 1/50 000. 
T (petites croix), Trias:; À, Calcaires aptiens; C, Marnes albiennes et céno- 


maniennes. Le figuré noir opaque représente le gîte de fer de l'Ouenza, 
intercalé dans l’Aptien ‘. 


que, dans le Chabet el Halalif et l’oued el Bourbita (3: coupe), d'un 
lambeau marneux et marno-calcaire appartenant au Cénomanien 


1. Ce gite, qui a d'énormes dimensions, près de 4 km. de long et jusqu’à 
60 m. d'épaisseur comptée normalement aux bancs, est une substitution, au 
calcaire aptien, de sidérose, mouchetée çà et là de cuivre gris. La sidérose 


est épigénisée en hématite rouge ; le cuivre gris est partiellement transformé 
en hydrocarbonates. 


120 PIERRE TERMIER 6 Avril 


ou à l’Albien. Ce lambeau, qui esttraversé par la route, s’intercale 
entre Aptien et Trias ; mais il s'écrase à l'Ouest comme à l'Est, et 
on ne le retrouve, ni à l'Est de la mine de fer et de cuivre, ni au 
pied du Koudiat el Hamra. 

Le Trias de l'Ouenza a la composition suivante: marnes à 
gypse; amas d’ophites très décomposées (avec nids d'oligiste) ; 
calcaires caverneux et cargneules, jaunes et blancs, bien lités ; 
calcaires en plaquettes jaunes et rouges. On peut faire, sans cesser 
de fouler ce terrain, plus de la moitié du tour de l'Ouenza, par le 
Nord, en partant de l’oued Mellègue au pied du Koudiat el Hamra, 
franchissant le Kef Zebbès, longeant le Fedj el Behim, et allant 
jusqu’au pied du Koudiat Zargua. Mais ce n’est pas tout. Il en 
existe encore un petit lambeau, posé sur l’Aptien, dans l’oued es 
Zibs, sur le versant ouest de la montagne (5° coupe); et je crois 
bien que l’on trouvera d’autres lambeaux sur le versant sud, et 
même près de la cime, d’après diverses indications, malheureuse- 
ment assez vagues, que m'ont données les exploitants de mines. 

Vers le Nord, les affleurements triasiques s'étendent assez loin, 
tout au moins jusqu’à l'oued Mellègue ; puis ils s’enfoncent sous le 
Crétacé supérieur. M. Blayac, dans sa Note déjà citée’, dit qu'il a 
observé, au Sud-Est de l'Ouenza, au pied du Koudiat Zargua, l’in- 
tercalation du Trias entre l’Aptien et le Cénomanien. Au Sud, le 
dôme de l’Ouenza s’ennoie rapidement sous le Cénomanien ; et ce 
sont encore des marnes cénomaniennes qui, au pied du Karkir 
Ouenza, recouvrent directement les calcaires aptiens (4° coupe). 

Somme toute, l'Ouenza est un dôme allongé d’Aptien, surgi au 
milieu d'une plaine de Cénomanien ou de Crétacé supérieur. 
Mais, sur plus de la moitié de la périphérie de ce dôme, le Trias 
s'intercale entre Aptien et Cénomanien, avec cette particularité 
qu'une lentille d’Albien ou de Cénomanien, écrasée sur ses bords, 
se glisse localement sous la lame triasique. 

Ces faits, très étranges, et qui rappellent ce que l’on voit dans 
les plus beaux pays de nappes de la chaîne alpine, ne s'explique- 
ront pas à l’aide de déversements locaux et de plis en champignon. 
On pourra sans doute essayer d’en rendre compte de la sorte, 
recommençant ainsi une expérience tentée cent fois, et toujours 
vainement, dans les Alpes ou en Provence. Tôt ou tard, il faudra 
bien reconnaitre qne l'Ouenza est pays de nappes, ei que ses plis- 
sements apparents sont des plissements secondaires, postérieurs 
à la formation de cette série sédimentaire complexe où le Trias 
apparaît comme un étage du Crétacé. 


J. BLayac. Loc. cit., p. 282. 


1908 TECTONIQUE TUNISIENNE ET CONSTANTINOISE I21 


CONCLUSIONS 


Dans la Tunisie du Nord et la Tunisie Centrale, et encore dans 
les régions constantinoises de Souk-Ahras et de Clairfontaine 
(l’Ouenza excepté), le Trias apparaît comme le substratum de tous 
les terrains, ef je ne connais pas un seul exemple de recouvre- 
ment, en dehors, bien entendu, des déversements tout à fait locaux 
de couches verticales poussant au vide. Maïs la série sédimen- 
taire présente, à chaque instant, des lacunes singulières et brus- 
ques, inexplicables, le plus souvent, par des raisons de pure stra- 
tigraphie. Ces lacunes s’exagèrent et deviennent de véritables 
problèmes tectoniques toutes les fois que, sous les autres ter- 
rains, le Trias apparaît. On a essayé, jusqu'ici, d'expliquer cette 
remarquable coïncidence entre les problèmes tectoniques et l’ap- 
parition du Frias par la nature spéciale des sédiments triasiques. 
C'était, je crois, faire fausse route. S'il y a des étirements plus 
marqués, des suppressions mécaniques plus importantes et plus 
évidentes lorsque le Trias affleure, c’est, suivant moi, parce queles 
plissements apparents de la région, très peu intenses, ne peuvent 
faire affleurer le Trias que si le Trias est près du jour, c’est-à-dire 
si la série sédimentaire qui le recouvre est localement diminuée 
par des étirements et des suppressions antérieurs. Ce n’est point 
le Trias qui est cause des anomalies tectoniques ; ce sont d’anté- 
rieures anomalies qui sont causes de l'apparition du Trias, dans 
des anticlinaux ou des dômes qui, sans elles, ne montreraient que 
du Crétacé inférieur ou du Jurassique. Si ces anomalies antérieures 
au plissement apparent ne sont pas d'ordre stratigraphique — et 
bien souvent elles ne le sont pas —, il faut bien qu'elles soient 
d'ordre tectonique, et qu'il y ait donc deux tectoniques dans la 
région : l'une qui a donné les plissements visibles, les ondulations, 
les cuvettes et les dômes ; l’autre, plus ancienne, qui a introduit 
des lacunes et des étirements dans la série sédimentaire. 

N'y eût-il que cela, je n'hésiterais pas — connaissant, comme 
je crois maintenant les connaître, les caractères des pays de 
nappes — à penser que toute la région en question est couverte 
d’une nappe ; que, depuis le Trias jusqu’au Miocène, toute la série 
sédimentaire tunisienne est une nappe unique, cachant nous ne 
savons quoi. Et c’est bien ce que je pense depuis plusieurs années. 

Mais il y a plus : il y a l’Ouenza, où, dans une déchirure du 
Trias, nous voyons ce qui se cache sous le Trias ; et, ce substratum 
du Trias, c'est du Crétacé inférieur. J'avoue que cette vérification 
de mon hypothèse m'a paru tout à fait convaincante et m'a enlevé 
mes derniers doutes. 


122 PIERRE TERMIER 6 Avril 


M Blayac a exprimé l'avis que l’on trouvera probablement, près 
de l’oued Mellègue, des afflleurements triasiques en place qui pour- 
ront être interprétés comme les racines de la nappe de l'Ouenza. 
Je suis, pour moi, très convaincu que, ces racines, on ne les 
découvrira pas. Tout le pays qui environne l'Ouenza, à 30 ou 40 km. 
à la ronde, est un pays de dômes : or, un pays de dômes ne peut 
pas être un pays où s'enracinent de grandes nappes. C’est l'évi- 
dence même. S'il y a une nappe, ou des nappes, à l’'Ouenza — et la 
chose n’est plus douteuse, semble-t-il —, l’origine de ces terrains 
charriés ne peut être qu'extrêmement lointaine. 

Je persiste donc dans la manière de voir que j'ai fait connaître 
en 1906 ! : «la Tunisie est un pays de nappes, et cette conclusion 
nesaurait manquer de s'étendre à la plus grande partie de l'Algérie ; 
les plissements tunisiens sont des plissements du second degré, 
des plissements de nappes ». Mais, il y a cependant quelque chose 
à changer aux conclusions de ma Note de 1906. Je disais en termi- 
nant cette Note qu'il y a, dans la région en question, « deux séries 
stratigraphiques : une série profonde formée par l'Éocrétacé et le 
Cénomanien et, jetée sur elle à la façon d'un manteau en loques, 
une autre série dont la base est le Trias, et qui comprend le Séno- 
nien et l'Éocène ». Au lieu de cela, voici ce que je crois qu'il faut 
dire. | 

Il y a, dans la Tunisie du Nord, la Tunisie Centrale et une 
grande partie du département de Constantine, une nappe de ter- 
rains en série normale, dont le terme inférieur est le Trias et dont 
le terme supérieur semble être le Miocène. Dans cette série, le 
Jurassique n'apparaît que bien rarement et sous la forme de 
grosses lentilles ; le Crétacé et l'Eocène sont, au contraire, souvent 
complets et continus, au point de ressembler absolument à des 
terrains en place. La nappe est ondulée et bossuée, très inégale- 
ment ; et, comme il arrive toujours dans les plissements secon- 
daires, l'allure de ces ondulations et de ces bossèlements est 
capricieuse et irrégulière. Quand l'épaisseur de la série est très 
réduite par les étirements contemporains du cheminement de la 
nappe, le moindre dôme fait aflleurer le Trias. Dans un de ces 
dômes — seul de son espèce, jusqu'ici — et qui est l'Ouenza, le 
Trias, base de la nappe, est percé, et l’on le voit reposer sur du 
Crétacé inférieur. Mais, comme ce Crétacé inférieur, substratum du 
Trias, a le même faciès que le Crétacé inférieur de la nappe elle- 
même, il est probable que le recouvrement constaté à l'Ouenza 


1,200, ICIL:,p. TOSLeL 190. 


: 
| 
| 
1 
k 
| 


1908 TECTONIQUE TUNISIENNE ET CONSTANTINOISE 123 


doit être expliqué par une simple digitation ! de cette nappe, et 
non pas par l'apparition d’une nappe sous-jacente ou d’une série 
autochtone. Le véritable substratum de la nappe tunisienne serait 
encore Inconnu. 

L'hypothèse étant ainsi formulée, toutes les objections fondées 
sur la stratigraphie, et, par exemple, sur la graduelle variation des 
faciès, tombent d’elles-mêmes. Il ne reste plus que l'objection 
habituelle, tirée de l’'énormité du phénomène, et une autre, tirée 
de la difficulté de marquer, au Sud, la limite du pays de nappe. A 
la première, je ne puis évidemment répliquer qu'en montrant les 
Alpes, les Carpathes et l’Apennin. À la deuxième, je suis encore 
incapable de répondre; mais je me demande si la zone des Chotts, 
au Sud de la Tunisie, zone où aflleure évidemment beaucoup de 
Trias, ne correspondrait pas à la limite méridionale cherchée ; et 
sil'on ne verrait pas, en étudiant attentivement cette zone, une 
série autochtone s’enfoncer, au Nord, sous le Trias de la nappe 
tunisienne. 


M. J. Blayac ne s’associe point aux conclusions de M. Termier. 

Il rappelle qu'il a visité le djebel Ouenza et qu'il est d'accord, avec 
M. Termier, sauf pour quelques détails secondaires, en ce qui concerne 
la tectonique de cette région algérienne. Le dj. Ouenza est certaine- 
ment un dôme aptien contre lequel repose le Trias gypso-salin sur- 
monté lui-même du Cénomanien. Mais c’est là un cas isolé — M. Ter- 
mier le reconnaît — et on peut l’expliquer d’ailleurs par un repli des 
terrains au contact du dôme, comme l'a dit M. Gourguechon et comme 
M. H. Douvillé vient aussi d’en émettre l’idée. Ce phénomène n’est pas 
nécessairement fonction d’une nappe de charriage. 

D'ailleurs M. Blayac persiste à croire qu'une étude détaillée de 
l'Ouenza et de ses abords reste encore à faire. Il a bien des objections 
à opposer à la théorie de M. Termier et les résumera en une note plus 
longue dans le Bulletin. Il rappelle à nouveau que les lacunes consta- 
tées autour des nombreux dômes triasiques d'Algérie et de Tunisie 
peuvent être dues à des phénomènes de décollement favorisés par la 
nature essentiellement plastique du Trias. Il estime cette explication 
plus plausible que celle d’une nappe de charriage venue d’une région 
lointaine, de la Méditerranée, et qui se serait étalée sur une étendue 
colossale ? sans que l'érosion l’ait encore suflisamment entamée pour 
qu’affleure son substratum comme l’admet M. Termier. 


1. C’est-à-dire un repli. Le mot est de M. Maurice Lugeon. 

2. Les dômes de Trias avec lacunes et contacts anormaux étant très nom- 
breux en Algérie, cette nappe s’étendrait sur un millier de km. de l'E. à 
l'O. ; vers le S. elle se serait avancée sur 300 km, au moins. 


124 PIERRE TERMIER 6 Avril 


M. Blayac indique en outre qu'il a vu dans la région nord-est 
de Souk-Ahras entre Ghardinaou et Sidi el Hemessi des schistes 
micacés et des quartzites sans fossiles situés sous le Trias. Ces 
dépôts ont un faciès différent de celui des autres terrains connus 
dans la région et pourraient bien être un représentant du Permien. 
Il rappelle aussi que M. Dareste a découvert naguère entre Souk- 
Ahras et Guelma au dj. Nador, le Lias moyen superposé au Trias, 
autant que les éboulis et les encroûtements gypseux ont permis 
d’en juger. 


M. Pervinquière est heureux de constater que M. Termier s’est rendu 
en partie à ses arguments, et qu’il abandonne déjà une de ses nappes. 
Tout ce qu’on voit en Tunisie appartient donc à la même série et le 
substratum n'apparaît nulle part, ce qui rend singulièrement difficile de 
prouver l’existence du charriage. L’Ouenza n’appartiendrait pas non 
plus au substratum, mais serait un simple repli de la nappe couvrant 
toute la Tunisie et une partie de l’Algérie. Dans ces conditions, il paraît 
plus simple à M. Pervinquière, comme à M. H. Douvillé, d'admettre un 
repli ramenant localement le Trias sur l’Aptien (Ouenza). 

La limite méridionale de la nappe serait au voisinage des chotts, le 
pays au Sud de ceux-ci étant en place. Or, M. Pervinquière, pas plus 
qu'aucun géologue ayant visité ce pays, n'a vu nulle part la longue 
bande de Trias qui devrait délimiter les terrains en place de ceux qui 
n’y sont pas. Le Trias apparaît en quelques points dans cette région 
(dj. Hadifa, Khenguet-el-Amor, etc.), toujours au centre de dômes ou 
de brachyanticlinaux, c’est-à-dire de la même façon que dans la Tunisie 
centrale. D'autre part, les terrains crétacés du Sud des chotts ne diffè- 
rent pas notablement de ceux du Nord de cette dépression. 

Enfin, ce régime de dômes ne paraît pas spécial aux pays de nappes, 
car il est admirablement développé au S.0. de Lagouat, dans le dj. 
Amour, étudié par M. Ritter, c’est-à-dire dans un pays qui serait en 
dehors de la nappe algéro-tunisienne, d’après M. Termier. Il est intéres- 
sant d'ajouter que le Trias y est recouvert par le Jurassique. 


M. Léon Bertrand fait observer que l’argument tiré de la structure en 
dômes et de la suppression fréquente des couches supérieures au Trias, 
entre celui-ci et les couches secondaires plus élevées, ne peut être con- 
sidéré comme une présomption suffisante de l’origine charriée de toute 
cette série secondaire tunisienne. 

Les mêmes caractères se retrouvent dans le Sud-Est des Alpes- 
Maritimes et la série secondaire s’y poursuit pourtant sans disconti- 
nuité, jusqu’au bord du massif primaire du Mercantour, où elle débute 
par les grès triasiques et permiens qui forment la couverture stratigra- 
phiquement régulière des terrains anciens. Si l’on appliquait l’argu- 
ment capital de M. Termier à cette région, on serait amené à consi- 
dérer ce massif hercynien comme étant lui-même charrié, et cela entraf- 
nerait l’origine charriée de toute la première zone alpine, ce qui, dans 
l’état actuel de nos connaissances, paraît tout à fait inadmissible. 


SUR L'AGE DE QUELQUES GISEMENTS DE L'ORLÉANAIS 


pAR Paul Combes fils 


M. Stehlin, dans le savant travail qui vient de paraître dans le 
Bulletin ', émet diverses idées absolument nouvelles sur l’âge des 
dépôts à ossements de l'Orléanais ; ces idées ont le grand intérêt 
d'attirer l'attention sur certains côtés des questions négligés jus- 
qu'ici, mais, quelques-unes, basées uniquement sur l'étude des 
Mammifères fossiles, ne se trouvent pas confirmées par la 
stratigraphie. 

Voici, en effet, quelques observations effectuées au cours de mes 
excursions dans l’Orléanais, qui, je crois, y apporteront certaines 
modifications. 


[. — CaALCAIRE DE MONTABUZARD 


M. Stehlin * revient sur la question si controversée de l’âge de 
ce calcaire. Mes excursions à cette localité m'ont fait absolument 
adopter l’avis de MM. Dollfus et Gauchery, c'est-à-dire m'ont fait 
considérer ce dépôt comme reposant par l'intermédiaire des 
« Marnes de l’Orléanais » sur le calcaire de Beauce. 

En effet, j'ai vu les sables en contact latéral avec le calcaire au 
Sud de Montabuzard, sur le flanc nord du vallon de la Driotte, au 
fond duquel passe la route des Aydes à Ingré; j'ai effectué la même 
observation sur la route allant de Villeneuve à Montabuzard. 

M. Stehlin écrit (p. 545) : € Si, un jour, on découvre une faunule 
de Mammifères dans quelque lambeau de calcaire de l'Orléanais 
indubitable, c’est-à-dire directement recouvert par des sables 
fluviatiles burdigaliens fossilifères, la question de Montabuzard 
sera tranchée ». 

Or, outre les deux localités de la Chapelle-Saint-Mesmin et 
de Saint-Ay, citées par M. G. Dollfus *, qui sont dans ce cas, 
Fay-aux-Loges vient de fournir un ossement du calcaire de l’Or- 
léanais, reçu récemment au musée d'Orléans ; par conséquent, à 
mon avis, on doit continuer à ranger le calcaire de Montabuzard 
entre les marnes de l’Orléanais et les sables burdigaliens. 


1. H.-G. Srenuin. Notices paléomammologiques sur quelques dépôts des 
bassins de la Loire et de l'Allier B.S.G.F., (4), VIL, 1907, pp. 525-550. 

DOVE GER 0 Gare 

3. B.S.G.F., (4), VII, 1908, p. 458. 


1206 PAUL COMBES FILS 6 Avril 


II. — GISEMENTS DE CHEVILLY ET ENVIRONS 


M. Stehlin range les gisements de Chevilly et abords dans le 
sroupe qui, d'après lui, forme le passage du Burdigalien à l'Hel- 
vétien ; la faunule qu'il cite renferme, en effet, un assez grand 
nombre de formes immigrées ; mais dans mes récoltes, j'ai une 
canine d'Amphycion (petite espèce), forme autochtone, par con- 
séquent archaïque ; de plus je possède de cette localité des frag- 
ments de carapace de Testudo novaciensis Nouët, de Trionyx sp. 
et des plaques dermiques de Crocodilus. Or, M. Thevenin a trouvé 
dans les sablières de Chilleurs (groupe ancien de M. Stehlin) une 
carapace du Chélonien précité ; Nouël en a trouvé une à Neuville ; 
Lockhart en a signalé! à Fleury-aux-Choux, Malgrap, commune 
de Ruan, Neuville, Marigny, Maigreville, Beaumont. Ce sont à peu 
près les mêmes localités pour la répartition du genre Crocodilus, 
plus Baigneaux : enfin des bois de Palmier des Chapelles et de 
Dicotylédones de Baigneaux. provenant de mesrécoltes, setrouvent 
dans la presque totalité des gisements de sables de l’Orléanais. 

Il y à donc là une uniformité de faune et de flore qui vient 
corroborer l’uniformité stratigraphique et lithologique de ces 
sables. 


III. — GisemMeNtrs DE BAIGNEAUX ET DE LuMEAU (EURE-ET-Loir) 


C’est ici que la question se complique de données nouvelles qui 
peuvent jeter un certain jour 
surla stratigraphie des sables 
burdigaliens. 

Les gisements de Bai- 
gneaux et de Lumeau, situés 
à huit kilomètres d’'Artenay 
(Loiret), m'ont été signalés 
par M. Léon Dumuys, con- 
servateur des Musées histo- 


riques, à Orléans. AO 
Celui de Baigneaux est en Fig. 1. — CouPE DE LA CARRIÈRE FAU- 
pleine exploitation; il y a CHEUX, A BAIGNEAUX. 


là une coupe verticale très 

propre à l'observation. J'en ai rapporté récemment de nombreux 
ossements : Steneofiber cf. Jægeri Kaur., Listriodon Lockharti 
Pouez, Amphicyon cf. major BLAINv., Rhinoceros, Hyæmoschus, 


Hy-otherium, etc. 


1. LocxxarrT. Description des fossiles de l’'Orléanais. Mém. de la Soc. roy. 
des Sc., B.-L. et A. d'Orléans, t. VII, n° 5, 1847, pp. 206-210. 


1900 GISEMENTS DE L'ORLÉANAIS 197 


Voici la coupe relevée, comme celle de Lumeau, pai M. Dumuys, 
le 20 octobre 1907 et que j'ai complétée lors de mon excursion du 
mois de février dernier. 


1. Humus, terre végétale, brun foncé . . . . . o m. 70 
2. Terre arable jaunâtre . . . . te 0 80 
3. Sables très blancs, à Sratiications nee 
avec lentilles d'argile grise et ocracée . . . 5 50 à 6 m. 
fMarne à Unio. . Sr ooniE RONA ANR AE 1 10 


5. Calcaire de Beauce, « Tuf ». 


Comme on peut le voir, il existe là comme à Chitenay, entre 
le calcaire de Beauce, et les sables fossilifères, les marnes à Unio 
qui sont, de l'avis de tous les géologues, du Burdigalien typique: 

M. Stehlin estime que la faune des sables de Chitenay a un 
caractère archaïque ; com- 
ment expliquer alors que les 
sables de Baigneaux soient 
chronologiquement plus ré- 
cents, puisqu'ils se trouvent 
dans la même position stra- 
tigraphique ? 

J'arrive maintenant au gi- 
ee sement de Lumeau, situé à 
FA Ki Viral eee. de 2 kilomètres du précédent; il 
Fig. 2.— COUPE DE L’ANCIENNE CARRIÈRE s'agit là d’une localité tout à 

PIOT, À LUMEAU. 


fait nouvelle, dont l’exploita- 
tion a été abandonnée depuis 
assez longtemps, mais où nous avons fait pratiquer des fouilles 
jusqu'au calcaire de Beauce, ce qui nous a procuré la coupe sui- 
Ne : 


MEIUNUS ALERTE VÉRELAlE ERNEST CINE 0 

2. Gros gravier calcaire, remblai . . . LA UeNRITRINO Di160 
3. Sables blancs, légèrement jaunâtres, avec intercalation 
d’un lit discontinu de marne à Unio, Melanoides 

ÆEscheri Bronc., Helix, à la partie médiane . . . . 5à 6 m. 


4. Calcaire de Beauce, « Tuf ». 


Ici la position des marnes à Unio n’est plus la même; ces 
marnes ne sont plus à la base des sables comme à Baigneaux, 
mais intercalées dans leur masse, et, fait intéressant, elles m'ont 
fourni pour la première fois, un ÆHelix. 

Les seuls ossements déterminables rencontrés dans les sables, 
au cours du sondage que j'ai fait exécuter, sont une dent de 
Steneofiber cf. Jægeri Kaur., espèce abondante à Baigneaux et 
plusieurs dents de Rhinoceros. 


128 PAUL COMBES FILS 6 Avril 


CONCLUSION 


Les faits que je viens d'exposer sont uniquement ceux que j'ai 
observés moi-même, mais je suis à peu près certain que toute 
étude stratigraphique ultérieure confirmera l’homogénéité absolue 
qui me paraît exister dans la masse des sables de l’'Orléanais. 

Je me range absolument à l'avis des géologues qui considèrent 
ces sables comme résultant d'un courant fluviatile qui, arrachant 
au Plateau Central les éléments qu'il charriait, a déposé à une 
même époque : les sables de la Sologne, les sables de l’Orléanais 
et les sables granitiques du bassin de Paris. 

Quant à ce qui concerne la variation de position de la marne à 
Unio, cela s'explique par ce fait qu’à certains moments un régime 
calme et vaseux s’établissait dans une région du fleuve, — comme 
cela se produit pour nos cours d’eau actuels —, et permettait la vie 
et la conservation de certains Mollusques dulceaquicoles auxquels 
pouvaient se mélanger des coquilles charriées de Mollusques 
terrestres (Helix). 

Cela est d'autant plus vraisemblable que ces marnes sont en 
lentilles ou en lits discontinus, mélangées d'une assez forte pro- 
portion de sables, et situées au milieu de stratifications entre- 
croisées, comparables en certains points à celles que l’on observe 
dans nos ballastières de diluvium. 

Si réellement il existe une localisation de certaines espèces 
mammalogiques dans les sables, ce que ne me démontrent pas 
mes récoltes personnelles, cela peut s'expliquer par la présence 
de certaines colonies ou provinces zoologiques sur les rives du 
courant miocène. 

Ces diverses observations, je me hâte de le dire, ne diminuent 
en rien l'intérêt du travail de M. Stehlin qui, d’ailleurs, n’a émis 
ses idées sur l’âge des faunes, que sous réserves. Son étude est 
une base solide et précieuse pour les travaux de détails futurs. 

Dans un travail ultérieur, je donnerai une liste des Vertébrés 
fossiles de Baigneaux et de Lumeau et la description des bois de 
Palmiers et de Dicotylédones assez fréquents dans les sables de 
l'Orléanais. 


NOTE SUR LES ARGILES ET SABLES ÉRUPTIFS 
DES DIACLASES DE LA CRAIE AUX ENVIRONS DE ROUEN 


PAR LE général Jourdy 


A la séance du 2 mars 1908, M. A. de Grossouvre, qui a eu 
l’occasion d'examiner des grains de quartz recueillis par M. Henri 
Douvillé dans l’excursion que j'ai dirigée les 8 et 9 avril 1906 aux 
environs de Rouen, s’est prononcé de la facon la plus formelle 
contre l'hypothèse d’un charriage imaginé pour expliquer la pré- 
sence de ces grains, qui pullulent dans les sables granitiques 
tapissant les diaclases de la craie aux abords de la grande faille 
de la Seine. 

Je présenterai à ce sujet les explications suivantes : 

Les études que j'avais entreprises à la fin de 1905 sur l’origine 
des matériaux employés par les anciens céramistes de Rouen, 
m'avaient conduit à rechercher la provenance des argiles blanches 
associées à des sables dans les poches de la craie du plateau de 
Boos. M. H. Douvillé, à qui j'avais montré ces sables, les avait 
reconnus identiques à ceux qu'il avait obtenus dans des conditions 
analogues à Vernon dès 1874 et qu'il avait qualifiés de sables 
éruptifs. L'étude que j'en ai faite en 1905 et 1906 m'a persuadé que 
c'était avec raison qu'il leur avait attribué une origine éruptive; 
mais, comme cette détermination avait été contestée, j'ai tenté de 
faire trancher la question, et c’est dans ce but que j'avais convoqué 
des géologues de Normandie et de Paris, en les invitant à exa- 
miner sur place les coupes que j'avais établies et à se prononcer 
sur l'origine éruptive ou sédimentaire de ces sables et de ces 
argiles remarquablement purs. 

L'examen des matériaux de remplissage de ces larges fentes de 
la craie ne parut pas, à la majorité des membres de la Commission, 
favorable à la solution que je pensais, et l'excellent compte rendu 
de M. Paul Lemoine, fidèle interprète des discussions dans les- 
quelles les opinions contraires ne sont pas parvenues à l'accord, 
conclut au statu quo, avec une préférence marquée pour la théorie 
la plus généralement adoptée, celle du remplissage de haut en bas 
des crevasses de la craiïe le long de la grande faille de Rouen, par 


1. Compte rendu de l’excursion dirigée par le général Jourdy aux environs 
de Rouen les 8 et 9 avril 1906, par Paul Lemoine. Bull. Soc. des Amis des 
Sciences naturelles de Rouen ; année 1906. 


10 Août 1908. — T. VIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 9 


130 GÉNÉRAL JOURDY 6 Avril 


des dépôts sédimentaires de sables et d’argiles. Cette explication 
ayant réuni la majorité des suffrages, je l’ai provisoirement 
acceptée et je l'ai 
même adaptée à ma 
coupe de la carrière 
Viard à Celloville, 
dans le sens indiqué 
par M. Bigot (fig. 1): 
d'aprèslesavantpro- 
fesseur de Caen, les 
couches superposées 
de l’Eocène et du 


« UE ds Miocène, primitive- 
UE menthorizontales,se 

D sont disloquées lors 

Fig. 1. — CARRIÈRE VIARD, A CELLOVILLE de l'ouverture des 
AQ, Argile à silex quaternaire (remaniée); AS, diaclases de la craie, 
Argile à silex en place; S, Sables granitiques : puis effondrées dans 


SB, Sables blancs, SR, Sables rouges ; AK, les toscee honte 
Argile kaolinique; 7’, Sable blanc farineux tha- l , ï Re 
nétien; P, Avellanes sparnaciennes; D, Dia- ÉOHELTES SUÉE ï 
clases; C, Craie sénonienne. le long des parois 
et les couches supé- 
rieures au milieu (fig. 2, 3, 4). Je reproduis ici (fig. 1) la coupe qui 
figure en calque sur une photographie dans le compte rendu de 
M. Lemoine, avec cette explication de M. Bigot. 


Fig. 2-4. — SGHÉMAS MONTRANT L'ORIGINE DES SABLES ÉRUPTIFS 
2. Situation initiale. — 3. Commencement de l'ouverture de la diaclase et de 
la descente des blocs des sédiments tertiaires. — 4. Chute finale des 
sédiments tertiaires. — Même légende que figure 1. 


Toutefois, si j'ai respecté l’avis de la majorité sans en être plus 
convaincu, j'ai tenu expressément à faire la réserve suivante : 
« Le général Jourdy appelle l’attention des excursionnistes sur 


1908 SABLES ÉRUPTIFS DE ROUEN 131 
s 

cette particularité (nombreux gros grains de quartz à angles 

parfois très vifs) qui se concilierait difficilement avec l’hypothèse 

d'un charriage lointain: ». 

Cette observation a attiré l’attention de M. A. de Grossouvre, 
et l'examen de ces grains de quartz l’a conduit à déclarer qu'il ne 
pouvait, pas plus que moi, admettre que des fragments aussi gros 
et aux angles aussi fraîchement conservés, puissent être considérés 
comme des matériaux charriés sur une grande distance : de Rouen 
au massif granitique le plus voisin (Cotentin), la distance n'est pas 
moindre de 120 kilomètres, elle est de 500 au Massif Central. Lors 
de l’excursion d’avril 1906, MM. Fortin et Bigot avaient émis 
l'hypothèse que ces grains de quartz pouvaient provenir de la 
décomposition sur place, de blocs de granite charriés ; mais les 
autres membres de la réunion n’admirent pas cette explication, 
car ils estimèrent que ces gros grains de quartz se trouvent parfois 
en masses assez importantes pour nécessiter l'existence de blocs 
d'un poids inconciliable avec l’idée d’un transport lointain ; ces 
grains sont même plutôt groupés en veines irrégulières voisines 
de la verticale, et offrent un vague aspect de filons. 

L'état des grains de quartz n'est pas le seul argument contraire 
à la théorie du charriage, et par conséquent du remplissage par le 
haut contre laquelle proteste également la couleur de ces sables 
et argiles. Sur le terrain, il y a deux ans, M. H. Douvillé a pré- 
senté l’observation suivante : «Les argiles qui remplissent les 
diaclases de la craie ont une couleur franchement blanche et 
jouissent de propriétés réfractaires à la cuisson, elles offrent dès 
lors un caractère éruptif à l'inverse des argiles sédimentaires qui 
sont toujours chargées de fer et ne produisent à l’exploitation que 
des briques facilement fusibles d’un rouge foncé. On ne peut guère 
comprendre comment des boues argileuses pourraient couler 
depuis le Massif Central ou même seulement depuis le Cotentin, 
sans se souiller, ne füt-ce que d’oxyde de fer qui est tellement 
répandu à la surface du sol ». 

J'ai partagé cet avis, et, sur le terrain même, j'ai montré par la 
coupe de la carrière Viard, que le centre de la poche argilo- 
sableuse était d'une blancheur parfaite, que cette couleur était 
celle de la couche de sable entourant ce noyau, et que ce sable ne 
se tachait en rouge qu'à son contact avec l'argile à silex. J’en ai 
conclu que le centre de cette poche n'avait jamais subi de promis- 
cuité de charriage, et que sa pureté semblait bien révéler une 


1. Loc. cit., p. 457 et 458. 


132 GÉNÉRAL JOURDY 6 Avril 
origine de bas en haut. J'ai de plus attiré l'attention de nos confrères 
sur une autre particularité de couleur : ces argiles si blanches 
côtoient des paquets d’argiles d'un noir très foncé et si la blancheur 
nese maintient pas toujours absolument nette, c’est par l’infiltration 
de cette couleur noire à dose variable, maïs sans souillure ferrugi- 
neuse. 

L’argile noire apparait presque partout à côté de l'argile blanche. 
A la carrière de Saint-Austin ’, elle affecte la forme mince et 
recourbée d’un nœud de cravate. A la carrière Mulot à Celloville, 
elle se trouve par taches. A la forêt de la Londe, une masse 
d'argile noire côtoie le paquet d'argile blanche. À Ia carrière de 
Thuit-Hébert qui n’a plus le caractère filonien, mais plutôt une 
apparence d’épanchement (en raison sans doute de sa distance à 
la grande faille de la Seine) et dont j'ai donné la coupe *, l'argile 
noire qui est actuellement exploitée par la Société de Céramique 
de Choisy-le-Roi, forme une masse épaisse (3 ou 4 m.) reposant 
sur des sables ; la couleur noire a déteint par le bas en rose sur 
des sables très ferrugineux intercalés entre l’argile noire et les 
sables blancs inférieurs, et par le haut en gris sur des argiles 
remaniées. 

Quelle est la nature de cette substance colorante ? C'est assuré- 
ment une matière volatile, car la blancheur immaculée reparaît 
sous l’action de la chaleur, et les céramistes du XVIII siècle, les 
producteurs du fameux « décor à la Corne d’abondance » préféraient 
à cause de sa pureté, l'argile noire à l'argile blanche pour la fabri- 
cation de leurs plus belles faïences de Rouen. Est-elle végétale ? 
Les partisans de l’origine sédimentaire qui formaient la majorité 
des géologues de la réunion d'avril 1906 se sont débarrassés de 
l’énigme en la rattachant à des lignites (absents du reste des fofma- 
tions que nous avons visitées). Cette substance n'est-elle pas plutôt 
un carbure, trace de l’origine éruptive de l'argile et des sables ? 
La question ne peut encore être tranchée d’une façon décisive, et 
j'estime que l’arrangement des sables et des argiles, la nature des 
gros grains de quartz des sables, comme la couleur des argiles 
cadrent mieux avec l’idée d’une formation éruptive qu'avec celle 
d’une origine sédimentaire. 

M. G. Dollfus, qui n'avait pu assister à l'excursion des 8 et gavril, 
m'a manifesté, en octobre 1906, le désir de la recommencer avec 
moi. La question l’intéressait doublement, d’abord comme auteur 
de la Feuille de Rouen de la carte géologique, puis en qualité de 


1. PL. rv du Compte rendu de M. Paul Lemoine. 
2. Fig. 8 du Compte rendu de M. Paul Lemoine. 


1908 SABLES ÉRUPTIFS DE ROUEN 133 


partisan très convaincu aussi bien pour les sables que pour les 
minéraux, du remplissage par le haut des cavités, poches, cre- 
vasses du sous-sol. Fidèle à ses idées, il conclut plus résolument 
que tous les visiteurs du plateau de Boos, au remplissage des 
cavités de la craie par sédimentation superficielle, et il a protesté 
fortement contre l’explication du remplissage par des matériaux 
projetés de l’intérieur. Il ne m'a pourtant pas convaincu. 

J'estime en effet que la coupe que m'avait esquissée sur place 
M. Bigot n'est pas à l'abri de toute critique, car elle suppose à la 
partie inférieure des couches primitivement horizontales, un fort 
lit d'argile à silex surmonté des sables farineux du thanétien et 
des sables à avellanes du Sparnacien. Or, il est de règle, en 
Normandie du moins ', que l'argile à silex manque là où existent 
les formations marines et même saumâtres. Si ces matériaux si 
différents se trouvent mélangés dans les cavités de la craie, aux 
abords de la grande faille de Rouen, c’est qu'ils ont été juxtaposés, 
mais jamais superposés. Sur tout le plateau de Boos, dans la 
Normandie toute entière, 
peut-on dire, la surface de 
la craie est très irrégu- 
lière, entaillée de bosses 
et pointes en forme de 
pyramides : les dépôts des 
divers niveaux tertiaires 
s'y coudoient, des paquets 
d'argile à silex peuvent 
être voisins de sables tha- 


nétiens ou sparnaciens, 


mais l'argile à silex ne Fig. 5. — SCHÉMA DU REMPLISSAGE DES 
POCHES DE BAS EN HAUT. 


Même légende que figure 1. 


forme jamais de lit stra- 
tifié au dessous des cou- 
ches de sables ou d’argiles. Dans les nombreuses cavités de la 
craie du plateau de Boos, au contraire, le fond et les parois sont 
toujours tapissés d’une forte couche d’argile à silex, contre laquelle 
sont plaqués les sables, et l'argile forme au centre un noyau qui 
descend jusqu'à un fond épais de silex arrondis. 

Cette disposition me semble s'expliquer bien mieux par le rem- 
plissage de bas en haut. Supposons en effet une chaudière dont le 
fond horizontal serait percé d'un trou muni d’un tuyau descendant 
à un niveau inférieur (fig. 5). Qu'on la remplisse de matériaux aussi 


1. J’ai vérifié le fait dans de nombreuses coupes, aussi bien dans le Vexin 
normand (environs d’Etrépagny), que sur les côtes de la Manche (environs 
de Dieppe). 


134 GÉNÉRAL JOURDY 6 Avril 


dissemblables que les têtes de chat de l'argile à silex, et les avel- 
lanes sparnaciennes puis, qu'on fasse pénétrer par la chaudière à 
forte pression, de l’eau mélangée de grains de sable et d'argile. Il 
en résultera d’abord un mélange tourbillonnant de ces éléments 
hétérogènes. Mais si la pression diminue progressivement, les maté- 
riaux les plus lourds se déposeront d’abord sur les bords et sur le 
fond, puis les matériaux de poids moyen (avellanes, gros sable), 
s’appliqueront ensuite sur la surface creuse des premiers et ce n’est 
qu'à la fin, quand le courant vertical sera près de s’éteindre, que 
l'argile qui est la plus légère, se déposera à la place restante, c’est- 
à-dire au centre. Cette répartition des matériaux est absolument 
celle de toutes les exploitations d'argile aux abords de la grande 
faille de la Seine, sur le plateau de Boos:. 

L'explication qui vient d’être présentée paraît bien concorder 
avec celle d'une origine éruptive ; la faille de la Seine et toutes les 
failles voisines de ses lèvres se seront ouvertes, auront livré 
passage à des torrents de sables et d'argiles éruptifs qui auront 
débouché sur la surface de la craie, se mélangeant aux matériaux 
existants, et la bouillie hétérogène se sera déposée à la fin de la 
crise, dans l’ordre des densités, d'abord sur le fond et sur les 
parois, et finalement au centre. 

Si du fait, on passe à la théorie du phénomène, l'explication du 
remplissage change tout à fait de caractère, suivant qu’on l’admet 
par le haut ou par le bas. J'ai prié M. G. Dollfus, puisque j'avais 
l’heureuse chance de discuter avec lui, de vouloir bien m'expli- 
quer comment il pouvait comprendre un phénomène aussi général 
que celui de l’afflux des sables granitiques et des argiles burdiga- 
liennes, car ces matériaux s’observent avec les mêmes caractères 
depuis le Massif Central jusqu'au loin dans le bassin de Paris.Il 
m'a déclaré alors qu’à son avis, on devrait admettre que les mas- 
sifs granitiques du Limousin et de la Bretagne, après avoir subi, 
sous les eaux oligocènes, une longue période de décomposition, 
ont été émergés à l'aurore du Miocène et ont alors subi un déca- 
page intense qui a donné lieu à un immense manteau de sables et 
d'argiles s’écoulant demi-fluide sur leurs pentes, jusqu'en Nor- 
mandie et au delà. 

A cette explication neptuniste, j’opposerai le plutonisme suivant. 


1. Les ouvriers qui exploitent « la terre de pipe », de père en fils, depuis 
le XVI siècle, sont tous d’accord pour affirmer que le fond de leurs fosses 
est tapissé d’une couche épaisse de silex arrondi (parfois 30 m. de profon- 
deur) qui arrête leur exploitation, de sorte qu'on ne connaîtra sans doute 
jamais le « tuyau de la chaudière ». 


1908 SABLES ÉRUPTIFS DE ROUEN 139 


Après la poussée tectonique pyrénéenne, mère d’un riche réseau 
de diaclases qui règne des Pyrénées à l’Artois, la poussée tangen- 
tielle a agi sur les couches plus profondes, faisant surgir à travers 
les crevasses, les matériaux fluides existant sous le substratum 
archéen. L'eau chargée de sables et d’argiles, à la façon des vol- 
cans de boue, aura été projetée la première. La persistance de 
l'effort a amené plus tard au jour (Miocène supérieur), les tra- 
chytes, basaltes, andésites, labradorites des laccolithes situés sous 
l’Eifel et le Massif Central, et a produit ainsi les éruptions vol- 
caniques qui ont persisté jusqu’à l'aurore de l'époque actuelle. 

En résumé, l'aspect des gros grains de quartz, la pureté des 
argiles et des sables juxtaposés, corroborent l'explication hydro- 
thermale des sables éruptifs. La discussion de la coupe des chau- 
dières du plateau de Boos, la nature du phénomène boueux du 
début de la période miocène, me paraissent, ainsi qu'à M. A. de 
Grossouvre et à M. Henri Douvillé, inconciliables avec l’hypo- 
thèse d’une alluvion superficielle et originaire des sommets grani- 
tiques du Massif Central ou de la Bretagne. Si la réunion contra- 
dictoire que j'avais provoquée les 8 et 9 avril 1906 à Rouen n’a pas 
convaincu alors la majorité de nos confrères, j'espère qu'en réflé- 
chissant, ils viendront à nous. 

J'espère aussi que d’autres faits nous donneront encore plus 
complètement raison dans l’avenir. 


M. Dollfus dit que les divers arguments présentés par M. Jourdy 
sont bien connus. Mais la théorie éruptive entraîne à des hypothèses 
bien plus graves que la simple explication d’une sédimentation avec 
altération postérieure. Elle suppose des amas de granite kaolinisé 
inexpliqués gisant à deux mille mètres au moins de profondeur et qui 
seraient sortis poussés avec une force complètement inconnue et par 
des cheminées qui n’ont jamais été constatées. 

Les sables granitiques ne renferment aucun élément venant de la 
profondeur, mais des débris superficiels y sont mêlés. Malgré les 
falaises hautes de plus de cent mètres orientées de toutes manières 
aux environs de Rouen, aucune poche réellement profonde n’a été 
constatée. Jamais les sables granitiques n’ont été trouvés dans la faille 
de la Seine et dans les fractures qui l’accompagnent. IL n’y a aucune 
trace de phénomènes volcaniques, de projections gazeuses ou liquides, 
pas d'émanations internes et les argiles noires sont colorées par des 
matières organiques qui disparaissent à la cuisson. 

On a vraiment trop abusé des causes internes en géologie, les phéno- 
mènes externes, bien prouvés, ont été reconnus au contraire, comme 
occupant une place toujours plus grande dans la couche corticale. 


136 GÉNÉRAL JOURDY 6 Avril 


A. de Grossouvre. — Sur les Sables granitiques du Bassin de 
Paris *. 

Comme complément à la note de M. le général Jourdy sur les 
Sables granitiques des environs de Rouen et suite aux observa- 
tions que j'avais présentées dans la séance du 2 mars dernier, 
j'ajouterai que, si les graviers de ces sables sont anguleux, ceux 
de la vallée de la Loire, en amont de Gien, sont nettement arrondis 
et de forme ovoïde, Comme les graviers d'aval ne peuvent être 
moins roulés que ceux d’amont, toute relation de continuité doit 
donc être absolument exclue entre les graviers de la Loire et ceux 
des environs de Rouen. 


SUR L'EXTENSION ORIGINELLE PROBABLE DES NAPPES 
DE CHARRIAGE ALPINES DANS LES ALPES-MARITIMES 


PAR Léon Bertrand 


Lorsqu'on suit la chaîne alpine à partir de la Méditerranée, les 
premières traces de charriages comparables à ceux des Alpes 
suisses commencent à se montrer avec certitude dans la région 
de l'Ubaye et de l'Embrunais, où leur existence a été bien mise 
en évidence par MM. Haug et Kilian. Leur cheminement s’est fait 
vers l'extérieur de la chaîne, c’est-à-dire là vers le S.0., presque 
en sens inverse de la direction normale vers le Nord, qui est celle 
que l’on trouve dans la plus grande partie de la chaîne alpine. 
D'autre part, la façon dont se comportent ces nappes à l'égard des 
deux massifs anciens voisins, du Mercantour et du Pelvoux, est 
fort intéressante à considérer. 

Ceux-ci, au lieu d’avoir été des obstacles à peu près invincibles 
à la propagation des mouvements tertiaires et de les avoir forcés 
à se mouler sur eux, comme l'ont fait les massifs hercyniens de 
l’'avant-pays alpin, ont été englobés dans les plis récents. Les 
couches secondaires qui avaient recouvert les terrains primaires 
ont été fortement plissées, et les plis de ces couches secondaires 
et nummulitiques se continuent nettement sur l'emplacement où 
ne se montrent plus actuellement que les terrains primaires ; 
d’abord ils y sont indiqués par les digitations si caractéristiques 


1. Note présentée à la séance du 1°" juin 1908. 


1908 NAPPES DE CHARRIAGE ALPINES 137 


de la terminaison occidentale du massif primaire du Mercantour 
(feuille Saint-Martin- Vésubie), puis par les lambeaux synclinaux 
conservés en pleine région primaire. Si ces massifs anciens se 
montrent donc comme des parties surélevées d’une zone de plisse- 
ment continue, quant à l’allure des plis récents, il ne faut pourtant 
pas rejeter d’une façon trop absolue l’ancienne notion des « massifs 
centraux », car l’'individualisation de ces aires surélevées s'était 
ébauchée antérieurement au plissement principal des terrains 
secondaires et nummulitiques. 

La carte que M. Haug a donnée des nappes de l'Ubaye et le 
tracé des contours de la Carte de France au millionième (2° édition) 
montrent avec évidence que celles-ci s’'avancent considérablement 
vers le Sud-Ouest, entre les extrémités des massifs au Pelvoux et 
du Mercantour, sur la région transversalement très déprimée de 
l’Embrunais, tandis que nous n’avons aucune preuve directe per- 
mettant d’aflirmer que ces nappes ont passé ou non par dessus 
les deux aires surélevées en question. Au premier abord, il est 
bien certain qu'on est tout naturellement amené à penser que les 
deux massifs jumeaux du Mercantour et du Pelvoux ont empêché 
l'avancée des nappes de l’'Ubaye et de l’Embrunais et, évidem- 
ment aussi, celle des nappes plus élevées qui auraient pu les recou- 
vrir. Par contre, la disposition déprimée de l'Embrunais, entre les 
deux obstacles en question, aurait nettement favorisé l'écoulement 
de ces nappes charriées vers l'extérieur de la chaîne alpine, ainsi 
que le pense M. Haug. 

Mais, d’autre part, une autre interprétation doit venir à l'esprit, 
si l’on s'imagine que la surélévation à laquelle les deux massifs 
hercyniens en question doivent leur individualisation actuelle 
aurait été consécutive à la formation de ces nappes. Dans cette 
conception, l’ensellement transversal de l’Embrunais aurait été 
seulement une circonstance topographique postérieure aux char- 
riages et qui aurait permis une meilleure conservation des nappes 
charriées, du moins des plus inférieures, si l’on admet, avec 
M. Termier, que d’autres que celles dont on trouve actuellement 
la trace dans la région aient recouvert originellement celle-ci. Sur 
les massifs surélevés, au contraire, l'érosion ultérieure aurait 
enlevé, non seulement toute trace de ces nappes, mais encore la 
presque totalité de la couverture secondaire en place des terrains 
primaires, sauf dans quelques synclinaux plus profonds que les 
autres. Cette conception est celle qui découle des publications de 
M. Termier, car, dans ses coupes les plus récentes, il indique que 
le massif du Pelvoux aurait été entièrement submergé par les 


138 LÉON BERTRAND 6 Avril 


nappes venues des régions plus internes de la chaîne alpine. Mais 
je la crois trop absolue et diverses raisons m’amènent à penser 
qu'il faut concilier, dans une mesure à déterminer, les deux opi- 
nions opposées. 

L'étude des Alpes-Maritimes ! m'a, en effet, montré que, si l’on 
doit admettre que la surélévation définitive du massif du Mercan- 
tour a été postérieure au Nummulitique, cette région avait déjà 
été une aire surélevée durant le dépôt des couches secondaires et 
nummulitiques et que sa partie centrale, tout au moins, avait dû 
rester à peu près constamment émergée pendant ce dépôt. En par- 
ticulier, les couches triasiques de sa bordure montrent des traces 
d'émersions locales, qui se retrouvent aussi, en certains points, 
pour les couches jurassiques du voisinage des terrains anciens ; 
ces dépôts jurassiques de la bordure du massif du Mercantour 
montrent, en tous cas, un faciès moins profond que les couches de 
même âge qui, dans le Gapençais et l'Ubaye, forment le soubas- 
sement des nappes en question. J'ai pu démontrer, d'autre part, 
en parfait accord avec ce qui a été reconnu dans les régions 
voisines des Alpes françaises, qu’à la fin du Crétacé une première 
phase importante de plissements récents avait ébauché les grandes 
lignes de l’orogénie de ces régions, qui devait ensuite s’accentuer 
et se compliquer lors des mouvements tertiaires. En particulier, je 
pense que le massif du Mercantour avait alors acquis une certaine 
individualité, qui se traduit par le caractère très littoral que mon- 
trent les couches nummulitiques en son voisinage et par les maté- 
riaux très grossiers qu'il a fournis aux grès oligocènes d’Annot. 

Cette individualisation, en tant que région surélevée ayant 
existé lors de la sédimentation de la série nummulitique, serait 
donc antérieure aux charriages, qui ont affecté les dépôts de cette 
série, et il y a donc lieu d'en tenir compte daus les facteurs qui 
ont dù influer sur le développement de ces charriages. S'il est donc 
vraisemblable que les nappes de l’Ubaye se sont plus ou moins 
avancées sur le bord septentrional ou interne du massif du Mer- 
cantour et ont même pu recouvrir sa portion occidentale, ainsi 
que nous allons le voir plus loin, il est, par contre, très probable 
que, dans une certaine mesure (qui sera celle de son degré d’accen- 
tuation en tant qu'aire surélevée transversalement dans la pre- 
mière zone alpine, lorsque s’est faite la translation des nappes 


1. Voir principalement : Étude géologique du Nord des Alpes-Maritimes 
(Ball. Carte géol. Fr., IX, n° 56) et Notes diverses dans la Réunion extraor- 
dinaire de la Société géologique dans les Alpes-Maritimes, en 1902 (B.S.G.F., 


(@), I). 


1908 NAPPES DE CHARRIAGE ALPINES 139 


venues des régions plus internes de la chaîne), le massif du Mer- 
cantour a dû gêner, sinon même empêcher, la translation de ces 
nappes de l’Ubaye et naturellement aussi celle des nappes d'ori- 
gine plus interne qui auraient pu les recouvrir originellement. Je 
n'ai aucune donnée personnelle pour le massif du Pelvoux, mais 
je considère comme probable que la même conclusion doit lui être 
appliquée, du moins pour sa partie méridionale. 

Il me semble donc admissible que, pour la partie méridionale 
de nos Alpes françaises, où il est intéressant de chercher la limite 
de l'extension originelle des nappes alpines, les massifs hercyniens 
englobés dans les plissements alpins les plus extérieurs ont joué, 
dans une certaine mesure, à l'égard des nappes d'origine plus 
interne, un rôle d’obstacle assez analogue à celui des massifs de 
l’avant-pays alpin vis-à-vis de l'ensemble des mouvements alpins. 

Mais ces massifs hercyniens de la première zone alpine portent 
eux-mêmes la trace très nette de poussées dirigées vers l'extérieur 
de la chaîne, et cela peut-être d'autant plus qu'ils ont dû résister 
davantage au glissement des nappes plus internes, par lequel s’est 
dépensé l'effort tangentiel venu de l’intérieur de la chaîne. C’est 
ainsi que, dans le bassin supérieur de la Tinée, sur le bord sud- 
ouest de la portion occidentale du massif du Mercantour, j'ai 
montré l'existence de plusieurs plis couchés superposés et nette- 
ment enracinés au milieu des terrains primaires, où se montrent 
les couches triasiques en synclinaux pincés au milieu des schistes 
cristallins. Le plus important de ces plis couchés des terrains 
secondaires forme le soubassement de l’importante masse du mont 
Mounier, qui se présente isolée en dehors de la grande chaîne 
avec une altitude presque comparable à celle-ci (28:18 m.). Ce pli 
y traduit, à lui seul, un déplacement horizontal de près de 8 kilo- 
mètres et il présente nettement la disposition plongeante, si 
caractéristique des plis couchés ou des nappes enracinées que l'on 
trouve dans les Alpes de Savoie et dans les Alpes Suisses, et dont 
M. Termier fait le criterium de la nappe, par opposition au simple 
pli couché’. Une autre charnière anticlinale fortement plongeante, 
simulant un faux synclinal ouvert vers la chaîne, se rencontre pour 
l'un de ces plis de la couverture secondaire du massif du Mer- 
cantour, dans cette même région?, et l’on y trouve donc un style 
tectonique qui rappelle tout à fait celui que l’on retrouve pour les 


1. Etude géologique du Nord des Alpes-Maritimes, pl. 11, fig. 8-11. 

2. Je serais actuellement disposé à augmenter, sur les figures citées ci-des- 
sus, l'importance du chevauchement des plis couchés superposés à celui du 
Mounier, 


140 LÉON BERTRAND 6 Avril 


couches secondaires qui, dans la région du Mont Joly, forment la 
bordure externe des massifs hercyniens des Alpes de Savoie, là où 
des nappes charriées d’origine plus interne ont certainement passé 
par dessus ces massifs. 

Par contre, cette allure tectonique de la vallée supérieure de la 
Tinée et du massif montagneux qui se rencontre dans la partie 
N.O. des Alpes-Maritimes contraste très fortement avec celle des 
plis faillés et imbriqués de toute la région située au Sud du massif 
du Mercantour, jusqu'au Littoral méditerranéen, et même avec 
l'allure très régulière du grand dôme à noyau permien de la Cime 
de Barrot, avec son faisceau de plis périphériques déversés vers 
l'extérieur de cette aire surélevée. J'ai indiqué’ que cette dispo- 
sition les amène, aux environs de Roubion et de St-Sauveur-sur- 
Tinée, à être déversés en sens inverse des plis de la couverture 
du massif du Mercantour, qui ont d’ailleurs perdu le caractère 
de véritables nappes à grand cheminement que nous leur avons 
trouvé dans le massif, pourtant très voisin, du mont Mounier. 
Dans la région située au sud du massif du Mercantour et de ce 
dôme de la Cime de Barrot, on a un régime de plis courts, de 
dômes et de cuvettes synclinales (ou de brachyanticlinaux et de 
brachysynclinaux, pour employer un langage plus moderne), s’ali- 
gnant suivant des axes généraux pour donner naissance à des 
aires anticlinales et synclinales, qui constiluent des unités tecto- 
niques plus importantes. Les anticlinaux de ce régime naissent 
et se terminent très brusquement, en se rompant presque aussitôt 
qu'ils ont commencé à se montrer et se transformant immédia- 
tement en plis-failles, de façon à n'avoir presque jamais de flanc 
inverse, sauf en leurs extrémités. Au contraire, les plis cou- 
chés du massif du Mounier se sont déroulés très largement, 
en conservant une très grande régularité d'épaisseur pour les 
couches qui les constituent, même pour celles du flanc inverse, 
qui se suit avec une remarquable continuité et presque sans 
étirement appréciable. Par ce caractère encore, ces plis ressem- 
blent ainsi, d’une facon frappante, à ceux qui ont été décrits par 
Marcel Bertrand et Et. Ritter dans le massif du Mont Joly, comme 
je l'ai dit précédemment. 

J'avais d'abord attribué cette remarquable différence d'allure 
tectonique à la seule différence de composition et de plasticité des 
couches intéressées : dans le N.O. des Alpes-Maritimes dominent 
les faciès marneux dauphinois pour les couches secondaires, ou 


1. Etude géologique du Nord des Alpes-Maritimes, pl. 11, fig. 1-5, et B.S.G.F., 
[4], IL, p. 689, fig. 3. 


1908 NAPPES DE CHARRIAGE ALPINES 141 


plutôt un faciès intermédiaire entre ceux-ci et'les faciès plus cal- 
caires du Briançonnais, tandis que vers le Littoral ce sont des 
calcaires très massifs et très épais, indiquant une genèse sub-coral- 
lienne, qui représentent le Jurassique supérieur, avec une lacune 
fréquente du Jurassique inférieur et aussi d’une partie du Crétacé 
inférieur. Mais le régime des chevauchements par pli-faille com- 
mence déjà dans le faciès sub-dauphinois et je pense maintenant 
qu'en outre de la raison purement physique que je viens d'indiquer 
et quiintervient certainement dans la disposition tectonique pour 
ainsi dire hachée, du littoral, il y a probablement lieu de faire 
intervenir aussi l’extension originelle des nappes charriées venues 
de la zone alpine située en arrière du massif du Mercantour ; 
celles-ci sont conservées seulement dans l'Ubaye et jusqu’au voisi- 
nage immédiat de l'extrémité de ce massif, où elles sont mises en 
évidence par la distinction que MM. Haug et Kilian y font d’un 
flysch calcaire de l'Eocène supérieur charrié sur les grès oligocènes 
inférieurs, bien développés dans la bordure du massif primaire 
en question. 

Je crois, en particulier, que la plasticité si grande dont ont fait 
preuve les couches secondaires du massif du Mounier peut être 
due, en partie, à la surcharge résultant de la superposition des 
nappes qui se retrouvent dans l’Ubaye ou d'une partie, au moins, 
de celles-ci. D'autre part, si l'on examine, sur la carte ci-jointe 
(fig. 1), l'extension en plan du chevauchement du grand pli couché 
du Mounier, on voit qu'à partir du col de Pal vers le N.0O., de 
même qu’à partir des environs de la Tête de Ciamia et de Roubion 
vers le S.E., ce pli ne traduit plus qu'un déplacement horizontal 
très restreint par rapport à celui qui existe dans le vallon de Roja 
et dans le soubassement du Mounier. Les autres plis superposés à 
celui-ci montrent une disposition analogue et disparaissent pres- 
que entièrement en arrivant au vallon de Demandols, qui descend 
du col de Pal à St-Étienne (loc. cit., pl. IL, fig. 5), sur le bord de 
la grande cuvette svneclinale de Sanguinière, dont la parfaite 
régularité contraste avec l'allure fortement plissée de la région 
située au S.E. 

Il me semble que la localisation et la brusque accentuation du 
chevauchement des plis couchés en question peuvent s'expliquer 
par l’avancée locale, au-dessus de leur emplacement, de nappes 
charriées d’origine plus interne que le massif du Mercantour. Sur 
la figure 1, j'ai indiqué hypothétiquement cette avancée sous la 
forme d’une sorte de lobe ayant été séparé de la grande masse de 
l'Ubaye par l'emplacement de la cuvette de Sanguinière ; mais il 


42 LÉON BERTRAND 6 Avril 


ne s’agit la, dans mon esprit, que d’une avancée minima, et l'ab- 
sence de tout accident comparable aux grands plis couchés précé- 
dents dans les terrains nummulitiques de cette grande cuvette 
pourrait aussi tenir à la différence de nature des couches ayant 
servi de substratum aux charriages en question. 

Mais je tiens à dire, d'autre part, que la probabilité du passage 


CA 


La rgentera 


Ge, 


ur 
sur Tinée 


Anticlinaux de la bordure secon- 


Extension primitive des nappes alpines. _____ daire du massif du Mercantour, 
g FF couchés vers l'extérieur de ce 
massif. 


Z 7/7} Témoins actuels de ces nappes (nappes Importance du chevauchement du 
LL de l'Ubaye). pli couché du mont Mounier. 


, à : Anticlinal le plus externe de la cein- 
‘::| Terr cristallins ssi Mer- i 5 
"15 5] e RE e ins du massif du Mer ture de plis entourants le dôme 
ê - de la Cime de Barrot et déversés 
vers l'extérieur de celui-ci. 


de ces nappes ne me semble pouvoir s'appliquer qu’à la portion 
occidentale du massif du Mercantour ; la partie centrale de celui-ci 
me paraît avoir, presque certainement, opposé un obstacle infran- 
chissable aux nappes venues du Piémont, soit par sa plus grande 
importance, soit parce que la poussée vers l'extérieur de la chaîne 


1908 NAPPES DE CHARRIAGE ALPINES 143 


alpine, qui aurait été amenée là à se faire exactement vers le Sud, 
en sens inverse de sa direction normale, aurait été alors trop 
faible pour pouvoir vaincre cet obstacle. 

Quant à la région plus orientale des Alpes-Maritimes, qui se 
trouve à l'Est des vallées de la Vésubie et du Var et qui correspond 
principalement au bassin de la Roya, les lignes tectoniques y 
montrent bien une incurvation très marquée avec convexité au 
S.0., qui paraît être en relation avec une avancée des mouvements 
tangentiels issus du Piémont méridional, corrélativement à la 
termination orientale du massif du Mercantour et à la direction 
vers le Sud que prennent les zones alpines plus internes pour aller 
probablement rejoindre la côte orientale de la Corse. Mais les plis 
ele cette région orientale des Alpes-Maritimes, tout en présentant 
les importants chevauchements que j'y ai fait connaître ', montrent 
un caractère de discontinuité qui, non seulement ne permet pas de 
les considérer comme des nappes analogues à celles de l’'Ubaye, 
mais ne me semble même guère compatible avec la superposition 
de semblables nappes aujourd’hui disparues. Ce n’est, à mon avis, 
que pour la région de la Roya proprement dite, aux environs de 
Saorge et Breil, que peut-être la question de l'extension originelle 
de celles-ci pourrait se poser ; mais je ne crois pas, en tous cas, 
que l'avancée des nappes issues des zones alpines situées en 
arrière du massif du Mercantour s’y soit faite largement sur le 
territoire français. 


M. Haug enregistre avec plaisir les arguments décisifs que M. Léon 
Bertrand apporte à l’appui d’une conception du charriage de l’Ubaye 
basée sur le rôle du Pelvoux et du Mercantour, envisagés comme 
massifs résistants, conception qu'il a toujours défendue, malgré les 
apparences résultant du passage de la nappe par-dessus l'extrémité 
nord-ouest du Mercantour. 


1. B.S.G.F;, [4]; pl. xcret xx. 


OBSERVATIONS ‘ DANS L'EXTRÉME-SUD TUNISIEN 
PAR Henri Jourdy 


Les résultats de la première campagne ont été brièvement indi- 
qués dans une communication précédente ?, et en même temps 
M. Lambert* faisait connaître les Échinides recueillis au cours 
de ces recherches. Les couches explorées affleuraient aux environs 
de Tatahouine et appartenaient aux terrains jurassiques comme 
l'avait bien reconnu M. l'ingénieur Aubert dès 1892‘: elles avaient 
été étudiés vers la même époque par Le Mesle, mais les notes de 
voyage de cet explorateur n'ont été publiées * qu'après sa mort 
en 1899 ; les Echinides avaient été décrits dès 1896 par Gauthier *. 
Les fossiles recueillis dans ces couches avaient été attribués par 
Le Mesle au Jurassique supérieur (Ptérocérien) ; MM. Robert 
Douvillé et Pervinquière , ont confirmé en partie cette détermi- 
nation, mais ont distingué, en outre, une faune plus ancienne 
attribuée au Bathonien. 

Les recherches de Le Mesle se sont étendues au Sud jusqu'à 
Bir Zeguellem ; je les ai poursuivies dans la même direction et ai 
reconnu les affleurements des mêmes couches à Bir Morra, Guelb 
el Anze et enfin à El Mekmen, près de la frontière tunisienne: 
dans ces derniers points elles s'élèvent aux altitudes de 353 m. et 
338 m. 

Les fossiles recueillis à 5 à 6 kilomètres à l'Ouest de Bir Morra 
sont principalement des Brachiopodes, Zeilleria Egenaet des Rhyn- 
chonelles à rapprocher de celles qui ont été décrites par Nôtling 
dans le Jura supérieur du Nord de la Palestine, Rh. cf. moravica, 
et Rh. cf. jordanica (petite variété). 

La coupe est bien plus complète à Guelb et Anze; ce sont exac- 


1. Ces observations ont été effectuées dans trois campagnes successives 
de la brigade topographique (1904-1906). Henri Jourdy, jeune officier, plein 
d'avenir, est malheureusement décédé en France au retour d’une nouvelle 
campagne dans l'Afrique équatoriale. Ses notes ont été mises en ordre, et 
les fossiles déterminés par M. Henri Douvillé. 

2, Le Jurassique du Sud tunisien, par Robert Douviczé et Henri JourDy. 
B.S.G.F., (4), V, p. 567, 15 juin 1905. 

3. Echinides du Sud tunisien. /bid., p. 569. 

4. Explication de la Carte géologique provisoire de la Tunisie. 

5. Exploration scientifique de la Tunisie, journal de voyage, par G. LE 
MESLE. 1890. 

6. Ibidem. Description des Echinides recueillis par LE MESLE, 1896. 

7. B.S.G.F;,(%), W, p. 568. 


1908 EXTRÈME-SUD TUNISIEN 145 


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Fig. 1. — CARTE DU MASSIF DU DAHAR. — 1/1 000 00. 


22 Août 1908. — T. VIIL. Buli. Soc. Géoi. Fr. — 10 


146 HENRI JOURDŸY 6 Avril 


tement les mêmes couches qu'à Tatahouine, ou tout au moins les 
couches supérieures; j'y ai recueilli les Re suivants : 

Nautilus giganteus, Natica, Nerinea, Exogyra bruntrutana, 
Lopha solitaria, Terebratula suprajurensis, Rh. nobilis Kirci, 
Bryozoaires, Pygurus Meslei, Monodiadema Cotteaui, Pseudo- 
cidaris Gauthieri, Millericrinus Meslei. Un banc de calcaire blanc 
jaunâtre est caractérisé par 
l'abondance de Stromatopo- 
roides voisins du genre Mil- 
leporidium STEINMANN (cou- 
che à Polypiers branchus de 
Le Mesle). A la base un banc 
de marne blanche dure ren- 
ferme déja Monodiadema 
Cotteaui avec Pholadomya 
Aubryi. 

La coupe d'El Mekmen est 
analogue et donne une bonne 
idée de la composition de 
l'étage; on y observe de haut 
en bas (fig. 2) : 


Fig. 2.— CourE À EL MEKMEN. 


1. Calcaire dur jaunâtre à Nérinées et Rhynchonelles . > m. 
2. Calcaire sableux jaunâtre avec nodules gréseux . . . . 3 
3. Grès jaunâtre tendre. 2 
4. Sable calcaire jaunâtre. . . 2 
5 Calcaire dur cristallin jaunâtre, en res rie, 
Monodiadema Cotteaui, Millericrinus) . . . . . . 5 
6. Sable calcaire (gypseux ? jaunAtres. D : | 2 
7. Calcaire dur rougeâtre à Stromatopores tee. encre 
tula Millérierinns)" D LT NEMERRE LEE TR 2 
8. Grès tendre jaunâtre. . . 2 
9. Calcaire dur rougeàtre (Nerinea, iota HR fire 
tula, Pygurus Meslei, Pseudocidaris Gauthieri, Milleri- 
crinus) - 4 
10. Marne calcaire Dienciabee , 5 
11 à 14. Sables gypseux alternant avec Hs ee nue 9 
Total: RENE RIRES 0e 41 m. 


Les couches sont sensiblement horizontales. 


A l'Ouest et au Sud-Ouest des affleurements précédents et à une 
quinzaine de kilomètres environ, s'étend la chaîne du Dahar, elle 
est d’abord dirigée Nord-Sud, — elle s’infléchit ensuite au Sud- 
Est puis à l'Est en pénétrant dans la Tripolitaine. Elle s’élève 
presque partout à l'altitude de 600 ou 620 m. elle est constituée 
par des calcaires et des marnes à peu près sans fossiles. 


par 


1908 EXTRÊME-SUD TUNISIEN 147 


M. Aubert avait signalé à la partie supérieure dans la région de 
Guermassa, Heterodiadema lybicum, Hemiaster batnensis, Exo- 
gyra flabellata ; M. Pervinquière, qui a exploré la chaîne au Sud 
Jusqu'à l’oued Nekrif, c’est-à-dire jusqu’à la latitude d'El Mekmen, 
signale ' également au sommet Æeterodiadema lybicum et Exo- 
gyra flabellata ; ces couches représentent donc incontestablement 
le Cénomanien. Ce dernier auteur signale sur le sommet quelques 
témoins de couches plus élevées paraissant appartenir au Sénonien. 

La chaîne tombe à pic vers le 
Nord-Est et sur la plaine tuni- 
sienne tandis qu'elle s’abaisse 
doucement vers l'Ouest en pré- 
sentant une série de versants 
parallèles à la chaîne. Le der- 
nier de ces gradins (el Attaba, 
Garet Makhrouga) vient mourir 
dans une plaine sablonneuse Fig. 3. — Coupe DE LA GARA 
sans écoulement visible. Il pré- MAKROUGA EL OUTANI, 
sente à sa partie supérieure Ja partie supérieure (alt. 462 m.). 
coupe suivante (fig. 3) : 


Se ro 71 NE. 


1. Calcaire gréseux fin, grisâtre, caverneux. . . . . . . 5 m. 

2. Calcaire blanc, plus tendre (Cyphosoma) . . . . 6 

3. Calcaires plus jaunes, très durs à la partie supérieure, avec 
concrétions ferrugineuses (Plicatula hirsuta). . . . . 5 50 


4. Marnes farineuses, avec parties dures et plaquettes cou- 
vertes de moules de petits Mollusques (Turritella, Natica, 
Solarium, Hemiaster, Parapygus Fo Echino- 
brissus cf. pseudominimus). . . AAC ARE 8 
Les couches sont inclinées de 3 à Go vers (e Sud-Ouest. Un peu 
plus à l'Est, le Gouiret Lila présente des couches analogues (fig. 4) : 
1. Calcaires blancs ou grisâtres durs. . . ee ner 6 m. 
2. 5 couches de grès jaunâtres plus ou moins durs LFAENANE 20 
3. Calcaires sableux blanc-jaunâtres, avec intercalations de 
marnes farineuses violacées ; fragments de grands /cero- 
names, Ostrea Gauthieri, Lopha, petites Huîtres virgu- 


loïdes, Bryozoaires . . MR EUR Se TO 
4. Sables marno-gypseux, ob vo par des sables 
SHPCNACIElS PES A PE ERNST RE ON au 620 


5. Couches de grès durs. 


Les couches plongent de 3 à 4° au Sud-Ouest. 
Le Guelb Loughraa constitue un piton isolé à 9 km. environ à 
l'Est du point précédent; on y observe de haut en bas une alter- 


1 B.S.G.F., (4), VI, p. 10; 15 janvier 1906. 


148 HENRI JOURDY 6 Avril 


Fig. 4. — Coupe DU GOUIRET LiLA de l’Ouest à l'Est (alt. 480) 


nance de calcaires durs et de bancs de gypse, qui sont peut-être 
l'équivalent des couches basses de la coupe précédente (fig 5) : 


1. Calcaires durs Ho Le (?) jaunâtres, avec taches 


POUPES- PE EE D EN PT er | 2 m. 
2. Gypses jaunâtres. 7 NE ARE TN ON TI NE SANTE [A 
3. Calcaire dur gréseux blanc. A 5 PT EUR REP AUNE RER REREE o 60 
4. Gypses blancs. . . CU AA 0 
5. Calcaire dur gréseux blanc. An ne AE RCE Oo 20 
6. Gypse jaunâtre, marnes feuilletées . . se 0 50 
7. Calcaires blancs et jaunes, avec concrétions ferrugineuses. » 
8. Gypsé blanc'et VérdAire MENT NC TR RU CORTE 
9. Calcaire gréseux blanc . . . dl: HO A Sent 27 I 
10. Calcaire jaunâtre avec cristaux de gypse A AA ES CERN 1 50 
x. IGyYpsemni te L'ART ANT 5 
12. Dalle de calcaire dur, formant un large plateau. 
13. Banc de roche dure, formant la berge de l’oued Ouni . . 4 
Gi 


Oued Our 


1 km.S500 


Fig. 5. — Coupe pu GUELB LOUGHRAA. 


Une deuxième chaîne s'étend parallèlement à celle du Dahar, à 
une quarantaine de kilomètres au Sud-Ouest ; elle a la même 
allure topographique, et tombe brusquement au Nord-Est, tandis 
qu'elle s’abaisse en pente douce sur le versant opposé ; elle atteint 


1908 EXTRÊME-SUD TUNISIEN 149 


400 à 420 mètres d'altitude et s'élève exceptionnellement jusqu à 
450 mètres ; elle semble traversée 


par l’oued Abdallah. Plus au Sud, e 156 NE. 


toute la région de l’oued Jeneïen 
étant couverte de dunes parfois 
très élevées, il est impossible de 
reconnaître le terrain en place sous 
sa couverture sableuse. 

Cette deuxième chaîne, qui est 
celle du Sanghar, se prolonge au 
Nord-Ouest et au Sud-Est; dans 
cette dernière direction elle pénètre 
en Tripolitaine. 

Au Nord-Ouest vers Guelb es 


Sbaïhar, la coupe est la suivante Fig. 6. — Coupe pu SANGHAR 
(fig. 6): VERS GUELB ES SBAÏHAR. 


1. Calcaires durs blancs ou grisâtres . . . . . SANS 5 m. 
2. Argiles bariolées de rouge et de blanc verdâtre (les habitants 

du pays les mangent en temps de disette) . . . . . 4 m. 
3. Alternances de bancs de calcaires plus ou moins durs, fine- 

ment cristallins, blancs ou grisâtres, avec /Inoceramus 


Cripsi et moules de Cardita. . . SUCRE 25 
4. Galcaires sableux tendres jaunâtres, Enpentres dont 

tique ((nrocerarmnusACARUT) Ne NC RON LEON G) 
5. Couche de gypse en petits cristaux . DR AS NA 1 


Le terrain à la base est formé de sable gypseux. Les couches 
sont inclinées de 3 à {4° vers le Sud-Ouest. 


SON Telebia NE. 


Fig. 3. — Courre pu TALEBrA (profil du djebel Talebia). 


La coupe du djebel Talebia est plus intéressante : c’est une 
butte isolée sur un plateau assez large, séparé lui-même de la 
plaine au Nord par un escarpement (fig. 7 et 8). 


1. Calcaire gréseux dur à grains fins, avec cristaux de gypse 


par places. . . ; SANTO ne 
2. Calcaires comme les réa mais De tendres, avec 
Turritella, et Bryozoaires en forme de tiges arrondies. . 5 


3. Alternances de calcaires tendres gréseux et de calcaires plus 
durs, quelquefois rougeâtres, Inoceramus, Ostrea. . 5à 6 


150 HENRI JOURDY 6 Avril 


4. Calcaires sableux rougeâtres, avec lits Ér minces et 
indices de fausse stratification . . ne SUR 4 m. 
5. Calcaires gréseux jaunâtres, orangés ou ie très 
friables ; ils contiennent de nombreux cristaux de gypse et 
donnent des sables qui s’étalent sur le plateau ; ils renfer- 
ment de nombreux fragments d’Inoceramus à test épais, 
Exogyra Matheroni, Lopha semiplana, Lopha acantho- 
nota, Pycnodonta vesicularis, Ostrea Triboudi et luma- 
chelle de petites Huîtres, Plicatula hirsuta, Hemiaster, 


Cyphosomatet 520, Se ASE ER REREES 
6-1Gypse. Ur CAL ; o 80 
7. Calcaire gréseux 2 it en Aus où cran ns 

Exogyra Matheroni, Plicatula hirsuta. . . . . . . 8 m. 
8. Couche de gypse . . . : 2 


Au-dessous, alternances de re minces d ne et de bancs 
épais de calcaire gréseux. 


SO. 
nee NE. 


Fig. 8. — Coupe pu TALEBIA (versant nord-est de m en n de la fig. 9). 


Un dernier point plus à l'Est est la butte de Touil' (Ali ben 
Amar), isolée au milieu de la plaine à l'Est de l’oued Jeneïen ; elle 
est constituée par un calcaire un peu gréseux jaunâtre ou rougeâtre 
quelquefois en plaquettes, avec Pycnodonta vesicularis, Exogyra 
Matheroni, Inoceramus regularis, Pecten cf. Dujardini, Voluta 
Bay lei. 

Ces couches paraissent correspondre à la partie moyenne de la 
coupe précédente. 

Quand on est sur la ligne de faite du Sanghar, l'horizon est 
limité au Sud-Ouest par une troisième série d’ondulations qui 
paraissent parallèles aux deux chaînes précédentes, mais le manque 
de temps m'a empèché de les explorer. 


En résumé on voit que la structure géologique de l’Extrème-Sud 
est d'une grande simplicité : on y distingue une série d’affleurements 
concentriques avec plongement faible des couches vers la péri- 


1. Ce point n’est pas marqué sur la carte, il est situé immédiatemant à 
l'Est de Bordj Jeneïen, à environ 10 kilomètres au-delà de la frontière. 


1908 EXTRÊME-SUD TUNISIEN 151 


phérie. La zone la plus extérieure est celle du Sanghar constituée 
par le Crétacé supérieur à grands Inocérames, faciès signalé depuis 
longtemps dans le Centre et le Nord de la Tunisie. La zone moyenne 
correspond à la chaîne du Dahar plus importante que la précédente 
et qui peut être suivie d’une manière continue depuis Guermassa et 
Douirat jusqu'en Tripolitaine ; dirigée d’abord du Nord au Sud, 
elle s'infléchit progressivement et finit par devenir ouest-est au 
Sud de Dehibat : elle est formée par des calcaires très peu fossili- 
fères, ayant fourni à leur sommet quelques fossiles cénomaniens. 
Rien ne prouve qu'il y ait discontinuité entre ce Cénomanien et 
le Sénonien supérieur du Sanghar, bien qu'il n'ait pas été trouvé 
de fossiles turoniens; les couches de Garet Makhrouga, Gouir- 
et Lila et Guelb Loughraa peuvent représenter le Sénonien 
inférieur plus ou moins dolomitique et gypsifère. 

Les affleurements du Jurassique supérieur dessinent une troi- 
sième zone continue partant de Tatahouine et se dirigeant par Bir 
Zeguellem, Bir Morra et Guelb el Anze jusqu’à El Mekmen ; ces 
derniers points sont aux altitudes de 553 et 338 mètres, tandis que 
la chaîne du Dahar s'élève à 600 mètres environ. 

Au delà vers le Nord-Est, la plaine descend progressivement 
vers la Méditerranée ; un petit ressaut est constitué par ce que 
l’on appelle la chaîne des Abrègues (signal d’Abrègue Moghri, alt. 
142 m.), qui dessine une courbe concentrique aux zones précé- 
dentes ; elle paraît former le prolongement de la chaîne qui s'élève 
à l'Est de de Tatahouine (djebel Ferdj, K'. Kreser) et qui se pro- 
longe directement au Sud en s’abaissant progressivement (El 
Melah 529 m., Khechem el Frida 239 m.). Cette chaîne, d’après 
les observations de Le Mesle dans la région nord, serait formée 
par des couches triasiques avec gypses et grès durs; en tous cas, 
la plaine au delà à l’Est est formée d’une couche dure très siliceuse 
recouvrant directement un banc de gypse d’une puissance de 4o à 
45 mètres. C’est ce gypse qui forme le fond des Xraouis, dépres- 
sions souvent sans écoulement, toujours stériles et incultes. Au- 
dessous du gypse se trouve une couche de marnes argileuses où 
viennent aboutir les rares puits non desséchés de la région. 

Des couches analogues ont été indiquées au Nord par Le Mesle 
comme s'étendant dans la plaine à l’Est de Bir Metizza ; le même 
observateur signale les grès triasiques bien stratifiés, rouges et 
blanchâtres à dj. Rgigila, à Bir el Ahmeur et à K' Medenine asso- 
clés à des gypses et à des argiles rouges. 

Toute cette région peut ainsi être assimilée à l'extrémité d’un 
dôme dont le centre serait formé par le Trias, et qui serait régu- 
lièrement enveloppé par les couches successives du Jurassique et 
du Crétacé. 


LE JURASSIQUE DE L'EXTRÈME-SUD TUNISIEN 
PAR Henri Douvillé 


J'ai cherché, d'après les fossiles recueillis par le lieutenant 
Jourdy, à préciser les caractères du Jurassique dans l'Extrême- 
Sud tunisien ; il présente un faciès particulier qui rappelle beau- 
coup celui que l'on rencontre en France dans le Bathonien et le 
Ptérocérien, et qui est caractérisé par l'abondance des Gastropo- 
des, des Lamellibranches, des Brachiopodes et de certains Echi- 
nides ; les Céphalopodes y sont très rares, un seul fragment d’Am- 
monite y a été trouvé par M. Pervinquière. Cette analogie frap- 
pante avec certains dépôts de la Normandie avait frappé le Mesle 
qui n'avait pas hésité à rapporter an Ptérocérien les couches du 
Sud tunisien. Plus tard, l'existence de types bathoniens avait paru 
également incontestable et MM. Robert Douvillé et Pervinquière 
avaient distingué deux faunes différentes l’une bathonienne, 
l’autre appartenant au Jurassique supérieur, tandis que les échi- 
nologistes insistaient sur la fréquence du genre Monodiadema 
connu seulement dans le Rauracien-Séquanien du Portugal. 

D'un autre côté tout semble indiquer qu'il y a eu continuité 
dans les dépôts et il paraît impossible de tracer une limite tranchée 
entre les dépôts bathoniens de la base et ceux du sommet qui 
seraient ptérocériens ; il m'a sembié dans ces conditions intéres- 
sant de rechercher quelle est la signification exacte des documents 
paléontologiques recueillis dans ces couches. 

1° La présence de Rhynchonella elegantula, Trigonia pullus 
indique bien le Bathonien supérieur. 

20 J'ai examiné avec mon collègue M. Pervinquière | Ammonite 
qu'il a recueillie et nous sommes tombés d'accord pour recon- 
naître qu'elle x surtout des aflinités calloviennes. 

3° Une grosse Rhynchonelle recueillie par H. Jourdy. à Tata- 
houine et rapprochée d'abord de la Rh. decorata, paraît devoir 
être rapportée à Rh. nobilis Krreix de l'Oxfordien de la province 
de Kutch (Inde). 

4° Enfin le genre Aonodiadema en Portugal caractérise le 
Rauracien-Séquanien. 

Rien ne s'oppose donc à ce que l’on admette la continuité des 
dépôts depuis le Bathonien supérieur jusqu'au Ptérocérien ; mais 
ici l'écorce terrestre a été remarquablement stable pendant cette 
période et le faciès des dépôts n’a pas changé, ce qui est tout à fait 


1908 JURASSIQUE DE L’EXTRÊME-SUD TUNISIEN 114) 


exceptionnel dans les terrains jurassiques du bassin parisien où 
les changements de faciès permettent de distinguer facilement les 
dépôts successifs : couches à Brachiopodes du Bathonien, couches 
à Ammonites calcaires du Callovien, couches à Ammonites pyri- 
teuses ou ferrugineuses de l’'Oxfordien, récif coralliens du Raura- 
cien. etc. 

J'ai été également frappé dès l’origine de l’analogie de faciès que 
présentaient les fossiles de Tunisie avec ceux de lAbyssinie, les 
roches sont exactement les mêmes, les Rhynchonelles, les Térébra- 
tules sont très voisines ; dans les deux régions on retrouve la Tri- 
gonia pullus et cette Pholadomye de type un peu spécial que J'ai dis- 
tinguée sous le nom de Ph. Aubryi; tout récemment j'ai retrouvé 
dans les couches supérieures d'Abyssinie un Stromatoporoide du 
même type que celui qui est si abondant dans le Sud tunisien ; enfin 
les Ammonites font également défaut. J'avais distingué de même 
dans les fossiles rapportés par M. Aubry ‘ une faune bathonienne 
et une faune ptérocérienne. Il est très probable qu'il y a ici conti- 
nuité de dépôts comme en Tunisie : ainsi mon collègue M. de 
Launay m'a remis récemment quelques fossiles provenant d'Abys- 
sinie et parmi lesquels j'ai reconnu avec Modiola aspera une 
Rhynchonelle qui ne diffère de la Rh.ampla du Callovien que par 
sa taille un peu plus petite. D'un autre côté la Ph. Aubryi accom- 
pagne, en Tunisie, à la base de la coupe de Guelb el Anze, les 
premiers Monodiadema, elle est donc plus récente que le Batho- 
nien, peut être oxfordienne ou rauracienne. On voit donc qu'il est 
très possible que tous les niveaux soient ici représentés, exac- 
tement comme en Tunisie. 

Cette extrême analogie entre les dépôts tunisiens et abyssins 
n'implique pas cependant une communication directe, mais seule- 
ment une identité dans les conditions de dépôt. Nous sommes ici 
sur le rivage sud de la «Tethys » de Neumayr; la mer était arrêtée 
par le massif ancien du Soudan qui venait se relier au massif 
arabique. Sur tout son pourtour les terrains paléozoïques sont 
directement recouverts par les grès de Nubie, crétacés, avec inter- 
calation par places de grès triasiques. Il faut remonter jusqu'au 
Nord de la Syrie dans l’'Hermon, pour rencontrer des affleurements 
jurassiques et nous retrouvons là les Rhynchonelles de Bir Morra, 
en Tunisie, figurées par Nœætling * comme Rh. moravica et 
Rh. jordanica, puis les célèbres radioles de Cidaris glandaria, 
voisins de ceux du Pseudocidaris ovifera de l'Aquitaine et du 


1. B.S.G. F.. (3), XIV, p. 223: 1886. 
2. Der Jura am Hermon, 1885. 


154 HENRI DOUVILLÉ 6 Avril 


Ps. Gauthieri de la Tunisie. Mais là nous avons des intercalations 
de couches à Ammonites, et en particulier un épisode à Ammo- 
nites pyriteuses, rappelant tout à fait les couches bien connues de 
l’'Eupope centrale ; il en est de même dans les dépôts de Kutch et 
de Madagascar, si étroitement liés avec ceux de l’Abyssinie', où 
l’on connaît les épisodes ammonitifères, extrêmement riches de la 
Golden Oolit. 

En résumé, la distinction de deux faunes seulement en Tunisie 
comme en Abyssinie, bathonienne en bas, ptérocienne en haut, 
paraît devoir être considérée seulement comme une première 
approximation. Il est probable que les dépôts y ont été continus 
depuis le Jurassique moyen jusqu’au Jurassique supérieur, mais le 
sol y est resté immobile comme dans l’Abyssinie et le faciès des 
dépôts n'a pas changé ; c'est Le faciès vaseux à Ptérocères et à 
Céromyes, dont les dépôts s’effectuaient lentement dans une mer 
peu profonde. Déjà à cette époque il y a avait un contraste marqué 
entre le calme et l’immobilité du rivage africain et l'agitation 
incessante de la région européenne. 


M. Pervinquière se rallie volontiers à l’opinion exprimée par M. H. Dou- 
villé, opinion qu'il avait entrevue, mais dont il n'avait pu donner une 
démonstration précise. Il a déjà indiqué que ces fossiles à caractère 
bathonien sont tout à fait dans le bas, que les fossiles à aspect kimé- 
ridgien sont tout à fait dans le haut; c’est le cas non seulement pour 
les Harpagodes, mais aussi pour les Milleporidium, pour Acropeltis 
æquituberculata, etc. Assurément les Monodiadema Cotteaui se trouvent 
du bas en haut de la série, mais il n’est pas inutile de rappeler qu'ils 
ne sont connus qu’en Portugal, dans une région où il n’y a pas d’Amimo- 
nites ; ils ont été rangés dans le Lusitanien, qui englobe plusieurs termes 
de la série stratigraphique. 

M. Pervinquière attire l’attention sur le faciès pétrographique très 
spécial du Jurassique de l’'Extrême-Sud tunisien. Les bancs calcaires ou 
dolomitiques sont séparés par une roche tendre parfois presque entière- 
ment formée par des grains de gypse, auxquels s’associent ailleurs des 
grains de sable et de fines particules calcaires. 


1.11 faut ajouter le pays des Somalis dont M. DACQUÉ vient de nous faire 
connaître la faune. Beitr. 3. Palaont. u. Geol. Oest.-Ungarns und des Orients 
vol. XVII, 1904-1905. 


Séance générale annuelle du 27 Avril 1908 
PRÉSIDENCE DE M. L. CAYEUX 


Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 


Le président proclame membre de la Société : 


M. Aubrun, Ingénieur au Corps des Mines, à Arras, présenté par 
MM. Pierre Termier et Lucien Fèvre. 


M. L. Cayeux, président pour 1907, prononce le discours d'usage, 
puis donne lecture du rapport de M. M. Boule, sur l'attribution du 
Prix VIQUESNEL à M. A. Thevenin. 


ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE 
PAR L. CGayeux 


MESSIEURS ET CHERS CONFRÈRES, 


« Notre séance générale annuelle est avant tout une commémo- 
ration de nos confrères disparus l’année précédente, et l’occasion, 
pour votre ancien président de rappeler brièvement les événe- 
ments les plus saillants de la vie de notre Société, au cours de son 
éphémère magistrature. 

« Je manquerais à une pieuse tradition, aussi bien qu'à mes 
sentiments personnels, si je ne commençais par rendre un hom- 
mage respectueux au souvenir de ceux que nous avons perdus en 
1907 : 

« Marcel Bertrand, Torcapel, Mayer-Eymar, Le Verrier, 
Edmond Pellat, Savin, Gustave Soreil, Pierre-Charles de Ger- 
miny, Arnaud et de Rouville. 

« Je laisse à M. Termier le soin de faire revivre la grande figure 
qui s’est éteinte avec Marcel BERTRAND, et de vous dire ce que la 
Géologie et la Science ont perdu avec celui qui fut l’une des gloires 
de notre Société. 

« Les titres et les travaux de MAYER-EYMAR, SAVIN, ARNAUD et 
DE ROUVILLE vous seront rappelés dans des notices spéciales. 


€ TORGAPEL DE LA VIGNE, né le 5 novembre 1831, à St-Malo, 
entra en 1853 à la Compagnie du Chemin de fer de Lyon à Genève, 
après avoir terminé ses études classiques et techniques. En 1861, 
il passa au service de la Compagnie du Chemin de fer de Paris à 
Lyon et à la Méditerranée en qualité d'ingénieur, et prit une part 
très active à la création de son réseau du Sud, 


196 L. CAYEUX 27 Avril 


« Torcapel consacrait les quelques loisirs que lui laissaient ses 
fonctions à l'étude des terrains traversés par les lignes en cons- 
truction. Les cartes et profils géologiques qu'il a dressés de 
plusieurs d’entre elles accusent un scrupule d'exactitude qui fait 
honneur à notre confrère, et constituent une base solide pour la 
connaissance des régions étudiées. Les plus connus de ses travaux 
sont relatifs à la classification de l'Urgonien du Languedoc. 

« Admis à la retraite en 1892, il explora la feuille du Vigan 
pour le Service de la Carte géologique, mais une maladie impla- 
cable le mit bientôt dans l'impossibilité de continuer ses recher- 
ches sur le terrain. Son amour pour la science survécut à cette 
épreuve. Grâce à son ardeur au travail et aux soins admirables 
dont l’affection la plus dévouée l'entoura, Torcapel a, par un effort 
qui dépassait souvent ses forces déclinantes, terminé sa tâche par 
la publication inachevée d'une carte agronomique du département 
de Vaucluse. Avec lui disparaît un de ces modestes travailleurs, 
ennemis de la réclame, et qui puisent dans la satisfaction d'une 
conscience sans cesse en éveil, la récompense d'une existence 
laborieuse. 


« Nous avons perdu avec LE VERRIER, le fils du célèbre astro- 
nome, un homme de profond savoir, qui eût certainement brillé 
au premier rang des savants de sa génération, si son esprit, 
curieux de tout, lui eût permis de se consacrer en entier à l’un 
des nombreux domaines qu'il a explorés. 

« Le Verrier entra à l'Ecole Polytechnique en 1867, où il fit de 
brillantes études, et sortit dans le Corps des Mines en même 
temps que son collègue et ami Marcel Bertrand. Sa nomination à 
St-Etienne l'orienta vers la métallurgie qu'il ne cessa d'étudier 
jusqu'à la fin de sa vie. 

€ Il fut, en pétrographie, le premier et l’un des plus brillants 
élèves de M. Michel Lévy. Le Service de la Carte géologique eut 
en lui un excellent collaborateur. On lui doit une très belle étude, 
sur les feuilles de Roanne et de Montbrison, qui embrasse à la fois 
la description des terrains paléozoïques et celle des roches érup- 
tives de la région. Sa nomination à Marseille, comme Ingénieur 
en chef des Mines, lui fit parcourir la Corse, qu'il avait dans son 
service ordinaire. Il s'occupa de la remarquable succession des 
roches éruptives de cette île, et servit de conseil à M. Nentien 
dans l'établissement de la carte au 1/320 000. Plus tard, il entreprit 
l'étude, restée inachevée, de quelques feuilles très difficiles, à 
l'Ouest du Plateau Central. 

« Son œuvre, aussi importante que variée, fut surtout féconde 


1908 ALLOCUTION 157 


en métallurgie. « Ses traités sur la métallurgie générale, sur la 
« fonte, le chauffage, la métallurgie des petits métaux, resteront 
« classiques », au dire des spécialistes les plus compétents”. 

« Le Verrier a consacré à l’enseignement une partie de sa car- 
rière. Il professa successivement à l'Ecole des Mines de St-Etienne, 
à Marseille, où il fit avec succès un cours libre de pétrographie à 
l'Université, puis au Conservatoire National des Arts et Métiers 
et à l'Ecole des Mines de Paris, où il enseigna respectivement la 
métallurgie et la physique. 

« Dans toutes les directions où sa pensée s’aventurait, Le Verrier 
se plaçait toujours à un point de vue original et personnel. Avec 
une aisance qui semblait se jouer des diflicultés, il se rendait vite 
maître des sujets dont il abordaït l'étude. Sa supériorité s’aftir- 
mait aussi bien dans les arts que dans les sciences. 

« M. Michel Lévy, qui a beaucoup connu et beaucoup aimé 
notre savant confrère a dit de lui: « C'était un caractère naïf et 
« droit, foncièrement honnête, une intelligence d'élite, un cœur 
« fidèle et dévoué * ». 


« Étienne-Philippe-Edmond Prcrar, Inspecteur général hono- 
raire des Services administratifs du Ministère de l'Intérieur, est 
né à Paris le 29 juillet 1832. Il avait 11 ans, lorsque le Supérieur 
du Séminaire d’Autun lui mit le marteau à la main. L’Autunois 
fut son champ d’études jusqu’en 1863. 

« De deux villégiatures faites à Biarritz, il rapporte la magni- 
fique série d'Oursins décrite par Cotteau. Vers 1866, il tourne son 
activité vers le Boulonnaiïs, et pendant une quinzaine d'années :1l 
consacre à cette région l’unique mois de vacances que lui laisse 
l'administration. Les admirables matériaux qu’il a tirés du Juras- 
sique de ce pays ont été décrits par de Loriol et Pellat, dans deux 
monographies (publiées en 1866 et 1874-75) qui constituent l’œuvre 
principale de notre confrère. 

« Pendant les quinze dernières années de sa vie, Ed. Pellat 
étudie la géologie de la Provence et du Languedoc. Chaque 
semaine, il va fouiller les carrières des Baux, des Martigues, 
d'Orgon, etc., et c'est au cours de l’une de ses visites qu'il a pris 
le germe de la maladie qui l’a emporté. 

« Membre de notre Société depuis 1856, Ed. Pellat en fut le 
président en 1876. Ses fonctions d’Inspecteur général des Services 
Administratifs lui ont fait parcourir toute la France, la Corse et 


1. Léon Guizcer. Urbain Le Verrier. Rev. scient., (5), IX, p. 482, 1908. 
2. MicueL-Lévy. Nécrologie. B. Serv. Carte géol. Fr., n° 119, p. 1, 1908. 


158 L. CAŸEUX 27 Avril 


l'Algérie. A chaque voyage, il rapportait des caisses de fossiles. 
C’est ainsi qu'il a accumulé peu à peu les richesses qui semblaient 
destinées, de par leur origine, à l’un de nos grands établissements 
publics. Nous aimons à croire que les véritables intentions d'Ed. 
Pellat ont été méconnues par les siens, et que notre confrère réser- 
vait aux travailleurs de son pays les précieuses collections qui 
seront demain le plus bel ornement d’un musée de l'étranger. 


« Gustave SorEIL sortit premier de l'Université de Gand avec 
le titre d'Ingénieur des Ponts-et-Chaussées. Ses remarquables 
connaissances techniques furent d'abord utilisées pour les grands 
travaux de rectification de la Meuse, entre Namur et Dinant : puis 
il aida M. Dupont. actuellement Directeur du Musée d'Histoire 
Naturelle de Bruxelles, dans le levé des cavernes de la Lesse. 

« Après avoir quitté l'Administration en 1874, G. Soreil mit 
une partie de son temps au service de la géologie. Son savoir très 
étendu. notamment sur le calcaire carbonifère, ses collections et 
sa personne étaient à la disposition de ses confrères. On l'a juste- 
ment comparé à l’un de ces artistes du Moyen-Age, aussi savants 
que modestes, et qui distribuaient généreusement leurs œuvres 
sans les signer. 

« La Société géologique de Belgique, qui le tenait en très haute 
estime, l'avait élu président. G. Soreil était notre confrère depuis 


1883. 


« Notre liste funèbre comprend, à côté des géologues de carrière, 
des amateurs qui poussés vers la science, soit par leur goût per- 
sonnel, soit par l’heureuse influence d'un milieu favorable, avaient 
voué à la géologie un culte aussi passionné que désintéressé. De 
tels hommes sont une grande force pour une Société; c'est par leur 
nombre que nous pouvons juger du rayonnement de notre science. 
Pour les recruter, il convient d'accueillir avec bonne grâce, 
d'encourager le zèle, d'inspirer ou de diriger les efforts de tous 
ceux qui travaillent librement en dehors des cadres universi- 
tares. Il en est parmi vous qui ont inscrit cette tâche généreuse 
dans leurs devoirs professionnels, au risque de restreindre leur 
production scientifique; nous devons les compter, n'est-il pas 
vrai, parmi les meilleurs serviteurs de la géologie. 


« Les sujets d’amertume ne nous ont pas été épargnés l’année 
dernière ; il me faut citer au nombre de ceux-ci la longue et 
cruelle maladie qui a éloigné de nous M. Albert Gaudry. Son 
infortune, si noblement supportée, a soulevé ici un mouvement 


1908 ALLOCUTION 159 


unanime de sympathie, et c’est avec joie, que nous reverrons 
bientôt notre vénéré doyen, prendre part à notre vie commune et 
à nos travaux. 


« L'année 1907, qui a le triste privilège de figurer parmi les plus 
meurtrières pour la science française, a été l’une des plus fécondes 
en honneurs académiques pour les géologues. 

« M. Albert de Lapparent a été choisi par ses pairs, pour 
succéder à l’illustre Berthelot, comme Secrétaire perpétuel de 
l’Académie des Sciences. 

€ MM. Henri Douvillé et Wallerant ont été élus dans la section 
de Minéralogie et de Géologie. 

« Je suis sûr d'exprimer l'opinion de tous ceux qui m'écoutent, 
en donnant à nos savants confrères, un nouveau témoignage 
public de notre admiration. 


« En cette même année 1907, des géologues, venus de tous les 
coins du monde, se sont réunis en Angleterre pour commémorer 
une date importante dans l’histoire de la géologie, la fondation de 
la Société géologique de Londres. Cette Société, vieille d’un siècle, 
a tout fait pour que le voyage de ses nombreux invités fût un con- 
tinuel enchantement. Elle a accueilli la députation des géologues 
français avec une largeur d'hospitalité et des marques d'estime et 
de sympathie qui ont laissé chez tous nos représentants d'inou- 
bliables souvenirs. On ne peut les évoquer sans éveiller dans nos 
cœurs une profonde gratitude pour nos confrères d'Angleterre. 


« La Société a reçu, l’an passé, une contribution d’études et de 
découvertes nouvelles dont la lecture des Comptes rendus des 
séances et du Bulletin témoigne de la haute valeur et de l'infinie 
variété. Vous avez fructueusement fouillé tous les domaines de la 
géologie. La paléontologie, la tectonique, l'exploration des terres 
lointaines, nous ont valu des communications qui ont soulevé les 
applaudissements de tous. Je renonce à en faire l'inventaire pour 
ne point lasser votre patience. Laissez-moi, d’une façon générale, 
adresser mes remercîiments à tous ceux qui, s’unissant dans un 
effort désintéressé pour enrichir notre patrimoine scientifique, ont 
communiqué à notre foyer cette vie puissante qui l'anime 
aujourd’hui. 

« Et parmi ceux qui ont bien mérité de la Société, il faut com- 
prendre nos collaborateurs de tous les jours, nos secrétaires. Vous 
n'ignorez pas qu'ils se sont livrés à un travail opiniâtre pour 
effacer le trouble jeté dans la publication de nos périodiques par 


160 L. CAYEUX 27 Avril 


la grève des imprimeurs en 1906. Deux tomes presque complets du 
Bulletin et des Mémoires de Paléontologie, deux Mémoires de 
Géologie ont vu le jour dans le cours d’une année. A cela, il con- 
vient d'ajouter un labeur quotidien très absorbant dont les traces 
matérielles, pour être moins sensibles à première vue, n’en sont 
pas moins importantes, dans le fonctionnement d'un organisme 
complexe comme la Société géologique de France. 


« Vos mandataires se sont trouvés, en 1907, en présence d’un 
grave problème qu'ils ont essayé de résoudre au mieux des inté- 
rêts dont ils avaient la garde. Les questions économiques posées 
par les nécessités de notre temps, pèsent lourdement sur nos 
budgets. Nos dépenses augmentent en même temps que nos res- 
sources diminuent. L'équilibre de nos finances s’est trouvé rompu 
dans ces dernières années, au point que les plus optimistes de nos 
confrères ont reconnu la nécessité de restreindre nos dépenses. 
Vos travaux, dont le bilan est si honorable pour notre Société, 
sont, il faut le dire, une des causes qui mettent nos finances en 
péril. Aussi le Conseil a-t-il voté, presque à l’unanimité, un 
ensemble de réformes destinées à réduire nos frais de publication. 
Il a diminué le nombre de feuilles et de planches, réservées 
annuellement à chaque auteur, avec la ferme conviction qu'il ne 
portait atteinte, ni à votre activité scientifique, ni à la valeur 
intrinsèque du Bulletin. I n’hésitera d’ailleurs pas à transgresser, 
dans certains cas, une règle qu’il n’a pas voulu inflexible. L'appli- 
cation de notre nouveau règlement est affaire de mesure, d’oppor- 
tunité, de tact. Ceux que vous avez jugés dignes de vos suffrages 
ne l'oublieront pas. 


« La curiosité de la recherche dans tous les domaines du savoir 
n'a jamais été poussée aussi loin, et jamais on n’a tant et mieux 
travaillé que de nos jours. La Commission qui avait à faire choix 
d’un lauréat pour le prix Viquesnel pourrait en témoigner. Appelée 
à porter un jugement sur les travaux de nombreux concurrents, 
elle s’est trouvée en présence d'un ensemble d'études des plus 
méritantes qui répondent de l’avenir. On ne peut embrasser d'un 
coup d'œil, l’année écoulée, sans qu'une pensée consolante se 
méle à la tristesse que nous laissent les séparations suprêmes. La 
cause si bien servie par ceux qui nous ont quittés est une des plus 
belles qui puissent tenter l’activité humaine ; en France, les servi- 
teurs des nobles causes ne manquent jamais ». 


RAPPORT SUR L'ATTRIBUTION DU PRIX VIQUESNEL 
par Marcellin Boule 


Le nouveau lauréat du prix Viquesnel, M. Armand Thevenin, 
n'est pas un nouveau venu dans la Science. Entré parmi nous, il y 
quinze ans. il a été tour à tour secrétaire du Congrès géologique 
international, archiviste, membre du Conseil et vice-président de 
notre Société. Son premier écrit scientifique date de 1895 et, 
depuis cette époque, il a publié de nombreux mémoires, tous d'une 
facture solide, sur divers points de la Géologie et de la Paléon- 
tologie. 

La principale œuvre géologique de M. Thevenin est sa thèse de 
doctorat ès sciences sur la Bordure S. O. du Massif central. 
Dans cette région, qui constitue une zone de faible résistance du 
territoire français, il a eu à s’occuper de terrains sédimentaires et 
de terrains éruptifs. Il a pu comparer les formations jurassiques 
du Languedoc et de l’Aquitaine, en précisant le rôle paléogéogra- 
phique du territoire aveyronnais, tantôt détroit, tantôt seuil sous- 
marin. Il nous a appris l’âge des calcaires oligocènes d’Asprières, 
qui se séparent de ceux de l’Auvergne pour se relier à ceux du 
Quercy. Il a mis au point, avec lucidité, la question si controversée 
de l’origine des phosphorites, en développant l’idée qu'il s’agit de 
poches comparables aux puits à ossements des cavernes actuelles, 
et en fournissant de nouveaux arguments en faveur de cette expli- 
cation. Les roches éruptives, qui accompagnent sur divers points 
le terrain houiller, ont été considérées avec raison comme les 
produits de véritables volcans de la fin de l’époque stéphanienne 
et l'établissement des grands traits de la topographie actuelle a été 
rapportée à des phénomènes tectoniques post-oligocènes. 

Les travaux purement géologiques de M. Thevenin sont donc 
fort importants. Ses travaux paléontologiques lui constituent, à 
mon avis, des titres exceptionnels à la distinction qui lui est 
aujourd'hui conférée. 

Après avoir publié une étude sur les Mosasauriens de la Craie 
de Vaux-Eclusier et montré que le genre américain Platecarpus a 
aussi vécu dans nos mers européennes, il nous a donné la descrip- 
tion d’un Sténéosaure du Lias de l’Yonne. Plus tard, il a écrit 
deux notes fort curieuses sur des Arachnides des terrains houillers 
de Commentry et de Valenciennes. Il eut ensuite la bonne fortune 
de pouvoir étudier de précieuses empreintes de Quadrupèdes des 


22 Août 1908. — T. VIIL. Bull. Soc. Géol. Fr. — 11. 


162 M. BOULE 27 Avril 


mêmes gisements. Les unes, appartenant à des Protriton, lui ont 
montré ces Amphibiens passant des formes larvaires à l’état 
adulte ; une autre empreinte représente le plus ancien Reptile 
trouvé en France et dont l’organisation était si parfaite qu’il a été 
nommé Saurapus. 

Le Laboratoire de Paléontologie du Muséum a reçu, dans ces 
dix dernières années, de très riches collections de nos colonies. 
M. Thevenin a publié une série de notes préliminaires sur ces 
envois. Il a consacré un mémoire aux ossements de Dinosauriens 
gigantesques de Madagascar et collaboré, pour une très large 
part, à la rédaction des monographies paléontologiques sur notre 
grande possession africaine, que publient les Annales de Paléon- 
tologie. L'une de ces monographies, sur les Céphalopodes crétacés 
de Diego-Suarez, traite d'une centaine d’espèces, figurées sur 
17 planches. Il vient de terminer la description détaillée des 
fossiles du Lias, dont l'ensemble constitue une faune presque 
entièrement nouvelle. 

Entre temps, M. Thevenin, désireux d'aider ses confrères dans 
leurs travaux, a fait imprimer la liste des provenances des échan- 
tillons types de la collection des Nummulites de D’'Archiac et il a 
bien voulu accepter la tâche, aussi ingrate que méritoire, de mettre 
au service des Paléontologistes stratigraphes des représentations 
photographiques des types du Prodrome de d'Orbigny ; 120 des- 
criptions et 12 planches ont déjà paru. Enfin, tous ceux d'entre 
vous, Messieurs, qui nous font l'honneur de venir au Muséum 
consulter nos collections, savent avec quelle bonne grâce et quel 
dévouement, M. Thevenin se met à leur disposition. N'est-ce pas 
encore une nouvelle manière de contribuer aux progrès de la 
Science ? 

Si, comme je viens de le montrer aussi brièvement que possible, 
M. Thevenin est un excellent travailleur, :l a pu passer, aux yeux 
de bien des gens, pour un fort mauvais candidat, je veux dire un 
candidat qui sait mal se faire valoir. L'expérience prouve que 
cette manière d’être vaut parfois la meilleure des tactiques, puis- 
que notre savant confrère, sans avoir sollicité personnellement 
aucun suflrage, a réuni la presque unanimité des voix de la Com- 
mission chargée d'attribuer cette année le prix Viquesnel. 


Bull. Soc. Géol. de France. S. 4: T. VIII, p. 163 


ÉLOGE DE MARCEL BERTRAND 


PAR Pierre Termier 


Tant qu’il y aura, dans la fraction pensante de l’humanité, des 
esprits curieux du lointain passé de la planète qui nous porte, ils 
conserveront avec piété le nom de Marcel Bertrand parmi ceux 
des lecteurs les plus perspicaces de l'histoire, infiniment mysté- 
rieuse, condensée et symbolisée au premier chapitre de la Genèse. 
Pendant les vingt-deux ans qu'a duré sa carrière scientifique, 
éclatante et courte ainsi que le passage d’une étoile filante dans 
les champs de la nuit, cet homme a été beaucoup plus qu'un 
géologue habile, un professeur écouté, un brillant académicien : 
il a été, au même titre qu'Eduard Suess et tout autant que lui, le 
Géologue même, le héraut qui a mission de parler au nom de la 
Terre et d’en dévoiler les secrets. La foule, à la vérité, ne l’a pas 
connu. Il n’était point de ces savants qu’entoure une sorte de 
popularité et dont l'éloge est répété par les ignorants eux-mêmes. 
Les journaux n'ont rien dit de lui, et c’est sans commentaires 
qu'ils ont annoncé sa mort prématurée. Mais il a néanmoins 
goûté la gloire, la vraie gloire, la seule durable, celle qui est faite 
des applaudissements spontanés et désintéressés et de l’unanime 
admiration de tous les connaisseurs. 

Cette carrière scientifique n’a commencé qu'avec l’année 1878. 
Rien ne la faisait prévoir, et ceux qui croient au hasard peuvent 
lui en attribuer la soudaine éclosion. Marcel Bertrand avait alors 
un peu plus de trente ans. IL était né à Paris le 2 juillet 1847. Son 
enfance et sa jeunesse avaient été celles d’un homme très bien 
doué, pour qui apprendre n'est qu'un jeu, qui est élevé dans le 
milieu le plus favorable à une haute culture intellectuelle, mais 
qui, grandissant au milieu de savants, de littérateurs, d'artistes et 
de poètes, et ayant lui-même une âme d'artiste, vibrante, ainsi 
qu'une lyre, à tout vent qui passe, n’éprouve pas le besoin de fixer 
très tôt sa vie et retarde même, autant que possible, l'heure où il 
faudra bien faire un choix entre les diverses formes du culte de la 
Beauté. À vingt ans, et sans grand eflort, il était entré à l'École 
polytechnique, le troisième de la promotion ; et il en était sorti en 
1869, le quatrième, en qualité d’élève-ingénieur au Corps des Mines. 
De 1869 à 1872, il avait suivi, sans enthousiasme aucun et même 
avec un dédain mal dissimulé, les cours de l’École des Mines, trou- 
vant terriblement ennuyeuse la géologie de Béguyer de Chancour- 


164 PIERRE TERMIER 27 Avril 


tois, s’endormant à la leçon solennelle et interminable qu'Élie de 
Beaumont, suppléé par Chancourtois pour tout le reste du cours, 
venait faire sur le refroidissement du Globe, et n'ayant d’ailleurs. 
pour les applications de la science à l'industrie, qu'une indifférence 
courtoise et glacée. Entre temps, il avait pris part, avec les autres 
élèves-ingénieurs, à la défense de Paris assiégé. En 1872, enfin, il 
avait été nommé ingénieur ordinaire à Vesoul. Le service admï- 
nistratif n'était pas pour le passionner ; mais le haut pays franc- 
comtois, entre les dernières ondulations du Jura et les premiers 
contreforts des Vosges, l'avait séduit tout de suite. Il s'était 
attardé dans ses tournées, gagné chaque jour davantage par le 
charme de la campagne et de la montagne. Obligé de collaborer à 
la préparation d’une carte géologique du département de la Haute- 
Saône, il avait fait la connaissance de plusieurs géologues juras- 
siens. Il aimait à raconter plus tard que, dans ces premières 
courses géologiques où ses guides et ses initiateurs étaient de 
simples érudits, aujourd'hui presque oubliés, mais qui lui parais- 
saient alors des colonnes de la Science, il restait violemment inti- 
midé devant eux et n'osait élever aucune objection, quelque envie 
qu'il eût de les contredire et de les mettre dans l’embarras 
réserve qui semble vraiment prodigieuse à quiconque a connu 
l'esprit critique de Marcel Bertrand et l’incomparable promptitude 
avec laquelle il voyait la faiblesse d'un système et le défaut d’un 
raisonnement. 

D'aussi modestes essais d'observation sur le terrain n'auraient 
probablement pas sufli pour déterminer sa carrière, si son père, 
Joseph Bertrand, l’illustre mathématicien, qui, depuis le départ 
de Marcel pour la province, cherchait un moyen de le faire revenir 
à Paris, n’eût enfin, après cinq années de tentatives diverses où 
s'usaient vainement sa perspicacité légendaire et sa haute 
influence de Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences, 
trouvé la solution de ce problème dans l’entrée du jeune ingénieur 
au Service central de la Carte géologique détaillée de la France. 
Ce service du Ministère des Travaux publics avait été créé en 
1868 à la demande d’'Élie de Beaumont, et Jacquot en était devenu, 
vers 1875, après Élie de Beaumont, le directeur. Jacquot entendait 
choisir lui-même ses collaborateurs et n’aimait pas qu'on les lui 
imposät ; il se méfiait beaucoup de la prétendue conversion à la 
Géologie d'un jeune camarade qui, dans ses années d'école, n'avait 
manifesté aucune tendance à cultiver les sciences naturelles ; 
il s’opposa donc, tant qu'il put, à sa nomination. Heureusement, 
cette opposition fut vaincue. Le 28 janvier 1878, un arrêté minis- 


1908 ÉLOGE DE MARCEL BERTRAND 169 


tériel était signé, qui attachait Marcel Bertrand à la Carte géclo- 
gique détaillée de la France et l’appelaït, sans autres fonctions, à 
la résidence de Paris. C’en était fait désormais. Des convenances 
de famille, fort étrangères à toute vocation scientifique précise, 
semblaient avoir décidé seules de la spécialisation de ce brillant 
esprit, demeuré jusqu'alors hésitant et incertain. Marcel Bertrand 
vint à Paris, convaincu que, quand on est ingénieur au Corps des 
Mines et peu désigné pour les occupations administratives, on 
doit se consacrer à la Science, et convaincu aussi que la Géologie, 
prise de haut, n’est pas sans intérêt. Il fut donc géologue, un peu 
par nécessité d'abord, mais bientôt par goût : et ce goût, de plus 
en plus vif, se changea très vite en une curiosité ardente, puis en 
une passion impérieuse qui le prit tout entier, corps et âme. 
Pendant vingt-deux ans, elle ne devait pas, cette passion, lui 
laisser un seul jour de trêve. 

Il commence par le Jura septentrional, c’est-à-dire par la 
contrée où il a fait, naguère, ses premières courses géologiques. 
Passant sur le terrain le tiers de l’année, il occupe le reste du 
temps à apprendre la paléontologie, à dessiner des cartes et des 
coupes, à publier de brèves notes préliminaires, merveilleuses de 
concision et de clarté, à lire tout ce que l’on écrit sur la géologie, 
non seulement en France, mais en Suisse, en Belgique, en Alle- 
magne, en Autriche, en Angleterre. Dès le printemps de 188r, il 
s'attaque à la Provence, sans abandonner pour cela le Jura. Mais 
voici que la lecture d’un tout petit volume publié à Vienne en 1877, 
Die Entstehung der Alpen, d'Eduard Suess, le jette soudainement 
dans un enthousiasme sans bornes. Aucun livre, pas même 
l’Antlitz der Érde, ne produira sur lui une impression compa- 
rable. Désormais les Alpes l’attirent, et cette idée que la clef des 
grands problèmes de la Géologie générale est cachée quelque part 
dans le chaos alpin va dominer sa vie entière. En 1884, il surprend 
la Société géologique de France par une communication sur les 
rapports de structure des Alpes de Glaris et du bassin houiller 
franco-belge : et l'étonnement se propage aussitôt dans le monde 
des géologues, comme une brusque et large vague à la surface 
d’une eau dormante. On se demande quel est ce nouveau 
venu qui parle avec tant d'assurance, et qui explique à sa façon 
les Alpes euisses sans les avoir jamais vues; et, bien que son 
étrange prophétie ne convainque personne, elle a une telle allure 
et elle est si fortement énoncée que personne n'ose élever la voix 
pour y contredire. 

Dans l'automne de la même année 1884, Béguyer de Chancourtois, 


166 PIERRE TERMIER 27 Avril 


vieilli et malade, lui eonfie la suppléance de son cours de géologie 
à l'École des Mines. Le suppléant ne ressemble guère au profes- 
seur. Non seulement leurs idées sont différentes, et aussi leurs 
natures d'esprit; mais la façon dont ils comprennent l’enseigne- 
ment et toute leur méthode scientifique sont diamétralement 
opposées. Dès ses premières campagnes dans le Jura, Marcel 
Bertrand a mis de côté, comme un outil démodé et même dange- 
reux, le principe de direction. et il l'a remplacé par le principe de 
continuité ; il n’a plus, dans la boussole, l’aveugle foi des adeptes 
du Réseau pentagonal ; il ne cherche pas à prévoir les accidents 
géologiques, mais bien à les constater, les étudier et, partout où 
ils voudront aller, les suivre ; il sera théoricien plus tard, et 
comme personne n'a osé l'être ; pour le moment, il entend rester 
observateur. Il ne peut, en matière de géologie, énoncer une 
phrase sans étonner son vieux maître et même sans le faire un 
peu souffrir. Mais le vieux maître, qui a beaucoup rêvé et qui est 
un poète beaucoup plus qu'un géologue, le vieux maître sait un 
grand secret : il sait que les plus forts d'entre nous ne savent rien; 
que, devant la Vérité immuable, la Science va se transformant 
sans cesse; que nos théories sont, autour des phénomènes, de 
simples vêtements, commodes et éclatants pendant quelques jours 
ou quelques années, et qui bientôt se démodent, se déforment, 
vieillissent et tombent. Dans les yeux de son jeune suppléant 
brille l’étincelle créatrice : et cela suflit à Chancourtois pour qu'il 
ait, malgré tout, confiance ; pour qu'il assiste, ému sans doute, 
mais muet et résigné, pendant toute une année scolaire, à la 
démolition de son cours et à la reconstruction, sur un tout autre 
plan, d’un édifice complètement nouveau. A la fin de cette 
année scolaire, Chancourtois meurt. Marcel Bertrand est nommé 
professeur de Géologie à l'École des Mines au mois de janvier de 
1886 ; il vient de jouer, dans la Réunion extraordinaire de la 
Société géologique de France qui a eu pour théâtre les montagnes 
du Jura, le rôle le plus actif; ses travaux de stratigraphie sur les 
calcaires coralligènes de la région jurassienne et sur les terrains 


secondaires de l’'Andalousie, ses études de géologie structurale 


sur les failles du Jura et sur la chaîne provençale de la Sainte- 
Baume, sa récente explication du problème des Alpes de Glaris, 
l'ont rendu déjà presque célèbre. Dorénavant, c’est en maître qu'il 
va parler : et jamais professeur de Géologie prenant possession de 
sa chaire ne promènera sur la surface entière de la planète un 
regard plus clairvoyant et plus ferme. 


Ayant lu depuis peu, dans l'édition allemande publiée à Prague 


RAPomes -: 


1908 ÉLOGE DE MARCEL BERTRAND 167 


de 1883 à 1885, le premier volume de l’ouvrage d’Eduard Suess, 
Das Antlit: der Erde, Marcel Bertrand a vu tout de suite que ce 
livre « marque un progrès considérable, presque le début d’une 
phase nouvelle dans l’étude des grands problèmes de la géologie 
générale ». Plus tard, il sera plus affirmatif encore et dira que 
le même livre «a marqué dans l’histoire de la Géologie la fin du 
premier jour, celui où la lumière fut ». Le 21 mars 1887, dans 
une éloquente conférence à la Société géologique, il résume 
l’œuvre synthétique de Suess et montre les trois zones de plisse- 
ment, les trois chaînes de montagnes, la calédonienne, l’hercy- 
nienne et l’alpine, qui, pareilles à trois vagues appelées successi- 
vement de la région méridionale et déferlant chacune à son tour 
sur l'obstacle situé au Nord, ont formé graduellement, et comme 
en trois étapes, le continent européen. Mais le conférencier ne se 
contente pas de résumer le livre du professeur de Vienne ; il y 
ajoute beaucoup de réflexions personnelles, étant de ceux qui ne 
savent ni s'arrêter en chemin, ni se contenter d’un demi-jour ; et 
c'est ainsi qu'il nous apprend, pour la première fois, que «la 
considération des trois chaînes successives permet de grouper 
dans une vue d’ensemble les particularités des phénomènes 
sédimentaires aux différentes périodes. » Cette idée directrice 
ne l’abandonnera plus ;: nous la retrouverons dans toute son 
œuvre: et ses derniers travaux, en 1900, auront encore pour 
objet la coordination de tous les phénomènes géologiques autour 
de ces déformations intermittentes et répétées du globe terrestre, 
dont chacune correspond à une chaîne de montagnes. 

Marcel Bertrand a travaillé pendant tout l'hiver de 1887 à la 
préparation de sa magistrale conférence du 21 mars. Le retour 
du printemps le ramène en Provence. Sa tâche dans le Jura est 
terminée ; les Alpes françaises ne le réclament pas encore. 
Pendant deux ans, la Provence va être sa grande affaire, sa 
préoccupation presque constante. Au mois de mai de 1887, il 
découvre l'explication de l’anomalie stratigraphique du Beausset, 
qui, depuis que l’on fait de la géologie en Provence et depuis 
que l’on exploite la petite mine de lignite de la Cadiére, est 
une obsédante énigme pour les stratigraphes et les ingénieurs". 


1. Attaché moi-même, au début de ma carrière, en 1884 et 1885, au service 
ordinaire dans le sous-arrondissement minéralogique de Nice, j'ai connu 
l'énigme de la mine de la Cadière. Tous les ingénieurs qui m'avaient pré- 
cédé dans ce service s'étaient acharnés à la recherche d’une solution ; et le 
dossier de la Cadière, dans les archives du sous-arrondissement, était bourré 
de notes et de rapports géologiques sur les relations du Trias qui surplombe 
le gisement lignitifère et du Crétacé qui le contient. Personne, jusqu’à 
Marcel Bertrand, ne semble avoir eu La moindre idée de la véritable solution, 
et, quant à moi, je ne l’ai pas entrevue un seul instant. 


168 PIERRE TERMIER 27 Avril 


L'énigme se résout et toutes les diflicultés tombent, si l'on admet que 
le Trias est posé sur le Crétacé, que ce Trias est un lambeau de 
recouvrement, venu d'ailleurs, venu du Sud par un pli quise serait 
déversé au Nord, couché jusqu’à l'horizontale, et qui aurait che- 
miné plus ou moins loin vers le Nord. Peu à peu cette conclusion 
s'impose à Marcel Bertrand : la Provence est un pays de plis 
couchés, analogue au bassin houiller franco-belge et aux Alpes de 
Glaris. Les renversements et les recouvrements ne sont pas 
limités aux environs du Beausset. La région de Saint-Zacharie, la 
chaîne de la Sainte-Baume, les environs de Draguignan. montrent 
des phénomènes analogues, qui restent incompréhensibles tant 
que l'on n’admet pas des plis couchés, charriés du Sud au Nord, et 
de plusieurs kilomètres, sur leur substratum. La fin de 1887 et 
toute l’année 1888 se passent, pour le jeune professeur, dans 
J'observation et la description de ces faits étranges, si complète- 
ment inaperçus de tous ses devanciers dans la géologie proven- 
çale : et lorsque la Société géologique de France, en 1889, récom- 
pense par le prix Fontannes — récemment fondé et qui n’a pas 
encore eu d'autre lauréat — l'œuvre de Marcel Bertrand en Pro- 
vence, c'est partout, à l'étranger comme chez nous, un unanime 
concert d'applaudissements. 

Alors commence la période brillante et quasi triomphale de 
cette vie. En 1890, il présente à l’Académie des Sciences un 
Mémoire sur les refoulements qui ont plissé l'écorce terrestre et 
sur le rôle des déplacements horizontaux, Mémoire qui est une 
monographie des plis couchés de la Provence et une comparaison 
de ces plis couchés avec ceux que l'on .a décrits depuis peu dans 
les Alpes, dans les Pyrénées, dans les anciennes chaînes: et il 
reçoit de l’Académie le prix Vaillant en récompense de ce livre 
admirable. En 189r, il est président de la Société géologique ; il 
dirige, au mois d'octobre, les excursions de la Réunion extraordi- 
naire en Provence, et a la joie, diflicilement comparable, d'expli- 
quer à des géologues la structure de la contrée qu'il a si patiem- 
ment et si péniblement étudiée et comprise ; de leur montrer, un 
par un, les phénomènes qu'il a lui-même observés; de répondre 
victorieusement à toutes leurs objections, et de produire peu à peu 
la conviction chez la plupart de ses compagnons de courses, en 
dépit d'une contradiction ardente qui ne désarme que le dernier 
jour. 

Il a commencé en 1889. après la mort de Charles Lory, l'étude 
des Alpes de Savoie, et il y revient chaque année, explorant 
d'abord la Maurienne, puis la Tarentaise, et dessinant les con- 


1908 ÉLOGE DE MARCEL BERTRAND 169 
tours des feuiiles Saint-Jean-de-Maurienne, Bonneval et Tignes, 
de la Carte géologique détaillée. En 1897, dans les premiers jours 
d'août, il a failli périr au fond d'une crevasse du glacier de 
Rhêmes, ayant été imprudemment engagé sans corde, par son 
guide, dans la traversée de ce glacier, et s'étant laissé choir dans 
l’écroulement d'un pont de neige’. Mais il en a été quitte pour un 
bain affreusement froid, et ensuite pour un repos de quelques 
jours au presbytère de Notre-Dame-de-Rhêmes ; et il a repris ses 
courses en montagne dès le mois de septembre du même été. 
C'est que la tâche est ardue et longue. Charles Lory, qui a beau- 
coup travaillé, a laissé beaucoup à faire, bien qu'il ait vu assez 
nettement deux choses fort importantes : la disposition en éventail 
de la zone houillère et l’âge secondaire du puissant complexe 
métamorphique que l’on embrasse sous le nom de Schistes lustrés. 
Préciser la stratigraphie du Trias et du Lias ; résoudre la question, 
soulevée en 1861 par Lachat et reprise en 1887 par M. Zaccagna, 
de l’âge houiller ou permien des schistes métamorphiques du 
Petit-Mont-Cenis. de Modane, de la Vanoise, du Mont-Pourri, du 
Val-Grisanche : établir rigoureusement l’âge des Schistes lustrés, 
non plus sur des arguments douteux et sur des coupes contestées, 
mais sur une base solide et inébranlable; suivre vers le Nord 
l'axe de l'éventail carbonifère ; démèler l’écheveau embrouillé des 
lignes directrices dans une des régions les plus compliquées de 


1. — & Imagine-toi — écrit-il le 5 août 1891 à M'"° Bertrand — que je suis 
tombé dans une crevasse et que je suis resté un peu plus d’une heure 
à 159 mètres de profondeur, pris entre deux parois de glace et libre 
d'admirer la beauté des reflets bleus et des stalactites. On m'en a tiré, 
puisque je t’écris, sans rien de cassé, sans autre mal que quelques 
égratignures faites par les glaçons que détachait la corde pendant qu’on 
me remontait. ... La neige a cédé brusquement quand j'ai passé dans 
les traces du guide et de R .... J'ai senti mes jambes s’enfoncer, puis 
je n’ai plus eu conscience de rien qu'en me retrouvant au fond, heureu- 
sement dans une position verticale, les pieds dans l’eau et retenu par 
les coudes et par les épaules .... Je ne te dirai pas qu'on soit bien dans 
une crevasse ; mais, comme j'ai eu tout le temps pleine confiance d'en 
sortir, je n’ai pas passé une heure aussi atroce qu'on pourrait s’imagi- 
ner. ... R.. .. est resté au haut de la crevasse (pendant que le guide 
allait chercher du secours), bien plus angoissé et malheureux que moi, 
me faisant une conversation un peu dénuée d'intérêt, mais enfin m’em- 
pêchant d’être seul. À tout hasard, je lui avais enjoint, s'il m’arrivait 
malheur, de l'écrire que j'avais pensé à toi au fond de ma crevasse. 
J'espère qu’en aucun cas tu n'en aurais douté..... » Sauf quelques dou- 
leurs et roideurs dans les mollets, Marcel Bertrand ne garda de cette 
aventure aucune infirmité. Il resta le marcheur infatigable qu'il était 
auparavant, et c’est dans les années 1892 et 1893 qu’il fit, dans les Alpes, 
ses plus grandes courses et ses tournées les plus fatigantes. 


170 PIERRE TERMIER 27 Avril 


toute la chaîne des Alpes : tel est, avec le levé des contours géolo- 
giques, le programme des continuateurs de l'œuvre de Lory. 
Entre eux tous, Marcel Bertrand divise le travail : et il reste, avec 
chacun de ses collaborateurs, en communion constante. Il a pris 
pour lui-même la partie la plus difficile : la zone frontière entre le 
massif d'Ambin et le Petit-Saint-Bernard. Dès la fin de la cam- 
pagne de 1893, les grands problèmes sont résolus, autant, du 
moins, que l’on pouvait, à cette époque-là. les résoudre ; et le 
Mémoire que Marcel Bertrand publie, en 1894, sur la géologie des 
Alpes françaises, est un des plus beaux et des plus importants 
qu'il ait laissés. 

Mais, pas plus que la Provence, les Alpes n'absorberont son 
activité entière. De même que, en 1888, en pleine étude des recou- 
vrements provençaux, il s occupait de chercher une relation entre 
les phénomènes éruptifs et la formation des montagnes, et de décou- 
vrir une loi dans la distribution en Europe des roches éruptives, 
nous le voyons, en 1892, alors qu'il a l'esprit rempli de pensées 
alpines, s'attaquer au redoutable problème de la déformation de 
l'écorce terrestre, énoncer le principe de la continuité du phéno- 
mène de plissement dans le bassin de Paris, visiter les montagnes 
de l'Écosse à l'occasion du meeting à Édimbourg de la British 
Association for the Advancement of Science, et nous donner 
à la suite de cette visite un résumé des travaux des géologues 
écossais. En 1893, il publie aux Annales des Mines un Mémoire 
sur le raccordement des bassins houillers du Nord de la France et 
du Sud de l'Angleterre, où il fait application de ses idées sur la 
continuité du phénomène de plissement. C’est l’occasion. pour 
lui, de recevoir une deuxième récompense de l'Académie des 
Sciences, le prix Petit-d'Ormoy. En 1894, il trace les lignes direc- 
trices de la géologie de la France et montre que ces lignes 
s’ordonnent en un réseau sensiblement orthogonal : et c’est dans 
cette même année 1894 qu'il fait, devant le Congrès géologique 
international réuni à Zurich, une conférence, d'une étonnante 
originalité, sur la récurrence des faciès sédimentaires. Il montre 
ces faciès se répétant, trait pour trait, dans les chaînes de monta- 
gnes successives. Aux trois chaînes dont il nous parlait en 1887, 
une quatrième, grâce aux travaux des géologues américains, s’est 
ajoutée. beaucoup plus ancienne que les trois autres, et qui 
s'appellera la chaine huronienne. Et la conclusion, longuement 
acclamée, de la conférence, c'est que ces quatre chaînes constituent 
les quatre grands chapitres, les quatre unités de l'histoire du 
globe, et qu'autour des différentes phases de leur formation, tous 


1908 ÉLOGE DE MARCEL BERTRAND 171 


les phénomènes, tectoniques, sédimentaires et éruptifs, s’ordon- 
nent harmonieusement. La publication aux Annales des Mines 
d'un deuxième Mémoire sur le bassin houiller du Nord et sur le 
Boulonnais, rectifiant et complétant la première esquisse des plis 
des terrains crétacés, termine enfin l’année 1894, qui me semble 
marquer dans la vie de Marcel Bertrand la période de plus grande 
maîtrise, celle où toutes les facultés, physiques et intellectuelles, 
sont à leut apogée et où la production scientifique est plus active 
que jamais. 

En 1895, il revient à la Provence. De nouveaux problèmes y 
ont surgi, nés d’une connaissance plus exacte des régions voisines, 
d'un besoin de synthèse plus impérieux chaque jour dans cet 
esprit qui chaque jour s'agrandit, et de la rencontre, enfin, d’un 
contradicteur redoutable qui ne craint pas de tout remettre en 
question. Les objections de ce contradicteur sont si serrées et si 
spécieuses, l'audace est si grande avec laquelle il conteste, non 
seulement la justesse des déductions de son devancier, mais même 
l'exactitude de ses observations, que Marcel Bertrand craint, un 
instant, de s'être trompé du tout au tout sur la structure proven- 
çale. Avant de répondre, il veut tout revoir, non seulement le 
massif d’Allauch au sujet duquel il est plus particulièrement 
attaqué, mais les points où les recouvrements et les charriages lui 
ont paru évidents, c’est-à-dire le Beausset et Saint-Zacharie. IL 
revient rassuré. « J’ai eu grand'peur — me disait-il quelque temps 
après son retour — grand'peur d’avoir très mal vu et de vous 
avoir tous trompés, et j'ai bien failli en être ennuyé pour moi- 
même, ce qui eût été un sentiment peu reluisant... Mais non, 
je n'avais pas si mal vu que je croyais, et j’ai beaucoup de peine 
à ne pas m'en réjouir. » Sûr désormais de triompher, il répondra 
à loisir, d'abord par quelques brèves notes, puis, dans trois ans, 
par deux Mémoires, où le rôle prépondérant des chevauchements 
et des charriages dans la tectonique de la Provence sera établi 
d’une façon irréfutable et définitive. 

C'est encore en 1895 qu'il collabore avec M. Étienne Ritter à 
exploration géologique de la Tarentaise au Nord de l'Isère et 
qu il découvre le faisceau des plis serrés, graduellement déversés 
et couchés, qui vont désormais rendre classique la région du 
Mont-Joli près de Saint-Gervais. Je l’ai rarement vu aussi enthou- 
siaste qu'au retour de cette excursion le long de la bordure sud- 
ouest du Mont-Blanc. Il a compris du premier coup l'immense 
portée de la découverte. Cette coupe du Mont-Joli, qui montre 
d'une facon si parfaite la transformation des plis droits en nappes, 


59 PIERRE TERMIER 27 Avril 


elle va fournir l'explication, longtemps cherchée, des Xlippes 
suisses, résoudre le problème des Annes et de Sulens, apporter un 
argument décisif en faveur de la récente théorie de M. Hans 
Schardt sur le charriage des Préalpes tout en la précisant et en la 
corrigeant, ramener l'attention sur la généralité des recouvre- 
ments dans les Alpes, prouver l'origine méridionale de ces 
recouvrements dans toute la chaine alpine, et renforcer enfin, 
pour les esprits qui doutent encore, l'hypothèse des nappes de 
recouvrement provençales. La Note à l'Académie des Sciences où 
Marcel Bertrand et son jeune collaborateur décrivent la structure 
du Mont-Joli est datée du 10 février 1896. Dans l’histoire, que l’on 
écrira quelque jour, du développement dé la doctrine des grandes 
nappes, peu de dates auront autant d'importance. 

Moins d'un mois auparavant. le lundi 13 janvier 1896, la récom- 
pense que Marcel Bertrand ambitionnait à juste titre depuis 
plusieurs années, la seule, à vrai dire, qu'il ait jamais désirée et 
sollicitée, était venue presque spontanément à lui. Sans avoir eu 
aucune lutte à soutenir, aucun effort à faire, il avait été élu 
membre de l'Académie des Sciences, par 47 voix sur 54 votants, 
en remplacement de Pasteur mort le 28 septembre 1895. Le nouvel 
académicien est tellement connu déjà, et son autorité est si grande, 
que la chose n'a causé aucune surprise et que l’on ose à peine 
le féliciter. Pour lui, sa joie est assurément très vive ; mais cette 
solennelle consécration de son œuvre ne le changera pas. Il 
demeurera aussi simple, aussi modeste, aussi méfiant de ses 
propres idées, aussi clairvoyant sur ses propres travaux, aussi 
bon juge et aussi généreux admirateur des travaux des autres 
qu'il a toujours été. Le succès est la pierre de touche des belles 
âmes. Son âme, à lui, était merveilleusement belle. 


Pourtant les années passent. « Que l’œuvre est longue — me 
disait-il, ‘en 1890, au retour d'une excursion commune dans les 
glaciers de la Vanoise — et que le temps est court ! » Et je le 
vois, vers la fin d'un autre été, comme nous entrions ensemble, au 
tomber d'un soir, dans un village du Briançonnais, s'arrêter brus- 
quement devant la façade de la très vieille église et, de son bras 
étendu, me montrer cette devise en exergue autour du cadran 
solaire : /L est plus tard que vous ne croyez. L'avertissement était 
si grave et le silence des monts immobiles était tellement impres- 
sionnant que nous étions restés quelques minutes sans rien dire, 
comme si nous eussions entendu le bruit sourd des heures roulant 
une par une dans le gouffre du passé, ou comme si ces huit mots 
eussent été, lentement, proférés à nos oreilles par «la voix qui sort 


1908 ÉLOGE DE MARCEL BERTRAND 173 


des choses ». Faut-il donc croire que Marcel Bertrand ait eu Le pres- 
sentiment de la particulière brièveté de ses jours ? Certes, ce pres- 
sentiment pouvait très bien s’accorder avec sa gaieté et son entrain 
habituels. Qu'elle lui fût familière ou non, la pensée de la mort 
n'était pas capable de l’épouvanter, ni même de l'assombrir; et 
j'ai souvent été frappé, bien avant sa maladie, du peu de confiance 
qu'il manifestait dans la durée de la vie humaine. 

En octobre 1896, un nouveau triomphe l'attend : et c'est en 
Algérie. à la Réunion extraordinaire de la Société géologique. Il 
vient de signaler à ses confrères, dans une des excursions diri- 
gées par M. Ficheur, la singulière analogie de faciès entre certains 
terrains dolomitiques, argileux et gypseux, rapportés hypothéti- 
quement à l'Eocène, et le Trias classique de la Provence. On lui 
dit que, dans les terrains en question, un jeune professeur, 
M. Goux, a récemment trouvé quelques fossiles. Marcel Bertrand 
demande aussitôt à voir ces fossiles, et il entraîne la Société au 
Lycée de Constantine où ils ont été déposés. Les fossiles sont des 
My-ophories certaines. qui démontrent l’âge triasique et prouvent 
que les analogies de faciès avec le Trias provençal n'étaient pas 
trompeuses. Mais Marcel Bertrand ne se contente pas pour si peu. 
Il décide un grand nombre des géologues présents à l’accompagner 
jusqu'au gisement même des Myophories, et là, dans cette prome- 
nade au Chettaba, devant l'amplitude que prennent les aflleure- 
ments triasiques et devant l’étrangeté de leurs relations avec les 
autres terrains, il se laisse aller à pronostiquer la grande extension 
du Trias dans toute l’Algérie et dans toute la Tunisie, à prédire 
que l’immense majorité des gisements de gypse et tous les gise- 
ments d'ophite de l'Afrique septentrionale seront bientôt réputés 
triasiques, à annoncer enfin que l’Alsérie et la Tunisie sont, con- 
trairement à l'opinion courante, des pays de tectonique très com- 
pliquée. Toutes ces prédictions se sont réalisées à la lettre. Le 
Trias a, dans l'Afrique du Nord, un énorme développement ; et, 
comme 1l vient indifféremment au contact de tous les étages du 
Crétacé, et même quelquefois au contact de l'Éocène, c'est un 
problème tectonique, naguère insoupçonné et d’une ampleur 
déconcertante, qui se dresse maintenant devant les géologues. 
L'intervention fortuite et momentanée de Marcel Bertrand dans la 
géologie de cette contrée a été le signal du renouvellement presque 
complet des idées que l’on s’en était faites : et c'est ainsi que cet 
homme ne peut toucher, même négligemment, à aucun sujet, sans 
l'éclairer d’une lumière nouvelle, tellement vive que, à côté d’elle, 
les anciennes façons d'expliquer et de comprendre font l'effet de la 


174 PIERRE TERMIER 27 Avril 


pauvre flamme fuligineuse d’une lampe de mine brusquement 
transportée dans le grand jour extérieur. 

Au commencement de l'été de 1897, nous le retrouvons dans les 
Alpes bernoiïses, explorant, en compagnie de M. Golliez, la zone 
de contact des Hautes-Alpes calcaires de l’Oberland et des chaîi- 
nons schisteux qui les bordent au Nord. Le problème qui se pose 
ici est analogue à celui que M. Schardt, cinq ans auparavant, a posé 
dans les Préalpes : la région schisteuse, sous laquelle, le plus 
souvent, les calcaires de la haute chaîne s’enfoncent, a-t-elle ou 
n'a-t-elle pas de racines ? ou encore, pour parler comme on 
parlera plus tard, le bord septentrional de l'Oberland bernois 
est-il, ou non, pays de nappes ? Personne jusqu'ici n'a énoncé la 
question d’une façon aussi précise; personne, surtout, n'a vu 
jusqu'où elle porte et à quel point elle se confond avec la question 
du pli, unique ou double, de Glaris. Après quelques semaines de 
courses, Marcel Bertrand est convaincu. La région schisteuse n’a 
pas de racines ; et cela entraîne, sinon nécessairement, du moins 
très probablement, le charriage vers le Nord de toutes ces mon- 
tagnes, c'est-à-dire leur origine méridionale et l'unité du pli de 
Glaris. Encore quelques années, et nous saurons, par M. Maurice 
Lugeon et par M. Henri Douvillé, que si Marcel Bertrand, en 
1897, n’a pas vu l’effrayante complexité des phénomènes et n’a pas 
eu le loisir de dénombrer les nappes superposées, il a, du moins, 
raisonné juste, et que ses conclusions subsistent. Lorsqu'il avait 
parlé, en 1884, à propos des Alpes de Glaris, de l'hypothèse des 
masses de recouvrement venues du Sud, il n'avait pas été compris 
et sa voix n'avait éveillé aucun écho. Mais les temps sont changés, 
et l’on s'est peu à peu habitué, grâce à lui et à quelques autres, 
aux charriages lointains. Maintenant qu'il parle des Alpes ber- 
noises, tout le monde, religieusement, l'écoute, sentant bien que 
c'est lui qui a raison, que c’est lui qui voit la solution du problème : 
et l’on ne s'étonnera plus, cinq ans après, lorsque M. Maurice 
Lugeon, l'un de ses plus brillants élèves, achèvera la démonstra- 
tion et annoncera que la majeure partie des Alpes suisses est 
formée de nappes jetées les unes sur les autres. Toute la synthèse 
de ces Alpes est en germe dans deux notes de Marcel Bertrand : 
celle de 1884 sur le problème de Glaris; celle de 1897 sur les Alpes 
bernoises, pour la rédaction de laquelle il a eu M. Golliez comme 
collaborateur. 

C’est en Russie, dans les réunions et les excursions du Congrès 
géologique international de Saint-Pétersbourg,que Marcel Bertrand 
va achever l'été de 1897 et se reposer de ses courses alpines et 


æ 


1908 ÉLOGE DE MARCEL BERTRAND 179 


de ses méditations sur les charriages de l’Oberland. Le voyage à 
travers l'immense pays russe, en compagnie de ses bons amis, 
Emmanuel de Margerie, Karpinsky et Tschernyschelf, est pour lui 
comme une fête continuelle, où les jouissances de l’esprit alternent 
avec les propos plaisants et les gaies aventures. Jamais il n’a écrit 
à sa famille de lettres aussi drôles que celles qu'il date de Miask 
et de Vladikavkaz, ou qu'il trace sur ses genoux, dans la trépida- 
tion du train, entre le pays du Donetz et les rives de la mer 
d'Azov. Ce qui le surprend le plus, c'est qu'après tant de jours et 
de nuits en chemin de fer, tant de courses à pied, tant de banquets, 
tant de visites d'usines ou de mines, tant de réceptions où le 
champagne coule, «on ne soit pas plus fatigué ». Il n'ajoute pas 
— mais ses amis nous le diront ensuite — que personne n'est plus 
fêté et plus choyé que lui. Cette promenade en Russie a l'air, 
parlois, d’être son propre triomphe. Un autre s'enorgueillirait de 
se sentir ainsi, et dans un tel milieu, l'objet de l'attention et de 
l'admiration de tous. Il garde, lui, dans les excursions comme 
dans les banquets, son incomparable simplicité, sa bonhomie un 
peu malicieuse, sa gaieté imperturbable : et les étrangers qui ne 
l'avaient point encore vu s'étonnent. Sur sa réputation de grand 
savant, ils s'attendaient à un extérieur plus auguste et à une 
attitude plus solennelle. 

Les deux années suivantes, 1898 et 1899, se passent, pour 
Marcel Bertrand, dans la revision de la géologie provençale. C’est 
alors qu'il répond aux critiques de M. Fournier et montre que le 
moment n’est pas venu de réduire la part faite jusqu'ici aux 
chevauchements, bien au contraire. L'étude des terrains que doit 
traverser la galerie d'écoulement à la mer des mines de lignite de 
Fuveau le ramène, de façon assez inattendue, au bassin houiller 
du Nord, et il insiste, dans un Mémoire publié aux Annales des 
Mines, sur la remarquable analogie de structure de ce dernier 
bassin et du bassin lignitifère de la Basse-Provence. Ici comme là, 
on observe, au dessus des terrains en place, successivement, et de 
bas en haut, des lames de charriage ou lambeaux de poussée, une 
nappe de terrains renversés, enfin une nappe de couches en 
série normale. Les lames de charriage sont seulement locales; les 
terrains renversés ont une allure lenticulaire ; mais la nappe de 
terrains en série normale s’est étendue sur toute la Basse-Provence, 
et l’on doit la retrouver presque partout. L'étude de cette vaste 
nappe sera l’objet d’un autre Mémoire, de portée plus générale, et 
qui ne visera à rien moins qu’à la synthèse de toute la contrée : et 
voici, dans le Bulletin du Service de la Carte géologique pour 


176 PIERRE TERMIER 27 Avril 


l’année 1899, la première partie de cet ouvrage. Elle expose les 
généralités et traite du massif de l'Étoile. Une déuxième partie, 
traitant de la Sainte-Baume et des massifs voisins, est annoncée 
comme très prochaine. Hélas ! cette deuxième partie et tout le 
restant du chef-d'œuvre ne seront jamais écrits ; et le Mémoire 
préliminaire de 1899 contient, sur cette région provençale qu'il a 
tant parcourue et tant aimée, les novissima verba du grand 
géologue. Heureusement, l'essentiel est dit et la lumière est faite. 
Nous savons désormais qu’il y a. dans la Basse-Provence, une 
nappe, formée par des terrains en série normale, dépassant, en 
largeur, quarante kilomètres. et que, sous elle, on trouve çà et là 
des lambeaux irréguliers et lenticulaires d’une série renversée. 
L'ensemble des deux séries, la normale et la renversée, a été 
plissé postérieurement et accidenté de dômes et de cuvettes. Sans 
doute, 1l reste beaucoup de difficultés de détail ; mais la structure 
générale est parfaitement claire, et, de la comparaison de cette 
structure, ainsi expliquée, avec les Carpathes et avec le bassin 
houiller du Nord, on peut tirer, pour la théorie tectonique de ces 
autres régions plissées, de très précieuses indications. Le Mémoire 
se termine par cette phrase, d’allure prophétique, qui contient en 
germe toutes les conceptions futures sur les relations des Dina- 
rides et des Alpes, du traîneau écraseur et des plis que ce trai- 
neau a couchés et laminés sous son poids : « Beaucoup de plis 
couchés, parmi les plus énergiques de ceux qu'on attribue à la 
compression latérale, n’ont d'autre origine que les immenses 
trainages effectués périodiquement à la surface de notre planète ». 
On connaîtra plus tard à quel point, en matière de charriages, 
Marcel Bertrand a presque tout dit et presque tout prévu. 

Au mois de juillet de 1898, il était venu, sur ma demande, 
passer quelques jours dans les montagnes qui séparent Briançon 
de Vallouise, et nous avions essayé de résoudre ensemble les 
difficultés de la tectonique briançonnaise. Jamais je ne l'avais 
trouvé si perspicace dans l'observation, si ardent dans la discus- 
sion, si fécond dans l'invention : il avait vu tant de pays, exploré 
tant de montagnes, édifié, démoli et réédifié tant d’'hypothèses ! 
Mais, si l'esprit s'était agrandi, le corps s’était fatigué. L’ascension, 
chaque matin, après ce repos insuffisant que l’on goûte sur la 
paille ou le foin des bergeries, était lente et pénible. Vers midi 
seulement, quand nous étions sur les crêtes et que nos regards sè 
promenaient librement du Pelvoux au Viso, il retrouvait toute sa 
vigueur. La beauté du problème semblait lui donner des ailes. IL 
oubliait sa fatigue, et c'était moi, quand le soir approchait, qui 


1908 ÉLOGE DE MARCEL BERTRAND 175 


devais l’arracher à notre dure besogne et l’obliger à descendre vers 
les hameaux. Parmi cent autres souvenirs, gais ou mélancoliques, de 
ces dernières courses communes en haute montagne, celui-ci m'est 
resté particulièrement présent. Le sommet de la Croix d’Aquila, 
2500 mètres d'altitude, cinq heures du soir, une journée d’or. 
Autour de nous, à l'infini, des cimes et puis des cimes, encore en 
pleine lumière, et, entre elles, des vallées déjà envahies par 
l'ombre. Le grand et bon Maître, à qui je rappelle vainement qu'il 
se fait tard et que nous sommes très loin du gîte, s’attarde à 
ramasser des edelweiss, dont il veut envoyer un bouquet à sa fille 
Jeanne. Son visage, tout à l'heure fatigué et précocement vieilli, 
a soudain rajeuni et s’est illuminé à contempler l’immarcescible 
jeunesse de ces étranges fleurs : tant est puissante, pour alléger 
le poids de l'existence, la seule pensée de la joie d'un être chéri ! 
Enfin, le bouquet fini et renfermé dans le sac, nous descendons, 
quittant la lumière d’en haut et nous hâtant vers les gorges où la 
nuit tombe. Plaisant retour, gais propos, soirée radieuse, fleurs de 
la montagne, joie paternelle et joie de l’enfant, hélas !... 
« Toutes ces choses sont passées 

: « Comme l’ombre et comme le vent ! ». 

Marcel Bertrand s'était marié tard. Au mois d'octobre de 1886 
âgé déjà de trente-neuf ans, il avait épousé M'e Mathilde Mascart, 
l’une des filles du célèbre physicien, membre de l’Académie des 
Sciences. Rarement union fut plus heureuse : de part et d'autre, 
l'intelligence la plus largement ouverte et la plus cultivée ; ici, la 
science audacieuse et profonde, et, avec la science, le goût inné 
de la beauté littéraire ; là un admirable talent de pianiste et la 
passion de l’art; sur tout cela, l'amour de la vie simple, le mépris 
de la richesse et le dédain du monde; et, pour compléter l'entente 
et la fusion de ces deux âmes exceptionnelles, les mêmes idées 
générales et la plus vive inclination réciproque. On ne pouvait 
s'asseoir à ce foyer privilégié sans avoir l'impression du bonheur, 
de ce bonheur qui consiste dans la paix, qui survit aux chagrins 
inévitables et qui est plus fort que la mort elle-même, comme 
l'amour, d’où il procède. 


Les chagrins vinrent vite, ainsi qu'ils ont coutume. Des sept 
filles, fruits de cette union, qui reçurent les noms de Jeanne, 
Fanny, Claire, Hélène, Thérèse, Marcelle et Louise, deux mouru- 
rent en bas-âge : Hélène en octobre 1893. à dix mois ; Marcelle à 
dix-huit mois, en septembre 1899. L'année 1899 s’acheva dans la 
tristesse et dans l'inquiétude : tristesse de ce dernier deuil, si 
récent ; inquiétude au sujet du grand-père, Joseph Bertrand, qui 


22 Août 1908. — T. VIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 12. 


178 PIERRE TERMIER 27 Avril 


avait longtemps défié la vieillesse et dont l'esprit restait impertur- 
bablement jeune, mais que l’on sentait maintenant frappé à mort. 

Et voici que commence 1900, l’année qui va être terrible ! 
Marcel Bertrand s’est remis au travail, dans une sorte de fièvre 
qui contraste avec sa sérénité habituelle : mais l’on peut croire 
que c’est pour tromper son chagrin et ses angoisses. Dans sa façon 
de parler, et surtout d'écrire, il y a plus que de l’ardeur, et même 
plus que de l'enthousiasme, il y a quelque chose qui ressemble à 
de l’exaltation : mais l'horizon sous ses yeux s’est tellement 
agrandi, lui-même monte depuis si longtemps dans la connaissance 
et d’un pas si rapide, que cette exaltation semble, à ses amis, 
toute naturelle, et que personne ne songe à s’en alarmer. 

‘étude attentive des singularités tectoniques du bassin houiller 
du Gard l’a ramené à la recherche de la solution générale du 
problème de l’orogénie. Les faits lui paraissent maintenant assez 
nombreux, et assez semblables partout, dans le Gard, en Provence, 
dans les Alpes, pour que l’on puisse essayer de les relier par une 
théorie mécanique. La naissance d’une chaîne de montagnes, en 
Europe, comporterait les quatre phases suivantes : formation 
d’une grande fosse géosynclinale sur l'emplacement d’une zone où 
il y avait excès de la pesanteur; création d’un bourrelet au Sud 
de la fosse, ce bourrelet n'étant que la compensation de l’affaisse- 
ment du géosynclinal et de la lente translation de son fond du 
Nord vers le Sud ; descente de ce bourrelet, sans cesse reformé et 
renouvelé, sur la fosse qu'il recouvre d'une nappe de charriage ; 
enfin, élévation en masse de l'édifice sous-marin ainsi construit. 
Si l’on suppose que ces mouvements très simples soient uniformes, 
on peut représenter les vitesses par les espaces parcourus et leur 
appliquer les théorèmes de la conservation du centre de gravité et 
de la conservation des aires. Cela conduit à la conception d’un 
déplacement d'ensemble de {oute une couche sphérique superfi- 
cielle, plus ou moins mince, entraînée par les charriages. « La 
terre serait comparable à une orange dont, par une forte pres- 
sion de la main, on arriverait à faire tourner l’écorce tout d'une 
pièce, sans déplacer le fruit. » Mais ce mouvement d'ensemble 
ne peut avoir lieu sans un déplacement corrélatif dans le même 
sens de l’axe de rotation ; de sorte que l’histoire des chaînes de 
montagnes se trouve liée à l’étude du déplacement des pôles à la 
surface de la Terre. Reprenant alors l’idée, émise en 1873 par 
Lowthian Greën, et tout récemment rajeunie et précisée par 
M. Michel Lévy, de la figure vaguement tétraédrique que dessi- 
nent les grands accidents terrestres, Marcel Bertrand cherche à 


1908 ÉLOGE DE MARCEL BERTRAND 179 


déduire le déplacement des pôles de l’incessante déformation d’un 
certain tétraèdre. Pour lui, ce tétraèdre est le grand rouage, mis 
en jeu par le refroidissement, qui conduit et règle tous les mouve- 
ments de la surface, La transmission des mouvements se fait par 
les inégalités de la pesanteur, qui en sont la conséquence. D'une 
chaîne de montagne à la suivante, par exemple de la chaîne silu- 
rienne à la chaîne carbonifère, le tétraèdre aurait tourné d'environ 
120 degrés autour d'un axe passant par son sommet nord. En 
considérant successivement les deux déplacements relatifs du pôle 
nord de la Terre par rapport au tétraèdre — le premier dû aux 
charriages, le deuxième dû à l'attraction solaire —, on arrive à 
déterminer la position de ce pôle à chaque moment des périodes 
géologiques. Il suffit alors de quelques hypothèses pour que l’on 
puisse, de l'allure de la courbe qui représente le déplacement du 
sommet nord du tétraèdre, déduire les durées relatives de forma- 
tion des chaînes de montagnes. Ces durées, en partant de l’origine 
des temps géologiques, seraient entre elles comme la série des 
nombres impairs. Il n’y aurait plus, en ce qui concerne le temps, 
qu'une inconnue, qui serait la durée de formation de la première 
chaîne. « Quand le tétraèdre sera arrivé à sa position d'équilibre, 
le rouage central sera arrèté, les mouvements s’amortiront peu 
à peu, les dénudations nivelleront tout, sans que rien renouvelle 
leur action; la vie géologique de la Terre sera terminée... ... » 
Telles sont les spéculations où le Maître s’est laissé entraîner dans 
les deux premiers mois de cette année 1900; tel est le ton de ses 
trois dernières communications à l’Académie des Sciences. Dans 
une sorte d'ivresse, il monte, il monte, sans qu'aucune objection 
soit désormais capable d'arrêter son essor. En le voyant, ou en 
l’entendant, on pense malgré soi au navire aérien de la Légende 
des Siècles, à «ce navire impossible », qui est l’homme lui-même : 


«Il se perd sous le bleu des cieux démesurés » 


et l’on est tenté de lui crier : « Pas si loin ! pas si haut ! redescen- 
dons !...» 

Quand paraissent, aux Comptes rendus de l'Académie, ces trois 
Notes de Marcel Bertrand sur l’orogénie et sur la déformation du 
tétraèdre, nous avons tous, nous ses amis et ses disciples, l’impres- 
sion d’un éblouissement et d’un balbutiement. Peut-être quelques- 
uns d’entre nous songent-ils à un excès de fatigue. D’autres 
trouvent tout simple que l’on sorte ébloui de la vision de la 
Lumière, et que, d'un voyage vers l'Ineffable, on revienne en 
balbutiant. Personne, à coup sûr, n’a la moindre idée qu'il puisse 
y avoir là, dans ces pages splendides et comme semées d'éclairs, 


180 PIERRE TERMIER 27 Avril 


mais chaotiques et confuses, le premier symptôme d’une redou- 
table maladie. C’est cela pourtant : nous ne le saurons que plus 
tard et quand il n’y aura plus de remède. Elle eût probable- 
ment reculé, cette triste visiteuse, devant un peu de repos et de 
joie : elle eût tout au moins ajourné son œuvre de ruines et de 
ténèbres. Mais le malheur le plus affreux, le deuil le plus déchirant 
qui se puisse imaginer, allait lui ouvrir la porte toute grande. 


C'est le 16 avril 1900, lundi de Pâques, dans l'après-midi d’un 
beau jour de printemps, au bois de Verrières, près du village de 
ce nom, dans les environs de Paris. Marcel Bertrand a eu, il n’y 
a pas encore tout à fait deux semaines, la douleur de perdre son 
père : et ce fils excellent, infiniment respectueux et tendre, a été 
touché par cette mort à une place très profonde. Il est triste et 
préoccupé. Non loin de lui, et surveillé par lui, mais hélas ! trop 
distraitement, un groupe d'enfants, où sont ses filles, joue dans 
une sablière ouverte récemment par le Génie pour la construction 
d'une batterie. Soudain des cris se font entendre. Il se précipite. 
Jeanne, sa fille aînée, une belle enfant de treize ans, vient d’étre 
renversée et ensevelie par un éboulement du sable, au pied de 
l'une des parois de la petite carrière. On s’empresse pour la 
dégager; mais les outils manquent et le sauvetage est d'une 
lenteur désespérante. Quand enfin les secours arrivent, il est trop 
tard, et l’on ne retire qu'un cadavre. 

Maintenant, dans le soir qui tombe, il faut aller prévenir la 
mère, Elle est non loin de là, qui les attend et déjà s'inquiète un 
peu, les trouvant bien longs à revenir..... Traverser de pareilles 
tortures et pouvoir leur survivre, quel mystère à faire vaciller 
l'intelligence ! Le retour à Paris, dans un char-à-bancs, par une 
nuit glaciale, le père et la mère assis l’un à côté de l’autre et 
portant sur leurs genoux le pauvre petit corps roiïdi.… ! et la 
chambre de l'enfant, la chambre virginale où s'achève cette 
journée de vacances, désormais 

« lieu sinistre où, veillant l’inexprimable veille, 
« la femme a pleuré mort le meilleur de sa chair ! » 

Certes, la mort d'un enfant est toujours une terrible épreuve 
pour les pères et pour les mères ; mais quelle épreuve de choix, 
quel abîme de douleur, quel gouffre de désolation, quand l’enfant 
est frappé en pleine santé, en pleine joie, et comme foudroyé ! 
Pendant des mois, nous croyons à quelque affreux rêve; nous 
nous imaginons que l'être follement aimé va reparaître, conti- 
nuant le jeu commencé, la causerie interrompue, achevant l’éclat 
de rire que nous entendons encore... Dans ces & choses incon- 


mn di teen de De 


1908 ÉLOGE DE MARCEL BERTRAND 181 


nues », dont parle le poëte, ces choses, sans doute infiniment 
merveilleuses, qui se font « loin derrière les nues » et « où la 
douleur de l’homme entre comme élément », cette douleur-là doit 
être un élément d’un prix inestimable. 

De tant de chagrin, et d’une telle épouvante, Marcel Bertrand 
ne devait jamais guérir. A partir de ce mois d'avril, il nous parut 
complètement changé. Sa douceur était restée la même, et il avait 
toujours son bienveillant sourire d'autrefois ; mais rien ne l’intéres- 
sait plus, et, quel que fût le sujet de la conversation, son âme, visi- 
blement, était absente, et même dans un très lointain exil. Il eut 
néanmoins la force de conduire, aux mois d'août et de septembre, 
deux des excursions du Congrès géologique international, l’une en 
Savoie, l’autre en Provence. Il fit encore son cours pendant toute 
une année scolaire, mais avec une fatigue croissante; et l’année 
suivante, 1901-1902, il ne put en faire qu’une partie. La maladie 
s’iustallait en lui, lentement et implacablement. Dans l’été de 
1902, j'essayai de le consoler, de le distraire et de lui redonner 
un peu de vigueur en l’entraînant dans une course de quelques 
jours, au pays basque, entre Roncevaux et Saint-Jean-Pied-de- 
Port. Il vint volontiers, et même avec plaisir : mais la marche en 
montagne lui était très pénible, et les problèmes géologiques, 
après l'avoir un instant amusé, le rebutaient bien vite. Ce fut alors 
que je perdis tout espoir. 

L'agonie dura plus de quatre années encore, et combien cruelle ! 
« Qu'on se figure — a dit Léon Bloy — un être merveilleusement 
doué, un homme du génie le plus incontestable et le plus puis- 
sant, un magique cerveau peuplé de lumières, comme une basi- 
lique à la Chandeleur ; qu'on veuille bien se le représenter 
sous cette image, aux trois quarts détruit par l'ouragan de 
quelque effroy able douleur, détruit sans espoir de restauration, 
décoiffé de ses voûtes, ébranlé dans ses plus profondes assises, 
vacillant sur les jarrets de ses contreforts... ; ouvert à tous les 
affronts des souffles et de la rafale, envahi par les tourbillons 
et les fantômes de la nuit, mais éclairé vaguement encore, pour 
la durée d’un instant, par quelques derniers et désespérés lumi- 
naires qui agonisent, ainsi que des âmes, sous le grondement 
victorieux des orgues de la tempête. Tout à l'heure, ce sera fini 
à jamais. Les ténèbres folâtreront avec les ténèbres. Ce qui tient 
encore croulera sans gloire dans l’obscurité sans pardon... » 
Que de fois me suis-je récité à moi-même cette page éclatante, en 
voyant mon pauvre Maître s'approcher lentement de la tombe ! 

Il mourut le 13 février 1907. Mais le véritable Marcel Bertrand, 


182 PIERRE TERMIER 27 Avril 


le géologue incomparable, le confident de la Terre, était mort 
depuis longtemps déjà, depuis ce radieux après-midi du 16 avril 
1900, où, dans la petite sablière, il était tombé sur les genoux, 
terrassé, auprès du cadavre de sa fille. 


* 
* * 


Si l’on excepte la Paléontologie et la Pétrographie, où il ne 
voulut jamais entrer, Marcel Bertrand a, dans le domaine de la 
géologie, touché à tous les sujets. IL a été excellent stratigraphe 
dans le Jura, en Andalousie, dans les Alpes françaises, en 
Algérie ; il a publié, seul ou en collaboration, un grand nombre de 
cartes géologiques; il s’est occupé pendant seize ans des bassins 
houillers, non seulement pour en expliquer la structure, mais 
pour essayer d'en comprendre la formation, et l’une de ses der- 
nières préoccupations stratigraphiques a été le problème de la 
répartition des matières volatiles dans les couches de houille ; il 
a tenté de nous apprendre des choses nouvelles sur l’'échelonne- 
ment des venues éruptives dans le temps et dans l’espace; il s’est 
passionné pendant tout un hiver pour le volcanisme et la sismo- 
logie à l'occasion d'une étude géologique de l’isthme de Panama ; 
il a cherché, vainement il est vrai, mais avec persévérance, le 
moyen de découvrir les amas métallifères par la propagation des 
ondes électriques au travers des terrains ; enfin, et surtout, il a 
été un merveilleux tectonicien, un sagace interprète des structures, 
une sorte de Voyant de l’orogénie, s'élevant sans effort jusqu’à la 
conception de l’histoire entière d'une chaîne de montagnes, et 
même jusqu'à la vision d'ensemble de toutes les chaînes dont s’est 
successivement accidentée la surface de la Terre. A vec une pareille 
universalité de connaissances et un tel goût pour les idées géné- 
rales, il ne pouvait manquer d'être un admirable professeur. C’est 
ce qu'il fut, en effet, dans ses bonnes années, de 1886 à 1899. Son 
cours pipait d’une façon extraordinaire. Il le modifiait sans cesse 
et ne craignait pas d'y parler, tout au moins brièvement, des 
questions les plus controversées et des plus récentes découvertes. 
Disposant d'un auditoire d'élite qu’une forte culture mathématique 
avait préparé à l'étude directe des très hauts problèmes, il savait, 
dès les premières leçons, s'emparer de cet auditoire et l’entraiîner 
à sa suite dans un bien étrange voyage, où l’on planait par-dessus 
les temps et où l’on croyait voir, ainsi que d’une autre planète, la 
lente et continuelle transformation du relief terrestre. Et, comme 
il arrive à tous les savants vraiment dignes de ce nom, qui ne sont 
jamais contents d'eux-mêmes et qui se méfient toujours de leurs 


1908 ÉLOGE DE MARCEL BERTRAND 183 


propres idées, son enseignement lui servait beaucoup. C'est en 
essayant d'exposer à ses élèves les théories géologiques nouvelles 
dont il s'était fait le protagoniste qu'il apercevait les parties 
faibles de ces édifices. Il s’efforçait alors de prévoir, et de prédire, 
par quelles observations ultérieures on pourrait décider de leur 
abandon définitif, de leur reconstruction partielle, ou de leur 
utilisation intégrale et durable. 

Dans tous les sujets qu’il a abordés, il s'est révélé, tôt ou tard, et 
presque toujours immédiatement, un véritable maitre, ef qui ne 
ressemblait à aucun autre. Aucun autre n'avait, au même degré, 
ce besoin impérieux et quasi natal de la grande lumière, ce goût 
et ce don de l’exacte observation sur le terrain, cette perspicacité 
presque divinatrice dans l'interprétation des phénomènes, cette 
audace tranquille dans la généralisation, cette précision dans le 
langage, cet esprit critique dans l'appréciation de la valeur des 
résultats acquis. Une question ne lui semblait jamais complète- 
ment résolue ; l'intérêt d’une recherche ne lui paraissait jamais 
épuisé. Il était, dans toute la force de cette magnifique image, Çun 
torrent jamais satisfait ». Personne, moins que lui, ne s’est payé 
de mots; personne n'a mieux compris l'immense distance qui 
sépare de la vérité nos théories les plus séduisantes ; personne ne 
s'est fait moins d'illusions sur l’étendue et la solidité du raisonne- 
ment humain. Il excellait, dans chaque cas, à dresser le bilan de 
la connaissance, à distinguer nettement les choses vraiment sues 
de celles que lon croyait savoir et qu'en réalité l'on ignorait, les 
faits indéniables des probabilités ou des vraisemblances. Ce bilan 
terminé, cette distinction bien établie, il prenait l'essor dans la 
région de l'hypothèse, d'un vol incroyablement hardi, mais sans 
jamais perdre de vue — quelle que fût la hauteur où il s’en allât 
planer — les données positives et certaines d’où il était parti. 
Quand une explication se présentait à lui, il voyait d’un seul coup 
d'œil jusqu'où elle porterait et quelles seraient ses extrêmes con- 
séquences. Si ces conséquences n'étaient en contradiction avec 
aucun fait connu, l'hypothèse méritait d’être introduite dans la 
science, au moins provisoirement : et peu importaient alors sa nou- 
veauté et sa hardiesse, peu importait qu'elle dût sembler révolu- 
tionnaire ou folle à l'immense majorité des géologues. Mais si un 
seul fait se dressait à l'encontre, la vérification de ce fait s’imposait 
tout d’abord, quelle que fût la séduction de l'hypothèse. Voir cons- 
tamment tout l’ensemble, penser constamment à la synthèse, ne 
Jamais rencontrer une difjiculté sans la prendre immédiatement 
comme sujet d'étude, faire bon marché de tout amour-propre 


184 PIERRE TERMIER 27 Avril 


d'auteur ou d’inventeur, de toute vanité de professeur, rester tou- 
jours prêt à reconnaître sa méprise, à changer sa manière de voir : 
telle a été, pendant les vingt-deux années de sa carrière scienti- 
fique, la méthode de Marcel Bertrand. Comme à tous les hommes, 
il lui est arrivé de se tromper : mais on n’a jamais pu lui repro- 
cher une faute grave contre cette méthode. Il n’a pas résolu toutes 
les difficultés ni compris toutes les énigmes : mais il n’est jamais 
passé à côté d'elles sans les voir et les signaler; et surtout, iln a 
jamais cru les avoir résolues et comprises tant que le moindre 
doute ou la moindre obscurité subsistaient, à leur égard, dans son 
esprit. 

À quiconque causait avec lui, à quiconque l’écoutait parler ou 
lisait ses livres, Marcel Bertrand donnait l'impression d’un être à 
part, d'une intelligence infiniment supérieure à la moyenne des 
intelligences, d’une âme particulièrement exilée et souffrant plus 
que les autres du mal d'exil. Il était, en toute conjoncture, « le 
contraire de l’homme médiocre » : et cela, disait Hello, suflit à 
faire deviner l'homme de génie. Mais l’homme de génie se révé- 
lait, chez lui, par d’autres caractères : par la pensée toujours 
puissante et neuve qui semblait, quand il la promenait sur les 
confins de nos connaissances, une torche ardente étoilant les ténè- 
bres et faisant reculer la nuit; par l'inspiration créatrice, ou le 
don de tirer, presque sans effort, d'un chaos d'idées et de faits, 
un système harmonieux et clair, un monde où l’ordre régnait et 
que l'on ne se lassait pas de regarder; enfin, et surtout, par cette 
inconscience prophétique dont on a pu dire qu’elle est le critère 
du génie et qui était, chez Marcel Bertrand, la faculté d'entrevoir, 
à une énorme distance en avant des autres géologues, la solution, 
pour longtemps encore indémontrable, de problèmes à peine 
soupçonnés, de problèmes qui ne seraient posés que demain. Dans 
la plupart de ses écrits, la phrase est fréquemment et comme natu- 
rellement prophétique : et cependant on l’eût bien étonné en le 
saluant du nom de prophète. Il prédisait et prévoyait inconsciem- 
ment, de même qu'un lecteur exercé, lisant à haute voix, laisse 
inconsciemment courir ses yeux dans le texte, plusieurs lignes en 
avant, et voit déjà la fin d’une période dont ses auditeurs n’ont pas 
encore entendu les premiers mots. En 1884. il avait énoncé, dix-neuf 
ans à l’avance, et dans des termes fort clairs, le principe de l'exacte 
solution du problème alpin : il était si peu convaincu d'avoir vu 
juste qu'il demeura treize ans sans rien écrire à ce sujet. En 1898, 
il me fit part du sentiment qu'il avait d’un charriage de toute la 
zone houillère des Alpes françaises : cependant, il ne voulut pas 


1908 ÉLOGE DE MARCEL BERTRAND 185 


prendre part, quelque temps après, aux discussions qui s’élevèrent 
à propos de ce charriage. On eût dit que sa conviction, à cet 
égard, allait diminuant au lieu de se renforcer. Tout le monde 
connaît la fin et sait que la démonstration est faite, maintenant, 
du transport en masse de toute la zone houillère : là encore, c'est 
Marcel Bertrand qui, sans bien savoir pourquoi, avait eu l’intui- 
tion de la vérité. Dans quinze ou vingt ans, on verra, sans doute, 
qu'il a prédit bien d’autres conséquences, encore douteuses ou 
même totalement inaperçues aujourd'hui. Mais l'homme est un 
être très complexe. Marcel Bertrand se méfiait beaucoup de son 
intuition, et l’on voyait chez lui, presque constamment, dans 
l'étude sur le terrain, dans la rédaction de ses ouvrages, dans son 
enseignement, deux hommes forts différents l’un de l’autre : un 
prophète, emporté par l'inspiration et inconscient comme tous les 
prophètes, et un critique infiniment prudent, avisé et sévère. 
Eduard Suess est, je crois bien, le seul de ses contemporains 
qui ait eu sur lui, en matière scientifique, une grande influence. 
Marcel Bertrand n’a été l'élève de personne, si ce n’est peut-être 
d'Eduard Suess : et l’on peut se demander s’il serait devenu le 
géologue passionné que nous avons connu, sans l’irrésistible séduc- 
tiou des livres du maître viennois. Die Entstehung der Alpen 
d'abord, en 1881, Das Antlit: der Erde ensuite, à partir de 1885, 
l'ont pris corps et âme ; ils ont, si je puis dire, renouvelé son 
intelligence et refait ses yeux. Pendant dix ans, il a roulé dans son 
cerveau, jour et nuit, des pensées d’Eduard Suess. Cette synthèse 
colossale, étendue au globe terrestre tout entier ; ces chaînes de 
montagnes, appelées l’une après l’autre et venant, comme des 
vagues, déferler sur l’obstacle, sur le Vorland impassible ; ces 
transgressions et ces régressions, qui ne sont plus laissées au 
hasard, mais qui deviennent des phénomènes généraux, nette- 
ment ordonnés ; ces regards audacieux jetés sur tous les abimes, 
abîmes intratelluriques où s’élaborent les roches massives et 
les laves futures, abîmes cosmiques où, comme des voyageurs 
affairés et qui ne se connaissent point, les étoiles se hâtent éper- 
dûment : toute cette vision, un peu nuageuse, un peu sibylline, où 
il y a de la fumée et des éclairs, des tonnerres et de grands 
silences, des pluies diluviennes et des fêtes de soleil, des jours et 
des nuits aux longueurs démesurées, et qui rappelle une Légende 
des Siècles à laquelle l'Homme manquerait, toute cette vision, 
dis-je, est restée dans son esprit, a dominé son travail, a hanté ses 
rêves. Et personne, mieux que lui, n’a compris Eduard Suess. Il 
le comprenait et le complétait. A1 était comme un autre Suess, 


180 PIERRE TERMIER 27 Avril 


resté en contact avec le terrain, demeuré le familier de la mon- 
tagne, et apportant à son ami de Vienne, dans leur collaboration 
splendide à l'Histoire de la Terre, le trésor de ses observations 
personnelles, et cette implacable précision dans l'énoncé et dans 
la discussion des problèmes et des résultats qui est une qualité 
toute française. Suess a beaucoup aimé Marcel Bertrand, sachant 
bien qu'il lui devait d’avoir été mieux connu, plus apprécié et 
plus admiré à Paris qu'à Vienne, et done qu'il avait reçu par lui 
la bonne moitié de sa gloire : mais, pour savoir à quel point cette 
amitié a été réciproque et combien Marcel Bertrand a aimé 
Eduard Suess, il faut relire la magnifique préface qu’il a écrite en 
1897 pour le premier volume de l'édition française de la Face de 
la Terre. Dans cette préface, qui est un hymne à la gloire de 
Suess, et dont la forme est tout à la fois éclatante et précise, 
l'admiration, la reconnaissance et une sorte de dilection quasi 
filiale se fondent harmonieusement : et jamais l’on ne parlera 


mieux, avec plus de science et plus d’art, avec plus de concision 


et plus d'enthousiasme, avec une logique plus serrée et une poésie 
plus entrainante, du renouvellement de la Géologie par l’appari- 
tion de l’Antlitz: der Erde. 

« Les personnalités de cette étonnante espèce sont des mamelles 
pour un grand nombre. » Cette formule, qui s'applique si bien 
à Eduard Suess, est tout aussi vraie de Marcel Bertrand. Dans les 
pays de langue française, je ne connais pas à l’heure présente un 
seul géologue qui n'ait été, plus ou moins, nourri de la substance 
de Marcel Bertrand, qui, consciemment ou inconsciemment, ne 
soit son disciple. L'école française lui doit son éclat actuel et ses 
récents succès ; et tous ceux, dans le monde entier, qui sentent en 
ce moment le rayonnement de cette école et qui cherchent à appli- 
quer ses méthodes d'observer et de raisonner, tous ceux-là, pour 
la plupart sans le savoir, marchent sur les traces de ce Maître et 
travaillent à la lueur des flambeaux qu’il a allumés. Quelques-uns 
le savent et le disent : et c'est ainsi que, en janvier 1907, peu de 
jours avant la mort de Marcel Bertrand, dans une conférence sur 
la structure des Alpes suisses, M. Albert Heim, le célèbre profes- 
seur de l'Université de Zurich, traçant une rapide histoire du 
développement de la théorie des grandes nappes, rappelait que, 
dès 1834, Marcel Bertrand a expliqué les Alpes de Glaris à peu 
près exactement comme on les explique aujourd'hui. Le conféren- 
cier ajoutait ces paroles, où il y a, tout à la fois, beaucoup de 
modestie et beaucoup d'émotion : « Wir schüttelten ungläubig 
den Kopf, und eine Reïhe von Jahren blieben diese Hinweisungen 


T'es ff à 


1908 ÉLOGE DE MARCEL BERTRAND 187 


von Bertrand vergessen. Heute erfollt uns Bewunderung vor dem 
Seherblick unseres Freundes, der, leider jetzt in schwerer geis- 
tiger Umnachtung dahinträumend, die Freude nicht mehr mit uns 
empfinden kann. » Mais il faudrait, pour montrer complètement 
la part de Marcel Bertrand dans le progrès des théories alpines, 
ajouter bien des choses. Il faudrait dire que les phénomènes de 
recouvrement signalés pur lui dans la Provence sont devenus 
classiques en France dès 1890; que tous ceux d’entre nous qui 
ont, de 1890 à 1904, étudié la tectonique des Alpes françaises, 
avaient été élevés par lui dans la pensée constante des chevau- 
chements et des charriages ; que toutes nos observations, en 
matière de tectonique alpine, ont été, directement ou indirecte- 
ment, inspirées, contrôlées et souvent rectifiées par lui; que tel 
de nous, par exemple, a vu avec lui les plis couchés de la Vanoise 
et les nappes briançonnaises, et que, peut-être, il ne les eût pas 
vus, ou pas aussi bien, sans lui; que tel autre lui a soumis, une à 
une, toutes ses découvertes en Chablais et presque toutes les 
pages de son Mémoire sur la région de la Brèche; que, de même, 
Marcel Bertrand a été, le long du bord sud-ouest du Mont-Blanc, 
le guide et l’initiateur d'un troisième d’entre nous, et que la Note 
sur la structure du Mont-Joli, qui a décidé, dans l'esprit de tant de 
géologues, du sort des Préalpes, est tout entière écrite de sa main; 
que c’est lui qui, en 1897, a joué le principal rôle dans la démons- 
tration du charriage de la zone schisteuse de l’Oberland bernois, 
et préparé dès lors, en rapprochant ce charriage de ceux des 
Préalpes et des montagnes de Glaris, la future synthèse des Alpes 
suisses; que, sans aucun doute, l'accroissement, d'année en année, 
de l'amplitude des charriages provençaux, et finalement, en 1899, 
la description de la vaste nappe de la Basse-Provence, nous ont 
affranchis de nos timidités dernières et poussés à l’étude synthé- 
tique de toute la chaîne alpine; et qu'ainsi, dans cette masse de 
travaux hardis sur les Alpes suisses, surles Alpes franco-italiennes, 
sur les Carpathes, sur les Alpes orientales enfin, qui, de 1902 à 
1907, en moins de cinq années, ont si vivement éclairé et trans- 
formé la géologie européenne, la meilleure part revient à Marcel 
Bertrand. Et quand on aurait dit tout cela, on n'aurait pas encore 
tout dit : il resterait à rappeler que ce Maître nous a appris, le 
premier, à voir dans les charriages un phénomène général, sans 
lequel aucune chaîne n'aurait su se constituer, un épisode néces- 
saire lié à l'enfoncement dissymétrique d’un géosyneclinal, un 
immense et périodique tratnage à la surface de la planète, traînage 
sous lequel les plis se couchent, se superposent, s’écrasent et se 


188 PIERRE TERMIER 27 Avril 


laminent. Voici déjà dix-huit ans que les tectoniciens travaillent 
sur cette idée d'un homme de génie : ils travailleront probable- 
ment pendant longtemps encore sans en épuiser la fécondité. 

Cette partie de l'œuvre de Marcel Bertrand, je veux dire la 
préparation et presque la création de la doctrine des grandes 
nappes, est la plus connue et la plus importante. Mais il ne 
faudrait pas croire qu'il n'y ait, dans le surplus, que des travaux 
et des découvertes d'intérêt secondaire. 

Lui-même a attaché beaucoup de valeur, pendant quelques 
années, à une prétendue loi de permanence des plissements. 
Reprenant l’ancienne idée de Godwin-Austen, ressuscitée une 
première fois en 1871 par M. Jourdy, il avait essayé de démontrer 
que les plis se reproduisent toujours aux mêmes places, et cet 
essai l'avait conduit à une conclusion inattendue : aux ondulations 
principales s’ajoutait un second système, en général moins marqué, 
formé de lignes perpendiculaires. La loi devenait donc la suivante : 
le réseau de déformation reste fixe et se compose d'un double 
système de lignes orthogonales, qui, tout au moins pour la 
France, sont à peu près dirigées comme les méridiens et les 
parallèles. Marcel Bertrand voyait dans cette loi une solution 
satisfaisante du problème de la déformation d’une sphère lente- 
ment refroidie, et il espérait en tirer un moyen de rattacher la 
Géologie aux phénomènes plus précis de la Physique du globe et 
de l’Astronomie. Mais la loi n’est qu’approchée, si même elle 
existe. Les vérifications signalées par Marcel Bertrand sur le 
pourtour du bassin de Paris n’ont pas la précision qu'il croyait y 
voir. Il est bien vrai que les plis se forment à peu près aux mêmes 
places quand un plissement peu intense vient affecter un pays 
déjà régulièrement plissé ; mais il n’y a plus, entre les plissements 
nouveaux et les plissements anciens, aucune relation nécessaire, 
ni de position, ni de direction, quand les plissements nouveaux 
sont très énergiques ; et la question n’a même plus aucun sens 
lorsque, dans l’une des deux phases successives du plissement, il 
s'est produit des nappes. Quant à l’orthogonalité d’un plissement 
principal et d'ondulations secondaires, elle paraît fréquente, mais 
non pas générale. De même, la disposition des plis suivant des 
méridiens et des parallèles, qui est, en France, une approximation 
assez grossière, ne se vérifie plus du tout dans d’autres pays. 
C’est surtout de 1892 à 1894 que Marcel Bertrand s'était attardé à 
la poursuite de cette systématisation un peu chimérique. Il y 
renonça bientôt de lui-même ; et l’on n’en trouve plus aucune trace 
dans ses derniers écrits. 


1908 ÉLOGE DE MARCEL BERTRAND 189 


Son idée de coordonner tous les phénomènes géologiques autour 
de la formation des chaînes de montagnes successives est bien 
autrement intéressante et féconde. Née dans son esprit vers 1886, 
pendant qu'il lisait l'Antlitz der Erde, cette idée a eu sa pleine 
expression dans la conférence qu'il fit en 1894 au Congrès de 
Zurich, et elle domine encore la fin de son œuvre et ses théories 
orogéniques de 1900. Les chaînes successives sont, en quelque 
sorte, les chapitres de l’histoire du globe. Il n’est pas impossible 
qu'il y ait, entre ces chapitres et les Jours mystérieux de la 
Genèse, une correspondance dont le secret nous est jusqu'ici caché. 
Actuellement, nous ne pouvons aflirmer l'existence que de quatre 
chaines, la huronienne, la silurienne, l'hercy-nienne, l'alpine ; mais 
il y en a eu très probablement d’autres avant la période précam- 
brienne. À chaque chaîne se rattache un cycle sédimentaire 
complet. qui va se répétant d’une chaîne à l’autre, et qui comprend 
quatre faciès : des terrains cristallins, tout au fond du géosyn- 
clinal primitif; un /{ysch fin et schisteux, remplissage du premier 
géosynclinal, sur l'emplacement de la zone axiale: un fly sch gros- 
ster, remplissage des géosynelinaux de bordure, après l'élévation 
de l'axe central ; enfin, des poudingues et des grès grossiers, plus 
ou moins semblables aux grès rouges, qui se déposent au pied de 
la chaîne déjà soulevée. Chaque chaîne a ses gneiss : chaque 
chaîne a son fly sch schisteux, et, par exemple, c’est le Culm pour 
la chaîne hercynienne et les Schistes lustrés pour la chaîne alpine ; 
chaque chaîne a son flysch grossier, et c’est ici le terrain houiller, 
là le /lysch éogène des Alpes; chaque chaîne, enfin, a ses grès 
rouges, comme on le sait pour les trois vieilles chaînes, ou 
tout au moins un terrain où abondent les poudingues, comme la 
mollasse alpine. Après quatorze années — et combien fécondes en 
transformations et en progrès pour la doctrine orogénique! — 
cette esquisse reste très belle. Nous serions seulement tentés de la 
surcharger, parce que nous sommes de plus en plus frappés de la 
complexité des phénomènes : maïs on risque, en la surchargeant, 
de masquer la loi qu’elle exprime et de compromettre l'impression 
d'ensemble. Il est très vrai, en tout cas, que « chaque chaîne a ses 
gneiss » : personne n'avait encore su le dire, et voici, d’un seul 
coup, la pluralité des séries cristallophylliennes mise hors de con- 
testation, et la liaison nécessaire du métamorphisme régional et 
de la condition géosynclinale définitivement promulguée. Ce sont 
là deux grandes conquêtes. Qu'importe, après cela, que, dans les 
détails de leur histoire, les chaînes diffèrent; que, par exemple, 
dans l’une d'elles, il y ait eu deux montées de métamorphisme, si 


190 PIERRE TERMIER 27 Avril 


je puis ainsi parler, et que, au contraire, dans une autre, le méta- 
morphisme de la zone axiale se soit effectué comme en une fois et 
sans aucune discontinuité apparente ? Ce qui importe, ce n'est pas 
que les chapitres soient identiques et se répètent textuellement, 
c'est que, en prenant comme chapitres du livre de la Terre les 
formations successives des diverses chaînes, on réalise la division 
la plus naturelle de ce livre, celle qui introduira la plus grande 
clarté et le plus bel ordre dans le récit. De cela, Marcel Bertrand 
n'a jamais douté à partir de 1886, et il semble bien qu'il ait eu 
raison. Mais le moment n’est pas venu d'écrire le récit sans 
hésiter et d’un bout à l’autre, et de le comparer à la symbo- 
lique narration de Moïse. Il y a trop de lacunes dans nos connaïis- 
sances, surtout en ce qui concerne les vieilles chaînes, pour que 
nous ne soyons pas obligés de nous contenter, pendant longtemps 
encore, des formules générales, volontairement imprécises, que 
Marcel Bertrand nous a laissées. 

On sait comment il a été conduit à ces formules et comment 
l'étude des séries cristallophylliennes des Alpes françaises et des 
Alpes du Piémont l’a convaincu de l’étroite relation entre le méta- 
morphisme régional et les phénomènes orogéniques. A la vérité, 
il n’a pas été le premier à voir la pluralité de ces séries cristallines 
et à en fixer les âges relativement récents. D’autres, avant lui, 
avaient attribué au Permien, ou au Houiller, les micaschistes et 
les gneiss des Alpes cottiennes; un autre, et qui était Charles Lory, 
avait rapporté au Trias l'énorme complexe des Schistes lustrés. 
Mais Marcel Bertrand a trouvé, pour ces démonstrations d'âge, 
des arguments nouveaux et décisifs; et, comme toujours, il a été, 
dans l’étude de ces terrains métamorphiques, un généralisateur 
puissant et hardi. C’est lui qui a montré l'extension jusqu’au 
Grand-Paradis, et même jusqu’au Mont-Rose, du Permo-Houiller 
cristallin de la Vanoise; lui aussi qui a fait voir que le faciès 
Schistes lustrés embrasse non seulement le Trias supérieur, 
comme avait dit Lory, mais aussi le Lias et peut-être d’autres 
terrains encore. La stratigraphie des Alpes franco-italiennes entre 
le massif d’Ambin et la vallée d'Aoste n’a guère eu besoin d’être 
perfectionnée depuis que Marcel Bertrand nous l'a décrite; et 
cela est d'autant plus remarquable que notre manière de com- 
prendre la tectonique de cette région a dû être récemment changée 
de fond en comble. 

Une des dernières conceptions du Maître, restée inédite, mais 
que ses disciples n’ont pas oubliée, est celle de l'existence d’une 
loi de répartition des matières volatiles dans les couches de com- 


1908 ÉLOGE DE MARCEL BERTRAND 191 


bustible d'un même bassin houiller. Il en parlait souvent comme 
d'une chose très importante; et il eût voulu que, dans tous les 
bassins, on s’occupât de chercher des arguments pour ou contre. 
La teneur du charbon en matières volatiles ne dépendrait que des 
conditions de la sédimentation : ce serait un caractère primaire, 
et non pas secondaire, de la couche de combustible. Si, dans 
chaque couche, on traçait Les courbes d'égale teneur en matières 
volatiles, on aurait une série de lignes grossièrement concentri- 
ques, semblables aux lignes de niveau des bords d’une cuvette, 
et qui iraient s’ordonnant autour d'une région centrale. On 
pourrait donc déterminer, par la construction de ces lignes, la 
position approximative de la région centrale, de l’ancien fond du 
bassin, quelle qu'eût été la dislocation ultérieure, et alors même 
qu'il y aurait eu, dans le terrain houiller plissé, des plis couchés 
et des charriages. L'idée est assurément fort intéressante. Malheu- 
reusement, la vérification de sa justesse est très difficile. Dans 
beaucoup de couches de houille, la teneur en matières volatiles 
ne change presque pas, et ses petites variations, ou bien sont de 
l'ordre des erreurs d'analyse, ou bien semblent capricieuses. 
Quand le bassin est très étendu — et c’estle cas du Pas-de-Calais — 
la teneur change beaucoup ; mais une autre difficulté surgit 
alors, qui est celle de suivre une même couche d'une région à 
l’autre, au-delà des hiatus que créent nécessairement les failles, 
les limites de concessions, les investisons, et l’inégal avancement 
des travaux de mines. En fait, il y eut, à la demande de Marcel 
Bertrand, quelques essais de construction des courbes d’égale 
teneur dans les bassins du Nord de la France, du Gard et de la 
Haute-Silésie; mais ces essais, qui n’ont pas infirmé la loi, n'ont 
pas non plus suffi à la fonder définitivement; et, bientôt, l’initia- 
tive du Maître venant à manquer, tout sombra dans l'indifférence 
et le scepticisme des ingénieurs. Je ne doute pas que la question 
ne soit reprise un jour, et que, là encore, Marcel Bertrand n'ait 
été un précurseur très perspicace. 

Sur toute l’œuvre écrite de ce grand géologue, il y a le charme, 
je dirais volontiers la magie, d’un noble style, à la fois élégant 
et clair, imagé et sobre, et qui me paraît être le modèle accompli 
du langage scientifique. Ce style est rarement éclatant, beaucoup 
plus rarement, par exemple, que celui d'Eduard Suess; et ce n'est 
que dans ses conférences, dans les Éloges qu'il rédige pour per- 
pétuer la mémoire d’'Hébert et de Charles Lory, ou encore dans sa 
Préface pour l'édition française de l’Antlitz der Erde, que Marcel 
Bertrand cesse parfois de parler simplement et laisse, pendant 


192 PIERRE TERMIER 27 Avril 


quelques instants, chanter le poète qui est en lui. Il trouve alors 
de très beaux accents, et, pour servir son éloquence, les images 
accourent en foule : mais bientôt, comme honteux de l'essor qu'il 
vient de prendre, il congédie d’un geste les sonorités et les images, 
redescend au niveau de la simple conversation, et se remet à 
causer, tout uniment, avec le lecteur ou l'auditeur. C’est qu’il y a 
dans son esprit, fortement enracinée par l'influence paternelle, 
une sévère discipline classique, analogue à celle qui dominait les 
grands hommes du XVIIe siècle ; et cette discipline est aggravée 
par le sens critique toujours en éveil, par la tendance invincible à 
l'épigramme, par la perception incroyablement aiguë des disso- 
nances et la vision immédiate, et généralement grossie, des ridi- 
cules. Il se surveille étroitement, toujours prêt à plaisanter sa 
propre émotion, à refroidir son enthousiasme, à refréner son 
imagination, à s’interdire toute fantaisie de parole ou de plume. 
Je l’ai déjà dit : on ne peut bien comprendre Marcel Bertrand si 
l’on ne se rappelle qu'il y a en lui deux hommes, un prophète et 
un critique. Le premier est en outre un vrai poëte, un orateur 
plein de feu, un merveilleux artiste; le second, très avisé et très 
méfiant, diflicile à émouvoir, un peu sceptique même, a la raillerie 
facile et l'épigramme toujours prête. Dans toute l'œuvre, on voit 
leur double empreinte ; et le style résulte clairement de leur 
collaboration presque égale et de leur antagonisme exactement 
équilibré. 
k"+ 

C'est une de nos tristesses, à nous autres qui avons connu, 
entendu, admiré et aimé Marcel Bertrand, que de voir combien 
il paraît lointain aux jeunes savants de France, aux membres 
de la Société géologique qui n'ont pas encore trente-cinq ans, 
et qui se le rappellent seulement sous les traits d’un «ancêtre plein 
de funérailles. » Plusieurs l'ont aperçu quelquefois, entre 1900 
et 1904. aux séances de cette Société, mais taciturne déjà et déjà 
presque indifférent à la vie de la Science. Ils connaissent l'œuvre 
et en savent l'extraordinaire portée ; ils ne pourront jamais se 
figurer ce qu'était l'homme, à quel point il vivait, quel foyer rayon- 
nant il portait en lui, quels fonds inépuisable de gaieté et de cordia- 
lité se manifestait dans toute sa personne, non seulement à ses 
amis, mais à quiconque s'adressait à lui: ils ne sauront jamais 
l'accueil charmant qu'il réservait aux plus humbles disciples, aux 
plus inconnus des débutants, et avec quelle piété il se penchait vers 
les œuvres nouvelles, signées de noms encore ignorés. Au faite 
des honneurs scientifiques, et alors que tous les géologues, dans le 


4: badttt 4 


1908 ÉLOGE DE MARCEL BERTRAND 193 


monde entier, avaient les yeux fixés sur lui et prêtaient l'oreille à 
ses moindres paroles, il n’a jamais cru à sa propre infaillibilité, il 
n’a jamais pris cette attitude d’augure qui décourage les jeunes 
gens, et qui les dégoûterait de la science elle-même si les vrais 
amoureux de la science pouvaient jamais en être dégoûtés ; il s’est 
toujours regardé comme un homme très ignorant et très sujet à 
l'erreur; et, quand on venait à lui pour parler géologie, de quelque 
pays que l’on vint et quel que füt l'objet de la conversation, et même 
si l’on apportait des objections à ses propres théories, que dis-je ? 
surtout si l’on en apportait, on était sûr d’être patiemment écouté, 
d'être admis à une discussion bienveillante et attentive, d'être 
éclairé, affermi, encouragé. Après deux ou trois de ces conver- 
sations sur une question scientifique, il restait sans doute le Maitre, 
mais déjà il était devenu l’Ami, et quel délicieux ami ! Oui, en 
vérité, je vous plains, jeunes géologues, qui, parlant chaque jour 
son langage et marchant sans cesse à la clarté de son enseignement, 
ne l'avez pas entendu lui-même promulguer sa doctrine et n'avez 
pas vu sa main hardie écarter les nuages et allumer des phares au- 
dessus de la mer ténébreuse. Comme le voyageur qui arrive, au 
lendemain d’une terrible inondation, dans une plaine riante et 
fertile, et qui n’aperçoit plus, au lieu des champs verdoyants ou 
dorés, que l’alluvion sinistre, vous êtes passés à côté de cette 
âme sans presque la voir, parce qu'elle était déjà prisonnière en 
un cachot très obscur, ou comme engluée dans la boue grise de la 
maladie et de la douleur. 

Cette âme, ai-je dit, était merveilleusement belle. Elle avait 
l'essor de l'aigle, et, quand elle était redescendue, la simplicité 
d’une âme d'enfant. Elle allait naturellement à la lumière, à toutes 
les grandes idées, à tous les sentiments nobles, à tout ce qui est 
tendresse et dévouement, à tout l'art et à toute la poésie. Elle 
était ineffablement désintéressée. Elle avait du mensonge, et même 
de ce demi-mensonge où vivent les meilleurs d'entre nous, une 
horreur instinctive. « J'ai beaucoup de défauts » disait-il souvent, 
« mais je ne sais pas dissimuler ». Elle était, cette âme, sans le 
savoir — comme il arrive maintenant à tant d’âmes généreuses —., 
très profondément chrétienne, puisqu'elle avait, tout à la fois, le 
souverain détachement et même le mépris de la richesse, l’imper- 
turbable douceur qui conquiert la terre, la faim et la soif de la 
justice, la miséricorde jamais lassée, l'amour de tout ce qui purifie 
et l'amour de tout ce qui pacifie, et puisqu'elle a, sans murmurer, 
subi d’affreuses tortures. Comment pourrait-on croire qu'une âme 
comme celle-là, aussi promise aux Béatitudes, ne fût pas immor- 


22 Août 1908. — T. VII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 13, 


194 PIERRE TERMIER 27 Avril 


telle ? Exilée, ou captive, ou dissimulée, des années durant, sous 
des voiles épais et sombres : nous l'avons vue ainsi, hélas !'et c’est 
un confondant mystère. Mais détruite à tout jamais : allons donc ! 
cela n'est pas possible. Quels soleils la vaudraient, quelles nébu- 
leuses la remplaceraient ? et comment le Créateur inimaginable 
des mondes pourrait-il se passer éternellement d’un tel rayon de 
sa Gloire ? 

Marcel Bertrand, dans l'intimité, ne parlait pas souvent, ni 
volontiers, d’autre chose que de sa science. La géologie avait 
rempli sa vie: c'est elle encore qui remplit sa correspondance 
familiale. « Je crois que j'ai trouvé la solution — écrit-il de Pro- 
vence, en 1888, à sa jeune femme —; reste à la vérifier : ce sera 
peut-être long, mais, si c'est vrai, c'est plus étonnant que le 
Beausset, ou pour mieux dire, ce serait la même chose, le Trias 
sur le Crétacé, mais sur une si énorme étendue que cela semble 
une fantaisie dont l’idée ne peut venir qu'en dormant bien et 
rêvant... Voilà ce qui s'appelle être plein de son sujet; et je 
ne te ménage pas celles de toutes les confidences qui te sont le 
plus indifférentes. Mais je te les dois toutes, les géologiques 
comme les autres... » En juin 1887, huit mois après son mariage, 
il avait écrit du Beausset : « Je suis bien content ce soir. J'ai 
complété mes preuves au-delà de mon espérance : le Trias est 
aussi renversé. Voilà ce que c'est qu'un vieux marié : il parle du 
Trias renversé à sa pauvre petite femme qui ne sait même pas 
ce que cela veut dire, au lieu de lui réciter la douce litanie 
d'amour !...» 

La douce litanie d'amour ! I] ne l’a jamais oubliée, car il était, 
tout au fond, un sentimental; mais, en effet, il n’a guère eu le 
temps de la dire. Elle lui échappait, très souvent, sans qu'il y 
songeât et pendant qu'il marchait, tout en « ratiocinant » — c'était 
un de ses mots favoris — et en ressassant dans son esprit les 
interprétations et les hypothèses: elle lui échappait sous la 
forme d’une strophe, d'un distique ou d’un vers, réminiscence 
d'une lecture récente ou souvenir de ses fortes études classiques, 
soupir d’écolier vers les joyeuses vacances, cri de l’ouvrier fatigué 
vers la nuit réparatrice, appel de l'amoureux exilé à la Beauté trop 
lointaine. Mais toujours prêt à railler sa propre émotion, il ache- 
vait sa tirade en plaisantant, et la litanie d'amour s'interrompait 
par un éclat de rire : puis la science le reprenait, et, durant des 
heures, il ne pensait pas à autre chose. 

La première fois que l’on voyageait avec lui, sur le terrain, en 
plein pays d'énigmes et de problèmes, on le trouvait amusant et 


1908 ÉLOGE DE MARCEL BERTRAND 199 


étrange. [allait rapidement et infatigablement, les yeux loirtains, 
comme à la poursuite d’un gibier mystérieux vers qui toutes ses 
facultés eussent été tendues, parlant tout le temps, à mi-voix ou à 
voix haute, et discutant toujours, même si l’on ne lui donnait pas 
la réplique. Parfois il s’arrêtait, citait un beau vers ou déclamait 
tout un passage d'un poète, terminait par une plaisanterie ou un 
bon mot, allumait une cigarette, s'asseyait sur une pierre, racon- 
tait une anecdote drolâtique. La cigarette achevée, on causait géo- 
logie, et l’on se remettait en marche. La chaleur et le froid, la 
pluie et le soleil, la neige même, lui étaient fort indifférents ; 
l'heure du diner ne le préoccupait guère, et souvent la journée 
s'allongeait jusqu'à la nuit noire ; jamais il ne prenait de notes 
pendant la course, et jamais il ne crayonnait sa carte avant le 
retour au gite. Même au gite, il écrivait et dessinait fort peu, se 
contentant de ranger et d'enfermer ses observations dans sa 
mémoire, la plus vaste et la plus fidèle que j'aie connue. Le repas 
du soir était d’une gaieté extraordinaire; 1l riait de tout, comme 
un enfant, heureux, d’une belle joie de nature, de se rassasier et 
de se désaltérer. Ensuite, il prenait du café, écrivait à sa femme 
— il lui écrivait presque chaque jour —, fumait force cigarettes. 
parlait de n'importe quoi, déclamait des vers et disait des choses 
folles, jusqu'à ce qu'il tombât de lassitude et de sommeil. Il dor- 
mait alors à poings fermés, quel que fût le lit ; et l’on avait, le len- 
demain matin, une véritable peine à le réveiller et à le remettre 
debout. Après cinq ou six jours de semblables courses, ses vête- 
ments, souillés au contact de toute une série sédimentaire, et rare- 
ment brossés, avaient pris un aspect lamentable. IL ne s’en sou- 
ciait guère ou même ne s’en doutait pas ; et il continuait d'aller, 
imperturbablement, pareil à un chemineau grandiloquent et 
misérable, parlant seul, tout haut, le long des routes ou dans les 
rues des villages, et déclamant des tirades incohérentes au grand 
trouble des paysans ou des boutiquiers. 

Il eut quelques compagnons de voyage qui ne s’habituèrent 
jamais à ce mélange singulier et charmant de science précise et 
de fantaisie joyeuse, et dont la solennité un peu bourgeoise et le 
sens positif s’accommodaient mal avec son tempérament d’artiste 
parisien. Comme il tenait de son père infiniment d'esprit et un 
peu de malice, il se donnait parfois, quand il voyageait avec ces 
personnes graves, le plaisir assez innocent de les exaspérer. Tous 
ses amis l'ont entendu raconter, à ce sujet, de bien amusantes 
anecdotes. — « Pourquoi donc » lui demande un jour, tout en 
marchant, le géologue, très brave homme, mais volontiers rogue 


196 PIERRE TERMIER 27 Avril 


et sévère, qui l’accompagnait, « pourquoi done portez-vous tou- 
jours des guêtres ? » — « Parce que » répond Bertrand avec le 
plus grand sérieux « quand je les quitte le soir, ça me délasse. » 
— Une autre fois, c'était avec un autre géologue. Le train les 
emmenait à Toulon, et l’on voyait déjà, par la portière, s’estomper 
les sommets familiers, le Coudon et le Faron. La conversation 
avait beaucoup langui, restant d’ailleurs purement géologique, 
mais coupée çà et là de brusques boutades de Bertrand qui avaient 
un peu agacé son interlocuteur. Tout à coup, d'une voix dethéatre, 
Bertrand s’écrie, en montrant au loin les montagnes : 

« C'est Faron que voile la brume, 

« Et Coudon, gigantesque enclume 

« Dont le tonnerre est le marteau! » 

« De qui sont ces vers ? » demande l’infortuné compagnon 
devenu très nerveux. — « De moi » réplique Bertrand, du même 
air impassible qu'il eût pris pour parler du Trias. Au retour de 
ce voyage, le compagnon disait à qui voulait l'entendre que 
« Marcel Bertrand serait charmant, en courses, sans sa déplorable 
manie de toujours citer des vers ». 

J'en connais d’autres qui, après les étonnements du premier 
jour, ont tout aimé de Marcel Bertrand et qui l'eussent suivi Jus- 
qu'au bout du monde ; qui rangent parmi les meilleurs souvenirs 
de leur jeunesse la mémoire des heures charmantes passées, sur 
un sommet, dans un ravin, au bord d’une route en plaine, ou le 
soir dans une salle d’auberge, à écouter le Maître avec une atten- 
tion passionnée, soit qu'il parlât de géologie générale, soit qu'il 
essayât de rendre compte de la structure de toute une région, soit 
qu'il plaisantât gaiement et innocemment sur Îles hommes et les 
choses, soit qu'il se laissât entraîner dans le domaine de la spécu- 
lation philosophique, soit qu’il prit plaisir à causer littérature et 
poésie. C'est à ceux-là qu'il s'est montré tel qu'il était, dans sa 
bonhomie rieuse qui n'était qu'une forme gaie de la bonté, dans 
l'incomparable vigueur de sa dialectique, dans sa géniale perspi- 
cacité d'observateur et d’interprète, dans sa vaste érudition et sa 
compréhension plus vaste encore, dans la délicatesse de ses sen- 
timents intimes qu'il cachait d'abord par une sorte de pudeur 
instinctive, dans toute la richesse enfin de sa merveilleuse nature, 
dans tout ce qui faisait de lui un exemplaire choisi et rare 
d'humanité perfectionnée et quasi surhumaïine. Ce sont ceux-là, 
surtout, qui ont compris quelle perte immense la Science a faite, 
en 1900, quand brusquement Marcel Bertrand s’est arrêté dans sa 
tâche et a cessé de produire ; ce sont ceux-là qui ont porté et qui 


1908 ÉLOGE DE MARCEL BERTRAND 197 


portent encore son deuil, et qui restent inclinés, avec une infinie 
commisération, une sympathie respectueuse et tendre, devant la 
douleur inexprimable de sa veuve et de ses filles. 


