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Full text of "Bulletin de la Société linnéenne de Normandie"

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BULLETIN 


DE   LA 


r  f 


SOCIETE  LINNEENNE 


DE  NORMANDIE. 


Les  opinions  émises  dans  les  publications  de  la  Société  sont 
exclusivement  propres  à  leurs  auteurs  ;  la  Société  n'entend  nullement 
en  assumer  la  responsabilité  (art.  22  du  Règlement  intérieur}. 


BULLETIN 


DE    LA 


r f 


SOCIETE  LINNEENNE 

DE  NOUMANDIE. 


2«    SERIE.  —  7e   VOLUME. 


A^IVIVEE  tSTS-'TS. 


t?"> 


CAEN, 


CHEZ  F.  LE  BLANC-HARDEL,   IMPRIMEUR-LIBRAIRE, 
RcE  Fboiob  ,  2  et  i. 

PARIS,  DEYROLLE,  LIBRAIRE-NATURALISTE, 
Rdb  de  \.k   Monnaie  ,  23. 

1873. 


COMPOSITION  DU  BUREAU  DE  LA  SOCIÉTÉ 


Pour  l'année   I872-7S. 


Président.  .   .     MM.  Vieillard  ,  directeur  du  Jardin  des 

Plantes. 

Le  D""  Fayel,  professeur  à  l'École  de 
Médecine. 

MORIÈRE ,  professeur  à  la  Faculté 
des  Sciences. 

GOESLE,  professeur  au  Lycée. 

L'abbé  Marc. 

A.  Fauvel,  avocat. 

Berjot,  fabricant  de  produits  chi- 
miques. 


Vice-président. 

Secrétaire.  .   . 

Vice-secrétaire. 
Archiviste.   .  . 
Bibliothécaire. 
Trésorier.  .  . 


La  Commission  d'impression  est  formée  du  Président,  du 
Secrétaire,  du  Trésorier  et  de  six  membres  de  la  Société; 
elle  se  trouve  ainsi  composée  pour  l'année  1872-73  : 


MM.  Vieillard  ,  Président. 
MORltRË .  Secrétaire. 
Berjot  ,  Trésorier. 
Pierre, 
Leboucher. 
A.  Fauvel. 
D'  Fayel. 

BiN-DUPART. 
l)*^  BOUUlENiNE. 


A 


k 


SÉANCE  DU  11  NOVEMBRE  1872. 

Présldenee  de  M.  LEBOUCHER. 

La  séance  est  ouverte  à  huit  heures  ;  le  procès-verbal  de 
la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

Communication  est  donnée  à  la  Société  de  la  correspon- 
dance, qui  comprend  les  pièces  ci-après  : 

r  Une  lettre  de  M.  le  Ministre  de  l'instruction  publique, 
en  date  du  19  juillet  1872,  par  laquelle  il  informe  la  Société 
qu'il  lui  a  attribué  une  allocation  de  300  fr. 

2°  Une  lettre  par  laquelle  M.  le  Préfet  du  Calvados  in- 
forme M.  le  Président  de  la  Société  Linnéenne  que  le  Conseil 
général,  sur  sa  proposition,  a  inscrit  au  budget  départe- 
mental de  1873  un  crédit  de  /iOO  fr.  en  faveur  de  la  Com- 
pagnie qu'il  dirige. 

Des  lettres  de  remerdraent  ont  été  adressées  à  M.  le 
Ministre  de  l'instruction  publique  et  à  M.  le  Préfet  du  Cal- 
vados. 

3°  Une  lettre  par  laquelle  M.  de  Caumont  charge  le  se- 
crétaire de  remercier  ses  collègues  de  l'intérêt  qu'ils  lui  ont 
témoigné  à  Chambois,  le  jour  de  l'excursion  linnéenne,  en 
portant  un  toast  au  rétablissement  de  sa  santé. 

U°  M.  Duhamel  annonce  avoir  rencontré  le  Saponaria 
vaccaria  dans  un  champ  de  blé,  le  Camelina  saliva  le 
long  du  chemin  de  Chambois  à  Ste-Eugénie,  le  Malva  alcœa 
et  le  M.  fastigiata  près  des  carrières  de  Fell  ;  une  nouvelle 
station  de  YOnonis  colunmœ,  et  enfin,  chose  tout  à  fait 
nouvelle  pour  ce  pays  privilégié  par  ses  espèces  spéciales , 

i 


VOnonis  minutissimaf  ce  qni  porte  h  trois  le  nombre  des 
espèces  d'Ononis  à  fleurs  jaunes  que  l'on  peut  récolter  aux 
environs  de  Chambois. 

5"  M.  le  docteur  Crouzet,  de  la  Neuve-Lyre,  a  récolté, 
le  18  juillet  dernier,  le  Stratiotes  aloïdes  en  quantité  consi- 
dérable dans  le  marais  d'Heurtauville  (Seine-Inférieure).  Des 
échantillons,  que  M.  le  docteur  Crouzet  a  adressés  à  M.  Mo- 
dère, ne  laissent  aucun  doute  sur  l'authenticité  de  cette 
plante,  qui  a  peut-être  été  naturalisée  à  Heurteauville. 

6°  M.  Quevilly,  de  Beaumesnil  (Eure),  fait  connaître 
quelques  stations  nouvelles  de  plantes  rares,  parmi  lesquelles 
il  faut  surtout  signaler  le  Pyrola  rotundifolia  et  le  Dentaria 
bulbifera. 

On  procède  au  renouvellement  du  bureau  ;  par  suite  du 
dépouillement  des  votes  qui  ont  eu  lieu  successivement ,  le 
bureau  se  trouve  ainsi  composé  pour  l'année  académique 
1872-1873: 

Président  :  M,  VIEILLARD,  directeur  du  jardin  des 

Plantes. 

Vice-Président  :      M.  le  D"^  Fayel  ,  professeur  à  l'école  de 

Médecine. 

Secrétaire  :  "SI.  MORIÈRE,  professeur  à  la  Faculté  des 

Sciences. 

Vicc-Secréiaire  :     M.  GOESLE,  professeur  au  Lycée. 

Biblioihécaire  :        M.  Albert  Fauvel,  avocat. 

Archiviste:  M.  l'abbé  MARC. 

Trésorier:  M.  Berjot,    fabricant  de   produits  chi- 

miques. 

Pour  la  même  durée,  la  commission  d'impression  sera 
composée,  en  outre  du  président,  du  secrétaire  et  du  tré- 
sorier, qui  en  font  partie  de  droit,  de  M\L  Pieuiîe,  Fauvel, 
l'abbé  Marc  ,  VY  Fayel  ,  \y  Bourienne  et  LEUOUcnER. 


Membres  résidants.  ( 


Membres  corresp. 


—  3  — 

La  Société  est  appelée  ensuite  h  voter  sur  les  présentations 
qui  ont  été  faites  lors  de  la  séance  ordinaire  du  1"  juillet,  à 
Caen ,  ou  au  moment  de  la  séance  publique ,  à  Chambois,  le 
\k  juillet.  Sont  nommés  : 

l  MM.  Leblanc  ,  ingénieur  en  chef  des 
\  ponts  et  chaussées. 

Perrier  (Henri),  propriétaire,  à 
Caen. 

/  MM.  DE  Parsay,  botaniste,  à  Verneuil 
(Eure). 

D'  Crouzet  ,  botaniste ,  à  La 
Neuve-Lyre. 

QuEViLLY,  botaniste,  à  Beauraes- 
nil. 

Canivet,  maire  de  Chambois. 

DuTERTE,  pharmacien,  à  Alen- 
çon. 

LouTREUiL ,  président  de  la  So- 
ciété d'Horticulture,  à  Lisieux. 

Dupont,  pharmacien,  à  3Iézidon. 

Lenormand,  chef  d'institution,  à 
Trun. 

M.  Goesle  fait  une  communication  à  la  Société ,  relative- 
ment à  deux  oiseaux  tués  dans  le  Calvados.  Le  premier  de 
ces  oiseaux  est  le  merle  doré  {Turdus  aureus),  qui  n'avait 
pas  encore  été  signalé  dans  le  pays ,  et  qui  ne  se  trouvait  pas 
dans  la  collection  ornilhologique  de  la  Faculté  des  sciences. 
Il  a  été  donné  à  cet  établissement  par  M.  Osmont,  inspecteur 
des  douanes. 

M.  Goesle  compare  le  merle  doré  avec  le  Draine  [Turdus 
viscivorus),  pour  mieux  faire  ressortir  les  caractères  qui 
distinguent  les  deux  espèces. 


Le  second  oiseau  signalé  par  M.  Goesle  est  un  aigle  criard 
[AquUa  ncrvia,  var.  clanga),  lue  à  IlermanviUe  ,  le  30  oc- 
tobre 1872.  Cet  aigle  criard  est  un  mâle  dans  sa  deuxième 
année,  qui  a  été  également  donné  par  M.  Osmont  au  Musée 

de  Caen.  ,     . 

M.  Fauvel  signale  à  son  tour  une  gorge-bleue  suédoise 
(Cyanecula  suecica  L),  bcc-fin  voisin  des  rouge-gorge,  qui  a 
été  pris  le  2a  septembre  dernier ,  derrière  l'hôpital.  M.  le 
docteur  Fayel  avait  acheté  cet  oiseau  qu'il  n'a  pu  conserver 
que  quelques  jours. 

Au  nom  de  M.  Berlot ,  le  secrétaire  lit  un  compte-rendu 
de  l'excursion  faite  par  la  Société  Linnéenne  à  Chambois,  le 

la  juillet  dernier. 

Avant  de  quitter  le  fauteuil  de  la  présidence  ,  M.  Lebou- 
cher  remercie  ses  collègues  de  l'honneur  qu'ils  lui  ont  fait 
en  l'appelant  à  diriger  leurs  travaux ,  et  il  les  remercie 
encore  de  lui  avoir  donné  comme  successeur  un  homme  dont 
tous  les  membres  de  la  Société  ont  été  à  môme  d'apprécier 
la  valeur  scientifique. 

A  10  heures,  la  séance  est  levée. 


SÉANCE  DU  2  DÉCEMBRE  1872. 

Présidence  de  Bl.  VIE;ir.f..tRD. 

A  7  heures  1/2,  la  séance  est  ouverte. 

En  prenant  place  au  fauteuil  de  la  présidence  ,  M.  Vieillard 
remercie  ses  collègues  des  suffrages  dont  ils  ont  bien  voulu 
l'honorer,  et  il  les  prie  de  vouloir  bien  lui  continuer  leur 
bienveillance  pour  l'aider  à  accomplir  la  tâche  qu'ils  lui  ont 
confiée.  Appelé  à  succéder  à  un  homme  si  haut  placé  par  sa 
science  et  par  son  caractère  ,  il  s'efforcera  surtout  d'apporter 
le  même  dévouement  que  son  prédécesseur  aux  intérêts  de  la 
Compagnie. 

Le  président  accorde  la  parole  au  secrétaire,  qui  lit  le 
procès-verbal  de  la  séance  précédente. — Ce  procès-verbal 
est  adopté. 

Le  secrétaire  rappelle  que,  depuis  la  dernière  séance ,  la 
Société  a  fait  une  perte  nouvelle  et  des  plus  prématurées , 
dans  la  personne  du  docteur  Léon  Liégard ,  professeur  à 
l'école  de  Médecine.  Le  docteur  Fayel  a  été  l'éloquent  inter- 
prète des  sentiments  de  ses  confrères  dans  les  paroles  qu'il  a 
prononcées  sur  la  tombe  de  son  condiciple  et  ami.  La  Société 
décide  que  le  procès-verbal  contiendra  l'expression  de  ses 
regrets,  et  qu'une  notice  biographique  sur  le  docteur  Léon 
Liégard ,  que  M.  le  docteur  Fayel  veut  bien  se  charger  de 
rédiger,  sera  imprimée  dans  son  Bulletin. 

Communication  est  donnée  de  la  correspondance  : 

MM.  Leblanc,  ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées, 
à  Caen  ;  docteur  Crouzet ,  de  la  Neuve-Lyre  ;  de  Parsay,  de 


—  6  — 

Vcrneuil  ;  Duterte  ,  d'Alençon  ;  Loutreuil,  de  Lisieux  ; 
Henri  Perrier,  de  Caen ,  réceiimicnt  nommés  membres  de 
la  Société ,  adressent  à  la  Compagnie  des  lettres  de  remer- 
cîment. 

M.  le  docteur  "NVeber  annonce  une  note  sur  le  Cereus 
iriangularis ,  qu'il  a  eu  l'occasion  d'étudier  au  Mexique  et 
dans  les  serres  du  jardin  des  Plantes  de  Caen.  Il  promet 
d'autres  travaux  sur  diverses  espèces  de  cactées  faisant  partie 
de  la  collection  importante  de  cet  établissement. 

M.  Menpiot ,  instituteur  communal  à  Eu,  annonce  au 
secrétaire  la  découverte  de  quelques  plantes  nouvelles  aux 
environs  de  cette  ville.  Il  signale  surtout  :  l''  VFIymiis 
européens ,  dont  l'existence  n'avait  pas  encore  été  signalée 
en  Normandie ,  et  qu'il  a  rencontré  à  l'entrée  de  la  forêt 
d'Eu  ,  au  mois  de  septembre  dernier;  2°  le  Berteroa  incana, 
trouvé  dans  un  champ  de  trèfle,  aux  environs  de  Blangy,  et 
qui  ne  doit  pas  être  une  plante  spontanée  dans  cette  localité. 
Cette  espèce  est  du  midi  et  de  l'est  de  la  France;  sa  graine 
aura  probablement  été  apportée  avec  la  graine  du  trèfle  dans 
lequel  on  a  trouvé  la  crucifère;  3°  le  Trifolium  squarrosum, 
qui  a  été  recueilli  à  Eu,  dans  une  prairie,  en  1869.  — 
M.  Menpiot  signale  encore  le  Gcranium  palustre  comme  se 
rencontrant  dans  plusieurs  bois  des  environs  de  la  ville  d'Eu. 

M.  Goesie  fait  à  la  Société  les  communications  suivantes, 
qui  intéressent  à  la  fois  les  ornithologistes  et  les  entomolo- 
gistes : 

a  Dans  le  courant  du  mois  de  novembre ,  un  aigle  criard 
<•  {Acjuila  nccvia,  var.  clanga)  a  été  tué  à  Ilcrmanville.  Cet 
•'  individu  est  un  jeune  ,  probablement  dans  sa  2"  année ,  ce 
•'  que  les  taches  fauves  du  dessus  des  ailes  peut  faire  supposer. 
'<  Il  doit  être  plus  jeune  que  celui  qui  a  été  tué  dans  le  mois 
"  précédent  (et  qui  pourrait  bien  être  dans  sa  3"  année,  les 
<'  taches  fauves  ne  disparaissant  tout  à  fait  que  vers  l'âge  de 


>■'  5  ans)  ;  ses  taches  fauves  sont  plus  grandes  et  les  plumes 

'  des  tarses,  moins  fournies,  laissent  à  nu  un  petit  espace 

"  près  de  la  naissance  des  doigts.  Cependant,  on  ne  peut 

«  indiquer  l'âge  d'une  manière  positive,  à  cause  des  diffé- 

<'  reuces  qui  existent  souvent  dans  les  individus  du  même 


âge. 


1'  L'inondation  qui  recouvre  la  prairie  de  Caen  depuis 
('  plusieurs  semaines,  a  surpris,  à  son  début,  les  insectes 
«  réfugiés  dans  la  terre ,  sous  les  mousses ,  les  herbes,  etc. , 
(■  et  les  a  forcés  de  sortir  de  leurs  retraites.   Ces  insectes, 

emportés  par  l'eau,  qui  montait  toujours,  se  sont  accro- 
"  chés  aux  débris  de  toute  sorte  qui  surnageaient  partout. 
«  D'après  le  conseil  de  M.  Fauvel,  à  la  science  duquel  j'ai 
«  eu  bien  souvent  recours ,  j'ai  ramassé  une  certaine  quantité 
'  de  ces  débris  ,  afin  de  rechercher  s'il  ne  s'y  trouverait  pas 
«  quelques  espèces  rares  de  coléoptères.  Ces  insectes  y  four- 
<:  millent  par  milliers.  Le  nombre  d'espèces  est  très-  grand  : 
('  ce  sont  surtout  des  Carabiques,  des  Brachélytres ,  des 
«  Lamellicornes,  des  Chrysomélines ,  des  Curculionites  et 
•'  des  Elatérides.  J'ai  engagé  mes  élèves  à  chercher  égale- 
('  ment.  Un  certain  nombre  ont  pu  enrichir  leurs  collections 
"  naissantes  ;  plusieurs  autres ,  qui  n'avaient  pas  songé 
('  jusque-là  à  s'occuper  d'insectes,  encouragés  par  la  facilité 
"  avec  laquelle  ils  pouvaient  s'en  procurer,  ont  commencé 
.'  aussi  aies  recueillir,  et  il  est  probable  qu'ils  continue- 
a  ront.  » 

Le  secrétaire  ht,  pour  le  docteur  Godey,  une  note  sur 
une  variété  remarquable  de  Daiicus  carota,  que  le  savant 
botaniste  de  Balleroy  propose  d'appeler  D.  carota,  var.  pur- 
purascens. 

M.  Morière  fait  passer  sous  les  yeux  de  ses  collègues  deux 
échantillons  de  Gieseckite  qui  lui  ont  été  adressés  par  M.  le 
comte  de  Limur.  Jusqu'à  présent,  on  ne  connaissait  ce  mi- 


—  8  — 

néral  que  sur  deux  points  du  globe  :  à  Diana  (Etats-Unis)  et 
à  KangerdluarsLik  (Groenland).  Les  échantillons  trouvés  h 
Fougères  par  M.  de  Limur  sont  les  premiers  qui  aient  été 
signalés  en  France.  La  Gieseckite,  qui  n'est,  comme  la  Pinite, 
qu'une  alléralion  de  la  Cordiériie,  pourrait  bien  se  rencon- 
trer dans  la  Pcgmatife  de  la  Bellière,  près  Vire,  qui  a  fourni 
de  beaux  cristaux  de  Pinite.  M.  Morière  se  propose  d'étu- 
dier, sous  ce  point  de  vue,  la  carrière  de  la  Bellière,  lors  de 
son  prochain  voyage  à  Vire. 

La  parole  est  donnée  à  M.  Fauvel  pour  la  continuation  de 
la  lecture  de  son  mémoire  sur  les  Staphylinides  de  sa  Faune 
gallo-rhénane  (1). 

FAUNE  GALLO-RHÉNANE 


OU 


DESCRIPTION    DES   INSECTES 

QUI  HABITENT  LA  FRANCE,  LA  BELGIQUE,  LA  HOLLANDE,  LES 

INES  ET  LE  VALAIS, 


AVEC  TABLEAUX  SYNOPTIQUES  ET   PLANCHES  GRAVÉES. 

{  Suite  (1).  ) 


2.  fililbrmis  Latr.,  Gcn.  Crust.  Ins.  ,  1 ,  293.  —  Er. ,  Oeu. ,  638.  — 
—  Kraalz. ,  Nat.  721  et  syn.  —  Jacq.  Duv.,  Slapli.,  pi.  18,  lig.  88.  ' — 
Thoms^,  Shantl.  Col..  II,  209.  —  serpentinus*  Mots.,  Ikdl.  Mosc.  ,  1858, 


(1)  V.  DuU.  Sor.  fAiin.  de  Normandie,   2*  sério,   1867,    t.  II,    p.  175| 
1868,  t.  III,  p.  26;  1870  t.  V,  p.  27;  1872,  t.  VI,  p.  8. 


—  9  — 

II,  635.  —  var.  humeralis  Gredl.,  Kœf.  Tirol,  I,  110.  —  var.  abbrevîatiis* 
Baudi,  fieii.  Eut.  Zeit.,  1869,  393.—  *sericatus  Mois.,  Bull.  Mosc,  1860, 
II,  561  ;  IIoclili.,  Bull.  Mosc,  1862,  III,  79  [vcresim). 

Filiforme,  un  peu  élranglé  au  milieu,  déprimé,  noir,  mat  ;  bouche, 
antennes,  pattes  et  marges  des  segments  abdominaux  d'un  teslacé 
rougeâlre  ;  sommet  de  l'abdomen  plus  brillant  ;  pubescence  jau- 
nâtre, très-dense,  très-courte  à  ravanl-corps,  plus  longue  à  l'abdo- 
men ;  ponctuation  fine,  très-serrée,  ruguleuse,  aciculée  sur  la  tête 
et  le  corselet ,  en  séries  sinueuses  à  l'abdomen  ;  tète  grande ,  sub- 
quadrangulaire,  allongée,  rétrécie,  mais  parallèle  en  avant  des  yeux  ; 
corselet  allongé,  ovale-oblong,  rétréci  régulièrement  et  assez  Ibrte- 
ment  vers  la  base  ;  angles  antérieurs  arrondis,  non  saillants,  pos- 
térieurs à  peine  plus  marqués  ;  élytres  plus  longues  que  le  corselet, 
planes ,  concolores  ou  plus  ou  moins  testacées  au  sommet  et  aux 
épaules  ;  r?  7*  segment  de  l'abdomen  incisé  au  sommet.  — L.,  Zi  1/2- 
5  mill. 

Élytres  parfois  rougeâtres  avec  le  disque  enfumé,  ou  entièrement 
testacées ,  ainsi  que  le  corselet  ;  la  tête  et  la  base  de  l'abdomen 
passant  aussi  au  testacé  roussâtre. 

Sous  les  pierres,  les  débris  végétaux  des  champs  et  jardins,  dans 
les  fagots,  sous  les  feuilles  mortes,  sur  les  plantes  basses  ;  plaines 
et  vallées  des  montagnes  ;  mars  à  octobre  (c). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe  ,  en  Chypre  et  Tauride. 

Olis.  La  couleur  de  cet  insecte  est  inconstante,  surtout  celle  des  élytres  ; 
en  Normandie,  la  forme  la  plus  commune  n'a  qu'un  fia  liseré  apical  rou- 
geàtre.  La  largeur  de  la  tête  et  du  corselet  est  aussi  variable ,  et ,  chez 
certaines  9»  eUe  devient  très-grande,  mais  le  corselet  oblong,  arrondi 
aux  angles  antérieurs ,  est  caractéristique.  D'après  ces  dififérences ,  il  est 
probable  que  le  sericatus  Mots.,  de  Transcaucasie,  n'est  qu'une  variété  du 
filiformis.  En  tous  cas,  il  faut  rapporter  à  ce  dernier  les  uniformis  ou 
anguinus  de  nos  catalogues  locaux ,  mentionnés  à  l'espèce  précédente. 


3.  pulehellas*  Béer,  Fn.  Helv.,  I,  230.  -  diversus*  Aube,  Aiin.  Eut. 
Fr.,  1850,318.  -  *fasciatus  Mots.,  Bull.  Mosc,  1860,  II,  560.-  Hochh., 
Bull.  Mosc,  1862,  III,  77  (veresùn.). 

Taille  et  forme  du  bimaculatus  ;  couleurs  des  filiformis  à  large 
fascie  apicale  ;  ponctuation  analogue  à  celle  du  cribrellus  ,  mais  un 
peu  plus  fine;  forme  bien  plus  petite,  plus  allongée,  plus  déprimée  ; 
tête  et  corselet  plus  longs,  d'un   tiers  plus  étroits;    corselet   à 


—  10  — 

angles  antérieurs  plus  arrondis ,  moins  brusquement  rétrécis  vers  le 
sommet,  plus  rétrécis  vers  la  base;  élylres  variables  de  couleur 
comme  celui-ci;  abdomen  plus  finement  et  densémeut  ponctué  à  la 
base.  —  L.,  3  l/'J  mil!. 
Entièrement  teslacé  (immature). 

Sous  les  détritus  ,  dans  le  terreau  des  couches  à  melons  (rn). 

Metz  [Bcllevoye]  ;  Nancy  {Mathieu)  ;  Bâle  [Heer]  ;  Paris  (Aube); 
Ste-Gemmes-sur-Loire  (Gallois);  Landes  (Perris);  Carcassonne 
{Gavoy)  ;  Perpignan  (v.  Kiesenivelter). 

Aussi  en  Grande-Bretagne. 

Obs,  1.  Les  divcrsus,  cités  par  M.  Fairmaire  (Fn.  Fr,,  I,  569)  de  Tour- 
nus,  Morgon  {liey),  sont  des  gracilis. 

Obs.  2.  Le  fasciaius  Mots.  Hocbh.,  du  Caucase,  me  paraît,  d'après  la 
description,  convenir  plutôt  à  cette  espèce  qu'au  cribreltus;  toutefois,  je 
n'ai  pas  osé  l'y  réunir  avant  d'étudier  le  type.  Quant  au  fasciatus  dont 
parle  M.  de  Solsky  {IJor.  Ënt.  Ross.,  1871,  VIII,  182),  il  semble  très- 
différent  de  celui-ci  et  sans  doute  une  variété  du  filiformis  ;  on  voit  que  cet 
auteur  ne  connaît  ni  le  véritable  liumeralis  Rolt.,  qui  est  un  anguinus  ,  ni 
le  diversicoUis*  Fauv.  {Bull.  Soc.  Linn.  Nonn.,  sér.  2,  1869,  V,  39.  — 
"Baudi,  Berl.  Eut.  Zeit.,  1869,  399.  —  Mars.,  U Abeille,  1871,  VIII,  337. 
—  plutynotus*  Saulcy,  Ami.  Eni.  Fr.,  186i,  653),  d'Espagne,  Portugal, 
Corse,  Sardaigne,  Algérie  et  Syrie,  qui  ne  diffère  pas  du  iristis*  Et. 
{Gen.,  6h!i). 


à.  bîmaculatus*  Er,,  Gen.,  661.  —  Kraatz,  Nat.,  723.  —  higutia- 
/H.s*Baudi,  Berl.  Enl.  Zeil.,  1857,  106  [except.  var.  c).  —  immacvlatus* 
Mots.,  Bull,  Mosc,  1860,  II,  561.  —  Hocbb.,  Bull.  Mosc.,  1862,  III,  78  (1). 

Taille  et  forme  du  pM/c/tc//M5  ;  allongé,  parallèle,  subconvexe, 
roux-teslacé  ;  pubescence  rare,  longue  ;  très-distinct  par  sa  ponctua- 
tion forte,  serrée,  aciculée-réticulée  sur  la  tète  et  le  corselet,  éparse, 


(I)  L'cspfccc  suivante  pourrait  habiter  notre  rdRlon  méditerranéenne  : 

A',  melanurus'  Kiist.,  Kwf.  Enr.,  20,  7(>.  —  Kraatz,  Berl.  Ent.  Zeit.,  4858,  67.  — 
biguttatua  var.  e  liaiuli,  llerl.  Eut.  Zeit.,  1857,  I0«.  —  ajnralis'  Mots.,  liidl.  Mosc, 
48GO,  II,  000.  —  llochli.,  Huit.  .Mo.ic,  ISC.a.  III,  78.  —  œmulus'  Kott,  Berl.  Enl. 
Zeit.,  4870,  :j3.—  Mars.,  L'Aheillc,  187),  VIII,  :?/iO. 

Inclès  et  taille  des  bimaculalus  linmaturos;  trts-distinct  ;  plus  large,  plus  court, 
plus  ddprlnx!;  pubcsccnte  et  iionctuution  «urtout  dos  élytres  et  de  ralxlomcn  moitié 
plus  Bcrrde  et  plus  flnc  ;  tOte  d'un  tlcr.s  plus  large,  bien  plus  courte,  .subquadi-anRu- 
lulre;  corselet  bien  plus  petit,  jdus  court,  sulii)eiitagonal  ;  angles  antérieurs  marqués  ; 
élytre»  un  peu  plu»  courtes  (juo  chez  bigullatus  ;  ubdomon  plus  large.  — L.,  3  1/i- 
3  4/2  mlU. 

Comme  bimarulnlu.'! ;  souvent  au  pied  dos  oliviers;  Juin,  septembre. 

Espagne,  l'ortugal,  Italie,  Sicile,  Corse,  Oréce,  Uurburic,  Chypre,  'J'aurldo, 


—  H  — 

Ircs-forle  aux  élyires,  for(e,  peu  serrée  à  l'abdomen  ;  lêle  oblongue, 
brime  ;  corselet  ovale-oblong.  allongé,  rougeâlre;  angles  postérieurs 
arrondis;  élylres  d'un  tiers  plus  longues  que  lui,  Irôs-paralièles, 
teslacées,  avec  une  tache  noire  médiane  plus  ou  moins  nette  ;  abdo- 
men noir  avec  les  segments  largement  marginés  de  leslacé,  ou  brun 
au  milieu  ;  (^  7"  segment  incisé  en  dessous  au  sommet.  —  L.,  3  1/2 
mill. 

Tache  des  élylres  souvent  nulle ,  avec  la  tête  et  l'abdomen  roux  , 
et  le  6"  segment  de  celui-ci  noir,  sauf  le  sommet. 

Sous  les  pierres,  les  pailles  sèches,  les  débris  végétaux  au 
bord  des  étangs  ;  juillet ,  octobre  (r). 

Sos  (Baudiier]  ;  Landes  (Perris)  ;  Carcassonne  (Gavorj)  ;  Lan- 
guedoc, Montpellier,  Béziers  (Marquet);  Pyrénées-Orientales! 
Provence,  Hyères  !  St-Raphaël  {Ratjmoncl)  ;  Nice  {v.  Bruck). 

Aussi  dans  toute  l'Europe  méditerranéenne  ,  Madère ,  la  Barba- 
rie ,  Chypre  ,  Caramanie ,  Géorgie  ,  Caucase  et  Russie  méridionale. 

Obs.  i.  Le  bimaculatus  du  Catalogue  Godron  (p.  59)  est  le  pulcliellus, 
Obs.  2.  Je  rapporte  à  cet  insecte  deux  exemplaires  de  Sarepta  qui  ont  la 
couleur  de  nos  exemplaires  typiques  les  plus  foncés,  avec  la  tête  et  le  corselet 
noirs  et  les  élytres  noirâtres,  sauf  une  tache  rougeàtre  remontant  sur  la 
suture  et  les  côtés,  à  peine  plus  claire  à  la  base. 

5.  înternicdius*  Er.,  Kccf.  Mark,  I,  524;  Gen.,  6iO.  —  Kraatz, 
ISat.,  722  et  syu.  —  immaculatus  Steph.,  lU.  Brit.,  V,  275  {veresim,). 

Forme  de  gracilis;  plus  grand ,  bien  plus  large  ,  convexe;  noir, 
assez  brillant;  bouche,  antennes,  un  fin  liseré  au  sommet  des  élylres 
et  pattes  teslacées  ;  tête  plus  large  ;  corselet  plus  trapézoïdal  ;  élylres 
bien  plus  courtes,  plus  convexes,  plus  fortement  ponctuées,  ainsi 
que  l'abdomen,  qui  est  plus  large,  plus  robuste  ;  c?  7»  segment 
échancré  en  triangle  aigu  au  sommet  ;  6"  avec  une  impression  lon- 
gitudinale obsolète.  —  L.,  3  3/Zi  mill. 

Sous  les  pierres,  les  mousses,  les  débris  végétaux,  les  feuilles 
mortes ,  dans  les  fagots  ,  parfois  dans  les  fourmilières  de  F.  rufa; 
bois  et  prairies  ;  février  à  octobre  (c). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe  et  en  Algérie ,  Caramanie , 
Géorgie. 


'O' 


Obs,  M.  de  Ilarold  [Cal.  Col.,  624),  sur  la  foi  de  M.  Crotcb  {Cat.,  IC  ; 
Har.,  EnU  llefi.,  1870,  VI,  100),  considère  cette  espèce  comme  synonyme 
AHminaculaïus  Steph.,  mais  la  description  de  l'auteur  anglais  est  trop  insuf- 
usante  pour  permettre  d'adopter  celte  opinion  avec  certitude. 


—  12  — 

6.  prracilis  Payk.,  Mon.  Stapli.,  38.  —  Woll.,  Trans.  Ent.  Soc.  London, 
1871,  309  et  sij/i.  —  angustatus  Payk,  /.  c,  36.  —  Er.,  Gen.,  6/iO  et  syn. 
—  Kraatz,  Nut.,  723  et  sijn.  —  iiqilectus*  M.-erk.,  Ccrm.  Zeit.,  V,  239.  — 
Kiaatz,  Nat.,  722  et  S)jn.—  Rye,  Ent.  Annual ,  1871,  35. 

Assez  allongé,  subconvexe  ;  élytres  et  abdomen  bien  plus  larges 
que  ravanl-corps ;  noir,  peu  brillant;  lêle  et  corselet  mais;  bouche, 
anlenues,  pâlies,  marges  des  segments  el  une  tache  apicale  aux 
élylres  large,  renionlanl  jusqu'au  milieu,  teslacés  ;  pubescenccfine, 
assez  dense  ;  ponctuation  fine,  serrée,  aciculée  à  l'avant-corps,  plus 
forle,  dense  aux  élylres  el  ù  l'abdomen  ;  lêle  large,  en  ovale  court; 
corselet  pelil,  ovale-obloug,  court  ;  angles  antérieurs  peu  marqués  ; 
élylres  presque  moilié  plus  larges  que  lui;  o'  1'  segment  échancré 
en  triangle  aigu  au  sommet.  —  L.,  3-3  1/3  mill. 

Parfois  leslacé,  avec  l'abdomen  brun  ou  le  6«  segment  seul  rem- 
bruni. 

Comme  le  précédent  el  sous  les  meules  de  blé^,  les  écorces, 
jusqu'aux  neiges;  toute  l'année  (tc). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe ,  Madère ,  la  Barbarie  ,  l'Asie- 
]\lineure ,  le  Caucase ,  la  Perse  et  l'Asie  centrale. 

Obs.  La  partie  noire  des  élytres,  chez  les  innnalures,  devient  brune  à  la 
base  el  aux  épaules,  el  la  tacbe  testacée  remonle  alors  au-dcU'i  du  milieu; 
ces  mêmes  élylres  sont  aussi  variables  de  longueur,  tanlôl  à  peine  plus 
longues  que  le  corsclcl  (neglectus),  lanlôl  d'un  quart  ou  d'un  licrs  plus 
longues  ;  mais  l'ensemble  des  caractères  ne  permet  pas  de  séparer  spécifi- 
quenienl  ces  diverses  formes,  qui  offrent  tous  les  degrés  intermédiaires,  et 
qu'il  est  bien  rare  de  ne  pas  observer  chez  des  espèces,  comme  celle-ci,  à 
large  dispersion  géographique. 

STILICUS 

Latr.,  Rt^gn.  Anim.,  IV,  436.   —  Jacq.   Duv.,   Gcii.  Staph.,   47,  pi.  18, 

fig.  87  (1). 

fluf|ifii«  Curtis. 

Corps  robuste,  épais,  ruguleux,  ailé.  Télé  grande,  suborbiculaire, 
Irés-étranglée.  Yeux  petits.  Labre  Irés-grand ,  bi  ou  quadridenlé. 
Mandibules  Irés-aiguës,  tri  ou  quadridenlées.   Mâchoires  à  lobes 

(I)  On  pourrait  trouver  le  ^onrc  suivant  dans  notre  zone  raédlterrandenno  : 

NAZKUIS*. 

(PI.  III,  M.)  Coroctbrcs  cdnéraux  des  Sunius.  Corps  subconvexc,  non  rugueux, 
brillant,  aptcro,  TCto  asacr.  r^rando,   trbs-ddgagéo  du  corselet.  Veux    ordinaires. 


—  n  — 

grands,  pileux.  Palpes  maxillaires  peu  allongés,  3*  article  un  peu 
plus  long  que  le  2%  U"  polit,  subulé.  ,Menlon  Iransverse.  Languette 
bilobée,  a  lobes  très-courts,  arrondis  ;  intervalle  sétuleux.  Paraglosses 
saillantes.  Palpes  labiaux  à  2"  article  épaissi,  subovalaire,  3'  petit, 
aciculé.  Antennes  un  peu  épaissies.  Pattes  assez  grêles,  pubescenles. 

Labre  (fi)?.  14  o)  saillant,  arrondi,  quaclrldenté,  les  denx  dents  médiaoes  lonfrnes. 
Mandibules  (fig.  <4  b)  trcs-fines,  très-allongées,  pourvues  l'une  et  l'autre  de  3  dents 
internes,  l'apicsle  la  plus  longue.  Bouche  comme  chez  \eH  Sunius.  Ecusson  grand, 
triangulaire.  Pattes  robustes.  Tarses  postérieures  à  l"^' article  à  peine  de  la  longueur 
des  deux  sulvanta  réunis,  4«  faiblement  bilobé.  —  Nazeris^  nom  propre. 

Ce  genre  méditerranéen  vient  se  placer  entre  les  Sunius  et  les  Cephisus.  Plui 
voisin  des  premiers,  il  s'en  distingue  par  son  corps  non  rugueux,  son  labre  quadri- 
denté,  et  la  forme  des  tarses;  il  diffère  des  Stilicus,  à  première  vue,  par  ses  tarses 
bilobés.  Les  Stilicopsis  du  Nouveau-Monde,  également  voisins  des  Sunius,  ont  le 
labre  différent,  très-saillant,  entier. 

Les  mœurs  sont  celles  des  Sunius. 

1.  pulcher'  Aube,  .4nn.  Soc.  Eut.  Fr.,  IS.'IO,  317.  —  Heyd.,  Reis.  Sûdl.  Span., 
pi.  II,  fig.  3,  8.—  cribellalus'  Fairm.,  Ann.  'Voc.  Ent.  l'r.,  1860,  172.  — 'Ammonita 
Saulcy,  Ann.  Soc.  Ent.  Fr.,  1804,  C.34  (veresim.). 

(PI.  III,  fig.  U.)  Testacé  rougeâtre,  très-brillant;  élytres  plus  obscures;  segments 
2-5  de  l'abdomen  d'un  noir  de  poix;  leur  marge  postérieure,  les  pattes,  les  palpes 
et  les  .intennes  testacés  ;  pubescence  grise  ,  très-fine,  rare  ;  ponctuation  très-grosse, 
écart.'-e  sur  la  tête  et  le  corselet,  rtont  les  intervalles  sont  très-lisses;  a  peine  plus 
serrée  aux  élvtres,  plus  fine,  plus  dense  a  Vabdomen,  oii  elle  forme  sur  chacun  des 
segments  3  a  a  petites  séries  transverses,  irrégulières  ;  éparse,  assez  rare  aux  6« 
et  7«  ;  tête  ovale,  plus  ponctuée  en  avant;  corselet  pins  étroit  que  la  tête,  ovale 
oblong,  très-rétréci  en  avant  ;  une  petite  carène  longitudinale,  peu  saillante,  limitée 
vers  la  base  par  deux  faibles  impressions  parallèles  ;  élytres  un  peu  plus  courtes 
que  le  corselet,  notablement  élargies  vers  le  sommet  ;  abdomen  dilaté,  plus  large 
dans  son  milieu  que  les  élytres;  cf  V"  segment  triangulairement  échancré  au  som- 
met. —  L.,  4  mill. 

Sons  les  pierres;  février  et  mai. 

Portugal,  Espagne,  Algérie  et?  Palestine. 

Obs.  1.  Cet  insecte,  décrit  comme  un  Sunius  par  Anbé,  a  été  rapporté  ensuite  par 
M,  Fairmaire  au  genre  Mecognathus  de  M.  Wollaston,  et  M.  de  Heyden  le  figure 
comme  tel  dans  son  Voyage  en  Espagne  (l.  c).  Mais  le  type  de  ce  genre  Mecogna- 
thus, que  M,  Wollaston  m'a  envoyé,  n'est  rien  qu'un  Sunius  a  élytres  courtes,  et, 
du  reste,  les  description  et  figure  des  Insecta  Maderensia  n'indiquent  pas  autre 
chose.  11  est  singulier  que  les  auteurs  allemands  n'en  aient  pas  fait  la  remarque  en 
figurant  l'insecte,  après  les  doutes  exprimés  par  M.  de  Saulcy  {l.  c.)  et  M.  Wollaston 
lui-même  {Cat.  Can.  Col.,  1864,  590);  et  surtout  il  est  déplorable  qu'ils  en  aient 
donné  un  dessin  aussi  mauvais,  oîi  ne  se  voient  ni  le  dernier  article  des  palpes,  ni 
la  ponctuation  de  l'abdomen,  ni  les  lobes  des  tarses,  etc. 

Obs.  2.  D'après  la  description,  VAmmonita  Saulcy  pourrait  bien  n'être  qu'une 
variété  du  pulcher.  Quant  a  l'espèce  du  Chili,  qui  a  été  rapportée  aux  Mecognathus 
(sculplilis  Fairm.  et  Germ.),  elle  rentre  dans  les  Sunius. 

Nous  plaçons  ici  un  autre  genre  remarquable  : 

CEPHISUS*. 

(PI.  IV,  flg.  1.)  Corps  aptère,  trapu,  subconvexe,  peu  brillant.  Tête  grande,  snb- 
carrée,  dégagée  du  corselet.  Yeux  très-petits,  à  peine  saillants.  Labre  (fig.  \  o) 
couvrant  en  partie  les  mandibules,  subarrondi,  avec  une  échancrure  médiane  re- 
dressée en  pointe  obtuse  de  chaque  côté ,  slnuée  en  dehors.  Alandibules  (fig.  i  b) 


—  44  — 

Tarses  simples,  à  U  premiers  articles  graduellement  plus  courts, 
5'  bien  plus  court  que  les  quatre  autres  réunis. 

Ces  insectes  vivent  comme  les  Sunius  et  sont  assez  .  également 
répandus  par  tout  le  globe;  mais  leurs  espèces  sont  moitié  moins 
nombreuses. 

A.  Corselet  concolore,  noir. 

a.  Tête  oblougue,  aUonRée;  dlytres  concolores subtilis. 

b.  Tête  orbiculaire  ou  transverse. 

f  Tête  fortement  transvorso,  plus  large  que  les  élytres. 

X  Taille  grande  ;    pattes   brunâtres riifipes. 

XX  Taille  trfcs-petite;  pattes  testacées Erichsonis. 

ff  Tête  orbiculaire  ou  transverse,  pas  plus  large  que  les  élytres. 

X  Pattes  testacées similis. 

XX  Pattes  testacées,  genoux  postérieurs  bruns. 

*  Ponctuation  des  élytres  forte,  serrée.     .......    geniculalus. 

"  Ponctuation  des  élytres  trfes-flne,  éparse orbiculatus. 

B.  Corselet  rouge. 

a.  Tête  noire fragilis. 

b.  Tête  rouge festivus. 

semblables,  courtes,  trfes-robustes,  bidentées  au  milieu,  la  dent  supérieure  la  plus 
courte. Palpe9maxillaires(fig.  le)  courts,  l"' article  très-petit,  2«  assez  étroit,  subrho- 
paliforme,  3"  un  peu  plus  long,  bien  plus  large,  subsécuriforme,  4^  très-petit,  k  peine 
visible.  Antennes  courtes,  épaisses,  analogues  à  celles  des  Stilicus,  mais  h  massue 
plus  large  et  h  articles  transversaux  dès  le  4°.  Corselet  hexagonal.  Ecusson  petit,  sub- 
arrondi. Elytres  très-courtes.  Abdomen  robuste,  à  G^  segment  très-allongé,  'i<'  h,  peine 
saillant.  Pattes  très-courtes,  robustes  ;  cuisses  larges,  renflées  ;  jambes  assez  larges, 
plus  longues  que  les  tarses  ;  ceux-ci  assez  robustes,  de  5  articles,  le  4»  très-court, 
muni  d'un  lobe  membraneux,  les  antérieurs  dilatés,  très-courts,  les  postérieurs 
(fig.  Id)  h  .3  premiers  articles  graduellement  plus  courts,  le  6=  à  peine  plus  court 
que  le  1'"^.  — Ccphisus,  nom  propre. 

Cette  nouvelle  coupe,  avec  un  faciès  voisin  de  certains  Lithocharis  et  Stilicus, 
difTcre  des  Sunius  par  ses  antennes  courtes,  moniliformcs,  ses  yeux  très -petits,  ses 
mandibules  courtes,  bidentées,  les  tarses  antérieurs  dilates,  des  Stilicus  et  des  Li- 
tliocharis,  notamment  par  la  forme  de  ces  mêmes  tarses  et  le  lobe  du  4«  article  ; 
elle  paraît  voisine  du  genre  indien  Acanlhoglossa,  mais  le  labre  est  différent  et  les 
tarses  antérieurs  ne  sont  pas  simples. 

La  seule  espèce  connue  pi-ovient  de  Syrie,  oîi  elle  a  été  prise  sous  des  pierres, 
avec  des  fourmis. 

4.  Oricntis'. 

(PI.  IV,  tig.  1.)  Faciès  analogue  h  celui  de  Lithocharis  brunnca  ;  trois  fois  plus 
petit;  rougeâtre;  mandibules  et  abdomen  sauf  le  sommet,  ferrugineux;  palpes  cl 
pattes  testacées  ;  pubcscence  très-Hne,  longue,  plus  serrée  k  l'abdomen,  pileuse  à 
l'avant-corps  ;  ])onctuation  Une,  serrée  sur  la  tête  et  le  corselet,  un  peu  plus  forte, 
dense  aux  élytres,  très-fine  et  très-dense  îi  l'abdomen  ;  antennes  n'atteignant  pas  le 
milieu  du  corselet  ;  2°  article  U  peine  moitié  plus  court  que  le  I'"';  les  suivants 
transversaux,  graduellement  i)lu.s  large»  et  en  massue,  le  dernier  grand,  en  ovalu 
court,  tronqué;  corselet  petit,  transversal,  !l  angles  très-marciués ,  surtout  les 
antérieurs;  élytrci  d'un  tiers  plus  courtes,  un  peu  jilus  étroites  que  lui,  très- 
élarglcs  de  la  base  au  sommet,  suliimprusslonnées  au-dessous  do  l'écusson  ;  abdomen 
de  la  largeur  du  corselet  ;  C"  segment  moitié  plus  long  quo  le  !'>*.  —  L.,  2  1/2  mil!. 

Ueyroutli,  St-Jean-(l'Açro,^othléem  (Peyron,  de  Saulcy). 


—  15  — 

Groupe   1 . 

1.  subtilis*  En,  Geti.,  C31.  —  Kraatz,  Nat.,  698  et  syn. 

Noir,  allongé,  parallèle,  subconvexe,  peu  brillant;  bouche,  an- 
tennes et  pattes  d'un  teslacé  rougeâtre  ;  sommet  extrême  des  cuisses 
brun;  0*=  segment  marginé  de  roussàlrc  obscur;  ponctuation  fine, 
très-serrée,  slriolée-rugueuse  sur  la  tôte  et  le  corselet,  qui  sont  mats, 
très-fine,  peu  serrée  aux  élylres,  extrêmement  fine  et  dense  à  l'ab- 
domen ;  pubescence  très-fine  et  serrée ,  blanchâtre  ;  tête  ovale- 
allongée  ;  labre  Zi-denté;  corselet  octogone,  allongé,  très-rétréci  en 
avant;  côtés  subparallèles;  une  carène  médiane,  lisse,  courte; 
élylres  plus  longues,  d'un  tiers  plus  larges  que  lui;  cT  7°  segment 
échancré  en  triangle  au  sommet.  —  L.,  6  1/2  mill. 

Sous  les  pierres ,  les  mousses ,  les  feuilles  mortes ,  dans  les 
fagots  ;  parfois  avec  les  fourmis  ;  janvier  à  avril ,  septembre ,  oc- 
tobre (ar). 

Toute  la  région  Gallo-Rliénane ,  sauf  la  zone  méditerranéenne . 

Aussi  en  Grande-Bretagne,  Germanie,  Suisse,  Autriche,  Italie, 
Russie. 

2.  rufipes*  Germ.,  Fn.  Ins.  Eur.,  48.  —  Er.,  Gen.,  631.  —  Kraatz, 
JVaf.,  698  et  syn.  —  Thoms.,  Skand.  Col.,  II,  202.  —  immunis  Steph., 
m.  Brit.,  V,  278. 

(PI.  IV,  fig.  2.)  Bien  plus  court,  plus  large  que  subtilis;  remar- 
quable par  sa  tête  très-grande,  orbiculaire,  sublransverse,  plus  large 
que  les  élytres  ;  bouche,  antennes  et  pattes  d'un  brun  rougeâtre  ; 
base  des  cuisses  plus  foncée  ;  pubescence  moins  fine  ;  ponctuation 
plus  forte,  moins  serrée  à  l'avant-corps,  assez  forte,  peu  serrée  aux 
élytres  qui  sont  plus  brillantes,  d'un  brun  bronzé  obscur  ;  labre 
Zt-denté  ;  corselet  moitié  plus  c(jurl  et  plus  large  ;  côtés  plus  rétrécis 
vers  la  base;  élytres  plus  courtes;  anus  plus  clair;  o"  7*  segment 
incisé  au  milieu  du  sommet.  —  h.,  5  1/2-6  mill. 

Sous  les  détritus  végétaux,  les  feuilles  sèches,  au  pied  des 
arbres,  dans  les  fagots,  les  détritus  des  inondations  ;  plaines  et 
montagnes  jusqu'à  1,000  m.  d'altitude;  toute  l'année  (r). 

Presque  toute  la  région  Gallo-Rhénane  :  Rotterdam  ;  La  Haye  ; 
Belgique  ;  Provinces  Rhénanes  ;  Lille  ;  Pas-de-Calais  ;  Troyes  ; 
Hesse  ;  Alsace  ;  Lorraine  ;  Dijon;  Paris;  Fontainebleau;  Rouen; 
Bàle  ;  Genève  ;  Limoges  ;  Lyon ,  Morgon  ;  Gironde  ;  Sos  ;  Tarbes  ; 
Pyrénées-Orientales;  Languedoc. 


—  16  ~ 

Aussi  en  Scandinavie ,  Grande-Bretagne ,  Germanie ,  Suisse , 
Autriche,  Italie,  Russie,  Géorgie,  Caucase. 


3.  Erîohsonîfs*  FauT.,  Not.  jKnf.,  1867,  V,  lli.  —  orbkulatus*  Et., 
Cen.y  634  et  syn.  —  Kraatz,  Nat.,  700  et  syn.  {iiec  Payk.). 

Voisin  du  nifipes;  presque  trois  fois  plus  petit  ;  bouche,  antennes 
et  pattes  testacées  ;  élylres  à  ponctuation  phis  rare,  celle  de  l'avanl- 
corps  bien  phis  fine,  plus  dense  ;  tète  plus  courte,  encore  plus  grande, 
d'un  tiers  plus  large  que  les  élytres;  yeux  moitié  plus  grands;  labre 
bidenté;  corselet  bien  plus  étroit,  à  carène  entière,  large;  élytres 
carrées,  très-petites;  angle  apical  externe  testacé-obscur ;  abdomen 
dilaté  et  bien  plus  large  que  celles-ci  à  son  milieu;  cf  7<'  segment 
légèrement  incisé  en  triangle.  —  L.,  3  1/2  mill. 

Sous  les  pierres,  les  mousses,  les  débris  végétaux,  au  bord  des 
étangs ,  surtout  dans  les  bois  humides  ;  parfois  avec  F.  rufa  et 
L.  fulUjinosus ;  avril,  mai,  juin,  septembre,  octobre  (r). 

Belgique  (Tcnnsiedfj  ;  Verviers  (G/mpui.s)  ;  Lille  ,  Verlinghem 
[Lethierry]  ;  Provinces  Rhénanes  {Bach)  ;  Hesse  (Scriba)  ;  Ha- 
guenau,  Strasbourg  (Wenc/cer);  'Nancy  (Mathieu)  ;  Remiremont 
{Puton)  ;  Bar-sur-Seine  (Le  Grand)  ;  Paris,  Meudon  (Fairmairé); 
Rouvray,  Dijon  {Rouget)  ;  Limoges  {Bleuse);  Aigle  {Heer)  ;  Mon- 
tagnes lyonnaises ,  Néris ,  Tournus  ,  Grande-Ghartreuse  {Rey)  ; 
Gironde,  Grignols  {Cabarrus);  Landes  (Perm)  ;  Tarbes  {Pan- 
dellé)  ;  Pyrénées-Orientales  {v.  Bruck). 

Aussi  en  Scandinavie,  Grande-Bretagne,  Germanie,  Suisse, 
Autriche ,  Italie  ,  Russie. 

Obs,  Les  orbiculalus  et  ruflpes  du  Catalogue  d'Ille-ct-Vilaine  {Môm.  Soc. 
Se.  Ilie-el-Vil.,  i865,  l,  55)  représentent  Vorbiculatjis  de  Paykull  et  non 
celui  (l'EricLson  ;  Vorbiculatus  du  Catalogue  Mocquerys  (p.  199)  appartient 
à  la  même  espèce. 


4.  similis*  Er.,  Gen.,  632  e<  syn.  —  Kraatz,  Pfat.,  699  et  syn.  — 
Tlioms.,  Shand.  Col.,  II,  203.  —  orbkulatus  Stcph.,  lll.  lirit.,  V,  278. 

Distinct  du  sublUis  par  sa  taille  d'un  tiers  plus  petite,  sa  tête 
orbiculaire  h  labre  bidenté,  plus  large  ,  bien  plus  courte ,  ainsi  que 
le  corselet,  dont  la  carène  médiane  est  entière,  nettement  sillonnée, 
les  élytres  presque  carrées  ,  moins  brillantes,  à  ponctuation  forte, 
serrée,  avec  l'angle  apical  testacé  ainsi  que  les  pattes  en  entier; 
(J  7"  segment  légèrement  impressionné  au  milieu,  profondi-ment 
écliancré  au  sommet;  G'  avec  une  large  impression  médiane  ea 


—  n  — 


demi-cercle,  lermiuée  de  chaque  côté  par  une  dente  obtuse  rou- 
geàlre;  5'  à  peine  impressionné  au  milieu  sur  le  bord.  —  L.  5  1/2 
mil].  ' 

Sous  les  pierres ,  les  mousses  ,  les  feuilles  mortes ,  dans  les 
fagots,  les  détritus  des  inondations,  les  débris  des  celliers  •  toute 
l'année  (ar).  ' 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane,  sauf  la  zone  méditerranéenne 
Aussi  en  Scandinavie ,  Grande-Bretagne  ,  Germanie ,  Suisse 
Autriche,  Italie  ,  Russie,  Géorgie.  ' 

Obs.  Le  rufipes  du  Catalogue  de  Romans  (Ann.  Soc.  Linn.  Maine-et- 
Loire,  1864,  VII,  2lx)  se  rapporte  au  smii/is;  le  geniculatus,  du  même,  au 
subtilis. 

5.  geniculatus*  Er.,  Gen.,  632.  -  Kraatz ,  Nat.,  699  et  smi.  - 
puiictipennis  Steph.,  ///.  Bril.,  V,  278  (veresim.). 

Extrêmement  voisin  du  similis ,  quoique  Irès-distinct  par  sa  tête 
un  peu  plus  ovale,  les  élytres  un  peu  plus  longues,  à  tache  apicale 
très-obscure,  et  le  sommet  des  cuisses  intermédiaires  et  surtout 
postérieures  brun  ;  ^  incision  du  7^  segment  moins  profonde-  im- 
pression du  6-=  plus  large,  plus  profonde,  abrupte,  terminée  de  cliaque 
côte  par  une  forte  épine  ciliée  ;  5-^  avec  une  petite  fossette  médiane 
près  du  bord.  —  L.,  5  1/2  mill. 

Sous  les  mousses,  les  feuilles,  les  pierres  des  coteaux  arides- 
avril,  juillet  (tr). 

La  Haye  {Snellen  v,  Voll.);  Bruxelles  {Mors)  ;  Diest  {Tennstedt); 
Crefe  d  {v.  Bmc/.)  ;  Elberfeld  (Bach)  ;  Uesse  (Scriba)  ;  Haguenau 
Strasbourg (T7mc/cer);  Paris  {Fairmaire);  Seine-Inférieure,  forêl 
YeHe   {Mocquerys);    Le    M^ns  {Anjubault)  ;    Granville  !    Anjou 
[Gallois)  ;  Lyon  {Rey)  ;  Tarbes  (  Pandellé  ]. 

Aussi  en  Grande-Bretagne,  Germanie,  Suisse,  Autriche,  Russie. 

.«nl^p'i'^^TpP'!"",'^"''""''''^""""  ^^^P^'  Paraît  bien  convenir  ù  cette 
espèce  et  non  à  1  orbtculatus,  comme  l'indique  M.  de  Harold  (CaU  Col.,  618). 

6.  orbiculatus  Payk.,  Mon.  Staplu,  35  [nec  Er.  Kr.).  -  affum*  Er.. 

-tsdL~^'T'  '  T  ''T'  -  ''''''''-  •^'''-^-  ^^'^  "'  203. 

- /uscipes     Er.,   /.  c.  _  ruricorms*  Lucas,  Expl.  Alg.  Ent.,  119,  pi.  13, 

Faciès  des  petits  similis  ;  plus  petit,  plus  court  ;  distinct  des  deux 
précédents  par  sa  tète  courte,  transverse,  plus  carrée  en-arrière, 

2 


—  18  — 


son  corselet  plus  court,  plus  large,  nettement  anguleux  sur  les  cotes 
avant  le  milieu,  à  carène  très-large ,  entière,  à  peine  sillonnée  ; 
élylres  plus  larges,  plus  courtes,  carrées,  brillantes,  bronzées  à 
ponctuation  très-fine,  écartée,  et  tache  apicale  testacee,  tres-nette; 
bouche  et  antennes  roussâtres  ;  pattes  testacées,  genoux  et  jambes 
largement  bruns,  plus  ou  moins  foncés  ;  c?  T  segment  assez  légère- 
ment incisé;  6«  légèrement échancré  au  sommet.  — L.,  Zi-û  i/i  mm. 

Comme  les  précédents;  parfois  avec  Lasius  fuliginosus  ou  au 
vol,  le  soir;  toute  l'année  (tc). 

Toute  la  résion  Gallo-Rhénane.  ,     .     o, 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe,  Madère,  la  Barbarie,  Chypre  et 

la  Caramanie. 

Obs    Le  llavipes  Mois.    (Bull.  Mosc,  1860,11,  5G3),  que  M.  HochliuUi 

^BuiLMosl,  1862,  111,75)  rapporte  à  la  P^-^^-^^  ^^P.^-'  ^^^u"  .euJs 
constituer  une  forme  distincte,  propre  au  Caucase  ;  au  moins,  les  deux  seuls 
exemples  9  que  j'ai  vus  présentent  assez  de  dilTérences,  surtout  dans  !a 
forme'pl^us  alLgée!  plus  parallèle  du  corselet .  pour  être  mamtenus  prov.- 
soirement  à  part. 

Groupe    3 . 

7.  Iragîlîs  Grav.,  Mon.,  liO.  -  Curl.  BriuEnt.,lS,  pi.  168.  - 
..  V  R-iar.t,„n  —  Muls.  Rey,  Ann.  Soc.  Lmn.  Lyon,  18o3,  1, 
ï;-;  pl-^ïi;  Z  t  Ti.  -  ^^,  l^.,  «97  et  .,..  -  scuUUaius^  MOIS., 
Bull.  Mosc,  1858,  II,  640. 

Forme  assez  voisine  du  sublilis;  très-distinct  dans  le  genre  par 
son  coTselel  rouge-bricjue ,  assez  brillant,  pyrilorme,  allongé,  à 
angl  eff  és  et  ponctuation  assez  forte,  serrée,  non  striolee 
?é?usson  rougeâtre,  les  élytrcs  à  ponctuation  Irès-serree,  fine,  ru- 
ISe  à  tache  apicale  testacéc;  antennes,  palpes  et  pattes  d  tin 
b  un  noirâtre,  les  antérieures  passant  au  brun  rougeàlre;  o'  7=  seg- 
riz  ér  nncré  en  triangle  obtus  ;  6«  très-excavé  en  cercle  au  milieu, 
iCava  n  irts-  i  se,  terminée  par  une  forte  dent  rougeâtre  ciliée  ; 
5! ayant  au  milieu  du  bord  un  petit  tubercule  roux,  limité  par  un 
arc  de  longs  cils.  —  L.,  C  inill. 

Dans  les  fagots,  sous  les  pierres,  les  feuilles  mortes  les  débris 
végétaux  surles  graminées  ;  le  soir ,  au  vol  ;  pariois  dans  les  dé- 
tritus des  inondations  ;  toute  l'année  (n). 
Toute  la  réiçion  G:illo-llhénane.  .    ,  ■  .       Tf„i  „ 

Aussi  en  Grande-lirctagne,  Germanie,  Suisse,  Autriche,  Italie, 

Sardai^jne,  Russie. 


—  19  — 

8.  festîvus*  Muls.  Rey,  Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  1853,  I,  68,  pi.  II, 
fig.  8  rt  o\  —  Faiiin.,  Fn.  Fi\,  I,  566.  —  Jacq.  Duv.,  Staph.,  pi.  18, 
lig.  87. 

(Pi.  IV,  fig.  o.)  Très-distinct  de  fragilis  par  la  tète  et  le  corselet 
d'un  roux  testacé,  celle-là  plus  courte,  moins  densément  ponctuée, 
celui-ci  plus  court,  h  points  trois  fois  moins  serrés,  avec  la  carène 
médiane  plus  saillante,  la  ponctuation  des  élytres  rare,  fine,  celle 
de  l'abdomen  moins  dense;  pattes  noirâtres;  tarses  bruns;  cf  6« 
segment  à  excavation  bien  moins  profonde,  plus  étroite,  5«  non  tu- 
bercule, avec  une  impression  triangulaire  à  bords  relevés  et  ciliés. 
—  L.,  5  1/2  mill. 

Sous  les  débris  végétaux,  au  bord  des  eaux  ;  dans  les  détritus 
des  inondations  ;  février,  mars  (tr). 

Hyères,  vallée  de  Sauvebonne,  au  bord  du  Gapau  {Rey]  ;  Tou- 
louse {Lareynie)  ;  Languedoc  [Marquet)  ;  Tarbes  {Pandellé). 

Aussi  en  Corse  et  Algérie. 


'D^ 


Obs.  Le  feslii'us  cité  d'Iile-el-Vilaine  par  MM.  de  La  Godelioaiset  André 
(itfe'Hi.  Soc.  Se.  lUe-et-Vil.,  1865,  I,  55)  se  rapporte  au  fragilis. 


DOMRNE*. 

(Pi.  IV,  fig.  Zi.)  Corps  allongé,  subconvexe.   Tète  grosse,  ovale- 
oblongue.  Yeux  petits,  non  saillants.  Labre  (fig.  U  a)  étroit,  court, 
bilobé,  à  lobes  arrondis.  Mandibules  (fig.  h  b)  semblables,  courtes, 
très-robustes,  avec  U  dents  internes,  l'externe  très-forte.  Mâchoires 
c'i  lobes  courts ,  l'externe  au  sommet  et  l'interne   intérieurement 
villeux.  Palpes  maxillaires  (fig.  h  c]  assez  allongés,  1"  article  très- 
court,  2'^  et  o"  subégaux,  ce  dernier  plus  large,  tronqué  carrément, 
h"  très-petit,  subulé.  xMenton  transverse.  Languette  (fig.  k  d\  cornée, 
sinuée-échancrée  au  milieu.  Palpes  labiaux  (fig.  Ixd)  de  3  articles, 
les  2  premiers  larges,  le  3"  égal  en  longueur  au  2".  Antennes  droites, 
filiformes,  assez  épaisses.   Corselet  oviforme.    Ecusson  petit.  Elytres 
tronquées.  Abdomen  à  styles  anaux  très-courts.  Pattes  assez  grêles, 
les  antérieures  fortes,  à  cuisses  dilatées,  dentées  en  dedans,  et  à 
jambes  échancrées-sinuées  ;  tarses  simples,  de  5  articles,  les  anté- 
rieurs à  k  premiers  articles  dilatés  en  palette,  les  postérieurs  (fig. 
h,  c)  allongés,  grêles,  à  1"  et  2"=  articles  égaux,  les  deux  suivants 
graduellement  plus  courts,   le  5*  subégal  aux  3'  et  k"  réunis.  — 
Domene,  nom  propre. 

Erichson  et  les  auteurs  modernes  n'ont  pas  reconnu  les  affinités 


—  so- 
dés insectes  de  ce  genre,  et  les  réunissent  aux  Lathroblum,  dont 
ils  diffèrent  beaucoup  par  leur  forme,  leurs  mandibules  quadriden- 
tées,  la  structure  de  la  languette  et  celle  des  tarses  postérieurs. 
Ils  ont  le  faciès  des  SliUcus  et  ScopiTius^  mais  s'en  distinguent,  à 
première  vue ,  par  le  labre  ni  denté ,  ni  épineux. 

On  n'en  connaît  que  quelques  espèces,  vivant  sous  les  pierres 
et  les  mousses,  parfois,  dit-on,  dans  le  voisinage  des  fourmis.  Ils 
habitent  les  contrées  centrales  et  méridionales  de  l'Europe  et  le 
nord  de  l'Afrique ,  surtout  dans  les  zones  montagneuses. 

A.  Taille  grande;  corps  noir,  mat. 

0.  Élytres  petites,  pins  courtes  que  le  corselet,  plus  étroites  que  la 

tête scabricollis. 

b.  Élytres  grandes,  bien  plus  longues  que  le  corselet,  plus  larges 

que  la  tête stilicina. 

B.  Taille  petite;  corps  testacé,  brillant scopœella. 

1.  scabricollis*  Er.,  Gen.,  603.  —  Kraatz,  Nai.,  688  et  syn.  (1). 

Faciès  du  StiUctis  subtilis  ;  plus  grand  ;  aptère  ;  noir  de  plomb , 
mat,  subconvexe;  élytres  un  peu  bronzées,  peu  brillantes;  raandi- 


(<)  On  pourrait  trouver  dans  nos  Alpes  méridionales  la  : 

i'.  stilicina'  Er.,  Gen.,  932.  —  d*  galilœa'  Saulcy,  Ann.  Soc.  Ent.  Fr.,  18G4,  G47. 
—  Mars.,  L'Abeille,  1871,  VIII,  317.  —  Ç  arabica'  Saulcy,  l.  c,  648.  —  pitnctatis- 
sima'  Scriba,  Derl.  Ent.  Zeit.,  i870,  HT. —  Mars.,  l.c,  316, 

Faciès  du  scabricollis  ;  trfes-distinct  ;  plus  allonge,  subdéprimé,  moins  mat;  ailé; 
pubescence  plus  fine  il  l'abdomen;  ponctuation  générale  moitié  plus  fine,  surtout  aux 
élytres,  qui  sont  larges,  déprimées,  d'un  tiers  plus  longues  que  le  corselet,  celle  de 
la  tête  et  du  corselet  égale,  non  aciculOe  ;  tête  bien  plus  petite,  plus  orbiculairc ,  plus 
étroite  que  les  élytres;  corselet  d'un  tiers  plus  étroit,  bien  plus  long  ;  angles  plus 
arrondis;  une  trfes-line  ligne  longitudinale  ;  impressions  des  segments  abdominaux 
droites;  cf  7»  segment  h  incision  plus  large,  largement  impressionnée  au  milieu, 
avec  une  faible  élévation  munie  de  poils  noirs  de  chaque  côté  vers  la  base;  6«  lé- 
gèrement échancré,  faiblement  impressionné  au  milieu.  —  L.,  6-6  1;2  mill. 

Kly très  passant  au  brun-rougcâtre  (immature). 

Au  bord  des  eaux,  dans  les  endroits  humides,  sous  les  leuillcs  mortes;  l'été. 

Italie,  Sicile,  Sardaigno,  Grfcce,  Chypre,  Syrie,  Palestine,  Crfcte,  Kussie. 

Obs.  M.  v.Bruck  m'en  a  communiqué  un  exemplaire,  venant  do  M.  Fnirmaire,  et 
portant  pour  mention:  Alpes  françaises;  mais,  îi  défaut  d'autre  exemple  de  cet 
habitat,  peut-être  inexact,  je  considère  l'espèce  comme  non  indigène;  jusqu'ici  ou 
ne  paraît  pas  l'avoir  trouvée  au  nord  do  l'Italie  centrale  et  je  ne  crois  pas  qu'elle 
se  rencontre  en  Piémont,  quoique  la  Faune  française  l'indique  de  ce  pays. 

Une  autre  espèce  des  sierras  du  nord  du  Portugal  est  la  . 

<".  scopœella'. 

Faciès  voisin  de»  Scopa-us;  taille  do  Lilliocharis  ripicola;  testacée;  abdomen  plus 
obscur  ;  très-distincte  de  stilicina  par  sa  taille,  son  corps  brillant,  moins  ii  l'abdomen, 
sa  jionctuation  bien  plus  fine,  trois  fois  moins  serrée  sur  la  tête,  le  corselet  et  l'ab- 
domen, forte,  rare,  subscabreuse  aux  élytres,  qui  sont  moitié  plus  courtes  que  le 
corselet ,  transverses;  tête  en  ovale  court  ;  corselet  plus  large,  h  ligne  médiane  llsso 
USHCZ  large  ;  abdomen  dilaté,  noirâtre  sur  le  bord  des  segments.  —  L.,  3  2p  ntUl. 

Sierra  do  Gorez  ;  julUot.—  Une  seule  9  (4^  ^*  Brûlerie). 


—  21  — 

bules  et  écusson  brunâtres;  palpes,  antennes  et  pattes  rousses;  pu- 
bescence  peu  serrée  aux  élytres,  dense  à  Tabdomen  ;  ponctuation 
très-serrée,  assez  forte,  ruguleuse  à  la  tête,  plus  fine,  aciculée  au 
corselet,  trois  fois  plus  forte  et  moins  dense,  rugueuse  aux  élytres, 
extrêmement  serrée  et  fine  à  l'abdomen;  tète  grosse,  suborbiculaire  ; 
corselet  ovale-oblong ;  angles  très-arrondis;  élytres  un  peu  plus 
courtes,  d'un  tiers  plus  étroites  que  la  tête  ;  abdomen  plus  large, 
impressionné  en  arc  à  la  base  des  segments;  o"  7"=  segment  large- 
ment, obsolètement  canaliculé,  échancré  en  triangle  aigu  au  sommet; 
6'  à  peine  échancré.  —  L.,  6  1/2  mill. 

Sous  les  mousses  humides,  les  pierres,  les  écorces,  surtout  dans 
les  bois  de  sapins  ;  parfois  avec  les  fourmis  ;  régions  montagneuses 
jusqu'à  2,500  m.  d'altitude  ;  printemps  (tr). 

Hesse  (Scriba);  Alsace,  Vendenheim  (Wencker)  ;  Jura,  Chau- 
mont,  près  Neuchâtel  ;  Genève  {Heer)  ;  mont  Tendre  (Dumur)  ; 
Bugey,  Grande-Ghartreuse  (Rey). 

Aussi  en  Germanie,  Suisse,  Autriche,  Tyrol. 


SCOPiEUS 

Erichs.,  Geti.  Staph.,  60à.  — Jacq.  Duv.,  Gen.  Staph.,  46,  pi.  18,  fig.  86. 

Polyodonttt»  Sol.  —  Scoponœu»  Mots. 

Corps  allongé,  ailé.  Tête  grande,  portée  sur  un  très-petit  cou. 
Yeux  petits ,  non  saillants.  Labre  quadridenté,  transverse.  Mandi- 
bules très-aiguës,  tridentées.  Mâchoires  à  lobes  courts,  pileux. 
Palpes  maxillaires  peu  allongés,  3^  article  subégal  au  2%  renflé, 
Zi*  très-petit,  subulé.  Menton  transverse.  Languette  cornée  au  milieu, 
en  trident.  Paraglosses  à  peine  saillantes.  Palpes  labiaux  à  2^  article 
renflé,  double  du  1",  3*  petit,  subulé.  Antennes  filiformes.  Pattes 
courtes^,  pubescenles  ;  cuisses  antérieures  et  jambes  dilatées.  Tarses 
simples,  à  articles  l-/i  graduellement  un  peu  plus  courts,  5"=  double 
du  1". 

Les  Scopaus  sont  de  petits  insectes  d'une  étude  difficile  chez 
les  9,  mais  remarquables  par  les  caractères  sexuels  des  c^,  qui 
offrent  souvent  les  différences  les  plus  profondes  chez  des  espèces 
très-voisines.  Ils  sont  aussi  nombreux  que  les  Sunius,  et  leur 
répartition  géographique  est  analogue.  On  les  trouve  surtout  dans 
les  lieux  humides,  sous  les  pierres,  les  détritus,  etc. 


—  22  — 

A.  Tête  ovale,  oibiculaire  ou  suborticulaire,  plus  on  moins  arrondie  à  la  base. 

a.  Tête  ovale,  très-arrondie  à  la  base bicolor. 

b.  Tête  suborticulaire  ou  oblongue,  légèrement  tronquée  à  la  base, 
avec  les  angles  basilaires  arrondis. 

Y  Tête  plus  longue  que  large. 

X  Corps  plus  ou  moins  rougcâtre. 

Ponctuation  bien  visible,  au  moins  aux  élytres. 

