BULLETIN
DE LA
r f
SOCIETE LINNEENNE
DE NORMANDIE.
Les opinions émises dans les publications de la Société sont
exclusivement propres à leurs auteurs ; la Société n'entend nullement
en assumer la responsabilité (art. 22 du Règlement intérieur}.
BULLETIN
DE LA
r f
SOCIETE LINNEENNE
DE NOUMANDIE.
2« SERIE. — 7e VOLUME.
A^IVIVEE tSTS-'TS.
t?">
CAEN,
CHEZ F. LE BLANC-HARDEL, IMPRIMEUR-LIBRAIRE,
RcE Fboiob , 2 et i.
PARIS, DEYROLLE, LIBRAIRE-NATURALISTE,
Rdb de \.k Monnaie , 23.
1873.
COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ
Pour l'année I872-7S.
Président. . . MM. Vieillard , directeur du Jardin des
Plantes.
Le D"" Fayel, professeur à l'École de
Médecine.
MORIÈRE , professeur à la Faculté
des Sciences.
GOESLE, professeur au Lycée.
L'abbé Marc.
A. Fauvel, avocat.
Berjot, fabricant de produits chi-
miques.
Vice-président.
Secrétaire. . .
Vice-secrétaire.
Archiviste. . .
Bibliothécaire.
Trésorier. . .
La Commission d'impression est formée du Président, du
Secrétaire, du Trésorier et de six membres de la Société;
elle se trouve ainsi composée pour l'année 1872-73 :
MM. Vieillard , Président.
MORltRË . Secrétaire.
Berjot , Trésorier.
Pierre,
Leboucher.
A. Fauvel.
D' Fayel.
BiN-DUPART.
l)*^ BOUUlENiNE.
A
k
SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1872.
Présldenee de M. LEBOUCHER.
La séance est ouverte à huit heures ; le procès-verbal de
la séance précédente est lu et adopté.
Communication est donnée à la Société de la correspon-
dance, qui comprend les pièces ci-après :
r Une lettre de M. le Ministre de l'instruction publique,
en date du 19 juillet 1872, par laquelle il informe la Société
qu'il lui a attribué une allocation de 300 fr.
2° Une lettre par laquelle M. le Préfet du Calvados in-
forme M. le Président de la Société Linnéenne que le Conseil
général, sur sa proposition, a inscrit au budget départe-
mental de 1873 un crédit de /iOO fr. en faveur de la Com-
pagnie qu'il dirige.
Des lettres de remerdraent ont été adressées à M. le
Ministre de l'instruction publique et à M. le Préfet du Cal-
vados.
3° Une lettre par laquelle M. de Caumont charge le se-
crétaire de remercier ses collègues de l'intérêt qu'ils lui ont
témoigné à Chambois, le jour de l'excursion linnéenne, en
portant un toast au rétablissement de sa santé.
U° M. Duhamel annonce avoir rencontré le Saponaria
vaccaria dans un champ de blé, le Camelina saliva le
long du chemin de Chambois à Ste-Eugénie, le Malva alcœa
et le M. fastigiata près des carrières de Fell ; une nouvelle
station de YOnonis colunmœ, et enfin, chose tout à fait
nouvelle pour ce pays privilégié par ses espèces spéciales ,
i
VOnonis minutissimaf ce qni porte h trois le nombre des
espèces d'Ononis à fleurs jaunes que l'on peut récolter aux
environs de Chambois.
5" M. le docteur Crouzet, de la Neuve-Lyre, a récolté,
le 18 juillet dernier, le Stratiotes aloïdes en quantité consi-
dérable dans le marais d'Heurtauville (Seine-Inférieure). Des
échantillons, que M. le docteur Crouzet a adressés à M. Mo-
dère, ne laissent aucun doute sur l'authenticité de cette
plante, qui a peut-être été naturalisée à Heurteauville.
6° M. Quevilly, de Beaumesnil (Eure), fait connaître
quelques stations nouvelles de plantes rares, parmi lesquelles
il faut surtout signaler le Pyrola rotundifolia et le Dentaria
bulbifera.
On procède au renouvellement du bureau ; par suite du
dépouillement des votes qui ont eu lieu successivement , le
bureau se trouve ainsi composé pour l'année académique
1872-1873:
Président : M, VIEILLARD, directeur du jardin des
Plantes.
Vice-Président : M. le D"^ Fayel , professeur à l'école de
Médecine.
Secrétaire : "SI. MORIÈRE, professeur à la Faculté des
Sciences.
Vicc-Secréiaire : M. GOESLE, professeur au Lycée.
Biblioihécaire : M. Albert Fauvel, avocat.
Archiviste: M. l'abbé MARC.
Trésorier: M. Berjot, fabricant de produits chi-
miques.
Pour la même durée, la commission d'impression sera
composée, en outre du président, du secrétaire et du tré-
sorier, qui en font partie de droit, de M\L Pieuiîe, Fauvel,
l'abbé Marc , VY Fayel , \y Bourienne et LEUOUcnER.
Membres résidants. (
Membres corresp.
— 3 —
La Société est appelée ensuite h voter sur les présentations
qui ont été faites lors de la séance ordinaire du 1" juillet, à
Caen , ou au moment de la séance publique , à Chambois, le
\k juillet. Sont nommés :
l MM. Leblanc , ingénieur en chef des
\ ponts et chaussées.
Perrier (Henri), propriétaire, à
Caen.
/ MM. DE Parsay, botaniste, à Verneuil
(Eure).
D' Crouzet , botaniste , à La
Neuve-Lyre.
QuEViLLY, botaniste, à Beauraes-
nil.
Canivet, maire de Chambois.
DuTERTE, pharmacien, à Alen-
çon.
LouTREUiL , président de la So-
ciété d'Horticulture, à Lisieux.
Dupont, pharmacien, à 3Iézidon.
Lenormand, chef d'institution, à
Trun.
M. Goesle fait une communication à la Société , relative-
ment à deux oiseaux tués dans le Calvados. Le premier de
ces oiseaux est le merle doré {Turdus aureus), qui n'avait
pas encore été signalé dans le pays , et qui ne se trouvait pas
dans la collection ornilhologique de la Faculté des sciences.
Il a été donné à cet établissement par M. Osmont, inspecteur
des douanes.
M. Goesle compare le merle doré avec le Draine [Turdus
viscivorus), pour mieux faire ressortir les caractères qui
distinguent les deux espèces.
Le second oiseau signalé par M. Goesle est un aigle criard
[AquUa ncrvia, var. clanga), lue à IlermanviUe , le 30 oc-
tobre 1872. Cet aigle criard est un mâle dans sa deuxième
année, qui a été également donné par M. Osmont au Musée
de Caen. , .
M. Fauvel signale à son tour une gorge-bleue suédoise
(Cyanecula suecica L), bcc-fin voisin des rouge-gorge, qui a
été pris le 2a septembre dernier , derrière l'hôpital. M. le
docteur Fayel avait acheté cet oiseau qu'il n'a pu conserver
que quelques jours.
Au nom de M. Berlot , le secrétaire lit un compte-rendu
de l'excursion faite par la Société Linnéenne à Chambois, le
la juillet dernier.
Avant de quitter le fauteuil de la présidence , M. Lebou-
cher remercie ses collègues de l'honneur qu'ils lui ont fait
en l'appelant à diriger leurs travaux , et il les remercie
encore de lui avoir donné comme successeur un homme dont
tous les membres de la Société ont été à môme d'apprécier
la valeur scientifique.
A 10 heures, la séance est levée.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1872.
Présidence de Bl. VIE;ir.f..tRD.
A 7 heures 1/2, la séance est ouverte.
En prenant place au fauteuil de la présidence , M. Vieillard
remercie ses collègues des suffrages dont ils ont bien voulu
l'honorer, et il les prie de vouloir bien lui continuer leur
bienveillance pour l'aider à accomplir la tâche qu'ils lui ont
confiée. Appelé à succéder à un homme si haut placé par sa
science et par son caractère , il s'efforcera surtout d'apporter
le même dévouement que son prédécesseur aux intérêts de la
Compagnie.
Le président accorde la parole au secrétaire, qui lit le
procès-verbal de la séance précédente. — Ce procès-verbal
est adopté.
Le secrétaire rappelle que, depuis la dernière séance , la
Société a fait une perte nouvelle et des plus prématurées ,
dans la personne du docteur Léon Liégard , professeur à
l'école de Médecine. Le docteur Fayel a été l'éloquent inter-
prète des sentiments de ses confrères dans les paroles qu'il a
prononcées sur la tombe de son condiciple et ami. La Société
décide que le procès-verbal contiendra l'expression de ses
regrets, et qu'une notice biographique sur le docteur Léon
Liégard , que M. le docteur Fayel veut bien se charger de
rédiger, sera imprimée dans son Bulletin.
Communication est donnée de la correspondance :
MM. Leblanc, ingénieur en chef des ponts et chaussées,
à Caen ; docteur Crouzet , de la Neuve-Lyre ; de Parsay, de
— 6 —
Vcrneuil ; Duterte , d'Alençon ; Loutreuil, de Lisieux ;
Henri Perrier, de Caen , réceiimicnt nommés membres de
la Société , adressent à la Compagnie des lettres de remer-
cîment.
M. le docteur "NVeber annonce une note sur le Cereus
iriangularis , qu'il a eu l'occasion d'étudier au Mexique et
dans les serres du jardin des Plantes de Caen. Il promet
d'autres travaux sur diverses espèces de cactées faisant partie
de la collection importante de cet établissement.
M. Menpiot , instituteur communal à Eu, annonce au
secrétaire la découverte de quelques plantes nouvelles aux
environs de cette ville. Il signale surtout : l'' VFIymiis
européens , dont l'existence n'avait pas encore été signalée
en Normandie , et qu'il a rencontré à l'entrée de la forêt
d'Eu , au mois de septembre dernier; 2° le Berteroa incana,
trouvé dans un champ de trèfle, aux environs de Blangy, et
qui ne doit pas être une plante spontanée dans cette localité.
Cette espèce est du midi et de l'est de la France; sa graine
aura probablement été apportée avec la graine du trèfle dans
lequel on a trouvé la crucifère; 3° le Trifolium squarrosum,
qui a été recueilli à Eu, dans une prairie, en 1869. —
M. Menpiot signale encore le Gcranium palustre comme se
rencontrant dans plusieurs bois des environs de la ville d'Eu.
M. Goesie fait à la Société les communications suivantes,
qui intéressent à la fois les ornithologistes et les entomolo-
gistes :
a Dans le courant du mois de novembre , un aigle criard
<• {Acjuila nccvia, var. clanga) a été tué à Ilcrmanville. Cet
•' individu est un jeune , probablement dans sa 2" année , ce
•' que les taches fauves du dessus des ailes peut faire supposer.
'< Il doit être plus jeune que celui qui a été tué dans le mois
" précédent (et qui pourrait bien être dans sa 3" année, les
<' taches fauves ne disparaissant tout à fait que vers l'âge de
>■' 5 ans) ; ses taches fauves sont plus grandes et les plumes
' des tarses, moins fournies, laissent à nu un petit espace
" près de la naissance des doigts. Cependant, on ne peut
« indiquer l'âge d'une manière positive, à cause des diffé-
<' reuces qui existent souvent dans les individus du même
âge.
1' L'inondation qui recouvre la prairie de Caen depuis
(' plusieurs semaines, a surpris, à son début, les insectes
« réfugiés dans la terre , sous les mousses , les herbes, etc. ,
(■ et les a forcés de sortir de leurs retraites. Ces insectes,
emportés par l'eau, qui montait toujours, se sont accro-
" chés aux débris de toute sorte qui surnageaient partout.
« D'après le conseil de M. Fauvel, à la science duquel j'ai
« eu bien souvent recours , j'ai ramassé une certaine quantité
' de ces débris , afin de rechercher s'il ne s'y trouverait pas
« quelques espèces rares de coléoptères. Ces insectes y four-
<: millent par milliers. Le nombre d'espèces est très- grand :
(' ce sont surtout des Carabiques, des Brachélytres , des
« Lamellicornes, des Chrysomélines , des Curculionites et
•' des Elatérides. J'ai engagé mes élèves à chercher égale-
(' ment. Un certain nombre ont pu enrichir leurs collections
" naissantes ; plusieurs autres , qui n'avaient pas songé
(' jusque-là à s'occuper d'insectes, encouragés par la facilité
" avec laquelle ils pouvaient s'en procurer, ont commencé
.' aussi aies recueillir, et il est probable qu'ils continue-
a ront. »
Le secrétaire ht, pour le docteur Godey, une note sur
une variété remarquable de Daiicus carota, que le savant
botaniste de Balleroy propose d'appeler D. carota, var. pur-
purascens.
M. Morière fait passer sous les yeux de ses collègues deux
échantillons de Gieseckite qui lui ont été adressés par M. le
comte de Limur. Jusqu'à présent, on ne connaissait ce mi-
— 8 —
néral que sur deux points du globe : à Diana (Etats-Unis) et
à KangerdluarsLik (Groenland). Les échantillons trouvés h
Fougères par M. de Limur sont les premiers qui aient été
signalés en France. La Gieseckite, qui n'est, comme la Pinite,
qu'une alléralion de la Cordiériie, pourrait bien se rencon-
trer dans la Pcgmatife de la Bellière, près Vire, qui a fourni
de beaux cristaux de Pinite. M. Morière se propose d'étu-
dier, sous ce point de vue, la carrière de la Bellière, lors de
son prochain voyage à Vire.
La parole est donnée à M. Fauvel pour la continuation de
la lecture de son mémoire sur les Staphylinides de sa Faune
gallo-rhénane (1).
FAUNE GALLO-RHÉNANE
OU
DESCRIPTION DES INSECTES
QUI HABITENT LA FRANCE, LA BELGIQUE, LA HOLLANDE, LES
INES ET LE VALAIS,
AVEC TABLEAUX SYNOPTIQUES ET PLANCHES GRAVÉES.
{ Suite (1). )
2. fililbrmis Latr., Gcn. Crust. Ins. , 1 , 293. — Er. , Oeu. , 638. —
— Kraalz. , Nat. 721 et syn. — Jacq. Duv., Slapli., pi. 18, lig. 88. ' —
Thoms^, Shantl. Col.. II, 209. — serpentinus* Mots., Ikdl. Mosc. , 1858,
(1) V. DuU. Sor. fAiin. de Normandie, 2* sério, 1867, t. II, p. 175|
1868, t. III, p. 26; 1870 t. V, p. 27; 1872, t. VI, p. 8.
— 9 —
II, 635. — var. humeralis Gredl., Kœf. Tirol, I, 110. — var. abbrevîatiis*
Baudi, fieii. Eut. Zeit., 1869, 393.— *sericatus Mois., Bull. Mosc, 1860,
II, 561 ; IIoclili., Bull. Mosc, 1862, III, 79 [vcresim).
Filiforme, un peu élranglé au milieu, déprimé, noir, mat ; bouche,
antennes, pattes et marges des segments abdominaux d'un teslacé
rougeâlre ; sommet de l'abdomen plus brillant ; pubescence jau-
nâtre, très-dense, très-courte à ravanl-corps, plus longue à l'abdo-
men ; ponctuation fine, très-serrée, ruguleuse, aciculée sur la tête
et le corselet , en séries sinueuses à l'abdomen ; tète grande , sub-
quadrangulaire, allongée, rétrécie, mais parallèle en avant des yeux ;
corselet allongé, ovale-oblong, rétréci régulièrement et assez Ibrte-
ment vers la base ; angles antérieurs arrondis, non saillants, pos-
térieurs à peine plus marqués ; élytres plus longues que le corselet,
planes , concolores ou plus ou moins testacées au sommet et aux
épaules ; r? 7* segment de l'abdomen incisé au sommet. — L., Zi 1/2-
5 mill.
Élytres parfois rougeâtres avec le disque enfumé, ou entièrement
testacées , ainsi que le corselet ; la tête et la base de l'abdomen
passant aussi au testacé roussâtre.
Sous les pierres, les débris végétaux des champs et jardins, dans
les fagots, sous les feuilles mortes, sur les plantes basses ; plaines
et vallées des montagnes ; mars à octobre (c).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe , en Chypre et Tauride.
Olis. La couleur de cet insecte est inconstante, surtout celle des élytres ;
en Normandie, la forme la plus commune n'a qu'un fia liseré apical rou-
geàtre. La largeur de la tête et du corselet est aussi variable , et , chez
certaines 9» eUe devient très-grande, mais le corselet oblong, arrondi
aux angles antérieurs , est caractéristique. D'après ces dififérences , il est
probable que le sericatus Mots., de Transcaucasie, n'est qu'une variété du
filiformis. En tous cas, il faut rapporter à ce dernier les uniformis ou
anguinus de nos catalogues locaux , mentionnés à l'espèce précédente.
3. pulehellas* Béer, Fn. Helv., I, 230. - diversus* Aube, Aiin. Eut.
Fr., 1850,318. - *fasciatus Mots., Bull. Mosc, 1860, II, 560.- Hochh.,
Bull. Mosc, 1862, III, 77 (veresùn.).
Taille et forme du bimaculatus ; couleurs des filiformis à large
fascie apicale ; ponctuation analogue à celle du cribrellus , mais un
peu plus fine; forme bien plus petite, plus allongée, plus déprimée ;
tête et corselet plus longs, d'un tiers plus étroits; corselet à
— 10 —
angles antérieurs plus arrondis , moins brusquement rétrécis vers le
sommet, plus rétrécis vers la base; élylres variables de couleur
comme celui-ci; abdomen plus finement et densémeut ponctué à la
base. — L., 3 l/'J mil!.
Entièrement teslacé (immature).
Sous les détritus , dans le terreau des couches à melons (rn).
Metz [Bcllevoye] ; Nancy {Mathieu) ; Bâle [Heer] ; Paris (Aube);
Ste-Gemmes-sur-Loire (Gallois); Landes (Perris); Carcassonne
{Gavoy) ; Perpignan (v. Kiesenivelter).
Aussi en Grande-Bretagne.
Obs, 1. Les divcrsus, cités par M. Fairmaire (Fn. Fr,, I, 569) de Tour-
nus, Morgon {liey), sont des gracilis.
Obs. 2. Le fasciaius Mots. Hocbh., du Caucase, me paraît, d'après la
description, convenir plutôt à cette espèce qu'au cribreltus; toutefois, je
n'ai pas osé l'y réunir avant d'étudier le type. Quant au fasciatus dont
parle M. de Solsky {IJor. Ënt. Ross., 1871, VIII, 182), il semble très-
différent de celui-ci et sans doute une variété du filiformis ; on voit que cet
auteur ne connaît ni le véritable liumeralis Rolt., qui est un anguinus , ni
le diversicoUis* Fauv. {Bull. Soc. Linn. Nonn., sér. 2, 1869, V, 39. —
"Baudi, Berl. Eut. Zeit., 1869, 399. — Mars., U Abeille, 1871, VIII, 337.
— plutynotus* Saulcy, Ami. Eni. Fr., 186i, 653), d'Espagne, Portugal,
Corse, Sardaigne, Algérie et Syrie, qui ne diffère pas du iristis* Et.
{Gen., 6h!i).
à. bîmaculatus* Er,, Gen., 661. — Kraatz, Nat., 723. — higutia-
/H.s*Baudi, Berl. Enl. Zeil., 1857, 106 [except. var. c). — immacvlatus*
Mots., Bull, Mosc, 1860, II, 561. — Hocbb., Bull. Mosc., 1862, III, 78 (1).
Taille et forme du pM/c/tc//M5 ; allongé, parallèle, subconvexe,
roux-teslacé ; pubescence rare, longue ; très-distinct par sa ponctua-
tion forte, serrée, aciculée-réticulée sur la tète et le corselet, éparse,
(I) L'cspfccc suivante pourrait habiter notre rdRlon méditerranéenne :
A', melanurus' Kiist., Kwf. Enr., 20, 7(>. — Kraatz, Berl. Ent. Zeit., 4858, 67. —
biguttatua var. e liaiuli, llerl. Eut. Zeit., 1857, I0«. — ajnralis' Mots., liidl. Mosc,
48GO, II, 000. — llochli., Huit. .Mo.ic, ISC.a. III, 78. — œmulus' Kott, Berl. Enl.
Zeit., 4870, :j3.— Mars., L'Aheillc, 187), VIII, :?/iO.
Inclès et taille des bimaculalus linmaturos; trts-distinct ; plus large, plus court,
plus ddprlnx!; pubcsccnte et iionctuution «urtout dos élytres et de ralxlomcn moitié
plus Bcrrde et plus flnc ; tOte d'un tlcr.s plus large, bien plus courte, .subquadi-anRu-
lulre; corselet bien plus petit, jdus court, sulii)eiitagonal ; angles antérieurs marqués ;
élytre» un peu plu» courtes (juo chez bigullatus ; ubdomon plus large. — L., 3 1/i-
3 4/2 mlU.
Comme bimarulnlu.'! ; souvent au pied dos oliviers; Juin, septembre.
Espagne, l'ortugal, Italie, Sicile, Corse, Oréce, Uurburic, Chypre, 'J'aurldo,
— H —
Ircs-forle aux élyires, for(e, peu serrée à l'abdomen ; lêle oblongue,
brime ; corselet ovale-oblong. allongé, rougeâlre; angles postérieurs
arrondis; élylres d'un tiers plus longues que lui, Irôs-paralièles,
teslacées, avec une tache noire médiane plus ou moins nette ; abdo-
men noir avec les segments largement marginés de leslacé, ou brun
au milieu ; (^ 7" segment incisé en dessous au sommet. — L., 3 1/2
mill.
Tache des élylres souvent nulle , avec la tête et l'abdomen roux ,
et le 6" segment de celui-ci noir, sauf le sommet.
Sous les pierres, les pailles sèches, les débris végétaux au
bord des étangs ; juillet , octobre (r).
Sos (Baudiier] ; Landes (Perris) ; Carcassonne (Gavorj) ; Lan-
guedoc, Montpellier, Béziers (Marquet); Pyrénées-Orientales!
Provence, Hyères ! St-Raphaël {Ratjmoncl) ; Nice {v. Bruck).
Aussi dans toute l'Europe méditerranéenne , Madère , la Barba-
rie , Chypre , Caramanie , Géorgie , Caucase et Russie méridionale.
Obs. i. Le bimaculatus du Catalogue Godron (p. 59) est le pulcliellus,
Obs. 2. Je rapporte à cet insecte deux exemplaires de Sarepta qui ont la
couleur de nos exemplaires typiques les plus foncés, avec la tête et le corselet
noirs et les élytres noirâtres, sauf une tache rougeàtre remontant sur la
suture et les côtés, à peine plus claire à la base.
5. înternicdius* Er., Kccf. Mark, I, 524; Gen., 6iO. — Kraatz,
ISat., 722 et syu. — immaculatus Steph., lU. Brit., V, 275 {veresim,).
Forme de gracilis; plus grand , bien plus large , convexe; noir,
assez brillant; bouche, antennes, un fin liseré au sommet des élylres
et pattes teslacées ; tête plus large ; corselet plus trapézoïdal ; élylres
bien plus courtes, plus convexes, plus fortement ponctuées, ainsi
que l'abdomen, qui est plus large, plus robuste ; c? 7» segment
échancré en triangle aigu au sommet ; 6" avec une impression lon-
gitudinale obsolète. — L., 3 3/Zi mill.
Sous les pierres, les mousses, les débris végétaux, les feuilles
mortes , dans les fagots , parfois dans les fourmilières de F. rufa;
bois et prairies ; février à octobre (c).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe et en Algérie , Caramanie ,
Géorgie.
'O'
Obs, M. de Ilarold [Cal. Col., 624), sur la foi de M. Crotcb {Cat., IC ;
Har., EnU llefi., 1870, VI, 100), considère cette espèce comme synonyme
AHminaculaïus Steph., mais la description de l'auteur anglais est trop insuf-
usante pour permettre d'adopter celte opinion avec certitude.
— 12 —
6. prracilis Payk., Mon. Stapli., 38. — Woll., Trans. Ent. Soc. London,
1871, 309 et sij/i. — angustatus Payk, /. c, 36. — Er., Gen., 6/iO et syn.
— Kraatz, Nut., 723 et sijn. — iiqilectus* M.-erk., Ccrm. Zeit., V, 239. —
Kiaatz, Nat., 722 et S)jn.— Rye, Ent. Annual , 1871, 35.
Assez allongé, subconvexe ; élytres et abdomen bien plus larges
que ravanl-corps ; noir, peu brillant; lêle et corselet mais; bouche,
anlenues, pâlies, marges des segments el une tache apicale aux
élylres large, renionlanl jusqu'au milieu, teslacés ; pubescenccfine,
assez dense ; ponctuation fine, serrée, aciculée à l'avant-corps, plus
forle, dense aux élylres el ù l'abdomen ; lêle large, en ovale court;
corselet pelil, ovale-obloug, court ; angles antérieurs peu marqués ;
élylres presque moilié plus larges que lui; o' 1' segment échancré
en triangle aigu au sommet. — L., 3-3 1/3 mill.
Parfois leslacé, avec l'abdomen brun ou le 6« segment seul rem-
bruni.
Comme le précédent el sous les meules de blé^, les écorces,
jusqu'aux neiges; toute l'année (tc).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe , Madère , la Barbarie , l'Asie-
]\lineure , le Caucase , la Perse et l'Asie centrale.
Obs. La partie noire des élytres, chez les innnalures, devient brune à la
base el aux épaules, el la tacbe testacée remonle alors au-dcU'i du milieu;
ces mêmes élylres sont aussi variables de longueur, tanlôl à peine plus
longues que le corsclcl (neglectus), lanlôl d'un quart ou d'un licrs plus
longues ; mais l'ensemble des caractères ne permet pas de séparer spécifi-
quenienl ces diverses formes, qui offrent tous les degrés intermédiaires, et
qu'il est bien rare de ne pas observer chez des espèces, comme celle-ci, à
large dispersion géographique.
STILICUS
Latr., Rt^gn. Anim., IV, 436. — Jacq. Duv., Gcii. Staph., 47, pi. 18,
fig. 87 (1).
fluf|ifii« Curtis.
Corps robuste, épais, ruguleux, ailé. Télé grande, suborbiculaire,
Irés-étranglée. Yeux petits. Labre Irés-grand , bi ou quadridenlé.
Mandibules Irés-aiguës, tri ou quadridenlées. Mâchoires à lobes
(I) On pourrait trouver le ^onrc suivant dans notre zone raédlterrandenno :
NAZKUIS*.
(PI. III, M.) Coroctbrcs cdnéraux des Sunius. Corps subconvexc, non rugueux,
brillant, aptcro, TCto asacr. r^rando, trbs-ddgagéo du corselet. Veux ordinaires.
— n —
grands, pileux. Palpes maxillaires peu allongés, 3* article un peu
plus long que le 2% U" polit, subulé. ,Menlon Iransverse. Languette
bilobée, a lobes très-courts, arrondis ; intervalle sétuleux. Paraglosses
saillantes. Palpes labiaux à 2" article épaissi, subovalaire, 3' petit,
aciculé. Antennes un peu épaissies. Pattes assez grêles, pubescenles.
Labre (fi)?. 14 o) saillant, arrondi, quaclrldenté, les denx dents médiaoes lonfrnes.
Mandibules (fig. <4 b) trcs-fines, très-allongées, pourvues l'une et l'autre de 3 dents
internes, l'apicsle la plus longue. Bouche comme chez \eH Sunius. Ecusson grand,
triangulaire. Pattes robustes. Tarses postérieures à l"^' article à peine de la longueur
des deux sulvanta réunis, 4« faiblement bilobé. — Nazeris^ nom propre.
Ce genre méditerranéen vient se placer entre les Sunius et les Cephisus. Plui
voisin des premiers, il s'en distingue par son corps non rugueux, son labre quadri-
denté, et la forme des tarses; il diffère des Stilicus, à première vue, par ses tarses
bilobés. Les Stilicopsis du Nouveau-Monde, également voisins des Sunius, ont le
labre différent, très-saillant, entier.
Les mœurs sont celles des Sunius.
1. pulcher' Aube, .4nn. Soc. Eut. Fr., IS.'IO, 317. — Heyd., Reis. Sûdl. Span.,
pi. II, fig. 3, 8.— cribellalus' Fairm., Ann. 'Voc. Ent. l'r., 1860, 172. — 'Ammonita
Saulcy, Ann. Soc. Ent. Fr., 1804, C.34 (veresim.).
(PI. III, fig. U.) Testacé rougeâtre, très-brillant; élytres plus obscures; segments
2-5 de l'abdomen d'un noir de poix; leur marge postérieure, les pattes, les palpes
et les .intennes testacés ; pubescence grise , très-fine, rare ; ponctuation très-grosse,
écart.'-e sur la tête et le corselet, rtont les intervalles sont très-lisses; a peine plus
serrée aux élvtres, plus fine, plus dense a Vabdomen, oii elle forme sur chacun des
segments 3 a a petites séries transverses, irrégulières ; éparse, assez rare aux 6«
et 7« ; tête ovale, plus ponctuée en avant; corselet pins étroit que la tête, ovale
oblong, très-rétréci en avant ; une petite carène longitudinale, peu saillante, limitée
vers la base par deux faibles impressions parallèles ; élytres un peu plus courtes
que le corselet, notablement élargies vers le sommet ; abdomen dilaté, plus large
dans son milieu que les élytres; cf V" segment triangulairement échancré au som-
met. — L., 4 mill.
Sons les pierres; février et mai.
Portugal, Espagne, Algérie et? Palestine.
Obs. 1. Cet insecte, décrit comme un Sunius par Anbé, a été rapporté ensuite par
M, Fairmaire au genre Mecognathus de M. Wollaston, et M. de Heyden le figure
comme tel dans son Voyage en Espagne (l. c). Mais le type de ce genre Mecogna-
thus, que M, Wollaston m'a envoyé, n'est rien qu'un Sunius a élytres courtes, et,
du reste, les description et figure des Insecta Maderensia n'indiquent pas autre
chose. 11 est singulier que les auteurs allemands n'en aient pas fait la remarque en
figurant l'insecte, après les doutes exprimés par M. de Saulcy {l. c.) et M. Wollaston
lui-même {Cat. Can. Col., 1864, 590); et surtout il est déplorable qu'ils en aient
donné un dessin aussi mauvais, oîi ne se voient ni le dernier article des palpes, ni
la ponctuation de l'abdomen, ni les lobes des tarses, etc.
Obs. 2. D'après la description, VAmmonita Saulcy pourrait bien n'être qu'une
variété du pulcher. Quant a l'espèce du Chili, qui a été rapportée aux Mecognathus
(sculplilis Fairm. et Germ.), elle rentre dans les Sunius.
Nous plaçons ici un autre genre remarquable :
CEPHISUS*.
(PI. IV, flg. 1.) Corps aptère, trapu, subconvexe, peu brillant. Tête grande, snb-
carrée, dégagée du corselet. Yeux très-petits, à peine saillants. Labre (fig. \ o)
couvrant en partie les mandibules, subarrondi, avec une échancrure médiane re-
dressée en pointe obtuse de chaque côté , slnuée en dehors. Alandibules (fig. i b)
— 44 —
Tarses simples, à U premiers articles graduellement plus courts,
5' bien plus court que les quatre autres réunis.
Ces insectes vivent comme les Sunius et sont assez . également
répandus par tout le globe; mais leurs espèces sont moitié moins
nombreuses.
A. Corselet concolore, noir.
a. Tête oblougue, aUonRée; dlytres concolores subtilis.
b. Tête orbiculaire ou transverse.
f Tête fortement transvorso, plus large que les élytres.
X Taille grande ; pattes brunâtres riifipes.
XX Taille trfcs-petite; pattes testacées Erichsonis.
ff Tête orbiculaire ou transverse, pas plus large que les élytres.
X Pattes testacées similis.
XX Pattes testacées, genoux postérieurs bruns.
* Ponctuation des élytres forte, serrée. ....... geniculalus.
" Ponctuation des élytres trfes-flne, éparse orbiculatus.
B. Corselet rouge.
a. Tête noire fragilis.
b. Tête rouge festivus.
semblables, courtes, trfes-robustes, bidentées au milieu, la dent supérieure la plus
courte. Palpe9maxillaires(fig. le) courts, l"' article très-petit, 2« assez étroit, subrho-
paliforme, 3" un peu plus long, bien plus large, subsécuriforme, 4^ très-petit, k peine
visible. Antennes courtes, épaisses, analogues à celles des Stilicus, mais h massue
plus large et h articles transversaux dès le 4°. Corselet hexagonal. Ecusson petit, sub-
arrondi. Elytres très-courtes. Abdomen robuste, à G^ segment très-allongé, 'i<' h, peine
saillant. Pattes très-courtes, robustes ; cuisses larges, renflées ; jambes assez larges,
plus longues que les tarses ; ceux-ci assez robustes, de 5 articles, le 4» très-court,
muni d'un lobe membraneux, les antérieurs dilatés, très-courts, les postérieurs
(fig. Id) h .3 premiers articles graduellement plus courts, le 6= à peine plus court
que le 1'"^. — Ccphisus, nom propre.
Cette nouvelle coupe, avec un faciès voisin de certains Lithocharis et Stilicus,
difTcre des Sunius par ses antennes courtes, moniliformcs, ses yeux très -petits, ses
mandibules courtes, bidentées, les tarses antérieurs dilates, des Stilicus et des Li-
tliocharis, notamment par la forme de ces mêmes tarses et le lobe du 4« article ;
elle paraît voisine du genre indien Acanlhoglossa, mais le labre est différent et les
tarses antérieurs ne sont pas simples.
La seule espèce connue pi-ovient de Syrie, oîi elle a été prise sous des pierres,
avec des fourmis.
4. Oricntis'.
(PI. IV, tig. 1.) Faciès analogue h celui de Lithocharis brunnca ; trois fois plus
petit; rougeâtre; mandibules et abdomen sauf le sommet, ferrugineux; palpes cl
pattes testacées ; pubcscence très-Hne, longue, plus serrée k l'abdomen, pileuse à
l'avant-corps ; ])onctuation Une, serrée sur la tête et le corselet, un peu plus forte,
dense aux élytres, très-fine et très-dense îi l'abdomen ; antennes n'atteignant pas le
milieu du corselet ; 2° article U peine moitié plus court que le I'"'; les suivants
transversaux, graduellement i)lu.s large» et en massue, le dernier grand, en ovalu
court, tronqué; corselet petit, transversal, !l angles très-marciués , surtout les
antérieurs; élytrci d'un tiers plus courtes, un peu jilus étroites que lui, très-
élarglcs de la base au sommet, suliimprusslonnées au-dessous do l'écusson ; abdomen
de la largeur du corselet ; C" segment moitié plus long quo le !'>*. — L., 2 1/2 mil!.
Ueyroutli, St-Jean-(l'Açro,^othléem (Peyron, de Saulcy).
— 15 —
Groupe 1 .
1. subtilis* En, Geti., C31. — Kraatz, Nat., 698 et syn.
Noir, allongé, parallèle, subconvexe, peu brillant; bouche, an-
tennes et pattes d'un teslacé rougeâtre ; sommet extrême des cuisses
brun; 0*= segment marginé de roussàlrc obscur; ponctuation fine,
très-serrée, slriolée-rugueuse sur la tôte et le corselet, qui sont mats,
très-fine, peu serrée aux élylres, extrêmement fine et dense à l'ab-
domen ; pubescence très-fine et serrée , blanchâtre ; tête ovale-
allongée ; labre Zi-denté; corselet octogone, allongé, très-rétréci en
avant; côtés subparallèles; une carène médiane, lisse, courte;
élylres plus longues, d'un tiers plus larges que lui; cT 7° segment
échancré en triangle au sommet. — L., 6 1/2 mill.
Sous les pierres , les mousses , les feuilles mortes , dans les
fagots ; parfois avec les fourmis ; janvier à avril , septembre , oc-
tobre (ar).
Toute la région Gallo-Rliénane , sauf la zone méditerranéenne .
Aussi en Grande-Bretagne, Germanie, Suisse, Autriche, Italie,
Russie.
2. rufipes* Germ., Fn. Ins. Eur., 48. — Er., Gen., 631. — Kraatz,
JVaf., 698 et syn. — Thoms., Skand. Col., II, 202. — immunis Steph.,
m. Brit., V, 278.
(PI. IV, fig. 2.) Bien plus court, plus large que subtilis; remar-
quable par sa tête très-grande, orbiculaire, sublransverse, plus large
que les élytres ; bouche, antennes et pattes d'un brun rougeâtre ;
base des cuisses plus foncée ; pubescence moins fine ; ponctuation
plus forte, moins serrée à l'avant-corps, assez forte, peu serrée aux
élytres qui sont plus brillantes, d'un brun bronzé obscur ; labre
Zt-denté ; corselet moitié plus c(jurl et plus large ; côtés plus rétrécis
vers la base; élytres plus courtes; anus plus clair; o" 7* segment
incisé au milieu du sommet. — h., 5 1/2-6 mill.
Sous les détritus végétaux, les feuilles sèches, au pied des
arbres, dans les fagots, les détritus des inondations ; plaines et
montagnes jusqu'à 1,000 m. d'altitude; toute l'année (r).
Presque toute la région Gallo-Rhénane : Rotterdam ; La Haye ;
Belgique ; Provinces Rhénanes ; Lille ; Pas-de-Calais ; Troyes ;
Hesse ; Alsace ; Lorraine ; Dijon; Paris; Fontainebleau; Rouen;
Bàle ; Genève ; Limoges ; Lyon , Morgon ; Gironde ; Sos ; Tarbes ;
Pyrénées-Orientales; Languedoc.
— 16 ~
Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie , Suisse ,
Autriche, Italie, Russie, Géorgie, Caucase.
3. Erîohsonîfs* FauT., Not. jKnf., 1867, V, lli. — orbkulatus* Et.,
Cen.y 634 et syn. — Kraatz, Nat., 700 et syn. {iiec Payk.).
Voisin du nifipes; presque trois fois plus petit ; bouche, antennes
et pattes testacées ; élylres à ponctuation phis rare, celle de l'avanl-
corps bien phis fine, plus dense ; tète plus courte, encore plus grande,
d'un tiers plus large que les élytres; yeux moitié plus grands; labre
bidenté; corselet bien plus étroit, à carène entière, large; élytres
carrées, très-petites; angle apical externe testacé-obscur ; abdomen
dilaté et bien plus large que celles-ci à son milieu; cf 7<' segment
légèrement incisé en triangle. — L., 3 1/2 mill.
Sous les pierres, les mousses, les débris végétaux, au bord des
étangs , surtout dans les bois humides ; parfois avec F. rufa et
L. fulUjinosus ; avril, mai, juin, septembre, octobre (r).
Belgique (Tcnnsiedfj ; Verviers (G/mpui.s) ; Lille , Verlinghem
[Lethierry] ; Provinces Rhénanes {Bach) ; Hesse (Scriba) ; Ha-
guenau, Strasbourg (Wenc/cer); 'Nancy (Mathieu) ; Remiremont
{Puton) ; Bar-sur-Seine (Le Grand) ; Paris, Meudon (Fairmairé);
Rouvray, Dijon {Rouget) ; Limoges {Bleuse); Aigle {Heer) ; Mon-
tagnes lyonnaises , Néris , Tournus , Grande-Ghartreuse {Rey) ;
Gironde, Grignols {Cabarrus); Landes (Perm) ; Tarbes {Pan-
dellé) ; Pyrénées-Orientales {v. Bruck).
Aussi en Scandinavie, Grande-Bretagne, Germanie, Suisse,
Autriche , Italie , Russie.
Obs, Les orbiculalus et ruflpes du Catalogue d'Ille-ct-Vilaine {Môm. Soc.
Se. Ilie-el-Vil., i865, l, 55) représentent Vorbiculatjis de Paykull et non
celui (l'EricLson ; Vorbiculatus du Catalogue Mocquerys (p. 199) appartient
à la même espèce.
4. similis* Er., Gen., 632 e< syn. — Kraatz, Pfat., 699 et syn. —
Tlioms., Shand. Col., II, 203. — orbkulatus Stcph., lll. lirit., V, 278.
Distinct du sublUis par sa taille d'un tiers plus petite, sa tête
orbiculaire h labre bidenté, plus large , bien plus courte , ainsi que
le corselet, dont la carène médiane est entière, nettement sillonnée,
les élytres presque carrées , moins brillantes, à ponctuation forte,
serrée, avec l'angle apical testacé ainsi que les pattes en entier;
(J 7" segment légèrement impressionné au milieu, profondi-ment
écliancré au sommet; G' avec une large impression médiane ea
— n —
demi-cercle, lermiuée de chaque côté par une dente obtuse rou-
geàlre; 5' à peine impressionné au milieu sur le bord. — L. 5 1/2
mil]. '
Sous les pierres , les mousses , les feuilles mortes , dans les
fagots, les détritus des inondations, les débris des celliers • toute
l'année (ar). '
Toute la région Gallo-Rhénane, sauf la zone méditerranéenne
Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie , Suisse
Autriche, Italie , Russie, Géorgie. '
Obs. Le rufipes du Catalogue de Romans (Ann. Soc. Linn. Maine-et-
Loire, 1864, VII, 2lx) se rapporte au smii/is; le geniculatus, du même, au
subtilis.
5. geniculatus* Er., Gen., 632. - Kraatz , Nat., 699 et smi. -
puiictipennis Steph., ///. Bril., V, 278 (veresim.).
Extrêmement voisin du similis , quoique Irès-distinct par sa tête
un peu plus ovale, les élytres un peu plus longues, à tache apicale
très-obscure, et le sommet des cuisses intermédiaires et surtout
postérieures brun ; ^ incision du 7^ segment moins profonde- im-
pression du 6-= plus large, plus profonde, abrupte, terminée de cliaque
côte par une forte épine ciliée ; 5-^ avec une petite fossette médiane
près du bord. — L., 5 1/2 mill.
Sous les mousses, les feuilles, les pierres des coteaux arides-
avril, juillet (tr).
La Haye {Snellen v, Voll.); Bruxelles {Mors) ; Diest {Tennstedt);
Crefe d {v. Bmc/.) ; Elberfeld (Bach) ; Uesse (Scriba) ; Haguenau
Strasbourg (T7mc/cer); Paris {Fairmaire); Seine-Inférieure, forêl
YeHe {Mocquerys); Le M^ns {Anjubault) ; Granville ! Anjou
[Gallois) ; Lyon {Rey) ; Tarbes ( Pandellé ].
Aussi en Grande-Bretagne, Germanie, Suisse, Autriche, Russie.
.«nl^p'i'^^TpP'!"",'^"''""''''^"""" ^^^P^' Paraît bien convenir ù cette
espèce et non à 1 orbtculatus, comme l'indique M. de Harold (CaU Col., 618).
6. orbiculatus Payk., Mon. Staplu, 35 [nec Er. Kr.). - affum* Er..
-tsdL~^'T' ' T ''T' - ''''''''- •^'''-^- ^^'^ "' 203.
- /uscipes Er., /. c. _ ruricorms* Lucas, Expl. Alg. Ent., 119, pi. 13,
Faciès des petits similis ; plus petit, plus court ; distinct des deux
précédents par sa tète courte, transverse, plus carrée en-arrière,
2
— 18 —
son corselet plus court, plus large, nettement anguleux sur les cotes
avant le milieu, à carène très-large , entière, à peine sillonnée ;
élylres plus larges, plus courtes, carrées, brillantes, bronzées à
ponctuation très-fine, écartée, et tache apicale testacee, tres-nette;
bouche et antennes roussâtres ; pattes testacées, genoux et jambes
largement bruns, plus ou moins foncés ; c? T segment assez légère-
ment incisé; 6« légèrement échancré au sommet. — L., Zi-û i/i mm.
Comme les précédents; parfois avec Lasius fuliginosus ou au
vol, le soir; toute l'année (tc).
Toute la résion Gallo-Rhénane. , . o,
Aussi dans le reste de l'Europe, Madère, la Barbarie, Chypre et
la Caramanie.
Obs Le llavipes Mois. (Bull. Mosc, 1860,11, 5G3), que M. HochliuUi
^BuiLMosl, 1862, 111,75) rapporte à la P^-^^-^^ ^^P.^-' ^^^u" .euJs
constituer une forme distincte, propre au Caucase ; au moins, les deux seuls
exemples 9 que j'ai vus présentent assez de dilTérences, surtout dans !a
forme'pl^us alLgée! plus parallèle du corselet . pour être mamtenus prov.-
soirement à part.
Groupe 3 .
7. Iragîlîs Grav., Mon., liO. - Curl. BriuEnt.,lS, pi. 168. -
.. V R-iar.t,„n — Muls. Rey, Ann. Soc. Lmn. Lyon, 18o3, 1,
ï;-; pl-^ïi; Z t Ti. - ^^, l^., «97 et .,.. - scuUUaius^ MOIS.,
Bull. Mosc, 1858, II, 640.
Forme assez voisine du sublilis; très-distinct dans le genre par
son coTselel rouge-bricjue , assez brillant, pyrilorme, allongé, à
angl eff és et ponctuation assez forte, serrée, non striolee
?é?usson rougeâtre, les élytrcs à ponctuation Irès-serree, fine, ru-
ISe à tache apicale testacéc; antennes, palpes et pattes d tin
b un noirâtre, les antérieures passant au brun rougeàlre; o' 7= seg-
riz ér nncré en triangle obtus ; 6« très-excavé en cercle au milieu,
iCava n irts- i se, terminée par une forte dent rougeâtre ciliée ;
5! ayant au milieu du bord un petit tubercule roux, limité par un
arc de longs cils. — L., C inill.
Dans les fagots, sous les pierres, les feuilles mortes les débris
végétaux surles graminées ; le soir , au vol ; pariois dans les dé-
tritus des inondations ; toute l'année (n).
Toute la réiçion G:illo-llhénane. . , ■ . Tf„i „
Aussi en Grande-lirctagne, Germanie, Suisse, Autriche, Italie,
Sardai^jne, Russie.
— 19 —
8. festîvus* Muls. Rey, Ann. Soc. Linn. Lyon, 1853, I, 68, pi. II,
fig. 8 rt o\ — Faiiin., Fn. Fi\, I, 566. — Jacq. Duv., Staph., pi. 18,
lig. 87.
(Pi. IV, fig. o.) Très-distinct de fragilis par la tète et le corselet
d'un roux testacé, celle-là plus courte, moins densément ponctuée,
celui-ci plus court, h points trois fois moins serrés, avec la carène
médiane plus saillante, la ponctuation des élytres rare, fine, celle
de l'abdomen moins dense; pattes noirâtres; tarses bruns; cf 6«
segment à excavation bien moins profonde, plus étroite, 5« non tu-
bercule, avec une impression triangulaire à bords relevés et ciliés.
— L., 5 1/2 mill.
Sous les débris végétaux, au bord des eaux ; dans les détritus
des inondations ; février, mars (tr).
Hyères, vallée de Sauvebonne, au bord du Gapau {Rey] ; Tou-
louse {Lareynie) ; Languedoc [Marquet) ; Tarbes {Pandellé).
Aussi en Corse et Algérie.
'D^
Obs. Le feslii'us cité d'Iile-el-Vilaine par MM. de La Godelioaiset André
(itfe'Hi. Soc. Se. lUe-et-Vil., 1865, I, 55) se rapporte au fragilis.
DOMRNE*.
(Pi. IV, fig. Zi.) Corps allongé, subconvexe. Tète grosse, ovale-
oblongue. Yeux petits, non saillants. Labre (fig. U a) étroit, court,
bilobé, à lobes arrondis. Mandibules (fig. h b) semblables, courtes,
très-robustes, avec U dents internes, l'externe très-forte. Mâchoires
c'i lobes courts , l'externe au sommet et l'interne intérieurement
villeux. Palpes maxillaires (fig. h c] assez allongés, 1" article très-
court, 2'^ et o" subégaux, ce dernier plus large, tronqué carrément,
h" très-petit, subulé. xMenton transverse. Languette (fig. k d\ cornée,
sinuée-échancrée au milieu. Palpes labiaux (fig. Ixd) de 3 articles,
les 2 premiers larges, le 3" égal en longueur au 2". Antennes droites,
filiformes, assez épaisses. Corselet oviforme. Ecusson petit. Elytres
tronquées. Abdomen à styles anaux très-courts. Pattes assez grêles,
les antérieures fortes, à cuisses dilatées, dentées en dedans, et à
jambes échancrées-sinuées ; tarses simples, de 5 articles, les anté-
rieurs à k premiers articles dilatés en palette, les postérieurs (fig.
h, c) allongés, grêles, à 1" et 2"= articles égaux, les deux suivants
graduellement plus courts, le 5* subégal aux 3' et k" réunis. —
Domene, nom propre.
Erichson et les auteurs modernes n'ont pas reconnu les affinités
— so-
dés insectes de ce genre, et les réunissent aux Lathroblum, dont
ils diffèrent beaucoup par leur forme, leurs mandibules quadriden-
tées, la structure de la languette et celle des tarses postérieurs.
Ils ont le faciès des SliUcus et ScopiTius^ mais s'en distinguent, à
première vue , par le labre ni denté , ni épineux.
On n'en connaît que quelques espèces, vivant sous les pierres
et les mousses, parfois, dit-on, dans le voisinage des fourmis. Ils
habitent les contrées centrales et méridionales de l'Europe et le
nord de l'Afrique , surtout dans les zones montagneuses.
A. Taille grande; corps noir, mat.
0. Élytres petites, pins courtes que le corselet, plus étroites que la
tête scabricollis.
b. Élytres grandes, bien plus longues que le corselet, plus larges
que la tête stilicina.
B. Taille petite; corps testacé, brillant scopœella.
1. scabricollis* Er., Gen., 603. — Kraatz, Nai., 688 et syn. (1).
Faciès du StiUctis subtilis ; plus grand ; aptère ; noir de plomb ,
mat, subconvexe; élytres un peu bronzées, peu brillantes; raandi-
(<) On pourrait trouver dans nos Alpes méridionales la :
i'. stilicina' Er., Gen., 932. — d* galilœa' Saulcy, Ann. Soc. Ent. Fr., 18G4, G47.
— Mars., L'Abeille, 1871, VIII, 317. — Ç arabica' Saulcy, l. c, 648. — pitnctatis-
sima' Scriba, Derl. Ent. Zeit., i870, HT. — Mars., l.c, 316,
Faciès du scabricollis ; trfes-distinct ; plus allonge, subdéprimé, moins mat; ailé;
pubescence plus fine il l'abdomen; ponctuation générale moitié plus fine, surtout aux
élytres, qui sont larges, déprimées, d'un tiers plus longues que le corselet, celle de
la tête et du corselet égale, non aciculOe ; tête bien plus petite, plus orbiculairc , plus
étroite que les élytres; corselet d'un tiers plus étroit, bien plus long ; angles plus
arrondis; une trfes-line ligne longitudinale ; impressions des segments abdominaux
droites; cf 7» segment h incision plus large, largement impressionnée au milieu,
avec une faible élévation munie de poils noirs de chaque côté vers la base; 6« lé-
gèrement échancré, faiblement impressionné au milieu. — L., 6-6 1;2 mill.
Kly très passant au brun-rougcâtre (immature).
Au bord des eaux, dans les endroits humides, sous les leuillcs mortes; l'été.
Italie, Sicile, Sardaigno, Grfcce, Chypre, Syrie, Palestine, Crfcte, Kussie.
Obs. M. v.Bruck m'en a communiqué un exemplaire, venant do M. Fnirmaire, et
portant pour mention: Alpes françaises; mais, îi défaut d'autre exemple de cet
habitat, peut-être inexact, je considère l'espèce comme non indigène; jusqu'ici ou
ne paraît pas l'avoir trouvée au nord do l'Italie centrale et je ne crois pas qu'elle
se rencontre en Piémont, quoique la Faune française l'indique de ce pays.
Une autre espèce des sierras du nord du Portugal est la .
<". scopœella'.
Faciès voisin de» Scopa-us; taille do Lilliocharis ripicola; testacée; abdomen plus
obscur ; très-distincte de stilicina par sa taille, son corps brillant, moins ii l'abdomen,
sa jionctuation bien plus fine, trois fois moins serrée sur la tête, le corselet et l'ab-
domen, forte, rare, subscabreuse aux élytres, qui sont moitié plus courtes que le
corselet , transverses; tête en ovale court ; corselet plus large, h ligne médiane llsso
USHCZ large ; abdomen dilaté, noirâtre sur le bord des segments. — L., 3 2p ntUl.
Sierra do Gorez ; julUot.— Une seule 9 (4^ ^* Brûlerie).
— 21 —
bules et écusson brunâtres; palpes, antennes et pattes rousses; pu-
bescence peu serrée aux élytres, dense à Tabdomen ; ponctuation
très-serrée, assez forte, ruguleuse à la tête, plus fine, aciculée au
corselet, trois fois plus forte et moins dense, rugueuse aux élytres,
extrêmement serrée et fine à l'abdomen; tète grosse, suborbiculaire ;
corselet ovale-oblong ; angles très-arrondis; élytres un peu plus
courtes, d'un tiers plus étroites que la tête ; abdomen plus large,
impressionné en arc à la base des segments; o" 7"= segment large-
ment, obsolètement canaliculé, échancré en triangle aigu au sommet;
6' à peine échancré. — L., 6 1/2 mill.
Sous les mousses humides, les pierres, les écorces, surtout dans
les bois de sapins ; parfois avec les fourmis ; régions montagneuses
jusqu'à 2,500 m. d'altitude ; printemps (tr).
Hesse (Scriba); Alsace, Vendenheim (Wencker) ; Jura, Chau-
mont, près Neuchâtel ; Genève {Heer) ; mont Tendre (Dumur) ;
Bugey, Grande-Ghartreuse (Rey).
Aussi en Germanie, Suisse, Autriche, Tyrol.
SCOPiEUS
Erichs., Geti. Staph., 60à. — Jacq. Duv., Gen. Staph., 46, pi. 18, fig. 86.
Polyodonttt» Sol. — Scoponœu» Mots.
Corps allongé, ailé. Tête grande, portée sur un très-petit cou.
Yeux petits , non saillants. Labre quadridenté, transverse. Mandi-
bules très-aiguës, tridentées. Mâchoires à lobes courts, pileux.
Palpes maxillaires peu allongés, 3^ article subégal au 2% renflé,
Zi* très-petit, subulé. Menton transverse. Languette cornée au milieu,
en trident. Paraglosses à peine saillantes. Palpes labiaux à 2^ article
renflé, double du 1", 3* petit, subulé. Antennes filiformes. Pattes
courtes^, pubescenles ; cuisses antérieures et jambes dilatées. Tarses
simples, à articles l-/i graduellement un peu plus courts, 5"= double
du 1".
Les Scopaus sont de petits insectes d'une étude difficile chez
les 9, mais remarquables par les caractères sexuels des c^, qui
offrent souvent les différences les plus profondes chez des espèces
très-voisines. Ils sont aussi nombreux que les Sunius, et leur
répartition géographique est analogue. On les trouve surtout dans
les lieux humides, sous les pierres, les détritus, etc.
— 22 —
A. Tête ovale, oibiculaire ou suborticulaire, plus on moins arrondie à la base.
a. Tête ovale, très-arrondie à la base bicolor.
b. Tête suborticulaire ou oblongue, légèrement tronquée à la base,
avec les angles basilaires arrondis.
Y Tête plus longue que large.
X Corps plus ou moins rougcâtre.
Ponctuation bien visible, au moins aux élytres.
• Taille très-grande gracilis.
" Taille moyenne nericatiD.
" Ponctuation effacée, même aux élytres sciluius.
XX Corps noirâtre ; bouche, antennes et pattes testacées. . lomjicollis.
■ff Tête plus large que longue lœvigattts.
c. Tête plus ou moins carrée ou subtriangulaire, tronquée carré-
ment à la base, dont les angles sont droits ou presque droits.
f Elytres à ponctuation très-tinc, très-serrée, peu visible.
X Corselet U peine plus étroit que la tète, qui est subparallèle, didymu.''.
X X Corselet bien plus étroit que la tête, qui est subtriangu-
laire minimus.
+f Elytres à ponctuation plus ou moins forte, très-nette.
X Corps à pubescence soyeuse très-fine ; tête et corselet à
ponctuation effacée micropterus
XX Corps à pubescence ordinaire; tête et corselet à ponc-
tuation bien visible.
' iOlytres à ponctuation assez forte; abdomen assez brillant.
• Tête bien plus large que le corselet; corps rougeâtre. rubidus.
•' Tête à peine plus large que le corselet; corps d'un
brun de poix co'jnatus.
** Élytres à ponctuation fine; abdomen presque mat. . . sulcicollis.
Groupe 1 fSCOP^EUS GEN.J.
1. gracilis Sperk , Bull. Mosc, 1835, 153. — Ericlisoiiis* Kol., Melet.
Elit., III, 23, pi. XII, fifï. 1. — Kraatz, Nai., 702 ei syn. — Baudi, Berl.
Enl.Zeit., 1857, 103; «869, 391.— lœvigalus* Heer, Fn. IIcli.'., I, 237
{nec G)ll.). — apicalia* Muls. Rey, Ann, Soc. Linn. Lyon, 1854, 165, pi. J,
fig. 6-8.— Fairm., Fn. Fr., I, 559 (1).
Le plus grand du genre, plus étroit, plus allongé, bien plus
déprimé que Icùvigatus, dont il a les couleurs ; antennes plus fines,
(4) Kn t£te du genre se place le :
V. bicolor' Dandi, Stud. Ent., 135 ; Bcrl. Eut. Zeit., 1857, 102.— Kraatz, A'n/., 70i.
(PI. IV, tig. ij.) Taille, forme, iionctuation et pubescence des grands didjimus;
très-distinct; pluc étroit, plus convexe ; noir ou noir de poix; bouche, antennes,
une tache sur le quart aiùcal des élytres, remontant sur la suture, sommet des (i*^
et 7" segments et pattes d'un testacu-rdugeâtro ; tête étroite, ovale, très-arrondie en
arrière; corselet plus étroit, plus oblong, bien plus atténué en avant ijuc chez
didymus; angles antérieurs effacés; élytres presque moitié plus larges, d'un quart
plus longue» que le corselet ; cf C« et T" segments avec une large Impression longi-
tudinale presque lisse au sommet, qui est profondément écbancré en dcmi-ccrcle au
««, et largement Incisé on triangle au 7°. — L., 'i mill.
Dans les détritus des inondatiouK.
Piémont , Toscane.
~ 23 —
plus longues; pubescence plus serrée, soyeuse; ponctuation plus
fine, plus serrée, surtout aux élylres, qui sont bien plus longues,
d'un tiers plus longues, presque moitié plus larges que le corselet,
planes; tète bien plus longue, moins orbiculaire, à côtés très-paral-
lèles ; corselet d'un tiers plus étroit et plus long que chez Iccvigatus,
en ovale long; fossettes basilaires moins marquées; abdomen très-
mal, plus parallèle, plus foncé ; cf 7" segment avec une impression
longitudinale, très-nettement bisinué au sommet. — L., 3 ijà-'ô
1/2 mill.
Brun de poix, avec la tête et le corselet plus clairs , et le sommet
des élytres largement testacé ; parfois rougeâtre, avec la tête et la
base des élytres rembrunies (immature).
Sur le sable au bord des rivières ; dans les détritus des inonda-
tions ; février, mars, mai (tr).
Abr(Fi«ss); Meiz {Bellevoye); le Rhin, à Strasbourg (Wenc/cer);
Bâle {Heer); St-Florentin, bords de l'Armançon [de La Brûlerie];
Lyon, Morgon {Rey) ; Allier (Besbrochers des Loges) ; Carcassonne
(Gavoy) ; Albi {R. de Mathan) ; Tarbes {Pandellé).
Aussi en Grande-Bretagne , Germanie , Suisse , Tyrol , Italie ,
Sicile, Corse, Espagne, Chypre, Caucase, Russie, Asie centrale.
Obs. D'après des types d'Heer, son Latlirobium Iccvigatum se rapporte à
cette espèce, et son Riigitus exiguiis au lœvigatus de GyHenball. La syno-
nymie de Sperk est donnée d'après M. Kraatz {Berl. Ent. Zeit., 1862, 299),
2. scitulus* Baudi , Berl. Ent. Zeit., 1857, 103. — *debilis Hochli.,
Bull. Mosc, 1851, III, 50 {forte).
Presque moitié plus petit que gracUis; taille du sericans; d'un
tiers plus petit que lœvigatus, moitié plus étroit, allongé, parallèle,
convexe, remarquable par sa ponctuation effacée et son corps presque
mat, à pubescence soyeuse, assez longue, surtout au corselet; cou-
leurs du lœvigatus, mais avec le corselet roux et les élytres large-
ment testacées sur le tiers ou la moitié apicale ; tête étroite, paral-
lèle, bien plus longue que large; corselet étroit, oblong; côtés un
peu rétrécis vers la base, à angles antérieurs peu marqués; fossettes
et ligne médiane obsolètes ; élytres d'un quart plus longues et d'un
tiers plus larges que celui-ci ; anus testacé ; c? 7« et 6" segments
très-largement impressionnés, le 7* à la base surtout, qui est sub-
bifovéolée ; 6"= très-largement échancré à son sommet ; 7° avec une
incision profonde, très-étroite, divisant le segment en deux lobes
subarrondis. — L., 3 mill.
Parfois rougeàtres, avec la tète, la base des élytres et l'abdomen,
sauf l'anus, rembrunis (immature).
— 24 —
Sur le sable au bord des rivières ; parfois dans le terreau; avril,
août, novembre (tr).
Albertville , bords de l'Arly ! Tarbes (Pandellé).
Aussi en Corse, Italie, Sicile, Algérie, Gliypre et Perse septen-
trionale.
Obs. D'après la description, le debilis Hochh, paraît bien voisin du scitulus,
si tant est qu'il en diflère réellement.
3. serieans* Muls. Rey, Ann. Soc. Linn. Lyon, 185Zi, 108^ pi. I, fip;.
9-H. — Kraatz, Nat., 706. — Baudi , BcrL Eut. Zeit., 1857, 103. —
Fairm., Fti. Fr., I, 559. — trossulus* Woll., Cat. Canav., 18G/i, 585.
Taille, forme et couleurs du scitulus; très-disliDCt ; moins mal,
à pubescence moins visible, bien moins longue au corselet et aux
élytres; celui-ci et la tête assez brillants; ponctuation moins effacée,
surtout aux élytres ; corselet plus large, moins parallèle ; élylres plus
larges que chez scitulus; abdomen plus dilaté, plus foncé au sommet;
^ 6* segment à peine sinué au sommet; 7« très-largement échancré
en triangle profond. — L., 3 mi 11.
Sur le sable au bord des rivières ; dans les détritus des inon-
dations (tr).
Lyon , bords du Rhône {Rey) ; Béziers {Marquet).
Aussi en Espagne, Italie, Sicile, Algérie et Canaries.
Obs. 1. La couleur est variable, comme chez le précédent; cependant le
corselet est toujours plus rougeâtre.
Obs. 2. Le sericans du Catalogue Wencker (p. o2) se rapporte au sul-
cicollis.
U. lœvigatus Gyll., 1ns. Suce, IV, A83. — Er., 6'eH., 605. — Muls.
Rey, Ann. Soc. Linn. Lyon, 185i, 160, pi. I, lig. 1-5. — Kraatz, Nul.,
IQZclsyn. {cxcepi. Heor). — Baudi, BcrI. Enl. Zeil., 1869, 391. — cjj-
guus* Hecr, Fn. Helv., 1 , 233.
Iiemarquable par son corps large, robuste, subconvexe, sa tête
grosse, très-courte, son corselet court, large, subglobulcux ; d'un
brun noir, assez brillant, h pubescence fine, non soyeuse; bouche,
antennes, sommet des élylres plus ou moins largement, G' el 7"^ seg-
ments à l'exlrémité el pattes testacés; ponctuation très-fine, très-
dense, nette à l'avanl-corps, obsolète à l'abdomen ; antennes robustes;
lôte subcarrée, Iransverse ; corselet souvent brun, très-rélréci en
avant, moins en arrière, convexe, presque aussi large que la tôle ;
— 25 —
deux fossettes basilaires Irès-netles ; une ligne médiane lisse, très-
étroite ; écusson grand, brun; élytres d'un tiers plus larges et plus
longues que le corselet ; abdomen dilaté au milieu ; ^ segments 3-7
impressionnés à la base, les 3" et h' en t'osselle ; 6" très-largement
écbancré au sommet; 7' avec une incision médiane en carré, très-
large, très-profonde, relevée de chaque côté en une dent tres-
saillante. — L., 3 1/2 mill.
Sous les pierres , les mousses, les détritus, sur la vase au bord
des eaux courantes et stagnantes, dans les détritus des inondations ;
parfois dans les bois humides; toute l'année (ac).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe , l'Algérie , Chypre , la Géorgie,
le Caucase et la Perse septentrionale.
Obs. Les exemplaires que j'ai vus de Corse sont noir de poix , avec le 3*
article des palpes et les autennes et pattes en grande partie ferrugineux.
5. long^ieollis*.
Faciès des grands didymus, mais avec la têle conformée comme
sericans ; noirâtre, assez brillant, surtout au corselet; bouche, an-
tennes et pattes flaves ; 3'= article des palpes obscur ; très-distinct
de didymus par la ponctuation plus forte, moins serrée, la forme de
la tête, celle du corselet , qui est en olive , petit , étroit, bien plus
allongé et surtout bien plus atténué en avant sur les côtés, dont
les angles antérieurs sont nuls; fossettes plus marquées; élytres
presque moitié plus larges, un peu plus longues que celui-ci ; abdo-
men assez dilaté; cf inconnu. — L., 3 mill.
Limoges ! Carcassonne {Jacquelin du Val).
Obs. Je ne possède que deux Ç de celte espèce, l'une que j'ai prise aux
environs de Limoges, l'autre qui m'a été donnée par feu Jacquelin du Val,
comme trouvée par lui à Carcassonne.
Groupe S (POLYODONTUS SOL. — SCOPONAiUS MOTS.).
6. didynaus* Er., Gen,, 606. — Muls. Rey, Ann. Soc. Linn. Lyon,
185i, 17Zi, pi. II, fig. 1-3. — Kraatz, Nat., 704 et syn. — mi7iimus var.
Baudi, Beii. Ent. Zeit., 1869, 391.
Forme du gracilis; très-distinct de lœvîgatus; bien plus étroit,
plus parallèle, plus déprimé; noir de poix, peu brillant ; bouche ,
— 26 —
antennes et pattes d'un ferrugineux obscur; 3« article des palpes,
cuisses et sommet du 6« segment bruns; tarses roussàtres; pubes-
cence plus serrée, plus fine; ponctuation bien plus fine, surtout
aux élylres; tête coupée carrément en arrière, bien plus étroite et
plus longue ; côtés subparallèles, un peu rétrécis de la base jusqu'aux
yeux ; corselet étroit, allongé, à côtés parallèles, obliquement coupés
au 1" tiers antérieur, dont les angles sont marqués ; fossettes obso-
lètes; élytres d'un tiers plus larges et plus longues que celui-ci;
abdomen subparallèle; ^ 6-= segment à impression large, légère,
largement et obsolètement échancré au sommet; 7° largement
échanclié en triangle profond, obtus, marqué de deux impressions
obliques, très-nettes, en fossette. — L., 2 2/3-3 mill.
Corselet brun ; bouche, antennes et pattes d'un testacé rougeâtre
(immature).
Dans les détritus des marécages; avril à juillet, décembre (r).
Hautes-Alpes! Le Ijwc {Robert) \ Marseille (Wachanru); Lyon,
Morgon, Provence [Rcd] ; Carcassonne (Gavoy); Frontignan [Mayel);
Gers, Gimont {de Larcenne) ; Tarbes (Pandellé).
Aussi en Suisse , Autriche , Italie , Espagne , Portugal , Corse ,
Sardaigne , Algérie et Russie méridionale.
Obs, Le (lidymus de mon Énumération des Insectes de Savoie {Bull. Soc,
Linn. Norm., 1865, IX, 302) et celui du Catalogue Wenckcr (p. 32) ne sont
rien que des lœvigatus ; celui du <^a/a/o(/ue de Norguet est un sutcicoUis.
G est évidemment ù cette espèce que se rapportent encore les grands minimus
ù pattes noirâtres que M. Baudi signale en Italie (/. c). Quant au didyinus
cité de Metz (Bellevoije), dans le Catalogue Godron (p. 59), il paraît qu'il se
réfère au sulvicotlis.
7. minimus Er., Kœf. Mark, I, 511 ; Gen., 607. — Kraatz, Nat. 709
cl S7jn. — Muls. Rc)', Ann. Soc. Linn. Lyon, 1854, 187, pi. II, (ig. 11-16.
— Baudi, IJerl. Enl. Zeit., 1857, 105; 1869, 392.
Extrêmement voisin du didymus; bien plus petit, plus grêle,
plus déprimé, filiforme; ponctuation plus marquée aux élytres, qui
sont planes, plus courtes; tête plus rélrécie en avant des yeux
surtout , sublriangulaire ; corselet plus atténué en avant, plus étroit
que la lêle, d'un tiers plus étroit que les élylres, qui sont plus
brillantes; abdomen subpnrallôle ; ^ G« segment semblable; 7" avec
une large fossette longitudinale, lisse au sommet, qui est largement
échancré en triangle. — L., 2 1/2 mill.
iJ'un testacé rojgcûlre avec l'abdomen , sauf le sommet noirâtre,
les antennes, les palpes et les pattes lestaccs , parfois les élytres
plus ou moins rembrunies.
— 27 —
Comme le précédent (tr\
Bruxelles (Mors); Provinces Rhénanes (Bach); Ahr (Fuss);
Hesse iScriba); Alsace (VFe>!c/i-er) ; Bâle {Ilcer); col de Balme
{Ch. Bi'isout de Barneville]; Lyon, Provence, Hyères {Hcy);
St-Raphaël (Raymond) ; Montpellier !
Aussi en Germanie , Suisse , Autriche, Italie, Espagne, Chypre,
Caucase , Russie.
Oùs. i. Je rapporte cet insecte au minimus des auteurs, quoique je n'aie
vu aucun exemplaire à coloration foncée comme celle qu'indique Erichson,
coloration qui rendrait le type semblable aux individus foncés du didyrnus.
Mes doutes se sont augmentés de ce que ce naturaliste, ainsi que MM. Kraatz,
Mulsant et Rey , ne donne qu'en partie les caractères sexuels du o", que
M. Baudi, le premier, signale dans ses Coléoptères de Chypre (l. c). Est-ce
que les exemplaires de couleur claire que je décris appartiennent à une forme
distincte du vrai minimus, et que l'espèce connue sous ce nom serait fondée
sur de très-petits didyrnus, comme on en prend en Corse et en Algérie? II
serait possible, en ell'ct, que les auteurs cités n'eussent pas vu les deux fos-
settes du cT, souvent cachées sous le 6« segment, quand le 7' est rétracté.
Obs, 2. Le mi«zmMs cité de Dieuze, dans la Faune Française (I, 562),
et celui du Catalogne Godron (p. 59) se rapportent au tœvigalus.
8. rubidus* Muls. Rey, Ann. Soc. Linn. Lyon, 185Zi, 171, pi. I, fig.
12-14. — Kraatz, NaU, 706. — Baudi, Berl. Ent. Zeit., 1857, 104. —
Fairm., Fn. Fr., I, 560. — Jacq. Duv., Stapk., pi. 18, flg. 86. — subcy-
tinU ricus* Scrihii, Berl. Ent. Zcil., iSQS, 156 (1).
Taille et faciès du lœvigatus; couleurs du sericans ; rougeâlre,
peu brillant; partie antérieure de la tête et base des élylres enfu-
mées ; abdomen noir de poix ; sommet des 6* et 7« segments ferrugi-
neux; bouche, antennes et pattes teslacées; très-distinct du dernier
par sa tête .très-carrée en arrière, bien plus large , plus courte et
(<) On rencontrera peut-être chez nous l'espèce italienne ci-après :
8'. micropterus' .
Entièrement d'un testacé-rougeâtre, avec le devant de la tête et l'abdomen enfu-
més ; pubcscence du scitulus ; bien plus grêle que ruhidus ; tête bien plus étroite;
corselet remarquable par sa forme large, peu convexe, brièvement atténuée en avant,
h côtés coupés presque droit, légèrement rétrécis vers la base, qui est tronciuée;
fossettes et ligne médiane nulles ; élytres très-petites, h peine plus larges, pas plus
longues que celui-ci, à ponctuation très-fine, très-serrée, bien visible ; cT 6" seg-
ment à peine impressionné, finement échancré au sommet ; "c écliancré en triangle
aigu, large au sommet, ayant sur le disque deux sillons obliques, lisses, réunis au
sommet du triangle, rintoryalle de ceux-ci étant relevé en pli triangulairemcnt
aigu. — 11., 3 mill.
Toscane.
Obs. M. Baudi m'a communiqué un cf et une Ç de cet insecte soua un nom que
j'ai dû clianger, parce qu'il existe déjli dans le genre.
— 28 —
plus rétrécie en avant, le corps plus large, plus robuste, plus grand,
la pubescence bien moins fine, moins serrée, plus longue ; corselet
plus large en avant , où les angles sont plus marqués ; côtés plus
rétrécis vers la base ; élylres plus courtes, à peine plus longues que
le corselet, à ponctuation moitié plus forte et moins serrée que chez
sericans, celle de l'abdomen bien visible; c? 6" et 7« segments pi-
leux ; 6^ subimpressionné, avec le sommet à peine ponctué ; 7« avec
une incision triangulaire profonde au sommet , et deux fossettes
écartées, parallèles, très-profondes de chaque côté du disque. —
L., 3 1/3 mill.
Sur le sable au bord des rivières ; dans les détritus des inon-
dations (r).
i\iY?L [Ch. Brisout de Barneville) ; Aube! Allier! Lyon, bords
du Rhône (JRey) ; Provence , Aix ! Carcassonne (Gavoy) ; Alilhau,
Albi {R. cleMathan) ; Tonneins {A. Grouvelle) ; Tarbes [Pandellé].
Aussi en Germanie, Italie, Espagne, Russie.
Obs. Les caractères cT de celte espèce, comme ceux de plusieurs autres,
n'ont été décrits qu'en partie par les auteurs.
9. cognatus*^ Muls. lîey, Atin. Soc. Linn. Lyon, 1854, 180, pi. II, fig.
6-8. — Kraalz, Nat., 707. — Baudi, Boi. Eut. Zeit., 1857, 104.— Fairm.,
Fn. Fi\, I, 561.
(PI. IV, fig. 6.) Voisin de didymus, mais très-distinct; très-
robuste, plus petit, plus large, plus court; brun de poix; abdomen
noirâtre; bouche, antennes et pattes flaves; assez brillant; ponc-
tuation moitié plus forte et moins serrée , surtout aux élytres ,
où elle est très-nette, assez forte; pubescence plus rare, plus
longue; tète bien plus large, plus courte, plus rétrécie en avant,
plus carrée en arrière ; corselet bien plus court et plus large, plus
brusquement rétréci en avant; côtés subarrondis vers la base;
élylres subcarrées, à peine plus larges, pas plus longues que celui-ci ;
abdomen large, robuste ; cj G'= segment subéchancré au sommet;
1" largement échancré en triangle obtus avec deux fortes impres-
sions arquées en dedans , entourant l'échancrure dont les bords
sont très-fortement relevés. — L., 2 2/3-3 mill.
Sous les pierres, les débris végétaux, sur la vase; champs,
jardins, prairies ; mars à août (ac).
Toute la région Gallo-Rhénane, sauf la zone méditerranéenne.
Aussi en Germanie, Suisse, Autriche, Tyrol, Italie.
10. 8ulc-ieoIliN Slcph., ///, llrii., V, 277. — miuulus* Er., Gcii., 60G.
— Kraalz, Nat., 708 et syn. — Muls. Rcy, Ann. Soc, Linn, Lyon , 1854,
— 29 —
4 8i, pi. II, flg. 9, 12. — Baudi, Berl. Eut. Zeil., 1857, i05. — pu!;iltus*
Kiesw., Stett. Eut. Zeit., 1843, 309. — Krualz, Nat., 708 {nec Hoclili)
aùbrevuitus* Muls. Rey, Ann, Soc. Liiin. Lyon, 185i, 177, pi. II, liR. 4-5.
— (lebilis Muls. Rey, /. c. — intenncdius* AIuls. Rey, l. c, pi. II, fig. 10,
H, 13. - *anxius Muls. Rey, /. c, 1861, VIII, 133. — *lhjci Woll., Enl.
Moiitl, Mag., 1872, 34. — Rye, Ent.Anmial, 1873, 24 {veresim,).
Voisin du cognatus; plus foncé, plus étroit, plus allongé, bien
moins brillant; pubescence bien plus fine, plus serrée; ponctuation
bien plus fine, plus serrée, surtout aux élytres; tête plus étroite,
plus longue; corselet plus étroit, plus parallèle, plus long ; élytres
un peu plus larges que lui ; abdomen plus étroit , plus parallèle ;
^ 1" segment assez profondément , largement échancré en triangle
aigu ; 6»^ très-légèrement bisinué au sommet. — L., 3-3 1/3 mill.
Tête, corselet, élytres et anus parfois rougeàtres (immature).
Gomme le précédent ; parfois sous les mousses ou dans les
fourmilières de F. rufa; février à août (c).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe et en Géorgfe.
Obs. 1. M. Kraalz (/. c.) prétend, contrairement à Erichson, que le 6«
segment n'est pas bisinué ; il est vrai que les deux sinus sont sujets à s'effacer
un peu, mais ils existent et se voient très-bien chez les exemplaires carac-
téristiques.
Obs. 2. Cet insecte est très-variable pour la taille, la couleur , la largeur
de la tête et du corselet et la longueur des élytres, qui sont parfois d'un
tiers plus grandes que le corselet , parfois un peu plus courtes ; mais les
caractères sexuels le distinguent sans peine des espèces voisines, et d'ailleurs
ces variations, qu'on a crues spécifiques, se reproduisent dans presque tous
les types du genre. Vintermedius Muls. Rey appartient à la forme longi-
penne, le pusillus à la forme brévipenne.
Les 5. anxius et Ryei paraissent, d'après la description, se rapporter à
quelqu'une de ces variations. Les caractères sexuels donnés par MM. Mul-
sanl et Rey conviennent très-bien à notre insecte. Quant à M. Wollaston,
il est fâcheux qu'il ait omis d'indiquer ceux de son Ryei , dont il possède
sans doute des d* parmi les neuf exemplaires de sa collection.
LITHOCHARIS
Lacord., Fn, Eni. Paris, I, 431. — Jacq. Duv., Gen. Stapli., 46, pi. 17,
fig. 85.
Jlecfon Stepb. — Achenontot'phus Mots.
Corps assez large, subdéprimé. Tète subcarrée ou subtriangulaire,
à cou très-grêle. Yeux assez gros, peu saillants. Labre transverse,
— 30 —
bidenticulé. Mandibules très-aiguês, tri ou qiiadridenlées. Mâchoires
à lobes courts, pileux. Palpes maxillaires peu allongés, 3* article
subégal au 2% renflé, h' très-petit, subulé. Menton transverse.
Languette bilobée, à lobes écartés; intervalle séluleux. Paraglosses
à peine saillantes. Palpes labiaux à 2* article double du 1", renflé,
3° grêle, acuminé. Antennes filiformes. Pattes pubescentes. Tarses
antérieurs subdilatés, les postérieurs à articles i-lx graduellement
plus courts, 5« subégal au 1".
D'après M. Perris, la larve inédite d'une espèce (fuscula Maxm.)
vivrait sous l'écorce des pins morts, dans les Landes.
Ces insectes ont les mœurs des LaUirobium , dont quelques-uns
rappellent le faciès. Ou en compte une centaine d'espèces , ré-
pandues surtout en Europe, en Asie et en Amérique.
A. Corselet non chagriné, à points peu profonds, confondus, souvent extrêmement
fins et serrés, parfois invisibles ; celui-ci plus ou nioinsmat; taille grande ou
moyenne.
a. Ponctuation du corselet plus ou moins visible.
f Taille trfes-grande ; tête allongée, un peu brillante. . . . castanea.
•j-f Taille moyenne ; tête assez courte.
X Tête très-mate, en tib rement ponctuée.
* Corselet il ponctuation assez forte, bien visible . . . • fuscula.
** Corselet à ponctuation très-fine, obsolète.
• Corselet rougeâtre, plus clair que les élytres, k carinule
médiane visible. ripicola.
•' Corselet brun, de la couleur des élytres, sans cavlnule;
celles-ci avec une large tache apicale noire apicalis.
XX l'ête un peu brillante.
' Corselet carré, subtransverse, brun, a carinule distincte, picea.
■** Corselet rétréci vers la base, rougeâtre; tête et corselet
sans carinule diluta.
b. Corps entièrement mat, à ponctuation invisible.
■j- Corselet d'un roux testacé; tête ordinaire ochracea.
■j-J- Corps noir ; corselet et élytres parfois bruns ; tête très-petite, obsolcla.
B. Corselet mat, chagriné entre ;a ponctuation qui est peu profonde,
confuse; taille très-petite; antennes très-courtes dehilicornis.
C. Corselet plus ou moins brillant, non chagriné, U points assez pro-
fonds, non confus.
o. Corselet plus ou moins brun, rougeâtre ou testacé.
■J- Corselet brun, rougeâîrc sur les bords.
X TGte et corselet h ponctuation forte, serrée ; carinule vi-
sible; abdomen noir, sauf l'anus pocofera.
XX 'G'c et corselet il i)onctuution très-flne; carinule elTacée ;
abdomen brun ou roussàtro rufivenlris.
■j-f Corselet ontii'rement rougeâtre ou testacé.
X Tête très-grande, très-large, fortement, très-donsément
ponctuée sur lo disque brunnca.
XX 'C'e ordinaire, chagrinée entre la ponctuation; disque
Iniponctué • propiruiua.
XXX Tûto ordinal rcjtrfcs-lissc entre la ponctnatlon; disque
imponctué.
— 51 —
* Elytres parallèles, notablement plus longues que le cor-
selet rtificollis.
*' Elytres un peu élargies en arrière, pas plus longues que
le corselet.
• Tôte noire; taille moyenne ; dlytres non scabreuses. . melanocephala.
•• TCte brunâtre ou testacée; taille trîs-petite; elytres
scabreuses.
— Tête, corselet et elytres testacés; 7« segment caréné
on dessous chez le cT aveyronensù.
r= Tête et elytres rembrunis; 7« serment non caréné, seminigra.
b. Corps d'un noir profond; elytres parfois d'un noir de poix.
•{■ Tète ponctuée sans espaces lisses nigrilula.
-[-f- Front et vertcx avec un espace large, lisse grœca.
Groupe 1 'LITHOCUAIUS GEIS. — MEDON STEPH. — ACUENOMOR.
PHUS MOTS.) .
]. oastanoa Grav., Micr., 60. — Er., Gen., 611 cl syn. — Kraatz,
Nni., 71.1 et syn. — Tlioms., Shancl. Col., II, 205. — nuddii Stepli., lU.
Brit., V, 27.3, pi. 27, fig. 2. — *breviconiis Latr., liist. Crust., IX, .342. —
Er,. Gcti., 60i (veresim.).
Trois fois plus grand que les suivants ; parallèle, peu brillant,
subconvexe ; brun de poix sur la tête, le disque du corselet, l'écus-
son et l'abdomen ; rebord et sommet de celui-ci, elytres, côtés du
corselet, antennes et bouche rougeâlres ; pattes testacées-rougeàtres-
pubescence fine, serrée aux elytres et surtout à l'abdomen ; avant-
corps pileux; ponctuation assez fine, serrée sur celui-ci, fine, très-
serrée aux elytres, très-fine, très-dense à l'abdomen ; tête rectan-
gulaire, brillante, allongée, parallèle ; un espace lisse longitudinal,
subcaréné, atteignant le milieu ; corselet un peu plus étroit, subtra-
pézoïdal, assez rétréci vers la base; carène longitudinale obsolète;
elytres d'un quart plus longues ; c? 7^ segment incisé en triangle
aigu; 6« largement échancré au sommet, subsinué de chaque côté.
— L., 6 mill.
Sous les pierres des champs calcaires ; parfois sous les écorces
avec les fourmis; janvier (tr).
Belgique, bords de FOurthe et de la Vesdre (Chapuis); Louvain
{Tennstedt) ; Diisseldorf (Fiiss); Hesse, Oberlais, Seligenstadt
(Scriba); Alsace (Ott); Strasbourg, bords du Rhin (Wencker);
Paris {Fairmairé) ; Calvados, Louvigny ! Rouvray {Emy) ; Vevey
(de Gautard) ; Limoges ! Lyon {Rey) ; Sos {Bauduer) ; Tarbes
{Pandellë)\ Narbonne {Marquet).
Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie , Suisse ,
Autriche, Russie.
— 32 —
Obs. 1. Il me paraît à peine douteux, d'après la description, que le La-
throbium brevicorne Latr. {/. c.) se rapporte à cette espèce.
Obs. 2. La castanea du Catalogue Mocquerys (p. 198) est la fuscula
Mann., et la fuscula du même est la brunnea.
2. fuscula Mann., Brach., 40. — En, Gen., 611. — Kraaiz, Nal,^
713 et syn. — Harold, Cat. Col., 621 et syn. — testacea* Lac, Fn. Eut.
Par., I, 432. — rufa* Muls. Rey, Ann. Soc. Linn. Lyon, 1853, 66, pi. II,
fig. 7 a, cf. — auranitica* Saulcy, Ann. Soc. Ent. Fr., 1864, 649. — var.
infuscata* Bdudi, Berl. Enl. Zcit., 1869, 392.
Forme du précédent ; taille tout autre ; presque mat ; tête d'un
brun de poix , mate ; corselet , écusson et élytres rougeàlres ;
abdomen d'un roux obscur; avant-corps moins pileux; pubescence
moins serrée à l'abdomen ; ponctuation analogue, sauf sur la tête,
où elle est moitié plus fine et trois fois plus serrée que chez castanea,
subrugueuse, sans intervalle lisse ; celle-ci subcarrée , bien plus
courte et plus petite; carène du corselet plus nette : élytres un peu
plus fortement ponctuées ; ^f 7" segment à échancrure en arc, large,
profonde, celle du 6' très-largo, carrée, prolongée de chaque côté en
une forte dent noire au sommet, pectinée en dedans. — L.,h-h S/'j mill.
Sous les mousses , les pierres , les feuilles mortes , les débris
végétaux , les vieux bois , les écorces , parfois sous les bolets ;
avril à octobre (r).
Presque toute la région Gallo-Rhénane : Belgique , Verviers ,
Bruxelles ; Provinces Rhénanes ; Alsace ; Remiremont ; Verdun ;
Metz ; Nancy ; Pontarlier ; Genève ; Jorat ; Cossonay ; Ghamonix ;
Paris ; Rouen, forêt de Romare ; Rennes ; St-Gemmes-sur-Loire ;
Aube ; Dijon ; Plombières ; Rouvray ; Lyonnais ; Landes ; Gers,
Gimont.
Aussi en Grande-Bretagne, Germanie, Suisse, Autriche, Italie,
Russie, Chypre, Syrie, Caramanie, Caucase et Madère.
Obs. 1. Certains exemplaires très-foncés sont colorés comme castanea,
avec le disque des élytres rembruni ; d'autres , plus ou moins immatures,
n'ont que la tète rembrunie ou sont entièrement rougeûtres.
Obs. 2. La L. castanea, citée de Ciiyprc par M. Haudi {Hcrl. Ent. Zcit.,
1869, 392), se rapporte ù cette espèce, de même que la testacea de Lacor-
daire, la ferruginea du Catalogue Godron (p. 59), la diluta du Catalogue
Wencker (p. 32), et les brunnea, rufiventris et ferruginea du Catalogue
Tcnnsledl (p. 68).
3. pîoea* Kraaiz, Ann. Soc. Ent. Fr., 1858, Hull., 191. — P.yc , Ent.
Montl. Mag., 1872, IX, 150 ; Enl. Annual, 1873, 24.
— 33 —
Très-voisine de fuscula; un peu plus petite; antennes bien plus
courtes; tête, corselet et abdomen bruns; élytres rougeàlres ; tète
et corselet assez brillants, à ponctuation plus fine, serrée, non ru-
gueuse ; lignes longitudinales lisses très-nettes, subcarénées ; cor-
selet carré, large, à angles très-arrondis; clytres plus courtes;
abdomen à ponctuation et pubescence bien plus fine; c? 7" segment
écliancré en triangle, 6"^ tronqué au sommet. — L., 3 1/2-4 mil).
Entièrement rougeàtre (immature).
Sous les mousses , au pied des ai^bres , dans les fagots ; bois
humides ; parfois avec Lasius niger; avril, septembre (tr).
Nord , "Verlinghem [Lethierry] ; Lille [Cussac) ; Elberfeld (u,
Hagens] ; Gotzenbruck, près Bitche (de Saulcy) ; Paris, Maisons,
St-Germain {Ch. Brisout de Barneville) ; Aube (Garnier) ; Ses
{Bauduer).
Aussi en Grande-Bretagne , Espagne et Sicile.
à. dîluta» Er.. Kœf. Mark, I, 514; Gen., 612. — Fairm., Fn. Fr., I,
C5i. — Kraatz, Nat., 712 el syn.
Très-distincte des deux précédentes ; d'un roux testacé; abdomen
brun, sauf le sommet ; élytres enfumées au sommet ; taille d'un tiers
plus grande que fuscula, plus large ; ponctuation trois fois plus fine,
moins serrée, non rugueuse à i'avant-corps, qui est assez brillant;
très-dense, obsolète à l'abdomen, qui est mat; tète et corselet plus
larges, à lignes longitudinales effacées; cf inconnu. — L., 5 mil).
Dans les plaies de chêne, sous les mousses des arbres; mai (tr).
Clèves {Fiiss); Paris, Maisons, St-Germain (Ch. Brisout de
Barneville) ; Ste-Gerame-sur-Loire {Gallois) ; Limoges ! Landes
(Perris); Sos {Bauduer); Tarbes [Pandellé].
Aussi en Grande-Bretagne , Germanie , Autriche , Espagne ,
Corse et Caramanie.
Obs. Les diluta des Catalogues Rouget (p. 412) et Mocquerys (p. 19S) se
rapportent à la ripicola.
5. pipicola** Kraatz, Stett. Eni.ZeiU, 1854, 127; Nat., 715. — Fairm.,
Fn. Fr., I, 5G3. — Tiioms., Shand. Col., II, 206. — Rye, Eut. Animal,
1863, 84. - Woll., Trans. Ent. Soc. London, 1871, 307 et syn. — fuscula
Muls. Rey, Ann. Soc. Linn. Lyon, 1853, 68, pi. 2, fig. 7 b, d*.
Faciès, couleurs et taille des plus \>è[il&s fuscula ; plus grêle,
plus mate ; tête noire ; abdomen et élytres plus foncés ; corselet
rougeàtre; ponclualion tout autre, moitié plus fine et plus serrée,
3
— Si-
non rugueuse, égale à l'avanl-corps, très-dense;, obsolète h l'abdo-
men ; pubescence plus serrée, plus soyeuse ; tète plus petite, plus
étroite, plus rétrécie en avant; corselet -subcarré, plus étroit, à
angles arrondis ; ligne longitudinale carinulée, Irès-étroite ; cf 7= seg-
ment profondément écbancré en arc, 6'^ très-largement échancré en
triangle très-obtus, l'échancrure pectinée de uoir de chaque côté
au sommet. — L., 3 1/2 raill.
Sur le gravier des rivières, la vase des étangs; sous- les pierres,
les détritus humides; parfois dans les grottes ; mars à octobre (ar).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe et à Madère.
6. apîealis* Kraatz, F^at., 715. — fuscula Woll., Ins. Mad., 1854, 589 ;
Trans. Ent. Soc. London, 1871, 307 et syn. —sericella* Fairni., Ann. Soc.
Elit. Fr., 1860, 159. — mavonila* Snulcy, Ann. Soc. Eut. Pr., 1864, 650.
— Mars,, L'Abeille, 1871, VIII, 330.
Faciès de rîpicola, bien distincte ; d'un roux de poix, avec la tête
et une tache indécise au sommet des élytres noires; corselet pas
plus clair que celles-ci ; ponctuation et pubescence presque moitié
plus fines et plus denses, se rapprochant de celles d'oc/irafca;
antennes plus courtes; tète très-mate, bien plus petite, plus courte,
plus rétrécie en avant, sans ligue longitudinale ; corselet plus large,
carré, à angles Irès-arrondis ; élytres plus larges, plus longues ;
(J V segment à échancrure arrondie, profonde ; 6*= divisé en deux
lobes par une échancrure médiane peu profonde, très-large, bordée
de poils noirs. — L,, 3 1/3 mill.
Sur le gravier des rivières , sous les débris végétaux^ surtout
les pailles pourries ; dans les détritus des inondations ; janvier,
juin, juillet, décembre (r).
Cassel (Riehl) ; Calvados, Laize ! Bretteville-sur-Laize ! Morlaix
{llervc) ; Ste-Gemme-sur-Loire {Gallois) ; Troyes {Garnier] ; St-
Maixent, La Garde {Bérard] ; Tulle ! Cévennes 1 Lyon, Morgon,
Provence [Rcy] ; Var! Landes {Pcrris] ; Tarbes (PandcUù).
Aussi en Grande-Bretagne, Germanie, Italie, Corse, Espagne,
Algérie, Madère.
7. ochracea Grav., Micr., 59. — Er. Gcn., 623 cl syn. — Kraalz,
Nat., 716 cl syn. — Harold, Cat. Col., 622 et syn. [except. tcstacea Lac).
(Pi. IV, fig. 7.) Très-distincte dans le genre par son corps très-
mat, ses yeux très-gros, sa couleur plus ou moins rougcûlrc-leslacée.
— 35 —
avec la lèlc noire, les élytres et rabdomen plus ou moins enfumés,
sa pubescence soyeuse , Irès-fine , et sa ponctuation imperceptible,
extrêmement serrée; tète petite, courte, subcarrée, rétrécie en
avant ; corselet carré, plus large que celle-ci, à angles assez arrondis ;
une ligne longitudinale subcarénéc, non lisse ; élytres amples, d'un
quart plus larges et plus longues que lui, subdéprimées; <? tarses
antérieurs légèrement dilatés; 7« segment fortement incisé en trian-
gle ; 6« légèrement échancré au sommet , Téchancrure bordée de
poils noirs, serrés. — L., 3 1/2 mill.
Sous les pierres, les débris végétaux, les écorces , les détritus
des inondations ; parfois au vol ou avec les fourmis ; toute l'an-
née (ac).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe , l'Algérie , Madère , le Cap-
Vert, les Amériques , les Indes orientales et Taïti.
8. obsole<a Nordm., Symb., liG. — Er., Gen., 623. — Kraatz, Nat.^
719 et sjpi. — Harold, Cat. Col., 622 et syn. — obscurclla* Er., /. c, 62Zi.
— Kraatz, /. c, 719 et syn. — opaca* Ferr., Redt. Fit. Austr., 1858, 987;
1872, 233. — aterrima* Saulcy, Mal. Cat. Gren., 1863, 36. — Mars.,
L'Abeille, 1871, VIII, 331. — Dido* Saulcy, Ami. Soc. Ent. Fr., 186/i,
651. — Mars., /. c, 333.
Forme A''ochracea ; très-distincte ; plus petite, moitié plus étroite,
allongée, soyeuse, très-mate, à ponctuation nulle ; noire ; corselet et
élytres souvent plus ou moins bruns ; antennes, bouche, pattes et
anus d'un rougeâtre plus ou moins foncé, parfois lestacé; antennes
grêles, allongées ; tête très-petite, subtriangulaire ; corselet plan, un
peu plus large que la tête, plus allongé que chez ocliracea; angles
moins arrondis ; élytres plus longues ; abdomen plus grêle ; cf tarses
antérieurs fortement dilatés; 7"^ segment légèrement échancré au
sommet. — L., 3 1/3 mill.
Parfois testacée, avec la tête noirâtre ou brune.
Sous les débris végétaux, les feuilles mortes, au tord des étangs,
surtout dans les lieux boisés et humides ; aussi dans les détritus
des inondations; toute l'année (ac).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe, Madère, le Cap-Vert, l'Algérie,
l'Egypte, la Syrie, la Transcaucasie et les Amériques.
Obs. La couleur est variable, de même que la taille, la largeur du cor-
selet et la longueur des élytres ; mais ces Uillërcuces, qui offrent toutes les
— 36 —
transitions, sont absolument illusoires pour constituer des formes distinctes ;
aussi je propose, sans le moindre doute, la synonymie inscrite en tête de
celle espèce et contrôlée sur les types mêmes des auteurs.
Groupe 3.
9. debîlieornîs* Woll. Cat. Col. Mader., 1857, 19i. — brevicornis*
AU., Ann, Soc. Ent. Fr., 1857, 747, pi. ili, fig. 1. — œgypiiaca* Mots,,
Bull. Mosc, 1858, II, 6hà.
(Pi. IV, fig. 8.) La plus pelile du genre. Forme analogue à la
briinnca; remarquable par sa laille, sa couleur teslacée-rougeâlre,
avec la bouche, les antennes, les élytres et les pattes flaves ; corps
peu brillant; antennes très-courtes, monilit'ormes; tête et corselet
finement chagrinés , assez fortement , peu densément ponctués,
élytres plus densément, abdomen obsolèlement ; pubescence rare ;
tête carrée, avec un espace longitudinal imponctué ; corselet sub-
carré ; élytres d'un tiers plus longues que lui. — L., 2 1/2 mill.
Paris {Allard).
Aussi à Madère, au Cap-Vert, en Egypte et à Siam.
Groupe 3.
10. bpunnea* Er., Kœf. Mark, I, 513; Geiu, 612. — Kraatz, Nat.,
713 et syn. — Thoms., Shand. Col., IX, 185. — Harold, Cat. Col., 621
et syu. — moniicola* Hampe, Berl. Ent. Zcit., 1866, 372. — ? *ferruginea
Et., Gen., 613. —Kraatz, ISat., 714 et syn.
Taille, couleurs et brillant de la fuscula; plus convexe; pubes-
cence plus rare, bien plus longue ; ponclualion serrée, moitié jilus
forte, très-nette sur la lôte et le corselet; celle-ci bien plus grosse,
plus courte, d'un tiers plus large que les élytres à leur base ; corse-
let subcarré, moins obliquement coupé en avant; angles plus mar-
qués; élytres petites, à peine plus longues que lui, un peu élargies
en arrière; abdomen plus large; o' 7« segment profondément éclian-
cré en arc ; G"' h écliancrure très-large, peu profonde, arquée, pecli-
Dée de noir de chaque côlé. — L., h mill.
Sous les feuilles mortes des creux dans les forôts ; accidentelle*
ment avec F. rufu; plaines et montagnes; mai ù octobre (n).
Toute la région Gallo-Rhénane, sauf les zones méridionale et
méditerranéenne.
— 37 —
Aussi en Scandinavie, Grande-Bretagne, Germanie, Suisse,
Autriche, Piémont, Russie, Caucase et Géorgie.
11. pocofera* Peyron, Ann. Soc. Ent. Fr., 1857, 718. — maritima*
Aubd-, Mat. Cat. Gren., 1863, 36. — Rye, Ent. Annual, 1866, 69.
Faciès rappelant un peu le Schnbalium planicoUe; voisine de
ônmnea; pins grande, plus large, déprimée; noir de poix, bril-
lante; bouche , antennes, bords du corselet, élylres, sauf autour
de Técusson , anus et pattes d'un testacé-rougeûtre vif; pubes-
cence velue , rare , longue ; ponctuation encore plus forte, moins
serrée que chez bninnea à la tête et au corselet, plus dense aux
élylres ; antennes très-longues ; tète bien plus large, plus carrée
en arrière, transverse, courte; ligne longitudinale lisse prolongée
en arrière, occupant tout le front, assez large sur le corselet;
celui-ci plus large, plus rétréci vers la base, dont les angles sont
plus arrondis; élytres parallèles, planes, d'un tiers plus longues et
plus larges que celui-ci; cT 7"= segment très-profondément échancré
en triangle subobtus ; échancrure du 6"^ assez large et profonde,
peclinée de noir de chaque côté. — L., 5 mill.
Sous les détritus au bord de la mer (tr).
St-Raphaël , Toulon {Raymond),
Aussi dans l'île de Wight.
12. Fufiventris* Nordm., Symb,, i!il. — En, Gen,, 613. — Fairm.,
Fn. Fr., I, 564, — Kraatz, Nat., 714 et syn.
Taille, forme et couleurs de picea; très-distincte par son corps
brillant, surtout la tôte et le corselet, dont la ponctuation est moitié
moins serrée, nette, non ruguleuse ; les bords de celui-ci obscu-
rément marginés de rougeàtre ; pubescence pileuse, rare, longue ;
lôte bien plus courte, sublransverse; ligne longitudinale de celle-ci
et du corselet comme chez pocofera; corselet un peu plus rétréci
en arrière que chez picea; angles plus marqués; élytres bien moins
densément ponctuées ; segments abdominaux, surtout le 6% très-
largement roux ; cT tarses antérieurs dilatés ; 7* segment assez pro-
fondément échancré en triangle subobtus ; échancrure du 6" peu
profonde, presque droite, pectinée de noir de chaque côté. — L.,
3 1/3 mill.
Tête, corselet et abdomen parfois roussâtres (immature).
Sous l'écorce des pins ou dans les châtaigniers vermoulus ; avril,
octobre (tr).
— 38 —
Lyon (Rey) ; forêt de La Teste {Bedel) ; Sos (Bauducr) ; Tarbes
(PandcUé) ; Perpignan {v. Kiesenwetter).
Aussi en Germanie , Autriche et ? Russie.
Obs. d. M. Fairmaire (Fn. Fr., I, 56i) l'indique encore de Paris {Aube);
mais cette provenance paraît trc-s-douleuse ; il s'agit peut-être de Vapicatis,
Obs. 2. La rufiventris du Catalogue Wencker (p. 32) n'est rien que la
ripicola.