Un soir de l'été de 1890, dans les Alpes de Savoie, au pied du 
glacier de Gébroulaz, par 2200 mètres d’altitude, près du chalet 
du Saut où nous devions passer la nuit, j'attendais Marcel Bertrand, 
Nous nous étions quittés la veille en nous assignant réciproque- 
ment ce rendez-vous. Nous avions compté sur un gîte convenable : 
hélas ! le chalet n'avait plus de toiture, et les dernières planches 
de la porte désormais inutile se consumaient dans le feu maigre 
où, sous les yeux de nos guides, notre souper cuisait. Il faisait 
beau, invraisemblablement. L'ombre tombait, et, avec elle, ce 
froid soudain et très âpre que connaissent tous les coureurs de 
montagnes. Marcel Bertrand n'arriva qu'à la nuit close, s'étant 
égaré en route, ayant mis les pieds dans le torrent et ayant perdu, 
je ne sais plus comment, toutes ses provisions. et la moitié d'une 
unique paire de bas de rechange. En revanche, il avait fait des 
observations intéressantes tout le long du chemin, et, quoique 
harassé, mouillé et aflamé, il était gai, comme jamais depuis lors 
je ne l'ai vu aussi gai. La soupe dévorée, nous nous mîmes à 
causer, pendant que les guides préparaient le café; et, comme 
nous avions trop froid pour dormir, et qu'il y avait devant nous 
beaucoup de café et plusieurs paquets de cigarettes, nous prolon- 
geâmes la causerie pendant des heures. Il m'avait intimidé jus- 
qu’alors, et j'avais redouté sa critique et ses épigrammes. Mais 
maintenant c'était bien fini de la timidité et de la crainte. Je le 
voyais tout entier ; je savais désormais tout ce qu'il pensait sur la 
terre et sur l’homme, sur la nature et sur Dieu, sur les savants et 
sur les poètes. Nous découvrimes que nous avions, littérairement, 
les mêmes amours ; et nous récitèmes, en alternant, à nos deux 
guides étonnés, aux rochers noirs qui surplombaient, aux étoiles 
sans nombre qui brillaient là-haut, des centaines de vers, les plus 
magnifiques, les plus somptueux que nous connussions. Puis, 
quand nous eûmes tout dit, comme il fallait bien se reposer un 
peu, nous nous étendîmes tous quatre sur le sol glacé de la cabane 
en ruine, serrés les uns contre les autres, nos chapeaux sur les 
yeux afin de ne pas trop voir les étoiles. Le froid était atroce, et 
nous n'avions, pour quatre, que deux légers manteaux. Les guides, 
malgré tout, s'endormirent, Mais Marcel Bertrand parlait toujours, 
et je crois bien qu'il parla jusqu'à l'aube. Du fond de mon demi- 
sommeil, je l'entendais déclamer à mi-voix des strophes des Con- 
templations : et il me semblait que c'était son âme même qui lançait 


195 PIERRE TERMIER 27 Avril 


vers @ l’azur immobile et dormant » cette plainte monotone, si 
expressive de tous les désirs et de toute la misère de l'humanité, 
l'enfantine plainte de celui qui cherche et de celui qui souffre : 
« Vous n'avez pas voulu qu'il eût la certitude 
« Ni la joie ici-bas ! » 

Laissez-moi vous envelopper dans le souvenir de ce « minuit 
d'étoiles et de rêves », à Maître dont les éloquentes lèvres main- 
tenant sont closes! Pour moi, je vous entends toujours, et nous 
sommes plusieurs, parmi vos disciples et vos amis, qui vous 
entendrons jusqu'à la mort. Je voudrais, par ce portrait que j'ai 
tracé, vous avoir donné un peu plus de gloire et de survie ; je 
voudrais surtout vous avoir fait connaître aux jeunes gens qui ne 
vous ont pas assez connu. C'était bien le moins que je dusse faire 
pour vous, qui m'avez appris tant de choses et qui avez tant 
agrandi ma vision du monde et ma conception de l’âme humaine. 
Laissez-moi vous ensevelir pieusement, par la pensée, dans cette 
solitude grandiose des Alpes françaises où nous avons eu de si 
fortes jouissances, où s’est révélé à moi pour la première fois votre 
génie, où, en vous écoutant, j'ai senti s'accroître tout à coup, 
immensément., ma fierté d’être un homme. Vous êtes, après Celui 
qui les a créées, le premier qui ayez su le secret de ces Alpes : il 
est donc juste que, là, vous ayez votre tombe, et que la chaîne 
alpine tout entière, avec ses cimes glacées et ses pitons chauves, 
ses vallées et ses lacs, ses forêts et ses déserts, nous apparaisse 
désormais comme votre mausolée. Le monument est à votre 
mesure, Ô Maître, et je n'en sais pas d'autre qui soit vraiment 
digne de vous. 


LISTE DES PUBLICATIONS DE Marcel BERTRAND 


Notes et Mémoires 


1. 1880. — Légende de la feuille de Gray. 

2. 1881. — Failles de la lisière du Jura entre Besançon et Salins; Bull. Soc. 
É DeolM Pr CG) par 

3. —  — Légende de la feuille de Besançon. 

4. 1882. — Sur l’âge des terrains bressans; 1d.. (3), X, p. 256. 

5. 1883. — Le Jurassique supérieur et ses niveaux coralliens entre Gray 


et Saint-Claude ; /d., XI, p. 164. 
— — Observations sur une Note de M. Chaignon; /d., p. 240. 
—  — Sondage de Salies: Zd.. XII, p. 33. 
. — Rapports de structure des Alpes de Glaris et du bassin houiller 
du Nord; 1d., p. 318. 


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Ce 

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PS 


II, 


21: 


. 1886 


5. 1888. 


BIBLIOGRAPHIE 199 


— Légende de la feuille de Lons-le-Saunier. 

— Failles courbes dans le Jura et bassins d’affaissement; Bull. Soc. 
g'éol. Fr., ), XIL, p. 452. 

— Coupes de la chaîne de la Sainte-Beaume (Provence); Id., XII, 
P. 115. 

— Sur les terrains secondaires et tertiaires de l’Andalousie (en 
collaboration avec M. Kilian): CR. Ac. Se., t. C, p. 1057. 

— Compte rendu préliminaire des études faites avec M. Kilian en 
Andalousie; Bull. Soc. géol. Fr., (3), XIIL, p. 474. 

— Existence de filons d’ophite dans le Crétacé des Pyrénées; Id., 
P. 575. 

— Le bassin tertiaire de Grenade (en collaboration avec M.Kilian); 
CR. Ac. Sc., t. CI, p. 264. 

— Compte rendu de l’excursion du 26 août, entre Morez et Saint- 
Claude (réunion extraordinaire du Jura); Bull. Soc. géol. Fr., 
G), XIE, p. 785. 

— Observations sur une Communication de M. l’abbé Bourgeat; 
Id., p. So. 

— Compte rendu de l’excursion du 29 août à Charrix ; 1d., p. 852. 

— Observations sur les niveaux coralliens; /d.. p. 865 et 874. 

— Sur les terrains jurassique et crétacé des provinces de Grenade 
et de Malaga (en collaboration avec M. Kilian) ; CR. Ac. Se. 
t. CIL, p. 186. 

— Observations sur l’âge de la faune de Pikermi; Bull. Soc. 
géol. Fr., (3), XIV, p. 295. 

— Légende de la feuille de Toulon. 

— Observations sur les couches saumâtres du Revest; Bull. Soc. 
Séol. Fr, (GB) XN Ep: 15. 


. — Sur le rôle des affaissements ; 1d., XV, p. 238. 


— Légende de la feuille de Pontarlier. 

— La chaîne des Alpes et la formation du continent européen ; 
Bull. Soc. géol. Fr., (3), XV, p. 423. 

— Rôle des actions mécaniques en Provence ; explication de l’ano- 
malie stratigraphique du Beausset; CR. Ac. Se., t. CIV, 
P- 1735. 

— Sur la découverte, faite par MM. Abel Girardot et Buchin, d’un 
gisement à végétaux terrestres, près de Lons-le-Saunier; 
Bull. Soc. géol. Fr., (3), XV, p. 6637. 

— Ilot triasique du Beausset (Var). Analogie avec le bassin 
houiïller franco-belge et avec les Alpes de Glaris ; 1d., p. 663. 

— Compte rendu de l’excursion aux carrières de Chancelade 
(réunion extraordinaire des Charentes); /d., p. 834. 

— Compte rendu de l’excursion autour de Beaumont ; /d., p. 848. 

— Observations sur les calcaires lacustres du sud du Plateau 
Central ; Id., p. 854. 

— Observations à propos d’une Note de M. Stuart-Menteath sur 
les Pyrénées ; Zd., XVI, p. 52. 

— Notes et additions sur le pli du Beausset ; Zd., p. 79. 

— Ilots de calcaire carbonifère dans le bassin houiller du 
Somerset ; {d., XVI, p. 435. 

— Sur les bassins houillers du Plateau Central de la France: /d., 
P- 017: 


200 BIBLIOGRAPHIE 27 Avril 


37. 1888. — Les plis couchés et les renversements de la Provence. Envi- 
.rons de Saint-Zacharie; CR. Ac. Sc., t. CVI, p. 1433. 
38. —  — Sur les relations des phénomènes éruptifs avec la formation 


des montagnes, et sur les lois de leur distribution; 1d., 
t. CVI, p. 1548. 


39. — — Sur la distribution des roches éruptives en Europe; Bull. 
Soc. géol. Fr., G), XNI, p.573. 

40. —  — Allure générale des plissements des couches de la Provence; 
analogie avec ceux des Alpes: CR. Ac. Sc., t. CVI, p. 1613. 

41. —  — Nouvelles études sur la chaîne de la Sainte-Beaume. Allure 


sinueuse des plis de la Provence: Bull. Soc. géol. Fr., (3), 
XVI, p. 748. 


42. —  — Les plis couchés de la région de Draguignan; CR. Ac. Sc., 
t. CVII, p. 701. 

43. —  — Un nouveau problème de la géologie provençale ; pénétration 
de marnes irisées dans le crétacé; Id., t. CVII, p. 878. 

44. —  — Plis couchés de la région de Draguignan, Bull. Soc. géol. 
Fr., (3), XNIL, p. 234. 

45. 1889. — Études sur les terrains secondaires et tertiaires dans les pro- 


vinces de Grenade et de Malaga (en collaboration avec 
M. Kilian), mission d’Andalousie; Mémoires des Savants 
étrangers, t. XXX. 


46. —  — Éloge de M. Ch. Lory; Bull. Soc. géol. Fr., (3), XVI, p. 664. 
47. —  — Notice pour le panneau de la Provence et des Alpes-Mari- 


times, Exposition de 1889; Notices sur les modèles et dessins 
relatifs aux travaux des Ponts et Chaussées et des Mines, 
exposition de 1889, p. 92. 

48. —  — Notice sur le Jura; Zd., p. 92. 

49. —  — Compte rendu de l’excursion du 18 août à Bicèêtre et à Villejuif 
(réunion extraordinaire de Paris); Bull. Soc. géol. Fr., G), 
XVII, p. 845. 


50. —  — Sur les schistes lustrés du mont Cenis ; 2d., p. 880. 

51. 1890. — Légende de la feuille de Marseille. 

52. —  — Allocution présidentielle ; Bull. Soc. géol. Fr., (3), XVI, p. 377. 
53. —  — Mémoire sur les refoulements qui ont plissé l'écorce terrestre 


et sur le rôle des déplacements horizontaux. Ce Mémoire 
auquel l’Académie a décerné le prix Vaillant (Rapport de 
Daubrée, CR. Ac. Sc., t. CXI, p. 1049) a été publié en 1908 
dans les Mémoires de l’Académie des Sciences. 


54. 1891. — Sur la coupe du sommet de l’Ouarsenis; Bull. Soc. géol. Fr., 
(3), XIX, p. Lxvur. 

55 —  — Allocution présidentielle ; Zd., p. 565. 

56. —  — Rapport sur les travaux de M. Barrois (prix Fontannes); /d., 
p. 69. 

57. —  — Sur un témoin d’un nouveau pli couché près de Toulon; phyl- 


lades superposés au Trias (en collaboration avec M. Zurcher); 
CR. Ac. Sc., t. CXIL, p. 1083. 


58 —  — Sur le massif d’Allauch; Bull. Soc. géol. Fr., (3), XIX, p. enr. 

59. —  — Compte rendu de la course de la Ciotat et de Bandol (réunion 
extraordinaire du Beausset); /d., p. 1057. 

60. —  — Compte rendu de l’excursion au Val d’Aren, au Canadeau et au 


Vieux Beausset; 1d., p. 1062. 


1905 
6r. 


62. 
63. 


64. 


65. 
66. 


67. 


68. 


69. 


76. 


72. 


78. 


79: 


BIBLIOGRAPHIE 201 


1891. — Compte rendu de l’excursion au Télégraphe de la Cadière et à 
Fontanieu; /d., p. 1077. 

— — Réponse aux observations de M. Toucas ; Id., p. 1090. 

—  — Sur le plissement de la nappe de recouvrement du Beausset ; 
Id., p. 1096. 

—  — Compte rendu de l’excursion à la Baralière, à Turben et à 
Broussan; /d., p. 1116. 

—  — Sur la bande d'affaissement de Chibron ; Id. p. 1132. 

—  — Compte-rendu de la course de Brignoles à Salerne et au défilé 
de la Bouissière; /d., p. 1166. 

—  — Le massif d’Allauch; Bull. des Sere. Carte géol. de la France, 
t. III, p. 283. 

1892. — Sur les récents progrès de nos connaissances orogéniques ; 
Revue gén. des Sc. pures et appliquées, 15 janvier 1892 
(article reproduit dans le Bulletin de la Société belge de 
Géologie, décembre r892). 

—  — Remarques sur les anomalies magnétiques observées par 
M.Moureaux; Bull. Soc. géol. Fr., (3) XX, p. xx. 

—  — Sur la déformation de l'écorce terrestre; CR. Ace. Sc., t. CXIV, 
p: 402. 

—  — Sur les poudingues de la Ciotat et les deltas crétacés; Bull. 
Soc. géol. Fr., (3), XX, p. tr. 

—  — Sur la continuité du phénomène de plissement dans le bassin 
de Paris ; Id. p. zur et 118; et Id., t. XXI, p. xxv. 

—  — Plis de la Sarthe; Zd., t. XX, p. xcr 

—  — Sur la formation des vallées; /d., p. xav. 

—  — Comparaison de la série sénonienne des Corbières avec celle 
de la Provence (réunion extraordinaire des Corbières); Id., 
p. 520. 

— — Les montagnes de l'Écosse ; Revue gén. des Sc. pures et appli- 
quées, 15 décembre 1892 (traduction reproduite dans le Geol. 
Magazine). 

— — Raccordement des plis entre la Dent du Midi et les Alpes fran- 
çaises; Bull. Soc. géol. Fr., (3), XX, p. eLxxxvrrr. 

—  — Le Môle et les collines du Faucigny (Haute-Savoie); Bull. Serw. 
Carte géol. de la France, t. IV, p. 345. 

1893. — Sur le raccordement des bassins houillers du nord de la 
France et du sud de l'Angleterre; Ann. des Mines, (9), t. I, 
p. 5. (Un abrégé de ce Mémoire a été reproduit dans les 
Transactions of the federated institution of mining Engineers, 
Newcastle-upon-Tyne). 

—  — Sur la structure du Môle; Bull. Soc. géol. Fr., (3), XXL, p. xx. 

— — Rapport surles travaux de M. Kilian (prix Fontannes); /d., p.97. 

—  — Sur la bande triasique de Rians et de Barjols ; /d., p. Lr. 

— — Observations sur les gisements anormaux de gypse; /d., p. Lu. 

—  — Surles gypses du Salt Range ; /d., p. cxxrx. 

1894. — Sur la structure des Alpes françaises; CR. Ac. Se., t. CXVINH, 
P. 212. 

— — Lignes directrices de la Géologie de la France ; 1d., t. CXVIH, 
p. 258. 

— — Comptes rendus pour la campagne de 1893; Bull. Sere, Carte 
géol. de la France, t. VI, p. 105 et p. 110. 


IOI. 


IE 


1894 . 


. 1896. 


1398. 


BIBLIOGRAPHIE 27 Avril 


— Etudes dans les Alpes françaises (structure en éventail, massifs 
amygdaloïdes et métamorphisme); Bull. Soc. géol. Fr., (3), 
XXII, p. x et 69. 

— Sur les phénomènes chimiques qui peuvent amener la trans- 
formation du calcaire en gypse; 1d., p. xxx. 

— Etudes dans les Alpes françaises (schistes lustrés de la zone 
centrale) ; Zd., p. xxIv et 119. 

— Sur un nouveau travail de M. Briart; Id., p. x1r. 

— Sur une Note de M. Lawson; /d., p. xzxr. 

— Sur les gisements Deere ee de 15 craie du Nord; 14 , P- LVInL. 

— Études sur le bassin houiller du Nord et sur le Boulonnast 
Ann. des Mines. (9). t. V, p. 569. 

-— Lignes directrices de la Géologie de la France; Revue gén. des 
Sc. pures et appliquées, septembre 1894. 

— Structure des Alpes françaises et récurrence de certains faciès 
(Conférence au Congrès international de Zurich, septembre 
1894.) 

— La géologie et les mines du bassin du Niari (Congo français); 
Revue gén. des Sc. pures et appliquées, novembre 1894. 

— Sur les plis des environs de Rians en Provence; Bull. Soc. 
géol. Fr., 6), XXIIT, p. xcIr. 

— Feuilles de St-Jean-de-Maurienne et de Bonneval; Bull, Sero. 
Carte géol. de la France, t. VII, p. 113. 

— Sur la structure du Mont-Joly près Saint-Gervais (Haute Savoie) 
(en collaboration avec M. Ritter); CR. Ac, Sc.,t. CXXIL, p. 289. 

— Essai de reconstitution de la Géographie des temps carboni- 
fères ; Bull. Soc. géol. Fr., (3), XXIV, p. 24. 

— Sur les schistes du Mont-Jovet ; Id., p. 140. 

- Réponse au sujet des dômes à déversement périphérique ; 
Id pN5063; 

— Sur des Myophories du Trias d'Algérie; 1d., p. 790. 

— Sur le Trias du Djebel Chettabah; Zd., p. 1184. 

— La Tarentaise au Nord de l'Isère ; Bull. Serv. Carte géol. 
de la France, t. VIIL, p. 145. 

— Rapport sur le concours du prix Lecomte ; CR. Ac. Sc., 
t. CXXIII, p. 1178. 


7. — Les excursions du 7° Congrès géologique international en 


Russie ; Bull. Soc. géol. Fr., (3), XXV, p. 705. 

— Les chaînes septentrionales des Alpes bernoises (en collabora- 
tion avec M. H. Golliez) ; 1d., p. 568. 

— Préface pour le premier volume de La Face de la Terre, d'Ed. 
Suess (traduction de Das Antlitz der Erde, sous la direction 
de Emm. de Margerie). Paris, Armand Colin, 1897. 

— Observations à propos des Notes de M. E. Fournier; Bull. Soc. 
géol. Fr., (3), XXVI, p. 48. 

— Sur deux faits intéressants dans la coupe d'une galerie de Val- 
donne ; /d., p. 158. 

— Rapport sur le concours du prix Delesse (Minéralogie et Géolo- 
gie); CR Ac.Sc., t. CXXVI, p. 93. 

— Rapport sur le concours du prix Tchihatchef ; 1d., p. 131. 

— La nappe de recouvrement des environs de Marseille, lame de 
charriage et rapprochement avec le bassin houïller de Silésie ; 
Bull. Soc. géol. Fr., (3), XXVI, p. 632, 


1908 


116. 


119. 


I18. 


119. 


121. 


131. 


132. 


133. 


1880. 
1881. 
1884. 
1886. 
1887. 


1891. 


1894 


1895. 


1595. 


BIBLIOGRAPHIE 203 


1898. — L'expédition du Groënland de la Société de Géographie de 
Berlin ; CR. Ac. Sc., t. CXXVI, p. 805. 

__  _— Le bassin crétacé de Fuveau et le bassin houiller du Nord; 
Ann. des Mines, (9), XIV, p. 5. 

—  — Etude géologique sur l’Isthme de Panama (en collaboration 
avec M. Zurcher) ; les phénomènes volcaniques et les trem- 
blements de terre de l'Amérique centrale; Publications de 
la Nouvelle Compagnie du canal interocéanique de Panama. 

1899. — La grande nappe de recouvrement de la Basse-Provence ; 
Bull. Serv. Carte géol. de la France, t. X, p. 397. 

—_  — Note sur la Géologie de l’Isthme de Panama (en collaboration 
avec M. Zurcher) ; Bull. Soc. géol. Fr., (3), XXVIH, p. 494. 

—  — Rapport sur le concours du prix Delesse (Minéralogie et Géolo- 
gie); CR. Ac. Sc., t. CXXIX, p. 1096. 

—  — Rapport sur le concours du prix Tehihatchef ; Jd., p. 1159. 


. 1900, — Observations sur la formation des chaînes de montagnes; 


Bull. Soc. géol. Fr., (3), XXVIIL, p. 18. 

— _— Le bassin houiller du Gard et les phénomènes de charriage ; 
CRAACISCMHACXE ED 219; 

—  — Essai d’une théorie mécanique de la formation des montagnes. 
Déplacement progressif de l’axe terrestre: {d., p. 291. 

— — Déformation tétraédrique de la Terre et déplacement du pôle ; 
Id., p. 449. 

—  — Observations à propos d’une Note de M.de Lapparent; /d., p.619. 

—  — L'extrémité du Mont-Blanc et le Mont-Joly; Livret-guide du 
VIII Congrès géologique international, n° XII, p. 39. 

—  — Chevauchements du Beausset, de la Sainte-Bauine, de l'Étoile 
Id EX D: 

—  — Les volcans de l'Amérique centrale; La Nature, 33 juin 1900. 

—  — Analyse d’un mémoire de M. Groom sur les Malvern Hills ; 
Bull. Soc. géol. Fr., (3), XX VII, p. 106. 

—  — Observations sur la Note de M. Repelin intitulée : Nouvelles 
observations sur la tectonique de la chaîne de la Nerthe; 
Id., p. 264. 

—  — Etudes sur les bassins houillers. Bassin houiller du Gard ; 
Ann. des Mines, (9), t. XVII, p. 505. 


Cartes Géologiques 


Feuilles de la Carte de l’'État-Major à ——— 
ï 80.000 


— Feuille de Gray, avec une feuille de coupes. 

— Feuille de Besançon. 

— Feuille de Lons-le-Saulnier. 

— Feuilles de Toulon et de la Tour de Camarat. 

— Feuille de Pontarlier. 

Revision partielle de la feuille de Nantua. 

— Feuille de Marseille, en collaboration avec M. Ch. Depéret. 

— Feuille d'Annecy, en collaboration avec MM. Michel Lévy, Haug, 
Maillard, Renevier. 

— Feuille de St-Jean-de-Maurienne, en collaboration avec MM. Potier, 
Termier, Kilian, Offret. 

— Feuille de Bonneval, en collaboration avec M. Termier. 


204 BIBLIOGRAPHIE 27 Avril 


1897 — Feuille d’Albertville, en collaboration avec MM. Haug, ‘Kilian, 
Lugeon, Offret, Paquier, Ritter. 

1899. — Feuille de Tignes, en collaboration avec M. Termier. 

1900. — Collaboration au panneau géologique des Alpes françaises (Expo- 
sition universelle), avec MM. Termier et Kilian. 

1905. — Collaboration à l'établissement de la carte géologique de la France 


à l’échelle du millionième, 2° édition, 


NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR CHARLES CONTEJEAN 


par Jules Welsch 


Charles-Louis Contejean était né à Montbéliard (Doubs), le 
15 septembre 1824 : il était le fils d’un modeste mais très habile 
artisan ; après d'excellentes études faites au collège de cette ville, 
il partit pour la Russie (1842), comme tant d'autres de ses compa- 
triotes, pour être précepteur dans une famille aristocratique de ce 
pays; mais sa santé s’'accommodait mal du climat de la Russie et il 
revint en France en 1846. De retour à Montbéliard, il occupa un 
poste de commis aux écritures à la sous-préfecture de cette ville. 
Ses goûts et son aptitude pour la géologie et la botanique, qui 
s'étaient manifestés de bonne heure, lui firent consacrer ses loisirs 
à leur étude et il devint le disciple et l'ami du géologue jurassien 
Thurmann. Il s’occupa de la création d’un Musée d'histoire natu- 
relle dans sa ville et fit paraître, en 1854. une étude importante : 
«Enumération des plantes vasculaires de Montbéliard », publiée 
par la Société d'Emulation du Doubs. L'accueil que reçut ce 
premier travail l'engagea à compléter ses grades universitaires ; 
entre-temps, il fut chargé par intérim du cours de chimie au collège 
communal de Montbéliard en 1855 et 1856. Il fut reçu licencié 
ès sciences naturelles en 1856 et prit son doctorat devant la Faculté 
des Sciences de Besançon, le 20 juin 1859, avec deux thèses ayant 
pour sujets : « Monographie de l’étage kimméridien du Jura, de 
la France et de l'Angleterre » (1 vol. in-4°, 217 p., Montbéliard). 
— « De l'espèce en général et de quelques espèces nouvelles ou 
peu connues de l'étage kimméridien » (p. 220 à 314), Montbéliard. 

L'ensemble‘ des deux thèses a paru ensuite en un seul volume : 
« Etude de l'étage kimméridien dans les environs de Montbéliard 
et dans le Jura, la France et l'Angleterre » (Mém. Soc. Em. du 


1908 NOTICE SUR CHARLES CONTEJEAN 205 


Doubs, 14 août 1858, un vol. in-8&, 552 p.. 27 pl. Paris, 1859-[1860]). 
L'édition de Montbéliard avait paru sous forme de thèse pour le 
doctorat, et dans le nouveau volume, l’auteur ajoutait de nom- 
breux matériaux paléontologiques et dénommait quelques espèces 
nouvelles. 

Cette étude avait surtout été entreprise au point de vue paléon- 
tologique, dans le but d'établir une délimitation du Kimméridien 
etsa division en groupes et sous-groupes, fondés sur la connais- 
sance détaillée et approfondie des débris organiques renfermés. 
Contejean combattait les géologues jurassiens qui avaient attaché 
une importance trop grande au faciès pétrographique, d’où créa- 
tion de divisions purement artificielles. Il préférait procéder à une 
analyse exacte et minutieuse des faunes et des faciès, sans idée 
systématique préconçue, pour aboutir à une synthèse générale. Il 
a subdivisé l'étage kimméridien en dix sous-groupes, dont il analy- 
sait les faunules, constituées surtout par des Bivalves et des Gas- 
tropodes à l’état de moules; les faunules se pénétrant du reste 
mutuellement. Il a cherché ensuite s’il existe réellement certaines 
associations naturelles entre les faunules de l'étage et concluait à 
la possibilité d'établir les trois groupes successifs : Astartien, 
Ptérocérien, Virgulien. Il séparait l’Astartien de l'ancien Coral- 
lien des auteurs ; il ne distinguait pas nettement un étage portlan- 
dien à la partie supérieure de la dernière assise qu'il étudiait; il 
considérait que son étage kimméridien terminait la série juras- 
sique marine et s'arrêtait naturellement aux couches de Purbeck. 
Sa conclusion était que la paléontologie est le seul guide infail- 
lible du géologue. Une série de 24 planches de fossiles, la plupart 
nouveaux, complétait ce travail considérable, qui a contribué à 
faire de la région de Montbéliard une localité type pour l'étude du 
Jurassique supérieur, en faisant connaître sa faune variée et riche. 

Ch. Contejean fut alors nommé (1860) préparateur de géologie 
au Muséum d'histoire naturelle ; il y resta deux ans. 

Il continuait ses travaux sur le Jurassique et sur les environs de 
Montbéliard en publiant une « Esquisse d'une description physique 
et géologique de l’arrondissement de Montbéliard » (Rothschild, 
Paris, in-8, 94 p., 3 pl., cartes et coupes, 1862). Ce travail était un 
contingent fourni à la Description scientifique de la France, 
demandée aux Sociétés savantes par circulaire ministérielle du 
1er Juin 1860 ; dans l'opinion de l’auteur, c'était le prodrome d'un 
ouvrage de longue haleine à entreprendre sur la chaîne du Jura. 

Contejean entra alors définitivement dans l'Enseignement en 
1862, comme chargé du cours de physique au lycée d'Angers, où 
il ne fit que passer et s’en fut ensuite dans les mêmes conditions à 
Toulouse. En 1864, il entra dans l'Enseignement supérieur comme 


306 JULES WELSCH 27 Avril 


suppléant à la chaire d'histoire naturelle de la Faculté des Sciences 
de Clermont-Ferrand. En janvier 1865, il fut nommé au même 
titre à Poitiers, en remplacement de notre honoré confrère, 
M. Gosselet. Le titulaire, M. Hollard, était en congé ; cette chaire 
comprenait la zoologie, la botanique, la géologie et la minéralogie 
et cela sans laboratoire, sans bibliothèque. 

Contejean resta 25 ans à Poitiers, d'abord comme chargé de 
cours, et puis, comme professeur titulaire d'histoire naturelle, à 
partir de 1866. Quelques années après, il eut pour élève M. Liard, 
professeur de philosophie au lycée de Poitiers, reçu licencié 
ès sciences naturelles en 1872, aujourd’hui vice-recteur de l’Aca- 
démie de Paris; c'est probablement là que l’ancien directeur de 
l'Enseignement supérieur a pu se rendre compte de la misère des 
anciennes installations des Facultés des Sciences. Ch. Contejean 
ne s’est guère occupé de recherches géologiques sur le Poitou, 
pendant son long séjour dans cette région; une des principales 
raisons est celle-ci : M. de Longuemar, ancien officier d’Etat- 
Major, avait été chargé de la publication de la carte géologique 
départementale par le Conseil général de la Vienne ; à cause des 
bonnes relations qui s'étaient établies entre eux. Ch. Contejean ne 
voulait pas marcher sur les brisées de son confrère, dont les prin- 
cipales publications ont été faites surtout en 1866, 1870 et 1872. 
Mais il étudia beaucoup la botanique systématique des environs 
de Poitiers avec de grands amis des plantes, M. et Mme Guitteau. 

En 1869, Contejean publiait son « Étude de l’étage Kimméridien 
dans les environs de Montbéliard: additions et rectifications » 
(Mém. Soc. d'Emul. du Doubs, Montbéliard, in-8°, 28 p.). L'ouver- 
ture du chemin de fer de Delle et la découverte de nouveaux gise- 
ments fossiles par des géologues amis, amenaïent l’auteur à voir que 
la succession des dix sous-groupes, établis dans sa thèse, n’était pas 
absolument exacte ; en réalité, il y a là des successions de faciès 
différents plutôt que de véritables faunes distinctes. 

Par suite de la nature de son enseignement, forcément un peu 
universel, outre ses travaux sur le Jurassique du Jura septen- 
trional, Contejean s'’occupait, à la même époque, de questions 
scientifiques très générales, relatives aux classifications et aux 
méthodes, à l’origine des terrains de sédiment, à l’origine et à 
l'avenir de la terre, phénomènes diluviens, les premiers habitants 
de l'Europe, phénomènes glaciaires, classification de Mammifères: 
il publiait ainsi de nombreux articles dans les revues scientifiques. 

Son amour des plantes le faisait s'intéresser à la Météorologie et 
à la Physique du globe, aux variations de la température qui ont 
tant d'influence sur les végétaux, comme le maximun de tempéra- 
ture constaté à Poitiers le 24 juillet 1870, probablement la plus 


1908 NOTICE SUR CHARLES CONTEJEAN 207 


haute température constatée en France jusqu’en 1906. Je citerai en 
particulier son étude : « La Lune rousse au Pays de Montbéliard » 
(in-8°, 1868, Paris, J.-B. Baiïllière), où il conclut que le refroiïdisse- 
ment printanier de cette lunaison n'offre en lui-même rien de par- 
ticulier ni d'extraordinaire, et qu’il ne se distingue nullement des 
abaissements de température analogues arrivant à d'autres époques. 

I1 résumait son enseignement et ses idées, en publiant ses « Elé- 
ments de géologie et de paléontologie » (Paris 1894, J.-B. Baillière. 
in-8, 990 p., 467 fig.). La stratigraphie détaillée n'était pas déve- 
loppée dans cet ouvrage, qui a cependant beaucoup servi avant la 
publication du traité d'Albert de Lapparent. 

En 1876, la chaire d'histoire naturelle de Poitiers fut dédoublée, 
Contejean garda la géologie et la minéralogie. 

Ch. Contejean s’est toujours beaucoup occupé de botanique : il 
aimait à étudier le sol et les plantes qu'il porte. Il a publié de 
nombreuses notes sur la dispersion des plantes dites calcifuges, 
sur la flore du Grès de Fontainebleau, sur la présence simultanée 
en un même lieu des plantes du calcaire associées à celles de la 
silice, sur la soude dans le sol et dans les végétaux, sur des faits 
de dispersion végétale observés en Italie. Il a résumé ses idées, 
peut-être un peu absolues, sur la relation entre la constitution 
chimique du sol et les espèces de plantes qui y poussent, en 
publiant : « Géographie botanique. Influence du terrain sur la 
végétation » (Paris, J.-B. Baïllière. 1887, in-%, 144 p.). Cet ouvrage 
est la reproduction, avec additions et corrections, de deux articles 
publiés dans les Annales des Sciences naturelles. Il renferme un 
nombre considérable d'observations personnelles à l’auteur. Voici 
un résumé de la question controversée. Les uns soutiennent que le 
sol agit principalement en raison de son état physique et de son 
mode mécanique de désagrégation ; le principal partisan de cette 
idée était Thurmann, qui a exposé sa théorie pour la première fois 
devant la Société géologique en 1847: et l’a développé en 1849 °. 
Les autres admettent que l'influence chimique est prépondérante, 
se basant sur les arguments que fournit la pratique agricole. 
Contejean, après avoir admis au début les idées de Thurmann, 
devint partisan de l'opinion contraire, c’est-à-dire que l'influence 
physique ne vient qu’en seconde ligne. Les plantes du calcaire 
exigent le carbonate de chaux (plantes calcicoles); les plantes de 
la silice le repoussent avec énergie sans avoir un besoin particu- 
lier de silice ou de toute autre substance minérale (plantes calci- 


1. B.S.G.F., (2),t. IV, p. 575, séance du 5 avril 1843. 


2. Essai de phytostatique appliquée à la chaîne du Jura et aux contrées 
voisines, 2 vol. in-8°, Berne, 1849. 


208 JULES WELSCH 27 Avril 


fuges); les plantes indifférentes ne sont point repoussées par le 
calcaire, mais ne le recherchent pas non plus. Ces trois catégories 
peuvent être subdivisées pour faire la part de l'influence physique; 
elles constituent la flore terrestre repoussée par le sel marin, 
tandis que la flore maritime est fixée par cette substance. 

Ch. Contejean fit partie d’un grand nombre de sociétés savantes, 
de celles s’occupant en particulier de botanique ; mais il ne fut 
jamais membre de notre Société. 

Comme tout bon naturaliste, il a toujours aimé voyager, en 
Italie, en Espagne, en Grèce, en Orient, en Tunisie et en Algérie, 
ramassant des plantes pour son herbier, s'intéressant toujours à la 
localisation des plantes sur certains sols. Il a quelquefois publié 
des récits d’excursion, où l'on reconnaît un véritable lettré. Je 
citerai seulement : « La mer d’Alfa, notes de voyage » (Nantes, 
septembre 1885, 28 pages), qui est une peinture exacte d'une 
tournée de naturaliste à Saïda et à Mécheria, sur les Hauts- 
Plateaux oranais. | 

Il s'intéressait toujours à son pays natal, publiant un glossaire 
de son patois, etencore à sa géologie, comme le montre une note: 
« Étude expérimentale sur les cailloux impressionnés » (CR. Ac. 
Sc., CX, p. 811-813, 14 avril 1890) où il s'occupe des poudingues 
tertiaires de Montbéliard. 

Ch. Contejean quitta l’enseignement en 1890, après vingt-cinq 
années passées dans la même chaire où je le remplaçai comme 
chargé de cours. Il alla jouir de sa retraite dans sa ville natale. 
- Son corps et son esprit étaient restés alertes, il avait conservé un 
goût passionné pour les plantes, et il développa considérablement 
son herbier général de 12.000 plantes. Cette magnifique collection 
ne putêtre déposée au Musée de Montbéliard, comme c'était son 
intention, faute d'un emplacement suflisant ; elle fut donnée à 
l’Institut botanique de Besançon. Mais il établit quand même, 
pour le Musée de sa ville, un herbier contenant toutes les espèces 
de la flore des environs. 

Ses études sur les plantes l'entraînaient à s'occuper toujours des 
circonstances météorologiques qui influent tant sur leur biologie, 
comme de l'hiver relativement rude de 1890-91, de la sécheresse 
de 1893, etc. 

En 1900, Contejean quitta son pays natal pour aller habiter à 
Paris, auprès de sa fille et de son gendre, jusqu'à son décès sur- 
venu presque subitement le 13 février 1907, dans sa quatre-vingt- 
troisième année, laissant le souvenir d’un caractère très franc et 
souvent rude, et d'un bon citoyen. 


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TIRÉS A PART 


La Société ne donne pas de tirés à part des notes publiées dans son Bulle- 
tin; toutefois, les auteurs ont le droit d'en faire faire à leurs frais; la 
demande doit en être faite sur le manuscrit , le Secrétaire se charge 
de veiller à leur exécution. 


Tarif des tirés à part sur papier du Bulletin sans couverture 


25 ex. | 20 ex. | 75°ex. | 100 ex. | 150 ex. | 200 ex. | 250 ex. 


Une feuille entière........ Gfr-30 |8fr 20 |rofr ro|rrfr 35 }x4tr-55|19fr-40| 2017.75 
Trois quarts de feuille....|5 4o |7 » | 8 8o| 9 8ol12 Golr4 7519 » 
Une demi-feuille......... 4050 15 995 | 7, »| 7: 9010 r10|11 . 35/12. 60 
Un quart de feuille....... 3 85 |5' 10 | 6 10] 6 75! 7 go! 8 85| 9 85 


Un huitième de feuille. ...|2 go |3 85 |»4 45| 5 10! 5 75! 6.35| 7 » 


Les auteurs qui désirent une couverture doivent en faire la demande 
spéciale, en indiquant le titre et la couleur; cette couverture leur est 
facturée, en supplément, au prix du quart de feuille. 


TABLE DES MATIÈRES (TOME VIII, Fascicure 3-4) 


Séance du 2 Mars 1908 (Suite) : 


Pages 
L. Gentil. — Contribution à l'Étude stratigraphique du Maroc occi- 
GENE RO AREA RE ee ee AT RS NT EE A RS 
A. de Grossouvre. — Sur les sables granitiques des environs de 
ROOMS ANR RSS RUN NS NE Jens qe PNR Por tee AU SRE 
G. DozLzrus. — Observations. . . 67 
G. B. M. Flamand. — Sur les grès dits à a. et à de du 
TA VS AAA) UN ee AE AN RS PRE RTE RE RENAN 68 
Id. — Note préliminaire sur le Jurassique de la région de Saïda 
GépartementaOran) ne OR ere à ÿ ! 70 
J. Blayac. — Note sur l'existence de formations récifales à à 14 Das du 
Barrémien inférieur au dj. Taya et au dj. Debar, près Guelma (3 Jig..). 73 
Séance du 16 Mars 1908 : 
Proclamation de nouveaux membres : M P.H. FRiTEL, le LABORATOIRE 
DE GÉOLOGIE DE L'UNIVERSITÉ DE LIÈGE . . À ù : 78 


Carl Renz. — Existence du Lias et du Dogger dat l'ile de à Fédhalonte 18 
R. Zeiller. — Sur un tronc de Cycadeoidea de l’Infracrétacé américain 78 
A. Toucas. — Classification et évolution de Radiolitidés (Sauvagesia et 

Br AdLO ILES) SNS MAUR Mere à à : 79 
Edouard Harlé. — Faune on Saint: Sébastien Ho 82 
Jourdy.— Note sur la découverte, par le capitaine Maury, de la Houille 

TELE EGE SANS Sn AT CET CRM EU ER A RE AR ET" 


(Voir la Suite page 4). 


Henri Douviczé. — Observations . . . | RM EVER A 
Jean Boussac.— La Transgression du Ldien je le Bacsin de Paris 85 


G. Dorxrus, Léon Janet, H. Douvicré. — Observations. : . . . 86-87 

Robert Douvillé — Observations sur les Faunes à Po aiibte du 
sommet du Nummulitique italien (r0 fig., pl. ID). . . . . : . 88 

L. Morellet. — Deux Algues siphonées verticillées du Thanétien de 
Boncourt (Oise) (7 708:);\. 1020080 NE ANNEE ANNEE 96 


Séance du 6 Avril 1908 : 


Ploclamation de nouveaux membres : MM. G. NeGRE, Arnold Herm, 


Et, PEROUX, FRRRONNIRRE 6 00) 2270 RS NS PEN AR ES SE RE 
PAcuunpaxi, L. Genrir, J. Boussac, L. BERTRAND. — Présentations 

d'ouvrages: Sr pale us A SRE sta ee AS 
Jean Boussac. — Valeur stratigraphique de Nummulites lævi- 

gatus: Loan T ANS ANR LS ROUEN SR AN INT Ten ES RER IN RTS 101 
Pierre Termier. — Notes de tectonique tunisienne et constanti- 

DO1SD D A) 0 SNA E QT Ra N I sea COR ANS SA AE 
J. B£AYAC, PERVINQUIÈRE, L. BERTRAND. — Observations . . . . 123-124 
Paul Combes fils. — Sur l'âge de quelques gisements de l'Orléa- 

1 ERA CP à cX DAMON MARIO EN US ! À DR NET SAT 
Jourdy. — Note sur les Argiles et | Sables FN NA des dablan de la 

craie aux environs de Rouen (5 ig:): 1221440700 NS PEINE A2 
Dozzrus. — Observations . . . . Ë RARE OA ARE EE 


A. de Grossouvre. — Sur les Sables ARS du Bassin de Paris 136 
Léon Bertrand. — Sur l'extension originelle probable des nappes 


de charriage alpine dans les Alpes-Maritimes (1 fig). . ‘. . . . 436 
E. Hauc. — Observation . . . ah EC AU L'ART AAA SHOT 
Henri Jourdy. — Observations dk l'Extrême-Sud tunisien S fe) 144 
Henri Douvillé. — Le Jurassique de l’'Extrême-Sud tunisien . . . 152 
PERVINOUIÈRE: Observations 2507000 EAN ENT EAN 


Séance générale annuelle du 27 Avril 1908 : 


Proclamation d’un nouveau membre : M. AUBRUN . . . . . . . 155 
LACAVEUX. Allocution (47510 PAR EEE DE ON NE DRE à fn à 
M. Bouce. — Rapport sur l'attribution du Prix VE NAN TS 2 AUARSE 
Pierre Termier. — Éloge de Marcel Bertrand. . . . . . . . 163 
Liste des publications de Marcel BERTRAND. , + . . . . . . . 198 


Jules Welsch. — Notice nécrologique sur Charles Contejean. . . 204 


Lille. Imprimerie Le Bicor frères. — Le Gérant : L. MÉMIN 


4 
® 


PA, À 
NS 


“ 


4: Série, t. VELE. — 1908. — N°5 


BULLETIN 


DE LA 


DE FRANCE 


(CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 MARS 1830, A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME 


ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1832) 


QUATRIÈME SÉRIE 


TOME HUITIÈME 


FASCICULE 5 : 


Feuilles 14-20. — Planche III. 


: 


NT SEE) DRE, 
CLS 


Î Ar A ST 17 
| À Le _ 
| V w Fa gr A (Ne VA 


PARIS 
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 
28, rue Serpente, VI 


1908 


Z o 


< CE EE CO EE ZE SE EE PER SET TUE CES LECTEUR DEN TOR TEE TOR DIET OT UD ETC EEE 
PüB£ICATION MENSUELLE. Ocrosre 1908. 


O 


‘ 


La Planche III sera distribuée avec le fascicule 6. 


7 


EXTRAITS DU RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE 


“ 


> 


EN . ART. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l’avancement de la … 

MA : Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la France, 
tant en lui-même que dans ses rapports avec les arts industriels et l’agri- 
culture. 

ART. 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Français 
et les étrangers peuvent également en faire partie. Il n’existe aucune dis- 
tinction entre les membres. 

ART. 4. — Pour faire vartie de la Société, il faut s’être fait présenter dans 

. une de ses séances per deux membres qui auront signé la présentation , 
È GS avoir été proclamé dans la seance suivante par le Président et avoir reçu le 
HA diplôme de membre de la Société. 
ART. 6, — Le Trésorier ne remet le diplôme qu'après l’acquittement du 
droit d'entrée. 
ART. 38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de Novembre 


à Juillet. ; 

ART. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (Le 1‘: et le 3° lundi 
du mois). É 

ART. 42. — Pour assister aux séances, les personnes étrangères à la 


Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. 
ART. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucun 
ouvrage déjà imprimé. ; 
ART. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu su 
des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. 


ART. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra une 
q ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement 


déterminé. 

ART. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Société est délivré 
gratuitement à chaque membre. 

ART. 55. — ... Il ne peut être vendu aux personnes étrangères à la 


Société qu’au prix de la cotisation annuelle. 
à ART. 58. — Les membres n’ont droit de recevoir que les volumes des 
années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation. Toutefois, les 
volumes correspondant aux années antérieures à leur entrée dans la Société, 
leur sont cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément à un 
tarif déterminé. 
ART. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou mémoires insérés au 
Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un tirage à part. 
ra ON re ART. 93. — Chaque membre paye : 1° un droit d'entrée ; 2° une cotisation 
‘OA annuelle ?. 
Le droit d’entrée est fixé à la somme de 20 francs. 
La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. 
de La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée 
Ne par le versement en capital d’une somme fixée par la Société en assemblée 
générale (400 francs). 


— Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à 
A WRE la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle 
: (minimum : 1000 francs). 


1. Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne 
connaîtraient aucun membre qui püût les présenter, n’auront qu’à adresser 
une demande au Président, en exposant les titres qui justifient de leur 
1) admission. 

M AE _2. Le Conseil de la Société, afin de faciliter le recrutement de nouveaux 
membres, autorise, dorénavant, sur la demande des parrains, les personnes 
ui désirent faire partie de la Société à n’acquitter, la première année, que 
eur droit d'entrée en versant la somme de 20 fr. Le compte-rendu sommaire 
des séances de l’année courante leur sera envoyé gratuitement ; mais ils ne 
recevront le Bulletin que la deuxième année et devront alors payer la coti- 
sation de 30 francs. Ils jouiront aussi des autres droits et privilèges des 
membres de la Société. 


NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR MaAvEer-EymaR 


PAR Robert Douvillé 


Les habitués de nos séances et de nos réunions extraordinaires 
se souviennent encore de la pittoresque silhouette de Charles 
Mayer. Bien que de deux générations plus jeune j'ai conservé un 
souvenir très vivant de ce vieillard qui était, pour nous qui 
venions à peine de quitter les bancs de l’école, comme un des 
derniers survivants des temps héroïques de la Stratigraphie. 

Cet élève direct d'Élie de Beaumont et d'Alcide d’Orbigny 
nous faisait encore, en 1902, à la Société géologique de France, 
une communication sur la coupe de Biarritz et en 1905 suivait 
avec aisance notre Réunion extraordinaire à Turin. De ses 
longues pérégrinations à travers presque tous les pays méditerra- 
néens il avait à la fois rapporté des connaissances paléontolo- 
giques variées et précises et des allures originales. Appuyé sur 
son marteau-pioche, deux ou trois sacs à fossiles en bandoulière 
ou à la main, la veste sur l'épaule, il s’en allait la démarche 
parfois un peu hésitante, de sorte quil était fort plaisant de 
contempler ce vieux savant philosophe. Charles Mayer — ou 
plutôt Mayer-Eymar — pour le désigner sous le pseudonyme qu'il 
s'était lui-même choisi, avait à 8o ans, toute la vivacité d'esprit 
d’un jeune homme et ses réparties fort alertes avaient vite fait de 
le rappeler à ceux qui eussent été tentés de lui témoigner quelque 
irrévérence. 

Il eût été, je crois, difficile d’être plus foncièrement naturaliste 
que Mayer-Eymar. Récolter et classer les coquilles était sa grande 
affaire en ce monde. Né à Marseille en 1826 de parents origi- 
naires de St-Gall, il passa une partie de son enfance à Rennes où, 
Marie Rouault, ce collectionneur émérite, lui dévoila le monde 
des fossiles. Revenu en Suisse, il étudia à l'Université de Zürich 
et aida Escher de la Linth à classer les collections du Musée 
universitaire. C’est ensuite seulement (1851-54) qu'il revint com- 
pléter ses études à Paris. 

Là, il fréquenta assidûment Élie de Beaumont, Valenciennes et 
Alcide d’Orbigny. Toute sa vie il resta un disciple fervent de ce 
dernier. En 1858, il entra comme assistant au Polytechnicum de 
Zürich. Suecessivement conservateur des collections et privat- 
docent, il fut nommé professeur ordinaire en 1875. Il mourut le 


7 Septembre 1908. — T. VII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 14. 


210 ROBERT DOUVILLE 27 Avril 


25 février 1907, après 32 ans de professorat. Toute sa vie avait été 
consacrée à récolter et à étudier les fossiles dont s’enrichissaient 
au fur et à mesure les collections du Polytechnicum. 

Les travaux de Mayer-Eymar portent principalement sur la 
stratigraphie et la paléontologie des temps tertiaires. Il publia 
dans le Journal de Conchyliologie, les Bulletins de la Société géolo- 
gique belge et allemande et dans les divers périodiques suisses, 
une foule de petites notes où il décrivait et revisait des espèces 
fossiles. En même temps il publiait un certain nombre de mémoires 
stratigraphiques. L'un des derniers fut celui qu'il publia en 1902 
dans notre Bulletin et où il établit des parallélismes fort intéres- 
sants entre la série de Biarritz et les autres séries de l’Europe 
méditerranéenne. Il avait l'habitude de condenser les résultats de 
toutes ses études en de grands tableaux autographiés qu'il distri- 
buait largement. Les parallélismes détaillés qu'il établissait dans 
ces tableaux restent à l'heure actuelle la partie la plus originale 
et la plus féconde de son œuvre. Il était arrivé du premier coup, 
tant ses connaissances paléontologiques étaient abondantes et 
précises, à établir presque exactement les subdivisions actuelle- 
ment adoptées pour les terrains tertiaires. Il s'était toujours refusé 
à accorder la moindre individualité à l’Oligocène — conclusion 
inévitable pour tout naturaliste médiocrement familier avec les 
faunes de Mammifères terrestres. Il divisait les temps tertiaires en 
deux systèmes : Nummulitique et Mollassique — ou Miocène. — 
Quant à ses étages : Aquitanien 1857, Langhien 1867, Helvétien 
1857, Tortonien 1857 et Messinien 1867, ils ont été presque univer- 
sellement adoptés. 

Malheureusement et, surtout sur la fin de sa vie, Mayer-Eymar 
avait adopté trop étroitement la vieille théorie de l’équivalence 
des périhélies et des étages géologiques. Il voulait voir dans 
l’oscillation périodique de l’axe des pôles la raison unique de la 
variation des faunes et s’ingéniait à trouver dans chaque étage deux 
subdivisions : une inférieure froide, une supérieure chaude. Par- 
tant de là, il prétendait calculer exactement la durée des diffé- 
rentes périodes géologiques. Cette théorie n’a rencontré que peu 
d’adhérents. Outre que cette subdivision en deux de tous les étages 
ne paraît nullement exister, il est certain qu'il y a eu toujours 
continuité parfaite entre les différentes formations géologiques 
chaque fois qu'il n'existe ni lacune ni changement de faciès. 

Charles Mayer « tertiairiste » comme il aimait à s'appeler lui- 
même, avait parcouru à peu près tous les pays méditerranéens et 
alpins. Il avait notamment visité un grand nombre de fois l'Egypte 


1908 NOTICE SUR MAYER-EYMAR 211 


qu'il chérissait particulièrement pour sa richesse en fossiles et la 
douceur de son hiver. C'est en revenant d’un dernier voyage dans 
la vallée du Nil qu'il contracta un refroidissement en Sicile. Il 
mourut des suites de cette maladie peu de temps après son retour 
à Zürich. 

Nora. — La notice de M. Sacco (Bull. Soc. géol. ital., vol. XXVI, 1908), 
comporte une liste bibliographique détaillée de l’œuvre de Mayer-Eymar. 


NOTICE NÉCROLOGIQUE 
SUR PAUL GERVAIS DE ROUVILLE 


PAR À. Delage 


Le 29 novembre 1907 comptera parmi les dates douloureuses 
que la Société géologique de France enregistre dans ses annales 
et dont elle garde si pieusement lé souvenir. Ce fut, en effet, ce 
jour-là que son vénéré doyen, P.-G. de Rouville, s’éteignit à 
Montpellier dans sa quatre-vingt-cinquième année. 

De Rouville appartenait à la Société depuis 1846. Il fit toute sa 
carrière professorale, de 1862 à 1894, à la Faculté des sciences de 
Montpellier, où il occupa la chaire de Géologie et de Minéralogie. 
Il y exerça aussi le décanat pendant de longues années et, lorsqu'il 
prit sa retraite, l’honorariat de ses deux fonctions de professeur et 
de doyen lui fut conféré. Il était chevalier de la Légion d'honneur 
depuis 1870. 

Paul Gervais de Rouville naquit le 25 mai 1823, à St-André-de- 
Valborgne (Gard). II fit à Paris, au lycée Charlemagne, en qualité 
d’externe, de solides et brillantes études, dont il se ressentit toute 
sa vie. Il prit soin d'ailleurs d'entretenir cette bienfaisante 
influence de ses humanités ; il aimait ses classiques ; il les fréquen- 
tait et leur demandait souvent, comme il se plaisait à le dire, un 
regain de jeunesse. Ce fut sans doute à ce commerce intime et si 
doux que son esprit dut de conserver jusqu’au bout toute sa finesse 
et toute sa fraîcheur. 

Cependant les préférences de P. de Rouville allèrent toujours à la 
science. La géologie l’attira de bonne heure et aussitôt il s'éprit 
d'elle passionnément. On peut dire que, depuis lors, il lui a gardé 
une fidélité à toute épreuve: qu'il avait même fini par vivre 
presqué exclusivement pour elle et quesi, en mourant, il a emporté 


212 A. DELAGE 27 Avril 


quelques regrets, le plus cuisant peut-être a été celui de ne plus 
pouvoir la servir. 

Dès ses débuts, P. de Rouville laissa deviner ce que lui réservait 
l'avenir. Sa grande intelligence, son puissant esprit d'observation, 
sa mémoire extraordinaire, son énergie physique, ses précieuses 
relations dans le monde savant, ses moyens de fortune, tout le 
désignait et le soutenait pour un rôle scientifique retentissant. 

Il a été, en effet, un des hauts représentants de la géologie 
française ; il a laissé un nom glorieux. Ce nom pourtant, il eût pu 
lui donner encore plus d'éclat, s’il ne s'était laissé dominer par sa 
modestie, qui ajoutait beaucoup, il est vrai, au charme de sa per- 
sonne, mais qui a dû, plus d'une fois, faire échec à sa très remar- 
quable largeur de vues. D’autres, doués comme lui, se seraient 
peut-être laissé tenter par les excursions lointaines, par la descrip- 
tion de quelque vaste région, par la solution de quelque grand 
problème. Il préféra, lui, exercer son activité dans un domaine 
plus restreint, convaincu qu'il était qu'il n'y a point de petits 
moyens parmi ceux quisont mis consciencieusement au service de 
la science. ÿ 

La méthode de travail qu’il adopta dès l’origine et dont il ne 
s’est pas écarté depuis, c'était, comme il le disait lui-même, la Géo- 
logie par petits paquets, les monographies géologiques, les études 
détaillées et successives de questions aboutissant à un ensemble, 
choisi d'avance et pas trop grand, pour avoir le temps de l’achever 
et de le bien faire. Cette méthode était, à ses yeux, excellente et il 
ne manquait point l'occasion d'en préconiser l'emploi. La vérité 
est, qu'entre ses mains, et appliquée avec une ardeur qui ne se 
ralentit jamais, elle a abouti à un résultat magnifique, et ce 
résultat, quoi qu'il ne soit guère que celui de l'étude d’un territoire 
relativement peu étendu, donne bien l'idée de l'immense labeur 
qu'il a nécessité. 

De Rouville se voua surtout à la Géologie du département de 
l'Hérault. Il ne se priva point, en vue de comparaisons nécessaires, 
de porter ses investigations dans les départements voisins, d’où il 
rapporta même quelquefois la matière de publications importantes; 
mais son principal, on pourrait presque dire son unique but, 
auquel correspond d’ailleurs le principal de son œuvre, ce fut 
d'établir la constitution géologique de l'Hérault. 

Lorsqu il entreprit cette tâche, il n'en ignoraïil point les difficultés, 
Il savait déjà, par les travaux de ses prédécesseurs et par l'aperçu 
qu'il en avait pris lui-même, qu’au point de vue géologique, le 
département de l'Hérault est un des plus riches de France. Si l’on 


1908 NOTICE SUR P.-G. DE ROUVILLE 213 


en excepte, en effet, les formations crétacées comprises entre le 
Néocomien et le Danien, tous les autres grands termes de la série 
générale y sont représentés depuis l'Archéen jusqu'aux produits 
actuels. Mais ceci n’était point fait pour l'arrêter, au contraire. Il 
se mit donc à l'œuvre, résolu à y consacrer tous ses efforts, et à y 
utiliser tous les bienveillants concours qu’il susciterait ou qui 
viendraient à lui d'eux-mêmes. 


De Rouville a successivement publié un nombre considérable de 
travaux, consistant en ouvrages d'ensemble, cartes géologiques, 
notes ou mémoires. Ces travaux ont paru, soit directement chez des 
éditeurs, soit dans les Comptes Rendus de l’Académie des sciences, 
le Bulletin de la Société géologique de France, les Mémoires de 
l'Académie des sciences et lettres de Montpellier, le Bulletin de la 
Société languedocienne de géographie, etc. 

La plupart des travaux qu'il publia furent exclusivement son 
œuvre ; il fit les autres en collaboration avec ceux de ses amis qui 
lui avaient inspiré confiance ; mais, soit dit en passant et une fois 
pour toutes, si, à propos de ces travaux faits en commun, de 
Rouville s'est plu à reconnaître très généreusement la part qui 
revenait à chacun de ses collaborateurs, la part qu'il y a prise lui- 
même et la façon dont il a inspiré et dirigé les recherches ont tenu 
une si grande place, que le résultat doit lui en être rapporté 
presque tout entier. 

Un compte rendu analytique de toutes les publications de P. de 
Rouville serait sans doute intéressant ; mais outre qu'il ne tien- 
drait pas dans les limites de cette notice, il n’ajouterait pas, je 
crois, grand’chose à l'intérêt de résumé qu'on peut faire de ses 
œuvres les plus marquantes. 

Sa première production importante fut sa thèse doctorale, qu'il 
soutint en 1853 et qui consista dans la QC Description géologique 
des environs de Montpellier ». Si le territoire décrit est assez res- 
treint comme surface, en revanche, il embrasse les afileurements 
de formations nombreuses et variées. Celles-ci comprennent, en 
effet, la série liasique depuis le Sinémurien supérieur inclus, la 
série oolithique jusqu'au Tithonique à Terebratula moravica, le 
Néocomien, le Tertiaire lacustre (Eocène et Oligocène), le Miocène, 
le Pliocène, le Quaternaire et les produits actuels. Cette thèse est 
très intéressante et précieuse, non seulement par le nombre et 
l'importance des faits qui y sont consignés et par la façon dont ils 
y sont discutés, mais encore par la valeur toute particulière des 
pages que l’auteur y a consacrées à la bibliographie. Enfin, l’en- 


214 A. DELAGE 27 Avril 


semble témoigne de la sincérité et de la précision que de Rouville 
savait apporter en toutes choses. 

Après la soutenance de sa thèse, de Rouville se lança aussitôt 
dans la recherche des éléments qui devaient lui servir à établir ce 
qu'il a appelé plus tard Anatomie stratigraphique du département 
de l'Hérault » et, à partir de 1862, date de sa prise de possession 
de la chaire de géologie, son activité ne connut plus de bornes. Il 
arpenta son département dans tous les sens et ne laissa, on peut le 
dire, aucun recoin inexploré. Le nombre des documents de toutes 
sortes, qu'il rapporta de ses voyages, fut bientôt colossal. Il avait 
dès ce moment en mains tout ce qui lui était nécessaire pour le 
grand travail d'ensemble auquel il avait songé, c'est-à-dire la 
Carte géologique du département de l'Hérault. Cette carte ', à 
l'échelle de 1/80000, fut publiée en 1575, sous les auspices du 
Conseil général de l'Hérault, qui vota les fonds nécessaires à sa 
publication. 

Au dire de tous ceux qui s’en sont servis, et ils sont légion, la carte 
de Rouville, comme on l'appelle familièrement, a rendu et est 
appelée à rendre encore longtemps de précieux services, non seu- 
lement parce que les contours de toutes les formations géologiques 
de l'Hérault y sont relevés avec une fidélité scrupuleuse, mais 
parce que la carte comprend quatre feuilles séparées, représentant 
respectivement chacun des quatre arrondissements de l'Hérault, 
et parce que les limites de chaque carte particulière coïncident 
avec les limites administratives de l'arrondissement auquel elle se 
rapporte. Cette disposition donne à chaque carte d'arrondissement 
et à la carte d'ensemble une commodité des plus appréciées. 

De Rouville essaya ultérieurement de vulgariser la connaissance 
des documents géologiques qui lui avaient fourni les éléments de 
sa carte, dans plusieurs opuscules qu'il publia à des dates assez 
espacées. Ce fut d’abord l’€Introduction à la description géolo- 
gique du département de l'Hérault» (1896) ; puis «Notions élémen- 
taires de géologie » (1889); enfin «l'Hérault géologique » (1894), 
qui fut le dernier grand travail de l'illustre savant. CL'Hérault 
wéologique » comprend un volume de texte explicatif où, sans 
cesser d'être rigoureusement scientifique, l'auteur s'adresse à tout 
le monde. Il y a donc employé un langage accessible à tous et sous 
celte forme à la fois élégante, pittoresque et agréable dont il avait 
le secret. Au volume de texte, intitulé : (Formation du territoire », 
s'ajoute un Atlas d'anatomie stratigraphique du territoire de 


1 En collaboration avec Emilien Dumas, de Sommières, pour la région 
Cabrières-Neffies. 


1908 NOTICE SUR P.-G. DE ROUVILLE 215 


l'Hérault». Cet atlas comprend deux volumes où de Rouville a 
réuni tous les dessins et toutes les coupes qu'il a rapportés de ses 
excursions dans le département. Ces documents sont si nombreux 
que j'ai dû renoncer à les compter. Ils constituent un ensemble 
des plus précieux, dont beaucoup de personnes ont déjà tiré profit, 
et où nos successeurs trouveront des renseignements de la plus 
haute valeur. S'il en était besoin, cet atlas, à lui tout seul, donne- 
rait la mesure du labeur fourni par notre regretté doyen. 

En dehors de la Carte géologique de l'Hérault et des ouvrages 
descriptifs qui lui ont été annexés, on doit à de Rouville une quan- 
tité d’autres travaux non moins intéressants. Je citerai, à peu près 
dans leur ordre chronologique : la Carte géologique de St-Affrique 
(Aveyron). — La Carte géologique, à 1/20000, des environs de 
Montpellier (1859). — Une autre carte géologique des environs de 
Montpellier (1880). — La Carte géologique de l'Aude, à l’établis- 
sement de laquelle M. de Rouville apporta une collaboration très 
active et très importante, ainsi qu à l'explication de ladite carte. 
— Une carte en couleurs de l'Hérault, considéré au point de vue 
agricole. — Je citerai encore : Une « Note sur le Permien de l’Hé- 
rault » (B. S. G. F., 1873). — « L’horizon armoricain dans la 
région de Cabrières » (B. S. G. F., 1887). — « Monographie de la 
commune de Cabrières » (Acad. des Se. et Lett. de Montp., 1887). 
— «L'horizon de Montauban-Luchon à Cabrières (CR. Ac. Sc.. 
1887). — « Sur un horizon à Trinucleus du Glauzy » (CR. Ac. Sc., 
1688), note où l’auteur fait connaître pour la première fois l’exis- 
tence de l’étage de Caradoc dans le Silurien de l'Hérault. — «Le 
genre Amphion à Cabrières » (CA. Ac. Sc., 1889). — « Sur la 
découverte du Pleurodyctium problematicum à Cabrières » (B. S. 
G. F., 1889), note appelant l'attention sur une formation schis- 
teuse, qui fut étudiée de plus près par la suite et où fut constatée 
(communication à l’Académie des Sciences et Lettres de Mont- 
pellier, juillet 189) la coexistence singulière d’une flore du Culm 
et d'une faune paraissant être entièrement coblencienne et où, 
dans tous les cas, il n’a pas été reconnu un seul fossile carboni- 
ière. — « Pétrographie de l'Hérault ; les porphyrites de Gabian » 
(CR. Ac. Sc., 1888, et B. S. G. F., 1889). — « Géologie de la 
région de Cabrières », avec carte géologique à 1/40 000 (Mont- 
pellier, 1592), grand mémoire consacré à la description, complétée 
et mise au point, de toutes les formations géologiques de ladite 
région, surtout ses formations primaires. — «Note sur les terrains 
éocène et oligocène de la région de Montpellier » (B.S.G.F. 
1896). Cette note, consacrée à un sujet déjà traité par l’auteur en 


216 A. DELAGE 27 Avril 


1853, a eu pour objet la mise au point de la question, en tenant 
compte des notions acquises depuis lors. 

« Géologie de la région du pic St-Loup », avec carte géologique 
à 1/40000 (Acad. des Sc. et lett. de Monip., 1893), mémoire 
auquel P. de Rouville, contrairement à son habitude, disait tenir 
beaucoup, non seulement pour le nombre des formations qui y 
sont décrites, mais pour le magnifique exemple qui y est relevé 
d'un soulèvement en dôme ou en ampoule très localisé. La 
voûte, ultérieurement enlevée, est remplacée aujourd'hui par une 
immense combe en forme de cirque un peu allongé. Au fond de la 
combe se montre, ayant seul conservé sa voûte, le plus ancien 
étage jurassique, visible dans le département de l'Hérault ; c'est le 
Sinémurien supérieur. Si, de cet affleurement sinémurien, on sort 
de la combe dans une direction quelconque, on franchit et on voit 
les tranches de tous les termes de la série jurassique, sans lacune, 
jusqu’au Tithonique inclusivement. Tout cela, dans un rayon ne 
dépassant pas 1500 mètres. Dans ce même mémoire est fournie 
une preuve de la discordance du Néocomien et du Tithonique. — 
« Les terrains primaires de l'arrondissement de St-Pons, Hérault », 
(1894), travail ayant fait l'objet de plusieurs notes à l'Académie des 
sciences et d'un grand mémoire avec carte géologique, où P. de 
Rouville contribua pour une très large part à faire connaître la 
composition et l’étendue du Cambrien de l'Hérault. 

J'arrêterai ici cette liste, que je pourrais allonger beaucoup, 
pour dire quelques mots des publications de P. de Rouville dans 
le Bulletin de la Société languedocienne de Géographie. Ces publi- 
cations, outre l'intérêt spécial qu'elles présentent, témoignent de 
la souplesse de son esprit, de la facilité avec laquelle il traitait les 
questions les plus variées et de la façon dont il savait s'y prendre 
pour les vulgariser. Les seuls titres de quelques-unes d’entre elles 
en donneront une idée suflisante : « Atlas historique du Langue- 
doc; quelques questions de géographie physique » (1898). « Le 
port d'Aigues-Mortes avant St-Louis » (1880). — « Quelques mots 
de géographie rationnelle » (1896-97). — « La Géographie inspira- 
trice de théories géologiques » (1898). — « Une application de géo- 
graphie rationnelle ; le canton du Caylar » (1898). — « Un résumé 
de l’histoire du Globe ; le canton de Roujan » (1899). — « Une sta- 
tion géologique, archéologique et médicale ; les Fumades, près 
Alais, Gard » (1899), etc. 


L'ensemble de ces publications de P. de Rouville ne constitue pas 
son seul droit à la reconnaissance de la science ; d’autres services 
doivent lui être rapportés. Au cours de ses études stratigra- 


1908 NOTICE SUR P.-G. DE ROUVILLE 217 


phiques, il recueillit lui-même et fit recueillir sous sa direction un 
nombre considérable de fossiles. Je sais, sans être en mesure de 
préciser, qu'il envoya successivement les plus intéressants de ces 
fossiles à plusieurs éminents paléontologistes, ses amis, dont il 
connaissait la compétence spéciale, en les priant d’en faire l'étude. 
Ces documents firent ainsi l’objet de mémoires de la plus haute 
valeur, qui vinrent éclairer les descriptions des terrains d'où 
provenaient les fossiles et apporter de précieux compléments à la 
connaissance de la géologie de l'Hérault. 

L'idée n’est certainement pas venue à P. de Rouville que ces 
envois pourraient jamais lui être comptés, à un degré quelconque, 
pour une collaboration aux travaux paléontologiques qui en sont 
issus. Pourtant, c'en est une, et si elle n’est que très indirecte, il 
m'a paru qu'elle était quand même méritoire. 

Enfin, un autre très important produit de l’activité de P. de 
Rouville fut la correspondance qu'il trouva le temps d'entretenir 
avec les géologues de tous les pays. Cette correspondance, si elle 
avait pu être réunie, fournirait aujourd’hui la matière de plusieurs 
gros volumes. Jamais banale, elle fut, au contraire, un échange 
régulier et presque au jour le jour, de renseignements, de vues, 
d'idées, de conseils, qui, bien classés. auraient constitué un docu- 
ment historique de tout premier ordre. Malheureusement il n’en 
reste rien. Soit qu'il eût suffisamment confiance en sa mémoire, 
soit pour tout autre raison, de Rouville détruisait ses lettres. Mais 
le rôle qu'il joua dans cette correspondance, c’est-à-dire, ce qu'il y 
donne de son savoir, ne put évidemment que profiter à la science. 

Chez de Rouville, le savant était doublé d’un professeur que son 
élocution facile et brillante et sa vaste érudition rendaient émi- 
nent. Toujours au courant des progrès de la géologie et des publi- 
cations nouvelles, il excellait à donner à ses leçons le piquant de 
l'actualité et à les émailler d’anecdotes scientifiques et de généra- 
lisations ou vues d'ensemble, qui sont un si puissant attrait pour 
les auditeurs. Le nombre de ceux-ci ne lui était point indifférent; il 
le souhaitait toujours plus grand, non point certes par vanité per- 
sonnelle et pour s’en prévaloir, mais pour avoir un terrain 
toujours plus vaste où jeter la bonne et abondante semence. Ses 
élèves, dont quelques-uns deyinrent ses collaborateurs, d’autres 
ses collègues, et qui tous sont restés ses amis, ont gardé de son 
enseignement théorique et pratique un souvenir impérissable. Ils 
aiment se rappeler son enthousiasme d’apôtre: ils disent que sa 
facon de saisir et de sentir était à la fois si intense et si commu- 
nicative que, charmés, ils le suivaient avec bonheur, même les 


218 A. DELAGE 27 Avril 


jours d'excursion, où il leur faisait fournir des étapes souvent 
pénibles, sous le prétexte qu'il leur fallait bien aller à la mon- 
tagne, puisque la montagne ne voulait pas venir à eux. 


De Rouviile était aussi très enclin, je ne dirai pas aux discus- 
sions, mais aux méditations philosophiques. L'évolution générale 
de la terre, racontée par la géologie, et le haut enseignement qui 
s'en dégage le passionnaient. Il y pensait sans cesse et sa pensée 
s'y délectait. Il y voyait le sujet le plus grandiose et le plus 
fécond qui pût être offert aux investigations et aux réflexions 
des penseurs, épris de philosophie naturelle. Mais il était 
avant tout pour la prudence, pour que chacun restàt toujours 
le maître de son imagination et n'aflirmât jamais rien qui ne 
lui parût scientifiquement démontré. En d'autres termes, il 
possédait au plus haut degré l'esprit scientifique ; il se méfiait 
des déductions prématurées ; il était avec ceux qui pensent 
que le jour des conclusions générales et définitives, s’il doit jamais 
venir, est extrêmement éloigné, et que la Géologie, si riche pour- 
tant de découvertes merveilleuses, n’a encore soulevé qu'un tout 
petit coin du grand voile qui nous cache le passé. 

Il regrettait sans doute, comme tant d’autres, de ne pas savoir 
et de ne pas pouvoir davantage, mais ce regret n'a jamais troublé 
son sangfroid. Il avait même une façon assez originale de se 
consoler de son ignorance et de son impuissance, c'était de les 
constater à haute voix. IL lui arrivait, en effet, très souvent, lors- 
qu'il se croyait à l'abri de toute oreille indiscrète, de répéter 
plusieurs fois de suite, et tout haut, se parlant à lui-même : «Je 
ne sais pas; je ne peux pas »; ce qui nous fournissait l’occasion 
de le faire rire, en lui criant : Vous n'êtes pas seul dans ce cas, 
Monsieur le Doyen. 

Enfin, je dois à la mémoire de P. de Rouville de rappeler, tout 
particulièrement, la fierté et l'immense joie qu'il éprouva, lors- 
qu'en 1868. il reçut à Montpellier la Société géologique de France. 
IL tenait cet événement pour un des plus grands et des plus heureux 
de sa vie scientifique. Il fut si touché par cette visite, si touché 
aussi par les marques de sympathie qui lui furent alors prodi- 
guées, et qui lui ont été continuées depuis par tant d'amis, qu'il 
avait voué à ses confrères, aux vivants, comme aux chers et illus- 
tres disparus, une reconnaissance infinie. Je l'ai si souvent 
entendu, lorsqu'il en parlait, leur dire de loin merci, qu'il me 
semble remplir un devoir en le redisant ici, une dernière fois, 
pour lui. 


1908 NOTICE SUR P.-G DE ROUVILLE 210 


Tel fut le savant et telle fut, à peu près son œuvre, car je l’ai 
bien incomplètement résumée. Qu'il me soit permis, en terminant, 
de faire ressortir en quelques mots ce que fut l'homme. Ce ne sera 
pas difficile. Il me suflira, en eflet, de dire qu’il incarna tout sim- 
plement la courtoisie et la bonté. Il n'attendait pas les occasions 
de se rendre utile ou agréable; il allait au-devant; illes recherchait. 
Faire le bien et rien que le bien, fut sa devise. Sa belle âme 
n'a pas connu une défaillance ; elle n'était accessible qu'aux sen- 
timents les plus nobles et les plus élevés. Tous ceux qui l'ont 
connu l'ont aimé. Aussi son nom fut-il des plus populaires, des 
plus sympathiques et des plus respectés. Dans cette région lan- 
guedocienne, sa petite patrie, qu'il a honorée par ses vertus et 
servie par son labeur, le sentiment unanime est que P. de Rouville 
figure au premier rang de ces hommes, devant lesquels on se plait 
à prosterner son admiration et sa reconnaissance, et qu'on se glo- 
rifie de saluer comme on salue lhonneur. La Société géologique 
de France, qui l’a compté parmi ses membres pendant 61 ans, 
s'associera au jugement de cette petite patrie, que l’illustre savant 
et excellent homme aimait, comme il adorait sa grande patrie, la 
France. 


LISTE DES PUBLICATIONS DE P. DE ROUVILEE 


1853 .— Description géologique des environs de Montpellier. Thèse docto- 
rale, Montpellier. 

1853. — Monographie du genre Lolium. Seconde thèse pour le doctorat ès 
sciences naturelles, Montpellier. , 

1853. — Note sur les tufs volcaniques en général et sur ceux de Montferrier 
en particulier. Acad. des Sc. et Lett. de Montpellier. 

1853. — Quelques observations sur ce qu’on doit entendre par corps orga- 
nisé fossile. Acad. des Se. et Lett.de Montpellier. 

1854. — Lettre à l’Académie des Sciences pour la prier de déterminer le 


meilleur système de paratonnerres à établir sur le Palais de l'Industrie. 
CIRNACESC: - 
1857. — Note sur le Trias de Saint-Affrique (Aveyron) et de Lodève 


(Hérault). CR. Ac. Se. 
1858 — Géologie de l’arrondissement de Saint-Affrique (Aveyron), en 
collaboration avec M. Reynès. Acad. des Sc. et Lett. de Montpellier. 
1858. — Présence du mercure dans le sous-sol de Montpellier. CR. Ac. Sc. 
1858. — Carte géologique de Saint-Affrique (Aveyron). 
1859. — Carte géologique à 1/20 000 des environs de Montpellier. 
1862. — Note sur la carte géologique de l’arrondissement «le Lodève, en 


collaboration avec Emilien Dumas. CR. Ac. Sc. 
1563. — Esquisse d’une histoire de la géologie. Montpellier. 


220 BIBLIOGRAPHIE 27 Avril 


1863. — Eloge historique de Marcel de Serres. Montpellier. 


1866. — Observations relatives à une note de M. Leymerie sur un nouvel 
étage à introduire en géologie. CR. Ac. Sc. 

1866. — Sur la constitution géologique des terrains situés aux environs 
deSt-Chinian. Lettre à Elie de Beaumont. CR. Ac. Sc. 

1866. — Note sur le système d’argile des environs de Bize et de St-Chinian. 
CR. Ac. Sc. 

1866. — Sur le gite ossifère de Montredon (Hérault). B. S. &.F. 

1868 — Compte rendu de la session extraordinaire de la Société géolo- 
gique de France à Montpellier, octobre. 

1892. — L'enseignement de la Géographie dans nos écoles primaires. CR. 
Ac. Sc. 

1872. — Sur l’âge des calcaires de la Valette, près Montpellier. B. S. G.F. 

1872. — Sur la carte géologique de l’arrondissement d’'Uzès (Gard) par 
E. Dumas. Lettre à M. Parran. B.S. G. F. 

1892. — Sur un tableau des terrains du Gard, dressé par E. Dumas. Lettre 
à M. Hébert. B. S. G. F. 

1872. — Idées d’Emilien Dumas touchant les relations du Néocomien et de 
l’Aptien. Lettre à M. Jules de Malbos. B. S. G.F. 

1872. — Sur les dolomies oxfordiennes et les calcaires à Terebratula 
moravica dans l'Hérault. B. S. G. F. | 

1872. — Sur le Néocomien du département de l'Hérault. B. S. G.F. 

1873. — Sur les terrains jurassiques supérieurs du département de 
l'Hérault. CR. 4c. Sc. 

1893. — Sur la formation tertiaire supra-nummulitique du département de 


l'Hérault. CR. Ac. Sc. 
1873. — Sur le Permien de l'Hérault. B. S. G. F!. 


1874. — Introduction à la description géologique du département de 
l'Hérault. Montpellier. 

1895. — Carte géologique et minéralogique du département de l'Hérault. 
Montpellier. 

1856. — Introduction à la description géologique du département de 
l'Hérault, 2° édition. Montpellier. 

1876. — Notice géologique sur le département de l'Hérault. Revue des 
Sciences naturelles, Montpellier. 

1896. — Notice biographique sur Paul Tournal, secrétaire de la Commission 
archéologique 2t fondateur du Musée de Narbonne. Narbonne. 

1877 — Essai d’une histoire de la formation progressive du sol de 


l'Hérault. Revue des Sciences naturelles, Montpellier. 
1878 — Notice sur le sol de Montpellier. Rev. des Sc. nat., Montpellier. 


1898. — Atlas historique du Languedoc. Quelques questions de géographie 
physique. Bull. de la Société languedocienne de Géographie. Montpellier. 

1878 — Résumé d’une Étude critique de M. Viguier sur la grèle, Bull. de 
la Soc. langued. de Géogr., Montpellier. 

18798. — Allocution à l’Assemblée générale de la Société languedocienne 
de Géographie, Montpellier. 

1879. — Discours prononcé à la séance solennelle de distribution des 


récompenses, décernées à l’occasion de l'Exposition régionale de Géographie, 
qui s’est tenue pendant la durée du Congrès. Bull. de la Soc. langued. de 
Géogr.. Montpellier. 

1879 — Sur deux échantillons de cristaux naturels de sulfate de magnésie 
(Epsomite) de dimensions remarquables. CR. Ac, Sc.. 


1908 BIBLIOGRAPHIE 291 


1889. — Carte géologique des environs de Montpellier, Montpellier. 

1880. — Carte en couleurs de l'Hérault, considéré au point de vue agricole. 
Montpellier. 

1880 — Le port d’Aigues-Mortes avant St-Louis. Bull. de la Soc. langued. 


de Géogr., Montpellier. 
1882. — Phosphates de chaux de la Gardiole, près Montpellier. Revue des 
Sc. nat., Montpellier. 


1883. — Note sur la réunion extraordinaire de la Société géologique de 
France à Charleville. Revo. des Sc. nat., Montpellier. 
1884. — Note sur la Session extraordinaire de la Société géologique de 


France à Aurillac (Cantal). Lettre à M. Viguier, préparateur de la chaire de 
Géologie et de Minéralogie à la Faculté des Sciences de Montpellier. Rev. 
des Sc. natur., Montpellier. 


1886. — Sur les formations paléozoïques de Cabrières-Neffiès. CR. Ac. Sc. 

1886. — Sur le poudingue de Palassou. B.S.G.F. 

1887. — L’horizon silurien de Montauban-Luchon, à Cabrières. CR. Ac. 

1837. — Prolongement du massif paléozoïque de Cabrières dans la si 
occidentale du département de l'Hérault. Silurien et Dévonien. CR. Ac. Sc. 

1887. — Extension du Terrain carbonifère à l’ouest de l'Hérault. Considé- 
rations stratigraphiques générales. CR. Ac. Sc. 

1887. — Monographie géologique de la commune de Cabrières. Montpellier. 

1887. — L’horizon armoricain dans ia région de Cabrières. B S.G.F. 

1888. — Note complémentaire sur le prolongement du massif paléozoïque de 
Cabrières dans la région occidentale du département de l'Hérault. CR. Ac. Sc. 

1888. — Deuxième note complémentaire sur les terrains paléozoïques de 


l'Hérault. CR. Ac. Sc 

1888. — Pétrographie de l'Hérault ; les porphyrites de Gabian, en collabo- 
ration avec M. DerAce. CR. Ac. Sc. 

1888. — Sur un horizon à Trinucleus, du Glauzy (Hérault). CR. Ac. Sc. 

1888. — Les formations paléozoïques de la région de Cabrières, par le D: 
Frech, de Berlin. B. S. G.F. 

1888. — Sur le Permien de l'Hérault. B. S. G. F. 


1888. — Note sur la région paléozoïque orientale de l'Hérault, au point de 
vue de la faune première. B. S. G. F. 

1889. — La porphyrite de Cavenac, en collaboration avec M. DErAGe. CR. 
Ac. Sc. 

1889. — Le genre Amphyon à Cabrières. CR. Ac. Sc. 

1889. — Nouvelle observation sur les terrains tertiaires supérieurs de la 
région de Pézénas. CR. Ac. Sc. 

1889. — Explication de la carte géologique de l’Aude, en collaboration 
avec M. ViGuIER, en 1886. Montpellier. 

1839. — Notions élémentaires de géologie. Montpellier. 


1589. — Pétrographie de l’Hérault; les porphyrites de Gabian, en collabo- 
ration avec M. DELAGE. B. S. G. F. 

1890. — Note sur le Paléozoïque de l'Hérault. Lettre à M. Bergeron. B.S.G.F. 

1890. — Note sur la présence du Pleurodyctium problematicum dans le 
Dévonien de Cabrières et sur un nouvel horizon de Graptolites dans le Silu- 
rien de Cabrières. B. S. G.F. 


1892. — Géologie de la région de Cabrières, avec carte géclogique, en 
collaboration avec M. DELAGE Montpellier. 
1893. — Le Cambrien de l'Hérault, en collaboration avec MM. DéLacs et 


Miquez. CR. Ac. Sc. 


299 BIBLIOGRAPHIE 27 Avril 


1893 — Sur les terrains primaires de l'arrondissement de St-Pons, en 
collaboration avec MM. DELAGE et MiquEL. CR. Ac. Se. 

1893 — Note sur le Dévonien inférieur de l'Hérault et sur ses relations 
avec le Cambrien, en cellaboration avec M. DELAGE. B. S. G. F. 

1893. — Géologie de la région du Pic St-Loup, avec carte géologique au 
1/40000. Ac. des Sc. et Lett. de Montpellier. 

1894. — L'Hérault géologique. Montpellier. 

1894. — Observation à une note de M. Bergeron, en collaboration avec 
M. Derace. B. S. G. F. 

1894. — Note sur le Paléozoïque central de l'Hérault, en collaboration avec 
M. DeraGe. Ac. des Sc. et Lett. de Montpellier. 

1894 — Les Terrains primaires de l’arrondissement de St-Pons (Hérault), 
avec carte géologique, en collaboration avec MM. DELAGE et Miquer. Mont- 
pellier. 

1895. — Un mot sur la classification du Pliocène. B.S. G. F. 

1895. — Observations sur le Pliocène. B. S. G. F. 

1895. — A propos de la note de M. Depéret sur les plis tertiaires de St- 


Chinian. B. S. G. F. 
1895. — Note sur la tectonique de l'Hérault. B. S. G. F. 


1896. — Note sur les terrains tertiaires de la région de Montpellier. B.S.G.F. 
1896. — Tableau des terrains qui composent le sol de l'Hérault. B.S. G.F. 
1896. — Note sur les terrains éocène et oligocène de la région de Mont- 


pellier, en collaboration avec M. DELAGE. B S.G.F. 

1896-97. — Quelques mots de géographie rationnelle. Bull. de la Soc. 
langued. de Géogr. Montpellier. 

1897. — L'Hérault géologique. B.S.G.F. 

1897. — L'Éocène et l’Oligocène de la région de Montpellier. B.S.G.F. 


1897. — Note sur l’Infracrétacé des environs de Montpellier. B.S.G.F. 

1897. — Note sur la Rhynchonella peregrina du hameau du Trial-Tomac 
(Gard). B.S.G.F. 

1897 — Notice géologique familière sur la constitution du sol de Mont- 


pellier (extrait de l’Histoire des communes de l'Hérault, par Albert Fabre). 
Bull. de la Soc. langued. de géogr., Montpellier. 


1898. —- Une leçon familière d'anatomie du Globe terrestre, Bull. de la 
Soc. langued. de géogr., Montpellier. 

1898. — Hommage à la Société géologique d’une Leçon familière d'anatomie 
du Globe terrestre. B.S.G.F. 

1898 — La Géographie inspiratrice de théories géologiques. Bull. de la 
Soc. langued. de géogr., Montpellier. 

1898. — Une application de géographie rationnelle; le canton du Caylar. 
Bull. de la Soc. langued. de géogr., Montpellier. 

1899 — Un résumé de l’histoire du Globe; le canton de Roujan. Bull. de 
la Soc. langued. de géogr., Montpellier. 

1899. — Une Station géologique, archéologique et médicale ; les Fumades, 


près Alais (Gard). Bull. de la Soc. langued. de géogr., Montpellier. 
1900. — Sur l’Infracrétacé de la feuille de Montpellier. B.S.G.F. 


1900. — Une solution paléontologique. B.S.G F. 

1900. — Le Bartonien sur la feuille de Montpellier. Un dernier mot sur les 
calcaires miroitants. B.S.G.F. 

1900. — Quelques aperçus de géologie communale: St-Georges d’Orques, 
arrondissement de Montpellier. Bull. de la Soc.langued. de géogr., Montpellier. 

1901. — Une solution paléontologique. Le Néogène sur la feuille de 


Montpellier. B.S.G.F. 


NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR H. ARNAUD 
PAR À. de Grossouvre 


Nous venons de perdre un de nos plus anciens confrères, Hilaire 
Arnaud, avocat à Angoulème. Il faisait partie de notre Société 
depuis cinquante ans : c’est dans la séance du 2 novembre 1857 
qu'il fut proclamé membre, ayant pour parrains Coquand et notre 
vénéré et illustre confrère, M. Albert Gaudry. Une longue amitié. 
qui avait succédé à des relations d’abord amenées par notre amour 
commun pour la géologie, m’autorise à lui apporter ici un dernier 
hommage et à rappeler les travaux scientifiques qui doivent per- 
pétuer parmi nous son souvenir. 

Arnaud naquit à Angoulême le 10 septembre 1827 : son père 
était un soldat de la Grande-Armée de 1812 et il charma son 
enfance par le récit de nos gloires et de nos revers. Après de bril- 
lantes études scolaires, il suivit les cours de la Faculté de Droit de 
Poitiers et là son goût pour les sciences naturelles commença à 
se révéler : les loisirs dont il pouvait disposer étaient consacrés à 
l'étude de la botanique et de la médecine. 

Plus tard, avocat à Angoulême, puis substitut du Procureur 
impérial de Cognac, il fit ses premières explorations géologiques 
sous la direction de Coquand, alors chargé de l'exécution de la 
Carte géologique de la Charente. Sa vocation pour la géologie se 
fixa définitivement lorsque notre société vint tenir une de ses 
assises annuelles à Angoulême en 1857. Le principal objet de cette 
réunion était d'examiner sur le terrain les subdivisions établies 
par Coquand pour la Craie du Sud-Ouest, subdivisions aujourd’hui 
devenues classiques et adoptées par la majorité des géologues, à 
l'étranger aussi bien qu’en France. Coquand fut élu président et 
M. Gaudry secrétaire. Nous voyons dans le compte rendu que le 
programme des courses fut fixé en partie sur les indications d’Ar- 
naud et que dans la séance du 11 septembre il fut présenté comme 
membre en même temps qu'un autre de nos confrères et aussi 
un de nos doyens, M. Ch. Boreau, lié avec lui d’une amitié que 
la mort a seule pu interrompre. Animé d’un zèle non moins ardent 
qu'Arnaud, il l’accompagna souvent dans ses excursions et, à ce 
souvenir, se mêle le regret de ne pas retrouver dans nos Bulletins 
les résultats de son activité sur le terrain. 

Arnaud, magistrat d’abord à Cognac, puis à Périgueux, résidait 
donc en plein pays de craie. Il y fit des explorations nombreuses 
et fructueuses, commençant à recueillir les matériaux d’une collec- 


294 A. DE GROSSOUVRE 27 Avril 


tion qu'il enrichira jusqu'à sa mort et réunissant des observations 
qu'il mettra en œuvre plus tard. Son choix était fixé : désormais 
il se confinera dans l’étude du Crétacé de l’Aquitaine, sa petite 
patrie: il y concentrera ses recherches, disséquant le sous-sol, 
isolant les diverses couches et recueillant avec soin dans chacune 
d'elles les restes des anciens êtres qui y étaient enfouis. En même 
temps il suit avec intérêt tout ce qui s'écrit sur la Craie en France 
et à l'étranger et en fait le point de départ d'importantes compa- 
raisons avec la région à laquelle il s'était consacré. 


En 1862, paraît dans notre Bulletin le premier travail d'Arnaud, 
une note sur la Craie de la Dordogne dans laquelle il cherche à 
appliquer dans ce département la classification de Coquand, en 
vue de vérifier si les divisions créées par ce savant ont un carac- 
tère de généralité qui justifie leur adoption. Dès les premières 
pages de ce travail, apparaissent deux des principales idées direc- 
trices d'Arnaud: d'une part les modifications corrélatives des 
faunes et de la composition minéralogique des dépôts qui les 
renferment, et de l’autre leur extinction graduelle et leur renou- 
vellement progressif. 

On ne doit pas oublier que ces deux principes, dont le premier 
dérive directement de l'observation des faits actuels, aujourd'hui 
universellement acceptés et regardés par tous comme des vérités 
fondamentales, étaient à cette époque complètement méconnus et 
que les propositions contraires servaient de point de départ aux 
spéculations géologiques. On croyait que partout les dépôts de 
même âge présentaient la même constitution et possédaient la 
même faune ; on pensait que les limites d’étages correspondaient 
à un renouvellement intégral des faunes. Aussi doit-on admirer la 
sagacité d’'Arnaud, l'indépendance de son esprit scientifique et la 
hardiesse avec laquelle il avait su se dégager des erreurs de l'Ecole 
officielle pour mettre en évidence des vérités qui n'ont définiti- 
vement triomphé que bien longtemps après. 

Je crois devoir reproduire ici quelques uns des passages où il 
met en lumière ces principes si importants. 

Dans sa note sur la Craie de la Dordogne [1862, B.S. G. F., (2), 
XIX, p. 476], il fait ressortir que « la réapparition des grandes 
Caprines dans le banc supérieur des Ichthyosarcolithes, malgré 
leur absence dans les couches intercalées entre ce banc et le banc 
inférieur (grès et argiles tégulines), montre que ces assises inter- 
médiaires, quoique nettement différenciées des Calcaires à Ichthyo- 
sarcolithes par le caractère minéralogique, ne constituent qu'un 
accident local, et que ces Rudistes, au développement desquels un 


1908 NOTICE SUR H. ARNAUD 295 


sol marécageux et l’agitation des sables littoraux opposaient un 
obstacle temporaire, ont trouvé à faible distance des eaux paisibles 
au sein desquelles, et certainement dans une formalion calcari- 
fère contemporaine, se sont perpétuées leurs espèces, jusqu'au 
moment où elles ont été rappelées, dans la partie aujourd’hui 
apparente du bassin, par un abaissement du sol et un changement 
dans la direction des courants ; leur persistance, malgré ce chan- 
gement, en montre à un autre point de vue la faible importance ». 

IL insiste sur les dangers de la recherche de divisions tranchées 
« là où la nature n’a procédé que par l'extinction graduelle et le 
renouvellement successif des faunes », phénomènes attestés, dit-il, 
par ces couches de passage «où sont venues s’ensevelir les dépouil- 
les de deux générations, l’une à son aurore, l’autre à son déclin ». 

Quelques années plus tard, il n’est pas moins explicite sur ces 
mêmes questions et dans ses (Observations géographiques sur la 
Craie du Sud-Ouest [1869, B.S.G.F., (3), XX VIE, p. 18] il écrit : 
«sous l'empire des variations minéralogiques les espèces émigrent, 
elles cherchent des milieux appropriés à leur conservation et 
prolongent sur des points plus ou moins éloignés de leur origine 
l'existence qu’elles paraissaient avoir perdue: souvent le retour 
des conditions minéralogiques au sein desquelles elles avaient pris 
naissance les rappelle, mélangées et altérées par le temps, à un 
niveau supérieur à celui qu’elles avaient quitté ». 

Quelle profondeur de vue révèlent ces lignes! Non seulement 
nous y voyons nettement définie la théorie des faciès, mais nous 
y trouvons en germe bien des notions qui, développées plus tard, 
contribueront grandement aux progrès de la science. 

Arnaud nous y montre, par exemple, l'influence des courants 
sur la migration des espèces et, quand il nous parle de la réappa- 
rition d'espèces altérées par le temps, n'éveille-t-il pas en nous 
cette idée des mutations, c’est-à-dire des variations d’un même 
type dans le temps, idée développée la même année par Waagen 
dans son célèbre mémoire sur la série des formes de Ammonites 
subradiatus. N'est-ce pas cette notion qui, appliquée à l'étude 
paléontologique des groupes coralligènes, a permis de résoudre si 
heureusement les difficultés que présentait la classification des 
niveaux coralliens dans le Jurassique et des niveaux à Rudistes 
dans le Crétacé ? Combien de stériles et retentissantes discussions 
eussent été évitées si ces principes avaient été mieux appréciés par 
les contemporains d'Arnaud, car ce ne sont pas là des vérités 
échappées par hasard de sa plume, au courant de la rédaction, 
puisque nous les retrouvons formulées dans tous ses travaux ; dès 


20 Septembre 1908. — ‘F. VIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 15. 


296 A. DE GROSSOUVRE 27 Avril 


lors ne devons-nous pas regretter qu'il n’aie pu consacrer tout son 
temps, toutes ses forces et toute son activité aux études géolo- 
giques. 

Les événements politiques l'ayant obligé de quitter la magistra- 
ture, il revint en 1870 se fixer à Angoulème, dans la maison 
paternelle, et se fit inscrire de nouveau au barreau de cette ville. 
La profonde honnêteté de son caractère, ses connaissances juri- 
diques, l'autorité de sa parole, lui acquirent bientôt la confiance 
de ses concitoyens : il ne tarda pas à être l’un des avocats les plus 
recherchés et il obtint les honneurs du Bâtonnat. 

Malgré ses occupations professionnelles, il ne négligeait pas la 
géologie et c’est vers cette époque qu'il inaugura ce qu'il appelait 
sa campagne des profils. Muni de permis, que les compagnies de 
chemins de fer avaient gracieusement mis à sa disposition, il 
explora, tranchée par tranchée, toutes les lignes de l’Orléans, des 
Charentes et de l'État qui traversaient la région. De chacune, il 
releva avec soin la coupe détaillée, notant couche par couche les 
fossiles qui les habitaient et en déduisant la position qu'elles 
devaient occuper dans le cadre de sa classification. Il fit le même 
travail sur les falaises de la Gironde et le poursuivit au fur et à 
mesure de l'achèvement des nouvelles voies qui s'ouvraient. Les 
résultats de ces recherches minutieuses parurent dans une série 
de notes débutant en 1873 et se continuèrent jusqu'en 1892, époque 
à laquelle fut livrée la ligne d’Angoulème à Marmande. 

Les nombreuses observations recueillies dans ses courses l’ame- 
nérent enfin à en coordonner l'ensemble dans un magistral 
mémoire sur le terrain crétacé du Sud-Ouest, paru en 1877 dans les 
Mémoires de notre Société. 

Le point de départ de ce travail consiste en une série de tableaux 
de synchronisme qui donnent, pour une suite de nombreuses 
localités prises en allant du Nord-Est au Sud-Ouest, c’est-à-dire de 
la Charente-Inférieure au Lot, la coupe détaillée des couches 
crétacées. Le texte forme la synthèse de cet ensemble de données ; 
1l résume les caractères utilisées pour fixer avec une précision plus 
rigoureuse la définition des étages créés par Coquand et subdiviser 
ceux-ci en zones dont chacune possède un faciès spécial et une 
faune particulière. 

L'ensemble des observations relatives à la puissance des couches 
et à leur nature, est réuni dans un tableau fort suggestif qui fait 
ressortir à première vue les modifications qu'elles éprouvent à 
travers la région étudiée. Ce schéma est probablement le premier, 
ou certainement un des premiers, qui ait été établi dans cet ordre 


1908 NOTICE SUR H. ARNAUD 227 


d'idées : aujourd’hui il n’est guère de mémoires où nous n'en 
rencontrions de semblables. Mais il ne faut pas oublier qu’à 
l’époque où Arnaud publiait le sien, le principe de la variation 
latérale des faciès était une nouveauté audacieuse. Nous voyons 
donc Arnaud affirmer ici de nouveau les idées qu'il avait précé- 
demment émises ; de nouveau encore, il fait remarquer que « nulle 
part les divisions qu'il avait tracées ne correspondaient à une 
extinction absolue et au renouvellement intégral de la vie organi- 
que. ; que, plus ou moins affaibli, le lien paléontologique n'en 
persiste pas moins dans toute la série des périodes crétacées ». 

Arnaud n'avait pas moins nettement entrevu la grandeur des 
phénomènes d’érosion et, à une époque où l’on se plaisait à consi- 
dérer les affleurements des couches comme représentant les rivages 
des anciennes mers, il écrivait : «les dénudations opérées à la 
surface du sol, ont modifié l'extension apparente des étages et ne 
permettent plus d’en suivre les limites primitives » ; et, plus loin, 
il ajoutait : «les golfes jurassiques qui festonnent le pourtour du 
bassin représentent, non des promontoires émergés au moment 
du dépôt de la Craie, mais les axes dénudés des dénivellations 
postérieures ». 

Le mémoire d’Arnaud se termine par une partie paléontologique 
dans laquelle une série de tableaux donnent l'inventaire détaillé 
pour les genres les plus importants, Céphalopodes, Ostracées, 
Rudistes, Brachiopodes et Echinodermes, des espèces recueillies 
dans la Craie du Sud-Ouest avec l'indication des zones où elles ont 
été rencontrées. La description d’un certain nombre d’espèces 
nouvelles montre qu'Arnaud était non moins perspicace en paléon- 
tologie qu’en stratigraphie. 

Comme autre conclusion de ses observations, Arnaud reconstitue 
l'histoire des événements qui ont amené les modifications corréla- 
tives constatées dans la nature des dépôts des différentes mers, et 
dans les organismes qui les habitaient : mouvements d’émersion 
et d’affaissement auxquels correspondent des sédiments plus ou 
moins fins, sables, argiles, marnes, calcaires, et une population 
appropriée à ces conditions de dépôt. C'est ainsi qu'on voit appa- 
raître des bancs de Rudistes au sommet de la Craie inférieure, 
de la Craie moyenne et de la Craie supérieure, tandis que d’autres 
intercalés au milieu de ces deux dernières subdivisions indiquent 
des accidents survenus au cours de ces époques, venant inter- 
rompre la marche régulière des phénomènes sédimentaires. 

Les divisions qu Arnaud venait de tracer avec tant de sagacité 
dans la Craie du Sud-Ouest, ont été de nouveau précisées par lui 


298 A. DE GROSSOUVRE 27 Avril 


dans le résumé qu'il présenta à la fin de la Réunion extraordi- 
naire de notre Société, en 18897 ; il y donne brièvement les carac- 
tères essentiels des diverses assises et distingue chacune d'elles 
par une lettre de l'alphabet, ainsi que Quenstedt l'avait fait pour 
le Jurassique. L’échelle stratigraphique aïnsi établie est devenue 
classique et sert de terme de comparaison pour la classification 
des couches crétacées des autres régions : aujourd'hui, quand on 
veut préciser la position de l’une d'elles dans la série sédimen- 
taire, c’est d'ordinaire à l’une des assises définies par Arnaud 
qu'on la rapporte. 

Après la publication de cet important mémoire, Arnaud fit 
paraître successivement les profils qu'il avait relevés sur les 
diverses lignes de chemins de fer du Sud-Ouest. 

A plusieurs reprises il intervint dans les ardentes discussions 
qui se produisirent au sein de notre Société sur le parallélisme 
de la Craie du Nord et de la Craie du Midi et qui mirent en pré- 
sence Hébert, Arnaud, Peron et M. Toucas. 

Hébert, auquel sa position oflicielle donnait une grande autorité, 
et avec lui beaucoup de géologues professaient que les terrains 
de même âge présentent partout la même constitution minéralo- 
gique et que les limites d'étage correspondent à un renouvellement 
intégral des faunes; ils se refusaient à admettre que le même 
faciès peut se retrouver dans des couches d'âge différent, erreurs 
contre lesquelles s'était élevé Arnaud, dès ses premières publica- 
tions scientifiques : aujourd'hui, les principes qu'il a toujours 
soutenus ont définitivement triomphé et, si l’on peut s'étonner de 
quelque chose, c’est qu'il ait fallu un temps aussi long pour faire 
accepter des vérités qui nous paraissent si évidentes. Encore faut-il 
reconnaître qu'elles ne sont pas toujours sainement interprétées. 

Hébert regardait donc tous les calcaires à Hippurites du Midi 
de la France comme appartenant à une zone unique qui formait la 
partie supérieure de l'étage turonien dont la base était constituée 
par la Craie de Touraine, de telle sorte que, pour lui, une lacune 
correspondant à cet horizon existait dans tout le Nord de l'Europe. 
Il croyait en outre que toute la Craie de l’Aquitaine n'était qu'un 
magnifique développement de la Craie de Villedieu dont elle 
présentait les caractères généraux depuis la base jusqu'aux 
couches les plus élevées. 

Arnaud répondait avec raison que, s'il y a entre les diverses 
assises de la Craie supérieure du Sud-Ouest un lien de continuité, 
cela ne suffit pas pour démontrer l'unité et l’indivisibilité de 
cet ensemble. 


1908 NOTICE SUR H. ARNAUD 220 


La question était aussi d'ordre paléontologique, car le retour 
des mêmes faciès amène la récurrence de faunes analogues, que 
les géologues de cette époque, en l'absence d’études minutieuses, 
considéraient comme identiques : les paléontologistes ne savaient 
pas reconnaître les caractères distinctifs de ces types récurrents 
«altérés par le temps », comme disait Arnaud, et la connaissance 
des mutations des Rudistes due aux belles recherches de 
MM. Henri Douvillé et A. Toucas est de date toute récente. 

L'important mémoire de A. Peron sur les calcaires à Echinides 
de Rennes-les-Bains, paru en 1877, fut le point de départ des 
longues discussions auxquelles donna lieu le problème du paral- 
lélisme des couches crétacées du Nord et du Midi de la France. 
Notre savant contrère y démontrait que, par leur faune, les cal- 
caires à Echinides doivent être considérés comme sénoniens et 
que, par suite, les Calcaires à Hippurites qui les surmontent ne 
peuvent être turoniens, Les principes invoqués par lui sont préci- 
sément ceux qu Arnaud posait quelque vingt ans plus tôt, 
dans sa première note parue dans notre Bulletin. « La nécessité où 
nous croyons être, dit À. Peron, de considérer comme absolument 
synchroniques des dépôts où se trouvent certaines espèces réputées 
caractéristiques, peut entraîner parfois à de véritables inconsé- 
quences. En matière de Coraux et de Rudistes surtout, je crois 
qu'il est nécessaire d’user avec prudence de ce moyen de limiter 
et de paralléliser les horizons géologiques. Les récifs de Polypiers 
et de Rudistes ont eu certainement besoin pour se développer. de 
certaines conditions biologiques qui ne se sont pas toujours pro- 
duites simultanément sur tous les points d'un même bassin et 
a fortiori dans des bassins différents. Ces conditions de milieu 
favorable ont pu également se reproduire sur quelques points par 
intervalles et donner lieu alors aux alternances que nous voyons ; 
elles ont pu enfin ne pas se produire du tout ». Et il conclut: 
« l'absence dans une série de couches, d'un niveau de Rudistes ou 
de Polypiers qui existe ailleurs, n'implique pas forcément une 
interruption sédimentaire. Ces récifs sont de véritables dépôts 
accidentels et il est parfaitement évident qu'ils n’ont pu exister 
partout à la fois ». 

Arnaud intervint dans la discussion : il combattit, il est vrai, 
une partie des conclusions de A. Peron, continuant à croire qu'il 
existait dans la Craie du Nord une lacune entre le Turonien et le 
Sénonien qui correspondait à l'absence des couches à Hippurites, 
et que le Séronien au bassin anglo-parisien présentait une autre 
lacune résultant de l'absence de la Craie de Villedieu. mais le 


230 A. DE GROSSOUVRE 27 Avril 


tableau de synchronisme qu'il présente, en 1878, bien qu’entaché 
de ces erreurs, se rapproche beaucoup plus des conclusions 
adoptées actuellement que tout ce qui avait été publié à cette 
époque. 

Quelques années plus tard, dans son mémoire de 1883 sur la 
division du Turonien et du Sénonien en France, il se dégage en 
partie de ces erreurs. Il insiste sur ce point que «les divisions 
adoptées en géologie, plus ou moins générales, plus ou moins 
étendues, cessent forcément, sur un point ou sur l’autre, d’être 
saisissables : sur ces points, les dépôts se sont succédé d’une 
manière non interrompue, les espèces se sont éteintes et rempla- 
cées une à une sans marquer de distinction entre les couches 
qu'elles enchaînent». Il signale «ces retours inattendus, ces 
évolutions verticales étonnantes dont le nombre s'accroît chaque 
jour par suite des recherches multipliées des géologues ». « La 
persistance des caractères minéralogiques concorde avec l’enchai- 
nement des faunes et la longévité des espèces pour attester l’uni- 
formité des conditions de dépôt». Aussi, conclut-il, qu’ «exiger, 
pour asseoir le synchronisme des assises de bassins différents, 
l'identité des faunes et des roches, serait poursuivre une chimère ». 

Le tableau synchronique qui termine ce mémoire, et qui se 
rapporte aux diverses assises du Turonien et du Sénonien inférieur, 
est véritablement remarquable et s'écarte fort peu des parallélis- 
mes aujourd'hui admis. 

Arnaud n'y fait pas figurer les lacunes admises par Hébert, se 
référant là-dessus à l'opinion des géologues qui attribuent les 
différences signalées d'une région à l’autre, non à des lacunes, mais 
à des transformations résultant de la différence des milieux. 

Arnaud n’y fait pas mention non plus des couches crétacées des 
Corbières et de la Provence, car ce n'est que plus tard qu'il se 
ralliera aux conclusions de A. Peron et de M. Toucas. À ce moment, 
il refuse d'admettre le parallélisme des couches à Micrasters du 
Sud-Ouest et du Midi et il place celles de Rennes-les-Baïins et de la 
Cadière dans le Turonien. 

L'erreur d'Arnaud à ce sujet résultait de la généralité d'extension 
qu'il attribuait aux événements perturbateurs qui sont venus à 
diverses reprises interrompre le cours régulier des phénomènes 
sédimentaires, à ce que nous appelons actuellement des transgres- 
sions et des régressions. Cette erreur était d'autant plus excusable 
que même aujourd’hui ce principe compte encore des partisans 
et est invoqué comme base d’une classification méthodique des 
couches. 


1903 NOTICE SUR H. ARNAUD DOI 


À deux reprises, en 1885 et en 1888, la Société géologique, pour 
lui témoigner en quelle estime elle tenait ses travaux, l’élut comme 
Vice-Président et, en 1887, elle décidait de tenir sa réunion extra- 
ordinaire dans la Charente-Inférieure et dans la Dordogne ; 
Arnaud était nommé Président pour cette session. Sensible à 
l'honneur que lui avait fait la Société en choisissant comme champ 
de ses études la région à laquelle il s'était consacré, il considéra 
ce choix comme la récompense la plus enviable qui pût lui être 
attribuée et ce lui fut un véritable bonheur de conduire sur les 
terrains qu'il avait parcourus si souvent, les nombreux confrères 
qui l’accompagnaient. 

Le mariage de sa fille avec M. le D' Lavielle de Dax, eut comme 
conséquence de l'appeler chaque année dans cette ville : il put 
ainsi étudier la Craie d’Angoumé et de Tercis et, en 1886, ïl 
publia une note dans laquelle il fixait la position exacte des divers 
niveaux qu'il y distinguait. 

Arnaud profitait de tous ses moments de liberté pour quitter la 
ville et parcourir la campagne en quête de gisements intéressants. 
Doué d'une perspicacité extraordinaire, il savait y découvrir les 
échantillons les plus rares et les plus beaux. «Les fossiles vous 
sautent dans l’œil » lui disait autrefois Coquand. Ainsi s’accumu- 
laient dans sa collection des richesses paléontologiques d’une 
grande valeur. Il était heureux d'en faire les honneurs à ceux qui 
venaient le visiter et il le faisait toujours avec la plus exquise 
amabilité. Libéralement il communiquait ses récoltes à tous les 
savants français et étrangers qui désiraient les étudier. 

Aussi les travaux paléontologiques de notre époque renferment- 
ils beaucoup de types nouveaux établis d’après les échantillons 
de sa collection. Lui-même ne s'était pas désintéressé de cet ordre 
de recherches et en paléontologie comme en stratigraphie il a fait 
preuve d'un coup d’œil pénétrant. Il a décrit plusieurs espèces 
nouvelles de Brachiopodes et de Rudistes, mais il s'était surtout 
épris des Échinides, nombreux et bien conservés dans la Craie du 
Sud-Ouest ; les études qu'il a publiées sur eux le placent au rang 
des échinologistes les plus compétents de son temps. 

La vieillesse fut longtemps clémente à l'infatigable travailleur 
et, il y a peu d'années encore, resté marcheur intrépide, il avait 
plaisir à trouver un compagnon pour ses courses. 

Le jour vint où l'avocat dut quitter le Palais et le géologue 
renoncer à ses explorations ; le chrétien se prépara à la mort : elle 
vint le frapper le 1°" novembre dernier. 


239 A. DE GROSSOUVRE 27 Avril 


Le souvenir d'Arnaud restera parmi nous comme celui d'un 
savant de haute valeur qui, dès le début de sa carrière, sut échapper 
aux doctrines erronées qui régnaient alors dans la science. Nous 
devons reconnaître en lui un précurseur, car il fut l’un des premiers 
parmi ceux qui mirent en lumiere, en dépit d'une vive opposition, 
les principes fondamentaux de la stratigraphie. 


BIBLIOGRAPHIE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES D'H. ARNAUD 


1862. Notes sur la Craie de la Dordogne B.S.G.F., (2), XIX, p. 465-500. 

1864. De la distribution des Rudistes dans la Craie supérieure du Sud-Ouest 
B.S.G.F., (2), XXL, p. 339-347. 

1865. Des argiles lignitifères du Sarladais. B S.G.F, (2), XXIII, p. 59-63. 

1869. Observations géographiques sur la Craie du Sud-Ouest. B.S.G.F., (2), 
XXVII, p. 18-34. 

1873. Profils géologiques du chemin de fer d'Orléans traversant la Craie du 
Sud-Ouest. B.S.G.F., (3), I, p. 405. 

1856. Profils géologiques des falaises crétacées de la Gironde. Actes Soc. 
Linnéenne de Bordeaux, XXX. 

1877. Profils géologiques des chemins de fer des Charentes. Région crétacée. 
Actes Soc. Linnéenne de Bordeaux, XXXI. 

— Profils géologiques du chemin de fer d'Orléans. Région crétacée. 
Actes Soc. Linnéenne de Bordeaux, XXXI. 

— Mémoire sur le terrain crétacé du Sud-Ouest de la France. Mém. S. G. 
FAN) NX Ne 

— Étude sur le genre Cyphosoma dans la Craie du Sud-Ouest, Actes Soc. 
Linnéenne de Bordeaux, XXXI. 

1878. Parallélisme de la Craie supérieure dans le Nord et dans le Sud-Ouest 
detla France. B'SG7FF, (8), MIE p 205; 

— Synchronisme de l’Étage Turonien dans le Sud-Ouest et dans le Midi 
de la France. B.S.G F.,G), VI, p. 233. 
— Danien, Garumnien et Dordonien. B.S.G.F.. (3), VIL, p. 78. 

1859. Profil du chemin de fer de St-Jean-d’Angely entre Grandjent et Taille- 
bourg B'S GANT, p.585: 

— Lignites de St-Cyprien (Dordogne). B.S.G.F., (3), VII, p. 32. 

1881. Synchronisme du Turonien dans le Sud-Ouest et le Midi de la France. 
BES GA (CG) Xp 17: 

1883. De la division du Turonien et du Sénonien en France. Synchronisme 
de ces étages dans le Nord et dans le Sud-Ouest de la France 
(Angoulème). 

— Profils géologiques du chemin de fer de Siorac à Sarlat et de Périgueux 
à Ribérac. Actes Soc. Linnéenne de Bordeaux, XXXWVII. 

— Position des Hippurites dilatus et bioculatus dans la série crétacée. 
PASSA) EXT p 0137. 

1885. Observations sur le mémoire de M. Fallot : Terrains crétacés du Sud- 
Est de la France. B.S.G.F., (3), XIV, p. 45. 


1908 BIBLIOGRA PHIE 233 


1886. Un Crucibulum campanien (MM. Cossmanx et ARNAUD). B.S.G.F., (3), 


XIV, p. 223. 
— Position stratigraphique des argiles bariolées de Tercis. B.S.G.F. 

XV, p. 15. 

1889. Argiles gypsifères des Charentes. B.S.G.F., (3), XVIL, p. 290). 

1891. Sur la limite tracée par Coquand entre le Santonien et le Campanien. 
B.S.G.F., G), XIX, p. 665. 

1892. Profil géologique du chemin de fer d'Angoulême à Marmande. Région 
crétacée. Actes Soc. Linnéenne de Bordeaux. 

1896. Sur quelques Échinides à tubercules crénelés et imperforés du Crétacé 
supérieur, Actes Soc. Linnéenne de Bordeaux, XL VII. 

1897. Divisions naturelles du Crétacé supérieur au-dessus du Santonien dans 
le Sud-Ouest et dans la région Pyrénéenne. B.S.G.F., G), XX V, 
p- 676. 

— Quelques observations sur les Salenia crétacées du Sud-Ouest. Actes 

Soc. Linnéenne de Bordeaux, LIL. 

1898. Observations sur le Cidaris pseudo-pistillum et le Brissopneustes 
aturensis. Actes Soc. Linnéenne de Bordeaux, LUI. 

1902. Les Echinocorys de Tercis (Landes). Actes Soc. Linnéenne de Bordeaux, 
LVII. 

1907. Qu'est-ce que la Géologie? Projet de conférence (posthume). Actes 
Soc. Linnéenne de Bordeaux. - 


NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR LE COLONEL SAVIN 
PAR J. Lambert 


C'est avec une douloureuse surprise et une véritable émotion 
que les nombreux amis du lieutenant-colonel Savin ont appris son 
décès. Toutes les personnes qui s'intéressent en France à l'étude 
et aux progrès de la Paléontologie déplorent la mort du brillant 
officier, qui, au milieu de ses absorbantes fonctions militaires, 
avait su faire tant d'observations scientifiques intéressantes et 
publier les résultats de ses recherches. Sa perte est particuliè- 
rement ressentie parmi les membres de la Société géologique de 
France, dont il faisait partie depuis dix-sept années. 

D’autres, avec une autorité qui me ferait défaut, ont dit les qua- 
lités du soldat et retracé sa carrière militaire ; qu'il soit permis à 
son collaborateur et à son ami de rappeler la personne et les tra- 
vaux du savant, dont les études échinologiques étaient si juste- 
ment appréciées. 


Léon-Héli Savin était né à Ste-Chartres (Vienne) le 12 mars 1851 
et âgé de cinquante-six ans au moment où, le 3 août dernier, il a 


23/ J. LAMBERT 27 Avril 


été terrassé, en pleine vie, par un mal qui n'a pu être enrayé, 
laissant sa veuve, ses enfants et tous les siens dans un désespoir 
que comprendront tous ceux qui ont eu l'honneur d'être en relations 
avec cet homme de cœur. Au jour de ses obsèques, M. le colonel 
Salvan, commandant le 9$° régiment d'infanterie, disait de lui : 
« Soldat dans l'âme, homme de devoir, aimant sa patrie avant 
tout, Savin s'engage au 33e de ligne le 17 août 1870 et fait cam- 
pagne contre l'Allemagne... et c’est sous le feu de l'ennemi qu'il 
franchit les premiers échelons de la hiérarchie... Sous-lieute- 
nant en 1874. capitaine en 1882 et chef de bataillon en 1898, il 
est remarqué par la manière brillante dont il a commandé le 
bataillon alpin. Promu lieutenant-colonel le 21 septembre 1905, 
par son zèle, son activité, sa bienveillance, il restera un modèle 
pour ceux qui ont eu l'honneur d'être formés par lui. Dans 
l'intérêt général de l’armée le grade de colonel lui semblait pro- 
chainement réservé ». 

Ayant au pius haut point le goût et le culte des études scienti- 
fiques, notre confrère y a apporté cette intelligence, cette activité, 
ce zèle et cet esprit de méthode qui étaient parmi les qualités 
dominantes de son caractère. Il étudie partout la géologie, dans les 
livres et sur le terrain, sans jamais séparer l'observation de la 
théorie. Marcheur intrépide, chercheur infatigable, il réunit bien- 
tôt une collection considérable des divers pays où le conduisent 
ses relations et ses changements de garnison. Il explore en parti- 
culier avec succès les gisements célèbres du département de l'Aude 
et y rencontre dansle Crétacé et l’Eocène des Echinides, grâce à lui, 
aujourd'hui bien connus. Toujours guidé par le pur amour de la 
science, sa collection n’est pour lui qu'un instrument d'étude et 
avant tout il tient à faire profiter de ses découvertes ceux, un peu 
plus anciens que lui, qu'il aimait à appeler ses maîtres. 

Nous le voyons d’abord en relation avec Cotteau, fournir à l’émi- 
nent paléontologiste des matériaux nombreux, mis en œuvre dans 
la Paléontologie française. Il est peu d'espèces des riches gisements 
de la Montagne Noire ou de l'Alaric qu'il n'ait recueilli et, à partir 
de 1893, il communique pour la partie supplémentaire de ce grand 
ouvrage un certain nombre d'Echinides, parmi lesquels des types 
précieux comme Maretia Savini, Linthia Savini, Pygorhynchus 
Savini, ete. Il a aussi fourni à M. de Loriol des matériaux d'études 
et les types de ses Cidaris Savini, Botriopygus Savini, ete.”. 
En 1897, il me procurait les éléments de ma note sur quelques 


1. De Lorioc : Notes pour servir à l’étude des Echinodermes, fase. x, 
Genève, 1902. 


1908 NOTICE SUR SAVIN 235 


Echinides eocènes de l’Aude et c’est lui qui, plus récemment, 
mettait à ma disposition la plupart des matériaux de ma note sur 
quelques Echinides de l'Aude et de l'Hérault'. Entre temps, il 
avait complété ses études sur les Echinides au point de pouvoir 
soit seul, soit en collaboration avec ses amis, publier lui-même des 
œuvres considérables ?. 

C’est d’abord sa « Note sur quelques Echinides du Dauphiné * », 
bientôt suivie du « Catalogue raisonné des Echinides fossiles du 
département de la Savoie { », ouvrage important dans lequel sont 
examinées 144 espèces, dont cinq nouvelles. En 1905 il publiait sa 
« Revision des Echinides fossiles du département de l'Isère * », 
où sont étudiées 196 espèces, dont 15 nouvelles et 144 recueillies 
depuis la publication des travaux d’Albin Gras. Un appendice 
contient encore la description de sept espèces étrangères au Dau- 
phiné. Bien que résidant à Lyon depuis 1905, Savin poursuivait 
avec une telle activité ses recherches et ses études qu'il publiait 
en 1907 un important « Supplément au Catalogue des Échinides 
fossiles du département de la Savoie ° », comprenant la descrip- 
tion de quarante-cinq espèces, dont cinq nouvelles. Notre confrère 
est mort avant d'avoir reçu les tirés à part de ce dernier travail 
qui vient d’être distribué par les soins de sa veuve et de ses amis. 


Dans tous ses mémoires le colonel Savin a suivi un plan métho- 
dique. Il avait pensé qu'après les grands travaux de Cotteau il 
était superflu d'entreprendre sur les Échinides des ouvrages géné- 
raux, et il s’est appliqué à la publication de séries de monogra- 
phies régionales d’une utilité pratique indiscutable. Le nombre de 
ceux qui peuvent, même en se spécialisant, embrasser une science 
dans son ensemble et se constituer en province une indispensable 
bibliothèque restera toujours limité. De bonnes monographies 
régionales sont donc aujourd'hui nécessaires pour vulgariser en 
quelque sorte nos études, pour mettre à la portée de chacun le 
moyen de connaître le résultat de ses recherches et augmenter 


1. Donareux : Catalogue descriptif des fossiles nummulitiques de l'Aude et 
l'Hérault. Lyon, 1905. 

2. Le colonel Savin a publié ainsi, en collaboration avec moi, trois notes : 
1° Note sur deux Echinides nouveaux de la molasse burdigalienne de Vence 
[B.S.G. F.,(4), LU, p. 881}; 2° Note sur un Echinide nouveau du Bathonien de 
St-Césaire (Annales de la Société des Lettres, Sciences et Arts des Alpes- 
Maritimes, XX, 1906); 3° Note sur un Echinide nouveau du Barrémien inférieur 
de Gourdon. 

Grenoble, 1902; in-8°, 23 p., 4 pl. 
Chambéry, 1903; in-8°, 196 p., 3 pl. 
. Grenoble, 1905; in-8°, 220 p., 8 pl. 
Chambéry, 1907 ; in-8°, 58 p., 1 pl. 


D ot EE œ 


236 J. LAMBERU 27 Avril 


ainsi l'intérêt des découvertes, pour stimuler le zèle du paléonto- 
logiste, fournir au géologue des renseignements indispensables, et 
aux maîtres de la science les éléments de conclusions plus géné- 
rales. Ouvrages de science incontestablement, mais en même temps 
de vulgarisation et de décentralisation, les travaux de Savin 
devaient donc, pour répondre complètement à leur but, rappeler 
au lecteur certaines connaissances élémentaires indispensables. 
C'est pourquoi l’auteur ne nous donne jamais une description 
d'espèce sans la faire précéder d’une diagnose générique, toujours 
très étudiée, concise et mettant bien en relief les caractères dis- 
tinctifs par le rappel du type. 

Ainsi, grâce à Savin, les géologues et les paléontologistes du 
Dauphiné et de la Savoie peuvent, après la simple lecture d'un 
manuel comme celui de Zittel, ou l'excellent traité de MM. Delage 
et Hérouard, parvenir à déterminer exactement tous les Échinides 
rencontrés dans leurs recherches. Il faut donc proclamer l'étendue 
des services rendus par notre confrère aux amis des sciences natu- 
relles, et les Sociétés qui ont accueilli ses travaux, la Société de 
statistique de l'Isère et la Société d'histoire naturelle de la Savoie, 
ne peuvent que s’applaudir des sacrifices par elles consentis pour 
assurer la publication de ses œuvres. 

Dans tous ses travaux Savin s'est inspiré des meilleures tradi- 
tions. et au lieu d'arides nomenclatures, il a su donner des études 
méthodiques, détaillées et vivantes des espèces par lui examinées. 
Si le nombre des espèces nouvelles créées par lui n'a pas été très 
grand, combien d’autres, presque nominales avant ses travaux, 
sont aujourd'hui et grâce à lui parfaitement connues ! Au moment 
où il a été frappé par la mort, il travaillait à de nouvelles descrip- 
tions d'Échinides, et dans une lettre du 5 juin 1907 il m’entre- 
tenait d’une Note sur quelques Échinides nouveaux de diverses 
régions, qu'il espérait pouvoir publier prochainement. Sa veuve 
et ses amis feront leurs efforts pour que ce travail, suivant son 
expression, par lui mis au point, ne soit pas perdu pour la science. 

Si la fin prématurée de notre confrère ne lui a pas permis de 
laisser une œuvre scientifique plus considérable, celle ci est cepen- 
dant déjà assez utile pour nous faire amèrement regretter qu'elle 
soit interrompue, et assez importante pour que le nom de Savin ne 
puisse à l'avenir être oublié et soit au contraire assuré d'être ins- 
crit dans les fastes de la Paléontologie. Son souvenir ne restera pas 
moins profondément gravé dans la mémoire et dans le cœur de 
tous ceux qui ont eu l'honneur et le plaisir d'entretenir des rela- 
tions avec cet homme excellent dont la perte leur cause de si vifs 
regrets. 


NOTE SUR LA SUCCESSION DES FAUNES NUMMULITIQUES 
A BIARRITZ 


PAR Jean Boussac 


SOMMAIRE. — Introduction. — Lutélien : discussion de la faune. — Auver- 
sien : discussion de la faune. — lriabonien inférieur ou Bartonien : 
discussion de la faune ; âge ; relations avec les autres faunes. — Priabo- 
nien supérieur ou Ludien : discussion de la faune. — Oligocène : discus- 
sion de la faune ; âge; relations avec les autres faunes. 


INTRODUCTION 


On pourrait s'étonner qu'après de si nombreux et de si impor- 
tants travaux il reste encore quelque chose à dire sur les falaises 
de Biarritz : cependant la succession des faunes est une question 
encore obseure ; si certains groupes, comme les Échinides et les 
Nummulites, ont fait l’objet d'études approfondies de la part de 
spécialistes éminents ; si l’on possède des listes par gisement, fort 
sérieuses, fournies par le comte de Bouillé, en revanche il n'existe 
aucun travail où les faunes des différents gisements soient grou- 
pées par horizon, et où la faune de chaque horizon soit étudiée 
dans son ensemble, d'abord en elle-même, puis dans ses rapports, 
d’une part avec les faunes qui l’ont précédée et avec celles qui 
l’ont suivie dans la même région, d'autre part avec les faunes 
contemporaines des autres bassins. 

Nous aurons donc tout d’abord à établir les zones paléontolo- 
giques de la série nummulitique de Biarritz ; examinant la valeur 
de celles qu’on y a distinguées jusqu'ici, nous nous demanderons si, 
par exemple, le Lutétien moyen de Peyreblanque et le Lutétien 
supérieur de la Gourèpe peuvent réellement être distingués au 
point de vue paléontologique ; si les marnes bleues de la Côte des 
Basques forment un ensemble aussi uniforme qu’on veut bien le 
dire et quelle est en réalité la signification de cette faune de Bos- 
d'Arros que Pellat et Jacquot prétendent y avoir découverte. 
Enfin, les couches supérieures nous paraissent trop homogènes au 
point de vue faunique pour pouvoir représenter une série de 
niveaux allant de l’Éocène supérieur au Stampien: c’est encore 
une question à discuter. 

La succession des différentes zones paléontologiques une fois 
bien établie, nous nous efforcerons de les paralléliser avec celles 
que nous avons distinguées dans l'Europe nord-occidental; nous 


238 JEAN BOUSSAC 27 Avril 
serons amenés par cela même à reprendre la question de la limite 
de l'Éocène et de l’Oligocène et à montrer que cette limite corres- 
pond, iei comme dans le Nord de l'Europe, à un changement fau- 
nique considérable qu’on aurait tort de méconnaître. 

Nous allons donc nous occuper presque exclusivement dans cette 
note de la succession des faunes, considérant comme connu tout 
ce qui est relatif à la stratigraphie proprement dite et à la descrip- 
tion des lieux. 

LUTÉTIEN 


Je range dans cet étage les calcaires de la plage de Peyreblanque, 
ceux qui forment la base de la falaise de Handia et les marno- 
calcaires de la Gourèpe. 

Je ne puis réussir à voir dans ces couches deux horizons paléon- 
tologiques distincts ; je crois, comme Jacquot, que c’est toujours 
le même horizon qu'on suit depuis Handia jusqu'aux roches de la 
Gourèpe. « On constate bien, il est vrai, quelques différences dans 
les faunes en passant d'un point à l’autre, mais elles proviennent 
vraisemblablement de circonstances toutes locales...; elles sont 
d’ailleurs peu sensibles et ne peuvent infirmer les conclusions 
tirées des observations stratigraphiques » (JAcQuor). 

La faune est composée des espèces suivantes (en se limitant aux 


Nummulites, aux Échinides et aux Mollusques). 


Nummuliles atacicus LEYM. 
— lævigatus LAMK. 
— aturicus Jouy etLEYM. 
— Brongniarti D'ARCH. 
CU 
— millecaput BoUBÉE 
Cidaris subularis D'ARCH. 
—  subserrala D'ARCH. 
—  Pomeli Corr. 
—  prionota AG. 
Porocidaris Schmiedeli Münsr. in 
GoLpr. 
Rhabdocidaris pseudoserrata CorT- 
TEAU 
— Blancheti Corr. 
Salenia Pellati Cort. 
Coptosoma Pellati Corr. 
Circopeltis Bouillei Corr. 
Cœlopieurus coronalis KLEIN 
— Agassizi D'ARCH. 
— Munieri Cort. 


Echinopsis biarritzensis CorrT. 
Arachniopleurus arenatus v’ARCH. 
Ortechinus biarritzensis Cort. 
Psammechinus biarritzensis Corr. 
Echinolampas ellipsoidalis D’Arcu. 

— Bouillei CoTr. 

= biarritzensis Cort. 

— Jacquoti Corr. 
Echinanthus sopitianus D’'ARCH. 

— Pellati Cort. 
Pygorhynchus Desori D'ARCH. 
Amblypygus Pellati Corr. 

_ dilatatus AG. 
Pericosmus Bouillei Corr. 

— Pellati Cort. 
Eupatagus ornatus DEFR. 

biarritzensis Corr. 

Maretia Desmoulinsi Corr. 
Brissospatangus Beaumonti Corr. 
Macropneustes Guillieri Corr. 

— Bouillei Corr. 


1908 FAUNES NUMMULITIQUES A BIARRITZ 239 


Macropneustes brissoides LESkE Spondylus planicostatus D’ArcH. 
—- pulvinatus D'ARCH. — Buchi Pairrepr 
— Pellati Cort. — Redlichi OPPENHEIM 
Prenaster alpinus DEsor, race ju- — Nysti D'ARCH. 
tieri KœcuL.-ScazuMms.  Plicatula Konincki D’Arcu. 
Ditremaster nux DEsor Ostrea g'igantica Sos. in BRAND. 
— Degrangei Corr. — eversa MELL. 
Schizaster biarritzensis Corr. Vulsella hersilia D’Ors. 
_ Studeri CoTr. —  EXOg'Yra D'ARCH. 
— Leymeriei Cort. Crassatella rhomboidea D'Arcu. 
Linthia Heberti Corr. Nemocardium Orbignyi D'Arcu. 
—  dubia Cort. Pholadomy:a Puschi GoLor. 
—  verticalis AG. Pleurotomaria Lamarcki May. 
Chlamys Paueri FRAUSCUER Pirula pannus Desx. mut. retin- 
Amussium cf. corneum Sow. duta DE GREG. 


Chlamys subtripartita D'ArcH. 


DiscussiON DE LA FAUNE. — Si nous nous demandons mainte- 
nant quels sont les résultats d'ordre stratigr'aphique qui ressor- 
tent de l'étude de la faune, nous allons voir que nous pourrons 
conclure d’une façon très précise à l’âge lutélien supérieur de la 
faune que nous avons envisagée. 

Examinons donc successivement les indications fournies par les 
Nummulites, les Échinides et les Mollusques. 

Laissant provisoirement de côté Nummulites atacicus, dont la 
valeur stratigraphique n'est pas absolument évidente, nous devons 
remarquer tout d'abord la présence de Nummulites lævigatus, 
qui, comme nous l'avons vu, caractérise tout le Lutétien. Mais 
nous avons vu aussi que, dans les régions méditerranéennes, au- 
dessus d’une zone où N. lævigatus est la seule granuleuse, et qui 
représente la partie inférieure du Lutétien, vient une seconde 
zone où Ja même espèce est accompagnée de AN. aturicus, de 
N. complanatus et de N. Brongniarti, et qui constitue ainsi la 
partie supérieure du Lutétien : c’est précisément la faune que 
nous avons à Peyreblanque et à la Gourèpe. 

Ce qui frappe immédiatement quand on examine la faune 
d'Échinides, c’est sa richesse extraordinaire : 48 espèces au moins 
ont été lrouvées à la Gourèpe et sont réparties dans 26 genres : 
« Jamais, à aucune époque, disait Cotteau, et sur aucun point du 
globe, les Oursins ne se sont développés avec une aussi grande 
profusion de genres et d'espèces ». 

Un autre fait bien remarquable, et noté aussi par Cotteau, est 
le caractère tout à fait tranché que présentait, à cette époque, la 
faune d'Échinides dans cette partie de la France : près d’une tren- 


240 JEAN BOUSSAC 27 Avril 


taine d'espèces sont spéciales à Biarritz ou à la partie occidentale 
des Pyrénées; le particularisme, l'individualité de cette faune, sans 
doute plus apparents que réels et dus en grande partie aux 
lacunes de nos connaissances, se dissipent peu à peu; mais ils en ont 
longtemps masqué les véritables aftinités. Tous les auteurs (saut 
ceux qui, comme de la Harpe ou M. Henri Douvillé, connaissaient 
les Nummulites) faisaient rentrer les calcaires de la Gourèpe et de 
Handia dans le grand complexe des «couches à Serpula spirulæa », 
dénomination qui doit être abandonnée, et par laquelle on embras- 
sait des formations de même faciès et non de même âge ; M. Oppen- 
heim lui-même (en 1901!) a versé dans la même erreur, mettant 
dans le Priabonien les couches de Bos-d’'Arros et celles de la 
Gourèpe : ÇEs liegt keine Veranlassung vor, die Kalkmasse der 
Gourèpe von den blauen Mergeln der Côte des Basques....., zu 
trennen». En réalité, si on examine les relations de la faune d’Échi- 
nides, on voit qu'à côté d’un grand nombre d’espèces spéciales, qui 
ne peuvent fournir aucun renseignement stratigraphique, il y en a 
d'autres qui ont, à ce point de vue, une très réelle valeur : Cidaris 
subularis, Porocidaris Schmiedeli, Coptosoma Pellati, Cælopleu- 
rus coronalis, Psammechinus biarritzensis, Echinolampas ellip- 
soidalis, Echinanthus sopitianus, Ditremaster nux, Schizaster 
Leymeriei, Linthia Héberti, sont des espèces mésonummulitiques, 
c'est-à-dire apparaissant dans le Lutétien et n’atteignant ou ne 
dépassant jamais le Priabonien. Quelques autres ont une signi- 
fication beaucoup plus précise: Porocidaris pseudoserrata ne 
semble connu que dans le Lutétien de l'Ariège (Sabarat,Mas d’Azil) 
et de l'Aude (Moussolens, etc.) ; Echinanthus Pellati est cité par 
de Loriol en de nombreux gisements des couches lutétiennes 
d'iberg, dans le canton de Schwytz; Amblypygus dilatatus est 
une des espèces d'Echinides les plus importantes au point de vue 
stratigraphique etse rencontre dans le Lutétien de l'Aude (montagne 
d’Alaric, etc.), du canton de Schwytz (Iberg, Sihlthal), du Kressen- 
berg, de San Giovanni Ilarione, de Crimée, du Mokattam, etc... ; 
Macropneustes brissoides se retrouve dans le Lutétien de San 
Giovanni Ilarione ; Prenaster alpinus est une espèce du Lutétien 
de l'Aude, des cantons de Schwytz et d’Appenzell, de San Giovanni 
Ilarione : le caractère nettement lutétien de cette faune d'Échi- 
nides ne saurait être nié. Seules, quelques espèces comme Eupa- 
tagus ornatus, Schizaster biarritzensis, Ortechinus biarritzensis, 
qui prennent un plus grand développement dans les couches supé- 
rieures, font tache au milieu de cette faune très homogène. 

Sans s'exagérer la valeur stratigraphique des Mollusques, il est 
permis de ne pas négliger les indications qu'ils nous fournissent. 


1908 FAUNES NUMMULITIQUES À BIARRITZ 241 


Chlamys Paueri est une espèce du Kressenberg ; Chl. subtri- 
partita paraît abondante au Kressenberg, mais semble aussi pou- 
voir monter plus haut ; Spondylus planicostatus a été retrouvé au 
Kressenberg ; Sp. Redlichi est une forme des couches à N. compla- 
natus de Hongrie ; Nemocardium Orbignyi existe aussi au Kres- 
senberg:; Pleurotomaria Lamarcki est une espèce d'Einsiedeln; 
enfin, Pirula pannus mut. retinduta est de San Giovanni Ilarione. 
Les affinités de cette faune sont donc nettement avec le Lutétien 
supérieur, et cette indication n’est pas contredite par la présence 
d'espèces ayant une extension verticale très considérable, comme 
Spondylus Buchi ou Ostrea gigantica, qui existent depuis le 
Lutétien jusque dans le Priabonien et l’Oligocène. 

On pourra objecter que c’est la similitude des faciès des couches 
du Kressenberg et des couches de la Gourèpe qui a causé la simi- 
litude des faunes et que nous sommes là en présence de formations 
isopiques ; ce ne pourrait donc être un argument en faveur de leur 
synchronisme. 

La similitude de faciès est indiscutable ; les mêmes groupes de 
fossiles sont représentés dans les deux formations ; elle a même 
certainement joué un rôle dans la similitude des faunes : elle en 
a été la condition nécessaire, mais elle ne suflit pas à elle seule à 
l'expliquer. C'est qu’en effet il existe des couches de faciès sem- 
blables dans l’Auversien (la Palarea) et dans le Bartonien (couches 
de Priabona), et la faune en est différente, sans que cette différence 
puisse être attribuée au faciès. C’est donc seulement l'hypothèse 
du synchronisme qui nous permet d'expliquer les aflinités des 
faunes de Mollusques (et d'Échinides) de la Gourèpe et du Kres- 
senberg. Nous avons là un nouvel exemple nous montrant que, si 
on a soin de comparer entre elles des formations de même faciès, 
on peut faire rendre aux faunes de Mollusques des services impor- 
tants en stratigraphie. 

En résumé, les Nummulites, les Échinides -et les Mollusques 
fournissent des indications tout à fait concordantes et nettement 
en faveur de l’âge lutétien supérieur des couches de la Gourèpe 
et de Peyreblanque. 

AUVERSIEN 


Je comprends dans cet étage toute la partie méridionale de la 
Côte des Basques, depuis le gisement de la villa Marbella jusqu'au 
gisement des Pentacrinites inclusivement ; la faune de ce dernier 
gisement a toutes ses aflinités avec l’Auversien bien plutôt qu'avec 
le Bartonien. 


30 Septembre 1908. — T. VIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 16. 


242 JEAN BOUSSAC 27 Avril 


La faune est fournie en grande partie par le gisement de la villa 
Marbella et se compose des espèces suivantes : 


Nummulites striatus BRuG. formes  Lucina pulliensis OPrENH. 


Avetil: Chama nov. sp. 

— variolarius SOW. Teredo Tournali LEyM. 

— aturicus Jouy et LEYM.  Dentalium Archiaci Tour. 
Clypeaster nov. sp. ! — reliculatum Tour. 
Cidaris subserrata D'ARCH. Diastoma costellatum LAMKk. 
Nucula sp. Cerithium sublumellosum D’Arcu. 
Chlamys subtripartita D'ArcH. —- Johannæ Tour. 

—— subdiscors D'ARCH. — biarritzense Tour. 
Spondylus Buchi Pic. —- Bouillei Tour. 

— bifrons Müxsr.inGocpr.  Turritella inscripta D'ARcH. 

— planicostatus D’'ARCH. = imbricataria LAMK. et 
Dimya intusstriata D’ARCH. var. carinifera DESsy. 
Anomia Sp. Scalaria Bouillei Tour. 

DiscussION DE LA FAUNE. — Comme d'habitude, nous allons 

considérer successivement les Nummulites, les Échinides et les 


Mollusques. 

Le fait important, au point de vue des Nummulites, consiste 
dans l'apparition de Nummulites striatus ; nulle part, à ma con- 
naissance, cette espèce n'existe dans des couches lutétiennes. 
Nummulites aturicus existe encore ; il y a peu d'importance à 
attribuer à Nummulites variolarius. 

Les Échinides nous fournissent aussi, bien que fort peu nom- 
breux, une indication importante : on y voit apparaître le genre 
Clypeaster sous forme d’un sous-genre spécial, genre et sous- 
genre totalement inconnus dans le Lutétien. 

Les Mollusques, tout en nous montrant les relations étroites de 
a villa Marbella avec la faune lutétienne par la persistance d’un 
certain nombre d'espèces comme Chlamys subtripartita, Spon- 
dylus planicostatus, Diastoma costellatum, Turritella imbrica- 
taria, etc., nous indiquent cependant que nous sommes déjà dans 
une autre zone paléontologique : des espèces nouvelles, d’un 
cachet plus récent, ont apparu : Spondylus bifrons est surtout 
abondant dans le Priabonien ; Lucina pulliensis est de l’Auversien 
du Vicentin; et Chama marbellensis, Dentalium Archiaci, Ceri- 
thium sublamellosum (abondant dans le Bartonien de la Côte des 
Basques), C. Johannæ, C. biarritzense, C. Bouillei, Turritella 
inscripta sont des formes qu’on ne connaît pas dans les couches 


1. Forme très plate, dépourvue de sillons à la face inférieure, méritant de 
former un sous-genre particulier. 


1908 FAUNES NUMMULITIQUES A BIARRITZ 
lutétiennes, non seulement de la Gourèpe (ce serait une question 
de faciès), mais de Bos d’Arros, où les mêmes groupes sont repré- 
sentés par des espèces différentes. 

En résumé, Les Nummulites, les Échinides et les Mollusques 
nous fournissent des renseignements concordants et nous per- 
mettent de voir, dans les couches de la villa Marbella, une zone 
paléontologique distincte du Lutétien qui est au-dessous. 

Quel âge convient-il d'attribuer à cette zone ? Nous l'avons 
jusqu'ici considérée comme auversienne, mais sans le démontrer ; 
je dois avouer que aucun argument paléontologique direct ne 
permet de la dater ; seules nous permettent de ie faire ses rela- 
tions stratigraphiques ; si nous nous reportons à ce que nous 
avons dit à propos de l’Europe nord-occidentale, nous devons 
considérer qu'une zone paléontologique distincte du Lutétien 
et qui lui est superposée doit être parallélisée avec l'Auversien 
s'il n'y a pas de lacune; et, comme nous serons amenés à consi- 
dérer comme certainement bartoniennes les marnes bleues qui 
constituent la partie septentrionale de la Côte des Basques, il en 
résulte que les couches de la villa Marbella, encadrées entre le 
Lutétien au Sud et le Bartonien au Nord, peuvent être considé- 
rées avec certitude comme représentant l’Auversien à Biarritz. 


PRIABONIEN INFÉRIEUR OU BARTONIEN 


Je range sous cette rubrique toute la série supérieure de la Côte 
des Basques, s'étendant depuis le gisement des Pentacrinites 
non compris jusqu à l’angle où commence la Perspective Miramar. 
Le gisement fossilifère, à « faune de Bos d'Arros », dont parlaient 
Pellat et Jacquot, se trouve au-dessus et tout le long de la digue 
de l'établissement des bains de la Côte des Basques. 

La faune comprend les espèces suivantes : 


Pecten arcuatus BRoccr 
Chlamys biarritzensis D'ARCH. 
Plicatula Beaumontiana RouaAuLT 
Spondylus Buchi Pair. 

Ostrea cf.gigantica Sos. in BRAND. 


Nummulites cf, Rosai TELLINI 
— Bouillei DE LA HARPE 
— aturicus J. et L. for- 
me A. 
— Fabianii PRE. 


Cidaris striatogranosa D’'ARCH. 
Porocidaris Schmiedeli Münsr. in 
Gozp. 

Nucula cf. Cossmanni E. Vinc. 

Arca Pellati Tour. 

Limopsis striatus RoUAULT 

Pectunculus depressus Des. 
— Jacquoti TourN. 


Dimya intusstriata D'ARCH. Sp. 
Pinna marg'aritacea LAMK. 
Crassatella lapurdensis Tour. 
Cardita Barrandei D'ARCH. 

—  hortensis Vin. DE REGNY 
Meretrix Vasconum OpPe. 
Neæra scalarina MAYER et GüMBEL 
Corbula cf. pisum Sow. 


JEAN 


244 
Corbula aulacophora MoRLeT 

— nov. Sp. 
Chama granulosa D'ARCH. 
Teredo bartoniana MAYER 

—  Tournali LEyv. 

Dentaliumtenuistriatum RouAULT 

Gibbula lucida OPPENH. 

Eucyclus lapurdensis D'ARCH. 

Collonia nov. sp. 

Rissoina nov. sp. 

Diastoma costellatum LAMK., mu- 

tation passant au D. 
Grateloupi »'Ors. de 
l’Oligocène. 
— biarritzense OPPENH. 
Hipponix sp. 
Cerithium sublamellosum p'ARcCH. 
— sp. var. 
-— hortense Vin. DE REGNY 

Bittium nov. sp. 

Newtonella nov.sp.(—= Newtonella 
Mariæ  OPPENHEIM. 
non TouRNOUER. Es- 
pèce du Priabonien). 

Rostellaria sp. 

Rimella rimosa Sor.. in BRAND. 

Turritella trempina CAREZ 

Vermelus inscriptus D'ARCH. 

Xenophora sp. 

Natica nov. sp. 

Ampullina sigaretina LAMK. 

Cyprædia Degrangei OPPENH. 

Solarium lucidum OPPENH. 

—  plicatum LAMK. 


BOUSSAC 


27 Avril 


Scalaria Bouillei Tour. 

—  Chalmasi Tour. 
Syrnola biarritzensis OPPENH. 
Pyramidella nov. sp. 

Morio nov. sp. (espèce d’Allons). 
Trilonidea Leopoldinæ Tour. 
Eutritonium biarritz:ense OPPENH. 
Clavella hortensis Vin. DE REGNY 
Sycum Tournoueri OPPENH. 
Lathyrus nov. sp. 
Metula biarritzensis OPPENH. 
Nassa prisca OPPENH. 
Turricüula scalarina D'ArcH. 

— Degrangei OPPENH. 

— nov. Sp. 
Mitrolumna nov. sp. 
Marginella Bourdoti Cossn. 

— gibberosa OPPENH. 
Conorbis dormitor Sox. in BRAND. 
Pleurotoma odontella Ebw. 
Clavatula Rouaulti Tour. 

—  præpustulata ViN. DE 
REGNY 

turbida Sor. in 

BRAND. 

Drillia bicingulata SANDBERG. 
Daphnella Pfefferi v. KŒNEN 
Borsonia hortensis Vin. DE REGNY 
Ancilla canalifera LAMK. 

—  priabonensis BoussAc [— 

Ancilla spissa OPPEN- 
HEIM 1901 (Priabona, p. 
232, pl. xx1, fig. 16-16b) 
non ROoUAULT). 


Bathythoma 


DiscussiON DE LA FAUNE. — Nous allons examiner la faune 
bartonienne de la Côte des Basques successivement à deux points 
de vue; nous nous demanderons tout d’abord quel âge elle assigne 
aux couches qui la contiennent; nous plaçant ensuite au point de 
vue plus général de l’évolution des faunes, nous chercherons à 
noter ses caractères particuliers, à découvrir ses rapports avec les 
faunes nummulitiques antérieures, contemporaines et postérieures, 
et nous verrons quelles conclusions son étude nous impose au 
point de vue de la classification générale du Nummulitique. 


Age de la faune. — Parmi les Nummulites, nous remarquons 
bien, comme espèce lutétienne et auversienne, MN. aturicus, mais 


1908 FAUNES NUMMULITIQUES A BIARRITZ 249 


c’est là un fait tout à fait isolé et qui ne peut guère éveiller qu’un 
intérêt de curiosité. Toutes les autres espèces, N. Fabianii, N. Rosai, 
N. Bouillei, sont des formes qui, partout, dans le Vicentin comme 
dans les Alpes, font leur apparition dans le Priabonien. 

La faune d'Échinides est très pauvre; Porocidaris Schmiedeliest 
commun dans tout le Mésonummulitique; Cidaris striatogranosa 
est une forme particulièrement développée dans l'Oligocène et 
qui, comme beaucoup d’autres, fait son apparition dans le Priabo- 
nien. 

Nous arrivons aux Mollusques ; si nous laissons de côté les très 
nombreuses espèces spéciales au gisement de la Côte des Basques, 
auxquelles on ne peut attribuer aucune valeur stratigraphique, 
nous constatons : 1° la présence d’un nombre très réduit d'espèces 
provenant des niveaux inférieurs ; ce sont pour la plupart des 
Lamellibranches, appartenant à des groupes qui évoluent peu, et 
des espèces bien connues pour leur grande extension stratigra- 
phique, comme Spondylus Buchi, Ostrea gigantica, Dimy a intus- 
striata, etc. ; 2° la présence d’un nombre considérable d'espèces, 
dont l'apparition est tout à fait caractéristique du Priabonien du 
Vicentin ; telles sont : Pectunculus Jacquoti, Pecten arcuatus, 
Chlamys biarritzensis, Cardita hortensis, Chama granulosa, Dias- 
toma costellatum passant à la mutation Grateloupi, Cerithium 
hortense, Solarium lucidum, Clavella hortensis, Turricula scala- 
rina, Pleurotoma odontella, Clavatula præpustulata, Borsonia 
hortensis, Ancilla priabonensis; 3 enfin, on trouve à la Côte des 
Basques deux espèces très caractérisques qui n'apparaissent que 
dans le Bartonien type dans le Nord-Ouest de l'Europe : Ce sont 
Conorbis dormitor et Bathytoma turbida. 

Ainsi, l'étude paléontologique nous conduit à placer le gisement 
des Bains de la Côte des Basques à un niveau au moins aussi élevé 
que Barton, d’une part, et que Priabona, de l’autre. Et ce résultat 
est confirmé par la stratigraphie, puisque le gisement de la villa 
Marbella, immédiatement inférieur, se montre, par ses Nummu- 
lites, comme le représentant de la zone de Roncà, et vient se 
placer, à cause de ses relations stratigraphiques, au niveau de 
l’Auversien. Enfin il semble bien difficile de mettre ce gisement 
de la Côte des Basques plus haut que Barton et que Priabona, 
puisqu'il est recouvert par les couches du Cachaou et de la Pers- 
pective Miramar, que nous verrons correspondre parfaitement, 
d'une part aux marnes à Bryozoaires de Brendola du sommet du 
Priabonien, d'autre part à cette zone paléontologique encore 
éocène, intercalée entre le Bartonien et l’'Oligocène, que repré- 


246 JEAN BOUSSAC 27 Avril 


sente le Ludien. Nous considérerons donc le gisement dont nous 
venons d'étudier la faune comme représentant le Bartonien d’une 
part et la base du Priabonien (couches de Priabona proprement 
dites) de l’autre. 

Mais, ce parallélisme une fois admis. une conséquence en découle 
immédiatement : c'est le synchronisme de Barton et de Priabona, 
gisements entre lesquels la Côte des Basques forme trait-d'union, 
et c’est là un point de repère précieux pour l'établissement des 
parallélismes entre l'Europe nord-oecidentale et les régions 
méditerranéennes. 


Relations avec les autres faunes. — Notre faune bartonienne de 
la Côte des Basques n’a relativement que peu de rapports avec les 
faunes plus anciennes ; sur un total de 93 espèces, une vingtaine 
seulement proviennent des niveaux inférieurs : Porocidaris 
Schmiedeli, Spondylus Buchi, Ostrea gigantica, Dimya intus- 
striata, Teredo Tournali sont des formes extrêmement abon- 
dantes qu'on trouve partout dans le Nummulitique et à tous les 
niveaux ; deux espèces seulement sont de Bos d'Arros : Limopsis 
striatus et Dentalium tenuistrialum : quelques autres espèces 
existaient dans l'Éocène du bassin de Paris, où elles ont une 
extension stratigraphique plus ou moins considérable : Pectun- 
culus depressus, Pinna margaritacea, Ampullina sigaretina, 
Solarium plicatum, Ancilla canalifera: Nummulites aturicus et 
Cerithium sublametlosum sont des formes de l’Auversien de 
Biarritz même; Marginella Bourdoti est de l'Auversien du Bois- 
Gouët. 

Toutes ces espèces que nous venons de citer ont passé sans 
changement de l’Auversien dans le Bartonien; mais il est d’autres 
formes qu’on peut aussi considérer comme descendant directe- 
ment de formes plus anciennes, mais qui ont évolué et peuvent 
être considérées comme des mutations ou bien comme des espèces 
distinctes. N. Bouillei doit être considérée comme descendant de 
N. contortus de l'Auversien; Chlamys biarritzensis a les rapports 
les plus étroits avec Ch. subtripartita du Lutétien et de l'Auver- 
sien el en descend évidemment; Plicatula Beaumontiana de Bos 
d’Arros est représenté dans le gisement des Bains par une muta- 
tion spéciale ; Diastoma costellatum n'est plus la forme typique 
qu'on trouvait dans l’Auversien de la villa Marbella, mais une 
mutation qu'on trouve aussi dans le Priabonien du Vicentin, et qui 
forme passage au Diastoma Grateloupi de l'Oligocène ; Diastoma 
biarritzense est sans doute aussi nne mutation de D. costellatum. 
et Sycum Tournouëri une mutation de $S. bulbiforme. 


1908 FAUNES NUMMULITIQUES A BIARRITZ 247 


Telles sont les espècès dont le Bartonien de Biarritz est rede- 
vable aux faunes antérieures : elles sont, nous avons dit, au 
nombre d’une vingtaine; il y en a plus de 70 autres qui apparais- 
sent pour la première fois et qu'on ne peut pas rattacher à des 
espèces plus anciennes connues; une très forte proportion est 
spéciale à Biarritz, et cela est dû sans doute à la rareté des gise- 
ments bartoniens exploités dans le Nummulitique méditerranéen ; 
ces espèces spéciales sont ‘: Crassatella lapurdensis, Cardita 
Barrandei, Meretrix Vasconum, Chama Pellati, Gibbula lucida, 
Eucyclus lapurdensis, Diastoma biarritzense, Cerithium subla- 
mellosum, Cyprædia Degrangei, Scalaria  Bouillei, Scalaria 
Chalmasi, Syrnola biarritzensis, Tritonidea Leopoldinæ, Eutri- 
tonium biarrit:ense, Metula biarritzenzis, Nassa prisca, Turri- 
cula Degrangei, Marginella gibberosa, Clavatula Rouaulti. 

Parmi les autres espèces qui apparaissent à ce niveau, un grand 
nombre font en même temps leur apparition dans le Priabonien 
du Vicentin : nous en avons donné la liste plus haut (voir p. 245); 
deux autres espèces, Conorbis dormitor et Bathytoma turbida 
sont parmi celles dont l'apparition caractérise le Bartonien de 
Barton ; enfin, Drillia bicingulata et Daphnella Pfefjeri sont des 
formes du Lattorfien de l'Allemagne du Nord. 

Tels sont les éléments de la faune bartonienne de la Côte des 
Basques; je les résume : sur un total de 93 espèces, une vingtaine 
proviennent des niveaux inférieurs, avec ou sans faits d'évolution; 
70 environ font là leur première apparition, sans qu’on puisse les 
rattacher phylogénétiquement à des formes antérieures, et, parmi 
elles, 36 sont spéciales à Biarritz, une vingtaine sont caractéris- 
tiques du Priabonien, deux ou trois du Bartonien, et deux ou trois 
ne sont connues jusqu'ici que dans l’Oligocène. 

On ne peut qu'être frappé du petit nombre d'éléments de liaison 
qui existent entre cette faune et les faunes antérieures ; elle a une 
indépendance, une individualité particulières ; ce qui en est le 
trait le plus remarquable, c’est le grand nombre des espèces qui 
ne semblent pas avoir leurs racines dans nos régions : il me semble 
impossible d'expliquer autrement que par une migration impor- 
tante l'apparition brusque et simultanée de toutes ces formes ; sans 
doute nous ne pouvons pas préciser et aflirmer d’une façon cer- 
taine que telle ou telle espèce est arrivée par migration, ni d’où 
elle est venue, mais il appert que, dans l'ensemble, l'hypothèse 


1, Un grand nombre d’espèces nouvelles sont forcément omises ici. 


248 JEAN BOUSSAC 27 Avril 


d’une migration est celle qui explique le mieux les caractères par- 
ticuliers de cette faune. 

Si on considère d'autre part que c’est presque exclusivement 
parmi les formes immigrées que nous avons rencontré les espèces 
caractéristiques de Barton et de Priabona, nous sommes amenés à 
considérer ces trois faunes de Barton, de la Côte des Basques et 
de Priabona, comme résultant peut-être du même mouvement de 
faunes de la même époque, mais accusant des différences que l’on 
peut attribuer à l'isolement géographique. La migration est très 
probablement venue de l'Est par la Méditerranée et les commu- 
nications avec Barton ont dû être extrêmement difliciles, à en 
juger par le petit nombre des espèces communes entre les deux 
gisements et aussi par le fait que la faune de Barton a emprunté 
beaucoup plus aux faunes antérieures de la région, et que les 
éléments oligocènes que l'on voit apparaître dans le géosynelinal 
méditerranéen, ne s’y montrent pas. — Les relations avec Priabona 
sont plus étroites, la proportion des espèces communes beaucoup 
plus considérable, mais les communications ne devaient pas 
encore être très faciles, puisqu'elles ne pouvaient se faire qu'à la 
périphérie du massif espagnol émergé; et c'est ce qui explique 
sans doute la forte proportion d'espèces propres à Biarritz, d’une 
part, et d'espèces propres à Priabona, de l’autre. 

En résumé, la faune de la Côte des Barques, contemporaine de 
celles de Barton et de Priabona, et bien qu'ayant le plus d’aflinités 
avec la dernière, conserve cependant un cachet tout à fait spécial. 

Mais ce n’est pas encore tout. Les relations de cette faune avec 
la faune oligocène méritent également d'être notées ; elles sont 
des plus intéressantes. — Les Nummulites sont toutes des formes 
qui, soit sans évoluer de nouveau, comme N. Rosai et N. Bouillei, 
soit après une évolution nouvelle, comme AN. Fabian, qui 
donnera AN. intermedius, sont toutes, dis-je, des formes qui 
joueront le premier rôle dans la faune oligocène. Les Échinides 
sont rares, mais Cidaris strialogranosa est une espèce nettement 
oligocène, développée dans les couches supérieures de Biarritz et 
dans le Néonummulitique du Piémont. Pecten arcuatus est rare 
dans les marnes bleues de Biarritz et du Priabonien du Vicentin : 
il se développe en extraordinaire abondance dans l'Oligocène de 
ces mêmes régions ; Chlamys biarritzensis offrira dans l’Oligocène 
son plein épanouissement, avec nombreuses variétés et mutations; 
Conorbis dormitor, espèce bartonienne, persiste dans l'Oligocène 
inférieur ; Pleurotoma odontella est une des espèces caractéris- 
üques du Lattorfien du Hampshire et de l'Allemagne du Nord; 


? 


1908 FAUNES NUMMULITIQUES A BIARRITZ 249 


Bathytoma turbida se retrouve dans les couches de Gnata et de 
Sangonini ; Drillia bicingulata et Daphnella Pfefjeri sont deux 
espèces du Lattorfien de l'Allemagne du Nord. 

Nous pouvons dire que dans le Bartonien de Biarritz apparais- 
sent un grand nombre de formes destinées à jouer un rôle impor- 
tant dans la faune oligocène ; et nous pouvons même,avec beaucoup 
de vraisemblance, attribuer le petit nombre relatif de ces formes 
au faciès très spécial des couches de la côte des Basques, car nous 
verrons des faits analogues portant sur d’autres espèces dans des 
couches synchroniques de faciès différent. Il me semble y avoir là 
un phénomène général dans le Bartonien du géosynelinal méditer- 
ranéen. 

Après cette discussion détaillée, il va nous être facile de 
conclure. Nous venons de voir qu'il y avait en quelque sorte dis- 
continuité dans l’évolution de la faune entre l’Auversien et le 
Bartonien, avec apparition par migration, dans ce dernier étage, 
d'éléments nouveaux précurseurs de la faune oligocène ; c'est là, 
à mon avis, une raison décisive d'introduire dans notre classifi- 
cation une coupure importante entre l’Auversien et le Bartonien, 
et de diviser le Mésonummulitique en deux groupes, un Méso- 
nummulitique inférieur comprenant le Lutétien et l’Auversien, et 
un Mésonummulitique supérieur ou Priabonien comprenant le 
Bartonien et le Ludien. 


PRIABONIEN SUPÉRIEUR OU LUDIEN 


Cet étage est constitué par les couches de la Perspective Mira- 
mar et par celles du Rocher Lou Cachaou ; sa faune est malheu- 
reusement très pauvre ; en réunissant à quelques matériaux de la 
collection de Bouillé les échantillons que j'ai recueillis moi-même, 
j'ai pu dresser la liste suivante : 


Nummulites Bouillei be LA Harpe  Chlamys biarritzensis D'Arcu.pas- 


— Rosai TELL. sant à la mutation 
— Fabianii PREV. bellicostata S. Woo. 
Spiroclypeus granulosus Boussac  Spondylus Buchi Puiz. 
Alveolina sp. Ostrea. 
Sismondia planulata D'ArcH. Solen Sp. 
Eupatagus ornatus DEFR. Toredo Tournali LEYMERIE 
Echinolampas. Chama antescripta D'ARCH. 
DisCUSSION DE LA FAUNE. — Ce qui frappe immédiatement 


quand on examine la faune des couches du Cachaou, c’est que 
presque toutes les espèces qui la composent sont des formes qui 
existaient déjà dans le Priabonien inférieur ou Bartonien : les 


250 JEAN BOUSSAC 27 Avril 


Orthophragmina sont toutes des formes priaboniennes ; les Num- 
mulites sont toutes des formes priaboniennes ; Chlamys biarrit- 
zensis et Spondylus Buchi existent déjà dans les niveaux infé- 
rieurs. Seule, Chama antescripta est une espèce des couches supé- 
rieures. 

Bien qu'il soit un peu téméraire de donner une appréciation 
sur une faune aussi pauvre, comme les indications que nous four- 
nissent les espèces sont toutes concordantes entre elles, nous ne 
pouvons nous empêcher de remarquer que la faune des couches 
du Cachaou semble provenir directement de la faune bartonienne 
sans apports d'éléments nouveaux immigrés. 

Ainsi donc, pas de migration, évolution sur place ; mais une 
nouvelle question se pose : l’évolution de cette faune bartonienne 
a-t-elle été nulle, ou bien au contraire s’est-elle traduite d’une 
facon positive par l'apparition de mutations nouvelles caractéri- 
sant une nouvelle zone paléontologique ? 

Ici encore, la pénurie des documents ne permet pas une con- 
clusion formelle: mais, ici encore, les indications sont toutes dans 
le même sens : nous avons remarqué que certains échantillons de 
N. cf. Rosai ne sont pas identiques à ceux du Priabonien infé- 
rieur, mais en constituent une mutation légèrement différente par 
la taille et par les filets; certains individus de N. Fabian sont 
identiques à ceux du Priabonien, mais d'autres ont un réseau 
déjà beaucoup plus serré et une granulation beaucoup plus fine, 
constituant une mutation qui se rapproche déjà beaucoup de W. 
intermedius typique. Sismondia planulata et Echinolampas nov. 
sp. ne semblent pas exister dans les niveaux plus bas; Chlamys 
biarritzensis est représenté par une mutation déjà extrèmement 
voisine de CAl. bellicostata des couches supérieures; enfin, Chama 
antescripta est une espèce dont le type provient des couches du 
Phare. 

Il semble ainsi légitime de conclure, au moins provisoirement, 
que la faune de la Côte des Basques a évolué pour donner celle 
des couches de la Perspective Miramar et du Cachaou, qui consti- 
tuent ainsi une zone paléontologique distincte du Bartonien qui 
est au-dessous. 

Ainsi se trouve confirmée l'attribution que nous avons faite de 
ces couches à l'étage ludien, car on ne peut attribuer qu'à cet 
étage une zone paléontologique placée entre le Bartonien au- 
dessous et l'Oligocène certain au-dessus, 


1908 FAUNES NUMMULITIQUES A BIARRITZ 251 


OLIGOCÈNE 


L’Oligocène est formé par les couches qui affleurent à Biarritz 
même ; il est nécessaire d’y distinguer deux groupes d'assises, 
correspondant respectivement au Lattorfien (couches du Port- 
Vieux, de l’Atalaye et du Port des Pêcheurs) et au Stampien (Lou 
Cout, le Phare et la Chambre d'Amour); mais la faune de ces deux 
étages est très homogène et devra être étudiée dans un même 


paragraphe ; elle se compose des espèces suivantes : 


Nummulites Bouillei ne LA HARPE 
— vascus JoLY et LEYM. 
— intermedius D’ARCH. 
Cidaris striatogranosa D'ARCH. 
—  Oosteri LAUBE. 
Micropeltis biarritzensis Corr. 
Circopeltis garginensis Corr. 
Scutella subtetragona DE GRaï. 
Clypeaster biarritzensis Cort. 

— Bouillei Corr. 
Echinolampas subsimilis D'Arcu. 
_— Falloti Cort. 

Echinoneus Michaleti Corr. 
Brissopsis biarritzensis Cort. 
Eupatagus ornatus DErR. 

—  Vidali Corr. 
Macropneustes biarritzensis Corr. 
Hypsospatangus Bouillei Corr. 
Sarsella sulcata POMEL. 
Schizaster rimosus DEsor. 

—  vicinalis AG. 
—  Studeri AG. 


Limopsis turgida Roy. 
Avicula Sp. 
Pecten arcuatus Broccui 
—  Boaissyi D'ARCH. 
Chlamys biarritzensis v'ArcH.type 
et mut. bellicostata S. 
Woop. 
Amussium Sp. 
Ostrea gigantica Sos. in BRAND. 
—  Brongniarti BRONN 
—  cyathula LAMK. 
Pinna sp. 
Meretrix Verneuili D'ARCH. 
Pholadomya Puschi Gorpr. 
Turritella asperula BRoG. 
Scalaria subpyrenaica Tour. 
— Peliati ve Rainc. et Mux.- 
CH. 
Tritonium Delbosi Fucas 
Athleta subambigua D'Ors. 
Conus ineditus (?) Micu. 
Terebra postneglecta SAcco var. 


—  Degrangei Corr. cingulatoides SAcco. 


— ambulacrum DES. 


DiscUSsION DE LA FAUNE. — Comme nous avons fait pour la 
faune bartonienne, nous nous placerons successivement à deux 
points de vue, nous demandant tout d'abord quel âge cette faune 
assigne aux couches qui la contiennent, et ensuite, au point de 
vue plus général de l’évolution des faunes, quels sont ses carac- 
tères particuliers et quelles sont ses relations avec les autres faunes, 
plus anciennes et contemporaines. 


Age de la faune. — La question de l’âge se subdivise en deux 
autres : 1° la question du parallélisme avec Gaas; 2° la question 
du parallélisme avec le Néonummulitique du Piémont et du 
Vicentin. 


252 JEAN BOUSSAC 27 Avril 


Le synchronisme du gisement de Gaas avec les couches supé- 
rieures de Biarritz a été nettement aflirmé, il y a vingt ans, par 
Benoist, dans son « Esquisse géologique des terrains tertiaires 
du Sud-Ouest de la France » et dans son « Tableau synchronique 
des terrains tertiaires du Sud-Ouest de la France, du bassin de 
Paris, du bassin de Mayence et du Vicentin », parus l'un et l’autre 
en 1888; mais presque tous les stratigraphes s'insurgèrent contre 
cette manière de voir, qui impliquait que les grès supérieurs de 
Biarritz et les faluns de Gaas eussent été déposés sous les mêmes 
eaux ; la dissemblance si profonde des faunes de ces deux forma- 
tions leur paraissaitinexplicable dans l'hypothèse du synchronisme. 
«Dans le Sud-Ouest, — disait M. G. F. Dollfus, le 5 novembre 1906, 
à la Société géologique de France, je continue à repousser l’idée 
que les couches supérieures de Biarritz, de la Chambre d'Amour, 
soient un simple faciès des couches de Gaas, près Dax, et des 
couches à Astéries du Bordelais. Le peu d'espèces qu’on connaît 
dans les couches supérieures de Biarritz sont complètement difté- 
rentes. Aucune preuve stratigraphique n'a été donnée jusqu'ici 
dans un sens ou dans l’autre ; c'est une question de paléontologie 
pure, et je me demande si moins de trente kilomètres peuvent 
suflire à une pareille modification ». 

Cette preuve stratigraphique, que M. Dollfus déclarait man- 
quer, allait bientôt être apportée d’une façon péremptoire par 
M. Henri Douvillé, qui soutenait depuis quelques années le parallé- 
lisme contre lequel protestait M. Dollfus. Il montrait que, dans la 
région du Tuc de Saumon, Cassen, Mugron, des couches de grès 
à NV. Bouillei, N. vascus et N. intermedius, identiques aux cou- 
ches supérieures de Biarritz-Bayonne, surmontaient 8 à 10 mètres 
de calcaires et de marnes à Vatica crassalina, où la faune de 
Gaas était associée aux Eupatagus ornatus et aux Nummulites de 
Biarritz. Les couches de Gaas devraient done venir se placer, à 
Biarritz, sous les couches du Phare et de la Chambre d'Amour; 
d'autre part j'ai montré qu'il y avait à Gaas une lacune correspon- 
dant à toute la partie supérieure de la Côte des Basques et que 
les couches de l’Atalaye et du Port-Vieux, qui indiquent un mou- 
vement régressif très accusé, doivent y manquer aussi ; les couches 
de Gaas doivent être plus élevées et venir se placer très proba- 
blement au niveau de la lacune correspondant à la plage de 
Biarritz et aux rochers de la villa Eugénie. Leur position semble 
donc fixée d’une façon très précise par la stratigraphie. 

Mais les arguments paléontologiques font-ils aussi réellement 
défaut en faveur de cette manière de voir que le déclarait 


1908 FAUNES NUMMULITIQUES A BIARRITZ 253 


M. Dollfus? Une étude attentive de cette faune montre que c’est 
le contraire qui est vrai. Les Nummulites sont les mêmes; en 
outre, on y trouve à la Chambre d'Amour Ostrea cyathula, Trito- 
nium Delbosi, et Voluta subambigua, qui sont des formes caracté- 
ristiques du niveau de Gaas; la stratigraphie et la paléontologie 
sont donc d'accord dans cette question. 

Il me paraît donc bien démontré qu'il ny a entre la faune des 
couches supérieures de Biarritz et celle de Gaas que des diffé- 
rences dues aux faciès : «Sans doute à première vue — disait très 
justement M. H. Douvillé — les faunes des deux systèmes de cou- 
ches paraissent très différentes, mais cette différence est unique- 
ment une question de faciès : on ne trouve pas la Natica crassa- 
{ina dans le port de Biarritz, mais c’est qu'on n’y trouve aucune 
Natica, pas plus qu'on n'y trouve de Deshayesia ou de Les- 
peronia ». 

Le synchronisme avec Gaas une fois admis, la question de l’âge 
des couches se résout d’elle-même : la partie supérieure, depuis la 
falaise Lou Cout jusqu'à la Chambre d'Amour, est stampienne ; la 
partie inférieure, comprenant le Port des pêcheurs, l’Atalaye et 
le Port-Vieux, est lattorfienne. Et il reste simplement à montrer 
que l’ensemble de la faune tend à paralléliser ces couches avec le 
Néonummulitique du Piémont et du Vicentin, ce qui confirme 
complètement le parallélisme avec Gaas. 

La disparition brusque des Orthophragmina est un des traits les 
plus caractéristiques du changement de faune qu'on constate en 
passant des marnes bleues de la Côte des Basques aux grès et pou- 
dingues des couches supérieures : elle se produit, dans le Vicentin, : 
aussi brusquement, entre les dernières couches du Priabonien et les 
premières couches oligocènes (Montecchio Maggiore, Sangonini, 
etc.). On constate en même temps l'apparition du genre Scutella, qui 
a lieu aussi dans l’Oligocène, dans le Piémont et dans le Vicentin : 
le genre Clypeaster parait plus ancien ; mais, d'après Airaghi, le 
Clypeaster biarritzensis tomberait en synonymie devant C. penta- 
gonalis Mrcur. de Dego, Cassinelle, Squaneto, etc. 

Numimnulites intermedius est une espèce de l'Oligocène du 
Piémont et du Vicentin ; Echinolampas subsimilis est une espèce 
de l’Oligocène des environs de Pauillac (le Meynieu, etc...) ; 
Limopsis turgida estune espèce de Dego, Mioglia, Cassinelle, ete. ; 
Pecten arcuatus, qui existe déjà dans le Priabonien, prend ici, 
comme dans l'Oligocène du Piémont et du Vicentin, son plus grand 
développement, avec apparition de plusieurs variétés inconnues 
dans les niveaux inférieurs; Chlamys biarritzensis se montre 


254 JEAN BOUSSAC 27 Avril 


sous sa forme type et accompagné de la mutation bellicostata 
S. Woop. de l'Oligocène d'Angleterre, de Belgique et d'Alle- 
magne; Ostrea cyathula a une signification qui n’est pas douteuse ; 
Turritella asperula est fréquente dans l'Oligocène du Piémont 
et du Vicentin et accompagnée de nombreuses variétés qu'on 
retrouve à Biarritz; Scalaria Pellali n'est pas autre chose qu’une 
forme de Cassinelle décrite sous le nom de Acrilla amæna var. 
eosubcancellata par Sacco ; Tritonium Delbosi est une espèce des 
couches de Gnata et de Sangonini; Afhleta subambigua a été 
retrouvée à Cassinelle ; Terebra postneglecta Sacc. var. cingula- 
toides Sacc. est une espèce miocène ! 

Tout cela est fort net, et le caractère oligocène des couches 
supérieures de Biarritz, aflirmé positivement il y a plus de trente 
ans par Tournouër’, et d’après des documents bien plus incomplets 
que les nôtres, semble être maintenant hors de doute. 


Relations avec les autres faunes.— La faune priabonienne semble 
avoir fourni à la faune oligocène de Biarritz, non seulement un très 
grand nombre de ses éléments, mais un grand nombre de ceux qui 
y jouent le principal rôle : toutes les Nummulites sont des formes 
ou des mutations de formes priaboniennes ; un grand nombre des 
Échinides comme Cidaris striatogranosa, Echinolampas Falloti, 
Eupatagus ornatus, Schizaster rimosus, S. vicinalis, S. Studeri 
existaient déjà dans le Mésonummulitique ; Pecten arcuatus, 
Chlamys biarritzensis, Ostrea Brongniarti sont des espèces pria- 
boniennes qui prennent un développement luxuriant dans l'Oligo- 
cène. 

Mais, à côté de cela, il y a un grand nombre d'espèces qui font 
là leur première apparition ; sans compter le grand nombre des 
Échinides spéciaux à ces couches, on peut citer presque toutes les 
formes caractéristiques de l’Oligocène, comme Limopsis turgida, 
Pecten Boissyi, Meretrix Verneuili, Turritella asperula, Scalaria 
subpyrenaica, Sc. Pellati, Tritonium Delbosi, Athleta subambigua, 
Terebra postneglecta, etc. 

Si nous notons en outre la disparition brusque des Ortho- 
phragmina, Y'apparition du genre Scutella, il nous semblera que 
la faune oligocène ne résulte pas uniquement de l’évolution de la 
faune priabonienne, mais qu'il y a eu, à la limite de l'Éocène et de 
l'Oligocène, un mouvement de faunes important, avec des migra- 


1. R. TournouËr. Sur les Mollusques du terrain nummulitique de Biarritz 
recueillis par M. de Bouillé. B.S.G.F., 4 mai 1874 ; G), IL, p. 262-265. 


1908 FAUNES NUMMULITIQUES A BIARRITZ 255 


tions, phénomène en connexion probable avec les importants 
changements géographiques qui ont eu lieu à la même époque. 

Il y a ainsi, dans les régions méditerranéennes, entre le Méso- 
et le Néonummulitique, des phénomènes fauniques de même 
ordre qu'entre l’Auversien et le Bartonien. Ces phénomènes sont 
marqués, dans notre classification, par une coupure importante, 
correspondant à la limite entre l'Éocène et l’Oligocène. 


J'ai essayé, dans cette note, non seulement de dater les difté- 
rents horizons nummulitiques de Biarritz, mais de suivre l’évolu- 
tion des faunes et de noter les relations de chacune d'elles avec 
les faunes plus anciennes, contemporaines et plus récentes ; c'était 
une tentative difficile et qui m’exposait forcément à diverses 
erreurs, résultant soit de fautes d’appréciations, soit du manque 
de matériaux, soit de l'esprit de système dont nous sommes tous 
plus ou moins imbus; j'ai espéré que le lecteur voudrait bien me 
les pardonner, en raison du grand intérêt qui s'attache à l'étude 
de l’évolution des faunes. 


NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LES FORMATIONS SECONDAIRES 
(TRIASIQUES ET INFRAJURASSIQUES) 
DU SUD-ORANAIS (ALGÉRIE ET TERRITOIRES DU SUD) 


PAR G. B. M. Flamand 


Chargé des levés de la carte géologique du Sud-Oranais d’après 
le 1/200 000 du Service géographique de l'Armée, l’auteur a repris 
depuis trois années ses études dans cette région; ses nouvelles 
recherches viennent compléter et étendre les résultats de ses mis- 
sions antérieures, qui ont été consignés dans la 5° édition de la 
Carte géologique à 1/800 000 de l'Algérie (1900) pour les régions de 
Saïda, des chotts R’arbi, Chergui, des chaînes atlasiques saha- 
riennes (M de Géryville, M' des Ksour et de Figuig) et du chott 
Tigri, ainsi que tout au long de la frontière marocaine (EI Aricha, 
dj. Doug) :. 


STRATIGRAPHIE, — À l'exception d’enclaves de roches granito- 
gneissiques (El Khoder, dj. Melah de Ghassoul), de micaschistes 
à chiastolithe (Aïn el Hadjadj), de cailloux roulés de poudingues 
permiens * (dj. Melah de Méchéria), sporadiques dans des bouton- 
nières gypso-ophitiques (Trias), c'est le Trias qui constitue dans le 
Sud-Oranais, limité à l'Ouest au méridien de Zouireg, les affleu- 
rements les plus anciens. 


Trias.— Ce terrain (Muschelkalk et Marnes irisées) se montre : 
1°) dans les axes anticlinaux des principaux chaînons atlasiques 
sahariens, par failles ou non : dj. Khanguet-el-Melah (Aflou), 
dj. Mouïlah (Arbaouat), Aïn Ouarka (Aïn Sefra), groupe de 
Thyout, dj. Malah (Méchéria), Djenien Bou Resk, dj. Melah et dj. 
Maïz (Figuig) ; ou, 2°) par failles sur les contreforts des reliefs : El 
Khoder (Géryville), dj. Malah O. (Méchéria), Zaouïa près Timen- 
dert, etc.; ou, 3) sans relations apparentes avec les reliefs : 
Eg Zrigat-Malah (Méchéria), dj. Melah de Ghassoul, Si Mohammed- 


1. G. B. M. Framanp». Note préliminaire sur le Jurassique de la région de 
Saïda (départ. d'Oran). B. S. G. F., (6), VIII, p. 70-72, 2 mars 1908. 

2. G. B. M. FLAMAND, apud À. PoMez et Pouy ANNE. Rapport sur les tra- 
vaux du Service géologique de l'Algérie pour l’année 1897. Annales des 
Mines, février 1899.— Ip. Carte géologique de l’Algérie (1900), Alger, feuille 117 : 
régions citées. — Ip. Zbid. Notice sur les travaux récents du Service géolo- 
gique de l'Algérie. Annales des Mines, octobre 1904. 

3. Roches absolument identiques, éléments et ciments, aux poudingues 
permiens du bas oued Tifrit (Saïda). 


1908 SUD-ORANAIS 297 


Abd-Khader (El Aricha), Guelib el Thir (N.0. d’Aflou), etc. ; au 
dj. Malah (à l'Est et dans l’axe, Méchéria) se montrent des pla- 
quettes de calcaires jaune de miel à Myophories. 


INFRALIAS et SINÉMURIEN. — Au-dessus des marnes trisées, en 
concordance, s’observent en certains points (El Khoder, dj. Malah 
(Méchéria), flanc ouest) des bancs de calcaires siliceux à alter- 
nances marneuses à Gervilia præcursor Quensr. et à Mytilus 
psilonoti QuensrT.; ces calcaires (40 à 50 m.) se chargent dans le 
haut de l'étage de nodules siliceux ; plus puissants qu'à Tifrit 
(calcaires à Cypricardes et à Cardinies), cet ensemble s’y montre 
presque identique lithologiquement; les calcaires noduleux y 
représenteraient le Sinémurien. Les calcaires à nodules siliceux 
se montrent aussi au dj. Chemakhich (Aïn Ouarka). 


CHARMOUTHIEN.— Calcaire gris clair à veinules de calcite, ou en 
grands bancs bien lités : dj. Malah (Méchéria) ou en masse à 
stratification indistincte : dj. Chemakhich (Ouarka). Cet étage ne 
se montre fossilifère qu'au dj. Malah (Méchéria) flanc est ; faciès de 
calcaires liasiques moyens du Tell. Les assises les plus inférieures 
renferment Pygope Aspasia MENEGu. Var. major Z\ITEL, difté- 
rente de celle de l’Andalousie (Kilian), Waldheimia cf. numis- 
malis Luk., Rhynchonella Fraasi OrPreL, Rhynchonella aff. calci- 
costa QuEensr.:; à Aïn Ouarka, au Malah, le Charmouthien est 
puissant et très homogène ; à l'Ouest, l'existence de cet étage a 
été signalée par M. Henri Douvillé : au dj. Kardacha : Rhyncho- 
nella voisine de Rh. tetraedra et un Harpoceras. L'auteur laisse 
intentionnellement de côté les terrains liasiques développés à 
l'Ouest de Figuig qui feront l’objet d’une note spéciale. 


ToarcrEN. — En concordance avec les assises précédentes on 
observe des calcaires gris, rosés ou rouges, parfois très minéralisés 
(hématite) à Ammonoïdes. 

Au djebel Malah de Méchéria, flancs ouest et est, on recueille : 
Harpoceras thouarsense v’Ors. sp., Cæœloceras du groupe du 
subarmatum, Dumortieria striatulo-costata Quensr. sp., Hildo- 
ceras aff. Mermeti. 

À Raha Zerga (Teniet el Hamri) dans le dj. Antar-Guettar : Hildo- 
ceras bifrons BruG., Cœloceras crassum Puiccies, Cæœloceras sp., 
var. à côtes très serrées, Jammatoceras insigne ScaügL., Phyllo- 
ceras Nilsoni Hégerrt, Phvll. subnilsoni KiraN sp., Phyll. hetero- 


1. H. Douvizcé. Détermination d'échantillons recueillis par le lieutenant 
Quoniam et rapportés par le général Jourdy. B.S.G.F., p. 6, 20 janvier 1902. 


5 Oct. 1908. — T. VII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 17. 


258 G. B. M. FLAMAND 27 Avril 


phyllum Sow., Phyll. cf. heterophylloïdes Orrer, Harpoceras 
Levesquei »'Ors. (?), Lytoceras Germaini v'Ors. 

A Aïn Ouarka (Aïn Sefra), on recueille dans la zone à Gram- 
moceras fallaciosum BAYLE, de nombreux exemplaires ou frag- 
ments de cette Ammonite, avec Phylloceras heterophyllum Sow., 
Harpoceras Levesquei D'Ors. sp., Dumortieria sp. 

Les terrains liasiques se montrent également à l'Est des Arbaouat 
au dj. Bou Noughta. Le Toarcien affleure plus à l'Ouest, à la base 
du Djermann Tahtani sur la rive droite de l’'oued Dermel (Figuig), 
assises marneuses à /arpoceras supportant le Dogger bien carac- 
térisé. 

Les caractères de cette faune liasique sont dans leurs grandes 
lignes ceux de l’Europe centrale", 

Ces formations sont partout concordantes, le Trias excepté ; 
toutefois au dj. Malah de Méchéria les calcaires à My-tilus psilonoti 
reposent en concordance sur les marnes gypsifères du Trias. 


TecroniQue. — Les chaiînons, en chenilles. relayés * en lesquels 
se décompose la chaîne atlasique saharienne, dont les axes anti- 
clinaux [brachyanticlinaux, pli en éventail oblique (dj. Malah de 
Méchéria) et dômes] sont constitués par les formations secondai- 
res ci-dessus citées, ont, on le sait, une direction générale sensi- 
blement S.0. 1/4 O., [exactement O. 31° $., dans la portion prin- 
cipale comprise entre Figuig et l’extrémité orientale des monts 
des ouled Nayl (Bordg-oued Chair) | : les reliefs jurassiques du dj. 
Aïssa-Malah, du dj. Antar-Guettar, du Chemakhich-Brahm ainsi 
que du Moghad (Crétacé) s'écartent de cette orientation pour se 
rapprocher de celle du méridien ; elle est toujours comprise pour 
ces derniers dans le secteur N. 4o0 E. ou O.; — Le dj. Antar 
épouse exactement le méridien entre Méchéria et EI Ouassa, de 
Galloul à Sadana son orientation est N. 38° E. On retrouve donc 
ici ces faits, depuis longtemps signalés par l’auteur *, de reliefs à 
directions pour ainsi dire préparées par un état de choses anté- 
rieur ; cette direction méridienne ou subméridienne se révèle 


1, Tous ces fossiles ont été déterminés au laboratoire de géologie de 
l’Université de Lyon sous la direction de M. Charles Depéret. 

2. Pour cette expression, voir : HAuG. B. S. Carte géol. Fr.,n°47,et CR. Ac. 
Se., 19 mars 1891. — Ett. Rirrer. Le djebel Amour. B S. Carte géol. Algérie, 
n° 3, P. 90, 1902. 

3. Annales de Géog., p. 233-442, t. IX, 1900. — CR. Ac. Sc., 2 juin 1902. — 
Ibid., 21 juillet 1902. — Bull. Com. Afr. franç. Rens. col. n° 2, p. 68, 1903. — 
Ibid., n° 3, p. 139, 1905. — LB. S. G. Fr., (4), VIIL, 1908, p. 68 et 70. 


1908 SUD-ORANAIS 209 


nettement dans le Sahara, où elle appartient à des plissements 
anciens (kercyniens! à l’Aïn Kahla, EI Khenig, Aïn Cheikh ; dans 
le Tidikelt), elle devient plus rare dans le Nord * où elle s’oppose 
aux plissements atlasiques franchement obliques sur les méridiens. 


SUR L'EXISTENCE DE LA HOUILLE 
DANS LE BASSIN DE L'OUED GUIR (SUD-ORANAIS) 


PAR G. B. M. Flamand 


M. Flamand n’a pu que tardivement prendre connaissance des 
Comptes rendus sommaires parus pendant son absence (B. S. G. F., 
(4), VIIL, p. 85, 16 mars 1908); il est très heureux de féliciter, pour les 
résultats de leurs récoltes, le capitaine Maury son ancien collaborateur 
et le lieutenant Huot. 

Cette constatation faite vers Haci-Ratma est des plus intéressante, 
elle vient ajouter un nouvel affleurement de combustible minéral à ceux 
antérieurement connus : Bel-Hadi(Khenadsa), Gueltat-Salah, Ghoressa ; 
toutefois M. Flamand tient à rappeler qu’il a découvert (commencement 
de mai 1907) le premier gisement de houille à flore westphalienne à 
Haci-Hadri (Khenadsa) comme conséquence de ses recherches et 
revision des travaux du lieutenant Poirmeur et de M. Gautier, préci- 
sément en présence du capitaine Anthoine et du lieutenant Huot. Le 
gisement est étendu de 1 500 mètres aux émergences des griffons des 
sources artésiennes de l’oasis (alternance de bancs de houille et de grès 
sur « quelques décimètres d'épaisseur »). À son retour à Béchar, M. Fla- 
mand fit connaître sa découverte au lieutenant-colonel Pierron et au 
capitaine Maury; à Alger il en fit part au gouverneur général de 
l'Algérie (juin 1907); six semaines après, le capitaine Maury, sur ses 
indications, consentait à poursuivre ces recherches et en forant des 
puils, mettait à jour la belle flore de Gueltat-Sidi-Salah (rapport 
officiel du 15 juin 1907). 


1. Je dis hercyniens; dans ces localités les plissements affectent les 
formations dévoniennes et carbonifériennes qui y sont relevées à 46° sur 
l'horizon; elles sont également affectées dans la grande pénéplaine à l'Est et 
à l'Ouest. 

2. « Ex : vallées de l’oued Igharghar et de l’oued Saoura, dôme crétacé de la 
chebkha du Mzab, vallées de l’oued Loua et de l’oued Zergoun, oued Namous ; 
dans le Tell : anticlinal de Tifrit, vallées anticlinales de Tifrit et Saïda, 
lambeau liasique de l’oued El Abd, dj Kahar (permien), montagne des Lions 
près Oran » (G. B. M. Fcaman»o. CR. Ac. Sc., 21 juillet 1902). 


260 G. B. M. FLAMAND 27 Avril 


M. Flamand a d’ailleurs publié, dès l’an dernier, plusieurs notes sur 
celte question si importante de l'existence de la houille dans le Sud- 
Oranais : aux Comptes Rendus de l'Académie des Sciences (16 juillet 
1907) (note présentée par M. Zeiller, qui avait bien voulu reviser ses 
déterminations paléontologiques) ; dans le Compte Rendu de la cam- 
pagne 1906-07 (Service géologique des Territoires du Sud de l'Algérie) 
(juillet 1907); dans le Bulletin de la Société géologique de France, note 
présentée par M. Henri Douvillé (VIE, p.423) [voir également une première 
observation à ce sujet : B. S. G. F., (4), VI, p. 25, 17 février 1908 |. 


J. Deprat. — Observations sur une note de M. Millosevich à 
propos du basalte de Montresta (Sardaigne). 

Dans une note récente! où il s'occupe des zéolites du basaite de 
Montresta, M. Millosevich appelle la roche qui renferme les zéolites sur 
la route de Bosa à Montresta une andésite augitique-hypersthénique. 
Je n’ai pu me rendre compte de ce qui l'a mené à cette détermination. 
IL n’y a pas d’hypersthène dans cette roche. Par contre le péridot est 
extrêmement abondant. La roche qui contient des phénocristaux de 
labrador et de gros cristaux d’aug'ite et de péridot dans un magma 
microlitique d’andésine et d’augite est un pur basalte porphyroïde à 
augite d’un type assez banal. C’est ainsi que je l’ai du reste déterminé 
il y a quelque temps ? dans une note sommaire. 

J'ai décrit moi-même d’une façon très sommaire des andésites hypers- 
théniques augitiques dans l’Anglona, contenant parfois de l'olivine. J'ai 
indiqué également dans l’Anglona des types à Aypersthène, hornblende 
et augite : dans le Logudoro sur lu route même de Bosa à Montresta 
j'ai recueilli des échantillons d’une belle andésilabradorite à augite et 
hypersthène où les deux minéraux forment des associations ; près 
d'Osilo j'ai signalé de magnifiques labradorites porphyroïdes à gros cris- 
taux de bronzite et d’augite pouvant passer au basalte par adjonction de 
péridot, mais toutes ces roches dont je prépare la description détaillée 
sont bien différentes du typique basalte de Montresta. 


1. Il giacimento di zeoliti presso Montresta. RC. Accad. Lincei, vol. XVII, 
série V, 1'° sem. fasc. 5. 1° mars 1908. 

2. J. DEprarT. Les éruptions posthelvétiennes antérieures aux volcans 
récents dans le N.O. de la Sardaigne. CR. Ac. Sc., 17 juin 1907. — Paramètres 
magmatiques des séries volcaniques de l’Anglona et du Logudoro. 1d., 16 
mars 1908. 


Séance du 4 Mai 1908 
PRÉSIDENCE DE M. HENRI DOUVILLÉ 


Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 
Une nouvelle présentation est annoncée. 


M. Armand Thevenin, lauréat du Prix Viquesnel, remercie en 
ces termes la Société 

« Messieurs, je suis profondément reconnaissant à la Société 
géologique de m'avoir inscrit sur la liste de ses lauréats ; cette 
récompense est un précieux encouragement. Vous me permettrez 
de remercier ici plus spécialement le professeur éminent qui a 
proposé mon nom à vos suffrages, votre rapporteur qui vous a 
exposé en termes trop élogieux les résultats des travaux dont il a 
été souvent l'instigateur, et enfin notre doyen, notre maître 
commun, M. Albert Gaudry, qui, au milieu de notre affectueuse 
admiration, en dépit des ans, continue à montrer le chemin des 
découvertes fécondes ». 


M. Paul Combes fils offre un exemplaire d’une « Géologie de la 
Région parisienne » qu'il vient de publier [CRS., p. 83]. 


M. Ph. Glangeaud offre les notes suivantes : (Sur l'extension des 
dépressions oligocènes dans une partie du Massif central et sur leur 
rôle au point de vue hydrologique » (CR. Ac. Sc., 24 février 1908); 
« Les éruptions volcaniques de la Limagne ; sept périodes d’ac- 
tivité volcanique du Miocène inférieur au Pleistocène » (/d., 
9 mars 1908); « Les éruptions pliocènes et pleistocènes de la 
Limagne » (/d., 23 mars 1908): « L'Allier miocène. Un gisement 
de Vertébrés miocènes, près de Moulins » (Jd., 23 déc. 1907) 
[CRS., p. 83-84]. 


M. G. F. Dollfus remercie la Société géologique de France, au 
nom de la Geologists Association, d'avoir bien voulu prêter son 
local pour tenir la réunion générale des géologues de Londres. 


M. Dollfus dépose sur le bureau un tableau provisoire de 
concordance des assises du Tertiaire parisien et du Tertiaire d’An- 
gleterre, établi pour les participants à l’excursion, et soumis à leurs 
controverses. Un tirage définitif sera fait ultérieurement. 


M. G. F. Dollfus offre deux brochures extraites de la Feuille des 
Jeunes Naturalistes « sur la Géologie il y a cent ans. en Angle- 
terre et en France » [CRS., p. 84]. 


262 SÉANCE DU 4 MAI 1908 


M. Haug présente de la part de l’auteur, M. Frédéric Jaccard. 
un important mémoire sur la (région Rubli-Gummfluh (Préalpes 
médianes) », publié à Lausanne dans le dernier Bulletin de la 
Société vaudoise des Sciences Naturelles [CRS., p. 84]. 


M. Deprat offre les notes suivantes : « Etude des roches érup- 
tives carbonifères et permiennes du N.O. de la Corse » (B. Sero. 
Carte G. F., XVII, n° 119, 85 p., 18 fig.); « Paramètres magmati- 
ques des séries volcaniques de l’Anglona et de Logudoro » (CA. 
Ac. Sc., 16 mars 1908) [CRS., p. 85]. 


M. E. A. Martel offre : 1° Son récent ouvrage « l'Evolution souter- 
raine » ; 2 Son « étude (géologique et hydrologique) sur la source 
de Fontaine-l'Evêque (Var) » (Annales, 35, Min.de l'Agriculture), 
dont il a été chargé (en collaboration avec M. Le Couppey de la 
Forest) par le Ministre de l'Agriculture; 3° Une note sur « les 
cavernes des grès triasiques de Brive » (Bull. Soc. Sc. hist. et 
arch. de la Corrèze, 1907): 4° Un mémoire sur le « creusement 
des vallées et l'érosion glaciaire » (AFAS., Lyon 1906) [CRS.. 
p. 85-86. 


LES ÉRUPTIONS VOLCANIQUES DE LA LIMAGNE ! 
PAR Ph. Glangeaud 


La Limagne montagneuse, qui s'étend des environs de Lempdes 
Haute-Loire), Issoire, Clermont, Billom jusqu'à Riom (Puy-de- 
Dôme), a acquis un relief varié grâce à ses parties volcaniques, 
qui ont pénétré ou recouvert une partie de son sol sous forme de 
coulées, de filons, ou de pépérites. 

On à cru longtemps que la plupart de ces collines étaient d'âge 
pliocène supérieur. M. Michel Lévy a signalé le premier des 
coulées miocènes et M. Boule avait attiré l'attention sur des sables 
à chailles analogues à ceux du Velay, situés entre deux coulées 
basaltiques près de Clermont; mais on n'avait pas de notions 
précises sur l'âge et la genèse de ces sables et de ces collines 
volcaniques. 

Les recherches que j'ai entreprises m'ont permis d'établir qu'il 


1. Un mémoire détaillé paraîtra dans le Bulletin des Services de la Carte 
géologique de la France. 


1908 ÉRUPTIONS VOLCANIQUES DE LA LIMAGNE 263 


y avait eu dans la Limagne sept périodes d'activité volcanique, 
s’échelonnant du Miocène inférieur au Pleistocène inférieur et, 
fait important, que ces périodes d'activité volcanique étaient en 
relation étroite avec les mouvements orogéniques et les événe- 
ments hydrologiques qui ont intéressé le Massif Central à toutes 
les époques. C’est principalement au Miocène que ces mouvements, 
continus depuis l’Oligocène, eurent la plus grande amplitude, 
puisqu'ils amenèrent notamment la surélévation des anticlinaux 
(Forez, Margeride, Cévennes), à des altitudes atteignant 2 000 m. 

1° Les éruptions volcaniques de la Eimagne sont encadrées 
entre les sables fluviatiles burdigaliens à Melanoides Escheri, 
Melanopsis Hericarti (Dollfus) de Gergovie et Les alluvions pleis- 
tocènes de Sarliève à Ælephas primigenius, Cerous tarandus, etc.; 

20 Les premières éruptions sont d'âge burdigalien, car les laves 
basaltiques des coulées sont en galets dans les alluvions helvé- 
tiennes à Dinotherium Cuvieri, Mastodon angustidens, Mastodon 
tapiroides, Rhinoceros aurelianensis, Crocodiles et Tortues (près 
de Clermont et à Givreuil (Allier); 

30 Un autre niveau alluvial important est celui de Perrier, qui 
est de la fin du Pliocène inférieur ; 


4° Les coulées des éruptions de ces sept périodes volcaniques 
sont suspendues aujourd'hui au-dessus de l'Allier, à des hauteurs 
variant entre 390 m. et 70 m. 


On peut ainsi mesurer les différentes phases du creusement de 
cette vallée, puisque l'extrémité des coulées repose sur des alluvions 
de l’Allier s'échelonnant à huit époques différentes ; 

5° Voici la répartition de ces coulées : 

CREGSEMENT DE LA 


EruPriONS DE : VALLÉE DE L'ALLIER 
EN MÈTRES : 


Gergovie, Puy St-Romain, Puy 
1. MIOCÈNE INFÉRIEUR. St-André, les Côtes de Cler- 


mont, Comté ? . . 390 mètres 


: Pay de Mur, Chateaugay, Puy 
2. MIOCÈNE MOYEN. $ 

de Var, Chanturgue. . . 287 » 
3. MIOCÈNE SUPÉRIEUR Pardines . . . SAR D DEN CN) 


À à Perrier, Montcelet, Mont Ro- 
4. PLIOCÈNE INFÉRIEUR 


— 


NON LM RAS TOO 0 
A Ve ne Corent, le Broc (Puy-de-Dôme) Ps 

; Le Coupet (Haute-Loire) . . 165 » 
6. PLIOCÈNE SUPÉRIEUR . La Roche Noire . TIRE) 


1. PLEISTOCÈNE INFÉRIEUR Gravenoire, Beaumont, . . 70 » 


264 PH. GLANGEAUD 4 Mai 


6° Les pépérites, qui sont généralement d'origine intrusive 
(Michel Lévy) et se relient étroitement au point de vue de leur 
gisement, avec les venues éruptives, ont des âges correspondant à 
ces coulées ; 

7 La nature des laves, émises par les volcans de la Limagne 
est la suivante : basalte (type dominant), limburgite, dolérite, 
néphélinite, téphrite à olivine (Lacroix) et phonolite. 

80 Les anciennes bouches volcaniques sont situées sur des 
fractures, souvent bien nettes, à la limite de deux voussoirs diffé- 
remment dénivellés (Gravenoire, Beaumont, Mont Rognon, Ger- 
govie, Chateaugay, Usson, etc.) ; 

9° Les éruptions du Velay ont débuté également au Miocène 
inférieur, C’est donc dans cette région et dans la Limagne que l’on 
trouve les plus anciennes éruptions volcaniques tertiaires du 
Massif Central. Elles se sont poursuivies dans ces deux contrées 
jusqu'au Pleistocène '; 

10° Les premières éruptions du Velay et de la Limagne ne 
paraissent pas en relation avec le dernier soulèvement alpin, 
auquel elles sont bien antérieures pour la plupart. 

Les mouvements orogéniques du Massif Central, contrairement 
à ce que l’on pensait, seraient donc en grande partie indépendants 
des mouvements alpins. Ils étaient d'ailleurs à peu près terminés 
(à part les tassements) lors de la dernière phase alpine. 

Ce sont là des vues nouvelles, qui complètent ou modifient très 
sensiblement les idées admises jusqu'ici. 


M. Paul Lemoine fait remarquer l'intérêt que présente la découverte 
faite par M. Glangeaud du passage de bauxites en place, résultat 
manifeste de la décomposition des roches anciennes, à des bauxites de 
transport, intercalées dans les sédiments oligocènes. Ce fait,ajouté aux 
données que l’on possède sur les bauxites de l’Alabama, apporte un 
argument de plus à l’appui de la thèse de ceux qui veulent voir dans les 
bauxites les produits de transport de latérites anciennes”. Le fait que 
ces bauxites se trouvent dans les couches oligocènes, associées à des 
Palmiers, vient également étayer cette opinion. Il est probable que, 
dans l'avenir, la présence de bauxite dans certaines couches sera une 
donnée précieuse pour la reconstitution du climat des époques géolo- 
giques. 


1. NOTE AJOUTÉE PENDANT L'IMPRESSION. Les recherches de M. Lauby sur 
l'Aubrac, feraient remonter les premières éruptions volcaniques de ce 
massif jusqu’à l'Oligocène supérieur. à 

2. Jean CHAUTARD et Paul LEMoINE. CR. Ac. Sc. 1908 et CR. séances 
Soc. Industrie minérale, avril 1908. 


SUR UN GISEMENT D'ALUNITE AU CONTACT 
DE RHYOLITES ANCIENS PRÈS DE RÉALMONT (TARN) 


PAR Pierre Termier 


M. John A. Burford a récemment découvert près de Réalmont, 
dans le vallon du Siex, affluent de rive droite du Dadou, un inté- 
ressant gisement d’'alunite ! compacte, de couleur rose ou grise, 
fort semblable aux alunites compactes de Hongrie. Voici quelles 
sont, d’après M. Burford, les conditions géologiques de ce gisement. 

Le vallon de Siex, ou Siès, est creusé dans un terrain schisteux, 
aux strates redressées, que M. J. Bergeron, sur la feuille Albi de 
la Carte géologique, a rapporté au Potsdamien et désigné par la 
rubrique S ‘}! (ce qui veut dire Potsdamien granulitisé). L'alunite 
forme un petit banc parallèle 
aux strates, épais de 2 à 20 cm., 
surmonté par des schistes noirs, 
charbonneux, avec lydiennes, et 
reposant lui-même sur des ro- 
ches assez massives, mais cepen- 
dant vaguement litées, fort épais- 
ses, et de couleurs claires (vertes 
ou roses). Ces dernières roches 
sont des rhyolites à peine alté- 
rés. Le filet d’alunite est séparé 
du rhyolite sous-jacent par un 
banc de kaolin, épais de 1 m. 50. 


CouPE DU GITE DU VALLON DU SIEX, 
Ne k ï PRÈS RÉALMONT, d’après un croquis 

Il est évident que l'alunite de M. Burford. 

résulte ici de l’action, sur l’or- «à. schistes; b, lydienne noire avec 
: aces graphiteuses (ép. 3 m.); 
those du rhyolite, des eaux sul- GES rentes QE )5 6; 

N ee . schistes charbonneux (ép. 1 m.); 
furiques provenant de la lixi- d, alunite (ép. de 2 à 0 cm): e, 
viation des schistes pyriteux ; kaolin (1 m. 50); f, rhyolite (ép. 

SRE : à indéterminée). 
mais je signale comme très 
curieuse cette disposition, en deux lits parallèles et réguliers, de 
J'alunite pure et d'un kaolin presque pur. 

J'appelle enfin l'attention, à propos de cette découverte de 
M. Burford, sur la présence d'énormes coulées rhyolitiques dans 
le Potsdamien de la région, où du moins dans ce complexe de 
terrains anciens, rapporté globalement au Potsdamien métamor- 
phique, dans lequel tout n'est pas métamorphique, et où il ya 
peut-être des termes de divers âges. Le Massif Central français 
nous réserve encore bien des surprises. 


1. Cette alunite a été délerminée dans mon laboratoire, de même que le 
rhyolite dont il va être question. 


Séance du 18 Mai 1908 
PRÉSIDENCE DE M. HENRI DOUVILLÉ 


Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 


Le Président fait part de la mort de M. Albert DE LAPPARENT, 
enlevé brusquement après une courte maladie; il rappelle, en 
quelques mots, les grands services qu'il a rendus à la science 
géologique. 


Le Président proclame membre de la Société : 


M. Guillaume, ingénieur au Corps des Mines, à Neuilly, présenté par 
MM. de Launay et Termier. 


Une nouvelle présentation est annoncée. 


M. Pervinquière dépose sur le bureau le dernier numéro de la 
Revue scientifique contenant une Notice sur Albert de Lapparent. 
En quelques mots il a essayé de traduire les sentiments que tous 
ressentaient pour l’homme autant que pour le savant. 


Henri Douvillé. — Sur quelques gisements à Nummulites de 
l'Est de l’Europe. 

M. le professeur Androussof, de Kieff, m'a communiqué un 
certain nombre de Nummulites recueillies à l'Est de la Caspienne. 
J'ai été frappé de leur analogie avec les formes de Crimée, et il 
m'a paru utile d'étudier à nouveau la faune de ces gisements. 


Crimée. — Les Nummulites ont été décrites par Deshayes en 
1838 d’après les échantillons de la collection de Verneuil (actuelle- 
ment à l'École des Mines); les espèces distinguées sont N. pob-- 
gyratus, N. distans, N.irregularis, N. rotularius et N. (Assilina) 
placentula. En 1855, d’Archiac réunit les deux premières de ces 
espèces, considère la dernière espèce comme une variété de Ass. 
granulosa et réunit N. rotularius à N. Ramondi; il distingue, en 
outre, trois espèces nouvelles, qui sont des formes mégasphéri- 
ques (A) : Tchihatcheffi, Guettardi, Leymeriei, compagnes de 
distans, rotularius (race de l'atacicus) et granulosa. Cette faune 
a beaucoup d'analogie avec celle de Bos d’Arros et appartient au 
Lutétien inférieur. 