•  Taille  très-grande gracilis. 

"  Taille  moyenne nericatiD. 

"  Ponctuation  effacée,  même  aux  élytres sciluius. 

XX  Corps  noirâtre  ;  bouche,  antennes  et  pattes  testacées.     .    lomjicollis. 
■ff  Tête  plus  large  que  longue lœvigattts. 

c.  Tête  plus  ou  moins  carrée  ou  subtriangulaire,  tronquée  carré- 
ment à  la  base,  dont  les  angles  sont  droits  ou  presque  droits. 

f  Elytres  à  ponctuation  très-tinc,  très-serrée,  peu  visible. 
X  Corselet  U  peine  plus  étroit  que  la  tète,  qui  est  subparallèle,     didymu.''. 
X  X  Corselet  bien  plus  étroit  que  la  tête,  qui  est  subtriangu- 
laire     minimus. 

+f  Elytres  à  ponctuation  plus  ou  moins  forte,  très-nette. 
X  Corps  à   pubescence  soyeuse  très-fine  ;  tête  et  corselet  à 

ponctuation  effacée micropterus 

XX  Corps  à  pubescence  ordinaire;  tête  et  corselet  à  ponc- 
tuation bien  visible. 
'  iOlytres  à  ponctuation  assez  forte;  abdomen  assez  brillant. 

•  Tête  bien  plus  large  que  le  corselet;  corps  rougeâtre.     rubidus. 
•'  Tête  à  peine  plus  large  que  le  corselet;  corps  d'un 

brun  de  poix co'jnatus. 

**  Élytres  à  ponctuation  fine;  abdomen  presque  mat.    .     .    sulcicollis. 


Groupe    1     fSCOP^EUS   GEN.J. 

1.  gracilis  Sperk  ,  Bull.  Mosc,  1835,  153.  —  Ericlisoiiis*  Kol.,  Melet. 
Elit.,  III,  23,  pi.  XII,  fifï.  1.  —  Kraatz,  Nai.,  702  ei  syn.  —  Baudi,  Berl. 
Enl.Zeit.,  1857,  103;  «869,  391.—  lœvigalus*  Heer,  Fn.  IIcli.'.,  I,  237 
{nec  G)ll.). —  apicalia*  Muls.  Rey,  Ann,  Soc.  Linn.  Lyon,  1854,  165,  pi.  J, 
fig.  6-8.—  Fairm.,  Fn.  Fr.,  I,  559  (1). 

Le  plus  grand  du  genre,  plus  étroit,  plus  allongé,  bien  plus 
déprimé  que  Icùvigatus,  dont  il  a  les  couleurs  ;  antennes  plus  fines, 

(4)  Kn  t£te  du  genre  se  place  le  : 

V.  bicolor'  Dandi,  Stud.  Ent.,  135  ;  Bcrl.  Eut.  Zeit.,  1857, 102.— Kraatz,  A'n/.,  70i. 

(PI.  IV,  tig.  ij.)  Taille,  forme,  iionctuation  et  pubescence  des  grands  didjimus; 
très-distinct;  pluc  étroit,  plus  convexe  ;  noir  ou  noir  de  poix;  bouche,  antennes, 
une  tache  sur  le  quart  aiùcal  des  élytres,  remontant  sur  la  suture,  sommet  des  (i*^ 
et  7"  segments  et  pattes  d'un  testacu-rdugeâtro  ;  tête  étroite,  ovale,  très-arrondie  en 
arrière;  corselet  plus  étroit,  plus  oblong,  bien  plus  atténué  en  avant  ijuc  chez 
didymus;  angles  antérieurs  effacés;  élytres  presque  moitié  plus  larges,  d'un  quart 
plus  longue»  que  le  corselet  ;  cf  C«  et  T"  segments  avec  une  large  Impression  longi- 
tudinale presque  lisse  au  sommet,  qui  est  profondément  écbancré  en  dcmi-ccrcle  au 
««,  et  largement  Incisé  on  triangle  au  7°.  — L.,  'i  mill. 

Dans  les  détritus  des  inondatiouK. 

Piémont ,  Toscane. 


~  23  — 

plus  longues;  pubescence  plus  serrée,  soyeuse;  ponctuation  plus 
fine,  plus  serrée,  surtout  aux  élylres,  qui  sont  bien  plus  longues, 
d'un  tiers  plus  longues,  presque  moitié  plus  larges  que  le  corselet, 
planes;  tète  bien  plus  longue,  moins  orbiculaire,  à  côtés  très-paral- 
lèles ;  corselet  d'un  tiers  plus  étroit  et  plus  long  que  chez  Iccvigatus, 
en  ovale  long;  fossettes  basilaires  moins  marquées;  abdomen  très- 
mal,  plus  parallèle,  plus  foncé  ;  cf  7"  segment  avec  une  impression 
longitudinale,  très-nettement  bisinué  au  sommet.  —  L.,  3  ijà-'ô 
1/2  mill. 

Brun  de  poix,  avec  la  tête  et  le  corselet  plus  clairs ,  et  le  sommet 
des  élytres  largement  testacé  ;  parfois  rougeâtre,  avec  la  tête  et  la 
base  des  élytres  rembrunies  (immature). 

Sur  le  sable  au  bord  des  rivières  ;  dans  les  détritus  des  inonda- 
tions ;  février,  mars,  mai  (tr). 

Abr(Fi«ss);  Meiz  {Bellevoye);  le  Rhin,  à  Strasbourg  (Wenc/cer); 
Bâle  {Heer);  St-Florentin,  bords  de  l'Armançon  [de  La  Brûlerie]; 
Lyon,  Morgon  {Rey)  ;  Allier  (Besbrochers  des  Loges)  ;  Carcassonne 
(Gavoy)  ;  Albi  {R.  de  Mathan)  ;  Tarbes  {Pandellé). 

Aussi  en  Grande-Bretagne ,  Germanie  ,  Suisse ,  Tyrol ,  Italie , 
Sicile,  Corse,  Espagne,  Chypre,  Caucase,  Russie,  Asie  centrale. 

Obs.  D'après  des  types  d'Heer,  son  Latlirobium  Iccvigatum  se  rapporte  à 
cette  espèce,  et  son  Riigitus  exiguiis  au  lœvigatus  de  GyHenball.  La  syno- 
nymie de  Sperk  est  donnée  d'après  M.  Kraatz  {Berl.  Ent.  Zeit.,  1862,  299), 

2.  scitulus*  Baudi ,  Berl.  Ent.  Zeit.,  1857,  103.  —  *debilis  Hochli., 
Bull.  Mosc,  1851,  III,  50  {forte). 

Presque  moitié  plus  petit  que  gracUis;  taille  du  sericans;  d'un 
tiers  plus  petit  que  lœvigatus,  moitié  plus  étroit,  allongé,  parallèle, 
convexe,  remarquable  par  sa  ponctuation  effacée  et  son  corps  presque 
mat,  à  pubescence  soyeuse,  assez  longue,  surtout  au  corselet;  cou- 
leurs du  lœvigatus,  mais  avec  le  corselet  roux  et  les  élytres  large- 
ment testacées  sur  le  tiers  ou  la  moitié  apicale  ;  tête  étroite,  paral- 
lèle, bien  plus  longue  que  large;  corselet  étroit,  oblong;  côtés  un 
peu  rétrécis  vers  la  base,  à  angles  antérieurs  peu  marqués;  fossettes 
et  ligne  médiane  obsolètes  ;  élytres  d'un  quart  plus  longues  et  d'un 
tiers  plus  larges  que  celui-ci  ;  anus  testacé  ;  c?  7«  et  6"  segments 
très-largement  impressionnés,  le  7*  à  la  base  surtout,  qui  est  sub- 
bifovéolée  ;  6"=  très-largement  échancré  à  son  sommet  ;  7°  avec  une 
incision  profonde,  très-étroite,  divisant  le  segment  en  deux  lobes 
subarrondis.  —  L.,  3  mill. 

Parfois  rougeàtres,  avec  la  tète,  la  base  des  élytres  et  l'abdomen, 
sauf  l'anus,  rembrunis  (immature). 


—  24  — 

Sur  le  sable  au  bord  des  rivières  ;  parfois  dans  le  terreau;  avril, 
août,  novembre  (tr). 

Albertville  ,  bords  de  l'Arly  !  Tarbes  (Pandellé). 

Aussi  en  Corse,  Italie,  Sicile,  Algérie,  Gliypre  et  Perse  septen- 
trionale. 

Obs.  D'après  la  description,  le  debilis  Hochh,  paraît  bien  voisin  du  scitulus, 
si  tant  est  qu'il  en  diflère  réellement. 


3.  serieans*  Muls.  Rey,  Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  185Zi,  108^  pi.  I,  fip;. 
9-H.  —  Kraatz,  Nat.,  706.  —  Baudi ,  BcrL  Eut.  Zeit.,  1857,  103.  — 
Fairm.,  Fti.  Fr.,  I,  559.  —  trossulus*  Woll.,  Cat.  Canav.,  18G/i,  585. 

Taille,  forme  et  couleurs  du  scitulus;  très-disliDCt ;  moins  mal, 
à  pubescence  moins  visible,  bien  moins  longue  au  corselet  et  aux 
élytres;  celui-ci  et  la  tête  assez  brillants;  ponctuation  moins  effacée, 
surtout  aux  élytres  ;  corselet  plus  large,  moins  parallèle  ;  élylres  plus 
larges  que  chez  scitulus;  abdomen  plus  dilaté,  plus  foncé  au  sommet; 
^  6*  segment  à  peine  sinué  au  sommet;  7«  très-largement  échancré 
en  triangle  profond.  —  L.,  3  mi  11. 

Sur  le  sable  au  bord  des  rivières  ;  dans  les  détritus  des  inon- 
dations (tr). 

Lyon ,  bords  du  Rhône  {Rey)  ;  Béziers  {Marquet). 
Aussi  en  Espagne,  Italie,  Sicile,  Algérie  et  Canaries. 

Obs.  1.  La  couleur  est  variable,  comme  chez  le  précédent;  cependant  le 
corselet  est  toujours  plus  rougeâtre. 

Obs.  2.  Le  sericans  du  Catalogue  Wencker  (p.  o2)  se  rapporte  au  sul- 
cicollis. 


U.  lœvigatus  Gyll.,  1ns.  Suce,  IV,  A83.  —  Er.,  6'eH.,  605.  —  Muls. 
Rey,  Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  185i,  160,  pi.  I,  lig.  1-5.  —  Kraatz,  Nul., 
IQZclsyn.  {cxcepi.  Heor).  —  Baudi,  BcrI.  Enl.  Zeil.,  1869,  391.  —  cjj- 
guus*  Hecr,  Fn.  Helv.,  1 ,  233. 

Iiemarquable  par  son  corps  large,  robuste,  subconvexe,  sa  tête 
grosse,  très-courte,  son  corselet  court,  large,  subglobulcux  ;  d'un 
brun  noir,  assez  brillant,  h  pubescence  fine,  non  soyeuse;  bouche, 
antennes,  sommet  des  élylres  plus  ou  moins  largement,  G'  el  7"^  seg- 
ments à  l'exlrémité  el  pattes  testacés;  ponctuation  très-fine,  très- 
dense,  nette  à  l'avanl-corps,  obsolète  à  l'abdomen  ;  antennes  robustes; 
lôte  subcarrée,  Iransverse  ;  corselet  souvent  brun,  très-rélréci  en 
avant,  moins  en  arrière,  convexe,  presque  aussi  large  que  la  tôle  ; 


—  25  — 

deux  fossettes  basilaires  Irès-netles  ;  une  ligne  médiane  lisse,  très- 
étroite  ;  écusson  grand,  brun;  élytres  d'un  tiers  plus  larges  et  plus 
longues  que  le  corselet  ;  abdomen  dilaté  au  milieu  ;  ^  segments  3-7 
impressionnés  à  la  base,  les  3"  et  h'  en  t'osselle  ;  6"  très-largement 
écbancré  au  sommet;  7'  avec  une  incision  médiane  en  carré,  très- 
large,  très-profonde,  relevée  de  chaque  côté  en  une  dent  tres- 
saillante. —  L.,  3  1/2  mill. 

Sous  les  pierres ,  les  mousses,  les  détritus,  sur  la  vase  au  bord 
des  eaux  courantes  et  stagnantes,  dans  les  détritus  des  inondations  ; 
parfois  dans  les  bois  humides;  toute  l'année  (ac). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe ,  l'Algérie ,  Chypre  ,  la  Géorgie, 
le  Caucase  et  la  Perse  septentrionale. 

Obs.  Les  exemplaires  que  j'ai  vus  de  Corse  sont  noir  de  poix ,  avec  le  3* 
article  des  palpes  et  les  autennes  et  pattes  en  grande  partie  ferrugineux. 

5.  long^ieollis*. 

Faciès  des  grands  didymus,  mais  avec  la  têle  conformée  comme 
sericans ;  noirâtre,  assez  brillant,  surtout  au  corselet;  bouche,  an- 
tennes et  pattes  flaves  ;  3'=  article  des  palpes  obscur  ;  très-distinct 
de  didymus  par  la  ponctuation  plus  forte,  moins  serrée,  la  forme  de 
la  tête,  celle  du  corselet ,  qui  est  en  olive  ,  petit ,  étroit,  bien  plus 
allongé  et  surtout  bien  plus  atténué  en  avant  sur  les  côtés,  dont 
les  angles  antérieurs  sont  nuls;  fossettes  plus  marquées;  élytres 
presque  moitié  plus  larges,  un  peu  plus  longues  que  celui-ci  ;  abdo- 
men assez  dilaté;  cf  inconnu.  —  L.,  3  mill. 

Limoges  !  Carcassonne  {Jacquelin  du  Val). 

Obs.  Je  ne  possède  que  deux  Ç  de  celte  espèce,  l'une  que  j'ai  prise  aux 
environs  de  Limoges,  l'autre  qui  m'a  été  donnée  par  feu  Jacquelin  du  Val, 
comme  trouvée  par  lui  à  Carcassonne. 


Groupe   S  (POLYODONTUS  SOL.  —  SCOPONAiUS  MOTS.). 

6.  didynaus*  Er.,  Gen,,  606.  —  Muls.  Rey,  Ann.  Soc.  Linn.  Lyon, 
185i,  17Zi,  pi.  II,  fig.  1-3.  —  Kraatz,  Nat.,  704  et  syn.  —  mi7iimus  var. 
Baudi,  Beii.  Ent.  Zeit.,  1869,  391. 

Forme  du  gracilis;  très-distinct  de  lœvîgatus;  bien  plus  étroit, 
plus  parallèle,  plus  déprimé;  noir  de  poix,  peu  brillant  ;  bouche , 


—  26  — 

antennes  et  pattes  d'un  ferrugineux  obscur;  3«  article  des  palpes, 
cuisses  et  sommet  du  6«  segment  bruns;  tarses  roussàtres;  pubes- 
cence  plus  serrée,  plus  fine;  ponctuation  bien  plus  fine,  surtout 
aux  élylres;  tête  coupée  carrément  en  arrière,  bien  plus  étroite  et 
plus  longue  ;  côtés  subparallèles,  un  peu  rétrécis  de  la  base  jusqu'aux 
yeux  ;  corselet  étroit,  allongé,  à  côtés  parallèles,  obliquement  coupés 
au  1"  tiers  antérieur,  dont  les  angles  sont  marqués  ;  fossettes  obso- 
lètes; élytres  d'un  tiers  plus  larges  et  plus  longues  que  celui-ci; 
abdomen  subparallèle;  ^  6-=  segment  à  impression  large,  légère, 
largement  et  obsolètement  échancré  au  sommet;  7°  largement 
échanclié  en  triangle  profond,  obtus,  marqué  de  deux  impressions 
obliques,  très-nettes,  en  fossette.  —  L.,  2  2/3-3  mill. 

Corselet  brun  ;  bouche,  antennes  et  pattes  d'un  testacé  rougeâtre 
(immature). 

Dans  les  détritus  des  marécages;  avril  à  juillet,  décembre  (r). 

Hautes-Alpes!  Le  Ijwc  {Robert)  \  Marseille  (Wachanru);  Lyon, 
Morgon,  Provence  [Rcd]  ;  Carcassonne  (Gavoy);  Frontignan [Mayel); 
Gers,  Gimont  {de  Larcenne)  ;  Tarbes  (Pandellé). 

Aussi  en  Suisse ,  Autriche ,  Italie ,  Espagne ,  Portugal ,  Corse  , 
Sardaigne ,  Algérie  et  Russie  méridionale. 

Obs,  Le  (lidymus  de  mon  Énumération  des  Insectes  de  Savoie  {Bull.  Soc, 
Linn.  Norm.,  1865,  IX,  302)  et  celui  du  Catalogue  Wenckcr  (p.  32)  ne  sont 
rien  que  des  lœvigatus  ;  celui  du  <^a/a/o(/ue  de  Norguet  est  un  sutcicoUis. 
G  est  évidemment  ù  cette  espèce  que  se  rapportent  encore  les  grands  minimus 
ù  pattes  noirâtres  que  M.  Baudi  signale  en  Italie  (/.  c).  Quant  au  didyinus 
cité  de  Metz  (Bellevoije),  dans  le  Catalogue  Godron  (p.  59),  il  paraît  qu'il  se 
réfère  au  sulvicotlis. 

7.  minimus  Er.,  Kœf.  Mark,  I,  511  ;  Gen.,  607.  —  Kraatz,  Nat.  709 
cl  S7jn.  —  Muls.  Rc)',  Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  1854,  187,  pi.  II,  (ig.  11-16. 
—  Baudi,  IJerl.  Enl.  Zeit.,  1857,  105;  1869,  392. 

Extrêmement  voisin  du  didymus;  bien  plus  petit,  plus  grêle, 
plus  déprimé,  filiforme;  ponctuation  plus  marquée  aux  élytres,  qui 
sont  planes,  plus  courtes;  tête  plus  rélrécie  en  avant  des  yeux 
surtout ,  sublriangulaire  ;  corselet  plus  atténué  en  avant,  plus  étroit 
que  la  lêle,  d'un  tiers  plus  étroit  que  les  élylres,  qui  sont  plus 
brillantes;  abdomen  subpnrallôle  ;  ^  G«  segment  semblable;  7"  avec 
une  large  fossette  longitudinale,  lisse  au  sommet,  qui  est  largement 
échancré  en  triangle.  —  L.,  2  1/2  mill. 

iJ'un  testacé  rojgcûlre  avec  l'abdomen  ,  sauf  le  sommet  noirâtre, 
les  antennes,  les  palpes  et  les  pattes  lestaccs  ,  parfois  les  élytres 
plus  ou  moins  rembrunies. 


—  27  — 

Comme  le  précédent  (tr\ 

Bruxelles  (Mors);  Provinces  Rhénanes  (Bach);  Ahr  (Fuss); 
Hesse  iScriba);  Alsace  (VFe>!c/i-er)  ;  Bâle  {Ilcer);  col  de  Balme 
{Ch.  Bi'isout  de  Barneville];  Lyon,  Provence,  Hyères  {Hcy); 
St-Raphaël  (Raymond)  ;  Montpellier  ! 

Aussi  en  Germanie ,  Suisse  ,  Autriche,  Italie,  Espagne,  Chypre, 
Caucase ,  Russie. 

Oùs.  i.  Je  rapporte  cet  insecte  au  minimus  des  auteurs,  quoique  je  n'aie 
vu  aucun  exemplaire  à  coloration  foncée  comme  celle  qu'indique  Erichson, 
coloration  qui  rendrait  le  type  semblable  aux  individus  foncés  du  didyrnus. 
Mes  doutes  se  sont  augmentés  de  ce  que  ce  naturaliste,  ainsi  que  MM.  Kraatz, 
Mulsant  et  Rey  ,  ne  donne  qu'en  partie  les  caractères  sexuels  du  o",  que 
M.  Baudi,  le  premier,  signale  dans  ses  Coléoptères  de  Chypre  (l.  c).  Est-ce 
que  les  exemplaires  de  couleur  claire  que  je  décris  appartiennent  à  une  forme 
distincte  du  vrai  minimus,  et  que  l'espèce  connue  sous  ce  nom  serait  fondée 
sur  de  très-petits  didyrnus,  comme  on  en  prend  en  Corse  et  en  Algérie?  II 
serait  possible,  en  ell'ct,  que  les  auteurs  cités  n'eussent  pas  vu  les  deux  fos- 
settes du  cT,  souvent  cachées  sous  le  6«  segment,  quand  le  7'  est  rétracté. 

Obs,  2.  Le  mi«zmMs  cité  de  Dieuze,  dans  la  Faune  Française  (I,  562), 
et  celui  du  Catalogne  Godron  (p.  59)  se  rapportent  au  tœvigalus. 

8.  rubidus*  Muls.  Rey,  Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  185Zi,  171,  pi.  I,  fig. 
12-14.  —  Kraatz,  NaU,  706.  —  Baudi,  Berl.  Ent.  Zeit.,  1857,  104.  — 
Fairm.,  Fn.  Fr.,  I,  560.  —  Jacq.  Duv.,  Stapk.,  pi.  18,  flg.  86. —  subcy- 
tinU ricus*  Scrihii,  Berl.  Ent.  Zcil.,  iSQS,   156  (1). 

Taille  et  faciès  du  lœvigatus;  couleurs  du  sericans  ;  rougeâlre, 
peu  brillant;  partie  antérieure  de  la  tête  et  base  des  élylres  enfu- 
mées ;  abdomen  noir  de  poix  ;  sommet  des  6*  et  7«  segments  ferrugi- 
neux; bouche,  antennes  et  pattes  teslacées;  très-distinct  du  dernier 
par  sa  tête  .très-carrée  en  arrière,  bien  plus  large ,  plus  courte  et 


(<)  On  rencontrera  peut-être  chez  nous  l'espèce  italienne  ci-après  : 

8'.  micropterus' . 

Entièrement  d'un  testacé-rougeâtre,  avec  le  devant  de  la  tête  et  l'abdomen  enfu- 
més ;  pubcscence  du  scitulus  ;  bien  plus  grêle  que  ruhidus  ;  tête  bien  plus  étroite; 
corselet  remarquable  par  sa  forme  large,  peu  convexe,  brièvement  atténuée  en  avant, 
h  côtés  coupés  presque  droit,  légèrement  rétrécis  vers  la  base,  qui  est  tronciuée; 
fossettes  et  ligne  médiane  nulles  ;  élytres  très-petites,  h  peine  plus  larges,  pas  plus 
longues  que  celui-ci,  à  ponctuation  très-fine,  très-serrée,  bien  visible  ;  cT  6"  seg- 
ment à  peine  impressionné,  finement  échancré  au  sommet  ;  "c  écliancré  en  triangle 
aigu,  large  au  sommet,  ayant  sur  le  disque  deux  sillons  obliques,  lisses,  réunis  au 
sommet  du  triangle,  rintoryalle  de  ceux-ci  étant  relevé  en  pli  triangulairemcnt 
aigu.  —  11.,  3  mill. 

Toscane. 

Obs.  M.  Baudi  m'a  communiqué  un  cf  et  une  Ç  de  cet  insecte  soua  un  nom  que 
j'ai  dû  clianger,  parce  qu'il  existe  déjli  dans  le  genre. 


—  28  — 

plus  rétrécie  en  avant,  le  corps  plus  large,  plus  robuste,  plus  grand, 
la  pubescence  bien  moins  fine,  moins  serrée,  plus  longue  ;  corselet 
plus  large  en  avant ,  où  les  angles  sont  plus  marqués  ;  côtés  plus 
rétrécis  vers  la  base  ;  élylres  plus  courtes,  à  peine  plus  longues  que 
le  corselet,  à  ponctuation  moitié  plus  forte  et  moins  serrée  que  chez 
sericans,  celle  de  l'abdomen  bien  visible;  c?  6"  et  7«  segments  pi- 
leux ;  6^  subimpressionné,  avec  le  sommet  à  peine  ponctué  ;  7«  avec 
une  incision  triangulaire  profonde  au  sommet ,  et  deux  fossettes 
écartées,  parallèles,  très-profondes  de  chaque  côté  du  disque.  — 
L.,  3  1/3  mill. 

Sur  le  sable  au  bord  des  rivières  ;  dans  les  détritus  des  inon- 
dations (r). 

i\iY?L  [Ch.  Brisout  de  Barneville)  ;  Aube!  Allier!  Lyon,  bords 
du  Rhône  (JRey)  ;  Provence  ,  Aix  !  Carcassonne  (Gavoy)  ;  Alilhau, 
Albi  {R.  cleMathan)  ;  Tonneins  {A.  Grouvelle)  ;  Tarbes  [Pandellé]. 

Aussi  en  Germanie,  Italie,  Espagne,  Russie. 

Obs.  Les  caractères  cT  de  celte  espèce,  comme  ceux  de  plusieurs  autres, 
n'ont  été  décrits  qu'en  partie  par  les  auteurs. 

9.  cognatus*^  Muls.  lîey,  Atin.  Soc.  Linn.  Lyon,  1854,  180,  pi.  II,  fig. 
6-8.  —  Kraalz,  Nat.,  707.  —  Baudi,  Boi.  Eut.  Zeit.,  1857, 104.— Fairm., 
Fn.  Fi\,  I,  561. 

(PI.  IV,  fig.  6.)  Voisin  de  didymus,  mais  très-distinct;  très- 
robuste,  plus  petit,  plus  large,  plus  court;  brun  de  poix;  abdomen 
noirâtre;  bouche,  antennes  et  pattes  flaves;  assez  brillant;  ponc- 
tuation moitié  plus  forte  et  moins  serrée ,  surtout  aux  élytres , 
où  elle  est  très-nette,  assez  forte;  pubescence  plus  rare,  plus 
longue;  tète  bien  plus  large,  plus  courte,  plus  rétrécie  en  avant, 
plus  carrée  en  arrière  ;  corselet  bien  plus  court  et  plus  large,  plus 
brusquement  rétréci  en  avant;  côtés  subarrondis  vers  la  base; 
élylres  subcarrées,  à  peine  plus  larges,  pas  plus  longues  que  celui-ci  ; 
abdomen  large,  robuste  ;  cj  G'=  segment  subéchancré  au  sommet; 
1"  largement  échancré  en  triangle  obtus  avec  deux  fortes  impres- 
sions arquées  en  dedans  ,  entourant  l'échancrure  dont  les  bords 
sont  très-fortement  relevés.  —  L.,  2  2/3-3  mill. 

Sous  les  pierres,  les  débris  végétaux,  sur  la  vase;  champs, 
jardins,  prairies  ;  mars  à  août  (ac). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane,  sauf  la  zone  méditerranéenne. 
Aussi  en  Germanie,  Suisse,  Autriche,  Tyrol,  Italie. 

10.  8ulc-ieoIliN  Slcph.,  ///,  llrii.,  V,  277.  —  miuulus*  Er.,  Gcii.,  60G. 
—  Kraalz,  Nat.,  708  et  syn.  —  Muls.  Rcy,  Ann.  Soc,  Linn,  Lyon ,  1854, 


—  29  — 

4  8i,  pi.  II,  flg.  9,  12.  —  Baudi,  Berl.  Eut.  Zeil.,  1857,  i05.  —  pu!;iltus* 

Kiesw.,  Stett.  Eut.  Zeit.,  1843,  309.  —  Krualz,  Nat.,  708  {nec  Hoclili) 

aùbrevuitus*  Muls.  Rey,  Ann,  Soc.  Liiin.  Lyon,  185i,  177,  pi.  II,  liR.  4-5. 
—  (lebilis  Muls.  Rey,  /.  c.  —  intenncdius*  AIuls.  Rey,  l.  c,  pi.  II,  fig.  10, 
H,  13.  -  *anxius  Muls.  Rey,  /.  c,  1861,  VIII,  133.  —  *lhjci  Woll.,  Enl. 
Moiitl,  Mag.,  1872,  34.  —  Rye,  Ent.Anmial,  1873,  24  {veresim,). 

Voisin  du  cognatus;  plus  foncé,  plus  étroit,  plus  allongé,  bien 
moins  brillant;  pubescence  bien  plus  fine,  plus  serrée;  ponctuation 
bien  plus  fine,  plus  serrée,  surtout  aux  élytres;  tête  plus  étroite, 
plus  longue;  corselet  plus  étroit,  plus  parallèle,  plus  long  ;  élytres 
un  peu  plus  larges  que  lui  ;  abdomen  plus  étroit ,  plus  parallèle  ; 
^  1"  segment  assez  profondément ,  largement  échancré  en  triangle 
aigu  ;  6»^  très-légèrement  bisinué  au  sommet.  —  L.,  3-3  1/3  mill. 

Tête,  corselet,  élytres  et  anus  parfois  rougeàtres  (immature). 

Gomme   le  précédent  ;  parfois  sous  les  mousses  ou   dans  les 
fourmilières  de  F.  rufa;  février  à  août  (c). 
Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 
Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe  et  en  Géorgfe. 

Obs.  1.  M.  Kraalz  (/.  c.)  prétend,  contrairement  à  Erichson,  que  le  6« 
segment  n'est  pas  bisinué  ;  il  est  vrai  que  les  deux  sinus  sont  sujets  à  s'effacer 
un  peu,  mais  ils  existent  et  se  voient  très-bien  chez  les  exemplaires  carac- 
téristiques. 

Obs.  2.  Cet  insecte  est  très-variable  pour  la  taille,  la  couleur  ,  la  largeur 
de  la  tête  et  du  corselet  et  la  longueur  des  élytres,  qui  sont  parfois  d'un 
tiers  plus  grandes  que  le  corselet ,  parfois  un  peu  plus  courtes  ;  mais  les 
caractères  sexuels  le  distinguent  sans  peine  des  espèces  voisines,  et  d'ailleurs 
ces  variations,  qu'on  a  crues  spécifiques,  se  reproduisent  dans  presque  tous 
les  types  du  genre.  Vintermedius  Muls.  Rey  appartient  à  la  forme  longi- 
penne,  le  pusillus  à  la  forme  brévipenne. 

Les  5.  anxius  et  Ryei  paraissent,  d'après  la  description,  se  rapporter  à 
quelqu'une  de  ces  variations.  Les  caractères  sexuels  donnés  par  MM.  Mul- 
sanl  et  Rey  conviennent  très-bien  à  notre  insecte.  Quant  à  M.  Wollaston, 
il  est  fâcheux  qu'il  ait  omis  d'indiquer  ceux  de  son  Ryei ,  dont  il  possède 
sans  doute  des  d*  parmi  les  neuf  exemplaires  de  sa  collection. 

LITHOCHARIS 

Lacord.,  Fn,  Eni.  Paris,  I,  431.  —  Jacq.  Duv.,  Gen.  Stapli.,    46,  pi.  17, 

fig.  85. 

Jlecfon  Stepb.   —  Achenontot'phus  Mots. 

Corps  assez  large,  subdéprimé.  Tète  subcarrée  ou  subtriangulaire, 
à  cou  très-grêle.  Yeux  assez  gros,  peu  saillants.  Labre  transverse, 


—  30  — 

bidenticulé.  Mandibules  très-aiguês,  tri  ou  qiiadridenlées.  Mâchoires 
à  lobes  courts,  pileux.  Palpes  maxillaires  peu  allongés,  3*  article 
subégal  au  2%  renflé,  h'  très-petit,  subulé.  Menton  transverse. 
Languette  bilobée,  à  lobes  écartés;  intervalle  séluleux.  Paraglosses 
à  peine  saillantes.  Palpes  labiaux  à  2*  article  double  du  1",  renflé, 
3°  grêle,  acuminé.  Antennes  filiformes.  Pattes  pubescentes.  Tarses 
antérieurs  subdilatés,  les  postérieurs  à  articles  i-lx  graduellement 
plus  courts,  5«  subégal  au  1". 

D'après  M.  Perris,  la  larve  inédite  d'une  espèce  (fuscula  Maxm.) 
vivrait  sous  l'écorce  des  pins  morts,  dans  les  Landes. 

Ces  insectes  ont  les  mœurs  des  LaUirobium  ,  dont  quelques-uns 
rappellent  le  faciès.  Ou  en  compte  une  centaine  d'espèces ,  ré- 
pandues surtout  en  Europe,  en  Asie  et  en  Amérique. 

A.  Corselet  non  chagriné,  à  points  peu  profonds,  confondus,  souvent  extrêmement 
fins  et  serrés,  parfois  invisibles  ;  celui-ci  plus  ou  nioinsmat;  taille  grande  ou 
moyenne. 

a.  Ponctuation  du  corselet  plus  ou  moins  visible. 

f  Taille  trfes-grande  ;  tête  allongée,  un  peu  brillante.     .     .    .     castanea. 
•j-f  Taille  moyenne  ;  tête  assez  courte. 
X  Tête  très-mate,  en tib rement  ponctuée. 
*  Corselet  il  ponctuation  assez  forte,  bien  visible  .     .     .     •    fuscula. 
**  Corselet  à  ponctuation  très-fine,  obsolète. 
•  Corselet  rougeâtre,  plus  clair  que  les  élytres,  k  carinule 

médiane  visible. ripicola. 

•'  Corselet  brun,  de  la  couleur  des  élytres,  sans  cavlnule; 

celles-ci  avec  une  large  tache  apicale  noire apicalis. 

XX  l'ête  un  peu  brillante. 

'  Corselet  carré,  subtransverse,  brun,  a  carinule  distincte,    picea. 
■**  Corselet  rétréci  vers  la  base,  rougeâtre;  tête  et  corselet 
sans  carinule diluta. 

b.  Corps  entièrement  mat,  à  ponctuation  invisible. 

■j-  Corselet  d'un  roux  testacé;  tête  ordinaire ochracea. 

■j-J-  Corps  noir  ;  corselet  et  élytres  parfois  bruns  ;  tête  très-petite,     obsolcla. 

B.  Corselet  mat,  chagriné  entre  ;a  ponctuation  qui  est  peu  profonde, 

confuse;  taille  très-petite;  antennes  très-courtes dehilicornis. 

C.  Corselet  plus  ou  moins  brillant,  non  chagriné,  U  points  assez  pro- 
fonds, non  confus. 

o.  Corselet  plus  ou  moins  brun,  rougeâtre  ou  testacé. 
■J-  Corselet  brun,  rougeâîrc  sur  les  bords. 
X  TGte  et  corselet  h  ponctuation  forte,  serrée  ;  carinule  vi- 
sible; abdomen  noir,  sauf  l'anus pocofera. 

XX  'G'c  et  corselet  il  i)onctuution  très-flne;  carinule  elTacée  ; 

abdomen  brun  ou  roussàtro rufivenlris. 

■j-f  Corselet  ontii'rement  rougeâtre  ou  testacé. 
X  Tête  très-grande,  très-large,  fortement,    très-donsément 

ponctuée  sur  lo  disque brunnca. 

XX  'C'e  ordinaire,  chagrinée  entre  la  ponctuation;  disque 

Iniponctué • propiruiua. 

XXX  Tûto ordinal rcjtrfcs-lissc entre  la  ponctnatlon;  disque 
imponctué. 


—  51  — 

*  Elytres  parallèles,  notablement  plus  longues  que  le  cor- 
selet  rtificollis. 

*'  Elytres  un  peu  élargies  en  arrière,  pas  plus  longues  que 
le  corselet. 

•  Tôte  noire;  taille  moyenne  ;  dlytres  non  scabreuses.    .  melanocephala. 
••  TCte  brunâtre  ou  testacée;  taille  trîs-petite;  elytres 
scabreuses. 
—  Tête,  corselet  et  elytres  testacés;  7«  segment  caréné 

on  dessous  chez  le  cT aveyronensù. 

r=  Tête  et  elytres  rembrunis;  7«  serment  non  caréné,    seminigra. 
b.  Corps  d'un  noir  profond;  elytres  parfois  d'un  noir  de  poix. 

•{■  Tète  ponctuée  sans  espaces  lisses nigrilula. 

-[-f- Front  et  vertcx  avec  un  espace  large,  lisse grœca. 


Groupe   1    'LITHOCUAIUS  GEIS.  —  MEDON  STEPH.  —  ACUENOMOR. 

PHUS  MOTS.) . 


].  oastanoa  Grav.,  Micr.,  60.  —  Er.,  Gen.,  611  cl  syn.  —  Kraatz, 
Nni.,  71.1  et  syn.  —  Tlioms.,  Shancl.  Col.,  II,  205.  —  nuddii  Stepli.,  lU. 
Brit.,  V,  27.3,  pi.  27,  fig.  2.  — *breviconiis  Latr.,  liist.  Crust.,  IX,  .342. — 
Er,.  Gcti.,  60i  (veresim.). 

Trois  fois  plus  grand  que  les  suivants  ;  parallèle,  peu  brillant, 
subconvexe  ;  brun  de  poix  sur  la  tête,  le  disque  du  corselet,  l'écus- 
son  et  l'abdomen  ;  rebord  et  sommet  de  celui-ci,  elytres,  côtés  du 
corselet,  antennes  et  bouche  rougeâlres  ;  pattes  testacées-rougeàtres- 
pubescence  fine,  serrée  aux  elytres  et  surtout  à  l'abdomen  ;  avant- 
corps  pileux;  ponctuation  assez  fine,  serrée  sur  celui-ci,  fine,  très- 
serrée  aux  elytres,  très-fine,  très-dense  à  l'abdomen  ;  tête  rectan- 
gulaire, brillante,  allongée,  parallèle  ;  un  espace  lisse  longitudinal, 
subcaréné,  atteignant  le  milieu  ;  corselet  un  peu  plus  étroit,  subtra- 
pézoïdal, assez  rétréci  vers  la  base;  carène  longitudinale  obsolète; 
elytres  d'un  quart  plus  longues  ;  c?  7^  segment  incisé  en  triangle 
aigu;  6«  largement  échancré  au  sommet,  subsinué  de  chaque  côté. 
—  L.,  6  mill. 

Sous  les  pierres  des  champs  calcaires  ;  parfois  sous  les  écorces 
avec  les  fourmis;  janvier  (tr). 

Belgique,  bords  de  FOurthe  et  de  la  Vesdre  (Chapuis);  Louvain 
{Tennstedt)  ;  Diisseldorf  (Fiiss);  Hesse,  Oberlais,  Seligenstadt 
(Scriba);  Alsace  (Ott);  Strasbourg,  bords  du  Rhin  (Wencker); 
Paris  {Fairmairé)  ;  Calvados,  Louvigny  !  Rouvray  {Emy)  ;  Vevey 
(de  Gautard)  ;  Limoges  !  Lyon  {Rey)  ;  Sos  {Bauduer)  ;  Tarbes 
{Pandellë)\  Narbonne  {Marquet). 

Aussi  en  Scandinavie ,  Grande-Bretagne ,  Germanie ,  Suisse  , 
Autriche,  Russie. 


—  32  — 

Obs.  1.  Il  me  paraît  à  peine  douteux,  d'après  la  description,  que  le  La- 
throbium  brevicorne  Latr.  {/.  c.)  se  rapporte  à  cette  espèce. 

Obs.  2.  La  castanea  du  Catalogue  Mocquerys  (p.  198)  est  la  fuscula 
Mann.,  et  la  fuscula  du  même  est  la  brunnea. 

2.  fuscula  Mann.,  Brach.,  40.  —  En,  Gen.,  611.  —  Kraaiz,  Nal,^ 
713  et  syn.  —  Harold,  Cat.  Col.,  621  et  syn.  —  testacea*  Lac,  Fn.  Eut. 
Par.,  I,  432.  —  rufa*  Muls.  Rey,  Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  1853,  66,  pi.  II, 
fig.  7  a,  cf.  —  auranitica*  Saulcy,  Ann.  Soc.  Ent.  Fr.,  1864,  649.  —  var. 
infuscata*  Bdudi,  Berl.  Enl.  Zcit.,  1869,  392. 

Forme  du  précédent  ;  taille  tout  autre  ;  presque  mat  ;  tête  d'un 
brun  de  poix ,  mate  ;  corselet ,  écusson  et  élytres  rougeàlres  ; 
abdomen  d'un  roux  obscur;  avant-corps  moins  pileux;  pubescence 
moins  serrée  à  l'abdomen  ;  ponctuation  analogue,  sauf  sur  la  tête, 
où  elle  est  moitié  plus  fine  et  trois  fois  plus  serrée  que  chez  castanea, 
subrugueuse,  sans  intervalle  lisse  ;  celle-ci  subcarrée ,  bien  plus 
courte  et  plus  petite;  carène  du  corselet  plus  nette  :  élytres  un  peu 
plus  fortement  ponctuées  ;  ^f  7"  segment  à  échancrure  en  arc,  large, 
profonde,  celle  du  6'  très-largo,  carrée,  prolongée  de  chaque  côté  en 
une  forte  dent  noire  au  sommet,  pectinée  en  dedans. — L.,h-h  S/'j  mill. 

Sous  les  mousses  ,  les  pierres  ,  les  feuilles  mortes  ,  les  débris 
végétaux ,  les  vieux  bois ,  les  écorces ,  parfois  sous  les  bolets  ; 
avril  à  octobre  (r). 

Presque  toute  la  région  Gallo-Rhénane  :  Belgique ,  Verviers , 
Bruxelles  ;  Provinces  Rhénanes  ;  Alsace  ;  Remiremont  ;  Verdun  ; 
Metz  ;  Nancy  ;  Pontarlier  ;  Genève  ;  Jorat  ;  Cossonay  ;  Ghamonix  ; 
Paris  ;  Rouen,  forêt  de  Romare  ;  Rennes  ;  St-Gemmes-sur-Loire  ; 
Aube  ;  Dijon  ;  Plombières  ;  Rouvray  ;  Lyonnais  ;  Landes  ;  Gers, 
Gimont. 

Aussi  en  Grande-Bretagne,  Germanie,  Suisse,  Autriche,  Italie, 
Russie,  Chypre,  Syrie,  Caramanie,  Caucase  et  Madère. 

Obs.  1.  Certains  exemplaires  très-foncés  sont  colorés  comme  castanea, 
avec  le  disque  des  élytres  rembruni  ;  d'autres ,  plus  ou  moins  immatures, 
n'ont  que  la  tète  rembrunie  ou  sont  entièrement  rougeûtres. 

Obs.  2.  La  L.  castanea,  citée  de  Ciiyprc  par  M.  Haudi  {Hcrl.  Ent.  Zcit., 
1869,  392),  se  rapporte  ù  cette  espèce,  de  même  que  la  testacea  de  Lacor- 
daire,  la  ferruginea  du  Catalogue  Godron  (p.  59),  la  diluta  du  Catalogue 
Wencker  (p.  32),  et  les  brunnea,  rufiventris  et  ferruginea  du  Catalogue 
Tcnnsledl  (p.  68). 

3.  pîoea*  Kraaiz,  Ann.  Soc.  Ent.  Fr.,  1858,  Hull.,  191.  —  P.yc  ,  Ent. 
Montl.  Mag.,  1872,  IX,  150  ;  Enl.  Annual,  1873,  24. 


—  33  — 

Très-voisine  de  fuscula;  un  peu  plus  petite;  antennes  bien  plus 
courtes;  tête,  corselet  et  abdomen  bruns;  élytres  rougeàlres  ;  tète 
et  corselet  assez  brillants,  à  ponctuation  plus  fine,  serrée,  non  ru- 
gueuse ;  lignes  longitudinales  lisses  très-nettes,  subcarénées  ;  cor- 
selet carré,  large,  à  angles  très-arrondis;  clytres  plus  courtes; 
abdomen  à  ponctuation  et  pubescence  bien  plus  fine;  c?  7"  segment 
écliancré  en  triangle,  6"^  tronqué  au  sommet.  —  L.,  3  1/2-4  mil). 

Entièrement  rougeàtre  (immature). 

Sous  les  mousses ,  au  pied  des  ai^bres ,  dans  les  fagots  ;  bois 
humides  ;  parfois  avec  Lasius  niger;  avril,  septembre  (tr). 

Nord  ,  "Verlinghem  [Lethierry]  ;  Lille  [Cussac)  ;  Elberfeld  (u, 
Hagens]  ;  Gotzenbruck,  près  Bitche  (de  Saulcy)  ;  Paris,  Maisons, 
St-Germain  {Ch.  Brisout  de  Barneville)  ;  Aube  (Garnier)  ;  Ses 
{Bauduer). 

Aussi  en  Grande-Bretagne ,  Espagne  et  Sicile. 

à.  dîluta»  Er..  Kœf.  Mark,  I,  514;  Gen.,  612.  —  Fairm.,  Fn.  Fr.,  I, 
C5i.  —  Kraatz,  Nat.,  712  el  syn. 

Très-distincte  des  deux  précédentes  ;  d'un  roux  testacé;  abdomen 
brun,  sauf  le  sommet  ;  élytres  enfumées  au  sommet  ;  taille  d'un  tiers 
plus  grande  que  fuscula,  plus  large  ;  ponctuation  trois  fois  plus  fine, 
moins  serrée,  non  rugueuse  à  i'avant-corps,  qui  est  assez  brillant; 
très-dense,  obsolète  à  l'abdomen,  qui  est  mat;  tète  et  corselet  plus 
larges,  à  lignes  longitudinales  effacées;  cf  inconnu.  — L.,  5 mil). 

Dans  les  plaies  de  chêne,  sous  les  mousses  des  arbres;  mai  (tr). 

Clèves  {Fiiss);  Paris,  Maisons,  St-Germain  (Ch.  Brisout  de 
Barneville)  ;  Ste-Gerame-sur-Loire  {Gallois)  ;  Limoges  !  Landes 
(Perris);  Sos  {Bauduer);  Tarbes  [Pandellé]. 

Aussi  en  Grande-Bretagne  ,  Germanie  ,  Autriche  ,  Espagne  , 
Corse  et  Caramanie. 

Obs.  Les  diluta  des  Catalogues  Rouget  (p.  412)  et  Mocquerys  (p.  19S)  se 
rapportent  à  la  ripicola. 

5.  pipicola**  Kraatz,  Stett.  Eni.ZeiU,  1854, 127;  Nat.,  715.  —  Fairm., 
Fn.  Fr.,  I,  5G3.  —  Tiioms.,  Shand.  Col.,  II,  206.  —  Rye,  Eut.  Animal, 
1863,  84.  -  Woll.,  Trans.  Ent.  Soc.  London,  1871,  307  et  syn.  —  fuscula 
Muls.  Rey,  Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  1853,  68,  pi.  2,  fig.  7  b,  d*. 

Faciès,  couleurs  et  taille  des  plus  \>è[il&s  fuscula  ;  plus  grêle, 
plus  mate  ;  tête  noire  ;  abdomen  et  élytres  plus  foncés  ;  corselet 
rougeàtre;  ponclualion  tout  autre,  moitié  plus  fine  et  plus  serrée, 

3 


—  Si- 
non rugueuse,  égale  à  l'avanl-corps,  très-dense;,  obsolète  h  l'abdo- 
men ;  pubescence  plus  serrée,  plus  soyeuse  ;  tète  plus  petite,  plus 
étroite,  plus  rétrécie  en  avant;  corselet -subcarré,  plus  étroit,  à 
angles  arrondis  ;  ligne  longitudinale  carinulée,  Irès-étroite  ;  cf  7=  seg- 
ment profondément  écbancré  en  arc,  6'^  très-largement  échancré  en 
triangle  très-obtus,  l'échancrure  pectinée  de  uoir  de  chaque  côté 
au  sommet.  —  L.,  3  1/2  raill. 

Sur  le  gravier  des  rivières,  la  vase  des  étangs;  sous- les  pierres, 
les  détritus  humides;  parfois  dans  les  grottes  ;  mars  à  octobre  (ar). 
Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 
Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe  et  à  Madère. 

6.  apîealis*  Kraatz,  F^at.,  715.  —  fuscula  Woll.,  Ins.  Mad.,  1854,  589  ; 
Trans.  Ent.  Soc.  London,  1871,  307  et  syn.  —sericella*  Fairni.,  Ann.  Soc. 
Elit.  Fr.,  1860,  159.  —  mavonila*  Snulcy,  Ann.  Soc.  Eut.  Pr.,  1864,  650. 
—  Mars,,  L'Abeille,  1871,  VIII,  330. 

Faciès  de  rîpicola,  bien  distincte  ;  d'un  roux  de  poix,  avec  la  tête 
et  une  tache  indécise  au  sommet  des  élytres  noires;  corselet  pas 
plus  clair  que  celles-ci  ;  ponctuation  et  pubescence  presque  moitié 
plus  fines  et  plus  denses,  se  rapprochant  de  celles  d'oc/irafca; 
antennes  plus  courtes;  tète  très-mate,  bien  plus  petite,  plus  courte, 
plus  rétrécie  en  avant,  sans  ligue  longitudinale  ;  corselet  plus  large, 
carré,  à  angles  Irès-arrondis  ;  élytres  plus  larges,  plus  longues  ; 
(J  V  segment  à  échancrure  arrondie,  profonde  ;  6*=  divisé  en  deux 
lobes  par  une  échancrure  médiane  peu  profonde,  très-large,  bordée 
de  poils  noirs.  —  L,,  3  1/3  mill. 

Sur  le  gravier  des  rivières ,  sous  les  débris  végétaux^  surtout 
les  pailles  pourries  ;  dans  les  détritus  des  inondations  ;  janvier, 
juin,  juillet,  décembre  (r). 

Cassel  (Riehl)  ;  Calvados,  Laize  !  Bretteville-sur-Laize  !  Morlaix 
{llervc)  ;  Ste-Gemme-sur-Loire  {Gallois)  ;  Troyes  {Garnier]  ;  St- 
Maixent,  La  Garde  {Bérard]  ;  Tulle  !  Cévennes  1  Lyon,  Morgon, 
Provence  [Rcy]  ;  Var!  Landes  {Pcrris]  ;  Tarbes  (PandcUù). 

Aussi  en  Grande-Bretagne,  Germanie,  Italie,  Corse,  Espagne, 
Algérie,  Madère. 

7.  ochracea  Grav.,  Micr.,  59.  —  Er.  Gcn.,  623  cl  syn.  —  Kraalz, 
Nat.,  716  cl  syn.  —  Harold,  Cat.  Col.,  622  et  syn.  [except.  tcstacea  Lac). 

(Pi.  IV,  fig.  7.)  Très-distincte  dans  le  genre  par  son  corps  très- 
mat,  ses  yeux  très-gros,  sa  couleur  plus  ou  moins  rougcûlrc-leslacée. 


—  35  — 

avec  la  lèlc  noire,  les  élytres  et  rabdomen  plus  ou  moins  enfumés, 
sa  pubescence  soyeuse  ,  Irès-fine  ,  et  sa  ponctuation  imperceptible, 
extrêmement  serrée;  tète  petite,  courte,  subcarrée,  rétrécie  en 
avant  ;  corselet  carré,  plus  large  que  celle-ci,  à  angles  assez  arrondis  ; 
une  ligne  longitudinale  subcarénéc,  non  lisse  ;  élytres  amples,  d'un 
quart  plus  larges  et  plus  longues  que  lui,  subdéprimées;  <?  tarses 
antérieurs  légèrement  dilatés;  7«  segment  fortement  incisé  en  trian- 
gle ;  6«  légèrement  échancré  au  sommet ,  Téchancrure  bordée  de 
poils  noirs,  serrés.  —  L.,  3  1/2  mill. 

Sous  les  pierres,  les  débris  végétaux,  les  écorces  ,  les  détritus 
des  inondations  ;  parfois  au  vol  ou  avec  les  fourmis  ;  toute  l'an- 
née (ac). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe ,  l'Algérie ,  Madère ,  le  Cap- 
Vert,  les  Amériques ,  les  Indes  orientales  et  Taïti. 


8.  obsole<a  Nordm.,  Symb.,  liG.  —  Er.,  Gen.,  623.  —  Kraatz,  Nat.^ 
719  et  sjpi.  —  Harold,  Cat.  Col.,  622  et  syn.  —  obscurclla*  Er.,  /.  c,  62Zi. 
—  Kraatz,  /.  c,  719  et  syn.  —  opaca*  Ferr.,  Redt.  Fit.  Austr.,  1858,  987; 
1872,  233.  —  aterrima*  Saulcy,  Mal.  Cat.  Gren.,  1863,  36.  —  Mars., 
L'Abeille,  1871,  VIII,  331.  —  Dido*  Saulcy,  Ami.  Soc.  Ent.  Fr.,  186/i, 
651. —  Mars.,  /.  c,  333. 

Forme  A''ochracea  ;  très-distincte  ;  plus  petite,  moitié  plus  étroite, 
allongée,  soyeuse,  très-mate,  à  ponctuation  nulle  ;  noire  ;  corselet  et 
élytres  souvent  plus  ou  moins  bruns  ;  antennes,  bouche,  pattes  et 
anus  d'un  rougeâtre  plus  ou  moins  foncé,  parfois  lestacé;  antennes 
grêles,  allongées  ;  tête  très-petite,  subtriangulaire  ;  corselet  plan,  un 
peu  plus  large  que  la  tête,  plus  allongé  que  chez  ocliracea;  angles 
moins  arrondis  ;  élytres  plus  longues  ;  abdomen  plus  grêle  ;  cf  tarses 
antérieurs  fortement  dilatés;  7"^  segment  légèrement  échancré  au 
sommet.  —  L.,  3  1/3  mill. 

Parfois  testacée,  avec  la  tête  noirâtre  ou  brune. 

Sous  les  débris  végétaux,  les  feuilles  mortes,  au  tord  des  étangs, 
surtout  dans  les  lieux  boisés  et  humides  ;  aussi  dans  les  détritus 
des  inondations;  toute  l'année  (ac). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe,  Madère,  le  Cap-Vert,  l'Algérie, 
l'Egypte,  la  Syrie,  la  Transcaucasie  et  les  Amériques. 

Obs.  La  couleur  est  variable,  de  même  que  la  taille,  la  largeur  du  cor- 
selet et  la  longueur  des  élytres  ;  mais  ces  Uillërcuces,  qui  offrent  toutes  les 


—  36  — 

transitions,  sont  absolument  illusoires  pour  constituer  des  formes  distinctes  ; 
aussi  je  propose,  sans  le  moindre  doute,  la  synonymie  inscrite  en  tête  de 
celle  espèce  et  contrôlée  sur  les  types  mêmes  des  auteurs. 


Groupe    3. 

9.  debîlieornîs*  Woll.  Cat.  Col.  Mader.,  1857,  19i.  —  brevicornis* 
AU.,  Ann,  Soc.  Ent.  Fr.,  1857,  747,  pi.  ili,  fig.  1.  —  œgypiiaca*  Mots,, 
Bull.  Mosc,  1858,  II,  6hà. 

(Pi.  IV,  fig.  8.)  La  plus  pelile  du  genre.  Forme  analogue  à  la 
briinnca;  remarquable  par  sa  laille,  sa  couleur  teslacée-rougeâlre, 
avec  la  bouche,  les  antennes,  les  élytres  et  les  pattes  flaves  ;  corps 
peu  brillant;  antennes  très-courtes,  monilit'ormes;  tête  et  corselet 
finement  chagrinés ,  assez  fortement ,  peu  densément  ponctués, 
élytres  plus  densément,  abdomen  obsolèlement  ;  pubescence  rare  ; 
tête  carrée,  avec  un  espace  longitudinal  imponctué  ;  corselet  sub- 
carré ;  élytres  d'un  tiers  plus  longues  que  lui.  —  L.,  2  1/2  mill. 

Paris  {Allard). 

Aussi  à  Madère,  au  Cap-Vert,  en  Egypte  et  à  Siam. 

Groupe  3. 


10.  bpunnea*  Er.,  Kœf.  Mark,  I,  513;  Geiu,  612.  —  Kraatz,  Nat., 
713  et  syn.  —  Thoms.,  Shand.  Col.,  IX,  185.  —  Harold,  Cat.  Col.,  621 
et  syu.  —  moniicola*  Hampe,  Berl.  Ent.  Zcit.,  1866,  372.  —  ?  *ferruginea 
Et.,  Gen.,  613.  —Kraatz,  ISat.,  714  et  syn. 

Taille,  couleurs  et  brillant  de  la  fuscula;  plus  convexe;  pubes- 
cence plus  rare,  bien  plus  longue  ;  ponclualion  serrée,  moitié  jilus 
forte,  très-nette  sur  la  lôte  et  le  corselet;  celle-ci  bien  plus  grosse, 
plus  courte,  d'un  tiers  plus  large  que  les  élytres  à  leur  base  ;  corse- 
let subcarré,  moins  obliquement  coupé  en  avant;  angles  plus  mar- 
qués; élytres  petites,  à  peine  plus  longues  que  lui,  un  peu  élargies 
en  arrière;  abdomen  plus  large;  o'  7«  segment  profondément  éclian- 
cré  en  arc  ;  G"'  h  écliancrure  très-large,  peu  profonde,  arquée,  pecli- 
Dée  de  noir  de  chaque  côlé.  —  L.,  h  mill. 

Sous  les  feuilles  mortes  des  creux  dans  les  forôts  ;  accidentelle* 
ment  avec  F.  rufu;  plaines  et  montagnes;  mai  ù  octobre  (n). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane,  sauf  les  zones  méridionale  et 
méditerranéenne. 


—  37  — 

Aussi  en  Scandinavie,  Grande-Bretagne,  Germanie,  Suisse, 
Autriche,  Piémont,  Russie,  Caucase  et  Géorgie. 

11.  pocofera*  Peyron,  Ann.  Soc.  Ent.  Fr.,  1857,  718.  —  maritima* 
Aubd-,  Mat.  Cat.  Gren.,  1863,  36.  —  Rye,  Ent.  Annual,  1866,  69. 

Faciès  rappelant  un  peu  le  Schnbalium  planicoUe;  voisine  de 
ônmnea;  pins  grande,  plus  large,  déprimée;  noir  de  poix,  bril- 
lante; bouche  ,  antennes,  bords  du  corselet,  élylres,  sauf  autour 
de  Técusson ,  anus  et  pattes  d'un  testacé-rougeûtre  vif;  pubes- 
cence  velue  ,  rare  ,  longue  ;  ponctuation  encore  plus  forte,  moins 
serrée  que  chez  bninnea  à  la  tête  et  au  corselet,  plus  dense  aux 
élylres  ;  antennes  très-longues  ;  tète  bien  plus  large,  plus  carrée 
en  arrière,  transverse,  courte;  ligne  longitudinale  lisse  prolongée 
en  arrière,  occupant  tout  le  front,  assez  large  sur  le  corselet; 
celui-ci  plus  large,  plus  rétréci  vers  la  base,  dont  les  angles  sont 
plus  arrondis;  élytres  parallèles,  planes,  d'un  tiers  plus  longues  et 
plus  larges  que  celui-ci;  cT  7"=  segment  très-profondément  échancré 
en  triangle  subobtus  ;  échancrure  du  6"^  assez  large  et  profonde, 
peclinée  de  noir  de  chaque  côté.  —  L.,  5  mill. 

Sous  les  détritus  au  bord  de  la  mer  (tr). 
St-Raphaël ,  Toulon  {Raymond), 
Aussi  dans  l'île  de  Wight. 

12.  Fufiventris*  Nordm.,  Symb,,  i!il.  —  En,  Gen,,  613.  —  Fairm., 
Fn.  Fr.,  I,  564,  —  Kraatz,  Nat.,  714  et  syn. 

Taille,  forme  et  couleurs  de  picea;  très-distincte  par  son  corps 
brillant,  surtout  la  tôte  et  le  corselet,  dont  la  ponctuation  est  moitié 
moins  serrée,  nette,  non  ruguleuse  ;  les  bords  de  celui-ci  obscu- 
rément marginés  de  rougeàtre  ;  pubescence  pileuse,  rare,  longue  ; 
lôte  bien  plus  courte,  sublransverse;  ligne  longitudinale  de  celle-ci 
et  du  corselet  comme  chez  pocofera;  corselet  un  peu  plus  rétréci 
en  arrière  que  chez  picea;  angles  plus  marqués;  élytres  bien  moins 
densément  ponctuées  ;  segments  abdominaux,  surtout  le  6%  très- 
largement  roux  ;  cT  tarses  antérieurs  dilatés  ;  7*  segment  assez  pro- 
fondément échancré  en  triangle  subobtus  ;  échancrure  du  6"  peu 
profonde,  presque  droite,  pectinée  de  noir  de  chaque  côté.  —  L., 
3  1/3  mill. 

Tête,  corselet  et  abdomen  parfois  roussâtres  (immature). 

Sous  l'écorce  des  pins  ou  dans  les  châtaigniers  vermoulus  ;  avril, 
octobre  (tr). 


—  38  — 

Lyon  (Rey)  ;  forêt  de  La  Teste  {Bedel)  ;  Sos  (Bauducr)  ;  Tarbes 
(PandcUé)  ;  Perpignan  {v.  Kiesenwetter). 
Aussi  en  Germanie ,  Autriche  et  ?  Russie. 

Obs.  d.  M.  Fairmaire  (Fn.  Fr.,  I,  56i)  l'indique  encore  de  Paris  {Aube); 
mais  cette  provenance  paraît  trc-s-douleuse  ;  il  s'agit  peut-être  de  Vapicatis, 

Obs.  2.  La  rufiventris  du  Catalogue  Wencker  (p.  32)  n'est  rien  que  la 
ripicola. 

13.  ni^rkula*  Er.,  Gen.,  625.  —  Fairm,,  Fn.  Fr.,  1 ,  565.  —  minuta* 
Lucas,  Expl.  Alg.  Eut.,  119,  pi.  13,  Cg.  1.  —  stV«/a*  Kraalz,  Nat,, 
716  (1). 

Forme  de  la  mclanoccphala;  moins  brillante,  bien  plus  étroite, 
plus  allongée,  très-parallèle,  subconvexe;  noire;  bouche,  antennes, 
anus  et  pattes  d'un  rougeâlre  obscur  ;  pubescence  grise  très-fine; 
ponctuation  fine,  très-serrée  à  l'avant-corps,  bien  plus  fine,  serrée  à 
à  l'abdomen;  ligne  lisse  de  la  tête  eiïacée,  celle  du  corselet  très-fine, 
subcarénée  ;  tèle  oblongue,  de  la  longueur  et  de  la  largeur  du  cor- 
selet ;  celui-ci  quadrangulaire,  à  angles  très-arrondis  et  côtés  sinués  ; 
élylies  plus  longues  que  lui,  assez  mates,  subruguleuses,  parfois 
à  peine  rougeàlrcs  à  la  suture  ;  abdomen  presque  mat,  soyeux; 
^  7'  segment  assez  profondément ,  largement  échancré  en  triangle 
Irès-oblus;  échancrurc  du  6'^  légère  avec  quelques  poils  noirs  de 
chaque  côté.  —  L.,  2  3/4  mill. 

Sous  les  débris  végétaux,  surtout  au  bord  des  étangs  salés  ;  dans 
les  détritus  des  inondations  ;  janvier,  mars,  juillet  (n). 

Ste-Gemme-sur-Loire  [Gallois]',  Charente-Inférieure,  La  Garde 
[Dèrard);  Bordeaux!  Tonneins  {A.  Grommelle);  Sos  {Bauducr)', 
Tarbes  (Pojîdcné);  Carcassonne  {Gavon)  ;  Montpellier  (Mof/e^); 
Languedoc (Mo»'(7neO ;  Lyon,  Morgon,  Provence  (iîci/) ;  Toulon! 
Sl-Raphaél  !  llyères  !  Fréjus  !  Var  (liohcrl). 

Aussi  dans  toute  l'Europe  méditerranéenne ,  la  Barbarie  et 
Madère. 


(<)  On  pourrait  trouver  dans  notre  zone  raddltorranéenno  la  : 

13".  <irwc,a'  Kraatz,  AVi^.,  '\T. 

Kxtrfmcrncnt  voisine  do  nigrilula;  un  pou  plus  ddprim(?c,  plus  brillante  aux 
dlytrcs;  pubcsccnco  nioln»  Hcrrdc  ;  ponctuation  plus  forte,  bien  moins  seiT(^c  sur  lu 
ICtc,  un  peu  moins  au  corselet;  celle-ci  avec  le  fiont  et  une  larpc  liRno  s'étcmlant 
jusqu'au  vertcx,  IIhscs;  IIruo  du  corselet  plus  larRo,  plus  brillante;  ponctuation 
des  (^lytrcs  plus  fine,  moir.s  dense,  non  siibruRuleuse;  tête  plus  iiarallclc;  (^lytrea 
plus  lon(,'UC8i  d"  "*  liCKHient  slinplonicnt  sinué  au  sommet;  échaacruro  du  6"  trfcs- 
IdRÎTC,  avec  quelque»  poils  noirs  d.)  chaque  cOté.  —  L.,  3  mill. 

Triestc,  Grico,  Carauiaulc,  l'crac  méridionale. 


—  39  — 

Obs,  Les  élytres  sont  parfois  d'un  brun  obscur;  elles  varient  aussi  de 
longueur  comme  chez  la  plupart  des  espèces  du  genre. 


li.  pFopInqua*  Ch.  Bris.,  HaroldCol.  Ileft.^  1867,  II,  116.  —  vîcina* 
Ch.  Bris.,  Ann.  Soc.  Eut.  Fr.,  1859,  Bull.,  233.  —  Rye,  Eut.  Annual,  1870, 
83  et  siin.—  lccia*  Tlioms.,  Sluiml.  Col.,  IX,  180.  —  Mars.,  L'Abeille,  1871, 
VIII,  332.  —  melanocepliala* 3sicq.  Duv.  Slapli.,p\.  17,  fig.  85.  —  Steph., 
7//.  Brit.,\,  274  (veresim).  —  ruficoUis*  Woû.,  Tvans.  Ent.  Soc.  London, 
1871,  309  et  sijn.  [except,  Kraatz). 

Très-voisine  deinclanocepliala;  mais  distincte  par  sa  tête  chagri- 
née, peu  brillante,  sa  forme  plus  robuste,  plus  large,  plus  convexe, 
la  ponctuation  des  côtés  de  la  tête  et  du  corselet,  qui  sont  parallèles, 
moitié  plus  fine  et  trois  fois  plus  serrée,  les  élytres  bien  plus  longues, 
plus  larges,  peu  brillantes,  plus  densément  ponctuées,  ainsi  que 
l'abdomen,  dont  la  pubescence  est  plus  serrée;  c?  7^  segment 
échaucré  au  sommet  en  large  triangle  ;  6^  entier.  —  L.,  3-/i  mill. 

Sous  les  pierres,  les  mousses,  les  feuilles,  les  débris  végétaux, 
au pieddes  arbres  ;  aussi  dans  les  détritus  des  inondations  ;  champs, 
dunes  et  marais  ;  toute  l'année  (ac). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe,  l'Algérie,  les  Açores,  Madère 
et  les  Canaries. 

Obs.  1.  La  longueur  des  élytres  est  variable;  cependant  elles  ne  sont 
jamais  aussi  courtes  que  chez  melanocephala;  la  taille  est  parfois  double  chez 
certains  exemplaires  d'Algérie;  mais  la  tête,  visiblement  chagrinée  à  une 
forte  loupe,  rend  l'espèce  facile  à  distinguer  des  deux  suivantes. 

Obs.  2.  Le  Dolicaon  metanocepltalus  du  Catalogue  d'IUe-et-Vilaine  {Mém. 
Soc.  Se,  Ille-el-Vil,,  'J865,  I,  55)  ella  Lilhocliaris  rufiventris  de  M.  Millet 
{Fn.  Invert,  Maine-et-Loire,  I,  13i)  doivent  se  rapporter  à  cette  espèce. 


15.  rafieollls*  Kraatz,  Nat,,  717.  —  melanocephala*  Er.,  Gen,,  614 
necsyn. —  Thoms.,  .S'Aanrf.  Col.,  207  nec  syn,  —  rubricollis  Steph.,  ///. 
Brit.,  V,  275  (forte). 

Extrêmement  \o\sm&ûe melanocephala;  plus  grande,  plus  ro- 
buste, plus  large,  plus  convexe  ;  ponctuation  moitié  plus  serrée  à  la 
tête  et  au  corselet,  plus  fine,  plus  dense  aux  élytres  et  à  l'abdomen, 
celles-ci  notablement  plus  longues;  abdomen  moins  brillant,  plus 
pubescent;  tète  et  corselet  plus  larges,  plus  carrés;  élytres  paral- 
lèles; (^1"  segment  très-largement  échancré  en  triangle  obtus;  6« 
ayant  dans  toute  sa  longueur  une  impression  large  mais  faible,  sub- 


—  /lO  — 

triangulaire,  terminée  au  sommet  par  une  fine  échancrure.  —  L., 
3  3//i-/jmill. 

Sous  les  feuilles  mortes ,  les  mousses,  les  débris  végétaux,  les 
pierres,  sur  le  gravier  au  bord  des  eaux  douces  et  saumâtres  ;  aussi 
dans  les  détritus  des  inondations  ;  toute  l'année  (ar). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe  et  le  Caucase. 

Ohs.  La  description  que  donne  Erichson  de  la  mclatiocepliala  et  les  types 
que  j'ai  vus  de  cet  auteur,  concordent  avec  la  vraie  ntficoUis,  notamment 
pour  les  différences  sexuelles.  Du  reste,  il  est  évident  que,  jusqu'à  M.  Kraatz, 
les  auteurs  ont  confondu  avec  la  melanocephala,  et  sous  son  nom,  les  deux 
types  {ruficoUis  et  pvopinqua),  si  voisins  de  cette  cspù-ce  et  également  ré- 
pandus. Slcphens  cependant  paraît  l'avoir  distinguée  sous  le  nom  de  rubri- 
collis;  mais  sa  description  est,  comme  d'ordinaire,  si  incomplète,  qu'il  est 
impossible  de  se  prononcer  avant  d'avoir  étudié  le  type. 


IC.  melanocepbala  Fabr.,  Eut.  Sijst.,  I,  II,  538.  —  Kraatz,  Nat., 
718  et  syn.  {except.  Marsbam  et  Krichson). 

Ailée,  allongée,  parallèle,  un  peu  étranglée  au  milieu,  subdcprimée, 
très-brillante  sur  la  tète  et  le  corselet,  qui  sont  pileux,  moins  aux 
élylres  et  à  l'abdomen, qui  sont  finement  pubescenls;  noire;  bouche,' 
antennes,  corselet,  pourtour  et  suture  des  élylres,  anus  et  pattes 
d'un  lestacé-rougeàlre  vif;  dernier  article  des  palpes  et  milieu  des 
antennes  obscurs;  ponctuation  forte,  éparse  sur  la  tôle,  dont  tout  le 
disque  est  presque  lisse,  à  peine  plus  serrée  sur  les  côtés  du  corselet, 
dont  la  ligne  médiane  est  large;  plus  serrée,  un  peu  plus  fine  aux 
élylres,  subobsolèle  à  l'abdomen;  lèle  assez  courte,  subcarrée;  cor- 
selet un  peu  plus  large,  subcarré,  à  peine  rétréci  vers  la  base  ;  angles 
Irès-oblus;  élylres  pas  plus  longues  que  lui,  un  peu  élargies  vers 
le  sommet  ;  ^^  7"  segment  profondément  échancré  au  sommet  en 
triangle  aigu  ;  G""  avec  une  impression  profonde,  assez  courte,  pa- 
rallèle, plissée,  terminée  par  une  fine  échancrure.  —  L.,  3  niill. 

Sous  les  pierres  des  champs  ;  dans  les  détritus  des  inondations  ; 
toute  l'année  (ac). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  en  Grandc-lîielagne,  Germanie,  Autriche,  Italie,  Corse, 
Russie  et  Perse  septentrionale. 

Obs.  (Miez  les  immatures  de  celle  espèce  cl  des  deux  précédentes,  les 
élylres  sont  parfois  rougcûtrcs ,  avec  le  milieu  du  disque  plus  ou  moins  en- 
fumé, cl  la  iclc  est  parfois  bruuc. 


—  41  — 

17.  aveyronensis*  Mathan,  Ann.  Soc.  Ent.  Fr.,  1862,  2ii.  —  brevi- 
pennis*  Scriba,  Ikrl.  Ent.  Zeit.,  1868,  156.  —  bracliyptera  Scriba,  Harold, 
Cat.  Col.,  620.—  gracilis*  Muls.  Rey,  Opusc.  Eut,,  1870,  XIV,  107.  — 
Mars.,  VAbcillc,  1871,  VIII,  331  (1). 

(PI.  IV,  fig.  9.)  Faciès  analogue  au  Scopmis  rubidus  ;  voisine  de 
melanoccphala,  plus  petite,  bien  plus  étroite,  déprimée,  subfili- 
forme, plus  brillante,  moins  pubescenle  ;  d'un  roux  lestacô;  abdomen 
brun,  sauf  l'anus;  pattes  testacées;  antennes  bien  plus  courtes, 
pileuses  ;  ponctuation  plus  serrée,  plus  forte  au  corselet,  dont  la 
ligne  médiane  est  plus  convexe;  tète  plus  carrée  en  arrière;  corselet 
bien  plus  étroit,  plus  long,  plus  rétréci  en  arrière  ;  angles  antérieurs 
presque  droits;  élytres  petites,  d'un  tiers  plus  courtes  que  lui, 
finement  scabreuses  ;  abdomen  plus  nettement  ponctué  ;  c?  1"  seg- 
ment incisé  au  sommet  en  triangle  aigu  avec  une  petite  carène 
médiane  à  sa  base.  —  L.,  2  1/3-2  2/3  raill. 