13. ni^rkula* Er., Gen., 625. — Fairm,, Fn. Fr., 1 , 565. — minuta*
Lucas, Expl. Alg. Eut., 119, pi. 13, Cg. 1. — stV«/a* Kraalz, Nat,,
716 (1).
Forme de la mclanoccphala; moins brillante, bien plus étroite,
plus allongée, très-parallèle, subconvexe; noire; bouche, antennes,
anus et pattes d'un rougeâlre obscur ; pubescence grise très-fine;
ponctuation fine, très-serrée à l'avant-corps, bien plus fine, serrée à
à l'abdomen; ligne lisse de la tête eiïacée, celle du corselet très-fine,
subcarénée ; tèle oblongue, de la longueur et de la largeur du cor-
selet ; celui-ci quadrangulaire, à angles très-arrondis et côtés sinués ;
élylies plus longues que lui, assez mates, subruguleuses, parfois
à peine rougeàlrcs à la suture ; abdomen presque mat, soyeux;
^ 7' segment assez profondément , largement échancré en triangle
Irès-oblus; échancrurc du 6'^ légère avec quelques poils noirs de
chaque côté. — L., 2 3/4 mill.
Sous les débris végétaux, surtout au bord des étangs salés ; dans
les détritus des inondations ; janvier, mars, juillet (n).
Ste-Gemme-sur-Loire [Gallois]', Charente-Inférieure, La Garde
[Dèrard); Bordeaux! Tonneins {A. Grommelle); Sos {Bauducr)',
Tarbes (Pojîdcné); Carcassonne {Gavon) ; Montpellier (Mof/e^);
Languedoc (Mo»'(7neO ; Lyon, Morgon, Provence (iîci/) ; Toulon!
Sl-Raphaél ! llyères ! Fréjus ! Var (liohcrl).
Aussi dans toute l'Europe méditerranéenne , la Barbarie et
Madère.
(<) On pourrait trouver dans notre zone raddltorranéenno la :
13". <irwc,a' Kraatz, AVi^., '\T.
Kxtrfmcrncnt voisine do nigrilula; un pou plus ddprim(?c, plus brillante aux
dlytrcs; pubcsccnco nioln» Hcrrdc ; ponctuation plus forte, bien moins seiT(^c sur lu
ICtc, un peu moins au corselet; celle-ci avec le fiont et une larpc liRno s'étcmlant
jusqu'au vertcx, IIhscs; IIruo du corselet plus larRo, plus brillante; ponctuation
des (^lytrcs plus fine, moir.s dense, non siibruRuleuse; tête plus iiarallclc; (^lytrea
plus lon(,'UC8i d" "* liCKHient slinplonicnt sinué au sommet; échaacruro du 6" trfcs-
IdRÎTC, avec quelque» poils noirs d.) chaque cOté. — L., 3 mill.
Triestc, Grico, Carauiaulc, l'crac méridionale.
— 39 —
Obs, Les élytres sont parfois d'un brun obscur; elles varient aussi de
longueur comme chez la plupart des espèces du genre.
li. pFopInqua* Ch. Bris., HaroldCol. Ileft.^ 1867, II, 116. — vîcina*
Ch. Bris., Ann. Soc. Eut. Fr., 1859, Bull., 233. — Rye, Eut. Annual, 1870,
83 et siin.— lccia* Tlioms., Sluiml. Col., IX, 180. — Mars., L'Abeille, 1871,
VIII, 332. — melanocepliala* 3sicq. Duv. Slapli.,p\. 17, fig. 85. — Steph.,
7//. Brit.,\, 274 (veresim). — ruficoUis* Woû., Tvans. Ent. Soc. London,
1871, 309 et sijn. [except, Kraatz).
Très-voisine deinclanocepliala; mais distincte par sa tête chagri-
née, peu brillante, sa forme plus robuste, plus large, plus convexe,
la ponctuation des côtés de la tête et du corselet, qui sont parallèles,
moitié plus fine et trois fois plus serrée, les élytres bien plus longues,
plus larges, peu brillantes, plus densément ponctuées, ainsi que
l'abdomen, dont la pubescence est plus serrée; c? 7^ segment
échaucré au sommet en large triangle ; 6^ entier. — L., 3-/i mill.
Sous les pierres, les mousses, les feuilles, les débris végétaux,
au pieddes arbres ; aussi dans les détritus des inondations ; champs,
dunes et marais ; toute l'année (ac).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe, l'Algérie, les Açores, Madère
et les Canaries.
Obs. 1. La longueur des élytres est variable; cependant elles ne sont
jamais aussi courtes que chez melanocephala; la taille est parfois double chez
certains exemplaires d'Algérie; mais la tête, visiblement chagrinée à une
forte loupe, rend l'espèce facile à distinguer des deux suivantes.
Obs. 2. Le Dolicaon metanocepltalus du Catalogue d'IUe-et-Vilaine {Mém.
Soc. Se, Ille-el-Vil,, 'J865, I, 55) ella Lilhocliaris rufiventris de M. Millet
{Fn. Invert, Maine-et-Loire, I, 13i) doivent se rapporter à cette espèce.
15. rafieollls* Kraatz, Nat,, 717. — melanocephala* Er., Gen,, 614
necsyn. — Thoms., .S'Aanrf. Col., 207 nec syn, — rubricollis Steph., ///.
Brit., V, 275 (forte).
Extrêmement \o\sm&ûe melanocephala; plus grande, plus ro-
buste, plus large, plus convexe ; ponctuation moitié plus serrée à la
tête et au corselet, plus fine, plus dense aux élytres et à l'abdomen,
celles-ci notablement plus longues; abdomen moins brillant, plus
pubescent; tète et corselet plus larges, plus carrés; élytres paral-
lèles; (^1" segment très-largement échancré en triangle obtus; 6«
ayant dans toute sa longueur une impression large mais faible, sub-
— /lO —
triangulaire, terminée au sommet par une fine échancrure. — L.,
3 3//i-/jmill.
Sous les feuilles mortes , les mousses, les débris végétaux, les
pierres, sur le gravier au bord des eaux douces et saumâtres ; aussi
dans les détritus des inondations ; toute l'année (ar).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe et le Caucase.
Ohs. La description que donne Erichson de la mclatiocepliala et les types
que j'ai vus de cet auteur, concordent avec la vraie ntficoUis, notamment
pour les différences sexuelles. Du reste, il est évident que, jusqu'à M. Kraatz,
les auteurs ont confondu avec la melanocephala, et sous son nom, les deux
types {ruficoUis et pvopinqua), si voisins de cette cspù-ce et également ré-
pandus. Slcphens cependant paraît l'avoir distinguée sous le nom de rubri-
collis; mais sa description est, comme d'ordinaire, si incomplète, qu'il est
impossible de se prononcer avant d'avoir étudié le type.
IC. melanocepbala Fabr., Eut. Sijst., I, II, 538. — Kraatz, Nat.,
718 et syn. {except. Marsbam et Krichson).
Ailée, allongée, parallèle, un peu étranglée au milieu, subdcprimée,
très-brillante sur la tète et le corselet, qui sont pileux, moins aux
élylres et à l'abdomen, qui sont finement pubescenls; noire; bouche,'
antennes, corselet, pourtour et suture des élylres, anus et pattes
d'un lestacé-rougeàlre vif; dernier article des palpes et milieu des
antennes obscurs; ponctuation forte, éparse sur la tôle, dont tout le
disque est presque lisse, à peine plus serrée sur les côtés du corselet,
dont la ligne médiane est large; plus serrée, un peu plus fine aux
élylres, subobsolèle à l'abdomen; lèle assez courte, subcarrée; cor-
selet un peu plus large, subcarré, à peine rétréci vers la base ; angles
Irès-oblus; élylres pas plus longues que lui, un peu élargies vers
le sommet ; ^^ 7" segment profondément échancré au sommet en
triangle aigu ; G"" avec une impression profonde, assez courte, pa-
rallèle, plissée, terminée par une fine échancrure. — L., 3 niill.
Sous les pierres des champs ; dans les détritus des inondations ;
toute l'année (ac).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi en Grandc-lîielagne, Germanie, Autriche, Italie, Corse,
Russie et Perse septentrionale.
Obs. (Miez les immatures de celle espèce cl des deux précédentes, les
élylres sont parfois rougcûtrcs , avec le milieu du disque plus ou moins en-
fumé, cl la iclc est parfois bruuc.
— 41 —
17. aveyronensis* Mathan, Ann. Soc. Ent. Fr., 1862, 2ii. — brevi-
pennis* Scriba, Ikrl. Ent. Zeit., 1868, 156. — bracliyptera Scriba, Harold,
Cat. Col., 620.— gracilis* Muls. Rey, Opusc. Eut,, 1870, XIV, 107. —
Mars., VAbcillc, 1871, VIII, 331 (1).
(PI. IV, fig. 9.) Faciès analogue au Scopmis rubidus ; voisine de
melanoccphala, plus petite, bien plus étroite, déprimée, subfili-
forme, plus brillante, moins pubescenle ; d'un roux lestacô; abdomen
brun, sauf l'anus; pattes testacées; antennes bien plus courtes,
pileuses ; ponctuation plus serrée, plus forte au corselet, dont la
ligne médiane est plus convexe; tète plus carrée en arrière; corselet
bien plus étroit, plus long, plus rétréci en arrière ; angles antérieurs
presque droits; élytres petites, d'un tiers plus courtes que lui,
finement scabreuses ; abdomen plus nettement ponctué ; c? 1" seg-
ment incisé au sommet en triangle aigu avec une petite carène
médiane à sa base. — L., 2 1/3-2 2/3 raill.
Sous les pierres profondément enfoncées dans les terrains hu-
mides; juin, octobre (tr).
Milhau {R. de Mathan) ; Lozère {Rey] ; Pyrénées-Orientales,
Port-Vendres, La Massane [de Saulcy] ; Hérault, Agde [Mayet] ;
Nîmes (Javet) ; Marseille !
PiEDERUS
Fabr., Stjst. Ent., 268. — Jacq. Duv., Gen. Stapli.t 48, pi. 18, fig. 90 (2).
Ptederotnofphug Gautier.
Corps allongé , convexe. Tête suborbiculaire, portée sur un très-
pelit cou. Yeux petits, à peine saillants. Labre transverse, sub-
(1) Ici se plaça l'esplce suivante :
17'. seminigra' Fairm., Ann. Soc. Ent. Fr., 18C0, 161.
Paraît distincte d'aveyronemis par son corps plus petit, plus grêle, sa couleur
plus foncée, la tête et les élytres obscures, le corselet moins rétréci en arrière, à
augles antérieurs plus arrondis, les élytres plus petites, plus courtes, et le Cf à T
segment largement échancré en triangle obtus, dépourvu de carène. — L., 2-2 1/2 mill.
Sous les pierres; l'hiver (r).
Algérie.
Obs. Les exemplaires de Nîmes, que M. Fairmaire (^ c.) rapporte à cet insecte,
sont des aveyronensis . J'ai vu aussi des exemplaires de S.irdalgne et de Syrie, mais
ne les ayant plus sous les yeux, je ne puis dire à laquelle des deux espèces ils se
rapportent. Les immatures sont colorés comme l'aceyronensis.
(21 On pourrait trouver dans notre zone méditerranéenne le nouveau genre ci-
dessous, qui se place après les Lithocharis et avant le genre exotique Gnathymenus :
SCOTONOMUS*.
(PI. IV, fig. iO.) Corps allongé, subparallcle, assez convexe, aptère. Tête en ovale
— 42 —
échaocré en arc. Mandibules aiguës, bidentées. Mâchoires à lobes
allongés, pileux. Palpes maxillaires allongés, 1" article très-court,
3« renflé, subégal au 2", à" très-court, large, obtus. Menton trans-
verse. Languette large, bilobée, à lobes arrondis. Paraglosses à peine
saillantes. Palpes labiaux assez larges, 2'- article double du 1",
3' petit, assez grêle. Antennes filiformes. Pattes allongées. Cuisses
fusiformes. Jambes pubescentes. Tarses à W article bilobé, les an-
térieurs à articles l-U légèrement dilatés, postérieurs graduellement
plus courts.
M. Thomson {SLmid. Col., II, 195) a fait connaître la larve du
P.riparius, et M. Candèze {Mcm. Soc. Se. Liège ^ 1861, 329,
pi. I, fig. 2) a décrit et figuré celle d'une espèce exotique, le
teinpcsiivus Er. Ces larves sont formées d'après le type de celles
des Staphylinus , c'est-à-dire qu'elles ont , comme celles-ci , une
tête subtrigone , l'insertion des antennes rapprochée, les mandi-
bules simples , les mâchoires grêles et bien séparées du menton.
Elles en diffèrent notamment par les ocelles, qui sont au nombre
tantôt de U [riparins), tantôt de 6 {icmpestivus), l'absence de lobe
aux mûchoires , etc.
Les PcBderus vivent surtout dans les lieux humides, au bord des
court ; front siibdéprira(*. Yeux latdraux, à peine visibles au microscope, réduits & 3
ou 3 facettes placées vers le \" quart antc^rlour do la tCto. Labre (flg. 10 a) court,
transverse, muni do i trbs-petlts denticulcs. Jlandibulcs (fipr. 10 h) tibs- robustes,
courtes, munies intérieurement do doux dents, la supérieure forte, l'inforleuro trfcs-
petitc. llûchoircs îi lobes membraneux, courts, l'interne cilié intériourenient. Palpes
maxillaires (flg. 10 c) assez allongés, îv X"' article court, trl-s-petit, 2' subsécuriforme,
assez long , 3" grand , oblong-ovalc, V gros, court, tronqué. Languette légèrement
échancréo. Palpes labiaux (lig. 40 (/) de 3 articles, 1"' court, amassez long, subpa-
rallble, 3o égal au 2" , subulé. Antennes robustes, submoniliformes, non coudées.
Ecusson trfcs-petit. Klytres trbs-courtes. Abdomen llnement niarginé, 7" segment
rétractlle. Pattes assez robustes ; jambes pubescentes ; tarses simples, de U articles
assez longs, les antérieurs (lig. 10 c) courts, dilatés en palette, h 4° article très-
petit, les postérieurs allongés, h 4 premiers articles graduellement plus courts. —
OTtÔTOç, obscurité; vôjxo(, démettre.
Ce genre remarquable so distinguo sans peine par l'absoneo d'yeux, son labro
finement dcntlculé, ses mandibules bidentées, la forme do ses tarses et surtout cello
des palpes maxillaires, dont lo A" article esl .saillant, très-large et tronqué, carac-
tère qui le ra])procbe plutôt des Dolicaon que des J.ilhocharis. Il a, du reste, tout
lo faciès des premiers comme aussi colul des Giiatlinmenus chiliens, dont il diflfère
h première vue par ses tarses simples,
La Hculo espèce connue n'a encore été trouvée qu'on Sardalgno et on Toscane ;
elle vit Isolée, au premier printeini)s, sous les pierres des endroits humides.
1. Hiiymondi'.
(Pi. IV.tig. 10.) TaiUo li'uno Lilhnfliaris inelanocpphald ; forme des Dolicaon;
testacé-rougeûtrc, brillant ; palpes, sommet des antennes, pattes et anus plus clairs ;
pubcsccnec formée de poils longs, assez rares, plus nombreux h l'abilomcn j iionc-
tuallon nette, peu serrée sur la télc et le corselet ; rare, sq'iamulcuse aux élytrcs ;
tinc, épurée k l'abdomen; tCto carrée ou arrlùru ; vertes ut front Unes; corselet
— 43 —
eaux courantes et stagnantes, sous les pierres, les détritus ; toutes
nos espèces indigènes sont remarquables par leur coloration bril-
lante, variée de bleu, de noir et de rougcâtre. Leur nombre et leur
répartition géographique sont analogues à ceux des Lithocharis.
A, Abdomen testacé; les deux derniers serments noirs.
a, Klytrcs presque d'un tiers plus courtes que le corselet, bribvement subtrian-
gulaires.
f Pattes tcsfacées ; genoux noirs Baudii.
■j-|- Pattes noires ; base des cuisses et hanches tostacées . . . lusitanicus.
b, Élytrcs seulement un peu plus courtes que le corselet ; sommet
extrême des genoux étroitement brun brevipennis.
c, Élytrcs do la longueur au moins du corselet oa plus longues
que lui.
■f Tête noire.
X Mandibules noirâtres.
* Taille grande.
• Corselet subtriangulairo, tronqué ; côtés subanguleux
prfes des angles antérieurs meridionalis.
•• Corselet subglobuleux ; côtés arrondis prbs des angles
antérieurs . • gregarius.
" Taille petite limnophilus.
XX îlandibules testacées.
* lÈlytres k ponctuation forte, serrée.
• Corselet subparallble, bien plus étroit que les élytres. longipennis.
•• Corselet subtriangulaire, tronqué, environ de la lar-
geur des élytres a son sommet. . ; riparius,
** Elytres h ponctuation grosse, trbs-éparsc caligatiis.
ff Tête d'un testacé-rougeâtre.
X Klytrcs bleuâtres : .... a ruficeps.
X X Elytres testacées B melanurus.
B. Abdomen entièrement noir, à reflet plus ou moins bleuâtre ou
bronzé obscur.
o. Abdomen bleu, à C^ segment densément ponctué .... asanguinicollis.
b. Abdomen noir bronzé obscur, h C« segment assez éparsement
ponctué S ruficollis.
1. Baudii* Fairm., Ann. Ent. Fr,, 1859, Bull,, 184. — liisilanicus*
Baudi, Berl. Ent, Zeil., 1857, 107 [ncc Aube). — venlricosus* Gautier,
Ann. Ent. Fr., 1862, 77 (1).
allongé, parallble, oblong; angles arrondis ; une ligue longitudinale lisse, carinnlée
à la base; élytres moitié plus courtes que lui, trbs-échancrées au sommet, élargies
de la base îi l'extrémité ; abdomen chagriné, plus large que celles-ci vers le som-
met; o' "" segment avec une incision assez large, trbs-profonde, parallèle sur les
bords, arrondie h la base. — L., 3 1/4 mill.
Toscane (Iiaudi}\ Sardaigne, Sassari (Raymond).
Ohs. J'ai conservé h ce rare insecte le nom qu'il porte dans les collections et qu'il
tient, je crois, de mon savant collègue et ami, M. 1". do Saulcy.
(1) On trouve, jusque près de nos frontières (Galice), une espèce voisine très-
remarquable :
1'. lusilanirus' Aube, Ann. Ent. Fr., <S42, 230 (nec Baudi).
Couleurs du caligatut, avec les mandibules noires ; voisin du Baudii, dont il a la
— 44 —
Taille et couleurs des grands gregarius; très-distinct par son
corps aptère, plus robuste, plus convexe, très-étranglé au milieu,
à pubescence rare ; têle plus grande ; antennes teslacées avec les
articles 5-10 bruns ; corselet plus forlement ponctué ; écusson
brunâtre, presque lisse; élylres très-couiles, sublriangulaires, à
ponclualion moitié plus fine, trois fois plus rare ; abdomen Irès-
dilaté, moitié plus large au milieu que les élylres à la base, à ponc-
tuation fine, très-éparse; pattes bien plus robustes; c? têle plus
grande , abdomen moins dilaté ; 7« segment à incision moins longue
que chez gregarius. — L., 9-10 mill.
Dans les vallées secondaires des hautes montagnes ; endroits
frais; août (tr).
Alpes Maritimes , sur la frontière française {Baudi, Ghiliani).
Aussi en Autriche, Styrie , Italie.
Obs. D'après une remarque de M. Baudi, ce bel insecte paraît rechercher
les Aphi$ qui abondent sur les Canluus et le Sambucus eburus.
2. brevipennis* Lac, Fn. Ent. Paris, I, /i30. — Er., Gen., 651. —
Kraatz, Nat., 727 et syn. — Baudi, BevL Ent. Zcit., 1857, 108.— Harold,
Cat. Col. 626 et syn.
Forme des précédents ; trois fois plus petit ; très-dislinct du
gregarius par sa taille plus petite, son corps aptère, grêle, allongé,
étranglé au milieu, plus déprimé, et ses élylres bien plus courtes ;
mandibules rousses; antennes plus fortes; tète et corselet bien plus
étroits, celui-ci bien plus allongé, régulièrement ovale; élylres d'un
tiers plus courtes, sublriangulaires, subdépriniées, moins brillantes,
plus pubescenles; abdomen moins parallèle, dilaté au milieu; pâlies
à genoux irès-étroitement d'un brun clair ; 7*^ segment chez le ^
plus brièvement incisé. — L., 6 l/'2 mill.
Sous les pierres, les détritus, les mousses humides, sur le
gravier au bord des eaux courantes; parfois dans les endroits secs;
régions froides ou sylvatiques; février, avril, août, septembre (n).
talUc et le corps dtrangld ; distinct par la forme pins parallble, la coloration, le
3' article des palpes noir, suuf la buse, le corselet inoina r(5tr(îci en avant,
IVcusson noir, les (?lyties moins trianKululres , a ponctniition plu» forte, moins
dparsc , l'abdomen subparallblo , 2k 7« segment un peu moins iuciscS chez lo Cf. —
L., 9-<0 mill.
Espajçnc, l'ortuRal.
06.S. Comme chez les cspbccs du genre h élytrcB métallianos, la couleur Mono do
cellcii-ci pabse souvent au vert cuivreux.
— 45 —
Toute la région Gallo-Rhénane , sauf les zones méridionale et
méditerranéenne.
Aussi en Germanie, Suisse, Autriche, Italie.
3. grcg-arius Scop., Ent. Carn., 102. — tittoralis Grav., Mict\, 61. —
Er. Gen,, 650 et sijn. — Kraatz, Nal., 726 et syn. — Harold , Cat. Col.,
627 ef syn. — Thoms., SkancI, Col., H, 196 cl syn. — riparUts Oiiv., EjU.,
III, li!i, L pi. 1, fig. 2. — CT cephalotes Mots., Bull. Mosc, ISiO, III, 86.—
Kraatz, Nat., 725. — Harold , Cat. Col., 626 et syn. — geniciilatus* Peyr.,
Ar.n. Ent. Fr., 1858, i30. — Moses* Saulcy, Ann. Enl.Fr., 186i, G5!i.—
Mars., L'Abeille, 1871, VIII, 3i2. — slrictus* Baudi, Berl. Ent. Zeit,,
1869, 394 (1).
Ailé OU subaptère, noir; élylres bleues; corselet, les h premiers
segments de l'abdomen et les pattes d'un leslacé-rougeâtre ; sommet
des cuisses assez largement noirâtre; antennes et palpes testacés;
articles 5 à 9 et sommet du 3' article des palpes enfumés ; ponctua-
lion assez fine sur la tête et le corselet, forte, assez dense aux éiytres,
fine, assez serrée à l'abdomen ; pubescence rare, longue ; tête sub-
orbiculaire, subarrondie postérieurement; corselet subglobuleux ou
oviforme, plus ou moins rétréci aux angles antérieurs et postérieurs,
mais toujours fortement; côtés non sinués; éiytres de la longueur
au moins du corselet ou un peu plus longues que lui, parallèles ou
subparallèles ; ^ tête bien plus grosse, plus large, un peu transverse ;
7' segment étroitement et profondément incisé au milieu. — L.,
7-8 mill.
Sur les plantes basses, le gravier, sous les feuilles, les détritus,
(1) On pourrait trouver dans notre zone méditerranéenne le :
3'. meridionalis' Mots., Kiaatz, in litt.— littoralis' var. Baudi , Berl. Ent. Zeit.,
1857, lOS.
Faciès des grands gregarius ; d'un tiers plus grand, plus robuste, à ponctuation
moitié plus forte sur l'avant-corps, moitié moins ssrrée aux éiytres et k J'abdomen ;
tète bien plus grande (d* Ç), fortement transverse, subcarrée en arrière ; corselet
plus grand, h. peine rétréci en avant des angles antérieurs, obliquement coupé du
sommet a la base, ce qui le rend subtriangulaire ; côtés sinués en dedans au milieu;
sommet tronqué pins carrément ; éiytres plus courtes, subparallèles; incision du 7*
segment chez le Cf moitié plus large, moins aiguë, d'un tiers plus courte. — L,,
S- 10 mill.
Dans les détritus des Inondations; février, avril, octobre (ae).
Espagne, Maroc, Algérie, Sicile, Italie, Autriche.
Obs. Cet insecte, qui se distingue faciienient des nombreuses variétés du grega-
rius, est bien celui que M. Baudi a décrit de Sardaigne {l. c.) comme une forme du
littoralis, et que M. Kraatz, par une note additionnelle, déclare être son meridio-
nalis et celui de Motschulsky {in litt.). Longtemps je l'ai pris pour le vrai cephalotes
et je l'ai envoyé sous ce nom k beaucoup d'entomologistes.
— 46 —
dans les endroits secs et humides ; plaines , bois et montagnes
jusqu'à 1,500 m. d'altitude; toute l'année (tc).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe, la Barbarie, Chypre , la Syrie,
l'Asie mineure et centrale, le Caucase, la Perse.
Obs. Les antennes et les palpes sont parfois presque tcstacés en entier,
le sommet des cuisses peut être à peine enfumé, surtout aux antérieures,
enfin les élytres sont plus ou moins parallèles suivant que les ailes sont à
moitié ou entièrement développées ; mais toutes ces variations offrent des
degrés intermédiaires. De môme, le corselet est plus ou moins globuleux, et
chez les o" il parait plus dilaté en avant , étant en rapport avec la grosseur
de la tête ; mais là encore on observe tous les passages avec une identité
parfaite des caractères sexuels. C'est à ces modifications inconstantes d'une
espèce très-largement répandue, et par conséquent toujours douée d'une
grande variabilité, qu'il faut rapprocher les formes décrites par les auteurs
sous les noms de cephalotes, geniculatus, Moscs et slrictus. Ericbson, qui
avait ces variétés sous les yeux , déclare formellement qu'elles ne peuvent
être séparées du type, et, ici encore, je crois à la rectitude de vue de cet
auteur, le plus consciencieux qui ait illustré la science.
4. riparius Linn., Fn, Suce, n° 8i6. — Latr,, Hist. Crust. Ins., IX,
8^5, pi. 79, fig. 8. — Er., Gcn,, 653 cl syn. {cxcept, gregarius Scop. et
confuiis Zelt.). — Kraatz, Nat., 727 et sijn, {except. gregarius Scop.). —
longicoUis* Gautier, Anii. Eut. Fr., 1861, 393 (1).
Taille du gregarius ; bien plus étroit, plus parallèle ; Irès-distiucl
{\) On pourrait trouver dans nos Alpes françaises le :
4'. ruficeps' Baudi, Stud. Ent., I, 138. — Kraatz, Nat., 730.
Voisin du riparius, paraît distinct par sa tôtc d'un testacd-rougeâtrc comme le
corselet, le sommet des palpes et des cuisses IdRèrcmcnt obscur, la ponctuation des
élytres plus dcartéc, surtout le long de la suture et le sommet, oii elle est rare,
l'abdomen U ponctuation plus serrée ; d'inconnu. — L.,7mill.
Une seule 9 recueillie prbs de Turiu, dans une inondation du Pô (coll. Baudi).
Cet insecte offre une race intéressante :
p. melanurun' Arogona, De quib. Cul., 1830, <3, — Er., Gen., 933. — Krnatï,
Nat., 730 et syn.
Entièrement testacd, sauf le sommet des palpes et des genoux, et les antennes du
milieu jusqu'au sommet Idgorement cnlumés, avec les deux derniers segments de
l'abdomen noirs ; çf inconnu. — L , 7 mlU.
Pldmont, dans une inonduUon du Tessln ÇGené); Tyrol; Sicile; ? Sardaigno.
Obs. Il ne m'est pas ddmontrd que ces deux formes différent spdcltiqucnicnt du
riparius; pour cela 11 faudrait voir d'autres exemplaires d* et 9 du tyi)e ruficeps que
celui que M. Uaudl possède et qui est en partie mutild ; je dois dire cependant que
tous les melinurus que j'ai exanilnd» (peut-Ctre une douzaine) étaient trfcs-constants
dans leur coloration ; mais ce caractbro est d'ordliiuiro si variable et le ruf^ccpH
ueuible si bien indiquer les passages, que la dinicultd reste entière ; nous espdrous
que Us cututuologistu:* italluns dlrlgeiuut leurs recbcrclics eu vue de la résoudre.
— 47 —
par ses mandibules testacées, la lôte, le corselet et les élylres bien
plus étroits, plus allongés, les antennes noires, h 3 premiers articles
et hase du W lestacés, le mésoslernum roux ; lôte de la largeur des
élytres environ ; côtés du corselet coupés obliquement, non arrondis ;
ponctuation des élytres un peu plus serrée ; sommet des cuisses et
base des jambes noirâtres ; c? incision du 7' segment plus large,
bien plus courte. — L., 7 1/2 mill.
Sous les débris végétaux , dans les mousses humides au bord
des eaux , surtout dans les marais ; parfois dans les détritus des
inondations et les agarics; plaines et montagnes jusqu'à 1,000 m,
d'altitude; février à novembre (ar).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe , le Caucase , l'Asie centrale et
l'Amour,
Obs. M. le baron Gautier des Cottes a prétendu {Bull. Soc. Enl. Suisse,
1866, II, 114 et 161) que son longicotlis était synonyme du ruficeps Baudi;
mais cette assertion n'est pas plus exacte que la majorité de celles dont ce
collecteur a émaillé ses opuscules. Avant tout, M. Gautier eût dû s'aperce-
voir que son insecte avait la tête uoire, et que le département de Seine-et-
Marne, où il dit en avoir pris les premiers exemplaires, ne convient pas à
l'habitat du ruficeps. En outre, avant d'affirmer celte synonymie, a-t-il
étudié l'unique exemplaire du ruficeps que M. Baudi m'a confié depuis
longtemps ? Ces quelques mots sont ma première et ma dernière réponse
aux argumentations de M. Gautier. Après l'affaire du Pœderomorphus, le
silence est d'or ; d'ailleurs, M. Gautier ayant cédé sa collection et déclarant
que sa vue ne lui permet plus de s'occuper d'entomologie, il serait malséant
de perpétuer avec lui des discussions qu'il ne pourrait résoudre qu'avec les
insectes et les yeux de ses collègues.
5. ealîgatus* Er., Gen., 652. — Kraatz, Nat., 729 et syn. — Jacq.
Duv., Staph., pi. 18, fig. 90. — Harold, Cal. Col., 626 et syn.
Forme allongée, parallèle, du r«)oa?'iM5 ; presque moitié plus petit;
tête encore moins large ; corselet plus arrondi antérieurement ;
écusson noir ; élytres à ponctuation plus grosse, moitié plus éparse,
celle de l'abdomen plus fine, plus rare; pattes noires; base des
cuisses, hanches et Irochanters seuls testacés. — L., 6 mill.
Sous les pierres, les mousses humides au bord des eaux , les
débris végétaux ; dans les détritus des inondations ; février à
octobre (a.r).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi en Grande-Bretagne , Germanie , Suisse , Italie , Espagne ,
Corse, Barbarie et Caucase.
— 48 —
6. liinnopliîluft* En, Cen., C53. — Kraatz, Nat., 729 et njn. —
Baudi, Berl.Ent. Zeil., 1857, 108. — mimitus* Gautier, Ann. Eut. Fr.,
1862, 76.
Faciès et couleurs du caligatus ; encore plus petit; Irès-dislinct
par ses mandibules noires, le 3^ article des palpes noirâtre, le milieu
des jambes brun, le corselet plus arrondi en avant, plus rétréci en
arrière; ponctuation des élytres moitié plus fine et plus dense; c?
7« segment à incision assez large, peu profonde. — L., 5 1/2-6 1/2
mill.
Sur le gravier, au bord des rivières, surtout dans les régions
montagneuses ; février à septembre (r).
Hesse (Scriba); Strasbourg (Wenckcr); Genève (Heer) ; Sien,
au bord du Rhône {Bugnion); Suze! La Leysse à Chambéry !
Lyon {Reij); Gironde, Grignols {Cabarrus); Landes {Pervis);
T a.rhes (Pandellé) ; Ariège, Ussat (w. Brwc/c) ; Perpignan [Fair-
maire).
Aussi en Germanie, Suisse, Autriche, Piémont.
Obs. Le limnophUus, cité par M. Ciievrolat {Petit. Plouv. Eut,, 1871,
136) comme pris à Sl-inorenl-le-Vieil , près Nantes, n'est autre que le
caligatus. Celui du Catalogue Godron (p. 59), cité des Vosges {Puton), est
peut-être mal nommé. — Enfui, M. Fairmaire [Fn. Fr., I, 571) indique
l'espèce comme de Paris [Aube), mais je doute fort de cet habitat.
7. fu§cîpc8 Curt., Ent. Brît., III, 108. — Harold, Cat. Col., 627 et
syn. — longipcnnii* Er., Gen., 651 et syn. — Kraatz, Nat., 728 et syn. —
Baudi, Bcvl. Ent. Zeit., 1857, 108. — Tiioms., Skand. Col.. II, 196; IX,
181. — œstuatis* Er., Gen,, 655. — corsicus* Gautier, Ami, Ent. Fr.,
1861, 393 {miner).
Taille moyenne et couleurs des petits riparins ; très-distinct par
sa tôle et son corselet moitié plus étroits, les élytres d'un tiers plus
larges que ceux-ci; antennes plus grêles, plus longues; corselet
subparallèle, non trapézoïdal ; écusson noir ; élytres plus longues,
moins parallèles, à ponctuation moitié plus serrée et plus fine;
genoux bruns, à peine enfumés aux pattes antérieures ; jambes et
tarses souvent bruns, surtout à la base; ^ 1" segment à incision
large, peu profonde. — L., G 1/2-7 mill.
Au pied des arbres, sur le gravier, dans les débris végétaux;
endroits secs et bumidos ; dans les détritus des inondations; par-
fois au vol, le soir; plaines et montagnes jusqu'à 1,000 m. d'alti-
tude ; février à octobre (c).
Toute la région Gallo-Rhénane.
— 49 —
Aussi dans le reste de l'Europe , la Circa-Médilerranée , le
Caucase , la Perse , l'Asie centrale et Java.
Obs. \. Cet insecte a un habitat très-étendu et est sujet, par cela même,
ù se modifier notablement. I-e corsicus Gaut. est constitué par de très-pelits
exemplaires foncés qu'on prend souvent en Corse avec le type. Du reste, la
couleur des pattes, comme chez beaucoup de Pœderus, est très-variable, et
on rencontre tous les passages entre les jambes et les tarses foncés et ceux
dont la base seule est obscure; Vœstuans d'Erichson se rapporte à la dernière
forme. On trouve, du reste, l'une et l'autre dans les mêmes régions, quoique
les pattes claires soient plus fréquentes dans le sud et les pattes foncées dans
le nord.
8. ruficollis Er., Gen., 662.
Taille moyenne du ripariiis; très-distinct à première vue des
précédents par son corps entièrement d'un noir plus ou moins
bleuâtre ou bronzé obscur, rarement tout noir, avec le corselet
rouge et les élytres bleues ; les deux premiers articles des palpes et
des antennes d'un teslacé plus ou moins obscur; ailé, assez brillant,-
à pubescence grisâtre assez serrée, surtout à l'abdomen ; ponctua-
tion assez forte, peu serrée à la tête, fine, assez dense au corselet,
assez forte, serrée aux élytres, fine à l'abdomen ; tête suborbicu-
laire ; corselet ovale-oblong, convexe ; écussou noir, élytres un peu
plus longues que le corselet; abdomen subparallèle; ^ 1^ segment
à incision assez large, peu profonde. — L., 8-10 mill.
a. Taille plus gragde ; ponctuation du corselet plus visible, celle
des élytres généralement plus serrée, celle de l'abdomen plus dense,
serrée et fine sur le G-^ segment, qui est entièrement bleu ; antennes
visiblement plus longues que la tête et le corselet, à articles un peu
plus allongés. — L., 9-10 mill.
sanguinicoUis Steph., III. BriU, V, 231. — *Mots., Bull. Mosc, 1860,
II, 559. — longicornis* Aube, Ann. Eut. Fr., 1850, 319. — Fairm., Fn.
Fr., I, 571. — Kraatz, Nal., 730. — ruficollis var. b. c. *Baudi, Berl. Ent,
Zeit., 4857, 109. — carbonarius* Gautier, Ann. Ent. Fr., 1861, 39/i. —
hœmatoderus Harold , Cat, Col., 627. — corallifer* Mill. in litt. — nigri-
thorax Desbr. in litt.
3. Taille plus petite ; ponctuation du corselet moins nette, celle
des élytres moins serrée, celle de l'abdomen moins serrée, plus
forte, surtout au 6» segment, qui est noir, le reste de l'abdomen
étant d'un bronzé obscur; antennes à peine plus longues que la tête
et le corselet, à articles plus courts. -— L., 8-9 mill.
4
— 50 —
r uficol lis Fabr., Gen. Ins. Mani., Mil; 5;;ef. /»s., I, 339. — Guérin,
le, IWgn. Anirn,, pi. 9, fig. 5. — Kraalz, Nal., 731 el syn. {e x cep t. Enchson) .
— thoracicus Fourc, Ent. Par., I, 170. — gemcllus* Kraatz , Nul., 731 ef
syn, — ruficollis var. a* Baudi, Rcrl. Eut. Zeit., 1857, 109. — algiricus*
Mots., Bull. Mosc, 1858, II, 635. — albipilis Solsky, Hor. Soc. Ent. Ross.,
1871, VIII, 163 {veresim.).
Sur le gravier , la vase , au bord des eaux courantes et stag-
nantes, jusqu'à 1,000 m. d'altitude ; avril à novembre (ar).
Se divise en deux races inséparables au point de vue spécifique :
La première [x sanguinicoUis) paraissant plus commune dans
le centre, le midi et les montagnes.
Ahr (Fuss); Àix-la-Chapelle (Foerster); Aube, Troyes (Gamier),
Verrières {Polie Deviennes) : Loire-Inférieure, St-Florent-le-Vieil
(Chevrolat) ; La Charité-sur-Loire {Deshrochers des Loges); Yichy !
Seyssel {Aube) ; Savoie et Dauphiné 1 Lyon {Rey) ; Hautes- Alpes !
Sos (Bauduer); Landes {Perris); Nîmes! Carcassonne (Ma6i7i!e) ;
Pyrénées-Orientales, Sahorre , Le Vernet {Pe\jron).
Aussi en Germanie , Suisse , Italie , Sicile , Espagne , Portugal ,
Caucase.
La seconde ((i ru/lcoiiis) répandue par toute la région Gallo-
Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe, l'Algérie, la Russie, le Caucase
et ? l'Asie centrale.
Obs. 1. Le corselet est parfois obscur, presque noirûtrc.
Obs. 2. D'après la description, le /'. nlbipilis Solsky (/. c.) de Samarkand,
dans l'Asie centrale, paraît n'être qu'une variété du ruficollis Fabr.
Obs. 3. Erichson {l. c) signale l'espèce en Perse ; M. Kraalz l'indique de
Morée; mais je ne sais à laquelle des deux formes leurs exemplaires se rap-
portent.
DOLICAON
Castcln., Elud. Entom., 1835, I, 119. — Jacq. Duv., Gen. Staph., 42,
pi. IG , fig. 80.
i4<lefobiifm Nordm.
Corps assez large, subdéprimé. Tôle ovale, portée sur un cou
très-courl. Yeux petits , un peu saillants. Labre très-court, transverse,
bilobé, bidenlé. Mandibules fortes, algues, bidenlécs. M;lchoires à
lobes allongés, pileux. Palpes maxillaires comme chez les Pccdcrus.
— 51 —
Menton transverse. Languette fortement bilobée, à lobes divergents,
subobtus. Paraglosses saillantes. Palpes labiaux assez courts, à 2»
article plus long que le 1", plus épais. S'' petit, subulé. Antennes
filiformes. Pattes robustes; cuisses antérieures dentées , épaissies.
Tarses antérieurs dilatés , postérieurs grêles , graduellement plus
courts, le dernier bien plus court que les autres réunis.
Ces insectes, assez joliment colorés, ont les mœurs des La-
throbium; ils sont peu nombreux et habitent les régions chaudes
de chaque côté de la Méditerranée , ainsi que Madère et les
Canaries. Quelques espèces seulement se trouvent dans l'Asie
centrale et méridionale , dans l'Afrique du sud et en Australie.
1. bi^utf^ulus* Lac, Fn. Ent. Paris, I, i25. — Er., Gen., 578, —
Kraatz, Nat., 093 et syn. — Jacq. Duv., /. c. — Baudi, Berl. Ent. Zeii..
1869, 390. —venustus* Peyron, Ann.Soc. Ent. Fr., 1858, Zi28 (nec Baudi).
— Tru</uiî* Saulcy, Ann. Soc. Ent. Fr., 186i, 6A5. — gracilis Redt., Fn.
Austr., éd. 3, 228 {nec Grav.). ^
Taille et forme voisine du Cryptobium rjlaberrimum, plus paral-
lèle, subconvexe; noir, brillant; mandibules brunes; palpes, an-
tennes, une grande tache arrondie en arrière au sommet de chaque
élytre et pattes d'un roux testacé ; pubescence pileuse, rare ; ponc-
tuation peu serrée, plus forte sur la tête, plus fine au corselet et
aux élytres, fine à l'abdomen ; tête en ovale court, lisse au milieu ;
corselet allongé, large, quadrangulaire, parallèle; une ligne médiane
lisse assez large; élytres à peine plus longues et plus larges que lui;
anus souvent plus ou moins rougeàtre ; cT 7" segment profondément
incisé en dessous, 6° obsolètement impressionné au sommet. — L.,
6 mil!.
Sous les pierres , les feuilles mortes , surtout au bord des
étangs (r).
Dûsseldorf (v. Hagens) ; Ahweiler {Fuss); Haguenau {Billot);
? Colmar (Kampmann) ; Languedoc , Provence (Rey) ; Aigues-
Mortesl Béziers {Marquet) ; Montpellier! Narbonne (v. Bruck).
Aussi dans la Germanie , l'Autriche , la Circa-Méditerranée , le
Caucase , les bords de la mer Caspienne et la Perse méridionale.
Obs. l. Comme l'a très-bien remarqué M. Baudi {l. c), cet insecte est
variable de taille, de ponctuation et surtout de couleur. Chez certains
exemplaires, en effet, l'anus est tantôt noir, tantôt plus ou moins rou-
geàtre, et la tache des élytres remonte plus ou moins vers la base, parfois
— 52 ^
jusqu'aux trois quarts, comme je l'ai observé chez un exemplaire d'Als^érie
qui ressemble ainsi à Vlnrmorrlious ; en même temps, la forme est souvent
plus étroite, la tête paraissant un peu plus longue ; quelquefois les élylres
sont plus courtes; mais ces dilléreuces offrent tous les passages et se rappor-
tent sans aucun doute à une seule et même espèce. En France et en Espagne,
la forme la plus robuste, à abdomen noir, paraît se rencontrer exclusivement ;
en Algérie, on la trouve avec les exemplaires ù anus rougeûtre. Nous verrons,
du reste, chez les Lathrobium, des variations de couleur semblables chez les
espèces les plus uniformes.
Obs. 2. Lacordaire (/. c.) et, d'après lui, M. Fairmaire {Fn. Fr., I, 5i8),
donnent à tort cet insecte comme des environs de Paris ; il ne s'y trouve pas.
Obs. 3. La même Faune Française (/. c.) inscrit parmi nos espèces indi-
gènes un second DoUcaon, Villy riens Er. {Gen., 577), avec cette mention :
France méridionale, et, à son exemple, le Catalogue Grenier l'enregistre
comme français (p. 23). Mais j'omets ù dessein cette espèce, convaincu que
l'habitat en est erroné. La mention de M. Fairmaire lui vient de M. Cl. Rey,
qui possède l'insecte dans ses cartons sans note plus précise de localité. Or,
toutes les collections que j'ai vues, tous les catalogues qui m'ont été adres-
sés (publiés ou manuscrits) de notre région méditerranéenne, la seule qui
puisse posséder Vitly riens, manquent absolument de cet insecte. J'ajoute
qu'il ne se rencontre même pas dans notre voisinage fauniquc, puisqu'à
l'orient on ne le voit que jusqu'en Sicile et dans les Provinces Iliyriennes,
et au sud, en Algérie. L'Espagne, l'Italie continentale, la Corse et la Sar-
daigne en sont également privées.
LATHROBIUM
Gravenh., Monogr. Micr.. 128. — Jacq. Duv., Gen. Slaph., h!\, li5, pi, 17,
fig. 83, Si.
Glyptotneru» Milll. — TypMoblun» Kr. — €eii<*'Ocneniiii Joseph.
Corps assez large , subdéprimé. Tôle subcarrée ou ovalaire ; cou
Irès-court , assez large. Labre Iransverse , Irès-bilobé. Yeux petits,
parfois réduits à une cornée stigmaliforme. Mandibules aiguës,
fortement dentées. Mâchoires h lobes assez longs , pileux. Palpes
maxillaires peu allongés, 3" article un peu plus long que le 2% un
peu renllé, U* petit, subulé. Menton transverse. Languette comme
dans les Aclicnium. Paraglosscs ù peine saillantes. Palpes labiaux
allongés; '2« article un peu plus lon^', plus épais que le 1", y» long,
acuminé. Antennes filiformes. Pattes ciliées; cuisses dilatées, les
aiitf'rienres unidcnléos; jambes comprimées-carénées au sommet,
tronquées obliquement; tarses simples , les antérieurs trés-dilalés,
— 55 —
postérieurs à 2« article plus long que le 1", 5« plus court que les
autres réunis.
La larve aveugle d'une espèce { cavicola) a été décrite et en partie
figurée par M. Kraatz {Berl. Eut. Zeit., 1859, 310, pi. U, fig. U
a-d) :
Forme voisine des larves de Xan^/io/mMs ; tôte et corselet cornés,
jaunâtres, brillants, peu pubescents ; abdomen plus clair, coriace;
tète fortement rétrécie en arrière, bien plus large, plus longue que
le corselet, munie en avant de Ix denticules; antennes allongées,
de Ix articles, 1'=' très-petit, 2"= et 3<^ subégaux, h" plus court, le 3«
offrant un petit article supplémentaire; mandibules très-fines et
aiguës ; mâchoires grêles, cylindriques, formées de 3 lobes articulés,
sur lesquels s'insèrent des palpes maxillaires de 3 articles subégaux;
menton trapézoïdal; languette saillante en avant, très-sinuée de
chaque côté; palpes labiaux de 2 articles, 1" presque double du
2"=; segment prolhoracique très-retréci en avant, subanguleux la-
téralement, à peine impressionné sur les côtés; méso et métalhorax
un peu plus étroits; segments abdominaux graduellement rétrécis,
offrant chacun en dessus k fortes soies en série transverse ; pseudo-
pode anal étroit, cylindrique, subétranglé au milieu ; styles grêles,
biarticulés ; pattes très-grêles, celles du métathorax plus longues
que l'abdomen ; cuisses et jambes sétuleuses en dedans ; onglet
tarsal long, aciculaire, presque droit. — L,, 11 mill.
Les mœurs de cette larve sont les mêmes que celles de l'insecte
parfait.
Les Lathrobium sont des insectes de forme assez variable, vi-
vant surtout dans les endroits humides, sous les débris végétaux,
les pieri'es, etc. II est impossible d'en séparer les Glypiomerits
de Millier, qui ne s'en distinguent, en réalité, que par l'absence
d'yeux; or, nous l'avons déjà démontré et nous en donnerons par
la suite de nouvelles preuves, ce caractère n'est aucunement gé-
nérique. M. Kraatz y ajoute la forme des tarses, dont le 2e article
serait presque double du premier ; mais cette forme est incon-
stante dans le genre , et chez les L. sjoadiceum et angusticolle^
par exemple, qui rentrent dans deux groupes voisins, le 2' article
est presque aussi long que chez les Glyptomerus et forme la tran-
sition naturelle, comme les petits yeux du spadiceum indiquent
très-bien le passage vers le cavicola.
Le nombre des Lathrobium à la surface du globe est égal à
celui des Lithocharis ; ils sont répandus surtout en Europe, en
Asie et dans l'Amérique du nord.
— 54 —
A. Corselet à ponctuation plus ou moins serrée de cliaque côté de la ligne lisse
médiane.
a. Tête carrée, oblongue ou subparallble.
t Élytres h ponctuation plus ou moins serrée, non en séries.
X Tête plus étroite que le corselet, trbs-courte; élytres noires.
* Élytres bien plus courtes que le corselet punctatum.
** Élytres bien plus longues que le corselet luteipes.
XX Tête pas plus étroite que le corselet.
* Taille grande ou moyenne.
• Pattes entièrement d'un testacé-rongeâtre.
— Taille grande.
0 Corps assez large ; tête grande, subcarrée.
0 Élytres plus longues que le corselet; Cf 7« seg-
ment bicristulé en dessous.
■!• Tête à ponctuation forte, serrée en dessous;
CT 70 segment tris-échancré au sommet . . elongaium.
<•<» Têtek ponctuation fine, rare en dessous;
Cf 7" segment à peine sinué au sommet . . geminum.
*♦<. Tête à ponctuation moins serrée ; cT 6°
segment bifovéolé, subbisinué au sommet. . boréale.
00 Élytres plus courtes que le corselet ; cf 7°
segment dépourvu en dessous de crêtes ciliées, castaneipcnne .
00 Corps étroit, allongé ; tête petite , oblongue. . fulvipetme.
= Taille moyenne.
° Tête et élytres fortement , densément ponctuées, rufipenne.
°o Tête à ponctuation peu serrée, celle des élytres
rare, obsolète ; . . . . lœvipeiine.
'• Pattes brunes en partie.
— Corselet noir de poix, subdéprimé, presque plus
large que la tête suturale.
= Corselet noir, cylindrique, un peu plus étroit que
la tête filiforme.
" Taille petite on trbs-petite.
• Élytres testacées en entier ou brunes seulement h la
base.
— Corps subconvexe ; élytres testacées dilutum.
=s Corps très-déprimé; élytres plus on moins brunes
à la base dividuum.
" Élytres brunes ou noires, parfois plus claires au
sommet ; lonijulwn,
tf Élytres ponctuées en séries assez régulières.
X Taille très-petlto Inbile.
XX Taille grande multipitnctttm.
b. Tête orblculairo; ponctuation des élytres non en séries,
f Élytres rouges, avec la base noire.
X Tête h ponctuation serrée anriuxlalum.
XX Tête U ponctuation éparse .sciitclkirc.
-j-f Elytres uolrcs, parfois tachetées do tostacé au sommet.
X Tête ÎX ponctuation serrée nuadratum.
X X Tête à ponctuation éparse . . , airipalpc.
c. Tête courte ovlforme ou triangulaire; antennes ordinaires;
de» yeux.
f Corps noir fovulum.
f-}- Corps testacé ou ferrugineux.
X Taille aiRO!! petite; ponctuation éparse sur latCtc et le
corselet pallidum.
— 53 —
XX Taille grande ; ponctuation serrde sur la tête et le
corselet spadiceum.
d. Tête courte, subtriangulaire; pas d'yeux.
f Taille trfcs-grande a cavicola.
■J-f Taille moyenne • . . , B apenninum.
e. Tête courte, oviforme ou triangulaire; antennes tris-longues;
des yeux.
f Élytrts rougeâtres ou testacées avec la base pins foncée.
X Tête et corselet ferrugineux ou rougeâtres . ; . . . birolor.
X X Tête et corselet trfcs-noirs anrjiisticolle.
ff Élytres unicolores; corps d'un brun de poix picipes,
B. Corselet avec deux séries de points seulement de chaque côté
de la ligne médiane ; élytres ponctuées en lignes; segments G et
7 de l'abdomen rougeâtres.
a. Elytres plus longues que le corselet ; tête plus étroite. . : lusitanicum.
b. Elytres plus courtes que le corselet; celui-ci pas plus large
que la tête . ; Manueli.
aroupe 1 (LATHROBIUM GEN.)
1. punctatum Fourc. , Ent. Par., l, 168. — brunnipes Fabr., Ent.
Sijst., I, 2, 537. — Er,, Gen., 589 et S7jn. — Kraatz, ISat., 672 et SJ/n. —
Thoms., Skand. Col., II, 198; IX, 182.
Subaptère, assez convexe, noir, brillant; abdomen assez mat;
bouche, antennes et pattes testacées; pubescence pileuse, rare à
Tavant-corps, très-dense à l'abdomen ; ponctuation forte^ assez rare
sur la tète et le corselet, bien moins profonde, plus dense aux
élytres, très-fine, Irès-seirée à l'abdomen; tête courte, oblongue;
corselet aussi large que les élytres à leur base , oblong ; côtés
parallèles; angles très-arrondis; ligne médiane lisse, large; élytres
d'un quart plus courtes, dilatées vers le sommet, subdéprimées;
£? 7"= segment à impression très-profonde jusqu'à la base, échancrée
jusqu'au milieu eu triangle large, profond ; celle du 6' profonde, en
triangle, à échancrure large, légère; 5« et U^ à peine impression-
nés ; $ 7" segment échancré de chaque côté , prolongé au milieu
en angle aigu. — L., 9 mill.
Sous les pierres , les mousses au pied des arbres , les feuilles
mortes, les débris végétaux des bois humides et des marais;
parfois dans les détritus des inondations ; plaines et montagnes
jusqu'à 1,000"° d'altitude ; toute l'année (a.c).
La Haye, Rotterdam, Leyde [Snellen v. Voll.) ; Utrecht (Six)\
Groningue {de Gavere); Breda {Heylaerts) ; Louvain, Diest, Ter-
vueren, Gelrode {Tennstedt) ; Yerviers (Chapuis); Lille, Esquermes
{fxthierry) ; Abbeville {Marcotte) ; Provinces Rhénanes {Bach) ;
~ 56 —
Uesse {Scriba] ; Alsace (Wenche)') ; Metz {de Saulcy); Dionze ,
Nancy {Mathieu);- Bàle, Aigle, Genève, Pomy ;Ucer,\ Dijon, Rou-
vray {Rouget) ; Aube, St-André, Villechétif {Le Grand] ; Calvados,
Falaise, forêt de Gerisy, Troani! Ille-et-Vilaine {de La Godelinais];
Angers {Gallois); Lyon, Bresse {Rey) ; Bordeaux [Laporle) ;
Hautes-Pyrénées {Pandellé).
Aussi dans l'Europe septentrionale et intermédiaire jusqu'en
Italie et au lac Baïcal.
Obs. M. Tennstedt, dans son Catalogue des Staphyliniens de Belgique
{Ann. Soc. Eut. Belg., 1862, VI, 65-66), indique, pour les /.. ùruimipes,
elongalu7n et fulvipenne, un certain nombre de variétés fondées sur lii
longueur et la coloration des élytrcs; mais il est facile de reconnaître qu'il
confond les variétés avec les espèces et qu'il n'a pas distingué les vrais
caractères de celles-ci, notamment pour le gcminum et le castancipenne.
3. luteipes*.
Forme d'elotigatum ; con\ems âe punctatum ; ailé; tiès-dislincl
du premier par la lêle d'un quart plus étroite que le corselet et la
forme du 7' segment, et du second par sa ponctuation îjIus fine,
plus serrée sur les côtés et en arrière de la tête, bien plus dense
au corselet, moins profonde aux élytres, bien plus serrée à l'ab-
domen ; lêle plus petite , plus courte , à côtés très-parallèles ;
corselet plus étroit; élytres plus convexes, d'un quart plus longues
que le corselet, à suture et sommet étroitement d'un brun obscur ;
d* inconnu; $ 7*^ segment échancré de chaque côté, prolongé au
milieu en triangle très-arrondi au sommet. — L., 8 mill.
Dans les détritus des inondations ; novembre.
Breda {Ilcylaeris).
Aussi en Ecosse et Piémont.
Obs. Je n'ai vu que irois exemplaires Ç de cet insecte qui a le faciès
des variétés à élytres concolores de Vctongaium, mais appartient an groupe
du puiictatuvi par la forme du 7" segment. Sans doute l'espèce est répandue
daus une grande partie de l'Europe.
3. clonfçalum Linn., Sysl. Nat., I, 2, 685. —• Guérin , le. Ih'^gn.
Aiiim. Ins., pi. 9, (ig. i, a. — Er. , Coi., 589. — Hochii., Bull. AJosc.,
1851, m, liO. — Kraatz, Nat., 672 et syn. — Thoms., Slumd. Col., Il,
198; IX, 182.
Ailé; plus étroit, plus cylindrique que punctalnm; élylres rouges
saut le premier tiers antérieur ; tétc de la largeur du corselet, à
côtés Irès-parallèlos; ponclualion forte, serrée sur les côtés et en
— 57 --
deFSons do rrlleri , pins l'orlp . inoiiis dcnso nu roisi'lol , ninins
piolonde , dense aux elylres , fine , gei ree à rabdonien ; élylres d'un
liers plus larges et d'un quart plus longues que le corselet, sub-
convexes; c? 7' segment avec une impression médiane large, pro-
fonde , relevée de chaque côté en crête ciliée de soies noires ,
courtes , et échancrée au sommet en triangle aigu , profond ; 6« à
impression peu profonde, assez large, celle du 5"^ obsolète; 9
7» segment sinué de chaque côté, tronqué oblusément au sommet.
— L., 8-9 mill.
Élytres parfois concolores, d'un noir de poix vers le sommet.
Sur la vase aux bord des eaux, dans les détritus des inondations,
surtout dans les régions froides, tempérées et montagneuses jusqu'à
1,300" d'altitude ; mars , juin , juillet , novembre (ac).
Toute la régiou Gallo-Rhénane, sauf les zones méditerranéennes .
Aussi dans le reste de l'Europe septentrionale et intermédiaire.
Obs. Je ne suis pas bien fixé sur l'extension géographique de cette
espèce confondue en général avec les suivantes; toutefois elle paraît
manquer à la faune méditerranéenne, où elle est remplacée par le geminum.
h. geinînuïn Kraatz, Nat., 673. — 6ico/or* Heer, Fn. Helv., 1, 240
et syn. [nec Er.). — elongatum var. En, Goi,, 590. — Fairm., Fn. Fv.,
I, 551. — boréale Redt., Fn. Aiistr., éd. 3, 225 {nec Hochh.). — ^pallidi-
penne Hochh., /. c, lili {forte) (1).
Extrêmement voisin CC elongatum, dont il ne diffère réellement
que par sa tête plus large , moins parallèle, plus carrée en arrière,
(<) Une espbce trts-voisine, qui paraît habiter notre région alpestre, est le :
4". 'boréale Hochli., Bull. Mosc, 4S5I, III, 40 ; 1862, III , 71. — Thoms., Skand.
Col., II, <98 ; IX, i82. — elongatum Gyll., 1ns. Suec, II, 363. — Sahlb., Ins. Fenn.,
1, 337. — Zett., Fn. Lapp., I, 81 ; Ins. Lapp., 67. — Heer, Fn. Helv., I, 239. —
Stepli., m. Bril., V, 267 (nec Linn.).
Ordinairement plus court et plus étroit qa' elongatum ; tête un peu plus arrondie
sur les côtés, à ponctuation moins serrée ; corselet un peu plus rétréci en arrière, à
ponctuation plus grosse, moitié plus forte que celle de la tête, tandis qu'elle est
seulement un peu plus forte chez Velonfjatum; élytres un peu plus courtes; an-
tennes vers le sommet et pattes un peu plus claires ; cf O" segment avec deux fos-
settes parallèles, séparées par un intervalle convexe, subhisinué au sommet ; segments
précédents ohsolètement impressionnés au milieu , ie A" avec deux carènes aiguè's,
saillantes, sur la partie basilaire. — L., 7 ^;2-8 1^2 mill.
Laponie, Scandinavie, Grande-Bretagne, Suisse.
Obs. La description ci-dessus est donnée d'après Hochhuth ; en présence des
caractères sexuels si remarquables qu'elle énonce, il me paraît impossible d'admettre
la réunion qu'on a proposée des geminum et torea7e; je dois dire toutefois que Je
n'ai pu voir le second en nature. Tous les boréale de nos Catalogues g^llo-rhénans
sont des geminum.
~ 58 —
à ponclnalion éparse en dessus sur le disque et surtout rare et fine
en dessous; (^ 7' segment à in)pression plus courte, moins large, à
peine sinuée au sommet, souvent lisse au milieu ; segments 6 et 5,
ainsi que les précédents, à impressions plus nettes, lisses au milieu.
— L., 8-9 mill.
Élytres parfois rougeâtres-testacées, avec Técusson enfumé; tête
et corselet parfois d'un noir de poix (immature).
Sur le gravier, la vase au bord des eaux, sous les pieiTes, les
feuilles mortes ; parfois dans les détritus des inondations ; plaines
et montagnes jusqu'aux neiges; toute l'année (ac).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le i^este de l'Europe.
Oùs. 1. Les exemplaires immatures paraissent plus déprimés avec les
élyties moins ponctuées ; mais leurs caractères sexuels ne permettent pas
de les confondre avec les espèces suivantes. — Je n'ai pas observé d'exem-
plaires à élytres aussi nettement concoiores que chez Velongatiim.
Obs. 2. Erichson et M. Fairmaire (/. c.) ont évidemment connu cette
espèce, qu'ils rattachaient à Velongatwn, et qui cependant paraît distincte
par les caractères du cS*. — C'est peut-être, d'après la description, le palli-
dipenne Hochh. {/. c), d'Arménie.
5. eastanelpcnne Kolen., Met. Ent., III, 22. — lineatocolle* Scriba,
Stett. Ent. Zeit., 1859, Uili.
(PI. IV, fig. 11.) Faciès et couleurs du geminum; distinct par sa
tête plus large, presque plus large que le corselet, les élytres plus
courtes que celui-ci, à ponctuation plus rare que chez gcmiiuan;
c? 7" et 6*^ segments chacun avec une impression longitudinale ob-
solète, celle du 7= avec un très-léger sillon médian, à peine sinuée
au sommet. — L., 7 1/2 - 8 l/'2 mill.
Sous les pierres, les détritus au bord des étangs ; juillet (tr).
Hcsse, Seligenstadt (Scriba) ; Metz {de Saulcy); Limoges!
Aussi en Germanie, Suisse, Anatolie et Caucase.
Obs. 1. Je ne connais de cet insecte que deux exemplaires français, l'un
que M. F. de Saulcy m'a envoyé, l'autre que j'iii pris ù Limoges; il est
l)roi)ablc que l'espèce est assez répandue.
Obs, 2. Les cnxtdHfipeiinc que j'ai reçus du Caucase et de Trébizondc
sont identiques au type de M. Scriba.
6. fiilvipcnnc Crav., Mon., lO/i. — Er., Gen., 590 cl syn. — Kraalz,
Pfut., Qlli Cl ayn. — Thoms., Shaiul. Col., II , 198; IX, 182. — Ilarold ,
— 59 —
Cm. Col., 6i0 cl sj/n. — alpestre* llecr, Fn. llclr., I, ^:iO. — Lrtzneri*
Geib., Berl. Eut. ZeiU, 4 869, 257. — Mars., U Abeille, 1871, VllI, 310.
Ailé, subaplère ou aptère ; bien plus étroit et allongé que les
précédents ; élylres très-étroitement , moins nettement noires à la
base ; tête et corselet plus étroits, plus longs ; abdomen à ponctua-
tion plus visible, serrée ; H* 7« et 6* segments obsolèlement impres-
sionnés au milieu ; 7« échancré au sommet en triangle large, assez
profond, obtus ; Ç 1" segment brièvement arrondi. — L., 7 -8 mill.
Sous les pierres, sur le gravier, les plantes basses, au bord des
eaux douces et saumâtres ; dans les détritus des inondations ;
plaines et montagnes jusqu'à 2,300 m, d'altitude; toute l'année (c).
Toute la région Gallo-Rhénane, sauf les zones méditerranéennes.
Aussi dans l'Europe septentrionale et intermédiaire, jusqu'en
Italie et sur les bords du Baïcal et de l'Amour.
Obs. On trouve mêlés les uns aux autres, dans les plaines et les mon-
tagnes, des exemplaires à ailes plus ou moins développées ou nulles; ces
derniers ont souvent les élytres un peu élargies vers le sommet, d'un roux
obscur et à ponctuation un peu plus forte, moins dense; mais on observe
tous les passages entre ces divers états. V alpestre, dont M. Heerabien
voulu m'envoyer un type, correspond à la forme subaptère de l'espèce.
7. rufipenne* Gyll., Im. Suec, II, 505. — Er., Gen., 591 et syn. —
Kraatz, Nat., 675 et syn. — Thoms., Skatid. Col., II, 199; IX, 182.
Faciès et couleurs d'clongaUim ; trois fois plus petit; pubes-
cence plus longue , plus rare à l'abdomen qui est plus brillant ;
remarquable par sa ponctuation forte , serrée sur toute la tête
qu'elle rend un peu mate, assez dense sur le corselet qui a une
ligne lisse assez large, assez éparse et fine, presque en lignes, aux
élytres, plus visible, moins dense à l'abdomen que chez fulvîpennc ;
tète subcarrée, à côtés parallèles; antennes courtes, à article 3' à
peine plus long que le 2% les i-lO subarrondis; élytres d'un quart
plus longues et plus larges que le corselet qui a la largeur de la
tète; cf T et 6° segments très-légèrement impressionnés, 7" légère-
ment échancré en triangle au sommet. — L., 6 1/3 mill.
Sous les feuilles sèches , sur la vase au bord des rivières ,
marais et tourbières ; plaines et vallées des montagnes ; février à
avril (tr).
Louvain [Tennstedt) \ Aix-la-Chapelle (Foerster); Crefeld
{Mink) ; Boppard {Bach) ; Ahr (Fiiss) ; Hesse, Ortenberg (Scriba) ;
Alsace , bords du Rhin , Neuland {Leprieur) ; Metz '{Géhin) ;
— 60 —
Nancy (MaZ/n'eul ; Troyes, Yillechétif (Garnier); Aigle (77cer);
Pampigny de Guutard); Cossonay, au bord de la Venoge {Dumiir).
Aussi en Scandinavie, Grande-Bretagne, Germanie, Suisse,
Autriche.
Obs. Le rufipenne cité par Tennstedt {Cat., p. 66) n'est que le fulvî-
penne; son dentatum se rapporte seul à la présente espèce. L. Dufour
{Act. Soc. Linn. Bordeaux, 1851, XVII, 321} donne à tort ce rufipenne
des Pyrénées ; il ne s'y trouve pas.
8. lœvîpenne* Heer, Fn. Helv., I, 240. — Kraatz, Nat., 675 et syn.
Taille et forme du rufipejmc ; couleurs du fulvipenne , avec
les élylres d'un teslacé rougeàlre vif, à peine enfumées vers
l'écusson ; très-distinct du ritfipcnnc par son corps plus étroit ,
sa tête carrée, plus courte, plus large, brillante, éparsemenl
ponctuée sur tout le disque , les antennes à 3'^ article bien plus
long que le 2% les suivants moniliformes, le corselet plus large,
les élytres pas plus longues, à peine plus larges que lui, sub-
déprimées, à ponctuation rare, obsolète , l'abdomen encore moins
mat et moins ponctué; cr 6' et 7'= segments avec une large im-
pression médiane assez profonde , 6" légèrement échancré au
sommet, 1" très-largement échancré au milieu et de chaque côté
en triangles sinueux , l'impression relevée latéralement en pli
Irès-saillant, oblique, cilié de noir, terminé par une saillie den-
liforme; ç 7« segment arrondi. —L., 6 1/3 mill.
Sous les pierres, au bord des rivières ; février à avril (tr).
Ahr {FusSj ; Jura, Aigle (Ilccr) ; Jorat-sur-Lausanne, au bord
du Flon (Bugnion).
Aussi en Gci'manie et Suisse.
Oùs. Le livvipcnne de mon Énuméralion des Insectes de Savoie ( Bull.
Soc. Linn. Norm. , 1865, IX, 299) se rapporte à un immature du
geminnm ; ceux des Calaloçiucs Scriba (Zclin.Ber, Oberli, Ces. Nat.,
18G3, 65), Wencker (p. 31) et Godron (p. 58) au fulvipenne.
9. 8u<nralc* Wenck., Cat. Col. Alsace, 1866, 127. — Mars., L'Abeille,
1867, IV, LI. — *xantliomcruvi Kraatz, Nat,, C81 (vercsim.).
Très-voisin des filiforme à élytres longues; plus grand, plus
large, plus brillant, subdéprime comme fovulitm ; noiv; bouche,
antennes, pattes, écusson, un liseré étroit sur la suture et le sommet
des élylres, d'un teslacé rougeàlre ; milieu des cuisses, surtout des
— 61 —
postérieures, enfumé ; corselet et élylres noir de poix; disque de la
tèle plus densémenl ponclué; 3= article des antennes un peu plus
long que le 2» ; corselet presque plus large que la tête, non cylin-
drique, à angles bien moins arrondis; ponctuation plus fine, plus
serrée; intervalle lisse plus large; élytres d'un quart plus larges et
plus longues que le corselet, à ponctuation moitié plus forte et plus
serrée que chez filiforme; 9 7* segment arrondi au sommet. —
L., 6 mill.
Sous les débris végétaux, dans les marécages ; mars (tr).
Strasbourg ( Trenc/.;erj ; Calvados, Hérouville, auboi'd du canal!
Obs. Comme Wenclier , je n'ai vu qu'un exemplaire 9 de ceUe
espèce. D'après la description, le xanthomerum Kraatz (/. c), d'Italie, ne
paraît en diflérer que par les jambes postérieures noirâtres et les antérieures
brunâtres ; il est probable que l'examen du type conduira à la réunion des
deux espèces.
10. filiforme Grav., Mon., 13i. — Er., Gen., 601 et syn, — Kraalz,
Nat., 681 et syii. — Tlioms., Skancl. Col., II, 201; IX, IM. — impres-
swm* Heer, Fn. Hdv,, I, 580.
Subaplère ou aptère; parallèle, convexe; noir brillant ; pattes d'un
noir de poix; bouche et antennes ferrugineuses; palpes et tarses
plus clairs; pubescence pileuse, rare à l'avant-corps, longue, dense à
l'abdomen; ponctuation assez forte, assez dense, égale à l'avant-
corps, rare, presque aussi forte aux élytres; fine, très-serrée à
l'abdomen ; tète courte, subcarrée; corselet cylindrique, à peine
plus étroit que celle-ci , un peu plus étroit que les élytres , très-
parallèle , à angles très-arrondis; ligne lisse assez étroite; élytres
ordinairement plus courtes que lui, parfois aussi longues; c? 7^ et
&^ segments étroitement impressionnés, 7* finement incisé en triangle
aigu, 9 arrondi. — L., 6 mill.
Sur la vase, sous les débris végétaux , les mousses inondées,
les bois pourris , les écorces au pied des vieux arbres , dans les
bois et marais ; souvent dans les détritus des inondations ; toute
l'année (ag).
Amsterdam {Kinker) ; Breda (Heylaerts) ; Bruxelles, Louvain ,
Gelrode, Brabant {Tennstedt) ; Lille (Lethierry) ; Provinces Rhé-
nanes {Bach); Hesse {Scriba) ; Alsace (Wendter); Lorraine {Ma-
thieu) ; Metz {de Saulcy) ; Aube , Villechétif {Le Grand) ; Bar-sur-
Seine {Garnier); Calvados, Caen, Bures, Troarn, Plainville,
Longues! Ste-Gemmc-sur-Loire (Gaiiots) ; Dijon, Rouvray {Ron-
get) ; Genève , Valais {Heer).
— 62 —
Aussi dans le reste de l'Europe septentrionale et intermédiaire
jusqu'en Italie.
Obs. Comme chez la plupart des espèces du genre, les ailes sont plus ou
moins atrophiées, et, par suite, la longueuret la largeur des élytres sont varia-
bles; de même, les individus aptères paraissent de beaucoup les plus communs.
Il va sans dire que les divisions du genre, fondées par certains auteurs sur
ces dimensions d'élytres, sont absolument erronées.
H. dilutum* En, Gen., 602. — Kraatz , Nat., 684 et syn. — Ç mau-
rianensc* Fauv., Bull. Soc. Linn. Norm,, 1865, IX, 300. — Mars., L'Abeille,
1871, VIII, 315.
Faciès du pallidum; très-dislincl par sa foroie très-étroite, al-
longée, sa têle non oviforme, à côtes parallèles, et son abdomen non
mat; rougeâtre obscur, brillant; bouche, antennes, pattes, bord du
6' segment abdominal et anus teslacés; pubescence pileuse h l'avant-
corps, longue, peu serrée à l'abdomen ; ponctuation de la têle et du
corselet trois fois plus serrée, plus fine que chez pallidum, celle des
élytres plus forte, celle de l'abdomen trois fois moins serrée, plus
forte; tête assez allongée ; antennes moniliformes; corselet cylin-
drique, très-long, un peu plus étroit que la tôle; angles arrondis;
élytres un peu plus longues et plus larges que le corselet, parfois
plus courtes ; ci* 7= et 6" segments .'i peine impressionnés, 7*= échan-
cré au sommet en large triangle assez aigu. — L., û 1/2 niill.
Entièrement d'un rougeâtre teslacé (immature).
Sous les débris végétaux , dans les détritus des inondations ,
au bord des rivières ; régions sylvatiques et montagneuses de
1,500 à 2,300 m. d'altitude; avril, août (tr),
Grefeld (v. Bruch) ; bords du Rhin, Dûsseldorf, Homberg
(Bach) ; forêt de Haguenau près Surbourg (Wcncher) ; Chamonix
(C/i. Brisout de Barneville) ; St-Jean-de-Mauricnne , au bord de
l'Arc !
Aussi en Germanie, Suisse, Piémont, Autriche.
Obs. Le mauriancnsc représente la forme ailée, à élytres longues, de celle
espèce ; le diluium d'Erichson et Kraatz la forme aplère, à élytres courtes.
12. dlviduum* Er., Gcn,, 601, — Fairm., Fii. Fr., I, 55i. — palli-
dipcnnc* Slierl., Mitth. Scliw. Ges., 1867, II, 219. — Mars., L'Abeille,
1869-70, VII, 94.
Très-distiocl par sa petite taille et sa forme déprimée, rappelant
— 63 —
les A rhénium ; brun de poix brillant; abdomen mat, noirâtre , à
piibcscenoe fine, pruineuse ; bouche et antennes ferrugineuses;
élylres, sauf l'extrême base, anus et tarses lestacés; ponctuation
assez fine, peu serrée à Pavant-corps, très-fine, obsolète, en lignes
effacées aux élytres, exlrômemenl fine et dense à l'abdomen ; tête
allongée, à côtés subparallèles; antennes longues, fines; corselet
un peu plus élroil, subparallèle ; côtés sinués en dedans; angles peu
arrondis ; élytres presque moitié plus larges, d'un quart plus longues
que lui, planes; abdomen étroit , parallèle; c? 7"= segment incisé
très-profondément en triangle aigu ; 6"= nettement impressionné,
l'impression obtusémeut dentée de chaque côté au sommet, avec
une carinule apicale médiane assez forte. — L., U~h i.'2 miU,
Tête, corselet, élytres et pattes d'un teslacé-rougeâtre (immature).
Hyères (v. Bruck) ; Marseille ! Languedoc (Rey).
Aussi en Corse, Sardaigne, Algérie, Chypre, Crète et Russie
méridionale.
Obs. Les dents et carinule du 6* segment sont sujettes à s'oblitérer plus
ou moins.
13. lon^uluni Grav., Micr., 153. — Er., Gen., 602 et syn. — Kraatz,
Nat., 681 et syn. — Thoms., Skand. Col., II, 201; IX, 184. — Harold,
Cat, Col., 611 et syn, — longipenne* Fairm., Fn. Fr., I, 555. — Kraatz,
Nat., 682.
La plus petite de nos espèces; filiforme, convexe; d'un noir de
poix brillant ; anus brun; bouche, antennes et pattes testacées ;
pubescence pileuse à l'avant-corps , fine, assez longue à l'abdomen ;
ponctuation assez forte, peu serrée sur la tête et le corselet, assez
en lignes sur ce dernier, éparse, subobsolète aux élytres, dense, fine
à l'abdomen ; tête oblongue , subparallèle ; corselet à peine plus
étroit, cylindrique, parallèle; élytres un peu plus larges, ordinaire-
ment plus courtes, parfois plus longues que lui , parfois rougeâtres
vers le sommet de la suture ; abdomen un peu élargi avant le som-
met; (? 7^ segment obsolètement sillonné au milieu, légèrement
bisinué au sommet. — L., 3 1/2 - i l//i mill.
Sous les pierres , les débris végétaux , les feuilles mortes , les
écorces, les fagots, les mousses, le terreau, au pied des arbres ;
dans les bois et prairies ; sous les détritus des inondations ;
parfois avec les fourmis ; plaines et montagnes jusqu'à la région
subalpine ; toute l'année (ag).
Presque toute la région Gallo-Rhénane : La Haye, Rotterdam ,
Amsterdam ; Belgiqu« ; Lille , Lambersai't ; Provinces Rhénanes ;
— 64 —
Hesse : Alsace ; Lorraine ; Paris , Bondy : Rouen ; Calvados ;
Ille-et-Yilaine ; Anjou ; Aube ; Yonne , Dijon ; Yesoul : Jura ;
vallée du Léman ; Savoie ; Gap ; Lyonnais ; Bugey ; Gap ; Hautes-
Pyrénées.
Aussi dans toute l'Europe septentrionale et intermédiaire ,
jusqu'en Italie et au Caucase.
Obs. La forme ailée, à longues et larges élytres, est représentée par le
longjpetine ; la forme aptère, à élytres courtes, par le longulum.
Grou.pe 2.
ih. labile* Er., Gen., 59i. — Fairm., Fn. Fr., I, 557. — Kraatz,
Nat., 687. — Fuss, Berl. Eut. Zcit., 1862, i28.
Faciès d'un petit Lepiaciniis ; plus allongé, encore plus grêle que
longulum; très-distinct par sa tête bien plus étroite, très-longue,
plus densément ponctuée, son corselet moitié plus étroit, tiès-
densément ponctué , à la ligne lisse très-nette , large , limitée de
chaque côté par une ligne très-égale de petits points très-serrés ;
angles très-arrondis; élytres marquées chacune de 5 ou G séries de
petits points très-serrés, obsolètes vers le sommet, qui est plus ou
inoins nettement bordé de testacé ou de rougeàlre remontant parfois
sur la suture ; ponctuation de l'abdomen moins serrée ; pattes brunes;
genoux plus clairs; tarses teslacés; (f 7"= segment échancré au soin-
rael en triangle aigu. — L., o 'Sjli mill.
Sous les pierres au bord des rivières , dans les détritus des
inondations ; avril, novembre (r).
Bords de l'Ahr (Fuss) ; St-Florcntin , au bord de l'Armançon
(de La Brûlerie) ; Morgon , Provence , Ilyères (Rcy) ; St-Raphael
[Raymond) ; Tonneins (A. Grouvelle) ; Cévennes ! Hautes-Pyré-
nées (Pandellé).
Aussi en Italie , Sicile , Sardaigne , Crète , Algérie , Espagne ,
Portugal , Madère.
Oùs. Chez les exemplaires de Sardaigne, types d'Erichson, le sommet des
élytres est trèsncltemcut et plus largement marginù de testacé.
15. intilii|iuneÉiiiii Grav., Micr., 52. — Er., Gen., 591 et sijii. —
Kntalz, Nat., (iHi cl syn. — lliiroid. Cal. Col., 611 rt ni/ii. — tcstuceum
Oliv., Enl., III, li!i, 5, |)l. 1, li^. G. — strialoixtiictiitiim* Kiesw., Sictl,
lùnl. Zeil., 1800, 220; Ann. Eut. Fr., 1851, A22. — «Mois,, UuU. Mosc,
— 65 —
1858, II, 6âC. — (tifferens HaroUl, /. c, 610. — Ç pi/renaïcum* Fairm.,
I\Ial. Cat. Gren., 1863, 34. — Mars., UAbeille, 1871, VIII, 312.
(Pi. IV, fig. 12.) Plus petit, plus étroit, plus cylindrique que
fulvipomc ; très-distinct de toutes nos espèces par sa ponctuation
forte, assez serrée sur la tête, grosse, assez dense sur le corselet,
qui a une ligne lisse; très-grosse, en lignes régulières, subobliques,
au moins à la base, sur les élytres, plus confuse au sommet; fine,
peu serrée à l'abdomen ; ailé ; noir , brillant ; antennes, pattes an-
térieures, élytres et anus rougeâtres, celles-ci à base brune; palpes
et les autres pattes lestacées ; tète oblongue, courte, lisse sur le
disque ; corselet à peine plus étroit que la tête ; angles très-arrondis;
élytres à peine plus longues, un peu plus larges que lui ; (^ 7'= seg-
ment sillonné, avec une large et profonde échancrure en triangle au
sommet ; 6' largement fovéolé, la base de la fossette étant relevée
en deux tubercules denliformes. — L., 6-61/2 mill.
Passe au brun foncé ou rougeàtre avec l'écusson seul enfumé ;
parfois au rougeàtre avec l'abdomen plus ou moins brun, sauf le
sommet; plus rarement teslacé en entier (immature).
Sur le gravier , sous les pierres , les mousses , les débris végé-
taux , les feuilles mortes ; endroits secs et humides des plaines et
montagnes jusqu'à 1,300 m. d'altitude ; toute l'année (c).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe, en Algérie et à Madère.
Obs. Cet insecte est très-variable pour la couleur et les dimensions des
élytres, qui tantôt sont raccourcies, tantôt paraissent plus déprimées chez
les individus immatures ; mais l'examen d'exemplaires de provenances
diverses fait voir tous les passages possibles et justifie absolument la réunion
des formes décrites par Jîotschulsky et MM. de Kiesenwetter et Fairmaire
sous des noms spéciaux.
Groupe 3.
16. angnstatum* Lac, Fn. Ent. Paris, I, U2à. — Er., Gen., 596. —
Kraatz, Nat., 678 et syn. — Rye, Ent. Annual , 1870, 82 (1),
(PI. IV, fig. 13.) Taille et couleurs du rufipenne ; très-distinct par
ses antennes grêles, très-longues, sa tête très-petite, arrondie, son
(1) On trouvera peut-être chez nous le :
^G•. scutellare' Nordm., Symb., 143. — Er., Gen., 596. — Kraatz, Nat., 677 et
syn. — gracile' Solsky, Hor. Soc. Ent. Ross., 1866, IV, 82 (nec Hampe). — Mars.,
L'Abeille, V, 278. — Solskyi Stein, Cat. Col. Eur., 18C8, 33.
■ Faciès du Dolicaon biyutlulus; très-distinct i'a7igustatum par sa tête plus courte,
5'
— 66 —
corselet d'un tiers plus large, à angles très-arrondis, les antérieurs
subobliquement coupés, les élytres plus courtes, l'abdomen mat,
subsoyeux; ponctuation tout autn;, fine, très-serrée sur la tôle, dont
le disque est étroitement lisse, forte, dense, subégale au corselet
et aux élytres, exlrèinemenl serrée, obsolète à l'abdomen; c? 7«
segment à peine sillonné longitudinalement , à peine écliancré en
arc au sommet. — L., 5 2/3-6 mill.
Sur la vase , sous les mousses humides , surtout au bord des
eaux vives ; mars à août (r).
Paris (Awté); Calvados, Longues! Morlaix ( Hejn'é ) ; Aube,
Villechétif {Le Grand); Alsace, Thann { Umh a ng ); Limoges
{Bleuse) ; Savoie , Le Bourget ! Lyon , Morgon , Néris (Rcy) ; Gi-
ronde , Grignols (Cabarrus) ; Landes (Perris) ; Hautes-Pyrénées
{Pandellé) ; Pyrénées-Orientales !
Aussi en Grande-Bretagne et Autriche.
17. quadratuni Paylv., Mon. Stapli., 29. — Er., Gen., 595 et syn.
— Kraalz, Nat., 678 et s?/ii.— Tlioms., Sliand. Col., II, 200; IX, 183. —
terminatum Grav. , Min',, 55. — Kraalz, /. c, 679 et syn. — Tlioms, /. c.
— ■punctulalum* Lee, Smiths. Mise. Coll., 1863, VI, Zi2. — nigrum* Lee,
/. c. — *poslicuvi Muls. Rey, Ann. Soc. Linn. Lyon, 1861, VIII, 128 [vcre-
sim.) (1).
Assez large, subdéprimé aux élytres; noir , brillant; abdomen
mat, soyeux, à ponctuation elfacée; antennes, 3° article des palpes
plus large, moins arrondie en arrière, n'offrant que quelques points sur le front et
le disque, le corselet encore plus large, à angles antérieurs moins arrondis, les
élytres plus courtes, rouges seulement U partir du milieu, un peu moins densément
ponctuées. — L., 5 3/4 mill.
Au bord des petites rivibrcs.
Autriche, Russie, Géorgie.
Obs. Le scutellare cité par M. Leprieur (Bull. Soc. Ilist. Nat. Colmar, ISC5, 55)
est un an'jiistatum,
(1) On n'a pas encore signalé chez nous le :
17', atripalpe' Scriba, Stelt. Eut. Zeit., 4859, 415. — Rye, Ent. Annual , 1872,
60 et syn.
Distinct seulement do quadratum par sa tête plus étroite, moins arrondie en
arrière, n'offrant que quelques points sur le front et sur le disque, niCme eu dedans
des yeux ; ponctuation du corselet un peu moins serrée; élytres a peine plus larges,
pas plus longues que le corselet, h, tache apicale obscure ; cf caractbres sexuels
identiques. — L., C <;3 mill.
Grande-Bretagne, Germanie.
Obs. Cet Insecte est extrêmement voisin des petits fyuaiîraium îi pattes obscures ;
mais n'en ayant vu qu'un exemplaire d", je n'ai pas osé l'y réunir, d'autant que la
ponctuation do la tête, assez caractéristique dans le genre, no m'a pas otïcrt de
variation vraiment analogue chez les nombreux quadratum que j'ai examinés.
Ttut-ôtre l'espbce est au quadratum co que le scutellare est à Vanguslalum.
— 67 —
et pattes d'un brun de poix; base des palpes, 1" article des antennes
on partie et tarses testacés ; ponctuation assez fine et serrée sur la
tète, sauf le disque ; assez forte, assez serrée sur le corselet, sauf les
côlcs où elle est fine ; peu profonde, peu serrée, transversalement
subaciculée aux élytres ; tête arrondie, impressionnée de chaque
côté au bord des yeux; corselet large, oblong; angles arrondis;
ligne médiane très-étroite ; élytres bien plus larges, plus longues
que lui, offrant vers l'angle apical externe une petite tache testacée
plus ou moins nette, parfois nulle; ,^ 7° segment en dessous incisé
en petit triangle aigu; 5« et 6" avec une impression longitudinale
étroite, peu profonde; ç 7' en dessus saillant en triangle aigu, à
côtés subsinués. — L., 5 1/2-6 3/4 mill.
Le premier article des antennes, les pattes et l'anus sont parfois
testacés, les élytres brunes , les antennes rougeàtres.
Sur la vase, sous les pierres, les mousses humides, les feuilles
mortes, le terreau, les débris végétaux, dans les bois, prairies et
marais; souvent sous les détritus des inondations ; toute l'année (ac).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe, sur les bords du Baïcal et dans
l'Amérique du Nord.
Ohs. \, Cet insecle est un des meilleurs exemples qu'on puisse fournir
en faveur de l'étude des aires de dispersion pour la critique des espèces
douteuses. En effet, quoique deux auteurs consciencieux, Gyllenhall et
Erichson, aient considéré d'abord le terminatum comme une simple variété
du quadrnium, nos modernes, MM. Kraatz et Thomson, ont rejeté cette
opinion et érigé le terminatum en espèce. Or, rien n'est plus faux qu'une
telle manière de voir, et, outre que les deux formes se trouvent ensemble,
aucun des caractères prétendus distinctifs par ces naturalistes n'est constant
et saisissable. Ainsi, la tache apicale des élytres existe ou manque aussi
bien chez une forme que chez l'autre (M. Thomson l'indique, du reste, le
premier); ainsi encore, la couleur foncée des pattes se trouve chez des
exemplaires à élytres tachetées et inversement; la ponctuation plus ou moins
serrée de la tête, plus ou moins forte des élytres, présente toutes les varia-
tions possibles et sans concordance aucune avec la couleur des pattes ou des
élytres; enfin, les sinus du 6' segment dorsal chez les Ç sont aussi plus ou
moins profonds. J'ai sous les yeux des séries d'exemplaires de diverses pro-
venances, depuis la Corse jusqu'au lac Baïkal , qui offrent toutes les modi-
fications à des degrés différents. Mais l'argument décisif est celui-ci : l'espèce
est aussi commune dans l'Amérique du Nord que chez nous, et y répète les
mêmes variations d'élytres concolores ou tachetées, de pattes brunes ou
testacées, etc. [nigrum, punciutalum Lee). Comment douter après cela de
son unité spécifique, si l'on réfléchit surtout que ce Lathrobium est le seul
d'Europe qui se retrouve aux États-Unis?
Obs. 2. On ne voit pas, d'après la description, en quoi le posticum Muls.
— 68 —
et Rey, des environs de Lyon, diffère des variétés à élytres testacées du
quadratum,
Gro-ape 4t.
18. fovuluin Stepli., IIL Brii,, V, 270. — punctatum Zelt., Fn. Lapp.,
I, 8i. — Er., Gen., 600 cl sijn. — Kraalz, Nat,, 679 et syii. — Tlionis.,
Skand. Col., II, 199; IX, 183. — Harolil, Cat. Col., 611 et stjii. (/lec Fourc).
— Zetterstedti Rye, Ent. Annual, 1872, 25.
Plus déprimé que les précédents; taille et faciès des petits qua-
drahim; parallèle, noir, brillant; abdomen mat, subsoyeux ; bouche,
antennes et pâlies d'un brun sale; ponctuation assez forte, cparse
sur la tête, à peine plus serrée au corselet, peu serrée, peu profonde
aux élylres, obsolète, extrêmement dense à Tabdomen; tôle ovi-
forme, courte; corselet d'un quart plus large, quadrangulaire ; ligne
médiane large ; angles obtus ; élytres un peu plus larges, pas plus
longues que lui, trcs-échancrces ; un très-fin liseré roux au sommet;
cT 7* segment finement sillonné en dessous, légèrement échancré en
triangle au sommet. — L., 6-61/3 mill.
Comme le précédent (ar).
Presque toute la l'égion Gallo-Rhénane : Breda ; Louvain ; Loos
près Lille ; Provinces Rhénanes ; Hesse ; Alsace ; Lorraine ; Aube ;
Sens ; Rouen ; Calvados ! lUe-et-Vilaine ; Angers ; Limoges ;
Dijon ; Lyonnais ; Bordeaux ; Marseille.
Aussi dans le reste de l'Europe.
19. pallidum Nordm., Stjmb,, 142. — Er., Gen., 601.— Kraatz, Nat.,
68'6ctsij>i. — ïhoms., Skand. Col., II, 199. — Jansoni* Crclch, Proc.
Ent. Soc. Lond., 1866, hlii. — Mars., L'Abeille, VI, 119. — Rye, Ent.
Annual, 1867, 49.
Plus petit, bien plus étroit, plus déprimé que fovulwn; roux de poix
ou testacé-rougeûtre ; abdomen plus foncé, plus mat, plus soyeux;
bouche, antennes, pattes et anus d'un testacé-rougeàlre ; ponctuation
générale plus fine; pubesccnce courte ; antennes plus courtes ; tète
presque triangulaire ; corselet plus étroit, de la largeur des élytres,
ii angles bien plus arrondis; celles-ci plus courtes que lui ; c? 7'^ seg-
ment en dessous dans sa moitié postérieure , avec un sillon étroit
très-net, lisse au fond, à peine échancré au sommet, cilié de noir
sur les bords, qui sont relevés, un peu prolongés en arrière, et
sinués en dehors; 6" impressionné, sinué au bord, qui olfrc deux
pclilcs toulfcs de cils noirs, — L., 5- 5 1/2 mill.
— 63 —
Sous les pierres , les débris végétaux , au bord des étangs , les
mousses dans les bois ; dans les détritus des inondations ; toute
l'année (r).
Breda {Ileylaerts] ; Belgique , Hollogne , Verviers [Cha-puis) ;
Nord, bois de Phalempin (Lethierry) ; Calais (Ptio^e) ; Provinces
Rhénanes [Bach) ; Hesse (Scriba) ; Francfort (v. Heyden) ; Stras-
bourg (Wencker) ; Metz {Bellevoyc) ; Yonne , St-Florentin (de La
Brûlerie) ; Paris {Aube) ; Rouen {Mocquerys) ; Caen ! Dijon (Rou-
get) ; Chamonix ! Limoges , au bord de l'Auzette (Samy) ; Lyon,
Morgon (Rey) ; bords de la Garonne, Tonneins (A. Grouvellc).
Aussi dans l'Europe septentrionale et intermédiaire jusqu'en
Italie.
Obs. Les exemplaires foncés en couleur sont de beaucoup les plus rares.
20, spadiceum* Er., Gen., 592. — Kraatz, HiaV., 684 et syn, (1).
(PI. IV, fig. 1^.) Taille et forme de punctatum ; très-distinct;
brun-rougeâtre sale; tête brun de poix; palpes, pattes et anusrou-
geâlres; déprimé comme paliîdum, peu brillant; élylres presque
mates; ponctuation bien i)lus forte et plus serrée à l'avanl-corps
que chez piinctalum, celle des élytres peu profonde ; antennes plus
longues; tôle sublriangulaire, plus large que le corselet; yeux
(I) Ici se placerait un groupe aveugle, signalé seulement en Carniole et en
Italie , et qu'on trouvera peut-être dans notre Midi ou nos cavernes des Pyrénées ;
Groupe 4'. {Glyptomerus Miill. — Typhlobium Er.)
20'. cavicola' MiiU., Stett. Eut. Zeil., H 856, 308. — Kraatz, Nat., 6C9. — Girard,
Traité d'Ent., I, 303, pi. ^2, fig. 5, — stagophilum' Kraatz, Verh. Zool. Bot. Ver.
Wien, VI, 625.
(PI. IV, fig.l5.) Forme de spadiceu7n ; trois fois plus grand; testacé-rougeâtre,
brillant ; tête et corselet a ponctuation forte , peu serrée , celle des élytres moins
profonde, subrugueuse en travers, celle do l'abdomen fine, assez serrée ; tête sub-
triangulaire ; front et disque presque imponctués; deux impressions discoïdales;
yeux réduits à un trbs-petit ocelle oblique; corselet cylindrique, oblong, trbs-long,
bien plus étroit que la tête ; angles très-arrondis; ligne lisse large ; élytres planes,
d'un quart plus courtes que lui, d'égale largeur à leur sommet, où elles sont élar-
gies ; d'inconnu. — L., 13-14 mill.
Dans les ravins, au pied des arbres ; sous les pierres, dans les grottes.
Carniole.
Une race de cet insecte, trouvée en Italie, est le ;
p. apenninum* Baudi, Berl. Ent. Zeit., 1869, 390. — etruscum'"Piccio\i, Bull.
Soc. Ent. ItaL, 1870, II, 307.
Moitié plus petit que cavicola ; côtés de la tête h ponctuation un peu plus fine,
celle de l'abdomen plus éparse ; çj 7« segment en dessous légèrement incisé au som-
met, pectine de chaque côté de la base de deux touffes de petits cijs noirs juxta-
posés, semblant prendre naissance au bord d'une fossette elliptique ; G' avec une
impression triangulaire manie intérieurement d'épines courtes et rigides, les pré-
y
— 70 —
petits; celui-ci sublrapézoïdal , très-long; angles antérieurs très-
arrondis ; élytres subparallèles, égales au corselet ; cr 7' segment
subsillonné en dessous, très-profondément et largement écbaucré
en triangle au sommet; segments Zi-6 impressionnés de plus en
plus, le 6' pectine sur tout le bord au milieu de petits cils noirs,
serrés. — L., 8 mil!.
Sous les pierres, sur le sable au bord des eaux courantes ; dans
les débris des inondations ; avril, mai (tr).
Alsace, bords de la hanxch. [Wencker) ; Dïion (Rouget) ; Lyon
(jRey) ; Gap (de Germiny).
Aussi en Suisse, Bavière, Autriche, Piémont.
06s, Le spadiceum du Catalogue Teunsledt (p. 66) se rapporte au gemi-
num.
Groupe 5 •
21. bieolor* Er., Gen., 503. — Kraatz, Nat., 686 et syn. — Fairm.,
F)i. Fr., I, 55i. — Jacq. Duv., Slaph., pi. 17, fig. 84 (nec Heer).
(PL IV, fig. 16.) Forme d'angusticoUc ; très-distinct; plus petit,
brun-roussâtre ; base des élytres largement brune; abdomen noir
de poix, sauf le sommet ; ponctuation moitié plus fine et moins pro-
fonde; antennes encore plus longues; tête bien plus rétrécie en
avant, subtriangulaire, à peine biimpressionnée ; corselet moins
large, à ligne lisse plus étroite; élytres à ponctuation plus en lignes;
cT 7" segment très-légèrement écliancré en triangle au sommet ,
ayant au milieu une impression nette, profonde, assez large, arron-
die à sa base dont la pubescence est noire; G" très-largement
écliancré, à impression elTacée. — L., 6 3//i-7 niill.
Sous les pierres, au bord des rivières (tr).
Yonne, Sl-Florenlin (de La Brûlerie) ; Lyon (Rcy) ; Carcassonne !
Hautes-Pyrénées {Pandellô).
Aussi en Bavière, Autriche et Piémont.
cddcnts IdKfcrcmcnt Impressionnes au milieu ; Ç 7* segment eu dessous plu» long,
plus attdnud vers le sommet que cher i:avicola. — L., 9 mill.
Dans diverses grottes du l'iciuiont (S. hucla) et des Apennins, sous les pierres;
parfois dans les détritus des inondations (bords de l'Arno).
(Jljs. N'ayant vu que des Ç du cavicola et de Vapenninttm , j'ai donné , d'aprbs
M. riccloU , les caractères çS du dernier; ceux du cavicola n'ont pas encore i5t<S
décrits; mais j'ai iiolncu croire qu'ils soient assez distincts ixnir exlRcr la 8(S)iaration
•pdcitlque de deux formes ([ui semblent, comme le pense M. Uaudi, n'Ctre vraiment
que des modincationv locales du mCme type.
~ 71 —
22. anjfustieolle* Lac, Fn. Eut. Paris, I, à2li. — Er., Gen., 593.
— Kraalz, Nat., 685. — Rje, Eut. Annual, 1855, pi. 1. — Harold, Cal,
Col., 609 et syn.
Noir, déprimé, assez brillant; palpes, antennes et tarses ferrugi-
neux ; élylres rouges , sauf le 1" tiers; pubescence rare, longue;
ponctuation assez forte, très-dense, subégale sur la tête, le corSelet et
les élytres, très-fine, très-deuse à l'abdomen; antennes très-longues;
tête large, oviforme; front et disque peu ponctués; deux impressions
nettes, rapprochées ; corselet allongé, oblong ; angles antérieurs
très-arrondis ; ligne lisse étroite, carinulée, subcanaliculée de chaque
côté; élytres d'un tiers plus larges, un peu plus longues que lui,
planes, parallèles ; cf 7= segm.ent légèrement impressionné en
triangle, les bords de l'impression ciliés de noir et son sommet fine-
ment échancré ; 6' largement et légèrement sinué.— L. , 7-7 1/2 mill.
Sous les pierres au bord des eaux courantes ; juillet , août (tr).
Crefeld (u. Bruck) ; Ahr (Fuss) ; vallée du Rhin {Kraatz) ; Stras-
bourg ( Wencker] ; Vosges (Puton) ; Yonne, St-Floreniin, au bord
de l'Armançon {de La Brûlerie) ; Alpes Vaudoises {de Gautard) ; La
Leysse, à Chambéry ! Lyon [Reij] ; Gap {de Germiny) ; Hautes-
Pyrénées {Pandcllé).
Aussi en Grande-Bretagne, Germanie, Autricbe, Piémont.
Obs. Indiqué à tort par Lacordaire {l. c.) comme se trouvant aux environs
de Paris.
23. picîpes* Er., Gen., 59A. — Kraatz, Nat., 687 et syn. — Fairm.,
Fn. Fr., I, 553,
Voisin du précédent; trois fois plus petit; très-déprimé, très-
étroit, d'un brun de poix ; bouche, antennes, anus et tarses ferru-
gineux ; élylres parfois brunâtres; ponctuation fine, très-serrée sur
la tête et le corselet , assez forte, dense aux élytres, très-fine, très-
dense à l'abdomen ; tête plus rélrécie en avant ; corselet moitié plus
étroit que les élytres, plus parallèle que chez angustalum ; celles-ci
plus planes, relativement plus longues; cf 7' segment bicaréné, lar-
gement canaliculé entre les carènes et échancré au sommet ; 5*= et
surtout 6* à impression longitudinale assez forle. — L., 5 3/4 mill.
Comme le précédent ; aussi sous les débris végétaux au bord de
la mer et dans les détritus des inondations ; février à avril , no-
vembre (tr).
Bords de l'Ahr (Fmss); Strasbourg, bords du Rhin [Wencker) ;
Golmar, bords de la Feclit et de l'Ill [Leprieur] ; Yonne, Saint-
— 72 —
Florentin {de La Brûlerie) ; Dijon (Rouget) ; Lyon, Morgon {Rey);
Nice [v. Bruck) ; Carcassonne ! Hautes-Pyrénées (Pandellé).
Aussi en Bavière, Autriche, Italie, Sicile, Crète.
Obs. Le Catalogue Tcnnstedt (p. 67) indique les picipes et angusticolle
du Brubant {Parys), mais sans doute par erreur.
Groupe 6.
24. Insitanieum* Grav., Micr,, 181. — Er., Gcn., 597. — Jacq. Duv.,
Staplu, pi. 17, fig. 83. — decipiens* Reiche, Ami. Eut. Fr., 1861, 205. —
Sisara* Saulcy, Ann. Eut. Fr., iSGli, 6i7. — Mars., L'Abeille, 1871, VIII,
313. — erytlirurum* Rotteob., Berl. Ent. Zeit., 1870, 31. — Mars., /. c,
312 (1).