N. Tchihatcheffi a été le plus souvent mal interprété : les divers 
gisements signalés par d'Archiac sont disposés d’après l'ordre 
géographique : c'est pour cette raison que le premier cité est celui 
d'Avesa, où, dit-il, cette espèce accompagne N. complanatus. Or 
cette citation est inexacte, ce n'est pas cette dernière espèce qui 
abonde dans cette localité, mais N. gizehensis, comme l'a fait voir 
M. Oppenheim, et j'ai pu m'assurer que c'était une forme nette- 
ment granuleuse; il en est de même de la forme A qui l’accom- 


ne SLT 


SÉANCE DU 18 MAI 1908 267 


pagne et qui n'est qu'une race de N. curvispira, impossible à 
confondre avec N. Tchihatcheffi. Celle-ci est en réalité, d'après 
d’Archiac, la compagne de NW. Pratti dans le Vicentin, de À. distans 
en Crimée où elle abonde, et la localité du type figuré, Hadinkoï, 
appartient vraisemblablement au même niveau. C'est en réalité 
une espèce du Lutétien inférieur. 

Varna. — Mon collègue M. de Launay a recueilli dans les envi- 
rons, à Dewna, un certain nombre de formes du mème niveau : 
N. distans, N. Pratti, N. subirregularis, N. atacicus-Guettardi, 
Assilina præspira, Operculina canalifera, Orthophragmina 
Archiaci. 

KLAUSENBOURG. — Plus au Nord les gisements de Transylvanie 
appartiennent tous à des niveaux plus élevés, ce qui indique un 
déplacement de la mer vers le Nord, rappelant ce que l’on observe 
dans la région pyrénéenne où le Lutétien inférieur seul est repré- : 
senté dans la chaine elle-même. D'après le très intéressant 
mémoire du professeur Koch, l'EÉocène débute par des formations 
d’eau douce et les premières couches marines qui reposent en 
transgression sur les roches cristallines, renferment la faune du 
Lutétien moyen, N. perforatus-Lucasanus, N. complanatus, avec 
association de formes plus anciennes, M. lævigatus et de formes 
habituellement plus récentes, N. contortus-striatus, N. variola- 
rius-Heberlx. pe 

On distingue ensuite un second niveau d'eau douce, surmonté 
par des marnes justement attribuées à l’Eocène supérieur et carac- 
térisée par l'association des Nummulites réticulées N. intermedius- 
Fichteli, des petites radiées N. Bouillei, N. Boucheri associées à 
des Orthophragmina; ov, parmi les premières de ces formes j'ai 
reconnu incontestablement N. Fabianü, c'est donc bien le niveau 
de Priabona, qui se termine ici comme dans le Vicentin par une 
couche à Bryozoaires et à Orthophragmina. 

Au dessus vient l'Oligocène typique à Vatica crassatina, Ceri- 
thium trochleare, Num. intermedius-Fichteli. La succession des 
faunes est donc exactement la même que dans l'Europe occidentale. 


Henri Douvillé. — Rectifications à la nomenclature de quelques 
Nammulites. 

J'ai indiqué précédemment que le type de N. Ramondi est en 
réalité Assilina Ley meriei ; le nom de cette, espèce ne peut donc 
être conservé. L'espèce habituellement désignée sous ce nom est 
en réalité N. Guettardi, qui est la compagne de NW. atacicus, 
synonyme elle-même de N. biarritzensis (auclorum), qui remonte 
dans le Lutétien moyen; dans le même niveau, M. globulus est 
au contraire, une bonne espèce microsphérique. 


268 SÉANCE DU 18 MAI 1908 


Nous venons de voir que N. Tchihatcheffi est la compagne de 
N. distans et appartient au Lutétien inférieur. 

Le type de N. Lucasanus est de Bos d’Arros, où il est associé à 
N. scaber; il présente les caractères de ce groupe (granules sur les 
filets); c'est une simple race de N. Lamarcki, du Lutétien inférieur. 

Le type de N. perforatus est de Klausenbourg ; il est représenté 
par une bonne figure (grossie) de Fichtel et Moll. D'après le 
professeur Koch, c'est une forme mégasphérique ; elle appartient 
au groupe de A. aturicus (granules entre les filets). C’est donc 
une variété ou une race du N. Rouaulti, et le couple, souvent cité- 
de perforatus-Lucasanus devra être remplacé par aturicus- 
Rouaulti. La première de ces formes a été bien figurée par Ley- 
merie; c'est une espèce bien mieux définie que N. crassus, qui 
n'en est qu'une variété. 


Henri Douvillé. — Sur le développement des Hippurites. 

M. Toucas a montré que les Hippurites sont représentés dès 
l’Angoumien inférieur par deux types, À. Requieni (confondu à 
tort avec /1. resectus), souche de la section des Orbignya à pores 
linéaires, et 1. inferus, souche des Vaccinites à pores réticulés. 
L'absence des Orbignya typiques dans la Mésogée proprement 
dite (province orientale) semble bien indiquer que ce n'est pas là 
une forme primitive ; d’un autre côté, 71. resectus, avec ses pores 
arrondis, est tout aussi bien la souche des Hippurites à pores 
polygonaux, qui eux se développent concurremment avec les 
Vaccinites dans la province orientale: dans ces conditions, il 
paraît nécessaire d'en faire une section spéciale, pour laquelle 
nous proposons le nom d'/Jippuritella (type H. Maestrei). 

Lorsqu'on étudie le développement des Hippurites, on distingue 
un premier stade dans lequel l'animal est fixé plus ou moins lar- 
gement dans la région de l'ouverture pédieuse et du muscle anté- 
rieur. Dans la partie opposée, on voit se dessiner trois légères 
inflexions du test correspondant au ligament interne et aux 
deux siphons : c'est que dans ces points l'élargissement de la 
coquille est contrarié par les connexions qui existent entre les 
divers éléments de l'appareil cardinai : connexion entre le musele 
antérieur placé dans la région de fixation de la coquille et la dent 
antérieure À Z7, sur laquelle vient s'appuyer ordinairement la dent 
médiane 3 b; connexion entre cette dent marginale, le ligament et 
la dent postérieure P 71, connexion enfin entre cette dernière dent, 
le muscle postérieur et le ganglion correspondant, dans la dépen- 
dance duquel sont les ouvertures siphonales. De ces connexions 


SÉANCE DU 19 MAI 1908 269 


résulte une gène et par suite un retard dans le développement du 
bord de la coquille en ces points, d’où résultent les trois replis 
caractéristiques. 

J'ai insisté précédemment sur la disposition toute spéciale du 
muscle postérieur inséré sur la surface interne de l'apophyse den- 
tiforme de la valve supérieure, disposition qui empêche aussi le 
muscle de suivre le mouvement de croissance périphérique, con- 
trairement à ce qui se passe dans les Radiolites. 

Dans les stades suivants les Hippuritella typiques se dévelop- 
pent lentement en largeur ; la forme générale reste ordinairement 
étroite et allongée (en tuyau d'orgue), aussi la disposition des 
replis se maintient peu différente de ce qu’elle était dans le jeune. 

Dans les Vaccinites, au contraire. on distingue trois stades suc- 
cessifs : 1° un premier stade, où la coquille présente exactement la 
même forme et la même disposition des plis que dans les jeunes 
Hippuritella, ce qui indique une origine commune; 2° un deuxième 
stade, où la coquille se développe très rapidement en largeur; il 
en résulte une exagération du ralentissement de la croissance dans 
les points qui correspondent au ligament et aux siphons, d'où 
un allongement très accentué de l’arête ligamentaire et des piliers, 
qui restent rapprochés, et un développement de la cavité acces- 
soire antérieure ©; 3° un troisième stade, de croissance normale, 
où la coquille prend sa forme cylindro-conique habituelle. 

Vaccinites doit donc être considéré comme dérivant d’Hippuri- 
tella : ses caractères différentiels résultent d’une croissance très 
rapide en largeur pendant le second stade du développement ; en 
même temps, on peut concevoir que les pores se compliquent pro- 
gressivement, deviennent denticulés, puis réticulés. Nous avons 
quelques raisons de penser que cette section comprend plusieurs 
rameaux différents. 

Quant aux Orbignya, ils représentent comme nous l’avons vu 
un rameau spécial propre au golfe pyrénéen (Aquitaine, Provence, 
Catalogne). | 


M. A. Toucas fait les observations suivantes : 

1° La forme primitive de la première section (Orbignyra WovpwaARD), 
doit porter le nom d’Æipp. Requieni MaruEeroN 1842, l’Hipp. resectus 
DEFRANCE n’en constituant qu’une variété de même âge, décrite et 
figurée pour la première fois en 1893 par M. H. Douvillé ; 

2° La forme primitive de la deuxième section ( Vaccinites FiscHER), 
est l’Hipp. præpetrocoriensis Toucas, qui a fait son apparition dans 
l’Angoumien inférieur, zone G. d’Arnaud, en même temps que l’Hipp. 
Requieni, et non l’Hipp. inferus Douv., qui est une forme un peu plus 
récente ayant servi d'origine au groupe de l’Hipp. giganteus ; 


270 SÉANCE DU 18 MAI 1908 


3» Ces deux sections des Hippurites paraissaient être indépendantes 
au point de vue de leurs caractères (forme des pores, de l’arête cardinale 
et de l’appareil cardinal) comme au point de vue de leur origine (appa- 
rition simultanée) et de leur évolution. La nouvelle section, proposée 
par M. H. Douvillé, tendrait au contraire à fixer une origine unique 
des Hippurites et à établir une liaison entre les Orbignya et les Vacci- 
nites. Avant de se prononcer sur l’importance et la valeur de cette 
modification, il y a lieu d’attendre la publication du mémoire de 
M. H. Douvillé, qui nous fera connaître le type de cette nouvelle 
section, ses caractères, les formes ou groupes qu’elle devra comprendre 
et ses rapports avec les deux autres sections déjà établies, 


M. Haug ivsiste sur le très grand intérêt que présentent les 
recherches de M. Henri Douvillé au double point de vue de la 
biomécanique et de l’ontogénie. On est en droit d'espérer qu'elles 
ouvrent pour l'étude des Rudistes une ère nouvelle, en conduisant 
à des résultats aussi importants que ceux auxquels Hyatt, Branco 
et d’autres ont été amenés au cours de leurs travaux sur l’évolu- 
tion individuelle des Ammonoïdés. On sait quel parti divers 
auteurs ont pu tirer également des études ontogéniques pour l’éta- 
blissement d’une classification naturelle des Trilobites, des Lamel- 


libranches, des Brachiopodes, etc. 

W. Kilian. — Sur l’âge de la couche jaune à Astieria du Jura 
Neuchôtelois. 

Dans une brochure récente (Mélanges géologiques sur le Jura 
neuchâtelois, Neuchâtel, 1908, p. 197), M. Schardt revient sur l'âge de 
la couche jaune à Astieria de Villers le-Lac et du Jura neuchâtelois, Il 
attribue à l'Hauterivien cette assise, que nous plaçons au sommet de 
l'étage valanginien', en faisant remarquer que le genre prédominant 
dans cette couche est Astieria, qui, dit-il, « est d’ailleurs un genre 
hauterivien par excellence ». 

Notre confrère aurait pu cependant voir dans les nombreuses 
publications traitant du Néocomien du Sud-Est de la France, que si 
la section Astieria du groupe si hétérogène, et polyphylétique des ÆHol- 
costephanus, atteint son maximum de fréquence dans lHauterivien infé- 
rieur, ce groupe disparaît dans la moitié supérieure de cet étage, alors 
qu'il est déjà représenté par de très nombreuses formes pyriteuses (dont 
M. Sayn prépare la monographie) dans les dépôts valanginiens ?. 
L'argument tiré de la présence du groupe Astieria dans les marnes de 
Villers n’a donc rien de décisif pour placer plutôt dans l'Hauterivien la 
couche jaune de Villers dans laquelle existe Saynoceras verrucosum 
D'OrB. sp. (découvert jadis par M. Sayn) et qui est l'équivalent 


1. M. BAUMBERGER nous a suivi dans cette attribution (Inaugural Dissert. 
de l'Univ. de Bâle, 1403, et Soc. Pal. suisse, XXXIT, 1906, p. 5). 

2, Ce sous-genre d’Holcostephanus (Astieria) débute dans la zone à Hoplites 
Boissieri avec Ast. Schenki OPp. sp., qui y est toutefois assez rare et y 
accompagne de nombreux Spiticeras. 


L 


SÉANCE DU 18 MAI 1908 271 


évident des calcaires jaunes à Alectryonia rectangularis RœM. sp. du 
Dauphiné et de la Savoie, lesquels passent nettement, au S. de Grenoble, 
au Valanginien supérieur à Céphalopodes (zone à Sayn. verrucosum). 

M. Schardi cite, en outre, à l'appui de sa manière de voir la présence, 
dans la marne à Astieria, de Lamellibranches et d’Echinides à cachet 
hauterivien. Or nous avons montré dans nos publications antérieures et 
récemment encore dans Lethæa geognostica (I, t. IT, fascicule 1. 
Palæocretacicum), que les faunes néritiques des étages valanginien et 
hauterivien possèdent beaucoup d’éléments communs et ne peuvent 
guère être distinguées que par leurs Céphalopodes. 


G. Rovereto. — Sur le Stampien à Lépidocy clines des environs 
de Varazze. 
- Le long de la côte de la Ligurie, aux environs de Varazze, j'ai 
découvert un gisement de Stampien reposant en partie sur le 
Tongrien, en partie directement sur les roches anciennes. Ce 
Stampien se compose de bancs construits par des Polypiers et 
par des Algues, parmi lesquels j'ai reconnu des Lithothamnium 
(L. torulosum Gÿms.), et une Cymopolia nouvelle, ainsi que 
plusieurs espèces de Mollusques : Chlamys miocenica Micurr., 
Chl. antiquata Rov., Pinna Deshayesi Mayer, Modiola tauri- 
nensis Bon., Bulla simplex Fucus, et diverses Lépidocycelines, 
dont la détermination est due à M. Prever : Lepidocyclina hime- 
rensis CaecciA, L. planulata CueceurA, L. Raulini LE. et Douv., 
L. Schlumbergeri Le. et Douv., L. Chaperi Le. et Douv. 

Or, il estimportant de constater que les deux premières de ces 
Lépidocyclines sont propres à l’Éocène sicilien ; les autres, par 
contre, au Miocène et, plus particulièrement, à l’Aquitanien ; par 
suite, le gisement de Varazze confirme l'opinion de plusieurs de 
mes collègues, de MM. Prever, Silvestri, Checchia-Rispoli et 
d'autres encore, selon lesquels on doit assigner aux Lépidocy- 
clines une distribution chronologique bien plus étendue qu'on ne 
l’admet généralement. 


Robert Douvillé.— Observations à propos de la note de M. Rove- 
reto & Sur le Stampien des environs de Varazze ‘ ». 

Dans le nouveau gisement stampien de Varazze, M. Rovereto signale 
un certain nombre de Lépidocyclines déterminées par M. Prever. Outre 
plusieurs espèces oligocènes, M. Rovereto cite deux espèces «éocènes », 
à savoir, L. himerensis et L. planulata CueccurA. Ces espèces ont prin- 
cipalement été établies, je crois, parce qu'elles ont été trouvées dans 
des terrains que M. Checchia considère comme éocènes ; si elles avaient 
été trouvées dans des gisements reconnus par lui comme oligocènes, 
il me semble certain qu’il en aurait fait ce qu’elles sont en réalité : des 
Lep. dilatata de petite dimension. 


1. Observations présentées à la séance du 1° juin 1908. 


SUR LA CONTINUITÉ DES PHÉNOMÈNES OROGÉNIQUES 
DANS UNE PARTIE DU MaAssiF CENTRAL 
AUX ÉPOQUES OLIGOCÈNE ET MIOCÈNE ET LEURS RELATIONS 
AVEC LES PHÉNOMÈNES VOLCANIQUES ET HYDROLOGIQUES 


PAR Ph. Glangeaud 


Au début de l'Oligocène, le Massif Central était un plateau 
central, au climat tropical et à la surface fortement rubéfiée par 
les agents atmosphériques, comme certains territoires du Sénégal, 
du Soudan et de la Guinée (formation de latérite et de bauxite). 

Une première série de mouvements amena la formation de 
dépressions et de synelinaux oligocènes (Limagne, Bassin du Puy, 
de Montbrison, d'Aurillac, de la Sioule, de la dislocation houillere, 
ete.), qui communiquèrent ensemble, au moins momentanément à 
l’époque stampienne. 

Par suite de la continuité des mouvements orogéniques, il 
s’accumula dans certains grands synclinaux, comme la Limagne, 
une épaisseur considérable (plus de 1 000 mètres) de sédiments, au 
fur et à mesure que s’enfonçaient les synelinaux. 

À la fin de l’'Oligocène, les mouvements horizontaux avaient 
amené l’émersion complète des dépressions oligocènes du Massif 
Central. : 

Les mouvements miocènes continuèrent, d'une façon générale, 
à surélever les clefs de voûte anticlinales, pendant que s’enfon- 
çaient les synclinaux. Cette surélévation fut beaucoup plus 
accentuée vers le Sud (région des Cévennes, Lozère, Ardèche) 
que vers le Nord ; aussi le sol prit-il dans cette portion de terri- 
toire une inclination générale sud-nord. Le premier réseau 
hydrologique, d'âge burdigalien, épousa les lignes de plus grande 
pente des dépressions synclinales oligocènes. 

L'existence de ce réseau se manifeste, au Burdigalien, par un 
ruissellement intense sur les flancs des synclinaux et par le 
transport par les collecteurs, Loire et Allier, dans la Limagne et 
jusqu’en Sologne de sables granitiques et argileux variés (Sables 
de l’Orléanais et de la Sologne). 

Ces mouvements sont suivis des premièreséruptions volcaniques 
de la Limagne et du Velay. Au début de l’Æelvétien, un nouvel 
épisode orogénique surélève surtout la région cristalline (Forez, 


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Soc. Géol.- 


Bull. 


5 Oct. 1908. — T. VII. 


274 PH. GLANGEAUD 18 Mai 


Cévennes, Margeride) à près de 2000 mètres et avec elle, des 
compartiments jurassiques de la bordure des Causses et de 
l'Ardèche, qui deviennent bientôt la proie de l'érosion. 

L'Allier, ayant alors une pente et un pouvoir dynamique consi- 
dérable, couvrit d'une nappe de galets de quartz, de chailles 
jurassiques et de basalte une partie de la Limagne, jusque vers 
Nevers (près de 300 kilomètres). | 

Au Tortonien. ces alluvions sableuses de la Loire et de l'Allier 
sont ensuite découpées par des failles (deuxième phase volcanique) 
et les nouveaux voussoirs sont bientôt arasés à leur tour à 
l’époque sarmatique, tandis qu'au Pontique se produit une 
troisième phase d'activité volcanique. 

Il est intéressant de noter que c’est au moment du maximun de 
surélévation des anticlinaux qu'a lieu dans le Bassin du Rhône et 
dans le Bassin de Paris un maximum de transgression marine. La 
régression marine coïncide avec les premiers tassements. 

Le tableau ci-contre résume l'histoire des principaux épisodes 
miocènes dans le Massif Central et dans quelques régions voisines. 


REVISION DES MYRICACÉES FOSSILES DU GRÈS DE BELLEU 


PAR P. H. Fritel 


PLANCHE III 


Dans sa description des plantes fossiles du Bassin de Paris, 
Watelet n’énumère pas moins de douze Myricacées, qu'il classe 
de la manière suivante : 


Comptonia suessionensis WT. Myrica angustissima WT. 
— magnifica WAT. —  verbinensis WAT. 
_ concisa WAT. —  attenuata WAT. 
— triangulata WAT. —  curticellensis WaAT. 
— _ pedunculata War. —  Roginei War. 
_ rotundata W AT. © — Marceauxi WAT. 


Deux ans après la publication du travail de. Watelet, de Saporta 
réunit les Myrica curticellensis War., M. Roginei War. 
M. verbinensis War. à son Dryophyllum lineare Sar. des tra- 
vertins ' de Sézanne. 


1. DE SAroRTA. Mém. Soc. géol. de France, (2), VIII, mém. 3, p. 350, 1868. 


1908 MYRICACÉES DE BELLEU 279! 


Ultérieurement, de Saporta et Marion, dans leur étude sur la 
flore des marnes heersiennes de Gelinden ’ rapportèrent au 
Dryophyllum curticellense War. sp. cinq des Myrica de WATELET. 
Seul le M. Marceauxi, des grès de Courcelles (Aisne) avait échappé 
à cette revision. Ayant eu la possibilité, grâce à l'obligeance du 
professeur Lecomte, d'examiner le type de cette espèce, conservé 
dans les collections paléobotaniques du Muséum national d'Histoire 

naturelle, j'ai pu constater que cette empreinte n'était, elle aussi, 
qu'une variante du Dryophyllum précité. 

Comme l’on peut s’en rendre compte par l'examen de la repro- 
duction photographique de l'échantillon du Muséum (pl. II, fig. 1), 
cette empreinte, par son galbe, par ses proportions et par la forme 
et la disposition des denticules marginaux (bien visibles en haut 
et à gauche de la figure), est voisine des formes moyennes 
du D. curticellense, très répandu à l’époque paléocène, puisqu'on 
le retrouve à Sézanne, à Belleu, ainsi que dans les grès de Vervins, 
de Lewarde, de Proix et d’Artres. L’empreinte-type de Watelet 
est particulièrement conforme à une feuille provenant de cette 
dernière localité, et figurée par M. Gosselet? qui l’assimile au 
D. curticellense var. Roginei War. 

Le Myrica Marceauxi de Watelet représente donc, à mon 
avis, une forme sparnacienne du Dryophyllum curticellense 
thanétien, car j'ai pu m'assurer par un examen minutieux et par 
une comparaison attentive avec des échantillons recueillis en 
place, que le bloc de grès, assez volumineux, contenant cette 
empreinte provient indubitablement de la table gréseuse qui cou- 
ronne les lignites.sur certains points des environs de Laon, parti- 
culièrement à Chaïllevois, Urcel, Anizy-Pinon, etc. 

Il en est de même pour les deux blocs renfermant les restes qui 
ont servi de type à Watelet pour l'établissement de son Myrica 
curticellensis, ils proviennent tous deux de Courcelles, et leur 
grain, ainsi que leur nature purement siliceuse doit leur faire 
attribuer la même origine stratigraphique. 

J'ai cru bon d'indiquer d’une façon précise l’origine des grès de 
Courcelles, confondus par Watelet, avec ceux de Belleu (qui sont 
yprésiens) sous la dénomination commune de « grès supérieurs 
aux lignites ». 

Comme l'indique la liste donnée en tête de cette note, le nombre 
des espèces de Comptonia, reconnues par Watelet dans les grès 
de Belleu, est de six. 


1. DE SaporrA et MARION. Mém. cour. de l’Acad. roy. des Sc. et let. de 
Bruxelles, XXXVII, 1873, p. 42. 
2. GOssELET. Ann. Soc. Géol. du Nord, X, 1882-83, p. 104, pl. v fig. 4. 


276 P. H. FRITEL 18 Mai 


Après avoir examiné les échantillons types, conservés au 
Muséum, j'ai pu me convaincre que ce chiffre était trop élevé et 
qu'en réalité les empreintes de Belleu ne donnent lieu qu’à deux 
espèces tout au plus". 

En effet, si l’on compare les échantillons-types de Watelet avec 
les figures données par cet auteur on constate aussitôt que celles- 
ci ne sont point la reproduction fidèle de ceux-là. Sur presque 
toutes les empreintes, le grain grossier de la roche empêche tota- 
lement de distinguer les détails de la nervation. représentée 
cependant sur les dessins de Watelet. Seule la nervure médiane 
est fortement exprimée sur toutes ces empreintes. 

Les diagnoses données par Watelet se ressentent également de 
l'état assez fruste des fossiles et les distinctions spécifiques de cet 
auteur paraissent uniquement basées sur les différences peu im- 
portantes, observées dans la forme des lobes et dans leur dispo- 
sition. 

Or, il y a lieu de faire remarquer : d’une part, que dans quel- 
ques-unes de ces empreintes le contour des lobes est manifestement 
modifié par un enroulement plus ou moins prononcé de leur bord, 
provenant de la dessiccation de la feuille avant son enfouissement 
dans le sable des dunes yprésiennes. C’est du moins ce qui s’est 
vraisemblablement produit pour les feuilles désignées sous les 
noms de Comptonia concisa War. et C. rotundata War. 

D'autre part, quand on examine les rameaux de l'unique espèce 
vivante constituant aujourd'hui le sous-genre Comptonia, c'est-à- 
dire les rameaux du Myrica (Comptonia) asplenüfolia Ricx. qui 
croît actuellement sur le versant atlantique de l’Amérique du 
Nord, on y retrouve, réunies sur le même individu, toutes les 
variantes morphologiques distinguées par Watelet, dans les em- 
preintes du grès de Belleu, sous un nom spécifique spécial. 

C'est ainsi que le C. suessionensis WarT., dont les lobes sont 
assez régulièrement opposés et plus larges que hauts se rapproche, 
par ces caractères, des figures 1 et 5, mais avec contour un peu 
différent et rappelant plutôt celui des lobes supérieurs des feuilles 
représentées par les figures 2 et 7. 

Quant à la forme constituant le GC. concisa WarT., chez 
laquelle les lobes, au moins aussi hauts que larges, sont nettement 
alternes, elle s’identifie presque avec la figure 1 a, où cette dispo- 
sition est aussi bien caractérisée que sur le fossile, du moins dans 


1. DE SAPORTA avait déjà fait pressentir la similitude de trois des espèces 
de Watelet, sans d’ailleurs s'expliquer sur cette appréciation (DE SAPORTA. 
Ann. Soc. d'Agric. Sc. et Arts da Puy, XXXIII, 1878). 


MYRICACÉES DE BELLEU 


0/5) 


278 P. H. FRITEL 18 Mai 


la partie inférieure du limbe. Le C. pedunculata War. peut de 
même être rapproché de la figure 9 et le C. rotundata War. des 
figures 4 et 6. J’ajouterai que ces figures ont été obtenues par auto- 
impressions faites sur des échantillons de l'herbier du Muséum de 
Paris : la figuge 1 d’après un rameau récolté par Torrey et provenant 
de l’herbier de Jussieu ; les figures 5, 7 et 3, d’après un exemplaire 
récolté par Victor Jacquemont (n° 1834) ; enfin les figures 2 et 6 sur 
un rameau de l’herbier Brongniart et récolté par Schewenitz. II 
résulte donc de ces données que l'examen de trois exemplaires du 
Comptonia asplenüfolia actuel a permis de reconnaître des types 
morphologiques extrêmement voisins de ceux représentés dans 
les grès yprésiens. 

Quant aux détails de la nervation, indiqués par Watelet d’une 
manière très fantaisiste, ils sont absolument indiscernables sur la 
plupart des empreintes de Belleu, seuls les fragments désignés 
sous les noms de C. concisa War. et GC. triangulata WT. lais- 
sent apercevoir, quand on les éclaire convenablement, quelques 
traces évidemment dues aux nervures secondes. Celles-ci parais- 
sent être au nombre de 2 à 3 paires par lobes et disposées comme 
celles qui se montrent sur le C. asplenüfolia Ricu. ; lesquelles ne 
laissent, d'ailleurs, sur les auto-impressions que j'ai pu obtenir 
que des traces presque aussi légères que celles des feuilles fossiles. 
Il n’est donc pas surprenant que le grain grossier de la roche de 
Belleu n'ait pu conserver l'empreinte d'un réseau veineux aussi 
délicat. 

A la suite des remarques précédentes, je considère qu'il devient 
difficile d'admettre l'existence d'un nombre de Comptonia aussi 
élevé que celui indiqué par Watelet à l’époque où les grès de 
Belleu se déposaient ; c'est pourquoi je réunis les formes décrites 
par cet auteur, ne les considérant que comme variations d’un type 
unique | 


MYRICA (COMPTONIA) SUESSIONENSIS (WAT.) nobis 
PIE 0 0 00e 


Comptonia suessionensis War. PI. foss. du bassin de Paris, p. 122 
pl. xxx, fig. 2. 
— concisa War. Loc. cit., p. 123, pl. XXxXu, fig. 1. 
— triangulata War. Loc. cit., p. 124, pl. xxx1m01, fig. 4. 
— pedunculata War. Loc. cit., p. 124, pl. Xxxnm1, fig. 5-6. 
— rotundata War. Loc. cit., p. 124, pl. XXxui, fig. 7. 


, 


Gisement. — Grès yprésiens du sommet des sables de Cuise. 
Localité. — Belleu, près Soissons (Aisne). 


Feuille linéaire lancéolée, atténuée à la base en un pétiole assez 
court. Limbe divisé en lobes nombreux, opposés ou alternes, 


1908 MYRICACÉES DE BELLEU 279 


séparés les uns des autres par des incisures atteignant presque la 
nervure médiane, qui est toujours très nettement exprimée. 

Lobes de forme variable, plus ou moins falciformes, acuminés à 
la partie supérieure externe, arrondis à la partie inférieure 
externe, tantôt plus larges que hauts (forme suessionensis), tantôt 
plus hauts que larges (forme concisa et pedunculata) ou de hauteur 
et de largeur égales (forme triangulata). 

Nervure primaire très fortement marquée à la face inférieure, 
plus légèrement à la face supérieure ; nervures secondes obso- 
lètes, surtout vers la marge, au nombre de 2 à 3 paires par lobe. 
Réseau veineux intermédiaire indistinct. 


. Comme nous l’avons démontré ci-dessus, cette espèce se rapproche 
beaucoup du Comptonia aspleniifolia Ricx. actuel, par les dimensions et 
la forme de ses feuilles, qui présentent les mêmes variations, c’est-à-dire 
que l’on peut rencontrer des organes à lobes opposés à la base et 
alternes au sommet, ou présentant la disposition contraire, ou bien 
montrant l’une de ces deux dispositions sur toute la longueur du 
limbe. 

Mais le Myrica suessionensis, tel que je le comprends, se distingue 
de l’espèce vivante par la forme de ses lobes qui sont toujours falciformes, 
concaves à ieur partie supérieure qui se termine extérieurement en une 
pointe relevée et fortement arrondis à la partie inférieure. L’apparence 
arrondie du contour externe des lobes, que montrent certains échan- 
tillons, étant dûe à une particularité de la fossilisation. 

En somme cette espèce représente évidemment un type aujourd'hui 
éteint, mais qui paraît s'être perpétué au moins jusqu'à l’époque 
sannoisienne, car le C. Vinayi SAP. : des arkoses de Brives (Haute-Loire) 
est extrêmement voisin de l’espèce de Belleu. 

Quant à la forme décrite par Watelet sous le nom de Comptonia 
magnifica, je la considère, avec son auteur, comme distincte des 
précédentes, néanmoins je crois devoir donner un: photographie de 
l’échantillon-type (pl. IL, fig. 5) celui-ci ayant été figuré par Watelet 
d’une façon très défecteuse. 

Par le mode de découpure deses lobes, cette espèce diffère légèrement 
de ses congénères, et par sa taille beaucoup plus grande elle se 
rapproche de la forme aquitanienne d'Armissan, décrite par de Saporta 
sous le nom de Myrica (Comptonia) Matheroniana Sar.?. 

De Saporta compare son espèce aux Comptonia grandifolia UNG. et 
Comptonia laciniata UNG. de Radoboj, dont elle se distingue d’ailleurs 
par les incisures du limbe, se prolongeant jusqu’au contact de la nervure 
médiane; or ce caractère se retrouve précisément dans l'espèce 


1. DE SAPoORTA. Plantes fossiles des arkoses de Brives. Ann. Soc. Agr. 
Se. et Arts du Puy, XXXIII, 1878. 
2. DE SAPORTA. Ann des sc. nat. bot., (5), IV, p. 93, pl. v, fig. 7,74. 


280 P. H. FRITEL 18 Mai 


yprésienne. Mais tandis que dans le Comptonia Matheroniana Sar. 
les lobes sont plus larges que hauts, c’est le contraire qui se produit 
sur la forme de Belleu. Leur contour est d'ailleurs tout différent et 
dépourvu des dentelures qui découpent les lobes de l’espèce d’Armissan. 

La nervure médiane est aussi proportionnellement beaucoup plus fine 
dans l’espèce de Watelet. Quant aux détails de la nervation ils sont 
sur cette dernière absolument indiscernables contrairement à ce qu'in- 
dique le dessin de la planche 33 de la « Description des plantes fossiles 
du bassin de Paris. » 


ConcLusIONs. — En résumé il résulte des remarques précé- 
dentes : 

1° Que des douze Myricacées signalées par Watelet, deux 
types seulement méritent de rester dans cette famille ; 

2 Que le Myrica Marceauxi de Watelet doit être considéré 
comme forme moyenne du Dryophyllum curticellense W AT. sp. 
et qu'il est inclus dans un grès sparnacien, étage que cette forme 
ne semble pas dépasser : 

3° Que les formes distinguées spécifiquement par Watelet sous 
les noms de Comptonia suessionensis, C. concisa, C. triangulata, 
C. pedunculata et C. rotundata, doivent ètre réunies sous le nom 
de Myrica (Comptonia) suessionensis WAT. sp. constituant ainsi 
une espèce unique chez laquelle le feuillage offre un mode de 
variation identique à celui qui s’observe chez le Myrica (Comp- 
tonia) asplentüifolia Rica. actuel ; 

4" Enfin que les Myrica suessionensis et magnifica de Watelet 
peuvent être regardés comme représentants des types aujourd'hui 
éteints, et que la seconde de ces deux espèces paraît s'être main- 
tenue, en France, jusqu'à l’époque aquitanienne, en subissant 
quelques modifications dans la découpure de son feuillage. 


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SUR LES FAILLES COURBES DES ENVIRONS DE SALINS (JURA) 
PAR L’ABBÉ Bourgeat 


C'est aux environs de Salins et de Besançon que Marcel Ber- 
trand constata pour la première fois l'existence des failles courbes 
qui lui donnèrent l’idée des charriages ’. La théorie des charriages 
a fait un bien long chemin depuis cette date ; maïs les failles sont 
restées comme les témoins des premières observations sur lesquelles 
s’est édifiée la théorie. Il m'a été donné de revoir plusieurs fois 
celle des environs de Salins et déjà en 1905, dans une note sur la 
bordure occidentale du Jura entre St-Amour et Salins, je croyais 
devoir faire remarquer que celles qui ont été signalées des Arsures 
à Salins, ne sont pas dues à un charriage tectonique, comme le 
pensait Bertrand, mais à un simple charriage glaciaire. Ma convic- 
tion n'a fait que se confirmer depuis. Je voudrais aujourd'hui 
faire connaître en quelques mots les motifs sur lesquels elle 
repose. 

Lorsque je parle de failles courbes, je n’ai pas pour objet la 
faille brisée qui est figurée en double trait sur la feuille Besancon, 
des Arsures à Salins, et qui met le Trias en contact avec le Juras- 
sique supérieur d'Aiglepierre, ete. Cette faille n’est pas discutable ; 
elle est d'origine tectonique et se relie aux phénomènes qui ont 
donné au Jura son relief. Mais en avant de cette faille, vers le 
Nord, il en est une autre qui est marquée d’un simple trait et 
qui court, comme la première, des Arsures à Salins en décrivant 
des boucles. La première boucle en saillie sur le territoire d'Aigle- 
pierre, met en contact du Lias supérieur avec le Jurassique 
supérieur de la colline cotée 425. La seconde située plus à l'Est et 
plus large, fait avancer du Trias jusqu’au-delà du chemin de fer 
de Mouchard à Salins, sur le Jurassique supérieur d’entre 
Aiglepierre et Pagnoz. Les autres. moins saillantes, se succèdent 
comme des graphiques ondulatoires de Marnoz aux premières 
maisons de Salins. Marcel Bertrand a eu soin de les figurer dans 
la carte de la page 128 du tome X du Bulletin de la Société 
géologique de France (3: série). 

Parlant de la première boucle, c'est-à-dire de celle d'Aiglepierre, 
il s'exprime ainsi: «La boucle à l'Ouest d’Aïglepierre est aussi 
remarquable. Elle occupe une dépression sur le flanc est d’une 
colline (425) toutentière forméede Jurassique supérieur (Astartien); 


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282 ABBÉ BOURGEAT 18 Mai 


et dans cette dépression les travaux de culture des vignes amènent 
au jour et montrent en place les marnes du Lias, avec Ammonites 
et Bélemnites du niveau supérieur. Là, il n’y a pas d’éboulement 
possible ». 

Il est très exact. comme ille dit, que dans cette boucle on retire 
des champs des blocs marneux du Lias avec des Ammonites et des 
Bélemnites du niveau supérieur ; mais ces blocs ne sont pas enra- 
cinés, c'est-à-dire en place. Is sont noyés dans la terre, isolés les 
uns des autres et sont plus ou moins usés. A côté d'eux, s'en trou- 
vent d’autres qui appartiennent aux calcaires à Gryphées ou aux 
dolomies triasiques ; et, sur plus d’un point, se montrent des taches 
lie-de-vin des marnes irisées. 

Pour se convaincre d’ailleurs qu’on n’a là que du Glaciaire, il 
n'y a qu'à aborder le placage en partant des Arsures. A peine a-t-on 
quitté le village en suivant la route qui va à Salins vers l'Est, qu'on 
voit de part et d’autre le Glaciaire se montrer avec ses blocs, son 
argile, tous les caractères en un mot des dépôts morainiques. On 
le voit très bien s'étendre à l'Ouest et aller buter contre la colline 
425 formée d’Astartien. En avant, pour peu que l’on se détourne 
de la route, il ne cesse presque pas de se montrer dans les champs ; 
mais c’est entre le village et l’église de Marnoz qu'il est surtout 
visible. On le retrouve encore à peu de distance de Salins à l'endroit 
où la vieille route de Mouchard rejoint celle des Arsures. 

Si d'Aiglepierre on observe la gauche de la route, on remarque 
à Marnoz même en quittant le village pour aller sur Pagnoz, 
une magnifique moraine. Elle a été entamée par le chemin de 
Pagnoz et vient de l'être plus fraîchement cette année même par 
une charrière destinée à desservir les champs. Plus au Nord la 
tranchée du chemin de fer entame du Glaciaire aussi dans la zone 
marquée des couleurs du Trias. Et la preuve que c'est bien du 
Glaciaire, en dehors de celles que je viens de citer, c’est qu'il s'y 
rencontre un beau bloc de granite alpin. 

Enfin, de cette tranchée à l'entrée de Salins, mais surtout de 
part et d'autre du ruisseau qui vient de Marnoz, les blocs retirés 
des champs, sont usés, multicolores et sans racine avec des assises 
sous-jacentes; si bien que les cultivateurs disent tous que ce sont 
des blocs perdus. Les teintes des marnes irisées apparaissent çà 
et là sans ordre à la surface des champs récemment ouverts. 
Quant aux blocs, les uns sont triasiques, d’autres liasiques et 
d’autres du Jurassique inférieur. C’est sans doute à raison de 
l'abondance de ces derniers dans les nurgers, ou amas de pierre, 
du voisinage du ruisseau de Marnoz que Marcel Bertrand a cru 
devoir teinter les bords de ce ruisseau des couleurs du Bajocien. 

Quoi qu'il en soit de ce dernier point, les boucles si bien décrites 


1908 FAILLES DE SALINS 283 


par l’auteur de la carte ne sont que des placages morainiques, dus 
au glacier qui descendait suivant la cluse de Salins vers la plaine 
bressanne. 

On me demandera sans doute pourquoi, si c’est réellement du 
Glaciaire, il ne s’en trouve pas de trace sur l'autre bord de la cluse. 
La cluse s’ouvrant de l'Est à l'Ouest et son autre bord étant du 
côté de Pagnoz, il devrait se trouver là aussi au moins quelque 
rudiment de moraine. La vérité est qu’il s’en rencontre aussi à 
peu de distance de Pagnoz en allant sur Salins, tout près du pont 
que traverse au-dessus de la voie ferrée le chemin de Mouchard à 
Marnoz ; seulement il est moins abondant que de l’autre côté. 

La cause en est probablement due au massif du Poupet. Ce 
massif puissant, qui dépasse sensiblement les autres escarpe- 
ments de la cluse, s'élève à l'extrémité nord-est de celle-ci. La 
glace qui en descendait a dû nécessairement incliner dans la 
direction opposée, c'est-à-dire, vers le Sud-Ouest ou sur les 
Arsures et Marnoz, le glacier de la cluse. Dans la cluse d'Arboïis, 
qui suit celle de Salins un peu plus au Sud, on constate le phéno- 
mène inverse. C'est du Sud-Est, c’est-à-dire des hauteurs de Pupillin, 
qu'est venue la masse principale de glace : celle-ci a dû faire dévier 
vers Menay et Villette, c’est-à-dire au Nord-Ouest, le glacier 
de la vallée ; c’est pourquoi les dépôts glaciaires sont si nombreux 
de ce côté, alors qu'ils sont très rares dans la direction de Buvilly 
et de Grozon. 

En dehors de cette. faille courbe, qui court en sinuosités de 
l'Ouest à l'Est, il en est une autre également signalée par Marcel 
Bertrand, dans la direction nord-sud, au pied même du Poupet. En 
celle-là, ce sont des couches sédimentaires vraies que l’on observe ; 
mais la question est de savoir si l’éminent géologue ne s’est pas 
mépris sur leur àge. J’en parlerai dans une prochaine note. 

Pour revenir à celle des Arsures à Salins, je ferai remarquer que 
sur tout le territoire d’Aiglepierre le Jurassique supérieur est 
régulièrement lité sans traces sensibles de refoulement. D’après 
Marcel Bertrand, lorsqu'on se reporte aux coupes qu'il donne 
aux pages 124 et 125 de son mémoire et aux explications qui les 
accompagnent, ce serait ce Jurassique qui aurait été charrié 
presque horizontalement par dessus des terrains plus anciens. 
Comment ce gigantesque charriage n’y aurait-il pas produit des 
phénomènes de rupture ? Il n'y a qu’un point où j'ai remarqué 
des traces de refoulement intenses ; c'est au sortir de Pagnoz en 
allant sur Salins. Mais elles se montrent dans les assises batho- 
niennes qui forment l’axe d’un anticlinal ouvert et tordu vers 
l'Ouest, et la torsion seule me semble suffire à les expliquer. 


ESQUISSE COMPARATIVE DES SÉRIES MIOCÈNES 
DE L'ALGÉRIE ET DU SUD-EST DE LA FRANCE 


PAR L. Joleaud 


Pomel et M. Brives ont distingué, dans le Miocène marin 
d'Algérie, quatre étages : l’Aquitanien, le Cartennien, l'Helvétien 
et le Sahélien. 

Ces étages présentent des faciès différents vers le littoral et 
dans les chaînes intérieures de l'Atlas tellien. Nous envisagerons 
d'abord les faciès des chaînes intérieures, en prenant pour point 
de départ les remarquables travaux de M. Savornin, sur la région 
du Hodna. Puis nous examinerons les formations miocènes du 
littoral, d’après l'exposé qu'en ont fait, dans leurs importantes 
thèses, MM. Ficheur, Brives et Gentil. 

Nous dirons aussi quelques mots des faciès lagunaires déve- 
loppés principalement dans la région de Constantine, dont 
MM. les directeurs du Service géologique d'Algérie ont bien 
voulu nous confier l'étude. 

Enfin nous comparerons ces diverses formations aux dépôts 
miocènes étudiés par nous dans le Sud de la vallée du Rhône. 


I. Hopxa. — Dans le Cartennien du Hodna, M. Savornin :! a 
reconnu plusieurs niveaux de Pectinidés. Des grès, voisins de la 
base de la série, ont fourni Pecten Davidi, D'autres assises détriti- 
ques ont présenté P. præscabriusculus var”, P. subbenedictus 
type et var. Paulensis, Josslingi. revolutus. Enfin des couches 
gréso-sableuses, en concordance avec les précédentes, mais 
encore très éloignées du sommet du Cartennien, renferment 
P. Fuchsi, P. Gentoni, P. ventilabrum var. *. 


1. Structure du djebel Maadid et du Telemtaga, B.S.G.F., (4), IV, 1904, 
p.145; —Sur les terrains tertiaires de lOuennougha et de la Medjana (Algérie), 
CR. Ac. Sc., 10 juillet 1905 (en collaboration avec M. FIcHEUR), — Sur le 
géosynelinal miocène du Tell méridional (départements d'Alger et de Cons- 
tantine), CR. Ac. Sc. 10 juin 1907. 

2. Cette variété diffère seulement du type par une plus grande accentua- 
tion des aspérités qui ornent la surface des côtes; le nombre de celles-ci 
reste le même que dans les formes du Comtat. Les P. præscabriusculus du 
Hodna sont donc bien moins éloignés de ceux de la vallée du Rhône, que 
la plupart des individus rencontrés dans la Kabylie, la vailée du Cheliff, le 
Dahra (var. Kabylianus, Numidicus, etc.) Au contraire, ceux-ci, par le nombre 
de leurs côtes, se rapprochent des formes espagnoles. 

3. Cette variété est identique à celle qui caractérise l’Helvétien inferieur 
du Comtat. 


1908 MIOCÈNE DE L'ALGÉRIE ET DU SUD-EST DE LA FRANCE 285 


Par leur faune, les grès à P. Davidi sont absolument comparables 
au Burdigalien inférieur du Comtat : ; les grès à P. præscabrius- 
culus doivent correspondre au Burdigalien supérieur ; les dépôts 
à P. Fuchsi, où l'on ne voit plus d'espèces caractéristiques du 
Miocène inférieur, datent certainement de l'Helvétien. 

Au-dessus de l’ensemble gréso-calcaire qui renferme ces différents 
Peignes, se développent des argiles gypseuses vertes et des grès 
quartziteux. 

Les faciès sont sensiblement différents un peu plus au Nord, 
aux environs de Bordj bou Arréridj ; là, les argiles vertes sont 
remplacées par des marnes noires ou brunes, les grès quartziteux, 
par des grès fins ou des calcaires à Lithothamnium. 

Toutes ces assises sontencore cartenniennes, d'après M. Savornin*. 
Bien quelles reposent, en concordance, sur les formations à 
Pectinidés, il est possible, à notre avis, que le Tortonien (Helvétien 
des géologues algériens) y soit représenté. La discordance 
observée, entre le Cartennien et le Tortonien, dans la région 
littorale algérienne, pourrait très bien ne pas exister dans les 
chaînes intérieures *. 


11. Trarer. — Le fait s’observerait d’ailleurs, aux environs de 
Tiaret. La série miocène débute, dans cette région, d’après 
M. Welsch ‘, par des calcaires à Lithothamnium (15 m.) qui 
renferment P. cf. Fuchsi et où l’Helvétien existe déjà vraisem- 
blablement. Au-dessus viennent des marnes à Ostrea crassis- 
sima (50 m.), puis des grès jaunes (300 à {400 m.) qui pourraient 
être tortoniens, suivant M. Welsch, enfin des poudingues marins 
ou (?) lacustres (50 à 100 m.), lesquels correspondent, peut-être, 
au Pontien, selon le même auteur, l’ensemble étant parfaitement 
concordant. 


III. Caézirr, DaAnRrA, KAByL1E. — Vers le littoral, M. Brives *, a 
relevé, dans la vallée du Chéliff et dans le Dahra, une remar- 


1. L. JoeAup. Géologie et Paléontologie de la plaine du Comtat et de ses 
abords. Description des terrains néogènes, fascicule I, p. 55 et suiv. Mém. 
Ac. Vaucluse, (2), V, p. 197 et suiv., 1905. 

2. Terrains miocènes d’une partie de la bordure sud de l'Atlas tellien. 
Observations sur leur forme de Pectinidés. C. R. somm. S. G. F., 15 juin 1908, 
p. 120 (Note ajoutée pendant l'impression). 

3. M. H. Douvicé (B.S.G.F., (4), VIL, 1907, p.466), a récemment insisté sur 
le caractère souvent très local des discordances. 

4. Le Miocène dans les environs de Tiaret, département d'Oran (Algérie). 
B.S.F.G., (3), XIX, 1891, p. 414. 

>. Les terrains tertiaires du bassin du Chéliff et du Dahra, Thèse, 1897. 


286 L. JOLEAUD 18 Mai 


quable succession d'assises, qui, à notre avis, peuvent être ainsi 
réparties, entre les différents étages miocènes distingués en 
Europe. 


9. Marnes de Carnot à Cardita Jouanneti var.', Pecten 
subgrandis ?, P. Jacobæus3, Rotella subsuturalis #, 
SAHÉLIEN Ancillaria glandiformis var.*. Marnes à silex, gypses, 
tripolis, calcaires à Lithothamnium; calcaires à Pla- 
norbis MantelliS. 


Transgression; discordance. F 


8. Grès du Gontas à Ostrea crassissima var. '; cal- 
caires de Mazouna à Lithothamnium, P. planosul- 
catus‘* var. Depereti, P. præjacobæus *, P. bolle- 
nensis var. mazounensis #, P. aduncus *. Marnes 
de Kalaa (Inkermann) à Pleurotoma Jouanneti *, 
Ancillaria glandiformis S. 


80-100 m. 


Transgression assez localisée *. 


Marnes de l’oued Riou (Inkermann) renfermant, 
au sommet, ©. crassissima ", Pecten planosulca- 
tus “ var. Depereti, et, plus bas, Cardita Jouan- 
neti', Pyrula condita*, Ancillaria glandiformis &. 
Développées. dès la base de l’étage, dans le Dahra‘", 
ces marnes présentent, vers Carnot, des intercala- 
tions gréseuses à la partie inférieure !*. Ces grès 
assez développés, plus au Sud, passent latéralement 
à des calcaires à Lithothamnium. 


TOoRTONIEN 


I 


200-300 m. 


Transgression; discordance. 
HELVÉTIEN 6. Marnes à P. Fuchsi ‘?. 200-250 m. 


Transgression très localisée ‘*. 


5. Grès à © crassissima®, P. præscabrius- 
culus ‘*, P. Fuchsi ‘?’; calcaires à Litho- 


thamnium. 


HELVÉTIEN 150 m. 


BURDIGALIEN 


Transgression ; discordance. 


Poudingues rouges de Cherchell 5. 


= 


AQUITANIEN 


Discordance 


3. Grès à Amphiope palpebrata. 
RUPÉLIEN 2. Marnes gypso-salifères. 
l 1. Poudingues rouges de Renault. 


1. Cette espèce présente trois mutations : l'une, relativement petite, et à 
cotes bien accusées, existe à Salles (Helvétien de l’Aquitaine), à Cairanne 
(Tortonien inférieur du Comtat), à loued Riou (DouvizLé, B.S.G.F.. (3), 
XXV, 1897. p 30). La seconde, de taille moyenne et à côtes plus atténuées, 
est localisée au niveau des marnes de Cabrières (nous avons vu un individu 
de cette mutation, dans les collections de l'Ecole d’Alger, en provenance 


1908 MIOCÈNE DE L'ALGÉRIE ET DU SUD-EST DE LA FRANCE 287 


Les marnes gypso-salifères et Les grès à Amphiope palpebrata, 
inférieurs aux poudingues rouges de Cherchell, ne renferment pas 
de fossiles susceptibles d'en indiquer l’âge exact. M. Brives s’est 
basé, pour les classer dans l’Aquitanien, sur leur analogie de faciès 
avec les couches de Carry.. D’après cette hypothèse, il existerait, 
dans l’Afrique du Nord, une série marine aquitanienne, séparée du 
Burdigalien marin, par des dépôts fluviatiles et par plusieurs 
discordances. Au contraire les travaux de Fontannes et de M. Ch. 
Depéret ‘", et nos propres observations ‘’, ont montré que l’Aqui- 
tanien marin des côtes de Provence et de la vallée du Rhône, est 
intimement lié au Burdigalien. Aussi semblerait-il plus logique de 
rattacher les grès à Amphiope palpebrata d'Algérie au Rupélien 
(Stampien, Tongrien), étage auquel M. Ficheur ‘* a rapporté des 
formations assez analogues rencontrées par lui en Kabylie: dans 
les environs de Dellys, sont développés, au dessus du Latdorfien 
(Numidien), des poudingues et des grès (300 m.), que surmontent 


d’Inkermann, peut-être, d’après M. Brives, du niveau à P. planosulcatus). 
La troisième, très grande et à côtes à peines marquées, caractérise la faune 
de Carnot ° 

2. Forme dérivée du P. planosulcatus et voisine du P. grandis de l’Auver- 
sien (BRIVES, Loc. cil., p. 111). 

3. Forme pliocène. 

4. Forme tortonienne. 

5. Cette espèce présente deux mutations, l’une relativement trapue, dans 
les marnes de l’oued Riou et de Kalaa, l’autre, plus allongée, dans les marnes 
de Kalaa et de Carnot (Brives, Loc. cilt.). 

6. Forme pontienne. 

7. Cette espèce présenté trois mutations : l’une de taille moyenne, 
relativement courte et épaisse, localisée dans le Comtat, au niveau de 
l’'Helvetien inférieur, et qui existe dans le Cartennien La seconde, à coquille 
assez peu épaisse, à talon allongé, et de taille moyenne, caractéristique du 
Tortonien du Comtat, se rencontre à l'oued Riou. La troisième, très grande, 
à talon allongé, et à test épais, existe à Gontas. 

8. Formes affines d’espèces pliocènes. 

9. BRIvESs. Loc. cit., p. 33, etc. 

10, Id., p. 56. 

Ke SD 037 

12. Forme helvétienne. 

13. BRIvESs. Loc. cil., p. 27. 

14. Forme burdigalienne. 

15. Renseignement verbal de M. Brives. 

16. Les terrains tertiaires marins de la côte de Provence, I, 1889. 

17. L. JocraAuD. Découverte de l’Aquitanien marin dans la partie moyenne 
de la vallée du Rhône. CR. Ac. Se., CXLIV, 1907, p. 345. — L’Aquitanien dans 
le Vaucluse, le Gard et les Bouches-du-Rhône. B.S.G.F., (4), VIIL, 1908. 

18. Les terrains d’eau douce du bassin de Constantine, B.S.G.F., (3), XXII, 
1894, P. 573. 


288 L. JOLEAUD 18 Mai 


des alternances de marnes grises et de grès jaunes à Foraminifères 
(100 m.); dans la Kabylie des Babors affleurent, dans la même 
situation stratigraphique, des poudingues, des grès et des argiles 
rouges à Turritelles (150 m.) ". De mème, les marnes gypso-salifères 
de Renault, pourraient être comparées aux argiles à gypse et à sel 
gemme du Rupélien du bassin de Constantine. 

En tous cas, en Algérie, comme dans le S.E. de la France, il y 
aurait deux niveaux détritiques rougeûtres, situés au voisinage de 
la limite de l'Oligocène et du Miocène. A la suite de MM. Depéret ? 
et Roman *, nous avons attribué, dans le Comtat, l’un d’entre eux 
au Rupélien ‘, l’autre paraissant devoir être maintenu dans l’Aqui- 
tanien. Cette classification semble applicable à l'Algérie: la 
discordance qui sépare les grès à Amphiopes, des poudingues 
supérieurs de Cherchell, correspondrait à la discordance que l'on 
observe, dans le Comtat, entre l'Aquitanien et le Rupélien. 

Les grès 5 de la série tertiaire du Chéliff et du Dahra renferment, 
à la lois, des Pecten burdigaliens et helvétiens, probablement à des 
niveaux diflérents, comme dans le Hodna. D'une façon à peu près 
générale, le Burdigalien semble être relativement de peu d'épais- 
seur en Algérie. Il en est presque toüjours de même dans le Comtat. 

Les marnes 6 ne contiennent que des formes helvétiennes de 
faciès assez variable : elles sont parfois identiques au schlier 
d'Avignon *, et, comme lui, ont une puissance considérable. 

Les marnes 7 sont caractérisées, dans leur partie moyenne, par 
une faune tortonienne, comparable à celle de Cairanne et de 
Maucail'. Elles sont séparées des marnes à P. Fuchsi par une très 


1. Ficnxur. Les terrains éocènes de la Kabylie du Djurjura. Thèse, 1890, 
p- 316-334. 

2. Note stratigraphique sur le bassin de Marseille. B.S.G.F., (5), 1889. 

3. La géologie des environs de Nimes. B.S.H.N.Nimes, XXXIII, 1906, p. 36. 

4. L.JorErAuD Sur la présence du Trias dans les Montagnes de Gigondas* 
(Vaucluse) et sur les phénomènes de charriage qui s’observent dans ce mas- 
sif. CR. Ac. Sc.,CXLV, 1997, p. 1233; — L’Aquitanien dans le Vaucluse, le Gard 
et les Bouches-du-Rhône. B.S.G.F., (4), VIII, 1908, p. 41. 

5. L. JoceaAuD, Néogène du Comtat, p. 61. 

6. Dans ces localités coexistent la petite forme de Cardita Jouanneti et 
des Pecten scabriusculus différant seulement de ceux de Cucuron par leur 
taille un peu plus faible (L. JocEeAU», loc cit., p.36, 69). Il faudra probable- 
ment rattacher au Tortonien les sables à P. scabriusculus, P, improvisus 
et P. Cararum, qui sont subordonnés à la mollasse de Cucuron. 

Les mutations du P. scabriusculus constituent l’un des meilleurs crite- 
riums stratisraphiques du Miocène, On peut en suivre l’évolution pas à pas 
dans le Tertiaire du Comtat : 1° P. præscabriusculus, dans les assises termi- 
nales du Burdigalien supérieur ; 2° forme dérivée du ?. præscabriusculus et 


1908 MIOCÈNE DE L'ALGÉRIE ET DU SUD-EST DE LA FRANCE 289 


importante transgression et passent insensiblement aux couches 
à P. planosulcatus et O. crassissima (forme allongée de taille 
moyenne), qui correspondent à la mollasse de Cucuron et aux 
marnes de Cabrières', L'attribution au Tortonien des formations de 
Cairanne et de Maucail est confirmée par les relations stratigra- 
phiques des sédiments équivalents d'Algérie. Souvent le Tortonien 
de la dépression rhodanienne est indépendant de l’Helvétien 
(Maucail *, Aix-en-Provence, environs de Lyon). 

Les grès 8 présentent, à côté de très nombreuses espèces torto- 
niennes, un certain nombre de formes afjines de types pliocènes. 
Les ©. crassissima y acquièrent leur maximum de taille. Par leurs 
caractères paléontologiques les grès du Gontas semblent appar- 
tenir à un horizon stratigraphique un peu plus élevé que le prin- 
cipal niveau fossilifère de Cabrières. 

En Algérie, le Tortonien paraît très puissant, comparativement 
à l'Helvétien et au Burdigalien. Il n'est cependant pas plus épais 
que les sables et grès tortoniens à Terebratulina calathiscus du 
Bas-Dauphiné. 


tendant à prendre les caractères du P, camaretensis, dans les couches tout 
à fait inférieures de l’Helvétien (L. JoEAUD, loc. cil., p. 15, note 1); 3° LP. 
camaretensis, à un niveau un peu plus élevé de l’Helvétien; 4° petites formes 
des P. scabriusculus, improvisus et cavarurmn et formes de passage entre 
ces trois types dans la mollasse de Maucail, les marnes de Cairanne et les 
sables de Cucuron ; 5 grandes formes des P. scabriusculus, improvisus et 
cavarum, tous trois bien différenciés, mais devenus très polymorphes, dans la 
mollasse de Cucuron et les marnes de Cabrières. 

La taille des individus ne cesse de croître, depuis le P. præscabriusculus 
type, jusqu’au cavarum type. En même temps, aux côtes toutes égales du 
P. præscabriusculus se substitue graduellement une ornementation mixte : 
indépendamment des côtes peu accentuées, se développent d'autres côtes 
d'autant plus fortes, que les individus auxquels elles appartiennent provien- 
nent d’un niveau plus élevé : le P. cavarum marque le dernier stade de 
cette évolution. Enfin aux colonies de Peignes burdigaliens comprenant un 
grand nombre d'individus à coquille oblique, se substituent, graduellement, 
des colonies qui, dans la mollasse de Cucuron, ne renferment plus que des 
individus à coquille équilatérale. 

Ces trois ordres de modifications semblent avoir affecté simultanément 
plusieurs phylums de Pectinidés néogènes du Comtat. Chez aucun d’entre 
eux les facultés adaptatives n’ont été aussi grandes que chez les individus 
du phylum du P. scabriusculus. 

Nous rappellerons pour mémoire que des formes du groupe scabriusculus 
ont été reconnues par M. Gentil dans le Sahélien oranais. 

1. Ces deux faciès tortoniens du Sud du Luberon sont à peu près synchro- 
niques l’un de l’autre (L. JoLEAUD, loc. cit., p.71, note 1). 

2. Loc. cit., p. 35. Il en est de même en Suisse et aux environs de Turin 
(Dozzrus, B.S,G.F., (4), V, 1906, p. 866-867). 


5 Oct. 1908. — T. VII. È Bull. Soc. Géol. Fr. — 19. 


200 L. JOLEAUD 18 Mai 


IV. RéGroN DE LA TArNA. — Les déductions que l'on peut 
tirer des observations faites dans la région de la Tafna : concor- 
dent parfaitement avec les conclusions que nous venons d’énoncer. 

Les marnes de St-André-de-Mers-el-Kébir, qui paraissent trans- 
gressives, par rapport aux grès cartenniens, ont une faune nette- 
ment helvétienne, comme l'avait supposé M. Gentil, Pecten 
solarium *, Ostrea crassissima (à talon court), Venus Dujar- 
dini, Turritella turris, Pleurotoma calcarata. 

Les marnes d'Agadir, qui correspondent aux couches de l'oued 
Riou, renferment des formes tortoniennes, Cardium Darwini, 
C. cf. turonicum, Ostrea crassissima (à talon allongé). 

Les grès de Beni Saf, etc., qui équivalent aux couches de 
Gontas, sont partout transgressifs. Ils offrent principalement des 
espèces tortoniennes, associées à quelques formes pliocènes, Pec- 
ten cf. flexuosus, Arca Noe, Turritella vermicularis, etc. 

L'intérêt des marnes et des grès tortoniens de l'Ouest oranais 
réside surtout dans les faunes lagunaires et terrestres qu’on y a ren- 
contrées *. Sur certains points les marnes * ont fourni Melania Blei- 
cheri, Virinella disjuncta *. Dans d’autres localités les marnes et 
les grès présentent la série des Hélices du Polygone de Cons- 
tantine, Leucochroa Semperi, Helix subsenilis, etc., avec des 
Ostrea crassissima var. 

Ailleurs dans les grès existent à la fois, des espèces sarmatiennes, 
Cerithium pictum, et des formes tortoniennes, Lucina columbella, 
Ostrea crassissima var. 

Le Sarmatien n’est donc que l’équivalent d’une partie du Torto- 
nien : sa faune de Mammifères est analogue à celle de Sansan*. 
Les marnes à /elix Christoli de Cucuron, qui renferment, dès la 
base, des Vertébrés pontiens ® sont donc plus récentes, et par 
conséquent, correspondent déjà au Sahélien. 

Celui-ci, dans l'Ouest Oranais, repose toujours, en concordance, 
sur le Tortonien “, comme à Cucuron, les marnes à H. Chris- 


1. GENTIL, Etude géologique du bassin de la Tafna, Thèse, 1903, p. 187 et suiv. 

2. Forme distincte de la var. Pouyannei (probablement burdigalienne), 
par ses côtes plus larges et moins nombreuses et de la var, cucuronensis 
(Lortonienne) par ses côtes un peu plus étroites (GENTIL, loc. cit., p. 192). 

3. Une série analogue d’épisodes laguno-lacustres existe dans le Torto- 
nien de l'Hérault (Voy. Mrquez. B.S.Sc. Nat. Béziers, XX et XXII). 

4. GENTIL. loc. cil., p. 227, 228 et 237. 

5. Forme afline de Pirinella bidisjuncta du Tortonien de San Agata. 

6. DePpéRET. Observations sur les terrains néogènes de Barcelone. B.S.G.RF., 
(3), XXVE, p. 855. 

7. DEPÉRET. Not. Carte G.F., feuille Forcalquier, 1893. 

8. GENTIL. Loc. cit., p. 271. 


1908 MIOCÈNE DE L'ALGÉRIE ET DU SUD-EST DE LA FRANCE 291 


toli, intimement liées aux limons à Hipparion ‘, passent insensible- 
ment aux marnes de Cabrières ?. 


V. RÉGION DE CONSTANTINE. — Dans sa remarquable étude 
sur le bassin de Constantine, M. Ficheur * a signalé, le premier, 
l'existence d’argiles lagunaires oligocènes en Algérie. Ces argiles 
renferment, à Rouached, Potamides gibberosus, déjà connu du 
Rupélien de Gaas. 

Vers Bizot et vers le Hamma, des argiles en continuité avec les 
couches à Potamides de Rouached, sont surmontées par des grès 
ou des conglomérats rouges, qui les ravinent. Ces formations 
détritiques, très développées au Koudiat Ati, représentent, d’après 
M. Ficheur, l’Aquitanien. 

Sur ces conglomératis rouges, reposent, en discordance, les 
argiles du Polygone “, qui peuvent être rapportées au T'ortonien, 
par comparaison avec les couches laguno-marines à Hélices dentées 
de la Tafna. 

Au-dessus des argiles à Hélices, nous avons rencontré, sur les 
bords de là dépression du Polygone, des assises détritiques compre- 
nant : 1° à la base, des grès grossiers gris ou jaunes, avec, en excel- 
lent état de conservation, toutes les espèces des argiles subordon- 
nées, au sommet, 2° des brèches, conglomérats et limons rouges. 
Ces dernières formations, très développées dans toute la région de 
Constantine * ont généralement le faciès des couches à Hipparion 
du Luberon. Vers Siliana, M. Ficheur a rencontré, dans ces 
conglomérats, des Ostrea crassissima remaniées. Ces grès, par 
leur faune, se rattachent au Tortonien, tandis que les conglomérats, 
par leur faciès, sont identiques au Pontien du Luberon. 

Les conglomérats sont surmontés par les calcaires travertins 
d’Ain el Bey et d’el Hadj Baba, qui, généralement attribués au 


1. SAVORNIN. Notes sur la géologie de Cucuron, B.S.G.F., (4), IL, 1903, 
P: 40. : 

2. Dexprer. Notice géologique et agronomique de la région de Cucuron, 
Mém. Ac. Vaucl. (2), Il 1902, p. 297. Il en est souvent de même du Messi- 
nien d'Italie (Sacco, B. S. G. F., (4), v, 1906, p. 848). 

3. Les terrains d’eau douce du bassin de Constantine, B.S.G.F., (3), 
XXII, 1894, p. 572. 

4. A la liste des fossiles de ce gisement, donnée par M. PaArLLary (Mol- 
lusques terrestres, fluviatiles et saumâtres tertiaires et quaternaires d'Algérie, 
Mém. S.G.F., Paléont., n° 22, p. 19), il convient d’ajouter Unio cirtanus et 
U. Tournoueri, dont les moulages sont conservés dans des nodules calcaires, 
et Rumina decollata, signalée autrefois par Coquanp (Géologie et Paléonto- 
logie de la région Sud de la Province de Constantine, Mém. S. Emul. 
Provence, Il, 1862, p. 264) sous le nom de Bulimus Bavouxi. Cette dernière 
espèce est associée aux Hélices du Polygone dans le Tortonien de la Tafna 
(GENTIL, Loc. cil., p. 228). 

5. Loc, cit., p. 561. 


202 L. JOLEAUD 18 Mai 


Pliocène inférieur, renferment, en nombre à peu près égal’, des 
espèces aflines de types miocènes *, et des espèces voisines de 
formes actuelles *. 

Au N. de Constantine, dans le synclinal du Smendou ‘ est loca- 
lisée une assise argileuse qui ravine les poudingues aquitaniens, 
et renferme des fossiles différents de ceux du Polygone. Ces 
fossiles, Unio Dubocqui, Smendovia, Mastodon sp., indiquent une 
faune peu ancienne, quoique incontestablement bien différente de 
la faune actuelle ’. Au-dessus des couches du Smendou viennent 
des conglomérats pontiens. Les argiles à Unio Dubocqui semblent 
constituer un faciès lagunaire du Pontien*, comparable aux dépôts 
sulfo-gypseux de Guelma *. 

Dans la partie occidentale du bassin de Constantine, les argiles 
à Hélices dentées paraissent manquer; elles seraient remplacées 
par les argiles de Zeraïa à Ostrea crassissima * (Tortonien). 

Le Burdigalien et l'Helvétien feraient défaut aux environs de 
Constantine : une ingression de la mer tortonienne aurait envahi 
la zone occidentale de cette région, tandis que de grandes lagunes 
en occupaient la zone orientale. 


VI. — ConcLusions. — La série miocène d'Algérie est, en 
somme, très analogue à celle du S. É. de la France, comme le 
montre le tableau de la page suivante. 

L'Helvétien et toujours concordant avec le Burdigalien, en 
Algérie comme dans la vallée du Rhône. Les relations de ces deux 


1. Taomas. Recherches stratigraphiques et paléontologiques sur quelques 
formations d’eau douce de l'Algérie, Mém. S.G.F., (3), LI, 1884, p. 8 et suiv. ; 
PALLARY, Loc. cit., p. 4x et suiv. 

2. Hipparion gracile var., Leucochroa subsemperi, Limnæa Jobæ, L. cirtana, 
L. Thomasi, Planorbis Jobæ, P. Thomasi. 


3. Helix Afasiana, H. neglectoides, H. cf. pyramidata, H. Numidica, 
H. rhummelensis, Limnæa truncatula, Planorbis Saddaritanus. 


4. L. JorrAuD, Carte G. Algérie, feuille Le Smendou, 1908. 


5. Le sous-genre Smendovia comprend, en plus des espèces de Smendou, 
S. Barlolinii des couches à Congéries d'Italie (Foresri. Mém. $S. roy. Malac. 
Belg. XX, 1895). 

6. Ceux-ci sont subordonnés à des poudingues rouges pontiens et super- 
posés à une mollasse argileuse probablement tortonienne. Le Cartennien de 
la Mahoura forme une série indépendante (DARESTE DE LA CHAVANNE, Sur 
la classification des terrains tertiaires de la région de Guelma. CR. Ac. Sc., 
27 juillet 1908 ; — v. aussi : Sur la découverte de la formation sulfo-gypseuse 
(formazione gessososolfifera) dans le bassin de la Seybouse, CR. Ac. Se., 
2) juillet 1907 (NOTE AJOUTÉE PENDANT L'IMPRESSION). 

7. Var. grêle à talon allongé. 


203 


ET DU SUD-EST DE LA FRANCE 


2 


ENE DE L ALGERIE 


\ 


1908 MIOC 


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294 L. JOLEAUD 18 Mai 


étages sont exactement les mêmes, en Tunisie où M. Pervinquière ' 
a reconnu, en effet, l’intime liaison, du rer étage méditerranéen, 
représenté par des grès à Scutella subrotundata var. maxima et 
Pecten convexior, et de l'Helvétien, formé par des grès à P. Fuchsi 
et P. Gentoni. 

Il n’est pas possible de se rendre compte en Algérie de l’impor- 
tance de la transgression helvétienne, par rapport au Burdigalien, 
le départ exact des grès cartenniens entre le 1° et le 2° étages 
méditerranéens n'ayant pu être encore fait. 

Le Tortonien, dans le Nord, y semble partout nettement séparé 
de l’Helvétien, par une discordance. Peut-être n’en est-il plus de 
même dans les régions centrale et méridionale de cette même 
contrée. Parfois une seconde discordance s’observe à la base du 
Sahélien. En tous cas, la distinction de deux étages dans le 
Miocène moyen (Vindobonien ou 2° étage méditerranéen) paraît 
justifiée par les observations stratigraphiques faites dans l'Afrique 
du Nord. 

Le Sahélien, à son tour, est toujours plus ou moins indépendant 
du Pliocène. 

Par leurs relations tectoniques le Tortonien et le Sahélien d’Al- 
gérie correspondent au Tortonien et au Pontien du Sud-Est de la 
France. Dans la vallée du Rhône, M. Depéret?, distingue, pendant 
le Miocène, trois phases orogéniques principales: la première, 
post-helvétienne, rejette la mer, transgressivement, à l'Ouest, sur 
le socle cristallin du Plateau Central, entre Valence et Lyon; la 
seconde post-tortonienne, transforme le bassin du Rhône, d’abord 
en une lagune saumâtre ensuite, en une vallée fluviatile ; la troi- 
sième, post-pontienne, plisse énergiquement les dépôts de tout le 
Néogène inférieur. 

En Algérie, comme en Europe et dans d’autres parties de l’Afri- 
que *, les mouvements positifs des mers tortonienne et sahélienne 
n'ont pas le caractère général des transgressions antérieures : ce 
ne sont plus, suivant l'expression proposée par M. Haug ‘, que de 
simples ingressions, dans des sortes de chenaux plus ou moins 
étroits. 


1. Etude géologique de la Tunisie centrale. Thèse, 1903, p. 211-217. 

2, Aperçu sur la structure générale et l’histoire de la vallée du Rhône, 
Ann. Géog., IV, 1805, p. 449-450. 

3. L. JorrAup. Note sur quelques dents de Poissons fossiles du Rio de Oro 
(Sahara occidental). B.S.G.F., (4), VIL, 1908, p. 514. 

4. Les géosynelinaux et les aires continentales. B.S.G.F., (3), XX VIT, 1907, 


P: 707: 


_——_——— 


SUR LES FAUNES DE L'ÉOCÈNE INFÉRIEUR ET MOYEN 
DU SUD ALGÉRIEN ET TUNISIEN 


pAR L. Joleaud 


OBSERVATIONS À PROPOS DE LA NOTE DE M. PRIEM & SUR DES VERTÉBRÉS 
DE L'ÉOCÈNE D'ÉGYPTE ET DE TUNISIE » CNRS AGEN) VI er907 pAirs). 


M. Priem vient de signaler la présence, dans les phosphates de 
Gafsa, d'un Poisson du genre Mene, genre connu seulement de 
l'Éocène supérieur et du Miocène inférieur de l'Italie, et qui 
habite, aujourd’hui, l'Océan indien. Cette découverte vient, après 
celle du genre Aetobatis, confirmer le caractère franchement 
tropical de la faune des phosphates tunisiens. 

Nous avons nous-même recueilli, dans les régions de Négrine et 
de Tébessa diverses dents de Squales, que nous nous proposons 
de décrire prochainement, et qui appartiennent à des genres tropi- 
caux, non encore signalés en Algérie, Rhynchobatus, Ginglymos- 
toma, etc. 

L'Éocène inférieur du Sud algérien et tunisien, qui s’est déposé 
dans des mers chaudes, renferme donc un certain nombre de 
Squales, appartenant à des genres différents de ceux des mers 
froides paléocènes de l'Europe septentrionale et centrale. Ces 
genres sont, par contre, bien représentés dans l'Yprésien et le 
Lutétien, à climat subtropical, des bassins de Londres, de Paris 
et de Bruxelles. Mais on ne saurait se baser sur eux pour attri- 
buer les phosphates algériens et tunisiens à l’Yprésien ou au 
Lutétien, plutôt qu'au Landénien. 

M. Leriche ! a montré récemment que l'étude comparative faite 
par M. Priem, des faunes de Tébessa et de Gafsa, était basée sur 
des restes fossiles insuffisants. De son côté, M. Leriche a admis 
l’âge post-landénien de tous les phosphates d'Algérie et de Tunisie. 
Mais il a confondu, dans sa liste, les Poissons provenant des deux 
niveaux phosphatés distingués, dans l'Estet le Sud constantinois, 
par M. Blayac ?, puis par nous-même *, et rapportés, l’un à l’Eocène 
inférieur, l’autre à l’'Eocène moyen. 

Ainsi l’une des espèces sur lesquelles il a basé son interpréta- 
tion, Galeocerdo latidens n’a été signalée, et ne nous est connue, 
que des phosphates de l'Eocène moyen du Dekma, où elle 
paraît être, d’ailleurs, assez abondante. 

Des trois formes sur lesquelles reposent les conclusions de notre 
savant confrère, une seule pourrait être vraiment significative, en 
ce qui concerne les phosphates du Sud. C’est Galeus minor indi- 


1. Contribution à l’étude des Poissons fossiles du Nord de la France et des 
égions voisines. Thèse, p. 399-408. 

2. Sur l’'Eocène d'Algérie, B.S.G.F., (4), IL, 1902, p. 42. 

3. Note sur la géologie de la région de Négrine. B.S.G.F.,(4), VIT, 1907, p. 226, 


296 L. JOLEAUD 18 Mai 


quée par M. Priem' seulement de Tébessa. Le genre Galeus 
occupe une vaste aire géographique dans les mers tempérées 
et tropicales, et peut, par suite, être largement utilisé dans 
les comparaisons stratigraphiques, tout comme Galeocerdo, qui 
est connu, à la fois, des mers tropicales, tempérées et glaciales. 

Toutefois Galeus minor ayant été décrit par Agassiz, d’après 
des individus appartenant à plusieurs types différents, c'est seule- 
ment depuis la publication de l’importante thèse de M. Leriche, 
c’est-à-dire postérieurement à la détermination de M. Priem, que 
l’on est réellement fixé sur les caractères de cette espèce, qui 
aurait, de plus, une extension stratigraphique considérable de 
l’Yprésien au Plâaisancien?, et constituerait, par suite, un très 
mauvais critérium géologique. 

M. Thomas *, ayant attribué au Danien les 50 mètres de marnes 
directement subordonnées à la lumachelle et aux phosphates de 
Gafsa, il s’en suit que ces derniers, même s’il existait une discor- 
dance entre les deux étages, seraient très peu distants, stratigraphi- 
quement, du Crétacé, conclusion conforme aux observations paléon- 
tologiques faites sur les Reptiles. En effet, pour M. Nopesa, les 
Reptiles de Gafsa présenteraient de grandes affinités avec des 
formes crétacées *. 

L'attribution des couches de Gafsa-Négrine à l’Éocène inférieur 
est confirmée par une récente découverte de M. Brives, qui a 
rapporté, du Maroc, des Thersitées identiques aux deux espèces 
nouvelles rencontrées par nous vers la base de la série éocène des 
Nemenchas. Les Thersitées du Maroc proviennent de calcaires à 
silex, surmontés, en discordance, par des marnes et des grès à 
Nummulites cf. biarrit:ensis de l’Éocène moyen. 

Dans les calcaires qui couronnent les bancs à silex de Tébessa, 
il nous a semblé que N. planulata ne se rencontrait pas dans les 
mêmes couches que M. Rollandi*. D'autre part, vers le sommet 


1. Sur les Poissons fossiles des phosphates d'Algérie et de Tunisie, 
B.S.G.F., (4), I, 1903, p. 393. 

2. STORMS. B. S. belge geolog., XIV, 1900, p. 332. 

3. B.S.G.F., (4), IV, 1904, p. 494. 

4. B.S. G. F.(4), V, 1905, p. 138. — L'hypothèse d’un remaniement de ces 
restes de Vertébrés nous paraît absolument inconciliable avec les condi- 
tions de gisement de la faune de Gafsa (et de celle identique de Tébessa) 
et aussi avec l’état de conservation de leurs fossiles. 

5. Coquanp (Géologie et Paléontologie de la région sud de la province de 
Constantine. Mém. S. Emul. Provence, Il, 1862) avait déjà proposé une divi- 
sion analogue des calcaires de Tébessa. — Nous avons cru remarquer aussi 
que dans la région Tébessa-Négrine-Gafsa, les Thersitea étaient localisées 
dans les assises que nous attribuons, dans cette note, à l'Eocène inférieur. 


1908  ÉOCÈNE INF. ET MOYEN DU SUD ALGÉRIEN ET TUNISIEN 297 


de la série de Gafsa, abondent de très grandes Huitres, dérivées 
de l’'Ostrea strictiplicata, lesquelles indiqueraient, d'après M. De- 
péret, plutôt l’Eocène moyen que l’Eocène inférieur. 

Les conclusions que l’on peut tirer de ce court exposé paléonto- 
logique sont à peu près les mêmes que celles auxquelles nous avait 
conduit, l’année dernière, l'étude stratigraphique des régions de 
Tébessa, Gafsa et Négrine. 

Au-dessus des marnes du DANIEN de Gafsa et de Tébessa ', vien- 
nent les phosphates, intercalés de couches calcaires : ils parais- 
sent être éocènes tout à fait inférieurs (LANDÉNIEN). L’YPRÉSIEN 
serait peut-être représenté par les calcaires à VNumm. planulata de 
Tébessa, ainsi que par la masse principale des calcaires luma- 
chelles de Gafsa. Les couches terminales de cette série concor- 
dante, calcaires à VNummulites Rollandi de Tébessa, lumachelle à 
grandes Huîtres de Gafsa, pourraient être déjà du LUTÉTIEN. Au 
même étage, au moins en partie, devraient être rattachés les gypses 
et les marnes gypseuses de Négrine, de même que les marnes 
jaunes à Huîtres et Thagastea de Tarja (environs de Souk-Ahras). 

D’après la loi des transgressions et des régressions, établie par 
M. Haug, il y aurait transgression, sur les aires continentales, des 
différents termes de la série éocène inférieure et moyenne, et 
régression, dans ces mêmes zones, de l'Éocène supérieur. C’est exac- 
tement ce que nous venons de signaler dans les régions du Sud cons- 
tantinois et tunisien, où l’Éocène inférieur et le début de l'Éocène 
moyen sont franchement marins, tandis qu'un peu plus tard, des 
gypses ou des marnes gypseuses viennent accuser un régime lagu- 
naire, suivi, bientôt, de l’émersion totale de toute la zone (absence 
de l'Éocène supérieur sur toute la bordure nord du Sahara). 

Au contraire, dans la région méditerranéenne de l'Atlas (chaînes 
littorales), le Lutétien et surtout l'Éocène supérieur sont large- 
ment transgressifs. 

Dans la région intermédiaire (environs de Souk-Ahras, Tunisie 
centrale), toute la série éocène est marine et bien développée. 

Ces faits cadrent parfaitement avec ce que nous savons de la 
paléogéographie de l’Afrique du Nord, au début des temps 
éogènes: tandis que la région Tébessa-Gafsa-Négrine était sous 
l'influence de la zone des plis calédoniens-hercyniens du Sahara 
septentrional, les chaînes littorales de l'Atlas faisaient partie inté- 
grante du géosynclinal méditerranéen. 


1. Peut-être, d’ailleurs, une partie des 120 m. de marnes de Tébessa devra- 
t-elle être maintenue dans l’Eocène. 


Séance du 1° Juin 1908 


PRÉSIDENCE DE M. CAREZ, TRÉSORIER, PUIS DE M. LÉON JANET 
VICE-PRÉSIDENT 


Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 


Le Président proclame membre de la Société : 


Mademoiselle Adelaida Machkewitch, licencié ès sciences, présentée par 
MM. Haug et Pervinquière. 


Une nouvelle présentation est annoncée. 


Le docteur Labat envoie une brochure qu'il vient de publier, 
intitulée : « Neptunisme » [CRS., p. 105]. 


M. G.-F. Dollfus offre deux brochures : 

1° « Faune malacologique du Miocène supérieur (Rédonien) de 
Montaigu (Vendée) » (CR. A.F.A.S. Reims, 1907). 2 « Sur 
quelques Polypiers fossiles des Indes Néerlandaises » Notice 
extraite du Rapport sur les Moluques par M. R. D. M. Verbeek' 
[CRS., p. 105]. 


M. A. de Grossouvre envoie deux brochures : 1° « Sur la Craie 
grise à Bélemnitelles » (CR. A.F.A.S. Reims, 1907); 2° « Sur l’âge 
des Calcaires lacustres du Berry » (/d.) [CRS., p. 106]. 


M. P. Termier expose quelques vues nouvelles sur la tectonique 
de la Corse. 


G. Sayn. — Sur l'Urgonien de Barcelonne (Drôme). 

Dans le ravin, au Nord de la tour ruinée, on peut observer la 
succession suivante au-dessous du Tertiaire : 

1) Calcaires compacts pétris de petits Rudistes et renfermant 
des bancs plus marneux pétris d'Orbitolines. 

2) Calcaires plus blancs, moins durs, avec des lentilles de 
calcaires à débris parfois pulvérulents et des bancs de Polypiers. 

Cette couche, très fossilifère, contient à sa partie supérieure : 
Heteroceras cf. Astieri D'Ors., Itieria(Campichia)truncataP.etC., 
I. (C.) Pellati CossManN, Trochucheum Boutillieri Coss., Diati- 
nostoma Pellati Coss., Liotia michaillensis P. et C., Toucasia 
carinata D'OR8., Requienia ammonia D'Ors. et de nombreuses 
espèces nouvelles. 


1. Jb. van het Mijnw. O. Ind., XXX VII, 1908: 


SÉANCE DU 1°! JUIN 1908 299 


Un peu plus bas on trouve MWerita Capduri Coss., Cerithium 
michaillense P. et C., associés à de nombreuses espèces de Néri- 
nées et de Cérithes. 

La présence d'Heteroceras ci. Astieri permet d’aflirmer l’âge 
barrémien supérieur de cette faune qui se retrouve, mais sans 
Céphalopodes, à Châtillon-de-Michaille (Aïn), dans le Voralberg, 
à Brouzet, et à la base de l’Urgonien d'Orgon. Ainsi se trouve 
confirmé par la Paléontologie le parallélisme établi stratigraphi- 
quement par M. Paquier entre la masse inférieure de l'Urgonien 
et les marnes à Heteroceras pyriteux du Barrémien supérieur du 
Sud de la Drôme. 

La faune de Gastropodes de ces couches est très riche et pré- 
sente un mélange de genres à faciès plutôt ancien, Zittelia, Ditretus, 
Diarthema, etc., avec d'autres qui, jusqu’à présent, n'avaient pas 
été signalés aussi bas, comme Cypræa et Puryphostoma par 
exemple. 

Quant aux Rudistes, ce sont surtout des Monopleuridés, en 
particulier des Gy-ropleura, quelques valves supérieures operculi- 
formes avec un appareil cardinal très robuste, rappelant le genre 
Petalodontia Poëra. On trouve aussi assez abondamment des 
Caprinidés, groupe qui, jusqu’à présent, n'avait pas été signalé 
au-dessous du Bédouïien et des Caprotinidés. Par contre, le genre 
Matheronia n’a pas été rencontré. 

Un peu plus au Nord, on peut observer la base de cet ensemble, 
ce sont des calcaires compacts à Nérinées qui reposent sur les 
marno-calcaires à Spatangues du Barrémien inférieur. 

Il est probable que l’ensemble des couches à faciès corralligène 
appartient en ce point au Barrémien supérieur et que le Bédoulien 
n’y est pas représenté. 


FAUNE QUATERNAIRE 
DE LA PROVINCE DE SANTANDER (ESPAGNE) 


PAR Edouard Harlé 


Les faunes quaternaires de la France sont bien connues. Celles 
de l'Espagne ont fait l’objet de peu de recherches. Et cependant, 
elles seraient particulièrement intéressantes à connaitre parce 
qu'elles doivent comprendre le passage des faunes froides et de 
steppes du Sud-Ouest de la France à des faunes méridionales. 

J'ai donc été fort heureux de recevoir de don Lorenzo Sierra, 
sur l'indication de l'abbé Breuil, un millier d'ossements recueillis 
par lui dans vingt etune grottes de la province de Santander. Je 
me propose d'étudier la faune de chacune de ces grottes au moyen 
de ces échantillons et de ceux que don Lorenzo Sierra, trouvera 
dans ses nouvelles fouilles. Mais je puis donner, dès maintenant, 
une liste des espèces animales que j’ai reconnues. 

J'y ai noté, entre parenthèses, les noms de quelques-unes des 
grottes où chaque espèce a été trouvée. 


Homo. Très rares ossements (Mar, Mosolla). 

Ursus spelæus BLum. Des os d'Ours, de forme massive, paraissent 
appartenir à l’'Ursus spelæus (Hornos, Salitre). 

Ursus arctos Lin. Des os d’Ours plus petits et surtout bien plus 
grêles, sont d'Ursus arctos (Ojebar). 

Canis Lupus Lan. Une carnassière supérieure est d’un Loup ou d’un 
fort Chien (Hornos). 

Hyæna. Une phalange de grand Bovidé paraît avoir été rongée par 
une Hyène (Valle, second niveau). 

Felis leo Lin. La pointe d'une canine, avec les cannelures caracté- 
ristiques des Félins (Miron). 

Felis pardus Linn. Un naviculaire est d’un Félin qui est une forte 
Panthère si, comme je pense, cet os provient d’un sujet adulte (Hornos). 

Felis catus Lin. Une portion d’humérus est d’un Chat de taille 
moyenne ou petite (Valle, premier niveau). 

Rhinoceros. La paroi extérieure d’une molaire supérieure (Camargo 
abajo). 

Equus caballus Linn.Restes assez abondants dans beaucoup de grottes. 

Sus scropha Lin. Quelques restes dans plusieurs grottes. 

Bos ou Bison. Quelques restes dans plusieurs grottes. 

Cervus elaphus Linx. Le Cerf est, de beaucoup, l'animal dominant, à 
ce point que la moitié des restes déterminables lui appartiennent 
(Camargo arriba, Valle premier, second et troisième niveaux, Mar, 
Ojebar, Miron, Altamira, Tornillos, Salitre, Truchiro, Carranceja infé- 
rieur et supérieur, Hoïnos, Mosolla). Presque tous ces restes sont de 
sujets de taille moyenne. Un maxillaire supérieur est singulièrement 
petit (Mar). 


1908 FAUNE QUATERNAIRE DE SANTANDER 301 


Cervus capreolus Lan. Plusieurs mâchoires et os (Valle, premier 
niveau), un sabot (Mar) sont de Chevreuil. 

Cervus tarandus Lin. Deux excellentes pièces appartiennent au 
Renne. L’une, trouvée dans une grotte qui a donné très peu d’ossements 
de Ruminants, est une mandibule comprenant, entre autres dents, les 
deux dernières prémolaires, qui sont caractéristiques (Ojebar). L'autre 
est une dernière molaire supérieure, trouvée avec près de quatre-vingt 
pièces de Cerf élaphe (Valle, second niveau). En outre, un andouiller 
(Palomas) et une extrémité inférieure d’humérus (Ojebar) me semblent 
aussi être de Renne, mais sans que j'ose l’affirmer. Le Renne était fort 
rare, car, en dehors de ces quatre pièces, je ne puis lui en attribuer 
aucune avec quelque probabilité. 

Capra ibex Lan. Plusieurs grottes ont donné des restes, assez nom- 
breux, de Bouquetin (Valle, second niveau, Salitre). 

Rupicapra europæa Cuv. Un axe osseux de corne (Salitre) et, proba- 
blement, un certain nombre de mâchoires, dents et os, provenant de 
plusieurs grottes, appartiennent au Chamois. 

Lepus cuniculus Linn.Un seul os, un bassin, est de Lapin (Valle, second 
niveau). 

Il convient d'ajouter que la faune de deux des grottes fouillées 
par don Lorenzo Sierra, celles d’Altamira et de Hornos, a déjà 
été étudiée : 

Il y a près de trente ans, M. Albert Gaudry a bien voulu aider 
mon inexpérience de débutant, en déterminant de nombreux os 
que j'avais extraits de la couche préhistorique dans la grotte 
d’Altamira (Matériaux, 1881). L’éminent professeur a reconnu : 
Cheval, Bovidé, Cerf élaphe (très abondant). On doit y ajouter : 
Loup et Bouquetin. A la même époque, M. Fischer a déterminé de 
nombreuses coquilles que j'avais recueillies avec les os : 

 Patella vulgata Lin. Se rapprochant de la variété occidentalis VAL., 
des îles Chaussey, dans la Manche, mais encore plus grande et plus 
orbiculaire et méritant la création d’une nouvelle variété, dite Sautuolai, 
dont les caractères principaux sont : une forme orbiculaire plutôt 
qu'ovale ; un sommet subcentral ; des côtes rayonnantes faibles, mais 
régulières ; le limbe un peu sinueux ; le sommet peu élevé ; la surface 
interne limitée par le muscle d’attache large. « Ge sont, m'écrivait-il, les 
plus grands spécimens que je connaisse de cette espèce». Le plus grand 
que j'ai rapporté a 63 mm. de diamètre et 25 de hauteur. Très abondante. 

Patella vulgata Lin. Ordinaire. 

Littorina littorea Lan. Remarquable par sa grande taille et son 
épaisseur. Abondante. 

Littorina obtusata Linx. 


La grotte de Hornos a été fouillée il y a deux ans par don Her- 
milio Alcade del Rio. J'ai reconnu dans les échantillons qu'il m'a 
communiqués : Loup, Cheval, grand Bovidé, Cerf élaphe, Bouque- 


302 ÉDOUARD HARLÉ 1er Juin 


tin. Il faut y ajouter, d’après E.T. Newton, quelques oiseaux : La- 
gopus mutus MoxriN, Perdrix cinerea Larn., Corpus monedula 
Lixn., Pyrrhocorax alpinus ? Kocn ou graculus ? Lin. 

Enfin, don Marcelino de Satuola et don Eduardo de la Pe- 
draja, m'ont fait voir, il y a quelques années, des restes d’un Rhi- 
nocéros, qui n'est peut-être pas le tichorhine, de Cheval, grand 
Bovidé, Cerf élaphe, qu'ils avaient recueillis dans la grotte de 
Cobalejo, à quelques kilomètres de Santander. 

Ces divers renseignements n’augmentent pas la liste que j'ai 
donnée pour les Mammifères. 

Dans cette liste, le Renne, surtout, mérite d’être remarqué. 
On ne le connaissait pas aussi loin en Espagne. Je l'ai signalé 
dernièrement dans la grotte d’Aïtz-bitarte, près de Saint-Sébas- 
tien, dans le Guipuzcoa. 

On obtiendrait la même liste en fouillant tel groupe de grottes 
du Sud-Ouest de la France. Mais le Renne y serait abondant, au 
lieu d'être, comme dans les grottes de don Lorenzo Sierra, une 
rare exception. 

La liste des animaux trouvés dans la grotte d’Aïtz-bitarte, près 
de Saint-Sébastien, par MM. de Lersundi, de Soraluce, de 
Insausti et Aguirre, est presque pareille, ainsi qu'il résulte de ma 
communication du 16 mars dernier et de l'examen d'échantillons 
que j'ai vus depuis. Elle comprend : Ursus spelæus (abondant), 
Ursus arctos (une mandibule), Hyæna spelæa, Felis leo (var. 
spelæa), Cheval, Sus scropha, Bos ou Bison, Cerf élaphe (abon- 
dant), Renne (très rare), Bouquetin ?, Chamois (une corne et quel- 
ques os), Patella vulgata ordinaire. 

Il résulte de ces observations que la faune quaternaire froide, 
si abondante dans le Sud-Ouest de la France, s’est étendue au delà 
de la frontière, assez loin en Espagne, mais sous forme atténuée, 
le Renne devenant très rare, le Chamois restant, à cause de la 
proximité de hautes montagnes, atteignant 2642 m. d'altitude, 
moins exceptionnel. 

Quant à la faune des steppes, si abondante dans la Gironde, la 
Dordogne et le Tarn-et-Garonne, elle n’a pas été trouvée au Sud 
de ces départements. C’est, je pense, parce que les grottes fouillées 
plus au Sud, sont situées au pied des Pyrénées. Ces hautes mon- 
tagnes ont toujours provoqué des pluies qui ont empêché le steppe 
de s’y étendre. Les grottes du Guipuzcoa et de la province de San- 
tander n’ont pas donné un seul reste d'un des animaux spéciaux 
aux steppes. Mais elles sont au pied des Pyrénées cantabriques. 
Peut-être trouvera-t-on une faune de steppes dans d’autres parties 
de l'Espagne ? 


Séance du 15 Juin 1908 


PRÉSIDENCE DE M. H. DOUVILLÉ, PRÉSIDENT, 
DE M. L. JANET, VICE-PRÉSIDENT, PUIS DE M. H. DOUVILLÉ 


Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. 


Le Président proclame membre de la Société : 


M. Dimitri G. Allahverdjiew, conservateur à l'Université de Sofia, pré- 
senté par MM. Boule et Thevenin. 


Deux nouvelles présentations sont annoncées. 


M. H. Douvillé offre, de la part de M. V. Paquier, une note 
« Sur la présence de grès à Hippurites aux environs de Vence 


(A. M.)» (CR. Ac. Sc., re juin 1908). 


Le Président présente de la part de M. Charles Fraipont des 
notes « Sur quelques fossiles du calcaire carbonifère » et « Des- 
cription d’un nouveau Pteraspis du Gedinnien belge ». 


M. O. Gouffon dépose un exemplaire d’une note intitulée : « Le 
Bartonien supérieur en Anjou » (Bull. Soc. Et. sc. d'Angers). 
[CRS., p. 109]. 


M. Louis Gentil offre les notes suivantes : « Sur le volcan du 
Siroua (Anti-Atlas Marocain); De l’origine des terres fertiles du 
Maroc occidental; Recherches stratigraphiques sur le Maroc 
oriental; Sur la tectonique du littoral de la frontière algéro- 
marocaine » (CR. Ac. Sc., 1908) [CRS., p. 109]. 


M. L. Pervinquière présente un méinoire « Sur quelques Ammo- 
nites du Crétacé algérien » destiné aux Mémoires de Paléon- 
tologie [CRS., p. 119]. 


R. de Mecquenem et R. Douvillé. — Sur les Céphalopodes juras- 
siques du lac d'Ourmiah (Perse occidentale). 

M. de Mecquenem a eu l’occasion, lors de son voyage de 1905, 
d'explorer à nouveau le gisement de Céphalopodes jurassiques du 
lac d'Ourmiah. Ce gisement avait déjà fourni des matériaux 
étudiés successivement par Weithofer et von Borne. Malgré le 
très mauvais état de conservation de ces matériaux, les recherches 
de M. de Mecquenem ont permis à M. Robert Douvillé de préciser 
sur quelques points les conclusions des deux auteurs précités. 

Weithofer estimait que les Céphalopodes du lac d'Ourmiah 
appartenaient à trois niveaux : Lias supérieur, Jurassique supé- 


304 SÉANCE DU 15 JUIN 1908 


rieur et Néocomien. Von Borne attribue au Callovien les formes 
considérées comme néocomiennes par Weithofer. Les recherches 
de M. de Mecquenem permettent de confirmer ce résultat impor- 
tant : il n'existe comme couches fossilifères aux environs du lac 
d'Ourmiah, que du Lias et du Jurassique moyen; M. de Mecque- 
nem a en effet pu exploiter ce gisement en se servant précisément 
des mêmes ouvriers déjà employés par les auteurs précités et par 
suite connaissant bien les lieux. Toutes les Ammonites rapportées 
par lui proviennent d’environ 5 mètres de couches, pétrographi- 
quement identiques (schistes noirs un peu bitumineux) et où il est 
peu probable que le Callovien et le Néocomien soient représentés 
simultanément. 

Les Céphalopodes suivants ont pu être déterminés : Ancylo- 
ceras calloviensis Morris; Hecticoceras sp.; Oppelia aff. sub- 
costaria OPPEL; Opp. sp. (aff. aspidoïides) ; Reineckeia Straussi 
WEITHOrER; Aeineckeia Weithoferi n. sp. [Type : Weiïthofer : 
Ueber Jura und Kreïde aus dem nordwestlichen Persien (Sitzungsb. 
d.k. k, Ak.,d. Wiss. Wien. Bd. XCVIN, 1890, pla) 48 9)1)8e 
Perisphinctes, très nombreux, constituant la grande majorité de la 
faune : a) Perisph., aff. aurigerus Opr., in Neumayr ; b) P., aff. 
convolutus Quexsr. et par. ; c) P., aff. tetramerus WEITHOFER. 


V. Paquier. — Analogies de certains termes de la série secon- 
daire de Vence (A.-M.) avec ceux des environs du col de l'Argen- 
lière (Italie). 

Outre les grès à Hippurites Requieni Marx. et à Actéonelles 
dont il vient de faire connaître l'existence au S. de cette ville*, la 
présence de nombreux Hydrozoaires dans le Jurassique supérieur 
sous-jacent accroît encore les ressemblances avec le Nord du 
massif du Mercantour. Jusqu'ici les dolomies du Jurassique supé- 
rieur de cette contrée n'avaient fourni aucun fossile ; néanmoins 
l’auteur a pu reconnaître dans les calcaires dolomitiques de 
l’éperon du bois de Lara, que contourne la route de St-Paul, une 
grande abondance des masses finement zonées, parfois de grandes 
dimensions et qui extérieurement présentent tous les caractères 
de colonies d'Hydrozoaires. Toutefois la dolomitisation ayant en 
partie effacé les détails de la structure intime, l'examen micros- 
copique ne permet pas de préciser davantage ni de rapporter 


1. Ces Reineckeia correspondent partiellement aux « Olcostephanus » de 
Weithofer. 

2. Sur la présence de grès à Hippurites aux environs de Vence (A.-M). 
CR. Ac. Sc., 1°" juin 1908. 


ae 


SÉANCE DU 15 JUIN 1908 305 


l'organisme en question à un groupe déterminé de ces Cœlenterés. 
On sait que si jusqu’à ce jour le Jurassique supérieur français n’a 
pas livré de fossiles de cette nature, il n’en est pas de même dans 
la région mésogéenne où ils abondent à ce niveau, notamment 
dans l’Apennin et la Calabre. 

La présence de nombreux Hydrozoaires dans le Malm des 
environs de Vence, jointe à celle des Hippurites à la partie supé- 
rieure du Turonien montre qu'au voisinage les massifs anciens 
bordant le Sud de la fosse alpine (Maures et Estérel, Mercantour) 
les faunes mésogéennes ont trouvé à diverses reprises les condi- 
tions particulières de profondeur et surtout de température 
auxquelles semble liée leur présence. 


SUR LES FORMES PRIMITIVES DES HIPPURITES 


PAR À. Toucas. 


En prenant pour base la composition des premières couches à 
Hippurites établie par Arnaud, on a la succession suivante : 


I Zone des Orbignya Requieni major et minor; Orb, 

Requieni var.subpoly gonia ; Vaccinites petrocoriensis; 

ANGOUMIEN V. Rousseli; V. præcorbaricus; V. prægiganteus ; 
V. Grossouvrei et V. præzurcheri. 


SUPÉRIEUR 
H. Zone des Orbignya Requieni var. minor, Vaccinites 
petrocoriensis et V. inferus. 
G. Zone des Orbignya Requieni var. minor, Vaccinites præ- 
ANGOUMIEN petrocoriensis et V. inferus. 
INFÉRIEUR F?. Zone des Orbignya Requieni var. minor et Vaccinites 


præpetrocoriensis. 


Cette succession montre que l'Orb. Requieni var. minor, forme 
primitive des Orbignya, a survécu jusque dans la zone supé- 
rieure Z, en conservant sa petite taille, ses mêmes caractères 
internes et ses pores linéaires du début. Ce n'est que dans cette 
zone Î que ses dimensions se développent et que ses pores devien- 
nent subpolygonaux donnant ainsi naissance à deux mutations : 
l'Orb. Requieni major (type de l'espèce de Matheron) et l'Orb. 
Requieni var. subpoly gonia, forme de St-Cirq (Dordogne) que 
M. H. Douvillé a rapportée à l'Hippurites resectus DErRANCE. Or, 
l'espèce de Matheron et celle de Defrance ne sont connues que par 


7 Oct. 1908. — T. VIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 20. 


306 A. TOUCAS 15 Juin 


leur valve inférieure, de sorte qu'il n’est pas possible de préciser 
les rapports qu'elles peuvent avoir entre elles ou avec les formes 
pourvues de leur valve supérieure. Cependant, comme leurs 
caractères internes sont identiques, qu’elles proviennent toutes 
deux du bassin d'Uchaux où elles ont vécu côte à côte, il est fort 
probable qu'on se trouve en présence d’une même espèce, très 
voisine de l’Orb. Requieni var. minor. Quoi qu'il en soit, si la 
forme de St-Cirq, pourvue de sa valve supérieure, est bien comme 
je l'ai admis, la souche des Hippurites à pores polygonaux, on ne 
peut toutefois la considérer comme le type primitif de tous les 
Hippurites puisqu'elle n'apparaît que dans l'Angoumien supérieur 
comme une mutation de l'Orb. Requieni var. minor qui est la 
véritable forme primitive des Orbignya. 

Le Vacc. præpetrocoriensis, forme primitive des Vaccinites, 
apparaît dans la zone F? en même temps que l'Orb. Requieni var. 
minor et dans tout son développement comme une forme très 
distincte de celle-ci et sans que l’on puisse indiquer son origine. 
Cependant si l’on considère le peu de développement de la taille et 
des replis del Orb. Requieni var. minor par rapportaux dimensions 
si accentuées du Vacc. præpetrocoriensis, il est fort à présumer 
que c’est la forme à pores linéaires qui doit se rapprocher le plus 
du type ancestral commun. Cette conclusion concorde d’ailleurs 
avec les nouvelles observations de M. H. Douvillé sur le dévelop- 
pement des /lippurites et trouve sa confirmation dans l’évolution 
des groupes, au point de vue de la transformation des pores 
linéaires en pores arrondis ou polygonaux, particulièrement dans 
les groupes de l’Orb. bioculata et de l'Orb. organisans, avec une 
tendance analogue dans les groupes de l'Orb. Toucasi et de 
l'Orb. variabilis, où les pores, étroits et très allongés au début, 
deviennent ensuite nettement polygonaux et plus tard même den- 
ticulés dans les formes récentes. 

Ainsi, quelle que soit la solution à donner sur l’origine des 
Hippurites, il est certain que le type primitif n’était pas une forme 
à pores polygonaux, tandis que toutes les probabilités sont pour 
l’'Orbignya Requieni var. minor, forme à pores linéaires qui se 
montre en abondance, dés le début, dans l’'Angoumien inférieur. 

En raison de l'importance que prend cette forme comme type 
primitif, je propose de la désigner sous le nom d'Orbignya pri- 
mordialis, afin de la distinguer des deux formes de l’Angou- 
mien supérieur, les Orb. Requieni MATHERON et Orb. resecta 
DEFRANCE sp. in DouviLLé, qui en diffèrent par une taille plus 
grande ou par des pores arrondis. Les figures 1, 2, 3 et 4 de la 


0 its 


1908 SUR LES FORMES PRIMITIVES DES HIPPURITES 307 


planche 1 de mon mémoire : se rapportent à cette nouvelle espèce, 
le type étant représenté par la figure 3 et la variété pustuleuse par 
la figure 4. 

En conséquence les Orb. Requient et Orb. resecta devront être 
considérés comme des mutations du type primitif, la première 
comme forme de passage entre la forme primitive et l’Orb. incisa 
du Coniacien, la seconde servant de liaison entre les formes 
linéaires et les formes à pores polygonaux. Ces dernières formes, 
que M. H. Douvillé a séparées sous le nom d’Æippuritella, consti- 
tuent ainsi, comme je l’ai indiqué dans mon mémoire, une branche 
dérivée des Orbignya à pores linéaires par une simple modifica- 
tion dans la forme des pores, les caractères internes restant absolu- 
ment les mêmes. Or, on ne doit pas oublier que c'est sur ces 
mêmes caractères internes que Woodward a établi son sous-genre 
Orbigny a et qu'il a pris comme type l'Orb. bioculata LaAmarck, 
qui est précisément une forme à pores arrondis, dérivée comme 
l’Orb. resecta d’une forme plus ancienne à pores linéaires. Dans 
ces conditions la section Aippuritella ne paraît différer des Orbi- 
gny a par aucun caractère. Mais si le groupe des Æipp. resectus, 
H. Maestrei, H. variabilis, H. Lapeirousei et H. Castrei, qui 
forme cette section, se trouve ainsi intimement lié aux groupes 
de l’Orbignya bioculata et de l'Orb. socialis, il n’en est pas de 
même du groupe de l'Orb. canaliculata, dans lequel l'arête cardi- 
nale, au lieu de diminuer progressivement jusqu'au point de dispa- 
raître, prend au contraire un développement de plus en plus 
grand, comme dans les Vaccinites. En rapprochant cette observa- 
tion de celle de M. Henri Douvillé sur l’origine probable des 
Vaccinites qui. dans le jeune âge, présentent le même écartement 
des replis que dans la forme primitive des Orbignya, on peut en 
conclure que le groupe de l'Orb. canaliculata représente Le groupe 
d'origine de tous les ÆHippurites et doit par conséquent former un 
rameau particulier qui devrait conserver le nom générique d’Æip- 
purites de Lamarck. 


1. Etude sur la Classification et l'Évolution des Hippurites. Mém. S. G. F, 
Pal., n° 30. 


SUR LA CLASSIFICATION DES RADIOLITIDÉS ‘ 
PAR Henri Douvillé. 


M. Toucas a fait faire un progrès notable à nos connaissances 
sur les Radiolitidés en montrant qu'il est possible de préciser les 
relations des diverses formes qui se sont succédé dans le temps, 
de maniere à en constituer des rameaux. En reprenant à ce point 
de vue la classification que j'avais proposée en 1902, je me trouve 
amené à la modifier sur quelques points. 

M. Toucas a utilisé les caractères déjà employés par les auteurs 
précédents et qui sont fondés sur les modifications que présentent 
les lames externes dans les zones correspondant aux deux ouver- 
tures principales du manteau (ouvertures siphonales Æ et S). 
L'observation montre que ces modifications sont analogues pour 
les deux ouvertures, de sorte que cette analogie même permet de 
les reconnaître ; en outre, l'une d’entre elles S, est toujours située 
en face de l'extrémité du muscle postérieur. D'après ces caractères 
on peut constater que les zones siphonales sont marquées tantôt 
par deux bandes, ou déprimées, ou plus ou moins saillantes, 
tantôt par des relèvements des lames externes en forme de selles, 
qui quelquefois même se renflent en formant des plis arrondis 
ou godrons. 

Je ne suis pas toujours d'accord avec M. Toucas, sur la position 
des aires siphonales : ainsi, pour cet auteur, elles sont toujours 
marquées dans les formes anciennes par des « sillons longitudi- 
naux », tandis que pour moi elles correspondent à des bandes 
saillantes ou à des lignes de godrons. 

La troisième ouverture (pédieuse V)est ventrale, par défini- 
tion ;: elle est souvent indiquée par une inflexion en arrière des 
lames externes formant un sinus ou lobe anguleux ; il correspond 
au bord de la surface de fixation dans le jeune. Enfin il apparaît 
quelquefois aussi un sinus analogue du côté postérieur P?, et dans 
ce cas la région siphonale de la coquille est constituée de même 
de part et d’autre de l’interbande M (£, V en avant, S et P en 
arrière). La position de ces plis ou sinus peut également donner 
de bons points de repère pour la détermination des aires sipho- 
nales. 


1. Noteextraite du Mémoire de Paléontologie présenté par M. H. Douvillé : 
«Sur quelques formes de Rudistes de Sicile, d'Algérie, du Liban et de Perse », 


1908 SUR LA CLASSIFICATION DES RADIOLITIDÉS 309 


Au point de vue de la classification elle-même, il est incontes- 
table que celle-ci doit bien être fondée sur la reconstitution des 
rameaux ; mais on sait également que les naturalistes, quand ils 
ont défini un de ces rameaux le subdivisent en tronçons, chaque 
fois qu'un caractère ancien disparaît ou qu'un caractère nouveau 
prend naissance ; chaque rameau constitue ainsi une famille. Il ne 
nous paraît donc pas possible d'accepter la manière de voir de 
M. Toucas pour lequel chaque rameau représente seulement un 
genre. 

Dans les Radiolitidés on constate bien la disparition d’un carac- 
tère ancien, l’arête cardinale, et l'apparition d’un caractère nouveau, 
le développement en hauteur des apophyses myophores. Ce der- 
nier caractère distingue la forme souche Agria, qui a encore une 
charnière de Monopleuridé, des formes dérivées Præradiolites. 
Dans ce dernier genre les zones siphonales présentent des disposi- 
tions variées ; elles forment : 1° des bandes plus ou moins sail- 
lantes (Pr. Davidsoni, Pr. triangularis, Pr. Grossouvrei); 2 ou 
des zones de godrons (Pr. Fleuriaui) ; 3 ou de simples ondula- 
tions (Pr. ponsianus, etc.). 

Par la disparition de l’arête ligamentaire, le premier de ces 
groupes donne naissance aux Biradiolites (PB. angulosus, B. lum- 
bricalis, B. canaliculatus, etc.). 

Le genre ARadiolites se distingue par ses lames plissées. Les 
Sphærulites, avec leurs lames étalées et non dressées, semblent 
constituer une section plutôt qu'un véritable rameau. 

Les formes costulées, à bandes également costulées, paraissent 
appartenir à un rameau tout à fait distinct; les formes anciennes 
ont une arête cardinale (Sauvagesia) et ne paraissent pas dériver 
d'Agria ; il faut peut-être les rattacher à Petalodontia calamiti- 
formis. Les formes plus récentes perdent leur arête cardinale et 
sont nettement différentes par l’ensemble de leurs caractères des 
vrais Piradiolites, contrairement à ce que j'avais pensé primiti- 
tivement ; je propose d'en faire un genre nouveau, Durania 
(type Pir. cornupastoris). 

Il me reste à examiner deux genres rejetés par M. Toucas : 

1° Bournonia: le type À. Bournoni, quand il est bien conservé, 
présente dans le jeune âge deux bandes tout à fait comparables à 
celles du Pr. triangularis ; une forme analogue d'Algérie repro- 
duit presque exactement la forme du Pr. Davidsoni. C’est donc 
dans les espèces dérivées de ce groupe, c’est-à-dire à côté des 
Biradiolites qu'il faut placer les Bournonia ; et ainsi s'explique 
l'absence d’arête ligamentaire ; 


310 HENRI DOUVILLÉ 15 Juin 


20 Lapeirousia. Les sections polies montrent que les régions 
siphonales correspondent à deux bandes très profondément creu- 
sées et qui sont recouvertes par les lames externes débordant des 
deux côtés ; c’est ainsi que prennent naissance les piliers et les 
oscules ; ce n’est du reste que l’exagération d’une disposition que 
j'ai signalé dans Pir. persicus (Mission de Morgan, p. 248). 

Ce genre est donc lui aussi à rapprocher des Biradiolites et non 
des Præradiolites ; certaines formes costulées font même penser 
aux Durania. Mais dans tous les cas l’absence d’arête cardinale se 
comprend facilement. 

Il résulte de ces observations que toutes les formes dépourvues 
d'arête cardinale paraissent dériver d’un tronc unique représenté 
par les Piradiolites. 


M. Toucas croit devoir montrer quelques exemplaires présen- 
tant les caractères qui ont servi de base à sa classification. 

Ainsi, l’'Agria primitif a une apophyse myophore tout aussi déve- 
loppée que les autres formes à valve supérieure concave que M. Henri 
Douvillé veut maintenir dans les Præradiolites. 

En ce qui concerne les zones siphonales Æ et $S, M. Toucas fait 
observer qu'il n’a jamais pu dire que ces zones étaient toujours dépri- 
mées, puisqu'il a fait figurer des espèces à sinus saillants; mais il a 
fait remarquer que ces deux ouvertures du manteau correspondaient 
aux deux inflexions des lames externes vers le haut de la coquille, 
tandis que les plis, qui les séparent ou les limitent, ont leurs inflexions 
tournées vers le bas et ne peuvent ainsi être confondus ni avec les 
sillons des Agria, ni avec les sinus ou avec les bandes des autres 
Radiolitidés. D’ailleurs la position constante de l’ouverture antérieure Æ 
en face de l’arête ligamentaire permet de trouver l'emplacement de 
cette ouverture lorsque les lames externes ne présentent aucune 
inflexion, comme dans certains Agria. 

Les motifs donnés pour la suppression des Bournonia et Lapeirousia, 
subsistent toujours, les caractères, indiqués par M. H. Douvillé pour 
leur maintien, existant déjà dans les formes anciennes des Præra- 
diolites ou des Sphærulites. 

Quant aux formes à bandes costulées du type du Biradiolites cornupas- 
toris, elles constituent avec le Birad. Mortoni un groupe particulier de 
Sauvagesia dépourvu d’arête ligamentaire. 


SUR L’AGE DES CALCAIRES DE CONTES-LES-PINS 
ET DE LA ZONE A PLACENTICERAS BIDORSATUM 
ET MorronicsrAs DELAWARENSE 


PAR À. de Grossouvre 


Les calcaires exploités pour la fabrication du ciment dans les 
carrières de Contes-les-Pins (Alpes-Maritimes) ont été, au cours 
de ces dernières années, l’objet de notes dont les conclusions sont 
assez différentes en ce qui concerne l’âge qu'il convient de leur 
attribuer. 

Les divergences qui se sont produites à cette occasion résultent 
et des difficultés de détermination précise des Echinocorys et des 
Micraster sur l’exämen desquels on s’est basé pour chercher à 
définir leur niveau, et de l'extension verticale assez grande que 
possèdent d'ordinaire les divers types qu'il est possible de distin- 
guer dans ces genres. 

En particulier, parmi les Micraster, on a signalé le A. Gottschei 
Srozcey et le M. Sismondai LAMBERT. 

Or, le premier se trouve depuis la base du Campanien, dans la 
craie à Actinocamax quadratus de la France et du Hanovre, 
jusque vers le sommet de cet étage, dans la craie de Meudon. 

Quant au second, il appartient au groupe du M. Brongniarti 
dont les diverses formes sont bien difficiles à séparer les unes des 
autres : déjà, à la base du Campanien, dans le Blaisois et en 
Aquitaine, on rencontre le M. reg'ularis ARNAUD, très voisin du 
M. Brongniarti de Meudon. 

On comprend donc facilement que l'étude de ces fossiles ait pu 
conduire à faire osciller la position des couches de Contes-les-Pins 
de la base au sommet de l’étage campanien. 

Cependant il est un autre Micraster qui a permis à A. Peron de 
serrer la question de plus près. Il a trouvé à Font-de-Jarrier des 
échantillons de ce Micraster de la craie à Act. quadratus de 
Reims, auquel M. Gauthier a donné le nom de 1. fastigatus : il 
en a conclu que ce serait dans la zone inférieure de la craie à 
Act. quadraius qu'il faudrait ranger le gisement de Contes. 

A cette conclusion on pourrait faire une objection : puisque des 
formes du M. Gottschei et du M. Prongniarti vont de la base 
jusqu'au sommet du Campanien, il n’est pas absolument certain 


312 A. DE GROSSOUVRE 15 Juin 


que le M. fastigatus soit toujours confiné dans une zone unique 
de cet étage. 

Mais à Contes-les-Pins il n'existe pas seulement des Echinides : 
on y recueille aussi des Ammonites dont j'ai, dès 1893, précisé la 
détermination ’, et leur présence permet de fixer avec précision 
l’âge des couches qui les renferment. 

Ces Céphalopodes avaient été autrefois rapportés à des types 
dont les niveaux respectifs sont fort différents : on y avait signalé 
les Ammonites colligatus, Am. ootacodiensis et Am. texanus. En 
réalité, il s'agissait d'espèces tout autres, ainsi que m'ont permis de 
le reconnaître les échantillons qui avaient servi de base aux déter- 
minations précédentes; je n’ai pu d’ailleurs y voir que deux types 
distincts que j'ai décrits sous les noms de Pachydiscus Levyi et 
Mortoniceras campaniense. 

En ce qui concerne la première de ces espèces, il est bon de 
rappeler que les diverses formes de Pachydiscus sont souvent 
assez difliciles à distinguer les unes des autres et, en particulier, 
il est certain que le jeune du ?. colligatus ressemble énormément 
au jeune du ?. Leoyi; l’on comprend donc que le premier ait pu 
être cité de Contes-les-Pins. Je dois mème reconnaître que je ne 
suis pas en mesure de préciser les caractères pouvant permettre 
de séparer les jeunes de ces deux espèces; par contre les adultes 
sont absolument différents et aucune confusion n’est possible entre 
eux : on se trouve certainement en présence de deux types nette- 
ment distincts. 

Le P. Levyi jeune ressemble aussi beaucoup au ?. isculensis 
jeune et, même à l’état adulte, il y a une assez grande analogie 
entre les deux formes. ( 

Je suis persuadé que l'échantillon de jeune Pachydiscus que 
j ai représenté (Ammonites de la Craie supérieur, pl. xx11, fig. 2) 
et qui provient du Campanien inférieur d’Eraville (Charente) est 
non pas un ?.isculensis, comme je l’ai cru, mais un ?P. Lepyi : 
j'avoue qu'on pourrait aussi bien le prendre pour un ?. colligatus 
jeune. 

On peut donc dire que P. isculensis, P. Levyi et P. colligatus 
constituent un groupe de formes successives, à peu près identiques 
dans les premiers stades de développement et qui ne se différen- 
cient complètement qu'à l'état adulte. 

Quant au Mortoniceras campaniense, si au premier abord il 


I. À. DE Grossouvere. Les Ammonites de la Craie supérieure, p. 8% et 178, 
1893. 


1908 AGE DES CALCAIRES DE CONTES-LES-PINS 313 


présente quelque analogie avec le M. texanum, il est néanmoins 
bien facile à en distinguer, 

Cette faune de Contacts, toute réduite qu'elle soit, montre 
nettement, ainsi que je l’ai indiqué, que les calcaires de Contes- 
les-Pins se placent sur le même horizon que le Campanien infé- 
rieur de l’Aquitaine. 

Dans cette dernière région le }. campaniense a été recueilli 
par H. Arnaud, à la base de son assise P?, avec Placenticeras 
bidorsatum, Scaphites hippocrepis, Sc. aquisgranensis. 

A la partie supérieure de cette assise, Arnaud a recueilli près de 
Montmoreau un échantillon d'Act. quadratus : au-dessus vient 
l’assise P? caractérisée principalement par Hoplites Vari et au 
sommet les assises Q et À avec Pachydiscus colligatus. 

Nous retrouvons une succession analogue dans l'Allemagne du 
Nord. 

Là, en Westphalie, Schlüter a pris comme type d'une de ses 
zones les couches calcaréo-sableuses de Dülmen qui renferment 
Placenticeras bidorsatum RæœMer sp. et Scaphites binodosus 
RŒMER. 

Or, d’après les travaux récents!’ de MM. G. Müller et A. 
Wollemann, ce Scaphite ne doit pas être séparé du Sc. hippocrepis 
Dekay sp. : le premier représente la forme jeune et le second 
l'adulte. Je suis d’autant plus disposé à adopter cette manière de 
voir que, même avant l'apparition du mémoire de ces deux savants, 
ayant reçu du gisement de Broitzem, près Brunswick, une série 
d'échantillons de Scaphites, je ne pouvais arriver à tracer une 
limite entre le $. binodosus et le S. hippocrepis. 

Au-dessus cette zone vient celle à Actinocamax quadratus 
typique, puis celle à Hoplites Vari avec Belemnitella mucronata. 

La succession est donc absolument la même que dans l’Aquitaine 
et montre que les couches de Dülmen correspondent à la zone à 
Mortoniceras campaniense et Placenticeras bidorsatum. 

De l’autre côté du Harz, la coupe est encore identique : une 
série de gisements, tels que ceux des marnes du Schwanzenberg 
près Heudeber, des marnes du Plattenberg et des argiles de 
Broitzem, renferment la faune des couches de Dülmen et du Cam- 
panien inférieur de l’Aquitaine : Placenticeras bidorsatum, Haue- 
riceras pseudo-Gardeni, Scaphites binodosus, Sc. aquisgranensis, 
avec ces formes d'Actinocamax que l'on a longtemps confondues 
avec le quadratus, mais qui en ont été séparées sous le nom de 


1 G. MüLLer et WoLLEMANN. Die Molluskenfauna des Untersenon von 
Braunschweig und Ilsede. 


314 A. DE GROSSOUVRE 15 Juin 


granulatus. Au-dessus vient l’assise à Act. quadratus, puis celle 
à Bel. mucronata. 

Traversons l'Atlantique et nous pourrons observer le même 
ordre de succession dans la craie des États-Unis. Nous allons 
même y retrouver l’'Ammonite que j'avais décrite sous le nom de 
Mortoniceras campaniense et qui, bien antérieurement, dès 1834, 
avait été distinguée par Morton sous le nom d’Amn. delawarensis : 
c'est ce dernier nom qu'elle doit donc porter en raison de la règle 
de priorité. Or, cette espèce se trouve dans les Eagle pass Beds du 
Texas occidental, à la partie supérieure des Tombigbee Sands de 
l'Alabama et du Mississipi et dans la Matawan Formation de l'État 
de New-Jersey où elle est accompagnée par Scaphites hippocrepis 
DEkAY qui, je le rappelle, est le même que le Sc. binodosus Rœmer 
de l'Allemagne du Nord. Au-dessus viennent immédiatement les 
couches à Pel. mucronata, car l'assise à Act. quadratus fait 
défaut sur le continent américain. 

En Tunisie, la zone à Mort. delawarense existe également : 
j'avais, en 19017, signalé la présence de ce fossile à Sbeitla, d’après 
un échantillon recueilli par M. Jordan. Depuis, dans son beau 
travail sur la Tunisie ', M. Pervinquière nous a fait connaître les 
autres espèces qui l’accompagneut : ce sont, d’abord le Scaphites 
hippocrepis, puis un Pachydiscus que M. Pervinquière croit devoir 
rapporter à ?. colligatus. Il constate, il est vrai, de fortes ressem- 
blances avec le P. Levyi, mais il ne croit pas cependant qu'on 
puisse rapporter les échantillons qu’il a examinés à cette dernière 
espèce, qui a un ombilic très plat, alors que ceux-ci ont un 
ombilic profond et à paroi rapide. Il en conclut (loc. cit., p. 422) 
qu'il est impossible de répartir par zones les Ammonites du 
Campanien de la Tunisie, et qu’elles appartiennent toutes à la 
zone à Hoplites Vari. 

Cette détermination du Pachydiscus de Sbeitla conduirait à 
cette étrange conséquence de réunir dans une même zone deux 
espèces qui, partout ailleurs, sont séparées par un long espace de 
temps, l’une toujours confinée au-dessous de l’assise à Act. qua- 
dratus et l’autre n'apparaissant qu'au sommet de la craie à Bel. 
mucronata, et de les réunir dans la zone à Hoplites Vari de 
laquelle elles ne sont connues d'aucun gisement. 

Il me paraît impossible de souscrire à cette conclusion qui 
mettrait en échec les principes de succession chronologique des 
faunes établis par une longue observation, principes qui servent 


1. PeRviNQUIÈRe. Etudes de paléontologie tunisienne. I. Céphalopodes des 
terrains secondaires. 1907. 


1908 . AGE DES CALCAIRES DE CONTES-LES-PINS 315 


de base à la méthode stratigraphique. Ce serait renouveler la 
théorie des colonies de Barrande ou revenir à cette autre des 
points de concentration vitale, tel que celui supposé à Chätillon- 
sur-Seine ! où auraient existé ensemble des faunes partout ailleurs 
strictement localisées dans des horizons distincts. 

Je suis donc persuadé que le Pachydiscus de Sbeïtla n'est pas 
le colligatus, mais le Levyi : j'ai déjà indiqué la difficulté, même 
l'impossibilité où nous sommes actuellement de reconnaitre les 
jeunes des deux espèces. Le caractère de plus ou moins grande 
profondeur de l’ombilic, me paraît insuffisant et surtout illusoire, 
lorsqu'il s’agit d'échantillons mal conservés et déformés par com- 
pression. J'ai des calcaires à Stegaster de Gan (près Pau), des 
échantillons de ?. colligatus jeunes dont l’ombilie est très peu 
profond. Pour trancher la question il faudrait connaître l'adulte 
du Pachydisceus de Sbeïtla, car alors aucune hésitation ne serait 
plus possible. Je suis persuadé que, lorsqu'on trouvera cet adulte, 
on verra que ce n'est pas le P. colligatus typique, celui de Maës- 
tricht, de l’Aquitaine, des Pyrénées, mais le P. Levyi de Contes- 
les-Pins. 

Par ce qui précède on voit que la position des couches de 
Contes-les-Pins se trouve exactement fixée : elles appartiennent à 
cette zone inférieure du Campanien caractérisée par Placenti- 
ceras bidorsatum, Mortoniceras delawarense, Pachydiscus Levyi, 
Hauericeras pseudo-Gardeni, Scaphites binodosus, Actinocamax 
granulatus, zone qui se trouve immédiatement sous l’assise à 
Act. quadraltus. 


1, Jai montré (Stratigraphie de la Craie supérieure, p. 28) que la coexis- 
tence invoquée n’était pas réelle et que l'erreur provenait d'observations 
insuffisantes. 


TERRAINS MIOCÈNES D'UNE PARTIE DE LA BORDURE SUD 
DE L'ATLAS TELLIEN 


OBSERVATIONS SUR LEUR FAUNE DE PECTINIDÉS : 


PAR J. Savornin 


Les dépôts d'âge miocène forment à la lisière méridionale du 
Tell une bande remarquable, parallèle au littoral, d’une largeur 
moyenne de 50 kilomètres entre les méridiens d'Alger et de Bou 
Sàäada. Cette largeur s'accroît considérablement plus à l'Est; mais 
la bande s'y dédouble, de part et d'autre de l'importante chaine 


des monts hodnéens. La longueur totale envisagée atteint 275 km. 


J’ai toujours considéré cette zone néogène comme d’origine géo- 
synclinale, séparant les deux grands systèmes orogéniques algé- 
riens. Me plaçant aujourd’hui à un autre point de vue, je me pro- 
pose d'appeler l'attention sur la faune de Pectinidés que j'ai 
rencontrée dans ces dépôts. J'ai déjà signalé, au moins incidem- 
ment, dans quelques publications, la plupart des espèces que 
j'aurai à mentionner ; mais ce travail est destiné à coordonner et 
à compléter mes indications antérieures. Cette question des formes 
algériennes de Pectinidés est, en effet, très importante, en raison 
des parallèles qu'elle permet d'établir avec les faunes correspon- 
dantes de régions classiques diverses. On sait que plusieurs 
espèces, faciles à identifier, caractérisent des niveaux assez précis. 
Or, j'ai pu rassembler une collection de la région ci-dessus définie, 
où les beaux exemplaires, à la vérité, sont exceptionnels, mais où 
figurent un certain nombre de ces espèces caractéristiques. 

Les quatre grands genres admis par MM. Depéret et Roman° 
sont parfaitement représentés en Algérie, et particulièrement 
dans la zone ici étudiée, où leurs espèces étaient presque toutes 
inconnues antérieurement à mes recherches. Mais c'est le genre 
Pecten qui est de beaucoup le plus riche, au moins parmi les maté- 
rilaux que j'ai recueillis. 

Sans faire l'historique complet d’une question que je me réserve 
de traiter ailleurs avec tout le développement qu’elle comporte, je 


1. La communication de M. L. Joleaud : « Esquisse comparative des séries 
miocènes de l'Algérie et du S. E. de la France », B.S.G.F., (4), VII, p. 284, 
m’a incité à présenter cette note rédigée en avril 1908. 

2. M. S.G.F., Paléontologie, X, fase. 1 (1902) : Monographie des Pectinidés 
néogènes, etc. 


2 


CL 


1908 MIOCÈNE DU SUD DE L'ATLAS TELLIEN 317 


noterai que, jusqu'ici, la classification des dépôts miocènes dont il 
est question, dans les rares localités où leur âge avait été reconnu 
avec plus ou moins de certitude, n'a reposé que sur des fossiles 
d’une valeur systématique discutable. On a cité le plus souvent 
des Mollusques bivalves ou g2astéropodes, de conservation ordinai- 
rement défectueuse et d'espèces plus ou moins heureusement 
déterminées. A. Peron et M. Gauthier ont surtout insisté sur les 
Échinides. Mais il n’est pas douteux que les Pectinidés sont 
appelés à fournir des renseignements beaucoup plus précis et 
plus importants, en raison d’abord de leur mode de fossilisation, 
ensuite de la fréquence de leurs gisements, enfin et surtout de leurs 
remarquables localisations stratigraphiques. 

Les auteurs qui m'ont précédé ont rarement signalé des formes 
de ce groupe. Seuls Tissot, Ville et Nicaise en ont cité ; mais leurs 
déterminations laissent à désirer. Tissot appelle constamment 
l’assise inférieure du Miocène : couches à Pecten Numidus Coa., 
dans toute la moitié orientale de la zone où j'ai reconnu des dépôts 
de cet âge. Mais cet auteur a trop souvent incorporé au Miocène 
des assises détritiques qui ne lui appartiennent pas. Par contre, il 
en a distrait, au profit du Pliocène, des assises qui n’en devraient 
point être séparées. 

Ville a signalé P. scabriusculus Marx. à Mokta el Hadjar et 
P. terebratuliformis M. DE SERRES, à Sidi ben Dahoua : deux loca- 
lités du Hodna oriental. Il n’attribue au Miocène que l’assise 
inférieure constamment fossilifère, sur la présence de laquelle j'ai 
insisté à diverses reprises !, et que surmonte en concordance une 
puissante série de sédiments. 

Nicaise, dans son Catalogue”, fait figurer : P. burdigalensis 
Lux., à côté de P. scabriusculus Marx. et de P. benedictus Lux. 
(= P. terebratuliformis M. pe SERRES), à Boghar, entre le fort 
et l'oued Chélif. Il signale en outre P. cristatus BRoNN et P. con- 
vexo-costatus ABicx à Aïn Khian, localité que j'ai pu retrouver à 
l'Est de Sidi Aïssa, mais en n’y recueillant que d'autres espèces ?. 

À. Peron a cité Janira burdigalensis (Lux.), à Aumale. Dans 


1. Esquisse orogénique des chaînons de l’Atlas au N.0. du Hodna (CR. Ac. 
Se, 19 janv. 1905); Terrains tertiaires de l’Ouennougha (CR. Ac. Sc., 
10 juillet 1905 ; en collab. avec M. Frcxeur) ; Notice explicative de la feuille 
Bordj Bou Arreridj à 1/50000 de la Carte géol. d'Algérie. 

2. Catalogue des animaux fossiles observés dans la province d'Alger. Bull. 
Soc. climatol. d'Alger, 1850. 

3. J. SAvorniN : Sur le géosynclinal miocène du Tell méridional (dépar- 
tements d'Alger et de Constantine). CR, Ac. Sc., 10 juin 1907. 


318 J. SAVORNIN 15 Juin 


les autres localités où il a reconnu le Miocène, il n’a pas cité 
d'espèce de Pectinidé. 

Voici maintenant les principaux résultats de mes recherches. 

Les gisements que j'ai rencontrés sont extrêmement nombreux 
et plus ou moins rapprochés. Si l’on parcourt successivement les 
bandes d’aflleurements de l'Est à l'Ouest et du Nord au Sud, on 
peut suivre l’énumération suivante : 

1° Aumale, djebel Bou Zid, Romlia, EL Anasser Soltane, El Aïchaoui, 
N.etsS. d'El Achir, S. de Bordj Bou Arreridj; 

2° Djebel Choukchot (nombreux points), Selatna, S. du djebel Man- 
sourah (nombreux points) Tihamamine, N. du dj Maädid, pourtour du 
dj. Mzeïta (O., N. et E.), région de Tocqueville à Colbert, etc. 

3 Titteri oriental : N. du dj. Afoul (plusieurs gisements) et N. du dj. 
Naga (plusieurs gisements), environs de Sidi Aïssa, dj. Amris, Mahzem 
Kebir, Mahzem Srhir, dj. Kasbah (pourtour), Aïn Sâad, Tarmount, et 
longue bande s'étendant sur une centaine de kilomètres au pied méri- 
dional des monts du Hodna; massif des Ouled Soltane (région de 
Ngaous à Batna). 

4° Enfin, au Sud de la plaine du Hodna, que prolonge à l'O. la 
grande vallée de l’oued el Ham, région de Aïn Hadjel. 


La plupart des gisements mentionnés occupent de plus ou moins 
grandes étendues. D'autre part, ces indications pourraient être 
complétées grâce aux documents rapportés par M. Joly, collabo- 
rateur au Service géologique, du Titteri occidental et méridional ; 
par M. Ficheur, de Mdoukal (Sud-Est du Hodna). 

Les principales formes de Pectinidés que j'ai pu examiner sont 
les suivantes : 

1° Groupe du PECTEN SUBARCUATUS 


Le P. Fuchsi Foxrt., que j’ai mentionné avec doute au S. du Maädid, 
ne me paraît représenté que vers Sidi ben Dahoua. Il existe aussi au 
cœur du djebel Choukchot et je l’ai récemment rencontré près de Aïn 
Hadjel (Nseïlett). Il n’est d’ailleurs pas identique à la forme de Cucuron 
(Vaucluse), à laquelle j’ai pu le comparer. 

Peut-être même sera-t-il permis d’affirmer l'existence du ?. cristato- 
costatus, sous-forme très voisine de la précédente, dans les mêmes 


localités. 
2° Groupe du PECTEN BEUDANTI 


Le P. Beudanti BAsT., que j'ai déjà signalé à Sidi Aïssa et dans des 
régions avoisinantes, me paraît bien identique au type du Bordelais. 
Mais il va sans dire que la forme convexior ALM. et Borizz, répondant 
à la diagnose de MM. Depéret et Roman, existe plus fréquemment en 
Algérie. Les formes de l’une ou l’autre espèce sont très communes dans 
de nombreux gisements parmi ceux mentionnés ci-dessus. 

J’ai plusieurs exemplaires du P. pseudo-Beudanti Der. et Rom. 


s ( rt 


nb ddt 


1908 MIOCÈNE DU SUD DE L'ATLAS TELLIEN 319 


3° Groupe du P£ECTEN HORNENSIS 


Ce n’est qu'avec réserve que je signale quelques fragments de types 
pouvant représenter ce groupe spécial : P. valentinensis Font. (?). 


4° Groupe du PECTEN BENEDICTUS 


Par contre, ce nouveau groupe est abondamment et sûrement repré- 
senté par les formes subbenedictus Fonr. et Josslingi Smitx. (= Lych- 
nulus Fonr.) : deux espèces voisines, presque toujours coexistantes en de 
nombreux points, peut-être même avec une forme représentative de 
paulensis Fonr., leur commensal habituel dans le bassin du Rhône. Le 
P. revolutus Micuezorri (— ?P. Pomeli BRiIvES), forme plus ou moins 
lisse extérieurement, du même groupe, existe, comme on sait, à Boghar 
et je l’ai fréquemment rencontré an niveau des précédents. 

Je n’ai pas encore reconnu de représentant certain des groupes 
aduncus et Jacobæus. 


Pour ce qui est des genres Amussium, Flabellipecten, Chlamys et 
Hinnites, j'en ai un certain nombre d’espèces suffisamment nettes. 

Le P. burdigalensis LMK., que j'ai cité dans plusieurs mémoires, est 
moins fréquent que je n’avais cru tout d’abord. Je l’ai reconnu cepen- 
dant en quelques points de la bande sud des monts hodnéens; mais 
ce sont ordinairement des débris à peu près indéterminables d’'Amus- 
sium qu’on rencontre. Le P. cristatus BRONN, cité par Nicaise, n’appar- 
tient probablement pas à cette espèce; mais je ne puis douter que ce 
soit un Amussium au moins voisin de subpleuronectes. 

J’ai un bon exemplaire d'un Flabellipecten que je n’ai pu déterminer 
spécifiquement et qui provient du flanc nord du dj. Choukchot. 

Parmi les Chlamys, le P. Davidi Fonr. est une forme très précieuse, 
jusqu'ici rencontrée exclusivement à l'Ouest de Sidi Aïssa. Le bel 
exemplaire de l’Aïn Grimidi, que j’ai déjà eu l’occasion de citer !, n’est 
pas identique au type de. l’espèce; mais cette détermination n’est 
cependant pas douteuse. Un échantillon beaucoup moins parfait pro- 
venant de l’Aïn ben Ameur (Titteri oriental) est plus près du type de 
Fontannes ; il ressemble fortement aussi à un exemplaire, rapporté par 
M. Brives, de Bonifacio. J’ai d'ailleurs quelques autres variétés plus ou 
moins nettes. 

Le P. præscabriusculus Font. coexiste avec le subbenedictus et le 
Josslingi à l'Ain Khian et dans la bande nord-est de Msila. J’ai cru 
reconnaître le P.scabriusculus Marx. à Nseiïlett, près Aïn Hadjel (Sud de 
l’oued el Ham), en compagnie du P. Fuchsi Fonr. et peut-être de P. bur- 
digalensis Lux. et divers fragments d’Amussium (subpleuronectes ?) 

D’autres Chlamys, de petite taille, à côtes fines et serrées ?, et un 
Hinnites ne me sont actuellement connus que de la région de Ngaous. 


1. CR. Ac. Sc., 10 juin 1907. 

2. Je suppose que ce sont les exemplaires que M. Joleaud a récemment 
cités sous les noms de P. Gentoni et P. ventilabrum, pour les avoir vus dans 
ma collection. Je ne saurais être aussi aflirmatif dans leur détermination. 


320 J. SAVORNIN 15 Juin 


On peut voir par ce qui précède que la grande majorité des 
formes caractérisent le premier étage méditerranéen. 

Ce résultat est absolument conforme aux données stratigraphi- 
ques, car je n'ai pu reconnaître dans.tous les dépôts miocènes, 
dont la répartition est indiquée ci-dessus, qu'un seul puissant 
étage. C'est le Cartennien de Pomel, à l'exclusion des deux autres 
termes, toujours discordants, de la série miocène d'Algérie. 

Les Pecten Fuchsi For. et scabriusculus MATH. sont, il est vrai, 
considérés comme n'appartenant qu'au deuxième étage méditerra- 
néen. Ils se présentent assurément (au moins le premier, au djebel 
Choukchot) à des niveaux notablement supérieurs aux horizons 
des autres formes qui viennent d'être mentionnées. Ces dernières 
se rencontrent presque partout près de la base évidente des dépôts 
miocènes, sauf dans le Titteri et la région de Sidi Aïssa, où la strati- 
graphie est extrêmement complexe et où l’on se trouve souvent en 
présence de couches renversées. Les petits Chlamys et Hinnites de 
Ngaous sont également d’un niveau relativement élevé, peut-être 
assez voisin de celui du P. Fuchsi, mais dans une localité où ce 
dernier ne m'est point connu. 

On pourrait donc être tenté d'admettre, si ces données paléon- 
tologiques se confirment, que deux « étages méditerranéens » sont 
représentés dans le Miocène du Tell méridional. Mais alors, cette 
opinion ne se vérifie point stratigraphiquement. 

D'après tout ce que j'ai pu voir sur les vastes espaces où j'ai 
foulé des dépôts miocènes, on se trouve ici en présence d'une série 
sédimentaire unique, représentant d’ailleurs un eycie très net, 
qu'on peut analyser ainsi : 

10 Transgression du début, marquée par des assises fortement 
détritiques ou récifales-phytogènes. Dans les dépôts de cette pre- 
mière phase, on rencontre les nombreux Pectinidés caractéris- 
tiques du Burdigalien, ordinairement à deux niveaux distincts, 
mais peu écartés ; 

20 Creusement progressif de fosses géosynelinales : régime 
d'équilibre transitoire marqué par des couches très régulières et 
puissantes d’argiles et de grès plus ou moins alternées ou exclu- 
sives. Jei se trouveraient (au moins au Choukchot et à Ngaous) les 
formes du deuxième étage : P. Fuchsi, etc. ; 

30 Comblement définitif, par des apports quelquefois volumineux 
(galets), surtout à l'Est dans la bande méridionale, venus du conti- 
nent circonvoisin récemment régénéré. La faune correspondante 
à cette phase est extrêmement pauvre et à peu près inconnue. Je 
ne puis citer à l'heure actuelle aucune espèce certaine; mais les 


TIRÉS A PART 


La Société ne donne pas de tirés à part des notes publiées dans son Bulle- 
tin; toutefois, les auteurs ont le droit d’en faire faire à leurs frais; la 
demande doit en être faite sur le manuscrit, le Secrétaire se charge 
de veiller à leur exécution. 


| 


Tarif des tirés à part sur papier du Bulletin sans couverture 


25 ex. | 50 ex. | 75 ex. | 100.ex. | 150 ex. | 200 ex. ! 250 ex. 


Une feuille entière........|6fr.8o |8fr 00 |rofr ro|rxfr 35 |14tt.75|19fr-4o|2ofr.75 
Trois quarts de feuille....|5 40 7 »|8 &o|9 80\12 Gol14 9517 » 
Une demi-feuille........... 4 5015 95 | 7 »| 7 gol1o 1ro\1r 35|12 60 
Un quart de feuille... ... 3.85 5 10 | 6 10] 6 75] 7 9go| 8 85 9 85 


Un huitième de feuille....|2 90 13 85 | 4 45] 5 10, 5 75] 6 35, 7 » 


SRE À ; 
Les auteurs qui désirent üne couverture doiÿent en faire la demande | 
spéciale, en indiquant le titre et la couleur; cette couverture leur est 
facturée, en supplément, au prix du quart de feuille. 


TABLE DES MATIÈRES (TOME VIIL FascrcuLe 5) 


Séance générale annuelle du 27 Avril 1908 (Suite) : 


Pages 
Robert Douvillé. — Notice nécrologique sur Mayer-Eymar . . , 209 
A. Delag'e. — Notice nécrologique sur Paul-Gervais de Rouville . . 241 
Liste des publications de P. DE ROUVILLE . . . PARENT ATO 
A. de Grossouvre. — Notice nécrologique sur H. en el UT 26228 
Bibliographie des travaux scientifiques d’'H. ARNAUD . . . . . . 939 
J. Lambert. — Notice nécrologique sur le colonel Savin. . . 233 
Jean Boussac.— Note sur la succession des faunes nummulitiques 

à Biarritz . . . 237 


G. B. M. Flamand. — Note préliminaire sur les ne secon- 
daires (triasiques et infrajurassiques) du Sud-Oranais (Algérie et 


Territoires du Sud) . . . . Ke 256 
Id. — Sur l'existence de la Houille. dans Je Den de l’'oued Guir (Sud- 

Oranais. . . BE 259 
J. DEPRAT. — Dbecevations sur une note de M. Mao ch à propos du 

basalte de Montresta (Sardaigne) . .,. . . . . . : ,. . . . 960 

Séance du 4 Mai 1908 : 

Armand THEVENIN. — Remerciements, . . . ; 261 
Paul Comes fils, Ph. GLANGEAUD, G.-F. DoLLrus, F. en J Den 

A. MARTEL. — Présentations d'ouvrages . . es 2010202 
Ph. Glangeaud. — Les éruptions volcaniques de la Docs RO CAP 
Pierre Termier. — Sur un gisement d'alunite au contact de rhyo- 

lites anciens près de Réalmont (Tarn) (r fig.) : . . . . . . . 265 


(Voir la suite page 4). 


\ FE D mh à ; Ko are dx Fe Ge ti . mL Certt, ne 
-— L'objet de la Société est de concourir à l’avanceme de ] 

ft zénéral et particulièrement de faire connaître le sol de la Fr 
je: 1ème que dans ses rapports avec les arts industriels et l 


Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Français 

rs peuvent également en faire partie. Il n'existe aucune dis- 

+ es membres. = PRE 3 
; : our faire vartie de la Société, il faut s'être fait présenter dans 
ces par deux membres qui auront signé la présentation, 

mé dans la seance suivante par le Président et avoir reçule 

bre de la Société. Pr GENE 

Trésorier ne remet le diplôme qu'après l’acquittement du  . 


' 


& re 


Société tient ses séances habituelles à Paris, de Novembre 
. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (Le 1° et le 3° lundi 
du mois). | DE 
ART. 42. — Pour assister aux séances, les personnes étrangères à la 
Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres, 
ART. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucun 
ouvrage déjà imprimé. pe 
ART. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur 
des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. 
ART. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra une 
ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement à 
déterminé. a Re 
ART. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Société est délivré 
gratuitement à chaque membre. $ PRE. 
ART. 55. — ... Il ne peut être vendu aux personnes étrangères à la 
Société qu’au prix de la cotisation annuelle. ri o 
ART. 58. — Les membres n’ont droit de recevoir que les volumes des 
années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation. Toutefois, des 
volumes correspondant aux années antérieures à leur entrée dans la Société, 
leur sont cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément à un. 
tarif déterminé. : AA 
ART. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou mémoires insérés au. 
Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un tirage à part. 
ART. 93. — Chaque membre paye : 1° un droit d'entrée ; 2° une cotisation x 
annuelle ?. AT ; 
Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. 
La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. 
La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée 
par le versement en capital d’une somme fixée par la Société en assemblée |!» 
générale (400 francs). 4H 
— Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à 
la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle 
(minimum : 1000 francs). 


1. Les personnes qui désireraient faire parlie de la Société et qui ne 
connaitraient aucun membre qui püt les présenter, n'auront qu’à adresser 
une demande au Président, en exposant les titres qui justifient de leur 
admission. 


2. Le Conseil de la Société, afin de faciliter le recrutement de nouveaux 
membres, aulorise, dorénavant, sur la demande des parrains, les personnes 
ui désirent faire partie de la Société à n’acquitter, la première année, que. 
eur droit d'entrée en versant la somme de 20 fr. Le compte-rendu sommaire … 
des séances de l’année courante leur sera envoyé gratuitement ; mais ils ne 
recevront le Bulletin que la deuxième année et devront alors payer la coti 
sation de 30 francs. Ils jouiront aussi des autres droits et privilèges des. 
membres de la Société. Ù ") 


1908 MIOCÈNE DU SUD DE L'ATLAS TELLIEN 321 


dépôts sont encore incontestablement marins, contrairement a 
l'opinion de Brossard et de Tissot; 

4° Cette troisième phase sédimentaire a été suivie d’une régres- 
sion finale, aboutissant à l'émersion de tout le pays et correspon- 
dant à un mouvement orogénique de grande amplitude. Le régime 
continental s’est alors définitivement établi. 

Tous les dépôts constitués aux phases de sédimentation marine 
de ce cycle sont rigoureusement concordants, se succèdent par des 
transitions bien ménagées et témoignent d’une sédimentation par- 
faitement continue. L'épaisseur totale peut dépasser 400 mètres. 


SUR DES FORAMINIFÈRES 
OLIGOCÈNES ET MIOCÈNES DE MADAGASCAR 


pAR Robert Douvillé 


Nous savons, par les travaux de M. Paul Lemoine que toute la 
région nord de Madagascar, désignée généralement sous le nom 
de Bobaomby, présente un beau développement des couches 
inférieures du Miocène. Ces couches doivent être rapportées à 
l’Aquitanien et peut-être au Burdigalien inférieur. 

Tandis que l’Eocène est principalement représenté par des 
calcaires durs à Nummulites et Alvéolines. l’Oligocène comprend 
surtout des calcaires tendres, pétris par endroits de Mollusques ou 
de Polypiers (environs d'Ambatohafo, phare d’Ambre) et des tufs 
volcaniques souvent très riches en Foraminifères (Andravv).. 

Parmi ces derniers, M. Paul Lemoine a trouvé un grand nombre 
de Lépidocyclines qui ont été en partie étudiées *. Une revision 
des collections rapportées de Madagascar, par M. Paul Lemoine, 
nous a permis d'augmenter considérablement et de modifier sur 
certains points les conclusions auxquelles nous étions arrivés 
dans une première étude. En même temps deux échantillons de 
Lépidocyelines fort intéressants, communiqués par MM. Wolff 
et Imhaus, sont venus compléter heureusement une lacune impor- 
tante de nos connaissances stratigraphiques sur la région. 


1. Une note plus étendue paraîtra dans les Annales de Paléontologie. 
2. P. Lemon et Douvizcé. Sur le genre Lepidocyclina GümeiLz. Mém. 
S. G. F., 1904. — P. Lemoinx. Etudes géologiques dans le Nord de Madagascar, 


7 Oct. 1908. — T. VII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 217, 


322 ROBERT DOUVILLE 15 Juin 


La région la plus intéressante au point de vue stratigraphique 
correspond à la presqu'ile du cap Tanifotsy. La base du Miocène 
est représentée (Etudes géol., p. 253) par des calcaires à Litho- 
thamnium exploités (four à chaux Imhaus), surmontés par des 
calcaires friables à Lépidocyclines et à Echinides. M. Paul Lemoine 
cite de ces calcaires friables une grande forme : Lepidocyclina 
Raulini L. et D., et M. le commandant Imhaus nous a remis, pro- 
venant probablement de la même localité, un magnifique échan- 
tillon de Lepid. formosa Scur. 

D'autre part, M. Wolff a communiqué à M. Lemoine un second 
exemplaire de cette dernière espèce, rapporté de l'Afrique orien- 
tale allemande. 

Un peu au Nord du four à chaux Imhaus et toujours dans la 
même presqu'ile Tanifotsy, M. Paul Lemoine a observé des assises 
miocènes plus élevées que les précédentes. Dans la coupe donnée 
page 253 de ses « Etudes géologiques » ïl signale, au-dessus du : 
Crétacé, d'abord des calcaires blanes a’, sans doute équivalents des 
couches exploitées pour la chaux au four Imhaus, mais, ici, non fos- 
silifères ; ensuite, des sables blancs 4°, sans fossiles : puis enfin, au 
sommet, les calcaires 4° d’Andravy. Ces couches, très friables, pas- 
sent, par endroits, à des tufs volcaniques et renferment une riche 
faune de Lepidocyclina et de Cyelocly- peus. On y rencontre quel- 
ques Lepidocy clina n.sp. (microsphérique) qui correspondent à la 
forme malgache représentative de la Lep. marginata Micur. de 
l'Europe méditerranéenne, associées à de très nombreuses Lepido- 
cyclina n. sp. (formes mégasphériques de la précédente) : à des 
Lep. Martini Scuz., connues jusqu'ici uniquement de Javas enfin, 
à de nombreux C-clocly peus communis Manr. et Miogypsina 
irregularis Micur. Le même niveau de calcaires et tufs à Lépido- 
cyelines et Cycloclypeus a fourni à M. Lemoine, aux environs 
d'Ambatohafo, une riche faune de Mollusques et de Polypiers, 
dont notre confrère a indiqué (loc. cit., p. 268) les aflinités avec 
l'Oligocène du Vicentin, de la Birmanie et des iles de la Sonde. 

Ce niveau d’Andravy correspond aux couches européennes à 
Lep.marginata et Miogypsines. Il comprend des formes de Lépi- 
docyclines de taille moyenne et pustuleuses, à mégasphère en hari- 
cot, alors que le niveau précédent, que l’on peut paralléliser avec 
St-Géours et Peyrère, comprend principalement des grandes 
formes non pustuleuses à mégasphère du type embrassant, qui sont 
les représentants des Lep. dilatata européens(Lep. formosa Scu.). 

Ce niveau est le plus répandu dans tout le Bobaomby. Les 
environs du phare d'Ambre et d’Ambatohafo ont fourni à 


1908  FORAMINIFÈRES OLIGOC. ET MIOC. DE MADAGASCAR 323 


M. Lemoine un certain nombre de gisements qui correspondent 
exactement comme faune de Foraminifères à ceux de la presqu'île 
Tanifotsy (Andravy). : 

M. Paul Lemoine a également découvert un troisième niveau à 
Lépidocyclines, mais malheureusement dans une position strati- 
graphique peu nette : c'est celui de l'île Nosy Kalakajaro (Loc. cit. 
p- 265). C'est le seul gisement oligocène connu dans l'Ouest de 
Madagascar. Des calcaires à débris volcaniques, associés à des 
basaltes, lui ont fourni de magnifiques exemplaires de Lepidocy-- 
clina aff. dilatata Micur., très comparables à ceux du Piémont 
(Le Molere). Ce niveau me parait le plus ancien des trois et 
correspond sans doute, comme en Europe, au sommet du Stampien. 


Résumé. — Nous sommes donc, à Madagascar, en présence de 
trois niveaux stratigraphiques bien nets qui sont, de haut en bas: 


Lépidocyclines | : Sa 
à mégasphère \ AQUITANIEN suP. Couches à Lepidocyclina Gallienii, 


d ou Lep.n.sp. (A et B),Cr-clocly peus, 
u type / BURDIGALIEN Miog'ypsina, d’'Andravy. 
en haricot 
Lépidocyclines / AQUITANIEN Couches de base de la presqu'île 
RL à l'anifotsy (cf. D.O.A.), à Lep. 
à mégasphère \ formosa 
du'seultype | STAMPIEN Calcaires de l'île Nosy Kalaka- 
embrassant jaro à Lep. aff. dilatata. 


NOTE SOMMAIRE 
SUR LE TRIAS DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE 


PAR Maurice Piroutet 


Pour la première fois, Deslonchamps, en 1864’, signale le 
Trias en Nouvelle-Calédonie d'après des fossiles rapportés de l'île 
Hugon par Desplanches, parmi lesquels Pseudomonotis Rich- 
mondiana Zxrr. 

Garnier, en 1867 ?, retrouve à l’île Ducos ces couches à Pseudo- 
monotis surmontées d'un niveau à Halobia (qu'il identifie avec 
H. Lommeli Zxrr. de la Nouvelle-Zélande) au-dessus duquel vient 
un horizon à Mytilus problematicus Zxrr. (renversement dû à 
l'existence d’un pli déversé). 

Plus tard Heurteau (1856) *, retrouve les couches à Pseudomo- 
notis, autour d'Ourail, Téremba et Moindou et indique leur posi- 
tion à Téremba au-dessus des assises à Mytilus problematicus 
Zrrr. dont il signale l'association avec Spirigera Wreyi Zxrr. 

A la suite d’un premier voyage effectué dans des conditions assez 
défectueuses, nous avions attribué au Lias les assises à Æalobia en 
les considérant comme supérieures aux couches à Pseudomo- 
notis. Une nouvelle étude sur le terrain dans de bien meilleures 
conditions de travail nous a amené aux résultats qui suivent. 

Le Trias (avec très probablement une bonne part au moins du 
Permien) constitue une très grande partie de la Nouvelle-Calédonie. 
Il y est représenté par deux faciès bien distincts ; l'un franche- 
ment littoral sur la côte ouest, est parfois assez fossilifère dans 
ses niveaux supérieurs ; l’autre indiquant des conditions de dépôt 
dans une mer plus profonde et à une plus grande distance du 
rivage se rencontre dans la chaîne et sur la côte est. 


FACIÈS DE LA CHAÎNE ET DE LA CÔTE ORIENTALE. — Il est repré- 
senté surtout par une série schisteuse prise autrefois pour des 
schistes paléozoïques dans lesquels nous avons constaté l’existence 
du Pseudomonotis Richmondiana Zrrr. dans des assises à faciès 
absolument identiques au voisinage de Wagap et de Canala. 

À un niveau assez inférieur, des environs de Hienghène à 
Ponérihouen, surtout des environs de Touho au cap Bayes, les 
schistes sont parfois fortement imprégnés de graphite. 


1. Documents sur la Géologie de la Nouvelle-Calédonie. Bull. Soc. linnéenne 
de Normandie, vol. VII. 

2. B.S. G. F. et Ann. des Mines. 

3. Ann. des Mines. 


1908 TRIAS DE NOUVELLE-CALÉDONIE 325 


FACIÈS DE LA CÔTE OCCIDENTALE. — Il permet de distinguer trois 
grandes subdivisions. 


L'INFÉRIEURE peut se subdiviser ainsi : 
[ I. Poudingue à petits éléments. 
II. Grès argileux micacé, psammites et schistes argileux non 
fissiles. 

III. Schistes brunâtres et grisätres en bancs réguliers avec 

SÉRIE À portions gréseuses et quelques petits lits calcaires très 
détritiques dans les couches supérieures. 

IV. Puissante série de tufs et brèches trachytiques avec inter- 
calations de minces lits argileux, argilo-calcaires et par- 
fois de quelques lits à cailloux roulés. 

V. Schistes brunâtres durs en gros bancs réguliers. 

SÉRIE B | YI. Schistes plus argileux avec quelques rognons calcaires. 

La série À est seulement visible au voisinage de Moindou où 
elle bute par faille contre des niveaux plus récents de sorte que 
la base réelle n'est pas observable. Son épaisseur ne paraît pas 
inférieure à un millier de mètres. 

La zone 1v possède une puissance d'environ trois cents mètres 
à Moindou; elle est visible au voisinage de cette localité vers le 
littoral de la presqu'île Mara à la baie Chambeyron. Nous n'y 
avons recueilli qu'un fragment de gros Orthoceras ind. vers la 
base. Les zones v et vr visibles seulement vers Moindou ont 
ensemble une puissance d'environ trois cents mètres. 


La SUBDIVISION MOYENNE, schistes non fissiles, argillites, grau- 
wackes, tufs et brèches andésitiques très fréquents, poudingues à 
éléments assez gros et même quelques grès argileux, présente de 
bas en haut, lorsqu'elle est complète, la succession suivante. 


VII. Couches à Aalobia Zitteli Linpsir., H. Mojsisovicsi GEMM., 
H. kwaluana Vorz, H. cf. kwaluana, associés à quelques Spiri- 
gera, Myoconcha, Euomphalus. 

‘VIII Couches à Mytilus problematicus Z1rTr., Spirigera et Spiriferina 
de grande taille. 

IX et X. Couches à Halobia superba E. v. Moss., H. austriaca E. v. 
Mous., H. cf. Hochstetteri E. v. Moys., H. intermedia E. v. 
Mogs., A. cf intermedia H. cf. austriaca, avec très nombreux 
petits Brachiopodes : Spirigera. Rhynchonella; Spiriferina, 
etc., etc. Ces formes sont les unes identiques à certaines du 
Muschelkalk : Spiriferina fragilis Scaxcor., S. avarica BITTN., 
S. küveskallensis var. subrimosa Bitrn., Rhynchonella decur- 
tata Gir. var. devota Birrn. et var. dalmatina Birrn., À. vivida 
Bivrn., À. ovivida cf. tumeskens Birrn., À. alteplecta Bœckx. ; 
les autres voisines : Spiriferina cf. fragilis Scacor., Rhyn- 
chonella decurtata cf. var. dalmatina Bit. 


326 M. PIROUTET 15 Juin 


Des couches à Cardita nous retrouvons ici: Spiriferina gregaria 
Susss, et $. Lipoldi BiTT\. 

Des couches de St-Cassian : Retzia ladina BiTrN., Spirigera contra- 
plecta Münsr., Retzia quadricosta Münsr., Terebratula Oppeli LAUSE, 
Spirigera indistincta BEYR., S. Münsteri Birrn., Spiriferina cf. rari- 
plecta Münsr. 

Du calcaire de Hallstatt : RPhynchonella angulifrons Birrn., Spirife- 
rina cf. halobiarum Brirn., Halorella du groupe du Æ. amphitoma var. 
rarecostata BITTN. 

Des couches de Raibl : Spiriferina ex. aff. evanescens BITrN. 

Des couches de Zlambach : Rhynchonella salinaria BirTr. 

Enfin vient une petite série de formes ayant des affinités avec cer- 
taines du Dachstein : Retzia ex. aff. superbescens BiTrN., fihynchonellina 
du groupe de juvavica var. dilatata BitrN., Rhynchonella ex. aff. pulsil- 
lula BirrN., Rhynchonella ex. aff. concordiæ BiTT\. 


XI. Niveau relativement peu puissant à très grosses Spirigera possé- 
dant une forme externe les rapprochant des Térebratulidés, 
associés à quelques grosses Spiriferina. 

XII. Niveau à grosses Spirigera du même groupe que les précédentes 
et surtout grosses Spiriferina très communes. 

XIII. Horizon à fortes Spirigera du groupe de Sp. Wreyi ZiTT., mais 
à bec moins prononcé que celles du niveau à Mytilus proble- 
maticus Z1rTr., grosses Spiriferina très communes; quelques 
Lamellibranches et Gastropodes. 


C’est dans cette zone qu'à la presqu'île Mara nous avons pu recueillir 
quelques Ammonitidés : 
Phylloceras (du groupe de Rhakophyllites neojurense QUENST., très 
commun. 
Stenarcestes dont la forme externe rappelle Joannites, mais dont Îles 
cloisons sont des cloisons de Stenarcestes; un individu. 
Arcestes du groupe des Zntuslabiati; un exemplaire, plus un fragment. 
_ du groupe des Picarinati ; un exemplaire. 
— du groupe des Coloni; un exemplaire. 
— du groupe des Sublabiati; trois exemplaires, et deux frag- 
ments d'individus différents. 
— du groupe des Sublabiati; un seul exemplaire à selles plus 
découpées que dans le type précédent. 


C’est certainement de ce même niveau, mais très probablement de la 
route n° 1 vers le sixième kilomètre de Moindou que provenaient le 
Phytlloceras ex. aff. neojurense et le Stenarcestes du Muséum d'Histoire 
naturelle décrits par E. von Mojsisovics. 


XIV. Zone fossilifère seulement à Téremba : Halobia austriaca E. v. 
Moss., H. cf. austriaca, H. cf. Suessi E. v. Moss., H. cf. celtica 
E. v. Moss., A. cf. comata BiTrN., Orthoceras identique à celui 
du Muséum signalé par E. von Mojsisovics, Myoconcha de 
petite taille, nombreux Lamellibranches ind., Zuomphalus, etc. 


1908 TRIAS DE NOUVELLE-CALÉDONIE 327 


A la base de cette subdivision moyenne nous voyons dans la 
zone vit: Aalobia Zitteli Linpsrr., très commune, forme du Ladinien 
du Spitzberg, de l’île aux Ours et de l’Eureka sund, associée à Æ. Moÿsi- 
sovicsi GEMM. de la zone à 7rachyceras Aon de Sicile et à 4. cf. 
kwaluanu Vorz, espèce qui accompagne dans les îles de la Sonde 
Daonella styriaca dont la place en Europe est dans la zone à Trachy- 
ceras aonoides. 

I! semble donc que cet horizon vir représente une assise de passage 
entre le Trias moyen et la base du Trias supérieur, c’est-à-dire plus 
exactement entre le Ladinien et le Carnien. 

Les Halobia du niveau x1V appartiennent encore à des types carniens, 
tandis que les Ammonitidés de l'horizon xn1 montrent déjà un 
mélange de formes carniennes et noriennes. Ce fait a été signalé dans 
l'Inde par Diener ! pour la zone à Tropites subbullatus Hauer. Il est 
infiniment probable que c’est à ce niveau que doivent prendre place 
nos horizons XIII et XIV. 

Les assises inférieures (vir) de notre subdivision moyenne repré- 
senteraient donc une assise de transition entre le Ladinien et le 
Carnien, tandis que tout le reste représenterait le Carnien. 


.La SUBDIVISION SUPÉRIEURE présente de bas en haut la succession : 

XV. Série de schistes, tufs et brèches, à un seul endroit : Halobia cf. 
rarestriata E. v. Moss. 

XVI. Couches à Pseudomonotis richmondiana Z1rr., très fossilifères, 
mais excessivement pauvres en espèces. Bois fossiles très fré- 
quents, surtout à la base. Schistes, argillites, grès calcaires, 
poudingues et iufs. Puissance atteignant au maximum 
1500 mètres. 

XVII. Horizon à Lamellibranches sp. ind. Série de schistes, argillites, 
grauwackes, poudingues et tufs. Puissance : plusieurs cen- 
taines de mètres. 

Les niveaux xŸ et xvr sont indubitablement noriens ; quant à xvix, il 
représente peut-être déjà l’Infralias. 


En résumé, les horizons 1, 11, 111 et 1V, c'est-à-dire la série A 
représentent peut-être bien le Permien en partie ou totalité avec 
le Trias inférieur. La partie supérieure de cette série est marquée 
d'un retour d'activité éruptive, suivi d’un mouvement de régression 
important. 

La série B, c’est-à-dire les horizons v et vr, surmontés par le 
niveau vit à Halobia Zilteli Lixpsrr., représente le Trias moyen. 
Si nous les voyons autour de Moindou même, vers le littoral actuel, 
par contre, à peu de distance elles font totalement défaut. 


1 Fauna of Tropites limestone of Byans. Paleontologia indica, série XV, 
vol. V, part.1. 


3928 M. PIROUTET 15 Juin 


Le dépôt du niveau vin à Mytilus problematicus Zxrr., qui 
appartient au Carnien inférieur, est marqué par une importante 
transgression. 

Dans toute la région littorale, ce niveau à Mytilus problematicus 
Zirr., avec un poudingue parfois très puissant à gros éléments et 
nombreux débris de bois fossile à la base, repose directement sur 
la zone 1v. 

Les horizons 1x, x, XI et x11 sont parfois remplacés par un pou- 
dingue de quelques mètres à éléments assez volumineux avec bois 
fossile très fréquent comme à Mara, ou assez réduits avec pou- 
dingue intercalé comme à Téremba, tandis qu’à peu de distance 
et sur le même flanc du même anticlinal, vers la station de Melpail, 
nous les retrouvons normaux. Au col de Moméa, au-dessus de 
Moindou, nous trouvons un faciès plus détritique avec quelques 
petits cailloux roulés dans l'horizon x. Tout ceci semble bien 
indiquer une régression peu importante relativement, mais néan- 
moins bien nette, pendant le dépôt du niveau x et un retour de la 
mer lors du dépôt de x. 

Dans toute cette région littorale, les couches à Pseudomonotis 
reposent sur des niveaux de plus en plus anciens à mesure qu'on 
s'avance vers le rivage occidental. A Teremba, on les voit reposer 
d'abord sur les poudingues inférieurs aux assises à Mytilus pro- 
blematicus, puis sur celles-ci très réduites, puis enfin sur l’hori- 
zon xIV; tout ceci en allant de l'extrémité de la presqu'île de 
Téremba vers l'intérieur. 

À Mara, elles reposent indistinctement sur 111, sur vur et sur 
XI, seuls représentés en cet endroit de toutes les assises infé- 
rieures et moyennes. 

Dans la même région, à une certaine hauteur, on y voit appa- 
raître de puissants poudingues à éléments volumineux. On trouve 
la même espèce de Pseudomonotis dans les blocs roulés et dans 
le ciment. 


En résumé, d’après ce qui précède, nous pouvons énoncer les 
conclusions suivantes : 

S1 l’on s’avance du littoral ouest vers l'intérieur, on voit tout 
d'abord des sédiments de moins en moins détritiques et une série 
de plus en plus complète. 

Nous voyons, après le dépôt d’une série correspondant au Trias 
inférieur et probablement aussi au Permien en partie ou en tota- 
lité, une première régression faisant suite à un retour de l’activité 
éruptive et postérieure au dépôt du niveau 1v se faisant sentir 
dans la région de Mara, Téremba, presqu'ile Lebris, où manquent 


1908 TRIAS DE NOUVELLE-CALÉDONIE 329 


les horizons v, viet vix, dont le dernier, à Halobia Zitteli LixpsrTr., 
montre bien que ce recul de la mer correspond au Trias moyen. 

Vers le début du Carnien, le niveau à Mytilus problematicus 
Zxrr. marque une importante transgression. 

Pendant le Carnien même se fait sentir une régression corres- 
pondant à l'horizon x et se continuant pendant la sédimentation 
des niveaux x1 et x11. Assez peu importante, elle est sensible, 
surtout à Mara: déjà bien moins accentuée à Téremba, elle ne 
laisse plus comme traces que quelques petits cailloux roulés au 
col de Moméa. Sur la rive gauche de l'embouchure de la Foa, vers 
Melpail, on n’en trouve plus aucune trace. Elle est suivie d’une trans- 
gression se faisant surtout sentir lors du dépôt de l'horizon xu1 et 
ramenant la mer aux points précédemment abandonnés. 

Postérieurement au dépôt du niveau x1v a lieu une régression 
importante correspondant probablement aux débuts du Norien, 
et le niveau xv fait totalement défaut dans la bande littorale, 
tandis qu'on ne le retrouve que plus à l’intérieur. Des dénudations 
importantes ont même lieu dans la région de Moindou, Téremba, 
Ourail, voisinage de la presqu'île Lebris, entre Moindou et la Foa 
vers cette dernière localité. 

Les couches à Pseudomonotis marquent un retour de la mer dans 
toute cette région, où nous les voyons reposer indistinctement sur 
les couches inférieures. Pendant le dépôt même de cet horizon, 
qui, vu sa puissance énorme, a dû se prolonger pendant un laps 
de temps assez long, nous constatons l’existence d’un mouvement 
de régression suivi d'un retour de la mer. 

Les puissants poudingues de l'horizon xvir et la forme très 
probablement saumâtre très abondante qu'on y rencontre indi- 
quent enfin alors une tendance au soulèvement de la contrée vers 
la fin du Trias. 

Dans la région de la Haute-Ouaméni, on constate l'existence de 
sédiments grossiers et de poudingues dans les couches surmontant 
immédiatement celles à Mytilus problematicus Zrrr. et l'absence, 
ou tout au moins l'extrême réduction, de l'horizon xv sur le flanc 
sud d’un anticlinal dont le flanc nord présente ce niveau assez 
développé, tandis qu'entre Bouraké et Gillès, cette même zone est 
bien représentée. IL semble donc qu'un promontoire ou une île 
devait s’'avancer du Sud dans cette direction sous la région actuel- 
lement recouverte par l'Éocène entre la Ouaméni supérieure et 
Bouloupari. 


CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DU SYSTÈME SILURIEN 
EN BULGARIE 


PAR D. Allahverdjiew 
PLANCHE IV 


Nous avons déjà donné une première note en 1905 sur la décou- 
verte de l'existence de couches siluriennes en Bulgarie et nous les 
avons indiquées dans quelques localités où nous avons pu trouver 
des preuves certaines de leur présence ". Depuis lors, nous avons 
poursuivi nos recherches dans ce terrain avec l'espoir d'y décou- 
vrir de nouveaux fossiles et de nous rendre un compte exact de 
son extension. Nous avons constaté ainsi que le Silurien en Bul- 
garie n'occupe pas une surface restreinte comme, au premier abord, 
on aurait pu le penser; au contraire, comparativement aux autres 
terrains, il s'étend sur une superficie assez considérable, par 
exemple sur le versant sud des Balkans au Nord de Sofia. 

Le Silurien est représenté par des schistes noirs, dont les cou- 
ches, par suite des plissements subis postérieurement par les 
Balkans, n'ont pas conservé leur position primitive. Au-dessus 
des schistes siluriens se sont déposées, en discordance, les couches 
du Culm. Parmi ces schistes apparaissent parfois des couches de 
quartzites noirs, très minces, en concordance avec eux, et qui ne 
tardent pas à s’écrouler par la destruction des schistes environ- 
nants. Sur les schistes siluriens fossilifères, qui changent parfois 
de couleur en devenant gris, même gris-blanchâtres, viennent en 
concordance des schistes gris-verdâtres, se fendant et se débitant 
en morceaux très petits et très minces, mais sans fossiles. Ces 
dernières assises accompagnent partout les schistes fossilifères ; 
elles sont aussi fortement plissées et au-dessus d'elles se sont 
déposées transgressivement les couches du Culm. 

Le Silurien, en Bulgarie, d’après les études faites jusqu’à présent, 
apparaît seulement sur le versant sud des Balkans au voisinage 
du défilé de l’Isker. Il existe sur les deux rives; tandis qu'à 
l'Ouest du fleuve il se montre dans de petits lambeaux isolés, à 
l'Est, il a une beaucoup plus grande importance et, sur les terri- 
toires des villages Ogoïa, Kremikovtzi, Jablanitza, Bouhovo et 
Jeliava, il s'étend sur une surface très considérable. 


1. Centralbl. f. Min., Geol. und Pal., 1905, p. 679-681. — Annuaire de 
l'Université de Sofia, vol. Il, 1905-1906, p. 52-60. 


1908 SILURIEN DE BULGARIE 331 


A l'Ouest du défilé de l'Isker, en allant de Dremcha à Tzaritchina, 
en suivant le cours du ruisseau, des schistes gris très cassants 
apparaissent, avec intercalation de quelques schistes noirs fossili- 
fères. De cet endroit, les derniers, fréquemment interrompus, se 
dirigent vers le défilé de l’Isker. Associés à ces schistes noirs fossi- 
lifères se trouvent les schistes gris-verdâtres qui, comme il a été 
dit ci-dessus, sont en concordance avec eux et dans lesquels il n’a 
pas été découvert de fossiles. Cet ensemble est surtout visible sur 
la route qui conduit de Tzaratzelski-hanichta à Sofia. Immédiate- 
ment au delà du sommet Sachienetz, les schistes siluriens, avec 
nombreux Graptolites, apparaissent ; ils occupent les collines 
Mlekanitza et Ouchité des deux côtés de la route et sont mélangés 
parfois avec les schistes gris-blanchâtres également fossilifères. 
Après le Mlekanitza, ces schistes fossilifères disparaissent et sont 
remplacés par des schistes gris-verdätres cessant bientôt pour 
laisser réapparaître les schistes siluriens. Près de Boussainski-dol, 
se présentent aussi des quartzites noirs très compacts, occupant 
un faible espace, et surmontés par les grès du Culm. 

De ces localités, les schistes siluriens se dirigent vers le défilé 
de l’Isker, de sorte que nous les retrouvons à l'Est de ce fleuve 
encore plus développés. Après en avoir rencontré quelques 
lambeaux dans les territoires au Nord des villages Gniliani et 
Podgoumer, où on les voit très nettement au Sud de Gola-glava, on 
en retrouve une bande très mince à Isvora, près du village 
Batoulia ; plus au Nord, nous ne les retrouvons pas. Ils se prolon- 
gent encore à l'Est et occupent les sommets Dragounata et Voïna, 
au Nord du village Kremikovtzi. Leur limite sud fait quelques 
sinuosités dans les schistes gris-verdâtres; elle se dirige à l'Est 
vers Kremikov-dol, d’où, après s'être incurvée dans la direction 
nord-ouest, elle traverse le fleuve Elechnitza et se dirige vers 
Sborna-riva. Ici les schistes graptolitifères atteignent la têle du 
ravin qui passe à côté de Kosia-moguila ; leur limite enclôt les 
collines situées vis-à-vis de Dimova-kamik, prend la direction au 
Sud de Kosia-moguila, d’où, en traversant le fleuve Elechnitza, 
elle se dirige au Nord-Ouest et passe au Nord de Dragounata. 
De là jusqu'au sommet Dragounata, les schistes siluriens sont 
interrompus à plusieurs reprises par des affleurements, des 
schistes gris-verdâtres qui viennent de l'Ouest. Ces schistes grap- 
tolitifères sont bordés au Sud, à l’Est et au Nord par les schistes 
gris-verdâtres, qui les séparent à l'Est d’un autre afileurement de 
Silurien, encore plus considérable. 

Ce dernier commence dans les environs du village Kremikovtzi. 


332 D. ALLAHVERDJIEW 15 Juin 


Dans le ravin, le long de la route qui conäuit à Sveta-Guéorgui, 
les schistes siluriens apparaissent sous la forme d’une zone mince 
et passent par la colline à l'Est de Kremichko-déré. Gette zone, 
sitôt passé Seslavsko-déré, devient plus large: sa limite passe au 
Sud de Keressova-moguila: elle se dirige dans la direction nord- 
est et passe un peu à l'Ouest de Balanov-del. De là, elle passe à 


Boikovetz 


Manastirichte Beleva-Polana 
; TE 


Kalina 


À Dobroslavtzr 


Lokorsko 


Kremikovtz 


Negoven 
cs) 7 


Jelrava 
S Boutounetz 


L'ambeaux siuriens 


+ Gisements des braptoliles 


Fig. 1. — CARTE DES GISEMENTS DE GRAPTOLITES EN BULGARIE. — 1,250 000. 


l'Est de Stana, fait quelques sinuosités et, près de Kremikov-dol 
elle traverse le défilé d’EÉlechnitza, d'où, après une nouvelle 
sinuosité qu'on voit dans le même défilé, elle se dirige presque au 
Nord dans la direction de Sborna-niva à l’Ouest du sommet 
Aceritza, Puis, la limite du système silurien prend la direction nord- 
ouest, où, en enveloppant au Nord Kosia-moguila, elle descend au 


1908 SILURIEN DE BULGARIE 333 


Sud-Ouest presque jusqu'à la route qui conduit de Lokorsko à 
Ogoïa. De là, après avoir compris quelques collines sur la rive 
droite du fleuve Elechnitza avec son affluent, qui entoure Kozia- 
moguila, la limite du Silurien prend la direction nord-est, traverse 
le fleuve Ogoïska puis se dirige au Nord-Ouest vers Zlatov et 
Deine-dol. En allant vers le Nord, le Silurien ne subit aucune 
interruption ; il passe à Voïkyna-moguila et il vient en contact 
avec les couches de Culm un peu au Sud de Manastirichté. 
De ce dernier endroit, la limite du Silurien descend au Sud-Est et 
pas loin du village Ogoïa, elle traverse le fleuve Ogoïska et, en 
se dirigeant presque à l'Est, elle coupe le flane du sommet Almache, 
dont la base nord est occupée par le Culm. Au Sud, le Silurien 
se prolonge sans interruptions ; il s'étend sur la région monta- 
gneuse située entre les villages Ogoïa et Jablanitza, avec les 
sommets Malio-kamik, Almache, Choumnata-moguila, Bolhatche, 
qui sont traversés par les fleuves Ogoïska et Jablanska, avec leurs 
affluents Iskazitza et Gobejdi-dol. 

La limite sud de ce grand bassin silurien, que nous appellerons 
bassin de Ogoïsko-Jablanski, atteint jusqu'à la région éruptive qui 
occupe l’espace entre le Seslavtzi et Sv.-Maria. Elle commence 
presque au voisinage de Seslavsko-déré, prend la direction de 
Sv.-Nikola, passe un peu au Sud de Beltchovitza, puis descend un 
peu au Sud au-delà le ruisseau Sperla. La limite du Silurien 
atteint presque Sv.-Maria, où ce bassin se réunit un instant vers 
l'Est avec le lambeau silurien de Bouhovo et Jeliava, qui occupe 
un espace très considérable dans les territoires de ces deux 
villages. Là, déjà, les schistes graptolitifères sont interrompus 
par les schistes gris-verdâäires comme on voit dans la colline 
Moma et près de Stankova-livada. Les schistes graptolitifères 
apparaissent en petits affleurements isolés; comme à Karamanov- 
preslape et Schoumnata-moguila (sur la route de la colline 
Rodinore au sommet Mourgache). À l'Est du village Jablanitza, 
les schistes fossilifères atteignent Schirokia-dol ; ils s'étendent 
sur les collines Radomiritza et Svinakovitza; leur limite passe 
un peu à l'Ouest d’Aceritza et descend au Sud vers le défilé 
du fleuve Elechnitza. De là, les schistes siluriens prennent une 
direction un peu au Sud-Est, afin de se réunir avec le Silurien de 
Bouhovo. A l'Est du village Ogoia, le Silurien est en contact avec 
le Carbonifère. Ce dernier occupe Ptchelinitza, Golaimité-gro- 
bichta, Tzéra, Gradichté, Dekiov-dol, et se poursuit plus à l'Est, 
où l’on voit surgir au milieu de lui le pointement silurien, qui 
constitue la partie tout à fait supérieure du sommet Béléva-poliana. 


334 D. ALLAHVERDJIEW 15 Juin 


Telles sont les limites du système silurien auquel succèdent à 
l'Est les schistes gris-verdâtres sans fossiles et vers Araba-konak 
les schistes et grès carboniferes prédominants. 


Depuis la découverte du Silurien en Bulgarie, nous n'avons pas 
cessé d'y rechercher des fossiles ; malgré tous nos efforts, nous 
n'avons pu découvrir que des Graptolites ; ceux-ci, malheureuse- 
ment, sont très mal conservés. Ils existent seulement dans les 
schistes noirs à l'état d'empreintes. Le grand nombre d’échan- 
tillons que nous avons pu recueillir nous a seul permis de faire 
quelques constatations intéressantes. Grâce à la bienveillance de 
M. M. Boule et de M. Thevenin, nous avons pu profiter des 
ressources du laboratoire de Paléontologie du Muséum d'Histoire 
naturelle de Paris. 

Nous nous sommes borné seulement à la détermination des 
Grapiolites les mieux conservés. Après les descriptions très 
détaillées de Barrande, Lapworth. Nicholson, Hopkinson, Perner, 
etc., nous donnerons seulement de brèves descriptions des espèces 
que nous avons trouvées. 

C’est enfin pour moi un agréable devoir de remercier mon véné- 
rable professeur de Géologie, M. G. Zlatarski, pour ses bienveil- 
—Jants conseils pendant mes recherches. 

Les Graptolites que nous avons déterminés sont les suivants : 


Genre Monograptus GEiINiTz. 


1. MONOGRAPTUS PRIODON BRONN 
PIN gere 


Graptolithus priodon. BARRANDE. Graptolites de Bohème, p.38, pl. 1, fig. 3, 5-9. 
Monograptus priodon. PERNER. Etudes sur les Graptolites de Bohème, IIT° par- 
tie, sec. b, pl. xv, fig. 5, 28 et fig. 1, 2 dans le texte. 


Le fragment le plus grand de l’hydrosome a 13 cm. de longueur. 
L'hydrosome est droit; mais à l'extrémité proximale, il est un 
peu recourbé. Le nombre des hydrothèques dans la partie distale 
est de 8 à 11 par centimètre de longueur, tandis que dans la 
partie proximale il y en a jusqu’à 12. Les hydrothèques ne sont 
pas très recourbées; elles se terminent en pointe, prenant la forme 
d'un crochet, dont le bord se retourne vers le bas. La paroi supé- 
rieure de l'hydrothèque est légèrement convexe; elle est de moitié 
plus courte que l’inférieure, qui est très concave. 


Très répandu. Vailée de Bouhovo, Vodni-dol, Svinakovitza, Défilé 
de Jeliavska-réka 


1908 SILURIEN DE BULGARIE 335 


2. MONOGRAPTUS PRIODON Var. VALIDUS PERNER 
PERNER. Études sur les Graptolites de Bohême, II: partie, sec. b, p. 3, pl. xv, 
fig. 3, 14, 15, 93, 25 et fig. 4 dans le texte. 

Il ressemble beaucoup à la forme typique de M. priodon 
BarR.; cependant, il se distingue de ce dernier par l'extrémité des 
hydrothèques, plus courte, et se termine brusquement en pointe 
obtuse, s’inclinant vers le bas, avec la tendance à être parallèle à 
l’axe de l’hydrosome. Le nombre des hydrothèques est 8 par cm. 
de longueur de l’hydrosome. Les parois entre les hydrothèques 
sont plus courtes et forment avec l’axe un angle de 45° env. 

Très répandu. Vallée de Bouhovo, Ogoïa, Kalenov-dol, près de Jeliava, 
Bolhatche. 

3. MONOGRAPTUS UNGUIFERUS PERNER 
PErRNER. Études sur les Graptolites de Bohème. HI° partie, sec. b, p. 3, pl. xv, 
fig. 11 et fig. 5-7 dans le texte. 

Fragment de l'hydrosome de 47 mm. de longueur et de 2 mm. 5 
de largeur. Les hydrothèques ont la forme de crochets, dont les 
extrémités se prolongent en pointes fines, dirigées vers le bas. Le 
nombre des hydrothèques est 9 par em. Les parois inférieures des 
hydrothèques s'appuient perpendiculairement sur les parois supé- 
rieures des hydrothèques suivantes, de sorte qu’elles sont presque 
parallèles du côté dorsal. La sicula, qui est surtout développée 
dans cette espèce, est conservée en partie. Elle se termine en 
pointe vers le haut. Quant à la partie inférieure, elle se termine 
par un prolongement court et arrondi. 

Très rare. Près du sommet Aceritza. 


4. MONOGRAPTUS J'ABKELI PERNER 
PERNER. Études sur les Graptolites de Bohême. le partie, sec. b, p. 4, pl. xv, 
fig. 1, 6-10, 20, 22, 94, 27, et fig. 8 dans le texte. 

Le fragment le plus grand de l’hydrosome a une longueur de 
35 mm. ; la largeur ne dépasse pas 3 mm. Le nombre des 
hydrothèques est de 9 par cm. A leurs extrémités, les hydrothèques 
s’amincissent; elles sont courtes et s’inclinent obliquement. Dans 
un de nos exemplaires, on voit les premières hydrothèques de la 
partie proximale, qui se terminent en pointe avec des prolonge- 
ments filiformes très courts. 


Peu répandu. Vallée de Bouhovo. Ogoia. 


5. MONOGRAPTUS MARRI PERNER 


PEerNER. Études sur les Graptolites de Bohême. IIIe partie, sec. a, p. 2x, pl. 1, 
fig. 5, 6, 10, 11, et fig. 23-25 dans le texte. 


_ Le fragment de l’hydrosome a 3 em. de longueur, la largeur est 
de 1 mm. 5. Il ressemble beaucoup à A. priodon Barr. Cependant, 


336 D. ALLAHVERDJIEW 15 Juin 


il s'en distingue par la forme des hydrothèques. Les extrémités 
libres des hydrothèques sont cylindriques ; elles se recourbent 
vers la base en forme de crochets, mais elles ne se rétrécissent 
pas ni ne s'aiguisent vers leur ouverture, comme dans le 
M. priodon. On compte 10 hydrothèques par em. 

Très rare. Entre Voïna et Dragounata, au Nord de Kremikovtzi. 


6. MONOGRAPTUS aff. CRrISPUS LaPpw. 


Monograptus crispus LAPworTa. On Scottish Monograptidæ. Geolog. 
Magaz. dec. IT, vol. I, p. 503, pl. xx, fig. 7. 
. — PERNER. Études sur les Graptolites de Bohême, Ille 
partie, sec. a, p. 19, fig. 20 dans le texte. 


L'hydrosome est fortement courbée; le fragment a 2 cm. de 
longueur. Les hydrothèques sont disposées sur le côté concave de 
l’hydrosome. Le nombre des hydrothèques est de 8 à 10 par cm.: 
elles forment avec l'axe un angle de 45°. L'une des extrémités de 
l'hydrosome s'amincit. 

Très rare. Vallée de Bouhovo. 

L'hydrosome de cette espèce est un peu plus large que dans les 
échantillons décrits par M. Lapworth. Il est très probable que c’est là 
une variété ou même une espèce nouvelle. 


7. MONOGRAPTUS NILSSONI Barr. 
PBISNVP IG Se r0 l 
Graptolithus Nilssoni BARRANDE. Graptolites de Bohème, p. 51, pl. 11, fig. 16. 
_- — GEINITz. Graptolithen, pl. 11, fig. 19, 28, 3r, 32. 
Monograptus proteus  GEINITZ lbid., pl. 1V, fig. 9-12, 15-18, 20. 
Graptolites Nilssoni Nicnozson. Quart. Journ., Geol. Soc. vol. 24, p. 537, 
pl. xx, fig. 16-21. 
Monograptus Nilssoni LaPworrx. On Scottish Monograptidæ. Geolog. Maga- 
sine, dec. Il. vol. LIL, p. 315, pl. x, fig. 7a-c. 
— —  PeRNER. Études sur Jes Graptolites de Bohème, 
Ipartiensec Dip DIE EVE MIE RE 


L'hydrosome présente une tige mince, longue, légèrement 
courbée. Le fragment le plus grand de l'hydrosome a une longueur 
de 7 cm.et une largeur de o mm. 5 à 1: mm. Le nombre des hydro- 
thèques est de 8 par cm. Les hydrothèques sont disposées sur le 
côté concave de l'hydrosome et forment un angle de 30° avec l’axe. 

Très répandu. Vallée de Bouhovo, Vodni-dol, Ogoia. 


8. MONOGRAPTUS FLEMINGII SALTER 


Graptolithus Flemingii SALrer. Quart. Journ , Geol. Soc., vol. VIII, pl. vur, 


fig. 5a-b. 
Monograptus — LapworrTx. Geolog. Mag'az., dec. Il, vol. III, p. 504, 
pl. xx, fig. 8. 


Le fragment le plus grand de l'hydrosome a une longueur de 
5 cm. et une largeur de 3 mm. Le nombre des hydrothèques est 


1908 SILURIEN DE BULGARIE 337 


de 10 par cm. Les hydrothèques sont pourvues-sur leurs bords 

extérieurs d'une pointe, qui s'incline en bas presque dès son début, 

de sorte qu’il semble que les extrémités libres des hydrothèques 

sont suspendues. L'hydrosome est droit ; dans la partie proximale, 

il est légèrement recourbé et aminci. L'axe est visible et très étroit. 
Rare, Vallée de Bouhovo, Kalenov-dol. 


9. MONOGRAPTUS DUBIUS SUESS 
PI. IV, fig. 5. 


Graptolithus colonus BARRANDE. Graptolites de Bohème, p. 43, pl. 11, fig. 5. 
— dubius Suéss. Ueber bôhm. Graptolithen. Haidingers natur- 
œiss. A bhandl. 4 Abth., p. 115, pl. 1x, fig. 5a-b. 
Monograptus colonus, var. dubius Lapwortx. On Scottish Monograptidæ 
Geol. Magazine, dec. Il, vol. HI, p. 506, pl. xx, fig. 10. 
— — PerNer. Études sur les Graptolites de Bohème, IIl° 
partie, sec. b, p. 9, pl. xIv, fig. 8, 9, I1, 19, 21, 27. 


IL semble que cette espèce est prédominante parmi tous les 
Graptolites de notre région. La plus grande longueur des frag- 
ments de l’hydrosome atteint jusqu’à 10 em.; ordinairement, on en 
trouve d'une longueur moindre; la largeur est de 2 mm. Le nombre 
des hydrothèques est de 8 à 10 par cm.: elles sont pointues et 
forment un angle de 30 à 4o° avec l'axe. Les hydrothèques sont 
séparées par des dépressions bien arrondies. La virgula se pro- 
longe dans la partie distale au-delà des hydrothèques 

Très répandu. Vallée de Bouhovo, Ogoïa. Défilé de Jeliavskaréka, 
Bolhatche, Dragounata, Voïna, Kalenov-dol. 


10. MONOGRAPTUS COLONUS Barr. 
PL. IV, fig. 4. 
Graptolithus colonus BARRANDE. Graptolites de Bohême, p. 42, pl. 11, fig. 2-5. 
— —  GæeiniTZz. Die Graptolithen, pl. 11, fig. 33-36. 
— —  Suess. Ueber bühm. Graptolithen, pi. vx, fig. 8. 
Monograptus —  Nicnozson. Quart. Journ., Geol. Soc., vol. XXIV, p. 521, 
pl. xx, fig. 9-11. 


— —  Larwort. Geolog Magaz., dec. II, vol. III, p. 505, . 


pl. xx, fig. 9, 

— —  Perner. Études sur les Graptolites de Bohême, Il° 
partie, sec. b, p. 9, pl. xIv, fig. 3, 12, 17 et fig. 12 dans 
le texte. 


L'hydrosome est droite ; la partie proximale est plus rétrécie. 
La longueur atteint à peu près 5 cm., la largeur ne dépasse pas 
2 mm. 5. Le nombre des hydrothèques est de 8 à 10 par cm.; elles 
forment un angle de 45° avec l'axe. Les premières hydrothèques 
se terminent en crochets dirigés vers le bas; les autres ne sont pas 
aussi pointues. La paroi inférieure des hydrothèques est un peu 


7 Oct. 1908. — T. VII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 22, 


338 D. ALLAHVERDJIEW 15 Juin 


concave et la paroi supérieure légèrement convexe. Il ressemble 
beaucoup à M. dubius Suess: cependant, il se distingue par son 
hydrosome plus large. À 

Très répandu. Vallée de Bouhovo, Stolate, Svinakovitza, Voïna, Dra- 
sounata. Défilé de Jeliavska-réka. 


11. MONOGRAPTUS TESTIS BARR. 


Graptolithus testis BARRANDE. Graptolites de Bohème, p. 53, pl. mx, fig. 19-21, 
—  Suess. Ueber bôhm. Graptolithen, pl. vin, fig 9. 
Monograptus —  PERNER. Études sur les Graptolites de Bohème, I partie. 
sec. b, p. 15, pl. xvi, fig. 17 et fig. 16a-b dans le texte. 


Le plus grand des fragments atteint 6 em. de longueur et de 
2 à 4 mm. de largeur. L'hydrosome est recourbée. Le nombre des 
hydrothèques ne dépasse pas 10 par cm. Les paroïs qu'on voit de ei 
de là forment un angle de 60° avec l'axe. Les prolongements fili- 
formes des hydrothèques sont visibles et s'entremélent dans toutes 
les directions ; leur longueur atteint jusqu'à 8 mm. 


Rare. Vallée de Bouhovo. Stolate. 


12. MONOGRAPTUS BOHEMICUS BARR. 
PI. IV, fig. 5. 
Graptolithus bohemicus BARRANDE. Graptolites de Bohème, p. 40, pl. 1, 
fig. 15-18. 
Monograptus — PErNER. Etudes sur les Graptolites de Bohême. 
Ill° partie, sec. b, p. 16, pl xvx, fig. 15, 16; pl. XvIr, 
fig. 3, 8, 9, z1. à 


L'hydrosome présente une tige légèrement courbée. Le fragment 
le plus grand de l’'hydrosome atteint 6 cm. de longueur et de 1 mm.» 
à 2 mm. de largeur. Le nombre des hydrothèques est de 8 à 10 par 
em. Elles forment un angle de 30 à 35° avec l'axe de l’hydrosome. 


Médiocrement répandu. Vallée de Bouhovo. 


‘13. MONOGRAPTUS HISINGERI CARRUTHERS 
PMP en 6: 
Monograptus Hisingeri. LAPworra. Geolog. Magazine, dec. Il, vol. II, p. 350, 
pl. x11, fig. 1a-f. 
— —  PERNER. Etudes sur les Graptolites de Bohème, II° 
partie, sec. a, p. 11, pl. x, fig. 2-6. 


Fragment de l'hydrosome de 35 mm. de longueur et de 2 mm. 
de largeur. Le nombre des hydrothèques est de 9 à 10 par em. 
Les hydrothèques sont courtes et larges ; elles forment avec l'axe 
de l'hydrosome un angle de 45°. L'hydrosome est un peu plus large 
que dans les individus décrits par M. Lapworth. M. Perner écrit 


1908 SILURIEN DE BULGARIE 339 


que les formes bohémiennes sont aussi plus larges que les anglaises, 
ce qui indique que les conditions en Bulgarie ont été les mêmes 
qu'en Bohême. 


Rare. Katchoulate. 


14. MONOGRAPTUS HALLI Barr. 


Graptolithus Halli BARRANDE. Graptolites de Bohème, p. 48, pl. 11, fig. 19-13. 
— — Grinirz. Die Graptolithen, pl. 1, fig. 5-8. 
Monograptus — Lapworta. Geolog. Magazine, dec. I, vol. Il, p. 354, 
pl. xun, fig. 1a-d. 
— —  PERNER. Etudes sur les Graptolites de Bohème, II partie, 
sec. a, p. 13, pl. xXIIX, fig. 19, 20. 

L'hydrosome est représentée par un fragment de 2 em. de 
longueur ; sa longueur atteint 2 mm. Le nombre des hydrothèques 
est de 8 par em.: elles forment avec l’axe un angle de 60°. Les 
hydrothèques se terminent en pointes de 1 mm. de longueur, qui 
sont perpendiculaires à l'axe de l'hydrosome. 


Très rare. Ogoïa. 


19. MONOGRAPTUS VOMERINUS Nic. 
Graptolithus colonus  BARRANDE. Graptolites de Bohème, p. 43, pL 1, fig. 4. 
Monograptus vomerinus LaAPworru. Geolog. Magaz., dec. Il, vol. IL, p. 353, 
pl. xu, fig. 6a-e. 
— _ PERNER. Etudes sur les Graptolites de Bohême, 
III: partie, sec. b, p. 18, pl. xIv, fig. 24, b, c, 20: 
pl. Xv1, fig. 1-3; pl. xvux, fig. 13 et fig. 21 dans le 
texte. 
Fragment de 25 mm. de longueur ; la largeur ne dépasse pas 
2 mm. On compte de 8 à 9 hydrothèques par em. Les hydrothèques 
forment un angle de 30° avec l’axe et se touchent entre elles sur 
plus de moitié de leur longueur. L’hydrosome est droite et tout à 
fait identique à celle de l'espèce de Bohême, que Barrande donne 
comme impression scalariforme de 4/. colonus (p. 43, pl. n. 
fig. 4). Sur l’hydrosome, on voit les traces des ouvertures exté- 
rieures. 


Très rare. Kalenov-dol. 


16. MONOGRAPTUS ATTENUATUS HoPKINSON 
PIN io 
Graptolithus attenuatus HoPrkiNson. Geolog. Magazine, vol. IX, p. 503, pl. xrr, 

fig. 3. 

— — LapwortH. Geolog. Magazine, dec. Il, vol. LIT, p. 517, 
pl. x, fig. 9a-d. 

— — PERNER. Études sur les Graptolites de Bohème, II]: 
partie, sec. a, p. 10, pl. xt, fig. 30-32. 


Il se rapproche beaucoup de Rastrites. L'hydrosome est étroite, 


340 D. ALLAHVERDJIE W 15 Juin 
2: 


légèrement recourbée. Les hydrothèques se retrouvent sur le côté 
convexe de l'hydrosome. Fragments de l'hydrosome de x à 2 em. 
de longueur ; ordinairement, ils sont d’une longueur moindre. Les 
hydrothèques sont minces, longues, étroitement appliquées sur 
l’axe de l'hydrosome : elles se terminent sous l'ouverture par une 
petite dent, tournée vers la partie proximale. Le nombre des 
hydrothèques est de 6 à 7 par cm. ; elles forment avec l'hydro- 
some un angle aigu. 


Rare. Vallée de Bouhovo. 


17. MONOGRAPTUS COMMUNIS LAPw. 


Monograptus communis LAPpworta. Geolog. Magaz., dec. Il, vol. IX, p. 358, 
pl. xmi, fig. 4a-b. 
— — PERNER. Études sur les Graptolites de Bohême, 
Ille partie, sec. a, p. 15, pl. xt, fig. 18a-b, pl. xnr, 
fig. 5-9, 20. 


L'hydrosome est étroite et courbée. Dans la partie convexe de 
l'hydrosome sont disposées les hydrothèques, qui se présentent 
sous forme de sacs triangulaires, dont le bord s’amincit en forme 
de crochets, dont les pointes se dirigent parallèlement à l'axe de 
l'hydrosome. Fragment de l'hydrosome de 2 cm. de longueur. Le 
nombre des hydrothèques ne dépasse pas 10 par em. 


Très rare. Vallée de Bouhovo. 


18. MONOGRAPTUS MIRUS BARR. sp. mm. 
PL. IV, fig. 8. . 
PERNER. Études sur les Graptolites de Bohème, II partie, sec. a, p. 16, pl. 
XII, fig. 1-3. 

Fragment de la partie distale de l'hydrosome avec quelques 
hydrothèques bien conservées. La forme des hydrothèques est 
triangulaire ; les parois distales légèrement convexes. Il ressemble 
beaucoup à M. communis, cependant il se distingue de ce dernier, 
parce que les hydrothèques sont séparées par des dépressions 
arrondies. Le nombre des hydrothèques est de 10 par em. : 

Très rare. Dragounata. 


Genre Cyrtograptus CARRUTHERS 


19. CYRTOGRAPTUS TUBULIFERUS PERNER 
PERNER. Études sur les Graptolites de Bohème. II partie, sec. b, p. 20, 
: pl. xvu, fig. 4-6, 81 et fig. 25a-b 26a-b, 27 dans le texte, 
Il diffère beaucoup des précédents. Les empreintes présentent 
deux branches; l'une d'elles, dans la partie proximale, est recourbée 


1908 SILURIEN DE BULGARIE 341 


en arc, auquel s’unit l’autre branche. Sur le côté convexe sont 
disposées les hydrothèques, qui sont éloignées les unes des autres. 
Les branches sont étroites ; dans nos exemplaires, chacune des 
branches mesure 3 em. de longueur; leur largeur ne dépasse pas 
1 mm. La paroi inférieure des hydrothèques est assez longue; elle 
forme avec la paroi supérieure de l'hydrothèque précédente une 
échancrure aiguë dans l'hydrosome. Les fragments des branches 
isolées ressemblent beaucoup à Monograptus Nilssoni Barr. ou 
à M. bohemicus BarRr., surtout quand les hydrothèques sont si 
aplaties, que les échancrures entre leurs parois ne sont pas 
visibles. 


Très rare. Kalenov-dol. Défilé de Jeliawska-reka. 
20. Dictyonema sp. 


Il est représenté par quelques branches parallèles, très mal 
conservées dans un même fragment que AZ. colonus Barr. Nous 
nous bornerons à constater seulement la présence de ce genre. 


Très rare. Vallée de Bouhovo. 


Cette faune graptolitique nous indique que dans la Bulgarie le 
Silurien est représenté seulement par sa partie supérieure (Goth- 
landien). 

Les espèces M. attenuatus, M. Hisingeri, M. Halli, M. com- 
munis, M. aff. crispus et M. Marri correspondent à des parties 
inférieures de l’étage ÆZ, de Barrande. Cet étage répond au groupe 
Llandover)--Tarannon de l'Angleterre et aux schistes à Rastrites 
de Suède. 

Les espèces M. priodon, M. priodon var. validus, M. ungui- 
Jferus, M. Jækeli, M. Niülssoni, M. dubius, M. colonus, M. testis, 
M. bohemicus, M. vomerinus et Cyrlograptus tubuliferus, corres- 
pondent à des zones supérieures de l'étage Æ de Barrande. Ils 
correspondent à des couches supérieures aux schistes à Rastrites 
de Bohème et aux Upper-Tarannon, Wenlock-Ludlow en Angle- 
terre. 

On voit par ce qui précède que la faune graptolitique de Bulgarie 
est pauvre ; elle se rapproche beaucoup de celle de la Bohême. 


SUR LA € DÉSHARMONIE » DES PLIS SUPERFICIELS 
ET DES PLIS PROFONDS AUX ENVIRONS DE CHAMBÉRY. 


MASSIF DE CURIENNE-LA-THUILE, PRÈS DE CHALLES-LES-EAUX 


par J. Révil 


SOMMAIRE. — Introduction. — 1 Historique. — IT. Description physique. — 
III, Tectonique. — IV. Conclusions 
INTRODUCTION 


La vallée transversale de Chambéry-Montmélian présente dans 
sa partie nord-est, près de Challes-les-Eaux, une série de chaînons 
de faible altitude, les montagnes de Curienne et de la Thuiïle qui, 
avec les collines de Lémenc et de Montagnole que nous avons 
décrites dans ce recueil ", se relient au soubassement des chaînes du 
Nivollet, du Margériaz et du Granier. On voit afileurer dans cette 
« trouée » de Chambéry, comme dans une vaste boutonnière, 
un ensemble d'assises appartenant au Jurassique supérieur (Séqua- 
nien, Kiméridgien, Tithonique (et à l’Infra-Valanginien — Berria- 
sien), dont les allures ne sont pas en rapports tectoniques très nets 
avec celles des chaînes crétacées des Bauges et de la Chartreuse, 
sous lesquelles elles vont s’enfoncer au Nord et au Sud. 

Les montagnes des environs de Challes ont donné lieu à un 
certain nombre de travaux. Toutefois, la solution du problème que 
nous venons d'indiquer n'a pas été fournie : aucune étude détaillée 
du massif n'ayant été entreprise. Il nous a semblé utile de repren- 
dre cette étude comme complément à nos précédentes recherches. 
Nous décrirons donc avec soin les dispositions orographique et 
tectonique des couches qui s'y montrent, après avoir rappelé brièe- 
vement les travaux ayant précédé le nôtre. Nous arriverons à des 
conclusions qui nous semblent présenter un certain intérêt, et que 
n'avaient pu établir les études de nos devanciers. 


1. — HisTORIQUE 


Les géologues alpins de la première moitié du siècle dernier n’ont 
parlé qu’incidemment du massif faisant l’objet de ce travail. L’illustre 
de Saussure cite la montagne qui domine Montmélian comme remar- 


1. J. Réviz et J. Vivien. Note sur la structure de la chaîne Nivollet-Revard. 
B.$S. G. F., (3) XXVE, p. 365, 1808. 

J. Réviz. Note sur la structure de la vallée d'Entremont et du plateau de 
Montagnole, près Chambéry. B.S.G. F., (3), XXVIIL, p. 873, 1900. 


1908 PLIS DES ENVIRONS DE CHAMBÉRY 343 


quable par ses couches en forme de S. « Lorsqu'on les voit — dit-il — de 
plus loin, par exemple, du fort de Montmélian, on y observe des formes 
de couches encore plus singulières ‘. » Il en donne un dessin (t. V, pl. 1), 
qui est d’une réalité saisissante, et prouve qu'il avait été vivement 
frappé par les contournements si curieux qu’y présentent les assises. 

Nous ne rappellerons que pour mémoire deux études sur la vallée de 
Chambéry, publiées dans les Annales de l’Académie de Savoie et dues, 
l’une à Mgr Billet * et l’autre à Mgr Rendu*. Le premier, préoccupé 
surtout de fournir des preuves du déluge mosaïque, considère le relief 
du massif comme produit par-de grands cataclysmes, de date relative- 
ment récente. Quant au second, il signale les couches de la montagne 
de Curienne comme disposées d’une façon anormale, inclinant en sens 
inverse de celle des chaînes voisines. Son étude n’est pas à la hauteur 
de la science de l’époque, car, près d'un demi-siècle après que de 
Saussure eût conclu au redressement des couches, Mgr Rendu écrivait 
encore : &« Pour trouver le soulèvement de nos montagnes stratifiées, il 
faudrait quelque chose de plus que de la crédulité ». 