Sous  les  pierres  profondément  enfoncées  dans  les  terrains  hu- 
mides; juin,  octobre  (tr). 

Milhau  {R.  de  Mathan)  ;  Lozère  {Rey]  ;  Pyrénées-Orientales, 
Port-Vendres,  La  Massane  [de  Saulcy]  ;  Hérault,  Agde  [Mayet]  ; 
Nîmes  (Javet)  ;  Marseille  ! 

PiEDERUS 
Fabr.,  Stjst.  Ent.,  268.  —  Jacq.  Duv.,  Gen.  Stapli.t  48,  pi.  18,  fig.  90  (2). 

Ptederotnofphug  Gautier. 

Corps  allongé ,  convexe.  Tête  suborbiculaire,  portée  sur  un  très- 
pelit  cou.  Yeux  petits,  à  peine  saillants.   Labre  transverse,  sub- 

(1)  Ici  se  plaça  l'esplce  suivante  : 

17'.  seminigra'  Fairm.,  Ann.  Soc.  Ent.  Fr.,  18C0,  161. 

Paraît  distincte  d'aveyronemis  par  son  corps  plus  petit,  plus  grêle,  sa  couleur 
plus  foncée,  la  tête  et  les  élytres  obscures,  le  corselet  moins  rétréci  en  arrière,  à 
augles  antérieurs  plus  arrondis,  les  élytres  plus  petites,  plus  courtes,  et  le  Cf  à  T 
segment  largement  échancré  en  triangle  obtus,  dépourvu  de  carène. — L.,  2-2  1/2  mill. 

Sous  les  pierres;  l'hiver  (r). 

Algérie. 

Obs.  Les  exemplaires  de  Nîmes,  que  M.  Fairmaire  (^  c.)  rapporte  à  cet  insecte, 
sont  des  aveyronensis .  J'ai  vu  aussi  des  exemplaires  de  S.irdalgne  et  de  Syrie,  mais 
ne  les  ayant  plus  sous  les  yeux,  je  ne  puis  dire  à  laquelle  des  deux  espèces  ils  se 
rapportent.  Les  immatures  sont  colorés  comme  l'aceyronensis. 

(21  On  pourrait  trouver  dans  notre  zone  méditerranéenne  le  nouveau  genre  ci- 
dessous,  qui  se  place  après  les  Lithocharis  et  avant  le  genre  exotique  Gnathymenus  : 

SCOTONOMUS*. 

(PI.  IV,  fig.  iO.)  Corps  allongé,  subparallcle,  assez  convexe,  aptère.  Tête  en  ovale 


—  42  — 

échaocré  en  arc.  Mandibules  aiguës,  bidentées.  Mâchoires  à  lobes 
allongés,  pileux.  Palpes  maxillaires  allongés,  1"  article  très-court, 
3«  renflé,  subégal  au  2",  à"  très-court,  large,  obtus.  Menton  trans- 
verse. Languette  large,  bilobée,  à  lobes  arrondis.  Paraglosses  à  peine 
saillantes.  Palpes  labiaux  assez  larges,  2'-  article  double  du  1", 
3'  petit,  assez  grêle.  Antennes  filiformes.  Pattes  allongées.  Cuisses 
fusiformes.  Jambes  pubescentes.  Tarses  à  W  article  bilobé,  les  an- 
térieurs à  articles  l-U  légèrement  dilatés,  postérieurs  graduellement 
plus  courts. 

M.  Thomson  {SLmid.  Col.,  II,  195)  a  fait  connaître  la  larve  du 
P.riparius,  et  M.  Candèze  {Mcm.  Soc.  Se.  Liège  ^  1861,  329, 
pi.  I,  fig.  2)  a  décrit  et  figuré  celle  d'une  espèce  exotique,  le 
teinpcsiivus  Er.  Ces  larves  sont  formées  d'après  le  type  de  celles 
des  Staphylinus ,  c'est-à-dire  qu'elles  ont ,  comme  celles-ci ,  une 
tête  subtrigone ,  l'insertion  des  antennes  rapprochée,  les  mandi- 
bules simples ,  les  mâchoires  grêles  et  bien  séparées  du  menton. 
Elles  en  diffèrent  notamment  par  les  ocelles,  qui  sont  au  nombre 
tantôt  de  U  [riparins),  tantôt  de  6  {icmpestivus),  l'absence  de  lobe 
aux  mûchoires ,  etc. 

Les  PcBderus  vivent  surtout  dans  les  lieux  humides,  au  bord  des 

court  ;  front  siibdéprira(*.  Yeux  latdraux,  à  peine  visibles  au  microscope,  réduits  &  3 
ou  3  facettes  placées  vers  le  \"  quart  antc^rlour  do  la  tCto.  Labre  (flg.  10  a)  court, 
transverse,  muni  do  i  trbs-petlts  denticulcs.  Jlandibulcs  (fipr.  10  h)  tibs- robustes, 
courtes,  munies  intérieurement  do  doux  dents,  la  supérieure  forte,  l'inforleuro  trfcs- 
petitc.  llûchoircs  îi  lobes  membraneux,  courts,  l'interne  cilié  intériourenient.  Palpes 
maxillaires  (flg.  10  c)  assez  allongés,  îv  X"'  article  court,  trl-s-petit,  2'  subsécuriforme, 
assez  long  ,  3"  grand  ,  oblong-ovalc,  V  gros,  court,  tronqué.  Languette  légèrement 
échancréo.  Palpes  labiaux  (lig.  40  (/)  de  3  articles,  1"'  court,  amassez  long,  subpa- 
rallble,  3o  égal  au  2"  ,  subulé.  Antennes  robustes,  submoniliformes,  non  coudées. 
Ecusson  trfcs-petit.  Klytres  trbs-courtes.  Abdomen  llnement  niarginé,  7"  segment 
rétractlle.  Pattes  assez  robustes  ;  jambes  pubescentes  ;  tarses  simples,  de  U  articles 
assez  longs,  les  antérieurs  (lig.  10  c)  courts,  dilatés  en  palette,  h  4°  article  très- 
petit,  les  postérieurs  allongés,  h  4  premiers  articles  graduellement  plus  courts.  — 
OTtÔTOç,  obscurité;  vôjxo(,  démettre. 

Ce  genre  remarquable  so  distinguo  sans  peine  par  l'absoneo  d'yeux,  son  labro 
finement  dcntlculé,  ses  mandibules  bidentées,  la  forme  do  ses  tarses  et  surtout  cello 
des  palpes  maxillaires,  dont  lo  A"  article  esl  .saillant,  très-large  et  tronqué,  carac- 
tère qui  le  ra])procbe  plutôt  des  Dolicaon  que  des  J.ilhocharis.  Il  a,  du  reste,  tout 
lo  faciès  des  premiers  comme  aussi  colul  des  Giiatlinmenus  chiliens,  dont  il  diflfère 
h  première  vue  par  ses  tarses  simples, 

La  Hculo  espèce  connue  n'a  encore  été  trouvée  qu'on  Sardalgno  et  on  Toscane  ; 
elle  vit  Isolée,  au  premier  printeini)s,  sous  les  pierres  des  endroits  humides. 

1.  Hiiymondi'. 

(Pi.  IV.tig.  10.)  TaiUo  li'uno  Lilhnfliaris  inelanocpphald ;  forme  des  Dolicaon; 
testacé-rougeûtrc,  brillant  ;  palpes,  sommet  des  antennes,  pattes  et  anus  plus  clairs  ; 
pubcsccnec  formée  de  poils  longs,  assez  rares,  plus  nombreux  h  l'abilomcn  j  iionc- 
tuallon  nette,  peu  serrée  sur  la  télc  et  le  corselet  ;  rare,  sq'iamulcuse  aux  élytrcs  ; 
tinc,  épurée  k  l'abdomen;  tCto  carrée  ou  arrlùru  ;  vertes  ut  front  Unes;  corselet 


—  43  — 

eaux  courantes  et  stagnantes,  sous  les  pierres,  les  détritus  ;  toutes 
nos  espèces  indigènes  sont  remarquables  par  leur  coloration  bril- 
lante, variée  de  bleu,  de  noir  et  de  rougcâtre.  Leur  nombre  et  leur 
répartition  géographique  sont  analogues  à  ceux  des  Lithocharis. 

A,  Abdomen  testacé;  les  deux  derniers  serments  noirs. 

a,  Klytrcs  presque  d'un  tiers  plus  courtes  que  le  corselet,  bribvement  subtrian- 
gulaires. 

f  Pattes  tcsfacées  ;  genoux  noirs Baudii. 

■j-|-  Pattes  noires  ;  base  des  cuisses  et  hanches  tostacées    .    .    .    lusitanicus. 

b,  Élytrcs  seulement  un  peu  plus  courtes  que  le  corselet  ;  sommet 

extrême  des  genoux  étroitement  brun brevipennis. 

c,  Élytrcs  do  la  longueur  au  moins  du  corselet  oa  plus  longues 
que  lui. 

■f  Tête  noire. 
X  Mandibules  noirâtres. 

*  Taille  grande. 

•  Corselet  subtriangulairo,  tronqué  ;  côtés  subanguleux 

prfes  des  angles  antérieurs meridionalis. 

••  Corselet  subglobuleux  ;  côtés  arrondis  prbs  des  angles 

antérieurs .    • gregarius. 

"  Taille  petite limnophilus. 

XX  îlandibules  testacées. 

*  lÈlytres  k  ponctuation  forte,  serrée. 

•  Corselet  subparallble,  bien  plus  étroit  que  les  élytres.    longipennis. 
••  Corselet  subtriangulaire,  tronqué,  environ  de  la  lar- 
geur des  élytres  a  son  sommet.     .    ; riparius, 

**  Elytres  h  ponctuation  grosse,  trbs-éparsc caligatiis. 

ff  Tête  d'un  testacé-rougeâtre. 

X  Klytrcs  bleuâtres :    ....    a  ruficeps. 

X  X  Elytres  testacées B  melanurus. 

B.  Abdomen  entièrement  noir,  à  reflet  plus  ou  moins  bleuâtre  ou 
bronzé  obscur. 

o.  Abdomen  bleu,  à  C^  segment  densément  ponctué    ....    asanguinicollis. 
b.  Abdomen  noir  bronzé  obscur,  h  C«  segment  assez  éparsement 

ponctué S  ruficollis. 

1.  Baudii*  Fairm.,  Ann.  Ent.  Fr,,  1859,  Bull,,  184.  —  liisilanicus* 
Baudi,  Berl.  Ent,  Zeil.,  1857,  107  [ncc  Aube).  —  venlricosus*  Gautier, 
Ann.  Ent.  Fr.,  1862,  77  (1). 

allongé,  parallble,  oblong;  angles  arrondis  ;  une  ligue  longitudinale  lisse,  carinnlée 
à  la  base;  élytres  moitié  plus  courtes  que  lui,  trbs-échancrées  au  sommet,  élargies 
de  la  base  îi  l'extrémité  ;  abdomen  chagriné,  plus  large  que  celles-ci  vers  le  som- 
met; o' ""  segment  avec  une  incision  assez  large,  trbs-profonde,  parallèle  sur  les 
bords,  arrondie  h  la  base.  —  L.,  3  1/4  mill. 

Toscane  (Iiaudi}\  Sardaigne,  Sassari  (Raymond). 

Ohs.  J'ai  conservé  h  ce  rare  insecte  le  nom  qu'il  porte  dans  les  collections  et  qu'il 
tient,  je  crois,  de  mon  savant  collègue  et  ami,  M.  1".  do  Saulcy. 

(1)  On  trouve,  jusque  près  de  nos  frontières  (Galice),  une  espèce  voisine  très- 
remarquable  : 

1'.  lusilanirus'  Aube,  Ann.  Ent.  Fr.,  <S42,  230  (nec  Baudi). 

Couleurs  du  caligatut,  avec  les  mandibules  noires  ;  voisin  du  Baudii,  dont  il  a  la 


—  44  — 

Taille  et  couleurs  des  grands  gregarius;  très-distinct  par  son 
corps  aptère,  plus  robuste,  plus  convexe,  très-étranglé  au  milieu, 
à  pubescence  rare  ;  têle  plus  grande  ;  antennes  teslacées  avec  les 
articles  5-10  bruns  ;  corselet  plus  forlement  ponctué  ;  écusson 
brunâtre,  presque  lisse;  élylres  très-couiles,  sublriangulaires,  à 
ponclualion  moitié  plus  fine,  trois  fois  plus  rare  ;  abdomen  Irès- 
dilaté,  moitié  plus  large  au  milieu  que  les  élylres  à  la  base,  à  ponc- 
tuation fine,  très-éparse;  pattes  bien  plus  robustes;  c?  têle  plus 
grande  ,  abdomen  moins  dilaté  ;  7«  segment  à  incision  moins  longue 
que  chez  gregarius.  —  L.,  9-10  mill. 

Dans  les  vallées  secondaires  des  hautes  montagnes  ;  endroits 
frais;  août  (tr). 
Alpes  Maritimes ,  sur  la  frontière  française  {Baudi,  Ghiliani). 
Aussi  en  Autriche,  Styrie  ,  Italie. 

Obs.  D'après  une  remarque  de  M.  Baudi,  ce  bel  insecte  paraît  rechercher 
les  Aphi$  qui  abondent  sur  les  Canluus  et  le  Sambucus  eburus. 


2.  brevipennis*  Lac,  Fn.  Ent.  Paris,  I,  /i30.  —  Er.,  Gen.,  651.  — 
Kraatz,  Nat.,  727  et  syn.  —  Baudi,  BevL  Ent.  Zcit.,  1857,  108.—  Harold, 
Cat.  Col.  626  et  syn. 

Forme  des  précédents  ;  trois  fois  plus  petit  ;  très-dislinct  du 
gregarius  par  sa  taille  plus  petite,  son  corps  aptère,  grêle,  allongé, 
étranglé  au  milieu,  plus  déprimé,  et  ses  élylres  bien  plus  courtes  ; 
mandibules  rousses;  antennes  plus  fortes;  tète  et  corselet  bien  plus 
étroits,  celui-ci  bien  plus  allongé,  régulièrement  ovale;  élylres  d'un 
tiers  plus  courtes,  sublriangulaires,  subdépriniées,  moins  brillantes, 
plus  pubescenles;  abdomen  moins  parallèle,  dilaté  au  milieu;  pâlies 
à  genoux  irès-étroitement  d'un  brun  clair  ;  7*^  segment  chez  le  ^ 
plus  brièvement  incisé.  —  L.,  6  l/'2  mill. 

Sous  les  pierres,  les  détritus,  les  mousses  humides,  sur  le 
gravier  au  bord  des  eaux  courantes;  parfois  dans  les  endroits  secs; 
régions  froides  ou  sylvatiques;  février,  avril,  août,  septembre  (n). 


talUc  et  le  corps  dtrangld  ;  distinct  par  la  forme  pins  parallble,  la  coloration,  le 
3'  article  des  palpes  noir,  suuf  la  buse,  le  corselet  inoina  r(5tr(îci  en  avant, 
IVcusson  noir,  les  (?lyties  moins  trianKululres ,  a  ponctniition  plu»  forte,  moins 
dparsc  ,  l'abdomen  subparallblo  ,  2k  7«  segment  un  peu  moins  iuciscS  chez  lo  Cf.  — 
L.,  9-<0  mill. 

Espajçnc,  l'ortuRal. 

06.S.  Comme  chez  les  cspbccs  du  genre  h  élytrcB  métallianos,  la  couleur  Mono  do 
cellcii-ci  pabse  souvent  au  vert  cuivreux. 


—  45  — 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane ,  sauf  les  zones  méridionale  et 
méditerranéenne. 
Aussi  en  Germanie,  Suisse,  Autriche,  Italie. 


3.  grcg-arius  Scop.,  Ent.  Carn.,  102.  —  tittoralis  Grav.,  Mict\,  61. — 
Er.  Gen,,  650  et  sijn.  —  Kraatz,  Nal.,  726  et  syn.  —  Harold ,  Cat.  Col., 
627  ef  syn.  —  Thoms.,  SkancI,  Col.,  H,  196  cl  syn.  — riparUts  Oiiv.,  EjU., 
III,  li!i,  L  pi.  1,  fig.  2.  —  CT  cephalotes  Mots.,  Bull.  Mosc,  ISiO,  III,  86.— 
Kraatz,  Nat.,  725.  —  Harold  ,  Cat.  Col.,  626  et  syn.  —  geniciilatus*  Peyr., 
Ar.n.  Ent.  Fr.,  1858,  i30.  —  Moses*  Saulcy,  Ann.  Enl.Fr.,  186i,  G5!i.— 
Mars.,  L'Abeille,  1871,  VIII,  3i2.  —  slrictus*  Baudi,  Berl.  Ent.  Zeit,, 
1869,  394  (1). 

Ailé  OU  subaptère,  noir;  élylres  bleues;  corselet,  les  h  premiers 
segments  de  l'abdomen  et  les  pattes  d'un  leslacé-rougeâtre  ;  sommet 
des  cuisses  assez  largement  noirâtre;  antennes  et  palpes  testacés; 
articles  5  à  9  et  sommet  du  3'  article  des  palpes  enfumés  ;  ponctua- 
lion  assez  fine  sur  la  tête  et  le  corselet,  forte,  assez  dense  aux  éiytres, 
fine,  assez  serrée  à  l'abdomen  ;  pubescence  rare,  longue  ;  tête  sub- 
orbiculaire,  subarrondie  postérieurement;  corselet  subglobuleux  ou 
oviforme,  plus  ou  moins  rétréci  aux  angles  antérieurs  et  postérieurs, 
mais  toujours  fortement;  côtés  non  sinués;  éiytres  de  la  longueur 
au  moins  du  corselet  ou  un  peu  plus  longues  que  lui,  parallèles  ou 
subparallèles  ;  ^  tête  bien  plus  grosse,  plus  large,  un  peu  transverse  ; 
7'  segment  étroitement  et  profondément  incisé  au  milieu.  —  L., 
7-8  mill. 

Sur  les  plantes  basses,  le  gravier,  sous  les  feuilles,  les  détritus, 


(1)  On  pourrait  trouver  dans  notre  zone  méditerranéenne  le  : 

3'.  meridionalis'  Mots.,  Kiaatz,  in  litt.—  littoralis'  var.  Baudi ,  Berl.  Ent.  Zeit., 
1857,  lOS. 

Faciès  des  grands  gregarius ;  d'un  tiers  plus  grand,  plus  robuste,  à  ponctuation 
moitié  plus  forte  sur  l'avant-corps,  moitié  moins  ssrrée  aux  éiytres  et  k  J'abdomen  ; 
tète  bien  plus  grande  (d*  Ç),  fortement  transverse,  subcarrée  en  arrière  ;  corselet 
plus  grand,  h.  peine  rétréci  en  avant  des  angles  antérieurs,  obliquement  coupé  du 
sommet  a  la  base,  ce  qui  le  rend  subtriangulaire  ;  côtés  sinués  en  dedans  au  milieu; 
sommet  tronqué  pins  carrément  ;  éiytres  plus  courtes,  subparallèles;  incision  du  7* 
segment  chez  le  Cf  moitié  plus  large,  moins  aiguë,  d'un  tiers  plus  courte.  —  L,, 
S- 10  mill. 

Dans  les  détritus  des  Inondations;  février,  avril,  octobre  (ae). 

Espagne,  Maroc,  Algérie,  Sicile,  Italie,  Autriche. 

Obs.  Cet  insecte,  qui  se  distingue  faciienient  des  nombreuses  variétés  du  grega- 
rius, est  bien  celui  que  M.  Baudi  a  décrit  de  Sardaigne  {l.  c.)  comme  une  forme  du 
littoralis,  et  que  M.  Kraatz,  par  une  note  additionnelle,  déclare  être  son  meridio- 
nalis et  celui  de  Motschulsky  {in  litt.).  Longtemps  je  l'ai  pris  pour  le  vrai  cephalotes 
et  je  l'ai  envoyé  sous  ce  nom  k  beaucoup  d'entomologistes. 


—  46  — 

dans  les  endroits  secs  et  humides  ;  plaines ,  bois  et  montagnes 
jusqu'à  1,500  m.  d'altitude;  toute  l'année  (tc). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe,  la  Barbarie,  Chypre  ,  la  Syrie, 
l'Asie  mineure  et  centrale,  le  Caucase,  la  Perse. 

Obs.  Les  antennes  et  les  palpes  sont  parfois  presque  tcstacés  en  entier, 
le  sommet  des  cuisses  peut  être  à  peine  enfumé,  surtout  aux  antérieures, 
enfin  les  élytres  sont  plus  ou  moins  parallèles  suivant  que  les  ailes  sont  à 
moitié  ou  entièrement  développées  ;  mais  toutes  ces  variations  offrent  des 
degrés  intermédiaires.  De  môme,  le  corselet  est  plus  ou  moins  globuleux,  et 
chez  les  o"  il  parait  plus  dilaté  en  avant ,  étant  en  rapport  avec  la  grosseur 
de  la  tête  ;  mais  là  encore  on  observe  tous  les  passages  avec  une  identité 
parfaite  des  caractères  sexuels.  C'est  à  ces  modifications  inconstantes  d'une 
espèce  très-largement  répandue,  et  par  conséquent  toujours  douée  d'une 
grande  variabilité,  qu'il  faut  rapprocher  les  formes  décrites  par  les  auteurs 
sous  les  noms  de  cephalotes,  geniculatus,  Moscs  et  slrictus.  Ericbson,  qui 
avait  ces  variétés  sous  les  yeux  ,  déclare  formellement  qu'elles  ne  peuvent 
être  séparées  du  type,  et,  ici  encore,  je  crois  à  la  rectitude  de  vue  de  cet 
auteur,  le  plus  consciencieux  qui  ait  illustré  la  science. 


4.  riparius  Linn.,  Fn,  Suce,  n°  8i6.  —  Latr,,  Hist.  Crust.  Ins.,  IX, 
8^5,  pi.  79,  fig.  8.  —  Er.,  Gcn,,  653  cl  syn.  {cxcept,  gregarius  Scop.  et 
confuiis  Zelt.).  —  Kraatz,  Nat.,  727  et  sijn,  {except.  gregarius  Scop.).  — 
longicoUis*  Gautier,  Anii.  Eut.  Fr.,  1861,  393  (1). 

Taille  du  gregarius  ;  bien  plus  étroit,  plus  parallèle  ;  Irès-distiucl 


{\)  On  pourrait  trouver  dans  nos  Alpes  françaises  le  : 

4'.  ruficeps'  Baudi,  Stud.  Ent.,  I,  138. —  Kraatz,  Nat.,  730. 

Voisin  du  riparius,  paraît  distinct  par  sa  tôtc  d'un  testacd-rougeâtrc  comme  le 
corselet,  le  sommet  des  palpes  et  des  cuisses  IdRèrcmcnt  obscur,  la  ponctuation  des 
élytres  plus  dcartéc,  surtout  le  long  de  la  suture  et  le  sommet,  oii  elle  est  rare, 
l'abdomen  U  ponctuation  plus  serrée  ;  d'inconnu.  —  L.,7mill. 

Une  seule  9  recueillie  prbs  de  Turiu,  dans  une  inondation  du  Pô  (coll.  Baudi). 

Cet  insecte  offre  une  race  intéressante  : 

p.  melanurun'  Arogona,  De  quib.  Cul.,  1830,  <3,  —  Er.,  Gen.,  933.  —  Krnatï, 
Nat.,  730  et  syn. 

Entièrement  testacd,  sauf  le  sommet  des  palpes  et  des  genoux,  et  les  antennes  du 
milieu  jusqu'au  sommet  Idgorement  cnlumés,  avec  les  deux  derniers  segments  de 
l'abdomen  noirs  ;  çf  inconnu.  —  L  ,  7  mlU. 

Pldmont,  dans  une  inonduUon  du  Tessln  ÇGené);  Tyrol;  Sicile;  ?  Sardaigno. 

Obs.  Il  ne  m'est  pas  ddmontrd  que  ces  deux  formes  différent  spdcltiqucnicnt  du 
riparius;  pour  cela  11  faudrait  voir  d'autres  exemplaires  d*  et  9  du  tyi)e  ruficeps  que 
celui  que  M.  Uaudl  possède  et  qui  est  en  partie  mutild  ;  je  dois  dire  cependant  que 
tous  les  melinurus  que  j'ai  exanilnd»  (peut-Ctre  une  douzaine)  étaient  trfcs-constants 
dans  leur  coloration  ;  mais  ce  caractbro  est  d'ordliiuiro  si  variable  et  le  ruf^ccpH 
ueuible  si  bien  indiquer  les  passages,  que  la  dinicultd  reste  entière  ;  nous  espdrous 
que  Us  cututuologistu:*  italluns  dlrlgeiuut  leurs  recbcrclics  eu  vue  de  la  résoudre. 


—  47  — 

par  ses  mandibules  testacées,  la  lôte,  le  corselet  et  les  élylres  bien 
plus  étroits,  plus  allongés,  les  antennes  noires,  h  3  premiers  articles 
et  hase  du  W  lestacés,  le  mésoslernum  roux  ;  lôte  de  la  largeur  des 
élytres  environ  ;  côtés  du  corselet  coupés  obliquement,  non  arrondis  ; 
ponctuation  des  élytres  un  peu  plus  serrée  ;  sommet  des  cuisses  et 
base  des  jambes  noirâtres  ;  c?  incision  du  7'  segment  plus  large, 
bien  plus  courte.  —  L.,  7  1/2  mill. 

Sous  les  débris  végétaux ,  dans  les  mousses  humides  au  bord 
des  eaux ,  surtout  dans  les  marais  ;  parfois  dans  les  détritus  des 
inondations  et  les  agarics;  plaines  et  montagnes  jusqu'à  1,000  m, 
d'altitude;  février  à  novembre  (ar). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe ,  le  Caucase ,  l'Asie  centrale  et 
l'Amour, 

Obs.  M.  le  baron  Gautier  des  Cottes  a  prétendu  {Bull.  Soc.  Enl.  Suisse, 
1866,  II,  114  et  161)  que  son  longicotlis  était  synonyme  du  ruficeps  Baudi; 
mais  cette  assertion  n'est  pas  plus  exacte  que  la  majorité  de  celles  dont  ce 
collecteur  a  émaillé  ses  opuscules.  Avant  tout,  M.  Gautier  eût  dû  s'aperce- 
voir que  son  insecte  avait  la  tête  uoire,  et  que  le  département  de  Seine-et- 
Marne,  où  il  dit  en  avoir  pris  les  premiers  exemplaires,  ne  convient  pas  à 
l'habitat  du  ruficeps.  En  outre,  avant  d'affirmer  celte  synonymie,  a-t-il 
étudié  l'unique  exemplaire  du  ruficeps  que  M.  Baudi  m'a  confié  depuis 
longtemps  ?  Ces  quelques  mots  sont  ma  première  et  ma  dernière  réponse 
aux  argumentations  de  M.  Gautier.  Après  l'affaire  du  Pœderomorphus,  le 
silence  est  d'or  ;  d'ailleurs,  M.  Gautier  ayant  cédé  sa  collection  et  déclarant 
que  sa  vue  ne  lui  permet  plus  de  s'occuper  d'entomologie,  il  serait  malséant 
de  perpétuer  avec  lui  des  discussions  qu'il  ne  pourrait  résoudre  qu'avec  les 
insectes  et  les  yeux  de  ses  collègues. 

5.  ealîgatus*  Er.,  Gen.,  652.  —  Kraatz,  Nat.,  729  et  syn.  —  Jacq. 
Duv.,  Staph.,  pi.  18,  fig.  90.  —  Harold,  Cal.  Col.,  626  et  syn. 

Forme  allongée,  parallèle,  du  r«)oa?'iM5  ;  presque  moitié  plus  petit; 
tête  encore  moins  large  ;  corselet  plus  arrondi  antérieurement  ; 
écusson  noir  ;  élytres  à  ponctuation  plus  grosse,  moitié  plus  éparse, 
celle  de  l'abdomen  plus  fine,  plus  rare;  pattes  noires;  base  des 
cuisses,  hanches  et  Irochanters  seuls  testacés.  —  L.,  6  mill. 

Sous  les  pierres,  les  mousses  humides  au  bord  des  eaux ,  les 
débris  végétaux  ;  dans  les  détritus  des  inondations  ;  février  à 
octobre  (a.r). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  en  Grande-Bretagne ,  Germanie ,  Suisse ,  Italie ,  Espagne , 
Corse,  Barbarie  et  Caucase. 


—  48  — 

6.  liinnopliîluft*  En,  Cen.,  C53.  —  Kraatz,  Nat.,  729  et  njn.  — 
Baudi,  Berl.Ent.  Zeil.,  1857,  108.  —  mimitus*  Gautier,  Ann.  Eut.  Fr., 
1862,  76. 

Faciès  et  couleurs  du  caligatus  ;  encore  plus  petit;  Irès-dislinct 
par  ses  mandibules  noires,  le  3^  article  des  palpes  noirâtre,  le  milieu 
des  jambes  brun,  le  corselet  plus  arrondi  en  avant,  plus  rétréci  en 
arrière;  ponctuation  des  élytres  moitié  plus  fine  et  plus  dense;  c? 
7«  segment  à  incision  assez  large,  peu  profonde.  —  L.,  5  1/2-6  1/2 
mill. 

Sur  le  gravier,  au  bord  des  rivières,  surtout  dans  les  régions 
montagneuses  ;  février  à  septembre  (r). 

Hesse  (Scriba);  Strasbourg  (Wenckcr);  Genève  (Heer)  ;  Sien, 
au  bord  du  Rhône  {Bugnion);  Suze!  La  Leysse  à  Chambéry  ! 
Lyon  {Reij);  Gironde,  Grignols  {Cabarrus);  Landes  {Pervis); 
T a.rhes  (Pandellé)  ;  Ariège,  Ussat  (w.  Brwc/c)  ;  Perpignan  [Fair- 
maire). 

Aussi  en  Germanie,  Suisse,  Autriche,  Piémont. 

Obs.  Le  limnophUus,  cité  par  M.  Ciievrolat  {Petit.  Plouv.  Eut,,  1871, 
136)  comme  pris  à  Sl-inorenl-le-Vieil ,  près  Nantes,  n'est  autre  que  le 
caligatus.  Celui  du  Catalogue  Godron  (p.  59),  cité  des  Vosges  {Puton),  est 
peut-être  mal  nommé.  —  Enfui,  M.  Fairmaire  [Fn.  Fr.,  I,  571)  indique 
l'espèce  comme  de  Paris  [Aube),  mais  je  doute  fort  de  cet  habitat. 

7.  fu§cîpc8  Curt.,  Ent.  Brît.,  III,  108.  —  Harold,  Cat.  Col.,  627  et 
syn.  —  longipcnnii*  Er.,  Gen.,  651  et  syn.  —  Kraatz,  Nat.,  728  et  syn.  — 
Baudi,  Bcvl.  Ent.  Zeit.,  1857,  108.  —  Tiioms.,  Skand.  Col..  II,  196;  IX, 
181.  —  œstuatis*  Er.,  Gen,,  655.  —  corsicus*  Gautier,  Ami,  Ent.  Fr., 
1861,  393  {miner). 

Taille  moyenne  et  couleurs  des  petits  riparins  ;  très-distinct  par 
sa  tôle  et  son  corselet  moitié  plus  étroits,  les  élytres  d'un  tiers  plus 
larges  que  ceux-ci;  antennes  plus  grêles,  plus  longues;  corselet 
subparallèle,  non  trapézoïdal  ;  écusson  noir  ;  élytres  plus  longues, 
moins  parallèles,  à  ponctuation  moitié  plus  serrée  et  plus  fine; 
genoux  bruns,  à  peine  enfumés  aux  pattes  antérieures  ;  jambes  et 
tarses  souvent  bruns,  surtout  à  la  base;  ^  1"  segment  à  incision 
large,  peu  profonde.  —  L.,  G  1/2-7  mill. 

Au  pied  des  arbres,  sur  le  gravier,  dans  les  débris  végétaux; 
endroits  secs  et  bumidos  ;  dans  les  détritus  des  inondations;  par- 
fois au  vol,  le  soir;  plaines  et  montagnes  jusqu'à  1,000  m.  d'alti- 
tude ;  février  à  octobre  (c). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 


—  49  — 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe ,  la  Circa-Médilerranée ,  le 
Caucase  ,  la  Perse  ,  l'Asie  centrale  et  Java. 

Obs.  \.  Cet  insecte  a  un  habitat  très-étendu  et  est  sujet,  par  cela  même, 
ù  se  modifier  notablement.  I-e  corsicus  Gaut.  est  constitué  par  de  très-pelits 
exemplaires  foncés  qu'on  prend  souvent  en  Corse  avec  le  type.  Du  reste,  la 
couleur  des  pattes,  comme  chez  beaucoup  de  Pœderus,  est  très-variable,  et 
on  rencontre  tous  les  passages  entre  les  jambes  et  les  tarses  foncés  et  ceux 
dont  la  base  seule  est  obscure;  Vœstuans  d'Erichson  se  rapporte  à  la  dernière 
forme.  On  trouve,  du  reste,  l'une  et  l'autre  dans  les  mêmes  régions,  quoique 
les  pattes  claires  soient  plus  fréquentes  dans  le  sud  et  les  pattes  foncées  dans 
le  nord. 

8.  ruficollis  Er.,  Gen.,  662. 

Taille  moyenne  du  ripariiis;  très-distinct  à  première  vue  des 
précédents  par  son  corps  entièrement  d'un  noir  plus  ou  moins 
bleuâtre  ou  bronzé  obscur,  rarement  tout  noir,  avec  le  corselet 
rouge  et  les  élytres  bleues  ;  les  deux  premiers  articles  des  palpes  et 
des  antennes  d'un  teslacé  plus  ou  moins  obscur;  ailé,  assez  brillant,- 
à  pubescence  grisâtre  assez  serrée,  surtout  à  l'abdomen  ;  ponctua- 
tion assez  forte,  peu  serrée  à  la  tête,  fine,  assez  dense  au  corselet, 
assez  forte,  serrée  aux  élytres,  fine  à  l'abdomen  ;  tête  suborbicu- 
laire  ;  corselet  ovale-oblong,  convexe  ;  écussou  noir,  élytres  un  peu 
plus  longues  que  le  corselet;  abdomen  subparallèle;  ^  1^  segment 
à  incision  assez  large,  peu  profonde.  —  L.,  8-10  mill. 

a.  Taille  plus  gragde  ;  ponctuation  du  corselet  plus  visible,  celle 
des  élytres  généralement  plus  serrée,  celle  de  l'abdomen  plus  dense, 
serrée  et  fine  sur  le  G-^  segment,  qui  est  entièrement  bleu  ;  antennes 
visiblement  plus  longues  que  la  tête  et  le  corselet,  à  articles  un  peu 
plus  allongés.  —  L.,  9-10  mill. 

sanguinicoUis  Steph.,  III.  BriU,  V,  231.  —  *Mots.,  Bull.  Mosc,  1860, 
II,  559.  —  longicornis*  Aube,  Ann.  Eut.  Fr.,  1850,  319.  —  Fairm.,  Fn. 
Fr.,  I,  571.  —  Kraatz,  Nal.,  730.  — ruficollis  var.  b.  c.  *Baudi,  Berl.  Ent, 
Zeit.,  4857,  109.  —  carbonarius*  Gautier,  Ann.  Ent.  Fr.,  1861,  39/i.  — 
hœmatoderus  Harold  ,  Cat,  Col.,  627.  —  corallifer*  Mill.  in  litt.  —  nigri- 
thorax  Desbr.  in  litt. 

3.  Taille  plus  petite  ;  ponctuation  du  corselet  moins  nette,  celle 
des  élytres  moins  serrée,  celle  de  l'abdomen  moins  serrée,  plus 
forte,  surtout  au  6»  segment,  qui  est  noir,  le  reste  de  l'abdomen 
étant  d'un  bronzé  obscur;  antennes  à  peine  plus  longues  que  la  tête 
et  le  corselet,  à  articles  plus  courts.  -—  L.,  8-9  mill. 

4 


—  50  — 

r uficol lis  Fabr.,  Gen.  Ins.  Mani.,  Mil;  5;;ef.  /»s.,  I,  339. —  Guérin, 
le,  IWgn.  Anirn,,  pi.  9,  fig.  5.  —  Kraalz,  Nal.,  731  el  syn.  {e  x  cep  t.  Enchson) . 
—  thoracicus  Fourc,  Ent.  Par.,  I,  170.  —  gemcllus*  Kraatz  ,  Nul.,  731  ef 
syn,  —  ruficollis  var.  a*  Baudi,  Rcrl.  Eut.  Zeit.,  1857,  109.  —  algiricus* 
Mots.,  Bull.  Mosc,  1858,  II,  635.  —  albipilis  Solsky,  Hor.  Soc.  Ent.  Ross., 
1871,  VIII,  163  {veresim.). 

Sur  le  gravier ,  la  vase ,  au  bord  des  eaux  courantes  et  stag- 
nantes, jusqu'à  1,000  m.  d'altitude  ;  avril  à  novembre  (ar). 

Se  divise  en  deux  races  inséparables  au  point  de  vue  spécifique  : 

La  première  [x  sanguinicoUis)  paraissant  plus  commune  dans 
le  centre,  le  midi  et  les  montagnes. 

Ahr  (Fuss);  Àix-la-Chapelle  (Foerster);  Aube,  Troyes  (Gamier), 
Verrières  {Polie  Deviennes)  :  Loire-Inférieure,  St-Florent-le-Vieil 
(Chevrolat)  ;  La  Charité-sur-Loire  {Deshrochers  des  Loges);  Yichy  ! 
Seyssel  {Aube)  ;  Savoie  et  Dauphiné  1  Lyon  {Rey)  ;  Hautes- Alpes  ! 
Sos  (Bauduer);  Landes  {Perris);  Nîmes!  Carcassonne  (Ma6i7i!e)  ; 
Pyrénées-Orientales,  Sahorre  ,  Le  Vernet  {Pe\jron). 

Aussi  en  Germanie ,  Suisse ,  Italie  ,  Sicile ,  Espagne ,  Portugal , 
Caucase. 

La  seconde  ((i  ru/lcoiiis)  répandue  par  toute  la  région  Gallo- 
Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe,  l'Algérie,  la  Russie,  le  Caucase 
et  ?  l'Asie  centrale. 

Obs.  1.  Le  corselet  est  parfois  obscur,  presque  noirûtrc. 

Obs.  2.  D'après  la  description,  le  /'.  nlbipilis  Solsky  (/.  c.)  de  Samarkand, 
dans  l'Asie  centrale,  paraît  n'être  qu'une  variété  du  ruficollis  Fabr. 

Obs.  3.  Erichson  {l.  c)  signale  l'espèce  en  Perse  ;  M.  Kraalz  l'indique  de 
Morée;  mais  je  ne  sais  à  laquelle  des  deux  formes  leurs  exemplaires  se  rap- 
portent. 

DOLICAON 

Castcln.,  Elud.  Entom.,  1835,  I,  119.  —  Jacq.  Duv.,   Gen.  Staph.,    42, 

pi.  IG ,  fig.  80. 

i4<lefobiifm  Nordm. 

Corps  assez  large,  subdéprimé.  Tôle  ovale,  portée  sur  un  cou 
très-courl.  Yeux  petits ,  un  peu  saillants.  Labre  très-court,  transverse, 
bilobé,  bidenlé.  Mandibules  fortes,  algues,  bidenlécs.  M;lchoires  à 
lobes  allongés,  pileux.  Palpes  maxillaires  comme  chez  les  Pccdcrus. 


—  51  — 

Menton  transverse.  Languette  fortement  bilobée,  à  lobes  divergents, 
subobtus.  Paraglosses  saillantes.  Palpes  labiaux  assez  courts,  à  2» 
article  plus  long  que  le  1",  plus  épais.  S''  petit,  subulé.  Antennes 
filiformes.  Pattes  robustes;  cuisses  antérieures  dentées ,  épaissies. 
Tarses  antérieurs  dilatés ,  postérieurs  grêles ,  graduellement  plus 
courts,  le  dernier  bien  plus  court  que  les  autres  réunis. 

Ces  insectes,  assez  joliment  colorés,  ont  les  mœurs  des  La- 
throbium;  ils  sont  peu  nombreux  et  habitent  les  régions  chaudes 
de  chaque  côté  de  la  Méditerranée  ,  ainsi  que  Madère  et  les 
Canaries.  Quelques  espèces  seulement  se  trouvent  dans  l'Asie 
centrale  et  méridionale ,  dans  l'Afrique  du  sud  et  en  Australie. 


1.  bi^utf^ulus*  Lac,  Fn.  Ent.  Paris,  I,  i25.  —  Er.,  Gen.,  578,  — 
Kraatz,  Nat.,  093  et  syn.  —  Jacq.  Duv.,  /.  c.  —  Baudi,  Berl.  Ent.  Zeii.. 
1869,  390.  —venustus*  Peyron,  Ann.Soc.  Ent.  Fr.,  1858,  Zi28  (nec  Baudi). 
—  Tru</uiî*  Saulcy,  Ann.  Soc.  Ent.  Fr.,  186i,  6A5.  —  gracilis  Redt.,  Fn. 
Austr.,  éd.  3,  228  {nec  Grav.).  ^ 

Taille  et  forme  voisine  du  Cryptobium  rjlaberrimum,  plus  paral- 
lèle, subconvexe;  noir,  brillant;  mandibules  brunes;  palpes,  an- 
tennes, une  grande  tache  arrondie  en  arrière  au  sommet  de  chaque 
élytre  et  pattes  d'un  roux  testacé  ;  pubescence  pileuse,  rare  ;  ponc- 
tuation peu  serrée,  plus  forte  sur  la  tête,  plus  fine  au  corselet  et 
aux  élytres,  fine  à  l'abdomen  ;  tête  en  ovale  court,  lisse  au  milieu  ; 
corselet  allongé,  large,  quadrangulaire,  parallèle;  une  ligne  médiane 
lisse  assez  large;  élytres  à  peine  plus  longues  et  plus  larges  que  lui; 
anus  souvent  plus  ou  moins  rougeàtre  ;  cT  7"  segment  profondément 
incisé  en  dessous,  6°  obsolètement  impressionné  au  sommet.  —  L., 
6  mil!. 

Sous  les  pierres ,  les  feuilles  mortes ,  surtout  au  bord  des 
étangs  (r). 

Dûsseldorf  (v.  Hagens)  ;  Ahweiler  {Fuss);  Haguenau  {Billot); 
?  Colmar  (Kampmann)  ;  Languedoc ,  Provence  (Rey)  ;  Aigues- 
Mortesl  Béziers  {Marquet)  ;  Montpellier!  Narbonne  (v.  Bruck). 

Aussi  dans  la  Germanie ,  l'Autriche ,  la  Circa-Méditerranée  ,  le 
Caucase  ,  les  bords  de  la  mer  Caspienne  et  la  Perse  méridionale. 

Obs.  l.  Comme  l'a  très-bien  remarqué  M.  Baudi  {l.  c),  cet  insecte  est 
variable  de  taille,  de  ponctuation  et  surtout  de  couleur.  Chez  certains 
exemplaires,  en  effet,  l'anus  est  tantôt  noir,  tantôt  plus  ou  moins  rou- 
geàtre, et  la  tache  des  élytres  remonte  plus  ou  moins  vers  la  base,  parfois 


—  52  ^ 

jusqu'aux  trois  quarts,  comme  je  l'ai  observé  chez  un  exemplaire  d'Als^érie 
qui  ressemble  ainsi  à  Vlnrmorrlious  ;  en  même  temps,  la  forme  est  souvent 
plus  étroite,  la  tête  paraissant  un  peu  plus  longue  ;  quelquefois  les  élylres 
sont  plus  courtes;  mais  ces  dilléreuces  offrent  tous  les  passages  et  se  rappor- 
tent sans  aucun  doute  à  une  seule  et  même  espèce.  En  France  et  en  Espagne, 
la  forme  la  plus  robuste,  à  abdomen  noir,  paraît  se  rencontrer  exclusivement  ; 
en  Algérie,  on  la  trouve  avec  les  exemplaires  ù  anus  rougeûtre.  Nous  verrons, 
du  reste,  chez  les  Lathrobium,  des  variations  de  couleur  semblables  chez  les 
espèces  les  plus  uniformes. 

Obs.  2.  Lacordaire  (/.  c.)  et,  d'après  lui,  M.  Fairmaire  {Fn.  Fr.,  I,  5i8), 
donnent  à  tort  cet  insecte  comme  des  environs  de  Paris  ;  il  ne  s'y  trouve  pas. 

Obs.  3.  La  même  Faune  Française  (/.  c.)  inscrit  parmi  nos  espèces  indi- 
gènes un  second  DoUcaon,  Villy riens  Er.  {Gen.,  577),  avec  cette  mention  : 
France  méridionale,  et,  à  son  exemple,  le  Catalogue  Grenier  l'enregistre 
comme  français  (p.  23).  Mais  j'omets  ù  dessein  cette  espèce,  convaincu  que 
l'habitat  en  est  erroné.  La  mention  de  M.  Fairmaire  lui  vient  de  M.  Cl.  Rey, 
qui  possède  l'insecte  dans  ses  cartons  sans  note  plus  précise  de  localité.  Or, 
toutes  les  collections  que  j'ai  vues,  tous  les  catalogues  qui  m'ont  été  adres- 
sés (publiés  ou  manuscrits)  de  notre  région  méditerranéenne,  la  seule  qui 
puisse  posséder  Vitly riens,  manquent  absolument  de  cet  insecte.  J'ajoute 
qu'il  ne  se  rencontre  même  pas  dans  notre  voisinage  fauniquc,  puisqu'à 
l'orient  on  ne  le  voit  que  jusqu'en  Sicile  et  dans  les  Provinces  Iliyriennes, 
et  au  sud,  en  Algérie.  L'Espagne,  l'Italie  continentale,  la  Corse  et  la  Sar- 
daigne  en  sont  également  privées. 


LATHROBIUM 

Gravenh.,  Monogr.  Micr..  128.  —  Jacq.  Duv.,  Gen.  Slaph.,  h!\,  li5,  pi,  17, 

fig.  83,  Si. 

Glyptotneru»  Milll.  —  TypMoblun»  Kr.  —  €eii<*'Ocneniiii  Joseph. 


Corps  assez  large ,  subdéprimé.  Tôle  subcarrée  ou  ovalaire  ;  cou 
Irès-court ,  assez  large.  Labre  Iransverse ,  Irès-bilobé.  Yeux  petits, 
parfois  réduits  à  une  cornée  stigmaliforme.  Mandibules  aiguës, 
fortement  dentées.  Mâchoires  h  lobes  assez  longs ,  pileux.  Palpes 
maxillaires  peu  allongés,  3"  article  un  peu  plus  long  que  le  2%  un 
peu  renllé,  U*  petit,  subulé.  Menton  transverse.  Languette  comme 
dans  les  Aclicnium.  Paraglosscs  ù  peine  saillantes.  Palpes  labiaux 
allongés;  '2«  article  un  peu  plus  lon^',  plus  épais  que  le  1",  y»  long, 
acuminé.  Antennes  filiformes.  Pattes  ciliées;  cuisses  dilatées,  les 
aiitf'rienres  unidcnléos;  jambes  comprimées-carénées  au  sommet, 
tronquées  obliquement;  tarses  simples ,  les  antérieurs  trés-dilalés, 


—  55  — 

postérieurs  à  2«  article  plus  long  que  le  1",  5«  plus  court  que  les 
autres  réunis. 

La  larve  aveugle  d'une  espèce  { cavicola)  a  été  décrite  et  en  partie 
figurée  par  M.  Kraatz  {Berl.  Eut.  Zeit.,  1859,  310,  pi.  U,  fig.  U 
a-d)  : 

Forme  voisine  des  larves  de  Xan^/io/mMs  ;  tôte  et  corselet  cornés, 
jaunâtres,  brillants,  peu  pubescents  ;  abdomen  plus  clair,  coriace; 
tète  fortement  rétrécie  en  arrière,  bien  plus  large,  plus  longue  que 
le  corselet,  munie  en  avant  de  Ix  denticules;  antennes  allongées, 
de  Ix  articles,  1'='  très-petit,  2"=  et  3<^  subégaux,  h"  plus  court,  le  3« 
offrant  un  petit  article  supplémentaire;  mandibules  très-fines  et 
aiguës  ;  mâchoires  grêles,  cylindriques,  formées  de  3  lobes  articulés, 
sur  lesquels  s'insèrent  des  palpes  maxillaires  de  3  articles  subégaux; 
menton  trapézoïdal;  languette  saillante  en  avant,  très-sinuée  de 
chaque  côté;  palpes  labiaux  de  2  articles,  1"  presque  double  du 
2"=;  segment  prolhoracique  très-retréci  en  avant,  subanguleux  la- 
téralement, à  peine  impressionné  sur  les  côtés;  méso  et  métalhorax 
un  peu  plus  étroits;  segments  abdominaux  graduellement  rétrécis, 
offrant  chacun  en  dessus  k  fortes  soies  en  série  transverse  ;  pseudo- 
pode anal  étroit,  cylindrique,  subétranglé  au  milieu  ;  styles  grêles, 
biarticulés  ;  pattes  très-grêles,  celles  du  métathorax  plus  longues 
que  l'abdomen  ;  cuisses  et  jambes  sétuleuses  en  dedans  ;  onglet 
tarsal  long,  aciculaire,  presque  droit.  —  L,,  11  mill. 

Les  mœurs  de  cette  larve  sont  les  mêmes  que  celles  de  l'insecte 
parfait. 

Les  Lathrobium  sont  des  insectes  de  forme  assez  variable,  vi- 
vant surtout  dans  les  endroits  humides,  sous  les  débris  végétaux, 
les  pieri'es,  etc.  II  est  impossible  d'en  séparer  les  Glypiomerits 
de  Millier,  qui  ne  s'en  distinguent,  en  réalité,  que  par  l'absence 
d'yeux;  or,  nous  l'avons  déjà  démontré  et  nous  en  donnerons  par 
la  suite  de  nouvelles  preuves,  ce  caractère  n'est  aucunement  gé- 
nérique. M.  Kraatz  y  ajoute  la  forme  des  tarses,  dont  le  2e  article 
serait  presque  double  du  premier  ;  mais  cette  forme  est  incon- 
stante dans  le  genre ,  et  chez  les  L.  sjoadiceum  et  angusticolle^ 
par  exemple,  qui  rentrent  dans  deux  groupes  voisins,  le  2'  article 
est  presque  aussi  long  que  chez  les  Glyptomerus  et  forme  la  tran- 
sition naturelle,  comme  les  petits  yeux  du  spadiceum  indiquent 
très-bien  le  passage  vers  le  cavicola. 

Le  nombre  des  Lathrobium  à  la  surface  du  globe  est  égal  à 
celui  des  Lithocharis ;  ils  sont  répandus  surtout  en  Europe,  en 
Asie  et  dans  l'Amérique  du  nord. 


—  54  — 

A.  Corselet  à  ponctuation  plus  ou  moins  serrée  de  cliaque  côté  de  la  ligne  lisse 
médiane. 

a.  Tête  carrée,  oblongue  ou  subparallble. 

t  Élytres  h  ponctuation  plus  ou  moins  serrée,  non  en  séries. 
X  Tête  plus  étroite  que  le  corselet,  trbs-courte;  élytres  noires. 

*  Élytres  bien  plus  courtes  que  le  corselet punctatum. 

**  Élytres  bien  plus  longues  que  le  corselet luteipes. 

XX  Tête  pas  plus  étroite  que  le  corselet. 

*  Taille  grande  ou  moyenne. 

•  Pattes  entièrement  d'un  testacé-rongeâtre. 

—  Taille  grande. 

0  Corps  assez  large  ;  tête  grande,  subcarrée. 
0  Élytres  plus  longues  que  le  corselet;  Cf  7«  seg- 
ment bicristulé  en  dessous. 
■!•  Tête  à  ponctuation  forte,  serrée  en  dessous; 

CT  70  segment  tris-échancré  au  sommet  .    .    elongaium. 
<•<»  Têtek  ponctuation  fine,  rare  en  dessous; 

Cf  7"  segment  à  peine  sinué  au  sommet    .    .    geminum. 
*♦<.  Tête  à  ponctuation  moins  serrée  ;  cT  6° 
segment  bifovéolé,  subbisinué  au  sommet.    .    boréale. 
00  Élytres  plus  courtes  que   le  corselet  ;   cf  7° 
segment  dépourvu  en  dessous  de  crêtes  ciliées,    castaneipcnne . 
00  Corps  étroit,  allongé  ;  tête  petite ,  oblongue.    .    fulvipetme. 
=  Taille  moyenne. 
°  Tête  et  élytres  fortement ,  densément  ponctuées,    rufipenne. 
°o  Tête  à  ponctuation  peu  serrée,  celle  des  élytres 

rare,  obsolète ;    .    .    .    .    lœvipeiine. 

'•  Pattes  brunes  en  partie. 

—  Corselet  noir  de  poix,  subdéprimé,  presque  plus 

large  que  la  tête suturale. 

=  Corselet  noir,  cylindrique,  un  peu  plus  étroit  que 

la  tête filiforme. 

"  Taille  petite  on  trbs-petite. 

•  Élytres  testacées  en  entier  ou  brunes  seulement  h  la 
base. 

—  Corps  subconvexe  ;  élytres  testacées dilutum. 

=s  Corps  très-déprimé;  élytres  plus  on  moins  brunes 

à  la  base dividuum. 

"  Élytres  brunes  ou  noires,  parfois  plus  claires  au 

sommet ; lonijulwn, 

tf  Élytres  ponctuées  en  séries  assez  régulières. 

X  Taille  très-petlto Inbile. 

XX  Taille  grande multipitnctttm. 

b.  Tête  orblculairo;  ponctuation  des  élytres  non  en  séries, 
f  Élytres  rouges,  avec  la  base  noire. 

X  Tête  h  ponctuation  serrée anriuxlalum. 

XX  Tête  U  ponctuation  éparse .sciitclkirc. 

-j-f  Elytres  uolrcs,  parfois  tachetées  do  tostacé  au  sommet. 

X  Tête  ÎX  ponctuation  serrée nuadratum. 

X  X  Tête  à  ponctuation  éparse  .    .     , airipalpc. 

c.  Tête  courte  ovlforme  ou  triangulaire;  antennes  ordinaires; 
de»  yeux. 

f  Corps  noir fovulum. 

f-}-  Corps  testacé  ou  ferrugineux. 
X  Taille  aiRO!!  petite;  ponctuation  éparse  sur  latCtc  et  le 
corselet pallidum. 


—  53  — 

XX  Taille  grande  ;   ponctuation  serrde  sur  la  tête  et  le 
corselet spadiceum. 

d.  Tête  courte,  subtriangulaire;  pas  d'yeux. 

f  Taille  trfcs-grande a  cavicola. 

■J-f  Taille  moyenne •    .    .    ,    B  apenninum. 

e.  Tête  courte, oviforme  ou  triangulaire;  antennes  tris-longues; 
des  yeux. 

f  Élytrts  rougeâtres  ou  testacées  avec  la  base  pins  foncée. 
X  Tête  et  corselet  ferrugineux  ou  rougeâtres    .     ;    .     .     .    birolor. 

X  X  Tête  et  corselet  trfcs-noirs anrjiisticolle. 

ff  Élytres  unicolores;  corps  d'un  brun  de  poix picipes, 

B.  Corselet  avec  deux  séries  de  points  seulement  de  chaque  côté 
de  la  ligne  médiane  ;  élytres  ponctuées  en  lignes;  segments  G  et 
7  de  l'abdomen  rougeâtres. 

a.  Elytres  plus  longues  que  le  corselet  ;  tête  plus  étroite.    .    :    lusitanicum. 

b.  Elytres  plus  courtes  que  le  corselet;  celui-ci  pas  plus  large 

que  la  tête  .    ; Manueli. 


aroupe    1    (LATHROBIUM  GEN.) 

1.  punctatum  Fourc. ,  Ent.  Par.,  l,  168.  —  brunnipes  Fabr.,  Ent. 
Sijst.,  I,  2,  537.  —  Er,,  Gen.,  589  et  S7jn.  —  Kraatz,  ISat.,  672  et  SJ/n.  — 
Thoms.,  Skand.  Col.,  II,  198;  IX,  182. 

Subaptère,  assez  convexe,  noir,  brillant;  abdomen  assez  mat; 
bouche,  antennes  et  pattes  testacées;  pubescence  pileuse,  rare  à 
Tavant-corps,  très-dense  à  l'abdomen  ;  ponctuation  forte^  assez  rare 
sur  la  tète  et  le  corselet,  bien  moins  profonde,  plus  dense  aux 
élytres,  très-fine,  Irès-seirée  à  l'abdomen;  tête  courte,  oblongue; 
corselet  aussi  large  que  les  élytres  à  leur  base ,  oblong  ;  côtés 
parallèles;  angles  très-arrondis;  ligne  médiane  lisse,  large;  élytres 
d'un  quart  plus  courtes,  dilatées  vers  le  sommet,  subdéprimées; 
£?  7"=  segment  à  impression  très-profonde  jusqu'à  la  base,  échancrée 
jusqu'au  milieu  eu  triangle  large,  profond  ;  celle  du  6'  profonde,  en 
triangle,  à  échancrure  large,  légère;  5«  et  U^  à  peine  impression- 
nés ;  $  7"  segment  échancré  de  chaque  côté ,  prolongé  au  milieu 
en  angle  aigu.  —  L.,  9  mill. 

Sous  les  pierres ,  les  mousses  au  pied  des  arbres ,  les  feuilles 
mortes,  les  débris  végétaux  des  bois  humides  et  des  marais; 
parfois  dans  les  détritus  des  inondations  ;  plaines  et  montagnes 
jusqu'à  1,000"°  d'altitude  ;  toute  l'année  (a.c). 

La  Haye,  Rotterdam,  Leyde  [Snellen  v.  Voll.)  ;  Utrecht  (Six)\ 
Groningue  {de  Gavere);  Breda  {Heylaerts) ;  Louvain,  Diest,  Ter- 
vueren,  Gelrode  {Tennstedt)  ;  Yerviers  (Chapuis);  Lille,  Esquermes 
{fxthierry)  ;  Abbeville  {Marcotte)  ;  Provinces  Rhénanes  {Bach)  ; 


~  56  — 

Uesse  {Scriba]  ;  Alsace  (Wenche)')  ;  Metz  {de  Saulcy);  Dionze , 
Nancy  {Mathieu);- Bàle,  Aigle,  Genève,  Pomy  ;Ucer,\  Dijon,  Rou- 
vray  {Rouget)  ;  Aube,  St-André,  Villechétif  {Le  Grand]  ;  Calvados, 
Falaise,  forêt  de  Gerisy,  Troani!  Ille-et-Vilaine  {de  La  Godelinais]; 
Angers  {Gallois);  Lyon,  Bresse  {Rey)  ;  Bordeaux  [Laporle)  ; 
Hautes-Pyrénées  {Pandellé). 

Aussi  dans  l'Europe  septentrionale  et  intermédiaire  jusqu'en 
Italie  et  au  lac  Baïcal. 

Obs.  M.  Tennstedt,  dans  son  Catalogue  des  Staphyliniens  de  Belgique 
{Ann.  Soc.  Eut.  Belg.,  1862,  VI,  65-66),  indique,  pour  les  /..  ùruimipes, 
elongalu7n  et  fulvipenne,  un  certain  nombre  de  variétés  fondées  sur  lii 
longueur  et  la  coloration  des  élytrcs;  mais  il  est  facile  de  reconnaître  qu'il 
confond  les  variétés  avec  les  espèces  et  qu'il  n'a  pas  distingué  les  vrais 
caractères  de  celles-ci,  notamment  pour  le  gcminum  et  le  castancipenne. 

3.  luteipes*. 

Forme  d'elotigatum ;  con\ems  âe  punctatum ;  ailé;  tiès-dislincl 
du  premier  par  la  lêle  d'un  quart  plus  étroite  que  le  corselet  et  la 
forme  du  7'  segment,  et  du  second  par  sa  ponctuation  îjIus  fine, 
plus  serrée  sur  les  côtés  et  en  arrière  de  la  tête,  bien  plus  dense 
au  corselet,  moins  profonde  aux  élytres,  bien  plus  serrée  à  l'ab- 
domen ;  lêle  plus  petite ,  plus  courte ,  à  côtés  très-parallèles  ; 
corselet  plus  étroit;  élytres  plus  convexes,  d'un  quart  plus  longues 
que  le  corselet,  à  suture  et  sommet  étroitement  d'un  brun  obscur  ; 
d*  inconnu;  $  7*^  segment  échancré  de  chaque  côté,  prolongé  au 
milieu  en  triangle  très-arrondi  au  sommet.  —  L.,  8  mill. 

Dans  les  détritus  des  inondations  ;  novembre. 

Breda  {Ilcylaeris). 

Aussi  en  Ecosse  et  Piémont. 

Obs.  Je  n'ai  vu  que  irois  exemplaires  Ç  de  cet  insecte  qui  a  le  faciès 
des  variétés  à  élytres  concolores  de  Vctongaium,  mais  appartient  an  groupe 
du  puiictatuvi  par  la  forme  du  7"  segment.  Sans  doute  l'espèce  est  répandue 
daus  une  grande  partie  de  l'Europe. 

3.  clonfçalum  Linn.,  Sysl.  Nat.,  I,  2,  685. —•  Guérin ,  le.  Ih'^gn. 
Aiiim.  Ins.,  pi.  9,  (ig.  i,  a.  —  Er. ,  Coi.,  589.  —  Hochii.,  Bull.  AJosc., 
1851,  m,  liO.  —  Kraatz,  Nat.,  672  et  syn.  —  Thoms.,  Slumd.  Col.,  Il, 
198;  IX,  182. 

Ailé;  plus  étroit,  plus  cylindrique  que  punctalnm;  élylres  rouges 
saut  le  premier  tiers  antérieur  ;  tétc  de  la  largeur  du  corselet,  à 
côtés  Irès-parallèlos;  ponclualion  forte,  serrée  sur  les  côtés  et  en 


—  57  -- 

deFSons  do  rrlleri  ,  pins  l'orlp  .  inoiiis  dcnso  nu  roisi'lol  ,  ninins 
piolonde  ,  dense  aux  elylres  ,  fine ,  gei ree  à  rabdonien  ;  élylres  d'un 
liers  plus  larges  et  d'un  quart  plus  longues  que  le  corselet,  sub- 
convexes; c?  7'  segment  avec  une  impression  médiane  large,  pro- 
fonde ,  relevée  de  chaque  côté  en  crête  ciliée  de  soies  noires , 
courtes ,  et  échancrée  au  sommet  en  triangle  aigu ,  profond  ;  6«  à 
impression  peu  profonde,  assez  large,  celle  du  5"^  obsolète;  9 
7»  segment  sinué  de  chaque  côté,  tronqué  oblusément  au  sommet. 
—  L.,  8-9  mill. 
Élytres  parfois  concolores,  d'un  noir  de  poix  vers  le  sommet. 

Sur  la  vase  aux  bord  des  eaux,  dans  les  détritus  des  inondations, 
surtout  dans  les  régions  froides,  tempérées  et  montagneuses  jusqu'à 
1,300"  d'altitude  ;  mars  ,  juin  ,  juillet ,  novembre  (ac). 

Toute  la  régiou  Gallo-Rhénane,  sauf  les  zones  méditerranéennes . 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe  septentrionale  et  intermédiaire. 

Obs.  Je  ne  suis  pas  bien  fixé  sur  l'extension  géographique  de  cette 
espèce  confondue  en  général  avec  les  suivantes;  toutefois  elle  paraît 
manquer  à  la  faune  méditerranéenne,  où  elle  est  remplacée  par  le  geminum. 

h.  geinînuïn  Kraatz,  Nat.,  673.  —  6ico/or*  Heer,  Fn.  Helv.,  1,  240 
et  syn.  [nec  Er.).  —  elongatum  var.  En,  Goi,,  590.  —  Fairm.,  Fn.  Fv., 
I,  551.  —  boréale  Redt.,  Fn.  Aiistr.,  éd.  3,  225  {nec  Hochh.).  —  ^pallidi- 
penne  Hochh.,  /.  c,  lili  {forte)  (1). 

Extrêmement  voisin  CC elongatum,  dont  il  ne  diffère  réellement 
que  par  sa  tête  plus  large ,  moins  parallèle,  plus  carrée  en  arrière, 

(<)  Une  espbce  trts-voisine,  qui  paraît  habiter  notre  région  alpestre,  est  le  : 

4".  'boréale  Hochli.,  Bull.  Mosc,  4S5I,  III,  40  ;  1862,  III ,  71.  —  Thoms.,  Skand. 
Col.,  II,  <98  ;  IX,  i82.  — elongatum  Gyll.,  1ns.  Suec,  II,  363.  —  Sahlb.,  Ins.  Fenn., 
1,  337.  —  Zett.,  Fn.  Lapp.,  I,  81  ;  Ins.  Lapp.,  67.  —  Heer,  Fn.  Helv.,  I,  239.  — 
Stepli.,  m.  Bril.,  V,  267  (nec  Linn.). 

Ordinairement  plus  court  et  plus  étroit  qa' elongatum  ;  tête  un  peu  plus  arrondie 
sur  les  côtés,  à  ponctuation  moins  serrée  ;  corselet  un  peu  plus  rétréci  en  arrière,  à 
ponctuation  plus  grosse,  moitié  plus  forte  que  celle  de  la  tête,  tandis  qu'elle  est 
seulement  un  peu  plus  forte  chez  Velonfjatum;  élytres  un  peu  plus  courtes;  an- 
tennes vers  le  sommet  et  pattes  un  peu  plus  claires  ;  cf  O"  segment  avec  deux  fos- 
settes parallèles,  séparées  par  un  intervalle  convexe,  subhisinué  au  sommet  ;  segments 
précédents  ohsolètement  impressionnés  au  milieu  ,  ie  A"  avec  deux  carènes  aiguè's, 
saillantes,  sur  la  partie  basilaire.  —  L.,  7  ^;2-8  1^2  mill. 

Laponie,  Scandinavie,  Grande-Bretagne,  Suisse. 

Obs.  La  description  ci-dessus  est  donnée  d'après  Hochhuth  ;  en  présence  des 
caractères  sexuels  si  remarquables  qu'elle  énonce,  il  me  paraît  impossible  d'admettre 
la  réunion  qu'on  a  proposée  des  geminum  et  torea7e;  je  dois  dire  toutefois  que  Je 
n'ai  pu  voir  le  second  en  nature.  Tous  les  boréale  de  nos  Catalogues  g^llo-rhénans 
sont  des  geminum. 


~  58  — 

à  ponclnalion  éparse  en  dessus  sur  le  disque  et  surtout  rare  et  fine 
en  dessous;  (^  7'  segment  à  in)pression  plus  courte,  moins  large,  à 
peine  sinuée  au  sommet,  souvent  lisse  au  milieu  ;  segments  6  et  5, 
ainsi  que  les  précédents,  à  impressions  plus  nettes,  lisses  au  milieu. 
—  L.,  8-9  mill. 

Élytres  parfois  rougeâtres-testacées,  avec  Técusson  enfumé;  tête 
et  corselet  parfois  d'un  noir  de  poix  (immature). 

Sur  le  gravier,  la  vase  au  bord  des  eaux,  sous  les  pieiTes,  les 
feuilles  mortes  ;  parfois  dans  les  détritus  des  inondations  ;  plaines 
et  montagnes  jusqu'aux  neiges;  toute  l'année  (ac). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  i^este  de  l'Europe. 

Oùs.  1.  Les  exemplaires  immatures  paraissent  plus  déprimés  avec  les 
élyties  moins  ponctuées  ;  mais  leurs  caractères  sexuels  ne  permettent  pas 
de  les  confondre  avec  les  espèces  suivantes.  —  Je  n'ai  pas  observé  d'exem- 
plaires à  élytres  aussi  nettement  concoiores  que  chez  Velongatiim. 

Obs.  2.  Erichson  et  M.  Fairmaire  (/.  c.)  ont  évidemment  connu  cette 
espèce,  qu'ils  rattachaient  à  Velongatwn,  et  qui  cependant  paraît  distincte 
par  les  caractères  du  cS*.  —  C'est  peut-être,  d'après  la  description,  le  palli- 
dipenne  Hochh.  {/.  c),  d'Arménie. 

5.  eastanelpcnne  Kolen.,  Met.  Ent.,  III,  22.  —  lineatocolle*  Scriba, 
Stett.  Ent.  Zeit.,  1859,  Uili. 

(PI.  IV,  fig.  11.)  Faciès  et  couleurs  du  geminum;  distinct  par  sa 
tête  plus  large,  presque  plus  large  que  le  corselet,  les  élytres  plus 
courtes  que  celui-ci,  à  ponctuation  plus  rare  que  chez  gcmiiuan; 
c?  7"  et  6*^  segments  chacun  avec  une  impression  longitudinale  ob- 
solète, celle  du  7=  avec  un  très-léger  sillon  médian,  à  peine  sinuée 
au  sommet.  —  L.,  7 1/2  -  8  l/'2  mill. 

Sous  les  pierres,  les  détritus  au  bord  des  étangs  ;  juillet  (tr). 
Hcsse,  Seligenstadt  (Scriba)  ;  Metz  {de  Saulcy);  Limoges! 
Aussi  en  Germanie,  Suisse,  Anatolie  et  Caucase. 

Obs.  1.  Je  ne  connais  de  cet  insecte  que  deux  exemplaires  français,  l'un 
que  M.  F.  de  Saulcy  m'a  envoyé,  l'autre  que  j'iii  pris  ù  Limoges;  il  est 
l)roi)ablc  que  l'espèce  est  assez  répandue. 

Obs,  2.  Les  cnxtdHfipeiinc  que  j'ai  reçus  du  Caucase  et  de  Trébizondc 
sont  identiques  au  type  de  M.  Scriba. 

6.  fiilvipcnnc  Crav.,  Mon.,  lO/i.  —  Er.,  Gen.,  590  cl  syn.  —  Kraalz, 
Pfut.,  Qlli  Cl  ayn.  —  Thoms.,  Shaiul.  Col.,  II ,  198;   IX,    182.  —  Ilarold  , 


—  59  — 

Cm.  Col.,  6i0  cl  sj/n.  —  alpestre*   llecr,   Fn.    llclr.,   I,  ^:iO.  —  Lrtzneri* 
Geib.,  Berl.  Eut.  ZeiU,  4  869,  257.  —  Mars.,  U Abeille,  1871,  VllI,  310. 

Ailé,  subaplère  ou  aptère  ;  bien  plus  étroit  et  allongé  que  les 
précédents  ;  élylres  très-étroitement ,  moins  nettement  noires  à  la 
base  ;  tête  et  corselet  plus  étroits,  plus  longs  ;  abdomen  à  ponctua- 
tion plus  visible,  serrée  ;  H*  7«  et  6*  segments  obsolèlement  impres- 
sionnés au  milieu  ;  7«  échancré  au  sommet  en  triangle  large,  assez 
profond,  obtus  ;  Ç  1"  segment  brièvement  arrondi.  —  L.,  7  -8  mill. 

Sous  les  pierres,  sur  le  gravier,  les  plantes  basses,  au  bord  des 
eaux  douces  et  saumâtres  ;  dans  les  détritus  des  inondations  ; 
plaines  et  montagnes  jusqu'à  2,300  m,  d'altitude;  toute  l'année  (c). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane,  sauf  les  zones  méditerranéennes. 

Aussi  dans  l'Europe  septentrionale  et  intermédiaire,  jusqu'en 
Italie  et  sur  les  bords  du  Baïcal  et  de  l'Amour. 

Obs.  On  trouve  mêlés  les  uns  aux  autres,  dans  les  plaines  et  les  mon- 
tagnes, des  exemplaires  à  ailes  plus  ou  moins  développées  ou  nulles;  ces 
derniers  ont  souvent  les  élytres  un  peu  élargies  vers  le  sommet,  d'un  roux 
obscur  et  à  ponctuation  un  peu  plus  forte,  moins  dense;  mais  on  observe 
tous  les  passages  entre  ces  divers  états.  V alpestre,  dont  M.  Heerabien 
voulu  m'envoyer  un  type,  correspond  à  la  forme  subaptère  de  l'espèce. 

7.  rufipenne*  Gyll.,  Im.  Suec,  II,  505.  —  Er.,  Gen.,  591  et  syn. — 
Kraatz,  Nat.,  675  et  syn.  —  Thoms.,  Skatid.  Col.,  II,  199;  IX,  182. 