(Pi. IV, fig. 17.) Faciès du Dolicaon hœmorrhous ; très-dislinct
de toutes nos espèces par son corps subconvexe , très-brillant ,
quoique moins à l'abdomen; ses palpes, antennes, élytres, sauf la
base, pattes et segments 6 et 7 de l'abdomen d'un testacé rougeàtre;
antennes très-longues, filiformes; tête oblongue, carrée eu arrière,
à côtés parallèles, offrant de gros points épars ; corselet convexe,
plus large que celle-ci , ayant sur le disque deux séries de points
et quelques autres sur les côtés; angles antérieurs presque droits,
postérieurs arrondis; élytres d'un quart plus larges et plus longues
que le corselet , ponctuées chacune sur le disque de 5 à 6 séries
régulières ; c? 7" segment incisé en triangle très-aigu, très-profond ;
6" étroitement lisse près du bord, qui est à peine échancré. —
L., 6 1/2-7 l/2mill.
(1) On pourrait trouver dans la région méditerranéenns lo :
24'. Manueli' Fauv., DuU. Soc. Linn. Norm., <8C5, IX, 301. — Mars., L'Abeille,
1871, VIII, '.iU.
Voisin du lusitanicum ; plus petit, bien plus étroit et plus ddprimé; corselet et
base des dlytrcs plus clairs ; tête moins parallèle, plus petite, plus ponctuée entre
les yeux; corselet déprimé, bien plus étroit, pas plus largo que la tfitc à son som-
met, a côté» coupés trfes-droit ; séries dorsales h points plus tcros, en sillon de cliiique
côté de la liRiie lisse ; points latéraux plus gros, plus confus ; angles antérieur»
moins marqués; élytres bien plus étroites et plus courtes, h peine plus larges que
la tfite, un peu plus courtes (jue lo corselet, trl's-planes ; séries effacées vers lo
sommet; cf 7" segment i Incision plus alguU, relevée sur les bords; C« largement
Impressionné au milieu dans toute sa longueur, l'impression trbs-lissc, peu ]iro-
fondc, échancréo au sommet en triangle obtus, assez largo. — L., 7 mill.
Piémont (? Turin).
Ub6. Je n'ai vu aucun autre exemplaire de cette esptco que le cT décrit dans mon
Excursion en Savoie el JJauphiné.
— 73 —
Au pied des arbres, sous les pierres des endroits argileux, dans
les prairies ; parfois dans les détritus des inondations ou les
grottes ; mars (Tn).
Provence, Hyères, Languedoc {Rey) ; St-Raphaël {Raymond) ;
Sos {Bauduer).
Aussi en Portugal, Espagne, Algérie, Corse, Sardaigne, Italie,
Sicile, Syrie.
Obs. Quelques auteurs ont rapporté à tort cette espèce aux Doticaon;
SCS caractères sout ceux des Lathrobium.
SCIMBALIUM
Erichs., Gen. Stapli., 579. — Jacq. Duv., Gen. Slaph., /i3, pi. 17, fig. 81.
Corps élargi, déprimé. Tête large, portée sur un cou large, court.
Yeux non saillants. Labre court, Iransverse, profondément bilobé.
Mandibules Irès-aiguës, tridenlées. Mâchoires à lobes courts, pileux.
Palpes maxillaires peu allongés, 3^ article subégal au 2% subrenflé,
4* court, acuminé. Menton Iransverse. Languette Irès-bilobée, à
lobes arrondis. Paraglosses saillantes. Palpes labiaux à 2" article plus
long, plus large que le 1", 3" petit, atténué, tronqué. Antennes
filiformes, allongées. Pattes courtes, robustes. Cuisses antérieures
renflées, sinuées ainsi que les jambes ; jambes postérieures épi-
neuses. Tarses antérieurs très-dilatés, postérieurs à 1" article plus
long que les suivants, qui sont graduellement plus courts, 5'' subégal
aux 3" et k" réunis.
Ces insectes, qui forment le passage naturel des Lathrobmm
aux Acheniiim, ont des mœurs semblables. On en compte cinq
ou six espèces seulement, propres au bassin de la Méditerranée et
de la Mer Noire.
A. Têto plus étroite que le corselet; taille très-grande. . . • . planicoUe.
B. Tête an moins aussi large que le corselet; taille petite.
a. Klytres un peu plus courtes que le corselet, assez finement
ponctuées ; têts sul)triangulaire lestaceum.
b. Elytres plus longues que le corselet, très-finement ponctuées;
têto parallèle pubipenne.
1. planlcoUe* Er., Gen., 580. — Fairm., Fn. Fr., I, 5i8. — Jacq.
Duv., Staph,, pi. 17, fig. 81.
Large, parallèle, noir, brillant, subdéprimé; bouche, ajitennes,
élytres , marges des segments, anus et pattes d'un lestacé rougeàtre ;
_ 7.1 —
abdomen et environs de l'éciisson noir de poix ; ponctuation forte,
rare sur le front et le disque de la tète, plus serrée au corselet,
moitié plus fine et plus dense aux élytres, forte, scabreuse à l'abdo-
nien ; tête transverse; corselet très-large, un peu rétréci vers la
base ; une ligne lisse médiane très-étroite; élytres un peu plus larges
et plus longues que le corselet, longuement pileuses ainsi que l'ab-
domen; c? 7e segment à incision très-profonde, subtriangulaire,
parallèle k partir du milieu et arrondie à sa base ; 6* à peine sinué.
— L., 9raill.
Brun de poix, avec les 6" et 7'' segments rougeâtres (immature).
Au pied des arbres, sous les pierres des endroits argileux, dans
les prairies ; quelquefois sous les bouses ou dans les détritus des
inondations; mars, avril (tr).
Gironde, Bacalan ! Hyères, Marseille {Rey) ; St-Raphaël {Ray-
mond) ; Sos (Bauduer).
Aussi en Autriche, Italie, Sicile, Sardaigne et Cararaanio.
2. tcstaceuni* Er., Gen., 581. — Baudi, Berl. Enl. Zeil., 1857, 101.
— Kraatz, /. c, 1858, 65. — grandiceps* Jacq. Duv., Ann. Eut. Fr., 1852,
699. — Fairni., Fti. Fr., I, 549. — longiœlle* Mais. Rey, Ann. Soc. Linti,
Lyon, 1853, 64. — Fairm., t. c. — Sainipierrei* Allard, Diagn. Col., 18Gb,
12. — Mars., V Abeille, 1869, V, 465.
Bien plus petit que pianicoUc, très-déprimé, brun de poix ou
ferrugineux ; bouche, antenne?, pattes et anus ferrugineux ou d'un
roussâtre sale, peu brillant ; pubesccnce longue, serrée, subsoyeuse ;
ponctuation très-nette, fine, peu serrée sur la lête, plus dense au
corselet, assez fine, serrée, subruguleuse, plus forte, finement sca-
breuse à l'abdomen ; tète plus large que le corselet, surtout chez
le (5", subtriangulaire ; corselet trapézoïdal ; angles peu arrondis ;
élytres un peu plus courtes que lui, Irôs-planes, un peu élargies
vers le sommet, où elles sont ù peine plus larges que celui-ci;
abdomen dilaté, plus large que les élytres; c? 7" segment brièvement
échancré en arc au sommet. — L., 5 1/2-6 mill.
EDlièremenl roussàlre ou teslacé (immature).
Sous les pierres, au bord des salines ou des ruisseaux ; mars,
avril (Tii).
Fréjus (Raymond) ; Ilyôres , Montpellier {Rey) ; Agde !
Aussi en Espagne, Maroc, Algérie, Corse, Sardaigne, Sicile,
Grèce, Chypre, Anatolic.
Obi, La dcscriplioi) d'Ericlisun csl fuite sur des cxcuiplaiics immatures.
— 75 —
3. pnbiponne* Fairm., Arin. l\nl. Fr., 1860, 158. — longi] cnne*
Ch. Biis., AJai. Cat. Gren., 18(33, 35.
Voisin du précédent; bien dislincl; élylres et pattes roiissâtres;
celles-ci et l'abdomen mates sous la pubescence ; forme plus allon-
gée, non étranglée au milieu ; ponctuation bien plus éparse sur les
côtés de la tête, qui est parallèle ; obsolète, rare au corselet, qui est
moins élargi en avant ; moitié plus fine et plus dense à l'abdomen et
aux élytres, qui sont parallèles, d'un quart plus longues et plus
larges que celui-ci ; c? 7' segment à échancrure un peu plus pro-
fonde. — L., 6 -611 II mill.
Elytres souvent maculées de rougeâtre sur le disque.
Comme le précédent (tr).
Béziers {Ch. Brisout de Barneville) ; A.ude !
Aussi en Algérie et Chypre.
Obs. M. Baudi m'en a envoyé un exemplaire de Chypre, confondu avec
le testaceum.
ACHENIUM
Curtis, Brit. Entom., III, pi. 115. — Jacq, Duv., Gen. Slaph., 4/1,
pi. 17, fig. 82.
Corps large, très-déprimé. Tête grande, subcordiforme ; cou
large, court. Yeux non saillants. Labre étroit, très-bilobé ; lobes di-
vergents. Mandibules robustes, aiguës, fortement dentées. Mâchoires
à lobes très-pileux. Palpes maxillaires peu allongés, 3° article un
peu plus long que le 2% à" court, élargi, tronqué au sommet. Menton
court, transverse. Languette comme chez les Latlirobiiim. Paraglosses
plus saillantes. Palpes labiaux plus courts, surtout le 2* article.
Antennes filiformes, grêles. Pattes comme chez les Lathrobntm,
avec les jambes postérieures sétuleuses. Tarses simples, les anté-
rieurs très-dilatés, postérieurs à h premiers articles subégaux, 5'
égal aux autres réunis.
Les Achenium se reconnaissent sans peine à leur corselet
ponctué par plaques. On en a décrit une quinzaine d'espèces
propres , deux exceptées , aux faunes circaméditcrranéenne et
atlantique.
A. Tête, corselet et abdomen, sauf parfois le sommet, noirs; élytres -rouges en
entier ou en partie.
a. Les deux derniers segments de l'abdomen d'un rouge vif. . . . sti'iatum.
— 76 —
6. Les deux derniers segments de l'abdomen, ou au moins l'avant-
dernier, noirs depressum.
B. Tête, corselet et abdomen d'un roux de poix ou rougeâtres;
dlytres concolores.
a. Antennes robustes, assez longues ; anus testacé. . ; , . . humile.
b. Antennes fines, assez courtes ; anus concolore rufulum.
1. depressum Grav., Micr., 182. — Er., Gen., 582 et syn. — Kraatz,
NaU, 691 et syn. — Jacq. Duv., Staph., pi. 17, fig. 82 (1).
Large , subparallèle , très-déprimé ; noir , très-brillant , moins è
l'abdomen ; mandibules et antennes ferrugineuses; palpes, élytres,
sauf une large tache noire en triangle descendant de la base jus-
qu'au milieu, et parfois sommet de l'abdomen, d'un roux vif; pu-
bescence pileuse à l'avant-corps, assez longue, peu serrée à l'abdo-
men ; ponctuation forte , peu serrée sur les côtés de la tête , bien
moins sur le disque ; irrégulière sur le corselet , où elle laisse trois
espaces discoïdaux lisses , en sillon obsolète de chaque côté de la
ligne médiane ; rare sur l'écusson ; écartée, fine, en lignes obso-
lètes au sommet sur les élytres ; assez forte et dense à l'abdomen ;
tête subtriangulaire; corselet peu rétréci vers la base, sinué au
sommet et sur les côtés ; élytres d'un quart plus larges, un peu
plus longues que lui ; c? 7° segment écliancré en triangle large,
subobtus; 6" à peine sinué très-largement. — L., 8 mill.
Sous les pierres, les mousses, les écorccs, les détritus végé-
taux ; endroits secs et humides , surtout dans les prairies salées ;
aussi dans les détritus des inondations ou au vol, le soir; toute
l'année (ac).
Toute la région Gallo-Rhénane.
(1) En tête du genre se placerait le :
i'. strialum Latr., IJist. Crust. Ins., IX, 341. — Er., Gen., 585.— Fairm., Fn. Fr.,
I, 660. — hœmorrhotdale' Lucas, Expl. Alg. Ent., <1G, pi. 12, H-'^ • — dUlinctum'
Lucas, î. c, 1 n, pi. 12, fig. 8.
Trbs-distlnct h première vue du depressum par sa forme plus large, plus ddprimdc.
sa ponctuation bien plus forte et plus dense , rugueuse aux élytres; celles-ci bien
plus courtes, entièrement rouges, ainsi ([uc les deux derniers segments de l'abdo-
men ; tCte et corselet plus larges; Cf 7" segment de l'ubdowen plus profondément
incisd en triangle. — L., C 1/2-0 mill.
Au pied (les arbres, sous le» pierres des terrains argileux; janvier îv avril.
Sicile, Algérie, Maroc, lispaKne.
Obs. Le strialum était Indiqué dans la coUection LatreiUe (coW. Aube) comme
trouvé en Franco, et cet liabltat a été répété par Ericbson et M. Falrmalre (Le);
mais, sans aucun doute, 11 y a erreur de provenance, et jusqu'h preuve contraire,
l'insecte doit fttre considéré comme étranger h notre faune. 11 en est de mOrao do
Vcjiliiiijiium di<(:iit .le lIouKrlu par Erlclison (j[ien.,iSi], et que M. Kraatz (Nat., G90)
Blgnulc de l'ranco méridionale.
— 77 —
Aussi en Grande-Bretagne , Germanie , Suisse , Autriche, Italie,
Sicile, SarJai^^ne, Portugal et Russie méridionale.
Obs. 1. D'apri^s Ericlison, le sommet du 6"^ serment et le 7" en entier
seraient roux; mais celle coloration n'existe que chez les exemplaires des
régions les plus méridionales, en Italie et Sicile par exemple; ceux que
j'ai vus de France, Suisse, Grande-Bretagne et Russie méridionale ont
l'abdomen tout noir.
Obs. 2. Indiqué à tort sous le nom à^epliippium , comme pris à Ronfleur
{U Abeille, Nouv., 1871, 99).
2. humile Nicol., Col. Hat., 38. — Er., Gen., 586. — Kraatz, Nat.,
690 et syn, — depressum Curtis, Dril. Eut., III, pi. 115.
Distinct du depressum par sa couleur d'un roux de poix ou
roussàtre, avec les élytres souvent enfumées à la base et au sommet,
les palpes, pattes et anus leslacés; plus petit, plus déprimé, plus
étroit, plus rétréci au milieu ; ponctuation plus rare au corselet,
plus forte, plus rare aux élytres, plus fine à l'abdomen ; tête plus
petite, plus courte, plus triangulaire; corselet plus étroit; élytres
bien plus étroites, pas plus larges à la base que le corselet, pas
plus longues que lui ; ^ 1" segment incisé en triangle assez large,
obtus au sommet; 6" subsinué au milieu. — L., 7 mill.
Sous les mousses , les écorces dans les bois ; aussi dans les
détritus des inondations; mars à septembre (r).
Bruxelles {Mors) ; Nord , bois de Phalempin {Lethierry) ; Pro-
vince Rhénane (5ac/i) ; Erfelden {Scriba); Alsace , bords du Rhin,
de riU et de la Brusche {Leprieur, Wencker) ; Metz (Bellevoyé) ;
Nancy {Malhieu) ; Paris {Pairmaire) ; Piouen {Mocqiierys) ; Mor-
laix (Hervé); Bâle (Heer) ; Dijon {Rouget) ; France centrale ! Lyon,
Gluny (Rey); Sos {Bauduer).
Aussi en Grande-Bretagne , Germanie , Autriche , Italie.
Obs. Le jéjunum du Catalogue Tennstedt (p. 65) se rapporte ù celte
espèce.
3. rufalum* Fairm., Ann. Soc. Eut. Fr,, 1861, 581.
Couleurs et faciès d'Iiumile ; bien plus petit, plus court; antennes
plus courtes, bien plus fines; tète et corselet plus larges, celui-ci
plus court, moins ponctué, non pointillé entre la ponctuation;
élytres plus courtes; ponctuation de l'abdomen bien plus forte,
serrée; d"J' segment subsillonné au milieu, échancré en triangle aigu
au sommet; 6' très-largement et à peine sinué. — L., 5-5 lr/2 mill.
— 78 —
Sous les pierres, sur la vase, au bord des eaux; août (tr).
Charente-Inlërieure , La Garde (Bérard) ; Gironde, Grignols
(Cabarrus); Tonneins (4. Grouvclle) ; Gers, Gimont (de Lar-
cenne); Morgon, Languedoc, Provence {Rey); Montpellier (v.
Kiesenwetter) ; Gollioure {Ch. Brisout de Barnevillc); xMarseille
{Abeille de PerHn) ; Fos {Fairmaire).
Obs. Les jéjunum de la Faune française (I, 550) se rapportent au rufu-
lum, bien que la description soit réellement celle du jéjunum Er. — Il est
probable que l'espèce est répandue dans l'Europe méditerranéenne.
CRYPTOBIUM
Mannerh., BracUéL, 38. — Jacq. Duv., Gen. Stapli., 42, pi. 16, fig. 79.
nontœotarawa Ilochh. — Spifototna Mots.
Corps alFoDgé, linéaire. Tôle allongée , resserrée à la base ; cou
très-large, court. Yeux peu saillants. Labre transverse, bilobé, bi-
denté. Mandibules très-aiguës, très-dentées. Mâchoires à lobes
courts, velus. Palpes maxillaires allongés, 3« article égal au 2%
rhopaliforme, h" petit, aciculé ou coniforme. Menton assez grand,
Iransverse. Languette très-bilobée, h lobes divergents. l'araglosses
non saillantes, l^alpes labiaux à articles 1 et 2 égaux, renflés, 3"
petit , acuminé. Antennes grêles, filiformes, très-coudées, c^ l" ar-
ticle allongé. Tarses simples, les antérieurs nou dilatés, postérieurs
à 1" article un peu plus long que les suivants, qui sont graduelle-
ment plus courts, 5' plus court que le 1".
Ce genre est facile à reconnaître par ses antennes coudées ; il
doit comprendre, comme simple groupe , les Homœotarsus de
Ilochhulli (Spirosoma Mots.), dont le type européen {Climuloiri
Hochh.) semble distinct de prime abord , mais se relie par de
nombreuses formes exotiques à noitre C. glaberrimum. Les es-
pèces en sont nombreuses (au moins 75) et répandues par tout le
globe , mais surtout dans les régions chaudes de l'Amérique ;
l'Europe en compte deux seulement, dont une propre ù la Médi-
terranée orientale.
1. ;;lab«prinium Hcrl)st, 4rc/iiy., 1784, V. — Crotcli, flar. Enl. Fleft.,
VI, 100. — fraciicornc Pajk., Fn. Suec, 111, tiSQ. — Er., Gcn., 575 et
tyn, — Kraatz, .Va(., 695 ci syn. — Jacq. Duv., /. c. — Jucijuelini* Boield.,
— 79 —
Ami. Elit. Fr., 1850, i66, pi. 8, fig. 'J. — ùrevipenne* Muls. Rey, Ann.
Soc. Linn. Lyon, 1861, VIII, 131.
Forme et taille du Dolicaon biguttulus ; noir, brillant; antennes
et palpes ferrugineux: pattes testacées; abdomen subsoyeux , assez
mal sous la pubescence ; ponctuation forte, peu serrée sur la lêto,
en lignes de cliaque côté de l'espace lisse du corselet, confuse sur
les côtés; celle des élytres assez forte, serrée, subrugueuse ea tra-
vers ; celle de Tabdomen très-fine , très-serrée; tête allongée, très-
convexe ; corselet allongé, convexe, subparallèle, plus large que
celle-ci ; élytres de la longueur du corselet ou un peu plus courtes,
dilatées vers le sommet, où elles sont d'un quart plus larges; cf
T segment à incision étroite, profonde; G" subimpressionné au
milieu , légèrement échancré au sommet. — L., à 1/2-5 1/2 mill.
Tête, corselet, antennes et anus souvent rougeâtres, parfois
aussi les élytres et l'abdomen (immature).
Sous les pierres , les mousses , les feuilles , les débris végétaux,
les algues , le terreau ; rivages , bois humides et marais ; parfois
dans les détritus des inondations ; plaines et montagnes , jusqu'à
1,000 m. d'altitude ; toute l'année (ac).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi tout le reste de l'Europe et en Algérie , Chypre , Syrie et
Asie centrale.
Obs. La longueur des élytres est variable, comme dans les genres voisins,
mais n'offre pas un caractère spécifique constant ; la couleur ne l'est pas
moins, et, d'ailleurs, sans rapport direct avec la longueur des élytres ou
la taille de l'insecte. Ces variations diverses s'observent dans le nord comme
dans le midi, en Europe et en Asie.
— 80 —
Tribu VIII. — STAPHYLININI
Kraatz, Nat., li6S et syn.
Antennes insérées au sommet du front sous le bord latéral ou sur
le bord antérieur de celui-ci, en dedans ou au devant de la base des
mandibules. Stigmates prothoraciqucs visibles. Corselet membra-
neux en dessous, près des hanches, qui sont coniques. Trochanlers
simples. Tarses de 5 articles.
Les Staphyliniens proprement dits renferment les plus grands
et les plus beaux insectes de la famille ; on les trouve dans toutes
les parties du monde, surtout dans les pays intertropicaux.
Ils se divisent en trois groupes :
I. Marge latérale du corselet double.
A, Antennes rapprochées Xantholisi.
B. Antennes écartées Staphtlini.
II. Mart'e latérale du corselet simple . CJuedii.
section I. — XAIVXHOLIÎ^I
Kraatz, Nat., 626.
Antennes rapprochées , insérées au devant de la base des man-
dibules. Corselet avec une double ligne latérale supérieure et infé-
rieure. Stigmates prothoraciques visibles.
La répartition géographique des insectes de cette section est la
môme que pour la tribu.
I. Antennes droites. . : : DiochusO).
II. Antiennes subcoudées, h 1" article arqué.
A. Élytre» h strie suturale effacée OTUins,
D. Klytrcs k strie suturale triis-nctte, profonde BAPTOLiNns.
III. Antennes fortement Rcniculées.
A. Dernier article des palpe» maxillaires étroit dfes la base, subulé.
(!) Le Rcnre Dinrhns a. été créé par r.rlchsnn [Cen., 300, pi. \, flg. (î), décrit en-
suite par .MotschuIsUy, bous le non; de lihrijiiKitorerus (lliill. Mom-., Ï^'>H, II, 007,
— 81 —
a. Tarses antiîrieurs simples.
t Antennes fines, assez allong(;es Leptacinus.
■Ji" Antennes très-courtes, h articles larges, déprimés. . , Metoponcus.
b. Tarses ante'rieurs dilatés ; Lei'TOLINUS..
B. Dernier article des palpes maxillaires conique, h peine plus
étroit que le 3'^ h, la tase i • . Xantholinos.
OTHius
Sleph,, ///. Brîi., V, 253. — Jacq. Duv., Gen, Staphyl., 30, pi, dl,
fig. 5i (1).
Cafius Lac.
Corps allongé, subconvexe. Tôle grande, ovalaire ; cou gros,
court. Yeux petits, non saillants. Labre étroit, bilobé. Mandibules
courtes, obtusément dentées. Mâchoires à lobes pileux, l'externe
petit, étroit. Palpes maxillaires à 2' et 3*= articles égaux, renflés,
W plus petit, subacuminé. Menton très-court, subéchancré. Lan-
guette arrondie, entière. Paraglosses très-saillantes. Palpes labiaux
à 1" et 2'^ article subégaux, dilatés, 3* d'un tiers plus long que le
2% subacuminé. Antennes un peu épaissies , subcoudées , à 1" ar-
ticle ai-qué, long. Elylres à strie suturale eiïacée. Mésosternum non
caréné. Hanches intermédiaires contiguès. Jambes épineuses. Tarses
antérieurs dilatés, spongieux, postérieurs à !"■ article plus long
que le 2*.
La larve de VOthiiis fiUvipennis a un faciès voisin de l'insecte
parfait, avec une tête de forme analogue, mais plus large; elle
diffèi'e peu de celle du Xantholimis piinctulatus décrite plus loin ,
quoique distincte au premier abord par les côtés de la tête arrondis,
et non anguleux ni denticulés postérieurement ; bord antérieur
denticulé de même ; partie antérieure finement chagrinée ; sillons
frontaux très-courts, en arc antérieurement; un très-fin sillon
trapézoïdal en avant, et, au milieu, un autre sillon longitudinal aussi
fin ; dessous plus excavé, très-chagriné et plissé dans l'excavation,
pi. 1, fig. fc), enfin révisé par M. Kraatz (Wien. Ent. Monat., 4860, IV, 25). Il se
distingue des Olhius notamment par la forme de ses antennes, sa languette écUan-
crée et le 4' article des palpes maxillaires très-petit, subulé, trois lois plus court
que le 3<! ; le faciès rappelle celui des Ucterolhops (').
La seule espèce d'Europe qu'il renferme {Staudiiujeri Rraatz , l.c, 27), provient
d'Andalousie et d'Algérie; mais comme elle ne paraît pas devoir se rencontrer dans
nos limites, nous nous bornons à cette indication.
(I) Indiquée à tort dans le texte de Jacquelin du Val sons lo a° 53.
(*) Erichson s'est trompé gravement en donnant ces palpes comme semblables h
ceux des Leptacinus.
6
— 82 —
avec un fort sillon médian en arrière ; mandibules robustes; palpes
maxillaires à 1" arlicle presque moitié plus court que le 2' ; lan-
guette courte , subobtuse ; palpes labiaux et antennes analogues à
ceux de la larve du X, coilaris ; ocelles bien visibles, subsaillants,
presque arrondis, situés un peu en arrière des mandibules; segment
prolhoracique plus grand que chez X. punctiilatas, plus rétréci en
avant, subanguleux vers la base ; sillon des angles antérieurs bien
plus profond , en fossette ; un sillon médian longitudinal très-net ;
sillons méso et métalhoraciques bien plus arrondis sur les côtés ;
pseudopode et styles anaux plus grêles, ceux-ci h 2" article à peine
moitié plus court que le 1" ; pattes plus grêles , plus longues ;
cuisses moins épineuses. — L., 10-12 mill.
Celte larve se trouve, en juillet, dans les creux des forêts, sous
les feuilles mortes.
Les Othius sont propres à la faune d'Europe , à Madère et aux
Canaries ; ils vivent la plupart dans les régions tempérées et
montagneuses , sous les pieiTes , les mousses , etc. (1) .
A, TaiUe trfes-grande, ... : fulvipennis.
B. TaUle médiocre.
o. Corps trl's-paraUfcle ; facifcs de Lathrobium.
f Deux points en ligne de chaque côté du corselet, le 3« se
confondant avec le rebord antérieur lapidicola.
■f-'c Trois points en ligne de chaque côté du corselet . le 3"
notablement écarté du bord antérieur myrmecophilus.
b. Corps naviculaire ; facifcs de Quedius.
■f Tète, corselet et abdomen noirâtres ; élytros brunes, plus
longues que le corselet l(Bviusculus.
•J-J- Corselet testacé avec le disque enfumé ; élytres d'un quart
plus courtes que lui melanocephalus.
ff-'c Corselet testacé; élytres moitié plus courtes que lui. . brevipemiis.
1. fulvipennis Fabr., Eîit. Syst., I, 2, 537. — Er., Gen., 295 cl sijn.
— Kraatz, Nat., 65i et syn. — Jacq. Duv., Slapli., pi. li, fig. 5i.
Très-distinct des suivants par sa taille égale m X. glubratus,
dont il a un peu le faciès; parallèle, noir de poix, assez brillant;
bouche, antennes, côtés du corselet, élytres et pattes rougeâlres;
anus plus clair ; tête ovalaire , un peu rétrécie en avant, à gros
(1) Les espbccs signalées d'autres pays no rentrent pas dans ce genre. Ainsi,
VannusCatus* Sol., du Chili, est un l'Iiilonlhus ; le 'californiens Mann, est proba-
blement un Daptolinus; le pukheUus' l'err,, do la Nouvcllc-Calédouie, est un
Mctoponcusi,
— 83 —
points latéraux; corselet subcylindrique, de la largeur et delà lon-
gueur des élylres; 3 points en ligne de chaque côté ; élytres cha-
grinées, à ponctuation forte, peu serrée, celle de l'abdomen un
peu plus dense, fine. — L., 10-11 mill.
Sous les pierres , la mousse au pied des arbres , les feuilles
mortes , les débris végétaux , les vieux bois , dans les forêts ;
toute l'année (ac).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe.
2. lapidlcola^ Kiesw., Stett. Eut. Zeît., 18A8, 321. — Kraatz , Nat.,
C57 et syn. — Fairm,, Fn. Fr., I, /i98. — melanocephalus* var. b, c Heer,
Fn.IIelv., I, 2i8. — crassus* Mots., Bull. Mosc, 1858, 111,210.—
suturalis* Mots., l. c, 211. — *longicorms Tlioms., Opusc. Eut,, 1871,
IV, 369 {veresim.). — *piceus Scrib., Heijcl, lîeis. Span., 1870, 82 (foric).
Faciès de Lathrobmm ; très-parallèle , assez brillant , noir de
poix; corselet et élytres brun de poix ; celles-ci testacées dans leur
pourtour et à la suture ainsi que les palpes, l'anus et les pattes;
antennes robustes, d'un roux foncé; pubescence rare, longue;
ponctuation rare sur les côtés de la tète , qui est large en arrière ,
subparallèle , subcarrée ; corselet à peine plus large que la tête,
subparallèle ; deux points en ligne de chaque côté , le 3« se confon-
dant avec le bord antérieur ; élylres d'un quart plus courtes que le
corselet , à peine plus larges , à ponctuation assez forte , peu serrée,
celle de l'abdomen très-fine, assez éparse. — L. , 6 mill.
Sous les pierres, les écorces des hêtres et sapins pourris; zone
subalpine des montagnes jusqu'à 2,300 m. d'altitude; juillet,
août (r).
Mont Furca [Stierlin) ; Alpes Valaisiennes [Heer) ; Chamonix !
Savoie , La Vanoise ! Grande-Chartreuse! Hautes-Alpes, Bayard
{de Germiny).
Aussi en Germanie, Suisse, Autriche, Piémont et ? Scandinavie.
Obs. La description du longicornîs Thoms., de Scandinavie, convient
bien à cette espèce. Celle du piceus, décrit sur deux exemplaires de la
Sierra de Ronda (Espagne) , paraît s'y rapporter également.
3. myrmeeopliilus* Kiesw., Stett. Eut. Zeit,, 18/i3, 308. — Kraatz,
Nat., 658. — Rye, Eut. Annual, 1867, 65. — dilutiis* Mots., Bull, Mosc,
1858, III, 210, — Thoms., Sliancf. Col., II, 186; IX, 175,
— 84 —
Forme parallèle et couleurs du précédent ; bien plus petit, plus
élroit ; élytres entièrement brunes ; segments marginés de roussàlre;
tôle oblongue, moins tronquée en arrière, un peu plus étroite que
le corselet; celui-ci plus arrondi aux angles antérieurs, avec trois
points en ligne de chaque côté du disque, d'égale grosseur, le 3°
étant notablement écarté du rebord antérieur; élytres de la largeur
du corselet, d'un tiers plus courtes, un peu élargies vers le som-
met, fortement, assez dcnsément ponctuées, l'abdomen très-One-
ment, assez densément. — L., ^2/3-5 mill.
Itoux-testacé, avec la tête et le disque des élytres bruns (imma-
ture).
Sous les pierres , les feuilles mortes , la mousse au pied des
arbres , les écorces des hêtres et des sapins pourris , souvent avec
L. fulifjinosus et F. concjerens; forêts des plaines et montagnes
iusqu'à la région subalpine ; toute l'année (r).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe.
Obs. Etiqueté melanocephatus dans la plupart des collections, il est
inscrit sous ce nom dans les Catalogues de Norguel (p. 75) , Mocquerys (p,
190), Godron (p, 58) et de La Godelinais (p. 55); celui du Catalogue
Rouget (p. 395), cité de Rouvray {Emy), appartient sans doute à la même
espèce.
II. laeviuseulus Slepl». , ///. Bvit., V, 255. — ptinctipcnnîs* Lac, Fit,
Ent. Paris, I, àdO. — Er., Ccn., 296. — Kraatz , Aa/., 655 cl stjn. —
bovinus* Coq., Ann. Ent, Fr., 1860, 154.
Faciès de Qucdius ; atténué en avant, subdéprimé, assez brillant;
noir, élytres brunes ; suture, épaules et sommet souvent roux:
antennes grêles, ferrugineuses, h 3 premiers articles noirAlres ;
palpes, anus et pattes lestacés ; jambes souvent enfumées ; têlc petite,
ovale, allongée, bien plus étroite que le corselet; celui-ci ponctué
comme chez hipldicola , un peu rétréci en avant; tous les angles
assez marqués ; élytres élargies vers le sommet, un peu plus longues,
notablement plus larges que le corselet, à ponctuation forte, assez
serrée , celle de l'abdomen fine, rare. — L., 5 3/6 mill.
Sous les pierres , les feuilles mortes , les écorces , les débris
végétaux, le terreau des arbres; parfois avec Lasius fulùjinosus ;
dunes , bois et marécages ; avril à octobre (c).
Toute la région Gallo-llhénanc.
— 85 ~
Aussi en Grande-Bretagne , Suisse , Autriche , dans toute
l'Europe méridionale et en Algérie , Maroc, Chypre, Caucase et
Perse méridionale.
5. melanocephalns* Grav., Mon., 107. — Er., Gen,, 295 et syn. —
Kraatz, Nal., 656 et syn. — Harold , Cat. Col,, 607 et syn. (1),
Forme atténuée du précédent; plus brillant; faciès de Quedhis;
tète noire; abdomen brun de poix ; élylres brunes, souvent plus
claires à la suture et au sommet ; antennes rousses ; leur base, les
palpes, le corselet, sauf le disque obscur, l'anus et les pattes testacés ;
lêle comme chez lœviuscidiis ; antennes plus fortes; corselet bien
plus large , non parallèle , régulièrement ovale , plr.s déprimé , avec
tous les angles plus arrondis ; les deux points discoïdaux bien moins
écartés ; élytres subparallèles , d'un quart plus courtes que celui-ci,
à ponctuation très-forte ^ assez dense, celle de l'abdomen assez fine.
— L., 5 1/3-5 1/2 mill.
Teslacé-rougeàtre , avec les élylres et l'abdomen obscurs 'im-
mature).
Sous les pierres, les mousses, les écorces des hêtres et sapins
morts ; régions sylvatiques et alpestres jusqu'à 2,700 m. d'alti-
tude ; juin à septembre (r).
Brabant (Parys) ; Verviers (Chapuis) ; Provinces Rhénanes
{Bach) ; Hesse {Scriba] ; Vosges (Puton) ; Alsace ! Lausanne [de
Gautard); Valais [de Bonvouloir) ; Albertville, La Vanoise !
Grande-Chartreuse! Montagnes Lyonnaises, Mont Dore (Rey);
Hautes-Pyrénées {Pandellé).
Aussi dans toute l'Europe septentrionale et intermédiaire jus-
qu'en Piémont.
Obs. Le metanocephalus cité du Portugal {Heyd, Rcis. Span., 34) se
rapporte au myrmecopinlus.
(1) On trouvera peut-être chez nous le :
5'. 'brevipennis Kraatz , Nat., 657 et syn.
Un peu plus étroit que melanocephalus ; d'un testacé-rongeâtre; tête légèrement
brune; ponctuation un peu plus forte; points du corselet disposés de même; élytres
presque moitié plus courtes que le corselet, bien plus courtes que chez les autres
espèces, à ponctuation assez écartée et forte. — L,, 5 1/3 mill.
Autriche. — Ex Kraatz.
Obs. Cet insecte, que nous ne connaissons pas, n'est sans doute qu^unc forme à
élytres très-courtes du melanocephalus.
— 86 —
BAPTOLINUS
Kraalz, Naturg. Ins. Deiitsclil., II, 659.
Atvecu» Jacq. Duv., Gen. Staphyl., 31, pi. dl, flg. 55 (1). — Gyo-
hyptiu» Thoins. (2).
Caractères généraux des Otfiius. Tête plus courte. Labre échancré
au milieu. Mâchoires moins ciliées, â lobe externe plus court. Palpes
maxillaires à h" article plus conique. Languette étroite, subtriangu-
laire. Paraglosses non saillantes. Palpes labiaux à 3* article plus
acuminé. Elytres h strie suturale profonde. Mésosternum caréné.
Hanches intermédiaires un peu écartées. Jambes postérieures non
épineuses. Tarses postérieurs à 1'' article subégal au suivant.
Insectes vivant sous les écorces , les feuilles mortes, etc., dans
les zones sylvatiques ou montagneuses; on en compte seulement
cinq ou six espèces propres à l'Europe , la Sibérie et l'Amérique
boréale.
A. Tête transverse, visiblement plus large que le corselet.
a. Tête, corselet, élytres, et la majeure partie de l'abdomen noirs; élytrcs chacri-
nées-striûlées pilicornis.
b. Corselet , base des élytres et la majeure partie de l'abdomen
roux ; élytres très-finement pointilldes afjinis.
B. Tête allongée, non transverse, un peu plus étroite que le cor-
selet; corps brun; élytres ponctuées longiceps.
1. pilicornis Payk., Mon. Car. App., 335. —Kraalz, Nat.^ 661 et
«yn. — Tlioms., Shancl. Col., II, 187; IX, 175.
Noir, assez brillant, large, subdéprimé; mandibules, antennes,
épaules, suture et sommet des élytres, marges des segments rous-
sâtrcs ; palpes, pattes et anus d'un roux-leslacc ; pubescence très-
rare, pileuse ; de gros points épars en arrière et sur les côtés de la
lôte, qui est transverse et impressionnée entre les antennes ; 3" article
de celles-ci pas plus long que le 2''; yeux assez saillants; corselet
visiblement plus étroit que la tète, assez court, .subparallèle, un peu
rétréci vers la base; angles antérieurs infléchis, suboblus, posté-
(0 Dans lo texte de Jacquclln du Val , cette figure est Inscrite par erreur sous
le n" 5-1.
(2) Les Gyrohypnus Steph., que M. Thomson donne îi tort comme identiques aux
Baptolinus, correspondent aux XanthoUnus d'Erichson.
— 87 —
rieurs arrondis; deux poinls au milieu du disque; élytres déprimées,
un peu plus larges, pas plus longues que lui, chagrinées-striolées
avec une série oblique de Zi-G points peu profonds sur le disque ;
abdomen à ponctuation rare. ■— L., 6-6 1/3 niill.
Sous les pierres , les écorces des arbres morts , hêtres , sapins ,
pins , surtout du Pinus sylvestris ; régions sylvatiques et alpestres
jusqu'à 2,500 m. d'altitude ; juillet , août (r).
Crefeld (y. Briich); Provinces Rhénanes {Bach) ; Vosges {Wenc-
ker) ; Haguenau (Kampmann) ; Remiremont {Puton) ; Darney
{Le Paige) ; Bàle {Imhoff) ; Genève {Ileer) ; Valais , Saas {de
Bonvouloir) ; Mont Rosa {Stierlin) ; Savoie , Rhonnes , Albert-
ville , Plan Bérard {de Manuel) ; Grande-Chartreuse î Allier
{Dcsbrochers des Loges) ; Montagnes Lyonnaises , Cluny , Mont
Dore {Rey).
Aussi en Laponie , Scandinavie , Russie , Germanie , Suisse ,
Autriche , Tyrol , Piémont.
2. aflinis Payk., Mon. Stapli., 24. — Harold, Cat. Col.y 606 et syn.—
alternons Grav. , Micr., Ii8. — Kraatz , Nat. , 660 et syn. — frigidiis Du-
four, Bull, Soc, Pau, 1843. — pilicornis* Jacq. Duv. , Staph. , pi. 11,
fig. 55 ( nec Payk ). — *dimidiatns Mots., Bull. Mosc, 1860 , II, 565 ;
Hochh., Bull. Mosc, 1862, III, 69 {forte).
Voisin du précédent , moins déprimé , plus brillant ; testacé-
rougeâtre ; tète , élytres , sauf la base et la suture , et segments
5-6 de l'abdomen d^un noir de poix ; 3^ article des antennes plus
long que le 2* ; yeux à peine saillants ; tête moins ponctuée ; cor-
selet plus convexe, plus long; angles antérieurs bien plus marqués ;
élytres subconvexes, non slriolées, très-finement pointillées ; série
de points droite ; abdomen moins ponctué. — L., 6 1/3 - 7 mill.
Sous les mousses, les écorces de hêtres, pins et sapins pourris ;
régions sylvatiques et montagneuses jusqu'à la zone alpine ; mai
à septembre (ar).
Toute la région Gallo-Rhénane, sauf la zone méditerranéenne.
Aussi en Scandinavie, Grande-Bretagne, Germanie, Suisse, Au-
triche, Tyrol, Italie, Sicile, Sardaigne et Caucase.
Obs, 1. On ne voit pas bien, d'après la description, en quoi le dimidiatus
Mots. Hochh. , de la Sibérie orientale , dilTérerait des immatures de cette
espèce , à laquelle se rapportent les pilicornis des Catalogues Tcnnstedt
(p. 51), Millet (I, p. 129), de Romans (p. 217), de La Godelinais (p. 55).
Obs. 2. Le frigidus Duf. est synonyme de la présente espèce,-et non du
pilicornis f étranger aux Pyrénées.
— 88 —
3. longieeiis*.
Remarquable par sa lête plus élroile que le corselet, non Irans-
verse, plus longue que large, à peine ponctuée; brun de poix;
bouche, antennes, épaules, suture, sommet des élytrcs et seg-
ments abdominaux , sauf le G" en partie, d'un lestacé-rougeàtre ;
yeux à peine saillants ; 3' article des antennes plus long que le 2'';
corselet bien plus parallèle que chez les précédents, subconvexe;
angles antérieurs marqués; élytres non striolées, subconvexes, à
ponctuation assez forte , mais confuse et peu profonde ; abdomen
moitié plus densément ponctué sur les côtés. — L., 5 3/Zi-6 1/3
mill.
Sous les écorces des hêtres et sapins pourris ; régions sylva-
tiqucs et montagneuses jusqu'à la zone alpine ; août à octobre (tr).
Nancy I Savoie, Rhomies ! Grande-Chartreuse !
LEPTACINUS
Erichs., Kœf. Mark, I, 429.— Jacq. Duv., Gen. Staph.y 32, pi. 12, Og. 59.
Caractères généraux du XanlhoUniis. Labre profondément sinué
au miMeu. l'alpes maxillaires et labiaux à dernier article petit,
étroit dès la base, subulé, à peine plus court que le précédent;
2* article des labiaux un peu plus long que le 1*^^'. I-,anguetle échan-
créeen avant. Antennes fines. Manches intermédiaires subdislantes.
Tarses plus courts, les antérieurs simples.
Les Lcplacinus ont le même genre de vie que les Xantholinns,
auxquels ils ressemblent de faciès. On en connaît une trentaine
d'espèces répandues assez également dans les diverses parties du
monde.
A. Corselet attdnué et trbs-arrondi aux angles antA-icurs.
a. Taille grande; sUlons frontaux longs, trfcs-profonds, im-
ponctuds parumpunctatus.
b. TuUle trfcs-pctito ; sillons frontaux assez courts, polntUlds. olUioidcs.
B. Corselet tronqué subcarrcJment aux angles antérieurs <iui
sont tilen marqués.
a. Antennes assez longues, Il articles transversaux, assez largos, hatijchrus.
6. Antennes trfcs-courte», !i articles trfcs-transversaux. . . . formicetorum.
1. parumpiinctatuH* Gyll., Ins. Suec, IV, liM. — Er. , Ocn., 335
etsyn. — KraaU, Nat., Gi8 et sijn. — Daudi, Bcrl. Ent. ZcU., 1857, 99.
— 89 —
— radicsjis* Pcyr., Ann, Ent, Fr. , 1858, li2l, — aviissus* Coq. , Ann,
Ent. Fr., 1860, 158.
Taille et forme des petits Xantliolinus punctulatus ; noir, très*
brillant, non chagriné, pileux; palpes, trois premiers articles des
antennes et pattes rougeàtres ; élylres brunes ou teslacées , plus
foncées à la base, largement blanchAtres en dehors vers le sommet;
tête subtriangulaire , subcarrée en arrière , quadrisillonnée en
avant ; sillons imponclués , très-longs , surtout les postoculaires ;
côtés marqués de très-gros points rares ; disque lisse ; corselet
large , court , de la largeur de la tête , très-arrondi en avant , un
peu rétréci vers la base, sinué latéralement ; angles antérieurs nuls ;
de chaque côté du disque, 5 ou 6 points en séries; Zi ou 5 de
chaque côté ; élylres un peu plus larges et plus longues que le cor-
selet, planes, translucides, offrant deux séries subhuniérales de
points assez fins, nombreux, et de points plus confus, plus fins,
le long de la suture ; abdomen à ponctuation forte, écartée, avec le
milieu du disque lisse ; <3 abdomen parallèle ; 6*= segment en dessous
légèrement échancré au sommet. — L., 5 1/2-6 1/2 mill.
Sous les pierres, les écorces , les feuilles , le terreau, les débris
végétaux , les fumiers , dans les serres , les celliers ; parfois avec
les foui^mis ; mai à août (r).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe , l'Asie et l'Afrique méditerra-
néennes , Madère , Le Cap-Vert et l'Amérique du Nord.
Obs, Le parumpunctalus des Catalogues Mocquerys (p. 191) et de La
Godelinais (p. 55) se rapporte au baiychrus.
2. batyelirus Oyll., 1ns. Suec, IV, 480. — Er., Gen., 335 et syn.—
Kraatz, Nat., 649 et syn.— Jacq. Duv., Staph., pi. 12, flg. 59. — Harold,
Cal. Col. , 605 et syn. — tinearis Grav. , Micr. , 43 [nec Oliv.). — Krautz
/. c. et syn., — Thoms., Skand. Col., II, 193. — Baudi, Berl. Ent. Zeit.,
1857, 99 ; 1869, 389. — Harold, /. c. et syn. — apicalis* Kol. , Melet.
Ent., III, 15. — Hochli., Bull. Mosc., 1849, I, 110. — Jcbusœus* Saulcy,
Ann. Ent. Fr., 1864 , 643. — berylensis* Saulcy , l. c. — triangulum*
Saulcy, /, c. — Mars,, L'Abeille, 1871, VIII, 308, 309 (1).
l'I US étroit que le précédent; deux, trois ou quatre fois plus
petit ; pubescence pileuse plus serrée ; tète plus étroite, chagrinée
U) On n'a pas encore signalé chez nous le :
2". othioides' Daudi, Berl. Ent. Zeit., 1869, 300, — Mars., L'Abeille, j871, VIII,
309. — formicetorum' Baudi, /. c, 1S57, 99.
Facibs (X'Othius ; taille des très-petits hatychrus; distinct seulement par sa forme
— 90 —
à un fort grossissement , plus longue , à sillons frontaux bien plus
courts et trois fois moins profonds , ponctués ; ponctuation plus
serrée, trois fois plus fine, ne laissant qu'une ligne lisse médiane
étroite; corselet bien plus étroit, plus long, plus rétréci vers la
base, plus sinué latéralement; angles antérieurs bien marqués; séries
dorsales formées de 9 à 13 points (parfois avec un ou deux supplé-
mentaires un peu en dehors), latérales de Zi à 8 points (avec quel-
ques autres confus vers les angles antérieurs) ; olytres et abdomen
à ponctuation plus fine, trois fois plus serrée qu î chez pariimpiinc-
Laliis, surtout vers la suture; c? 7" segment légèrement incisé en
triangle; 6^ très-largement écliancré au sommet. — L., 3 1/2-5
mill.
Elytres souvent rougeâtres, avec la base plus ou moins brune et
le sommet plus ou moins testacé, parfois entièrement d'un testacé
pâle avec la base largement enfumée ou une simple tache circascu-
teliaire.
Sous les pierres, les mousses, les débris végétaux, les algues,
dans le terreau des serres ; parfois avec L. fiiliginosus ou dans
les nids de Bombus ou les détritus des inondations ; toute l'an-
née (c).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe, l'Asie et l'Afrique méditerra-
néennes , le Caucase , la Géorgie , la Perse , Madère , les Canaries
et l'Amérique du Nord.
Ois. Cet insecte est encore un des exemples curieux qu'on peut fournir
des variations possibles d'un type et des distinctions subspécifiques dont
ce type est susceptible. Aussi instable de forme que de taille et de
ponctuation, le baijichnis de Gjlleidial cl d'Erichson a reçu dans les
traités descriptifs une quinzaine de noms différents, et cependant aucune
de ses variations ne saurait ùtre précisée et admise comme caractère
d'espèce. Tandis que quelques exemplaires atteignent presque la lon-
gueur des petits pnrumpunctatus , d'autres dépassent à peine celle du
formiccinrum ; la tôle est tantôt subparallèle, tantôt subtriangulairc, plus
ou moins raccourcie ; sa ponctuation est plus ou moins dense, ainsi que
plan Br61e, plusaUonKfîo, le i" et le 3» article des antennes, les jambes postérieures
et les élytres en entier d'un lirun noirâtre ; tête plus dtroitc , h sillons frontaux plus
longs; base et angles postérieurs trbs-arrondis, nullement anguleux; ponctuation
moins serrée, plus Une surtout a la base; corselet plus attonud en avant ; aiiglos
antérieurs encore plus arrondis que cliez parumpunclalus , nullement anguleux
comme chez baUjchrus et formicelorum ; séries dorsales de \2 point» environ , les
latérales do 8 ou -lO; ély ires plus longues, h ponctuation uetto ainsi que cuUo de
l'abdomen. — L., 3 1;2 mill.
l'iémont, dans les Inondations du TO, en décembre (An).
— 91 —
celle fies séries protlioraciqucs ; enfin, la coloration des élytres se modifie
à l'infini, étant souvent semblable à celle du pantmpunctaUis , mais fré-
quemment aussi pareille aux exemplaires les plus p;\les du formicetonim ;
la ponctuation de ces élytres est aussi plus ou moins nette et profonde.
Toutes ces modifications étaient connues de l'illustre Erichson , comme le
témoigne la description de son Gênera, et, avec cette sagacité qu'aucun
autre n'a égalée dans la science , il les avait jugées intra-spéciCques.
M. Kraatzet, à sa suite, les auteurs contemporains ont eu le tort de ne
pas croire à la parole du monograpbe et de diviser de nouveau le type
batyclirus en deux ou plusieurs soi-disant espèces, comme ils ont séparé
ensuite le Leptolinus notkus en deux ou trois formes distinctes. Toutes
ces distinctions sont contraires à la nature et impossibles à soutenir eu
présence de séries d'exemplaires de provenances très-diverses. Sans doute,
en isolant les exemplaires les plus disparates, on peut caractériser un
certain nombre de types, peut-être sept ou buit, dans le batyclirus aussi
bien que dans les autres espèces protéiques ; mais il devient impossible de
rattacher à l'un plutôt qu'à l'autre les formes intermédiaires omises d'abord,
et en opérant , comme je l'ai fait, sur plus de cent exemplaires de tous
pays, on ne tarde pas à se convaincre de la variabilité de ces formes et,
en définitive, de leur unité spécifique.
3. formieetorum^ Mœrk., Germ. Zeî/s., III, 216. — Kraalz, f^aU^
650 et syn. — Fairm. , Fn. Fr., I, 50/i. — Thoms., Shand. Col., II, 193.
Faciès de batyclirus ; toujours plus petit ; moins foncé au cor-
selet, qui est brun de poix, et aux élytres, qui sont ordinairement
lestacées avec la base brune; antennes bien plus courtes, plus
grêles, à articles moitié plus courts, très-transversaux, souvent
lestacées ; tête sublriangulaire; sillons frontaux bien plus profonds,
plus longs ; séries du corselet profondes ; élytres plus courtes, bien
plus fortement, moins densément ponctuées. — L,, 3-3 1/3 mill.
Dans les bois , avec Formica rufa et congerens ; avril à no-
vembre (r).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie , Russie ,
Chypre et Espagne.
LEPTOLINUS
Kraatz, Nattirg, Ins, Deutsdd., II, 647.
SienUiodefu» Jacq. Duv., Gen. Staplu, 33, pi. 12, Cg. 60.
Caractères généraux des Leptacinus. Labre profondément incisé
en triangle au milieu. Cou très-étroit , très-élranglé. l^alpes à der-
— 92 —
nier article subulé, beaucoup plus court que le précédent aux
maxillaires ; 2^ article des labiaux subégal au 1". Languette arron-
die , entière. Antennes allongées. Hanches intermédiaires distantes.
Tarses antérieurs dilatés, spongieux en dessous.
Les insectes de ce genre , très-peu nombreux , vivent principa-
lement sous les pierres. On les trouve en Europe, dans l'Asie
centrale et l'Amérique du Nord.
1. nothus* Er., Gen., 338. — Hochli. , Bull. Mosc, iSli9 , I, 111. —
Fairm., Fn. Fr., I, 50i. — Jacq. Duv., t. c. — cephalotes* Kraalz, Bcrl.
Ent. Zcil., 1858, 65. — sarcpianus* Stierl., Mitth. Scinv. Ces., 1867,
II, 217. — *vcrsicolor Solsky, llor. Suc. Enl. Ross. , 1871 , VIII , 181. —
Mars., U Abeille, 1871, VIII, 306 {veresim.).
Taille et forme parallèle du Xcmiholinus fulgidus , mais tout
autre. Bien plus étroit et remarquable par son corps mat, à peine
brillant au corselet et aux élytres ; noir de plomb ; bouche , an-
tennes, pattes et anus roussâtres ; mandibules, !"■ article de
celles-ci, cuisses et jambes plus foncées; pubescence longue , assez
serrée aux élytres et à l'abdomen ; ponctuation fine , très-dense ,
rugueuse-aciculée k la tête, fine, serrée au corselet, plus fine,
plus serrée aux élytres, très-dense, obsolète à l'abdomen: tête
longue, parallèle, carrée à la base; corselet très-long, étroit;
angles arrondis ; une étroite ligne élevée , lisse , longitudinale à la
tête et au corselet; élytres un peu plus larges, pas plus longues
que celui-ci ; (^ T"" segment incisé en tiianglc aigu ; 6'^ largement et
faiblement échancré. — L., 5 i/2 - 7 1/2 mill.
Enlièiemcnt roussûtre, avec la bouche, les antennes, le sommet
des élytres , l'anus et les pattes plus clairs.
Sous les pip.ircs, les mousses au pied des arbres , les écorces,
les débris véj^uMaux ; endroits secs et humides ; toute l'année (n).
Calvados , Merville ! Stc-Gemme-sur-Loirc (Gallois) ; Yonne ,
St-Florentin (de La Brûlerie) ; Limoges (/^icHsr) ; Dijon [Bougcl];
Lyon , Morgon , Languedoc {Bcy) ; llyères I Marseille ! Bcziers !
Cette , Montpcllinr {Maycl) ; Carcassonne {(lavoy) ; Bordeaux ,
Grignols (Cabarrus) ; Hautes-Pyrénées {Pandcllr).
Aussi en Croatio, dans toute l'Kurope , l'Afriiiuo et l'Asie médi-
terranéennes , la Russie méridionale, les bords de la mer d'Azof
et la Mésopotamie.
Ohs. Le vcrsicolor Solsky, d'Aslrakan, ne parait pas ililTércr des peliles
variélcs à couleurs claires du notlius, qu'on trouve fréqucmuienl dans les
— 93 —
zones circamédilcrranéennes et le sud de la Russie, et que M. Kraaiz (/. c.)
signale en Mésopotamie, d'après les types d'Erichson.
METOPONCUS
Kraatz, Nalurg. Ins. Deutsclil., II, 651.
Eeteoiotnua Jacq. Duv. — Ct/Undfocephalus Mots.
(PI. V, Cg. 1.) Caractères généraux des Lcptacinus. Corps subcy-
lindrique, parallèle. Labre profondément incisé en triangle au
milieu. Palpes maxillaires à 3" article allongé, 4Mrès-petit. Antennes
très-courtes, en massue, à articles larges, déprimés. Hanches in-
termédiaires rapprochées. Tarses très-grêles, allongés, les antérieurs
simples, les postérieurs à 2" article allongé.
La larve du brevicornis est testacée, avec la tête et le segment
prolhoracique ferrugineux, comme chez les autres larves de Xan-
thoiini; convexe, brillante, étroite, allongée, à poils fins, rares;
tôle rappelant celle de Tinsecte , subquadrangulaire , parallèle ;
angles postérieurs tronqués, obtus ; bord antérieur saillant en pa-
lette crénelée de 5 dents, la médiane petite, les externes fortes,
égales ; sillons frontaux réunis en arrière comme chez l'insecte
parfait, peu profonds, prolongés en arrière par un très-fin sillon
qui s'étend sur le segment prothoracique ; côtés nettement cha-
grinés en arrière; dessous fortement chagriné, quadrisillonné, les
sillons externes bordés par un pli relevé; mâchoires robustes, à
appendice articulé, petit, grêle; palpes maxillaires très-courts, très-
robustes; 1" et 3<^ articles très-courts, égaux, 2= presque moitié
plus long que le 1", h" égal au 3% mais étroit, aciculé; lèvre infé-
rieure... (1) ; mandibules larges, très-fortes, peu aiguës; antennes
très-courtes, robustes, pileuses, de U articles, 3<= d'un tiers plus
long que le 2% à article supplémentaire très-petit , aciculé, k^ petit,
tronqué, très-court ; ocelle petit, placé derrière la base des mandi-
bules ; segment prothoracique de la largeur de la tête en avant,
anguleux au 1" tiers antérieur, très-rétréci ensuite vers la base ; les
deux suivants plus étroits, allongés, chacun seulement un peu plus
court que le 1" ; segments abdominaux subparallèles, plissés suivant
la ligne médiane et de chaque côté avec une faible impression oblique
sur le disque en avant de chaque segment ; pseudopode et styles
anaux très-courts , ceux-ci de deux articles , le 2*= moitié plus court
(<) Mutildecbez le seul exemplaire que je possède.
— 94 —
que le 1", bien plus étroit; pâlies très-courtes, Irès-robusles ;
jambes d'un tiers plus courtes que la cuisse, très-fortement épi-
neuses; ongles courls, simples. — L., 6 niill. — Cette larve si in-
téressante se trouve avec l'insecte parfait et doit avoir les mêmes
mœurs; je l'ai reçue de Bohême.
Le genre Metoponcus est remarquable et des plus distincts dans
la tribu. Il ne renferme qu'une dizaine d'espèces vivant sous les
écorces des arbres dans les forêts , quelques-unes joliment variées
de noir, de rouge et de testacé. Sauf l'Afrique , on en rencontre
dans les diverses parties du globe.
1. brevicornis* Er., Gen., 33/i. — Kraatz, Nat., 652 et syn.
(PI. V, fig. 1.) Insecte très-curieux. I^arallèle , subcylindrique;
noir, très-brillant; bouche, antennes et pattes d'un testacé rou-
geâlre ; élytres souvent d'un testacé obscur autour de l'écusson ;
corps pileux ; sommet des élytres pubescent ; ponctuation fine ,
peu serrée , subaciculée à la tête qui a li gros points placés irrégu-
lièrement de chaque côté; celle du corselet obsolète avec li points
en carré sur le disque , les antérieurs précédés chacun de deux
autres; celle des élytres et de l'abdomen invisible ; tôle exactement
rectangulaire, d'un tiers plus longue que large, avec deux très-courts
sillons à la base des antennes ; l'intervalle de ceux-ci relevé en
double carène canaliculée au milieu ; corselet très-arrondi en avant,
tronqué à la base, sinué sur les côtés, plus court que la tôle; élytres
pas plus larges, plus longues que lui, un peu élargies vers le
sommet qui est échancré en triangle très-profond. — L., 6 -G 1/2
mill.
Sous les écorces des pins , sapins et hêtres pourris , dans les
forêts, avec les Paromaius et Plegaderus ; régions montagneuses
(TR).
Vosges du Bas-Rhin, llohwald près Barr {Mathieu).
Aussi en Autriche.
Obs. 1. Je ne connais qu'un seul exemplaire français de ce bel insecte.
Il est dans les cartons de M. Malliicu, à Nancy. En signalant cette capture
d'un de nos savants naUiraiistes, je suis heureux de remercier M. Mathieu
de la gracieuseté avec laquelle il m'a permis de visiter sa collection et de
prendre note des espèces intéressantes pour noire faune.
OLs, 2. Le brevicornis est indiqué aussi dans le Catalogue Godron (p. 57)
comme pris dans les Vosges par M. Pulon cl ù Metz par M. Géhin. Mais
— 95 —
M. Puton ne me signale pas cet insecte dans ses notes et, quant à la citation
très-ancienne de M. Géhin, je n'ai pu la vérifier et elle peut être erronée.
XANTHOLINUS
Serville, Encycl. mélhod., X, 475. — Jacq. Duv., Gen. Stapk., 32, pi. 12,
iig. 56, 57, 58.
EulisBU» Mann. — Gyvohypnus Stepli. — ETtilcia Jacq. Duv. —
jlgerodes Mots. — Xudobiug Thoms. — Gawoptefus Thoms.
Corps allongé, linéaire, subdéprimé. Tête variable, carrée ou
oblongue. Cou étroit , court. Labre étroit , bilobé. Mandibules
courtes , obtusément dentées. Mâchoires à lobes très-velus , l'ex-
terne obconique. Palpes maxillaires filiformes , 3"= article subégal
au second, h" un peu plus court, à peine plus étroit, conique.
Menton court, transverse, échancré. Languette entière, large, ar-
rondie. Paraglosses saillantes. Palpes labiaux filiformes , à articles
subégaux , 3'' fusiforme. Antennes courtes , peu épaissies , très-
géniculées à la base. Elylres à suture imbriquée. Hanches inter-
médiaires écartées. Jambes épineuses. Tarses antérieurs simples ,
postérieurs à 1" article subégal au 2».
Les premiers états de trois Xantliolinus ont été décrits et figurés
en détail , ceux du punclulatus par Bouché {Naturg. Ins., 180,
pi. 8 , fig. 9 ; — Er. , Gen. , 307) ; ceux du collaris par M. Perris
(Ann. Ent. Fr., 1853, 566, pi. 17, fig. 26-36), et ceux du lenlus
par M. Schiœdte {Nat. ridsskr., 1866, 201, pi. 9, fig. 18; pi. 10,
fig. 1-7; pi. 12, fig. 2).
La larve du X. punclulatus , d'après les exemplaires que nous
possédons, a un faciès voisin de celui de l'insecte parfait ; la tête
est d'un rougeâtre marron , subdéprimée , quadrangulaire , angu-
leuse et subdenlée vers la base sur les côtés comme chez l'in-
secte parfait, un peu rétrécie en avant ; sillons frontaux doubles,
courts, très-obsolètes en arrière ; bord antérieur muni de 9 denti-
cules , un médian petit , un de chaque côté grand , robuste ,
3 autres externes de chaque côté très-petits ; disque un peu slriolé
antérieurement; dessous fortement quadrisillonné , subruguleux en
avant au milieu; mâchoires à lobe cylindrique , allongé, robuste;
un appendice articulé s'insérant en dedans au sommet ; palpes
maxillaires de h articles , les 3 premiers subégaux en longueur, les
1" et 2° robustes , 3" moitié plus grêle , /t" très-petit , court , aciculé ;
lèvre inférieure assez courte; languette longue, aciculée ; palpes
— 96 —
labiaux de 2 articles, 2« très-grêle, aciculé, plus court que le 1" ;
mandibules grêles, très-aiguês ; antennes de li articles, 1" très-court,
les suivants comme cbez coUaris ; ocelle petit, latéral, peu visible;
segment prolhoracique rougeâtre, allongé, égal aux deux suivants
réunis, subcylindrique, rétréci en avant, à sillon obsolète, et à très-
court sillon aux angles antérieurs ; les deux suivants testacés, trans-
versaux, graduellement plus courts ; abdomen analogue à celui de
co//flri5 ; pseudopode anal très-long; styles anaux courts, biarti-
culés, 2« article presque 3 fois plus court que le 1^'. Pattes comme
chez coUaris, avec les cuisses plus fortement épineuses. — L.,6-7
mill. — Trouvée par nous en septembre sous les débris végétaux,
dans des champs cultivés ; Bouché dit l'avoir rencontrée au prin-
temps dans les crottins de cheval.
Les larves des X. coUaris et Icnlus différant peu de celle-ci , nous
nous bornons à renvoyer aux ouvrages cités plus haut ; celle du
cc»/Zrt?'/5 vit dans les galeries du Tomiciis stcnogroplws : elle s'y
nourrit des larves de cet insecte ou de ses excréments et s'y trans-
forme sans préparatif aucun.
La nymphe du coUaris, que M. Perris a étudiée, et qui est figurée
dans Y Introduction de notre Faune (I, pi. 3, fig. 9), est, comme
celles des Slapkyliuus et Ocypus , recouverte d'une enveloppe
teslacée et cornée, mais glabre, laissant voir la tête abaissée sur la
poitrine, les mandibules, les pattes, les élytres, les ailes et les
segmenis abdominaux ; les tarses sont seuls détachés et saillants; il
y a 7 stigmates visibles sur les flancs ; l'anus offre deux papilles
subulées, biarticulées. — Cette nymphe peut mouvoir son abdomen
et se retourner dans sa loge ; l'insecte en sort au bout de 15 à 20
jours.
Les XanllioUnus sont des insectes d'assez grande taille, souvent
parés de brillantes couleurs, vivant d'ordinaire sous les pierres,
les mousses , les détritus , quelques-uns avec les fourmis. Ils
comptent une centaine d'espèces également réparties à la surface
du s.(lobc.
On a proposé d'en distinguer plusieurs groupes comme genres
spéciaux ; mais l'étude des exotiques démontre que les caractères
invo([ués [)ar les auteurs sont loin d'avoir la constance qui leur a
été attribuée, et, en définitive, après des comparaisons atten-
tives sur les types les plus variés , nous pensons que ces genres
n'ont que la valeur de divisions secondaires.
A. Tête carrée ou rcctanfinlairc, non r(;tri'clc ilc la base en avant; yeux ordinaires,
a. Tût» il ponctuation forto, non loviSuliic, polutiUéo cutro la ponctuation,
f CorBclct rouge coUaris,
— 97 —
•{-f Corselet noir lentus.
b. Tête a ponctuation trfes-grosse, fovéolée, trfes-lisse entre les
points ful'jidus.
15. Tête légbremont rdtvécie Je la base eu avant, avec un trfes-fin
denticule aux angles postérieurs et la ponctuation grosse , ru-
gueuse punctulatus.
C. Tête légèrement rétrécie de la base en avant, finement striolée,
surtout en avant ; yeux atrophiés .
a. Klytres très-grandes, bien plus longues que le corselet. . . gracilipes.
b. ihytres trbs-petites, plus courtes que le corselet tenuipes.
I). Tête plus ou moins rétrécie de la base en avant , plus ou moins
arrondie aux angles postérieurs.
a. Yeux atrophiés.
f Tête trfes-grande, très-large, striolée dans sa partie antérieure, myops.
ff Tête ordinaire, oblongue, non striolée • . . barbarus.
b' Yeux ordinaires.
f Corselet noir.
X Élytres rouges; pattas brunâtres.
' Taille très-grande ç)labratus.
" Taille petite glaber.
XX Élytres et pattes testacées ; taille grande relucens.
ff Corselet rouge ou roussâtre , au moins en grande partie.
X Tête snbquadrangulaire , à ponctuation très - rare , fine;
corselet rouge vif , à angles antérieurs très-marqués. . . elegans.
XX Tête oblongue ou ovale.
' Corps dépourvu de reflet bronzé.
• Tête oblongue-allongée , subparallèle , noire ainsi que
l'abdomen ; élytres non chagrinées tricolor.
" Tête en ovale court , enfumée ; élytres chagrinées. , distans.
'* Corps à reflet bronzé très-net.
• Corselet de la largeur des élytres et de la tête; marges
des segments et anus testacés ; élytres a ponctuation
forte, serrée, rugueuse cribripennis.
'• Corselet bien plus étroit que les élytres et la tête;
abdomen concolore ; élytres h ponctuation assez fine,
non rugueuse linearis.
Qroupe 1 fNUDOBlUS THOMS.).
1. collaris* Er., Kœf. Mark, I, i2i; Gen., 324. — Kraatz, Nat., 644
et syn. — Baudi, Berl. Eut. Zeit.j 1869, 388. — ruficollii* Lucas, Expl.
Alg. Ent., 107, pi. 12, fig. 1.
Très-parallèle, subconvexe; noir, brillant; corselet, anus et
pattes rouges ; palpes et base des antennes roux ; celles-ci ferru-
gineuses; élytres brun de poix à sommet teslacé ; tête très-paral-
lèle , quadrangulaire , plus longue que large , ^ ponctuation forte ,
éparse sur les côtés, avec des points plus Ans entre les gros; cor-
selet trapézoïdal, atténué en avant, obsolètenient pointillé, à séries
dorsales et latérales de G à 8 points; élytres de la longueur du
corselet, à peine plus larges que lui, à ponctuation forte, peu
7
— 98 —
serrée, celle de l'abdomen subobsolèle, rare; c? • G"^ segment en
dessous légèrement échancré au sommet. — L., 7-8 mill.
Sous les écorces des chcnes-zeen et des chênes-liége (r).
Landes {Perris) ; Lot-et-Garonne, Agen ! Ses {Banducr) ; Le
Luc (Robert) ; St-Raphael (Raymond).
Aussi en Germanie , Autriche, Italie, Corse, Sardaigne, Algérie,
Chypre, Russie méridionale.
2. lentus Grav., Mon., 101. — Er., Gen., 325 el syn. — Kraatz, Nat.,
6li!i et syn.
(Pi. V, fig. 2.) l'^orme du coUaris ; plus déprimé, plus large
aux élylres; noir; antennes ferrugineuses; palpes, élytres et pattes
testacées; tête plus large, à ponctuation moitié plus dense; cor-
selet plus large, à séries de 7 à 9 points ; élytres à ponctuation
moins profonde, celle de l'abdomen plus serrée. —L., 6 1/2-
7 1/2 mill.
Sous les écorces (TAbies , les bois morts , les débris végétaux ,
les mousses , surtout dans les forêts (r).
]M()ns (Demoi(lin); Aix-la-Chapelle (Foerster) ; Hesse, Oberlais
(Scriba) ; Haguenau (Kampmann) ; Vosges (Wenchcr) ; Remire-
mont (Puton); Metz (Géhin) ; Nancy (Mathieu) ; Alpes du Léman
(Hcer); Vevey (de Gautard) ; Valais, Eggischhorn (de Bon-
vouloir) ; Val Formazza ! Albertville , plan Bérard (de Manuel) ;
Lyon (Retj) ; Hautes-Pyrénées (Pandellé).
Aussi dans le reste de l'Europe septentrionale et centrale
jusqu'en Italie.
Obs, i. Le tenlus du Citialogue de Romans (p. 217) se rapporte au
piinclidalus var.
Obs. 2. Cité encore de Caramanie par M. Peyron(4/in. Ent. Fr., 1858,
622), mais peut-ûtre par erreur.
Groupe 3 (EULISSUS MANN. — AGEUODES MOTS. — GAUIiOP-
TEIWS TH.).
8. fulfjiiiiiM Fabr., Manl. Ins., I, 220. — Er., Gcn., 319 cl syn. —
Kraaiz, Nat., 6'i2 cl syn. — Jacq. Duv., Sfriph., pi. 12, (iR. 57. — inlcr-
mcdius KusU, liœf, Eur., 13.
(I»l. V, fig. '6.) Plus large que les précédents; noir luisant;
élylres d'un rouge vif; palpes et tarses, parfois toutes les pattes,
— 00 —
roux; antennes ferrugineuses, sauf la base; tète très-parallèle,
remarquable par sa ponctuation Irès-grossc, slriolée-fovéolée; angles
postérieurs denticulés; corselet trapézoïdal, avec une forte strie
latérale ponctuée; côtés très-sinués; écusson fortement ponctué;
>'lytres un peu plus courtes que le corselet, ponctuées le long de la
suture avec une série de points discoïdale ; abdomen à ponctuation
fine, rare. — L., 9 mill.
Sous les pierres, les feuilles mories , les détritus , les fumiers,
dans le terreau ; plaines et vallées des montagnes ; mars à août
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe, en Algérie, Caramanie et Syrie.
Oro-ape 3 {GYROHYPNUS STEPH.J.
II. punctulatus Payii., Mon. Staph., SO. — Er., Gen., 328 et syn. —
Kraalz, Nal., 6'àâ et syn. — Thoms., SKand. Col., II, 189; IX, 176. —
tiarold, Cat. Col., 603 e( ^yn. — oclir aceus* Gyl\., Ins. Suec., II, 352. —
Kraalz, /. c, 636 et syn. — Tlioms., l. c, II, 189; IX, 176. — Harold,
Cfit. Col., 603 et syn. — atratus* Hoer, Fn. llelv., 1, 2i6. — Kraatz, /. c,
(i36 et syn. — Tlioms., /. c, II , 190 ; IX, 177. — picipes* Tlioms., /. c, II,
190; IX, 177. — Rye, Eni. Annual , 1869, 31. — Tlwmsonis Schw., Berl.
Enl. Zej7.,1872, 15/1, —*mclanarius Fauv., U Abeille, 1871, VIII, 30i. —
mono Relit., Bcii. Ent. Zeit., 1872, 167. — Haroldi Reilt., Ent. Heft.,
1873, XI, 146 {veresim.).
(PI. V, fig. U.) Subconvexe, noir, très-brillant; antennes, sauf
la base et jambes ferrugineuses; palpes et le reste des pattes
roussàtre obscur; pubescence pileuse, rare, longue; tête subqua-
drangulaire, subcarrée en arrière ; côtés à peine rétrécis en avant;
angles postérieurs avec une très-petite dent; ponctuation très-forte,
assez dense , subfovéolée-rugueuse ; disque et milieu de front seu-
lement pointillés ; corselet plus large que la tête, court, arrondi-
atténué en avant, tronqué à la base, sinué latéralement; double
série dorsale de 6 cà 8 points; latérale de 7 à 8, substriée; élytres
un peu plus larges , pas plus longues que le corselet, à ponctuation
forte , peu serrée , le long de la suture , formant sous l'épaule deux
séries subparallèles ; celle de l'abdomen assez forte , peu serrée ,
nulle au milieu des segments. — L., 5 1/2-7 mill.
Tête noir de poix, corselet noir ou brun de poix avec les élytres
brunes ; souvent aussi les antennes, les bords des segments abdo-
minaux , l'anus et les pattes roussâtres.
Sous les pieiTes , les mousses , les écorces , les fagots-, les dé-
— 100 —
bris végétaux, les fumiers, les bouses ; endroits secs et humides
aussi dans les nids de F. rufa et L. fuli(jinosus ; plaines et mon-
tagnes jusqu'à 1,700 m. d'altitude ; toute l'année (tc).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe , l'Afrique et l'Asie méditerra-
néennes, la Géorgie, le Caucase, la Perse, la Sibérie centrale,
Madère et l'Amérique du Nord.
Obs. 1. Cet insecte est Irès-variable et impossible à caractériser dès qu'on
cherche à le subdiviser en plusieurs types spécifiques. La variété ocliraceus
serait peut-être la plus distincte par son corps chagriné ; mais ou trouve des
exemplaires qui forment exactement le passage entre cet état et la forme
lisse. Les autres caractères vantés par les auteurs ne sont pas spécifiques, et
ici encore, après l'étude minutieuse d'exemplaires de pays très-divers, je
suis convaincu qu'il faut se ranger à l'avis d'Erichsoa, qui connaissait très-
bien les sous-espèces de MM. Kraatz et Thomson, et cependant déclare de
la manière la plus formelle qu'elles ne sont que des variétés d'un seul et
mênxe type.
Obs, 2. Le morio Reitt. , des environs d'Oran , que j'avais changé en
melanarius (/. c), et que M. Reitter propose de nommer Haroldi, ne sem-
ble pas différer, d'après la description, des exemplaires typiques du -punc-
tulalus, espèce algérienne à laquelle l'auteur omet de le comparer.
aroupe «i {VULDA DVV.).
5. graeilîpes* Jacq. Duv., Ann. Eut. Fr., 1852, 698; Slupli., pi. 12,
fig. 56. — Fairm., Fn. Ent. Fr., I , 499 (IJ.
Faciès du linearis , mais très-différent ; ailé , roux de poix ,
])rillant, à reflet bronzé, plus vif au corselet; tête et abdomen
(<) Une forme remarquable du même groupe est le :
5". lenuipes' lîaudi, Derl. Ent. Zcit., 1809, 388.— Mars., L'Abeille, (871, VIII, 30ri.
{VU V, fifi. •''•) Voisin du (jracilipes ; plus petit, bien plus dtroit; apttve ; testacé-
rougeâtre brillant, avec la tête en avant et (cT) le sommet de l'abdomen enfumes ;
tête un peu plus courte, moins ponctuée en arrière ; yeux rudimentaires ; corselet
plus larRC, seulement un peu plus étroit que la tête, environ de la largeur des
élytres , plus brièvement atténué on avant , oîi les angles sont bien plus marques ;
élytres un peu plus courtes que le corselet, planes, a ponctuation assez forte, peu
serrée ; cS T segment en dessous avec une excavation profonde, relevée sur les
bords, échancrée au sommet ; dessus déprimé en triangle , cillé. — L., 8 mlll.
Sous les pierres, prfcs de» grottes, et daus les endroits obscurs (n).
Apennins de Toscane.
Obs. SI distinct qu'il soit du grarilipes, on dirait que cet Insecte n'en est qu'an
état hypogé. La question mérite d'être étudiée sur place, comme tant d'autres inté-
ressant la faune des grottes , et qui ne sont pas encore sorties de leur obscurité.
— 101 —
noirs de poix; palpes, cou, élylres, anus et patles d'un rougeâtre
lestacé; pubescence assez courte, assez dense; tête grande, sub-
quadranguiaire, parallèle; angles postérieurs subarrondis ; ponctua-
tion fine avec les intervalles et le front finement, densément striolés;
un intervalle médian assez lisse, à peine pointillé; corselet d'un tiers
plus étroit que la tête, moitié plus étroit que les élytres , de la lon-
gueur de celle-là, Irès-atténué en avant, très-arrondi aux angles an-
térieurs, à peine rétréci vers la base ; série dorsale de 10 points fins ;
côtés densément ponctués sur leur moitié antérieure, à peine sur le
reste; élytres très-amples, d'un quart plus longues que le corselet,
à ponctuation fine, dense, celle de l'abdomen très-fine, très-
serrée. — L., 8-9 1/2 mill.
Sous les écorces d'oliviers (tr).
Marseille (coll. Reiché) ; Nice (Linder).
Aussi en Toscane.
Groupe 5 piANTHOLINUS GEN.).
6. glabratus Grav., Micr., 178. — Er., Gen., 319 et syn. {except.
var. 6). — Kraatz, Nat., 633 et sy7i. — Harold, Cat. Col., 602 et syn.—
Tlioms., Skand. Col., IX, 177. — fulgidus Oliv., Eîit., III, 42, 18, pi. à,
Ijg. 34, a-d (1).
Très-distinct par sa taille et sa couleur. Noir, Irès-brilIant ;
(i) On n'a pas encore rencontré chez nous le :
6'. relucens' Grav., Mon., iO\. — Kraatz, Nat., 634 et syn.; Berl. Ent. Zeit.,
1858, 63. — Harold., Cat. Col., 603 et syn. — glabratus var. b. Oliv., Ent., III, A':.,
pi. IV, fig. 34. — cadaverinus Lac, Fn. Ent. Paris, I, Ali. — ' flavocinctus Hochh.,
Bull. Mosc, 1849, I, i02 {veresim.).
Voisin de glabratus; presque moitié plus petit, plus étroit; palpes, antennes,
pattes et souvent anus d'un testacé-rougeâtre ; élytres d'uu testacé-pâle ; tête plus
courte, plus convexe, plus arrondie en arrière, à gros peints moins nombreux, mai.s
densément et nettement pointillée dans leurs intervalles ; corselet plus étroit, moins
rétréci vers la base, plus arrondi en avant, à points des séries moins gros ; angles
antérieurs ponctués ; élytres plus courtes, a ponctuation plus forte, plus rare,
confuse, n'offrant que deux séries subhumérales. — L., 8-9 mill.
Germanie, Autriche, Tyrol, Grèce, Crète, Chypre, Asie mineure, Rhodes, Syrie.
06s. <. Lacordaire (/. c), a la suite de Gravenhorst, décrit cet insecte comme des
environs de Paris, et le Catalogue Grenier (p. 22) l'inscrit parmi nos espèces fran-
çaises ; de son côté, M. Snellen v. Voll. {Laatst. Lijst. Nederl. Ins., 1870, p. 42)
l'indique comme pris h Rotterdam ; mais ces indications sont inexactes et se rap-
portent à des immatures du glabratus; le relucens n"a jamais été pris dans nos
limites fauniques.
Obs. 2. Le /îaiocmctus Hochh., d'Iméritie, semble, d'après la description, se
rapporter exactement à cette espèce.
, — 102 —
élytres d'un rouge vif; paltes et antennes brunâtres; tarses el
palpes rougeâlres; tête subtriangulaire , marquée de gros points
Irès-épars sur les côtés ; corselet sublrapézoïdal , de la largeur de
la tête à la base ; séries dorsales de 6 à 8 gros points , latérales de
Zi ou 5 ; élytres de la longueur du corselet , plus larges au sommet ,
à ponctuation assez forte , écartée , en lignes çà et là , celle de
Tabdomen très-nette, peu serrée, nulle au milieu. — L., 10-13 miil.
Paltes intermédiaires et postérieures parfois rougeâtres ( im-
mature ).
Sous les pierres , les fumiers , les bouses , les débris végétaux ,
surtout dans les prés maritimes ; plaines et vallées inférieures des
montagnes ; février à septembre (ac).
Toute la région Gallo-Rhénane,
Aussi dans le reste de l'Europe et en Barbarie.
7. g:labcr Nordm,, Si/mb., lli. — Er., Gen., 325 et stju. — Kraalz.
NaU, GhOet syn. — Thoms., Skand. Col., II, 192; IX, 179. - Harold,
Cal. Col., 602 et syn.
(PI. V, Gg. G.) Forme el couleur du rcliiccns ; taille du //-
nearis ; très-distinct du premier par sa taille, sa forme convexe,
ses pattes d'un brun rougeàtre , à tarses teslacés , sa tèle briève-
ment oviforme , fortement, à peine ponctuée , à sillons antennaires
presque nuls, les oculaires remplacés par un gros point; antennes
plus renflées; corselet bien plus court, à peine rétréci en arrière,
très-arrondi en avant; séries dorsales de 9 points environ, laté-
rales de 6 ou 7; élytres à ponctuation relativement plus forte, plus
rare , celle de l'abdomen mieux marquée. — L., 6 1/2-7 mill.
Sous les écorces de conifères , dans le terreau des vieux arbres,
très-souvent avec F. rufa et L. fuluiinosus ; toute l'année (n).
Brabant (Parys) ; Mons (Demottim) ; Louxain (Tainstedt) ;
Verviers ( Chajnds ) ; Lille , Lainbersart ( Lethierry ) ; Crefeld
{Mink) ; Bonn (Ranlz) : Ahr (Fiiss) ; Hesse , Seligenstadt, Oberlais
(Scrihà) ; Strasbourg (Wrncker) : Dieuze (Lcpricur) ; Nancy, Li-
vcrdun {Malhicu) ; lloueii (Mut^Kci-ys) ; Cacn ! Falaise {de lirc-
bisson); Dijon, forût de Citheaux {Roitycl); Genève (//eer) ;
Albertville! Limoges! Lyon, Morgon {liey) \ Sos ( Bauc/wer ) ;
Hautes-Pyrénées (l'uudclU').
Aussi en Scandinavie, Grandc-Brctaguo , Germanie, Suisse,
Autriche , Russie et Algérie.
— 103 —
8. myops* (1).
Couleurs du leniiipes; taille des grands tricolor ; très-dislincl
du premier par sa taille, son corselet enfumé, sa tête plus courte,
bien plus large, subquadrangulaire , subparallèle, à ponctuation
moins dense, plus forte, striolée seulement sur le 1" tiers an-
térieur; antennes plus renflées ; yeux oblongs ; corselet tout autre ,
conformé comme chez iricolor, mais plus obliquement coupé en
avant, à points des séries dorsales plus écartés; ponctuation des
côtés confuse , non en lignes ; élylres et abdomen comme chez
Icnuipes, mais celles-ci un peu bronzées, à ponctuation moitié
plus forte. — L., 11 mill.
Sous les pierres profondément enfoncées, dans les forêts; ré-
gions montagneuses (tr).
Alpes Maritimes, près la frontière française (Baudi).
Obs. j. J'ai conservé à cet insecte le nom sous lequel M. Baudi me l'a
communiqué avec tant d'autres richesses; il démontre une fois de plus, si
besoin est, le mal fondé des coupes établies sur les modifications de l'organe
visuel. En effet, le tenuipes Baudi, qui est une Vutda, a des yeux aussi
rudimentaires que le myops, tandis que le barburus, décrit ci-dessous, dont
les yeux sont très-atrophiés, ressemble à tel point au tricolor, qu'on le pren-
drait pour un immature de celte espèce.
Obs. '2. M. Ragusa m'informe que M. Dieck a trouvé, en décembre ,
prés de Palerme (Sicile), un grand -YawtAohnus subanopbthalme qui n'est
peut-être autre que celui-ci.
9. elegans* Oliv., Eut., III, i2, 19, pi. 5, fig. 50. — Er., Gen., 323
HCC syn. — Fairm., Fn, Fr., 1 , 501.
Taille et couleur des tricolor à corselet rouge, mais distinct ; tête
bien plus courte , plus déprimée , subquadrangulaire, bien moins
(1) Une espèce voisine, qu'on trouvera peut-être dans notre zone méditerra-
néenne , est le :
8'. barburus'.
Forme et taille des petits tricolor; testacé-rougeâtre ; devant de la tête et abdo-
men plus ou moins enfumés; distinct de myops par sa taille plus petite, sa forme
bien plus étroite, surtout à la tête, qui est bien plus longue, d'un tiers plus étroite.s
plus rétrécie en avant, plus densément ponctuée, non striolée, mais très-finement
chagrinée, sauf au milieu du disque; yeux d'un tiers plus gros, arrondis, à facettes
plus nombreuses ; corselet moins atténué en avant, îi angles antérieurs plus marqués ;
points dorsaux et latéraux plus fins, plus nombreux; élytres plus longues, plus
densément ponctuées , abdomen plus liuement. — L., 9 mill.
Alger.
06*. Les trois exemplaires que je possède m'ont été envoyés sansr nom par
feu Poupillier.
— 104 —
rélrécie en avant, fjlus cariée en arrière, à ponclualion très-rare,
moitié plus fine , trois fois moins serrée , sans espace lisse médian
déterminé ; antennes plus fines ; corselet plus étroit , plus long , à
angles antérieurs bien plus marqués , presque droits ; séries dor-
sales de 8 points moitié plus fins , latérales moitié moins ponctuées,
bien plus finement; élytres plus petites, moins densément ponc-
tuées ainsi que Tabdomen, d'un quart plus courtes que le corselet.
— L., 10 mill.
France méridionale (Erichson).
Aussi en Espagne.
Obs. Le seul exemplaire que j'ai vu de celle espèce provient d'Espagne ,
et c'est sur la foi d'Erichsou que je la comprends dans notre faune. J'ajoute
que ce naturaliste lui donne à tort comme synonyme le mcridionalis Lac,
qui n'est qu'une variété du tricolor.
10. eribriiicuniti*.
Forme et couleurs du distans ; plus grand, à reflet bronzé ; très-
distinct par sa tête entièrement noir de poix , à ponctuation plus
serrée sur les côtés, le corselet bien plus arrondi aux angles
antérieurs, à séries dorsales de 13 à 15 poinis , moitié plus den-
sément et très-confusément ponctué sur les côtés ; élytres bien plus
longues, à ponctuation moitié plus fine et trois fois plus serrée. —
L., 8-10 mill.
Aube (fiarnier).
Aussi en Italie et Caucase.
Obs, 1, Les exemplaires de France et d'Italie ont un reflet bronzé très-
net , qui tend à s'effacer chez ceux du Caucase.
Obs. 2. Cet insecte est le frocerusùc M. Hochhutli [Bull, ilfosc, 1849,
1, 108) et je l'ai reçu sous ce nom de M. Baudi ; mais il me semble im-
possible de le rapporter au proccrus d'Krichson [Ccn., .'iSl), lequel, d'après
la description, est plus p;rand que le glahratus cl doit avoir une ponc-
lualion tout autre, notamment sur la tète, puisque M. Kraatz le classe,
■d\cc glabratus cl punctutatus , dans une section particulière {Kopf grvh
punhiirt). Quant au ;;;o(c/ms de la Fnunc Frnii{<iisc (I, 503), la des-
cription en est calquée sur Erichson, mais la citation de localité : Lille,
bois de l'halempin (Cussac), est ù supprimer; au moins, M. Lelhicrry
m'informe qu'il n'y a aucune trace de celte espèce dans la collection Cussac,
pas même l'éliquelle.
ii, trii'olor Fabr., }Iaiil. Ins., 1, 221, — Er., Gcn., 831 el syn, —
— 105 —
Kraalz, Nut,, 638 et sijn. — Jacq. Duv., Slaph., pi. 12, fig. 58. — meri-
dionalis* Lac, Fn. Eut. Paris, I, A13.
Allongé , subparallèle , brillant ; rougeâtre vif : élylres souvent
plus claires; antennes, abdomen et souvent la base du corselet,
saul l'anus, brun de poix; tèle noire, grande, convexe, ovalaire,
à ponclualioD forte, assez dense, sauf l'espace médian lisse; angles
postérieurs subarrondis; corselet en trapèze renversé; angles an-
térieurs assez marqués; séries dorsales de 10-12 points, latérales
en séries confuses, à points nombreux ; élytres à peine plus courtes
que le corselet, un peu plus larges, à ponctuation forte, serrée,
celle de l'abdomen, qui est chagriné, assez fine, assez dense, même
sur le disque. — L., 10-11 mill.
Sous les pierres , les feuilles mortes , les mousses , les débris
végétaux , le terreau ; dans les détritus des inondations ; plaines
et montagnes jusqu'à 2,300 m. d'altitude ; mars à novembre (ac).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe, la Géorgie et le Caucase.
Obs. 1. C'est Velegans des Catalogues Rouget (p. 396), Mocquerys (p.
190), Godron (p. 57), de La Godelinais (p. 55), Wencker (p. 30), et, en
outre, le rufipenins de ce dernier.
Obs. 2. Quelques individus à séries dorsales moins nombreuses, et laté-
rales assez régulières, ressemblent à Velegans ; mais la ponctuation et la forme
de la tête , ainsi que la structure des angles antérieurs du corselet , les en
distinguent suffisamment; ou rciuarquera, du reste, que nous n'insistons
pas sur la régularité ou l'irrégularité des séries latérales du corselet, dont
Erichson et M. Kraatz se sont servis pour grouper les Xantholinus , parce
que ce caractère n'est pas constant chez la plupart des espèces à séries dites
confuses.
12. dÎMlans* Muls. Rey, Ann. Soc. Linn. Lyon, J853, 58. — Kraalz,
Nat., 639 et syn. — Rye, Ent. Animal, 1871, 3^ et syn.
Très-voisin du iricolor ; plus de moitié plus petit; testacé rou-
geâtre obscur avec la tête et l'abdomen brun de poix, plus ou moins
foncés; bouche et pattes teslacées ; lète bien plus courte, ovalaire,
bien plus rélrécie en avant, très-arrondie à la base, à ponctuation
moins serrée; corselet relalivement plus étroit, à angles antérieurs
plus arrondis, moins marqués ; élytres [)lus petites, d'un quart plus
courtes que le corselet, visiblement chagrinées entre la ponctuation,
qui est plus rare à l'abdomen. — L., 7 - 8 mill.
Sous les pierres, les feuilles mortes , les mousses, au pied des
arbres, les écorces de conifères; parfois avec les fourmris ; zones
tempérées et sylvatiques; mars, avril , septembre (r).
— 106 —
Nord, forêts de Mormal et de Phalempin (Lethiemj) ; Ahr
(Ftiss) ; Province Rhénane {Bach); Hesse {Scriba); Lunéville !
Vosges (Pi(ton) ; Strasbourg (Wencker) ; Alsace, St-Pierre-Bois
{Fet lig) ; Me[z {Bcllcvoye) ; Paris {Ch. Brisout de Barnevillc) ;
Aube, Chennegy {Polie Devierme) ; Alpes Vaudoises (Bugnion) ;
Valais, Trient (v. Heyclen) ; Mont Rosa , Macugnaga {Slierlin) ;
Mont Viso ! Montagnes Lyonnaises , Mont Pilât , Cluny {Rey) ;
Sos {Bauduer).
Aussi en Grande-Bretagne, Germanie, Suisse, Autriche, Tyrol,
Italie, Russie.
Obs. L'examen d'une sùrie assez nombreuse d'exemplaires me donne à
penser que cette espèce peut être maintenue, au moins provisoirement,
comme distincte du iricolor.
13. linearis Oliv., EnU, III, 42, 19, pi. It, fig. 38. — Er., Gen., 33J
et syn. — Kraatz, Nat., 641 et syn. — Tlioms., Skand. Col., II , 191 ; IX ,
4 78, — tongiventris* Hecr, Fn. Hclv., 1, 247. — Kraatz, /. r., 641 et si/u.
— Thoms., /. c, II, 191 ; IX, 178. — Betlic, Steli. Ent, Zeit., 1865, 65.
— niu<«îpz<Mctams* Thoms., /. c. II, 191 ; IX, 179.
Linéaire , noir , brillant, plus ou moins bronzé; 1" article des
antennes, élylres plus ou moins et pattes d'un brun rougeàtre; reste
des antennes, palpes, genoux et tarses roux; pubescence longue,
assez dense; tôle oblongue, subarrondie à la base, peu rétrécie en
avant, à ponctuation assez forte, peu serrée, sauf la ligne médiane
lisse; corselet sublrapézoïdal, atténué en avant, notablement ré-
tréci vers la base ; angles antérieurs arrondis ; séries dorsales de
12 à 15 points assez fins ; côtés ^ points subsériés , confus , peu
nombreux ; élytres un peu plus courtes que le corselet, à ponc-
tuation dense, assez forte, celle de l'abdomen fine, assez serrée,
même sur le disque. — L., 5 - 7 mill.
Corselet parfois brun rougeàtre avec les pattes d'un lestacé rou-
geàtre.
Sous les pierres , les mousses, les débris végétaux , les feuilles
mortes, les fumiers, les fagots , les écorces , dans les détritus des
inondations; souvent avec L. fuliyhwsus et F. rufa ; plaines et
montagnes jusqu'à 2,000 m. d'altitude ; toute l'année (tc).
Toute la région Gallo-Rhénane.
Aussi dans le reste de l'Europe, l'Afrique et l'Asie méditerra-
néennes , la Géorgie , le Caucase , la Perse , la Sibérie et Madère.
Ohs. 1. Le corps lisse ou chagriné , la lilc plus on moins arrondie ù la
— 107 —
base , le corselet plus ou moins rétréci en arrière , le nombre de ses points
sériaux , la longueur et la ponctuation des élylres et la couleur des pattes
et des antennes ont fourni les soi-disant caractères des lonr/iventris et mulli-
puHctntus : mais je ne puis que répéter ici ce que j'ai dit du puncttdcttus :
toutes ces dillérenccs, saisissables à la i igueur sur un petit nombre d'exem-
plaires de provenances voisines, deviennent absolument illusoires dès qu'on
étudie de longues séries de localités distantes, et, au lieu de deux formes,
c'est quatre ou cinq qu'il faudrait séparer du linearis , si l'on suivait les
errements de M. Thomson.
Obs, 2. Certains individus ne dépassent pas la taille des Leptacinus
hahjclirus de moyenne grandeur.
— 108
1" SUPPLEMENT AUX STAPHYLINIDES d).
■lieropeplus fiilvus Er.
La Meignanne , près Angers (Gallois) ; Gironde , Grignols {Ca-
barrus ). — Aussi en Sardaigne , Sicile , Russie.
il. siaphylinoides Marsli.
Nancy (Roubulet).
Siagonium quadrieorne Kirb. Spenc.
Alsace, St-Pierre-Bois {Fettig). — Aussi en Tyrol.
S. huuierale Germ.
Italie.
Trîgonnrus SIcllyi Muls.
Chamonix, La Flégère (Maye/) ; Basses- Alpes , Faillefeu (de
Germiny); Alpes-Maritimes , vallée de Lantosque (Peragallo).
Phlœocharis subtilissiina Mann.
Fontainebleau (Bonnaire) ; Sos (Baudner).
Obs. La Plil. subiilhsima du Cal. Godron (p. 64), indiquée de Nancy
(Mathieu) , est une Ilomalota cuspidata.
P. ( Thermocharis ) ceeca Fauv.
Obs. Cet insecte n'est autre que le Scoiodytes paradoxus Saulcy ( Ann.
Eut. Fr., 4865, 19. — Mais., L'Abeille, 1872 , IX, iS). On m'absoudra,
je pense, de n'avoir pas reconnu pins tôt l'insccle de mon excellent collèp;uc
et ami, si l'on veut bien remarquer que je n'ai vu le type qu'à mon récent
voyage ù Metz , et qu'il m'élail dinicilo de supposer que le Scotodylcs, dé-
crit comme Scydma;iiien, appartint à la famille des Stapliylinidcs,
Il ne peut cependant en être séparé, et l'étude de l'exemplaire de M. de
Saulcy, en nu^mc temps que la dérouvertc de deux espèces nouvelles, dont
une que je vais décrire ci-après, me confirment dans l'opinion que ces in-
sectes forment un simple groupe parmi les Plilœocharis. J'ajoute que l'écusson
n'est pas nul , comme je l'îii indiqué en décrivant la cœca , mais qu'il est
très-petit, comme le n préseiilc la figure li de ma planche I.
Voici la description de l'espèce nouvelle :
r. l'hUrnrhnriK (Srntodiilcs) rorxira'.
Moitié pluH petit (|uc suhtilisiiiina ; tcstacd-rousciltrc obscur, avec la bouche, les
antennes, les pattcx, le» bords des segmcntH abdoininnux et l'anus largement tos-
(I) Ce supplément n'a 616 présente? "a la Société qu'à la séance de juillet
cl-aprfcs; on l'a Imprimé Ici pour ne pas scinder le travail.
— 100 —
tacés ; moins parallfele , plus brillant , moins visiblement chagriniî ; pnbescence plus
courte, moins serrée; ponctuation trl'S-rare, a peine visible sur la tète et le cor-
selet, moitié plus éparse et bien plus faible aux élytres et a l'abdomen que chez
celle-ci ; yeux moitié plus petits , moins saillants ; antennes un peu plus tines ; cor-
selet plus étroit , un peu moins transversal , un peu moins rétréci en avant , oh les
angles sont plus marqués ; disque à peine biimpressionné ; écusson petit , lisse ;
élytres d'un quart plus courtes que le corselet, élargies de la base au sommet. —
L., < 1/3-1 1/2 mill.
Dans les montagnes , sous les pierres , dans les endroits très-secs ; aussi en arra-
chant les Uehjchrisum , ou sous les feuille mortes (r).
Corse : Mont Asinao , près Quenza; coteaux de la Restonica, près Corte ; col de
Vizzarona ; Mont Renoso (Ë. Hevélière).
Obs. Cet insecte intéressant me semble bien distinct de la Phi, brachyp-
levu Sharp. {Esp. Nuev. Col., 1873, 9), trouvée à Soto, près Reinosa (Es-
pagne), notamment par la longueur de ses élytres et la forme de ses
antennes, dont les articles sont semblables de forme à ceux de notre
fubiilissima; toutefois, ses autres caractères, entre autres la petitesse des
veux, le placent entre ces deux espèces. Nous trouvons ainsi le passage
entre les Plitœocliaris vraies à yeux développés et les Scotodyles {T/ienno-
cliaris) aveugles. Une troisième forme de ces dernières a encore été décrite
et figurée par M. de Saulcy, sous le nom de Scotodyles Diechi {Heyd. Reis.
Spai)., 1870, 90, pi. 2, lig. 2), comme prise à Zumaraga (Espagne) par
M. Dieck ; mais je n'ai pu en voir le type et, d'après la figure, elle paraît
différer assez de la paradoxa.
Le tableau synoptique du genre Pldœochaiis doit, par suite, être modifié
comme suit :
A. Des yeux. Ecusson bien visible.
a. Teux gros; corps brunâtre; élytres plus longues que le corselet,
parallèles subtilisima,
b. Yeux petits ; corps testacé-rougeâtre ; élytres d'un quart plus
courtes que le corselet, non parallèles corsica.
B. Pas d'yeux. Écusson à peine visible; corps testacé paradoxa.
Pseudopsis suleata Newm.
Ste-Gemme-sui'-Loire, près Angers {Gallois).
Obs. Plusieurs exemplaires de cet insecte ont été pris , en mai et juin ,
dans la plaine, sous les débris humides au pied des meules de paille. D'après
les observations de M. Gallois , il semble vivre caché dans l'es fissures du sol
et ne sortir qu'accidentellement de sa retraite, comme le Syntomhnn , ce
qui explique sa rareté dans nos collections. Il est agile et s'envole rapide-
ment dès qu'il se trouve à découvert. C'est encore une de nos raretés en-
tomologiques.
Phlœobiuni clypeatuin Mûll. ^
Algérie.
IXegartlirus niddulus Kr.
Sibérie centrale.