En 1844, la Société géologique de France tenait à Chambéry une de 
ses réunions extraordinaires. Le chanoine Chamousset faisait à cette 
occasion une Communication « Sur les caractères et l’indépendance des 
terrains jurassiques et néocomiens de la Savoie ‘ ». IL attribuait au ter- 
rain oxfordien les calcaires de Lémenc, ainsi que ceux du massif que 
nous étudions ici. On peut voir, d'après lui, les couches de la première. 
de ces localités plonger sous les marno-calcaires de Monterminod, pour 
se relever et former les montagnes de Curienne, de ÇGhignin et de 
Montmélian. 

C’est encore à l’Oxfordien que, vingt ans plus tard (1865), le regretté 
géologue L. Pillet attribuait ces mêmes calcaires, tandis qu’il rapportait 
au terrain argovien des géologues suisses les couches que nous consi- 
dérons comme berriasiennes (horizon de l'Aoplites Boissieri). Nous 
devons dire qu’il devait abandonner peu après cette manière de voir et 
qu'il fut l’un des premiers à se rallier à la classification proposée par le 
professeur Pictet. — De plus, il s’était par'aitement rendu compte de la 
disposition des assises de la cluse de Chambéry, dont « les couches 
— dit-il — descendent de chaque côté, plongeant sous le défilé et faisant 
saillie çà et là. » 

Il faut arriver aux études de M. Hollande pour trouver un travail 
d’une certaine importance sur cette partie du massif alpin *. En 1887, 


1. H.-B. DE SaussurE. Voyage dans les Alpes, V, loc. cit., p. 23. 

2. Mgr Bizet. Aperçus géologiques sur les environs de Chambéry. Mém. 
Acad. Savoie, 1'° série, I, p. 135. 1895. 

3. Mgr REenpu. Aperçus géologiques sur la vallée de Chambéry. Mém. 
Acad. Savoie, 1re série, VIIL, p. 185, 1833. 

EPBASAGAEC) MN ST T8 14e 

5. D. HorranDe. L’Infra-Néocomien au Mont St-Michel. Bull. S. H. nat. 
Savoie, 1'° sér. I, p. 142, 1887. 


344 I. RÉVIL 15 Juin 


ce géologue faisait part à la Société d'histoire naturelle de Savoie de 
la découverte faite par lui d’une faune berriasienne au mont St-Michel. 
Cette montagne n'est pas comme on l’a cru — écrivait-il — une voûte 
rompue en son milieu. La partie centrale en est formée par des calcaires 
à fossiles de l’Infra-Néocomien et ces calcaires y sont intercalés par 
deux failles coupant la chaîne en direction nord-sud. 

L'année suivante le même auteur consacrait un paragraphe de son 
mémoire « Sur les dislocations des montagnes calcaires de la Savoie ! » 
aux chaînes dominant Challes-les-Eaux qui sont, d’après lui, découpées 
par des failles : faille de la Roche, faille du Roc de Bellevarde, faille de 
Puigros. Ces failles seraient dues à la rupture de plis anticlinaux. 

En 1896, notre collaborateur M. Vivien, publiait un compte rendu 
d’excursion rédigé à la suite de courses que nous avions effectuées 
ensemble. Nos recherches communes nous permettaient de conclure 
que les failles signalées n'avaient pas une existence réelle, et que les 
couches berriasiennes étaient disposées en synclinal au milieu d’anti- 
clinaux jurassiques *. 

M. Hollande crut devoir répondre à cette note * et, tout en admettant 
dans ses traits principaux, la disposition des assises indiquée par nous, 
crut pouvoir indiquer le synclinal de Bellevarde comme rompu à l'Ouest. 
Pour lui, les couches de Berrias de ce synclinal, sont en contact anormal 
avec les bancs séquaniens sur tout le versant occidental du pli. Nous 
verrons que cette conclusion n’est qu’en partie exacte. 

M. Lugeon, auquel nous avons fait visiter les environs de Chambéry, 
a dit quelques mots des chaînes que nous nous proposons de décrire “. 
Il considère les divers plis qui les constituent comme formant le sou- 
bassement de l’anticlinal du Margériaz. Cette manière de voir n’est pas 
entièrement fondée et nos recherches nous mettront dans l’obligation 
de la modifier. Elles nous permettront d'arriver à une interprétation 
différente de celle du professeur de Lausanne. 

Le Bulletin du Service de la Carte géologique renferme un travail de 
M. Hollande, intitulé : « La zone subalpine des environs de Chambéry: ». 
A la suite des travaux de MM. Lugeon, Douxami, Révilet Vivien — dont 
il ne fait aucune mention, — notre confrère a modifié ses interprétations 
antérieures et renonce définitivement au système de failles qui lui avait 


1 D. Hozranpe. Étude sur les dislocations des montagnes calcaires de la 
Savoie. Bull. Soc. Hist. nat. Savoie, Il, p. 237, 1888. 

2 J. Vivien. Excursion au Mont St-Michel. Bull. Soc. nat. Savoie, 2: série, 
t IE 32141890: 

3. D. HorrANDE. Le Mont St-Michel et la colline de Curienne. Soc. Hist. 
nat. Savoie, IL, p. 134. 

4. M. LuGEoN. Feuille Albertville, Les Bauges. CR. collab. B. Serv. Carte 
Géol. Fr., pour 1896, p. 145, 1897. — Les. Dislocations des Bauges (Savoie). 
B. Servo. Carte géol. Fr., n° 77, XL, 1900. 

5. D. HozLANDE. La zone subalpine aux environs de Chambéry. Bull. 
Serv. Carte géol. Fr., XV, n° 101, 1904. 


1908 PLIS DES ENVIRONS DE CHAMBÉRY 345 


servi à expliquer la tectonique du massif. Cette note est accompagnée 
d’une carte des plis qui ne donne pas une véritable idée de la région, 
cet auteur attribuant à certains d’entre eux une continuité qu'ils ne 
présentent pas; en effet, il n’a pas distingué les dômes et les brachyanti- 
clinaux qui accidentent le synclinal tertiaire, à la limite des zones 
jurassiennes et subalpines de la Savoie. 

L’énumération de ces travaux, et les interprétations diverses aux- 
quelles ce petit massif a donné lieu, montre lintérêt qu'il offre et 
justifie, nous semble-t-il, la nouvelle étude que nous avons cru devoir 
entreprendre. 


II. — DESCRIPTION PHYSIQUE 


Les chaînes que nous nous proposons de décrire ne forment qu'un 
même groupe tectonique, c'est-à-dire appartiennent à un même 
faisceau de plis. Elles peuvent se diviser au point de vue orogra- 
phique en trois petits massifs : 1° la montagne de Curienne ; »° Les 
collines de St-Jeoire ; 3° La montagne de la Thuile. 

La première, dont le point culminant est le mont St-Michel 
(altitude 900 m.), s'étend de la rivière de Leysse, au Nord, sous 
Château-Salins, au vallon de la Boisserette au Sud. Ce vallon entiè- 
rement creusé par les eaux, se sectionne en deux tronçons dont 
l'un est transversal et l’autre longitudinal. En effet, à l'entrée 
même de la gorge, près de St-Jeoire-Prieuré, le torrent coupe des 
bancs qui se retrouvent avec les mêmes allures sur les deux rives. 
En amont du hameau de la Boisserette, le lit de la rivière s’est 
établi dans l’axe même d’une voûte, et il est facile de se rendre 
compte que les assises limitant le vallon inclinent à l'Est, sur l’un 
des versants, tandis qu'elles plongent à l'Ouest, sur l’autre. 

En amont du hameau, la vallée longitudinale est barrée par une 
moraine, à matériel principalement calcaire, provenant du massif 
des Bauges, moraine qui a rejeté le torrent sur la droite. Ce torrent 
creuse actuellement son lit dans des assises jurassiques marneuses 
très délitables appartenant au Rauracien. C’est ensuite dans la 
moraine elle-même qu'on le voit couler plus au Nord, tandis qu’en 
aval de la Boisserette il est transversal. Il fait alors un coude brus- 
que, pour se diriger à l'Ouest et déboucher dans la plaine de 
Challes. Il devait s’écouler directement vers le Sud avant la der- 
nière glaciation, en suivant le vallon de Montlevin qui est une 
« vallée morte ». Le barrage glaciaire de Chignin nous semble 
devoir expliquer cette nouvelle direction imposée au cours de la 
rivière. 

Si nous arrivons aux limites ouest et est de la petite chaîne que 
nous étudions, nous les indiquerons comme formées : la première 


346 J: RÉVIL 15 Juin 


par une ligne s'étendant du village de Leysse à celui de St-Jeoire, 
et la seconde, par le cours de la rivière descendant de la Thuile, 
jusqu'à sa jonction avec celles venant des Déserts et du col des Prés. 

Les collines de St-Jeoire comprennent : 1° un monticule faisant 
suite à la montagne de Curienne, dont il est séparé par le vallon 
de la Boisserette ; 2° une barre rocheuse, connue dans le pays sous 
le nom de « Rocher Kazar ». Le premier est situé entre le vallon 
dé St-Jeoire, à l'Ouest, et celui de Montlevin à l'Est; il ne présente 
qu'une faible altitude et est parsemé de blocs erratiques d’énorme 
dimension. Sur l'extrémité méridionale s'élèvent deux tours rui- 
nées (tours de Chignin) et une chapelle de construction récente. 
Quant au «Rocher Kazar », il s’étend de la route de Challes 
au hameau de Lachat et ne consiste qu’en un flanc de voûte dont 
la continuation sud a été enlevée par érosion. 

La montagne de la Thuile, qui forme une muraille à la vallée, 
s'élève à une altitude bien supérieure (le signal de Montgelaz est à 
1065 m., tandis que les tours de Chignin sont à 452). Eke s'étend du 
village du Vernet à Montmélian, limitant à l'Ouest le haut vallon 
de la Thuile et dominant les hameaux du Fornet, de la Boisserette, 
de Montlevin, du Vivier, de Chignin et de Thorméry. La partie 
supérieure de l’arête est formée par les calcaires en gros bancs du 
Tithonique inférieur. Un énorme bloc de rocher, appartenant à 
cette formation, s’en est détaché dans le courant d'août 1903, et est 
venu couvrir de ses débris le vignoble du Grand-Rebossant, situé 
au Sud de Thorméry !. 


1. Nous avons été appelé à fournir des indications sur les causes de cet 
éboulement, et nous avons pu constater que les assises bréchiformes du 
Tithonique sont, en ce point, sillonnées de nombreuses fissures. Comme 
elles se présentent en surplomb, au sommet de la falaise, elles sont sujettes 
à se désagréger plus facilement sous l'influence des agents atmosphériques. — 
Les eaux agrandissent les fissures, et, lorsque la roche se trouve détachée 
des bancs auxquels elle adhérait, elle s'écroule en se fragmentant, donnant 
naissance aux nombreux cônes d’éboulis qui se trouvent au pied de la chaîne. 

La partie de la falaise dominant directement Thorméry présente plusieurs 
points où des éboulements sont à craindre. C’est le cas notamment pour un 
énorme bloc qui est actuellement complètement détaché des bancs formant 
l’arête, Une crevasse de plus d’un mètre de longueur et cinq mètres de pro- 
fondeur s’est produite et ne peut que continuer à s’accroître. Ce bloe, qui est 
constitué par les calcaires massifs du Kiméridgien à Phylloceras Loryi, 
repose sur des calcaires en lits plus petits (o m. 50 à o m. 30). Il est en encor- 
bellement, et tout fait prévoir qu’il s’'éboulera lorsqu'il aura été plus complè- 
tement miné par la base. 

D’autres bancs, situés plus au Nord et connus sous le nom de « Roches 
pourries », demandent à être également surveillés, car ils reposent sur des 
roches très délitables. Toutefois, ils ne sont sillonnés que de fissures plus 
petites et les éboulements paraissent devoir ne s’y effectuer qu’en fragments 
moins volumineux. 


1908 PLIS DES ENVIRONS DE CHAMBÉRY 347 


III. — TECTONIQUE 


Le petit massif dont nous venons d’esquisser les caractères 
orographiques forme un faisceau anticlinal situé entre le synclinal 
surélevé de la Thuile à l'Est, et la vallée transversale de Cham- 
béry à l'Ouest. Ce faisceau est constitué par des assises du Juras- 
sique supérieur et du Crétacé inférieur, s’enfonçant au Nord sous 
le Nivollet et le Margériaz, tandis qu'au Sud elles vont passer 
sous la chaîne du Granier. Celle-ci appartient au massif de la 
Chartreuse, les premières faisant partie du massif des Bauges. 

Le faisceau que nous décrivons a une certaine individualité et 
se subdivise en un grand nombre de plis qui sont, en allant de 
l'Ouest à l'Est : 1° anticlinal de la Roche; 2° synclinal de Belle- 
varde; 3° anticlinal du mont St-Michel; 4° synclinal du Vernet; 
5° anticlinal de Montgelaz. C’est à ce dernier pli que succède 
ensuite le synclinal de la Thuile, se continuant vers le Nord par 
celui d’Aillon, dans le massif des Bauges. Au-dessus de Montmé- 
lian, le synclinal se termine par des couches plongeant, de toutes 
parts, vers l'axe du pli. 

Nous décrirons ces divers plis en nous dirigeant du Nord au 
Sud : 

I. ANTICLINAL DE LA Rocue. — Cet anticlinal — qui a été con- 
sidéré par M. Lugeon comme appartenant au groupe de plis venant 
passer sous le pli du Margériaz ! — n’a pas en réalité de continuation 
vers le Nord. Il se termine sur la rive gauche de la Leysse, en 
face du château de Salins, au confluent du torrent descendant de 
la Thuile et du col des Prés (vallée d’Aïllon). Près de ce confluent 
on peut voir un dôme jurassique d'une admirable netteté et les 
assises s’y présententavec plongement périclinal. Des calcaires en 
gros bancs, inclinant au N.N.O., passent ensuite à l'inclinaison 
nord-est. Le plongement est très brusque ; les bancs sont presque 
verticaux et s’enfoncent de tous côtés sous les schistes argileux 
berriasiens. Ces derniers présentent la mème inclinaison à leur 
contact avec les bancs jurassiques, puis en amont du dôme sont 
affectés de multiples plissotements pour devenir sub-horizontaux 
avec faible plongement vers le Nord et s'enfoncer sous les couches 
valanginiennes, hauteriviennes et urgoniennes du mont Pennay 
(plateau des Déserts) (fig. 1). 

D'autre part, une petite faille faisant butter dans le haut de la 
falaise les calcaires urgoniens contre les marno-calcaires de 


1. M. Lucrow. Dislocations des Bauges, loc. cil., p. 36. 


348 J. RÉVIL 15 Juin 


l'Hauterivien affecte toutes les couches en aval du dôme. Les 
plus inférieures de celles-ci (couches de Berrias) passent plus en 
aval à l'inclinaison ouest, puis à une inclinaison très faible vers 
l'Est et dessinent ainsi un synclinal succédant à l'anticlinal que 
nous venons de décrire. Ce synclinalse rattache au Nord à un des 
plis du versant occidental du Nivollet. 

En résumé, le dôme jurassique et les bancs berriasiens qui 
l'entourent, forment le soubassement du plateau des Déserts où 
les assises urgoniennes sont disposées en un synclinal qu'affectent 
des plis secondaires et que remplissent des dépôts tertiaires (Ton- 
grien et Aquitanien) ‘. 

L'anticlinal de la Roche disparaît donc au Nord sous des assises 
ayant dans le haut des allures absolument différentes. Nous 


0. M'Pennay (plateau des Déserts) 3e 
2 Q Crée Salins 


Ce Chaffa rdor 


Fig. 1. — COUPE DE LA RIVE DROITE DE LA LEYSse, près de St-Jean d’Arvey. 
1/35 000 env. 
All, alluvions modernes ; U, Urgonien (— Barrémien sup.); 4, Hauterivien; 
V, Valanginien ; B, Berriasien (— Infravalangien); Ti, Tithonique (— Port- 
landien). 


reviendrons plus loin sur la raison d’être de cette curieuse 
structure. 

Les bancs du Jurassique affleurent dans le versant de la rive 
gauche de la Leysse : ils peuvent s’étudier facilement au Sud du 
torrent, au point de jonction des routes de Puigros et de Curienne, 
où s'observent les calcaires rognoneux du Tithonique inférieur. 
Les couches plongent ici nettement vers le Nord, mais de 45° seu- 
lement. Elles vont en s'élargissant et en s’élevant, au Midi de la 
route de Curienne, où elles forment le versant rocailleux sur 
lequel se trouve le hameau de la Roche dominant le château de 
la Bâthie. Au Nord-Est du village de Barby, elles plongent encore 
vers le Nord, mais on voit en ce point le pli se compléter pour 


1. Voir au sujet de ces dépôts la note que nous avons publiée avec 
M. Douxamr « Sur les terrains tertiaires du plateau des Déserts ». Bull. Serv. 
Carte géol. de France, n° 65, X, mai 1898. 


1908 PLIS DES ENVIRONS DE CHAMBÉRY 349 


laisser apparaître un ensemble d'assises appartenant au Kimérid- 
gien et au Séquanien. 

Une coupe intéressante s'observe sur le chemin qui est à flanc 
de coteau, à l'Est de Barby. On trouve la série suivante, en allant 
du Nord vers le Sud : 

4. Calcaires en petits bancs, esquilleux, à pâte lithographique, de 
teinte gris-clair, affleurant dans les vignes au-dessus du chemin 
(Tithonique supérieur). 


3. Calcaires en gros bancs, rognoneux à la surface, bréchoïdes avec 
Aptychus sp., Perisphinctes contiguus CaAruzLo (Tithonique infé- 
rieur). ; 

2. Calcaires massifs de teinte « café au lait », à taches rosées (Kimé- 
ridgien). 


1. Marno-calcaires bleuâtres en petits lits (Séquanien). 


Les bancs bréchiformes du Tithonique inférieur sont fossilifères 
près du hameau de la Roche, où nous avons recueilli de nom- 
breux Aptychus et quelques fragments de Perisphinctes. Dans 
cette localité, ils sont supportés par des calcaires en gros banes, à 
rognons de silex, puis par des bancs de calcaire marneux amenant 
la formation d'une petite combe située au Sud du hameau. Le 
monticule formant la partie méridionale de cette combe laisse 
affleurer des bancs de calcaires où nous avons recueilli quelques 
fragments de Phylloceras et de Perisphinctes, malheureusement 
mal conservés. 

Enfin, près de la ferme du « Frénet » qui se trouve entre le 
hameau de La Roche et celui de Bellevarde, Savin a trouvé 
Plegiocidaris platispina GauruiEr, du Tithonique de Lémenc 
et de Montagnole. De mon côté, j'ai rencontré des débris d’AHo- 
plites et de Belemnites, mais spécifiquement indéterminables. 
Viennent ensuite, et également plus au Sud, des calcaires esquil- 
leux et des calcaires de teinte bleuâtre appartenant au Tithonique 
supérieur. Ces derniers s'appuient sur les. schistes et marno- 
calcaires berriasiens du vallon de Bellevarde (fig. 2). 

L’anticlinal est ici complet et nullement faillé, il se couche sur 
le synclinal qui lui succède au Sud et que nous décrirons plus loin. 
Si au lieu de gravir le versant de la chaîne nous nous dirigeons 
vers le Nord, en suivant la route conduisant de Barby au château 
de la Bâthie, nous verrons succéder aux calcaires esquilleux 
(n° 4) de la coupe précédente des marno-calcaires inclinant au 
Nord-Ouestet alternant avec des marnes bitumineuses. Nous les 
rapportons à la partie tout à fait supérieure du Tithonique. Ils 
sont surmontés par les couches de Berrias que l’on voit afileurer 


350 J. RÉVIL 15 Juin 


à la jonction des routes de Leysse et de Barby, en couches inclinant 
à l'Ouest. Elles forment le flanc occidental du pli crétacé que nous 
avons vu succéder, au bord de la rivière, à l’anticlinal jurassique. 

Sur les flancs du Nivollet, ce synclinal crétacé se complète par 
la présence des calcaires valanginiens, et se dédouble, formant les 
plis que nous avons appelés synclinal du Villaret et anticlinal de 
Monterminod ”. 

Revenons au Sud. L'anticlinal de la Roche subit entre Barby et 
Challes une torsion très brusque et les calcaires du Jurassique 
supérieur, qui se présentaient à direction est-ouest et à plongement 
nord, passent à direction nord-sud et à inclinaison ouest. Le 
niveau supérieur, observé à Barby, disparaît, enlevé par l'érosion, 


M'Pennay N 

ES CET 
MA ÉT t 

[ Leysse iv. ÈS U 

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\\ NS > Re SRE 
Ti 


Fig. 2. — CouPE DE CURIENNE AU MONT PENNAY, perpendiculaire à la coupe 
L 
précédente. — 1/35000 env. 
Même légende que Fig. 1. — To, Tongrien; X, Kiméridgien; $S, Séquanien. 


et la barre rocheuse, qui est la prolongation méridionale du flanc 
externe du pli, n'est constituée que par des bancs appartenant au 
Tithonique inférieur. Ces bancs se relèvent contre les calcaires 
massifs du Kiméridgien et les calcaires marneux du Séquanien. 
Ces derniers donnent naissance à une combe gazonnée située en 
arrière de la barre, et peuvent s’étudier dans une carrière située, 
non loin du château de Challes. 

Nous devons ajouter qu'en ce point l'anticlinal de la Roche 
passe à un pli-faille et que les assises berriasiennes, qui affleurent 
sous le château, semblent buter à l'Ouest contre les bancs séqua- 
niens. La végétation et les cultures qui recouvrent le mamelon ne 
permettent pas d'établir le fait d'une façon positive. Quant au 
flanc occidental du pli, il disparaît ensuite près du hameau de 
Chaffard, pour se retrouver, toujours en direction nord-sud, au 


1. J. RévinetJ. Vivien. Note sur la structure du Nivollet, etc., loc. cit. 


1908 PLIS DES ENVIRONS DE CHAMBÉRY 351 


Sud de Challes-les-Eaux, au bord de la route conduisant de 
St-Jeoire à la Ravoire, sur le revers oriental de la colline que 
nous avons désignée sous le nom de « Rocher Kazar ». On peut 
observer dans cette colline, des calcaires à teinte bleue, veinés de 
calcite, dans lesquels j'ai recueilli un exemplaire très bien conservé 
de Perisphinctes contiguus CaruLLo sp., du Tithonique inférieur. 
Ces calcaires sont disposés en bancs de 30 à 50 cms. et sont sur- 
montés de calcaires en lits plus petits alternant avec des bancs 
marneux. Viennent ensuite, plus à l'Ouest, des calcaires en gros 
bancs redressés presque verticalement. 

Ce flanc de voûte a été érodé plus au Sud, mais la continuation 
doit en être cherchée dans la chaîne du Granier. En eflet, nous 
avons observé un lambeau de Jurassique affleurant au milieu des 
éboulis de Myans, et jalonnant ainsi la direction du pli. Les assises 
se relèvent dans les environs de Bellecombe (Isère) sur les flancs 
de la chaîne du Granier où elles atteignent une certaine altitude. 


IT. SYNCLINAL DE BELLEVARDE. — Le torrent de Leysse coule 
en amont des bancs calcaires de la terminaison périclinale de 
l’anticlinal de la Roche, dans des calcaires marneux berriasiens, 
se relevant directement contre les couches jurassiques. Ces cal- 
caires marneux sont disposés en syncelinal et sont plissotés, dessi- 
nant même une voûte qui est d'une admirable netteté. 

Des couches de même nature affleurent près du pont de la route 
de Puigros, où elles inclinent au Nord-Est sur la rive gauche, 
tandis qu'elles plongent au Sud-Ouest sur la rive droite. Le 
synclinal est ici très aigu; il se continue en s’élargissant dans la 
direction de Curienne, donnant alors naissance, au Sud de ce 
village, à une combe limitée au Nord-Ouest et à l'Ouest par les 
calcaires jurassiques de l’anticlinal que nous venons d’étudier, à 
l'Est et au Sud-Est par les assises compactes du mont St-Michel 
que nous décrirons plus loin. Ensuite, les couches crétacées vien- 
nent passer près de la ferme de Bellevarde, sur le versant domi- 
nant Challes-les-Eaux, où le pli s’accidente d’un anticlinal secon- 
daire jurassique, — qu'ont décrit MM. Hollande et Vivien —, et 
dont la charnière se montre à l'Ouest de cette ferme. Ce pli secon- 
daire se continue au Sud, mais en se tordant assez brusquement. 
En remontant de Challes-les-Eaux à Bellevarde, on peut voir, sur 
le chemin, les bancs jurassiques passer de l'inclinaison nord-ouest 
à l'inclinaison ouest, puis, à l’entrée de la cluse de la Boisserette. 
on voit ces mêmes bancs dessiner un anticlinal et un synclinal 
très bien conservés. Le pli se continue sur le flanc occidental de la 
colline de St-Jeoire. L'on observe, en effet, près de la maison 


352 J. RÉVIL 15 Juin 


d'école de ce village, les assises jurassiques plongeant à l'Est, 
tandis que les gros bancs, dominant la vallée, se présentent à 
inclinaison inverse. 

Les assises de Berrias qui afileurent près de la ferme de Belle- 
varde et qu'entaille un chemin conduisant à Curienne ont livré à 
M. Hollande un certain nombre de fossiles dont il a donné la liste 
suivante : Perisphinctes Richteri, Phylloceras semisulcatum, 
Hoplites privasensis, H. Malbosi, H. Euthy mi, H. occitanicus, 
Pecten Euthymi, Rhynchonella Malbosi, Collyrites Malbosi, 
Terebratula Diphyoides *. 

J'ai moi-même recueilli quelques exemplaires assez bien con- 
servés de Hoplites occitanicus Picrer sp., Hoplites PBoissteri 
Picrer sp., Pecten Euthymi Picrer, Rhynchonella Malbosi 
PIcTET. 

Cette faune appartient incontestablement à l'Infra-Valanginien 
(— Berriasien) et les bancs marneux qui la renferment succèdent 
à des calcaires gris foncé où j'ai trouvé Hoplites privasensis 
Picrer, calcaires qui ici, comme dans tous les environs de Cham- 
béry, appartiennent à la partie supérieure du Tithonique. Ces der- 
nières assises se retrouvent sur l’autre flanc du synclinal où elles 
s'enfoncent sous les calcaires compacts de l'anticlinal de la Roche. 
Il n’y à pas non plus ici de faille. comme l'indique la carte géolo- 
gique, où l'extension des couches berriasiennes a été considé- 
rablement exagérée. 


IIT. ANTICLINAL DU MONT SaiNtT-Micnez. — La rive gauche du 
torrent descendant de la Thuile laisse apercevoir, sous les maisons 
du hameau de Boyal, des calcaires en gros bancs qui appartiennent 
au Jurassique supérieur et se présentent à inclinaison nord est. 
Les calcaires ne se retrouvent pas sur l’autre rive où ne se mon- 
trent que des dépôts glaciaires, et ils disparaissent à l’Est sous les 
marno-calcaires berriasiens. Ces derniers peuvent s’étudier dans 
les berges des torrents situés plus au Nord, où ils se présentent 
avec des inclinaisons diverses, dessinant des plis secondaires qu'il 
est assez difficile de suivre, par suite du petit nombre d’afileure- 
ments. Quant aux calcaires jurassiques, ils se poursuivent au Sud, 
formant le versant sud-est de la combe de Curienne, — dont 
nous avons parlé, — puis vont constituer le point culminant du 
massif le « mont St-Michel », où les couches bréchiformes et 
rognoneuses aflleurent derrière la chapelle en bancs plongeant à 


1. HozzaANDe. L’Infra-Néocomien au Mont St-Michel. Bull. Soc. hist. nat. 
Savoie, (1), I, p. 144, 1383. 


2 


105 PLIS DES ENVIRONS DE CHAMBÉRY 353 


l'Ouest. Elles sont surmontées d'assises ayant la même inclinaison 
et forment le versant abrupt dominant Challes. Par contre, si l'on 
se dirige vers l'Est, on voit passer au-dessous des assises titho- 
niques, des calcaires en gros bancs alternant avec quelques lits 
marneux (Kiméridgien), puis en contre-bas de Montmarlet et en 
descendant sur la Boiïsserette, les calcaires en petits lits du Séqua- 
nien, ainsi que les schistes argileux du Rauracien. C'est au niveau 
de ces dernières assises que coule le torrent. 

L'’anticlinal est ici profondément érodé et, comme nous l’avons 
dit, c’est dans son axe qu'est creusée la partie haute du vallon de 
la Boisserette. Le versant oriental de ce vallon montre une série 
d'assises inclinant à l'Est et qui forment le bas de l’abrupt rocheux 
que nous avons désigné sous le nom de montagne de la Thuile. 
Quant au flanc occidental du pli, au mont Saint-Michel, il pré- 
sente des couches plongeant vers l'Ouest et se continue au Sud 
par le monticule des Tours de Chignin, situé à l'Est du village de 
St-Jeoire-Prieuré. 

L'étude de ce monticule effectuée en se dirigeant de l'Est à 
l'Ouest, permet d'observer la série suivante : 


» 


rene, 


\ 
x 


7 ÈK à 


KA 

7 NS NA 
7. HI AS AS S 
22 f, AU .. NASSANNS K 


Fig. 3. — Coups DE BARBY A MONTGELLAZ. — 1/35000 env. 
Même légende que Fig. 1 et2. — Ra, Rauracien; Ag, Argovien (— Oxfor- 
dien supérieur). = 


1° Calcaires en petits lits (Séquanien). 

2° Calcaires en gros bancs formant la partie culminanie de la colline 
(Kiméridgien). 

3° Calcaires en petits lits, de teinte bieuâtre, alternant avec des 
bancs marneux. Ces assises affleurent près de la chapelle St- 
Anthelme, et se poursuivent sur le versant occidental, au-dessus du 
vignoble et sont, par places, assez fossilifères (Tithonique inférieur). 

4° Calcaires blonds en bancs plus compacts. 

5° Calcaires esquilleux et calcaires de teinte bleuâtre à Hoplites pri- 
vasensis (Tithonique supérieur). 


10 Oct. 1908. — T. VII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 23. 


354 J. RÉVIL 15 Juin 


Ces deux dernières assises, qui représentent le Tithonique supé- 
rieur, près de la maison d'école de St-Jeoire, passent à l'inclina- 
tion inverse et dessinent un synclinal à noyau berriasien devant 
être considéré comme la continuation de celui de Bellevarde. 

Le pli disparaît au Sud, au milieu des alluvions glaciaires de 
Chignin, bien développées, près de la gare des Marches. 


IV. SyNcziNAL DU VERNET. — La barre rocheuse qui domine 
le hameau du Fornet, sur le flanc est du vallon de la Boisserette, 
est constituée par des calcaires appartenant au Kiméridgien et au 
Tithonique. Ces calcaires pointent au milieu d’assises plus 
anciennes (Séquanien) et sont donc disposés en synclinal au 
milieu de celles-ci. Ce pli se continue au Sud, dans la direction de 
Montmélian, et peut s'étudier facilement à l’Est du vignoble de 
Chignin, en remontant le sentier par lequel on peut se rendre sur 
le plateau de la Thuile. 
On observe alors la succession suivante : 
1° Schistes marneux bleuâtres (Rauracien). 
2 Calcaires en petits lits alternant avec des marnes (Séquanien). 
3 Calcaires compacts en bancs de 30 à 5o cms. (Kiméridgien). 
4° Calcaires en petits lits avec marnes intercalées, semblables au n° 2 
(Séquanien). 

5° Calcaires compacts en bancs de 30 à 50° cms. 

6 Calcaires en bancs massifs, à stratification peu | Kiméridgien. 
apparente avec Phylloceras Loryi M.-Cux. sp. 

7° Calcaires bréchiformes formant le sommet de la 
falaise et facilement délitables 

8° Calcaires esquilleux, blond clair, se montrant 
en arrière de l’arète. 


Tithonique. 


Cette succession permet de constater qu'ici encore, les bancs de 
calcaire compact (Kiméridgien) formentun synclinal au milieu des 
assises plus anciennes. Ce synclinal se continue vers le Midi où il 
se complique en donnant naissance, au-dessus de Montmélian, à ces 
nombreux replis figurés par de Saussure (« replis de la Sava yarde ») 
et qu'a également décrits M. Lugeon. D’après ce dernier auteur, un 
petit synclinal secondaire s’y présente avec un noyau berriasien ; 
le flanc normal est formé par du Kiméridgien que recouvre «un 
chapeau » de Tithonique. En outre, à la Roche du Guet, le 
Séquanien présente aussi de nombreux plissements. 


V. ANTICLINAL DE MONGELLAZ. — Près du village de Puigros 
existe une barre rocheuse consistant en bancs calcaires redressés 
presque verticalement et appartenant au Tithonique. Ces calcaires 


1908 PLIS DES ENVIRONS DE CHAMBÉRY 355 


disparaissent au Nord en s’enfonçant sous les couches plus mar- 
neuses du Berriasien qui forment le soubassement du Margériaz. 
Elles se poursuivent au Sud et peuvent s'étudier au bord du chemin 
conduisant à Vernet où les calcaires rognoneux du Tithonique 
inférieur sont surmontés de calcaires en gros bancs. 

Une petite voûte, — prolongement de cette crète — s’observe 
sur la rive droite du torrent, en amont du point de jonction des 
routes de Puigros, Curienne et de la Boisserette. Le Tithonique s’y 
présente en bancs inclinant vers le Nord-Ouest ; il s'appuie contre 
des bancs massifs représentant le Kiméridgien et des calcaires en 
petits lits, supportant une série d'assises semblables à celle que 
nous venons d'énumérer. 

Les bancs séquaniens se continuent sur le chemin de Montgellaz 
et forment au Sud de ce village le versant gazonné que dominent 
les calcaires kiméridgiens et tithoniques du sommet de la falaise. 
Ils s’accidentent plus au Sud de plis secondaires et l’anticlinal à 
noyau séquanien vient se former dans la paroi rocheuse dominant 
Montmélian, en se réunissant à des assises du même âge qui for- 
ment un autre pli sur le versant occidental du vallon de Cruet. 
Entre ces deux plis jurassiques se trouve le synclinal surélevé de 
la Thuile, dont la continuation septentrionale se suit par les vallées 
d'Aillon et de Lescheraines, où il se réunit à celui des Déserts, et 
par la vallée de Leschaux, jusqu’au lac d'Annecy. fl ne renferme 
dans sa terminaison méridionale que des assises infra-valan- 
giennes plongeant de tous côtés vers l’axe du pli. 

Au Nord du village de la Thuile, ces assises servent de soubas- 
sement à la cime «Servan », où le synclinal, en temps qu'il 
affecte les couches urgoniennes, se ferme à la « Combe-Noire », 
point où se réunissent les deux barres urgoniennes formant les 
deux flancs du pli. Plus au Sud, les assises berriasiennes et juras- 
siques présentent la même disposition et constituent ainsi une 
cuvette synclinale (dômeinverse) venant se terminer à Montmélian, 
à l’entrée de la vallée du Graisivaudan. 


IV. CONCLUSIONS. 


Une des particularités géologiques les plus remarquables des 
chaînes calcaires savoisiennes est la désharmonie existant entre 
les plis superficiels et les plis profonds. Dans le massif que nous 
venons d'étudier, ce fait se complique d’une torsion des plis infé- 
rieurs et du déversement au Sud-Est de quelques-uns d’entre eux. 
Comment expliquer cette curieuse structure ? 

D'après nous, cette disposition serait due à des mouvements 


356 J. RÉVIL 15 Juin 


de divers âges et de diverse nature. Une première phase de bossel- 
lement se serait produite vers la fin des temps crétacés, et ce serait 
sur un terrain déjà accidenté que se seraient effectués les mouve- 
ments tangentiels néogènes, amenant la formation de plis plus 
nombreux. Il y aurait donc eu édification première de dômes puis, 
dans le cas qui nous occupe, leur remaniement avec déversement 
et torsion vers l’intérieur des Alpes. 

Des affaissements postérieurs aux plissements et s’exerçant 
sur des couches d’inégale homogénéité auraient ensuite donné 
naissance aux nombreux contournements que nous avons signalés, 
et qui se sont moulés sur les flancs de la voûte jurassique. 

L'existence de dômes prénummulitiques dans les massifs cal- 
caires de la Savoie nous semble confirmée par les ondulations 
axiales, ainsi que la terminaison périclinale de la plupart de nos 
chaînes (Corbelet, Chambette, Semnoz). La présence de conglomé- 
rats (brèches éocènes et aquitaniennes, poudingues miocènes), à 
la base de nos niveaux tertiaires, montre qu'il existait des saillies 
anticlinales qui ne furent que partiellement arasées et devaient 
former des récifs et des hauts fonds au milieu des mers tertiaires. 
C’est ensuite sur l'emplacement de ces anciens dômes que lors des 
mouvements tangentiels néogènes, les phénomènes de plissement 
se produisirent avec une intensité exceptionnelle, se signalant plus 
spécialement par des phénomènes de torsion et de chevauchement. 

Une nouvelle phase de dislocation consistant en affaissement de 
massif plissé se produisit postérieurement. Elle nous est prouvée 
par la faille longitudinale des Bauges signalée par M. Lugeon, près 
de laquelle, aux environs du col de Chéral, les plis jurassiques 
sont comme écrasés par la masse urgonienne d’Arcallod. Elle nous 
est prouvée encore par les nombreuses failles transversales obser- 
vées en de multiples localités, aux environs d'Aix et de Chambéry, 
et par les replis des couches infracrétacées, à la base des abrupts 
urgoniens. 

C'est à cette nouvelle phase que nous rapportons les plis acci- 
dentant certains synclinaux tertiaires (synclinal de Trélod, syn- 
_clinal du Désert). Ces plis superficiels ont un autre style que ceux 
de la profondeur, n'ayant pas subi la même surcharge et étant sépa- 
rés d'eux par les masses urgoniennes non plastiques. 

Des faits analogues s’observent également dans les chaînes du 
Jura situées à la limite de nos massifs subalpins, et peuvent être 
interprétés de la même manière. En eflet, la cluse du Fier, entre 
Seyssel et Rumilly, montre de nombreux plis dans les assises 
jurassiques formant le noyau de la voûte, plis qui ne se retrou- 


1908 PLIS DES ENVIRONS DE CHAMBÉRY 357 


vent plus dans les bancs crétacés. On a encore ici l'impression 
bien nette que les mouvements tangentiels tertiaires se sont exercés 
sur des assises qui n'étaient pas d’une horizontalité absolue. Elles 
avaient été affectées de mouvements ayant produit des bombe- 
ments, puis furent soumis à des plissements d’une certaine inten- 
sité et enfin à des affaissements dont les effets se manifestent plus 
spécialemert sur les couches plastiques (couches séquaniennes) 
comprises entre des roches plus compactes. 

Cette phase d’affaissement sur laquelle, d’après nous, on n’a pas 
suflisamment insisté, a laissé des traces indiscutables dans la plaine 
tertiaire des environs de Chambéry ’. Elle serait concomitante et 
peut-être la cause des mouvements épirogéniques qui, d’après 
M. Bruckner, ont produit la surrection du Jura pendant le Pliocène. 

Quoi qu'il en soit de cette dernière conception, nous croyons 
pouvoir conclure que les mouvements horizontaux et verticaux 
ayant affecté les terrains de la bordure des Alpes ont été multiples 
et successifs; ils se sont probablement continués jusqu’à une 
époque relativement récente. 


1. Je reviendrai sur cette question dans un prochain travail. 


SUR UNE SCUTELLINE NOUVELLE DE L'ASIE CENTRALE 


PAR Cottreau ET Alexat 


PLANCHE V (fig. 1 à r2) 


M. David Ilovaïsky a communiqué à M. Cottreau quelques 
échantillons d'un intéressant Échinide provenant de l'Asie 
centrale. Ces échantillons ont été recueillis par M. Alexat. 

L'Échinide, qui appartient au genre Scutellina, constitue une 
espèce nouvelle dont voici la diagnose : 


SCUTELLINA (PORPITELLA) ALEXATI n. SP. 


Planche V, fig. 1-12 


Cette Scutelline de taille moyenne, paraissant subcirculaire, 
est en réalité légèrement allongée suivant son diamètre antéro- 
postérieur. À l’ambitus les bords, dont l'épaisseur ne dépasse pas 
1 millimètre, se montrent plus ou moins sinueux. La face 
inférieure plane est légèrement concave près du péristome, la 
concavité augmentant dans le sens antéro-postérieur avec la taille 
des individus. La face supérieure régulièrement déclive sur 
les côtés est brusquement renflée et conique au centre correspon- 
dant à l'appareil apical. 

Ce dernier présente une grande plaque madréporique avec 
quatre pores génitaux disposés en trapèze. Aires ambulacraires 
très ouvertes avec zones porifères pétaloïdes lyriformes : l’ambu- 
lacre impair est le plus large et le plus ouvert. Les pores 
simples disposés par paires, tous égaux, sont au nombre de dix- 
neuf environ par rangée dans chaque ambulacre. Les zones 
porifères se terminent, dans la partie antérieure à 1 mm. 1/2, de 
l'ambitus et, dans la partie postérieure, à 2 mm. seulement. 

Le périprocte petit, arrondi, placé à la face supérieure. s'ouvre 
d'une facon constante chez tous les individus étudiés entre 1 mm. 
et 1 mm. 1/2 du bord postérieur. 

Le péristome central, dont les bords sont arrondis, est subpen- 
tagonal; il est placé au centre de la face inférieure dans l’axe de 
l'appareil apical. 

Le test porte des tubercules imperforés subscrobiculés petits, 
nombreux et serrés sur la face supérieure, plus développés et 
moins abondants sur la face inférieure. La granulation intermé- 
diaire est homogène. 


1908 SCUTELLINE DE L’ASIE CENTRALE 359 


Rapports et différences. — Scutellina Alexati présente à 
première vue de grands rapports avec Scutellina supera AG. de 
l’Eocène du bassin de Paris par la position du périprocte et l’orne- 
mentation générale du test. Elle paraît plus voisine encore de 
Scutellina Morgani Cort. décrite de l’Eocène du mont Gambier 
(Australie) ! par sa forme générale plus circulaire, moins oblongue 
que chez Scutellina supera AG. et aussi par sa face supérieure 
conique. 

Scutellina Alexati se distingue toutefois facilement de ces deux 
espèces. Elle est caractérisée principalement par ses zones pori- 
fères lyriformes, ses ambulacres très ouverts; un test mince à 
bords peu épais et sa face supérieure s'élevant brusquement dans 
la région de l’apex, tandis que. chez Scutellina Morgan, la 
convexité de cette face va régulièrement en croissant à partir de 
l’ambitus. 


Niveau. — Toutes les Scutellines connues jusqu'ici provien- 
nent des terrains tertiaires inférieurs et moyens. Scutellina supera 
AG. et Scutellina Morgani Cort. sont de l’'Eocène. 


Localité. — Sel-Rokho à 10 kilomètres au Sud de la station de 
Melnikovo (chemin de fer de l'Asie centrale), territoire de Fer- 
ghana, district de Kokan, commune de Kakharame. 

La gangue est un calcaire blanc gréseux pétri de ces Scutellines. 

M. Alexat a fourni les documents stratigraphiques ci-dessus 
sur les couches calcaires de Ferghana. 


La zone à Scutellina se trouve à Sel-Rokho, au dessous de la 
série à Gryphæa Kauffmanni (Romanowski). L'âge de ces der- 
nières couches n’est pas encore défini d'une manière rigoureuse. 
D'après l'opinion la plus répandue, ce sont des couches de ‘ransi- 
tion entre le Crétacé et le Tertiaire. 

La découverte de Scutellines dans les couches supérieures de 
l'étage de Ferghana est donc particulièrement intéressante car, si 
la série des couches est normale, l'étage de Ferghana doit être 
rapporté au Tertiaire. M. Ilovaïsky pense qu'il est difficile d'ad- 
mettre un pli renversé parce que, de cette facon, il faudrait 
admettre une tectonique trop compliquée. 


1. Correau. Echinides nouveaux ou peu connus. Mém. Soc. Zool. de 
France, t. IV. p. 158, pl. xx, fig. 10-14. 


NOTES SUR QUELQUES ECHINIDES DE LA HAUTE-GARONNE 


par J. Lambert 


PLANCHE V (fig. 13 à 15) 
Il 


Après avoir examiné dans une note précédente! un certain 
nombre d’Echinides du Crétacé supérieur des environs de 
Boussens, il me reste à jeter un coup d'œil sur ceux du Calecaire 
à Miliolites et à résumer dans un tableau la répartition des diverses 
espèces pour en tirer quelques conclusions plus générales et justi- 
fier les divisions stratigraphiques adoptées. 


CALCAIRE A MILIOLITES 


Le calcaire à Miliolites, comme le calcaire à Lithothammium et 
le calcaire oolithique lui-même, n’est pas caractéristique d’une 
assise déterminée. Il peut donc se retrouver à différents niveaux 
dans la série des terrains, et sous ce nom je n’entends m'occuper 
ici que de celui qui, dans les Pyrénées centrales, recouvre immé- 
diatement le Garumnien. Ce calcaire constitue, dans la Haute- 
Garonne et l'Ariège, une assise parfois épaisse de 60 mètres et que 
tous les auteurs ont attribué à l'Eocène. Il renferme sur certains 
points une faune remarquable d'Echinides, surtout d’'E£chinanthus 
déprimés qui s'y rencontrent à profusion. Cet horizon se retrouve 
à la base de: couches à Nummulites jusque dans l'Aude, où il ne 
forme plus qu'un lit insignifiant. mais qui reste le gisement 
ordinaire des Plesiolampas. 

Il importe d'ailleurs de distinguer pour la région qui nous 
occupe deux calcaires à Miliolites. Le principal, celui du Fréchet, 
de Belbèze et de Fabas, est nettement supérieur aux marnes à 
Micraster tercensis : l'autre, qui serait sur certains points intercalé 
dans ces marnes, bien qu'il renferme la même faune d’Echinides 
que le premier * ; on le rencontrerait seulement sur le revers sud 
du massif d'Ausseing. 


1. Note sur quelques Echinides de la Haute-Garonne : première partie, 
B.S. G. F., (1), VI, p. 695, 1906. 
2. On a cité, mais à tort, Micraster tercensis dans le calcaire à Miliolites. 
La gangue des individus communiqués prouve que ces individus ne prove- 
naient pas de ce calcaire si facile à reconnaître. 


1908 ÉCHINIDES DE LA HAUTE-GARONNE 361 


Leymerie a eu la sagesse de ne pas se prononcer d'une façon 
formelle sur l’âge relatif du calcaire à Miliolites, rattaché seule- 
ment à son Nummulitique. Cotteau en a rapporté les Echinides à 
l'EÉocène moyen. Mais rien ne prouve que cette couche ne soit 
pas plus ancienne et ne doive pas être placée plutôt à la base 
des terrains tertiaires, où elle correspondrait au Montien. Cette 
hypothèse, déjà formulée dans mes « Notes sur quelques Échinides 
de l'Aude et de l'Hérauit ! », trouverait sa justification dans ce fait 
que partout les Plesiolampas et les Echinanthus déprimés sont 
caractéristiques des couches de passage du Crétacé au Tertiaire. 

Me réservant de revenir sur cette question à la fin de cette 
étude, j’examinerai d'abord les Echinides de ce niveau. 


1. DOROCIDARIS BAZERQUEI LAMBERT n. sp. (pl. V, fig. 13). — 
Diamètre 52 mm., haut. 35. Grande espèce assez haute, circulaire, 
portant de hautes plaques inter-ambulacraires, au nombre de six à 
sept par série. Tubercules bien développés, perforés, sans trace de 
crénelures, avec scrobicules circulaires entourés d’un cercle de 
granules assez gros, allongés vers le scrobicule ; des granules 
miliaires larmiformes fins, serrés, quelques-uns mamelonnés, mais 
non sériés, occupent la zone miliaire et une bande étroite adambu- 
lacraire. En dessus l’une des dernières plaques est particulièrement 
haute et celle de la série opposée plus petite ne porte qu'un tubercule 
atrophié. Sutures des plaques bien apparente, surtout la médiane 
qui est un peu déprimée; pas de fossettes distinctes aux sutures 
horizontales. Ambulacres étroits, très flexueux, dont les pores sont 
nettement séparés par un granule allongé. Chaque plaque porte 
dans la zone interporifère un granule externe auquel est comme 
accolé un second granule. A l’ambitus il y a parfois (pas dans tous 
les ambulacres) un troisième granule plus petit accolé aux précé- 
dents, tantôt d’un côté de l’aire, tantôt de l’autre. Suture médiane 
bien distincte, un peu enfoncée, avec quelques rares granules 
microscopiques. 

Cette belle espèce. qui rappelle le C. Forchhammeri Desor du 
calcaire pisolithique de Montainville, s'en distingue facilement par ses 
plaques interambulacraires moins hautes, au nombre de six au lieu de 
cinq par série, ses zones porifères moins étroites, les interporifères 
ornées de granules différemment disposés. Les Dorocidaris crétacés du 
groupe du Cidaris subvesicul sa ont leurs granules ambulacraires en 
séries plus distinctes et ceux de la zone miliaire interambulacraire 
nettement sériés. 

Localité. — Le Fréchet ; très rare. Collection Bazerque. 


1. LamBerT in Doncteux. Catalogue descriptif des fossiles Nummulitiques 
de l’Aude et de l'Hérault, 1, p. 144, Lyon, 1903. 


362 J. LAMBERT 15 Juin 


2. CONOCLYPEUS LEYMERIEI CorrEAU. — Leymerie a cité dans 
le Calcaire à Miliolites deux Conoclypeus, C. Leymeriei et C. 
prrenaicus, créés par Cotteau dès 1856. Mais le savant Echinolo- 
giste, dans la « Paléontologie française », a réuni le premier au 
C. conoideus LEske (Cly peus) et cite le second à la fois dans le 
calcaire à Miliolites et dans le Nummulitique de l’Aude et de 
l’Aragon'. Il y a évidemment dans tout cela des confusions 
fâcheuses, et qu’il importe de faire cesser. 

Or les deux espèces, C. Leymeriei et C. pyrenaicus ont été établies 
pour des individus des bords de la Louine à Cassaigne, et la première 
se distingue d’après Cotteau par sa forme plus large, plus conique, 
moins rétrécie en arrière et ses ambulacres moins étroits. Elles ont été 
pour la première fois figuré en 1865 par Ooster ? (le C. Leymeriei, 
pl. xxi, fig. 1, et le C. pyrenaicus, pl. x1x, fig. 1, d’après un moule en 
plâtre, V, 5), dont les ambulacres étaient indistincts. Leymerie a figuré 
en 1881 le C. pyrenaicus de la Louine ; il a bien la taille et la forme du 
type d’Ooster, mais ses ambulacres plus étroits et plus longs sont sem- 
blables à ceux du C. Leymeriei. Dans la « Paléontologie française » le C. 
Leymeriei a été figuré sous le nom de C. conoideus (pl. 256, fig. 2) 
et le C. pyrenaicus aux planches 257 et 258. Or un examen attentif des 
descriptions et des planches de Cotteau ne permet pas de maintenir la 
séparation des deux espèces, ni la réunion du C. Leymeriei au C. 
conoideus. Cotteau a lui-même très soigneusement indiqué les diffé- 
rences qui séparent ces deux espèces. Quant au C. pyrenaicus, ce n’est 
qu’un individu un peu plus petit, moins conique du C. Leymeriei, 

La cause évidente de ces erreurs est l’attribution aux espèces du 
calcaire à Miliolites de divers Conocly peus du terrain nummulitique de 
l’Aragon. Ceux-ci rapportés en 1888 au C. Leymeriei : l'ont été en 1889 
au C. pyrenaicus ‘. Or, il y a en Aragon deux formes de Conoclypeus 
oblongs du Nummulitique. L'une à ambulacres plus déprimés et plus 
étroits, zones porifères, moins larges. a aussi ses bords plus largement 
arrondis ; elle devra, lorsqu'elle aura été figurée, recevoir un nom par- 
üculier. L'autre a été figurée à la planche 259 de la Paléontologie fran- 
çaise et assimilée au C. pyrenuicus. Mais cette assimilation est tout à fait 
fâcheuse. L'espèce d'Aragon est plus allongée, plus rétrécie en arrière 
et a ses ambulacres plus déprimés. Elle est d’ailleurs trop différente 
des C. conoideus et C. costellatus pour leur être simplement réunie et 
il conviendrait de lui donner un nom particulier. On pourrait l'appeler 
C. Cotteaui en mémoire du savant qui en a le premier si bien indiqué les 
caractères. 


1. Paléontologie française. Terr. tertiaire. Échinides éocènes, II, p. 208 et 
210 ; 1891. j 

2. OostEr. Synopsis des Échinid. foss. des Alpes suisses, p. 89 et 86; 1865. 

3. CorrEeAu. Echinides éocènes d'Aragon, p. 5. À. F. À. S., Toulouse. 


4. CorreauU. Échinides recueillis dans la province d'Aragon, p. 50 ; 1889. 


1908 ÉCHINIDES DE LA HAUTE-GARONNE 363 


Il convient donc de maintenir à l'espèce du calcaire à Miliolites 
le nom de C. Leymeriei avec la synonymie sommaire suivante : 
Conoclypeus Leymerianus Correau. Catal. des Echin. foss. des Pyrénées, 
P. 78, 1856. 
— pyrenaicus CoTrEAU. Op. cit., p. 18. 
— conoideus (pars.) var. Leymerianus Desor. Synopsis des 
Echin. foss., p. 319 ; 1857. 
= pyrenaicus DEsor. Op. cil., p. 321 ; 1558. 
- Leymerianus Correau. Echin. foss. des Pyrénées, p 113; 1865. 
— pyrenaicus CorrEAU. Op. cil., p. 113. 
— pyrenaicus Oosrer, Syn. des Echinod. des Alpes suisses, p. 86, 
pl. xix, fig. 1 ; 1865 
— Leymerianus Oosrer. Op. cit , p. 89, pl. xx1, fig. 1. 
— pyrenaicus LeyMERIE. Descript. des Pyrénées de la Haute- 
Garonne, p. 818, pl. Z*, fig. 5 a-b; 1887. 
— Leymerianus LEYMERIE. Op. cil., p. 818. 
— conoideus (pars.) var. Leymeriei CorTeAU. Paléont. franc. terr. 
tert. Echin. éocènes, IL, p. 200, pl. 256, fig. 2, 1897. 
_ pyrenaicus CorreAU. Op. cit., p.310, pl. 257 et 258. 


Le €. Ley meriei ainsi compris est sans doute voisin du C. conoi- 
deus, mais il en diffère par sa forme moins haute, plutôt surbais- 
sée, plus élargie, moins rostrée en arrière, ses ambulacres 
subdéprimés, ses tubercules moins serrés en dessus. Autant que 
l’on en peut juger d’après les individus que j'ai sous les yeux, 
l'espèce devait être dépourvue de mâchoires et rentrerait plus pro- 
bablement dans le genre Heteroclypeus de Cotteau. Je ne puis 
cependant rien affirmer quant à présent. à 


Localité. — Le Fréchet ; rare. Le type était de la vallée de la Louine 
à Cassaigne et Cotteau a cité l’espèce à Belbèze. 


Genre Plesiolampas DUNCAN et SLADEN 


Après les explications que j'ai données l’année dernière sur le 
genre Oriolampas je n'ai pas à revenir ici sur son histoire. 

li me suffit de constater, grâce aux renseignements qu’a bien voulu 
me fournir M. Holland, Directeur du Geological Survey of India, que 
le genre Plesiolampas, créé par Duncan et Staden, dans le premier fas- 
cicule des « Echinoïidea of Western Sind ? », a été publié à Calcutta le 22 
février 1882, tandis que le genre Oriolampas n’a été proposé par Munier- 
Chalmas qu’en août 1882, six mois plus tard. 

Cotteau, il est vrai, admit la validité des deux genres, parce que 
l’un, Plesiolampas, aurait ses tubercules imperforés et incrénelés € non 
mamillated, imperforate, non crenulate », disent ses auteurs, tandis 


1. LAMBERT in Doncreux. Catalogue descriptif des fossiles nummulitiques 
de l'Aude et de l'Hérault, p. 149. 
2. Paleontologia indica, XIV, vol. I, 3. 


364 J. LAMBERT 19 Juin 


que l'autre les aurait crénelés et perforés. Mais si l’on réfléchit que tous 
les Cassiduloida ont leurs tubercules crénelés et perforés. l’exception 
signalée par Duncan paraît tout à fait singulière; elle devient extré- 
mement problématique dès que l’on examine quelques espèces fran- 
çaises et exotiques. 

Chez P. Michelini Cotreau (Amblyprgus) les tubercules, profon- 
dément scrobiculés, présentent un cône très haut, à sommet arrondi 
sur lequel se dresse un très petit mamelon perforé, à col crénelé, très 
étroit et très facilement caduc. Ce mamelon est assez distinct chez les 
gros individus de la Haute-Garonne à la taille de 60 à 80 mm Mais 
sur des individus plus petits, ou un peu frustes, on ne distingue plus 
ni crénelure, ni perforation. Ces petits Oriolampas Michelini deviennent 
donc de vrais Plesiolampas. Mais chez d'autres espèces, comme P. 
Paquieri de l'Afrique centrale, les tubereules moins développés ont 
généralement perdu leur mamelon ’ et présentent bien l’aspect décrit 
par les auteurs anglais, qui me paraissent avoir pris pour un caractère 
générique un simple accident de fossilisation. Dans ces conditions, les 
motifs invoqués pour légitimer le maintien des deux genres semblent 
insuflisants et je considère comme préférable de réunir Oriolampas à 
Plesiolampas. 


3. PLESIOLAMPAS MICHELINI Correau (Amblyprgus). — J'ai 
recueilli cette espèce au Fréchet ; M. Bazerque en a trouvé dans 
le lit de la Garonne, à Boussens, un individu de 88 mm. de 
longueur. Leymerie l’a citée dans le massif d’Ausseing et de St- 
Michel, Cotteau à Cérizols. Montardit, le Mas d’Azil. Hébert 
l'avait rencontrée près de Lauer (Landes) et on l’a signalée à 
Aurignac, dans l'Aude, l'Alava et le Vicentin. 


4. PLESIOLAMPAS HEBERTI GorrEaU (Oriolampas). — Montbe- 
raud, Pont de Biholoup, d'après Cotteau; recueilli aussi au Fréchet 
par M. Bazerque; le type était de Loutz, près Lauer (Landes). 


Genre Echinanthus BREYNIUS, 1732 


Cotteau a admis quatorze espèces du calcaire à Miliolites, 
toutes caractérisées par teur forme déprimée et leur périprocte sub- 
marginal. Munier-Chalmas avait proposé de désigner certaines 
d'entreelles sous le nom d’Echinanthopsis *, genre d’ailleurs insuf- 
fisamment caractérisé et qu'il me paraît préférable de ne pas 
admettre. 

Parmi les Æchinanthus du calcaire à Miliolites, Cotteau et Lev- 


1. Cette espèce a fait l’objet d’une note annexée à la première partie : 
B.S°GE> (9) NI p 60 

2. Muxier-CHALMASs in Cotteau. Paléont. franc. Échin. éocènes, II, p. 2; 
7889. 


w 


1908 ÉCHINIDES DE LA HAUTE-GARONNE 365 


merie ont cité l'£. scutella LAmarcx (Cassidulus), mais ils ne l’en- 
tendent pas de la même façon. Celui de Leymerie correspond à 
VE. gracilis Correau. Quant à celui de Cotteau, il est nettement 
différent du type du Monte Baldo et de la Provence; il suflit, pour 
s’en convaincre, de comparer les figures 5, 6 de la planche 172 de 
la «Paléontologie française » avec celles des planches 170 et 171, 
qui représentent le vrai £. scutella, plus large, à périprocte moins 
bas et ambulacres plus pétaloïdes, moins ouverts et moins étroits. 
Cotteau a bien dit que son individu du calcaire à Miliolites de Bau- 
lou était parfaitement typique et semblable au moule T°. 84, type de 
l'espèce. Maïs, en cela, le savant échinologiste avait commis une 
confusion évidente, car le moule T 84 est celui du Æ. sopitianus ; 
le moule de l'E. scutella est M. 22 d’après un individu de France, 
mais il ne correspond pas au type qui était du Véronnais. 

L'£. scutella est done à supprimer de la liste des espèces du 
calcaire à Miliolites. 

Quant à l'individu de Baulou qui lui a été à tort réuni, il me 
paraît devoir être rattaché au Æ. arizensis CorrEau, à litre de 
variété moins large et à face supérieure plus déclive. 

J'estime d’ailleurs que Cotteau a un peu trop multiplié ses 
espèces d'Æchinanthus du calcaire à Miliolites et je n'hésite pas à 
proposer la réunion de plusieurs d’entre elles. Il en est une 
toutefois sur laquelle je ne saurais me prononcer, ne la connaissant 
pas en nature ; c'est l'E. latus Correau (Pygorhynchus), repré- 
senté par un individu unique de provenance inconnue, figuré en 
1888 dans la « Paléontologie française » (pl. 180). Il est douteux 
que cette espèce appartienne réellement à la faune des calcaires à 
Miliolites. 


5. ÉCHINANTHUS SUBROTUNDUS Correau (Pygorhynchus). 
Le type de Fabas, dont le moule porte le n° V. 92, a été figuré dans 
la « Paléontologie française » (Echin. éocènes, pl. 173, ae , 4). 
C'est une forme déprimée avec ambulacres assez nee bien péta- 
loïdes ; apex un peu excentrique en avantet périprocte marginal 
échancrant le bord. Cotteau lui a réuni en 1863 un individu un peu 
plus grand, plus circulaire, moins déprimé, à apex moins excen- 
trique et pétales plus régulièrement divergents (Echin. loss. des 
Pyrénées, pl. ui, fig. 6, 9). En 1888 l'espèce est toujours assez 
largement comprise et Cotteau lui rapporte une variété plus 
convexe, circulaire, à apex subcentral (pl. 195, fig. 1, 3). 

Il est probable que si l'on disposait de matériaux suflisamment 
étendus l’on arriverait à réunir à cette espèce l’Æ. arizensis COTTEAU et 
peut-être même l’ÆZ. Pouechi. I paraît même bien diflicile de séparer de 


366 J. LAMBERT 15 Juin 


certaines formes de l’Z. subrotundus l'individu rapporté par Cotteau 
à son Æ£. arizensis et représenté aux figures 2, planches 178 et 1, 3, 
planche 179 du même ouvrage. 

Localités. — Le Fréchet, Montberaud, lit de la Garonne à Boussens,. 
Aurignac, Pont de Biholoup. Leymerie le cite à Martres, dans le massif 
d’Ausseing et à St-Marcet, Cotieau à Marsoulas, Sabarat, Fabas, 
Camarade, Le Mas d’Azil. 

Leymerie et M. Carez ont déclaré avoir recueilli cette espèce à un 
niveau inférieur, dans un calcaire à Miliolites intercalé, notamment à 
Biholoup, au milieu des marnes à Micraster lercensis. 


6. ÆÉCHINANTHUS ARIZENSIS CoTTEAU, 1888. — Le type du 
Mas d’Azil a été figuré aux planches 179 et 178, figure 1, des Echi- 
nides éocènes dans la « Paléontologie française ». Très voisin du 
ÆE. subrotundus, il s'en distingue à peine par sa grande taille, sa 
face supérieure moins convexe, ses ambulacres un peu plus larges, 
les postérieurs recourbés. 


9. ÉCHINANTHUS POUZCHI CorrEAU, 1863. — Le type du Mas 
d'Azil a été figuré dans les Echinides fossiles des Pyrénées (pl. 1v, 
fig. 9, ro)et depuis dans la «Paléontologie française» (pl. 196). Voi- 
sine du Æ. subrotundus, cette espèce en diffère par sa forme plus 
ovale, plus déprimée, ses ambulacres plus longs. Peut-être n'est-ce 
qu'une variété. 

Localités. — Le Fréchet, Mas d’Azil, Rayssac, Sabarat. 


8. ÉCHINANTHUS ATAXENSIS CoTrTEAU, 1863. — Le type de 
Sabarrat a été figuré dans les Echinides fossiles des Pyrénées 
(pl. v, fig. 8, 11). D’autres individus de Montbrun et Marsoulas 
ont été figurés dans la « Paléontologie française » (Echinides 
Eocènes, pi. 185, 186, fig. 1). Voisin du 7. subrotundus, il s’en 
distingue assez facilement par sa forme moins convexe et sub- 
carénée en dessus, surtout par ses ambulacres bien plus étroits, 
dont les postérieurs ont leurs branches un peu inégales. 


L'E. rayssacencis CorrTEAU, 1863, de Rayssac, seulement figuré en 
1883 dans la « Paléontologie française » (pl. 186, fig. 1, 2 et pl. 185), ne 
saurait être sérieusement distingué du £. ataxensis, et je n'hésite pas à 
réunir les deux espèces. 

L’E. carinatus CoTTEAU 1889 (pl. 188, 189, fig. 1, 3) paraît bien n'être 
lui-même qu’une variété un peu plus haute et plus déclive en dessus du 
£. ataxensis. 

Il est intéressant de constater ici les rapports qui existent entre l’£. 
ataxensis et l'E. Corneti CoTTEAU du calcaire grossier de Mons. L’es- 
pèce belge est toutefois plus rétrécie en avant ; son apex est plus excen- 


1908 ÉCHINIDES DE LA HAUTE-GARONNE 367 


trique et son périprocte, plus petit, s'ouvre au-dessus d’un sillon plus 
apparent et moins marginal. 


Localités. — Le Fréchet; cité aussi par Cotteau à Montbrun, Mar- 
soulas, Belbèze, Aurignac, Rayssac et Sabarat. 


9. ÆCHINANTHUS PYRENAICUS CorTEAU, 1863. — Le type de 
Sabarat a été figuré dans les Échinides fossiles des Pyrénées (pl. v, 
fig. 1, 3), et depuis dans la « Paléontologie française » (pl. 184). 

Voisine de l’F. subrotundus, cette espèce s’en distingue par sa 
forme plus élevée, son apex un peu moins excentrique en avant et 
son périprocte situé plus haut, au sommet d'un sillon subcaréné 
sur les bords. 


L’Æ. Rousseli Correau, 1888, de Montbrun, figuré à la planche 18r de 
la « Paléontologie française », ne diffère du Æ. pyrenaicus que par son 
apex un peu plus excentrique et son périprocte dans un sillon moins 
nettement circonscrit. Ce sont là des nuances peu importantes et 
d'ordre plutôt individuel, en sorte qu'il ne me paraît pas possible de 
maintenir l’£. Rousseli comme espèce distincte. 


Localités. — Le Fréchet; cité par Cotteau à Sabarat et à Montbrun. 


10. ÉCHINANTHUS ARCHIACI COTTEAU, 1863. — Le type de 
Lieurac (Ariège). très fruste, en partie à l’état de moule, a été très 
restauré aux figures 7, 8 de la planche 1v des Echinides fossiles 
des Pyrénées. Il semble mieux figuré en 1889 sur la planche 191 
de la «Paléontologie française ». 

C’est une espèce extrêmement voisine du Æ£. subrotundus et 
qui s'en distingue seulement par sa forme un peu plus haute, 
plus déclive en dessus, par son péristome plus petit et plus 
pentagonal, surtout par ses ambulacres un peu plus larges, plus 
pétaloïdes et tendant davantage à se fermer. C’est en somme 
plutôt une variété qu’une véritable espèce. 


Localités. — Fabas; cité aussi par Cotteau à Lieurac. 


11. ÉCHINANTHUS HEBERTI CorTEAU, 1889. — Le type du 
Pont de Biholoup a été figuré à la planche 190 de la « Paléonto- 
logie française ». 

Cette espèce très déprimée, élargie en arrière, bien que voisine 
de plusieurs autres, ne saurait réellement être rapportée à aucune. 
E. subrotundus, plus renflé, a ses ambulacres plus larges; il en 
est de même de Æ. Pouechi plus ovale. Z. ataxensis, aussi plus 
renflé, a ses ambulacres plus étroits, les postérieurs moins longs. 
C’est en somme de ce dernier que l'espèce se rapproche le plus. 


Localités. — Le Fréchet, Biholoup, Belbèze ; cité aussi par Cotteau 
au Mas d’Azil et à Rayssac. 


. 568 j. LAMBERT 15 Juin 


19. ÉCHINANCHUS COTTEAUI HÉBERT, 1882. — Le type de 
Sabarat, d’abord confondu avec le Æ. testudinarius D'ArcHirac 
(non Brongniart), a été figuré dans les Échinides fossiles des 
Pyrénées (pl. 1v, fig. 11, 14). C’est une petite espèce elliptique, 
peu renflée en dessus, apex très excentrique, pétales courts et 
étroits et périprocte au sommet d'un sillon bien délimité. En 
1889. dans la « Paléontologie française », Cotteau lui a assimilé une 
série de petits Æ£chinanthus qui paraissent bien différents avec 
leur forme plus renflée, leur apex subcentral et leurs ambulacres 
beaucoup plus larges. Ce ne sont très probablement que des 
jeunes des espèces précédentes, notamment de l’£. subrotundus 
(pl. 192, fig. 1, 6), de l’'Æ. pyrenaicus, var. Rousseli (pl. 192, 
fig. 3. 9 et pl. 193, fig. 1, 5). 


Localités. — Le Fréchet ; cité par Cotteau à Sabarat. 


I. ÆÉCHINANTHUS GRACILIS CoTTEAU, 1889. — (Cotteau ne 
connaissait de cette espèce qu'un individu de Mancioux en très 
fâcheux état et figuré dans la « Paléontologie française » (Échinides 
Eocènes, planche 193, fig. 6, 9). Il lui en a attribué un second 
(fig. 8), qui est manifestement autre chose et ne saurait être 
distingué de l’Æ. ataxensis. 

Le véritable ÆZ. gracilis, déprimé, allongé, retréei en avant, 
élargi et subrostré en arrière, a un petit périprocte à sommet 
aigu, son apex très excentrique en avant et des pétales très longs, 
très grèles, à zone interporifère subconvexe. 

J'en ai recueili au Fréchet un bel individu qui mesure 60 mm. de 
longueur sur 54 de largeur. Il me permet de constater que c'est bien 
cette espèce qui a été figurée par Leymerie à la figure 2 de sa 
planche Z* sous le nom erroné d’Æ. scutella. 

Localités. — Le Fréchet ; très rare. Cité par Cotteau à Mancioux. 


14. ÉCHINANTHUS GOURDONI CorTEAU (Pliolampas). 1891. — 
Le type d’Ausseing a été figuré dans la « Paléontologie française » 
(Échinides Eocènes, IL, pl. 244): il était en bien mauvais état pour 
établir une espèce, et j'aurais eu quelque peine à m'en faire une 
idée précise si Je n'avais depuis recueilli de meilleurs individus 
au Fréchet. 

La grande taille de cette espèce, sa forme à peine rostrée en 
arrière, son périprocte qui échancre le bord et s'ouvre au sommet 
d’une dépression oblique et rentrante, à peine visible de dessous 
et ne se voyant bien qu'en arrière, son plastron tuberculeux, son 
apex à quatre pores génitaux el son péristome pentagonal, 
transverse, ne permettent pas, selon moi, d'en faire un Plio- 


1908 ÉCHINIDES DE LA HAUTE-GARONNE 369 


lampas. Il rentre au contraire très exactement dans la section du 
genre Échinanthus pour laquelle Munier-Chalmas avait proposé 
le nom d’Echinanthopsis, d’ailleurs rejeté par Cotteau lui-mème. 


Localités : Montportet près Aurignac, le Fréchet; cité aussi par 
Cotteau à Ausseing et à Marsoulas. 


15. CASSIDULUS OVALIS COTTEAU, 1856. — Cette petite espèce 
de Boussan a été successivement figurée par Cotteau dans ses 
Echinides fossiles des Pyrénées (pl. 1v, fig. 1, 6) et dans la 
« Paléontologie française » (pl. 142, fig. 4,8). M. Bazerque m'en a 
communiqué un individu de Montheraud qui proviendrait, d’après 
sa gangue. du calcaire à Miliolites. Le niveau stratigraphique 
exact de cette espèce que j'ai citée à tort dans ma note sur quel- 
Echinides de l'Aude et de l'Hérault sous le nom de Clitopy gus 
Leymeriei', demanderait donc à être confirmé. 


J'ai sous les yeux un autre petit Cassidulus de Ste-Croix (Ariège), 
attribué au calcaire à Miliolites, mais dont la gangue gréseuse 
indique formellement une autre origine; il appartient presque 
certainement au Nummulitique. L'espèce déprimée, ovale, à péri- 
procte arrondi, presque à fleur de test, apex excentrique en 
avant et pétales étroits est d’ailleurs nouvelle et je lui donne le 
nom de Cassidulus Doncieuxi (pl. V, fig. 14). À raison de ses 
bords épais, arrondis et de la forme de son périprocte, je ne 
connais aucun Gassidulus avec lequel celui-ci puisse être confondu. 


16. LINTHIA LEYMERIEI CoTtTEAU (Pericosmus), 1863. — Un 
individu de cette rare espèce a été recueilli par M. Bazerque au 
Fréchet. Toutefois, d'après sa gangue avec grains de glauconie, 
elle paraît provenir des couches qui recouvrent le calcaire à 
Miliolites et à Æchinanthus et qui pourraient bien appartenir à 
un horizon supérieur. 


17. HYPSOPATAGUS JACQUOTI COTTEAU (Eupatagus), 1886. — 
Cette espèce serait le seul Spatangue du calcaire à Miliolites. 
L'individu de Montberaud présente bien tous les caractères du 
type de Buanes (Landes) ; maïs il est mieux conservé et l’examen 
de son plastron permet de constater l'absence du fasciole sous- 
anal. D’après sa gangue, cet individu proviendrait plutôt de 
Nummulitique que du calcaire à Miliolites et je ne le cite ici que 
sous toutes réserves. 


ECHINANTHUS ANGUSTIPNEUSTES LAMBERT n. sp. (pl. V, fig. 15).— 
Petite espèce voisine du Z. Cotteaui, mais plus allongée et bien plus 


1. LAMBERT. Op. cit., p. 144; note. 


19 Oct. 1908. '— T. VIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 24. 


370 J. LAMBERT 15 Juin 


déprimée que le Æ. Wrighti CoTrEAU. Apex excentrique en 
avant ; ambulacres assez longs, mais très étroits. 


Recueillie au-dessus du calcaire à Miliolites, dans la couche à Spon- 
dyles du Nummulitique de Martres : 


Avant de donner le tableau des Echinides de la Haute-Garonne 
par moi étudiés (page 372 et 373), je crois devoir indiquer que les 
récentes et nouvelles recherches de M. Bazerque permettent de 
signaler dans le Maëstrichtien, Tylocidaris Ramondi LEYMERIE, 
test et nombreux radioles, à Gensac de Boulogne, et à Auzas des 
variétés extrêmes du Conulus gigas Correau. L'un, à sommet 
arrondi, est plus surbaïssé que le type; un autre mesurant 50 mm. 
de longueur sur 43 de largeur et 35 de hauteur est remarquable 
par sa face supérieure conique, à flancs déclives. Un individu de 
Bouchalot, près St-Gaudens, est un peu déformé et devenu subro- 
tulaire. Les deux formes, conique et subhémisphérique de l’Echi- 
nocorys Arnaudi SEUNES, ont également été recueillies à Bouchalot 
D’autres personnes viennent de me communiquer du Tuco Circo- 
peltis Pouechi CorrEeav (Strictechinus), de St-Martory Micraster 
aturicus Hégerr et de Roquefort un Codiopsis nouveau. 


En résumé après un soigneux examen des Echinides communi- 
qués par mes correspondants ou recueillis par moi-même, je crois 
pouvoir proposer, pour expliquer la stratigraphie de la région 
étudiée, les synchronismes consignés dans le tableau de la page 374. 

On fera sans doute à mes propositions diverses objections et la 
plus grave résulterait de ce fait, que le Garumnien comprendrait 
des calcaires à Müiliolites et Æchinanthus semblables, mais infé- 
rieurs à ceux du niveau normal du Fréchet. 

Sans doute les faits sur lesquels repose l'objection se réduisent 
à deux, signalés par Leymerie : la présence sur le revers nord du 
massif d'Ausseing d’un moule interne du Plesiolampas Michelint, 
recueilli par Peron, au-dessous de marnes à Micraster tercensis 
et celle, sur des points non spécifiés du même revers nord du 
massif d'Ausseing, de quelques Æchinanthus subrotundus dans les 
mêmes conditions de gisements, c’est-à-dire dans un calcaire à 
Miliolites inférieur à des marnes à Micraster tercensis. On aurait 
pu discuter sur ces faits isolés, mais M. A. de Grossouvre leur a 
donné une importance particulière en aflirmant que l’on rencon- 
trait dans le Garumnien de Ste-Croix les Æchinanthus Pouechi, 
ÆE. Heberti, E. carinatus. E. ataxensis et Æ. rayssacensis, qui se 
retrouvent encore dans le second calcaire à Miliolites, supérieur au 
Garumnien. Cette constatation — ajoute-t-il — aurait été mise hors 


1908 ÉCHINIDES DE LA HAUTE-GARONNE 371 


de doute par M. Roussel, en sorte qu’elle ne saurait plus être 
contestée’. Ici encore, on pourrait discuter et demander où et 
quand M. Roussel aurait émis une aflirmation de cette importance, 
car si l'on se reporte à la note principale de ce géologue sur le 
Crétacé des Petites Pyrénées, on ne trouve rien de précis à ce 
sujet.et aucune coupe donnée à l'appui de cette observation?. Que 
les Echinides cités se trouvent à Ste-Croix dans un calcaire à 
Miliolites, le fait n’est pas douteux. Mais que ce calcaire à Milio- 
lites avec Echinanthus soit recouvert par des couches à Micraster 
tercensis et Nautilus danicus, voilà qui est moins nettement 
démontré. Je n’entends cependant pas affaiblir cette objection et 
je reconnais que l'opinion de M. Carez, sur ce point, est égale- 
ment favorable à la thèse de M. A. de Grossouvre. « Il est incon- 
testable, — m'écrivait-il — qu'il existe des Echinanthus au-des- 
sous du Micraster tercensis et qu’il y en a aussi au-dessus dans le 
calcaire à Milioles. Mais ce dernier est-il tertiaire ? Jusqu'à 
présent je n'en ai pas de preuves, les premiers Nummulites ne 
commençant qu'au-dessus de ce calcaire ». A l'appui de cette 
observation, M. Carez a bien voulu me communiquer quelques 
Echinanthus recueillis par lui au Pont de Biholoup et «inférieurs 
à Micraster tercensis ». Or l’un d'eux tout au moins m'a paru être 
incontestablement l’£Zchinanthus subrotundus. 

Ainsi il y aurait identité paléontologique entre un calcaire à 
Miliolites de Biholoup, compris entre deux couches à Micraster 
tercensis et le vrai calcaire à Miliolites avec ÆEchinanthus et Ceri- 
thium garumnicum qui recouvre ailleurs le Garumnien. 

Je remarque d’abord que d’une pareille constatation on ne sau- 
rait conclure que le Garumnien soit l'équivalent du Montien et 
appartienne au terrain tertiaire éocène. 

Mais je constate en outre deux faits bien suggestifs : le premier, 
c’est que le calcaire à Æchinanthus intercalé dans la couche mar- 
neuse à Micraster lercensis est minéralogiquement et paléontolo- 
giquement identique au vrai calcaire à Miliolites supérieur au 
Garumnien. Le second, c'est que cette intercalation a été seule- 
ment observée sur le revers nord du massif d’Ausseing, sur des 
points où, comme le disait Hébert”, il y a des dislocations singu- 


1. À. DE GROSSOUVRE. Stratigraphie de la Craie supérieure, 1, p. 419. 

2. RousseL. B. S. G. F.,(G), XV, p. 6o1. Quant au calcaire à Cérithes de 
Vives, avec faune analogue à celle du Montien, est-il réellement intercalé 
dans le Garumnien ou dans le calcaire à Miliolites ? C’est encore un point 
non résolu. 

3. HéBerT. B. S. G. F., (3), X, p. 653. 


. 


372 J. LAMBERT 15 Juin 


Tableau de répartition des Échinides 


NOMS DES ESPÈCES 


ATURIEN 
| MAESTRICHTIEN 
| GARUMNIEN 
| NUMMULITIQUE 


+: | Cre À MILIOLITES 


Dorocidaris Bazerquei LAMBERT . 3 
Tylocidaris Ramondi LEYMERIE (Gidarie), 
Orthopsis miliaris D'ArRcHIAC (Cidariles) . 
Salenia Paquieri LAMBERT . 
—  garumnensis VALETTE. 
Coptosoma pseudomagnificum CoTTEAU (Grphosoma). 
Micropsis Desori COTTEAU 
— microstoma COTTEAU (Echinas). 
— Leymeriei CoTTEAU (Echinopsis) 
— cerizolensis LAMBER® 
Rachiosoma Gregoirei COTTEAU Core) 
— Lorioli LAMBERT . 
Phymosoma Carezi LAMBERT . 
— Savini LAMBERT . 
Goniopygus Bazerquei LAMBERT . 
— tetraphyma LAMBERT 
Circopeltis Pouechi COTTEAU (Strictechinus).. 
Micropeltis Tournoueri COTTEAU CHERE J 
Holectypus proximus LAMBERT. ; 
Conulus gigas CoTTEAU (Echinoconus) . 
Pyrina petrocoriensis DESMOULINS 
Conoclypeus Leymeriei COTTEAU . 
Nucleopygus Carezi LAMBERT . 
Echinanthus subrotundus CoTTEAU BBD Dre 
arizensis COTTEAU 
Pouechi CoTTEAU 
ataxensis COTTEAU . 
pyrenaicus COTTEAU 
Archiaci COTTEAU 
Heberti CoTTEAU. 
Cotteaui HÉBERT. 
gracilis COTTEAU. 
Gourdoni COTTEAU ŒUoimaaE) 
augustipneustes LAMBERT. 


2 
Je 


++++++ 


+ 


HHHHHEH+++ 


lières, où les couches sont relevées jusqu’à la verticale et où la 
stratigraphie est loin d’être claire, tandis que rien de pareil ne 
s’observe sur le revers sud du massif, dans la région de Fabas, 
Cerizols, le Fréchet. 

Dans ces conditions, il y a lieu de se demander si le banc de 


ET 


1908 ÉCHINIDES DE LA HAUTE-GARONNE 


Qn 
I 
[eo 


de la Haute-Garonne. 


NOMS DES ESPÈCES 


ATURIEN 
| MAESTRICHTIEN 
| Cre À MILIOLITES 
| NUMMULITIQUE 


+- | GARUMNIEN 


Cassidulus Leymeriei CorrEeAU (Echinobrissus) . 
— ovalis COTTEAU . 
— Doncieuxi LAMBERT 5 
Plesiolampas Michelini COTTEAU (Amblypye m5) à 
— Heberti CorrEeAu (Oriolampas) . . . . 3 : 
Clypeolampas Lesteli COTTEAU. . . SE SE . | + 
Echynocorys gibbus LAMARCK (Ananchytes) . 
— ovalus LESKE . 
— conoideus GOLDFUSS Corne. 
= Arnaudi SEUNES . . . . 
— tenuituberculatus LevMERIE Crtmayties) 
— lercensis LAMBERT 
— Cotteaui LAMBERT MR UE : 
Ojfasten LepmerienCorRAUM MAN EN TR NN IE 
Garumnaster Michaleti LAMBERT: à 0. . _ .. . ; . | + 
Cardiasterpunetatus ICORTEAU MMA NN EC 
Hemipneustes pyrenaicus HÉBERT. : 
— LepsnertetiEAÉBERT ER 
Micraster Gleyzesi LEYMERIE . 
— aturicus HÉBERT . 
E tercensis COTTEAU TRE Eee a ,6 | 
GiclasternColonte CORTEATER MERE nr j . | + 
“ 


++. + 
+ 


++++ 
+++ 


++. 
++ 


Diplodeltus pyrenaicus LAMBERT EE UN CONTI TEE 

Protobrissus Mortenseni LAMBERT. 

Hemiaster punctatus D'ORBIGNY à ET OR 

— SURUMNICUSSENMBERT Le NU PO : oh ere 

— spissus LAMBERT. + 

Linthia Bazerquei LAMBERT à à : 
— canaliculata COTTEAU. . . SR a : se 

—  Leymeriei COTTEAU Perisoens) SAT À : à o. | Sp 

Hypsopatagus Jacquoti Correau (Eupatagus) . . . o : : D | 


calcaire à Miliolites intercalé dans les couches à Micraster tercen- 
sis est bien en place. Ne s’agirait-il pas là, sur quelques points 
isolés d’une région énergiquement plissée et faillée, d’une interca- 
lation de calcaires dans des marnes produites après coup, dans 
un de ces mouvements de translation horizontale comme en impli- 


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-D190$ DU1071Q4() 29AR SOPIU 
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-1Y2T R SoUPN09 J9 Sa/Snau 
-diwu9p ? Sucqueu sarreoper) 


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SUICII9 


1908 ÉCHINIDES DE LA HAUTE-GARONNE 379 


que nécessairement la théorie des nappes de recouvrement et 
même de simples plissements. 

Sans doute, après quelques journées d'étude, Je ne pense pas 
trancher définitivement cette question. Mais à l'hypothèse de 
l'âge tertiaire du Garumnien et du Danien, je crois pouvoir légi- 
timement opposer une hypothèse différente, qui me semble 
s’accorder mieux avee ce que l’on observe, non seulement dans 
la Haute-Garonne, mais dans les Pyrénées occidentales, en Bel- 
gique et dans la région baltique,. 


NoTE SUR LA GÉOLOGIE DES ENVIRONS DE COËTQUIDAN 
PAR F. Kerforne 


Les landes de Coëtquidan sont situées dans le Morbihan, à la 
limite de l’Ille-et-Vilaine et au Sud de la forêt de Paimpont; elles 
forment un relief topographique assez important (cote 190 à 
l'Ouest, 157 à l'Est) : une butte ellipsoïdale dont le grand axe est 
dirigé E.O. Vers le Sud l'altitude s’abaisse progressivement ; vers 
le Nord au contraire la pente est raide, en particulier au lieu-dit : 
ravin de Montervily. Cette colline est occupée par le champ de tir 
du X£ corps d'armée et on y fait depuis quelque temps des recher- 
ches d’eau pour l’alimentation du camp. 

La carte géologique à 1/80000 porte dans cette région des 
schistes rouges cambriens entourés de tous côtés par le Précam- 
brien, sauf vers l'Est. Au dessus de ces schistes seraient des grès 
armoricains suivant un contour s'étendant sur la moitié environ 
de la butte. 

Le contact avec le Précambrien se ferait presque partout par 
faille, en particulier au Nord, suivant une longue faille de direc- 
tion voisine de E.O., contre laquelle viendrait buter lui-même le 
grès armoricain en contact anormal avec le Précambrien. Au 
milieu du grès armoricain, on remarque un petit contour péri- 
anticlinal de schistes rouges. 

A l'Est de la butte, sur la cote 157. se trouve l'important gise- 
ment de minerai de fer de Coëtquidan. anciennement exploité 
pour les forges de Paimpont. 


1. Travail fait au laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de 
Rennes. 


376 F. KERFORNE 15 Juin 


Cette structure géologique : la présence d’un massif de grès 
armoricain important, d’une faille sans doute collectrice des eaux 
du massif, permettaient d'espérer la découverte de sources propres, 
en quantité sinon en qualité, à l'alimentation du camp, d'autant 
plus qu’un assez grand nombre de petites sources émergent autour 
de la butte à une certaine hauteur, surtout vers le Nord et vers 
l'Est. 

Les travaux entrepris pour la recherche de ces sources ont mis 
en évidence une constitution géologique différente de celle qui était 
prévue : elle était masquée par un manteau éluvial (1 à 2 m.) 
recouvrant presque toute la butte. Le chef de bataillon du génie 
Lefèvre, a bien voulu, ce dont je le remercie infiniment, me guider 

dans la visite de 

do ehanter ire = ces travaux inté- 
L\Rae arte | o— ressants et voici 

- les résultats de 


mesobservations: 

Ravin de à 
Montervih Comme on voit 
danslacoupe dela 


figure 1, Coëtqui- 
dan est constitué 
par des schistes 
rouges cambriens 


Fig. r. — Coupe schématique N.0O.-S.E. de la butte 

de Coëtquidan. 

X, Précambrien ; €,, conglomérat pourpré; c,, schistes É 
rouges compacts; c,, grès rosés et schistes rouges Presque horizon- 
intercalés ; M, minerai de fer; 0,, grès armoricain taux, avec léger 

pendage N.O., 
reposant en discordance sur des schistes précambriens en couches 
très redressées. 

Le Cambrien se termine par des intercalations de schistes rouges 
et de bancs gréseux quelquefois assez épais et rosés. Les fragments 
de ces bancs, dispersés dans la couche éluviale et décolorés par 
les actions superficielles, pouvaient faire penser à un dévelop- 
pement considérable du grès armoricain ; dans les tranchées qui 
viennent d'être faites, l'allure de ces couches apparaît très nette. Le 
contour périanticlinal de schistes rouges porté sur la carte est 
simplement l'apparition, entre des formations éluviales, d’un banc 
de schiste rouge presque horizontal intercalé entre des bancs 
gréseux. 

Au-dessus de ces intercalations de schistes et de grès vient le 
minerai de fer, puis quelques mètres de grès blanc à Tigillites 
ayant même pendage que le Cambrien subordonné. Ces quelques 
mètres de grès peuvent être rapportés au grès armoricain. Ils 
sont loin d'occuper l'étendue considérable portée sur la carte; ils 
existent seulement dans la partie orientale de la butte : carrière 


7 


Ms, 


1908 ENVIRONS DE COËTQUIDAN 377 


du minerai, carrière du Hantel; mais ils dépassent vers le Nord 
la grande faille E.O. en s’avançant vers le Daoutte. 

Leur contour, ainsi réduit, est entouré par le Cambrien, et, du 
côté du ravin de Montervily, les tranchées sont particulièrement 
probantes à cet égard; des pointes de schistes rouges percent du 
reste la lande de place en place, là où la faille fait buter le grès 
contre le Précambrien. IL en résulte que la grande faille E.O., qui 
vient naturellement se placer au contact anormal de la carte, n’a 
plus de raison d'être; la succession des assises est régulière. Le 
contact du Cambrien et du Précambrien ne se fait pas du reste 
suivant une ligne droite mais suivant une ligne onduleuse s’inflé- 
chissant vers le Nord, là où le grès armoricain s'avance lui-même 
vers le Daoutte. 

La limite entre les schistes rouges francs, qui sont très com- 
pacts, et les schistes et grès intercalés, qui sont très fissurés, 
constitue un niveau d’eau et c'est à son affleurement (cotes 117, 
121, 123, etc.) que se trouvent les nombreuses petites sources qui 
sourdent du flanc de la butte. À cause du léger pendage vers le 
Nord-Ouest, ces sources sont plus nombreuses sur le flanc nord ; 
elles suivent la ligne de plus grande pente des couches, c’est-à- 
dire ont une direction S.E.-N.0., tandis que celles qui, à un 
niveau inférieur (cote 99), sortent du Précambrien, suivent une 
direction presque perpendiculaire, celle des feuillets schisteux. 

Tout au fond du ravin de Montervily (cote 82), dans la direction 
de Beignon, une source mérite une mention particulière : celle de 
Belle Fontaine ; elle est remarquable par sa situation, la valeur de 
son débit (plus de 200 m°. en 24 heures) et la constance de sa tem- 
pérature. Elle sort d’une masse argilo-sableuse avec fragments 
anguleux de grès et de quartz; quelques-uns, assez rares et de petite 
taille, sont roulés ; on peut la considérer comme un éboulis sur les 
pentes de l’éperon gréseux qui se prolonge vers le Daoutte. Le 
contact du grès est masqué par cette formation ; on ne voit pas si, 
comme partout ailleurs, il repose normalement sur le Cambrien, 
on ne peut apprécier non plus son épaisseur. Cette source vient- 
_elle d’une partie gréseuse plus importante en ce point ou plutôt 
d’une faille collectrice amenant une résurgence ? les travaux posté- 
rieurs le montreront sans doute. Il est à noter toutefois qu’elle se 
trouve à peu près dans le prolongement d’un filon de quartz porté 
sur la carte à 2 kilomètres et demi environ à l'Est. 


1. Ces petits galets sont parfaitement arrondis; proviennent-ils du pou- 
dingue cambrien qui doit être voisin ou n’ont-ils pas plutôt été arrondis 
par la source elle-même dans son trajet ? 


378 è F. KERFORNE 15 Juin 


Je vais passer rapidement en revue les différents terrains ren- 
contrés dans cette étude. 


PRÉCAMBRIEN. — Le Précambrien est représenté par des schistes 
argileux, feuilletés, verdâtres, assez résistants; dans l'étude rapide 
que j'en ai faite, je n'ai pas constaté la présence ordinaire de bancs 
gréseux sombres (grauwackes de quelques auteurs); j'ai observé 
par contre qu'ils contenaïent çà et là des intercalations de poudin- 
gues quartzeux très durs, accompagnés quelquefois de bancs gré- 
seux à très gros grain. Ces formations se rencontrent un peu 
partout avec ce faciès au Sud de Rennes ; elles sont magnifique- 
ment exposées, en particulier au rocher d’'Uzel, près la station 
de Pléchâtel; elles forment ordinairement un relief assez fort. 
M. Barrois les a rapportées aux poudingues de Gourin. 


CAMBRIEN. — Le Cambrien, dont la discordance sur le Précam- 

brien est si nette, présente les trois niveaux suivants : 
3. Grès rosés et schistes rouges intercalés, 
2, Schistes rouges compacts, 
1. Conglomérat pourpré. 

Je n'ai pas pu observer en place le premier niveau à cause de 
l'état des aflleurements et des travaux, mais j'ai pu constater son 
existence : dans une tranchée près du contact, dans les éboulis 
recouvrant les schistes précambriens, on a trouvé un gros bloc 
de conglomérat, avec galets quartzeux et schisteux, de couleur 
lie-de-vin; ce bloc provient évidemment de la base des schistes 
rouges, mais le niveau ne doit pas être très important car on le 
verrait alors en quelque point à cause de sa résistance aux agents 
extérieurs ou on en verrait de plus nombreux fragments épars. 

Les conglomérats pourprés sont du reste très inégalement 
représentés dans tout le Sud de Rennes ; étant donné son origine, 
cette allure irrégulière n'a rien du reste qui doive surprendre, 
mais elle a quelquefois donné lieu à des erreurs d'interprétation. 

Aïnsi, par exemple, à Montfort, le conglomérat pourpré est 
constitué par des couches rouge lie-de-vin à petits galets de quartz 
blanc, souvent assez clairsemés. Entre Blossac et Goven, au 
contraire, il est formé d'énormes galets, surtout gréseux (prove- 
nant sans doute des grès sombres argileux du Précambrien), 
parfaitement arrondis, reliés souvent par une matrice peu déve- 
loppée et présentant une couleur lie-de-vin bien caractérisée ; la 
formation a d’ailleurs une épaisseur très considérable. Plus à 
l'Est, vers Pontréan, c’est à peine si, dans les champs on constate 
la présence de menus fragments de poudingue à pelits galets de 


1008 ENVIRONS DE COËTQUIDAN 379 


quartz blanc, ressemblant à celui de Montfort. En continuant vers 
l'Est, au Sud de Pontréan, où j'ai signalé’ un exemple de discor- 
dance entre le Cambrien et le Précambrien, on trouve simplement, 
dans les premiers bancs schisteux du Cambrien, quelques mor- 
ceaux gréseux à angles à peine arrondis et très clairsemés. Plus 
loin, à Orgères, le poudingue redevient important et il en est 
ainsi partout : variations dans le faciès et variations dans l’épais- 
seur se succèdent. 

Au-dessus du conglomérat viennent des schistes rouges com- 
pacts : ils percent le sol un peu partout et on peut les observer 
dans quelques carrières voisines, près de Coquinville par exemple ; 
on les a recoupés dans les tranchées de recherches, à la Razette 
en particulier. Aux aflleurements, ils semblent souvent présenter 
une fausse stratification verticale (il en est de même du reste du 
côté de Pontréan); dans les carrières il est souvent difficile de 
reconnaître leur pendage véritable à cause de leur homogénéité et 
des nombreux systèmes de diaclases qui les recoupent. A la 
Razette, en tranchée, on les voit nettement passer sous les forma- 
tions supérieures avec léger pendage N.0. ; le feuilletage est, du 
reste, vertical. 

Au-dessus de ces schistes compacts viennent des intercalations 
de bancs gréseux et de schistes rouges semblables aux précédents ; 
les grès ont l'apparence de grès rouges qui auraient été irréguliè- 
ment et en partie décolorés par les eaux superficielles. Cette 
formation est très nette dans les tranchées de Coquinville et de la 
Razette et dans un petit puits qui a été creusé en ce dernier endroit. 
Les bancs gréseux sont très cassés et morcelés, de sorte que l’eau 
circule facilement dans toute la formation pour s’arrêter au niveau 
des schistes compacts. Ce sont les couches qui montrent le mieux 
dans les travaux l'allure presque horizontale avec léger pendage 
N.O. du Cambrien. Des blocs de grès provenant de ce niveau se 
trouvent un peu partout sur le sommet de la butte, dans le manteau 
éluvial superficiel. Souvent ils sont complètement décolorés et 
pourraient alors être confondus avec du grès armoricain ; mais 
ils se présentent en blocs peu épais et bien calibrés; de plus, le 
grain est plus grossier et moins compact, ce qui permet de les 
distinguer. 


ORDOVICIEN. — Au-dessus des grès et schistes rouges vient un 
niveau de minerai de fer pouvant atteindre jusqu’à 2 mètres 
d'épaisseur ; il est bien exposé dans une- ancienne minière, située 


1. F. KERFORNE, 1901. B.S. G.F., (4), I, p. 258. 


380 F. KERFORNE 15 Juin 


vers la cote 157; il passe latéralement à des grès fins ou grossiers 
contenant encore de distance en distance des noyaux ferrugineux ; 
on trouve en effet de tels morceaux et dans la minière et sur le 
sol le long de son afffeurement supposé. Comme les couches 
cambriennes il pend légèrement au N.0. Je préfère rapporter ce 
niveau à la base de l’Ordovicien qu'au sommet du Cambrien, 
parce que, par places, il contient de gros graviers de quartz et 
forme un véritable poudingue à petits éléments, ce qui semble 
indiquer plutôt une formation de base; cependant il est juste de 
faire observer que la sédimentation détritique s’est manifestée 
dès la partie supérieure du Cambrien au détriment de la sédimen- 
tation argileuse : grès intercalés dans les schistes, et que ce fait, 
qui n'avait pas encore été observé au Sud de Rennes, se présente 
avec une intensité encore plus grande dans quelques autres 
régions du massif breton : grès feldspathiques : d'un autre côté, 
on observe quelquefois à la base du grès armoricain un poudingue 
à petits éléments plus ou moins ferrugineux. 

Il y a lieu de se demander si d'autres minerais de fer de la 
région n'appartiendraient pas au même niveau ou tout au moins 
n'en proviendraient pas par remise en mouvement secondaire de 
l’oxyde de fer. 

Au-dessus du minerai viennent quelques bancs gréseux, une 
dizaine de mètres au plus dans la minière, présentant les carac- 
tères ordinaires du grès armoricain du Sud de Rennes : gros 
bancs bien lités à grain fin et serré, séparés par de petits lits 
argileux également blancs ; ces lits argileux sont signalés dans les 
anciennes descriptions de la minière '. La même roche se retrouve 
plus à l'Ouest en bancs presque horizontaux dans la petite carrière 
du Hantel. Au Nord de la grande faille E.O. de la carte, ce grès 
est encore représenté par de gros blocs percçant le sol, analogues à 
ceux de nombreux affleurements de grès armoricain. 

Je n'ai trouvé comme traces fossilifères, que des Tigillites de 
très petit diamètre et de grande longueur, réunis en grand nombre 
les uns près des autres ; on trouve de nombreux blocs en conte- 
nant du côté de la minière. 

En résumé, les observations que j'ai pu faire dans la région de 
Coëtquidan m'ont montré les faits suivants : 

La structure géologique réelle de la butte de Coëtquidan diffère 
de celle qui est indiquée sur la carte; le grès armoricain est 
beaucoup plus réduit et ne vient pas en contact avec le Précam- 
brien ; la grande faille E.O. n'existe pas du côté du ravin de 


1. DE Fourcy, 1858. Texte explicatif de la Carte géologique du Morbihan. 


Aise ie" Mn 


AT OR 


Ce 


1908 ENVIRONS DE COÉTQUIDAN 381 


Montervily; les assises cambriennes et ordoviciennes sont presque 
horizontales et reposent en discordance sur les couches redressées 
du Précambrien ; on peut distinguer dans le Cambrien trois niveaux 
distincts : 

3. Grès rosés et schistes rouges intercalés, 

2. Schistes rouges compacts, 

1. Conglomérat pourpré; 
le second terme forme niveau d’eau, grâce à sa compacité et au 
morcellement du troisième ; les sources, nombreuses à son affleu- 
rement Nord, à cause du léger pendage N.0. qu'il présente, ne 
peuvent avoir une bien grande importance à cause du peu d’épais- 
seur des couches susjacentes et de leur horizontalité ; le minerai 
de fer de Coëtquidan est situé à la base du grès armoricain. 


LEs BRYOZOAIRES FOSSILES 
DES TERRAINS DU SUD-OUEST DE LA FRANCE! 


PAR F. Canu 


PLANCHES VI Er VII. 
TE CEDEEGIEN 


Les Bryozaires du Lutécien pyrénéen sont très peu connus. On 
trouve dans les musées quelques spécimens, toujours les mêmes, 
incomplètement figurés et décrits. Il existe au Muséum d'Histoire 
naturelle une petite faunule, jadis recueillie par d'Orbigny. Il en 
a même décrit quelques espèces par de très courtes diagnoses 
publiées dans la Paléontologie française. M. Boule m'a très 
obligeamment communiqué ces échantillons pour leur étude. 

Les spécimens de d'Orbigny sont très mal triés, et, dans les 
tubes mêmes des espèces précitées, j'en ai retrouvé d’autres. À ces 
dernières j'ai cru devoir ajouter les trois espèces connues de la 
localité classique de Couiza et celles que M. Boule a récoltées à 
Saint-Jean-de-Verges. La faunule atteint ainsi une vingtaine 
d'espèces. 

En réalité elle est beaucoup plus riche comme le démontre 
l'ensemble des nombreux documents qui m'ont été envoyés par 
M. Bories de Fabrezan. Ils feront l'objet d’une étude plus étendue, 
mais dont la publication me parait si lointaine qu'il est inutile de 
retarder celle-er. 


STOMATOPORA GRANULATA Mize-EpwarRDps, 1838. 


1838. Alecto granulata MizNk-EDWARDS. Mémoire sur les Crisies, les Hor- 
nère, etc, Annales des sciences naturelles, 2° série, zool., 
tx, (pas pl 26 1e; 


1847. —  nummulilorum D'ORBIGNY. Prodrome de Pal., 2, p. 328, n° 567. 

1852. Stomatopora nummulitorum p'OrBIGNy. Pal. Fr. Terrains Crétacés, 
p. 835. 

1908. — granulata CANU. Bryozoaires des Terrains tertiaires des 


environs de Paris. Annales de Paléontologie, t. TI, 
pl. 12, fig. 15 (Bibliographie). 

Remarque. — La diagnose de d’Orbigny : « Espèce à longues 
cellules, fixe sur le Nummulites rotula », est très insuflisante. 
L'examen de l'original m'a démontré l'identité avec l'espèce de 
Milre-Edwards. 


1. Voir : B. S. G. F., (4), VI, 1906, p. 510 et suivantes. 


1908 BRYOZOAIRES DU S.0. DE LA FRANCE 383 

Localité. — Gibret, près Montfort. Muséum d'Histoire naturelle, 
n° 8976. 

Distribution géologique. — Dans tous les terrains à partir du 
Néocomien. Rare dans le Lutécien parisien. 

Distribution géographique. — Espèce cosmopolite universel- 
lement répandue dans les deux hémisphères. 


ENTALOPHORA GRACILIS MizNe-Epwarps. 1838. 
PRVEN Ge re 


1838. Pustulopora gracilis Mizxe-Epwarps. Mém. Crisies, etc., Ann. Sc.nat., 
PA29 DIRE 


Diagnose. — Zoarium arborescent, bifurqué. — Zoécies allon- 
gées, convexes, libres et très saillantes à leur extrémité, légère- 
ment ponctuées, disposées en quinconce. — Ovicelle globuleuse, 
très saillante, lisse. 

Diamètre de l'orifice= 0,07.Diam.zoécial= 0,13. Distance —0,42. 

Affinités. — Milne-Edwards prétendait que l'original de son 
espèce était de Grignon. Mais je n’ai jamais rien trouvé dans le 
Bassin de Paris, qui puisse s'y rapporter. Cette espèce pyrénéenne 
paraît au contraire s’accorder avec sa description, surtout par la 
saillie de ses petits tubes et la faiblesse de ses dimensions micro- 
métriques. Elle ne saurait être confondue avec Æntalophora 
macrostoma qui est beaucoup plus grande. 

Localité. — Gibret, près Montfort. 


ENTALOPHORA MACROSTOMA Mizne-EbwaARDs, 1838. 


1838. Pustulopora macrostoma Mizne-EnwarDs. Mém. Crisies, etc., Ann. Sc. 
NA 10 P 20 pl 12 Hoaue 

1908. Entalophora macrostoma CANu. Bryoz. terr. tert. des env. de Paris, 
Annales de Paléontologie, t. I, pl. 15, fig. 1-9. 


Localité. — Saint-Jean-de-Verges, Ariège. 

Distribution géologique. — Lutécien du Bassin de Paris, Pria- 
bonien du Vicentin. Montien de Belgique. Yprésien d'Angleterre. 
Stampien d'Allemagne. Tortonien d'Autriche-Hongrie. 


ENTALOPHORA PROBOSCIDEA MizNEe-EbwaARDs, 1838. 
Pl'OVIP for rT; 
1838. Pustulopora proboscidea Mizxe-EpwaArDps. Mém. Crisies, etc., Ann. Sc. 
nat., p. 27, pl. 12, fig. 2. 
1852. Entalophora Moulinsi D'OrBIGNY. Pal. Fr., Bryozoaires crétacés, p. 780. 
909. — proboseidea CANU. Bryoz. des Terrains tertiaires des 
env. de Paris. Ann. de Pal., t. IV, pl. 15, fig. 11-12 ŒHis- 
torique, Bibliographie). 


Remarque. — D'Orbigny a donné la diagnose suivante pour son 
E. Moulinsi: « Espèce voisine de £. subgracilis, mais plus grosse, 


384 F. CANU 15 Juin 


à cellules très éloignées et rares ». C’est parfaitement exact ; mais 
la grosseur des spécimens n’est pas un caractère spécifique. L'une 
et l’autre espèce, d’après l’inspection des originaux, sont réel- 
lement Ent. proboscidea Mirne-Epwarps. 

Localités. — Gibret, près Montfort; Baigts, près Orthez. 
Museum d'Histoire naturelle, n° 8979. | 

Distribution géologique. — Dans tous les terrains depuis le 
Crétacé. 

Distribution géographique. — C'est une espèce cosmopolite 
dans les deux hémisphères. Elle habite les grandes profondeurs et 
descend jusqu'à 330 mètres. 


FILISPARSA VARIANS REuss, 18/47. 


1847. Pustulopora varians Reuss. Die fossilen Polyparien des Wiener Ter- 
tiârbeckens. Haidinger’s naturwissenschaftliche Abhand- 
lungen, p. 43, pl. 6, fig. 21. 

1869. Filisparsa varians REuss. sur fossilen Fauna der Oligocän schichten 
von Gaas. Sitzungberichte der kais. Akademie des Wissen- 
schaften, t. 59, p. 34. ; 

1908. — varians CANU. Bryoz. tert, env. de Paris, Annales de Paléon- 
tologie, t. IL, pl. 14, fig. 6, 7, 8. 


D'Orbigny avait mélangé cette espèce avec Zdmonea Milneana. 
J'ai relevé 0,20 pour diamètre de l’orifice et 0,30 à 0,34 pour dia- 
mètre transversal des zoécies, mesures qui s'accordent très bien 
avec les mesures usuelles. 

Localité. — Gibret, près Montfort. 

Distribution géologique. — Lutécien de Bavière et du Bassin de 
Paris. Partout dans l’Europe occidentale à partir du Priabonien. 

Distribution géographique. — Méditerranée. 


FILISPARSA NUMMULITORUM D'ORBIGNY, 1852. 
PL'NE "HET 273: 


1852. Filisparsa nummulitorum D'ORBIGNY. Pal. Fr., Bryozoaires du Crétacé, 
p. 816. 


Diagnose. — Zoarium libre, simple, claviforme, très déprimée 
lisse et convexe en dessous, comprenant, au-dessus, quatre rangées 
longitudinales de zoécies, au plus. Zoécies visibles, convexes, 
séparées par un sillon, finement poreuses. Péristome mince, 
tranchant, saillant. Orifices elliptiques, s’ouvrant obliquement, 
disposées en quinconce ou en rangées transversales de trois ou 
quatre. 

Diamètre de l'orifice : 0,07. Diamètre zoécial transverse : 0,14. 

Distance des orifices : environ 0.35. 


1908 BRYOZOAIRES DU S.0. DE LA FRANCE 385 


Affinités. — (Cette espèce est très voisine de Filisparsa 
b'pica Mz., par ses mesures micrométriques et ses zoécies groupées 
en séries transversales. Elle s’en distingue cependant par son 
orifice un peu plus petit et elliptique, par les péristomes moins 
saillants, par les zoécies jamais disposées en séries transversales 
et alternes, par son zoarium moins large et moins étalé. 

D'Orbigny en a donné la courte diagnose suivante : &« Espèce 
très déprimée lisse et convexe en dessous, avec des cellules nom- 
breuses en dessus ». Cette description se rapporte aussi bien 
à Idmonea Milneana et il a mélangé les deux espèces dans les 
tubes. Du moment que l’une d’entre elles est connue, son vocable 
s'applique nécessairement à l'autre. 

Localités. — Gibret, près Montfort ; Baigts près Orthez. 
Muséum d'Histoire naturelle, n° 8982. 


IDMONEA CORONOPUS DEFRANCE, 1822. 


1822, Ildmonea coronopus DErxRANCE. Dict. Se. nat., vol. 29, p. 555. 


1838. — coronopus Mixne-EnwaRrDs. Mém. Crisies, ete., Ann. sc. nat. 
°° série, tome 9, p. 217, pl. 12, fig. 5. 

1852. — Petri n'OrBionx. Pal Fr., Bryoz.Cret., p.529, collection, n°8580 

1009. — coronopus CANU. Bryozoaires des terrains tertiaires des envi- 


rons de Paris, Annales de Paléontologie, t. IV, pl. 15, 
fig. 15-20 (Historique, Bibliographie). 
— atlantica, auct. 


Localités. — Gibret et Baigts (Landes), Saint-Jean-de-Verges 
(Ariège), Couiza (Aude)". 
Distribution géologique. — Partout dans l'Europe occidentale 


à partir du Lutécien. Tertiaire d'Australie, de Nouvelle-Zélande 
et de Patagonie. 
Distribution géographique. — Cosmopolite dans ies deux 
hémisphères de 18 à 372 mètres. 
IDMONEA CARINATA RÔMER, 1841. 


1874. 1dmonea carinata MaANzont. 1 Briozoi fossili del Miocena d’Austria ed 
Ungheria, Denkschriften der Math. Natur. cl. der K. Akad. 
der Vissenchaften, vol. 38, p. 5, pl. 3, fig. 10. 


Cette espèce est très commune. Elle a été rencontrée dans beau- 
coup d’étages. Mais ici, je n’ai trouvé que deux débris de médiocre 
conservation et qui paraissent se rapporter à la figure précitée de 
Manzoni. Ils m'ont paru insuflisants pour une figuration soignée. 

Localités. — Gibret près Montfort, Baigts. 


1. Dans l’ouvrage et dans la collection de d'Orbigny ces mots sont diffé- 
remment orthographiés. Gibret est marqué quelquefois Le Gibret. Baigts 
est écrit Baight, Baights, Les Baight; Couiza est écril Couisa. Nous avons 
adopté l'orthographe de l'Annuaire des Postes. 


5 Novembre 1908. — T. VIH. Bull. Soc. Géol. Fr. — °5. 


386 F. CANU 15 Juin 


IDMONEA MILNEANA D'ORBIGNY, 1839. 
PI. VII, fig. 16 
1539. Idmonea Milneana D'OrBIGNY. Voyage dans l'Amérique méridionale, 
V, partie 4, p. 20, pl. 9, fig. 17-21. 
1802. IZdmonea Grateloupi D'OrBIGNY. Pal. Fr., Bryoz. crét., p. 729. 
1908. = Milneana CANU. Bryoz. Tert. Paris. Annales de Paléontologie, 
vol. II, pl. 14, fig. 11-13 (Bibliographie). 

Affinités. — D'Orbigny définit ainsi /Zdmonea Grateloupi : 
«espèce voisine de Zdmonea Petri, mais plus grêle, plus com- 
primée, avec le dessous très convexe. » J'ai retrouvé des spécimens 
dans quatre tubes différents en mélanges avec d’autres espèces. Ii 
est remarquable que le célèbre paléontologiste n'ait pas reconnu 
l'espèce qu'il avait découverte et décrite quelques années aupa- 
ravant. : 

Les zoécies disposées en lignées obliques et alternes ne per- 
mettent pas de le confondre avec les Filisparsa précédemment 
décrits. 

Voici les mesures micrométriques que j'ai observées sur ces 
spécimens dont quelques-uns sont très bons. 


Dramètre de l’orifice bien COnSer ve NO IT 
Diamètre zoécialitrans verse MR 021-020 
Distance des OCR NN RE NO ED ED 


Localités. — Gibret, Baïgts. 

Distribution géologique. — Yprésien d'Angleterre. Lutécien de 
Bavière et du Bassin de Paris. Sannoisien de Latdorf. Stampien 
d'Allemagne. Tortonien d’Autriche-Hongrie. Sicilien d'Italie. Qua- 
ternaire d'Italie. 

Distribution géographique. — Cosmopolite dans les deux hémis- 
phères, Dans les contrées froides elle a été observée jusqu'à 
275 mètres. Dans les contrées chaudes 'de la Floride elle a été 
pêchée entre 36 et 109 mètres. 


HORNERA HIPPOLYTA DEFRANCE, 1821. 


1821. Hornera Hippolytus DEFRANGE. Dic. Sc. nat., vol. 21, p. 432, pl. 46, fig. 3. 


1852. — Nummulitorum D’Orgieny. Pal. Fr., Bryozaires du Crétacé, 
p- 918. Collection n° 8977. 
1909 — Hyppolyta CANU. Bryoz. tert. Paris, Annales de Paléonto- 


logie, t. IV, pl. 16, fig. 10 à 14 (Bibliographie). 


Remarque. — D'Orbigny a donné la diagnose suivante de 
Hornera nummulitorum : « Espèce à grosses tiges déprimées, 
convexes en dessus, marquées en dessous de fossettes longitudi- 
nales où sont les pores opposés, et en dessus de cellules en quin- 
conce à ouverture très saillante en tube. » Or, dans le tube de sa 


| 
| 
: 
j 


1908 BRYOZOAIRES DU S.0. DE LA FRANCE 387 


collection, j'ai trouvé trois espèces : /7. Hippoly ta, H. d'Archiadi?, 
H. asperula. Sa description ne s'accordant nullement avec ces 
deux dernières, c'est donc bien l’Æippolyta qu'il a nommé nummu- 
litorum. Son vocable passe en synonymie. 

Localités. — Baigts, Gibret (Landes), Saint-Jean-de-Verges 
(Ariège). 

Distribution géologique. — Yprésien d'Angleterre. Lutécien de 
Paris et de Bavière. Bartonien d'Aquitaine. Priabonien du Vicen- 
tin. Sannoisien, Stampien et Aquitanien d'Allemagne. 


HORNERA SERRATA Reuss, 1869. 
PI. VI fig. 4,5 

1869. Hornera serrata Reuss. Pal. studien über die Âlteren tertiàrschichten 
der Alpen Denkschriften der Mathematish-natur- 
wissenschaftlichen classe der Kaiserlichen der Wis- 
senschaften, vol. 29 p. 285, pl. 35, fig. 10, 11. 

1909. = —  CAnu. Bryoz. lert. Paris, Annales de Paléontologie, 
vol. IV, pl: 16, fig. 6, 7. 


Localité. — Gibret, près Dax. 
Distribution géologique. — Lutécien de Bavière et du Bassin de 
Paris. Priabonien du Vicentin. 


HORNERA ASPERULA Reuss, 1869. 
| PI. VI, fig. 6. 
1869. Hornera asperula Reuss. Tert. Alp., Loc. cit. p.284, pl. 35, fig, 8, 9. 


Cette espèce a été confondue à tort avec Aornera d'Archiadi 
par Waters. 
Localité. — Gibret, par Dax. 


RETICULIPORA NUMMULITORUM D'ORPBIGNY, 1852. 
PV MON TrETS. 


3852 Reticulipora nummulitorum D'ORBIGNY. Pal. Fr., Terrains Crétacés, 
Bryozoaires, p. 905. 


Diagnose. — Zoarium « à rameaux larges, épais, très irréguliè- 
rement contournés. » — Zoécies disposées en lignes « assez 
régulières » transversales, saillantes, peu écartées, à frontale 
lisse ; péristome peu épais, tranchant ; orifice orbiculaire. 

Affinités. — Ceite espèce n’est pas à confondre avec Reticuli- 
pora plicata Caxv, du Bassin de Paris. La frontale des zoécies de 
cette dernière est striée transversalement et ses lignes sont beau- 
coup plus espacées. 

Localités. — Couiza (Aude), Saint-Jean-de-Verges (Ariège). 
Muséum d'Histoire naturelle, n° 8983. 


388 YF. CANU 15 Juin 


LUNULITES PUNCTATA LEYMERIE, 1845. 
PIN SAT ne 
1845. Lunuliles punctalus LEeyMEert. Mémoire sur les terrains nummuli- 
tiques des Corbières. Mém. Soc. géol, France, 2° série, I, 
D:508 plu9 et 
1846. = punctata Micunxzin. Icon. Zooph., p.279. pl. 65, fig. 15. 


liemarques.— Les figures publiées de cette espèce ne sont guère 
bonnes. Les spécimens que j'ai examinés sont presque tous insuf- 
fisants. Les meilleurs, très incomplets encore, m'ont été commu- 
niqués par M. Bories de Fabrezan. J'ai essayé une reconstitution 
d’après leur photographie ; mais elle ne me satisfait pas encore. 

Cette espèce me parait très voisine de Zunulites quadrata REuss. 

Localités. — Saint-Jean-de-Verges (Ariège) ; Fabrezan (Aude). 


PORICELLA SUTNERI KOSCHNSKY, 1885. 
PL. VL fig. 7. 


1885. Mucronella Sutneri KoscaiNsky. Bryozoenfauna der älteren Tertiärs- 
chichten des südlichen Bayerns, Paleontographica 
N. F. XII (XXXID), p. 597, pl. IL, fig. 9. 
1907. Poricella Sutneri CANU. Bryoz. tert. Paris, Annales de Paléontologie, 
MOI TD. 47 pleure 


Localité. — Saint-Jean-de-Verges (Ariège). 
Distribution géologique. — Lutécien de Bavière et du Bassin 


de Paris. 
LICHENOPORA HISPIDA FLEMING, 1898. 
PSN S 018 


1802. Discocavea girondina b'OrBIGN y. Pal. Fr., Terrains crétacés, Bryozoaires, 
p. 98. Collection n° 9673. 
1S52 Lichenopora depressa D'OrBIGNY. Loc. cit., p. 963, collection n° 9667. 
1909 — hispida CANu. Bryoz. tert. Paris, Annales de Paléonto- 
logie, vol. IV, pl. 15, fig. 3-7 (Bibliographie historique). 


Remarques. — D'Orbigny a donné la diagnose suivante de 
Discocavea girondina : « Espèce plane, très déprimée, tranchante 
au pourtour, pourvue de lignées très irrégulières, par petits groupes 
rayonnants. » L'examen de l'original m'a convaincu de son identité 
avec Lichenopora hispida, cette espèce si variable et si cosmopolite 
encore commune sur toutes nos côtes. Nous l'avons d'ailleurs 
figurée. 

D'Orbigny a donné la diagnose suivante de Lichenopora depr'es- 
sa : &« Espèce plane en dessous, convexe en dessus, pourvue de 
lignées peu nombreuses, saillantes, interrompues au centre ». 


Cv dt à 


A 


1905 BRYOZOAIRES DU S.0. DE LA FRANCE 389 


L'original est très mauvais, etil nous paraît être une altération de 
Lichenopora hispida. 

C'est l'espèce bien connue des géologues parisiens sous le nom 
Lichenopora grignonensis M. Enw. 

Localité. — Blaye (Gironde). 

Distribution géologique. — Partout dans l'Europe occidentale à 
partir du Montien. Tertiaire d'Australie, de Nouvelle-Zélande et 
de Patogonie. 

Distribution géographique. — Cosmopolite dans les deux 
hémisphères, de 40 à 200 mètres de profondeur. 


TUBUCELLARIA GRATELOUPI D'ORBIGNY, 1892. 
PI. VI, fig. 8, 0. 


1852. Entalophora Grateloupi D'OrëIGNY. Pal. Fr., Terrains crétacés. Bryo- 
zoaires, p. 750. 


Diagnose. — Zoarium cylindrique, simple ou ramifié, mesurant 
0,8 à 1 mm. de diamètre. — Zoécies placées en quinconce, peu 
distinctes, convexes, criblées de pores orbiculaires ; péristomie 
très saillante, tubuleuse, portant inférieurement un gros avicellaire 
beaucoup plus petit; péristomice orbiculaire, oblique, de 0,16 de 
diamètre. Micropore petit, placé sur le milieu de la frontale, immé- 
diatement au-dessous de la péristomie. 

Affinités. — Cette espèce est plus volumineuse que Porina 
coronata Reuss' qui porte d’ailleurs plusieurs avicellaires oraux. 

D'Orbigny en a donné la diagnose suivante : 

« Espèce voisine de Æntalophora variegala *, mais avec de très 
grosses cellules plus nombreuses et plus rapprochées ». 

Il s’est trompé sur son organisation. Non seulement ce n'est 
pas un Æntalophora, mais c'est un Bryozoaire cheilostome appar- 
tenant à ces groupes dont l'ouverture de la compensatrice est 
éloignée de l’orifice tentaculaire. 

Ceci demande explication. 

Quand le polypide sort de la cellule, il est indispensable qu'un 
système hydrostatique le remplace par un égal volume d'eau: C'est 
le rôle d’une sorte de vessie ou de sac compensateur appelé 
pour cette raison même la compensatrix. Cette dernière s'ouvre 
le plus souvent par sa partie supérieure dans l’apertura en modi- 
fiant convenablement sa forme. Mais dans certaines familles, 


, un 


On MEN PAUIEE DCE D Ne EN HCNSE 


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390 F. CANU 15 Juin 
comme T'ubucellaridæ, cette ouverture, placée inférieurement, est 
très éloignée de l'orifice. C’est le micropore. Les altérations 
fossilifères le bouchent fréquemment. 

Aïnsi la rentrée et la sortie de la minuscule goutte d’eau 
compensatrice, s’operent de plusieurs manières variées, aussi 
originales qu'inattendues. 

Waters a démontré que dans Porina coronata, l'ovicelle est 
placée dans la péristomie. Il doit en être de même de Tubucellaria 
Grateloupi qui en est très voisine. 

Localités. — Gibret, Baigts. Muséum d'Histoire Naturelle, 
collection d'Orbigny, n° 8978. 


ESQUISSE GÉOLOGIQUE DU MASSIF DES BENI SNASSEN 


pAR Louis Gentil 
PLANCHES VIII-IX 


Dans la région littorale du Maroc, comprise entre la frontière 
algérienne du Kiss et l'oued Moulouya, émerge un massif dont les 
cartes actuelles ne donnent qu’une idée très imparfaite. Bien limité 
au Nord par la plaine de Trifa qui l’éloigne de la mer, au Sud par 
la plaine des Angad qui le sépare de ce que j'ai appelé la chaîne des 
Beni Bou Zeggou ', ce massif apparaît comme un vaste bombement 
elliptique dont le grand axe est orienté à peu près Est-Ouest. 

Il est nettement séparé de l'Algérie par un col surbaïssé, le col 
du Guerbous, qui laisse entrevoir cependant des liaisons avec le 
djebel Maaziz et lé Filhaoucen ; dans l'Ouest, la profonde coupure 
de la Moulouya montre qu'il a des attaches avec l’une ou l’autre 
de deux chaînes plus occidentales assez complexes, et sur lesquelles 
plane encore le plus profond mystère, le Rif et le Moyen Atlas. 

Mais, considéré dans son ensemble, le massif des Beni-Snassen 
offre une individualité autant au point de vue orographique qu’au 
point de vue politique *. 

J'ai eu l’occasion, l’an dernier, lors de ma précédente mission, de 
toucher au massif qui nous occupe, du côté algérien. J’ai, en effet, 
traversé la tribu des Beni Khaled, et donné mes impressions sur la 
structure de la chaîne, en même temps que j'ai décrit le gisement 
remarquable de fossiles liasiques que j'ai découvert auprès de 
la source importante d'Aïn A’rbal*. 

A cette époque le cœur du massif demeurait impénétrable, mais 
à la suite d'événements retentissants il a dû être occupé par les 
troupes françaises, et il est, à l'heure actuelle, presque complète- 
ment pacifié. 

Depuis, M. Brives a traversé la région montagneuse entre Aïn 


1. Rapport sur une mission géologique au Maroc, déc. 1907. Nouv. Archives 
des Missions scientifiques, XVI, pp. 189-216. — Recherches stratigraphiques 
sur le Maroc oriental. CR. Ac. Sc., 2° février 1908. 

2. On sait qu'il est habité par des peuplades berbères, divisées en quatre 
tribus (les Beni Khaled, les Beni Mengouch, les Beni Attig et les Beni 
Ourimech) qui, bien retranchées dans leurs montagnes ont, à travers les 
siècles, conservé une indépendance un peu farouche et bien légendaire 
partout au Maroc. 

SC ACESC MLoc Let 


392 LOUIS GENTIL 15 Juin 


Sfah et Ouberkan. Indépendamment du Lias que j'ai signalé et dont 
il confirme l'existence, il indique la présence, au centre de la 
chaine, de schistes primaires, de granites et de filons porphyri- 
ques ; il signale du Miocène inférieur au bord de la plaine des 
Trifa et du Crétacé inférieur auprès ! d'Ouberkan. 

Un voyage de quelques semaines — que je considère comme la 
première étape d’une nouvelle mission dont a bien voulu m'honorer 
le Ministre de l'Instruction publique — m'a permis de parcourir 
dans toutes les directions le pas des Beni Snassen. 

Grâce à l'extrème obligeance des ofliciers des troupes d'occupa- 
tion, j'ai pu circuler en tous sens, recouper plusieurs fois le massif, 
suivre ses profondes vallées. J'ai pu en esquisser la carte géolo- 
gique à peu près complète et relever de nombreuses coupes. 
Enfin, mes récoltes de fossiles et de roches me permettent de 
donner de la chaîne marocaine un premier aperçu que j'aurai sans 
doute l’occasion de développer plus tard*. 


Le massif des Beni Snassen dont le culminant, le Ras Four’al, 
s'élève à 1534 m. au dessus du niveau de la mer, apparaît d'autant 
plus saillant du côté nord, que la plaine des Trifa a une altitude de 
moins de 100 mètres. 

L'impression, du côté sud, est bien différente, puisque la plaine 
des Angad est à la côte de 600 à 700 mètres. Aussi faut-il s'attendre 
à voir, dans les vallées, des profils d'équilibre différents, suivant 
qu on se trouve sur le flanc septentrional ou sur le revers méri- 
dional du massif. 

Du côté nord, les vallées profondes de Sidi Bou Hafyr, de 
l'o. Beni Ouaklan, de l'o. Zegzel, de l’o. Tagma, pour ne citer que 
les plus importantes, ont profondément entaillé la couverture juras- 
sique et mis à nu, dans leur cours supérieur, l’ossature primaire 
du massif, étant donné que leur niveau de base, à leurs confluents 
avec l’o. Kiss ou avec la Moulouya, se trouve à des altitudes 
relativement très faibles. 

D'une manière générale, les choses se passent tout différem- 
ment du côté sud. Les oueds qui coulent sur le flanc méridional 
de la chaîne, en effet, se perdent rapidement dans la plaine des 


1. Les Beni Snassen (Maroc). Bull. Soc. géogr. Alger, avril 1go8. 

2. Il n'est infiniment agréable d'adresser mes plus vifs remerciments à 
tous les officiers qui m'ont aimablement accueilli. La liste en est longue, 
mais je ne saurais passer sous silence les noms du colonel Félineau, com- 
mandant la zone frontière, et des chefs de bataillons placés à la tête des 
différents secteurs, les commandants Barthaud, Hannezo., Strasser et Thou- 
venel. 


1908 GÉOLOGIE DES BENI SNASSEN 303 


Angad, par suite de l’infiltration de leurs eaux dans les graviers 
et les alluvions sableuses, pléistocènes; autrement dit, leur niveau 
de base se trouve à une altitude qui ne descend guère au-dessous 
de 600 mètres. Il en résulte que la vitesse de creusement des 
vallées septentrionales est notablement plus grande que celle des 
vallées méridionales. 

Aïnsi s'explique le plus grand parcours, à l’intérieur du massif, 
des oueds de la première catégorie. Sur le flanc sud, les vallées, 
dont le type est offert par celle de Tarirt, ont, en général, une 
très faible étendue. Et si l’une d'elles, la vallée de lo. Sfrou, 
semble faire exception, il est visible que la plus grande partie de 
son cours est en voie d’être capturée au profit de l'o. Ouberkan. 
_ Toutes les vallées du flanc sud de la chaîne sont ainsi destinées 
à être décapitées au profit des afiluents de l’o. Kiss et de lo. Mou- 
louya qui se dirigent vers le Nord. 


STRATIGRAPHIE 


La série stratigraphique que j'ai observée dans le massif ou à 
ses abords, appartient à la fois aux terrains primaires et aux 
terrains jurassiques. Le Crétacé n'est pas représenté. On observe, 
en outre, sur le bord septentrional de la chaîne, des dépôts 
néogènes. 

I. — Terrains primaires 


Des schistes, intercalés de grès siliceux, aflleurent au centre du 
massif, ainsi que l’a signalé M. Brives. 

Les schistes sont argileux, ardoisiers, noirs et chargés de 
matière charbonneuse, quelquefois lustrés. Ils se délitent en cer- 
tains points, notamment sur le versant méridional du Ras Four'al 
et du dj. Bou Zabel, en grandes plaques, que les arabes uülisent, 
sous le nom de sfah', comme pierres tombales, et qui pourraient 
offrir, en certains points, des ardoises peut-être exploitables. 

On y distingue deux faciès lithologiques différents bien que se 
succédant en continuité et en concordance, du moins apparente. 

Ce sont, à la base, une puissante série de schistes intercalés de 
quartzites blancs, roses ou bruns, en banes d'épaisseur variable, 
depuis 1 cm. à plus d’un mètre. Au-dessus, les schistes argileux, 
ardoisiers, prédominent et sont intercalés de loin en loin, de bancs 
de quartzites noirâtres. 


1. Le nom d’Aïn Sfah est donné, par les indigènes, à l’importante source 
actuellement occupée par l’un des postes francais, à cause de la présence d’un 
gisement de ces schistes ardoisiers au voisinage. 


394 LOUIS GENTIL 15 Juin 


Je n'ai, malgré mes recherches, pas trouvé trace de fossiles dans 
tout cet ensemble dont l'épaisseur totale peut atteindre 1000 mètres, 
mais 1l me semble très probable que les schistes supérieurs repré- 
sentent les schistes à Graptolithes dont j'ai pu préciser l’âge goth- 
landien dans le Haut-Atlas marocain, où ils se trouvent dans les 
mêmes conditions stratigraphiques: ils afileurent, là, suivant l’axe 
de la haute chaîne et aussi dans le Rif occidental, 

Il ne me semble guère douteux que ces schistes ardoisiers 
établissent, dans toute la chaîne du Rif, la continuité entre ceux 
que j'ai observés dans l'Andijera. dans la Méditerranée occiden- 
tale, et ceux du massif des Trara, en Algérie. 

De plus, si cette détermination était confirmée par la découverte 


Dj. Bou Zabel/ 


lahkoucht 
S.E. O.Kebada 


N.O. 


O.Beni Ouak/an 


niv.de la mer 


Fig. 1. — COUPE MONTRANT L'ALLURE DES SCHISTES ET DES QUARTZITES 
DANS LE DJ. BOU ZABEL. — 1/50 000 
S;, schistes et quartzites inférieurs ; S,, schistes ardoisiers supérieurs ; 
S,. schistes ardoisiers métamorphisés par le granite: {m, calcaires du Lias 
moyen ; à, filons de kersantite et de porphyrite. 


de débris organisés, il faudrait rapporter, ainsi que je l'ai fait dans 
le Haut-Atlas, les quartzites subordonnés à l'Ordovicien et peut- 
être aussi au Cambrien. Mais de nouvelles recherches s'imposent à 
ce sujet ; je rapporterai pour le moment, et jusqu’à preuves paléon- 
tologiques plus précises, cet ensemble au Silurien. 

Ces schistes et quartzites anciens se montrent dans la partie la 
plus élevée du massif des Beni Snassen, sauf au Ras Four’al qui 
est couronné par des calcaires secondaires ; le ballon du dj. Bou 
Zabel (1435 m.) et la partie des Beni Khallouf qui s'étendent entre 
le dj. Takoucht et le Ras Four'al en sont constitués (fig. 1). 

De cet affleurement important, les schistes siluriens s’irradient 
dans le fond de toutes les vallées qui en descendent : dans 
l'o. Zegzel, l'o. Ouartas, l’o. Beni Ouaklan et l'o. Bou Hafyr du 
côté nord, dans les vallées de l’o. Kebada, l’o. Sfrou, l'o. Tar'irt, 
sur le flanc méridional du massif. 


1908 GÉOLOGIE DES BENI SNASSEN 399 


Enfin ils apparaissent encore à la faveur de plissements, que je 
décrirai plus loin, au bord de la plaine des Angad, notamment 
auprès d'Aïn Sfah, dans la vallée de l’o. Bessara et dans celle des 
Beni Moussi Roua. Nous verrons aussi comment les quartzites de 
la base affleurent au sommet du dj. Bou Zabel et à l'entrée des 
gorges de l’o. Beni Ouaklan, tandis qu'ailleurs se montrent surtout 
les schistes ardoisiers superposés. 

_ Je n’ai pas constaté, dans le massif des Beni Snassen, la présence 
d’autres terrains primaires que ceux que je viens de décrire; ni les 
dépôts carbonifères qui jouent un rôle si important dans la chaine 
des Beni Bou Zeggou, au Sud, ni les conglomérats et les argiles 
permiens de la région des Trara?, dans l’Est, ne s’y rencontrent. 


II. — Terrains secondaires 


Trias. — Les dépôts secondaires semblent débuter, en un point 
seulement, par le Trias lagunaire, représenté par un petit lam- 
beau de marnes rougeâtres, à cristaux de gypse, qui affleurent 
dans la partie basse de la vallée de l’o. Sfrou, avant d'arriver 
dans la plaine. Mais cette détermination laisse subsister quelques 
doutes à cause de l’exiguité de l’affleurement et de l'absence com- 
plète de fossiles. 


Lias. — Partout ailleurs la série secondaire débute par les 
terrains liasiques. 

Le Lias offre dans tout le massif des Beni Snassen une succes- 
sion lithologique d'une constance tout à fait remarquable qui 
subsiste, en outre, dans l'Est, dans la région des Trara et, au Sud, 
dans la chaine des Beni Bou Zeggou. Cette succession est la 
suivante, en allant de bas en haut : 


1° Conglomérat et grès ie rouges d'une épaisseur 


variable de . . . SAUNA; Of AN SOS TT 
2° Calcaire massif gris, Pléuètre ou Porc dune Drames 

pouvant atteindre . . . Sue 7 Ja De Den 200 D 
3° Calcaires en dalles, intercalés de re MAD EUXS MEN 100 » 
4 Marno-calcaires gris ou rougeâtres . . . . . . . 100 » 


10 L’assise la plus inférieure représente un conglomérat de base 
formé aux dépens de quartzites et schistes siluriens, de granites 
et de roches volcaniques anciennes. Elle renferme fréquemment 


TARADDOrt 2e. loc. cit., pp. 201-205. 
». Louis GENTIL. Esquisse stratigraphique et pétrographique du Bassin de 
la Tafna. Thèse de doctorat, 1902. 


396 LOUIS GENTIL 15 Juin 


de gros galets de ces roches. empâtés dans un ciment argilo- 
gréseux, d'un rouge carmin, chargé d'oxyde de fer. Ce conglomérat 
de base est le même que celui que j'ai observé dans le massif des 
Trara et que je pensais pouvoir représenter l'Infralias (?)'; c'est 
aussi le même que j'ai étudié, plus récemment, dans le dj. el Hamra, 
au Sud d’Oujda :. 

2° L’assise suivante est généralement représentée par un calcaire 
zoogène massif qui, profondément entaillé par l'érosion, constitue 
les paroiïs abruptes des vallées les plus pittoresques de la chaîne. 
Ces calcaires sont gris ou bleuâtres, plus rarement d’une blancheur 
de marbre. Ils débutent fréquemment par une brèche, surtout aux 
points où le conglomérat de base fait défaut. Enfin, ils sont parfois 
magnésiens et passent, en certains points, à des dolomies. 

L'épaisseur de l’assise est très variable : exceptionnellement 
inférieure à 100 m., elle peut en atteindre 200. Dans la région du 
Ras Four'al, sur le flanc septentrional de la chaîne, cette assise se 
subdivise de la façon suivante, de la base au sommet : 


a. Brèche calcaire ou dolomitique grise ou noirâtre, offrant 


aussil'apparenee de cargneules A0E5 1000 CNT RO 
b. Calcaire compact, gris clair, ou blanc ou noir . . . . . 5o » 
cjGalcaire-bleuâtre, massif, 1210 NU VS NFAU MOIS O0) 


A leur partie supérieure, ces calcaires renferment souvent de 
gros silex bruns et noirs qui font saillie sur les surfaces libres. 

3° Ces silex se montrent de plus en plus fréquents à mesure 
qu'ils s'élèvent dans la série, et ils ont leur maximum de dévelop- 
pement dans les « calcaires en dalles ». 

Je désigne sous ce nom l'équivalent lithologique et stratigra- 
phique des alternances de calcaires bleus, en lits de quelques 
décimètres d'épaisseur, intercalés de lits marneux, que j'ai distin- 
gués dans le massif des Trara *. À leur base les lits marneux sont 
très minces et les silex, parfois gros comme une tête, forment des 
lits parallèles à la stratification et quelquefois le remplissage des 
diaclases. A la partie supérieure, les lits argileux prennent de 
plus en plus d'importance et les calcaires en dalles passent insen- 
siblement à une assise essentiellement marneuse, renfermant de 
minces bancs de calcaires marneux. 

J'ai montré dans ma note antérieure ‘ que, dans la zone frontière 
d'Oujda et du Kiss, ainsi que dans le massif des Trara, la série 


1. Thèse, loc. cit., p. 146-149. 

DCR. AC.5C., 100 CU ELIRADDONL.-260pD 204 
3. -Loccitt, p.x501et sui". 

ROCRMAGASC" loemcit 


1908 GÉOLOGIE DES BENI SNASSEN 307 


liasique, partout représentée avec les caractères pétrographiques 
que je viens de décrire, débute stratigraphiquement par la zone à 
Amaliheus margaritatus Moxrr. du Lias moyen, et comprend 
le Domérien, le Toarcien. et très vraisemblablement aussi Aalé- 
nien. 

Cette conclusion, basée sur l'étude de deux gisements fossili- 
fères que j'ai découverts, l'un dans le dj. el Hamra, aux environs 
d'Oujda, l’autre à Ar'bal (Beni Khaled), non loin de la frontière de 
l'o. Kiss, s'étend à tout le massif des Beni Snassen. 

J'ai, en effet, dans mon récent voyage, trouvé un certain nom- 
bre de gisements nouveaux qui confirmentnettement cette manière 
de voir '. Aussi me semble-t-il impossible de revenir, comme 
l’a fait récemment M. Brives?, à l'ancienne attribution au Lias 
inférieur et moyen, des calcaires massifs de la série qui nous 
occupe. Quelques coupes dans les régions où j'ai pu recueillir 
des fossiles, sont convainecantes à cet égard. 


Coupe du djebel el Hamra. — Le djebel ei Hamra, bien que 
situé en dehors du massif qui fait l'objet de cette note, offre 
une coupe importante qui mérite d’être décrite ici, par suite de la 
présence du gisement fossilifère que jy ai trouvé l'été dernier. 


SSE. Dj.el Hamra N.N.O. 


niv.de/a mer 


Fig. 2. — Coupe DU DJ. EL HAMRA. — 1/200 000. 


1, conglomérat de base: 2, brèche de calcaire magnésien (Lias moyen); 5, 
calcaire massif du Lias moyen; 7,, grès et argiles séquaniens; }, laves et 
tufs leucitiques ; q. alluvions. 


Cette colline, aride, borde au Sud, la dépression au centre de 
laquelle est bâtie la ville marocaine d'Oujda. Sa coupe transver- 
sale est figurée ci-dessus (fig. 2). 

Le conglomérat rouge qui apparaît au centre de Fanticlinal 


1. Deux de ces gisements n'ont été indiqués par deux officiers topo- 
graphes, MM. Rocer ct UFFLER, que je suis heureux de remercier ici. 
DMNÉOC CUT SD EE 


398 


LOUIS GENTIL 


15 Juin 


liasique renferme une petite faune dans laquelle j'ai pu déter- 


miner les espèces suivantes : 


Amaltheus margaritatus MonrTr. 
— ruthenensis REYN. 


Zeilleria subnumismalis DAvVIDSON. 


Terebratula punctata Sow. 


Rhynchonellacurviceps QuENsTr.sp. 
— cf. Schimperi, Haas. 

Gryphæa obliqua Gozpr. 

Pecten strionatis QUENST. 


— cf. subpunctata Sow. Lima du gr. de L. gigantea Sow. 
Rhynchonella tetraedra Sow. — Sp. 
— cf. Rosenbuschi HAAS. 


Cette faune appartient à la zone à Amaltheus margaritatus du 
Lias moyen. Elle se trouve non seulement dans le conglomérat 
rouge, mais également à la base des calcaires compacts du dj. 
el Hamra. Elle indique donc que toute la série des dépôts liasiques 
qui surmontent le conglomérat de base, sont d’une époque qui ne 
peut remonter au delà du Domérien. La partie inférieure du Lias 
moyen et du Lias inférieur fait donc défaut dans cette montagne, 
de même que dans le massif des Trara, d’après les coupes que j'en 
ai publiées, dans ma thèse de doctorat ". 

Nous allons voir qu'il en est de même, dans les Beni Snassen. 


Coupe d'Ain A’rbal. — J'ai revu le gisement d'Aïn A’rbal, dans 


S. N. 


à TE. ardins d'Arbal 
SR  — 


niv.de la mer fin Flerjia Air Ar bal 
Fig. 3. — Coupr D’AÏN AR’BAL. — 1/50 000 
Lias moyen : 1, calcaire massif gris ou bleuâtre; — Lias supérieur : 2, cal- 
caire en dalles à silex; 3, marnocalcaires; — pm, conglomérats néogènes; 


ar, gisements de Céphalopodes toarciens. 


lequel j'ai découvert, l'été dernier, le gisement toarcien que j'ai 
signalé ?. 

Arbal se trouve au bord du massif, dans les premiers escarpe- 
ments qui limitent la plaine des Trifa. L'o. A’rbal coule dans la 
plaine pour aller rejoindre l’o. Kiss, à 4 km. en aval du camp de 


1. 10C: cit; p-a8;et Suiv. 
9. 1CR AC. SC, Loc. Cil: 


1908 GÉOLOGIE DES BENI SNASSEN 399 


Martimprey, et cette petite rivière, presque exclusivement alimen- 
tée par les sources importantes d’Aïn A’rbal et d’Aïn Merjia, fait 
suite à l'o. Bou Hafyr dont la vallée prend naissance au pied 
sud du Ras Four’al et du col de Tar’irt. 

En remontant l’oued, à partir de la plaine, on pénètre dans une 
vallée d'abord très resserrée, creusée dans le Lias et qui s’élale 
ensuite dans les schistes primaires et dans des roches volcaniques, 
anteliasiques dont je parlerai plus loin (fig. 3). 

A la base de l’assise marno-calcaire (n° 3, fig. 3) j'ai recueilli 
d'abord en août 1907, puis en avril 1908, de nombreux échantil- 
lons qui m'ont fourni la liste suivante : 


Phylloceras Nilssoni HE8. sp. Harpoceras bicarinatum Muxsr. 
— Gajdrii GYuLA. in ZIET. 
— Partschi REYNÈS. — concasum SOW. 
— Sp- Hammatoceras insigne Scaügz. 
Lytoceras dorcadis MENEGH. Grammoceras fallaciosum BAYLE. 
— sp. — fallaciosum var. Cot- 
Hildoceras bifrons Bruc. teswaldiæ S. Buck. 
— Mercati HAUER. Cæœloceras (Peroniceras) subarma- 
Lillia Bayani Du. tum Y.et B. 
—  comensis DE BUCH. —— acanthopsis D'Or. et 
—  Erbaensis HAUER. nombreuses variétés. 


Aulacoceras Guidonii MENEGH. 
Cette faune caractérise la zone à Lytoceras jurense du Toarcien. 


Coupe de l’oued Tazarin. — Au Sud du poste d’'Ouberkan, le 


Gorges de /0.Tazarin 


D). Tampout 
S. | 


l 
| 
| 
! 
l 
! 
l 
! 
+ 


Fig. 4. — COUPE DE L'OUED TAZARIN. — 1/100000 


x, porphyrites antéliasiques ; 7, conglomérat de base; {m, calcaires du Lias 
moyen. — Lias supérieur : ls,, calcaires en dalles; {s,, marno-calcaires, — 
2, argiles et grès oxfordiens; q, alluvions de la plaine des Trifa. 


Lias fossilifère forme, sur les contreforts septentrionaux du massif, 
une bande en continuité avec celle d’Aïn A’rbal. Il fait partie, là, 
du revêtement calcaire du flanc nord de la montagne et il est pro- 


400 LOUIS GENTIL ro Juin 


fondément entaillé par les vallées qui descendent des crêtes, 
notamment par les vallées de l’o. Zegzel (o. Tazarin) et de lo. 
Beni Ouaklan qui forment, par leur jonction, l'o. Ouberkan. Les 
coupes, le long de ces oueds, à leur débouché dans la plaine des 
Trifa, sont identiques. 

Celle, relevée suivant le cours de l'o. Tazarin, offre la succession 
figurée ci-dessus (fig. 4). Elle montre, à la base du Lias, le conglo- 
mérat de base ferrugineux, et, au-dessus, en concordance, des 
marnes schisteuses qui sont elles-mêmes recouvertes par les 
argiles et les grès de l'Oxfordien. 

Au dessous du village de Tazarin et le long de la berge, rive 
gauche de l’oued, j'ai trouvé, dans les marno-calcaires gris ou rou- 
getres, identiques à ceux d'A'rbal, les matériaux d'une belle faune 
parmi lesquels je puis citer un certain nombre d'espèces : 


Phylloceras Nilssoni Hér. Harpoceras bicarinatum Muxsr.in 
Spadæ MiNEcir. Zarr. 
Gajdrii GxuL. Grammoceras Siæmanni Ovr., in 
cf. Partschi REYNES. Do. 
- sp. Poly plectus discoides 7aer. 
Lytoceras dorcadis MENEGu. Cæloceras crassum Paie 
— sp. — subarmatum Y. et PB. 
--- Sp. et nombreuses va- 
IHildoceras bifrons Brüc. riélés. 
— Levisoni Sims. — acanthopsis b'Or8. 
Lillia Bayani Dux. Nautilus latidorsatus D'Or. 
—  comensis BucH. Belemnites indét. 
ITarpoceras cumulatum WyATr. Aulacoceras indunense MENEGu. 


Plus à l'Ouest, sur les berges de lo. Beni Ouaklan, au point où 
celte rivière reçoit l'o. Ouartas, se trouve un autre gisement qui 
m'a permis d'établir la liste suivante : 


Phy:lloceras Nilssoni HEB. Harpoceras bicarinatum Muxsr. in 
- cf. Capilanei CAT. Zaxer. 
— Sp. Grammoceras Sæmanni OpPe. in 
Lytoceras dorcadis MENEGH. Du. 
— sp. Cæœloceras subarmatum Y. et B.et 
Hildoceras bifrons Bruc. nombreuses variétés. 
— Levisoni Sims. _ Desplacei D'Onrs. 
Lillia Bayani Du. Aulacoceras indunense MENEGH. 


Harpoceras cumalatum HYATT. 


Je signalerai encore un important gisement liasique dans la 
D 5 
vallée de l’o. Beni Amir. 
La coupe relevée entre la crête du dj. Aster et la dépression de 


1908 GÉOLOGIE DES BENI SNASSEN 4oI 


Taforalt, à travers cette vallée, montre la succession figurée 
ci-dessous (fig. 6). 

Les fossiles sont ici généralement engagés dans les bancs cal- 
caires, intercalés dans des lits marneux en Æ,'. J'ai reconnu 
parmi les échantillons que j'ai rapportés les espèces suivantes : 


Harpoceras radians REIN. Lillia cornensis Bucux. 
Hildoceras (Arietites) Caterinæ P.  Grammoceras Sæmanni Du. 
et V. — toarcense D'ORB. 


A une distance verticale de plus de 5o m. au-dessus de ce gise- 
ment F, se trouve un autre gisement fossilifère mr: caractéri- 
sant un horizon du Jurassique dont il sera question plus loin. 

Ainsi, tous les gisements fossilifères qui précèdent appartien- 
nent à un même niveau du Lias supérieur (Toarcien). 

Tous ces points fossilifères se trouvent au-dessus des «calcaires 
en dalles » et, à plus forte raison des calcaires massifs, parfois 
magnésiens, qui forment les escarpements rocheux importants de 
la chaîne. Comme, d'autre part, ces derniers renferment à la base, 
à Oujda, la petite faune à Amaltheus margaritatus que j'ai signalée 
plus haut, il en résulte qu'entre cet horizon et le précédent se 
trouve intercalée, sur une épaisseur pouvant dépasser 200 et même 
300 m., une puissante série de dépôts calcaires ou marneux repré- 
sentant la partie supérieure du Lias moyen (Domérien) ou le 
Toarcien. 

IL est très vraisemblable, en outre, que l’Aalénien se trouve 
représenté par une assise encore importante de marnes et de 
calcaires qui surmonte le niveau à Céphalopodes le plus élevé que 
j'ai rencontré. Mais je n'ai pas trouvé, malgré mes recherches, la 
preuve paléontologique de l'existence de cet Aalénien. 

Les conclusions qui précèdent ne peuvent s’accorder avec les 
observations de M. Brives qui voit, dans les calcaires massifs des 
Beni Snassen l’ensemble du Lias inférieur et du Lias moyen” et 
cite, à l'appui de cette détermination, Rhynchonella tetraedra, 
du Lias moyen, qu’il aurait trouvé au dessus de ces calcaires 
massifs et, par suite, dans les « calcaires en dalles ». 

Cette découverte, qui paraissait fort importante, était en con- 
tradiction avec mes observations antérieures, aussi méritait-elle 
confirmation. 


J'ai eu l’occasion de fouiller le gisement de Brachiopodes, signalé 
P » S18 


nl 


. Voir plus loin coupe fig. 6, p. 404. 
MDocAciUAprs: 


D 


Qt 


Novembre 1908. — T. VIIL. Bull. Soc. Géol. Fr. — 96. 


4o2 LOUIS GENTIL 15 Juin 


par M. Brives. Ce gisement est situé dans la haute vallée de lo. 
Ouberkan, de l’o, Moulaï Idriss; on le trouve à un niveau élevé 
des « calcaires en dalles » ou, ce qui revient au même, tout à 
fait à la base des marno-calcaires à Céphalopodes, puisqu'il y a 
passage insensible entre ces deux assises, qu'il est d’ailleurs 
impossible de bien délimiter. 

‘On peut relever à travers la vallée la coupe ci-dessous : 


©. Moulaï /ariss 


1 
Il 
1 
! 


niv. de /a mer 


Fig. 5. — COUPE DE LA VALLÉE DE L'OUED MouLaï Ipriss 


Lias moyen : 1, calcaire massif gris ou bleuâtre., — Lias supérieur : >», caleai- 
res en dalles à silex ; 5, marnocalcaires. 
Les fossiles, pas très abondants en ce point, sont représentés 
par des Brachiopodes, surtout des Rhynchonelles, et des Ammo- 


nites et j'ai pu reconnaître, dans les échantillons que j'ai rapportés : 


Lytoceras sp. Cæœloceras Taramellii P. et V. 
Harpoceras variabile D'Or. Rhynchonella sp. 
Grammoceras fallaciosum BAYLE.  Pecten sp. 
— — var. Lima sp. 
_ cotteswaldiæ S. 
Buckm. 


Cette faune, nettement toarcienne, explique comment je n'ai pas 
retrouvé la Rhynchonella tetraedra signalée par M. Brives. 

Mes recherches dans le massif des Beni Snassen confirment, en ce 
qui concerne les terrains liasiques, les conclusions auxquelles j'étais 
arrivé dans la région d'Oujda et la zone frontière du Kiss . 


1° Le conglomérat de base marque ici, comme ailleurs dans les 
régions occidentales du Tellalgérien, la transgression mésoliasique. 
Les dépôts liasiques d’alentour, représentés sur de vastes régions, 
par la zone à Amaltheus margaritatus du Lias moyen, com- 
prennent le Domérien, le Toarcien et très vraisemblablement 
aussi l’Aalénien. 

2 La rareté des Phylloceras et des Lytoceras dans tous les 
gisements que j'ai explorés comparée à l'extrême abondance des 
Hildoceras, souligne la remarque que j'avais faite à propos des 
gisements analogues du Trara (Thèse, p.55) à l'Est de la fron- 


1. CR AC SC, loc.LCit: 


1908 GÉOLOGIE DES BENI SNASSEN 403 


tière. Depuis, M. Robert Douvillé a fait la même remarque à 
propos de gisements toarciens d’Andalousie '. Elle semble ainsi 
s'étendre à toute la Méditerranée occidentale et elle indique des 
dépôts de mer moins profonde que ceux de l'Ammonitico rosso 
de l'Apennin et de la Lombardie. 


Le Lias joue un rôle très important dans l’erographie du massif 
des Beni Snassen. Il forme le revêtement de la chaîne sur son 
flanc nord et son flanc sud, depuis les environs de Taforalt jus- 
qu'au col du Guerbous, où il se trouve en continuité avec les mêmes 
terrains dans le Maaziz et dans la chaine du Filhaoucen, en Algérie. 

Entre ces limites il affleure presque partout, même au sommet 
du Ras Four'al, contrairement à ce qu'indique la coupe donnée 
par M. Brives dans sa note; à l'exception de ce sommet, il a dis- 
paru par érosion dans la partie la plus saillante de la chaîne. 
C'est ainsi que les vallées profondes des deux versants ont mis à 
nu le soubassement primaire, dans les gorges pittoresques des o. 
Bou Hafvr, Tar'irt, Zegzel, etc., tandis qu’elles ont complètement 
décapé les crêtes tout autour du dj. Bou Zabel. 

Dans l'Ouest, le Lias disparaît sous une couverture de terrains 
jurassiques. 


Aux dépôts liasiques succèdent toute une série d'assises, comme 
l'indique la coupe de la vallée de Beni Amir. 


Bajocien. — On observe, tout d’abord, au-dessus des marnes 
calcaires du Lias supérieur, et reposant en concordance de strati- 
fication, des marnes grises ou blanchâtres, dures, schisteuses ou se 
débitant en esquilles, intercalées de bancs de calcaires marneux 
gris ou noirâtre, également schisteux. La puissance visible de 
cette assise est d'environ 60 mètres. 

Ces lits marneux ou calcaires sont, par place, pétris de Posi- 
donies. 

J'ai recueilli dans la vallée de Beni Amir, dans la première 
moitié de cette assise marno-schisteuse, les éléments de faune 
caractérisant la zone à Cœloceras garantianum D’Ors. sp. 


Cœæloceras garantianum (?)échant.  Perisphinctes cf. Martiusi D'Ors. 
déformé. Phytlloceras cf. mediterraneum 
— Daubenyi GEMM. NEuM. 
—  plicatissimumQu.(—A.  Lytoceras adeloïdes Kup. 
Humphriesianus pli-  Glossothyris pteroconcha GEmv. 
catissimus Qu.). Rhynchonella defluxa OpPe. 


1. Esquisse géologique des Préalpes subbétiques (Partie centrale), Paris, 1906, 
P. 46, 47. 


404 LOUIS GENTIL 15 Juin 


Dans la partie la plus élevée de ce gisement se montre en abon- 
bance une Posidonie qui offre, dans le jeune âge seulement, les 
côtes de Posidonomya Dalmasi Dum. C'est une espèce intermé- 
diaire entre cette dernière et la Posidonomya alpina A. Gras. Il 
est assez vraisemblable, en outre, que ces deux espèces sont asso- 
ciées dans ce gisement des Beni Snassen. comme elles le sont 
parfois dans les Alpes. 

Plus à l'Est, à environ 6 km. de Beni Amir, j'ai trouvé un autre 
gisement bajocien offrant les mêmes espèces. 

Ce point fossilifère se trouve dans la vallée de Beni Ahmed 
Tanout, aflluent de la vallée de lo. Zegzel. 

Il y a continuité des couches entre les deux gisements bajociens 
et la succession du Lias et du Bajocien, dans la vallée de Beni 
Ahmed Tanout, identique à celle de Beni Amir, ainsi que le montre 
la coupe ci-dessous. 


Dj. Aster / 1007) 


NZ 
ie 
Taforal 
| < nee aforalt 


niv. d'e la mer + 


Fig. 6.— CouPE A TRAVERS LA VALLÉE DE BENI AMIR. — 1/50 000 


lm, Lias moyen (calcaires massifs). — {s, Lias supérieur : Ls,, calcaires en 
dalles ; {s,, marnocalcaires.— j,, Bajocien et Bathonien (marnes schisteuses); 
Je, Callovien et Oxfordien (argiles et grès); j,. Séquanien (argiles et grès, 
c, bancs de calcaire oolithique); js, Jurassique supérieur (calcaires magné- 
siens). — #,, gisement toarcien; "#,, gisement du Bajocien supérieur. 


La valeur stratigraphique des Posidonies est très relative, 
mais, par contre, les faunules de Céphalopodes que je viens de 
signaler ne laissent subsister aucun doute sur les couches qui 
les renferment. Elles caractérisent le Bajocien supérieur. 

De plus, ces associations rappellent celles décrites par M. Gem- 
mellaro, dans des couches de Sicile, avec Posidonomy a alpina. 


1908 GÉOLOGIE DES BENI SNASSEN 405 


Bathonien et Callovien. — L'assise marno-schisteuse de Beni 
Amir et de Beni Ahmed Tanout se poursuit sur une trentaine de 
mètres d'épaisseur, au moins, au-dessus des gisements du Bajocien 
supérieur, et cette épaisseur correspond très vraisemblablement à 
l’ensemble du Bathonien et du Callovien; mais la preuve paléonto- 
logique de ces deux étages reste à faire. 

Il me parait intéressant de faire remarquer ici que, depuis le 
massif de Santa Cruz d'Oran jusque dans les Beni Snassen, se 
montrent, en passant par le massif des Trara, la même succession 
de couches du Lias et de la partie inférieure du Jurassique que 
je viens de décrire. 

J'ai signalé‘ la Posidonom ya alpina dans des marno-calcaires 
schisteux, analogues à ceux des Beni Amir et de Beni Ahmed 
Tanout, dans le ravin de l'Ardoisière du Santa Cruz d'Oran et aussi 
dans les Beni Ouarsous du massif des Trara, et j'ai placé ces 
couches dans le Callovien, par suite de la présence assez fréquente 
de P. alpina, à ce niveau, dans les Alpes. 

Les observations qui précèdent montrent qu’il faut donner aux 
marnes schisteuses d'Oran et des Trara, comme à celles des 
Beni Snassen, une interprétation stratigraphique plus large. Là 
comme ici, il faut y voir l'ensemble du Bajocien, du Bathonien et 
du Callovien. 

La continuité de la sédimentation depuis le Lias, ainsi que dans 
les dépôts qui le surmontent et que nous allous examiner, semble 
d'ailleurs bien l’aflirmer. 


Oxfordien, Séquanien et Jurassique supérieur. — Le 
Bajocien fossilifère, de la vallée de Beni Amir, est recouvert en 
discordance par une succession d'assises qui montie l'extension, 
vers l'Ouest et le Nord-Ouest, des dépôts jurassiques du dj. 
Filhaoucen et du massif de Tlemcen-R'ar Rouban. 

Je n'ai que peu de choses à dire de ces terrains, dans lesquels je 
n'ai pas trouvé de fossiles ou du moins aucun fossile déterminable,. 

La coupe de Beni Amir (fig. 6, p. 404) nous montre du fond de 
la vallée à la crête qui domine Taforalt : 

1° Une série d’argiles schisteuses, verdâtres, intercalées de petits 
bancs de grès siliceux brunâtres et dont l'épaisseur peut atteindre une 
centaine de mètres. 


Cet ensemble constitue le prolongement vers l'Ouest des argiles 
oxfordiennes du dj. Filhaoucen, qui, sont elles-mêmes, en con- 


1. Thèse, loc. cit., p. 173-170. 


4o6 LOUIS GENTIL 15 Juin 


tinuité avec les schistes et grès d'Oran dans lesquels j'ai signalé 
une faune oxfordienne caractérisée par Cardioceras cordatum 
Sow., Phylloceras Kudernatschi Hau., Phylloceras tortisul- 
catum D'Ors., etc. '. Ces argiles sont également développées dans 
le massif du Ras Asfour, où elles reposent, en concordance, sur 
des bancs de calcaires renfermant la faune callovienne signalée 
par M. Paul Lemoine et par moi *. 

Malgré mes recherches, je n'ai pas trouvé de fossiles dans la 
région qui nous occupe. 

Dans les Beni Snassen, comme dans le Filhaoucen et le Ras 
Asfour, cet Oxfordien est transgressif sur le Lias et les schistes 
primaires. J'ai récemment signalé la même transgression du 
Callovien dans le Ras Asfour*. 


2 Au-dessus de l’Oxfordien, j'ai retrouvé les mêmes grès bruns, assez 
durs, en bancs de 50 ems. à 1 m. d'épaisseur, intercalés d’argiles schis- 
teuses vertes, parfois bariolées de couleur lie-de-vin et rouge, que j'ai 
décrites au Nord de Lalla Marnia, dans le bassin de la Tafna. 


En ce dernier point j'ai signalé, dans des lentilles de calcaire 
zoogène intercalées, une petite faune de Brachiopodes et d° Échi- 
nodermes, avec Polypiers, que A. Peron a rapprochée de faunes 
séquaniennes du Sud de la province d'Alger * 

J'ai seulement trouvé dans les Beni Ourimech, au milieu de 
cette formation, des bancs de calcaire oolithique avec débris 
d'Encrines, de Bivalves, de Gastropodes (Nérinées) et de Poly- 
piers, malheureusement indéterminables. 

3% Enfin, à cette série argilo-gréseuse, qui, dans le massif des Beni 
Snassen, peut atteindre 250 mètres, succède une importante assise de 
calcaires compacts et de dolomies, en bancs bien réguliers, qui consti- 
tuent le prolongement vers l'Ouest des dépôts analogues de la crête du 
dj. Filhaoucen et du sommet des monts de Tlemcen où ils sont con- 
sidérés comme appartenant au Jurassique supérieur. 


Le dj. Bou Zemmour, qui constitue, dans les Beni Ourimech, 
le bord sud du plateau qui domine la plaine des Angad, montre 
la succession de tous les dépôts jurassiques que je viens d'énu- 
mérer. 

Tout est à faire pour l’étude stratigraphique de cette série juras- 
sique et je ne doute pas que des recherches patientes n'amènent, 


1'Alhesemoce Git: 

2. CR. Ac. Sc., août 1904, et A.F.A.S., Congrès de Cherbourg, 1905. 

3. 1CR. Ac. Sc; locueit. 

4. Voir à ce sujet : Louis GEnTiz. Bul. Sere. Carte géol. alg. (2°), n°4, 
PP. 119-121. 


1908 GÉOLOGIE DES BENI SNASSEN 407 


aussi bien dans le massif de Tlemcen et le dj. Filhaoucen que 
dans les Beni Snassen, la découverte de quelques rares gisements 
de fossiles qui préciseront les niveaux jurassiques auxquels ils 
appartiennent. 

Au point de vue de leur extension, il ne semble pas douteux que 
ces dépôts n'aient recouvert toute la région. Ils sont actuellement 
très morcelés et forment toute une bande autour du massif, au 
Nord dans la plaine des Trifa, au Sud dans les dj. Mer’ris, Hararza, 
Sidi Soltan et à l'Ouest, depuis Taforalt jusque vers la Moulouya. 

Cette série jurassique limite les dépôts secondaires, tout au 
moins dans l'étendue du massif qu'il m'a été permis d'explorer, 
et il faut renoncer à voir dans les mamelons qui dominent Ouber- 
kan des représentants du Crétacé inférieur, ainsi que M. Brives 
l'indique dans la coupe qu'il a donnée dans sa note'. Ces mame- 
lons, en éffet, sont constitués par les argiles et grès oxfordiens 
car ils sont recouverts, normalement, par les grès séquaniens qui 
leur succèdent, en ce point comme partout où ils affleurent dans la 
région ”. 


IIT. — Terrains tertiaires 


Miocène. — (Ces terrains néogènes existent à la bordure du 
massif des Beni snassen et de la plaine des Trifa. 

Ainsi que je l'ai signalé dans mon rapport de mission de l’année 
dernière, tout le petit sahel du Korn ech Chems qui, partant 
d'Adjeroud sépare la plaine des Trifa de la côte, est constitué par 
le prolongement vers l'Ouest des dépôts du Miocène moyen, que 
j'ai pu suivre de façon presque continue depuis Nemours. Il semble 
seulement que le massif des Nisirda ait forcé la mer helvétienne à 


1UBOGC cit D: 7- 

2. Bien qu'avec des documents topographiques très imparfaits, j’ai tenu à 
figurer les contours des terrains que je viens de décrire sur une carte à 
l'échelle de 1/100 000. J’ai été aidé à ce sujet par les officiers de la brigade 
topographique placés sous le commandement du capitaine Guéneau, qui 
opérait dans la région au moment de mes recherches. Je remercie tous ces 
messieurs de leur précieux concours et, en particulier, le lieutenant Roger, 
dont les observations n'ont permis d'étendre ma carte plus à l'Ouest. 

Depuis, j'ai pu coordonner mes documents cartographiques grâce à des 
calques photographiques des levés de la brigade, qu'a bien voulu me com- 
muniquer le général Lyautey. Et, dans le but de donner plus d’approxi- 
mation à mes contours géologiques, j'ai réduit l’ensemble à l’échelle de 
1/400 000. 

C’est ainsi que la carte (planche VIIT) qui accompagne ce mémoire pourra 
être considérée, au moins provisoirement, comme donnant une physionomie 
assez approchée de la cartographie stratigraphique du massif des Beni 
Snassen ; mais je la publie seulement avec ces réserves. 


Aoë LOUIS GENTIL 15 Juin 


communiquer par l'emplacement de la Méditerranée actuelle avec 
la plaine des Trifa et le golfe de Bab el Assa. 

Les fossiles que j'ai recueillis aux environs de Nemours, ainsi 
qu'aux abords de Port-Say, les placent à la partie supérieure 
de l’Æelvétien ou à la base du Tortonien. 

Les dépôts miocènes se poursuivent au delà de la Moulouya, au 
pied des Kebdana, et il semble bien que le fleuve les ait traversés 
sur un long parcours, à en juger par ses eaux boueuses qui témoi- 
gnent de la présence, sur une grande étendue, d’argiles tertiaires. 

Les argiles du Miocène moyen forment presque partout le sou- 
bassement de la plaine des Trifa. Elles se relèvent sur le bord 
septentrional du massif des Beni Snassen et sont visibles dans la 
partie est, dans la coupure des vallées qui en descendent. 

Elles sont recouvertes par un poudingue à gros galets, en 
grande partie empruntés aux calcaires du Lias et aussi aux roches 
sédimentaires et éruptives du Primaire. Ces blocs, plus ou moins 
roulés, sont cimentés par un grès calcarifère. 

J'avais observé ce conglomérat, durant l'été 1907, dans la région 
d'Arbal, et je le considérais, en l'absence de tous documents 
paléontologiques, comme faisant probablement partie des dépôts 
pliocènes de la plaine. 

Je n'ai acquis depuis, aucune donnée précise sur l’âge de ces 
dépôts miocènes : je pense seulement qu'ils pourraient aussi bien 
représenter un faciès du Tortonien supérieur, tel que cet étage 
miocène se montre assez fréquemment dans le Tell algérien. Mais 
il me paraît impossible d'admettre avec M. Brives, qui les a 
touchés au Sud d'Ouberkan, leur âge cartennien (Miocène infé- 
rieur); et les Pectinidés «en mauvais état de conservation », signa- 
lés par mon confrère, ne peuvent appartenir qu'au Tortonien ou 
au Pliocène, pour les raisons que je viens d'indiquer. 

Dans la plaine des Angad, pas plus que l’an dernier, je n'ai 
trouvé de dépôts miocènes. 


Pliocène et Pleistocène. — Je crois devoir placer dans le 
Pliocène les sables rouges, parfois argileux, qui forment, au Nord 
du massif des Beni Snassen, notamment à la bordure du sahel du 
Korn ech Chems, des mamelons élevés de quelques dizaines de 
mètres au-dessus de la plaine. Ces sables rouges ont été profondé- 
ment remaniés, si bien que je considère, après l'avoir traversée 
de long en large, la plaine des Trifa comme en grande partie 
pleistocène. 

Je signalerai enfin un Pliocène lacustre récent, aux abords de 
la Moulouya. Sur la rive droite de ce fleuve, dans la région de 


1. Loc. cil.; p. 10. 


1905 GÉOLOGIE DES BENI SNASSEN 409 


l’Aïn Zerga et près de son embouchure, se montrent des marnes 
blanchâtres et des travertins sur une épaisseur visible d’une quin- 
zaine de mètres. Il n’est pas rare de trouver dans les calcaires 
compacts des empreintes de Mollusques lacustres et terrestres 
empâtés, et, dans les marnes, j'ai recueilli, en plusieurs points, un 
grand nombre de Mélanopsidés. 

Ces dépôts semblent reposer, de même que les sables rouges, 
sur le substratum argileux du Miocène moyen, et c’est ainsi que 
j'explique la présence, à une faible profondeur, dans la plus 
grande partie de la plaine des Trifa et notamment dans sa partie 
occidentale, d'un niveau d’eau important qui contribue à donner 
à cette plaine sa fertilité bien connue des indigènes et qui mérite 
de fixer l'attention. 


ROCHES ÉRUPTIVES ET TECTONIQUE 


Je ne m'étendrai pas sur la tectonique du massif des Beni 
Snassen ni sur les roches d'origine ignée que j'ai observées, me 
réservant de reprendre ce côté de la géologie de la région dans 
un mémoire d'ensemble que je me propose de publier sur la zone 
frontière algéro-marocaine. 

Je me bornerai, dans cet exposé succinct, à donner une courte 
description des principales roches de profondeur ou d’épanche- 
ment que j'ai rencontrées et à esquisser les grands traits de la 
tectonique du massif. 


Roches éruptives. — (Ces roches appartiennent à trois 
époques différentes de l’histoire géologique du massif. Les unes, 
de profondeur ou de demi-profondeur, datent des temps paléo- 
zoïques ; les autres appartiennent à deux phases volcaniques bien 
distinctes, dont l’une remonte à la fin de la période primaire ou au 
début de la période secondaire et dont l’autre date du Néogène. 


1° Des granites affleurent au cœur du massif. 

Le type le plus répandu est une roche de couleur grise, à nom- 
breuses lamelles de biotite disséminées dans une association de 
quartz et de feldspaths. 

Au microscope, on observe un peu de magnétite, de la biotite 
brune parfois chloritisée, avec inclusions d’apatite, plus rarement 
de zircon à auréoles pléochroïques, de la muscovite assez rare, en 
petits cristaux. Les feldspaths sont représentés par de l’orthose et 
surtout des plagioclases formés d’oligoclase et d’andésine acide ; 
ces feldspaths calcosodiques sont toujours maclés suivant les lois 


410 . LOUIS GENTIL 15 Juin 


de Carlsbad, de l’albite et de la péricline, et ils se montrent sou- 
vent entourés d’une bordure périphérique d'orthose: ils sont plus 
ou moins altérés, kaolinisés et chargés de micas secondaires ; 
l'orthose est fréquemment aussi faculée d’albite. Le quartz est en 
grandes plages dans les préparations. 


Des granulites de couleur plus claire, roses ou blanches, traver- 
sent en filons les granites à mica noir. Elles s'en distinguent par 
la rareté de la biotite et l'abondance des petites lamelles de musco- 
vite. L'orthose, abondante, est souvent faculée d’albite ; la roche 
n'a pas de microcline, mais un feldspath plagioclase formé d'oligo- 
elase. Le quartz, assez abondant, donne nettement à la roche une 
structure granulitique. 

Une variété de couleur rose de cette granulite montre une ten- 
dance à la structure microgrenue. 


Les schistes et les quartzites siluriens ont subi, au contact des 
granites que je viens de décrire, un métamorphisme intense qui 
mérite une étude de détails que mon exploration rapide ne m'a 
pas permise. ‘ 

Je citerai cependant deux types de contact affleurant, sur d'assez 
grandes étendues, au pied méridional du Ras Four’al. 

Le plus fréquent est compact, finement rubané, de couleur gris- 
brunâtre, caractérisé par de très nombreux petits cristaux noirs 
d’andalousite couchés dans les plans de fissilité de la roche. Au 
microscope, on observe un beau type de schistes micacés à anda- 
lousite. L’andalousite offre le type Huelgoat de M. Lacroix ; elle 
ne renferme jamais de matières charbonneuses: elle est développée 
sur un fond de biotite et de séricite. 

Une autre roche de contact assez fréquente constitue un schiste 
à andalousite et cordiérite. Elle ne peut se distinguer de la précé- 
dente à l'œil nu ; en lames minces, l'andalousite s'y observe avec 
les mêmes caractères et la cordiérite, plus rare, est parfois maclée 
suivant 9° (130). De grandes lamelles de muscovite accompagnent 
les cristaux d'andalousite et ces trois minéraux se développent 
sur un fond finement grenu de biotite, de muscovite et de quartz, 
avec un peu de magnétite. 

Ces roches constituent de beaux spécimens de métamorphisme 
exomorphe de granites : les schistes micacés à andalousite résul- 
tent de la transformation des schistes ardoisiers siluriens, tandis 
que le type à cordiérite provient du contact de schistes quartzeux 
ou des quartzites intercalés aux mêmes niveaux. 

Les granites des Beni Snassen et leurs contacts métamorphiques 


1908 GÉOLOGIE DES BENI SNASSEN 4x 


rappellent à s'y méprendre les roches similaires du massif des 
Trara'. De même qu’à Nedroma, les granites à mica noir forment 
une bosse qui affleure dans la haute vallée de l’o. Zegzel, au 
contact du Silurien. 

Le métamorphisme intense des dépôts de cet âge montre la 
postériorité de la consolidation des granites et des filons granuli- 
tiques qui les traversent. Ces roches de profondeur ont été ensuite 
remaniées par le congloméral de base du Lias, qui surmonte les 
schistes siluriens, ce qui laisse supposer que ces granites sont, 
soit primaires (post-siluriens), soit triasiques ou infraliasiques. 
Mais on ne peut s'empêcher de les rapprocher, au point de vue de 
leur âge, des roches similiaires de Nedroma. 

Il ne semble guère douteux, en effet, que les bosses granitiques 
des massifs des Trara et des Beni Snassen ne fassent partie d’une 
même venue, et l’on est amené ainsi à admettre que les. granites 
qui nous occupent sont primaires, dévoniens ou carbonifères, 
puisque ceux de Nedroma sont remaniés dans les conglomérats. 
permiens des Beni Menir, dont ils forment le principal élément *. 


29 Volcans antéliasiques.— Des déjections volcaniques anciennes 
existent, presque partout, sur les schistes et les quartzites pri- 
maires. Elles appartiennent à des porphyrites (andésites) à 
pyroxène généralement très altérées. 

Les laves compactes constituent des roches vertes, parfois mou- 
chetées de taches d’un vert très foncé, dues à de la chlorite. Les 
grands cristaux sont rares et formés surtout de pyroxène ; la pâte 
ne peut se résoudre à l'œil nu ni à la loupe. 

Le type pétrographique le plus récent offre, en lames minces, 
des phénocristaux d’augite non pléochroïques, maclés suivant 
h' (100), accompagnés de rares cristaux d’andésine. La pâte est 
plus ou moins cristalline, essentiellement formée de microlites 
maclés, suivant les lois de Carlsbad et de l’albite, d’oligoclase et 
d'andésine acide : la magnétite est assez fréquente et montre des 
chapelets de très petits octaèdres. 

L'altération est plus ou moins profonde; les feldspaths sont 
kaolinisés et la roche envahie par de la calcite et par une chlorite 
très faiblement biréfringente, avec forte dispersion. On y trouve 
aussi, en abondance, de l’épidote et du sphène secondaires. 

Cette andésite à pyroxène est répandue partout où affleure le 
substratum primaire du Lias, et notamment dans la coupure pro- 


1. Voir Thèse de doctorat. Loc. cit., pp. 94-97. 
2: /Loc. cit., p.97: 


412 LOUIS GENTIL 15 Juin 


fonde de la vallée de l'o. Bou Hafyr. En certains points, notam- 
ment dans la vallée de lo. Beni Ouaklan, ces roches volca- 
niques passent à de véritables diabases à structure ophitique, 
avec les mêmes éléments minéralogiques. 

Ces laves forment des coulées épaisses superposées ou inter- 
calées de couches puissantes de tufs, de cendres et de lapilli des 
mêmes déjections, profondément altérées, et l'ensemble se succède 
sur une épaisseur pouvant atteindre 300 mètres dans la vallée de 
lo. Bou Hafvyr. 

Des filons, d'épaisseur variable jusqu à une dizaine de mètres, 
traversent les schistes siluriens, notamment au-dessous du Ras 
Four’al. Ils sont constitués par des roches noires ou brun foncé, 
offrant deux temps de consolidation plus ou moins marqués et 
dans lesquelles on distingue toujours des lamelles hexagonales de 
biotite. 

Le type pétrographique le plus largement cristallisé a de grands 
cristaux de feldspaths calcosodiques, avec macles de Carlsbad, de 
l'albite et de la péricline, généralement zonés, formés d’oligoclase 
basique ou d'andésine acide. Ces feldspaths forment, avec de 
grandes lamelles de biotite, les principaux éléments du premier 
temps; plus rarement, on observe de la magnétite, du sphène et 
de l’apatite. 

Ces grands cristaux sont englobés dans une association de cris- 
taux plus petits d'oligoclase, entreméêlés de très nombreuses 
lamelles de biotite. Du quartz se montre accessoirement en rares 
cristaux isolés ou en éponges imprégnant les feldspaths du second 
temps et dont l’origine secondaire ne semble pas douteuse. 

Ce type pétrographique, parfois grenu, rappelle certaines 
variétés de kersantites. 

Il est accompagné de types plus franchement microlitiques 
représentant de véritables porphyrites (andésites) micacées à 
biotite avec les mêmes éléments minéralogiques que le précédent, 
aux deux temps de consolidation. 

J'ai recueilli également, parmi ces filons, une. porphyrite dépour- 
vue de phéuocristaux et réduite à la pâte compacte d’oligoclase et 
de biotite avec quartz secondaire. 

La courte description qui précède semble bien indiquer — ce 
qui serait conforme à mes observations sur le terrain — que ces 
roches représentent des formes de demi-profondeur des déjections 
andésitiques sous-liasiques. Une étude chimique seule pourra 
fixer à ce sujet. 

Les volcans qui nous occupent sont post-siluriens et antéliasi- 
ques, puisque, ainsi que je l'ai dit plus haut, leurs déjections sont 


1908 GÉOLOGIE DES BENI SNASSEN 413 


intercalées entre les dépôts paléozoïques ou secondaires corres- 
pondants. 

Je serais tenté de les rapprocher des volcans carbonifères qui 
se trouvent au Sud d’'Oujda et dont j'ai pu préciser l'âge par des 
faunes dinantiennes bien caractérisées; mais la nature rhyolitique 
des déjections de ces derniers semble les séparer des volcans des 
Beni Snassen. 

Je serais ainsi amené à penser qu'ils sont plutôt permiens ou 
qu'ils datent du début des temps secondaires, du Trias et même de 
l’Infralias. 

Une étude plus attentive du massif permettra peut-être de 
trancher définitivement cette question. 


3% Volcans néogènes. — Au Sud du massif et dans la plaine 
des Angad, des déjections volcaniques, fort intéressantes à la fois 
aux points de vue pétrographique et géologique, s’étalent sur de 
grandes surfaces. Elles méritent une étude minutieuse que je ferai 
plus tard. J’esquisserai seulement dans cette note les principaux 
caractères de ces volcans tertiaires. 

D'une manière générale, on y distingue deux séries de roches qui 
se séparent nettement par leur structure et leur ordre de superpo- 
sition. 

A la base sont des laves à phénocristaux abondants, rappe- 
lant d’une façon frappante, à l'œil nu, les basaltes porphyroïdes 
du type classique de la Haute-Auvergne; au-dessus se superposent 
à profusion des roches également très foncées, mais à phénocris- 
taux rares, souvent même complètement dépourvues d'éléments 
du premier temps. 

Le type porphyrique offre, en plaques minces des phénocristaux 
d’augite, maclée suivant h' (100), avec léger pléochroïsme violet, et 
de l’olivine; la pâte microlitique renferme de nombreux cristaux 
de labrador, avec microlites de magnétite, d'augite violacée et 
d’olivine, plongés dans un verre incolore leucitique, montrant 
parfois des formes de la leucite avec les couronnes d’inclusions que 
j'ai décrites dans des roches analogues de la région d’Aïn Temou- 
chent, en Algérie, :. 

L’olivine est souvent altérée en un produit brun-rouge ayant les 
propriétés de la bowlingite. 

Le type compact diffère essentiellement du précédent par 
l'absence à peu près totale de phénocristaux. De plus, la pâte est 
plus finement microlitique, les feldspaths, la magnétite et l’olivine 


1. Thèse. Loc. cit., pp. 468-473. 


414 LOUIS GENTIL 15 Juin 


en cristaux plus petits ; le verre leucitique offre les mêmes 
caractères. 

Une variété de cette roche s'en distingue par de grandes lamelles 
hexagonales de biotite de 5 à ro mm. de diamètre. 

Toutes ces roches offrent, au point de vue magmatique, une 
grande parenté. Elles appartiennent, pour la plupart, à un magma 
éléolitique persodique ou mésopotasique , magnésien-ferrique , 
méso ou mégacalcique. Leur analogie avec les roches volcani- 
ques d’Aïn Temouchent est grande. 

Enfin, aux roches qui précèdent sont associés des basaltes et 
des labradorites qui en dérivent par disparition de la leucite. 


Les volcans tertiaires des Angad s'étendent depuis le pied méri- 
dional du massif des Beni Snassen jusques et au-delà d'Oujda. 
Leurs laves compactes, décrites plus haut, sont intercalées de 
cendres, de lapilli, de bombes et de scories, sur des épaisseurs 
importantes, et les vestiges de cratères, encore un peu conservés, 
ne sont pas rares entre les dj. Mer’ris et Hararza et aux environs 
d'Oujda, dans les collines des Semmara. 

Mais je n'ai pas eu l'impression de M. Brives qui voit la ville 
marocaine d'Oujda au centre d’un énorme cratère. La dépression au 
fond de laquelle est bâtie cette ville est un petit cirque d’érosion *. 


Je n’ai aucune notion précise sur l’âge de ces volcans, dont le 
substratum visible est jurassique, mais leur état de conservation, 
la nature de leurs déjections, m'engagent à les rapprocher des 
volcans miocènes ou pliocènes du bassin de la Tafna. 

De toute façon il est impossible d'admettre avec M. Brives que 
ces roches éruptives sont recouvertes par le calcaire à Encrines 
du dj. Hararza*, ce qui les ferait remonter au moins à l'époque 
jurassique. 


Tectonique. — J'ai déjà considéré, au moins provisoirement, 
lors de mon précédent voyage, le massif des Beni Snassen 
comme un vaste bombement elliptique dont le grand axe serait 
dirigé N.N.E.-S.5.0.*. Mes récentes recherches confirment cette 
manière de voir; elles m'ont permis, en outre, de me faire une 
idée plus précise de sa structure. 

Il suffit de jeter un coup d'œil sur la carte qui accompagne cette 


x. Loe.,:cil:, p.' 3: 
2. Loc. cit., p.{4. 
3. Rapport sur une mission géologique au Maroc, p. 208. 


1908 GÉOLOGIE DES BENI SNASSEN 415 


note pour se rendre compte de cette disposition : les schistes silu- 
riens affleurent dans la partie la plus élevée du massif, à la faveur 
de l'érosion des vallées des deux versants, et le Lias, qui leur 
succède immédiatement, forme tout autour une auréole bordée au 
Nord, à l'Ouest et au Sud, par les dépôts jJurassiques. 

Ceci implique nécessairement, dans l’ensemble, un plongement 
périclinal des couches secondaires autour du noyau primaire ; 
mais le massif ne forme pas un simple dôme ; il est en outre affecté 
de plis qui lui donnent une structure plus compliquée. 

Les plus anciens que j'ai observés affectent les schistes siluriens,. 
J'ai figuré plus haut (fig. 1, p. 394) deux anticlinaux des schistes 
et quartzites inférieurs, dont l’un affleure au sommet du dj. Bou 
Zabel. Ces plis courent à peu près parallèlement à des syneli- 
naux des schistes ardoisiers supérieurs, et l'ensemble du faisceau 
est dirigé Est-Ouest au pied méridional du Ras Four'al, tandis 
qu'il s’incurve un peu vers le Nord, à ses deux extrémités visibles, 
dans la vallée de l'o. Bou Hafyr d’une part, dans celle de lo. Beni 
Ouaklan de l’autre *. 

Ces plis doivent se raccorder avec ceux que j'ai signalés dans le 
massif des Trara *. Ils appartiennent à une ancienne chaîne armo- 
ricaine ou varisque et ont été fortement repris par les plissements 
beaucoup plus récents, tertiaires, qui affectent les dépôts liasiques 
et jurassiques. 

Ces derniers forment, sur le flanc méridional du massif, un 
système de plis droits ou légèrement déjetés vers le Sud. 

Ils courent à peu près du N.E.E. vers l'O.S.0O., c’est-à- -dire 
suivant le grand axe du massif, et ils partagent cette propriété 
commune d'offrir un maximum d'élévation d’axe au voisinage du 
méridien du sommet du dj. Bou Zabel. De part et d'autre de ce 
plan méridien on voit, en ellet, les anticlinaux et les synclinaux 
s’abaisser rapidement. 

Vers l’Est, ils vont s’ennoyer sous la plaine pleistocène ou passer 
sous le col du Guerbous avant de se relever, en Algérie, dans le 
massif du Maaziz et du Filhaoucen. 

Un seul exemple suflira pour la démonstration de ce fait : le pli 
anticlinal passant par le Ras Four’ral montre, en ce point culmi- 
nant du massif, la base des dépôts liasiques à une altitude voisine 
de 1500 m., tandis que ce même pli montre les parties élevées du 
Lias supérieur — séparées de la base, dans la même série strati- 
graphique, par une distance verticale d'environ 400 m. — au-des- 


1. Je n'ai pas figuré ce faisceau sur la carte ci-jointe, afin de ne pas trop 
la surcharger. 
2. Loc. cit. 


416 LOUIS GENTIL 15 Juin 


sous de la cote 600 dans la dépression du col du Guerbous ; ce qui 
correspond à une chute de plus de 1200 m. sur un espace d'environ 
20 kilomètres. 

Vers l'Ouest on observe les mêmes phénomènes; c’est ainsi 
qu'au voisinage de l’Aïn Taforalt, le sommet du Jurassique ne 
dépasse pas la cote 1150 alors que toute la série secondaire, depuis 
la base du Lias, a une puissance supérieure à 1000 mètres. 

Plus à l'Ouest encore, il semble que les plis continuent de 
s’abaisser jusqu'à un minimum pour se relever au-delà de la 
Moulouya et se poursuivre dans une région qui nous est inconnue 
en prenant part à la structure de la chaîne du Rif ou à celle du 
Moyen Atlas. 

Dans ces conditions, la vallée de la Moulouya correspondrait à 
un maximum d'abaissement d'axe, au même titre que le col du 
Guerbous, et la limite orographique du pays des Beni Snassen du 
côté de l'Ouest coïnciderait avec sa limite politique. 

Enfin les plis du revers méridional ont une intensité décrois- 
sante du Nord au Sud. 

Sur le flanc septentrional, la structure du massif est en appa- 
rence plus simple. Il semble, à première vue, qu'on soit de ce côté 
en présence d'un dôme simple; mais j'ai pu saisir, dans la vallée 
de l’o. Zegzel, la superposition de trois plis imbriqués formant 
trois écailles légèrement poussées vers le Sud et dont j'ai indiqué 
sur ma carte les contacts anormaux, du moins sur l'étendue où j'ai 
cru pouvoir les poursuivre dans une exploration aussi rapide. 


Cette étude est à reprendre, car le massif mérite des recherches 
détaillées, autant au point de vue tectonique qu’au point de vue 
stratigraphique. 

Mais un fait se dégage des coupes que j'ai relevées à travers la 
chaîne !, c'est la trace indiscutable de poussées vers le Sud. 

Il n'est pas douteux que le massif des Beni Snassen ait participé 
aux efforts tangentiels qui ont poussé vers le continent la nappe 
de charriage que j'ai décrite, plus au Nord, à partir de l'oued Kiss *; 
car il en porte nettement l'empreinte, quoique bien atténuée. 


Je suis arrivé ainsi à dater les plissements que je viens de 
signaler. 

J'ai montré, en effet, comment les accidents tectoniques qui 
jalonnent le bord de la Méditerranée. entre le Kiss et Oran, 


1 Voir planche IX. 
2, Sur la tectonique du littoral de la frontière algéro-marocaine. CR. 


Ac. Sc., 30 mars 1908. 


1098 GÉOLOGIE DES BENI SNASSEN 4x7 


remontent à l’'Helvétien inférieur. Les plis des Beni Snassen, insé- 
‘parables de ces derniers, sont forcément contemporains. 

Je ve doute pas que les dépôts helvétiens ou tortoniens du 
Korn ech Chems soient postérieurs aux principaux efforts qui ont 
donné au massif des Beni Snassen sa structure actuelle. Et je 
continue de croire que les rivages de la mer helvétienne et de la 
mer tortonienne se trouvaient au voisinage de la frontière algéro- 
marocaine de Lalla Mar’nia ‘. 

Je n'ai trouvé nulle part, dans la plaine des Angad, jusqu'au-delà 
d'Aïoun Sidi Mellouk (c'est-à dire à 60 km. à l'Ouest d'Oujda), 
de traces de ces dépôts néogènes. Au contraire, au Nord du massif, 
ils s'étalent largement, encombrant, sur un long parcours, la 
vallée de la Moulouya ; et ils semblent bien se poursuivre vers Fez 
par la trouée de Taza, ainsi qu'on peut l’entrevoir d'après les 
récits de voyages — quoique peu scientifiques — de M. de la Mar- 
tinière et du comte de Chavagnac. 

Quoi qu’il en soit, un fait est définitivement acquis concernant la 
question, déjà nettement posée *, de la communication de la Médi- 
terranée avec l'Océan par le Maroc à l’époque néogène : c'est 
l'absence des dépôts du Miocène inférieur vers l'Ouest à partir de 
Nemours. J'ai poussé mes investigations jusqu'à plus de 100 km. 
au-delà de ce petit port algérien et je n’en ai plus trouvé de trace. 

Il semble que, dès l'époque helvétienne, le détroit Sud-Rifain se 
préparait, par un empiètement graduel, vers le Sud de la chaîne la 
plus septentrionale du Maghreb, des eaux de la Méditerranée 
néogène. Et je ne serais pas surpris de constater, un jour, la 
transgression constante des sédiments miocènes, vers Fez, faisant 
disparaître d’abord Les dépôts helvétiens, puis ceux du Tortonien, 
pour ne laisser place, enfin, au seuil de Taza, qu'aux sédiments 
sahéliens, les plus élevés des dépôts marins dans la série miocène. 


1 Loc. cit. Rapport... , P- 211. 
>, Loc. cit. Rapport... ; PP. 192-193. 


7 Novembre 1908. — T. VIHI. Bull. Soc. Géol. Fr. — 274. 


SUBMERSION ET RÉGRESSION QUATERNAIRES EN GRÈCE 
PAR Ph. Négris 


Dans un mémoire précédent ! je me suis étendu longuement sur 
l'existence d’une grande régression depuis la fin du Pliocène. 

Mes dernières recherches en Messénie et dans les Cyclades 
confirment pleinement ce résultat : ce sont ces dernières observa- 
tions que nous allons passer en revue. 


VESTIGES DE LA MER EN MESSÉNIE. — La vallée de la Messénie 
offre des vestiges remarquables d'anciens rivages, ce sont : 1° des 
surfaces d’érosion marine sur les rochers ; 2° des cavités de litho- 
phages ;: 3° des terrasses sur le Pliocène récent et probablement 
sur le Pleistocèene. 


1. Surfaces d'érosion marine sur les rochers. — Si de l’un 
des ponts du Nédon, à Kalamæ, on tourne les yeux vers les contre- 
forts du Taygète qui limitent la vallée de la Messénie à l’Est, on 
est frappé par la régularité de deux lignes ou bandes horizontales, 
marquées sur le calcaire de ces contreforts, depuis la vallée du 
Nédon jusqu’au ravin qui débouche dans la vallée de la Messénie, 
au-dessous du village de Gardiki, et même au-delà, sur dix kilo- 
mètres et plus. Le calcaire est un calcaire nummulitique, dit de 
Tripolitsa. Si l'on s'approche de ces lignes au-dessus du village 
de Kassareïka, on s'aperçoit qu'elles sont dues à un ressaut du cal- 
caire sur plusieurs mètres de hauteur, formant un mur presque 
vertical, au droit de chacune des deux lignes horizontales. L'ori- 
gine de ces deux ressauts se trouve à 140 et 180 m. très approxima- 
üvement. Le calcaire sur cette étendue de dix kilomètres est gros- 
sièrement stratifié en bancs de direction et inclinaison variables, si 
bien que l'horizontalité des lignes dont il a été question ne peut 
être attribuée à la stratification : l’idée qui vient immédiatement 
à l'esprit est que l’on se trouve en présence d’une ablation marine, 
suivant des diaclases N.N.0.. telle qu’elle se produit encore aujour- 
d'hui, plus au Sud, sur la presqu'île du Ténare, sur une échelle 
plus vaste encore, parce qu'ici le rocher est exposé à la haute mer. 

La mer aurait donc séjourné dans la vallée de la Messénie 
suflisamment longtemps aux cotes 180 et 140 pour tailler ces 


1. Contribution à l’étude des dernières régressions. B.$. G. F., (4), VI, 1906, 
D. 519. 


mit on. L'ebf 


nb se 


1908 SUBMERSION ET RÉGRESSION QUATERNAIRES EN GRÈCE 419 


abrupts. Dans l'intervalle de 1/40 à 180, l'érosion marine est encore 
évidente ; maïs elle est moins avancée : c'est ainsi que l’on recon- 
naît encore un nouveau mur qui s'élève au-dessus de la cote de 
160 m., et un autre au-dessus de la cote de 130 m., et d’autres de 
moindre importance dans l'intervalle, avec quelques rares cavités 
de lithophages. Ces dernières, au contraire, pullulent contre le res- 
saut de 180 m.; dans deux grottes creusées à cette hauteur elles 
s'élèvent jusqu'à 7 m. de hauteur à partir de la base de la grotte: 
les grottes auraient préservé les cavités de lithophages de l'érosion. 

>" Cavités de lithophages. — Les cavités de lithophages se pré- 
sentent des deux côtés de la vallée. Sur le côté est on les rencontre, 
soit sur le calcaire de Tripolitsa à 35, 40, 120, 130, 155, 180 à 187, 
229 et 335 m.; soit sur le Pliocène supérieur représenté par du 
conglomérat où un calcaire grenu (rüsos) à 90, 125, 135 m. et sur 
un banc de conglomérat, portant le couvent en ruines de Velanidia, 
de 122 à 148 m., presque d'une manière continue ; soit sur le cal- 
caire Hthographique de la nappe charriée du Péloponèse à 170 m. : 
soil à la même hauteur, sur un conglomérat peu consistant, proba- 
blement pleistocène, dont il sera question plus loin. 

Sur le côté ouest de la vallée les cavités se présentent au 
Mt Ithôme sur le Pliocène à 45 et 90 m.; sur un calcaire semi- 
cristallin nummulitique à 115, 125, 135, 185, 200 m. Plus au Sud, 
sur le sentier entre le village Strephi et Neochori à 195 m., et sur 
le sentier entre Neochori et Philippaki à 105 m., sur le calcaire 
lithographique. Plus au Sud encore, sur le Mt Lycodimos, vers le 
golfe de Messénie, à 170, 300 et 330 m. sur le calcaire lithogra- 
phique. 

De l'absence des cavités aux cotes intermédiaires on ne peut 
inférer qu’elles n'aient jamais existé ; car sur toute cette hauteur 
la vallée a été comblée par les dépôts pliocènes, dont il ne reste 
aujourd'hui que des lambeaux. Au contraire les cavités qui se 
trouvent presque d'une manière continue de 122 m. à 148 m., 
comme il a été dit plus haut, prouvent que nous avons devant 
nous un recul de la mer continu. À 148 m. le conglomérat dont il 
a été question est recouvert par des marnes tendres et les cavités 
cessent, pour reparaître plus haut à 170 m. sur les galets d’un 
autre conglomérat plus récent. 


3° Terrasses marines. — Les terrasses en escalier du Pliocène 
ne sont pas moins remarquables. J'en ai observé à 25, 35, 38, 45, 
55, 58, 60, 68, 70, 75, 77, 80, 85, 9h, 100, 102, 107, 110, I15, 190, 
1929, 129, 130, 135, 140, 145, 150, 159, 157, 165, 170, 179, 182, 188, 
192, 208, 279, 300 m. Cette liste n'est certainement pas complète : 


420 PH. NÉGRIS 15 Juin 


ce sont les terrasses que j'ai visitées et mesurées avec le baro- 
mètre anéroïde ". 

Les terrasses ci-dessus sont pour la plupart taillées dans des 
marnes sableuses tendres et dans ce cas elles présentent presque 
toujours de petits gradins au-dessus et au-dessous, de peu de lar- 
geur, distants entre eux et de la terrasse principale de 3, 2, 1 m.et 
même 50 cm. Certains de ces gradins peuvent être artificiels, 
dressés pour les besoins de la culture : mais la plupart se termi- 
nent en dessous par un ressaut de la couche marneuse elle-même 
sur toute la hauteur du gradin, ce qui exclut l’idée de terres 
rapportées. La mer, reculant d'une manière continue ou par 
saccades de peu d'amplitude, peut seule rendre compte de ces 
terrasses et de ces gradins. 

Quelquefois les terrasses se terminent par : un banc de conglo- 

mérat ou de calcaire grenu pliocène : comme ces bancs alternent 
à la partie supérieure avec les marnes, on doit admettre que ces 
surfaces plus dures sont des surfaces de contact nettoyées et 
débarrassées des marnes par l’action du flot. Cela ressort en par- 
ticulier des cavités de lithophages qu'on observe sur ces terrasses 
et en particulier sur la terrasse du couvent en ruines de Velanidia : 
aussi cette dernière présente une pente considérable (5 °/, et plus) 
relativement aux autres. L'hypothèse que la forme en marches 
d'escalier pourrait être due à une succession de rejets est inadmis- 
sible, car les couches inférieures d’une terrasse se prolongent 
au-delà sans dérangement, pour former la terrasse suivante. 


AGE DE LA SUBMERSION DE LA VALLÉE DE LA MESséNIE. — Nous 
avons donc en Messénie des preuves incontestables d'une régression 
de la mer. De quelle époque date cette régression ? 

A la cote 122,50, sur le banc de conglomérat du couvent en ruines 
de Velanidia, a été trouvée, dans un gros galet calcaire, un ZLitho- 
domus lithophagus. Cette espèce qui vit encore aujourd'hui existe 
aussi dans le Pliocène. Cet échantillon soumis avec les fossiles des 


1. Ces mesures sont entachées, bien entendu, des erreurs inhérentes à 
l'emploi de cet instrument et provenant spécialement des variations de pres- 
sion survenues pendant l’excursion, erreurs qui ne peuvent disparaitre com- 
plètement par la correction de la pression, même en prenant la moyenne 
des pressions du départ à l'aller et au retour, d’autant plus que la pression 
barométrique présente dans le courant de la journée un maximun et un 
minimum très sensibles. Cependant quoi qu'on ne doive pas exiger de 
chaque mesure une précision qu’elle n’a pas, l’ensemble présente les rela- 
tions mutuelles des terrasses d’une manière que je crois suffisamment 
exacte pour ne pas affaiblir la valeur des conclusions auxquelles elles 
conduisent. 


PS ee 


1908 SUBMERSION ET RÉGRESSION QUATERNAIRES EN GRÈCE 421 


couches pliocènes de Messénie à mon éminent confrère M. G. Doll- 
fus, a donné les résultats suivants : diamètre du lithophage, 20 mm. ; 
longueur, 6o mm. : la fossilisation paraît avancée. Les fossiles du 
Pliocène sont : Ostrea edulis, Lutraria oblonga, Pectunculus 
glreymeris, Cardita intermedia, Turritela triplicata, CGirce 
minima, Pecten Jacobæus, Ditrupa sp., Chama gryphina (var. 
maj or ). 

Cette faune, d’après M. Dollfus, est astienne, pas plus ancienne à 
cause du P. Jacobæus; elle n’est pas plus récente puisqu'elle 
renferme Chama gryphina. 

Ces déterminations laissent indécis l’âge de la régression entre 
le Pliocène et le Quaternaire, Mais d'autres considérations, tran- 
chent la question définitivement en faveur d'un âge plus récent, 
et nous font admettre, qu’en ce qui concerne l'aspect ancien du 
Lithodomus lithophagus, des causes accidentelles, comme des 
infiltrations d’eau chargées d'acide carbonique auraient altéré 
plus rapidement les valves de ce fossile en les dissolvant presque 
complètement. Ces considérations sont les suivantes : 

Quelques-unes des perforations paraissent peu anciennes et, 
parmi elles, celles trouvées à la cote la plus élevée, de 335 m., 
comme a bien voulu le constater M. Dollfus lui-même. 

D'autre part, au Sud du village de Kassareïka, se trouve une 
accumulation de galets épars, parfaitement roulés sur une terrasse 
- à 130 m., les galets n’ont aucune liaison entre eux. Il semble donc 
bien que l’on ait là une plage récente. 

A la colline qui domine le couvent en ruines de Velanidia du 
côté du Nédon, les marnes au sommet paraissent ravinées par une 
formation plus récente de cailloutis sans liaison, formant aussi 
terrasse à 170 m. environ. Beaucoup de ces cailloux sont perforés. 

De même en allant de Tsephérimini au monastère de Vulcano, 
sur le mont Ithôme, par le sentier qui traverse le gué de la rivière 
Pyrnax (Mavrozonmenos), on arrive, après avoir traversé la rivière, 
à une terrasse de 70 m. d'altitude environ, taillée sur une forma- 
tion d'argile rouge avec galets surmontant elle-même une couche 
marno-sableuse jaune qui recouvre, de son côté, une couche de 
cailloux sans lien entre eux. 

Il semble dificile d'échapper à la conclusion que dans tous ces 
cas il ne s'agisse de formations quaternaires ayant servi de rivage 
à la mer de 50, 130 et 170 m. 

À toutes ces preuves se joint l'horizontalité des lignes d’érosion 
marine, dont il a été question plus haut. L'impression que l’on a 
en voyant ces lignes horizontales est qu'il s’agit d’un phénomène 


422 PH. NÉGRIS 15 Juin 


tout à fait récent, postérieur aux grandes dislocations de l'Egéide, 
qui ont dû sans doute modifier singulièrement l'aspect de la 
surface de toute la Grèce. 

Mais je crois que l’âge quaternaire de la régression est définiti- 
vement résolu par la découverte des lithophages sur le terrain 
cristallin des îles de l'Archipel, c'est-à-dire dans le domaine de 
l'Egéide, dont nous allons maintenant nous occuper. 


SUBMERSION DE L'RGÉIDE. — J'ai observé à Siphnos des cavités 
de Mollusques perforant depuis les cotes Les plus basses, jusqu'aux 
cotes les plus élevées de l'île, c'est-à-dire de 10 m. d'altitude à 
690 m. (le sommet occupé par le couvent du prophète Elie est à 
695 m.). Quoique que je n’aie suivi que trois profils, l’un du sommet 
du Mt St-Sylvestre à St-Sostis sur la mer, c’est-à-dire de {70 m. 
à zéro, le deuxième du sommet du Prophète Elie, au village 
d'Apolonnia de 695 à 285 m., le troisième du même sommet 
au port de Kamarès, j'ai pu constater qu'il n’y a que rarement une 
hauteur de 15 m.,ne présentant pas de cavités, tandis qu'au con- 
traire elles se trouvent souvent à 10 et 5 m. les unes des autres et 
quelquefois sur plusieurs mètres et dizaines de mètres sans dis- 
continuité, comme, par exemple, de 195 à 265 m., de 338 à 350 m.., 
de 480 à 492 m., de 517 à 526 m. Les cavités se présentent sur le 
schiste cristallin (comme à Chrysi Pighi, au Sud de l'ile, de 10 à 
0 m. d'une manière continue), mais surtout sur le calcaire cris- 
tallin, en bancs, très fissuré, se délitant par les intempéries en 
nombreux débris qui jonchent le sol, surtout dans la gorge qui 
débouche à St-Sostis. Il est impossible, devant ces éboulis, malgré 
lesquels les cavités subsistent encore à des niveaux très rappro- 
chés, de ne pas reconnaitre qu'il s’agit d'un phénomène récent, 
tout au plus quaternaire. 

Mais une découverte remarquable, faite par M. L. Cayeux à 
Délos, vient confirmer ce fait d'une manière éclatante. M. Cayeux 
a bien voulu me communiquer qu'une dent d'Éléphant trouvée 
par lui à Délos dans les alluvions de l’Inopus est plus récente 
que l'Elephas antiquus. Ainsi donc l'Égéide, avant de s’affaisser 
sous les eaux, nourrissait un Éléphant plus jeune que l'Ælephas 
antiquus. L'aflaissement est donc postchelléen et les perforations, 
qui sont certainement postérieures à l’envahissement de l'Égéide 
par la mer, sont aussi de date plus récente que l'époque chéléenne. 

J'ai d’ailleurs trouvé à Siphnos, dans les champs cultivés, les 
coquilies suivantes, déterminées encore par les soins obligeants de 
M. G. Dollfus : Patella carula L. var. subpläana Porier et MicaAU», 
P. lusitanica, Pecten glaber L. var. sulcata. 


dx En AE" ep D 


1908 SUBMERSION ET RÉGRESSION QUATERNAIRES EN GRÈCE 4923 


Je n’aurais pas tenu compte de ces coquilles, qui auraient pu être 
transportées par l’homme si l'existence de perforations n'avait 
démontré l'existence de la mer à une époque récente au-dessus de 
cettenlers: 


CoNcLuSsIONS GÉNÉRALES. — Nous venons de constater que les 
lignes de rivage existant dans les îles datent d'une époque post- 
chelléenne. Mais nous sommes en droit de conclure quelque chose 
de plus : ces rivages signalées depuis le niveau de la mer jusqu'à 
690 m. au moins ne peuvent être attribuées à une surrection des 
côtes, mais bien à une régression de la mer : car comment 
admettre que dans une région depuis peu affaissée, certaines de 
ses parties se soient élevées au lieu de suivre le mouvement 
général * ? 