Faciès  et  couleurs  d'clongaUim ;  trois  fois  plus  petit;  pubes- 
cence  plus  longue ,  plus  rare  à  l'abdomen  qui  est  plus  brillant  ; 
remarquable  par  sa  ponctuation  forte ,  serrée  sur  toute  la  tête 
qu'elle  rend  un  peu  mate,  assez  dense  sur  le  corselet  qui  a  une 
ligne  lisse  assez  large,  assez  éparse  et  fine,  presque  en  lignes,  aux 
élytres,  plus  visible,  moins  dense  à  l'abdomen  que  chez  fulvîpennc ; 
tète  subcarrée,  à  côtés  parallèles;  antennes  courtes,  à  article  3'  à 
peine  plus  long  que  le  2%  les  i-lO  subarrondis;  élytres  d'un  quart 
plus  longues  et  plus  larges  que  le  corselet  qui  a  la  largeur  de  la 
tète;  cf  T  et  6°  segments  très-légèrement  impressionnés,  7"  légère- 
ment échancré  en  triangle  au  sommet.  —  L.,  6  1/3  mill. 

Sous  les  feuilles  sèches ,  sur  la  vase  au  bord  des  rivières , 
marais  et  tourbières  ;  plaines  et  vallées  des  montagnes  ;  février  à 
avril  (tr). 

Louvain  [Tennstedt)  \  Aix-la-Chapelle  (Foerster);  Crefeld 
{Mink)  ;  Boppard  {Bach)  ;  Ahr  (Fiiss)  ;  Hesse,  Ortenberg  (Scriba)  ; 
Alsace ,  bords  du  Rhin ,  Neuland    {Leprieur)  ;   Metz  '{Géhin)  ; 


—  60  — 

Nancy  (MaZ/n'eul  ;   Troyes,   Yillechétif  (Garnier);    Aigle   (77cer); 
Pampigny  de  Guutard);  Cossonay,  au  bord  de  la  Venoge  {Dumiir). 
Aussi   en  Scandinavie,  Grande-Bretagne,  Germanie,  Suisse, 
Autriche. 

Obs.  Le  rufipenne  cité  par  Tennstedt  {Cat.,  p.  66)  n'est  que  le  fulvî- 
penne;  son  dentatum  se  rapporte  seul  à  la  présente  espèce.  L.  Dufour 
{Act.  Soc.  Linn.  Bordeaux,  1851,  XVII,  321}  donne  à  tort  ce  rufipenne 
des  Pyrénées  ;  il  ne  s'y  trouve  pas. 


8.  lœvîpenne*  Heer,  Fn.  Helv.,  I,  240.  —  Kraatz,  Nat.,  675  et  syn. 

Taille  et  forme  du  rufipejmc  ;  couleurs  du  fulvipenne ,  avec 
les  élylres  d'un  teslacé  rougeàlre  vif,  à  peine  enfumées  vers 
l'écusson  ;  très-distinct  du  ritfipcnnc  par  son  corps  plus  étroit , 
sa  tête  carrée,  plus  courte,  plus  large,  brillante,  éparsemenl 
ponctuée  sur  tout  le  disque ,  les  antennes  à  3'^  article  bien  plus 
long  que  le  2%  les  suivants  moniliformes,  le  corselet  plus  large, 
les  élytres  pas  plus  longues,  à  peine  plus  larges  que  lui,  sub- 
déprimées, à  ponctuation  rare,  obsolète ,  l'abdomen  encore  moins 
mat  et  moins  ponctué;  cr  6'  et  7'=  segments  avec  une  large  im- 
pression médiane  assez  profonde ,  6"  légèrement  échancré  au 
sommet,  1"  très-largement  échancré  au  milieu  et  de  chaque  côté 
en  triangles  sinueux  ,  l'impression  relevée  latéralement  en  pli 
Irès-saillant,  oblique,  cilié  de  noir,  terminé  par  une  saillie  den- 
liforme;  ç  7«  segment  arrondi.  —L.,  6  1/3  mill. 

Sous  les  pierres,  au  bord  des  rivières  ;  février  à  avril  (tr). 
Ahr  {FusSj  ;  Jura,  Aigle  (Ilccr)  ;  Jorat-sur-Lausanne,  au  bord 
du  Flon  (Bugnion). 
Aussi  en  Gci'manie  et  Suisse. 

Oùs.  Le  livvipcnne  de  mon  Énuméralion  des  Insectes  de  Savoie  (  Bull. 
Soc.  Linn.  Norm. ,  1865,  IX,  299)  se  rapporte  à  un  immature  du 
geminnm  ;  ceux  des  Calaloçiucs  Scriba  (Zclin.Ber,  Oberli,  Ces.  Nat., 
18G3,  65),  Wencker  (p.  31)  et  Godron  (p.  58)  au  fulvipenne. 


9.  8u<nralc*  Wenck.,  Cat.  Col.  Alsace,  1866,  127.  — Mars.,  L'Abeille, 
1867,  IV,  LI.  —  *xantliomcruvi  Kraatz,  Nat,,  C81  (vercsim.). 

Très-voisin  des  filiforme  à  élytres  longues;  plus  grand,  plus 
large,  plus  brillant,  subdéprime  comme  fovulitm ;  noiv;  bouche, 
antennes,  pattes,  écusson,  un  liseré  étroit  sur  la  suture  et  le  sommet 
des  élylres,  d'un  teslacé  rougeàlre  ;  milieu  des  cuisses,  surtout  des 


—  61   — 

postérieures,  enfumé  ;  corselet  et  élylres  noir  de  poix;  disque  de  la 
tèle  plus  densémenl  ponclué;  3=  article  des  antennes  un  peu  plus 
long  que  le  2»  ;  corselet  presque  plus  large  que  la  tête,  non  cylin- 
drique, à  angles  bien  moins  arrondis;  ponctuation  plus  fine,  plus 
serrée;  intervalle  lisse  plus  large;  élytres  d'un  quart  plus  larges  et 
plus  longues  que  le  corselet,  à  ponctuation  moitié  plus  forte  et  plus 
serrée  que  chez  filiforme;  9  7*  segment  arrondi  au  sommet.  — 
L.,  6  mill. 

Sous  les  débris  végétaux,  dans  les  marécages  ;  mars  (tr). 
Strasbourg  ( Trenc/.;erj  ;  Calvados,  Hérouville,  auboi'd  du  canal! 

Obs.  Comme  Wenclier ,  je  n'ai  vu  qu'un  exemplaire  9  de  ceUe 
espèce.  D'après  la  description,  le  xanthomerum  Kraatz  (/.  c),  d'Italie,  ne 
paraît  en  diflérer  que  par  les  jambes  postérieures  noirâtres  et  les  antérieures 
brunâtres  ;  il  est  probable  que  l'examen  du  type  conduira  à  la  réunion  des 
deux  espèces. 

10.  filiforme  Grav.,  Mon.,  13i.  —  Er.,  Gen.,  601  et  syn,  —  Kraalz, 
Nat.,  681  et  syii.  —  Tlioms.,  Skancl.  Col.,  II,  201;  IX,  IM.  —  impres- 
swm*  Heer,  Fn.  Hdv,,  I,  580. 

Subaplère  ou  aptère;  parallèle,  convexe;  noir  brillant  ;  pattes  d'un 
noir  de  poix;  bouche  et  antennes  ferrugineuses;  palpes  et  tarses 
plus  clairs;  pubescence  pileuse,  rare  à  l'avant-corps,  longue,  dense  à 
l'abdomen;  ponctuation  assez  forte,  assez  dense,  égale  à  l'avant- 
corps,  rare,  presque  aussi  forte  aux  élytres;  fine,  très-serrée  à 
l'abdomen  ;  tète  courte,  subcarrée;  corselet  cylindrique,  à  peine 
plus  étroit  que  celle-ci ,  un  peu  plus  étroit  que  les  élytres ,  très- 
parallèle  ,  à  angles  très-arrondis;  ligne  lisse  assez  étroite;  élytres 
ordinairement  plus  courtes  que  lui,  parfois  aussi  longues;  c?  7^  et 
&^  segments  étroitement  impressionnés,  7*  finement  incisé  en  triangle 
aigu,  9  arrondi.  —  L.,  6  mill. 

Sur  la  vase,  sous  les  débris  végétaux ,  les  mousses  inondées, 
les  bois  pourris ,  les  écorces  au  pied  des  vieux  arbres ,  dans  les 
bois  et  marais  ;  souvent  dans  les  détritus  des  inondations  ;  toute 
l'année  (ag). 

Amsterdam  {Kinker)  ;  Breda  (Heylaerts)  ;  Bruxelles,  Louvain  , 
Gelrode,  Brabant  {Tennstedt)  ;  Lille  (Lethierry)  ;  Provinces  Rhé- 
nanes {Bach);  Hesse  {Scriba)  ;  Alsace  (Wendter);  Lorraine  {Ma- 
thieu) ;  Metz  {de  Saulcy)  ;  Aube ,  Villechétif  {Le  Grand)  ;  Bar-sur- 
Seine  {Garnier);  Calvados,  Caen,  Bures,  Troarn,  Plainville, 
Longues!  Ste-Gemmc-sur-Loire  (Gaiiots)  ;  Dijon,  Rouvray  {Ron- 
get)  ;  Genève ,  Valais  {Heer). 


—  62  — 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe  septentrionale  et  intermédiaire 
jusqu'en  Italie. 

Obs.  Comme  chez  la  plupart  des  espèces  du  genre,  les  ailes  sont  plus  ou 
moins  atrophiées,  et,  par  suite,  la  longueuret  la  largeur  des  élytres  sont  varia- 
bles; de  même,  les  individus  aptères  paraissent  de  beaucoup  les  plus  communs. 
Il  va  sans  dire  que  les  divisions  du  genre,  fondées  par  certains  auteurs  sur 
ces  dimensions  d'élytres,  sont  absolument  erronées. 


H.  dilutum*  En,  Gen.,  602.  —  Kraatz ,  Nat.,  684  et  syn.  —  Ç  mau- 
rianensc*  Fauv.,  Bull.  Soc.  Linn.  Norm,,  1865,  IX,  300. — Mars.,  L'Abeille, 
1871,  VIII,  315. 

Faciès  du  pallidum;  très-dislincl  par  sa  foroie  très-étroite,  al- 
longée, sa  têle  non  oviforme,  à  côtes  parallèles,  et  son  abdomen  non 
mat;  rougeâtre  obscur,  brillant;  bouche,  antennes,  pattes,  bord  du 
6'  segment  abdominal  et  anus  teslacés;  pubescence  pileuse  h  l'avant- 
corps,  longue,  peu  serrée  à  l'abdomen  ;  ponctuation  de  la  têle  et  du 
corselet  trois  fois  plus  serrée,  plus  fine  que  chez  pallidum,  celle  des 
élytres  plus  forte,  celle  de  l'abdomen  trois  fois  moins  serrée,  plus 
forte;  tête  assez  allongée  ;  antennes  moniliformes;  corselet  cylin- 
drique, très-long,  un  peu  plus  étroit  que  la  tôle;  angles  arrondis; 
élytres  un  peu  plus  longues  et  plus  larges  que  le  corselet,  parfois 
plus  courtes  ;  ci*  7=  et  6"  segments  .'i  peine  impressionnés,  7*=  échan- 
cré  au  sommet  en  large  triangle  assez  aigu.  —  L.,  û  1/2  niill. 

Entièrement  d'un  rougeâtre  teslacé  (immature). 

Sous  les  débris  végétaux  ,  dans  les  détritus  des  inondations , 
au  bord  des  rivières  ;  régions  sylvatiques  et  montagneuses  de 
1,500  à  2,300  m.  d'altitude;  avril,  août  (tr), 

Grefeld  (v.  Bruch)  ;  bords  du  Rhin,  Dûsseldorf,  Homberg 
(Bach)  ;  forêt  de  Haguenau  près  Surbourg  (Wcncher)  ;  Chamonix 
(C/i.  Brisout  de  Barneville)  ;  St-Jean-de-Mauricnne  ,  au  bord  de 
l'Arc  ! 

Aussi  en  Germanie,  Suisse,  Piémont,  Autriche. 

Obs.  Le  mauriancnsc  représente  la  forme  ailée,  à  élytres  longues,  de  celle 
espèce  ;  le  diluium  d'Erichson  et  Kraatz  la  forme  aplère,  à  élytres  courtes. 


12.  dlviduum*  Er.,  Gcn,,  601,  —  Fairm.,  Fii.  Fr.,  I,  55i.  —  palli- 
dipcnnc*  Slierl.,  Mitth.  Scliw.  Ges.,  1867,  II,  219.  —  Mars.,  L'Abeille, 
1869-70,  VII,  94. 

Très-distiocl  par  sa  petite  taille  et  sa  forme  déprimée,  rappelant 


—  63  — 

les  A  rhénium  ;  brun  de  poix  brillant;  abdomen  mat,  noirâtre  ,  à 
piibcscenoe  fine,  pruineuse  ;  bouche  et  antennes  ferrugineuses; 
élylres,  sauf  l'extrême  base,  anus  et  tarses  lestacés;  ponctuation 
assez  fine,  peu  serrée  à  Pavant-corps,  très-fine,  obsolète,  en  lignes 
effacées  aux  élytres,  exlrômemenl  fine  et  dense  à  l'abdomen  ;  tête 
allongée,  à  côtés  subparallèles;  antennes  longues,  fines;  corselet 
un  peu  plus  élroil,  subparallèle  ;  côtés  sinués  en  dedans;  angles  peu 
arrondis  ;  élytres  presque  moitié  plus  larges,  d'un  quart  plus  longues 
que  lui,  planes;  abdomen  étroit ,  parallèle;  c?  7"=  segment  incisé 
très-profondément  en  triangle  aigu  ;  6"=  nettement  impressionné, 
l'impression  obtusémeut  dentée  de  chaque  côté  au  sommet,  avec 
une  carinule  apicale  médiane  assez  forte.  —  L.,  U~h  i.'2  miU, 
Tête,  corselet,  élytres  et  pattes  d'un  teslacé-rougeâtre  (immature). 

Hyères  (v.  Bruck)  ;  Marseille  !  Languedoc  (Rey). 
Aussi  en  Corse,  Sardaigne,  Algérie,  Chypre,  Crète  et  Russie 
méridionale. 

Obs.  Les  dents  et  carinule  du  6*  segment  sont  sujettes  à  s'oblitérer  plus 
ou  moins. 

13.  lon^uluni  Grav.,  Micr.,  153.  —  Er.,  Gen.,  602  et  syn.  —  Kraatz, 
Nat.,  681  et  syn.  —  Thoms.,  Skand.  Col.,  II,  201;  IX,  184.  —  Harold, 
Cat,  Col.,  611  et  syn,  —  longipenne*  Fairm.,  Fn.  Fr.,  I,  555.  —  Kraatz, 
Nat.,  682. 

La  plus  petite  de  nos  espèces;  filiforme,  convexe;  d'un  noir  de 
poix  brillant  ;  anus  brun;  bouche,  antennes  et  pattes  testacées  ; 
pubescence  pileuse  à  l'avant-corps ,  fine,  assez  longue  à  l'abdomen  ; 
ponctuation  assez  forte,  peu  serrée  sur  la  tête  et  le  corselet,  assez 
en  lignes  sur  ce  dernier,  éparse,  subobsolète  aux  élytres,  dense,  fine 
à  l'abdomen  ;  tête  oblongue ,  subparallèle  ;  corselet  à  peine  plus 
étroit,  cylindrique,  parallèle;  élytres  un  peu  plus  larges,  ordinaire- 
ment plus  courtes,  parfois  plus  longues  que  lui ,  parfois  rougeâtres 
vers  le  sommet  de  la  suture  ;  abdomen  un  peu  élargi  avant  le  som- 
met; (?  7^  segment  obsolètement  sillonné  au  milieu,  légèrement 
bisinué  au  sommet.  —  L.,  3  1/2  -  i  l//i  mill. 

Sous  les  pierres ,  les  débris  végétaux  ,  les  feuilles  mortes ,  les 
écorces,  les  fagots,  les  mousses,  le  terreau,  au  pied  des  arbres  ; 
dans  les  bois  et  prairies  ;  sous  les  détritus  des  inondations  ; 
parfois  avec  les  fourmis  ;  plaines  et  montagnes  jusqu'à  la  région 
subalpine  ;  toute  l'année  (ag). 

Presque  toute  la  région  Gallo-Rhénane  :  La  Haye,  Rotterdam , 
Amsterdam  ;  Belgiqu«  ;  Lille  ,  Lambersai't  ;  Provinces  Rhénanes  ; 


—  64  — 

Hesse  :  Alsace  ;  Lorraine  ;  Paris  ,  Bondy  :  Rouen  ;  Calvados  ; 
Ille-et-Yilaine  ;  Anjou  ;  Aube  ;  Yonne  ,  Dijon  ;  Yesoul  :  Jura  ; 
vallée  du  Léman  ;  Savoie  ;  Gap  ;  Lyonnais  ;  Bugey  ;  Gap  ;  Hautes- 
Pyrénées. 

Aussi  dans   toute   l'Europe    septentrionale    et   intermédiaire , 
jusqu'en  Italie  et  au  Caucase. 

Obs.  La  forme  ailée,  à  longues  et  larges  élytres,   est  représentée  par  le 
longjpetine  ;  la  forme  aptère,  à  élytres  courtes,  par  le  longulum. 


Grou.pe    2. 


ih.  labile*  Er.,  Gen.,  59i.  —  Fairm.,  Fn.  Fr.,  I,  557.  —  Kraatz, 
Nat.,  687.  —  Fuss,  Berl.  Eut.  Zcit.,  1862,  i28. 

Faciès  d'un  petit  Lepiaciniis  ;  plus  allongé,  encore  plus  grêle  que 
longulum;  très-distinct  par  sa  tête  bien  plus  étroite,  très-longue, 
plus  densément  ponctuée,  son  corselet  moitié  plus  étroit,  tiès- 
densément  ponctué ,  à  la  ligne  lisse  très-nette ,  large ,  limitée  de 
chaque  côté  par  une  ligne  très-égale  de  petits  points  très-serrés  ; 
angles  très-arrondis;  élytres  marquées  chacune  de  5  ou  G  séries  de 
petits  points  très-serrés,  obsolètes  vers  le  sommet,  qui  est  plus  ou 
inoins  nettement  bordé  de  testacé  ou  de  rougeàlre  remontant  parfois 
sur  la  suture  ;  ponctuation  de  l'abdomen  moins  serrée  ;  pattes  brunes; 
genoux  plus  clairs;  tarses  teslacés;  (f  7"=  segment  échancré  au  soin- 
rael  en  triangle  aigu.  —  L.,  o  'Sjli  mill. 

Sous  les  pierres  au  bord  des  rivières ,  dans  les  détritus  des 
inondations  ;  avril,  novembre  (r). 

Bords  de  l'Ahr  (Fuss)  ;  St-Florcntin ,  au  bord  de  l'Armançon 
(de  La  Brûlerie)  ;  Morgon ,  Provence  ,  Ilyères  (Rcy)  ;  St-Raphael 
[Raymond)  ;  Tonneins  (A.  Grouvelle)  ;  Cévennes  !  Hautes-Pyré- 
nées (Pandellé). 

Aussi  en  Italie  ,  Sicile  ,  Sardaigne  ,  Crète ,  Algérie  ,  Espagne  , 
Portugal ,  Madère. 

Oùs.  Chez  les  exemplaires  de  Sardaigne,  types  d'Erichson,  le  sommet  des 
élytres  est  trèsncltemcut  et  plus  largement  marginù  de  testacé. 


15.  intilii|iuneÉiiiii  Grav.,  Micr.,  52.  —  Er.,  Gen.,  591  et  sijii.  — 
Kntalz,  Nat.,  (iHi  cl  syn.  —  lliiroid.  Cal.  Col.,  611  rt  ni/ii.  —  tcstuceum 
Oliv.,  Enl.,  III,  li!i,  5,  |)l.  1,  li^.  G.  —  strialoixtiictiitiim*  Kiesw.,  Sictl, 
lùnl.  Zeil.,  1800,  220;  Ann.  Eut.  Fr.,  1851,  A22.  —  «Mois,,   UuU.  Mosc, 


—  65  — 

1858,  II,  6âC.  —  (tifferens  HaroUl,  /.  c,   610.    —    Ç  pi/renaïcum*  Fairm., 
I\Ial.  Cat.  Gren.,  1863,  34.  —  Mars.,  UAbeille,  1871,  VIII,  312. 

(Pi.  IV,  fig.  12.)  Plus  petit,  plus  étroit,  plus  cylindrique  que 
fulvipomc  ;  très-distinct  de  toutes  nos  espèces  par  sa  ponctuation 
forte,  assez  serrée  sur  la  tête,  grosse,  assez  dense  sur  le  corselet, 
qui  a  une  ligne  lisse;  très-grosse,  en  lignes  régulières,  subobliques, 
au  moins  à  la  base,  sur  les  élytres,  plus  confuse  au  sommet;  fine, 
peu  serrée  à  l'abdomen  ;  ailé  ;  noir  ,  brillant  ;  antennes,  pattes  an- 
térieures, élytres  et  anus  rougeâtres,  celles-ci  à  base  brune;  palpes 
et  les  autres  pattes  lestacées  ;  tète  oblongue,  courte,  lisse  sur  le 
disque  ;  corselet  à  peine  plus  étroit  que  la  tête  ;  angles  très-arrondis; 
élytres  à  peine  plus  longues,  un  peu  plus  larges  que  lui  ;  (^  7'=  seg- 
ment sillonné,  avec  une  large  et  profonde  échancrure  en  triangle  au 
sommet  ;  6'  largement  fovéolé,  la  base  de  la  fossette  étant  relevée 
en  deux  tubercules  denliformes.  —  L.,  6-61/2  mill. 

Passe  au  brun  foncé  ou  rougeàtre  avec  l'écusson  seul  enfumé  ; 
parfois  au  rougeàtre  avec  l'abdomen  plus  ou  moins  brun,  sauf  le 
sommet;  plus  rarement  teslacé  en  entier  (immature). 

Sur  le  gravier ,  sous  les  pierres  ,  les  mousses ,  les  débris  végé- 
taux ,  les  feuilles  mortes  ;  endroits  secs  et  humides  des  plaines  et 
montagnes  jusqu'à  1,300  m.  d'altitude  ;  toute  l'année  (c). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe,  en  Algérie  et  à  Madère. 

Obs.  Cet  insecte  est  très-variable  pour  la  couleur  et  les  dimensions  des 
élytres,  qui  tantôt  sont  raccourcies,  tantôt  paraissent  plus  déprimées  chez 
les  individus  immatures  ;  mais  l'examen  d'exemplaires  de  provenances 
diverses  fait  voir  tous  les  passages  possibles  et  justifie  absolument  la  réunion 
des  formes  décrites  par  Jîotschulsky  et  MM.  de  Kiesenwetter  et  Fairmaire 
sous  des  noms  spéciaux. 

Groupe  3. 

16.  angnstatum*  Lac,  Fn.  Ent.  Paris,  I,  U2à.  —  Er.,  Gen.,  596. — 
Kraatz,  Nat.,  678  et  syn.  —  Rye,  Ent.  Annual ,  1870,  82  (1), 

(PI.  IV,  fig.  13.)  Taille  et  couleurs  du  rufipenne  ;  très-distinct  par 
ses  antennes  grêles,  très-longues,  sa  tête  très-petite,  arrondie,  son 

(1)  On  trouvera  peut-être  chez  nous  le  : 

^G•.  scutellare'  Nordm.,  Symb.,  143.  —  Er.,  Gen.,  596.  —  Kraatz,  Nat.,  677  et 
syn.  —  gracile'  Solsky,  Hor.  Soc.  Ent.  Ross.,  1866,  IV,    82  (nec  Hampe).  —  Mars., 
L'Abeille,  V,  278.  —  Solskyi  Stein,  Cat.  Col.  Eur.,  18C8,  33. 
■  Faciès  du  Dolicaon  biyutlulus;  très-distinct  i'a7igustatum  par  sa  tête  plus  courte, 

5' 


—  66  — 

corselet  d'un  tiers  plus  large,  à  angles  très-arrondis,  les  antérieurs 
subobliquement  coupés,  les  élytres  plus  courtes,  l'abdomen  mat, 
subsoyeux;  ponctuation  tout  autn;,  fine,  très-serrée  sur  la  tôle,  dont 
le  disque  est  étroitement  lisse,  forte,  dense,  subégale  au  corselet 
et  aux  élytres,  exlrèinemenl  serrée,  obsolète  à  l'abdomen;  c?  7« 
segment  à  peine  sillonné  longitudinalement ,  à  peine  écliancré  en 
arc  au  sommet.  —  L.,  5  2/3-6  mill. 

Sur  la  vase  ,  sous  les  mousses  humides  ,  surtout  au  bord  des 
eaux  vives  ;  mars  à  août  (r). 

Paris  (Awté);  Calvados,  Longues!  Morlaix  (  Hejn'é  )  ;  Aube, 
Villechétif  {Le  Grand);  Alsace,  Thann  {  Umh  a  ng  );  Limoges 
{Bleuse)  ;  Savoie ,  Le  Bourget  !  Lyon  ,  Morgon  ,  Néris  (Rcy)  ;  Gi- 
ronde ,  Grignols  (Cabarrus)  ;  Landes  (Perris)  ;  Hautes-Pyrénées 
{Pandellé)  ;  Pyrénées-Orientales  ! 

Aussi  en  Grande-Bretagne  et  Autriche. 

17.  quadratuni  Paylv.,  Mon.  Stapli.,  29.  —  Er.,  Gen.,   595  et  syn. 

—  Kraalz,  Nat.,  678  et  s?/ii.— Tlioms.,  Sliand.  Col.,  II,  200;  IX,  183.  — 
terminatum  Grav. ,  Min',,  55.  —  Kraalz,  /.  c,  679  et  syn.  —  Tlioms,  /.  c. 

—  ■punctulalum*  Lee,  Smiths.  Mise.  Coll.,  1863,  VI,  Zi2.  —  nigrum*  Lee, 
/.  c.  —  *poslicuvi  Muls.  Rey,  Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  1861,  VIII,  128  [vcre- 
sim.)  (1). 

Assez  large,  subdéprimé  aux  élytres;  noir ,  brillant;  abdomen 
mat,  soyeux,  à  ponctuation  elfacée;  antennes,  3°  article  des  palpes 


plus  large,  moins  arrondie  en  arrière,  n'offrant  que  quelques  points  sur  le  front  et 
le  disque,  le  corselet  encore  plus  large,  à  angles  antérieurs  moins  arrondis,  les 
élytres  plus  courtes,  rouges  seulement  U  partir  du  milieu,  un  peu  moins  densément 
ponctuées.  —  L.,  5  3/4  mill. 

Au  bord  des  petites  rivibrcs. 

Autriche,  Russie,  Géorgie. 

Obs.  Le  scutellare  cité  par  M.  Leprieur  (Bull.  Soc.  Ilist.  Nat.  Colmar,  ISC5,  55) 
est  un  an'jiistatum, 

(1)  On  n'a  pas  encore  signalé  chez  nous  le  : 

17',  atripalpe'  Scriba,  Stelt.  Eut.  Zeit.,  4859,  415.  —  Rye,  Ent.  Annual ,  1872, 
60  et  syn. 

Distinct  seulement  do  quadratum  par  sa  tête  plus  étroite,  moins  arrondie  en 
arrière,  n'offrant  que  quelques  points  sur  le  front  et  sur  le  disque,  niCme  eu  dedans 
des  yeux  ;  ponctuation  du  corselet  un  peu  moins  serrée;  élytres  a  peine  plus  larges, 
pas  plus  longues  que  le  corselet,  h,  tache  apicale  obscure  ;  cf  caractbres  sexuels 
identiques.  —  L.,  C  <;3  mill. 

Grande-Bretagne,  Germanie. 

Obs.  Cet  Insecte  est  extrêmement  voisin  des  petits  fyuaiîraium  îi  pattes  obscures  ; 
mais  n'en  ayant  vu  qu'un  exemplaire  d",  je  n'ai  pas  osé  l'y  réunir,  d'autant  que  la 
ponctuation  do  la  tête,  assez  caractéristique  dans  le  genre,  no  m'a  pas  otïcrt  de 
variation  vraiment  analogue  chez  les  nombreux  quadratum  que  j'ai  examinés. 
Ttut-ôtre  l'espbce  est  au  quadratum  co  que  le  scutellare  est  à  Vanguslalum. 


—  67  — 

et  pattes  d'un  brun  de  poix;  base  des  palpes,  1"  article  des  antennes 
on  partie  et  tarses  testacés  ;  ponctuation  assez  fine  et  serrée  sur  la 
tète,  sauf  le  disque  ;  assez  forte,  assez  serrée  sur  le  corselet,  sauf  les 
côlcs  où  elle  est  fine  ;  peu  profonde,  peu  serrée,  transversalement 
subaciculée  aux  élytres  ;  tête  arrondie,  impressionnée  de  chaque 
côté  au  bord  des  yeux;  corselet  large,  oblong;  angles  arrondis; 
ligne  médiane  très-étroite  ;  élytres  bien  plus  larges,  plus  longues 
que  lui,  offrant  vers  l'angle  apical  externe  une  petite  tache  testacée 
plus  ou  moins  nette,  parfois  nulle;  ,^  7°  segment  en  dessous  incisé 
en  petit  triangle  aigu;  5«  et  6"  avec  une  impression  longitudinale 
étroite,  peu  profonde;  ç  7'  en  dessus  saillant  en  triangle  aigu,  à 
côtés  subsinués.  —  L.,  5  1/2-6  3/4  mill. 

Le  premier  article  des  antennes,  les  pattes  et  l'anus  sont  parfois 
testacés,  les  élytres  brunes ,  les  antennes  rougeàtres. 

Sur  la  vase,  sous  les  pierres,  les  mousses  humides,  les  feuilles 
mortes,  le  terreau,  les  débris  végétaux,  dans  les  bois,  prairies  et 
marais;  souvent  sous  les  détritus  des  inondations  ;  toute  l'année  (ac). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe,  sur  les  bords  du  Baïcal  et  dans 
l'Amérique  du  Nord. 

Ohs.  \,  Cet  insecle  est  un  des  meilleurs  exemples  qu'on  puisse  fournir 
en  faveur  de  l'étude  des  aires  de  dispersion  pour  la  critique  des  espèces 
douteuses.  En  effet,  quoique  deux  auteurs  consciencieux,  Gyllenhall  et 
Erichson,  aient  considéré  d'abord  le  terminatum  comme  une  simple  variété 
du  quadrnium,  nos  modernes,  MM.  Kraatz  et  Thomson,  ont  rejeté  cette 
opinion  et  érigé  le  terminatum  en  espèce.  Or,  rien  n'est  plus  faux  qu'une 
telle  manière  de  voir,  et,  outre  que  les  deux  formes  se  trouvent  ensemble, 
aucun  des  caractères  prétendus  distinctifs  par  ces  naturalistes  n'est  constant 
et  saisissable.  Ainsi,  la  tache  apicale  des  élytres  existe  ou  manque  aussi 
bien  chez  une  forme  que  chez  l'autre  (M.  Thomson  l'indique,  du  reste,  le 
premier);  ainsi  encore,  la  couleur  foncée  des  pattes  se  trouve  chez  des 
exemplaires  à  élytres  tachetées  et  inversement;  la  ponctuation  plus  ou  moins 
serrée  de  la  tête,  plus  ou  moins  forte  des  élytres,  présente  toutes  les  varia- 
tions possibles  et  sans  concordance  aucune  avec  la  couleur  des  pattes  ou  des 
élytres;  enfin,  les  sinus  du  6'  segment  dorsal  chez  les  Ç  sont  aussi  plus  ou 
moins  profonds.  J'ai  sous  les  yeux  des  séries  d'exemplaires  de  diverses  pro- 
venances, depuis  la  Corse  jusqu'au  lac  Baïkal ,  qui  offrent  toutes  les  modi- 
fications à  des  degrés  différents.  Mais  l'argument  décisif  est  celui-ci  :  l'espèce 
est  aussi  commune  dans  l'Amérique  du  Nord  que  chez  nous,  et  y  répète  les 
mêmes  variations  d'élytres  concolores  ou  tachetées,  de  pattes  brunes  ou 
testacées,  etc.  [nigrum,  punciutalum  Lee).  Comment  douter  après  cela  de 
son  unité  spécifique,  si  l'on  réfléchit  surtout  que  ce  Lathrobium  est  le  seul 
d'Europe  qui  se  retrouve  aux  États-Unis? 

Obs.  2.  On  ne  voit  pas,  d'après  la  description,  en  quoi  le  posticum  Muls. 


—  68  — 

et  Rey,  des  environs  de  Lyon,  diffère  des  variétés  à  élytres  testacées  du 

quadratum, 

Gro-ape   4t. 

18.  fovuluin  Stepli.,  IIL  Brii,,  V,  270.  —  punctatum  Zelt.,  Fn.  Lapp., 
I,  8i.  —  Er.,  Gen.,  600  cl  sijn.  —  Kraalz,  Nat,,  679  et  syii.  —  Tlionis., 
Skand.  Col.,  II,  199;  IX,  183. — Harolil,  Cat.  Col.,  611  et  stjii.  (/lec Fourc). 
—  Zetterstedti  Rye,  Ent.  Annual,  1872,  25. 

Plus  déprimé  que  les  précédents;  taille  et  faciès  des  petits  qua- 
drahim;  parallèle,  noir,  brillant;  abdomen  mat,  subsoyeux  ;  bouche, 
antennes  et  pâlies  d'un  brun  sale;  ponctuation  assez  forte,  cparse 
sur  la  tête,  à  peine  plus  serrée  au  corselet,  peu  serrée,  peu  profonde 
aux  élylres,  obsolète,  extrêmement  dense  à  Tabdomen;  tôle  ovi- 
forme,  courte;  corselet  d'un  quart  plus  large,  quadrangulaire  ;  ligne 
médiane  large  ;  angles  obtus  ;  élytres  un  peu  plus  larges,  pas  plus 
longues  que  lui,  trcs-échancrces  ;  un  très-fin  liseré  roux  au  sommet; 
cT  7*  segment  finement  sillonné  en  dessous,  légèrement  échancré  en 
triangle  au  sommet.  —  L.,  6-61/3  mill. 

Comme  le  précédent  (ar). 

Presque  toute  la  l'égion  Gallo-Rhénane  :  Breda  ;  Louvain  ;  Loos 
près  Lille  ;  Provinces  Rhénanes  ;  Hesse  ;  Alsace  ;  Lorraine  ;  Aube  ; 
Sens  ;  Rouen  ;  Calvados  !  lUe-et-Vilaine  ;  Angers  ;  Limoges  ; 
Dijon  ;  Lyonnais  ;  Bordeaux  ;  Marseille. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe. 


19.  pallidum  Nordm.,  Stjmb,,  142.  —  Er.,  Gen.,  601.—  Kraatz,  Nat., 
68'6ctsij>i.  —  ïhoms.,  Skand.  Col.,  II,  199.  —  Jansoni*  Crclch,  Proc. 
Ent.  Soc.  Lond.,  1866,  hlii.  —  Mars.,  L'Abeille,  VI,  119.  —  Rye,  Ent. 
Annual,  1867,  49. 

Plus  petit,  bien  plus  étroit,  plus  déprimé  que  fovulwn;  roux  de  poix 
ou  testacé-rougeûtre ;  abdomen  plus  foncé,  plus  mat,  plus  soyeux; 
bouche,  antennes,  pattes  et  anus  d'un  testacé-rougeàlre  ;  ponctuation 
générale  plus  fine;  pubesccnce  courte  ;  antennes  plus  courtes  ;  tète 
presque  triangulaire  ;  corselet  plus  étroit,  de  la  largeur  des  élytres, 
ii  angles  bien  plus  arrondis;  celles-ci  plus  courtes  que  lui  ;  c?  7'^  seg- 
ment en  dessous  dans  sa  moitié  postérieure  ,  avec  un  sillon  étroit 
très-net,  lisse  au  fond,  à  peine  échancré  au  sommet,  cilié  de  noir 
sur  les  bords,  qui  sont  relevés,  un  peu  prolongés  en  arrière,  et 
sinués  en  dehors;  6"  impressionné,  sinué  au  bord,  qui  olfrc  deux 
pclilcs  toulfcs  de  cils  noirs,  —  L.,  5-  5  1/2  mill. 


—  63  — 

Sous  les  pierres ,  les  débris  végétaux ,  au  bord  des  étangs ,  les 
mousses  dans  les  bois  ;  dans  les  détritus  des  inondations  ;  toute 
l'année  (r). 

Breda  {Ileylaerts]  ;  Belgique  ,  Hollogne  ,  Verviers  [Cha-puis)  ; 
Nord,  bois  de  Phalempin  (Lethierry)  ;  Calais  (Ptio^e)  ;  Provinces 
Rhénanes  [Bach)  ;  Hesse  (Scriba)  ;  Francfort  (v.  Heyden)  ;  Stras- 
bourg (Wencker)  ;  Metz  {Bellevoyc)  ;  Yonne  ,  St-Florentin  (de  La 
Brûlerie)  ;  Paris  {Aube)  ;  Rouen  {Mocquerys)  ;  Caen  !  Dijon  (Rou- 
get) ;  Chamonix  !  Limoges ,  au  bord  de  l'Auzette  (Samy)  ;  Lyon, 
Morgon  (Rey)  ;  bords  de  la  Garonne,  Tonneins  (A.  Grouvellc). 

Aussi  dans  l'Europe  septentrionale  et  intermédiaire  jusqu'en 
Italie. 

Obs.  Les  exemplaires  foncés  en  couleur  sont  de  beaucoup  les  plus  rares. 

20,  spadiceum*  Er.,  Gen.,  592.  —  Kraatz,  HiaV.,  684  et  syn,  (1). 

(PI.  IV,  fig.  1^.)  Taille  et  forme  de  punctatum ;  très-distinct; 
brun-rougeâtre  sale;  tête  brun  de  poix;  palpes,  pattes  et  anusrou- 
geâlres;  déprimé  comme  paliîdum,  peu  brillant;  élylres  presque 
mates;  ponctuation  bien  i)lus  forte  et  plus  serrée  à  l'avanl-corps 
que  chez  piinctalum,  celle  des  élytres  peu  profonde  ;  antennes  plus 
longues;  tôle  sublriangulaire,  plus  large   que  le  corselet;  yeux 

(I)  Ici  se  placerait  un  groupe  aveugle,  signalé  seulement  en  Carniole  et  en 
Italie ,  et  qu'on  trouvera  peut-être  dans  notre  Midi  ou  nos  cavernes  des  Pyrénées  ; 

Groupe  4'.  {Glyptomerus  Miill.  —  Typhlobium  Er.) 

20'.  cavicola'  MiiU.,  Stett.  Eut.  Zeil.,  H 856,  308.  —  Kraatz,  Nat.,  6C9.  —  Girard, 
Traité  d'Ent.,  I,  303,  pi.  ^2,  fig.  5,  —  stagophilum'  Kraatz,  Verh.  Zool.  Bot.  Ver. 
Wien,  VI,  625. 

(PI.  IV,  fig.l5.)  Forme  de  spadiceu7n  ;  trois  fois  plus  grand;  testacé-rougeâtre, 
brillant  ;  tête  et  corselet  a  ponctuation  forte ,  peu  serrée ,  celle  des  élytres  moins 
profonde,  subrugueuse  en  travers,  celle  do  l'abdomen  fine,  assez  serrée  ;  tête  sub- 
triangulaire ;  front  et  disque  presque  imponctués;  deux  impressions  discoïdales; 
yeux  réduits  à  un  trbs-petit  ocelle  oblique;  corselet  cylindrique,  oblong,  trbs-long, 
bien  plus  étroit  que  la  tête  ;  angles  très-arrondis;  ligne  lisse  large  ;  élytres  planes, 
d'un  quart  plus  courtes  que  lui,  d'égale  largeur  à  leur  sommet,  où  elles  sont  élar- 
gies ;  d'inconnu.  —  L.,  13-14  mill. 

Dans  les  ravins,  au  pied  des  arbres  ;  sous  les  pierres,  dans  les  grottes. 

Carniole. 

Une  race  de  cet  insecte,  trouvée  en  Italie,  est  le  ; 

p.  apenninum*  Baudi,  Berl.  Ent.  Zeit.,  1869,  390.  —  etruscum'"Piccio\i,  Bull. 
Soc.  Ent.  ItaL,  1870,  II,  307. 

Moitié  plus  petit  que  cavicola  ;  côtés  de  la  tête  h  ponctuation  un  peu  plus  fine, 
celle  de  l'abdomen  plus  éparse  ;  çj  7«  segment  en  dessous  légèrement  incisé  au  som- 
met, pectine  de  chaque  côté  de  la  base  de  deux  touffes  de  petits  cijs  noirs  juxta- 
posés, semblant  prendre  naissance  au  bord  d'une  fossette  elliptique  ;  G'  avec  une 
impression  triangulaire  manie  intérieurement  d'épines  courtes  et  rigides,  les  pré- 


y 


—  70  — 

petits;  celui-ci  sublrapézoïdal ,  très-long;  angles  antérieurs  très- 
arrondis  ;  élytres  subparallèles,  égales  au  corselet  ;  cr  7' segment 
subsillonné  en  dessous,  très-profondément  et  largement  écbaucré 
en  triangle  au  sommet;  segments  Zi-6  impressionnés  de  plus  en 
plus,  le  6'  pectine  sur  tout  le  bord  au  milieu  de  petits  cils  noirs, 
serrés.  —  L.,  8  mil!. 

Sous  les  pierres,  sur  le  sable  au  bord  des  eaux  courantes  ;  dans 
les  débris  des  inondations  ;  avril,  mai  (tr). 

Alsace,  bords  de  la  hanxch.  [Wencker) ;  Dïion  (Rouget)  ;  Lyon 
(jRey)  ;  Gap  (de  Germiny). 

Aussi  en  Suisse,  Bavière,  Autriche,  Piémont. 

06s,  Le  spadiceum  du  Catalogue  Teunsledt  (p.  66)  se  rapporte  au  gemi- 
num. 

Groupe    5 • 

21.  bieolor*  Er.,  Gen.,  503.  —  Kraatz,  Nat.,  686  et  syn.  —  Fairm., 
F)i.  Fr.,  I,  55i.  —  Jacq.  Duv.,  Slaph.,  pi.  17,  fig.  84  (nec  Heer). 

(PL  IV,  fig.  16.)  Forme  d'angusticoUc ;  très-distinct;  plus  petit, 
brun-roussâtre ;  base  des  élytres  largement  brune;  abdomen  noir 
de  poix,  sauf  le  sommet  ;  ponctuation  moitié  plus  fine  et  moins  pro- 
fonde; antennes  encore  plus  longues;  tête  bien  plus  rétrécie  en 
avant,  subtriangulaire,  à  peine  biimpressionnée  ;  corselet  moins 
large,  à  ligne  lisse  plus  étroite;  élytres  à  ponctuation  plus  en  lignes; 
cT  7"  segment  très-légèrement  écliancré  en  triangle  au  sommet , 
ayant  au  milieu  une  impression  nette,  profonde,  assez  large,  arron- 
die à  sa  base  dont  la  pubescence  est  noire;  G"  très-largement 
écliancré,  à  impression  elTacée.  —  L.,  6  3//i-7  niill. 

Sous  les  pierres,  au  bord  des  rivières  (tr). 
Yonne,  Sl-Florenlin  (de La  Brûlerie)  ;  Lyon  (Rcy)  ;  Carcassonne  ! 
Hautes-Pyrénées  {Pandellô). 
Aussi  en  Bavière,  Autriche  et  Piémont. 


cddcnts  IdKfcrcmcnt  Impressionnes  au  milieu  ;  Ç  7*  segment  eu  dessous  plu»  long, 
plus  attdnud  vers  le  sommet  que  cher  i:avicola.  —  L.,  9  mill. 

Dans  diverses  grottes  du  l'iciuiont  (S.  hucla)  et  des  Apennins,  sous  les  pierres; 
parfois  dans  les  détritus  des  inondations  (bords  de  l'Arno). 

(Jljs.  N'ayant  vu  que  des  Ç  du  cavicola  et  de  Vapenninttm ,  j'ai  donné  ,  d'aprbs 
M.  riccloU  ,  les  caractères  çS  du  dernier;  ceux  du  cavicola  n'ont  pas  encore  i5t<S 
décrits;  mais  j'ai  iiolncu  croire  qu'ils  soient  assez  distincts  ixnir  exlRcr  la  8(S)iaration 
•pdcitlque  de  deux  formes  ([ui  semblent,  comme  le  pense  M.  Uaudi,  n'Ctre  vraiment 
que  des  modincationv  locales  du  mCme  type. 


~  71  — 

22.  anjfustieolle*  Lac,  Fn.  Eut.  Paris,  I,  à2li.  —  Er.,  Gen.,  593. 
—  Kraalz,  Nat.,  685.  —  Rje,  Eut.  Annual,  1855,  pi.  1.  —  Harold,  Cal, 
Col.,  609  et  syn. 

Noir,  déprimé,  assez  brillant;  palpes,  antennes  et  tarses  ferrugi- 
neux ;  élylres  rouges ,  sauf  le  1"  tiers;  pubescence  rare,  longue; 
ponctuation  assez  forte,  très-dense,  subégale  sur  la  tête,  le  corSelet  et 
les  élytres,  très-fine,  très-deuse  à  l'abdomen;  antennes  très-longues; 
tête  large,  oviforme;  front  et  disque  peu  ponctués;  deux  impressions 
nettes,  rapprochées  ;  corselet  allongé,  oblong  ;  angles  antérieurs 
très-arrondis  ;  ligne  lisse  étroite,  carinulée,  subcanaliculée  de  chaque 
côté;  élytres  d'un  tiers  plus  larges,  un  peu  plus  longues  que  lui, 
planes,  parallèles  ;  cf  7=  segm.ent  légèrement  impressionné  en 
triangle,  les  bords  de  l'impression  ciliés  de  noir  et  son  sommet  fine- 
ment échancré  ;  6'  largement  et  légèrement  sinué.—  L. ,  7-7  1/2  mill. 

Sous  les  pierres  au  bord  des  eaux  courantes  ;  juillet ,  août  (tr). 

Crefeld  (u.  Bruck)  ;  Ahr  (Fuss)  ;  vallée  du  Rhin  {Kraatz)  ;  Stras- 
bourg (  Wencker]  ;  Vosges  (Puton)  ;  Yonne,  St-Floreniin,  au  bord 
de  l'Armançon  {de  La  Brûlerie)  ;  Alpes  Vaudoises  {de  Gautard)  ;  La 
Leysse,  à  Chambéry  !  Lyon  [Reij]  ;  Gap  {de  Germiny)  ;  Hautes- 
Pyrénées  {Pandcllé). 

Aussi  en  Grande-Bretagne,  Germanie,  Autricbe,  Piémont. 

Obs.  Indiqué  à  tort  par  Lacordaire  {l.  c.)  comme  se  trouvant  aux  environs 
de  Paris. 

23.  picîpes*  Er.,  Gen.,  59A.  —  Kraatz,  Nat.,  687  et  syn.  —  Fairm., 
Fn.  Fr.,  I,  553, 

Voisin  du  précédent;  trois  fois  plus  petit;  très-déprimé,  très- 
étroit,  d'un  brun  de  poix  ;  bouche,  antennes,  anus  et  tarses  ferru- 
gineux ;  élylres  parfois  brunâtres;  ponctuation  fine,  très-serrée  sur 
la  tête  et  le  corselet ,  assez  forte,  dense  aux  élytres,  très-fine,  très- 
dense  à  l'abdomen  ;  tête  plus  rélrécie  en  avant  ;  corselet  moitié  plus 
étroit  que  les  élytres,  plus  parallèle  que  chez  angustalum  ;  celles-ci 
plus  planes,  relativement  plus  longues;  cf  7'  segment  bicaréné,  lar- 
gement canaliculé  entre  les  carènes  et  échancré  au  sommet  ;  5*=  et 
surtout  6*  à  impression  longitudinale  assez  forle.  —  L.,  5  3/4  mill. 

Comme  le  précédent  ;  aussi  sous  les  débris  végétaux  au  bord  de 
la  mer  et  dans  les  détritus  des  inondations  ;  février  à  avril ,  no- 
vembre (tr). 

Bords  de  l'Ahr  (Fmss);  Strasbourg,  bords  du  Rhin  [Wencker)  ; 
Golmar,  bords  de  la  Feclit  et  de  l'Ill  [Leprieur]  ;  Yonne,  Saint- 


—  72  — 

Florentin  {de  La  Brûlerie)  ;  Dijon  (Rouget)  ;  Lyon,  Morgon  {Rey); 
Nice  [v.  Bruck)  ;  Carcassonne  !  Hautes-Pyrénées  (Pandellé). 
Aussi  en  Bavière,  Autriche,  Italie,  Sicile,  Crète. 

Obs.  Le  Catalogue  Tcnnstedt  (p.  67)  indique  les  picipes  et  angusticolle 
du  Brubant  {Parys),  mais  sans  doute  par  erreur. 


Groupe  6. 


24.  Insitanieum*  Grav.,  Micr,,  181.  —  Er.,  Gcn.,  597.  —  Jacq.  Duv., 
Staplu,  pi.  17,  fig.  83.  —  decipiens*  Reiche,  Ami.  Eut.  Fr.,  1861,  205.  — 
Sisara*  Saulcy,  Ann.  Eut.  Fr.,  iSGli,  6i7.  —  Mars.,  L'Abeille,  1871,  VIII, 
313.  —  erytlirurum*  Rotteob.,  Berl.  Ent.  Zeit.,  1870,  31.  —  Mars.,  /.  c, 
312  (1). 

(Pi.  IV,  fig.  17.)  Faciès  du  Dolicaon  hœmorrhous  ;  très-dislinct 
de  toutes  nos  espèces  par  son  corps  subconvexe ,  très-brillant , 
quoique  moins  à  l'abdomen;  ses  palpes,  antennes,  élytres,  sauf  la 
base,  pattes  et  segments  6  et  7  de  l'abdomen  d'un  testacé  rougeàtre; 
antennes  très-longues,  filiformes;  tête  oblongue,  carrée  eu  arrière, 
à  côtés  parallèles,  offrant  de  gros  points  épars  ;  corselet  convexe, 
plus  large  que  celle-ci ,  ayant  sur  le  disque  deux  séries  de  points 
et  quelques  autres  sur  les  côtés;  angles  antérieurs  presque  droits, 
postérieurs  arrondis;  élytres  d'un  quart  plus  larges  et  plus  longues 
que  le  corselet ,  ponctuées  chacune  sur  le  disque  de  5  à  6  séries 
régulières  ;  c?  7"  segment  incisé  en  triangle  très-aigu,  très-profond  ; 
6"  étroitement  lisse  près  du  bord,  qui  est  à  peine  échancré.  — 
L.,  6  1/2-7  l/2mill. 


(1)  On  pourrait  trouver  dans  la  région  méditerranéenns  lo  : 

24'.  Manueli'  Fauv.,  DuU.  Soc.  Linn.  Norm.,  <8C5,  IX,  301.  —  Mars.,  L'Abeille, 
1871,  VIII,  '.iU. 

Voisin  du  lusitanicum ;  plus  petit,  bien  plus  étroit  et  plus  ddprimé;  corselet  et 
base  des  dlytrcs  plus  clairs  ;  tête  moins  parallèle,  plus  petite,  plus  ponctuée  entre 
les  yeux;  corselet  déprimé,  bien  plus  étroit,  pas  plus  largo  que  la  tfitc  à  son  som- 
met, a  côté»  coupés  trfes-droit  ;  séries  dorsales  h  points  plus  tcros,  en  sillon  de  cliiique 
côté  de  la  liRiie  lisse  ;  points  latéraux  plus  gros,  plus  confus  ;  angles  antérieur» 
moins  marqués;  élytres  bien  plus  étroites  et  plus  courtes,  h  peine  plus  larges  que 
la  tfite,  un  peu  plus  courtes  (jue  lo  corselet,  trl's-planes  ;  séries  effacées  vers  lo 
sommet;  cf  7"  segment  i  Incision  plus  alguU,  relevée  sur  les  bords;  C«  largement 
Impressionné  au  milieu  dans  toute  sa  longueur,  l'impression  trbs-lissc,  peu  ]iro- 
fondc,  échancréo  au  sommet  en  triangle  obtus,  assez  largo.  —  L.,  7  mill. 

Piémont  (?  Turin). 

Ub6.  Je  n'ai  vu  aucun  autre  exemplaire  de  cette  esptco  que  le  cT  décrit  dans  mon 
Excursion  en  Savoie  el  JJauphiné. 


—  73  — 

Au  pied  des  arbres,  sous  les  pierres  des  endroits  argileux,  dans 
les  prairies  ;  parfois  dans  les  détritus  des  inondations  ou  les 
grottes  ;  mars  (Tn). 

Provence,  Hyères,  Languedoc  {Rey)  ;  St-Raphaël  {Raymond)  ; 
Sos  {Bauduer). 

Aussi  en  Portugal,  Espagne,  Algérie,  Corse,  Sardaigne,  Italie, 
Sicile,  Syrie. 

Obs.  Quelques  auteurs  ont  rapporté  à  tort  cette  espèce  aux  Doticaon; 
SCS  caractères  sout  ceux  des  Lathrobium. 


SCIMBALIUM 
Erichs.,  Gen.  Stapli.,  579.  —  Jacq.  Duv.,  Gen.  Slaph.,  /i3,  pi.  17,  fig.  81. 

Corps  élargi,  déprimé.  Tête  large,  portée  sur  un  cou  large,  court. 
Yeux  non  saillants.  Labre  court,  Iransverse,  profondément  bilobé. 
Mandibules  Irès-aiguës,  tridenlées.  Mâchoires  à  lobes  courts,  pileux. 
Palpes  maxillaires  peu  allongés,  3^  article  subégal  au  2%  subrenflé, 
4*  court,  acuminé.  Menton  Iransverse.  Languette  Irès-bilobée,  à 
lobes  arrondis.  Paraglosses  saillantes.  Palpes  labiaux  à  2"  article  plus 
long,  plus  large  que  le  1",  3"  petit,  atténué,  tronqué.  Antennes 
filiformes,  allongées.  Pattes  courtes,  robustes.  Cuisses  antérieures 
renflées,  sinuées  ainsi  que  les  jambes  ;  jambes  postérieures  épi- 
neuses. Tarses  antérieurs  très-dilatés,  postérieurs  à  1"  article  plus 
long  que  les  suivants,  qui  sont  graduellement  plus  courts,  5''  subégal 
aux  3"  et  k"  réunis. 

Ces  insectes,  qui  forment  le  passage  naturel  des  Lathrobmm 
aux  Acheniiim,  ont  des  mœurs  semblables.  On  en  compte  cinq 
ou  six  espèces  seulement,  propres  au  bassin  de  la  Méditerranée  et 
de  la  Mer  Noire. 

A.  Têto  plus  étroite  que  le  corselet;  taille  très-grande.    .    .    •    .    planicoUe. 

B.  Tête  an  moins  aussi  large  que  le  corselet;  taille  petite. 

a.  Klytres  un  peu  plus  courtes  que  le  corselet,  assez  finement 
ponctuées  ;  têts  sul)triangulaire lestaceum. 

b.  Elytres  plus  longues  que  le  corselet,  très-finement  ponctuées; 

têto  parallèle pubipenne. 

1.  planlcoUe*  Er.,  Gen.,  580.  —  Fairm.,  Fn.  Fr.,  I,  5i8.  —  Jacq. 
Duv.,  Staph,,  pi.  17,  fig.  81. 

Large,  parallèle,  noir,  brillant,  subdéprimé;  bouche,  ajitennes, 
élytres ,  marges  des  segments,  anus  et  pattes  d'un  lestacé  rougeàtre  ; 


_  7.1  — 

abdomen  et  environs  de  l'éciisson  noir  de  poix  ;  ponctuation  forte, 
rare  sur  le  front  et  le  disque  de  la  tète,  plus  serrée  au  corselet, 
moitié  plus  fine  et  plus  dense  aux  élytres,  forte,  scabreuse  à  l'abdo- 
nien  ;  tête  transverse;  corselet  très-large,  un  peu  rétréci  vers  la 
base  ;  une  ligne  lisse  médiane  très-étroite;  élytres  un  peu  plus  larges 
et  plus  longues  que  le  corselet,  longuement  pileuses  ainsi  que  l'ab- 
domen; c?  7e  segment  à  incision  très-profonde,  subtriangulaire, 
parallèle  k  partir  du  milieu  et  arrondie  à  sa  base  ;  6*  à  peine  sinué. 
—  L.,  9raill. 
Brun  de  poix,  avec  les  6"  et  7''  segments  rougeâtres  (immature). 

Au  pied  des  arbres,  sous  les  pierres  des  endroits  argileux,  dans 
les  prairies  ;  quelquefois  sous  les  bouses  ou  dans  les  détritus  des 
inondations;  mars,  avril  (tr). 

Gironde,  Bacalan  !  Hyères,  Marseille  {Rey)  ;  St-Raphaël  {Ray- 
mond) ;  Sos  (Bauduer). 

Aussi  en  Autriche,  Italie,  Sicile,  Sardaigne  et  Cararaanio. 


2.  tcstaceuni*  Er.,  Gen.,  581.  —  Baudi,  Berl.  Enl.  Zeil.,  1857,  101. 
—  Kraatz,  /.  c,  1858,  65.  —  grandiceps*  Jacq.  Duv.,  Ann.  Eut.  Fr.,  1852, 
699.  —  Fairni.,  Fti.  Fr.,  I,  549.  —  longiœlle*  Mais.  Rey,  Ann.  Soc.  Linti, 
Lyon,  1853,  64.  —  Fairm.,  t.  c.  —  Sainipierrei*  Allard,  Diagn.  Col.,  18Gb, 
12.  —  Mars.,  V Abeille,  1869,  V,  465. 

Bien  plus  petit  que  pianicoUc,  très-déprimé,  brun  de  poix  ou 
ferrugineux  ;  bouche,  antenne?,  pattes  et  anus  ferrugineux  ou  d'un 
roussâtre  sale,  peu  brillant  ;  pubesccnce  longue,  serrée,  subsoyeuse  ; 
ponctuation  très-nette,  fine,  peu  serrée  sur  la  lête,  plus  dense  au 
corselet,  assez  fine,  serrée,  subruguleuse,  plus  forte,  finement  sca- 
breuse à  l'abdomen  ;  tète  plus  large  que  le  corselet,  surtout  chez 
le  (5",  subtriangulaire  ;  corselet  trapézoïdal  ;  angles  peu  arrondis  ; 
élytres  un  peu  plus  courtes  que  lui,  Irôs-planes,  un  peu  élargies 
vers  le  sommet,  où  elles  sont  ù  peine  plus  larges  que  celui-ci; 
abdomen  dilaté,  plus  large  que  les  élytres;  c?  7"  segment  brièvement 
échancré  en  arc  au  sommet.  —  L.,  5  1/2-6  mill. 

EDlièremenl  roussàlre  ou  teslacé  (immature). 

Sous  les  pierres,  au  bord  des  salines  ou  des  ruisseaux  ;  mars, 
avril  (Tii). 

Fréjus  (Raymond)  ;  Ilyôres ,  Montpellier  {Rey)  ;  Agde  ! 

Aussi  en  Espagne,  Maroc,  Algérie,  Corse,  Sardaigne,  Sicile, 
Grèce,  Chypre,  Anatolic. 

Obi,  La  dcscriplioi)  d'Ericlisun  csl  fuite  sur  des  cxcuiplaiics  immatures. 


—  75  — 

3.  pnbiponne*  Fairm.,  Arin.  l\nl.  Fr.,  1860,  158.  —  longi]  cnne* 
Ch.  Biis.,  AJai.   Cat.  Gren.,  18(33,  35. 

Voisin  du  précédent;  bien  dislincl;  élylres  et  pattes  roiissâtres; 
celles-ci  et  l'abdomen  mates  sous  la  pubescence  ;  forme  plus  allon- 
gée, non  étranglée  au  milieu  ;  ponctuation  bien  plus  éparse  sur  les 
côtés  de  la  tête,  qui  est  parallèle  ;  obsolète,  rare  au  corselet,  qui  est 
moins  élargi  en  avant  ;  moitié  plus  fine  et  plus  dense  à  l'abdomen  et 
aux  élytres,  qui  sont  parallèles,  d'un  quart  plus  longues  et  plus 
larges  que  celui-ci  ;  c?  7'  segment  à  échancrure  un  peu  plus  pro- 
fonde. —  L.,  6 -611  II  mill. 

Elytres  souvent  maculées  de  rougeâtre  sur  le  disque. 

Comme  le  précédent  (tr). 

Béziers  {Ch.  Brisout  de  Barneville)  ;  A.ude  ! 

Aussi  en  Algérie  et  Chypre. 

Obs.  M.  Baudi  m'en  a  envoyé  un  exemplaire  de  Chypre,  confondu  avec 
le  testaceum. 

ACHENIUM 

Curtis,  Brit.  Entom.,  III,  pi.  115.  —  Jacq,  Duv.,  Gen.  Slaph.,  4/1, 

pi.  17,  fig.  82. 

Corps  large,  très-déprimé.  Tête  grande,  subcordiforme  ;  cou 
large,  court.  Yeux  non  saillants.  Labre  étroit,  très-bilobé  ;  lobes  di- 
vergents. Mandibules  robustes,  aiguës,  fortement  dentées.  Mâchoires 
à  lobes  très-pileux.  Palpes  maxillaires  peu  allongés,  3°  article  un 
peu  plus  long  que  le  2%  à"  court,  élargi,  tronqué  au  sommet.  Menton 
court,  transverse.  Languette  comme  chez  les  Latlirobiiim.  Paraglosses 
plus  saillantes.  Palpes  labiaux  plus  courts,  surtout  le  2*  article. 
Antennes  filiformes,  grêles.  Pattes  comme  chez  les  Lathrobntm, 
avec  les  jambes  postérieures  sétuleuses.  Tarses  simples,  les  anté- 
rieurs très-dilatés,  postérieurs  à  h  premiers  articles  subégaux,  5' 
égal  aux  autres  réunis. 

Les  Achenium  se  reconnaissent  sans  peine  à  leur  corselet 
ponctué  par  plaques.  On  en  a  décrit  une  quinzaine  d'espèces 
propres ,  deux  exceptées ,  aux  faunes  circaméditcrranéenne  et 
atlantique. 

A.  Tête,  corselet  et  abdomen,  sauf  parfois  le  sommet,    noirs;  élytres -rouges  en 
entier  ou  en  partie. 
a.  Les  deux  derniers  segments  de  l'abdomen  d'un  rouge  vif.    .    .    .    sti'iatum. 


—  76  — 

6.  Les  deux  derniers  segments  de  l'abdomen,  ou  au  moins  l'avant- 
dernier,  noirs depressum. 

B.  Tête,  corselet  et  abdomen  d'un  roux  de  poix   ou  rougeâtres; 
dlytres  concolores. 

a.  Antennes  robustes,  assez  longues  ;  anus  testacé.     .    ;     ,    .    .    humile. 

b.  Antennes  fines,  assez  courtes  ;  anus  concolore rufulum. 


1.  depressum  Grav.,  Micr.,  182.  —  Er.,  Gen.,  582  et  syn.  —  Kraatz, 
NaU,  691  et  syn.  —  Jacq.  Duv.,  Staph.,  pi.  17,  fig.  82  (1). 

Large ,  subparallèle ,  très-déprimé  ;  noir ,  très-brillant ,  moins  è 
l'abdomen  ;  mandibules  et  antennes  ferrugineuses;  palpes,  élytres, 
sauf  une  large  tache  noire  en  triangle  descendant  de  la  base  jus- 
qu'au milieu,  et  parfois  sommet  de  l'abdomen,  d'un  roux  vif;  pu- 
bescence  pileuse  à  l'avant-corps,  assez  longue,  peu  serrée  à  l'abdo- 
men ;  ponctuation  forte ,  peu  serrée  sur  les  côtés  de  la  tête ,  bien 
moins  sur  le  disque  ;  irrégulière  sur  le  corselet ,  où  elle  laisse  trois 
espaces  discoïdaux  lisses ,  en  sillon  obsolète  de  chaque  côté  de  la 
ligne  médiane  ;  rare  sur  l'écusson  ;  écartée,  fine,  en  lignes  obso- 
lètes au  sommet  sur  les  élytres  ;  assez  forte  et  dense  à  l'abdomen  ; 
tête  subtriangulaire;  corselet  peu  rétréci  vers  la  base,  sinué  au 
sommet  et  sur  les  côtés  ;  élytres  d'un  quart  plus  larges,  un  peu 
plus  longues  que  lui  ;  c?  7°  segment  écliancré  en  triangle  large, 
subobtus;  6"  à  peine  sinué  très-largement.  —  L.,  8  mill. 

Sous  les  pierres,  les  mousses,  les  écorccs,  les  détritus  végé- 
taux ;  endroits  secs  et  humides ,  surtout  dans  les  prairies  salées  ; 
aussi  dans  les  détritus  des  inondations  ou  au  vol,  le  soir;  toute 
l'année  (ac). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 


(1)  En  tête  du  genre  se  placerait  le  : 

i'.  strialum  Latr.,  IJist.  Crust.  Ins.,  IX,  341.  —  Er.,  Gen.,  585.—  Fairm.,  Fn.  Fr., 
I,  660.  —  hœmorrhotdale'  Lucas,  Expl.  Alg.  Ent.,  <1G,  pi.  12,  H-'^ •  — dUlinctum' 
Lucas,  î.  c,  1  n,  pi.  12,  fig.  8. 

Trbs-distlnct  h  première  vue  du  depressum  par  sa  forme  plus  large,  plus  ddprimdc. 
sa  ponctuation  bien  plus  forte  et  plus  dense  ,  rugueuse  aux  élytres;  celles-ci  bien 
plus  courtes,  entièrement  rouges,  ainsi  ([uc  les  deux  derniers  segments  de  l'abdo- 
men ;  tCte  et  corselet  plus  larges;  Cf  7"  segment  de  l'ubdowen  plus  profondément 
incisd  en  triangle.  —  L.,  C  1/2-0  mill. 

Au  pied  (les  arbres,  sous  le»  pierres  des  terrains  argileux;  janvier  îv  avril. 

Sicile,  Algérie,  Maroc,  lispaKne. 

Obs.  Le  strialum  était  Indiqué  dans  la  coUection  LatreiUe  (coW.  Aube)  comme 
trouvé  en  Franco,  et  cet  liabltat  a  été  répété  par  Ericbson  et  M.  Falrmalre  (Le); 
mais,  sans  aucun  doute,  11  y  a  erreur  de  provenance,  et  jusqu'h  preuve  contraire, 
l'insecte  doit  fttre  considéré  comme  étranger  h  notre  faune.  11  en  est  de  mOrao  do 
Vcjiliiiijiium  di<(:iit  .le  lIouKrlu  par  Erlclison  (j[ien.,iSi],  et  que  M.  Kraatz  (Nat.,  G90) 
Blgnulc  de  l'ranco  méridionale. 


—  77  — 

Aussi  en  Grande-Bretagne ,  Germanie  ,  Suisse ,  Autriche,  Italie, 
Sicile,  SarJai^^ne,  Portugal  et  Russie  méridionale. 

Obs.  1.  D'apri^s  Ericlison,  le  sommet  du  6"^  serment  et  le  7"  en  entier 
seraient  roux;  mais  celle  coloration  n'existe  que  chez  les  exemplaires  des 
régions  les  plus  méridionales,  en  Italie  et  Sicile  par  exemple;  ceux  que 
j'ai  vus  de  France,  Suisse,  Grande-Bretagne  et  Russie  méridionale  ont 
l'abdomen  tout  noir. 

Obs.  2.  Indiqué  à  tort  sous  le  nom  à^epliippium ,  comme  pris  à  Ronfleur 
{U Abeille,  Nouv.,   1871,  99). 

2.  humile  Nicol.,  Col.  Hat.,  38.  —  Er.,  Gen.,  586.  —  Kraatz,  Nat., 
690  et  syn,  —  depressum  Curtis,  Dril.  Eut.,  III,  pi.  115. 

Distinct  du  depressum  par  sa  couleur  d'un  roux  de  poix  ou 
roussàtre,  avec  les  élytres  souvent  enfumées  à  la  base  et  au  sommet, 
les  palpes,  pattes  et  anus  leslacés;  plus  petit,  plus  déprimé,  plus 
étroit,  plus  rétréci  au  milieu  ;  ponctuation  plus  rare  au  corselet, 
plus  forte,  plus  rare  aux  élytres,  plus  fine  à  l'abdomen  ;  tête  plus 
petite,  plus  courte,  plus  triangulaire;  corselet  plus  étroit;  élytres 
bien  plus  étroites,  pas  plus  larges  à  la  base  que  le  corselet,  pas 
plus  longues  que  lui  ;  ^  1"  segment  incisé  en  triangle  assez  large, 
obtus  au  sommet;  6"  subsinué  au  milieu.  —  L.,  7  mill. 

Sous  les  mousses ,  les  écorces  dans  les  bois  ;  aussi  dans  les 
détritus  des  inondations;  mars  à  septembre  (r). 

Bruxelles  {Mors)  ;  Nord ,  bois  de  Phalempin  {Lethierry)  ;  Pro- 
vince Rhénane (5ac/i)  ;  Erfelden  {Scriba);  Alsace  ,  bords  du  Rhin, 
de  riU  et  de  la  Brusche  {Leprieur,  Wencker)  ;  Metz  (Bellevoyé)  ; 
Nancy  {Malhieu)  ;  Paris  {Pairmaire)  ;  Piouen  {Mocqiierys)  ;  Mor- 
laix  (Hervé);  Bâle  (Heer)  ;  Dijon  {Rouget)  ;  France  centrale  !  Lyon, 
Gluny  (Rey);  Sos  {Bauduer). 

Aussi  en  Grande-Bretagne ,  Germanie ,  Autriche ,  Italie. 

Obs.  Le  jéjunum  du  Catalogue  Tennstedt  (p.  65)  se  rapporte  ù  celte 
espèce. 

3.  rufalum*  Fairm.,  Ann.  Soc.  Eut.  Fr,,  1861,  581. 

Couleurs  et  faciès  d'Iiumile ;  bien  plus  petit,  plus  court;  antennes 
plus  courtes,  bien  plus  fines;  tète  et  corselet  plus  larges,  celui-ci 
plus  court,  moins  ponctué,  non  pointillé  entre  la  ponctuation; 
élytres  plus  courtes;  ponctuation  de  l'abdomen  bien  plus  forte, 
serrée;  d"J'  segment  subsillonné  au  milieu, échancré  en  triangle  aigu 
au  sommet;  6'  très-largement  et  à  peine  sinué.  —  L.,  5-5  lr/2  mill. 


—  78  — 

Sous  les  pierres,  sur  la  vase,  au  bord  des  eaux;  août  (tr). 

Charente-Inlërieure ,  La  Garde  (Bérard)  ;  Gironde,  Grignols 
(Cabarrus);  Tonneins  (4.  Grouvclle)  ;  Gers,  Gimont  (de  Lar- 
cenne);  Morgon,  Languedoc,  Provence  {Rey);  Montpellier  (v. 
Kiesenwetter)  ;  Gollioure  {Ch.  Brisout  de  Barnevillc);  xMarseille 
{Abeille  de  PerHn)  ;  Fos  {Fairmaire). 

Obs.  Les  jéjunum  de  la  Faune  française  (I,  550)  se  rapportent  au  rufu- 
lum,  bien  que  la  description  soit  réellement  celle  du  jéjunum  Er.  —  Il  est 
probable  que  l'espèce  est  répandue  dans  l'Europe  méditerranéenne. 


CRYPTOBIUM 

Mannerh.,  BracUéL,  38.  —  Jacq.  Duv.,  Gen.  Stapli.,  42,  pi.  16,  fig.  79. 

nontœotarawa  Ilochh.  —  Spifototna  Mots. 


Corps  alFoDgé,  linéaire.  Tôle  allongée ,  resserrée  à  la  base  ;  cou 
très-large,  court.  Yeux  peu  saillants.  Labre  transverse,  bilobé,  bi- 
denté.  Mandibules  très-aiguës,  très-dentées.  Mâchoires  à  lobes 
courts,  velus.  Palpes  maxillaires  allongés,  3«  article  égal  au  2% 
rhopaliforme,  h"  petit,  aciculé  ou  coniforme.  Menton  assez  grand, 
Iransverse.  Languette  très-bilobée,  h  lobes  divergents.  l'araglosses 
non  saillantes,  l^alpes  labiaux  à  articles  1  et  2  égaux,  renflés,  3" 
petit ,  acuminé.  Antennes  grêles,  filiformes,  très-coudées,  c^  l"  ar- 
ticle allongé.  Tarses  simples,  les  antérieurs  nou  dilatés,  postérieurs 
à  1"  article  un  peu  plus  long  que  les  suivants,  qui  sont  graduelle- 
ment plus  courts,  5'  plus  court  que  le  1". 

Ce  genre  est  facile  à  reconnaître  par  ses  antennes  coudées  ;  il 
doit  comprendre,  comme  simple  groupe  ,  les  Homœotarsus  de 
Ilochhulli  (Spirosoma  Mots.),  dont  le  type  européen  {Climuloiri 
Hochh.)  semble  distinct  de  prime  abord  ,  mais  se  relie  par  de 
nombreuses  formes  exotiques  à  noitre  C.  glaberrimum.  Les  es- 
pèces en  sont  nombreuses  (au  moins  75)  et  répandues  par  tout  le 
globe ,  mais  surtout  dans  les  régions  chaudes  de  l'Amérique  ; 
l'Europe  en  compte  deux  seulement,  dont  une  propre  ù  la  Médi- 
terranée orientale. 