— ilO —
SI. aflinis Mili.
Sicile.
M. dcntSeoIlis Beck.
Autriche , Russie.
M. siniiafocollîs Lac.
Caucase.
Ppotinus limbatus Maekl,, /. c. — Mœklini* Fauv., L'Abeille, 1868,
V, i9i.
Calvados , Hérouville ! Carcassonne {Gavoy) .
P. ovalis Stcph.
Sicile , Russie.
P. brachypterus Fabr.
Caucase.
P. macpopierus Gyll.
Gien (Pyot). — Aussi en Autriche et Transcaucasie.
P. atonxariiis Er. ( uec clavicornis Stepli.).
Gien ( Pyot). — Aussi en Autriche , Sicile , Sardaigne , Russie.
Obi. Sur la foi du Calai. Gomininp;er et Ilarold (II, 672 ) , j'ni donné
Vatomarius F<r. comme synonyme du clavicornis Stcph. ; mais, d'après une
remarque de M. Rye {Ent. Annual , 1873, li), cette assimilation est
inexacte et le nom de Slepliens doit ùtre rejeté.
Antliobiiini a^riini Heer.
C? Zi% 5° el 6" segments ventraux avec un lubercule médian ,
cehii du G* le plus gros ; 7' largement dôprimé en for à clioval el
profondément incisé en triangle, les bords de Pincision granuleux.
Laval ! Ste-Gemme-sur-Loire (Gallois) ; Aube, Pâlis (Garnier) ;
Dijon {de Saulcy).
A. florale Panz.
Nancy (Mathieu). — Aussi en Tyrol .
A. abdominale Grav.
Eure-et-Loir, Seuonclies (Lrfèvre) ; Metz, Sl-Di(' (de Saulcy ) ;
Pyrénées-Orientales, Le Vcrnet ! — Aussi en Tyrol et Sardaigne.
A. Ni{;natuiu Mx-rk.
Belgique , bois d'Kngis (de Borrc) ; Hautes-Alpes , Boscodon ;
Basses-Alpes, Les Dourbettcs (c/t: Gcrmuty). — Aussi en Tyrol.
— Ml —
A. linibatum Er.
St-Dié {de Saulcy) ; Alsace ! — Aussi en Autriche et Tyrol.
\. prîiniiisc Stcpli.
La Haye, Glip {Snellen v. V.) ; Metz; Pyrénées-Orientales, Le
Vernet (de Saulcy).
A. oblltum Fairm.
Pyrénées-Orientales , Le Vernet !
.*. torquatuin Marsh. — adustum* Kiesw. — Fauv., Fn. Gall. Rlién,^
III, U2. —pumilio* Rosli., Tlàer. Andal., 87.
Espagne.
Obs. Vadustum Kiesw., décrit dans la Faune comme une espèce parti-
culière, et le ^«mi/îo Rosli., sont constitués par les petits exemplaires à
tête, corselet et élytres plus ou moins rembrunis , les premiers étant quel-
quefois entièrement noirs. Ces exemplaires paraissent habiter surtout les
hautes régions des Pjrénées et des Sierras espagnoles ; mais on les prend
avec les vrais (orquatum, et, d'après une série que m'a communiquée
M. Pandellé, j'ai pu me convaincre qu'ils n'en différaient pas spécilique-
nicut, opinion qui est aussi celle de notre savant collègue. La forme des
angles postérieurs du corselet est un peu variable, subobluse ou très obtuse.
Par contre, il résulte de nouvelles communications de mon ami Ch.
lîrisout de Barneville, que son hispanicurn {Ann. Eut. Fr., 1866, 362), de
l'Escorial (Espagne), est une forme très-voisine , mais distincte , du torqua-
tum; la synonymie devra donc être rectifiée en ce sens.
A. nîgriee|is Fauv.
c? cuisses renflées; ç corselet à impression plus profonde, en
Ter à cheval; élytres dépassant un peu l'abdomen, nettement acu-
minées à l'angle apical.
Obs. La description de la Faune a été faite sur un exemplaire un peu
immature et défloré; chez les exemplaires frais et matures, l'abdomen est
entièrement noir et le corps est couvert d'une pubescence pruineuse jau-
nâtre, longue et serrée sur les élytres, très-fine au corselet.
A. ophthalmieum Payk. — var. discinum* Gredl., Kœf. Tyrol,
1 , 127.
Autriche, Tyrol, Russie.
Obs. Les élytres de cette espèce sont parfois enfumées sur le disque.
A. pobustum Heer.
Tyrol.
A. anale Er.
Barèges (de Saulcy).
— m —
\. loii*:'iiliiiii Kiosvv.
Tyrol.
A. fovt»i«*oll«* l'auv,
Mont Uosa, ^[aouJi•uaga {Mithlcnbech) ; val d'Aoste !
.% al|tiiiiiiii lloor.
Monoslier do Uriani^oii {de C>e)')ni>ni) ; Le Vornot {Je Saulcy).
Obs. Viilpiinim lloor a ol6 rappoilé i'i lort {I.WU-ille, 18G8 , V. 49i) ;^
tlos psemJotypos do »ii"i(.iniim F,r., {jno j'ai roomuiiis tlopuis idonliinsos an
tutcipcuiii-.
\, iioriiîiliiliiiu K.r.
Montmôdy {Granditi) ; ^lotz {de SiXiilcii)\ Nancy {Matliieu) ;
toutos les Vosges ! Mont Dore {SédUlot).
Ohs. V. Lo ooi-solot ost raiTinont bnm do poix avoc les côlt^s roiijïefttros.
Ol'S. "2. C'osl lo hoiijiiunii,- iiuliiiué: Naiioy, dans lo lui. Godiou ^p. ()i).
A. |>nlli»'«*rniu Kiosw.
1 laut OS- Alpes , Boscodon , Moneslior do Brian^-on , Bayard {de
Germiny],
A. lon«-i|>riin(* Kr.
Alsace, St-rierre-Bois {Fe(tiii) ; Doiibs , Montboliard ! llantos-
Alpes, Boïcodou ^de (u'/'ijiih;/). — Aussi on Sardai^ne et Bussie.
Otis. Nous l'avons indiqué à loil , dans la Faune . oouuue indigC'ue dos
lIaulcs-Pyn>nt.Vs ( PtuiticUf) ; il ne s'y ti"ouve pas.
A. reolan^'iiliiiii l-\iu\.
Nord, l'orèt de St-^Iichol (/.c//jiVr>v/) ; Alsace , St-Pierre-Bois
{Fettiij) ; Metz {de Sniilcij) ; Lautaiet ! llautes-Alpes, Boscodon
i^de C^el')tii^n|^,
A. AlarNliaiul l'auv.
St-Dié. Metz {de Sauleij).
\. ^o■•bi Gyil.
St-Dié, Metz {de Saule>i).
lladro;inailiUM loii»i|»al|ti!« Mnis. Itoy. — llooldi., lUill. Mosc,
1S71 , III-IV. J72.
Espagne seplontrionalo et Bussie méridionale.
l*yrnoply|t<n liiridn Gyll.
I\n juillol et ;um\( ^ru). — Straslioiuv {de Sauh-y, Weneker).
lUis, La dorouxorto dp cet insivlo ou AKiro est dos plus iutércssanlos ;
nous ne uiamiuoiuns pas de le lignrcr dans nos plauciies.
— 11.'} —
llomalium amablle IIcf;r.
Ohi. Lf;s Stries des élj très wjnt régiili^rrcs (l','S la base , avec leurs inter-
valles très-densd-mcnt et finement chrj^rini;s.
H. Mtriatfim Grjv.
06*. On confond sous ce nom deux en\^tcfA trt-s-dislincles ; aussi , nous
rectifierons comme suit l'article de la Faurie sur cet insecte :
a. Klytrc» a «trie» écartée» , nette» , 6'^!i]et, ce» «trlea ilnement polntlllée».
•}• Corselet Tlsiblernent Wlmpreiiiilonné , noir ttrialum.
•}-}■ Corselet non t^llmpreiislonné.
X Corselet rougf;;itre avec le disqtie plu» foncé; élytre» testacée» ,
a «irle» ié^uir<:re» dts la Ijase amahiU.
XX Corselet bmn ou brun noirâtre; élytre» brun'.-», "a utries irré-
gulltres à la base mlculum.
2. U. Hiriatum Grav., Micr., 119. — Er., 6en., 882. — Kraatz, A'a^,
1,000 e< *>//(. 'excepi. Eoisd. Lac), — Thoms,, Shand. Col., IJI, 202. —
P.cdL, Fn, Auslr.f éd. 3, 27A («ec baicalicum Mois, liothli.y.
Breda {Heylaertn) ; Colmar, bords de l'Ill (Lep-rieur) ; Moselle,
Norroy-le-Sec Vie Saulcy) ; Nancy {Roubalet) ; St-Oermain (C/i.
Brisout de Barneville) ; Aubo 'Garnier) ; Bâle (Jfeer) ; Haute-
Saône, Gray {Grandin) ; Gironde, Grignols [C'xharrua,.
Aussi en Scandinavie.
Oéî. 1. Chez les exemplaires matures, les crtides 4, 3, /i et 5 des an-
tennes sont d'un Lrun-rougeàtre obscur et les élytres d'un noir profond; la
léte est nettement impressionnée de chaque dAd en sillon ; les angles pos-
térieurs du corselet sont presque droits et le disque est. toujours nelti:meDl
biimpresiioniié; les côtés sont largement , r>eu profondément fovéol<}s ; la
ponctuation de la tête et du corselet est assez profonde , non réunie par des
slrioles ; les intervalles des éijtres sont trés-finerrient chagrinés.
Obi. 2. D'après un nouveau renseignement, \': baicalicum iloia. serait
distinct du ttrialum.
2'. O. SDlealom Steph., ///. Bril., V, 336. — 5tnatM»t Boisd. Lac,
Fn. Ent. Paris, I, 675. — Steph., /. c, 3li'j.
Forme voisine du pyrjmaum ; plus petit ; très-distinct de Vama-
bii.c par sa couleur et ses stries élylrales irréguiiéres à la base, à
intervalles non chagrin''^s , et des strialum immatures par son corps
non ovale-oljlong , subparaliële, son corselet non biimpressionné,
a angles postérieurs arrondis; corps d'un brun noir; corselet d'un
noir ou d'un bruu de poix ; articles 1,3,4 et 5 des antennes et
pattes d'un testacé-rougeâtre ; élytres, côtés de l'abdomen, 6- seg-
ment sauf la base et anus d'un brun-rougeâtre clair; disque des
élytres moins foncé ; ponctuation moitié plus fine et plus sériée à
la tète et au corselet que chez strialum, les points réunis par des
stries très-fines ; tète à impressions nulles ; corselet moins court ,
plus convexe, a côtés bien plus arrondis; tous les angles très-obtus ;
8
— 114 —
une simple trace de sillon obsolète au milieu du disque ; élytres
plus parallèles, plus convexes, non chagrinées, à slriolalion nette,
assez écartée, dans les intervalles des stries, qui se continuent
jusqu'à l'extrémité ; c? 7* segment largement échancré , offrant
dans son milieu une forte épine, assez longue. — L., 2 1/3 mill.
Dans les bouses ; septembre (r).
Lille ( Lcthicrry ] ; Calvados , dunes de Mei'ville ! Laval ( de
Saulcy] ; Haute-Saône, Gray {Grandin).
Aussi en Grande-Bretagne et en Corse.
Obs. 1. Cet insecte est répandu sans doute dans une grande partie de
l'Europe et confondu avec le striatuin. C'est sous ce dernier nom que nous
le recevons des entomologistes anglais, et il est hors de doute que c'est à
lui que s'appliquent les sutculuyn et striatum de Stephens , ainsi que le
striatum de Lacordaire.
Obs. 2. Retranchez : Calvados , dunes de Merville ! des localités du
striatum citées dans la Faune ; celte mention s'applique au sidculum.
n. rufulum Er. — marinum* Ragusa, Bull. Soc. Ent. liai,, 1871,
m, 19G.
Cévennes ! — Aussi en Sicile.
n. distineticorne Baudi.
En février. — Hyères [de Saulcy) ; Cette {de Germiny).
Obs. Cet insecte est nouveau pour notre faune.
n. py^meeum Fabr.
Sos {Bauduer),
n. sallcis Gyll.
Belgique , Louctte-St-Pierre , près Mézières (de Borre) ; Troyes
{Socard) ; Gien {Pyot) ; Mont Dore (Sédillot).
n. ruCpes Fourc.
Caucase.
n. melanoeepbalum Fabr.
Nancy {Uouhulet).
D. lopteruni Stepb.
Russie, Algérie.
n. graoîlîcorne Fairm. — hiemale Fuss. Fauv., Fn. Gall.-Uhén.,
III, G7. — Mars., i: Abeille . 1871, VIII, 390 {vcresim.).
Metz [de Saulcy] ; Dijon [Rouyet].
Obs. Après un nouvel examen de cette espèce, d'après deux exemplaires
trouvés à Metz et à Dijon , je ne fais pas de doute que V hiemale Fuss n'en
— i\5 —
soit synonyme; du moins, la description de l'auteur allemand convient
exactement à notre insecte.
H. vile Er. — brevîcorne* Er. Fauv., Fn. Gall.-Rhén., III, C5 et syn.
Charente-Inférieure , La Garde (Bérarcl) ; Gironde , Grignols
(Cabarriis). — Aussi en Sicile.
Obs. L'examen d'une nouvelle série d'exemplaires , en nous offrant des
passages certains, ne permet pas de maintenir les distinctions établies avec
doute dans notre Faune entre les H. vile et brevicorne d'Erichson ; évidem-
ment il n'y a là qu'une seule et même espèce , variable de taille et de ponc-
tuation comme toutes les formes très-largement répandues,
H. seabriusculum Kr.
Obs. La Faune l'indique à tort des Hautes-Pyrénées,
H. lineare Zett.
Russie.
n. «estaceum Er.
Marly [Scdillot) ; Yonne, Seignelay [de La Brûlerie) ; Limoges
{Bleuse). — Aussi en Sicile et Russie,
H. lapponieum Zett,
Russie.
n. mininaum Er.
Hollande {de Haan). — Aussi en Volhynie.
n, exiguum Gyll.
Rennes {Hervé).
U. latieoUe Kr. — Fauv., Fn. Gall.-Rhén., III, 72. — davicorne*
Mots., Bull. Mosc, 4860, II, 5i6. — Hochli., /. c, 1862, III, 104.—
lagopinum* SMh., Nol. Faun. FI. Fenn., 1871, A26.— ? '^/iUora/e Thoms.,
Skand, Col., X, 325 («ce Kraatz).
Europe boréale, Sibérie, Germanie, Suisse.
Obs. 1. M. Ch. Brisout de Barneville m'a communiqué un exemplaire
de cette espèce qu'il a pris à la Wingernalp (Oberland bernois), sur nos
frontières fauniques.
Obs. 2. Le laticoUe du Catalogue Wencker (p. 36) est un cœsum. —
Quant au littorale de M. Thomson {/. c), il semble, d'après la description,
identique au vrai laiicoUe, et, dans tous les cas, tout autre que le littorale
de M. Kraatz.
H. oxyaeantha; Grav.
Russie, Algérie.
H. funèbre Fauv.
Cauterets {C]i, Brisout de Barneville).
— 116 —
n. ferrugineum Kr.
Obs. L'espèce inscrite sous ce nom au Catalogue Wencker (p. 36) est un
ccEsum immature.
H. nigFÎceps Kicsw.
Espagne septentrionale.
H. e.xcavatum Steph.
Obs. M. Rye {Ent. Animal, 1873, 15) observe que 17/. excavatum ôelu
collection Stephens est un oxyacanlhœ, et que, par suite, le nom de [ossu-
latmn doit prévaloir. Je ne puis me ranger à cette opinion. Il est possible
que le type de Stepiiens soit perdu et remplacé par un insecte étranger,
mais la description reste et ne s'applique à aucune autre espèce que le
fossutatum d'Erichson.
H. Allardi Fairm. et Ch. Bris. — Salzmanni* Saulcy.
Gien (Pyot) ; Morgon (Rey) ; CoUioure (de Saulcy) ; Sos {Dau-
ducr^. — Aussi en Espagne, Sardaigne, Syrie.
Obs. J'ai vu le type du Salzmanni, qui se rapporte bien à celte espèce.
II. septentrionis Tlioms.
Laponie.
H. riparium Thoms (1).
Gravelines {de Noujuel) ; Cette (Mayet); Béziers, Port-Vendres
{de Saulcy).
Obs. Le riparium cité dans ma Faune : La Rochelle {de Saulcy) se rap-
porte au suivant.
D. lœviiiseuluiu Gyll.
Boulognc-sur-Mer (Lcfèvre) ; cap de la Hève , près le Havre {de
Saulcij) ; Laie de Morlaix {Hervé) ; La llochcllc {Bcllcvoyc).
Obs, Nouveau pour la faune gallo-rhénane.
(<) On pourrait trouver sur nos côtes du Nord ou de l'Ouest le :
//. rwjuUpcnnc' Rye, Ent. Annual, 1804, 58.
Taille, forme et ponctuation du riparium; trbs-distinct par ses clytres non ponc-
tuées, istrlolécs-rugueuses; moins brillant; rougeâtro avec le t'iunt et le disque du
corselet, des élytres et de l'ubdonien d'un brun de poix; antennes rougeâtrcs, bien
plus courtes, il articles i-G bien plus petits nue les suivants; corselet iilus étroit,
nettement subanguleux au milieu des cûtds, h. fossettes bien plus profondes, les
discoïdules plus rapprochdes. — L., 3 ■);4 mlll.
.Sous les ddbrls, au bord do la mer, dans les dunes; novembre.
Crandc-UretaKHC.
Obs. Le tableau synoptique devra donc Ctre modifié comme suit :
— TÇte et corselet h ])onctuatlon assez forte, nette.
° Klytrcs il ponctuation ordinaire ripai'ium.
^ Klytrcs strlolées-ruffueuscs nKjulipenm,
— H7 —
n. rivulare Payk.
Obs. Le rivulare, cit(5 du Caucase par Hochhuth {DuU. Mosc, 18/i9, I,
20/i), ne se rapporte pas à cette espèce, mais à une forme voisine du
riparium.
Goryphinm angusticolle Stcph.
Alsace, St-Pierre-Bois [Fettig) ; St-Florentin {de La Brûlerie) ;
Troyes ! Morlaix {Hervé). — Aussi en Autriche.
Boreapbilus velox Heer. — guadarramus Sharp., Esp. Nuev. Col.,
1873, 8.
Grenoble ! Nice {Linder) ; Pyrénées-Orientales , La Massane
{de Saulcy) ; Gironde, Grignols {Cabarrus).
Obs. M. Oberthur, cité par M. Sliarp, m'a communiqué l'exemplaire de
cet insecte qu'il a pris eu Espagne ; il m'est impossible de le distinguer de
nos vebx pyrénéens.
Uicralymma marinum Stroem.
Calvados, Roches de Villerville I
Genre PHILO RI NUM.
A. Antennes testacées seulement à la base; angles postérieurs du
corselet arrondis sordidum.
B. Antennes entibrement testacées ; angles postérieurs du corselet
obtus. .... ; palUdicorne.
Philorinum sordidum Steph, — liumite Er, — Rye , Ent, Annual ,
1870, 89.
Espagne.
Obs. M. Rye fait la remarque (Ent, Atinual, 1873, 15) que l'insecte
de la collection Stephens étiqueté sordidum est un Homalîum iopterum ;
mais, ici comme pour VH. excavatum , le type a dû être changé; car la
description de ce sordidum se rapporte très-clairement aux exemplaires
immatures du Pli, humile Er.
iirpedium quadrum Er.
Troyes {Le Brun).
A. braehypterum Grav. — Gyllenlmli* Sahlb., 1ns. Fenn,^ I, 286
{ncc Zett.).
Tyrol.
A. Gyllenhali* Zett. {nec Sahlb.).— brachypterum var. Thoms. —
brunnescens* Sahlb., Nol. Faun. FI, Fenn., 1871, i23.
Obs. Ces deux synonymies sont rectifiées sur les types de Sahlberg.
Acidofa erenata Fabr.
Hollande , Groningue {de Gavere) ; Metz , bois de Borny {de
Sauley) ; Pyrénées, Gavarnie !
— H8 —
A. cruentata Mann. — ferruginca Lac. — Hochh., BuU. Mosc, 1871,
III-IV, 169. — Rye, Eut. Montt. Mag., 1873, VI, 190.
Nancy [Roubalet], — Aussi en Russie.
A. quadrata* Zelt. Thoms. — Fauv., Fn. Gallo-Rlién., III, 89.
Laponie.
Obs. D'après un type, cette espèce est très-distincte de cruentaia par sa
pubescence longue , assez dense , sa tôle non impressionnée , ses antennes
plus fines, le corselet bien plus long et plus étroit, subsillonné, les élytres
plus courtes, à ponctuation moitié plus grosse, rare, non en séries, celle
de l'abdomen plus forte.
Le tableau synoptique du genre devra donc Ctre modifié comme suit :
A. Tête plane ; corselet sans impression ou subsillonné.
a. Élytres longues, striées-ponctuées crenata.
b. Élytres courtes, à ponctuation grosse, dparse, non en séries. . . quadrata.'
B. Tête inégale, tuméfiée entre les yeux; corselet biimpressionné. . . cruentata.
Amphichronm hîrtelluin Heer.
Valais, val d'Entreraont [Milhlenbeek].
Lathrîmseuiu melanoeephalum 111.
Dieuze {Moye) ; Liverdun (Roubalet).
L- unieolop Marsh.
Pas-de-Calais [Champenois). — Aussi en Suisse et Volhynie.
L. atrocephalum Gyll.
Espagne.
Dcliphrum erenatum Grav. — Thoms., Op. Eut., 1871, IV, 377.
Charente-Inférieure, La Garde [Bérard]', Montpellier [de Saulcy],
— Aussi en Scandinavie.
Olophrum pîeeum Gyll.
Driebergeii [Six] ; Noordwijk {Kinker) ; Couloramiers {de
Baulny) ; Falaise {de Brèbisson) ; Nancy [Roubalet]. — Aussi en
Sardaigne et Russie.
Obs. VO. piceum cilù du Caucase par Hoclihutli (/]«//. Mosc, 18/i9, I,
203), ne se rapporte pas à cette espèce, mais constitue une forme nouvelle.
O. assimile Payk.
Mont Dore (Sédillol).
O. consimiie Gyll. — Sahlb., Not. Faun. Ul. Fenn,, 1871, 424, var. 0.
O. alpinum Heer.
Tyrol.
— 119 —
Orochares angnstata Er»
Nancy (Mathieu).
Lesteva pubescens Mann.
Belgique, Hastière (Weyers); Marly (C/i. Brisout de Barneville] ;
Hautes-Pyrénées (Pandellé).
L. fontinalis Kiesw.
Tarbes {Pandellé).
L. Pandelleî Fauv.
Bagnères-de-Bigorre, Cauterets (Gh. Brisout de Barneville)»
L. monticola Kiesw.
Mont Dore {Sédillot). — Aussi en Tyrol.
L. punetata Er. — villosa* Waltl , Isis, 1838, 268.
Marly {Gh. Brisout de Barneville],
Geodromicus ^ nigrita Milll.
Montmédy [Grandin],
Anthophagus eemulus Rosh.
Mont Vise {Baudi),
A. testaeeus Grar.
Alpes Grées et Pennines {Baudi), — Aussi en Sicile.
A. prsenstns Milll.
Nord, bois d'Angre [de Norguet], — Aussi en Sardaigne.
A. alpestris Heer.
Obs. L. Dufour a indiqué à tort cette espèce comme prise à Argeiès
( Hautes-Pjrénées) ; il s'agit du muticus, d'après le type vérifié par M. Pan-
dellé.
A. seutellarSs Er.
Valais, col de la Forclaz (Mûhlenbeck) ; Hautes- Alpes [Bérard],
A. caraboides Linn.
Belgique, Lessines {Le Comté).
A. spectabllis Heer.
Valais, Engelberg {Stierlin), — Aussi en Tyrol.
A. bîcornis Block.
Aube , Gyé-sur-Seine (Polle-Deviermes) ; St-Bernard ! Valais ,
Biella {Stierli)i) ; Lautaret ! Hautes-Alpes ! — Aussi en Sardaigne.
Obs, Varmiger cité des Pyrénées par L. Dufour est le pyrenœus.
— 120 —
10'. A, œneicoUSs*.
c? Taille du muticus^ dont il diffère par sa têle non mulique ;
coloration de Valpestris, mais du groupe du bicomis ; très-distinct
du bicomis par sa taille d'un tiers plus petite, sa tête, son corselet
et son abdomen noirs , à reflet un peu bronzé sur le corselet , qui
est marginé de roussâtre ; tête plus petite ; mandibules plus lar-
gement dilatées ; épines frontales très-petites , robustes , trois fois
plus courtes , inclinées en dedans ; impression du vertex triangu-
laire, non subcarrée ; front moins déprimé ; corselet et élylres à
ponctuation plus forte, plus dense ; Ç distincte de celle de bicomis
par sa taille, sa couleur, sa tête plus petite, impressionnée en
triangle et la ponctuation du corselet et des élytres plus forte et
plus serrée. — L., ^2/3-5 mill.
Gap {Bérarcl).
Obs. i. M. le capitaine Bérard, à qui la science doit déjà d'importantes
captures, m'a communiqué plusieurs exemplaires de cette espèce iutércs-
sante et a bien voulu m'en offrir les deux sexes.
Obs, 2. Modifiez ainsi le tableau synoptique du genre :
X Tête , corselet et abdomen noirs ; un étroit liserd rouRcâtre au corselet , qui est
bronzé; taille grande.
■ Abdomen mat , à pubescence serrée , pruineuse; tCfc incrmc. . . alpestris.
" Abdomen brillant , a pubescence trfcs-raro , peu visible ; cT tête bi-
épineuse œneicollis.
Jk. mutieus Kiesw.
Argelès (L. Dufour).
\. pyrœneus Ch. Bris.
Luchon ! — Aussi en Espagne septentrionale.
A. sndcticus Kiesw.
Alpes du Piémont , depuis le St-Bernard jusqu'aux Alpes Ma-
ritimes.
A. alpînus Payk.
Obs. Ilochhutii {Bull. Mosc, 1849, I, 201) indique l'espèce comme se
trouvant au Caucase ; mais je ne l'ai pas vue dans la collection de Cliaudoir,
et cette délcrmiuatiou peut être douteuse.
A. i'allax Kiesw.
Lautaret 1
A. liomalinii!* Zett.
Val d'Aoste (Miihlenheck),
Acro^çnalhiiM iiiaiitlibulariH Gyll.
Anjou, Ste-Gemme, Fouillé {Gallois).
— 121 —
Planeustfomus Kabri Kr.
Montpellier {Lethiernj, coll. Javet).
P. palpalis Er.
Nancy (Roubalet).
CopFopIiiliis striatulus Fabr.
Hollande, Goulommiers, Troyes, Falaise, Rennes, Angers, Tulle !
Syntoinium îcneutn Mûll.
Rozenburg, près Amsterdam {Kinker) ; Baden ! Dieppe, Villers-
snr-Mcr {Bedel) ; Plombières {de SaulcxJ).
Thinobîus llnearis Kr.
Haut-Rhin, bords de la Fecht {Leprieur) ; Strasbourg ! Gien
[Pyot).
T. delîeatiiliis Kraatz.— *minor Muls. Rey, Opusc. EnU, 1869, JilV,
116. — Fauv., Fn. Gall.-Rlién,, III, 136 [forte).
Gien (Pyot).
Obs. On ne voit pas bien , d'après la description, en quoi le minov de
MM. Mulsant et Rey différerait du delicatulus.
T. nidens Fauv.
Gien (Pyot).
T« longipennis Heer.
Gien {Pyot).
T, atomusFauv.
Gien {Pyot).
Obs. Les exemplaires de cette localité sont d'un tiers plus grands que
ceux de St-Rapiiaël.
8. T. minutîssimus*.
Taille du Ptilium filiforme ; forme et couleur voisines de Th.
atomus; trois fois plus petit, plus parallèle, plus allongé, plus mat,
plus déprimé; entièrement soyeux; remarquable par la forme de
ses antennes bien plus courtes , bien plus grêles à la base , plus
renflées vers le sommet , à 6 premiers articles teslacés, les suivants
bruns ; articles 1 et 2 robustes, plus clairs ; 3" et 5« petits , trans-
versaux ; h^ et 6* extrêmement petits, étroits et transverses ; 7"= et
8"^ transverses, subégaux ; 9' et 10"= plus longs, un peu plus larges;
dernier grand, ovale-allongé ; corselet plus étroit, un peu plus long
que chez atomus ; côtés moins arrondis ; élytres plus étroites, d'un
bruD de poix. — L., 1/2 raill.
-_ 122
Dans les détritus des inondations, au bord des fleuves (tr). —
La Loire à Gien {Pyot).
Obs. Modifiez comme suit le tableau synoptique du genre :
f Corps en entier d'un noir profond ; ëlytres trfes-courtes. . . . hrcvifennis.
•}-{■ Corps plus ou moins brunâtre aux élytres, qui sont très-longues.
X Peux premiers articles des antennes et élytres d'un testacé-
rougeâtre obscur ; taille trbs-petitc atomus,
X X Antennes testacées, sauf la massue ; élytres d'un brun noir ;
taille microscopique minulissimus,
Aneyrophorns angnstatus Er.
Espagne.
\» aureus Fauv.
L'Héris près Bagnères-de-Bigorre (C7(. Brisout de Barneville).
— Aussi en Espagne et Algérie.
A. honialinus Er. — venusiulus* Rosh,, Tliier, AndaU, 84.
Nord, bois d'Angre, au bord de l'Honeau {Lcthierry) ; Carcas-
sonne (Gavoy). — Aussi en Suisse, Sardaigne, Sicile.
Obs. D'après un type, \c vcnustulus Rosii. se rapporte aux exemplaires
dont le disque des élylros olTre une tache testacéc sublriangulaire, exem-
plaires fréquents dans la France méridionale ( Hyéres, Carcassonnc), la
Corse, la Sardaigne et l'Algérie.
A. flexuosus Muls. Rey.
Lot-et-Garonne, Tonneins {A. Grotivellc).
Trogoplilœus dilatatus Er.
Sardaigne, Caucase.
T. plagîatus Kiesw.
Aube {Pollc-Deviermcs) ; Tonneins [A. GrouvcUc],
T. arcuatus Stcplu
Morlaix (Hervé).
T. bilineatas Slcpli.
Caucase.
T. rivularla Mots. — liriclisonis Sharp. ( nom. poster.).
Caucase.
T. andiraciniis MuFs. Rey.
Fronlignan {de Gcrminy).
T. meninoniuH Er. — tarsalia Ilochli., Bull. Mosc, 1840, I, 196
( veresim. ).
Nord, Trclon (Lelhicrry) ; Paris {Lcfèvre)\ Gironde, Grignols
— i23 —
{Cabm'rus] • Sos {Bauduer) ; Hérault , Mircval {Maynt). — Aussi
en Espagne et Java,
Obs. Tous les caractères assignés par Hochhulli à son tarsalis , du Cau-
case, conviennent parfaitement au mcmnoniiis , qui habite du reste la
Russie méridionale (Sarcpta).
T. impressus Lac.
Dunkerque ! Metz (de Saulcy) ; Rennes {Oberthur), — Aussi
en Syrie.
T. eopticinus Grav.
Caucase.
T. clongatulus Er. — brevîpennis Hocbli., Bull. Mosc, 18^9 , I ,
199 (veresim.),
Caucase.
T. niddns Baudi.
Gien (Pyot) ; Hérault, Mireval {Mayct). — Aussi en Russie.
T. punctatellus Er.
Russie.
T. despectus Baudi.
Hollande , Breda (Heijlaerts) ; Valais , Lavey ; Béziers ; Port-
Vendres {de Saulcy). — Aussi en Syrie.
T. exiguus Er. — aberrans* Rosh., TItier. Andal., 85. — atomus*
Saulcy, /. c,
Gien {Pyot). — Aussi en Sardaigne, Sicile, Russie.
T. halophilas Kiesw.
Aude, La Nouvelle [Lethierry],
T. tenellus Er.
Sardaigne, Russie méridionale,
Haploderas cœsus Er.
Caucase.
Oxytelas Eppelfsheimi Bethe.
Obs. Cet insecte paraît être identique à VO. rugifrons Hochh. [Bull,
Mosc, 1849, I, 189 ; 1871, III-IV, IQk), de la Russie méridionale.
O. inseeatus Grar.
Flandre orientale, Grammont {Chapuis) ; Maubeuge [Lejorieiir] ;
Moselle, Norroy-le-Sec (de Saulcy).
Obs. Les insecatus du Calai, Godron (p. 61 ) et de ma Faune-, indiqués
de Nancy , sont des rugosus.
— iU —
O. Pcrrîsî Fauv. — flavipes Hardy, Bold et Murray, Catal. {nec
Stephens ).
Hollande, Noordwijk {Kinker).
O. seulplupatus Grav. — futvipes Hardy et Bold , Catal.
O. nitidulus Grav. — flavipes Steph,, ///. Brit., V, 318 (veresim.).
O. inlpieatus Er. — scaber* Rosh., Thier. Aiutal., 82.
Haute-Saône, Gray {Grandin),
O- puiuitus Er.
Sardaigne, Algérie.
O. speeulifpons Kr. (nec Rye).
Montpellier {May et). — Aussi en Sardaigne et Sicile.
O. clypeonitens Pand. — speculifrons* ^ye , Eut, Annual , 1865,
60. — Crotch et Sharp, Cat. {nec Kr.).
Paris [Lcfèvre] ; Reims ! Gers , Gimont {de Larcenne) ; Eaux-
Bonnes [de Sanlcij], ■ — Aussi en Syrie.
O. FairnDiairel Pand.
Dunes de Calais {de Norguet) ; Valais, col de la Forclaz {Milhlen-
beck) ; Le Vernet {de Saulcy).
O. haniatns Fairm.
Aube, Ghcnnegy [Polie- Deviennes] ; Metz {de Saulcy). — Aussi
en Russie.
Platystetkus Itcvîs Kiesw.
ïyrol.
P. cornutus Grav.
Sibérie orientale.
P. spinosus Er.
Flandre orientale , Grammont [de Borré] ; Ilautes-Alpcs ! Gi-
ronde, Griynols {Cabarrus) . — Aussi à Madère.
P. capito Hcer.
Marly (C'/t. BrisoiU de Darncville).
P. nodifronN Sahib.
Finlande, Russie,
P. nitens Snhlb.
Caucase, Madère.
— 123 —
Genre BLEDIUS.
Nous avons pu étudier les métamorphoses d'une espèce du genre,
VatricapiUus :
La 2 po"d au fond de cliaque galerie, en juillet et août, deux
petits œufs blancs, oblongs, mats.
La larve paraît différer par les points suivants de celle du fracti-
cornis décrite par M. Scliiœdte (/. c).
Corps testacé; épistome tronqué en avant, muni en dessus, au
milieu , d'un tubercule dentiforme à peine visible ; front largement
impressionné en cercle, relevé au milieu en une forte bosse prolongée
latéralement en accolade; Z" article des antennes d'un tiers plus
long que le 2% h" plus court que celui-ci, étroit, tronqué; article
supplémentaire petit, très-court, robuste; sommet externe des
mandibules et mâchoires d'un brun foncé ; palpes maxillaires assez
allongés, à 3*= article à peine plus long que le 2% W moitié plus
plus court que le 3'; languette courte , subtrapézoïdale, terminée en
pointe obtuse; palpes labiaux de 2 articles très-courts, très-petits,
dépassant k peine la languette, 2^ d'un tiers plus court, bien plus
étroit que le 1"; segment prothoracique sinué latéralement avec
trois larges impressions transverses, sinueuses, la postérieure la
plus profonde; jambes légèrement et graduellement rétrécies vers le
sommet, où elles sont munies de quelques épines fouisseuses, iné-
gales ; ongle tarsal court, robuste, à peine recourbé; styles anaux
très-courts, biarticulés, 1" article assez robuste, 2'^ rudimentaire,
conique, peu visible, terminé par plusieurs soies. — L., 3 1/2 mill.
Cette larve habite dans les mêmes galeries que l'insecte parfait,
surtout le long des falaises argileuses du diluvium, sur nos rivages
de la Manche; on la trouve parvenue à toute sa taille de juillet à
septembre ; mais l'éclosion des larves a lieu sans doute à des époques
diverses ; car on en voit ensemble de tailles très-différentes. Elles
se transforment en nymphe dans leurs galeries sans préparatifs
préalables.
Celle nymphe est conformée comme celle du tricornis qu'a dé-
crite M. Schiœdte ; toutefois les quatre styles moteurs insérés de
chaque côté des pleures abdominales sont très-longs , étroitement
annelés de noirâtre, comme biarticulés ; les deux styles anaux sont
grêles , assez courts , non sétigères.
Bledias taurus Germ. - Ruddi* Stepli., ///. Brit,, V, 308, pi. 27,
fiff. 3.
? Calais (de Norguct) ; Hérault , île de Maguelone {Caharrus) ;
Balaruc, Vendres {Mayet). — Aussi en Espagne.
B. bo8 Fauv.
Italie, Sardaigne.
— 126 —
B. nnioornis Germ. — cvenulatiis* Stierl., Mittlu Eut. Schw. Ces.,
1867,11, 222.
Bords de la mer Caspienne.
B. bîcornis Germ. {nec lîuddi Stepb.).
Cette [Mayet], — Aussi en Espagne et Sardaigne.
B. trlcopnls Herbst.
Hollande [Sncllen v. V.) ; Calvados, Trouville, Vasouy ! — Aussi
en Sardaigne.
B. GFaelIsi Fauv.
Toutes les côtes de Provence et de Languedoc! — Aussi en
Sardaigne.
B. spectabîlls Kr.
Breda (Heylaerts); Le Crotoy (A. Grouvelle]; St-Valery {Ch.
Brisout de Barnevillc) ; Angers (Gallois) ; Arcachon {Cabarrus) ;
Hérault, Vendres, Capestan (Mayet). — Aussi en Hongrie et
Sardaigne.
Obs. Le tricornis de Maine-et-Loire, indiqué par M. Millet {En. Invert,,
I, 137) se rapporte à la présente espèce.
B. fossop Hcer.
Belgique (Mors., coll. H. Brisout de BarnevilU)\ Gien (Pyot).
— Aussi en Espagne.
B. arenarîus Pajk.
Somme, St-Quentin ! — Aussi en Russie.
B. tristis Aube.
Gironde (Coll. Jacq, du Val).
B. «alpa G}ll.
Obs, M. Fairinaire m'informe que le lalpa, indiqué par lui dans sa Fmme
comme pris en Belgique, devait provenir des environs de Mons {Demovlin) ;
mais comme cet insecte n'existe pas dans sa collection , le doute subsiste
jusqu'à plus ample informé.
B. sabterrancuB Kr,
Ponclualion de la tôle ne laissant qu'un très-petit espace
médian imponctué , triangulaire , relevé , la pointe du triangle di-
rigée vers le verlex ; ç^) corselet moins étranglé à la base, dont les
angles sont simplement sinués, suboblus.
Metz, au bord de la Moselle (de Sanlcy, licUevoyc); Na)icy
(Roubutct) ; Annonay {Frudion). — Aussi en Russie.
— 127 —
Obs. i. La tète (le la 9 n'est pas moins ponctuée de chaque côté, comme
je l'ai indiqué à tort.
Obs, 2. C'est le pallipes du Catalogue Godion (p. Gl).
B. pallipes Grav. — fuscipes Rye. — raslelliis Schiœdte.
Tête non déprimée en triangle , n'ayant que quelques points
épars de chaque côté du disque ; $ corselet plus court, plus large,
non étranglé à la base, dont les angles sont plus ou moins obtus.
Baden ! Colmar , bords de l'Ill ( Leprieur ) ; St-Germain , au
bord de la Seine [Ch. Brisout de Barneville) ; Elheuf [Levoiturier].
Obs. i. noté par erreur dans ma Faune comme étranger aux environs de
Paris ; il s'y prend avec le subterraneus.
Obs. 2. M. Rye (L'Abeille, iVoui'., 1872, 153) revient sur la question
des Bledius subterraneus , pallipes et fuscipes , et soutient que la réunion
des deux derniers, que j'ai établie dans la Faune (III, 201), n'est pas
justifiée : <■ Le fuscipes, dit-il, comparé au pallipes, est un peu plus petit,
(' plus convexe et plus luisant, avec les jambes et les antennes plus obscures,
« les articulations subapicales de celles-ci formant une massue beaucoup
« plus large et abrupte ; les côtés de son pronotum ne sont pas parallèles ,
B mais peu à peu contractés ( point du tout étranglés ) vers la base , avec
ic les angles postérieurs très-obtus , à peine sensibles ; la surface du pro-
M notum est moins finement coriace , à ponctuation un peu plus forte et
« espacée. Les élytres sont beaucoup plus courtes et moins densément
« ponctuées, et la surface dorsale de l'abdomen est presque glabre, sans
u les crins longs , si évidents dans le pallipes. a
Connaissant la perspicacité habituelle de mon savant collègue et ami , j'ai
tenu à examiner en détail ses observations, et , pour cela, je lui ai commu-
niqué d'abord une série de mes types pour vérification ; ensuite j'ai prié
mes correspondants de m'envoyer tout ce qu'ils possédaient de ces espèces
dans leurs collections. J'ai réuni ainsi une quarantaine d'exemplaires du
subterraneus et plus de soixante pallipes.
J'ai cherché alors le caractère vraiment distinctif de ces deux formes, et
je le résume dans le synopsis qui suit , destiné à prendre la place de celui
de la Faune (p. 189) :
" Tète densément ponctuée, biimpressionnée en triangle; intervalle
étroit, relevé, imponctué subterraneus,
°'^ Tête à peine ponctuée sur les côtés , n'offrant pas au milieu de
petit espace relevé en triangle pallipes.
Celte division obtenue , j'ai étudié les variations de l'une et de l'autre
espèce, afin de voir si je ne trouverais pas, chez le subterraneus, les formes
du pallipes que M. Rye appelle fuscipes. Eh bien! ces formes, elles s'y
rencontrent irfcntif/ue5. Ainsi, tantôt les jambes et les antennes sotit obscures,
tantôt elles sont teslacées ; les côtés du corselet sont plus ou moins étranglés
vers la base, suivant le sexe (M. Rye ne parle pas de ces différences sexuelles),
et chez la 9 ses angles postérieurs ne sont que sinués et subobtus; enfin,
quelques exemplaires offrent des élytres un peu plus courtes.
A présent, que voyons-uous dans le pallipes ? La taille est un peji vari abl
— 128 —
(cela est de règle) ; les pattes et les antennes deviennent parfois obscures ; la
massue de celles-ci est normalement plus large que chez siibterraneus, mais
pas plus large ici dans la forme à pattes remlirunies que dans l'autre ; les
côtés du corselet sont tantôt étranglés vers la base, avec les angles redressés,
Irès-droils, comme chez sublervaiicus ^ ( c'est pour nous \epatlipes (J),
tantôt non étranglés avec les angles obtus {pallipes 9 — fuscipes Rye); le
corselet est à peine plus ou moins coriace, et sa ponctuation ne me parait
pas varier d'une manière saisissable et surtout spécifique ; j'en dis autant
des soies abdominales. J'ajoute enfin que les habitats sont identiques;
M, Lelhierry m'a envoyé de Lille de longues séries de pallipes pris dans la
même localité, sur des argiles de briqueteries, parmi lesquels M. Rye lui-
même, à qui j'en ai adressé, reconnaît des exemplaires de son fuscipes.
De tout cela, je conclus, sans le moindre scrupule, ou que les caractères
tirés par M. Rye de la forme du corselet ( les seuls qui subsistent) sont des
caractères purement sexuels , parce que je les retrouve identiques chez
d'autres espèces du groupe dont l'unité spécifique n'est pas contestée : den-
ticollis, opacus, liitoralis, Baudii, pusillus. obsolctus, longutns (voir la
description précise que j'en donne dans la Faune), ou bien que ces carac-
tères sont vraiment spécifiques, comme le soutient mon contradicteur, et alors
qu'il faut non-seulement admettre le fuscipes, mais encore créer autant de
nouvelles espèces avec mon denlicollis 9 et les autres, qui présentent dans
leur corselet de semblables modifications.
J'aime à espérer que la première opinion trouvera plus de crédit auprès
des entomologistes.
B. atrieaplllus Gerni.
Belgique, Ixellcs , Bruxelles, St-Jossc-len-Noode , Woluwe-St-
Lambert [de Uorrc) ; Calvados, Villcrville ! IMorlaix (Hervé) ; Mont-
pellier {Fairmaire) ; Tech {de Saulcy). — Aussi en Sardaigno.
B. opacus Block.
Sardaigne.
B. pusillus Er.
Carcassonne (Gavoy).
Obs. Indiqué à tort dans ma Faune (p. 207) comme des Hautes-Pyrénées;
il s*agit du suivant.
B. obsoleius Fauv.
Eaux-Bonnes ( t/c Saulcy); Héas, Cautercls (Cli. Brisoul de
Barncville).
B. longulug Er.
Groningue (de Gavcre).
B. cribricollis Ilcer.
Nord, bois d'Angrc, au bord de l'Honeau {Lelhierry) ; Mont-
médy {Grandin). — Aussi en Russie.
— 129 —
B. fraetleornlfl Payk.
Syrie.
Cylindrogfaster eorsicus FauT.
Sardaigne septentrionale, Bonnari (Raymond).
Oxyporus llannerheimi Gyll.
Russie méridionale.
O. maxillosus Fabr.
Russie.
Evaesthetus bipunetafus Ljung.
Russie.
Obs. Le scaberda CataU de Brébisson (Mém, Soc, Linn, Norm,, 1835,
V, 138) se rapporte au ruficapitlus.
E. ruficapilliis Lac.
Bréda {Hcijlaerts).
Sfenus blpunctatus Er.
Géorgie.
S. aterrimus Er.
Russie.
S. fossulatus Er.
Russie.
S. incaniis Er.
Ahr {Fuss) ; Pyrénées- Orientales !
S. stlgmula Er.
Glèves [Fuss], — Aussi en Russie,
S. serutatOF Er.
Russie.
S. providas Er. — Fuss, Berl. Ent. Zeit., 1859, 93.
Madère.
S. lustratOF Er.
Ahr (Fwss); Seine-et-Oise, Montgeron {Lefèvré).
S. sylvester Er.
Russie.
S. proditor Er.
Russie.
— i30 —
S. Ion»I<arsl8 Tboms.
Ahr {Fiiss).
S. umbrieus Baudi,
Tessin.
S. nkens Stepb.
Russie.
S. wafellus Er.
Lille {Lethiemj) ', Yonne, St-Florentin (de La Brûlerie).
S. Argus Grav.
Ahr ( Fuss ).
S. hnmllis Er.
Aube, Villecliétif {'Polle'Beviermes)\ St-Florentin [de La Brû-
lerie). — Aussi en Russie.
S. earbonarius Gyll.
Russie.
S. solntus Er.
Sens [de La Brûlerie],
S. eieindeloides Schail.
Madère.
S. pubescens Stcph,
Ahr (Fuss). — Aussi en Russie.
S. LeprieurI Gussac.
Ahr {Fuss),
S. pieipes Sleph. — rusticui* Er,, Cen,^ 72i.
Sicile.
S. pielpennis Er.
Ahr {Fuss).
S. eordalus Grav.
Pyrénées-Orientales {Gallois).
S. elegans Rosli.
Aube , Clienncgy {Polle-Deviermes).
S, {çenlenlatus Grav.
Nord , Mont-Noir {Lcthicrry) ; Yonno , Coulange-la-Vineuse
{Lorifernc). — Aussi en Russie.
— 431 —
Sunlus fllifopmla Lalr. — sericatus* Mots. ITochh.
Obs. D'aprùs un type, le sericatus Mots. Hoclih., de Transcaucasle, n'est
bien, comme je l'ai présumé dans la Faune (p. 275) qu'une des nombreuses
variétés du fitifonnis.
Stîlicus Epicbsonis Fauv.
Aube, Lusigny, forêt d'Orient {Polle-Deviermes).
s. geniculatus Er.
Breda (Hcylaerts),
Domene seabricoUIs Er.
Ahr [Fuss].
Scopsens didymus Er.
Sicile.
Lithocliaris npîcalis Kr.
Sos [Bauduer). — Aussi en Syrie.
Xantliolinus myops Fauv. —*Typh[odes itaticus Sharp, Ent. Montl,
Mag., 1873, X, 1 (veresim.).
Toscane.
Obs. Je reçois au dernier moment le n° de juin 1873 de VEni, Montl,
Magazine, dans lequel se trouve établi par M. Sharp un nouveau genre,
voisin des A'an(/(o/i/i us {Tijphtodcs iialicus), qui me paraît, d'après la des-
cription, se rapporter esactement à mon X, myops {Faune, p. 389). Ce
genre pseudo-anophthalme rentre dans noire groupe 5 {Xantliolinus gen.)
et n'est pas plus admissible que celui de Typidobium séparé des Latltrobium
et les autres qui sont dans le même cas. J'ai, du reste, donné dans la Faune
{l. c), h propos de ce même myops, les raisons principales qui m'empê-
chaient d'y voir autre chose qu'un véritable ^Ya«t/io/i»u«.
X. crîbripennis Fauv.
Obs. Les exemplaires du Caucase {procerus Hochh. nec Er.), que j'ai
rapportés à mon cribripennis [Faune, p. 390), et qui étaient immatures,
sont assez distincts pour constituer une espèce nouvelle, ainsi que je viens
de le reconnaître chez un individu bien développé que j'ai reçu dernièrement
du même pays.
M. Morière propose à ses collègues de s'associer au vœu
formé par l'Acadétnie de Caen , lors de sa séance publique
du mois de novembre , de voir appliquer le nom de René
Lcnonnand à l'une des rues de Condé-sur-Noireau , où le
célèbre botaniste a vu le jour. Cette proposition est adoptée
— 432 —
avec enthousiasme et elle sera faite collectivement, au nom
des deux Sociétés, à l'administration municipale de Condé.
MM. le docteur Postel et Morière proposent , comme
membre résidant , M. le lieutenant-colonel Basserie.
A 9 heures 1/2, la séance est levée.
— 133 —
SÉANCE DU 6 JANVIER 1873.
Présidence de II. VIEILLARD.
A 7 heures 1/2 , la séance est ouverte. Le procès-verbal
de la séance précédente est lu et adopté.
M. le Ministre de l'Instruction publique fait savoir à la
Compagnie que , par un arrêté en date du 25 décembre
dernier, il a décidé qu'une réunion des délégués des Sociétés
savantes des départements aurait lieu à la Sorbonne au mois
d'avril 1873, et que des séances de lectures et des confé-
rences publiques seraient faites pendant les journées des
mercredi 16, jeudi 17 et vendredi 18 avril.
En invitant le président de porter cette décision à la con-
naissance des membres de la Société , M. le Ministre le prie
de lui envoyer la liste de ceux d'entre eux qui seront délé-
gués pour représenter la Compagnie ou qui auraient l'inten-
tion de faire des lectures. A l'occasion de ces réunions, des
billets h prix réduits seront mis à la disposition du Ministre
par les Compagnies de chemins de fer. Ces billets valables
du lundi 7 au mercredi 23 avril seront adressés en temps
opportun aux représentants des Sociétés.
La Société décide qu'elle arrêtera dans sa séance de mars
la réponse qui devra être adressée à M. le Ministre de l'In-
struction pubhque.
M. Albert Fauvel offre à la Société son /annuaire en-
wmologique pourl873. Cet annuaire renferme en résuméles
chapitres suivants : Calendrier mcmento pour l'indication des
moyens de chasser les insectes pendant chaque mois. — Liste
9*
— 13/i —
des collectionneurs de France , Belgique . Hollande , province
Rhénane el Suisse. — Sociétés et revues d'entomologie. —
Bibliographie gallo-rhénane. — Énumération des espèces
nouvelles , critiques ou nominales. — Compte-rendu des
voyages , exxursions et captures les plus intéressantes. —
Observations sur les mœurs des espèces. — Méthode pratique
de recueillir, de préparer et de conserver les insectes. —
Biographie des naturalistes dont la science déplore la perte.
— Demandes d'échanges et résumé de nouvelles et faits
importants. — Enfin , dans un appendice : renseignements
sur les monnaies étrangères , les tarifs postaux , etc.
« Résumer, dit l'auteur, sous une forme concise et com-
« plète , les découvertes, les travaux , tous les faits et gestes
« des amis de notre science ; — constater les résultats ac-
« quis pendant l'année écoulée et en faire le point de départ
(( de recherches pour l'année nouvelle; — donner , en un
« mot, à l'entomologiste un guide au milieu des nombreuses
« publications qui l'intéressent : tel est le but général de ce
« petit livre. »
Parmi les chapitres indiqués plus haut, M. Fauvel ap-
pelle plus particulièrement l'attention sur celui qui a trait
à l'exploration récente des cavernes de l'Ariége. On sait que
presque chacune de ces cavernes renferme une faune en-
tomologique particulière. Dans ces derniers temps, elles ont
été visitées par MM. Abeille de Perrin , de Bonvouloir,
Ehlcrs , de la Brûlerie et Dieck. Ces naturalistes en ont rap-
porté de nombreuses espèces nouvelles ; leur relation de
voyage , publiée par M. Fauvel, est un véritable vadc-mecum
de l'entomologiste dans les régions souterraines de l'Ariége.
M. Fauvel insiste sur la spécialité de la faune des cavernes
et il engage les naturalistes à en rechercher les habitants , si
curieux par leurs formes particulières et leur manière de
vivre.
— 135 —
Le même membre entretient la Coropagnie de la nouvelle
installation de la Bibliothèque de la Société Linnéenne dans
une des salles de la Bibliothèque publique. Il fait ressortir
l'importance de cette collection qui ne renferme pas moins
de 6,000 volumes , et qui compte plusieurs raretés scien-
tifiques. M. Fauvel espère que le travail de réorganisation
sera achevé en peu de temps.
En adressant des reraercîments à son bibliothécaire , la
Société arrête que , dans sa prochaine séance , elle prendra
jour pour aller visiter la nouvelle installation de ses livres.
Le scrutin ayant eu lieu sur la présentation qui a été faite
dans la dernière séance, M. le lieutenant-colonel Basserie
est proclamé membre résidant de la Société.
MM. Vieillard et Morière proposent comme membre cor-
respondant M. Edouard Taton , membre de plusieurs So-
ciétés savantes , à Charleville (Ardennes).
MM. Bin-Dupart et Morière proposent comme membre
résidant M. Hérouard , pharmacien de la Maison centrale de
détention de Beaulieu.
II sera statué sur ces présentations dans la séance de
février.
A 9 heures , la séance est levée.
— 130
SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1873.
Présidence de II. VIEILLARD.
A 7 heures 1/2 la séance est ouverte. Le procès-verbal de
la séance précédente est lu et adopté.
Communication est donnée de la correspondance :
M. Gandoger, membre correspondant h Arnas (Rhône),
adresse à la Société la première partie d'un mémoire conte-
nant des diagnoses d'espèces nouvelles de roses, pour la
Flore d'Europe et d'Orient. Il sollicite l'impression de ce
travail dans le Bulletin de la Société. — Renvoi à la Com-
mission d'impression.
M. Leblanc, ingénieur en chef des ponts-et-chaussées,
s'excuse de ne pouvoir assister à la séance de la Société , et
il promet, pour la séance de mars, une communication
relative au forage qu'il fait exécuter à Ilonlleur.
M. Robineau, de Paris, fait ses offres de service à la
Société pour la fabrication et la fourniture de médailles
destinées à être décernées comme prix ou récompenses. La
lettre est accompagnée de tarifs, prospectus et types de
médailles , dont la Société se plaît à reconnaître la parfaite
exécution.
M. Neyreneuf, qui, dans la séance du 9 janvier 1871,
avait déjà entretenu la Société d'une théorie nouvelle de la
condensation électrique, s'est livré à de nouvelles expériences
qui confirment cette théorie. Les travaux de M. Neyreneuf,
sur la condensation électrique , constituent aujourd'hui un
— 137 —
mémoire que l'auteur divise en trois parties. La première
partie comprend : 1° des expériences qui démontrent qu'il
est permis d'assimiler complètement le condensateur d'OEpinus
à l'électrophore ; le condensateur ne serait qu'un électro-
phore, fortement chargé, agissant par ses deux faces, pouvant
par suite, donner à la fois les deux électricités ; 2" l'examen ,
dans cette hypothèse , des particularités relatives aux phéno-
mènes de la condensation ; 3° étude de l'électrophore ordi-
naire et de l'électrophore dont la lame isolante est bien plane
et bien unie. — Comparaison des effets de ces deux genres
d'électrophore. — Les résultats de cette étude sont : 1° que
la méthode du plan d'épreuve appliquée aux substances
isolantes doit absolument être rejetée ; 2" qu'il est nécessaire
pour le bon fonctionnement de l'électrophore, que le contact
ne soit pas trop intime entre le plateau conducteur et la lame
isolante; 3° qu'un électrophore , installé dans les meilleures
conditions théoriques, ne donnerait rien ou presque rien.
Voici quelles sont les principales questions traitées dans la
deuxième partie :
Étude de la charge d'un condensateur, de la limite de
charge, de la charge par cascade et du procédé électroraé-
trique de Lane.
Un mode d'électrisation unique se produit pour la lame
isolante d'un condensateur, quelque petite que soit la quan-
tité d'électricité employée. — Discussion de l'expérience de
Matteucci faite avec des feuilles de mica superposées.
La charge se produit de proche en proche, dans une lame
isolante , de la surface h l'intérieur.
Considérée au point de vue de la source électrique , elle
constitue un phénomène , de tous points , analogue à la po-
larisation des électrodes en électricité dynamique.
Quand on charge un condensateur, il y a dérivation du
courant, et, par suite, les plus petites causes devront influer
— 138 —
sur l'intensité du courant dérivé , c'est-à-dire sur la charge.
Le courant se propageant par l'air est moins intense avec
la machine de Holtz; aussi, avec cet appareil, peut-on
produire des courants secondaires ( analogues à ceux de
M. Planté ) produisant la décharge de la machine , puis sa
charge en sens inverse.
Dans la charge par cascade , à mesure que le nombre des
bouteilles augmente, la tension du courant secondaire va
en augmentant. Ainsi, si l'on évalue, au moyen d'étincelles
jaillissant entre les deux boutons de l'excitateur universel, la
charge d'un système de bouteilles en cascade, on constate
que pour un nombre de ces bouteilles qui n'est pas considé-
rable, le nombre d'étincelles que peut fournir la machine
décroît rapidement.
La lame isolante n'intervient que très-peu dans la produc-
tion d'une étincelle spontanée de Lane. Celte lame acquiert ,
du reste , une charge qui varie comme la durée de la com-
munication avec la machine électrique, qu'il se produise ou
non, dans l'intervalle, des étincelles spontanées.
La troisième partie comprend les questions ci-après :
Étude du condensateur à lames d'air.
Les circonstances principales de la condensation se produi-
sant avec une lame d'air, il est logique de généraliser ce qui
est démontré pour les substances solides.
Examen de la force condensante, — du calcul des résidus.
La mobilité de l'air électrisé est moins grande qu'on ne
pouvait le supposer. — Étude du tourniquet électrique; des
pointes masquées avec des substances isolantes se comportent
comme lorsqu'elles sont nues. — Mouvement du tourniquet
dont les pointes sont masquées avec des balles de sureau ou
des boulettes d'étain roulé.
Effets d'électricité persistante produits avec l'air. — Assi-
milation du fonclionnemciit d'une machine électrique ordi-
— 139 —
naire à celui d'un condensateur ( reprise des idées de
M. Gaugain ).
L'Assemblée écoute avec un vif intérêt le résumé que vient
de faire M, Neyreneuf, et elle attend avec impatience les
développements qu'il promet de donner à chacune de ses
propositions.
M. Albert Fauvel rappelle à la Société qu'il l'a entre-
tenue , dans la dernière séance de la Faune entomologique
des cavernes. Il met sous les yeux de ses collègues une col-
lection d'insectes appartenant à cette faune et qui sont pour
la plupart des espèces nouvelles. II fait remarquer que tous
ces insectes sont dépourvus de l'organe de la vision.
M. Morière commence l'analyse d'un mémoire de M. Hé-
bert , professeur de géologie à la Sorbonne , sur les ondu-
lations de la craie dans le bassin de Paris. — M. Hébert
fait d'abord observer que les caractères qui distinguent les
différentes assises du bassin de Paris sont tellement nets
qu'il est possible d'assigner la place précise où l'une cesse
et où l'autre commence. En ce point non-seulement la
faune change brusquement , mais aussi , en général , les ca-
ractères pétrographiques. En outre , la surface d'une division
est toujours durcie , perforée sur une épaisseur plus ou
moins grande. Il n'y a pas de passage du sédiment inférieur
durci et raviné au sédiment supérieur tout à fait tendre.
C'est en s'appuyant sur ces caractères des faunes dis-
tinctes et des surfaces limites que le savant professeur de la
Sorbonne a pu relever les coupes de la craie , sur un grand
nombre de points , dans le bassin de Paris.
M. Hébert doime, dans son mémoire, deux de ces coupes :
celle des falaises de la Manche et celle du Perche à la fron-
tière belge.
En allant de bas en haut et observant les divisions établies
par les surfaces de disconlinuilé, M. Hébert propose d'éiablir
— 140 —
dans la craie du bassin de Paris les sept groupes suivants :
1° Craie glauconieuse d'Alex. Brongniart.
2" Craie marneuse à Inoceramus labiatus.
3° Craie dure à Holaster planus.
U° Craie à Micr aster cortestudinarium.
5° Craie à Micraster coranguinum.
6° Craie à Belemnitella (juadraîa et B. mucronata.
1° Craie supérieure.
Avant de tirer à l'aide des deux coupes citées plus haut
les conséquences qu'il a émises relativement à la structure
générale du sol dans le nord de la France , M. Hébert ap-
pelle l'attention sur la grande faille delà Seine que rencontre
h Vcruon la coupe du Perche à l'Artois.
M. Modère continuera l'analyse de ce mémoire dans une
prochaine séance.
Le vote est ouvert sur les présentations qui ont été faites
dans la dernière séance. Par suite du dépouillement du
scrutin , sont proclamés :
Membre résidant, M. Hérouard, pharmacien à Beaulieu ;
Membre correspondant , M. Edouard Taton , propriétaire
à Charleville (Ardennes).
Est proposé comme membre résidant , M. La Rouvière ,
sous-intendant militaire à Caen , par MM. le D'" Postel et
Morière.
A 9 heures , la séance est levée.
m —
SÉANCE DU 3 MARS 1873.
Présidence do U. VIEILLARD.
A 7 heures 1/2, la séance est ouverte.
Le secrétaire, avant de lire le procès-verbal, demande à
la Compagnie la permission de l'entretenir un instant de la
perte nouvelle qu'elle vient d'éprouver.
Le lundi 17 février, une députation de la Société Linnéenne,
composée du président , du secrétaire, de MM. G. Villers,
Bertot , Bonnechose père et fds , était réunie à toute une
population qui rendait les derniers devoirs au docteur Godey,
adjoint au maire de Balleroy , enlevé en peu de jours à sa
famille, à ses administrés et à la science. Par quelques paroles
prononcées sur la tombe de ce regretté collègue, le secré-
taire a cherché à se faire l'interprète des sentiments de la
Société.
La botanique perd dans le docteur Godey un de ses re-
présentants les plus dignes et les plus appréciés , mais , h
l'exemple de son ami René Lenormand, qui l'a précédé dans
la tombe , notre collègue a voulu que sa belle collection
iconographique de champignons pût servir à l'instruction des
personnes qui s'adonnent à l'étude de cette intéressante fa-
mille de végétaux , et, cinq heures avant sa mort , il traçait
d'une main ferme les Hgnes suivantes :
« Je lègue au musée botanique de la ville de Caen ma
(( collection iconographique de champignons , renfermant
(( tous mes propres dessins et un grand nombre de copies
« de Bulliard, Schœlïer, Sowerby, etc., pour avoir mon
— U2 —
« humble place de botaniste normand auprès de mes anciens
« amis Chauvin , Lenormand et de Brébisson. »
Les collègues du docteur Godey avaient été plusieurs fois
à môme d'apprécier son mérite et sa modestie, et ils décident
que l'expression de leurs regrets sera consignée au procès-
verbaL
Lecture est alors donnée du procès-verbal de la séance
précédente, qui est adopté.
M. Hérouard, pharmacien de la Maison centrale de déten-
tion de Beaulieu , écrit à la Société pour la remercier de
l'avoir admis au nombre de ses membres.
Les lettres de plusieurs libraires de Paris, qui annoncent
avoir reçu divers ouvrages pour la Société , sont remises au
bibliothécaire.
A propos d'un de ces ouvrages, qui traite du reboisement
de certaines parties de la France , et dans lequel on cite les
dimensions extraordinaires que les Séquoia atteignent en
Californie et les Eucalyptus en Algérie, M. Morière signale
quelques mesures d'arbres qu'il a eu l'occasion de prendre
en Normandie. Ainsi, des châtaigniers qui se trouvent à
Vaudry, près Vire, ont, à hauteur d'homme, une circonfé-
rence qui varie de 5"', 10 à 5"S90. Dans le cimetière de la
même commune , un if plein mesure /i"',36 ; un if creux du
cimetière d'Estry a un tronc dont la circonférence est de
9",90 ; l'if du cimetière de Castillon a donné 6'", 90, et celui
de La Lande-Patry (Orne) a pris des dimensions bien plus
considérables encore que les précédents : dans le pays, on
fait remonter sa plantation à l'époque de la conquête de la
Gaule par Jules-César. Un poirier i)arfaitement sain, qui se
trouve à AngcrvilIc-l'Orchcr (Seine-Inférieure), mesure 3'"
de circonférence , ce qui est d'une dimension remarquable
pour un arbre de celle espèce.
lin terminant cette communication, le secrétaire prie ceux
— 1Û3 —
de ses collègues qui auraient l'occasion de voir des arbres
remarquables par leur développement, de vouloir bien noter
la mesure de la circonférence du tronc. Avec la fureur de
déboisement dont nous sommes atteints, les beaux arbres du
pays disparaissent chaque jour, et il n'en restera bientôt plus
trace.
M. Goesle entretient la Compagnie d'un cas tératologique
offert par un chardonneret qu'il possède depuis plusieurs
années :
« Au printemps 1866, je plaçai dans une cage un nid de
« chardonneret renfermant deux petits, et je fixai la cage
« à l'arbre où le nid avait été pris. Le père et la mère nour-
« rirent très-bien mes deux petits prisonniers. L'un des deux
<i s'est échappé deux ans après. Je possède encore l'autre,
« qui, pendant les premières années de sa captivité, n'offrit
« rien d'extraordinaire. En 1870, son bec était plus long
" que ne le sont généralement ceux de ses pareils. Au prin-
« temps 1871, il avait pris un tel développement, que sa
'< longueur était presque double de la longueur normale.
a Comme il était privé depuis quelque temps d'os de sèche
« et de sable, j'attribuai à cette privation l'anomalie dont
<- cet oiseau était l'objet et je lui donnai un os de sèche. Le
a bec diminua, en effet, d'une manière notable en quelques
« semaines. Plusieurs mois après, je le laissai de nouveau
(( sans os de sèche, et le développement extraordinaire du
' bec se reproduisit, de sorte qu'au printemps 1872 il avait
« plus du double de la longueur normale. Pendant l'été
(' dernier, je lui avais donné de nouveau un os de sèche et
« le bec diminua. Il me semblait bien prouvé que ce corps
« dur et rude servait au chardonneret à user la pointe de
« son bec, lorsqu'un nouveau fait est venu me démontrer le
« contraire. En effet, depuis un an, il n'est jamais resté sans
<i os de sèche, et pendant cet hiver, l'allongement excessif
— ua —
a des deux mandibules s'est produit de nouveau. En çemo-
« ment, les dimensions sont au moins trois fois celles d'un
« bec ordinaire, et les deux mandibules se croisent sur un
a tiers de leur longueur.
« J'ai obtenu, avec le même oiseau, différents métis : une
« première fois avec le Loxia clitoris, une seconde fois avec
« le serin jaune, et une troisième fois avec le Fn'ngiUa can-
« nabina. Je n'ai pu en élever aucun : ils sont tous morts
« au moment du développement des plumes. »
Invité à communiquer à la Société les résultats du sondage
qui a été pratiqué à Honfleur, en 1872-73 , sur le tcrre-
plain de la jetée de l'Est, en vue d'études préparatoires à la
construction d'une écluse de chasse, M. l'ingénieur en chef
Leblanc dépose sur le bureau une coupe de ce sondage avec
une note explicative de M. Arnoult, ingénieur à Honfleur,
sous la direction duquel le sondage a eu lieu.
Le forage a été commencé le 7 octobre 1872 et continué
jusqu'au 25 janvier 1873, époque à laquelle il avait atteint
87-,20.
Les terrains qu'on a rencontrés d'abord (sables et vases)
étaient composés, soit de remblais de main d'homme, soit
d'atterrissements de la baie de la Seine.
Le 16 novembre, on atteignait l'argile plastique à la cote
de 31"', 59, et l'on rencontrait successivement :
1° De Sl^jSQ h 32™, 67, une couche d'argile plastique
grise ;
2° De 32'",67 à 35'",51, une couche d'argile grise corn--
pacte, mélangée de coquilles et de sulfure de fer:
3° De 35", 51 à 36™, 53, une couche d'argile grise, mé-
langée de gros rognons calcaires ;
U" De 36'",53 à 37"', 11, un banc d'argile grise;
5° De 37", 11 à 37'", 99, un banc calcaire ;
6" De 7"',99 à 60"', 30, de puissantes couches d'argile
— 1^5 ~
brune, avec interposition de minces lits de calcaires ou de
couches de débris de coquilles nacrées extrêmement al)on-
dantes et feutrées pour ainsi dire les unes dans les autres, de
manière à former lumachelle ;
1° De la cote 60"S30 à la cote 64'", 26, une argile très-
brune et plus ferrugineuse encore que la précédente ;
8" De 64'",26 à Qli"\k2, couches de sables quartzeux à
gros grain et mélangé de minerai de fer ;
9° De la cote 64", 42 à ll'°,91 , argile brune très-foncée,
puis de minces couches de rognons calcaires et de coquilles
ou d'argile ferrugineuse ;
10° De 72™,76 à 74'",23, argile bleuâtre sableuse ;
7a'",23 à 75"", 80, argile brune de teinte foncée;
75"',80 à 87'",20, couches d'argile plus ou moins
bleues ou verdàlres, avec interposition de lits de coquilles
brisées; ces argiles sont sableuses et infiniment moins plas-
tiques que les argiles brunes précédentes. ''
Les couches traversées par la sonde paraissent appartenir
au kimmeridgien et à Yoxfordien, sans interposition de coral-
lien ,• c'est d'ailleurs ce que fera connaître le travail que
doivent publier Mi>J. Leblanc et Deslongchamps , lorsqu'ils
auront examiné attentivement les débris de fossiles de chaque
couche. M. Morière rappelle que, il y a plus de dix ans, il a
signalé à la Société la présence des sables du corallien sur le
chemin de fer de Pont-l'Évêque à Ronfleur, avant d'arriver
au tunnel de Quetteville ; ces sables semblent être un dépôt
de rivage et indiquer la limite du corallien, qui probablement
n'existe plus à Ronfleur.
Les membres de la Société sont invités à se réunir jeudi
6 mars , à trois heures, au Pavillon , pour aller de là visiter
la bibliothèque qui vient d'être installée dans la grande salle
faisant suite à la bibliothèque publique. Plusieurs membres,
parmi lesquels se trouvaient WM. Leblanc, Berjoi, Fayel
père et fils, Morière, se sont rendus à celte invitation. Ils
ont été mis à même de reconnaître que la bibliothèque de la
Société Linnéenne, si bien organisée par M. Fauvel, renferme
des publications scientifiques d'une grande valeur. M. le
Bibliothécaire a droit à la reconnaissance et aux félicitations
de ses collègues.
Le scrutin est ouvert sur une présentation qui a été faite
dans la dernière séance. Par suite de son dépouillement,
M. La Rouvière , sous-intendant militaire à Caen , est pro-
clamé membre résidant.
MM. le docteur Fayel et Morière proposent comme membre
résidant iM. le docteur Chanccrel, professeur à l'École de
Médecine. 11 sera statué sur celte présentation dans la séance
d'avril.
A 9 heures 1/2, la séance est levée.
— U7 —
SÉANCE DU 0 AYRIL 1873.
Présidence de il. VIEILLARD.
A 7 heures 1/2, la séance est ouverte.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
M. Pierre communique , en son nom et au nom de
M. Puchot, un exposé sommaire des résultats qu'ils ont ob-
tenus dans la distillation simultanée des liquides superposés.
Ces résultats peuvent se résumer ainsi :
1° Abaissement considérable de la température de la dis-
tillation ;
2° Constance de cette température ;
3° Constance du rapport des quantités de liquide condensé
pendant la distillation, quel que soit le rapport des deux
liquides employés.
Le secrétaire donne lecture de la note suivante , que le
docteur Godey lui avait adressée peu de temps avant sa mort :
DAUGUS CAROTA L.
Var. purpurascens Godey in lût. Plante offrant une
teinte pourprée dans toutes ses parties ; ombelles moins
développées que dans le type; pétales plus petits, moins
infléchis, ciliés sur leurs bords et sur la nervure mé-
diane, colorés d'une teinte carminée, ainsi que les divisions
pétaloïdes qui remplacent ici les étamines.
Mêlé au type commun.
Cette forme du Daucus n'est autre qu'une anomalie qui ,
— \hS —
bien qu'assez commune , ne se trouve indiquée , à ma con-
naissance , dans aucune flore.
Les modifications qu'elle présente consistent dans la colo-
ration plus ou moins purpurine de presque toutes ses parties:
face inférieure des feuilles, tige, pédoncules, rayons ombel-
luiaires , fruits et organes floraux.
Dans l'anomalie la plus complète, il n'y a plus d'étamines;
elles sont alors transformées comme les pétales eux-mêmes
en folioles calycinales ou plutôt involucellaires , car elles ont
tous les caractères de ces dernières , moins les dimensions.
En efl"et, comme les folioles de l'involucelle de chaque ora-
bellule , elles sont entières , scarieuses et ciliées sur les
bords, rudes et munies de poils scabres en dessous sur la
nervure médiane.
Le verticille pétaloïde a conservé quelque peu de la forme
des pétales normaux ; ses folioles sont entières, à pointes in-
fléchie, ce qui les fait paraître échancrées quand on les regarde
de face ; mais la dimension des pétales de la circonférence
de l'ombelle difi"ère h peine de celles des pétales intérieurs de
chaque ombellule.
Le verticille correspondant aux élamines ofl're aussi 5 fo-
lioles ayant la même insertion que les élamines du type et,
comme elles, alternes avec les folioles du verticille pétaloïde ;
mais elles diffèrent de ces dernières en ce qu'elles sont plus
étroites, scarieuses à l'extrémité et redressées comme les
élamines du type au moment de l'anlhèse.
Malgré l'absence d'organes mâles dans la plupart des indi-
vidus de cette forme, elle est cependant fertile, car le fruit
acquiert un complet développement , et , bien que je n'en
aie pas encore fait de semis , je ne doute pas qu'il ne puisse
reproduire la plante.
La fécondation a donc lieu dans ce cas comme dans les
plantes dioiques, ce qui m'avait fait donner à celte forme
— U9 —
l'épithèle de dioica, dans une communicalion à noire bien
rcgrelté collègue, Alpli. de Brébisson ; mais en réfléchissant
que celte dénomination ne saurait èlre complètement juste
qu'autant qu'il existerait une forme à étamines sans pistils,
ce qui n'est pas probable, je l'ai définitivement baptisée pur-
ptirasccns.
D'ailleurs, je viens de rencontrer des individus offrant bien
la même coloration, le même arrêt de développement et la
même transformation des pétales, mais ayant des étamines à
filets et à anthères blancs ou pourprés plus ou moins com-
plets. Puis, souvent dans la même ombelle, se trouvent des
ombellules sans étamines, celles-ci représentées par leurs
seuls filets devenus pétaloïdes, d'autres ombellules avec des
étamines incomplètes , et d'autres enfin avec les étamines à
peu près normales. J'ai même observé ces diverses modifica-
tions dans les fleurs d'une même ombellule. Quoi qu'il en
soit, la hauteur de la tige, la dimension des feuilles et la
maturité des fruits ne paraissent pas s'en ressentir.
Les involucres et les feuilles inférieures sont, de toutes les
parties de la plante celles qui conservent le mieux leur teinte
verte, ce qui s'explique aisément par leur position, qui les
abrite contre la lumière directe. N'ont-elles pas, eu efl^et, à
leur disposition une collection de parasols ( ombelles et om-
bellules).
Pourquoi la teinte pourpre doraine-t-elle dans la plupart
des organes floraux transformés ?
J'ai sous les yeux en ce monient un individu de Diciamnus,
dont tous les verticiles floraux, moins les carpelles, sont
transformées en bradées d'un pourpre éclatant, et un autre
de Teucrium scorodonia, dont j'ai communiqué l'observa-
tion à la Société Linnéenne, il y a quelques années, dans
lequel se fait remarquer la couleur carminée des pistils
modifiés.
10
— 150 —
Ne pouvant résoudre cette question, je la soumets aux
botanistes physiologistes.
Je ne puis passer sous silence, puisque l'occasion s'en
présente ici d'elle-même, les expressions dont se servent les
botanistes français et étrangers en décrivant la forme des
pétales extérieurs d'un grand nombre d'ombeliifères. Je
prendrai mon exemple dans le genre Daucus lui-même :
Est-il exact d'écrire : apétales échancrés, infléchis; pé-
tales bifides ; — petala emarginata, cumlacinula in/lexa; —
petala obcordata, acumine inflexo; — petala bifida, etc.,
etc. ? »
Il me semble qu'en lisant pétales échancrés, infléchis,
on doit comprendre que les lobules de chaque côté de l'é-
chancrure sont infléchis ; il n'en est rien, cependant, c'est
le sommet lui-même du pétale brusquement atténué, ou
l'extrémité de la nervule médiane elle-même qui reste re-
broussée en dedans, tandis que le pétale proprement dit, ou
ses lobules, restent élalés (patcntia). — L'expression « pe-
tala emarginata cwn lacinula inflexa » ne me paraît pas
plus exacte, car, si les pétales sont échancrés, ils n'auront
alors qu'un lobe latéral, si l'échancrurc est latérale elle-
même, et deux si elle est médiane ; tandis que c'est, au
contraire, un lobe médian dont le mot emarginata enlève
l'idée qui est dit inflexa, — et cette autre expression a petala
obcordata, acumine inflexo » , pour exprimer la même
forme. Mais comment admettre un acumen dans la partie
obtuse d'une surface obcordée ou en cœur renversé ? Quant
à l'expression bifide , elle n'est pas admissible , ce serait
trifide qu'en réalité il faudrait dire ici. Mais l'habitude a
déjà consacré trop de ces légères erreurs pour essayer de les
réformer, tant une exacte description est chose difficile !
Les membres de la Société Linnéennc sont prévenus qu'ils
— 151 —
auront l\ se prononcer, dans la séance de mai, sur le lieu de
l'excursion annuelle en 1873.
Le scrutin ayant été ouvert sur une présentation faite dans
la dernière séance, il résulte de son dépouillement que M. le
docteur Chancerel, professeurà l'École de Médecine, est admis
comme membre résidant.
M. Larue (Auguste), botaniste à Falaise, est proposé
comme correspondant par MM. Vieillard et Morière.
A 9 heures, la séance est levée. .
- 152
SÉANCE DU 5 MAI 1873.
Présidenee de Ml. VIEILLARD.
A 7 heures 1/2 , la séance est ouverte.
Le secrétaire rappelle à la Société que depuis la dernière
séance elle a fait deux pertes nouvelles : le docteur Poslel ,
enlevé dans la force de l'âge, et M. de Caumont, l'un des
fondateurs de la Société Linnéenne et son premier secrétaire.
Dans quelques paroles prononcées sur la tombe de ces deux
collègues, M. Morière a cherché à se rendre l'interprète des
sentiments de ses confrères, qui décident que leurs regrets
seront de nouveau exprimés au procès-verbal.
Au nom de ses collègues, le secrétaire félicite M. Fauvcl
de la récompense qu'il vient d'obtenir à la Sorbonne, à la
suite du Congrès des sociétés savantes : récompense si bien
méritée par ses nombreux et remarquables travaux d'ento-
mologie, qui l'ont placé parmi les savants qui ont fait faire
le plus de progrès à cette branche des sciences naturelles,
M. Fauvel fait observer que l'honneur qui lui a été acccordé
doit être reporté en grande partie à la Société Linnéenne; en
accueillant avec bienveillance les Mémoires cntomologiques
qu'il a rédigés , elle leur a donné une notoriété qu'ils ont
empruntée à ses publications.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
Au nom de M. de Bonvouloir , membre correspondant,
M. Fauvel offre à la Société |)lusieurs volumes du Bulletin de
la Société des Naturalistes de Moscou qui manquaient dans
sa bibliothèfpic !M. Fauvel est prié de transmettre h M. de
Bonvouloir les remcrcîmenls de la Société Linnéenne.
— 153 —
M. La Rouvièrc offre à la Société ses senliinents de grati-
tude pour l'avoir admis récemment au nombre de ses membres
résidants.
M. Neyreneuf dépose sur le bureau un cas de prolificalion
florale qui lui a été offert par les semis cultivés dans son jardin.
On sait que les bourgeons à fleurs sont considérés comme
des assemblages de verticilles tellement rapprochés que leurs
entre-nœuds ne sont plus distincts.
Dans certaines monstruosités, l'axe floral s'accroît avec
excès et dépasse la limite de son développement habituel ; —
alors la fleur, au lieu d'être terminale, se trouve traversée
par un axe plus ou moins long ; quelquefois des bourgeons
naissent au sommet de ce même axe et produisent des ra-
meaux portant des feuilles et des fleurs , surtout parmi les
fleurs doubles qui reçoivent une abondance de nourriture. —
Les fleurs floripares , comme les appelle Moquin-Tandon ,
ont été observées depuis longtemps; — déjà Linné écrivait de
son temps : « ProUfer autem, proie florifero, frequens est. »
Les cas de tératologie végétale que Ton a l'occasion de
rencontrer ne doivent pas moins être recueillis avec soin ,
car ils dévoilent souvent les mystères de l'organogénie. Les
échantillons présentés par M. Ney reneuf prendront place dans
la collection tératologique du Jardin des Plantes.
Au nom de M. Gillel , membre correspondant de la
Société à Alençon , le secrétaire lit la note suivante :
A Messieurs Les Membres de La Société Linnéenne de
Normandie.
Messieurs,
En juillet 1869, à la séance publique tenue par la Société
Linnéenne à Alençon, nous vous avons entretenus d'une aga-
ricinée du genre Lactarius que , en raison de ses caractères
extérieurs , nous avons cru devoir séparer du Lactarius
— 15i —
deliciosus; aujourd'hui, nous vous demandons la permission
de vous signaler encore cinq autres espèces de champignons
appartenant à la même famille , mais devant être classés dans
des genres différents. Quatre sont des Leucosporées et nous
semblent devoir être rapportées aux genres Amanita, Clito-
rybe, CoUybiaelPaxillus {sous-^enre Lepista) , la cinquième
fait partie de la division des Ochrosporêes et doit être
classée, en raison de la position excentrique de son pédicule
dans le genre Crepidoius.
Amanita Godeyi. Nob. PI. I.
Amanite de Godey.
Chapeau charnu , d'abord ovale , puis campanule, et enfin
plus ou moins étalé , membraneux vers les bords , qui sont
légèrement sillonnés ; sa surface est de couleur saumon ou
de basane plus ou moins claire; son diamètre est de 3 à /;
centimètres. Feuillets nombreux, libres, pâles, rétrécis en
arrière , veineux à la base. Pied fistuleux , un peu atténué au
sommet et pâle ; on le trouve quelquefois Couvert de pelu-
chures plus ou moins larges et plus ou moins saillantes , for-
mant, vers le tiers supérieur , comme un collier multipartite
qui donne à cette amanite un air de confraternité avec
Vamaniie recutùa dont elle diffère , de même que toutes ses
congénères, par ses spores ovales-allongées , mesurant 0""",
0015 + 0""",0018. Il est aussi à remarquer que ses basides
sont grands et ventrus.
Habitat : sur la terre , dans les chemins creux , au prin-
temps et en été. Très-rare.
Cette espèce est due à un mycologiste bien connu de la
Société Linnéenne, dont, pendant bien des années, il fut un
des membres les plus dignes et les plus estimés. C'est , en
effet, à M. le docteur Godey que revient tout l'honneur de la
découverte de celte plante, dont il a laissé uu très-joli dessin
— 155 —
que je n'ai fait que reproduire ici : j'ai cru seulement pou-
voir remplacer le nom de Agarims (Amanita) devins, sous
lequel le docteur l'avait désignée, par celui de notre collègue,
qui , mieux que le premier , nous rappellera le savant bota-
niste que nous regrettons tous.
Clitocybe insignis. Nob. PI. II.
CLitocybe remarquable.
Chapeau charnu , d'abord conique, puis convexe, et enfin
plan , les bords plus ou moins ondulés et réfléchis , le centre
relevé en un fort mamelon obtus , irrégulier , autour duquel
existe une dépression remarquable ; sa surface lisse , glabre ,
est recouverte d'un épidémie qui s'enlève facilement ; sa
couleur est d'un beau roux , excepté sur le disque , qui est
d'un ferrugineux plus ou moins foncé ; son diamètre est de
environ 8 h 10 centimètres. Feuillets très-rapprochés, minces,
atténués aux deux extrémités et un peu décurrents (les plus
petits sont nombreux et arrondis à la base) ; ils sont tous
d'un beau blanc. Pied plein, solide, long de 5 à 6 centi-
mètres, épais de 10 à 15""", glabre, concolore au chapeau,
mais beaucoup plus clair; il est cylindrique, égal et arrondi
à l'extrémité inférieure. Chair blanche, ferme, assez élastique,
fibreuse au pied, qui paraît avoir des dispositions à se tordre.
Odeur légèrement spermatique. Saveur désagréable. Spores
ovales avec une goutte oléagineuse au centre.
Habitat : à terre , sous les sapins. Automne.
COLLYBIA FOETIDISSIMA. Nob. Pi. III.
CoUybie très-fétide.
Chapeau mince , presque membraneux, convexe, ombi-
jiqué au centre , les bords rabattus , ondulés , flexueux ; sa
surface est glabre , blanc-jaunâtre, et son diamètre atteint
— 156 —
3 à ù centimètres. Feuillets blancs ou blanchâtres, peu
nombreux, minces, largement et irrégulièrement ondulés
sur la tranche , aigus à l'extrémité marginale, arrondis et
plus larges à la base , adhérents par un très-petit crochet.
Pied creux, épaissi au sommet et insensiblement renforcé
intérieurement, lisse, glabre, blanc ou blanchâtre, sa lon-
gueur dépasse toujours le diamètre du chapeau. Chair blanche,
élastique. Odeur fétide, insupportable.
Habitat : sur la terre , dans les bois, parmi les mousses et
les graminées. Automne. Très-rare. (Quelques échantillons de
cette espèce très-curieuse furent trouvés par nous en 1868 ,
dans la forêt d'Ecouves; c'est en vain que nous l'avons cher-
chée depuis.)
En n'apportant pas à l'examen de cette agaricinée toute
l'altenlion qu'elle mérite , on peut croire d'abord qu'elle se
rapproche du CoUybia dryophila dont elle ne paraîtrait être
qu'une monstruosité (ce fut l'opinion de M. le docteur Fries,
auquel nous l'avons envoyée), mais si l'on veut bien ne pas
s'en rapporter seulement à ses caractères extérieurs et cher-
cher à pénétrer plus avant dans son organisation , on ne tarde
pas ù s'apercevoir qu'elle s'éloigne sensiblement de ce cham-
[)igiion , 1" par ses spores arrondies, et 2° par son odeur
repoussante à tous les âges, et ne pouvant être comparée
pour la fétidité qu'à celle du Phallus impudicus ( Le CoUtjbia
dryophila est inodore, cl ses organes de reproduction se font
remarquer par leur forme sensiblement oblongue).
CRliPIDOTUS SQUARHOSIPES. Nob. IM. IV.
Crépidote à pied squarreux.
Chapeau charnu , convexe, plan , les bords très-Iégèremcnl
relevés ; sa surface est très-visqueuse , d'une teinte rous-
lâtre-pûlc vers le milieu et sur les bords, mais se nuançant
— 157 —
entre ces deux points d'une belle couleur lilas ou bleue-vio-
lacée; son diamètre est d'environ 8 à 10 centimètres. Feuillets
rapprocbés , d'un roussâtre sale , teinté de violacé , arrondis
postérieurement et insensiblement atténués de la base au
sommet, qui est aigu ; les petits feuillets ou les feuillets in-
complets sont nombreux et coupés perpendiculairement à
leur base. Pied long de 4 à 5 centimètres , épais d'environ
15""", cylindrique, courbé intérieurement et un peu élargi à
sa base ; il est entièrement roux cl couvert d'écaillés conco-
lores, longues, libres et fortement squarreuses. Chair blanche,
assez molle , légèrement lavée de roussâtre à la partie inté-
rieure du pédicule. Odeur nulle. Saveur insignifiante. Spores
oblongues, fuscescentes.
Habitat : sur les racines couvertes de mousse d'un vieux
chêne. Octobre. Très-rare.
Nous n'avons trouvé qu'une seule fois ce champignon dans
la forêt de Perseigne.
Paxillus (Lepista) Alexandri. Nob. Pi. V.
PaxiUus (V Alexandre .
Chapeau charnu, d'abord convexe, puis bientôt plan et
même un peu concave au centre ; les bords primitivement
roulés en dessous sont toujours plus ou moins rabattus (ils
s'étalent cependant dans la vieillesse et sont alors presque
droits), ordinairement réguliers, quelquefois cependant
légèrement ondulés; sa surface est lisse, douce au toucher et
happant les doigts par les temps humides; elle est luisante et
comme vernissée par la sécheresse; sa teinte est uniformément
grise , légèrement lavée de roussâtre ; son diamètre égale k à
6 centimètres, quelquefois plus. Feuillets nombreux, décur-
rents , aigus aux deux extrémités , larges de 5 à 6"""', d'un
blanc-roussâtre , les petits sont arrondis à la base et même
— 158 —
un peu échancrés; entre deux feuillets complets, on compte
ordinairement sept feuillets incomplets , les marginaux étant
très-petits; tous ces feuillets se détachent facilement de l'hy-
ménopbore en se desséchant. Pied court (4,5 centimètres),
gros (1 à 2 centimètres d'épaisseur), un peu épaissi à la base,
qui est arrondie , il est légèrement tomenteux , et l'extrémité
inférieure se couvre d'un duvet blanc au moyen duquel elle
s'attache aux aiguilles tombées des arbres verts. Chair spon-
gieuse , blanchâtre , absorbant l'eau facilement et prenant
alors une teinte légèrement roussàtre. Saveur à peu près
nulle ou insignifiante. Odeur légère de bois. Spores blanches,
très-petites, ovales-arrondies.
Habitat: sous les pins et les sapins. Été, automne; assez
rare.
Ce Paxillus a été trouvé par M. Paul Alexandre, botaniste
zélé et intelligent, qui a bien voulu me le communiquer.
RECHERCHES
SUR
DIVERS MODES DE GRODPEMEH DES PÉBITHÈCES ET DES PICIIDES
DANS QUELQUES PYRÉNOMYGÈTES DU GENRE SPHJERIA
Par II. L.-A. CKIÉ,
Préparateur de botanique 2i la racuUc des Sciences de Cacn.
Dans les sphérics lichénoides de l'ancien groupe des
Depazea, les Pycnides, de même que les Périthèces dans
quelques sphéries thécasporées , Jie sont pas toujours éparscs
— 159 —
sur ces taches aux teintes multiples qui nous rappellent le
Thallus des Licliens, Le plus souvent , ces appareils sont
éparpillés sur l'aire des taches , et c'est en vain que l'on
chercherait une disposition régulière des Pycnides chez les
Pliyllosticta IXosœ (1) Desm. , Ph. Cijtisi (2) Desm, , Ph.
rhamnicola (3) Desm., Ph. Sambuci {k) Desm., Ph. vul-
garis (5) Desm,, Ph. Violée Desm., Ph, cruenta (6) Kickx. ,
de même que dans la plupart des sphérics foliicoles que
nous avons récemment observées sur les feuilles de cer-
tains végétaux exotiques. Lorsque l'appareil reproducteur est
unique, sa position est nettement déterminée, comme on
peut le voir, chez le Septoria Scabiosœcola , pycnide d'un
Siigmaiea inconnu et parasite sur les feuilles de nos Sca^
biosa (7).
Au centre de ces taches blanchâtres et limitées par une
zone empourprée apparaît un point noirâtre, le plus souvent
central , qui n'est autre que la Pycnide ou appareil repro-
ducteur de la sphérie. Si le nombre des Pycnides s'élève
à deux ou à trois , le point central n'existe plus , ou mieux
(1) Phyllostkta Rosœ Desm., pi. cryp. , II< série, fasc. ili, n* 687.
— Seploria 110X11, B. nwwv West.
(2) PIn/llosticta Cyiisi Desm., not. XIV, in Ann. se. nat. , t. VIII,
18i7, p. 3h. — Depazea liclieiioides, Cyiisi Kx., fior. de Louv., p. 12ii.
— Ascoclnjia Cyiisi, Lib. Crypt. Ard. Cent., II, n» 156.
(3) Phytloslicta rhamnicola Desm., not. XIV, in Ann. se. nat.,
t. VIII. — Depazea rhamnicola Lasch. Desm., T. Crypt., f. 33, n" 1635.
(i) Phyllosiicia Sambuci Desm., not. XIV, in Ann. se, nat., t. VIII,
d8/i7, p. 31.
(5) Pliyllosticta vulgaris Desm., not. XVII, in Ann. se. nat., t. XII,
18/i9.
(6) Phyllosiicia cruenta Kx. — Depazea cruenta Fries. , Syst. —
L. Crié, Recherches sur la structure de la tache, etc., p. 14.
(7) Surtout commun sur les feuilles du Scabiosa succisa LiuQ.
f — 160 —
chacun des appareils tend à s'écarter du centre pour se
rapprocher de l'aréole rougeâtre dont les dimensions sont
toujours considérables, comparativement au cercle blanchâtre
qui représente le parenchyme desséché du support (1).
Quelques Dépazées possèdent un nombre assez considé-
rable de sphérules qui , sans être disposées régulièrement ,
sont groupées et comme entassées au centre de la tache.
Cette disposition assez rare des appareils existe chez le Sep-
toria Cerastii lloberge (2) , parasite sur les feuilles de nos
Ccrasiium de l'Ouest (3).
Les Pycnides de certaines sphéries foUicoIes présentent
une disposition concentrique bien remarquable. Ces appa-
reils, dont le nombre est limité , sont groupés sur des cir-
conférences qui ont évidemment un centre commun. Ex. :
Septoria Mercu7-ialis, Septoria leguminum.
Mais le groupement, sans contredit, le plus intéressant
des Périthèces est celui que nous avons observé dans deux
ou trois sphéries lichénoides , et surtout chez le Sphœria
airovirens, espèce bien commune à l'automne sur les feuilles
de notre Viscum album. Les Périthèces de cette sphérie
sont disposés , du moins dans nos échantillons de l'Ouest ,
sur cinq lignes , suivant la disposition quinconciale. Une
ligne plus externe recouvre deux autres lignes latérales qui
ont, comme clic , la même longueur. Au-dessous de celles-ci
apparaissent deux lignes antérieures qui les cnveloppcni par
leurs bords; la plus interne recouvre le bord extrême d'une
des lignes latérales et l'un des bords de la ligne la plus externe
(1) V. L. Cri6, Recherches sur ta structure de la tache, i>. 23.
(2) Septoria Ceraslii Rob. , ap. Dcsm. , vol. XVII , iii Aun se, nat.,
l. XI, 18i9, p. 21 ; West. Herb. Cryp. f. 19, n» 9Zi6.
(3j Commun dans le Maine, sur les feuilles du Cerastium brachy-
■pcialum Desp.
— 161 -
d'une part , tandis que l'autre bord recouvre une partie de
l'autre ligne latérale (1).
La disposition quinconciale des appareils reproducteurs de
celte spliérie est presque constante dans nos échantillons de
l'ouest et dans ceux du centre de la France. Cette particu-
larité doit être signalée ; et si nous tenons compte en pha-
nérogamie de l'agencement des pétales et des sépales, n'est-il
pas logique de reconnaître dans le groupement quinconcial
des Périthèces un caractère de quelque valeur.
Au total, nous pouvons dire que les Pycnidcs des Septoria
et c\cs Phyllosticta, soumis à notre examen, n'affectent le plus
souvent aucune disposition spéciale ; elles sont diffuses,
tantôt réunies plusieurs ensemble , tantôt lâchement épar-
pillées; que, chez le plus petit nombre, le groupement ou la
disposition régulière des appareils peut se rattacher à trois
types bien distincts, ainsi qu'on peut s'en convaincre en jetant
un coup d'œil sur le tableau suivant :
Les appareils reproducteurs des sphéries soumises à notre
examen peuvent être :
Exemples t
Septoria Steltariœ Rob., ap. Desm.
Septoria Stacliydis Rob., ap. Desm.
Septoria Polygonorum Desm. , vol. IX,
Septoria Gei Rob., ap. Desm.
Septoria Pyri West.
Septoria Msculi West.
.. rt
».
■'\ {\)Dispo&ilion quinconciale des Périthèces
dans le Sph^eria atrovirens.
1° Épars
sur la tache.
b \
a = Ligne postérieure.
W' = Lignes latérales
ce' = Lignes antérieures.
— 162 —
i° Épars
SVn LA TACHE.
2" GnoorÉs
SUIVANT CERTAINS 'Groupement
MODES.
/ Septorîa Salicis West.
Septoria Grossulariœ Kickx.
Septoria Cornicola Desm.
Septoria Tiliœ West.
Septoria Tussiinginis West.
Septoria Convolvuli Desui,
Septoria Aigopodii Desm.
Septoria Chelidonii Desm.
Septoria Spinaciœ West.
Pfiyllosticta Bcrberidis West.
( Septoria Cerastii Rob.
( Septoria Morindœ Nob.
! Septoria Mercurialis Desm.
Septoria leguminum Desm.
Phyllostîcta dcstrucliva Desm,
quincoucial. | Sphœi'iaat7'ovirensC.etSc]iyf,
M. William Nylandcr dépose la noie suivante :
LICHENES INSULARUM ANDAMAN
EXPONIT
"W. NYL/VNDKR.
In fcrc mcdio Sinu Bengalcnsi maris Indici insula? parvae
Andaman silae (lalit. circiter 12" bor. ) hucusquc respecta
lichenologico omnino proetervisae fuerant, usquedum aiino
1867 praestanlissimus colieclor S. Kurz, et (juidcm vitae
sumino periculo , ibi colicclioneiu eliatn Liclicnum fccit no-
labiicin , ciijus bis pagiiiis ralioneiii redderc licct , nam eam
cxaminandani niihi communicavit cl. von Krempeiliuber.
Incuniplela (pialis sine dubio est imagincm niliiloniinus satis
— 163 —
referl vegetationis in illis insulis obviœ peculiaris, quœ res
conliiiet plurimas anle ignotas simulque affiuitales ostendit
cum lypis etiam usque in Nova Caledonia occurrentibus.
Alque aniraus quidem in hoc capite illico consideratione
percutilur, species Andamanicas longe potius congruere cura
Neo-Caledonicis quam cum Ceylonicis haud procul habitan-
libus et ita fere vicinis ; tamen lias 1res vegetaliones (Anda-
manicam , Nco-Caledonicam et Ceylonicara ) inter se cerlis
momentis concordare videmus, ex. gr. quoad numerum
magnum (servata proportione) Thelolrematum et Verruca-
riarum.
Si tota collectio Kurziana ex insulis Andanian respicitur,
computantur in ea :
Collemei 2
Parracliei 2
Physciei 1
Pyxinei 1
Lecanorei 2
Pertusariei 1
Thelotremei 10
Lecideei U
Graphidei 21
VeiTucariei 19
Toli 63
Omnesliae63 species sunt corticolae, exccplis duabus folii-
colis et tribus saxicolis. Meritissimus Dominus Kurz simul
pro certo affirmavit , se in Andamanis nullam conspexisse
Cladoniam nec ullam speciem fruliculosam neque ullam
terrcsirera , et quoque Lichenes parmelioideos ibi solum
raros sparsosque obvenire. Quoad Verrucarias, quœ super
cortices fere prédominant , notelur , plurimas earum orriinis
— 16/i —
esse inferioris , aihallinas et ad Fungos accedenlcs, Ouum
ita eliam ceteri Lichenes hic obvii praecipue ordinis inferioris
observaiilur, non mirum est, multas occurrere novitias, et
sunt quidem novœ species Andamanicae in sequentibus expo-
siiœ numéro 62.
COLLEMACEI.
LEPTOGIUM Ach.
L. TREMELLOIDES Acli. — Super saxa rivuli.
L. MARGINELLUM ( Sw. ) Acb. — Corlicola.
PARMELIEI.
PARMELIA (Acb.) Nyl.
P. ECORONATA Nyl. Vlx nisi var, P. rclkinœ apolheciis
epiibecio ecoronulalo. Sporae subglobosœ , longit. 0,006-7
niillim., crassit. 0,006-5 millim. Thallus K—. —Corlicola.
Similis in Pulo-Penang (Cuningbam).
Eliam alia Parmelia corlicola in coUeclione Kurziana visa,
sed non salis evoluta ut delcrminarelur.
l'insciEi.
PIIYSCIA (DC.) Nyl.