L’'Egéide a donc passé pendant les temps quaternaires par une 
submersion, suivie bientôt d’une émersion générale. 

Il en a probablement été de même des autres côtes de la Grèce, 
du moins de la plus grande partie d’entre elles : elles se sont 
d'abord affaissées sous les eaux, puis la mer reculant, elles ont de 
nouveau émergé. Ceci est bien net au Nord du Péloponèse où le 
conglomérat coquillier s’est affaissé en marches d'escalier jusqu’au 
niveau de la mer actuelle *. 


1. Les trous de lithophages ont de 3 cm. à 3 em. 1/2. Cette dimension peut 
être considérée comme considérable; cependant le Musée d'Histoire natu- 
relle d'Athènes possède un Lithodomus lithophagus fossile, d’un aspect 
très récent, recueilli à 15 ou 20 m. de hauteur, d’après les renseignements 
que j'ai pu avoir, sur le conglomérat coquillier horizontal du Nord du Pélo- 
ponèse. Ce Lithodomus a les dimensions suivantes : 8 cm.9 de longueur sur 
2 em. 9 de diamètre, et le professeur Dv. Brauns à Hall (Himmel und Frde 1. 
Jahrg. Octobre 1888, p. 74), affirme que cette espèce atteint dans la Méditer- 
ranée 10 cm. de longueur, ce qui correspondrait à un diamètre de 3 cm. 30. 
D'autre part on sait qu'il existe entre la coquille et la paroi de la cavité un 
jeu, qui peut atteindre facilement 5 mm., ce qui donne pour le diamètre de 
la cavité du Lithodomus de 10 cm., 3 em. 80, et pour celui du Lithodomus 
de 8 cm. 9, un diamètre de 3 cm. 40. Un trou donc de 3 cm. et de 3 em. 1/2 
n’a rien de surprenant, d'autant plus que la plupart des cavités sont atteintes 
par l’érosion atmosphérique, produite par les pluies. Cela permet d’expli- 
quer des trous encore plus grands, tels qu’il s’en produit, lorsque les cavités 
sont percées de part en part. 

2. Îl ne serait pas sans intérêt de rappeler ici la tradition mythologique 
que l'ile de Délos serait sortie des flots : n'oublions pas que l’île de Délos est 
parmi les Cyclades l’une des moins élevées (113 m. 14): elle est donc réelle- 
ment sortie l’une des dernières de la mer : les faits sont d’accord avec la 
tradition. 

3. Les coquilles que j'ai prélevées sur ce conglomérat, déterminées encore 
par M. G. Dollfus sont les suivantes : Ostrea edulis (— lamellosa Br.), Cardium 


424 PH. NÉGRIS | s 15 Juin 


La submersion a été de courte durée, si bien qu’elle n’a pas 
permis l'accumulation de dépôts coquilliers en bancs, sauf à la . 
cote 350 m. du banc coquillier horizontal du Péloponèse ; elle a 
permis au contraire au flot d'aplanir les terrains tendres, suivant 
une surface légèrement inclinée vers la mer ; cette surface reprise 
de temps à autre par des vagues plus violentes a pu donner lieu 
par ablation à des ressauts, donnant l'illusion de terrasses séparées 
et discordantes, tandis qu'elles peuvent être dues toutes à un recul 
de la mer continu, et c'est cette illusion qui a induit en erreur 
dans l'interprétation des terrasses de la Norvège, comme nous le 
verrons ultérieurement, tandis que ces terrasses sont la répétition 
de celles de Messénie. La submersion a permis cependant à la mer 
de disperser quelques coquilles isolées que nous trouvons aux 
divers niveaux '. Elle a donné aussi le temps aux Mollusques 
Hthophages de creuser les roches dures sur toute la hauteur de la 
régression et au moins jusqu’à 690 m. 

A ces indices de submersion nous avons encore à ajouter la 
présence de dunes anciennes agglomérées sur les côtes orientales 
de l’Attique depuis zéro jusqu’à 150 m. environ *. 


edule var. Lamarcki, Pecten Jacobæus, P. varius, Arca Noe, Venus verrucosa, 
Gastrana fragilis, Bittium reticulatum, Venus multilamellosa, Spondylus 
gæderopus, Dentalium dentalis, Cerithium vulgatum, Pectunculus glyci- 
meris, Cytherea chione. C’est une faune identique à la faune actuelle de la 
Méditerranée ; le Pecten varius est seulement rare dans cette mer. 

1. Je ne me dissimule cependant pas que ces coquilles peuvent avoir été 
transportées souvent par l’homme. ; 

2, Ph. Nécris. Plissements et dislocations de l'écorce terrestre en Grèce, etc. 
Athènes, 19071, p. 147 et 184. — L’affaissement de l’Egéide a dû se faire de 
proche en proche du Sud au Nord. C’est ainsi que le canal de Négrepont ne 
se serait ouvert qu’en dernier lieu, car tandis qu’on trouve ici des perfora- 
tions nombreuses au niveau actuel de la mer, je n’en ai pas trouvées à des 
cotes plus élevées. Cela explique que la mer Méditerranée ait pénétré tardi- 
vement dans la Propontide et le Pont-Euxin où on ne rencontre la faune 
actuelle de la Méditerranée que jusqu’à 25 ou 30 m. Le niveau de base qui à 
produit les terrasses élevées du Danube (Sevasros, B. S. G. F., (4), LL, 1903, 
p. 30), aurait appartenu à la nappe qui occupait l’emplacement actuel du 
Pont-Euxin avant l’envahissement de la Méditerranée, nappe dont le niveau 
devait se tenir sensiblement à la même altitude que la Méditerranée grâce 
à quelques communications indirectes. 


RÉDACTION DU BULLETIN ET DES MÉMOIRES 


Les Comptes Rendus sommaires des séances sont réimprimés au Bulletin 

à (il est toutefois simplement fait mention des présentations d'ouvrages el. des 

VDES analyses d'ouvrages). Les auteurs qui auraient de légères modifications ou des 

corrections à y apporter sont priés de les signaler au Secrétariat. aussitôt apres 

Papparition du Compte Rendu sommaire. Un exemplaire du numéro sacrifié 
leur sera renvoyé immédiatement. 

Les notes et mémoires ne sont publiés qu'après leur examen par la Commis- 
sion du Bulletin. 

Les manuscrits doivent être déposés le jour même de la présen- 
tation. Ils doivent être écrits Sur le recto seulement des feuillets tres lisible- 
ment. On soulignera d’un trait les mots qui doivent être imprimés en wali- 
-ques, c'est-à-dire, entre autres, les noms de famille, genre, espèce, variélé (en 
latin}, et de deux traits ceux qui doivent être imprimés en PETITES CAPITALES. 

Noms spécifiques. Il ue doit être publié dans le Bulletin, les Mémoires et 
les Comptes Rendus aucun nom despèce ou de genre nouveau dont lPauteur 

. n'a pas fourni une description accompagnée de figures. 

Le nom spécifique de tout fossile cilé doil être suivi du nom de l'auteur qui 

a fait l'espèce (ce nom est imprimé en PETITES CAPITALES). EX: : | 
Reineckeia pseudomutabilis ve Lorior. — Modiola sulcata Luk. 

Références. On indiquera, d’abord, le uom de l’AUTEUR (souligné, deux fois) 
puis le titre, absolument complet, de l'ouvrage ; de plus, S'il y a lieu, et en 
évitant les abréviations. le titre du périodique (Souligné une fois), la série, 
le tome, l’année, la page. Exemples : 

H. Douyuré. Sur l'âge des couches traversées par le canal de Panama. B. 8. (x. #., (3), XXVT, 
1898, pp. 587-600 ; p. 594, note 3. ÿ 

Iueeaux, Hoc, Van Livret P£rer. Annuaire statistique et descriplif des distributions d'eaux de 
France, Algérie et Tunisie, Belgique, Suisse et Grand-Duché de Luxembourg. 80, Paris, Dunod, 1903; 
1738 p. ; p. 501. 5 

Les épures ou les épreuves photographiques des figures dans le texte 
doivent être présentées Chacune sur un feuillet indépendant et accompagnées 
de leur légende comprenant l'indication de l'échelle et l'orientation. Ces 
légendes doivent être répétées dans le texte à l'emplacement de la figure. 

Ceux des auteurs qui présenteront des dessins destinés à être clichés directement dévront fournir 
des épures au trait et à l'encre de Chine fraiche, sans teintes dégradées, sur du Bristol mince abso- 
Lument blanc, où sur du papier d'architecte ligné en b/ew, conditions indispensables pour le clichage 
direct. Les dessins devront êlre 1/3 ou 1/4 plus grands que la reproduction à en faire. La dimension 
finale ne devra pas dépasser la justification : 

£ soit 105 millimètres (en largeur) ou, exceptionnellement, 175 millimètres pour le Bulletin: 
et 150 millimètres (en largeur) ou, exceptionnellement, 220 millimètres pour les Mémoires. 

Entin toutes les écritures des dessins seront faites au crayon bleu, et une lisle des mots employés 
sera jointe pour éviter les erreurs d'orthographe toujours très difficiles à rectifier. 

Exceptionnellement les dessins ombrés, sur papier Gillot à très gros grain, et les épreuves photo- 
graphiques sur papier brillant, virées au brun, pourront être reproduites dans le texte. 

Pour les planches Lors texte il doit être fourni une esquisse en noir ou en couleurs de dimen- 
sions convenables. L’acceplation des p/anches phototypiques n’est discutée que sur la présentation 
d’une bonne épreuve photographique à l'échelle définitive. Dimensions maxima ulilisables : 

7e En in-80, Bulletin: 175 X 110 millimètres. — En in-0, Mémoires: 180240 millimètres. 


> Arr. 18 pu RÈGLEMENT : Les auteurs ont un délai 
our la correction de leurs épreuves. Ce delai 
itaire passe outre. 


Ù La Société ne donne pas de tirés à vai des notes QU 
tin; toutefois, les auteurs ont le droit d’en faire faire à Pie frais ; 
demande doit en être faite sur le manuscrit ; le Secrétaire se charge 
de veiller à leur exécution. 


Tarif des tirés à part sur papier du Bulletin sans couverture 


25 ex. | 50 ex. | 75 ex. | 100 ex. | 150 ex. 200 ex. | 250 4, 


Une feuille entière........ 6fr.30 |8fr 0 |rofr ro! 11 35 |x4tr.75 | 19r-4o| 2ofr.75 
Trois quarts de feuille. ...|5 4o 7 »|8 8o| 9 Solr2 6014 75l17 » 
Une demi-feuille........ 14° 50 15 95 |-7 »] 7 golio 10/11, 35/12 60 sa 
Un quart de feuille...  …|3 85 [5 10 | 6 x0l.6 75| 7 go 8 85) 9 85) Le 


]| Un huitième de feuille... |2 90:13 85714 bo Mero 6870) 67789) 


Les auteurs qui désirent une couverture doivent en faire la demande 
spéciale, en indiquant le titre et la couleur; cette couverture leur est 
facturée, en supplément, au prix du quart de feuille. 


TABLE DES MATIÈRES (TOME VIII, Fascicuze 6) 


Séance du 15 Juin 1908 (Suite) 


Pages 
J. Savornin: — Terrains miocènes d'une partie de la bordure sud de 
l'Atlas tellien, Observations sur leur faune de Pectinidés (Suite). . 321 
Robert Douvillé. — Sur des Foraminifères oligocènes et miocènes 
de Madagascar . . . . . 321 
Maurice Piroutet. — Note sommaire sur le rit ie 18 Novel dus 
Calédonie . . 324 USE 
+ 6 AR ere ve ob aions à Féta de du one slurten en 4 
Bulgarie (r carte; pl. IV). . . . 830 "M 
J. Révil. — Sur la « désharmonie » des Se super Eble et des plis (RE 
profonds aux environs de Chambéry (3 Jig.) . . . . 342 ï 


Cottreau et Alexat. — Sur une Scutelline nouvelle de l'Asie cen- 
trale (planche V, fig. 1-12) 
J. Lambert. — Notes sur quelques Fcnide de la Han Garonte il 


(planche V,\fig: 13-15)... 401% SA RAT TA MUR 
F. Kerforne. — Note sur la Lt des environs Q Goëtruidæs 
(Morbihan) (1 fig.) . . . . PARA 


F. Canu. — Les Bryozoaires fossiles des terrains tertiaires d 
Ouest de la France, Il. (planches VI-VII). 

Louis Gentil. — Esquisse géologique du massif des Boni 
(6e Flanches VIIT-IX) "0 SEAT - 

Ph. Négris.— Submersion et Régression quaternaires # 


Lille. Imprimerie Le Bicor frères. — Le Gérant : L 


| 4° Série, t. VIII. — 1908. — N° 7-8 


BULLETIN 


DE TA 


_ [SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE 


DE FRANCE 


. (GETTE! SOCIÈTÉ, FONDÉE LE 17 MARS 1830, À ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME 
ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1832) 


A 


ER RRESTE GT NE ER TR 


QUATRIÈME SÉRIE 


TOME HUITIÈME. 


ee 


FAScICULES 7-8 : 


Feuilles 27b-37. — Planches X-XIII. 


f Frontispice. 


Le Fascicule 9 et dernier du tome VIII est sous presse. 


EEE 


LEE 


PARIS 


AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. 
É 28, rue Serpente, VI 


1908 


PUBLICATION MENSUELLE, Mar 1909. 


a 


LES 
 


, \ \ a 


Arr. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l'avancement de la 
Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la France, 
tant en lui-même que dans ses rapports avec les arts industriels et l’agri- 
culture. 

_ ART. 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Français 
et les étrangers peuvent également en faire partie. Il n'existe aucune dis- 
tinction entre les membres. : 

ART. 4. — Pour faire vartie de la Société, il faut s’être fait présenter dans 
une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation !, 
avoir été proclamé dans la seance suivante par le Président et avoir reçu le 
diplôme de membre de la Société. 

ART, 6. — Le Trésorier ne remet le diplôme qu'après l’acquittement du 
droit d’entrée. ! 

ART. 38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de Novembre 
à Juillet. à 


ART. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (Le 1‘ et le 3° lundi 
du mois). : 
ART. 42. — Pour assister aux séances, les personnes étrangères à la 


Société doivent être présentées chaque fois par un de sesmembres. 

ART. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucun 
ouvrage déjà imprimé. 

. ART. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur 
des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. 

ART. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra une 
où plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement 
déterminé. 

ART. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Société est délivré 
gratuitement à chaque membre. 

ART. 55. — ... Il ne peut être vendu aux personnes étrangères à la 
Société qu’au prix de la cotisation annuelle. 

ART. 58. — Les membres n’ont droit de recevoir que les volumes des 
années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation. Toutefois, les 
volumes correspondant aux années antérieures à leur entrée dans la Société, 
leur sont cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément à un 
tarif déterminé. à 

ART. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou mémoires insérés au 
Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un tirage à part. 

ART. 93. — Chaque membre paye : 1° un droit d’entrée ; 2° une cotisation 
annuelle ?. 

Le droit d’entrée est fixé à la somme de 20 francs. 

La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. 

La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée 
par le versement en capital d’une ‘somme fixée par la Sociétéen assemblée 
générale (400 francs). 


— Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à 
la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle 
(minimum : 1000 francs). 


1. Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne 
connaîtraient aucun membre qui püt les présenter, n’auront qu’à adresser 
une demande au Président, en exposant les titres qui justifient de leur 
admission. 


2. Le Conseil de la Société, afin de faciliter le recrutement de nouveaux 
membres, autorise, dorénavant, sur la demande des parrains, les personnes 
ui désirent faire partie de la Société à n’acquitter, la première année, que 
leur droit d’entrée en versant la somme de 20 fr. Le compte-rendu sommaire 
des séances de l’année courante leur sera envoyé gratuitement ; mais ils ne 
recevront le Bulletin que la deuxième année et devront alors payer la coti- 
sation de 30 francs. Ils jouiront aussi des autres droits et privilèges des 


» 


membres de la Société. 


ot De : ps ds sh ns 


1908 SUBMERSION ET RÉGRESSION QUATERNAIRES EN GRÈCE 425 


Nous venons d'exposer les faits, tels qu'ils se présentent en 
Grèce. Toute interprétation des phénomènes quaternaires dans les 
autres régions devra se concilier avec les faits observés ici : 
c’est de cette interprétation que nous allons maintenant nous 
occuper en passant en revue les données des différents pays. 


EGYPTE 


L'Égypte, pendant le Pliocène récent, était exondée, comme cela 
a eu lieu pour d’autres régions à cette époque '. Puis la fosse 
érythréenne se creuse et est occupée par les eaux indiennes. Des 
récifs coralliens d'âge quaternaire, s’élevant aujourd’hui à 330 
et 230 m. dans la mer Rouge *, prouvent que cette mer avait un 
niveau élevé. On retrouve d’ailleurs des dépôts d'anciens rivages 
à Suez * à 6o m., d’autres plages littorales ou cordons de Poly- 
piers appartenant à la faune actuelle à 4o et 50 m.‘, et d’autres 
plages à 24 m. et de 6 à 15 m.*. 

Ces conditions sont trop semblables à celles que nous trouvons 
en Grèce pour ne pas les rapprocher et ne pas admettre que, 
l'Égéide s’affaissant au Nord, des dislocations pareilles attei- 
gnaient la région érythréenne, et que la mer envahissait en même 
temps ces deux régions. L'aspect seul de la carte montre que 
ces deux affaissements sont dans le plongement l'un de l’autre 
et pourraient être considérés comme un affaissement unique. 

Les vestiges de la mer dans la vallée même du Nil n'atteignent 
pas, il est vrai, les altitudes qu'ils atteignent dans la mer Rouge : 
on trouve le Cardium edule à 100 m. aux environs d'Alexandrie. 
et d’autres plages à 6o et 70 m. autour du Caire et à Tsedment*, 
Il semble que ces vestiges ne sont pas à leur altitude origi- 
nelle, mais que l'Égypte a été atteinte par un deuxième affaisse- 
ment de la vallée même du Nil. En effet, la haute vallée du Nil, 
malgré l'invasion de la mer dans la basse Égypte, continuait à 
être occupée par des Melanopsis'. Ila fallu que de nouvelles 
dislocations intervinssent pour que le Nil pénétrât en Égypte ‘ 


DE LAPPARENT. Géoiogie, p. 1653. 

Max BLANCKENHORN. Centralblatt für Min. Pal. und Geol., 1900, p. 244. 
Suess. Der Antlitz der Érde, éd. franc., IL, p. 728. 

DE LAPPARENT. Loc. cil., P. 1717. 

Charles RaBor. Bull. Soc. Géogr., 15 janvier 1901, p. 66. 

SuEss. Loc. cit., Il, 728, et DE LAPPARENT, P. 1919. 

Boure. Les Éroiee de Grimaldi, p. 138. 

. Je me suis étendu longuement sur ces dislocations dons un autre travail 
(B. S. G.F.,(4). IV, 1904, p. 16r), où j'indiquais que le Nord de l'Afrique se serait 


D OH OC D 


æ 


5 Février 1909. — T. VIII. Bull, Soc. Géo Fr. — 270. 


426 À PH. NÉGRIS 15 Juin 


lorsquele niveau de la mer était déjà bas, comme le prouvent les 
terrasses anciennes du Nil, élevées à peine de quelques dizaines 
de mètres au-dessus de la vallée actuelle. Comme le mélange 
des faunes des deux mers en regard n'a jamais été complet, il 
semble logique d'admettre qu'une barrière séparait ces deux mers 
avant l’arrivée du Nil, barrière qui se serait abimée en profondeur 
au moment des dernières dislocations. Quant aux silex chelléens 
des alluvions du Nil, ils n'autorisent pas à reculer l'époque de 
son apparition dans sa vallée actuelle. Ces silex proviennent des 
hauts plateaux du désert lybique et ont été entraînés postérieure- 
ment dans les alluvions”. 


ALGÉRIE 


Nous savons, par les travaux si intéressants du général de 
Lamothe”, qu'à partir du niveau de 550 m., la ligne de rivage a 
éprouvé une série de mouvements négatifs qui l'ont abaïissée pro- 
gressivement jusqu'au niveau actuel. Il a d'ailleurs donné comme 
altitudes approchées de ces lignes de rivage les nombres 550, 320, 
265, 200, 140, 100, 55, 30, 17 m. D'autre part, ces cotes sont des cotes 
moyennes ; des plages se trouvent à des cotes intermédiaires ; 
c'est ainsi que, pour les plages de moyenne altitude 55, le même 
auteur donne des cotes variant de 43 à 45 m., de 48 à 53 m., de 
52 à 58 m., et, pour celles de 140 m., les cotes varient de 140 
à 145 m. *. Ces données concordent encore avec les données obser- 
vées en Grèce. Il est vrai que M. de Lamothe place la ligne de 
rivage de 320 m. dans le Pliocène ancien, parce que la plage de 
265 ravine les molasses astiènnes'. Cette circonstance n'exclut 
pas la possibilité d’un âge plus récent, qui s'impose par le rap- 
prochement des plages algériennes avec les plages de la Grèce. 

Constatons d'ailleurs encore iei que le mouvement de régression 
de la mer a dû être accompagné, comme en Grèce et comme en 
Égypte, par un affaissement considérable des côtes ; c’est du 
moins ce que prouve la submersion de la vallée de la Mitidja, 


affaissé, lors de l’arrivée des eaux du Nil dans sa vallée actuelle, le long 
d’une dislocation O.N.0. jalonnée par les fosses de Fayoum et de Rayan en 
Égypte et les chotts tunisiens ; c’est sans doute à la même dislocation qu’il 
faut attribuer les failles N.O., qui ont intéressé, dans la Mer Rouge, un récif 
corallien, plus récent que le Pléistocène (be LAPPARENT. Loc. cit., p. 1915). 

1. M. BLANCKENHORN. Sitz. Berichte d. K. Bay. Ak. d. Wiss., 1902, p. 414. 

2, DE LAMOTHE. Les anciennes lignes du rivage du Sahel. CR. Ac. Sc., 
26 décembre 1904. 

3. DE LaAmorHe. Anciennes lignes de rivage de la côte algérienne et de la 
côte niçoise, B.S. G. FF, (4), IV, 1904, p. 19, 20, 21, 25, note, 

4 1bid., p. 18. 


1908 SUBMERSION ET RÉGRESSION QUATERNAIRES EN GRÈCE 427 


dans laquelle des sondages ont montré que le fond de la vallée 
était rempli, jusqu'à une profondeur de 200 m. au-dessous du 
niveau actuel de la mer, par des dépôts nettement fluviatiles !. Ce 
serait depuis cet affaissement que l’Afrique se serait séparée défi- 
nitivement de la Tyrrhénide et que la Sardaigne et la Corse 
auraient conservé les Mammifères qui vivent encore en Algérie ?, 
ce qui assignerait à ce phénomène un âge très récent. Il corres- 
pondrait probablement à l’affaissement récent aussi du Nord de 
l'Afrique orientale que nous avons constaté précédemment *. On 
a argué de la présence en Algérie, au niveau de 15 m., d'un Élé- 
phant du groupe d'Æ. antiquus (E. iolensis P.), du Strombus 
coronatus L., pour attribuer un âge plus ancien aux terrasses les 
plus élevées. Cette objection perd de sa valeur, puisque nous avons 
affaire à des côtes affaissées, dont l'altitude actuelle ne peut don- 
ner aucune idée sur l'ancienneté de la plage correspondante. 

Enfin, rappelons, avant de quitter l'Algérie, que le général de 
Lamothe cite encore des galets parfaitement roulés à 432 m., qui 
lui ont paru appartenir à une plage encore plus élevée. 


SICILE 


On paraît aujourd'hui avoir complètement oublié les plages 
récentes de la Sicile pour ne s'occuper que des plages pliocènes à 
faune froide. Cependant, Carl Frederich Naumann‘ donne des 
détails très intéressants sur les plages plus récentes, avec 
coquilles pour la plupart vivant dans la région. 

En particulier, il cite, d'après Sartorius von Waltenhausen, sur 
l’'avant-mont S. Andréa, au-dessous de Taormina, des lithophages 
à 140 pieds, dans la vallée de Catania des couches d'argile riche 
en coquilles fraîches avec couleur et éclat primitif, appartenant à 
des espèces vivantes, de 30 jusqu'à 60 pieds : à Cifali, à 300 pieds, à 
Nizzetti, à 610 et à Catira jusqu'à 1000 pieds. Citons encore, en 
Sicile *, la plage de 416 m. d'altitude avec coquilles du Pléistocène 
ancien. On ne saurait d’ailleurs considérer les côtes de Sicile 
comme exemptes d'affaissements. 


1. DE LaMorTus. Sur les anciennes plages et terrasses du bassin de l'Isser, 
B.S. G.F., (4), XX VIIL, 1899, p. 308. 

2. SuEss. Loc. cit., I, p. 466. 

3. Il ne serait pas impossible que cet affaissement considérable ait altéré 
les cotes originelles des plages, citées plus haut, comme celles de la mer 
érythréenne. Ceci n’a pas lieu de nous surprendre, puisqu’en Grèce nous 
avons trouvé des indices de rivage jusqu’à 690 m. et qu'ilen existe peut-être 
de plus élevés encore. 

4. Carl NAuMANx. Lehrbuch der Geologie. Leipzig, 1858, I, p. 246. 

5. DE LAPPARENT. Géologie, p. 1715. 


428 PH. NÉGRIS 15 Juin 


ITALIE 


Ici nous avons à citer l'étage du Saharien supérieur, qui, par sa 
position ainsi que ses fossiles, la plupart vivant encore aujour- 
d'hui, semble correspondre au conglomérat coquillier horizontal du 
Nord du Péloponèse. Il ne s'élève, il est vrai, que jusqu’à 250 m. 
seulement ', mais n'oublions pas que le conglomérat du Nord 
du Péloponèse est lui-même disloqué et s'abaisse en marches 
d'escalier à des cotes inférieures. 

A ces dépôts d'un âge quaternaire avancé il faut rattacher 
l'existence de lithophages à une grande hauteur à Anacapri, où ils 
ont été observés à 200 m. et dans la vallée du Tibre en amont de 
Rome à 276 et 268 m. sur les couches du Pliocène récent”, puis 
encore des lithophages à des cotes plus basses aux environs de 
Gênes à 25 m. et 7 m.' et les plages émergées de Tarente avec 
faune voisine de celle du Saharien supérieur, c'est-à-dire renfer- 
mant des formes chaudes telles que Strombus mediterraneus à 
12 et 15 m.‘. Les plages émergées se montrent en Sardaigne de 
4 à 100 m., en Corse de 15 à 20 m. 

Enfin, rappelons aussi pour l'Italie qu'il existe des indices de 
niveau d’une mer plus élevée encore, comme en Grèce : ce sont les 
dépôts du Saharien inférieur qui atteignent 830 m. et qui, après la 
découverte à Siphnos du niveau à lithophages de 690 m.. seraient 
peut-être à leur place originelle s. 


FRANCE MÉRIDIONALE 


Nous avons ici une série d'observations précieuses, celles de 
MM. Depéret et Caziot d'une part, Caziot et Maury d'autre part, 
auxquelles s'ajoutent les beaux travaux de M. Boule sur les 
grottes de Grimaldi. Notre tàche est, comme nous avons dit, de 
concilier ces données avec celles trouvées en Grèce. 


. SuEss. Loc. cit., I, p. 436. 
. SuEss. Loc. cit., Il, p. 6r2. 
. Bouze. Les grottes de Grimaldi, p. 129. 

. Bouze. Jbid., p. 129-132. 
5. Ceci est confirmé par mes dernières observations, faites après la 
présentation de ce travail. J’ai pu observer, au N. du Péloponèse, à l'E. du 
Mt Voïdia, contre la colline du couvent de « Hagios foannis ». marquée 957 
sur la carte de l’Expédition scientifique de Morée, des terrasses élevées sur 
des éboulis, jusqu'à la cote de 900 à 910 m. Ces terrasses étagées se poursui- 
vent sur le Voïdia jusqu’à Salmeniko. La cote de 830 du Saharien inférieur, 
en Italie, étant une cote de dépôt et non de rivage, on comprend que le 
niveau de la mer à cette époque dépassàt cette cote. | 


I 
2 
0] 
» 
A 


1908  SUBMERSION ET RÉGRESSION QUATERNAIRES EN GRÈCE 429 


Et d’abord, laissant pour le moment les grottes de Grimaldi, 
pour y revenir plus loin, je constate que l'on a trouvé des lignes 
de rivage aux cotes suivantes : 


292-209 m., avec lithophages observés par M. Ambayrac à St-Jeannet. 
210 » avec cailloux roulés, observés par le même, près de Vence, 
d’après une communication que ce savant a bien voulu 

me faire pour ces deux observations. 

180 » sur le bord du Plateau Central, de Lyon aux Pyrénées, le 
long d’un rivage qui. d’après M. Depéret, aurait joui 
d’une grande immobilité :. 

Cette cote est à rapprocher de la cote de la ligne horizontale de 10 km., 
observée par moi, en Messénie, sur les flancs du Taygete, avec grottes, 
lithophages et ablation marine. 


144 m. \ à Roquemaure et à Théziers (Gard), avec lithophages : la 


129) 0) première et les deux dernières lignes de rivage sont 
12 accompagnées de rainures parallèles avec corniches 
80 » littorales *. 


55 m. à Trayas avec cordons de galets. 
52 » à la pointe Cabuel avec lithophages *. 
9 à 0 à la baie de Mala avec lithophages *. 


Tous ces indices de rivage, tout en ne préjugeant rien par eux- 
mêmes sur l'époque à laquelle la mer occupait l'altitude correspon- 
dante, autoriseraient cependant, à moins de preuve du contraire, 
à reconnaître aussi en France la régression démontrée en Grèce. 
Il reste à examiner siles rivages signalés par des coquilles fossiles, 
ou les vestiges de l’industrie humaine infirment ou non cette 
maniere de voir. 

Et tout d’abord se présentent à nous les phénomènes observés 
dans les grottes de Grimaldi, si magistralement exposés par 
M. Boule. Nous avons ici la faune chaude des Mammifères avec 


NB SG EF: (4), AV; 11906 p.38. 

2. DEPÉRET. Gisements pliocènes et quaternaires marins des environs de 

Nice. B.S.G.F., (4), UL, p. 340 et 341. 
. 3. Derérert. Anciennes lignes de rivage de la côte française de la Méditer- 
ranée. B.S.G.F., (4), VI, 1906, p. 227. — E. Cazror et E. Maury. Nouveaux gise- 
ments de Pléistocène marin. B.S.G.F., (4), IV, 1904, p. 426. — AMBAYRAC. 
B.S.G F., (4), IL, 1902, p. 728-730. 

4. Nous ne pouvons passer sous silence, dans cette énumération, les 
lithophages observés par M. A. Guébbard, à l'altitude de près de 800 m., 
dans les Alpes-Maritimes, dans des bancs de poudingue, dont les galets 
sont réduits à l'état spongieux par les perforations. Ce rivage correspond à 
celui de l’une de nos terrasses élevées observées sur le Voïdia près de 
Salmeniko, et dont il est question dans la note de la page précédente. 
B,S.G.F., (4), IV, 1904, p. 651. 


430 PI. NÉGRIS 15 Juin 


les vestiges de l'industrie humaine correspondant à cette faune. 
reposant au-dessus d’une plage marine située quelques mètres au- 
dessus de la mer. Ces faits paraissent au premier abord en pleine 
contradiction avec une mer élevée à une époque récente, plus 
récente encore que l'Elephas antiquus, car cette mer aurait certai- 
nement nettoyé la grotte de tout vestige plus ancien. Mais la 
discordance cesse si l’on donne l'interprétation que j'avais donnée 
lorsque M. Boule avait fait connaître ses observations'. Les 
grottes de Grimaldi, avec leur plateforme sous-marine, se seraient 
affaissées de plusieurs centaines de mètres après leur remplissage, 
qui lui-même avait été précédé de la perforation de leurs parois 
par les lithophages. A l'appui de cette thèse, je citerai aujourd'hui 
la coupe si bien étudiée par MM. Caziot et Maury de la baïe de 
Mala *. Dans cette coupe, un gisement coquillier, attribué par les 
auteurs au Quaternaire ancien et situé de 15 à 20 m. au-dessus de 
la mer, est recouvert par des brèches terrestres, qui non seule- 
ment plongent aujourd'hui dans la mer, mais sont encore perfo- 
rées par les lithophages jusqu'à 9 m. de hauteur. Aïnsi donc, après 
le dépôt du gisement coquillier, il ÿ aurait eu un premier mouve- 
ment négatif, dû sans doute au retrait de la mer, pendant lequel 
la brèche terrestre s’est formée ; puis un mouvement positif, indi- 
quant un affaissement dont nous ne pouvons fixer l’importance et 
qui immergea la brèche jusqu'à l'altitude de 9 m. ; cet affaisse- 
ment fut encore suivi d’un mouvement négatif, à la suite duquel 
la brèche fut exondée. 

C’est aussi à un affaissement que nous devons attribuer la pré- 
sence du gisement coquillier de Villefranche à 60 m., avec fossiles 
que M. Depéret rapporte au Pliocène récent”, et la régression 
expliquerait la présence dans ce gisement de coquilles littorales 
mélangées à des espèces qui vivent aujourd'hui dans les grands 
fonds de la Méditerranée ‘. Ces dernières espèces se seraient dépo- 
sées lors du niveau élevé des mers : les espèces littorales, au con- 
traire, auraient apparu après que la régression eut amené la mer 
à un niveau voisin du niveau actuel, et le mélange aurait été pro- 
duit par lesvagues. 

Quant à fixer le périmètre de cet affaissement sur les côtes 
niçoises, Je suis obligé de reconnaître mon incompétence, n'ayant 
pas visité les lieux. M. Ambayrac, qui était tout indiqué pour 


1. B.S.G.F., (4), V, 1905, p. 339 et VII, 1907, p. 291. 
2. Loc. cit., 1904, p. 426-427. 

3. Loc. cit., 1906, p. 210 et 226. 

4. DEPÉRET et Cazior. Loc. cit., 1903, p. 328. 


1908 SUBMERSION ET RÉGRESSION QUATERNAIRES EN GRÈCE 431 


résoudre cette question concernant une région qu'il a étudiée avec 
soin, m'a répondu avoir observé la disposition en marches d’esca- 
lier des Alpes, du cap d'Antibes au Nord de Vence, avec direc- 
tion N.S., simulant l’entassement de gradins gigantesques et rappe- 
lant le même phénomène sur les côtes de Grèce, qui, au moment 
des derniers effondrements, se sont ainsi morcelées en marches 
d'escalier. Cette disposition observée du côté de Nice s’étend-elle 
jusqu'aux grottes de Grimaldi ? Je laisse à de plus compétents cette 
question à résoudre. J’attire seulement l'attention sur la circons- 
tance suivante : les anciens rivages, sur ces côtes affaissées, se 
divisent en deux catégories, en rivages ayant pris part à l’affaisse- 
ment et ne se trouvant pas à leur altitude originelle, et en rivages 
en place. C'est ainsi que les lithophages sur la brèche de la baïe 
de Mala seraient à leur place, tandis que les dépôts coquilliers de 
15 à 20 m. d'altitude de la même baie ne sont pas à leur cote 
originelle, pas plus que les dépôts de Villefranche à 60 m. 

Avant de terminer ce qui a rapport à la côte niçoise, je rappel- 
lerai les observations si intéressantes de M. Léon Bertrand! sur 
les poudingues du Var, qui présenteraient à partir de 180 m. 
d'altitude une surface légèrement inclinée vers la mer, taillée au 
travers de couches redressées et atteignant 500 m. et plus. 

Il semble difficile d'échapper à la conclusion que l’on a affaire 
à une surface modelée par la mer sur toute cette hauteur. Cepen- 
dant, ici, la résistance de la roche à l'érosion par le flot doit être 
prise en considération, et, si cette résistance est considérable, le 
phénomène serait incompatible avec une mer en régression : aussi, 
n'ayant pas visité la région, n'insisterai-je pas davantage. 

Quant à la circonstance que de pareilles altitudes du niveau de 
la mer auraient submergé la plus grande partie du continent euro- 
péen, nous verrons plus loin qu'elle perd sa valeur, grâce à un 
affaissement général de ce continent, qui l’aurait abaissé considé- 
rablement. 

PÉNINSULE IBÉRIQUE 


A Gibraltar, on a trouvé des bancs de coquilles vivant dans la 
région à 12, 90, 70, 170, 264 et 6oo pieds *?, ce qui confirmerait la 
grande régression quaternaire. D’autres données, il est vrai, citées 
par M. Boule *, paraissent assigner un âge ancien à certaines 
plages basses de l'Océan. 


1. B.S.G.F., (4), IV, 1904, p. 39. 
2. Carl NAUMANN. Loc cit., I, p. 247. 
3. Les grottes de Grimaldi, p. 141. 


: 


439 PH. NÉGRIS 15 Juin 


L'affaissement général du continent, dont il a été question plus 
haut et sur lequel nous reviendrons, rend facilement compte de 
cette anomalie, qui ne saurait ainsi ébranler les preuves de l'exis- 
tence de la régression quaternaire, telle que nous l'avons reconnue 
en Grèce. 


PRESQU'ÎLE SCANDINAVE 


Quittons maintenant la Méditerranée et reportons-nous au Nord 
de l’Europe. On sait qu'au moment du recul des glaciers du Nord, 
des traces non équivoques de rivages apparaissent autour du 
golfe de Bothnie et jusqu'à la mer Blanche. Ces traces sont des 
dépôts argileux avec Yoldia arctica superposés aux moraines de 
la dernière glaciation. Ces dépôts se rencontrent jusqu'à l’altitude 
de 2790 m.'. La mer qui les déposait avait un niveau sensiblement 
plus élevé. Nous trouvons donc au Nord, au moment du recul des 
glaciers, le niveau de la mer encore à un niveau élevé voisin de 
300 m. Puis nous trouvons à Christiania les niveaux de 203 à 208 m. 
avec Mytilus edulis, tandis qu'au niveau de 163 m., dans la même 
région, nous trouvons la faune arctique avec Yoldia, répondant, 
d'après Suess, à une mer de niveau de 188 à 194 m. Puis, plus bas, 
le niveau de 75 m. ?. 

En ce qui concerne les côtes occidentales de la Norvège, Hugh 
Miller * n'a pas distingué moins de 33 à 34 terrasses entre le 
niveau de la mer et l’altitude de 106 m., la plupart creusées dans 
l'argile dans des anses abritées. De 106 à 196 m., il existe encore 
9 à 10 gradins et en particulier à 167 et à 177 m.8, Miller a observé 


1. Émile HauG. Revue des Sciences, 1899, p. 632. 

>, HauG. Loc. cit., p. 825. et Suess, loc cit,, Il, p. 364 et 769. Nous avons 
expliqué autre part(B.S G.F., loc. cit., (AV), 1904, p. 594 et 599) les raisons qui 
ont transformé le climat de Christiania et l’ont rendu plus rigoureux avec 
la mer de 188 à 194 m. avec Yoldia qu'avec la mer de 203 à 208 m. avec 
Mytilus : les courants équatoriaux, qui, sans doute passaient d’abord à lEst 
par le golfe de Bothnie et la mer Blanche, lorsque le niveau était plus élevé, 
furent gènés lorsque le niveau baïissa et dévièrent à l'Ouest de la Norvège, 
et ainsi le climat à l'Est devint plus rigoureux. On devrait peut-être attribuer 
à la même cause la transformation du climat de l'Europe en climat froid et 
see à l’époque du Renne. Un éloignement vers l'Ouest des courants équato- 
riaux devait mettre l’Europe occidentale aussi dans la situation dans laquelle 
se trouvent aujourd'hui les parties orientales, Plus tard, une répartition 
différente des terres et des mers amenèrent le climat actuel. La déviation 
de ces courants, à la suite de la régression qui ne permettait plus le 
passage par le golfe de Bothnie, a dû se faire assez brusquement, et ainsi 
s'explique le passage brusque du climat humide au climat sec. Cette époque 
de transition correspondrait donc à un niveau de mer de 200 m. environ. 

3. Suess. Loc. cit., Il, p. 580-581. 


; } : { 6 
1908 SUBMERSION ET RÉGRESSION QUATERNAIRES EN GRÈCE 433 


deux banquettes entaillées dans la roche vive près de Trond- 
lijem. Miller considère toutes ces terrasses comme post-glaciaires 
et marines : la faune marine, d’ailleurs, a été reconnue jusqu’à 
126 m. Toutes ces circonstances nous rappellent trop celles de la 
Messénie pour ne pas nous ranger à l'avis de Miller: les ter- 
rasses en Messénie sont aussi rapprochées qu'en Norvège : les 
deux banquettes de Trondli,em répondent bien aux lignes hori- 
zontales avec murs verticaux sur les flancs du Taygète à 180 m. et 
160 m. : il nous manque seulement en Norvège la ligne de 140 m. 
que l’on trouve encore en Messénie. 

On a objecté contre la manière de voir de Miller que la hauteur 
et le nombre de terrasses dans les divers fjords, voire même 
dans les diverses ramifications du même fjord, ne sont pas inva- 
riables et que,sur les côtes de la mer libre, on n’a pas observé ces 
terrasses. Ces arguments nous paraissent sans valeur. Les terrasses 
ne peuvent avoir toutes la même inclinaison ni toutes se conserver ; 
leur degré de conservation dépend de la manière dont elles sont 
abritées. 

Le recul de la mer le long de plages formées de matériaux ten- 
dres comme ceux de Norvège et de Messénie, et ceux de Patras !, 
a pour premier eflet de produire un aplanissement de ces maté- 
riaux, avec inclinaison variable suivant les conditions locales. 
On comprend que sur une plage ainsi aplanie, le retour du 
flot, lors des tempêtes extraordinaires, pourra entamer le sol et 
former un ressaut plus ou moins considérable. Une plage primi- 
tivement régulière et unique pourra donc se diviser par le flot 
lui-même en une série de terrasses, qui, d’un lieu à un autre, n'ont 
rien de commun entre elles, et pourront aussi différer quant à 
l’inclinaison si l’inclinaison des plages primitives était différente. 
Le phénomène se complique encore quand, au milieu des forma- 
tions tendres, se présentent des bancs durs comme en Messénie, 
car alors le flot ne fait que nettoyer ces bancs, qui conservent leur 
inclinaison initiale. Il se complique encore par l'érosion, qui peut 
être nulle à un endroit et complète à un autre. Cela paraît avec 
évidence en Messénie, où, dans toutes les vallées latérales qui 
devaient originairement former des anses abritées, les terrasses 
se sont conservées de préférence. 

Si, des côtes occidentales de la Norvège nous passons à l’extrême. 
Nord, dans la presqu'’ile des Pêcheurs, nous trouvons les niveaux 
marins suivants : 90 à 100 m., 75, 72, 69, 68, 67, 55,32, 25 1/2, 22 et 
21 m., et beaucoup de ces lignes se trouvent sur les côtes voisines 


0 


1. Ph. Néeris. B.S.G.F., (4), VI, 1906, p. 527. 


10 Février 1909. — T. VIIL. Bull, Soc, Géol. Fr. — 28, 


434 PH. NÉGRIS 15 Juin 


de la presqu'ile de Kola. Plus à l'Est, dans l’île de Kildin, se trou- 
vent les niveaux de 95, 89, 799 1/2, 96, 55, 49, 20 m.'. Ainsi donc 
nous retrouvons dans le Nord de l’Europe la série des rivages 
élevés que nous avons trouvés dans la Méditerranée. Mais nous 
avons constaté ici quelque chose de plus : c’est que tous les riva- 
ges ici sont postglaciaires. el cela depuis un niveau voisin de 
300 mètres. 


ANGLETERRE 


On connait en Écosse des coquilles marines arctiques jusqu à 
161 m. qui répondraient à un niveau de la mer de 188 à 194 m.?, 
puis,dans un grand nombre d'autres localités à des hauteurs moin- 
dres, d'autres bancs coquilliers jusqu'aux nombreuses « Raised 
Bresches » de la Manche. Mais en certains points on a trouvé à 
des hauteurs beaucoup plus considérables des lambeaux de sable 
coquillier, comme dans le Cheshire à 365 m. et sur le faite du Moel- 
Tryfaen à 357 m. Bien que Ramsay. qui a décrit le dernier de 
ces gisements, ne pense pas que le rivage se soit trouvé à cette 
hauteur, les données que nous avons déjà acquises par la Grèce 
nous autorisent à admettre que, dans le doute, les présomptions 
sont pour que ces coquilles soient à leur place originelle, C'était 
d'ailleurs l'avis de Lyell *. Ce savant pensait que la plus grande 
partie de l'Angleterre septentrionale avait été submergée, suivant 
une ligne tracée de l'embouchure de la Tamise jusqu'au canal de 
Bristol. Il donne {10 m. pour la plus grande altitude des coquilles, 
et la formation qui les contient monterait jusqu'à 700 m. Ceci 
n'a plus lieu de nous étonner depuis que nous avons trouvé la 
mer à ce niveau à Siphnos. C’est sur le lorest-bed que se sont 
déposées les formations de la mer qui a submergé l'Angleterre { : 
nous devons donc admettre que, au moins depuis 700 m., la régres- 
sion est quaternaire et que l'Angleterre, après le dépôt du Forest- 
bed, s'est affaissée et a été submergée, comme l’Égeïde. Ceci non 
plus n’a pas lieu de nous étonner ; car c’est à cette époque que 
l'on place généralement l’affaissement du continent qui reliait 
l'Europe à l'Amérique par le Nord et qui comprenait l’Angle- 
terre. Il est naturel de penser que l'affaissement de ce con- 
tinent a dù entrainer l’affaissement des côtes dont il se détachait, 
Les coquilles, qui ont été trouvées à ces hauts niveaux en 


1. W. Ramsay. Geol. Entwickelung der Halbinsel Kola, p. 100 et 107. 
2, SuEss. Loc. cit., II, p. 768, 

3. Éléments de géologie, 6° édit. 1864, p. 255-260. 

4. LyELz. Loc. cit., p, 260. 


1908 SUBMERSION EN RÉGRESSION QUATERNAIRES EN GRÈCE 435 


Angleterre se trouvent sous des dépôts morainiques dans une [or- 
mation argileuse : elles semblent donc montrer que lalfaisse- 
ment daterait de l’époque interglaciaire et serait antérieur à 
l’affaissement de l Égeïde, qui est caractérisé par un Éléphant plus 
jeune que l’Elephas antiquus. 

Les affaissements se sont cependant continués dans le Nord, 
même après la dernière glaciation,comme nous allons le constater. 


CONTINENT EUROPÉEN 


Et maintenant se pose devant nous la question du continent 
suropéen. Rappelons d’abord les terrasses des lacs de la Prusse 
orientale, si bien étudiées par M. Kaunhowen '. Ce savant géolo- 
gue a observé des terrasses formées par l’abrasion de l'argile à 
blocaux, ou par le dépôt des sables empruntés à cette formation de 
590 à 570 pieds, de 580 à 555, de 555 à 525, de 525 à 495, de 495 à 
475 et à 445 pieds. Ces terrasses ont été produites dans un lac 
immense,qui s’étendait au loin dans l’intérieur de la Russie et qui, 
au Nord, devait être borné par les glaciers, et à l'Ouest, devait 
communiquer avec la mer, du moins si on tient compte de la confi- 
guration actuelle du pays. L'apport considérable d'eau douce, soit 
par les glaciers, soit par les fleuves, empêchait la salinité de la mer 
de se propager jusqu’au lac, comme cela se passe aujourd'hui en 
partie pour le golfe de Bothnie. Le niveau de ce lac a donc dû 
suivre la régression de la mer, et, en effet, à partir de 590 pieds, on 
reconnaît par les chiffres précédents un recul pour ainsi dire 
continu et régulier avec un ressaut de 2 à 3 m. à l'altitude de 445 
pieds. L’altitude de ces dépôts n’est probablement pas l'altitude 
originelle si, comme nous allons le prouver bientôt, nous avons un 
affaissement général des côtes du Nord ; mais déjà la régularité du 
phénomène nous reporte d’une manière frappante à ce que nous 
avons constaté en Grèce. 

Les choses se présentent moins simplement dans les parties 
orientales du continent, en France et en Belgique. 

Ici nous avons les vestiges de l’industrie humaine et les restes 
des animaux contemporains de l’homme paléolithique à une alti- 
tude en pleine contradiction avec un niveau de mer élevé de 
plusieurs centaines de mètres. Cette anomalie, cependant, cesse 


1. KAUNHOWEN. Geol. Beobachtungen in der Umgebung von Ortelsburg. 
— Geol. Beob. in der Umgebung Ostpreuss. Kreisen Angerburg und Lôützen. 
Jahrbuch der Künig. preuss. Landesanstalt und Bergakadenmie. 


436 PII. NÉGRIS 15 Juin 


d'exister, si l’on admet l'opinion que j'ai soutenue dans un travail 
précédent . 

J'ai montré alors que la présence de fossiles arctiques des plages 
les plus élevées au niveau presque de la mer à St-Aubin-sur-Mer 
en France, dans le Schleswig-Holstein et dans la Prusse orientale 
trouve son explication naturelle dans l’affaissement des côtes 
continentales après le recul des glaciers. Les alternatives de 
salinité et d’adoucissement de la mer Baltique depuis l’époque 
glaciaire sont aussi facilement expliquées par l’affaissement des 
côtes marchant de pair avec la régression : la régression isolaït la 
mer Baltique, qui s’adoucissait ; les affaissements des côtes la 
mettaient de nouveau en communication avec la mer du Nord. La 
découverte de l’argile à Yoldia sur toutes les côtes de la Norvège, 
à plus de 90 brasses de profondeur *, tandis que nous avons trouvé 
ce fossile à 270 m., puis à 163 m. d'altitude, peut donner une idée 
de l'importance de ces affaissements, comme aussi la présence du 
PBuccinüm groenlandium à 2 m. environ à St-Aubin-sur-Mer, 
lorsqu'il se trouve dans les niveaux les plus élevés des fossiles 
arctiques en Angleterre. 

Quelle est l’étendue de ces affaissements ? S'étendent-ils jusqu’à 
la bordure des plissements alpins ? Englobent-ils ces plissements ? 
Cette dernière hypothèse paraît plus probable si l’on se rappelle 
qu'à une époque récente, le domaine de ces plissements a été 
affecté par les effondrements périadriatiques auxquels doit son 
origine la mer Adriatique actuelle : on sait que cette mer ne 
présente pas d'anciens rivages, pas mème à des niveaux bas. La 
mer Noire, d'autre part, est un autre lambeau des plissements 
alpins effondrés à une époque encore pas très ancienne, puisque 
les indices de rivages de la Méditerranée n'’atteignent pas encore 
ici plus de 25 à 30 m. d'altitude. Je rappellerai, d’ailleurs, que 
mon savant confrère, M. André Delebecque, pense qu’on ne peut 
guère expliquer l'existence du lac de Genève que par un affaisse- 
ment : les alluvions anciennes dans lesquelles l’affaissement se 
serait produit sont plus récentes que le Deckenschotter. Il s’agirait 
donc encore là d’un effondrement récent ?. 

Ainsi done, les effondrements se sont poursuivis à une époque 
peu éloignée de nous, au Nord comme au Sud de l'Europe, à l'Est 
comme à l'Ouest. De là donc à admettre que tout le continen 


1. NéGris. Étude concernant la dernière régression de la mer. B.S.G F. 
(4), IV, 1904, p. 166, et, Contribution à l’Étude des dernières régressions. 
B:S.G F., (4), VI, 1906, p. 532. , 

2. Emile HauG, Loc cit., 1904, p. 824. 

3. DereBecoue. Les lacs français, p. 305. 


1908 SUBMERSION ET RÉGRESSION QUATERNAIRES EN GRÈCE 437 


européen se soit affaissé à une époque récente, il n’y à qu'un pas : 
cela expliquerait pourquoi ce continent n'a pas été submergé par 
la mer des hauts niveaux : au moment du niveau élevé des mers, 
le continent aussi était plus élevé, sauf quelques parties isolées, 
qui seraient restées en place ou qui se seraient effondrées les 
premières et auraient gardé les traces des anciens niveaux marins 
les plus élevés. Parmi ces régions privilégiées, nous rangerons 
l'Archipel égéen, le Nord du Péloponèse, les environs de Reggio, 
une partie de l'Angleterre. Au contraire, la plupart des autres 
rivages anciens ne seraient plus à leur cote originelle, sauf ceux 
qui dateraient, en chaque localité, de l’époque où les effondre- 
ments auraient pris fin dans cette localité. 

Une autre preuve de l'effondrement des continents est donnée 
par la plateforme continentale sous-marine, qui atteint aujourd’hui 
la profondeur de 200 m. environ, sauf en des points spéciaux où 
l'effondrement a été plus considérable encore. Il nous semble bien 
plus difficile d'admettre que les sillons entaillés sur cette plate- 
forme par les eaux courantes. en prolongement des cours d’eau 
actuels, ont été submergés à une époque relativernent récente 
par une nouvelle invasion marine sur 100 brasses de hauteur, 
que d’admettre l'effondrement ou plutôt l’affaissement du conti- 
nent européen avec sa zone littorale. Cela explique bien mieux 
pourquoi, en certains endroits, les sillons sous-marins atteignent 
des profondeurs énormes, jusqu'à 3000 m., comme au large du 
Douro et du Tage, en Portugal". 


CONTINENT AMÉRICAIN 


Si, de l'Europe nous passons en Amérique, nous trouvons, dans 
l'extrême Nord, des plages marines à 500 ou 600 m., 335, 330 m. *; 
et puis toute la série des dépôts de la mer de Champlain depuis 
149 m. d'altitude jusqu’à 15 et 12 m.*. 

À Cuba, nous trouvons des terrasses admirablement bien con- 
servées à 548 et 152 m., et de 6o à 70 m., et, dans les îles voisines, 
des indices nombreux de rivages de 3 à 6 m.". 

Dans l’Amérique du Sud, on a des terrasses à 400-300 m. et des 
bancs de coquilles récentes (formation quérandinienne) à 20-35 m. 


de 


Len 


. Émile HauG. Traité de géologie, p. 483. 
. Suess. Loc. cit., II, p. 754 et suiv., et DE LAPPARENT, Géologie, p. 1709. 
. SUESS, Lbid., p. 761. 


. Ibid., p. 795. 


FE. S D 


438 PH. NÉGRIS 15 Juin 


et jusqu'à 100 m. vers l'extrême Sud de la côte occidentale de ce 
continent :. 

Au Chili,on a des terrasses et dépôts coquilliers de 500 à 487 m., 
puis à 435 et 400, 320-290, 300 et 222, 150 et 131, 109-106, 60 et 40, 
18 à 15 et 5 à 4 m. ©. 


CôTEs DE L'OCÉAN PACIFIQUE ET DE L'OCÉAN INDIEN 


Dans l’Océan Pacifique les îles coralligènes montent à 15-18- 
25-50-75-80-00-95-100 m. *. Il paraît même que certaines d'entre 
elles atteindraient plusieurs centaines de mètres‘. 

Dans la Nouvelle-Zélande, les terrasses et dépôts marins se trou- 
vent de 180 à 150 m., puis à 150-120-67-60-45-7 à 5, 4 à 3 m. et 
Hochstetter était frappé, dès 1859, de la grande analogie que 
présentaient les formations littorales récentes de ce pays avec 
celles de l'Europe :. 

Aux Indes et sur les côtes d'Arabie, les indices de rivage se 
trouvent à 3-4 1/2, 6 à 9, 20-48 1/2-50, et peut-être à 356 m. (cal- 
caire à Miliolites)‘. 

Dans l'Afrique australe, de 18 à 21 m. et jusquà 55 et à 110 m. 
au Cap‘. 

CONCLUSIONS 


Nous avons fait le tour du monde et nulle part les traces de la 
mer n'ont manqué, ni au Nord, ni au Sud, ni dans les zones inter- 
médiaires. depuis les niveaux les plus bas jusqu'aux niveaux 
élevés. Nulle part rien ne vient infirmer la régression dont les 
preuves en Grèce ont été mises hors de doute ; au contraire, cette 
régression s’est trouvée confirmée à chaque pas. Nous l’avons 
trouvée comme altitude partant de la cote de 700 m. environ (et 
peut-être de la cote de 850 m. du Saharien inférieur de Reggio *), 
et comme temps datant d'une époque postérieure à l’Elephas anti- 
quus. À partir de 300 m. environ elle est post-glaciaire. 

Nous avons constaté en Grèce et en Norvège qu’elle a été 
continue, ou que, tout au plus, la mer a reculé par étapes de faible 


SuEss. Loc. cit., p. 518 et 793. 

Ibid., p. 817. 

Ibid., p. 532 et suiv. 

Émile HAuG. Traité de séologie, p. 493. 

Suess. Loc, cit., Il, p. 815 et 816. 

Ibid., 11, p. 800 à 804, note. 

Ibid., II, p. 796 et suiv. 

Et même de la cote de 900 m. des terrasses élevées du Voïdia dont il a 
été question plus haut. | 


UOTE D ND nm 


(os 


1908 SUBMERSION ET RÉGRESSION QUATERNAIRES EN GRÈCE 439 


amplitude, Si la même continuité ne se trouve pas partout, il faut 
l’attribuer soit aux circonstances locales plus ou moins défavo- 
rables pour la formation des terrasses, ou pour le développement 
de Mollusques littoraux, soit à l'érosion qui s'est manifestée à cer- 
tains endroits plus que dans d’autres mieux abrités. Il ne faut pas 
non plus oublier qu'en terrain meuble, la plage la plus récente 
peut se former aux dépens et par la destruction des plages plus 
anciennes. C’est ce qui est arrivé à Patras où la terrasse de 350 m. 
s’est formée aux dépens des terrasses supérieures, en ne laissant 
subsister au-dessus d'elle que la terrasse de 600 m. '. Partout nous 
avons vu la régression marcher de pair avec des atfaissements et 
les rivages affaissés être submergés, pour être bientôt de nouveau 
exondés. C'est, sans doute, dans ce phénomène de la submersion 
presque générale des rivages à la suite des affaissements, qu'il faut 
chercher la cause de la tradition du déluge universel qui s’est per- 
pétuée à travers le globe, car certains de ces affaissements sont 
très récents. 

Nous ne pouvons terminer ce qui a rapport à la régression 
quaternaire sans passer en revue les principales objections qu'on 
a élevées contre elle. Et d’abord on à soutenu la stabilité du 
niveau de la mer àtravers les âges géologiques. On aurait observé 
dans le Cotentin el à quelques autres endroits à un niveau peu 
différent de la mer actuelle des rivages appartenant à diverses 
époques géologiques et on en a tiré la conclusion que seul un 
niveau stable pouvait rendre compte d’un pareil fait”. La conclu- 
sion à notre avis est loin d'être rigoureuse. En effet le même fait 
peut-être parfaitement expliqué par une suite de transgressions et 
régressions oscillant autour du niveau actuel des mers et présen- 
tant par conséquent à divers âges géologiques un rivage à l'en- 
droit où il se trouve aujourd'hui, puisque soit en avançaänt, soil 
en reculant la mer passera par le point de part et d'autre duquel 
elle oscille. | 

La deuxième objection est la suivante. Il paraît y avoir désac- 
cord entre l'existence d’une seule grande régression depuis les 
temps pliocènes et les données paléontologiques d'une part, les 
phénomènes alternatifs d’érosion et d’alluvionnement des vallées 
d'autre part. Cependant, à mon avis, le désaccord n’est qu'apparent. 

En effet, quelles sont les exigences de la paléontologie : elle 
demande de larges communications dans la Méditerranée, entre 
l'Europe et l'Afrique et les grandes iles méditerranéennes, pour 


1. Ph. Nécris. Loc, cit. B.S.G.F., (4), VL, 1906, p. 11 et suiv. 
2. DE LAPPARENT. Géologie, p. 1920. 


fo 5%: RO ET PH. NÉGRIS these Juin 


expliquer la diffusion des faunes et des races humaines avec même 
outillage paléolithique : à l'époque interglaciaire. Or, cette époque 
avait été précédée d'une émersion générale qui avait établi ces 
communications et les avait maintenues jusqu’à l'époque intergla- 
ciaire. Puis la paléontologie nous apprend que les faunes s’indivi- 
dualisent : c’est que les cômmunications se sont rompues, par suite 
d'affaissements, dont les dislocations de la panchia de Toscane et 
de l’île d’Elbe avec débris d’ÆZlephas antiquus sont un exemple 
très instructif, et la submersion de l'Angleterre un autre. La sub- 
mersion de l’'Egéide aurait suivi de près. C’est ainsi que les îles de 
Corse et de Sardaigne auraient été isolées ainsi que l’île de Crète. 
Mais on comprend qu’à la suite d'une régression de plusieurs 
centaines de mètres, quelques communications aient pu se réta+ 
blir ; on pourrait ainsi expliquer la communauté des Mammifères 
actuels entre l'Afrique et les îles de Corse et de Sardaigne. Puis 
de nouveau arrivent de grands affaissements comme nous en avons 
constaté plus haut au Nord de l'Afrique, et ces deux îles sont 
définitivement isolées. Ces affaissements marchent de pair avec la 
régression dans la Méditerranée comme dans la mer du Nord. 
Enfin les affaissements se terminent par la formation de la fosse 
adriatique et la régression cesse, si bien que l’on peut considérer 
la régression comme subordonnée aux affaissements. 

Tous ces grands phénomènes se sont passés depuis l’époque 
interglaciaire, mais les derniers d’entre eux depuis la fin de 
l’époque glaciaire. Il ne faut donc pas s'étonner que les change- 
ments concomitants des faunes aient été souvent insignifiants, 
comme le prouvent les Mammifères actuels de la Corse et de la 
Sardaigne qui sont en partie pareils à ceux de l’Algérie, malgré 
les fonds de mer considérables qui séparent aujourd’hui cette 
dernière des premières. 

De même pour les alluvionnements et le creusement des vallées, 
les phénomènes s'expliquent aisément par la régression accompa- 
gnée d’affaissements. Les remblaiements correspondraient comme 
l’a formulé M. Boule? à des périodes de submersion : mais la 
submersion peut être due non seulement à une transgression, mais 
aussi à un affaissement tel que nous l'avons constaté dans l’Europe 
continentale. Au grand alluvionnement pliocène, qui serait peut- 
être; lui aussi, dû à des affaissements, succéda, comme nous l'avons 
rappelé, la:surrection que l’on place généralement à la fin du: 
Pliocène : le creusement des vallées suivit. Plus tard c’est l’Europe 


1. Bou. Les grottes de Grimaldi, Loc. cit., p. 156. 
2-10. 7bid., D: 159: 


1908 SUBMERSION ET RÉGRESSION QUATERNAIRES EN GRÉCE 441 


continentale qui s’affaisse et provoque un remblaiment du fond 
des vallées. e. 

Ainsi tous les phénomènes paléontologiques et géologiques trou- 
vent une explication facile dans l'hypothèse de la régression 
unique, depuis la fin du Pliocène, marchant de pair avec les 
affaissements. Ce sont ces affaissemenits qui donnent l'illusion 
d'une transgression qui en réalité n existe pas, du moins comme 
transgression eustatique. 

La régression a été démontrée en Grèce. Les faits observés dans 
les autres pays peuvent étre facilement interprétés de manière à 
se concilier avec elle : les objections soulevées se fondent sur une 
interprétation des faits qui n’est pas rigoureuse : rien doné n’auto- 
rise à repousser la généralité d’un phénomène qui se présente si 


nettement en Grèce. ÿg 
RARE 


NOTE AJOUTÉE PENDANT L’IMPRESSION. — Dans une note aux CR. Ac. Sc. du 
30 nov. 1908, sous le titre « Découverte de l’Elephas antiquus, à l'ile de 
Délos », M. Cayeux attribue définitivement la dent d'Éléphant, trouvée à 
Délos (loc. cit., p. 422), à l'E. antiquus et non à une espèce plus récente, 
comme il ait pensé d’abord. Cela reculé l’époque du morcellement de 
l’'Égéide jusqu’au commencement des temps dueternaines, mais pas au-delà, 
Toutes mes autres conclusions subsistent. ; 


M. G. Dollfus regrette d’avoir à présenter quelques réserves à propos 
de la note de M. Négris. Il pense que les perforations de l’île de Siphnos, 
dont il présente de magnifiques spécimens envoyés par M. Négris, quiles. 
a recueillis à l’altitude de 275 m., appartiennent à Aspidopholas rug'osa: 
Broccui (Gonch. subalp., pl. xt, fig 12), espèce pliocène, car leur forme 
élargie, utriculaire, leur grand diamètre, leur faible profondeur. écartent. 
la pensée qu'elles ont été produites par le Lithodomus lithophagus, et 
cette constatation lui paraît entraîner la: démonstration très simple que, 
cette partie des Cyclades s'est élevée considérablement au- -dessus des, 
eaux depuis l’époque astienne comme beaucoup d’autres points de la 
Morée. Il pense aussi que ce ne sont pas les eaux qui se sont élevées 
à ce niveau, et à une altitude voisine de 700 m.; sur toute l'Europe, 
mais qué ce sont les terres de l'Archipel qui . sont élevées. On ne 
peut admettre en Europe que le niveau marin ait sensiblement varié 
depuis le Miocène ct le Pliocène; ce sontlés continents qui se sont” 
inégalement et localc nent abaissés ou élevés; il est partisan: de la 
permanence du zéro marin et. de la continuité des - variations des-altis 
tudes terrestres par des mouvements plus ou moins étendas et de: 
valeur différente. Que 


REMARQUES AU SUJET DE PLAQUES CALCAIRES 
D'AGE CAMBRIEN, PROVENANT DE CHINE 


PAR J. Bergeron 


Dans la séance du 20 novembre 1899, j ai présenté à la Société 
géologique plusieurs Trilobites provenant de Chine et dont je 
devais la communication à l’obligeance de M. Henri Douvillé. 

La plupart se trouvaient à la surface d’une plaque de calcaire 
blanc que l'amiral Regnault de Premesnil avait achetée en 1858, 
à un brocanteur de Pékin, qui, tout en ignorant sa provenance 
exacte, disait qu'elle venait des montagnes situées au Nord de 
cette ville. Elles étaient toutes nouvelles et appartenaient, sauf 
rares exceptions, à des genres nouveaux. 

Depuis cette époque il a été rapporté en Europe d’autres plaques 
calcaires couvertes également de débris de Trilobites ; ceux-ci 
sont désignés en Chine sous le nom d'Hirondelles fossiles et les 
plaques sur lesquelles on les trouve sont vendues comme objets 
de curiosité, ce qui explique comment on en connaît déjà un 
certain nombre. Sur plusieurs de ces plaques ont été reconnues 
des espèces que j'ai publiées en 1899 et il ma paru intéressant 
d'étudier ces plaques comparativement entre elles, ainsi que leurs 
- faunes et de chercher à tirer quelques conclusions de cette étude. 
Je m'appuierai sur les mémoires dans lesquels il en est question, 
n'ayant pas eu les échantillons entre les mains. 

Ces mémoires sont au nombre de trois et sont dûs respective- 
ment à M. le docteur Carlo Airaghi, de Turin, M. Monke, de Berlin, 
et M. Henry Woodward, de Londres, suivant leur ordre d’appari- 
tion. Ainsi qu'on le verra dans l'historique qui accompagnera 
l'étude de chaque plaque, aucune n’a un gîte bien connu ; jamais 
aucun géologue n'a pris ces plaques calcaires en place. On n’a sur 
elles aucun renseignement stratigraphique précis; quant à la 
paléontologie elle ne peut donner plus de renseignement sur l'âge 
de ces calcaires, puisque les faunes en sont nouvelles et ne peu- 
vent être comparées à aucune autre d'âge déterminé. 

Ayant déjà décrit et figuré la plaque de Pékin dans notre 
Bulletin, je me contenterai de rappeler quelques faits dont j'aurai 
besoin dans la suite. 

Le nombre des débris de Trilobites est très grand ; ils sont 


1. B.S.G.F., (3), XX VII, p. 499, pl. xur. 


1908 CALCAIRE CAMBRIEN DE CHINE 443 


juxtaposés de manière à couvrir entièrement la surface de la 
plaque. Mais ils sont très mal conservés et le nombre des espèces 
reconnaissables et déterminables est très réduit : en 1899 j'avais 
distingué les cinq espèces suivantes : 


Calymene ? sinensis TJ. BERG. Dicellocephalus ? sinensis J. BERG. 
Agnostus Douvillei J. BERG. Drepanura Premesnili J. BERG. 
_Olenoïdes Leblanci J. BERG. 


Il y avait en plus, parmi une multitude de débris indétermi- 
nables spécifiquement et d’anneaux toujours isolés, un hypostome 
et une joue mobile dont on pouvait reconnaître la forme. D'ailleurs 
les échantillons les meilleurs étaient encore assez mal conservés 
pour que leur description fût incomplète. 

Parmi les espèces reconnaissables, il y en a deux auxquelles 
j'ai attribué les noms génériques de Calymene (Calymene ? 
sinensis) et de Dicellocephalus (Dicellocephalus ? sinensis) pour 
attirer l’attention sur les analogies qu’elles semblaient présenter 
avec ces genres ; mais j'avais pris soin de signaler le fait, 
en accompagnant ces noms génériques d'un point de doute; 
j'insistais d’ailleurs sur ce doute dans le texte même de ma note. 

Les conditions dans lesquelles cette plaque a été achetée par 
l'amiral Regnault de Prémesnil ne permettent pas d'en savoir 
l'âge géologique ; la faune seule pouvait me guider dans cette 
détermination d'âge. Or, des cinq espèces déterminables, il n'y 
en avait que deux qui appartinssent avec certitude à des genres 
connus : Agnostus Douvillei et Olenoïdes Leblanci. Cette espèce 
d A gnostus rentrant dans le groupe des Limbati et dans le sous- 
groupe des Regii, devait être rattachée au Cambrien moyen ; il en 
est de même de Olenoïdes Leblanci, espèce voisine de Olenoïdes 
Marcoui Wuirri£cb, cantonnée dans le Cambrien moyen. Ma con- 
clusion était que vraisemblablement la plaque de Pékin apparte- 
nait à un horizon du Cambrien moyen. 


En 1902, le docteur Airaghi figura' une plaque de calcaire 
‘couverte également de débris de Trilobites, ainsi que d'autres 
plus petites portant des pygidiums. Ces plaques ont été rapportées 
de Chine par un missionnaire, le père Pio da Nettuno. Elles ont 
figuré à l'Exposition d'Art sacré qui s’est tenue à Turin en 1898. 
Le professeur Parona les a achetées pour le Musée géologique 
de Turin qu'il dirige. Ces plaques étaient portées sur le catalogue 


1. Atti della Soc. ital. Se. nat., vol. XLI, 13 p.. pl 1. Milan, 1902. 


444 ©:J. BERGERON 15 Juin 


comme-provenant de la localité de Texen Demenkow dont il n’est 
fait mention dans'aucun dictionnaire géographique, ni sur aucune 
carte italienne, au dire du docteur Airaghi. Je me suis assuré 
qu'il en était également ainsi en France: de plus je me suis 
adressé au directeur des Missions étrangères de France, qui 
sait quels sont les points où se trouvent en Chine des missions 
catholiques étrangères ; cette localité lui est inconnue ainsi qu'aux 
pères actuellement présents à Paris et qui sont allés en Chine. 
Le professeur Parona commença l'étude de ces fossiles; mais 
pour être fixé sur le point où se trouvait la localité de Texen 
Demenkow, il écrivit à la mission dont faisait partie le père Pio da 
Nettuno. Sur ces entrefaites se produisit la révolte des Boxers ; 
peut-être la mission a-t-elle été massacrée ; en tous cas le profes- 
séur Parona n'eut pas de réponse. 

Nous ignorons donc Font la PEONENERE et l’âge de ces 
pliques calcaires. ï 

Le docteur Airaghi en figure trois don l'une est lar ge comme 
la main. L'auteur donne sur ce calcaire, au point de vue litholo- 
gique, les renseignements saivants : il est dur, compact,” “a grain 
fin, de couleur jaune-gris uniforme. Il ne rappellerait donc que de 
es celui de la plaque de Pékin. Aussi ne suis-je pas porté comme 
le docteur Airaghi à admettre pour ces plaques la même prove- 
nance; pour cela j'ai encore des raisons de je dApnerer plus Eu 
après avoir étudié la faune. a 

Cêlle signalée par l'auteur italien est la suivante :- 


i 


Agnostus Pii n. sp. Microdisrus Paronai n. Sp. 
Olenoïides Paronai n. sp. | Drepanura Premesnili J. BERG. 
Olenoïdes Leblanci J. BERG. Trilobites gen. et sp. indét. 


Si l’on s’en rapporté à cette liste, il y aurait dans les calcaires 
de Texen Demenkow., deux ren déjà sipnalees sur la pains . 
Pékin. ivess MR 

Les pygidiums que le docteur Aiïraghi rapporte à De 
Premesnili se trouvent sur deux petites plaques de calcaire dont 
l'une porte deux exemplaires. Je crois que les trois pygidiuns en 
question appartiennent bien à une mème espèce et au même genre: 
Drepanura : mais les denticulations du bord postérieur sont diffé- 
rentes ‘danses deux espèces : dans Drepanura Premesnili' ces 
denticulations sout ‘Sensiblement égales entre elles et'de même 
forme, arrondies à leur extrémité. Dans les pygidiums figurés ‘ 
par le docteur Aiïiraghi (pl. r. fig. 31-32). les denticulations sont 


1. B.S.G.F.,(3), XXVIL, p. 509, fig. 8, pl. xir, fig. 8. 


1908 CALCAIRE CAMBRIEN DE CHINE 44 


plus acuminées, plus détachées les unes desautres ; de plus‘celles 
qui correspondent à la partie axiale paraissent être plus grêles; 
plus courtes que les autres ; enfin, elles semblent avoir été soudées 
à leur base. Go DRE 

Quant aux pointes à profil de faux qui partent des extrémités 
latérales du pygidium et qui ont fait donner son nom à cé‘genre, 
elles sont de forme‘différente dans lès deux espèces. Dans celle de: 
Texen Demenkow., la pointe est plus acuminée, proportionnelle- 
ment moins large à sa base. Pour ces raisons, il me semble qu’il 
faudrait distinguer cette espèce de Drépanura Premesnili. 

Il est diflicile de reconnaître Olenoïdes Leblanci sûr la grande 
plaque figurée par le docteur Airaghi (pl. 1, fig. 23) ; aussi n ose 
rais-je me prononcer sur l’exactitüde de cette assimilation: 

Les espèces nouvelles, au nombre de trois, sont : 

Agnostus Pii n. sp. Microdiscus Paronai n. sp... 
Olenoïdes Paronai n. sp. oo 


- D’après la figure donne par le docteur Airaghi (pL 1, a 28), 
Agnostus Pi et Agnotus Douvillei sont deux espèces distinctes) 
l’une de l’autre ; elles appartiennent même à des groupes diffé-: 
rents. ÀAgnostus Pü n. sp., si l'on s’en rapporte à la figure donnée: 
par le docteur Aïraghi (pl. 1, fig. 28), pourrait appartenir au même: 
groupe que Agnosius Kœrferi Monxe '. Ces deux fossiles se 
trouvent à la surface de calcaires marneux très distincts de celui 
d’où provient la plaque de Pékin et qui est un calcaire pur; mais 
je doute, à cause des différences de faunes, que ces calcaires mar- 
neux appartiennent à un même horizon. is 

Sur la plus grande plaque calcaire, le docteur Airaghi orale 
comme espèce de beaucoup la plus abondante Olenoïdes Paronai 
n. sp. qui se distingue d’'Olenoïdes Leblanci par la forme des 
denticulations qui bordent le pygidium et par les dimensions 
beaucoup plus courtes des denticulations médianes. Je n'ai rien 
vu de comparable sur la plaque de Pékin. Le docteur Airaghi 
décrit encore Microdiscus Paronai n. sp.; mais aucune forme de. 
ce genre n'existe sur la plaque que j'ai étudiée. 

La grande plaque de Texen Demenkow ne renferme. donc 
aucune espèce qui lui soit commune avec celle de Pékin, sauf le 
seul exemplaire d'Olenoïdes Leblanci que je n'ose assimiler au 
type, faute d'échantillons bien conservés. Je suis done porté : 
à considérer les deux plaques comme n’appartenant pas au 
même gisement, contrairement à l'opinion du docteur Airaghi; la 


1. Voir plus loin, p. 447. 


446 3. BERGERON 15 Juin 


différence des faunes et aussi la différence dans la façon dont se 
présentent les débris de Trilobites, viennent à l'appui de cette 
manière de voir. Mais on peut dire que d'une manière générale 
les deux plaques proviennent d'horizons peu éloignés d’un même 
étage. | 

La présence du genre Microdiscus viendrait à l'appui de l’attri- 
bution que j'ai faite au Cambrien moyen de cette faune à Drepa- 
nura et Olenoides. 


En 1905 M. H. Monke a publié un mémoire très important : sur 
une série de plaques calcaires dont l'intérêt est très grand. Ces 
plaques, au nombre de 73, ont deux origines différentes. Les unes 
ont été rapportées par M. le bergmeister F. Kærfer, qui, étant 
au service de la Marine royale de Prusse, visita l’hinterland du 
Kiautschou. Ces plaques proviendraient de l'étage supérieur de la 
série chinoise. Elles ont été offertes au musée de la Kôün. Geol. 
Landesansialt et de la Bergakademie de Berlin. Parmi elles s’en 
trouve une de très grandes dimensions que M. Monke à figurée 
(pl. 1x). Leur lieu d’origine est la localité de Yen-tsy-yai qui n’a 
jamais été visitée par aucun Européen ; ce sont les marchands chi- 
nois qui ont vendu ces plaques comme objets de curiosité, qui l'ont 
indiquée. 

Postérieurement, le même musée a reçu de la Société minière 
du Schantung, à Berlin, deux plaques calcaires comparables à 
celles de Yen-tsy-yai; elles proviendraient, d’après les renseigne- 
ments fournis par M. le bergassessor Krause, de la région monta- 
gneuse située au N.N.E. de Mong-yin-hsien, région où se trouve 
la localité de Yen-tsy-yai, d’après les renseignements de M. Kœær- 
fer. Cette dernière collection aurait dû être plus nombreuse, mais 
M. Krause perdit la plupart de ses fossiles dans une attaque qu'il 
eut à subir de la part des Chinois. 

Tout ce que nous savons au point de vue stratigraphique, relati- 
vement à ces calcaires, c'est que dans le Shantung, d’après un 
mémoire de M. Kærfer, sur l’étage moyen de la série chinoise 
établie par von Richthofen, repose l'étage supérieur formé presque 
exclusivement de calcaire en bancs épais, renfermant de nombreux 
fossiles. Il cite en particulier le gisement situé près du village de 
Yen-tsy-yai, à un jour de marche au N.0. de Wang-tschuang. On 
reconnaîtra que ce sont là des renseignements bien peu probants 


1. H. Monke. Beiträge zur Geologie von Shantung. |. Obercambrische Tri- 
lobiten von Yen-tsy-yai. Jahrb. der Kônigl. Preuss. Geologischen Lante- 
sanstalt und Bergakademie für 1902. Band XXII, heft 1, p. 103, pl. mi-1x. 


1905 CALCAIRE CAMBRIEN DE CHINE 447 


de l’âge cambrien supérieur des calcaires de cette dernière localité, 
surtout si l’on tient compte de ce fait que dans les régions pri- 
maires il y a bien souvent des phénomènes de charriage donnant 
des recouvrements anormaux malgré les apparences. La méthode 
qui consiste à chercher à établir l’âge relatif de couches en super- 
position par les caractères des faunes est infiniment préférable ; 
car elle est la seule qui soit sûre. Je considérerai donc jusqu'à 
nouvel ordre, l'attribution de la faune de Yen-tsy-yai au Cambrien 
supérieur comme n'étant pas encore établie avec certitude. 

D'après la description que donne M. Monke des calcaires cons- 
tituant les plaques qu'il a étudiées, ils sont différents de ceux de la 
plaque de Pékin ; ils sont argileux, de couleur bleu gris foncé ; les 
fossiles en calcite forment relief au milieu du calcaire argileux par 
suite de la dissolution plus facile de ce dernier. Les Trilobites ont 
leurs articles dissociés, isolés les uns des autres, de telle sorte qu'il 
est très difficile, ainsi que le reconnaît M. Monke, de grouper les 
éléments appartenant à une même espèce ; c'est pourquoi il est 
permis d’avoir un certain doute à l'égard de l'exactitude des grou- 
pements faits par l'auteur. 

M. Monke a pu reconnaître et décrire les espèces suivantes : 


. Ag'nostus Kærferi, n. sp. Drepanura Premesnili J. BERG. 
Liostracina Krausei n.gen.,n. sp. — Ketteleri n. sp. 
Teinistion Lansi n. gen., n. sp. Stephanocare Richthofeni n. gen, 

— Sodeni n. gen.,n sp. n. SP. 


Malgré le très grand nombre des plaques, le nombre des espèces 
est très réduit : huit espèces pour soixante-treize plaques. 

Je partage l'opinion de M. Monke que Agnostus Koerferi 
(pl. ni, fig. 1-9 ; pl. 1x) est une espèce appartenant au groupe des 
Limbati et au sous-groupe des Fallaces. Quelque mal conservé 
que soit le seul exemplaire de Agnostus Douvillei J. BERG. de la 
plaque de Pékin, il ne me paraît pas possible de rapprocher ces 
deux espèces l’une de l’autre. 

Liostracina Krausei (pl. in, fig. 10-19; pl. 1x), de la plaque de 
Yen-tsy-yai, ne se retrouve pas sur celle de Pékin. 

Sous le nom de Teinistion Lansi (pl. 1v, fig. 1-17; pl. 1x), 
M. Monke décrit une espèce nouvelle de laquelle il rapprocherait 
la forme de pygidium que j'ai désignée sous le nom de Dicelloce- 
phalus ? sinensis, s’il n’y avait cinq paires de dents au lieu de six 
sur le bord postérieur du pygidium. Mais le limbe de l'espèce de 
la plaque de Pékin est plus large. D'ailleurs, sous ce nom de 
Teinistion Lansi, M. Monke me paraît grouper des pygidiums 


448 Erin LU, ABERGERONIE EPA 15 Juin 


qui pourraient'hien appartenir à des espèces différentes : c’estainsi 
que. les figures 15, 16 et 17 peuvent être groupées autour d'un 
même type, et les figures 12 et 13 autour d’un autre. 

Le Teinistion Sodeni (pl. v, fig. 1- h) n'a pas de représentant sur 
la plaque de Pékin. 

Le Drepanura Premesnili J. BENGERON (pl. v, fig. 5-19; pl. 1x) 
est très commun sur les plaques étudiées par M. Mori) A propos 
de la description que je donne du pygidium de cette espèce, la 
seule partie de la carapace que je connaisse, M. Monke critique 
ma facon d'en interpréter la segmentation. Pour lui il y aurait 
sept anneaux, tandis que j'en ai compté six. Etant donné le grand 
nombre d'exemplaires qu'il a eus entre les mains, étant donné par 
contre le petit nombre des miens et leur état médiocre de conser- 
vation. j'admets le bien-fondé de son observation. Mais quand il 
me reproche d'avoir pris les anneaux à sillon formant le pygi- 
dium pour des anneaux à bourrelets, je lui demanderai où il a pu 
voir ces caractères des anneaux; ce n'est à coup sûr pas sur le 
bord qui est absolument plat. Il est vrai que M. Monke rapporte 
à Drepanura Premesnili un grand nombre d’anneaux thoraciques 
à sillons disséminés et isolés sur la plaque du Musée de Berlin et 
qui, par suite, pourraient appartenir à d’autres espèces et même à 
d’autres genres. 

M. Monke a reconnu sur la plaque de Pékin des débris de 
céphalothorax qu'il attribue à cette espèce et qu’il rapproche de 
ceux qu'il a figurés sous ce nom (pl. v, fig. 5-13). Les débris en 
question me paraissent absolument indéterminables. 

Le Drepanura Kettenleri n. sp. (pl. vi, fig. 1-18; pl. vin, 5-6; 
pl. 1x), pourrait appartenir à un autre genre, le mode d’ornemen- 
tation du pygidium étant très différent de celui ou s'observe dans 
la forme précédente. Sur la plaque de Pékin, il n’y a aucun vestige 
de cette espèce. 

M. Monke a groupé sous le nouveau nom générique de Stepha- 
nocare des espèces qui présentent beaucoup d'analogies avec 
celles du genre Olenoïdes MErx. Les pygidiums dans les deux 
genres ont la même forme triangulaire, à sommet arrondi, avec le 
même mode de denticulation. La forme des glabelles est peu dif- 
férente et procède du même type; mais dans le genre Stephanocare 
le test est granuleux, tandis qu'il est lisse dans Olenoïdes. Bien 
que le genre Dorypyge DaueEs porte également des granulations : 
et se rapproche du genre Olenoïdes il se distinguerait du genre 
Stephanocare par la disposition et la forme des Henrelition du 
bord du pygidium, comme par la forme de la glabelle. Il ne me 


1908 CALCAIRE CAMBRIEN DE CHINE 449 


semble pas qu’il y ait d’autres différences entre les deux genres; en 
tous cas M. Monke n’a pas dit pourquoi il les distinguait l’un de 
l’autre. Quant au céphalothorax que j'ai désigné comme apparte- 
nant à un Calymene ? sinensis, il peut, comme le pense M. Monke, 
être rattaché à l'espèce qu'il distingue sous le nom de Stephano- 
care sinense. M. Monke considère que le rachis du pygidium n’est 
composé que de six anneaux au lieu de sept; mais alors pourquoi 
compter ici la première pointe du limbe comme un simple orne- 
ment tandis que toutes les autres, d'ailleurs identiques à la pre- 
mière, correspondraient à des extrémités de plèvres ? 

En résumé, au point de vue paléontologique les plaques de 
Yen-tsy-yai, renferment une faune dont certaines espèces ne sont 
connues que sur la plaque de Pékin; si on n’admet pas la détermi- 
nation d'âge que j'ai donnée, il faut forcément considérer leur 
âge comme indéterminé. Quant aux autres espèces, elles sont 
nouvelles génériquement et spécifiquement; par suite elles sont, 
elles aussi, d'âge indéterminé. En conséquence, M. Monke ne 
peut tirer aucun argument de la faune de la plaque de Yen-isy-yai 
pour en établir l’âge cambrien supérieur ; il ne lui reste plus 
que la raison stratigraphique qu’il a donnée et qui me paraît 
insuffisante, ainsi que je l’ai dit plus haut. 

J'ai déjà établi les différences lithologiques qui existent entre 
les calcaires des plaques de Pékin et de Yen-tsy-yai. Au point de 
vue paléontologique, il y a certaines analogies : Drepanura Pre- 
mesnili est abondant dans les deux ; les Olenoïdes et les Stepha- 
nocare (en admettant que ce soit des genres différents) s’y rencon- 
trent également. Mais il y a des espèces et des genres différents 
Agnostus Kærferi n. sp., Liostracina Krausei nov. gen., n. sp., 
Teinistion Lansi n. g., n. sp.. Teinistion Sodeni n. g., n. sp. Les 
deux plaques ne proviennent sûrement pas du même horizon, 
mais de deux horizons voisins ; en tous cas ils doivent appartenir 
au même étage. 


En 1905, M. Henry Woodward ! attira l'attention sur des pla- 
ques calcaires dont il devait la communication au Révérend 
Samuel Couling, des Missionnaires baptistes anglais de Ching- 
chou-fu, dans le Kiao-chow (Nord de la Chine). Elles ont été rap- 
portées « du Shantung occidental, d’une localité située au sud de 
Tsing-tshou-fu (36° 40’ lat. N. et 118° 40’ long. E.) ». 


1. H. WoopwaRp. On a collection of Trilobites from the Upper Cambrian 
of Shantung, North China, Geological Magazine. Decade V, vol. II. May and 
june 1905, p. 211, 251, pl. xt. 


18 Février 1909. — T. VIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 29. 


450 J. BERGERON 1» Juin 


M. H. Woodward se propose d'en publier la faune trilobitique, 
mais il a voulu dans les deux notes en question, signaler dès à 
présent les analogies qui existent entre les formes qu’il a étudiées 
et celles décrites par M. Monke. 

Dans les plaques de M. Couling, M. H. Woodward a retrouvé 

toutes les espèces de Ysen-tsy-yai, sauf Stephanocare sinense 
Berc. Je ne suivrai pas M. H. Woodward dans les remarques que 
provoque de sa part la figure de Stephanocare Richthofeni MonkE 
donnée par l’auteur allemand ; mais je ferai remarquer qu'il par- 
tage ma manière de voir relativement à l'attribution au genre 
Olenoïdes des espèces que M. Monke groupe autour de son 
nouveau genre Stephanocare. 
_ On peut juger de la similitude des deux faunes et des deux 
calcaires étudiés par MM. Monke et Woodward, grâce à une plan- 
che (pl. x) qui reproduit une partie d'une plaque de M. Cou- 
ling. Il n'est pas douteux que ces plaques ne proviennent d’un 
même horizon et probablement d'un même gisement ; par suite 
elles sont bien de même âge. Suivant l'exemple de M. Monke, 
M. H. Woodward en fait du Cambrien supérieur. 


De ce qui précède résultent pour moi les faits certains suivants : 
Il y a en Chine une formation calcaire caractérisée par l'abon- 
dance du Drepanura Premesnili J. BerG. Mais cette formation, qui 
aurait une grande extension, semble renfermer soit plusieurs hori- 
zons à en juger par les espèces associées à ce fossile, soit des 
faciès légèrement différents. Ce sont les découvertes ultérieures 
qui trancheront cette question aussi bien d’ailleurs que celle de 
l’âge des couches à Drepanura Premesnili J. Berc. 


Séance du 2 Novembre 1908 


PRÉSIDENCE DE M. HENRI DOUVILLÉ, PRÉSIDENT, 
DE M. G. DOLLFUS, MEMBRE DU CONSEIL, PUIS DE M. H. DOUVILLÉ 


Le Président rappelle les décès de sir Jonn Evans et de MM. PERON, 
F. Arnaup, et NERY DELGADO. 


Il rappelle aussi le succès qu’a obtenu la Réunion extraordinaire 
de septembre. Il rernercie et félicite les organisateurs qui non seule- 
ment ont fait exécuter des fouilles considérables pour rendre possible 
l'étude des divers gisements fossilifères, mais qui, en outre, ont fait 
imprimer et distribuer à tous les participants un livret-guide plein de 
renseignements intéressants. La Société a été cordialement accueillie 
par les Municipalités et en particulier par le Maire de Nantes qui l’a 
reçue officiellement à l’Hôtel-de-Ville. 


Depuis la Réunion extraordinaire, la Société a eu encore à déplorer 
la perte de M. A. Boisrez, ancien président de la Société, qui prit une 
part si active à sa vie intérieure dans ces dernières années. 


M. Peron, décédé en juillet, a légué sa collection de fossiles d'Algérie 
au Laboratoire de Géologie de la Sorbonne. Mme Ve Peron a heureuse- 
ment complété les dispositions précédentes en offrant au Muséum 
d'Histoire naturelle la partie principale des collections de notre regretté 
confrère, qui comprenait, comme on le sait, une grande partie des 
collections qui lui avait été précédemment léguée par Cotteau. 


‘M. Haug annonce à la Société que le Laboratoire de Géologie de la 
Sorbonne s’est enrichi, pendant les vacances, non seulement des collec- 
tions africaines léguées par M. Peron et de la collection Arnaud, 
récemment acquise, mais encore des admirables séries recueillies par 
M. H. Tombeck dans le Jurassique et le Crétacé de la Haute-Marne. 
Cette collection vient d’être offerte à la Faculté des Sciences par les 
enfants de notre regretté confrère, M'"° Tombeck et M. Daniel Tombeck, 
docteur ès sciences, auxquels M. Haug est heureux de pouvoir exprimer 
à nouveau sa plus vive reconnaissance. 


Le Président proclame membres de la Société : 

La Bibliothèque de l'Université de Fribourg-en-Brisgau, présentée par 
MM. H. Douvillé et J. Boussac. 

Le colonel Jullien, à Paris, présenté par MM. H. Douvillé et R. Dou- 
villé. 

M. T. Bezier, conservateur du Musée d'Histoire naturelle de Rennes, 
présenté par MM. L. Bureau et D.-P. (Œhlert. 


Trois nouveaux membres sont présentés 


452 SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1908 


M. Georges Negre offre les notes suivantes : « L'épaisseur de la 
craie dans le Nord de la France » (Le Phosphate, n° 777, 1907), 
« Les phosphates du Midi, études et recherches » (Le Phosphate, 
n° 845, 846, 1908); « Les phosphates de Saint-Maximin (Gard) » 
(Journal d'Uzès, n° 24-25, 1908). 


M. Stanislas Meunier envoie le traité général de Géologie, qu'il 
vient de publier chez les éditeurs Vuibert et Nony [CRS.. p. 150]. 


M. Lantenois adresse un tiré à part des «Résultats de la mission 
géologique et minière du Yunnan méridional (septembre 1903- 
janvier 1904) » publiés dans les Annales des Mines (mars-avril 
1907, 210 p., 4 pl.) 


M. J. Vidal de la Blache envoie son « Étude sur la vallée lorraine 
de la Meuse » (80, 186 p., 13 fig., 8 pl., Paris, Collin). 


M. Armand Thevenin présente, de la part de l’auteur, un très 
important mémoire de M. C1. Gaillard sur « les Oiseaux des Phos- 
phorites du Quercy » (8, 156 p.. 8 pl. Paris, 1908) [CRS., p. 150]. 


M. Paul Lemoine remet, de la part de M. GC. Rouyer, une note 
«Formation et tracé du réseau hydrographique entre Dijon et 
Chalons » (Bull. Soc. Sc. naturelles Saône-et-Loire, 1908). 


M. P. Lemoine dépose sur le bureau plusieurs notes, qu'il a 
récemment publiées : « Sur les différents niveaux d’alluvions au 
confluent de l’Yonne et de la Cure » (CR. Ac. Sc., 25 mai 1908) ; 
«Morvan » (en collaboration avec M. Albert Michel-Lévy) (CA. 
coll. Carte géol. Fr., 1907) ; « Sur la présence d'Astéries dans le 
Portlandien supérieur du Pays de Bray » (Bull. Soc. Amis Sc. 
nat. Rouen, 1908) ; « Sur la présence de fossiles marins dans le 
Néocomien inférieur du Pays de Bray » (Zbid., 1908) [CRS., p. 151]. 


M. G. Dollfus présente un volume du chanoine Jaime Almera 
sur le Pliocène de la région du bas Llabregat et des environs de 
Barcelone [CRS., p. 151]. 


A. Toucas. — Sur les formes primitives des Hippurites dans les 
Préalpes vénitiennes. 

M. Parona: vient de publier une importante étude sur les 
Rudistes du Crétacé supérieur des Préalpes vénitiennes. Parmi les 
espèces citées et figurées, l’auteur indique les Hippurites (Orbi- 


1. PARONA. Sopra alcune Rudiste del cretaceo superiore del Cansiglio nelle 
Prealpi veneta. Mem. R. Acc. Sc. Torino, Il, LIX, p. 139. 1908. 


SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1908 453 


gnya) Requieni et (Vaccinites) præpetrocoriensis, qui sont les 
deux formes primitives des deux sections des Æippurites. Il était 
intéressant de retrouver dans la péninsule italique ces deux formes 
qui n'avaient été encore signalées qu'en Provence, aux Corbières 
et dans l’Aquitaine. 

L'exemplaire, attribué à l'Orb. Requieni, se rapporte bien par sa 
taille peu développée et ses caractères internes à la forme que 
M. Toucas a séparée sous le nom d'Orb. Requient var. minor et 
qu'il a appelée Orb. primordialis pour mieux la distinguer de 
l’'Orb. Requieni MATHERON, qui est une forme plus développée 
occupant un niveau un peu plus élevé. Son association avec le 
Vacc. præpetrocoriensis montre que l'apparition des Hippurites 
s'est faite en Italie dans les mêmes conditions qu'en France, de 
sorte que, malgré toutes les probabilités, il n’est pas encore 
possible d'affirmer que les Vaccinites dérivent des Orbignya. 

M. Parona a signalé en outre les Vacc. præcorbaricus, Vacc. 
giganteus, V. Chaperi, V. Zurcheri, V. Gaudryi, qui prouvent 
que la plupart des niveaux à Hippurites se trouvent représentés 
dans la région des Préalpes vénitiennes. 


A. Toucas. — Sur les Rudistes de la Serbie. 

M. Toucas vient de recevoir une belle série de Rudistes 
recueillis en Serbie par M. Petkovitch, professeur à l'Institut 
géologique de l’Université de Belgrade. IL a reconnu parmi les 
Hippurites : Orbignya variabilis, Orb. colliciata, Vaccinites 
Archiaci, Vacc. Loftusi, Vacc. (Pironæa) corrugatus, Vacc. 
(Pironæa) polystylus ; parmi les Radiolitidés : Præradiolites 
subtoucasi, Rad. styriacus, Rad. Gastaldi, Rad. Nouleti, Rad. 
albonensis, Rad. subangeiodes. 

Cette faune paraît être franchement campanienne et en même 
temps très voisine de l’âge des couches à Rudistes de Bénaix et 
Leychert dans l'Ariège. Elle a été recueillie dans la montagne de 
Toupinitza, au milieu d’un massif calcaire d'environ 50 m. d'épais- 
seur, recouvert par des grès et marnes à Ostrea vesicularis 
renfermant, surtout dans la partie supérieure, de nombreux 
exemplaires de Belemnitella mucronata. 

M. Toucas y signale tout particulièrement un bel exemplaire 
de Vacc. corrugatus pourvu de sa valve supérieure, qui, avec ses 
replis périphériques moyennement développés, représente une 
forme de passage entre le Vacc. Loftusi et le Vacc. polystylus. 


SUR LA DISTRIBUTION CHRONOLOGIQUE 
DES LÉPIDOCYCLINES DANS L'OLIGOCÈNE LIGURIEN 


PAr G. Rovereto 


Ayant continué à rechercher les Lépidocyclines dans lOligo- 
cène de la Ligurie, je suis arrivé à des conclusions que je crois 
utile d'indiquer ici. Jusqu'à ce jour on a distingué, dans l'Oligo- 
cèene ligurien, le Tongrien s. str. du Stampien à l'aide des faciès, 
c'est-à-dire en rapportant au premier le faciès arénacé et au second 
le faciès marneux : mais il s'agit en réalité de deux formations 
hétéropiques et contemporaines. On a en outre également signalé 
le Stampien à Costalupara près de Dego, parce que ces couches, 
qui, en réalité, sont situées à la base de la série et qui constituent 
le faciès arénacé, contiennent les Lépidocyclines, À la suite de 
mes recherches je puis affirmer que les Lépidocyclines de Costa- 
lupara sont associées aux Nummulites du plus pur Tongrien, 
parmi lesquelles : N. miocontorta, N. Rosai, N. Tournoueri, et à 
un ensemble de Mollusques. comme entre autres : Spondylus 
bifrons, Pecten arcuatus, Cardita Arduinoi, Crassatella neglecta, 
Aclaeon simulatus, etc., qui représentent évidemment les couches 
de Sangonini et non pas celles de Castelgomberto. 

J'ai observé la même association de Nummulites tongriennes avec 
des Lépidocyclines dans les couches de base de Sassello (Rio dei 
Zunini) et de Mioglia (près du cimetière) qui, elles aussi, ont une 
faune purement sannoisienne. 

Mais, outre le fait de détruire les distinctions qui existent 
actuellement dans le Stampien, et de permettre de reconnaître 
déjà dans le Sannoisien la présence des Lépidocyclines, mes recher- 
ches ont établi la présence de véritables couches stampiennes très 
différentes de celles que l’on a jusqu'à ce jour considérées comme 
telles. J'ai déjà cité dans ce Pulletin' le Stampien de Varazze, 
qui consiste en un banc d'Algues calcaires ; à ce gisement je 
puis maintenant ajouter celui de Castello di Mioglia formé de 
couches arénacées, supérieures à la série marneuse, et peut être 
partiellement hétéropiques avec la partie supérieure de cette série 
qui, à part cela, est certainement sannoisienne ; puis encore les 
couches supérieures du bassin de Santa Giustina. 

Or, il est curieux de constater que dans ces dernières il n'existe 
ni Lépidocyelines, ni Nummulites, tandis que dans les autres on a 


1. B.S.G.F., (4), NIIL, 1908, p. 29r. 


1908 DISTRIBUTION CHRONOLOGIQUE DES LÉPIDOCYCLINES 455 


exclusivement des Lépidocyclines, ou en tous cas très rarement, 
des Nummulites ; de sorte que leur rapprochement au Stampien 
au lieu de l’Aquitanien est basé principalement sur la présence 
d'espèces caractéristiques de Mollusques. 

Il est certain, qu’en continuant cette étude, on arrivera à décou- 
vrir d’autres gisements véritablement stampiens, et à modifier 
les cartes géologiques qui représentent aujourd'hui l'Oligocène 
ligurien divisé d’après ses faciès. 


SUR LE TERTIAIRE DES ENVIRONS DE ÎLOLEÈDE 
par Henri Douvillé 


J'ai signalé précédemment à la Société la découverte de fossiles 
marins (Arca, Natica) faite par le D' Ventura Reyes y Présper, 
dans le Tertiaire des environs de Tolède '. Ces fossiles étaient 
insuffisants pour déterminer l’âge du dépôt, mais par rapproche- 
ment avec les fossiles marins trouvés dans des conditions analo- 
oues à Cuenca et dans d’autres localités, et avec les Mammifères 
fossiles des environs de Madrid, j'avais pensé que les dépôts de 
Tolède pouvaient être aquitaniens, et j'ajoutais qu'il était vive- 
ment à désirer que leur stratigraphie fût étudiée d’une manière 
plus minutieuse. 

Dans une des séances suivantes ?, M. Depéret faisait observer 
que les Mammifères fossiles des environs de Madrid appartenaient 
en réalité au Miocène moyen et que le dépôt qui les contenait 
n'avait qu'une étendue très limitée. Il était porté en conséquence 
à rapprocher les couches de Tolède, de dépôts analogues qu'il avait 
étudiés dans le bassin de l'Ebre et qui étaient d'âge stampien, 
comme ceux de Cuenca. Il concluait, comme je l'avais fait précé- 
demment, que les bassins de la Meseta étaient plus complexes 
qu'on ne l'avait pensé et devraient être étudiés à nouveau. 

J'avais vivement engagé mon correspondant de Tolède à pour- 
suivre ses recherches et, le 24 juillet, il me faisait un nouvel 


1, Oligocène des environs de Tolède. B.S.G. F., (4), VII, 1908, p- 17. 
>, Sur les Bassins tertiaires de la Meseta espagnole. B.S.G.E., (4), VU, 
1908, p. 18. 


456 HENRI DOUVILLÉ 2 Nov. 


envoi de fossiles recueillis dans le même gisement. Or, parmi 
ceux-ci, se trouve une empreinte très nette de Fusus cf. bulbiformis, 
et les formes de ce groupe ne paraissent pas dépasser le Ludien. Il 
en résulte que les dépôts tertiaires des environs de Tolède sont 
encore plus anciens que ne l'avait pensé M. Depéret et qu'ils 
sont en réalité éocènes. Il faudrait les rapprocher des couches 
à Paleotherium des environs de Salamanque et la formation 
gypseuse de la Castille viendrait se placer à peu près au niveau 
des gypses parisiens. 

La présence aux environs de Tolède des genres Arca, Natica et 
Fusus, montre qu'il s'agit bien de dépôts franchement marins. 

Cette découverte très intéressante ne peut qu'encourager M. le 
Dr Ventura Reyes y Prôsper à poursuivre l'étude qu'il a com- 
mencée, au double point de vue paléontologique et stratigra- 
phique. 


OBSERVATIONS SUR LE LIAS DES ENVIRONS DE LUCON (VENDÉE) 
PAR Henri Douvillé 


J'ai pu visiter, sous la conduite de notre confrère, M. Chartron, 
les curieux gisements où il a découvert l’intéressante faune de 
Mollusques qui a été décrite par M. Cossmann. et attribuée par ce 
dernier à l'Hettangien". 

La localité de Simon-la-Vineuse est perdue, la carrière ayant 
été comblée; mais j'ai pu observer une coupe très nette à la 
Chapelle-Thémer : la carrière montre à la base 4 mètres environ 
de calcaires compacts en gros bancs, cariés par places et présen- 
tant alors des Mollusques en bon état de conservation ; on recueille 
surlout à la base Loxonema subnodosum, tandis que vers la partie 
supérieure on observe de véritables lumachelles de Lamellibran- 
ches. Au-dessus, les calcaires deviennent marneux et renferment 
alors de nombreuses Bélemnites du groupe du Z. paxillosus. 

La série des couches est absolument continue; les petits cailloux 
de quartz abondent par places, surtout dans les calcaires infé- 
rieurs ; mais on les trouve également à la partie inférieure des 
bancs marneux. Les couches fossilifères du sommet représentent 


1 Note sur l’Infrälias de la Vendée. B.S.G. F., (4), LL, 1902, p. 163. 


1908 LIAS DE LA CHAPELLE-THÉMER 455 


incontestablement la partie moyenne du Lias moyen, les couches 
sous-jacentes, en continuité avec les précédentes, ne peuvent 
représenter que la base du Lias moyen ou tout au plus le Siné- 
murien. Nous aurions donc là, non pas le représentant de l'Hettan- 
gien, mais une faune sinémurienne à faciès hettangien. 


Jules Welsch. — Ze Lias de la Chapelle-Thémer, près Luçon 
( Vendée). 

J'ai eu l’occasion d'étudier, à plusieurs reprises, le Lias de la Cha- 
pelle-Thémer. 

Je ne partage pas l'opinion de M. Henri Douvillé ? sur la continuité 
des assises du Lias de la Chapelle-Thémer. 

Il y a là deux étages bien séparés, qui sont, de bas en haut: 1° une 
assise A de Calcaire jaune-nankin, carié par places, avec la faune de 
Mollusques décrite par M.Cossmann; je la considère comme représentant 
une partie de l’Hettangien ; 2’ Une assise de marnes et calcaires à 
Bélemnites, appartenant au Lias moyen C, probablement la partie 
supérieure seulement. 

Ces deux assises sont peu épaisses dans la région considérée ; mais 
on peut les suivre à l’Est et on les voit augmenter d'épaisseur jusqu’à 
ce que chacune atteigne 20 m. environ. En même temps, une assise 
nouvelle S vient s'intercaler entre les deux précédentes ; c’est une assise 
de calcaire blanc-grisâtre, dite caillebottine, dans les environs de Niort, 
et épaisse de 4 m. 50 environ. Notre confrère, M. Gourbine y a trouvé 
Arietites latisulcatus QuENsTEDT (communication écrite, et fossile vu 
par M. H. Douvillé) ; de plus, à la partie supérieure de la caillebottine, 
j'ai trouvé des Brachiopodes de la zone à Ammonites oxynotus ; ce 
calcaire caillebottine surmonte le calcaire jaune-nankin partout dans 
la région de Fontenay-le-Comte (Vendée) à Niort et à Saint-Maixent 
(Deux-Sèvres). Je citerai notamment le Moulin d'Anne, près Surimeau, 
au Nord de Niort; là, on voit des carrières dans le calcaire jaune- 
nankin avec les fossiles de la Chapelle-Thémer, Gastropodes et Lamel- 
libranches en lumachelle. De là, on peut suivre au Nord, le long de la 
Sèvre, les assises du calcaire jaune-nankin H et de la caillebottine S, 
sans erreur possible, jusqu'à Siecq, où M. Gourbine a trouvé l’Ammo- 
nite citée ci-dessus. 

A la Chapelle Thémer, l’assise supérieure C des marnes à Bélemmites 
du Lias moyen est en trangression sur l’assise inférieure H. Du reste, 
cette assise supérieure C repose quelquelois directement sur les 
terrains anciens, comme à Ligugé, près Poitiers, où elle représente les 
zones à Ammonites margaritalus et à À.spinatus. 

En résumé, il y a une différence très nette de répartition géographi- 
que entre les deux assises de la Chapelle-Thémer. 


o 


1. Communication reçue à la séance du 7 décembre 1908. 
2. Voir B.S.G.F., (4), VII, p. 456. 


458 A. DE GROSSOUVRE 7. Déc. 


A. de Grossouvre. — Sur le prétendu Hettangien de la Vendée". 

La communication de M. H. Douvillé, sur l'âge des couches de la Cha- 
pelle-Thémer est d'accord avec mes propres observations. En 1901? 
j'écrivais : « Aux environs de Poitiers, on ne connaît aucun représentant 
authentique et caractérisé du Lias inférieur. On a bien rapporté à l'Het- 
tangien des calcaires bruns renfermant quelques moules de Bivalves et 
de Gastropodes, couches que nous retrouvons en Vendée avec des carac- 
tères analogues, mais avec une faune admirablement conservée. Elles 
y ont fourni à notre confrère, M. Chartron, de magnifiques séries de 
fossiles. Les nombreuses faunes que l’on y recueille, petits Gastropodes 
et Lamellibranches, rappellent en effet des types de l’Hettangien de 
l'Est; mais cette analogie résulte de la ressemblance des conditions de 
gisement et il serait peu prudent, je crois, d’en conclure l'identité d’âge 
des deux gisements. Rappelons-nous qu’autrefois on a classé dans le 
Bajocien les Gastropodes bathoniens de Conlie ou ceux oxfordiens de 
Montreuil-Bellay. Les couches en question peuvent donc représenter 
aussi bien que l'Hettangien, le Lias inférieur ou la base du Lias moyen, 
car elles sont surmontées par d'autres niveaux fossilifères dont lattri- 
bution à ce dernier étage ne peut faire aucun doute ». 

Je me rallie complètement à l'opinion de M. H. Douvillé que ces 
couches appartiennent à la base du Lias moyen, car celles qui les sur- 
montent immédiatement renferment la faunc de la partie supérieure de 
cet étage. De plus, notre confrère, M. Gourbine, a découvert à Chau- 
veux, commune de Ste-Pezenne, dans des calcaires fort analogues à 
ceux de la Vendée, deux exemplaires d’Am. planicosta (— capricornu), 
fossile caractéristique des couches inférieures du Lias moyen. 


Conséquences d'ordre général. — L'erreur commise pour les 
couches de la Vendée, s’ajoutant à celles relatives aux couches de 
Conlie et de Montreuil-Bellay, montre le peu de confiance que l’on 
doit avoir sur la considération des faunes de Gastropodes et de 
Lamellibranches pour le classement précis des couches qui les 
renferment. J'ai déjà insisté sur ce point dans le chapitre que j'ai 
consacré aux méthodes en stratigraphie dans mon mémoire sur 
la Stratigraphie de la Craie supérieure (1901). 

J'ai eu l’occasion d'y revenir ici même à propos de la classifica- 
tion du Tertiaire. J'éprouve donc des doutes, qui me paraissent 
bien motivés, sur la valeur des nombreuses zones distinguées 
dans la série tertiaire du Bassin de Paris: car ces zones sont 
basées sur des variations de faunes correspondant seulement à 
des variations de faciès. Déjà une étude plus attentive montre 
que certains fossiles considérés comme caractéristiques de cer- 
tains niveaux se montrent parfois plus haut ou plus bas ? Y at-il 


1. Communication reçue à la séance du 7 décembre 1908. 
2. CR. A.F.A.S. Ajaccio, 1901, p. 398. 


1908 SUR LE PRÉTENDU HETTANGIEN DE LA VENDÉE 459 


là des mutations que l'on arrivera à distinguer ? Cest ce que 
pourra seulement nous apprendre une étude approfondie des fos- 
siles et de leur répartition dans Le temps. A cet eflet 1l sera néces- 
saire de repérer leurs gisements par rapport aux degrés d'une 
échelle prise comme étalon, en ayant bien soin d’ailleurs de 
multiplier les observations sur une aire géographique assez 
étendue : il arrive en effet qu'un fossile localisé à un certain 
horizon dans une région donnée, se montre ailleurs à un autre 
niveau. Il y a donc là toute une série de questions délicates à 
éclaireir avant d'être en mesure d'établir une classification sur des 
bases solides. Actuellement, il me semble que pour le Tertiaire, 
l'étude de la répartition verticale des Vertébrés est seule capable 
d'établir l’échelle-étalon, devant fournir les repères pour les 
recherches stratigraphiques. 


M. Boussac a été longtemps séduit par les idées de M. A. de Grossouvre 
sur la non-valeur stratigraphique des Mollusques dans l'ère tertiaire ; 
mais au fur et a mesure qu'il a avancé dans l'étude des faunes nummu- 
litiques, il s’est aperçu qu’au contraire cette valeur stratigraphique des 
Mollusques est très réelle. Seulement, pour échapper à la cause d'’er- 
reur signalée plus haut par M. de Grossonvre, il convient de ne com- 
parer entre elles que des faunes de même faciès ; dans ce cas les diffé- 
rences importantes que l’on est amené à constater entre des faunes 
relativement peu éloignées ne peuvent être dues qu’à des faits d’évolu- 
tion ou à des migrations, phénomènes fondamentalement différents et 
faciles à distinguer. Cette méthode donne présentement à M. Boussac 
des résultats indubitables, tant pour le Nummulitique du bassin de 
Paris que pour celui des régions méditerranéennes. 


Jules Welsch. — Sur les divisions du Lias en Poitou". 

M. À. de Grossouvre intervenant dans la discussion soulevée par 
M. Heuri Douvillé sur le prétendu Hettangien de la Vendée dit : « Aux 
environs de Poitiers, on ne connaît aucun représentant authentique et 
caractérisé du Lias inférieur ». Je suis bien d’accord avec lui sur ce 
point, puisque, quelques lignes au-dessus, j'indiquais qu'à Ligugé, près 
Poitiers, les couches à Ammonites margaritatus et à À. spinatus repo- 
sent sur les terrains anciens. J'ajoute que je n'ai jamais considéré la 
Chapelle- Thémer (Vendée), ni Chauveux, près Sainte-Pezenne, et Niort 
(Deux-Sèvres), comme étant aux environs de Poitiers. 


Ayant déjà parlé de la Chapelle-Thémer, près Luçon, je! vais main- 
tenant m'occuper du gisement de Chauveux, commune de Sainte- 
Pezenne, au Nord de Surimeau (Deux-Sèvres). M. de Grossouvre cite 
la découverte faite dans la carrière de cette ferme, par M. Gourbine, de 


1, Communication présentée à la séance du 21 décembre 1908, 


460 J. WELSCH 21 Déc. 


Ammonites planiscota, qui caractérise les couches inférieures du Lias 
moyen Je suis heureux de déclarer que j'ai fait, à pied, et en détail, 
l'étude des environs de Chauveux, qui se trouve sur la rive gauche de 
la Sèvre, tandis que Siecq, localité citée dans la dernière séance, se 
trouve sur la rive droite. Il y a là, en effet, du Lias moyen caractérisé, 
grès calcaire avec poudingues à petits éléments, dit pierre rousse dans 
le pays, et l'épaisseur atteint 20 mètres environ. M. Gourbine, dans les 
notes manuscrites qu'il a eu l’obligeance de me remettre en 1895, au 
début de mes études en Poitou, cite Ægoceras capricornu SCHLOTHEIM, 
de cette carrière. Or, au-dessous de la pierre rousse, ily a une assise de 
calcaire caillebottine de 5 m. d'épaisseur, que je rapporte au Sinému- 
rien, parce que j'y ai trouvé dans le dernier banc supérieur des Brachio- 
podes caractéristiques. M. Alphonse Fournier, dans ses documents pour 
servir à l'étude géologique du Détroit poitevin !, cite Spiriferina Wal- 
cotii dans ce que je considère comme la caillebottine typique, et, de plus 
dans les couches de passage du Calcaire jaune-nankin, un Arietites 
qui est celui de M. Gourbine, que j'ai cité dans la dernière séance. 

C'est sous le calcaire caillebottine — je cite les noms locaux pour 
préciser et pour permettre à chacun de se reconnaître sur les lieux — 
que se trouve le calcaire jaune-nankin rougeâtre, scorifié, quelquefois 
en gros bancs, d’une épaisseur totale de 20 mètres, que je rapporte à 
l'Hettangien. J'estime qu’il y a plus de 25 m. d'assises, au-dessous du 
Lias moyen, avant les schistes ; l'étude n’est pas difficile à faire sur les 
pentes de la vallée de la Sèvre, au Nord de Niort. 


FAUNE DE LA GROTTE DAS FONTAINHAS (PORTUGAL) 
PAR Edouard Harlé 


Le Service géologique du Portugal m'a communiqué de nom- 
breux os recueillis, par ses soins, il y a près de trente ans, dans 
la grotte Das Fontainhas, située dans le plateau calcaire du Monte 
Junto, au Nord de Lisbonne, à 400 m. environ d'altitude. J'ai été 
heureux de profiter de cette occasion et je suis très reconnaissant 
à M. Delgado, le regretté directeur du Service géologique du 
Portugal, et à M. Choffat, géologue attaché à ce Service. Malgré 
les belles études de M. Delgado et de quelques autres savants, les 
faunes quaternaires du Portugal sont en effet peu connues. 

Ces ossements, très fragiles, se trouvaient dans une terre de 


1. B.S.G. F., 1887-1888, (3), XVI, p. 126 et suiv. 


1908 FAUNE DE LA GROTTE DAS FONTAINHAS 461 


couleur brun rouge, fortement adhérente à la surface de beaucoup 
d’entre eux, à ce point que, malgré de sérieux nettoyages, plusieurs 
en sont restés encroûtés. Cette gangue m'a rappelé celle de cer- 
tains ossements recueillis à Monaco par le chanoïne de Ville- 
neuve, sous les auspices du Prince de Monaco. 

M. Choffat a mentionné cette grotte, en 1891, dans son « Passeio 
geologico de Lisboa a Leiria ». Il ÿ a cité la découverte d'ossements 
quaternaires de Hyène des cavernes, d’Ours des cavernes, d'un 
Cheval sauvage, de Cervidés. 


Voici quelles sont, d’après moi, les déterminations des osse- 
ments. Toutes les dimensions que j'ai citées sont exprimées en 
millimètres et elles concernent des os d’adultes. Je remercie 
MM. Kunstler et Chaine, du Muséum de Bordeaux, M. Cartailhac 
et MM. Roule et Jammes, du Muséum de Toulouse, notre confrère 
M. Stehlin, du Muséum de Bâle, des facilités qu'ils m’ont données 
pour mes comparaisons. 


Ursus arctos LinN., de forme massive. — Des dents, deux fragments 
de mandibules, des os des pattes appartiennent à un Ours. 

Un des fragments de mandibules a la dernière prémolaire, P,, en 
parfait état, et une partie de la carnassière. La prémolaire P, a la 
forme la plus simple qu'elle présente chez l’Ursus arctos, c’est-à dire 
qu’elle est dépourvue de toute trace des pointes accessoires, si déve» 
loppées chez l’Ursus spelæus. Sa longueur est 15 mm. Elle est très 
aplatie transversalement, avec faces parallèles, conséquence du défaut 
complet de pointes latérales, et sa largeur est 8 mm. Ce morceau de 
mandibule ressemble beaucoup pour les dimensions et tous les détails, 
et notamment la forme et la grandeur de la prémolaire P,, à la portion 
correspondante de la mandibule de l’Ours brun de Russie, mâle, n° 694, 
du Muséum de Bordeaux. 

L'autre fragment de mandibule est muni de la carnassière de lait. 
Cette carnassière de lait est relativement moins large que celles d'Ursus 
spelæus que j'ai recueillies dans les grottes de Lherm et de Malarnaud 
(Ariège). J’en ai conclu que la prémolaire P,, située au dessous, à l’état 
de germe, ne devait pas avoir la forme large qu’elle présente chez 
l’'Ursus spelæus comme conséquence du développement de ses pointes 
accessoires. Et, en effet, l’ayant dégagée, j’ai reconnu qu’elle n’a qu’une 
pointe accessoire, très petite, située du côté intérieur, un peu en arrière, 
comme chez la moitié environ des Ursus arctos du Museum de Bor- 
deaux. 

Les métacarpiens et métatarsiens qui m'ont été communiqués mon- 
trent que cet Ours était grand et surtout de forme très lourde. 


Canis lupus Linn. — Une première tuberculeuse supérieure ne diffère 
en rien de celle du Loup. Longueur 16 mm.; largeur 22 mm. Une 
incisive est plus petite et plus grêle que chez les Loups que j'ai vus. 


462 ÉDOUARD HARLÉ 2 Nov. 


Hyæna spelæa GoLp . — Un crâne et une mandibule ont été, à juste 
raison, altribués à celte espèce. La longueur de la carnassière infé- 
rieure est 30 mm. (Aux trente échantillons du Sud-Ouest de la France 
que je possède, cette longueur varie de 29 à 35 mm.). 


Felis pardus LAiNx. — Une mandibule droite, avec les molaires de lait 
et avec la canine et la carnassière d’adulte, ainsi qu’une portion de la 
mandibule gauche du même sujet et une canine supérieure, appar- 
tiennent à une forte Panthère. Je ne vois aucune différence, de grandeur 
ou autre, entre ces échantillons et ceux de Panthère, provenant de 
diverses grottes de l'Ariège, que je possède. Longueur de la carnas- 
sière, 21 MM. 


Felis lnx Lixx. — Les mandibules de deux sujets et une vingtaine 
d'os sont de Lynx. La carnassière n’a pas le rudiment de talon figuré 
par de Blainville (Ostéographie, Felis, pl. xiv, Lynx) : on a soutenu 
que le Lynx du Nord de l’Europe a ce rudiment et que le Lynx de la 
péninsule hispano-portugaise en est dépourvu :. Les canines sont forte- 
ment cannelées. 

Longueur de la carnassière, 14 mm. 5 et 14 mm. 5. Longueur de 
l’ensemble des trois molaires, 34 et 32 mm. Largeur de l'extrémité 
inférieure de l’humérus, 32 mm. Largeur et hauteur de l'extrémité 
inféricure du fémur, 32 et 32 mm. 5. Longueur d’un tibia, 188 mm. ; 
largeur et hauteur de son extrémité supérieure, 34 et 35 mm.; sa largeur 
minima, 13 mm. ; largeur de son extrémité inférieure, 23 mm. 5. Autre 
tibia: les deux dernières cotes sont 13 mm. 5 et 25 mm. 5. 

Les ossements d’un Lynx actuel, de Suède, appartenant au Muséum 
de Bâle, qui n'ont été prêtés par notre confrère M. Stehlin, sont 
beaucoup plus grands. Mais don Lorenzo Sierra m’ayant montré, 
parmi les animaux empaillés du collège de Limpias, en Espagne, un 
Lynx adulte « tué le 2 novembre 1899, dans les montagnes de Tolède, 
au lieu dit Guadalerzas », j'ai constaté que cet animal, à en juger par 
ses dents, était au contraire plus petit que les Lynx de Fontainhas. 


Felis de la taille du Chat. — Un crâne, les deux mandibules et 
plusieurs os, paraissant provenir d'un même individu, appartiennent à 
un Chat ordinaire, grand et robuste, ou à un Félin très voisin. Un 
sujet moins grand et plus grêle est représenté par un fémur et un tibia. 

Longueur dela carnassière supérieure, 12 mm. De l’ensemble des trois 
molaires inférieures, 22 mm. 5. Del’humérus, 111 mm. Du tibia, 128 mm. 
Du fémur et du tibia de l’autre sujet, 113 et 118 mm. 


Equus caballus Lixn. — Restes de plusieurs individus, de taille 
ordinaire, dont au moins un adulte, un très jeune et un extrêmement 
jeune. 


1. Busk. Quaternary Fauna of Gibraltar. Transactions of Zoological Soc. 
of London, 1877, p. 84. 


1908 FAUNE DE LA GROTTE DAS FONTAINHAS 105 


Sus scropha Linx. — Un crâne, muni de plusieurs molaires, et quel- 

1 ? q 
ques os. Ces restes ne diffèrent pas des pièces. correspondantes de 
sujets actuels, de taille ordinaire ou petite. 


Cervus elaphus Liann. — De nombreux restes, provenant d’au moins 
neuf individus, dont deux jeunes ct trois extrêmement jeunes, sont de 
Cerf élaphe. Les os d’adulte et les dents montrent qu'aucun sujet 
n’était très grand et que plusieurs étaient petits. 

Dernière molaire inférieure : longueur de quatre hi mesu- 
rée à la base : 29, 30, 32, 33 mm. 

Canon antérieur : nana 248 mm. Largeur maxima en haut, 36 mm.; 
en bas, 36 mm. ; minima du corps, 21 mm. 


Capra ibex Lans. — Des mâchoires, de nombreux os, l’axe osseux 
d’une corne, sont de Bouquetin. Ces restes proviennent d’au moins huit 
individus, dont quelques jeunes. Les radius, les canons postérieurs et 
surtout les canons antérieurs, sont larges et ramassés, comme chez les 
Chèvres et Bouquetins, et diffèrent ainsi de ceux, plus élancés, des 
Moutons et Mouflons. Les canons postérieurs ont, au bas de leur face 
antérieure, comme ils ont chez les Chèvres et Bouquetins adultes, une 
gouttière médiane, large et profonde, qui se prolonge jusqu’à l’inter- 
valle des surfaces articulaires, tandis que cette gouttière est à peine 
indiquée chez les Moutons. De même que chez les Bouquetins, aucune 
des arrières-molaires supérieures n’a, entre ses deux croissants, le 
petit puits d'émail si fréquent chez les Moutons et Mouflons. L’axe 
osseux de corne de Fontainhas n’a que dix centimètres de longueur. 
Il n’a pas la forme, très aplatie, qu’il présente chez nos Chèvres. Je l’ai 
comparé à celui de plusieurs Bouquetins, en choisissant des individus où 
il a, à peu près, cette même longueur. Chez trois Bouquetins des Alpes 
(Muséums de Toulouse et de Bâle), l’axe osseux est bien plus rectiligne 
et plus aplati. Chez un Bouquetin de la Sierra Nevada, Espagne (Muséum 
de Bordeaux), il a, au contraire, une courbure accentuée et sa section 
est quasi-circulaire jusque près de la pointe, rappelant ainsi notre 
échantillon. On sait, par Barboza du Bocage :, que le Bouquetin de la 
Sierra Nevada vit également dans la Serra de Gerez, dans le Nord du 
Portugal. 

Longueur d’un canon; sa largeur maxima en haut, minima du corps 
de l'os, maxima en bas : 


Canon antérieure een AS MOD 22 OS PTT 
= == HE TO MIO TOO SON) 
— — RATE MEN UE Ve 120 MS T2 ON SSID) 
He TNPOSIÉRIEUREER | CO An ON) 
= _ MERS are 190 TON 2 0) 


Lepus cuniculus Lin. — De nombreux os, provenant d'au moins 
douze individus, sont de Lapin. 


1. Academia real das Sciencias. Lisbonne, 5 février 1855. 


46 ÉDOUARD HARLÉ 2 Nov. 


Longueur : de l’humérus, 60 à 62 mm. ; du fémur, 77 à 87 mm.; du 
tibia, 90 à 96 mm. 


Oiseaux. — Quelques os proviennent de petits oiseaux. 


Cette faune diffère de celles de nos grottes du Sud-Ouest de la 
France que j'étudie depuis longtemps. L’Ursus spelæus, le Felis 
spelæa, les Bovidés, le Renne, si abondants chez nous, y font 
complètement défaut. D'autre part, la présence de l'Hy-æna spelæa 
l'éloigne de notre faune quaternaire ancienne qui, à Montsaunés 
et à Montmaurin (Haute-Garonne) et à Es Taliens (Hautes- 
Pyrénées), n'a donné que des Hyènes voisines de l'Hyène rayée :. 
Elle ressemble au contraire à celle des grottes et fentes du rocher 
de Gibraltar, si bien étudiée par Busk*. Gibraltar, en effet, a 
donné des restes de : Ursus du type arctos, grand et massif ; 
Renard (très rare), Hyæna speiæa ; Panthère ; Lynx, de l'espèce 
ou race de la péninsule ibérique ; un petit Felis, de même taille 
que le nôtre ; un Rhinoceros du type Mercki; Cheval; Sus scropha ; 
Cerf élaphe de taille ordinaire et de petite taille ; Daïm (restes 
d'un seul individu) ; Bouquetin, de l'espèce ou race de la péninsule 
ibérique ; Bovidé (très rare); Lapin; Ælephas antiquus (un seul 
échantillon). Sauf des animaux représentés par très peu d'échan- 
tillons, ces deux faunes ne diffèrent que par le Rhinocéros, qui 
fait défaut dans la grotte Das Fontainhas. La faune de la grotte 
Das Fontainhas me paraît donc avoir un caractère méridional. 

Je suis porté à croire que les faunes de Fontainhas et de 
Gibraltar sont contemporaines de celle à Ursus spelæus de France. 

Le fait que le Felis spelæa, ou Lion quaternaire, manque dans 
la grotte Das Fontainhas, ainsi que dans les autres gisements 
quaternaires portugais, étudiés surtout par N. Delgado, et 
aussi à Gibraltar, mérite d'être noté. Ce félin est commun en 
France. Il s’est étendu certainement en Espagne jusqu'à San- 
tander*. Son absence du Portugal, si elle est confirmée par de 
nouvelles recherehes, ou même sa rareté dans ce pays, ferait peut- 


1 HarLé, Découverte d’ossements d’Hyènes rayées dans la grotte de 
Montsaunés. B.S.G.F., 189,4, p. 234. — In. Restes d’'Hyènes rayées de la 
brèche d’Es Taliens. B.S.G.F., 1895, p. 44. — Boure. La caverne à osse- 
ments de Montmaurin. L’Anthropologie, 1902. 

2, Busx. Loc. cit. 

3. D’après les échantillons que j'ai vus, il a été trouvé dans les grottes 
suivantes de la province de Santander : Miron (découvert par don Lorenzo 
Sierra) ; Altamira (découvert par don Hermilio Alcalde, déterminé d’abord 
par l’abbé Breuil); Castillo (découvert par don Jesus Carballo, avec Ursus 
spelæus, Hyæna spelæa, Cervus elaphus). 


1908 FAUNE DE LA GROTTE DAS FONTAINHAS 469 


être supposer qu'il craignait la chaleur et n'était pas le même 
animal que le Lion actuel d'Afrique, 

De même, autant que j'en puis juger par ce que j'ailu et vu, 
l’'Ursus spelæus n'a pas été trouvé jusqu'ici en Portugal. Il s’est 
étendu en Espagne, au moins jusqu’à Santander ’. 


Pourquoi la grotte Das Fontainhas contenait-elle tous ces osse- 
ments ? 

La grotte forme une chambre. Elle s'ouvre sur un plateau. Son 
entrée n’est pas grande et descend en pente extrêmement raide 
sur une petite hauteur. 

L'intervention de l’homme est improbable ; car, de l'homme, on 
n'a trouvé aucune trace antérieure à l’époque actuelle, aucun os 
n’est incisé, il n’y a pas d’éclats d'os. 

L'hypothèse du transport, par les eaux sauvages, d'os d'animaux 
morts à l'extérieur, cadre mal avec la situation de la grotte, qui 
s'ouvre sur le plateau, dans un terrain où toutes les eaux plu- 
viales s’infiltrent immédiatement. Elle cadre mal aussi avec le 
bon état de conservation des échantillons, dont un grand nombre, 
provenant de jeunes sujets, ont toujours été très fragiles, et avec 
ce fait que les mâchoires ont conservé toutes ou presque toutes 
leurs dents. 

En admettant que l'entrée de la grotte füt jadis plus escarpée, 
formant précipice, je ne puis supposer tous ces animaux assez 
maladroits pour y être tombés involontairement. Il n'est guère 
probable que. ici, en Portugal, l'entrée fût masquée par de la 
neige qui s’effondrait sous les animaux quand ils passaient. Com- 
ment ce pont de neige aurait-il cédé sous tant de jeunes sujets 
quil aurait dû mieux soutenir que les adultes ? 

Si tous ces animaux avaient été transportés par des carnivores, 
pour être dévorés, il semble que des os, au moins de jeunes, 
seraient rongés. On ne s'expliquerait pas pourquoi, parmi les 
restes de Cerf, il y a des bois tombés du vivant de l'animal. 

Je pense donc que les restes de carnivores se trouvaient dans la 
grotte parce qu’elle a servi de demeure à ces animaux. Peut-être 
les herbivores aussi sont-ils venus d'eux-mêmes ? Beaucoup de 
grottes, que j'ai vues dans les Pyrénées, ont leur entrée soigneu- 
sement murée. C'est, m'ont dit les bergers, parce que les moutons 
s'y réfugiaient pendant les heures chaudes de la journée ; que plu- 


1. Je puis le citer avec certitude des grottes suivantes de la province de 
Santander, d’après les pièces que j'ai vues : Pontida (découvert par don 
Lorenzo Sierra); Castillo (découvert par don Jesus Carballo). 


10 Mars 1909. —T. VIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 30 


466 ÉDOUARD HARLÉ 2 Nov: 


sieurs, allant toujours de l'avant, dans l'obscurité, finissaient par 
tomber dans quelque trou, d'où ils ne pouvaient pas sortir, ou par 
se coincer dans quelque fente étroite, d’où ils ne pouvaient plus 
bouger. Le sol de la grande grotte de Coumeclare, à Saleich, 
Haute-Garonne, située à 800 m. d'altitude, au milieu d’une vaste 
forêt de hètres, est tout piétiné par les vaches. Ces animaux y 
viennent d'eux-mêmes, depuis la clairière de Coumeclare et les 
pâturages de Balaguères, à une demi-heure et une heure de 
marche. Ils y cherchent un refuge contre la chaleur et les mou- 
ches. L'ombre de la forêt ne leur suffit pas. La grotte de Venta de 
la Perra, à la limite de la Biscaye et de la province de Santander, 
où l’on ne pénètre qu’en grimpant un rocher à pic de quatre mètres 
de hauteur, sert de refuge à de nombreuses chèvres (et à des 
moutons ?) qui, m'a-t-on expliqué, «viennent y faire la sieste ». 
Je pourrais citer bien d'autres exemples. Souvent, parcourant une 
grotte, J'ai vu, sur le sol, les os de quelques-uns de ces visiteurs. 
Les herbivores de la grotte Das Fontainhas y sont peut-être venus 
pour fuir la chaleur ou le mauvais temps ? Peut-être aussi lorsque, 
malades, ils cherchaient à s’isoler ? Plusieurs y sont morts de 
maladie ou sous la dent des carnivores. D’autres n'ont pas réussi 
à remonter l'escarpement que présente l'entrée de la grotte et 
ceci expliquerait pourquoi l'on a trouvé les restes de tant de 
jeunes sujets. Les animaux descendent sans se préoccuper s'ils 
pourront remonter. 


SUR LA CLASSIFICATION DES RADIOLITIDÉS 


PAR À. Toucas 


M. H. Douvillé a fait paraître deux notes, relatives à la classi- 
fication des Æadiolitidés, l'une dans le Bulletin de la Société 
(t. VIII, p. 308: 15 juin 1908), l’autre dans la Revue critique de 
Paléozoologie (juillet 1908, p. 184). 

Dans ces notes M. H. Douvillé me reproche de n'avoir admis 
dans les Æadiolitidés que les cinq rameaux suivants: Apgria, 
Præradiolites, Sphærulites, Radiolites et Biradiolites (ce dernier, 
— dit-il — changé plus tard en Sauvagesia). Il suffira de consulter 
ma note du 16 mars 1908, dans le Bulletin de la Société géologique 
de France (t. VIII, p. 799), pour voir que, tout en reprenant le 


1908 SUR LA CLASSIFICATION DES RADIOLITIDÉS 467 


genre Sauvagesia pour toutes les formes à bandes costulées, j'ai 
néanmoins maintenu le genre Biradiolites pour les formes à bandes 
lisses. C’est donc six rameaux, et non cinq, que j'ai distingués dans 
les Radiolitidés. Malgré cela, M. H. Douvillé trouve que ces divi- 
sions ne sont pas suffisantes et, non seulement il reprend les 
anciens noms de Bournonia et Lapeirousia, mais il en crée un 
nouveau, le genre Durania pour les formes du groupe du Sauv. 
cornupastoris. Dans le genre Agria, il n’admet que la forme type, 
l'Agria Blumenbachi Sruper sp.; toutes les autres, que j'ai clas- 
sées dans ce genre, seraient des Præradiolites, des Biradiolites 
ou même des Bournonia. Or, le genre Agria a été établi par 
Matheron, sans description, sur des figures ne montrant aucun 
caractère interne. M. Paquier a bien indiqué le premier les rap- 
ports des Agria avec les Radiolites en y signalant la présence des 
deux apophyses myophores, mais c’est moi qui en ai donné les 
véritables caractères en faisant remarquer que les deux sinus des 
Radiolites ou des Præradiolites et les deux bandes des Biradio- 
lites étaient représentés dans les A gria par deux sillons longitudi- 
naux, excavés et arrondis, séparés et limités par des plis ou bour- 
relets plus ou moins saillants, et qu'en outre la valve supérieure, 
généralement très concave, était pourvue de deux apophyses bien 
distinctes quoique peu développées. Ayant moi-même défini ainsi 
le genre Agria, j'ai dû naturellement y placer toutes les formes 
qui en présentaient les caractères. 


D'autre part, M. H. Douvillé n’admet pas ma manière de voir 
sur l'emplacement des zones siphonales Æ et S, qui, dit-il, présen- 
tent des dispositions variées. Je suis loin de contester que ces 
deux ouvertures du manteau varient de forme avec certains grou- 
pements et je puis même ajouter que je n’ai jamais pu dire que ces 
deux zones étaient toujours déprimées puisque j'ai montré par de 
nombreux exemples qu’elles étaient représentées par des sinus ou 
des bandes, tantôt en creux, tantôt en saillie. Maïs, quelle que 
soit la forme des deux zones siphonales, j'ai fait remarquer qu’elles 
correspondaient toujours aux deux grandes inflexions des lames 
vers la partie supérieure de la coquille, tandis que les plis, qui les 
séparent ou les limitent, ont leurs inflexions tournées vers le bas 
de la coquille et ne peuvent ainsi être confondus soit avec les 
sillons des Agria, soit avec les sinus ou les bandes des autres 
formes de Radiolitidés. Ces inflexions des lames externes, bien 
apparentes sur la plupart des formes, donnent ainsi le moyen de 
reconnaître très exactement l'emplacement des zones siphonales, 


468 À. TOUCAS 2 Nov. 


M. H. Douvillé, n'ayant pas tenu compte de ces éléments caracté- 
ristiques, a placé les deux ouvertures du manteau, E et S, l’une 
sur le pli médian et l’autre sur le pli postérieur, au lieu de les 
faire correspondre aux deux inflexions des lames vers le haut de 
a coquille. Pour bien mettre en évidence cette particularité, je 
reproduis ici quelques exemplaires sur lesquels la position des 


Fig. 13. — 1. Agria triangularis D’'OrB. sp. du Cénomanien d'Angoulême. 
Gr. nat. Coll. £e. des Mines. — 2. Præradioliles Fleuriaui »’Ors. sp. du 
Cénomanien d'Angoulême. Gr. nat. Coll. Arnaud. — 3. Præradiolites bis- 
karensis Coo. sp. Turonien inférieur. Col de Sfa près Batna (prov. de 
Constantine). Gr. nat. Coll. Sorbonne. — 34. Valve supérieure de l’exem- 
plaire de la fig. 3. 


E et S. Zones siphonales ou sinus, bien indiqués par les inflexions des lames 
vers le haut de la coquille : À, Pli antérieur, P, Pli postérieur, M, Pli 
médian, infléchis vers le bas de la coquille. 


zones siphonales Æ et S se trouve bien indiquée par les deux 
inflexions des lames vers la partie supérieure, tandis que le pli À, 
infléchi vers le bas de la coquille et appelé ouverture pédieuse 
par M. H. Douvillé, représente tout simplement le pli antérieur 
qui, avec le pli postérieur P et le pli médian 47, limite ou sépare 
les zones siphonales dans toutes les formes des Radiolitidés. 


pe mme tine à 


1908 SUR LA CLASSIFICATION DES RADIOLITIDÉS 469 


M. H. Douvillé me reproche encore de n'avoir pas tenu compte 
du développement des apophyses myophores et de la disparition 
de l’arête ligamentaire, caractères qui, d'après lui, suffisent pour 
établir des coupures dans la plupart des rameaux. 

Or, les apophyses myophores étant toujours très peu déve- 
loppées dans les Agria, il n est pas possible d'établir une coupure 
dans cette branche, même dans les formes les plus récentes. Ces 
apophyses ne deviennent très saillantes que dans les Sphærulites, 
les Præradiolites et les autres rameaux, caractère qui distingue 
ainsi nettement les Agria des autres Radiolitidés. 

La disparition de l’arête ligamentaire est un caractère essen- 
tiellement évolutif, analogue à celui qui existe dans la plupart 
des groupes de la section Orbignya des Hippurites et présentant 
le plus souvent de grandes difficultés pour établir exactement le 
point où doit se faire la séparation entre des formes qui ne diffèrent 
que par la présence ou l’absence de cette arête, surtout lorsqu'elle 
est devenue presque imperceptible comme dans les Sauvagesia du 
Cénomanien. Il suflit, en effet, d'examiner une série d'exemplaires 
de ce niveau pour voir combien il est difficile de distinguer le 
Sauvagesia Nicaisei du Sauve. præmortoni, qui fait partie du 
groupe du Sauvagesia cornupastoris et par conséquent des 
Durania de M. H. Douvillé. Je persiste donc à croire que, dans 
la classification des Radiolitidés, il y a tout intérêt à limiter les 
groupements aux caractères les plus constants, de façon à ne pas 
perdre de vue les caractères de la forme primitive, d’en suivre 
ainsi plus facilement l’évolution en évitant d’encombrer la nomen- 
clature de noms qui ne s'appliquent trop souvent qu'à une ou 
deux espèces. 


NOTE SUR TROIS NYMPHÉACÉES NOUVELLES 
DU SPARNACIEN DES ENVIRONS DE PARIS 


PAR P. H. Fritel 
PLANCHE X 


Des empreintes végétales se rencontrent en assez grand nombre, 
à différents niveaux, dans les argiles sparnaciennes du Bassin de 
Paris. En poursuivant l'étude de ces restes, jusqu'à présent peu 
connus, j'ai constaté la présence de trois Nymphéacées se rappor- 
tant aux genres Velumbium, Nymphæa et à un genre extrêmement 
voisin du Nuphar actuel. 

Ayant déjà signalé l'existence de ces restes, tous nouveaux pour 
la flore éocène, je me propose d'en donner ici la description. 


NYMPHÆITES NUPHAROIDES SP. n. 
PIS Are. 


Sous ce nom je désigne deux empreintes, l’une recueillie à 
Vanves (Seine), l’autre à Tavers (Seine-et-Marne), qui me parais- 
sent se rapporter l'une et l’autre à un type de Nymphéacée qui 
n'est pas sans analogie avec le Nuphar de nos rivières. Une 
assimilation directe est néanmoins rendue impossible par l'insuf- 
fisante conservation de ces fossiles. 

L'une des empreintes (fig. 1), recueillie par moi à Vanves 
(Seine) dans les argiles noires feuilletées du conglomérat de 
Meudon, représente un lambeau de rhizome qui, malgré sa conser- 
vation défectueuse et son peu d’étendue, montre encore à sa sur- 
face quelques cicatrices pétiolaires et radiculaires qui ne laissent 
subsister aucun doute sur la nature de cet organe et permettent de 
constater l’analogie qui existe entre elles et les cicatrices qui 
ornent la surface des rhizomes du Nuphar luteum, par exemple, 
comme il est facile de s’en rendre compte en examinant les figures 
ci-contre. 

La forme des cicatrices laissées par le pétiole des feuilles 
diffère cependant d'une manière sensible. Le contour, au lieu 
d'être rhombique, comme cela se voit sur l'espèce vivante, est plu- 
tôt pédalé, c’est-à-dire qu'il affecte la forme d'une petite semelle. 

Les cicatrices punctiformes laissées par les lacunes aérifères 
qui parcourent le péticle dans toute sa longueur paraissent aussi 
plus fines sur le fossile ; mais leur disposition en une série péri- 


NYMPHÉACÉES DU SPARNACIEN DES ENVIRONS DE PARIS 491 


phérique qui entoure quelques autres cicatrices, disséminées sans 
ordre vers le centre, correspond assez bien à ce que l’on peut 
observer sur les rhizo mes des espèces vivantes. 

Quant aux cicatrices radiculaires, elles sont pour ainsi dire 
absolument identiques à celles que laisse voir le rhizome du 
N. luteum et, seul, le développement relativement plus grand 
qu'elles acquièrent sur le fossile mérite d’être signalé. 

Mais, je le répète, on ne peut fixer sans réserves les caractères 
de cet organe, qui n'est ni suflisamment étendu ni assez nette- 
ment conservé pour ne laisser aucun doute dans l'esprit du descrip- 


l 


Fig. 1. — Nymphæiles nupharoïides Fig. 2. — Nuphar luteum 
FrireL.Portion de rhizome, gr. nat. SmirH. Portion de rhi- 

c.p., cicatrices pétiolaires; c.r., cica. zome, gr. nat. (d’après 
trices radiculaires. Al. Brongniart). 


teur; c'est pourquoi j'ai cru bon de l'inscrire sous le nom géné- 
rique de Nymphaæites. 

C'est à la même espèce qu'il faut rapporter l’empreinte d'une 
portion de radicule, rencontrée dans l'argile plastique de Tavers 
(Seine-et-Marne) par M. Bru, instituteur, et qui m'a été communi- 
quée par M. H. Thomas. 

Cet organe (pl. X. fig. 2), présente à sa surface une série 
linéaire et longitudinale de petites cicatrices arrondies, légè- 
rement tuberculiformes, absolument identiques à celles que l’on 
rencontre sur les radicules du Nuphar luteum et qui se montrent 
également, mais d'une façon moins accusée, sur celles des 
Nymphæa. 


La présence d’une forme représentative du genre Nuphar, dans 


h72 P. H. FRITEL 2 Nov. 


les argiles sparnaciennes, offre un réel intérêt ; car ce genre paraît 
n'être représenté jusqu'ici dans les dépôts éocènes que par un 
fossile très douteux du Lutétien: Nuphar dubium Bur. du Cal- 
caire grossier de Jouy (Aisne). 


NELUMBIUM PALÆOCENICUM Sp. n. 
PIX nées: 


Cette espèce est représentée par des akènes, recueillis par moi 
à Arcueil dans les argiles noires ligniteuses qui surmontent les 
« fausses glaises », c'est-à-dire au sommet de l'argile plastique 
proprement dite. 

Ce sont de petits corps ovoïdes, comprimés par la fossilisation, 
dont le plus grand diamètre varie entre 8 mm. et 6 mm. et le 
plus petit entre 5 mm. 1/2 et 4 mm. 1/2. 

A leur partie supérieure, ces organes présentent un léger renfle- 
ment en forme de mamelon, terminé par les restes d’un style per- 
sistant presque toujours détruit. 

A la base, on distingue plus ou moins nettement une petite cica- 
trice circulaire, identique à celle qui existe sur les akènes des 
espèces vivantes. 

Comparés à ces derniers, les akènes du Nelumbium palæoce- 
nicum ne me paraissent différer de ceux du Velumbium luteum 
WizLp (pl. X, fig. 4) que par leur taille plus réduite ; pour tout 
le reste, les organes fossiles sont identiques à ceux de l'espèce 
américaine et les fruits recueillis à Arcueil présentent même, dans 
leur aspect extérieur et la façon dont ils se sont déformés, une 
analogie frappante avec ceux-ci, comme on peut le vérifier en 
examinant attentivement les figures qui accompagnent cette note. 

Je rappellerai que le genre Nelumbium, très répandu dans la 
série crétacique de l'Amérique du Nord, n'était jusqu'ici repré- 
senté en Europe, à l’état fossile, que par les deux belles espèces 
décrites par de Saporta : Nelumbium provinciale Sar.', de la série 
lignitifère aturienne de Faveau (Bouches-du-Rhône) et Nelumbium 
protospeciosum Sap.”, des calcaires marneux aquitaniens de 
Cereste et de Manosque (Basses-Alpes), auquel il convient de 
rattacher des restes recueillis à Hemptead, dans l'ile de Wight. 

Le Nelumbium des fausses glaises d'Arcueil représente donc un 
type entièrement nouveau pour la flore éocène et relie, dans le 
temps, les deux espèces précitées. 


1. DE SAPORTA. Le Nelumbium provinciale des lignites de Fuveau en 
Provence. Mém. Soc. géol. Fr., Paléont.; 1, Mém. n°5, 1890. 

2. DE SaporTA. Recherches sur la végétation du niveau aquitanien de 
Manosque. Mém. Soc. géol. Fr., Paléont.; II, Mém. n° 9, 18g9r. 


1908 NYMPHÉACÉES DU SPARNACIEN DES ENVIRONS DE PARIS 473 


NyYmPHÆA MARINI sp. n. 
PIX Ie M5 RAaNTO: 


C’est parmi les nombreux et beaux matériaux qui m'ont été obligeam- 
ment remis par M. Marin, directeur d’école à Chelles, que j'ai ren- 
contré les empreintes qui me permettent de décrire la troisième 
Nymphéacée observée dans les argiles sparnaciennes. Je suis heureux 
de pouvoir dédier cette belle espèce à M. Marin, qui l’a recueillie à 
Cessoy (Seine-et-Marne). 


Ce Nymphæa est représenté à Cessoy par d'assez nombreux 
fragments de rhizomes, sur lesquels il est facile de reconnaître 
les cicatrices laissées, soit par les pédoncules floraux, soit par le 
pétiole des feuilles ou bien encore par les radicules. 

Ces trois types de cicatrices, très différents les uns des autres, 
méritent donc d’être étudiés successivement ; 

a) Cicatrices pédonculaires. — Je n'ai jusqu'à présent rencontré 
qu'une seule empreinte pouvant se rapporter à ce type (pl. X, fig. 6). 

Elle consiste en un disque assez régulièrement circulaire dont le 
diamètre, voisin de celui d’une pièce de cinquante centimes, peut 
atteindre 17 mm. Sa surface est couverte de cicatrices laissées 
par les lacunes aérifères qui se dessinent en creux et sont dispo- 


Fig. 3. — Disque pédonculaire du Fig. 4. — Disque pédonculaire du 
Nymphæa polyrhiza SAPORTA. Nmphæa Marini FRITEL. 

Aquitanien de St-Zacharie (Var), Sparnacien de Cessoy (S.-et-M.), 
(d’après de Saporta). Gr. nat. (d’après nature). Gr. nat. 


sées moins régulièrement que sur les coussinets pétiolaires ; elles 
paraissent aussi beaucoup plus nombreuses que sur ces derniers ; 
on en compte plus de trente sur le disque que j'ai sous les yeux. 

Parmi les lacunes aérifères qui parcourent le pédoncule floral, 
on en remarque six, plus importantes que les autres et occupant 
le centre du disque, où elles sont vaguement disposées 3 à 3 en 
deux séries parallèles. 

Ces lacunes, dont le diamètre peut atteindre 2 mm., sont entou- 
rées de six autres, d'un diamètre plus faible et qui complètent le 
groupe central constitué par les six précédentes. Toutes ces 


474 P. H. FRITEL 2 Nov. 


lacunes sont inscrites dans une série circulaire de cicatrices beau- 
coup plus petites, dont le diamètre égale à peine la moitié de celui 
des lacunes centrales ; le nombre de ces lacunes périphériques 
paraît dépasser une vingtaine. Elles alternent assez régulièrement 
avec d’autres cicatrices, plus petites encore, en forme de traits 
allongés et qui cernent les groupes précédents. 

Je donne (fig. 3 et 4) le croquis du disque pédonculaire du 
N. Marini Frir. et celui du N. polyrhiza Sar., de l’Aquitanien de 
St-Zacharie (Var), comme terme de comparaison. 

L'examen de ces figures fait comprendre les rapports existant 
entre ces deux formes quant au nombre et à la disposition des 
canaux aérifères qui parcourent le pédoncule floral. 


b) Cicatrices pétiolaires. — Assez variables dans leurs propor- 
tions, les disques pétiolaires ont, sur quelques empreintes, 17 mm. 
de diamètre, alors que sur d’autres leur taille ne dépasse pas, 
11 mm. Toujours légèrement déformés par la compression, ils sont 

le plus souvent assez régulièrement ova- 


4 laires transversalement (pl. X, fig. 9), 


mais quelquefois aussi subpentagonaux 

(pl. X, fig. 8). 

La disposition des canaux aérifères à 
leur surface, est presque identique à 
celle qui s'observe chez quelques espèces 
aquitaniennes du Sud-Est de la France, 
telles que : N. gypsorum Sar. et N. 
callophy la Sar., comme le montre com- 
: j RE parativement la figure 5. 

LÉ eee er On y voit six lacunes principales, éga- 
du Nymphæa  callo- ? 
phyla Sarorra, de l'A- les entre elles et disposées en deux files 
quitanien de Manosque parallèles, séparées l’une de l’autre par 
(d'après de Saporta. trois cicatrices allongées en forme de 

trait, chaque file comportant trois lacu- 
nes ; puis six lacunes secondaires, également disposées par trois 
sur le côté externe des rangées précédentes, chaque cicatrice 
médiane de cette seconde série étant plus forte que les deux autres. 

Enfin, des lacunes tertiaires, beaucoup plus petites que les précé- 

dentes, disposées, vers le haut et le bas du disque, en série 

décroissante, de manière à former par leur ensemble un groupe 
parfaitement arrondi qui occupe toute la partie centrale du disque. 

On aperçoit, en outre, sur certaines empreintes, une série 
circulaire de lacunes (?) beaucoup plus petites, punctiformes et 
assez régulièrement espacées, qui, au nombre de vingt environ, 


1908  NYMPHÉACÉES DU SPARNACIEN DES ENVIRONS DE PARIS 499 


cernent le groupe précédent et font ressembler les empreintes de 
ce type, surtout quand les lacunes centrales sont effacées, à un 
fer à cheval minuscule. 


c) Cicatrices radiculaires. — La disposition des radicules, à la 
partie inférieure des disques pétiolaires, paraît très simple dans le 
Nymphæa Marini Frir. Elle comporte généralement neuf cica- 
trices, disposées en deux séries divergentes comme les branches 
d'un A. 

Chaque série se compose de quatre cicatrices, dont le diamètre 
va en augmentant à mesure que l’on s'éloigne du disque, et qui 
sont séparées les unes des autres par un espace au moins égal au 
diamètre des lacunes. Ce dernier caractère semble cependant 
s’effacer sur les empreintes où le diamètre des lacunes atteint 5 à 
6 mm. ; celles-ci sont alors presque contiguës. La neuvième cica- 


ere DELLE ETS 
- . 


0. A 
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1 2 3 4 © 


Fig. 6. — Disposition respective des cicatrices radiculaires, dans : 1. Nymphæa 
gypsorum SAPORTA, des gypses d’Aix-en-Provence. 2, Nymphæa polyrhiza 
SAPORTA, des calcaires marneux de St-Zacharie (Var) ; 3, Nymphæa 
callophyla SAporTA. des calcaires marneux de Manosque (Basses-Alpes); 
4, Nymphæ&a Marini Frirez, de l'argile plastique de Cessoy (Seine-et- 
Marne). — d. p, emplacement du disque pétiolaire ; c.r, cicatrices radicu- 
laires. Gr. nat, 


trice est placée un peu au-dessous et à égale distance des deux 
séries précédentes. 

D'après les mesures prises sur de nombreux fragments de 
rhizomes, le diamètre des radicules varie généralement de 
1 mm. 1/2 pour les plus petites à 3 mm. pour les plus grandes ; 
sur certains exemplaires, cependant, ce diamètre peut atteindre 
4 à 6 mm. 

Les croquis 1, 2, 3 (fig. 6) sont destinés à faire voir les difté- 
rents modes de répartition des radicules dans 3 espèces aquita- 
niennes, comparativement au V. Marini, dont elles se rapprochent 
par les caractères de leurs coussinets pédonculaires et pétiolaires. 

La différence observée dans le mode de disposition des cica- 


476 NYMPHÉACGÉES DU SPARNACIEN DES ENVIRONS DE PARIS 


trices radiculaires est plus accentuée entre le N. Marini Frir. et 
les trois espèces aquitaniennes qu'elle ne l’est entre chacune de ces 
dernières. 

Or, cette disposition des radicules présente une certaine impor- 
tance pour la systématique, puisqu'elle paraît uniforme, comme l'a 
fait remarquer de Saporta, dans la limite de chaque espèce. La 
disposition bien particulière constatée sur le fossile de l'argile 
plastique vient donc justifier la distinction spécifique que j'établis 
pour le Nymphæa de Cessoy. 

Le genre Nymphæa, dont on ne connaît pas moins de vingt 


espèces (?) fossiles, ne paraît pas avoir été signalé jusqu'ici dans 


l'Éocène. 

Il débute, en Amérique, dans les couches aturiennes du Mon- 
tana group de Dutton Creek (Wyoming), où il serait représenté 
par le Nymphæa (Castalia ?) Duttoniana KNowzr.', et par trois 
formes, non nommées, du groupe de Laramie*. 

En Europe, l'espèce la plus ancienne serait le Nyÿmphæa Doris 
Herr, des argiles ligniteuses ludiennes de Bovey-Tracey (Angle- 
terre), toutes les autres appartenant à l'étage *“aquitanien, sauf 
Nymphæa Langeroni Marty *, rencontré dans les argiles miocènes 
de Niac, près Aurillac (Cantal). 

Il est donc intéressant de signaler la présence, dans les glaises 
sparnaciennes du Montois, d’une forme nouvelle du genre Nym- 
phæa, faisant soupconner l'existence d’une section, aujourd'hui 
éteinte, dont les représentants ornaient les eaux douces de la 
région parisienne au début de l'ère tertiaire. 


1. KNowzron. Flora of the Montana formation. Bull. U. S. geol. Survey, 
n° 163, p. 55, pl. xunx, fig. 7, 1900. 

2. KNowLrTon. Bull, geol. Soc. am., vol. 8, p. 133, 1897. 

3. P. Marry. Feuille des Jeunes Naturalistes (4), 32° année, n° 375 et 380. 


Séance du 16 Novembre 1908 


PRÉSIDENCE DE M. HENRI DOUVILLÉ 


Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 


Le Président annonce la perte que la Société vient de faire en 
la personne de M. N. De MERCEY, notre confrère depuis 1859. Il 
rappelle en quelques mots ses principaux travaux. 


M. Kilian a le regret de faire part à la Société du décès de 
M. FERDINAND REYMOND. 

Tous ceux d’entre nous qui ont suivi depuis une vingtaine d’années 
nos Réunions extraordinaires conserveront certainement un souvenir 
ému de cet aimable confrère, dont le dévouement et l’obligeance étaient 
devenus légendaires. M. Reymond, qui fut un homme de bien, s’inté- 
ressait vivement aux questions générales de la géologie ; il était un des 
hôtes les plus fidèles de nos excursions annuelles ; dans les Alpes, il 
eut l’occasion de fournir à Marcel Bertrand, dont il était l’admirateur 
et l’ami, maintes précieuses observations. 

Notre confrère, qui n’a pas oublié dans son testament la Société 
géologique, a laissé sa bibliothèque et ses collections, qui renferment 
une suite de types décrits par M. Douxami, à la Faculté des Sciences 
de Grenoble. Ce don viendra se joindre, dans les galeries nouvellement 
aménagées de l’Université dauphinoiïise, aux séries de la région de 
l’Ubaye, récemment léguées à cet établissement par un autre membre 
de notre Société, le regretté FRANÇoIs ARNAUD, de Barcelonnette. 


Le Président donne lecture d’une lettre de l’exécuteur testamen- 
taire de M. Reymond, annonçant qu'il a légué à la Société géolo- 
gique une somme de 2000 francs. 


Le Président proclame membres de la Société : 
MM. Frédéric William North, F. G. S., ingénieur, à Londres, présenté 
par MM. Em. de la Cruz et Henri Douvillé. 
Paul Fallot, à Lausanne, présenté par MM. Lugeon et Em. Argand. 
Henry Hubert, docteur ès sciences, administrateur-adjoint des 
colonies, présenté par MM. Lacroix et de Romeu. 


Une nouvelle présentation est annoncée. 


M. Léon Bertrand offre 1° un Mémoire : « Contribution à l'his- 
toire stratigraphique et tectonique des Pyrénées-Orientales et 
Centrales » (Bull. Carte géol. Fr., n° 118, X VID); 2° une note sur 
l’ « Existence d’une nouvelle fenêtre de terrains pré-pyrénéens au 
milieu des nappes nord-pyrénéennes, aux environs d’Arbas (Haute- 
Garonne) » (CR. Ac. Sc., 19 octobre 1908) [CRS., p. 158]. 


438 SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 190 


M. Haug présente le premier fascicule du tome IT de son 
« Traité de Géologie » (Armand Colin, éditeur). 


M. Pierre Termier offre, de la part de Madame Marcel Bertrand, 
un Mémoire posthume de Marcel Bertrand publié par l'Académie 
des Sciences et intitulé : « Mémoire sur les refoulements qui ont 
plissé l'écorce terrestre et sur le rôle des déplacements horizon- 
taux » [CRS, p. 159]. 


M. Jules Welsch envoie un tiré à part intitulé : « La Plaine et la 
Gâtine du Poitou dans les environs de Saint-Maixent, Parthenay 
et Niort » [CRS., p. 159]. 


M. Louis Doncieux envoie la deuxième partie (fascicule 1) de 
son « Catalogue descriptif des fossiles nummulitiques de l'Aude et 
de l'Hérault (Corbières septentrionales) » qu'il vient de publier en 
collaboration avec M. M. Leriche (Ann. de l'Univers. de Lyon, 
nouvelle série, 1, 22, 1908) [CRS., p. 160!. 


M. L. Joleaud adresse les ouvrages suivants : « Géologie et 
Paléontologie de la plaine du Comtat et de ses abords ; description 
des terrains néogènes ; fasc. 1. » (Mém. Ac. Vaucluse, 1905-1906); 
— « Le Cañon de Constantine » (Bull. Soc. géogr. Alger, 1907); 
— « Le Régime des eaux dans la région de Constantine » (La 
Mine algérienne, Constantine, 1908) ; — « Découverte de l’Aqui- 
tanien marin dans la partie moyenne de la vallée du Rhône » 
(CR. Ac. Sc., 11 février 1907): — « Sur les terrains crétacés et 
tertiaires de la région de Constantine (Algérie) » (Zd., 1e* juin); — 
« Sur l'existence d’une nappe de charriage dans le Nord-Est de 
l'Algérie (Zd., 5 septembre) ; — « Sur la présence du Trias dans les 
montagnes de Gigondas (Vaucluse) et sur les phénomènes de 
charriage qui s’observent dans ce massif » (Zd., 9 décembre). 


M. l'ingénieur Ch. Lallemand, directeur du Nivellement général 
de la France, fait don à la Société de la collection des fascicules 
parus du « Répertoire graphique des emplacements et des altitudes 
des repères du Nivellement général de la France (réseaux de 1°", 
28, 3 et 4° ordre) ». M. Lallemand envoie en outre sa note 
«l'Avenir des Continents » (Bull. Soc.astron. Fr. 1908)[CRS., p.160. 


M. Jean Chautard présente à la Société, en son nom et en celui 
de M. Paul Lemoine, une étude sur « la latérisation » (Bull. Soc. 
Industrie minérale) [CRS., p. 160]. 


SUR LES NAPPES ANTÉSTÉPHANIENNES 
DU BORD ORIENTAL DU MASsSiF CENTRAL [3 communication] 


PAR Pierre Termier 


Cette étude, effectuée en collaboration avec M. Georges Friedel, 
est encore loin d'être terminée. On se rappelle les conclusions 
auxquelles nous étions arrivés l’année dernière : deux nappes de 
terrains granitiques et cristallophylliens; la plus haute, À, suppor- 
tant le Houiller de Saint-Étienne, et formée surtout de granite 
porphyroïde alcalin, plus ou moins écrasé; l'inférieure, B, ou 
nappe du Pilat, formée de micaschistes à sa partie haute, el, vers 
sa base, de gneiss alcalins, presque toujours très laminés. Ces 
deux nappes ont une allure lenticulaire. Elles sont séparées l’une 
de l’autre par une zone de roches écrasées. Une autre zone de 
roches écrasées sépare la nappe inférieure P du granite gneissique 
à cordiérite, qui est le substratum autochtone dans toute la région. 

La nappe PB a été poursuivie sans aucune difficulté jusqu'au 
delà de l'Eyrieux, c'est-à-dire jusqu'aux environs de Privas. Dans 
la région montagneuse (La Louvese, Lamastre, Le Pouzat), elle 
n'est guère formée que de gneiïss alcalins laminés; maïs, près du 
Rhône, entre Saint-Vallier (Drôme) et les Ollières (Ardèche), 
elle renferme, à sa base, du granite porphyroïde, et, à son sommet, 
des micaschistes. L'épaisseur de cette immense lentille de granite 
porphyroïde varie de quelques mètres (les Ollières) à plusieurs 
centaines de mètres (Tournon, Saint-Péray). L'épaisseur de la 
zone de granite écrasé qui supporte la nappe PB peut aller à 300 
mètres. Entre la lentille de granite porphyroïde et les micaschistes, 
il y a une autre zone d’écrasement, tout aussi importante, et il 
semble dès lors évident que la nappe B est complexe et au moins 
double. ; 

D'autre part, la complexité de la nappe B apparaît très nette- 
ment aux portes mêmes de Saint-Étienne, près du barrage de 
Rochetaillée. Une zone d'écrasement affleure là, qui sépare les 
micaschistes des gneiss alcalins ; et cette zone d’écrasement est 
entièrement comparable aux deux autres (celle de la base de À et 
celle de la base de 2). 

Il est désormais presque certain que les micaschistes de l'Ar- 
dèche, à l'Ouest de Largentière, sont compris, comme ceux de La 
Voulte, dans la partie haute de la nappe B; que le granite du 
Mont-Lozère, avec les brèches de friction signalées autour de lui 


480 PIERRE TERMIER 16 Nov. 


par M. Fabre, appartient à la base de la même nappe ; et que tout 
cela se prolonge jusqu'à la région du Vigan. M. Jean Friedel a 
trouvé une zone d'écrasement, identique à celles de Saint-Étienne, 
entre le granite porphyroide de l’Aigoual et les vieux schistes qui 
le bordent. Ce granite serait encore de la nappe B et équivaudrait 
au granite de Tournon. Et les nappes de Saint-Étienne iraient 
ainsi se souder aux nappes antéstéphaniennes du Vigan, décrites 
par M. Bergeron, et, par celles-ci, aux nappes de la Montagne 
Noire. 

Au Nord du bassin houiller de Saint-Étienne, nous n’avons 
trouvé jusqu'ici qu'un seul passage de roches écrasées : c’est celui 
que M. Michel-Lévy nous avait signalé comme très probable, le 
long du bord sud de l’amas granitique de Soucieu-en-Jarret. Le 
granite de Soucieu, porphyroiïde, semble identique au granite de 
Vienine. /{ repose, au Sud, sur les gneiss de la nappe B, avec inter- 
calation, au contact, de cette zone d’écrasement très nette. Au 
Nord, il se sépare mal d'autres gneiss, qui se fondent éux-mêmes 
dans les gneiss à cordiérite. Ou bien ce granite de Soucieu est un 
lambeau de la nappe À, ployé en un synclinal couché au Sud, et 
confinant, au Nord, aux terrains autochtones. Ou bien il appartient 
à la base de la nappe Z et surgit, par un auticlinal renversé au 
Sud, avec toute une bande de terrains autochtones ; mais alors les 
gneiss, au Nord de cet anticlinal, appartiendraient probablement 
à la nappe B, de nouveau plongeante, et le pays de nappes s’en 
irait bien plus loin vers le Nord, nous ne savons encore jusqu'où. 


NOTE SUR LES GRÈS CUPRIFÈRES 
A ÜRANIUM ET VANADIUM DE MONTANUY (ARAGON) 


PAR J. Garalp 


L'auteur a été appelé à visiter en 1907 un gîte métallifère inté- 
ressant, nouvellement découvert aux environs de Montanuy, sur 
les confins de la Catalogne et de l’Aragon. Il y a là, alternant avec 
des grès rouges permiens, toute une série de veines d’une matière 
noirâtre, d'apparence charbonneuse, qui a donné à l'analyse (labo- 
ratoire Daunis à Barcelone) 35 °/, de cuivre métallique accom- 
pagné de 2,5 0/, d'Uranium et 3,1 de Vanadium. 


1908 GRÈS CUPRIFÈRES A URANIUM ET VANADIUM DE MONTANUY 481 


Il est à présumer que ces métaux, du moins les deux premiers, 
sont surtout à l’état d’oxydes, mélaconite et pechblende, ce der- 
nier minéral se distinguant par son éclat résineux, son clivage 
rectangulaire et par les lamelles et mouchetures jaunes qui se 
montrent à sa surface. 

Au premier abord, le minerai, dont l'épaisseur réduite ne 
dépasse guère 3 à 4 centimètres, affecte la forme de filons-couches 
épousant la direction et le pendage des sédiments qui l’encaissent. 
Mais un examen plus attentif montre qu'il n’en est pas ainsi : 


1° Du côté du toit, les grès sont stériles ; au contraire, du côté du 
mur, le minerai noir est en contact avec une zone gréseuse très minéra- 
lisée (6 °/, de Cuivre et 1,5 d'Uranium), véritable gîte d’imprégnation, 
d'aspect bariolé, où s’entremêlent, sous forme de mouchetures ou de 
lamelles de couleur variée, les oxydes et les carbonates de ces divers 
métaux ; 

2° Du côté du toit, la surface de séparation est sensiblement plane ; 
au contraire, le mur, flexueux et ondulé, présente çà et là des dépres- 
sions et des poches dans lesquelles s'enfonce le minerai ; 

3° Dans les grès et dans le minerai lui-même, existent en certaine 
abondance des débris végétaux, d’ailleurs indéterminables. 


Ces observations autorisent à conclure qu'on est en présence 
d'un gîte interstratifié, d’un dépôt chimique, d'origine aqueuse, 
contemporain des couches encaissantes. 

Le minerai contenant du soufre et des mouches de pyrite cui- 
vreuse, il est à supposer que la matière s’est déposée à l'état de 
sulfate ; la réduction de ces sulfates, sous l’influence des végétaux 
et peut-être d'hydrocarbures, aurait donné successivement des 
sulfures et des oxydes. 

Ces couches métallifères, intéressantes par leurs associations 
minérales, sont intercalées dans une puissante formation de grès 
et d’argilites généralement rougeûtres, comprise entre les schistes 
houillers de Montanuy et les poudingues quartzeux du Trias ; leur 
attribution au Permien est donc indiscutable ; elles appartiennent 
au Saxonien le plus élevé, sinon même, vu la présence de quelques 
bancs calcaires, au Thuringien. 

Il résulte de cet exposé que, comme niveau et comme composi- 
tion générale, les grès cuprifères de Montanuy à Uranium et 
Vanadium se placent sensiblement sur l'horizon des grès cupri- 
fères et vanadifères de Perm (Oural), des schistes cuivreux du 
Mansfeld (Allemagne) et peut-être des grès cuprifères et vanadi- 
fères du Cheshire (Angleterre) qui se trouvent à la base du Trias. 


19 Mars 1909. — T. VIEIL. Bull. Soc. Géol. Fr. — 31. 


DÉCOUVERTE A DARVAULT (SEINE-ET-MARNE) 
D'UN CALCAIRE LACUSTRE 


INSÉRÉ DANS LA PARTIE MOYENNE DES SABLES DE FONTAINEBLEAU 


PAR G. F. Dollfus 


Dans une communication que j'ai faite à la Société le 16 décem- 
bre 1907 :, j'ai été conduit à classer dans le Stampien supérieur 
la partie basse du calcaire de Beauce, que l'on peut préciser sous 
le nom de calcaire d'Étampes, considérant seulement comme 
appartenant à l’Aquitanien les marnes du Gâtinais et le calcaire 
de Pithiviers (calcaire à Helix de l'Orléanais). Je puis apporter 
maintenant une confirmation importante à cette manière de voir. 

Au cours d’une excursion aux environs de Nemours pour l’éta- 
blissement d’une nouvelle édition de la feuille de la Carte 
géologique « Fontainebleau », j'ai observé à Darvault (commune 
de Fromonville), à 3 km. à l'Est de Nemours, un calcaire lacustre 
à faune d'Étampes, intercalé vers la partie moyenne de la grande 
masse des Sables de Fontainebleau. Il est situé entre des couches 
inférieures sableuses, marines, fossilifères, renfermant une faunule 
fort analogue-à celle de Morigny et de Pierrefitte, près d'Étampes, 
et une masse supérieure, non moins épaisse, de sables blancs sans 
fossiles, chargée localement de bandes de grès exploités pour pavés. 

La constatation faite n'offre aucune incertitude ; les couches 
lacustres sont visibles dans quatre grandes carrières échelonnées 
sur une étendue de 2 km., où elles présentent quelques modi- 
fications locales peu importantes. 

En arrivant à Darvault par la route de Nemours, si on quitte la 
route à la hauteur d’un petit bois de pins, on peut observer, vers 
l'altitude de 90 à 92 m., de petites fouilles d’un calcaire gris, fistu- 
leux, dur, avec quelques empreintes de Lymnées et appartenant 
au calcaire de Brie (Château-Landon ); les Sables de Fontainebleau 
s’avancent immédiatement au-dessus et sont visibles tout le long 
du pied du coteau. Dans une petite tranchée de la route qui 
monte de Darvault au plateau, une première coupe vers l'altitude 
112 M. donne la succession suivante de haut en bas : 


1. Sur la position stratigraphique de l’Helix Ramondi dans le Bassin de 
Paris. B. S. G. F., (4), VIL, 1907, p. 456. 


1908 CALCAIRE LACUSTRE DE DARVAULT 483 


8. Sable jauni, épais . visible sur 1m. 


7. Calcaire blanchâtre, compact, fin, avec Potamides La- 


MATRCRLMELC AMEN: RE DR EE LE Rc QN VAR PRE UN A LE TO) 
6. Sable calcareux, fossilifere DEC SP TR EUR AE NE 0 210) 
SR CGTESMISTUlIEUXMITÉSUErR D. UE D PONT Ur ONGCO 


4. Sable blanc, pur, puissant 


Dans une autre carrière située à l'Ouest, au lieu dit La Barrande, 
et qui a été étudiée par MM. Hamelin et Morin, la succession est 
la suivante : 


8. Sable éboulé avec grès gris . . : DR ES DDR LA ATEN LIE 

( Calcaire lacustre, fragmentaire, blanchôtre NET DE) 

* )Marne blanchätre (alt. 110 m.). . . . . . . . . . 0.30 

6. Sable calcareux fossilifère . . . Ë 1 0: 20 
5. Sable blanchäâtre avec trois ou tra bancs Sécu irré- 

SUNErS ICONCLÉLIONNÉS 0 UC ER CU NE UT 00 


Au-dessus de Darvault, dans une très grande sablière, dans 
laquelle on pénètre par une galerie creusée dans le sable sous un 
énorme pont de grès naturel, on peut relever une très belle coupe ; 
le sol même de l'exploitation s'arrête sur le calcaire lacustre et 
quelques coups de marteau fournissent aussitôt un calcaire 
marneux blanchâtre fossilifère, dans lequel nous avons reconnu 
les espèces suivantes de la faune du calcaire d’Étampes (fig. t, 


n° 9). 


Potamides Lamarcki. Limnea fabulum. 
Bithinella Dubuissoni. —  cornea. 
Pupa sp. Planorbis Prevosti.. 


Plus haut, toute la masse de sable blanc fin supérieur, puissante 
de 12 m. au moins, est irrégulièrement agglutinée en bancs gréseux 
discontinus ; le calcaire lacustre réapparaît au-dessus, avec inter- 
calation à la base, de sables calcareux fossilifères, à faune d’'Ormoy 
(fig. 1, n° 12-14). 

Vers le Sud, dans la région de St-Louis, près la route de Sens, 
deux vastes carrières sont ouvertes, montrant une succession 
complète ; dans l’une, à l'Ouest, le grès supérieur est exploité ; 
dans l’autre, à l'Est, toute masse gréseuse a disparu; dans toutes 
deux, le calcaire lacustre de Darvault est bien visible, plus ou 
moins coupé de filets sableux et de lits gréseux ou siliceux. 

La paroi du fond donne la coupe suivante : 


Limon brunâtre . . . . De Me IL O: 20 
17. Calcaire fragmentaire blanc et jaunatre M: : ML 00 


16. Calcaire stratifié à Limnées (faune d'Étampes) ; nombreuses 
AuDu Lure SEEN ARE ES RARE een RS Re LEATO 


484 G. F. DOLLFUS 16 Nov. 


15. Calcaire dur, lacustre, en table solide : "0:40 
14. Calcaire gréseux à Cerithium conjunctum. 0:10 
Filet sableux blanc . . . AS SO OR 
15. < 
Calcaire gréseux gris Fe Le ie Le MU 10700 
11. Sable blanc fin, ne au les eo ee Fe 
STÉS Re : ma 0e UN IT EU 
10. Grès fistuleux, caverneux, bot ide M2 ME) TURN ME T00 
9. Grès compact, curviligne, discontinu . . : Ar: 00 
8. Sable grisâtre demi-fin à stratification ie. ae gros à 
faïbase. 1. : .  D.00 


7. Calcaire one once à ends Mae Me 
de l’exploitation (alt. 120 m.) 


Il ne peut rester aucun doute sur la position de ce calcaire 
lacustre de Darvault ; M. Léon Bertrand a bien voulu m'y accom- 
pagner diverses fois et il a pu prendre quelques photographies, 
qui sont Caractéristiques ; M. Blayac a également voulu venir 
reconnaitre ce point très intéressant et M. Bourgoin s’est déplacé 
pour nous montrer son horizon fossilifère, 

La partie la plus basse de lexploitation permet de relever la 


coupe suivante 
Coupe à St-Louis 


Calcaire gréseux (cale. de Darvault) (alt. 110 m.) 1.10 
Marne blanchätre. 0.20 

6. Grès coquillier. . . . 0.10 
LES tendre à concrétions NE eue 0.29 

5. j l'ablette gréseuse. , 0.10 
( Sable jaune impur, gréseux : 0.25 
Sable blanchâtre avec quelques TOEHONS de grès. 3.50 

4. À Sable jaunâtre. à HE RATE 0.30 
Grès tendre irrégulier... "64 20: d à 0.10 

1-5. Sable blanchâtre demi-fin avec dns de Ba 100mM.) 2.50 


Dans la même carrière, la région supérieure aux grès donnait le 
détail suivant : 


16. Calcaire de Beauce fragmentaire . . s "AL 12200 
15. Calcaire en plaquettes, blanchâtre, fossilifére . DÉS ONTO 
14. Sable gréseux à Ostrea cyathula . . . : 1 1 ATECE 
13-12. Sable calcareux à nodules, calcaires et cordon marneux 
blane:;te. 156: UE: 3 1.60 
11. Sable pur Sri à la EE Fer Hébrones rs 
MASSE pDUSSANTE) 2 7 0 PM CN TT RNER) 


M. Bourgoin, professeur à Paris, ayant accompagné une colonie 
scolaire à Nemours, a exploré la carrière de Darvault et il y a 
retrouvé, non sans peine, le gisement fossilifère indiqué sur la 


1908 CALCAIRE LACUSTRE DE DARVAULT 485 


première édition de la Carte géologique (Feuille « Fontainebleau »), 
et situé dans un sable calcareux souvent agglutiné ; la faune décou- 
verte, déterminée et publiée par MM. Hart et Morin :, a 
donné 65 espèces, dont voici les principales : 


Corbulomya donaciformis. Trochus subcarinatus. 
Venus incrassata. Rissoia turbinata. 
Cytherea spendida. Bayania semidecussatu. 
Cardium scobinula. Cerithium conjunctum. 
Lucina squamosa. — Boblari. 

—  Heberti. —- plicatum. 

—  Thierensi. Potamides Lamarcki. 
Pectunculus obovatus. Buccinum Gossardi. 


Ces auteurs n'ont pas étudié le coteau en entier et ils ont pris 
le calcaire lacustre surmontant la zone fossilifère pour le calcaire 
d'Étampes, sa position au milieu des sables leur a échappé. Si on 
examine la liste des espèces découvertes, on peut estimer que 
c'est la faune du niveau de Pierrefitte -qui est celle qui s’en 
rapproche le plus, et le calcaire lacustre de Darvault paraît 
occuper ainsi une place stratigraphique voisine de celle des Sables 
à galets et poudingue de Saclas, qui coupe également en deux 
parties la masse des Sables de Fontainebleau aux environs 
d'Étampes. 

Le niveau d'Ormoy qui renferme à la fois : Ostrea eyathula, 
Cerithium conjunclum, Natica crassatina, etc., offre ici un intérêt 
tout spécial ; il n’a pas la même extension que les autres assises 
des Sables de Fontainebleau, il déborde largement au Sud ‘tous 
les grès et les autres sables, c’est lui seul qu'on trouve à Souppes 
et Château-Landon. inséré entre le calcaire de Brie à la base et 
le calcaire d'Étampes au sommet ; cette constatation peut être faite 
à Souppes (carrière des Fontenelles), à la Madelaine, dans l’exca- 
vation sous Corbeval, aux carrières de St-André, à Grand-Gasson, 
près Château-Landon, à Préfontaine, etc. Il participe à la trans- 
gression générale des assises marines vers le Sud, qui s'est 
prose au cours des temps éogènes dans le Bassin de Paris. Il 
n'y à ni marne du Gâtinais, ni calcaire de Dee dans les 
environs de Darvault; l Aquitanien manque. 


Je crois nécessaire d’insister en quelques mots sur la situation 
spéciale des grès dans la masse des Sables de Fontainebleau ; 
ces grès, noyés dans une masse sableuse fine et calibrée, offrent 


1. Sur un nouveau gîte fossilifère stampien à Darvault. Bull. Muséum 
H. N., 1908, n° 1, p.95. 


486 | G. F. DOLLFUS 16 Nov. 


les formes les plus singulières ; toute leur surface arrondie, si 
ondulée et cahotique qu'elle soit, est toujours nivelée par un sable 
fin. les bancs se divisent ou se soudent sans aucune règle, la face 
inférieure est aussi accidentée que la surface supérieure, et les 
abords de la masse affectent toujours un aspect arrondi, concré- 
tionné, la masse va diminuant d'épaisseur jusqu’à ce qu'elle ne soit 
plus représentée que par des rognons gréseux en boules arron- 
dies, Si M. Martel! avait pu examiner quelques-unes des carrières 
dans lesquelles le grès est exploité sous le calcaire de Beauce, il 


Fig. 1. —:CARRIÈRE DEÏDARVAULT (ST-Lours) 
(Croquis d’après une photographie de M. Léon Bertrand). 


aurait vu que ce grès y offre souvent les formes en champignons. 
en couloirs, en galeries, en marmites, qui sont ailleurs caractéris- 
tiques de l'érosion torrentielle, mais qui sont dues ici simplement 
à une agglutination fortuite. ‘ 

Il n'y a, à Fontainebleau ni aux environs, ni dans la grande 
bande d’affleurement de cet étage, au Sud et à l'Ouest de Paris, 
aucune trace d'érosion torrentielle comme l'a indiqué autrefois 
M. Henri Douvillé contre Belgrand. Ces sables sont d’une telle 
perméabilité qu'aucun ruissellement n'est possible dans la région 


1. E.-A. MARTEL. Sur l’érosion des grès de Fontainebleau. CR. Ac. Sc., 
CXLVII, 1908, p. 521. 


# 


1908 CALCAIRE LACUSTRE DE DARVAULT 487 


où ils affleurent, et le plus souvent ils reposent sur le calcaire de 
Brie, fissuré, qui est aussi perméable qu'eux ; aucun galet, aucun 
débris exotique n'existent dans ces régions, toute leur architec- 
ture se réduit à un déchaussement et un entraînement lent de 
sables fins entourant les grès qui sont un produit de concrétion 
irrégulière dans une masse minérale uniforme. 


On peut donner de l’ensemble des couches de Darvault, le 
tableau suivant (fig. x) : 


Altitude 132 m. 


ne 17. Calcaire blanchäâtre, fragmentaire. . 2.80 
LS IE 16. Calcaire démantelé à Lymnées . . 0.60 
15. Calcaire marneux blanchâtre . . . 1.10 
HORIZON 14. Calcaire gréseux grisâtre à Cerithium 0.40 
= Une 13. Sable calcareux à Ostrea . . 0.20 à 0.60 
E 12. Marne blanche, discontinue . 0.00 à 0.20 
= 11. Sable jaune et blanc. . . . 0.50 à 1.50 
= 10. Grès mamelonné, très caverneux, ou 
Z SABLES SUPÉR. ) sable blanc, fin . . . . . 2.50 à 3.50 
à 9. Grès compact, parfois en 3 bancs, ou 
: sie | sable blanc, fin, pur . . . 4.00 à 5.50 
(2 8. Sable blanc ou gris, parfois grossier, 
à stratification oblique. . . 2.00 à 2.50 
CAR ne 7. Calcaire blanc, sublithographique ou 
marneux, parfois coupé de lits gré- 
DARVAULT seux, fossilifère . . . . . 1.40 à 2.00 
z. 6. Sable calcareux, fossilifère. . 0.20 à 0.40 
S 5. Sable ou grès fistuleux . . . 0.60 à 1.00 
2 | Sagces iNFÉR. &. Sable jaune à Palanus . . . . 1.20 
z DE 3. Sable blanc avec grès . . . . . 0.60 
= 2. Sable blanc et jaune. ; 1.20 
5 POSPAINEREEAD 1. Sable jaune avec Balanus . . . . 2.50 
n o. Lacune, base non visible . 10 m. environ 


CALCAIRE DE BRIE. — Calcaire gris fistuleux (alt. 92 m.). 


M. G. Ramond rappelle que, sur le tracé de l'Aqueduc du Loing et 
notamment, au dessus du souterrain de la Padole (commune de Soisy- 
sur-École, S.-et-O.), il avait observé un petit banc sableux au-dessus 
d’un calcaire lacustre à faune de Calcaire de Beauce. Il avait cru, à 
cette époque, devoir attribuer la présence de ce niveau sableux à un 
phénomène éolien. 


488 A. DE GROSSOUVRE 16 Nov. 


A. de Grossouvre. — Sur le Siampien et l'Aquitanien". 

M. G. Dollfus, se basant sur l’existence d’un calcaire lacustre à faune 
d'Étampes, intercalé dans la masse des Sables de Fontainebleau, a cru 
pouvoir en déduire que tout le Calcaire de Beauce inférieur doit être 
classé dans le Stampien. 

Cette conclusion me paraît plus que discutable à bien des points de 
vue et, pour l'instant, je me bornerai à la remarque suivante : il existe 
à Selles-sur-Cher un calcaire lacustre que tous les géologues qui l’ont 
étudié s’accordent à rapporter au Calcaire de Beauce inférieur. Or, ce 
calcaire renferme la faune de St-Gérand-le-Puy, et il n’est personne qui 
veuille distraire cette faune de l’Aquitanien pour la descendre dans le 
Stampien. 

On discutera dans le vide, tant que l’on n’aura pas établi les points 
suivants : quelle est exactement, par définition, la limite commune de 
ces deux étages ; quelles sont les faunes marines, lacustres ou terrestres 
de chacun d’eux ; quels sont les éléments de ces faunes qui leur sont 
communs et lesquels leur sont propres. . 


LE MÉTROPOLITAIN DE PARIS (LIGNE N° 1) 
PAR A. Dollot 


L'auteur présente le profil géologique de la ligne n° 7 du 
Métropolitain : porte de Vincennes-porte Maillot, formant, entre 
la place de l'Étoile et celle de la Nation, la corde de l'arc suivi 
par la Circulaire 2 nord. dont l'étude géologique a été publiée en 
1903 *. 

A ce profil, se trouvent annexées les sections: de la place de 
l'Étoile à la porte Dauphine, par les avenues Victor-Hugo, 
Bugeaud, du Bois de Boulogne; de la place de l'Étoile à celle du 
Trocadéro, par l'avenue Kléber et l'origine de l'avenue d 
Wagram. 

Entre la porte de Vincennes et la porte Maillot, la distance est 
d'environ 10 km. 500 ; les autres sections ont un développement 
de 4 km. 500, soit ensemble 15 km, environ. 


1. Note présentée à la séance du 7 décembre 1908. 


2. Voir: B.S.G.F., (4), I, p. 140, 1903. — G. Ramon et Aug. Dorror. 
Chemin de fer de Courcelles au Champ-de-Mars. A.F.A.S. Ajaccio. 1901, 


1908 LE MÉTROPOLITAIN DE PARIS (LIGNE N° 1) 489 


Les terrains traversés par les branches reliées à la place de 
l'Étoile et la partie des Champs-Elysées comprise entre les stations 
de l'Étoile et Marbeuf, sont représentés par la base des Sables de 
Beauchamp et le sommet du Calcaire grossier. 

Le banc gréseux très fossilifère, très constant dans Paris, qui 
sépare ces deux étages, a permis d'en préciser les limites. 

Aux Champs-Elysées, à la hauteur de l’avenue de l’Alma, le 
Calcaire grossier et les Sables de Beauchamp se sont alfaissés par 
gradins. Ce fait n’est pas unique ; il a été constaté par M. Dollot à 
Passy et rue de Londres. 

Au-delà de la station de Marbeuf, jusqu’à la rue Crozatier, près 
de la station de Reuilly, boulevard Diderot, sur un parcours de 
6 km. 800, le tunnel reste dans les alluvions de la Seine, sauf en 
deux points : place de la Concorde et boulevard de Sébastopol, où 
les voies ont été infléchies pour passer sous la ligne n° 8 à la Con- 
corde et sous un collecteur d’égouts, boulevard de Sébastopol. 

En ces deux points, la ligne n° r a pénétré dans le Calcaire 
grossier vers son sommet. 

Place de la Concorde, dans les alluvions graveleuses, on a 
remarqué un lit de bioxyde de manganèse, à peu près au niveau 
de la nappe d’eau. Ce dépôt n’est pas exceptionnel. 

De la rue Crozatier à la porte de Vincennes, le sol est presque 
entièrement composé d’un mélange, sans stratification, de tous les 
terrains supérieurs aux sables de Beauchamp, y compris ceux de 
Fontainebleau, les gypses ayant disparu presque complètement et 
ne se montrant en quelques points qu'à l’état sableux. 

Enfin, entre la place de la Nation et la porte de Vincennes, le 
niveau à Avicules de Mortefontaine, celui de Ducy et le sommet 
des Sables de Beauchamp apparaissent, avec quelques inflexions, 
à la base du tunnel. 

Ce profil géologique de la ligne n° r a été établi par M. Dollot 
d'après les coupes nombreuses qu'il a relevées, dans les travaux 
adjacents à la ligne n° 1, depuis 1900. 

Avant cette année, aucune étude géologique détaillée n'avait été 

publiée sur le Métropolitain, maïs les relevés précis des diverses 
couches du sol et leurs inflexions ont été faits avec soin par les 
chefs de subdivisions des travaux de la ligne n° 1. 
_ C’est à M. E. Vallet, sous-ingénieur des Mines, sous-inspecteur 
municipal au Service des carrières, chargé de la composition gra- 
phique du profil de la ligne n° 1, que l’on est redevable de la 
bonne exécution de ce travail, qui a pu être complété utilement 
au point de vue géologique. 


CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA FORMATION 
DES PHOSPHORITES DU MiDIi DE LA FRANCE 


PAR Georges Negre 


Je me propose dans le présent travail de présenter des notes et 
des documents relatifs à la formation des phosphorites connues 
sous le nom de « phosphates du Midi ». Je ne parlerai pas des 
phosphates de l’Aptien, ni des phosphates de l'Ariège ou de la 
Haute-Garonne, ces derniers étant classés dans le groupe des 
phosphates noirs des Pyrénées. 

Depuis plusieurs années, il m'a été donné de visiter un grand 
nombre de gisements de phosphorites ‘. Cet examen m'a permis de 
me rendre compte d’une façon plus suivie et constante de l'allure 
de ces gîtes, de prélever quelques fossiles, d'étudier certains phé- 
nomènes qui se produisent journellement aux environs des exploi- 
tations et d'observer certains faits que je vais exposer dans le 
cours de cette communication. 

C'est à M. Poumarède que revient l'honneur de la découverte, 
en 1865, des phosphorites à la ferme de Pendaré (Tarn-et- 
Garonne). M. Poumarède ne profita pas de ces travaux ; il mourut 
quelques mois après; ce ne fut qu'en 1890 que M. Maurice Pou- 
marède, neveu du précédent, et M. Jaille d'Agen eurent l’idée 
d'envoyer des échantillons au laboratoire de l'École des Mines de 
Paris; ces échantillons, inscrits sous le n° 1854, donnèrent à l’ana- 
lyse 32,62 °/, d'acide phosphorique, correspondant à 70,64 °/, de 
phosphate tribasique de chaux. En décembre de la même année 
commencèrent les premières exploitations à Caylus. 

Nous n'entrerons pas dans les détails sur les différentes extrac- 
tions et sur le grand nombre de chantiers qui furent ouverts en 
peu de temps, car les sondages succédèrent aux sondages, et en 
moins de 10 ans, on exploitait dans les régions suivantes : 

Pour le Lot : Bach, Larnagol, St-Jean-de-Laur, Lugagnac, Gréalou, 
St-Projet, Escamps, Saillac, Cajarc, Concots, Beauregard, St-Sépulcre. 

Pour l'Aveyron : Villeneuve, Claugnac, Naussac, Salles-Courbatiès 
(environs de Villefranche). 


1. Georges NEGRe. — Histoire des phosphates naturels. Le Phosphate, 
années 1906 à 1909. 


1908 FORMATION DES PHOSPHORITES DU MIDI DE LA FRANCE 491 


Pour le Tarn-et-Garonne et le Tarn : Forêt de la Garrigue, forêt du 
Breton (groupe de Montricoux), groupe de Servanac, Lavaurette 
(Barsas), Lamandine (Cos), Malparié, Palembert, Roussélon, Pendaré, 
Rigal-Jouet (groupe de Caylus au $S.0. et groupe de Mouillac au N.0. 
de Caylus), la Capelle-Livron (groupe au N. de Caylus), Bruniquel, 
ravin de Fouvielle, Rondollo, Joany, Martres de Barsalis (groupe de 
Bruniquel, sur la rive droite de l'Aveyron), commune de Penne (Tarn), 
canton de Caussade, St-Antonin, Montcéré (près la forge de Bruniquel) 
Servanac, Veylux, Cantayrac, Septfonds. 


Telle était la marche de l'exploitation des phosphates du Midi 
lorsqu'arriva la découverte, en 1886, des phosphates riches de la 
Somme, par M. Merle, qui, suivant les données de N. de Mercey', 
devait rapporter des millions à la France. La découverte indus- 
trielle des phosphates de la Somme eut pour résultat d'arrêter 
immédiatement les extractions du Midi; en effet, une tonne de 
matière se vendant 110 francs tomba à 4o en l’espace de quelques 
semaines ; par la suite, les exploitants du Midi furent obligés de 
cesser tous travaux ou de ne prendre que les phosphates d’afileu- 
rement, le coût de l'extraction devenant trop élevé aussitôt que 
l’on devait attaquer en profondeur. 

Néanmoins, les anciennes exploitations avaient fourni aux géo- 
logues des documents assez précis pour leur permettre de donner 
leur opinion sur la formation probable des phosphates du Midi. 
Mais, en aucun endroit cependant, on n'était arrivé à ce que nous 
pourrions appeler la fin des gisements. Il a fallu attendre l’épuisc- 
ment des gîtes du N. de la France, la hausse soutenue des phos- 
phates, pour voir reprendre les travaux dans ces régions un peu 
délaissées, surtout depuis la nouvelle découverte des phosphates 
africains. 

C’est donc avec de nouveaux documents, de nouveaux matériaux. 
que l’on peut actuellement reprendre l'étude de ces formations. 


Rappelons en un mot que la forme des gîtes de phosphorite est 
assez régulièrement la même. Nous rencontrons à la surface la 
roche phosphatée sous l'aspect d’un amas mélangé de blocs de 
phosphate et de terre argileuse rougeâtre assez semblable à ce 


1. Bureux. Esquisse géologique du département de la Somme. Abbeville, 
1843. — N. ne MErcey. Note sur la Craie dans le Nord de la France. B.S. 
G.F., (2), XX, 1863, p. 635. — In. Détermination d’un point isolé de Craie 
à Belemnites. Mém. Soc. Linn. Nord de la Fr. 1, 1867, p. 414. — Georges 
NeGre. Les Droits d’Inventeurs. Le Phosphate, p. 897, 1906. 


492 + GEORGES NEGRE Tinao NO 


que nous désignons dans le N. de la France sous le nom de «bief 
rouge ». Dans ces terres argileuses se rencontrent souvent des 
truffes, ce qui avait fait dire à M. Malinowski en 1872 que « la 
présence de truffes à la surface du sol était un signe annonçant 
des gisements de phosphate de chaux’ ». Cette argile rouge 
contient quelques nodules mélangés dans la masse et titrant jus- 
qu'à 48 °/, de phosphate tribasique de chaux. En suivant ces 
argiles, on arrive dans des sortes de «cheminées » qui, elles-mêmes, 
vous mènent au phosphate, qui remplit alors des grottes 
immenses plongeant verticalement dans le sol; quelquefois, ces 
cheminées conduisent à de simples filons à peine larges de 60 em. 
Souvent, de vastes entonnoirs d'une largeur de 60 à 100 m.se ren- 
contrent en affleurement. A d’autres endroits, des crevasses à 
parois verticales se prolongent sur plusieurs centaines de mètres 
et vous conduisent en profondeur à de grandes poches contenant 
du phosphate de trois qualités avec des blocs de la roche encais- 
sante mélangés dans la masse. Dans tous les cas, toutes les poches, 
tous les filons communiquent toujours avec la surface du sol ; 
ceci a une importance capitale pour l'étude de la formation de ces 
dépôts ; j'aurai l'occasion de revenir sur ce point à la fin de mon 
étude. , 

A Cajarc, certaines crevasses, aujourd'hui exploitées, ont une 
largeur de 40 m. sur 600 m. de longueur. 

À Pendaré, j'ai vu des filons à parois plus ou moins parallèles, 
longs de 250 à 300 m. ayant seulement 2 ou 3 m. de puissance ?. 

À Lamandine, il m'a été facile de remarquer que le phosphate 
a rempli en tous sens les crevasses du calcaire; parfois même, ces 
crevasses contiennent du phosphate de chaux presque pur, mais 
c'est là une exception que j'ai rarement rencontrée ailleurs. 

À Limogne, certaines carrières ont atteint 80 m. de profondeur ; 
à Larnagof, 60 m. ; à St-Jean-de-Laur, une poche a atteint la pro- 
fondeur de 110 m. 

Tous ces phosphates, y compris ceux reconnus en 1878 dans 
l'Hérault par M. Jaille et étudiés par M. Wickersheimer *, sont 
encaissés par les calcaires du Jurassique moyen, souvent surmon- 


1. MALINOWSKY. Traité spécial des phosphates de chaux natifs. Cahors, 1872. 


2. Georges NeGre. Les Phosphates du Midi. Études et recherches. Le Phos- 
phate, 30 avril et 7 mai 1908. 


3. WiCKkERSHEIMER Note sur les Phosphates situés près de Cette, Annales 
des Mines, (7), XXI, p. 283. 


1908 FORMATION LES PHOSPHORITES DU MIDI DE LA FRANCE 493 


tés par quelques lambeaux d'’argiles rouges oligocènes et d’un 
calcaire lacustre, rattaché par certains géologues à l’étage de la 
Beauce. Les calcaires jurassiques forment dans ces régions les 
grands plateaux appelés « causses », ce qui signifie en patois «pla- 
teaux calcaires ou pays de chaux ». Ces causses, nous les trouvons 
décrites avec la plus grande exactitude dans une étude sur « les 
formations secondaires des bords sud-ouest du Plateau central » 
que M. Magnan a publiée dans le Bulletin de la Société d'Histoire 
naturelle de Toulouse (vol. II, 1869). C'est donc dans les fractures 
de ces terrains que nous rencontrons les poches à phosphate. 
Depuis longtemps, MM. Daubrée, Leymerie, Delfortrie, Trutat, 
Combes, Filhol, Malinowski, Rey-Lescure ont fait ressortir que 
les gisements suivent toujours la direction en rapport avec les 
systèmes de cassure du terrain. 

Cependant, d’après M. Gaillard ', les excavations contenant le 
phosphate n'auraient pas leur direction en rapport avec les failles 
de la région, comme on l'avait si souvent dit autrefois. 

Si les gisements de Caylus, du Quercy, de l'Hérault sont 
encaissés par des roches jurassiques, les phosphates du Gard, de 
découverte plus récente et, de ce fait, un peu moins connus, bien 
que présentant beaucoup d’analogies tant au point de vue chi- 
mique qu'au point de vue de l’aspect du minerai, sont encaissés 
par des calcaires urgoniens. Néanmoins, les phosphorites du Gard 
se rencontrent à une altitude inférieure à celle où on les avait 
reconnues dans le Quercy ; les gisements sont situés entre 170 et 
250 m. Les conclusions de M. C. Gaillard, d’une part, et de M. A. 
de Lapparent d'autre part*, tendant à démontrer que l’on ne peu 
trouver de phosphorite au-dessous de 300 m. environ, peuvent 
être exactes pour Caylus et le Quercy, mais ne peuvent donc 
être généralisées pour expliquer leur formation. Dans le Gard, les 
phosphates se rencontrent à Tavel, à Lirac (altitude des gisements, 
195 m.), à St-Victor-la-Coste (gisements de la Combe du Cerisier, 
alt. 216 m. et 233 m. ; alt. du gisement des Planes, 250 m.), à Pou- 
zilhac, à Valliguière, à St-Maximin (alt. du gisement au Grand- 
Chantier, 183 m., au Petit-Chantier, 1790 m., aux Trois-Abîmes, 
195 m.), tous ces gisements sont situés sur une ligne à peu près 
droite tirée d’Uzès à Roquemaure. | 

Ces gîtes de phosphorite sont entourés de carbonate de chaux 


1. C. GaizLARD. Les Oiseaux des Phosphorites du Quercy. 1908. 


2. DE LAPPARENT. Traité de Géologie, vol. II, p. 1500 (année 1900). 


494 GEORGES NEGRE 16 Nov. 


spathique et, d’après les minéralogistes !, ces cristallisations n'ont 
pu se former sans l'intervention d’une eau chargée d'acide carbo- 
nique. La calcite se rencontre encore dans ces régions composant 
les parois de certains gouffres (les Trois-Abîmes par exemple), 
nous aurons l’occasion par la suite de revenir sur ce point. 


Les phosphates de Caylus, du Quercy et de l'Hérault ont fourni 
un grand nombre de fossiles. 

P. Gervais * nous apprend qu'il existe dans la localité de Cos, 
près Caylus, un abondant gisement de fossiles dont plusieurs 
espèces sont identiques à celles que l’on rencontre dans les gypses 
parisiens. De cette étude on peut conclure qu'un des genres les 
plus caractéristiques de la faune du gypse que l’on retrouve à 
Caylus, est le genre Anoplotherium, représenté dans le Lot-et- 
Garonne par Anoplotherium commune CuvVIER ainsi que par 
une seconde espèce répondant par sa taille à l'Anoplotherium 
secundarium CuviEr ; ces fossiles se rencontrent encore à Concots 
(Lot), d'où Bleicher en a envoyé quelques pièces au laboratoire 
de Géologie de la Sorbonne. 

Quant à l’âge précis de ces phosphorites, auquel il convient de 
rapporter la formation des dépôts du Quercy, de Caylus, ces 
dépôts appartiendraient à l'Éocène supérieur, ou à l’Oligocène 
inférieur * ; M. Rey-Lescure les estime de l'Éocène supérieur, 
peut-être même de l’Éocène moyen, par suite de la découverte de 
nombreux débris de fossiles et notamment de quelques Mollusques 
dans l'intérieur ou dans le voisinage des poches à phosphate. 
MM. H. Douvillé et de Launay sont portés à attribuer ces dépôts, 
plutôt à la base de l'Oligocène, qu'au sommet de l’Éocène où on 
les a le plus souvent placés jusqu'ici ‘. MM. C. Gaillard*° et 
Thevenin pensent que la limite inférieure de ces formations 
doit être abaissée jusqu'au niveau du Lutétien et se continuer 
pendant les périodes ludienne, sannoisienne et une partie de 
la période stampienne ; la production de phosphorite se serait 
terminée avant la formation des couches dites de « La Milloque. » 


1. À. DE LAPPARENT. Cours de Minéralogie. 1884, p. 420. 

2. P. GERVAIS. Sur les Mammifères dont les ossements accompagnent les 
dépôts de chaux phosphatée des départements du Tarn-et-Garonne et du 
Lot. CR. Ac. Sc., LXXIV, p. 1367, 1874. 

3. DE LaPPARENT. Traité de Géologie, LI, p. 1500 (Édition de 1900). 

4. Fucus et DE LAuNAYy, Traité des gîtes minéraux et métallifères. 1893, 
p. 353. 

5. C. Gaizzar». Les Oiseaux des Phosphorites du Quercy. 1908, p. 25. 


1908 FORMATION DES PHOSPHORITES DU MIDI DE LA FRANCE 499 


En tous cas, les phosphates de Caylus et du Quercy, situés sur 
le terrain jurassique moyen, ne se rencontrent guère que dans le 
voisinage des îlots de terrain tertiaire étendus sur une grande 
partie de ces plateaux, ce qui a fait dire autrefois que ces gise- 
ments sont une dépendance absolue des terrains éocènes voisins. 
Ce fait aurait pu avoir une importance capitale pour expliquer la 
formation des phosphates qui nous intéressent, d'autant plus que 
la faune des phosphorites correspondrait en grande partie, comme 
nous venons de le voir, à la limite de l’'Écocène et de l’Oligocène. 
Mais cette coïncidence ne se reproduit plus dans le département 
du Gard, où non seulement les phosphates sont encaissés dans 
l’'Urgonien, et où nous ne rencontrons que très rarement des 
fossiles dont une espèce de l’ordre des Chéiroptères !; à Tavel 
seulement et dans une galerie, on a rencontré quelques restes des 
genres Palæotherium et Anoplotherium *. 

Donc, les phosphates du Gard, bien qu'identiquement sembla- 
bles à ceux de Caylus et du Quercy, ne présentent plus la fameuse 
« faune des phosphorites » devenue classique depuis les recherches 
de Filhol, Trutat, Gervais, Daubrée, Rey-Lescure. 

Dans le Gard, les grands animaux tels que: le ÆRhinoceros, le 
Palæotherium, l'Anoplotherium sont rares. Ils n'ont donc pu 
jouer ici le rôle qu'on leur prête dans les phosphorites de Caylus 
et du Quercy ; au reste, nous sommes bien loin de nous trouver 
dans ce département près des couches éocènes ou oligocènes que 
nous rencontrons au voisinage des phosphates du Lot, du larn-et- 
Garonne et de l'Aveyron. 

On pourrait objecter que les travaux d’exploitation dans le Gard 
n'ont pas été poussés aussi loin que ceux des autres départements : 
c'est une erreur. À Lirac et à Tavel des filons ont été exploités, 
ils dépassent souvent 1000 m. de longueur, des poches de plusieurs 
milliers de tonnes ont été vidées, des galeries creusées dans la 
montagne s'étendent très loin sous les causses, des puits ont 
souvent jusqu'à 60 m. de profondeur, quelques-uns sont en pleine 
masse phosphatée. À St-Maximin, des puits ont de 33 à 70 m. et 


1. Je ne parlerai pas de l’exploitation ouverte à Robiac dans un gisement 
de Mammifères de l’Éocène moyen, car il s'agissait ici d’une couche à osse- 
ments et non d’un gîte de phosphorite. Voir : Ch. DEPÉRET et G. CARRIÈRE. 
Sur un nouveau gisement de Mammifères de l’Éocène moyen à Robiac. 
CR. Ac. Sc., CXXXIIL, 19017, p. 617. 

2. JEANSEAN. Notice géologique et agronomique sur les Phosphates du 
département du Gard. Nîmes, 1884. 


496 GEORGES NEGRE 16 Nov. 


plusieurs galeries atteignent une longueur de 125 m. etse trouvent 
à 40, à 5o et à 60 m. de la surface du sol. 

Les os de Chéiroptères n'ont été rencontrés qu’à très peu d’en- 
droits. À St-Maximin seul, « Le Petit Chantier » a pu nous four- 
nir autrefois et dans un avancement à 50m. de profondeur des 
restes de Chauves-Souris ; cette galerie a dû être abandonnée 
souvent à cause de la venue d'acide carbonique. Pour les gisements 
mis en exploitation depuis peu à St-Victor-la-Coste, au lieu dit 
« Les Planes », on peut employer une phrase de M. Delfortrie 
« en observant la contexture de ce dépôt, il est facile de se con- 
vaincre qu'il est formé de couches régulières et successives de 
squelettes, en un mot, qu'on fouille dans un véritable cimetière 
de Chauves-Souris! ». 