1.  ;;lab«prinium  Hcrl)st,  4rc/iiy.,  1784,  V.  — Crotcli,  flar.  Enl.  Fleft., 
VI,  100.  —  fraciicornc  Pajk.,  Fn.  Suec,  111,  tiSQ.  —  Er.,  Gcn.,  575  et 
tyn,  —  Kraatz,  .Va(.,  695  ci  syn.  —  Jacq.  Duv.,  /.  c.  —  Jucijuelini*  Boield., 


—  79  — 

Ami.  Elit.  Fr.,   1850,   i66,    pi.  8,   fig.   'J.  —  ùrevipenne*  Muls.  Rey,  Ann. 
Soc.  Linn.  Lyon,  1861,  VIII,   131. 

Forme  et  taille  du  Dolicaon  biguttulus ;  noir,  brillant;  antennes 
et  palpes  ferrugineux:  pattes  testacées;  abdomen  subsoyeux  ,  assez 
mal  sous  la  pubescence  ;  ponctuation  forte,  peu  serrée  sur  la  lêto, 
en  lignes  de  cliaque  côté  de  l'espace  lisse  du  corselet,  confuse  sur 
les  côtés;  celle  des  élytres  assez  forte,  serrée,  subrugueuse  ea  tra- 
vers ;  celle  de  Tabdomen  très-fine ,  très-serrée;  tête  allongée,  très- 
convexe  ;  corselet  allongé,  convexe,  subparallèle,  plus  large  que 
celle-ci  ;  élytres  de  la  longueur  du  corselet  ou  un  peu  plus  courtes, 
dilatées  vers  le  sommet,  où  elles  sont  d'un  quart  plus  larges;  cf 
T  segment  à  incision  étroite,  profonde;  G"  subimpressionné  au 
milieu  ,  légèrement  échancré  au  sommet.  —  L.,  à  1/2-5  1/2  mill. 

Tête,  corselet,  antennes  et  anus  souvent  rougeâtres,  parfois 
aussi  les  élytres  et  l'abdomen  (immature). 

Sous  les  pierres  ,  les  mousses  ,  les  feuilles  ,  les  débris  végétaux, 
les  algues ,  le  terreau  ;  rivages  ,  bois  humides  et  marais  ;  parfois 
dans  les  détritus  des  inondations  ;  plaines  et  montagnes ,  jusqu'à 
1,000  m.  d'altitude  ;  toute  l'année  (ac). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  tout  le  reste  de  l'Europe  et  en  Algérie ,  Chypre ,  Syrie  et 
Asie  centrale. 

Obs.  La  longueur  des  élytres  est  variable,  comme  dans  les  genres  voisins, 
mais  n'offre  pas  un  caractère  spécifique  constant  ;  la  couleur  ne  l'est  pas 
moins,  et,  d'ailleurs,  sans  rapport  direct  avec  la  longueur  des  élytres  ou 
la  taille  de  l'insecte.  Ces  variations  diverses  s'observent  dans  le  nord  comme 
dans  le  midi,  en  Europe  et  en  Asie. 


—  80  — 


Tribu  VIII.  —  STAPHYLININI 

Kraatz,  Nat.,  li6S  et  syn. 

Antennes  insérées  au  sommet  du  front  sous  le  bord  latéral  ou  sur 
le  bord  antérieur  de  celui-ci,  en  dedans  ou  au  devant  de  la  base  des 
mandibules.  Stigmates  prothoraciqucs  visibles.  Corselet  membra- 
neux en  dessous,  près  des  hanches,  qui  sont  coniques.  Trochanlers 
simples.  Tarses  de  5  articles. 

Les  Staphyliniens  proprement  dits  renferment  les  plus  grands 
et  les  plus  beaux  insectes  de  la  famille  ;  on  les  trouve  dans  toutes 
les  parties  du  monde,  surtout  dans  les  pays  intertropicaux. 

Ils  se  divisent  en  trois  groupes  : 

I.  Marge  latérale  du  corselet  double. 

A,  Antennes  rapprochées Xantholisi. 

B.  Antennes  écartées Staphtlini. 

II.  Mart'e  latérale  du  corselet  simple    . CJuedii. 

section  I.  —  XAIVXHOLIÎ^I 

Kraatz,  Nat.,  626. 

Antennes  rapprochées ,  insérées  au  devant  de  la  base  des  man- 
dibules. Corselet  avec  une  double  ligne  latérale  supérieure  et  infé- 
rieure. Stigmates  prothoraciques  visibles. 

La  répartition  géographique  des  insectes  de  cette  section  est  la 
môme  que  pour  la  tribu. 

I.  Antennes  droites.    .    :    : DiochusO). 

II.  Antiennes  subcoudées,  h  1"  article  arqué. 

A.  Élytre»  h  strie  suturale  effacée OTUins, 

D.  Klytrcs  k  strie  suturale  triis-nctte,  profonde BAPTOLiNns. 

III.  Antennes  fortement  Rcniculées. 

A.  Dernier  article  des  palpe»  maxillaires  étroit  dfes  la  base,  subulé. 

(!)  Le  Rcnre  Dinrhns  a.  été  créé  par  r.rlchsnn  [Cen.,  300,  pi.  \,  flg.  (î),  décrit  en- 
suite par  .MotschuIsUy,  bous  le  non;  de   lihrijiiKitorerus  (lliill.  Mom-.,  Ï^'>H,   II,  007, 


—  81  — 

a.  Tarses  antiîrieurs  simples. 

t  Antennes  fines,  assez  allong(;es Leptacinus. 

■Ji"  Antennes  très-courtes,  h  articles  larges,  déprimés.     .     ,  Metoponcus. 

b.  Tarses  ante'rieurs  dilatés ; Lei'TOLINUS.. 

B.  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  conique,  h  peine  plus 

étroit  que  le  3'^  h,  la  tase i    •    .    Xantholinos. 


OTHius 

Sleph,,  ///.  Brîi.,  V,  253.  —  Jacq.  Duv.,  Gen,  Staphyl.,  30,   pi,  dl, 

fig.  5i  (1). 

Cafius  Lac. 

Corps  allongé,  subconvexe.  Tôle  grande,  ovalaire  ;  cou  gros, 
court.  Yeux  petits,  non  saillants.  Labre  étroit,  bilobé.  Mandibules 
courtes,  obtusément  dentées.  Mâchoires  à  lobes  pileux,  l'externe 
petit,  étroit.  Palpes  maxillaires  à  2'  et  3*=  articles  égaux,  renflés, 
W  plus  petit,  subacuminé.  Menton  très-court,  subéchancré.  Lan- 
guette arrondie,  entière.  Paraglosses  très-saillantes.  Palpes  labiaux 
à  1"  et  2'^  article  subégaux,  dilatés,  3*  d'un  tiers  plus  long  que  le 
2%  subacuminé.  Antennes  un  peu  épaissies ,  subcoudées ,  à  1"  ar- 
ticle ai-qué,  long.  Elylres  à  strie  suturale  eiïacée.  Mésosternum  non 
caréné.  Hanches  intermédiaires  contiguès.  Jambes  épineuses.  Tarses 
antérieurs  dilatés,  spongieux,  postérieurs  à  !"■  article  plus  long 
que  le  2*. 

La  larve  de  VOthiiis  fiUvipennis  a  un  faciès  voisin  de  l'insecte 
parfait,  avec  une  tête  de  forme  analogue,  mais  plus  large;  elle 
diffèi'e  peu  de  celle  du  Xantholimis  piinctulatus  décrite  plus  loin , 
quoique  distincte  au  premier  abord  par  les  côtés  de  la  tête  arrondis, 
et  non  anguleux  ni  denticulés  postérieurement  ;  bord  antérieur 
denticulé  de  même  ;  partie  antérieure  finement  chagrinée  ;  sillons 
frontaux  très-courts,  en  arc  antérieurement;  un  très-fin  sillon 
trapézoïdal  en  avant,  et,  au  milieu,  un  autre  sillon  longitudinal  aussi 
fin  ;  dessous  plus  excavé,  très-chagriné  et  plissé  dans  l'excavation, 

pi.  1,  fig.  fc),  enfin  révisé  par  M.  Kraatz  (Wien.  Ent.  Monat.,  4860,  IV,  25).  Il  se 
distingue  des  Olhius  notamment  par  la  forme  de  ses  antennes,  sa  languette  écUan- 
crée  et  le  4'  article  des  palpes  maxillaires  très-petit,  subulé,  trois  lois  plus  court 
que  le  3<!  ;  le  faciès  rappelle  celui  des  Ucterolhops  ('). 

La  seule  espèce  d'Europe  qu'il  renferme  {Staudiiujeri  Rraatz ,  l.c,  27),  provient 
d'Andalousie  et  d'Algérie;  mais  comme  elle  ne  paraît  pas  devoir  se  rencontrer  dans 
nos  limites,  nous  nous  bornons  à  cette  indication. 

(I)  Indiquée  à  tort  dans  le  texte  de  Jacquelin  du  Val  sons  lo  a°  53. 

(*)  Erichson  s'est  trompé  gravement  en  donnant  ces  palpes  comme  semblables  h 
ceux  des  Leptacinus. 

6 


—  82  — 

avec  un  fort  sillon  médian  en  arrière  ;  mandibules  robustes;  palpes 
maxillaires  à  1"  arlicle  presque  moitié  plus  court  que  le  2'  ;  lan- 
guette courte ,  subobtuse  ;  palpes  labiaux  et  antennes  analogues  à 
ceux  de  la  larve  du  X,  coilaris ;  ocelles  bien  visibles,  subsaillants, 
presque  arrondis,  situés  un  peu  en  arrière  des  mandibules;  segment 
prolhoracique  plus  grand  que  chez  X.  punctiilatas,  plus  rétréci  en 
avant,  subanguleux  vers  la  base  ;  sillon  des  angles  antérieurs  bien 
plus  profond ,  en  fossette  ;  un  sillon  médian  longitudinal  très-net  ; 
sillons  méso  et  métalhoraciques  bien  plus  arrondis  sur  les  côtés  ; 
pseudopode  et  styles  anaux  plus  grêles,  ceux-ci  h  2"  article  à  peine 
moitié  plus  court  que  le  1"  ;  pattes  plus  grêles ,  plus  longues  ; 
cuisses  moins  épineuses.  — L.,  10-12  mill. 

Celte  larve  se  trouve,  en  juillet,  dans  les  creux  des  forêts,  sous 
les  feuilles  mortes. 

Les  Othius  sont  propres  à  la  faune  d'Europe ,  à  Madère  et  aux 
Canaries  ;  ils  vivent  la  plupart  dans  les  régions  tempérées  et 
montagneuses ,  sous  les  pieiTes ,  les  mousses  ,  etc.  (1) . 


A,  TaiUe  trfes-grande,    ...    : fulvipennis. 

B.  TaUle  médiocre. 

o.  Corps  trl's-paraUfcle  ;  facifcs  de  Lathrobium. 
f  Deux  points  en  ligne  de  chaque  côté  du  corselet,  le  3«  se 

confondant  avec  le  rebord  antérieur lapidicola. 

■f-'c  Trois  points  en  ligne  de  chaque  côté  du  corselet .  le  3" 

notablement  écarté  du  bord  antérieur myrmecophilus. 

b.  Corps  naviculaire  ;  facifcs  de  Quedius. 

■f  Tète,  corselet  et  abdomen  noirâtres  ;  élytros  brunes,  plus 

longues  que  le  corselet l(Bviusculus. 

•J-J-  Corselet  testacé  avec  le  disque  enfumé  ;  élytres  d'un  quart 

plus  courtes  que  lui melanocephalus. 

ff-'c  Corselet  testacé;  élytres  moitié  plus  courtes  que  lui.    .    brevipemiis. 


1.  fulvipennis  Fabr.,  Eîit.  Syst.,  I,  2,  537.  —  Er.,  Gen.,  295  cl  sijn. 
—  Kraatz,  Nat.,  65i  et  syn.  —  Jacq.  Duv.,  Slapli.,  pi.  li,  fig.  5i. 

Très-distinct  des  suivants  par  sa  taille  égale  m  X.  glubratus, 
dont  il  a  un  peu  le  faciès;  parallèle,  noir  de  poix,  assez  brillant; 
bouche,  antennes,  côtés  du  corselet,  élytres  et  pattes  rougeâlres; 
anus  plus  clair  ;  tête  ovalaire  ,  un  peu  rétrécie  en  avant,  à  gros 


(1)  Les  espbccs  signalées  d'autres  pays  no  rentrent  pas  dans  ce  genre.  Ainsi, 
VannusCatus*  Sol.,  du  Chili,  est  un  l'Iiilonlhus ;  le  'californiens  Mann,  est  proba- 
blement un  Daptolinus;  le  pukheUus'  l'err,,  do  la  Nouvcllc-Calédouie,  est  un 
Mctoponcusi, 


—  83  — 

points  latéraux;  corselet  subcylindrique,  de  la  largeur  et  delà  lon- 
gueur des  élylres;  3  points  en  ligne  de  chaque  côté  ;  élytres  cha- 
grinées, à  ponctuation  forte,  peu  serrée,  celle  de  l'abdomen  un 
peu  plus  dense,  fine.  —  L.,  10-11  mill. 

Sous  les  pierres ,  la  mousse  au  pied  des  arbres ,  les  feuilles 
mortes ,  les  débris  végétaux ,  les  vieux  bois ,  dans  les  forêts  ; 
toute  l'année  (ac). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe. 


2.  lapidlcola^  Kiesw.,  Stett.  Eut.  Zeît.,  18A8,  321.  —  Kraatz ,  Nat., 
C57  et  syn.  —  Fairm,,  Fn.  Fr.,  I,  /i98.  —  melanocephalus*  var.  b,  c  Heer, 
Fn.IIelv.,  I,  2i8.  —  crassus*  Mots.,  Bull.  Mosc,  1858,  111,210.— 
suturalis*  Mots.,  l.  c,  211. — *longicorms  Tlioms.,  Opusc.  Eut,,  1871, 
IV,  369  {veresim.).  — *piceus  Scrib.,  Heijcl,  lîeis.  Span.,  1870,  82  (foric). 

Faciès  de  Lathrobmm  ;  très-parallèle ,  assez  brillant ,  noir  de 
poix;  corselet  et  élytres  brun  de  poix  ;  celles-ci  testacées  dans  leur 
pourtour  et  à  la  suture  ainsi  que  les  palpes,  l'anus  et  les  pattes; 
antennes  robustes,  d'un  roux  foncé;  pubescence  rare,  longue; 
ponctuation  rare  sur  les  côtés  de  la  tète ,  qui  est  large  en  arrière , 
subparallèle ,  subcarrée  ;  corselet  à  peine  plus  large  que  la  tête, 
subparallèle  ;  deux  points  en  ligne  de  chaque  côté ,  le  3«  se  confon- 
dant avec  le  bord  antérieur  ;  élylres  d'un  quart  plus  courtes  que  le 
corselet ,  à  peine  plus  larges ,  à  ponctuation  assez  forte ,  peu  serrée, 
celle  de  l'abdomen  très-fine,  assez  éparse.  —  L. ,  6  mill. 

Sous  les  pierres,  les  écorces  des  hêtres  et  sapins  pourris;  zone 
subalpine  des  montagnes  jusqu'à  2,300  m.  d'altitude;  juillet, 
août  (r). 

Mont  Furca  [Stierlin)  ;  Alpes  Valaisiennes  [Heer)  ;  Chamonix  ! 
Savoie  ,  La  Vanoise  !  Grande-Chartreuse!  Hautes-Alpes,  Bayard 
{de  Germiny). 

Aussi  en  Germanie,  Suisse,  Autriche,  Piémont  et  ?  Scandinavie. 

Obs.  La  description  du  longicornîs  Thoms.,  de  Scandinavie,  convient 
bien  à  cette  espèce.  Celle  du  piceus,  décrit  sur  deux  exemplaires  de  la 
Sierra  de  Ronda  (Espagne) ,  paraît  s'y  rapporter  également. 


3.  myrmeeopliilus*  Kiesw.,  Stett.  Eut.  Zeit,,  18/i3,  308.  —  Kraatz, 
Nat.,  658.  —  Rye,  Eut.  Annual,  1867,  65.  —  dilutiis*  Mots.,  Bull,  Mosc, 
1858,  III,  210,  —  Thoms.,  Sliancf.  Col.,  II,  186;  IX,  175, 


—  84  — 

Forme  parallèle  et  couleurs  du  précédent  ;  bien  plus  petit,  plus 
élroit  ;  élytres  entièrement  brunes  ;  segments  marginés  de  roussàlre; 
tôle  oblongue,  moins  tronquée  en  arrière,  un  peu  plus  étroite  que 
le  corselet;  celui-ci  plus  arrondi  aux  angles  antérieurs,  avec  trois 
points  en  ligne  de  chaque  côté  du  disque,  d'égale  grosseur,  le  3° 
étant  notablement  écarté  du  rebord  antérieur;  élytres  de  la  largeur 
du  corselet,  d'un  tiers  plus  courtes,  un  peu  élargies  vers  le  som- 
met, fortement,  assez  dcnsément  ponctuées,  l'abdomen  très-One- 
ment,  assez  densément.  —  L.,  ^2/3-5  mill. 

Itoux-testacé,  avec  la  tête  et  le  disque  des  élytres  bruns  (imma- 
ture). 

Sous  les  pierres ,  les  feuilles  mortes ,  la  mousse  au  pied  des 
arbres ,  les  écorces  des  hêtres  et  des  sapins  pourris  ,  souvent  avec 
L.  fulifjinosus  et  F.  concjerens;  forêts  des  plaines  et  montagnes 
iusqu'à  la  région  subalpine  ;  toute  l'année  (r). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe. 

Obs.  Etiqueté  melanocephatus  dans  la  plupart  des  collections,  il  est 
inscrit  sous  ce  nom  dans  les  Catalogues  de  Norguel  (p.  75)  ,  Mocquerys  (p, 
190),  Godron  (p,  58)  et  de  La  Godelinais  (p.  55);  celui  du  Catalogue 
Rouget  (p.  395),  cité  de  Rouvray  {Emy),  appartient  sans  doute  à  la  même 
espèce. 


II.  laeviuseulus  Slepl». ,  ///.  Bvit.,  V,  255.  —  ptinctipcnnîs*  Lac,  Fit, 
Ent.  Paris,  I,  àdO.  — Er.,  Ccn.,  296.  —  Kraatz  ,  Aa/.,  655  cl  stjn.  — 
bovinus*  Coq.,  Ann.  Ent,  Fr.,  1860,  154. 

Faciès  de  Qucdius  ;  atténué  en  avant,  subdéprimé,  assez  brillant; 
noir,  élytres  brunes  ;  suture,  épaules  et  sommet  souvent  roux: 
antennes  grêles,  ferrugineuses,  h  3  premiers  articles  noirAlres  ; 
palpes,  anus  et  pattes  lestacés  ;  jambes  souvent  enfumées  ;  têlc  petite, 
ovale,  allongée,  bien  plus  étroite  que  le  corselet;  celui-ci  ponctué 
comme  chez  hipldicola ,  un  peu  rétréci  en  avant;  tous  les  angles 
assez  marqués  ;  élytres  élargies  vers  le  sommet,  un  peu  plus  longues, 
notablement  plus  larges  que  le  corselet,  à  ponctuation  forte,  assez 
serrée ,  celle  de  l'abdomen  fine,  rare.  —  L.,  5  3/6  mill. 

Sous  les  pierres ,  les  feuilles  mortes ,  les  écorces ,  les  débris 
végétaux,  le  terreau  des  arbres;  parfois  avec  Lasius  fulùjinosus ; 
dunes ,  bois  et  marécages  ;  avril  à  octobre  (c). 

Toute  la  région  Gallo-llhénanc. 


—  85  ~ 

Aussi  en  Grande-Bretagne  ,  Suisse ,  Autriche  ,  dans  toute 
l'Europe  méridionale  et  en  Algérie ,  Maroc,  Chypre,  Caucase  et 
Perse  méridionale. 


5.  melanocephalns*  Grav.,  Mon.,  107.  —  Er.,  Gen,,  295  et  syn. — 
Kraatz,  Nal.,  656  et  syn.  —  Harold ,  Cat.  Col,,  607  et  syn.  (1), 

Forme  atténuée  du  précédent;  plus  brillant;  faciès  de  Quedhis; 
tète  noire;  abdomen  brun  de  poix  ;  élylres  brunes,  souvent  plus 
claires  à  la  suture  et  au  sommet  ;  antennes  rousses  ;  leur  base,  les 
palpes,  le  corselet,  sauf  le  disque  obscur,  l'anus  et  les  pattes  testacés  ; 
lêle  comme  chez  lœviuscidiis  ;  antennes  plus  fortes;  corselet  bien 
plus  large ,  non  parallèle  ,  régulièrement  ovale  ,  plr.s  déprimé ,  avec 
tous  les  angles  plus  arrondis  ;  les  deux  points  discoïdaux  bien  moins 
écartés  ;  élytres  subparallèles ,  d'un  quart  plus  courtes  que  celui-ci, 
à  ponctuation  très-forte ^  assez  dense,  celle  de  l'abdomen  assez  fine. 
—  L.,  5  1/3-5  1/2  mill. 

Teslacé-rougeàtre ,  avec  les  élylres  et  l'abdomen  obscurs  'im- 
mature). 

Sous  les  pierres,  les  mousses,  les  écorces  des  hêtres  et  sapins 
morts  ;  régions  sylvatiques  et  alpestres  jusqu'à  2,700  m.  d'alti- 
tude ;  juin  à  septembre  (r). 

Brabant  (Parys)  ;  Verviers  (Chapuis)  ;  Provinces  Rhénanes 
{Bach)  ;  Hesse  {Scriba]  ;  Vosges  (Puton)  ;  Alsace  !  Lausanne  [de 
Gautard);  Valais  [de  Bonvouloir)  ;  Albertville,  La  Vanoise  ! 
Grande-Chartreuse!  Montagnes  Lyonnaises,  Mont  Dore  (Rey); 
Hautes-Pyrénées  {Pandellé). 

Aussi  dans  toute  l'Europe  septentrionale  et  intermédiaire  jus- 
qu'en Piémont. 

Obs.  Le  metanocephalus  cité  du  Portugal  {Heyd,  Rcis.  Span.,  34)  se 
rapporte  au  myrmecopinlus. 


(1)  On  trouvera  peut-être  chez  nous  le  : 

5'.  'brevipennis  Kraatz  ,  Nat.,  657  et  syn. 

Un  peu  plus  étroit  que  melanocephalus  ;  d'un  testacé-rongeâtre;  tête  légèrement 
brune;  ponctuation  un  peu  plus  forte;  points  du  corselet  disposés  de  même;  élytres 
presque  moitié  plus  courtes  que  le  corselet,  bien  plus  courtes  que  chez  les  autres 
espèces,  à  ponctuation  assez  écartée  et  forte.  —  L,,  5  1/3  mill. 

Autriche.  —  Ex  Kraatz. 

Obs.  Cet  insecte,  que  nous  ne  connaissons  pas,  n'est  sans  doute  qu^unc  forme  à 
élytres  très-courtes  du  melanocephalus. 


—  86  — 

BAPTOLINUS 
Kraalz,  Naturg.  Ins.  Deiitsclil.,  II,  659. 

Atvecu»  Jacq.  Duv.,  Gen.  Staphyl.,  31,  pi.  dl,  flg.  55  (1).  —  Gyo- 

hyptiu»  Thoins.  (2). 

Caractères  généraux  des  Otfiius.  Tête  plus  courte.  Labre  échancré 
au  milieu.  Mâchoires  moins  ciliées,  â  lobe  externe  plus  court.  Palpes 
maxillaires  à  h"  article  plus  conique.  Languette  étroite,  subtriangu- 
laire. Paraglosses  non  saillantes.  Palpes  labiaux  à  3*  article  plus 
acuminé.  Elytres  h  strie  suturale  profonde.  Mésosternum  caréné. 
Hanches  intermédiaires  un  peu  écartées.  Jambes  postérieures  non 
épineuses.  Tarses  postérieurs  à  1''  article  subégal  au  suivant. 

Insectes  vivant  sous  les  écorces  ,  les  feuilles  mortes,  etc.,  dans 
les  zones  sylvatiques  ou  montagneuses;  on  en  compte  seulement 
cinq  ou  six  espèces  propres  à  l'Europe ,  la  Sibérie  et  l'Amérique 
boréale. 


A.  Tête  transverse,  visiblement  plus  large  que  le  corselet. 

a.  Tête,  corselet, élytres,  et  la  majeure  partie  de  l'abdomen  noirs;  élytrcs  chacri- 
nées-striûlées pilicornis. 

b.  Corselet ,  base   des   élytres  et  la  majeure  partie  de  l'abdomen 

roux  ;  élytres  très-finement  pointilldes afjinis. 

B.  Tête  allongée,  non  transverse,   un  peu  plus  étroite   que  le  cor- 

selet; corps  brun;  élytres  ponctuées longiceps. 


1.  pilicornis  Payk.,  Mon.  Car.  App.,  335.  —Kraalz,  Nat.^  661  et 
«yn.  — Tlioms.,  Shancl.  Col.,  II,  187;  IX,  175. 

Noir,  assez  brillant,  large,  subdéprimé;  mandibules,  antennes, 
épaules,  suture  et  sommet  des  élytres,  marges  des  segments  rous- 
sâtrcs  ;  palpes,  pattes  et  anus  d'un  roux-leslacc  ;  pubescence  très- 
rare,  pileuse  ;  de  gros  points  épars  en  arrière  et  sur  les  côtés  de  la 
lôte,  qui  est  transverse  et  impressionnée  entre  les  antennes  ;  3"  article 
de  celles-ci  pas  plus  long  que  le  2'';  yeux  assez  saillants;  corselet 
visiblement  plus  étroit  que  la  tète,  assez  court,  .subparallèle,  un  peu 
rétréci  vers  la  base;  angles  antérieurs  infléchis,  suboblus,  posté- 


(0  Dans  lo  texte  de  Jacquclln  du  Val ,  cette  figure  est  Inscrite  par  erreur  sous 
le  n"  5-1. 

(2)  Les  Gyrohypnus  Steph.,  que  M.  Thomson  donne  îi  tort  comme  identiques  aux 
Baptolinus,  correspondent  aux  XanthoUnus  d'Erichson. 


—  87  — 

rieurs  arrondis;  deux  poinls  au  milieu  du  disque;  élytres  déprimées, 
un  peu  plus  larges,  pas  plus  longues  que  lui,  chagrinées-striolées 
avec  une  série  oblique  de  Zi-G  points  peu  profonds  sur  le  disque  ; 
abdomen  à  ponctuation  rare.  ■—  L.,  6-6  1/3  niill. 

Sous  les  pierres ,  les  écorces  des  arbres  morts ,  hêtres ,  sapins  , 
pins ,  surtout  du  Pinus  sylvestris  ;  régions  sylvatiques  et  alpestres 
jusqu'à  2,500  m.  d'altitude  ;  juillet ,  août  (r). 

Crefeld  (y.  Briich);  Provinces  Rhénanes  {Bach)  ;  Vosges  {Wenc- 
ker)  ;  Haguenau  (Kampmann)  ;  Remiremont  {Puton)  ;  Darney 
{Le  Paige)  ;  Bàle  {Imhoff)  ;  Genève  {Ileer)  ;  Valais ,  Saas  {de 
Bonvouloir)  ;  Mont  Rosa  {Stierlin)  ;  Savoie  ,  Rhonnes  ,  Albert- 
ville ,  Plan  Bérard  {de  Manuel)  ;  Grande-Chartreuse  î  Allier 
{Dcsbrochers  des  Loges)  ;  Montagnes  Lyonnaises ,  Cluny ,  Mont 
Dore  {Rey). 

Aussi  en  Laponie ,  Scandinavie ,  Russie  ,  Germanie  ,  Suisse  , 
Autriche ,  Tyrol ,  Piémont. 


2.  aflinis  Payk.,  Mon.  Stapli.,  24.  —  Harold,  Cat.  Col.y  606  et  syn.— 
alternons  Grav. ,  Micr.,  Ii8.  —  Kraatz ,  Nat. ,  660  et  syn.  —  frigidiis  Du- 
four,  Bull,  Soc,  Pau,  1843.  —  pilicornis*  Jacq.  Duv. ,  Staph.  ,  pi.  11, 
fig.  55  (  nec  Payk  ).  —  *dimidiatns  Mots.,  Bull.  Mosc,  1860  ,  II,  565  ; 
Hochh.,  Bull.  Mosc,  1862,  III,  69  {forte). 

Voisin  du  précédent ,  moins  déprimé  ,  plus  brillant  ;  testacé- 
rougeâtre  ;  tète ,  élytres ,  sauf  la  base  et  la  suture ,  et  segments 
5-6  de  l'abdomen  d^un  noir  de  poix  ;  3^  article  des  antennes  plus 
long  que  le  2*  ;  yeux  à  peine  saillants  ;  tête  moins  ponctuée  ;  cor- 
selet plus  convexe,  plus  long;  angles  antérieurs  bien  plus  marqués  ; 
élytres  subconvexes,  non  slriolées,  très-finement  pointillées  ;  série 
de  points  droite  ;  abdomen  moins  ponctué.  —  L.,  6  1/3  -  7  mill. 

Sous  les  mousses,  les  écorces  de  hêtres,  pins  et  sapins  pourris  ; 
régions  sylvatiques  et  montagneuses  jusqu'à  la  zone  alpine  ;  mai 
à  septembre  (ar). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane,  sauf  la  zone  méditerranéenne. 

Aussi  en  Scandinavie,  Grande-Bretagne,  Germanie,  Suisse,  Au- 
triche, Tyrol,  Italie,  Sicile,  Sardaigne  et  Caucase. 

Obs,  1.  On  ne  voit  pas  bien,  d'après  la  description,  en  quoi  le  dimidiatus 
Mots.  Hochh. ,  de  la  Sibérie  orientale ,  dilTérerait  des  immatures  de  cette 
espèce ,  à  laquelle  se  rapportent  les  pilicornis  des  Catalogues  Tcnnstedt 
(p.  51),  Millet  (I,  p.  129),  de  Romans  (p.  217),  de  La  Godelinais  (p.  55). 

Obs.  2.  Le  frigidus  Duf.  est  synonyme  de  la  présente  espèce,-et  non  du 
pilicornis  f  étranger  aux  Pyrénées. 


—  88  — 
3.  longieeiis*. 

Remarquable  par  sa  lête  plus  élroile  que  le  corselet,  non  Irans- 
verse,  plus  longue  que  large,  à  peine  ponctuée;  brun  de  poix; 
bouche,  antennes,  épaules,  suture,  sommet  des  élytrcs  et  seg- 
ments abdominaux ,  sauf  le  G"  en  partie,  d'un  lestacé-rougeàtre ; 
yeux  à  peine  saillants  ;  3'  article  des  antennes  plus  long  que  le  2''; 
corselet  bien  plus  parallèle  que  chez  les  précédents,  subconvexe; 
angles  antérieurs  marqués;  élytres  non  striolées,  subconvexes,  à 
ponctuation  assez  forte  ,  mais  confuse  et  peu  profonde  ;  abdomen 
moitié  plus  densément  ponctué  sur  les  côtés.  —  L.,  5  3/Zi-6  1/3 
mill. 

Sous  les  écorces  des  hêtres  et  sapins  pourris  ;  régions  sylva- 
tiqucs  et  montagneuses  jusqu'à  la  zone  alpine  ;  août  à  octobre  (tr). 
Nancy  I  Savoie,  Rhomies  !  Grande-Chartreuse  ! 


LEPTACINUS 
Erichs.,  Kœf.  Mark,  I,  429.— Jacq.  Duv.,  Gen.  Staph.y  32,  pi.  12,  Og.  59. 

Caractères  généraux  du  XanlhoUniis.  Labre  profondément  sinué 
au  miMeu.  l'alpes  maxillaires  et  labiaux  à  dernier  article  petit, 
étroit  dès  la  base,  subulé,  à  peine  plus  court  que  le  précédent; 
2*  article  des  labiaux  un  peu  plus  long  que  le  1*^^'.  I-,anguetle  échan- 
créeen  avant.  Antennes  fines.  Manches  intermédiaires  subdislantes. 
Tarses  plus  courts,  les  antérieurs  simples. 

Les  Lcplacinus  ont  le  même  genre  de  vie  que  les  Xantholinns, 
auxquels  ils  ressemblent  de  faciès.  On  en  connaît  une  trentaine 
d'espèces  répandues  assez  également  dans  les  diverses  parties  du 
monde. 

A.  Corselet  attdnué  et  trbs-arrondi  aux  angles  antA-icurs. 

a.  Taille  grande;  sUlons  frontaux  longs,  trfcs-profonds,    im- 

ponctuds parumpunctatus. 

b.  TuUle  trfcs-pctito  ;  sillons  frontaux  assez  courts,  polntUlds.    olUioidcs. 

B.  Corselet   tronqué  subcarrcJment   aux    angles  antérieurs  <iui 
sont  tilen  marqués. 

a.  Antennes  assez  longues, Il  articles  transversaux,  assez  largos,     hatijchrus. 
6.  Antennes  trfcs-courte»,  !i  articles  trfcs-transversaux.     .    .     .    formicetorum. 

1.  parumpiinctatuH*  Gyll.,  Ins.  Suec,  IV,  liM.  —  Er. ,  Ocn.,  335 
etsyn.  —  KraaU,  Nat.,  Gi8  et  sijn.  —  Daudi,  Bcrl.  Ent.  ZcU.,  1857,  99. 


—  89  — 

—  radicsjis*  Pcyr.,  Ann,  Ent,  Fr.  ,  1858,  li2l,  —  aviissus*  Coq.  ,  Ann, 
Ent.  Fr.,  1860,  158. 

Taille  et  forme  des  petits  Xantliolinus  punctulatus ;  noir,  très* 
brillant,  non  chagriné,  pileux;  palpes,  trois  premiers  articles  des 
antennes  et  pattes  rougeàtres  ;  élylres  brunes  ou  teslacées ,  plus 
foncées  à  la  base,  largement  blanchAtres  en  dehors  vers  le  sommet; 
tête  subtriangulaire ,  subcarrée  en  arrière ,  quadrisillonnée  en 
avant  ;  sillons  imponclués ,  très-longs ,  surtout  les  postoculaires  ; 
côtés  marqués  de  très-gros  points  rares  ;  disque  lisse  ;  corselet 
large ,  court ,  de  la  largeur  de  la  tête ,  très-arrondi  en  avant ,  un 
peu  rétréci  vers  la  base,  sinué  latéralement  ;  angles  antérieurs  nuls  ; 
de  chaque  côté  du  disque,  5  ou  6  points  en  séries;  Zi  ou  5  de 
chaque  côté  ;  élylres  un  peu  plus  larges  et  plus  longues  que  le  cor- 
selet,  planes,  translucides,  offrant  deux  séries  subhuniérales  de 
points  assez  fins,  nombreux,  et  de  points  plus  confus,  plus  fins, 
le  long  de  la  suture  ;  abdomen  à  ponctuation  forte,  écartée,  avec  le 
milieu  du  disque  lisse  ;  <3  abdomen  parallèle  ;  6*=  segment  en  dessous 
légèrement  échancré  au  sommet.  —  L.,  5  1/2-6  1/2  mill. 

Sous  les  pierres,  les  écorces ,  les  feuilles ,  le  terreau,  les  débris 
végétaux ,  les  fumiers  ,  dans  les  serres ,  les  celliers  ;  parfois  avec 
les  foui^mis  ;  mai  à  août  (r). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe ,  l'Asie  et  l'Afrique  méditerra- 
néennes ,  Madère ,  Le  Cap-Vert  et  l'Amérique  du  Nord. 

Obs,  Le  parumpunctalus  des  Catalogues  Mocquerys  (p.  191)  et  de  La 
Godelinais  (p.  55)  se  rapporte  au  baiychrus. 

2.  batyelirus  Oyll.,  1ns.  Suec,  IV,  480.  —  Er.,  Gen.,  335  et  syn.— 
Kraatz,  Nat.,  649  et  syn.—  Jacq.  Duv.,  Staph.,  pi.  12,  flg.  59.  —  Harold, 
Cal.  Col. ,  605  et  syn.  —  tinearis  Grav. ,  Micr. ,  43  [nec  Oliv.).  —  Krautz 
/.  c.  et  syn.,  —  Thoms.,  Skand.  Col.,  II,  193.  —  Baudi,  Berl.  Ent.  Zeit., 
1857,  99  ;  1869,  389.  —  Harold,  /.  c.  et  syn.  —  apicalis*  Kol. ,  Melet. 
Ent.,  III,  15.  —  Hochli.,  Bull.  Mosc.,  1849,  I,  110.  —  Jcbusœus*  Saulcy, 
Ann.  Ent.  Fr.,  1864  ,  643.  —  berylensis*  Saulcy  ,  l.  c.  —  triangulum* 
Saulcy,  /,  c.  —  Mars,,  L'Abeille,  1871,  VIII,  308,  309  (1). 

l'I US  étroit  que  le  précédent;  deux,  trois  ou  quatre  fois  plus 
petit  ;  pubescence  pileuse  plus  serrée  ;  tète  plus  étroite,  chagrinée 


U)  On  n'a  pas  encore  signalé  chez  nous  le  : 

2".  othioides'  Daudi,  Berl.  Ent.  Zeit.,  1869,  300,  —  Mars.,  L'Abeille,  j871,  VIII, 
309.  —  formicetorum'  Baudi,  /.  c,  1S57,  99. 
Facibs  (X'Othius  ;  taille  des  très-petits  hatychrus;  distinct  seulement  par  sa  forme 


—  90  — 

à  un  fort  grossissement ,  plus  longue ,  à  sillons  frontaux  bien  plus 
courts  et  trois  fois  moins  profonds ,  ponctués  ;  ponctuation  plus 
serrée,  trois  fois  plus  fine,  ne  laissant  qu'une  ligne  lisse  médiane 
étroite;  corselet  bien  plus  étroit,  plus  long,  plus  rétréci  vers  la 
base,  plus  sinué  latéralement;  angles  antérieurs  bien  marqués;  séries 
dorsales  formées  de  9  à  13  points  (parfois  avec  un  ou  deux  supplé- 
mentaires un  peu  en  dehors),  latérales  de  Zi  à  8  points  (avec  quel- 
ques autres  confus  vers  les  angles  antérieurs)  ;  olytres  et  abdomen 
à  ponctuation  plus  fine,  trois  fois  plus  serrée  qu  î  chez  pariimpiinc- 
Laliis,  surtout  vers  la  suture;  c?  7"  segment  légèrement  incisé  en 
triangle;  6^  très-largement  écliancré  au  sommet.  —  L.,  3  1/2-5 
mill. 

Elytres  souvent  rougeâtres,  avec  la  base  plus  ou  moins  brune  et 
le  sommet  plus  ou  moins  testacé,  parfois  entièrement  d'un  testacé 
pâle  avec  la  base  largement  enfumée  ou  une  simple  tache  circascu- 
teliaire. 

Sous  les  pierres,  les  mousses,  les  débris  végétaux,  les  algues, 
dans  le  terreau  des  serres  ;  parfois  avec  L.  fiiliginosus  ou  dans 
les  nids  de  Bombus  ou  les  détritus  des  inondations  ;  toute  l'an- 
née (c). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe,  l'Asie  et  l'Afrique  méditerra- 
néennes ,  le  Caucase ,  la  Géorgie ,  la  Perse ,  Madère ,  les  Canaries 
et  l'Amérique  du  Nord. 

Ois.  Cet  insecte  est  encore  un  des  exemples  curieux  qu'on  peut  fournir 
des  variations  possibles  d'un  type  et  des  distinctions  subspécifiques  dont 
ce  type  est  susceptible.  Aussi  instable  de  forme  que  de  taille  et  de 
ponctuation,  le  baijichnis  de  Gjlleidial  cl  d'Erichson  a  reçu  dans  les 
traités  descriptifs  une  quinzaine  de  noms  différents,  et  cependant  aucune 
de  ses  variations  ne  saurait  ùtre  précisée  et  admise  comme  caractère 
d'espèce.  Tandis  que  quelques  exemplaires  atteignent  presque  la  lon- 
gueur des  petits  pnrumpunctatus ,  d'autres  dépassent  à  peine  celle  du 
formiccinrum  ;  la  tôle  est  tantôt  subparallèle,  tantôt  subtriangulairc,  plus 
ou  moins  raccourcie  ;  sa  ponctuation  est  plus  ou  moins  dense,  ainsi  que 


plan  Br61e,  plusaUonKfîo,  le  i"  et  le  3»  article  des  antennes,  les  jambes  postérieures 
et  les  élytres  en  entier  d'un  lirun  noirâtre  ;  tête  plus  dtroitc  ,  h  sillons  frontaux  plus 
longs;  base  et  angles  postérieurs  trbs-arrondis,  nullement  anguleux;  ponctuation 
moins  serrée,  plus  Une  surtout  a  la  base;  corselet  plus  attonud  en  avant  ;  aiiglos 
antérieurs  encore  plus  arrondis  que  cliez  parumpunclalus  ,  nullement  anguleux 
comme  chez  baUjchrus  et  formicelorum  ;  séries  dorsales  de  \2  point»  environ  ,  les 
latérales  do  8  ou  -lO;  ély ires  plus  longues,  h  ponctuation  uetto  ainsi  que  cuUo  de 
l'abdomen.  —  L.,  3  1;2  mill. 
l'iémont,  dans  les  Inondations  du  TO,  en  décembre  (An). 


—  91  — 

celle  fies  séries  protlioraciqucs  ;  enfin,  la  coloration  des  élytres  se  modifie 
à  l'infini,  étant  souvent  semblable  à  celle  du  pantmpunctaUis ,  mais  fré- 
quemment aussi  pareille  aux  exemplaires  les  plus  p;\les  du  formicetonim  ; 
la  ponctuation  de  ces  élytres  est  aussi  plus  ou  moins  nette  et  profonde. 
Toutes  ces  modifications  étaient  connues  de  l'illustre  Erichson ,  comme  le 
témoigne  la  description  de  son  Gênera,  et,  avec  cette  sagacité  qu'aucun 
autre  n'a  égalée  dans  la  science ,  il  les  avait  jugées  intra-spéciCques. 
M.  Kraatzet,  à  sa  suite,  les  auteurs  contemporains  ont  eu  le  tort  de  ne 
pas  croire  à  la  parole  du  monograpbe  et  de  diviser  de  nouveau  le  type 
batyclirus  en  deux  ou  plusieurs  soi-disant  espèces,  comme  ils  ont  séparé 
ensuite  le  Leptolinus  notkus  en  deux  ou  trois  formes  distinctes.  Toutes 
ces  distinctions  sont  contraires  à  la  nature  et  impossibles  à  soutenir  eu 
présence  de  séries  d'exemplaires  de  provenances  très-diverses.  Sans  doute, 
en  isolant  les  exemplaires  les  plus  disparates,  on  peut  caractériser  un 
certain  nombre  de  types,  peut-être  sept  ou  buit,  dans  le  batyclirus  aussi 
bien  que  dans  les  autres  espèces  protéiques  ;  mais  il  devient  impossible  de 
rattacher  à  l'un  plutôt  qu'à  l'autre  les  formes  intermédiaires  omises  d'abord, 
et  en  opérant ,  comme  je  l'ai  fait,  sur  plus  de  cent  exemplaires  de  tous 
pays,  on  ne  tarde  pas  à  se  convaincre  de  la  variabilité  de  ces  formes  et, 
en  définitive,  de  leur  unité  spécifique. 


3.  formieetorum^  Mœrk.,  Germ.  Zeî/s.,  III,  216. — Kraalz,  f^aU^ 
650  et  syn.  —  Fairm. ,  Fn.  Fr.,  I,  50/i.  —  Thoms.,  Shand.  Col.,  II,  193. 

Faciès  de  batyclirus  ;  toujours  plus  petit  ;  moins  foncé  au  cor- 
selet, qui  est  brun  de  poix,  et  aux  élytres,  qui  sont  ordinairement 
lestacées  avec  la  base  brune;  antennes  bien  plus  courtes,  plus 
grêles,  à  articles  moitié  plus  courts,  très-transversaux,  souvent 
lestacées  ;  tête  sublriangulaire;  sillons  frontaux  bien  plus  profonds, 
plus  longs  ;  séries  du  corselet  profondes  ;  élytres  plus  courtes,  bien 
plus  fortement,  moins  densément  ponctuées.  —  L,,  3-3  1/3  mill. 

Dans  les  bois ,  avec  Formica  rufa  et  congerens  ;  avril  à  no- 
vembre (r). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  en  Scandinavie  ,  Grande-Bretagne ,  Germanie ,  Russie , 
Chypre  et  Espagne. 

LEPTOLINUS 

Kraatz,  Nattirg,  Ins,  Deutsdd.,  II,  647. 

SienUiodefu»  Jacq.  Duv.,  Gen.  Staplu,  33,  pi.  12,  Cg.  60. 

Caractères  généraux  des  Leptacinus.  Labre  profondément  incisé 
en  triangle  au  milieu.  Cou  très-étroit ,  très-élranglé.  l^alpes  à  der- 


—  92  — 

nier  article  subulé,  beaucoup  plus  court  que  le  précédent  aux 
maxillaires  ;  2^  article  des  labiaux  subégal  au  1".  Languette  arron- 
die ,  entière.  Antennes  allongées.  Hanches  intermédiaires  distantes. 
Tarses  antérieurs  dilatés,  spongieux  en  dessous. 

Les  insectes  de  ce  genre ,  très-peu  nombreux ,  vivent  principa- 
lement sous  les  pierres.  On  les  trouve  en  Europe,  dans  l'Asie 
centrale  et  l'Amérique  du  Nord. 

1.  nothus*  Er.,  Gen.,  338.  —  Hochli. ,  Bull.  Mosc,  iSli9  ,  I,  111.  — 
Fairm.,  Fn.  Fr.,  I,  50i.  —  Jacq.  Duv.,  t.  c.  —  cephalotes*  Kraalz,  Bcrl. 
Ent.  Zcil.,  1858,  65.  —  sarcpianus*  Stierl.,  Mitth.  Scinv.  Ces.,  1867, 
II,  217.  —  *vcrsicolor  Solsky,  llor.  Suc.  Enl.  Ross. ,  1871 ,  VIII  ,  181.  — 
Mars.,  U Abeille,  1871,  VIII,  306  {veresim.). 

Taille  et  forme  parallèle  du  Xcmiholinus  fulgidus ,  mais  tout 
autre.  Bien  plus  étroit  et  remarquable  par  son  corps  mat,  à  peine 
brillant  au  corselet  et  aux  élytres  ;  noir  de  plomb  ;  bouche ,  an- 
tennes, pattes  et  anus  roussâtres  ;  mandibules,  !"■  article  de 
celles-ci,  cuisses  et  jambes  plus  foncées;  pubescence  longue ,  assez 
serrée  aux  élytres  et  à  l'abdomen  ;  ponctuation  fine  ,  très-dense  , 
rugueuse-aciculée  k  la  tête,  fine,  serrée  au  corselet,  plus  fine, 
plus  serrée  aux  élytres,  très-dense,  obsolète  à  l'abdomen:  tête 
longue,  parallèle,  carrée  à  la  base;  corselet  très-long,  étroit; 
angles  arrondis  ;  une  étroite  ligne  élevée ,  lisse ,  longitudinale  à  la 
tête  et  au  corselet;  élytres  un  peu  plus  larges,  pas  plus  longues 
que  celui-ci  ;  (^  T""  segment  incisé  en  tiianglc  aigu  ;  6'^  largement  et 
faiblement  échancré.  —  L.,  5  i/2  -  7  1/2  mill. 

Enlièiemcnt  roussûtre,  avec  la  bouche,  les  antennes,  le  sommet 
des  élytres ,  l'anus  et  les  pattes  plus  clairs. 

Sous  les  pip.ircs,  les  mousses  au  pied  des  arbres  ,  les  écorces, 
les  débris  véj^uMaux  ;  endroits  secs  et  humides  ;  toute  l'année  (n). 

Calvados  ,  Merville  !  Stc-Gemme-sur-Loirc  (Gallois)  ;  Yonne  , 
St-Florentin  (de  La  Brûlerie)  ;  Limoges  (/^icHsr)  ;  Dijon  [Bougcl]; 
Lyon  ,  Morgon ,  Languedoc  {Bcy)  ;  llyères  I  Marseille  !  Bcziers  ! 
Cette  ,  Montpcllinr  {Maycl)  ;  Carcassonne  {(lavoy)  ;  Bordeaux  , 
Grignols  (Cabarrus)  ;  Hautes-Pyrénées  {Pandcllr). 

Aussi  en  Croatio,  dans  toute  l'Kurope ,  l'Afriiiuo  et  l'Asie  médi- 
terranéennes ,  la  Russie  méridionale,  les  bords  de  la  mer  d'Azof 
et  la  Mésopotamie. 

Ohs.  Le  vcrsicolor  Solsky,  d'Aslrakan,  ne  parait  pas  ililTércr  des  peliles 
variélcs  à  couleurs  claires  du  notlius,  qu'on  trouve  fréqucmuienl  dans  les 


—  93  — 

zones  circamédilcrranéennes  et  le  sud  de  la  Russie,  et  que  M.  Kraaiz  (/.  c.) 
signale  en  Mésopotamie,  d'après  les  types  d'Erichson. 


METOPONCUS 

Kraatz,  Nalurg.  Ins.  Deutsclil.,  II,  651. 

Eeteoiotnua  Jacq.  Duv.  —  Ct/Undfocephalus  Mots. 

(PI.  V,  Cg.  1.)  Caractères  généraux  des  Lcptacinus.  Corps  subcy- 
lindrique, parallèle.  Labre  profondément  incisé  en  triangle  au 
milieu.  Palpes  maxillaires  à  3"  article  allongé,  4Mrès-petit.  Antennes 
très-courtes,  en  massue,  à  articles  larges,  déprimés.  Hanches  in- 
termédiaires rapprochées.  Tarses  très-grêles,  allongés,  les  antérieurs 
simples,  les  postérieurs  à  2"  article  allongé. 

La  larve  du  brevicornis  est  testacée,  avec  la  tête  et  le  segment 
prolhoracique  ferrugineux,  comme  chez  les  autres  larves  de  Xan- 
thoiini;  convexe,  brillante,  étroite,  allongée,  à  poils  fins,  rares; 
tôle  rappelant  celle  de  Tinsecte  ,  subquadrangulaire  ,  parallèle  ; 
angles  postérieurs  tronqués,  obtus  ;  bord  antérieur  saillant  en  pa- 
lette crénelée  de  5  dents,  la  médiane  petite,  les  externes  fortes, 
égales  ;  sillons  frontaux  réunis  en  arrière  comme  chez  l'insecte 
parfait,  peu  profonds,  prolongés  en  arrière  par  un  très-fin  sillon 
qui  s'étend  sur  le  segment  prothoracique  ;  côtés  nettement  cha- 
grinés en  arrière;  dessous  fortement  chagriné,  quadrisillonné,  les 
sillons  externes  bordés  par  un  pli  relevé;  mâchoires  robustes,  à 
appendice  articulé,  petit,  grêle;  palpes  maxillaires  très-courts,  très- 
robustes;  1"  et  3<^  articles  très-courts,  égaux,  2=  presque  moitié 
plus  long  que  le  1",  h"  égal  au  3%  mais  étroit,  aciculé;  lèvre  infé- 
rieure... (1)  ;  mandibules  larges,  très-fortes,  peu  aiguës;  antennes 
très-courtes,  robustes,  pileuses,  de  U  articles,  3<=  d'un  tiers  plus 
long  que  le  2%  à  article  supplémentaire  très-petit ,  aciculé,  k^  petit, 
tronqué,  très-court  ;  ocelle  petit,  placé  derrière  la  base  des  mandi- 
bules ;  segment  prothoracique  de  la  largeur  de  la  tête  en  avant, 
anguleux  au  1"  tiers  antérieur,  très-rétréci  ensuite  vers  la  base  ;  les 
deux  suivants  plus  étroits,  allongés,  chacun  seulement  un  peu  plus 
court  que  le  1"  ;  segments  abdominaux  subparallèles,  plissés  suivant 
la  ligne  médiane  et  de  chaque  côté  avec  une  faible  impression  oblique 
sur  le  disque  en  avant  de  chaque  segment  ;  pseudopode  et  styles 
anaux  très-courts ,  ceux-ci  de  deux  articles ,  le  2*=  moitié  plus  court 

(<)  Mutildecbez  le  seul  exemplaire  que  je  possède. 


—  94  — 

que  le  1",  bien  plus  étroit;  pâlies  très-courtes,  Irès-robusles ; 
jambes  d'un  tiers  plus  courtes  que  la  cuisse,  très-fortement  épi- 
neuses; ongles  courls,  simples.  —  L.,  6  niill.  —  Cette  larve  si  in- 
téressante se  trouve  avec  l'insecte  parfait  et  doit  avoir  les  mêmes 
mœurs;  je  l'ai  reçue  de  Bohême. 

Le  genre  Metoponcus  est  remarquable  et  des  plus  distincts  dans 
la  tribu.  Il  ne  renferme  qu'une  dizaine  d'espèces  vivant  sous  les 
écorces  des  arbres  dans  les  forêts ,  quelques-unes  joliment  variées 
de  noir,  de  rouge  et  de  testacé.  Sauf  l'Afrique  ,  on  en  rencontre 
dans  les  diverses  parties  du  globe. 


1.  brevicornis*  Er.,  Gen.,  33/i.  —  Kraatz,  Nat.,  652  et  syn. 

(PI.  V,  fig.  1.)  Insecte  très-curieux.  I^arallèle ,  subcylindrique; 
noir,  très-brillant;  bouche,  antennes  et  pattes  d'un  testacé  rou- 
geâlre  ;  élytres  souvent  d'un  testacé  obscur  autour  de  l'écusson  ; 
corps  pileux  ;  sommet  des  élytres  pubescent  ;  ponctuation  fine  , 
peu  serrée  ,  subaciculée  à  la  tête  qui  a  li  gros  points  placés  irrégu- 
lièrement de  chaque  côté;  celle  du  corselet  obsolète  avec  li  points 
en  carré  sur  le  disque  ,  les  antérieurs  précédés  chacun  de  deux 
autres;  celle  des  élytres  et  de  l'abdomen  invisible  ;  tôle  exactement 
rectangulaire,  d'un  tiers  plus  longue  que  large,  avec  deux  très-courts 
sillons  à  la  base  des  antennes  ;  l'intervalle  de  ceux-ci  relevé  en 
double  carène  canaliculée  au  milieu  ;  corselet  très-arrondi  en  avant, 
tronqué  à  la  base,  sinué  sur  les  côtés,  plus  court  que  la  tôle;  élytres 
pas  plus  larges,  plus  longues  que  lui,  un  peu  élargies  vers  le 
sommet  qui  est  échancré  en  triangle  très-profond.  —  L.,  6  -G  1/2 
mill. 

Sous  les  écorces  des  pins ,  sapins  et  hêtres  pourris  ,  dans  les 
forêts,  avec  les  Paromaius  et  Plegaderus  ;  régions  montagneuses 

(TR). 

Vosges  du  Bas-Rhin,  llohwald  près  Barr  {Mathieu). 
Aussi  en  Autriche. 

Obs.  1.  Je  ne  connais  qu'un  seul  exemplaire  français  de  ce  bel  insecte. 
Il  est  dans  les  cartons  de  M.  Malliicu,  à  Nancy.  En  signalant  cette  capture 
d'un  de  nos  savants  naUiraiistes,  je  suis  heureux  de  remercier  M.  Mathieu 
de  la  gracieuseté  avec  laquelle  il  m'a  permis  de  visiter  sa  collection  et  de 
prendre  note  des  espèces  intéressantes  pour  noire  faune. 

OLs,  2.  Le  brevicornis  est  indiqué  aussi  dans  le  Catalogue  Godron  (p.  57) 
comme  pris  dans  les  Vosges  par  M.  Pulon  cl  ù  Metz  par  M.  Géhin.    Mais 


—  95  — 


M.  Puton  ne  me  signale  pas  cet  insecte  dans  ses  notes  et,  quant  à  la  citation 
très-ancienne  de  M.  Géhin,  je  n'ai  pu  la  vérifier  et  elle  peut  être  erronée. 


XANTHOLINUS 

Serville,  Encycl.  mélhod.,  X,  475.  —  Jacq.  Duv.,  Gen.  Stapk.,  32,  pi.  12, 

iig.  56,  57,  58. 

EulisBU»    Mann.   —  Gyvohypnus  Stepli.  —    ETtilcia  Jacq.  Duv.  — 
jlgerodes  Mots.  —  Xudobiug  Thoms.  —  Gawoptefus  Thoms. 


Corps  allongé,  linéaire,  subdéprimé.  Tête  variable,  carrée  ou 
oblongue.  Cou  étroit ,  court.  Labre  étroit ,  bilobé.  Mandibules 
courtes ,  obtusément  dentées.  Mâchoires  à  lobes  très-velus ,  l'ex- 
terne obconique.  Palpes  maxillaires  filiformes ,  3"=  article  subégal 
au  second,  h"  un  peu  plus  court,  à  peine  plus  étroit,  conique. 
Menton  court,  transverse,  échancré.  Languette  entière,  large,  ar- 
rondie. Paraglosses  saillantes.  Palpes  labiaux  filiformes ,  à  articles 
subégaux ,  3''  fusiforme.  Antennes  courtes ,  peu  épaissies ,  très- 
géniculées  à  la  base.  Elylres  à  suture  imbriquée.  Hanches  inter- 
médiaires écartées.  Jambes  épineuses.  Tarses  antérieurs  simples , 
postérieurs  à  1"  article  subégal  au  2». 

Les  premiers  états  de  trois  Xantliolinus  ont  été  décrits  et  figurés 
en  détail ,  ceux  du  punclulatus  par  Bouché  {Naturg.  Ins.,  180, 
pi.  8  ,  fig.  9  ;  —  Er. ,  Gen.  ,  307)  ;  ceux  du  collaris  par  M.  Perris 
(Ann.  Ent.  Fr.,  1853,  566,  pi.  17,  fig.  26-36),  et  ceux  du  lenlus 
par  M.  Schiœdte  {Nat.  ridsskr.,  1866,  201,  pi.  9,  fig.  18;  pi.  10, 
fig.  1-7;  pi.  12,  fig.  2). 

La  larve  du  X.  punclulatus ,  d'après  les  exemplaires  que  nous 
possédons,  a  un  faciès  voisin  de  celui  de  l'insecte  parfait  ;  la  tête 
est  d'un  rougeâtre  marron ,  subdéprimée ,  quadrangulaire  ,  angu- 
leuse et  subdenlée  vers  la  base  sur  les  côtés  comme  chez  l'in- 
secte parfait,  un  peu  rétrécie  en  avant  ;  sillons  frontaux  doubles, 
courts,  très-obsolètes  en  arrière  ;  bord  antérieur  muni  de  9  denti- 
cules ,  un  médian  petit ,  un  de  chaque  côté  grand ,  robuste , 
3  autres  externes  de  chaque  côté  très-petits  ;  disque  un  peu  slriolé 
antérieurement;  dessous  fortement  quadrisillonné  ,  subruguleux  en 
avant  au  milieu;  mâchoires  à  lobe  cylindrique  ,  allongé,  robuste; 
un  appendice  articulé  s'insérant  en  dedans  au  sommet  ;  palpes 
maxillaires  de  h  articles ,  les  3  premiers  subégaux  en  longueur,  les 
1"  et  2°  robustes ,  3"  moitié  plus  grêle ,  /t"  très-petit ,  court ,  aciculé  ; 
lèvre  inférieure  assez  courte;  languette  longue,  aciculée  ;  palpes 


—  96  — 

labiaux  de  2  articles,  2«  très-grêle,  aciculé,  plus  court  que  le  1"  ; 
mandibules  grêles,  très-aiguês  ;  antennes  de  li  articles,  1"  très-court, 
les  suivants  comme  cbez  coUaris ;  ocelle  petit,  latéral,  peu  visible; 
segment  prolhoracique  rougeâtre,  allongé,  égal  aux  deux  suivants 
réunis,  subcylindrique,  rétréci  en  avant,  à  sillon  obsolète,  et  à  très- 
court  sillon  aux  angles  antérieurs  ;  les  deux  suivants  testacés,  trans- 
versaux, graduellement  plus  courts  ;  abdomen  analogue  à  celui  de 
co//flri5 ;  pseudopode  anal  très-long;  styles  anaux  courts,  biarti- 
culés,  2«  article  presque  3  fois  plus  court  que  le  1^'.  Pattes  comme 
chez  coUaris,  avec  les  cuisses  plus  fortement  épineuses.  —  L.,6-7 
mill.  —  Trouvée  par  nous  en  septembre  sous  les  débris  végétaux, 
dans  des  champs  cultivés  ;  Bouché  dit  l'avoir  rencontrée  au  prin- 
temps dans  les  crottins  de  cheval. 

Les  larves  des  X.  coUaris  et  Icnlus  différant  peu  de  celle-ci ,  nous 
nous  bornons  à  renvoyer  aux  ouvrages  cités  plus  haut  ;  celle  du 
cc»/Zrt?'/5  vit  dans  les  galeries  du  Tomiciis  stcnogroplws  :  elle  s'y 
nourrit  des  larves  de  cet  insecte  ou  de  ses  excréments  et  s'y  trans- 
forme sans  préparatif  aucun. 

La  nymphe  du  coUaris,  que  M.  Perris  a  étudiée,  et  qui  est  figurée 
dans  Y  Introduction  de  notre  Faune  (I,  pi.  3,  fig.  9),  est,  comme 
celles  des  Slapkyliuus  et  Ocypus ,  recouverte  d'une  enveloppe 
teslacée  et  cornée,  mais  glabre,  laissant  voir  la  tête  abaissée  sur  la 
poitrine,  les  mandibules,  les  pattes,  les  élytres,  les  ailes  et  les 
segmenis  abdominaux  ;  les  tarses  sont  seuls  détachés  et  saillants;  il 
y  a  7  stigmates  visibles  sur  les  flancs  ;  l'anus  offre  deux  papilles 
subulées,  biarticulées.  —  Cette  nymphe  peut  mouvoir  son  abdomen 
et  se  retourner  dans  sa  loge  ;  l'insecte  en  sort  au  bout  de  15  à  20 
jours. 

Les  XanllioUnus  sont  des  insectes  d'assez  grande  taille,  souvent 
parés  de  brillantes  couleurs,  vivant  d'ordinaire  sous  les  pierres, 
les  mousses  ,  les  détritus  ,  quelques-uns  avec  les  fourmis.  Ils 
comptent  une  centaine  d'espèces  également  réparties  à  la  surface 
du  s.(lobc. 

On  a  proposé  d'en  distinguer  plusieurs  groupes  comme  genres 
spéciaux  ;  mais  l'étude  des  exotiques  démontre  que  les  caractères 
invo([ués  [)ar  les  auteurs  sont  loin  d'avoir  la  constance  qui  leur  a 
été  attribuée,  et,  en  définitive,  après  des  comparaisons  atten- 
tives sur  les  types  les  plus  variés ,  nous  pensons  que  ces  genres 
n'ont  que  la  valeur  de  divisions  secondaires. 


A.  Tête  carrée  ou  rcctanfinlairc,  non  r(;tri'clc  ilc  la  base  en  avant;  yeux  ordinaires, 
a.  Tût»  il  ponctuation  forto,  non  loviSuliic,  polutiUéo  cutro  la  ponctuation, 
f  CorBclct  rouge coUaris, 


—  97  — 

•{-f  Corselet  noir lentus. 

b.  Tête  a  ponctuation  trfes-grosse,  fovéolée,  trfes-lisse   entre  les 

points ful'jidus. 

15.  Tête  légbremont  rdtvécie  Je  la  base  eu  avant,  avec  un  trfes-fin 
denticule  aux  angles  postérieurs  et  la  ponctuation  grosse  ,  ru- 
gueuse   punctulatus. 

C.  Tête  légèrement  rétrécie  de  la  base  en  avant,  finement  striolée, 
surtout  en  avant  ;  yeux  atrophiés  . 

a.  Klytres  très-grandes,  bien  plus  longues  que  le  corselet.     .     .    gracilipes. 

b.  ihytres  trbs-petites,  plus  courtes  que  le  corselet tenuipes. 

I).  Tête  plus  ou  moins  rétrécie  de  la  base  en  avant ,   plus  ou  moins 

arrondie  aux  angles  postérieurs. 
a.  Yeux  atrophiés. 
f  Tête  trfes-grande,  très-large,  striolée  dans  sa  partie  antérieure,     myops. 

ff  Tête  ordinaire,  oblongue,  non  striolée •     .     .     barbarus. 

b'  Yeux  ordinaires. 
f  Corselet  noir. 
X  Élytres  rouges;  pattas  brunâtres. 

'  Taille  très-grande ç)labratus. 

"  Taille  petite glaber. 

XX  Élytres  et  pattes  testacées  ;  taille  grande relucens. 

ff  Corselet  rouge  ou  roussâtre ,  au  moins  en  grande  partie. 
X  Tête  snbquadrangulaire  ,   à   ponctuation   très  -  rare  ,    fine; 

corselet  rouge  vif ,  à  angles  antérieurs  très-marqués.     .     .    elegans. 
XX  Tête  oblongue  ou  ovale. 

'  Corps  dépourvu  de  reflet  bronzé. 

•  Tête  oblongue-allongée  ,  subparallèle  ,  noire  ainsi  que 
l'abdomen  ;   élytres  non  chagrinées tricolor. 

"  Tête  en  ovale  court ,  enfumée  ;   élytres  chagrinées.     ,     distans. 
'*  Corps  à  reflet  bronzé  très-net. 

•  Corselet  de  la  largeur  des  élytres  et  de  la  tête;  marges 
des  segments  et  anus  testacés  ;  élytres  a  ponctuation 

forte,  serrée,  rugueuse cribripennis. 

'•  Corselet  bien  plus  étroit  que  les  élytres  et  la  tête; 
abdomen  concolore  ;  élytres  h  ponctuation  assez  fine, 
non  rugueuse linearis. 


Qroupe    1    fNUDOBlUS  THOMS.). 


1.  collaris*  Er.,  Kœf.  Mark,  I,  i2i;  Gen.,  324.  —  Kraatz,  Nat.,  644 
et  syn.  —  Baudi,  Berl.  Eut.  Zeit.j  1869,  388.  —  ruficollii*  Lucas,  Expl. 
Alg.  Ent.,  107,  pi.  12,  fig.  1. 

Très-parallèle,  subconvexe;  noir,  brillant;  corselet,  anus  et 
pattes  rouges  ;  palpes  et  base  des  antennes  roux  ;  celles-ci  ferru- 
gineuses; élytres  brun  de  poix  à  sommet  teslacé  ;  tête  très-paral- 
lèle ,  quadrangulaire ,  plus  longue  que  large ,  ^  ponctuation  forte , 
éparse  sur  les  côtés,  avec  des  points  plus  Ans  entre  les  gros;  cor- 
selet trapézoïdal,  atténué  en  avant,  obsolètenient pointillé,  à  séries 
dorsales  et  latérales  de  G  à  8  points;  élytres  de  la  longueur  du 
corselet,  à  peine  plus  larges  que  lui,  à  ponctuation  forte,  peu 

7 


—  98  — 

serrée,  celle  de  l'abdomen  subobsolèle,  rare;  c?  •  G"^  segment  en 
dessous  légèrement  échancré  au  sommet.  —  L.,  7-8  mill. 

Sous  les  écorces  des  chcnes-zeen  et  des  chênes-liége  (r). 

Landes  {Perris)  ;  Lot-et-Garonne,  Agen  !  Ses  {Banducr)  ;  Le 
Luc  (Robert)  ;  St-Raphael  (Raymond). 

Aussi  en  Germanie ,  Autriche,  Italie,  Corse,  Sardaigne,  Algérie, 
Chypre,  Russie  méridionale. 

2.  lentus  Grav.,  Mon.,  101.  —  Er.,  Gen.,  325  el  syn.  —  Kraatz,  Nat., 
6li!i  et  syn. 

(Pi.  V,  fig.  2.)  l'^orme  du  coUaris ;  plus  déprimé,  plus  large 
aux  élylres;  noir;  antennes  ferrugineuses;  palpes,  élytres  et  pattes 
testacées;  tête  plus  large,  à  ponctuation  moitié  plus  dense;  cor- 
selet plus  large,  à  séries  de  7  à  9  points  ;  élytres  à  ponctuation 
moins  profonde,  celle  de  l'abdomen  plus  serrée. —L.,  6  1/2- 
7  1/2  mill. 

Sous  les  écorces  (TAbies ,  les  bois  morts ,  les  débris  végétaux , 
les  mousses  ,  surtout  dans  les  forêts  (r). 

]M()ns  (Demoi(lin);  Aix-la-Chapelle  (Foerster)  ;  Hesse,  Oberlais 
(Scriba)  ;  Haguenau  (Kampmann)  ;  Vosges  (Wenchcr)  ;  Remire- 
mont  (Puton);  Metz  (Géhin)  ;  Nancy  (Mathieu)  ;  Alpes  du  Léman 
(Hcer);  Vevey  (de  Gautard)  ;  Valais,  Eggischhorn  (de  Bon- 
vouloir)  ;  Val  Formazza  !  Albertville  ,  plan  Bérard  (de  Manuel)  ; 
Lyon  (Retj)  ;  Hautes-Pyrénées  (Pandellé). 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe  septentrionale  et  centrale 
jusqu'en  Italie. 

Obs,  i.  Le  tenlus  du  Citialogue  de  Romans  (p.  217)  se  rapporte  au 
piinclidalus  var. 

Obs.  2.  Cité  encore  de  Caramanie  par  M.  Peyron(4/in.  Ent.  Fr.,  1858, 
622),  mais  peut-ûtre  par  erreur. 


Groupe   3  (EULISSUS  MANN.  —  AGEUODES  MOTS.  —  GAUIiOP- 

TEIWS  TH.). 


8.  fulfjiiiiiM  Fabr.,  Manl.  Ins.,  I,  220.  —  Er.,  Gcn.,  319  cl  syn.  — 
Kraaiz,  Nat.,  6'i2  cl  syn.  —  Jacq.  Duv.,  Sfriph.,  pi.  12,  (iR.  57.  —  inlcr- 
mcdius  KusU,  liœf,  Eur.,  13. 

(I»l.  V,  fig.  '6.)  Plus  large  que  les  précédents;  noir  luisant; 
élylres  d'un  rouge  vif;  palpes  et  tarses,  parfois  toutes  les  pattes, 


—  00  — 

roux;  antennes  ferrugineuses,  sauf  la  base;  tète  très-parallèle, 
remarquable  par  sa  ponctuation  Irès-grossc,  slriolée-fovéolée;  angles 
postérieurs  denticulés;  corselet  trapézoïdal,  avec  une  forte  strie 
latérale  ponctuée;  côtés  très-sinués;  écusson  fortement  ponctué; 
>'lytres  un  peu  plus  courtes  que  le  corselet,  ponctuées  le  long  de  la 
suture  avec  une  série  de  points  discoïdale  ;  abdomen  à  ponctuation 
fine,  rare.  —  L.,  9  mill. 

Sous  les  pierres,  les  feuilles  mories ,  les  détritus  ,  les  fumiers, 
dans  le  terreau  ;  plaines  et  vallées  des  montagnes  ;  mars  à  août 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe,  en  Algérie,  Caramanie  et  Syrie. 

Oro-ape  3    {GYROHYPNUS  STEPH.J. 

II.  punctulatus  Payii.,  Mon.  Staph.,  SO.  — Er.,  Gen.,  328  et  syn. — 
Kraalz,  Nal.,  6'àâ  et  syn.  —  Thoms.,  SKand.  Col.,  II,  189;  IX,  176.  — 
tiarold,  Cat.  Col.,  603  e(  ^yn.  —  oclir aceus*  Gyl\.,  Ins.  Suec.,  II,  352.  — 
Kraalz,  /.  c,  636  et  syn.  —  Tlioms.,  l.  c,  II,  189;  IX,  176.  —  Harold, 
Cfit.  Col.,  603  et  syn.  —  atratus*  Hoer,  Fn.  llelv.,  1,  2i6.  —  Kraatz,  /.  c, 
(i36  et  syn.  —  Tlioms.,  /.  c,  II ,  190  ;  IX,  177.  —  picipes*  Tlioms.,  /.  c,  II, 
190;  IX,  177.  —  Rye,  Eni.  Annual ,  1869,  31.  —  Tlwmsonis  Schw.,  Berl. 
Enl.  Zej7.,1872,  15/1,  —*mclanarius  Fauv.,  U Abeille,  1871,  VIII,  30i.  — 
mono  Relit.,  Bcii.  Ent.  Zeit.,  1872,  167.  —  Haroldi  Reilt.,  Ent.  Heft., 
1873,  XI,  146  {veresim.). 