Pn. PICTA (Sw. ). — Corlicola.
PYXINEI.
PYXINE Fr,
P. MeISSNErina Nyl. (i). Sat similis Pyxinœ Meiisncri
{\, Ilnr pnliiict Pyx'}i\e MchSiieri Nyl. Syn. !.. N. CaL, p. 20.
~ 165 —
Tuck., scd opiime thallo K ±: diiïcrcns. Thallus mcdulla
citriiio-flavesccnle. Apolhccia omnino Iccidena ( nec saepius
sublocanorina ut in P. Meissneri }. — Corlicola. Occuirit
quoque in Pulo-Penang ( Collingliam ) et in Bcngalia (Kurz).
Obs. — Est haec P. Meissncrina affinis Pyxincc sorediatcc
( Ach. ), cui reaclio eadem et quœ adest in Antillis, in Nova-
Calcdonia et in Ceylon. De reactionibus Pyxinaru'n videatur
ceteroquin Nyl. Husn. AntilL, p. 10.
LEGANOREI.
COCCOCARPIA Pers.
G. MOLYBDvEA. Pers. et var. incisa (Pers.). IHa isidio-
phora. — Corticola.
LECANOllA (Ach.) Nyl.
L. KURZU (Kphb. in hb. sub Pyrcnodesmia ). Thallus
albidus sublœvigatus rimulosus tennis ; apothecia nigra leci-
deina superficiaha ( lalit. circiler 0,5 millini. ) , marginc
turgidulo , intus albida ; nporae 8"* incolores placodinai ,
longit. 0,011-16 millim., crassit. 0,006-8 miUim. (tubulo
axeos loculos apicales jungente), paraphyscs médiocres,
epilhcciuni fusccsccns, periiheciura extus tenuitcr nigricans,
hypolhcciuui iucolor. lodo gelalina hynîenialis intense cœru-
lescens (prœserlim thecos tinctae). — Super saxa (vulcanica)
obveniens.
005.— Affinis est Leconorœ diphijodi Nyl. in Flora 1872,
p. 353 , sed mox diversa thallo albido , apoiheciis omnino
Iccideinis, etc. Apothecia vero juniora extus thallodeo-
obducta, unde hic Lichen haud parum faciem habet Lecidcœ
coarctatœ. Spermogoiiia ut in L. diphyode , sed sperniatiis
minoribus oblongis (longit. vix 0,002 milhin,, crassit. haud
11
— 166 —
0,001 millim. ) , in arlhrostcrignatibiis brevi-articulalis.
Tliallus fi — , / — .
PERTUSARIEI.
PERTUSARIA DC.
P. VELATA (Turn.). — Corlicola.
THELOTREMEI.
TIIELOTREMA Ach.
Tn. LEUGOTYLICM Nvl. Thallus albidus nitidiusculus ru-
gulosus , tenuis vel tcnuissimus , imletcrmiiialus ; apolhecia
incoloria , in lubcrculis ihallodeis albis opacis ( primuni sub-
globosis, dcin) rolundato-difformibus (latit. 0,9-1,4 millim.)
supra inopqualibus inclusa , cxius visibilia epiihecio corneo-
nigricanie intruse (unico subcirculari aut punctis diûbrmibus
demum pluribus discretis ) ; sporae 8°® incolores oblongai
û-6-loculares , longit. 0,014-18 millim., crassil. 0,006-7
millim. (iodo non obscuratœ). — Corlicola.
Obs. — Species lubcrculis apotbecia fcrentibus albo-sub-
farinaceis sialim dignola. Maxime accedenlia videnlur Th.
anamorphoides Nyl. el Th. latitabrum Tuck. , sed Th. Leu-
cotylitnn jam dislinguitur apollieciis el sporis. In apolhecio
juuiorc tuberculum siromalicum supra medio umbilicalum,
epiihecio circa hune umbilicum hiasrenle et circa id margo
stroinalicus cingens ; vctusliora apolhecia punctis epilhccia-
hbus Iribus vel pluribus indicata.
Tu. TEULBRANS Nyl. Thallus albido-lutescens tenuis
laevigalus ; apolhecia incoloria innata parva , sat confcrta ,
osliolis impressis firmis minutis (ialil. 0,1-0,2 millim.),
margiuc proprio leimi sœpius dislincto ; sporœ 8°® incolores
— 167 —
ohlongne 6-8-IocuIares , longit. 0,OU-2l raillini., crassii.
ciicitcr 0,0045 millim. (iodo non tinctne). — Corticola.
Obs. — Th. terebratum Ach. affine dilTert raox ostiolis fere
minoribus minusque impressis, sporis majoribus (iodo com'u-
lesceniibus).
Th. allosporoides Nyl. Subsimile Thelotrcmati allo-
sporo Nyl., sed hypothccio nigro in columellam centralcm
abeunte. Thallus paliido-glaucosccns. Apolhecia inlrusa.
Sporœ 4-8"* incolores fusiformes 18-22-locularcs , longit.
0,115-0,150 miilim., crassit. 0,010-15 millim, (iodocœrii-
lescentes). — Corticola.
Obs. — Videlur sola subspecies Thelotrematù aUospori^\\.
Syn. L. N. Caled., p. 33, in quo quidcra etiam columella?
adest rudimentum granuliformis uigrœ (1).
Th. ALLOSPORizuM Nyl. Subsimile Thclotrematis allo-
sporo, sed perilhecio incolore. Sporae non rite evolutae vist-e
(et iodo non cœrulcscenles), forma fere ut in Th. ailosporo.
— Corticola.
Th. Andamanicum Nyl. Simile fere Thelotremati Bahiano
Ach., sed prominentia tliallina supra apotheciis magis dc-
pressa et ostiolo tenuiore , sporis minoribus. Hae fuscœ
obtuse ellipsoideae vel subglobosœ , ollipsoideœ, Iransversim
4-locuIares (seriebus 2 singulis bi-locularibus) , vel 6-locu-
lares ( seriebus 2 singulis bi-locularibus adjcclo loculo in
utroque apice sporae), longit. 0,014-18 millim,, crassit.
0,011-14 millim. (juniores saltem iodo cœrulesccntes ).
Perilhecium supra (lateribus) nigricans. — Corticola.
O65. — Spermatia tenuiter bacillaria, longit. 0,006-8 millim. ,
crassit. 0,0005 millim. parum superantia.
(1) In Thetotrcmatc porinoidc Mnt. (Th. albidiforme Lcight.) coni-
parnndo apolhecia intus suut omiiino incoloria.
— 168 —
Tn. SUBCALVESCENS Nvl. Subsimile Tliclotremati cal-
vesccnti, sed ihallo subluriclo-glauccscente et sporis nonnihil
niajoribus (incoloribus, seriebus iransvcrsis 6-S bi-Iocularibus,
iodo vix linctis, loiigit. 0,016-21 millim., crassit. 0,007
millim. ). — Corlicola.
Obs. — Quoad sporas comparandiim cum Th. columcUaio
Nyl., sed coluniclla hynienii nulla.
Tn. ALBIDO-PALLENS Nyl. Thallus albidus icnuis opacus
subriigulosus indetciminalus ; apoihccia incoloria innala ,
exlus promincnliis thallinis nonnihil convcxulis (lat. circiter
0,5 millim., basi scilicel vaga)oblecla ; sporœ 8"-* incolores
oblongo-ellipsoidcic submurali-divisœ (stratis circiter 8 locu-
lorum , 2 vcl 3 in quovis slralo sallem mcdio) , Inngil.
0,027-32 millim., crassit. 0,010-11 millim. (iodo coeru-
lesccnli-obscuratœ) .—Corlicola.
Obs. — Specics c slirpc Tlielotrcmatis conformis Fée ,
maxime forsan accedens ad Th. puncndatum, a quo jam
diiïerl lliallo opaco magisquc albicante.
Tu. RECLUSUM Kphb. in litt. Thallus glaucescenti-Inte-
scens rugosus vel verrucoso-rugosus (crassit. 0,2-0,8 millim,);
tpolhccia incoloria , in verrncis thallinis inclusa , osliolis
puMClifornuhus imprcssis niinuiissimis vcl occullis; sporae
1-2"'», incolores au t lulco-fusccsccntes, cblongoe , murali-
divisœ, longit. 0,036-0,120 millim., crassit. 0,018-23 millim.
(iodo non tinclœ). — Corlicola.
Obs. — Est specics bcno dislincta, facie vcrrucosa, osliolis
firmis et diamètre vix 0,03-0,0/4 millim. supcranlibus.
T. RUGATLLUM Nyl. Tliallus albidus subnilidiusculus ,
conferle rugulosus vcl subgranulato-inoequalis , nigricanli-
iimiialus; apolhccia incoloria, in [troluboranliis ilialli parum
— 169 —
Sï'pe discretis (lalit. 0,6 millim.), inclusa , osliolo aperto
(latit. fore 0,3 millim.) , marginc propiio non scinper
discisso ; lliccae monosporan , sporae subincolores fusiformi-
cblongfc miirali-divisœ , longit. 0,075-85 millim. , crassit.
0,018-21 millim. (iodo non tinctnp). — Corticola.
Obs. — Species proxime acccdens ad Th. conveniens Nyl.
(leclum in Nova Granata, Tcqucndama , allit. 2500 melr. , a
merilissimo Al. Lindig) , quod colore lutescenti-pallido ,
osliolis firmioribus, sporis majoribus (longit. 0,125-0,195
millim., crassit. 0,030-38 millim.) elc. distat.
Th. colobicum Nyl. Thallus macula albida nilidiuscula
indicalus ; apolhecia innala albosuITusa rolundato-angulosa
(lalit. 0,5-0,8 millim.), inlus incoloria , margine ihallodc
crumpente (dcmum credo) firmo cincla; thccœ monosporae,
sporœ incolores oblongas , minute murali-divisae , longit.
0,080-0,100 millim., crassit., 0,015-25 millim. (iodo non
linclae). — Corticola.
Obs, — Proximum videtur Th. leucophthalmum Nyl. Syn.
L. N. Caled. p. 39 , sed hoc sporis 8"'% osliolis rotun-
datis, etc. Apothecia in Thelotremaie colobico saepe (prae-
sertira juniora) osliolis marginibus thallodeis subtriangula-
ribus circumdalis.
LECIDEEI.
LECIDEA (Ach.) Nyl.
L. FUSCOlîUBESCENS Nvl. L. Port-Natal p. 8. Thallus
cinereus opacus tenuissimus subleprosus ; apolhecia fusca
( humido slaiu pallido-fuscescenlia vcl sublurida , margine
nigro) ; sporae simplices , longit. 0,010-U millim., crassit.
0,005-6 millim. Iodo gelalina hymenialis cœrulescens, dein
violacée lincla, — Corticola.
— 470 -
L. FUSCORUBIDA Nyl. Thallus fuscocinereus vel lurido-
fusccscens, subleprosus, sat tenuis , detcrminatus ; apoihecia
fusca vel fuscorubida , niarginata (latit. 0,5-0,7 millim.),
demum convexiuscula immarginala , intus strato supero
pallido et infero fusconigricanle ; spores S^^ ellipsoidere sim-
plices, longit. 0,010-13 millim., crassit. 0,005-6 millim.,
epilhecium incolor, paraphyses gracilentae , hypolhecium
electrino-fuscescens parle supera obscuriore. lodo gelalina
hyracnialis cœriilescens, dein violacée tincta.— Corticola.
Obs. — Affinis Lecidect fuscorubescenti, quae parum differt
praesertim thallo alio et spermaiiis longioribus. Thallus
opacus. Apoihecia L. fuscorubidœ in humido stalu epilhecio
fuscorubido et margiiie nigro. Spcrmalia arcuala.
L. CERViNOFOSCA Nyl. Thallus cervinus vel pallido-fu-
scescens , tenuis , inaequalis , rimosus, passim subgranuloso-
ieprosus, ambilu hypothallus fusconiger tenuis visibilis ;
apoihecia obscure fusco-rufescentia , immarginala, convcxa
(lalit. circiler 1 millim., vel minora), intus sub hymenio
fusca ; sporas 8"® incolores , breviler fusiformes , simpliccs
vel obsolète (spurie) 1-septalœ. longit, 0,008-0,012 millim.,
crassit. 0,0025-0,0035 millim., epilhecium incolor, para-
physes non bene discretae, hypolhecium (in lamina teuui )
luteo-fuscescens. lodo gelalina hymenialis cœrulescens, dein
lutesccus. — Corticola.
Obs. — Comparanda cum L. grisco-fuscesccnte Nyl. Syn.
L. N. Calcd. p. Uk, in qua ihalius Icprosus, apoihecia pla-
uiora majoraque, sporae longiores (1-septalœ).
L. CONCORDANS Nyl. Thallus macula pallido-fusccscente
vel lurido-ciiicrasconle, obscure limilata indicatus ; apoihecia
nigra (epilhecio sirpius flavo\iri'li-su(Tuso), plana, niarginata
(lalit. 1 millim. vel minora), margine flexuoso , intus nigra ;
— 171 -
sporae 8"» fusiformes 5-7-septatoe, longit. 0,026-34 millim,,
ciassit. 0,005-6 millim., llialamium sublulescens, paraphyses
graciles , hypothecium fuscum. lodo gelatina hymenialis
vinose rubens. — Corticola.
Obs. — Facile sola subspecies Lecidcœ coniochlorcB^ilnX.ti
diiïerens praeserliin sporis solum 5-7-septalis (nec 9-13-sep-
talis), seplisque (transversim) latioribus.
GRArHlDEI.
OPEGRAPIIA (Ach.) Nyl.
Opegrapha longula Nyl. Thallus macula fusca opaca
indicalus; apolhccia tenuiaclongata (latit. 0,1 millim., crassil.
1-5 millim. ) , simplicia , subrecta , epilhecio angustato ;
sporae 8"® fusiformes 3-septatae, longit. 0,021-23 millim.,
crassit. 0,0030-0,0035 millim. lodo gclalina hymenialis
\inose fulvcscens, — Corlicola.
Obs. — Species tliallo parum evoluto infuscato ( gonidiis
parcis) et apollieciorum forma facile dignota in stirpe 0.
vulgatœ. Sperraogonia non visa.
O. PROSODEA Ach., sporis circiter 15-septatis, longit.
0,065 millim., crassit. 0,008 millim. — Corticola.
PLATYGUAPHA Nyl.
PL. PHYLLOSEM/v Nyl. Thall'js virescens tenuissimus sub-
opacus , raaculam orbicularem fingens macula hypothallina
fusca plerumque cinctam ; apolhecia nigra plana (latit. 0,2
millim. vel minora ) , margine ihallode vix superante cincta ;
spora» 8"® incolores fusiformes 2-3-septatae, longit. 0,0il-12
millim., crassit. 0,0025 millim., epilhecium (saltcm dilute)
nigrescens, paraphyses non distinctae , hypothecium incolor.
lodo gelatina hjmeniaiis vinose fulvescens. — Foliicola.
— 172 —
Obs. — Tliallus lœvis; gonidiacylindraceo-oblonga siibmeui-
branose invicem juncla , ut stratuni forment lenuissiimiin
ob thallum valde applanalum atquc tainquam solet in ihallis
aiialogis. ^Jaxime affinis est PL i-oiula { i\lnt. siib Sirigula) ,
sed ea ihallum habet alium (albidum et punclis crebris con-
vexiusculis concoloribus inspersum) , sporas niulto loiigiores
(longit. 0,035 millim. ). Pi. strùjidina Nyl. ( ante minus
bcne « striguloides » ) e Madagascar (ex bb. Leveillé) eliani
simib'or dilTert sporis majoribus (longit. 0,016-23 millim.,
crassit. circiter 0,00û5 millim.). PL pliytloscuia orbiculos
fingit latit. 2-5 millim., quibus interdum zona fusca cingcus
decst. Hx très facile proprii generis.
PL. FLAVISEDELLA Nyl. Thallus vircscenli-sulpbureus
sublcprosus tenuis determinalus ; apolhccia subconcoloria
tballodco-suITusa prominula lecideiformia marginata ( prœ-
serlim margine crassulo nigricanlia, opaca ), dcmum sub-
anguloso-rolundala (latit. 0,6-0,9 millim.), inlus prseler
hymenium albidum nigra ; sporae 8""' fusiformcs 3-septalae,
longit. 0,018-22 millim., crassit circiter 0,0035 millim.,
bypoibecium fusconigrum. lodo gclalina bymenialis vinose
fulvcscens. — Corticola.
CIIIODECTON Ach.
Ch. KURZii Kphb. in hb. Thallus albidus opacus , sat
minute granulosus aut sublcprosus , satis Icnuis, indetcr-
niinatus; aj)olliccia extus concoloria vel dealbata ( ihallodoo-
obducla), prominula, rolundala , dcmum obsolète obtuse
marginala ( lalit. 0,9-1,5 millim.) , inlus slralo bypoiiicciali
crasso deniiL'.rato ; sporae 8"'^ fusiformcs 7-11-scplatnp, longir.
0,0'i6-50 millim., crassit. 0,003-Zi millim. lodo gclalina
hvmenialis lulcscens, ibecœ violacco-fulvesccntes. ~ Corticola.
Obs. — PUmjgrapha videaiur poiius quam Chiodccton haec
spccies sanc nolabilis. Tliallus /vet Ca C/— .Gonidia subglo-
bosa. Apolliccia obducla tubcrculiforinia, dcmum supra plana
et ibi centro umbilico munita vix promiiiulo marginequc
(non prominulo) radialim slriato vel subpiicato, plicis soepius
modo obsolcle imprcssis ; iiitcrduni in lubcrculis (slroma-
libus) apolhecia (supra) nigra lobato-cffigurata chiodectodea
conspiciuntur. Spcrmagonia conccptaculo immerso nigro ;
spcrmalia bacillaria recta , iongit. 0,005-6 millim., crassit.
haud 0,001 millim. adiingentia.
Ch. intermissum Nyl. Est quasi Ch. depressum Nyl,
Lich. exot. p. 2/i6 , lliallo inter stromata cvanescenie et
saepe ita quasi insulalim intcrrupto. Apolhecia extus nigra
punciiforraia (lalit. 0,05 millim.) subserialia, intus incoloria.
Sporap fusiformes 7-11-seplatae , Iongit. 0,030-ZJ5 millim.,
crassit. 0,006-7 millim.— Corlicola.
Obs,— Variât hypothallo nigricante hinc inde visibili (1).
ARTHONIA Ach.
A, CATENATULA Nyl. Tliallus albus subnpacus tenuissimus
nigro-limitatus; apolhecia pallido-tcslacea vel fuscescenlia,
elongata (Iongit. \-k millim.) , gracilenta (latit. vix 0,1
(1) Definiatur hic obîter Chiodecton coxfusom Nyl. , cui tliallus
albidus subopaciis riigulosus tenuissimus; apolhecia, in slromaiibus
coiifcrlis promiiuilis dillormibiis (lalit. 1,1-1,5 millim,), innala, cœsio-
livicia (trila nigricanlin), suffusa, iiilricalo-congesla ; sporx fusiformes
3-septala,-, Iongit. 0,050-60 millim., crassit. 0,005-G millim., liypo-
thecium nigrum. Corlicola in insula Maurilii. Thallus Ca C/— .Spccies
est perlinens ad slirpcm Cli. fariiwcei Fée et deprcssi Fée. Apolhecia
fere sicut in Ch. subfibroso Njl. in colL Lindig. N. Granat. n* 106,
sed sporx loDgiores.
millim.), subinterrupte iiueoliforuîia , hinc inde ramosa et
subgcniculaiim flexa ; sporœ 8"^ incolores ovifornies 5-sep-
lalae, longit. C, 052-55 millim. , crassit, 0,020-23 millim. ,
hypothecium iiicolor. lodo gelaiina liymcnialis cœriilescens ,
dein vinosc rubeus (thecae et sporiE fere similitcr linctae). —
Corlicola.
Obs. — Afïinis Arthoniœ subrubeUœ'^^\. , a qua differt
prœcipuc apolheciis longioribus et tenuioribus.
A. BcssALis Nyl. Thallus macula albida nigro-limitata
indicatus ; apolhccia nigra vcl fusco-nigra, plana , oblonga
vel rotundato-difformia, innata (latit. 0,5-0,9 millim.), inlus
obscura ; sporae 8°'^ fuscescentes oblongo-oviformcs, longit.
0,036-ii/'i millim., crassit. 0.015-16 millim., parle supcra
loculum unicum majorcm simplicem oITerente (1/3 sporae
occupanle), parte cetera (2/3 sporae) inferiore murali-divisa.
lodo gelaiina bymenialis vinose rubens. — Corlicola.
Obs. — Aflînis Artlionitv fusconigrœ Nyl, L. exot. p. 245,
scd jam sporis majoribus ab ea diiïerens ( nam in A. fiisco-
«/^ra Taïicusi sporae suni longit. 0,025-28 milliQi., crassit.
0,011-13 millim.) (1).
GRAPHIS (Ach.) Nyl.
Gn. STRIATULA (Ach.) Nyl. — Corticola.
(1) Definiatur hoc loco AninONiA «lcf.bosula Nyl. , cui thnllus
albiis tcnnissimiis la-vis; apolhccia pallido-riiscpscontia minuta (lalit.
riicilcr 0,1 nùliim.) ulreiostilo-conjçpsla , iigmina suLsulTusa (Inlil.
0,3-0,5 millim.), clonKalo-diffonniu GiiRcntia ; spora: 8"* ovifoimos
3-5-scplala;, longit. 0,018-21 millim., ciassil. 0,007-8 millim. lodo
gelaiina hjmenialis diliilc nonnihil cœiulcsccns , dein dilulc viiiosc
fiilvescens. Corlicola in insti'a Ma»iiitii. Afllnis vidrliir Arlhonj/r.
fompcnsalvhr Nyl. in Wriplil Ginph. Ciibaî insulsc, cui speciei voio
spora; majores (longil. 0,02.3-30 miilim., riassil. 0,000-0,011 millim.).
— ITT) —
Gr. SUBDISSERPENS îsyl. est quasi Gr. disscrpens Nyl.
(coll. Lind. A'. Gran. n° 93), quoad faciera externam; sed
rêvera affinis Grapliidi intricalcc Fée {G}\ assimili Nyl.) ,
sporis vero majoribus 12-lZi-loculariI)us (longit. 0,0/i5-G0
milliin., crassil. 0,008-9 inillim.). — Corticola.
Obs. — Gr. disserpens ti\ng\l Grapliidemsoplusticam^y].,
a qua differt praesertim apolheciis longe dendriiico-radian-
tibus. Sporae Gr. disserpeniis raurali-divisae longit. circiler
0,0^5 millim., crassit. circiter 0,015 millira.
Gr. diversa Nyl. Sporae 6-8-Ioculares , longit. 0,027-33
millim. , crassit. 0,008-9 millim. — Corticola (1).
Gr. subtorqdens Nyl. Thallus albido-glaucescens tenuîs-
siinus subnilidiusculus ; apothecia incoloria , extus tliallino-
concoloria linearia , parum prominula , aggregata , flexuosa
et ramosa (lalit. circiter 0,3 millim.) , epithecium concolor
rimiforme ; ihecœ cylindraceae , sporae 8°=^ subglobosae bilo-
culares ( vel loculo uno alterove adhuc semel diviso), longit.
0,006-8 millim., crassit. 0,OOi-6 millim. (iodo non tinctae),
parapliyses inspersae. — Corticola.
Obs. — Comparanda cum Graphide globulifica neo-caledo-
nica , sed sporis potius conveniens cum Gr. sphœrosporella
brasiliensi. Eliam Gr. dimorplwdes ceylonica comparar
(1) IndicetuT hic etiam Graphis ^quabilis Nyl., cui thallus albidus
lacvigatus, sat lenuis (crassit. circiter 0,25 millim.) ; apothecia nigra
innata gracilenta (lalit. 0,07 millim.) , iindiilata, flexuosa, parce ra-
mosa, concaviuscula ; spora 8"^= fuscae oblcngiE i-loculaics, longit.
0,011-16 millim., crassit. 0,005-6 millim, (iodo nou tiiiclx), par;;-
physes médiocres apice fuscescenti-clavatae. Corticola id insula Mau-
rilii. Affinis Graphidi leiogrammœ îiyï., quae apothecia habetJatiora
( lalit. 0,10 millim. ) fusca et apicibus obtusiusculis , sporas paullo
crassioros.
— ne -
possit. Spermogonia in Gr. subiorquente en m apothcciis
associata frcquculia , spermaliis brevilcr cyliiulricis rectis.
Gr. PERSTRIA.TULA Nji. Subsimilis Graphidi siriaudœ
majori ( apolheciis lalit, 0,3-0,6 millim. ) , sporis 2-Zin>s
incoloribus cllipsoidcis murali-divisis ( îongit. 0,025-36
millim., crassit. 0,012-18 millim., iodo cœrulescenlibus ). —
Coriicola.
Obs. — AfCims Graphidi substn'aïutct; Nyl. novo-granatensi,
quae vero apoihecia habel minus slrialula, sporas S"''* (minus
crassas ) , elc.
Gr. contexta Pers. Spécimen visum hue verisimiliter
perlinens , at non omnino bonum. — Coriicola.
Gr. INCONDITA Nyl. ThalUis glauco-lutesccns vcl sub-
viresccnli-giaucesccns , illiniens ( crassil. 0,3-0,5 millim.),
subopacus , sat fragilis; apolhocia incoloria (exlus lliallodco-
obducia ghiuco-Iulcscenlia aut carneo-lutcsccnlia ) lincaria
(extus lalit, 0,6-0,7 millin). , longil. 2-3 millim., convexa ,
rima epilbccii sulcala), flexiiosa et passim varie congesla ;
sporae S""" incolores ellipsoidcae murali divisœ, Iongit. 0,025-
35 millim., crassil. 0,011-15 millim. (iodo non linclœ ,
solum hypolhecium incolor iodo nonnihil cœrulesccns ). —
Coriicola.
Obs. — Ad slirpem Grapliidis Babingtoni }ilnt. [>evlinet,
sporis jani intcr vicinas facile distincla.
Gr. LEUCOCARPOOts Nyl. Similis fere externe Graphidi
Icucocarpœ Nyl., sed ihccis monosporis. Sponn Icnuitcr
murali-divisae , oblon^a? , longil. 0,120-0,160 millim.,
crassit. 0,038-50 millim. (iodo obscuralaî , thalamio non
liocto). — Coriicola.
— 177 —
Gr. CIRCUMUADIANS Nyl. Syn. L. N. Caled. p. 80. Vi-
delur ca, at sporae non rite evoluloe visoe in specimine viso.
— Coilicola.
Gr. PARTlCEPS Nyl. Didercns a Graphidc obiccla Nyl.
(primaria , data in coll. Ilook. Tlioms. n° 226i) pcrilhecio
supra lalcribus nigricante et ihallo li — .— Corticola.
Obs. — Gr. particeps eliam Iccla in Lifu a Tliiebaut et
Dcplauche.
Gr. subortegta. Nyl. Facie accedens ad Graphidem ob-
«ecfam Nyl. , sed ihallo K non iinclo,sporis 2-4°'^ elc. Sporœ
incolores oblongae murali-divisœ, longit 0,070-0,105 miilim.,
crassit. 0,021-27 miilim. Epilhccium fuscesccnli-obscura-
tum. lodo ihalamium et sporae sallem dilute cœrulcsccntia.
— Gorlicoia (missa a cl. von Kreupclhuber nomine a Gra-
phis Pellelieri Fée » , quaa autcm omnino alia est spccies
slirpisque Graphidis rigida Fée).
Obs. — Graphis subobiccia affinis est Graphidi CoUtmbiana
Nyl. L. N. Grmi. p. 83 (non obiccta indica) et conveniens
thallo K — supraquc apothecia K -\- (reaclione auranliaco-
ferruginascenle), sed dilTercns uiox ihccis non mouosporis.
MELASPILEA Nyl.
M. METABOLA Nyl. Sijii. L. N. Calcd. p. 69. Sporœ 8"*
incolores murali-divisae , longit. 0,06/i-9 2 miilim., crassit.
0,011 miilim., in ihecis pyriformibus (iodo vinosc ruben-
libus).— Corticola.
VERrxUCARIEI.
VEnRUCARIA.
V. INTCRNIGRANS Nyl. Syn. N. Caled. p. 8û. Sporae 9-
— 178 —
seplatae, longit. 0,070-0,100 millim., crassit. circiter 0,015
millira. — Corlicola.
Obs. — Subspecies videtur V. nastoidcce (Ach.). Etiam in
Nova Caledonia sporas vidi longit. 0,060-92 millim., crassit.
0,014-18 millim. (itaque saepius majores quam indican-
tur L c).
V. INTERSTES Nyl. S. L. IS. Caled. p. ^h. Sporas fusi-
formes 7-septatae, longit. 0,030-Zi8 millim., crassit. 0,005-6
millim. — Corlicola.
V. SUBINTERSTES Nyl. Similis V. interstûi , sed saxicola
sporis minoribus. Hae fusiformes 7-septatae, longit. 0,024-30
millim., crassit circiter 0,0045 millira.— Saxicola.
V. PRyESTANS Nyl. AngoL p. 15. Sporas 7-seplataB .
longit. circiter 0.030-36 millim. , crassit. circiter 0.004
millim.— Epiphylla.
Obs. — Sat similis Vermcarite cpiphylLv (Fée) Nyl.
Pyrenoc. p. 38, sporis vero 7-septatis facile distincta.
V. ANDAMANICA Nyl, Tliallus vix ullus ; apolhccia, pcri-
tlîccio intègre nigro, plano-convexiuscula , pcrmaxima (latit.
circiter 4 millim.), apice ostiolari nonnihil coniceprominulo;
sporae 2-4°"= (forsan etiam 8"-^) fuscœ oblongœ, irrcgularitcr
intus murali-divisaî , longit. 0,080-0,160 millim., crassit.
0,030-40 millim. , parapbyses tcnuissimae. lodo gelalina
hynicnialis vinose rubcscens.— Corticola.
Obs. — Forsan varietas V. 6'or6o/imt' Nyl. , tamon haud pa-
rum differt apotlicciis etiam majoribus plano-conoideis et
sporis saepius 2-4"'*.
V. DUPLlCASCENS Nvl. Sat similis l'errucaria: epapiUaiœ
— 179 —
vel Verrucariœ duplicanti Nyl. , sccl sporœ incolores (longit.
0, 100-0, IZiO millim. , crassit. 0,036-^6 millim.) et ihecae
iodo non tinctae. Sporae semper bince visae in thecis. — Cor-
licola, super corlicem Albizziœ elatcc.
V. NITIBA Schrad. incerla , non rite evoluta visa. — Cor-
ticola.
V. subnitidellAl Nyl. Thallus raacula pallida nigro-limi-
tata indicatus; apothecia, perithecio dimidiato-nigro (latit.
0,3-0,5 millim.) , depresso-convexula ; sporae 8°* dilute ni-
grescentes, eilipsoideœ, ^i-loculares, longit. 0,010-15 millim.,
crassit. 0,005-6 millim. — Corticola.
0^5. — In stirpe Verrucariœ nitidœ facile distinguenda
perithecio dimidiato-nigro et sporis parvis. Apothecia saepe
bina connata.
V. INTERP0NEN5 Nyl. Thallus macula albida obsoleta in-
dicatus ; apothecia , perithecio intègre nigro , mediocria ,
depresse conico-prorainula (basi lalit. fere 1 millim.); sporae
8"® incolores oblongae submurali-divisGe (vel seriebus 8-10
Iransversim 1-2-loculares), longit. 0,023-30 millim. , crassit,
0,007-0,010 millim. (iodo non tinctae, nec cetcrae partes
hymenii). — Corticola.
Obs. — Sit hœc species vere Pyrenastri subgeneris , nec
accedens ad Verrucariam iacteam (Ach.) vel Verrucariam
proponentem Nyl. Syu. L, N. Caled. p. 91 , ut primo
examine appareret.
V. MASTOPHORA Nyl. Syn. L. N. Caled. p. 88. Verrucae
apolheciorum latit. fere 1 millim. Sporœ fuscae Zi-loculares ,
longit. 0,032-40 millim., crassit. 0,OU-18 millim, — Cor-
ticola.
— 180 —
V. MASTOPHOr.lZA Njl. Similis V. mastophorcc , at minor
(vcrrucisapolhccia obduccutibus, lalit. circilor 0,5 millim.),
sporis longe minoribus (longit. 0,012-15 millim. , crassit,
0,007-8 millim.).— CoMicola,
V. DENUDATA Njl. Pijrenoc. p. /j9. Sporœ longit. 0, OU-
ÏS millim., crassit. 0,009 millim. — Corlicola.
V. ASPISTEA ^Ach.) Nyl. Sijn. L. N. Caled. p. 88.—
Gorticola.
V. CONOTHELENA Nyl. Thallus macnla (lavida detcrminata
indicalus ; apolhecia conoidco-hemisphocrica vcl apice sub-
conideo, pcrilhccio dimidialo-nigro (lalit, 0,3-0,6 millim.) ;
sporœ 8»® fuscœ oviformes 1-seplalae . longit. 0,016-20
millim. , crassit. 0,007-9 millim. , paraphyscs gracilcntœ
simpliccs. — Corlicola. Var. errcins Nyl. quoque obvia, thalli
macula nulla.
Obs. — AfTinis Vcrrucariœ ihelenœ, scd apollicciis ostiolo
subconico et sporis nonnihil niinoribus ( soploquc fcre in-
ferius silo, undc loculo supcriorc liaïul parum majore).
V. CINEFAGIEKS Nyl. Thallus cincrcus, macula subvcr-
nicca cincrea nigro-limiiala indicalus ; apoUiccia , pcriibccio
intègre nigro (lalit. fcre 0,25 millim.), lliallodco-obducla ,
convexa, apice sa-pius deuudalo ; sporœ 8"'^ incolores , brc-
vilcr fusiformes , 1-scplalae , longit. 0,01^-16 millim.,
crassit. 0,00/i5-0,0050 milliu)., parapbyses gracilentœ sim-
pliccs. Icdo gelalina liymenialis non lincia. — Corlicola.
Obs. — Sjjecies propc Vcrrucariam iimiianicm Nyl. iii
Flora 1866, p. 295 , llusn. AnuLL p. 26 , nolis vero allalis
mox distinguenda.
V. ÏEH.M1NATA Nyl. Thallus macula pallcsccnle indicalus,
— 181 —
nigro-lcrminatiis ; apotliccia pcrilhecio dimidiato-nigro, sub-
conice obtuse prominulo, ambitu de planalo (latit. 0,5-0,6
millim. ) ; sporae 8"=^ incolores fusiformes 1-septatœ , Io»git.
0,021-33 millim. , crassit. 0,005-8 millim. , paraphyses
graciles subintricatae. — Corlicola.
Obs. — E stirpe Vcrrucaricc vagœ et Verrucariœ inter-
spersœ notis autem dalis facillime dislincta.
V. iNTi'RSPERSA ISyl. Thallus macula pallescenle obscure
limilata indicatus ; apothccia , perilhecio intègre nigro (infra
tenuiore), mediocria ( lalil. circiler 0,3 millim.); sporîE
(in thecis cylindricis) 8°'= incolores fusiformes 1-septatae ,
longit. 0,022-30 millim., crassit. circiter 0,00^5 millim.,
paraphyses graciles sat copiosae. — Corticola.
Obs. — In slirpc Verrucan'ce vagœ Nyl. jam forma sporaruni
dislincta. Faciès Verrucariœ epidermidis vel tlicLenœ Ach.
varielalis cujusdam vel aspisteœ (Ach.). Apothccia saepe
oblonga.
V, SUBNEXA Nyl. Thallus macula pallida indicatus ; apo-
thccia , perilhecio intègre nigro (latit. circiter 0,5 millim.),
convexa , extus subnuda vel plus minusve leviter obtccia ;
sporae 8°® incolores ellipsoideae 1-septatœ, longit. 0,023-32
millim., crassit. 0,010-11 millim. (in thecis cyhndraceis) ,
paraphyses graciles. — Corticola.
0^5. — Affinis videlur Verrucariœ limitanti , sed noiis
dalis dislinguenda et praesertim sporis crassioribus.
V. PLANOKBELLA Nyl. Quasi V. planorbis Ach. minor ,
apotheciis nudis et sporis parvis (longit. circiter 0,011
millim., crassit. 0,005-6 millim.). — Corlicola.
Obs. — Aflinis quoque videtur Verrucariœ subatomaritz
Nyl. Nco-Zelandicae , haec autem apothecia liabet basi non
12
— 182 —
depress:i nec macula nigricaïUo ciiicia , ut in V. planorbcUa
observaiur. Perilhecia diuiidiaio-uigra , lalit. vix 0,2 millim.
INDEX NOMIXUM NOVITIARUM.
apquabilis. .
167
kurzii ( Chiodeclon )
. . 16i
albiilû-pallens .
160
kurzii (Lecanora) .
. 157
allosporizum .
159
leucocarpodes . .
. 168
allosporoides .
159
leucotyliura, .
. 158
andamanica .
170
longiila . .
. 163
andamauicuni
. 159
raaslophoriza
. 172
bessalis . .
. 166
Meissnerina.
. 156
calenalula .
165
parliceps. .
. 169
cervino-fusca
162
perslrialula.
. . 168
cincfaciens .
. 172
pliyllosema .
. 163
colobicum .
161
planorbolla .
. 173
concordans.
162
reclusum. .
. . 160
confiisiim. .
165
nigaluliim .
. 160
conollielena.
172
subcalvescens
. 160
duplicascens.
170
subdisscrpens
. 167
ecoronala . .
15G
subintersles. .
. 170
flaviscdella . .
16i
subnexa . . .
. 173
fuscoriibiila.
102
subiiilidella.
. 171
incondila .
16S
suboblocla .
. . 169
inlermissiim.
11". 5
sublorqiitMis.
. 167
inlcinigrans.
. 000
tcrcbrans . .
. 153
inlerponens.
171
lerminala .
. 170
inlerspersa .
173
ulcerosula .
. 166
Après avoir choisi Coridc-sur-Noircau comme lieu de la
rc'union annuelle do la Société Linuéennc en 1S73 , on s'cn-
trelieni de l'époque de celle réunion et on la fixe au samedi
28 el au dimanche 29 juin. Le premier jour sera consacré à
une excursion entre (Mécy cl le Pont-d'Ouilly. Le dimanche
— is.-î —
malin, une promenade anra lieu aux environs de Condé, et
à deux heures se tiendra la séance publique, à la suite de
laquelle sera inaugurée la rue René-Lenormand.
L'assemblée est appelée h voter sur une présentation qui lui
avait été faite dans la dernière séance. — Par suite du dé-
pouillement du scrutin, M. Larue (Auguste) , botaniste h
Falaise , est proclamé membre correspondant.
A 9 heures 1/2, la séance est levée.
184 -
SÉANCE DU 9 JUIN 1873.
Présidence de M. VIEILLARD.
A sept heures et demie la séance est ouverte. Le procès-
verbal de la séance précédente est lu et adopté.
Lecture est donnée d'une lettre par laquelle M. Leboucher,
professeur honoraire à la Faculté des sciences , fait observer
qu'il lui est impossible d'assister actuellement, avec assiduité,
aux séances de la Société Linnéenne, par suite de la résolu-
lion qu'il a prise d'habiter la campagne une grande partie de
l'année , depuis qu'il est admis à la retraite. Il prie la So-
ciété de vouloir bien lui accorder le titre de membre hono-
raire. — Tout en regrettant d'être privés de la présence d'un
collègue avec lequel ils aimaient tant à se rencontrer, les
membres de la Société Linnéenne confèrent à l'iinanimilé , à
iM. Leboucher, le litre de membre honoraire, et ils conscr-
veiil l'espoir de se retrouver plus d'une fois avec lui.
Parmi les lettres de la correspondance , le secrétaire fait
connaître celle par laquelle M. le Ministre de l'instruction
publi(jue lui annonce l'envoi d'un exemplaire de l'ouvrage
intitulé : Géographie botanique du Brésil , que S. M. l'Em-
pereur du Brésil a mis à la disj)osition de la bibliothèque de
la Société Linnéenne de Normandie. — La (Compagnie charge
son président et son secrétaire d'adresser à S. M. l'Empereur
rex[)ression de ses sentiments de profonde gratitude.
— 185 —
Au nom de M. Malinvaud , le secrétaire donne communi-
cation de la note suivante :
NOTE
SDR
LA VÉGÉTATION DES ENVIRONS DE MILHAU
( AVEYRON )
Par M. Ebnest MALINVAUD.
Touchant d'un côté aux régions froides et montagneuses
de l'iuvergne et des Cévennes dont il reçoit les contreforts
au nord et à l'est , tandis que ses collines méridionales , en-
tourées de vallées chaudes et profondes , se continuent avec
celles du Languedoc , le département de l'Aveyron présente
sur son sol accidenté et d'une constitution géologique variée
un singulier mélange de plantes alpines et méridionales qu'on
observe souvent sur une même colline , selon qu'on dirige
ses pas du côté du nord ou à l'exposition du midi. — J'ai eu
précédemment l'occasion, à propos d'une courte étude sur
la végétation de l'arrondissement de Sainte-Affrique (1), de
signaler cette remarquable diversité qui est peut-être encore
plus marquée aux environs de Wilhau , où l'on peut récolter
(1) Note sur une excursion botanique dans Jcs départements du Lot
el de l'Avejron. (V, Bi,lUtin de la Société Linnéenne de Normandie,
2« série, tome VII ).
— 186 —
les espèces suivantes qui croissent presque à côté les unes des
autres :
1° Sur les montagnes qui entourent la ville principale-
ment, le mont Larzac, le Puy ou Pech d'Andan, le Fuy de
France , etc.
Anémone pulsatitla L.
Ranunculus gramineus L.
Erysimum orientale L.
Alyssum macrocarpum De
Myagrwn perfoliatum. L.
Aisine rostrata Fers.
Arenaria aggr égala Lois.
Linum salsoloides Lara.
L. narboneuse L.
Malva fasiigiata Cav.
Rhus coiinus L.
Genisia germanica L.
Gyiisus argenteus L.
AnlhyUis DiUenii Schuit.
//. moniana L.
Trifolium scabrum L.
Dorycnium suf[rmicosum
Vill.
Asiragalus monspcssulanus L
Vicia oiiobrycliioides C.
Polentilla cauicsccns L.
Sedum anopeialum De.
Galium corrudœfolium Vill.
G. myrianihum Jord.
G. Timcroyi Jord.
G. rubidum Jord.
G. Prostii Jord.
Cejitrantiuis Lecokii Jord.
Valeriana tuberosa L,
Astei^ Alpinus L.
Inuia moniana L.
Chrysanthemum maximum
Lam.
Heiichrysum siachas De.
Carduus nigrcscens Vill.
Crépis albida Vill.
Ilieracium amplexicaute L.
Onosma cchioidcs L.
Salvia ankiopis L.
Dapluie alpina L.
Euphorbia serrata L.
Opiirys scoiopax Cav.
/Icera5 anthropophora Er.
JSarcissus juncijhlius Req.
/4ye7Ja sesquiicriia L.
Kœteria seiacea Fers.
2" A (irt'issols, sur les rochers et aux environs de la
cascade,
Arabis auricutata Lam.
Draba muralis L.
Huichinsia petrœa Brown.
Prunus inalialeb L.
187 —
Erinus /^Ipinus L.
Epliedra ViUarsii Grcn.God.
Poa rigida Kuiilh.
Asplenium Breynii Retz.
3° Sur les rochers et dans les bois à Plalong.
Nigella damascena L.
Arabis muralis Bcrt.
A. turriia L.
Cametina saliva Crantz.
Arctotasphylos urva - ursi
Spreng.
Androsace viaxima L.
U° Dans les champs argileux et sablonneux, et aux bords
de la Dourbie et du Tarn.
Anémone ranunculoides L.
Ceratoceplialus falcatîisï'ers.
Erucaslrum obtusangulum
Rehb.
Bunias erucago L.
NesUa panicidata Desy.
Saponaria ocymoides L.
Silène conica L.
Ononis natrix De.
Tetragonotobus siliquosus
Roth.
Heracleum Lecoqii Godr et
Gren (espèce qui remplace
H. spliondyiimn L. ).
Fiiago canescens Jord.
Pierotlieca nemausensis Cass.
Asierolinum stellatum Link.
et Hoffra.
Veronica didyma Ten.
Srjmpliytum luherosum L.
Clandestina reciiflora Lam.
Mcnilia sylvestrisL.
Armeria planiaginea "Willd.
Daphne LaureoLa L.
Chenopodium botrys L.
Euplwrbia gerardiana Jacq.
E. characias L.
Scirpus compressus Pers.
Carex Mairii Coss. et G.
C. gynobasis Vill.
Agropyrum Pouzolzii Gr.
God.
A. glaucum R. et S.
Psilurus nardoides Trin.
5" Çà et là, dans des stations variées, sur les cojteaui
incultes, les débris calcaires, etc.
Anémone Hepatica L. (avec la
var. à fl. blanches).
21\alicirum minus L.
Fumaria agraria Lag.
Cocldcaria saxatilis Lara.
Lepidium gramini folium L.
Diplotaxis viuralis L.
Helianthemwn camim Dun.
H. puLvcrulenium Pers.
Poiycjala comosa Sclik.
Arenaria hybrida Yill.
/4. mucronata D.
Linum silicium L.
Erodium ciconium W'illd.
Çyiisus sessiiifolius L.
Coronilia cmertis L.
Laihyrus tubcrosus L.
L, Cicera L.
Get/m montaiium L.
Sedtim scxangulare L.
Herniaria incana Lamk.
Turgcnia laiifolia Iloiïra.
Rubia peregrina var. iMter-
mcdia Gren. Godr.
Phagnalon sordidum De.
/72u/a salicina C.
Chrysanihcmum gram'viifo-
lium L.
FUago spuihulata PrcsI.
— 188 —
Carlina corymbosa L.
Cnipina vulgaris Cass.
Ccniaurca maculosa Lara.
Kcniiopliytlum lanatum De.
Cirsium bulboso-acanle Nœg.
Caiananche cœrulca L.
Leoniodon hispidum L.
Crépis pidckra L.
Convolvulus caniabrica L.
Cynoglossum pictum Ait.
Scrofularia canina L.
Aniirrhinum asarina L.
Linaria siipina Desf.
Lavandula spica De.
Thymus vulgaris L.
Calamintha ncpeia Clairv.
Saivia liorminoides Pourr.
Teucrium poiium L.
PLaniago scrpeniina Lamk.
Rumex tliyrsoides Desf.
Thesium divaricanim Jaeq.
Euphorbia [lavicoma De.
AUium flavum L.
Scslcria civrulea Ard.
Fcsiiica tenuifoiia Sibth.
Bromtis squarrosus L.
/Egilops triiicoidcs Rcq.
/£. Offlm L.
Ces éiium ôraiioiis , qui n'offrent pour ainsi dire qu'un
fragment driaclié de cette flore , aussi riche que variée , en
font cependant ressortir le principal caractère qui est do rcs-
— 189 —
sembler à une sorte de mosaïque florale , formée par la jonc-
lion des diverses régions botaniques qui l'environnent.
La flore du sud-ouesl est largement représentée dans ces
étranges associations où l'on voit aussi de nombreuses plantes
d'Auvergne, telles c\ii' Anémone ranuncuLoides , TrifoLium
spadiceum, Hicraciwn ample xicauLe , etc., se croiser avec
des espèces particulières à la région des Cévenncs : Aiyssum
îiiacrocarpum, Cochlearia saxatilis , Aster Alpinus, Chry-
sanihemum graminifoliwn , Crépis albida, Antirrhinum
asanna, Erùius Alpinus, Salvia aihiopis , Daplme Alpina,
Eupliorbia flavicoma et Cliaracias, ^it"CMa sesquitertia ,
Asplenium Brcynii , etc., tandis qu'un grand nombre de
plantes, originaires de la région des oliviers et formant comme
une avant-garde se dirigeant vers le nord , viennent créer par
leur présence un nouveau et singulier contraste, en imprimant
çà et là à la végétation le cachet de la flore méditerranéenne.
Nous remarquons dans ce groupe méridional: Erucastrum
obtusanglum , Linum Narbonense et salsoloidcs , Rhus co-
tinus , Cytisiis sessiiifoiius et argenteus , Herniaria incana,
Phagnalon sordidum , Carlina curymbosa , Pterotheca ne-
mausensis , Asterolimim slellatum , Rumex thxjrsoides ,
Eupliorbia serratn , PsiUirus nardoides , etc.
On s'entretient ensuite de l'excursion annuelle de la So-
ciété Linnéenne en 1873. 11 résulte des renseignements,
transmis par notre collègue M. Husnot, que la journée du
samedi 28 juin pourra êirc utilement employée à explorer
les environs de Clécy, et celle du dimanche, partagée entre
une excursion dans la vallée de la Vère, qui aurait lieu le
matin, — la séance publique, qui se tiendrait à deux heures
dans la salle du tribunal de commerce de Condé-sur-Noi-
reau, — et l'inauguration de la rue René-Lenormand< qui
serait fixée à quatre heures.
— ÎOO —
Le secrétaire est chargé par ses collègues de rédiger une
circulaire dans ce sens et de l'adresser à tous les membres de
la Société.
Sont proposés comme membres résidants :
M. le D"" Delouey, professeur suppléant à l'École de méde-
cine, par MJI. le D"^ Fayel et Modère; M. Payen, naturaliste,
à Caen, par MM. Jouenne et Bin-Dupart.
Comme membres correspondants :
M. Courlin (Jules-Raymond), capitaine des douanes, à
Bône (Algérie), par MM. Berjot et Morière; M. Tirard,
naturaliste , à Condé-sur-Noireau , par MM. Morière et
Husnot; M. Bougon (Georges), interne des hôpitaux de
Paris, 21 , rue de Trévise , par MM. Fayel et Morière.
Il sera statué sur ces présentations dans la séance de
juillet.
A neuf heures, la séance est levée.
EXCURSION
FAITE
PAR LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE
Le» S 8 et 39 Juin 1S73
A GLÉGY ET A GONDÉ-SUR-NOIREAU
Messieurs et chers Collègues,
Lorsque, en mai 1873, vous eûtes à vous prononcer sur
votre excursion annuelle , vous décidâtes , d'une voix una-
nime qu'elle aurait lieu dans le Calvados. L'ouverture du
chemin de fer de Caen à Condé vous permettait de donner
satisfaction à deux intérêts qui ont toujours été d'un grand
poids dans les résolutions de la Société : faire une promenade
offrant aux naturalistes des sujets d'études variés et rendre
hommage aux hommes qui ont cultivé et honoré la science.
Cette fois, il s'agissait de l'une des gloires scientifiques les
plus pures de notre province.
Depuis plusieurs mois , le Conseil municipal de Condé-
sur-Noireau , adoptant la proposition que lui avait trans-
mise votre secrétaire en votre nom et au nom de l'Académie
avait décidé que l'une des rues de celte cité s'appellerait
désormais René-Lenormand. Une lettre de 3L le Maire en
communiquant à votre Secrétaire la résolution du Conseil
municipal lui donnait en même temps l'assurance que la
ville de Condé serait heureuse de recevoir la visite de la
Société Linnéenne et de profiter de cette circonstance pour
faire l'inauguration de la nouvelle rue.
11 fut convenu que l'excursion aurait lieu les 28 et 29 juin
— 192 -
et que ces deux jours seraient employés de la manière
suivante :
JOURNÉE DU SAMEDI 28 JUIN.
Départ de Caen à 10 h. 16; arrivée à Clécy à 11 h. 58.
Les botanistes exploreront les bruyères si réputées de celte
localité; les géologues visiteront les exploitations de mar-
bres et étudieront la chaîne des rochers siluriens qui font
des bords de l'Orne , entre Clécy et Pont-d'Ouilly , un des
points les plus pittoresques de la Normandie, A 6 h., dîner à
l'hôtel de la gare de Berjou , qui n'est distante de celle de
Clécy que de 3 kilomètres. Départ de Berjou-Pont-d'Ouilly à
7 h. 29 ; arrivée à Condé (hôtel du Lion-d'Or) à 7 h. 5U.
JOURNÉE DU DIMANCHE 29.
A 7 h. du matin (après l'arrivée du 1" train venant do
Caen), départ de Coudé puur explorer la vallée de la Vèrc et
les rochers de Pont-Erembourg. Déjeûner à 10 h., dans
cette dernière localité , et retour à Condé. A 2 h. , séance
publique à l'Hôtel-de-Ville. A ù h. , inauguration de la rue
René-Lcnormand. A 5 h., dîner. A 7 h. 37, départ de
Condé et arrivée à Caen à 9 h. du soir.
Plusieurs membres résidants se firent inscrire , comme
ayant l'intention de participer à celte excursion. Le secré-
taire fut chargé de transmettre aux correspondants une in-
vitation avec le programme des deux journées et il lui fut
renvoyé un assez grand nombre d'adhésions qui , malheu-
reusement, ne purent |)as être toutes suivies d'effet.
La samedi 28 prenaient place dans le train qui partait de
Caen h 10 h. 10: MM. Vieillanl , président de la Société;
— 193 -
Berjot, trésorier ; Fauvel , bibliothûcairc ; ^lorière , secré-
taire, Bcrlot, G. Villers ei de Bonnecliose fils, de Bayeux ;
Duhamel, de Camembert; Gasnier, de Vimoutiers ; René
de Brcbisson , de Falaise ; D' Chancerel , professeur à
l'École de Médecine ; Soplironyme Beaujour , notaire ho-
noraire à Caen.
Les bords de l'Orne que nous allons parcourir sont de-
puis longtemps cités par quelques personnes comme étant
la partie la plus pittoresque de la Normandie, et, grâce au
nouveau chemin de fer , cette opinion sera partagée par
tous les touristes qui visiteront cette délicieuse vallée. Les
sinuosités du fleuve, ses bords escarpés ou plats, ses ro-
chers nus auxquels succède une végétation vigoureuse ; la
variation de ses terrains ; les divers aspects du paysage qui
varie pour ainsi dire à chaque pas font des bords de l'Orne ,
une promenade des plus agréables pour les habitants de
Caen, — une des parties de la Normandie qui excitent le plus
l'admiration des étrangers.
A peine avons-nous quitté la gare de Caen , que nous tra-
versons une tranchée taillée dans le calcaire de Caen (Fuller's
carth) et bientôt, en approchant du village d'Allemagne, nous
apercevons les ouvertures des principales carrières qui, non-
seulement fournissent l'excellente pierre de construction que
tout le monde connaît, mais qui récèlent dans le gros banc
des pièces paléontologiques d'une importance majeure parmi
lesquelles nous nous bornerons à citer le Telcosaunis Ca-
domensis que Cuvier avait considéré comme un véritable
crocodile et le Teleosawus Calvadosii que nous y avons
recueilli il y a quelques années.
Bientôt les botanistes reconnaissent sur la rive gauche de
l'Orne, une localité qu'ils ont souvent visitée , par suite de
son peu d'éloignement de la ville de Caen. Le bois de Maltot
renferme plusieurs espèces d'Orchidées et d'autres plantes
— 19/i —
intéressantes , telles que : Saxifi-aga granulata , Pyrola ro-
tundifolia, Veronica ojjicinalis, Cardamine impatiens, etc.
Un peu plus loin se voit toujours sur la rive gauche et
à peu de distance de la gare de St-4ndré-FeugucrolIes , un
champ où la houille fut recherchée sans succès à une
époque où l'on se figurait que la couleur noire était
un indice suffisant de la présence du charhon de terre.
Le terrain que l'on trouve à la surface étant composé de
calcaires et de schistes noirs appartenant au silurien su-
périeur et , par conséquent , se trouvant situés au-dessous
du terrain carbonifère , il était impossible de rencontrer du
charbon , mais les travaux de sondage exécutés permirent
de recueillir de magnifiques échantillons à'Orthocères , de
Graptolitcs , de Cardiola , elc.
A 1 kilomètre de la première gare apparaissent les couches
inclinées du grès de May qui rend tant de services pour le
pavage de nos villes et l'entretien des routes. Des exploitations
existent non-seulement sur la rive droite (May) mais elles
se prolongent sur la rive gauche (FeugneroUcs). — Ces grès
qui sont considérés , quant à présent , comme synchro-
niques de l'étage du Silurien connu sous le nom de grès de
Caradoc renferment , surtout à May , des fossiles qui se
rencontrent aujourd'hui dans toutes les collections : Conu-
laires , Ortlwcèrcs , Trilobites ( diverses genres et diverses
espèces), Dellerophon, Modiolopsis, etc., et, dans certaines
couches, une quantité considérable d'0rf/n5 rerfwx.
Avant d'arriver à la chaîne dans laquelle sont creusées
les grandes carrières de May , on rencontre une autre chaîne
oITrant des excavations que plusieurs membres de cette société
ont souvent explorées. Lb, les récifs dn grès, au lieu d'être
à nu ou seulement cachés par le diluvium ont été recou-
verts par le Lias ou l'Oolithe inférieure dont les mers ont dû
s'élever à la hauteur de ces récifs, f.es anfiactuosités du
— 195 —
grès contiennent parfois une telle abondance de fossiles ,
surtout de gastéropodes, qu'elles ont été comparées à des
musées paléonlologiques.
Plus loin , les grès disparaissent pour faire place à des
schistes azoïques et à des marbres dans lesquels il a été im-
possible de rencontrer jusqu'à présent la moindre trace de
fossiles. Ces schistes et ces marbres sont rapportés au Silurien
inférieur. Nos marbres qui étaient si estimés des Romains et
qui ont dû être employés dans plusieurs constructions du
pays offrent des nuances très-variées et une grande dureté.
Cette dernière qualité est un défaut aux yeux des mar-
briers qui apprécient bien plus les marbres tendres qu'ils
peuvent scier et polir facilement. Les Romains exploitaient
surtout les marbres de Vieux ; ceux de Laize-la- Ville qui
appartiennent à la même formation ont seuls donné lieu de
nos jours à une extraction qui m'a permis d'y signaler en
18^8 un gisement de Barytine offrant un assez grand nombre
de variétés.
Entre la gare deSt-André et celle de Mutrécy-Clinchamps,
à droite comme h gauche de la rivière , et à quelques
kilomètres dans les terres on aperçoit des poinlements de
Diorite, roche éruptive qui se remarque aussi dans plusieurs
communes de l'arrondissement de Falaise et qui a dû jouer
le rôle principal dans le relèvement des terrains siluriens
de ces localités.
A la station de Mutrécy succède la station de Grimbosq
où devront s'arrêter les naturalistes qui se proposeront de
visiter la forêt de Cinglais. Déjà plusieurs plantes rares,
telles que Maynmhemwn bifulhan, Pijrola minor , Iso-
pyritm ihaliciroïdes , Euphorhia dulcis , Laihrea squam-
viaria , etc. , ont été signalées dans cette forêt que l'on
pourra bien plus facilement explorer aujourd'hui et qui doit
receler encore plus d'un trésor pour les botanistes. La d4ssé-
— 196 — •
njinalion des galets qui couvrent le sol de la forêt paraît
devoir être attribuée à un remaniement des couches de
l'oolithe inférieure h l'époque diluvienne.
A partir de Grimbosq nous admirons de magnifiques di-
gitales recouvrant par places des talus de schiste et de
grauwacke qui nous accompagnent jusqu'à Harcourt. —
Quelques kilomètres avant d'arriver à ce chef-lieu de canton
et à peu de distance de l'endroit connu sous le nom de
Queue de Renard, à gauche de l'Orne , se trouve l'Jrdoi-
sière de Curcy où l'on a trouvé autrefois de l'argent natif,
contenant 1/10 de cuivre et par conséquent constituant
l'alliage monétaire. Depuis longtemps les carrières de Curcy
où cette découverte d'un métal précieux n'a été qu'un ac-
cident et où, par suite du peu de profondeur de la couche
exploitée , on ne retirait qu'une ardoise de très-médiocre
qualité , sont complètement abandonnées. — Le nom de
Curcy s'applique bien plutôt , dans le souvenir des géolo-
gues, à des carrières de Lias supérieur de la même commune
qui contiennent de curieux débris de poissons , de reptiles
et de céphalopodes mous ayant conservé leur poche h encre.
A droite de la rivière et à quelques kilomètres se trouvent
les carrières des Mouliers et de Croisillcs; les premières
montrent le contact de la Molière et de l'oolithe ferrugineuse,
les secondes permettent de voir la superposition du Lias
moyen et supérieur sur le silurien inférieur. Les carrières
des Mouliers étaient autrefois fréquemment visitées par les
Géologues qui en revenaient avec d'abondantes récolles; c'était
là, dans les couches de la IMalièrc, qu'ils trouvaient le Rlnjnco-
ncLla rÙKjcns, curieux brachiopode que l'on a beaucoup de
peine à rencontrer aujourd'hui. Des Terebratula perovalis,
(l'un volume énorme, provenaient aussi de cette localité qui
est aujourd'hui à peu près perdue, les carrières qui sont en-
core ouvertes n'offrant que de l'Oolithc blanche sans fossiles.
— 197 —
Après la gare de Grimbosq nous rencontrons celle d'Har-
court qui est située sur la commune de Croisilles.
Harcourt est une jolie bourgade entourée d'éminenccs et
de vallons do forme variée et située dans l'une des parties
les plus délicieuses do notre Suisse normande. La tannerie est
l'industrie principale de la localité.
En traversant le parc du château , sur la voie ferrée, on
aperçoit des pommiers là où probablement le duc d'Har-
court avait essayé d'acclimater le mûrier.
Toujours dos schistes plus ou moins compactes , des
grauwackcs très-dures ou schisteuses, quelques grès pour-
prés attirent l'altention du Géologue, en expliquant l'as-
pect tourmenté du pays que nous parcourons. — A peu
de distance de la gare de St-Rémy s'aperçoivent les mame-
lons connus sous le nom de Bunes d'Enfer et qui présentent
des excavations assez importâmes que nous avons visitées en
1838. Ces excavations ont été occasionnées sans doute par
l'exlraction du minerai de fer qui servait , en majeure
partie , à alimenter les forges de Danvou. Depuis le com-
mencement du siècle, l'extraction du minerai de fer avait
été abandonnée , mais il paraît qu'une Société à la tête de
laquelle est placé 31. de Croisilles se propose de Tcxploitcr
de nouveau.
Après avoir coupé bien des fois la rivière d'Orne à
partir de Caen et remarqué plusieurs courbes d'un petit
rayon, parfois très-rapprochées l'une de l'autre, et offrant
des courbures en sens inverse qu'il serait peut-être dan-
gereux^ de parcourir à toute vitesse , nous gagnons défini-
tivement la rive gauche en passant sur un magnifique
viaduc qui fait communiquer la commune du Vey avec
celle de Clécy. Nous sommes revenus plus tard admirer
les heureuses proportions de cette œuvre remarquable-au-
laot par l'élégance que par la solidité. Le viaduc , construit
13
— 198 —
en marbre du pays, comprend 9 arches de chacune 12
mètres d'ouverture; sa longueur est de 155 mètres hO et sa
hauteur au-dessus du sol de la prairie de 23 mètres 50.
Encore quelques minutes et nous atteignons la station de
Clécy où nous attendaient nos collègues WSl. Ilusnot, de
Cahan , et le D' Porquet, de Vire, accompagnés de plusieurs
personnes de Condé qui cultivent ou aiment les sciences
naturelles et parmi h squels nous avons remarqué : MM. Ba-
ranger , médecin-vétérinaire ; Paul Desjardins , avocat ;
Chelot, mécanicien ; Louis Lchugeur , Lavollée et Pélier ,
négociants ; Boisset et Pouilain , instituteurs; Porquet fils,
de Vire , étudiant. Nous nous empressons de descendre
de wagon et d'échanger avec nos nouveaux compagnons
d'excursion de cordiales poignées de main.
Si la gare de Clécy, un peu éloignée du bourg, ne répond
pas complètement aux intérêts de celte localité importante ,
elle ne pouvait pas être mieux placée pour le touriste et le
géologue. Que de magnifiques tableaux la nature met sous
les yeux du voyageur dans cette partie si pittoresque du
Bocage ! combien de sujets variés et des plus intéressants
l'artiste ne pourrait-il pas y trouver ! Et ces rochers du
Vey ne sonl-ils pas des pages écrites sur les premiers âges
de l'histoire du globe et dont le géologue cherche à com-
prendre le sens! A quels étages du terrain silurien se rap-
poricni-ellesî Certaines couches ne renferment-elles point
les premiers êtres connus de la création et ne peuvent-elles
pas nous donner la clef de l'apparition de la vie à la surface de
notre planète ? Combien de soulèvements successifs ont eu
lieu dans cette contrée? Quel rôle y ont rempli les courants
diluviens et quelle a été leur énergie, etc. On sent que pour
répondre l\ ces questions , il ne suffit pas d'une élude de
quelques heures , et qu'il faudrait , à plusieurs reprises
différentes , parcourir les bords de l'Orne avec toute l'at-
— 199 —
tenlion possible , surtout enlre le pont de la Landelle et le
Poiit-d'Ouilly , observer dans un grand nombre de localilés
la superposition et la slraiificalion dos roches et recueillir
de nombreux échantillons. C'est coque se propose de faire et
ce qu'a déjà commencé votre secrétaire qui a eu l'occasion
d'étudier plusieurs stations (iu terrain silurien dans le
Calvados ; plus tard , il aura l'honneur de vous souinettre le
résultat de ses observations. Le jour de l'excursion de la
Société Linnéenne à Clécy, la température était tellement
sénégalicnne qu'aucun de nous ne se sentait disposé à un
travail d'exploration pénible. Aussi fallut-il renoncer à l'as-
cension des roches du Vey, et nous borner à un coup-d'œil
général qui nous permit toutefois de constater que la con-
figuration si accidentée du sol dans le Bocage normand est
le résultat de deux soulèvements dont le premier a relevé
les schistes cambriens avant les dépôts des grès siluriens et
le second , en soulevant les deux systèmes , a formé la
chaîne des hautes collines qui avoisinent Clécy et donné à la
contrée son relief actuel. Déjà, aux environs d'Harcourt,
nous avions remarqué dans beaucoup d'endroits des coupes
cambriennes particulièrement belles et , sur plusieurs points ,
se voyait la [superposition des grès siluriens sur la tranche
des schistes ; mais nulle part celte superposition n'est plus
tranchée que dans les rochers du Vey.
Après avoir étudié en commun les marbres azoïques de
Clécy , remarqué qu'ils alternent plusieurs fois avec des
schistes argileux , jaunes et rouges , comme à la butte de
Laize, visité les fours à chaux de M. de Canteloup , et ra-
massé des échantillons de calcaire spathique rhomboïdal nacré
dans la carrière d'où l'on a extrait la majeure partie des maté-
riaux employés à la construction du viaduc , les membres de
la Société Linnéenne se partagèrent en deux groupes. -Les
Botanistes s'attachèrent plus particulièrement à recueillir les
— 200 —
plantes intéressantes qui croissent dans la bruyère de Clécy
ou celles qu'ils rencontrèrent dans le trajet de Clécy h Berjou.
— L'autre groupe porta plus spécialement son attention sur
les schistes compactes , luisants , satinés , souvent d'aspect
talqueux , qui forment le remblai mettant en communication
le viaduc et la gare de Clécy. Grâce à une autorisation qui
avait été gracieusement accordée par IM. Piérard, directeur
du chemin de fer de l'ouest, les géologues purent parcourir à
pied la ligne ferrée , examiner minutieusement les schistes
qui proviennent du percement du tunnel ; mais malgré tous
leurs efforts, ils ne purent y découvrir aucune trace de
fossiles. Après avoir obtenu de la complaisance de M. le Chef
de Gare de Clécy un guide et des lanternes, nous nous en-
gageâmes sous le tunnel des Gouttes, dont l'entrée (léte nord)
est située sur le territoire de Clécy et la sortie (tête sud) sur
celui de St-Marc-d'Ouilly. Ce tunnel, qui est d'une lon-
gueur de 1791 mètres et qui offre une ouverture de 8" de
de largeur sur 6 mètres 60 de hauteur en plein ceintre a
présenté d'assez grandes difficultés de construction par suite
de la dureté des schistes dans lesquels il est creusé, dureté
qui se fait remarquer surtout vers le milieu du tunnel.
Notre conducteur nous fit remarquer trois puits d'aérage ;
le puits n" 1 à /i50 mètres de la tète nord et qui est profond
de 65 mètres; le puits n" 2, distant de 625 mètres du
premier et profond de 113 mètres, et le puits n° 3 , d'une
profondeur de 97 mètres situé ù 600 mètres du second.
Des infiltrations considérables se sont produites et ont
donné lieu à un ruisseau assez important qui occupe presque
toute la longueur du tunnel , mais qui est abondant surtout
du côté du sud.
Après avoir ramassé des échantillons des diverses variétés
de schistes qui constituent les parois du tunnel, les Géologues
se dirigèrent vers l'hôtel de la gare de Berjou où ils rejoi-
gnirent leurs compagnons d'excursion.
— 201 —
Grâce aux ordres donnés quelques jours auparavant par
notre excellent collègue !\I. Husnot et qui avaient été ponc-
luellemenl exécutes , il nous fut possible , à notre arrivée
à l'iiôlel de M"'' Anfray , de prendre place autour d'une table
abondamment servie , et de donner à nos estomacs une
satisfaction qu'ils réclamaient impérieusement.
A 7 heures , quelques-uns de nos collègues prenaient le
train qui les ramenait à Caen , tout en regrettant que des
affaires impérieuses ne leur permissent pas de participer à
l'excursion et à la fêle du dimanche ; presque tous , nous
nous dirigeâmes vers Condé-sur-Noireau en nous communi-
quant les impressions que nous avions éprouvées dans la
promenade que nous venions de faire.
Après nous être installés très-convenablement à l'iiôtel du
Lion d'Or , où M. Husnot , continuant son rôle de provi-
dence pour ses collègues , avait eu soin de faire préparer
nos logements , nous ne tardions pas à prendre un repos dont
nous avions tous le plus grand besoin.
Le dimanche 29 juin, les membres de la Société Linéenne,
dont le nombre était augmenté de MM. Douétil , de Vire ,
Foucher et Louis Paulmier^de Caen, Bazin, de Condé, se
dirigèrent vers la vallée de la Vère , sous la conduite de
M. Husnot, qui connaît si bien le pays. Là encore de nou-
velles surprises étaient réservées aux excursionnistes. Quels
beaux coups-d'œi!, quels ravissants paysages, quels délicieux
tableaux , quelle vallée pittoresque ! Combien d'observations
intéressantes le géologue n'a-t-il pas h faire dans cette contrée
où les schistes et les grauwackes touchent aux roches grani-
tiques dont plusieurs blocs se rencontrent dans le cours
d'eau , amenés qu'ils ont été dans la situation qu'ils occupent
aujourd'hui par des courants diluviens ou par des torrents
qui parfois ont une telle impétuosité , qu'ils peuvent donner
•— 202 —
une idée des gaves des Pyrénées. Une promenade dans la
vallée de la Vère et au Pont-Erenibourg , localité qui se
trouve à la réunion de plusieurs vallées et où l'on rencontre
une crête de schistes siluriens , est aussi intéressante qu'une
excursion en Suisse. La patrie de Guiilaurae-Tell n'a pas
toujours à offrir au touriste des paysages aussi gracieux et
des sites aussi variés que ceux que l'on rencontre dans
la vallée de l'Orne et dans colle de la Vère.
Et comme l'industrie , sans gâter le paysage, a su tirer
parti de la force motrice que lui offre la rivière ou plutôt le
torrent qui roule plutôt qu'il ne coule au fond de la vallée,
plusieurs filatures sont établies dans la vallée de la Vère , et
la Société a été admise à visiter le tissage mécanique des
Vaux de Vère, dont le propriétaire, M. Bazin, a fait aux
Linnéens l'accueil le plus gracieux. On peut se rendre
compte , dans cet important établissement , des progrès les
plus récents apportés dans le tissage des étoffes.
Mais il fallut s'arracher à la contemplation des merveilles
de la vallée de la Vère, et songer à revenir à Coudé pour la
séance publique. Toutefois, avant de rentrer en ville, les
excursionnistes firent, au Pont-Erembourg, chez la mère
Choix, un déjeûner qui leur prouva qu'aux environs de
Condé on pouvait trouver de très-bons restaurants.
Le train qui part de Caen à 10 heures IT) minutes permit
à plusieurs de nos collègues, qui n'avaient pu prendre part
aux excursions, d'arriver à temps pour la séance publique.
MiM. Isidore Pierre, doyen de la Faculté des Sciences, les
docteurs Fayel , Viger, >Viart et Dolouey; Dclisc , procu-
reur-général près la Cour d'appel; liin-Diipart, Ik'rouard
et l'éron , pharmaciens ; Pierre ( Paul) , étudiant, faisaient
partie de ce troisième convoi.
Après s'être rassemblés à l'hôtel du Lion-d'Or, les membres
do la Société Liunécnne , auxquels étaient venus se joindre
— 203 —
MM. Lepelletier, maire de Condé, le docteur Ferdinand
Vaullégeard, etc., se rendirent à la salle du tribunal de
commerce, que M. Guillouct, président de ce tribunal, avait
gracieusement mise à la disposition de la Société Linnéenne
pour y tenir sa séance publique.
Bientôt on vit arriver les diverses autorités de la ville de
Coudé , des personnes qui désiraient honorer la mémoire de
René Lenormand , d'autres qui voulaient donner un témoi-
gnage de sympathie aux hommes qui s'adonnent à l'étude
des sciences naturelles; plusieurs dames aux fraîches toi-
lettes étaient venues prouver qu'elles ne sont jamais déplacées
dans une réunion où il doit être question de fleurs,
SÉANCE PUBLIQUE.
Présidence de SI. LEPELLETIEIR.
A 2 heures 1/2 , la séance est ouverte.
M. Lepelletier invile à prendre place à ses côtés MM. Vieil-
lard, président de la Société Linnéenne ; Isidore Pierre,
doyen de la Faculté des Sciences ; Guillouet , président du
Tribunal de commerce ; Morière , secrétaire de la Société.
Los membres de la famille Lenormand sont également
priés de prendre place au bureau.
Par quelques paroles parfaitement senties, M. le Président
souhaite la bienvenue aux membres de la Société Linnéenne
et les remercie d'avoir choisi la ville de Condé pour centre
de leur réunion en 1873. — Il exprime, au nom du Conseil
municipal et au sien, combien la cité tout entière est heu-
reuse d'avoir pu , répondant au sentiment de la Société
Linnéenne et de l'Académie , faire coïncider avec cette
réunion , l'hommage qu'elle va rendre bientôt à la^ mé-
moire de l'un de ses plus illustres enfants.
— 20/i —
Le secrétaire se lève et s'exprime ainsi :
« Monsieur le Maire , Messieurs,
r Depuis cinquante ans, la Société Linnéenne de Nor-
« mandie poursuit le but que se sont proposé ses fonda-
« leurs : étudier et contribuer à faire connaître les pro-
r ductions naturelles de notre province.
(( Ce but a-t-il été atteint ? 11 restera sans doute toujours
« de nouvelles découvertes h faire dans le vaste champ
a qu'elle s'est proposé d'explorer. Toutefois , il est juste de
« constater que déjà elle peut revendiquer son contingent
0 dans les progrès qui ont élé réalisés par les sciences natu-
a relies en France depuis le commencement de ce siècle.
« 11 suffit, en effet , de parcourir les volumes de mémoires
« et les bulletins qu'elle a publiés depuis 1823 pour en
(( acquérir la preuve. Et, pour ne citer que quelques noms
u parmi les collègues qui nous ont quittés et qui ont été
« l'honneur de la Société Linnéenne, — n'est-ce pas MM. de
« Caumont , de Magncville , Hérault, Deslongchamps , Le
« Neuf de Neuville, de Bazoches , Dubourg-d'Isigny, etc.,
« qui nous ont mis à même d'apprécier le sol normand ,
•. les divers terrains qui le composent et les modifications
« qu'ils ont subies, — les êtres vivants, animaux et végétaux
« qui l'ont habité à diverses époques?
« La botanique ne peut-elle pas aussi revendiquer avec
a orgueil les noms des Lamouroux , des Chauvin , des
c Lesauvage , des Ilardouin, des Aug. Leprévost , des
« Pcrrier , des René Le normand et de l'illustre auteur de la
« Flore de la Normandie , de IJrébisson ?
rt Les zoologistes n'onl-ils pas également leur phalange
« glorieuse dans MM. Blot, de Brébisson père, Eudes-
tt Deslongchamps , qui cultivait avec uu égal succès toutes
— 205 —
a les branches de l'Hisloire naturelle, docteur Perrier à la
« fois géologue, botaniste cl entomologiste, Fauvel (Octave),
« qui nous a été enlevé par une mort prématurée ?
a A diverses reprises la Société Linnéenne n'a-t-cUc pas
M entendu proclamer les noms de quelques-uns des siens
<( dans les grandes assises de la Sorbonne et tout derniè-
(I rement encore un de nos collègues qui a le privilège d'être
« jeune d'aiiticcs quoique âgé sous le rapport de la science,
« M. Albert Fauvel , n'était-il pas nommé officier d'Acadé-
0 mie en même temps qu'il recevait du ministère de l'Ins-
a truction publique une subvention pour l'aidera continuer
« ses remarquables travaux d'entomologie ? Quelque temps
« auparavant , notre savant collègue , M. Husnot , qui a
« mis tant de complaisance à guider la Société dans les
« excursions qu'elle vient de faire , ne recevait-il pas de
i" l'Académie des sciences une partie du prix Desmazière
« pour son précieux travail sur les Fougères des Antilles ?
«■ Les observations , les recherches , les collections faites
a pendant de longues années par nos collègues MM. Vieil-
a lard et Deplanches dans la Nouvelle-Calédonie , n'ont-elles
ï pas été hautement appréciées et n'ont-elles pas mérité à
« leurs auteurs les plus honorables distinctions?
« Depuis quelques années , notre Société a cependant
(( été rudement éprouvée ; il lui a fallu enregistrer des
« pertes cruelles : Eudes-Deslonchamps, René Lenormand ,
<i D' Godey, Alphonse de Brébisson , Arcisse de Cau-
« mont, laissent parmi nous des vides profonds qui ne sau-
« raient être comblés de sitôt. Sachons, au moins honorer
« la mémoire de ces illustres morts ; cherchons à les imiter,
" même en les suivant de loin. Que les jeunes naturalistes
(( que recrute chaque année notre Compagnie aient toujours
(i devant les yeux de tels modèles et la Société Linnéenne
u continuera d'enregistrer de nouvelles découvertes qui élar-
— 206 —
« giront le cliamp de la science en même temps qu'elles
(( contribueront au progrès de l'iiumanité.
« En allant chaque année planter sa tente , pour quelques
« instants, sur un point de notre chère province, la Société
« Linnéenne s'est proposé , non-seulement de visiter ,
« d'étudier les productions naturelles de chaque localité ,
a mais encore, mais surtout de réunir, de grouper les
<( hommes qui , s'adonnant aux mêmes études , sont hcu-
« reux de se connaître , de s'apprécier . de resserrer ces
(c liens de confraternité vraie et de mutuelle estime qui
<c unissent les naturalistes. Si des discussions s'élèvent parfois
« parmi eux , elles n'ont pour objet que la recherche de
« la vérité et n'entraînent jamais ces perturbations sociales qui
« divisent les hommes ; bien au contraire , la science
« élève leur âme et les rend meilleurs.
« En choisissant, en 1873, Condé-sur-Noireau , comme
« lieu de son excursion annuelle, la Société Linnéenne a
« voulu en même temps remplir un devoir ; exprimer toute
0 sa gratitude au premier magistrat et aux conseillers mu-
« nicipaux de cette cité. En effet , Messieurs , vous avez
'( exaucé le vœu exprimé par l'Académie de Caen et par
" la Société Linnéenne, et le nom de René Lenormand donné
t' à Tune des rues de celte ville rappellera désormais à
0 l'Étranger qui la visitera qu'elle a donné le jour à ce
a botaniste éminent que l'on ne pouvait connaître sans
<i l'aimer cl qui avait consacré toute sa vie à la diffusion de
« la science. La ville de Coudé a fait plus , Messieurs : sur
» la proposition de son digne maire , M. Lopcllclier , elle
(1 a voulu , par un sentiment d'exquise délicatesse que la
« rue Rcné-L(norm:md fût placée à côté de la rue Dumonl-
(i d'ilrville, réunissant ainsi, après leur mort, deux amis
^ d'enfance (jui avaient consacré leur vie aux mêmes études.
« De tels actes, Messieurs, vengent notre Société du rc-
— 207 —
a proche (l'ingratitude qui iui est parfois adressé ; ils sont
« la plus digne récompense d'une vie consacrée tout cn-
« tière au culte désintéressé de la science ; ils sont le
" meilleur moyen de faire naître de nouvelles vocations
'c scientifiques.
(( Permettez-nous encore, M. le Maire, à l'ouverture de
« celte séance que nous vous prions de présider , de vous
« dire combien les membres de la Société Linnéenne sont
« touchés de votre sympathique accueil. Vous voulez qu'en
u quittant votre ville nous n'emportions que d'agréables'
(c souvenirs et que nous soyons tentés d'y fixer plus tard
<■ une nouvelle réunion qui aurait à tous égards sa raison
« d'être.
a En effet , les naturalistes ont encore beaucoup à glaner
!' dans ce pays ; hier et aujourd'hui , M. Husnot nous
« faisait admirer la richesse de sa flore sous le rapport cryp-
(( togaraiquc, et parmi les plantes phaiiérogamiques remar-
« quables et qui sont loin d'être toutes connues; nous nous
" bornerons à citer le Meconopsis cambrica que nous avons
« découvert près de Pont-Erembourg , il y a 35 ans. Le
" Lycopodium selago et VHymeiioplujllwn Tunbridgense ,
« que nous avons recueillis aux rochers du Chàlelier quel-
« ques années plus tard , ont encore permis d'inscrire dans
(( la flore normande des stations nouvelles de ces plantes si
* remarquables.
« Les grès si curieux et si riches en fossiles de St-
'< Opportune et de Briouze, qui avaient été rapportés d'abord
((. au terrain crétacé avant qu'un heureux hasard m'eût
<( permis de faire voir qu'ils appartiennent au Lias , consti-
« tueraient pour le géologue un sujet d'observation des plus
<( intéressants.
a Est-ce que les rochers siluriens des bord de l'Orne et
du Noireau ne mériteraient pas aussi une étude spéciale
— 208 —
a qui serait facilitée aujourd'hui par les tranchées da
or chemin de fer qui reUe la ville de Condô à celle de Caen ?
« Les botanistes et les zoologistes foraient aussi probable-
ce ment de précieuses acquisitions dans celte partie du Cal-
« vados que parcourt la nouvelle voie et qui n'a pas été
« explorée jusqu'à présent avec tout le soin qu'elle mérite?
oc Soyez donc bien convaincu , M. le Maire , que nous
« quitterons votre ville le cœur plein de reconnaissance et
c que beaucoup de motifs nous y ramèneront. »
' Le secrétaire fait ensuite savoir qu'il a reçu un grand
nombre de lettres de personnes qui regrettent vivement de
n'avoir pu se rendre à la séance de Condé, — 11 se borne à
donner connaissance de la lettre suivante, qui lui a été
adressée par M. le comte Jaubert :
t Versailles, 17, boulevard de la Reine, 15 juin 1873.
a Monsieur et cher Confrère,
« C'est avec regret que je me vois privé du plaisir que je
a m'étais promis d'assister à la réunion de la Société Lin-
« néenne. Mes devoirs à l'Assemblée nationale ne me
(( permettent pas de si doux loisirs. Les délibérations im-
(t portantes que nous avons en perspective , tant dans les
« bureaux et commissions qu'à la Chambre , exigent la
« présence de chacun à son poste. J'aurais surtout désiré
« pouvoir m'associer aux hommages qui seront rendus à
(( notre ami vénéré , Lenormand , dans sa ville natale.
" Permettez-moi de coniptcr sur vous pour vous prier de
" faire agréer mes excuses à la Société.
« Agréez , Monsieur ot cher Confrère , la nouvelle assu-
« rance de mes sentiments de considération la plus distinguée
(' et de dévouement.
« O" Jaubert,
■ Député du Cber ù l'Assemblée nationale. >
— 209 —
M. le Président , ayant invilé M. Pierre à prendre la
parole , l'honorable doyen de la Faculté des Sciences
entretient l'Assemblée du rôle des feuilles dans La végéta-
tion (1).
M. Vieillard, président de la Société, présente quelques
réflexions sur la botanique et les applications de celte
science (2).
M. le docteur Faycl a entretenu l'auditoire de la certitude
en histologie , sujet qu'il avait déjà traité l'an dernier h la
séance publique de Chambois , mais avec beaucoup moins
de développements. Il énumère les services que la photo-
graphie, grâce aux modifications qu'il a fait subir à ses
procédés, peut rendre aux études histologiques et soumet à
l'assemblée un grand nombre d'épreuves remarquablement
exécutées au moyen desquelles il démontre qu'il est arrivé
à faire un cliché direct de tout objet visible au microscope.
La parole a été donnée ensuite à M. Albert Fauvel qui
avait choisi pour sujet de sa communication : De l'utilité
respective des oiseaux et des insectes en agricidture et en
horticulture. — Cette communication était une véritable con-
férence sur le rôle respectif de ces animaux dans l'harmonie
de la nature.
Le travail de M. Fauvel exigeant des développements et
des recherches considérables l'impression en aura lieu ulté-
rieurement. Dès à présent les résultats obtenus par l'auteur
lui permettent d'affirmer que le rôle nuisible attribué à un
grand nombre d"insectes et le rôle utile admis pour beau-
coup d'oiseaux ont été fort exagérés et souvent dénaturés
dans les traités scientifiques. M. Fauvel rappelle à ce sujet
(1) La communication de M. Pierre sera imprimée dans le Bulletin
1873-7/1.
(2) Cette communication trouvera également place dans le Bulletin
1873-7i.
— 210 —
les dernières recherches d'un de nos pins savants entomolo-
gistes , M. Terris , recherches qui démontrent pC'remp-
loirementque les insectes vraiment nuisibles sont, en réa-
lité , peu nombreux , au moins dans nos régions françaises.
Chargé de rendre compte des excursions botaniques du
samedi 29 et dudimancheSO, M. Husnot s'est exprimé ainsi :
HERBORISATION DU 28 JUIN.
JDe la gare an, TDoiarg de Clécy, et de Clécy à la gare
de Bsrjou. en passant par le Rendez- vo\as des
Cliasseurs.
En sortant de la gare de Clécy , nous nous dirigeons vers
le viaduc , par le vieux chemin où nous récoltons : Scolo-
pendrium officinale Scop. , Aspidium aculeatum Dooll.,
Mnium undulatum lied, (fructifié ), Rcboulia licmùphccrica
Rad. La saison est trop avancée pour récolter r.4rM/n ita-
licum Mill. qui se trouve dans plusieurs haies des environs.
Le Dicranum rufescens ïurn. , qui était abondant il y a
peu d'années , sur les talus du chemin, près du viaduc, tend
à disparaître. Les bords de l'Orne nous offrent le Graiioia
officinalis L. et le Lcskea polycarpa Ehr.
C'est sur les rochers siliceux situés entre le viaduc et
le bourg de Cléry que nous faisons les plus intéressantes
récoltes de la journée, ce sont: llypcriciim lincarifoiiwn
L. , llicracium PcUcicrianum iMér., Uinbilicus pendidimis
DC , fcstiica poa Kunlli. , Asplctiiwn lanccolnium Iliuls. ,
A. seplcnir'wiiaie lliiffm. , Cauipijlopiis pohjtn'choîdcs de
Net. , Grimmia Schidlzii Wils. » Rhacomiinuin licier osiic hum
V>v'\ù., Didijinodon liiridus U., Taryiouia A/icliclii Cov(]..
UtnbilicariapusluLitu Iloffm., (hjropliora mnriua ïch.
Arrivés à Clécy, les botanistes funt une halte d'une demi-
bcure, et se dirigent ensuite vers le Rendez-vous des Chas-
— 211 —
seurs ou suivant la crête de la montagne. Pendant ce trajet,
nous trouvons le Ceterach ofjicinarum C. D. sur le mur d'un
jardin, le Gaudinia fragilis P. B. au bord du chemin, le
GastrUium lendigerwn Gaud. dans les champs cultivés , le
Corydalis ciavicidata D. C. dans une haie, le Sphagnum
sqmrrosum Pcrs, dans un terrain marécageux. Nous
cherchons en vain , dans les bruyères, le Gnaphalium dioi-
cum L. elle Botrycliium lunaria Sw. qui y ont été indiqués.
Après le Rendez-vous des chasseurs, nous descendons
directement vers la gare deBerjou, en récoltant le Walhen-
bergia hcderacea Reich. et le Carex Iccvigata Sm. dans les
prairies humides, le Hypmim pumilum Wils. au bord du
chemin.
Le Dicranum Schreberi Hed. est assez abondant sur des
tas de boue , au bord d'un vieux chemin , dans le village
deCambercourt (1), au-dessus de la gare de Berjou , et le
Cryphœa lieteromallaUoh. existe sur quelques hêtres.
HERBORISATION DU 29 JUIN
Vallée d.e la "Vère , Berjou, Font-Erembovirg.
Partis de Condé à 7 heures du matin , nous traversons
rapidement la commune de Sl-Pierre-du-Rcgard, et nous
ne commençons à herboriser que dans la vallée de la Vère, un
peu au-dessus de la Martinique. Nos premières récolles se
composent de Zygodon Mougcotii Br. , Rliacomitrium acicu-
lare Brid. , Grimmia tricliophylla Grc\. , Piychomitrium
polyphyllum Br. Eur. ; cette dernière espèce est assez abon-
dante sur les granits, au-dessus du moulin de la Martinique.
(1) Je viens de trouver 'mars ISTAI , sur les pierres d'un vieux mur
dans rinléricur de ce village, deux espèces nouvelles pour la flore
normande : llypnum cœspitosum Wils et Hyp. crassinervium Tajl.
La première y fruclifie assez bien , la seconde est stérile.
-- 212 —
N'oublions pas de signaler sur la rive droite , en face du
moulin de Corbière , quelques prés cachés au milieu des
bois où croissent, au printemps , d'innombrables formes
de Primula présentant toutes les transitions entre les
P. officmalis Jacq. , jP. Eiatior Jacq. et P. grandiflora
Lmk.
Au dessous de ce moulin, on trouve de larges gazons
ôHAmhoccros Idvis L. d^nhovà de la route, le Conjdaiis
cLavicidala D. G. dans les jeunes taillis , le Géranium iuci-
diim L. dans les éboulis de rochers , le Milimn cffusum
L. dans un bois humide, le Lecrzia onjzoidcs Sw. et
VOEnanthc crocaia L. au bord de la rivière.
Arrivés au moulin Collet, nous quittons la vallée de la
Vère pour remonter une petite vallée latérale qui conduit ,
par une route très-piltorcsquc , h Ste-IIonorinc-la-Char-
donne et à Bcrjou. Nous récollons dans les bois, sur les
rochers , dans les bruyères et au bord du ruisseau , les
espèces suivantes : Luzuia maxima D. C. , Aspcrida odo-
rata L. , Allium ursùiuin L. , Carcx maxima scop. , Ihjpe-
ricum Linearifolium L. , Serratula Lincioria L. , Widhen-
bcrgia hederacca r\Cich ; Bryum 7o.?c?/m Schreb. , Iflnium
punctatttm L. , etc. Nous passons , sans nous arrêter , près
de la localité du Mcconopsis cambrica Vig., découvert en
1837 , par M. IMorière ; cette rare espèce semble avoir
complètement disparu.
Le but principal de notre excursion vers Ecrjou était la
récolle du Sibthorpia curopaa lu et de t'Asplcnium septen-
trionale lIofTni., que MM, Vieillard et Duhamel désiraient
emporter pour leurs jardins. C'est au bord de la roule de
Bcrjou , au-dessus de sa bifurcation avec la roule de Stc-
Ilonorine , que ces deux espèces se trouvent: la première
sur le talus de droite et la seconde sur les rochers de gauche.
Nous récollons encore un peu plus haut : Ramniculus
— 213 —
Lenormandi Schl. , R. hederaceus L. , Cicendia fiUformis
Del. , Cyperus flavcscensL. , Nardus stricia L. , Trichas-
tomiim crispuliirn2tnà. , Pogonaium urni'gerum Rohl.
L'heure fixée pour le déjeuner nous force à redescendre
sans visiter les environs du bourg de Bcrjou où nous aurions
trouvé : Clienopodium bonus Hcnricus L. dans l'ancien
cimetière ; Lcpidhim Smiiliii Hook. , Potentûia procum-
bcns Sibt. , Campanule patula L. dans les haies et au bord
des chemins ; Barbarea ùitermediaBor. , Barisia viscosa L. ,
Avenu strigosa Schreb. dans les champs cultivés.
Les environs de Pont-Erembourg sont très-riches ,
surtout en cryptogames, Nous prenons , près de la filature de
M. Houdayer , Lotus augustissimus L. , Grimmia leuco-
plicca Grcv. , Andréa Roiliii ^Y. et M. Le Rammculus
parviflorus L. croît dans les rues du village, V Androsœmum
officinale Ail. dans un bois humide , le Potygonum bisiorta
L. et le Carex lœvigata Sm. dans les prairies humides.
Après le déjeuner, nous retournons directement à Condé
en visitant les rochers, quelques champs cultivés et les bords
de la route qui nous fournissent : Polygala depressa W'end. ,
Spergula Morisoni Bor. , Hypericum linearifolium L. ,
H. humifusum L. , Epilobium lanceolaium Scb. et M. ,
Oxalis stricta L. , Umbilicus pcndulinus D. G. , Montia
rivuiaris Cm., Galium saxatile L., Hieracium Pelleté-
rianwn Mér. , Hypocharis glabra L. , Arnose7is minima
Gaerl! , Lamium incisum "Wild. , Cardaminc hirsuta L. ,
Trifoliwii subierraneum L. , Mibora minima Dev. , Festuca
poa Kunth , Briza niinor L., Setaria glauca P. B. , Digi-
taria fiiiformis Kœl. , Campylopus polytrichoides de Not. ,
Grimmia leucophœa Grèv. , G. Schultzii Wils. , G. Mon-
tana Sch. ( abondant ) , Orthotrichum Sturmxi H. et H. ,
Bryum alpinum L. , Bryum atropurpureum "W. et M. , Bar-
bula canesccns Bruch , Barbula cuneifolia Brid. , Tri-
— 216 —
chostomum convolutum Brid. ( très-abondant sur plusieurs
murs des environs de l'octroi ) , Umbitxcaria pustulata
Hoffin., Gyrophora murina iich., G. hirsuta Ach., etc.
Le temps n'a pas permis de faire diverses communications
qui avaient été portées au programme et qui trouveront
leur place dans le prochain bulletin.
La séance a été levée à U heures et l'Assemblée , précédée
des autorités de la ville de Condé et des membres de la
famille Lenormand , s'est dirigée vers l'ancienne rue d'Ar-
gentan. Les deux sociétés musicales que possède la ville et
une foule compacte complétaient le cortège. La ville avait
pris un air de fête ; l'ancienne rue d'Argentan , qui s'appellera
désormais rue René-Lenormand, était pavoisée d'oriflammes
aux armes de la ville, et une estrade avait été dressée devant
le collège. Lorsque les autorités et les invités eurent pris
place sur cette estrade, iM. Lepelletier, maire de Condé,
prononça le discours suivant :
€ Messieurs, chers Concitoyens,
« De même que la famille compte avec orgueil le nombre de
ses ancêtres illustres et perpétue leur souvenir en conservant
religieusement leurs images , de môme la cité , cette grande
famille, peut être fière du nombre de ses enfants qui se sont
distingués par leurs talents et leurs vertus, et elle doit honorer
leur mémoire en conservant leurs noms pour les donner en
exemple à ceux qui les suivent.
« II y a bicnlôi trente ans , un monument était élevé sur
une de nos places , par une souscription nationale , à la
mémoire d'un grand homme auquel Condé donna le jour,
l'amiral Uumont-d'Urville. C'est aujourd'hui le souvenir d'un
savant distingué , d'un citoyen vertueux . enfant aussi de
notre cité, que nous voulons faire revivre et perpétuer parmi
nous, en inscrivant son nom sur une de nos rues.
— 2Î5 —
« Il a droit à nos hommages, car sa vie presque tout
entière , passée dans l'élude d'une science qu'il cultiva avec
succès, même avec gloire, fut un modèle d'incessant labeur
et de vertu civique.
(f Et pour vous faire connaître, chers Concitoyens, cette
existence si bien remplie (car si elle n'est pas connue de
vous tous, c'est qu'elle fut modeste, et c'est un mérite de
plus ) , je ne saurais mieux faire que de prendre dans le récit
qu'en a tracé la plume savante de l'honorable secrétaire de
la Société Linnéenne quelques passages, les principaux traits.
« René-Lenormand naquit à Condé , le 2 avril 1796 ; à
peu près à la même époque que Dumont-d'Urville. Ils eurent
le même parrain.
« Son père , que la Révolution trouva exerçant les fonc-
tions d'avocat au bailliage de Condé, avait adopté les opinions
de la Gironde ; il prit une part active à l'insurrection contre
la Montagne. — Elu membre de l'Assemblée législative après
la Terreur, il dut aller habiter Paris, et alors il confia son
fils René aux soins de parents qui habitaient Condé et qui
l'avaient élevé lui-même.
(c C'est donc à Condé que René passa ses premières an-
nées , allant avec Dumont-d'Urville et les autres enfants à
l'école de M. Lemasson , qui lui apprit à lire , à écrire et
quelques éléments de grammaire.
u II quitta l'école de Condé pour aller au collège de Vire,
où il se fit bientôt distinguer par ses progrès rapides et sa
prodigieuse mémoire , et lors d'un examen , les inspecteurs
généraux lui proposèrent une bourse au lycée de Caen.
« Il était bien jeune encore, il avait à peine 15 ans, quand
les leçons du professeur Lamouroux , qu'il suivit à Caen ,
ave'i^on ami Dubourg-d'Isigny, développèrent cette passion
de la botanique qui devait dominer toute sa vie.
« Après quelques années passées à Paris , pendant les-
— 216 —
quelles il consacra aux sciences naturelles le temps qu'il put
dérol)cr à l'étude du droit et aux exercices arides de la
procédure , il rentra au sein de sa famille en 1820 , avec le
litre d'avocat , de docteur en droit.
« Il exerça pendant quinze années la profession d'avocat
au barreau de Vire, où il conquit bientôt, par ses talents et
sa droiture, la confiance publique. C'est à cette époque,
revenant toujours à ses éludes favorites, qu'il publia, en
collaboration de son ami Dubourg-d'Isigny, devenu président
du tribunal, et épris comme lui de la botanique, le premier
catalogue des plantes du Bocage Normand.
« Mais c'est surtout à dater de 1835, époque à laquelle
il quitte le barreau et se relire à Lénaudières, que la science
de sa prédilection devient l'unique objet de sa vie , de tout
son labeur. — Aidé de sa jeune femme, qui avait bien vite
partagé ses goûts, et qui était devenue pour lui un collabo-
rateur infatigable, ils compilent , ils entassent ces énormes
cargaisons de plantes marines qu'ils vont chercher chaque
année sur les côtes de la Manche. Ils les préparent avec une
perfection remarquable pour être distribuées ensuite sur
tous les points du globe, car René Lenormand est en relation
alors avec tous les savants. — Il reçoit en échange les plus
rares productions du monde entier qui viennent enrichir les
collections de Lénaudières , et fournir les matériaux de ce
magnifique herbier de plus de six cents volumes , qui se
trouve aujourd'hui au Musée botanique de la ville de Gacn.
Gigantesque travail , honneur de sa vie. — Bien qu'il
se fût retranché dans la retraite pour consacrer tout son
temps et toutes ses facultés à l'étude des plantes, René
Lenormand ne put toutefois se soustraire complètement à,la
vie publique.
« En 1868, il dut céder aux sollicitations, aux acclama-
tions plutôt f de toute la population Viroise et accepter les
— 217 —
fonctions de comniitisaire du gouvernement. — Sa présence
à la tête de rarrondisscmcnt , dans les graves circonstances
où l'on se trouvait , fut pour tout le monde une garantie, et
ses actes justifièrent les espérances de ses administrés. Aussi
le virent-ils avec un profond regret résilier ses fonctions le
lendemain du jour où échoua la candidature du général
Cavaignac. — Il avait obéi à sa conscience.
a II retourne alors à ses chères plantes, à l'élude, à la
préparation , à l'échange desquelles il se consacre depuis lors
tout entier jusqu'à son dernier jour.
« Et pour terminer ce récit, bien incomplet toutefois,
d'une si digne existence, laissez-moi vous rapporter encore
ce dernier passage de la notice dans laquelle j'ai puisé;
« Caractère d'une probité antique , possédant les qualités
les plus élevées du cœur et de l'esprit, modèle à suivre aussi
bien dans les opinions que dans la conduite de la vie,
unissant la fermeté à l'aménité la plus parfaite : tels sont les
litres qui ont mérité à Lenormand la reconnaissance de tous
ceux qui l'ont connu.
« Vous le vovez , chers Concilovcns , Piené Lenormand fut
non-seulement un savant illustre , mais encore un homme
de bien, un citoyen vertueux, et l'hommage que nous lui
rendons aujourd'hui nous honore nous-mêmes.
« Puisse ce faible hommage de ses concitoyens être pour
la digne compagne qui partagea sa vie et ses travaux un
allégement à sa douleur.
« Qu'il soit pour sa famille , qui a l'honneur de compter
encore aujourd'hui parmi ses membres un éminent magistrat
que son mérite et son savoir ont appelé à la tête du parquet
de la Cour, un témoignage du respect et de la considération
dont elle a toujours joui parmi nous.
» Et à vous, Messieurs les membres de la Société Linnéenne,
dont la présence ici témoigne de loute votre vénération pour
- 218 —
cet illustre enfant de notre cité, dont nous consacrons au-
jourd'hui la mémoire, qu'il me soit permis de rendre la
large part qui vous revient dans cette solennité.