Ces fossiles de St-Victor-la-Coste sont identiques à ceux qui 
composent le dépôt de phosphorite de Beduer, canton et arrondis- 
sement de Figeac (Lot), situé à 350 m. d'altitude et à ceux de 
Crégols où l’on a exploité pendant fort longtemps une brèche 
constituée en entier par des ossements de Chauves-Souris bien 
conservés. Des échantillons de ce même animal expédiés en 1872 
à Hébert, et provenant de Concots (Lot) avaient fait dire à P. 
Gervais « que l’on rencontrait, dans certains gisements de phos- 
phorite, un fossile d’une date généalogique peut-être moins 
ancienne encore que celle des animaux composant le reste du 
gisement. » 

De l'étude faite par Delfortrie', il résulte que ces Chéi- 
roptères ont été enfouis dans la phosphorite asphyxiés, soit par 
dégagement de gaz carbonique, soit par envahissement d’eaux 
pluviales, mais qu'ils avaient déjà cessé de vivre lors de 
leur précipitation. En effet, le limaçon du rocher de l'oreille est 
retrouvé très souvent détaché des crânes, mais toujours reposant 
près d'eux ; sur deux têtes seulement M. Delfortrie l’a reconnu 
en place. 

Je pense que ces Chauves-Souris habitaient l’antre dans lequel 
s’accumulait plus au moins lentement le phosphate de chaux, et, 
qu'à la suite d’émanation d'acide carbonique, elles tombaient 
mortes sur ces couches. Ce cas se produit encore à l'heure actuelle 
dans certaines cavernes du midi. 

J'ai remarqué que ces restes de Chéiroptères ne se rencontrent 
qu'au-dessus des phosphates à St-Victor-la-Coste, localité où les 


1. Les gîtes de phosphate de chaux dans le département du Lot. Actes 
Soc. Linn. de Bordeaux, XX VII, p. 50, 1891. 


1908 FORMATION DES PHOSPHORITES DU MIDI DE LA FRANCE 497 


parties de calcaire renfermant ces fossiles sont jetées au remblar, 
n'étant que très peu phosphatées : sous ces calcaires à Chauves- 
Souris, on trouve une terre argileuse rougeûtre renfermant des 
nodules assez riches (c'est ce que nous appelons «le grapillon », 
qui, passé au crible, donne des phosphates ttrant 45 °/,); dans 
cette argile se rencontrent encore des os intacts et des mâchoires 
du même animal, mais n'adhérant plus à la masse phosphatée. 

A St-Maximin. ces débris ont été engloutis à 50 m. sous terre, 
ils sont moins bien conservés et sont certainement arrivés en 
même temps que les phosphates, cette couche est exploitée comme 
ayant un titre riche ; ce chantier, comme je l'ai déjà dit, est 
souvent envahi par l'acide carbonique. A St-Victor-la-Coste, à 
4 m. de profondeur, on trouve encore des dégagements de ce 
gaz; au reste, il joue un très grand rôle dans les régions méri- 
dionales où la couche dite «acide » est connue et redoutée des 
mineurs. 

A ce sujet, on peut rappeler l'accident survenu il y a quelques 
années, non loin d’Alais, où plusieurs personnes furent tuées à la 
suite d’une explosion occasionnée par l’ébranlement d’un coup de 
mine contre une poche insoupçonnée d’acide carbonique comprimé 
qui projeta 40 000 tonnes de houille au dehors de la mine. Ce déga- 
gement dura plusieurs jours et le gaz était en telle quantité que 
toutes les volailles furent asphyxiées sur une étendue de plusieurs 
kilomètres. Cet acide carbonique, chargé de molécules de houille, se 
répandit sur la région en formant un épais brouillard. 

J'estime que l'acide carbonique a contribué, en grande parte, 
à la formation des phosphates du Midi. 


De ce que je viens d'exposer, il résulte que l’on a émis des 
théories variées sur la formation de ces dépôts, théories basées 
sur ce que l’on connaissait des exploitations jusqu'en 1880. 


1° Les opinions émises par Élie de Beaumont, qui attribuait les 
dépôts de phosphate calcaire concrétionné à des sources thermales, 
furent soutenues par Daubrée qui, le premier, annonça que les phos- 
phorites du Midi étaient d’origine filonienne hydrothermale ; et bientôt, 
Leymerie, Favre, Trutat partagèrent cette idée ainsi que M. Rey- 
Lescure. 

Daubrée et Combes pensaient que l’origine thermale avait pu 
suffire à constituer le dépôt sans l'intervention des organismes; selon 
eux, le phosphate aurait été dissous par des eaux chargées d’acide 
carbonique et déposé ensuite soit sous forme de concrétions, soit sous 
forme de filons. 

2 D’après d’autres, et notamment d’après le Dr Fitton, le phosphate 
calcaire serait principalement dû à l'accumulation prolongée de débris 


6 Avril 1900. — T. VILL. Bull. Soc. Géol. Fr. — 32. 


498 GEORGES NEGRE 16 Nov. 


d'animaux qui auraient été, en partie, dissous par l’acide carbonique 
en dissolution dans l’eau et déposés alors lentement sous forme de 
concrétions. 

Malinowski partageait cette opinion et attribuait aux phosphates 
de Caylus et du Quercy une origine organique. 

Peron et Delfortrie se rangeaient aussi de ce côté. Mais, comme 
le fait remarquer M. de Launay, l'accumulation de dépouilles d'animaux 
serait loin d’être suffisante pour fournir le phosphate de ces poches, et, 
nous avons vu d'autre part, que les phosphorites du Gard renferment 
peu ou pas de fossiles. 

MM. A. Baudrimont et Armand Gautier pensaient que les phosphates 
du Lot ont eu pour origine les guanos dont l'azote a disparu par suite 
d’altération due à l’action des eaux. Il me semble cependant que la 
présence de certains éléments tels que le phosphate de fer, les carbo- 
nates de chaux et de magnésie seraient une objection à cette manière 
de voir. Après l’examen du gîte de Beduer, contenant de nombreux 
débris de Chéiroptères, Delfortrie adopta cette opinion, mais, on ne 
doit pas perdre de vue que les gisements renfermant des restes de 
Chauves-Souris sont des faits isolés, et le nombre de ces gisements est 
par trop restreint pour qu’on puisse voir là une solution satisfaisante à 
la question. 

M. Thevenin prétend, de son côté, que l’on peut rejeter absolument 
l’origine hydrothermale des phosphates. 

M. Trutat, tout en partageant l’hypothèse émise par Daubrée, contes- 
tait cependant l'intervention de l’acide carbonique pour une partie de 
ces formations et admettait ces deux théories, mettant ainsi d'accord un 
grand nombre de ses confrères. 

MM. Brylinski et G. Lionnet, dans leur étude sur les phosphates 
de chaux fossiles, publiée par la Société géologique de Normandie, 
en 1877, prétendaient que deux causes, acide carbonique, d’une part, 
et pluies torrentielles, d’autre part, avaient dû agir simultanément ou 
successivement. 

MM. Fournier, Carnot, Vasseur, Dieulafait, Thevenin pensent que la 
formation des phosphorites a eu pour origine la corrosion du calcaire 
du causse et le remplissage par les produits de décalcification. 

3° Certains auteurs ont pensé que ces dépôts sont constitués par des 
éruptions et analogues à ceux que l’on rencontre dans certaines contrées 
volcaniques de l'Amérique Centrale. Maïs, comme le phosphate de 
chaux est loin d’être l'élément dominant dans les dépôts de cette 
nature, les partisans de cette théorie ajoutaient que des animaux 
auraient été écrasés sous les produits éruptifs et auraient abandonné 
leur acide phosphorique au dépôt. Cette opinion ne paraît pas mériter 
qu'on s’y arrête. 

4° D’après M. Wickersheimer, il pourrait se faire que le phosphore 
ait été amené sous la forme de solution de phosphate de magnésie, 
lequel, en présence du carbonate de chaux, a produit du carbonate de 
magnésie et du phosphate de chaux, la solubilité du phosphate de 


1908 FORMATION DES PHOSPHORITES DU MIDI DE LA FRANCE 499 


magnésie à froid étant de 1°/.. Cette théorie s’appliquait aux phos- 
phates de la montagne de Cette, dont les gisements confinent à la 
dolomie. 

5° M. Rey:, d’un autre côté, émit l’opinion que la phosphorite s'était 
tormée dans les profondeurs de la mer recouvrant les terrains jurassi- 
ques, par l'influence d’eaux fluviales se jetant dans cette mer après 
avoir traversé les terrains primitifs riches en apatite. M. Rey faisait 
encore remarquer que les mers de cette époque étaient peuplées de 
Poissons et de Mollusques dont un grand nombre atteignaient des 
proportions gigantesques ; que leurs squelettes et leurs déjections, 
riches en phosphates, durent tomber au fond du lit et s'y accumuler 
pendant des milliers d’années, ce qui enrichissait en même temps les 
eaux fluviales qui apportaient le phosphate dissous des apatites. Mais 
j'objecterai que ces dépôts phosphatés ne contiennent pas de débris 
d'animaux marins et que les quelques coquilles qu'on y trouve appar- 
tiennent à des espèces fluviatiles ou terrestres ; d’autre part, si 
Frémy avait constaté la présence de l’iode dans les phosphorites 
du Midi, Kuhlmann disait? : « La présence de l’iode pourrait faire 
croire que l’origine de ce corps est la même que celle qui amène ce 
corps dans l'eau de la mer et par suite dans les plantes marines, mais 
l’absence du brôme vient à son tour détruire cette hypothèse ». 


De ces cinq opinions, deux, pour la région du Gard, semblent 
susceptibles d'être retenues. 

La première que j'ai déjà exposée : Le phosphate est un produit 
d'incrustation filonienne et hydrothermale arrivé en bas par les 
sources minérales. 

La deuxième : Le phosphate a été apporté d'en haut, en même 
temps que les ossements, par des eaux qui, à l’époque éocène et 
oligocène, ont recouvert la partie des causses où se trouvent les 
poches. Il se serait alors déposé dans les cavités préalablement 
creusées par des eaux acides qui auraient corrodé chimiquement 
le calcaire tout en profitant de ses fissures préexistantes ; 
Ces cavités peuvent d’ailleurs exister depuis un certain temps au 
moment du « remplissage », car. comme le fait remarquer M. De 
Launay ?, l’idée d’une substitution progressive du phosphate au 
calcaire serait contraire à la disposition zonée des dépôts généra- 
lement observée, disposition qui s’expliquerait au contraire très 
bien par un phénomène sédimentaire. 

Je me rangerai de ce dernier côté. J'ai dit, en effet, que certains 


. Rey. Rapport sur les Phosphates de chaux du Lot. 
2. KurHLMANN. Recherche du Brôme dans les phosphates de nant el- 
Garonne. CR. Ac. Sc. LXXV, 1872. 
3. DE LaunaAy. Traité des gîtes minéraux et métallifères, p. 353 (en note), 


1803. 


500 GEORGES NEGRE 16 Nov. 


avens, certaines grottes, touchant les gisements de phosphate, 
avaient été respectés et que l’on y remarque bien les parois com- 
posées de cristaux de calcite, cristaux que l’on retrouve. encais- 
sant nos mines de phosphate, dans le Gard notamment. D'autre 
part, les faits paraissent absolument contraires à une formation de 
bas en haut, puisque l’on constate, en plusieurs endroits, l'absence 
de failles qui auraient pu servir de chemin aux dissolutions miné- 
rales venues de la profondeur et, en outre, dans les anciennes 
excavations, sur les parois desquelles on à trouvé des traces de 
phosphore, on n'a jamais rencontré cette substance en profon- 


deur. 


En me basant sur l'étude des anciens gisements exploités et sur 
ceux que l’on exploite encore activement, en m'appuyant aussi sur 
ce que j'ai vu dernièrement dans les gisements de phosphorite du 
Gard, de St-Maximin et de St-Victor-la-Coste en particulier, je 
crois pouvoir partir de ce principe : que les gisements de phos- 
phate de chaux du Midi ont été formés dans ces régions par 
remplissage. 

A l'époque de la formation de ces gîtes, il existait de grands 
entonnoirs, des avens. comme on en voit encore de nos jours dans 
certaines contrées du Midi et dansle Gard, par exemple : les gouffres 
de Pescantieu (commune du Brouzet); des Espelugues (près de 
Dions) ; de l’Aven ; du Frère et de la Sœur, à Sauve ; les grottes de 
Bramabiau, près St-Sauveur-des-Poureils ; du Mialet, près d’Anduze; 
des Fées, près Nîmes : de St-Marcelin ; de St-Martin ; de Sanilhac, 
près d’Uzès ; de Bord-Nègre et des Trois-Abîmes, près St-Maximin et 
non loin des gisements de phosphate: la grotte de l'Hermitage, 
située à 250 m. des gisements de Lirac et au-dessous ; la grotte de 
la Glacière, près Collias ; les sources du Fougueron et du Fougue, 
vastes cavités d’où sortent pendant six mois de l’année de 48 à 
230 litres d’eau par seconde. 

J'estime que quelques-uns de ces gouffres ont été remplis 
durant l'époque tertiaire, par des eaux plus ou moins acides char- 
gées de phosphate de chaux. Ce qui vient encore à l'appui de cette 
théorie d’un apport torrenliel, c'est que nous avons vu à St-Jean- 
de-Laur que l’entonnoir qui contient le phosphate descend à plus de 
110 m. de profondeur, à St-Maximin au «Grand Chantier » à 70 m. 
on n’a pas encore trouvé la fin du gisement qui se continue dans 
les calcaires urgoniens. 

En admettant l'hypothèse des sources hydrothermales, dans les 
exploitations du Midi, on n'aurait jamais trouvé la fin de cer- 
tains filons ou des poches. J’ajouterai les faits suivants : 1° On a 


1908 FORMATION DES PHOSPHORITES DU MIDI DE LA FRANCE DOI 


trouvé dans les exploitations de Cajarc, de Pendaré,de St-Jean-de- 
Laur, de St-Antonin, de Caylus, de Tavel et Lirac (Gard), la fin des 
poches et des filons ; 2° le remplissage, composé de phosphate, 
contient une faune caractérisant soit l'Éocène supérieur, soit l'Oli- 
gocène inférieur, dont certains os d'animaux énormes se rencon- 
trent brisés lors même que des os si fragiles de Chéiroptères 
sont, pour ainsi dire, restés intacts. 

Ceci s'explique fort bien par des venues extérieures qui empri- 
sonnèrent les squelettes des habitants des cavernes, d’où la parfaite 
conservation des os de Chauve-Souris à Cregols, à Beduer, à St- 
Victor-la-Coste et, au contraire, le mélange et l’état fragmentaire 
des os de grands animaux tels que : le Rhinocéros, le Palæothe- 
rium, l Anoplotherium qui, vivant à l'extérieur, ont été engloutis et 
broyés. 

Les grottes contenant des phosphorites et vidées aujourd’hui 
par les exploitants, ressemblent en tous points aux grottes 
que l’on rencontre dans les régions environnantes et ont, en 
général, la même orientation : toutes les poches à phosphorite et 
tous les filons communiquent toujours avec les cheminées par où 
le phosphate a été apporté, comme je l’ai déjà fait remarquer 
plus haut. 

Ces gisements de phosphate de chaux remplissent toujours 
des cavernes aux parois tapissées de chaux carbonatée spathique 
derrière laquelle je n’ai jamais rencontré de matière phosphatée ; 
tous les avens de ces régions, et notamment dans le Gard : Les 
Trois-Abîmes, la grotte de l’'Hermitage, Bord-Nègre ont aussi 
leurs parois tapissées de calcite. Si, dans certains endroits, des 
goufires ont été remplis par des argiles dans lesquelles l'analyse 
révèle la présence de l’acide phosphorique en plus ou moins 
grande quantité, il n'en est pas moins vrai que ces grottes ont. 
elles aussi, leurs parois tapissées de chaux carbonatée spathique. 

Les phosphates riches sont localisés sur le bord des excava- 
tions tandis que les terres argileuses contenant peu de phosphate 
sont au centre des entonnoirs, comme si un tourbillon, formé par 
des eaux venues de l'extérieur, avait rejeté les phosphates riches 
plus denses sur les bords de l'entonnoir, tandis qu’au contraire, 
les parties plus légères se seraient consolidées par la suite au 
centre du tourbillon. Ceci expliquerait pourquoi l’on rencontre 
quelquefois dans les gisements de phosphorite du Midi, des blocs 
de calcaire du terrain encaissant. À mon avis, ces blocs auraient 
été, soit détachés des bords de la cuvette, soit apportés du dehors 
par le courant des eaux. 


502 GEORGES. NEGRE 16 Nov. 


Enfin, j'ai saisi sur le vif la formation des phosphates. 

Près de St-Maximin, j'ai pu visiter Bord-Nègre, galerie assez pro- 
fonde orienté S.S.O.-N.N.E., par où s’échappent après les pluies 
des torrents d’eau. Cette galerie a la même direction que les gise- 
ments exploités plus haut. L'eau de Bord-Nègre très chargée en 
phosphate le dépose sous forme de gros blocs, ce qui constitue 
de véritables petits gisements de phosphate. N'est-ce pas là, en 
petit, l'explication de la formation des phosphates de la région, 
phosphates justement dépourvus de fossiles ? 

A Bord-Nègre, l’eau arrive par plusieurs fissures dont les parois 
sont composées de petites couches de phosphate de chaux formées 
par le dépôt des eaux. Ces couches ont souvent plusieurs centi- 
mètres d'épaisseur. l 

Bord-Nègre est un déversoir d’eau et non une source ; il en est 
de même de tous les avens de ce genre situés dans les zones à 
phosphorite. 

En visitant Bord-Nègre, on constate que les vestiges de l’Aque- 
duc romain montrent encore un pont de trois arches. Or, une seule 
arche suffit aujourd'hui, les deux autres ayant été remblayées : : 
le lit de la rivière s’est donc resserré depuis 1950 ans environ. 

On peut alors penser que lors de la formation des gisements de 
phosphorite, les avens ont été remplis par des eaux qui, traver- 
sant toutes les fissures du calcaire, y ont déposé leur phosphate 
comme elles le font aujourd'hui à Bord-Nègre. Les dépôts de 
Bord-Nègre renferment jusqu'à 20 °/, de phosphate de chaux, 
ceux de la grotte sont plus riches. 

Les dépôts de l’aqueduc du Gard, à Pont-du-Gard, contiennent 
2 à 5°/, de phosphate, l’eau provenait de la Fontaine d’Eure et 
d'Airain, près d'Uzès ; j'aurai l’occasion d'en reparler dans le 
courant de cette étude. 

Ce fait d'eaux renfermant des phosphates n'est pas rare et près 
de Paris, on trouve la source phosphatée d’Aiguemont à Viry- 
Châtillon (Seine-et-Oise) *. 

En 1884, M. Verwins avait déjà signalé la présence de l'acide 
phosphorique dans les eaux potables de la ville de Liège. 


A St-Maximin (Gard), on remarque, dans la galerie située à 
50 m. de profondeur au « Grand Chantier » et sur une longue 


1. Durant les grandes inondations du Midi qui eurent lieu l’année der- 
nière, Bord-Nègre coula quatre mois, ce qui est extrêmement rare. 

2. Georges NEGRE. Recherche de l'Acide Phosphorique dans les roches 
et les dépôts calcaires. Bull. Soc. géol. de Normandie, XXVIII, p. 39, 1907 
et journal Le Phosphate du 30 juillet 1908. 


1908 FORMATION DES PHOSPHORITES DU MIDI DE LA FRANCE 503 


étendue, un dépôt argileux composé de couches régulières d’ar- 
gile et de phosphates sableux pauvres; on y trouve même 
certaines couches d’un dépôt noir ressemblant à la vase fluviatile. 
Cette constation permet d'admettre qu'il y coulait une rivière. A 
Lirac, le dépôt est beaucoup plus étroit, on le suit néanmoins sur 
plusieurs centaines de mètres. Ces argiles étant très pauvres en 
phosphate et contenant une grande quantité d’alumine ne sont 
pas exploitables. Ces couches conduiraient peut-être à d’autres 
poches riches. 

A la Baume de l'Hermitage, située à 250 m. des gisements de 
phosphate de Lirac, les parois sont tapissées partiellement de 
calcite sur laquelle se forme actuellement et par infiltration des 
plaques de phosphate de chaux mélangé à des argiles rouges; des 
échantillons de ces plaques soumis à l’analyse m ont donné 18 °/; 
de phosphate de chaux. Un phénomène semblable s’observe aussi 
dans certaines galeries abandonnées depuis plus de vingt ans dans 
le gisement de Saint-Maximin; dans un endroit que nous avons 
dénommé la « grotte aux stalactites », et qui était une ancienne 
poche remplie d'argile rouge, on voit se former des stalactites et 
des stalagmites composées de 20 à 30 °/, de phosphate. Des stalac- 
tites phosphatées s’observent aussi à Bord-Nègre. Celles du gise- 
ment de St-Maximin sont formées par les eaux pluviales qui par- 
viennent à filtrer à travers les cheminées renfermant des phos- 
phates riches. 

Dans la montagne de Cette, M. Wickersheimer' avait déjà 
remarqué que certaines crevasses, situées non loin des gisements 
phosphatés, avaient leurs parois garnies « soit de filets de phos- 
phate, soit plus souvent, de placages minces de cette substance » ; 
les exploitations dans la montagne de Cette, atteignaient une 
profondeur de 8 m. ; à cette profondeur le phosphate se perdait 
limité par une cavité remplie de stalactites. Il serait utile de 
connaître la composition chimique de ces cristallisations. 


D'où provient l'acide phosphorique ? certains gisements renfer- 
ment un nombre considérable de fossiles phosphatés ; mais, je l'ai 
dit, l'accumulation des dépouilles d'animaux est loin d’être sufli- 
sante pour fournir le phosphate de ces poches, et dans le Gard, on 
rencontre pas ou peu de fossiles. 

Comme l'a fait remarquer Daubrée, la source primitive de 
Pacide phosphorique provient incontestablement « des régions 
profondes du globe qui tiennent en réserve le phosphore, à la 


1. WICKERSHEIMER. Sur un gîte de phosphate de chaux situé près de 
Cette. Annales des Mines, (7), XVI, p. 283, 1879. 


504 GEORGES NEGRE 16 Nov. 


surface duquel il remplit un rôle fondamental dans l’économie 
des êtres vivants »’. 

Mais le phosphore, apporté primitivement des profondeurs du 
globe, se rencontre dans tous les étages géologiques. 

On peut rappeler l'expérience de M. Dieulafait, expérience qui 
consistait à attaquer les calcaires des causses par un acide faible, 
il reste pour résidu un dépôt argileux identique aux argiles des 
cavernes à phosphorites et, fait plus précieux pour notre théorie, 
ce dépôt renferme une certaine quantité d'acide phosphorique. 
Le résultat de cette expérience faisait dire à Dieulafait ?, que : 
la quantité de phosphore contenue dans les calcaires dont la 
disparition a produit les vides qui existent dans les montagnes 
des Causses, était plusieurs fois égale à celle que l’on trouve 
aujourd'hui isolée dans les cavernes à phosphorites ; et il ajoutait, 
avec raison, que les eaux et les boues des lagunes de l'Éocène ont 
fourni un contingent qui n’est pas à négliger. 

Dans le Gard, cependant, Le calcaire des Causses ne contient 
pas de trace de phosphore. 

Donc, s’il est probable que le phosphore des gisements du Midi 
en général provient, en partie, des fossiles si nombreux dans 
certains gites de Caylus et du Quercy, et, d'autre part, de la 
dissolution des calcaires du Causse, il y a lieu d'admettre d’autres 
sources de phosphore situées non loin de nos exploitations et 
dans des couches géologiques plus anciennes : notamment les 
phosphates de l’Aptien, phosphates plus ou moins riches et plus 
ou moins argileux. Cette origine est démontrée par ce qui se 
passe actuellement à Bord-Nègre, à la Baume-de-l'Hermitage, à 
Viry-Châtillon (Seine-et-Oise), etc. 

A Viry-Chätillon, j'ai recherché la provenance des phosphates 
déposés par la source du Pied-de-Fer d’Aiguemont. L'analyse 
d'un grand nombre d’argiles rouges entourant les poches de meu- 
lières m'a montré que ces argiles rouges renfermaient des nodules 
composés de 10 à 15 ‘/ de phosphate de chaux. — Les eaux qui 
ont coulé durant des siècles dans l’aqueduc du Pont-du-Gard 
étaient captées à la Fontaine d’Eure, près d'Uzès, elles provenaient 
de nappes traversant les plaines argileuses du N.E. d'Uzès où l'on 
a exploité les phosphates du Gault. Emilien Dumas, dans sa 
« Statistique géologique du département du Gard », a rattaché 
au Gault (vol. Il, 1876, p. 400 et suiv.), une partie des couches 
aptiennes ; mais cet auteur ne me semble pas avoir connu la véri- 
table couche fossilifère du Gault, celle qui était exploitée vers 1880. 


1. Daurrée. Sur l’origine du Phosphore, Moniteur de Quesneville, 1899. 
2. DreucArAIT. CR. Ac. Se., IC, p. 813, 1884. 


1008 FORMATION DES PHOSPHORITES DU MIDI DE LA FRANCE 505 


dans un grand nombre de localités, pour le phosphate qu'elle 
renferme . 

À Bord-Nègre, l’eau se charge de phosphate, dans les poches 
d'argile rouge qu’elle est obligée de traverser avant de se déverser. 

Les phosphates actuels de la Baume de l'Ermitage, près des 
gisements de Lirac, peuvent trouver leur phosphore dans les 
gisements même ou dans les poches d’argile très nombreuses dans 
ces régions, et cet aven est situé, en effet. sous les gîtes de phos- 
phorites exploités de Tavel et de Lirac. 

Le phosphore en dissolution dans les eaux de la ville de Liège 
proviendrait des gisements de phosphates situés non loin de là, 
au plateau de La Hesbaye. 

Comme M. Gaillard, je pense que les eaux ont joué un grand 
rôle dans la formation des phosphorites du Midi. 

Dans les dernières périodes géologiques, le régime des pluies a 
considérablement varié et, dans les régions méridionales, dans 
les causses en particulier, il reste comme trace des grandes eaux 
les dépôts des matériaux alluvionnés et surtout les sections des 
lits des rivières ; les pluies sont actuellement assez rares, mais 
elles arrivent néanmoins à former en quelques minutes des 
torrents dévastateurs. 

Il est donc admissible que les animaux, emportés vers les 
fissures par ces torrents, eurent leurs squelettes disloqués et, par 
la suite, empâtés dans un sédiment rouge, résidu du lavage des 
plateaux. Ces plateaux sont en effet, par places, recouverts d’une 
argile rouge qui peut provenir de leur désagrégation par les agents 
atmosphériques. 


En résumé, on peut admettre que les phosphorites ont été 
apportées dans des gouffres, par des eaux pluviales plus ou 
moins acides provenant de la surface du sol, eaux saturées de 
phosphates empruntés, soit aux fossiles de certains gîtes, soit 
encore à des phosphates préexistants provenant de couches plus 
ou moins perméables, plus ou moins désagrégées. 

Il est possible que, comme actuellement à Bramabiau., des cours 
d’eau aient coulé dans ces avens, y déposant leur phosphate, ce 
qui expliquerait la formation de certaines couches par voie de 
sédimentation. 


1. Consulter pour les Phosphates du Gault dans le département du Gard : 
L. Carez. Sur l’Aptien et le Gault dans les départements du Gard et de 
l'Ardèche. B. S. G. F., (3), XI, 1882. — Hégerr et Toucas. Description du 
bassin d'Uchaux. Ann. Soc. géol., VI, p. 31, 1876.— JrANYIEAN. Notice sur les 
Phosphates du département du Gard, Nimes, 1884. 


Séance du 7 Décembre 190OS 


PRÉSIDENCE DE M. HENRI DOUVILLÉ 


Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 


Le Président fait part à la Société du décès de son doyen ALBERT 
Gaupry, membre de la Société depuis 1849 et son président en 
1863, 1878 et 1887. Il rappelle la grande influence qu'il a eue sur 
les progrès des études paléontologiques où il a fait triompher la 
théorie de l’évolution. Il rappelle également le vif intérêt qu'il a 
toujours porté à la Société géologique et il annonce qu'il lui a . 
légué une somme importante. 

Il communique ensuite le décès d’un autre membre, FLICHE, 
correspondant de l’Académie des Sciences, à Nancy. 


Le Président félicite les membres de la Société à qui l'Académie 
des Sciences vient d'attribuer des prix : MM. Louis Gentil (prix 
Gay), L. Pervinquière (prix Fontannes), Priem et Leriche (prix 
Bordin). 


Le Président proclame membre de la Société : 


M. Edouard Coëz, licencié ès sciences, présenté par MM. Haug et 
Boussac. 


Une nouvelle présentation est annoncée. 


M. Ph. Glangeaud fait hommage d’un exemplaire de la « Géo- 
graphie physique et la Géologie du département du Puy-de-Dôme » 
(64 p., 2 pl., 20 fig.), introduction à l'ouvrage «Clermont et le 
département du Puy-de-Dôme » (A.F.A.$., Clermont-Ferrand). 


M. Georges Negre offre une note « Recherche de l'acide phos- 
phorique dans les roches et les dépôts calcaires » (Bull. Soc. géol. 
Normandie, XXVII, 1907). 


M. Mathieu Mieg envoie un exemplaire d'une « note sur la 
découverte des sels de potasse en Haute-Alsace », publié en colla- 
boration avec M. J. Vogt, directeur de la Société des sondages 
« Bonne-Espérance » à Niederbruck (2. Soc. ind. Mulhouse, 
LXX VIII, 1908) |CRS., p. 170]. 


M. A. Lacroix offre un ouvrage « La Montagne Pelée après ses 
éruptions, avec observations sur les éruptions du Vésuve en 1879 
et en 1906 » [CRS., p. 171]. 


M. Henry Hubert offre un mémoire intitulé : « Mission scien- 
tifique au Dahomey » [CRS., p. 171|. 


SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908 507 


M. Leriche présente, de la part de M. Douxami, une brochure 
intitulée : «L'Origine et la Formation du Pas-de-Calais » (Congrès 
des sciences historiques de Dunkerque, 1908). 


M. Leriche présente les notes suivantes dont il est l’auteur : 
« Sur un appareil fanonculaire de Cethorinus trouvé à l’état 
fossile dans le Pliocène d'Anvers » (CR. Ac. Sc., 21 avr. 1908): 
«Note sur Archimylacris Desaillyi n. sp., le premier Insecte 
trouvé dans le Bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais » 
(Ann. Soc. géol. Nord, XXXVI, p. 164, 1907); « Sur l'attribution 
de Lacerta eocena Owen de l'Éocène inférieur du Suffolk à un 
Poisson du genre Amia » (Id., p. 167); « Observations sur les 
terrains tertiaires des environs de Reims et d’Épernay » (/d., 
p- 367); « Note sur Stephanoblatta Fayoli, Insecte nouveau du 
houiller de Commentry ; Sur les Insectes trouvés dans le terrain 
houiller du Nord et du Pas-de-Calais » (Zd., XXXVIL, p. 34, 1908); 
«CR. des excursions faites par la section de géologie » de l’A.F. 
. A.S., Reims, 1907; «Contribution à l’étude de la faune de la Craïe 
d'Épernay à Magas pumilus (A.F.A.S., Reims, 1907); Sur la 
présence du genre Amnia dans les « Hamstead Beds » (Oligocène 
inférieur) de l’île de Wight » (Bull. Soc. belge Géol., XXIL 1908); 
Les Vertébrés du Nummulitique de l'Aude (Corbières septentrio- 
nales) » (Ann. Univ. Lyon, 1908). 


M. A. Thevenin offre le numéro de La Nature renfermant la 
notice qu'il a consacrée à Albert Gaudry. 


M. G. Dollfus présente, au nom de M. E. Faupin, professeur 
honoraire de Sciences à l'Ecole normale de Blois, un ouvrage qu’il 
vient de publier, intitulé : «Essai sur la Géologie du Loir-et-Cher » 
(Blois, 1909, 368, p., fig.) [CRS., p. 192]. 


M. L. Carez, offre au nom du Service de la Carte géologique, le 
fascicule V de son ouvrage : « La Géologie des Pyrénées fran- 
çaises », qui comprend l'étude des feuilles de Prades, Quillan et 
Carcassonne, avec la collaboration de M. Bresson pour la région 
des Corbières, et de M. Mengel pour les coupes générales de la 
feuille de Prades. 


M. Léon Bertrand, à la suite de cette présentation, tient à aflirmer que 
les nouveaux arguments de M. Carez ne lui font en rien modifier sa 
conception de la tectonique de la feuille de Quillan et des régions adja- 
centes, qu'il a développée dans son récent mémoire, présenté à la der- 
nière séance de la Société, 


508 SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908 


M. Robert Douvillé présente une note de M. Arnold Heim : 
« Ueber das Profil von Seewen-Schwyz und den Fund von 
Habkerngranit im Nummulitengrünsand » (Vierteljh. natur. 
Gesells. Zurich, 1908). - 


M. R. Sevastos présente une note inédite sur : Un nouvel 
Isopode du Flysch de la Moldavie. 


V. Paquier. — Sur les Rudistes de l'Urgonien de Serbie. 

M. V. Paquier a eu l’occasion d'examiner une série de Rudistes 
urgoniens de Serbie qui lui ont été communiqués par M. le pro- 
fesseur Pétcovitch, de l'Université de Belgrade. D’après les ren- 
seignements fournis par lui, les fossiles en question provien- 
draient de Grlichte Kamen et Grlichte Zdrelo, à l'E. de la monta- 
gne de Toupijinitza. Ils ont été recueillis dans des calcaires 
marneux noirâtres à Orbitolines qui paraissent assez analogues 
aux assises de même nature des Préalpes delphino-savoisiennes. 
Parmi les Diceratidés, l’auteur a pu reconnaitre : Requienia 
Pellati PAqQuiER, nombreux ex., À. sp., gr. de R. Zlatarskii PaQ., 
Toucasia carinata MarH., forme typique, T. carinata var. com- 
pressa PaQ., T. transversa PaQ., Monopleura divers peu 
déterminables, dont une forme de grande taille se rapproche de 
M. Coquandi MATH. 

Le trait caractéristique de cette association est la fréquence des 
Réquienies à valve supérieure surelevée, dont M. Paquier a déjà 
signalé l'abondance et la variété dans la région balkanique, parti- 
culièrement en Bulgarie. | 

L'âge des assises qui la renferment est plus difficile à préciser 
car, si d’une part /equiena Pellali se présente à Brouzet (Gard) à 
un niveau assez inférieur du Barrémien, à la base des assises 
urgoniennes, par contre, les Toucasia et en particulier T. carinata 
var. compressa se rencontrent surtout dans l’Aptien inférieur. Il 
se pourrait donc que l'Urgonien serbe correspondit non seule- 
ment au Barrémien mais encore à l’Aptien inférieur. 


G. G. S. Sandberg. -- Observations à propos d'une brèche 
étudiée par M. Steinmann. 

Dans une note récente ', M. Steinmann décrit des phénomènes 
de chevauchement observés près d'Iberg. 

Là, entre le'calcaire de Seewen, normal, et le Flysch argileux 
chevauché, également normal, se trouve une zone d’une épaisseur 
d'un mètre environ, constituée par un mélange très intime des 
deux roches susnommées. 


1. STEINMANN. Ueber Gesteinsverknetungen. N. Jb. f. Min., Geol.u. Pal. Fest- 
band, 1805-1908. Analyse dans le Geologisches Zentralblatt, Bd. XI, n° 10, 1908. 


SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908 509 


M. Stcinmann, en étudiant le phénomène, remarque la similitude 
de la structure de la zone intermédiaire et du « Lochseitenkalk », 
dont... «la genèse structurale n'aurait Jamais été entièrement 
élucidée ». L'auteur propose alors, l'assimilation de la roche à 
une brèche de dislocation. 

Je ne connais pas de vue les roches étudiées par M. Steinmann, 
mais, d'après sa description, je pense qu'en 1905 j'avais déjà 
décrit un phénomène tout à fait semblable, observé dans le 
Valais". 

En effet, le rapport intime du calcaire dolomitique et du gypse 
dans les Alpes occidentales avait depuis longtemps attiré l’atten- 
tion des géologues. Successivement, Patrin, Murchison, A. Favre 
et enfin Marcel Bertrand et M. Le Chatelier ont essayé d'expliquer 
ce rapport, et, dans ce but, ils ont tous dû supposer que le gypse 
s’y trouvait à l’état secondaire. 

Dans mon travail sur cette question (loc. cit., pp. 48 à 59), 
on trouve, pour la première fois si je ne me trompe, la démons- 
tration que le phénomène en question (de même que d’autres de 
nature semblable) doit être le résultat de plissements de couches 
limitrophes de cohésion différente entre les éléments constituant 
ces deux couches. 

L’interpénétration de la couche de gypse et de celle de calcaire 
dolomitique (superposée) au toit, de celle des schistes verts (sous- 
jacent) et de ce même gypse au mur, l'absence totale d’inclusions 
étrangères au centre de la couche intermédiaire, la forme brè- 
choïde des fragments des roches plus résistantes, et enfin le fait 
que j'ai pu appliquer les uns contre les autres les fragments de la 
brèche, les réunir ainsi en un corps sans solution de continuité 
rien que par la dissolution du gypse intermédiaire et le rappro- 
chement des éléments du résidu ainsi obtenu, tout cela me con- 
duisit à la conclusion que la structure interprénétrante de certaines 
roches de la zone intermédiaire entre deux couches limitrophes 
n'est que le résultat de plissements, qui y engendrent une brèche de 
dislocation. 

Le développement d'une telle brèche est fonction de l'intensité 
du plissement et du contraste entre la constitution des deux cou- 
ches limitrophes. 


1. C. G. S. SANDBERG. Études géologiques du Massif de la Pierre-à-Voir 
(Bas-Valais). Paris. Imprimerie Bouillant, 1905. 


SUR LA TECTONIQUE DES GORGES DE L AUDE 
EN AMONT D'AXAT (GORGES DE SAINT-GEORGES) 


PAR Léon Bertrand 


Dans son grand ouvrage sur la Géologie des Pyrénées fran- 
caises !, en cours d'achèvement, M. Carez arrive à une conception 
très différente de celle que j'ai récemment développée, dans mon 
mémoire sur les Pyrénées orientales et centrales ?, au sujet de la 
tectonique de la chaîne pyrénéenne et, par suite, des conséquences 
qui en découlent relativement à l'histoire de la sédimentation qui a 
précédé la formation de cette chaîne. Je n'ai pas l'intention de 
discuter ici les divérgences qui existent entre nos deux interpré- 
tations ; mais il est un point de détail sur lequel je désire appeler 
l'attention de la Société géologique, car il est lié à une question 
plus générale, celle de l’utilisation de la photographie dans l'inter- 
prétation des accidents tectoniques. 

L'une des coupes les plus instructives des Pyrénées de l’Aude 
et, à mon avis, l’une des plus démonstratives en faveur de l'exis- 
tence de chevauchements importants ou charriages en ces régions, 
est donnée par la vallée de l'Aude en amont d’Axat. J'ai figuré, 
dès 1905, une coupe perspective du versant droit de cette vallée 
aux gorges de St-Georges, que j'ai reproduite dans mon récent 
mémoire (fig. 8. p. 45) et qui est dirigée transversalement aux 
couches qu'elle intéresse. Or, dans le fascicule v de son ouvrage, 
qu'il vient de présenter à la Société, M. Carez a figuré une photo- 
graphie de l'entrée des gorges de St-Georges, qui est prise du Nord 
et montre les couches parallèlement à leur direction générale, et 
non en coupe transversale (pl. xxx, fig. 2). Comme, d'après sa 
légende explicative, cette photographie est destinée à donner 
« une nouvelle preuve de la très petite amplitude des mouvements 
de chevauchement dans la région » et, par conséquent, à contre- 
dire l'interprétation que j'ai moi-même donnée de ce point, je suis 
amené, pour défendre mon opinion, à discuter l'utilisation qu’on 
peut faire de cette photographie. 

Je crois utile de rappeler, tout d'abord, que la détermination de 
l'allure d'un accident tectonique (pli, chevauchement, etc.) se 


1. Mémoires pour servir à l'explication de la Carte géologique détaillée 
de la France, fase. I-V. Paris, Imprimerie Nationale, 1903-1908. 
2. Bull. Serv. Carte géol. Fr., n° 118, XVII. Paris, 1908. 


1908 5 TECTONIQUE DES GORGES DE ST-GEORGES 5r1 


déduit principalement de coupes, réelles ou virtuelles, {ransver- 
sales à celui-ci; les coupes longitudinales, qu'il ne faut d’ailleurs 
pas non plus négliger, ne donnent guère que des renseigne- 
ments sur les variations d'intensité de l'accident en question. 
Il est facile, d'autre part, de comprendre qu'une photographie 
de couches plissées ou disloquées d'une facon quelconque ne 
peut avoir la signification d’une coupe transversale que si 
elle a été faite en se plaçant sur le passage ou dans le prolonge- 
ment de l'accident à interpréter ; et encore, dans ce cas, la partie 
centrale de la photographie peut-elle seule être considérée comme 
donnant, sans déformation trop importante, l'allure des couches 
dans une coupe transversale virtuelle. C’est là une notion que 
l’on devrait ériger en une règle à peu près absolue pour les photo- 
graphies qui accompagnent les mémoires consacrés à l'étude de 
dislocations des couches, sauf dans des cas spéciaux et alors avec 
une indication formelle, faute de laquelle les lecteurs non prévenus 
peuvent être induits en erreur. 

Lorsqu'en effet, on s'écarte sensiblement de la position indiquée, 
on peut être amené, non seulement à des déformations très impor- 
tantes, mais même parfois à des apparences entièrement contraires 
à la réalité. Pour en prendre un exemple typique dans une région 
avoisinante de celle en question, j'indiquerai que la non-observation 
de ce principe a conduit M. Carez à donner, dans la légende 
explicative de la pl. xxvi de son ouvrage (fascicule 1v), une 
interprétation tout à fait contradictoire avec l'apparence résultant 
de la photographie reproduite. La légende en question dit, en effet 
et avec raison, que l’anticlinal du Saint-Sauveur, près de Foix, qui 

_est figuré, a & son flanc nord beaucoup plus abrupt que le flanc 
sud, suivant une règle générale dans la région », ce qui, en 
d'autres termes, peut se traduire en disant qu'il est dissymétrique 
avec tendance au déversement au Nord. Or, si l’on se reporte à la 
photographie, le noyau triasique de l’anticlinal y paraît nettement 
déversé au Sud, ainsi que les couches liasiques qui l’'enveloppent. 

Cette fausse apparence est due à ce que la photographie en ques- 
tion, représentant un versant montagneux oblique à la direction du 
pli et moins redressé que les couches qui forment celui ci, au lieu 
d’avoir été prise en se plaçant sur le passage de l’axe de l’anticlinal, 
ce qui eût été facile, a été faite d’un point situé trop au Sud et 
assez loin de cet axe. Par contre, les couches les plus récentes du 
flanc méridional du pli, qui forment le premier plan, s’y montrent 
avec leur sens réel de plongement au Sud ; mais elles y présentent 
une épaisseur apparente démesurée par rapport à celles qui se 


512 LÉON BERTRAND Déc 


montrent plus au Nord (aussi bien celles plus anciennes du 
même flanc méridional, qui semblent faussement renversées au 
Sud, que celles du flanc nord de l’anticlinal). Par conséquent, 
en faisant encore abstraction d’une complication de ce flanc 
nord qui n'apparaît pas, parce qu'il est vu trop en raccourci, 
la forme du pli en question est entièrement faussée dans cette 
photographie. tant au point de vue de l'allure des couches, dont 
le plongement semble changer de sens dans le flanc méridional, 
quoique celui-ci soit d'une parfaite régularité, qu'au point de vue 
de leur épaisseur relative dans les flancs du pli. 

Dans mon récent mémoire (p. 114), j'ai aussi dû montrer que la 
structure du Roc de Sédour, si intéressante pour l'interprétation 
de la tectonique compliquée des environs de Tarascon-sur-Ariège, 
est entièrement faussée si l’on se borne à regarder où à photogra- 
phier ce sommet du pont de Tarascon, ainsi qu’on le fait généra- 
lement, au lieu de se placer sur la rive droite de l'Ariège, dans le 
prolongement des couches, très redressées et même légèrement 
renversées au Nord, qui forment ce roc. 

Il peut évidemment arriver que telle ou telle circonstance locale 
empêche de se placer dans la position qui serait désirable ou bien 
qu’on veuille mettre en évidence autre chose que la coupe trans- 
versale d’un accident tectonique ; mais il faudrait alors, dans le 
premier cas, indiquer quelles sont les causes de déformation 
ainsi introduites et, dans le second, ne tirer de la photographie 
que les conclusions qu’elle comporte. 


C’est justement dans ce second cas que doit rentrer la vue de 
l'entrée des gorges de Saint-Georges, à propos de laquelle j'ai été 
amené à cette digression ; cette photographie montre les couches 
suivant une direction sensiblement parallèle à celle des accidents 
tectoniques généraux de la région et, par conséquent, elle ne met 
en évidence que les accidents transversaux qui peuvent affecter 
ces derniers ou leurs variations d'intensité suivant le sens longi- 
tudinal, en particulier les abaissements ou surélévations des axes 
des plis. C'est ainsi que la photographie en question montre nette- 
ment que les calcaires urgoaptiens dans lesquels est entaillée 
l'étroite cluse de St-Georges (lambeau B de la planche) s'enfoncent 
vers l'Ouest sous des schistes albiens, qui les recouvrent en 
succession normale. Or, il n’y a là que l'illustration graphique de 
ce que j'ai dit dès 1905 et reproduit dans mon récent mémoire. 

J'y ai, en effet, insisté sur le fait que les calcaires en question 
de la cluse de St-Georges forment un anticlinal perçant au milieu 
des schistes albiens avoisinants, en ajoutant que : « cet anti- 


1908 TECTONIQUE DES GORGES DE ST-GEORGES D13 


clinal est légèrement déversé au Nord! et, d'autre part, son axe 
s'abaisse très rapidement vers l'Ouest, en sorte que ces calcaires 
s’enfouissent, immédiatement à l'Ouest du défilé et sans même 
arriver jusqu'au canal d’amenée de l'usine électrique de Saint- 
Georges”, sous une couverture régulière et épaisse de schistes 
albiens ». Par suite de son orientation spéciale, la photographie 
de M. Carez traduit bien nettement cet abaissement d’axe, puisque 
celui-i se déduit justement d'une coupe longitudinale du pli; 
mais c'est là la seule conclusion qu'on soit en droit de tirer 
de l'examen de cette photographie. à moins d'explications 
complémentaires. En particulier, elle n'éelaire en aucune façon 
les relations tectoniques des couches du « lambeau À » de 
M. Carez et des calcaires enracinés au milieu des schistes albiens 
avoisinants, qui constituent son «lambeau B »*. Les relations de 
ces calcaires de St-Georges et des autres calcaires visibles sur la 
photographie ne peuvent se déduire que de coupes normales à la 
direction des couches (coupes I-VI, fig. 2). 

Avant de montrer comment, dans ces coupes, les calcaires du 
« lambeau A » se présentent comme superposés aux schistes 
albiens ou, localement, aux calcaires urgo-aptiens d'une première 
série de couches secondaires, que j'ai appelée série inférieure À, 
et que ces calcaires appartiennent à une nappe charriée B (ou 
plutôt à un repli frontal de cette nappe ‘, que j'ai désigné par B'). 
j'enregistrerai que, dans sa légende, M. Carez dit que les calcaires 
du « lambeau À » ont chevauché sur ceux du « lambeau B », 
sans ajouter d’ailleurs d'autres détails à cet égard. Mais, même en 
partant de cette simple constatation de fait, je ne puis comprendre 
comment le faible déversement et l’enracinement de la voûte 


1. Dans la légende de sa planche, M. Carez indique aussi ce renversement 
des calcaires urgo-aptiens de la cluse de St-Georges sur les schistes albiens 
au débouché aval de cette eluse, conformément à la coupe que j’ai donnée; 
ce léger renversement, qui serait visible sur une photographie orientée trans- 
versalement à la direction des couches (fig. 2, coupes II-IV), ne peut naturel- 
lement s’observer sur celle de M. Carez. 

2. Ce canal aboutit au petit col visible sur la photographie, à droite de la 
cluse (fig. x). 

3. La comparaison entre les faits que j'ai signalés et l'interprétation de 
M. Carez est assez difficile à suivre, par suite de la circonstance suivante : 
M. Carez a employé la notation A pour les calcaires appartenant à ma 
nappe B, et inversement. Aussi, pour éviter les confusions et faciliter la 
lecture, j'indiquerai entre guillemets les notations de M. Carez. 

4 J'ai indiqué, dans mon mémoire, que la présence de lambeaux primaires 
à la base des calcaires de la nappe B ne permet pas de considérer ceux-ci 
comme étant renversés et ayant été amenés au-dessus des schistes albiens 
par suite d’un simple pli couché vers le Nord. 


18 Avril 1909. — T. VIIL Bull. Soc. Géol. Fr. — 33. 


O14 LÉON BERTRAND 7 Déc. 


urgo-aptienne de St-Georges au milieu des schistes albiens avoisi- 
nants ! peuvent fournir, ainsi que le dit M. Carez, « une preuve 
de la très petite amplitude des mouvements de chevauchement 
dans la région ». Cette conclusion n'aurait, en effet, de raison 
d'être que si l'on peut admettre que les calcaires de ma nappe B 
s'enracinent par ceux de la voûte de St-Georges et, par suite, 
appartiennent à une même série secondaire en place ; sinon le 
faible déversement de cette voûte, qui ne constitue alors qu'un 
simple repli de la série inférieure, ne peut manifestement fournir 
aucune indication sur l'importance du chevauchement des cal- 
caires de la nappe supérieure. 

Or, il suffit d'observer (ou de photographier) le versant droit de 
la vallée de l'Aude en se plaçant sur le versant opposé, dans le 
prolongement de la voûte formée par les calcaires de la cluse de 
St-Georges et à une hauteur suflisante pour dominer ces calcaires, 
pour constater qu'il n'y a aucune continuité entre ceux-ci et ceux 
du «lambeau A » (masse B' de mes coupes), qui leur sont momen- 
tanément et accidentellement superposés. Ces derniers ne débor- 
dent pas seulement la voûte de St-Georges vers le Nord, en y 
venant reposer sur l'Albien (coupe 1) ; mais ils se continuent aussi 
au Sud de cette voûte (coupes IT et III), en restant assez longtemps 
à une certaine hauteur au-dessus du fond de la vallée, tandis que 
le lit de l'Aude est creusé dans les mêmes schistes albiens super- 
posés aux calcaires de Saint-Georges (coupe IIT) et qui contour- 
nent l'extrémité occidentale de la voûte formée par ceux-ci. 
Lorsqu'on regarde d’ailleurs avec attention la photographie de 
M. Carez, on y voit que les calcaires du «lambeau A » ne se 
terminent nullement par ceux du « lambeau B », car on les 
aperçoit encore, au second plan, au travers de la cluse qui coupe 
ces derniers (fig. 1). En outre, après plusieurs replis très intenses 
et même fortement couchés au Nord, que j'ai figurés dans ma 
coupe III, d’après une photographie normale à leur direction, ces 
calcaires chevauchants traversent l'Aude (coupe IV) et se conti- 
nuent par ceux qui, sur la droite et au second plan de la photo- 
graphie de M. Carez, commencent à former un long escarpement 
nettement superposé aux schistes albiens du premier plan *, sous 


1. Cet enracinement n'est d’ailleurs que relatif, car les couches en question 
font, elles-mêmes, partie d’une nappe charriée, ainsi que je l’ai montré dans 
mon mémoire. 

2. Dans la figure 1, j'ai prolongé vers la droite la photographie de M. Carez, 
au moyen d’une autre photographie existant dans le commerce, en carte 
postale, afin de mieux montrer ce que deviennent ces calcaires de second 
plan. 


1908 TECTONIQUE DES GORGES DE ST-GEORGES 919 


CS = 
TS = 

= ae 2 

= = = = Lee) _ = 
© EE = 
= % D 2 D — 2 © 
Si = C7 Eu EE) 24 ES 
© 3 = 3 E © = E] 
- © = = , 
© S S S) LS > 3 
ee | 


Cluse de 
5° Georges 


Jura-ctelaces 
chustes primaires 


_Nappe À 


’ 


î 
ë 
- 
Se) 


Cale 
«Si 


Fig. 
c? 
X 


Plateau cale à LE. du Clat 


Fig. 1. — CROQUIS-PERSPECTIVE DE L'ENTRÉE DES GORGES DE ST-GEORGES, 
vu du Nord et dessiné, pour la plus grande partie, d’après la photo- 
graphie de M. Carez. : 

Fig. 2. — Coupes transversales successives, dirigées normalement aux 
accidents tectoniques principaux et à la direction des couches (les 
coupes I-II avaient été synthétisées dans ma coupe perspective de 
la rive droite de la vallée de l’Aude). 


lesquels ont disparu les calcaires de Saint-Georges (coupes V-VD). 
Il est bien évident que, dans cette région à l'Ouest de l'Aude, il 
ne saurait être question d'invoquer une relation d'origine entre 
ces calcaires de Saint-Georges, entièrement enfouis sous les 
schistes albiens, et les calcaires urgo-aptiens qui chevauchent sur 


peu plus à PO. 


»16 LÉON BERTRAND 7 Déc. 


ceux-ci et qui. en avant de leur masse principale, ont laissé 
plusieurs témoins échappés à l'érosion. Ceux-ci, en donnant un 
minimum pour l'amplitude du chevauchement qui les a amenés 
sur les schistes albiens, témoignent de l'importance de ce 
chevauchement. 

En figurant, sur le transparent joint à sa photographie, les 
calcaires ayant subi le chevauchement en question sous la simple 
indication de « calcaire aptien (2% plan) », M. Carez n'a pas 
indiqué cette continuité avec les mêmes calcaires de son «lam- 
beau À ». qui. d'après ce qui précède, s'oppose formellement 
à sa conclusion. Pour envisager tous les côtés possibles de la 
question, j'admettrai d'ailleurs, pour un moment, que cette 
continuité originelle ne soit pas évidente ; en effet, dans mes 
coupes I-IIL, ainsi que dans la carte géologique qui accompagne 
mon mémoire, j'ai indiqué que les deux masses calcaires que 
j'ai désignées par B' et B? (cette dernière constituant la partie 
principale de ma nappe B) sont séparées par un contact anormal, 
que M. Carez a aussi figuré sur sa carte et auquelje n’ai attribué 
que la valeur d'un simple pli couché de la nappe B. Plaçons-nous 
dans l'hypothèse où ce contact anormal indiscutable aurait une 
valeur plus grande que celle que je lui ai attribuée et où, par 
conséquent, il n'y aurait pas de relation d'origine aussi étroite 
entre ces deux masses calcaires B' et B?, de même âge et de même 
faciès. 

Dans ce cas. il est d'abord évident qu'aucune relation ne pour- 
rail exister entre les calcaires de la cluse de Saint-Georges et 
ceux de la masse B?, c'est-à-dire que la conclusion de M. Care: 
ne saurait atteindre la série supérieure B°, qui se poursuit 
à grande distance et sans discontinuité. aussi bien vers l'Ouest 
que vers l'Est, en constituant ma nappe B proprement dite et 
montrant des lambeaux primaires discontinus à sa base, aussi bien 
sur le bord septentrional de son afileurement (coupe VT) qu’en son 
bord méridional. Rien ne permettrait done, dans la localité en 
question, de dire que le chevauchement qui a donné naïssance à 
cette nappe a été de très faible amplitude. Quant à la masse 
calcaire inférieure B' (lambeau A de M. Carez). elle serait alors 
entièrement dépourvue de connexion avec sa racine : on ne sau- 
rait, en eflet, chercher celle-ci dans la voûte fermée de St-Georges, 
d'autant qu'elle repose sur elie par une surface de chevauchement, 
que M. Carez lui-même indique dans la légende de sa photogra- 
phie. On serait alors forcément conduit à considérer la masse 
calcaire B' comme un témoin d'une autre nappe, intermédiaire 


1908 TECTONIQUE DES GORGES DE ST-GEORGES 917 
entre À et B. et cette conception ne ferait que compliquer la 
structure de la région, tout en s opposant encore plus nettement à 
l’idée que les déplacements horizontaux ont été de très faible 
amplitude dans la région. 

Pour échapper à cette conclusion et admettre que la masse 
calcaire B' (toujours considérée comme indépendante de la 
nappe B) s'enracine in situ, il faudrait que le contact anormal 
évident qui la sépare de celle de St-Georges n'ait que la valeur 
d’un accident purement local et alors à peu près transversal, et non 
d’un vrai chevauchement rentrant dans la catégorie des accidents 
généraux de la région‘. Dans cette conception (qui me semble 
correspondre à l'argument que M. Carez a eu en vue, mais qu'il 
n'a pas indiqué avec précision), la masse B' aurait formé origi- 
nellement le prolongement de la voûte de St-Georges et s'enra- 
cinait comme celle-ci. Il faudrait alors admettre que, tandis qu'à 
l'Ouest de l'accident en question, cet anticlinal reste très régulier 
et ne montre qu'un faible déversement au Nord, brusquement et 
sans aucune transition il se serait ouvert et largement étalé, en 
chepauchant aussi bien au Sud qu’au Nord, et cela dans une 
région qui ne traduit que des poussées certaines au Nord. Il 
y aurait là une contradiction tectonique flagrante et qui, à mon 
avis, rend cette conception inadmissible, sans même insister sur 
le faciès marmoréen des calcaires secondaires de B', qui les 
rattache aussi à la masse supérieure B°, certainement charriée, 
et non à la voûte de St-Georges. 

La thèse soutenue par M. Carez se heurte donc à une série de 
contradictions, lorsqu'on envisage successivement les diverses 
hypothèses possibles, et cela pour la localité même qu'il a indi- 
quée comme donnant un argument démonstratif. Je crois même 
pouvoir affirmer qu'à l'inverse de l'intention qu'il a eue en la 
reproduisant dans son ouvrage, la photographie de l'entrée des 
gorges de St-Georges. lorsqu'on sait dans quel sens elle est 
orientée par rapport aux couches et qu'on la combine avec des 
coupes ou des photographies transversales à celles-ci. vient à 
l'appui de l'interprétation que j'ai donnée. 


De ce qui précède, il me semble qu'on est indiscutablement en 
droit de conclure, d'après l'étude des gorges de l'Aude en amont 
d'Axat, que, ainsi que je l'ai dit dans mes notes antérieures : 


1. Dans sa carte géologique (pl. xxx, M. Carez ne mentionne pas de 
ligne de contact anormal correspondant à ce chevauchement, bien quil 
admette celui-ci dans la légende de sa photographie. 


518 LÉON BERTRAND JADECE 


1° Les calcaires urgo -aptiens de la eluse de Saint-Georges 
apparaissent au jour grâce à un relèvement local de l'axe d’un 
anticlinal affectant une première série secondaire (A), qui se 
termine habituellement par une épaisse masse de schistes noirs 
albiens. 

20 Les calcaires secondaires, souvent marmoréens et où la 
distinction d'une partie supérieure aptienne et d’une partie infé- 
rieure Jurassique nest pas toujours facile (calcaires jura-crétacés), 
qui se montrent superposés à cette série secondaire inférieure, 
sont entièrement indépendants de celle-ci, du moins en tant 
qu'origine immédiate. Ils appartiennent à une seconde série 
secondaire (B), superposée à la précédente et repliée sur elle- 
même en plis fortement couchés au Nord. 

Mais ce sont là les seuls renseignements que cette étude locale 
puisse fournir. En particulier, la simple étude du bord septen- 
trional du chevauchement que nous constatons (et cela aussi bien 
en tout autre point de ce bord qu'aux environs d'Axat) ne permet 
aucunement de dire jusqu'où peut s'étendre vers le Sud la super- 
position de la seconde série secondaire sur la première. La 
détermination de l'amplitude du chevauchement ainsi constaté 
nécessite une étude simultanée du bord méridional de la série 
supérieure, et c’est seulement cette étude quim’a permis de dire 
que celle-ci ne s’enracine même pas en ce bord méridional et 
qu'elle a donc subi un déplacement horizontal assez important 
pour justifier le terme de charriage que je lui ai appliqué. 

De même, la confirmation ou l’infirmation de l’origine légère- 
ment charriée que j'ai aussi attribuée à la série secondaire infé- 
rieure À ne peut résulter, en aucune manière, de l'étude des envi- 
rons d’Axat : on peut bien constater, au Nord de cette localité, un 
chevauchement évident sur la région à caractères mixtes que j'ai 
appelée zone pré-pyrénéenne ; mais ce n’est que par l'étude des 
Jfenètres qui traversent entièrement cette série A plus à l’Ouest, 
dans les Pyrénées ariégeoises., et qui montrent la réapparition de 
la zone pré-pyrénéenne par dessous, qu'on peut reconnaître 
l'amplitude du chevauchement de cette série A. 

En résumé, j'atlirme donc que le peu d'importance du déverse- 
ment de la voûte calcaire de Saint-Georges vers le Nord et 
l’'enfoncement évident de celle-ci sous une couverture régulière de 
schistes albiens ne peuvent nullement servir d'arguments contre 
l'importance que j'ai attribuée aux mouvements horizontaux sur 
le bord septentrional des Pyrénées. 


1908 TECTONIQUE DES GORGES DE ST-GEORGES 5r9 


M. L. Carez pense que les photographies, malgré les déformations 
qu’elles font parfois subir aux couches, ont un caractère d’authenticité 
que ne présentent nullement les coupes dessinées d’après des croquis 
‘approximatifs. En ce qui concerne celle des gorges de Saint-Georges, à 
laquelle M. Léon Bertrand a fait particulièrement allusion, elle montre 
nettement que le chevauchement des calcaires aptiens de la cluse de 
Saint-Georges sur les schistes albiens est de très faible amplitude, 
puisque ces calcaires s’enracinent sous les schistes albiens dans la 
partie occidentale de la figure. 

Mais l’auteur n’a pas entendu démontrer par cette photographie que 
les calcaires les plus élevés ne venaient pas de loin; le peu d'amplitude 
des mouvements horizontaux dans toute la région est prouvé par une 
série de faits qui se trouvent longuement exposés dans l’ensemble de 
son ouvrage (Géologie des Pyrénées françaises, fase. V). 


M. Léon Bertrand est heureux d'enregistrer que la photographie qu’il 
vient de discuter ne fournit pas d’argument contre l’origine lointaine 
des calcaires supérieurs (nappe B). 


SUR LES PREUVES DE L'EXISTENCE DU CARBONIFÈRE 
ET DU TRIAS DANS L’AÂTTIQUE 


PAR Carl Renz 


Dans un mémoire présenté à la Xme session du Congrès géolo- 
gique international à Mexico, 1906, j'avais déjà indiqué : l’exis- 
tence de calcaires triasiques à Diplopores près de Tatoï dans 
les montagnes du Parnès, en ajoutant que les terrains métamor- 
phiques de la Grèce, considérés jusqu'ici comme crétacés. pour- 
raient être rapportés partiellement au Trias. 

Ayant depuis poursuivi mes études géologiques dans l’Attique, 
j'ai réussi à trouver la preuve paléontologique de l'existence du 
Carbonifère. Mes récentes recherches confirment en outre le déve- 
loppement du Werfénien. 

La formation carbonifère se présente sur les flancs méridionaux 
du Beletsi qui prolonge la chaîne du Parnès vers l'Est. Près de la 


1. Carl RENZ. Ueber das aeltere Mesozoicum Griechenlands. CR. Xme Congr. 
géol. internat. Mexico, 1906, p. 203. 


220 CARL RENZ n Décr 


chapelle Hagia Triada, sur la route de I :ourka (station du chemin 
de fer de Larissa) à Hagios Merkurios, se trouvent, entre des 


schistes noirs et des grauwackes, des calcaires noirs à Fusulines. 


du Carbonifère supérieur ; ils sont surtout bien développés vers 
l'Est de la source qui jaillit immédiatement au-dessus de Hagia 
Triada. Les mêmes calcaires à Fusulines s’observent en plus dans 
les conglomérats de quartz. En divers points. des grès micacés et 
marneux, assimilés à ces conglomérats, montrent en abondance des 
individus spécialement bien conservés de la Fusuline supra-carbo- 
nifère (groupe de la Fusulina alpina) et des tiges de Crinoïdes. 

Parfois aussi les calcaires à Fusulines noirs contiennent en 
outre des Bryozoaires (Fenestella sp.) et des coraux. 

J'ai rencontré aussi dans une roche marno-calcaire noire un 
Paralegoceras qui, jusqu'à présent. est l'unique Céphalopode 
carbonifère de cette localité. 

Il s'agit ici d'une nouvelle espèce de Paralegoceras qui est donc 
relativement peu importante pour l'établissement du niveau stra- 
tigraphique précis. Cet exemplaire de Paralegoceras, un peu 
déformé, devrait être considéré comme une mutation de Parale- 
goceras typique. s'en distinguant par le stade évolué des lobes. 
Il constitue donc un terme de liaison entre Paralegoceras et 
A gathiceras. En tout cas. et malgré l'individualité de cette espèce. 
ses caractères généraux confirment de nouveau l'âge supra-carbo- 
nifere des couches qui la renferment. 

Cependant il n’a pas été possible de séparer stratigraphique- 
ment les divers horizons du Carbonifère supérieur. 

Les schistes carboniféres supérieurs et les conglomérats de 
quartz de l’Attique ont des caractères lithologiques identiques à 
ceux de l’île d'Amorgos, tout récemment explorée par moi, et 
dans laquelle il m'a été jusqu’à présent impossible de trouver des 
fossiles. 

Dans l'ile de Hydra. où j'avais déjà antérieurement signalé des 
calcaires à Ceralites trinodosus ' et des couches carniennes à 
Halobia ", se trouvent, près d'Episcopi, des conglomérats de quartz 
semblables ou plutôt des quartzites granuleux. Ilest done probable 
que dans cette île, que je continue d'explorer, l’on trouvera bientôt 
des preuves de l'existence du Carbonifère. Avant de conclure, je 
tiens à faire remarquer que le Triasique inférieur des monts 
Balkans occidentaux présente également des quartzites. IL serait 
donc bien possible que les quartzites de Hydra et les calcaires 


1. Carl RENZ. Trias und Jura in der Argolis. Zeilschrifl d. deutsch. geol. 
Ges., LVIIL, 1906, p. 396 et B S.G.F., (4). VIL, 1907. p. 136. 


ms tte dt dd à 


1908 CARBONIFÈRE ET TRIAS EN ATTIQUE DO 


oolithiques voisins appartiennent au Triasique inférieur. Je ne fais 
que rappeler le développement des oolithes dans le Werfénien 
alpin. Il reste encore à noter la similitude lithologique des schistes 
et des conglomérats du Carbonifère avec les roches schisteuses de 
l’'Argolide occidentale, du moins autant qu'il m'a été possible de 
les observer. 

En faisant l'ascension du Beletsi (env. 840 m.) à partir de Hagia 
Triada. on rencontre, au-dessus des schistes et des calcaires 
supra-carbonifères. des gisements du Triasique inférieur et moyen. 
J'ai trouvé, d’abord dans la forêt, au-dessus de Hagia Triada, 
un afifleurement d'argiles schisteuses micacées et arénacées, de 
couleur jaune-grisätre, avec des lames de calcaire noirâtre conte- 
nant des bivalves et de petits Gastropodes. Malgré le mauvais état 
de conservation de ces fossiles, il a été possible de déterminer 
un certain nombre d'échantillons. tels que : Holopella gracilior 
ScHAUR.. Anoplophora fassaensis Wissm.. My-ophoria præorbi- 
cularis BirrNer. Gervilleia sp. 

Ces sédiments sont associés à des grès rouges micacés et argi- 
leux à Pseudomonotis. Ils contiennent Pseudomonotis inæqui- 
costata BENECKE, Lingula tenuissima BronN. Pecten cf. discites 
SCHLOTH., Var. nicrotis BITTNER. 

J’ai observé des faciès analogues dans les falaises orientales de 
Hydra : ils n'ont fourni cependant aucun fossile. 

L'ensemble de la faunule attique, citée ci-dessus, permet une 
interprétation stratigraphique de l’existence des deux étages werfé- 
niens (Triasique inférieur), c'est-à-dire des équivalents des Seiser- 
et-Campilerschichten. Mais les couches fossilifères étant dislo- 
quées, il est impossible actuellement de bien délimiter ces deux 
assises. Entre le Carbonifère supérieur et le Werfénien il existe 
probablement une ligne de dislocation, car il faut admettre, en 
général, une tectonique compliquée. Il semble que les sédiments 
des différentes époques se sont affaissés par lambeaux sur les 
flancs de la chaîne du Parnès. Du reste, les relations paléontolo- 
giques et fauniques entre le Werfénien attique et les gîtes synchro- 
niques des Alpes orientales sont évidentes. 

Tout près du niveau werfénien, il y a un affleurement de 
calcaires rouges qui me rappellent vivement les calcaires à Cera- 
lites lrinodosus signalés par moi dans la vallée du temple 
d'Esculape (Asklepieion) dans l'Argolide et dans l'île de Hydra ". 


1. Carl RENz. Ueber neue Trias-Vorkomimen in Argolis. Centralbl. für 
Min. G. u. P., 1906, n°9, p. 270. — Carl Rewnz. Trias und Jura in der Argolis. 
Zeitschrift d. deutsch. geol. Ges., LNVII, 1906, p. 386 et 396. — B.S.G.F., (4), 
VII, 1907, p. 130. 


599 CARL RENZ 7, Déc: 


Malheureusement je ne suis pas encore parvenu à découvrir des 
fossiles déterminables, bien qu’en certains points j'ai observé des 
débris d’Ammonites. 

Les roches moins dures du Triasique inférieur au-dessus de 
Hagia Triada favorisent la végétation forestière, tandis que le 
sommet du Beletsi est stérile et formé de calcaires triasiques 
blancs à Diplopores, dont j'ai noté le même développement près 
du Parnès ". 

C'est à la mème période qu'appartiennent les dolomies gris- 
blanchâtres sur la route de Katzimidi pour Hagios Merkurios. 
Entre Katzimidi et Hagia Triada, ainsi que sur le flanc méridional 
du Beletsi, au-dessus de Kiourka, il existe en outre des tufs verts 
et des keratophyres, semblables à ceux que j'ai trouvé aussi à la 
base des calcaires à Ceralites trinodosus dans la vallée du Hieron 
d'Epidaure (Argolide) et dans l'ile de Hydra”*. Cependant mon 
séjour a été trop limité pour éclaircir même provisoirement la 
position stratigraphique de tous les sédiments de cette région 
disloquée. 

Peut-être les masses dolomitiques de Katzimidi sont-elles à 
comparer avec les dolomies coralligènes de la pente ouest du 
Hymettos entre les monastères de Caesariani et Hagios Markos. 
Ces derniers sont vraisemblablement contemporains des calcaires 
néotriasiques du Parnasse. 

En somme, la chaine du Kythaeron et du Parnès, se compose 
donc principalement de sédiments mésozoïques anciens et paléo- 
zoiques. 

Près de Chassia, au pied du Parnès, on rencontre aussi des 
calcaires noirs à Rudistes localisés, correspondant aux calcaires à 
Rudistes de l’île de Salamis. Voilà ce qui aura amené mes prédé- 
cesseurs (M. A. Bittner et M. R. Lepsius) à attribuer au Crétacé 
la totalité des roches du Parnès et du Kythaeron, ainsi que les 
dolomies de la pente occidentale du Hymettos. 

C'est entre ces roches normales du Mésozoïque ancien et du 
Paléozoïque du Parnès. du Beletsi et du Hymettos que se trouvent 
les schistes d'Athènes qui montrent un très léger degré de méta- 


1. Carl RENz. Ueber das aeltere Mesozoïcum Griechenlands. CR. Xe Congr. 
géol. Internat. Mexico, 1906, p. 203. 

2. Il n’est pas inutile de rappeler ici que les roches éruptives et les tufs 
verts de Hydra et de lAsklépieion correspondent aux « Lenne-Kerato- 
phyren », suivant l’examen microscopique et chimique fait par M. Milch. 
Une intercalation conglomératique entre les calcaires rouges à Ceratites 
trinodosus et les tufs keratophyriques indique une lacune dans la continuité 
de la sédimentation. 


1908 CARBONIFÈRE ET TRIAS EN ATTIQUE 523 


morphisme. Ma découverte du Carbonifère supérieur et du Tria- 
sique normal donne une indication importante sur l’âge des 
couches métamorphiques de l'Attique. 

Comme on le sait. les marbres et les schistes cristallins de l’At- 
tique ont été classés généralement, soit comme archéens, soit 
comme appartenant au Crétacé métamorphique, après qu'on a 
reconnu une transformation des éléments normaux à l’état méta- 
morphique et qu'on a rapporté à tort au Crétacé toute la série 
sédimentaire prénéogène ". 

Or, le Carbonifère supérieur et le Triasique inférieur, montrant 
un développement tout à fait normal, les roches cristallines de la 
Grèce, résultant d'un métamorphisme régional, ne peuvent appar- 
tenir au Crétacé et devraient plutôt être considérées comme paléo- 
carbonifères et vraisemblablement comme plus anciennes encore. 

Il s’en suit encore qu'il faudrait attribuer au Paléozoique et 
peut-être au Carbonifère les schistes et les grauwackes d'Athènes 
qui, dans la région du Laurion, passent aux micaschistes. Quant 
à l'aspect pétrographique, ils ressemblent aux schistes carboni- 
fères du Parnès ; ils rappellent aussi les schistes probablement 
infracarbonifères de l’île d’'Amorgos. 

Dans une étude ultérieure * J’examinerai en détail la position 
stratigraphique des formations métamorphiques en Grèce. 

En terminant, j'ajouterai que les terrains paléozoïques et méso- 
zoïques anciens du Parnès, de Hydra et d’Amorgos, séparés par 
de grandes lacunes, contournent un massif cristallin, attico-cycla- 
dien et se continuent au-delà dans les îles de l'Asie Mineure, qui 
présentent aussi des formations carbonifères et triasiques. 

Je tiens encore à indiquer que M. L. Cayeux a signalé des 
formations triasiques métamorphiques et fossilifères dans l’île de 
Crète, de sorte qu'il est à supposer que dans une partie de fa 
Grèce, comme par exemple dans le Taygetos, le Triasique doit 
être également métamorphisé. 


1. À. BrrTner, M. Neumayer el Fr. TELLER. Denkschr., d. Akad. d. Wiss. 
Wien. 1880, 4o. — R. Lrpsius. Géologie v. Attika. 

2, Ce mémoire comprendra, en outre, une étude critique des travaux des 
auteurs qui, avant nous, ont traité la question, étude qui ne peut trouver 
place dans cette note préliminaire, 


SUR LE GISEMENT LIASIQUE DE HUU-NIEN 
PROVINCE DE QUANG-NAM (ANNAM) 


PAR H. Counillon 


PLANCHE XI 


Huu-Nien', village de la province de Quang-Nam. est situé 
dans le bassin du Ke-Koa, petit affluent de gauche du Song-thu- 
Bong. qui se jette dans le fleuve un peu au-dessous de Nongson, 
entre Nongson et Quang-Hué. 

Le bassin de Ke-Koa est borné : au Nord par celui du Song-Vu- 
Gia, le plus important affluent de gauche du Song-thu-Bong : à 
l'Est par ceux de la rivière de Tan-Day, petit afiluent de droite du 
Song-Vu-Gia et du Ke-Rinh, petit affluent de gauche du Song-thu- 
Bong : au Sud par celui du ruisseau de Nongson, petit affluent de 
gauche de Song-thu-Bong. 

Comme le montre la figure 1, l'ensemble des terrains qui affleu- 
rent dans le bassin du Ke-Koa forme un large synclinal, dont l'axe 
correspond à peu près au cours de la rivière, et qui s'appuie au 
Nord sur les poudingues qui surmontent le terrain rhétien de 
Vinh-Phuoc. au Sud sur ceux qui couronnent le terrain rhétien de 
Nong-Son. 

Le Ke-Koa recoit. à gauche près et un peu au-dessus de Huu- 
Nien, un petit ruisseau le Ke-Jua : le gisement se trouve dans le 
lit de ce ruisseau, non loin de sa source et de la crête de poudin- 
gues qui couronne dans toute cette région le terrain rhétien à 
anthracite. 

Dans les environs de Huu-Nien. -en allant du Ke-Koa à la crête 
de poudingues. nous avons rencontré d'abord des grès rouges. 
puis des grès argileux jaunätres avec troncs d'arbres silivifiés, 
ensuite une épaisseur de près de 200 m. de grès et de schistes 
sombres que nous avons plus spécialement étudiés, et qui compren- 
nent le gisement fossilifère, enfin le gros banc de poudingues pré- 
cédemment signalé. Les contacts de la partie schisto-gréseuse 
moyenne avec, d'un côté. les grès argileux jaunâtres, qui lui sont 
supérieurs, de l'autre, le banc de poudingues qui est au-dessous, 


1. Sur la carte à 1/100000 du Service géographique de l’Indo-Chine (feuille 
de Quang-Nam, éd. de septembre 1900), ce village est situé par environ 17£-50 
de latitude et 1195-40 de longitude : il est marqué Huu-Nen pour Huu-Nien 
(prononcez : Heu-ou-ni-in). 


1908 LIAS DE HUU-NIEN (ANNAM) 999 


n'ont pas été nettement observés, mais la direction S.O.-N.E. et 
le pendage 70° S.E., avant et après le système gréso-schisteux, 
étant les mêmes que ceux de cet ensemble, la concordance de la 
série tout entière avec le Rhétien est absolument certaine ; l'épais- 
seur totale est sûrement considérable. D’après Fuchs ', le terrain 
Rhétien de Nongson aurait 5 à 600 m. d'épaisseur, les grès rouges 


S.E. N.0. 


Ke-koa Huu-nien 
Tholam ; 


Fig. 1.— Coupe PAR THOLAM. SYNCLINAL DU Ke-Koa. — Long. : 1/120000: 
haut. : 1/30000. 


qui lui sont supérieurs également. Si les cartes étaient exactes 
nous devrions, pour la région de Vinh-Phuoc, attribuer au terrain 
rhétien plus de 1000 m., et admettre que la série qui le surmonte 
a 1000 à 1500 m. d'épaisseur ; ces chiffres ne doivent pas être consi- 
dérés comme exceptionnels puisqu'en Amérique « les couches à 
plantes rhétiennes de Newark au Connecticut supportent au moins 
1000 m. de grès rouges et verts avec schistes intercalés, renfer- 
mant une flore de caractère jurassique ? ». La coupe de la figure 2 


SE. N.O. 


Fig. 9. — CouUPE DU GISEMENT DE HUU-NIEN. — 1/3 000. 
Sch, Schistes ; Cal, Calcaires ; G, Grès; Ch, Charbon; F, gîte fossilifere. 


sur 200 im. de schistes et de grès montre la position des bancs de 
grès qui afileurent dans le lit du Ke-lua. Nous en avons noté une 
dizaine dans les 50 m. qui composent la partie supérieure de cet 
ensemble, nous citerons en outre, au-dessous d’un banc de grès où 


1. Fucus et SaLADIN. Mémoire sur l'exploration des gîtes de combustibles 
et de quelques-uns des gîtes métailifères de l’Indo-Chine. Ann. des Mines, 
septembre-octobre 1882. 

2. p& LAPPARENT. Traité de Géologie, 5° éd., 1906, p. 1113. 


526 H. COUNILLON Dec 


nous avons trouvé une empreinte de T'æniopteris, une couche de 
charbon de 60 em. et deux bancs minces de calcaire, les schistes 
fossilifères sont immédiatement au-dessous du banc de calcaire le 
plus élevé, ils contiennent une faune ‘ qui comprend : 


-Ægoceras (Psiloceras) longipon-  Gervillia cf. lanceolata Sow. 


tinum Opp. Nucula ovum Sow. 
T'urritella rhodana MaART. —  subovalis GoLp. 
Chemnitzia Polita MART. Astarte subcarinata Muxsr. 
Cerithiunm Dumortieri MART. — Voltzii Gozp. 
Acteon sinemuriensis MARTIN. Tancredia marcignyana MaART. 
Monotis substriata Z1ENTEN. Protocardium Philippianum Duxk. 


Nous citerons, en outre, un Pecten, une Arca et une Gonomya trop 
incomplets pour être déterminés spécifiquement. 


Le Psiloceras longipontinum, d'après Oppel *, appartient à peu 
près au même niveau que Ps. planorbis. peut-être aussi aux couches 
inférieures de la zone à Schlotheimia angulala. Tate et Blake * le 
citent également de cette dernière zone. 

Les Gastéropodes, dont la détermination est malheureusement 
douteuse parce qu'ils sont trop incomplets, ont été signalés ainsi 
que T'ancredia Marcigny ana dans l'Infralias de la Côte-d'Or. 
c'est-à-dire dans l’Hettangien, par Martin. 

Protocardium Philippianum. fossile très commun et très carac- 
téristique de notre gisement, est cité par Tate et Blake * de l'Het- 
tangien et aussi de la base du Sinémurien (zone à Arietites bisul- 
catus). 

Nucula subovalis, d'après les mêmes auteurs *, et Gervillia lan- 
ceolata, d'après Waagen ‘, apparaissent dans la zone à Arietites 
bisulcatus. En revanche Monotis substriata, d'après Tate et Blake 
n'existe pas avant la zone à Amaltheus spinalus (sommet du Char- 
mouthien); Vucula ovum TArE et BLAKE *, Astarte subcarinata et 
Astarte Volziü D'ORBIGNY ”, sont des fossiles toarciens. 

Les considérations qui précèdent, résumées dans le tableau 
suivant, nous montrent que la faune que nous venons d'étudier 
est nettement liasique, la présence de Psiloceras longipontinum 


nous porte à croire qu'elle est hettangienne, peut-être de la zone 


1. Cette faune a été étudiée au Laboratoire de paléontologie de l'Ecole 
des Mines de Paris, sous la direction de M. le Prof. Henri Douvillé ; nous 
sommes heureux de lui exprimer ici nos vifs sentiments de reconnaissance. 


>. Palæontologische Mittheilungen. 

3. TaTE et BLAKE. The Yorkshire Lias. 

4. WAAGEN. Der Jura in Franken Schwaben und der Schweiz, 1864. 

5. D'OrBIGNY. Prodrome de paléontologie stratigraphique des Animaux 


Mollusques et Rayonnés. 


1908 LIAS DE HUU-NIEN (ANNAM) 927 


moyenne de cet étage (zone à Alsatites laqueus HauG , ou zone à 
Psiloceras megastoma WAUNER ?). 


| Lias 
RQ 
INFÉRIEUR | Moyen SUPÉRIEUR 
En EEE 
HETTAN- [SINÉMU- CHAR- 5 
\ : 6 ea : il LIEN 
NOMS GIEN |  RIEN MOUTHIEN ARC 
= a. SD. A EE  — 
A 
des EURE ù 
A S A SN CA SR 
= + + g — = = EC = 
AN AS OS RSS APE A RS ARE 
= > S A > ë = = Le 
RNA SR SES SN SA LENS 
ESPECES = & Se SUN SUINe SIÈ S 
+ Se ONCE Te PS A 0e 
; a . = Ë S | È > 
= À R Ÿ me ES Ss à LS 
Lo 5 5 + Q = S 2 = = 
à, CA S ES EN ENS 
2 | % 
È 
< 
meme | comm | RE | uen | mes | Ces | on | mec | Ce | mes 
Psiloceras longipontinum ONON 
Turritella rhodana. A 
Chemnitzia Polila . À 
Cerithium Dumortieri. A 
Acteon Sinemuriensis . A 
Monotis substriala. x 
Gervoillia cf. lanceolata. . . ce 
NucHlANOCUN. ERP x 
Nucula subovalis. . . . . SC 
Astarte subcarinata 
Astarte Voltzii 
Tancredia Marcignyana. . A 
Protocardium Philippianum. | Cm 
X Tarte et BLAKE. — The Yorkshire Lias. 
A MaARrTix. — Pal strat. de l’Infra Lias de la Côte-d'Or. Mém. Soc. 
Géol. de France, 2° série, t. VIL 
+  WAAGEN. — Der Jura in Franken Schwaben und der Schweiz. 
—  D'ORrBIGNY. — Prodrome de paléont. strat. universelle. 
© OrPrec.— Palæontologische Mittheilungen aus dem Museum des 


Kœnigl. Bayer staates. 


1. Hauc. Article Jurassique. Grande Encyclopédie, 1894. 
2 Verh. K.G.R., 1885, p. 168. 


528 H. COUNILLON 7 Déc: 


PSILOCERAS LONGIPONTINUM OPPEL 
Pl: XIe. r. 


1862. Ammonites longipontinus OPPrr. Palæontologische Mittheilungen, 
P. 129, pl. 41, fig. ra et b. 


Coquille généralement comprimée, discoïde, à large ombilic ; tours à 
lent accroissement, peu embrassants; région ventrale arrondie, lisse, 
. flancs ornés d'environ 50 côtes simples, droites, élevées, tranchantes, 

terminées vers l’extérieur par une partie saillante. ; 

Dimensions. — Diamètre : 53 mm., largeur du dernier tour : 16 min. ; 
l'épaisseur sur les échantillons non écrasés est voisine de la largeur, un 
peu plus faible toutefois; la largeur de l’ombilic est d’environ les 50/100 
du diamètre. 

Rapports et différences. — Par sa région externe arrondie et le 
nombre de ses côtes, cette espèce se rapproche d’Ammonites (Psilo- 
ceras) Torus b’Ors. '. Notre espèce diffère de A. Torus par le diamètre 
moins grand de son ombilic et par la forme de ses côtes qui sont 
élevées, tranchantes, terminées extérieurement par une partie saillante 
et non « obtuses, s’effacant de dedans en dehors » :. On peut aussi la 
comparer à Ammoniles longipontinus OPP.*, dont la région ventrale 
est semblable, qui a même largeur de l’ombilic et dont les côtes plus 
nombreuses que celles de notre échantillon (38 au lieu de 30 sous un 
même diamètre) s’en rapprochent également davantage par leur forme, 

Ammonites longipontinus rangée par Hyatt* et par Hug‘ dans le 
groupe des Psiloceras (Psilonoti) est au contraire classée par Oppel 
(loc. cit.) et par Neumayr’, dans le groupe des Angulati; ce dernier 
auteur la rapproche d’Ægoceras cryptogonium et d'Æg. Sebanum, ce 
qui nous a conduit à comparer nos échantillons avec Æ£:. longipon- 
tinum, mais encore avec les deux espèces voisines que nous venons de 
citer. 

Toutes les trois ont même largeur de l’ombilic; pour Æg. longipon- 
tinum qui, comme nous l’avons dit, a 34 à 4o côtes par tour, Neumayr 
a examiné l’exemplaire original, celui qu’Oppel a étudié lorsqu'il a créé 
l’espèce; « les côtes, pour un Psilonoti, sont, — dit-il, — étroites et tran- 
chantes (schmal und sharf) $ ». Æg. cry ptogonium, dont le dernier tour 
a sa partie ventrale arrondie et lisse, possède environ 32 côtes (28, 30, 
32, 56, suivant le tour de spire considéré, autant qu’on peut s’en rendre 
compte sur léchantillon fort incomplet figuré), elles sont donc plus 
espacées que celles d’Æg. longipontinum., elles sont également plus 


Paléontologie fr. des terr. jur., 1, p. 212, pl. 53. 

Palæontologische Mittheilungen, p. 129, pl. 4x, fig. 14 et b. 

Genesis of the Arietidæ, p. 123. 

Die unter und Mittel Lias Ammoôniten Fauna, p. 10, pl. var, fig. 7. 
Zur Kenntniss der Fauna des Untersten in den Nord Alpen, p. 8x. 
Abhandlungen der K. K. geol. Reichsanstalt, vol. VII. 1850. 


Œ D æ 


D SH 


1908 LIAS DE HUU-NIEN (ANNAM) 229 


fortes. Chez Æg. sebanum, qui a une carène, il est vrai obtuse, peu 
saillante et même à peine perceptible sur un échantillon, d’après Neu- 
mayr, les côtes, au nombre de 27, 32, 39 suivant le tour de spire consi- 
déré, sont plus fortes, plus élevées, et par suite ressemblent davantage 
à celles de nos échantillons que celles d’Æ2g. cryptogonium. 

Un autre caractère doit être examiné. Pour les trois espèces, comme 
pour nos exemplaires, les côtes atteignent leur maximum de puissance 
un peu après le milieu des flancs. Chez Æg. Sebanum, elles se courbent 
ensuite en avant et convergent vers la ligne médiane ; chez Æg. cryp- 
togonium, elles se courbent légèrement en avant, s'atténuent et dispa- 
raissent avant d'atteindre la ligne médiane ; chez Æg. longipontinum 
ce caractère n'existe que d’une manière tout à fait rudimentaire comme 
chez nos Ammonites de Huu-Nien, ce qui nous engage à les rattacher à 
cette espèce, dont elles ne sont sans doute qu'une variété, ainsi que 
Æg. cryptogonium et Æg. sebanum. 


TURRITELLA RHODANA MARTIN ? 
PI. XI, fig. 2. 


1859. Paléont. strat. de l’Infralias de la Côte-d'Or. Mém. Soc. géol. de Fr., 
(2), VIL p. 69, pl. 1, fig. 13-14. 


Fragment incomplet d'une coquille turriculée rappelant cette espèce. 
Long. : plus de 6 mm. ; diam. : 2 mm. Rare. 


TURRITELLA Sp. 


Petite coquille de 6 mm. de longueur sur 3 mm. à 3 mm. 5 de diamètre; 
probablement un jeune de l’espèce figurée par Queenstedt! et indiquée 
par cet auteur comme se rapprochant de Turritella scalata du 
Muschelkalk. 

Notre échantillon a le même nombre de tours de spire que la Turritelle 
du Lias figurée par Queenstedt, et, si les dimensions de cette dernière, 
longueur : 4o mm., diamètre : 23 mm., sont beaucoup plus grandes, le 
rapport de la longueur au diamètre est sensiblement le même, 40/25 étant 
compris entre 60/50 et 60/35. Très rare. 


CHEMNITZIA POLITA MARTIN ? 
PI. XI, fig. 3. 
w 
1859. Paléont. strat. de l’Infralias de la Côte-d'Or. Mém. Soc. géol. de Fr., (2), 
VIL p. 69, pl. ï, fig. 25. 


Coquille à test lisse, mince et fragile, à spire acuminée, composée sur 
les échantillons complets, de six tours légèrement arrondis et séparés 
par une suture profonde; le dernier tour est presque aussi long que le 
reste de la spire. 

Long. : 12 mm.; diam. : 6 mm. Très commune. 


1. Der Jura, fig. 21, pl. 1. 


14 Avril 1909. — T. VIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 34. 


530 H. COUNILLON 7 Déc. 


CERITHIUM DUMORTIERI MARTIN ? 
PI. XI, fig. 4. 
1859. Paléont. strat. de l’Infralias de la Côte-d'Or. Mém. Soc. géol. de 
Fr., (a), VIL, p. 77, pl. xx, fig. 23-94. 
Fragment très incomplet d'un Cerithium ayant les côtes saillantes 
comme C. Dumortieri. 
Diam. : 3 mm. Rare. 


ACTEON SINEMURIENSIS MARTIN ? 
PI. XI, fig. 5a, 5b, 5c, 5d. 
1859. Paléont. strat. de l’Infralias de la Côte-d'Or. Mém. Soc. géol. de 
Fr., (2), VII, p. 90, pl. z, fig. 9-10. 

Coquille ovale, à spire scalaire, dont le dernier tour est plus long que 
le reste de la coquille ; notre exemplaire est beaucoup plus petit que 
celui figuré par Martin et à stries longitudinales plus nettes. 

Long. : 3mm.; diam. : 1: mm.b; hauteur relative du dernier tour : 
plus de 50 °/,. Rare. 

PECTEN sp. 

PI. XL fig. 6. 
Une seule valve rappelant le Pecten demissus gingensis de Queenstedt. 
Long. : 13 mm.; larg. : 15 mm. Très rare. 


MONOTIS SUBSTRIATA ZIENTEN 
PIX fig 7a, 70: 


1830. Les pétrifications de Wurtemberg, p. 93, pl. LvIx, fig. 9. 


Coquille obliquement ovale, légèrement allongée, moins circulaire 
que l’exemplaire dessiné par Zienten ; valve gauche fortement bombée, 
ornée de côtes longitudinales et de fines stries d'accroissement assez 
irrégulièrement concentriques et pas très nettes ; valve droite moins 
bombée sur laquelle on ne distingue que des stries d’accroissement. 

Long. : 13 mm. ; haut. : 14 mm. Très commune. 


GERVILLIA Cf. LANCEOLATA SOWERBY 
PI. XI, fig. 8. 


1825. Mineral Conchology of Great Britain, Il, p. 139; pl. 79, fig. r. 


Coquille assez épaisse (5 mm. à 1 mm.) à bords parallèles, presque 
équivalve mais très inéquilatérale, très allongée transversalement. 

Sur les échantillons incomplets que nous possédons, la longueur 
(53 mm.} est supérieure à six fois la largeur (8 mm.). Ligne cardinale 
droite, épaisse, avec un certain nombre de fosseites séparées par des 
saillies (deux de ces saillies sont très nettes sur un des échantillons). 


Long. : plus de 53 mm. ; larg. : 8 mm. Commune. 


1908 LIAS DE HUU-NIEN (ANNAM) 531 


NUCULA ovuM Sow. 
PI. XI, fig. 9. 
1825 Mineral Conchology of Great Britain, Il, p. 176, pl. ccccLxx vi, fig. 1. 


Coquille obovale, allongée transversalement, ventrue, extrémité 
antérieure acuminée, extrémité postérieure régulièrement arrondie ; 
toute sa surface est ornée de fines stries concentriques. 

Long. : 12 mm. ; haut. : 7 mm. Commune. 


NUCULA SUBOVALIS GoLp. 
P1. XI, fig. 10. 


1826-1833. Petrefacta Germaniæ, p. 154, pl. 195, fig. 3. 


Coquille ovale transverse, crochets petits, submédians. 
Long. : 16 mm.; haut. : 11 mm. ; épaiss. faible. Commune. 


ASTARTE SUBCARINATA MUNSTER 
PI. XI, fig. 17. 


1826-1833. Petrefacta Germaniæ, p. 190, pl. 134, fig. 8. 


Coquille trapéziforme avec une carène dorsale obtuse, peu appa- 
rente du côté postérieur, ornée de sillons très marqués, séparés par 
huit stries concentriques ; crochets recourbés en avant. 

Long. : 8 mm. ; haut. : 8 mm. Rare. 


ASTARTE VOLTZII GoLp. 
PI. XL, fig. 12. 


1826-1833. Petrefacta Germaniæ, p. 190, pl. 134, fig. 8. 


Coquille orbiculaire, ornée de sillons très marqués, séparés par six 
stries concentriques ; crochets médians. 
Long, : 6 mm.; haut. : 6 mm. Commune. 


TANCREDIA MARCIGNYANA MARTIN 
PI. XI, fig. 153. 


1859. Paléont. strat. de l’Infralias de la Côte-d'Or. Mém. Soc. géol. de 
Fr., (2), VIL p. 80, pl. rx, fig. 10-11. 


Coquille subéquilatérale, subtrigone, partie antérieure rostrée, partie 
postérieure tronquée obliquement, pourvue d’une carène, crochets 
petits, submédians, région palléale très arquée, test orné de fines siries 
concentriques inégalement espacées. 

Long. : 9 mm.; haut. : 5 mm. ; épaiss. faible. Rare. 


532 H. COUNILLON 7 Déc: 


PROTOCARDIUM PHILIPPIANUM DuNKk. 
PL XL fe. 1% 


1851 Paleontographica. Ueber die in dem Lias bei Halberstadt vorkom- 
menden Versteinerungen. I, p. 116, pl. xvni, fig. 6a, b, c. 


Coquille à test mince, fragile, équivalve, subéquilatérale, de forme 
suborbiculaire, légèrement trigone ; la partie antérieure est arrondie et 
ornée de fines stries concentriques quand le test n’a pas complètement 
disparu (fig. 4, valve gauche vers le coin antérieur), son bord intérieur 
est entier; la partie postérieure légèrement carénée, un peu tronquée, 
est ornée de côtes rayonnantes, son bord intérieur est crénelé. 

Long. : 20 mm.; haut. : 18 mm. 

Cette espèce ne diffère de Cardium Philippianum Duxk. que par une 
plus grande atténuation de la carène qui s’évanouit avant d'atteindre 
le bord. Très commune. 


GONIOMYA sp. 
PI. XI, fig. 15. 


Nous n'avons que trois exemplaires très incomplets d’une Goniomya 
du groupe des ovales d’Agassiz se rapprochant de G. proboscidea ; le 
côté postérieur est très allongé. 

Long. : plus de 5 cm. ; haut. : 2 cm. Rare. 


CONTRIBUTION A L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE 
DES SABLES MOYENS DE LA VALLÉE DE LA MARNE 
ENTRE MEAUX ET CHATEAU-THIERRY" 


PAR L. Morellet 


Les membres de la Société qui ont pris part à l’excursion 
dirigée récemment par M. Stanislas Meunier aux environs de La 
Ferté-sous-Jouarre ont certainement été frappés de la succession 
stratigraphique toute spéciale que présentent les Sables moyens 
dans cette région et ils se rappellent, sans aucun doute, les diffi- 
cultés que nous éprouvions tous dans l'interprétation des coupes 
et les discussions animées qui en résultaient. 

C'est à la suite de cette excursion que nous avons entrepris 
l'étude des Sables moyens de la vallée de la Marne entre Meaux et 
Château-Thierry. Mettant largement à contribution les travaux 
des géologues nos devanciers, — d’'Archiac, Goubert, Munier- 
Chalmas, MM. L. Carez, G.-F. Dollfus, L. Janet, pour ne citer que 
les principaux —, nous avons cherché à résumer, à coordonner, à 
interpréter leurs observations, et à déterminer d’une facon aussi 
rigoureuse que possible l’âge de chaque assise dans la chronologie 
de l’Auversien telle qu’elle a été établie par Munier-Chalmas et de 
_ Lapparent * et telle qu'elle est généralement admise aujourd'hui. 


I. Lizy-SUR-OURCQ ET SES ENVIRONS. — Pour deux raisons, nous 
commencerons cette étude par la localité de Lizy-sur-Ourcq: 
d'une part, elle est très voisine de localités auversiennes classi- 
ques (Ver, Ermenonville, etc.) ; d'autre part. la coupe qu'en a 
publiée Goubert * en 1861 a servi de base à tous ceux qui après lui 
se sont occupés de la région. 

Voici le résumé de la coupe donnée par Goubert‘ : 


1. G. F. Dorcrus et L JANET. Carte géol. à 1/80000. Feuille de Meaux. 1898. 

>. MuniER-CHALMAS et DE LAPpPARENT. Note sur la nomenclature des ter- 
rains sédimentaires. B. S. G. F , (3), XXI, 1893, p. 496. 

MunisR-CHALMAS in DE LAPPARENT. Traité de Géologie, 4° édition, HI, 
p- 1496-1459. 

3. GourerT. Coupe dans les Sables moyens. B.S.G.F., (2), XVIII, 1860-1867, 
p. 445. 

4. Le numérotage des assises employé par Goubert a été conservé. Cet 
auteur a omis d'indiquer la puissance des n° 12 et 17. Nous avons comblé la 
lacune d’après nos observations personnelles, la coupe étant encore en 
grande partie visible sur la route de Lizy à Congis. 


534 L. MORELLET j Déc: 


1. Terre végétale . . . . 0 m. 80 
2-4. Marnes jaunes, vertes et Dienches à Limnæa longis- 

CHU RE DM de ee pe OL 3 4o 

5. Calcaire jaune- Mr à Ve 0 15 

6. Marne jaune-verdâire. , 0 50 

7-8. Sable blanc et grès sans fossiles : I 60 
9. Calcaire gréseux de Lizy, à moules de Côithes (Cere 
thium mixtum), débris de Ro poches et 

lits de sables intercalés . . . FR CP 5o 

10-11. Sable marneux et marne sableuse sans FE ALES 25 
12-13. Sables à Cérithes (C. Bouei, C. crenatulatum, etc.) et 
à Cyrènes ; à la base un lit à Mytilus Rigaulti et à 

Arca magellanoides . . . : MÉAT 75 

14-15. Sables à Bayania lactea, grès à Hi Sante Lois HAL 70 

16. Sables presque sans fossiles. TR er a 00 
17-20. Sables à Nummulites variolarius, Pectunculus de- 
pressus et, à la partie supérieure, Cytherea trig'o- 

nula, Donax parisiensis . . - . au moins 7 00 
21. Sables marins à galets, Polypiers ë fossiles brisés ou 

TOURS ALP TEMAS CATRONENE OURS SRE APE R EPST M 0 


Deux points seulement demandent à être complétés : 

a) Il est très facile de distinguer deux niveaux dans les sables à Ceri- 
thes n° 12 : à la base, immédiatement au-dessus du petit lit à Mytilus 
Rigaulti DEesu. et Arca magellanoides DEsu. prédomine Cerithium 
PBouei DEsx., tandis qu’au sommet le sable ne renferme presque 
exclusivement que Cerithium crenatulatum DEsx. associé à C. tiarella 
Des. C’est là un fait très général que nous retrouverons dans toute 
la région. 

b) Les assises 10-11 sont en réalité plus complexes que ne l'indique 
Goubert. Elles peuvent atteindre o m. 45; on y trouve, en particu- 
lier, des marnes dures magnésiennes à fossiles d’eau douce (Limnées, 
Bithinies), qui représentent un niveau lacustre non signalé jusqu'alors 
à Lizy, mais bien connu aux environs où il est beaucoup mieux déve- 


loppé. 


Si la coupe donnée par Goubert est très exacte, nous ne croyons 
pas qu'il en soit de même de l'interprétation. En réalité, deux 
niveaux seuls nous donnent des indications précises : les couches 
(19-21) à Nummulites vuriolarius et à Donax parisiensis qui repré- 
sentent la zone d’Auvers, et les calcaires (5) à Avicula Defrancei 
qui représentent la zone de Mortefontaine, surmontée du caleaire 
de St-Ouen (2-4). Pour nous permettre de déterminer l’âge des 
assises intermédiaires numérotées, de 6 à 16, étudions rapidement 
l’Auversien de deux localités voisines devenues classiques, pes 
nonville et Ver. 


1908 SABLES MOYENS DE LA VALLÉE DE LA MARNE 939 


A Ver et à Ermenonville, au dessus de sables sans fossiles ou 
ne renfermant que quelques minces lits discontinus de coquilles 
petites ou brisées, nous trouvons une masse de sables très fossili- 
fères à Ver, moins riches à Ermenonville, contenant en abondance 
Bayania lactea [Lux.]. Puis, viennent des sables à Cerithium 
Bouei Desx., surmontés à Ermenonville, d'assises calcareuses à 
Cerithium crenatulatum Desu. et GC. tiarella Desx., enfin des 
sables et des calcaires à Cerithium mixtum Derr. et C. mutabile 
Luk., supportant des sables quartzeux avec bancs de grès. 

On est frappé au premier coup d'œil de la parfaite concordance 
qui existe entre Lizy et Ermenonville : une masse de sables 
sans fossiles, une zone à Bayania lactea, une zone à Cérithes — 
C. Bouei à la base, C. crenatulatum et C. tiarella au sommet —, 
un banc calcaire à Cerithium mixtum. Or. nous savons qu’à Ver 
et à Ermenonville les couches à Bayania lactea sont un équiva- 
lent latéral de la zone du Guépelle et que les calcaires à Cerithium 
mixtum représentent la zone type d'Ermenonville. Nous pouvons 
donc en déduire que les assises à PBayania lactea (14-15) de Lizy 
sont, elles aussi, les équivalents de la zone du Guépelle (non de la 
zone de Beauchamp comme le croyait Goubert) et que le calcaire 
de Lizy (9), ou tout au moins sa base, correspond à la zone d’Er- 
menonville. Quant aux sables à Cérithes (12-13), ils ne représen- 
tent pas la zone à Bayania hordacea de Beauchamp (c’est-à-dire 
la zone d'Ezanville) mais un intermédiaire entre les couches du 
Guépelle et celles d'Ermenonville. L’abondance du Cerithium 
Bouei nous les fait rapporter à la partie supérieure de la première 
de ces deux zones (Guépelle supérieur). 

Malheureusement, nous en sommes réduits aux hypothèses en 
ce qui concerne les représentants, dans la coupe de Lizy, des 
zones de Beauchamp, d'Ezanville et de Ducy, Il est vraisem- 
blable que les sables et les grès (7-8) représentent la zone de 
Beauchamp, fort réduite en ce point à moins que la partie 
supérieure du calcaire de Lizy ne corresponde déjà à la base de 
cette même zone. Il est également vraisemblable que les marnes 
du n°6 représentent la zone de Ducy. 

Aux environs immédiats de Lizy, l’Auversien présente une 
succession semblable avec cependant un certain nombre de 
modifications locales qu'il est nécessaire de signaler. 

Nous retrouvons partout la zone d’Auvers (17-21) avec ses 
fossiles caractéristiques (Acy, Crouy, Mary, Tancrou, Jaignes, 
etc...). Au contraire les assises 14-15 à Bayania lactea sont très 
souvent dépourvues de fossiles (Echampeu, Jaignes...), en sorte 


536 L. MORELLET 7 Déc: 


que les sables à Cérithes (12-13) restent les seules assises fossilifères 
de la zone du Guépelle. Le niveau inférieur à Cerithium Bouei 
est le plus constant ; le niveau supérieur à Cerithium crenatulatum 
est souvent remplacé (Beauval) par un sable à fossiles d’eau douce, 
précurseur des assises lacustres n° 10-11. Ces assises réduites à 
Lizy et à Beauval, beaucoup mieux développées à Jaignes, ce qui 
leur a valu le nom de calcaire de Jaignes, prennent une impor- 
tance de plus en plus considérable, à mesure que nous remontons 
le cours de la Marne. Il en est tout autrement du calcaire marin 
de Lizy (9), qui, encore bien développé au Nord (Beauval, Etrépilly) 
diminue rapidement de puissance vers le Sud-Est où il est bientôt 
réduit à quelques décimètres d'épaisseur. | 

C'est ce que nous montrent les environs de la Ferté-sous-Jouarre 
et de Nogent-l’Artaud que nous allons étudier maintenant. 


IT. La FerrÉ-sous-JouARRE ET NOGENT-L'ARTAUD. — On peut 
synthétiser de la façon suivante la succession des assises auver- 
siennes aux environs de la Ferté-sous-Jouarre (Caumont, Méry, 
Luzancy, etc...). 

Au-dessus de sables et de grès sans fossiles qui correspondent 
probablement à la zone de Mt-St-Martin, viennent, représentant 
la zone d’Auvers !, des sables fossilifères à silex roulés et à galets 
de calcaire perforés, puis des couches plus ou moins gréseuses, à 
fausse stratification, qui renferment Vummulites variolarius, 
Donax parisiensis, Corbulomya subcomplanata et toute là riche 
faune de Luzancy et de Caumont. Nous trouvons ensuite : 

1. Des sables et des rognons de grès peu puissants (0 m. 50 à 1 m.) 
sans fossiles, qui, par leur position, correspondent aux couches à 
Bayania lactea (zone du Guépelle, partie inférieure). 

2. Des sables à Cérithes (1 m. environ), à Cerithium Bouei et Mytilus 
Rigaulti à la base, Cerithium crenatulatum au sommet (zone du 
Guépelle, partie supérieure). 

3. Une série (1 m. 50) de marnes et de calcaires lacustres qui occupent 
le même niveau que le calcaire de Jaignes et qui, par suite de 
leur grand développement, ont reçu le nom de calcaire de Luzancy. 

4. Un banc (0 im. 40 à o m. 60) de calcaire gréseux à moules de Lucines 
et de Cérithes (Cerithium mixtum); équivalent du calcaire de Lizy 
(zone d'Ermenonville). 

5. Enfin des marnocalcaires lacustres que nous étudierons à Nogent- 
l’Artaud. 


Ces dernières assises exceptées, nous avons ici la même succes- 


1. MunierR-CHarMas. Note sur la zone d’Auvers (Note posthume présentée 
par M. J. Boussac). B S G.F.,(4), VI, 1906, p. 261. 


1908 SABLES MOYENS DE LA VALLÉE DE LA MARNE 537 


sion qu'à Lizy. La seule différence consiste dans le développement 
considérable pris par le Calcaire lacustre de Jaignes (— calcaire 
de Luzancy) et par la diminution, en raison directe, du Calcaire 
marin de Lizy. 

La coupe type que nous venons de donner peut subir quelques 
modifications locales. A Nanteuil-sur-Marne, par exemple, les 
sables du niveau à Payania lactea renferment déjà une faunule 
saumâtre ou même lacustre. Les couches à Cerithium Pouei y sont 
très réduites. Quant à celles à Cerithium crenatulatum, elles sont 
totalement remplacées par des marnocalcaires d'eau douce sem- 
blables au calcaire de Luzancy dont il est impossible de les 
séparer. 

Parfois, ces modifications sont telles qu’on éprouve une réelle 
difficulté dans l'interprétation. C'est le cas pour les grandes exploi- 
tations de Moiïtiébard, près Ste-Aulde, étudiées autrefois par 
La Joye:. 

On y relève de bas en haut la coupe suivante : 


1. Sable blanc sans fossiles, visible sur . . NOM 90 
2. Banc de grès sans fossiles, pouvant nine lire 

ment AE TE EN d ETS VO TER NT PE 6 IORE VE 5o 
3. Sable gris sans fossiles . . . Et EE FLO) 20 


4. Sable jaune-verdâtre, plus ou moins gréseux, à jeunes 
Cérithes (C. crenatulatum) et très abondantes Bayania 


hordacea . . SO 30 
5. Argile verte (o m. 15), Mleaire Ace et noce aires 

à Limnées, Planorbes, etc . . . RO TE DA DA ANT 50 
6. Banc calcaire à rognons silicenx, Ra marins (moules 

delCÉrItRES) 700 Me SE PEN te eee AO 25 
7. Ensemble de calcaires, de imarno- ele ce ‘e inarnes à 

Menilite, d’argiles vertes, fossiles d’eau douce . 4m. à5 00 


Avec une grande réserve, nous rapportons à la partie inférieure 
de la zone du Guépelle les sables et les grès n° r et 2, aux sables 
à Cérithes (partie supérieure de la zone du Guépelle), V'assise n° 4 à 
Bayania hordacea : au calcaire de Luzancy:, les assises n° 5, au 
calcaire de Lizy le n° 6. Il est très probable que le n° 7, malgré 
son apparence assez homogène, représente plusieurs niveaux 
(Beauchamp, Ezanville, Ducy, St-Ouen), mais nous n'avons pas 
réussi à y découvrir le lit à Apicula Defrancei co seul peut nous 
donner une indication précise. 

Le banc de grès (n° 2) se retrouve, sporadique, un peu au Nord 


1. LA Joyr. Coupe de Lizy-sur-Oureq et de Ste-Aulde, B.S.G.1"., I, 1831, 
25. 


= 


538 L. MORELLET 7 Dée? 


de Caumont, puis après Nanteuil, sur les bords de la Marne, où on 
le suit à flanc de coteau, ainsi que le calcaire de Lizy dont 
les blocs pétris de fossiles sont épars dans les champs. Malheu- 
reusement il n’existe actuellement aucune bonne coupe. On peut 
toutefois constater le grand développement pris par les sables sans 
fossiles qui surmontent la zone d’Auvers à Nummulites variola- 
rius. Ils n'avaient que 1 m., 1 m. 50 au maximum à Caumont. Ils 
en ont plus de 10 au ravin de Pisseloup près de Pavaut '. Ce sont 
eux que nous voyons à la base de la coupe de Nogent-l' Artaud. 

Très blancs, exploités pour la verrerie, ils renferment plusieurs 
bancs superposés de grès discontinus. Au dessus viennent : 


1. Sables violacés avec rognons de grès à Payania lactea, 


Cytherea lævigata . . . Pole Nom "9s0 ta 0m 05 
2, Sables à Cérithes, Cerithium Done à 1à Dose. C. crenatu- 

latum au sommet. . . . PR EN AMONT 5) 
3. Marnes et calcaires à fossiles 5 eau Mo ur RC LSEO 75 
4. Sables calcareux à Lucines, et C. mixtum. Banc Pal tee 

gréseux avec moules de mêmes fossiles. . . . 0 80 
5. Alternance de marnes, d’argiles et de calcaires à toabtes 

d’eau douce avec quelques intercalations de bancs sau- 

mâtres . . SELS COMENT PES CFO TR TR RE 50 
6. Banc à Avicula De LAENNEE NE AT ALAN TRE ET EE RO 15 


L'interprétation se fait sans aucune difficulté, par simple compa- 
raison avec les coupes précédentes. Le n° 1 correspond à la partie 
inférieure de la zone du Guépelle. Le n° 2 à la partie supérieure 
de la même zone. Le n°3, représente le calcaire de Luzancy (— 
calcaire de Jaignes), le n° 4 la zone d'Ermenonville et le n°6 la 
zone de Mortelontaine. Le n° 5 est donc un équivalent lacustre 
des zones de Beauchamp, d'Ezanville et de Ducy. C'est la conclu- 
sion à laquelle était arrivé Munier-Chalmas * ; c'est également 
l'opinion émise dans la légende de la carte détaillée * dont les 
auteurs semblent avoir pris justement pour type des sables 
moyens la localité de Nogent-l’Artaud. 

II. Exvinons De CuaTeauU-THiEerRY. — Une succession très 
voisine de celle de Nogent-l'Artaud s’observe aux environs de 
Château-Thierry, mais seulement en un certain nombre de points 


1. Pour la coupe du ravin de Pisseloup, voir d’'ARCHrAC: Description 
géologique du département de l'Aisne. M.S.G.F., V, 1843, pl. xxir, fig. 1 et 2. 


> Munier-CHazmas Notes stratigraphiques relatives au texte explicatif 


des terrains tertiaires du Bassin de Paris. B. Servo. C. G.F., VII, 1895-1896. 
C.R. Collaborateurs, p. 13. 
3. G.-F. Dozcrus et L. Janer. Feuille de Meaux, 2° édition, 1898. 


1908 SABLES MOYENS DE LA VALLÉE DE LA MARNE 539 


privilégiés où la série est complète : à Essomes, par exemple, et 
surtout à Brasles. 

M. L. Carez : a donné les coupes de deux sondages exécutés aux 
environs de cette localité. Au-dessus du Lutétien supérieur mar- 
neux à fossiles marins pyriteux, on y a rencontré : 


PACS able sans tossiles ne RS MES Pat Sim 00 
2. B. Sable ou grès à nombreux fossiles marins (niveau 
LERGTAD A) NET ENT AE AIRE) CE EN ARC ASEE RERO) 0 
3. O-P. Sable sans fossiles . . DE ARR AREA CRC A AU OAV EE A 00 
&. A’. Sable très fossilifère à Bayania lactea . . . . . oo 80 
5. X-Y. Couches lacustres à Planorbes, Limnées, Bithinies . 2 00 
6. U. Couches marines à Cerithium mixtum. . . . . o 10 
7. M-N. Couches lacustres à Limnées et Bithinies . . . . 5 00 


Pour M. L. Carez l’assise BP’ (niveau de Gland) représente la 
partie inférieure de la zone du Guépelle. Nous croyons plutôt, 
malgré l'absence de Nummulites variolarius, qu'il s’agit là d’un 
équivalent très réduit de la zone d’Auvers. Nous savons en effet 
que la couche À’ à Bayania lactea appartient à la zone du Gué- 
pelle ainsi que les couches à Cérithes (C. Bouei, C. crenatulatum, 
C. liarella), non signalées à Brasles, dans les sondages, mais bien 
visibles à Essomes. Les assises X-Ÿ correspondent exactement 
au calcaire lacustre de Luzancy, V'assise U au calcaire marin 
de Lizy-sur-Ourcegqg, c'est-à-dire à la zone d'Ermenonville et les 
assises lacustres AZ-N au calcaire de Nogent-l'Artaud. 

Si nous étudions maintenant les nombreuses exploitations 
situées au Nord de Château-Thierry, à Vincelles, au Buisson, aux 
Chesneaux, aux Mousseaux, etc., nous y relevons des coupes 
sensiblement différentes *. 

A la base se trouvent des sables blancs P, puissants (8 à 50 m. 
d’après M. Carez *), sans fossiles, au milieu desquels s'intercalent 
parfois (Vincelles, Le Buisson), des bancs de grès irréguliers et 
discontinus. Un banc de grès O, épais de 1 à 5 mètres, sans fossiles, 
à part d'assez rares débris végétaux, couronne ces sables en un 
grand nombre de points (Les Chesneaux, Les Mousseaux, etc.) et 
forme, comme les grès des sables de Fontainebleau, des bandes 


1. L. CAREZz. Sur les sables moyens aux environs de Château-Thierry. 
B.S G.F., (), VII, 1879, p. 643. 

Les lettres sont celles employées par M. Carez, pour désigner les différentes 
assises. 

2. Pour la succession détaillée des assises, nous renvoyons le lecteur à 
l’importante note de M. Carez. 

3. L. Carez. Loc. cit., p. 634. En aucun point, nous n’avons pu voir le 
contact avec le Lutétien, 


540 L. MORELLET 7) Déc: 


irrégulières, grossièrement parallèles et sensiblement orientées 
Est-Ouest, ainsi que l'a établi M. L. Janet '. Surmontant soit ce 
banc de grès, soit directement les sables, vient un lit très constant 
de sable jaunâtre à Cerithium mixtum et à Lucina saxorum, dont 
la faune est celle de l’assise U de Brasles. C'est donc le niveau 
d'Ermenonville. 

Entre cette zone et celle de Mortefontaine à Avicula Defrancei, 
bien nette au Mousseaux (L. Carez), à Monthurel (G.-F, Dollfus *), 
etc., existe un ensemble, très variable suivant les localités, 
d'argiles, de marnes, de marnocalcaires à faune d'eau douce avec 
intercalations marines ou saumâtres (puissance moyenne environ 
5 m.). C'est l’exact représentant du calcaire de Nogent l'Artaud, 
c'est à-dire un équivalent lacustre des zones de Beauchamp, 
d'Ezanville et de Ducy. Au-dessus de Mortelontaine, des calcaires, 
des marnes et des argiles à Limnæa longiscata appartiennent au 
niveau de Saint-Ouen. 

Ce qui différencie cette coupe de celle de Brasles, c’est l'absence 
de la zone A'à Bayania lactea et des couches X-Y (calcaires de 
Jaignes et de Luzancy), soit que l'érosion ait fait entièrement 
disparaitre ces assises — ce qui est peu probable puisque nulle 
part dans la région nous n'avons constaté de traces de ravinement 
au sommel du calcaire de Luzancy — , soit que. comme nous 
l’'admettons, la partie supérieure de la puissante masse de sables 
P représente un équivalent latéral de A'et de X-Y, c'est-à-dire de 
la zone du Guépelle et du calcaire de Luzancy. Nous devons, pour 
terminer, signaler l'hypothèse émise par certains auteurs, en 
particulier par M. L. Carez (loc. cit., p.654) dans laquelle les 
sables P auraient une origne éolienne et devraient être considérés 
comme les restes d'anciennes dunes d'âge auversien. 


IV. Coxccusiox. — Si nous cherchons à retracer d'une façon 
sommaire l'histoire de l'Auversien dans la région que nous venons 
d'étudier, nous trouvons au début, comme dans le reste du 
Bassin de Paris, une période marine, à courants rapides (zone 
d'Auvers). Un régime plus calme lui succède (zone du Guépelle), 
puis, peu à peu, la salure des eaux diminue sous l'influence pro- 
bable de fleuves venant du Sud (sables à Cérithes et à Cyrènes 
— partie supérieure de la zone de Guépelle) et la mer recule de 
l'Est vers le centre du Bassin jusqu'aux environs de Lizy-sur- 


1. L. JANET, Sur l'allure des grès Bartoniens aux environs de Château- 
Mhierry. BUS GAMES (6) XXI r896 pp 19. 

> G-F. Dorrrus. Revision de la feuille de Meaux, B. Serv. C. G. F., 
IX, 1893-1898, CR. Collaborateurs, p. 3 et suiv. 


1908 SABLES MOYENS DE LA VALLÉE DE LA MARNE 41 


Oureq, laissant la place à d'immenses lacs. Tandis qu'à Lizy se 
dépose la masse puissante du calcaire marin du mème nom (zone 
d'Ermenonville), dans ces lacs se forme le calcaire de Jaignes 
(— calcaire de Luzancy), où s’intercalent de temps en temps 
quelques couches saumâtres, indices du peu de stabilité du rivage, 
d’ailleurs très voisin. Une transgression générale ramène progres- 
sivement la mer sur l'emplacement qu'elle vient d'abandonner, et 
elle y laisse, comme témoins, les couches à Cerithium nuxtum. con- 
temporaines des assises supérieures du calcaire de Lizy. L'épisode 
marin est de peu de durée. De nouveau réapparaissent les eaux 
douces (calcaire de Nogent-l'Artaud et calcaire de St-Ouen), sans 
que cependant la mer renonce à de courtes mais fréquentes 
incursions locales, dont la plus constante est celle qui a déposé les 
couches à Avicula Defrancei (zone de Mortefontaine). 


M. G. Ramond rappelle que avec MM. Paul Combes fils et Maurice 
Morin, il a fait exécuter au Guépelle des fouilles qui permettront de 
préciser la position stratigraphique du niveau principal de cette localité 
classique. 


Séance du 21 Décembre 1908 
PRÉSIDENCE DE M. HENRI DOUVILLÉ 


Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 


Le Président donne connaissance des dispositions testamen- 
taires suivantes prises par Albert Gaudry : « Je lègue à la Société 
géologique de France la somme de quarante mille francs. Les 
revenus de cette somme devront servir à donner tous les ans une 
médaille d’or, sous le nom de médaille Albert Gaudry, à un 
Paléontologiste ou à un Géologue français ou étranger. Le restant 
de la somme qui n'aura pas été employé pour la médaille sera 
attribué chaque année à un savant ayant besoin d'être aidé dans 


ses études ». 


Le Président proclame membre de la Société : 
M. Popescu-Voitesti, professeur du Lycée de Buzäu, présenté par 
MM. Haug et Jean Boussac. 


Une nouvelle présentation est annoncée. 


M. Emm. de Margerie présente, au nom de M. Antoine Vacher, 


un volume intitulé : « Le Berry. Contribution à l'étude géogra- 
phique d'une région française » (A Colin, éd.) [CRS., p. 182]. 


M. E. de Martonne offre deux ouvrages dont il est l’auteur : 

1° « Recherches sur l'Évolution morphologique des Alpes de 
Transylvanie (Karpates méridionales) ; 2° Le premier fascicule 
d'un « Traité de Géographie physique » |CRS., p. 182]. 


M. Jean Boussac offre un tiré à part de sa note € Sur la distri- 
bution des niveaux et des faciès du Mésonummulitique dans les 
Alpes » (CR. Ac. Sc., 30 nov. 1908) [CRS., p. 182]. 


M. Boussac offre ensuite une carte schématique qu'il a fait tirer 
pour l'insérer dans les tirés à part de sa note et en faciliter la 


lecture. 


M. L. A. Martel présente son ouvrage : « La Côte d'Azur 
russe » et une étude, publiée en collaboration avec le D' Henry 
Thierry dans les Annales de l'Hy-draulique agricole du Ministère 
de l'Agriculture : sous le titre de « Captage et protection hygié- 
nique des eaux d'alimentation » [CRS., p. 182-183]. 


M. Deprat adresse les notes suivantes, dont il est l'auteur : 
« Paramètres magmatiques des séries du volcan Mte Ferru (Sar- 


SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908 543 


daigne) » (CA. Acad. Sc.. 30 mars 1908); « Le granite alcalin des 
nappes de la Corse orientale (en collaboration avec M. P. Termier)» 
(Id., 20 juillet 1908); « Sur la persistance à travers toute la Corse 
d'une zone de contacts anormaux entre la région occidentale et la 
région orientale » (/d., 12 oct. 1908); « Rapport préliminaire sur 
une Mission géologique en Sardaigne » (Nouv. Arch. des Miss. 
scient., XVI, p. 173-187); « Les zéolites du basalte de Montresta 
(Sardaigne) » (Bull. Soc. de Minér., XXXI, p. 181); « Sur un 
nouveau gisement d’orthose en Corse » (/d., p. 271). 


M. Deprat, à propos de la communication de M. Renz « sur les 
preuves de l’existence du Carbonifère et du Trias en Attique » (p. 519), 
fait remarquer l'intérêt qui s’attache à l'indication de l’Ouralien dans 
le massif du Parnes (Attique). Il était à prévoir que l’on retrouve- 
rait en Grèce de nouveaux gisements du Carbonifère supérieur; en 
effet, il rappelle à cette occasion qu'il a pu, le premier, montrer en 
Grèce la présence de l’Ouralien par la découverte de calcaires noirs 
à Schwagerines et Fusulines dans les monts Galtzadaes, en Eubée, 
par conséquent à une faible distance des gisements indiqués. 


M. L. Cayeux présente à la Société géologique, de la part de 
M. Négris. deux blocs de cipolin remarquablement perforés, et 
originaires de l’île de Siphnos (Archipel grec). L'un de ces blocs a 
été recueilli à 275 m. dans des éboulis provenant de bancs per- 
forés, observés in situ au même niveau, et au voisinage immédiat 
des éboulis; l’autre a été détaché du plafond d’une grotte à 500 m. 
d'altitude environ. 

M. Cayeux fait part en même temps d'objections opposées par 
M. Négris à M. G. Dollfus, qui a attribué des perforations identi- 
ques à celles de ces blocs, à Aspidopholas rugosa Broccur du 
Pliocène (séance du 15 juin 1908). Cette attribution est, pour 
M. Négris, en contradiction avec l'idée que l'on se fait générale- 
ment sur l'Égéide qui aurait été un continent pendant l’époque 
pliocène, et elle semble également en désaccord avec les carac- 
tères mêmes des perforations. 

En ce qui concerne l'objection tirée de l'existence d’un conti- 
nent égéen au Pliocène, M. Cayeux est d’avis qu'elle n’est pas 
fondée. Il existe, en Crète notamment, un grand développement 
de Miocène et de Pliocène marins. et cette île ne marque certaine- 
menti pas la limite septentrionale de la mer au Tertiaire supé- 
rieur. Il est très rationnel de supposer qu'à cette époque la mer 
atteignait Siphnos, et que cette île, qui se dresse à l'O. des 
Cyclades, marquait — approximativement — la limite occidentale 
du continent égéen. 


44 SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908 


M. G. Dollfus a examiné avec intérêt les magnifiques blocs perforés 
envoyés par M. Négris, mais ii ne croit pas devoir modifier, pour l’un de 
ces blocs, l’attribution de ces cavités lageniformes à des Aspidopholas. 

Pour l’autre, le cas est un peu différent: certaines de ces perfo- 
rations sont contournées, peu profondes, irrégulières et rétrécies vers 
le fond ; quelques-unes peuvent être attribuées à Clavagella aperta 
Sow., espèce vivante et fossile connue dans les rochers de la Sicile, de 
Malte, etc., dont les valves subtrigones, irrégulières, inégales sont 
accompagnées d’un tube contourné qui peut déboucher latéralement ". 
Il serait à désirer que M. Négris fasse des recherches sur les Mollus- 
ques et animaux perforants actuels en faisant recueillir de grandes 
pierres dans les fonds littoraux de l’Archipel. Nous sommes extré- 
mement mal documentés à ce sujet et les éléments de comparaison 
nous manquent; il rendrait ainsi à la Science un réel service. 


L. Mengaud. — Sur les environs de San Vicente de la Barquera. 

M. H. Douvillé présente, de la part de M. Mengaud, les premiers 
résultats d’une exploration géologique des environs de San Vicente 
de la Barquera (prov. de Santander). Les falaises offrent une 
coupe très développée du Nummulitique dans lequel on distingue 
deux niveaux fossilifères principaux : un niveau inférieur où abon- 
dent Mummulites atacicus, N. lævigatus, Assilina granulosa, 
Orthophragmina Archiaci, c'est-à-dire la faune du Lutétien infé- 
rieur. 

A la partie supérieure, on distingue un ensemble de marnes 
rougeâtres avec intercalations de bancs de grès et de conglomérats, 
caractérisées par Numm. intermedius, associé à de nombreuses 
Lépidocyclines du groupe de Lepidocyclina formosa ; c’est l'équi- 
valent des couches supérieures de Biarritz. Sur certains points, 
on recueille avec les fossiles précédents des échantillons remaniés, 
plus ou moins roulés, arrachés aux assises plus anciennes, dont 
les éléments se retrouvent dans les conglomérats : Orb. conoidea, 
Numm. lævigatus, N. aturicus, Assilina granulosa, Orthophrag- 
mina, etc. 

Des Cérites du Stampien et des Polypiers voisins de ceux de 
Montecchio Maggiore ont été également recueillis dans ces cou- 
ches supérieures. 

Les fossiles remaniés diffèrent par leur couleur et leur mode de 
conservation de ceux qui sont propres à ces assises supérieures. 


M. Douvillé fait ressortir toute l’importance de ces observations, qui 
montrent une fois de plus l’association si constante des ZLépidocyclines 
du type ancien avec les Nummulites du groupe de N. intermedius. 


1. CarrrrAuD. Mag. de Zool., 184a. Moll., p. 49, 50, 51. 


SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908 515 


Henri Douvillé — Les buttes de Saint-Michel-en-l'Herm. 

M. Douvillé a eu occasion de visiter, sous la conduite de notre 
confrère, M. Chartron, les buttes si curieuses de St-Michel-en- 
l'Herm, constituées par une accumulation de coquilles d’'Ostrea 
edulis, qui atteint une épaisseur maxima de 12 m. environ. IL a pu 
constater, comme l'avaient déjà fait les anciens observateurs, 
Fleuriau de Bellevue (1814), Rivière (1835), Eugène Deslong- 
champs (1886), et enfin M. Pervinquière, que les Huîtres sont in 
situ, c'est-à-dire là où elles ont vécu. 

Elles sont associées aux espèces habituelles dont la liste est 
donnée par M. Chartron : Anomia ephippium. Chlamys varia, 
Mytilus edulis, Mactra subtruncata, Buccinum ondatum, Nassa 
.reticulata, Murex erinaceus, Natica catena. M. Chartron a fait 
en outre observer à M. Douvillé que de nombreuses Huitres 
ramassées à la surface du sol sont couvertes de Balanes. 

Il ne paraît pas douteux que la formation de ces buttes ne soit le 
résultat d’un soulèvement du sol, qui aurait atteint 16 m. environ, 
d'après les considérations déjà énoncées par Fleuriau de Bellevue, 
et en modifiant seulement très légèrement les chiffres indiqués par 
cet auteur. La présence des Balanes qui se sont fixées sur les 
Huîtres mdique que le soulèvement s'est fait lentement et progres- 
sivement. Il est impossible jusqu'à présent de dater ce mouvement, 
les diverses trouvailles d'objets d'industrie humaine signalées dans 
ces buttes n'ayant pas une authenticité suffisante. 


M. L. Pervinquière rappelle qu'il a autrefois publié une note sur les 
buttes coquillières de St-Michel-en-l’Herm (Annuaire Soc.Émul. Vendée). 
Il lui semble incontestable que les Huiîtres sont en place; il ne peut 
s'agir d’un amas artificiel, comme le pensait de Quatrefages. 


M. Marcel Chevalier signale les plages soulevées avec bancs d’Ostrea 
edulis et Gastropodes qu'il a découvert à l’embouchure de la Vilaine, 
près de Mesquer, ainsi que les galets de tourbe recueillis avec M. de 
Lapouge sous la plage Valentin au Croisic. 


Jules Welsch. — À propos des subdivisions du Miocène de 
l'Algérie et de leur comparaison avec les assises européennes. 

Dans un des derniers fascicules de notre Bulletin ', se trouve 
une étude de M. L. Joleaud, intitulée : « Esquisse comparative 
des séries miocènes de l'Algérie et du Sud-Est de la France ». 
J'ai constaté avec plaisir l'introduction franche d'un étage 
tortonien, au-dessus de l'étage helvétien, selon les idées que 


1. B.S.G F., (4), VILL, p. 284: 


14 Avril 1909. — T. VIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 35. 


540 SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908 


j'ai déjà défendues dans notre Bulletin sous le titre : « Études 
sur les subdivisions du Miocène de l'Algérie ». C'est un travail 
que M. L. Joleaud parait ignorer. L'opinion que j’émettais ici 
même jadis sur la région de Hammam-Rira et du Gontas se 
trouve donc acceptée définitivement, car je rangeais dans le Tor- 
tonien les grès et poudingues du Gontas, en faisant remarquer 
que peut-être la partie supérieure, plus riche en poudingues, pou- 
vait représenter le Sarmatien, Jusqu'alors, Pomel et ses élèves 
considéraient les grès et poudingues du Gontas comme helvétiens. 

Dans la thèse de M. A. Brives : «Les terrains tertiaires du 
Bassin du Chelif et du Dahra » *, les grès et poudingues du Gontas 
sont encore considérés comme bhelvétiens à plusieurs reprises. 

Je viens de recevoir, pour la bibliothèque de mon laboratoire, . 
diverses feuilles de la Carte géologique de l'Algérie, à 1/50 000; 
j'ai constaté, avec plaisir, que, sur la feuille de Vesoul-Benian, 
(M. À. Brives) où se trouve la crête du Gontas, l'assise en ques- 
tion est indiquée : grès du Gontas (tortonien), comme je lai 
démontré en 1899. 

Dans cette région de Haimmam-Rira et du Gontas, le Tortonien 
(grès du Gontas) n'est guère fossilifère ; il faut aller plus à l'Est ; 
j'ai montré, dès 1895, que cette formation passe dans la région, 
d'Orléansville aux calcaires à ZLithothamnium et dans celle de 
Mascara à des marnes à faune tortonienne. En particulier, je 
citerai le gisement de Sidi-Daho, près Mascara, dont j'ai donné la 
faune dans le travail cité, mais après Bleicher et Mayer-Eymar, qui 
ont, les premiers, indiqué l’âge tortonien de ces dernières couches; 
je l'ai rappelé dans mon travail. 

Je ne suis plus d'accord avec M. L. Joleaud pour la place à 
donner aux marnes de Carnot, de la vallée du Chelif, entre le 
Gontas et Mascara. Dans son texte et dans son tableau (p. 293), 
notre confrère place les marnes de Carnot, au-dessus du Tortonien, 
dans un étage sahélien ; j'ai étudié les environs de Carnot et ceux 
de Mascara ; j'y ai ramassé beaucoup de fossiles ; on a la même 
faune dans les deux gisements, ainsi que dans les Beni-Rached ; 
ces gisements sont tortoniens ; je l’ai indiqué dans un tableau de 
notre Bulletin *. Il suflit du reste d’étudier attentivement les espèces 
citées par M. L. Joleaud et les considérations paléontologiques qui 
les accompagnent pour voir qu'il n’y a pas de différences réelles 
entre la faune des marnes sableuses tortoniennes et celle des 
marnes de Carnot. 


1. Loc. cit., (3), XXIII, p. 271, 1895. 
2. In-/”., 1897. Alger, Fontana. 
3. B.S. G.F., (3), XXII, p. 285. 


SÉANCGE DU 21 DÉCEMBRE 1908 547 


M. G. Dollfus appelle l'attention sur une note intéressante de 
MM. Bassani et A. Galdieri « Sur la Source minérale de la vallée 
de Pompeï » (Naples 1908). 

Le comte de Fusco a tenté la perforation d’un puits sur le flane 
du Vésuve, à Pompeï, à l'altitude de 12 m. au-dessus du niveau de 
la mer, pour l'irrigation de ses jardins. Ce forage, descendu à 
96 m. de profondeur, fut abandonné en 1903 sans résultat; après 
un essai de pompage, tout à coup, le 26 août 1907, il jaillit tumul- 
tueusement du puits une eau mousseuse qui s'éleva à une hauteur 
d'une vingtaine de mètres ; cette eau, qu'il fut impossible d'arrêter, 
fut captée dans une grande vasque, comme une gigantesque coupe 
de vin de Champagne. Cette eau, à la température de 14°, est 
extrêmement riche en chaux et en magnésie et émulsionnée par 
une forte proportion d'anhydride carbonique. Les terrains tra- 
versés dans l’avancement du forage consistent dans une alternance 
de laves et de pouzzolanes rougeâtres. Mais le point tout particu- 
lièrement intéressant est la rencontre, à 96 mètres, d’un sable 
marin fossilifère qui s’est fait jour brusquement avec l’eau, appor- 
tant toute une série de coquilles marines littorales d'espèces 
encore vivantes dans la baie de Naples. 

Depuis l'aménagement de ce puits, l'émission subit des varia- 
tions considérables, des interruptions intermittentes, la hauteur 
variant de 7 m. 50 à 27 mètres. 

M. Dollfus saisit cette circonstance pour rappeler que M. de 
Monterosato a déjà eu l'occasion d'étudier des coquilles terrestres 
rejetées dans les laves du Vésuve et quil y a reconnu exclusive- 
ment des espèces encore vivantes. M. Lacroix a bien voulu lui 
_montrer un petit bloc de grès rejeté par une des récentes érup- 
tions du Vésuve, en inclusion dans les laves, et il a pu reconnaître 
diverses empreintes de coquilles marines déterminables et per- 
mettant d'attribuer à ce grès un âge pleistocène ou récent. Il 
semble qu'aucune roche ancienne n'a été rejetée par le volcan, 
ce qui conduit à croire que le phénomène volcanique a le plus 
généralement son siège à une profondeur médiocre, qu'il est 
localisé et en indépendance complète avec les mouvements tecto- 
niques. 


CONTRIBUTION A L'ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE 
DE L'ORLÉANAIS 


PAR Paul Combes fils 


Dans des notes antérieures ' j'ai eu l'occasion d'examiner le 
détail stratigraphique de certains gisements de l'Orléanais ; néan- 
moins, il y avait encore quelques points à revoir, et, sur les indi- 
cations de M. G..-F. Dollfus, j'ai consacré la somme que m'a allouée 
la Société à une dernière campagne dont voici l'exposé. 


I. Neuvizze-aux-Bots (LoirET).— La sablière du « Cas Rouge », 
située à environ 1 km. à l'Est de Neuville, en contre-bas de la 
cote 132 (Feuille « Fontainebleau » S.O.) montre les sables de 
l'Orléanais avec ossements. 

Mais le point le plus intéressant de cette localité et sur lequel je 
désire surtout attirer l'attention, c’est la présence, dans la sablière 
Goué, au-dessus des sables, d’un dépôt alluvionnaire dans lequel 
M. Gurlie, pharmacien à Neuville, a rencontré des fragments de 
crâne et divers ossements de Bison priscus H. v. MEx.. près du 
cours actuel de la Laye. Il est certain pour moi que l’on est là en 
présence de dépôts pleistocènes déposés par ce petit cours d’eau. 

La faune des sables miocènes contenant comme espèces typi- 
ques en ce point: Anchiterium aurelianense Cuv.. Rhinoceros 
(Teleoceras) aurelianensis Nouër., Testudo noviacensis Nouëz, 
est assez connue pour que je n'y insiste pas. 

La délimitation des bassins de la Seine et de la Loire est très ména- 
gée dans la région de Neuville-aux-Bois; en se dirigeant à l'Ouest 
de cette localité, on rencontre des carrières de calcaire de Beauce 
sans fossile auxquelles M. Gurlie a bien voulu m’accompagner. 

A Izy, vers le Nord, on aurait trouvé, paraît-il, une dent d’ Élé- 
phant, ce serait l’ de d'alluvions quaternaires, mais je n'ai pas 
pu vérifier ce fait. 


IT. Environs D'ARTENAY (LoiRET ET EURE-ET-LoiR), — A 
Auvilliers-Autroche se trouve toute une série de sablières ; j y ai 
personnellement recueilli une belle plaque costale de Trionyx 
Lockharti Cuv. (espèce caractérisée par la finesse du réseau de 
lignes en relief qui ornent la carapace dorsale), des débris de 
Testudo noviacensis NouëËL, etc. 

Voici la coupe d’une sablière proche du château d'Auvilliers, 
non loin d’Artenay (Loiret). 

Terre VÉRÉIAIE SE . : : 

2. Argile verdâtre à petites COnCrons lettres dote 
3. Sable quartzeux fossilifère . . . . . 


épaisseurs 
variables 


1. Feuille des Jeunes Naturalistes, 1 nov. 1906. — B.S.G.F., (4), VI, 
1907, p. 60. — B.S.G.F., (4), 1908, p. 125. 


1908 ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE DE L'ORLÉANAIS 549 


Je n'ai pas manqué d'aller revoir la sablière Faucheux à 
Baigneaux (E.-et-L.), une sablière abandonnée à Lumeau et la 
sablière Piot où l’on recueille : Unio cf. flabellatus Gozpr. ‘, Helix 
sp. et Melania (Melanoides) Escheri BroN&r.; dans la même 
région, le territoire de la commune de Poupry est rendu très aqui- 
fère par la présence d’argiles burdigaliennes. | 

A l'Est de la voie ferrée, aux carrières d'Herblay, on exploite le 
calcaire de Beauce, bréchiforme avec revêtements de calcite : 
l’ancienne carte de Chäteaudun marque l'endroit en limons. 

On retrouve les sables burdigaliens fossilifères à Trinay,entre les 
dernières maisons du village et le moulin en allant vers Artenay. 

Enfin j'ai exploré soigneusement les territoires des communes 
de Trinay, Ruan (sables burdigaliens) et d'Assas, afin d'expliquer 
la découverte dans ces localités d’ossements d'animaux quater- 
naires conservés au Musée d'Orléans et étiquetés ainsi : 

Fragments d’une grosse mâchoire d’Eléphant (Coll. Nouël, n° 474). 
Ruan 1885. 

692. Fragment de mâchelière d’Eléphant, 1892 (entre Ruan et 
Trinay.) 

Bovidé, Astragale gauche (coll. Nouël, n° 438). Ruan, 1882. 

Il s’agit d'EÉlephas primigenius Brume. et de Bison priscus 
H. v. Mev., trouvés, d’après le résultat de mes courses, dans des 
lambeaux d’alluvions pleistocènes du Nan. 


III. Sarax (Lorrer). — Voici la coupe d'un puits creusé à 
Saran, dans la propriété de M. Gustave Louillard, à Bellevue, 
route de Paris, à 4 kni. 500 du Martroi et à 130 m.. d'altitude. 


BURDIGALIEN 


1. Terre végétale 3 o m. 80 

2. Argile jaune très sableuse: 5 10 

3. Sable quartzeux pur 2 25 

&. Argile noire molle 0 70 

5. Argile jaunâtre . T 55 

6. Argile noire molle . o 60 

Tuf calcaire très rocailleux . . : SE of 60 

Argile noire molle soutenant une eRne Anne Fo F0) 00 

> Calcaire Ml 2 10 

S Banc de silex Pere 0 40 

ss GalCaIre 0 0 MES RONRECRRrE 1 00 

2 Silex o 25 

< Galcaire eee Rene re Een Ue CT 85 

Banc de silex. NE RES EI NICE SERA NES CERF EL 60 
Calcaire dans lequel s’établit la nappe phréatique . . ? 

Profondeur totale . . . 33 m. 30 


1, Voir : G. F. Dozerus. B.C.G.F., XVIIL. n° 119 (1907-1908), mai 1908. 


550 PAUL COMBES FILS 21 Déc. 
RÉSUMÉ ET CONCLUSION. — En dehors des faits énumérés ci- 


dessus et que l'on ne doit encore considérer que comme des 
matériaux d'étude, le point qui mérite le plus d'attirer l'attention 
consiste dans la présence de lambeaux d'alluvions quaternaires 
fossilifères, déposés par les petits cours d’eau à régime intermittent 
de Beauce. 

Comme l'a très bien mis en lumière M. G.-F. Dollfus dans 
son intéressant travail sur l’£au de Beauce, les cours d'eau 
primitivement importants ont, par le seul fait du ruissellement 
et de l'approfondissement de leur lit, diminué leur volume et se 
sont infiltrés d'autre part. dans les multiples lithoclases du cal- 
caire de Beauce. déjà perméable à l'état compact. 

Ces cours d’eau ont abandonné des terrasses d'’alluvions, 
aujourd'hui très peu visibles et réduites à l’état de lambeaux par 
l'intempérisme : l'étude de ces alluvions rares et disséminées 
pourra fournir des indications précieuses pour l'histoire du 
régime hydrographique ancien de l'Orléanais. 


M. G. F. Dollfus en présentant la note de M. Combes rappelle 
qu'aux environs de Neuville-aux-Bois, sur le tracé du cours supé- 
rieur de l’Essonnes, il avait trouvé lui-même, il y a quelques 
années, une dent d'Équidé dans des sables restés énigmatiques. 
Ces faits, et quelques autres, que M. Dollfus a eu l'occasion 
d'observer depuis à Neuvy-en-Beauce et Fresnay-l'Évèque (feuille 
« Châteaudun ») dans un long vallon sec avec traînée graveleuse 
qui paraît communiquer avec quelque ancien drainage supérieur 
de la Conie, permettent d'établir que, pendant la période pléisto- 
cène, la Beauce, malgré sa haute perméabilité, a subi l'influence 
d'une dénudation fluviatile, soit que cette action mécanique ait eu 
lieu à la faveur d'une précipitation atmosphérique extrêmement 
considérable, soit qu’elle se soit exercée sur un sol congelé, soit 
enfin que son niveau de base d'écoulement ait été sensiblement 
plus élevé que le niveau actuel, avec écoulement, comme aujour- 
d'hui, dans trois directions. De toutes manières, M. Dollfus tenait 
à faire ressortir le côté très intéressant de la courte communica- 
tion de M. Combes. 


« 
ont ente ne lt Enr ntte d 


ECHINIDES DU SOUDAN 


PAR J. Cottreau 


PLANCHE XII 


Les Échinides du Soudan qui font l'objet de cette note sont de 
provenances diverses. M. Paul Lemoine m'a soumisles échantillons 
recueillis par M. Cortier *. Un lot important m'a été communiqué 
par M. R. Chudeau, qui a également mis à ma disposition les 
Échinides de la mission Arnaud. De son côté, M. Lacroix a fait par- 
venir à M. Marcellin Boule, qui a bien voulu m'en confier l'étude, 
quelques échantillons remarquablement conservés, recueillis par 
le lieutenant Théral et rapportés par le capitaine Posth. J'ai pu 
examiner aussi au Muséum, avec le concours de M. A. Thevenin, 
les matériaux rapportés par le capitaine Cauvin, le lieutenant 
Desplagnes, la mission Moll. Je suis heureux de remercier ici 
mes obligeants collègues et amis : grâce à leurs communications, 
j'ai pu étudier un bon nombre de matériaux. 

Tous ces Échinides appartiennent aux espèces déjà décrites : 
Hemiaster (Linthia) sudanensis Baruer, Plesiolampas Saharæ 
Baruer et Plesiolampas Paquieri LamBrerr. IL faut ajouter un 
Rhabdocidaris (Phyllacanthus) sp. provenant de Tamaské, indé- 
terminable spécifiquement, signalé en 19063. par A. de Lapparent *. 

L’abondance et la bonne conservation de certains échantillons 
m'ont permis de faire, à propos de ces différentes espèces, les 
remarques suivantes : 


PLESIOLAMPAS SAHARÆ BATUER. 
PI. XII, fig. 1-6. 


J'ai pu étudier cinq individus bien conservés appartenant 
à cette espèce, dont un exemplaire à un stade jeune recueilli par 
M. Chudeau. lei encore, comme je l'ai signalé pour d’autres 
espèces, il convient de noter deux formes bien distinetes, l'une 
à face supérieure bombée correspondant exactement à la diagnose 
et au profil donnés par M. Bather, l’autre plus aplatie en dessus et 


1. Travail fait au Laboratoire de Paléontologie du Muséum. 

2. Paul LEMoinE. Sur les fossiles rapportés du Tilemsi, par la mission 
Cortier; in CorTiIER : D’une rive à l’autre du Sahara, p. 403-409. Paris, 1908. 

3. A. pe LAPPARENT. Sur les traces de la mer lutétienne au Soudan. CR. 
Ac. Se., CXXXVI. p. 1118, 11 mai 1903. 


552 J. COTTREAU 21 Déc. 


moins déprimée en dessous près du péristome. Ce dernier est très 
nettement pentagonal chez tous les individus étudiés et non 
allongé transversalement en forme de fente, ainsi qu'il est figuré 
dans le dessin au trait accompagnant la diagnose de l'espèce ‘. 
L'auteur déclare, d’ailleurs, que l'échantillon reproduit montre 
peu nettement, « not fully », le péristome et le commencement 
des phyllodes. 

Localités. — Trois Plesiolampas Saharæ recueillis par le capi- 
taine Posth proviennent de Tenekart au Nord de Tahoua. Deux 
autres communiqués par M. Chudeau proviennent, l’un, de 
Tamaské, le second, jeune individu, a été trouvé avec Operculina 
complanata à Déoulé (Adr'ar° de Tahoua). 


PLESIOLAMPAS PAQUIERI LAMBERT ? 
PI. XIL, fig. 7-8. 


Un individu provenant également de Tenekart appartient à cette 
espèce. Malheureusement, de même que sur l'échantillon type de 
l'espèce, une mutilation de la partie postérieure atteint le périprocte. 
Ses dimensions sont les suivantes : diamètre longitudinal, 64 mm. 
env. ; diam. transversal, 57 mm. ; haut., 29 mm. 

Un autre exemplaire de même provenance (pl. XIL, fig. 3 et 8) 
parait être une variété ou peut-être une forme renflée de cette 
espèce. Il mesure : diamètre longitudinal, 51 mm. ; diam. trans- 
versal, 62 mm. ; haut., 37 mm. 

Il se distingue très aisément du type de Plesiolampas Paquieri 
par son contour subpentagonal, son profil élevé, moins arrondi, 
plus nettement conique. Par tous ses autres caractères il se 
rapporte bien à cette espèce. Le périprocte parfaitement conservé. 
piriforme, allongé longitudinalement, mesure 12 mm. 1/4 en lon- 
gueur et 7 mm. 3/4 de large : il est tangent au bord postérieur et 
distant du péristome d'environ 29 mm. Le péristome pentagonal, 
excentrique en avant, mesure 10 mm. transversalement et 6 mm. 1/4 
longitudinalement. M. J. Lambert avait signalé que, dans l’échan- 
tillon type, certains tubercules avaient perdu leur mamelon; il 
faut noter, sur ce nouvel individu, l’absence complète de plusieurs 
tubercules détachés des scrobicules. 

Localité. Tenekart au N. de Tahoua, à 360 km. à l'E. de Gao 
(capitaine Posth). 


1. BATHER. Eocene Echinoids from Sokoto. Geol. Mag., N. S., déc. V, 
vol. 1, p. 293. fig. 1-4, 1904. 

2. J. LAMBERT. Sur un Plesiolampas de l'Afrique Centrale, communiqué 
par M. Paquier. B.S.G.F., (4), VI, p. 693-695, pl. xxn11, 1906. 


1908 ÉCHINIDES DU SOUDAN 099 


HEMIASTER (Linthia) SUDANENSIS BATHER. 


C'est l’espèce la plus abondamment répandue. À part ceux 
recueillis par le capitaine Posth, très peu d'échantillons montrent 
la fasciole sous-anale caractérisque des Linthia : ils sont, en effet, 
très usés, ayant été recueillis à la surface. 

Localités. — Tenekart au N. de Tahoua (capitaine Posth), 360 km. 
à l'E. de Gao. Déoulé, Adr’ ar de Tahoua (M. R. Chudeau). Tamaské 
(M. Chudeau, capitaine Cauvin). Gamé (Mission Moll). 

Vallée du Tilemsi entre Bourreni et Gao (lieutenant Desplagnes). 
Tabrichat (M. Chudeau, mission Arnaud, MM. Gautier et Combe- 
morel). 

Falaise entre Labat et Keita : (M. Chudeau). Région de Bourreni 
(M. Combemorel). 


RHABDOCIDARIS PHYLLACANTUS Sp. 


Trois échantillons indéterminables spécifiquement ont été 
recueillis à Tamaské par le capitaine Cauvin. Le mieux conservé 
mesure : Diamètre transversal, 59 mm. ; hauteur, 32 mm. 

On distingue quelques fragments de grosses radioles. Les aires 
interambulacraires sont ornées de deux rangées de 6 à 7 tuber- 
cules serobiculés, les serobicules se touchant par la base; la zone 
miliaire, granuleuse, est peu développée. 


ConNcLusIoNs. — Au point de vue paléontologique la présence 
de plusieurs espèces de Plesiolampas nous indique des affinités 
avec la faune des Indes : au point de vue géologique la présence 
du genre Plesiolampas est caractéristique des couches de passage 
entre le Crétacé supérieur et la base de l'Eocène ainsi que 
M. Lambert l'a démontré? : dans la région de l’Adr'ar, Plesio- 
lampas et Linthia sudanensis ont été recueillis avec des Opercu- 
lines. Il est donc probable, que dans la région de l'Adr'ar de 
Tahoua, ces Échinides indiquent la base de l'Eocène. 


1. R.Caupeau. Excursion géologique au Sahara et au Soudan. B.S.G.F., 
(4), VIL, 1907, pp. 319-347, pl. x1 ; p. 335. 

2 J. Lamgerr. Notes sur quelques Échinides de la Haute-Garonne. 
B.S.G.F., (4), VII, p. 363-364, 1908. 


NoOuUvEAUx BRYOZOAIRES CHEILOSTOMES DE LA CRAIE 


e 


PAR Marius Filliozat 


PLANCHE XIII 


Les Bryozoaires décrits dans cette note m'ont paru bien caracté- 
riser les différents horizons où je les ai rencontrés, soit à Ven- 
dôme, soit aux environs de cetter ville. 

Ils peuvent déjà servir à préciser davantage les délimitations 

de zones crétacées que j'ai dû établir, l'année dernière, lors de la 
description de quelques Bryozoaires de la vallée du Loir :. 

C'est ainsi qu'à Vendôme j'ai pu relever la succession suivante, 
sur laquelle j'aurai l'occasion de m’étendre un jour. 


/ 1. Calcaire blanchâtre, pulvérulent, à spicules. 
| 2. Calcaire sableux, jaunâtre, à Floridina Cottreaui 


ASSISE aie : 
s n. Sp., Smittipora oculata n. sp., Coscinopleura 
à Marsupites ; ; : 
"Neo vindocinensis n. sp. 
testudinarius à : £ : 
3. Calcaire sableux à Rhagasostoma parvicella Fir- 
LIOZ., Melicertites Sp. 
Rte 1. Calcaire blanc-jaunâtre à Rhagasostoma Œgon 
ss 
à Onychocella \ DOTE 
er Calcaire blanchätre, farineux, à ARhagasostoma 
antiopa D'OR. 
1. Calcaire marneux, blanchâtre, à Semicytis fenes- 
trata D’Ors., Sparsicytis arbuscula Ficzioz., 
Cea rhomboidalis n'OrB., Rhag'asostoma spa- 
tulata, n. Sp. 
ASSISE | 2. Calcaire marneux à Ælustrina simplex D'ORr8., 
à Crania « Rosseliana Canui n. sp., Rhagasostoma lanceo- 
ignabergensis | lata n. sp. 


3. Calcaire marneux à Membranipora ledensis n. 
sp., Euritina obtorta n. sp. 

4. Calcaire graveleux, jaunâtre, à Ælea hexagona 
D'ORB., Semiclausa angulosa d'Or. 


Genre MEMBRANIPORA BLAINVILLE, 1834. 
Ectocyste et cryptocyste chitineux soutenus par un cadre calcifié. 


— Jurassique. Actuel. 


1. M. Firriozar. Bryozoaires crétacés de Vendôme. B.S G.F., (4), VI, 
1907, 1. 391-399. 


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1908 NOUVEAUX BRYOZOAIRES CHEILOSTOMES DE LA CRAIE 


MEMBRANIPORA LEDENSIS n. SP. 
PLOXIIE four. 


Zoarium libre, étroit, un peu aplati, bifurqué, s’élargissant près 
des bifurcations. 

Zoécies assez régulièrement hexagonales, ectocystées inférieure- 
ment, séparées par un sillon. Aréa elliptique, plus ou moins 
allongé, avec un bord supérieur très déclive. 

Avicellaires intercalés, très fréquents, pourvus postérieurement 
d'un ectocyste et antérieurement d'une lèvre péristomienne sail- 
lante. 

Ovicelle subglobuleuse, fortement échancrée sur l’aréa. 


Loécie : L — 0,51; | — 0,43. Aréa : L — 0,47 ; L — 0,23. 
Avicellaire : L — 0,42 ; 1 — 0,25. Aréa : L — 0,27 ; 1 — o.r1. 
OBSERVATIONS. — Les dimensions zoéciales, les avicellaires inter- 


calés, se succédant assez régulièrement en une lignée longitudinale, 
caractérisent parfaitement cette espèce. 

Sur le spécimen figuré, une zoécie présente le phénomène de la régé- 
nération totale, si bien mis en relief par M. Levinsen t. 

Localité. — Rue Chèvre (commune de St-Firmin-des-Prés). Assise à 


Crania ignabergensis, zone n° 3. 
Genre FLORIDINA J. JULLIEN, 1881. 


Opésie trifoliée. Cryptocyste prismatique. Onychocellaire 
modifié. — Sénonien. Actuel. 


FLORIDINA COTTREAUI n. Sp. 
EXT TEA IS) 


Zoarium libre, en rameaux étroits, un peu aplatis, bifurqués. 

Zoécies subhexagonales où subogivales, légèrement creusées. 
Cadre épais, divisé par un léger sillon. Opésie nettement trifoliée 
par deux dents latérales acérées, qui rendent la partie antérieure 
fortement transverse. Le bord opésial postérieur, légèrement 
arrondi, est bien échancré par deux opésiules latérales. Ce bord, 
très fragile, est souvent ébréché. 

Onychocellaires évidés antérieurement, avec une opésie assez 
régulièrement ovale. 

Loécie : L — 0,54 ; 1 — 0,35. Opésie : L — 0,17 ; 1 — 0.14 
Onychocellaire : L— 0,56 ; 1 — 0,31. 


Localité. — Vendôme. Assise à Marsupites testudinarius, zone n° 2. 


1. G. M. R. LEviINsEN. Sur la régénération totale des Bryozoaires. Bull. 
de l'Acad. roy. des Se. et Lett. de Danemark. N° 4, 1905. p. 151-159. 


556 MARIUS FILLIOZAT or Déc. 


Genre SMITTIPORA J. JULLIEN, 1881. 


Opésie semi-lunaire. Cryptocyste prismatique. Onychocellaire 
symétrique. non falciforme. — Sénonien. Actuel. 


SMITTIPORA OCULATA n. SP. 
PI. XII, fig. 3. 


Zoécies subhexagonales, allongées, arrondies en avant et 
amincies en arrière, à contour plus ou moins ondulé, formé par 
un mince sillon. Cryptocyste assez profond, s’infléchissant sous 
l’opésie. Celle-ci terminale, ayant le bord inférieur échancré 
latéralement par des opésiules. 

Petit avicellaire subarrondi, bien constant. situé sur le bord 
supérieur de l'opésie, tantôt à droite, tantôt à gauche, rarement au 
milieu. 

Ovicelle rare, légèrement globuleuse, adossée sur la zoécie 
supérieure. 

Zoécie : L— 0,61 ; 1 — 0,27. Opésie : L — 0,10 ; 1 — 0,13. 

OBSERVATIONS. — Le petit avicellaire suprazoécial caractérise bien 
cette espèce. Il lui donne un peu l’aspect de Vincularina ogivalis D'ORr8., 
espèce beaucoup plus grosse, trouvée à Vendôme également. 

Dans cette dernière espèce, non opésiulidée, qui manque au Muséum, 
mais que Pergens a retrouvé à Faxe:, les avicellaires, comme sur la 
figure de »'Orbigny ?, sont placés au sommet de capuchons «se terminant 
« en bas par deux lignes qui vont rejoindre la bordure » :. 

Localité. — Vendôme. Assise à Marsupites testudinarius, zone n° 2. 


Genre EURITINA CANU, 1900. 


Cryptocyste prismatique près de l'opésie et peu accentué. 
Vieilles cellules monodermioïdes. Avicellaire. — Turonien. Actuel, 


EURITINA OBTORTA n. Sp. 
PTT het 


Zoarium bilamellaire, rameux. 

Zoécies subhexagonales, plus ou moins allongées, limitées par 
un fin sillon, pourvues d'un cryptocyste inférieurement convexe, 
fortement déclive sur le bord postérieur de l'opésie. Cadre tortueux : 
les côtés latéro-postérieurs ont presque toujours une forte bour- 
souflure dirigée sur l’opésie de la zoécie sous-jacente. Opésie 
terminale, irrégulièrement ovale, élargie à la base, évidée en avant. 


1. Ed. PERGENS et À. MEUNIER. La Faune des Bryozoaires garumniens de 
Faxe. Ann. Soc. roy. malacologique de Belgique, XXIL (4) I, 1886, p_ 233. 
2. À. D'ORBIGNY. Pal. Fr., Bry. crét., 1853, pl. 682, fig. 17. 


1908 NOUVEAUX BRYOZOAIRES CHEILOSTOMES DE LA CRAIE 997 


2 


Avicellaires piriformes, avec un cryptocyste concave et une 
opésie ovale, bordée antérieurement d’une lèvre péristomienne 
saillante en avant du plan zoarial. 

Ovicelle faiblement globuleuse, couvrant à peine le cinquième 
de la zoécie supérieure. 


Dimensions moyennes 


Loécie : L — 0,64 ; 1 — 0,36. Opésie : L — 0,23; | — 0,14. 
Avicellaire : L — 0,28 : 1 — 0,14. Opésie : L — 0,14; 1 — 0,710. 
OBSERVATIONS. — Par son cadre boursouflé, par ses dimensions 


spéciales, cette espèce est nettement différenciée. 

Dans les zoaria où le cadre est atténué, les sillons deviennent très 
visibles et les zoécies ont un air de ressemblance avec celles d’Euritina 
delia D’Ors. Mais il n’est pas possible néanmoins de confondre les deux 
espèces. Dans £uritina delia, que j'ai pu observer au Muséum, grâce à 
la complaisance de MM. Boule et Thevenin, les zoécies sont séparées 
par des sillons longitudinaux et profonds, les avicellaires sont peu 
fréquents et les dimensions sont tout autres ‘. 


Localités. — Vendôme, Rue Chèvre (commune de St-Firmin-des- 
Prés). Assise à Crania ignabergensis, zone n°5. 


Genre COSCINOPLEURA MaRssoN. 1883. 


Stock wie bei, Eschara. Die schmale Kante des Stocks durch 
zwei Reihen grosser, anders gestalteter Zellen eingefasst. — 
Sénonien. Maëstrichtien. 

La languette orale des zoécies différenciées (cellules autrement 
formées de Marsson) rappelle celle des vibracellaires auriculés que 
l'on observe dans différents genres : Lunulites, Vibracella ou 
Scrupocellaria. 

Les Coscinopleures devaient être, comme les Lunulites, des 
espèces nageuses ou tout au moins ambulatoires. Ce genre se 
retrouve en effet fort loin, jusqu'en Amérique, où il est représenté 
par Coscinopleura(Eschara) digitata Morrox, espèce très voisine 
de C. élegans HAGENOw. 

Les divers stades embryonnaires s'observent bien sur quelques 
rares zoécies, où l’opésie commence par un simple pore qui 
s'élargit peu à peu pour prendre la forme d'un croissant. 


1. J’ai relevé les dimensions suivantes sur un échantillon d’Zuritina delia 
de la collection d’Orbigny : 


Zoécie : L — 0,50; 1 — 0,29. Opésie : L — 0,21 ; 1 — 0,14. 


558 MARIUS FILLIOZAT 21 Déc. 


COSCINOPLEURA VINDOCINENSIS n. Sp. 
PI. XI, fig. 5. 


Zoécies hexagonales, en quinconces, séparées par un léger sillon. 
Opésie subterminale, semi-lunaire, nettement perforée par deux 
opésiules latérales. Cryptocyste concave. 

Vibracellaires (?) convexes, fréquents sur les côtés latéraux, avec 
une languette orale incurvée cachant presque entièrement une 
opésie semi-lunaire. 

Ovicelle globuleuse, proéminente, en forme de capuchon, bien 
échancrée, saillante sur le bord supérieur de l’opésie. 

Zoécies ovariennes au milieu du zoarium, généralement sur deux 
ou trois lignées longitudinales. 


Loécie : L — 0.47 : 1 — 0,38. Opésie : L— 0,11: l: 0,14. 
Onychocellaire : L — 0,29 ; L — 0,137. 


OBSERVATIONS. — Une seule espèce, parmi toutes celles décrites par 
d’Orbigny, dans la Paléontologie Française, entre indubitablement dans 
le genre Coscinopleura ; c’est Eschara Clio (pl. 671, fig. 12-15), trouvée 
à Meudon, qui diffère de Coscinopleura vindocinensis par de plus grandes 
dimensions, par des zoécies relativement plus larges et par des opésies 
submédianes. 

Localité : Vendôme. Assise à Marsupites testudinarius, zone n° 2. 


Genre ROSSELIANA J. JULLIEN, 1888. 


Cryptocyste à moitié développé ; orifice semi-lunaire. Bord 
inférieur de l’opésie convexe, les deux sinuosités latérales cons- 
tituant les opésiules. — Sénonien. Actuel. 


ROSSELIANA CANUI n. sp. 
PI. XII, fig. 6. 


Zoarium arborescent, légèrement comprimé, bifurqué. 

Zoécies subhexagonales ou subogivales. limitées par une forte 
cote commune. Cryptocyste assez profond, convexe sous l’opésie, 
plongeant très obliquement, dans la partie supérieure de celle-ci, 
pour former une large ora lamina. 

Opésie transverse, avec un bord inférieur convexe, assez forte- 
ment échancré par des opésiules latérales. 

Onychocellaires très falciformes, à cryptocyste concave et à 
opésie ovale, non perforée. 


Zoécie : L — 0,69; 1 — 0,43. Opésie : L — 0,17 ; 1 — o,a1. 
Onychocellaire : L — 1,03 ; I — 0,40. 


1908 NOUVEAUX BRYOZOAIRES CHEILOSTOMES DE LA CRAIE 599 


OBSERVATIONS. — L'aspect est un peu celui de Rosseliana crassa , 
avec un zoarium et des zoécies beaucoup moins grandes, des onycho- 
cellaires bien plus falciformes. 

Localité. — St-Ouen (Loir-et-Cher). Assise à Crania ignabergensis, 
zone n° 2. 

Genre RHAGASOSTO MA KoscHiNsKkY, 1885. 


Opésiules distinctes, rondes, adjacentes inférieurement à l'opésie 
et communiquant avec elle. Avicellaire modifié en réticulocellaire. 
— Cénomanien. Oligocène. 


RHAGASOSTAMA LANCEOLATA n. Sp. 
PL. XIIL, fig. 5. 


7 

Zoaria libres, en bâtonnets assez frustes, bifurqués. 

Loécies à cadres distinets, subogivales, plus ou moins allongées 
et retrécies en arrière. Cryptocyste légèrement excavé, s'infléchis- 
sant sous l’opésie, qui est terminale et semi-lunaire. 

Réticulocellaires ayant exactement la forme d’un fer de lance, 
évidé dans la pointe, qui empiète souvent sur la zoécie supérieure. 
Cryptocyste un peu convexe inférieurement. Opésie ovale. 

Ovicelle légèrement proéminente, couvrant à peine le tiers de la 
zoécie supérieure. 

Loécie : L — 0,55; 1 — 0,27. Opésie : L — 0,08 ; | — 0.17. 
Réticulocellaire : L — 0,67 ; 1 — 0,28. 


OBSERVATIONS. — La forme zoariale et le réticulocellaire régulière- 
ment lancéolé différencient bien cette espèce. 

Localités. — Vendôme, St-André (commune de Mazangé). Assise à 
Crania ignabergensis, zone n° 2. 


RHAGASOSTOMA SPATULATA n. sp. 
PI. XIII, fig. 8. 


Zoarium bilamellaire, quelquefois encroûtant. 

Zoécies subhexagonales, bien distinctes, à contour souvent 
arrondi. Cryptocyste légèrement convexe sous l’opésie. Lamelle 
opésiale à bord droit, bien développée. 

Réticulocellaires spatuliformes, très caractéristiques. 

Ovicelle globuleuse, proéminente, couchée sur la zoécie supé- 
rieure. 

Loécie : L — 0,42; 1 — 0.28. Opésie : L — 0,07; I — 0,11. 
Réticulocellaire : L — 0,43 ; 1 — 0,14. 


1. Dans cette espèce, c’est l’état bilamellaire qui est de beaucoup le plus 
fréquent et non l’état unilamellaire qu’une erreur typographique m'avait 
fait écrire. B,S.G.F., (4), VIL, 1907, p. 395. 


560 MARIUS FILLIOZAT o1 Déc. 


OBSERVATIONS. — Les jeunes réticulocellaires ont un peu la forme de 
ceux de Rhagasostoma turonica CANU, mais ils ne tardent pas à se 
développer et à devenir franchement spatuliformes. 

Localités. — Vendôme, Villiers. Assise à Crania ignabergensis, zone 
He 


M. F. Canu rend hommage au travail acharné et consciencieux 
accompli sur le terrain par M. Filliozat. Mais il pense que ces divisions, 
absolument indispensables pour l'étude locale, ne sont guère valables 
que pour la Touraine et qu’elles cessent d’être exactes, même pour la 
contrée voisine des Charentes. D'ailleurs, pour qu’elles puissent offrir 
quelque utilité générale, il serait à souhaiter qu’elles soient accompa- 
gnées de détails très circonstanciés concernant à la fois la pétrographie 
et les conditions d'habitat de chacune des zones considérées. 


LE GOLFE DE MAURITANIE 
PAR R. Chudeau 


Les terrains anciens du Bambouk se prolongent au Nord du 
Sénégal, où ils donnent naissance au Tagant, région accidentée, 
limitée nettement à l'Ouest par une dénivellation brusque. On con- 
naît, du Tagant, des schistes à mica noir, des schistes à séricite, 
des quartzites, de l’oligiste et du quartz”. 

Plus au Nord, et séparés du Tagant par une région inconnue, 
large de plus de 100 km., les terrains anciens se montrent à 
nouveau vers l'oued Tifrit, d'où on peut les suivre jusque dans 
le Tiris (Rio de Oro). Les schistes cristallins aflleurent sur de 
vastes surfaces : dans le Rio de Oro, à la latitude de Villa Cisneros, 
ils arrivent à 80 km. de l'Atlantique”. Ils sont surmontés, dans 
l'Adrar Tmar, par des grès dévoniens horizontaux, à Spirifer 
(A. Dereims). 

Entre ces terrains anciens et l'Atlantique, affleurent des forma- 
tions horizontales tertiaires, Éocène au Sénégal *, Miocène (?) dans 
le Guerguer (Rio de Oro) [Font y Sagué|. Dans la Mauritanie 
française. le Pleistocène seulement est connu. 

Il débute, probablement, à l'Estde la baie du Levrier, par des grès 
tendres, formant une série de plateaux hauts d'une vingtaine de 


1. J. CHAuTARh et P. LEMOINE. Sur la constitution géologique d’une partie 
de la Mauritanie. La Géographie, XVII, 4, 1908, p. 307-309. 

2. E. QuiroGa. Revista de Geografia comercial, 1886, p. 56-80. 

3. Friry. Bull. du Muséum d'H. nat., 1908, p. 295-300. 


1908 LE GOLFE DE MAURITANIE 561 


mètres tout au plus. souvent de 7 à 8 mètres, qui constituent le 
Krekche et le Tasiast. 

Autour de Bir El Aïoudj surtout, on rencontre, à la base des grès, 
le Rotula Rumphi Kieix (— À. Fonti. LAMBERT ?). encore vivant 
sur le littoral voisin. Il est accompagné d’'Huîtres et de Moules 
de Mollusques indéterminables. 

Dans le Tasiast, les grès qui sont probablement un peu plus 
élevés, ne m'ont fourni que quelques moules de Gastropodes.Ils sont 
surmontés par des calcaires très siliceux : M. Dereims a rapporté 
de Touizikt des calcaires qui paraissent identiques. 

Un peu plus au Sud, dans l'Agueitir, se montrent des amas de 
sable, hauts de 6 à 7 m., protégés par une couche horizontale de 
Senilia senilis, qu'accompagnent quelques rares autres espèces. Le 
dernier de ces plateaux à Senilia se trouve à Chedala. 

Entre Chedala et le Sénégal, les strates sont plus jeunes, parfois 
presque contemporaines. 

Ce sont surtout des dépôts de plage, avec une riche faune de 
Mollusques marins; entre le fleuve et Boguent, on rencontre par- 
fois des traces d'épisodes lacustres (Planorbis, Lymnea, ete.). 

Des formations analogues sont connues fort loin dans l’intérieur 
jusqu’à Touizikt, Aleg ; des Planorbes ont été recueillis à Bouti- 
limit (Chautard, P. Lemoine, loc. cit.). Tout ceci prouve l'existence 
d'un golfe quaternaire qui, jusqu'à une époque peut-être assez 
récente, a occupé la Mauritanie : les débris de poteries et les 
pointes de flèches néolithiques manquent jusqu’à l’Agueitir, au 
Nord duquel elles deviennent communes. 

La disposition des chaînes de dunes, hautes parfois de 10 à 
15 mètres, qui couvrent la plaine, est d'accord avec cette notion 
d'un golfe. 

Il peut être intéressant de rappeler que l'on connaît, à Tom- 
bouctou, des dépôts quaternaires marins '. La communication 
avec l'Atlantique aurait pu se faire (?) entre le Tagant et l’Adrar 
Tmar. 

Le cap Blanc est formé de dépôts d’estuaire dont je n'ai pas 
pu voir les relations avec les grès du Krekche. Les seuls fossiles 
sont jusqu'à présent un /Æelix et un Buliminus, tous deux d'afti- 
nités canariennes. Ce fait, rapproché de la présence de quelques 
espèces végétales des Canaries à Port-Étienne indique peut-être que, 
jusqu'au Quaternaire, les Canaries ont été rattachées à l'Afrique. 


1. CHEVALIER. Sur l'existence probable d’une mer récente dans la région 
de Tombouctou. CR. Ac. Sce., CXXXIL, 15 avril 1901, pp. 926-928. 


14 Avril 1909. — T. VIIL. Bull. Soc. Géol. Fr. — 36. 


SUR LA GÉOLOGIE DE LA VALLÉE DE LA MARNE 
ENTRE LAGNY ET CHALIFERT (SEINE-ET-MARNE) 


PAR Maurice Morin 


Cette note a pour objet d'étudier la géologie des deux coteaux 
de la vallée de la Marne, qui donnent accès aux plateaux de 
l’Aulnay et de la Brie, entre deux points distants de six kilome- 
tres. Les nombreux documents que j'y ai recueillis depuis quelques 
années ont révélé plusieurs particularités intéressantes. 

Cette partie des environs de Paris, cependant très rapprochée, 
n’a donné lieu comme publication, à ma connaissance du moins, 
qu'à quelques renseignements dans de Sénarmont ". 


ALLUVIONS RÉCENTES. DÉPÔTS DE PENTES. — Les alluvions 
récentes, composées de limons de débordements, recouvrant 
quelquefois une couche d'argile noirâtre remplie de débris végé- 
taux en décomposition, sont peu épaisses, 2 à 3 m. au plus; elles ne 
présentent aucun intérêt. 

Les dépôts de pentes sont quelquefois très puissants, presque 
toujours formés par les Glaises vertes et les marnes supra-gyp- 
seuses, mélangées de Calcaire de Brie. J'en ai constaté 8 m. à 
Dampmard et à Pomponne (voy. coupes n° à et 7). Souvent, surtout 
dans la région de Lagny et de Thorigny, des lambeaux de terrains 
sont descendus sur la pente du coteau, sans rien perdre de leur 
stratification. Un exemple bien typique en est fourni par un puits 
creusé à Pomponne (voy. coupe n° 7). Les Marnes blanches de 
Pantin ont glissé sur les Marnes bleues, entraînant les Glaises 
vertes et les Marnes à Cyrènes, et sont venues recouvrir le Tra- 
vertin de Champigny, en restant bien stratifiées. Un observateur 
non prévenu conclurait à l'absence des Marnes bleues, qui sont 
au contraire très développées. Un autre exemple, à Thorigny. 
présente les couches depuis le Calcaire de Brie jusqu'aux Marnes 
bleues, descendues de plus de 10 m. 

D’autres fois, on rencontre un mélange de marnes diverses pré- 
sentant une apparence de couches stratifiées. 


1. De SÉNARMONT. Essai d’une description géologique du département de 
Seine-et-Marne, 1844. 


1908 GÉOLOGIE DE LA VALLÉE DE LA MARNE 563 


Limows. — Les plateaux sont recouverts dans leur plus grande 
partie de limons quelquefois fort épais, plus ou moins argileux ou 
sableux : ils contiennent des blocs de Meulière de Beauce, témoins 
de ces couches disparues. ; 

Les limons ont été autrefois exploités à Dampmard pour la 
fabrication des briques ; ces exploitations ont été abandonnées, 
les produits étant de mauvaise qualité. 

Sur les pentes, on trouve également des lambeaux de limons, 
notamment à Lagny et à Thorigny ; ils sont sans importance et 
peu épais. 


Drizuvium. — Le Diluvium peut atteindre plus de 10 m. ; il est 
exploité à Dampmard et à Lagny. On a trouvé dans la partie 
basse des ossements d'Éléphant et d’autres espèces ; mais, n'ayant 
pas vu ces pièces, je ne peux en donner de détermination spéci- 
fique. La partie moyenne est souvent agglomérée en une sorte de 
poudingue, parfois très dur, à ciment calcaire, nommé calcin par 
les ouvriers. Les lentilles du Diluvium sont peu visibles dans ces 
carrières. 

On n'y a jamais signalé de silex taillés, malgré les nombreuses 
recherches qui y ont été effectuées. 


SABLES DE FONTAINEBLEAU. — Je ne parlerai ici que pour 
mémoire des Sables de Fontainebleau : on ne peut les observer 
qu'au-dessus de Dampmard. Les carrières, ainsi que les gisements 
fossilifères, sont sur l’autre versant du plateau: je reviendrai 
dans une note ultérieure sur cette question. Il en est de même des 
Marnes à Huîtres. 


JALCAIRE DE BRIE. — Le Calcaire de Brie est très déve- 
loppé dans la région qui nous occupe et présente plusieurs 
faciès. Son épaisseur peut atteindre 12 à 13 m. (Thorigny). Son 
allure est très variable. Tantôt exclusivement calcaire, il peut 
être plus ou moins siliceux ; lorsqu'il est surtout calcaire, 1l est 
composé de bancs de calcaires marneux toujours fragmentés, 
de marnes blanches plus ou moins dures et de marnes ligniteuses, 
violettes. 

Ces dernières sont les plus intéressantes ; c'est au milieu d'elles 
que j'ai découvert, à Thorigny, toute une faune lacustre actuelle- 
ment à l'étude et parmi laquelle M. M. Cossmann a pu reconnaître 
déjà une dizaine d'espèces. 

Indépendamment de cette faune lacustre, j'ai pu recueillir une 
faune de Mammifères et de Reptiles que nous avons étudiée en 


5064 MAURICE MORIN or Déc. 


collaboration avec M. P. Jodot'. Nous avons pu reconnaître parmi 
les Reptiles une Tortue du genre Æmis, malheureusement engagée 
dans un silex. mais dont la carapace est presque entière. 

Parmi les Mammifères, Æntelodon magnum AymaARD est tres 
bien représenté par plusieurs individus. et nous possédons la série 
presque complète des dents ; nous possédons aussi une dent 
molaire inférieure gauche de Palæoplotherium minus. trouvé au 
milieu de la mâchoire d'un Entelodon. Des débris d’ossements ont 
été également trouvés. 

Quoi qu'il en soit, les documents recueillis jusqu'ici sont venus 
confirmer les idées de M. Marcellin Boule, qui avait, le premier. 
rattaché aux calcaires de Ronzon le Calcaire de la Brie. 


C’est également de ces marnes ligniteuses que provient la roche 


Fig. 1. — COUPE MINCE D'UNE COQUILLE (BITHINIE) SILICIFIÉE DANS LA @(TAÏIZE » 
DU CALCAIRE DE BRIE de Thorigny (S.-et-M.) (gross. X 30). 


étudiée par M. Stanislas Meunier *. C’est une roche grise, friable. 
composée de silice avec des traces d'argile et ressemblant à 
certaine variété de gaize. Elle contient des coquilles dont la silici- 
fication intéressante est, d'après M. Stanislas Meunier, due à la 
lutécite ou à une substance très voisine (fig. 1). 

Le faciès siliceux est très variable ; le plus souvent, on trouve 
des blocs épars dans l'argile rouge, quelquefois des bancs entiers, 
séparés par des marnes et des argiles rouges ou bariolées ; on y 


1. P. Jopor M. Morin. Indice de la présence de la faune de Ronzon dans 
le Calcaire de la Brie à Thorigny (S.-et-M.). B. Muséum Hist. nat., 1908, p. 58. 

2. Stanislas MEuNIER. Observations à la note de MM. Morin et Jodot. B. 
Mus. H. N., 1908, p. 8. 


1908 GÉOLOGIE DE LA VALLÉE DE LA MARNE 565 


trouve fréquemment des formations tubulaires et des débris de 
végétaux silicifiés. À Lagny (Saint-Laurent), j'ai trouvé des bois 
de Palmier silicifiés d’une conservation parfaite, des graines de 
 Chara, de Nymphéacées, etc. 

La silicification des meulières parait s'être faite par poches; j'en 
ai constaté jusqu'à quatre dans l’espace de 100 mètres. Assez 
fréquemment, les parties siliceuses sont intercalées dans les par- 
ties calcaires. 

Les meulières sont ordinairement compactes, coquillières, quel- 
quefois un peu caverneuses ; le silex pyromaque y existe égale- 


7 
TT é HE MEME 7) Pl 7 
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Fig. 2. — CARRIÈRE située à 500 m. au N.E. de celle de la figure 3. — 1/100. 


1, Blocs de calcaire blanc, noyaux siliceux, dans la marne blanche, 0 m.95; 
>, Marne blanche fragmentaire, avec blocs de meulière compacte, poches 
d'argile, : m. 30 à om. 60; 3, Marne ligniteuse, o m. 40; 4, Blocs de cal- 
caire blanc coquillier dans la marne blanche, o m. 30 à 1 m. ; 5, Blocs de 
calcaire siliceux et de silex zonaires dans la marne blanche, o m. 20 à 
1 m.50:; 6, Marne blanche avec fragments de calcaire marneux et de 
silex, quelques blocs épars à la partie supérieure, 1 m. 10 à 2 m./40; 
7, Terre végétale (cote 105 m. env.), 0 m. 50. 


ment en gros blocs, surtout dans les marnes ligniteuses. J'ai égale- 
ment observé des silex zonaires. 

Les figures 2, 3 et 4. ainsi que les deux coupes r et 2, complètent 
les renseignements donnés jusqu'ici. 


566 MAURICE MORIN 21 Déc, 


mn 111 1, 
Do 1. 


lr,t 


iii 12 


1e 


Fig. 3. — CARRIÈRE JANDRÉE A THoRIGNY (S.-et-M.) 
(lieu dit « Les Coulons ». — 1/r00). 

Argile rouge, ferrugineuse avec limonite et meulières compactes ; 
14, Poche de sable et blocs de meulière ; 1b, Marne blanche et blocs de 
meulière ; 1c, Poche de marne blanche, fissurée ; 2, Argile rouge et blocs 
de meulière compacte ; 3, Marne blanche avec poches de sable et d'argile, 
meulière compacte en fragments de toute dimension, silex zonaires. Poches 
de sable; 4. Marnes à Huîtres et Sables de Fontainebleau remaniés : 
5, Terre végétale (cote 100 m. env.). 


Les meulières sont activement exploitées partout pour l’em- 


pierrement ou la construction. Les parties calcaires ont été 
exploitées souterrainement à Thorigny pour la fabrication de la 
chaux ; mais ces exploitations sont abandonnées depuis longtemps. 


(AS | 


Qt 


CouPE 1. — Purrs DANS LE CALCGAIRE DE BRIE, A THoriGNY (S.-ET-M.) ; 
LIEU DIT &« LES TUILERIES ». 


Terre végétale (cote 100 m.). . ESPN. dE MEET 


. Marne fragmentaire, recimentée été assez Te Le SE 0 4o 
. Marne fragmentaire sans cohésion, avec rognons de ie 


dans toute la masse; dalles de silex à certains niveaux. 5 60 


. Banc de silex gris en blocs très fossilifères, Bithinies, 


Limnées, Planorbes . . . . : O0 55 


. Argile chocolat, avec silex gris, ne re ; même 


tossiles que ci-dessus ; a fourni des Mammifères et des 
Reptiles danstan-lieu très voisin "0 80 


- 1908 GÉOLOGIE DE LA VALLÉE DE LA MARNE 9067 


3. Marne blanche; traces ferrugineuses, blocs de calcaire 
marneux gris passant au silex dans le centre des blocs, 
silex noirs compacts, silex poreux. Les blocs de calcaire 


marneux sont fossilifères ; même faune que ci-dessus . 4 05 
D. ARS UENONE LEURS Eee REA LAN OR FER CE LA DA PRES SITE CE ARS 60 
1. Marne calcaire blanche. . . . . . ALL LIT QUE E ? 


Remblais 


Fig. 4. — CARRIÈRE IMBAULT, A THoRIGNY (S.-et-M.) 500 m. au N. de l'Église. 
Gisement fossilifère à Entelodon. 

1, Marne blanche avec rognons calcaires, quelquefois siliceux ; 2, Marne 

ligniteuse avec gros blocs de silex pyromaque, coquilles silicifiées et cal- 
caires, Nombreuses dents et ossements brisés (Emys, Entelodon, Palæo- 
plotherium, etc.) (cote 93 m.), o m. 10 à o m. 60 ; 3, Argile rouge avec gros 
blocs de silex gris, fossilifères. Ce banc est remplacé latéralement par une 
marne ligniteuse, analogue à celle de la couche précédente, o m. à 5 m. 50; 
4, Marnes calcaires, fragmentaires, avec parties ligniteuses, débris de 
coquilles, très rares ossements, quelques rognons de silex gris, o m. 60 : 
5, Trois bancs discontinus de silex en rognons et en dalles, séparés par 
des assises de marne très dure, également fragmentaire. Disparaît à 
droite, o m. 30 à o m. 80; 6. Calcaire très fragmentaire, avec de gros 
rognons siliceux, 1 m. 50 à 2 m. 50: Terre végétale (cote 98 m.). 


Coupe 2. — Purrs À THorIeNx (S.-ET-M.) 
(ANGLE DE LA ROUTE DÉPARTEMENTALE ET DE LA RUE DU TEMPLE) 


= 16 Terremvésétale (cote D) NE RTE EEE m-150 
15. Blocs de calcaire siliceux dans la marne. . . . o 80 
14. Marne blanche . 0 70 
13. Silex RTS LE TE (o) 20 
12. Calcaire blanc fragmentaire 0 65 
11. Silex CR RS TR MEN A 4" "Q 20 
10. Marne blanche, fragmentaire, avec rognons de 
SEX ENT RO 


9. Calcaire marneux blanc, fragmentaire, dans la 
manne DIAn EN ee RE PRER RE RE eo 72 


568 MAURICE MORIN or Déc. 


8. Calcaire siliceux dans une marne blanche . . . 1 m. 15 

7. Marne jaune avec filets de marne grise. . . . o 60 

6... Marne:grise: que sut rat al MIRE 

5. Plaquette de calcaire siliceux, très ferrugineux o 20 
H / 4. Glaise verte avec marnolites très nombreuses, 
Ë magnésiennes (alt. 8210. 30) "Ne COR O 60 
ë 3. Calcaire marneux . 0 10 
a 2: MARNE CHÔMEÉ etre TR ER LE IE RO 35 
S (ML: Gaise MÉTIC NS E SC ES CRETE % 

\ 


Le n° 3 de la coupe n° 1 correspond au n° 1 de la figure 4, et 
très probablement au n° 1 de la figure 2 

Le n° 4 de la coupe 1 correspond au n° 2 de la figure 4 et pro- 
bablement au n° 3 de la figure 2, qui serait ici intercalé dans la 
couche suivante. 

Le n° 5 de la coupe r correspond au n° 3 de la figure 4 et pro- 
bablement aux n° 2 et 4 de la figure 2. 

Le n° 6 de la coupe 1 correspond aux n° 4, 5 et 6 de la figure 4. 

Enfin, le n° 5 de la coupe 1 est, comme àla figure 4, un produit 
de la recimentation partielle des marnes ci-dessus. 

Les autres coupes et figures paraissent ne présenter aucun 
terme de comparaison entre elles. 


GLAISES VERTES ET MARNES À CYRÈNES. — Les Glaises vertes ont 
une épaisseur moyenne de 5 m. On remarque à leur partie supé- 
rieure un petit banc de marne et de calcaire blanc (coupe 2). Ce 
banc, que j'ai du reste retrouvé en des points nombreux, démontre 
bien la constance de certaines couches dans le bassin de Paris. On 
peut le constater depuis Argenteuil, où il contient des Limnées 
(couche 144 de la coupe de Volambert)', jusqu'assez loin dans 
l'Est. La partie supérieure des Glaises vertes contient des marno- 
lites renfermant, à Thorigny et à Pomponne, de la magnésie. rem- 
plaçant la strontiane qui se trouve le plus souvent dans cette 
formation. 

L'analyse qualitative a donné le résultat suivant : 


Carbonäte de:chaux 2 M AT , 

Mo Abondants. 
Carbonate de magnésie en ee en) 
Sulfate destrontiane sur T0 LR Traces. 
Oxyde tderieri sr ee PRES Traces. 
Oxyde de manganèse ER MRONNC Traces. 


La base des Glaises vertes passe insensiblement aux Marnes à 
Cyrènes ; elle contient de nombreux petits lits de sable siliceux. 


1. Door, GODBILLE et G. RAMOND. Les grandes plàtrières d'Argenteuil 
MSG, F,; (4), 1 Mém:1, 1906: 


1908 GÉOLOGIE DE LA VALLÉE DE LA MARNE 569 


Les marnes jaunes, feuilletées, à Cyrena convexa, ne sont 
pas fossilifères partout: j'ai pu y trouver à Thorigny Cyrena 
convexa dans toute la masse et, à la partie supérieure, Cerithium 
plicatum, Psammobia plana, etc. 


MARNES SUPRA-GYPSEUSES. — Les Marnes blanches ne présen- 
tent pas ici un grand intérêt; épaisses d'environ 2 m. 50 à 4 m., 
elles ne sont pas fossilifères ; on remarque que, vers la base, elles 
deviennent plus argileuses et passent insensiblement aux Marnes 
bleues : elles contiennent des lits de sable et sont quelquefois 
ferrugineuses. 

Les Marnes bleues offrent une alternance de marnes ou argiles 
bleues, fissiles, contenant, à certains niveaux, des cristaux de gypse 
et, à d’autres, de la pyrite cristallisée, pulvérulente ou en rognons, 
avec des argiles et marnes vertes plus ou moins compactes. Leur 
épaisseur paraît dépasser 10 m. 

La coupe 3 présente les Marnes bleues sur une épaisseur de 
4 m. 50. Je les ai constatées dans un autre puits sur plus de 8 m. 

N 


COUPE 3. 
18. Terre végétale (alt. 80 m.) . . . à ro Toim60 
17. Meulière remaniée, glaise verte et marnes shmeees 
mélangées. . . Re 4o 


16. Glaise verte corps. fes de à la see née 3 10 
15. Glaise jaune-foncé à Cyrena convexa ; petits lits de sable, 


marnolites, etc. . : I 30 
14. Marne blanche (alt. 793 m. Go) [ 00 
13. Marne blanche plus argileuse 2 10 
12. Marne blanc-verdâtre, argileuse, non faste. I 5o 
11. Marne très argileuse, bleuâtre, fissile (alt. 69 m.). 0 20 
10. Marne très argileuse, bleu verdâtre, fissile . (0) 70 
-9. Marne très argileuse, jaunâtre. k 0 10 
8. Marne jaune-verdâtre, fissile, avec deanne de de 0 45 
7. Marne jaune-foncé, ferrugineuse, parties sableuses, mar- 
nolites . ë 0 07 
6. Marne bleue-foncé, avec monte irémiente (e) 78 
5. Marne verdâtre, très argileuse, compacte 0 90 
4. Marne bleue-verdatre. bariolée, fissile : FAT O 97 
3. Argilebleue-noiràätreavecpyrite pulvérulenteetenrognons 0 04 
2. Marne vert-clair, très compacte. “ire 0 30 
1. Marne bleue-noirâtre avec pyrite etait LL AE AIS % 
TRAVERTIN DE CHAMPIGNY. — Je ne parlerai pas ici des couches 


gypseuses que l’on rencontre à quelque distance au Nord, la partie 
étudiée étant exclusivement occupée par le Travertin de Cham- 
pigny. Son aspect est très variable, suivant les points où on 
l’'examine ; en général, il devient plus important quand on 


570 MAURICE MORIN 21 Déc. 


s'éloigne vers l'Est ou vers le Sud. La partie supérieure renferme 
des bancs de travertin quelquefois très épais, avec intercalation 
de couches subordonnées de marnes. de calcaires marneux ou 
sublithographiques. 

[1 diminue d'épaisseur et prend un faciès marneux à l'Ouest, à 
mesure que l’on se rapproche de la zone de passage avec le gypse. 
A Chalifert, où il paraît avoir 8 m. d'épaisseur, j'ai pu relever, 
dans sa partie supérieure, la coupe suivante : 


Coupe 4. — Le TRAVERTIN DE CHAMPIGNY A CHALIFERT (S.-ET-M.) 1. 
Herr végétale tune Na PONS SU 
Calcaire en plaquettes, tt d mArnuliteS et 

marne blanche remaniée, . . . à RP 90 
GCalcaïire en plaquettes blanc; intact 20:91:00 21000 20 
Ce. Calcaire marneux, dur (alt. 90 m.). . ee 0 15 
4. Travertin siliceux, bréchoïde, avec rene et Cal 
cet 10 - PT NUE APP ee 55 
CS 3. Calcaire marneux, lance tbe ae PR AT PU RE à Lo 25 
| 2. 11leX DOir 0" 0 10 
1. Travertin comme au re avec Dei ie do. 1 


A la base. il est marneux ; on observe son contact avec les 
marnes à Pholadomyes. 

A Dampmard, j'ai observé le travertin sur plusieurs mètres 
sans atteindre sa base; la partie supérieure en est calcaire (coupe 5): 
elle est formée par des alternances de calcaires et de marnes, que 
l'on trouve remaniés à Chalifert. 


Coupe 5. — Purrs À DAMPMARD (S.-ET-M.). EN FACE L'ÉCOLE COMMUNALE 
DES FILLES. 


12. Terre végétale (alt. 50 m.) . . : ie do E0 
11. Meulière de Brie, glaise verte et marnes he ses, 
remaniée, we mr He ET 70 
C'*? 10. Calcaire jaune, errugineux (alt. 2 0) EE 0 20 
C1: 5. Marne blache : Or SN RP CO AU 60 
Eu 8. Calcaire blanc 0 2ù 
GC? 7 Marne blanche . 0 15 
C' 6. Cälcaire blanc . 0 50 
C 5. Filet argileux ; DÉS TGNEN EMTEC OI 
4. Travertin siliceux Dance bréchoïde.: géodes 
dérquartz ADN hes tit or ae ARE 88 
6 5 Marne biAnehE ste no LT NO ARE 0 80 
« 2, Travertin silicieux gris, géodes de quartz et de 
CalCItE PS NMEPR EMELISTE NON DPI EN ER RRRE nT 82 
1 /Marne blanche #4) OLIS TIRANT ? 


1, Dans cette coupe, comme toutes celles qui suivront, j'ai indiqué, autant 
que possible, par les mêmes lettres ou numéros, les couches correspondantes 


2 


1908 GÉOLOGIE DE LA VALLÉE DE LA MARNE 971 


La tranchée du chemin de fer le présente en bancs épais. 

À Chessy et à Montévrain il a été exploité autrefois, mais les 
exploitations sont abandonnées depuis longtemps. 

A Thorigny, lieu dit «Les Petits-Bons », un puits a donné la 
coupe suivante (coup: 6) : le travertin y est visible sur 8 m 10. 
dont un banc traversé sur 5 m. 85 et dont on n’a pas atteint la 
base. On le voit, en ce point, la formation est encore très épaisse. 


Coupe 6, — Purrs, À THORIGNY ; LIEU DIT « Les Pe'rrrs-Bons ». 
GMFErremvésétale (alt 50 MAS) ER EME NO m. 50 
5. Limon . . PAU De LU LATE VE EE 0) 70 
4. Cailloutis de NElEres de Brie PROS DST CIS EE : 00 
3. Travertin siliceux avec géodes de quartz. . . . 1 65 

CS 2. Marne blanche . . . PRE AU AE enr MC) 80 
1. Travertin siliceux avec géodes SD UPAALT ES RE CL DE te 


Mais, si on reste sur la rive droite, en s’éloignant vers l'Ouest, 
c'est-à-dire en se rapprochant de la limite séparative du gypse et 
du travertin, ce dernier diminue d'épaisseur, prend un aspect 
moins compact et passe à un faciès plus marneux. On arrive 
ainsi à Pomponne, lieu dit « Le Parc Chabanneau », à peu près à 
la limite avec la commune de Thorigny, où deux puits l'ont tra- 
versé. Voici la coupe de l’un d'eux : 


COUPE 7. — COUPE D'UN PUITS À POMPONNE, PRÈS LAGNY ; 
LIEU DIT & LE PARC CHABANNEAU ». 


22, Terre végétale (alt. 68 m.) . . . . . Nm. 00 
21. Glaise verte et marne à Cyrènes. La Dani JS 00 
supérieure est remaniée nonrelevé) NS 00 
20. Marne blanche. . . . 2. 50 

19. Travertin siliceux, Drcchoide: avec aies de 
quartz et de calcite. . . I 50 

C5 18. Travertin grisâtre, siliceux e salete, salle 
chocolat : 0 80 

C 17. Roche siliceuse conne. honodne nent 
lithographique . . L 06 

C* 16. Marne blanche avec filet d'argile horate, Dlocs 
de iravertin I 00 
C* 15. Argile verdâtre hilletée 0 25 
C? 14. Marne crème I 50 
C' 135. Argile chocolat. [e) 20 


M à M'° 12. Marne jaune, filets ferrugineux, Tociitere à 
Pholadomya ludensis, Crassatella Desmaresti, 
Cardium granulosum, Cardita sulcata, etc. 
(A9 0 nee) M CA ON EE A enr #0 25 


672 MAURICE MORIN ar Déc. 


M? à M° 11. Marne blanche à filets verdâtres, rognons cal- 
caires avec nombreuses Bithinies à la partie 


supérieure (détail non relevé) . . . . . 1m. 50 
M° 10. Sable gris (sables infra-gypseux) . . . . . o 15 
A7 à A2 "0. Calcare marneux dr. 47 0 TR NEC 10 
1-1 AS MAlHE CÈDE = eve UE a ON DT RERO 60 
7. Argile chocolat ; nombreux silex ménilite, Lim- 
. næa eioute FACE, 8 ME No M0S 
6. Argile chocolat avec ne nes : (e) 10 
<E 5. Marne crème . . SO IDD 
e, | 4. Marne crème avec filets He Brune 
quelques rares Limnées ; silex ménilites ; Dane 
\ de marne bleutée (détail non relevé) . . . 2 15 
A 3. Calcaire à Hydrobia pusilla . . . 0 35 
AS 2. Marne grise fissile à Hydrobia ; lits de marne 
chocolat intercalés . . . (e) 40 


à A 1. Marne crème avec Roniiere se Manhes 
Cyclostoma mumia très abondants (à la pro- 
fondeur de 28 m. 30) (nappe aquifère très 
puissante à la profondeur de 28 m. 50) Vis. sur 2 80 


La partie supérieure est encore à l'état de travertin, au-dessous 
est une roche très curieuse, analogue comme aspect, aux calcaires 
sublithographiques du bassin de Paris. C’est une roche siliceuse 
très compacte et très dure, très homogène. Ses éléments sont 
extrêmement fins. Une lame mince la présente comme formée de 
petits globules accolés, à peine visibles au microscope, dont le 
diamètre ne paraît pas dépasser 1/1200 de mm., on n'y aperçoit 
aucun corps étranger. 

L'analyse n’a donné que de la silice avec des traces de chaux et 
d'oxyde de fer. 

On observe également dans la coupe de Pomponne la présence 
d'argile chocolat magnésienne. analogue à celle du « Saint-Ouen ». 
Le Calcaire de Champigny montre également dans cette coupe son 
contact avec les Marnes à Pholadomyes fossilifères : on l'observe 
pareillement à Chalifert. 

Comme on le voit, en ce point, l'épaisseur du travertin est bien 
diminuée ; doit-on admettre que la partie supérieure a été rabotée ? 
je ne le crois pas ; je serais plutôt porté à croire qu'on se trouve 
près de la limite du gypse. Le travertin disparaîtrait progressive- 
ment pour faire place à des formations marneuses dans lesquelles, 
à leur tour, les couches gypseuses viendraient s’intercaler. 

Une autre hypothèse pourrait être envisagée en se basant sur la 
diminution de l'épaisseur : ce serait de considérer le gypse et le 
traverlin comme deux vastes lentilles entre lesquelles il y aurait 
un seuil. 


D | 
O3 


1908 GÉOLOGIE DE LA VALLÉE DE LA MARNE 5 


Munier-Chalmas aurait déclaré avoir observé à Thorigny 
même une coupe où il aurait constaté l’intercalation de couches 
de gypse et de calcaire. mais, dans une course faite en commun 
avec M. Léon Janet, il lui aurait été impossible de retrouver cette 
coupe. Je ne vois pas quel est l'endroit de Thorigny ou d’une loca- 
lité voisine qui lui ait permis de relever une succession de ce genre. 

Le Travertin de Champigny est exploité à Chalifert et à Tho- 
rigny pour l’'empierrement. 

Marnes À Pholadomya ludensis. — Les Marnes à Pholado- 
myes sont extrêmement fossilifères dans la région ; je les ai cons- 
tatées dans plusieurs points; elles sont toujours bien développées. 

A Chalifert, Jannel les a signalées et en donne une coupe‘. 

J'ai pu relever la succession de ces couches dans un point très 
voisin ; elles y sont recouvertes par des marnes blanches formant 
probablement la base du Travertin de Champigny. 

Elles paraissent très épaisses et sont surtout fossilifères à leur 


base (coupes 8 et 9). (DR 

Terre VÉRÉLAle AA M din Lette. COUT ANMARONIN300 
-_ 20. Marnes diverses remaniées . Lente SANS LE ENT 00 
C*? 19. Marne blanche. . . . NE ES O 55 
Mi° 18. Marne jaunâtre avec points Énanonre fissile. O 27 

M° 17. Marne jaune-blanchâtre, compacte, avec pseudo- 
MOrDhosSeS Ne SyYpSe LVL MONA EEE MONET 28 
M* 16. Filet ferrugineux . . RE NES RS Leo OI 
M' 15. Marne jaune à Phobies ae ; 7 ? 

(Jannel a signalé cette couche avec 1 m. detaseno 

COUPE 9. — À L’APLOMB DU TUNNEL DE CHALIFERT. 
Terrain enlevé. 

M' 15. Marne jaune à Pholadomyes. . . … . . . .  om.#42 
MS 14. Marne jaunûtre, très peu fossilifère . . . (o) 94 
M° 13. Marne blanche, blocaille calcaire . . . . . . o 15 
ME T2 Marne-blanc-jaunâätre ME EUR Ro 15 
M° zx. Filet grisâtre . . HERRSEU () 02 
M? 10. Marne blanche ; ete ÉAlCniee PE en Re (0) 13 
Me 9. Marne blanc-jaunûâtre, filets de sable jaune. . . o 4o 
A2° 8. Calcaire sublithographique (alt. 75 m. RE (e) 31 
A? 7. Argile chocolat. . . : sa 0 09 
A: 6. Calcaire Sublithographique conne. Sen de 0 4o 
A6 D Marne blanche pe ra nn de TE At 06 
A5 LAroile chocolate ph. RS LE Rue Fe OT 
A2 3. Marne compacte, role la RE : 000 24 

A3 2. Blocaille calcaire avec gros _rognons de he à 
Limnealonescat RE TT CN OUR AO 
A? 1. Marne crème à Limnées ? d 


1. Ch. JANNEL. Profil géologique de la ligne de Paris à Château-Thierry, 1887. 


574 MAURICE MORIN 21 Déc. 


Je comprends dans les marnes à Pholadomyes les couches M° à 
M'° de la coupe de Chalifert. 

A Pomponne (coupe 7). ces marnes ont une épaisseur totale 
de 2 m. 25. A Chalifert, elles atteignent 3 m. 80. 

J'ai recueilli dans ces deux localités une faune assez riche, dont 
voici la liste : 


Cultellus Brongniarti Cosx. Crassatella sulcata Sox. T.R. 
Sphenia Passyana Des. TR.  Cardita sulcala So. LD 
Pholadomya ludensis. —  nov.-Sp. 
Corbula minuta Des. T.C.  Nucula minor DEsu. C. 
—  costata SOW. T.C.  Modiola ambigua. R. 
—  ficus BRAND 110? Avicula cf. fragilis DEFR. TR: 
—  aulacophora MorLer. T.C. = MSD: T.C. 
Cardilia Michelini Desu. ER: — nov. sp. (striée longi- 
Gobræ&us neglectus Des. R. tudinalement). sie 
Meretrix nitidula DEsu. TR. Ampullina parisiensis DEsH. C 
Cardium granulosum Luk. TR.  Bayaniasp. R. 
Diplodonta sp. R Potamides sp. R. 
Phacoides cf. elegans. DORE _ Wouastensis M -Cu T.C. 
— inornatus. R. Voluta Fabri Dere. R 
Kellia sp. Marginella sp. R 


Crassatella Desmaresti DEsH. C. 


Les Marnes à Pholadomyes contiennent, vers leur partie supé- 
rieure, des rognons de pseudomorphes de gypse. On les observe à 
Chalifert, dans la couche M*. 


CaLcaiRE DE Noisy-Le-SEc. — Le calcaire de Noisy existe dans 
la région sous les Marnes à Pholadomyes. Il est fossilifère dans le 
puits de Pomponne et peut-être à Chalifert. A Pomponne, il pré- 
sente de nombreuses Bithinies dans les rognons calcaires. 

Il est ordinairement composé de marnes blanches ou crème 
avec blocaille calcaire, souvent séparé par un filet de marne grise. 

À Thorigny, il présente à sa base un petit banc de calcaire 
d'aspect oolithique, silicifié au milieu (coupe-r0). 


COUPE 10.— COUPE PARTIELLE D'UN PUITS SITUÉ A THORIGNY, RUE GAMBETTA, 32 
(Cote du sol, 30 m.). 


Marnes supra-gypseuses descendues en bloc à flanc de 


coteau . . : CROP. M7 M 400 
M  Marnes nue ces ee ras diner rognons 
de calcaire et pseudomorphoses HMANIEULE MOMENT 0 65 
M° | Marne blanche avec filets de marne grise . . . . o 45 
à -4 Marne blanche très dure ; filet de marne grise ; 
M? blocaille calcaire. . . EPL TEE 90 
M‘ Calcaire d'aspect oolithique, silicifié au nt LAN 0 18 


A’  Calcaire marneux, dur (Calcaire de St:Ouen) (alt. 
GONE) 0 0 CRUE CL. LORIE SEE 28 


1908 GÉOLOGIE DE LA VALLÉE DE LA MARNE 979 

On peut comprendre, dans le « Calcaire de Noisy », les n° M° à 
M° des coupes précédentes ; quant à la couche M. il est difficile de 
lui assigner une place ; c'est une roche très curieuse, rappelant le 
calcaire oolithique et qui est silicifiée dans la partie centrale du 
banc. 


SABLES INFRA-GYPSEUX. — Très peu développés dans la région 
et épais de quelques centimètres au plus, à Chalifert, Pomponne 
(coupes 7 et 9, M”° ; manquent souvent comme dans la coupe 10). Ils 
sont représentés par des sables gris ou jaunes avec intercalation de 
marne. 


CALCAIRE DE ST-OUEN. — Le calcaire de St-Ouen est très typique 
dans les environs de Lagny ; d'un faciès gypseux au Nord, il 
devient calcaire au Sud. Tous les niveaux fossilifères sont ici 
représentés et j'ai pu en relever plusieurs coupes qui se complè- 
tent les unes les autres. 