(PI.  V,  fig.  U.)  Subconvexe,  noir,  très-brillant;  antennes,  sauf 
la  base  et  jambes  ferrugineuses;  palpes  et  le  reste  des  pattes 
roussàtre  obscur;  pubescence  pileuse,  rare,  longue;  tête  subqua- 
drangulaire,  subcarrée  en  arrière  ;  côtés  à  peine  rétrécis  en  avant; 
angles  postérieurs  avec  une  très-petite  dent;  ponctuation  très-forte, 
assez  dense  ,  subfovéolée-rugueuse  ;  disque  et  milieu  de  front  seu- 
lement pointillés  ;  corselet  plus  large  que  la  tête,  court,  arrondi- 
atténué  en  avant,  tronqué  à  la  base,  sinué  latéralement;  double 
série  dorsale  de  6  cà  8  points;  latérale  de  7  à  8,  substriée;  élytres 
un  peu  plus  larges ,  pas  plus  longues  que  le  corselet,  à  ponctuation 
forte ,  peu  serrée ,  le  long  de  la  suture ,  formant  sous  l'épaule  deux 
séries  subparallèles  ;  celle  de  l'abdomen  assez  forte ,  peu  serrée , 
nulle  au  milieu  des  segments.  —  L.,  5  1/2-7  mill. 

Tête  noir  de  poix,  corselet  noir  ou  brun  de  poix  avec  les  élytres 
brunes  ;  souvent  aussi  les  antennes,  les  bords  des  segments  abdo- 
minaux ,  l'anus  et  les  pattes  roussâtres. 

Sous  les  pieiTes ,  les  mousses ,  les  écorces ,  les  fagots-,  les  dé- 


—  100  — 

bris  végétaux,  les  fumiers,  les  bouses  ;  endroits  secs  et  humides 
aussi  dans  les  nids  de  F.  rufa  et  L.  fuli(jinosus  ;  plaines  et  mon- 
tagnes jusqu'à  1,700  m.  d'altitude  ;  toute  l'année  (tc). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe  ,  l'Afrique  et  l'Asie  méditerra- 
néennes, la  Géorgie,  le  Caucase,  la  Perse,  la  Sibérie  centrale, 
Madère  et  l'Amérique  du  Nord. 

Obs.  1.  Cet  insecte  est  Irès-variable  et  impossible  à  caractériser  dès  qu'on 
cherche  à  le  subdiviser  en  plusieurs  types  spécifiques.  La  variété  ocliraceus 
serait  peut-être  la  plus  distincte  par  son  corps  chagriné  ;  mais  ou  trouve  des 
exemplaires  qui  forment  exactement  le  passage  entre  cet  état  et  la  forme 
lisse.  Les  autres  caractères  vantés  par  les  auteurs  ne  sont  pas  spécifiques,  et 
ici  encore,  après  l'étude  minutieuse  d'exemplaires  de  pays  très-divers,  je 
suis  convaincu  qu'il  faut  se  ranger  à  l'avis  d'Erichsoa,  qui  connaissait  très- 
bien  les  sous-espèces  de  MM.  Kraatz  et  Thomson,  et  cependant  déclare  de 
la  manière  la  plus  formelle  qu'elles  ne  sont  que  des  variétés  d'un  seul  et 
mênxe  type. 

Obs,  2.  Le  morio  Reitt. ,  des  environs  d'Oran ,  que  j'avais  changé  en 
melanarius  (/.  c),  et  que  M.  Reitter  propose  de  nommer  Haroldi,  ne  sem- 
ble pas  différer,  d'après  la  description,  des  exemplaires  typiques  du  -punc- 
tulalus,  espèce  algérienne  à  laquelle  l'auteur  omet  de  le  comparer. 


aroupe  «i   {VULDA  DVV.). 


5.  graeilîpes*  Jacq.  Duv.,  Ann.  Eut.  Fr.,  1852,  698;  Slupli.,  pi.  12, 
fig.  56.  —  Fairm.,  Fn.  Ent.  Fr.,  I  ,  499  (IJ. 

Faciès  du  linearis ,   mais  très-différent  ;  ailé  ,  roux  de  poix  , 
])rillant,  à  reflet  bronzé,   plus  vif  au  corselet;  tête  et  abdomen 


(<)  Une  forme  remarquable  du  même  groupe  est  le  : 

5".  lenuipes'  lîaudi,  Derl.  Ent.  Zcit.,  1809,  388.—  Mars.,  L'Abeille,  (871,  VIII,  30ri. 

{VU  V,  fifi.  •''•)  Voisin  du  (jracilipes  ;  plus  petit,  bien  plus  dtroit;  apttve  ;  testacé- 
rougeâtre  brillant,  avec  la  tête  en  avant  et  (cT)  le  sommet  de  l'abdomen  enfumes  ; 
tête  un  peu  plus  courte,  moins  ponctuée  en  arrière  ;  yeux  rudimentaires  ;  corselet 
plus  larRC,  seulement  un  peu  plus  étroit  que  la  tête,  environ  de  la  largeur  des 
élytres  ,  plus  brièvement  atténué  on  avant  ,  oîi  les  angles  sont  bien  plus  marques  ; 
élytres  un  peu  plus  courtes  que  le  corselet,  planes,  a  ponctuation  assez  forte,  peu 
serrée  ;  cS  T  segment  en  dessous  avec  une  excavation  profonde,  relevée  sur  les 
bords,  échancrée  au  sommet  ;  dessus  déprimé  en  triangle  ,  cillé.  —  L.,  8  mlll. 

Sous  les  pierres,  prfcs  de»  grottes,  et  daus  les  endroits  obscurs  (n). 

Apennins  de  Toscane. 

Obs.  SI  distinct  qu'il  soit  du  grarilipes,  on  dirait  que  cet  Insecte  n'en  est  qu'an 
état  hypogé.  La  question  mérite  d'être  étudiée  sur  place,  comme  tant  d'autres  inté- 
ressant la  faune  des  grottes  ,  et  qui  ne  sont  pas  encore  sorties  de  leur  obscurité. 


—   101  — 

noirs  de  poix;  palpes,  cou,  élylres,  anus  et  patles  d'un  rougeâtre 
lestacé;  pubescence  assez  courte,  assez  dense;  tête  grande,  sub- 
quadranguiaire,  parallèle;  angles  postérieurs  subarrondis  ;  ponctua- 
tion fine  avec  les  intervalles  et  le  front  finement,  densément  striolés; 
un  intervalle  médian  assez  lisse, à  peine  pointillé;  corselet  d'un  tiers 
plus  étroit  que  la  tête,  moitié  plus  étroit  que  les  élytres ,  de  la  lon- 
gueur de  celle-là,  Irès-atténué  en  avant,  très-arrondi  aux  angles  an- 
térieurs, à  peine  rétréci  vers  la  base  ;  série  dorsale  de  10  points  fins  ; 
côtés  densément  ponctués  sur  leur  moitié  antérieure,  à  peine  sur  le 
reste;  élytres  très-amples,  d'un  quart  plus  longues  que  le  corselet, 
à  ponctuation  fine,  dense,  celle  de  l'abdomen  très-fine,  très- 
serrée.  —  L.,  8-9  1/2  mill. 

Sous  les  écorces  d'oliviers  (tr). 
Marseille  (coll.  Reiché)  ;  Nice  (Linder). 
Aussi  en  Toscane. 


Groupe  5   piANTHOLINUS  GEN.). 


6.  glabratus  Grav.,  Micr.,  178.  —  Er.,  Gen.,  319  et  syn.  {except. 
var.  6).  —  Kraatz,  Nat.,  633  et  sy7i.  —  Harold,  Cat.  Col.,  602  et  syn.— 
Tlioms.,  Skand.  Col.,  IX,  177.  —  fulgidus  Oliv.,  Eîit.,  III,  42,  18,  pi.  à, 
Ijg.  34,  a-d  (1). 

Très-distinct  par  sa  taille  et  sa  couleur.   Noir,   Irès-brilIant ; 


(i)  On  n'a  pas  encore  rencontré  chez  nous  le  : 

6'.  relucens'  Grav.,  Mon.,  iO\.  —  Kraatz,  Nat.,  634  et  syn.;  Berl.  Ent.  Zeit., 
1858,  63.  —  Harold.,  Cat.  Col.,  603  et  syn.  —  glabratus  var.  b.  Oliv.,  Ent.,  III,  A':., 
pi.  IV,  fig.  34.  —  cadaverinus  Lac,  Fn.  Ent.  Paris,  I,  Ali.  —  ' flavocinctus  Hochh., 
Bull.  Mosc,  1849,  I,  i02  {veresim.). 

Voisin  de  glabratus;  presque  moitié  plus  petit,  plus  étroit;  palpes,  antennes, 
pattes  et  souvent  anus  d'un  testacé-rougeâtre  ;  élytres  d'uu  testacé-pâle  ;  tête  plus 
courte,  plus  convexe,  plus  arrondie  en  arrière,  à  gros  peints  moins  nombreux,  mai.s 
densément  et  nettement  pointillée  dans  leurs  intervalles  ;  corselet  plus  étroit,  moins 
rétréci  vers  la  base,  plus  arrondi  en  avant,  à  points  des  séries  moins  gros  ;  angles 
antérieurs  ponctués  ;  élytres  plus  courtes,  a  ponctuation  plus  forte,  plus  rare, 
confuse,  n'offrant  que  deux  séries  subhumérales.  —  L.,  8-9  mill. 

Germanie,  Autriche,  Tyrol,  Grèce,  Crète,  Chypre,  Asie  mineure,  Rhodes,  Syrie. 

06s.  <.  Lacordaire  (/.  c),  a  la  suite  de  Gravenhorst,  décrit  cet  insecte  comme  des 
environs  de  Paris,  et  le  Catalogue  Grenier  (p.  22)  l'inscrit  parmi  nos  espèces  fran- 
çaises ;  de  son  côté,  M.  Snellen  v.  Voll.  {Laatst.  Lijst.  Nederl.  Ins.,  1870,  p.  42) 
l'indique  comme  pris  h  Rotterdam  ;  mais  ces  indications  sont  inexactes  et  se  rap- 
portent à  des  immatures  du  glabratus;  le  relucens  n"a  jamais  été  pris  dans  nos 
limites  fauniques. 

Obs.  2.  Le  /îaiocmctus  Hochh.,  d'Iméritie,  semble,  d'après  la  description,  se 
rapporter  exactement  à  cette  espèce. 


,  —  102  — 

élytres  d'un  rouge  vif;  paltes  et  antennes  brunâtres;  tarses  el 
palpes  rougeâlres;  tête  subtriangulaire ,  marquée  de  gros  points 
Irès-épars  sur  les  côtés  ;  corselet  sublrapézoïdal ,  de  la  largeur  de 
la  tête  à  la  base  ;  séries  dorsales  de  6  à  8  gros  points ,  latérales  de 
Zi  ou  5  ;  élytres  de  la  longueur  du  corselet ,  plus  larges  au  sommet , 
à  ponctuation  assez  forte ,  écartée ,  en  lignes  çà  et  là  ,  celle  de 
Tabdomen  très-nette,  peu  serrée,  nulle  au  milieu. — L.,  10-13  miil. 
Paltes  intermédiaires  et  postérieures  parfois  rougeâtres  (  im- 
mature ). 

Sous  les  pierres  ,  les  fumiers  ,  les  bouses ,  les  débris  végétaux  , 
surtout  dans  les  prés  maritimes  ;  plaines  et  vallées  inférieures  des 
montagnes  ;  février  à  septembre  (ac). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane, 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe  et  en  Barbarie. 


7.  g:labcr  Nordm,,  Si/mb.,  lli.  —  Er.,  Gen.,  325  et  stju.  — Kraalz. 
NaU,  GhOet  syn.  —  Thoms.,  Skand.  Col.,  II,  192;  IX,  179.  -  Harold, 
Cal.  Col.,  602  et  syn. 

(PI.  V,  Gg.  G.)  Forme  el  couleur  du  rcliiccns ;  taille  du  //- 
nearis ;  très-distinct  du  premier  par  sa  taille,  sa  forme  convexe, 
ses  pattes  d'un  brun  rougeàtre  ,  à  tarses  teslacés  ,  sa  tèle  briève- 
ment oviforme ,  fortement,  à  peine  ponctuée ,  à  sillons  antennaires 
presque  nuls,  les  oculaires  remplacés  par  un  gros  point;  antennes 
plus  renflées;  corselet  bien  plus  court,  à  peine  rétréci  en  arrière, 
très-arrondi  en  avant;  séries  dorsales  de  9  points  environ,  laté- 
rales de  6  ou  7;  élytres  à  ponctuation  relativement  plus  forte,  plus 
rare  ,  celle  de  l'abdomen  mieux  marquée.  —  L.,  6  1/2-7  mill. 

Sous  les  écorces  de  conifères ,  dans  le  terreau  des  vieux  arbres, 
très-souvent  avec  F.  rufa  et  L.  fuluiinosus  ;  toute  l'année  (n). 

Brabant  (Parys)  ;  Mons  (Demottim)  ;  Louxain  (Tainstedt)  ; 
Verviers  (  Chajnds  )  ;  Lille  ,  Lainbersart  (  Lethierry  )  ;  Crefeld 
{Mink)  ;  Bonn  (Ranlz)  :  Ahr  (Fiiss)  ;  Hesse ,  Seligenstadt,  Oberlais 
(Scrihà)  ;  Strasbourg  (Wrncker)  :  Dieuze  (Lcpricur)  ;  Nancy,  Li- 
vcrdun  {Malhicu)  ;  lloueii  (Mut^Kci-ys)  ;  Cacn  !  Falaise  {de  lirc- 
bisson);  Dijon,  forût  de  Citheaux  {Roitycl);  Genève  (//eer)  ; 
Albertville!  Limoges!  Lyon,  Morgon  {liey)  \  Sos  (  Bauc/wer  )  ; 
Hautes-Pyrénées  (l'uudclU'). 

Aussi  en  Scandinavie,  Grandc-Brctaguo ,  Germanie,  Suisse, 
Autriche ,  Russie  et  Algérie. 


—  103  — 

8.  myops*  (1). 

Couleurs  du  leniiipes;  taille  des  grands  tricolor  ;  très-dislincl 
du  premier  par  sa  taille,  son  corselet  enfumé,  sa  tête  plus  courte, 
bien  plus  large,  subquadrangulaire ,  subparallèle,  à  ponctuation 
moins  dense,  plus  forte,  striolée  seulement  sur  le  1"  tiers  an- 
térieur; antennes  plus  renflées  ;  yeux  oblongs  ;  corselet  tout  autre  , 
conformé  comme  chez  iricolor,  mais  plus  obliquement  coupé  en 
avant,  à  points  des  séries  dorsales  plus  écartés;  ponctuation  des 
côtés  confuse ,  non  en  lignes  ;  élylres  et  abdomen  comme  chez 
Icnuipes,  mais  celles-ci  un  peu  bronzées,  à  ponctuation  moitié 
plus  forte.  —  L.,  11  mill. 

Sous  les  pierres  profondément  enfoncées,  dans  les  forêts;  ré- 
gions montagneuses  (tr). 
Alpes  Maritimes,  près  la  frontière  française  (Baudi). 

Obs.  j.  J'ai  conservé  à  cet  insecte  le  nom  sous  lequel  M.  Baudi  me  l'a 
communiqué  avec  tant  d'autres  richesses;  il  démontre  une  fois  de  plus,  si 
besoin  est,  le  mal  fondé  des  coupes  établies  sur  les  modifications  de  l'organe 
visuel.  En  effet,  le  tenuipes  Baudi,  qui  est  une  Vutda,  a  des  yeux  aussi 
rudimentaires  que  le  myops,  tandis  que  le  barburus,  décrit  ci-dessous,  dont 
les  yeux  sont  très-atrophiés,  ressemble  à  tel  point  au  tricolor,  qu'on  le  pren- 
drait pour  un  immature  de  celte  espèce. 

Obs.  '2.  M.  Ragusa  m'informe  que  M.  Dieck  a  trouvé,  en  décembre  , 
prés  de  Palerme  (Sicile),  un  grand -YawtAohnus  subanopbthalme  qui  n'est 
peut-être  autre  que  celui-ci. 

9.  elegans*  Oliv.,  Eut.,  III,  i2,  19,  pi.  5,  fig.  50.  —  Er.,  Gen.,  323 
HCC  syn.  —  Fairm.,  Fn,  Fr.,  1 ,  501. 

Taille  et  couleur  des  tricolor  à  corselet  rouge,  mais  distinct  ;  tête 
bien  plus  courte  ,  plus  déprimée  ,  subquadrangulaire,  bien  moins 

(1)  Une  espèce  voisine,  qu'on  trouvera  peut-être  dans  notre  zone  méditerra- 
néenne ,  est  le  : 

8'.  barburus'. 

Forme  et  taille  des  petits  tricolor;  testacé-rougeâtre  ;  devant  de  la  tête  et  abdo- 
men plus  ou  moins  enfumés;  distinct  de  myops  par  sa  taille  plus  petite,  sa  forme 
bien  plus  étroite,  surtout  à  la  tête,  qui  est  bien  plus  longue,  d'un  tiers  plus  étroite.s 
plus  rétrécie  en  avant,  plus  densément  ponctuée,  non  striolée,  mais  très-finement 
chagrinée,  sauf  au  milieu  du  disque;  yeux  d'un  tiers  plus  gros,  arrondis,  à  facettes 
plus  nombreuses  ;  corselet  moins  atténué  en  avant,  îi  angles  antérieurs  plus  marqués  ; 
points  dorsaux  et  latéraux  plus  fins,  plus  nombreux;  élytres  plus  longues,  plus 
densément  ponctuées  ,  abdomen  plus  liuement.  —  L.,  9  mill. 

Alger. 

06*.  Les  trois  exemplaires  que  je  possède  m'ont  été  envoyés  sansr  nom  par 
feu  Poupillier. 


—  104  — 

rélrécie  en  avant,  fjlus  cariée  en  arrière,  à  ponclualion  très-rare, 
moitié  plus  fine ,  trois  fois  moins  serrée ,  sans  espace  lisse  médian 
déterminé  ;  antennes  plus  fines  ;  corselet  plus  étroit ,  plus  long  ,  à 
angles  antérieurs  bien  plus  marqués ,  presque  droits  ;  séries  dor- 
sales de  8  points  moitié  plus  fins  ,  latérales  moitié  moins  ponctuées, 
bien  plus  finement;  élytres  plus  petites,  moins  densément  ponc- 
tuées ainsi  que  Tabdomen,  d'un  quart  plus  courtes  que  le  corselet. 
—  L.,  10  mill. 

France  méridionale  (Erichson). 
Aussi  en  Espagne. 

Obs.  Le  seul  exemplaire  que  j'ai  vu  de  celle  espèce  provient  d'Espagne , 
et  c'est  sur  la  foi  d'Erichsou  que  je  la  comprends  dans  notre  faune.  J'ajoute 
que  ce  naturaliste  lui  donne  à  tort  comme  synonyme  le  mcridionalis  Lac, 
qui  n'est  qu'une  variété  du  tricolor. 


10.    eribriiicuniti*. 

Forme  et  couleurs  du  distans  ;  plus  grand,  à  reflet  bronzé  ;  très- 
distinct  par  sa  tête  entièrement  noir  de  poix ,  à  ponctuation  plus 
serrée  sur  les  côtés,  le  corselet  bien  plus  arrondi  aux  angles 
antérieurs,  à  séries  dorsales  de  13  à  15  poinis ,  moitié  plus  den- 
sément et  très-confusément  ponctué  sur  les  côtés  ;  élytres  bien  plus 
longues,  à  ponctuation  moitié  plus  fine  et  trois  fois  plus  serrée.  — 
L.,  8-10  mill. 

Aube  (fiarnier). 

Aussi  en  Italie  et  Caucase. 

Obs,  1,  Les  exemplaires  de  France  et  d'Italie  ont  un  reflet  bronzé  très- 
net  ,  qui  tend  à  s'effacer  chez  ceux  du  Caucase. 

Obs.  2.  Cet  insecte  est  le  frocerusùc  M.  Hochhutli  [Bull,  ilfosc,  1849, 
1,  108)  et  je  l'ai  reçu  sous  ce  nom  de  M.  Baudi  ;  mais  il  me  semble  im- 
possible de  le  rapporter  au  proccrus  d'Krichson  [Ccn.,  .'iSl),  lequel,  d'après 
la  description,  est  plus  p;rand  que  le  glahratus  cl  doit  avoir  une  ponc- 
lualion tout  autre,  notamment  sur  la  tète,  puisque  M.  Kraatz  le  classe, 
■d\cc  glabratus  cl  punctutatus ,  dans  une  section  particulière  {Kopf  grvh 
punhiirt).  Quant  au  ;;;o(c/ms  de  la  Fnunc  Frnii{<iisc  (I,  503),  la  des- 
cription en  est  calquée  sur  Erichson,  mais  la  citation  de  localité  :  Lille, 
bois  de  l'halempin  (Cussac),  est  ù  supprimer;  au  moins,  M.  Lelhicrry 
m'informe  qu'il  n'y  a  aucune  trace  de  celte  espèce  dans  la  collection  Cussac, 
pas  même  l'éliquelle. 

ii,  trii'olor  Fabr.,  }Iaiil.  Ins.,  1,  221,  —  Er.,    Gcn.,  831  el  syn,  — 


—  105  — 

Kraalz,  Nut,,  638  et  sijn. —  Jacq.  Duv.,  Slaph.,  pi.  12,  fig.  58.  —  meri- 
dionalis*  Lac,  Fn.  Eut.  Paris,  I,  A13. 

Allongé ,  subparallèle ,  brillant  ;  rougeâtre  vif  :  élylres  souvent 
plus  claires;  antennes,  abdomen  et  souvent  la  base  du  corselet, 
saul  l'anus,  brun  de  poix;  tèle  noire,  grande,  convexe,  ovalaire, 
à  ponclualioD  forte,  assez  dense,  sauf  l'espace  médian  lisse;  angles 
postérieurs  subarrondis;  corselet  en  trapèze  renversé;  angles  an- 
térieurs assez  marqués;  séries  dorsales  de  10-12  points,  latérales 
en  séries  confuses,  à  points  nombreux  ;  élytres  à  peine  plus  courtes 
que  le  corselet,  un  peu  plus  larges,  à  ponctuation  forte,  serrée, 
celle  de  l'abdomen,  qui  est  chagriné,  assez  fine,  assez  dense,  même 
sur  le  disque.  —  L.,  10-11  mill. 

Sous  les  pierres ,  les  feuilles  mortes ,  les  mousses ,  les  débris 
végétaux ,  le  terreau  ;  dans  les  détritus  des  inondations  ;  plaines 
et  montagnes  jusqu'à  2,300  m.  d'altitude  ;  mars  à  novembre  (ac). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe,  la  Géorgie  et  le  Caucase. 

Obs.  1.  C'est  Velegans  des  Catalogues  Rouget  (p.  396),  Mocquerys  (p. 
190),  Godron  (p.  57),  de  La  Godelinais  (p.  55),  Wencker  (p.  30),  et,  en 
outre,  le  rufipenins  de  ce  dernier. 

Obs.  2.  Quelques  individus  à  séries  dorsales  moins  nombreuses,  et  laté- 
rales assez  régulières,  ressemblent  à  Velegans  ;  mais  la  ponctuation  et  la  forme 
de  la  tête  ,  ainsi  que  la  structure  des  angles  antérieurs  du  corselet ,  les  en 
distinguent  suffisamment;  ou  rciuarquera,  du  reste,  que  nous  n'insistons 
pas  sur  la  régularité  ou  l'irrégularité  des  séries  latérales  du  corselet,  dont 
Erichson  et  M.  Kraatz  se  sont  servis  pour  grouper  les  Xantholinus ,  parce 
que  ce  caractère  n'est  pas  constant  chez  la  plupart  des  espèces  à  séries  dites 
confuses. 

12.  dÎMlans*  Muls.  Rey,  Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  J853,  58.  —  Kraalz, 
Nat.,  639  et  syn.  —  Rye,  Ent.  Animal,  1871,  3^  et  syn. 

Très-voisin  du  iricolor ;  plus  de  moitié  plus  petit;  testacé  rou- 
geâtre obscur  avec  la  tête  et  l'abdomen  brun  de  poix,  plus  ou  moins 
foncés;  bouche  et  pattes  teslacées  ;  lète  bien  plus  courte,  ovalaire, 
bien  plus  rélrécie  en  avant,  très-arrondie  à  la  base,  à  ponctuation 
moins  serrée;  corselet  relalivement  plus  étroit,  à  angles  antérieurs 
plus  arrondis,  moins  marqués  ;  élytres  [)lus petites,  d'un  quart  plus 
courtes  que  le  corselet,  visiblement  chagrinées  entre  la  ponctuation, 
qui  est  plus  rare  à  l'abdomen.  —  L.,  7  -  8  mill. 

Sous  les  pierres,  les  feuilles  mortes ,  les  mousses,  au  pied  des 
arbres,  les  écorces  de  conifères;  parfois  avec  les  fourmris  ;  zones 
tempérées  et  sylvatiques;  mars,  avril ,  septembre  (r). 


—  106  — 

Nord,  forêts  de  Mormal  et  de  Phalempin  (Lethiemj)  ;  Ahr 
(Ftiss)  ;  Province  Rhénane  {Bach);  Hesse  {Scriba);  Lunéville  ! 
Vosges  (Pi(ton)  ;  Strasbourg  (Wencker)  ;  Alsace,  St-Pierre-Bois 
{Fet lig)  ;  Me[z  {Bcllcvoye)  ;  Paris  {Ch.  Brisout  de  Barnevillc)  ; 
Aube,  Chennegy  {Polie  Devierme)  ;  Alpes  Vaudoises  (Bugnion)  ; 
Valais,  Trient  (v.  Heyclen)  ;  Mont  Rosa  ,  Macugnaga  {Slierlin)  ; 
Mont  Viso  !  Montagnes  Lyonnaises ,  Mont  Pilât ,  Cluny  {Rey)  ; 
Sos  {Bauduer). 

Aussi  en  Grande-Bretagne,  Germanie,  Suisse,  Autriche,  Tyrol, 
Italie,  Russie. 

Obs.  L'examen  d'une  sùrie  assez  nombreuse  d'exemplaires  me  donne  à 
penser  que  cette  espèce  peut  être  maintenue,  au  moins  provisoirement, 
comme  distincte  du  iricolor. 


13.  linearis  Oliv.,  EnU,  III,  42,  19,  pi.  It,  fig.  38.  —  Er.,  Gen.,  33J 
et  syn.  —  Kraatz,  Nat.,  641  et  syn.  —  Tlioms.,  Skand.  Col.,  II ,  191  ;  IX  , 
4  78,  —  tongiventris*  Hecr,  Fn.  Hclv.,  1,  247.  —  Kraatz,  /.  r.,  641  et  si/u. 

—  Thoms.,  /.  c,  II,  191  ;   IX,  178.  —  Betlic,  Steli.  Ent,  Zeit.,  1865,  65. 

—  niu<«îpz<Mctams*  Thoms.,  /.  c.  II,  191  ;  IX,  179. 

Linéaire ,  noir ,  brillant,  plus  ou  moins  bronzé;  1"  article  des 
antennes,  élylres  plus  ou  moins  et  pattes  d'un  brun  rougeàtre;  reste 
des  antennes,  palpes,  genoux  et  tarses  roux;  pubescence  longue, 
assez  dense;  tôle  oblongue,  subarrondie  à  la  base,  peu  rétrécie  en 
avant,  à  ponctuation  assez  forte,  peu  serrée,  sauf  la  ligne  médiane 
lisse;  corselet  sublrapézoïdal,  atténué  en  avant,  notablement  ré- 
tréci vers  la  base  ;  angles  antérieurs  arrondis  ;  séries  dorsales  de 
12  à  15  points  assez  fins  ;  côtés  ^  points  subsériés ,  confus ,  peu 
nombreux  ;  élytres  un  peu  plus  courtes  que  le  corselet,  à  ponc- 
tuation dense,  assez  forte,  celle  de  l'abdomen  fine,  assez  serrée, 
même  sur  le  disque.  —  L.,  5  -  7  mill. 

Corselet  parfois  brun  rougeàtre  avec  les  pattes  d'un  lestacé  rou- 
geàtre. 

Sous  les  pierres  ,  les  mousses,  les  débris  végétaux  ,  les  feuilles 
mortes,  les  fumiers,  les  fagots ,  les  écorces ,  dans  les  détritus  des 
inondations;  souvent  avec  L.  fuliyhwsus  et  F.  rufa  ;  plaines  et 
montagnes  jusqu'à  2,000  m.  d'altitude  ;  toute  l'année  (tc). 

Toute  la  région  Gallo-Rhénane. 

Aussi  dans  le  reste  de  l'Europe,  l'Afrique  et  l'Asie  méditerra- 
néennes ,  la  Géorgie  ,  le  Caucase ,  la  Perse ,  la  Sibérie  et  Madère. 

Ohs.  1.   Le  corps  lisse  ou  chagriné  ,  la  lilc  plus  on   moins  arrondie  ù  la 


—  107  — 

base ,  le  corselet  plus  ou  moins  rétréci  en  arrière  ,  le  nombre  de  ses  points 
sériaux  ,  la  longueur  et  la  ponctuation  des  élylres  et  la  couleur  des  pattes 
et  des  antennes  ont  fourni  les  soi-disant  caractères  des  lonr/iventris  et  mulli- 
puHctntus  :  mais  je  ne  puis  que  répéter  ici  ce  que  j'ai  dit  du  puncttdcttus  : 
toutes  ces  dillérenccs,  saisissables  à  la  i  igueur  sur  un  petit  nombre  d'exem- 
plaires de  provenances  voisines,  deviennent  absolument  illusoires  dès  qu'on 
étudie  de  longues  séries  de  localités  distantes,  et,  au  lieu  de  deux  formes, 
c'est  quatre  ou  cinq  qu'il  faudrait  séparer  du  linearis ,  si  l'on  suivait  les 
errements  de  M.  Thomson. 

Obs,  2.  Certains  individus  ne   dépassent  pas  la    taille   des  Leptacinus 
hahjclirus  de  moyenne  grandeur. 


—  108 


1"  SUPPLEMENT  AUX  STAPHYLINIDES  d). 


■lieropeplus  fiilvus  Er. 

La  Meignanne ,  près  Angers  (Gallois)  ;  Gironde ,  Grignols  {Ca- 
barrus  ).  —  Aussi  en  Sardaigne  ,  Sicile ,  Russie. 

il.  siaphylinoides  Marsli. 
Nancy  (Roubulet). 

Siagonium  quadrieorne  Kirb.  Spenc. 

Alsace,  St-Pierre-Bois  {Fettig).  —  Aussi  en  Tyrol. 

S.  huuierale  Germ. 

Italie. 

Trîgonnrus  SIcllyi  Muls. 

Chamonix,  La  Flégère  (Maye/)  ;  Basses- Alpes ,  Faillefeu  (de 
Germiny);  Alpes-Maritimes  ,  vallée  de  Lantosque  (Peragallo). 

Phlœocharis  subtilissiina  Mann. 

Fontainebleau  (Bonnaire)  ;  Sos  (Baudner). 

Obs.  La  Plil.  subiilhsima  du  Cal.  Godron  (p.  64),  indiquée  de  Nancy 
(Mathieu)  ,  est  une  Ilomalota  cuspidata. 

P.  (  Thermocharis  )  ceeca  Fauv. 

Obs.  Cet  insecte  n'est  autre  que  le  Scoiodytes  paradoxus  Saulcy  (  Ann. 
Eut.  Fr.,  4865,  19.  —  Mais.,  L'Abeille,  1872  ,  IX,  iS).  On  m'absoudra, 
je  pense,  de  n'avoir  pas  reconnu  pins  tôt  l'insccle  de  mon  excellent  collèp;uc 
et  ami,  si  l'on  veut  bien  remarquer  que  je  n'ai  vu  le  type  qu'à  mon  récent 
voyage  ù  Metz  ,  et  qu'il  m'élail  dinicilo  de  supposer  que  le  Scotodylcs,  dé- 
crit comme  Scydma;iiien,  appartint  à  la  famille  des  Stapliylinidcs, 

Il  ne  peut  cependant  en  être  séparé,  et  l'étude  de  l'exemplaire  de  M.  de 
Saulcy,  en  nu^mc  temps  que  la  dérouvertc  de  deux  espèces  nouvelles,  dont 
une  que  je  vais  décrire  ci-après,  me  confirment  dans  l'opinion  que  ces  in- 
sectes forment  un  simple  groupe  parmi  les  Plilœocharis.  J'ajoute  que  l'écusson 
n'est  pas  nul ,  comme  je  l'îii  indiqué  en  décrivant  la  cœca ,  mais  qu'il  est 
très-petit,  comme  le  n  préseiilc  la  figure  li  de  ma  planche  I. 

Voici  la  description  de  l'espèce  nouvelle  : 

r.  l'hUrnrhnriK  (Srntodiilcs)  rorxira'. 

Moitié  pluH  petit  (|uc  suhtilisiiiina  ;  tcstacd-rousciltrc  obscur,  avec  la  bouche,  les 
antennes,  les  pattcx,  le»  bords  des  segmcntH  abdoininnux  et  l'anus   largement  tos- 

(I)  Ce  supplément  n'a  616  présente?  "a  la  Société  qu'à  la  séance  de  juillet 
cl-aprfcs;  on  l'a   Imprimé  Ici   pour  ne   pas  scinder  le  travail. 


—  100  — 

tacés  ;  moins  parallfele ,  plus  brillant ,  moins  visiblement  chagriniî  ;  pnbescence  plus 
courte,  moins  serrée;  ponctuation  trl'S-rare,  a  peine  visible  sur  la  tète  et  le  cor- 
selet, moitié  plus  éparse  et  bien  plus  faible  aux  élytres  et  a  l'abdomen  que  chez 
celle-ci  ;  yeux  moitié  plus  petits  ,  moins  saillants  ;  antennes  un  peu  plus  tines  ;  cor- 
selet plus  étroit ,  un  peu  moins  transversal  ,  un  peu  moins  rétréci  en  avant ,  oh  les 
angles  sont  plus  marqués  ;  disque  à  peine  biimpressionné  ;  écusson  petit  ,  lisse  ; 
élytres  d'un  quart  plus  courtes  que  le  corselet,  élargies  de  la  base  au  sommet.  — 
L.,  <  1/3-1  1/2  mill. 

Dans  les  montagnes  ,  sous  les  pierres  ,  dans  les  endroits  très-secs  ;  aussi  en  arra- 
chant les  Uehjchrisum  ,  ou  sous  les  feuille  mortes  (r). 

Corse  :  Mont  Asinao  ,  près  Quenza;  coteaux  de  la  Restonica,  près  Corte  ;  col  de 
Vizzarona  ;  Mont  Renoso  (Ë.  Hevélière). 

Obs.  Cet  insecte  intéressant  me  semble  bien  distinct  de  la  Phi,  brachyp- 
levu  Sharp.  {Esp.  Nuev.  Col.,  1873,  9),  trouvée  à  Soto,  près  Reinosa  (Es- 
pagne), notamment  par  la  longueur  de  ses  élytres  et  la  forme  de  ses 
antennes,  dont  les  articles  sont  semblables  de  forme  à  ceux  de  notre 
fubiilissima;  toutefois,  ses  autres  caractères,  entre  autres  la  petitesse  des 
veux,  le  placent  entre  ces  deux  espèces.  Nous  trouvons  ainsi  le  passage 
entre  les  Plitœocliaris  vraies  à  yeux  développés  et  les  Scotodyles  {T/ienno- 
cliaris)  aveugles.  Une  troisième  forme  de  ces  dernières  a  encore  été  décrite 
et  figurée  par  M.  de  Saulcy,  sous  le  nom  de  Scotodyles  Diechi  {Heyd.  Reis. 
Spai).,  1870,  90,  pi.  2,  lig.  2),  comme  prise  à  Zumaraga  (Espagne)  par 
M.  Dieck  ;  mais  je  n'ai  pu  en  voir  le  type  et,  d'après  la  figure,  elle  paraît 
différer  assez  de  la  paradoxa. 

Le  tableau  synoptique  du  genre  Pldœochaiis  doit,  par  suite,  être  modifié 
comme  suit  : 

A.  Des  yeux.  Ecusson  bien  visible. 

a.  Teux  gros;  corps  brunâtre;  élytres  plus  longues  que  le  corselet, 
parallèles subtilisima, 

b.  Yeux  petits  ;  corps  testacé-rougeâtre  ;  élytres   d'un   quart  plus 
courtes  que  le  corselet,  non  parallèles corsica. 

B.  Pas  d'yeux.  Écusson  à  peine  visible;   corps  testacé paradoxa. 

Pseudopsis  suleata  Newm. 

Ste-Gemme-sui'-Loire,  près  Angers  {Gallois). 

Obs.  Plusieurs  exemplaires  de  cet  insecte  ont  été  pris ,  en  mai  et  juin , 
dans  la  plaine,  sous  les  débris  humides  au  pied  des  meules  de  paille.  D'après 
les  observations  de  M.  Gallois ,  il  semble  vivre  caché  dans  l'es  fissures  du  sol 
et  ne  sortir  qu'accidentellement  de  sa  retraite,  comme  le  Syntomhnn  ,  ce 
qui  explique  sa  rareté  dans  nos  collections.  Il  est  agile  et  s'envole  rapide- 
ment dès  qu'il  se  trouve  à  découvert.  C'est  encore  une  de  nos  raretés  en- 
tomologiques. 

Phlœobiuni  clypeatuin  Mûll.  ^ 

Algérie. 

IXegartlirus  niddulus  Kr. 

Sibérie  centrale. 


—  ilO  — 

SI.   aflinis  Mili. 

Sicile. 

M.  dcntSeoIlis  Beck. 
Autriche ,  Russie. 

M.  siniiafocollîs  Lac. 
Caucase. 

Ppotinus  limbatus  Maekl,,  /.  c.  —  Mœklini*  Fauv.,  L'Abeille,  1868, 
V,  i9i. 

Calvados ,  Hérouville  !  Carcassonne  {Gavoy) . 

P.  ovalis  Stcph. 
Sicile ,  Russie. 

P.  brachypterus  Fabr. 
Caucase. 

P.  macpopierus  Gyll. 

Gien  (Pyot).  —  Aussi  en  Autriche  et  Transcaucasie. 

P.  atonxariiis  Er.   (  uec  clavicornis  Stepli.). 

Gien  (  Pyot).  —  Aussi  en  Autriche  ,  Sicile  ,  Sardaigne  ,  Russie. 

Obi.  Sur  la  foi  du  Calai.  Gomininp;er  et  Ilarold  (II,  672  ) ,  j'ni  donné 
Vatomarius  F<r.  comme  synonyme  du  clavicornis  Stcph.  ;  mais,  d'après  une 
remarque  de  M.  Rye  {Ent.  Annual ,  1873,  li),  cette  assimilation  est 
inexacte  et  le  nom  de  Slepliens  doit  ùtre  rejeté. 

Antliobiiini  a^riini  Heer. 

C?  Zi%  5°  el  6"  segments  ventraux  avec  un  lubercule  médian  , 
cehii  du  G*  le  plus  gros  ;  7'  largement  dôprimé  en  for  à  clioval  el 
profondément  incisé  en  triangle,  les  bords  de  Pincision  granuleux. 

Laval  !  Ste-Gemme-sur-Loire  (Gallois)  ;  Aube,  Pâlis  (Garnier)  ; 
Dijon  {de  Saulcy). 

A.  florale  Panz. 

Nancy  (Mathieu).  —  Aussi  en  Tyrol . 

A.  abdominale  Grav. 

Eure-et-Loir,  Seuonclies  (Lrfèvre)  ;  Metz,  Sl-Di('  (de  Saulcy  )  ; 
Pyrénées-Orientales,  Le  Vcrnet  !  —  Aussi  en  Tyrol  et  Sardaigne. 

A.  Ni{;natuiu  Mx-rk. 

Belgique  ,  bois  d'Kngis  (de  Borrc)  ;  Hautes-Alpes  ,  Boscodon  ; 
Basses-Alpes,  Les  Dourbettcs  (c/t:  Gcrmuty).  —  Aussi  en  Tyrol. 


—  Ml   — 

A.  linibatum  Er. 

St-Dié  {de  Saulcy)  ;  Alsace  !  —  Aussi  en  Autriche  et  Tyrol. 

\.  prîiniiisc  Stcpli. 

La  Haye,  Glip  {Snellen  v.  V.)  ;  Metz;  Pyrénées-Orientales,  Le 
Vernet  (de  Saulcy). 

A.  oblltum  Fairm. 
Pyrénées-Orientales  ,  Le  Vernet  ! 

.*.  torquatuin  Marsh.  —  adustum*  Kiesw.  —  Fauv.,  Fn.  Gall.  Rlién,^ 
III,  U2.  —pumilio*  Rosli.,  Tlàer.  Andal.,  87. 

Espagne. 

Obs.  Vadustum  Kiesw.,  décrit  dans  la  Faune  comme  une  espèce  parti- 
culière, et  le  ^«mi/îo  Rosli.,  sont  constitués  par  les  petits  exemplaires  à 
tête,  corselet  et  élytres  plus  ou  moins  rembrunis  ,  les  premiers  étant  quel- 
quefois entièrement  noirs.  Ces  exemplaires  paraissent  habiter  surtout  les 
hautes  régions  des  Pjrénées  et  des  Sierras  espagnoles  ;  mais  on  les  prend 
avec  les  vrais  (orquatum,  et,  d'après  une  série  que  m'a  communiquée 
M.  Pandellé,  j'ai  pu  me  convaincre  qu'ils  n'en  différaient  pas  spécilique- 
nicut,  opinion  qui  est  aussi  celle  de  notre  savant  collègue.  La  forme  des 
angles  postérieurs  du  corselet  est  un  peu  variable,  subobluse  ou  très  obtuse. 

Par  contre,  il  résulte  de  nouvelles  communications  de  mon  ami  Ch. 
lîrisout  de  Barneville,  que  son  hispanicurn  {Ann.  Eut.  Fr.,  1866,  362),  de 
l'Escorial  (Espagne),  est  une  forme  très-voisine ,  mais  distincte ,  du  torqua- 
tum;  la  synonymie  devra  donc  être  rectifiée  en  ce  sens. 

A.  nîgriee|is  Fauv. 

c?  cuisses  renflées;  ç  corselet  à  impression  plus  profonde,  en 
Ter  à  cheval;  élytres  dépassant  un  peu  l'abdomen,  nettement  acu- 
minées  à  l'angle  apical. 

Obs.  La  description  de  la  Faune  a  été  faite  sur  un  exemplaire  un  peu 
immature  et  défloré;  chez  les  exemplaires  frais  et  matures,  l'abdomen  est 
entièrement  noir  et  le  corps  est  couvert  d'une  pubescence  pruineuse  jau- 
nâtre, longue  et  serrée  sur  les  élytres,  très-fine  au  corselet. 

A.  ophthalmieum  Payk.  —  var.  discinum*  Gredl.,  Kœf.  Tyrol, 
1 ,  127. 

Autriche,  Tyrol,  Russie. 

Obs.  Les  élytres  de  cette  espèce  sont  parfois  enfumées  sur  le  disque. 

A.  pobustum  Heer. 
Tyrol. 

A.  anale  Er. 

Barèges  (de  Saulcy). 


—  m  — 

\.  loii*:'iiliiiii    Kiosvv. 
Tyrol. 

A.  fovt»i«*oll«*  l'auv, 

Mont  Uosa,  ^[aouJi•uaga  {Mithlcnbech)  ;  val  d'Aoste  ! 

.%    al|tiiiiiiii  lloor. 

Monoslier  do  Uriani^oii  {de  C>e)')ni>ni)  ;  Le  Vornot  {Je  Saulcy). 

Obs.  Viilpiinim  lloor  a  ol6  rappoilé  i'i  lort  {I.WU-ille,  18G8  ,  V.  49i)  ;^ 
tlos  psemJotypos  do  »ii"i(.iniim  F,r.,  {jno  j'ai  roomuiiis  tlopuis  idonliinsos  an 
tutcipcuiii-. 

\,  iioriiîiliiliiiu  K.r. 

Montmôdy  {Granditi)  ;  ^lotz  {de  SiXiilcii)\  Nancy  {Matliieu)  ; 
toutos  les  Vosges  !  Mont  Dore  {SédUlot). 

Ohs.  V.  Lo  ooi-solot  ost   raiTinont  bnm  do  poix  avoc  les  côlt^s  roiijïefttros. 
Ol'S.  "2.   C'osl  lo  hoiijiiunii,-  iiuliiiué:  Naiioy,  dans  lo  lui.  Godiou  ^p.  ()i). 

A.   |>nlli»'«*rniu  Kiosw. 

1  laut OS- Alpes  ,  Boscodon  ,  Moneslior  do  Brian^-on  ,  Bayard  {de 
Germiny], 

A.  lon«-i|>riin(*  Kr. 

Alsace,  St-rierre-Bois  {Fe(tiii)  ;  Doiibs ,  Montboliard  !  llantos- 
Alpes,  Boïcodou  ^de  (u'/'ijiih;/).  —  Aussi  on  Sardai^ne  et  Bussie. 

Otis.  Nous  l'avons  indiqué  à  loil ,  dans  la  Faune .  oouuue  indigC'ue  dos 
lIaulcs-Pyn>nt.Vs  (  PtuiticUf)  ;  il  ne  s'y  ti"ouve  pas. 

A.    reolan^'iiliiiii   l-\iu\. 

Nord,  l'orèt  de  St-^Iichol  (/.c//jiVr>v/)  ;  Alsace ,  St-Pierre-Bois 
{Fettiij)  ;  Metz  {de  Sniilcij)  ;  Lautaiet  !  llautes-Alpes,  Boscodon 
i^de  C^el')tii^n|^, 

A.   AlarNliaiul  l'auv. 
St-Dié.  Metz  {de  Sauleij). 

\.   ^o■•bi  Gyil. 

St-Dié,  Metz  {de  Saule>i). 

lladro;inailiUM  loii»i|»al|ti!«  Mnis.  Itoy.  —  llooldi.,  lUill.  Mosc, 
1S71  ,  III-IV.   J72. 

Espagne  seplontrionalo  et  Bussie  méridionale. 

l*yrnoply|t<n   liiridn  Gyll. 

I\n  juillol  et  ;um\(  ^ru).  —  Straslioiuv  {de  Sauh-y,  Weneker). 
lUis,  La  dorouxorto  dp  cet  insivlo  ou  AKiro  est  dos  plus  iutércssanlos  ; 
nous  ne  uiamiuoiuns  pas  de  le  lignrcr  dans  nos  plauciies. 


—  11.'}  — 

llomalium  amablle  IIcf;r. 

Ohi.  Lf;s  Stries  des  élj  très  wjnt  régiili^rrcs  (l','S  la  base ,  avec  leurs  inter- 
valles très-densd-mcnt  et  finement  chrj^rini;s. 

H.  Mtriatfim  Grjv. 

06*.  On  confond  sous  ce  nom  deux  en\^tcfA  trt-s-dislincles  ;  aussi  ,  nous 
rectifierons  comme  suit  l'article  de  la  Faurie  sur  cet  insecte  : 

a.  Klytrc»  a  «trie»  écartée» ,  nette» ,  6'^!i]et,  ce»  «trlea  ilnement  polntlllée». 

•}•  Corselet  Tlsiblernent  Wlmpreiiiilonné  ,   noir ttrialum. 

•}-}■  Corselet  non  t^llmpreiislonné. 
X  Corselet  rougf;;itre  avec  le  disqtie  plu»  foncé;  élytre»  testacée» , 

a  «irle»  ié^uir<:re»  dts  la  Ijase amahiU. 

XX  Corselet  bmn  ou  brun  noirâtre;  élytre»  brun'.-»,  "a  utries  irré- 
gulltres  à  la  base mlculum. 

2.  U.  Hiriatum  Grav.,  Micr.,  119. —  Er.,  6en.,  882.  —  Kraatz,  A'a^, 
1,000  e<  *>//(.  'excepi.  Eoisd.  Lac),  —  Thoms,,  Shand.  Col.,  IJI,  202.  — 
P.cdL,  Fn,  Auslr.f  éd.  3,  27A  («ec  baicalicum  Mois,  liothli.y. 

Breda  {Heylaertn)  ;  Colmar,  bords  de  l'Ill  (Lep-rieur)  ;  Moselle, 
Norroy-le-Sec  Vie  Saulcy)  ;  Nancy  {Roubalet)  ;  St-Oermain  (C/i. 
Brisout  de  Barneville)  ;  Aubo  'Garnier)  ;  Bâle  (Jfeer)  ;  Haute- 
Saône,  Gray  {Grandin)  ;  Gironde,  Grignols  [C'xharrua,. 

Aussi  en  Scandinavie. 

Oéî.  1.  Chez  les  exemplaires  matures,  les  crtides  4,  3,  /i  et  5  des  an- 
tennes sont  d'un  Lrun-rougeàtre  obscur  et  les  élytres  d'un  noir  profond;  la 
léte  est  nettement  impressionnée  de  chaque  dAd  en  sillon  ;  les  angles  pos- 
térieurs du  corselet  sont  presque  droits  et  le  disque  est.  toujours  nelti:meDl 
biimpresiioniié;  les  côtés  sont  largement ,  r>eu  profondément  fovéol<}s  ;  la 
ponctuation  de  la  tête  et  du  corselet  est  assez  profonde  ,  non  réunie  par  des 
slrioles  ;  les  intervalles  des  éijtres  sont  trés-finerrient  chagrinés. 

Obi.  2.  D'après  un  nouveau  renseignement,  \':  baicalicum  iloia.  serait 
distinct  du  ttrialum. 

2'.  O.  SDlealom  Steph.,  ///.  Bril.,  V,  336.  —  5tnatM»t  Boisd.  Lac, 
Fn.  Ent.  Paris,  I,  675.  —  Steph.,  /.  c,  3li'j. 

Forme  voisine  du  pyrjmaum  ;  plus  petit  ;  très-distinct  de  Vama- 
bii.c  par  sa  couleur  et  ses  stries  élylrales  irréguiiéres  à  la  base,  à 
intervalles  non  chagrin''^s ,  et  des  strialum  immatures  par  son  corps 
non  ovale-oljlong  ,  subparaliële,  son  corselet  non  biimpressionné, 
a  angles  postérieurs  arrondis;  corps  d'un  brun  noir;  corselet  d'un 
noir  ou  d'un  bruu  de  poix  ;  articles  1,3,4  et  5  des  antennes  et 
pattes  d'un  testacé-rougeâtre ;  élytres,  côtés  de  l'abdomen,  6-  seg- 
ment sauf  la  base  et  anus  d'un  brun-rougeâtre  clair;  disque  des 
élytres  moins  foncé  ;  ponctuation  moitié  plus  fine  et  plus  sériée  à 
la  tète  et  au  corselet  que  chez  strialum,  les  points  réunis  par  des 
stries  très-fines  ;  tète  à  impressions  nulles  ;  corselet  moins  court , 
plus  convexe,  a  côtés  bien  plus  arrondis;  tous  les  angles  très-obtus  ; 

8 


—  114  — 

une  simple  trace  de  sillon  obsolète  au  milieu  du  disque  ;  élytres 
plus  parallèles,  plus  convexes,  non  chagrinées,  à  slriolalion  nette, 
assez  écartée,  dans  les  intervalles  des  stries,  qui  se  continuent 
jusqu'à  l'extrémité  ;  c?  7*  segment  largement  échancré ,  offrant 
dans  son  milieu  une  forte  épine,  assez  longue.  —  L.,  2  1/3  mill. 

Dans  les  bouses  ;  septembre  (r). 

Lille  (  Lcthicrry  ]  ;  Calvados ,  dunes  de  Mei'ville  !  Laval  (  de 
Saulcy]  ;  Haute-Saône,  Gray  {Grandin). 

Aussi  en  Grande-Bretagne  et  en  Corse. 

Obs.  1.  Cet  insecte  est  répandu  sans  doute  dans  une  grande  partie  de 
l'Europe  et  confondu  avec  le  striatuin.  C'est  sous  ce  dernier  nom  que  nous 
le  recevons  des  entomologistes  anglais,  et  il  est  hors  de  doute  que  c'est  à 
lui  que  s'appliquent  les  sutculuyn  et  striatum  de  Stephens ,  ainsi  que  le 
striatum  de  Lacordaire. 

Obs.  2.  Retranchez  :  Calvados ,  dunes  de  Merville  !  des  localités  du 
striatum  citées  dans  la  Faune  ;  celte  mention  s'applique  au  sidculum. 

n.  rufulum  Er.  —  marinum*  Ragusa,  Bull.  Soc.  Ent.  liai,,  1871, 
m,  19G. 

Cévennes  !  —  Aussi  en  Sicile. 

n.  distineticorne  Baudi. 

En  février.  —  Hyères  [de  Saulcy)  ;  Cette  {de  Germiny). 
Obs.  Cet  insecte  est  nouveau  pour  notre  faune. 

n.  py^meeum  Fabr. 
Sos  {Bauduer), 

n.  sallcis  Gyll. 

Belgique ,  Louctte-St-Pierre ,  près  Mézières  (de  Borre)  ;  Troyes 
{Socard)  ;  Gien  {Pyot)  ;  Mont  Dore  (Sédillot). 

n.  ruCpes  Fourc. 

Caucase. 

n.  melanoeepbalum  Fabr. 

Nancy  {Uouhulet). 

D.  lopteruni  Stepb. 
Russie,  Algérie. 

n.  graoîlîcorne  Fairm.  —  hiemale  Fuss.  Fauv.,  Fn.  Gall.-Uhén., 
III,  G7.  —  Mars.,  i: Abeille .  1871,  VIII,  390  {vcresim.). 

Metz  [de  Saulcy]  ;  Dijon  [Rouyet]. 

Obs.  Après  un  nouvel  examen  de  cette  espèce,  d'après  deux  exemplaires 
trouvés  à  Metz  et  à  Dijon ,  je  ne  fais  pas  de  doute  que  V hiemale  Fuss  n'en 


—  i\5  — 

soit  synonyme;  du  moins,  la  description  de  l'auteur  allemand  convient 
exactement  à  notre  insecte. 

H.  vile  Er.  —  brevîcorne*  Er.  Fauv.,  Fn.  Gall.-Rhén.,  III,  C5  et  syn. 

Charente-Inférieure  ,  La  Garde  (Bérarcl)  ;  Gironde ,  Grignols 
(Cabarriis).  —  Aussi  en  Sicile. 

Obs.  L'examen  d'une  nouvelle  série  d'exemplaires ,  en  nous  offrant  des 
passages  certains,  ne  permet  pas  de  maintenir  les  distinctions  établies  avec 
doute  dans  notre  Faune  entre  les  H.  vile  et  brevicorne  d'Erichson  ;  évidem- 
ment il  n'y  a  là  qu'une  seule  et  même  espèce ,  variable  de  taille  et  de  ponc- 
tuation comme  toutes  les  formes  très-largement  répandues, 

H.  seabriusculum  Kr. 

Obs.  La  Faune  l'indique  à  tort  des  Hautes-Pyrénées, 

H.  lineare  Zett. 

Russie. 

n.  «estaceum  Er. 

Marly  [Scdillot)  ;  Yonne,  Seignelay  [de  La  Brûlerie)  ;  Limoges 
{Bleuse).  —  Aussi  en  Sicile  et  Russie, 

H.  lapponieum  Zett, 

Russie. 

n.  mininaum  Er. 

Hollande  {de  Haan).  —  Aussi  en  Volhynie. 

n,  exiguum  Gyll. 

Rennes  {Hervé). 

U.  latieoUe  Kr.  —  Fauv.,  Fn.  Gall.-Rhén.,  III,  72.  —  davicorne* 
Mots.,  Bull.  Mosc,  4860,  II,  5i6.  —  Hochli.,  /.  c,  1862,  III,  104.— 
lagopinum*  SMh.,  Nol.  Faun.  FI.  Fenn.,  1871,  A26.— ? '^/iUora/e  Thoms., 
Skand,  Col.,  X,  325  («ce  Kraatz). 

Europe  boréale,  Sibérie,  Germanie,  Suisse. 

Obs.  1.  M.  Ch.  Brisout  de  Barneville  m'a  communiqué  un  exemplaire 
de  cette  espèce  qu'il  a  pris  à  la  Wingernalp  (Oberland  bernois),  sur  nos 
frontières  fauniques. 

Obs.  2.  Le  laticoUe  du  Catalogue  Wencker  (p.  36)  est  un  cœsum.  — 
Quant  au  littorale  de  M.  Thomson  {/.  c),  il  semble,  d'après  la  description, 
identique  au  vrai  laiicoUe,  et,  dans  tous  les  cas,  tout  autre  que  le  littorale 
de  M.  Kraatz. 

H.  oxyaeantha;  Grav. 

Russie,  Algérie. 

H.  funèbre  Fauv. 

Cauterets  {C]i,  Brisout  de  Barneville). 


—  116  — 

n.  ferrugineum  Kr. 

Obs.  L'espèce  inscrite  sous  ce  nom  au  Catalogue  Wencker  (p.  36)  est  un 
ccEsum  immature. 

H.  nigFÎceps  Kicsw. 
Espagne  septentrionale. 

H.  e.xcavatum  Steph. 

Obs.  M.  Rye  {Ent.  Animal,  1873,  15)  observe  que  17/.  excavatum  ôelu 
collection  Stephens  est  un  oxyacanlhœ,  et  que,  par  suite,  le  nom  de  [ossu- 
latmn  doit  prévaloir.  Je  ne  puis  me  ranger  à  cette  opinion.  Il  est  possible 
que  le  type  de  Stepiiens  soit  perdu  et  remplacé  par  un  insecte  étranger, 
mais  la  description  reste  et  ne  s'applique  à  aucune  autre  espèce  que  le 
fossutatum  d'Erichson. 

H.  Allardi  Fairm.  et  Ch.  Bris.  —  Salzmanni*  Saulcy. 
Gien  (Pyot)  ;  Morgon  (Rey)  ;  CoUioure  (de  Saulcy)  ;  Sos  {Dau- 
ducr^.  —  Aussi  en  Espagne,  Sardaigne,  Syrie. 

Obs.  J'ai  vu  le  type  du  Salzmanni,  qui  se  rapporte  bien  à  celte  espèce. 

II.  septentrionis  Tlioms. 
Laponie. 

H.  riparium  Thoms  (1). 

Gravelines  {de  Noujuel)  ;  Cette  (Mayet);  Béziers,  Port-Vendres 
{de  Saulcy). 

Obs.  Le  riparium  cité  dans  ma  Faune  :  La  Rochelle  {de  Saulcy)  se  rap- 
porte au  suivant. 

D.  lœviiiseuluiu  Gyll. 

Boulognc-sur-Mer  (Lcfèvre)  ;  cap  de  la  Hève ,  près  le  Havre  {de 
Saulcij)  ;  Laie  de  Morlaix  {Hervé)  ;  La  llochcllc  {Bcllcvoyc). 
Obs,  Nouveau  pour  la  faune  gallo-rhénane. 


(<)  On  pourrait  trouver  sur  nos  côtes  du  Nord  ou  de  l'Ouest  le  : 

//.  rwjuUpcnnc'  Rye,  Ent.  Annual,  1804,  58. 

Taille,  forme  et  ponctuation  du  riparium;  trbs-distinct  par  ses  clytres  non  ponc- 
tuées, istrlolécs-rugueuses;  moins  brillant;  rougeâtro  avec  le  t'iunt  et  le  disque  du 
corselet,  des  élytres  et  de  l'ubdonien  d'un  brun  de  poix;  antennes  rougeâtrcs,  bien 
plus  courtes,  il  articles  i-G  bien  plus  petits  nue  les  suivants;  corselet  iilus  étroit, 
nettement  subanguleux  au  milieu  des  cûtds,  h.  fossettes  bien  plus  profondes,  les 
discoïdules  plus  rapprochdes.  —  L.,  3  ■);4  mlll. 

.Sous  les  ddbrls,  au  bord  do  la  mer,  dans  les  dunes;  novembre. 

Crandc-UretaKHC. 

Obs.  Le  tableau  synoptique  devra  donc  Ctre  modifié  comme  suit  : 

—  TÇte  et  corselet  h  ])onctuatlon  assez  forte,  nette. 

°  Klytrcs  il  ponctuation  ordinaire ripai'ium. 

^  Klytrcs  strlolées-ruffueuscs nKjulipenm, 


—  H7  — 

n.  rivulare  Payk. 

Obs.  Le  rivulare,  cit(5  du  Caucase  par  Hochhuth  {DuU.  Mosc,  18/i9,  I, 
20/i),  ne  se  rapporte  pas  à  cette  espèce,  mais  à  une  forme  voisine  du 
riparium. 

Goryphinm  angusticolle  Stcph. 

Alsace,  St-Pierre-Bois  [Fettig)  ;  St-Florentin  {de  La  Brûlerie)  ; 
Troyes  !  Morlaix  {Hervé).  —  Aussi  en  Autriche. 

Boreapbilus  velox  Heer.  —  guadarramus  Sharp.,  Esp.  Nuev.  Col., 
1873,  8. 

Grenoble  !  Nice  {Linder)  ;  Pyrénées-Orientales  ,  La  Massane 
{de  Saulcy)  ;  Gironde,  Grignols  {Cabarrus). 

Obs.  M.  Oberthur,  cité  par  M.  Sliarp,  m'a  communiqué  l'exemplaire  de 
cet  insecte  qu'il  a  pris  eu  Espagne  ;  il  m'est  impossible  de  le  distinguer  de 
nos  vebx  pyrénéens. 

Uicralymma  marinum  Stroem. 
Calvados,  Roches  de  Villerville  I 

Genre  PHILO  RI  NUM. 

A.  Antennes  testacées  seulement  à  la  base;  angles  postérieurs  du 

corselet  arrondis sordidum. 

B.  Antennes  entibrement  testacées  ;  angles  postérieurs  du  corselet 

obtus.    ....    ; palUdicorne. 

Philorinum  sordidum  Steph,  —  liumite  Er,  —  Rye ,  Ent,  Annual , 
1870,  89. 

Espagne. 

Obs.  M.  Rye  fait  la  remarque  (Ent,  Atinual,  1873,  15)  que  l'insecte 
de  la  collection  Stephens  étiqueté  sordidum  est  un  Homalîum  iopterum  ; 
mais,  ici  comme  pour  VH.  excavatum ,  le  type  a  dû  être  changé;  car  la 
description  de  ce  sordidum  se  rapporte  très-clairement  aux  exemplaires 
immatures  du  Pli,  humile  Er. 

iirpedium  quadrum  Er. 

Troyes  {Le  Brun). 

A.  braehypterum  Grav.  —  Gyllenlmli*  Sahlb.,  1ns.  Fenn,^  I,  286 
{ncc  Zett.). 
Tyrol. 

A.  Gyllenhali*  Zett.  {nec  Sahlb.).—  brachypterum  var.  Thoms.  — 
brunnescens*  Sahlb.,  Nol.  Faun.  FI,  Fenn.,  1871,  i23. 

Obs.  Ces  deux  synonymies  sont  rectifiées  sur  les  types  de  Sahlberg. 
Acidofa  erenata  Fabr. 

Hollande ,  Groningue  {de  Gavere)  ;  Metz ,  bois  de  Borny  {de 
Sauley)  ;  Pyrénées,  Gavarnie  ! 


—  H8  — 

A.  cruentata  Mann.  — ferruginca  Lac.  —  Hochh.,  BuU.  Mosc,  1871, 
III-IV,  169.  —  Rye,  Eut.  Montt.  Mag.,  1873,  VI,  190. 

Nancy  [Roubalet],  —  Aussi  en  Russie. 

A.  quadrata*  Zelt.  Thoms.  —  Fauv.,  Fn.  Gallo-Rlién.,  III,  89. 
Laponie. 

Obs.  D'après  un  type,  cette  espèce  est  très-distincte  de  cruentaia  par  sa 
pubescence  longue  ,  assez  dense ,  sa  tôle  non  impressionnée ,  ses  antennes 
plus  fines,  le  corselet  bien  plus  long  et  plus  étroit,  subsillonné,  les  élytres 
plus  courtes,  à  ponctuation  moitié  plus  grosse,  rare,  non  en  séries,  celle 
de  l'abdomen  plus  forte. 

Le  tableau  synoptique  du  genre  devra  donc  Ctre  modifié  comme  suit  : 

A.  Tête  plane  ;  corselet  sans  impression  ou  subsillonné. 

a.  Élytres  longues,  striées-ponctuées crenata. 

b.  Élytres  courtes,  à  ponctuation  grosse,  dparse,  non  en  séries.    .    .    quadrata.' 

B.  Tête  inégale,  tuméfiée  entre  les  yeux;  corselet  biimpressionné.    .    .    cruentata. 

Amphichronm  hîrtelluin  Heer. 

Valais,  val  d'Entreraont  [Milhlenbeek]. 

Lathrîmseuiu  melanoeephalum  111. 
Dieuze  {Moye)  ;  Liverdun  (Roubalet). 

L-  unieolop  Marsh. 

Pas-de-Calais  [Champenois).  —  Aussi  en  Suisse  et  Volhynie. 

L.  atrocephalum  Gyll. 

Espagne. 

Dcliphrum  erenatum  Grav.  —  Thoms.,  Op.  Eut.,  1871,  IV,  377. 
Charente-Inférieure,  La  Garde  [Bérard]',  Montpellier  [de  Saulcy], 
—  Aussi  en  Scandinavie. 

Olophrum  pîeeum  Gyll. 

Driebergeii  [Six]  ;  Noordwijk  {Kinker)  ;  Couloramiers  {de 
Baulny)  ;  Falaise  {de  Brèbisson)  ;  Nancy  [Roubalet].  —  Aussi  en 
Sardaigne  et  Russie. 

Obs.  VO.  piceum  cilù  du  Caucase  par  Hoclihutli  (/]«//.  Mosc,  18/i9,  I, 
203),  ne  se  rapporte  pas  à  cette  espèce,  mais  constitue  une  forme  nouvelle. 

O.  assimile  Payk. 
Mont  Dore  (Sédillol). 

O.  consimiie  Gyll.  —  Sahlb.,  Not.  Faun.  Ul.  Fenn,,  1871,  424,  var.  0. 

O.  alpinum  Heer. 
Tyrol. 


—  119  — 

Orochares  angnstata  Er» 

Nancy  (Mathieu). 

Lesteva  pubescens  Mann. 

Belgique,  Hastière  (Weyers);  Marly  (C/i.  Brisout  de  Barneville]  ; 
Hautes-Pyrénées  (Pandellé). 

L.  fontinalis  Kiesw. 
Tarbes  {Pandellé). 

L.  Pandelleî  Fauv. 

Bagnères-de-Bigorre,  Cauterets  (Gh.  Brisout  de  Barneville)» 

L.  monticola  Kiesw. 

Mont  Dore  {Sédillot).  —  Aussi  en  Tyrol. 

L.  punetata  Er.  —  villosa*  Waltl ,  Isis,  1838,  268. 
Marly  {Gh.  Brisout  de  Barneville], 

Geodromicus  ^  nigrita  Milll. 

Montmédy  [Grandin], 

Anthophagus  eemulus  Rosh. 
Mont  Vise  {Baudi), 

A.  testaeeus  Grar. 

Alpes  Grées  et  Pennines  {Baudi),  —  Aussi  en  Sicile. 

A.  prsenstns  Milll. 

Nord,  bois  d'Angre  [de  Norguet],  —  Aussi  en  Sardaigne. 

A.  alpestris  Heer. 

Obs.  L.  Dufour  a  indiqué  à  tort  cette  espèce  comme  prise  à  Argeiès 
(  Hautes-Pjrénées)  ;  il  s'agit  du  muticus,  d'après  le  type  vérifié  par  M.  Pan- 
dellé. 

A.  seutellarSs  Er. 

Valais,  col  de  la  Forclaz  (Mûhlenbeck)  ;  Hautes- Alpes  [Bérard], 

A.  caraboides  Linn. 
Belgique,  Lessines  {Le  Comté). 

A.  spectabllis  Heer. 

Valais,  Engelberg  {Stierlin),  —  Aussi  en  Tyrol. 

A.  bîcornis  Block. 

Aube  ,  Gyé-sur-Seine  (Polle-Deviermes)  ;  St-Bernard  !  Valais  , 
Biella  {Stierli)i)  ;  Lautaret  !  Hautes-Alpes  ! — Aussi  en  Sardaigne. 
Obs,  Varmiger  cité  des  Pyrénées  par  L.  Dufour  est  le  pyrenœus. 


—  120  — 

10'.  A,  œneicoUSs*. 

c?  Taille  du  muticus^  dont  il  diffère  par  sa  têle  non  mulique  ; 
coloration  de  Valpestris,  mais  du  groupe  du  bicomis  ;  très-distinct 
du  bicomis  par  sa  taille  d'un  tiers  plus  petite,  sa  tête,  son  corselet 
et  son  abdomen  noirs ,  à  reflet  un  peu  bronzé  sur  le  corselet ,  qui 
est  marginé  de  roussâtre  ;  tête  plus  petite  ;  mandibules  plus  lar- 
gement dilatées  ;  épines  frontales  très-petites ,  robustes ,  trois  fois 
plus  courtes ,  inclinées  en  dedans  ;  impression  du  vertex  triangu- 
laire, non  subcarrée  ;  front  moins  déprimé  ;  corselet  et  élylres  à 
ponctuation  plus  forte,  plus  dense  ;  Ç  distincte  de  celle  de  bicomis 
par  sa  taille,  sa  couleur,  sa  tête  plus  petite,  impressionnée  en 
triangle  et  la  ponctuation  du  corselet  et  des  élytres  plus  forte  et 
plus  serrée.  —  L.,  ^2/3-5  mill. 

Gap  {Bérarcl). 

Obs.  i.  M.  le  capitaine  Bérard,  à  qui  la  science  doit  déjà  d'importantes 
captures,  m'a  communiqué  plusieurs  exemplaires  de  cette  espèce  iutércs- 
sante  et  a  bien  voulu  m'en  offrir  les  deux  sexes. 

Obs,  2.  Modifiez  ainsi  le  tableau  synoptique  du  genre  : 

X  Tête ,  corselet  et  abdomen  noirs  ;  un  étroit  liserd  rouRcâtre  au  corselet ,  qui  est 
bronzé;  taille  grande. 

■  Abdomen  mat ,  à  pubescence  serrée ,  pruineuse;  tCfc  incrmc.     .     .    alpestris. 
"  Abdomen  brillant ,  a  pubescence  trfcs-raro  ,  peu  visible  ;  cT  tête  bi- 
épineuse œneicollis. 

Jk.  mutieus  Kiesw. 
Argelès  (L.  Dufour). 

\.  pyrœneus  Ch.  Bris. 

Luchon  !  —  Aussi  en  Espagne  septentrionale. 

A.  sndcticus  Kiesw. 

Alpes  du  Piémont ,  depuis  le  St-Bernard  jusqu'aux  Alpes  Ma- 
ritimes. 

A.  alpînus  Payk. 

Obs.  Ilochhutii  {Bull.  Mosc,  1849,  I,  201)  indique  l'espèce  comme  se 
trouvant  au  Caucase  ;  mais  je  ne  l'ai  pas  vue  dans  la  collection  de  Cliaudoir, 
et  cette  délcrmiuatiou  peut  être  douteuse. 

A.  i'allax  Kiesw. 

Lautaret  1 

A.  liomalinii!*  Zett. 
Val  d'Aoste  (Miihlenheck), 
Acro^çnalhiiM  iiiaiitlibulariH  Gyll. 
Anjou,  Ste-Gemme,  Fouillé  {Gallois). 


—  121  — 

Planeustfomus  Kabri  Kr. 

Montpellier  {Lethiernj,  coll.  Javet). 

P.  palpalis  Er. 

Nancy  (Roubalet). 

CopFopIiiliis  striatulus  Fabr. 

Hollande,  Goulommiers,  Troyes,  Falaise,  Rennes,  Angers,  Tulle  ! 

Syntoinium  îcneutn  Mûll. 

Rozenburg,  près  Amsterdam  {Kinker)  ;  Baden  !  Dieppe,  Villers- 
snr-Mcr  {Bedel)  ;  Plombières  {de  SaulcxJ). 

Thinobîus  llnearis  Kr. 

Haut-Rhin,  bords  de  la  Fecht  {Leprieur)  ;  Strasbourg  !  Gien 
[Pyot). 

T.  delîeatiiliis  Kraatz.—  *minor  Muls.  Rey,  Opusc.  EnU,  1869,  JilV, 
116.  —  Fauv.,  Fn.  Gall.-Rlién,,  III,  136  [forte). 

Gien  (Pyot). 

Obs.  On  ne  voit  pas  bien ,  d'après  la  description,  en  quoi  le  minov  de 
MM.  Mulsant  et  Rey  différerait  du  delicatulus. 

T.  nidens  Fauv. 
Gien  (Pyot). 

T«  longipennis  Heer. 
Gien  {Pyot). 

T,  atomusFauv. 

Gien  {Pyot). 

Obs.  Les  exemplaires  de  cette  localité  sont  d'un  tiers  plus  grands  que 
ceux  de  St-Rapiiaël. 