« Vous nous avez rappelés au culte du souvenir , car
c'est à votre initiative, c'est à votre demande; — je dois vous
en reporter ici l'honneur , — qu'est dû l'accomplissement de
ce pieux devoir que nous remplissons aujourd'hui.
« Grâce vous en soit rendue , Messieurs !
« A côté de la rue d'Urvillc , nous aurons la rue René-
Lenormand, et nous verrons désormais unis pour ainsi dire
dans un même souvenir, deux hommes illustres qui furent
dans leur enfance liés par une étroite amitié, qui consacrèrent
leur existence à l'étude d'une même science , qu'ils culti-
vèrent avec une égale ardeur et une pareille gloire , deux
noms enûn qui seront à jamais l'honneur de notre cité. »
Au nom de la famille Lenormand , M. Delise , procureur
général près la Cour d'appel de Caen , répondit à M. le
Maire de Condé , et s'exprima ainsi :
« M. LE Maire,
« Messieurs de la Société Linnêenne ,
« Messieurs ,
'■ Permettez-moi de vous remercier, au nom de la famille
de René Lenormand, de l'hommage rendu à la mémoire du
savant et de l'hoiiiine de bien qui nous fut si cher.
« La ville de Condé a été le berceau de notre famille :
c'est là que René passa les années de son enfance; il en avait
conservé un tendre souvenir, et bien que les hasards de sa
vie l'eussent éloigné , son cœur vous était resté fidèle.
« Vous rappeliez, M. le Maire, il y a quelques instants ,
le jour où votre ville inaugura la statue du savant naturaliste.
— 219 —
du grand navigateur, de Dumont-d'Urville, que les dangers
glorieux avaient épargné et qui trouva dans son pays une
mort si déplorable.
(' Bien que déjà René Lenormand ne pût se résoudre
qu'avec peine à quitter, raèuie pour un jour, ses chères
études et son ermitage , il s'était rendu à votre appel ; — ce
fut sa dernière visite à sa ville natale.
'( Au moment où , au milieu des acclamations , les voiles
tombèrent , qui recouvraient la statue , une vive émotion le
saisit. Cette consécration de l'homme qu'il avait aimé , aux
lieux même où s'était écoulée leur enfance; le sentiment
fier d'appartenir à une ville qui , malgré ses préoccupations
et ses succès industriels , savait honorer si dignement la
science , fit battre son cœur.
0 Qu'il était loin alors de prévoir ce que lui-même vous
devrait un jour ! Sa modestie le préservait de semblables
pensées ; mais croyez-le , Messieurs , rien n'eût pu le
toucher aussi profondément que l'hommage que vous avez
bien voulu lui rendre , et auquel se trouvent associés , dans
un même sentiment , d'anciens et chers concitoyens , —
des amis , compagnons de ses études , et les représentants
les plus autorisés de la science dans notre pays.
« Sa famille , dont je suis heureux d'être l'interprète ,
vous remercie et vous est reconnaissante. Il y a peu de
temps encore , nous pouvions craindre d'être devenus des
étrangers dans cette ville ; il me semble, en ce moment, que
nous venons d'y reconquérir notre ancien droit de cité , et
nous en serons fiers , Messieurs , en voyant comment vous
savez conserver les souvenirs. »
Ces discours furent accueillis par les applaudissements
répétés de la population. Les musiques de Condé exécutèrent
ensuite d'une manière remarquable plusieurs morceaux de
leur répertoire ; puis , on se dirigea vers l'hôtel du Lion-
~ 220 —
d'Or , où un banquet réunissait les membres de la Société
Linnéennc, h municipalilc de (londé , les parents de René
Lcnorniand et quelques personnes qui avaient pris part aux
excursions.
Au dessert plusieurs toasts furent portés: M. Vieillard,
président de la Société , s'exprima ainsi :
Messieurs ,
« Il est de tradition que le premier toast soit porté à la
u mémoire de Linné , l'illustre patron de notre Société.
• Vous m'approuverez d'y joindre la mémoire de ceux de
(( nos collègues que nous avons eu le malheur de perdre et
* surtout du savant botaniste dont le nom vient d'être donné
« à l'une des rues de votre cité par une administration qui
a veut honorer tous les services rendus. Donc, Messieurs,
« buvons à la mémoire de Linné et h celle de René Lc-
« normand. »
RI. Lepelletier proposa de boire à la santé des membres
de la Société Linnéenne cl à leur prochain retour à Condé.
« Permettez-moi , Messieurs , dit à son tour M. Morière,
a de me reporter, par la pensée, de 35 ans en arriére et
c de me rappeler que c'est ici , en 1838, que je débutai
a dans la carrière de renseignement. C'est grâce ù l'accueil
« sympathique que je reçus alors dans plusieurs familles
a honorables dont quelques membres , hélas , ont disparu
a lorsque j'aurais dû les précéder dans la tombe ; c'est
« grâce surtout aux encouragements si paternels de mon
a excellent ami le D' Ferdinand Vaullégcard que je dois
« d'avoir persévéré dans celle voie et de m'ètre adonné plus
« spécialement l\ l'étude des sciences naturelles. C'est donc
V avec bonheur que je saisis l'occasion qui m'est offerte
u aujourd'hui d'exprimer publiquement ma rccounaissance
221 —
a aiit liabitanls de Coudé qui se sont montres si bicnvcil-
K lanls à mon égard. — Je veux aussi, inlcrprctant les sen-
a limcnts de mes collègues, adrcser les plus vifs rcmer-
« cîuicnts à M. le 3Iaiic et à son Conseil pour l'accueil
« cordial et alTcclueux, qu'ils ont témoigné aux membres
« de la Société Liunéenne. »
« J'ai l'honneur, Messieurs, de vous proposer le toast
« suivant : A M. le Maire et au Conseil municipal de la
ville de Condé !
Enfin M. Leboilteux, adjoint au maire, porta un toast à
M. Morière, son ancien professeur.
A 7 h. 1/4 on se dirigeait vers la gare du chemin de fer ,
et, après avoir échangé d'affectueuses poignées de main avec
les Iiabitants de Condé qui nous avaient fait l'honneur de
nous accompagner, nous prenions le train de Caen. — La
conversation roula bienlôt sur les avantages que l'on peut
retirer de pareilles réunions, non-seulement au point de vue
de la science, mais encore en permettant de pratiquer la
bonne et véritable fraternité. — Nous repassions, dans notre
mémoire, les jouissances si pures que nos excursions nous
avaient procurées en même temps, que nDus portions
nos regards sur les sites enchanteurs de la contrée si
pittoresque que nous parcourions de nouveau. — A 10 h.
1/2, nous rentrions à Caen , éprouvant la satisfaction
que procure un devoir accompli et le cœur pénétré de
reconnaissance pour l'Administration municipale de Condé,
qui avait consenti à exaucer nos vœux en donnant le nom
de l'illustre botaniste René Lcnormand à l'une des rues de sa
ville natale. — Honneur à la Ville qui malgré ses préoccu-
pations industrielles sait si bien honorer la science !
Le Secrétaire,
J. MOaiÈBE.
— 222 —
EXCURSION DU LUNDI 30 JUIN.
il n'est point de belle fête sans lendemain : aussi qnelqucs
membres de la Société Linnéenne restèrent-ils à Condé le
dimanche soir afin de profiter de l'invitation que leur avait
faite notre infatigable collègue M. Husnot de leur faire
\isiter les localités si intéressantes , sous le rapport bota-
nique particulièrement , du Châtellier et de Briouze.
Laissons M. Husnot rendre compte de cette excursion :
LE CHATELLIER ET BRIOUZE.
Le lundi 30 juin , les membres de la Société Linnéenne
au nombre de cinq: MM. Vieillard, Beaujour, Gasnier ,
Desjardiiis et Husnot , prenaient h Condé-sur-Noireau le
train de 5 heures 30 du matin pour aller explorer les rochers
du Châtellier.
La voiture qui part de Fiers pour Domfront à 7 heures ,
devait nous conduire au Châtellier de manière â ce que notre
3* journée d'excursion ne fût qu'une promenade de ù à 5
kilomètres. Tout nous paraissait parfaitement organisé ; mais,
comme il arrive souvent au naturaliste voyageur, des cir-
constances imprévues vinrent modifier notre projet : c'était
jour de foire à Domfront , et il nous fut impossible de trouver
une seule place dans la diligence ni la moindre voiture à
louer.
Nous ne pouvions rester h Fiers , où nous n'avions
? faire que des récoltes peu importantes : Orthotrichum
— 223 —
phyUantum B. E. , Diphjscium folïosum Mohr. , Neckera
pumila Hed., etc. (1).
Partis à pied à 7 heures du matin, nous fîmes assez prorap-
icment les 8 kilomètres de grande route , fort ennuyeuse
pour le botaniste , qui séparent Fiers du Châtellier , et à
8 heures 1/2 nous arrivions à la petite église située au
sommet des rochers.
Après avoir récolté, dans les flaques d'eau du bord de la
route , les Ranwiculus Lenormandi Sch. et R. hederaceus
L. , notre première visite fut pour V HymenophyLlum tun-
bridgense Sm. , cette rare et charmante fougère qui y fut
découverte par M. iWorière il y a 10 ou 12 ans. C'est à tort
qu'on avait annoncé qu'elle avait disparu de celle localité ;
M. Vieillard put en prendre de beaux échantillons pour le
Jardin des plantes de Gaen. Dans le Bulletin de la Société
Linnéenne de Normandie (2* série, vol. 1, p. 270) , on
avait annoncé également sa disparition de 3Iortain ; elle s'y
trouve encore à plusieurs endroits. Celte espèce , munie
d'un long rhizome rampant au milieu des mousses sur les
grès humides, me paraît bien difficile à détruire, à moins de
dessécher ces rochers arides qui ne peuvent être utilisés
par aucune culture. Elle est abondante sur les rochers de
Plougastel près Brest ; les naturalistes qui en désireraient de
nombreux exemplaires n'ont qu'à s'adresser aux botanistes
de celle ville: MM. Ledantec, Thiébaut , Tanguy.
Voici la liste des cryptogames intéressants que nous avons
trouvés sur les rochers du Châtellier:
Lycopodium selayo L. (découvert par M. Morière), Archi-
dium phascoides Brid. , Campylopus dcnsus B. E. , C.
(1) Je ne parle pas de l'isocfes /afusfns L., indiqué dans l'étang
de Larchamp par Roussel ( Flcre du Calvados, p. 115 ). peut-être par
suite d'une erreur de détermination ; je n'ai pu l'y retrouver.
— 22i —
turfaceus B. E. , Dicramim Brunioni Sm. , D. scoiiianum
Tiirn. , Rliacomitrium licterosticliwn Var. gracilcscens
Sch. , Bnjum alpinum L. , Hypiium îtndulatum , H. lo-
rcîim L. , Andraa nipesiris B. E. , Scapania ncmorosa
Nées, Jungermannia aitenuata Liiul. , Lepidozia repiaiis
Nccs. , Bnjopogon bicotor Ehr. , Splueroplioron coral-
Loides Ach. , Endocarpon miniatum Ach.
Du Châtellicr nous nous dirigeons directement sur Mes-
sei, en traversant un bois humide où croissent : Epilobium
spxcaium Lara. , PicrygophijLlum luccns Brid. , Aulacom-
nium palustre Schw. qui y fructifie abondamment.
C'est à Messei que s'est terminée l'excursion annuelle de
la Société Linnéenne, et, après un bon déjeuner à l'hôtel
Dumesnil, nous reprenions le train à 2 heures 25.
L'ouverture de la ligne de Fiers à DomfroiU qui doit
avoir lieu en 1874 , rendra beaucoup plus facile la visite
de ces pillorcsquos rochers ; les naturalistes auront le
choix entre la halte du Châtellicr située un peu au-delà et
la nouvelle gare de Wcsseiqui n'en est qu'à 2 kilomètres 1/2.
Le botaniste pourra explorer dans la même journée le
marais de Briouze , dont je crois utile d'indiquer ici les
raretés.
Ce marais , le plus vaste du département de l'Orne , est
divise par un large fossé , en deux parties inégales appar-
tenant aux communes de Briouze et de Bellou.
Briouze ayant vendu il y a trois ou quatre ans ses biens
communaux pour subvenir aux frais de construction d'une
église, la partie la plus importante et la plus intéressante
est aujourd'hui en voie de dessèchement et, dans quel-
ques années, il sera peut-être bien difficile d'y trouver la
plupart des bonnes espèces suivantes qui n'y étaient pas
rares :
\ioLapalusiris L., Dr osera inlcrmcdia\\.xyi\. , Silène
— 225 -
glauca Sm. , Po'.entiUa procumbens Sbit, , Epilobi'um
obscurum Schr., Isnardia paltistris L., Hclosciadium iniin-
dalum Koch. , Gcntiana pnaanonanthe L. , Aiismana-
tans L. , Alisma ranunculoidcs L. , Nai-tliecium ossifra-
gitm Ilud. , Rhynchospora alba Vahl. , Rh. fusca R. et S. ,
Gbjceria dccLxnaia Bréb. , Pdularia globulifera L. et sa
Var. , natans Mer. , Dicranum cerviculaium Hed. , Cam-
pijiopus turfaceusB. E. , Polytrichum gracile Uauz. , Poi.
commune Var. perigoniale Mich.
T. Hlskot.
— 226 —
SÉANCE DU 7 JUILLET 1873.
Présidence de %I. VIEILL4RO.
A 7 heures 1/2 , la séance est ouverte. Le procès-verbal
de la séance précédente est lu et adopté.
Il est donné connaissance de la correspondance qui com-
prend plusieurs lettres de libraires de Paris priant la Société
de faire retirer les volumes qu'ils ont reçu pour elle. Renvoi
à M. le Bibliothécaire.
La Société est invitée à voter sur les présentati(ms qui ont
été faites, soit à la séance ordinaire de juin , soit à la séance
extraordinaire de Gondé-sur-Noireau. Par suite du dépouil-
lement du scrutin , sont nommés :
MM. le D"" Delouet , professeur à l'École de
Médecine.
Payen, naturaliste, à Caen.
Uelise , procureur général , à Caen.
Sophronyme Beaujour , propriétaire , à
Caen.
MM. Courtin (Raymond), capitaine des
douanes, à Bône (Algérie).
Bougon (Georges), interne des hôpitaux
de l'aris, 21 , rue de Trévise.
Lepellcticr, maire de Gondé-s. -Noireau.
Tirard, naturaliste, à Gondé.
DuSanssay, propriétaire, id.
Vaullégcard, docteur-médecin, id.
Desjardins ( Paul ), avocat, id.
Membres
résidants :
Membres
correspon-
danls :
— 227 —
M. l'abbé Marc lit une note sur une dent d'éléphant
( incisive d'Elephas primigenius trouvée dans les bancs de
sable de la Manche). —On doit déjà ii M. Marc une inté-
ressante communication relative à 3 molaires du même
animal qui ont été pèchées sur les huîlrières de la même
localité. — Le nouveau travail de M. l'abbé Marc est envoyé
à la commission d'impression.
M. Fauvel appelle l'attention de la Société sur le mode
de reproduction de l'anguille. Il s'exprime ainsi :
« Vous savez , Messieurs , que le mode exact de repro-
duction des anguilles constituait encore jusqu'à ces derniers
temps un mystère dans la science. En effet, si communs que
soient ces poissons , on n'avait jamais trouvé ni œufs , ni
laitance dans leur corps. Je n'en finirais pas si je voulais
rappeler tout ce qui a été écrit de mémoires, émis d'opinions
à propos de la génération des anguilles. Aristole pensait
qu'elles s'engendraient spontanément du limon des eaux et
le vulgaire a, en bien des endroits, la même idée sur leur
compte. Rondelet dit qu'elles s'accouplent à la manière des
serpents et qu'elles sont ovovivipares ; — Linné , qu'elles
sont vivipares pendant la canicule; — Muller, qu'elles sont
ovipares seulement. Divers auteurs modernes affirment
qu'elles s'accouplent , en février, par pelottes d'une douzaine
d'individus , mais que ces pelottes , logées dans des endroits
retirés , ne sont pas atteintes par les pêcheurs. Quelques-
uns ont soutenu que les anguilles étaient des larves, d'autres
que le mâle était la forme connue sous le nom de Pin-
perneau et la femelle l'anguille ordinaire des marchands.
« Plusieurs fois , Messieurs , des discussions intéressantes
se sont produites ici , même sur ce sujet controversé , et vos
bulletins témoignent de l'intérêt qu'il vous inspire. Je crois
donc devoir mettre sous vos yeux un article extrait des
15
— 228 —
Mémoires de la Société des sciences de Lille, lome X, 1873,
qui semble résumer le dernier état de la question et nous
faire prévoir une solution prochaine et décisive.
« Ces récentes découvertes ont été provoquées par la
mise au concours par la Société de Lille de la question de
reproduction des anguilles : un prix devait être décerné au
meilleur mémoire présenté.
(' En 1870, deux savants italiens, les professeurs Criveili
et Maggi de Pavie rédi2;èrent un mémoire ou réponse à la
question proposée et se préparaient à l'envoyer à Lille quand
la guerre éclata. Empêchés de le faire parvenir à destination,
ils le communiquèrent à l'Institut Lombard.
n Dans ce mémoire , les auteurs établissent que chaque
individu possède h la fois l'organe mâle et l'organe femelle,
et que les anguilles sont hermaphrodites et ovipares.
« Vers la même époque, en 1871, un autre savant italien,
M. Ercolassi de Bologne, faisait des recherches sur le même
sujet , et , sans avoir connaissance du premier mémoire ,
arrivait à la même conclusion : V Hermaphroditium.
« Il est vrai que ce résultat a été contesté par le pro-
fesseur Tigri de Sienne , mais d'autres anatomistcs italiens
d'un grand mérite ont réfuté les objections du contradicteur,
cl, dans l'état actuel de la science, on peut dire que la
question a fait un grand pas. L'hermaphroditisme , déjh in-
diqué sans preuves , admis sans conteste chez le Serran , est
devenu une probabilité très-forte qui va être l'objet d'inves-
tigations de plus en plus attentives , d'où soi lira sans douie
la solution du mystère. ■
M. Morière met sous les yeux de ses collègues un cas re-
marquable de fasciation qu'il a rencontré dernièrement au
l'ont-d'Ouilly sur un pied d'Ecliium vulgare qui s'était déve-
loppé sur une muraille.
— 229 —
M. le D' Fayel entretieut la Société d'un cas tératologiqiie
qu'il a eu l'occasion d'observer à l' Hôtel-Dieu.
NOTE
SUR UN CAS DE GRYPTORCHIDIE
RECUEILLI SUR UN MALADE A L'HÙTEL-DIEU
( Service de la clinique médicale \
Par le D' FAYEL, professeur adjoint de clinique.
Le nommé X...., sourd-muet de naissance, est entré dans
mes salles pour une péritonite tuberculeuse accompagnée
d'ascite considérable. Il y meurt peu de temps après. Ce
sourd-muet présentait une déformation remarquable des
deux oreilles avec oblitération presque complète surtout à
gauche du conduit auditif externe. Le stylet introduit dans
un petit hiatus ne s'enfonçait pas à plus de 5 à 6 milli-
mètres. Cette note sortant déjà du cadre des études de la
Société , je saute les autres détails de l'autopsie pour arriver
au fait principal que je voulais signaler : l'absence totale des
bourses et l'impossibilité de constater sur le trajet ordi-
naire du cordon la présence des testicules. L'ectopie était
double et complète. L'ouverture de l'abdomen et la dissection
attentive des parties nous a fourni les renseignements sui-
vants :
A droite, le testicule baignait dans le pus et y flottait libre-
ment, de telle sorte que la situation normale ne pouvait être
l>récisée ; toutefois, il est certain que l'orifice interne du
canal inguinal, n'était pas visible. A gauche, même absence du
canal inguinal mais le testicule séparé, comme par unecloisan,
de la collection purulente, était immobilisé à 2 centimètres
— 230 —
du canal. C'était une variété de l'ectopie iliaque et il est pro-
bable qu'il en était de même à droite. En tous cas , les
deux canaux déférents existaient ainsi que les glandes sémi-
nales dont les conduits furent poursuivis jusqu'au canal de
l'urètre bien conformé , de même que la verge. Interrogé ,
le malade nous avait dit qu'il avait eu des rapports sexuels
et même une blennorrhagie.
L'examen attentif des testicules nous prouva que si le droit
était un peu ramolli , peut-être par son séjour dans le pus ,
le gauche était normal. Tous les deux étaient du reste de
volume ordinaire.
L'examen microscopique , et c'était l'important, ne nous
montra aucun spermatozoaire. Pour plus de certitude , j'en-
voyai la pièce à Paris , et la conclusion du micrographe
auquel je m'adressai fut la même. C'est une simple confir-
mation des faits recueillis par MM. Godard , FoUin , Gou-
baux , Bouley et autres. Mais comme l'ectopie double est
une anomalie d'une excessive rareté , puisque Marchai, sur
10,800 individus , n'en a rencontré qu'un cas , et que, en
compulsant les annales de la science , Godard n'a pu en
réunir qu'une vingtaine d'exemples, parfaitement authen-
tiques chez l'homme , j'ai cru devoir, en attendant la relation
plus détaillée que je me propose de publier , faire part à la
Société Linnéenne du cas intéressant qui venait de se présenter
à mon observation.
A 9 heures 1/2 , la séance est levée.
J. MORll^RI^.
— 231 —
LE TERRAIN ROUILLER
DE BASSE-NORMANDIE
SES RESSOURCES. SON AVENIR
Par M. E.-F, VIEILLARD, ingénieur en clief des Mine*.
Émue de la situation critique faite à l'industrie par
le renchérissement des charbons anglais , qui vien-
nent presque seuls alimenter les différents ports du
littoral et les centres de consommation de Basse-
Normandie , la Chambre de commerce de Caen s'est
demandé, dès le mois de septembre 1872, si, pour
conjurer cette situation , il ne serait pas utile de
rechercher de nouveaux gisements houillers dans le
département du Calvados, et de tirer un meilleur
parti de ceux connus jusqu'à ce jour (1),
La question a été étudiée dans le sein de la Chambre
de commerce ; l'un de ses membres a fait une enquête
(1) Ainsi que l'établit M. le comte de Ruelz dans son récent ouvrage
»ur la Question des houilles, les charbons anglais, qui s'introduisent
par vingt et un de nos ports, sont maîtres des marchés du Havre, de
Honfleur, Trouvilie, Caen, Cherbourg et des lieux de consommation
de l'intérieur alimentés par ces ports. Aucune concurrence n'est pos-
sible sur ces marchés pour les charbons de nos grands bassins fiançais,
même pour ceux apportés par cabotage des déparlements du Nord et
(lu Pas-de-Calais.
Des charbons extraits du sol même de la Basse-Normandie pourraient
seuls aCronter la concurrence redoutable des charbons anglais, surtout
si les piix élevés de ces derniers temps se maintiennent.
]Le tableau ci-après montre les fluctuations de prix des gros charbons
— 232 —
sur les ressources du bassin houiller de Littry , le
seul qui soit actuellement en exploitation en Basse-
Normandie , et sur l'opportunité de la recherche de
nouveaux gisements. A la suite de cette communi-
cation, la Chambre de commerce de Caen a demandé,
dans sa séance du 7 janvier 1873 , que cette grave
question fût soumise à l'examen des ingénieurs des
mines et qu'il fût fait ensuite appel à la sollicitude
du Conseil général du Calvados, soit pour encourager,
soit même pour entreprendre de nouvelles recherches
sur la formation houillère , incomplètement étudiée
jusqu'à ce jour et connue en deux points seulement ,
à Littry (Calvados) et au Plessis (Manche).
de Caidiff pour usines, sur le marché de Caen , du 1"^' mars 1871
jusqu'à ce jour.
ANNÉES.
ANNÉES.
MOIS.
1871
1872
1873
I87i
MOIS.
1871
1872
1873
Janvier. .
»
o!i
A/i
hl
Juillel.. .
::;)
38
44
Février. .
n
34
liS
li5
Août. . .
28.50
à!i
45
Mars. . .
30
35
50
43
Septembre
29
48
40
Avril. . .
29
35
/i9
11
Oclobre. .
30
49
47
Mai.. . .
29
o5
àG
1)
Novembre.
31
44
48
Juin . . .
28.50
3G
àh
a
Décembre.
;î3
43
49
Les prix des autres charbons qui.se vendent sur ce marché se sont
accrus duiis la même proportion, c'esl-ù-dirc enlro 50 et 66 <>/., depuis
dis-huit mois.
— 233 —
Examinant, avec toute l'attention qu'elle comporte,
la demande de la Chambre de commerce de Caen ,
nous avons constaté , dans un rapport en date du
25 mars 1873 , qu'il n'est pas tiré , en effet , tout le
parti utile des richesses houillères que doit renfermer
le sol des départements du Calvados et de la Manche,
que les bassins de Littry et du Plessis , qui font très-
vraisemblablement partie d'une seule et même for-
mation , sont encore insuffisamment connus , qu'il y
aurait un grand intérêt à les mieux exjjlorer , à en
étudier les prolongements et surtout à établir, par
des sondages, leur jonction souterraine ; mais, que
de semblables recherches , l'initiative privée devait
seule les entreprendre , sans compter actuellement
sur des encouragements matériels de la part de l'État
ou du département du Calvados , dont les budgets
ont été lourdement grevés par les événements des
dernières années.
À défaut de subventions pour des recherches inté-
ressant d'aussi près le développement de la prospérité
nationale, les explorateurs peuvent compter au moins
sur les encouragements moraux de l'administration
et dans cette voie, quelque chose serait à faire, ex-
posions-nous dans le même rapport , pour guider les
explorateurs et leur éviter les mécomptes ou les er-
reurs de leurs devanciers: ce serait de grouper, de
coordonner tous les renseignements que peut pos-
séder ou recueillir le Service des Mines sur la forma-
tion houillère de la Basse-Normandie et de donner à
ce travail une publicité suffisante pour faire appel à
l'esprit d'initiative et montrer là où cette initiative
pourrait utilement porter ses investigations et^ ses
capitaux.
— 23/i ~
Adoptant ces vues , le Conseil général du Calvados
a décidé, dans sa séance du 26 août dernier, l'im-
pression de la notice descriptive qui va suivre.
Telles sont les circonstances qui ont donné lieu à
ce travail , publié non-seulement sous les auspices du
Conseil général du Calvados , mais encore avec le
concours de la Chambre de commerce de Caen
dans le sein de laquelle était née la question de
la recherche de nouveaux gisements houillers.
Les matériaux de cette publication , dont nous
avons restreint le cadre en nous bornant aux faits
strictement nécessaires pour établir l'allure et l'im-
portance de la formation houillère de Basse-Nor-
mandie , sont extraits , tant des archives de la mine
de Littry qu'a mises à notre disposition le directeur
de cette exploitation, M. Tarnier, avec une entière
obligeance dont nous devons lui témoigner ici tous
nos remercîments , que des archives et des docu-
ments recueillis par le Service des Mines depuis 1816
jusqu'à ce jour.
Nos prédécesseurs au poste d'ingénieur des Mines .
à Caen , se trouvent être ainsi les collaborateurs de
ce travail , et il ne serait pas équitable , dans cet
Avant-Propos, d'en passer les noms sous silence (1).
(1) Les ingéniours des mines, à Bayeux, puis à Caen, ont été :
Feu M. l'ingénieur Graiidin de 1816 ù 1819
Feu M. Hérault, ingénieur en chef, directeur. . . de 1819 à 1845
M. Ilarlé, actuellement inspecteur général des mines, de 18i5 ù 1853
M. l'ingénieur Duclianoy de 1853 à 1859
M. l'ingénieur Massieu de 1859 à 18CJ
M. l'ingéuicur Duhois de 1861 ù 186i
M. l'ingénieur Vieillard de 1864 à 1874
— 235 —
car chacun d'eux a apporté à cette notice sa part de
matériaux et d'aperçus.
Grande a été, en particulier, hâtons-nous de le re-
connaître , celle de feu M. l'ingénieur en chef Hérault
qui , pendant ses vingt-six années de longs et hono-
rables services , a su jeter une vive lumière sur
toutes les questions rentrant dans son cercle d'études
et ses attributions, soit que, dans d'intéressantes pu-
blications, il esquissât un des premiers la constitution
géologique du département du Calvados, soit qu'il
s'occupât de la mine de Littry, qui paraît avoir été un
de ses sujets de recherche privilégiés , et auprès de
laquelle il avait conquis, en dehors de sa situation
officielle, celle d'un Conseil éclairé et justement
apprécié.
Pour la partie historique et technique relative à
l'exploitation de la mine de Littry, pendant le siècle
dernier, nous avons puisé de nombreux documents
dans un intéressant Mémoire présenté au Conseil
des mines par M. le vicomte Héricart de Thury,
ingénieur des mines, et accueilli avec de grands
éloges dans la réunion tenue par ce Conseil , le 27
mai 1800.
Cette notice est divisée en quatre chapitres qui
concernent les points distincts que nous nous sommes
proposé d'étudier successivement dans ce travail.
Le premier chapitre est consacré à une description
géologique tracée à grands traits de cette région du
Bessin et du Cotentin, figurée sur la première des
cartes jointes à la notice, qui s'étend entre Bayeux,
Valognes et St-Lo, et comprend dans son entier cette
sorte de baie profonde à laquelle les géologues ont
donné le nom de golfe du Cotentin.
— 236 -
Le deuxième chapitre contient une étude histo-
rique , géologique et technique de la mine du Plessis.
Une étude semblable , portant sur la mine de Littry,
fait l'objet du troisième chapitre.
Enfin , le quatrième est consacré aux conclusions
qui découlent des faits établis dans les trois chapitres
précédents, au sujet du prolongement du terrain
houiller au-delà des points sur lesquels sa présence
est manifeste et de la jonction souterraine des bassins
de Littry et du Plessis.
C'est dans ce dernier chapitre que se trouvent
indiquées les régions sur lesquelles de nouvelles re-
cherches pourraient être entreprises avec de sérieuses
chances de réussite. Une étude économique montre ,
en outre , les débouchés que trouveraient les produits
d'exploitations futures, les voies de communication
que ces produits i)ourraient suivre pour se rendre
sur les principaux marchés, l'importance qu'a prise
depuis quarante ans la consommation houillère, et
en particulier celle des charbons anglais , dans les
deux départements du Calvados et de la Manche.
Nous reléguons enfin en annexes un certain nombre
de coupes de puits et de sondages qu'il importe de
faire connaître et qui n'auraient pu être introduites
dans le corps des chapitres I , II et III , sans que ce
fût aux dépens de la clarté et de la concision des
descriptions que renferment ces chapitres.
CHAPITRE I.
DESCRIPTION GÉOLOGIQUE DU GOLFE DU COTENTIN.
La région dont nous nous proposons de faire con-
naître, dans ce chapitre, la constitution géologique
s'étend au nord jusqu'à Valognes, au sud jusqu'à
St-Lo , se termine à l'est aux portes de Bayeux et se
trouve limitée au nord-est par la mer de la Manche ;
elle comprend une partie des petits pays désignés
autrefois sous les noms de Bessin et de Cotentin (1)
et est entièrement figurée sur la première des cartes
jointes à cette notice.
C'est la seule partie de la Basse-Normandie dans
laquelle le terrain houiller ait été jusqu'à ce jour
signalé et exploré ; elle comprend dans leur entier
les concessions de Littry et du Plessis ; aussi , est-ce
celle à laquelle nous bornerons notre étude géologique
et descriptive , tout en ne disconvenant pas que , par
la suite, il sera peut-être possible de retrouver sur
(1) Le Bessin était un petit pays (iiii s'étendait entre Bayeux, Isigny
et St-Lo, et était limité au sud par le Bocage normand.
I.e Cotentin comprenait toute la région nord du département de la
Manche jusqu'à Avranches au sud et St-Lo à l'est ; sa capitale était
Coutances.
Les dénominations de Bessin et de Cotentin sont encore usitées au-
jourd'hui ; mais elles s'appliquent plus particulièrement à des régions
agricoles distinctes, celle s'élcndaiit entre Bayeux et la Vire pour le
Bessin et celle comprise entre Valognes et la môme rivière pour'le
Cotentin.
— 238 -
d'autres points de la Basse-Normandie le prolonge-
ment de la formation houillère limitée jusqu'à présent
au golfe du Cotentin.
L'expression de golfe du Cotentin , qui figure dans
le titre de ce chapitre et qui revient ici, a tout d'abord
besoin d'être expliquée et justifiée ; elle va l'être dans
un instant, dès qu'aura été esquissée en quelques
lignes la constitution géologique de la région qui
nous occupe tout particulièrement.
Les terrains éruptifs et de transition , qui consti-
tuent en Bretagne un puissant massif, se prolongent
au nord jusque dans les départements de la Manche
et du Calvados. Dans la Manche , ces terrains occu-
pent plus des neuf dixièmes de la surface du dépar-
tement ; ils couvrent encore un tiers du Calvados et
forment la région du Bocage qui s'étend entre Balle-
roy, Vire et Falaise et se prolonge presque jusqu'au
chef-lieu du département. Si l'on trace sur une carte
la limite de ces terrains , tous antérieurs à la forma-
tion houillère et aux terrains secondaires et ter-
tiaires ( ce qui a été fait sur la carte jointe à ce tra-
vail à l'aide des nombreux documents que nous avons
recueillis pour la confection d'une carte géologique
du département de la Manche, en cours d'exécution),
on est frappé de voir cette limite constituer une sorte
de baie échancrée , de golfe profond s'étendant entre
Valognes , Périers et Bayeux. C'est à cette baie suc-
cessivement visitée par la mer, comme nous aurons
occasion de le faire voir, pendant les dilTérentes pé-
riodes qui se sont suivies après le dépôt des terrains
de transition que les géologues ont donné le nom de
golfe de Cotentin, dénomination purement géolo-
gique , mais qui pourrait encore être prise dans son
— 239 —
acception ordinaire si, par des travaux d'art faits
dans le courant du siècle dernier, près des embou-
chures de la Taute et de la Douve, on n'avait pas
empêché les eaux de la Manche de venir à chaque
haute mer submerger les marais qui entourent
Carentan.
Les terrains éruptifs et de transition qui enceignent
le golfe du Cotentin sont des plus variés. Tandis
qu'entre Périers , Montreuil , St-Sauveur-Lendelin et
Montsurvent , s'étend un massif déchiqueté , de forme
très-irrégulière , constitué par des syénites , sorte de
granités dans lesquels l'amphibole se substitue au
mica , on ne trouve ensuite , entre Marigny, St-Lo et
Balleroy, que les assises les plus inférieures des ter-
rains de transition , des schistes , phyllades et grau-
wackes présentant des strates fortement redressées ,
généralement orientées est 10° à 15° nord et donnant
au sol un relief accidenté , le relief caractérisé par
nombre de petits coteaux et de vallées irrégulières
que l'on voit dans le Bocage. Ces schistes , auxquels
les gens du pays donnent le nom particulier de pierre
locaine, se prolongent jusqu'à Littry et c'est sur eux
que repose le terrain houiller en cet endroit ; ils sont
parfois fissiles et ardoisiers et ont pu être exploités
comme ardoises en différents points, notamment à
Caumont-l'Éventé (Calvados). Parfois aussi, ils pré-
sentent des intercalations de calcaire marbre que
l'on a mis à profit pour la fabrication de la chaux sur
les bords de la Vire , à Cavigny et à la Meauffe.
Aucun reste organique n'a jamais été trouvé jusqu'ici
dans ces schistes et grauwackes formant le terrain
carabrien des savants auteurs de la carte géologique
de France.
— 2ZiO —
A l'ouest de Périers , sur le revers occidental du
massif syénitique , on retrouve les mêmes schistes
inférieurs ; mais , en allant ensuite au nord , vers la
Haye-du-Puits, St-Sauveur et Valognes, on quitte les
schistes camhriens pour rencontrer des couches plus
récentes de grès et de schistes , surtout de grès, ap-
partenant à la partie moyenne du terrain silurien et
dessinant à la surface de la presqu'île de la Manche
des lignes de relief plus étendues , plus régulières
et plus élevées que celles que l'on trouve dans la
région des schistes inférieurs.
Des grès fort durs passant aux quartzites consti-
tuent la haute chaîne de Montcastre qui , appa-
raissant près de La Ilaye-du-Puits , vient mourir
à l'angle N. 0. de la concession du Plessis ; on re-
trouve de semblables grès à St-Sauveur-le-Vicomte
et dans ses environs ; ils forment notamment , au
nord de Valognes , entre Brix et Montaigu-la-Bri-
sette , de hautes rides de terrain orientées N. E. et
quelques pitons isolés ; ils constituent enfin la cliaîne
distincte qui , de St-Cyr , passe près de Montebourg
et vient s'éteindre à Quinéville sous les dunes du
rivage. Ces grès sont peu fossilifères, mais on trouve,
dans des schistes bruns qui leur sont associés , la
faune caractérisée par ses trilobites des ardoises
d'Angers , de la partie moyenne du terrain silurien.
La partie supérieure de ce môme terrain, repré-
sentée seulement par des schistes noirs cliarbonneux
à graptolites et à cardioles , renfermant des boules et
des nodules de calcaire généralement riches en or-
thocères, a laissé également de ses traces dans le
Cotentin. ~ On en voit ù Lestre, sur le flanc nord de
la chaîne de grès de Montebourg , h Bricquebec , à
— 2^1 —
St-Sauveur-le- Vicomte et ce même niveau a été
retrouvé aux portes de Caen , à FeugueroUes.
Le terrain dévonien est venu ensuite déposer ses
schistes , ses grès et ses calcaires dans les basses val-
lées s'étendant entre les hautes chahies siluriennes ;
il apparaît sur les bords du golle du Cotentin, au
nord et à l'ouest de Valognes , entre Tamerville ,
Négreville et Néhou, et a donné à cette dernière
localité, fréquemment visitée parles géologues, une
réputation justifiée ; au sud de St-Sauveur, on le re-
trouve encore , entre Varanguebecq , La Ilaye-du-
Puits , Prétot et Ste-Suzanne, et, dans ces deux der-
nières localités très-voisines de la mine du Plessis , il
renferme des lambeaux de calcaire dont il est tiré
parti et pour la cuisson descxuels les charbons de
cette concession trouveraient un emploi tout naturel
et des plus avantageux.
Avec les assises dévoniennes prennent fin les ter-
rains de transition ; nous croyons cependant utile de
signaler encore ici l'apparition du calcaire carboni-
fère dans une région du département de la Manche ,
non figurée sur la carte , située fort loin du golfe du
Cotentin , au sud de Coutances , entre Hyenville ,
Montmartin-sur-Mer et Regnevill'e.
Le calcaire carbonifère , avec sa faune caractéris-
tique , apparaît là , formant un lambeau de peu d'é-
tendue, et n'est surmonté par aucune des couches
de la formation houillère proprement dite. L'éloigne-
ment de ce lambeau de la partie des départements de
la Manche et du Calvados où le terrain houiller a été
mis en évidence montre que, dans la région du
Cotentin, comme sur bien d'autres points, il y a indé-
pendance complète entre le terrain carbonifère et la
— 242 —
formation houillère et que, dans l'intervalle entre
le dépôt de l'un et de l'autre , il a dû se produire
un déplacement des mers dans le sein ou sur le
rivage desquelles prenaient naissance ces dépôts
successifs.
En vue d'éviter toute confusion, nous avons fait
figurer, sur la carte jointe à cette notice, tous les
terrains antérieurs à la formation houillère par une
teinte unique , la couleur brune , quelque variés que
soient d'ailleurs l'âge et l'origine de ces terrains.
Notre but a été d'affecter cette teinte unique à une
région où ce serait un non-sens géologique d'aller
rechercher la houille , puisque cette région ne ren-
ferme que des formations antérieures au terrain
liouiller.
De nombreux explorateurs sont venus cependant
épuiser en pure perte , dans cette zone des terrains
de transition , leurs efforts et leurs capitaux , entre-
prenant des travaux parfois importants sur de simples
indices de schistes charbonneux faisant partie des
schistes cambriens ou plus généralement du niveau
des schistes à ampélites que nous avons signalés plus
haut. Duhamel rapporte que, en 1778, un puits de 150
pieds fut foncé , à St-Sauveur-le-Vicomte , sur cet
étage ampélitique, dans la vallée de la Douve et
ne rencontra que les galets du fond de la vallée ; tout
récemment encore , en 1867 , des recherches éphé-
mères de houille furent entreprises sur ces mêmes
schistes de St-Sauveur.
D'autres recherches ont été faites, en 1791, à
Bricquebec , sur les propriétés de la famille de Mont-
morency, à Lestre et à Mobecq, sur ce môme niveau
de schistes charbonneux ; il a été également exploré
— 243 —
en vain, à la fin du siècle dernier et depuis, à
Feuguerolles et à Evrecy, près de Caen (1).
A Montreuil , Bérigny , Sémilly , Saussaye et Our-
ville, on a fait aussi des recherches infructueuses de
houille, non sur les schistes à ampélites, mais sur
les schistes inférieurs du terrain cambrien.
Nous avons tenu à donner cette énumération encore
incomplète des points des départements de la Manche
et du Calvados sur lesquels on a recherché bien inu-
tilement la houille pour montrer qu'avec les connais-
sances géologiques que l'on possède aujourd'hui,
l'insuccès de ces tentatives s'explique tout naturelle-
ment.
Espérons que ces exemples ne seront pas perdus
et que, dans l'avenir, les explorateurs sauront profiter
des données de la science pour laisser de côté cette
(1) Par arrêt du Conseil en date du U avril 1786, le sieur Charles
Pierre, entrepreneur des étapes à Caen, avait été autorisé à exploiter
pendant vingt ans une soi-disant mine de charbon existant dans les
paroisses de May et de Feuguerolles. Une société se forma et l'on
entreprit des recherches à Feuguerolles, sur des schistes noirâtres
orientés N. O.-S. E., plongeant de 30° au N. E. et associés à des cal-
caires également noirâtres avec orthocères et graptolites.
Deux puils , dont l'un de 65 mètres de profondeur , furent foncés à
350 mètres de la rivière d'Orne et à ûO mètres l'un de l'autre; 130
mètres de galeries furent ouverts au fond de ces puils , tant à l'est
qu'à l'ouest, et, dans ces travaux, fut engloutie, de 1786 à 1790,
une somme de 150,000 livres.
En 1836, une société Lebreton- Vallée et C voulut reprendre ces
recherclies ; elle se borna à épuiser les eaux des vieux travaux et pré-
senta une demande en concession qui ne fut pas accueillie. Dans la
même région, on fit également des recherches de houille, en 1822, à
Evrecy, sur des argiles bitumineuses associées aux calcaires de transi-
tion qui se montrent dans cette commune.
16
— 244 —
région des terrains de transition où , malgré quelques
indices charbonneux principalement fournis par la
zone des schistes ampélitiques , toute recherche de
houille ne saurait amener que des mécomptes.
C'est dans l'intérieur même du golfe du Cotentin ,
dans le sein de ses profondeurs yariables en raison
de la nature des sédiments de transition qui le con-
stituent , que les explorateurs , avec cette ténacité
qui parfois les caractérise et vient doubler leurs
chances de réussite , pourront utilement porter leurs
efforts ; car , dans l'intérieur de ce golfe, sont venues
successivement se déposer, comme nous Talions voir,
une grande partie des formations géologiques posté-
rieures aux terrains de transition.
Dans rénumération rapide de ces formations , le
terrain houiller a la première et semblerait devoir
prendre la principale place ; il n'en sera rien ce-
pendant. Cette formation est presque partout recou-
verte par des couches plus récentes et elle n'apparaît
au jour , au Plessis , à Littry et à Moon , sur des
étendues extrêmement restreintes , que par le fait
d'éruptions porphyriques qui en ont violemment re-
dressé les assises et ont permis de reconnaître , il y
a déjà plus d'un siècle, l'existence du terrain houiller
dans la Basse-Normandie.
Nous ne pourrions entreprendre dans ce chapitre ,
sans entrer dans de fort longs développements , la
description du terrain houiller ; elle trouvera natu-
rellement sa place dans les chapitres II et III ,
consacrés à chacune des mines du Plessis et de
Littry ainsi que dans le chapitre IV dans lequel
nous traiterons de la continuité du terrain houiller
dans l'intérieur du golfe de Cotentin.
- 245 —
Au-dessus des couches de schistes , de grès et
de combustibles de ce terrain , est venue se déposer
une formation tellement puissante de grès rouges
et blanchâtres, de schistes argileux, généralement
rouges , de poudingaes , de calcaires gris , roses et
blancs, un peu fétides et souvent magnésiens, qu'un
sondage ouvert sur cette formation , à Engleville ,
près de Bricqueville, dans la région nord de la con-
cession de Littry (voir la coupe de ce sondage, an-
nexe n° 1*7), a atteint une profondeur de 263 mètres
sans sortir de ce terrain.
Jusqu'à ce jour, on a fait de cet ensemble une
formation unique , désignée par M. de Caumont sous
le nom de Red marie dans les cartes géologiques des
départements du Calvados et de la Manche, qu'il
a publiées de 1825 à 1828, et portant la teinte du
trias sans subdivision aucune sur la grande carte
géologique de France.
Nous représentons également cette formation, per-
mienne à la base , triasique dans la partie supérieure
et en y annexant les petits lambeaux mis à nu de
terrain houiller, par la teinte unique ( le blanc, absence
de couleur ) dans la carte du golfe du Cotentin ; mais
nous devons nous appesantir ici , en raison de leur
connexion intime avec le terrain houiller , sur les
subdivisions qu'il paraît plausible d'établir dans cet
ensemble de couches, malgré d'assez grandes diffi-
cultés résultant de l'absence de discordances mani-
festes de stratification et des passages graduels
que présentent ces couches lune avec l'autre et
même avec les assises supérieures de la formation
houillère.
MM. Hérault et de Caumont ont déjà fait connaître,
— 246 —
dans les mémoires qu'ils ont publiés en 1824 et 1825
sur les terrains du Calvados , comment pourrait être
subdivisé le puissant étage du red-marle en en rappor-
tant la partie inférieure au grès rouge [rothe todte
liegende des Allemands ) , Depuis cette époque , de
nombreuses ouvertures de puits et de sondages
sur la concession de Littry ont permis de mieux
étudier en profondeur cette importante formation
dans laquelle peuvent être établies, en partant du
haut , les cinq divisions suivantes :
1° Des assises importantes d'argiles et de sables
jaunes et rouges plus ou moins argileux , de galets
parfois agglomérés de façon à former des grès et
des poudingues, de grès blanchâtres et de marnes
rouges ;
2^" Un conglomérat calcaire et parfois magné-
sien ;
3° Des alternances de grès argileux rouges et de
marnes de môme couleur ;
4° Des calcaires magnésiens, compacts et fétides,
alternant avec, des schistes gris et rouges et quelques
bancs gréseux;
5° Des grès rouges amaranthe micacés , associés à
des schistes argileux de même couleur et à des pou-
dingues formés de galets siluriens, répandus dans
une gangue de grès rouge.
Les sables , graviers et argiles de la partie supé-
rieure forment des masses parfois puissantes , sans
stratification , n'-pandues avec plus ou moins d'épais-
seur sur toutes les autres couches du red-marlo et
ayant même débordé de façon à recouvrir en certains
points les terrains de transition. Ils ont tous les
caractères d'un d('pôl, de transport violent, ce qui
— 247 —
leur a fait donner avec beaucoup de justesse par
M. Harlé le nom d'alluvions triasiques (1).
Ces alluvions ont pris surtout de l'importance au
pied des récits que présentaient les rivages à la fin
de la période triasique. C'est ainsi que, sur le flanc
sud de la chaîne de grès de Montebourg, se trouvent
de puissants dépôts , qu'a mis à profit la Compagnie
des chemins de fer de l'Ouest, en y ouvrant plu-
sieurs ballastières ; c'est ainsi également qu'au pied
du coteau de Montmirail , constitué par le porphyre
( voir la pi. IV ) , se sont formées des accumulations
puissantes de sables et de graviers qui ont entravé
bien des recherches dans la concession de Littry,
en raison de la nature ébouleuse et surtout aquifère
de ces couches.
Au-dessous de ces alluvions se voient des marnes
rouges, associées à des grès blanchâtres, à grains
plus ou moins fins , et qui , à Éroudeville , près de
Montebourg, renferment des empreintes de végétaux
et se présentent en strates horizontales.
Le second niveau du red-marle est constitué par
un conglomérat calcaire, qui ne devient franchement
magnésien que par le fait de l'addition de rognons
dolomitiques que l'on voit parfois dans la pâte. Ce
conglomérat renferme très-généralement des galets
roulés de grès silurien et de calcaire marbre, soudés
par un ciment calcaire , traversé lui-même de veines
de spath ; il prend accidentellement la structure po-
reuse et crevassée et contient alors des noyaux
argileux , rougeâtres et verdâtres ; exceptionnelle-
(1) Aperçu de la constitution géologique du département du Cal-
vados, par M. Harlé, ingénieur en chef des mines, 1853.
— 248 —
ment enfin , il devient tout à fait compact et
homogène.
Ce conglomérat forme des bancs qui atteignent,
à Montmartin-en-Graignes , jusqu'à 12 mètres de
puissance ; ses assises n'ont pas une grande régu-
larité ; elles diminuent fréquemment d'épaisseur ; les
bancs se divisent ou se rejoignent et viennent même
à disparaître entièrement.
Le conglomérat calcaire se voit à Carentan , à
Montmartin, à St-Pellerin, entre Isigny et Neuilly
sur les bords de la Vire , à Lison , Castilly , Mestry ,
ainsi qu'entre Bricqueville et Trévières ; il apparaît
aussi dans la partie centrale du golfe du Cotentin
et cache les assises inférieures du red-marle dont
nous avons encore à parler. Les puits de Fumichon
et les sondages de Mestry et d'Engleville , ouverts
sur la concession de Littry , ont rencontré dans leur
partie supérieure des poudingues à ciment calcaire
et quelques bancs rares de calcaire compact qui
appartiennent au niveau du conglomérat magnésien.
Au-dessous de ce conglomérat se trouvent les
couches de grès rouges , passant aux poudingues , et
de schistes argileux de même couleur, souvent tachetés
de vert, du 3« niveau. Cette assise a une quarantaine
de mètres de puissance dans les puits et sondages
dont il vient d'être question.
Les calcaires magnésiens compactes, fétides, blancs
ou gris et parfois roses , alternant avec des schistes
et des grès bruns, rouges ou verdàtrcs , qui forment
la 4° subdivision du red-marle, constituent un des
niveaux les mieux déhnis et les plus nets que l'on
rencontre dans cette formation.
Ces calcaires ayant tantôt la texture d'un marbre ,
— 249 —
tantôt celle d'un calcaire plus ou moins marneux,
affleurent principalement dans la vallée de Lesque , à
St-Martin-de-Blagny , à La Folie et Tournières ; on
les retrouve également à Lison , à Cartigny et à
Airel ; mais ils sont cachés par les couches supé-
rieures du red- marie dans presque toute la région
du golfe du Cotentin appartenant au département de
la Manche.
On les a rencontrés dans le puits Fumichon n" 1 ,
par les couches 10 à 29 (voir la coupe-annexe n° 16),
sur 41 mètres de hauteur ; dans le puits Fumichon
n" 2, ils ont (voir la coupe-annexe n° 18) 43 mètres
d'épaisseur entre les couches 31 et 53 ; dans le sondage
d'Engleville (voir la coupe-annexe n° 17) les mêmes
calcaires ont été rencontrés par les couches 68 à 87
sur 32 mètres de puissance ; enfin , entre la gare et
l'église de Lison , on rencontre les mêmes alternances
de calcaires et de schistes sur une trentaine de
mètres de hauteur.
L'horizon de ces calcaires a toujours été signalé
comme dépourvu de fossiles ; le fait est que ceux-ci
s'y présentent avec une extrême rareté ; cependant,
lors du creusement de la fosse Fumichon n° 2 , on a
trouvé , en 1857, dans des schistes noirs associés aux
calcaires de la couche 32, des poissons hétérocerques,
à écailles pyritisées , presque carrées sur le corps ,
losangiformes sur la queue, paraissant appartenir aux
genres pajœniscus ou amblypterus. La présence de
ces débris de la faune permienne est un fait impor-
tant , car elle permet de distraire du red-marle pro-
prement dit ces calcaires avec schistes à poissons et
les grès et poudingues que nous allons voir ensuite,
pour rapporter ces assises à la formation permienne,
— 250 —
et assez vraisemblablement, les calcaires au Zeclistein
ou au calcaire magnésifère des Anglais et les couches
inférieures au grès rouge.
Ces calcaires à poissons fournissent un horizon
assez net pour permettre de calculer la pente de
leurs couches. Ils se présentent , à Engleville , à 71
mètres de plus de profondeur que dans le i)uits
Fumichon n° 2 ; si on défalque une vingtaine de
mètres pour la difTérence de niveau de ces deux
points , on trouve , sur un intervalle de près de 2,000
mètres , une pente de 0"*, 025 par mètre ; on arrive au
même résultat en faisant le calcul d'après les affleu-
rements constatés au sud de St-Martin de Blagny.
Les couches houillères présentant, dans le bassin de
Fumichon, une pente assez régulière de Oi^jlO par
mètre vers le nord, il en résulte une discordance de
stratification évidente , bien que faible , entre les cal-
caires avec schistes à poissons et les assises du
terrain houiller.
Notre cinquième niveau, qui représenterait le grès
rouge , est formé d'assises puissantes de grès géné-
ralement rouges, micacés, alternant avec des schistes
de même couleur , renfermant quelques bancs de
calcaires et passant à des poudingues par l'addition
de nombreux galets de grès silurien. Le sondage
d'Engleville a traversé ces couches sur 97 mètres ;
il est vrai que ce forage n'a pas atteint le terrain
houiller tandis que, dans les deux puits de Fumichon,
les couches du grès rouge n'ont présenté qu'une épais-
seur variant entre 83 et 85 mètres. Si , par de nou-
veaux forages, on parvenait dans l'avenir à établir
la puissance maximum des grès rouges dans le
Cotentin , il serait possible de savoir à point nommé,
— 251 —
en prenant pour repère le niveau si régulier des cal-
caires à poissons , à quelle profondeur on pourrait
rencontrer, dans un puits ou un sondage, les pre-
mières assises du terrain liouiller.
La question n'est pas encore résolue ; mais on
comprendra l'importance que nous avons attachée ,
au prix de développements un peu longs , à montrer
quelles divisions peuvent être établies dans un en-
semble de couches rapportées jusqu'ici au red-marle
ou au trias.
Les calcaires avec schistes à poissons et les grès
rouges inférieurs mis de côté pour être rangés dans
le terrain permien , peut-on trouver dans les couches
supérieures les équivalents du grès des Vosges et de
chacun des trois niveaux triasiques. Nous ne sau-
rions le dire et nous pensons qu'on doit conserver à
l'ensemble de ces couches la dénomination de trias
en envisageant, avec M. Dufrénoy (1,) que le conglo-
mérat magnésien du Cotentin représenterait , soit le
muschelkalk , soit la dolomie des marnes irisées, et
que les couches inférieures et supérieures à ce con-
glomérat formeraient les deux autres termes de la
série triasique.
Postérieurement au dépôt du grès rouge et du trias,
le golfe du Cotentin a été visité par la mer pendant
les périodes infra-liasique et liasique. Les calcaires
de l'infra-lias forment un lambeau isolé qui s'étend
entre Yvetot , Valognes et Huberville ; ils constituent
en outre , à la base du lias , une lisière plus ou moins
continue passant par Ozeville , le Ham , Orglandes ,
Picauville , Gretteville et Beaupte ; enfin , on les re-
(1) Explication de la carte géologique de France, volume II, p. 126,
— 252 -
trouve sur une étendue très-restreinte , entre Osman-
ville et Isigny.
Le lias a déposé ses sédiments sur tout le plateau
qui s'étend entre Montebourg , Ste-Mère-Église et
St-Côme ; il se retrouve à Brévends et se prolonge
dans le Calvados en formant jusqu'à Bayeux et au-
delà une bande de 7 à 8 kilomètres de largeur, recou-
verte , près de la mer , par les couches de l'oolithe
inférieure , qu'on ne retrouve pas dans la Manche ,
tandis qu'elles prennent dans le Calvados un si grand
développement.
Le golfe du Cotentin resta entièrement émergé
pendant la fin de la période jurassique ; mais ensuite,
à l'origine de la période crétacée, paraît s'être pro-
duite, dans la baie des Veys, une large faille dont
M. Eugène Eudes-Deslongchamps a démontré l'exis-
tence dans une intéressante étude sur les étages
jurassiques inférieurs de la Normandie.
Cette faille qui a déterminé, dans les couches
voisines de nombreuses brisures , eut cet autre effet
de rouvrir le golfe du Cotentin aux mers crétacées et
tertiaires , qui y ont laissé de fort nombreuses et de
fort intéressantes traces de leur séjour dans la région
basse, s'étendant entre les vallées de la Douve et
du Merderet,
Postérieurement aux dépôts tertiaires , le diluvium
a recouvert de ses sables, de ses argiles et de ses
graviers presque toutes les formations antérieures ,
en prenant surtout du développement sur le plateau
qui s'étend entre Périers et Carentan.
Enfin , dans les temps les plus récents , se sont
formés , et se forment encore de nos jours , dans les
marais des vallées de la Taute, de la Douve et le
— 253 —
marais de Gorges, de puissants ddpôts tourbeux dont
on pourrait, en même temps que de la formation
liouillère de Basse-Normandie, tirer un meilleur parti
qu'on ne Fa fait jusqu'ici.
L'existence de ces marais devra apporter quelques
difficultés et quelques entraves aux opérations que
l'on tentera dans l'avenir pour rechercher et ex-
ploiter la houille. On les évitera quand la chose sera
possible; cependant, il n'y a guère moyen de songer
à exploiter par la suite la mine du Plessis sans ouvrir
un puits sur le sol même du marais de Gorges. L'art
des mines est , au reste , assez avancé aujourd'hui
pour que de semblables difficultés n'arrêtent pas une
entreprise qui aurait d'ailleurs la certitude de ren-
contrer sous le sol des marais des couches de charbon
de quelque importance.
En terminant cette description, mentionnons en-
core que tous les terrains postérieurs au trias , y
compris le diluvium et la tourbe , ont été indiqués
par une teinte unique (le bleu clair) sur la carte du
golfe du Gotentin.
Cette carte divise donc la région qui nous occupe
en trois zones bien distinctes :
1° Celle des terrains de transition , sur lesquels il
n'y a pas lieu d'aller rechercher la houille ;
2° Celle sur laquelle toute recherche de houille
n'aura à traverser , avec plus ou moins de chances
de réussite d'ailleurs, que les assises triasiques et
permiennes pour rencontrer le terrain hoailler ; -
3° Enfin , la zone sur laquelle , avant même d'at-
— 254 —
teindre le trias et sans avoir , au reste , l'assurance
de le rencontrer toujours , il faudra traverser des
assises plus oa moins puissantes de terrains juras-
sique , crétacé , tertiaire , ou les alluvions anciennes
et modernes.
CHAPITRE II.
MINE DU PLESSIS.
HISTORIQUE.
C'est en 1%*1, d'après les indications renfermées
dans le tome II du Journal des Mines sur la décou-
verte du gisement du Plessis , que furent entrepris ,
par Mathieu de Flandre, les premiers travaux d'ex-
ploration de cette mine. Ces travaux eurent peu
d'importance et de durée et, après avoir opéré la
reconnaissance de quelques affleurements de houille ,
leur auteur abandonna , paraît-il , le Plessis pour
porter ses recherches à Littry.
Plus tard, en 1778, un sieur Tubœuf , ayant obtenu
la permission d'exploiter la mine du Plessis , forma
une compagnie et se fit donner, le 30 août 1781 , la
concession de toutes les mines de ce qu'on nommait
alors le diocèse de Coutances. Des travaux d'ex-
ploitation furent entrepris au Plessis ; une veine de
terre noire bitumineuse et quelques minces filets de
houille furent suivis à l'aide de plusieurs tranchées
et d'un puits profond de 73 pieds ; on s'attacha mal à
propos , dit Duhamel dans le Journal des Mines ,
à poursuivre ces petites veines, qui donnaient à peine
le combustible nécessaire pour la réparation des oti-
tils, au lieu d'atteindre, à l'aide de puits et de
— - *2ô6 —
galeries , un niveau plus profond et des veines plus
puissantes et, faute de n'avoir pas employé alors
les moyens convenailes de tirer parti de cette mine ,
on fut forcé de l'abandonner, très-peu de temps après,
en 1782,
Mais une compagnie , qui avait déjà fait près de
Caen ( à Feuguerolles , selon toute apparence ) des
recherches infructueuses de houille , vint porter ses
travaux au Plessis en 1*93 et obtint , pai' arrêté du
Comité du Salut Public du 28 germinal an II (11 avril
1"94) , une concession d"une dui'ée de quarante-cinq
ans et portant sui* un périmètre de six lieues carrées.
Cette compagnie, représentée par les sieui^s Bréban,
Quétil de La Poterie et Busnel, entreprit des travaux
considérables ; six puits ( fosse Michel de Lanne ,
fosse intermédiaii'e , fosse de recherches , fosse St-
Thomas , fosse Ste-Anne et fosse Ste-Barbe ) furent
successivement ouverts et , de 1194 à 1811 , il fut
extrait de la mine du Plessis 185,000 hectolitres de
houiUe, vendus au prix de 1 fr. 85 c. environ poui'
la forge et la chaufournerie.
Les travaux gagnant en profondeur , les difficultés
que présentait l'épuisement des eaux , qu'on ne
faisait encore qu'à bras d'hommes , devinrent bientôt
insurmontables. Il eût fallu , dès cette époque ,
chercher à opérer cet épuisement à l'aide de moteurs
à vapeur , et , faute de s'y être décidés , les conces-
sionnaires se virent obligés d'abandonner, en 1811 ,
les travaux d'exploitation de cette mine et de re-
noncer, le 26 novembre 1819. à la concession qui
leur avait été accordée en l'9-i.
Cette renonciation ayant été acceptée par une or-
donnance royale du 10 juillet 1823 , la concession de
— 25- -
la mine da Plessis fut à nouveau accordée, par une
autre ordonnance du 13 mars 18*28, au lieutenant-
général comte de Montmarie, mais avec un périmètre
plus restreint qu'en 1-94 et ne présentant qu'une
étendue superficielle de 4761 hectares ^voir la feuille I
des cartes jointes à ce travail sur laquelle est figuré
le périmètre actuel de la concession du Plessis),
Les travaux d'exploitation de cette mine , un mo-
ment remis en activité en 1829 et en 1830 ( puits de
l'Espérance, sondages divers), non par le nouveau
concessionnaire mais par des personnes auxquelles
M. de Montmarie s'était hâté de céder la propriété
de la mine du Plessis furent suspendus ensuite jus-
qu'en 1836 par le fait d'un procès intervenu entre le
vendeur et les acheteurs de la mine et de la faillite
de ces derniers. Remise entre les mains du conces-
sionnaire de 1828, la mine du Plessis devint en 1835
la propriété de la société en commandite Fantet et
C'« qui , de 1836 à 1843, y fit opérer des travaux con-
sidérables ( puits de la rue de Beaucoudray , fonçage
du puits St-Louis et du puits Fantet, approfondisse-
ment du puits Ste-Barbe , sondages divers, canal du
Plessis à Beaupte , constructions multiples ) et donna
à l'extraction toute l'activité compatible avec les dé-
bouchés encore restreints que rencontraient alors les
produits de la mine du Plessis. 300,000 quintaux
métriques environ de charbon furent extraits pen-
dant cette période et vendus de 1 fr. 60 à 1 fr. 80
les 100 kilogrammes. Les ressources que procurèrent
ces ventes furent absorbées , ainsi que le capital so-
cial , par les dépenses exagérées et tout au moins
intempestives que fit sur la mine le gérant de -la
société Fantet , de telle sorte qu'en 1843 , cette
— 258 —
société , à bout de ressources , dut opérer sa liqui-
dation qui fit passer la propriété de la mine du
Plessis entre les mains du comte de Castellane dans
le courant de 1845.
Ce changement de mains donna momentanément
un regain d'activité aux travaux de la mine ; les puits
de Béthune , de Recherches et Castellane furent suc-
cessivement foncés , attaquant une région inexplorée
jusqu'alors de la concession , quand survinrent les
événements de 1848 , à la suite desquels les travaux
de la mine furent à nouveau suspendus. Ils ne furent
repris qu'en 1851 , époque à laquelle fut décidée
l'exécution dans le marais du Plessis d'un grand
sondage dont nous rendrons compte dans les pages
qui vont suivre.
Ce sondage , terminé en 1854 sans avoir donné des
résultats d'une netteté suffisante, les travaux de la
concession du Plessis furent encore suspendus pour
n'être repris qu'en 1858 , sous la direction de M. Bro-
chot , sous laquelle fut explorée , pendant deux ans ,
une nouvelle région de la mine , par les puits Denis ,
de la Sonde , Félix et quelques sondages.
Cette reprise des travaux toucha à sa fin en 1859
et, depuis lors , la concession du Plessis n'a plus été
l'objet d'aucuns travaux sérieux et suivis. La mort
du comte de Castellane , survenue en 1861 , fit , il
est vrai , passer entre les mains de mineurs la pro-
priété de cette concession et •suspendre, en consé-
quence , la remise en exi)loitation de la mine ; les
héritiers de M. de Castellane cherchèrent alors à se
défaire de cette propriété, et ils l'auraient assurément
déjà vendue, s'ils n'avaient pas demandé de la con-
cession du Plessis un prix d'achat assez élevé et
— 259 —
[ilutôt sur los dépenses ({ui, ;\ tort ou ù raison, a-vaiont
pu ôtre faites ant('Tieurement sur cette concession
que sur les avantages immédiats que pouvait procurer
son exploitation.
Ce rapide historique montre combien , depuis la
fln du siècle dernier , de laquelle date le comnicnce-
nient d'exploitation sérieuse de la mine du i'iessis,
la propriété de cette concession a changé fréquem-
inent de mains ; il en devait ôtre et il en a été dt;
même de la direction et de la conduite des travaux,
et c'est lu qu'il faut cliercher , beaucoup plus ([ue
dans la pauvreté du gisement ou les dillicultés
matérielles de rexj)loitation , la véritable cause des
insuccès continus dont la mine du Plessis a été le
lliéàtre.
Tel nouveau ])ropriétaire de cette min(;, (pii plus
est , tel nouveau directeur a tenu , drs les premiers
mois (le son achat ou de sa gestion , à (l(;man-
(l(ir à ce gisement des pi'oduits immédiats , aux
l'isques de compromettre l'avenir, et c'est ainsi ([ue,
presque i)artout où se montraient des allleure-
iiKMits de houille , les entéturcîs de couches ont été
fouillées près de la surface, de façon à rendre par
la suite fort onéreuse, sinon impossible, l'exploitation
en i)rofondeur, en raison diîs dillicultés de réi)ui-
sement.
Enfin, comme nous Talions montrer en faisant con-
naître la constitution géologique du gisement du
l'iessis, aucun des propriétaires de cetto mine n'a
entrepris de travaux d'exploitation là où il conve-
nait cependant de les exécuter, du côté du marais de
Gorges et loin des aflleurements et de la région tour-
mentée par les épanchemenls [lorphyriques. Une
n
— 260 —
tentative seulement a été faite dans cette voie par
M. de Castellane au moyen du sondage de 1852 ; mais il
n'en a pas été tiré tout le parti possible , en sorte que
de nouveaux sondages seront vraisemblablement
encore à faire avant d'entreprendre dans le marais
le foncement d'un puits profond et l'exploitation de
la région qui constitue l'avenir réel de la concession
du Plessis.
DESCRIPTIOIV GÉOLOGIQUE.
Dans le premier chapitre de cette notice , nous
avons tracé à grands traits la constitution géologique
du golfe du Cotentin , sur les confins duquel apparaît,
à 14 kilomètres ouest de la ville de Carentan, le petit
bassin liouiller du Plessis. Il est adossé aux terrains
de transition qui occupent du quart au tiers de la
superficie de la concession et se terminent , sur une
étendue de plus de 20 kilomètres , entre les Moitiers-
en-Beauptois et St-Patrice-de-Glaids , par une ligne
sinueuse assez régulièrement dirigée du nord au sud.
C'est dans une sorte d'anse hémi-circulaire de cette
ceinture de terrains de transition qu'allleurent les
couches de grès et de schistes houillers , dans la
partie centrale de la commune du Plessis , près du
hameau de lieaucoudray en particulier et sur une
étendue restreinte mesurant à peine 1,700 à 1,800
mètres du nord au sud et un kilomètre au plus dans
la direction de Test à l'ouest. Sur la feuille n° 2 des
plans joints à ce travail, consacrée à la partie explo7'ée
de la concession du Plessis , nous avons figuré î\
grande échelle les limites nord, ouest et sud de cette
— 261 —
sorte de baie dans laquelle apparaît le terrain
houiller.
Au nordainsi qu'au nord-ouest de cette enceinte , on
rencontre les scliistes et les calcaires dévoniens fossi-
lil'ôres qui, de Prétot, Ste-Suzanne et St-Jores, se
prolongent jusque dans la lande du Plessis , où ils
ont été exploités sur les fermes de la Royauté et de
la Clôture , ainsi qu'aux hameaux de Beau-Soleil et
des Bois. A l'ouest et au sud du bassin du Plessis, ce
sont , au contraire , des couches appartenant à la
partie inférieure des terrains de transition du dépar-
tement de la Manche qui se montrent, représentées par
des schistes, des grauwackes et des poudingues, occu-
pant une partie des communes de Gorges , Laulne et
de Lastelle. On les voit , aux hameaux des Rénaux et
de la Villette , ainsi que près de la ferme de ce nom ,
en strates presque verticales orientées nord 10 à 20°
est à sud 10 à 20° ouest , c'est-à-dire , comme nous
aurons l'occasion de le reconnaître plus loin, en com-
plète discordance de stratification avec les couches
de la formation houillère du Plessis.
Enfin . pour en terminer avec l'indication des
terrains de transition que l'on trouve dans l'étendue
de cette concession , je signalerai les grès siluriens
moyens qui constituent la haute chaîne de Lithaire à
Montcastre , laquelle vient mourir près de l'angle
nord-ouest du périmètre de la concession , sur les
confins de la lande du Plessis.
Le terrain houiller apparaît donc dans l'anse dont
nous venons de tracer ainsi les contours. Il affleure
sur une étendue d'une centaine d'hectares environ
et disparaît ensuite à l'est, suivant une ligne ondulée
qui s'écarte assez peu du chemin vicinal n° 3 de
- 262 —
Périers à Valop;nes , soit sous les assises de la for-
mation triasique ou bien sous l'c^pais manteau de
sables diluviens , que l'on voit près de la chapelle
Ste-Anne , au Manoir et à la Couterie , ainsi que
sous les alluvions récentes des parties les plus basses
et marécageuses du pays.
C'est sur cette étendue superficielle , tellement
restreinte qu'elle n'excède i)as la quarantième partie
de la surface de la concession . ([u'ont porté presque
tous les travaux faits au Plessis depuis quatre-vingts
ans. Sans ordre ni méthode , le sol a été fouillé en
tous sens , presque à toutes les profondeurs . par des
travaux plus ou moins éphémères , dont la trace a
été à peine conservée dans les bureaux de la mine et
dont l'Administration n'a jamais pu obtenir de plans
l'éguliers , en sorte que, pour faire la description de
ces travaux, il ne reste actuellement dans les archives
administratives que des notes éparses , incomplètes ,
([u'il a fallu coordonner et même interpréter pour
dresser les feuilles 2 et 3 des plans et des coupes
l'elatifs à la concession du Plessis,
Composé d'une série de couches alternatives de
grès houillers à plus ou moins gros éléments , ren-
fermant des empreintes d'Equisétacées et de fougères
plus rares, de conglomérats et de poudingues blancs,
gris et rouges, d'argilithes et de schistes de couleurs
également variées et renfermant parfois des rognons dv,
carbonate de fer, enfin de schistes houillers plus ou
moins charbonneux, auxquels sont associées de véri-
tables couches de houille, le terrain houiller du Plessis
ne constitue pas un gisement d'une allure régulière ,
mais il présente , au moins dans la région des aflleu-
rements , la seule exjjlon-c jusqu'ici . la trace mani-
— 263 —
feste de bouleversements dont on n'a pas à clierclier
la cause bien loin, le porphyre apparaissant çà et là
en plus d'un point de la commune du Plessis.
Quelque incomplets que soient les documents laissés
par les exploitants de la mine, ils peuvent cependant
suffire, ainsi que nous Talions voir et qu'on peut
s'en convaincre par l'examen des plans et coupes
joints à ce travail (1), pour établir avec une certaine
netteté comment , à la suite des épancliements por-
phyriques , les couches du terrain houiller du Plessis
ont été brisées et rejetées et comment les affleure-
ments de ce terrain , qui ne faisaient primitivement
qu'un môme tout, se sont trouvés morcelés et divisés
en trois lambeaux distincts séparés par deux massifs
de porphyre.
Cette roche ériij)tive constitue d'abord un premier
massif, orienté à peu près nord 15° à 20" ouest, lonjz
de 950 à 1,000 mètres, d'une largeur irrégulière,
rencontré au nord par le puisard du puits Denis,
passant par le puits St-Louis (voir le plan, pi. II, et
les coupes (1) et (2), pi. III) et disparaissant au sud
près des ruines de l'ancien château et sur les bords
du ruisseau des Rénaux , mais pour se retrouver
encore dans diverses directions , à plus ou moins de
profondeur. C'est ainsi que le sondage (n" 10) de la
ferme du Moulin a rencontré ce massif de porphyre
à 50"" de profondeur, que celui du Marais (n" 11) l'a
(1) Dans la légende de la planche II sont indiquées les coupes
connues de chacun des puits et sondages entrepris sur la concession
du Plessis ; pour éviter des répétitions inutiles , nous nous sommes
abstenu de reproduire dans la notice descriptive de celle mine ces
coupes, que le lecteur trouvera résumées dans la légende en question.
— 264 —
trouvé à 122"' (voir les coupes (2) et (4)), et qu'enfin
le puits Ste-Barbe a ses vingt derniers mètres et son
puisard creusés dans le porphyre.
Une seconde bande de roche éruptive , également
orientée nord 15'^ ouest, ne mesurant guère que 800
mètres de longueur sur 80 à 100 mètres de largeur,
se montre à l'ouest du premier massil", sinon jusqu'à
la surface du sol , tout au moins à très-peu de
profondeur.
Une descenderie, partant du puits Michel-de-Lanne,
est venue buter contre ce massif porphyrique; d'autre
part , le puits Félix l'a rencontré ; enfin , cette langue
de porphyre explique le relèvement des couches du
terrain houiller constaté par les trois puits Ste-Anne
(n° 6) , de la rue de Beaucoudray (n» 8) , de l'Espé-
rance (n" 7) , et la vieille fosse de recherches (n° 3) ,
qui sont pour ainsi dire ouverts sur la limite est de
ce deuxième massif éruptif dont la jonction soutor-
l'aine avec le premier ne saurait être douteuse. Cette
deuxième bande de porphyre vient afileurer en pentes
abruptes , sur les rives du ruisseau des Rénaux , à
rJOO mètres à l'ouest de la route de Périers à Valognes
et se retrouve encore plus loin , au sud . dans l;i
direction de la ferme de la Villette.
Le pori)hyro du Plessis est généralement de couleur
sombre , oscillant entre le violet et le vert foncé ; sa
structure est grenue et homogène , sa pâte fine et ne
renfermant de nodules de quartz libre qu'on quantité
assez variable et généralement peu abondante ; le
feldspath en cristaux s'y présente lui-même fort
rarement , et on ne voit guère au milieu de la pâte
qiu' iiucbjues paillettes ternes de mica et (|uel(iues
mouches de pyrites. Aussi . cette roclic . ollVanI
— 265 —
d'ailleurs beaucoup d'analogie avec les porphyres
dont nous signalerons plus loin la présence à Littrjs
peut-elle être envisagée comme présentant des pas-
sages graduels du pétrosilex compacte au véritable
porphyre quartzifère et au porphyre trachytifjue.
Le porphyre du second massif constitue , sur le
bord du ruisseau des Rénaux , des masses qui , bien
que fendillées en divers sens , offrent une grande
dureté sous le marteau. A leur surface , les blocs de
porphyre prennent une teinte ocreuse due à un com-
mencement d'altération qui ne dépasse pas un à deux
centimètres de profondeur dans les roches du second
massif. Mais , sous les ruines du vieux château , à
l'extrémité sud du premier , le porphyre se trouve
presque entièrement décomposé et kaolinisé ; il affecte
alors , en certains points , la texture cellulaire et
spongieuse due au départ d'une partie de ses éléments
constitutifs.
L'apparition de la roche éruptive dont nous venons
de faire connaître la constitution minéralogique a
morcelé , avons nous dit , le terrain houiller du Plessis
en trois lambeaux isolés ; ces lambeaux sont devenus
l'an après l'autre le siège d'exploitations distinctes
que nous allons successivement passer en revue.
Le lambeau central a été exploité le premier et de
la façon la plus durable. Cinq puits ( fosse intermé-
diaire, vieille fosse de recherches, fosses St-Thomas,
Ste-Barbe et Ste-Anne ) ont été ouverts , de 1193 à
1808 , sur cette région de la mine et ont montré
l'existence de deux couches de houille exploitables ,
la première épaisse de 1'" à 1'", 20, la plus profonde
ayant de l"», 20 à 1"\ 50 de puissance et séparée jde la
précédente par un massif stérile de 1h à 23 mètres
— 266 —
d'épaisseur. Ces deux couches ont été rencontrées
par les puits Ste-Barbe , intermédiaire et de re-
cherches ; elles l'ont été probablement aussi par le
puits St-Thomas ; toutefois , nous n'avons trouvé le
fait positivement signalé nulle part. Enfin , à 51
mètres de profondeur, le puits Ste-Barbe a atteint
une autre couche de charbon de moins de 0"\ 50
d'épaisseur qui, poursuivie en galerie sur une soixan-
taine de mètres , a été reconnue n'être formée que de
rognons inexploitables. Cette petite veine n'a d'ail-
leurs pas été trouvée dans aucun des autres puits.
Ouvert sur les affleurements de la couche supé-
rieure , le puits Ste-Anne n'a atteint que la couche
la plus profonde et le voisinage du porphyre explique
comment, au grand étonnement des exploitants de
1808, cette couche disparut presque aussitôt en amont
pendage , ce qui motiva l'abandon de ce puits peu de
temps après son ouverture.
Quand , après la suspension des travaux datant de
1811, la mine du Plessis fut remise en activité en
1829, puis en 1836, c'est encore sur le lambeau cen-
tral que se porta l'exploitation sous la direction
Fantet , tout d'abord au sud par le foncement du
puits de l'Espérance , puis dans le voisinage du
hameau de Beaucoudray par l'ouverture des puits
St-Louis et de la rue de Beaucoudray , ainsi que par
la reprise du puits Ste-Barbe.
Le puits St-Louis offrit une particularité fort digne
d'intérôt. Ouvert près d'un allleurement, il ne tarda
pas à rencontrer une couche de houille presque ver-
ticale, occupant un des côtés de la colonne du puits,
tandis que sur r.iutre vint à se montrer h' porphyre,
que l'on a seul traversé après pendant les deux ûp.r-
— -261 —
niers tiers de la hauteur de cette fosse , en sorte qu'il
fallut percer au fond une galerie de plus de 80 mètres
de longueur dans la roche de soulèvement pour re-
joindre les couches du terrain houiller.
Quant au petit puits de la rue de Beaucoudray, il
atteignit la couche supérieure et ne fut même pas
approfondi de façon à rencontrer la deuxième couche,
l'abondance des eaux venant de la surface rendant
l'exploitation impossible.
C'est en 1845 que prit fin , après épuisement de la
matière minérale, l'exploitation du lambeau de terrain
houiller dont il vient d'être question ; l'examen des
coupes longitudinales n°* 1 et 5 et transversales n°^ 2
et 3 permet de se rendre compte, aussi complètement
que possible, de la disposition des couches de ce
lambeau qui affectent la forme d'une longue et
étroite cuvette , dont le grand axe serait orienté
suivant la direction nord 15 à 20° ouest des deux
bandes porphyriques.
Ces couches présentent une pente variable , qui
atteint jusqu'à 25° sur les limites est et ouest de la
cuvette , et qui , sur certains points , a même offert
de grandes irrégularités. Ainsi, parles travaux du
puits Ste-Barbe , on a constaté que la couche supé-
rieure , loin d'avoir la régularité de celle du fond du
puits, présentait des parties alternativement de niveau
et à pente raide , enfin , une disposition en une sorte
d'escalier qui paraît témoigner qu'elle a subi des
effets de flexion et de rejet dont la couche inférieure
n'a pas ressenti les atteintes. C'est à l'épanchement
du porphyre entre les strates du terrain houiller que
la cause doit en être attribuée ; telle est au moins
l'opinion mise en avant par feu M. l'ingénieur en chef
— 268 —
Hérault , qui signale le grès du toit de la couche in-
férieure comme endurci et métamorphisé en nombre
de points par le porphyre et la rencontre de cette
roche , à un état de décomposition avancée , dans le
foncement du puits Ste-Barbe, avant d'arriver à la
houille.
En décrivant , dans le chapitre suivant , la mine
de Littry , nous aurons également à signaler des faits
dlntercalation semblables du porphyre , entre les
couches du terrain houiller, bien qu'ils soient assez
rares et que . à Littry , l'action métamorphique de la
roche éruptive se soit portée plutôt sur les couches
du mur que sur celles du toit, contrairement à ce
que M. Hérault dit avoir été reconnu au Plessis.
L'exploitation du deuxième lambeau fut entreprise
en 1845 , lors de l'abandon du premier ; quatre puits
principaux (puits Bâtard, n° 14; de recherches, n" 15;
Castellane, n" 16 ; et Denis, n'' 20) et les deux petites
fouilles , dites puits Léonie , n" 17 , pratiquées sur
des affleurements , furent ouverts de 1845 à 1858
dans cette région de la mine. Le puits Denis atteignit
seul deux veines de houille (1) ; les puits Bâtard et
de recherches ne traversèrent qu'une couche ; mais
la disposition et l'inclinaison de la veine rencontrée
par chacun de ces puits montrent, comme le rend
manifeste la coupe n° 4, qu'il s'agit bien là, non d'une
môme couche, mais de deux veines distinctes qu'au-
rait pu atteindre successivement le ])uits de re-
cherches , s'il eût été suffisamment approfondi.
(1) On a même écril qu'il rencoiilra trois couciies , mais collr
assertion nous parait fort disculablo ; en tout cas, on n'explora pai-
re puits qu'une seule des couclirs ultciules.
— 269 —
Quant au puits de Castellane , il tomba sur un
brouillage, trouvé au lieu et place de la couche su-
périeure du puits de recherches. On eut le tort de
ne pas tenter de traverser ce brouillage , soit pour
se diriger en amont-pendage vers le puits de re-
cherches , soit pour aller rejoindre, à l'ouest, les
descenderies et dépilages partant des deux petits
puits Léonie , à l'aide desquels étaient attaqués les
affleurements qui se montrent dans le bois du Cou-
dray et le jardin de la maison de direction.
L'exploitation de ce deuxième lambeau, figuré dans
les coupes 1 , 2 et 4 , fut de peu de durée et peu
profitable. Bien que les deux couches reconnues
eussent presque autant d'épaisseur que dans le lam-
beau central , elles étaient atteintes par les puits
Denis , Bâtard et de recherches à trop peu de pro-
fondeur, pour que le voisinage de la surface ne se fît
pas sentir , tant par l'altération ressentie par le com-
bustible que par l'abondance des eaux à épuiser.
Le troisième lambeau a encore moins d'étendue et
d'importance que les deux précédents ; c'est celui
sur lequel , en 1793 , paraît avoir été ouverte la fosse
Michel de Lanne du fond de laquelle , à l'aide d'une
descenderie, on alla jusqu'à 26 mètres de profondeur
et on tira de la houille pendant deux ans ; cette région
fut abandonnée ensuite pour n'être explorée à nou-
veau qu'en 1858 et 1859.
On commença par un sondage entrepris sous la
direction Brochot au lieu dit de la Cassée , tout près
du puits n" 21.
Ce forage donna la coupe ci-après :
~ 210 —
Grès micacés brans et bigarrés. . . . 6"", s »
Filet de houille 0 05
Mêmes grès, plus foncés et plus durs. 2 90
Filet de houille 0 05
Grès à grains fins et moyens, micacés ]
Conglomérats , grès noirâtres avec > 13 50
empreintes )
Schistes charbonneux 0 50
Houille un peu mélangée de schistes. . 1 » »
Grès houillers , gris et noirs , avec vei-
nules de houille 7 50
Houille avec intercalation de bancs gré-
seux 1 20
Grès houiller. . . * 1 30
Houille avec intercalation de lits gré-
seux 3 "70
Grès houiller 1 89
Profondeur totale. . . . 39"», 59
Les résultats favorables de ce sondage qui , am-
plifiés d'ailleurs par divers organes de publicité ,
firent un certain bruit, déterminèrent à foncer le
puits Félix (n°22), à trente mètres à peine du trou
de sonde.
Malgré cette proximité, on ne rencontra pas dans
ce puits la suite des assises du sondage de la Cassée.
Ofl'rant avec la fosse St-Louis une grande analogie
de position , le puits Félix tomba sur la zone de
contact des couches houillères et de la seconde bande
éruptive ; il traversa d'abord , sur 23 mètres environ,
un p<^le-mèledo grès et de schistes honillors, empâtés
dans des porphyres à pâte rouge et verte ; il atteignit
ensuite des œuchcs i)lu.s régulières de terrain boiiiller.
- 211 -
rencontra le charbon à 21 mètres de profondeur, et ,
de 21 mètres à 38 mètres , des alternances de houille
et de schistes en strates presque verticales. Le char-
bon était à demi-cristallin , brûlait à la façon des
houilles très-grasses et témoignait, par ces qualités
différentes de celles du charbon du Plessis , des effets
du métamorphisme dus au voisinage du porphyre,
qui fut enfin rencontré au fond du puits Félix, à
40"\50.
Les dislocations produites dans ces couches de
houille par la roche éruptive déterminèrent une abon-
dance extrême des eaux et , devant les difficultés
de leur épuisement, le puits Félix dut être abandonné
et remplacé par un nouveau puits (puits de la Sonde,
n° 21 ) . qui , ouvert sur l'emplacement même du
sondage de la Cassée , devait rencontrer des assises
l)lus régulièrement stratifiées.
Ce puits traversa , en effet , des couches moins
bouleversées que le puits Félix ; mais le voisinage
des anciens travaux des fosses Silbier et Michel-de-
Lanne , amena de telles quantités d'eau que l'exploi-
tation ne fut pas plus possible par le puits de la
Sonde qu'elle ne l'avait été par le puits Félix.
La direction Brochot laissa encore une autre trace
de son passage au Plessis ; le sondage du Vifïlard
{n° 23) fut entrepris ; il rencontra deux couches
minces de houille , l'une à 21 mètres , l'autre à
33 mètres, et fut poursuivi jusqu'à 50 mètres, au
milieu d'assises de grès houillers pétris d'empreintes.
Ce forage montre qu'à plusieurs centaines de mètres,
au nord -ouest des puits Ste-Anne, intermédiaire,
St-Louis et Ste-Barbe , on retrouve encore le prolon-
gement des deux couches du lambeau central , sépa-
— 272 -
réos seulement par une suite de bancs stériles moins
épais que dans la région principale de ce lambeau.
Au reste , le rapprochement des deux couches sur
les confins du bassin du Plessis est un fait général ;
il s'est vérifié par les puits Félix et de la Sonde ,
ainsi qu'au nord du ruisseau du Vifflard , et leur plus
grand écartement, constaté dans la région centrale
de Beaucoudray , peut fort vraisemblablement s'ex-
pliquer par l'intercalation du porjjhyre entre les
strates du terrain houiller.
En 1859, avons-nous dit en Taisant l'historique de
la mine du Plessis . toute exploitation cessa sur cette
mine. Cependant, ([uelques fouilles ont encore été
faites pendant Tannée 186G , et bien que leurs résul-
tats aient été négatifs , au point de vue de la reprise
de l'exploitation , elles ont fourni quelques indications
que nous croyons devoir consigner ici.
A 200 mètres du sondage Brochot de 1858 , au
point désigné sous h; n" 24 et situé dans la lande
du Plessis, un affleurement de couche a été momen-
tanément exploité. Ce doit être , comme le montre
la coupe n° 5 , l'entéture de la couche sui)érieure des
puits Ste-Barbe et intermédiaire.
Dans une région opposée de la mine , au point
marqué sous le n" 24 bis , situé à 180 métrés au sud
du ruisseau des Rénaux , un autre afileurement que
l'on voit au reste dans la tranchée du chemin vicinal
de Périers à Valognes a été mis k nu et exploré en
descenderic sur une dizaine de mètres; il présente
une direction est-ouest , un plongement faible au
nord et ]>eut fort vraisemblablement être pris i)Our
le prolongement de la couche inl'érieure du lambeau
central.
- 2*73 —
Enfin , au hameau de la Lague , une petite fouille
( n" 24 ter), a rencontré , près de la surface , des cou-
ches de grès houillers orientées est-nord-est, plon-
geant au sud-sud-est , ce qui prouve que le terrain
liouiller, généralement recouvert par les sables dilu-
viens ou les assises du trias , à l'est du chemin de
Périers à Valognes , a pu cependant se trouver mis à
nu par des érosions ultérieures en différents points ,
notamment à la Lague.
Nous venons de voir ce qu'est le terrain houiller du
Plessis dans la région des affleurements et d'établir
que , bien qu'il soit bouleversé et morcelé par le fait
des éruptions porpliyriques, on y constate la présence
manifeste de deux couches de houille exploitables
qui , bien développées dans la région centrale , se re-
trouvent également avec netteté dans les deux autres
lambeaux rejetés par le porphyre au nord et à l'ouest
de cette région centrale.
Que devient , en dehors de celte zone d'affleure-
ments , qui , à peu près totalement épuisée , n'a de
valeur aujourd'hui que par les renseignements qu'elle
peut fournir, le terrain houiller du Plessis ? Qu'a-t-il
été fait en s'éloignant de la ceinture des terrains de
transition et en se reportant à l'est , où les couches
houillères doivent plonger sous des formations plus
modernes pour rechercher le prolongement du ter-
rain houiller ? C'est ce qu'il nous reste maintenant
à examiner.
Nous avons déjà signalé le puits Fantet (n° 12) ,
qui, ouvert en 1839 près du bois du Plessis, a d'abord
rencontré des couches de grès bigarrés , puis des
grès houillers ( faisant suite à ceux de la Lague, dont
il vient d'être question) , et enfin le porphyre.
Le sondage du Marais (n° 11) , qui date de 1837 , a
traversé , à 48"" et à 55'" , deux petites veines de
houille de O^/SO, qui semblent provenir d'une sorte
de dédoublement de la couche exploitée par les puits
de recherches et Castellane ; poursuivi au-delà , ce
forage a atteint le porphyre à 122'" sans avoir ren-
contré (tout au moins le fait n'a pas été constaté)
la couche du puits Bâtard , qu'on devait cependant
traverser. Ce sondage est antérieur, il est vrai , à
l'époque à laquelle l'exploitation se porta sur la rive
droite du Vifflard et signala de ce côté . comme à
Beaucoudray . deux couches de houille ; toujours
est-il qu'il n'apporte aucune lumière sur la manière
dont se comporte le terrain houiller au nord et à l'est
du grand massif porphyrique , dans la direction du
marais de Gorges.
En 1840 fut entrepris , au hameau de la Forge . un
sondage (n" 13), qui aurait pu fournir d'utiles indi-
cations ; malheureusement, après avoir atteint 50"'
et traversé des grès bigarrés sur la plus grande
partie de sa hauteur, cette opération fut suspendue ,
la sonde devenant nécessaire i)our l'exécution . à
St-Jean-de-Daye , d'un forage entrepris aux frais de
l'État et dont il sera question au chapitre IV de ce
travail.
Nous avons également cité déjà le sondage de la
ferme du Moulin , qui a rencontré le porphyre à 50"",
après avoir traversé des grès bigarrés et quelques
coucbes du terrain houiller et qui, pas plus que les
précédents, ne fournit aucune donnée précise sur le
prolongement de la formation houillère du Plessis du
côté du marais.
Le sondage (système Kiud) entrepris sur les bords
de celui-ci, est la seule opération qui donne quelques
renseignements à cet égard , et encore il laisse bien
à désirer quant à la netteté de ses indications. Ce
sondage , qui était d'une importance capitale pour la
mine du Plessis , paraît n'avoir pas été conduit avec
toute la diligence et la prévoyance désirables. Ainsi ,
trente-sept mois (juillet 1851 à août 1854) ont été
employés pour atteindre la profondeur de 387™ ;
d'autre part , à la suite d'éboulements répétés contre
lesquels on devait se prémunir , il a fallu à trois re-
prises procéder à des tubages partiels du trou de
sonde , après avoir opéré au préalable son élargisse-
ment, et finalement le sondage a été abandonné à
cette profondeur de 387"^ , malgré l'intérêt qu'il pou-
vait y avoir à le continuer encore , par suite de la
chute , dans le trou de sonde , de tiges qui n'en ont
pu être retirées qu'au prix des plus grands efforts et
après avoir déterminé des éboulements considérables
de toute la partie inférieure du sondage.
Voici telle qu'elle ressort, tant des archives du
Service des Mines que d'un tableau auquel la direction
de la mine du Plessis paraît avoir donné une certaine
publicité , la coupe des terrains traversés par le
forage en question :
1. Terre végétale 1™,»*
2. Sables gris et jaunes plus ou moins
fins , entremêlés de petits lits de glaise et
de gravier 30 72
3. Marnes rouges , mélangées à la partie
inférieure avec un peu de gravier et de
sable rouge lie de vin 51 42
Commencement du terrain houiller à. . 83"', 14
18
~ 276 —
Report. . . . S>,U
4. Marnes grises et schistes gris avec
fragments charbonneux , 19 86
5. Marnes rouges avec bancs de grès de
même couleur 11 50
6. Schistes gris , alternant avec des lits
d'argile de même couleur et contenant des
matières charbonneuses 12 24
7. Grès et marnes rouges , à taches blan-
châtres 8 16
8. Grès houillers feldspathiques fins ,
gris-clair, tachetés de blanc , tantôt durs ,
tantôt friables et altérés 24 90
9. Schistes houillers avec rognons de
grès et empreintes de végétaux renfermant
une veine de houille maigre à 184'", 50. . 25 20
10. Grès houillers gris clair, poudingues
à galets quartzeux et à pâte de grès
houiller avec quelques lits de glaise rouge. 24 60
11. Schistes houillers contenant une
veine de charbon de 209-",60 â 211"M2. . 1 52
12. Grès houillers et schistes noirs. . . 6 00
13. Conglomérats blancs et rouges , for-
més de galets de grès rouges cimentés
dans une pâte argileuse de même couleur 25 79
14. Schistes avec veines charbonneuses
de 242'", 91 ù 244'",9G 2 05
15. Grès houillers gris et blancs, conglo-
mérats blancs et roses 32 28
16. Schistes et grès houillers .... 14 13
17. Grès rougeàtres 9 16
A reporler. . . . 300'", 53
— 277 —
Report. . . . 300'", 53
18. Grès houillers gris clair 16 90
19. Grès houillers. — Schistes charbon-
neux 16 88
20. Grès houillers gris clair 11 31
21. Schistes houillers bitumineux, avec
quelques lits minces de grès houillers et
schistes charbonneux avec petites veines
de houille maréchale 13 87
22. Schistes et grès ho ailiers , puis des
grès rappelant les grès de transition (?) . 27 , 51
Total 387^", 00
Que ressort-il de positif, de sérieux de la coupe
de ce sondage ? Un seul fait dont on devait , au
reste , s'attendre à recevoir la confirmation : à savoir
le prolongement sous le marais de Gorges de la
formation houillère du Plessis , atteignant , il est
vrai, une puissance totale de 300 mètres, soit plus
du triple de l'épaisseur sur laquelle elle avait été
antérieurement reconnue dans la région des affleu-
rements.
Mais cette formation renferme-t-elle , du côté du
marais, des couches de charbon suffisamment abon-
dantes pour que l'exploitation en puisse paraître
avantageuse ? C'est ce que le sondage ne dit pas
d'une façon tant soit peu précise. On a bien rencontré
à 184™,50, 209^^,60 et à 242"\91, des schistes houillers
avec veines charbonneuses qui peuvent , avec une
certaine vraisemblance, être envisagés comme repré-
sentant les deux couches principales connues au
Plessis ; mais le charbon lui-même n'a présenté,
— 278 —
paraît-il, dans chaciiie traversée de schistes, qu'une
puissance réduite de 0"',20 à 0">,40 environ. Le son-
dage a pu tomber , par un hasard malheureux , sur
un brouillage de couches ; c'est une hypothèse un
peu gratuite, mais qui n'est pas entièrement inad-
missible.
Enfin , ce forage , après une traversée , sur plus de
100 mètres , de schistes et de grès houillers , avec
intercalation de conglomérats et de grès rougeàtres,
a rencontré de 345"S62 à 359"\49 , soit sur 13'",87
de hauteur , des schistes bitumineux extrêmement
inflammables , ayant fourni une grande quantité
d"liuile surnageant à la surface du trou de sonde et
des matières de curage , et auxquels étaient , en
outre , associées des petites veines de houille ma-
réchale.
Que valent, soit au point de vue de l'extraction
du charbon , soit en ne cherchant à tirer parti que
de l'huile minérale, ces schistes bitumineux? C'est ce
que la coupe du sondage ne nous apprend pas encore.
Les prises d'échantillons , pendant le cours de cette
recherche, paraissent ne s'être pas faites d'une façon
régulière et en quelque sorte permanente, et c'est à
l'insuffisance de cette opération qu'il faut attribuer
le défaut de netteté des indications fournies sur la
traversée des couches 9, 11 , 14 et 21. Le sondage
de 1851 à 1854 n'a pas été entièrement fait en pure
perte ; mais il laisse assez à désirer pour qu'on ne
puisse pas , par la suite , songer à ouvrir un puits
d'exploitation dans le marais, avant de faire précéder
cette coûteuse opération de l'exécution d'un nouveau
sondage.
Il nous reste encore , avant de terminer ce qui
— 279 —
concerne la mine du Plessis , à dire quelques mots de
la qualité de la houille qui en a été extraite.
Cette qualité a été extrêmement variable , suivant
les points qui ont été explorés , suivant la profondeur
à laquelle les couches de combustible ont été at-
teintes ; la qualité paraît avoir été la meilleure dans
la région centrale , celle dont les travaux d'exploita-
tion ont été les plus profonds et surtout dans la
couche inférieure qui s'est toujours montrée la plus
puissante ; toutefois , près de la surface , on a extrait
par les petits puits Léonie un charbon à chaux de
très-bonne qualité , sans nerfs de schistes ni de grès.
Généralement et surtout dans la région voisine des
affleurements , les couches de houille du Plessis ont
présenté des intercalations de nombreux filets schis-
teux en altérant beaucoup la pureté ; en outre , la
pyrite de fer s'y est montrée avec une certaine abon-
dance , ce qui rendait ces charbons , surtout quand
ils étaient mouillés, sujets à s'échauffer et à brûler
spontanément. Cependant , on a extrait du Plessis
d'assez bons charbons pour la cuisson de la chaux ;
on a même pu les utiliser pour le chauffage des chau-
dières à vapeur et les usages de la teinturerie ; enfin,
sur certains points de la mine, notamment au haut de
la veine inférieure , on a rencontré de la houille
maréchale d'assez bonne qualité.
Le charbon du Plessis doit, comme celui de Littry,
être classé parmi les houilles grasses à longue flamme ;
il est collant et bon pour la maréchalerie , quand il
est suffisamment pur; mais, par l'addition d'une pro-
portion très-variable de matières stériles, il passe
par tous les degrés de la houille grasse à la houille
schisteuse et aux schistes plus ou moins bitumineux.
•_ 280 —
Deux analyses ont été faites, l'une en 1858, au
lycée de Goutances , l'autre au laboratoire du service
des mines à Caen , en ISôTf , sur des échantillons
choisis de charbon du Plessis. Elles n'ont , par cela
même , que peu de valeur , quoitiu'elles aient fourni
des résultats à peu près identiques :
Analyse de 1858. Analyse de 1807.
Carbone fixe. . . . 60,5 63,)/
Matières volatiles. . 35,6 33,4
Cendres 3,9 3,6
100,1) 100,1)
Rendement en coke 64 , 4 % 66 , 6 %
Cette composition se rapproche beaucoup de celle
des charbons menus lavés de Littry , qui trouvent
aujourd'hui d'importants débouchés dans la fabri-
cation du gaz d'éclairage.
Nous n'ajouterons rien aux développements qui
précèdent sur le mode d'exploitation qui a été em-
ployé au Plessis , ni sur les conditions économiques
de l'extraction du charbon de cette mine.
L'exploitation a été peu régulière, peu suivie, faite
sans méthode et parfois même en dépit des règles
de l'art; aussi, a-t-elle été généralement onéreuse,
d'autant que la mine s'est trouvée presque toujours
grevée de frais généraux bien élevés par rapport à
sa production, et qu'il a été dépensé des sommes
assez considérables en travaux de recherches peu
judicieusement entrepris.
Le prix de vente a été assez régulièrement de
1 fr. 60 l'hectolitre . iiesant 100 kilogrammes en
— 281 —
moyenne pendant la période de 1838 à 1846 , durant
laquelle l'extraction a eu le plus d'activité. Dans le
même temps , avec un prix de vente de 1 fr. 44 à
1 fr. 45 seulement, la mine de Littry trouvait à réa-
liser chaque année de beaux bénéfices.