Je ne parlerai ici que du: faciès calcaire, le seul développé dans 
la partie étudiée dans cette note. Son ce est celui ordinaire 
au St-Ouen, marnes diverses, magnésite, calcaire sublithogra- 
phique, silex ménilite, etc. Son épaisseur atteint 9 à 10 m., y 
compris la zone de Mortefontaine. 

La zone de Mortefontaine à Avicula Defrancei n'est visible que 
dans le coteau de Chalifert ; plus à l'Ouest, elle atteint bientôt un 
niveau très peu supérieur au niveau de la Marne et n’est plus 
atteinte par les travaux. 

La zone à Avicules est formée par des marnes fossilifères à 
fossiles marins et des argiles plus ou moins fissiles ou magné- 
siennes avec nombreuses Avicules (coupe 11). Son épaisseur 
totale est de o m. 33. 


Coupe 11.— COUPE DU TALUS DU CHEMIN DE L'ÉRMITAGE, A CHALIFERT (S.-ET-M.), 


HOMelerre VÉRÉtAlC EPP MR ANA CREER 0/20 

Aa Marne blanche remaniée CREER Pr ee NO 30 

A% 41. Marne violette fissile . . . . HE O 10 
A’  {40. Marne blanche avec silex Hénin) nee lee 
giscata. Les Limnées sont surtout bien conservées 

à la surface du silex . . . DRE 0 4o 

A2? 39. Calcaire blanc marneux à nas ; (0) 32 

A* 38. Marne blanche avec ménilites et Limnées 0 50 

A? 37. Banc continu, rognoneux, de silex ménilite . (e) 16 

A'* 36. Marne blanche dure avec ménilites (o) 80 

ASS 5e Comme rcouche me SE ME RUE EE RE (o) 13 

AtT 34, Marne blanche 1S ES VERTE () 39 

AM SSH AT EeCNOCOl ALAN A MAR ET EN UE 0 03 


576 MAURICE MORIN ar Déc: 


A15 32. Marne grise avec Bithinies . . SRE NOM 
At* 31. Calcaire marneux dur avec Bithinies os Soir, À 10 
A:  3o. Calcaire marneux sublithographique ? 
Lacune de 2 à 3 m. 
A! 29. Marne crème fissile à Cyclostoma munia. Épaisseur 
supposée, 2 m. 50 Fc 
Aït 98. Plaquette de silex ménilite . o m. 05 
A‘ 27, Marne crème à Bithinies . 0 59 
A 26. Calcaire siliceux 0 26 
A 25, Calcaire marneux gris 0 30 
A’ 24. Calcaire sublithographique . . ; 0 18 
A 23. Argile chocolat pétrie d’Avicula arte 1 0 02 
A5 22. Marneblanche:n =... Sr Le 0 04 
Af 21. Argile chocolat avec ee ; 0 oI 
A3 20. Marne blanche à fossiles marins 0 02 
A? 19. Calcaire marneux . ; 0 18 
At 18. Marne verte à fossiles marins 0 06 
» [17. Marne crème (alt. 66 m.). (o) 12 
S |16. Calcaire . 0 19 
AR 15. Marne crème ( 04 
À | 14. Calcaire gréseux o 20 
2 |13. Marne blanche . 0 12 
S 12. Argile chocolat. s 0 04 
- 11. Marne verdâtre avec re rte cs 0 07 
5 10. Calcaire marneux gris 0 23 
a >) 9. Marne blanche . 4 0 19 
& | 8. Marne jaunâtre sableuse avec PDA nn 0 II 
NŸ| 7. Marne verdâtre très sableuse . Je NID OE 
al 6: Grès blanc calcarifère avec un banc de Six en 
£ son milieu. ; UE 0 14 
a 2) 5. Marne blanche très nor SRE 0 03 
8 | 4. Filets de grès quelquefois lustré, dei marne et de 
à & sable superposé les uns aux autres. . . . . o 10 
af 3. Sable blanc avec filet de marne blanche. . . . oo 15 
À\?,3.: Grès blanc calcariière., MOULE MERE NO NO 
Te . Marne verdâtre, compacte, fossilifère, Cardita etc. o  3o 


nonville 


Le Calcaire de Saint-Ouen proprement dit, dont le détail est 
donné par les coupes 7 et 11, présente plusieurs niveaux fossili- 


fères. 


En partant de la base, on rencontre différents bancs de calcaire 
recouverts par des marnes crèmes, avec nombreux silex ménilite, 
à Cyclostoma mumia et Hydrobia pusilla (A! à A). Viennent 
ensuite des calcaires et marnes pétris d'Hydrobies (A‘*et A‘), 
séparés à Chalifert, des marnes à Cyclostoma mumia par 0,20 de 


1908 GÉOLOGIE DE LA VALLÉE DE LA MARNE 577 


calcaire sublithographique. Les marnes à Limnæa longiscata, 
sont des marnes blanches intercalées d'argile chocolat. Les marnes 
comme les argiles, sont pétries à certains niveaux de Limnées et 
contiennent dans presque toute leur masse de nombreux silex 
ménilites. 

Enfin, le Calcaire de Saint-Ouen se termine par un banc de cal- 
caire sublithographique, souvent séparé en deux par de la marne 
ou de l'argile (Chalifert) et qui est remarquablement constant dans 
les environs de Paris. 


SABLES MOYENS. — Les Sables moyens ne sont visibles qu'à 
Chalifert ; ils ont été probablement aussi rencontrés dans un son- 
dage exécuté à 1 km. à l'Est de Lagny (coupe 12). - 

COUPE 12. 

PMRerremésétaleetlimon (Alt ne) OS PR 2 Em 00 
2. Alluvion ancienne . . RP AE ES 80 
3. Marne brune et calcaires (alt. 31 m. à Ée) Rd NÉE AE 30 
4. Marne gris-blanchâtre et calcaires très durs 3 I 3 
5. Marne gris-verdâtre avec filet de sable jaune fin . . . o 35 
6. Marne verdâtre compacte (couche n° 1 de lacoupe 112). 2 70 
7. Marne brunâtre, feuilletée . . ‘ HET 90 

8. Marne brunâtre compacte et ste De cles loue 
à celle des caillasses NÉS (0) 72 
9. Marne grise sableuse et alt Me : 1 23 
10. Sables gris fins très serrés (alt. 16 m. 52) 2 97 
9 9 


11. Calcaire sublithographique . 


L'épaisseur de la formation est assez difficile à fixer ; l'absence 
de coupe complète en est la cause: cependant, sans être affirmatif 
outre mesure, on peut fixer entre la partie supérieure du Calcaire 
de Ducy et la base de sables, environ 10 à 12 m. 

Calcaire de Ducy. — Le Calcaire de Ducy, ou du moins ce qui 
paraît le représenter, n’est visible qu'à Chalifert, comme du reste 
tous les niveaux des Sables moyens (voir coupe 11, n° 12 à 17). Il 
est représenté par des marnes et des calcaires sans fossiles, pré- 
sentant au milieu une couche de calcaire gréseux. Son épaisseur 
totale est de o m. 70. 


Zone d’'Ezanville. — La zone d'Ezanville comprend également 
des marnes et calcaires, mais son faciès tend à devenir plus sableux. 
Son épaisseur est de 0.65. 

Ce niveau semble comprendre les n° 7 à 11 ; deux de ces couches 
sont fossilifères (8 et 11). La première est une marne jaunûtre, 
sableuse, avec Potamides perditus ; la seconde, ,une marne verdâtre 
avec fossiles marins, Cardites, etc. 


30 Avril 1909. — T. VIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 37. 


578 MAURICE MORIN 21 Déc. 


Zone de Beauchamp. — Cette zone n’est pas fossilifère ; presque 
entièrement sableuse, elle présente des alternances de petits banes 
et même de filets de grès, avec des petits lits de marne blanche et 
de sable. Le banc de grès supérieur contient dans sa masse des 
rognons de silex qui, latéralement, remplacent totalement le grès. 

L'épaisseur totale du niveau de Beauchamp est de o m. 50, n° 2 
à O6 de la coupe 11. 


Zone d'Ermenonville. — Je rapporte à ce niveau le n° 1 de la 
coupe 11. C’est une marne verdâtre, compacte, qui est visible 
dans cette coupe sur o m. 30 et contient des Cardites. Elle paraît 
correspondre au n° 26 de la coupe de Sénarmont, et aurait alors 
près de 3 m. d'épaisseur, mais il est presque impossible de faire 
concorder les deux coupes ensemble, surtout à cause de l'absence 
totale d'indication des niveaux fossilifères. 

Ilest probable que le n° 6 de la coupe r2 représente le n° 1 de 
de la coupe 11, c'est-à-dire la zone d’Ermenonville, mais il est 
diflicile d’être aflirmatif avec les échantillons remontés dans un 
sondage. 

Zone du Guépelle et d'Auvers. — Ces deux niveaux présentent 
la seule lacune dans les successions que j'ai pu relever, et je suis 
forcé de m'en rapporter à de Sénarmont. 

A partir du n° 26, que j'ai comparé à Ermenonville. Sénarmont 
donne la succession suivante (coupe 13). 


COUPE 13. 


16: MATRE VÉFOAITE AU Leo Mr QE ENTER ESRI En ER 
23e Frletide gypse. "06 Faarat NE LE CP EE » 
28: .Marne-blanche : 4 lie 00e ch SAONE Ne Ces Te No 
20/28able Diner er AS SE UE NN PL NI ER DE 55 
DOC TES SAN Poe MES 0 70 
31. Sable. 6) 50 
32. Calcaire grossier, ee : cabléux DS AS 55 
33. Grès en plaquettes et en rognons dans la marne eue 0 25 
sAGrès calcaritère coquillien, dar LM ANEN ARNO RAC 32 
Sos Marne. etigrèstentplaquettes VON MERE RER 0 38 
36. Marne calcaire (alt. env. 57 m.) . . dif fo 95 
37. Calcaire compact très dur 0 6) 
38. Calcaire marneux compact avec Pan spathiques et Re 

ceux ; cristallisation de chaux carbonatée inverse, pla- 

quettes de grès siliceux et spathique, poches de sable 

quartzeux blanc pur . . : : 210 50 
39. Calcairecarié cristallisé, Om UE Ties de chance Donne 0 35 
4o. Marne calcaire, niveau d’eau supérieur à celui de la marne oo 35 


Les sables sont visibles dans le bois de Chalifert, où ils parais- 
sent assez épais. 


1908 GÉOLOGIE DE LA VALLÉE DE LA MARNE 579 


On remarque dans la coupe de Sénarmont plusieurs petits filets 
de gypse. Ils démontrent que l'on n’était pas très éloigné en ce point 
des lagunes saumâtres où se déposait le gypse. On constate, en 
eflet, que, à 2 km. plus au Nord, le Sable de Beauchamp est entiè- 
rement gypseux. 


CALCAIRE GROSSIER. — Le Calcaire grossier n'affleure qu’à Cha- 
lifert, où il monte à environ 8 m. au-dessus de l’étiage. Pour avoir 
sa coupe complète, on est obligé d’aller jusqu’à Sesches, où un 
puits artésien le traverse entièrement (coupe 14). 


Coupe 14. — PUITS ARTÉSIEN DE SESCHES (S.-ET-M.). 

1. Terre végétale (alt. 49 m. 50) I M, 00 
2. Limon rougeûtre I 30 
BH MeuliéresiTemMAaniées 0 CURRENT 00 
4. Sable rouge Lao 1 50 
SMarneretineultère se CR PER 30 
GAMarme blanche ete ravir ER ER NO 90 
S. DE B. 7. Sable blanc et grès ; I 60 
8. Marnes diverses et calcaires QI soi m. 06). 5 30 
n 9 Marnes diverses (e) 30 
2 TOP CAC ALES PRE NS RES 10 REP Me 0 10 
= 11. Marne grise . (o 60 
= 12. Marne noirâtre . FAR NE ce 0 30 
S 15. Calcaire très dur, bee A RUES I 00 
= AMAR VE DLE TOME ANNE EAN tee Lo 20 
1H 1CalCaire gris 0 0. 0) 50 
= 16 CalCaIre rer 0 30 
2 17. Silex 0 15 

E 18. Calcaire à rognons  Gonnibrant SaGEnNnE 
a DHOSESITE EDS Ne PRE SE I 20 
= ACalcaire dur RU OM 55 
a 20. Marne . . EE et D EE ON 20 
21. Roche silicieuse et calcaire ce I 00 
© 22 MAN E AUTEUR NN TER EST CURE 0 15 
E 23 WCalCcairetendrer HP RENE 0 55 
& 2 -1GalCArerdRONMN MSNM SN ITS EUENTAE 0 4o 
2 25 MAPn ee ER RE TR ee O2 
D 2ÉPACALCAITE,: DAS ARS Le RS OÙ 120 
27-1Marnerdure Aire) RME ESS NE" 0 85 
ele 28. Calcaire tendre. I 55 
#2 | 29. Sable coquillier. . . PURE TRE 0 25 
Se 2 30. Calcaire meuliériforme ? Don NOITATEC EE MT CIO 50 
= = = 31. CalCaire ss AR RAM Se to 70 
Se MARNE EN PE ARE MR Lens te 10 


580 MAURICE MORIN 21 Déc. 


33. Caleaire gris dur MSN NP EN RER 10 
34. Calcarre/gris dur, coquillièr DR 45 
35. Calcaire gris dur, marneux . . RE 0 35 
36. Calcaire jaune et gris tendre avec He de 
cauconie 00. : 1 20 
37. Calcaire dur domaomers. ( 25 


38. Calcaire jaune très tendre avec RE ï Fo 
conie Se 

39 Marne dure en bee STAR MENT 

4o. Calcaire dur. . . . 

41. Calcaire sableux 

42. Calcaire dur. RTE TT: 

43. Calcaire tendre et HUE Mretes noirs et gris. 


35 
60 
60 


29 
85 


CALCAIRE GROSSIER INFÉRIEUR 


44. Marne et quartz (alt. 17 m. 55). 
45. Argile noire et lignite. 
46, Argile noire pure... «4. 
47. Sable noirûtre, ligniteux . à à 
49 ADI PIS PRE UNE ON APE RS PERL 
49. Argile noire avec lignite . 
Sable boulant gris noir avec Marie 
o1-rbienne d'aspect lourbeux 
52. Bois fossile et lignites très durs. . . 
55-.Arpile notre purev 
54. Argile jaune pure 
5. Sable blanc fin argileux . 
56. Sable fin pur PORTA 
Eau jaillissante à la cote, 52 m. 
Fond du forage à la cote, 5 m. 50. 


ARGILE PLASTIQUE 
© 
© 
VHMO0COMHAWR O0 0 00000" 
nl 
© 


À Chalifert, les Caillasses présentent des alternances de marnes 
et de calcaires plus ou moins cristallisés, avec calcite et probable- 
ment quartz. 

Dans le puits de Sesches, le Calcaire grossier supérieur et les 
Caillasses ont environ 14 m. Elles contiennent des marnes diverses, 
des calcaires quelquefois très durs et d'aspect gréseux, des cal- 
caires gris, des silex et des pseudomorphoses de gypse. 

La couche 21 représente probablement la Rochette à Corbula 
anatina ; les n°$ 23, 24 et 26, représentent peut-être le Banc vert 
et les couches à Anonia tenuistriata. 

Le Calcaire grossier moyen, paraît avoir au pius 3 m. 50; le n° 28, 
peut, à mon avis, être considéré comme l'équivalent du Banc royal. 

Un banc de sable coquillier existe dans l'épaisseur du Calcaire 
grossier moyen, malheureusement, les échantillons n’ont pas été 
conservés, et on ne peut classer cette coupe que d’une façon un peu 
arbitraire. 

Le Calcaire grossier inférieur est un peu plus développé (8 m.), 
on y remarque des calcaires coquilliers à la partie supérieure qui 


15 


581 


» 


GEOLOGIE DE LA VALLEE DE LA MARNE 


» 


1908 


‘CIN-10-"S) LerAdnon jo LuSert oajug raJtpeun 2P 2UHI09 EI 9p stoA8A ne Jo AeuNY,] op neozed np 9700-10 


‘NPI[GOUIVIUOY 9P So[qeS ‘7 ÉSOAINFL V SOUAPIN ‘y OLIS EI OP 
Sarteo[er) ‘[ fsayroa sosrepn ‘1 { sosnosd{8-vrdns soureyy ‘y { AuSrdureyn op oureoçen 8 {sofwoperoyg e soude 1 
xnosd{8-vaJyut sojqes ‘f {uonO-1$ op ‘oarvopen ‘2 {suofout sojqeg ‘p {dorssous ouwore) ‘o fonbnsed op18xy ‘q forea ‘D 


‘000 ÿ/I : ‘jneuy ‘000 00/1 : 


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= NS 7 


AuStTouz 9p ounwuuwuor) 


ii 


A 


(©) 
euuodwuo4 


9p 
aunuutoOr) 


sont probablement les calcaires à gros bivalves (Cosaques). La 
glauconie est très abondante dans toute l'épaisseur du Caleaire 


férieur. Sa base-æst à l’état sableux. 


grossier in 


582 MAURICE MORIN 21 Déc. 


D'après ce qui précède, le Calcaire grossier a une épaisseur 
totale de 23 m. 35. 


ARGILE PLASTIQUE. — L'Argile plastique est très puissante dans 
la région, elle atteint 60 mètres, à Meaux, à Trilbardou; à Sesches, 
elle doit présenter une épaisseur à peu près semblable. On y 
remarque de nombreux bancs de lignite et de marnes et argiles 
ligniteuses renfermant des bancs de sable souvent très puissants, 
qui sont autant de niveaux aquifères dont plusieurs sont ascen- 
dants. On en a constaté 4 et plus. Ces sables correspondent aux 
sables dit d'Auteuil. 

Les eaux montent ordinairement à la cote 52 ou 54. 

La Craie doit se trouver ici à la cote — 45. 


TECTONIQUE. — La vallée de la Marne depuis Lagny jusqu'à 
environ 4 km. en amont, jalonne une ligne de points bas que 
M. G.-F. Dollfus a appelée synclinal de la Seine ou de Saint-Denis ; 
ce synclinal paraît se diriger vers l'E. S. E., passer par Chessy et 
continuer dans la même direction. A Chalifert, on constate une 
assez forte inclinaison vers le S. S.E. 

De toute la partie étudiée, le point le plus haut atteint par ies 
couches est à Chalifert ; les Sables moyens v sont à 66 m ; le 
Calcaire de Saint-Ouen à 95.79; les Marnes à Pholadomyes à 
80 m. et le Travertin de Champigny à 90 m. 

Le terrain s'abaisse ensuite rapidement, et à Dampmard, le Tra- 
vertin de Champigny qui était à 90 m. à Chalifert n'est plus 
qu'à 71,14, il s'abaisse encore entre Dampmard et Thorigny pour 
atteindre son point le plus bas entre ces deux communes ou sa 
partie supérieure est à 48 m 30. 

On a ensuite un relèvement assez rapide. r km. plus loin, le 
Calcaire de Saint-Ouen est à 50,54 ce qui met le Calcaire de 
Champigny entre 68 et 70 m. Un nouvel affaissement se mani- 
- feste vers Pomponne où on trouve le Calcaire de Champigny à 
56,50 et le Calcaire de Saint-Ouen à 46,35. 

Les Glaises vertes sont à Pomponne à la cote 80. et à environ 
110 m. à Chalifert. Le profil de la figure 5, tracé à mi-côte du plateau 
de l’Aulnay, et traversant la Marne à Chalifert pour donner la 
coupe du coteau, a été exécuté d’après de très nombreux documents 
recueillis ces dernières années, il donnera une idée de l'allure des 
couches dans la région décrite. Les ondulations y sont un peu 
atténuées, elles seraient beaucoup plus fortes si le profil était pris 
encore plus bas sur la pente du coteau. Ces ondulations ne sont 
pas dues au creusement de la vallée, car elles se continuent en 
profondeur. L’altitude supérieure du plateau a été indiquée par 
une ligne pointillée à titre de simple renseignement, les couches 
remontant rapidement vers le Nord. 


- SUR L'ÉTAGE STAMPIEN 
ET LA PRÉSENCE DES GRÈS DE ROMAINVILLE 
A THORIGNY-DAMPMARD (S.-ET-M.) 


pAR Maurice Morin 


Sur la majeure partie du plateau de l'Aulnay, les Sables de 
Fontainebleau ont complètement disparu. On ne les trouve plus 
que sur l’éperon sud-est (communes de Thorigny-Dampmard) 
(S.-et-M.) où ils atteignent leur maximum de développement, et 
au sommet des buttes de Chelles et de Carnetin. Mais en ces deux 
points, la formation entièrement remaniée ne peut plus être utilisée. 

Sur l’éperon sud-est du plateau, la partie inférieure du Stampien 
est très bien représentée depuis les Marnes à Huiîtres jusqu'au 
«niveau de Morigny ». 

Sa base se voyait encore nettement, il y a peu d'années, en 
contact avec le Calcaire de la Brie, dans la carrière dite des 
« Ecornâts », sur la commune de Thorigny et au-dessus du bois 
des Vaillières. Cette carrière est depuis longtemps abandonnée. 

On peut encore cependant y observer la coupe des Marnes à 
Huitres. Les petits travaux entrepris à chaque excursion géolo- 
gique maintenant les couches visibles. 

Cette carrière, signalée par Jannel' et décrite en 1880, par 
M. Stanislas Meunier ?,'est restée la même dans son ensemble, 
malgré l'avancement de l'exploitation, comme on peut s’en con- 
vaincre ci-dessous : 


Coupe DE M. ST. MEUNIER COUPE EN 1904 
6. Terre végétale . o m. 40 Terre végétale (alt. 
5. Limon quater - Ai) PC BOT O I. 20 
HATe NN EEE 0 20° Sable limoneux . . (® 60 


Marne sableuse avec 
poches d'argile, lit 
calcaire au centre . (e) 50 


1. JANNEL. Profil géologique de la ligne de Paris à Château-Thierry. C* du 
Chemin de fer de l’est. 

2. St. MEUNIER. Présence et caractère spécial des Marnes à Huitres à 
Carnetin (S.-et-M.). CR.Ac. Sc., XC, 1880, p. 1495. 


584 MAURICE MORIN 21 Déc. 


Plaquette calcaire à 
BITES Ep CE 0 09 
Lit entièrement formé 


4. Argile sableuse 
remplie d'in- 


nombrables Bi- E 
NINTES (0) 50 . nus RARE 
Ê de Bithinies. . . o 08 
Marne verte . . . 0 10 
3. Calcairetrès dur, Calcaire siliceux très 
plein de fos- dur à fossiles ma- 
siles marins . o 25 DAS PE SEM CPR PE 0 10 


2. Marne argileuse, 


Argile rouge avec 
verdâtre avec 8 8 


: marnolites géodiques 0 80 
nids de sable à : 1 
Argiletrougewt/o 10. 0 20 
et rognons de à Te 
- : Calcaire niviforme . 0 08 
marnolites géo- : 
: Argile rouge 0 80 
IQ 012" I 20 
1. Meulière de Brie Meulière dans l’argile I 20 
visible sur. . 6 00 Marne grisâtre . . ? 


A la base des Marnes à huîtres, on trouve une argile rouge 
contenant un banc très irrégulier de calcaire niviforme; cette 
argile passe insensiblement à la partie supérieure à une marne 
très argileuse, contenant une très grande quantité de marnolites 
géodiques avec cristaux de calcite. Je range sous toutes réserves 
ces argiles dans le Calcaire de Brie. 

Au-dessus vient un petit banc de calcaire siliceux très dur (3). 
employé autrefois dans le pays pour servir de bordures de trottoirs. 
Ce calcaire siliceux ne dépasse pas 15 cm. Il est rempli de moules 
de coquilles marines, parmi lesquelles on peut reconnaitre : 


Meretrix incrassata. Natica sp. 
Ostrea cyathula. Cerithium plicatum, etc., etc. 
—  longirostris. 


Je rattache ce niveau à la Mollasse d'Etréchy:. 

Séparé de ce banc par un petit lit de marne verte, on trouve un 
banc de calcaire avec nombreuses Nystia Duchasteli, Nystia sp., 
Sphærium sp., la base de ce banc est entièrement formée par des 
moules internes de ces coquilles. En débitant le calcaire on en 
trouve de véritables nids, où les moulages se pressent par milliers 
dans un espace restreint. Ce niveau doit représenter la Marne de 
Lonjumeau, surmonté qu'il est, par une marne et des sables à 
Ostrea cyathula qui correspondraient à l'horizon de Jeurs. 

Les Sabies de Fontainebleau proprement dits, qui ne sont pas 
visibles dans cette exploitation, sont observables à Dampmard, 


1908 GRÈS DE ROMAINVILLE À THORIGNY-DAMPMARD (S.-ET-M.) 985 


dans une carrière (ancienne briqueterie de MM. Le Paires), à envi- 
ron 7 à 800 mètres du point coté 124 de la Carte de l'État-Major à 
1/80000, dans la direction E.N.E. 

Jannel signale les Sables de Fontainebleau avec 8 m. d'épais- 
seur, ce qui donnerait aux sables une puissance totale de 11 à 
12 m. sous le point culminant du plateau à la cote 125. Le fait 
intéressant est la présence d’un banc de grès très disloqué, vers la 
partie supérieure de la formation sableuse, et d’une petite couche 
de sable limoneux au-dessus. 

Ce banc de grès très ferrugineux, contient d'innombrables 
moules de fossiles marins, ainsi que le sable argileux, maïs dans 
ce dernier, les moules (internes) sont à l’état libre et d’une con- 
servation parfaite. 

Voici la liste des fossiles que j'ai pu y reconnaître : 


Meretrix splendida Merran T.C. Megatylotus crassatinus 


— incrassataSsow.  C. LMK. R. 
Pectunculus obovatus Lux. T.C.  Bayania semidecussata Lux. T.C. 
— angusticostatus -_ Potamidesplicatus BRUGUIÈRE T.C. 
Lux. [LC — trochleare Luk. KR. 
Avicula stampinensis DEsx. KR. Cominella Gossardi NysTr. T.C. 
Perna Sp. R. Surcula Belgica Gorpruss. T.R. 
Natica sp. C. 


Cette faune est celle des Grès de Romainville et de l'horizon 
de Morigny près Étampes. Les Grès de Romainville et de Damp- 
mard paraissent donc représenter les Faluns de Morigny dans 
notre région, et non le niveau de Jeurs comme on l'avait supposé 
jusqu’à présent. 


COUPE DE LA CARRIÈRE LE PAIRES, A DAmPMARD (S.-et-M.). 


lerremvésetale @It-r2/4) ee MR PSS omi0o 
imonsdes plateaux SR RENE ST nn RES 60 
Sable limoneuxs SNA MA RUES RE ET ET 0) 65 
Sable argileux avec moules internes de fossiles marins 0 15 
Blocs de grès dans le sable argileux, mêmes fossiles que 

CIS deSS US Le ET AS RE ANA RE de GE A SO 80 
Sable ferrugineux à la partie supérieure, très blanc à la 

DAS ECC A ES A LC AC 00 


(Marnes à Huîtres). 


Il convient d'insister, tout particulièrement, sur la conserva- 
tion parfaite des moules internes de la couche de sable limoneux. 
Ceux-ci présentent, en effet, parfaitement moulés, tous les détails 


586 MAURICE MORIN 21 Déc. 


des coquilles qu’ils remplissaient :; charnières, empreintes muscu- 
laires, ete., y sont représentées avec une finesse extraordinaire, 
les moindres stries n’y ont pas été oubliées, et malgré l'absence 
de test, on peut les déterminer spécifiquement avec une certitude 
presque absolue. 

Il est assez difficile d'expliquer la formation de ces moules : 
javais d'abord pensé que leur origine était l'inverse de celle 
des nodules creux des Sables de Beauchamp : mais j'ai, depuis, 
reconnu l'impossibilité de cette origine. Il serait, je crois. plus 
logique de supposer qu'il s’est d'abord formé un banc de grès avec 
un ciment probablement calcaire ; puis, ce ciment s’est dissous 
par suite de changement de régime ; le test calcaire des coquilles 
existant encore à ce moment dans le grès, aurait protégé les 
moules internes, assez longtemps pour permettre la dissolution en 
partie totale du banc de grès, dont les blocs situés en dessous 
seraient les derniers vestiges. Plus tard, le test calcaire se serait 
dissous à son tour tandis que les moules intérieurs auraient été 
respectés, peut-être à cause de la présence du sable. Un fait à 
l'appui de cette opinion est que les seuls moules trouvés sont ou 
des Gastropodes, ou des Pélécypodes présentant les deux valves. 

De rares galets de silex noirs, sont épars dans les sables. 


Comme on le voit, sur le plateau de lAulnay, le Stampien est 
assez bien représenté, et son étude montre quelques points inté- 
ressants, qu'il était utile de signaler. 


RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ 


La Commission de comptabilité chargée d'examiner les comptes de 
l'exercice 1907, n’a reçu ces comptes qu’en février 1909. Ce retard de 
huit ou dix mois est dû, comme celui de l’année dernière, au retentisse- 
ment, sur tout l'exercice 1907, de la longue grève des typographes en 
1906, l’arrêt momentané de nos publications ayant eu pour consé- 
quence inévitable l'ajournement du règlement des principales factures. 

En 1908, nous sommes revenus, à cet égard, aux conditions normales 
et les comptes de 1908 pourront être soumis au Conseil dès le mois de 
mai prochain. 

La situation budgétaire de la Société, mauvaise en 1906 (déficit appa- 
rent de 12 404 fr. 36), s’est quelque peu améliorée, et s’est, en tout cas, 
régularisée pendant 1907. Beaucoup de cotisations impayées, en 1906, 
sont rentrées, avec un an de retard, et les dépenses relatives aux 
publications ont été ramenées dans les limites raisonnables. 


Recettes 

En 1907, la rentrée des cotisations courantes s’est faite normalement 
et l’on a encaissé plus de 1500 francs de cotisations arriérées, alors que 
la recette moyenne annuelle provenant des cotisations arriérées est 
seulement d'environ 400 francs. Mais nous n’avons eu que 15 membres 
nouveaux et nous n’avons reçu que 240 francs de droits d’entrée. Les 
revenus des fonds placés ont encore diminué par suite du rembour- 
sement de sept obligations et de l'impossibilité matérielle de réemployer 
le montant de ces remboursements. 

Le chapitre de la vente des publications a encaissé, en 1907, deux 
subventions ministérielles de 675 francs, soit en tout 1350 francs. La 
vente des Mémoires de Géologie a donné 809 fr. 90; les souscriptions 
aux Mémoires de Paléontologie ont été de 852 fr. 15 pour les tomes XIV 
et XVI, et de 777 fr. 90 pour le tome XV; la vente de ces Mémoires a 
procuré une recelte de 972 fr. 55. 

La dotation des fonds spéciaux n’a subi aucune modification. Elle a 
été de 2866 francs, pour 1907, comme pour l’année précédente. 

Le nombre des membres a diminué d’une unité en 1907. Il était de 
552 au 31 décembre 1907, alors qu'il atteignait 558 au 31 décembre 1905. 
Le recul est peu sensible, mais il y a cependant recul, alors que nous 
devrions être en progrès continuel. 


Dépenses 


Sur le chapitre 1°, frais généraux, il y a eu augmentation de dépenses 
d'environ 800 francs par rapport à 1906. Cette augmentation provient, 
pour 375 francs environ, de l'installation de l'appareil à projections, et 
pour environ 200 francs des frais de bureau, un peu trop réduits 


588 


RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ 


21 Déc. 


Comptes de 1907 et Projet 


RECETTES 


1° Ordinaires 


Revenus nets . 
Cotisations arriérées. 


» courantes . 

» anticipées . 
Droits d’entrée. . 
Divers. 


2° Vente des Publications 


Bulletin, tables, etc . 
Mémoires de Géologie . 

» de Paléontologie. 
Souscription du Ministère , 


ToTAL DES RECETTES 
Frais généraux à retrancher. 


Dotation des publications . 


Manquant en caisse au commence- 
ment de l’exercice. 


Actif disponible . 


1906 


4622, 25 
360 » 
11321, 95 
60 » 
340 » 
500 » 


17204, 50 


1625, 85 
126,29 
1184, 80 
675 » 


3605, 90 


es mn 


20810,40 
10128, 90 


10681,50 
» 


— 2396,86 


8284,64 


PRÉVUES 
pour 1907 


» » 


18100 » 


3025 » 
200 » 
3000 » 
1350 » 


7975 » 


eee me 


25675 » 
10183 » 


» 


» 


1907 


4554, 25 
1589 90 
12581, 80 
D) » 
240 10 
» » 


18966, 05 


2902, 95 
809, 90 
2/02,60 
1350 » 


7465, 45 


26431,5 0 
10910, 30 


15921, 20 
» 


—12/04,36 


3116, 84 


PRÉVUES 
pour 1908 


4650 » 

400 » 
» 
>» :.4D 
» 
DE 


17800 » 


» 


» 


1908 


de budget pour 1908 


DÉPENSES 


1° Frais généraux 


Retraite de l’agent 

Traitement du gérant 
Loyer, assurances, contributions. 
Éclairage 
Mobilier 
Bibliothèque 
Frais de bureau, publicité 
Ports divers 


Co Ne Eee reel loterie 
Oo, 2 02 SO MOROCCO NT SCERONRET ET ROLE ENT 
. . . NOTE LTÉE HAE SOA 


OV EOAMOMMRONMETEO NOM OMEOEE 0 


Divers (Etrennes etc). 


2° Frais des Publications 
Réunion extraordinaire . . . 
Bulletin année courante. . . . . . 
Compte rendu sommaire. . . . . . 


Port du Bulletin et du C.R.S. . . . 
Mém. de Paléont., port compris... . 
Table des 20 prem. tomes, 3° série . 
Mémoires de Géologie 


3° Dépenses extraordinaires 


Souscription Lamarck 
Contribution aux prix 


Neo letiene trs 


DÉPENSES TOTALES (AUTRES QUE LES 


FRAIS GÉNÉRAUX). . 


En fin d’exercice, manque en caisse. 


ToraAL ÉGAL à l'actif disponible. . 


PRÉVUES 
1906 
pour 1907 
der PAU 
800 » 800 » 
3000 »| 3000 » 
4686 60| 4688 » 
66 10 45 »: 
19, 75 50 » 
538, 20 700 » 
443,85) 450 » 
490,40] 350 » 
» » 
88 »| ro0o » 
10128.90! 10183 >» 
2638,70| 1200 » 
9961,55| 6000 » 
899.25] 900 » 
743 40] 950 » 
3329,85| 3500 » 
2826,50| 1326, 50 
287, 79 615, 5o 
20687 »| 14492 » 
» » 
GENE) » 
20689 »| 14492 >» 
—12/404,36 » 
8284, 64 » 


RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ 


1907 


» 


90 


10910, 30 


1019,60 
7121,20 
817,70 
1056, 40 
3309, 75 
» 

1900, 40 
15225, 05 


50 » 
1,45 


15276, 50 
—12159,66 


3116, 84 


EE LU Li..î_ ’”_[{([coGogogoos 


PRÉVUES 
pour 190 


13847 » 


» 


» 


I 


589 


590 


RAPPORT DE LA COMMISSION 


RECET 


1° Ordinaires 


Revenus ; 4610, 00 | | 
abandon / Es el 
compte de chèques ) \ OO 20) 
et des frais du même — 55,79 | 
compte. SRNESROMe \ ; | 
Cotisations, droits d'entrée et divers. . . 14411,80 18966, 05 
2° Vente des publications 
Bulletin. etc . se à 2902, 99 
Mémoires de Géologie 1 809,90 | 
Mémoires de Paléontologie 2h09, », 69 RU LR : 
Souscription ministérielle. 1350, 00 jen 0e 71005 
3° Compte capital 
Cotisations à vie . 800  » 
Remboursement de 5 obligations Ouest. 3438, 89 | 4238, 89 
| 
4° Fonds spéciaux 
A. Barotte. Revenus en 1907 . . SPA 
B. Fr. Fontannes id. . ? 
c. Viquesnel id. 3 Ke 
D. Prestwich id. 2 4] 
E. Mre C. Fontannes id. 1045 D 
. Legs Danton 4255 » Joue 
TOTAL DES RECETTES. 37444739 
Encaisse au {er Janvier 1907 | 
| 
Budget ordinaire . — 12404, 36 
Fonds spéciaux. + 970,21 
Compte capital. + 4494, 63 — 6953, 52 
TOTAL GÉNÉRAL . 30817,87 


DE COMPTABILITÉ 


ar Déc. 


Résumé des comptes 


TES: 


1908  RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ 991 


de l’Exercice 1907 


DÉPENSES 


1° Ordinaires 


Personnel, loyer, chauffage et éclairage. . 8574. 4o 
Mobilier et bibliothèque RE EU 1071, 70 
Frais de bureau, ports et Ge Lol 1264, 20 10910, 30 


20 Frais des publications 


Lola OMG Ress JI21, 20 
REuMON Extraordinaire. 0. 1019, 60 
Compte Rendu sommaire . . . . . . , | 817,70, 
Port du Bulletin et du C. R. Rise 1056, 40 
Mémoires de Paléontologie, a compris. 3309. 75 
Mémoires de Géologie nn. 1900, 40 15295, 05 


3° Dépenses extraordinaires 


SOUSCHIDHON LamMmarck 40. OU 0 » ; 
CONPIDUTON TAUX Prix. D 0. 0. 1,45 51,45 
4° Compte capital » » 


5° Fonds spéciaux 


MHonds Barottes Lure QU 5IO » 
Ba Pre Oontannes 4: LUN TN RENE 1300 » I810 » 
TOTAL DES DÉPENSES. . . . . 27996,80 


Encaisse au 31 Décembre 1907 


Budsethordinaire 01-20 Manque | — 12159, 66 


Honds Spéciaux . T0" 6207,21 ) | 
ne ail Ro DS NS 8913, 02 ‘+ 14980,73 | + 2821,07 


Torar GÉNÉRAL, 0 Sue | 30817,87 
| 


592 RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ 21 Déc. 


en 1906, et qui ont repris leur valeur à peu près normale (621 francs en 
1905) ; le restant du surplus des frais généraux est imputable aux 
articles bibliothèque et ports divers. Ce dernier article comprend, 
comme l’année dernière, une assez forte somme afférente au port du 
Bulletin, qu’il n’a pas été possible d'en séparer et qui figure en moins 
au chapitre suivant. 

Le chapitre 2°, frais des publications, présente un total de 15235 fr. 05, 
inférieur de près de 5000 francs au total de 1906 et à peine supérieur 
aux prévisions. Le Bulletin a coûté 7 121 fr. 20 (au lieu de 9961 fr. 55). 
On n’a rien dépensé pour la table de la 3° série. En revanche, les 
Mémoires de Géologie ont coûté 1900 fr. 40. Les dépenses de port ont 
été très élevées, par suite de l’obligation où nous nous sommes trouvés 
d'envoyer, pendant l’année 1907, au fur et à mesure de la rentrée des 
cotisations arriérées, les fascicules de 1906. 

Pour les Mémoires de Paléontologie, le prix de revient est resté le 
même, mais le nombre des souscripteurs, loin d'augmenter, a diminué, 
par suite de trop nombreux décès. Beaucoup de souscriptions, il est 
vrai, n’ont pas été versées à cause du retard apporté à la publication 
du tome XV (terminé en 1908); mais, tout compte fait, il est certain, 
malheureusement, que le nombre des souscripteurs est en diminution 
constante. 


Règlement des exercices clos 


Le déficit réel de 1906 est de 8063 fr. 30. En ajoutant ce nombre aux 
déficits réels de 1904 (2507 fr. 25) et de 1905 (1 358 fr. 21), on obtient un 
total, assez effrayant, de 11998 fr. 96, soit près de 12000 francs de 
déficit en trois exercices. 11 était temps de s'arrêter sur cette pente. 

Il semble bien que l’on se soit à peu près arrêté. L'exercice 1907 se 
soldera par un déficit inférieur à 600 francs et qui devra être considéré 
comme la liquidation de l'ère des trop fortes dépenses. La Commission 
de Comptabilité exprime le vœu que les exercices suivants, grâce à la 
sagesse de la Commission du Bulletin et à la prudence du Conseil, se 
soldent par des économies et permettent de reconstituer peu à peu 
notre ancien capital. Tout en réduisant les dépenses, il faut songer à 
augmenter les recettes, en recrutant de nouveaux membres. 

Les comptes sont parfaitement réguliers, et la Commission vous pro- 
pose de les approuver ; elle vous demande, en outre, de voter des 
remerciements à M. Ramond, trésorier de la Société en 1907. 


Présenté au nom de la Commission de Comptabilité. 
PIERRE TERMIER. 


Sur la proposition du Président, l’Assemblée approuve les 
comptes du Trésorier. Ù 


Des remerciements sont votés au Trésorier en 1907, M. G. 
Ramond, et au rapporteur, M. P. Termier. 


Le 
LT s et r, 
F: ; 


TABLE DES MATIÈRES (TOME VIII, FascrcuLE 7-8) 
Séance du 15 Juin 1908 (Suite) : 


Pages 
P3. Négris. — Submersion et régression quaternaires en Grèce (Suite) 425 
G. F. Dozzrus. — Observations. . 44 
J. Bergeron. — Remarques au sujet de e plaques calcaires d'âge c cam- 
brien, provenant de Chine. . . . $ ; . 442 
Séance du 2 Novembre 1908: 
Nécrologie. — Sir John Evans, A. REG F. ARNAUD, NERY DELGADO, 
A. BOoISTEL . . 451 
Proclamation de nouveaux membres : La BIBLIOTHÈQUE DE L'UNIVER- 
SITÉ DE FRIBOURG-EN-BrisGAU, Le colonel JULIEN, T. BEZIER. . 451 
Georges NEGRE, Stanislas MEUNIER, LANTENOIS, J. VIDAL DE LA BLACHE, 
CL GarzzARrpD, C. Rouyer, P. LEMOINE, Albert Micuær-Lévy, le cha- 
noine Jaime ÀÂLMERA. — Pré sentations d'ouvrages . 452 
A. Toucas. — Sur les formes primitives des Hippurites ‘dans les 
Préalpes vénitiennes . nee ED) 
ID. Sur les Rudistes de la Serbie . 453 
G. Roverero. — Sur la distribution chronologique des Lépydocylines 
dans l’Oligocène ligurien . . 454 
Henri Douvillé. — Sur le Tertiaire des environs de Tolède . … 4455 
Id. Observations sur le Lias des environs de Euçon 
(Vendée) . . 456 
Jules Wezscx. — Le Lias de la Chapelle- -Thémer, prèsLuçon (Vendée) . 457 
À. DE GROssOUVRE. — Sur le prétendu Hettangien de la Vendée . . 458 
J. Boussac. — Observations . . À NRA RS TO 
Jules Wezscn. — Sur les divisions du Lias en Poitou . : 12400 
Édouard Harlé.— Faune de la grotte Das Fontainhas (Portugal) . 460 
A. Toucas. — Sur la classification des Radiolitidés (4 Jig.) 466 
P. H Fritel. — Note sur trois DIMDneAeee nouvelles d ! Sparnacien 
des environs de Paris (9 fig., pl. X) . . . St 470 
Séance du 16 Novembre 1908 : 
Nécrologie. — N. Dr MERCEY, Ferdinand REYMOND . 477 
Proclamation de nouveaux membres : MM. Frédéric William Norru, 
Paul FAzLor, Henry HUBERT . . 477 
Léon BERTRAND, Em. Hauc, Pierre TERMIER, Jules We >LSCH, Louis Don- 
cIEUX, L. JoLEAUD, Ch. LALLEMNND, Jean CnAUrARD — Présen- 
tations d'ouvrages . 497-478 
Pierre Termier.— Sur les nappes ‘antéstéphaniennes du bord orien- 
tal du Massif Central (3: communication). . 419 
J, Caralp. — Note sur les ques cuprifères à Uranium et Varadium de 
Montanuy (Aragon) ‘ 480 
G. F. Dollfus. — Découverte à Darvault (Seine- -et-Marne) ‘d'un cal- 
caire lacustre inséré dans la de ro des Sables de Fontai- 
nebleau (1 fig.) RE PAGE 482 
G. RamonD. — Observations. A EN ARTS R 
À. DE GROSSOUVRE. — Sur le Stampien et V’'Aquitanien. A RARE REP Niels 
A. Dollot. — Le Métropolitain de Paris (Ligne n° À) . . 488 
Georges Negre. — Contribution à l'étude de la formation des Phos- 
phorites du Midi de la France . . . AE A DEP Le AN A song ea 
Séance du 7 Décembre 1908: 
Nécrologie. — Albert GAUDRY, FLICHE. OR One G 
Proclamation d'un nouveau membre : MM. Edouard Coëz. : . . . 506 
Ph. GLANGEAUD, Georges NeGRE, Mathieu Miec, A. Lacroix, Henry 
HuserrT, M. LERICHE, A. TaevenIN, E. FAuPIN, L. CAREZ, BRESSON. 
MENGEL. — Présentations d'ouvrages een UP UN 506-507 
Léon BERTRAND. — Observations . . AE MES AR RES Re Are 507 
Arnold Hem. — Présentation d’ ouvrage. é 5o8 
R. Sevasros. — Présentation d'une note : Un nouvel ‘Isopode du Flysch 
de la Moldaire. . LA 508 
V. PaquiEr, — Sur les Rudistes de TUrgonien de Serbie . 508 


C. G. S. SANDBERG. — Observations à PIQUSE d’une brèche, étudiée par 
M. Steinmann. . . . PARIS Te NORME ones .F1E308 


où Bertrand. — Sur la pates ue de gorges de l' 

La d'Axat (Gorges de Saint-Georges) 7 fig) - NE 
L. Carez, Léon BERTRAND. — Observations. . 

Carl Renz. — Sur les preuves de l'existence du Caïbonifère et du 


Trias dans l'Attique. . 549 
H. Counillon. — Sur le gisement liasique de Huu-Nien, province de 

Quang-Nam (Annam) (2 Jig., pl. XD). . . 524 
L. Morellet. — Contrib tion à l'étude stratigraphique des Sables 

moyens de la Vallée de la Marne entre Meaux et Château- PArENE 533 
G. RAMOND. — Observations. . . ONE Œu FE PORTA à 


Séance du 21 Décembre 1908 : 


Lecs Albert GAUDRY . LE NRC E ei) SE RENE 
Proclamation d’un nouveau membre : M. | PoPksCu- VOITESTI | . 542 
Antoine VACHER, E. DE MARTONNE, Jean Boussac, LA. MARTEL, 
DrPrAT. — Présentations d'OUVrAgeS SR RESTE OEM PTE 542 
DepRAT. — Observations .!, ; 543 
L. Cayeux et NéGris. — Présentation d'échantillons et observations . 543 
G.F. Dozzrus. — Observations. . D 2 LE NES 
L. Mengeaud. — Sur les environs de San Vicente de la Barquera. 944 
Henri DouvizLé. — Observations. . En PE RD 
Id. Les buttes de St-Michelen-l'Herm : : . . "0138 
L. PERVINQUIÈRE, M. CaevaLrer. — Observations. . 545 
Jules Wezscn. — À propos des subdivisions du Miocène ‘de l'Algérie : 
et de leur comparaison avec les assises européennes. . .. A MENÉS 
G. Dozzrus. — Sur la source minérale de la vallée de Pompéi 547 
Paul Combes.—Contribution à l'étude Me Le de l'Orléanais 548. 
G. F. Docrrus. — Observations. . : Su MERE ADO 
J. Cottreau. — Échinides du Soudan (pl. XI) Sie . 550 
Marius Filliozat. — Nouveaux en cheilostomes de la Craie 
GLEN pre SN LIRRA SCT RTE RES RP PNR OE EE 
F. Canu. — Observations. . A EP CR de a | DU D 
R. Chudeau.— Le golfe de Mauritanie. . 560 
Maurice Morin. —- Sur la géologie de la vallée de la Marne entre 
Lagny et Chalifert (Seine-et-Marne) (5 Jig.) . 562 
1d. Sur l'étage stampien et la présence des grès de 
Romainville à Thorigny-Dampmard (Seine-et- s, 
Marne y SALE ANNEES 
P. TERMIER. — Rapport de la ommission de Comptabilité RE PACE: < 


ERRATA DU FASCICULE 6 


Note de MM. CoTTREAU et ALEXAT : Sur une Scutelline. nouvelle de l'ASie 
centrale. 


au lieu de : lire : 
p: 359, L. 25. La zone à Scutellina..... La zone à Scutellina Alexati..... 
p. 359, L. 30. La découverte de Scutel- La découverte de Scutellines dans 
lines dans les couches les couches inférieures... 
supérieures.. .. 
p. 359, L. 30. M. Ilovaisky pense...... M. Alexat pense..... 


Note de M. Louis GEenriL : Ésquisse géologique des Beni-Snassen. 


au lieu de : lire : 
p- 399, L. 19. Peroniceras. Peronoceras. 
p. 400, L. 27, 1 col. Harpoceras cumulatum ) ( 
-et L. 15, 2° col. HYATT. Harpoceras cumulatam HyArTr 


Harpoceras bicarinatum (= À. bicarinatum Zrer.). 
Muxsr. in ZIET. 


Lille. Imprimerie Le Bicor frères. — Le Gérant : L: MÉMIN 


| 4e Série, t. VIEIL. — 1908: — N° 9 et dernier 


BULLETIN 


DE LA 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE 


DE FRANCE 


(GETTE SOCIËTÉ, FONDÉE LE 17 MARS 1830, À ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME 
ÉTABLISSEMEN! D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI, DU 3 AVRIL 1832) 


QUATRIÈME SÉRIE 


TOME HUITIÈME 


FASCICULE Q ET DERNIER : 


RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE 


| À NANTES, CHALONNES & CHATEAUBRIANT 


Feuilles 38-45. 


PARIS 


AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 
28, rue Serpente, VI: 


1908 


EURE SU AUTRE TR SE EL PE PE DRE NN DR OS EP NT SP AE RE PO SES 
PGBLICATION MENSUELLE. Averiz 1940. 


EXTRAITS DU RÈGLEMENT DE 


-ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement 


AnT. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l'avancement de La 
Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la France, 
tant en lui-même que dans ses rapports avec les arts industriels et l'agri- 
culture. ee He 

Arr. 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité Les Français 
et les étrangers peuvent également en faire partie. Il n’existe aucune dis- 
tinction entre les membres. À 

Arr. 4. — Pour faire partie de la Société, il faut s'être fait présenter dans 
une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation #; 
avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président et avoir reçu le 
diplôme de membre de la Société. ÿ 

ART. 6. — Le Trésorier ne remet le diplôme qu'après l’acquittement du 
droit d’entrée. é 

AnT. 38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de Novembre 
à Juillet. 

ART. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (Le 1° et le 3° lundi 
du mois). 

ART. 42. — Pour assister aux séances, les personnes étrangères à la 
Société doivent être présentées, chaque fois, par un de ses membres. . 

ArnT. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucun 
ouvrage déjà imprimé. 

AnT. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur 
des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. 

ART. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra une 


déterminé. 
ArT. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Société est délivré 
gratuitement à chaque membre. 
ART. 55. — ... Il ne peut être vendu aux personnes étrangères à la 
Société qu’au prix de la cotisation annuelle. : 
ART. 58. — Les membres n’ont droit de recevoir que les volumes des 
années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation. Toutefois, les 
volumes correspondant aux années antérieures à leur entrée dans la Société, 
leur sont cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément à un 
tarif déterminé. 
ART. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou mémoires insérés au 
Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un tirage à part. 
AuT. 93. — Chaque membre paye : 1° un droit d'entrée ; 2° une cotisation 
annuelle ?. : 
Le droit d’entrée est fixé à la somme de 20 francs. 
La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. 
La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée 
par le versement en capital d’une somme fixée par la Société en assemblée 
générale (400 francs). re 
— Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à 
la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle 
(minimum : 1000 francs). 


1. Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne 
connaîtraient aucun membre qui püût les présenter, n’auront qu’à adresser 
une demande au Président, en exposant les titres qui justilient de leur 
admission. 4 


2. Le Conseil de la Société, afin de faciliter le recrutement de nouveaux 
membres, autorise, dorénavant, sur la demande des parrains, les personnes 
ui désirent faire partie de la Société à n’acquitter, la première année, que 
eur droit d'entrée en versant la somme de 20 fr. Le compte-rendu sommaire 
des séances de l’année courante leur sera envoyé gratuitement ; mais ils ne 
recevront le Bulletin que la deuxième année et devront alors payer la coti- 
sation de 30 francs. Ils jouiront aussi des autres droits et privilèges des 
membres de la Société. : 


SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE 


DE FRANCE 


RÉUNION EXTRAORDINAIRE 


DE LA 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 


à Nantes, Chalonnes et Châteaubriant 


du Mardi 1° au Mercredi 4 Septembre 1908 


Les membres de la Société qui ont assisté à la Réunion extraor- 


naire, sont : 


MM. ALmMerA (Chanoine J.), 
AzéMA (L'-Colonel). 
BarRotïs (Charles), 
BERGERON (Jules), 
BERTRAND (Léon), 
BIGorT (A.), 

Borizz Y Pocu, 
Boon (Abbé), 
BroncnrarT (Marcel), 
BUREAU (Édouard), 
BUREAU (Louis), 
CaANu (Ferd.), 
CavyEux (Lucien), 
CHARTRON, 

CLÉRO, 

COTTREAU (Jean), 
Courrox (Olivier), 
Davy (Paul-Louis), 
DoLLé, 


Les personnes étrangères à la Société ayant pris part 


excursions sont : 


Mr ŒuLerrT, 

M': DouviLLré, 

MM. ALLAIRE, 
BAsrTARD (Paul), 
BARBIN, ; 
BEAULATON. 
BERTRAND (Paul), 
BÉZIER, 
BoISGUÉHENNEUC (du), 
BourGEoïrs, 
CARTERON, 
DARDALHON, 
LETOURNEAU, 


10 Janvier 1910. — T, VIII. 


MM. Douvizé (Henri), 
Dumas (Auguste), 
EUCHÊNE, 
FERRONNIÈRE, 
FicLiozar (Marius), 
GourDoN (Maurice), 
HENRY (J.), 

Jopor (Paul), 
JOURDY (Général), 
LANGLASSÉ (René), 
LECOINTRE (G.), 
LERICHE (Maurice). 
Lory (P.-Ch.), 
Micaez (Léopold), 
MIQUEL (Jean), 
ŒuLert (Daniel), 
RAMoND (G.), 
VAFFIER (Dr). 


MM. FaBry (J. de), 
FoRTINEAU (Dr), 
GROTH, 

JourDY (Paul), 

La Rocue-MAcé (de), 
Le Cour GRANDMAISON, 
Miro DE L’EsPINAy, 
Mirry (Dr), 

PÉNEAU, 

Pozo (D), 

RicxARD (Abbé), 
Tomas, 

TRONQUOIS. 


aux 


Bull. Soc. Géol. Fr, — 38, 


PROGRAMME DES EXCURSIONS 


dirigées par MM. Edouard Bureau, Louis Bureau, L. Davy et A. Dumas 


1° TERRAINS TERTIAIRES 


Mardi 1‘ septembre. — Rendez-vous à Nantes. Séance d'ouver- 
ture à 8 heures du soir, au Museum d'Histoire naturelle (entrée par le 
square de la Monnaie). 


Mercredi 2 septembre. — Départ de Nantes (gare de l'Etat), à 
6 h. 22 du matin, pour le Pallet. En voitures : visite des gabbros : rive 
gauche de la Sanguèse; carrière des Prinaux; carrière des Bois. 


Déjeuner à la Chapelle-Heulin. 


Miocène du Pigeon-Blanc. — Recherches des fossiles dans la fouille 
faite en vue de l’excursion. Retour en voitures au Pallet; départ du 
Pallet, en chemin de fer, à 5 h. 23. Arrivée à Nantes (gare de l'Etat), à 
6 heures. 


Dîner. Coucher à Nantes. 


Jeudi 3 septembre. — Départ de Nantes, chemin de fer d'Orléans 
(gare de la Bourse), à 6 h. 11 du matin, pour Savenay. Arrivée à Savenay, 
à 7 h. 11. Départ en voitures pour Campbon. Æocène de Campbon : 
calcaire à Milioles, près le village de la Fouas; sables coquilliers de la 
Close. Recherche des fossiles dans la fouille faite en vue de l'excursion. 
Eclogites de Campbon. 


Déjeuner à Campbon. 


Visite des carrières de Pancaud. Calcaire grossier supérieur marin, 
saumäâtre et lacustre. Retour en voitures à Savenay. Départ de Savenay 
en chemin de fer à 5 h.9. Arrivée à Nantes (gare de la Bourse), à 5h 55. 


Dîner et coucher à Nantes. 


Vendredi 4 septembre. — Départ de Nantes (gare d'Orléans), 
à 8 h. 29 du matin, pour Nort. Arrivée à Nort, à 9 h. 16. Départ en 
voitures pour Safiré. Stampien : calcaire à Archiacines ; Aquitanien : 
calcaire lacustre. 

Déjeuner à Saffré. 


Sables coquilliers de Bois-Gouët. — Recherches des fossiles dans la 
fouille faite en vue de l’excursion; gisement très fossilifère. Retour en 
voitures à Nort. Départ de Nort, en chemin de fer, à 6 h. 5. Arrivée à 
Nantes, à 6 h. 51. 


Diner et coucher à Nantes. 


1908 PROGRAMME DES EXCURSIONS 595 


Samedi 5 septembre. — Nantes. Le matin, à 8 heures, visite du 
Museum d'Histoire naturelle, 


Après-midi, visite de la ville. Carrières de granulite exploitées pour 
pavés et pierres de taille. 
Diner. Séance le soir, à 8 heures, au Museum. Coucher à Nantes. 


2% TERRAINS PRIMAIRES 


Dimanche 6 septembre. — Départ de Nantes (gare d'Orléans), 
à 6 h. 25 du matin, pour Champtocé. Arrivée à Champtocé, à 7 h. 57. 
En voitures pour Montjean et Chalonnes. Etude du Culm de la Basse- 
Loire : grauwacke supérieure du Culm, avec houille; tufs porphyriques, 
dits « pierre carrée », contenant des fossiles végétaux (carrière de la 
Garenne, à Montjean); grauwacke inférieure du Culm.— Calcaire dévo- 
nien moyen (Givétien) de Montjean. — Gothlandien avec phtanites à 
Graptolithes. 


Déjeuner à Chalonnes. 


De Chalonnes à’ Rochefort-sur-Loire et la Possonnière, en voitures : 
Coupe complète de la grauwacke supérieure du Culm : mines de houille, 


tufs porphyriques, microgranulite. — Gothlandien avec phtanites, 
calcaires et tufs porphyritiques. — Westphalien de Rochefort-sur- 
Loire. — Gothlandien métamorphique et porphyroïdes. Traversée de la 


Loire en voitures pour gagner la gare de la Possonnière à 7 h. 25. 
Arrivée à Nantes, à 10 h. 
Dîner et coucher à Nantes. 


Lundi 7 septembre. — Départ de Nantes (gare d'Orléans), à 
6 h. 25 du matin, pour Oudon. D'Oudon à Ancenis en voitures : 
Micaschistes, gneiss, amphibolites, schistes à séricite avec phtanites 
(Précambrien métamorphique). — Gothlandien de Pierre-Meulière, en 
transgression sur le Précambrien. — Dévonien des Brülis et de l’ Eco- 
chère. — Microgranulite de Saint-Géréon. 


Déjeuner à Ancenis. 


D’Ancenis à la gare de Teiïilé-Mouzeil (chemin de fer de l'Ouest), en 
voitures : Schistes à Pélécypodes d’Ancenis. — Etude complète du 


Culm : grauwacke inférieure du Culm ou grauwacke à plantes ; — 
éruptions de microgranulite à travers la grauwacke inférieure; — 


Granite de Mésanger. — Gothlandien sériciteux avec phtanites et 
5 D 
porphyrite andésitique. — Base du Westphalien, à fossiles végétaux, 
surmontant la grauwacke supérieure du Culm. — Carrière de la 


Rivière, près Teillé, dans la Grauwacke supérieure. — Grès argileux 
verdätre divisant la grauwacke supérieure en deux bandes, l’une nord, 
l’autre sud. — Gothlundien et Précambrien ramenés au jour, par faille, 
et formant le bord nord du bassin d'Ancenis. — Calcaire dévonien 


596 RÉUNION EXTRAORDINAÏRE 


supérieur de C'op-Choux ( fossiles) : galets de grès gothlandien empâtés 
dans le calcaire. — Poudingue de la grauwacke inférieure du Culm. 
Mines de houille de Mouzeil. Départ de la gare de Teillé-Mouzeil 
(chemin de fer de l'Ouest), à 6 h. 51. Arrivée à Nantes, à 7 b. 55. 


Diner et coucher à Nantes. 


Mardi 8 septembre. — Départ de Nantes (gare d'Orléans), à 
8 h. 29 du matin, pour Châteaubriant. Arrivée à Châteaubriant, à 
10 h. 17. Visite du Château et du Musée, 

Déjeuner à Châteaubriant. 


Excursion en voitures à St-Aubin-des-Châteaux et Sion. Grès armo- 


ricain avec Bilobites en place à la face inférieure des bancs. — Schiste 
ardoisier inférieur à Graptolithes du moulin Hubert, schistes à Cabr- 
mene Tristani de la Hunaudière et de Sion. — Précambrien. 


Diner à Châteaubriant. Séance le soir, à 8 h. Coucher à Château- 
briant. 


Mercredi 9 septembre.— Châteaubriant. Le matin : Précambrien, 
Cambrien, Grès armoricain de la carrière du Prince, avec Bilobites et 
Scolithes. 

Déjeuner à Châteaubriant. 

Excursion en voitures à Erbray : Grès armoricain ; schiste ardoisier ; 
Gothlandien ; calcaire dévonien d'Erbra:. Retour à Châteaubriant. 

Le soir, séance de clôture de la Réunion. 


LISTE 


DES PRINCIPALES PUBLICATIONS RELATIVES AUX RÉGIONS VISITÉES 


1830. — Dupuissen. Catalogue de la Collection minéralogique, paléontolo- 
gique et minéralurgique de la Loire-Inférieure, ete. Nantes; 1 vol, 
in-8°, 319 p. 

1837. — Dresvaux. Minéralogie du département de Maine-et-Loire. Angers, 
vol. in-8°, et Mém. Soc. Agr. Sc. et Arts d'Angers, (x), Il, p. 212-398. 

1838. — Durrénoy. Mémoire sur l’âge et la composition du terrain de tran- 
sition de l'Ouest de la France; Ann. des Mines, (3), XIV, p. 213-958, 
351-398. 

1841 — RozLaAnp-Banës. Notice sur le terrain anthracifère des bords de la 
Loire aux, environs de la Haïe-Longue, entre Rochefort et Cha- 
lonnes (Maine-et-Loire). B.S.G.F., 1841, (x), XII, p. 463-795, 2 pl. et 
Angers : Soc. linn. de Maine-et-Loire, I, p. 41-52. 


1843. — VIQUESNEL (A.). Note sur le terrain à combustible exploité à Mouzeil 
et à Montrelais (Loire-Inférieure). B.S.G.F., (2), 1, p. 70-106, 1 pl. 
1843. — Worsxr. Mémoire sur le gisement du bassin anthracifère dans le 


département de Maine-et-Loire et sur les relations géologiques 
avec divers terrains qui l’avoisinent et le couvrent. Caen : Congrès 
se. de Fr. XL, Angers. Nantes. Ann. Soc. acad. 1854, XXV, p. 12. 


1845. — Cacarrié. Description géologique du département de Maine-et- 
Loire, Angers, 144 p., 1 carte 
1850, — LE CHaATeLtER. Géologie du département de Maine-et-Loire [in Statis- 


tique du département de Maine-et-Loire de M. de Beauregard]. Soc. 
nation. d’'Agr. Sc. et Arts d'Angers (1° édit. 1842; 2° édit.), 1 vol. 


in-8°. 

1854. — MiL£eer DE LA TurrAUDIÈRE. Paléontologie de Maine-et-Loire. Angers. 
1 Vol. in-8°, 187 p- 

1855. — CarcrraUD. Aperçu sur les terrains tertiaires inférieurs des commu- 


nes de Cambon, Arton, Chémeré et Machecoul (Loire-Inférieure). 
BASNGMAMO) XIE p 66-67: 


1859. — BUREAU (Édouard). Note sur l'existence du Dévonien supérieur en 
Bretagne. B. S. G. F., (2), XVI, p. 262-263. 

1860 — Ip. Note sur l'existence de trois étages distincts dans le terrain dévo- 
nien de la Basse-Loire. B. S. G. F., (2), XVII, p. 789-796. 

1861. — Ip. Observations sur le terrain dévonien de la Basse-Loire. B. S. 
G. F., @), XXII, p. 337-340. 

1861. — CaicLraup. Sur l'existence de la faune troisième silurienne dans le 
département de ia Loire-Inférieure. B. S. G.F., (2), XXII, p. 330-336, 
2 fig. 

1861. — Ménière(Ch.). Observations sur le métamorphisme des schistes en 


Anjou. Mém. Soc. acad. de Maine-et-Loire, X, p. 250-270; XVI, 
p. 37 et suiv. 


598 RÉUNION EXTRAORDINAIRE 


1865. — Ip. Essai sur la minéralogie du département de Maine-et-Loire. Mém. 
Soc. acad. de Maine-et-Loire, XVIIL, p. 119-250. 
1866. — MiiLeT DE LA TURTAUDIÈRE. Paléontographie ou description des 


fossiles nouveaux du terrain tertiaire marin ou miocène supérieur 
de Maine-et-Loire. Angers. In 8°, 36 p. 


1867. — Lorreux (Edmond). Notice sur le terrain à combustible de la Loire- 
Inférieure. Ann: des Mines, (6), XI, p. 247-269, 1 coupe. 

1871. — FARGE (Émile). Une colonie de Myélophages en Anjou. Congrès 
archéolog. de Fr. Angers, XXX VIII, 2 pl. 

1891. — JD. Mémoire sur les progrès de la Géologie et de la Paléontologie 


dans le département de Maine-et-Loire. Ann. de l’Institut des 
provinces de France, 1871 et Le Puy, 1873, in-8. 

1375. — TroMeuN (DE) et LxBEesconTe. Essai d’un Catalogue raisonné des 
fossiles siluriens du département de Maine-et-Loire, Loire-Infé- 
rieure, Morbihan, avec des observations sur les Lerrains paléo- 
zoïques de l'Ouest de la France. À F.A.S., Nantes, p. 601-667. 

1895. — Ip, Présentation de fossiles paléozoïques du département d’Ille-et- 
Vilaine et Note additionnelle sur la faune silurienne de l’Ouest de 
la France. A.F.A.S. Nantes, séance du 25 août 1875. 


1875. — Lorreux. Les ressources minéralogiques et salicoles de la Loire-Infé- 
rieure. Paris. A.F.A.S., (4), Nantes, p. 43-76 et Rev. scientifique, 
p. 381. 

1858. — Durour (Ed.). Relations de l’Éocène et du Miocène de Saffré (Loire- 
Intérieure). B.S.G.F.,(3), VIL p. 13-16. 

1878. — MoRièRe. Sur les empreintes offertes par les grès siluriens dans le 


département de l'Orne et connues vulgairement sous le nom de Pas- 
de-Bœuf. Paris. A.F.A.S. Paris, XVII, p. 570-576. 


1880. — SAUVAGE. Étude sur les Poissons des faluns de Bretagne Mäcon : 
Mém. Soc. Sc. nat. de Saône-et-Loire. AV, p. 39-77, 2 pl. 
1880, — Vasseur. Recherches géologiques sur les terrains tertiaires de la 
France occidentale. Paris, in-8°, 432 p., 5 cartes. — Paléontologie, 
Paris, 1880-1881, Masson, 2 fase. in-4°, 12 pl. 
1880. — Ed. BurEAU. [Terrain dévonien et anthracifère de la Basse-Loire|]. 
B. S. G. F., (3), VHI, p. 278-279. 
1881. — In. Prémices de la flore éocène de Bois-Gouët (Loire-Inférieure). 
B.S.G. F., (3), IX, p. 286-292, 1 pl 
1881. — Narnorsr, Mémoire sur quelques traces d'animaux sans vertèbres, 
etc. Paris et Stockolm ; in-4°, 104 p., 11 pl. (avec traduction abrégée). 
1881. — ŒuLerr. Note sur le calcaire de Montjean et Chalonnes. Paris. 
Ann. Sc. géol. XIL 12 p., 2 pl. 
1881. — Durour. Étude des fossiles des sables éocènes de la Loire-Inférieure, 
1'" partie. Coquilles bivalves.Nantes. Ann. Soc. acad.,(6), I, p. 13-56. 
1881. — Barrois (Ch.). Études de M. Charles Whitman Cross sur des roches 
de Bretagne. Ann. Soc. géol. du N., VIIL. 
1881. — LEBEscONTE. Sur la classification des assises siluriennes d’Ille-et- 


Vilaine et des départements voisins. B.S.G.F., (3), X, p 55-68, 
8 fig., 1 pl. 

1883. — In. Œuvres posthumes de Marie Rouault. Suivies de : Les Crusiana 
et Rysophycus, connus sous le nom de Bilobites sont-ils des végé- 
taux ou des traces d'animaux ? Rennes, in-4°, 93 p., 22 pl. 

1883 — Ed. Burkau. Recherches sur la structure géologique du bassin pri- 
maire de la Basse-Loire. B. S. G. F., (3), XIL, p. 165-170. 


BIBLIOGRAPHIE 399 


1884. — SAPORTA (DE). Les organismes problématiques des anciennes mers. 
Paris, in-4°, 100 p. et 13 pl. 

1884. — Bureau (Ed.). Sur la présence de l’étage houiller moyen en Anjou. 
CR. Ac. Sc., XCIX, p. 1036. 

1884. — Davy (L.). À propos d’un nouveau gisement de terrain dévonien 
supérieur à Chaudefonds (Maine-et-Loire). B.S. G. F., (3), XI, 
p. 2-8, 1 fig. 

1885. — DecGano Étude sur les Bilobites et autres fossiles des Quartzites 
de la base silurique du Portugal. Lisbonne. Comm. des trav. géol. 
du Portugal; in 4° et suppl., 1885-88. 

1886. — Barrors. Mémoire sur le calcaire dévonien de Chaudefonds (Maine- 
et-Loire). Ann. Soc. géol. du N.,3 mars 1886, XIIL, p. 170-206, 4 pl. 

1886. — LEeBesconte. Constitution générale du massif breton. B.S G.F., 
G), XIV. p. 776-819, 3 pl., 1 coupe. 

1887. — Lacroix (A.). Étude pétrographique d’un gabbro à olivine de la Loire- 
Inférieure. CR. Ac. des Sc., CIV, p. 1ox1. 

1838. — NATHORST (A. G.). Sur les nouvelles remarques de M. Lebesconte 
concernant les Cruziana ; in-8°, 4 p. Résumé : B.S.G.F., 10 mars 
1888. 

1838. — LEBEscoNTE. La théorie qui considère les Cruziana comme des 
contre-moulages de pistes d'animaux ne peut plus exister. B.S. 
G.F.,G), XVL, p. 512-513. 

1889. — Ip. Sur les assises siluriennes les plus anciennes de la Bretagne. 
B.S.G.F., (3), XVII, p. 621-627. 

1889. — LAcrorx. Contribution à l'étude des gneiss à pyroxène et des 
roches à Wernérite, Bretagne, etc. B. Soc. franc. minéral., XII, 
p- 83-360 (un article est consacré au gabbro à olivine du Pallet). 

1889. — ŒnLerr (D. P.). Sur le Dévonien des environs d'Angers. B.S.G.F, 
G), XXI, p. 742-790, 4 pl. 

18S9. — Bureau (Louis) Excursion géologique de Chalonnes à Montjean. Bul. 
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600 RÉUNION EXTRAORDINAIRE 


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1898. — BARET (Ch }. Minéralogie de la Loire-Inférieure. Nantes. B. Soc. Sc. 
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BIBLIOGRAPHIE 607 


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France à :/80 000. N° 91, Feuille de Château-Gontier. 

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N° 104, Feuille de Saint-Nazaire. 


Cartes topographiques. 


État-major à 1/Sd%000 et 1/50 0090 : — 90, Redon. S.E.— 91, Château-Gontier, 
S.O. — 104, St-Nazaire, N.E., S E — 105, Ancenis N.0.,S.0.,S E. — 117, 
Nantes, N.E. — 118, Cholet. N.0. 


Séance d'ouverture, Mardi 1" Septembre 1908 


PRÉSIDENCE DE M. H. DOUVILLÉ, 
PUIS DE M. ÉD. BUREAU, PRÉSIDENT DE LA RÉUNION 


La Société se réunit à 8 heures du soir dans la salle de la 
Bibliothèque du Museum de la ville de Nantes. 


Le Maire de Nantes a bien voulu accepter la présidence d’honneur 
de cette séance, à laquelle assistaient le Préfet de la Loire-Inférieure 
et le Général commandant le XI° corps. 


M. Henri Douvillé déclare ouverte la Réunion extraordinaire de la 
Société. Il remercie, au nom de la Société, le Maire de Nantes de 
l'empressement qu’il a mis à lui offrir un local; il remercie également 
les organisateurs du Congrès, MM. Édouard et Louis Bureau, Dumas 
et Davy, de la peine qu’ils se sont donnée; il insiste tout parti- 
culièrement sur l’heureuse innovation du Livret-œuide qui a été remis 
à chaque excursionniste. 


Le Président fait ensuite part des décès de MM. Peron, F. Arnaud, 
Nery Delgado et Sir John Evans, survenus depuis la dernière séance. 


Le Maire de Nantes souhaite la bienvenue aux Congressistes; il 
espère avoir le plaisir de les recevoir à l’'Hôtel-de-Ville le 4 septembre, à 
8 h. 1/2 du soir. Il termine en se mettant à la disposition des membres 
de la Société pour leur faciliter la visite des divers Musées de la Ville, 


Le général Jourdy invite les Congressistes à se rendre le 3 sep- 
tembre, à 8 h. 1/2 du soir, à l'Hôtel du XI: corps, où il aura l’honneur 
et le plaisir de les recevoir. 


On procède ensuite à l’élection du Bureau définitif de la session 
extraordinaire. Sont élus: Président: M. Édouard BUREAU; Vice- 
Présidents : MM. Louis Bureau et L. Davy: Trésorier : M. René 
LANGLASSÉ ; Secrétaires : MM. COUFFON, FERRONNIÈRE, PÉNEAU. 


M. Édouard Bureau remercie vivement ses confrères du témoi- 
gnage de sympathie qu’ils viennent de lui donner, puis en quelques 
mots, il expose le but des excursions autour de Nantes, de Cha- 
lonnes et de Châteaubriant. 


M. Henri Douvillé présente les observations suivantes : 

Henri Douvillé. — Sur l'âge des couches du Tertiaire inférieur 
de la Basse Loire. 

Les travaux récents ont conduit à modifier les assimilations 
proposées par M. Vasseur. L'étude de l'évolution des Cerithidés 


1908 SÉANCE DU 1° SEPTEMBRE 603 


(CR. Ac. Se., 4 février 1907) a amené M. Boussac à ranger les 
couches de Bois-Gouët (et de Fresville) dans l’Auversien. La 
comparaison avec les couches d'Angleterre, l’a conduit aux mêmes 
conclusions : il a retrouvé les assises à A/veolina elongata, si 
caractéristiques de l’Éocène de la Basse-Loire et du Cotentin, à la 
partie supérieure des couches de Bracklesham, caractérisées par 
Nummulites variolarius, couches que M. Leriche avait déjà mon- 
tré être l'équivalent de l’Auversien (Ludien). Ces couches sont 
immédiatement inférieures au Bartonien, qui correspond au niveau 
des Nummulites wemmelensis-elegans tandis qu’elles recouvrent 
directement les assises à Nummulites scaber.M. Boussac en conclut 
qu'il n'existe pas de faune marine spéciale correspondant au Luté - 
tien supérieur, de sorte que les assises rangées par différents 
auteurs, dans le Lutétien supérieur, appartiennent en réalité à 
l’Auversien ; ce serait en particulier le cas pour le gisement si 
connu de Ronca à Nummulites Brongniarti. L’abondance de cette 
espèce dans les couches les plus inférieures de la Basse-Loire et 
l'absence des Nummulites du groupe lævigatus-scaber semblent 
bien indiquer que ces assises appartiennent déjà à l’Auversien. 

Une légère modification pourrait également être apportée au 
classement des couches qui représentent l’Oligocène : cet étage est 
représenté par les couches marines à Archiacina (Stampien), 
surmontées par des calcaires lacustres ; d’après les travaux de 
M. G. Dollfus, M. Henri Douvillé serait porté à ranger ces 
calcaires dans le Stampien supérieur, de sorte que l’Aquitanien 
ferait complètement défaut. 


Séance du Samedi % Septembre 


PRÉSIDENCE DE M. ÉDOUARD BUREAU, PRÉSIDENT 


La séance est ouverte à 8 heures du soir au Museum d'Histoire 
naturelle de Nantes. 


Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 
Un nouveau membre est présenté. 


Général E. Jourdy. — Sur le sillon de Bretagne el la Fosse 
Bas-Bretonne. 

La région de Nantes est pays de micaschisies, massif de structure 
confuse qui ne peut se comprendre qu'après l'étude des plages et 
des falaises bretonnes, où ces roches sont plus facilement observables. 
L'absence de fossiles réduit les moyens d'investigation à la boussole et 


6o4 RÉUNION EXTRAORDINAIRE 5 Sept. 


à la pétrographie. Les observations, au nombre de près de 200, ont 
permis de dresser des tableaux, des coupes et des cartes qu’on peut 
résumer ainsi qu'il suit : 

Des trois coordonnées géographiques, le sens des plong'ements révèle 
les plissements dont les anticlinäux correspondent au système de Cor- 
nouaille (Barroïis), au Sillon de Bretagne et à un faîte observable à la 
Noue de la Verrière. Le synclinal le plus saillant est celui de Nantes 
(L. Bureau) qui se prolonge dans la vallée de la Sèvre. Des plissements 
secondaires s’accolent aux deux flancs du Sillon de Bretagne. L'’inten- 
sité de l’inclinaison accuse, pour l’anticlinal de Cornouaille, une forme 
aplatie due à la poussée tangentielle vers le Nord (la forme bretonne) 
et une forme subverlicale, en éventail renversé vers la fosse du lac de 
Grand-Lieu (la forme vendéenne). Entre l'anticlinal aplati et le Sillon 
de Bretagne, comme sur le flanc nord de ce Sillon, les inclinaisons sont 
très fortes, comme si le dernier plissement, dont le noyau est de gra- 
nulite, était survenu postérieurement à l’anticlinal de Cornouaille et 
avait comprimé latéralement toutes les strates pour se faire place dans 
le massif. 

L'orientation générale est celle du N.O0.-S.E. avec crochets E.O., 
crochets qui s'accentuent jusqu'à la forme en «trait de Jupiter », fré- 
quente dans les micaschistes au contact des amas de quartz. 

Les champs de diaclases sont généralement orthogonaux à l’orienta- 
tion précédente, c'est-à-dire N.E.-S.0. Le long de la vallée de l’Erdre, 
s'observe fréquemment la direction N.S., correspondant au méridien 
de Rennes (4° long. O.). 

La pétrographie permet de pénétrer quelque peu la structure si 
diverse des micaschistes r. | 

Le mica affecte un caractère de dispersion régionale. Le quartz se 
présente : ou en filons, dont le plus remarquable est celui qui longe le 
flanc sud du Sillon de Bretagne sur 300 km. ; ou en couches intra- 
stratiliées, comme à Belle-lle, où il apporte un contingent égal au 
quart du volume des micaschistes ; ou en injections en amas irrégulier, 
perlorant les roches et les plissant en crochets zig-zags, traits de 
Jupiter. Le feldspath S’insinue dans la pâte elle-même et transforme 
fréquemment les micaschistes en gneiss; elle les pénètre même sans 
moditier leur aspect miroitant. Au contact de la granulite, il chasse le 
mica et produit de la leptynite; parfois aussi apparaît l’aplite. 

Au Nord du Sillon de Bretagne, au delà de l’anticlinal de la Noue de 
la Verrière, la région devient une pénéplaine, divisée par les diaclases 
en compartiments dont les inclinaisons varient sans loi observable, et 
en raison sans doute du froissement résultant de l'intrusion des quartz 
interslralifiés ou injectés. 

Au delà on se trouve en présence de la grande fosse bas-bretonne 


1. M. L. Michel, professeur-adjoint de Minéralogie à la Sorbonne, a bien 
voulu étudier les plus intéressantes de ces roches et en préparer des 
plaques minces. 


PT 0 


1908 SÉANCE DU 5 SEPTEMBRE 6où 


qui commence à Chalonnes et finit au Raz-de-Sein, long synclinal 
houiller, crevé comme il résulte de Pallure des strates inclinées à 45° jus- 
qu'à 200 m. de profondeur (coupe de la mine de Chalonnes), verticales 
plus bas, et faillé comme une vitre brisée, large de 20 km. dans la 
région est, et de 1 km. seulement à la baie des Trépassés, comprimé 
qu’il a été entre les deux fortes mâchoires du Sillon de Bretagne et de 
la Lande de Lanvaux qui sont deux des quatre directrices tectoniques 
du sol de la France t. 

Il existe encore deux autres fosses : la fosse bocaine (Lecornu et 
Bigot) et la grande fosse médiane de la Bretagne (Barrois). Cette der- 
nière présente à son extrémité occidentale,entre Châteaulin et Camaret, 
un tracé de plissements qui rappelle le trait de Jupiter et qui semble 
être dû aux intrusions de diorites et de diabases, par analogie avec Les 
relations du quartz et des micaschistes dans la région de Nantes. Le 
phénomène se complique, dans la presqu'île de Crozon, de la présence 
d’ilots cambriens, nœuds de résistance aux actions tectoniques, et 
d’étoilements de failles, indices de points faibles; double circonstance 
qui explique les bizarreries de la structure si intéressante de l'extrémité 
du continent. | 

Au delà, les Sondages révèlent des reliefs beaucoup plus accentués 
que le sol de l’'Armorique, mais un relèvement de profondeur de 100 
mètres (8°35’, long. O.) existe à la rencontre des deux axes de Cor- 
nouaille et du Léon (Barrois et Bigot), et ferme ainsi la grande fosse 
tectonique du subsiratum du 48° lat. qui reparaît au pied méridional 
des Vosges. 


Lieutenant-colonel Azéma. — Sur la Tectonique de la pointe 
occidentale du Finistère. 


L'auteur adopte le tracé des failles de M. Kerforne ?, notamment celui 
de la grande faille Camaret-Morgat orientée du N.0. au S.E., le long de 
laquelle la lèvre occidentale aurait glissé dans le sens du N.0. d'environ 
3 km., mouvement tectonique qui concorde avec le sens général de 
la poussée tangentielle du Sud au Nord. Il estime même que cette 
faille se prolonge effectivement dans la direction du Nord, en coupant 
la pointe Saint-Mathieu entre l’anse de Bertheaume et celle des Blancs- 
Sablons, puis en suivant une partie du chenal de la Helle entre le 
plateau d’écueils de l’île de Molène et le continent, ainsi que dans 
la direction du Sud, où elle se bifurque en mer, un peu avant 
Douarnenez, fournissant ainsi une première branche qui se dirige sur 
Quimper parallèlement au très long filon de diabase qui coupe la 
région entre l’Odet et la baie de Douarnenez, et lauire branche 
paraissant jalonnée par plusieurs longs filons de quartz vers Pont-l'Abbé. 

Le réseau des failles à peu près orthogonales à cette grande faille 


1. E. Jourpy. Esquisse de la tectonique du sol de la France. 
2. KERFORNE. Elude sur la région Silurique occidentale de la presquile 
de Crozon (1901). 


606 RÉUNION EXTRAORDINAIRE 5 Sept: 


principale comprend : celle du passage du Fromveur entre les îles 
d'Ouessant et de Molène; les deux failles du goulet de Brest et de 
Quelern, qui se soudent à l'Ouest de Landerneau, et six petites failles 
dans la presqu'ile de Crozon. 

Les plissements principaux de la presqu'île de Crozon sont : 

Un brachyanticlinal en partie immergé dans l’anse de Dinan, sorte de 
voussoir central surbaussé au-dessus des effondrements latéraux de 
la rade de Brest et de la baie de Douarnenez ; 

Un fragment d’anticlinal à Port-Naye, occasionnant, par un mouve- 
ment de bascule, la réapparition du Précambrien du côté de l’axe et 
l’abaissement du Dévonien du côté opposé, celui-ci venant s’appuyer 
sur le Silurien inférieur du brachyanticlinal de Dinan; les falaises de la 
Mort anglaise à l'E. de l’anse de Camaret dépendent de cet anticlinal. 
— Une ondulation au cap de la Chèvre se rattachant au massif du 
Menez-Hom. 

Le texte de cette communication est complété par deux cartes, une 
coupe du lToulinguet au cap de la Chèvre et une planche de belles 
photographies représentant les détails de cette structure très compliquée. 


Le Général Jourdy dit qu'il a parcouru avec le colonel Azéma 
les environs si pittoresques de Camaret, et que tous deux se sont 
décidés, après mûre réflexion, à juger que, à l’isthme de Port-Naye, 
au-dessous des strates très peu recourbées de l’Ordovicien, les schistes 
précambriens très relevés affectent la forme d’un anticlinal qui serait 
par conséquent d’origine huronienne. Ces schistes sont criblés d'émis- 
sions ferrugineuses réparties en gouttelettes sur les bords d’innombra- 
bles diaclases. Il paraît donc certain qu'avant le dépôt du Silurien, 
cette contrée aurait été le théâtre de phénomènes tectoniques de 
quelque importance. 


M. O. Couffon dépose sur le Bureau les 50 premières pages de 
copies dactylographiques d'anciens documents sur la géologie de 
la Bretagne, de la Normandie et de l' Anjou, qu'il a fait exécuter 
à l'intention des géologues qui s'occupent du massif armoricain. 


Excursion äu 2 Septembre aux gabbros du Pallet 
par Marcel Brongniart 


Partie par la gare de l'Etat à 6 h. 22 du matin, la Société descend 
du train à la station du Pallet, où attendent les voitures qui doivent 
continuer l’excursion. 

Pour étudier le gabbro à olivine normal et ses modifica- 
tions endomorphes, qui ont fait l'objet d’une monographie de 
M. Lacroix !, la Société s’est rendue d’abord à l’ancienne carrière 


1. A. Lacroix. Le Gabbro du Pallet et ses modifications. Bull. des 
Serv. de la Carte géol. de Fr., X, n° 67. 


1908 EXCURSION AUX GABBROS DU PALLET 6o7 


ouverte sous le calvaire du Pallet. Comme la roche éruptive est là 
au contact d’un ilot schisteux, elle est constituée par une norite 
andésitique à cordiérite, dont on pouvait à l’œil nu apprécier la 
richesse en grenat. De là, la Société s’est transportée dans le 
chemin creux qui va de la Sanguëze à la route de Clisson, vis-à- 
vis de la Sébinière, pour récolter la roche normale. A la carrière 
des Prinaux, nous avons observé les nombreuses enclaves schis- 
teuses et constaté la présence d’un petit filonnet basique (microdio- 
rite à faciès lamprophyrique) traversant la roche endomorphisée. 
Enfin, à la carrière des Bois, nous avons pu récolter de très beaux 
échantillons de gabbro normal. 


Excursion du 2 Septembre au Pigeon-Blanc 
Par Auguste Dumas 


Après la visite de la carrière des Bois, la société remonte en 
voitures pour se rendre à la Chapelle-Heulin. Aux Brouardières, 
le gabbro cesse, et on passe sur le micaschiste plus ou moins 
recouvert de limon et planté en vignes ; la route traversant au- 
delà du village de la Ménardière l'extrémité de la bande d’amphi- 
bolite de Vallet, la Société s'arrête pour constater le fait, mais on 
ne trouve que de très mauvais afileurements de cette roche. 

A la Chapelle-Heulin, la Société est reçue fort aimablement par 
M. Allaire, maire de la Chapelle-Heulin et M. du Boisguéhenneuc, maire 
du Landreau, commune où est silué le gisement du Pigeon-Blanc. 

Après un excellent déjeuner à l'Hôtel de la Belle-Etoile, la Société 
reprend les voitures pour se rendre au Pigeon-Blanc situé à 4 km. 230 
de là, sur la route du Bas-Briacé au Landerneau. 


Le falun du Pigeon-Blanc a été découvert par Cailliaud lors du 
creusement d’un puits dans cette localité, et M. Vasseur a donné 
une description complète du gisement dans sa thèse, en 188r. L’al- 
titude du sol en ce point est d'environ 10 m.; l'étendue du gise- 
ment nest pas exactement connue, mais il est probable qu'il 
occupe le fond du vallon jusqu’au Bas-Briacé, et peut-être aussi le 
fond du marais de Goulaine, car on retrouve le falun avec ses 
fossiles sur le bord opposé du marais, au droit des Cléons : il est 
probable aussi qu'il s'étend en largeur beaucoup plus que ne l'in- 
diquent les cartes, c’est-à-dire du côté du château de la Jaunaie, 
car il paraît qu'on a trouvé des côtes d’AHalitherium à la ferme de 
la Lairière, située à 500 m. au S.O. du Pigeon-Blane; ce dernier 
fait reste toutefois à vérifier. 

Le gisement du Pigeon-Blanc est un des meilleurs types des 


608 


A. DUMAS 


5 Sept. 


faluns de la Basse-Loire rapportés au Miocène supérieur et dont 
M. G. Dollfus a fait récemment l'étage redonien. 

Une fouille faite en 1895 par MM. Louis Bureau et A. Dumas 
a produit une belle série de fossiles soumis actuellement à 
l'étude de MM. Dautzenberg et G. Dollfus (environ 300 espèces). 
Sous une épaisseur de 2 mètres d’alluvions on a trouvé une couche 
d'environ 1 mètre de sable grossier, jaune, très fossilifère, recou- 
vrant un sable fin, sans fossiles, qu'on n'a pas traversé. 

Les fossiles les plus remarquables ont été : 

D'abord des restes de Poissons énumérés par M. Leriche (Ann. 
Soc. géol. du Nord, XXXV, 1906, p. 290); dont les plus intéressants 
sont : Gadus cf. spectabilis KokeN, Sciæna sp., Labrodon pavi- 


mentum GERV., etc. 


Puis des Mollusques en parfait état de conservation compre- 
nant beaucoup d'espèces nouvelles dont on attend la description. 


Parmi les espèces connues on peut citer : 


Voluta Lamberti Sow. 
Mitra fusiformis BRrocc. 
Trivia avellana Sow. 

—  europæa Mont. 

Ancilla obsoleta Brocc., sp. 
Nassa elegans Dus. 

—  granifera Du. 
Cassidaria cf. echinophora L. 
Pirula reticulata Brocc. 

—  condita LAMK ? 

Typhis tetrapterus BRONN. 
Mitromorpha phanaulax Cossm. 
Murex cristatus BRocc. 

Bittium scabrum OxLrvr. 
Potamides cf. Basteroti M. des. 
Cancellaria varicosa BRocc. 
Fossarus costatus BRocc. sp. 
Natica millepunctata Woo». 
Trochus miliaris Brocc. 


Solarium miserum Dus. 

Eulima subulata Don. 

Calyptræa sinensis L. 

Emarginula fissura L. 

Tellina serrata Brocc. 

Venus scalaris Brocc. 

—  multilamella LAMK. 
—  opata PANN. 

Digitaria digitaria L. sp. 

Cardita striatissima Nysr. 

Leda fragilis CHEMN. sp. 

Limopsis recisus DEFR.. 

Enfin de nombreux Astarte, 
Arca, Pectunculus, Lima, Pec- 
ten, Ostrea, etc. 

et parmi les Polypiers : 
Sphenotrochus intermedius Gozbr. 
Flabellum Woodi M. E. et H. 


En vue de l’excursion de la Société, une première fouille avait 
été faite sur un terrain particulier et près de la route, mais elle 
n'avait donné aucun résultat : vers 2 m. 70 de profondeur on n’a 
trouvé qu'une mince couche de falun avec coquilles brisées et 
décomposées, reposant sur le rocher. M. du Boisguéhenneuc, 
maire du Landreau, a alors très obligeamment autorisé l'ouverture 
d’une seconde fouille le long d’un chemin communal et contiguë à 
celle qui avait donné un bon résultat en 1895. 


1908 EXCURSION AU PIGEON-BLANC 609 


La Société a trouvé cette fouille en bon état et en pleine activité. 

Tous les fossiles cités ci-dessus ont été retrouvés, ainsi que 
beaucoup d'espèces non encore nommées; mais le beau Cassidaria 
cf. echinophora s’est montré rarement entier, de même que les 
grosses espèces ; on a recueilli quelques échantillons du rare 
Potamides cf. Basteroti, et de beaux fragments d’un grand Fusus 
à tours carénés non encore déterminé ; enfin, M. Leriche a 
trouvé un très bel otolithe de Sciæna. 

Les caractéristiques de ce gisement sont l'abondance du GCardita 
striatissima Nysr., et l'absence presque complète de l’Arca Dubuis- 
sont CAILLIAUD, qu'on trouve en quantité dans le gisement voisin de 
la Chauvelière, près du Loroux-Bottereau. 

Plus dans le Sud de la Loire-Inférieure, et en Vendée, se trouvent 
d’autres intéressants gisements du même niveau que le Pigeon- 
Blanc, notamment à Montaigu, où les localités de /a Gauvinière et 
de Girondor ont été si bien explorées par le Dr Mignen : enfin, plus 
loin encore, se trouve le beau gisement de Palluau. Ces localités 
étaient trop éloignées pour pouvoir être visitées par la Société dans 
cette session ; il aurait fallu d’ailleurs faire partout des fouilles avec 
épuisement pour atteindre les couches fossilifères. 


A 8 h. 45 on remonte en voiture pour le Pallet et Nantes. 


Excursion du 3 Septembre à CGampbon 
PAR Auguste Dumas 


Partie de Nantes à 6 h. 10 du matin, la Société trouve à la gare 
de Savenay les voitures qui doivent la conduire à Campbon pour 
l'étude du bassin calcaire de cette localité. 

L’Éocène de la Loire-Inférieure a été parfaitement étudié et décrit 
en 1881 par M. Vasseur, dans sa thèse, où il a donné la classification 
reproduite ci-après (fig. 1 et 2). 


Vers 8 h. du matin, la Société aborde le bassin éocène de 
Campbon par le côté est, et on s'arrête un peu avant le village de 
La Fouas, à une fouille pratiquée dans le calcaire à Milioles, assise 
la plus inférieure de l’Eocène sur ce point, les 1'° et 2° zones n'af- 
fleurant qu'à l’extrémité ouest du bassin. 

Le calcaire à Milioles a été assez activement exploité autrefois; 
dessous on trouvait un sable calcaire jaune, qu’on employait dans 
les constructions. Ce sable est rempli d’Alvéolines et d'Orbitolites, 
mais les Mollusques y sont rares et mal conservés (Ostrea, Crania 
cf. eocenica, Plicobulla Dumasi Cossu:, etc.). 


10 Janvier 1910. — T. VIII. Bull. Soc. géol. Fr. — 39. 


610 A. DUMAS 5 Sept. 


Il a fourni surtout des Oursins intéressants décrits par Cotteau 
(Bull. Soc. des Sc. nat. de l'O., 1897, t. I, p. 1279), ce sont : 


Euspatangus Croizieri Corr. Scutellina Michelini Corr. 
Guaulthiera Heberti VAss. Lenita patellaris Corr. 
Schizaster Dumasi Cort. Echinocyamus campbonensis 
Pygorhinchus Desnoyersi DEsor. Cort. 

— Gregoirei Corr. — Dumasi Cort. 


Sismondia Cailliaudi Cort. 


Aujourd'hui, les exploitations sont abandonnées, remblayées, 
et couvertes de prairies ; il a fallu faire une fouille de 2 m.50 de 


BASSIN LOIRE INFÉRIEURE 
DE PARIS 


SABLES de Grès à Sabalites andegavensis. 
Beauchamp | Grès à végétaux de Montbert ? 


GZ Calcaires saumâtres et lacustres 
5 Zone 
de Campbon 
: h Calcaire à Cerithium Grès 
e arisiense. ñ 
[] 5 é 
1e ee DONNE | CHÉREUD: 
o à ñ Sables fossilifères de 
= & de Campbon Bois-Gouëêt. 
7) 
FA 
) = 4° Zone Sables coquilliers du Bois-Gouët. 
Z e) 
U cd Calcaire à Milioles et Orbitolites 
O S 3° Zone d’Arthon, Campbon etSt-Gildas- 
a > des Bois. 
[e Fa _ 
- tre Calcaire coquillier /shnare) à 
È Cerith. giganteum ? d’'Arthon. 
—— 


Grès calcarifères et sables à Num. 
1'° Zone Brongniartiet Ostrea flabellula 
ie Four, la Banche.) 


profondeur, pour faire voir ces assises à la Société; mais à part 
les Alvéolines et l'Orbitolites complanata, la récolte des fossiles a 
été peu abondante. 

Remontée en voiture, la Société passe au village de la Fouas sur 
les grès à Ostrea mutabilis, qu'on ne voit pas, et met pied à terre 


1908 EXCURSION A CAMPBON 6It 


au Petit-Châtelier pour se rendre près de là, à pied, aux fouilles 

préparées par les soins de M. L. Bureau au Pré de la Close, en 

vue de la récolte des fossiles du niveau des Sables de la Close. 
Plusieurs fouilles ont été ouvertes dans le pré, mais elles ne 


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Fig. 1. — ÉTENDUE DE LA MER ÉOCÈNE DANS LA LOIRE-ÎNFÉRIEURE 
A L'ÉPOQUE DU CALCAIRE GROSSIER, d’après M. Vasseur. 


m,Miocène supérieur (Faluns de la Basse Loire); m?,Miocène moyen (Faluns 
de Noyal) ; m!, Miocène inférieur (Cale. à Archiacines et Cale. de Beauce : 
e', Éocène moyen (Calcaire grossier). 


donnaient que des coquilles brisées : les efforts se sont alors portés 
sur une autre fouille, attenante à un abreuvoir au bord du chemin 
menant des Chateliers à Campbon, et qui a paru meilleure que les 
précédentes. 


Gr2 A. DUMAS 5 Sept. 


Sous un mètre d’alluvions, les sables se sont montrés très fossi- 
lifères ; la pluie ne ralentit pas l’activité des recherches des géo- 
logues dans le sable tamisé que les ouvriers mettent à leur dispo- 
sition. On a trouvé surtout : PBatillaria campbonensis Vass. et 
B. britanna Vass., Potamides diacanthinus Cossm., Discohelix 
Dixoni Vass., Auricula Douvillei Vass., Voluta proboscidifera 
Cossm. : Coralliophaga campbonensis Dur., Mactra orthogonalis 
Dur., Ostrea subelongata Dvr.. etc.. etc. 

La faune de la Close est très riche; Cailliaud et Dufour, qui 
l'ont étudiée les premiers, en ont donné des listes de fossiles qui 
ont été beaucoup augmentées par les recherches de M. Vasseur. 


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CAMPBON /e Guelgrd, russe le Fryaud Aiglanne le Grand.Be 
; : E Fee Suvensi 
ä Plesse 


Fous 5 3 Chaux î le Chilelier / Pquxs ë ruisseau 


15) 


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Fig. 2. — Coupe DE CAMPBON AU HAMEAU DU GRAND-BEC (d’après M. Vasseur) 
Long. : 1/50000 ; haut, : 1/5000. 

9, Argiles à graviers (Quaternaire).— CALCAIRE GROSSIER SUPÉRIEUR. 6° 30ne : 
8, calcaire souvent siliceux el marnes saumâtres lacustres; 7, Marne 
argileuse verte (Banc vert). 5 zone : 6, Sables et grès calcarifères ou 
argileux et calcaire à empreintes de coquilles marines (Cerith. parisiense, 
etc. (Banc de coquillages); 5, Sable coquillier de Campbon (Sable de la 
Close). {° zone : 4, Grès cälcarifère avec Orbitolites et Ostrea mutabilis. — 
CALCAIRE GROSSIER INFÉRIEUR. 3° zone : 3, Calcaire grossier à Milioles et 
Orbitolites complanata. — TERRAINS CRISTALLINS. 2. Eclogite: 1, Gneiss, 
t, Micaschistes ; £? ;!, Gneiss granulitique. 


» 


Celui-ci, dans sa liste de la 5° zone, porte le nombre des espèces à 
251, dont 246 pour les Mollusques seulement. 

Depuis M. Vasseur, quelques recherches, mais peu suivies, ont 
été faites ; elles sont comprises dans le travail de M. Cossmann, et 
ont porté à 384 le nombre des espèces de Mollusques, seul embran- 
chement étudié jusqu'ici. 

Les espèces les plus abondantes à la Close sont : 


Auricula Monthiersi Vass. Pleurotoma plebeia Sow. 

—  Douvillei Vass. — rudiuscula Des. 
Marinula labrosa Cossu. Drillia armoricensis Cossx. 
Bullineila Brug'uieri Desu. —  Vasseuri Cossx. 
Acrostemna coronatumm LAMK. Raphitoma campbonensis Vass. 


Plicobulla Dumasi Cossx. Cryptoconus filosus LAMK. 


en  ÉÉ 


1908 EXCURSION A CAMPBON 613 


Hemiconus Tromelini Vass. 

— peraratus CossM. 
Olivella impressa Vass. 
Ancilla Ripaudi Vass. 
Marginella eburnea Lau. 
Cryptospira ovulaia LAMK. 
Voluta proboscidifera Cossu. 
Mitra Berthelini Cossu. 
Melongena Dumasi Cosss. 
Suessionia Bergeroni VAss. 

— armoricensis VASss. 
Tritonidea poly gona LaAMK. 
Trophon Plini be Rainc. 
Eutritonium Dumortieri BAuUD. 

— polyzonalis VAss. 
Cypræa elegans DEFR. 
Cerithium Monthiersi Vass. 

— Morg'ani Vass. 

— fragile Des. 


Bitlium semigranulosum Lam. 


—  Dagincourti Vass. 
Rhinoclavis unisulcatus LAMKk. 
Potamides scalaroides Desu. 

— Douvillei VAss. 

— tricarinatus LAMK. 

—— præcinctus Coss. 
Batillaria campbonensis Vass. 

—  britanna Vass. l 
Triphora inversa LAMK. 
Diastoma costellatum LAMK. 


Sandbergeria turbinopsis Desu. 
Aurelianella rissoides Cossm. 
Teliostoma Dumasi Cossu. 
Vermetus conicus LAMK. 
Mesalia Cailliaudi Cossu. 
Turritella Velaini VaAss. 
Bayania Bezançoni Vass. 
Litiorina armoricensis VAss. 
Discohelix Dixoni Vass. 
Solarium Dufouri Vass. 
Calyptræa lamellosa Desu. 
Natica Vasseuri CossM. 
MNeritina lineolata et var. DES. 
Monodonta multicordata CAïLL. 
Ostrea subelongata Dur. 
Arca prærudis Dur. 

— articulata DES. 

—  proxima Dur. 

—  mixa Dur. 
Axinæa fimbriata Dur. 
Trinacria deltoidea LAMK. 
Venericardia serrulata Disu. 

— ornata Desu. 
Crassatella Lepeltieri Dur. 
Phacoides Geslini Dur. 

Chama turg'idula LaAmK. 
Cardium proximum Dur. 
Coralliophaga campbonensis Dur. 


: Mactra orthog'onalis Dur. 


Etc., etc. 


Remontant en voitures, la Société se rend à Campbon, où, en 
attendant le déjeuner, MM. Bézier et Dumas se rendent à la ferme 
du Bout-de-la-Lande, appartenant à M. Bastard, et où M. Bézier 
avait constaté que les limites de l’'Eocène s’étendaient beaucoup 
plus au Sud que ne l'indique la Carte géologique. 

En effet, à 100 mètres environ au S.E. de cette ferme, on a établi 
un abreuvoir dans lequel on a rencontré les Sables de la Close 
au dessous de 1 m. de terre végétale. Ces sables renferment beau- 
coup de coquilles brisées, entre autres Mactra orthogonalis 
Durour, très reconnaissable. Le fond de l’abreuvoir paraît reposer 
sur le Grès à Ostrea mutabilis, car on trouve des fragments de 
cette roche dans les déblais. 

Un peu plus loin, des fouilles pour la fondation d’un petit aqueduc 
ont atteint également les Sables deila Close. 


614 , A. DUMAS 5 Sept. 


Il résulte de ces constatations que la limite de l’Eocène doit être 
reportée, sur la carte, à 500 m. au moins, plus au Sud aux abords 
de la ferme du Bout-de-la-Lande. 


Le déjeuner a lieu à l'Hôtel Macé, sous la très aimable présidence de 
M. Le Cour Grandmaison, maire de Campbon et sénateur de la Loire- 
Intérieure. 


Après déjeuner, on va visiter le gisement des éclogites; le bourg 
de Campbon est bâti sur un filon de cette roche, mais elle est ici 
modifiée et mal représentée; par suite, on se rend à un gisement 
situé entre le village de la Turpinais et le chemin de fer et qui 
présente de l’éclogite typique. 

La Société se rend ensuite aux fours à chaux de Pancaud, sous la 
conduite de M. Bastard, leur propriétaire. Les anciennes carrières, 
dont M. Vasseur a donné de belles coupes, sont aujourd'hui 
remblayées, et l'exploitation actuelle n’attaque plus que les couches 
supérieures, situées dans le calcaire lacustre, où on remarque un 
banc d'argile verte. On ne trouve pas de fossiles dans ces couches, 
mais M. Bastard met à la disposition de la Société les fossiles trouvés 
par les ouvriers dans le « banc de coquillages » ; ce sont surtout 
des moules peu déterminables spécifiquement ; on remarque prinei- 
palement les moules internes du grand Cérithe rapporté jusqu'ici 
au Cerithium parisiense, puis de beaux fragments de trones de 
Palmiers silicifiés. 

Au delà des carrières, M. Bastard nous fait voir une fouille qu'il 
a fait exécuter en vue de montrer à la Société un grès marneux qui 
contient beaucoup d'empreintes végétales, parmi lesquelles 
M. Édouard Bureau croit reconnaître son Verium Vasseuri. La 
position de ces grès relativement aux sables de la Close sera 
intéressante à rechercher. 

De Pancaud, la Société est conduite, par M. Le Cour Grand- 
maison, au château de Coislin, sa propriété, bien connue par la 
riche faune qu'elle renferme ; malheureusement les gisements se 
trouvent pour la plupart dans le parc, et, malgré l'extrême obli- 
seance du propriétaire pour les géologues, il n’est guère possible 
d'abuser de son amabilité pour bouleverser ses pelouses et ses 
belles prairies, afin d’en extraire les fossiles. 

M. Le Cour Grandmaison avait eu l’obligeance de faire exé- 
cuter une fouille à côté d’un gisement qui avait fourni autrefois 
de fort beaux fossiles, notamment la belle Ampullina bathy- 
glphis Cossm., mais cette fois nos recherches ont été malheu- 
reusement infructueuses sur ce point. 


ed à 


1908 EXCURSION A CAMPBON 615 


Après un lunch au Château de Coislin, dont le propriétaire et sa famille 
ont fait gracieusement les honneurs, la Société remonte en voitures pour 
Savenay et rentre à Nantes à 6 heures. 


Dans la soirée, la Société est reçue dans les salons de l’hôtel du XT 
corps d'armée, où le général Jourdy reçoit ses confrères avec la plus 
parfaite amabilité. 


Excursion du 4 Septembre à Saffré et au Bois-Gouëêt 


PAR Aug. Dumas 


A8h. 1/2 du matin, la société prend à la gare de Nantes le train de 
Châteaubriant, et à la station de Nort, elle trouve les voitures qui la 
conduisent à Saffré pour l'étude des gisements de cette localité rendue 
célèbre par les travaux de M. Vasseur. 


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Alkitude 10" 


Fig. 3. — CouPE DES TERRAINS TERTIAIRES DE SAFFRÉ. 
Lon£g. : 1/50 000; haut. : 1/2 500. 

QUATERNAIRE ? : 9, Argile à graviers. — MIocÈNE INFÉRIEUR : Calcaire de 
Beauce, Aquitanien : 8, Meulières à empreintes de Bithinies et bois silicifiés : 
7, Calcaire à Limnæa cornea et Bithinia Dubuissoni. — Sables de Fontaine- 
bleau, Stampien : 6b, Calcaire plus fin que le suivant, blanchâtre, compact, 
à empreintes de Cerithes, Lucines, ete. (Identique au banc des Lèches de la 
Chausserie) : 6a, Calcaire grossier marin à Milioles et Archiacina armorica. 
Cerithium plicatum, C. trochleare, ete. : 5, He verdâtres ou jaunâtres.— 
ÉOCÈèNE Moyen ; Calcaire grossier supérieur : , Marnes et argiles blanches 
et verdâtres, sans fossiles; 3, Grès de Bois-Gouëêt à empreintes végétales et 
Cerithium tricurinatum, etc.; 2, Sables coquilliers de Bois-Gouêt. — 
GOTHLANDIEN : 1, Schistes argileux et talqueux (Schistes métamorphiques, 
Cailliaud). 


Le bassin de Saffré a été étudié et décrit avec beaucoup de détails 
par M. Vasseur, dans sa thèse ; la coupe de la figure 5, donnée 
par lui, montre la succession des couches dans ce bassin. 

Au-dessus des schistes gothlandiens, l'Éocène y débute par les 


616 A. DUMAS 5 Sept. 


Sables coquilliers de  Bois-Gouët surmontés par des Grès à 
empreintes végélales et qui ont été assimilés aux Sables de la Close; 
ces grès paraissent affleurer sur tout le pourtour du bassin et cons- 
tituent probablement les importants affleurements que M. Barrois 
a indiqués sur la feuille «Saint-Nazaire», entre Saffré et le chemin 
de fer de Châteaubriant. Au-dessus des grès, M. Vasseur signale 
des marnes et argiles sans fossiles. 

L'Éocène est surmonté, à Saffré, par le Miocène inférieur: sans 
qu'on ait pu reconnaitre jusqu'ici la relation exacte entre les deux 
étages. Le Miocène débute par des argiles, auxquelles succèdent 
des calcaires marins caractérisés par l’Archiacina armorica, puis 
des calcaires plus fins à empreintés de coquilles saumâtres. Ces 
couches représentent le Sfampien, qu’on retrouve beaucoup mieux 
développé dans le bassin de Rennes. 


Au-dessus de ces couches marines viennent des calcaires 


lacustres à Limnæa cornea et Bithinia Dubuissoni, puis des Meu- 
lières à Bithinies et bois silicifiés, ensemble qui représente le 
Calcaire de Beauce ou Aquitanien. | 

Le grand intérêt stratigraphique du bassin de Salfré vient de la 
superposition, sur ce point, des deux étages Éocène et Miocène, 
circonstance qui ne se retrouve pas ailleurs en Bretagne. Malheu- 
reusement pour le stratigraphe, la surface du sol partout cultivée 
et recouverte de limon ne laisse rien apparaître de la constitution 
du sous-sol, el M. Vasseur n’a pu établir ses coupes et ses cartes 
qu'au moyen de nombreux sondages ; aussi n’espère-t-on pas faire 


beaucoup d'observations stratigraphiques, mais on compte se 


rattraper sur d'’abondantes récoltes de fossiles au Bois-Gouët, but 
piincipal, d’ailleurs, de l'excursion. 

Arrivée à Saffré vers 10 heures, la Société se rend ,avant déjeuner, 
à la bifurcation des routes d’Augrain et de Bois-Gouët pour voir 
le calcaire lacustre rapporté au Calcaire de Beauce (Aquitanien). 
Dans les débris des champs, on trouve d'assez nombreux moules 
de Limnées, Bithinies et Cyclostomes, mais peu déterminables. 


Le déjeuner a lieu dans une des salles de la mairie de Saffré, mise 
obligeamment à la disposition de la Société par le Maire, qui la prie 
d’agréer tous ses regrets de ne pouvoir assister à la réunion. Au dessert 
on adresse à M. Vasseur une dépêche lui exprimant les regrets de la 
Société de ne pas le voir assister à une réunion qui avait pour but de 
consacrer le résultat de ses brillantes études sur le Tertiaire de l'Ouest 
et dont elle eût été heureuse de pouvoir le féliciter sur place ‘. 


1. M. VAssEUR a remercié par dépêche, adressée à M. Bureau le 11 sep- 
tembre, les membres de la Société, en ajoutant « qu'il n’avait pas changé 
d'avis sur l’âge des Sables du Bois-Gouët, qui, pour lui, est indiscutable ». 


1908 EXCURSION À SAFFRÉ ET AU BOIS-GOUËT 617 


Après déjeuner la Société se rend en voitures à Bois-Gouëêt qui est 
situé à 3 km. S.0. de Saffré, et où M. L. Bureau a fait préparer une 
belle fouille en vue de l’excursion de la Société. 


Voici la coupe détaillée du gisement de Bois-Gouët donnée par 
M. Vasseur, d’après ses sondages (fig. 4). 


55.0 4 Fine 
J ouile 


2 eule 


Fuisseau de lromer vin, 
Î de M. Pele. 


Aorher Libeaud 
1 Foutlle 


L] 


Fig, 4. — Coupe DU CALCAIRE GROSSIER SUPÉRIEUR DU BoOlIs-GOUÉT. 
Long : 1/10 000 ; haut. 1/500 
14, Terre végétale ; 12-13, Graviers de quartz, sables ferrugineux et argile 
(Pliocène ?); 6-11, Argiles et marnes sans fossiles ; 2-5, Grès et argile 
sableux à empreintes de coquilles et de végétaux terrestres ; 1, Sables coquil- 
liers de Bois-Gouët. 


Rappelons succinctement les documents publiés jusqu'ici sur la 
faune de Bois-Gouët. 


Dans sa thèse, M. Vasseur a donné une liste de 438 espèces de ce 
gisement ; comme suite à ce travail il devait publier une partie paléon- 
tologique vainement attendue jusqu'ici; seul, un atlas de 12 planches, 
qui n’a pas été mis dans le commerce, mais a été distribué par l’auteur 
à ses amis, a fait vivement regretter Île retard apporté à cette publi- : 
cation. 

En 1881,M. Dufour, alors directeur du Musée de Nantes, a fait paraitre, 
dans les Annales de la Société académique de Nantes, une « Etude des 
fossiles des sables éocènes de la Loire-Inférieure » ; ce travail, qui n’a 
pas été continué, ne comprend que les Pélécypodes. 

En 1895, il a été fait, sur l'initiative de conchyliologistes parisiens, une 
importante fouille qui a été très fructueuse ; les matériaux répartis entre 
de zélés et patients chercheurs ont permis de retrouver non seulement 
toutes les espèces signalées par M. Vasseur, mais encore d en découvrir 
une grande quantité d’autres nouvelles. Cette faune a été décrite (avec 
celle de Campbon et d’Arthon toutes les espèces étant figurées) par 
notre éminent confrère M. Cossmann, dans le Bulletin de la Société des 
Sciences naturelles de l'Ouest de la France, années 1895 à 1906 (et tirage 


618 A. DUMAS 5 Sept. 


à part en 3 vol., 45 planches). Le résumé statistique qui termine ce 
travail, en ce qui concerne Bois-Gouët seulement, montre que le nombre 
des espèces déterminées de Mollusques s’est élevée à 936 (la liste de 
M. Vasseur en comprend 380, nommées ou non nommées), et que le 
nombre des espèces communes entre les Sables de Bois-Gouët et ceux de 
la Close s'élève jusqu’à 293. 


Parmi les espèces nouvelles provenant de cette dernière fouille 


et les plus intéressantes pour la faune éocène, on peut citer les 
suivantes : : 


Belemnosis anomala Sow. Subemarginula paucicostata Coss. 
Bayanoteuthis armoricensis Coss.  Emarginula gouetensis Coss. 
Carinaria mirabilis Coss. Lima gouetensis Coss. 
Helix armoricensis Cossu. Perna incavata Cossn. 
Daphnella eocenica Cossx. Septifer cyrtomorphus Cossu. 
Campanile rarinodosum Cossx. Modiola notorhine Cossu. 
Aurelianella rissoides Coss. Chonocardia Oppenheimi Cosss. 
Dumasella pretiosa Cossu. Hindsellia Bourdoti Cossu. 
Ceratia Dumasi CossM. Namnetia discoides Coss. 
Scala tenuicincta Coss. Sportella namnetensis GossM. 
Crassiscala millepunctata dE Oryctomya splendida Cossx. 
Boury. Gastronopsis Bureaui Coss. 
Otomphalus Dumasi Cossx. Etc., etc. 


Eucyrclus Bureaui Cossv. 


Pour faciliter les recherches, nous croyons devoir extraire du 
travail de M. Cossmann une liste des espèces les plus apparentes 
ou qu'on trouve le plus abondamment à Bois-Gouët. 


Beloptera belemnitoidea BraïNv. Bela decussata Cossu. 
Belosepia Blainvillei Des. — Bourdoti Cossx. 

— Dujfouri VAss. Drillia armoricensis Coss. 
Vasseuria occidentalis Mun.-Cu. —  Vasseuri Cossu. 
Limnæu gouetensis Cossm Borsonia obesula DEsu. 
Auriculanamnetensis VAss. —  turbinelloides DEsu. 

—  Heberti Vass. Raphitoma plicata LAMK. 

—  Monthiersi Vass. . dyctiella Cossu. 

—  Douvillei Vass. Peratotoma striarella LAMK. 
Marinula labrosa Cossx. — ozocolpa Coss. 
Actæon Octavi VAss. T'hesbia microtoma Coss. 

— Bevaleti BAub. Cryptoconus lineolatus Des. 
Scaphander tenuistriatus Coss. — pilosus LaAMKk. 
Bullinella brachymorpha Cossx. == priscus SOW. 
Ringicula Morleti Vass. Hemiconus peraratus CossM. 
Terebra armoricensis Cosss. — Tromelini VAss. 
Pleurotoma uriserialis DESH. Conus Bareti VAss. 


— undata LAMK —  britannus VAss. 


1908 EXCURSION A SAFFRÉ ET AU BOIS-GOUËT 


Uxia rhabdota BAYAN. 
-— ceutæniata CossM. 
Olivella impressa V Ass. 
—  gibbosula Vass. 
Ancilla aperta VaAss. 
—  dubia DEsu. 
Marginella eburnea LAMK. 
— dentifera LAMK. 
Cryptospira Geslini Vass. 
— suboliva Cossu. 


— cenchridium Cossu. 


Volutilithes Bureaui Cossu. 
Lyria harpula LAMK. 

Mitra crebicosta LAMK. 
Conomitra fusellina LAMK. 

— namnetensis CossM. 
Dolicholathyrus pachyozodes C. 
Lathyrus gouetensis Coss». 
Melongena namnetensis Vass. 

— Dumasi Coss. 

— conuloides CossM. 
Strepsidura brevispina Cossu. 
Suessionia armoricensis VASS. 
Siphonalia Vasseuri Cossu. 
T'ritonidea exisa LAMK. 

— Munieri VAss. 

= poly gona LAMK. 
Murex contabulatus LaAMKk. 

—  Athenasi Vass. 
Ocenebra Dubuissoni VASss. 
Trophon Plini DE Rainc 
Butritonium Dumortieri BAUR. 

— Bureaui CossM. 
— triang'ulum VASss. 
Cypræa elegans DEsu. 

—  Cailliaudi VAss. 
Rimella fissurella LaAmK. 

—  princeps Vass. 
Terebellum armoricense VAss. 
Cerithium serratum BRUG. 

— Renati VAss. 

_ Gravesi DEsx. 

_ Monthiersi VAss. 

— Lucii VAss. 

— Morg'ani VaAss. 
Rhinoclavis unisulcatus LAMK. 
Benoistia millegranum Cossu. 


619 


Potamides perditus BAYAN. 

— erroneus CossM. 
— Philippi Vass. 

— Carezi VAss. 

_ conoideus LAMK. 
— tricarinatus LAMK. 
_ Andrei VAss. 

— Ripaudi VASss. 

— Athenasi VAss. 

_ armoricensis VASS. 
— Fernandi Vass. 

— interruptus LAMK. 
— scalaroides DEsx. 
— Douvillei VAss. 
Tympanotomus Patrici VAss. 

— Lacazei VAss. 
Pyrazus pentagonatus Scuror. 
Batillaria Bayiei VAss. 

— britanna VASs. 
Bittium adelomorphum Cossn. 
—  semigranulosum LAMK. 
—  Dagincourti Vass. 
—  evanescens COssM. 
Tenuicerithium fragile Desu. 

— limbatum Des. 
Cerithiopsis trachycosmeta Cossx. 
Newtoniella clavus LAMK. 


— quadrisulcata LAMK. 


Trypanaxis paucilirata Cossx. 
— goniostropha Cossu. 

Triphora sinistrorsa Desu. 

—  inversa LAMK. 

—  singularis DESH. 
Diastoma costellatum Lam. 

— imbricatum Coss. 
Sandberg'eria communis DEsu. 
Teliostoma Dumasi Coss. 


Discovermetus planorbularis Coss. 


Vermetus conicus LAMK. 

— conotdalis VASs. 
Mesalia vermetina Cossu. 

—  Cailliaudi Coss. 

Turritella Vasseuri Cossu. 

— Velaini VAss. 
Bayania Bezançoni Vass. 

-  gouetensis CossM. 
Littorina armoricensis VASs. 


620 A. DUMAS 5 Sept. 


Littorina g'oniata Coss. 
Discohelix Dixoni Vass. 
Solarium Dufouri V Ass. 

— Lebescontei VAss. 
Rissoina clavula Desu. 

— _ plicatilis Desun. 
Pseudotaphrus Bourdoti Cossu. 
Nystia polita Epw. 
Dissostoma mumia LAMK. 
Hipponyx dilatatus LaAMK. 

— cornucopiæ DEFR. 
Cabptræa aperta SocAND. 

— lamellosa Desu. 
\enophora rhytida Cossu. 
Ampullina grossa DEsu. 

—  parisiensis D'ORB. 

— Vasseuri Coss. 
Cepatia cepacea LAMK. 

Natica microglossa DEsu. 
—  epiglottinoides Desu. 
——  labellata LAMK. 
—  arenularia VASss, 
Adeorbis semistriatus Desu. 

—  similis Desu. 

— namnelensis VASS. 
Scala Morgani VAss. 
Crassiscala millepunctata ve Bour. 
Acrilla Dubuissoni VAss. 
Arcisa britanna be Bour. 
Eulima rectilabrum Coss. 
Syrnola Falloti Vass. 
Odontostomia Oppenheimi Cossm. 

— Dumasi Cossu. 
Nerita tricarinata LamK. 
—  namnetensis VASss. 
—  Baylei Vass. 
—  Bourdoti Cossu. 
MNeritina lineolata Desu. 

—  Malescoti Vass. 
Phasianella princeps VAss. 

—  Morgani Vass. 

— _ parisiensis D'OR. 
Turbo Munieri VaAss. 
Leptothyra occidentalis Cossu. 
Collonia marginata Lamk. 

—  acutispira Cossy. 
Gibbula sulcata LaAMK. 


Gibbulla fraterculus DEsu. 
Solariella elevita Cossx. 

-- subcraticulata Cossu. 
Eumargarita Bourdoti Coss. 
Trochus britannus VASss. 

—  Athenasi VAss. 

—  Bareti VaAss. 
Calliostoma Bezançoni VaAss. 
Liotia Warni Des. 

—  Malescoti VAss. 
Delphinula calcar LaMK. 
Velainiella columnaris V Ass. 
Subemarginula radiola LAMK. 

— Defrancei Cossu. 

— paucicostata Coss. 
Fissurella labiata Desx. 
Acmæa conica DESH. 
Patella Bourdoti Cossn. 
Dentalium substriatum DEsu. 

—  fissura LAMK. 

Siphonodentalium armoricense 

Cossn. 

Ostrea subelong'ata Dus. 
Plicatula elegans DEsu. 
Chlamys infumatus LAMK. 
Lima spatulata LAMKk. 

—  Bureaui Coss. 

Avicula fragilis DEsu. 
Crenella cucullata DEsu. 
My'tilus armoricensis VASss. 
Arca parallelogramma Dur. 
— prærudis DESH. 
—  spatulata DEsu. 
—  Marceauxi Des. 
— angusta LAMK. 
— mixta Dur. 
Axinæa gouetensis Cosss. 
Limopsis homala Dur. 
Trinacria deltoidea LAMK. 
— media Drsu. 
Nucula securicula Dur. 
Leda striata LAMK. 
Venericardia serrulata DEsu. 
— ornata DESH. 
— onerata DESu. 
— Oppenheimi Cossn. 
— calcitrapoides LAmx. 


1908 EXCURSION A SAFFRÉ ET AU BOIS-GOUËT Gar 


Microstagon pernitidum Cossu. 
Crassatella intercrenata Cossu. 


—— trigonata LAMK. 
Phacoides axinoides Dur. 
— profundus Dur. 
— albellus LAMK. 


Divaricella namnetensis Cossu. 


Diplodonta difficilis Cossu: 
Corbis lamellosa LAMK. 
Chama turgidula LAMK. 
Cardium verrucosum DEsu. 
—  sub-Passyi Dur. 
—  proximum Dur. 
— cornutum CossM. 


Goniocardium Heberti VAss. 


Cyrena Cailliaudi Vass. 
Isodoma triang'ularis Dur. 


Meretrix unduliferau Cossu. 
—  subanaloga Dur. 
Marcia subtexta Dur. 

—  subscobinellata Dur. 
Donax Pissarroi Gossu. 
Psammodonax sub-Caillati Dur. 
Psammobia arctata Dur. 
Arcopag'ia namnetensis CossM. 
Tellina subcorneola Dur. 

—  tellinella Dour. 

Corbula pixidula Desu. 
—  ficus SOLAND. 
Sphenia Passyana Des. 

—  Dubuissoni Dur. 

—  haudradiata Cossx. 
Solen proximus DeEsu. 
Martesia scobinula Dur. 


Sunetta Cailliaudi Dur. — Dumasi Cosss. 
—  Monthiersi Vass. Terebratulina squamulosa Bauo. 
Meretrix sub-Heberti Dur. — tenuilineata BAUD. 


Outre les travaux ci-dessus, M. M. Leriche a donné dans le Bulletin 
de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France (2"° sér., 
t. VI, 1906, p. 179) une note sur les Vertébrés de Bois-Gouët, suivie 
d'une seconde note où il fait un rapprochement ingénieux entre les 
Vasseuria et les Belosepiella trouvés dans le gisement, rapprochement 
qui a été combattu par d’autres gévlogues. 

A Bois-Gouët, la Société a trouvé la fouille en pleine activité, 
à protondeur voulue, et très réussie. Le sable, criblé au fur et à mesure 
de l'extraction, est versé sur de longues tables autour desquelles chacun 
peut déployer toute son activité aux recherches de fossiles ; les grosses 
espèces, retirées à la main au cours de la fouille, sont mises à la dispo- 
sition des membres, qui peuvent en faire ample provision Enfin, au fond 
de la fouille, les plus enthousiastes, dans l’eau jusqu’à la cheville, 
réussissent à pêcher de fort beaux échantillons d’Auricula Heberti et de 
gros Cérithes. La plupart des fossiles énumérés ci-dessus ont pu être 
récoltés, cependant le curieux Potamides Andrei Vass. s’est montré 
rarement complet; on a trouvé aussi trois belles dents intactes de 
Lophiodon. 

Bref, grâce aussi au temps qui s'était remis au beau, le succès de la 
fouille a été complet, et chacun félicite et remercie M. L. Bureau du 
résultat obtenu. 

C'est à grande peine qu’au signal du départ, à 4 h. 1/2, on peut décider 
les excursionnistes à remonter en voitures pour rentrer à Nantes, où on 
arrive à 7 h. du soir. 


622 A. DUMAS 8 Sept. 


La Municipalité avait tenu à souhaiter la bienvenue aux membres de 
la Société géologique de France ; aussi le soir à 9 heures, M. Guist’hau 
Maire de Nantes, entouré des membres de son administration, recevait- 
il, avec une parfaite amabilité, les nombreux congressistes dans les 
salons de l’Hôtel-de-Ville. 


Séance du Mardi S Septembre 1908 


PRÉSIDENCE DE M. ÉDOUARD BUREAU, PRÉSIDENT 


La séance est ouverte à 9 heures du soir dans la salle des fêtes de la 
mairie de Châteaubriant. 


M. L.-P. Davy excuse en quelques mots le maire de Châteaubriant, 
qui, empêché, ne peut assister à la séance. Des remerciements sont 
votés au maire, qui a bien voulu mettre à la disposition de la Société la 
salle des fêtes. 


Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 


Nantes : Visite du Museum d'Histoire Naturelle et de la Ville, 
le Samedi 5 Septembre 


Le matin, à 8 h., rendez-vous avait été donné au Museum d'Histoire 
Naturelle, situé Square de la Monnaie, où les membres de la Société 
furent reçus par M. Louis Bureau, directeur. 


Dans le vestibule figurent quelques grands échantillons de 
paléontologie, particulièrement des spécimens en nature et des 
moulage de Bilobites et de Vexillum du grès armoricain: un 
moulage de la Pierre-de-la-Gionne, table d'un dolmen de la forêt 
d'Andaine, dans l'Orne, dont la face supérieure présente des Bilo- 
bites de grande taille, encore enchassés dans la roche; d'autres 
moulages reproduisant les empreintes de Bilobites de la Roche- 
des-Vaux d’Aubin, près Trun, dans l'Orne, décrites par Deslong- 
champs père sous ce nom: les pas de bœufs et les bouts de la 
canne de l'homme à la calotte rouge ; empreintes laissées sur la 
roche, suivant la légende normande, par un pâtre conduisant son 
troupeau. 


On monte ensuite au premier étage. Deux galeries sont consacrées à 
la zoologie générale, une troisième est réservée aux collections zoolo- 
giques régionales, comprenant les cinq départements de la Bretagne et 


RÉ ÉÉÉÉNÉRSS  S  e 


| 


La dt 


1908 VISITE DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE NANTES 623 


celui de la Vendée. La collection des Poissons de la région est particu- 
lièrement remarquée. 


Après avoir visité la zoologie, les membres de la Société des- 
cendent au rez-de-chaussée, entièrement consacré à la minéralogie, 
à la géologie et à la paléontologie. 

M. Ch. Baret donne des explications sur la collection générale 


de minéralogie et sur celle de la Loire-Inférieure dont il a fait don 
au Museum. 


M. A. Dumas montre aux géologues s’occupant plus spéciale- 
ment du Tertiaire, les fossiles des gisements de Campbon, de Bois- 
Gouët et du Pigeon-Blanc, qu'ils viennent de visiter. 


M. Edouard Bureau présente à ses confrères les premiers indices 
de la flore dévonienne du bassin d'Ancenis et la riche flore du 
Culm. 


De son côté, le directeur, M. Louis Bureau, montre les faunes 
paléozoïques du massif breton, provenant des récoltes du baron 
Bertrand-Geslin, de Cailliaud, et, surtout, de la collection Paul 
Lebesconte, acquise récemment par une souscription publique, 
ouverte par un comité d'initiative, dont beaucoup de membres 
sont présents, et offerte au Museum de Nantes. 


A midi, les congressistes, au nombre de cinquante, se trouvaient 
réunis dans les salons Turcaud, où un déjeuner leur était offert par le 
directeur du Museum, auquel assistaient M. Rault, préfet de la Loire- 
Intérieure, le Général Jourdy, commandant le X[° corps d’armée et 
M. Guist’hau, maire de Nantes. 

Au champagne, M. Louis Bureau a remercié le Président de la Société 
géologique de France d’avoir choisi la région nantaise pour lieu de la 
réunion extraordinaire. Il a vu avec plaisir l'intérêt qu'ont pris les 
excursionnistes, dans la visite des gisements tertiaires du Pigeon-Blance, 
de Campbon et de Bois-Gouët. IL espère que les excursions dans le 
bassin du Dévonico-Carboniférien de la Basse-Loire et celles dans le 
Silurien et le Dévonien de Châteaubriant, sous la direction de M. L, 
Davy, laisseront des souvenirs durables à ses confrères, qu’il remercie 
de tout cœur. 

M. Henri Douvillé, prend ensuite la parole, pour adresser ses remercie- 
ments au maire de Nantes et aux organisateurs de cette réunion, 
MM. Ed. et L. Bureau, L. Davy et A. Dumas. Il félicite ces derniers de 
l’heureuse innovation du Livret-Guide, distribué aux excursionnistes, 
comme cela s’est fait dans les grands Congrès. Après le déjeuner on se 
divise par groupes pour visiter la ville, le musée des Beaux-Arts, le 
musée d’archéologie ou musée Dobrée, le jardin des Plantes, etc. 

Le soir, après diner, les membres de la Société se sont réunis en 
séance au Musée d'Histoire naturelle. 


624 LOUIS BUREAU 8 Sept. 


Excursion du 6 Septembre 
à Montjean, Chalonnes et Rochefort-sur-Loire 
PAR Louis Bureau 


Partis de Nantes, gare d'Orléans, à 6 h. 25 du matin, les 
excursionnistes sont arrivés en gare de Champtocé à 7 h. 55. 
Avant de monter en voitures, on a constaté près de cette gare, 
dans le talus de la route, les schistes gothlandiens habituellement 
verts et rouges, mais, ici, décolorés, sériciteux, avec cristaux de 
quartz, métamorphisme dû aux microgranulites de la région ; 
puis les phtanites caractéristiques de l'étage, visible dans une 
petite carrière aujourd'hui abandonnée. 

Un banc de calcaire, intercalé dans les schistes, comme nous 
en observerons à Rochefort-sur-Loire, a été mis à découvert près le 
pont du chemin de fer, à l'époque de la construction de la voie. 
Nous retrouverons cet étage, non seulement sur le bord sud, mais 
au centre du bassin, entre le tombeau Leclerc, près la ferme de la 
Maison-Neuve (E. de Montjean) et le four Saint-Vincent (O0. de 
Chalonnes), où un anticlinal le ramène au jour. 

Nous montons dans les voitures pour traverser la Loire, et nous 
arrivons à Montjean situé sur la rive gauche du fleuve. 


Grauwacke supérieure du Culm. — Montjean est construit sur 
la Grauwacke supérieure du Culm (ce nom étant pris dans le sens 
géologique et non pétrographique), Jungste grauwacke des 
Allemands, avec houille, psammites, pierre carrée (tufs porphyri- 
ques), grès de pierre carrée, poudingues de pierre carrée et 
poudingues quartzeux. 

Les exploitations de houïlle ont cessé, depuis quelques années, 
à la mine de Montjean, les galeries ayant été envahies par les 
infiltrations des eaux de la Loire. 

Carrière de pierre carrée de la Garenne. — Arrivés au 
sommet de la côte, dans le bourg de Montjean, les excursionnistes 
descendent pour visiter la carrière de pierre carrée de la Garenne, 
située dans un parc appartenant à Mme Poulain et activement 
exploitée pour l’empierrement des routes. C’est un tuf porphyrique 
jaune pâle ou verdâtre, se brisant en parallélipipèdes, d’où le nom 
de pierre carrée, alternant avec des lits gréseux et des poudingues 
à galets de pierre carrée. plongeant au Nord, vers le centre du 
bassin. 

Certains bancs sont riches en fossiles végétaux, conservés 
en relief, qui tranchent par leur coloration noire sur le fond de 


TE ya PQ me ec: 


1905 EXCURSION À MONTJEAN, CHA LONNES ET ROCHEFORT de 225 


couleur claire de la roche. On recueille Dactylotheca aspera 
Zeizz., Lepidodendron lycopodioides SrErN8. et on peut cons- 
tater la présence de gros troncs conservés avec leur forme cylin- 
drique, qui semblent appartenir au ZLepidodendron Velthei- 
mianuim STERNB. On trouve aussi parfois : Hymenophyllum anti- 
quum Evo. Bur., Sphenophyllum Daeyi Ep. Bur., Bornia pachys- 
tachy:a Bo. Bur., Lepidophloios laricinus STERrNs. 

Nous traversons le parc dans la direction du Sudet, dans le 
chemin qui le longe, nous observons un banc de poudingue 
quartzeux formant la base de la Grauwacke supérieure du Culm 
qui contient les veines de houille. 


Grauwacke inférieure du Cuim. — Continuant à descendre la 
série géologique, nous voyons, au-dessous du banc de poudingue 
quartzeux, la Grauwacke inférieure du Culm. 

Elle se compose de schistes bruns ou rougeâtres, alternant avec 
des bancs de grès argileux, assez riches en fossiles végétaux dans 
la région de Montjean. Pour en recueillir, nous faisons un trajet 
de 500 m. en voitures et nous descendons près du village de la 
Bégairie, où les talus d'un chemin montrent de bons affleurements, 
avec Stigmaria ficoides Ab. BRoNGx., Bornia transitionis F. A. 
Rœmer, Lepidodendron acuminatum Gæpr. et deux fossiles carac- 
téristiques de l'étage : Rhodea Hochstetteri Srur., Lepidocladus 
fuisseensis VArFr. 

Les voitures, qui nous attendaient sur la route, nous transpor- 
tent ensuite dans la direction de Chalonnes, en descendant les 
assises de la Grauwacke intérieure du Culm. 

Au moment d'atteindre la cote 52, nous passons, sans en cons- 
tater la présence, sur les schistes et grès argileux dévoniens à 
Psilophyton princeps, dont nous aurons occasion d'étudier les 
faciès variés, et sur lesquels repose, en ce point, la Grauwacke 
inférieure du Culm. 

Nous atteignons ensuite le calcaire givétien couronné par les 
schistes et grès argileux à Psilophy ton. 


Coup d'œil sur la région de Montjean à Châteaupanne. — Un 
chemin tortueux conduit à la carrière de calcaire givétien de 
Châteaupanne. Avant de s’y engager, les excursionnistes jettent 
un coup d'œil sur la constitution du pays : 

Au Sud, on aperçoit les coteaux élevés du Précambrien, suppor- 
tant, à mi-côte, les grès et schistes gothlandiens, puis le calcaire 
givétien. Ce dernier se trouve jalonné par les fours à chaux et les 
déblais de carrières formés, en partie, par les débris des faluns 


10 Janvier 1910. — T. VIII. Bull. Soc. géol. Fr. — 40. 


626 LOUIS BUREAU 8 Sept. 


miocènes à Bryozoaires qui recouvrent généralement le calcaire 
dévonien. 
Le calcaire que nous allons examiner dans la carrière de Chà- 
teaupanne, propriété de M. Clémenceau, est subdivisé, au voisinage 
de l’'Orchère, au Sud de Montjean, 
N. S. comme le montrent les coupes ci- 
È jointes, par un anticlinal gothlan- 
dien, caractérisé par des grès blancs, 
autrefois exploités, et des schistes 
avec ampélites, visibles dans les talus 
Fig. 5.— COUPE PRISE À 500 M. de la route de Montjean à la Pomme- 
A L'EST DE LA COUPE DE EA laye, entre la carrière de Paincourt 
FIGURE 6, (même légende). et l’ancienne carrière de l'Orchère. 
Cet anticlinal ne paraît pas se pro- 
longer beaucoup vers l'Est, car il n’atteint pas les exploitations de 
Châteaupanne, où les deux bandes de calcaire sont réunies. 
Sur la bande sud sont ouvertes les carrières de l’Orchère et du 


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Fig. 6. — Route DE MONTIEAN À LA POMMERAYE. 


p, Sables et graviers pliocènes ; m, Faluns miocènes à Bryozoaires ; 
hiva, Grauwacke supérieure du Culm ; avec houille x, poudingue p et tufs 
porphyriques (pierre-carrée) P G; Auivb, Grauwacke inférieure du Culm ; 
d6-5, Schistes et grès de Sainte-Anne à Psilophyton; däb, Calcaire givé- 
tien ; si-3, Schistes et grès gothlandien avec ampélites Am; xyl, Pré- 
cambrien. 


Petit-Lapin ; sur la bande nord, celles de Paincourt et de Mont- 
pellier. 


Carrière de calcaire givétien de Châteaupanne à Unecites Gal- 
loisi. — La carrière de Châteaupanne est la plus importante de 
la région. Le calcaire y acquiertune épaisseur d’environ250 mètres. 
Il se présente au centre sous l'aspect d’un massif corallien, sans 
stratification, formé de calcaire bleu veiné de calcaire blane spa- 
thique. Au Nord et au Sud de cette masse, les bancs nettement 


1908 EXCURSION À MONTJEAN, CHALONNES ET ROC HEFORT 627 


stratifiés plongent au Nord. Au Sud du calcaire se voient des 

schistes noirâtres, feuilletés, qui s’effritent facilement à l'air et dans 

lesquels on n’a pas trouvé de fossiles. Il est probable qu'ils sont 
dévoniens. : 

Une difficulté s'oppose toutefois à ce qu'on puisse préciser la 
limite entre le Dévonien etle Gothlandien. Les schistes gothlan- 
diens bruns ou noirâtres, lorsqu'ils sont dépourvus des ampélites, 
des phtanites et des Scolithes qui les caractérisent, se confondent 
avec les schistes dévoniens noirâtres qui leur succèdent. 

Nos observations nous conduisent cependant à admettre que les 
schistes dévoniens situés au Sud du calcaire sont d’une faible 
épaisseur. 

Sauf les Polypiers, qu'on peut recueillir dans les déblais et 
éboulis de la carrière, les fossiles sont généralement engagés 
dans la roche. On en voit quelques-uns en partie dégagés 
par les agents atmosphériques, dans les fissures du calcaire. Dans 
la partie nord de la carrière, certains bancs montrent, en saillie, 
Uncites Galloisi, Amphigenia ? Bureaui, Pentamerus Dapyt. 

La faune du Calcaire à Uncites Galloisi a été étudiée par 
MM. Nicholson, Œhlert* et Barrois°, qui y ont cité les fossiles 
suivants : 

Uncites Galloisi ŒuLrert. Ann. sc. g'éol. 1881, XIE, p. 5, pl. 4, fig. 1-4. 
— Montjean. 

Rhynchonella sp. ŒucerrT. L.c. p. 7. — Montjean. 

Pentamerus Davyi ŒuLrert. L.c. p. 7, pl. 4, fig. 10-13. — Montjean. 

— g'aleatus DALMAN (Atrypa); Schnur. Brach. d. Eifel, 1855, 

p- 196, pl. 29, fig. 2a, b. 

Pentamerus brevirostris Pace. (Stringocephalus). Pal. foss.of Cornwall, 
1841, p. 80, pl. 32, fig. 143. — Pentamerus globus Bron. (in coll.); fixé 
par Schnur. Brach. d. Eifel, 1853, p. 153, p. 197; pl. 31, fig. 4a, b. 

Amphigenia? Bureaui Œurert. L.c., p. 8, pl. 4, fig. 5-9. — Montjean, 
Chalonnes. 

Spirifer cabedanus be VERNEUIL. B.S.G.F., 1845, (2), IL, p.473, pl. 15, 
fig. 3. 

Athyris sp. BaArrois. Ann. Soc. géol. Nord. 1866, XIII, p. 204. 

Heliolites porosa Gozpr. (Astrea). Petref. Germ., 1826, p. 64, pl. 21, 
fig. 7. — Chalonnes. 

Heliolites sp. aff. interstincta WauLr. Œhlert, L.c., p. 11. — Montjean. 


1. NicHorson. On some new or imperfectly known Corals from the devonian 
rocks of France. Ann. and Mag. of Nat. Hist. 1881, p. 13-24, pl. 1. 

2. D -P. Œuzerr. Note sur le calcaire de Montjean et de Chalonnes (Maine- 
et-Loire). Ann. des Se. géol. 1881, XII, p. 1-12, pl. 4 et 5. 

3. Cu. BArroirs. Mém. sur le calcaire dévonien de Chaudefonds (Maine-et- 
Loire). Lille, Ann. Soc. géol. Nord, 1889, XIII, p. 170-205, pl. 4 et 5. 


628 LOUIS BUREAU 8 Sept. 


Amplexus tortuosus Prizrres. Pal. foss., 1841, p.8, pl. 83, fig. 8. — Am- 
plexus tortuosus GoLpr. Barrois, Ann. Soc. géol. Nord, 1886, XIII, 
p. 204. 

Zaphrentis sp. ŒuLerT. L.c., p. 11. — Montjean. 

Cyathophyllum cæspitosum Gorpr. Petref. Germ., p, 56, pl. 19, fig. 2a. 
b.c.d. = Barrois. Ann. Soc. géol. Nord, 1585, XIIL, p. 204. 

Spongophyllum torosum ScaLürer — Endophyllum Œhlerti Nicaozson. 
Ann. and. Mag. nat. Hist. 1881, p. 14, fig. A, B et Œhlert, L.c., p. 11. 

Favosites limitaris RomiNGER ? Nicholson in (Ehlert, {.c., p. ro. 

Favosites fibrosa Gocpr. (Calamopora). L.c., p. 82, pl. 28, fig. 3a, b, 4a, 
b.— Barrois. Ann. Soc. géol. Nord, 1886, XIII, p. 204. 

Favosites inosculans NicaozsoN. L.c., p. 20, fig. 4. 4a. — Chalonnes. 

Pachypora cervicornis DE BLAINVILLE (Alveolites). Dict. sc. nat., 1830, 
Lx, p. 369. — Calamopora polymorpha var. ramosa-divaricata Gozbr. 
L.c., 1839, p. 79, pl. 27, f. 3a, 4a, 4b et 4c. — (cæœt. excl.). 

Pachypora reticulata Gozpr. (Syringopora). Goldf. L.c., p.76, pl. 25, 
fig. 8. — Barrois, Ann. Soc. géol. Nord, 1885, XIII, p. 204. 

Trachypora n. sp. BARROIS, L. C., p. 204. 

Stromatopora concentrica Gozvr. Petref. Germ. 1862, p. 21, pl. 6, fig. 5 
(= suivant M. Barrois, les espèces distinguées par M. Nicholson in 
Œhlert, L.c., p. 11, sous les noms de Caunopora Montis Johannis 
Nicx., Clathrodictyon striatella »'Or8., C. sp. Nicu., Stromatopora 
regularis Von RosEN). — Montjean. 


Schistes et grès dévoniens de Sainle-Anne à Psilophyton 
princeps. — Le calcaire givétien est surmonté, au Nord, par les 
schistes à Psilophyton princeps DAW. de Sainte-Anne, que nous 
désignons ainsi du nom de la carrière, près Chalonnes, où ils 
sont bien représentés. 

Nous les distinguons ainsi des schistes et grès à Strophodonta 
comitans, Encrines et Psilophyton princeps du Fourneau-Neuf, 
près Chaudefonds qui sont situés, non au Nord, mais au Sud du 
calcaire givétien. Nous avons considéré ces derniers comme eifé- 
liens, dans le livret-guide', en raison de leur position entre le 
Gothlandien et Le Givétien et de la présence de Strophodonta comi- 
tans, espèce des schistes de Porsguen. 

Au point de vue lithologique, il y a identité entre les schistes et 
grès argileux grossiers, bréchoïdes, du Fourneau-Neuf et ceux de 
la carrière Sainte-Anne. La présence, dans les deux gisements de 
Psilophyton princeps Dawson n’est pas moins remarquable. Les 
schistes du Fourneau-Neuf ont fourni : 

1° Des tiges stériles lisses, avec protubérances transversales 
ayant porté des organes appendiculaires décrits comme feuilles ; 


1. Bureau Ed. et L., A. Davy et Aug. Dumas. Nantes. Bull. Soc. Sc. nat. 
Ouest de la France, 1908, (2), VIIL, 


1908 EXCURSION À MONTIEAN, CHALONNES ET ROCHEFORT 629 


2 Des tiges stériles décortiquées, avec costules interrompues de 
distance en distance (assurément par le passage de cordons vascu- 
laires se rendant dans les appendices). 

3e Des rameaux nus, une ou deux fois fourchus, ayant dû porter 
des sporanges. 

Toutes ces formes se trouvent, avec les suivantes, dans les 
schistes qui surmontent le Calcaire de Sainte-Anne. 

eo Des rhizomes finement striés, avec cicatrices punctiformes 
laissées par la chute des racines ; 

5o Des rameaux enroulés en crosse ; 

6 Des traces de sporanges. 

Pour les raisons que nous venons d'exposer, nous avons dû avoir 
des doutes sur l’âge eifélien attribué aux schistes à Strophodonta 
comitans, Encrines et Psilophyton princeps du Fourneau-Neuf. 
S. comitans est une espèce des schistes de Porsguen ; mais on sait 
tout ce qu'il a fallu à M. Barrois de recherches et de sagacité pour 
établir des niveaux dans cette grande épaisseur de schistes de la 
rade de Brest, s'étendant du Coblentzien au Famennien, sans que 
le Givétien ait été reconnu. 

Il est donc possible que cette espèce survécut, en Bretagne,après 
le Givétien (on la rencontre en Bohême de d° ag’). Dans ce cas, 
les schistes à Psilophy ton du Sud et du Nord du calcaire peuvent 
être synchroniques et supérieurs au calcaire givétien, si on applique 
ici les vues de M. Dupont sur l'envasement des récifs coralliens. 

Revenons aux schistes à Psilophyton princeps qui surmon- 
tent, au Nord, le calcaire givétien de la carrière de Châteaupanne 
et plongent comme lui vers le Nord. 

Au point de vue lithologique, ce niveau offre des faciès variés. 
Au contact du calcaire, sur une épaisseur de 5 à ro mètres et plus, 
c’est un grès argileux, grossier, à grains de quartz, passant même 
à des poudingues et à des brêches formées de débris de schistes, 
alternant avec des schistes micacés. 

Partout où elles ont subi pendant longtemps le contact de l’air 
(et c'est généralement dans ces conditions qu’on les observe), ces 
roches ont une coloration Jaunûâtre ou jaune brunâtre ; mais, dans 
les tranchées récemment ouvertes, ou en profondeur dans les 
tunnels, elles ont une coloration violacée ou bleu noirâtre. Ce sont 
les banes les plus riches en débris végétaux. 

Ces assises sont visibles sur une grande étendue du bassin. On 
les observe, de l'Ouest à l'Est, à la carrière de Paincourt, près 
Montjean, où elles sont, par exception, verticales ; dans la tranchée 
pratiquée au sommet de la carrière de Châteaupanne; dans celle 


630 LOUIS BUREAU S Sept. 


du Petit-Fourneau, qui en est proche ; au Nord du calcaire de la 
Maison-Neuve (O0. de Chalonnes); dans les carrières Sainte-Anne, 
Saint-Charles, Tarare ; enfin au Nord du calcaire de Crépichon, près 
Chaudefonds. Comme on le voit, de Montjean à Chaudefonds, 
les schistes et grès de Sainte-Anne. à Psilophy ton, sont intimement 
liés au calcaire. On constate leur présence partout où le bord nord 
de ce dernier est visible. 

Les assises qui succèdent, vers le Nord, à celles que nous venons 
de décrire, ne sont visibles que sur un petit nombre de points. 

Elles ont été mises au jour dans deux tranchées pratiquées l’une 
pour le service de la carrière du Petit-Fourneau, près Château- 
panne, l’autre pour celui de la carrière Sainte-Anne. On peut 
aussi les observer dans les fossés de la route de Chalonnes à 
Saint-Laurent-de-la-Plaine qui, malgré de maigres affleurements, 
donne une coupe intéressante. 

En dehors de ces points ce n'est que dans les tunnels ouverts 
dans la paroi nord de 
la carrière de Château- 
panne pour relier l’ex- 
ploitation de calcaire 
au bord de la Loire, 
qu'on peut observer les 
couches qui nous occu- 


Fig. 9. — LES TUNNELS DE LA CARRIÈRE DE pent. 
CHATEAUPANNE Elles sont partout les 
a, Tunnel de l'Ouest (136 m.); b, Nouveau mêmes. ce qui nous per- 
é 5 4] 
tunnel (230 m.); c, Ancien tunnel (85 m.); 


; mettra d'en abréger la 
d, Tranchée (40 m.). Ù £ 


description. 


A. — Tranchée et tunnels de la carrière de Châteaupanne. — 
La carrière de Châteaupanne, près Montjean, est reliée à la Loire 
par trois tunnels et une tranchée qui permettent d'observer le 
contact du calcaire avec les roches qui le surmontent au Nord. 
La figure 7 montre cette disposition. 

Notons que tunnels et tranchée sont dirigés du Sud au Nord, à 
peu près normalement à la direction des couches. 

a) Le tunnel de l'Ouest dessert le four à chaux situé au bord de 
la Loire. Sa longueur est de 136 m., dont 6 m. dans le calcaire et 
130 m. dans les roches qui lui succèdent au Nord. Les couches 
plongent vers le Nord, comme dans tous les autres tunnels ou 
tranchées dont nous aurons à parler. 

b) Le tunnel de 230 mètres, nouvellement percé, établi à 6 m. 
au-dessus de l’étiage de la Loire, dessert le fond de la carrière et 


1908 EXCURSION À MONTJEAN, CHALONNES ET ROCHEFORT 631 


permet aux wagons d'apporter le calcaire au bord du fleuve, d’où 
il est expédié par bateaux. :: j 
Il traverse les banes cal- 3 

f 


TD 


uns franchissent La tran- , 
chée dont nous venons de k 
parler pour visiter, non loin de là, la tranchée du Petit-Fourneau, 
ouverte également dans la grauwacke à Psilophyton. 


Î d ! 
. jo . 2 © «d 
caires sur une longueur { Z 2 . = 
de 70 m., et les roches ! Ë 4 2 ë L 
plus au Nord sur 160 m. | À SN E 
11e À fl o 2 ê S a 
Nous en avons recueilli | $ = 5 TU 7% 
les roches sur toute la sl L — ÿ : 
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longueur. On ne tardera 1, — VUE & 
probablement pas à le gar- 3 23 en 3 = 2 È 
nir de maçonnerie, pour |} Es AT 2 NE 
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arrêter les éboulements { LES 2 UNS 
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qui se produisent. || 2 JR EC E 
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c) L'ancien tunnel, long | = AN 
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de 85 m., situé au-dessus — GS NU RE 
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du précédent, près la ma- A SN ISIRCMAFE 
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chine, traverse 26 m. de : | 3 ssl É € 8 
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calcaire. La grauwacke à ;. Ë so") VUS ES 
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Psilophyton, qui vient ;f 12 3 LA à SAR. 
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ensuite, n’est visible que : | s È age ARE DEA) 
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sur une longueur de quel- : 1858 SINRANERE AS 
ques mètres, le tunnel. 3 Li : > É a 
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ayant été revêtu de ma-. Ù A D'ENLE E 
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son étendue. 0 és ENNEMIS 
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d) La tranchée, longue AO RES 
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de 40 m., située au som- 2, ee En 
a . d 2 3 CSN ES) 
met de la carrière, desti- 2 PAU EME ONE 
RE PS : È En À De 
née à l'accès des voitures, + Eos Ê TS 
est ouverte dans les grès Ë & © ë é 
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et schistes argileux jaunà- : EF | ‘a © = = 
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tres,avec débris végétaux, k è À RENE 
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plongeant au Nord,comme , e DURE 
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le calcaire. ‘j ñ = = RO ë 
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des excursionnistes res- !.: ds Phare we 
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tent dans la carrière de : ÈS SE ABLE 
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Châteaupanne, à larecher- |! s> è ER Ssu£ 
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che des fossiles, quelques- 3 MS DIT 
lo 9 Q 


632 LOUIS BUREAU 8 Sept. 


B. — Tranchée du Petit-Fourneau. — La carrière du Petit- 
Fourneau, aujourd'hui abandonnée, située un peu à l’Est de la car- 
rière de Châteaupanne, est reliée au bord de la Loire par une 
tranchée étroite et profonde, longue de 42 mètres à partir du cal- 
caire. Sa coupe donne une parfaite idée des tunnels que n’a pu 
visiter la Société. 

Toutes les roches plongent au Nord: Les premiers bancs, au 
contact.du calcaire, sont à grains plus ou moins gros, de colora- 
tion jaunâtre ou bleu noirâtre, non calcarifères, avec débris de 
végétaux (4 à 5 m.); viennent ensuite des grès bleu noirâtre, eal- 
carifères, avec veinules de calcaire blanc spathique (55 m.):; puis 
des schistes noirâtres micacés (10 m.). Le manque d’affleurement 
ne permet de voir, au Nord du calcaire, que les 50 mètres dont 
nous venons de donner le détail. 

L'intérêt de cette tranchée, typique pour la zone qui nous 
occupe, consiste dans la comparaison que nous aurons à faire 
entre les roches devant lesquelles nous sommes en présence et 
celles que nous rencontrerons au tombeau Leclerc, près la ferme 
de la Maison-Neuve, où nous constaterons, au même point, la 
présence d’un anticlinal gothlandien, caractérisé par les phta- 
nites à Graptolithes. 

La question qui se pose est de savoir si les roches de la tranchée 
du Petit-Fourneau et des tunnels de Châteaupanne appartiennent 
au Gothlandien, au Dévonien ou au Culm. et, surtout. s’il faut voir 
ici, soit dans les grès bleu-noirâtre, soit dans les schistes noirs du 
Sud de la tranchée, le prolongement vers l'Ouest du Gothlandien 
du tombeau Leclerc dont nous venons de parler. 

Les coupes que nous donnons des tunnels de Châteaupanne et de 
la tranchée du Petit-Fourneau (fig. 8) nous dispensent d’en faire 
une description détaillée. Nous nous bornons à exposer briève- 
ment pourquoi cette tranchée n’est pas gothlandienne et les 
raisons pour lesquelles ‘nous la rangeons dans le Dévonien et non 
dans le Culm. 

Les assises qui sont au contact du calcaire ont fourni assez de 
fossiles végétaux. depuis Montjean jusqu'à Chaudefonds, prinei- 
palement dans les carrières de Paincourt et de Sainte-Anne, pour 
montrer qu'on est en présence d'une flore dévonienne caractérisée 
par des Psilophy ton. 

Un grès noir, recueilli autrefois dans l’un des tunnels de Chä- 
teaupanne, à 25 mètres au Nord du Calcaire, contient un rameau 
de Psilophyton recourbé en crosse et des empreintes elliptiques 


Li 


1908 EXCURSION A MONTIEAN, CHALONNES ET ROCHEFORT 633 


qui paraissent être des sporanges, en tout semblables à celles 
figurées par J.-W. Dawson ’. 

Enfin, des débris végétaux ont été recueillis dans la série des 
grès et schistes noirs du funnel de l'Ouest à 115 mètres au Nord 
du calcaire. 

Il ne peut donc être question de roches gothlandiennes dans 
toute l'épaisseur que nous venons d'indiquer, et, ni les roches, ni 
la flore ne sont celles de la Grauwacke du Culm. 

Dans la région Montjean-Châteaupanne, nous n'avons trouvé 
aucune trace de l'étage gothlandien entre le Dévonien et le Culm. 

11 ne nous a pas été donné, il est vrai, d'observer, dans cette 
région, le contact des schistes et grès à Psilophyton et de la 
Grauwacke inférieure du Culm; mais, au Nord de la carrière de 
Paincourt, près Montjean, leurs affleurements sont si voisins l’un 
de l’autre que, si on attribue aux grès à Psilophyton une épaisseur 
de 115 m., comme dans le tunnel de l'Ouest, les deux étages sont 
en contact. 


Les excursionnistes pénètrent dans la carrière de calcaire givétien 
du Petit-Fourneau, par la tranchée étroite dont nous venons de 
parler, en gravissant la paroi par un sentier, passent sous une 
arcade formée par les grès et schistes à Psiloph)-ton, et gagnent, à 
travers d'anciennes carrières de ‘calcaire à Stromatopores, le 
sentier de la fontaine Saint-Méen, qui les conduit sur la route où 
toutes les voitures se réunissent, amenant ceux des excursionnistes 
qui étaient restés à la recherche des fossiles dans la carrière de 
Châteaupanne. 

Cette partie de l’excursion nous a montré, avec quelques lacunes, 
la succession régulière du Silurien, du Dévonien et du Carbonifé- 
rien, savoir : le Gothlandien avec phtanites à Graptolithes, le 
calcaire givétien à Uncites Galloisi, la Grauwacke à Psilophyton 
princeps, la Grauwacke inférieure du Culm à Rhodea Hochstetteri, 
la Grauwacke supérieure du Culm à Caly:mmatotheca Dubuis- 
sont, avec poudingues, grès, psammites, tufs porphyriques et 
houille. 


Coupe du village des Aireaux au Tombeau-Leclerc, près la 
ferme de la Maison-Neuve (fig. 9). — Après avoir fait environ 
2 km. dans la direction de Chalonnes, les géologues descendent 
des voitures, vis-à-vis le village des Aïreaux, pour gagner à pied 
le tombeau Leclerc. 


1. J.-W. Dawson The fossil plants of the Devon. and upper sil, forma- 
tions of Canada, 1871, pl. 1x, fig. 102 et 103. 


634 LOUIS BUREAU 8 Sept. 


Le village des Aireaux, que le manque de temps ne permet pas 
d'atteindre, est situé sur les schistes précambriens sériciteux 
plissés et redressés. Les schistes gothlandiens les recouvrent 
transgressivement, en couches inclinées vers le Nord. 

En gagnant le Tombeau-Leclerc, nous traversons les schistes et 
grès gothlandiens, en lits alternants, très puissants en ce point, en 
raison, sans doute, d’ondulations qui ramènent au jour les mêmes 
couches. Une carrière ouverte dans ces grès fournit des Scolithes 
et des traces de Vers sur la surface des bancs. 

A ces grès et schistes succèdent des schistes dévoniens, intime- 
ment liés au calcaire; mais, en l'absence de fossiles, il n'a pas 
été possible de les séparer des schistes gothlandiens. 

Nous arrivons au calcaire givétien de la Maison-Neuve, 


SAT 
Tom besu \ 
Leclerc \ les Aireaux 


Route de 


\Calcaire Montjean à Chalonnes 
de &Worson Weuve 7 i 


w A 
Fig. 9. — COUPE DES AIREAUX AU TOMBEAU LECLERC 
luvb, Grauwacke inférieure du Culm ; df-5, Schistes et grès à Psilophyton de 
Sainte-Anne; d#°, Calcaire givétien; S“-5, Schistes et grès gothlandiens avec 
Scolithes, phtanites à Graptolithes ; Xy!, Schistes sériciteux. 


prolongement de celui de Châteaupanne, dont il est séparé par les 
marais de Montillais. Ce calcaire, réduit ici à une puissance de 
quelques mètres, se montre en gisement très limité, au bord des 
prairies, où on a tenté, sans succès, d'en faire l'exploitation. 

Il est en lentilles au milieu des schistes, de sorte qu'il vient à 
manquer tout à coup, pour reparaître plus loin, formant ainsi des 
dépôts de longueur et d'épaisseur très variables, disposés sur une 
même ligne. 

Ces lentilles calcaires sont, sans doute, reliées entre elles par 
des schistes dévoniens qui les accompagnent aussi sur leurs bords 
sud et nord. Mais, nous pensons que ces schistes, difliciles à 
séparer des schistes gothlandiens, sont généralement très réduits. 
Plutôt que d'en tracer une limite idéale, il nous a paru plus utile 
de n’indiquer les schistes dévoniens, sur les cartes du livret- 
guide, que là où nous les avons reconnus. 

Entre la Maison-Neuve, où se trouvent les excursionnistes, et 
Chalonnes, que lon doit atteindre pour le déjeuner, le caleaire 


1908 EXCURSION A MONTJEAN, CHALONNES ET ROCHEFORT 635 


affleure à 200 m. à l'Ouest, et à 800 m. à l'Est de la métairie de 
la Grange, où il a été mis au jour par les travaux de labour. 

On le rencontre ensuite à la carrière des Pierres-Blanches, qui 
servait à alimenter le four Saint-Vincent, situé au bord de la Loire. 

Le calcaire givétien de la Maison-Neuve est surmonté au Nord, 
comme celui de Châteaupanne, par des schistes et grès argileux, 
parfois grossiers et jaunâtres, caractéristiques du niveau à Psilo- 
phyton. Des débris végétaux s’observent, près le calcaire, au bas 
du chemin qui monte à la métairie. 

Ce niveau est supérieur au calcaire, comme nous le verrons à la 
carrière Sainte-Anne. 

Nous gravissons ensuite un coteau gothiandien formé de 
schistes, de grès et de phtanites à Graptolithes, par un sentier 
qui nous conduit au tombeau Leclere, abrité par un bouquet de 
pins, situé sur le point culminant de la vallée de la Loire. 


Un magnifique panorama se déroule sous nos yeux : la large vallée 
däns laquelle coule le fleuve divisé en plusieurs bras par de vastes îles, 
nous permet d'étendre notre vue, à l'Est jusqu'à la Possonnière et 
Rochefort-sur-Loire, à l'Ouest jusqu'à Monjean. 

Le moment est venu de prendre un peu de repos, auquel invitent 
quelques rafraîchissements étalés sur la pelouse. 


L’escarpement abrupt qui est au pied du tombeau Leclere, 
dominant la vallée de la Loire, est formé de grès argileux gros- 
siers, passant parfois à un poudingue à galets de schistes compri- 
més, avec schistes bruns ou grisâtres, contenant des débris 
végétaux. 

L'âge n’en est pas encore déterminé d’une façon certaine ; mais 
la nature de la roche dominante et la présence, au pied du coteau, 
à quelques centaines de mètres vers l'Est, de grès calcarifères bleu- 
noirâtre avec veines de calcaire blanc spathique, comme on en 
observe seulement dans les schistes à Psilophyton de la tranchée 
du Petit-Fourneau et des tunnels de Châteaupanne, ne nous laisse 
guère de doute sur le synchronisme de ces assises. La grauwacke 
inférieure du Culm, de coloration rouge, ne se voit pas au-dessus 
des schistes précédents. Elle est dans le lit de la Loire. 

Dans cette hypothèse, il n’est pas nécessaire de faire intervenir 
une faille au Nord de la grauwacke à Psilophyton qui surmonte le 
calcaire. Le tombeau Leclerc est un anticlinal gothlandien qui 
s’est fait jour à travers les sédiments dévoniens détritiques enva- 
sant le récif givétien. 


Phtanites à Graptolithes de la ferme de la Grange.— L'heure 
avancée nous oblige à poursuivre sans retard notre route vers 


636 LOUIS BUREAU 8 Sept. 


l'Est, par un sentier situé sur la crète du coteau, à la limite du 
Gothlandien et des schistes, probablement dévoniens, dont nous 
venons de parler. 

Le Gothlandien est ici formé de grès blancs ou sombres, de 
schistes noirs micacés et de phtanites. Il forme une longue bande 
que l’on peut suivre, vers l'Est, jusqu'au signal pour les crues de 
la Loire, près la Motte. Un beau gisement de phtanites à Grap- 
tolithes est actuellement visible, par suite du défrichement récent 
des coteaux boisés de la Loire, près la ferme de la Grange, et 
dans une petite fouille voisine sur le sommet du coteau, où arri- 
vent bientôt les excursionnistes. 

Les phtanites se présentent ici dans des conditions particulière- 
ment favorables à la recherche des Graptolithes et à leur bonne 
conservation. Ce sont des plaquettes minces, lisses, noires et d’une 
dureté suffisante pour qu’elles ne s’effritent pas par frottement, en 
sorte que tous les détails d'organisation des Graptolithes se trou- 
vent conservés. 

Ce gisement est semblable à celui qui se trouve à l'Est de Cha- 
lonnes, près le château des Fresnais, découvert par M. Davy! et 
rattaché au Llandovery supérieur par M. Barroïs. 

Entre autres espèces, le gisement de la Grange a fourni: Mono- 
graptus tenuis LAPworta, M. convolutus Hisix@, Climacograp- 
tas scalaris (LiINN.). 

Nous gagnons, à travers champs, la métairie de la Grange, où 
nous attendent les voitures qui prennent ensuite la direction de 
Chalonnes. 

Nous passons, sans nous arrêter, auprès de la carrière de cal- 
caire dévonien des Pierres-Blanches, surmontée par un falun 
découvert par M. Davy et rapporté par M. O. Couffon au Redo- 
nien de M. G. Dollfus. 

La route tourne ensuite et coupe du Sud au Nord, près le port 
Saint-Vincent, toutes les couches que nous avons déjà examinées. 
Enfin, arrivés à Chalonnes, construit sur les schistes rouges de la 
Grauwacke inférieure du Culm, nous descendons à l'Hôtel de 
France à 1 h. 15, où nous déjeunons. 


Après déjeuner, l'heure avancée ne permettant pas aux personnes 
qui désirent accomplir le programme en entier, de prendre, à la Posson- 
nière, le train qui doit les mettre en gare de Nantes à 9 h. 47. les uns 
rentrent à Nantes par la gare de Saint-Georges-sur-Loire, tandis que les 
autres continuent l’excursion. 


1. L. Davy. Contribution à l'étude géol. des env. de Chalonnes-sur-Loire 
(Maine-et-Loire). Terrainsilurien sup. Nantes, Bull. Soc. Sc. Nat. Ouest Fr. 
1895, P. 199-204. 


nette 


1908 EXCURSION A MONTJEAN, CHALONNES ET ROCHEFORT 637 


Carrière Sainte-Anne. — Les voitures nous conduisent à la 
carrière Sainte-Anne, située à 1 km. au Sud de Chalonnes, sur 
la route de Saint-Laurent-de-la-Plaine, et ouverte sur le prolonge- 
ment du calcaire givétien. 

De la chaussée de la route, la vue s'étend sur la carrière. Le 
calcaire, de coloration bleuâtre, se présente sous forme d’une 
lentille,dont l'exploitation a atteint la limite à l'extrémité ouest. En 
ce point, les schistes encaissants des parois nord et sud se rejoi- 
gnent presque. Ils ne sont séparés que par quelques mètres de 
sables provenant de la décalcification des faluns miocènes. 

C’est, du reste, un fait général, dans la région comprise entre 
Montjean et Chaudefonds, que les faluns accompagnent le calcaire 
dévonien sur lequel ils reposent, tandis qu'on les observe rarement 
sur les terrains schisteux. Sous l'influence des agents extérieurs, 
les calcaires dévoniens corrodés forment des poches dans 
lesquelles les faluns se sont trouvés préservés, tandis qu'ils ont 
été plus généralement enlevés sur les grès et schistes, par les phé- 
nomènes de dénudation. 

Les schistes qui limitent le calcaire au Sud, de coloration 
noirâtre, n'ont pas fourni de fossiles. Il n’est pas douteux qu'ils 
soient dévoniens ; mais, comme il arrive sur toute la longueur du 
bord sud du bassin, il n’est le plus souvent pas possible de tracer 
la limite entre eux et les schistes gothlandiens sur lesquels ils 
reposent. 

Le calcaire, plongeant au Nord, est recouvert, comme à Château- 
panne, par la grauwacke à Psilophyton. Une tranchée, longue 
de 80 mètres environ, ouverte dans ces couches et donnant accès 
dans la carrière, permet d’en examiner la constitution. Les assises 
débutent, au contact du calcaire, par un grès argileux brun ou 
noirâtre, à grains généralement fins, avec Psilophyton princeps, 
tiges et feuilles de Bornia, alternant avec des schistes noirâtres. 
Un banc calcaire gris bleuâtre, comme celui de la carrière, épais 
d'environ 50 cm., sans continuité, forme lentille au milieu des 
schistes. Les schistes noirs qui succèdent à ces premières assises, 
plus développés que dans les autres tranchées ou tunnels, alter- 
nent avec des lits peu épais de grès noirs micacés, calcarifères, 
avec veinules blanches de calcite et de rares nodules siliceux. Ce 
sont des roches semblables à celles des tunnels de Châteaupanne 
et de la tranchée du Petit-Fourneau. Les bancs voisins du calcaire 
ont seuls fourni des fossiles végétaux. 


Mais, la route de Chalonnes à Saint-Laurent-de-la-Plaine, par 
laquelle nous sommes venus et que nous allons examiner, comble 


638 LOUIS BUREAU 8 Sept, 


largement cette lacune. Nous quittons donc la carrière, pour 
revenir au point où nous sommes descendus des voitures, afin 
d'examiner les affleurements que présente la route entre la carrière 
Sainte-Anne et la ville de Chalonnes. La coupe suivante montre 
la succession des couches. 

En allant du Sud au Nord, c’est-à-dire en s’élevant dans la série 
des couches, on observe : les schistes dévoniens noirs, sans 
fossiles, qui limitent au Sud le calcaire; le calcaire givétien de la 
carrière Sainte-Anne ; 120 mètres de schistes et grès à Psylo- 
phyton et autres débris végétaux à pendage nord ; un banc de 
calcaire gris bleuâtre, épais de 2 m. environ, semblable à celui de 


N. S. 
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2 Place de Chalones 


Fig. 10. — COUPE DE CHALONNES A LA CARRIÈRE SAINTE-ANNE. 
f, Grauwacke inf. du Culm ; d, Grès noir-bleuâtre calcarifère et e, schistes 
noirs à débris végétaux pl. ; b, Grès argileux et c, schistes à Psilophyton 
princeps ; a, Calcaire givétien. 


la carrière, attestant l'unité de l’ensemble ; 73 m. de schistes noirs 
à pendage sud, avec débris végétaux, auxquels succèdent les 
schistes rouges de la Grauwacke inférieure du Culm, à pendage sud, 
puis verticaux et reprenant bientôt leur inclinaison normale 
vers le Nord. 


Conclusion: La tranchée de la carrière Sainte-Anne, située au 
Nord du calcaire givétien, se trouve en un point correspondant à 
l’anticlinal gothlandien du tombeau Leclerc; mais ici, aucun 
accident ne s’est produit. Il n’y a pas d’anticlinal. 

Malgré la grande analogie des roches de cette tranchée avec les 
roches gothlandiennes, nous sommes en présence de schistes 
et grès dévoniens à Psilophy ton, surmontant le calcaire givétien et 
surmontés eux-mêmes par la Grauwacke inférieure du Culm. 

Le passage du Givétien au Culm se fait donc, ici, d’une façon 
graduelle, par des sédiments détritiques : grès et brèches, grès 
calcarifères, calcaires, schistes avec fossiles végétaux : Psilo- 


1908 EXCURSION A MONTJEAN, CHALONNES ET ROCHEFORT 639 


phyton princeps et Bornia indiquant la présence d’une terre 
voisine et le début d’un régime continental, qui s'est définitive- 
ment établi à l'époque du Culm. 

A Chalonnes, comme à Montjean, le bassin dévonico-carboni- 
férien présente donc sa constitution normale et sans accident, Il 
forme un synclinal unique dans lequel les couches se succèdent 
régulièrement du Sud au Nord : 

10 Schistes précambriens sériciteux ; 2° Schistes et grès gothlan- 
diens ävec phtanites à Graptolithes ; 3° Schistes et calcaires 
givétiens à Unciles Galloisi; 4° Schistes et grès dévoniens à 
Psilophyton princeps de la carrière Sainte-Anne (Frasnien- 
Famennien ) ; 5° Grauwacke inférieure du Culm à ÆRhodea 
Hoschstetteri; 6° Grauwacke supérieure du Culm à Calymmato- 
theca Dubuissoni. 

Plusieurs niveaux dévoniens et carbonifériens du bassin de la 
Basse-Loire font ici défaut. Cette lacune sera comblée en partie 
par l’excursion d'Ancenis. 


Les excursionnistes prennent place dans les voitures qui tra- 
versent, à nouveau, la ville de Chalonnes, pour prendre la route 
de Rochefort-sur-Loire, longeant les coteaux de la rive gauche du 
Louet, petit bras de la Loire. 

Cette partie de l’excursion a pour but de donner un aperçu de 
la Grauwacke supérieure du Culm, contenant les couches à com- 
bustible de la Basse-Loire, et du Gothlandien, formant le bord 
nord du bassin, déjà vu à la gare de Champtocé. 

Le détail des couches à combustible a été donné par Louis 
Rolland-Banès, alors directeur des mines de Layon-et-Loire, 
lors de la réunion extraordinaire de la Société géologique de 
France à Angers, en septembre 1841. 

La carte et la coupe qu'il a dressées, de la région comprise 
entre Chalonnes et Rochefort-sur-Loire, ont été faites avec une 
telle exactitude qu'on devra toujours y recourir. 

Rolland a divisé le Carbonifère productif de Chalonnes en huit 
systèmes, en allant de Rochefort-sur-Loire à Chalonnes, chacun 
compris entre deux bancs de poudingues. La Société les ayant 
visités en sens inverse, nous les énumérerons dans l’ordre où 1ls 
se sont présentés à notre examen, renvoyant au travail de Rolland 
pour les détails. Ces systèmes sont les suivants : 

1° Le système du Poirier-Samson, avec veine de houille. 


2° Le système des Bourgognes débute, au Grand-Ponceau, par un 
puissant poudingue de pierre carrée, formant un rocher escarpé, couvert 


64o LOUIS BUREAU 8 Sept. 


de lierre, visible avant le pont du chemin de fer. Un moment d'arrêt 


nous permet de l’examiner. 

3 Le système Goimard, englobé dans la pierre carrée, paraît d’un 
développement d’autant plus grand que la route le coupe obliquement, 
Plusieurs carrières y sont ouvertes pour l'entretien des routes. La plus 
intéressante est la carrière de Gaudinet ou de la Dressière, qui fournit 
parfois de grands troncs de Lépidodendrées. 

Les excursionnistes descendent pour en examiner les escarpements. 
On voit,dans les tufs porphyriques, des filons de microgranulite et une 
bombe de projection (observation de MM. Barrois et Bigot). 

4° Le système du Vouzeau ou de la Barre débute, à l'Ouest, par un 
poudingue à grains de quartz de petites dimensions. Il contient trois 
veines de houille, On l’exploite actuellement au puits n° 4. L’une des 
veines, dite des Trois-Filons, visible près lPEglise de Sainte-Barbe, 
fournit de nombreuses empreintes végétales. 


Après avoir suivi la rive gauche du Louet, jusqu'à l’église, la 
route fait un coude brusque et prend la direction du Sud, en 
suivant la vallée de la rue d'Ardenay décrite etfigurée par Rolland. 
Elle traverse ainsi, avant d'atteindre le village d’Ardenay, le 
système du Vouzeau, et recoupe celui des Bourgognes que nous 
avons déjà vu. 

Arrivées à Ardenay, les voitures suivent la route qui se déroule 
sur le sommet du coteau et coupe de nouveau le système du 
Vouzeau, au puits des Malécots. 

Viennent ensuite : * 

5° Le système de Bel-Air ; 

60 Le système des Noulis ; 

7° Le système de la aie-Longue ; 

8° Le système des Essards, limité à l'Est par un banc de poudingue, 
qui repose tantôt sur les schistes verts et rouges gothlandiens, tantôt 
sur un puissant banc de tuf porphyritique. 

Les systèmes 1 à 4 plongent au Nord, le système n° 5 est sensiblement 
vertical, les systèmes 6 à 8 plongent au Sud. 


Rolland et les géologues qui l’ont suivi admettent que les couches 
à combustible forment un pli synclinal. Ce synclinal serait faillé. 
La Loire coule, en effet, sur l'emplacement d’une faille sinueuse 
qui se révèle sur bien des points de son parcours. Cette faille a 
sensiblement dévié le bord sud du bassin d’Ancenis, ainsi que le 
témoigne l'allure du grès gothlandien et du calcaire dévonien, au 
voisinage de cette ville, sur les deux rives du fleuve. Près la 
Possonnière, elle a rejeté le Carbonifère de Laleu à 2 km. vers 
l'Est, comme on peut s’en rendre compte en prolongeant graphi- 
quement, sous le lit de la Loire, le bord nord du Carbonifère de 
Saint-Aubin-de-Luigné. 


1908 EXCURSION À MONTJEAN, CHALONNES ET ROCHEFORT G4x 


Arrivés au village de la Roche-Moreau, situé sur les schistes 
gothlandiens verts et rouges qui constituent le bord nord du 
bassin, les excursionnistes sont descendus des voitures pour 
examiner, au bas du coteau, un bel affleurement de tuf porphy- 
ritique. 

La même roche s'observe sur la route, entre les schistes goth- 
landiens et le poudingue de base du Carbonifère productif, dans 
lequel on la trouve en galets. Elle date de l’époque gothlandienne. 

Poursuivant ensuite notre route, nous voyons un beau dévelop- 
pement des schistes rouges et verts gothlandiens, avec assises peu 
épaisses de phtanites et de calcaire, formant un synclinal dans 
lequel repose le dépôt westphalien de Rochefort-sur-Loire. Le 
manque de temps ne nous permet pas de nous y arrêter. 

Ce dépôt westphalien est formé de poudingues, psammites, 
schistes et grès argileux jaunâtres. Sa flore est semblable à celle 
du gisement de Teillé, que nous visiterons demain. 

Au Nord du synelinal westphalien, les schistes gothlandiens 
‘deviennent sériciteux, et se chargent de feldspath et de cristaux 
de quartz bipyramidé, au voisinage des porphyroïides des envi- 
rons de Rochefort-sur-Loire, qui forment le Pic-Martin, les buttes 
de Dieuzy et du vieux château de Saint-Offange, prolongement, 
sur la rive gauche du fleuve, des buttes des moulins de Laleu, 
que l’on aperçoit dans le lointain sur la rive droite. 

Un moment d'arrêt nous permet de recueillir des échantillons 
de porphyroïde près l’église de Rochefort. 

L'heure est arrivée de gagner la gare de la Possonnière en traversant 
la Loire et le bourg de Savennières. 

Après avoir diné à l’Hôtel de la gare, les excursionnistes prennent à 
la Possonnière, le train de 7 h. 25, qui les met en gare de Nantes à 
10 heures. 


Excursion du 7 septembre à Oudon, Ancenis, Mésanger, 
Cop-Choux, Mouzeil. 
PAR Edouard Bureau Er Louis Bureau 


Les membres de la Société ont pris à Nantes, gare d'Orléans, le train 
de 6h, 25, qui les a mis en gare d'Oudon à 7 h. 5; des voitures les 
attendaient pour les conduire à Ancenis. 


En descendant du chemin de fer, les excursionnistes ont fait 
500 mètres à pied avant de monter dans les voitures. Ils ont 
examiné les amphibolites grenatifères et les micaschistes de la 
tour d’Oudon, et, plus loin, à la sortie du bourg, une carrière 
ouverte dans les gneiss à amphibole. 


10 Janvier 1910. — T, VIII. Bull. Soc. géol. Fr. — 4r. 


642 ÉDOUARD ET LOUIS BUREAU 8 Sept. 


On monte en voitures, et, après un trajet de 4 kilomètres sur les 
coteaux de la rive droite de la Loire, on arrive au village de 
Blanche-Lande. Les micaschistes ont perdu leur cristallinité ; ils 
passent à des schistes précambiens luisants, satinés, sériciteux 
avec phtanites noirs semblables à ceux dans lesquels MM. Barrois 
et Cayeux ont signalé, dans le Nord de la Bretagne, des traces de 
Radiolaires, Foraminifères et Spongiaires. 

Remontant en voitures, nous traversons, sans nous arrêter, un 
anticlinal formé de micaschistes avec amphibolites, répétition de 
ce que nous avons vu à la tour d'Oudon, auxquels succèdent, à 
nouveau, les schistes sériciteux avec phtanites intercalés. 

Tournant au Sud. nous arrivons au Pont-Moricault, situé au bord 
de la Loire, sur les schistes précambriens. 

Les excursionnistes mettent pied à terre pour traverser la série 
dévonienne des environs d’'Ancenis. Les voitures vont les attendre 
à 2 km. plus loin, au calcaire de l'Écochère. 

Nous traversons une prairie pour arriver au coteau de Pierre- 
Meulière, dont la base est formée de schistes précambiens plissés, 
gaufrés, sériciteux, présentant souvent une coloration rose. 


Gothlandien. — Sur les schistes précambiens repose l'étage 
gothlandien, composé de schistes droits, micacés, alternant avec 
les grès qui percent le sol et se dressent comme une muraille sur 
le sommet du coteau. 

Les schistes et les grès présentent des Scolithes et des traces de 
Vers à la surface des bancs. Les travaux d'exploitation ont fourni 
à M. A. Dumas des ampélites, intercalées dans les bancs de grès, 
qui sufliraient à en déterminer l’âge, si d’autres ampélites et des 
phtanites à Graptolithes visibles sur plusieurs points, au Sud de 
la Loire, ne venaient confirmer cette détermination. 

Le contraste entre les schistes précambriens plissés et les schistes . 
gothlandiens aux feuillets droits est très frappant ici, comme sur 
tout le bord sud du synclinal carboniférien de la Basse-Loire. On 
voit que les premiers ont subi des efforts dynamiques très puis- 
sants avant les plissements hercyniens qui ont principalement 
contribué à donner à la Bretagne sa structure actuelle. 

Du sommet du coteau de Pierre-Meulière, on embrasse une 
partie du bassin dévonico-carboniférien d'Ancenis-Teillé, dont la 
coupe de la figure 11 donne la constitution. 


Synclinat dévonien des Brûlis. — Après avoir franchi le côteau 
de Pierre-Meulière, nous arrivons au calcaire des Brüûlis, près 
Ancenis, depuis longtemps inexplaité, contenu dans un petit 


ETC. 


2 


EXCURSION À OUDON, ANCENIS, MESANGER, 


1908 


» 


synclinal gothlandien. distinct de celui de l’Ecochère, et qui n’a 


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minables. Il forme 


fourni jusqu'ici que des traces de fossiles indéter 


lentille au milieu des schistes, auxquels il passe par des transitions 


644 ÉDOUARD ET LOUIS BUREAU 8 Sept. 


insensibles, chaque feuillet schisteux se continuant avec un 
feuillet calcaire. Les schistes encaissants, de coloration noirâtre, 
n'ont pas fourni de fossiles, ce qui n'a pas permis de préciser la 
limite entre le Gothlandien et le Dévonien. L’âge de ce calcaire 
reste indéterminé. Il est probable qu'il appartient à un niveau un 
peu élevé, car on ne connaît aucun dépôt dévonien inférieur dans 
le bassin de la Basse-Loire. 

Un anticlinal gothlandien, composé de grès et schistes avec 
Scolithes, détaché de la bande de Pierre-Meulière, sépare le 
petit synclinal des Brüûlis du grand synclinal dévonico-carboni- 
férien d’Ancenis, dont nous allons étudier la constitution. 


Les études préliminaires faites en vue de la réunion de la 
Société géologique ont fourni des données nouvelles sur la consti- 
titution du Dévonien du bassin de la basse Loire : d’autres ont 
été acquises au cours de l’excursion, d’autres enfin sont venues 
s'y ajouter depuis. 

Nous avons exposé, dans le Livret-Guide, l’état de nos connais- 
sances au moment de l'excursion : aujourd'hui nous devons y 
apporter quelques modifications, dues aux faits récemment acquis. 

Le bassin de la Basse-Loire contient, sur son bord sud, des 
dépôts appartenant au Dévonien moyen et supérieur. Le Dévonien 
inférieur : 1° Quartzites de Plougastel; 2° Grès de Gahard, 
30 Grauwacke et calcaire de Néhou, y fait défaut. Sur le bord nord 
on ne connaît que le calcaire frasnien de Cop-Choux. Le centre est 
occupé presque entièrement par le Culm, auquel il faut ajouter 
deux dépôts très limités : l’un vwestphalien (Teillé), l’autre 
stéphanien (Minière, près Doué-la-Fontaine). Les dépôts westpha- 
liens de Rochefort-sur-Loire et de l’Écoulé, près St-Laurent-du- 
Monttay (Maine-et-Loire), sont en dehors du bassin. 


Schistes eiféliens de Liré. — Les schistes de Liré, qui n'ont pu 
être visités par la Société, situés au Sud et au bord de la Loire, 
vis-à-vis d’Ancenis, sont aujourd’hui en partie recouverts par le 
remblai d'un chemin. Ils sont au Sud et au contact du calcaire 
exploité, dans cette localité, pour la fabrication de la chaux. On 
trouve dans ces schistes: Phacops Potieri BayLe, Leptæna depressa 
Sow., Atrypareticularis(Lan.), Receptaculites NeptuniDerr.,Pleu- 
rodictyum problematicum Gozpr. C'est le faciès eifélien le plus 
répandu dans l'Ouest. 


Le calcaire qui les surmonte a le faciès des calcaires de Montjean 


1908 


EXCURSION A OUDON, ANCENIS, MÉSANGER, ETC. 


645 


et de l’'Ecochère, sur le prolongement desquels il se trouve. C’est 
pour cette raison qu'il a été jusqu'ici rattaché au Givétien, mais sa 


faune n’est pas connue. 


Le tableau ci-joint résume l’état actuel de nos connaissances : 


TABLEAU DU DÉVONIEN DU BASSIN DE LA BASSE-LOIRE 


Borp NORD 


Mouzeil 


FAMENNIEN 


BorDp sup 


Ancenis, Liré 


Schistes d’'Ance- 


nis à Pélécypo- 
des, Encrines 
et Sphenophyt- 
lum involuturn. 


Schistes de l’'Éco- 


Montjean, Chalonnes 
Chaudefonds 


Schistes et grès argi- 
leux de S"-Anne, 
près Chalonnes, à 
Psilophyton prin- 
ceps et du Fourneau- 
Neuf, près Chaude- 


Calcaire de Cop- chère à Spirifer fonds, à Psilophyton 
FRASNIEN Choux à Verneuili et princeps et Siropho- 
Rh. cuboides Psilophyton donta comitans. 
glabrum. 
Galcaire de Eco Calcaires de Montjean 
Ca É GrRees à Uncites Galloisi. 
Galloisi. 
GIVÉTIEN 
Calcaire de Vallet, 
près Chaudefonds, à 
Orthisina Davyi. 
Schistes de Liré 
EIFÉLIEN à Phacops Po- 
lieri. 
Calcaire givétien de l'Ecochère. — Parlons maintenant du 


calcaire de l’Écochère, situé sur le bord de la route de Paris à 
Nantes, où arrivent les voitures. On l’exploitait autrefois pour la 
fabrication de la chaux ; mais le calcaire vint de suite à manquer. 
Il forme, en eflet, lentille, au milieu des feuillets schisteux et passe 
ainsi à l’état de calschiste. Sa coloration est rose ou noire. Le 
calcaire noir contient seul des fossiles. On y a trouvé autrefois 
Uncites Galloisi, ce qui permet de le synchroniser avec le calcaire 
de Montjean. Ce calcaire n’a pas de continuité vers l'Est ; mais, on 
peut le suivre, à l'Ouest, sur le bord sud de la route de Paris, sur 
une longueur de 3500 m. environ. 

Il se montre à nouveau, comme nous venons de le voir, à Liré, 


646 ÉDOUARD ET LOUIS BUREAU 8 Sept. 


sur la rive gauche de la Loire, et il se continue vers l'Est, avec de 
nombreuses interruptions, dues soit à des failles, soit à l'absence 
de dépôts calcaires. 

Dans la carrière de l'Écochère, on voit des schistes recouvrant 
le bord nord du calcaire et plongeant au Nord. Ils sont parfois 
rouges, le plus souvent verts, lisses, à cassure conchoïdale et à 
surface bronzée. Ge sont les schistes famenniens à Pélécypodes 
d'Ancenis, que nous avions considérés jusqu'ici comme formant 
le niveau le plus inférieur du Culm. 

Nous nous rendons au passage à niveau n° 285 du chemin de fer 
d'Orléans, situé sur la route qui conduit de Saint-Géréon aux 
prairies de la Loire. Cette route, située à 300 m. à l'Est du calcaire 
de l'Écochère, coupe normalement les couches sur une longueur 
de 300 m. environ. Elle donne la meilleure coupe des environs 
d'Ancenis. 


On observe, du Sud au Nord, la série suivante : 


1° Les schistes et grès gothlandiens, avec Scolithes, formant le bord 
sud du bassin, traversent la voie ferrée, tout près et un peu à l'Ouest 
du passage à niveau. On peut les observer dans un petit vallon à proxi- 
mité de la voie. 

2 Des psammites jaunâtres avec Psilophyton ? glabrum Dawson, 
Psilophyton princeps Dawson, associés à des Encrines, qui passent 
graduellement à des schistes et grauwackes parfois calcarifères. 

3° Des schistes et grauwackes dans lesquels nous avons signalé : 
Productus subaculeatus Murcu., Cyrtia heteroclyta DEFR., Atrypa 
reticularis Linn., Pentamerus brevirostris PHizLz., etc., associés à un 
Spirifer que nous avions pris pour le Spirifer Trigeri DE VERN. 
M. Barrois l’a reconnu pour le Spirifer Verneuili, fixant ainsi l’âge 
de ces couches, qui représentent le Dévonien supérieur. 

D'autre part, nous avons trouvé Psilophrton ? glabrum associé aux 
Spirifères et autres fossiles marins, ce qui démontre la liaison de ces 
couches avec celles qui précèdent. 

& Les schistes verts et rouges ou Schistes à Pélécypodes et Sphe- 
nophyllum involutum ED. Bur. d’Ancenis, qui occupent le sommet 
du Dévonien supérieur. 


La stratigraphie a montré que, dans la tranchée du chemin de 
fer d'Orléans, le calcaire givétien de l'Écochère faisant défaut, de 
même que la grauwacke à Sp. Verneuili, les schistes à Psylo- 
phyton ? glabrum, P. princeps et Encrines du passage à niveau, 
passent graduellement aux schistes à Pélécypodes. qui contien- 
nent également des Encrines. 

D'autre part, nos connaissances se sont accrues sur la flore de 


ce dernier niveau'qui nous a fourni Psilophyton princeps DAwsox, 


1908 EXCURSION A OUDON, ANCENIS, MÉSANGER, ETC. 647 


Psilophyton ? glabrum Davws., Bornia transitionis F. A. Rœm., 
Calamodendron tenuistriatum Dawson, Lepidostrobus, Pinnu- 
laria, Sphenophyllum involutum Ev. Bur. Enfir, M. G. Ferron- 
nière a trouvé, associé aux Pélécypodes, dans une petite carrière, 
entre la route d’Ancenis à Saint-Géréon et le chemin de fer 
d'Orléans, un fragment de fronde fructifère très caractérisée de 
Cephalotheca mirabilis Narnorsr, plante connue seulement 
aujourd’hui dans le Dévonien supérieur de l’île des Ours (Bären- 
Insel), entre le cap Nord et le Spitzberg. 

Les schistes dévoniens à Pélécypodes et Psilophyton sont très 
puissants dans la région d’Ancenis. Ils passent graduellement à la 
Grauwacke inférieure du Culm, caractérisée par des bancs plus 
compacts, brunâtres ou rougeûtres, qui finissent par prédominer. 
Dans ces conditions, il y a tout lieu de croire qu'il n’y a pas de 
lacune entre le Dévonien et le Culm : les schistes à Spirifer Ver- 
neuili représenteraient le Frasnien, qui passerait graduellement 
au Famennien représenté par les schistes à Psilophyton, Spheno- 
phyllum involutum Ev. Bur., Cephalotheca mirabilis Narorsr et 
Pélécypodes. 

Le calcaire à Uncites Galloisi présente ainsi les caractères 
d’un récif côtier ou frangeant, peu à peu envasé, aussi bien au 
Nord qu'au Sud, par des sédiments littoraux, détritiques, apparte- 
nant au Dévonien supérieur. 


On s’est rendu ensuite à la carrière de microgranulite et ‘tufs 
porphyriques, à divisions columnaires, de Saint-Géréon, située 
dans les schistes à Pélécypodes, puis on a gagné Ancenis où l’on 
a déjeuné à midi à l'Hôtel des Voyageurs. 


Après le déjeuner, nous remontons en voitures et nous nous 
dirigeons vers Mésanger. 

Nous traversons d’abord les schistes dévoniens à Psilophyton et 
Pélécypodes, sur lesquels est construite la ville d’ Ancenis, puis nous 
arrivons à la Grauwacke inférieure du Culm à Rhodea Hochstettert, 
déjà vue, dans l'excursion d'hier, à la Bégairie, près Montjean. 

Le tableau suivant donne la succession des assises carbonifères 
du bassin de la Basse-Loire, dont nous verrons une bonne partie. 

La Grauwacke inférieure du Culm est l'étage qu'ont percé le plus 
fréquemment les roches porphyriques et il fallait que les excur- 
sionnistes en vissent les principaux types. C'était facile, pour la 
microgranulite, autrefois exploitée à 3 km. au Sud de Mésanger, 
sur la route même que nous parcourons. Dans ces anciennes 
carrières, la roche est d’un jaune nankin, avec petits cristaux de 
quartz et de feldspath de première consolidation. . ;, 


648 ÉDOUARD ET LOUIS BUREAU 8 Sept. 


. TABLEAU DU SYSTÈME CARBONIFÉRIEN DU BASSIN D’ANCENIS-TEILLÉ 
OU DE LA B\SSE-LOIRE 


Étage supérieur Schistes de Minière, près Doué-la-Fontaine, à 
ou STÉPHANIEN Cannophyllites Virleti. 


, Schistes el poudingues de l'Écoulé en Saint. 
Etage moyen Laurent-du-Mottay à Nevropteris gig'antea. 


ou = 


\VESTPHALIEN Schistes et poudingues de Teillé et de Rochefort- 
sur-Loire, à Eremopteris artemisiæfolia. 


Grauwacke supérieure du Culm : poudingues, 
grès, psammites, houille et tufs porphyriques 
DINANTIEN (pierre carrée) à Calymmatotheca Dubuissoni. 


Etage inférieur 


ou 
Grauwacke inférieure du Culm à Rhodea Hochs- 


JL . . n 
Cu tetteri et poudingue d’Ingrandes. 


Le porphyre rouge, à quartz globulaire de Tacon, étudié par 
M. Ch. Barrois était hors de notre parcours ; mais une charrette 
pleine de pierres de ce gisement était venue au devant de nous, à 
notre première halte. 

« Les porphyres de Tacon (Loire-Inférieure), dit M. Barrois, me 
paraissent se rapprocher des porphyres de Sillé-le-Guillaume 
(Sarthe), et des porphyres houïllers, par leurs gros cristaux de 
quartzancien, rongés, ternis comme les feldspaths par les produits 
d'oxydation du fer, ainsi que l'absence de mica magnésien, la 
petitesse des éléments de la pâte, et la présence d'une matière 
stéatiteuse jouant dans le magma cristallisé le même rôle que le 
mica blanc chez les Elvans ». 

Arrivés à Mésanger, nous prenons à l'Est une route qui nous 
conduit à la carrière de l’Hactraie, où nous voyons le granite 
exploité comme moellons, qui s’est fait jour à travers la Grauwacke 
inférieure du Culm, son étendue est d'environ 1500 m., dans 
chacun de ses diamètres. 

C'est une roche massive à gros éléments, contenant: 1. apatite, 
mica noir, oligoclase, orthose ; 11. orthoze, quartz. Elle est 
traversée par des filons de microgranulite. 


Dans l’excursion de ce matin, nous avons coupé les terrains 
primaires du bassin d'Ancenis du S.O. au N.E, et nous avons 


1. Cu. BaArRois Ann. Soc. géol. du Nord, 1881, VIII, p. 109. 


1908 EXCURSION A OUDON, ANCENIS, MÉSANGER, ETC. 649 


rencontré successivement les micaschistes, le Précambrien, le 
Gothlandien, le Dévonien et le Culm inférieur : c'est-à-dire que 
nous nous sommes élevés graduellement des dépôts les plus 
anciens jusqu'à la base du terrain houiller inférieur. 

Il nous reste à procéder de même dans le bassin de Teillé ; mais 
maintenant nous irons du Nord au Sud, et, après avoir traversé 
des dépôts houillers moins anciens que le Culm inférieur, nous arri- 
verons à l’anticlinal qui sépare les deux bassins, et qui est formé, 
comme le bord sud du bassin d'Ancenis, de Précambrien, de Goth- 
landien et de Dévonien, avec cette différence qu'ici, par suite du 
relèvement, c’est le Précambrien qui est au Nord et le Dévonien 
au Sud. 

Nous allons donc directement de Mésanger à Teillé, où nous 
sommes sur les schistes gothlandiens avec phtanites. 

Ces schistes, comme nous l'avons vu à Champtocé. au début de 
l’excursion précédente, de vert et rouge qu'ils sont habituellement, 
sont décolorés et devenus sériciteux,sous l'effet des microgranu- 
lites, restées ici en profondeur, mais qui se sont fait jour, dans la 
même situation, sur de nombreux points du bord nord du bassin. 

Des porphyrites andésitiques s’observent dans les schistes goth- 
landiens. Une carrière près le bourg de Teiïllé ne pouvant être 
visitée, on a fait apporter, sur le bord de la route, des échantillons 
qui sont mis à la disposition des excursionnistes. 

A 1 km. au Sud de Teillé, la route qui conduit au Boulay-des- 
Mines tourne brusquement à l'Ouest et entame un talus de plus de 
100 m. de long. Ce talus est entièrement formé par les dépôts 
houillers les plus récents de la grande bande anthracifère de la 
basse Loire. [ls appartiennent à la partie inférieure de l'étage 
westphalien, au sous-étage appelé infra-houiller par M. Grand’ 
Eury. Ce gisement est riche en fossiles végétaux. Nous avons 
traversé hier un-dépôt de même âge qui se trouve près de Rocbe- 
fort-sur-Loire. En réunissant les plantes fossiles de ces deux loca- 
lités on obtient la liste suivante : 

Dacty lotheca aspera Zeizr. (Pecopteris aspera Àb. BR.), Teillé, Roche- 
sur-Loire. 
— dentata Zrirr. (Pecopteris dentata Ab. BRoNGx.), Teillé, 
Rochefort-sur-Loire. 
— dentata var. delicatula ZEizz., Pecopteris plumosa An. 
BRoNGN. Teiilé. 
Schizopteris appartenant très probablement au D. dentata, Teillé. 
Eremopteris arlemisiæfolia Scnimr., Teillé, Rochefort-sur-Loire. 
Mariopteris muricata Zeir., forme t»pica, Rochefort-sur-Loire. 
Alethopteris Mantelli Gœp»r., Teillé, Rochefort-sur-Loire. 


650 ÉDOUARD ET LOUIS BUREAU 8 Sept. 


Alethopteris Serlii Gæœpee., Teillé, Rochefort-sur-Loire. 
Sphenopteris furcata Ab. BronGx., Rochefort-sur-Loire. 
—— stipulata Gurs8., Rochelort-sur-Loire. 
— distans Srerne., Rochefort-sur Loire. 
— intermedia ETtriNes., Rochefort-sur-Loire. 
— Sauveurii CRÉPIN, Rochefort-sur- Loire. 
Asterophyllites equisetiformis An. BroxGx., Rochefort-sur-Loire. 
—- longifolia An. BroN&x., Teillé, Rochefort-sur-Loire. 
Pinnularia. Yeillé. 
Cordaites Goldenbergianus Weiss., Rochefort-sur-Loire. 
— borassifolius UxG., Rochefort-sur-Loire. 
— principalis Granirz., Teillé, Rochefort-sur-Loire. 
Artlisia approximata l'errsm., Teillé, Rochefort-sur-Loire. 
Cordaitanthus communis Feirsm., Teillé, Rochelort-sur-loire. 


Malheureusement l'heure s'avance et ne laisse pas Le temps de 
chercher dans les amas de schistes qui ont été extraits à notre 
intention. Nous sommes même obligés de modifier notre pro- 
gramme, en nous rendant directement à Cop-Choux, tandis que 
nous avions l'intention d'examiner les carrières de la Riviere, 
ouvertes dans le Culm supérieur, immédiatement au-dessous du 
Westphalien que nous venons de voir, et de monter à pied, en 
traversant le Précambrien. au sommet de la butte de lAngellerie, 
formée par des grès gothlandiens semblables à ceux de Pierre-Meu- 
lière, ou plutôt par les mêmes grès qu'une longue faille E.O. a 
mis au jour. Nous devions descendre ensuite, à travers les rochers 
de grès, jusqu'aux carrières dans lesquelles a été exploité, et l'est 
encore, le calcaire dévonien de Cop-Choux. 

Notre arrivée en voitures directement à Cop-Choux nous à obli- 
gés à sacrifier quelques-unes de nos stations; mais elle nous permet 
de voir un aflleurement de Précambrien dans lequel la roche est 
sériciteuse et à feuillets ondulés, telle que nous l'avons vue sous 
le Gothlandien de Pierre-Meulière. | 

Au bas d'une descente rapide, sur le bord du ruisseau nomimé le 
Donneau se voient les schistes gothlandiens qui contiennent les 
grès, et, immédiatement au Sud, le calcaire de Cop-Choux, qui 
appartient à l'étage frasnien. La mer qui a déposé ce calcaire 
avait sûrement pour rivage le grès gothlandien ; des galets de grès 
ayant depuis la grosseur d'une noix jusqu'à 15 à 20 centimètres 
de diamètre, en donnent la preuve. Les uns sont empâtés dans le 
calcaire, les autres, les plus nombreux, devenus libres par l'érosion 
du calcaire, sont maintenant mêlés à des sables qui forment un 
puissant dépôt, vraisemblablement de l'époque pliocene. 

Le calcaire est un marbre bleuâtre veine de blanc, parfois rose, 


1908 EXCURSION À OUDON, ANCENIS, MÉSANGER, ETC. 651 


Il forme une masse compacte, dans laquelle cependant on a pu 
reconnaître des bancs et s'assurer que, bien qu’ils semblent 
plonger au Nord, ils sont en réalité renversés. Il en résulte que le 
calcaire dévonien est surplombé par le grès gothlandien, beau- 
coup plus ancien que lui. 


LISTE DES FOSSILES DU CALCAIRE FRASNIEN DE CoP-CHOUx 
à Rhynchonella cuboides 


Goniatites sp., BArRotis, Ann. Soc. géol. Nord, 1898, XXVII, p. 251. 
Rhynchonella cuboides Sow. (Terebratula). Schnur, Brach. der Eïifel, 
1853, p. 239, pl. 45, fig. 4. 
— pugnus (MARTIN, Conchyliolithus anomites pug'nus). Mar- 
ün, Petrificata Derbensia, 1809, pl. 22, fig. 4, 5 ; 
Davidson, Brit. foss. Brach., Il, p. 97, pl. 22, fig. 1-16. 
Camarophoria rhomboidea Pair. (Terebratula). Phillips, Pal. foss. of. 
Cornwall, etc., 1841, p. 88, pl. 35, fig. 158. 
— seminula Prizz. (Terebratula). Phillips, Yorkshire, 1836, 
IL pl. 12, fig. 21-23. 
Atrypa reticularis Lin. (Anomia), Syst. nat., XII° éd. 1767, p. 1152. 
—  aspera ScHLotHEIM ( Terebratula). Das Rheïn. Uëébergangs, 1844, 
p. 65, pl. 5, fig. 2a, b, c. 
Productus subaculeatus Murcrisow, B. S. G. F., 1847, (2), XL, p. 255, 
pl fe on, bic: 
Spirifer glaber Marr. (Conchyliolithus anomites glaber), Petr. Derb., 
1809, pl. 40, fig. 9, 10). 
— conoideus F. À, R&MER, Die Verst. de Harzg, 1843, p. 12, pl. 4, 
fig. 13. 
—  striatosulcatus F. À. RœMuER, Beitr. z. geol. Kennt. d. nordw. 
Harz. Pal. Dunk. und Meyer, 1845, IL, p. 30, pl. 4, fig. 22, 
a, b,c. — Barrois, Ann. Soc. géol. Nord, 1898, XXVII, 
pl. 251. 
Pentamerus brevirostris Prairies (Stringocephalus). Pal. foss. of. Corn 
wal, 1841, p. 80, pl. 32, fig. 143. — Pentamerus globus 
(Bronn in coll.) fixé par Schnur, Brach. d. Eïifel, 1855, 
p. 1853, p. 197, pl. 31, fig. 4a, b. 


Les espèces ne sont pas uniformément réparties dans la roche. 
L'exploitation a permis de reconnaître quatre zones de la base au 
sommet, c'est-à-dire du Nord au Sud. 

La première zone, située au contact du grès gothlandien, est 
formée d'un marbre d’une extrême dureté, souvent rose, et carac- 
térisé par une espèce voisine de Æetzia ferita v. Buc. ! et de 
R. subferita vx VERN. 


1 v. Bucu. Ueber lerebrateln, 1834, p. 96, pl. 2, fig. 33. 
2, DE VERNEUIL. B.S.G.F., 1850, (2), VII, p. 194, pl. 1v, fig. 1 à, b, c, d. 


652 ÉDOUARD ET LOUIS BUREAU 8 Sept. 


La seconde, assez étroite, est formée par un marbre d'un bleu 
noirâtre veiné de blanc et renfermant de nombreux fossiles 
Rhynchonella cuboides Sow., R. pugnus Marr., Spirifer glaber 
Marr. 

La troisième zone est, au contraire, très puissante et comprend 
la plus grande partie de la masse du calcaire, On y trouve le 
Pentamerus brevirostris Pnicr. 

Enfin, la quatrième zone présente les mêmes fossiles que la 
seconde, dans un calcaire d'une dureté plus grande et d'une 
couleur bleuñtre. 