8.  T.  minutîssimus*. 

Taille  du  Ptilium  filiforme  ;  forme  et  couleur  voisines  de  Th. 
atomus;  trois  fois  plus  petit,  plus  parallèle,  plus  allongé,  plus  mat, 
plus  déprimé;  entièrement  soyeux;  remarquable  par  la  forme  de 
ses  antennes  bien  plus  courtes ,  bien  plus  grêles  à  la  base ,  plus 
renflées  vers  le  sommet ,  à  6  premiers  articles  teslacés,  les  suivants 
bruns  ;  articles  1  et  2  robustes,  plus  clairs  ;  3"  et  5«  petits ,  trans- 
versaux ;  h^  et  6*  extrêmement  petits,  étroits  et  transverses  ;  7"=  et 
8"^  transverses,  subégaux  ;  9'  et  10"=  plus  longs,  un  peu  plus  larges; 
dernier  grand,  ovale-allongé  ;  corselet  plus  étroit,  un  peu  plus  long 
que  chez  atomus  ;  côtés  moins  arrondis  ;  élytres  plus  étroites,  d'un 
bruD  de  poix.  —  L.,  1/2  raill. 


-_  122  

Dans  les  détritus  des  inondations,  au  bord  des  fleuves  (tr).  — 

La  Loire  à  Gien  {Pyot). 

Obs.  Modifiez  comme  suit  le  tableau  synoptique  du  genre  : 

f  Corps  en  entier  d'un  noir  profond  ;  ëlytres  trfes-courtes.    .    .    .    hrcvifennis. 
•}-{■  Corps  plus  ou  moins  brunâtre  aux  élytres,  qui  sont  très-longues. 
X  Peux  premiers  articles  des  antennes  et  élytres  d'un  testacé- 

rougeâtre  obscur  ;  taille  trbs-petitc atomus, 

X  X  Antennes  testacées,  sauf  la  massue  ;  élytres  d'un  brun  noir  ; 
taille  microscopique minulissimus, 

Aneyrophorns  angnstatus  Er. 

Espagne. 

\»  aureus  Fauv. 

L'Héris  près  Bagnères-de-Bigorre  (C7(.  Brisout  de  Barneville). 
—  Aussi  en  Espagne  et  Algérie. 

A.  honialinus  Er.  —  venusiulus*  Rosh,,  Tliier,  AndaU,  84. 
Nord,  bois  d'Angre,  au  bord  de  l'Honeau  {Lcthierry)  ;  Carcas- 
sonne  (Gavoy).  —  Aussi  en  Suisse,  Sardaigne,  Sicile. 

Obs.  D'après  un  type,  \c  vcnustulus  Rosii.  se  rapporte  aux  exemplaires 
dont  le  disque  des  élylros  olTre  une  tache  testacéc  sublriangulaire,  exem- 
plaires fréquents  dans  la  France  méridionale  (  Hyéres,  Carcassonnc),  la 
Corse,  la  Sardaigne  et  l'Algérie. 

A.  flexuosus  Muls.  Rey. 
Lot-et-Garonne,  Tonneins  {A.  Grotivellc). 

Trogoplilœus  dilatatus  Er. 

Sardaigne,  Caucase. 

T.  plagîatus  Kiesw. 

Aube  {Pollc-Deviermcs)  ;  Tonneins  [A.  GrouvcUc], 

T.  arcuatus  Stcplu 
Morlaix  (Hervé). 

T.  bilineatas  Slcpli. 
Caucase. 

T.  rivularla  Mots.  —  liriclisonis  Sharp.  (  nom.  poster.). 
Caucase. 

T.  andiraciniis  MuFs.  Rey. 
Fronlignan  {de  Gcrminy). 

T.  meninoniuH  Er. —  tarsalia  Ilochli.,  Bull.  Mosc,  1840,  I,  196 
(  veresim.  ). 

Nord,  Trclon  (Lelhicrry)  ;  Paris  {Lcfèvre)\  Gironde,  Grignols 


—  i23  — 

{Cabm'rus]  •  Sos  {Bauduer)  ;  Hérault ,  Mircval  {Maynt).  —  Aussi 
en  Espagne  et  Java, 

Obs.  Tous  les  caractères  assignés  par  Hochhulli  à  son  tarsalis ,  du  Cau- 
case, conviennent  parfaitement  au  mcmnoniiis ,  qui  habite  du  reste  la 
Russie  méridionale  (Sarcpta). 

T.  impressus  Lac. 

Dunkerque  !  Metz  (de   Saulcy)  ;  Rennes  {Oberthur),  —  Aussi 
en  Syrie. 
T.  eopticinus  Grav. 
Caucase. 

T.  clongatulus  Er.  —  brevîpennis  Hocbli.,  Bull.  Mosc,  18^9 ,  I , 
199  (veresim.), 

Caucase. 

T.  niddns  Baudi. 

Gien  (Pyot)  ;  Hérault,  Mireval  {Mayct).  —  Aussi  en  Russie. 

T.  punctatellus  Er. 

Russie. 

T.  despectus  Baudi. 

Hollande  ,  Breda  (Heijlaerts)  ;  Valais ,  Lavey  ;  Béziers  ;  Port- 
Vendres  {de  Saulcy).  —  Aussi  en  Syrie. 

T.  exiguus  Er.  —  aberrans*  Rosh.,   TItier.  Andal.,  85.  —  atomus* 
Saulcy,  /.  c, 
Gien  {Pyot).  —  Aussi  en  Sardaigne,  Sicile,  Russie. 

T.  halophilas  Kiesw. 

Aude,  La  Nouvelle  [Lethierry], 

T.  tenellus  Er. 

Sardaigne,  Russie  méridionale, 

Haploderas  cœsus  Er. 

Caucase. 

Oxytelas  Eppelfsheimi  Bethe. 

Obs.  Cet  insecte  paraît  être  identique  à  VO.  rugifrons  Hochh.  [Bull, 
Mosc,  1849,  I,  189  ;  1871,  III-IV,  IQk),  de  la  Russie  méridionale. 

O.  inseeatus  Grar. 

Flandre  orientale,  Grammont  {Chapuis)  ;  Maubeuge  [Lejorieiir]  ; 
Moselle,  Norroy-le-Sec  (de  Saulcy). 

Obs.  Les  insecatus  du  Calai,  Godron  (p.  61  )  et  de  ma  Faune-,  indiqués 
de  Nancy ,  sont  des  rugosus. 


—  iU  — 

O.  Pcrrîsî  Fauv.  —  flavipes  Hardy,   Bold  et   Murray,  Catal.  {nec 
Stephens  ). 

Hollande,  Noordwijk  {Kinker). 

O.  seulplupatus  Grav.  —  futvipes  Hardy  et  Bold ,  Catal. 

O.  nitidulus  Grav.  —  flavipes  Steph,,  ///.  Brit.,  V,  318  (veresim.). 

O.  inlpieatus  Er.  —  scaber*  Rosh.,  Thier.  Aiutal.,  82. 
Haute-Saône,  Gray  {Grandin), 

O-  puiuitus  Er. 

Sardaigne,  Algérie. 

O.  speeulifpons  Kr.  (nec  Rye). 

Montpellier  {May et).  —  Aussi  en  Sardaigne  et  Sicile. 

O.  clypeonitens  Pand.  —  speculifrons*  ^ye ,  Eut,  Annual ,  1865, 
60.  —  Crotch  et  Sharp,  Cat.  {nec  Kr.). 

Paris  [Lcfèvre]  ;  Reims  !  Gers ,  Gimont  {de  Larcenne)  ;  Eaux- 
Bonnes  [de  Sanlcij],  ■ —  Aussi  en  Syrie. 

O.  FairnDiairel  Pand. 

Dunes  de  Calais  {de  Norguet)  ;  Valais,  col  de  la  Forclaz  {Milhlen- 
beck)  ;  Le  Vernet  {de  Saulcy). 

O.  haniatns  Fairm. 

Aube,  Ghcnnegy  [Polie- Deviennes]  ;  Metz  {de  Saulcy).  —  Aussi 
en  Russie. 

Platystetkus  Itcvîs  Kiesw. 
ïyrol. 

P.   cornutus  Grav. 
Sibérie  orientale. 

P.  spinosus  Er. 

Flandre  orientale ,  Grammont  [de  Borré]  ;  Ilautes-Alpcs  !  Gi- 
ronde, Griynols  {Cabarrus) .  —  Aussi  à  Madère. 

P.  capito  Hcer. 

Marly  (C'/t.  BrisoiU  de  Darncville). 

P.  nodifronN  Sahib. 
Finlande,  Russie, 

P.  nitens  Snhlb. 
Caucase,  Madère. 


—  123  — 

Genre  BLEDIUS. 

Nous  avons  pu  étudier  les  métamorphoses  d'une  espèce  du  genre, 
VatricapiUus  : 

La  2  po"d  au  fond  de  cliaque  galerie,  en  juillet  et  août,  deux 
petits  œufs  blancs,  oblongs,  mats. 

La  larve  paraît  différer  par  les  points  suivants  de  celle  du  fracti- 
cornis  décrite  par  M.  Scliiœdte  (/.  c). 

Corps  testacé;  épistome  tronqué  en  avant,  muni  en  dessus,  au 
milieu ,  d'un  tubercule  dentiforme  à  peine  visible  ;  front  largement 
impressionné  en  cercle,  relevé  au  milieu  en  une  forte  bosse  prolongée 
latéralement  en  accolade;  Z"  article  des  antennes  d'un  tiers  plus 
long  que  le  2%  h"  plus  court  que  celui-ci,  étroit,  tronqué;  article 
supplémentaire  petit,  très-court,  robuste;  sommet  externe  des 
mandibules  et  mâchoires  d'un  brun  foncé  ;  palpes  maxillaires  assez 
allongés,  à  3*=  article  à  peine  plus  long  que  le  2%  W  moitié  plus 
plus  court  que  le  3';  languette  courte ,  subtrapézoïdale,  terminée  en 
pointe  obtuse;  palpes  labiaux  de  2  articles  très-courts,  très-petits, 
dépassant  k  peine  la  languette,  2^  d'un  tiers  plus  court,  bien  plus 
étroit  que  le  1";  segment  prothoracique  sinué  latéralement  avec 
trois  larges  impressions  transverses,  sinueuses,  la  postérieure  la 
plus  profonde;  jambes  légèrement  et  graduellement  rétrécies  vers  le 
sommet,  où  elles  sont  munies  de  quelques  épines  fouisseuses,  iné- 
gales ;  ongle  tarsal  court,  robuste,  à  peine  recourbé;  styles  anaux 
très-courts,  biarticulés,  1"  article  assez  robuste,  2'^  rudimentaire, 
conique,  peu  visible,  terminé  par  plusieurs  soies.  —  L.,  3  1/2  mill. 

Cette  larve  habite  dans  les  mêmes  galeries  que  l'insecte  parfait, 
surtout  le  long  des  falaises  argileuses  du  diluvium,  sur  nos  rivages 
de  la  Manche;  on  la  trouve  parvenue  à  toute  sa  taille  de  juillet  à 
septembre  ;  mais  l'éclosion  des  larves  a  lieu  sans  doute  à  des  époques 
diverses  ;  car  on  en  voit  ensemble  de  tailles  très-différentes.  Elles 
se  transforment  en  nymphe  dans  leurs  galeries  sans  préparatifs 
préalables. 

Celle  nymphe  est  conformée  comme  celle  du  tricornis  qu'a  dé- 
crite M.  Schiœdte  ;  toutefois  les  quatre  styles  moteurs  insérés  de 
chaque  côté  des  pleures  abdominales  sont  très-longs  ,  étroitement 
annelés  de  noirâtre,  comme  biarticulés  ;  les  deux  styles  anaux  sont 
grêles ,  assez  courts ,  non  sétigères. 

Bledias  taurus  Germ.  -  Ruddi*  Stepli.,  ///.  Brit,,  V,  308,  pi.  27, 
fiff.  3. 

?  Calais  (de  Norguct)  ;  Hérault ,  île  de  Maguelone  {Caharrus)  ; 
Balaruc,  Vendres  {Mayet).  —  Aussi  en  Espagne. 

B.  bo8  Fauv. 
Italie,  Sardaigne. 


—  126  — 

B.  nnioornis  Germ.  —  cvenulatiis*  Stierl.,  Mittlu  Eut.  Schw.  Ces., 
1867,11,  222. 

Bords  de  la  mer  Caspienne. 

B.  bîcornis  Germ.  {nec  lîuddi  Stepb.). 

Cette  [Mayet],  —  Aussi  en  Espagne  et  Sardaigne. 

B.  trlcopnls  Herbst. 

Hollande  [Sncllen  v.  V.)  ;  Calvados,  Trouville,  Vasouy  !  —  Aussi 
en  Sardaigne. 

B.  GFaelIsi  Fauv. 

Toutes  les  côtes  de  Provence  et  de  Languedoc!  —  Aussi  en 
Sardaigne. 

B.  spectabîlls  Kr. 

Breda  (Heylaerts);  Le  Crotoy  (A.  Grouvelle];  St-Valery  {Ch. 
Brisout  de  Barnevillc)  ;  Angers  (Gallois)  ;  Arcachon  {Cabarrus)  ; 
Hérault,  Vendres,  Capestan  (Mayet).  —  Aussi  en  Hongrie  et 
Sardaigne. 

Obs.  Le  tricornis  de  Maine-et-Loire,  indiqué  par  M.  Millet  {En.  Invert,, 
I,  137)  se  rapporte  à  la  présente  espèce. 

B.  fossop  Hcer. 

Belgique  (Mors.,  coll.  H.  Brisout  de  BarnevilU)\  Gien  (Pyot). 
—  Aussi  en  Espagne. 

B.  arenarîus  Pajk. 

Somme,  St-Quentin  !  —  Aussi  en  Russie. 

B.  tristis  Aube. 

Gironde  (Coll.  Jacq,  du  Val). 

B.  «alpa  G}ll. 

Obs,  M.  Fairinaire  m'informe  que  le  lalpa,  indiqué  par  lui  dans  sa  Fmme 
comme  pris  en  Belgique,  devait  provenir  des  environs  de  Mons  {Demovlin)  ; 
mais  comme  cet  insecte  n'existe  pas  dans  sa  collection ,  le  doute  subsiste 
jusqu'à  plus  ample  informé. 

B.  sabterrancuB  Kr, 

Ponclualion  de  la  tôle  ne  laissant  qu'un  très-petit  espace 
médian  imponctué ,  triangulaire ,  relevé ,  la  pointe  du  triangle  di- 
rigée vers  le  verlex  ;  ç^)  corselet  moins  étranglé  à  la  base,  dont  les 
angles  sont  simplement  sinués,  suboblus. 

Metz,  au  bord  de  la  Moselle  (de  Sanlcy,  licUevoyc);  Na)icy 
(Roubutct)  ;  Annonay  {Frudion).  —  Aussi  en  Russie. 


—  127  — 

Obs.  i.  La  tète  (le  la  9  n'est  pas  moins  ponctuée  de  chaque  côté,  comme 
je  l'ai  indiqué  à  tort. 

Obs,  2.  C'est  le  pallipes  du  Catalogue  Godion  (p.  Gl). 

B.  pallipes  Grav.  —  fuscipes  Rye.  —  raslelliis  Schiœdte. 

Tête  non  déprimée  en  triangle ,  n'ayant  que  quelques  points 
épars  de  chaque  côté  du  disque  ;  $  corselet  plus  court,  plus  large, 
non  étranglé  à  la  base,  dont  les  angles  sont  plus  ou  moins  obtus. 

Baden  !  Colmar ,  bords  de  l'Ill  (  Leprieur  )  ;  St-Germain  ,  au 
bord  de  la  Seine  [Ch.  Brisout  de  Barneville)  ;  Elheuf  [Levoiturier]. 

Obs.  i.  noté  par  erreur  dans  ma  Faune  comme  étranger  aux  environs  de 
Paris  ;  il  s'y  prend  avec  le  subterraneus. 

Obs.  2.  M.  Rye  (L'Abeille,  iVoui'.,  1872,  153)  revient  sur  la  question 
des  Bledius  subterraneus ,  pallipes  et  fuscipes ,  et  soutient  que  la  réunion 
des  deux  derniers,  que  j'ai  établie  dans  la  Faune  (III,  201),  n'est  pas 
justifiée  :  <■  Le  fuscipes,  dit-il,  comparé  au  pallipes,  est  un  peu  plus  petit, 
('  plus  convexe  et  plus  luisant,  avec  les  jambes  et  les  antennes  plus  obscures, 
«  les  articulations  subapicales  de  celles-ci  formant  une  massue  beaucoup 
«  plus  large  et  abrupte  ;  les  côtés  de  son  pronotum  ne  sont  pas  parallèles , 
B  mais  peu  à  peu  contractés  (  point  du  tout  étranglés  )  vers  la  base ,  avec 
ic  les  angles  postérieurs  très-obtus ,  à  peine  sensibles  ;  la  surface  du  pro- 
M  notum  est  moins  finement  coriace ,  à  ponctuation  un  peu  plus  forte  et 
«  espacée.  Les  élytres  sont  beaucoup  plus  courtes  et  moins  densément 
«  ponctuées,  et  la  surface  dorsale  de  l'abdomen  est  presque  glabre,  sans 
u  les  crins  longs ,  si  évidents  dans  le  pallipes.  a 

Connaissant  la  perspicacité  habituelle  de  mon  savant  collègue  et  ami ,  j'ai 
tenu  à  examiner  en  détail  ses  observations,  et ,  pour  cela,  je  lui  ai  commu- 
niqué d'abord  une  série  de  mes  types  pour  vérification  ;  ensuite  j'ai  prié 
mes  correspondants  de  m'envoyer  tout  ce  qu'ils  possédaient  de  ces  espèces 
dans  leurs  collections.  J'ai  réuni  ainsi  une  quarantaine  d'exemplaires  du 
subterraneus  et  plus  de  soixante  pallipes. 

J'ai  cherché  alors  le  caractère  vraiment  distinctif  de  ces  deux  formes,  et 
je  le  résume  dans  le  synopsis  qui  suit ,  destiné  à  prendre  la  place  de  celui 
de  la  Faune  (p.  189)  : 

"  Tète  densément  ponctuée,  biimpressionnée  en  triangle;  intervalle 
étroit,  relevé,  imponctué subterraneus, 

°'^  Tête  à  peine  ponctuée  sur  les  côtés ,  n'offrant  pas  au  milieu  de 
petit  espace  relevé  en  triangle pallipes. 

Celte  division  obtenue ,  j'ai  étudié  les  variations  de  l'une  et  de  l'autre 
espèce,  afin  de  voir  si  je  ne  trouverais  pas,  chez  le  subterraneus,  les  formes 
du  pallipes  que  M.  Rye  appelle  fuscipes.  Eh  bien!  ces  formes,  elles  s'y 
rencontrent irfcntif/ue5.  Ainsi,  tantôt  les  jambes  et  les  antennes  sotit  obscures, 
tantôt  elles  sont  teslacées  ;  les  côtés  du  corselet  sont  plus  ou  moins  étranglés 
vers  la  base,  suivant  le  sexe  (M.  Rye  ne  parle  pas  de  ces  différences  sexuelles), 
et  chez  la  9  ses  angles  postérieurs  ne  sont  que  sinués  et  subobtus;  enfin, 
quelques  exemplaires  offrent  des  élytres  un  peu  plus  courtes. 

A  présent,  que  voyons-uous  dans  le  pallipes  ?  La  taille  est  un  peji  vari  abl 


—  128  — 

(cela  est  de  règle)  ;  les  pattes  et  les  antennes  deviennent  parfois  obscures  ;  la 
massue  de  celles-ci  est  normalement  plus  large  que  chez  siibterraneus,  mais 
pas  plus  large  ici  dans  la  forme  à  pattes  remlirunies  que  dans  l'autre  ;  les 
côtés  du  corselet  sont  tantôt  étranglés  vers  la  base,  avec  les  angles  redressés, 
Irès-droils,  comme  chez  sublervaiicus  ^  (  c'est  pour  nous  \epatlipes  (J), 
tantôt  non  étranglés  avec  les  angles  obtus  {pallipes  9  —  fuscipes  Rye);  le 
corselet  est  à  peine  plus  ou  moins  coriace,  et  sa  ponctuation  ne  me  parait 
pas  varier  d'une  manière  saisissable  et  surtout  spécifique  ;  j'en  dis  autant 
des  soies  abdominales.  J'ajoute  enfin  que  les  habitats  sont  identiques; 
M,  Lelhierry  m'a  envoyé  de  Lille  de  longues  séries  de  pallipes  pris  dans  la 
même  localité,  sur  des  argiles  de  briqueteries,  parmi  lesquels  M.  Rye  lui- 
même,  à  qui  j'en  ai  adressé,  reconnaît  des  exemplaires  de  son  fuscipes. 

De  tout  cela,  je  conclus,  sans  le  moindre  scrupule,  ou  que  les  caractères 
tirés  par  M.  Rye  de  la  forme  du  corselet  (  les  seuls  qui  subsistent)  sont  des 
caractères  purement  sexuels ,  parce  que  je  les  retrouve  identiques  chez 
d'autres  espèces  du  groupe  dont  l'unité  spécifique  n'est  pas  contestée  :  den- 
ticollis,  opacus,  liitoralis,  Baudii,  pusillus.  obsolctus,  longutns  (voir  la 
description  précise  que  j'en  donne  dans  la  Faune),  ou  bien  que  ces  carac- 
tères sont  vraiment  spécifiques,  comme  le  soutient  mon  contradicteur,  et  alors 
qu'il  faut  non-seulement  admettre  le  fuscipes,  mais  encore  créer  autant  de 
nouvelles  espèces  avec  mon  denlicollis  9  et  les  autres,  qui  présentent  dans 
leur  corselet  de  semblables  modifications. 

J'aime  à  espérer  que  la  première  opinion  trouvera  plus  de  crédit  auprès 
des  entomologistes. 

B.  atrieaplllus  Gerni. 

Belgique,  Ixellcs  ,  Bruxelles,  St-Jossc-len-Noode ,  Woluwe-St- 
Lambert  [de  Uorrc)  ;  Calvados,  Villcrville  !  IMorlaix  (Hervé)  ;  Mont- 
pellier {Fairmaire)  ;  Tech  {de  Saulcy).  —  Aussi  en  Sardaigno. 

B.  opacus  Block. 

Sardaigne. 

B.  pusillus  Er. 

Carcassonne  (Gavoy). 

Obs.  Indiqué  à  tort  dans  ma  Faune  (p.  207)  comme  des  Hautes-Pyrénées; 
il  s*agit  du  suivant. 

B.  obsoleius  Fauv. 

Eaux-Bonnes  (  t/c  Saulcy);  Héas,  Cautercls  (Cli.  Brisoul  de 
Barncville). 

B.  longulug  Er. 

Groningue  (de  Gavcre). 

B.  cribricollis  Ilcer. 

Nord,  bois  d'Angrc,  au  bord  de  l'Honeau  {Lelhierry)  ;  Mont- 
médy  {Grandin).  —  Aussi  en  Russie. 


—  129  — 

B.  fraetleornlfl  Payk. 

Syrie. 

Cylindrogfaster  eorsicus  FauT. 

Sardaigne  septentrionale,  Bonnari  (Raymond). 

Oxyporus  llannerheimi  Gyll. 
Russie  méridionale. 

O.  maxillosus  Fabr. 
Russie. 

Evaesthetus  bipunetafus  Ljung. 
Russie. 

Obs.  Le  scaberda  CataU  de  Brébisson  (Mém,  Soc,  Linn,  Norm,,  1835, 
V,  138)  se  rapporte  au  ruficapitlus. 

E.  ruficapilliis  Lac. 
Bréda  {Hcijlaerts). 

Sfenus  blpunctatus  Er. 

Géorgie. 

S.  aterrimus  Er. 

Russie. 

S.  fossulatus  Er. 

Russie. 

S.  incaniis  Er. 

Ahr  {Fuss)  ;  Pyrénées- Orientales  ! 
S.  stlgmula  Er. 

Glèves  [Fuss],  —  Aussi  en  Russie, 

S.  serutatOF  Er. 

Russie. 

S.  providas  Er.  —  Fuss,  Berl.  Ent.  Zeit.,  1859,  93. 

Madère. 

S.  lustratOF  Er. 

Ahr  (Fwss);  Seine-et-Oise,  Montgeron  {Lefèvré). 

S.  sylvester  Er. 

Russie. 

S.  proditor  Er. 

Russie. 


—  i30  — 

S.  Ion»I<arsl8  Tboms. 
Ahr  {Fiiss). 

S.  umbrieus  Baudi, 

Tessin. 

S.  nkens  Stepb. 
Russie. 

S.  wafellus  Er. 

Lille  {Lethiemj) ',  Yonne,  St-Florentin  (de  La  Brûlerie). 

S.  Argus  Grav. 
Ahr  (  Fuss  ). 

S.  hnmllis  Er. 

Aube,  Villecliétif  {'Polle'Beviermes)\  St-Florentin  [de  La  Brû- 
lerie). —  Aussi  en  Russie. 

S.  earbonarius  Gyll. 

Russie. 

S.  solntus  Er. 

Sens  [de  La  Brûlerie], 

S.  eieindeloides  Schail. 

Madère. 

S.  pubescens  Stcph, 

Ahr  (Fuss).  —  Aussi  en  Russie. 

S.  LeprieurI  Gussac. 
Ahr  {Fuss), 

S.  pieipes  Sleph.  —  rusticui*  Er,,  Cen,^  72i. 

Sicile. 

S.  pielpennis  Er. 

Ahr  {Fuss). 

S.  eordalus  Grav. 
Pyrénées-Orientales  {Gallois). 

S.  elegans  Rosli. 

Aube ,  Clienncgy  {Polle-Deviermes). 

S,  {çenlenlatus  Grav. 

Nord ,   Mont-Noir  {Lcthicrry)  ;  Yonno ,  Coulange-la-Vineuse 
{Lorifernc).  —  Aussi  en  Russie. 


—  431  — 

Sunlus  fllifopmla  Lalr.  —  sericatus*  Mots.  ITochh. 

Obs.  D'aprùs  un  type,  le  sericatus  Mots.  Hoclih.,  de  Transcaucasle,  n'est 
bien,  comme  je  l'ai  présumé  dans  la  Faune  (p.  275)  qu'une  des  nombreuses 
variétés  du  fitifonnis. 

Stîlicus  Epicbsonis  Fauv. 

Aube,  Lusigny,  forêt  d'Orient  {Polle-Deviermes). 

s.  geniculatus  Er. 

Breda  (Hcylaerts), 

Domene  seabricoUIs  Er. 

Ahr  [Fuss]. 

Scopsens  didymus  Er. 

Sicile. 

Lithocliaris  npîcalis  Kr. 

Sos  [Bauduer). — Aussi  en  Syrie. 

Xantliolinus  myops  Fauv.  —*Typh[odes  itaticus  Sharp,  Ent.  Montl, 
Mag.,  1873,  X,  1  (veresim.). 

Toscane. 

Obs.  Je  reçois  au  dernier  moment  le  n°  de  juin  1873  de  VEni,  Montl, 
Magazine,  dans  lequel  se  trouve  établi  par  M.  Sharp  un  nouveau  genre, 
voisin  des  A'an(/(o/i/i us  {Tijphtodcs  iialicus),  qui  me  paraît,  d'après  la  des- 
cription, se  rapporter  esactement  à  mon  X,  myops  {Faune,  p.  389).  Ce 
genre  pseudo-anophthalme  rentre  dans  noire  groupe  5  {Xantliolinus  gen.) 
et  n'est  pas  plus  admissible  que  celui  de  Typidobium  séparé  des  Latltrobium 
et  les  autres  qui  sont  dans  le  même  cas.  J'ai,  du  reste,  donné  dans  la  Faune 
{l.  c),  h  propos  de  ce  même  myops,  les  raisons  principales  qui  m'empê- 
chaient d'y  voir  autre  chose  qu'un  véritable  ^Ya«t/io/i»u«. 

X.  crîbripennis  Fauv. 

Obs.  Les  exemplaires  du  Caucase  {procerus  Hochh.  nec  Er.),  que  j'ai 
rapportés  à  mon  cribripennis  [Faune,  p.  390),  et  qui  étaient  immatures, 
sont  assez  distincts  pour  constituer  une  espèce  nouvelle,  ainsi  que  je  viens 
de  le  reconnaître  chez  un  individu  bien  développé  que  j'ai  reçu  dernièrement 
du  même  pays. 

M.  Morière  propose  à  ses  collègues  de  s'associer  au  vœu 
formé  par  l'Acadétnie  de  Caen ,  lors  de  sa  séance  publique 
du  mois  de  novembre ,  de  voir  appliquer  le  nom  de  René 
Lcnonnand  à  l'une  des  rues  de  Condé-sur-Noireau ,  où  le 
célèbre  botaniste  a  vu  le  jour.  Cette  proposition  est  adoptée 


—  432  — 

avec  enthousiasme  et  elle  sera  faite  collectivement,  au  nom 
des  deux  Sociétés,  à  l'administration  municipale  de  Condé. 

MM.   le  docteur  Postel  et  Morière  proposent ,   comme 
membre  résidant ,  M.  le  lieutenant-colonel  Basserie. 

A  9  heures  1/2,  la  séance  est  levée. 


—  133  — 


SÉANCE  DU  6  JANVIER  1873. 

Présidence  de  II.   VIEILLARD. 

A  7  heures  1/2 ,  la  séance  est  ouverte.  Le  procès-verbal 
de  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  fait  savoir  à  la 
Compagnie  que ,  par  un  arrêté  en  date  du  25  décembre 
dernier,  il  a  décidé  qu'une  réunion  des  délégués  des  Sociétés 
savantes  des  départements  aurait  lieu  à  la  Sorbonne  au  mois 
d'avril  1873,  et  que  des  séances  de  lectures  et  des  confé- 
rences publiques  seraient  faites  pendant  les  journées  des 
mercredi  16,  jeudi  17  et  vendredi  18  avril. 

En  invitant  le  président  de  porter  cette  décision  à  la  con- 
naissance des  membres  de  la  Société  ,  M.  le  Ministre  le  prie 
de  lui  envoyer  la  liste  de  ceux  d'entre  eux  qui  seront  délé- 
gués pour  représenter  la  Compagnie  ou  qui  auraient  l'inten- 
tion de  faire  des  lectures.  A  l'occasion  de  ces  réunions,  des 
billets  h  prix  réduits  seront  mis  à  la  disposition  du  Ministre 
par  les  Compagnies  de  chemins  de  fer.  Ces  billets  valables 
du  lundi  7  au  mercredi  23  avril  seront  adressés  en  temps 
opportun  aux  représentants  des  Sociétés. 

La  Société  décide  qu'elle  arrêtera  dans  sa  séance  de  mars 
la  réponse  qui  devra  être  adressée  à  M.  le  Ministre  de  l'In- 
struction pubhque. 

M.  Albert  Fauvel  offre  à  la  Société  son  /annuaire  en- 
wmologique  pourl873.  Cet  annuaire  renferme  en  résuméles 
chapitres  suivants  :  Calendrier  mcmento  pour  l'indication  des 
moyens  de  chasser  les  insectes  pendant  chaque  mois. —  Liste 

9* 


—  13/i  — 

des  collectionneurs  de  France ,  Belgique .  Hollande ,  province 
Rhénane  el  Suisse.  —  Sociétés  et  revues  d'entomologie.  — 
Bibliographie  gallo-rhénane.  —  Énumération  des  espèces 
nouvelles ,  critiques  ou  nominales.  —  Compte-rendu  des 
voyages ,  exxursions  et  captures  les  plus  intéressantes.  — 
Observations  sur  les  mœurs  des  espèces. —  Méthode  pratique 
de  recueillir,  de  préparer  et  de  conserver  les  insectes.  — 
Biographie  des  naturalistes  dont  la  science  déplore  la  perte. 
—  Demandes  d'échanges  et  résumé  de  nouvelles  et  faits 
importants.  —  Enfin ,  dans  un  appendice  :  renseignements 
sur  les  monnaies  étrangères  ,  les  tarifs  postaux  ,  etc. 

«  Résumer,  dit  l'auteur,  sous  une  forme  concise  et  com- 
«  plète  ,  les  découvertes,  les  travaux  ,  tous  les  faits  et  gestes 
«  des  amis  de  notre  science  ;  —  constater  les  résultats  ac- 
«  quis  pendant  l'année  écoulée  et  en  faire  le  point  de  départ 
((  de  recherches  pour  l'année  nouvelle;  —  donner  ,  en  un 
«  mot,  à  l'entomologiste  un  guide  au  milieu  des  nombreuses 
«  publications  qui  l'intéressent  :  tel  est  le  but  général  de  ce 
«  petit  livre.  » 

Parmi  les  chapitres  indiqués  plus  haut,  M.  Fauvel  ap- 
pelle plus  particulièrement  l'attention  sur  celui  qui  a  trait 
à  l'exploration  récente  des  cavernes  de  l'Ariége.  On  sait  que 
presque  chacune  de  ces  cavernes  renferme  une  faune  en- 
tomologique  particulière.  Dans  ces  derniers  temps,  elles  ont 
été  visitées  par  MM.  Abeille  de  Perrin ,  de  Bonvouloir, 
Ehlcrs ,  de  la  Brûlerie  et  Dieck.  Ces  naturalistes  en  ont  rap- 
porté de  nombreuses  espèces  nouvelles  ;  leur  relation  de 
voyage  ,  publiée  par  M.  Fauvel,  est  un  véritable  vadc-mecum 
de  l'entomologiste  dans  les  régions  souterraines  de  l'Ariége. 
M.  Fauvel  insiste  sur  la  spécialité  de  la  faune  des  cavernes 
et  il  engage  les  naturalistes  à  en  rechercher  les  habitants ,  si 
curieux  par  leurs  formes  particulières  et  leur  manière  de 
vivre. 


—  135  — 

Le  même  membre  entretient  la  Coropagnie  de  la  nouvelle 
installation  de  la  Bibliothèque  de  la  Société  Linnéenne  dans 
une  des  salles  de  la  Bibliothèque  publique.  Il  fait  ressortir 
l'importance  de  cette  collection  qui  ne  renferme  pas  moins 
de  6,000  volumes  ,  et  qui  compte  plusieurs  raretés  scien- 
tifiques. M.  Fauvel  espère  que  le  travail  de  réorganisation 
sera  achevé  en  peu  de  temps. 

En  adressant  des  reraercîments  à  son  bibliothécaire ,  la 
Société  arrête  que ,  dans  sa  prochaine  séance  ,  elle  prendra 
jour  pour  aller  visiter  la  nouvelle  installation  de  ses  livres. 

Le  scrutin  ayant  eu  lieu  sur  la  présentation  qui  a  été  faite 
dans  la  dernière  séance,  M.  le  lieutenant-colonel  Basserie 
est  proclamé  membre  résidant  de  la  Société. 

MM.  Vieillard  et  Morière  proposent  comme  membre  cor- 
respondant M.  Edouard  Taton ,  membre  de  plusieurs  So- 
ciétés savantes ,  à  Charleville  (Ardennes). 

MM.  Bin-Dupart  et  Morière  proposent  comme  membre 
résidant  M.  Hérouard  ,  pharmacien  de  la  Maison  centrale  de 
détention  de  Beaulieu. 

II  sera  statué  sur  ces  présentations  dans  la  séance  de 
février. 

A  9  heures ,  la  séance  est  levée. 


—  130 


SÉANCE  DU  3  FÉVRIER  1873. 

Présidence  de  II.  VIEILLARD. 

A  7  heures  1/2  la  séance  est  ouverte.  Le  procès-verbal  de 
la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

Communication  est  donnée  de  la  correspondance  : 

M.  Gandoger,  membre  correspondant  h  Arnas  (Rhône), 
adresse  à  la  Société  la  première  partie  d'un  mémoire  conte- 
nant des  diagnoses  d'espèces  nouvelles  de  roses,  pour  la 
Flore  d'Europe  et  d'Orient.  Il  sollicite  l'impression  de  ce 
travail  dans  le  Bulletin  de  la  Société.  — Renvoi  à  la  Com- 
mission d'impression. 

M.  Leblanc,  ingénieur  en  chef  des  ponts-et-chaussées, 
s'excuse  de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance  de  la  Société ,  et 
il  promet,  pour  la  séance  de  mars,  une  communication 
relative  au  forage  qu'il  fait  exécuter  à  Ilonlleur. 

M.  Robineau,  de  Paris,  fait  ses  offres  de  service  à  la 
Société  pour  la  fabrication  et  la  fourniture  de  médailles 
destinées  à  être  décernées  comme  prix  ou  récompenses.  La 
lettre  est  accompagnée  de  tarifs,  prospectus  et  types  de 
médailles ,  dont  la  Société  se  plaît  à  reconnaître  la  parfaite 
exécution. 

M.  Neyreneuf,  qui,  dans  la  séance  du  9  janvier  1871, 
avait  déjà  entretenu  la  Société  d'une  théorie  nouvelle  de  la 
condensation  électrique,  s'est  livré  à  de  nouvelles  expériences 
qui  confirment  cette  théorie.  Les  travaux  de  M.  Neyreneuf, 
sur  la  condensation  électrique ,  constituent  aujourd'hui  un 


—  137  — 

mémoire  que  l'auteur  divise  en  trois  parties.  La  première 
partie  comprend  :  1°  des  expériences  qui  démontrent  qu'il 
est  permis  d'assimiler  complètement  le  condensateur  d'OEpinus 
à  l'électrophore  ;  le  condensateur  ne  serait  qu'un  électro- 
phore,  fortement  chargé,  agissant  par  ses  deux  faces,  pouvant 
par  suite,  donner  à  la  fois  les  deux  électricités  ;  2"  l'examen , 
dans  cette  hypothèse ,  des  particularités  relatives  aux  phéno- 
mènes de  la  condensation  ;  3°  étude  de  l'électrophore  ordi- 
naire et  de  l'électrophore  dont  la  lame  isolante  est  bien  plane 
et  bien  unie.  —  Comparaison  des  effets  de  ces  deux  genres 
d'électrophore.  —  Les  résultats  de  cette  étude  sont  :  1°  que 
la  méthode  du  plan  d'épreuve  appliquée  aux  substances 
isolantes  doit  absolument  être  rejetée  ;  2"  qu'il  est  nécessaire 
pour  le  bon  fonctionnement  de  l'électrophore,  que  le  contact 
ne  soit  pas  trop  intime  entre  le  plateau  conducteur  et  la  lame 
isolante;  3°  qu'un  électrophore ,  installé  dans  les  meilleures 
conditions  théoriques,  ne  donnerait  rien  ou  presque  rien. 

Voici  quelles  sont  les  principales  questions  traitées  dans  la 
deuxième  partie  : 

Étude  de  la  charge  d'un  condensateur,  de  la  limite  de 
charge,  de  la  charge  par  cascade  et  du  procédé  électroraé- 
trique  de  Lane. 

Un  mode  d'électrisation  unique  se  produit  pour  la  lame 
isolante  d'un  condensateur,  quelque  petite  que  soit  la  quan- 
tité d'électricité  employée.  —  Discussion  de  l'expérience  de 
Matteucci  faite  avec  des  feuilles  de  mica  superposées. 

La  charge  se  produit  de  proche  en  proche,  dans  une  lame 
isolante ,  de  la  surface  h  l'intérieur. 

Considérée  au  point  de  vue  de  la  source  électrique ,  elle 
constitue  un  phénomène ,  de  tous  points ,  analogue  à  la  po- 
larisation des  électrodes  en  électricité  dynamique. 

Quand  on  charge  un  condensateur,  il  y  a  dérivation  du 
courant,  et,  par  suite,  les  plus  petites  causes  devront  influer 


—  138  — 

sur  l'intensité  du  courant  dérivé ,  c'est-à-dire  sur  la  charge. 

Le  courant  se  propageant  par  l'air  est  moins  intense  avec 
la  machine  de  Holtz;  aussi,  avec  cet  appareil,  peut-on 
produire  des  courants  secondaires  (  analogues  à  ceux  de 
M.  Planté  )  produisant  la  décharge  de  la  machine ,  puis  sa 
charge  en  sens  inverse. 

Dans  la  charge  par  cascade ,  à  mesure  que  le  nombre  des 
bouteilles  augmente,  la  tension  du  courant  secondaire  va 
en  augmentant.  Ainsi,  si  l'on  évalue,  au  moyen  d'étincelles 
jaillissant  entre  les  deux  boutons  de  l'excitateur  universel,  la 
charge  d'un  système  de  bouteilles  en  cascade,  on  constate 
que  pour  un  nombre  de  ces  bouteilles  qui  n'est  pas  considé- 
rable, le  nombre  d'étincelles  que  peut  fournir  la  machine 
décroît  rapidement. 

La  lame  isolante  n'intervient  que  très-peu  dans  la  produc- 
tion d'une  étincelle  spontanée  de  Lane.  Celte  lame  acquiert , 
du  reste ,  une  charge  qui  varie  comme  la  durée  de  la  com- 
munication avec  la  machine  électrique,  qu'il  se  produise  ou 
non,  dans  l'intervalle,  des  étincelles  spontanées. 

La  troisième  partie  comprend  les  questions  ci-après  : 

Étude  du  condensateur  à  lames  d'air. 

Les  circonstances  principales  de  la  condensation  se  produi- 
sant avec  une  lame  d'air,  il  est  logique  de  généraliser  ce  qui 
est  démontré  pour  les  substances  solides. 

Examen  de  la  force  condensante,  —  du  calcul  des  résidus. 

La  mobilité  de  l'air  électrisé  est  moins  grande  qu'on  ne 
pouvait  le  supposer.  —  Étude  du  tourniquet  électrique;  des 
pointes  masquées  avec  des  substances  isolantes  se  comportent 
comme  lorsqu'elles  sont  nues.  —  Mouvement  du  tourniquet 
dont  les  pointes  sont  masquées  avec  des  balles  de  sureau  ou 
des  boulettes  d'étain  roulé. 

Effets  d'électricité  persistante  produits  avec  l'air.  —  Assi- 
milation du  fonclionnemciit  d'une  machine  électrique  ordi- 


—  139  — 

naire  à  celui   d'un  condensateur   (  reprise  des  idées   de 
M.  Gaugain  ). 

L'Assemblée  écoute  avec  un  vif  intérêt  le  résumé  que  vient 
de  faire  M,  Neyreneuf,  et  elle  attend  avec  impatience  les 
développements  qu'il  promet  de  donner  à  chacune  de  ses 
propositions. 

M.  Albert  Fauvel  rappelle  à  la  Société  qu'il  l'a  entre- 
tenue ,  dans  la  dernière  séance  de  la  Faune  entomologique 
des  cavernes.  Il  met  sous  les  yeux  de  ses  collègues  une  col- 
lection d'insectes  appartenant  à  cette  faune  et  qui  sont  pour 
la  plupart  des  espèces  nouvelles.  II  fait  remarquer  que  tous 
ces  insectes  sont  dépourvus  de  l'organe  de  la  vision. 

M.  Morière  commence  l'analyse  d'un  mémoire  de  M.  Hé- 
bert ,  professeur  de  géologie  à  la  Sorbonne ,  sur  les  ondu- 
lations de  la  craie  dans  le  bassin  de  Paris.  —  M.  Hébert 
fait  d'abord  observer  que  les  caractères  qui  distinguent  les 
différentes  assises  du  bassin  de  Paris  sont  tellement  nets 
qu'il  est  possible  d'assigner  la  place  précise  où  l'une  cesse 
et  où  l'autre  commence.  En  ce  point  non-seulement  la 
faune  change  brusquement ,  mais  aussi ,  en  général ,  les  ca- 
ractères pétrographiques.  En  outre ,  la  surface  d'une  division 
est  toujours  durcie ,  perforée  sur  une  épaisseur  plus  ou 
moins  grande.  Il  n'y  a  pas  de  passage  du  sédiment  inférieur 
durci  et  raviné  au  sédiment  supérieur  tout  à  fait  tendre. 

C'est  en  s'appuyant  sur  ces  caractères  des  faunes  dis- 
tinctes et  des  surfaces  limites  que  le  savant  professeur  de  la 
Sorbonne  a  pu  relever  les  coupes  de  la  craie ,  sur  un  grand 
nombre  de  points ,  dans  le  bassin  de  Paris. 

M.  Hébert  doime,  dans  son  mémoire,  deux  de  ces  coupes  : 
celle  des  falaises  de  la  Manche  et  celle  du  Perche  à  la  fron- 
tière belge. 

En  allant  de  bas  en  haut  et  observant  les  divisions  établies 
par  les  surfaces  de  disconlinuilé,  M.  Hébert  propose  d'éiablir 


—  140  — 

dans  la  craie  du  bassin  de  Paris  les  sept  groupes  suivants  : 

1°  Craie  glauconieuse  d'Alex.  Brongniart. 

2"  Craie  marneuse  à  Inoceramus  labiatus. 

3°  Craie  dure  à  Holaster  planus. 

U°  Craie  à  Micr aster  cortestudinarium. 

5°  Craie  à  Micraster  coranguinum. 

6°  Craie  à  Belemnitella  (juadraîa  et  B.  mucronata. 

1°  Craie  supérieure. 

Avant  de  tirer  à  l'aide  des  deux  coupes  citées  plus  haut 
les  conséquences  qu'il  a  émises  relativement  à  la  structure 
générale  du  sol  dans  le  nord  de  la  France ,  M.  Hébert  ap- 
pelle l'attention  sur  la  grande  faille  delà  Seine  que  rencontre 
h  Vcruon  la  coupe  du  Perche  à  l'Artois. 

M.  Modère  continuera  l'analyse  de  ce  mémoire  dans  une 
prochaine  séance. 

Le  vote  est  ouvert  sur  les  présentations  qui  ont  été  faites 
dans  la  dernière  séance.  Par  suite  du  dépouillement  du 
scrutin  ,  sont  proclamés  : 

Membre  résidant,  M.  Hérouard,  pharmacien  à  Beaulieu  ; 

Membre  correspondant ,  M.  Edouard  Taton ,  propriétaire 
à  Charleville  (Ardennes). 

Est  proposé  comme  membre  résidant ,  M.  La  Rouvière  , 
sous-intendant  militaire  à  Caen ,  par  MM.  le  D'"  Postel  et 
Morière. 

A  9  heures ,  la  séance  est  levée. 


m  — 


SÉANCE  DU  3  MARS  1873. 

Présidence  do  U.  VIEILLARD. 

A  7  heures  1/2,  la  séance  est  ouverte. 

Le  secrétaire,  avant  de  lire  le  procès-verbal,  demande  à 
la  Compagnie  la  permission  de  l'entretenir  un  instant  de  la 
perte  nouvelle  qu'elle  vient  d'éprouver. 

Le  lundi  17  février,  une  députation  de  la  Société  Linnéenne, 
composée  du  président ,  du  secrétaire,  de  MM.  G.  Villers, 
Bertot ,  Bonnechose  père  et  fds ,  était  réunie  à  toute  une 
population  qui  rendait  les  derniers  devoirs  au  docteur  Godey, 
adjoint  au  maire  de  Balleroy ,  enlevé  en  peu  de  jours  à  sa 
famille,  à  ses  administrés  et  à  la  science.  Par  quelques  paroles 
prononcées  sur  la  tombe  de  ce  regretté  collègue,  le  secré- 
taire a  cherché  à  se  faire  l'interprète  des  sentiments  de  la 
Société. 

La  botanique  perd  dans  le  docteur  Godey  un  de  ses  re- 
présentants les  plus  dignes  et  les  plus  appréciés ,  mais ,  h 
l'exemple  de  son  ami  René  Lenormand,  qui  l'a  précédé  dans 
la  tombe ,  notre  collègue  a  voulu  que  sa  belle  collection 
iconographique  de  champignons  pût  servir  à  l'instruction  des 
personnes  qui  s'adonnent  à  l'étude  de  cette  intéressante  fa- 
mille de  végétaux ,  et,  cinq  heures  avant  sa  mort ,  il  traçait 
d'une  main  ferme  les  Hgnes  suivantes  : 

«  Je  lègue  au  musée  botanique  de  la  ville  de  Caen  ma 
((  collection  iconographique  de  champignons ,  renfermant 
((  tous  mes  propres  dessins  et  un  grand  nombre  de  copies 
«  de  Bulliard,  Schœlïer,  Sowerby,  etc.,  pour  avoir  mon 


—  U2  — 

«  humble  place  de  botaniste  normand  auprès  de  mes  anciens 
«  amis  Chauvin ,  Lenormand  et  de  Brébisson.   » 

Les  collègues  du  docteur  Godey  avaient  été  plusieurs  fois 
à  môme  d'apprécier  son  mérite  et  sa  modestie,  et  ils  décident 
que  l'expression  de  leurs  regrets  sera  consignée  au  procès- 
verbaL 

Lecture  est  alors  donnée  du  procès-verbal  de  la  séance 
précédente,  qui  est  adopté. 

M.  Hérouard,  pharmacien  de  la  Maison  centrale  de  déten- 
tion de  Beaulieu ,  écrit  à  la  Société  pour  la  remercier  de 
l'avoir  admis  au  nombre  de  ses  membres. 

Les  lettres  de  plusieurs  libraires  de  Paris,  qui  annoncent 
avoir  reçu  divers  ouvrages  pour  la  Société ,  sont  remises  au 
bibliothécaire. 

A  propos  d'un  de  ces  ouvrages,  qui  traite  du  reboisement 
de  certaines  parties  de  la  France ,  et  dans  lequel  on  cite  les 
dimensions  extraordinaires  que  les  Séquoia  atteignent  en 
Californie  et  les  Eucalyptus  en  Algérie,  M.  Morière  signale 
quelques  mesures  d'arbres  qu'il  a  eu  l'occasion  de  prendre 
en  Normandie.  Ainsi,  des  châtaigniers  qui  se  trouvent  à 
Vaudry,  près  Vire,  ont,  à  hauteur  d'homme,  une  circonfé- 
rence qui  varie  de  5"',  10  à  5"S90.  Dans  le  cimetière  de  la 
même  commune ,  un  if  plein  mesure  /i"',36  ;  un  if  creux  du 
cimetière  d'Estry  a  un  tronc  dont  la  circonférence  est  de 
9",90  ;  l'if  du  cimetière  de  Castillon  a  donné  6'", 90,  et  celui 
de  La  Lande-Patry  (Orne)  a  pris  des  dimensions  bien  plus 
considérables  encore  que  les  précédents  :  dans  le  pays,  on 
fait  remonter  sa  plantation  à  l'époque  de  la  conquête  de  la 
Gaule  par  Jules-César.  Un  poirier  i)arfaitement  sain,  qui  se 
trouve  à  AngcrvilIc-l'Orchcr  (Seine-Inférieure),  mesure  3'" 
de  circonférence  ,  ce  qui  est  d'une  dimension  remarquable 
pour  un  arbre  de  celle  espèce. 

lin  terminant  cette  communication,  le  secrétaire  prie  ceux 


—  1Û3  — 

de  ses  collègues  qui  auraient  l'occasion  de  voir  des  arbres 
remarquables  par  leur  développement,  de  vouloir  bien  noter 
la  mesure  de  la  circonférence  du  tronc.  Avec  la  fureur  de 
déboisement  dont  nous  sommes  atteints,  les  beaux  arbres  du 
pays  disparaissent  chaque  jour,  et  il  n'en  restera  bientôt  plus 
trace. 

M.  Goesle  entretient  la  Compagnie  d'un  cas  tératologique 
offert  par  un  chardonneret  qu'il  possède  depuis  plusieurs 
années  : 

«  Au  printemps  1866,  je  plaçai  dans  une  cage  un  nid  de 
«  chardonneret  renfermant  deux  petits,  et  je  fixai  la  cage 
«  à  l'arbre  où  le  nid  avait  été  pris.  Le  père  et  la  mère  nour- 
«  rirent  très-bien  mes  deux  petits  prisonniers.  L'un  des  deux 
<i  s'est  échappé  deux  ans  après.  Je  possède  encore  l'autre, 
«  qui,  pendant  les  premières  années  de  sa  captivité,  n'offrit 
«  rien  d'extraordinaire.  En  1870,  son  bec  était  plus  long 
"  que  ne  le  sont  généralement  ceux  de  ses  pareils.  Au  prin- 
«  temps  1871,  il  avait  pris  un  tel  développement,  que  sa 
'<  longueur  était  presque  double  de  la  longueur  normale. 
a  Comme  il  était  privé  depuis  quelque  temps  d'os  de  sèche 
«  et  de  sable,  j'attribuai  à  cette  privation  l'anomalie  dont 
<-  cet  oiseau  était  l'objet  et  je  lui  donnai  un  os  de  sèche.  Le 
a  bec  diminua,  en  effet,  d'une  manière  notable  en  quelques 
«  semaines.  Plusieurs  mois  après,  je  le  laissai  de  nouveau 
((  sans  os  de  sèche,  et  le  développement  extraordinaire  du 
'  bec  se  reproduisit,  de  sorte  qu'au  printemps  1872  il  avait 
«  plus  du  double  de  la  longueur  normale.  Pendant  l'été 
('  dernier,  je  lui  avais  donné  de  nouveau  un  os  de  sèche  et 
«  le  bec  diminua.  Il  me  semblait  bien  prouvé  que  ce  corps 
«  dur  et  rude  servait  au  chardonneret  à  user  la  pointe  de 
«  son  bec,  lorsqu'un  nouveau  fait  est  venu  me  démontrer  le 
«  contraire.  En  effet,  depuis  un  an,  il  n'est  jamais  resté  sans 
<i  os  de  sèche,  et  pendant  cet  hiver,  l'allongement  excessif 


—  ua  — 

a  des  deux  mandibules  s'est  produit  de  nouveau.  En  çemo- 
«  ment,  les  dimensions  sont  au  moins  trois  fois  celles  d'un 
«  bec  ordinaire,  et  les  deux  mandibules  se  croisent  sur  un 
a  tiers  de  leur  longueur. 

«  J'ai  obtenu,  avec  le  même  oiseau,  différents  métis  :  une 
«  première  fois  avec  le  Loxia  clitoris,  une  seconde  fois  avec 
«  le  serin  jaune,  et  une  troisième  fois  avec  le  Fn'ngiUa  can- 
«  nabina.  Je  n'ai  pu  en  élever  aucun  :  ils  sont  tous  morts 
«  au  moment  du  développement  des  plumes.  » 

Invité  à  communiquer  à  la  Société  les  résultats  du  sondage 
qui  a  été  pratiqué  à  Honfleur,  en  1872-73 ,  sur  le  tcrre- 
plain  de  la  jetée  de  l'Est,  en  vue  d'études  préparatoires  à  la 
construction  d'une  écluse  de  chasse,  M.  l'ingénieur  en  chef 
Leblanc  dépose  sur  le  bureau  une  coupe  de  ce  sondage  avec 
une  note  explicative  de  M.  Arnoult,  ingénieur  à  Honfleur, 
sous  la  direction  duquel  le  sondage  a  eu  lieu. 

Le  forage  a  été  commencé  le  7  octobre  1872  et  continué 
jusqu'au  25  janvier  1873,  époque  à  laquelle  il  avait  atteint 
87-,20. 

Les  terrains  qu'on  a  rencontrés  d'abord  (sables  et  vases) 
étaient  composés,  soit  de  remblais  de  main  d'homme,  soit 
d'atterrissements  de  la  baie  de  la  Seine. 

Le  16  novembre,  on  atteignait  l'argile  plastique  à  la  cote 
de  31"', 59,  et  l'on  rencontrait  successivement  : 

1°  De  Sl^jSQ  h  32™, 67,  une  couche  d'argile  plastique 
grise  ; 

2°  De  32'",67  à  35'",51,  une  couche  d'argile  grise  corn-- 
pacte,  mélangée  de  coquilles  et  de  sulfure  de  fer: 

3°  De  35", 51  à  36™, 53,  une  couche  d'argile  grise,  mé- 
langée de  gros  rognons  calcaires  ; 

U"  De  36'",53  à  37"', 11,  un  banc  d'argile  grise; 

5°  De  37", 11  à  37'", 99,  un  banc  calcaire  ; 

6"  De  7"',99  à  60"', 30,   de  puissantes    couches  d'argile 


—  1^5  ~ 

brune,  avec  interposition  de  minces  lits  de  calcaires  ou  de 
couches  de  débris  de  coquilles  nacrées  extrêmement  al)on- 
dantes  et  feutrées  pour  ainsi  dire  les  unes  dans  les  autres,  de 
manière  à  former  lumachelle  ; 

1°  De  la  cote  60"S30  à  la  cote  64'", 26,  une  argile  très- 
brune  et  plus  ferrugineuse  encore  que  la  précédente  ; 

8"  De  64'",26  à  Qli"\k2,  couches  de  sables  quartzeux  à 
gros  grain  et  mélangé  de  minerai  de  fer  ; 

9°  De  la  cote  64", 42  à  ll'°,91 ,  argile  brune  très-foncée, 
puis  de  minces  couches  de  rognons  calcaires  et  de  coquilles 
ou  d'argile  ferrugineuse  ; 

10°  De  72™,76  à  74'",23,  argile  bleuâtre  sableuse  ; 

7a'",23  à  75"", 80,  argile  brune  de  teinte  foncée; 
75"',80  à  87'",20,  couches  d'argile  plus  ou  moins 
bleues  ou  verdàlres,  avec  interposition  de  lits  de  coquilles 
brisées;  ces  argiles  sont  sableuses  et  infiniment  moins  plas- 
tiques que  les  argiles  brunes  précédentes.  '' 

Les  couches  traversées  par  la  sonde  paraissent  appartenir 
au  kimmeridgien  et  à  Yoxfordien,  sans  interposition  de  coral- 
lien ,•  c'est  d'ailleurs  ce  que  fera  connaître  le  travail  que 
doivent  publier  Mi>J.  Leblanc  et  Deslongchamps ,  lorsqu'ils 
auront  examiné  attentivement  les  débris  de  fossiles  de  chaque 
couche.  M.  Morière  rappelle  que,  il  y  a  plus  de  dix  ans,  il  a 
signalé  à  la  Société  la  présence  des  sables  du  corallien  sur  le 
chemin  de  fer  de  Pont-l'Évêque  à  Ronfleur,  avant  d'arriver 
au  tunnel  de  Quetteville  ;  ces  sables  semblent  être  un  dépôt 
de  rivage  et  indiquer  la  limite  du  corallien,  qui  probablement 
n'existe  plus  à  Ronfleur. 

Les  membres  de  la  Société  sont  invités  à  se  réunir  jeudi 
6  mars ,  à  trois  heures,  au  Pavillon  ,  pour  aller  de  là  visiter 
la  bibliothèque  qui  vient  d'être  installée  dans  la  grande  salle 
faisant  suite  à  la  bibliothèque  publique.  Plusieurs  membres, 
parmi    lesquels  se  trouvaient  WM.    Leblanc,  Berjoi,  Fayel 


père  et  fils,  Morière,  se  sont  rendus  à  celte  invitation.  Ils 
ont  été  mis  à  même  de  reconnaître  que  la  bibliothèque  de  la 
Société  Linnéenne,  si  bien  organisée  par  M.  Fauvel,  renferme 
des  publications  scientifiques  d'une  grande  valeur.  M.  le 
Bibliothécaire  a  droit  à  la  reconnaissance  et  aux  félicitations 
de  ses  collègues. 

Le  scrutin  est  ouvert  sur  une  présentation  qui  a  été  faite 
dans  la  dernière  séance.  Par  suite  de  son  dépouillement, 
M.  La  Rouvière ,  sous-intendant  militaire  à  Caen ,  est  pro- 
clamé membre  résidant. 

MM.  le  docteur  Fayel  et  Morière  proposent  comme  membre 
résidant  iM.  le  docteur  Chanccrel,  professeur  à  l'École  de 
Médecine.  11  sera  statué  sur  celte  présentation  dans  la  séance 
d'avril. 

A  9  heures  1/2,  la  séance  est  levée. 


—  U7  — 


SÉANCE  DU  0  AYRIL  1873. 

Présidence  de  il.  VIEILLARD. 

A  7  heures  1/2,  la  séance  est  ouverte. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

M.  Pierre  communique  ,  en  son  nom  et  au  nom  de 
M.  Puchot,  un  exposé  sommaire  des  résultats  qu'ils  ont  ob- 
tenus dans  la  distillation  simultanée  des  liquides  superposés. 

Ces  résultats  peuvent  se  résumer  ainsi  : 

1°  Abaissement  considérable  de  la  température  de  la  dis- 
tillation ; 

2°  Constance  de  cette  température  ; 

3°  Constance  du  rapport  des  quantités  de  liquide  condensé 
pendant  la  distillation,  quel  que  soit  le  rapport  des  deux 
liquides  employés. 

Le  secrétaire  donne  lecture  de  la  note  suivante ,  que  le 
docteur  Godey  lui  avait  adressée  peu  de  temps  avant  sa  mort  : 

DAUGUS  CAROTA  L. 

Var.  purpurascens  Godey  in  lût.  Plante  offrant  une 
teinte  pourprée  dans  toutes  ses  parties  ;  ombelles  moins 
développées  que  dans  le  type;  pétales  plus  petits,  moins 
infléchis,  ciliés  sur  leurs  bords  et  sur  la  nervure  mé- 
diane, colorés  d'une  teinte  carminée,  ainsi  que  les  divisions 
pétaloïdes  qui  remplacent  ici  les  étamines. 

Mêlé  au  type  commun. 

Cette  forme  du  Daucus  n'est  autre  qu'une  anomalie  qui , 


—  \hS  — 

bien  qu'assez  commune ,  ne  se  trouve  indiquée ,  à  ma  con- 
naissance ,  dans  aucune  flore. 

Les  modifications  qu'elle  présente  consistent  dans  la  colo- 
ration plus  ou  moins  purpurine  de  presque  toutes  ses  parties: 
face  inférieure  des  feuilles,  tige,  pédoncules,  rayons  ombel- 
luiaires ,  fruits  et  organes  floraux. 

Dans  l'anomalie  la  plus  complète,  il  n'y  a  plus  d'étamines; 
elles  sont  alors  transformées  comme  les  pétales  eux-mêmes 
en  folioles  calycinales  ou  plutôt  involucellaires ,  car  elles  ont 
tous  les  caractères  de  ces  dernières ,  moins  les  dimensions. 
En  efl"et,  comme  les  folioles  de  l'involucelle  de  chaque  ora- 
bellule ,  elles  sont  entières ,  scarieuses  et  ciliées  sur  les 
bords,  rudes  et  munies  de  poils  scabres  en  dessous  sur  la 
nervure  médiane. 

Le  verticille  pétaloïde  a  conservé  quelque  peu  de  la  forme 
des  pétales  normaux  ;  ses  folioles  sont  entières,  à  pointes  in- 
fléchie, ce  qui  les  fait  paraître  échancrées  quand  on  les  regarde 
de  face  ;  mais  la  dimension  des  pétales  de  la  circonférence 
de  l'ombelle  difi"ère  h  peine  de  celles  des  pétales  intérieurs  de 
chaque  ombellule. 

Le  verticille  correspondant  aux  élamines  ofl're  aussi  5  fo- 
lioles ayant  la  même  insertion  que  les  élamines  du  type  et, 
comme  elles,  alternes  avec  les  folioles  du  verticille  pétaloïde  ; 
mais  elles  diffèrent  de  ces  dernières  en  ce  qu'elles  sont  plus 
étroites,  scarieuses  à  l'extrémité  et  redressées  comme  les 
élamines  du  type  au  moment  de  l'anlhèse. 

Malgré  l'absence  d'organes  mâles  dans  la  plupart  des  indi- 
vidus de  cette  forme,  elle  est  cependant  fertile,  car  le  fruit 
acquiert  un  complet  développement ,  et ,  bien  que  je  n'en 
aie  pas  encore  fait  de  semis ,  je  ne  doute  pas  qu'il  ne  puisse 
reproduire  la  plante. 

La  fécondation  a  donc  lieu  dans  ce  cas  comme  dans  les 
plantes  dioiques,  ce  qui  m'avait  fait  donner  à  celte  forme 


—  U9  — 

l'épithèle  de  dioica,  dans  une  communicalion  à  noire  bien 
rcgrelté  collègue,  Alpli.  de  Brébisson  ;  mais  en  réfléchissant 
que  celte  dénomination  ne  saurait  èlre  complètement  juste 
qu'autant  qu'il  existerait  une  forme  à  étamines  sans  pistils, 
ce  qui  n'est  pas  probable,  je  l'ai  définitivement  baptisée  pur- 
ptirasccns. 

D'ailleurs,  je  viens  de  rencontrer  des  individus  offrant  bien 
la  même  coloration,  le  même  arrêt  de  développement  et  la 
même  transformation  des  pétales,  mais  ayant  des  étamines  à 
filets  et  à  anthères  blancs  ou  pourprés  plus  ou  moins  com- 
plets. Puis,  souvent  dans  la  même  ombelle,  se  trouvent  des 
ombellules  sans  étamines,  celles-ci  représentées  par  leurs 
seuls  filets  devenus  pétaloïdes,  d'autres  ombellules  avec  des 
étamines  incomplètes ,  et  d'autres  enfin  avec  les  étamines  à 
peu  près  normales.  J'ai  même  observé  ces  diverses  modifica- 
tions dans  les  fleurs  d'une  même  ombellule.  Quoi  qu'il  en 
soit,  la  hauteur  de  la  tige,  la  dimension  des  feuilles  et  la 
maturité  des  fruits  ne  paraissent  pas  s'en  ressentir. 

Les  involucres  et  les  feuilles  inférieures  sont,  de  toutes  les 
parties  de  la  plante  celles  qui  conservent  le  mieux  leur  teinte 
verte,  ce  qui  s'explique  aisément  par  leur  position,  qui  les 
abrite  contre  la  lumière  directe.  N'ont-elles  pas,  eu  efl^et,  à 
leur  disposition  une  collection  de  parasols  (  ombelles  et  om- 
bellules). 

Pourquoi  la  teinte  pourpre  doraine-t-elle  dans  la  plupart 
des  organes  floraux  transformés  ? 

J'ai  sous  les  yeux  en  ce  monient  un  individu  de  Diciamnus, 
dont  tous  les  verticiles  floraux,  moins  les  carpelles,  sont 
transformées  en  bradées  d'un  pourpre  éclatant,  et  un  autre 
de  Teucrium  scorodonia,  dont  j'ai  communiqué  l'observa- 
tion à  la  Société  Linnéenne,  il  y  a  quelques  années,  dans 
lequel  se  fait  remarquer  la  couleur  carminée  des  pistils 
modifiés. 

10 


—  150  — 

Ne  pouvant  résoudre  cette  question,  je  la  soumets  aux 
botanistes  physiologistes. 

Je  ne  puis  passer  sous  silence,  puisque  l'occasion  s'en 
présente  ici  d'elle-même,  les  expressions  dont  se  servent  les 
botanistes  français  et  étrangers  en  décrivant  la  forme  des 
pétales  extérieurs  d'un  grand  nombre  d'ombeliifères.  Je 
prendrai  mon  exemple  dans  le  genre  Daucus  lui-même  : 

Est-il  exact  d'écrire  :  apétales  échancrés,  infléchis;  pé- 
tales bifides  ; — petala  emarginata,  cumlacinula  in/lexa;  — 
petala  obcordata,  acumine  inflexo; — petala  bifida,  etc., 
etc.  ?  » 

Il  me  semble  qu'en  lisant  pétales  échancrés,  infléchis, 
on  doit  comprendre  que  les  lobules  de  chaque  côté  de  l'é- 
chancrure  sont  infléchis  ;  il  n'en  est  rien,  cependant,  c'est 
le  sommet  lui-même  du  pétale  brusquement  atténué,  ou 
l'extrémité  de  la  nervule  médiane  elle-même  qui  reste  re- 
broussée en  dedans,  tandis  que  le  pétale  proprement  dit,  ou 
ses  lobules,  restent  élalés  (patcntia). —  L'expression  «  pe- 
tala emarginata  cwn  lacinula  inflexa  »  ne  me  paraît  pas 
plus  exacte,  car,  si  les  pétales  sont  échancrés,  ils  n'auront 
alors  qu'un  lobe  latéral,  si  l'échancrurc  est  latérale  elle- 
même,  et  deux  si  elle  est  médiane  ;  tandis  que  c'est,  au 
contraire,  un  lobe  médian  dont  le  mot  emarginata  enlève 
l'idée  qui  est  dit  inflexa, —  et  cette  autre  expression  a  petala 
obcordata,  acumine  inflexo  »  ,  pour  exprimer  la  même 
forme.  Mais  comment  admettre  un  acumen  dans  la  partie 
obtuse  d'une  surface  obcordée  ou  en  cœur  renversé  ?  Quant 
à  l'expression  bifide  ,  elle  n'est  pas  admissible ,  ce  serait 
trifide  qu'en  réalité  il  faudrait  dire  ici.  Mais  l'habitude  a 
déjà  consacré  trop  de  ces  légères  erreurs  pour  essayer  de  les 
réformer,  tant  une  exacte  description  est  chose  difficile  ! 

Les  membres  de  la  Société  Linnéennc  sont  prévenus  qu'ils 


—  151  — 

auront  l\  se  prononcer,  dans  la  séance  de  mai,  sur  le  lieu  de 
l'excursion  annuelle  en  1873. 

Le  scrutin  ayant  été  ouvert  sur  une  présentation  faite  dans 
la  dernière  séance,  il  résulte  de  son  dépouillement  que  M.  le 
docteur  Chancerel,  professeurà  l'École  de  Médecine,  est  admis 
comme  membre  résidant. 

M.  Larue  (Auguste),  botaniste  à  Falaise,  est  proposé 
comme  correspondant  par  MM.  Vieillard  et  Morière. 

A  9  heures,  la  séance  est  levée.     . 


-    152 


SÉANCE  DU  5  MAI  1873. 

Présidenee  de  Ml.  VIEILLARD. 

A  7  heures  1/2 ,  la  séance  est  ouverte. 
Le  secrétaire  rappelle  à  la  Société  que  depuis  la  dernière 
séance  elle  a  fait  deux  pertes  nouvelles  :  le  docteur  Poslel , 
enlevé  dans  la  force  de  l'âge,  et  M.  de  Caumont,  l'un  des 
fondateurs  de  la  Société  Linnéenne  et  son  premier  secrétaire. 
Dans  quelques  paroles  prononcées  sur  la  tombe  de  ces  deux 
collègues,  M.  Morière  a  cherché  à  se  rendre  l'interprète  des 
sentiments  de  ses  confrères,  qui  décident  que  leurs  regrets 
seront  de  nouveau  exprimés  au  procès-verbal. 

Au  nom  de  ses  collègues,  le  secrétaire  félicite  M.  Fauvcl 
de  la  récompense  qu'il  vient  d'obtenir  à  la  Sorbonne,  à  la 
suite  du  Congrès  des  sociétés  savantes  :  récompense  si  bien 
méritée  par  ses  nombreux  et  remarquables  travaux  d'ento- 
mologie, qui  l'ont  placé  parmi  les  savants  qui  ont  fait  faire 
le  plus  de  progrès  à  cette  branche  des  sciences  naturelles, 
M.  Fauvel  fait  observer  que  l'honneur  qui  lui  a  été  acccordé 
doit  être  reporté  en  grande  partie  à  la  Société  Linnéenne;  en 
accueillant  avec  bienveillance  les  Mémoires  cntomologiques 
qu'il  a  rédigés ,  elle  leur  a  donné  une  notoriété  qu'ils  ont 
empruntée  à  ses  publications. 
Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 
Au  nom  de  M.   de  Bonvouloir ,  membre  correspondant, 
M.  Fauvel  offre  à  la  Société  |)lusieurs  volumes  du  Bulletin  de 
la  Société  des  Naturalistes  de  Moscou  qui  manquaient  dans 
sa  bibliothèfpic   !M.  Fauvel  est  prié  de  transmettre  h  M.  de 
Bonvouloir  les  remcrcîmenls  de  la  Société  Linnéenne. 


—  153  — 

M.  La  Rouvièrc  offre  à  la  Société  ses  senliinents  de  grati- 
tude pour  l'avoir  admis  récemment  au  nombre  de  ses  membres 
résidants. 

M.  Neyreneuf  dépose  sur  le  bureau  un  cas  de  prolificalion 
florale  qui  lui  a  été  offert  par  les  semis  cultivés  dans  son  jardin. 

On  sait  que  les  bourgeons  à  fleurs  sont  considérés  comme 
des  assemblages  de  verticilles  tellement  rapprochés  que  leurs 
entre-nœuds  ne  sont  plus  distincts. 