La remise en exploitation de la concession du
Plessis est très-désirable ; on parviendra peut-être
à y asseoir une entreprise sérieuse et profitable ;
mais , auparavant, il conviendra , par de nouveaux
sondages, de s'assurer des ressources réelles qu'offre
cette concession du côté du marais de Gorges et loin
de la région des affleurements et des épanchements
porphyriques.
CHAPITUE III.
MINE DE LITTRY.
HISTORIQUE.
La découverte de la mine de Littry a précédé , de
quelques années seulement, celle du gisement du
Plessis ; elle fut faite , en 1741 , par un particulier
qui , en creusant un puits sur une couche de minerai
de fer, rencontra le charbon à peu de profondeur.
Sur le rapport qu'il en fit à M. le marquis de Balle-
roy, propriétaire de grosses forges qui existaient
alors dans le bourg de ce nom , ce dernier entreprit
des recherches qui lui firent bientôt atteindre le re-
lèvement d'une couche importante de houille dont
l'exploitation , plus que séculaire . s'est prolongée
jusque dans le courant de 1864.
M. de Balleroy demanda la concession de cette
mine ; elle lui fut accordée pour un temps indéfini ,
par arrêt du Conseil du 15 avril 1744 , confirmé par
lettres-patentes du 14 novembre suivant , et pour un
périmètre s'étendant sur 15 lieues de longueur et 8
de largeur, entre les vallées de l'Orne et de la Vire ,
la mer de la Manche et les villes et bourgs de St-Lo ,
Caumont , Villers-Bocage et Goupillières.
— 284 —
Quatre puits lurent ouverts dès cette époque , de
1143 à 1745 (fosses Le Sauvage , iiM, Pierre Raould ,
de La Couture Raould et la fosse à pompe); mais les
travaux d'exploitation étant assez mal dirigés et les
préjugés repoussant alors l'usage de la houille , M. de
Balleroy fit de très-mauvaises affaires. Cet insuccès
le décida à céder, le 6 juin 1747, moyennant la
somme de cent cinquante mille livres et sous la ré-
serve d'un tiers dans les profits de l'exploitation, son
privilège aux concessionnaires actuels qui se consti-
tuèrent en société par un acte du 12 du même mois .
dont les clauses ont été conservées intactes jusqu'cà
ce jour et régissent encore la Compagnie de Littry.
L'exploitation fut lente sous les premiers directeurs
et aussi ruineuse pour les nouveaux concessionnaires
qu'elle l'avait été pour M. de Balleroy; ce ne fut
qu'en 1758, sous le directeur Bisson , ingénieur des
ponts et chaussées , et par ses soins que l'entreprise
changea de face. Sans rapporter d'abord de grands
bénéfices , elle cessa du moins d'être onéreuse , et
l'on i)ut même déjà, sous cette direction , acquitter
des emprunts considérables.
Le 5« puits fut ouvert en 1749, et l'année suivante
on plaça sur ce puits uhe machine à feu destinée à
l'épuisement des eaux. Cette machine , l'une des
premières dont on ait fait usage sur une mine fran-
çaise , venait d'Angleterre et était munie d'une chau-
dière sphérique en cuivre qui , alimentée par les
eaux sulfatées de la mine, éprouva de fré(juentes
avaries et fit même explosion en 1755 , entraînant la
mort du chauffeur et du tiseur. Les nombreuses
réparations que nécessita l'emploi de (^ette machine ,
les dépenses considérables d'entretien ({ui s eusui-
^m -
virent (1,250 livres par mois, sans compter le char-
bon ) contraignirent la Compagnie , malgré l'avis du
directeur Bisson , à renoncer à en l'aire usage en
1 756 , et , deux ans après , furent vendus à l'encan
les débris de ce moteur , construit alors que la ma-
chine à vapeur n'était encore que dans l'enlance ,
avant que Watt n'y eût apporté les perfectionnements
et les transformations qui ont illustré son nom.
De nombreux puits furent ouverts après celui de
la machine à feu sur la concession de Littry (1) , et ,
de 1759 et 1763, datent les fosses Frandemiche et
Ste-Barbe , sur lesquelles l'extraction s'est prolongée
sans discontinuer jusqu'en 1864.
Après la direction Bisson , la mine de Littry re-
tomba entre des mains moins capables et ne prit pas
l'essor auquel on devait s'attendre ; mais , dès 1784 ,
époque à laquelle M. Noël devint directeur, les choses
changèrent encore de face , et la fortune vint favoriser
cette entreprise à tel point qu'en l'an III , l'extraction
atteignait le chiffre de 540,000 boisseaux (demi-hecto-
litres, pesant en moyenne 50 kilog.).
En vertu des dispositions de la loi du 28 juillet 1791,
le directeur Noël soumit , en 1800 , des propositions
au Conseil des Mines , pour la rectification du péri-
(d) Dans une légende annexée aux planches IV et V, consacrées à
la mine de Litlry, nous indiquons les coupes connues de chacun des
puits et sondages entrepris sur cette concession. C'est à cette légende ,
dont l'intercalation dans le corps de la notice eût été fort difficile, que
le lecteur voudra bien se reporter pour se rendre compte des résultats
acquis par les divers travaux en profondeur opérés sur la concession
de Littry. Il trouvera, au reste, des renseignements complémentaires
à cet égard dans les coupes détaillées figurant aux annexes de cette
notice.
— 286 —
mètre de la concession de Litti\y, lequel fut réduit à
115 kilomètres carrés , 86 hectares , par décret du
24 nivôse an XIII.
Sagement conduite par un comité de direction,
siégeant à Paris, se réunissant chaque quinzaine et
se faisant tenir au courant , comme le témoignent les
nombreux volumes de la correspondance, des moindres
incidents de l'exploitation , la mine de Littry continua
à prospérer pendant les cinquante premières années
de ce siècle et l'extraction atteignit , en 1840 , son
maximum , s'élevant à 532,000 quintaux métriques.
Pendant cette période , fut constitué et entretenu un
fonds de réserve fort considérable , qui a servi depuis
à solder des dépenses d'exploration et de recherches
nécessitées par l'épuisement de la région sur laquelle
les travaux s'étaient concentrés depuis si longtemps.
C'est en 1844 que commença à s'opérer le déplace-
ment de l'exploitation qui abandonna peu à peu les
environs de Littry pour se reporter, à sept kilo-
mètres de là , au village de Fumichon , presque sur
les confins du périmètre de la concession de l'an XIII.
La découverte de la houille dans cette région en-
traîna un remaniement du périmètre do la mine ;
certaines parties stériles dans le sud furent abandon-
nées et une extension de périmètre dans la région
du nord fut accordée par décret du 15 janvier 1853.
Sur la feuille I des cartes est figuré le périmètre
actuel de la mine de Littry, tel qu'il résulte des sti-
pulations de ce décret qui lui a assigné une étendue
de 100 kilomètres carrés et 6 hectares.
Depuis 1856, la concession de Littry a traversé
une phase moins prospère, résultant de la concur-
rence des charbons anglais , du dévoloi)pement des
— 287 ~
voies ferrées amenant ces charbons sur les lieux de
consommation et du déplacement de l'exploitation
reportée à Fumichon ; mais , dans ces dernières an-
nées déjà, la Compagnie paraît sortir de cette pé-
riode critique , et cela , par l'introduction du lavage
des menus qui a permis aux charbons de Littry, pres-
que entièrement employés jusqu'alors à la cuisson de
la chaux, de convenir à certains emplois industriels
plus rémunérateurs , tels que la fabrication du gaz
d'éclairage et celle des agglomérés.
Ce rapide historique, rapproché de celui de la
mine du Plessis , renferme plus d'un enseignement.
Si la concession de Littry a été longtemps floris-
sante et a su traverser depuis et supporter des phases
peu prospères , elle le doit moins à la richesse par-
ticulière de son gisement qu'à cet esprit de suite
qui a tant fait défaut au Plessis, qu'à cette continuité
d'efiforts d'une société , soucieuse autant et plus de
l'avenir que du présent, et gérant avec sagesse et
prévoyance une affaire dans laquelle n'ont pas cessé
d'être intéressées , sinon les mêmes personnes , tout
au moins les 'mêmes familles.
La gestion technique elle-même s'est longtemps
implantée dans la famille du directeur de 1*784, et
de là sont nées , entre la société de Littry et ses
représentants sur la mine , une communauté de vues
et une sûreté de rapports qui ont puissamment con-
tribué à la prospérité de l'entreprise.
DESCRIPTIOII GÉOLOGIQUE.
Presque partout recouvert par les formations plus
récentes du grès rouge ou du grès bigarré et par
— 288 —
les alluvions triasiques, le terrain liouiller n'apparaît,
à Littry et dans les environs de ce bourg , qu'en un
fort petit nombre de points , sur une étendue extrê-
mement restreinte et là où ses couches, d'ordinaire
assez profondes et presque horizontales, ont été mises
à nu par des érosions ultérieures ou relevées par des
accidents locaux, généralement dus à l'apparition du
porphyre.
Sur la planche IV, qui renferme le plan à l'échelle
de :;^^ de la partie explorée de la concession de
Littry, laquelle ne comprend guère que la moitié de
l'étendue de cette concession , sont indiqués , par un
signe spécial , les rares affleurements de couches de
houille connus à Littry ; ceux des grès et schistes
qui accompagnent la houille sont plus fréquents ,
mais leur indication sur le même plan eût été sans
utilité et sans intérêt.
Le terrain houiller est adossé, dans toute l'étendue
de la concession de Littry ( v. les pi. I et IV ) , aux
terrains de transition inférieurs , dessinant de l'est à
l'ouest une ligne sinueuse , d'après laquelle a été
tracée, pour éviter de concéder des terrains stériles,
la limite sud du périmètre de la concession , dans
l'instruction qui a précédé la fixation définitive de ce
périmètre par le décret de 1853.
Les schistes et grauwackes des couches cam-
briennes sont généralement orientés vers l'est 10 à
15° nord , fortement redressés et traversés de nom-
breux filons de quartz laiteux blanc et gris ; ils con-
stituent une région présentant des reliefs assez sen-
sibles et répétés et atteignant des altitudes variant
entre 120 et 130 mètres, tandis que, dans l'étendue
de la concession de Littry et plus au nord , les co-
— 289 —
teaux des assises triasiques et les plateaux liasiques
ne dépassent que bien rarement la cote de 60 mètres
et se maintiennent d'ordinaire entre 35 et 55 mètres
d'altitude.
Les mêmes couches cambriennes se retrouvent , en
profondeur, dans la partie du golfe du Cotentin dans
laquelle s'est déposée la formation houillère de Littry ;
la fosse des Landes (n° 7) les a traversées sur 94 mè-
tres de hauteur; la fosse Floquet (n° 41) a son pui-
sard creusé dans ces couches ; enfin , un puits foncé
de 1813 à 1816 (voir la coupe annexe n° 15), en
contre-bas de la fosse St-Georges , a rencontré dans
le fond une grauwacke quartzeuse et talcifère , en
strates presque verticales orientées est-ouest , et qui
fait partie des mêmes assises.
Un plus grand nombre de puits les aurait égale-
ment atteintes, s'il y avait eu intérêt à multiplier les
recherches en contre-bas des couches de houille ex-
ploitables ; mais ces puits auraient pu rencontrer le
fond du golfe à de beaucoup plus grandes profon-
deurs, si l'on envisage que, dans le bassin de Fumi-
chon , on a reconnu , à l'aide du sondage entrepris
au-dessous de la couche exploitée ( voir la coupe-an-
nexe n° 19), la présence du terrain houiller jusqu'à
285 mètres de profondeur et que le sondage fait à
Engleville (coupe-annexe n° 17) n'avait même pas
dépassé à 263 mètres les assises puissantes du grès
rouge.
A part l'altitude qui n'est pas comparable , les
schistes de transition , formant le sol sur lequel s'est
déposé le terrain houiller de Littry, devaient pré-
senter des reliefs et des vallées rappelant les acci-
dents de terrain de la région du Bocage , et c'est aux
— 290 —
inégalités de ce sol qu'il laut attribuer ces rappro-
cliements du mur et du toit de la couche qui divi-
sèrent celle-ci par bassins très-irréguliers , tant par
leur forme que par leur grandeur. Ce morcellement
en bassins, dans Tintervalle desquels le terrain liouil-
1er de Littry se montre stérile , paraît être un des
traits particuliers de cette formation , tout au moins
dans la partie voisine de la lisière des terrains de
transition , la seule bien explorée jusqu'ici.
La région de Fumiclion est encore trop peu con-
nue, dans une zone de quelque étendue, pour que l'on
ait pu y constater le même caractère ; mais il est pos-
sible que , dans cette région , le terrain houiller pre-
nant plus de puissance , les accidents du fond n'aient
pas amené un morcellement semblable. Ce qui ten-
drait à le faire croire, c'est la régularité remar-
quable de Tunique couche exploitée à Fumichon , sur
un développement de galeries maintenant comparable
à l'étendue des anciens bassins de Littry.
C'est en étudiant chacun de ces bassins, l'un après
l'autre , que nous allons aborder la description géo-
logique et technique de la formation houillère de
Littry; mais, au préalable, 11 convient de signaler
l'apparition , au milieu de cette formation, d'une
roche d'origine éruptive qui a bien pu contribuer,
dans une certaine mesure , au morcellement de la
couche en bassins, et qui a surtout déterminé des
accidents locaux fort intéressants.
Le pétrosilex passant en porphyre , que Ton ren-
contre en nombre de points de la concession de Lit-
try, est décrit en ces termes par M. Hérault, dans
le Mémoire qu'il a publié sur les terrains du Calvados.
« C'est une roche ordinairement très-compacte ,
— 291 —
très-dure et cependant assez fragile. Elle est fré-
quemment traversée dans tous les sens par des filets
de feldspath blanc et quelquefois par des veinules de
spath calcaire ; sa couleur est en général le vert
obscur ou le gris bleuâtre , mais elle offre des par-
ties grises , jaunâtres , rougeâtres ou brunes , qui
contiennent des petits cristaux de feldspath ainsi
que des grains de quartz vitreux . et alors elle passe
au porjjhyre qv.ao'tzifère. Les nombreuses fissures
dont elle est remplie la divisent en blocs peu épais et
souvent même en plaques très-minces qu'on pren-
drait au premier aspect pour des couches fort régu-
lières, »
Ce porphyre , tantôt pétrosiliceux , tantôt quartzi-
fère , et qui , avec sa variabilité d'aspect et de struc-
ture, pourrait être qualifié parfois de porphyre tra-
chytique , ne renferme à Littry, comme au Plessis ,
que peu de minéraux disséminés ; en outre du quartz
et du feldspath libres , on y trouve parfois du péridot
et du fer oxydulé , et la roche agit alors sur l'aiguille
aimantée. Une roche de cette nature , magnétique et
fusible au chalumeau , qualifiée de trapp par M, Hé-
ricart de Thury, aurait été rencontrée en l'an VII,
dans un burck foncé jusqu'à 37 mètres en contre-bas
de la couche, entre les fosses Girard et Frandemiche
( voir la fig. 5 , pi. V, indiquant l'emplacement de ce
burck).
Le porphyre forme à Montmirail , sur la com-
mune du Breuil, une sorte de promontoire allongé de
700 à 800 mètres de longueur, orienté nord-est-sud-
ouest, sur le flanc duquel les couches du terrain
houiller ont été relevées dune façon tr^s-accusée.-A
diverses profondeurs, dans les environs de ce massif,
19
— 292 -
on en a retrouvé les prolongements , ainsi que nous
aurons à le constater plus loin ; le porphyre se voit
aussi entre St-Martin de Blagny et Baynes , consti-
tuant un second massif, près du moulin de la Querze
et du hameau de Notre-Dame de Blagny ; on le re-
trouve également, en dehors du périmètre de la
concession , au sud de Littry, dans la forêt de Cérisy,
et il y a été longtemps exploité pour l'entretien de la
route de Bayeux à St-Lo.
Nous aurons l'occasion de signaler bientôt nombre
de puits et de sondages qui ont rencontré le por-
phyre ; celui-ci, dans sa variété pétrosiliceuse rap-
pelant les roches de Montmirail , a été atteint en
l)articulier à 106'",80 de profondeur par le puits du
Carnet, n° 34 (v. la coupe-annexe n° 4 ) et a présenté
des passages graduels fort nets du pétrosilex au
porphyre quartzifère. En outre , avant de le ren-
contrer, le puits traversa, sur 6'",80 de hauteur, une
roche feldspathique altérée dont il importe de signaler
également l'existence , parce que cette roche est
très-répandue dans le bassin de Littry, qu'elle accom-
pagne généralement le porphyre et qu'elle se trouve
parfois isolée et intercalée entre les strates du ter-
rain houiller.
Cette roche feldspathique altérée se voit à Mont-
mirail , à Notre-Dame de Blagny , et il n'est pas
douteux sur ces points , comme au puits du Carnet ,
qu'elle est le produit de la décomposition du por-
phyre. On a retrouvé la môme roche dans la tra-
versée des galeries menées à différents niveaux ,
entre les puits Bénard et St-Georges ( v. la fig. 3 ,
pi. V) , en recoupement du massif porphyrique qui a
déterminé un si remarquable relèvement de la couche
— 293 —
de houille de l'ancien bassin. Enfin, dans le sondage
fait en contre-bas de la fosse Touvais (coupe-annexe
n'' 6 ) et le puits foncé au-dessous de la fosse St-
Georges (coupe-annexe n° 15), on a traversé sur 22,
sur 30 et jusqu'à 50 mètres de hauteur, des masses
feldspathiques compactes intercalées entre les cou-
ches du terrain houiller. Elles n'ont pu s'introduire
au milieu de ce terrain que par un effort latéral , qui
n'a cependant pas amené de perturbation sensible
dans l'allure de la couche du bassin Noël et de
l'ancien bassin ou par des épanchements contempo-
rains de la formation houillère.
Nous avons déjà signalé de semblables faits d'in-
tercalation au Plessis ; mais, sur la mine de Littry ,
ils ont été bien plus fréquents et surtout étudiés de
plus près par feu M. Hérault (1) , qui s'est particu-
lièrement attaché à les décrire et qui signale le
porphyre décomposé comme rencontré au fond des
(1) Nous n'avons pu conslaler par nous-même aucun fait de ceUe
nature sur le bassin de Fumichon, seul exploité depuis dix ans dans
la concession de Liltiy ; mais, dans ses nombreux rapports ou mé-
moires sur les mines du Plessis et de Littry , M. Hérault insiste trop
sur la présence d'épancliements porpliyriqucs interstratifiés au milieu
du terrain houiller de Basse-Normandie , pour que nous ayons pu
nous abstenir d'en faire mention dans cette notice.
En Angleterre, on voit, entre la chaîne des Cheviots et la Tees ,
sur 60 kilomètres de longueur et 10 ù 15 de largeur, une vaste nappe
de roche éruptive, puissante de 30 à ZiO mètres, intercalée dans les
couches delà formation carbonifère. C'est une roche noire, dure,
formée surtout de labrador et de pyroxène , parfois altérée, blanciie et
kaolineuse au contact des fdons métalliques. Les géologue^ anglais
ont qualifiée de trapp ; le même nom a été donné à plusieurs reprises,
notamment par M. Héricart de Tliury, au porphyre pétrosiliceuii de
LiUrv.
puits Noël ( n" 32 ) , St-Cliarles ( n° 33 ) , Dumartroy
( n° 31 dis) , et comme formant ainsi une sorte de
nappe à très-peu de distance au-dessous de la couche
exploitée dans le bassin Noël.
En étudiant, par la suite , le petit bassin Lance ou
de la Rogerie, nous signalerons des faits du même
genre constatés par les puits et sondages pratiqués
tout autour de cet ilôt de terrain houiller.
Après avoir fait connaître , dans leur constitution
minéralogique et dans leurs rapports généraux avec
le terrain houiller de Littry, le porphyre, ses diverses
variétés et la roche décomposée qui s'y rattache ,
passons à l'étude des divers bassins dont nous avons
tout d'abord signalé l'existence,
ANCIEN BASSIN.
C'est sur l'ancien bassin que s'est opérée la décou-
verte de la mine de Littry , que s'est concentrée
l'exploitation la plus durable et la plus prospère ;
c'est par lui que nous commencerons.
Dix-sept puits , dont le dernier remonte à 1801 ,
ont été ouverts sur ce bassin de forme elliptique ,
mesurant à peine 1,000 mètres de l'est à l'ouest et
800 mètres dans la direction du nord. La coupe com-
plète d'aucune de ces fosses n'a été conservée , bien
que le mémoire de M. lléricart de Thury renferme ,
à l'égard de plusieurs d'entre elles , quelques indi-
cations qui trouvei'ont leur place dans cette notice.
La seule donnée précise que l'on ait, c'est la pro-
fondeur de chaque puits et, partant, le niveau auquel
se trouve la couche principale de ce bassin et au-delà
— 295 —
de laquelle , à cette époque , on n'avait pas encore
songé à entreprendre aucune exploration.
Quant à la puissance du terrain houiller dans cette
région de la mine , à la succession des bancs de grès
houillers, de schistes argileux et de poudingues à
galets siluriens , à pâte de grès houiller , qui consti-
tuent ce terrain , on n'a aucune indication de quelque
valeur sur leur compte , si ce n'est ce seul fait qu'un
peu au-dessus de la couche principale de houille , on
rencontrait toujours un , deux ou trois bancs de
poudingues, ayant ensemble plusieurs mètres d'épais-
seur , en contre-bas desquels les exploitants du siècle
dernier avaient la conviction de devoir toujours ren-
contrer le charbon.
En ce qui concerne la couche principale de houille
atteinte par l'ancien bassin , la seule sur laquelle
l'exploitation ait été durable et sérieuse , une coupo
très-précise en a été conservée ; nous l'indiquons de
suite, bien qu'il soit douteux que cette grande couche
ait présenté constamment , dans toutes les parties de
l'ancien bassin , les mêmes alternances d'escailles
schisteuses et de parties charbonneuses.
Coupe de la eouclie principale de l'ancien bassin.
1° Toit: grès et quelquefois schiste argileux. 0"', 00
2° Houille mélangée de filets de schistes
(2° toit charbonneux) 0 .32
3° Argile schisteuse dite grosse escaille. . 0 40
4° Houille maigre avec filets schisteux
{V^ toit charbonneux) 0 48
A reporter. . . . l'",20
- 296 —
Report. . . . r".20
5° Argile schisteuse dite petite escaille. . 0 Iti
6" Houille de bonne qualité ( sillon de la
veine) 0 66
1° Argile schisteuse mélangée d'un peu de
houille dite Ilaverie 0 08
8" Houille grasse ( sillon dti tmir ). ... 0 66
Puissance totale 2"\'76
Puissance réduite . dél'alcation faite des
parties stériles 2"', 12
Les premiers exploitants ne prirent d'abord que le
cœur ou le sillon de la veine qui fournissait le meil-
leur charbon , le plus pur et le plus convenable pour
la forge ; plus tard , revenant sur leurs pas , ils enle-
vèrent la haverie que l'on trouva à vendre comme
charbon à chaux et le sillon du mur qui donnait du
gros charbon un peu nerveux , de qualité moyenne ,
bon pour la grille et les usines. Ce n'est qu'en der-
nier lieu qu'on songea à exploiter le premier, puis le
second toit charbonneux qui donnèrent une houille
généralement schisteuse, acceptable cependant pour
la chaufournerie. De la sorte , il est certaines parties
de l'ancien bassin sur lesquelles on est revenu, à près
de cent ans d'intervalle, notamment dans les der-
niers temps de l'exploitation où , au lieu de travaux
réguliers, on procéda à un grapillago de tout ce qui
avait nom ou apparence de charbon et avait été laissé
]»ar les «- anciens. »
Ces retours successifs dans les vieux travaux , ce
grapillago qui se perpétua nombre d'années , au dé-
triment de la réputation (juo s'étaient acquise les
— -iOI —
charbons de Littry, expliquent la durée plus que
séculaire de l'ancien bas sin. Il a dû en être extrait
environ 1,200,000 tonnes de charbon , d'après
l'étendue du bassin et la puissance de la couche ;
cette évaluation toute approximative se trouve au
reste confirmée par le tonnage qu'ont atteint les
ventes , dans les quatre-vingts dernières années , dé-
falcation faite de l'appoint des bassins Noël et de
Fumichon.
On a rencontré et exploité également sur l'ancien
bassin, de 1816 à 1821 et depuis, trois autres petites
veines d'une houille généralement sèche. La première
a été atteinte par le puits Ste-Barbe, à 21 mètres au-
dessus de la couche principale ; elle n'a pas été trou-
vée dans le puits St-Georges , mais celui-ci a recoupé
une deuxième veine , à 8 mètres seulement au-dessus
de la grande couche ; enfin , dans le puits fait de
1813 à 1816 en contre-bas de la fosse St-Georges
(coupe-annexe n° 15), on a rencontré, à 64 mètres
au-dessous de la couche principale et après avoir
traversé , sur 50 mètres, la masse feldspathique alté-
rée dont nous avons déjà signalé la présence , une
troisième petite veine qui a été elle-même exploitée.
Ces trois couches n'avaient que de 0'",40 à O'^jSO de
puissance et elles vinrent à disparaître après s'être
amincies graduellement.
La couche principale de l'ancien bassin de Littry a
présenté une direction assez régulière de l'est à
l'ouest et un pendage vers le nord d'environ 0^,10
par mètre , puisque entre les fosses Bailleul ou
Leboucher et le puits Ste-Barbe , sur un intervalle
de 600 mètres environ, la couche s'est abaissée de
58 mètres. C'est ce dernier puits qui a atteint la
- 298 —
couche principale à la plus grande profondeur, à
120"", 75; aussi a-t-il été conservé le dernier de façon
à assurer l'épuisement des eaux de l'ancien bassin.
Sur toute la lisière nord de celui-ci , la grande
couche, diminuant successivement de puissance en
même temps que les assises du toit et du mur pré-
sentaient un redressement sensible . est venue finale-
ment à disparaître, sans qu'à la suite de ces barrages
ou remontages ( noms donnés par les ouvriers à ces
accidents de la veine) on ait pu retrouver celle-ci,
malgré de nombreuses recherches en galeries dont
la principale, la voie Fougère , atteignit un déve-
loppement de plus de 130 mètres.
Sur la lisière sud de l'ancien bassin , la couche
prend fin par un accident d'une autre nature et dont
nous avons déjà parlé, par un relèvement fort remar-
quable que lui a fait subir le porphjTe , en la rame-
nant, par une pente de 45°, d'une profondeur de
60 mètres environ jusqu'à 13 mètres seulement de la
surface. Dans ce relèvement , le porphjTe a brisé la
couche, en sorte qu'il est resté, entre la roche érup-
tive et les schistes de transition de la ceinture du
golfe , un lambeau vertical de houille , se prolongeant
jusqu'à 0"\35 du sol , ayant 60 mètres dans sa plus
grande hauteur, près de 15 mètres d'épaisseur dans
sa partie la plus renflée et auquel on a donné à
Littry le nom de a Poche de Bénard ou de veine
Pfèaïu. »
Les figures 3 et 4 de la planche V représentent
ce remarquable accident de la couche qui , depuis
longtemps , a acquis une certaine notoriété. Sur la
fiirure 3, sur laquelle l'emploi de deux échelles difié-
icntes, l'une pour les longueurs, l'autre pour les
— 299 —
hauteurs, a déterminé un redressement trop accentué
de la couche, on voit celle-ci disparaître, après s'être
amincie sur le sommet du piton porphyrique et n'of-
frir aucune continuité avec la veine Préaux. La
figure 4 donne le profil longitudinal de cette veine
qui , sur la fin du siècle dernier , a été attaquée et
suivie par la tosse Préaux , depuis la surface jusqu'à
78 pieds de profondeur.
La partie la plus inférieure de la même veine a
été exploitée par le puits Bénard , ouvert dans les
schistes cambriens et duquel partaient des galeries à
travers bancs allant recouper la veine Préaux à diffé-
rents niveaux , traversant la masse porphyrique ,
rejoignant sur le flanc nord de ce massif la couche
relevée et se reliant alors au réseau des galeries
du puits St-Georges,
C'est , comme nous l'avons déjà dit, ce relèvement
de la veine qui a donné lieu, en 1741, à la découverte
de la mine de Littry et qui a été atteint, dans les pre-
miers temps, par les deux fosses Le Sauvage (n°^ 13
et 9 ) , par la fosse de la Couture-Raould ( n° 14 ) et
par la fosse Thézard (n° 5) , sur lesquelles l'exploi-
tation s'est prolongée aussi longtemps et aussi pro-
fondément que le permettaient les moyens d'épuise-
ment bien imparfaits dont on disposait à cette époque.
Par la fosse des Bouzeries ( n° 16 ) , ouverte dès
1776 , abandonnée , puis reprise en l'an III , on ren-
contra , à 20 pieds de profondeur , un brouillage
charbonneux de 4 pieds renfermant une petite couche
de houille. Les affleurements de cette couche et des
schistes charbonneux qui l'accompagnent se voyaient
un peu à l'est de ce puits , du côté de Montmirall ,
ce qui semblerait accuser la liaison du massif de
— 300 —
porphyre de Montmirail et de celui de la veine
Prt%ux.
Sur la lisière sud-ouest de rancien bassin, la couche
a présenté un autre accident intt^ressant. Au lieu de
disparaître par un rapprochement graduel du toit et
du mur, la veine, après avoir été atteinte à près de
65 mètres de profondeur par les fosses Bailleul et
Leboucher (n^* 3 dis et -i) , prit tin brusquement, en
amont pendage , par l'etfet d'une faille , ainsi que
l'indique la ligure 5 de la planche V. La fosse Girard
tomba sur cet accident de la couche , réduite contre
la faille à quelques pouces d'épaisseur , et ne la re-
trouva , avec sa puissance normale , que par des
travaux conduits au nord-est et i\ Test.
Les anciens exploitants paraissent ne pas s'être
préoccupés de rechercher ce qu'était devenue la
couche principale de Littry , au-delà de cet accident ;
c'est une question encore pendante, et pour la solution
de laquelle la Compagnie de Littry s'est demandée ,
depuis plusieurs années, s'il n'y aurait pas lieu d'en-
treprendre un ou deux sondages au sud de la fosse
(rirard , avec l'espoir de rencontrer la couche rejetée
en hauteur, à une soixantaine de mètres seulement
de profondeur.
Nous passerons sous silence les petits accidents de
toute nature, crains, étranglements, failles, rejets,
que présenta la couche dans l'ancien bassin et sur le
compte dcsiiuels on n'a , au reste , que des données
peu précises. C'est ù j)eine si on a conservé le sou-
venir d'autres accichuits , d'accidents d'exi)loitation
qui eurent une certaine gravité. Le 23 nivôse an IIL
une inondation générale des travaux se produisit
et faillit engloutir sept hommes et deux enfants qu'on
— :5()i —
no snuva qii'npr('>s cpiit-dix licuros dV'puisomont et
au prix des plus p^rands ofTorts ; ;\ plusieurs reprises,
notamment en 1751 , 1160, 1175 , et en (lor(''al an VII,
des incendies rc^pétdes, d'une durée de 8, 15 et mc^me
20 jours, prirent naissance dans la mine, par le fait
de la combustion si)ontan(^e des pyrites des toits
charbonneux qu'on n'exploitait pas alors et qu'on
laissait s't^bouler dans les vieux travaux.
BASSIN NOËL.
Dès 1818 , redoutant lY'puisement prochain de
l'ancien bassin, qui devait cependant encore duroi*
l)lus de quarante ans . la Compagnie de Littry com-
mença à entreprendre l'exploitation, par ii- puits
Saint-Charles, de ce que, à cette époque, on appela la
« nouvelle exploitalloii », (\.o cette partie de la mine
actuellement épuisée et à laquelle convient mieux la
dénomination de Bassin Noël, qui lui fut ensuite^
donnée du nom du directeur de cette époque et du
|)rincipal puits de cette région.
Le bassin Noël , limité de tous cotés j)ar des
étranglements de la couche , présente une Tonne in-
finiment moins régulière et plus déchiquetée que
l'ancien bassin.
Par les quatre puits ouverts sur cette région de la
mine (puits Dumartroy, n" 31 Us , puits Noël , n" 32,
puits St-Charles, n<'33, puits Touvais, n" 35), on
n'a atteint qu'une seule couche , moins puissante et
moins avantageuse que celle d(^ la n'trion que naiis
venons de décrire.
— 302 —
Cette couche offrait la coupe suivante :
1° To^Y, schiste et quelquefois grès houiller. O'^.OO
2° Houille maigre mélangée de filets de
schistes 1 00
3° Argile schisteuse noirâtre 0 03
4° Houille maréchale 0 30
Total. . . . ln',33
50 Mur. Grès et quelquefois schiste argileux.
Mais il suffit de se reporter aux coupes connues de
trois des puits ouverts dans ce bassin ( annexes n"* 2,
3 et 5) , pour voir combien la veine était variable
d'importance et de nature.
Ainsi , tandis que sur le puits Noël , situé dans la
partie centrale , on avait 1™, 30 de houille dont un
tiers de houille maréchale , on ne trouvait dans la ré-
gion du puits Dumartroy,défalcation faite des nerfs de
schistes , que O"", 60 de charbon , d'excellente qualité,
il est vrai , et , dans le puits Touvais , que deux cou-
ches de charbon à chaux d'une puissance totale de
0™, 95 , séparées par un banc de grès houiller de plus
d'un mètre.
Sur la fosse St-Charles , tombée sur un relèvement
de la veine et ouverte comme les deux derniers puits
que nous venons de mentionner sur les limites du
bassin Noël, la couche n'avait que 0'", 60 de puissance,
et, dans une galerie menée entre cette fosse et le
puits Noël, on a vu la veine se réduire successivement
à 0"',25, 0'",20 et même 0'", 15 seulement d'épaisseur
( voir la fig. 3 , pi. V ).
On n'a pas trouvé d'autre couche de charbon dans
cette région de la mine de Littry ; cependant, les
— 3Ô3 —
deux puits Noël et Dumartroy ont traverse , l'un à
15™, 93 , l'autre à 15"% 79 au-dessus de la couche , des
brouillages charbonneux de quelque épaisseur qui
peuvent , avec une certaine vraisemblance , repré-
senter la petite veine supérieure du puits Ste-Barbe (1).
En contre-bas de la couche , un sondage fait au fond
du puits Touvais (coupe-annexe n** 6) n'a pas trouvé
le prolongement de la veine inférieure du puits St-
Georges , bien que ce sondage ait atteint 139 mètres
de profondeur et soit resté tout le temps dans le
terrain houiller , traversé à plusieurs reprises par
des épanchements de roche porphyrique altérée. Ce
sondage montre tout au moins , ainsi qu'on l'avait re-
connu au reste dans l'approfondissement de la fosse
St-Georgos , la puissance qu'acquiert le terrain
houiller au-dessous de la couche principale de
charbon et la multiplicité et l'importance des bancs
de poudingues, dans la partie la plus inférieure de la
formation houillère.
La coupe du puits Noël donne une autre indication
intéressante : c'est que les bancs de calcaire magnésien
reposent presque sur le terrain houiller et n'en sont
séparés que par une épaisseur de 13 mètres de grès
rouge, lequel se développe au contraire en s'avançant
au nord-ouest vers le puits Touvais , où il dépasse
déjà 40 mètres de puissance.
(d) Le puits Touvais n'a pas rencontré ces mômes brouillages cliar-
bonneux ; mais on ne doit pas s'en étonner parce que , dans cette
région du bassin Noël, la partie supérieure de la formation houillère
présente une dépression à la faveur de laquelle le grès rouge a pris
un grand développement, ù tel point que les derniers bancs permiens
ne sont séparés de la couche que par 13"°, AO de terrain houiller [ \oir
la fig. 2, pi. V).
— 304 —
La couche du bassin Noël présente une pente géné-
rale assez régulière vers le nord ; mais , entre les
puits St-Charles , Noël et Touvais , elle est moins ac-
cusée que dans l'ancien bassin. Du côté du puits Du-
martroy, dans le voisinage duquel le terrain houiller
est ibrt bouleversé, le relèvement de la veine est plus
sensible et il doit être très-vraisemblablement attri-
bué, ainsi que les accidents de la couche, à l'influence
du porphyre de Montmirail, dont la roche leldspa-
thique congénère a été trouvée au fond de ce puits ,
à 25 mètres au-dessous du charbon. Il y aurait donc
un relèvement général de la couche vers le coteau de
Montmirail , comme l'indique la fig. 2 de la pi. V, et
les brouillages charbonneux trouvés dans la fosse du
Mont de Goville (n° 21 ) formeraient le prolongement
de cette couche.
Le bassin Noël a fourni un charbon généralement
dur, de bonne qualité pour la cuisson de la chaux et
de la houille maréchale en moindre quantité que dans
l'ancien bassin ; l'intercalation de bancs de grès plus
ou moins puissants et répétés au milieu de la veine
en rendit rox{doitation diflicile, par suite de l'abon-
dance des déblais , et assez onéreuse en ce que
l'emploi de la poudre dut être à peu près permanent.
Sur les limites du bassin, la couche, par suite d'étran-
glements successifs , avait de moins en moins de
puissance et son exploitation dut être abandonnée,
alors qu'elle ne présentait ])lus que 0"\30 à 0"',40
d'épaisseur ; i)ar de nombreuses recherches faites
en galeries, sur divers côtés de la lisière du bassin
Noël , on vit la couciie s'amincir peu à peu et n'avoir
plus , à cent et quelques mètres des dernières
tailles , que 0'", 15 et môme 0"", 05 de puissance
— 305 —
(galerie menée en 1840 du puits Touvais vers le
sondage n° 31).
Cette région de la mine n'a pas eu une existence
Lien prolongée ; son exploitation n'a duré que trente-
neuf ans, de 1818 ;\ 1857, et il en a été extrait environ
de 450,000 à 500,000 tonnes de charbon.
Aucun travail n'a été fait, entre les puits St-Charles,
Ste-Barbe et St-Georges, pour établir la jonction, fort
probable cependant, de l'ancien bassin et du bassin
Noël. Il ne s'agissait au reste que d'une zone de 300
à 350 mètres de largeur et dans laquelle la couche ,
si elle eût été rencontrée, n'eût vraisembablement
présenté qu'une puissance très-restreinte comme
entre les puits St-Charles et Noël.
RÉGION EST DE LA CONCESSION DE LITTRY.
Avant de passer aux autres bassins, situés à l'ouest
de Littry , restons encore dans la même région de la
raine pour parcourir et mentionner les nombreux
travaux d'exploration qui y ont été entrepris, soit
pour découvrir de nouveaux bassins , soit pour re-
chercher les prolongements de ceux connus et ex-
ploités.
Dans le bourg du Molay, la fosse Morandet (n° 36),
ouverte en 1*779 , ne rencontra , à 110 mètres de
profondeur , qu'un brouillage charbonneux de 0™,50
d'épaisseur ; plus tard , un sondage entrepris dans
le pré du moulin du Molay (n° 27), tout près de cette
fosse , traversa 12 mètres d'alluvions triasiques ,
20 mètres d'assises du calcaire magnésien et 48 mètres
de grès rouge ; un banc de grès houiller fut à peine
atteint qu'on rencontra immédiatement au-dessous la
- 306 -
roche porpliyroïde altérée sur plus de 16 mètres. Ce
sondage montre , comme la coupe du puits Touvais ,
le développement que prennent déjà les assises du
grès rouge dans cette région de la concession.
Au nord et au nord-est du bassin Noël , le puits
du Carnet ( coupe-annexe n*" 4) traversa les couches
triasiques et permiennes , ne rencontra le terrain
houiller stérile qu'avec une puissance réduite de
31 mètres et atteignit au fond le pétrosilex passant
au porphyre. Le sondage de Flierbage du Breuil ,
n° 31 ( coupe-annexe n*^ 1 ) , après avoir traversé le
trias sur plus de 57 mètres, resta jusqu'à 140 mètres
de profondeur dans le terrain houiller, représenté
pendant 45 mètres par des alternances répétées de
poudingues et de grès que nous avons vu, dans le
sondage fait en contre-bas du puits Touvais et dans
le puits St-Georges , caractériser la partie inférieure
de la formation houillère.
Ces assises de poudingues et de grès se relèvent
de 102 mètres entre le puits Touvais et le sondage
en question ; ce qui semble accuser un redressement
général du terrain houiller vers le nord , dans la
direction de Saon. Cette indication est confirmée par
les résultats du sondage d'Origny ( n" 41 ) , qui ,
immédiatement après les assises du calcaire magné-
sien, recouvert seulement par les alluvions triasiques,
a atteint le porphyre plus ou moins altéré , sans ren-
contrer au préalable aucune couche de la formation
houillère.
Se relevant ainsi j)eu à peu au nord-est du bassin
Noël , le terrain houiller parait donc complètement
disparaître sur les confins 'de la concession, entre
Saon et liluy.
— 30*7 —
En nous rapprochant de la limite méridionale du
périmètre de la mine de Littry, nous trouvons d'abord
le sondage de la Conterie , n° 46 ( coupe-annexe n"
11), qui a rencontré le terrain houiller stérile sur
31 mètres à peine pour atteindre ensuite le porphyre ;
puis les nombreux puits et sondages entrepris dans
un très-petit rayon , autour du coteau de Montmirail.
Entre ce coteau , Tancien bassin et le bassin Noël ,
les fosses de la Pierre-Bise et du Mont-de-Goville
(n^^lS, 19 et 21), peu profondes d'ailleurs, n'ont
rencontré que des brouillages charbonneux accusant
un relèvement de la couche de ces deux bassins sur
le flanc nord-ouest du coteau. Quant à la grande fosse
Goville (no 20), foncée jusqa'à 228 mètres , elle
traversa, sans doute , les mêmes brouillages voisins
delà surface, sans qu'on crût devoir s'y arrêter; à
160 mètres , elle en rencontra un autre , qui fut re-
connu par une galerie de 60 mètres environ , et qui
peut fort vraisemblablement occuper la place de la
couche inférieure de la fosse St-Georges ; puis , après
ce brouillage , on tomba sur les poudingues houillers,
que l'on traversa sans discontinuer jusqu'au fond du
puits. On a cherché à expliquer cette puissance con-
sidérable des poudingues en admettant que le puits
aurait recoupé en biais leurs bancs redressés par le
porphyre ; cette hypothèse est plausible , mais il n'en
reste pas moins acquis que le grand puits de Goville
atteignit la partie inférieure du terrain houiller,
caractérisée par l'abondance de ses poudingues et
trouvée stérile jusqu'ici.
Au nord de Montmirail, les sondages n°^ 29 et 49
ont rencontré, à peu de profondeur, le prolongement
du porphyre de ce coteau et les autres recherches
20
— 308 —
n°^ 21, 28 et 30 n'ont rien appris , l'abondance des
eaux ayant contraint de les abandonner à peu de
profondeur. Dans cette région , ainsi qu'à l'ouest de
Montmirail , les alluyions triasiques , puissantes sur-
tout autour des récifs qu'elles rencontraient, prennent
une importance extraordinaire ( le sondage Degouzée
les a traversées sur plus de 30 mètres) et forment une
nappe aquifère rendant les reclierclies fort difficiles.
Entre le coteau de Montmirail et les terrains de
transition , s'est trouvé isolé , après l'apparition du
porphyre , un petit îlot distinct de terrain houiller
qu'on aurait pu appeler le lassin Pelcoq ou de la
Coiiture-Qosset. Relevée sur le flanc est et sud-est du
coteau , une couche de houille d'une puissance va-
riable a été rencontrée à 6"*, 60 seulement de profon-
deur par la 3° fosse de la Couture-Gosset (n°25),
à 28 mètres par la première fosse du même nom
(n° 23), à 35 mètres de profondeur par la fosse des
Mouettes (1) (n°26) et atteinte à 12 mètres seulement
par la fosse Pelcoq (n" 22). Le puits n° 24 , peu pro-
fond d'ailleurs , n'a pas dépassé les assises triasiques,
à cause de l'abondance des eaux.
Ce lambeau de terrain houiller renferme , à la
fosse Pelcoq, une couche orientée N.-S., plongeant
de O'^jlS par mètre vers l'est et présentant une
(1) Sur celle fosse, on a cherchù, par une galerie à travers bancs,
ouverle à 47 mètres de profondeur, à recouper la couche rencontrée
par le puits 12 mètres plus haut ; on l'a atteinte , mais en prolongeant
cette galerie horizontale , on a vu le terrain houiller disparaître et les
assises triasiques de schistes cl de grès rouges lui succéder à 33 nièlres
du puils; il y a donc eu, pendant la période Iriasique, érosion du
terrain houiller dans la partie centrale du petit bassin de Pelcoq,
comme l'indique la coupe n" 2 de la planche V.
~ 309 —
puissance de 0'",50 , avec intercalation dans la veine
d'un petit banc de grès scliisteux de 0"i,10 d'épais-
seur. Cette fosse a été ouverte en 1803 , abandonnée
depuis ; mais , en 1862 , on est rentré dans les vieux
travaux , en vue de rechercher s'il était possible
d'entreprendre sur cette couche une exploitation
avantageuse. On y a renoncé après avoir constaté
que la veine n'avait qu'une puissance insuffisante et
était de médiocre qualité.
Au hameau de la Rochelle a été trouvé récemment,
en fonçant un puits dans une ferme , un affleurement
de houille ; il appartient très-vraisemblablement à
la veine de ce petit lambeau de terrain houiller que
nous avons figuré dans la coupe n° 2 de la pi. V.
Enfin , sur la limite est de la concession et dans le
lit du ruisseau du Gril, un autre affleurement de
houille a été également constaté; cet affleurement
peut faire suite à ceux de la Rochelle et de la fosse
Pelcoq, comme nous l'indiquons par des traits ponc-
tués sur la planche IV.
Quittons maintenant cette région de la concession
pour nous reporter à l'ouest de Littry, où nous ren-
controns tout d'abord le bassin de Floquët.
BASSIN DE FLOQUET.
C'est par le foncement de la fosse Floquet , entre-
pris en 1818 , que fut découvert ce petit bassin. Le
puits qui lui a donné son nom rencontra , à 26 mètres
à peine de la surface , le terrain houiller très-carac-
térisé et atteignit , à une profondeur de 121 mètres ,
une grauwacke quartzeuse appartenant aux terrains
de transition , après n'avoir traversé à 119 mètres
— 810 —
qu'un mince filet charbonneux de 0'",08 d'épaisseur.
L'insuccès de cette découverte découragea les exploi-
tants de cette époque ; on ouvrit cependant sur cette
petite veine une galerie de 50 mètres environ à l'ex-
trémité de laquelle la couche avait déjà acquis 0'",40
de puissance. Ce résultat ne parut pas suffisant et la
fosse Floquet fut abandonnée dès 1822, pour être
reprise ensuite de 1839 à 1845.
Les travaux de cette fosse prirent alors un certain
développement; on s'éloigna jusqu'à 340 mètres du
puits , exploitant la même couche qui se présenta
avec 0'",60 et même 0n»,70 d'épaisseur, et donna un
charbon excellent , bien qu'un peu dur, sans nerfs de
grès ni de schistes au milieu de la veine.
Celle-ci présentait vers l'ouest un plongement
assez fort de O"',!© à 0'^,15 par mètre qui vint bientôt
accroître les difficultés de son exploitation, rendue
déjà onéreuse par l'usage permanent de la poudre ;
d'autre part, l'aérage des travaux, vicié par l'emploi
des mines , commençait à devenir insuffisant , et la
situation commandait d'ouvrir à courte échéance un
second puits sur ce bassin.
Devant cette nécessité, la Compagnie de Littry,
qui venait de porter en 1844 tous ses efforts sur la
région de Fumichon , sur laquelle un puits était en
fonrage, décida, un peu hâtivement, il faut le recon-
naître , l'abandon de la fosse Floquet , dont il avait
été à peine extrait 30,000 tonnes de charbon.
Depuis cette ('poque , les concessionnaires se sont,
à plusieurs reprises , demandés s'il ne serait ])as
opportun de reprendre les travaux de cette fosse (1),
(1) Les limites ossignOcs sur la planciie IV au bassin do Floquet
— 311 —
sur laquelle l'exploration du terrain houiller n'a pas
été assez complète pour que l'on puisse à bon escient
considérer comme entièrement improductive cette
région de la mine de Littry.
A 400 mètres au sud du puits de Floquet , avait
été ouverte, de 1811 à 1815, la fosse des Landes (n° 7),
dont les résultats , bien que négatifs , motivèrent
peut-être l'exploration du bassin de Floquet. Cette
fosse traversa le terrain houiller sur 63 mètres et
atteignit , entre 44 et 47 mètres , des schistes char-
bonneux fortement redressés et renfermant quelques
minces filets de houille de 3 à 6 pouces d'épaisseur ,
que l'on suivit en galerie sur plus de 30 mètres. On
trouva les couches schisteuses , moins redressées ,
plus régulières , mais presque stériles ; c'est ce qui
fit abandonner la fosse des Landes, qu'on avait d'ail-
leurs bien inutilement approfondie , de telle sorte
qu'elle traversa, ainsi que nous l'avons déjà signalé,
les schistes de transition sur 94 mètres de hauteur.
Quant à la couche de schistes charbonneux avec
filets de houille que rencontra cette fosse , elle re-
présente fort vraisemblablement le prolongement vers
le sud de la veine du bassin de Floquet, ainsi que le
figure la coupe 6 de la planche V.
Entre ce bassin et celui du bourg de la mine , il
sont simplement destinées à faire connaître l'étendue de la partie
exploitée de celte région de la mine ; elles n'ont pas en vue, comme
pour l'ancien bassin et celui de Noël, d'indiquer la zone sur laquelle
la couche prend fin.
Nous faisons, dès à présent, une remarque semblable à l'égard du
bassin Lance , qui a été à peine exploré, et de celui de Fumicbon ,
qui est en cours d'exploitation et dont les limites se reculent chaque
jour.
— 312 —
existe une zone de 1,000 à 1,100 mètres de largeur,
qui a été explorée à diverses reprises.
Ce fut d'abord par la fosse Ste-Tliérèse (n° 38) , qui,
ouverte en 1773 , rencontra des brouillages charbon-
neux , avec veines de houille , à dififérents niveaux et
notamment à 78 et à 97 mètres. Quelques galeries
furent ouvertes, de 1773 à 1775, sur ces schistes
charbonneux inférieurs , qui présentaient 4 pieds de
puissance ; mais la compagnie de Littry, pressée
d'argent à cette époque , fit abandonner ces recher-
ches pour des travaux plus productifs.
L'existence d'une veine charbonneuse plus ou moins
riche à la fosse Ste-Thérèse n'en a pas moins son
importance , en ce qu'elle tendrait à donner quelque
corps à l'hj'po thèse d'une jonction possible du bassin
Floquet et de l'ancien bassin , comme le représente la
coupe n° 1 de la pi. V.
Les résultats négatifs obtenus dans le fonçage du
puits du Vieux-Presbytère (n° 30) (voir la coupe
annexe n° 7 ) ne fournissent à cette hypothèse aucun
appui ni aucun argument contraire. Immédiatement
après les assises du calcaire magnésien , ce puits a
traversé , sur 73 mètres , le terrain houiller qui s'y
est montré stérile et n'a renfermé que quelques in-
dices charbonneux. Mais à la fosse Floquet, la couche
qui devait bientôt acquérir 0"\ 60 et môme 0'", 70 de
puissance ne présentait , dans le puits lui-môme , que
0"',08 d'épaisseur. Il est possible que la fosse duVieux-
Presbytère soit tombée sur un resserrement semblable,
qui expliquerait la présence des nœuds charbonneux
que l'on y a rencontrés.
Le journal do la mine de Littry renferme, d'ail-
leurs , sur le fonçage de cette fosse , une indication
— 313 —
qui n'est pas sans intérêt ; c'est qu'à un certain
moment , l'eau fit irruption dans le puits , comme si
l'on avait percé de vieux travaux , et le remplit
en quelques heures ; en même temps , on constata
sur la fosse Ste-Thérèse , qui était comblée , un
affaissement du sol de près de six pieds. Ce double
accident ne peut s'expliquer qu'en admettant que les
travaux de la fosse Ste-Thérèse avaient pris, dans la
direction du puits du Vieux-Presbytère, un déve-
loppement considérable accusant un prolongement
fort notable de la couche vers le nord.
Au fond de ce dernier puits, c'est le porphyre
qu'on a rencontré, empâtant des blocs de grès houiller
et de schiste argileux. On l'a retrouvé également à
une bien moindre profondeur dans le sondage du
Pré Binet (n° 40) qui, ouvert dans la même région,
n'a traversé qu'un banc de poudingue du terrain
houiller.
La formation houillère paraît donc se relever et
disparaître ensuite au nord du bassin de Floquet ,
ainsi que l'atteste au reste la rencontre , qui aurait
été faite anciennement à très-peu de profondeur,
d'une petite veine de charbon fort inclinée dans un
puits de ferme ouvert au lieu dit a la maison Jouas. »
D'après ce relèvement du terrain houiller, c'est
vers l'ouest, du côté de ce pendage local des couches,
qu'il y aurait lieu de rechercher le développement
du bassin Floquet , si l'on revenait un jour sur
cette région de la mine.
BASSIN LANCE OU DE LA ROGERIE.
Il faut traverser, en quittant ce dernier bassin,
— 314 —
une zone de 2,000 mètres , à peine explorée , pour
trouver celui de la Rogerie ou de la fosse Lance ,
sur lequel les sondages se sont multipliés dans un
petit rayon.
Ces sondages et le puits qui en occupe le centre
ont encore atteint , comme tant d'autres effectués sur
la concession de Littry, une région bouleversée par
le porphyre.
C'est le sondage entrepris , en 1840 , au Pré de la
Rivière, près de Tournières {n° 43), qui a amené la
découverte de ce bassin. Ce sondage ( coupe-annexe
n° 8), rencontra, sur 84 mètres, le terrain houiller,
renfermant à peine une petite veine de houille à
114 mètres de profondeur, et traversa le porphyre
altéré sur ses douze derniers mètres.
On se reporta alor« plus au nord , sur le pendage
général des couches de la mine de Littry , et on ou-
vrit, sur l'emplacement même qu'occupa ensuite le
puits Lance ou de la Rogerie , un deuxième sondage
dont les résultats favorables déterminèrent à entre-
prendre le fonçage de ce puits (coupe-annexe n" 10),
Il rencontra, à 35^,70 de profondeur, une couche
de l'",40, surmontée de brouillages, et atteignit à
42'"^55 une seconde petite veine de 0'",50 , reposant
sur des schistes assez charbonneux, pour qu'on ait
pu un moment songer à les exploiter pour la cuisson
de la chaux.
Attaquée en galerie , la couche de l'",40 n'a pré-
senté que ]'",10 de puissance à 14 mètres du puits;
plus loin de la fosse , du côté de l'ouest vers lequel
était son pendage , son épaisseur se réduisait à deux
pieds; dans toutes les autres directions, sa puissance
diminuait encore plus sensiblement.
— 315 —
On ne se découragea cependant pas et l'on entre-
prit , tout autour du puits , cinq sondages pour étu-
dier l'extension que pouvait prendre ce petit bassin
et l'emplacement à choisir dans le cas où l'ouverture
d'une seconde fosse serait nécessaire.
Ces cinq sondages ( nous donnons la coupe de deux
d'entre eux, annexes n°^ 13 et 14) rencontrèrent tous
le porphyre qu'avait au reste atteint déjà celui de
la Rogerie, à 23"\80 au-dessous de la couche, et
l'on constata, sur chacun d'eux, des intercalations
de roche porphyrique altérée au milieu du terrain
liouiller.
Ce terrain , réduit à fort peu d'épaisseur sur le
sondage de la Jambe à pied (n° 54), s'y montra sté-
rile; mais, dans ceux de la Siarderie (n°51), Guil-
lemine (n° 52) et des Croix (n° 53), il renferma deux
petites veines de charbon (1), qui, très- vraisembla-
blement, ne sont autres que le prolongement des
couches de la Rogerie.
Le sondage de l'herbage de la Rogerie (n° 55) ,
ouvert au nord-est du puits , donna des résultats
encore plus accusés. On y rencontra le porphyre à 38
mètres seulement de profondeur, immédiatement au-
dessous du trias , et on y constata ainsi la disparition
complète de la formation houillère du bassin Lance.
Ce résultat se trouva d'ailleurs entièrement confirmé
(1) Deux petites veines semblables ont été trouvées dans le sondage
des Hauts-Vents, n" 50 (coupe-annexe n" d2) ; mais on ne peut guère
parler de ce sondage, pas plus que de celui du Maupas (n" 42), en
raison de leur éloignement considérable de toutes les autres régions
explorées de la concession de Littry. L'affleurement probable de l'une
des veines du sondage des Hauts-Vents se voit à 800 mètres environ
au sud de ce forage, près du hameau du Grand-Marcy,
~ 316 —
par la découverte , opérée à 120 mètres seulement de
la fosse Lance et au nord-est de celle-ci, de l'affleu-
rement de la couche rencontrée dans ce puits , à
40 mètres de profondeur.
Les concessionnaires se décidèrent rapidement , on
le comprend , à abandonner, en 1845, ce petit bassin
d'une allure si peu régulière et qui lear avait déjà
procuré tant de mécomptes , alors surtout que les
résultats favorables du sondage de Fumiclion leur
donnaient l'espoir d'une exploitation nouvelle et plus
fructueuse.
BASSIN DE FUMICriON.
Ce sondage (n" 48), entrepris de 1842 à 1844,
atteignit, en effet, une région bien autrement régu-
lière du terrain liouiller , et traversa, à 195 mètres
de profondeur, une couche d'un mètre de puissance
suivie , quatre mètres plus bas , d'une seconde petite
couche. Un puits ( première fosse Fumichon , n° 56 )
fut immédiatement foncé , à 30 mètres du sondage ,
et, dès 1847, commençait l'exploitation de la houille
dans ce nouveau bassin , dont l'extension , chaque
jour croissante, motiva, en 1857, l'ouverture d'un
second puits, à 664 mètres du premier.
Dans le chapitre I de cette notice , nous avons déjà
signalé certains résultats d'un grand intérêt que
fournissent les coupes des puits de Fumichon ; nous
n'y reviendrons pas , et nous nous bornerons à faire
remarquer combien il est di/ïlcile d'établir dans cha-
cune de ces coupes, là où finissent les ])uissantes
assises de la formation permienne et là où commence
véritablement lo terrain houiller. Celui-ci paraît
— 317 —
n'avoir, au-dessus de la couche principale, qu'une
puissance restreinte de 26 à 28 mètres ; mais , en
contre-bas de cette veine , il prend beaucoup plus
(l'importance , ainsi que nous le constaterons bientôt.
La couche de Fumichon a une épaisseur variant
entre 0™,80 et l^^slO; elle est généralement divisée
par des petits nerfs schisteux ou maigrages , en deux
ou trois sillons qui fournissent cliacun une houille de
qualité différente. Le sillon central ou le sillon infé-
rieur, quand il n^ en a que deux , donne, sur 0™,40
à 0'",50 d'épaisseur , une houille maréchale très-pure ;
les deux autres sillons fournissent du charbon à
chaux moins pur et un peu schisteux.
Presque immédiatement au-dessous de la couche ,
on a rencontré cinq veinules de houille , ayant en-
semble 0"\ 60 d'épaisseur, puis une veine de 0™,40 à
0'", 45 de charbon maigre, formant un horizon très-
régulier à 4™, 10 ou 4'^,20 au-dessous de la couche
principale. Cette veine inférieure a été reconnue sur
cinq points ( sondage de Fumichon , puits Fumichon,
n° 2 , burck de la galerie 15 , recherches des galeries
102 et 103). Elle n'est pas exploitée, bien qu'on ait
tenté de le faire momentanément par ces deux
galeries.
A une plus grande profondeur, un burck et un son-
dage (n° 59) (coupe-annexe n° 19), faits en contre-bas
de la couche principale du bassin de Fumichon , ont
atteint à 43"», 75 des schistes mélangés de houille sur
une épaisseur de 2 mètres et traversé ensuite , sur
près de 35 mètres , les assises inférieures du terrain
houiller caractérisées à Fumichon, comme dans les
anciennes exploitations de Littrj^ par la fréquence
des bancs de poudingues. La formation houillère est
— 318 —
donc reconnue dans cette région de la mine sur près
de 106 mètres d'épaisseur ; elle l'avait été par les
puits de Touvais et de St-Georges , sur une plus
grande puissance encore.
Si l'on cherche à étahlir un rapprochement entre
l'ancien bassin et celui de Fumichon , malgré les
5 kilomètres qui séparent leurs limites les plus voi-
sines , on peut envisager la couche principale de
Fumichon et les petites veines qui en dépendent et
qui forment un ensemble de 2 mètres d'épaisseur de
houille , comme l'équivalent de la grande couche de
l'ancien bassin divisée par des bancs de schistes et
degrés de plus en plus épais, et les schistes char-
bonneux , trouvés à 43"", *75 en contre-bas de la veine
de Fumichon , comme occupant la place de la petite
couche inférieure du puits St-Georges.
Sur une étendue de plus de 650 mètres et par les
galeries 13 et 19, il a été reconnu que le terrain
houiller de Fumichon présente, vers le nord 20° ouest,
une pente fort régulière de 0"% 09 à 0"S 10 par mètre ,
au pied de laquelle se produit un fond de bateau,
suivi d'un relèvement contraire, mais bien moins pro-
noncé. Le pendage au nord , si général au reste sur
la mine de Littry , est confirmé par les résultats du
sondage d'Engleville (1) , qui . à 263 mètres de
(1) Aprt'S la (lécoiivorlc du hiissin de Fumichon , dont les travaux
dépassent actucUctnenl l'ancienne limite de la concession, la Com-
pagnie de Lillry crut devoir demander une extension de son périmètre
vers le Nord. C'est pour justifier celte demande , pour pouvoir se faire
attribuer le droit d'inventeur sur la nouvelle région dont la concession
était demandée, qu'elle entreprit, de iSItS ù 1850, le sondage d'Kn-
gleville. L'extension di- périinMre sollicitée a été accordée, comme
nous l'avons dit au commencement du chapitre III, par décret du 15
janvier 1853.
— 319 ~
profondeur, n'avait pas encore atteint la formation
liouillùre , tandis que celle-ci se montre à Fumichon
à 173 et 181 mètres seulement au-dessous de la
surface.
Il paraît rationnel d'induire du pendage du terrain
houiller de Fumichon vers le nord que, par contre ,
vers St-Martin-de-Blagny et Tournières, ce bassin
doit se relever dans la direction du sud , et si l'on
calcule sur la pente de 0'",10 par mètre connue et
Lien constatée , on arrive à conclure que la couche
de ce bassin doit venir affleurer au jour à 2,000 mètres
environ du puits Fumichon , c'est-à-dire justement à
la Rogerie , ainsi qu'en cet autre point , au sud de
St-Martin-de-Blagny, sur lequel nous figurons (voir
la planche IV) un affleurement connu de houille,
apparaissant immédiatement au-dessous des calcaires
magnésiens. Le terrain houiller aurait ainsi été re-
levé au sud par les porphyres de la Rogerie et de
Notre-Dame-de-Blagny,
Nous figurons, sur la coupe 7 de la pi. V, cette
jonction possible, bien qu'assurément éventuelle, des
bassins de Fumichon et de la Rogerie , et nous devons
faire remarquer à cet égard que , dans les deux
bassins en question , on a trouvé la même petite veine
au-dessous de la couche principale. Si cette jonction,
à laquelle nous ne sommes pas seul à croire, se
réalise, il sera possible d'ouvrir par la suite, à
une proximité fort avantageuse du chemin de fer de
Paris à Cherbourg, un puits dans l'intervalle de
ces deux bassins.
La couche de Fumichon présente une grande
régularité, et les accidents y sont peu nombreux.
Cependant, il en est un à signaler : la veine disparaît
— 320 —
vers l'est, suivant une ligne parallèle au méridien
magnétique , passant par la fosse Fumiclion n° 1 et
s'infléchissant au-delà vers l'ouest. Cet accident a été
reconnu sur 400 mètres environ et la couche , sans
doute rejetée par une faille très-oblique déterminant
son amincissement graduel , n'a pas encore pu être
retrouvée à l'est de cette fosse. La Compagnie de
Littry étudie en ce moment quels travaux elle aurait
le plus d'intérêt à entreprendre , puits ou sondages ,
pour rechercher dans cette région la couche de
Fumichon, dont la disparition a réduit de moitié le
champ d'exploitation de la fosse n° 1.
Jusqu'à ce jour il a été extrait environ 500,000
tonnes de charbon de cette région de la mine de
Littry , qui a encore un long avenir devant elle.
BASSIN DE MOON.
Cette description serait incomplète si nous ne fai-
sions pas mention , brièvement au moins , du petit
ilôt de terrain houiller de Moon et d'Airel (1) , situé
à 9 kilomètres de St-Martin-de-Blagny, sur les confins
ouest de la concession de Littry.
Ce petit bassin , qui s'étend dans le département
de la Manche , a été exploré de 1754 à 1*756 par la
Compagnie de Littry. Après plusieurs sondages , trois
puits furent successivement ouverts , à peu de dis-
tance l'un de l'autre , sur les pièces dites de la Four-
(l) Ce l;mil)c;iu de terrain linuiller n'est pas figuré sur la planche IV
en raison de son peu d'iiiiportance et de son grand tloigncnicnl des
autres parties explorées de la mine de Littry ; mais rcmplacenieul du
puits principui de Moon est indiqué sur la planche I.
— 321 —
chérie , commune de Moon , et l'un d'eux , qui fut
approfondi jusqu'à 320 pieds, rencontra des brouillages
charbonneux avec veinules de houille à 75, 103, 122
et 184 pieds. Une galerie avec accrochage fut ouverte
à 122 pieds , et il fut extrait , d'une veine paraissant
orientée est-ouest et plongeant vers le nord , des
schistes charbonneux brûlant bien et qu'employèrent
les maréchaux du pays.
On voit encore l'emplacement de ce puits , sur la
rive gauche de l'Elle, à 300 mètres du moulin Hébert;
11 occupe la partie moyenne d'un coteau , sur le flanc
duquel des carrières profondes ont été ouvertes, pour
l'entretien des chemins , dans les sables et graviers
des alluvions triasiques. Au fond de l'une de ces
carrières , à 25 pieds , paraît-il , des schistes char-
bonneux ont été trouvés ; on en aurait rencontré
également dans un puits foncé sur le haut du coteau
et sur le bord du chemin vicinal allant de Moon à
Airel. Dans cette dernière commune enfin , dit
Duhamel dans le Joimial des Mines, des affleurements
de houille auraient aussi été reconnus.
L'existence du terrain houiller à Moon et à Airel
est donc incontestable , bien qu'on soit fort peu ren-
seigné sur son allure et sur les ressources qu'il peut
offrir ; d'après la description qu'en donne M. Héricart
de Thury , on tomba à Moon sur une région particu-
lièrement tourmentée et sur des couches fortement
redressées , sur ce qu'on nommait alors « le droit de
la veine. » On ne peut pas , d'ailleurs , s'en étonner
en envisageant que Moon est tout près de la lisière
des schistes de transition contre lesquels les couches
du terrain houiller ont pu se trouver relevées.
La Compagnie de Littry , dont les affaires n'étaient
— 322 —
pas florissantes, lors de ces recherches, les fit bientôt
suspendre, malgré l'avis du directeur Auvray, qui
écrivait à leur égard que jamais il n'avait entrepris
de travaux lui donnant plus d'espoir.
Il n'a été fait depuis aucune exploration sur le
bassin de Moon , auquel on reviendra peut-être un
Jour.
Terminons maintenant cette description qui , locale
d'abord , a dû porter sur chacune des régions succes-
sivement explorées de la concession , par un résumé
rapide des traits les plus saillants et les plus généraux
de la formation houillère de Littry.
Cette formation a pris naissance sur un sol acci-
denté , dont les reliefs ont été suffisamment considé-
rables , par rapport à la puissance du terrain houiller
et au niveau de la couche principale do charbon ,
pour amener un morcellement de ce terrain en lam-
beaux renfermant du combustible et en régions
stériles.
Ce morcellement en bassins eût été bien moindre
si la grande veine de Littry se fût déposée à un
niveau un peu plus élevé ; à 25 ou 30 mètres plus
haut, la couche, dépassant alors les lignes de faîte
des roches du sous-sol qui allleurent à peu de pro-
fondeur sur la lisière sud du golfe du Gotentin, aurait
eu beaucoup plus de continuité. 11 est vraisemblable
qu'en s'éloignant de cette lisière , les terrains de
transition (lovant se trouver ù de plus grandes pro-
fondeurs, les accidents de la couche seront rendus
moins fréquents , ainsi que cela s'est déjà vérifié sur
le bassin de Fumichon.
Le porphyre, qui se montre sur bien des points de
la concession de Littry , est venu augmenter le
— 323 —
nombre des accidents de la couche , en déterminant
des redressements brusques ou graduels des assises
de la formation houillère et en isolant même certains
lambeaux de cette formation, tels que la veine Préaux
et le petit bassin de la fosse Pelcoq.
Le terrain houiller de Littry peut être divisé , au
moins dans la partie qui en est connue jusqu'ici, en
deux étages bien distincts séparés par la couche
principale.
L'étage supérieur à cette couche présente des alter-
nances de schistes , de grès houillers , de poudingues
et quelques bancs assez rares de calcaires ; les pre-
mières assises de ce niveau paraissent alterner avec
les dernières du grès rouge, ce qui rend fort délicate,
en l'absence de toute discordance bien manifeste de
stratification, la séparation précise du terrain houiller
et des couches permiennes.
Cette partie supérieure de la formation houillère
de Littry n'est pas très-puissante ; elle atteint 48
mètres au puits Noël , mais elle a fréquemment une
moindre importance (1). Elle est généralement stérile ;
cependant , dans l'ancien bassin , on y a exploité
deux petites veines de charbon.
L'étage inférieur du terrain houiller est carac-
térisé, d'une part, par l'absence des calcaires ; en
second lieu, par des intercalations répétées de roche
^ (1) On a bien rencontré 93 mètres de terrain houiller au-dessus de
la veine de la fosse Floquet; mais, la coupe précise de ce puits n'a
pas été conservée , et il est d'ailleurs possible qu'on ait atteint, dans
le bassin de Floquet, la couche inférieure du puits St-Gcorges, comme
paraîtraient le témoigner la puissance réduite de celle veine , sa proxi-
mité des grauwackes de transition et l'absence des Clets schisteux'ou
gréseux que l'on rencontre très-généralement dans la couche principale.
21
— 324 —
porpliyriquc altérée , et enfin par la fréquence toute
particulière des bancs de poudingiies. Ce niveau
inférieur n'est bien connu que sur trois points de la
concession de Littry , et il a présenté une puissance
maximum de 139 mètres. A peu près au milieu de
cet ensemble de couches de grès et de schistes
houillers , se voit une petite veine ou masse char-
bonneuse , ne méritant guère d'être exploitée ; c'est
surtout au-dessous de cette veine que les bancs de
poudingues sont particulièrement fréquents.
Quant à la couche principale qui séparerait ces
deux étages , elle a présenté dans l'ancien bassin
plus de 2 mètres de charbon ; son épaisseur a sen-
siblement diminué sur le bassin Noël ; mais , dans
celui de Fumichon , on retrouve la même masse de
2 mètres d'épaisseur, en réunissant à la couche prin-
cipale de ce dernier bassin les petites veines ren-
contrées au-dessous , dans un intervalle de 4"", 50.
Le terrain houiller n'est donc connu jusqu'à ce
jour que sur une puissance totale de 189 mètres ,
tandis qu'au Plessis la formation houillère a été
recoupée par le sondage Kind sur 300 mètres environ.
Il est vrai que le sondage fait en contre-bas de la
couche du bassin de Fumichon n'a pas été poussé
assez profondément pour atteindre les schistes de
transition, et que l'on ne connaît la puissance maxi-
mum de la partie inférieure du terrain houiller que
par les forages pratiqués au fond des puits Touvais
et de St-Georges.
Les recherches en profondeur sur le bassin de
Fumichon sont encore incomplètes , et il est dési-
rable qu'elles soient reprises un jour et poursuivies
jusqu'aux couches paléozoïques, de façon à reconnaître
— 325 —
la puissance maximum du terrain liouiller dans cette
région de la mine et voir si la partie inférieure de
ce terrain ne renferme pas d'autres couches de
combustible , notamment au niveau auquel , dans le
sondage Kind , ont été atteints , sur une épaisseur
considérable , les schistes bitumineux contenant en
abondance de l'huile minérale.
La mine de Littry ne renferme qu'un très-petit
nombre de débris du règne végétal , principalement
localisés dans la couche de schistes qui surmonte la
veine principale.
On y trouve ^
Des Ammlarlées ,
Peropterls-Serlii ,
— arljorescens (spécimens fructifies) ,
— Volymnorplia ,
BicoiÉeris Brogniartl ,
Sp//e}îop/i7/llum erosiim ,
Calamités Bubius , cniciaUis , Suckovii, arenaceus,
et l'on rencontre quelquefois dans les schistes , la
houille et le poudingue, des morceaux debois silicifiés
qui, autant qu'on en peut juger par les traces de leur
organisation, paraissent avoir appartenu à des plantes
dicotylédones.
On ne trouve dans la flore de Littry ni Sigillaria ,
ni Lepidodendron , plantes dont l'absence, ainsi que la
rareté des Calamités, caractérisent le terrain houiller
supérieur; c'est à ce terrain qu'appartient la for-
mation de Littry, ainsi qu'on devait au reste le penser
en voyant une connexion si intime et les discordances
de stratification si peu saillantes entre les premières
assises de cette formation et les dernières couches
permiennes.
— 326 —
On n'a guère exploré jusqu'ici que du quart au
tiers de la concession de Littry, et l'on ne connaît
môme bien que la région est de cette concession ,
comprenant l'ancien bassin et le bassin Noël.
Il y est constaté , rappelons-le dans ce résumé ,
que la formation houillère , assez puissante sur les
deux bassins en question , se relève ensuite au nord-
est et tend à disparaître du côté de Saon et de Blay.
Tout autour du massif éruptif de Montmirail , on
rencontre , à de plus ou moins grandes profondeurs ,
le porphyre ayant relevé les couches du terrain
houiller et en ayant même isolé un lambeau distinct
atteint par les fosses Pelcoq et des Mouettes. Ce
lambeau se poursuit vers le ruisseau du Gril , et l'on
en trouverait vraisemblablement le prolongement à
l'est, en dehors des limites de la concession de Littry.
A l'ouest de l'ancien bassin , celui de Floquet a été
jusqu'ici insuffisamment exploré et pourra être repris
un jour en se portant vers le couchant où plongent
les couches , car au nord le terrain houiller se relève
et disparaît.
Entre le lambeau de terrain houiller de Floquet et
les régions de la Rogerie et de Fumichon , aucune re-
cherche sérieuse n'a été faite.
Il n'en est pas de même à la Rogerie , où le por-
phyre a tellement bouleversé le terrain houiller, qu'il
y a peu d'espoir d'ouvrir sur ce point une exploitation
fructueuse ; mais la couche de la Rogerie paraît être
l'affleurement de celle de Fumichon , en sorte qu'il
sera possible , avec de sérieuses chances de réussite,
d'entreprendre un jour , entre les bassins Lance et
de Fumichon , une exploitation qui rencontrera la
couche de ce dernier bassin à une profondeur pouvant
— 321 —
varier entre 100 et 140 mètres , suivant le point où
Ton se placera.
Au nord de Fumichon , le terrain hoiiiller ne peut
être atteint qu'à de plus grandes profondeurs , qui
ne rendront cependant pas impossible de l'exploiter
dans l'avenir.
En se portant plus encore vers l'ouest de la con-
cession , on trouve toute une vaste région s'étendant
sur les communes de la Folie , St-]\Iarcouf , Mestry ,
Cartigny-l'Épinay , qui est jusqu'ici l'inconnu et dans
laquelle des recherches pourront être entreprises
avec l'espoir de ne pas rencontrer la formation
houillère à de grandes profondeurs ; car on voit , sur
divers points, entre la Folie et Lison , affleurer les
bancs de calcaire magnésien , qui ne sont séparés de
cette formation que par l'étage plus ou moins puissant
du grès rouge.
Rappelons à cet égard , que, aune distance de 1,000
à 1,200 mètres seulement de la lisière des terrains
de transition , les calcaires magnésiens en question
surmontent presque immédiatement le terrain houiller
( comme en font foi les coupes des puits Noël , du
Vieux-Presbytère , ainsi que les sondages entrepris
au Pré-Binet et à la Rogerie ) et n'en sont séparés
que par des assises peu épaisses de grès rouge , qui
prennent au contraire du développement en se re-
portant vers le nord (1).
(1) Il ne faut pas oublier que le grès rouge affecte , d'une façon
très-accusée, la forme d'un dépôt en biseau. Il est fort puissant dans
le nord de la concession deLittry, puisque le sondage d'Engieville
Ta rencontré sur 97 mètres sans le traverser entièrement ; il diminue
sur les fosses de Fumichon, où il n'a plus déjà que 83 à 85 mètres ; sa
puissance se réduit plus sensiblement encore sur le puits de Touvais
— 328 —
Cette règle de superposition rend probable , si elle
ne se dément pas , la rencontre , entre Lison et Moon
et à une assez faible profondeur , du prolongement
du terrain houiller reconnu de 1754 à 1756 dans cette
dernière commune. Si ce terrain ne &y montre pas
stérile , il serait possible d'ouvrir un jour , à peu de
distance de la gare de Lison, une exploitation qui
aurait pour elle l'avantage de son étroite proximité
de la voie ferrée.
En plus d'un point , nous le voyons , la concession
de Littry peut être ultérieurement explorée sans trop
d'aléas et avec des chances réelles de succès.
EXPLOITATION TECHNIQUE.
IVature des eliarbons de Littry.
Nous n'avons que peu de choses à dire des mé-
thodes d'exploitation suivies sur la mine de Littry
et nous ne le ferons qu'en ce qui touche le bassin de
Fumichon : une revue rétrospective des procédés
employés à ce point de vue sur l'ancien bassin et
le bassin Noël serait entièrement dépourvue d'intérêt
aujourd'hui.
On recourt à Fumichon, comme dans les houillères
et le sondage du Molay , qui n'ont atteint cet étage que sur 40 à 48
mètres. Sur la fosse Noël , il n'est représenté que par des assises de
13 mètre» d'épaisseur, et il disparaît enfin ù peu près totalement à la
fosse du Vieux-Presbytère, dans les sondages des Ilauls-Vents et des
Croix, ainsi que sur l'anieurcment liouiiler qui apparaît au sud de
Sl-Martin-de-Blagn) , immédiatement au-dessous du calcaire ma-
gnésien.
— 329 —
du nord de la France et de Belgique qui renferment
des couches minces et peu inclinées, à la méthode
dite par grandes tailles , qui consiste , une fois le
traçage fait du champ d'exploitation , à l'aide d'un
réseau de voies ou galeries menées suivant la direc-
tion et la pente de la couche , à ouvrir , des deux
côtés de chaque galerie , une série de tailles aux-
quelles on donne à Littry 12 mètres de largeur.
L'abattage s'opère, au pic ou à la poudre, au
fond de chaque taille , et les mineurs remblaient au
fur et à mesure , en rejetant par derrière eux les
parties schisteuses provenant, soit des nerfs de la
couche, soit du toit, soit de l'exhaussement du plafond
de galeries jumelles ménagées pour l'enlèvement du
charbon et la circulation de l'air des deux côtés de
la taille ; à l'avancement du chantier d'abattage ,
des étais ou chandelles maintiennent le toit et em-
pêchent tout affaissement ; des cadres plus ou moins
répétés assurent , en outre , la solidité des galeries
latérales de chaque taille.
Généralement , celles-ci sont conduites suivant
l'amont-pendage de la veine , de façon à ce que l'en-
lèvement du charbon du fond de la taille soit facilité
par la pente de la couche. Au pied des galeries
latérales de chaque chantier, des wagons ou bennes
reçoivent le charbon qui en est extrait et, circulant
sur tout un réseau de chemins de fer , sont amenés
jusqu'aux puits par les chercheurs.
On n'emploie pas de cages guidées sur les fosses
de Fumichon , et les bennes sont simplement accro-
chées à l'extrémité de câbles plats en chanvre ou en
aloès et ramenées au jour à l'aide de puissances
machines à vapeur que l'on emploie successivement
— 330 -
à l'extraction et à l'épuisement. Cette dernière opé-
ration se fait au moyen de bennes à eau qui vien-
nent se remplir dans le puisard de chacune des
fosses et qui sont conduites au jour comme les bennes
à charbon.
Les deux puits de Fumichon sont entièrement cu-
velés sur toute leur hauteur. Le cuvelage est de
forme octogone et en cœur de chêne ; il arrête bien
les eaux ; au reste , un cuvelage aussi soigné et
aussi efficace est indispensable pour la traversée des
couches aquifères ou ébouleuses et glissantes qu'on
rencontre principalement dans les assises triasiques,
mais aussi dans le grès rouge et le terrain houiller.
Il n'est établi sur chaque fosse qu'un seul compar-
timent latéral dans lequel sont installées les échelles
pour la descente des ouvriers.
L'aérage s'opère par les deux puits ; l'un sert à
l'entrée de l'air frais que l'on fait circuler, par le jeu
de portes multipliées , dans les quatre kilomètres de
galeries entretenues que renferme le bassin de Fu-
michon et jusqu'au front de chaque taille, à l'aide
des deux galeries latérales qui la desservent et d'une
porte intermédiaire placée sur la voie de roulage ;
l'air vicié , plus chaud et plus léger , se rend ensuite
dans l'autre fosse et s'élève naturellement jusqu'à la
surface. En attaquant un nouveau massif, on mène
toujours, comme pour les tailles, deux voies jumelles,
l'une servant à l'entrée , l'autre au retour de l'air ;
ce n'est que dans les travaux de reconnaissance
qu'une seule galerie est ouverte, et alors l'aérage
se fait par diffusion, tant que son développement n'est
pas trop considérable , ou à l'aide de conduites en
bois quand elle devient plus longue. Au reste, le
— 331 —
grisou , dont l'existence n'avait jamais été signalée
dans les anciennes exploitations , a toujours été fort
peu abondant dans les travaux du bassin de Fumi-
chon et n'a déterminé que de rares accidents , géné-
ralement dus à l'imprudence des travailleurs, soit
qu'ils allassent inutilement dans des parties aban-
données de la mine , soit qu'ils démontassent les
lampes de sûreté dont l'usage leur est rendu obli-
gatoire.
Le prix de revient du charbon de Littry est assez
élevé actuellement, ce qui tient à trois causes : pro-
duction restreinte et partant frais généraux élevés ;
élévation de 20 ^/o au moins des salaires des ouvriers
à la suite de menaces de grèves ; introduction du
lavage des menus qui, tout en améliorant la pro-
duction comme qualité, en a réduit le tonnage de
tout le poids des parties schisteuses enlevées par le
lavage.
Ce prix de revient oscille entre 1 fr. 50 et 1 fr. 55
le quintal métrique, et les frais généraux entrent
dans ce chiffre pour 20 à 22 % environ (1). On ne
peut pas établir de prix de revient distinct pour les
diverses qualités de charbons que produit la mine de
Littry , bien qu'ils se vendent à des prix assez diffé-
rents.
La houille actuellement extraite du bassin de
Fumichon appartient au type des houilles grasses à
longue flamme , suivant la classification établie dans
(i) La produclion de !a mine de Littry venant seulement à doubler,
il en résulterait un abaissement de 0 fr. 15 à 0 fr. IG par quintal mé-
trique ou 1 fr. 50 à 1 fr. 60 par tonne , en raison de la diminution des
frais généraux.
— 332 —
an récent mémoire (1) par M. Gruner. inspecteur
général des mines. Elle renferme une proportion de
matières schisteuses et donne en conséquence une
quantité de cendres très-variable, suivant les parties
de la couche dont elle provient.
Ainsi , tandis que dans le sillon de la houille maré-
chale, on peut arrivera un minimum de cendres de
3,2 % , dans le sillon supérieur du charbon à chaux ,
la proportion des parties stériles s'élève à 17 % , et
dans l'escaille schisteuse ou maigrage , elle atteint
jusqu'à 49,6 %.
L'intercalation plus ou moins fréquente de nerfs de
schistes dans la veine, leur enlèvement plus ou moins
complet par le triage et par l'épluchage peuvent donc
faire varier la proportion des matières stériles , des
cendres des charbons de Littry dans d'assez larges
limites.
Deux analyses , faites sur le tout-venant de Fu-
michon , no?i lavé , ont donné les résultats suivants :
Matières volatiles . . . 30,6 . . . 28,3
Carbone fixe 51,» : . . 52,1
Cendres 18,4 . . . 19,6
Totaux. . . . 100,0 . . . 100,0
Soufre 3,6 millièmes.
(1) Dans un mémoire sur le pouvoir calorKiquc et la classilicatidn
des houilles, publié dans la 5" livraison des Annales des vtincs de 187o,
!\I. rinspccluur général Gruiicr résume, comme il suit, les propriétés
caraclérisliqucs des houilles crasses à longue flamme :
Pour \ 00 de houille pure( Proportion de carbone fixe ou de coke 60 à 08
(les cendres défalquées).' Proportion de maliôrcs volatiles. . . iO ù .'52
Pouvoir calorifique réel de la houille puie. 8,500 à 8,800 calories.
Pouvoir calorifique industriel, 7 kilojï. 00 ?i 8 kiloR. 30 d'eau à 0",
\aporisée à 112° par kiloRramme de houille pure.
— 333 —
Quant au charbon de forge iwn lavé ni (épluché ,
il présente en moyenne la composition ci-après :
Matières volatiles 32,2
Carbone fixe 56,8
Cendres 11,»
Total 100,0
Soulre 2,9 millièmes.
Gomme ces analyses le montrent , la teneur en
cendres des charbons de Littry est considérable ;
diminuant leur puissance calorifique et , par suite ,
leur valeur commerciale , elle avait cet autre incon-
vénient de leur interdire , malgré des qualités toutes
spéciales résidant dans les proportions de carbone
fixe et de matières volatiles qu'ils renferment, cer-
tains emplois industriels , tels que la fabrication du
gaz d'éclairage et celle des agglomérés, pour lesquels
l'industrie a besoin de combustibles relativement
purs.
En face de cette situation , la compagnie de Littry
a introduit , il y a dix ans , le lavage des menus qui
a pris depuis une grande extension.
Les bons résultats de cette opération ressortent
avec évidence des deux analyses ci-après , faites au
Laboratoire du service des mines , à Caen , peu de
temps après la mise en pratique du lavage.
Toul venant lavé. Menus de forge (avés.
Matières volatiles . . 32,1 ... 35,»
Carbone fixe. ... 62,1 ... 59,7
Cendres 5,8 .. . 5,3
Totaux. . . . 100,0 . . . 100,0
— 334 —
Ainsi , le lavage enlève au tout venant des deux
tiers aux trois quarts de ses cendres et aux menus
de forge un peu plus de la moitié. Le soufre, prove-
nant des pyrites surtout adhérentes aux schistes ,
diminue en même temps dans une égale proportion.
Cette opération a fait des menus de Littry des
charbons excellents pour la forge et pour la produc-
tion du gaz d'éclairage ; ils pourraient également
être introduits dans la fabrication des briquettes, en
y apportant cet avantage de nécessiter , en raison de
leur qualité de charbons collants, une moindre pro-
portion de brai que n'en réclament les menus an-
thraciteux du pays de Galles, généralement employés
dans les usines d'agglomérés du littoral de la Manche.
En tout cas, leur association avec ces menus anthra-
citeux ne pourrait être qu'avantageuse.
A la suite d'une fourniture prolongée , faite par
la concession de Littry à la Compagnie d'éclairage
de la ville de Paris , les menus lavés de cette mine
ont pris rang parmi les bons charbons à gaz , et leur
emploi a acquis un tel développement que la mine
de Littry ne peut aujourd'hui satisfaire à toutes les
demandes qui l'assiègent et est obligée de réserver
ses charbons aux usines situées dans un rayon
restreint et dont la clientèle lui est en tout temps
assurée ; cependant, les menus lavés de Fumichon
alimentent actuellement les fabriques de Versailles
et du Mans , avec lesquelles des marchés ont été
passés depuis un certain temps.
Ces menus donnent un gaz présentant un pouvoir
éclairant qui dépasse de 6 à 7 "/o le titre exigé à
Paris ; là est leur grande supériorité, car elle permet
de les associer à des charbons moins convenables
— 335 —
à ce point de vue et de satisfaire à meilleur compte
à l'obligation contractée par nombre d'usines de
fournir un gaz d'un pouvoir éclairant déterminé.
A côté de cette supériorité particulière, les charbons
de Littry donnent un coke plus dense , moins bour-
soufflé et un peu moins avantageux que le coke pro-
venant des charbons à gaz anglais et belges pour les
ventes s'opérant à la mesure , c'est-à-dire au volume ;
il n'en serait pas de même pour des ventes au poids.
Peut-être, les cokes lourds et durs de Littry pourront-
ils, comme certains cokes belges, trouver un jour des
débouchés spéciaux dans les emplois métallurgiques.
L'hectolitre ras de menu lavé à gaz de Littry pèse
74 kilog. ; l'hectolitre comble pèse de 86 à 88 kilog.,
produit 1 hectol. 20 à 1 hectol. 30 de coke et 22 mètres
cubes environ de gaz ; il se vend , à l'heure où nous
écrivons, de 22 à 23 fr. rendu sur wagon à la gare
du Molay-Littry, qui dessert le bassin de Fumichon.
Quant au charbon tout venant de ce bassin, séparé
du menu par le criblage , il présente toujours une
])roportion de schistes assez considérable, qu'on peut
cependant réduire sensiblement par un triage soigné
dans la mine et sur le carreau des puits.
Cette proportion de matières stériles n'est pas
nuisible pour la consommation chaufournière , à
laquelle les tout venants et criblures de Fumichon
sont depuis longtemps employés, et qui s'est beaucoup
développée dans le Bessin et le Cotentin. Elle di-
minue , toutefois , le pouvoir calorifique des charbons
de Littry et en déprécie , conséquemment , la valeur
dans une certaine mesure.
Ces charbons ont été récemment expérimentés pour
le chauffage des chaudières à vapeur dans l'une des
— 336 —
plus importantes usines de Caen , dans la fabrique
d'huile de M. Cil. Paulmier, président de la Chambre
de commerce de cette ville ; il a été constaté par cet
essai industriel :
1° Que la houille de Littry brûle bien, mais qu'elle
est fumeuse et ne pourrait être employée dans l'in-
térieur des villes qu'à la condition d'adapter aux
foyers des chaudières des appareils fumivores ;
2° Que la présence des schistes oblige à nettoyer la
grille de deux en deux heures, et que ces charbons
réclament des soins plus assidus du chauffeur ;
3° Qu'employée isolément , la catégorie des char-
bons de Littry, dite criblure ou gailleterie , est moins
avantageuse pour la production de la vapeur que le
gaiUeii7i de Cardiff ; mais qu'un mélange, par parties
égales , de ces deux charbons peut-être brûlé sans
fumivore, ne comporte pas des nettoyages de la grille
plus fréquents que de coutume et est d'un emploi , à
peu de chose près , aussi avantageux que celui du
charbon anglais.
Ces essais ont été faits en mai 1873, alors que la
gailleterie de Fumichon coûtait , en gare du Molay-
Littry, 25 fr. la tonne rendue sur wagon et 27 fr. 50
à Caen, et que le gailletin de Cardiff revenait à 36 fr.
à l'usine.
Dans deux opérations comparatives , on employa ,
pour marcher pendant le même temps et produire
une égale quantité de vapeur :
1° 1,500 kilog. du mélange de charbon de Littry et
de Cardiff, coûtant 31 fr. 75 la tonne , soit. 47 fr. 63
2° 1,300 kilog. de gailletin de Cardiff à
36 fr 46 80
Différence Ofr.83
— 337 —
Avec les résultats de cet essai industriel et les
fluctuations de prix , tant des charbons anglais que
de ceux de la mine de Littry , on peut , à quelque
moment que ce soit , établir s'il y aurait ou non
avantage à associer les houilles du Calvados, pour
le chauffage des chaudières à vapeur, aux gailletins
anthraciteux du pays de Galles. Tout dépend de l'écart
de prix que présenteront entre eux ces deux com-
bustibles , et un calcul algébrique des plus simples ,
basé sur les résultats que nous venons de faire
connaître , montre que , dès que cet écart atteindra
ou dépassera 26,7 % du prix des gailletins anglais ,
il y aura profit à recourir au mélange en question.
Depuis le commencement de la crise déterminée
par le renchérissement des charbons , les demandes
ont afflué de toutes parts sur la mine de Littry.
Malheureusement , cette entreprise , à la prospérité
de laquelle la concurrence des houilles anglaises avait
porté, depuis l'ouverture du bassin de Fumichon, une
telle atteinte qu'elle avait dû restreindre de plus
en plus ses moyens de production , renoncer aux
travaux coûteux d'exploration qu'elle avait tant
multipliés dans le passé , et réduire son personnel
d'ouvriers, ne se trouva pas en état de répondre aux
demandes de la nouvelle clientèle qui lui arrivait et
de profiter même , dans une large mesure , de la
hausse qui se produisait.
C'est que , du jour au lendemain, l'on n'ouvre pas
de nouveaux puits , on ne prépare pas de nouveaux
champs d'exploitation, et surtout on ne forme pas
des ouvriers au travail spécial des mines ; il n'y a
pas là d'improvisation possible : c'est une œuvre de
longue haleine à laquelle la Compagnie de Littry
— 338 —
doit aujourd'hui appliquer ses vues et consacrer ses
efforts.
Elle peut le faire avec confiance dans l'avenir ; car
la crise houillère finie (si elle prend fin), on est assuré
de ne plus revoir les houilles anglaises aux prix de
1860 à 1870 , à ces cours qui , pesant sur ceux des
charbons de Basse-Normandie, mettaient la mine de
Littry dans la nécessité de vendre ses produits à des
prix non rémunérateurs. Il restera de la crise ac-
tuelle, personne n'en disconvient, une hausse perma-
nente, notable et susceptible de laisser aux charbons
de cette concession une marge de bénéfices raison-
nables.
Par l'amélioration de ses produits, grâce au lavage
des menus , la mine de Littry était déjà parvenue à
étendre le cercle de ses débouchés, à relever le cours
de ses charbons, à regagner d'un côté ce que la
désertion de la clientèle chaul'ournière lui faisait
perdre de l'aatre , enfin à améliorer sensiblement sa
situation. Une hausse durable aidant, cette entreprise
peut revoir les jours prospères des cinquante pre-
mières années de ce siècle ; elle les reverra assurément
si les propriétaires de cette mine , reprenant leurs
travaux d'exi)loration sur les milliers d'hectares de
la concession qui n'ont pas encore été fouillés ,
s'attachent surtout, comme le leur conseille leur in-
térêt bien entendu, à découvrir et à exploiter de
nouvelles richesses houillères dans une étroite
proximité du chemin de fer de Paris à Cherbourg.
C'est là un point dont la situation même de la mine
de Littry atteste l'importance capitale. Malgré la
concurrence des houilles anglaises, malgré la qualité
inférieure des charbons que , dans les derniers
— 339 —
temps , on tirait de l'ancien bassin, bien qu'on n'eût
pas encore songé à les améliorer par le lavage , cette
entreprise réalisait des bénéfices , était même floris-
sante, alors que l'exploitation avait son siège à Littrj^
au centre de la clientèle cliaufournière et à proximité
de la gare du Molay-Littry. L'exploitation se portant
ensuite à Fumiclion , à près de six kilomètres de
cette gare (il y en a même huit par la route) , les
charbons de la mine ont subi du môme coup, en
raison du transport par voie de terre des fosses de
Fumichon à la gare du Molay-Littry, une aggravation
de prix de revient, une charge de 3 fr. environ
par tonne , laquelle a été la cause originaire et
presque la cause unique de la situation critique de
la mine de Littry. Elle s'est vue contrainte de dévorer
dans ces transports onéreux le plus clair de ses bé-
néfices, cette somme de 3 fr. par tonne que bien des
mines n'obtiennent pas comme écart entre le prix de
vente et le prix de revient, et elle en était à peine
arrivée , à la veille de la hausse, à joindre les deux
bouts comme on dit vulgairement.
La nécessité s'impose donc , l'exemple du passé le
démontre péremptoirement, de rechercher principa-
lement la houille sur la concession de Littry , dans
une zone voisine de la voie ferrée qui la traverse ,
et d'établir , entre cette voie et les nouveaux puits
qui pourront être ouverts , des procédés de transport
par plans inclinés, tramways ou chemins de fer
plus économiques que le roulage actuel qui n'est plus
de notre époque et stérilise une entreprise alors que
des transports à bon marché en assureraient la
prospérité.
22
CHAPITRE IV.
DE LA CONTINUITE DU TERRAIN ROUILLER ENTRE
LES MINES DU PLESSIS ET DE LITTRY.
Y a-t-il continuité de la formation houillère entre
les concessions du Plessis et de Littry ? Telle est
l'importante question que nous nous proposons d'exa-
miner dans ce dernier chapitre et qui se présente
comme la conclusion de notre étude.
Bien que la jonction souterraine des deux bassins
liouillers de Basse-Normandie n'ait pas encore été
matériellement démontrée ( ce travail serait sans
objet si une semblable démonstration avait été faite),
elle nous paraît offrir les plus grandes probabilités ,
et, il y a plus de trente ans, la môme conviction
était partagée par feu M. l'ingénieur en chef Hérault,
alors qu'il déterminait l'Administration à entre-
prendre , à Mestry et à St-Jean-de-Daye , deux
sondages sur lesquels nous aurons bientôt à revenir.
Les motifs qui doivent faire envisager cette jonction
comme fort probable sont tirés de trois ordres de
considérations différents : — Constitution particulière
de la dépression des terrains de transition dans la-
quelle s'est déposée la formation houillère. — Étude
spéciale de cette formation sur les deux bassins du
Plessis et de Littrv. — Connexion intime du terrain
— 342 —
houiller avec les assises permiennes et triasiciues
que l'on retrouve dans, toute l'étendue du golfe du
Cotentin.
Sur la lisière sud de la dépression dans laquelle
a pris naissance la formation liouillère , on ne ren-
contre, depuis Mobecq aux portes de la Haye-du-
Puits jusqu'à Périers, St-Lo et Littry, que les couches
les plus inférieures des terrains de transition, ces
schistes et grauwackes qui constituent partout an
sol accidenté dont les points les plus élevés et les
plus bas se maintiennent avec une grande régularité
sar tout le pourtour du golfe entre les cotes de
50 et de 120 mètres ; nulle part , dans la région qui
nous occupe , on ne voit ces assises cambriennes se
rel€(ver brusquement à de plus hautes altitudes.
N'y a-t-il pas lieu de penser que, dans le fond du
golfe du Cotentin, entre les mines du Plessis et de
Littry, les mêmes couches offrent la môme allure, et
que les grauwakes , que l'on a à peine atteintes à
380 mètres de profondeur dans le sondage Kind , sur
la concession du Plessis, que l'on n'a pas rencon-
trées dans le bassin de Fumichon , exploré jusqu'à
280 mètres a a-dessous de la surface, se maintiennent
dans la partie centrale du golfe à des profondeurs
pouvant varier entre 350 et 450 mètres, mais en se
relevant peu à peu vers la lisière de la dépression ,
ainsi qu'on l'a constaté par les puits de Floquet ,
des Landes et de St-Georges.
Or , pour • qu'il n'y eût pas jonction entre les
'formations houillères du Plessis et de Littry , il
faudrait , au contraire , que , dans l'intervalle entre
ces deux concessions , le fond du golfe du Cotentin
présentât un bombement des plus accentués et d'une
— 343 —
importance comparable à l'épaisseur connue du ter-
rain liouiller ( 189 mètres sur la mine de Littry et
300 mètres sur celle du Plessis), Un semblable relè-
vement isolerait , en effet , les deux bassins du Cal-
vados et de la Manche : mais, comment supposer qu'il
ait eu lieu sans laisser de traces dans l'intérieur ni
sur la ceinture du golfe ; comment admettre même
qu'il ait pu se produire , quand on voit partout les
couches cambriennes , bien que tourmentées , ne pas
présenter des différences de niveau de plus de 60 à
70 mètres.
L'hypothèse d'un bombement local entre les con-
cessions de Littry et du Plessis , d'un accident géo-
logique dont on n'aurait pas d'autre exemple dans la
région des terrains de transition inférieurs de la Basse-
Normandie , est donc inadmissible ; la dépression
que présentait le golfe du Cotentin , de Littry au
Plessis, était continue, régulière et partant, la for-
mation houillère a dû venir niveler avec ses puis-
santes assises déposées horizontalement tout le fond
accidenté du golfe , entre Littry et le Plessis.
Postérieurement à ce dépôt régulier, des accidents
locaux, tels que ceux que nous avons signalés comme
ayant été déterminés par l'apparition du porphjTe ,
ont bien pu morceler cette formation , d'abord con-
tinue . en lambeaux distincts , amener des érosions
partielles du terrain liouiller qui a fourni de nom-
breux matériaux aux dépôts plus récents ; mais il
n'en demeure pas moins infiniment probable que la
formation houillère s'est d'abord déposée sans dis-
continuité entre les deux points extrêmes sur lesquels
elle a été reconnue.
Ces probabilités s'affirment encore si Ion vient à
- 344 —
étudier la distribution .aéograpliique du terrain
liouiller sur le bassin de Littry et à établir des rap-
prochements entre ce bassin et celui du Plessis.
Sur la concession de Littry, la formation houillère
a été reconnue, d'une façon presque continue, depuis
le ruisseau du Gril , à la limite est de la concession ,
jusqu'à la Rogerie et à Fumichon , soit sur un in-
tervalle de 7 kilomètres nu moins. Les explorations
présentent ensuite une lacune considérable ; mais on
retrouve encore le terrain houiller , à 18 kilomètres
des affleurements de l'est, à Moon et à Airel.