A moins de cent mètres au Sud-Est du calcaire de Cop-Choux, 
est une petite carrière ouverte dans les poudingues de la Grau- 
wacke inférieure du Culm. La pâte est de grès argileux, ou 
grauwacke; les noyaux sont de grauwacke, de micaschiste, de 
gneiss, de schiste précambrien, de grès gothlandien, de microgra- 
nulite et de calcaire marbre de Cop-Choux. ce qui prouve que le 
dépôt frasnien avait déjà subi une action métamorphique lorsque 
coulaient les eaux qui ont formé le poudingue. Dans les schistes 
déposés entre les bancs de poudingue il y a des fossiles végétaux, 
particulièrement des Stigmaria. 

Une centaine de pas plus loin, on est sur la Grauwacke inférieure 
du Culm. à l’état de grès, sans poudingue. 


Les excursionnistes gravissent le coteau qui domine la carrière 
et arrivent à Cop-Choux où les attendaient les propriétaires, 
M. et Mne Joseph Bureau. avec leur famille et de nombreux amis. 
Un lunch est servi sous les ombrages. Mais l'heure avance ; 
avant de poursuivre notre route, M. Ch. Barrois se fait l'interprète 
des sentiments de ses confrères pour la gracieuse réception qui 
leur a été faite par les propriétaires de Cop-Choux. 

Des fossiles du calcaire dévonien supérieur et des végétaux 
fossiles du Culm, recueillis à l’avance, sont distribués, et nous 
remontons en voitures pour nous rendre aux mines de la Tardivière 
(concession de Mouzeil). Là, par les soins du Directeur général, 
M. Carteron, et du Directeur particulier des mines de Mouzeil, 
M. Beaulaton, une quantité considérable d'empreintes végétales 
étaient exposées et rangées sur les déblais d’un puits. à l'intention 
des excursionnistes qui, en peu de temps, ont pu rassembler une 
belle collection de plantes fossiles du Culm supérieur, niveau qui 
nulle part en France n’est aussi bien représenté qu'ici. 

Nous avons terminé la journée par une visite aux collections 
de l» mine. Ces collections sont soigneusement recueillies et 
scientifiquement étudiées et étiquetées par M. Beaulaton. Chaque 


dd 


1908 EXCURSION À OUDON, ANCENIS, MÉSANGER, ETC. 653 


étiquette porte, outre le nom du fossile, l'indication exacte de la 
couche et du point de la mine où il a été trouvé. 
La flore de ce niveau est riche, comme on en peut juger par la 
liste ci-jointe : 
Dactylotheca aspera Zueirx , (Pecopteris aspera Av. BRONGN.) 
— dentata Zeixr., (Pecopteris dentata Ab. BRONGN.) 
Sphenopteridium dissectum Scaimr. 
— Virleti En. Bur., (Sphenopteris Virleti Ab. BRONGN.) 
Odontopteris antiqua DAwWsoN. 
Mariopteris acuta Zrizz., (Sphenopteris acuta An BRONGN.) 
Nevropteris antecedens STrUR. 
— Schleani Srur. 
Diplotmema dissectum Srur. em., (Sphenopteris dissecta Ab. BRONGN.) 
— elegans Srur. em., (Cheilanthites elegans GœpPr.) 
— contractum Ep. Bur. 
= Schonknechti Srur. em. 
Hymenophyllum antiquum Ev. Bur. 
Aspidites dicksonioides Gæpp. 
Calymmatotheca Dubuissoni Srur. em., (Sphenopteris Dubuissoni Ab. 
BRONGN.) 
— tridactylites Srur. em., (Sphenopteris tridactylites 
AD. BRONGN.) 
— silesiaca Evo. Bur. (Sphenopteris elegans Ab. BRONGN.) 
— tenuifolia Srur. em., (Sphenopteris lenuifolia An. 
BRONGN.) 
Zeilleria moravica Ep. Bur. (Calymmatotheca moravica Srur em.) 
Lepidodendron lycopodioides STERN8. 
— Veltheimii STERNB. 
— Ophiurus AD. BRoNGN. 
— selag'inoides STERNB. 
— r'imosum STERNB. 
— Volkmannianum STERN&. 
Lepidostrobus variabilis Linz. et Hurr. 
— (Macrocystis) truncatus Les. 
Thomasiodendron andegavense Ep. Bur. 
Ulodendron majus Lip. et Hurr. 
— minus Linpz. et Hurr. 
Lepidophloios laricinus SrErN8. 
— fimbriatus Eb. Bur. 
— Grand’ Euryi Ep. Bur. 
Lomatophloios crassicaulis Corpa. 
Halonia tuberculata An. BRONGN. 
Lepidophyllum majus Ab. BRoNGN. 
— lanceolatum Lipz. et Hurr. 
Lepidophyllum intermedium Lino. et Hurr. 
— triangulare ZEiLxr. 


654 ÉDOUARD ET LOUIS BUREAU 8 Sept. 


Knorria imbricata STERNB. 
Sigillaria minima Ad. BRONGN. 
—— antecedens STUR. 
Stigmaria ficoides Ad. BRONGN. 

—  ficoides 8 undulata Gæpr. 

—  ficoides ; reticulata Gæpr. 

— ficoides & inæqualis Gæpr. 

= ficoides 6 elliptica Gæpr. 

— ficoides . lævis Gæppr. 

- Jficoides , rugosa, (Stigmaria ficoides rugosa H£Er.) 
Stigmariopsis æqualis Ev. Bur. 
Sphenophy llum Davyi En. Bur. 

— tenerrimum STUR. 
Equisetum antiquum Ev. Bur. 
Calamites Suckowii Ab. BRONGN. 

— undulatus STERNS. 

— cannæformis SCHLOTH. 

— Cistii An. BRONGN. 

_ ramosus ARTIS. 

—- dubius ARTIs. 
Calamostachys ramosa WEïss. 

— paniculata Weiss. 

Bornia transitionis F. À. RŒMER (tige). 
—  pachystachya Ep. Bur. (rameaux, feuilles et épis). 
Pinnularia columnaris ZeiLz. 
— laxa Ep. Bur. 
Cordaites borassifolius UNG. 

-- principalis GEINITz. 
Carpolithes umbonatus STERNB. 

Graines de Pteridospermées. 


Les caractères de cette flore sont très nets. Par la présence de 
nombreux Lepidodendron et de très nombreuses Sphénoptéridées 
appartenant aux genres Diplotmema et Calymmatotheca, ainsi 
que par la rareté des Fougères à formes archaïques, elle se place 
non seulement au dessus des flores du Roannais, du Mäconnais, du 
terrain de transition des Vosges et des schistes tégulaires de 
Moravie et de Silésie, qui appartiennent au Culm inférieur, mais 
au-dessus de celle des anthracites de la Baconnière (Mayenne), où 
l'on a trouvé Cardiopteris polymorpha Scnimr. (Cyclopteris 
polymorpha Gæp»pr.), et qui n’ont fourni aucune Lépidodendrée. 

Ses affinités paraissent plus étroites avec la flore de la formation 
de Saint-Laurs (Deux-Sèvres) et avec celle des schistes d'Ostrau 
(Moravie) et de Waldenburg (Silésie), qui appartiennent au Culm 
supérieur. Les espèces sont, en majeure partie, les mêmes. 

Mais la flore anthracifère de la Basse-Loire se distingue de 


1908 EXCURSION A OUDON, ANCENIS, MÉSANGER, ETC. 655 


toutes celles que nous venons d'énumérer par sa richesse plus 
grande en individus et en espèces de Lépidodendrées. 

Ce caractère la rapproche de la flore de l'étage infra-houiller, 
avec laquelle cependant la fréquence du Bornia transitionis Rœ. 
et du Lepidodendron Veltheimi SrerNs., ainsi que la présence de 
quelques Fougères anciennes : MWevropleris antecedens STUR., 
Zeilleria moravica Ep. Bur., (Calymmatotheca moravica Srur.), 
etc. ne permettent pas de la confondre. 

La flore houillère de la Basse-Loire appartient donc à la partie la 
plus élevée du Culm. Elle a précédé immédiatement la flore infra- 
houillère qui ouvre la série des flores houillères moyennes. 


À 6 h. 51, nous prenons le chemin de fer de l'Ouest à la gare de Teillé- 
Mouzeil, pour rentrer à Nantes à 7 h. 53. 


M. Ch. Barrois estime que MM. Édouard et Louis Bureau ont 
rendu des services signalés à la géologie bretonne, et provoqué 
les plus grands progrès. M. Louis Bureau a reconnu l’existence, 
dans le bassin de la Basse-Loire, d'un Gothlandien plus déve- 
loppé qu’en aucune autre partie de la Bretagne et montré sa trans- 
gression sur l’'Ordovicien, jusqu’à reposer directement sur le 
Précambrien. 

Ses observations sur le Dévonien ne sont pas moins intéres- 
santes, On attribuait à ce terrain deux faciès : le faciès lacustre 
du vieux grès rouge limité au Nord de l’Europe et le régime fran- 
chement marin au Sud du Comté de Devon. M. Louis Bureau a 
appris, qu'au Midi de la Bretagne, il y eut alternance de faciès 
marin et de faciès d’eau douce. M. Édouard Bureau nous a fait 
connaître la flore remarquable du Culm et la succession de quatre 
flores terrestres successives dans la Basse-Loire, tandis que la 
mer s'étendait de Chateaulin à Laval. L'étude d'ensemble sur la 
flore de la Basse-Loire, dont il a montré les planches terminées, au 
cours de l'excursion, constituera une œuvre fondamentale pour 
l’histoire géologique de la Bretagne. Ainsi les géologues de l'Ouest 
de la France doivent aux efforts parallèles de MM. Édouard et 
Louis Bureau des idées générales nouvelles et des notions capi- 
tales sur la ie de la Bretagne, DersRnt la période paléozoïque 
toute entière 


M. Ch. Barrois se félicite de pouvoir témoigner aussi devant la 
Société géologique, des éminents services rendus par M. L. Davy 
à la géologie bretonne. C'est à M. L.-P. Davy que revient une 
bonne part des progrès de nos connaissances sur la géologie du 
Massif armoricain ; tous les géclogues qui se sont occupés de cette 


656 ÉDOUARD ET LOUIS BUREAU 8 Sept. 


région l'ont eu pour guide et pour aide, depuis l’Anjou jusque 
dans le Finistère. 


M. Édouard Bureau donne l'aperçu suivant des Flores fossiles 
qui se sont succédées dans le Bassin de la Basse-Loire. 

Les plantes dévoniennes,dont on connaît si peu de gisements en 
Europe, se trouvent au Sud et au Nord de la grande bande de 
calcaire de l'Écochère, Montjean, Châteaupanne, Chalonnes et 
Chaudefonds, sans que cette situation puisse être attribuée à un 
synclinal. Les débris végétaux y sont nombreux, mais triturés. 
Tous semblent appartenir au Psilophyton princeps DaAws., sauf 
près de l’Écochère, où l’on a recueilli le fossile décrit et figuré par 
Dawson sous le nom de Psylophiton ? glabrum, un Bornia, le 
Cephalotheca mirabilis, etc. 

La Grauwacke inférieure du Culm est assez pauvre, mais sa flore 
ne laisse pas de doute sur le niveau qu'elle représente : c’est 
celui de la grauwacke de Thann, du Culm de Moravie et du Car- 
bonifère inférieur du Mâäconnais. On y a trouvé : Sphenopteris 
pachyrrachis & stenophylla Gœprr., Rhodea Hochstetteri Sr., 
Lepidodendron rimosum Srerns., Lep. acuminatum VAFr1ERr, 
L. Veltheimianum Srerxs8., Bothrodendron Depereti VaArrier, 
Sligmaria ficoides Ab. BRoNG., Bornia transitionis F.-A. Rœmer. 

La Grauwacke supérieure est, au contraire, d’une richesse en 
végétaux fossiles bien remarquable pour le niveau fort bas qu’elle 
occupe dans le système carboniférien : 80 formes végétales environ 
y ont été reconnues jusqu'ici. La plupart ont été indiquées dans le 
Livret-Guide, et nous ne pouvons que signaler les caractères de la 
flore. Elle frappe tout d'abord par l'absence des Wevpropteris à 
grandes folioles et des Sigillaria à côtes. Les Pecopteris arbores- 
cents y sont d'une excessive rareté, mais les Lepidodendrées sont 
riches en individus et en espèces. Toutes les Filicinées : Fougères 
vraies ou Cycadofilicinées, sont à frondes très découpées et à pin- 
nules petites, profondément lobées ; c’est une flore correspondant 
à celle des schistes d'Ostrau (Moravie) et de Waldenburg (Silésie). 
Ici, elle est surmontée immédiatement par la flore infra-houillère, 
qui ouvre la série des flores houillères moyennes. 

Cette base de l’étage westphalien a fourni, tant à Rochefort-sur- 
Loire qu'à Teillé, 21 espèces dont 14 Fougères parmi lesquelles 
plusieurs ont commencé dans l'étage précédent ; mais d’autres : 
Lremopteris artemisiæfolia Scmime., Sphenopteris stipulata Gurs., 
S. Haidingeri Evrin@su., S. Sauveuri Crépin, décèlent nette- 
ment le Houiller moyen. Les Cordaites prennent tout-à-coup un 
développement numérique remarquable. 


1908 EXCURSION A OUDON, ANCENIS, MÉSANGER, ETC. 657 


Un tout petit bassin, situé à l’Ecoulé, au Sud du grand bassin 
carboniférien, a fourni le Vevropteris gigantea An. BRONGN. et 
nous parait appartenir à un niveau plus élevé du Westphalien. 

Enfin, à Minière, près de Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire), un 
lambeau de Carboniférien supérieur se trouve placé en discordance 
sur le Carboniférien inférieur. Virlet y a recueilli le Cannophyllites 
Virleti Ab. BRoNG., qui se trouve aussi dans le Stéphanien de 
Kergogne (Finistère). 


M. le D'Vaffer signale le synchronisme absolu de la Grauwacke 
inférieure du Culm nantais et du Culm des environs de Mâcon. 
a vu recueillir devant lui, à Montjean, un bel échantillon de Stig- 
maria et des empreintes bien conservées de Rhodea Hochstetteri 
et de Bornia radiata, espèces caractéristiques du Dinantien 
inférieur. 

Esquissant à grands traits le faciès du Culm mâconnais, il montre 
la série des dépôts de cet étage reposant à l'Est sur un terrain 
métamorphique formé de diorite, de granulite et de schistes 
amphiboliques altérés, et à l'Ouest, sur le massif cristallin des monts 
du Beaujolais, prolongation des Cévennes, presque entièrement 
formé à cette latitude de tufs d’orthophyre et d’orthophyre en 
coulée. 

Ces roches orthophyriques contemporaines du Culm ont précédé, 
dans leurs premières manifestations éruptives, Les dépôts dinan- 
tiens, qui ont été surtout influencés par la microgranulite, qui, 
tantôt à l’état de tufs, tantôt à l’état de roche franchement cristal- 
line, se trouve partout intercalée dans les schistes, les grès et les 
poudingues de la formation. 

Les porphyres globulaires et les porphyrites de la région 
mâconnaise sont post-dinantiens. 

La flore du Culm des environs de Mâcon est très ancienne par 
ses Archæopteris, ses Rhodea, ses Cardiopteris et ses Lepido- 
dendron ; elle présente quelques affinités avec la flore ursienne, 
tandis qu'elle ne renferme aucune espèce de la Grauwacke supé- 
rieure du Culm. Elle appartient donc à la plus ancienne phase de 
l’époque carbonifère et est contemporaine de la Grauwacke infé- 
rieure du Culm nantais, de la Grauwacke de Thann et des 
couches de Burdie-House en Écosse. 

Les dépôts du Culm mâconnais ont dû se produire avant que le 
Morvan, alors immergé, ne se relevât par un mouvement de 
bascule, qui devait amener l’affaissement du Plateau Central et 
préparer les dépôts stéphaniens. 


10 Janvier 1910. — T. VIII. Bull. Soc. géol. Fr. — 42. 


658 L. DAVY 9 Sept. 


Séance de clôture du Mercredi 9 Septembre 


PRÉSIDENCE DE M. ÉDOUARD BUREAU 


La séance est ouverte à la mairie de Châteaubriant, à 6 heures du 
soir. : 


Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 


Excursions du 8 et du 9 Septembre à Châteaubriant 


PAR L. Davy 


Le but de la réunion à Châteaubriant était l'étude des terrains 
qui forment le Sud de la tranche de l’anticlinal qui s'étend de 
l'Est à l'Ouest entre la Mayenne et la Vilaine. Châteaubriant est 
en partie bâti sur les couches précambriennes qui occupent l'axe 
de cet anticlinal. 

En se rendant de Châteaubriant à Sion par Saint-Aubin-des- 
Châteaux, on ne tarde pas à se trouver (au passage à niveau de la 
ligne de Châteaubriant à Ploermel) sur le grès armoricain, que l'on 
ne cesse de suivre sur le plateau. Le bourg de Saint-Aubin est 
bâti sur ce mème grès sur le bord Ouest d’une faille Nord-Sud 
indiquée par le lit de la rivière la Chère. 

Au Sud de Saint-Aubin.on a vu la carrière du bois de la Roche, 
où l’on exploite, pour macadam, un grès compact sombre, en 
couches minces presque horizontales, sans fossiles ; mais, à quel- 
ques mètres en contre-bas, près de la rivière, les excursionnistes 
ont pu voir une roche isolée pittoresque qui montre des Bilobites 
en place à la partie inférieure des bancs de grès. 

Un peu plus au Midi, on a pu constater le passage progressif des 
grès aux schistes sans que l’on puisse préciser la limite entre les 
orès armoricains et les schistes à Calymènes. Au moulin Hubert, 
sur un affleurement schisteux étendu. on a pu recueillir une grande 
quantité de Graptolithes (Didymograplus Murchisoni Beck). Get 
horizon, qui précède celui plus étendu où les nodules à Calymènes 
abondent, se retrouve près de l'étang de la Touche, entre Château- 
briant et Erbray et en plusieurs autres points. 

Au Sud du moulin Hubert, c'est la région des nodules à Caly- 
mènes qui s'étend à l'Est jusqu'à Angers et à l'Ouest jusqu'au-delà 
de la Vilaine. 

Les excursionnistes ont pu faire une ample récolte de nodules 


1908 EXCURSION À CHATEAUBRIANT . 69 


fossililères au Nord du village de la Chapelle. Ce gisement est cité 
dans tous les ouvrages sous le nom bien connu de la Hunaudière, 
déjà signalé par Brongniart et Desmarets en 1822. 

A la Hunaudière se trouvait une des dernières forges à charbon 
de bois qui existaient en Bretagne jusqu’en 1880. 

Après avoir traversé ce joli village, on retrouve au Nord, sur le 
sommet du coteau, les grès armoricains,et on constate vers la limite 
entre eux et les schistes, une longue bande de minerai de fer, 
exploité autrefois, à la Haute-Noë, pour la forge de la Hunaudière 
et, tout dernièrement, pour l'exportation en Allemagne. 

Les excavations de la Haute-Noë montrent immédiatement sous 
la terre végétale une couche argileuse superficielle, ne dépassant 
pas un mètre d'épaisseur, qui contient des morceaux arrondis de 
minerai de fer, d'abord fort espacés les uns des autres, mais qui, 
augmentant rapidement en nombre et en volume, ne tardent pas 
à former une masse continue d'hématite compacte très siliceuse. 
— L'épaisseur minéralisée ne dépasse pas quatre mètres. — Au- 
dessous du minerai, il y a de l’argile ordinairement plus blanche 
que celle du dessus. La surface occupée par le minerai est longue 
et étroite ; elle est orientée dans le sens de la stratification des 
couches profondes; elle se trouve au point même où une couche 
de minerai existe constamment en Normandie et en Anjou; il est 
donc tout naturel de supposer que ce minerai n’est que l’aftleure- 
ment d'une couche paléozoïque ; des recherches faites pour éclairer 
cette question sont restées jusqu'ici infructueuses en ce point. 

Le bourg de Sion a fourni pendant longtemps de magnifiques 
échantillons aux collectionneurs. Dans le schiste, au Sud, on 
trouvait toute la série de ses fossiles ; dans le grès armoricain, au 
Nord, l’'Asaphus (Ogy gites) armoricanus Trou. et LEBESC., etc. 
Aujourd'hui, les carrières dans le schiste sont abandonnées, et dans 
le grès, les fossiles deviennent de plus en plus rares. 


# 

Dans toute la région visitée le 4 Septembre à l'Ouest de 
Châteaubriant, on ne voit aucun affleurement des couches imimé- 
diatement inférieures au grès armoricain; partout, elles sont 
cachées par les éboulis, mais on en trouve à l'Est de la ville, 
dans les carrières qui fournissent la pierre pour les construc- 
tions. Les géologues ont visité les carrières dites du Breuil; ils 
y ont vu une roche compacte schisteuse, se débitant en prismes 
irréguliers, dont les grandes faces sont perpendiculaires à la 


660 L. DAVY 9 Sept. 


stratification; le milieu de chaque bloc est coloré en rouge ; 
les parties voisines des surfaces sont vert clair. Les bancs 
plongent au Midi sous le grès armoricain. Ces schistes rouges 
existent d'une façon continue au-dessous des grès en suivant tous 
les méandres que forment ceux-ci sur la carte ;: mais on remarque 
presque partout, et particulièrement au Sud et au Nord de Pilot 
occupé par la carrière du Prince, qu'ils sont beaucoup plus 
inclinés que ces derniers. Parce que le contact des deux roches 
est très diflicile à observer, on ne peut savoir d’une manière 
certaine s'il y a entre elles discordance. Dans ces schistes rouges, 
les fossiles sont très rares: on n'y a trouvé que des Vexillum 
Desglandi Rouaurr et des Lingules, etc. 

En profondeur, les schistes contiennent des noyaux de quartz de 
plus en plus gros et nombreux et deviennent un poudingue de 
structure et d'aspect tout particulier, que l’on retrouve dans la 
région sur une grande étendue. 

Plus bas, l'étude des roches, à cause de leur diversité, du manque 
d’affleurement et du défaut complet de fossiles, devient de plus en 
plus diflicile, et l’on ne sait avec certitude à quel A finit le 
Cambrien et commence le Précambrien. 

Les grès armoricains exploités à la carrière dite du Prince, 
parce qu'elle se trouve dans l’ancien pare du château de Château- 
briant, sont célèbres par le grand nombre de Cruziana qu'ils ont 
fourni à toutes les collections ; leurs bancs sont horizontaux, 
minces, séparés par des lits argileux encore plus minces. 

Cette carrière est située à l'Est de la ville sur un plateau séparé 
du bord sud de l’anticlinal par la petite vallée du Rollard, parallèle 
à celle de la Chère. 

Les schistes à Graptolithes vus au moulin Hubert se retrouvent 
à proximité de la chaussée de l'étang de la Touche ; ici comme là- 
bas, ils supportent les schistes à nodules fossilifères de l'Ordovicien 
qui s'étendent sans interruption de la Touche à Erbray, sur une 
largeur de 2 km. 500. 

Ces schistes sont régulièrement surmontés par un banc continu 
de grès blanc parcouru de nombreux filonnets de quartz cristallin 
et caractérisé par le manque absolu de fossiles déterminables ; ces 
grès, exploités partout pour l’'empierrement des routes, se suivent 
depuis la carrière de la Sauvagère, à l'Est d'Erbray, jusqu'au-delà 
de Saint-Julien-de-Vouvantes. 

Au-dessous des grès dits azoïiques ou culminants, que l'on 
rattache au sommet de l’Ordovicien, ou à la base du Gothlandien 
et qui forment un horizon bien défini, les schistes ordoviciens ne 


1908 EXCURSION A CHATEAUBRIANT 667 


renferment plus de nodules; ils sont plus massifs, moins fissiles, 
et, à une distance variable de leur sommet, on trouve des bancs 
gréseux réguliers qui se suivent sur de grandes longueurs ; de ces 
observations, on a pu conclure que ces grès représentent le grès 
de May ou de Saint-Germain-sur-Isle, et ces schistes, la zone à 
Trinucleus. 

Au Sud des grès azoïques. sur une étroite bande de nature indé- 
terminée, mais certainement schisteuse, dont les affleurements 
sont inconnus, se trouvent les grandes lentilles du calcaire 
exploité pour la fabrication de la chaux et à propos desquelles 
de nombreux travaux ont été publiés. 


Réunis sur le bord sud de la grande excavation de la Ferron- 
nière, les excursionnistes voyaient au Nord des calcaires blancs 
fossilifères ; au Sud, des calcaires gris-foncé moins fossilifères ; la 
masse présente des plans de rupture ou de stratification tellement 
confus, qu'il semble impossible de les distinguer les uns des autres. 
Les parois du Nord et du Sud de la carrière sont aussi confuses 
que la masse elle-même. Bien que des travaux très importants et 
d’une grande valeur aient été faits, tant au point de vue stratigra- 
phique qu'au point de vue paléontologique sur ces calcaires de la 
Ferronnière d’Erbray, l'accord entre les savants qui s’en sont 
occupés n'est pas encore complet; l’un pense que le calcaire de la 
Ferronnière est à la base du Dévonien; l'autre croit qu'il est seule- 
ment au-dessous du Coblentzien, au-dessus du calcaire à Athyris. 
Les calcaires blancs sont, pour les uns, supérieurs aux calcaires 
gris ; pour les autres, c'est le contraire. 

Au-dessus des terrains anciens on rencontre, dans un grand 
nombre de points, aux environs de Châteaubriant, des îlots, le plus 
souvent appuyés sur le flanc des coteaux, de sables rouges plus ou 
moins agglutinés par de l'argile ou de l'oxyde de fer. Les excur- 
sionnistes ont visité deux des carrières creusées dans ces sables : 
l'une s'appuie sur les grès culminants de la Sauvagère à l'Ouest 
d'Erbray ; les autres sont dans la ville même de Châteaubriant. 
Les fossiles y sont presque inconnus et il a fallu des circonstances 
toutes spéciales pour qu'ils aient été conservés : tels sont ceux que 
M. Davy a trouvé dans la forêt de Gâvre et M. Danton aux envi- 
rons d’Angrie ; les premiers, étudiés par M. Vasseur, ont été atlri- 
bués par lui au sommet du Miocène ou à la base du Pliocène. Ces 
sables sont, le plus souvent, considérés comme le résidu de la 
décalcification d'un calcaire. 


662 à L.PDAVY 9 Sept. 


M. Œhlert fait remarquer que les schistes rouges et verts des 
carrières du Breuil, au Sud de Châteaubriant, ne paraissent pas 
devoir être considérés comme appartenant à l'assise des schistes 
lie-de-vin, associés au Poudingue pourpré, et constituant la base 
du Cambrien. Il cite, à titre de comparaison, la coupe de la tran- 
chée de Sainte-Croix, près de Rhétiers, où l'on voit, se succédant 
régulièrement, une série d'assises bien différenciées par leur faciès 
et représentant évidemment des subdivisions dans le Cambrien ; 
ce sont, de bas en haut : des schistes roses ou saumonés par déco- 
loration, puis des schistes et des quartzophyllades zonés auxquels 
succèdent des grès exploités près de la ferme de Sainte-Croix : 
enfin, au sommet, des schistes en dalles, violets, parfois verdâtres. 
Cet ensemble, qui représente le Cambrien, est surmonté par le 
grès armoricain, sur lequel reposent les schistes à Calymene 
Tristani. Il ajoute qu'il y aura peut être lieu de rattacher au Cam- 
brien certains calcaires considérés jusqu'ici comme précambriens 
et, en particulier, celui qui est exploité à Saint-Thurial. 


M. Œhlert rappelle qu'il a exposé de vive voix, dans la carrière 
d'Erbray, les différentes opinions émises successivement sur l’âge 
du calcaire qui y est exploité. De plus, il a indiqué l'existence de 
couches gréseuses qui, au milieu des schistes ordoviciens, repré- 
senteraient les grès intermédiaires (S°?) séparant les schistes à 
Caly-mene (S°) des schistes à Trinucleus (S?*). 


COUPE GÉOLOGIQUE DE L ANTICLINAL PALÉOZOIQUE 
DE CHÂTEAUBRIANT (LOIRE-ÎNFÉRIEURE) 


PAR L. Davy 


Une étude, même superficielle, de la géologie de la Bretagne 
fait voir une série de plis alternativement synclinaux etanticlinaux 
sensiblement parallèles et arasés à une faible hauteur au-dessus 
du niveau de la mer, compris entre deux régions occupées, au 
Nord et au Sud par des roches éruptives. 

La manière d’être des roches qui composent un pli quelconque 
varie souvent dans le sens dela direction ; mais cette variation est 
surtout considérable, lorsque l’on compare un côté à l’autre et un 
pli à son voisin immédiat ; elle devient encore plus grande, si les 
deux plis que l’on considère sont à grande distance l’un de l’autre. 

Ces différences sont facilement explicables lorsqu'on peut faire 
intervenir le métamorphisme, les pressions latérales, ou des 
différences sensibles dans les dépôts stratifiés antérieurement aux 
plissements, lorsque, par exemple, on compare un pli de la région 
centrale à son parallèle de l’extrême Sud ou de l'extrême Nord, 
un pli de la Normandie à un autre de la région étranglée de la 
Bretagne centrale; mais il arrive le plus souvent que les deux 
côtés parallèles d’un même plissement sont très différents, non 
seulement par l’inclinaison des strates, mais aussi par la nature de 
celles-ci, par leur épaisseur, par leur aspect, par la composition 
de leurs éléments. Sur un des flancs, par exemple, on trouve une 
grande épaisseur de grès avec de nombreuses couches de minerai 
de fer interstratifiées; sur l’autre plan, à quelques centaines de 
mètres de distance, le grès aura presque disparu et, avec lui, le 
minerai de fer; d’un côté, le grès sera blanc, de l'autre, il sera 
rouge. 

Dans le pli suivant, il pourra arriver que ce soit le contraire qui 
se produise. Ces variations, quelque intéressantes qu'elles soient, 
restent le plus souvent inexpliquées. 

Pour ce motif, l'étude détaillée du plus grand nombre possible 
de coupes normales aux directions me semble présenter un grand 
intérêt et ce n’est qu'en les multipliant que l'on pourra découvrir 
les raisons d’être de ces variations. 

Tous les géologues qui ont étudié la Bretagne et particulièrement 
Tromelin, Lebesconte, MM. Delage, (Ehlert, Barrois, etc.. ont 
multiplié ces coupes. 


664 L. DAVY 9 Sept. 


I° Je vais essayer d'en décrire, avec quelques détails, une de 
plus. Je l'ai choisie traversant Châteaubriant suivant le méridien et 
presque suivant le chemin 


ju & de fer de Nantes à Rennes ; 
CM) = & le profil de la ligne m'a 
L el 
2 8 = servi de base (fig. 1). À 
“HAT ce 
2 a 10 chaque extrémité, une 
Z —_ " y , 
L - £ tranchée coupe les flancs 
— .— . . 
< É = opposés d’un anticlinal ; 
n = D L 
ë RE le centre est occupé par 
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#5) ’ A —! Q Fe o 
= É 8 2 brienne. 
a = a DNS 
RE 7 UE no a ee Si cette coupe était pro- 
EU Hit Go 
ENTA AIS RAA EMRERe longée dans les deux sens, 
ALAN DEN En TU SN à: k des 
SP A, due UE. 2.1 2e elle rencontrerait le Sie 
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a N & ‘“#sg"\— +S£éé£é rien supérieur et le dévo- 
& ; E LAN \ — "7 © ‘ £ 
S- = £/\\= B£% nien qui le recouvre quel- 
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3 Ê spl" t + S< queflois dans les syneli- 
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8, m 5 Mie) £ £ © naux parallèlesr. 
q ah OMWoL A 
rs j- 2 Sa SCHISTE ORDOVICIEN A 
En = ,S Le + rm ,2 1 : . . 
SL SO EI PEN Cabrmene Tristan ts 
bel n°: / = ù ? 
7 a % ins SCHISTE D'ANGERS.— La 
= CARPE à : 
R rh ce partie Nord de la tranchée 
z ere 3 ‘ 
É œ LA MERS du chemin de fer, dite 
a L MODEM Ë â 
= Re œ SE de Croquefer, est creusée 
QE & = © : EN 
= à [= 4 C,: dansle schiste ordovicien 
= PIN RME RARE Er z 
= SE 4 immédiatement superposé 
SLE 2er 
= SΗ= du au Grès armoricain, qui 
< ca = < qe 
> 2 2 occupe la partie centrale 
e) == = , 
2 Re et la plus profonde de 
= 4e) g 
£ er cette tranchée. Le contact 
Cie b £ entre les deux terrains 
, © © : : 
Le Gus n'est pas bien net en ce 
J CRT ee ici fee 3 3 à 
s ET NRES Me point, il se voit mieux à 
3 = En JO 
= F 90 X SU l'Ouest, entre la ligne et le 
5 EE à & : à 
Da EL ,. A village du Grand-Sausay. 
sa] & = 


Plus a l'Ouest.le schiste, 
avec ses fossiles caracté- 
ristiques, a été coupé par la route de Châteaubriant à Fercé, entre 
les villages de la Thouardière et de la Dumanchère; j'ai trouvé 


1. Pour l'intelligence du texte, il est indispensable d’avoir sous les yeux 
la Carte géologique n° 91 « Chäteau-Gonthier ». 


1908 COUPE DE L ANTICLINAL DE CHATEAUBRIANT 665 


en ce point, des nodules avec Calymene Tristani, Illænus, Conu- 
laria, Brachiopodes, etc. 

Encore plus à l'Ouest, on y a creusé les ardoisières de la Guéri- 
vais et l’on vient de faire des recherches d’ardoises, sur ce même 
banc, au Sud de Rougé. 

A l'Est, on le retrouve à Pouancé, etc. 


GRÈS ARMORICAIN, S1P. — Au dessous du schiste, le Grès armori- 
cain occupe le point culminant du coteau de Croquefer, on le voit 
jusqu'à 400 m. au Nord du pont et 200 m. au Sud du même point, 
ce qui, en tenant compte de l’obliquité de la voie par rapport à la 
direction des bancs et à l'inclinaison de ceux-ci, lui donne une 
épaisseur de 270 m. Dans l’état actuel de la tranchée, on distingue 
difficilement le pendage de la roche, il est peu incliné (30° ?). Les 
affleurements disparaissent sous un épais manteau d’argiles super- 
ficielles, et la nature de la roche resterait inconnue, si elle n'avait 
été dévoilée par la tranchée et de nombreuses carrières pour 
macadam, ouvertes sur un chemin rural au Sud de la Tinolais. — 
(fig. 2). Une coupe normale à la direction des banes et s'étendant 
du Nord au Sud, sur 400 m., à partir du puits de la Tinolais, fait 
voir: 1° Des grès gris, à grains fins très siliceux, très compacts, 
en lits minces, séparés par des filets foncés très voisins les uns des 
autres, le tout est un peu micacé, le mica est quelquefois concentré 
en petits lits très minces. La masse est traversée par de nom- 
breux petits filets de quartz cristallin, blanc, jaune ou brun ; 
2° Entre le puits de la Tinolais et les carrières, la masse est formée 
de grès en bancs peu épais, brisés en parallélipipèdes, les surfaces 
de chaque fragment sont blanc jaunâtre ; mais, si on les brise, on 
constate que l’intérieur est coloré en rouge brun foncé et que la 
partie blanche superficielle n'a souvent pas plus d'un quart de 
millimètre d'épaisseur ; 3° Le grès exploité est à grains plus fins, 
véritable quartzite, d'aspect général rosé ; cette couleur est due à 
ce que la masse quartzeuse gris très clair est criblée de vacuoles 
renfermant une matitre argileuse rose, résidu d'un minéral disparu, 
probablement de la pyrite : 4° Entre les bancs de grès se trouvent 
des bancs minces de schiste gris-bleu micacé, se clivant difficile- 
ment et renfermant encore des feuillets siliceux ; 5° Il y a aussi 
des bancs formés d’assises minces de quartz blanc (quartzite 
saccharoïde à grains très fins, alternant avec des schistes micacés 
gris bleuâtre) ; 6° Dans la carrière située le plus au Sud, la roche 
très compacte est gris-bleu très foncé, avec mica blanc ou jaune et 
filets de quartz blanc, les feuillets n'ont que 1 à ro millimètres 
d'épaisseur. 


666 L. DAVY 9 Sept. 


Ces roches siliceuses ne ressemblent guère à celles du mème âge 
du bord sud de lanticlinal; mais leur âge est nettement indiqué 
par les Bilobites nombreux que l’on y rencontre. 

Aux environs de la Tinolais, les strates sont presque verticales en 
s'appuyant au Sud. — Les affleurements se prolongent à l'Est 
jusqu’à la Grande-Haïe et le moulin d’'Ercée en Soudan, etc., mais 
ils se suivent diflicilement vers l'Ouest. 


SCHISTES POURPRÉS ; SCHISTES VERTS ET ROUGES ; CAMBRIEN $12. — 
Dans la tranchée de Croquefer, immédiatement au-dessous des 
Grès armoricains, se trouvent les grès et schistes rouges et verts 
dont on reconnaît l’analogie avec ceux du bord sud de l’anticlinal ; 
mais ici ils sont mal caractérisés et on a de la peine à reconnaître 
leur pendage et leur direction; on constate cependant que les 
strates sont peu inclinées. 

On le voit mieux de part et d'autre du chemin de fer ; à l'Est, 
dans une carrière au Sud-Ouest du moulin de Croquefer, à l'Ouest, 
entre la ligne et la route de Martigné. 

Dans le premier point (direct. O. 100 N., pendage 800 N.), on a 
exploité un schiste très gréseux micacé verdâtre ou rosâtre, à 
cassures irrégulières, en gros bancs, dont les assises, de plusieurs 
mètres d'épaisseur, sont séparées par des grès grossiers ou poudin- 
gues à grains fins de quartz hyalin en cristaux émoussés blancs ou 
bleuûtres. 

Dans le second point, est une carrière abandonnée dont on a 
extrait des schistes et des grès pourprés à très gros grains. 

Des rochers analogues se retrouvent à l'Est, au Nord de la 
Brichetière (fig. 2), à l'Ouest, au Sud des Hautières et dans le 
chemin rural qui mène du Grand Rignier à la Guérivais, etc. 

Le contact entre les schistes pourprés et le terrain précambrien 
est ici, comme je l'ai vu partout, bien diflicile à déterminer. 

Ile Si nous nous transportons au Sud de la coupe (fig. 1), nous 
allons retrouver, en sens inverse et avec des caractères différents, 
dans la tranchée de la ligne de Châteaubriant à Nantes, dite des 
Briottais et de la Ferrière, les trois terrains que je viens de signaler. 


19 


SCHISTE ORDOVICIEN. 82%. — L'Ordovicien recouvre nettement 
le Grès armoricain à l'origine sud de la tranchée, et l'on peut suivre 
assez facilement le contact sur une grande longueur. Les premières 
assises schisteuses sont caractérisées, à l'Est de l'étang de la 
Touche, Nord d'Erbray, au moulin Hubert, Sud-Ouest de Saint- 
Aubin-des-Châteaux et à Sion, par Didymograptus Murchisoni 
Beck en colonies nombreuses. 


1908 COUPE DE L'ANTICLINAL DE CHATEAUBRIANT 667 


Toute cette région schisteuse contient des nodules avec les fossiles 
ordinaires qui caractérisent ce terrain ; c'est dans son prolonge- 
ment ouest que se trouvent les localités fossilifères devenues 
classiques, de Sion et de la Hunaudière ; on y exploite l’ardoise à 
Saint-Vincent des Landes et à Juigné-les-Moutiers. Les strates 
plongent au Sud, mais sont très peu inclinées. 


GRÈS ARMORICAIN. — Sous le schiste, le Grès armoricain débute 
par du minerai de fer que l’on voit dans les roches argileuses super- 
ficielles ; la profondeur de l’excavation n'est pas suflisante pour que 
l’on sache bien s’il se poursuit en profondeur, mais il est bien là à la 
place où on le rencontre ordinairement et ses afileurements se 
poursuivent dans la même situation sur une grande longueur vers 
l'Est et il a été exploité au Sud de Launay-Pitro, à la Sépellière, à 
la Feuvrais (fig. 2), etc. 

Le Grès armoricain occupe presque toute la tranchée sur une 
longueur de plus d’un kilomètre ; en admettant que son inclinaison 
soit uniformément de 35°, l'épaisseur totale serait de 580 m. 

La roche est un grès gris à grain fin, divisé en parallélipipèdes 
réguliers, séparés par des fissures planes argileuses : les bancs 
sont séparés les uns des autres par des strates argileuses d’épais- 
seur variable ne dépassant jamais quelques décimètres, ces argiles 
sont probablement le produit de l’altération au voisinage de la - 
surface des schistes ; la structure feuilletée est souvent conservée. 

Vers le milieu de l'épaisseur du grès, on remarque des traces de 
passage d’une couche de minerai de fer ; ce minerai, mieux défini 
et laissant voir des traces d'exploitation ancienne, se retrouve, à 
l'Est, dans une situation analogue au Sud de la forêt de Juigné. 

A l'Ouest de la tranchée, une faille reporte brusquement le Grès 
armoricain à 500 m. vers le Sud-Ouest. 

Cette bande de grès est très fossilifère, c'est sur son prolonge- 
ment Ouest que se trouvent les carrières des Ridais, de Saint-Aubin- 
des-Châteaux et de Sion, tandis qu'à l'Est se trouvent celles de 
Beauchêne, des Touches, etc., avec Dinobolus Brimonti ROUAULT, 
Asaphus (Ogygites) armoricanus LrBEscoNtE, de nombreux 
Bilobites, des Vexillum, etc. 


SCHISTES POURPRÉS ; CAMBRIEN. — Le terrain cambrien se 
trouve bien à sa place au-dessous du Grès armoricain, à l'extrémité 
Nord de la tranchée, mais la position du plan de séparation, qui 
ne se voit d’ailleurs en aucun autre point, reste ici indécise sous des 
éboulis de grès; on distingue cependant, de part et d'autre d’un 
pont sous lequel passe la voie, des phyllades rouges et jaunes 
ferrugineux ; les bancs semblent très plats et plongent au Sud. 


668 L. DAVY 9 Sept. 


Les affleurements des schistes pourprés disparaissent complè- 
tement sous les éboulis des Grès armoricains à l'Ouest de la 
tranchée, mais ils sont visibles vers l'Est, et c'est sur eux que sont 
ouvertes les principales carrières (dites du Breuil), pour pierres 
de constructions de la ville de Châteaubriant, de part et d'autre 
de la route de Saint-Julien de Vouvantes (direct. O. 25° N. pendage 
15° S.). On y exploite une grosse masse de phyllade superposée à 
des poudingues. C'est une roche argileuse massive, non fissile, 
divisée par des plans perpendiculaires à la stratification, sa couleur 
est rose ou verte, ces deux teintes se fondent l’une dans l’autre sans 
règle ; dans certains bancs, c’est le rose qui domine, dans d’autres, 
c'est le vert. Les poudingues, de même couleur que les schistes, 
ont un aspect tout spécial; c’est encore le schiste dans la pâte 
duquel entrent des galets de toutes dimensions, quelquefois fort 
éloignés les uns des autres, d’autres fois, se touchant. Les galets 
sont en quartz laiteux, cristallin ou non, en grès, en schiste vert 
ou rose (Précambrien), etc. 

Ce terrain peut avoir 40 m. d'épaisseur. son contact avec le 
Précambrien qui le supporte, n’est, à ma connaissance, visible en 
aucun point. 

Les fossiles sont jusqu'ici inconnus dans les carrières du Breuil. 

PRÉCAMBRIEN X : Scuisres DE RENNES. — L'espace de quatre 
kilomètres qui, suivant l'axe de la coupe, sépare les deux groupes 
de couches du même âge plongeant en sens inverse, dont je viens 
de parler, est occupé par le Précambrien. 

L'étude de ce terrain est très diflicile parce que : les roches qui 
le composent sont peu utilisées ; le sol, très peu mouvementé, est 
couvert d’alluvions de divers âges et de végétation ; la voie ferrée 
est, le plus souvent sur remblais ; les rares tranchées sont peu 
profondes, etc. 

Les couches très voisines de la verticale sont, le plus souvent, 
de nature très variable tant en direction que normalement à celle-ei. 


X 


À propos de la description de la coupe de la tranchée de 
Rhétiers, Lebesconte' a divisé le Précambrien en trois groupes 
de couches; j'ai vainement cherché à retrouver ces divisions à 
Châteaubriant; l'absence complète de fossiles et  d’horizons 
continus bien distincts rend cette division difficile. 

Je vais me borner à énumérer et à décrire, en allant du Nord au 
Sud, les principaux affleurements que j'ai pu reconnaître. 


1. LEBESCONTE. Sur la classification des assises siluriennes de l'Ille-et- 
Vilaine et des départements voisins. B. S. G. F., (3), X, 1881, p. 55. 


silice ttes te à 


Lit te en tu ut à 


1908 COUPE DE L’ANTICLINAL DE CHATEAUBRIANT 669 


De la Courjonnais au Grand-Régnier en passant par la Buf}ais.— 
Le contact avec le Cambrien n'est pas visible, les premières roches 
que l’on rencontre, sinon en place, au moins en abondance près la 
surface du sol, sont des poudingues ressemblant à tous ceux que 
nous verrons plus loin dans le Précambrien. 

Dans la tranchée de la Buffais, ce sont des schistes verts, rouges 
et bleus. Dans le prolongement Est de cette tranchée, on trouve, 
au Nord de la Buffais, dans une vieille carrière, des grès sombres 
à mica blanc traversés par de nombreuses veines de quartz et 
des cristaux de pyrite: ces roches gréseuses se poursuivent de ce côté 
au Sud de la Brichetière (fig. 2), où l’on voit une longue carrière 
dans un grès analogue un peu rosé. Plus à l'Est encore, près la 
Courjonnais, j'ai vu des grès de même nature intercalés au milieu 
des schistes lustrés. Les strates de tous ces affleurements sont 
verticales. 

À l'Ouest de la coupe, on trouve, à la Basse-Laye, des grès ; à la 
Haute-Laye, dans un puits profond, des schistes compacts non 
fissiles ; à la Chevalerie, du grès et des schistes analogues. 

Il y a, de ce côté, de beaux affleurements, entre la Galissonnière et 
le Grand-Régnier, qui permettent de reconnaître la nature de la 
roche sur une grande largeur (200 m.) ; ce sont des schistes gris, 
bleu foncé ou vert, très siliceux, parcourus par des filonnets de 
quartz blanc; vers le Nord, on voit des grès très minces, en couches 
formant promontoire par rapport à la plaine ; au Sud, elles sont 
beaucoup moins inclinées, plongeant au Nord de 15° à 20° seule- 
ment, un peu plus à l'Ouest elles redeviennent verticales. 

A la hauteur du Bois-Robert et de la Jarretière. — Entre la 
Jarretière et l'étang de Deil, sur le flanc du coteau qui regarde le 
Sud, on voit des bancs verticaux très minces, de grès grossier un 
peu feldspathique avec cubes de pyrite, de schiste, de quartz, 
d'argile, etc., de très grande variété. 

Entre la Baguais et la Borderie. Ouest de la coupe (fig. 1). — 
Voici une coupe prise du Nord au Sud, dans le sol du chemin 
creux, allant de la Baguais à la Borderie sur une longueur d'environ 
350 m. : 

Grès fins traversés par des filons de quartz parallèles aux strates et 
de o à o m. 20 d'épaisseur. 

Autre grès foncé zoné, à grains moyens. 

Schiste compact, un peu feuilleté. 

Banc de grès rouge feuilleté. 

Bancs gréso-schisteux, à mica blanc. 

Bancs verts blanchâtres et pourprés, durs, compacts, irréguliers.Grès 
zoné. 


630 L. DANVY | 9 Sept. 


Toutes ces roches sont verticales et n’ont qu'un caractère com- 
mun, elles contiennent toutes des cristaux de pyrite et des filonnets 
quartzeux ; on n'y voit pas de poudingue et cependant dans leur 
prolongement Ouest, à 200 m., sur la route de Fercé, le poudingue 
est bien caractérisé. 

Sur le prolongement Est de ces couches, avant d'atteindre à la 
chaussée de l'étang de Deil, on a ouvert trois petites carrières 
dont on extrait des schistes bleu-verdâtre grossièrement fissiles. 
Des schistes gris clair massifs un peu rosés. Des grès gris-verdâtre 
à grains distincts de quartz hyalin dominant et de grains noirs 
traversés par des filons de quartz blanc, Les bancs sont verticaux 
et, d’après leur direction. ils devraient passer par la tranchée de la 
Muloche (fig. x). 

Les parois de cette tranchée sont aujourd'hui tellement masquées 
par les éboulis et la végétation qu'il est bien diflicile de préciser 
l'épaisseur des bancs, leur pendage et leur épaisseur. 

Au Nord du pont, on ne peut que constater, au milieu d'une masse 
argileuse, des affleurements d'un poudingue mal caractérisé, formé 
de noyaux de grès réunis par une masse de même composition et 
de même couleur, de bancs de grès et de schistes ; le grès domine. 

Au Sud du pont, c'est un puissant massif (environ 100 m.) de 
phyllades non fissiles en gros bancs, tantôt rouge, tantôt Jaune, 
presque verticaux (709$.). On voit ensuite des grès argileux jaunes 
très tendres, encore des schistes, puis l'argile superficielle 
envahit et cache tout. 

A moins de 100 m. à l'Est de la tranchée de la Muloche, au 
point le plus élevé du coteau, on a ouvert une carrière sur un 
banc de poudingue, d’une puissance indéterminée, mais qui ne 
saurait être inférieure à 6 m. Les bancs sont nettement séparés les 
uns des autres et leur direction indique qu'ils devraient traverser 
la tranchée dans sa partie méridionale et cependant je n'ai 
trouvé aucune trace de-ce passage. Ceci me semble prouver 
l'irrégularité grande de ces bancs de poudingue au milieu du 
Précambrien. La grande masse que l’on voit à 5 km. à l'Ouest 
près la ferme de l’Ecluse, celle qui existe au Perray, ete., sont tout 
aussi difficiles à suivre en direction. Les poudingues diffèrent 
beaucoup de ceux du Cambrien, ce sont des galets bien arrondis de 
quartz blanc, réunis par un ciment de grès argileux très dur, gris 
clair, les masses diffèrent les unes des autres par les dimensions 
des galets. 

Les roches de la tranchée de la Muloche se retrouvent plus 
l'Est à la Cochonnais, au Pas-Bernier, etc. 


LE 
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st. d'la ohaien… 4. 


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I 908 COUPE DE L'ANTICLINAL DE CHATEAUBRIANT (Ou 


Rive droite de la Chère à Châteaubriant. — Une roche spéciale 
forme le sous-sol du coteau dit de la Torche, qui domine la rive 
droite de la Chère à Châteaubriant, ainsi que la colline sur laquelle 
est bâti le bourg de Béré. 

L'espace qu’elle occupe, a une largeur d'environ 300 m. et une 
longueur de plus de 2 kilomètres. 

On la voit dans toutes les excavations, dans tous les puits et 
particulièrement dans le chemin qui mène de la route de Martigné 
au passage à niveau de la Maison-Brülée, etc. 

C’est un grès argilo-schisteux gris-jaunâtre tendre, on y trouve 
quelques lames de mica ; la roche semble profondément altérée, 
salpêtrée, dans quelques bancs les grains sont très grossiers et 
discernables à l'œil nu, dans d’autres, on distingue les fines assises 
parallèles par leur couleur, qui passe du vert clair au jaune ; dans 
les excavations un peu profondes, la roche devient plus dure et de 
couleur plus foncée, Les bancs sont en général fort minces, et leur 
composition, comme leur faciès, changent à chaque instant. 

Leur pendage est aussi très variable, le plus souvent il est 
vertical, mais, en certains points, l’inclinaison n’est que de 45° 
à Go°, tantôt Nord, tantôt Sud. 

Cette roche, qui me semble indiquer un horizon remarquable, 
disparaît un moment sous les sables tertiaires de Chécheux; à 
l'Ouest, on la retrouve quelquefois au milieu des schistes et je l'ai 
revue avec une certaine épaisseur au Moulin-Neuf, à 2500 m. de 
Châteaubriant, au Sud de l'horizon indiqué par la direction géné- 
rale. 


À travers la ville de Châteaubriant, de la Chère au Rollard. — 
À travers la ville de Châteaubriant, du Nord au Sud, le sol a été 
recoupé par les douves du vieux château et les travaux d’installa- 
ton de la gare ; voici l’'énumération des couches qui sont, ou ont 
été visibles. 

À 50 m. au Sud de la rivière la Chère, la première roche que l’on 
trouve entamée par les douves du vieux château est un schiste 
zoné gris clair, peu, ou pas fissile, de composition très variable, il 
renferme de petits bancs ou feuillets plus clairs, gréseux, avec filets 
quartzeux et traces de pyrite (épais. 15 m., incl. 5093 ; direct. O. 
1O°N.). 

Puis vient un grès rouge à structure lâche, rubannée, en petits 
bancs de quelques centimètres (20 au maximum), ressemblant à 
quelques assises de l’extrème Nord de la coupe. 

Il est surmonté par une roche analogue, mais de couleur beau- 


672 L. DAVY 9 Sept. 


coup plus claire, formée de feuillets minces très distincts. L’en- 
semble de ces grès a 4 m. 50. 

Viennent ensuite : des schistes gréseux gris-bleu très clair, très 
contournés, en feuillets minces irréguliers; les bancs de schiste 
sont quelquefois séparés par des feuillets gréseux, on y voit des 
traces de pyrite. L'ensemble de ces schistes peut avoir 16 m. 

Un banc épais de grès très siliceux, dur, gris et rose (2 m.) sur- 
monté de schistes bleu très foncé avec pyrite (4 m.). 

Un grès rouge, lâche, altéré, vertical, analogue à celui cité plus 
haut (2 m.). 

Un schiste argileux en petits bancs couleur ardoise claire (3 m.). 

Un grès grossier intercalé dans du schiste à pendage presque 
vertical, un peu Sud, avec de petits bancs schisteux très minces 
interstratifiés (2 m.). 

Des grès schisteux de 4 m. d'épaisseur à pendage Sud. 

Puis vient un banc puissant (peut-être 25 m.) d’un schiste gris 
verdâtre, compact, en esquilles à pendage Sud, avec traces de pyrite. 


Promenade des Terrasses 


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Fig. 3. — Coupe: Fossé Est pu VIEUX CHATEAU DE CHATEAUBRIANT 


La roche cesse ici d’être visible et ne reparaît qu'à quelques 
mètres plus loin sur la surface arasée de la place des Terrasses où 
l'usure du sol la fait voir horizontalement, surtout après une pluie 
abondante, sur 8o m. de largeur. C’est un assemblage irrégulier 
d'un grès gris clair, zoné, moucheté de fines ponctuations de 
pyrite et d'un schiste gréseux compact, peu fissile, de couleur 
ardoisée; cassures, rejets, plissements se multiplient si bien qu'une 
même assise ne peut pas se suivre pendant plusieurs mètres (bancs 
verticaux, direct. O. ro°N.). Cette coupe donne une idée de la 
difficulté que l’on a à suivre en direction un banc quelconque dans 
un terrain aussi tourmenté. 

Pendant 200 m. encore, les roches cessent d’être visibles, mais 


small 


1908 COUPE DE L'ANTICLINAL DE CHATEAUBRIANT 673 


on les retrouve rue d’'Erbray, sur le flanc du coteau coupé vers 
l'Est, pour faire l'emplacement de la gare, sur une longueur de 
330 m. ; la section est continue, sauf l’échancrure de la station du 
tramway formée par l'axe d’une petite vallée creusée en direction. 

La tranchée n'est pas assez récente pour que je puisse donner le 
détail des couches. On y remarque cependant, en allant du Nord 
au Sud : 

Des schistes massifs gris jaunâtre, très altérés, zonés de petits 
feuillets gréseux (incl. 70°N.). Ces schistes passent à un grès de 
même couleur et même structure. Puis, viennent des schistes com- 
pacts en bancs épais et encore du grès avec des mouchetures de 
rouille. Le schiste domine et se trouve en bancs relativement puis- 
sants, les grès sont en couches plus minces, la variété d'aspect est 
très grande, il n’y a pas deux assises identiques. 

Les roches que l'on trouve au-delà de la station du tramway ont 
beaucoup d’analogie avec les précédentes, maïs leur pendage est en 
sens inverse, voisin de la verticale. 

Plus au Sud, on arrive à la vallée du Rollard, petit ruisseau 
affluent de la Chère qui prend sa source à { km. à l'Est et qui 
occupe le thalweg d’une petite vallée sensiblement parallele à la 
direction des couches ; ici, tout affleurement de quelque continuité 
disparaît, ce n’est plus qu'accidentellement, en quelques points 
isolés. que l’on peut retrouver des roches analogues à toutes celles 
que l’on voit des deux côtés de la route de Saint-Julien, avant la 
Fayère, à très petite distance des poudingues du Cambrien. Le 
contact entre les deux terrains reste, comme je l'ai dit, constam- 
ment invisible. 


En résumé, nous venons de voir que l’anticlinal de Châteaubriant 
a ses deux flancs composés de trois mêmes terrains parallèles et 
probablement concordants, inclinés en sens inverse, mais présen- 
tant de notables différences comme composition des roches, 
épaisseur des bancs, etc. Ils sont séparés par le Précambrien 
composé de roches d'aspect tout spécial en complète discordance 
de stratification. 

En d’autres points de la Bretagne, toute la série a été signalée 
comme concordante, 


COUPE PARALLÈLE A LA PREMIÈRE, À 1900 MÈTRES À L'Esr. — 
Une coupe parallèle à celle que je viens de décrire, mais située’ à 
1500 m. à l'Est, est sensiblement semblable à celle-ci à ses deux 
extrémités et à sa partie centrale, mais elle en diffère beaucoup dans 
toute la partie comprise entre la Chère et le Rollard, comme je vais 
le faire voir. 


10 Janvier 1910. — T. VIII. Bull, Soc. géol Fr — 43. 


674 L. DAVY 9 Sept. 


Ici, les Schistes de Rennes sont recouverts par les schistes rouges 
et le Grès armoricain. 


Grès armoricain. — Le Grès armoricain occupe le sommet du 
plateau sensiblement horizontal, sur une largeur d'environ 1 km., 
de part et d'autre des fermes des Cohardières au Nord et de la 
Gohorais au Sud. L'épaisseur du terrain vers son centre ne saurait 
être inférieure à 25 m. Les strates sont sensiblement horizontales 
au centre, mais peut-être un peu relevées au Sud et au Nord; elles 
sont brisées par de nombreux accidents, comme le fait voir la 
figure 4. 

Ces grès sont activement exploités pour l'entretien des routes ; 
il existe une vieille carrière au Sud près des Fougerais, une autre 


Ve LR Argile ef grès 


SRE SES = 
SRI Ë 
ACER RES EP 2 LEP TIOTEe 


F1G. 4. — TypES D'ACCIDENTS DANS LES GRÈS ARMORICAINS 


au Nord aux Cohardières, mais la principale, celle dite du Prince, 
est au centre. Cette carrière du Prince est célèbre par les fossiles 
qu’on y a depuis de longues années recueillis et qui se trouvent 
dans tous les musées, ce sont des Bilobites (Cruziana) des 
Vexillum, des Tigillites (Scolithus). | 

Les Bilobites, dont la nature reste problématique, se trouvent 
ordinairement sur la surface inférieure des bancs de grès, mais 
on en voit aussi dans la masse même, normalement à la stratifica- 
tion. Les bancs de grès ont une épaisseur de 60 cm., ils sont 
séparés par des lits argileux et schisteux qui représentent enviren 
le cinquième de la masse totale (fig. 4). Le grès est d’une régula- 
rité de composition remarquable, il est gris clair et exclusivement 
composé de grains de quartz réunis par un ciment siliceux ; dans 
les cassures parallèles à la stratification, on voit des paillettes de 
mica blanc. Les bancs se divisent en parallélipipèdes irréguliers 
dont les surfaces planes sont toujours de couleur plus claire que 
celles de la tranchée des Briotais, mais ils différent de ceux de 
Croquefer et surtout de ceux de la Tinolais. 


« Part à fé 


Si: & 2 


1908 COUPE DE L’ANTICLINAL DE CHATEAUBRIANT 675 


Aucune des carrières n’est assez profonde pour atteindre le 
contact avec le terrain cambrien sous-jacent. 


Cambrien ; flanc nord du plateau. — Les roches que recouvre 
le Grès armoricain sont invisibles tout auprès de Châteaubriant, 
où elles sont cachées par les éboulis des grès, dans des argiles 
superficielles et aussi sous les sables rouges pliocènes. 

Sur le versant nord du plateau, il faut aller jusqu’à la ferme du 
Bois de Sion, à plus de 2 km. de la ville pour commencer à les 
apercevoir. Là, dans une petite carrière aujourd’hui presque 
entièrement recomblée, on voyait les schistes et poudingues 
pourprés bien nettement caractérisés, en bancs épais (pâte de 
schiste rouge et vert contenant des galets petits et rares de quartz 
coloré en rouge à la surface et de grès quartzite rosé, ou de grès 
vert à gros grain; les galets sont au maximum de la taille d’un 
œuf de poule) ; le poudingue domine. 

Ces roches sont visibles jusqu’à 200 m. du Grès armoricain, et à 
la même distance au Nord, sur la route de Segré, on voit un afileu- 
rement de grès argileux précambrien semblable à celui du fau- 
bourg de la Torche. Ces constatations apprennent qu’en ce point, 
entre les schistes pourprés et le grès, il n’y a pas de place pour un 
autre terrain et qu'il en est de même entre eux et le Précambrien. 

A 300 m. à l’Est, entre le Jarrier-aux-Moines et le Grès armori- 
cain, dans un petit vallon de direction normale à celle des couches, 
on ne retrouve plus le poudingue, mais bien le schiste rouge et 
vert en bancs puissants et on le suit à l'Est jusqu'’au-delà du 
chemin qui monte des Chaussées au sommet de la colline. Dans ce 
dernier chemin, au moment où l'on cesse de s'élever, existe une 
carrière dans un schiste bleu verdâtre très clair, quelquefois rose, 
en bancs puissants, dans lequel on trouve des Lingules. 

Ce schiste à Lingules devient de plus en plus épais à mesure que 
l’on marche à l'Est (carrière du Margat, le Bois-Gerbaud, etc.). 

. La Lingule des Chaussées et du Margat ressemble beaucoup à la 
Lingula Lesueuri RouAuLT représentée par Guillier’ ; d’après 
Lebesconte, ce fossile appartient au Grès armoricain. Les rares 
échantillons que j'ai pu recueillir me semblent par trop mauvais 
pour que l’on puisse les spécifier avec quelque certitude. Quoiqu'il 
en soit, il semble probable que les couches de schistes à Lingules 
qui prennent naissance au-dessous des grès, au Sud des Chaussées, 
s’épaississent de plus en plus vers l'Est. 


1, GUILLIER. B.S.G.F., (3), IX, pl. vir. 


676 L. DANVY 9 Sept. 


Toutes les assises cambriennes que je viens de citer sont voisines 
de l'horizontale, mais il est difficile de préciser leur pendage 
car il est variable d'un point quelconque au voisin. 


Cambrien; flanc sud du plateau. — Au Sud du plateau recouvert 
par le Grès armoricain de la carrière du Prince, sur le versant 
Nord de la vallée du Rollard, existe une série de carrières sensi- 
blement dans le prolongement les unes des autres.Ce sont, en allant 
de l'Ouest vers l'Est : 

L'ancienne carrière du Bois-de-Renac, creusée dans des schistes 
compacts verdâtres, en bancs puissants, qui ne sont colorés en 
rouge qu’au voisinage du sol (pendage 30° à 4o0 N.). 

A 800 m. plus loin, au Nord de l'avenue des Fougerais, une 
carrière abandonnée a exploité,'sur une longueur de 300 m., des 
poudingues analogues à ceux du Breuil et du Bois-de-Sion. La pâte 
abondante est un schiste gris vert et rose contenant de rares petits 
galets de quartz blanc, quelquefois traversé par des filons siliceux. 
Les bancs sont bien distincts, ils ont de 2 à 5 m. d'épaisseur. 
Ces poudingues sont recouverts par des schistes verts et rouges, 
c’est bien le terrain cambrien (pendage 45° N.) et on peut le suivre 
presque sans interruption sur une longueur de 900 m. jusqu'au-delà 
des Hauts-Fougerais ; le poudingue disparaît de ce côté, il est 
remplacé par des schistes massifs analogues à ceux du Bois-de- 
Renac. 

Encore plus à l'Est, les schistes pourprés se revoient au Sud du 
Drouillais et ce point, à proximité de l’origine du Rollard, semble 
aussi dans le prolongement des roches cambriennes du Breuil; ce 
serait donc le fond du petit golfe précambrien tout entier occupé 
par le Rollard, De mauvais affleurements vus en plusieurs points 
de la vallée me font en effet penser que son thalweg est tout entier 
dans la roche ancienne. 

Le Grès armoricain se trouve partout à proximité des afileure- 
ments cambriens : il les touche absolument aux Grands-Fougerais, 
il n'y a place pour aucun autre terrain entre eux. 

On peut constater que les bancs de Grès armoricain sont horizon- 
taux tandis que ceux qu'ils coavrent immédiatement plongent 
toujours au Nord en faisant un angle très variable, de o à 35° et 
même 45° ; il semble donc qu’il y a ici discordance entre le 
Cambrien et le Silurien. 

Ici, comme partout ailleurs, je n’ai pas vu le contact, 

On peut constater aussi une notable différence de faciès entre 
les roches qui se trouvent de part et d'autre du plateau du Prince. 


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1908 COUPE DE L'ANTICLINAL DE CHATEAUBRIANT 697 


Je crois avoir bien fait comprendre que le Grès armoricain et le 
Cambrien qui l'entourent forment un ilot reposant sur les schistes 
de Rennes et respecté par l’érosion. Plusieurs îlots analogues 
se trouvent plus à l’Est entre Châteaubriant et Pouancé. 

A l’époque tertiaire, la grande vallée de la Chère a été comblée 
par de puissants dépôts dont il ne reste plus que des traces sous 
forme de sables rouges pliocènes, le plus souvent en placages 
abrités sur le flanc des coteaux anciens ; leur épaisseur peut 
atteindre 15 et 20 m. Les figures 1 et 2 font voir ces sables. 


On voit donc combien est compliquée la géologie d’un petit 
coin de la Bretagne, pris au hasard, et cependant j'ai été forcé de 
supprimer beaucoup de détails. Des coupes parallèles faites à 
courte distance, dans toutes les directions, donneraient des résul- 
tats différents, il n'y en aurait pas deux semblables. 


En terminant cette séance de clôture, M. Œhlert émet le vœu 
que la prochaine réunion aït lieu dans le Maine, de façon à y 
continuer el compléter l'étude des terrains paléozoïques que MM. 
Ed. et L. Bureau ont explorés avec tant de sagacité et de succès 
dans la vallée de la Basse-Loire. 


M. O. Couffon prend la parole au nom des membres de la 
Société qui ont assisté à cette très intéressante réunion; il remercie 
MM. Édouard et Louis Bureau, Davy et Dumas, d'avoir si habile- 
ment dirigé les courses géologiques ; MM. Ferronnière et J. Péneau, 
Secrétaires, et surtout M. René Langlassé, Trésorier, qui ont 
contribué par leur zèle au succès de l’Excursion. 


Le Président déclare close la Réunion extraordinaire de 1908. 


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TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES 


Liste des Figures et des Cartes dans le texte et hors texte (Planches) 


Pages 
Liste des anciens présidents de la Société géologique de France. . . v 
Pistendestlauréatsdu/ereWViquesnel PMP RER Po VI 
Pisterdestlaureatstdu Prix Eontannes Or PE 0 - VI 
Lauréats du Prix Prestwich . . . . PAR ONE 1e dat NUE SM RENE VI 
Bureau et Conseil de la Société pour ie UE OU CRE EL à CNT EN RE 
Composition des Commissions pour 1908. . . . . . . . . . . VII 
MemhresAEDEnDÉLUITE M ES AE IT REP EE ET RES IX 
Membre donateur . . AE Peer oeil DER be 
Liste générale alphabétique des Meniree de la Site DÉPENS x 
Liste des Membres de la Société distribués géographiquement. . xxx 
Membreside/lañSocrétémdécédéstentoo en EE EXT 
ErnixéetthondationsidelaiSoCIé té ME EE NE ELITE 
Séance du 6 Janvier 1908 : 
Proclamation de nouveaux membres : MM. le Dr PocraA et E. CoquiIDpÉ. 1 
Election des membres du Bureau et du Conseil pour 1908. . . . . I 
Séance du 20 Janvier 1908 : 

L. CAYEUX. — Allocution. . . s RL RMAREMEE I RSR 2 
Henri Douvri.Lé. — Allocution pr Éidenticle GE à Sas os UN 3 

Proclamation de nouveaux membres : MM. G. LECOINTRE, A. LANQUINE, 
ER GATRD ERA EN RAI EATEPRONNN ARES PRO ER ENT ARLEE ER RREPER er RERO EN RENE An Er 

Ph. THomas, Dom Aurélien VaLerre, Louis GENTIz, O. COUFFON, 
Fr. ARNAUD, Gal Jouxpy. — Présentations conte DORE 50 

J. CoTTREAU. — Sur un Echinide découvert dans les calcaires if ee 
mes de Montpellier-le-Vieux (Aveyron) . . AR 6 
G.-B.-M. FLAMAND. — Rép. aux observations de M. E. _F. Car SUN 6 

L. GENTIL et A. BoisTEL. — Sur des Eu Re de la côte occi- 
dentale du Maroc. 7 
L. GENTIL. — Principaux Fonitits éne mission au Maroc Co 8 

Robert DouvizLé. — Position stratigraphique des et à Lépido- 
cyclines dans le Miocène de Provence. . . 10 

E. Cazror. — Nouveau gisement pleistocène les sur la rive rate 
duMVaAr pres de SON EMbONCRUTE SEE OR RENE EE Cr 12 
Big wPaludestRinainnreLonNis NES D AMENER NET UNE 13 
H. Douvizzé. — A propos de Xerunia. . . © 14 

P1. I. — Fig. r a, 1 b. Cyclactinia sp. avec From varians 

qui l’habite. 
-— Fig. 2 a, 2 b. Cyclactinia sp. 

H. Douvizré. — Dre des environs de Tolède . . . he 17 
Ch. DEPÉRET. — Sur les bassins Lertiaires de la Meseta neo PE 18 


Général Jourpy. — Note sur les études géologiques des officiers dans 
JESULOTANALS. EN (AR NNE PAM DACE PER AU ARE RE MEN PE 2 TOO 


680 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES 


Pages 
H. Douvizrt, G.-B.-M. FLAMAND. — Observations. . . AN 0202-29 
W. KrzraAN. — Sur la presence de Spiticeras dans la zone à eee 
Boissieri (Valanginien inf.) du Sud-Est de la France . . . . . . 25 
A. Toucas. — Sur le Tithonique supérieur et le Berriasien . . . . 25 
WAKILTAN, A Toucas —=#Observations PR 27 
Séance du 3 Février 1908 : 
Proclamation de nouveaux membres : MM. Maurice MoriIN, MAURY, 
Huor, André-Gervais d'ALDIN. . . 4 ra 28 
Albert de LAPPARENT, général JourDY, Ch. Ponte, J. BoussAc, Ph. lon 
GEAUD. — Présentations d'ouvrages. . +. . 20,20) 
J. DEPRAT. — Observations sur la note de M. our : «  l'Alta Mon- 
tagna in Corsica» . . 29 
Louis GENTIL. — Con Soon du Djebel- Se (Anti- 2AtIeS 
marocain A 29 
Louis GENTIL. — L” Cane de tentes fertiles 15 Marce Case : 31 
Ch. Barrots. — Sur des galets de roches clastiques trouvés dans le 
charbon du Nord de la France . . . ss 33 
P. Lemoine et J. CHAUTARD. — Sur le none de laiér oran NÉE 35 
Abbé BouRGEAT. — Sur trois niveaux à Bryozoaires dans la région de 
JR SeRRE (UE) EE : pars À ; 38 
L. JocrAUD. — L’Aquitanien dans le aucunes de Cia et 1 Poher 
du-Rhône: 2 . 200% 12 SOON SP EN EN OR TT 
Séance du 17 Février 1908 : 
Proclamation d’un nouveau membre : M.F. FAVRE. . . 43 
Pierre TERMIER. — Sur l’existence d’un petit massif D rettique dans le 
vallon de Vaudaine, au Sud du pic de Belledonne. . . 43 
L. GENTIL et FREYDENBERG. — Contribution à l'étude des ee de 
lines du Centre africain . . J ASH: 44 
G. GOURGUECHON. — Sur Pets tectonique des contaole anor - = 
maux du djebel Ouenza (Algérie) . . RO: 46 
Fig. 1. Schéma directeur du plissement da Ponena pat nor 
périphérique: ns alert ent SAME MEN TE ENE 47 
His Réalisation du plisSemente REC REP RTRE 47 
Séance du 2 Mars 1908 : 
IH. Joy, P. Comes fils, Louis GENTIL. — Présentations d'ouvrages. . 54 
J. GoLriER. — Recherche de paramètres qui caractérisent les types 
classiques de roches éruptives . . . : 55 
L. GEnriL. — Contribution à l'Étude nn du Maroc occi- 
dental ii 0 on M dures D à UNE A AR IN PC NS PR GE 
A. de GROSSOUVRE. — Sur les sables granitiques des environs de 
Rouen, 7 TS PR ET TES M 
G. DoLrsFus. — Obeenatons SAR Ste aies 67 
G. B. M. FLAMAND. — Sur les grès dits à Dee et à Dhecnides du 
Tadmayt (Sahara) . . y AU M UE 68 
Id. — Note préliminaire sur le Dre (de. ni région de Saïda 
Genet d'Oran) Ah DC: VIGITE 70 
J. BLaAyAG. — Note sur l'existence de aan récifales! à la base du 
Barrémien inférieur au dj. Taya et au dj. Debar, près Guelma 73 
Fig. 1, 2,3. — Coupes des Dj. Taya et Debar , . . . 75 


LU . . d 


mn mA 


FIGURES, CARTES ET PLANCHES 


681 


Pages 
Séance du 16 Mars 1908 : 

Proclamation de nouveaux membres : M. P. H. Frrrez, le LABORATOIRE 
DE GÉOLOGIE DE L'UNIVERSITÉ DE LIÉGE 78 

CARL RENZ. — Existence du Lias et du Dogger Jane l'ile de déniaiene 78 

R. ZeiLcer. — Sur un tronc de Cycadeoidea de l’Infracrétacé américain 78 

A. Toucas. — Classification et évolution de Radiolitidés (Sauvagesia et 
Biradiolites) AA AE Et a EE CR A OS AO) 

Edouard HarLé. — Faune quaternaire de Saint-Sébastien (Espagne) . 82 

Général Jourpy. — Note sur la découverte. par le capitaine Maury, de 
la Houille dans l'extrême Sud-Oranais 83 

Henri DouviLzzé. — Observations 84 

Jean Boussac. — La Transgression du Linden dans Le ei de Par 85 

G. Dozzrus, Léon JANET, H. Douvizzé. — Observations. 86-87 

Robert DouviLzé. — Observations sur les Faunes à Horaminifenes du 
sommet du Nummulitique italien ! 88 
Fig. 1-2. Lepidocyclina præmarginata n. Eh 91 

É L. Marginata Micur : D AR ARE TS RUE à 91 
4. a. Lepidocyclina præmarginata n. ee. — b. L. marginala 
Micuar. — c. L. Cottreaui 92 
5 Lepidocyclina subdilatata n.sp. 92 
6. Lepidocyclina dilatata Micur. . 92 
7-8. Lep. subdilatata n. sp. 03 
9-10. Nummulites vascus. : 9 
P1. II — Fig. 1. Nummiulites Hasena Tant Monte Bereo 
(Vienne). 
2. N. Rosai Tezr. Belforte (Piémont). 
3. — Cassinelle (Casa Vallerano) (Piémont). 
4. — Priabona (Vicentin). 
5. N. miocontortus Tezr. Monte Berico (Vicence). 
6. N. contortus DEsHAYEs. Faudon (Alpes-Maritimes). 
37. N. miocontortus TEeLz. Brendola (Colli Berici). 

L. Morezzer. — Deux Algues siphonées verticillées du Thanétien de 
Boncourt (Oise) . . ë 96 
Fig. 1. Larvaria craniphora Mun. or 96 

2. Belzungia Borneti MORELLET 98 
Séance du 6 Avril 1908 : 

Proclamation de nouveaux membres : MM. G. NeGre, Arnold HEiM, 

Et. PEROUx, FERRONNIÈRE . à ee 0 nd EN TOO 

PAcHUNDAKI, L. GENTIL, J. Boussac, de nm, — Présentations 
d'ouvrages . $ 100 

Jean Boussac. — Valeur Sin Mantoue de Nan nulites vraies Te, 101 

Pierre TermiEr. — Notes de tectonique tunisienne et constantinoise . 102 
Fig. 1. — Coupe de la cuvette on de l’'Henchir-Mezid, près 

Bizerte. ; 103 
2. Deux coupes à (ravers fr mine du dj. Rosclene, 104 
3. Coupes à travers l’anticlinalde Trias de l’'Henchir Djegaga. 106 
4. Coupes à travers le dj. Sidi-Ahmed . : DITI0S 
5. Coupe schématique à travers l'extrémité du djebel Ressas D ETIO 
6. Coupe schématique à travers les deux dômes du Slata 112 
7. Trois coupes à travers le dj. Chambi 11/4 


682 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES 
Pages 
8. Coupes schématiques à travers le bord Est et le bord Nord 
du dôme triasique de Clairfontaine . . . . . . . . . 116 
9. Coupe à travers le djebel Ouenza. . . M le 0e TES 
J. BLAYAC, PERVINQUIÈRE, L. BERTRAND. — Obser boue NU  LOT9J-104 
Paul Comes. — Sur l’âge de quelques gisements de l’Orléanais . . 125 
Fig. 1. Coupe de la carrière Faucheux à Baigneaux. . . . TOO 
2. Coupe de l'ancienne carrière Piot, à Lameau . . 127 
Jourpy. — Note sur les Argiles et Sables éruptifs des diaclases Fe 
Crdic aux enYirOns de OUEN: LE 0 2 ue le MOUSE CUS EUR NI 
Fig. 1. Carrière Viard, à Celloville. . . . y ARE Ro 5 0) 
. Schémas montrant l’origine des sables éruptifs nt Ær eue 130 
. Schéma du remplissage des poches de bas en haut . . . 133 
Horse — Observations. . . : DETAO 
A. DE GROSSOUVRE. — Sur les Sables gr Hndres da Face de Pare 190 
Léon BERTRAND. — Sur l’extension originelle probable des nappes de 
charriage alpines dans les Alpes-Maritimes. . . 136 
Fig. r. Carte de l'extension des nappes de charriage Dar . Les 
Alpes-Maritimes t/4(50:000 NEO NP T2 
E. HauG. — Observations. . . ET LT STRS 
Henri Jourpy. — Observations de l Fabemes Sud To DT 1 
Mstr Carte du Massiyidu/Déhar 12000 000 RP RE ET D 
2. Coupe à El-Mekmen . . . te M EN SORT CUS 
3. Coupe de la Gara Marrenpe el Outans RS AP RS LUE if) 
HACoupeldu GoutrelLilatdelli Ouest ta ES RON CRT ETS 
5. Coupe du Guelb Loughraa. . . 5 PRE PE TES 
6. Coupe du Sanghar vers Guelb-es- Papa LE Ge ele) 
7. Coupe du Talebia (Profil du Djebel Talebia) . . . + ot ATAO 
8. Coupe du Talebia {Versant Nord-Est) . . . 0 
Henri Douvirr.é. — Le Jurassique de l’'Extrême-Sud tunisien. DRE nt UD) 
BERVINQUIRRE- = \ODSEr VALIONS TRS 
Séance générale anauelle du 87 Avril 1908 : 
Proclamation d’un nouveau membre : M. AUBRUN. . . . . - . . 155 
L. CAyEux. — Allocution . . . SM ET D 
M. Bouze. — Rapport sur l'attribution du Pis Viquesnele DURS hi 
Pierre TERMIER. — Eloge de Marcel Bertrand. . . . . . . . . 163 
Liste des publications de Marcel BERTRAND . . PRO UE  LCR 
Jules Wezscx. — Notice nécrologique sur Charles Cr RAR EE 
RoBerT Douvizré. — Notice nécrologique sur Mayer-Eymar . . . 209 
A. DELAGE. — Notice nécrologique sur Paul-Gervais de Rouville, . . 211 
Liste des publications de P. de ROUVILLE . . + NOM TO 
A. DE GROSSOUVRE. — Notice nécrologique sur H. en, . ARTE 
Bibliographie des travaux scientifiques de H. ARNAUD. . . . . . 232 
J. LAMBERT. — Notice nécrologique sur.le colonel Savin . . 233 
Jean Boussac. — Note sur la succession des faunes numulitiques 
AMBTATEIZ ; : 237 
G. B. M. FLAMAND.— Note eee sar le Denon contes 
(triasiques et infrajurassiques) du Sud-Oranais (Algérie et terri- 
toires du Sud). . . 256 


Ib. — Sur l’existence de la Hole Éané le Dés de l'oued Guir (Sud- 
Oranaïis).0e MN 2 CUVE MEUNIER DPENNRNT ONE RME 


AE TS 


nn 


FIGURES, CARTES ET PLANCHES 683 


Pages 
J. DEePRAT. — Observations sur une note de M. Millosevich, à propos 
dutbasalterde Montresta(Sardaisne) "RP 560 
Séance du 4 Mai 1908 : 
Armand THEVENIN. — Remerciements . . . 2 2. 
Paul Comes fils, Ph. GLANGEAUD, G.-F. Dozcrus, F. incbren in DEPRAT, 

A. MARTEL. — Présentations d'ouvrages . . HMOUOMMOGT-262 
Ph. GLANGEAUD. — Les éruptions volcaniques de ja rimes, JA 262 
Pierre TERMIER. — Sur un gisement d’alunite au contact de RH 0: 

lites anciens près de Réalmont (Tarn) . . . Pr NEO 

Fig. 1. Coupe du gite du vallon du Siex, près Réalmont nn R EN D (0) 

Séance du 18 Mai 1908 : 
Nécrologie. — Albert DE LAPPARENT, , . MR R ANr PRe 200 
Proclamation d’un nouveau membre : M. Cons Ne SE 200 
L. PERVINQUIÈRE. — Présentation d'ouvrage . . 266 
Henri DouviLLé. — Sur quelques gisements à Nr alites de l'Est 

de l'Europe. . . ere 200 
[p.— Rectifications à la oncle de moe None D 207 
In /Sur le développement.des Hippurites "M0. 07000208 
A. Toucas, E. HAUG. — Observations. . . 269 
W. Kicran.— Sur l’âge de la couche jaune, à ere da se Neuchee 

LS ONE NS ARE EE nn A re 
G. ROVERETO. — Sur le DU à Lépidocyclines des environs de 

Varazze nr 271 
Robert DouviLLé. — OS COnE à ROTUE de ja ne “ M. Roses eto 

« Sur le Stampien des environs de Varazze ». k NOT 


Ph. GLANGEAUD.— Sur la continuité des phénomènes sante dre 
une partie du massif Central, aux époques oligocène et miocène et 
leurs relations avec les phénomènes volcaniques et hydrologiques. 272 
Tableau des principaux épisodes miocènes dans le ao central et 


dans quelques régions voisines. . . 273 

P. H. FRriTEL. — Revision des Myricacées, ses du cs de Bellou: 274 
Fig. 1 à 9. — Comptonia asplentifolia Ricn . . 277 
PI. III — Fig. 1. Dryophyllum curticellense Wa AT. SP. — ane 


du Myrica Marceauxi de Watelet. Grès spar- 
naciens de Courcelles (Aisne), 
2. Myrica (Comptonia) suessionensis (WAT.). — 
Forme correspondant au C. suessionensis de 
Watelet, échantillon-type. 
3. Myrica {Comptonia) suessionensis (WAT.). — 
Forme correspondant au C. triangulata de 
Watelet, échantillon-type. 
4. Myrica (Comptonia) suessionensis (WAT.). — 
Forme correspondant au C. concisa de Wa- 
telet, échantillon-type. 
5. Myrica /Comptonia) magnifica (WAT), échan- 
tillon-type du C. magnifica de Watelet. 
Abbé BouRGEAT. — Sur les failles courbes des environs de Salins (Jura) 281 
L. JoceAuD. — Esquisse comparative des séries miocènes de l'Algérie 
EDJUISUudESRde NET ANCE MANE SUR NE RARN EN ANE EU, NON EE 


684 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES 


Tableau indiquant les rapports entre la série miocène d'Algérie et 
celle du S. E. de la France . . é 
L. JoEAUD. — Sur les faunes de l'Eocène ae = moyen du Sud 
algérien et tunisien. 


Séance du 1: Juin 1908 : 


Proclamation d’un nouveau membre : Mlle Ad. MACHKEWITCH . 

LABAT, G.-F., DoLLrus, A. DE GROSSOUVRE. — Présentations rates 

P. TERMIER expose quelques vues nouvelles sur la tectonique de la 
Corse. 

G. SAYN. — Sur brome d Bereelonse (Drôme) 

Ed. HARLÉ. — Faune quaternaire de la province de Santander (Eipagne) 


Séance du 15 Juin 1908 : 


Proclamation d’un nouveau membre : M. D. G. ALLAHVERDJIEW 

V. PAQUIER, FRAIPONT, O. CourFon, Louis GENTIL, L. PERVINQUIÈRE. — 
Présentations d'ouvrages. k 2 

R. DE MECQUENEM et R. Douvizzé. — ss les Cape His 
siques du lac d'Ourmiah (Perse occidentale). . . . 2 CNE 

V. PAQUIER. — Analogies de certains termes de la série nie de 
Vence (A.-M.) avec ceux des environs du col de l’Argentière (Italie). 

A. Toucas. — Sur les formes primitives des Hippurites 

Henri DouviLzLé. — Sur la classification des Radiolitidés. 


A. Toucas. — Observations. . . : AS 

A. DE GROSSOUVRE. — Sur l’âge des SA LAHER 5 Contes ne De Et de 
la zone à Placenticeras bidorsatum et Mortoniceras delawarense 

J. SAvorniN. — Terrains miocènes d’une partie de la bordure Sud de 
l'Atlas tellien. Observations sur leur faune de Pectinidés. 

Robert Douvizzé. — Sur des Foraminifères oligocènes et miocènes de 
NAT ASC | Gen TOUS SEE TRS ORNE Re ERP 

Mauriee PrrourETr. — Note sommaire sur le Trias de la Nouvelle- 
Calédontes us Lt WU IEEE OA OR NES NORMES D 

D. ALLAHVERDIIEW. — Contribution à l’étude du système silurien en 
SR TE UN A de 
Fig. 1. Carte des gisements de Graptolites en Bulgarie. 1/250000 
P1. — Fig, 1. Monograptus priodon BRONN. 


— Nilissoni BARR. 
_— dubius Suess. 

— colonus BARR. 
= bohemicus BARR. 
—— Hisingeri CAU. 
— attenuatus Houx. 
— mirus BARR. 


J. Réviz. — Sur la « désharmonie » des plis superficiels et des plis 
Se aux environs de Chambéry. $ 
Fig. 1. Coupe de la rive droile de la Fe ee de StTeon 
an Es er SE 
Fig. 2. Coupe de rhone au Fons HA perpendiculaire à ‘la 
coupe DTÉCÉAETLE. ROME RE En re 
Fig. 3. Coupe de Barby à Montgellas. Dis. CAR Ar 
CoTTREAU et ALExAT. —- Sur une Scutelline nouvelle de PAgie cen- 


Le D OT ete Le re à to 


Pages 
293 


209 


330 
332 


342 
348 


350 
353 


358 


SP. 


FIGURES, CARTES ET PLANCHES 


PI. V. — Fig. 1 à 6, Scutellina Alexali n. sp. Echantillon-type, 
Sel-Rokho. 
— 7 à 12, Scutellina Alexati n. sp. Sel-Rokho. 
J. LamgerrT. — Notes sur quelques Echinides de la Haute-Garonne. II. 


685 


Pages 


360 


Tableau de répartition des Echinides de la Haute-Garonne. . . 372-373 


Synchronismes du Crétacé et du Tertiaire dans les Pyrénées, le Nord 
de la France et les pays voisins . ; î sas di 
PI. V. — Fig. 13. Dorocidaris Bazerquei Rs ie calcaire 

à Miliolites du Fréchet 
— 14. Cassidulus Doncieuxi LAMBERT, du nummu- 

litique de Ste-Croix. 
— 15. Echinanthus angustipneustes LAMBERT, du 
nummulitique de Martres. 

F. KERFORNE. — Notes sur la géologie des environs de Coëtquidan 
EP L SR EN mA a 
Fig. 1. Coupe schématique N De SE. de la butte de Coëtquidan. 

F. ne — Les Bryozoaires fossiles des terrains tertiaires du Sud- 
Ouest de la France, IT . one ë ; , . 
PI. VI. — Fig. 1. Enlalophora te MILNE- Eoano Dates 

cien de Gibret 
2-3. Filisparsa nummulitorum b’Or&., Lutécien de 
Gibret. 
4-5. Hornera serrata Reuss., Lutécien de Gibret. 
6. Hornera asperula Reuss., Lutécien de Gibret. 
7. Poricella Sutneri KoscuiNsky, Lutécien de 
Saint Jean-de-Verg'es. 
8-9. Tubucellaria Grateloupi D'ORBIGNY, Lutécien 
de Baigts. 
PI. VII — Fig. 10-11-12. Reticulipora nummulitorum D'Ors., 
Lutécien de Couiza. 
13-14-19. Lunulites punctata LEYMERIE, Lutécien 
de F'abrezan. 
16. 1dmonea MilneanaDv’'Ors.,Lutécien de Gibret. 
17. Entalophora proboscideaMir.-Ev., Lutécien 
du Bassin de Paris. 
18. Lichenopora hispida FLEemiNe, Lutécien de 
Blayes. 

Louis GENTIL. — Esquisse géologique du massif des Beni Snassen . 

Fig. 1. Coupe montrant l'allure des schistes et des quartzites dans 

le djebel Bon-Zabel 

2. Coupe du dj. El Hamra 
Se nn d'Ain Ar’ bal. 
4. Coupe de l’oued Tazarin . , à 
5. Coupe de la vallée de l’oued Moulai Idriss ë 
6. Coupe à travers la vallée de Beni-Amir 

P1. VIII. — Æssai de carte géologique du Massif de Eu 

Snassen. 1/300000 
PI. IX. — Essai sur la tectonique du Massif des Beni Snassen 


(7 coupes). 
Pu. Nècris. — Submersion et Régression quaternaires en Grèce. 


G. F. Dozzrus. — Observations. 


374 


379 
376 


382 


391 


394 
397 
398 


399 
4o2 


40% 


418 


G4x 


686 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES 


J. BerGERoN. — Remarques au sujet de he calcaires d’âge cam- 
brien, provenant de Chine . . . SR EVE 


Séance du 2 Novembre 1908 : 


Nécrologie. — Sir John Evans, A. bee F. ARNAUD, NERY DELGADO, 
A. BoisTEL. à ES JS ER EN NACRE FEES 

Proclamation de nouveaux Dies : La BIBLIOTHÈQUE DE L’'UNIVER- 
SITÉ DE FRIBOURG-EN-BrisGAU, Le colonel JULIEN, T. BEZIER 

Georges NeGRe, Stanislas MEUNIER, LANTENOIS, J. VIDAL DE LA BLACHE, 
C1. GarzzarD, C. RouYER, P. LEMOINE, Albert SA LES Le cha- 
noine Jaime ALMERA. — Présentations d'ouvrages. 


A. Toucas. — Sur les formes primitives des Hippurites “re les 
Préalpes vénitiennes 
Ip. Surles Rudistes de la Eine 
G. Roverero. — Sur la distribution A des DE rematrer 
dans l’Oligocène ligurien. 
Henri Douvizzé. — Sur le Tertiaire de. environs Ne TOR dE 
Ip. Observations sur le Lias des environs de Luçon 
(Mendée) 5 
Jules WeLcscu. — Le Lias de la Chase Fe a Ritée Len: (Vendée) 
A. DE GROSSOUVRE. — Sur le prétendu Hettangien de la Vendée. 
J. Boussac. — Observations. 
Jules WezscH. — Sur les divisions . Liaë en Pate 
Edourd HarLé. - Faune de la grotte Das Fontainas (Portugal). 


A. Toucas. — Sur la classification des Radiolitidés. L s 
Fig. 1. Agria triangularis, sp. du Cénomanien Peur : 
2. Præradiolites Fleuriaui D'Ors. sp. du Cénomanien d’Angou- 
lême. : 
3-3a. Præradiolites De Larensin on Si Turonien fenienn ‘Col de 
Spa, près de Batna {Prov.de Constantine). 
P. H. Frirxz. — Note sur trois Nymphéacées nouvelles du Spanecien 
des environs de Paris. 
Fig. 1. Nymphaæites nuphar oides FRITEL. 
2. Nuphar luteum Smiru. 
3. Disque pédonculaire du Nmpice OLee hisa ont 
4. Disque pédonculaire du Nymphæa Marini FRITEL. 
5. Disque pétioluire du Nymphæa callophyla Saporra. 
1, Nymphæa gypsorum SAPORTA, des gypses d’Aix-en-Provence : 
2, Nymphæa polyrhiza SarorrA, St-Zacharie { Var) ; 3, Nym- 
phæa callophyla SarorrA, Manosque {B** Alpes) ; 4. Nym- 
phæa Marini Frirez, Cessoy (Seine-et-Marne). ; 
PI. X. — Fig. 1 et. Nymphæites nupharoïdes Frir. Argile plasti- 
que de Vanves (Seine) et de Tavers (Seine-et-Marne). 
3. Nelumbium palæocenicum Frir. Argile noire des 
fausses glaises d’Arcueil (Seine). 
4. N. luteum Wizco., Amérique du Nord. 
5-10. Nymphæa Marini Frir. À rgile plastique de Cessoy 
(Seine-et-Marne). 


Séance du 16 Novembre 1908 : 


Nécrologie. — N. pe MErCEY, Ferdinand REYMOND : 
Legs Reymond. 27: en UE CO RE RU CRE 


Pages 


475 


dt Éd TS 


FIGURES, CARTES ET PLANCHES 687 


Pages 
Proclamation de nouveaux membres : MM. Frédéric William Nortu, 
Paul FarcoT, Henry HUBERT. . . Non 
Léon BERTRAND, Em. HauG, Pierre Tamioe Jules Nage Louis Done 
cIEUx, L.JocEAuD, Ch. LALLEMAND, Jean CHAUTARD. — Présen- 
tations d'ouvrages . . . Re . 497-478 
Pierre TERMIER. — Surles ren neén ont du bord oriental 
du Massif Central (3° communication). . . 479 
J. CaArALP. — Note sur les grès cuprifères à rate et Vanadians de 
Montanuy (Aragon). . sure 480 


G. F. Dozzrus.— Découverte à Dar senié (Soins Mann) d’ un calcaire 
lacustre inséré dans la partie moyenne des Sables de Fontainebleau. 482 


nes 1. Carrière de Darvault /Saint-Louis). AN EE LELE Aer AE Etes à 
. RAMoND. — Observations. . . AP TE 486, 
. DE GROSSOUVRE. — Sur le Saraion Aion A AA MA NU TEE TES 
A. Dozcor. — Le Métropolitain de Paris (Ligne n°1). . . 488 
Georges NeGRE. — Contribution à l’étude de la formation des Phospho- 
mites au Midiidetla France MEN P El SCAN Een 00 


Séance du 7 Décembre 1908 : 


Nécrologie. — Albert GAUDRY, FLICHE. . . een RO 

Proclamation d’un nouveau Homme M. Rdo used Cosz : 506 

Ph. GLANGEAUD, Georges NEGRE, Mathieu M1EG, A. Lacroix, Hene, 
HuBERT, M. LERICHE, A. THEVENIN, E. FAUPIN, L. CAREZ, BRESSON, 


MENGEr. — Présentations d'ouvrages . . . Ne RE 00: 07 
ÉÉON BERTRAND. ODSERVAUONS MN EEE EEE EEE 507 
Arnold Hem. — Présentation d'ouvrage. . . 508 
R. SEVASTOS. — Présentation d’une note : Un on cl Mood du Flysch 

de la Moldavie. . . NE LR POUS 
V. PAQuIER. — Sur les Rudisies de LUÉconien ie Serbie: EP CEE 508 
C. G. S. SANDBERG. — Observations à propos d’une brèche, étudiée man 

M. Steinmann. . . 508 
Léon BERTRAND. — Sur le cn houe e. gorges æ Ame < en Érnont 

d’Axat (Gorges de Saint-Georges) LAENE 510 

Hier ne et soupe de L'entré ée a Corps de 

Saint-Georges RUN A PR NET T0 

. CAREZ, Léon BERTRAND. — Osenvrationd. se OT) 
ou RENz. — Sur les preuves de l’existence du Chinoise du Dee 

dan SUPATEIQUE NAME : 519 
H. CouniLLon. — Sur le bn Hagen de RENTE, no Nes de 

Quang-Nam (Annam) . . . . . PME Dom ee (an 

Fig. 1. Coupe par Tholam. synclinal du ie Ro EE A ES TA RTnN DIs 

2” /Coupeidu \sisement de Hun-Nien TON CN ON 527 

P1. XI. — Fig. 1 Psiloceras longipontinum Oprez. 


. Tunsitella rhodana Marvin. 
Chemnitzia Polita MARTIN. 
Cerithium Dumortieri MARTIN. 
Acteon sinemuriensis MARTIN. 
Pecten sp. 

Monotis substriata ZIBTEN. 
Gervillia cf. lanceolata SOWERBY. 
Nucula ovum Sow. 


© MU © EF & R 


688 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES 


10, Nucula subovalis Go». 

11. Astarte subearinata Munster 

12. Astarte Voltzii Gozp. 

13. Tancredia Marcigny ana MARTIN. 

14. Protocardium Philippianium Dunx. 

15. Goniomya Sp. 
L. Morezzer. — Contribution à l’étude stratigraphique des Sables 

moyens de la vallée de la Marne entre Meaux et Château-Thierry. 

G. Ramon. — Observations. 


Séance du 21 Décembre 1908 : 


Lecs Albert GAUDRY A 
Proclamation d’un nouveau aber S M. Porc Van 
Antoine VACHER, E. DE MARTONNE, Jean BoussAc, L.-A. ann 
DEPRAT — Présentations d'ouvrages . 
DEPrA%. — Observations. : 
L. Caveux et NÉGris. — Brion d'échanbiIose RE obtervaliéns 
G.-F. DozLrus. — Observations. Le 
L. MENGAUD. — Sur les environs de San Ve de e Pnees Je 
Henri DouviLzé. — Observations 
Id. Les buttes de St- Michel -En- Heu 
L. PERVINQUIÈRE, M. CHEVALIER. — Observations. . . 4 
Jules WELscH. — A propos des subdivisions du Miocène de PAlsenie 
et de leur comparaison avec les assises européennes. 
G. Dozrrus. — Sur la source minérale de la vallée de Pompéi 
Paul Comes. — Contribution à l’étude stratigraphique de lONesnee 
G.-F. Dozrrus. — Observations. . 
J. CorrREAU. — Echinides du Soudan . 


PI. XII. — Fig. 1. 2. Plesiolampas Saharæ Barner. Déoulé 
{ad’rar de Tahoua|. 
3à 6. Plesiolampas Saharæ BATHER. Tenekart 
au Nord de Tahoua. 
7. 8. Plesiolampas Paquieri LAMBERT. Tenekart. 
Marius Finuiozar. — Nouveaux Bryozoaires chéilostomes dé la Craie 


PI. XIII — Fig. 1. Membranipora ledensis n. sp. (St-Firmin-des- 
Prés) Assise à Crania ignabergensis, zone ne 5. 
2. Floridina Cottreaui n. sp.(Vendôme) Assise 
à Marsupites testudinarius, zone n° 3. 
3. Smittipora oculata n. sp. (Vendôme). Assise 
à M. testudinarius, zone n° 2. 
4. Euritina obtorta n. sp. (St-Firmin). Assise 
_ à Crania ignabergensis, zone n° 5. 
5. Coscinopleura vindocinensis n. sp. (Ven- 
dôme) Assise à M. testudinarius, zone n° 2. 
6. Rosseliana Canui. n. sp. (St-Ouen Loir-et- 
Cher) Assise à Crania ignabergensis, zone 
n° : 
5j ro e lanceolata n. sp. (Vendôme) 
Assise à Crania ignabergensis, zone n° 2 
8. Rhagasostoma spatulata n. sp. (Vendôme) 
Assise à Crania ignabergensis, zone n° 1. 


& 


Pages 


FIGURES, CARTES ET PLANCHES 


F. CaAxu. — Observations : 
R. CnupEau. — Le golfe de Mann nies PR ARE TD Re Ch sale 
Maurice MoriN. — Sur la géologie de la vallée de la Marne entre 
Lagny et Chalifert (Seine-et-Marne) be 
Fig. 1. Coupe mince d’une coquille (Bithinie) silicifiée dans La « Ga e» 
du calcaire de Brie, de Thorigny (Seine-et-Marne) . 
Coupe de carrière à Thorigny . 
Carrière Jaudrée à Thorigny . . . 
Carrière Imbault à Thorigny . : Û 
Profil à mi-côte du plateau de luna et au tr avers de La 
colline de Ghaltifert. 


OtA, © R 


Maurice MoRIN. — Sur l’élage stampien et la nés des grès de 
Romainville à Thorigny-Dampmard (Seine-et- 
Marne) . 


P. Teruier. — Rapport de ja Commission Le Conmianitne 


689 


Paves 
560 


560 


562 


Compte rendu de la Réunion extraordinaire de la Société géologique 


de France à Nantes, Chalonnes et Châteaubriant. 


Liste des membres ayant pris part à la Réunion extraordinaire de 1908 
Programme des excursions 
Bibliographie . 


Séance du 1°" Septembre, à Nantes 
Constitution du bureau. 


Ed. BurEAU. — Allocution. MEN DES EUCUS etre CUT RER AE 
H. Douviczzé. — Sur l’âge des couches du Tertiaire inférieur de la 
Basse-Loire. 


Séance du à Septembre, à Nantes 


Général Jourby.— Sur le sillon de Bretagne et la Fosse Bas-bretonne. 

Lieut.-Colonel AZÉMA.— Sur la Tectonique de la pointe occidentale du 
Finistère Ts EE 

Général Jourpy, — Observations . 

O. CourronN. — Prés. d'ouvrage AE 

M. BronGnrArT. — Exec. du 2 sept. aux gabbros an D oilet. 

A. Dumas. — Exc. du 2 sept. au Pigeon Blanc 


In, . — Exec. du3 sept. à Campbon 


Fig. 1. Etendue de la Mer éocène dans la Loire-Inférieure à l’époque 
du Calcaire grossier . / 
2. Coupe de Campbon au Hameau a Gares e. 
A. Dumas. — Exc. du 4 sept. à Saffré et au Bois-Gouët,. 
Fig. 3. Coupe des terrains tertiaires de Saffré , 
4. Coupe du Calcaire grossier supérieur du Bois-Gouët 


. 


Séance du 8 Septembre, à Châteaubriant 
Visite du Museum d'Histoire Naturelle et de la ville, le 5 sept. 
L. Bureau.— Exc.du 6 sept.à Montjean,Chalonnes et Rochefort-s.-Loire 
Fig. 5. Coupe à 500 m. à l'Est de la coupe de la figure 6 

6. Route de Montjean à la Pommeraye , 


10 Janvier 1910. — T. VIIL. Bull, Soc. géol. Fr. — 


f 


293 
594 


997 


602 
602 


602 


60 


605 
606 
606 
606 
607 
609 


Gt1 
Gr2 
615 
G15 


690 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES 


Pages 
7. Les Tunnels de la Carrière de Chateaupanne. . . 630 
8. Tunnels et tranchée au Nord du calcaire givétien de Dre 631 
9. Coune des Aireaux au Tombrau Leclerc Mir t- Ho 0 
10. Coupé de Chalonnes à la carrière Sainte-Anne . . . . . .. 638 
Ed. Bureau et L. Bureau. — Exc. du 3 sept. à Oudon. Ancenis, 
Mésanger, Cop-Choux, Mouzeil. . . . Ds OT 
Fig. 11. Coupe du Bassin d’Ancenis-Teillé ou de la Danse Loire eue 1043 
Tableau du Dévonien du Bassin de la Basse-Loire . . 645 
Tableau du *ystème carboniférien du Bassin d’Ancenis- Teillé ou He 
la Basse-Loire. . . RS TS ee A EU CU CEE Re PC TS 
Ch. Barroôtis. — Observ Étions CARE RE et ve Lo Re 
Ed. Bureau. — Les flores fossiles du HR de la Basse-Loire . . . 656 
D'ANVARRIERS 1 ObSer ValIOnS RER REC RE RE RE 000 
Séance du 9 Septembre à Châteaubriant 
L. Davy. — Exe, des 8 et 9 sept. à Châteaubriant) . INRA SÉMOSS 
ŒurErT. — Observations . . . - 602 
L, Davy. — Coupe géologique de Éanbiehal paléozoïque ae € D 
briant (Loire-Inférieure). . . : è : 664 
Fig. 1. Coupe suivant le méridien _ Chachabtn et la ligne de 
Nantes à Rennes . . . 0 NOIRE GER 
2. Coupe parallèle à la rate à Focne m. à L'Est + RPM EN OËE 
3. Coupe du fossé Est du vieux château de Châteaubriant .  . 672 
h Types d'accidents dans les grès armoricains. . . SR NOTA 


ŒuLerr, O. Courron. — Clôture dela réunion. . . . RAT LL EAST 


TABLE ALPHABÉTIQUE 


DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


A 


Afrique. Contr.à l’étude des roches 
alcalines du Centre africain, p. 
L. GENTIL et FREYDENBERG, 44. 


Voir : Agérie, Atlas, Sahara, Ma- 
roc, Madagascar, Soudan, Sud-Ora- 
nais, Mauritanie. 


Ain. Revision des Myricacées fossiles 
du grès de Belleu, p. P. H. FRITEL 
(pl: II). 254. : 


Aisne. Contrib. à l'étude stratigr. des 
Sables moyens de la vallée de la 
Marne entre Meaux et Château- 
Thierry, p. L. Morezzer [Obs. de 
G. RamowpD|, 533. 


ALEXAT(COTTREAU et). Sur une Scutel- 
line nouvelle de l’Asie Centrale. 
(pl. V. fig. 1 à 12). p. 359. 


Algérie. Sur l'interprétation tecto- 
nique des contacts anormaux du 
dj. Ouenza, p. G. GOURGUECHON. 
[Obs. de L. PERVINQUIÈRE, ld. 
BLAvyAC|], 46. —Sur le Jurassique de 
la région de Saïda, par G. B. M. 
FLAMAND. 50. — Note sur l’exis- 
tence de formations récifales à la 
base du Barrémien inf. au dj. 
Taya et au dj. Debar, près Guelma, 
p. J. BLAYAC, 73. — Esquisse com- 

arative des séries miocènes de 
—et du S. E. de la France, p. L. Jo- 
LEAUD, 284. — Sur les faunes de 
l'Eocène inf. et moyen du Sud 
algérien et tunisien. p. L. JOLEAUD, 
295.— A prop. des subdiv. du Mio- 
cème de l — et de leur compar. 
av. les assises européennes, p. J. 
WELSCH, 405. 


Voir 


Algues.Deux — siphonées verticillées 
du Thanétien de Boncourt (Oise), 
p. L. MoRELLET, 06. 


: Atlas, Sud-Oranais. 


ALLAHVERDJIEW(D.) Contrib. à l'étude 
du syst. silurien en Bulgarie (pl. 
IV), 330. 


ALMERA (JAIME). Prés. d’ouv. 452. 


Alpes-Maritimes. Sur l'extension ori- 


ginelle probable des nappes de 
charriage alpines dans les —, p. 
L. BERTRAND. [Obs. de HAuG |, 136.— 
Analogies de certains termes de la 
série de Vence (—) avec ceux des 
env. du col de l’Argentière (Italie), 
par V. PAQUIER, 304. — Sur l’âge 
des calcaires de Contes-les-Pins et 
de la zone à Placenticeras bidor- 
satum et Mortoniceras Delawa- 
rense, Pp. À. DE GROSSOUVRE, 311.— 


Ancenis. RÉUNION ExTR. A NANTES, 
CHALONNES et CHATEAUBRIANT. Exec. 
à Oudon, —,Mésanger, Cop-Choux, 
Mouzeil, Ed. Bureau et L. 
BUREAU [Obs. de Ch. Barrotrs, Dr 
VAFFIER], 641. 


Annam. Sur le gisement liasique de 
Huu-Nien, prov. de Quang-Nam 
(—), p. H. Counr£zox (pl. X), p.524. 


Aquitaine. Les Bryozoaires fossiles 
des terrains tertiaires du Sud-Ouest 
de la France, p. F. CANU, p. 382 
(pl VI et VID. 


Aquitanien. L’ — dans le Vaucluse, 
le Gard et les Bouches-du-Rhône, 
p. L. JozeAUD, 41.—Sur le Stampien 
et l’—, p. À. DE GROSSOUVRE [Obs. 
de G. Dozzrus], 488. 


Argiles éruptives. Voir sables érup- 
tifs. 

ARNAUD (François). Prés. d’ouv. 6. — 
Nécrologie, 451-602. 

ARNAUD (H.). Notice nécrologique, p. 
A. DE GROSSOUVRE, 293. 

Asie. Voir: Annam, Chine. 


Asie centrale. Sur une Scutelline 
nouvelle de l’ —, par CoTTREAU et 
ALEXAT, p. 309 (pl. V ; fig. 1 à 19). 


Atlas. Terr. miocènes d’une partie de 
la bordure sud de l’— tellien, par 
J. SAVORNIN, 316. 


Atlas (Anti). Voir : 
Attique. Voir : Grèce. 


Maroc. 


Aude. Sur la tectonique des gorges 
de |’ — en amont d’Axat (gorges de 
St-Georges), p. L. BERTRAND [Obs. 
de L. CAREZ|, p. 510. 


692 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


Aveyron. Sur un Echinide découvert 
dans les calcaires ruiniformes de 
Montpellier - le- Vieux (Aveyron), 
par J. COTTREAU, 6. 


Axat. Sur la tectonique des gorges 
de l'Aude en amont d'— (Gorges de 
St-Georges), p. L. BERTRAND. (Obs. 
de L. CAREZ), p. 511. 


AzéMA (L!' C1. RÉUN. ExTR. À NANTES, 
CHALONNES ET CHATEAUBRIANT. Sur 
la tectonique de la pointe occid. 
du Finistère {Obs. de E. JourDpy|, 
605. 


B 


Bajocien.Sur 3 niveaux à Bryozoaires 
dans la région de La Serre (Jura), 
p. l'abbé BOURGEAT, 38. 


Barcelonne (Drôme). Sur lUrgonien 
de —, par G. SAYN, 298. 


Barrémien. Note sur l’existence de 
formations récifales à la base du 
Barrémien inf, au dj. Taya et au 
dj. Debar, près Guelma (Algérie), 
par J. BLAYAC, 93. 


Barroïs (Charles). Sur des galets de 
roches clastiques trouvés dans le 
charbon du Nord de la France,33.— 
RÉUNION ExXTR. A NANTES, CHALON- 
NES ET CHATEAUBRIANT, Obs. 655. 


Bartonien. Contrib. à l'étude stratigr. 
des sables moyens de la vallée de 
la Marne, entre Meaux et Chàteau- 
Thierry, p. L. MoreLLet [Obs. de 
G. Ramonb|, 533. 


Bathonien. Sur 3 niveaux à Bryo- 
zoaires dans la région de La Serre 
(Jura), p. Pabbé BOURGEAT, 38. 


Belledone (Pie de). Sur l'existence 
d’un petil massif granilique dans 
le 2 see de Vaudaine, au $S. du 
—, p. P. TERMIER, 45. 


Belleu (Grès de). Révision des Myri- 
cacées fossiles du —, p. P. 
FRiTEL (pl. ID), 274. 


Beni-Snassen. Esquisse géol. du 
massif des —, p. Louis GENTIL, 391 
(pl. VIHI-IX) 


BERGERON (J). Remarques au sujet 
de plaques calcaires d'âge cam- 
brien, provenant de Chine, 442. 

Berriasien. Sur le Tithonique sup. et 
le —, par A. Toucas [Obs. de W. 
KILIAN|, 25. 


BERTRAND (Léon). Prés. d’ouv., 100. 
475, — Obs. à propos de la Tecto- 
nique de la Tunisie et des Alpes- 


Maritimes, 124. Sur l'extension 
originelle probable des nappes de 
charriage alpines dans les Alpes- 
Maritimes [Obs. de HauG]|, 136. 
Obs. sur une prés. d’ouv., de L,. 
CAREZ, 507. — Sur la tectonique 
des gorges de l'Aude, en amont 
d’'Axat (Gorges de Saint-Georges) 
[Obs. de L. CAREZ|, p. 510. 


BERTRAND (Marcel). Eloge de —, p. P. 
TERMIER, 163.— Prés. d'un mémoire 
posthume de —, 478. 


Biarritz. Note sur la succession des 


faunes nummulitiques à — par 
J. BoussAc, 233. 


Bibliographie. Publ. de Marcel BER- 
TRAND, 198. — Publ. de P. G. px 
ROUVILLE, 219. — Travaux sc. d'H. 
ARNAUD, 232. — RÉUN. EXTR. A 
NANTES, CHALONNES ET CHATEAU- 
BRIANT, par Ep. BUREAU, L BUREAU 
L. Davy, A. Dumas, 597. 


BLaAyAC (J.). Obs. à propos des Con- 
tacts anormaux du dj. Ouenza, 52. 
— Obs. sur les charriages dans les 
contrées septentrionales algérien- 
nes, 3. — Note sur l'existence de 
formations récifales à la base du 
Barrémien inf. au dj. Taya et au 
dj. Debar près Guelma (Algérie), 
73. — Obs. sur la tectonique de 
l'Algérie, 123. 


Bois-Gouët. RÉUN. ExXTR. A NANTES, 
CHALONNES ET CHATEAUBRIANT.Exc. 
à Saffré et au —, par A. Dumas. 
615. 

BoisTeL (A.). Nécrologie, 451. 


BoisTeL (Louis GENTIL et A.). Sur des 
gisements pliocènes de la Côte 
occidentale du Maroe, 5. 


Boncourt. Deux Algues siphonées 
verticillées du Thanétien de — 
(Oise), par L. MORELLET, 96. 


Bouches-du-Rhône.Position stratigra- 
phique des gisements à Lépidocy- 
clines dans le Miocène de Provence, 
par R. Douvizré, 10, — L’Aquita- 
mien dans le Vaucluse, le Gard et 
les —, par L. JoLEAUD, 41. 


Boure (Marcellin). Rapp. sur lattri- 
bution du Prix Viquesnel à A. 
THEVENIN, 161. 


BouRGEAT (abbé). Sur 3 niveaux à 
Bryozoaires dans la région de la 
Serre (Jura), 38. — Sur les failles 
HAN des env. de Salins (Jura), 
281. 


Boussac (Jean), Prés. d’ouv. 28, 100, 
542. La transgression du Ludien 
dans le Bassin de Paris [Obs. de G. 


TABLE ALPHA BÉTIQUE DES 


Dorzrus, Léon JANET, H. DouvizLé|]. 
85. — Valeur stratigraphique de 
numimulites lævigatus LuxK., 100. 
Note sur la succession des faunes 
nummulitiqués à Biarritz, 237. 


BRESssOoN. Prés. d’ouv., 507. 
? 


Bretagne.RÉuüN. ExT. À NANTES, CnaA- 
LONNFS ET CHATEAUBRIANT. Sur le 
sillon de—et la Fosse Bas-bretonne, 
par E. JourpY, 603. 


BRONGNIART (Marcel). RÉUN. EXTR. A 
NANTES, CHALONNES ET CHATEAU- 
BRIANT. EXC. aux gabbros du Pallet, 
606. 


Bryozoaires. Sur 3 niveaux à — dans 
la région de La Serre (Jura), par 
BouRGEAT, 38. — Les — fossiles des 
terrains tertiaires du Sud-Ouest de 
la France, par F. Canu, 382 (pl. VI 
et VIL) — Nouv.— cheilostomes de la 
Craie, par M. Frzirozar [obs. de 
F. Canu.] 554, pl. XIII. 


Bulgarie. Contrib. à l'étude du syst. 
silurien en —, par D. ALLANVERD- 


JIEW (pl. IV), 330. 


Bureau et Conseil pour 1908, 1. — 
Election du — de la Réun. extr. à 
Nantes, Chalonnes et Château- 
briant, 602, 


Bureau (Ed.) et BurEAuU (L.). REUN. 
EXT. A NANTES, CHALONNES ET CHA- 
TEAUBRIANT. Exc. à Oudon, Ance- 
nis, Mésanger, Cop-Choux, Mouzeil 
[Obs. de Cr.BArRotis et D'VAFFIER), 
647. 


C 


Cambrien. Remarques au sujet de 
plaques calcaires d'âge —, prove- 
nant de Chine, par J. BERGERON, 
42. 

Campanien. Sur làge des calcaires 
de Contes-les-Pins et de la zone à 
Placenticeras bidorsatum et Mor- 
toniceras Delawarense, par A. DE 
GROSSOUVRE, 311. 


Campbon. RÉUNION EXTR. à NANTES, 
CHALONNES et CHATEAUBRIANT. Exec. 
à —, par À. Dumas. 


Canu (F.). Les Bryozoaires fossiles 
des terrains tertiaires du Sud-Ouest 
de la France, p. 382 (pl. VI et VID.— 
Obs. sur une note de M. FiLLIOZAT, 
560. 


CaraLp (J.). Note sur les grès cupri- 
fères, à uranium et vanadium, de 
Montanuy (Aragon), 480. 


Carbonifère. — Dans le Sud-Oranais» 
par le Gal Jourvy, H. Douvicré: 


MATIÈRES ET DES AUTEURS 


693 


G.-B.-M. FLAMAND, 20. — Sur des 
galets de roches clastiques trouvés 
dans le charbon du Nord de la 
France, par Ch. BaArrois, 33. — 
Note sur la découverte, par le cap. 
Maury, de la Houille dans l’ex- 
trême Sud-Oranais, par Gal JourDy. 
[Obs. de M. DouvizLé|, 83. — Sur 
les preuves de l’existence du — et 
du Trias dans l’Attique, par Carl 
Rewz [Obs. de J. DEPRAT, 543], 519. 


Voir : Houille, Stéphanien. 


CAREZ (L.). Prés. d’ouv. [Obs. sur 
une note de L. BERTRAND}, 519. 


Cartes. Carte des nappes de char: 
riage alpines, par L. BERTRAND, 
1/450000, 142. — C. du massif du 
Dahar, par H. JourDY, 1/1000000, 
145. — C. des gisements de Grapto- 
lites en Bulgarie, par D. ArLLAH- 
VERDJIEW, er — Essai de 
C. géol. du massif des Beni-Snassen, 

ar L. GENTIL, 1/300000, pl. VIII. — 
tendue de la mer éocène dans la 
Loire Inf. à l’époque du calcaire 
grossier, d’après M. VASSEUR, 611. 


CAYEUX (L.). Allocution, 2, 155. — 
Prés. d’ouv.{[Obs. de G. DoLzrus|, 
543. 


Cazior (E.). Nouveau gisement pléis- 
tocène lacustre sur la rive droite 
du Var, près de son embouchure, 
12. 


Céphalonie. Existence du Lias et du 
Dogger dans l’île de —, par C.RENZ 
78. 

Céphalopodes. Sur les — jurassiques 
du lac d’'Ourmiah (Perse occeid.), 
par R. px MECQUENEM et KR. Dou- 
VILLÉ, 303. 


Chalifert. Sur la géol. de la Marne 
entre Lagny et —, par M. Mori, 
bG2. 


Chalonnes. RÉUN. EXTR. DE LA SOC. 
GÉOL. A NANTES, — ET CHATEAU- 
BRIANT,993. — Exc. à Montjean, — et 
og s/Loire, par L. BUREAU, 
624. 


Chambéry. Sur la désharmonie des 
plis superf. et des plis prof. aux 
env. de —, par J. RÉVIL, 342. 


Charriage. Sur interprétation tecto- 
nique des contacts anormaux du 
dj. Ouenza, p. G. GOURGUECHON 
[obs.de L.PERVINQUIÈRE, J.BLAYAC|, 
46. — Sur l’extension originelle des 
nappes de — alpines dans les A.-M. 

. L. BERTRAND. [obs. de HauG|, 
130. 

Châteaubriant. 


RÉUN. EXTR. DE LA 


694 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


Soc. GÉOL. A NANTES, CHALONNES ET 
—, Exc. à —, par L. Davy, [obs. 
de ŒurrrT]. 658. — Coupe géol. 
de l’anticlinal paléozoïque de —, 
p. L. Davy, 665. 


Château-Thierry. Gontrib. à l'étude 
stratigr. des Sables moyens de la 
vallée de la Marne entre Meaux et 
Château-Thierry, par L. MoRELLET 
[Obs. de G. Ramonb], 533. 


CHaurTAxD (P. LEMoINE et J.). Sur le 
phénomène dela latérisation, 35. — 
Prés. d’ouv. 478. 


CHevaLiEer (M.\. Obs. sur une note 
de H. Douvizié, 545. 


Chine. Remarques au sujet de pla- 
ques calcaires d'âge cambrien, 
prov. de —, par J. BERGERON, 
P. 442. 

CHUDEAU (R.). Le Golfe de Maurita- 
nie, 560. 


Coëtquidan. Notes sur la Géologie 
des env. de —, par F. KERFORNE, 
375. 


Comses (Paul). Prés. d’ouv. 94, 261.— 
Sur l’âge de quelques gisements de 
l'Orléanais, 125.— Contrib. à l’étude 
stratigr. de l’Orléanais|Obs. de G. 
F. Dozzrus|, 548. 


Comptabilité. Rapport de la Com- 
mission de —, par P. TERMIER, 
987. 


Conseil et Bureau pour 1908, 1. 


Constantine. Notes de tectonique 
tunisienne et constantinoise, par 
P. TerMrER |[Obs. de J. BLayaAc, L. 
PERVINQUIÈRE, L. BERTRAND], 102. 


ConTEsEAN (Charles). Notice nécro- 
logique par J. WELSCH, 204. 


Contes-les-Pins. Sur l’âge des calcai- 
res de — et de la zone à Placenti- 
ceras bidorsatum et Mortoniceras 
Delawarense, par A. bE Grossou- 
VRE, 311. 


Cop-Choux. RÉUN. ExTR. A NANTES, 
CHALONNES ET  CHATEAUBRIANT. 
Exc. à Oudon, Ancenis, Mésanger, 
—, Mouzeil, par Ed. Bureau et L. 
Bureau [Obs. de Ch. Barrois et 
Dr VAFFIER|], 641. 


Corse. Obs. sur la note de M. Rove- 
reto : « l’Alta montagna in Corsi- 
ca », par J. DEPRAT, 29. 


CoTTREAU (J.). Sur un Echinide dé- 
couvert dans les calcaires ruini- 
formes de Montpellier-le - Vieux 
(Aveyron), 6. — — Echinides du 
Soudan, p. 551, pl. XII. 


COTTREAU et ALEXAT. Sur une Scutel- 
line nouvelle de l’Asie centrale, p. 
359 (pl. V ; fig. r à 12). 


Courrox (Olivier). Prés. d’ouv., 6, 
303. — RÉUN. EXTR. A NANTES, CHA- 
LONNES ET CHATEAUBRIANT. Prés. 
d’ouv.. 606. — Allocution, 677. 


CounizLon (H.) Surle gisement lia- 
sique de Huu-Nien, prov. de Quang- 
Nam (Annam), p. 524, pl. X. 


Craie. Note sur les argiles et sables 
éruptifs des diaclases de la — aux 
env. de Rouen, par le Gal Jourpy 
[Obs. de G. Doczrus, A. de Gros- 
SOUVRE |, 129. — Nouv. Bryozoaires 
cheilostomes de la —, par M. Frr- 
Dors [Obs. de F.CANU |, p. 554, pl. 


Crétacé. Voyez : Craie. 


Cycadeoidea. Sur un tronc de — de 
l’Infracrétacé américain, par R. 
ZEILLER, 98. 


D 


Darvault. Découv. à — (S.-et-M.) 
d’un calcaire lacustre inséré dans 
la partie moyenne des sables de 
Fontainebleau, par G. F, Dorrzrus 
[Obs. de G.RAMOND et A. DE 
GROSSOUVRE|, 483. 


Davy (L.). RÉUN. ExrR. A NANTES, 
CHALONNES Er  CHATEAUBRIANT. 
Exe. à Châteaubriant [Obs. de 
ŒuLerT}, 651. — Coupe géol. de 
l’anticlinal paléozoïque de Chà- 
teaubriant (L.-Inf.), 663. 


DELAGE (A.). Notice nécrologique 
sur P. G. de ROUVILLE, 211. 


DRE (Nery). Nécrologie, 451, 
02. 


DEPÉRET (Charles). Sur les bassins 
tertiaires de la Meseta espagnole, 
18. 


Deprar (J.). Obs. sur la note de M. 
ROVERETO : & l'Alta montagna in 
Corsica », 29. — Obs. sur une note 
de M. Millosevich à propos du 
basalte de Montresta (Sardaigne), 
260. — Prés. d’ouv. 262, 543. — 
Obs. sur la note de M. Renz sur 
les preuves de l’exist. du Carboni- 
fère et du Trias en Attique, 543. 


Dogger. Existence du Lias et du — 
dans Pile de Céphalonie, par C. 
RENZ, 98. 

DoLzros (G. F.) Obs. de M. JorEAUD 
au sujet d’une note de M. G. — sur 
la position stratigraphique de l’Hé- 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


lix Ramondi dans le bassin de Pa- 
ris, 41. — Obs. à propos d’une note 
de M. de Grossouvre : sur les sa- 
bles granitiques desenv.de Rouen, 
67. — Obs. sur la transgression du 
Ludien dans le Bassin de Paris, 86. 
— Prés. d’ouv, 100, 261, 298, 452, 507. 
— Obs. sur les sables granitiques, 
135. — Obs. à propos d’une note 
de Px. Nécris sur les submer- 
sions et régressions quatern. en 
Grèce, 441. 


Dozzrus (G. F.). Découv. à Darvault 
(Seine-et-Marne) d’un calcaire la- 
custre inséré dans la partie 
moyenne des sables de Fontaine- 
bleau [Obs. de G. RAMOND et À. DE 
GRoOSsOUVRE|, 482. — A prop. d’une 
note de MM. Bassani etA (Galdieri 
«sur la source minérale de la val- 
lée de Pompeï », 545.—Obs. sur une 
note de P. Comes sur la stratigra- 
phie de l'Orléanais, 550. 


Dorcor (A.) Le Métropolitain de 
Paris (Ligne n° 1), 488. 


DoncrEux (Louis), et M. LERICHE. 


Prés. d’ouv., 478. 


Douvizié (Henri). Est élu président, 
1. — Allocution, 2. — A propos de 
Kerunia (pl. 1), 14. — Oligocène 
des env. de Tolède |obs.de M. DEpé- 
RET]|, 17.— Obs. à propos d’une note 
du G*! Jourpy sur les études des 
ofticiers dans le Sud-Oranais. 29. — 
Obs. sur la découverte de la Houille 
dans l’extrême Sud-Oranais, 83.— 
Obs. sur la transgression du Ludien 
dans le Bassin de Paris, 87. — Le 
Jurassique de l’extrême-sud Tuni- 
sien [Obs. de PERVINQUIÈRE], 132. — 
Sur qqs. gisements à Nummulites 


de l'Est de l’Europe, 266. Recti- 
fication à la nomenclature de 
Sur le 


4e Nummulites, 267. — 
éveloppement des Hippurites[obs. 
de A. Toucas, E Hauc!, 268 —Prés, 
d’ouv. 303. -- Sur la classif. des 
Radiolitidés [obs. de A. Toucas |, 
308.— Sur le Tertiaire des environs 
de Tolède, 455. — Obs. sur le Lias 
des env.de Luçon/{obs.de J. Wezscx 
A. pr GROSSOUVRE et Boussac|, 
456. — Obs. sur une note de L.MEN- 
GAUD, 544. — Les buttes de St-Michel 
en-l’Herm [obs. de L. PERVINQUIÈRE 
et M. CHEVALIER], 545. RÉUN. EXT. 
A NANTES, CHALONNES ET CHATEAU- 
BRIANT. Sur l’âge des couches du 
Tertiaire inf. de la Basse-Loire, 
602. 


Douvizzé. (Robert). Position strati- 
graphique des gisements à Lépido- 
cyclines dans le Miocène de Pro- 
vence, 10.— Obs. sur les Faunes à 


695 


Foraminifères du sommet du Num- 
mulitique italien (pl. ID), 88.— Notice 
nécrologique sur MaAyrr-EYMaAR, 
209.— Obs. à propos de la note de 
M. Roverero sur le Stampien des 
env. de Varrazze (Ligurie), 271. — 
Sur des Foraminifères oligocènes 
et miocènes de Madagascar, 321. 
Prés. d’ouv., 508. 


DouvicLé (R. DE MEecquEenEM et R). 
Sur les Céphalopodes jurassiques, 
du lac d’Ourmiah (Perse occiden- 
tale), 303. 


Douxamr. Prés. d’ouv., 507. 


Drôme. Surl'Urgonien de Barcelonne. 
par G. SAYN, 298. 


Dumas (A.) RÉUN. EXTR. A NANTES, 
CHALONNES ET CHATEAUBRIANT. Ex. 
au Pigeon - Blanc, 607. — Exec. à 
Campbon, 609. — Exec. à Saffré et 
au Bois-Gouët, 615. 


E 


Echinide. Sur un — découvert dans 
les calcaires ruiniformes de Mont- 
pellier -le- Vieux (Aveyron), par 
J. CoTrREAU, 6. — Sur une Scutel- 
line nouvelle de l'Asie Centrale, 
par COTTREAU et ALEXAT, 358 (pl. V; 
fig. r à 12). — Note sur quelques — 
de la H'° Garonne, par J. LAMBERT, 
360 (pl. V; fig. 13 à 15).— Sur les — 
du Soudan, par J. COITREAU, 551, 
pl. XHL. 

ÆEocène. Sur les faunes de l— inf.et 
moy. du Sud Algérien et Tunisien, 
p. L. JOLEAUD, 255. 


Espagne. Oligocène des environs de 
Tolède, par H. Douvizré [obs. de 
M. DepéRer], 17. — Sur les bassins 
tertiaires de la Meseta espagnole, 
par Ch. DEPÉRET, 18. — Faune 
quaternaire de Saint-Sébastien (—), 
par Ed. HARLÉ, 82. — Faune qua- 
ternaire de la province de Santan- 
der (—), par Ed. HARLÉ, 300. — 
Note sur les grès cuprifères à ura- 
nium et vanadium de Montanuy 
(Aragon), par J. CARALP, 480. 


Evans (sir Jonx). Nécrologie, 451, 602. 


Faupin (E.). Prés. d’ouv., 507. 


Frzriozar (M.). Nouveaux Bryozoai- 
res cheilostomes de la craie [Obs. 
de F. Canu/, p. 554: pl. XL 


Finistère. RÉUNION EXTR. à NANTES, 
CHALONNES ET CHATEAUBRIANT. Sur 


696 


la Tectonique de la pointe occid. 
du —, par le L! CI AZÉMA. — [Obs. 
de E. Jourpy|, 605. 


FLAMAND (G.-B.-M.). Réponse aux 
observations de M.-E.-F, GAUTIER, 
6. — Obs. à propos d’une note du 
Gal Jourpy, sur les études des 
officiers dans le Sud-Oranais. 93. 
— Sur les grès, dits à dragées et à 
sphéroïdes de Tadmayt (Sahara), 
68. — Note préliminaire sur le 
Jurassique de la région de Saïda 
(départ. d'Oran, Algérie), 70. — 
Note préliminaire sur les forma- 
tions secondaires du Sud-Oranais, 
256. — Sur l’existence de la Houïlle 
dans les bassins de l’oued Guir 


(S.-O.), 259. 
Fzicue. Nécrologie, 506. 


Fontainas (Grotte das). Faune de la 
— (Portugal), par Ed. HARLE, 460. 


Foraminifères. Observation sur les 
faunes à — du sommet du Nummu- 
litique italien (pl ID), par R. Dou- 
VILLÉ, 88. — Sur des —oligocènes et 
miocènes de Madagascar, par R. 
Douvizré, 321. 


FrAIPoNT (Ch.). Prés. d'ouv., 303. 


FREYDENBERG (L. GENTIL et). Contrib. 
à l’étude des roches alcalines du 
centre africain, 44. 


FriTez (P. H). Révision des Myri- 
cacées fossiles du grès de Belleu 
(pl. ID), 274. — Note sur trois 
Nymphéacées nouvelles des env. 
de Paris (pl. X), 470. 


G 


GAILLARD (CL.). Prés. d'ouv., 452. 


Gard. L'Aquitanien dans le Vau- 
cluse, le — et les B.-du-Rhône,par 
L. JOLEAUD, 4r. 


GauprY (Albert). Nécrologie, 506, — 
Prix —., 5/42. 


GaAUTIER (E.-F.). Réponse aux obs. 
de M. —, par G.-B.-M. FLAMAND, G. 


GENTIL (Louis). Prés.d’ouv., 5,54,100, 
303, — Principaux résultats d'une 
Mission au Maroc, 8. — Constitu- 
tion géol. du dj. Siroua (Anti-Atlas 
marocain), 29. — L'origine des 
terres fertiles du Maroc occidental. 
[Obs. de P. VInceY|, 31. — Contr. 
à l'Etude stratigraphique du Ma- 
roc oriental, 65, — Esquisse géol. 
du Massif des BeniSnassen, 391 
(pl. VIII-IX). 


Gexri£ (Louis) et À. Borsrez. Sur des 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


gisements pliocènes de la côte 


occidentale du Maroc. 5. 


GENTIL (L.) et FRRYDENBERG, Contrib. 
à l’étude des Roches alcalines du 
centre africain, 44. 


GLANGEAUD (Ph.). Prés. d’ouv., 29,261, 
506, — Les éruptions volcaniques 
de la Linagne[ObE. de P.LEMOINE|], 
262. — Sur la continuité des phéno- 
mènes orogéniques dans une par- 
tie du Massif central aux époques 
oligocène et miocène, 272. 


GoLrier (J.). Recherche de paramè- 
tres qui caractérisent les types 
classiques de roches éruptives, 55. 


GOURGUECHON (G.). Sur l’interpréta- 
tion tectonique des contacts anor- 
maux du «dj. Ouenza (Algérie) 
[Obs. de L. PERVINQUIÈRE, J. 
BLAYAC |, 46. 


Grèce. Existence du Lias et du 
Dogger dans l'ile de Céphalonie, 
par C. RENZ,98 — Submersion et 
régression quaternaires en —, par 
Ph. NeGris [Obs. de G. DorLzrus|], 
418. — Sur les preuves de l’exis- 
tence du carbonifère et du Trias 
dans l’Attique par CARL RENZ[Obs. 
de J. DEPRAT, 543], 519. 


GRossOUVRE (A. DE). Sur les sables 
granitiques des environs de Rouen 
(Obs. de G. Doczrus], 66. — Obs. 
sur les sables granitiques du bas- 
sin de Paris, 136. — Notice nécro- 
logique sur H. ARNAUD, 223. — 
Prés.d’ouv.,298.—Sur l’âge des cal- 
caires de Contes-les-Pins et de la 
zone à Placenticeras bidorsatum 
et Mortoniceras delawarense, 311. 
— Sur le prétendu Hettangien de 
la Vendée [Obs. de H. DouviLLé, 
J. Wecscn, Boussac|], 458.— Sur le 
Stampien et l'Aquitanien, 488. 


Guelma. Note sur l'existence de 
formations récifales à la base du 
Barrémien inf, au dj. Taya et au 
dj. Debar, près — (Algérie), par 
J. BLAYAC, 79. 


Guir (Oued). Sur l'existence de la 
houille dans le bassin de l'— (Sud 
Oranais par G.-B.-M. FLAMAND,259. 


H 


HaARLé (Edouard). Faune quaternaire 
de Saint-Sébastien (Espagne), 82.— 
Faune quaternaire de la province 
de Santander (Espagne), 300. — 
Faune de la Grotte das Fontainas 
(Portugal), 460. 


Haua (Emile). Prés d’ouv., 6. 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES 


Obs. sur les charriages de l’'Ubaye, 
143. — Prés. d’ouv., 262, 458. — Obs. à 
propos du développement des Hip- 
purites, 270. — Collections Peron, 
Arnaud et Tombeck, 451. 


Haute-Garonne. Notes sur quelques 
Echinides de la —, par J. LAMBERT, 
360 (pl. V; fig. 13°à 15). 


Hauterivien. Sur l’âge de la couche 
jaune à Astieria du Jura neuchà- 
telois, par W. KILIAN, 270. 


Him (A.) Prés. d’ouv., 508. 


Hettangien. Sur le prétendu — de la” 


Vendée, par A. de GROSSOUVRE 
[Obs de H. Douvicré, J. WELscx, 
Boussac], 458. 


Hippurites. Sur le développement des 
—, par H.DouviLzLé [Obs.de A.Tou- 
cAS, E. HAUG|, 268.— Sur les formes 
primit. des -—, par A. Toucas, 268, 
ADR 


Houille. Sur l'existence de la — dans 
le bassin de l’oued Guir -(Sud 
Oranais) par G. B.-M. FLAMAND, 250. 


Voir : Carbonifère. 
HugerT (H.). Prés. d’ouv., 506. 


Huu-Nien. Sur le gisement liasique 
de —, prov. de Quang-Nam (An- 
nam), par H. CouNILLON, 524, pl. X. 


Il 


Ille-et-Vilaine. Notes sur la géologie 
des env. de Coëtquidan, par F.KEr- 
FORNE, 379. 


Indo-Chine. Voir : Annam. 


Infracrétacé. Sur un tronc de Cyca- 
deoidea de | — américain, par R. 
ZBILLER, 98. 


Isère. Sur l'existence d’un petit mas- 
sif granitique dans le vallon de 
Vaudaine, au S. du pic de Belle- 
donne, par P. TERMIER, 45. 


Italie. Obs. sur les faunes à Forami- 
nifères du sommet du Nummuli- 
tique — n, par R. Douvirré (pl. 
Il), 88. — Sur le Stampien à Lépi- 
docyclines des env. de Varazze, 
par G. Roverero [Obs. de R. Dou- 
VILLÉ|, 291. — Analogies de cer- 
tains termes de la série second. de 
Vence (A. M.) avec ceux des env. 
du'col de l’Argentière (Italie), par V. 
PAQUIER, 3504. — Sur les formes pri- 
mitives des Hippurites dansles Pré- 
alpes vénitiennes, par A. Toucas, 
452. — Sur la distrib. chronol. des 
Lépidocyclines dans lOligocène 
ligurien, par G. ROVERETO. 404. 


MATIÈRES ET DES AUTEURS 


697 


J 


J 


JaccarD (K.). Prés. d’ouv., 262. 

JANET (Léon). Obs. sur la transgres- 
sion du Ludien dans le Bassin de 
Paris, 87. 


JoceAUD (L). Esquisse comparative 
des séries miocènes de l'Algérie 
et du S.-E. de la France, 284 — Sur 


les faunes de l’Eocène inf. et 
moyen du Sud-Algérien et Tuni- 
sien, 295. — Prés. d’ouv., 478. 


Jozy (Henry). Prés. d’ouv., 54. 


Jourpyx (E.). Prés. d’ouv., 6, 28, — 
Note sur les Etudes géologiques 
des officiers dans le Sud-Oranais 
Obs. de Henri Douviiré, G.-B. 

. FLAMAND], 20. — Note sur la 
découverte, par le Cap. Maury, de 
la Houille dans l'extrême Sud-Ora- 
nais, (Obs. de H. Douviré], 83. — 
Note sur les argiles et sables érup- 
tifs des diaclases de la Craie aux 
env. de Rouen [Obs. de G. DoLLFus, 
A. de GROSsOoUvVRE|, 129. — RÉUN. 
EXTR. A NANTES, CHALONNES ET 
CHATEAUBRIANT. Sur le sillon de 
Bretagne et la Fosse Bas-bretonne, 
603. 


Jourpy (Henri). Obs. dans l’extré- 
me Sud-Tunisien, 144. 


Jura. Sur 3 niveaux à Bryozoaires 
dans la région de la Serre (—),par 
l'abbé BourGear, 38. — Sur l’âge 
de la couche jaune à Astieria 

du — Neuchâtelois, par W. KILrAN, 

270. — Sur les failles courbes des 

env. de Salins (—), par labbé 

BOURGEAT, 281. 


Jurassique. Note prélim. sur le — de 
la région de Saïda (Algérie), par 
G.-B.-M. FLAMAND, 90. -- Le — de 
l'extrême Sud-Tunisien, par H. 
DouvizLé [Obs. de PERVINQUIÈRE|, 
152.— Sur les Céphalopodes — du 
lac d'Ourmiah (Perse occid.), par 
R. De MecoueNEM et R. DouviLré, 
303. 


K 


KERFORNE (F.). Note sur la géologie 
des env. de Coëtquidan, 375, 


KrzrAN (\W.). Sur la présence de Spi- 
ticeras dans la zone à Hoplites Bois- 
sieri (Valanginien inf). du Sud-Est 


de la France, 24. — Obs. à la note 
de Toucas: sur le Tithonique sup. 
et le Berriasien, 27. — Sur l’âge de 


la couche jaune à Astieria du Jura 
Neuchätelois. 


698 TABLE ALPHABÉTIQUE DES 


L 


LABaT, Prés. d’ouv., 298. 
LACROIX (A.). Prés. d’ouv., 506, 


Lagny. Sur la géol. de la vallée de 
la Marne entre — et Chalifert, par 
M. Morin, 563. 


LALLEMAND (Ch.). prés. d’ouv., 478. 


LAMBERT (J.). Prés. d’une note, 101.— 
Notice nécrologique sur le Col® 
SAVIN, 233. — Notes sur quelques 
Echinides de la H'e Garonne, 360 
(pl. V: fig. 13 à 15). 


LAnNTENoOIS. Prés. d’ouv., 452. 


LapPpArENT (Albert de). Nécrologie, 
266. 


Latérisation. Sur le phénomène de 
—, par P. LEMOINE et J. CHAUTARD, 
35 

LE CoupreY DE LA ForEsr. 
d’ouv., 262. 


Prés. 


LEMOINE (Paul). Obs. à propos de la 
bauxite de Limagne.|264. — Prés. 
d'ouv., 452. 


LEMOINE (Paul) et J. CHAuTrARD. Sur 
le phénomène de latérisation, 35. 
— Prés. d’ouv., 458. 


Lépidocyclines. Position stratigra- 
phique des gisements à — dans 
le Miocène de Provence, par R. 
DouviLLé, 10. — Sur le Stampien à 
— des env. de Varazze, par G. ROVvE- 
RETO [Obs. de R. DOUVILLÉ|, 271. 
— Sur la distrib. chronol. des — 
dans l’Oligocène ligurien, par G. 
ROVERETO, 454 


LEricHe. Prés. d’ouv., 507. 


Lericae (L. Doncrux et M.). Prés, 
d’ouv., 478. 


LE VERRIER. 


: Nécrologie, 
CAYEUX, 196. 


par L. 


Lias. Existence du — et du Dogger 
dans l'île de Céphalonie, par C. 
RENZ, 98. — Obs. sur le — des envi- 
rons de Luçon, par H. DouviLLé 
[Obs. de A. DE GROSsSOUVRE, Bous- 
sAG et J. WeLcscu|, 456. Le — de 
la Chapelle Thémer, près Luçon, 
par J. Wezscx [Obs. de H. Dou- 
VILLÉ, À. DE GROSSOUVRE, BoussAC|], 
457. — Sur les divisions du — en 
Poitou, par J.. Wezscx [Obs. de 
H. Douviiré, À. DE GROSSOUVRE, 
BoussAc]|, 459. — Sur le gisement 
liasique de Hun-Nien, prov. de 
Quang-Nam (Annam), par H. Cou- 
NILLON, p. 524, pl.iXI. 


MATIÈRES ET DES AUTEURS 


Ligurie. Voir : Italie. 
Lionagne. Voir : Massif Central. 


Loire (Basse). RÉUN. EXTR. A NANTES 
CHALONNES ET CHATEAUBRIANT.Sur 
l'âge des couches du Tertiaire inf. 
de la —, par H. Douvirié, 602. 


Loire-Inférieure. RÉUN. EXTR. DE LA 
Soc. GÉOL. A NANTES, CHALONNES 
ET CHATEAUBRIANT, 593. — Coupe 
géol. de l’anticlinal paléozoïque de 
Châteaubriant (—), par L. Davy, 
663. 

Luçon. Obs.sur le Lias des env. de —, 
par Henri DouvizLé [Obs. de J. 
WELSCH, À. DE GROSSOUVRE, Bous- 
sac|, 456. — Le Lias de la Chapelle- 
Thémer, près —, par J. WELscx 
[Obs. de H. DouviLLé, A. DE Gros- 
SOUVRE, BoussAc], 457. 


Ludien. La transgression du — dans 
le Bassin de Paris, par J. Boussac 
[Obs. de G. Doczrus, Léon JANET 
H. DouvizLé|, 85. 


Lutécien. Les Bryozoaires fossiles 
des terrains tertiaires du Sud-Ouest 
de la France, par F. CANU, 382 (pl. 
VI et VID). 


M 


Madagascar. Sur des Foraminifères 
oligocènes et miocènes de —, par 
R. DouviLLé, 321. 


Maine-et-Loire. RÉUN. EXTR. DE LA 
SOC. GÉOL. A NANTES, CHALONNES 
ET CHATEAUBRIANT, 093. 


MARGERIE (Emm. de) Prés. d’ouv., 542 


Marne. — Contrib. à l'étude stratigr. 
des Sables moyens de la vallée de la 
— entre Meaux et Château-Thierry, 
par L.MoreLzLer{Obs.de G.RAMoND] 
33. — Sur la géologie de la vallée 
de la — entre Lagny et Chalifert 
(S.-et-M.), par M. Morin, p. 563. 


Maroc. Sur des gisements pliocènes 
de la côte occidentale du —, par 
L. GENTIL, et A. BoistTEL, 7.— Prin- 
cipaux résultats d'une mission au 
—, par L.GENTIL, 8.— Constitution 
géol.du dj. Siroua(Anti-Atlas maro- 
cain), par L£. GENTIL, 29. — L’ori- 
gine des terres fertiles du — occid., 
par L. GenriL [Obs. de P. VINcEy |, 
31.— Contrib. à l'étude stratigr. du 
— oriental, 65.— Esquisse géol. du 
Massif des Beni-Snassen, par 
L. GenrTiz, 391 (pl. VIII-IX). 


MARTEL (E.-A.). Prés. d’ouv. 262, 542. 
MARTONNE (E. DE). Prés. d’ouv:, 542. 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES 


Massif Central. Sur la continuité des 
phénomènes orogéniques dans une 
partie du — aux époques oligocène 
et miocène, par Ph. GLANGEAUD, 
273. Les éruptions volcaniques de la 
Limagne, par Ph. GLANGEAUD [Obs. 
de P.LEMOINE|, 262.— Sur les nappes 
antéstéphaniennes du bord orien- 
tal du — par Pierre TERMIER, 479. 


Mauritanie. Le golfe de — par R. 
CHUDEAU, 560. 


Maury (Cap':). Note sur la décou- 
verte, par le —, de la houille dans 
l'extrême Sud-Oranais, par le G* 
JourpY [Obs. H.,DouviLLé, 83.). 


Mayer-Eymar. Notice nécrologique 
sur —, par R. DouviLLé, 2 


Meaux. Contrib. à l’étude stratigr. 
des sables moyens de la vallée de 
la Marne entre—et Château-Thierry, 
par L. MoreLLet [Obs. de G. RaA- 
MOND |, 533. 


MECQUENEM (R. DE) et R. DouviLré. 
Sur les Céphalopodes jurassiques du 
ee d'Ourmiah (Perse occidentale.), 
303. 


MEnGauD (L.). Sur les environs de 
San-Vicente de la Barquera [Obs. 
de H. Douvizté|, 544. 


MENGEL. Prés. d’ouv., 507. 
MErcey (N. DE). Nécrologie, 477. 


Mésanger. RÉUNION EXTR. A NANTES, 
CHALONNES ET CHATEAUBRIANT. Exec. 
à Oudon, Ancenis, —, Cop-Choux, 
Mouzeil, par Ed. Bureau et L. 
BurEAu [Obs. de Ch. Barrorïs et 
D' VAFFIER |, 641. 


Métropolitain. Le — de Paris (Ligne 
n° 1), par À. DorLor, 488. 


MEUNIER (STANISLAS). Prés. d’ouv., 
452. 


Micuecz-Lévy (Al). Prés. d’ouv., 
452. 
Midi. Contribution à l'étude de la 


formation des phosphorites du — 
de la France, par G. NEGRE, 490. 


Mrec (M.). Prés. d’ouv., 506. 


Miocène. Position stratigraphique 
des gisements à Lépidocyclines 
dans le — de Provence, par 
DouviLcÉé, 10. — Sar la continuité 
des phénomènes orogéniques dans 
une partie du massif central aux 
époques oligocène et — par Ph. 
GLANGEAUD, 272. — Esquisse com- 
parative des séries — s de l’Algérie 
et du Sud-Est de la France, par 
L, JoLEAUD, 284. — Terrains —5s 


MATIÈRES ET DES AUTEURS 699 


d'une partie de la bordure Sud de 
l’Atlas tellien, par J. SAvVoRNIN, 
316. — Sur des Foraminifères oli- 
gocènes et — sde Madagascar, par 
R. DouviLLé, 321. A prop. des 
subdiv. du de l'Algérie et de 
leur comparaison avec les assises 
européennes, par J. WELSCH, 545. 


Montanuy. Note sur les grès cupri- 
fères à uranium et vanadium de — 
(Aragon), par J. CARALP, 480. 


Montjean. RÉUN. ExTR A NANTES, 
CHALONNES ET  CHATEAUBRIANT. 
Exec. à —, Chalonnes et Rochefort- 
sur-Loire, par L. BUREAU, 624. 


Montpellier-le-Vieux. Sur un Echi- 
nide découvert dans les calcaires 
ruiniformes de — (Aveyron), par 
J. COTTREAU, 16. 


Morbihan. Note sur la Géologie des 
env. de Coëtquidan, par F. Ker- 
FORNE, 379. 


Morezcær (L.). Deux algues sipho- 
nées verticillées du Thanétien de 
Boncourt (Oise), 96. — Contrib. à 
l'étude stratigr. des sables moyens 
de la vallée de la Marne entre 
Meaux et Château-Thierry, [Obs. 
de G. Ramoxp|, 533. 


Morin (M.). Sur la géol. de la vallée 
de la Marne entre Lagny et Cha- 
lifert, p. 562. — Sur l'étage stam- 
pien et la présence des Grès de 
Romainville à Thorigny-Damp- 
mard (S.-et-M }), 585. 


Mouzeil. RÉUN. ExTR. À NANTES, 
CHALONNES ET CHATEAUBRIANT.ExC. 
à Oudon, Ancenis, Mésanger, Cop- 
Choux, —, par Ed Bureau et LE. 
Bureau, [Obs. de Ch. Barrors et 
Dr VAFrIER|, 641. 


Myricacées. Revision des — fossiles 
du grès de Belleu, par P. H. FRITEL 
(pl. ID). 274. 


N 


Nantes. RÉUN EXTR. DE LA Soc. 
GÉOL. À —, CHALONNES ET CHATEAU- 
BRIANT, 9593. Visite du Mus. 
d'Hist. Nat. de —, 622. 


Nécrologie. ToRGAPEL, 155. — LE 
VERRIER, 156. — Ed. PELLAT,157. — 
SOREIL, 198. — BERTRAND, 163. — 
Charles CONTEJEAN, 204. — MAYER- 
Eymar, 209. — P.-G. DE ROUVILLE, 
211. — H. ARNAUD, 293. — H. SAVIN, 
233. — Joux Evans,°451. — PERON, 
451. — F. ARNAUD, 451. — NERY 
DELGADO, 451. — A. BoIsTEL, 451. — 


N De MERCEY, 479.—Feril. RÉMOND, 


700 TABLE ALPHABÉTIQUE DES 


497. — AÏlb. GAUDRY, 506.— FLICHE, 
506. — PERON, F. ARNAUD, NERY, 
DELGADO et Sir Jon Evans, 60. 


NEGRE (Georges). Prés. d’ouv., 452, 
506. — Contribution à l’étude de la 
formation des Phosphorites du 
Midi de la France, 490. 


NèGris (Ph). Submersion et régres- 
sion quaternaires en Grèce, [Obs. 
de G. Dozzrus], 418. — Prés. d'ouv. 
[Obs. de G. Dorurus|, 543. 


Nouvelle-Calédonie. Note sommaire 
sur le Trias de la —, par M. Prrou- 
TET, 324. 


Nummulites. Valeur stratigraphique 
de Nummulites lævigatus LAMK, 


par J. Boussac, 100. — Sur qqs. 
gisements à — de l'Est de l'Europe 
par H. DouviLLé, 266. — Rectitica- 


tions à la nomenclature de qqs. 
—, par H. DouvuLé, 267. 


Nummulitique. Obs. sur les faunes à 
Foraminilères du sommet du Num- 
mulitique italien, par R. DouviLré 
(pl. ID), 38. — Note sur la succession 
des faunes —s, à Biarritz, par J. 
Boussac, 237. 


Nymphéacées. Note sur trois — du 
Sparnacien des env. de Paris, par 
P.-H. FRiTEL (pl. X.), 470. 


O 


ŒuLErT. RÉUN. EXT. À NANTES, CHA- 
LONNES KT CHATEAUBRIANT. Obs. 662. 


Oise. Deux algues siphonées verti- 
cillées du Thanétien de Boncourt 
(—). par L. MORELLET, 96. 


Oligocène. — Des env. de Tolède, par 

H. DouvizLé [Obs. de M. DEPÉRET|, 
17. — Sur la continuité des phéno- 
mènes orogéniques dans une par- 
tie du massif central aux époques 
— et miocene, par Ph. GLANGKAUD, 
272. — Sur des Foraminifêres — s 
et miocènes de Madagascar, par R. 
DouvizLé, 321. — Sur la distrib. 
chronol. des Lépidocyclines dans 
l— ligurien, par G. ROVERETO, 454, 


Oranais (Sud). Note sur les études 
géologiques des ofliciers dans le 
—, par le Gén. Jourpy [Obs. de 
H. DouviLLé, G.-B.-M. FLAMAND |, 
20. — Note sur la découverte, par 
le cap. Maury, de la houille dans 
l'extrême Sud-Oranais, par le Gén. 
Jourpy |Obs. de H. DouviLzzé|, 83. 
— Note prél. sur les formations 
secondaires dans le —, par G.-B.-M. 
FLAMAND, 256. — Sur l'existence 
de la houille dans les bassins de 


MATIÈRES ET DES AUTEURS 


lOued Guir (—), par G.-B.-M. 
FLAMAND, 259. 


Orléanais. Sur l'âge de quelques 
gisements de l’—, par P, Comes, 
125. — Contrib. à l'étude stratigr. 
de l—, par P. Courses [Obs. de G. 
F. Dorcrus|, 548. 


Oudon. RÉUN. ExTR. A NANTES, CHA- 
LONNES ET CHATEAUBRIANT, Exe. à 
—, Ancenis, Mésanger, Cop-Choux, 
Mouzeil, par Ed. BurEAU et L. 
BurEAU [Obs. de Ch. Barrois et 
D: VAFFIER|], 641. 


Ouenza {djebel). Sur l'interprétation 
tectonique des contacts anormaux 
du — (Algérie), par G. GouRGuUE- 
CHON [Obs. de L. PERvINQUIÈRE, 
J. BLAyAC], 46. 


Ourmiah (Lac d). Voir Perse. 
P 


PAcHuNDAKI. Prés. d’ouv., 100. 


Paléobotanique. Sur un tronc de 
Cycadeoidea de l’Infracrétacé amé- 
ricain, par R. ZEILLER, 98. 


Paléozoïque. RÉUN. EXTR. A NANTES, 
CHALONNES ET CHATEAUBRIANT. 
Coupe géol. de l’anticlinal — de 
Chateaubriant (Loire-fnf.), par L. 
C Davy, 663. 


PALLET (LE). RÉUN. EXTRA. À NANTES. 
CHALONNES ET (CHATEAUBRIANT. 
Excursion aux gabbros du —, par 
M. BRONGNIART, 606. 


PaqQuiEr (V.). Prés. d’ouv., 303. — 
Analogies de certains termes de 
la série secondaire de Vence 
(A. M.) avec ceux des environs du 
Col de l’Argentière (Italie), 304. — 
Sur les Rudistes de l'Urgonien de 
Serbie, 508. 


Paris. Note sur trois Nymphéacées 
nouv. du Sparnacien des env. de 
—, par P. H. Frirez, (pl. X), 470. 
— Le Métropolitain de — (Ligne 
n° 1), par A. DoLLor, 488. 


Paris (Bassin de). La Transgression 
du Ludien dans le —, parJ. Bous- 
sAG [Obs. de G. Dozzrus, Léon 
JaxerT, H. Douvicré]. 85. — Sur les 
sables granitiques du —, par A. 
DE GROSSOUVRE, 136. 


Pectinidés. Terrains miocènes d’une 
partie de la bordure Sud de l'Atlas 
tellien, Obs. sur leur faune de —, 
par J. SAVORNIN, 516. 


PELLAT (Ed). Nécrologie, par L. 
CAYEUX, 17. 


oncles à theft ÉD te de 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


PEROoN (A.). Prés. d’ouv., 5. — Né- 
crologie, 451,602. — Legs —, 451. 


Perse occid. Sur les Céphalopodes | 
jurassiques du lac d'Ourmiah (—), | 
par R. de MEcouENEM et H. Dou- 
VILLÉ, 303. 


PERVINQUIÈRE (L.) Prés. d’ouv., 5, 
266. — Obs. sur les contacts anor- 
maux du dj. Ouenza et qqs. phéno- 
mènes similaires obs. en Tunisie, 
52 — Obs. à propos de la tectoni- 
que de la Tunisie, 124. — Obs. sur 
leJurassique de l’extrêème Sud-Tu- 
nisien, 154. — Prés. d’ouv., 303. — 
Obs. sur une note de H. Douvicié, 
545. 

Pétrographie. Recherche de para- 
mètres qui caractérisent les lypes 
classiques de roches éruptives, par 
J. GOLFIER, 55. — Obs. sur une 
note de M. Millosevich à propos du 
basalte de Montresta (Sardaigne), 
par J. DEPRAT, 260. — Sur un gise- 
ment d’alunite au contact de 
rhyolites anciens près de Réalmont 
(Tarn), par TERMIER, 269. — Note 
sur les grès cuprifères à uranium 
et vanadium de Montanuy (Ara- 
gon), par J. CARALP, 480. —- RÉUN. 
EXTR. A NANTES, CHALONNES ET 
CHATEAUBRIANT. Exec. aux gabbros 
du Pallet, par M. BRONGNIART, 606, 


Phosphorites. Contribution à l’étude 
de la formation des — du Midi de 
la France, par G. NEGRE, 490. 

Pigeon-Blanc.RÉUN. ExTR.A NANTES, 
CHALONNES ET CHATEAUBRIANT.EXC. 
au — par À. Dumas, 607. 


PrrouTer (M.). Note sommaire sur le 


Trias de la Nouvelle Calédonie, 
243. 
Pléistocène. Nouveau gisement — 


lacustre sur la rive droite du Var, 
près de son embouchure, par E. 
CAZIOT, 12. 

Pliocène. Sur des gisements S, 
de la côte occidentale du Maroc, 
par L. GENTIL et A. Boistel, 7. 


Poitou. Sur les divisions du Lias en 
—, par J. Wezscu{[Obs. de H.Docu- 
VILLÉ, A.DE GROSSOUVRE, BoussAcC|, 
459. 

. Pompei. A prop. d’üne note de MM. 

Bassani et Galdieri «Sur la source 

minérale de la Vallée de —, par G. 

DoLLFUS, 547. 


Portugal. Faune de la grotte das 
Fontainas (—), Ed. HAr£é, 460. 


Préalpes. Sur les formes primit. des 
Hippurites dans les — vénitiennes, 


par A. Toucas, 452. 


7OI 


Primaire. RÉUN. ExTR. A NANTES, 


CHALONNES ET CHATEAUBRIANT, 593. 
Prix. Voir GAUDRY, 
542. 


: Stéphanien. 


Provence. Position stratigraphique 
des gisements à Lépidocyclines 
dans le Miocène de —, par R. 
DouviLLé, 10. 


PuEcx (Charles). Prés. de cartes pos- 
tales ill., 28. 


Q 


Quang-Nam. Voir Annam. 


Quaternaire. Faune — deSt-Sébastien 
(Espagne), par Ed. HARLÉ, 82. — 
Faune — de la province de San- 
tander (Espagne), par Ed. HARLÉ, 
300. — Submersion et régression 
— en Grèce, par Ph. Néaris [Obs. 
de G. DorLrus|, 418. — Faune de 
la grotte das Fontainas (Portugal), 
par Ed. HARLÉ, 460. 


R 


Radiolitidés. Class. et évolution des 
—, par A. ToucAs, 79. — Sur la 
classification des —, par H. Dovu- 
VILLÉ [Obs. de A. Toucas|, 308. — 
Sur la classification des —, par A. 
ToucaAs, 466. 


RAMoxD (G.). Obs. à propos du cal- 
caire de Beauce, 487.— Obs. 541. 


Réalmont. Sur un gisement d’alunite 
au contact de rhyolites anciens 
près de — (Tarn), par P. TERMIER, 
265. 


REnz (Carl). Existence du Lias et du 
Dogger dans l'ile de Céphalonie, 
78. — Sur les preuves de l’exis- 
tence du Carbonifère et du Trias 
dans l’Attique [Obs. de J. DEPRAT 
543], 519. 

Réunion extraordinaire de la Soc. 
géol. à Nantes, Chalonnes et 
Chateaubriant, en 1908, p. 593. 


Réviz (J.). Sur la désharmonie des 
plis superticiels et des plis profonds 
aux env. de Chambéry, 342. 

R£eymonp (Ferd.). Nécrologie, 477. — 
Legs—, 477. 

lRiochefort-sur-Loire. RÉUN. EXTR. A 
NANTES, CHALONNES ET CHATEAU- 
BRIANT. Exc.à Montjean, Chalonnes 
et —, par L. BurEAU, 624. 


Rouen, Sur les sables granitiques des 
env. de —, par A. DE GROSSOUVRE, 


702 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


[Obs. de G. Dorzrus|, 66. — Note 
sur les argiles et sables éruptifs 
des diaclases de la Craie aux env. 
de Rouen, par le G*! Jourpy [Obs. 
de G. DOoLLFUS, A. DE GROSSOUVRE |, 
129. 


RouviLcE (P.-G. DE). Notice nécrolo- 
gique, par À. DELAGE, 211. 


Rouyer (C.). Prés. d’ouv., 452 


ROVERETO (G}). Sur le Stampien à 
Lépidocyclines des env. de Varazze 
[Obs. de R. Douvizzé|, 271.—Sur la 
distrib. chronol. des Lépidocyclines 
dans l’Oligocène ligurien, par G. 
ROVERETO, 454. 


Rudistes. Sur les — de la Serbie, par 
A. Toucas, 453. — Sur les — 
de l’Urgonien de Serbie, par V. 
PAQUIER, 508. 


S 


Sables éruptifs. Note sur les argiles 
et — des diaclases de la craie aux 
env. de Rouen, par le G* Jourpy 
[Obs. de G. DoLLFus, À. DE GRoOs- 
SOUVRE|, 129. 


Sables granitiques. Sur les — des 
env. de Rouen, par A. DE GRossou- 
VRE [Obs. de G. Dorzrus], 66. — 
Obs. sur les — par G.DoLLrus, 135. 
— Sur les — du Bassin de Paris, par 
A. DE GROSSOUVRE, 136. 


Voir : Sables éruptifs. 


Saffré. REUN ExTR. À NANTES, CHA- 
LONNES ET CHATEAUBRIANT.ExC. à — 
et au Bois-Gouêët, par A. Dumas, 
615. 

Sahara. Rép. aux obs. de M.-E.-F. 
GAUTIER, par G -B.-M. FLAMAND, 6. 
— Sur les grès dits à dragées et à 
sphéroïdes du Tadmayt (—), par 
G.-B.-M. FLAMAND, 68. 


Voir : Sud-Oranais. 


Saida. Note prélim. sur le Jurassique 
de la région de — (Algérie), par G..- 
B.-M. FLAMAND, 90. 


Saint-Georges (Gorges de). Sur la 
tectonique des gorges de l’Aude en 
amont d’Axat, par L. BERTRAND. 
[O0bs. de L. CAREZ|, p. 510: 


Saint-Michel-en-l Herm. Les buttes de 
—, par H Douvizzé |[Obs. de L. 
PERVINQUIÈRE et M.CHEVALIER |,545. 


Saint-Sébastien. Faune quaternaire 
de — (Espagne), par Eb HARLÉ, 82. 


Salins. Sur les failles courbes des 
environs de — (Jura), 251. 


SANDBERG (C. G.S.). Obs. à propos 
d’une brèche étudiée par M. Stein- 
mann, 508. 


Santander. Faune quaternaire de la 
province de —, par Ed. HARLÉ, 300. 
— Sur les environs de San Vicente 
de la Barquera, par L. MENGAuUD 
[Obs. de H. DouviLLé], 544. 


San-Vicente de la Barquera. Sur les 
environs de —, par L. MENcauD 
[Obs. de H. DouviLLé|], 544. 


Sardaigne. Obs. sur une note de M. 
Millosevich à propos du basalte 
de Montresta (—), par J. DEPRAT, 
260. 


SAvIN (L. H). Notice nécrologique, 
par J. LAMBERT, 233. 


Savoie. Sur la désharmonie des plis 
superficiels et des plis profonds 
aux env. de Chambéry, par J. 
RÉVIL., p. 342. 


SAVORNIN (J.). Terrain miocènes 
d’une partie de la bordure Sud de 
atlas tellien, 316. 


SAYN (G.). Sur l’Urgonien de Barce- 
lonne (Drôme), 298. 


Scutelline. Sur une — nouvelle de 
l'Asie centrale, par CoTTREAU et 
AGEXAT, D. 900 DIV era ro 


Secondaire. Note prél. sur les for- 
mations — s du Sud-Oranais, par 
G.-B.-M. FLAMAND, 256. — Analogie 
de certains termes de la série — 
de Vence (A. M.) avec ceux des 
env. du col de l’Argentière (Italie), 
par V. PAQUIER, 304. 


Seine-Inférieure. Sur les sables gra- 
nitiques des env. de Rouen, par 
A. de Grossouvre [Obs. de G. 
Dozzrus|, 66. 


Seine-et-Marne. Découv. à Darvault 
(—) d’un calcaire lacustre inséré 
dans la partie moyenne des sables 
de Fontainebleau, par G.-F. 
Dozzrus [Obs. de G. RAmonp et 
À. DE GROSSOUVRE], p. 482 — 
Contrib. à létude stratigr. des 
sables moyens de la vallée de la 
Marne entre Meaux et Château- 
Thierry. par L. MorezLErT [Obs. 
de G. RAMonD|, 533. — Sur la géol. 
de la vallée de la Marne entre La- 
gny et Chalifert, par M. Morin, 
p. 562, — Sur l’étage stampien 
et —laprésence-des _#rrèsn de 
Romainville à Thorigny-Damp- 
mard, par M. Morin, 583. 


Serbie. Sur les Rudistes de la —,par 
A. Toucas, 453. - Sur les Rudistes 


D. 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES 


de l’Urgonien de —, par V.PAQUIER, 
508. 


SEVASTOS (R.). Prés. d’une note, 508. 


Silurien. Contrib. à l'étude du syst.— 
en Bulgarie, par D. ALLANVERD- 
J1EW (pl. IV), 330. 


SorEIL (Gustave). Nécrologie, par 
L. CAyYEUx, 158. 

Soudan. Echinides du —, par J.Cor- 
TREAU, 951, pl. XII. 


Sparnacien.Note sur trois Nymphéa- 
cées nouv. du -— des env. de Paris, 
par P.-H. Frirez (pl. X.), 470. 


Stampien. Sur le — à Lépidocyclines 

des env.deVarazze,par G.ROVERETO 
[Obs. de R. Douvizré], 271.—Décou- 
verte à Darvault (S.-et-M.) d’un 
calcaire lacustre inséré dans la 
partie moyenne des sables de Fon- 
tainebleau (Obs. de G.RAmonp et 
A. DE GROSSOUVRE|, p. 482. 
—Sur le—et l’Aquitanien, par À. DE 
Grossouvre [Obs. de G. DorLrus|, 
488. — Sur l’étage — et la présence 
des grès de Romainville à Thorign y- 
Dampmard(S. et-M.),par M. Mori, 
583. 


Stéphanien. Sur les nappes anté—nes 
du bord oriental du Massif central, 
par P. TERMIER, 429. 


Sud (terriloires du). 
Voir : Oranais (Sud-). 


T 


Tadmaryt. Sur les grès dits à Dragées 
et à Sphéroïdes du — (Sahara), par 
G.-B.-M. FLAMAND, 68. 


Tarn. Sur un gisement d’alunite au 
contact de rhyolites anciens près 
de Réalmont (—), par P. TERMIER, 
265. 


Tectonique. Notes de — tunisienne et 
constantinoise par TERMIER 
(Obs. de J. BLAyac, L. PERvIN- 
QUIÈRE, L. BERTRAND], 102. — Sur 
l'extension originelle probable des 
nappes de charriages alpines dans 
les A.-M., par L. BERTRAND [Obs. 
de HaueL 136. — Sur les failles 
courbes des env. de Salins (Jura), 

ar BOURGEAT, 281. — Sur la Cdés- 

armonie » des plis profonds aux 
environs de Chambéry, parJ.RÉvIr, 
342. — Sur la — des gorges de l'Aude 
en amont d’Axat(gorges de St-Geor- 
ges), par L. BERTRAND [Obs. de L. 
CAREZ|, p. 510, — RÉUN. EXTR. A 
NANTES, CHALONNES ET CHATEAU- 


MATIÈRES ET DES AUTEURS 


703 


BRIANT. Sur la — de la pointe Occi- 
dentale du Finistère, par AZEMA 
(Obs. de E. JourpY|, 605. 


TErmurer (Pierre). Sur l'existence d’un 
petit massif granitique dans le 
vallon de Vaudaine, au Sud du pic 
de Belledonne, 43. — Notes de 
tectonique tunisienne et constanti- 
noise [Obs. de J. BLAYAG, PERVIN- 
QUIÈRE, L. BERTRAND|, 102. — Eloge 
de Marcel Bertrand, 163. — Sur un 
gisement d’alunite au contact de 
rhyolites anciens près de Réalmont 
(Tarn), 265. — Tectonique de la 
Corse, 298. — Prés. d’ouv , 478. — 
Sur les nappes antéstéphaniennes 
du bord oriental du Massif central, 
499. — Rapp de la Comm. de Comp- 
tabilité, 587. 

Tertiaire. Sur les bassins — s de la 
Meseta espagnole, par Ch.DEPÉRET, 
18. — Sur l’âge de quelques gise- 
ments de l’Orléanais, par P. Cou- 
BES, 129. — Sur le — des environs 
de Tolède, par H. Douvizzé, 455. — 
REÉUN. EXTR. A NANTES. CHALONNES 
ET CHATEAUBRIANT, 093. — Sur l’âge 
des couches du — inf. de la Basse- 
Loire, par H. Douvizré, 602. 


V.Aquilanien, Sparnacien, Stampien. 


T'hanétien. Deux Algues siphonées 
verticillées du — de Boncourt(Orie), 
par L. MoRELLET, 96. 


THEVENIN (A). recoit le prix Viques- 
mel, 161. — Remerciements, 261. — 
Prés d’ouv., 452, 5097. 


TuaisrerY (Henry.)Prés. d’ouv. 542. 
Tomas (Philippe) Prés. d'ouv..5. 


Thorigny - Dampmard. Sur l'étage 
stampien et la prés. des grès de 
Romainville à — (S.-et-M.) par M. 
Morin, 583. 


Tithonique. Sur le — sup. et le Ber- 
riasien, par A. Toucas [Obs. de 
W. KILrAN|, 25. 


Tolède. Oligocène des env. de — 
ar H. Douvizzé [Obs. de Ch. 
EPÉRET/,17. — Sur le Tertiaire des 

env. de —, par H. Douvirré, 455. 


TorcAPEL. Nécrologie, p. L. CAYEUX, 
1955. 

Toucas (A.). Sur le Tithonique sup. 
et le Berriasien [Obs. de W 
KiLIAN], 25. — Classification et 
évolution des Radiolitidés, 979. — 
Obs. sur le développement des 
Hippurites, 269. — Sur les formes 
primitives des Hippurites, 305. — 
Obs. sur la classif. des Radioli- 
tidés, 308. — Sur les formes pri- 


704 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


mit. des Hippurites dans les 
Préalpes vénitiennes, 452. — Sur 
les Rudistes de la Serbie, 453. — 
Sur laclassif. des Radiolitidés, 466. 


Trias. Note sommaire sur le — de la 

_ Nell° Calédonie, par M. PIROUTET, 
324. — Sur les preuves de l’existen- 
ce du Carbonifère et du — dans 
l’Attique, par Carl RENz [Obs. de 
J. DEPRAT, 543], 519. 


Tunisie. Sur l'interprétation tectoni- 
que des contacts anormaux du 
dj. Ouenza et de qqs. phénomènes 
similaires observés en — par G. 
GourGUECHON [Obs. de L. PERVIN- 
QUIÈRE, J. BLAYAC|, 46. — Notes de 
tectonique tunisienne et constan- 
tinoise, par P. TERMIER [Obs. de 
J. BLayac, L. PERVINQUIÈRE, L. 
BERTRAND], 102. — Obs. dans l’ex- 
trème-Sud — n, par H. Jouroy, 144. 
— Le Jurassique de l’extrème-Sud 
—n-, par H Douvizé|[Obs de Per- 
VINQUIÈRE |,152. — Sur les faunes de 
l'Eocène inf. et moyen du Sud- 
algérien ettunisien par L.JoLkAUD, 
209 


U 


Urgonien. Sur | — de Barcelonne 
(Drôme), par G. SAYN, 298. 


V 


VACHER (Ant.). Prés. d’ouv., 542. 


VAFFIER (D'). RÉUN. EXTR. À NANTES, 
CHALONNES ET CHATEAUBRIANT.Obs. 
657. 

Valanginien. Sur la présence des 
Spiticeras dans la zone à /lopliles 
Boissieri (— inf.) du Sud-Est de la 
France, par W. KiLrAN, 24. 


VALETTE (Aurélien).Prés.d’ouv., 5. 


Var.Nouv.gisement pleistocenelacus- 
tre sur la rive droite du —, près de 
son embouchure, par E. CazioT, 12. 


Vaucluse. L’Aquitanien dans le —, 
le Gard et les B. - du - Rhône, par 
L. JOLEAUD, 41. 


Vence. Voir : Alpes-M°*. 


| Vendée. Obs. sur le Lias des env. de 
Luçon, par H. Douvizzé [Obs. de 
J. WELSCH, A. DE GROSSOUVRE, Bous- 
SAC ], 456.— Le Lias de la Chapelle- 
Thémer, près Luçon, par J.WELscu, 
[Obs. de H. DouviLLé, bE Gros- 
SOUVRE, BoussACG], 457.— Sur le pré- 
tendu Hettangien de la — par A. DE 
GrossouvRE [Obs. de H. DouviLLé, 
J. WeLscu, BoussAc. |, 458. 


Vésuve. À propos d’une note de MM. 
Bassani et A.Galdieri «Sur la source 
minér.de la vallée de Pompeiï»,par 
G. DoLeFus, 549. 


VIDAL DE LA BLAGHE (J.). Prés.d’ouv., 
452 
4 . 


ViNGEY (P.).0bs.à une note de M.GEN- 
TIL : l’origine des terres fertiles du 
Maroc occid., 32. 


VIQUESNEL (Prix). Son attribution à 
A. THRVENIN, 161. 


Volcanisme. Les éruptions volca- 
niques de la Limagne par Ph. 
GLANGEAUD [Obs. de P. LEMOINE |, 
262. — Sur la continuité des phéno- 
mènes orogéniques dans une partie 
du Maroc central à l'Oligocène et 
au Miocène, par Ph. GLANGEAUD, 
272. — À propos d’une note de 
MM. Bassani et A. Galdieri «Sur la 
source minér. de la vallée de Pom- 

| péi», par G. DoLLFus, 547. 


W 


| Wezscu (Jules). Notice nécrologique 
sur Ch. CONTEJEAN, 204. — LeLias 
de la Chapelle-Thémer, près Luçon 
[Obs. de H. DouviLLé, À. DE Gros- 
SOUVRE, BoussAG.], 457. — Sur les 
divisions du Lias en Poitou |Obs. 
de H. DouviLLé, À. DE GROSSOUVRE, 
BoussAcG], 459. — Prés. d’ouv., 478. 
— À propos des subdivisions du 
Miocène de l'Algérie et de leur 
comparaison avec les assises euro- 
péennes, 545. 


Z 
À 
ZeiLzLer (R.), Sur un tronc de Cyca- 


deoidea del’Infracrétacé américain, 
75. 


TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES 


DÉCRITS, FIGURÉS, DISCUTÉS ET DÉNOMMÉS A NOUVEAU 
ET DES SYNONYMIES INDIQUÉE DANS CE VOLUME : 


Acteon sinemuriensis MARTIN? p.530; 
pl. XI, fig. 5. 


Astarte subcarinala MUNSTER, p. 531; 
pl. XI, fig. 11. 


Voltzii Gozp , p. 531; pl. XI, 

fig. 12. 

Belzungia Borneti MoRELLET, P. 97, 
fig. 2. 

Cassidulus Doncieuxi LAMBERT,p.369; 

pl. V, fig. 14.1 

ovalis Corr., p. 369. 


Cerithium Dumortieri MarrTiN ? p. 
530; pl. XI, fig. 4. 


Chemnitzia polita. MARTIN? p. 529 ; | 
pl. XI. fig. 3. | 


Comptonia concisa War. 274. 


magnifica WAT. 274. 
pedunculata W AT. 274. 
rotundata WAT. 274. 
suessionensis War. 274. 
triangulata WAT. 27/4. 


Conoclypeus LeymerieiCotr.,p.362.— | 
C. Leymerianus Corr., C. pyrenai- 
cus Cort., C. conoideus (pars.)var. 
Leymerianus DEsor. 


Cyclaclinia sp., p. 14, pl. L 


Cyrtograptus tubuliferus PERNER, 
AO. 


Dictyonema sp., 347. 


Dorocidaris Bazerquei LAMBERT, p. 
360 ; pl. V, fig. 13. 
Dryophyllum curticellense W AT., 275. 


lineare SAb.,274. 


HUpAÇEr varians BENEDICT., P. 14. 
pl. I. 


Echinanthus angustipneustes Lam- 
BERT,P. 369; pl. V. fig. 
10 


Archiaci Cotr., p. 367. 
arizensis Corr.; p. 366. 
ataxensis CorrT., p. 366. 
Cotteaui HÉBERrT, p. 368. 
Gourdoni Corr., p.368. 
gracilis Corr., p. 368. 
Heberti Corr., p.367. 
Pouechi Corr., p. 366. 
pyrenaicus Corr., p. 367. 
subrotundus Corr. p.365. 


| Entalophora  gracilis  Mrrne-En- 
WARDS, p. 383; pl. VI, 
fig. 1. — Pustulopora 


gracilis Miz.-Enw. 


macrostoma Miz-Epw., 
p.383, Pustulopora ma- 
crostoma Mrr-Epw. 


proboscidea Mrr.-Enw- 
page 385 ; pl. VII fig. 
17. — Pustulopora pro- 
boscidea Mie. Epw., 
Ent. Moulensi D'Or. 


Coscinopleura MARSSON, 557. 


vindocinensisFILLIOZAT, 
p. 558; pl. XIIL, fig. 5. 


Euritina obtorta Ficcrozar, p. 556 : 
pl. XIIL, fig. 4. 

Filisparsa nummulitorum v’Ors., p. 
384 ; pl, VL, fig. 2,3. 


varians REUSs., page 384. 
Pustulopora varians 
REUSS. 


Floridina Cottreaui Finriozar, p.555; 
pl. XII, fig. 2. 


1. Les noms de genres et d'espèces en caractères romains sont ceux que 


les auteurs placent en synonymie. 


706 


Gervillia cf. lanceolata SOWERBY, p. 
530; pl. XI, fig 8. 
Goniomya sp., p. 532; pl. XI, fig. 15. 
Herniaster  (Linthia)  sudanenxis 
BATHER, 553. 
Hippuritella, 268. 
Hippurites giganteus, 269. 
— inferus Douv 269. 
— præpetrocoriensisToucaAs, 
269. 
— Requieni MATH., 269. 
— resectus DEFR., 269. 
Hornera asperula Reuss, p. 387; pl. 
fig. 6. 
—  Hippolyta DEFRANCE, p. 386. 
—  Horn.nummulitorum D'OR8. 
—  Serrata Reuss, p. 387 ; pl. 
VI, fig. 4-5. 
Hypsopatagus JacquotiCorr. (Eupa- 
tagus), 369. 
Idmonea carinata RôMER, p. 385, —, 
coronopus DEFRANCE, p. 385. — 
Idm. Petri pOre., Idm. atlantica. 


— Milneana »'Ors.. p. 386; pl. VII, 
fig. 16. — Idm. Grateloupi D'Or. 


Kerunia, pl. IL. p. 14. 


Laroaria craniphora Mu : CHALM. 
96, fig. 1. 
Lepidocyclina dilatata Micur : p. 92, 


fig. 6. 
— marginata Micur : p. 
OL, dig 904 
= præmarginata KR. 
DouviLLÉ, p. 91, fig. 1, 2, 4. 


Lepidocyclina subdilatata R. Dou- 
VILLÉ, p. 92, fig. 5, 7,8. 


Lichenopora hispida FLEmiNe, fig. 
388 ; pl. VII. fig. 18.— Dis- 
cocavea girondina D'OR. 
Lichenopora depressa 
D'OR&. 


Linthia Leymeriei Corr (Pericosmus) 
p- 369. 


Lunulites punctata LEYMERIE,p. 388 ; 
pl'AVII/ fig 137a 5: 


Membranipora 


— ledensis FIcLIOZAT p. 
050 ; pl. XIII, fig. 1. 


Monograptus altenuatus HoPkINsON 
p. 339; pl. IV, fig. 73 — 
Graptolithus attenua- 
tus Horx. 


TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES 


Monograptus Bohemicus BARR., p.338 


pl. IV. fig. 5. — Grap- 
tolithus bohemicus, 
BARR. 


_ Colonus BARR., p. 33 ; 
pl. IV, fig. 4, — Grap- 
tolithus colonus BARR. 


— Communis LAPw., p. 
340. 


— aff.crispus LAPwW.,p. 336 


— dubius SuEss, p. 337 ; 
pl IV, fig. 3. — Grap- 
tolithus colonus BARR. 
so dubius, Suess. 
— Monogr. colonus, 
var. dubius LaAPw. 


— Halli Barr, p. 339. ; 
Graptolithus Halli, 
BARR. 


— Hisingeri CARRUTHERS, 
p. 338 ; pl. IV, fig, 6. 


— Jaekeli PERNER, 335. 
— Marri PERNER, 335. 

— mirus BARR, p. 340 ; 
—- pl. IV. fig. 8 


— Nilssoni Barr, p. 336 ; 
pl. IV, fig. 2. — Grap- 
tolithus Nilssoni BARR, 
Mon. proteus GEINITZ, 


er priodon BRoONN, p.334 ; 
pl. IV. fig. 1. — Grapt. 
priodon BARR. 


— testlis BARR, p. 338. — 
Grapt. testis BARR. 


-- unguiferus PERNER, 325 


— vomerinus Micx., 339. 
— Grapt.colonus BARR. 


Monotis substriata ZIETEN, p. 530; 
pl. XI, fig. 9. 


Myrica attenuata WAT. 27/4. 
—  angustissima WAT. 274. 
—  curticellensis WATT. 274. 
— Marceauxi WAT. 274. 
—  Roginie War. 274. 
—  verbinensis WAT, 274. 


—  {Comptonia) asplenifolia 
Ricx. fig. 1-7, 276. 
— /Comptonia)  suessionensis 


MAT 258 1pl Ml fon Sr 


Nelumbium palæocenicum FRITEL, p. 
Ages pl Xe: 


TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES 


Nucula ovum Sow., p. 531; pl XI, 
fig. 0. 


a subovalis GoLb., p. 531: pl. 
XI, fig. 10. 


Nummulites atacieus. — N. biarrit- 
zensis (auct.) 267. 
= Contortus DESUAYES, P. 
94 ; pl. I, fig. 6. 


— Crassus, 268. 

— distans, 268 

_ globulus, 267. 

— Gucttardi, 267. 
Nummuliles Lamarcki, 268. 

— Lucasanus, 268. 


— miocontortus TELL., p: 
JDN or 07 
— perforatus, 268. 
- Ramondi —  Assilina 
Leymeriei, 267. 
. Rouaulti, 268. 


== Rosai TELL., p, 94 : pl. EL 
Se D 


— scaber, 268. 
— Tchihatcheffi, 268. 


— vascus J. et L., p.94, fig. 
9, 10. 


Nuphar luteum Suit, p. 471, fig.2, 


Nymphæa Marini FRITEL, p. 473, 
: fig. 4-6; pl. X,fig. 5 à 10. 


— polyrhiza SAPORTA, p.473, 
fig. 3, 6 
— callophyla SAr.,p: 474, fig. 
DO: 


— gypsorum SAP. p.479, fig. 
6. 


Nymphaæites nupharoides FRITEL, p. 
go or; EXC pl Sr 0: 


Palusdestrina limnæiformis CaAzroT, 
page 13, fig. 1. 


792) 


Pecten, sp., p. 530; pl. XI, fig. 6. 


Plesiolampas Duxcax et SLADEN. 363, 
— Saharæ BATHER, p. 550, 
pl. XIL fig. 1-6. 
— Paquieri LAMBERT,p. 552, 
MN Re Tier 


Sutnerie KosCHiINSsKY, 388; 
pl. VI. fig. 35 — Mucro- 
nella Sutnerie Koscx. 


Poricella 


Protocardium Philippianum Duxk., 
p' 552 pl XIE Mers 


Psiloceras longi;ontimun OvrrELz. p. 
598; pl. X. fig. 1. — Am- 
monites longipontinus 
OPEL. 


Reliculipora nummulitorum D'On8. 
p. 387; pl. VII, fig. 10 
ANT» 


Rhagasostoma lanceolata FivLrozAT, 
p. 559; pl. XII, fig. 7. 


— spatulata  FiLLiozAT, 
po pl EXT 
fig. 8. 


Rosseliana Canui FrurrozaT, p. 558 ; 
pl. XIII. fig. 6. 


Sculellina (Lorpitelli) Alexati CoTr. 
et ALEX., p. 358; PI. V. 
fig. 1, 12. 


Smittipora oculata FiLLiozAT, p. 556; 
PIX 


Stornatopora granulata Mire-En- 
WARDS, p.382 — Alec- 
to granulata Mrr.- 
Epw., Al. nummu- 
litorum D'ORB., 
Stom numm. D'OR. 


Tancredia marcignyana MARTIN, p. 
bar: 1pl. XI fig. 13: 


Tubucellaria Grateloupi D'Or8. p. 
389: pl. VL, fig. 8,9. — 
Ale Nora Grate- 
loupi D'OR. 


Turritella Rhodana MARTIN ; p. 529 ; 
pl. XI, fig. 2. 


DATE DE PUBLICATION 


DES FASCICULES QUI COMPOSENT CE VOLUME 


Fascicule 1-2 — (Feuilles 1-4, pl. D, 


— EN 
Las D 
= GE 
— De mn 
= ut 


513, pl. I), 


avril 1908. 
septembre 1908. 


14-20, pl. HD, octobre 1908. 
21-274, pl. IV-IX) novembre 1908. 


25B-37, pl. X-I 
38-45, 


X), mai 1900. 


avril 1910 


ERRATA 
au lieu de : lire : 
P.0399, 01.420: La zone à Scutellina..... La zone à Scutellina Alexali..... 
D 290,130: La découverte de Scutel- La découverte de Scutellines dans 
lines dans les couches les couches inférieures. ... 
SUPÉLICDRES ARR ARE ET 
P000, 1.30: M. Ilovaisky pense... M. Alexat pense. 
p. 399, L 19. Peroniceras. Peronoceras. 
p- 400, L 27, 1° col. Harpoceras cumulatum \ 
et 1. 15, 2° col. HN 772 Harpoceras cumulatum HYATT 
Harpoceras bicarinatum (= H. bicarinatum Zur. 


Munsr. in Zier. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE I 


Cyclactinia sp. 


Dragué par M. Diguet sur les côtes de Californie par 7 à 8 m. de profondeur 
sur fond de sable 


Fig. 1. — Echantillon conservé dans l'alcool, avec l'Eupagurus varians qui 
l’'habite ; la pince gauche de ce dernier est modifiée de manière à 
jouer le rôle d’un opercule. 


1a, vue de côté, grossie 1 fois et demie. 
1b, vue de face, grossie 2 fois et quart. 


Fig. 2. — Autre échantillon sec; on a brisé la corne droite pour mettre à 
découvert la petite coquille initiale. 


2a, vue de côté, grossie 1 fois et demie. 
2b, vue de face, grossie 2 fois et quart. 


Buzz. Soc. GÉOL. DE FR.. (4), VIII, 1908. 


Nore pe M. Henri Douvillé 
Bul. Soc. Géol. de France SR UV TTTEMP IMMO IHanT-eI008) 


A a LT DE 


Phototypie Sohier et Cie 


MAENTE 


(un 


EXPLICATION DE LA PLANCHE Il 


Fig. 1. Nummuliles miocontortus TEzuini. Monte Berico (Vicence). 


2. N. Rosai Ter. Belforte (Piémont). 


De — Cassinelle [Casa Vallerano] (Piémont). 
4. == Priabona (Vicentin). 


5. N. miocontortus TEzz. Monte Berico (Vicence). 
6. N. contorlus DESHAYES. Faudon (Alpes-Maritimes). 


N. miocontortus Ter. Brendola (Colli Berici). 


Le 


Le grossissement est de 7 fois 1/2. 


Nora — Numimnulites Rosai (lig. 2, 3, 4) est caractérisée par sa forme rela- 
tivement renflée et par des filets rigides et rayonnant toujours exactement 
du centre. 

Numm. miocontortus (fig. 1, 5, 7) est au contraire beaucoup plus aplatie 
et ses filets sont plus tourbillonnants. Ils admettent généralement plus d’un 
centre de divergence, ce qui la distingue de l'espèce précédente. 

La Numm. contorlus, type, de l’'Auversien de Faudon, a été figurée pour 
comparaison. On voit que sa taille est beaucoup plus grande que celle des 
espèces précédentes. Les filets sont intermédiaires entre ceux des deux 
espèces précédentes. Il est d’ailleurs à remarquer que plus une forme de 
Nummulite est épaisse, plus ses filets sont raides, et que plus elle est aplatie 
plus ils sont tourbillonnants. 


Pour tout ce qui a trait à la morphologie interne de ces Nummulites se 
reporter : 
pour miocontortus et Rosai à : Tezcini. Numm, terz. alta Italia occidentale, 


Bull. Soc. geol. ilal., 1888, vol. VIL. 
pour contortus à : Boussac. Nummuliles contortus DEsn. Palæontologia 


universalis, fiche 116. 


Buzz. Soc. GÉoz. DE FR., (4), VIII, 1908. 


Nore DE M. Robert Douvillé 
Bul. Soc. Géol. de France S. 4: T. VIII; PI. II (16 Mars 1908) 


Phototypie Sohier et Gie 


PO 
S 


EXPLICATION DE LA PLANCHE III 


Fig. 1. — Dryophyllum curticellense War. sp. — Type du Myrica Marceauxi 
de Watelet. Grès sparnaciens de Courcelles (Aisne). — Réd. 
de 1/15. 


>, — Myrica (Comptonia) suessionensis (WAT.). — Forme correspondant 
au C. suessionensis de Watelet, échantillon-type. — Grandeur 
nalure. 


æ 


— Myrica (Comptonia) suessionensis (War.) — Forme correspondant 


au C. triangulata de Watelet, échantillon-type, — Grandeur 
nalure. 
4. — Myrica (Complonia) suessionensis (WAT.). — Forme correspondant 
au C. concisa de Watelet, échantillon-type. — Grandeur nature, 
5. — Myrica (Comptonia) magnijica (War.), échantillon-type du C. 


magnifica de Watelet. — Grandeur nature. 


Tous ces échantillons appartiennent à la collection paléobotanique du 
Muséum national d'Histoire naturelle. 


Buzz. Soc GEoL. DE FR., (4), VIII, 1908. 


éocoitatin tr bts à 


NorEe DE M. P -H. Fritel 
Bull. Soc. Géol. de France S. 4; T. VIII; PI. III (18 Mai 1908) 


Phototypie Sohier el Cie Clichés Ph. Fritel 


A MN + 
x LA so 
HSE re 


D 
Ha 


EXPLICATION DE LA PLANCHE IV 


Fig. 1. — Monograptus priodon Bronx. Gross. 2 fois. 
2. — Nilssoni Barr. — 
3: — dubius SuEss. — 
î- — colonus BARR. _ 
De — bohemicus BARR. — 
6. — Hisingeri CARR. — 
7. _ attenuatus HoPrx. Gross. 4 fois. 
8. — mirus BARR. — 


Buzz Soc. GÉoL. DE FR., (4), VIIT, 1908. 


Nore bE M. D. Allahverdjiew 
Bull. Soc. Géol. de France SA VIDE TV A5 ui 1208) 


Phototypie Sohier el Cie Clichés Cintract 


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EXPLICATION DE LA PLANCHE V 


Nore pE MM. Cottreau Er Alexat ! 


Fig. 1, 2,3. — Scutellina Alexati n. sp. Echantillon-type. Grandeur naturelle. 
Face supérieure, face inférieure, profil. — Localité : Sel-Rokho, 
territoire du Ferghana, district de Kokan, commune de Kahharame. 


4. — Mème échantillon. Face supérieure. Grossi 3 fois. 

5. — Même échantillon. Face inférieure. Grossi 3 fois. 

6. — Même échantillon. Profil. Grossi 3 fois. 

7. 8, 9. — Scutellina Alexati n. sp. Autre échantillon, grandeur natu- 
relle. Face supérieure, face inférieure, profil. — Mème localité. 


10. — Même échantillon. Face supérieure. Grossi 3 fois. 
11. — Même échantillon. Face inférieure. Grossi 3 fois. 


12. — Même échantillon. Profil. Grossi 3 fois. 


NoTE DE M. J. Lambert 
Fig. 13. — Dorocidaris Bazerquei LAMBERT, du calcaire à Miliolites du Fréchet, 
vu de profil, grandeur nalurelle. 


14. — Cassidulus Doncieuxi LAMmBsErTr, du Nummulitique de Ste-Croix, vu 
en dessus, grandeur naturelle. 


15.— Echinanthus angustipneustes LAMBERT, du Nummulitique de Mar- 
tres, vu en dessus. 


Buzz. Soc. GÉOL. bE FR., (4), VIII, 1908. 


Notre pe MM. Cottreau et Alexat 
Bull. Soc. Géol. de France S. 4; T. VIII; PI. V (15 Juin 1908 


Phototypie Sohier et Cie 


EXPLICATION DE LA PLANCHE VI 


Fig. 1. —  Entalophora gracilis Mirxr-Ebwanps. Lutécien de Gibret. 
2-3. — Filisparsa nummulitorum D’'ORBIGNY. Lutécien de Gibret. 
4-5. — Hornera serrata Reuss. Lutécien de Gibret. Faces antérieure et 
postérieure. 
6. —  Hornera asperula Reuss. Lutécien de Gibret. 


7. —  Poricella Sutneri Koscuisxy. Lutécien de Saint-Jean-de-Verges. 


8-9. — Tubucellaria Grateloupi D'OrBIaNY. Lutécien de Baigts. 


Buzz. Soc. GkoL. bE FR., (4), VIII, 1908 


Nore DE M. F. Canu 
Bull. Soc. Géol. de France S. 4; T: VIII; PI. VI (15 Juin 1908) 


Phololypie Sohier et Cie 


EXPLICATION DE LA PLANCHE VII 


Fig. 10-11-12. — Reticulipora nummulitorum D'OrriGNY. Lutécien de Couiza. 


10, grossie 23,5 fois ; 11, 12, grandeur naturelle. 


13-14-15. — Lunulites punctata LEYMERIE. Lutécien de Fabrezan. 13, face 


16. 


supérieure ; 14, grandeur naturelle; 15, face inférieure. 
Idmonea Milneana D'OrBIGNy. Lutécien de Gibret. 


Entalophora proboscidea Miixe-Epwarps. Spécimen du 
Lutécien du Bassin de Paris. 


Lichenopora hispida FLemiwG. Lutécien de Blayes. 


Buzz. Soc. GkoL. bE FR., (4), VIII. 1908. 


Nore DE M. F. Canu 
Bull. Soc. Géol. de France S. 4: T. VIII; PI. VII (15 Juin 1908) 
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Bulletin de la Société Géologique de France Nore be M. Louis Gentil 


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Allupions et dunes pléistocenes actuelles. MÉDI PIE 0 PR AUS 


ESSAI DE CARTE GEOLOGIQUE 
À Volcans néogenes ; 

RER : ONE 5 DU MASSIF 

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Plocéne. 
 Plivcène lacustre 


Gnglomérats post heloétiens 


DEs BENI SNASSEN 


par Louis GENTIL 


Miocène moyen 


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Bulletin de la Société Géologique de France 


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Alluvions et dunes pleistocènes actuelles: 
Pliocène. 

Conglomérats posthelvétiens. 
Miocène moyen. 

Jurassique supérieur. 

Séquanten. 

Callovien ct Oxfordien: 

Bajocien et Bathonten. 

Lias supérieur. 

Lias moyen. 

Silurien. 

Volcans néogènes. 

Volcans antéliasiques. 

Graniles primaires. 

Filons de kersantite et de porphyrite. 


Failles. 


Colline de DjHararzs 


826. 


Oisly 


Nore DE M. Louis Gentil 


S. 4; T. VIII; PI. IX (Séance du 15 Juin 1908) 


S.SE. ECG E0 Djorf el Abiod N.NO. 


ESSAI SUR LA TECTONIQUE DU 
Quasba bou Griba 
= MASSIF DES BENI SNASSEN 


S.E. NOSSE par Louis GENTIL 
Plaine des Angad ITS. aforalt 


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EXPLICATION DE LA PLANCHE X 


Fig, 1. — Nymphaæites nupharoides Frir. Portion de rhizome orné de cica- 
8 BU E P 
trices pétiolaires et radiculaires. 
De l’argile plastique de Vanves (Seine). 


2. — Fragment de radicules ayant appartenu à la même espèce. 
Argile plastique de Tavers (Seine-et-Marne). 


3. — Nelumbium palæocenicum Frir. Akènes dont le style est détruit, 
Argile noire des fausses glaises d’Arcueil (Seine). 


4. — Akènes du NN. luteum Wieczb., actuel de l'Amérique du Nord ; 
donné comme terme de comparaison. 


5. — Nymphæa Marini Frir. Disque pétiolaire montrant les cicatrices 
laissées par les lacunes aérifères. 
Argile plastique de Cessoy (Seine-et-Marne). 


6 — Cicatrice pédonculaire de la mème espèce. Du même gisement 


7. — Cicatrice pétiolaire dans laquelle les lacunes aérifères centrales 
sont effacées. Au-dessus se voient les restes de la bractée et 
au-dessous la série des 9 cicatrices radiculaires, auxquelles 
adhèrent encore les restes des radicules représentées sur 
l'empreinte par des traces plus foncées. Du même gisement, 


8. — Portion de rhizome avec cicatrices pétiolaires à contour subpen- 
tagonal et cicatrices radiculaires de différentes grandeurs. Du 
même gisement. 


9. — Portion de rhizome avec cicatrices pétiolaires à contour ovalaire, 
et 3 séries de cicatrices radiculaires, dont une complète. Du 
même gisement. 


10. — Portion d’un organe semblable, mais plus âgé, sur lequel les eica- 
trices radiculaires sont plus fortes, mais moins régulièrement 
disposées. 


Toutes les figures de cette planche sont de grandeur naturelle, 


Buzc. Soc. GÉoL. DE KR., (4), VIII, 4908. 


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l NoTE bE M. P. H. Fritel 
D Bull. Soc Géol. de France S. 4; T. VIII; PI. X (2 Nov. 1908) 


Clichés P. H. Fritel 


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EXPLICATION DE LA PLANCHE XI 


Fig. 1, — Psiloceras longipontinum OPPEL. 
>, — Turrilella rhodana MARTIN. 
3. — Chemnitzia Polita MARTIN. Gr. 2,5/1. 
4. — Cerithium Dumortieri MARTIN. 
5a, 5b, 5c, 5d. — Acteon sinemuriensis MARTIN. Gr. 2,5/1. 
6. — Pecten sp. 
ja, 9b. — Monotis substriala ZXETEN. 
S. — Gervillia cf. lanceolata SOWERBY. 
9. — Nucula ovum Sow. 
10. — Nucula subovalis GoLp. 
11. — Astarte subcarinata MUNSTER. 
12. — Astarte Voltzii Go». 
13. — T'ancredia marcigny ana MARTIN. 
14. — Protocardium Philippianum DUNK. 
19. — Goniomya Sp. 


Buzz, Soc. Géo. bE FR. 4), VIII, 1908, 


motte tes ED É dE 


Note DE M. H. Counillon 
SANT AVIIEN EI SUN (RIDE 


Bull. Soc. Géol. de France 


Clichés et Photocollogr. Tortellier 


1908) 


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Norte DE M. J. Cottreau 
Bull. Soc. Géol. de France S. 4; T. VIII; PI. XII (21 Décembre 1908) 


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Photocollogr. Tortellier Clichés Cintract 


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2-6. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE XII 


— Plesiolampas Saharæ BATnER, jeune. Face supérieure et face 
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postérieure. — Localité : Déoulé (Ad'rar de Tahoua). 


— Plesiolampas Saharæ BArner. Forme déprimée. Face antérieure 


et face inférieure. Localité : Tenekart au Nord de Tahoua, 
latitude d’Agadem. 


— Plesiolampas Saharæ BAruer. Forme bombée. Face antérieure 
et face supérieure. Localité : Tenekart au Nord de Tahoua. 


— Plesiolampas Paquieri LAMBERT var. Face inférieure et profil. 
Localité : Tenekart au Nord de Tahoua. 


Les échantillons figurés appartiennent aux collections de Paléontologie du 


Muséum. 


Ils sont tous reproduits en grandeur naturelle. 


Buzz, Soc. GÉOL. DE FR, (4), VIII, 4908. 


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EXPLICATION DE LA PLANCHE XIII 


Fig. 1. — Membranipora ledensis n. sp. — >< 25. Rue Chèvre (commune de 
St-Firmin-des-Prés). Assise à Crania ignabergensis, zone n° 3. 


2. — Floridina Cottreaui n. sp. — *< 30. Venddme. Assise à Marsupites 
lestudinarius, zone n° 2. 


— Smitlipora oculata n. sp. — < 30. Vendôme. Assise à Marsupites 
lestudinarius, zone n° 2. 


US 


4. — Euritina obtorta n. sp. — >< 25. Rue Chèvre. Assise à Crania igna- 
bergensis, zone n°3. 

De Coscinopleura vindocinensis n.sp. — >< 30. Vendôme. Assise à Mar- 
supites testudinarius, zone n° 2. 


6. — Rosseliana Canui n. sp. — %X 30. St-Ouen (Loir-et-Cher). Assise à 
Crania ignabergensis, zone n° 2. 


7. — Rhagasostoma lanceolata n. sp. — *< 50... Vendôme. Assise à Crania 
isnabergensis, zone n° 2. 


— Rhagasostoma spatulata n. sp. — x 30. Vendôme. Assise à Crania 
igonabergensis, zone n° 1. 


(o_) 


Buzz Soc. G£oL. DE FR., (4), VIII, 1908. 


Nore DE M. M. Filliozat 
Bull. Soc. Géol. de France SARA IDR EMBIE PIN en E c11908) 


fa 
D. A : 


Clichés Cintraet 


RÉDACTION 


DES 


Comptes rendus sommaires des Séances 


Les comptes rendus sommaires paraissent, en général, dans les 
quinze jours qui suivent la séance. Les communications (corres- 
pondance, présentation d'ouvrages imprimés avec ou sans analyse, 
notes originales, extrait de travaux originaux présentés) sont 
groupées par séance. 

Deux pages au maximum sont accordées aux notes originales. 

Une demi page est accordée aux observations faites en réponse 
à une communication. 

Un tiers de page est accordé pour les présentations d'ouvrages 
imprimés (les analyses et présentations d'ouvrages ne sont pas 
reproduites dans le Bulletin). 


Les auteurs doivent déposer, à l'issue de la séance, les notes 
manuscrites concernant leurs communications pour le compte 
rendu sommaire. Les membres qui ont pris part à des discussions 
verbales en cours de séance et qui désirent qu'il en soit fait men- 
tion sont invités à rédiger ces observations et à les remettre au 
secrétaire, autant que possible séance tenante. 


Aucune épreuve n'étant adressée aux auteurs, ils peuvent en 
prendre connaissance et les corriger, au siège de la Société, le 
vendredi ou le samedi qui suivent la séance. 

Le Secrétariat ne garantit, dans aucun cas, la publication litté- 
rale et in-extenso des notes remises. Les auteurs peuvent indiquer 
les passages de leurs communications pouvant être supprimés 
sans inconvénient en cas de nécessité. Il est toujours préférable 
de ne remettre que des résumés très concis. 


AVIS TRÈS IMPORTANT 


concernant la Rédaction du Bulletin 


Les membres de la Société sont prévenus que la Commission du 


4 


Bulletin ne peut accorder à chaque auteur, pour les notes dont | 


elle accepte l'insertion, que deux feuilles de texte (32 pages du 
_ Bulletin) et deux planches (d’une valeur de 100 francs chacune 
au maximum) pour l’ensemble des communications qu'il fera dans 
l'année. : 

Tout auteur peut être autorisé à publier des notes plus longues 
s'il prend à ses frais la dépense supplémentaire, ou, par une 
décision spéciale du Conseil. 

Le coût des suppléments est calculé sur le taux de 90 francs les 
16 pages du Bulletin; les frais des dessins dans le texte en supplément 
sont en plus. 


| 2 PUBLIATINS dela SOCIÉ 


28, rue Serpente, Paris, VE 


RONA = sommaires des Séances, servis GRATUE 
Cie Comptes Rendus TEMENT, deux fois par mois, à tous les 
Membres de Ja Société, et formant chaque année 1 vol. de 200 p. &. 


périodique des travaux de la Société, dont le serviee 
2 Bulletin est fait gratuitement à tous les membres de la Société, 
et formant, depuis l’origine de la Société, un volume annuel in-8 
de 1000 pages environ avec nombreux dessins. phototypies, case en. 
noir et en couleurs, bibliographie géologique. he 

On peut égulement se procurer le Bulletin par abonnement aux prix 
de : Puris, 30 fr.; — Province, 32 fr.; — Étranger, 34 fr. si 
Les fascicules, en nombre variable, qui forment le volume annuel, 
sont adressés aux Membres et aux Abonnés au fur et à mesure de. 

leur apparition. 


Les volumes antérieurs à l’année en cours et do la publication & 


en! 


est terminée et les tables générales, sont cédés avec une remise de | 
50°/, aux Membres de la Société. 


D: : ; : Comptes Rend se 

3 Réunions extraordinaires, £mpies Rendus délai de = 
Excursions faites en groupe par la Société, une fois par an; prix 
divers (50 °/, pour les Membres de la Société). 


j paraissant irrégulièrement depuis 
émoires. Géolog'ie, 1833, format in-4° raisin. Prix divers 
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émoires. Paléontologie. sie en 1890." 


Par souscription payable avant l’apparition du volume annuel : 
France, 25 francs, franco. — Etranger, 28 francs, franco. a 
aria . D’Arcarac, Histoire des Progrès de la Géologie (moins le 
tome I). Prix : 60 francs. | 
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CaMÉRÉ, Carte géologique des environs de Nice, 1877. 
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MOLENGRAAFF, Géologie du Transvaal, in 8° raisin, 80 D: 5 
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Adresser toute Correspondance : 


AU SECRÉTAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 
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Lille. Imprimerié LE | D L. MÉMIN 


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RAS 
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