Bien que situées sur la concession de Littry , ces
deux localités sont presque à égale distance du
Plessis et des affleurements du ruisseau du Gril ; car
23 kilomètres seulement séparent Airel de l'empla-
cement du sondage Kind ; aussi , la découverte du
terrain liouiller à Moon , bien qu'il n'en ait pas été
tiré un parti utile jusqu'ici, n'en a pas moins un
intérêt capital , en ce qu'elle établit une sorte de
jalon intermédiaire dans les couches houillères si-
gnalées et exploitées sur des ])oints séparés par un
intervalle de près de 40 kilomètres.
On peut même reconnaître encore , entre les deux
bassins de Basse-Normandie, des rapprochements plus
intimes, amenant à conclure qu'ils doivent faire partie
d'une formation unique.
La seule coupe que l'on ait du terrain houiller du
Plessis est celle du sondage Kind ; il est intéressant
de la comparer avec les données infiniment plus
précises que l'on possède sur lo bassin de Littry.
Le sondage Kind a rencontré à trois reprises , à
184'",50, 209"', 60 et à 242"^,91, des schistes charbon-
neux renfermant dos voinns do lionillo pins on moins
— 345 —
(épaisses . et la troisième traversée de schistes avec
charbon a été précédée et suivie de la rencontre de
masses puissantes de conglomérats ou de poudingues
à galets siluriens. N'y a-t-il pas là une grande
analogie avec ce que nous trouvons à Littry et ne
peut-on pas envisager :
1° La veine supérieure du sondage Kind, qui est
le prolongement de la première couche du bassin
du Plessis , comme représentant la petite veine at-
teinte par le puits Ste-Barbe, à 2^ mètres au-dessus
de la masse principale de houille ;
2° La veine intermédiaire du même forage consti-
tuant la grande couche inférieure du Plessis comme
l'équivalent de la couche principale de l'ancienne
exploitation de Littr.y ;
3° La veine inférieure du sondage Kind , qui ne
correspond à aucune couche du bassin du Plessis
comme représentant la veine reconnue par le puits
de St-Georges et sur le bassin de Fumichon , à 64
et à 43 mètres au-dessous de la couche exploitée
dans la concession de Littry. Sur les deux mines ,
cette même veine inférieure serait caractérisée par
son association à de puissantes assises de conglo-
mérats ou de poudingues que nous avons tant de fois
signalés.
Un semblable rapprochement entre les couches
des concessions de Littry et du Plessis , qu'on ne
peut présenter qu'avec une certaine réserve , en
envisageant qu'il s'agit de points distants de près de
40 kilomètres , et que , sur un intervalle aussi grand ,
les couches houillères ont pu ne pas se déposer avec
une régularité absolue , amènerait à conclure qu'à
100 mètres environ en contre-bas de la veine infé-
— 346 —
rieure du bassin de Fumichon, et conséqiiemment à
350 mètres au-dessous de la surface , il y aurait de
certaines chances de rencontrer le niveau des schistes
bitumineux , atteints presque à la même profondeur
par le sondage Kind.
Outre ces points de rapprochement , on a constaté
les mêmes intercalations de roche porphyrique dé-
composée dans les deux bassins du Calvados et de la
Manche , et il a été extrait de tous deux une houille
grasse à longue flamme ayant , à très-peu de chose
près , la même composition chimique , généralement
pyriteuse et trop fréquemment associée à des schistes
en proportion élevée.
Enfin , dans le bassin de Fumichon , les couches
offrent leur pendage au nord-nord-ouest , tandis
qu'au Plessis , la pente la plus générale est à l'est ,
en sorte que , sur ces deux mines , les couches pa-
raissent plonger vers un môme point qui serait
situé entre Isigny et Carentan. Un sondage, entrepris
dans l'intervalle de ces deux localités , atteindrait
vraisemblablement le terrain houiller dans la région
où il présente sa profondeur maximum.
La connexion intime du terrain houiller avec les
assises permiennes et triasiques vient encore à l'appui
de la thèse de la jonction souterraine des deux bas-
sins de Littry et du Plessis. Le sondage Kind montre,
ainsi que nombn» de coupes de puits et de forages
entrepris sur la concession de Littry, ces interca-
lations fré(iuentes de grès rouges dans les premières
assises de la formation houillère , qui rendent si
difllcile la séparation précise de cette formation et
des couches permiennes.
A ces dernières succèdent, sans discordance de
— 34-7 -
stratification , les différents étages du trias que l'on
retrouve sur toute la ceinture du golfe du Cotentin,
depuis Valognes jusqu'à Périers au sud et à Littry
à l'est , en sorte qu'on peut admettre que , dans tous
les points où le golfe offrait d'assez grandes profon-
deurs , les couches permiennes doivent se retrouver
régulièrement sous les grès, les argiles et les marnes
du trias, et que le terrain liouiller lui-même doit
être rencontré ensuite , alternant avec les dernières
assises du grès rouge.
La continuité de la formation houillère . entre les
mines du Plessis et de Littry , paraît donc s'affirmer
aux divers points de vue qui viennent d'être envi-
sagés comme une hypothèse des plus probables .
comme un fait démontré géologiquement , sinon ma-
tériellement.
Partageant cette conviction, M. l'ingénieur en chef
Hérault détermina, en 1840, l'Administration à faire
entreprendre , à ses frais , deux sondages qui n'ont
malheureusement pas pu être poussés assez profon-
dément pour résoudre la question de la jonction des
deux bassins houillers du Calvados et de la Manche.
L'un de ces sondages fut entrepris à Mestry , au
lieu dit « la ferme Émery » (V. la pi. I ) , en un
point qui , à cette époque , était en dehors de la
concession de Littry, dont l'extension de périmètre
vers le nord ne date que de 1853. Ce sondage fut
donné à l'entreprise à la mine de Littry, qui pos-
sédait un équipage de sonde et se trouvait fort
intéressée à son exécution. Celle-ci fut bien menée ;
toutefois , à la suite d'éboulements et de ruptures de
tiges qu'on ne put sortir du trou de sonde , on fut
forcé d'abandonner ce forage à 173'", 98 de profon-
— 348 -
deur , et après y avoir dépense une somme de
8,263 fr.
La coupe de ce sondage figure à l'annexe n° 9 ;
elle diffère très-peu de celle des 170 premiers mètres
du forage d'Engleville ( annexe n° 17 ). Ces deux
recherches ont atteint d'abord le conglomérat calcaire
du trias , puis les grès rouges , les poudingues et les
schistes, avec quelques bancs calcaires, de l'étage du
grès bigarré ; enfin les calcaires magnésiens associés
à des schistes et grès rouges du terrain permien.
Cette dernière série de couches s'est présentée dans
le sondage de Mestry sur 28"\85 d'épaisseur, entre
les profondeurs de 145'^, 13 et 173'^98 ; dans celui
d'Engleville , on avait rencontré la même série sur
32"", 05 , entre les profondeurs de 136"% 11 et de
168'",16.
L'analogie des coupes de ces deux forages n'a rien
qui puisse surprendre ; car ils sont à 2 kilomètres
à peine l'un de l'autre et alignés suivant une direc-
tion est-ouest, qui difî^ère très-peu de celle des couches
triasiques , permiennes et du terrain houiller. Ces
deux sondages devaient donc rencontrer le niveau
des calcaires avec schistes à poissons à la môme pro-
fondeur, à très-peu de chose près , ce que constatent,
au reste , les chiffres que nous venons d'indiquer.
Maintenant que l'on connaît le résultat du sondage
fait h Englevilie de 1848 à IS.jO, on doit moins re-
gretter l'insuccès du forage de Mestry. Sans les
accidents qui se sont produits . on fui entré dans la
masse puissante des couches du grès rouge et on ne
les aurait pas pu dépasser ; car les instructions de
l'Administration assignaient 200 mètres comme maxi-
mum de la profondeur à donner au ("orage.
— 340 —
Le second sondage , entrepris à la môme époque
aux. frais de l'État, fut ouvert à St-Jean-de-Daye et
son exécution fut confiée à la Compagnie du Plessis,
qui possédait l'équipage de sonde nécessaire. Ce fo-
rage , placé au pied du mont Oger, atteignit seulement
154™,40 de profondeur ; il fut suspendu en 1842, des
difficultés s'étant élevées , au sujet du tubage, entre
l'entrepreneur et l'Administration , et finalement , on
l'abandonna, en 1843, à la suite de la liquidation de
la société Fantet qui en avait l'entreprise , après y
avoir dépensé une somme de 4,500 fr.
L'entrepreneur n'a pas fourni la coupe précise du
sondage ; on sait seulement qu'il rencontra très-
uniformément, depuis la surface jusqu'à 153 mètres
de profondeur , des alternances répétées de schistes
argileux rouges ou bleuâtres , de marnes et de grès
bigarrés plus ou moins durs ; les poudingues , pour
lesquels une surélévation de prix avait été stipulée
à Mestry comme à St-Jean-de-Daye , ne furent pas
atteints dans ce dernier forage , ce qui explique la
faible dépense qu'il a nécessitée. Entre 153 et 154
mètres seulement de profondeur, on traversa un banc
de calcaire très-dur , annonçant fort vraisemblable-
ment les premières assises permiennes qui , à Engle-
ville et à Mestry , se montrent un peu avant, à 136
et à 145 mètres au-dessous de la surface.
Les mêmes calcaires magnésiens affleurant , ainsi
que nous l'avons déjà indiqué, au pont de la Hoderie,
entre la gare et l'église de Lison , les coupes des
sondages de Mestry et de St-Jean-de-Daye établis-
sent que ces bancs calcaires plongent tant au Nord-
Est qu'à l'Ouest. La ligne déplus grande pente de ces
couches est donc dans Tintervalle entre ces deux
— 350 —
directions , soit vers le N.-N.-O. suivant lequel a
également lieu le pendage des assises du terrain
liouiller sur le bassin de Fumichon.
L'emplacement du sondage de St-Jean-de-Daye
était des mieux choisis ; cependant, la recherche
qui y a été faite n'aurait vraisemblablement pas pu
aboutir parce qu'il avait été donné au trou de sonde .
eu égard aux profondeurs qu'il s'agissait d'atteindre,
un diamètre beaucoup trop faible (O'^jOl) pour opérer
par la suite le tubage de façon à empêcher les ébou-
lements déterminés par la friction des tiges contre les
parois du trou de sonde.
A côté des travaux entrepris par l'Administration
pour établir la jonction des bassins de Littry et du
Plessis , nous devons citer un sondage exécuté en
1860 à Méautis par la société « la Normandie » qui
se proposait d'étendre le cercle de ses opérations sur
les communes de Carentan , Anvers , St-Eny , St-
Georges-de-Bohon et Périers. Ce sondage n'atteignit
que 112 mètres de profondeur et il traversa sur toute
sa hauteur les schistes, marnes et grès du trias. La
rencontre d'un banc assez dur de poudingue à cette
profondeur est l'obstacle , cependant peu sérieux , qui
mit fin à cette entreprise.
La démonstration matérielle de la continuité du
terrain houillcr entre les concessions de Littry et du
Plessis est donc encore à faire , car les trois forages
que nous venons de i-elater ont, par leur défaut d'a))-
profondissement , laissé la question à peu près en-
tière.
Elle ne pourra so trouver résolue ([uh l'aide d'un
sondage susceptiblo d'atteindro des profondeurs de
— 351 —
350 à 450 mètres environ (1) ; il laudra donner à ce
forage un assez fort diamètre de façon à le tuber en-
tièrement ou à pouvoir y introduire des colonnes
perdues de tubes pour la traversée des schistes argi-
leux et des marnes qui, en se gonflant , obstrue-
raient le trou de sonde.
Un forage de cette importance bien placé , bien
outillé et bien conduit , a les plus grandes chances
de rencontrer les assises de la formation houillère
entre les concessions de Littry et du Plessis.
Mais , que vaudra le terrain houiller dans cette
région qui échappe encore à nos investigations ? Les
couches de combustible y seront-elles riches et abon-
dantes ou minces et d'une exploitation peu avanta-
geuse ? Quelle sera la qualité du charbon qu'on en
pourra extraire ? Ce sont autant de questions aux-
quelles il est de toute impossibilité de répondre et
à l'égard desquelles on ne peut se livrer actuellement
qu'à de simples conjectures, *
Il est possible que , dans la région centrale du
golfe du Cotentin, le terrain houiller prenne plus de
puissance et de régularité et renferme, aux quatre
niveaux qu'a fait connaître le sondage Kind , des
couches plus épaisses , d'un combustible plus pur et
(d) A titre de renseignement sur le prix auquel pourrait se faire
une semblable opération , eu égard à la nature des terrains traversés ,
nous croyons utile de faire connaître la dépense qu'a entraînée l'un des
plus importants sondages entrepris sur la concession de Littry. Le son-
dage de Fumiclion, profond de 238 mètres , non tube et d'un dia-
mètre de O"",!?, a coûté 16,000 francs à la Compagnie de Littry. Il a
élé fait de 18i2 à 1844; depuis celte époque , la main-d'œuvre s'est
élevée de 30 "/<, environ, en sorte qu'aujourd'hui un semblable forage
ne coûterait guère moins de 21,000 francs.
— 352 —
de meilleare qualité que dans la zone des affleure-
ments de Littry et du Plessis ; il est également pos-
sible que le morcellement en bassins exploitables et
en parties stériles, que nous avons signalé comme un
des traits de la formation de Littry , se retrouve , à
un moindre degré peut-être , en raison de l'éloigne-
ment des terrains de transition , dans cette région
encore inconnue de la formation houillère.
La loi de continuité , que nous nous sommes atta-
ché à établir dans cette formation, ne s'applique pas
absolument à chacun des niveaux de combustible qui
ont été signalés au Plessis et à Littry , et il se peut
que , tandis que tel sondage heureux rencontrera
des couches abondantes et épaisses, tel autre vienne
à tomber sur une région stérile ou sur de simples
brouillages de couches qui ne devront pas toujours
décourager les explorateurs.
On ne le peut mieux prouver qu'en rappelant une
remarqiie qui fut faite à l'occasion de la découverte
du bassin de Fumichon, Si Ton avait reporté, à cent
mètres à Test de l'emplacement choisi, le sondage à
l'aide duquel fut opérée la reconnaissance de ce
bassin, on serait tombé sur la faille que nous avons
précédemment signalée et on en aurait probablement
induit, bien à tort cependant , que le terrain houiller
était stérile dans cette région de la mine de Littry.
Les explorations à faire entre les concessions de
Littry et du Plessis offriront donc, nous ne devons
pas le dissimuler , de certains aléas au point de vue
de la richesse du terrain houiller dans cette région.
On se prémunira contre ces chances bonnes ou mau-
vaises en multipliant , autant que possible , les son-
dages , et d'ailleurs , ce côté aléatoire des recherches
— 353 —
ne saurait y faire renoncer , quand on envisage que ,
dans un département voisin, on songe en ce moment
à entreprendre des sondages de 700 à 1,000 mètres ,
sur cette seule donnée que c'est à ces profondeurs
qu'il y aurait chance de rencontrer le terrain liouiller,
s'il se prolonge du Boulonais et des départements
du Nord et du Pas-de-Calais , jusque dans celui de la
Seine-Inférieure.
Des recherches dans le Cotentin n'ont ni à atteindre
de semblables profondeurs, ni à courir de tels risques,
puisque la rencontre du terrain houiller est entourée,
nous croyons l'avoir démontré , des plus grandes
probabilités ; elles doivent donc prendre le pas sur
d'autres entreprises du même genre, plus grandioses
peut-être, mais assurément plus hasardeuses.
Dans les pages qui précèdent , nous avons particu-
lièrement cherché à établir qu'il doit y avoir conti-
nuité de la formation houillère entre les concessions
de Littry et du Plessis ; mais, ce n'est pas seulement
à l'intervalle qui sépare ces deux mines que doit se
borner l'extension du terrain houiller et il est fort
possible qu'on le retrouve en nombre d'autres points
du golfe du Cotentin , notamment au nord des conces-
sions du Plessis et de Littry ainsi qu'à l'est de cette
dernière , à la suite des affleurements du ruisseau du
Gril.
Cependant , dans la région septentrionale du golfe,
l'existence du terrain houiller est plus problématique
qu'au sud de Carentan , par cette raison qu'entre
St-Sauveur-le- Vicomte , Valognes et Quineville , la
dépression dans laquelle auraient pu se déposer les
couches houillères est beaucoup moins profonde
qu'entre Littry et le Plessis. On voit émerger, de dis-
— 354 -
tance en distance , depuis Magneville jusqu'à la mer,
au milieu des couches triasiques qui ne doivent cons-
tituer qu'un manteau assez mince au-dessus des as-
sises des terrains de transition , des pitons isolés de
grès siluriens et même une chaîne importante des
mêmes grès entre Montebourg et Quinéville. Ces
témoins attestent qu'il ne faut pas aller à une grande
profondeur pour retrouver le fond du golfe au-dessous
de la nappe triasique ou des couches plus récentes
comme l'a prouvé au reste une petite recherche faite,
il y a plusieurs années , à Huberville , près de
Valognes , dans l'une des carrières ouvertes sur les
bancs de l'infrà-lias. On rencontra immédiatement
au-dessous des calcaires de ce niveau , la suite de
l'étage ampélitique de Lestre , sans même traverser
le trias auquel les couches infraliasiques sont sim-
plement adossées , ni le terrain houiller qui paraît
ainsi manquer sur le revers nord de la chaîne de grès
de Montebourg.
Ces remarques sar le peu de profondeur du golfe
du Cotentin ne s'appliqueraient pas seulement , pen-
sons-nous , à la zone la plus septentrionale dans
laquelle on voit surgir des pointements de grès
siluriens. Sur toute la région s'étendant au nord de
Carentan , il est fort possible que le fond du golfe
soit constitué par le prolongement de ces rides sail-
lantes , continues et assez élevées de grès siluriens
qui se montrent dans la partie nord de la presqu'île
du Cotentin. Il n'y a pas h\ une simple hypothèse ;
car les mêmes grès , que l'on voit en lambeaux isolés
autour de Valognes, viennent d'être retrouvés, sous 2 à
'3 mètres d'alluvions triasiques, jusqu'à Colombières,
presque sur les confins de la concession do JJttry.
— 355 —
Nous avons indiqué, sur la planche I, ce petit poin-
tement de grès silurien que signalait M. Hérault
dès 1825 ; il se trouve sur l'alignement Est-Ouest de la
haute chaîne de Lithaire etMontcastre que l'on retrou-
vera vraisemblablement à d'inégales profondeurs ,
entre la Ilaye-du-Puits , Carentan et Colombières.
Cette physionomie spéciale de la partie nord du
golfe du Cotentin , dans laquelle les rides de grès
silurien relevant le fond du golfe ont pu faire obs-
tacle au dépôt des couches du terrain ^houiller , doit
écarter , pour le moment du moins , les explorateurs
circonspects et les amener à concentrer leurs vues
et leurs efforts sur la région qui s'étend au sud de
Carentan , entre le Plessis , Periers et Littry.
Quels sont les points de cette région qu'il serait
le plus convenable de choisir pour y entreprendre
des sondages ? C'est une question à laquelle on ne
saurait répondre d'une façon tant soit peu précise,
en se basant sur des données géologiques encore bien
incomplètes. On sait seulement que les couches du
Plessis et de Fumichon paraissent plonger vers Ca-
rentan et Isigny, en sorte qu'entre ces deux localités,
les sondages seraient vraisemblablement plus pro-
fonds que si on se plaçait plus au sud , par exemple
entre Moon , St-Jean-de-Daye et le Plessis.
S'il devait s'agir d'un sondage exécuté par l'État ,
au point de vue , non d'intérêts privés demandant la
satisfaction la plus immédiate , mais dans l'intérêt
général , nous conseillerions de l'entreprendre à mi-
distance entre Moon et le Plessis , à St- André de
Bohon par exemple , presque au bord du marais , de
manière à gagner une trentaine de mètres de hauteur
dans la recherche.
•23
— 3Ô6 —
En ce point, le sondage atteindrait la formation
houillère dans sa partie centrale, peut-être déjcà pro-
fonde et puissante ; il permettrait de la mieux explorer
et démontrerait la jonction des bassins du Plessis et
de Littry avec une plus grande netteté que ne le
feraient des forages pratiqués tout près de l'une ou
de l'autre des deux concessions. Il aurait enfin cet
important résultat, si la recherche était favorable,
de donner immédiatement lieu à l'ouverture de plu-
sieurs nouvelles exploitations entre les deux mines
du Plessis et de Littry.
Une entreprise particulière ne se propose pas un
but aussi général et demande à un sondage, non pas
seulement des résultats géologiques , mais la solution
pratique la plus immédiate et la moins coûteuse. A
un semblable point de vue , ce serait aux confins
ouest de la concession de Littry qu'il nous paraîtrait
avantageux de se placer.
L'emplacement du sondage de St-Jean-de-Daye était
très-convenablement choisi ; on y pourrait revenir
en s'établissant aussi près que possible de la vallée
dans laquelle coule le canal de Taute et Vire ; ce
sondage , d'après ce que l'on sait de celui fait en
1840 et d'après les coupes de ceux de Mestry et
d'Engleville , n'atteindrait vraisemblablement pas le
terrain houiller avant 280 mètres de profondeur.
Sur la rive droite de la Vire , entre Neuilly et
Lison , la rencontre de cette formation paraît devoir
être encore plus facile et ne pas comporter un forage
aussi important. La faille qu'au commencement de
notre étude nous avons indiquée comme s'étant pro-
duite dans la baie des Veys, à l'origine de la période
crétacée, a relevé fort sensiblement les assises de la
- 357 —
rive droite , à tel point qu'on voit apparaître le cal-
caire infra-Iiasique à Osmanville et se relever à une
assez grande altitude, à Neuilly, les conglomérats
triasiques qui se montrent à Montmartin-en-Graignes,
aux Vers et dans le lit du canal de Carentan à la mer!
Ce relèvement de couches affecte également les
assises du terrain houiller, en sorte qu'on doit s'at-
tendre à les rencontrer à une moindre profondeur sur
la rive droite que sur la rive gauche de la Vire.
Si l'on envisage que les calcaires avec schistes à
poissons affleurent au pont de la Hoderie et que ce
niveau de calcaires n'est séparé du terrain houiller
que par 83 à 85 mètres de grès rouge dans le bassin
de Fumichon , on est porté à en induire qu'il y a de
grandes probabilités de rencontrer le terrain houiller
à 150 ou 160 mètres, par un sondage entrepris dans
la vallée de la Vire, à mi-distance entre Airel et
Neuilly.
On peut également rechercher le prolongement du
terrain houiller au nord de la concession de Littry •
mais, dans cette direction , il laut s'attendre à entre-
prendre des sondages très-profonds , puisque celui
d'Engleville n'était pas encore sorti du grès rouge à
263 mètres. En outre, il est possible de rencontrer
en divers points, entre Isigny, Vouilly et Colombières,
le prolongement du pointement de grès silurien de
cette dernière commune qui constituerait une petite
chaîne interceptant le terrain houiller.
Celui-ci peut encore être recherché à l'est de la con-
cession de Littry , à la suite des affleurements du
ruisseau du Gril. Des sondages devront être alors
entrepris dans les bancs du lias ; mais il n'en résul-
tera pas un grand accroissement de profondeur ,
— 358 --
attendu que ces assises liasiques n'atteignent à
Bayeux , où elles ont cependant leur maximum de
puissance , qu'une épaisseur de 55 mètres , d'après
la coupe d'un sondage artésien fait en 1860 sur la place
du château.
Les points ne manquent donc pas sur lesquels la
recherche des prolongements des bassins de Littry et
du Plessis puisse s'opérer sans de grandes difficultés
et avec de sérieuses cliances de réussite.
Les débouchés ne manqueront pas non plus aux
exploitations qui , par la suite , viendront à se créer.
Les départements du Calvados et de la Manche ,
pour ne parler que de ceux sur le sol desquels ces
exploitations pourraient se trouver , ont vu dans ces
trente dernières années leur consommation houillère
s'accroître considérablement comme le montre le
tableau ci-après :
ANNÉSS.
CALVADOS.
MANCHE.
TOTAUX.
1844
57,272 tonnes
25,909 tonnes
83,181 tonnes
1849
71,464 —
26,100 —
97,564 —
18.54
73,610 —
36,785 ~
110,395 —
18.59
74,878 —
54,850 —
129,728 —
1864
116,109 -
63,638 —
1-79,747 _
1869
149,993
.81,337 —
231,330 —
Cette consommation atteignit 231,000 tonnes en-
— 359 —
viron en 1869 ; elle ne s'est pas sérieusement déve-
loppée depuis, en raison des événements politiques
de ISTO et 1871 et de la stagnation des affaires.
La très-majeure partie des charbons consommés
dans le Calvados et la Manche vient d'Angleterre ; les
bassins du nord de la France et la mine de Littry ne
fournissent qu'un faible appoint à cette consom-
mation.
Dans le département de la Manche , où l'industrie
manufacturière est peu développée, la chaufour-
nerie, la maréchalerie et le chauffage domestique
absorbent la plus grande partie des combustibles qui
sont introduits par les nombreux ports du Cotentin.
Dans le Calvados , la consommation des usines a pris
beaucoup d'extension; cependant, l'industrie chau-
fournière du Bessin entre pour une fraction notable
dans le chiffre total de la consommation.
Dans un rayon restreint , et sans compter le dépar-
tement de l'Orne qui absorbe plus de 60,000 tonnes ,
ni la Seine-Inférieure , où des charbons du Calvados
et de la Manche pourraient arriver par cabotage et qui
consomme annuellement 800,000 tonnes , les débou-
chés ne manquent donc pas aux exploitations qui
viendront à se créer , soit qu'elles alimentent spécia-
lement la chaufournerie comme se sont bornées à le
faire longtemps les mines du Plessis et de Littry , soit
qu'elles produisent des charbons à gaz et à briquettes
qui pourront être envoyés au loin , soit qu'enfin leurs
houilles puissent convenir à la consommation indus-
trielle qui , importante déjà dans le Calvados , prend
d'énormes proportions dans la Seine-Inférieure.
Les voies de communication rapides et écono-
miques ne feront pas non plus défaut aux produits
— 360 —
d'exploitations venant à se créer entre les concessions
de Littry et du Plessis.
Tout autour de Carentan , s'étendent de vastes
marais traversés par la Vire , la Taute , la Douve
et le Merderet , rivières qui ont été canalisées sur
un grand développement et sur lesquelles la batel-
lerie a une certaine activité , notamment pour le
transport de la chaux ; en outre , le réseau de l'Ouest
possède les lignes de Paris à Cherbourg , de Lison à
St-Lô et va bientôt entreprendre le chemin de fer
stratégique de Cherbourg à Brest , qui passera à
l'Est de la concession du Plessis , vers Lessay et
Coutances. Enfin, le département de la Manche est sur
le point de faire exécuter tout un réseau de chemins
de fer d'intérêt local , comprenant en particulier
deux lignes allant de Carentan à Carteret et à Périers,
dont l'établissement sera extrêmement avantageux
aux exploitations houillères qui pourront s'ouvrir
entre les concessions de Littry et du Plessis.
Tel est l'avenir qui s'offre aux explorateurs qui
viendront dans le Cotentin et le Bessin rechercher
de nouveaux gisements de combustible. Assurance
presque complète de rencontrer la formation houillère
à des profondeurs très-abordables ; chances aléa-
toires à courir en ce qui concerne le degré de
richesse de cette formation ; cercle important de
débouchés et multiplicité des voies de communi-
cation par canaux , par chemins de fer et môme
par mer, à portée des entreprises qui pourront s'é-
tablir.
Cette perspective n'a rien que de très-encou-
rageanl , car elle assure à l'esprit d'investigation un
— 361 —
champ d'étude suffisamment large et sérieux et qui
mérite , surtout avec la hausse des charbons , de
fixer l'attention des explorateurs.
Depuis le commencement de la crise houillère ,
nos voisins de l'autre côté de la Manche se sont remis
à fouiller leur sol , à reprendre d'anciennes exploi-
tations abandonnées , à rechercher de nouveaux gise-
ments houillers.
Cet exemple , nous venant d'un pays qui suffit et
bien au-delà aux besoins de sa consommation inté-
rieure , s'impose plus particulièrement aux exploi-
tants français , si l'on envisage que notre industrie
est tributaire de l'étranger et à la merci des moindres
crises qui peuvent s'y prodaire , en raison de l'écart
énorme de près de huit millions de tonnes existant
actuellement entre la production de nos mines de
combustibles et les exigences chaque jour croissantes
de la consommation.
ANNEXES.
ANNEXE N° 1.
Coupe du sondage de l'herbage du Breuil (n* 51).
Terre végétale, sables, argile, graviers 25"", 88*
Schistes rouges et grès bigarrés 21 80
Grès houillers noirâtres et blanchâtres; lames de schistes
houiliers 27 62
Poudingue 0 92
Grès houillers gris et jaunâtres 5 97
Schistes gris bleuâtres 5 73
Grès rouges tachetés 2 60
Grès et schistes houillers 4 08
Poudingue quartzeux , . 1 10
Grès houiller et petits lits de schistes houillers 2 49
Poudingue quartzeux 2 »»
Schistes et grès houillers 8 40
Poudingue quartzeux à 78
Grès houiller 1 85
Poudingue 0 70
Grès et schistes houillers 5 43
Poudingues 5 25
Grès houiller gris et conglomérats 10 95
Poudingues 2 40
Profondeur totale. . . . ISO"", 95"
— 364 —
ANNEXE N° 2.
Coupe du puits Dumartroy (n' 31 dis).
Terre végélale !■,»»•
Sables, graviers et argile 23 85
Grès rouge 0 80
Scliisles argileux rouges et maculés de vert 8 65
Calcaire gris 2 m
Grès gris et rouges 2 20
Schistes argileux gris et rouges 8 AO
Grès gris 3 80
Alternance de schistes et de grès rouges et gris 17 20
Alternance de schistes et de grès houillers; nœuds char-
bonneux h 20
Poudingue quartzeux 1 î*.')
Grès et schistes houillers 3 C5
Poudingue quartzeux * /|0
Schistes et grès houillers .} 20
Poudinguet quartzeux avec lits de grès houiller A 69
à I Charbon à chaux 0",0i» \
■fe l Schiste houiller 0 30 1
« < Charbon à chaux 0 10 ' î 60
^ [ Schiste houiller 0 66
° ^ Houille maréchale 0 50
Grès houillers gris et blancs avec quelques lits de schistes. 2(3 21
Roche éruptive décomposée 2 95
)
Profondeur totale. . . . 116",65''
— 3G5 —
ANNEXE N" 3.
Coupe du puits Noël (n' $2).
Terre végétale 1"',10*
Glaise, sables et graviers 13 iO
Grès rouges et lits argileux 10 50
Calcaire gris 3 »»
Schistes argileux et grès avec intercalation de & bancs de
calcaire gris 15 >n
Grès rouges et schistes argileux 13 »n
Schistes argileux et rognons de grc^'s houiller 150
Grès houiller 3 •»
Schistes argileux et rognons de grès houiller 13 55
Alternance de schistes et de grès houillers avec clous
charbonneux 13 50
Poudingue quartzeux 0 bO
Schistes et grès houillers 4 35
Poudingue 1 50
Grès houillers avec petits lits de schistes 10 05
! Charbon schisteux. . . . l'",i)»«'i
Nerf de schiste 0 03 [ 1 33
Houille maréchale . • . 0 30 )
Grès houiller , 1 45
Charbon sec et maigre 0 20
Profondeur totale. . . . lOT^.ÎS'
— 366 -
ANNEXE N° 4.
Coupe du puits du Carnet (n' 34).
Terre végétale 0-,90«
Sables, graviers et argile 12 UQ
Grès rouges et schistes argileux rouges et gris 19 80
Calcaire gris 2 80
Grès rouges et bigarrés ; schistes argileux avec intercalation
de gros bancs de calcaire 10 60
Schistes rouges, bruns et blanc-verdûtres 22 50
Grès houillers avec filets de schistes et nœuds charbonneux. 29 20
Poudingue quartzeux 1 80
Roche feldspathique altérée 6 80
Pétrosilex rappelant les roches de Monlmirail 2 »»
Profondeur totale 108», 80»
ANNEXE N° 5.
Coupe du puiis Touvais (n* 33).
Terre végétale l-,20»
Sables, graviers et argile 9 80
Calcaire gris 1 *'
Sable argileux rouge avec petits bancs de grès rouge . . 31 10
Calcaire gris 0 AO
Schistes et grès bigarrés /i 50
Calcaire gris 2 20*
A reporler 50 20
' — 367 —
Report 50 20»
Schistes argileux et grès bigarrés 3 50
Calcaire gris 1 20
Grijs gris laclielés de rouge avec lils de scliisics argileux
gris et rouges 10 50
Schistes argileux rougeûtrcs avec petits bancs de grès
rouge 11 30
Grès rouge avec galets et schistes 1 95
Schistes argileux rougcûlrcs avec blocs de grès rouge . . 16 55
Grès houillers avec galets 7 30
Poudingue quartzcux 1 50
Grès houillers gris li 60
Charbon ù chaux 0 35
Grès houiller i 05
Charbon à chaux 0 60
Schistes houillers 2 20
Grès houiller 1 10
Hoche feldspathique altérée 0 30
Profondeur totale 114'», 20'
ANNEXE N'' 0.
Coupe du sondage /'ail eu contre-bas du puits Touvais
(W 33),
Roche grisâtre et jaunâtre ? 22", 30'
Schiste noirâtre 1 25
Grès gris et bruns 3 65
Grès gris avec parcelles charbonneuses et lilets schisteux. 3 iQ
Schistes bruns 3 n»
Schiste avec parties charbonneuses 0 25
A reporter 33 55*
— 36 —
Report 33 55"
Terrain de soulèvement; roclie jaune et grise altérée. . . ao 75
Grès et schistes houillers 1 73
Terrain de soulèvement 3 20
Poudingues quarlzeux à 27
Grès houillers 3 ùO
Poudingues quartzeux 1 85
Roche brunâtre tachetée 3 60
Schistes bruns 0 60
Poudingues quartzeux 2 39
( Sondage abandonné ici en 1845 et repris en 1852, )
Poudingues quartzeux 1 71
Schistes bruns 1 85
Poudingues quartzeux 2 30
Schiste et grès houillers 0 75
Poudingue quartzeux 1 25
Schiste et grès houillers 0 55
Poudingues quartzeux 3 70
Schistes avec nœuds siliceux 1 20
Poudingues quartzeux 24 55
Grès schisteux 0 70
Poudingues quartzeux 15 42
Profondeur totale 139», 32«
ANNEXE N° 7.
Coupe du puits du Vieux- Presbytère (n° 39).
Terre régétale, sables, graviers et argile 13", 50"
Schistes argileux rouges et maculés de blanc 14 95
Calcaire gris 0 40
Schistes argileux gris 2 »»
A reporter 30 85
— 369 —
Report 30 85»
Calcaire gris 3 85
Schistes argileux gris et rouges 4 65
Calcaires gris avec petits lits de schiste brun 3 10
Schistes argileux bruns et verdâtres 4 95
Calcaire gris 0 50
Alternance de schistes bruns ou rouges et de calcaires gris
(six bancs de calcaire) 15 50
Grès houiliers gris et blancs avec nœuds charbonneux. . 5 10
Schistes argileux bruns et noirs avec blocs de grès houiller. 5 55
Grès houiller gris 1 gO
Poudingue quartzeux 0 40
Alternance de grès houiliers et de schistes bruns. ... 2 80
Schistes argileux rouges et maculés avec blocs de grès
rouges 16 65
Grès rouges 15 10
Grès houiller gris 1 10
Schistes argileux rouges avec blocs de grès rouge ... 5 10
Grès houiliers avec nœuds charbonneux 3 10
Poudingue à pâte argileuse 3 ,a
Grès houiliers avec débris charbonneux, associés à quelques
lits de schistes bruns 10 50
Schistes argileux avec nœuds de grès houiller 2 90
Conglomérat de grès houiller , schiste argileux et de
pétrosilex porphjroïde 7 qq
Profondeur totale 144", 10'
ANNEXE N° 8.
Coupe du sondage du Pré de la Rivière (n' 45).
Terre végétale , argile et graviers 6°", 65*^
Schistes argileux, rouges et bruns avec nœuds de calcaire. 17 35
A reparler 24
»))<
— 370 -.
Report 24 »»•
Alternance de grès et de schistes rouges et bruns 24 90
Grès houillers et schistes bruns avec nœuds charbonneux . 8 15
Calcaire brun 0 52
Schistes charbonneux avec nœuds calcaires 20 63
Grès houillers passant aux poudingues alternant avec des
lits de schistes bruns 19 18
Alternance de schistes et de grès houillers à grains lins. . 35 37
(Veinule de houille à 114°'. )
Poudingue quartzeui 0 50
Terrain de soulèvement. — Roche feldsphalhique altérée . 12 28
Profondeur totale. . . . 145°", 53»
ANNEXE N° 9.
Coupe du sondage de Mestry (n" 44),
Sables, glaise et graviers lO^jSO"
Calcaires argileux rougeùtres 5 »»
Schistes rouges 2 90
Calcaires argileux avec nodules quartzeux 8 40
Schistes rouges 4 50
Alternance de grès et de schistes rouges 14 50
Calcaire gris 0 60
Alternance de grès rouges passant aux poudingues et de
schistes rouges 40 55
Calcaire gris 0 40
Schistes et grès rouges avec nœuds calcaires 42 50
Calcaire gris 0 70
Schistes argileux avec lits de grès rouge 10 45
Poudingues quartzeux et schistes argileux 2 05
A reparler 142 75*
— 371 —
Report 1^2"',75«
Grès rouge avec lits de schistes i 08
Poudingue quarlzeux avec schislcs argileux 1 30
Calcaire gris 0 77
Alternance de grès et de schistes rouges 1 i5
Calcaire gris 1 01
Schiste rouge 0 85
Grès rouge 1 71
Schistes rouges avec petits lits de grès M 03
Calcaire gris 0 75
Grès et schistes rouges. 7 «n
Calcaire gris 0 51
Schiste rouge 0 75
Calcaire gris -. 1 Oi
Schiste rouge 0 95
Calcaire gris 1 03
Profondeur totale. . . . 173"', 98
ANNEXE N° 10.
Coupe du pidts de la Rogerîe (n' 43).
Terre végétale , sables, graviers , argile S", 10'
Schistes argileux rouges 9 50
Grès rouge 0 GO
Grès gris et schistes verdûtres 5 o")
Grès gris. — Schiste rouge et amandes calcaires 0 30
Grès et schistes houillers alternant ensemble 5 30
Schistes houillers bruns 3 60
Calcaire brun 1 ""
Schiste brun et lames charbonneuses 0 20
A reporter 27'",60<'
24
— 372 —
Report. .... 27", 60c
Charbon à chaux 0 20
Schiste houiller
Grès et schistes houillers avec nœuds cliarbouneux. . . .
/ Brouillage charbonneux
Couches Schiste houiller
de charbon. \ Brouillage charbonneux
Calcaire bru:i
Épaisseur totale : I Brouillage charbouTieux
2°',70=. f Schiste houiller
Charbon gros gras et charbon à chaux
Schiste houiller /
1
iO
6
50
0
12
0
20
G
18
0
20
0
20
0
iO
1
40
0
08
0
20
/i
82
Calcaire brun ^ avec nœuds charbonneux .
Grès et schistes houillers . . (
(A i2°',55c. —Petite veine de 0'",50c d'épaisseur".
Schistes charbonneux 1 AOc
Profondeur totale. . . . 44 "",90"
Un sondage fait au même lieu et ayant eu 77'°,40'= de profondeur a
rencontré le terrain de soulèvement à 25'°, 80' en contre-bas de la
grande couche et a traversé ce terrain de soulèvement sur 13", 10 de
hauteur.
ANNEXE N« 11,
Coîtpe de sondage de la Conterie {n" 46).
Terre végétale l^.OO"
Sables, argile et graviers 2'i 40
Schistes argileux rouges et maculés de gris 22 85
Grès rouges avec lits de schiste argileux 7 35
A reporter SS^.COc
~ 3*73 —
Report SS^.eOc
Schistes rouges et maculés 1 35
Grès houillers gris et blanchùtres; poudingue à la base. . 4 0 05
Schistes et p;rès houillers à 20
Schistes très-charbonneux 0 75
Alternance de schistes et de grès houillers 2 80
Grès houillers gris et blanchâtres; nœud? charbonneux . . 6 95
Poudingues blancs et rougeàtrcs 0 iO
Grès houiller gris 0 60
Terrain de soulèvement ; pétrosilex porphjroïde plus ou
moins décomposé 1- 75
Profondeur totale. . . . 101"",A5°
ANNEXE N" 12.
Coupe du sondage des Hauts- Vents (W SO),
Terre végétale, argile et graviers S^jOD'
Schistes argileux avec nœuds calcaires 13 70
Grès blanchâtre 2 05
Schistes argileux, rouges, bleuâtres et bruns 12 AO
Grès rouges avec nœuds calcaires 2 65
Schistes et grès rouges 2 60
Schistes et grès houillers gris 9 50
Grès et schistes rouges 1 10
Schistes et grès houillers gris 9 90
Calcaire brun 0 50
Charbon à chaux 0 10
Schiste brun, grès houiller et lits calcaires 2 90
Schistes houillers avec nœuds charbonneux 8 15
Alternance de grès et de schistes houillers 3 i5
A reparler 72"",
))»C
— 374 —
Report 72m, ««c
Schistes noirs à 70
Cliarbon à chaux 0 06
Schistes argileux bruns et gris 8 74
Grès houillers, poudingues à la base et filets schisteux . . 10 90
Grès houiliers bruns à grains fins 6 60
Schistes houillers avec parties charbonneuses à la base. . 3 98
Schistes bruns argileux 1 i2
Grès houillers avec filets schisteux 7 20
Poudingue quartzeux t 1 35
Grès et schistes charbonneux 0 30
Grès et schistes houillers H 95
Poudingue quartzeux. . 3 05
Terrains de soulèvement 10 85
Profondeur totale. . . . l/t3'",10'=
ANNEXE N° 13.
Coupe du sondage (inUlemine (n" 52).
Terre végétale d-'.SO"
Sables, argile et graviers 4 40
Schistes argileux, rouges et blanchâtres 2 80
Grès gris 1 35
Calcaire gris 1 80
Calcaire roiigcûtre et nœuds de grès rouge 2 05
Schistes argileux louges, avec grès rouge passant au pou-
dingue 2 80
Alternance de schistes et de grès rouges M 10
Grès houiller gris, avec nœuds calcaires 3 45
Grès houiller poudingiquc 0 60
A reporter 3111,85
r>"
— 375 -
lieport 3J,m85c
Grès houillers gris et bruns, avec filets schisteux. ... Zi 15
Schistes bruns , avec nœuds charbonneux 3 /jO
Calcaires bruns et gris, avec filets schisteux 1 iO
Schistes et grès houillers 2 65
Charbon 0 05
Alternance répétée de grès houillers et de schistes argileux,
avec nœuds siliceux 17 50
Schistes argileux, avec filets charbonneux 1 20
Schistes houillers, avec petits bancs de grès 6 55
Grès houillers, avec filets schisteux 2 95
Schistes argileux grisâtres 2 iO
Calcaire gris 0 A5
Schistes et grès houillers passant au poudingue 5 05
Poudingue quartzeux i 80
Grès rouge 2 30
Terrain de soulèvement; roche rougeâtre décomposée. . . 21 00
Grès et schistes houillers; lames de charbon 4 85
Terrain de soulèvement ; roche rougeâtre et jaunâtre dé-
composée 25ra,90o
Profondeur totale. . . . 135", 45°
ANNEXE N° 14.
Coîipe du sondage des Croix (n' o3 ).
Terre végétale et argile rougeâtre 2™, 05*
Schistes argileux gris et rougeâtres, avec nœuds siliceux . . 6 GO
Grès rouge. . 0 2^5
A reporter 8^,90"
— 376 -
Report 8", 90c
Schistes argileux rougeàtres, avec petits bancs de grès. . . 15 35
Calcaire gris , avec filets schisteus i àQ
Alternance de grès rougeûtres et de bancs calcaires. ... 4 25
( 3 bancs calcaires. )
Grès rouge 0 GO
Grès et schistes gris blanchâtres 1 ^0
Grès rouge, avec filets schisteux 0 80
Schistes et grès houillers 5 10
Calcaire brun 0 40
Schiste brun charbonneux. 0 iO
Grès et schistes houillers, avec nœuds siliceux 7/15
Schistes avec nœuds charbonneux 0 LO
Charbon schisteux 0 30
Schistes et grès houillers, avec nœuds siliceux et filets
charbonneux > 8 30
Charbon 0 10
Schistes houillers 1 00
Poudingue quarizeux 1 65
Grès houillers; poudingues à la base, avec filets schisteux. 15 20
Schistes argileux grisâtres 1 35
Grès houillers grisâtres 3 30
Schistes gris ou bruns et grès houiller 1 65
Grès rouges, poudingues et filets schisteux i 50
Terrain de soulèvement ; roche altérée 2G 90
Schistes et grès houillers ; lames charbonneuses 5 05
Terrain de soulèvement; roche porphyroïde décomposée. . S) 35
Profondeur totale. . . . 125"', 10°
— 377 -
ANNEXE N'' 15.
Coupe (1) d'îm puits fait en contre-bas de la Fosse-
Saint-Georges de 18 13 à 1816.
1 Couche de houille exploitée 0"',00''
2 Schiste argileux 0 24
3 Argile endurcie fragmentaire 0 80
4 Roche feldspathique altérée blanchâtre en masse ... 31 24
5 — verdàtre et rougeâtre IG 00
6 — verdàtre et blanchâtre 3 25
7 Argile endurcie grisâtre compacte 7 44
8 Même argile fragmentaire 3 89
9 Schistes argileux noirâtres avec veinules de houille. . . 1 30
1 0 Houille traversée d'un grand nombre de filets de schistes
à 64", 16c 0/10
11 Argile endurcie noirâtre fragmentaire 2 59
12 Alternance de schistes argileux et de grès houillers. . 1 30
13 Schistes argileux en couches plissées 0 97
14 Schistes argileux gris noirâtres 0 97
15 Grès houiller noirâtre 1 SO
16 Grès rougeâtre avec veinules de houille 1 30
4 7 Schistes argileux 3 57
18 Même schiste décomposé 0 05
19 Argile endurcie micacée compacte 0 24
20 Grès houiller bien caractérisé 1 00
21 Poudingue 13 96
22 Grès houiller gris-noirâtre schisteux 1 95
23 Poudingue à pûte de grès houiller blanchâtre 19 14
Profondeur totale. . . . 11 2 "",90°
24 Au fond du puits, i5 couches d'une grauwacke quartzeiisc blan-
châtre, presque verticales, orientées E.-O. et absolument étran-
gères au terrain houiller.
(1) Coupe extraite d'un tableau des terrains du Calvados publié par feu
M. Hérault, ingénieur en chef des mines, en 1832.
— 378 —
ANNEXE N° 16.
Coupe du puits Fumichon n" 1 {n" S6).
1 Terre végétale C'.SO"
2 Schistes rouges à tachej verdûtres 5
» B
3 Calcaire brun jaunûtre 0 30
li Schistes argileux rouges 1 iO
5 Grès rouges 1
1)1)
6 Grès rouges avec lits de schistes argileux rouges. . . 32 30
7 Grès blanchâtre 1 20
8 Schistes argileux noirâtres 1 10
9 Schistes argileux gris verdâtres 5 20
10 Calcaire gris-brun 3 50
11 Grès blanchâtre 1 90
42 Schistes argileux bleuâtres avec amandes calcaires. . . 6 20
13 Calcaire gris-brun /i un
14 Schistes argileux gris verdûtres 2 50
15 Calcaire gris blanchâtre 0 90
16 Schistes argileux gris verdûtres 2 50
17 Calcaire gris blanthûtre 5 80
13 Schistes argileux gris-bruns 2 70
19 Calcaire gris-brun 0 50
20 Schistes argileux verdûtres et rougeûtrcs 1 30
21 Calcaire gris-brun 0 30
22 Schistes argileux verdûtres et rougeûtrcs 1 50
23 Calcaire gris-brun 0 30
24 Schistes argileux verdûtres et rougeûtrcs 1 40
25 Calcaire gris blanchûtre 3 90
26 Schiste argileux gris-brun 0 30
27 Calcaire gris blanchûtre 0 80
A reporter SB", 60c
-- 379 —
Report SS^.GOc
28 Schiste argileux rougeâlie avec taches et amandes cal-
caires 0 60
29 Calcaire gris blanchâtre 0 70
30 Schistes argileux rougeâtres et verdàtres avec amandes
calcaires 31 50
31 Poudingue quartzeux à gangue de grès rouge 1 20
32 Schistes rouges avec taches verdûlres 6 20
33 Mêmes schistes avec lits de grès rouge et nœuds de
poudingue 1 »»
3i Poudingue quartzeux à gangue de grès rougeûtre. . . 1 ûO
35 Grès gris rougeâtre , 1 40
36 Poudingue quartzeux à gangue de grès rougeâtre, . 0 70
37 Schistes argileux rouges avec taches verdàtres. ... 1 90
38 Grès gris rougeâtre , 0 90
39 Schistes argileux rouges avec taches verdàtres. ... 1 90
hO Calcaire de couleur blanchâtre 1 20
il Grès rouges avec lits de schistes verdàtres i 50
42 Calcaire gris-brun 0 50
/i3 Grès rouge à taches verdàtres. 3 10
Ai Calcaire gris-brun 1 »»
Zi5 Alternance de schistes rouges et verdàtres 2 20
46 Grès rouge avec taches verdàtres 1 40
47 Schistes rouges et verdàtres avec amandes calcaires. . 2 »i)
48 Grès à gros grains de couleur blanchâtre 0 80
49 Schistes rouges et verdàtres avec amandes calcaires . . 1 »»
50 Alternance de grès et de schistes rouges 1 40
51 Grès à gros grains blanchâtre 2 20
52 Schistes rouges et verdàtres avec amandes calcaires. , 1 50
53 Grès à gros grains blanchâtre 3»»
54 Schistes rouges et verdàtres 3 50
55 Grès gris rougeâtre avec nœuds de poudingue .... 1 50
56 Schistes argileux rouges à taches verdàtres 3 30
57 Grès houiller gris blanchâtre 0 80
5S Grès houillers gris avec lits de schistes argileux. . . 5 10
59 Grès houillers gris avec galets 5 80^
60 Grès rouges avec taches verdàtres et nœuds calcaires. 4 60
A reporter ISS"», 40=
— 380 —
Report ISS"", 40c
61 Alternance de grès houillers et de schistes bruns avec
amandes calcaires et fllets charbonneux 12 70
62 Charbon de bonne qualité à 201 "",10 de profondeur. . 0 80
63 Schiste argileux noir avec lames charbonneuses. ... 0 CO
64 Charbon à chaux 0 10
65 Schiste argileux brun avec lames charbonneuses ... 065
66 Charbon à chaux 0 10
67 Schiste argileux brun 0 35
68 Charbon à chaux 0 15
69 Schistes argileux bruns 1 05
70 Charbon ù chaux 0 05
71 Schistes argileux bruns 1 20
72 Charbon à chaux 0 20
73 Grès houillcr blanchâtre 1 20
74 Charbon à chaux maigre 0 25
75 Grès houillers gris , bruns et blanchâtres 3 25
76 Grès houillers bruns avec amandes calcaires 4 70
Profondeur totale .... 215"',75«
ANNEXE N° n.
Coupe du sondage d'Engleville (n' S7).
1 Terre végétale 0'",50°
2 Argile 1 »»
3 Sable jaunâtre avec gravier 0 50
4 Glaise sableuse jaunâtre 4 20
5 Grès friable brun avec taches jaunâtres et rougeâtres . 5 40
6 Sable jaunâtre et gravier 2 40
7 Schistes argileux rouges avec taches verdâtres .... 2 05
A reporter IG^SOSc
— 381 —
Report 16"', 05c
8 Alternance de grès et de schistes rouges 1 20
9 Poudingue quartzeux à gangue de grès rouge .... 0 80
10 Alternance de grès et de schistes rouges 1 20
11 Poudingue quartzeux à gangue de grès rouge .... 2 30
12 Schistes argileux rouges avec taches vcrdûtres et petits
bancs de grès rouge 8 10
13 Grès rouge 1 50
14 Alternance de grès et de schistes rouges 1 70
13 Schistes argileux rouges avec taches vcrdûtres .... 1 15
16 Alternance de grès et de schistes rouges 1 70
17 Grès rouge passant au poudingue 0 30
18 Alternance de grès et de schistes rouges 3 85
19 Grès rougeùtre 0 25
2C Alternance de schistes et de grès rouges avec galets. . 1 75
21 Alternance de schistes et de grès rouges avec amandes
calcaires 11 25
22 Alternance de grès rouges et de schistes argileux ta-
chetés 1 80
23 Poudingue quartzeux à gangue de grès rouge .... 0 20
24 Alternance de grès et de schistes rouges avec amandes
calcaires ^ 4 75
25 Schiste argileux gris-brun 0 15
26 Calcaire gris-blanchûtre 0 15
27 Grès rouge 0 60
28 Grès rouges avec blocs de roches éruptives 5 30
29 Grès rougeâlre 1 55
30 Alternance de grès et de schistes rouges 5 30
31 Poudingue quartzeux à gangue de grès rouge 1 30
32 Alternance de schistes et de grès rouges 0 90
33 Grès rouge 1 20
84 Poudingue quartzeux à gangue de grès rouge .... 0 50
35 Alternance de grès et de schistes rouges 0 40
36 Grès rouge avec parties blanchâtres 2 40
37 Calcaire grisâtre 0 30
38 Alternance de schistes et de grès rouges avec galets. . 1 05-
A reporter SO^.SSc
— 382 —
Report 80", 95c
39 Grès rouge passant au poudingue 0 65
40 Alternance (le schistes et de grès rouges 2 70
61 Grès rouge 1 80
li2 Alternance de schistes et de grès rouges avec amandes
calcaires 2 »«
43 Calcaires blancs, rougeâtres et bleuâtres i 30
àli Alternance de schistes et de grès rouges 2 40
45 Grès rouge 0 50
46 Calcaire grisâtre 1 05
47 Grès et schistes rouges avec amandes calcaires . ... 1 15
48 Grès rouges , 4 11
49 Poudingue à gangue de grès rouge 0 70
50 Grès rouges 5 10
51 Grès rouge et schiste argileux avec amandes cal-
caires 0 feO
52 Grès rouge 0 70
53 Alternance de schistes et de grès rouges 1 60
54 Calcaire gris-blanchàtre. 0 40
55 Alternance de grès et de schistes rouges 7 35
56 Calcaire gris-blanchâtre 0 15
57 Alternance de grès et de schistes rouges 4 »»
58 Calcaire gris-rougeâtre 0 30
59 Grès rouges 4 25
60 Poudingue quartzeux 0 65
61 Grès rouge 1 15
62 Schiste argileux gris-brun 0 15
63 Calcaire gris-violacé 0 25
64 Alternance de schistes argileux et de grès gris .... 0 75
65 Alternance de schistes et de grès rouges, avec amandes
calcaires 5 60
66 Grès rouge 2 20
67 Alternance de schistes et de grès rouges 1 40
68 Schistes argileux rouges, avec nœuds calcaires. ... 1 15
69 Calcaire grisâtre 0 20
70 Schiste argileux bleuâtre 0 20
A reporter 137'»,6Cc
— 383 —
Report 137ni,66c
71 Alternance de schistes et de grès rouges, avec amandes
calcaires 11 30
72 Calcaire grisûtre 0 25
73 Schistes argileux rouges et bleus, avec amandes calcaires. 5 89
7& Calcaire gris 0 60
75 Schistes argileux rouges et verdùtres, avec amandes
calcaires 1 50
76 Calcaire gris 0 90
77 Alternance de schistes et de grès rouges, avec amandes
calcaires 2 90
78 Calcaire gris-brun 0 76
79 Schistes argileux rougeâtres et bleuâtres , avec amandes
calcaires 0 75
80 Calcaire grisâtre 0 65
81 Schiste argileux rougeàtre 0 15
82 Calcaire grisâtre 0 85
83 Schistes argileux rouges et bleuâtres 0 55
8U Calcaire grisâtre 0 30
85 Schiste argileux blanchâtre , avec amandes calcaires. . 0 à5
80 Schiste argileux rouge, avec amandes calcaires. ... 0 50
87 Calcaire rougeàtre , avec ûlets schisteux 2 20
88 Alternance de schistes et de grès rouges 9 09
89 Grès rouges, avec galets 3 75
90 Alternance de schistes et de grès rouges, avec amandes
calcaires et galets 1 10
91 Schiste argileux rouge avec galets 1 n»
92 Alternance de schistes argileux rougeâtres et bleuâtres . 5 10
93 Alternance de schistes et de grès rouges 3 15
9à Calcaire grisâtre avec lits schisteux et gréseux .... 0 65
95 Alternance de schistes et de grès rouges avec amandes
calcaires 7 iO
96 Grès rouges et gris 0 90
97 Alternance de schistes et de grès rouges 8 15
98 Grès rougeàtre tacheté de jaune 0 90
99 Alternance de schistes et de grès rouges 7 85
A reporter 217"i,20c
— 384 —
Report. .... 217°, 20c
100 Grùs rouge renfermant des lûmes de grès gris-blan-
chûtre 1 30
101 Poudingue à gangue de grès rouge 2 30
102 Alternance de schistes el de grès rouges 3 n»
103 Poudingue quarlzeux à gangue de grès rouge . ... 2 30
104 Allernance de scliistes et de grès rouges 5 85]
105 Poudingue quarlzeux à gangue de grès rouge . ... 2 iiO
106 Alternance de grès et de schistes rouges 8 85
107 Poudingue quartzeux 5 gangue de grès rouge . ... 2 60
108 Alternance de schistes et de grès rouges 7 18
109 Grès rouges renfermant des galets 3 32
110 Alternance de schistes et de giès rouges 3 10
111 Poudingue quartzeux à gangue de grès rouge .... 1 10
112 Allernance de schistes et de grès rouges 3 15
Profondeur totale. . . . 263°', 65"
ANNEXE N» 18.
Coupe du puits Fumichon (n" 2).
1 Terre végétale. . . . , O^.SO"
2 Glaise 1 00
3 Schistes rouges maculés de vert 5 80
à Calcaire gris-brun 1 00
5 Grès gris-rougcaire avec nœuds jaunâtres 3 90
6 Calcaire gris-brun 0 iO
7 Schistes argileux rouges à lâches verdûtrcs 130
8 Grès rougeûtrcs cl grisûlres 1 20
9 Schistes argileux rouges i taches vcrdûlres 2 35
10 Calcaire gris-blauchûlrc 1 80
A reporter 1 9'", 25
— 385 —
Report 19"", 25c
dl Schistes argileux rouges à lâches verdûtrcs 2 93
42 Grès gris et rougeûtres 1 35
13 Schistes argileux rouges à taches verdûtres 1 85
li Poudingue rougeûlre avec ciment calcaire 0 CO
15 Grès rouge à grains fins 0 /lO
16 Schistes argileux rouges à taches verdàtrcs 1 20
17 Poudingue quarlzeux rougcûtre et blanchùlre. ... 0 GO
18 Grès rouges avec lits schisteux de même couleur. . . Zi 55
J9 Grès rouges à gros grains passant au poudingue. . . 0 iO
20 Schistes argileux rouges avec taches verdûtres. ... 2 60
21 Grès rougeûtres et verdûtres avec petits galets. ... 110
22 Schistes argileux rouges à taches verdàtres 2 00
23 Grès rougeûtres et grisâtres 0 iO
2/i Schistes argileux rouges et lits schisteux bruns. ... 6 15
25 Grès schisteux rougeâtres et verdûtres 1 00
26 Schistes argileux rouges à taches verdûtres i liO
27 Grès rougeâtres et grisâtres 0 55
28 Schistes argileux rouges à taches verdûtres 6 00
29 Calcaire de couleur verdûtre 0 60
30 Grès schisteux blanc et brun 0 90
31 Calcaire gris-brun i 70
32 Calcaire noir et schistes renfermant des empreintes de
poissons des genres Palcvonisus et Amblypterus. . . 0 40
33 Calcaire blanchâtre 150
34 Schistes argileux bruns avec amandes calcaires ... 3 85
35 Grès gris clair à grains fins 1 00
36 Schistes bruns 2 00
37 Calcaire blanchâtre 2 (i5
38 Schistes argileux bruns 0 15
39 Calcaire blanchâtre . • 0 70
iO Schistes argileux blancs et verdûtres 0 45
41 Grès à gros grains gris et verdûtre 1 00
42 Schistes argileux verdàtres avec amandes calcaires . . 1 40
43 Calcaire blanc et grisâtre 0 80
44 Schistes argileux rouges ù taches verdûtres .... 2 70
A reporter 79°',10c
— 386 —
Report 79m, 10c
àô Cnlcaire grisâtre et blanchûtre 4 90
liG Schistes argileux bruns 2 iO
àl Calcaire grisûlre et blanchûtre 0 50
48 Schistes argileux rouges et verdûtres avec amandes
calcaires 3 70
liO Calcaire brun et grisâtre 0 50
50 Schiste argileux rouge à taches bleuâtres 0 60
51 Calcaire blanchâtre et grisâtre li àO
52 Schiste argileux rouge et verdàtre avec amandes calcaires. 0 GO
53 Calcaire rougeâtre et verdâtrc. 1 00
54 Schistes argileux rouges et verdâtres avec amandes
calcaires H liO
55 Calcaire gris blanchâtre 040
56 Schistes argileux rouges et verdâtres avec amandes
calcaires 3 80
57 Calcaire rougeâtre et blanchâtre 1 00
58 Schistes argileux rouges avec lits gréseux et amandes
calcaires 2 80
59 Grès rouge â grains fins 1 90
60 Schistes argileux rouges avec amandes calcaires. . . 3 40
61 Grès à gros grains gris rougeâtre avec galets. ... 1 20
62 Schistes argileux rouges à taches verdâtres 10 20
63 Grès schisteux grisâtre, rougeâtre et verdàtre. ... 2 20
64 Schiste rouge 1 05
65 Calcaire blanchûtre 4 )>»
66 Schiste argileux rougeâtre et verdàtre 0 20
67 Calcaire blanchâtre et grisâtre 1 20
68 Schistes argileux rouges 1 55
69 Grès à gros grains rougeâtre et blanchâtre 3 10
70 Schistes argileux rougeâtres et verdâtres avec amandes
calcaires 3 30
71 Calcaire gris-brun 0 80
72 Schistes argileux rouges à taches verdûlres .... 4 40
73 Grès rougeâtre et blanchâtre 0 60
74 Schistes argileux rouges û taches verdûlres .... 0 70
A reporter 15f>"i,90«
— 387 —
Report dSG'-'jOO''
75 Poudingue quartzeux à gangue de grès rougeûire. . A lo
76 Schistes argileux rouges et verdùtrcs 3 Gt
77 Grès rougeûtres et gris avec petits lits de schistes
'■«"S'^s 10 ^5
78 Poudingue quartzeux blanchâtre à ciment de grès
blanc , '>90
79 Grès houiller grisâtre avec galets 0 i5
80 Grès houillers gris blanchâtres alternant avec des
schistes bruns 5 15
81 Poudingue quartzeux à gangue de grès blanchâtre. . 2 >. »
82 Alternance de grès houillers clairs et de schistes bruns. 3 75
83 Poudingue quartzeux à ciment de grès blanchâtre. . à 20
84 Grès gris blanchâtre 1 90
85 Poudingue quartzeux blanchâtre 2 10
86 Schistes argileux bruns 1 50
87 Calcaire gris jaunâtre 0 20
88 Schistes bruns avec lamelles charbonneuses à la base. 2 20
89 Charbon ( 1" sillon. Gros gras: charbon à chaux. 0 40
à 207'", 40' de j 2-= id. Charbon de forge. ... 0 50
profondeur. ( 3« id. Charbon h chaux. ... 0 20
90 Schistes houillers noirs 180
91 Charbon à chaux , . . 0 08
92 Schiste houiller (Escaille) 0 08
93 Charbon ù chaux 0 05
94 Schiste noir , 0 50
95 Charbon à chaux 015
96 Schiste houiller (Escaille) 0 05
97 Charbon schisteux 0 20
98 Schistes houillers 0 90
99 Charbon ù chaux 015
100 Schiste houiller (■ Escaille) 0 06
101 Charbon à chaux de bonne qualité à 212"", 52% . . 0 35
102 Grès houiller gris blanchâtre 1 83
103 Schistes noirs avec lames charbonneuses et bancs de
grès " , . . . 4 90
Profondeur totale 219"", 60*
25
— 388 —
ANNEXE N° 19.
Coupes du Burck et du Sondage , faits en contre-bas
de la couche exploitée dans le lassln de Fumichon.
1» Bdrck (profomieur lO"",]©"^).
Couche de houille exploitée O™,!»*
1 Schiste et grès schisteux 1 GO
2 Veinule charbonneuse 0 05
3 Schiste brun 0 10
4 Charbon 0 10
5 Schiste 0 10
6 Charbon 0 15
7 Schiste 0 30
8 Charbon Irès-maign; 0 20
9 Schiste noir assez compacte 110
10 Charbon maigre 0 20
11 Schiste grisâtre 0 30
12 Charbon maigre, feuilleté et pyriteux 0 40
13 Grès houillers blanchâtres, ù grains fins et ù grains plus
gros à la base 5 50
2" Sondage (Profondeur 68"", 57 ).
14 Grès houiller grisûtre , à lits schisteux 1 CO
15 Grès schisteux gris clair et foncé 2 20
16 Alternance de grès houillers et de schistes grisâtres . . 5 70
17 Grès fin micacé, gris blanchûlre 0 90
18 Poudingue quarizcux 1 00
19 Alternance de grès houillers et de schistes bruns. . . 2 25
20 Grès schisteux brun 2 65
21 Conglomérats à noyaux quarizeux 1 20
22 Schistes et grès schisteux bruns noirâtres 15 00
; A reparler 43-,50'
— 389 —
Report âS^.ôOs
23 Schistes argileux, avec lamelles charbonneuses. ... 0 25
2A Schistes mélangés de houille , à iS^.TS 2 00
25 Schistes gris-bruns, sans traces de houille 0 75
26 Alternance de schistes et de grès, avec rognons quartzeux. 6 35
27 Poudingue 4 57
28 Alternance de schistes, grès et poudingues .... 4 30
29 Grès et schistes de teinte rougeûtre 0 95
39 Poudingue et grès schisteux gris blanchâtre 113
31 Grès schisteux rougeûtre avec rognons quartzeux. . . 1 33
32 Poudingue 0 41
33 Grès gris rougeàtres 5 76
34 Grès et schistes gris verdâtres avec galets 4 14
35 Grès grisâtre 0 55
36 Poudingue 0 22
37 Grès et poudingue dur 1 34
38 Alternance de grès rougeàtres et de schistes verdâtres . 0 77
Profondeur totale. . . . 78'", 67"=
t '.
LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES DE LA SOCIETE.
MEMBRES HONORAIRES.
, HaU de la nomination.
MM. Fbe, ancien professeur à la Faculté des Sciences
, ^ , ... 1823 Fondateur,
de Strasbourg
Le Boucher, professeur honoraire à la Faculté
des Sciences de Caen ^^^^
MEMBRES RÉSIDANTS.
MM. AiZE, professeur libre. ^^^^
AovRAT (docteur), professeur à l'École de mé-
decine *"^
Basserie (le colonel), commandant le dépôt de
remonte
Beau JOOB (Sophronyme), notaire honoraire. . 1872
Berjot, membre du Conseil municipal, trésorier
de la Société ^^^'^
BiN-DupART, membre du Tribunal de commerce. 18C1
BONNECHOSE (de), propriétaire, à Monceaux, prés
Bayeux «826
Bourgeois , licencié ès-lettres ^869
Bourienne (docteur), professeur à l'École de
médecine ^^54
Brécourt (de), ancien officier de marine. . . 1873
Chancerel (docteur), professeur à l'École de
médecine ''^'^
Chardonnier , professeur suppléant à l'École de
médecine '^''>
Crié ( Louis ) , préparateur d'histoire naturelle à
la Faculté des Sciences ^^^^
Delise, avocat, ancien procureur général . . . 1873
— 391 —
Date de la nomination!
MM. Delouet ( docteur ), professeur à l'École de mé-
decine 1873
DuiiAND, ancien pharmacien des hôpitaux. . . 185^
Fauvel (Albert), avocat, bibliothécaire de la
Société 1859
Fayel père, pharmacien 185i
Fayel { docteur ) , professeur à l'École de mé-
decine 1859
Fera Y DE MoNTiTiER, ancien juge de paix. . . 1869
FÉnoN , pharmacien 1859
FoRMiGNY DE La Londe (de), ornithologiste. . . 1864
Glendowyn Scott (colonel) , propriétaire. . . 1868
Goesle, professeur au Lycée 1867
Goulard, botaniste 1866
Hébert-Duperron (l'abbé), inspecteur d'Aca-
démie 1869
Hérouard, pharmacien de la maison centrale de
détention de Beaulicu 1873
JouANSE, professeur au Lycée 1860
Leblanc , ingénieur en chef des ponts-et-
chaussées 1873
Le Blanc-Hardel, éditeur 1869
Lecovec , contrôleur des postes 1873
Léger (docteur^, professeur ù l'École de mé-
decine 1873
Le Petit, professeur à l'École de médecine. . 1873
Levéziel (docteur), professeur à l'École de mé-
decine 1873
Marc (Vahbé) , arcliivîste de ta Société, . . , 1861
MoNCOQ (l'abbé), chef d'institution 1864
MoRiÈRE , professeur de géologie et de botanique
à la Faculté des Sciences , secrétaire de la
Société 1844
Np.yreneuf, professeur de physique au Lycée. . 1870
OsMONT , vériGcateur des Douanes 1873
Payen, naturaliste 1873
— 392 —
Date de la nomination.
MM. Perrier (Henri), propriétaire 1872
Pierre (I. )i doyen de la Faculté des Sciences,
correspondant de l'Institut 1848
PccHOT, préparateur de chimie à la Faculté des
Sciences 4 868
Rivière (Henri de La) , naturaliste 1872
RouLLAND (docteur), maire de Caen et directeur
de l'École de médecine 1869
RoDviÈRE (de La), sous-intendant militaire. . . 1873
RuBiN, agréé au Tribunal de commerce. . . . 1873
Talloir , vétérinaire en 2" au dépôt de remonte
de Caen 1870
Vieillard , ingénieur des mines 1865
Vieillard , directeur du Jardin des plantes. . . 1861
ViGER ( docteur ), médecin de la maison centrale
de détention de Beaulieu 1861
Vl^iART (docteur), professeur à l'École de mé-
decine , 1871
MEMBRES CORRESPONDANTS.
MM. Alexandre (Paul), botaniste, rue de i'Écusson,
31, à Alençon (Orne) 1871
Aymard, président de la Société académique, au
Puy (Haute-Loire) 1870
Bavay, pharmacien de marine, à la Guadeloupe,
et ciiez M"" Imhoir, Grande-Rue, 35, à Brest. 1871
Bealmont ( Élie de), ancien sénateur, membre
de l'Institut, etc., à Paris 1826
Bedel (Louis), entomologiste, rue Garanciérc,
5, à Paris 1871
Bernard, naturaliste, à Enghien, près Paris. . 1870
Bebtot, inspecteur des pharmacies, à Baycux
(Calvados) 1851
Besnou, chirurgien ou chef de la Marine, en re-
traite, à A vraitches (Mon clic) 1861
— 393 —
Date de ta nomination.
MM. BicNOï , docteur-médecin , à La Ferlé-Macé
(Orne) 1867
BoissiÈRE, directeur de verrerie, à Alençon . . 1869
BoNNECHOSE (E. dc), botanistc , à Baycux ( Cal-
vados) 1859
BoNTOULOiR (de) , entomologiste, rue de l'Uni-
versité, 15, à Paris 1864
Bougon, interne des hôpitaux de Paris, 21 , rue
de Trévise 1872
Bodrdon, receveur de la Poste, à Alençon. . . 1869
Boutillier, géologue, à Roncherolles, par Dar-
nétal, près Rouen 1866
BnÉBissON ( René de ), concb yliologiste , au châ-
teau de Carel 1869
Bréon , géologue, à Semur (Côte-d'Or). . . . 1854
Bbongniart ( A.-E. ) , professeur au Muséum
d'histoire naturelle, à Paris 1826
Bdcaille , géologue , rue St-Vivien , 132 , à
Rouen 1866
BoREAc, botaniste, quai de Béthune, 24, à Paris. 1858
Canivet, maire de Chambois (Orne\ .... 1872
Castro, docteur-médecin , à Para ( Brésil ) . . 1867
Château, chimiste, à Aubervilliers, près Paris. 18
Cuevalier-Balme , membre de la Société acadé-
mique du Puy 1870
CoLBEAu , secrétaire de la Société malacologique
de Belgique, chaussée de Wavre, 178, à Ixelles-
Bruxelles 1866
CoLLENOi , géologue , à Semur (Côte-d'Or ). . 1862
Constantin , docteur-médecin , géologue , à
Poitiers (Vienne) 1865
CoQUEREL, principal du collège de Courdemanche
(SarUie) 1870
CoTTEAu , magistrat , membre du Comité de la
paléontologie française , à Auxerre ( Yonne ) . 1863
GoGRTBiLLE, pharmacien, à Lisieux. .... 1869
394 —
Date de la nomination.
MM. CouRTiN (Raymond), capitaine des Douanes, à
Bône (Algérie) ■1873
Croquet (l'abbé), aumônier de rétablissement
thermal de Bagnoles (Orne) 1867
Crol'zet (docteur) , naturaliste, à La Neuve-
Lyre (Eure) 1872
Deplanche, chirurgien auxiliaire de la Marine,
en retraite, à Argentan 1801
Des Moulins (Charles) , géologue, à Bordeaux. 1829
Desnoyers (Jules), bibliothécaire en chef du
Muséum, à l'aris 1825
Dewalque, professeur de paléontologie à l'Uni-
versité de Liège ( Belgique ) 1857
Dotzauer , conchyliologiste, à Hambourg. . . 1870
DouÉTiL, officier de l'Instruction publique, ù Vire. 1 8CG
Doutté , maître adjoint à l'École normale , à
Évreux 1875
DuFOUR, président de la Société des Sciences de
Nantes (Loire-Inférieure) 1863
DuQDESNE, préparateur à l'École de médecine
de Rouen 1873
Duhamel, botaniste, à Camembert (Orne). . 185G
Dumortier, négociant, membre de la Société
géologique de France, à Lyon (Rhône). . . 1866
Dupont, pharmacien, ù Mézidon (Calvados). . 1872
DuRET , ancien prosecteur à l'École de médecine
de Caen, interne ù l'hôpital de La Riboisièrc,
ù Paris 1870
Do Saussay , propriétaire, aux Iles, prés Condé-
sur-Noircau 1873
DuTBUTE, pharmacien, à Alcnçon 1872
DuvRAU , ingénieur civil , ù Rouen 1805
Ebray , ingénieur du chemin de fer de Lyon ,
membre du Comité de la paléontologie fran-
çaise, ù Tarare (Rhône) 1863
Etienne, pharmacien, à Gournayen-Bray. . . 1867
— 39.^ —
Date de la nomination.
MM. Fédériqce, bibliothécaire de la ville de Vire. . 1866
Féret, sous-pid'fet à Nyons ( Drôme). . . , . 4865
FLEunioT, président du Tribunal de commerce,
à Lisicux 1873
Flolest, paléontologiste, procureur de la Ré-
publique, à Chàlons-sur- Marne 1866
FoccHARD , docteur-médecin, à La Cambe (Cal-
vados) 1867
FoucHER, 15, rue des Charbonniers, avenue
Daumesnil , à Paris 1871
Fkome.n'tel ( de ) , docteur-médecin , membre du
Comité de la paléontologie française, à Gray
(Haute-Saône) ijî66
Gahéry , professeur au collège de Lisieux . . . 186/i
Gandoger, propriétaire, naturaliste, à Arnas
(Rliône) 1872
Gasnier , ancien pharmacien , à Vimoutiers
(Orne) 1869
GiLLET , botaniste , à Alençon 1867
GossELiN, pharmacien, à Caudebec-lès-Elbeuf. 1868
Grenier , docteur-médecin , président de la So-
ciété entomologique de France, rue de Vau-
girard, 64, à Paris. 1867
Hacquart ( Paul ) , à St-Meslin-du-Eosc ( Eurei . 1871
Hébert , professeur de géologie à la Faculté des
Sciences de Paris , membre du Comité de la
paléontologie française 1860
IIoMMAis, docteur-médecin, à Séez (Orne). . . 1868
HusNOT. botaniste, à Cahan, par Athis (Orne). 1S64
Jardin (Édelestan), commissaire de la Marine,
à Bordeaux j86i
Jarry, naturaliste, à Trouviile 1873
JouBE (Marie), professeur d'hydrographie, à St-
Nazaire 1871
JODRDT, capitaine en 2« au dépôt central de
l'artillerie, place St-Thomas-d'Aquin, à Paris, 1870
^ 396 —
Date de la noMÏnaiion,
MM. LABor.DETTE (docteur de), à Lisieux 1869
Lacaillb, botaniste, à Bolbec (Seine-Inférieure). 1869
Lalleman , adjoint au maire de Vire 1866
Lallemant , pharmacien , membre de la Société
entomologique de France , à Al?;er 1868
Laroque, cliimisle, à Balleroy 1860
Lartcrièbe (de), membre du Conseil général,
à Vire 1868
Labue (Auguste), négociant, botaniste, à Falaise. 1873
Le Baron , pharmacien , à Bayeux 1867
Le BouTEiLLF.H, eutomologiste , rue des Char-
rettes, à Rouen 1865
Le Demat, médecin, à Bagnoles (Orne'. . . . 1867
Le Marcuand , médecin principal de 1»" classe à
riiôpital d'Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orient). 1866
Len^iier , conservateur du musée du Havre
(Seine-Inférieure) 1863
Lenormand, chef d'institution , à Trun (Orne). 1872
Lepage, inspecteur des pharmacies, à Gisors
(Eure) 1850
Lepage, négociant, ingénieur des arts et manu-
factures, à Vire 1866
Lepelletier, maire de Condé-sur-Noireau. . . 1873
Letellier, négociant, membre du Tribunal de
commerce , à Lisieux 1873
LiMun (de), conseiller général du Morbihan . . 1866
Loriol (de), géologue, à Frontenex, près Genève
(Suisse) 1869
LouTREUiL, président de la Société d'Horticulture
cl de Botanique de Lisieux 1872
Malinvald , botaniste , rue Clément , 6 , hôtel
de l'Aima, à Paris 186A
Manoury , principal du collège d'Avranchcs
(Manche) 1369
Marcuand , pharmacien , à Fécamp ( Seine-Infé-
rieure). . . . r 1860
— 397 —
Datt de la nomination.
MM. Marchand (docteur Léon), à Paris 18G8
Mabie (Eugène), commissaire de la Marine, à
la Guyane , et chez M. Touraiue , 56 , rue de
la Verrerie, à Paris ^870
Mabsecl (l'abbé de), entomologiste, aux Ternes,
à Paris 1865
Martin (Honoré), zoologiste, aux Martigues
(Bouches-du-Rhône) 186^
Mathieu, pharmacien, à Pont-l'Évêque. . . . 1869
Melion, pharmacien, à Vimoutiers (Orne). . . 1859
Milne-Edwards (Alphonse), professeur à l'École
de pharmacie de Paris 1864
MocQnERTS, entomologiste, à Évreux 1857
Modtier , externe à l'hôpital La Riboisière, ave-
nue Malakoff, 133 , à Paris 1870
Mlnier-Chalmas , préparateur de géologie à la
Faculté des Sciences de Paris 1863
Nanzoutt (général de), à Bagnères-de-Bigorre . 1862
Omaliis-d'Halloy (d'), président du Sénat belge,
à Halloy, près Bruxelles (Belgique) 1827
Parsay (de), botaniste, à Verneuil (Eure), . . 1872
Pelvet (le docteur), naturaliste, à Vire. . . 1869
PÉPi.v, docteur-médecin , ù St-Pierre-sur-Dives. 1862
Picard, professeur au collège de Bouxviller
(Bas-Rhin) 1865
Pierrat , ornithologiste , à Gerbamont , près
Vagney (Vosges) 1865
Pibtte (E.), magistrat, membre du Comité de
la paléontologie française, à Craonnc (Aisne). 1864
Porquet , docteur-médecin , à Vire 1866
QcÉRUEL, pharmacien, place de l'Hôtel-de- Ville,
i Vire 1866
QoEviLLY, naturaliste, à Beaumesnil (Eure). . 1872
Rabauld (le docteur), à Bagnoles (Orne) . . . 1868
Raincourt (de) , archiviste de la Société géolo-
gique de France, à Paris 1864
— 398
Date de la nomxnaiton.
MM. Raulin, professeur de plijsique, rue Gay-Lussac,
A?, à Paris 186A
Reiche (Louis), ancien président de la Société
enlomologique de France, rue du Vingt-neuf-
Juillet, 10, à Paris 1869
RE^ou, avocat et botaniste, rue du Bouflay, 3 ,
à Nantes ( Loire-Inférieure ) 1823 Fondateur.
Reynès , docteur es sciences et en médecine , à
Marseille (Bouches-du-Rhône) 1864
Richard , directeur de l'établissement thermal de
Bagnoles (Orne) 1867
RoBEBT (Félix), conservateur du Musée d'histoire
naturelle, au Puy 1870
Roche (l'abbé), curé à Blavory (Haute-Loire). 1870
RouBALET, géologue, 12, rue St-Georges, à Nancy. 1 865
Saporta (de), botaniste et paléontologiste, à Aix
( Bouches-du-Rliônc ) 1866
Saclcy (de), entomologiste, à Metz (Lorraine). 1865
ScHLUMBEiiGER, ingônlcur de la Marine, à Nancy
(Meurthe) 1863
SicoTiÈRE (de La), avocat, ù Alençon 1861
Tabard (l'abbé), curé de Dragey (Manche). . . 1850
Taton , membre de plusieurs Sociétés savantes ,
à Charleville (Ardennes), et à Paris, rue
Monge, àl 1873
TniELENS, docteur-médecin, botaniste et géo-
logue, à Tireleniont (Belgique) 1865
TiMBiL fds, pharmacien, à Toulouse 1870
TinABD, naturaliste, à Condé-sur-Noireau. . . 1873
TnoMELiN ( Gaston de ) , géologue , à Rosulien ,
près Quimper (Finistère ) 1872
ViBRAYE (de), membre de l'Institut, au chûleau
de Clicvcrny, près Blois 1855
Vieillard, visiteur des Douanes, à Monaco. , 1871
ViiLERS ( Georges de ) , secrétaire de la Société
d'Agriculture de Bayeux (Calvados) 1845
— 399 —
Date de la nominatirm ,
MM. ViNAY, géologue, maire du Puy (Haute-Loire). 1870
Vos (de), botaniste, à Namur (Belgique). . . . 1866
Wabd ( Ogier), docteur-médecin , à Easlbourne
( Angleterre ) 1866
Webeb ( docteur ) , chirurgien major aux In-
valides 1872
YvER (L.), ornithologiste, au château du Quesnot,
par Canisy ( Manche) 1863
ZiTTEL , professeur de géologie à l'École poly-
technique de Carlsruhe (grand-duché de
Bade ) 1865
Nota. — Prière à MM. les Correspondants de rectifier ,
s'il y a lieu, la date de leur nomination el leur adresse.
TABLE DES COMMUNICATIONS
PAR NOUS D'AUTEURS.
MM.
Crié. Recherches sur divers modes de groupemeut des
périlhèces et des pycnides dans quelques Pyreno-
mycètes du genre Sphœria, p. 158.
Crouzet (docteur). Annonce avoir recueilli le Stratioles aloîdes au
marais d'Heurteauville (Seine-Inférieure), p. 2.
Delise. Discours prononcé lors de l'inauguration de la rue
René-Leuormand, p. 218.
Duhamel. Découverte de VOnonis minutissima aux environs de
Chambois (Orne), p. 1.
Fauvel. Capture de la Gorge-bleue suédoise dans le Calvados,
p. à. — Faune Gallo-Rhénane. Coléoptères staphy-
linides ( suite ) , p. 8. — Offre son Annuaire
entomologique , p. 133. — Présente une collection
d'insectes appartenant à la faune des Cavernes , p.
139. — Sur le mode de reproduction, de l'anguille,
p. 227.
Fayel (docteur). Note sur un cas de Chrytorcindie , recueilli sur un
malade à l'Hôtcl-Dieu de Caen, p. 229.
GiLLET. Note sur cinq espèces d'Agaracinées, p. 25/i.
Godet (docteur). Note sur une nouvelle variété de Daucus carota,
p. 1A7.
GoESLE. Communication relative au Merle doré et à VAîgle
criard, p. li. — Cas tératologique offert par un
Chardonneret, p. lZi3,
HisxoT. Compte-rendu de l'herborisation du 28 juin, p. 210 ;
— Compte-rendu de l'herborisation du 29 juin ,
p. 211 ; — Compte-rendu de l'herborisation du
30 juin, p. 222.
Jaubert (comte). Lettre à l'occasion de la séance publique, p. 208.
Ledlaj^c. Résultats du sondage pratiqué à Honneur, p. \.kk.
Lepeltieu. Discours prononcé lors de l'inauguration de la rue
René-Lcnormand, p. 21/i.
— 401 —
Marc (l'abbé).
Mbnpiot.
AIORlàRE.
LiMUR (de). Découverte de la Giescckiie en Bretagne, p. 7.
Mallxvaud (Ernest). Note sur la végétation des environs de Milhau,
p. 185.
Communication relative à une incisive d'Elephas
primigenius, p. 227.
Annonce avoir trouvé aux environs de la ville d'Eu :
VEhjmus europœus, le Berteroa incana , le Tri-
fûlium squarrosum et le Géranium palustre,
p. 6.
Analyse d'un mémoire de M. Hébert sur les ondu-
lations de la craie dans le bassin de Paris, p. 139.
—Diamètre de quelques arbres qui se trouvent en
Normandie, p. lA2.-Procès-verbal de l'excursion
et de la séance publique de la Société Linnéenne
en 1873, p. 191.— Allocution prononcée à l'ouver-
ture de la Séance publique, p. 208.— Présentation
d'un cas de fasciation dans VEchium vulgare ,
p. 228.
Cas de proliflcation florale , p. 153. — Communi-
cation relaUve à la théorie nouvelle de la conden-
sation électrique. Expériences faites à l'appui de
cette théorie, p. 136.
Lichenes insularum Andaman, p. 162.
Localités nouvelles pour le Pyrola rotundifolia et
le Dentaria bulbifera, p.
PiEKRE et PucnoT. Résultats obtenus dans la distillation simultanée
des liquides superposés, p. l/i7.
Vieillard (Eugène). Allocution en prenant place au fauteuil de la
présidence, p. 2.
Vieillard, ingénieur des mines. Le terrain houiller de Basse-Nor-
mandie ; ses ressources , son avenir. Description
géologique du Cotentin, p. 237. - Mine du
Plessis, p. 255.— Mine de Littry, p. 283.— Conti-
nuité du terrain houiller entre les mines du Plessis
et de Littry, p. 3/ii. - Coupe des sondages des
divers puits , p. 363.
Netreneuf.
NïLANDEB.
QUEVILLY.
TABLE DES MATIERES.
Pages.
Composition du Bureau pendant l'année 1872-73 v
SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1872.
Lettre de M. le Ministre de rinstruclion publique annonçant une
allocation de 300 fr 1
Lettre de M. le Préfet du Calvados, informant la Société que le
Conseil général lui accorde une subvention de 400 fr. . . id.
M. Duhamel signale quelques nouvelles localités de plantes rares
et la découverte de VOnonis miiiuiisshna aux environs de
Cbambois id.
M. le docteur Crouzel, de la Neuve-Lyre, annonce avoir recueilli
le Straiioies aloïdes au marais d'Ileurteauville (Scinc-Infé-
rieure) 2
M. Quevilly de Beaumesnil fait connaître deux localités nouvelles
pour le Pyrola rolundifolia et le Denlaria hutbifera. . . id.
MM. Leblanc, ingénieur en clief des ponls-et-cbaussées, et Perrier
(Henri) sont nommés membres résidants 3
MM. de Parsay, de Verneuil ; docteur Crouzel , de la Neuve-
Lyre ; Quevilly, de Beaumesnil ; Canivet , de Cliambois ;
Dulerte, d'Alençon; Loutreuil, de Lisieux ; Dupont, de
Mézidon ; Le Normand , de Trun ; sont nommés membres
correspondants "/•
Communication de M. Goesie relativement au Merle doré et à
V Aigle criard, qui ont été tués dans le Calvados 4
M. Fauvel annonce la capture d'une Gorge bleue suédoise der-
rière l'hôpilal '<'•
SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1872.
Allocution de M. Vieillard en prenant place au fauteuil de la
présidence 5
Le secrétaire annonce la mort du docteur Liégard id.
I
— i03 —
M. le docteur Webcr promet une note sur le Cereus tviangutaris. 0
M. Menpiot, institulciir communal ù Ku, annonce avoir découvert
aux environs delà ville d'Eu Vlilymus curopœus, le Berteroa
incana, le Trifolium squarrosum et le Géranium palustre. id.
Communication de M, Goesle, relative h VAirjlc criard et aux in-
sectes apportés par les inondations 7
Echantillons de GicsecMia présentés par le secrétaire au nom de
M. le comte de Limur j^
Faune gallo-rliénaue. Coléoptères slapliylînides (suite), par
M. Fauvel g
SÉANCE DU 6 JANVIER 187^.
Lettre de M. le Ministre de l'Iiistruclion publique faisant savoir
que les réunions des délégués des Sociétés savantes à la Sor-
bonne auront lieu en 1873, les 16, 4 7 et 18 avril 133
M. Albert Fauvel offre son Annuaire entomolorjique pour 1873. id.
Le même membre entretient la Comi)agiiic de la nouvelle instal-
lation et de l'imporlanoe de la bibliothèque de la Société. . 135
Nomiiinlion de M. le lieutenant-colonel Basserie, comme membre
résidant ^ ^ • -
SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1873.
M. Neyreneuf entrelient la Société de sa théorie nouvelle de la
condensation électrique et des expériences auxquelles il s'est
livré ^gg
M. Fauvel met sous les yeux de ses collègues une collection d'in-
sectes appartenant à la faune des cavernes 139
i\I. Morière commence l'analyse d'un mémoire de M. Hébert
sur les ondulations de la craie dans le bassin de Paris. . . id.
M. Ilérouard, pharmacien à la maison centrale de détention de
Bcaulicu est nommé membre résidant liO
M. Edouard Taton, propriétaire ù Charleville (Ardcnnes), est
nommé membre correspondant id.
2 fi
— 404 —
SÉANCE DU 3 MARS 1873.
Annonce de la mort du docteur Godey 161
Le secrétaire indique la dimension de quelques arbres qui se
trouvent en Normandie Iâ2
M. Goesle entretient la Comiiagnie d'un cas téralologique qui
lui a été offert par un chardonneret . 143
M. Leblanc communique à la Société les résultats du sondage
qui a été pratiqué ù Ilonfleur, sur le tcrre-plain de la jetée
de l'Est, en 1872-1873 , sous la direction de M. l'ingénieur
Arnoult Ii4
M. La Rouviére , sous-intendant militaire à Caen , est nommé
membre résidant 146
SÉANCE DU 6 AVRIL 1873.
MM. Pierre et Pucliot communiquent les résultats qu'ils ont
obtenus dans la distillation simullanée des liquides super-
posés 147
Noie de M. le docteur Godey sur une variété de Daucus carota, id.
M. le docteur Chancerel est nommé membre résidant 151
SÉANCE DU 5 MAI 1873.
Le secrétaire fait part à la Société des deux perles nouvelles
qu'elle a éprouvées depuis la dernière séance, dans la per-
sonne de MM. le docteur Postel et de Caumont 152
Félicilalions adressées à iVI. Fauvcl, par ses collègues, relative-
ment ù la récompense qu'il a obtenue à la Sorbonne.. . . id.
Ouvrages offerts par M. de Bonvouloir iV/^
Cas de prollfication flonile offert p;)r M. Neyreneuf 153
Communication de M. Gillet sur cinq espèces d'Agaracinées. . 154
Amanila Godey i Gillot id.
Clitocyhe insignis Gillet 155
CoUybia fntidisiima Gillet "/•
— /iOo —
Crcpidolus squarrosrpes Gillct , . 156
Pùxitlin Alcxandri Cillet 157
Recliciclics sur divers modes de groupement des périllièces et
des pycuides dans quelques Pyrénoniycèles du genre ^/j/jfrrja,
pnr M. Crié 158
Liclicnes insularum Andaman cxpoiiit, W. Nylandcr 1G2
Nominalion de M. Laruc (Auguste), de Falaise, comme membre
corrcspundant 183
SÉANCE DU 9 JUIN 1873.
TVI. Leboucher est nommé membre honoraire 184
Envoi ù la Société , par S. M. l'Empereur du Brésil, de la Géo-
graphie botanique du Brésil id.
Note sur la végétation des environs de Milhau (Aveyron), par
M. Ernest Malinvaud 185
Fixation de l'emploi des journées du 28 et du 29 juin qui seront
consacrées à l'excursion annuelle de la Société en 1873. . 189
EXCURSION DES 28 ET 29 JUIN 1873.
A Clénj et à Coiulc-sur-Nûircau.
Procès-verbal de l'excursion 191
Séance publique 203
Allocution de M. Morière 204
Lettre de M. le comte Jaubert 208
Compte-rendu de l'herborisation du 28 juin , par M. Ilusnot. . 210
Compte-rendu de l'herborisation du 29 juin, par le Même. . . . 211
Inauguration de la rue René-Lenormand 214
Discours de M. Lepelletier, maire de Condé id.
Discours de M. le procureur-général Deiise 218
Compte-rendu de l'herborisation du lundi 30 juin, par M. Husnot. 222
SÉANCE DU 7 JUILLET 1873.
La Société nomme membre résidants MM. le docteur Delouey, -
Payen, Delisc et Sophronyme Beaujour 226
— 406 —
MM. Courtin, iiougoii, Lcpdlclicr, Tirard, Du Saussay, Vaullé-
geard, Dcsjardins, sont proclamés membres correspondants. 226
Communication de M. l'abbé Marc, relative î» une dent d'Elcphas
primigenhis 227
Communication de M. Fauvel , relativement au mode de repro-
duction de l'anguille vL
Cas de fasciation sur VEchium ru ;(/(>»•«, présenté par M. Morièrc. 228
Note sur un cas de Cryptorcindie recueilli svir un malade ù
l'Hôtel-Dieu, par le docteur Fayel 229
Le TEIIRAIN HODILLRn DE BaSSE-NoRMANDIF. ; SES RESSOURCES ,
SON AVENIR ; par M. Vieillard, in?:éiiieur des mines. . . . 231
Avant-propos id.
Chapitre I. Description géologique du golle du Cotentin. . • . 2.;7
Chapitre II. Mine du Plessis 255
Historique id.
Description géologique 200
Chapitre III. Mine de Liltrj -, 283
Historique '(/.
Description géologique 287
Ancien bassin 29/i
Bassin Noël ."îOl
Région Est de la concession de Littry 305
j
Bassin de Floquet. . 309
Bassin Lance ou de la Rogerie 313
Bassin de Furaichon 510
Bassin de Moon 320
Exploitation technique. — Nature des charbons de Littry. . . 323
Chapitre IV. De la continuité du terrain houiller entre les mines
du Plessis et de Littry SU
Annexes. — Coupes des sondages des divers puits. ...... 3G3
Caeii, Tvi'. I- l.e Ulaiic-IIartlcl.
A^aricinées
j^tA. SA- rAffmis ,4/fDçon
AMANITA GODETI
Agaric
mees
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CLITOGYBE INSIGNIS
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Agaricjnées
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COLLYBÎA FŒTIDISSIMA
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Agaricinées
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lill . Ch. Thimsj .AUaçQK. 171.
CREPIDOTUS SQUARROSIPES.
Ag an ci nées
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HrJ'VfS¥r?^^' '■
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PAXILLUS ALEXANDRr
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FtitiUf I.
PLM DE LA PARTIE EXPLDRiE DE LA COIJCESSION DU PLESSIS
COUPES DU TERRAIN HDUILLER DU PLESSIS [Manche ]
frudu ni.
Fin. f . Couj>r AB -p3i5snJ: par eu près /es fiu/f de l Espâ'arice., S'' Barie el Bfn
FiQ.2.- Coupe C.D.-pisssntpirc'ïipres /es PiUés SClàier, S" ^-innc et Jntvme'^iatre. .
-' ■ !- i.
=- a; "1^ s.
"^"fiii,
^ Fia 3. _ Coupe S F.- ({trùiec de l'Ouest a /'Esf^ etpsss^nt par ie puits S" £arhe
Légende :
Echelle <^es coites 7,2,5,4^5 J^^
t«<fa-
CoucJtrS aa ftotiiUM.
\ T.Hoatller
FiejJf - Coupe GH -pssss^nt paraît pTe's les Puits Denis, le Bâtard et CasfelUne .
//y. 5. _ Coupe IfC- de li Lande- du Flessis ju Puits S'" J/^rén
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a servi à l'extraction du charbon. Petite couche à 93".
id.
id.
id.
id.
id.
id.
a rencontré le terrain de transition.
a servi à l'extraction du charbon.
id.
id.
id.
id.
id.
id.
id.
id.
id. Petites couches à 102 et 174".
a rencontré des brouillages charbonneux,
a rencontré des brouillages très-charbonneux ù 18 et à 24".
arrêtée dans le poudingue houiller. Brouillages charbonneux à 160».
a rencontré des brouillages charbonneux,
couche exploitée momentanément.
id.
abandonnée ù cause d(' l'abondance des eaux,
couche inclinée à 45° cxploilée momentanémenl.
a rencontré un brouillage très-charbonneux incliné à 30".
abandonnée k cause de l'abondance des eaux.
id.
veinule de bouille ù 48".
abandonnée à cause de l'abondance des eauv.
arrêtée dans le poudingue houiller.
a servi ù l'extraction du chaibon.
id.
id.
a rencontré le pélrosilex porphyroïde.
a servi à l'extraction du charbon,
arouillages charbonneux. Fosse de recherche.
a servi à l'extraction du charbon.
a servi ù l'extraction du charbon.
veinule de houille à 114".
est entièrement dans le trias el le terrain permien. 1
a servi à l'extraction du charbon. ||
terrain de soulèvement Irès-caraclérisé au fond,
id. id.
a rencontré le porphyre.
a rencontré le porphyre. Veinules de houille à 57 et 73".
a rencontré le porphyre.
veinules de houille à i3'",i5 et à 61«.
veinules de houille à /i6'°,i5 et à SS^jOS.
sert à rextraclion du charbon.
est entièrement dans le trias et le terrain permien.
^ert à rextraction du charbon.
schistes ciiarbonneux à iS"" en contre-bas de la couche»
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71.10
95.86
37.40
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Fosse Morandet
Ssedu pré du Moulin du Molay.
Fosse Ste-Thérèse
Fosse du Vieux-Presbytère. . .
Sondage du Pré-Binet
Fosse Floquet
Sondage du Maupa=.
Sondage du Pré-la-Rivièrc. . .
Sondage de Meslry
Fosse Lance ou de la Rogerie.
Sondage de la Conlerie. . . .
Sondage d'Origny
Sondage de Fumichon
Sondage de la Sarsonnerie. . .
Sondage des Hauts-Vents. . . .
Sondage de la Siarderie . . . .
Sondage Guillemine
Sondage des Croix
Sondage de la Jambe-à-Pied. .
SS" de l'herbage de la Rogerie.
Fosse Fumichon n° 1
Sondage d'Engleville
Fosse Fumichon n" 2
Sondage en contre-bas du bassin
de Fumichon
Fosse Ste-Barbe
Fosse Frandemiche. , . .
Fosse Girard
Fosse Bailleul
Fosse Le Boucher ....
Fosse Thézard
Fosse veuve Préaux . . .
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Fosse Le Sauvage n" 2. .
Fosse des Coslils
Fosse de la Machine à Feu
Fosse Pierre Raould . . .
Fosse Le Sauvage n" 1. .
Fosse la Couture Raould.
Fosse à Pompe
Fosse des Bouzeries . . .
Fosse St-Georges
Fosse la Pierre Bise n° 1.
Fosse id. n° 2.
Grande fosse '"• V'e. . .
Fusse ùu Mouc uc uoville
Fosse Pelcoti
Fosse la Couture Gosset n»
Fosse id. n"
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Fosse des Mouettes. . . .
Fosse la Couture Gosset n»
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PLAN DE LA PARTIE EXPLOREE DE I^ CONCESSION DE LITTRY (Calvados:
Feuille J\-
Légende ;
L -r.---M l'ariu:> exfUninv du Terrain lluaiUfr
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\ 1 l'eritiins ileTnvuiUon Lwnte.r de la Concession
lililliiiiilllllllllllli .JUrAjfdelhrphijre „,*........ MavnnaLm.iesilekConLesjton
Direction des Coupes de iaPi V.
COUPES ET PROFILS DU TERRAIN HDUILLER DE LITTRY
FeiiiUt V.
fui.l:/ Coupe AB-Piini/lilv à lu Linùlc tics hrrains de Tmnsitum
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Fui .f'J Coupe Cli—dn Bassin ^4oèl à ^îtoidmirail
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Afin de permettre à ses membres correspondants, qui ont adh6r<''
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Tome II 3 — k
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Tome IV 3 — 4
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Tome VII 5 — 6
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!'• série du BuUeiin ne paieront qu'un prix uniforme de A fr. pc
chacun de ces volumes, moins le IX*, qui est épuisé. La collection '
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1873.
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la Société, rue d'Auge, 10, à Caen.
Pour les prix des autres publications
et Bulletin» précédents.
Chaque volume des Mémoires ( sauf
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