Dans  certaines  monstruosités,  l'axe  floral  s'accroît  avec 
excès  et  dépasse  la  limite  de  son  développement  habituel  ;  — 
alors  la  fleur,  au  lieu  d'être  terminale,  se  trouve  traversée 
par  un  axe  plus  ou  moins  long  ;  quelquefois  des  bourgeons 
naissent  au  sommet  de  ce  même  axe  et  produisent  des  ra- 
meaux portant  des  feuilles  et  des  fleurs ,  surtout  parmi  les 
fleurs  doubles  qui  reçoivent  une  abondance  de  nourriture. — 
Les  fleurs  floripares ,  comme  les  appelle  Moquin-Tandon  , 
ont  été  observées  depuis  longtemps;  — déjà  Linné  écrivait  de 
son  temps  :  «  ProUfer  autem,  proie  florifero,  frequens  est.  » 

Les  cas  de  tératologie  végétale  que  Ton  a  l'occasion  de 
rencontrer  ne  doivent  pas  moins  être  recueillis  avec  soin , 
car  ils  dévoilent  souvent  les  mystères  de  l'organogénie.  Les 
échantillons  présentés  par  M.  Ney reneuf  prendront  place  dans 
la  collection  tératologique  du  Jardin  des  Plantes. 

Au  nom  de  M.  Gillel ,  membre  correspondant  de  la 
Société  à  Alençon ,  le  secrétaire  lit  la  note  suivante  : 

A  Messieurs  Les  Membres  de  La  Société  Linnéenne  de 

Normandie. 

Messieurs, 

En  juillet  1869,  à  la  séance  publique  tenue  par  la  Société 
Linnéenne  à  Alençon,  nous  vous  avons  entretenus  d'une  aga- 
ricinée  du  genre  Lactarius  que ,  en  raison  de  ses  caractères 
extérieurs ,  nous  avons  cru  devoir  séparer  du  Lactarius 


—  15i  — 

deliciosus;  aujourd'hui,  nous  vous  demandons  la  permission 
de  vous  signaler  encore  cinq  autres  espèces  de  champignons 
appartenant  à  la  même  famille ,  mais  devant  être  classés  dans 
des  genres  différents.  Quatre  sont  des  Leucosporées  et  nous 
semblent  devoir  être  rapportées  aux  genres  Amanita,  Clito- 
rybe,  CoUybiaelPaxillus  {sous-^enre  Lepista) ,  la  cinquième 
fait  partie  de  la  division  des  Ochrosporêes  et  doit  être 
classée,  en  raison  de  la  position  excentrique  de  son  pédicule 
dans  le  genre  Crepidoius. 

Amanita  Godeyi.  Nob.  PI.  I. 
Amanite  de  Godey. 

Chapeau  charnu ,  d'abord  ovale ,  puis  campanule,  et  enfin 
plus  ou  moins  étalé ,  membraneux  vers  les  bords ,  qui  sont 
légèrement  sillonnés  ;  sa  surface  est  de  couleur  saumon  ou 
de  basane  plus  ou  moins  claire;  son  diamètre  est  de  3  à  /; 
centimètres.  Feuillets  nombreux,  libres,  pâles,  rétrécis  en 
arrière ,  veineux  à  la  base.  Pied  fistuleux ,  un  peu  atténué  au 
sommet  et  pâle  ;  on  le  trouve  quelquefois  Couvert  de  pelu- 
chures  plus  ou  moins  larges  et  plus  ou  moins  saillantes ,  for- 
mant, vers  le  tiers  supérieur ,  comme  un  collier  multipartite 
qui  donne  à  cette  amanite  un  air  de  confraternité  avec 
Vamaniie  recutùa  dont  elle  diffère ,  de  même  que  toutes  ses 
congénères,  par  ses  spores  ovales-allongées ,  mesurant  0""", 
0015  +  0""",0018.  Il  est  aussi  à  remarquer  que  ses  basides 
sont  grands  et  ventrus. 

Habitat  :  sur  la  terre ,  dans  les  chemins  creux ,  au  prin- 
temps et  en  été.  Très-rare. 

Cette  espèce  est  due  à  un  mycologiste  bien  connu  de  la 
Société  Linnéenne,  dont,  pendant  bien  des  années,  il  fut  un 
des  membres  les  plus  dignes  et  les  plus  estimés.  C'est ,  en 
effet,  à  M.  le  docteur  Godey  que  revient  tout  l'honneur  de  la 
découverte  de  celte  plante,  dont  il  a  laissé  uu  très-joli  dessin 


—  155  — 

que  je  n'ai  fait  que  reproduire  ici  :  j'ai  cru  seulement  pou- 
voir remplacer  le  nom  de  Agarims  (Amanita)  devins,  sous 
lequel  le  docteur  l'avait  désignée,  par  celui  de  notre  collègue, 
qui ,  mieux  que  le  premier ,  nous  rappellera  le  savant  bota- 
niste que  nous  regrettons  tous. 

Clitocybe  insignis.  Nob.  PI.  II. 
CLitocybe  remarquable. 

Chapeau  charnu ,  d'abord  conique,  puis  convexe,  et  enfin 
plan ,  les  bords  plus  ou  moins  ondulés  et  réfléchis  ,  le  centre 
relevé  en  un  fort  mamelon  obtus  ,  irrégulier ,  autour  duquel 
existe  une  dépression  remarquable  ;  sa  surface  lisse  ,  glabre , 
est  recouverte  d'un  épidémie  qui  s'enlève  facilement  ;  sa 
couleur  est  d'un  beau  roux  ,  excepté  sur  le  disque  ,  qui  est 
d'un  ferrugineux  plus  ou  moins  foncé  ;  son  diamètre  est  de 
environ  8  h  10  centimètres.  Feuillets  très-rapprochés,  minces, 
atténués  aux  deux  extrémités  et  un  peu  décurrents  (les  plus 
petits  sont  nombreux  et  arrondis  à  la  base)  ;  ils  sont  tous 
d'un  beau  blanc.  Pied  plein,  solide,  long  de  5  à  6  centi- 
mètres, épais  de  10  à  15""",  glabre,  concolore  au  chapeau, 
mais  beaucoup  plus  clair;  il  est  cylindrique,  égal  et  arrondi 
à  l'extrémité  inférieure.  Chair  blanche,  ferme,  assez  élastique, 
fibreuse  au  pied,  qui  paraît  avoir  des  dispositions  à  se  tordre. 
Odeur  légèrement  spermatique.  Saveur  désagréable.  Spores 
ovales  avec  une  goutte  oléagineuse  au  centre. 

Habitat  :  à  terre ,  sous  les  sapins.  Automne. 

COLLYBIA   FOETIDISSIMA.    Nob.    Pi.  III. 
CoUybie  très-fétide. 

Chapeau  mince ,  presque  membraneux,  convexe,  ombi- 
jiqué  au  centre  ,  les  bords  rabattus  ,  ondulés  ,  flexueux  ;  sa 
surface  est  glabre ,  blanc-jaunâtre,  et  son  diamètre  atteint 


—  156  — 

3  à  ù  centimètres.  Feuillets  blancs  ou  blanchâtres,  peu 
nombreux,  minces,  largement  et  irrégulièrement  ondulés 
sur  la  tranche  ,  aigus  à  l'extrémité  marginale,  arrondis  et 
plus  larges  à  la  base  ,  adhérents  par  un  très-petit  crochet. 
Pied  creux,  épaissi  au  sommet  et  insensiblement  renforcé 
intérieurement,  lisse,  glabre,  blanc  ou  blanchâtre,  sa  lon- 
gueur dépasse  toujours  le  diamètre  du  chapeau.  Chair  blanche, 
élastique.  Odeur  fétide,  insupportable. 

Habitat  :  sur  la  terre ,  dans  les  bois,  parmi  les  mousses  et 
les  graminées.  Automne.  Très-rare.  (Quelques  échantillons  de 
cette  espèce  très-curieuse  furent  trouvés  par  nous  en  1868  , 
dans  la  forêt  d'Ecouves;  c'est  en  vain  que  nous  l'avons  cher- 
chée depuis.) 

En  n'apportant  pas  à  l'examen  de  cette  agaricinée  toute 
l'altenlion  qu'elle  mérite  ,  on  peut  croire  d'abord  qu'elle  se 
rapproche  du  CoUybia  dryophila  dont  elle  ne  paraîtrait  être 
qu'une  monstruosité  (ce  fut  l'opinion  de  M.  le  docteur  Fries, 
auquel  nous  l'avons  envoyée),  mais  si  l'on  veut  bien  ne  pas 
s'en  rapporter  seulement  à  ses  caractères  extérieurs  et  cher- 
cher à  pénétrer  plus  avant  dans  son  organisation  ,  on  ne  tarde 
pas  ù  s'apercevoir  qu'elle  s'éloigne  sensiblement  de  ce  cham- 
[)igiion  ,  1"  par  ses  spores  arrondies,  et  2°  par  son  odeur 
repoussante  à  tous  les  âges,  et  ne  pouvant  être  comparée 
pour  la  fétidité  qu'à  celle  du  Phallus  impudicus  (  Le  CoUtjbia 
dryophila  est  inodore,  cl  ses  organes  de  reproduction  se  font 
remarquer  par  leur  forme  sensiblement  oblongue). 

CRliPIDOTUS   SQUARHOSIPES.    Nob.     IM.   IV. 

Crépidote  à  pied  squarreux. 

Chapeau  charnu ,  convexe,  plan  ,  les  bords  très-Iégèremcnl 
relevés  ;  sa  surface  est  très-visqueuse ,  d'une  teinte  rous- 
lâtre-pûlc  vers  le  milieu  et  sur  les  bords,  mais  se  nuançant 


—  157  — 

entre  ces  deux  points  d'une  belle  couleur  lilas  ou  bleue-vio- 
lacée; son  diamètre  est  d'environ  8  à  10  centimètres.  Feuillets 
rapprocbés ,  d'un  roussâtre  sale  ,  teinté  de  violacé  ,  arrondis 
postérieurement  et  insensiblement  atténués  de  la  base  au 
sommet,  qui  est  aigu  ;  les  petits  feuillets  ou  les  feuillets  in- 
complets sont  nombreux  et  coupés  perpendiculairement  à 
leur  base.  Pied  long  de  4  à  5  centimètres ,  épais  d'environ 
15""",  cylindrique,  courbé  intérieurement  et  un  peu  élargi  à 
sa  base  ;  il  est  entièrement  roux  cl  couvert  d'écaillés  conco- 
lores,  longues,  libres  et  fortement  squarreuses.  Chair  blanche, 
assez  molle ,  légèrement  lavée  de  roussâtre  à  la  partie  inté- 
rieure du  pédicule.  Odeur  nulle.  Saveur  insignifiante.  Spores 
oblongues,  fuscescentes. 

Habitat  :  sur  les  racines  couvertes  de  mousse  d'un  vieux 
chêne.  Octobre.  Très-rare. 

Nous  n'avons  trouvé  qu'une  seule  fois  ce  champignon  dans 
la  forêt  de  Perseigne. 

Paxillus  (Lepista)  Alexandri.  Nob.   Pi.  V. 
PaxiUus  (V Alexandre . 

Chapeau  charnu,  d'abord  convexe,  puis  bientôt  plan  et 
même  un  peu  concave  au  centre  ;  les  bords  primitivement 
roulés  en  dessous  sont  toujours  plus  ou  moins  rabattus  (ils 
s'étalent  cependant  dans  la  vieillesse  et  sont  alors  presque 
droits),  ordinairement  réguliers,  quelquefois  cependant 
légèrement  ondulés;  sa  surface  est  lisse,  douce  au  toucher  et 
happant  les  doigts  par  les  temps  humides;  elle  est  luisante  et 
comme  vernissée  par  la  sécheresse;  sa  teinte  est  uniformément 
grise ,  légèrement  lavée  de  roussâtre  ;  son  diamètre  égale  k  à 
6  centimètres,  quelquefois  plus.  Feuillets  nombreux,  décur- 
rents ,  aigus  aux  deux  extrémités ,  larges  de  5  à  6"""',  d'un 
blanc-roussâtre ,  les  petits  sont  arrondis  à  la  base   et  même 


—  158  — 

un  peu  échancrés;  entre  deux  feuillets  complets,  on  compte 
ordinairement  sept  feuillets  incomplets ,  les  marginaux  étant 
très-petits;  tous  ces  feuillets  se  détachent  facilement  de  l'hy- 
ménopbore  en  se  desséchant.  Pied  court  (4,5  centimètres), 
gros  (1  à  2  centimètres  d'épaisseur),  un  peu  épaissi  à  la  base, 
qui  est  arrondie ,  il  est  légèrement  tomenteux  ,  et  l'extrémité 
inférieure  se  couvre  d'un  duvet  blanc  au  moyen  duquel  elle 
s'attache  aux  aiguilles  tombées  des  arbres  verts.  Chair  spon- 
gieuse ,  blanchâtre ,  absorbant  l'eau  facilement  et  prenant 
alors  une  teinte  légèrement  roussàtre.  Saveur  à  peu  près 
nulle  ou  insignifiante.  Odeur  légère  de  bois.  Spores  blanches, 
très-petites,  ovales-arrondies. 

Habitat:  sous  les  pins  et  les  sapins.  Été,  automne;  assez 
rare. 

Ce  Paxillus  a  été  trouvé  par  M.  Paul  Alexandre,  botaniste 
zélé  et  intelligent,  qui  a  bien  voulu  me  le  communiquer. 

RECHERCHES 

SUR 

DIVERS  MODES  DE  GRODPEMEH  DES  PÉBITHÈCES  ET  DES  PICIIDES 

DANS  QUELQUES  PYRÉNOMYGÈTES  DU  GENRE  SPHJERIA 

Par  II.  L.-A.  CKIÉ, 

Préparateur  de  botanique  2i  la  racuUc  des  Sciences  de  Cacn. 


Dans  les  sphérics  lichénoides  de  l'ancien  groupe  des 
Depazea,  les  Pycnides,  de  même  que  les  Périthèces  dans 
quelques  sphéries  thécasporées  ,  Jie  sont  pas  toujours  éparscs 


—  159  — 

sur  ces  taches  aux  teintes  multiples  qui  nous  rappellent  le 
Thallus  des  Licliens,  Le  plus  souvent ,  ces  appareils  sont 
éparpillés  sur  l'aire  des  taches ,  et  c'est  en  vain  que  l'on 
chercherait  une  disposition  régulière  des  Pycnides  chez  les 
Pliyllosticta  IXosœ  (1)  Desm.  ,  Ph.  Cijtisi  (2)  Desm,  ,  Ph. 
rhamnicola  (3)  Desm.,  Ph.  Sambuci  {k)  Desm.,  Ph.  vul- 
garis  (5)  Desm,,  Ph.  Violée  Desm.,  Ph,  cruenta  (6)  Kickx. , 
de  même  que  dans  la  plupart  des  sphérics  foliicoles  que 
nous  avons  récemment  observées  sur  les  feuilles  de  cer- 
tains végétaux  exotiques.  Lorsque  l'appareil  reproducteur  est 
unique,  sa  position  est  nettement  déterminée,  comme  on 
peut  le  voir,  chez  le  Septoria  Scabiosœcola ,  pycnide  d'un 
Siigmaiea  inconnu  et  parasite  sur  les  feuilles  de  nos  Sca^ 
biosa  (7). 

Au  centre  de  ces  taches  blanchâtres  et  limitées  par  une 
zone  empourprée  apparaît  un  point  noirâtre,  le  plus  souvent 
central ,  qui  n'est  autre  que  la  Pycnide  ou  appareil  repro- 
ducteur de  la  sphérie.  Si  le  nombre  des  Pycnides  s'élève 
à  deux  ou  à  trois ,  le  point  central  n'existe  plus ,  ou  mieux 


(1)  Phyllostkta  Rosœ  Desm.,  pi.  cryp. ,  II<  série,  fasc.  ili,  n*  687. 

—  Seploria  110X11,  B.  nwwv  West. 

(2)  PIn/llosticta  Cyiisi  Desm.,  not.  XIV,  in  Ann.  se.  nat. ,  t.  VIII, 
18i7,  p.  3h.  —  Depazea  liclieiioides,  Cyiisi  Kx.,  fior.  de  Louv.,  p.  12ii. 

—  Ascoclnjia  Cyiisi,  Lib.  Crypt.  Ard.  Cent.,  II,  n»  156. 

(3)  Phytloslicta  rhamnicola  Desm.,   not.  XIV,   in  Ann.  se.  nat., 
t.  VIII. — Depazea  rhamnicola  Lasch.  Desm.,  T.  Crypt.,  f.  33,  n"  1635. 

(i)  Phyllosiicia  Sambuci  Desm.,  not.  XIV,  in  Ann.  se,  nat.,  t.  VIII, 
d8/i7,  p.  31. 

(5)  Pliyllosticta  vulgaris  Desm.,  not.  XVII,  in  Ann.  se.  nat.,  t.  XII, 
18/i9. 

(6)  Phyllosiicia  cruenta  Kx.  —  Depazea  cruenta  Fries.  ,   Syst.  — 
L.  Crié,  Recherches  sur  la  structure  de  la  tache,  etc.,  p.  14. 

(7)  Surtout  commun  sur  les  feuilles  du  Scabiosa  succisa  LiuQ. 


f —  160  — 

chacun  des  appareils  tend  à  s'écarter  du  centre  pour  se 
rapprocher  de  l'aréole  rougeâtre  dont  les  dimensions  sont 
toujours  considérables,  comparativement  au  cercle  blanchâtre 
qui  représente  le  parenchyme  desséché  du  support  (1). 

Quelques  Dépazées  possèdent  un  nombre  assez  considé- 
rable de  sphérules  qui ,  sans  être  disposées  régulièrement , 
sont  groupées  et  comme  entassées  au  centre  de  la  tache. 
Cette  disposition  assez  rare  des  appareils  existe  chez  le  Sep- 
toria  Cerastii  lloberge  (2)  ,  parasite  sur  les  feuilles  de  nos 
Ccrasiium  de  l'Ouest  (3). 

Les  Pycnides  de  certaines  sphéries  foUicoIes  présentent 
une  disposition  concentrique  bien  remarquable.  Ces  appa- 
reils, dont  le  nombre  est  limité ,  sont  groupés  sur  des  cir- 
conférences qui  ont  évidemment  un  centre  commun.  Ex.  : 
Septoria  Mercu7-ialis,  Septoria  leguminum. 

Mais  le  groupement,  sans  contredit,  le  plus  intéressant 
des  Périthèces  est  celui  que  nous  avons  observé  dans  deux 
ou  trois  sphéries  lichénoides ,  et  surtout  chez  le  Sphœria 
airovirens,  espèce  bien  commune  à  l'automne  sur  les  feuilles 
de  notre  Viscum  album.  Les  Périthèces  de  cette  sphérie 
sont  disposés ,  du  moins  dans  nos  échantillons  de  l'Ouest , 
sur  cinq  lignes ,  suivant  la  disposition  quinconciale.  Une 
ligne  plus  externe  recouvre  deux  autres  lignes  latérales  qui 
ont,  comme  clic ,  la  même  longueur.  Au-dessous  de  celles-ci 
apparaissent  deux  lignes  antérieures  qui  les  cnveloppcni  par 
leurs  bords;  la  plus  interne  recouvre  le  bord  extrême  d'une 
des  lignes  latérales  et  l'un  des  bords  de  la  ligne  la  plus  externe 


(1)  V.  L.  Cri6,  Recherches  sur  ta  structure  de  la  tache,  i>.  23. 

(2)  Septoria  Ceraslii  Rob. ,  ap.  Dcsm. ,  vol.  XVII ,  iii  Aun  se,  nat., 
l.  XI,  18i9,  p.  21  ;  West.  Herb.  Cryp.  f.  19,  n»  9Zi6. 

(3j  Commun  dans  le  Maine,  sur  les  feuilles  du  Cerastium  brachy- 
■pcialum  Desp. 


—  161  - 

d'une  part ,  tandis  que  l'autre  bord  recouvre  une  partie  de 
l'autre  ligne  latérale  (1). 

La  disposition  quinconciale  des  appareils  reproducteurs  de 
celte  spliérie  est  presque  constante  dans  nos  échantillons  de 
l'ouest  et  dans  ceux  du  centre  de  la  France.  Cette  particu- 
larité doit  être  signalée  ;  et  si  nous  tenons  compte  en  pha- 
nérogamie  de  l'agencement  des  pétales  et  des  sépales,  n'est-il 
pas  logique  de  reconnaître  dans  le  groupement  quinconcial 
des  Périthèces  un  caractère  de  quelque  valeur. 

Au  total,  nous  pouvons  dire  que  les  Pycnidcs  des  Septoria 
et  c\cs  Phyllosticta,  soumis  à  notre  examen,  n'affectent  le  plus 
souvent  aucune  disposition  spéciale  ;  elles  sont  diffuses, 
tantôt  réunies  plusieurs  ensemble ,  tantôt  lâchement  épar- 
pillées; que,  chez  le  plus  petit  nombre,  le  groupement  ou  la 
disposition  régulière  des  appareils  peut  se  rattacher  à  trois 
types  bien  distincts,  ainsi  qu'on  peut  s'en  convaincre  en  jetant 
un  coup  d'œil  sur  le  tableau  suivant  : 

Les  appareils  reproducteurs  des  sphéries  soumises  à  notre 
examen  peuvent  être  : 

Exemples  t 

Septoria  Steltariœ  Rob.,  ap.  Desm. 
Septoria  Stacliydis  Rob.,  ap.  Desm. 
Septoria  Polygonorum  Desm. ,  vol.  IX, 
Septoria  Gei  Rob.,  ap.  Desm. 
Septoria  Pyri  West. 
Septoria  Msculi  West. 

..    rt 
». 

■'\  {\)Dispo&ilion  quinconciale  des  Périthèces 

dans  le  Sph^eria  atrovirens. 


1°  Épars 
sur  la  tache. 


b    \ 


a  =  Ligne  postérieure. 
W'  =  Lignes  latérales 
ce'  =  Lignes  antérieures. 


—  162  — 


i°  Épars 

SVn   LA   TACHE. 


2"  GnoorÉs 
SUIVANT  CERTAINS  'Groupement 

MODES. 


/   Septorîa  Salicis  West. 

Septoria  Grossulariœ  Kickx. 
Septoria  Cornicola  Desm. 
Septoria  Tiliœ  West. 
Septoria  Tussiinginis  West. 
Septoria  Convolvuli  Desui, 
Septoria  Aigopodii  Desm. 
Septoria  Chelidonii  Desm. 
Septoria  Spinaciœ  West. 
Pfiyllosticta  Bcrberidis  West. 

(  Septoria  Cerastii  Rob. 

(  Septoria  Morindœ  Nob. 

!  Septoria  Mercurialis  Desm. 
Septoria  leguminum  Desm. 
Phyllostîcta  dcstrucliva  Desm, 
quincoucial.  |  Sphœi'iaat7'ovirensC.etSc]iyf, 


M.  William  Nylandcr  dépose  la  noie  suivante  : 


LICHENES  INSULARUM  ANDAMAN 


EXPONIT 


"W.   NYL/VNDKR. 


In  fcrc  mcdio  Sinu  Bengalcnsi  maris  Indici  insula?  parvae 
Andaman  silae  (lalit.  circiter  12"  bor.  )  hucusquc  respecta 
lichenologico  omnino  proetervisae  fuerant,  usquedum  aiino 
1867  praestanlissimus  colieclor  S.  Kurz,  et  (juidcm  vitae 
sumino  periculo  ,  ibi  colicclioneiu  eliatn  Liclicnum  fccit  no- 
labiicin ,  ciijus  bis  pagiiiis  ralioneiii  redderc  licct ,  nam  eam 
cxaminandani  niihi  communicavit  cl.  von  Krempeiliuber. 
Incuniplela  (pialis  sine  dubio  est  imagincm  niliiloniinus  satis 


—  163  — 

referl  vegetationis  in  illis  insulis  obviœ  peculiaris,  quœ  res 
conliiiet  plurimas  anle  ignotas  simulque  affiuitales  ostendit 
cum  lypis  etiam  usque  in  Nova  Caledonia  occurrentibus. 
Alque  aniraus  quidem  in  hoc  capite  illico  consideratione 
percutilur,  species  Andamanicas  longe  potius  congruere  cura 
Neo-Caledonicis  quam  cum  Ceylonicis  haud  procul  habitan- 
libus  et  ita  fere  vicinis  ;  tamen  lias  1res  vegetaliones  (Anda- 
manicam ,  Nco-Caledonicam  et  Ceylonicara  )  inter  se  cerlis 
momentis  concordare  videmus,  ex.  gr.  quoad  numerum 
magnum  (servata  proportione)  Thelolrematum  et  Verruca- 
riarum. 

Si  tota  collectio  Kurziana  ex  insulis  Andanian  respicitur, 
computantur  in  ea  : 

Collemei 2 

Parracliei 2 

Physciei 1 

Pyxinei 1 

Lecanorei 2 

Pertusariei 1 

Thelotremei 10 

Lecideei U 

Graphidei 21 

VeiTucariei 19 

Toli 63 

Omnesliae63  species  sunt  corticolae,  exccplis  duabus  folii- 
colis  et  tribus  saxicolis.  Meritissimus  Dominus  Kurz  simul 
pro  certo  affirmavit ,  se  in  Andamanis  nullam  conspexisse 
Cladoniam  nec  ullam  speciem  fruliculosam  neque  ullam 
terrcsirera ,  et  quoque  Lichenes  parmelioideos  ibi  solum 
raros  sparsosque  obvenire.  Quoad  Verrucarias,  quœ  super 
cortices  fere  prédominant ,  notelur ,  plurimas  earum  orriinis 


—  16/i  — 

esse  inferioris ,  aihallinas  et  ad  Fungos  accedenlcs,  Ouum 
ita  eliam  ceteri  Lichenes  hic  obvii  praecipue  ordinis  inferioris 
observaiilur,  non  mirum  est,  multas  occurrere  novitias,  et 
sunt  quidem  novœ  species  Andamanicae  in  sequentibus  expo- 
siiœ  numéro  62. 

COLLEMACEI. 

LEPTOGIUM    Ach. 

L.  TREMELLOIDES  Acli.  —  Super  saxa  rivuli. 
L.  MARGINELLUM  (  Sw.  )  Acb.  —  Corlicola. 

PARMELIEI. 

PARMELIA  (Acb.)  Nyl. 

P.  ECORONATA  Nyl.  Vlx  nisi  var,  P.  rclkinœ  apolheciis 
epiibecio  ecoronulalo.  Sporae  subglobosœ  ,  longit.  0,006-7 
niillim.,  crassit.  0,006-5  millim.  Thallus  K—.  —Corlicola. 
Similis  in  Pulo-Penang  (Cuningbam). 

Eliam  alia  Parmelia  corlicola  in  coUeclione  Kurziana  visa, 
sed  non  salis  evoluta  ut  delcrminarelur. 

l'insciEi. 

PIIYSCIA  (DC.)  Nyl. 
Pn.  PICTA  (Sw.  ).  —  Corlicola. 

PYXINEI. 

PYXINE   Fr, 

P.  MeISSNErina  Nyl.  (i).  Sat  similis  Pyxinœ  Meiisncri 
{\,   Ilnr  pnliiict  Pyx'}i\e  MchSiieri  Nyl.  Syn.   !..  N.  CaL,  p.  20. 


~  165  — 

Tuck.,  scd  opiime  thallo  K  ±:  diiïcrcns.  Thallus  mcdulla 
citriiio-flavesccnle.  Apolhccia  omnino  Iccidena  (  nec  saepius 
sublocanorina  ut  in  P.  Meissneri }.  —  Corlicola.  Occuirit 
quoque  in  Pulo-Penang  (  Collingliam  )  et  in  Bcngalia  (Kurz). 
Obs.  —  Est  haec  P.  Meissncrina  affinis  Pyxincc  sorediatcc 
(  Ach.  ),  cui  reaclio  eadem  et  quœ  adest  in  Antillis,  in  Nova- 
Calcdonia  et  in  Ceylon.  De  reactionibus  Pyxinaru'n  videatur 
ceteroquin  Nyl.  Husn.  AntilL,  p.  10. 

LEGANOREI. 

COCCOCARPIA  Pers. 

G.  MOLYBDvEA.  Pers.  et  var.  incisa  (Pers.).  IHa  isidio- 
phora.  —  Corticola. 

LECANOllA  (Ach.)  Nyl. 

L.  KURZU  (Kphb.  in  hb.  sub  Pyrcnodesmia  ).  Thallus 
albidus  sublœvigatus  rimulosus  tennis  ;  apothecia  nigra  leci- 
deina  superficiaha  (  lalit.  circiler  0,5  millini.  ) ,  marginc 
turgidulo ,  intus  albida  ;  nporae  8"*  incolores  placodinai , 
longit.  0,011-16  millim.,  crassit.  0,006-8  miUim.  (tubulo 
axeos  loculos  apicales  jungente),  paraphyscs  médiocres, 
epilhcciuni  fusccsccns,  periiheciura  extus  tenuitcr  nigricans, 
hypolhcciuui  iucolor.  lodo  gelalina  hynîenialis  intense  cœru- 
lescens  (prœserlim  thecos  tinctae).  —  Super  saxa  (vulcanica) 
obveniens. 

005.—  Affinis  est  Leconorœ  diphijodi  Nyl.  in  Flora  1872, 
p.  353 ,  sed  mox  diversa  thallo  albido ,  apoiheciis  omnino 
Iccideinis,  etc.  Apothecia  vero  juniora  extus  thallodeo- 
obducta,  unde  hic  Lichen  haud  parum  faciem  habet  Lecidcœ 
coarctatœ.  Spermogoiiia  ut  in  L.  diphyode ,  sed  sperniatiis 
minoribus  oblongis  (longit.  vix  0,002  milhin,,  crassit.  haud 

11 


—  166  — 

0,001    millim.  ) ,   in    arlhrostcrignatibiis    brevi-articulalis. 
Tliallus  fi  —  ,  /  —  . 

PERTUSARIEI. 
PERTUSARIA    DC. 

P.  VELATA  (Turn.).  —  Corlicola. 

THELOTREMEI. 

TIIELOTREMA    Ach. 

Tn.  LEUGOTYLICM  Nvl.  Thallus  albidus  nitidiusculus  ru- 
gulosus ,  tenuis  vel  tcnuissimus ,  imletcrmiiialus  ;  apolhecia 
incoloria  ,  in  lubcrculis  ihallodeis  albis  opacis  (  primuni  sub- 
globosis,  dcin)  rolundato-difformibus  (latit.  0,9-1,4  millim.) 
supra  inopqualibus  inclusa  ,  cxius  visibilia  epiihecio  corneo- 
nigricanie  intruse  (unico  subcirculari  aut  punctis  diûbrmibus 
demum  pluribus  discretis  )  ;  sporae  8°®  incolores  oblongai 
û-6-loculares ,  longit.  0,014-18  millim.,  crassil.  0,006-7 
millim.  (iodo  non  obscuratœ).  —  Corlicola. 

Obs. —  Species  lubcrculis  apotbecia  fcrentibus  albo-sub- 
farinaceis  sialim  dignola.  Maxime  accedenlia  videnlur  Th. 
anamorphoides  Nyl.  el  Th.  latitabrum  Tuck. ,  sed  Th.  Leu- 
cotylitnn  jam  dislinguitur  apollieciis  el  sporis.  In  apolhecio 
juuiorc  tuberculum  siromalicum  supra  medio  umbilicalum, 
epiihecio  circa  hune  umbilicum  hiasrenle  et  circa  id  margo 
stroinalicus  cingens  ;  vctusliora  apolhecia  punctis  epilhccia- 
hbus  Iribus  vel  pluribus  indicata. 

Tu.  TEULBRANS  Nyl.  Thallus  albido-lutescens  tenuis 
laevigalus  ;  apolhecia  incoloria  innata  parva  ,  sat  confcrta  , 
osliolis  impressis  firmis  minutis  (ialil.  0,1-0,2  millim.), 
margiuc  proprio  leimi  sœpius  dislincto  ;  sporœ  8°®  incolores 


—  167  — 

ohlongne  6-8-IocuIares  ,  longit.   0,OU-2l  raillini.,  crassii. 
ciicitcr  0,0045  millim.  (iodo  non  tinctne).  —  Corticola. 

Obs. — Th.  terebratum  Ach.  affine  dilTert  raox  ostiolis  fere 
minoribus  minusque  impressis,  sporis  majoribus  (iodo  com'u- 
lesceniibus). 

Th.  allosporoides  Nyl.  Subsimile  Thelotrcmati  allo- 
sporo  Nyl.,  sed  hypothccio  nigro  in  columellam  centralcm 
abeunte.  Thallus  paliido-glaucosccns.  Apolhecia  inlrusa. 
Sporœ  4-8"*  incolores  fusiformes  18-22-locularcs ,  longit. 
0,115-0,150  miilim.,  crassit.  0,010-15  millim,  (iodocœrii- 
lescentes).  —  Corticola. 

Obs. — Videlur  sola  subspecies  Thelotrematù  aUospori^\\. 
Syn.  L.  N.  Caled.,  p.  33,  in  quo  quidcra  etiam  columella? 
adest  rudimentum  granuliformis  uigrœ  (1). 

Th.  ALLOSPORizuM  Nyl.  Subsimile  Thclotrematis  allo- 
sporo,  sed  perilhecio  incolore.  Sporae  non  rite  evolutae  vist-e 
(et  iodo  non  cœrulcscenles),  forma  fere  ut  in  Th.  ailosporo. 
—  Corticola. 

Th.  Andamanicum  Nyl.  Simile  fere  Thelotremati  Bahiano 
Ach.,  sed  prominentia  tliallina  supra  apotheciis  magis  dc- 
pressa  et  ostiolo  tenuiore ,  sporis  minoribus.  Hae  fuscœ 
obtuse  ellipsoideae  vel  subglobosœ  ,  ollipsoideœ,  Iransversim 
4-locuIares  (seriebus  2  singulis  bi-locularibus)  ,  vel  6-locu- 
lares  (  seriebus  2  singulis  bi-locularibus  adjcclo  loculo  in 
utroque  apice  sporae),  longit.  0,014-18  millim,,  crassit. 
0,011-14  millim.  (juniores  saltem  iodo  cœrulesccntes  ). 
Perilhecium  supra  (lateribus)  nigricans.  —  Corticola. 

O65. — Spermatia tenuiter  bacillaria, longit.  0,006-8 millim. , 
crassit.  0,0005  millim.  parum  superantia. 

(1)  In  Thetotrcmatc  porinoidc  Mnt.  (Th.  albidiforme  Lcight.)  coni- 
parnndo  apolhecia  intus  suut  omiiino  incoloria. 


—  168  — 

Tn.  SUBCALVESCENS  Nvl.  Subsimile  Tliclotremati  cal- 
vesccnti,  sed  ihallo  subluriclo-glauccscente  et  sporis  nonnihil 
niajoribus  (incoloribus,  seriebus  iransvcrsis  6-S  bi-Iocularibus, 
iodo  vix  linctis,  loiigit.  0,016-21  millim.,  crassit.  0,007 
millim.  ).  —  Corlicola. 

Obs. —  Quoad  sporas  comparandiim  cum  Th.  columcUaio 
Nyl.,  sed  coluniclla  hynienii  nulla. 

Tn.  ALBIDO-PALLENS  Nyl.  Thallus  albidus  icnuis  opacus 
subriigulosus  indetciminalus  ;  apoihccia  incoloria  innala  , 
exlus  promincnliis  thallinis  nonnihil  convcxulis  (lat.  circiter 
0,5  millim.,  basi  scilicel  vaga)oblecla  ;  sporœ  8"-*  incolores 
oblongo-ellipsoidcic  submurali-divisœ  (stratis  circiter  8  locu- 
lorum  ,  2  vcl  3  in  quovis  slralo  sallem  mcdio)  ,  Inngil. 
0,027-32  millim.,  crassit.  0,010-11  millim.  (iodo  coeru- 
lesccnli-obscuratœ)  .—Corlicola. 

Obs.  —  Specics  c  slirpc  Tlielotrcmatis  conformis  Fée  , 
maxime  forsan  accedens  ad  Th.  puncndatum,  a  quo  jam 
diiïerl  lliallo  opaco  magisquc  albicante. 

Tu.  RECLUSUM  Kphb.  in  litt.  Thallus  glaucescenti-Inte- 
scens  rugosus  vel  verrucoso-rugosus  (crassit.  0,2-0,8  millim,); 
tpolhccia  incoloria ,  in  verrncis  thallinis  inclusa ,  osliolis 
puMClifornuhus  imprcssis  niinuiissimis  vcl  occullis;  sporae 
1-2"'»,  incolores  au t  lulco-fusccsccntes,  cblongoe  ,  murali- 
divisœ,  longit.  0,036-0,120  millim.,  crassit.  0,018-23  millim. 
(iodo  non  tinclœ). — Corlicola. 

Obs.  —  Est  specics  bcno  dislincta,  facie  vcrrucosa,  osliolis 
firmis  et  diamètre  vix  0,03-0,0/4  millim.  supcranlibus. 

T.  RUGATLLUM  Nyl.  Tliallus  albidus  subnilidiusculus , 
conferle  rugulosus  vcl  subgranulato-inoequalis  ,  nigricanli- 
iimiialus;  apolhccia  incoloria,  in  [troluboranliis  ilialli  parum 


—  169  — 

Sï'pe  discretis  (lalit.  0,6  millim.),  inclusa  ,  osliolo  aperto 
(latit.  fore  0,3  millim.)  ,  marginc  propiio  non  scinper 
discisso  ;  lliccae  monosporan ,  sporae  subincolores  fusiformi- 
cblongfc  miirali-divisœ  ,  longit.  0,075-85  millim. ,  crassit. 
0,018-21  millim.  (iodo  non  tinctnp). — Corticola. 

Obs.  — Species  proxime  acccdens  ad  Th.  conveniens  Nyl. 
(leclum  in  Nova  Granata,  Tcqucndama  ,  allit.  2500  melr. ,  a 
merilissimo  Al.  Lindig)  ,  quod  colore  lutescenti-pallido , 
osliolis  firmioribus,  sporis  majoribus  (longit.  0,125-0,195 
millim.,  crassit.  0,030-38  millim.)  elc.  distat. 

Th.  colobicum  Nyl.  Thallus  macula  albida  nilidiuscula 
indicalus  ;  apolhecia  innala  albosuITusa  rolundato-angulosa 
(lalit.  0,5-0,8  millim.),  inlus  incoloria ,  margine  ihallodc 
crumpente  (dcmum  credo)  firmo  cincla;  thccœ  monosporae, 
sporœ  incolores  oblongas ,  minute  murali-divisae  ,  longit. 
0,080-0,100  millim.,  crassit.,  0,015-25  millim.  (iodo  non 
linclae).  —  Corticola. 

Obs, — Proximum  videtur  Th.  leucophthalmum  Nyl.  Syn. 
L.  N.  Caled.  p.  39  ,  sed  hoc  sporis  8"'%  osliolis  rotun- 
datis,  etc.  Apothecia  in  Thelotremaie  colobico  saepe  (prae- 
sertira  juniora)  osliolis  marginibus  thallodeis  subtriangula- 
ribus  circumdalis. 

LECIDEEI. 

LECIDEA  (Ach.)  Nyl. 

L.  FUSCOlîUBESCENS  Nvl.  L.  Port-Natal  p.  8.  Thallus 
cinereus  opacus  tenuissimus  subleprosus  ;  apolhecia  fusca 
(  humido  slaiu  pallido-fuscescenlia  vcl  sublurida ,  margine 
nigro)  ;  sporae  simplices ,  longit.  0,010-U  millim.,  crassit. 
0,005-6  millim.  Iodo  gelalina  hymenialis  cœrulescens,  dein 
violacée  lincla, — Corticola. 


—  470  - 

L.  FUSCORUBIDA  Nyl.  Thallus  fuscocinereus  vel  lurido- 
fusccscens,  subleprosus,  sat  tenuis  ,  detcrminatus  ;  apoihecia 
fusca  vel  fuscorubida ,  niarginata  (latit.  0,5-0,7  millim.), 
demum  convexiuscula  immarginala  ,  intus  strato  supero 
pallido  et  infero  fusconigricanle  ;  spores  S^^  ellipsoidere  sim- 
plices,  longit.  0,010-13  millim.,  crassit.  0,005-6  millim., 
epilhecium  incolor,  paraphyses  gracilentae ,  hypolhecium 
electrino-fuscescens  parle  supera  obscuriore.  lodo  gelalina 
hyracnialis  cœriilescens,  dein  violacée  tincta.— Corticola. 

Obs. — Affinis  Lecidect  fuscorubescenti,  quae  parum  differt 
praesertim  thallo  alio  et  spermaiiis  longioribus.  Thallus 
opacus.  Apoihecia  L.  fuscorubidœ  in  humido  stalu  epilhecio 
fuscorubido  et  margiiie  nigro.  Spcrmalia  arcuala. 

L.  CERViNOFOSCA  Nyl.  Thallus  cervinus  vel  pallido-fu- 
scescens ,  tenuis ,  inaequalis ,  rimosus,  passim  subgranuloso- 
ieprosus,  ambilu  hypothallus  fusconiger  tenuis  visibilis  ; 
apoihecia  obscure  fusco-rufescentia  ,  immarginala,  convcxa 
(lalit.  circiler  1  millim.,  vel  minora),  intus  sub  hymenio 
fusca  ;  sporas  8"®  incolores ,  breviler  fusiformes ,  simpliccs 
vel  obsolète  (spurie)  1-septalœ.  longit,  0,008-0,012  millim., 
crassit.  0,0025-0,0035  millim.,  epilhecium  incolor,  para- 
physes non  bene  discretae,  hypolhecium  (in  lamina  teuui  ) 
luteo-fuscescens.  lodo  gelalina  hymenialis  cœrulescens,  dein 
lutesccus.  — Corticola. 

Obs. —  Comparanda  cum  L.  grisco-fuscesccnte  Nyl.  Syn. 
L.  N.  Calcd.  p.  Uk,  in  qua  ihalius  Icprosus,  apoihecia  pla- 
uiora  majoraque,  sporae  longiores  (1-septalœ). 

L.  CONCORDANS  Nyl.  Thallus  macula   pallido-fusccscente 
vel  lurido-ciiicrasconle,  obscure  limilata  indicatus  ;  apoihecia 
nigra  (epilhecio  sirpius  flavo\iri'li-su(Tuso),  plana,  niarginata 
(lalit.  1  millim.  vel  minora),  margine  flexuoso  ,  intus  nigra  ; 


—  171  - 

sporae  8"»  fusiformes  5-7-septatoe,  longit.  0,026-34  millim,, 
ciassit.  0,005-6  millim.,  llialamium  sublulescens,  paraphyses 
graciles  ,  hypothecium  fuscum.  lodo  gelatina  hymenialis 
vinose  rubens.  — Corticola. 

Obs. — Facile  sola  subspecies  Lecidcœ  coniochlorcB^ilnX.ti 
diiïerens  praeserliin  sporis  solum  5-7-septalis  (nec  9-13-sep- 
talis),  seplisque  (transversim)  latioribus. 

GRArHlDEI. 

OPEGRAPIIA  (Ach.)  Nyl. 

Opegrapha  longula  Nyl.  Thallus  macula  fusca  opaca 
indicalus;  apolhccia  tenuiaclongata  (latit.  0,1  millim.,  crassil. 
1-5  millim.  ) ,  simplicia ,  subrecta  ,  epilhecio  angustato  ; 
sporae  8"®  fusiformes  3-septatae,  longit.  0,021-23  millim., 
crassit.  0,0030-0,0035  millim.  lodo  gclalina  hymenialis 
\inose  fulvcscens,  —  Corlicola. 

Obs.  —  Species  tliallo  parum  evoluto  infuscato  (  gonidiis 
parcis)  et  apollieciorum  forma  facile  dignota  in  stirpe  0. 
vulgatœ.  Sperraogonia  non  visa. 

O.  PROSODEA  Ach.,  sporis  circiter  15-septatis,  longit. 
0,065  millim.,  crassit.  0,008  millim. —  Corticola. 

PLATYGUAPHA  Nyl. 

PL.  PHYLLOSEM/v  Nyl.  Thall'js  virescens  tenuissimus  sub- 
opacus ,  raaculam  orbicularem  fingens  macula  hypothallina 
fusca  plerumque  cinctam  ;  apolhecia  nigra  plana  (latit.  0,2 
millim.  vel  minora  ) ,  margine  ihallode  vix  superante  cincta  ; 
spora»  8"®  incolores  fusiformes  2-3-septatae,  longit.  0,0il-12 
millim.,  crassit.  0,0025  millim.,  epilhecium  (saltcm  dilute) 
nigrescens,  paraphyses  non  distinctae  ,  hypothecium  incolor. 
lodo  gelatina  hjmeniaiis  vinose  fulvescens.  —  Foliicola. 


—  172  — 

Obs. — Tliallus  lœvis;  gonidiacylindraceo-oblonga  siibmeui- 
branose  invicem  juncla ,  ut  stratuni  forment  lenuissiimiin 
ob  thallum  valde  applanalum  atquc  tainquam  solet  in  ihallis 
aiialogis.  ^Jaxime  affinis  est  PL  i-oiula  { i\lnt.  siib  Sirigula)  , 
sed  ea  ihallum  habet  alium  (albidum  et  punclis  crebris  con- 
vexiusculis  concoloribus  inspersum) ,  sporas  niulto  loiigiores 
(longit.  0,035  millim.  ).  Pi.  strùjidina  Nyl.  (  ante  minus 
bcne  «  striguloides  »  )  e  Madagascar  (ex  bb.  Leveillé)  eliani 
simib'or  dilTert  sporis  majoribus  (longit.  0,016-23  millim., 
crassit.  circiter  0,00û5  millim.).  PL  pliytloscuia  orbiculos 
fingit  latit.  2-5  millim.,  quibus  interdum  zona  fusca  cingcus 
decst.  Hx  très  facile  proprii  generis. 

PL.  FLAVISEDELLA  Nyl.  Thallus  vircscenli-sulpbureus 
sublcprosus  tenuis  determinalus  ;  apolhccia  subconcoloria 
tballodco-suITusa  prominula  lecideiformia  marginata  (  prœ- 
serlim  margine  crassulo  nigricanlia,  opaca  ),  dcmum  sub- 
anguloso-rolundala  (latit.  0,6-0,9  millim.),  inlus  prseler 
hymenium  albidum  nigra  ;  sporae  8""'  fusiformcs  3-septalae, 
longit.  0,018-22  millim.,  crassit  circiter  0,0035  millim., 
bypoibecium  fusconigrum.  lodo  gclalina  bymenialis  vinose 
fulvcscens.  — Corticola. 

CIIIODECTON  Ach. 

Ch.  KURZii  Kphb.  in  hb.  Thallus  albidus  opacus ,  sat 
minute  granulosus  aut  sublcprosus  ,  satis  Icnuis,  indetcr- 
niinatus;  aj)olliccia  extus  concoloria  vel  dealbata  (  ihallodoo- 
obducla),  prominula,  rolundala  ,  dcmum  obsolète  obtuse 
marginala  (  lalit.  0,9-1,5  millim.)  ,  inlus  slralo  bypoiiicciali 
crasso  deniiL'.rato  ;  sporae  8"'^  fusiformcs  7-11-scplatnp,  longir. 
0,0'i6-50  millim.,  crassit.  0,003-Zi  millim.  lodo  gclalina 
hvmenialis  lulcscens,  ibecœ  violacco-fulvesccntes.  ~  Corticola. 


Obs. — PUmjgrapha  videaiur  poiius  quam  Chiodccton  haec 
spccies  sanc  nolabilis.  Tliallus  /vet  Ca  C/— .Gonidia  subglo- 
bosa.  Apolliccia  obducla  tubcrculiforinia,  dcmum  supra  plana 
et  ibi  centro  umbilico  munita  vix  promiiiulo  marginequc 
(non  prominulo)  radialim  slriato  vel  subpiicato,  plicis  soepius 
modo  obsolcle  imprcssis  ;  iiitcrduni  in  lubcrculis  (slroma- 
libus)  apolhecia  (supra)  nigra  lobato-cffigurata  chiodectodea 
conspiciuntur.  Spcrmagonia  conccptaculo  immerso  nigro  ; 
spcrmalia  bacillaria  recta  ,  iongit.  0,005-6  millim.,  crassit. 
haud  0,001  millim.  adiingentia. 

Ch.  intermissum  Nyl.  Est  quasi  Ch.  depressum  Nyl, 
Lich.  exot.  p.  2/i6  ,  lliallo  inter  stromata  cvanescenie  et 
saepe  ita  quasi  insulalim  intcrrupto.  Apolhecia  extus  nigra 
punciiforraia  (lalit.  0,05  millim.)  subserialia,  intus  incoloria. 
Sporap  fusiformes  7-11-seplatae ,  Iongit.  0,030-ZJ5  millim., 
crassit.  0,006-7  millim.— Corlicola. 

Obs,—  Variât  hypothallo  nigricante  hinc  inde  visibili  (1). 

ARTHONIA  Ach. 

A,  CATENATULA  Nyl.  Tliallus  albus  subnpacus  tenuissimus 
nigro-limitatus;  apolhecia  pallido-tcslacea  vel  fuscescenlia, 
elongata   (Iongit.    \-k  millim.)  ,  gracilenta   (latit.  vix  0,1 

(1)  Definiatur  hic  obîter  Chiodecton  coxfusom  Nyl. ,  cui  tliallus 
albidus  subopaciis  riigulosus  tenuissimus;  apolhecia,  in  slromaiibus 
coiifcrlis  promiiuilis  dillormibiis  (lalit.  1,1-1,5  millim,),  innala,  cœsio- 
livicia  (trila  nigricanlin),  suffusa,  iiilricalo-congesla  ;  sporx  fusiformes 
3-septala,-,  Iongit.  0,050-60  millim.,  crassit.  0,005-G  millim.,  liypo- 
thecium  nigrum.  Corlicola  in  insula  Maurilii.  Thallus  Ca  C/— .Spccies 
est  perlinens  ad  slirpcm  Cli.  fariiwcei  Fée  et  deprcssi  Fée.  Apolhecia 
fere  sicut  in  Ch.  subfibroso  Njl.  in  colL  Lindig.  N.  Granat.  n*  106, 
sed  sporx  loDgiores. 


millim.),  subinterrupte  iiueoliforuîia  ,  hinc  inde  ramosa  et 
subgcniculaiim  flexa  ;  sporœ  8"^  incolores  ovifornies  5-sep- 
lalae,  longit.  C, 052-55  millim. ,  crassit,  0,020-23  millim.  , 
hypothecium  iiicolor.  lodo  gelaiina  liymcnialis  cœriilescens , 
dein  vinosc  rubeus  (thecae  et  sporiE  fere  similitcr  linctae).  — 
Corlicola. 

Obs.  —  Afïinis  Arthoniœ  subrubeUœ'^^\.  ,  a  qua  differt 
prœcipuc  apolheciis  longioribus  et  tenuioribus. 

A.  BcssALis  Nyl.  Thallus  macula  albida  nigro-limitata 
indicatus  ;  apolhccia  nigra  vcl  fusco-nigra,  plana ,  oblonga 
vel  rotundato-difformia,  innata  (latit.  0,5-0,9  millim.),  inlus 
obscura  ;  sporae  8°'^  fuscescentes  oblongo-oviformcs,  longit. 
0,036-ii/'i  millim.,  crassit.  0.015-16  millim.,  parle  supcra 
loculum  unicum  majorcm  simplicem  oITerente  (1/3  sporae 
occupanle),  parte  cetera  (2/3  sporae)  inferiore  murali-divisa. 
lodo  gelaiina  bymenialis  vinose  rubens.  —  Corlicola. 

Obs.  — Aflînis  Artlionitv  fusconigrœ  Nyl,  L.  exot.  p.  245, 
scd  jam  sporis  majoribus  ab  ea  diiïerens  (  nam  in  A.  fiisco- 
«/^ra  Taïicusi  sporae  suni  longit.  0,025-28  milliQi.,  crassit. 
0,011-13  millim.)  (1). 

GRAPHIS  (Ach.)  Nyl. 
Gn.  STRIATULA  (Ach.)  Nyl.  — Corticola. 

(1)  Definiatur  hoc  loco  AninONiA  «lcf.bosula  Nyl.  ,  cui  thnllus 
albiis  tcnnissimiis  la-vis;  apolhccia  pallido-riiscpscontia  minuta  (lalit. 
riicilcr  0,1  nùliim.)  ulreiostilo-conjçpsla  ,  iigmina  suLsulTusa  (Inlil. 
0,3-0,5  millim.),  clonKalo-diffonniu  GiiRcntia  ;  spora:  8"*  ovifoimos 
3-5-scplala;,  longit.  0,018-21  millim.,  ciassil.  0,007-8  millim.  lodo 
gelaiina  hjmenialis  diliilc  nonnihil  cœiulcsccns  ,  dein  dilulc  viiiosc 
fiilvescens.  Corlicola  in  insti'a  Ma»iiitii.  Afllnis  vidrliir  Arlhonj/r. 
fompcnsalvhr  Nyl.  in  Wriplil  Ginph.  Ciibaî  insulsc,  cui  speciei  voio 
spora;  majores  (longil.  0,02.3-30  miilim.,  riassil.  0,000-0,011  millim.). 


—  ITT)  — 

Gr.  SUBDISSERPENS  îsyl.  est  quasi  Gr.  disscrpens  Nyl. 
(coll.  Lind.  A'.  Gran.  n°  93),  quoad  faciera  externam;  sed 
rêvera  affinis  Grapliidi  intricalcc  Fée  {G}\  assimili  Nyl.)  , 
sporis  vero  majoribus  12-lZi-loculariI)us  (longit.  0,0/i5-G0 
milliin.,  crassil.  0,008-9  inillim.). — Corticola. 

Obs.  —  Gr.  disserpens  ti\ng\l  Grapliidemsoplusticam^y]., 
a  qua  differt  praesertim  apolheciis  longe  dendriiico-radian- 
tibus.  Sporae  Gr.  disserpeniis  raurali-divisae  longit.  circiler 
0,0^5  millim.,  crassit.  circiter  0,015  millira. 

Gr.  diversa  Nyl.  Sporae  6-8-Ioculares ,  longit.  0,027-33 
millim. ,  crassit.  0,008-9  millim.  —  Corticola  (1). 

Gr.  subtorqdens  Nyl.  Thallus  albido-glaucescens  tenuîs- 
siinus  subnilidiusculus  ;  apothecia  incoloria  ,  extus  tliallino- 
concoloria  linearia ,  parum  prominula ,  aggregata ,  flexuosa 
et  ramosa  (lalit.  circiter  0,3  millim.) ,  epithecium  concolor 
rimiforme  ;  ihecœ  cylindraceae  ,  sporae  8°=^  subglobosae  bilo- 
culares  (  vel  loculo  uno  alterove  adhuc  semel  diviso),  longit. 
0,006-8  millim.,  crassit.  0,OOi-6  millim.  (iodo  non  tinctae), 
parapliyses  inspersae.  —  Corticola. 

Obs. — Comparanda  cum  Graphide  globulifica  neo-caledo- 
nica ,  sed  sporis  potius  conveniens  cum  Gr.  sphœrosporella 
brasiliensi.    Eliam    Gr.    dimorplwdes    ceylonica   comparar 

(1)  IndicetuT  hic  etiam  Graphis  ^quabilis  Nyl.,  cui  thallus  albidus 
lacvigatus,  sat  lenuis  (crassit.  circiter  0,25  millim.)  ;  apothecia  nigra 
innata  gracilenta  (lalit.  0,07  millim.)  ,  iindiilata,  flexuosa,  parce  ra- 
mosa, concaviuscula  ;  spora  8"^=  fuscae  oblcngiE  i-loculaics,  longit. 
0,011-16  millim.,  crassit.  0,005-6  millim,  (iodo  nou  tiiiclx),  par;;- 
physes  médiocres  apice  fuscescenti-clavatae.  Corticola  id  insula  Mau- 
rilii.  Affinis  Graphidi  leiogrammœ  îiyï.,  quae  apothecia  habetJatiora 
(  lalit.  0,10  millim.  )  fusca  et  apicibus  obtusiusculis ,  sporas  paullo 
crassioros. 


—  ne  - 

possit.    Spermogonia  in   Gr.  subiorquente  en  m  apothcciis 
associata  frcquculia  ,  spermaliis  brevilcr  cyliiulricis  rectis. 

Gr.  PERSTRIA.TULA  Nji.  Subsimilis  Graphidi  siriaudœ 
majori  (  apolheciis  lalit,  0,3-0,6  millim.  ) ,  sporis  2-Zin>s 
incoloribus  cllipsoidcis  murali-divisis  (  îongit.  0,025-36 
millim.,  crassit.  0,012-18  millim.,  iodo  cœrulescenlibus  ). — 
Coriicola. 

Obs. — AfCims Graphidi  substn'aïutct;  Nyl.  novo-granatensi, 
quae  vero  apoihecia  habel  minus  slrialula,  sporas  S"''*  (minus 
crassas  ) ,  elc. 

Gr.  contexta  Pers.  Spécimen  visum  hue  verisimiliter 
perlinens ,  at  non  omnino  bonum.  —  Coriicola. 

Gr.  INCONDITA  Nyl.  ThalUis  glauco-lutesccns  vcl  sub- 
viresccnli-giaucesccns ,  illiniens  (  crassil.  0,3-0,5  millim.), 
subopacus ,  sat  fragilis;  apolhocia  incoloria  (exlus  lliallodco- 
obducia  ghiuco-Iulcscenlia  aut  carneo-lutcsccnlia  )  lincaria 
(extus  lalit,  0,6-0,7  millin). ,  longil.  2-3  millim.,  convexa , 
rima  epilbccii  sulcala),  flexiiosa  et  passim  varie  congesla  ; 
sporae  S"""  incolores  ellipsoidcae  murali  divisœ,  Iongit.  0,025- 
35  millim.,  crassil.  0,011-15  millim.  (iodo  non  linclœ , 
solum  hypolhecium  incolor  iodo  nonnihil  cœrulesccns  ).  — 
Coriicola. 

Obs.  —  Ad  slirpem  Grapliidis  Babingtoni  }ilnt.  [>evlinet, 
sporis  jani  intcr  vicinas  facile  distincla. 

Gr.  LEUCOCARPOOts  Nyl.  Similis  fere  externe  Graphidi 
Icucocarpœ  Nyl.,  sed  ihccis  monosporis.  Sponn  Icnuitcr 
murali-divisae ,  oblon^a?  ,  longil.  0,120-0,160  millim., 
crassit.  0,038-50  millim.  (iodo  obscuralaî ,  thalamio  non 
liocto).  —  Coriicola. 


—  177  — 

Gr.  CIRCUMUADIANS  Nyl.  Syn.  L.  N.  Caled.  p.  80.  Vi- 
delur  ca,  at  sporae  non  rite  evoluloe  visoe  in  specimine  viso. 
— Coilicola. 

Gr.  PARTlCEPS  Nyl.  Didercns  a  Graphidc  obiccla  Nyl. 
(primaria  ,  data  in  coll.  Ilook.  Tlioms.  n°  226i)  pcrilhecio 
supra  lalcribus  nigricante  et  ihallo  li  —  .— Corticola. 

Obs.  —  Gr.  particeps  eliam  Iccla  in  Lifu  a  Tliiebaut  et 
Dcplauche. 

Gr.  subortegta.  Nyl.  Facie  accedens  ad  Graphidem  ob- 
«ecfam Nyl. ,  sed  ihallo  K  non  iinclo,sporis  2-4°'^  elc.  Sporœ 
incolores  oblongae  murali-divisœ,  longit  0,070-0,105  miilim., 
crassit.  0,021-27  miilim.  Epilhccium  fuscesccnli-obscura- 
tum.  lodo  ihalamium  et  sporae  sallem  dilute  cœrulcsccntia. 
— Gorlicoia  (missa  a  cl.  von  Kreupclhuber  nomine  a  Gra- 
phis  Pellelieri  Fée  »  ,  quaa  autcm  omnino  alia  est  spccies 
slirpisque  Graphidis  rigida  Fée). 

Obs.  —  Graphis  subobiccia  affinis  est  Graphidi  CoUtmbiana 
Nyl.  L.  N.  Grmi.  p.  83  (non  obiccta  indica)  et  conveniens 
thallo  K  —  supraquc  apothecia  K  -\-  (reaclione  auranliaco- 
ferruginascenle),  sed  dilTercns  uiox  ihccis  non  mouosporis. 

MELASPILEA  Nyl. 

M.  METABOLA  Nyl.  Sijii.  L.  N.  Calcd.  p.  69.  Sporœ  8"* 
incolores  murali-divisae ,  longit.  0,06/i-9 2  miilim.,  crassit. 
0,011  miilim.,  in  ihecis  pyriformibus  (iodo  vinosc  ruben- 
libus).— Corticola. 

VERrxUCARIEI. 
VEnRUCARIA. 

V.  INTCRNIGRANS  Nyl.  Syn.  N.  Caled.  p.  8û.  Sporae  9- 


—  178  — 

seplatae,  longit.  0,070-0,100  millim.,  crassit.  circiter  0,015 
millira. — Corlicola. 

Obs. — Subspecies  videtur  V.  nastoidcce  (Ach.).  Etiam  in 
Nova  Caledonia  sporas  vidi  longit.  0,060-92  millim.,  crassit. 
0,014-18  millim.  (itaque  saepius  majores  quam  indican- 
tur  L  c). 

V.  INTERSTES  Nyl.  S.  L.  IS.  Caled.  p.  ^h.  Sporas  fusi- 
formes  7-septatae,  longit.  0,030-Zi8  millim.,  crassit.  0,005-6 
millim. — Corlicola. 

V.  SUBINTERSTES  Nyl.  Similis  V.  interstûi ,  sed  saxicola 
sporis  minoribus.  Hae  fusiformes  7-septatae,  longit.  0,024-30 
millim.,  crassit  circiter  0,0045  millira.— Saxicola. 

V.  PRyESTANS  Nyl.  AngoL  p.  15.  Sporas  7-seplataB  . 
longit.  circiter  0.030-36  millim.  ,  crassit.  circiter  0.004 
millim.— Epiphylla. 

Obs.  —  Sat  similis  Vermcarite  cpiphylLv  (Fée)  Nyl. 
Pyrenoc.  p.  38,  sporis  vero  7-septatis  facile  distincta. 

V.  ANDAMANICA  Nyl,  Tliallus  vix  ullus  ;  apolhccia,  pcri- 
tlîccio  intègre  nigro,  plano-convexiuscula  ,  pcrmaxima  (latit. 
circiter  4  millim.),  apice  ostiolari  nonnihil  coniceprominulo; 
sporae  2-4°"=  (forsan  etiam  8"-^)  fuscœ  oblongœ,  irrcgularitcr 
intus  murali-divisaî ,  longit.  0,080-0,160  millim.,  crassit. 
0,030-40  millim.  ,  parapbyses  tcnuissimae.  lodo  gelalina 
hynicnialis  vinose  rubcscens.— Corticola. 

Obs. — Forsan  varietas  V.  6'or6o/imt' Nyl. ,  tamon  haud  pa- 
rum  differt  apotlicciis  etiam  majoribus  plano-conoideis  et 
sporis  saepius  2-4"'*. 

V.   DUPLlCASCENS  Nvl.  Sat  similis    l'errucaria:  epapiUaiœ 


—  179  — 

vel  Verrucariœ  duplicanti  Nyl. ,  sccl  sporœ  incolores  (longit. 
0, 100-0, IZiO  millim.  ,  crassit.  0,036-^6  millim.)  et  ihecae 
iodo  non  tinctae.  Sporae  semper  bince  visae  in  thecis. — Cor- 
licola,  super  corlicem  Albizziœ  elatcc. 

V.  NITIBA  Schrad.  incerla ,  non  rite  evoluta  visa.  —  Cor- 
ticola. 

V.  subnitidellAl  Nyl.  Thallus  raacula  pallida  nigro-limi- 
tata  indicatus;  apothecia,  perithecio  dimidiato-nigro  (latit. 
0,3-0,5  millim.) ,  depresso-convexula  ;  sporae  8°*  dilute  ni- 
grescentes,  eilipsoideœ,  ^i-loculares,  longit.  0,010-15  millim., 
crassit.  0,005-6  millim. — Corticola. 

0^5.  —  In  stirpe  Verrucariœ  nitidœ  facile  distinguenda 
perithecio  dimidiato-nigro  et  sporis  parvis.  Apothecia  saepe 
bina  connata. 

V.  INTERP0NEN5  Nyl.  Thallus  macula  albida  obsoleta  in- 
dicatus ;  apothecia  ,  perithecio  intègre  nigro  ,  mediocria  , 
depresse  conico-prorainula  (basi  lalit.  fere  1  millim.);  sporae 
8"®  incolores  oblongae  submurali-divisGe  (vel  seriebus  8-10 
Iransversim  1-2-loculares),  longit.  0,023-30  millim. ,  crassit, 
0,007-0,010  millim.  (iodo  non  tinctae,  nec  cetcrae  partes 
hymenii). — Corticola. 

Obs.  —  Sit  hœc  species  vere  Pyrenastri  subgeneris  ,  nec 
accedens  ad  Verrucariam  iacteam  (Ach.)  vel  Verrucariam 
proponentem  Nyl.  Syu.  L,  N.  Caled.  p.  91  ,  ut  primo 
examine  appareret. 

V.  MASTOPHORA  Nyl.  Syn.  L.  N.  Caled.  p.  88.  Verrucae 
apolheciorum  latit.  fere  1  millim.  Sporœ  fuscae  Zi-loculares  , 
longit.  0,032-40  millim.,  crassit.  0,OU-18  millim,  —  Cor- 
ticola. 


—  180  — 

V.  MASTOPHOr.lZA  Njl.  Similis  V.  mastophorcc ,  at  minor 
(vcrrucisapolhccia  obduccutibus,  lalit.  circilor  0,5  millim.), 
sporis  longe  minoribus  (longit.  0,012-15  millim.  ,  crassit, 
0,007-8  millim.).— CoMicola, 

V.  DENUDATA  Njl.  Pijrenoc.  p.  /j9.  Sporœ  longit.  0, OU- 
ÏS millim.,  crassit.  0,009  millim. — Corlicola. 

V.  ASPISTEA  ^Ach.)  Nyl.  Sijn.  L.  N.  Caled.  p.  88.— 
Gorticola. 

V.  CONOTHELENA  Nyl.  Thallus  macnla  (lavida  detcrminata 
indicalus  ;  apolhecia  conoidco-hemisphocrica  vcl  apice  sub- 
conideo,  pcrilhccio  dimidialo-nigro  (lalit,  0,3-0,6  millim.)  ; 
sporœ  8»®  fuscœ  oviformes  1-seplalae  .  longit.  0,016-20 
millim.  ,  crassit.  0,007-9  millim.  ,  paraphyscs  gracilcntœ 
simpliccs. — Corlicola.  Var.  errcins  Nyl.  quoque  obvia,  thalli 
macula  nulla. 

Obs. — AfTinis  Vcrrucariœ  ihelenœ,  scd  apollicciis  ostiolo 
subconico  et  sporis  nonnihil  niinoribus  (  soploquc  fcre  in- 
ferius  silo,  undc  loculo  supcriorc  liaïul  parum  majore). 

V.  CINEFAGIEKS  Nyl.  Thallus  cincrcus,  macula  subvcr- 
nicca  cincrea  nigro-limiiala  indicalus  ;  apoUiccia  ,  pcriibccio 
intègre  nigro  (lalit.  fcre  0,25  millim.),  lliallodco-obducla  , 
convexa,  apice  sa-pius  deuudalo  ;  sporœ  8"'^  incolores  ,  brc- 
vilcr  fusiformes ,  1-scplalae  ,  longit.  0,01^-16  millim., 
crassit.  0,00/i5-0,0050  milliu).,  parapbyses  gracilentœ  sim- 
pliccs. Icdo  gelalina  liymenialis  non  lincia. — Corlicola. 

Obs.  —  Sjjecies  propc  Vcrrucariam  iimiianicm  Nyl.  iii 
Flora  1866,  p.  295  ,  llusn.  AnuLL  p.  26  ,  nolis  vero  allalis 
mox  distinguenda. 

V.  ÏEH.M1NATA  Nyl.  Thallus  macula  pallcsccnle  indicalus, 


—  181  — 

nigro-lcrminatiis  ;  apotliccia  pcrilhecio  dimidiato-nigro,  sub- 
conice  obtuse  prominulo,  ambitu  de  planalo  (latit.  0,5-0,6 
millim.  )  ;  sporae  8"=^  incolores  fusiformes  1-septatœ  ,  Io»git. 
0,021-33  millim. ,  crassit.  0,005-8  millim.  ,  paraphyses 
graciles  subintricatae.  —  Corlicola. 

Obs. — E  stirpe  Vcrrucaricc  vagœ  et  Verrucariœ  inter- 
spersœ  notis  autem  dalis  facillime  dislincta. 

V.  iNTi'RSPERSA  ISyl.  Thallus  macula  pallescenle  obscure 
limilata  indicatus  ;  apothccia  ,  perilhecio  intègre  nigro  (infra 
tenuiore),  mediocria  (  lalil.  circiler  0,3  millim.);  sporîE 
(in  thecis  cylindricis)  8°'=  incolores  fusiformes  1-septatae , 
longit.  0,022-30  millim.,  crassit.  circiter  0,00^5  millim., 
paraphyses  graciles  sat  copiosae.  —  Corticola. 

Obs.  — In  slirpc  Verrucan'ce  vagœ  Nyl.  jam  forma  sporaruni 
dislincta.  Faciès  Verrucariœ  epidermidis  vel  tlicLenœ  Ach. 
varielalis  cujusdam  vel  aspisteœ  (Ach.).  Apothccia  saepe 
oblonga. 

V,  SUBNEXA  Nyl.  Thallus  macula  pallida  indicatus  ;  apo- 
thccia ,  perilhecio  intègre  nigro  (latit.  circiter  0,5  millim.), 
convexa  ,  extus  subnuda  vel  plus  minusve  leviter  obtccia  ; 
sporae  8°®  incolores  ellipsoideae  1-septatœ,  longit.  0,023-32 
millim.,  crassit.  0,010-11  millim.  (in  thecis  cyhndraceis) , 
paraphyses  graciles.  —  Corticola. 

0^5.  —  Affinis  videlur  Verrucariœ  limitanti ,  sed  noiis 
dalis  dislinguenda  et  praesertim  sporis  crassioribus. 

V.  PLANOKBELLA  Nyl.  Quasi  V.  planorbis  Ach.  minor  , 
apotheciis  nudis  et  sporis  parvis  (longit.  circiter  0,011 
millim.,  crassit.  0,005-6  millim.).  —  Corlicola. 

Obs.  —  Aflinis  quoque  videtur  Verrucariœ  subatomaritz 
Nyl.  Nco-Zelandicae ,  haec  autem  apothecia  liabet  basi  non 

12 


—  182  — 

depress:i  nec  macula  nigricaïUo  ciiicia  ,  ut  in  V.  planorbcUa 
observaiur.  Perilhecia  diuiidiaio-uigra ,  lalit.  vix  0,2  millim. 

INDEX  NOMIXUM  NOVITIARUM. 


apquabilis.  . 

167 

kurzii  (  Chiodeclon  ) 

.    .     16i 

albiilû-pallens  . 

160 

kurzii  (Lecanora)  . 

.     157 

allosporizum    . 

159 

leucocarpodes  .    . 

.     168 

allosporoides    . 

159 

leucotyliura,    . 

.     158 

andamanica     . 

170 

longiila  .     . 

.     163 

andamauicuni 

.     159 

raaslophoriza 

.     172 

bessalis  .    . 

.     166 

Meissnerina. 

.     156 

calenalula  . 

165 

parliceps.    . 

.     169 

cervino-fusca 

162 

perslrialula. 

.     .     168 

cincfaciens . 

.     172 

pliyllosema . 

.     163 

colobicum  . 

161 

planorbolla . 

.     173 

concordans. 

162 

reclusum.    . 

.     .     160 

confiisiim.  . 

165 

nigaluliim  . 

.      160 

conollielena. 

172 

subcalvescens 

.     160 

duplicascens. 

170 

subdisscrpens 

.     167 

ecoronala   .    . 

15G 

subintersles.    . 

.      170 

flaviscdella  .     . 

16i 

subnexa .    .    . 

.     173 

fuscoriibiila. 

102 

subiiilidella. 

.     171 

incondila    . 

16S 

suboblocla  . 

.     .      169 

inlermissiim. 

11".  5 

sublorqiitMis. 

.     167 

inlcinigrans. 

.     000 

tcrcbrans    .    . 

.     153 

inlerponens. 

171 

lerminala   . 

.     170 

inlerspersa  . 

173 

ulcerosula  . 

.     166 

Après  avoir  choisi  Coridc-sur-Noircau  comme  lieu  de  la 
rc'union  annuelle  do  la  Société  Linuéennc  en  1S73  ,  on  s'cn- 
trelieni  de  l'époque  de  celle  réunion  et  on  la  fixe  au  samedi 
28  el  au  dimanche  29  juin.  Le  premier  jour  sera  consacré  à 
une  excursion  entre  (Mécy  cl  le  Pont-d'Ouilly.   Le  dimanche 


—  is.-î  — 

malin,  une  promenade  anra  lieu  aux  environs  de  Condé,  et 
à  deux  heures  se  tiendra  la  séance  publique,  à  la  suite  de 
laquelle  sera  inaugurée  la  rue  René-Lenormand. 

L'assemblée  est  appelée  h  voter  sur  une  présentation  qui  lui 
avait  été  faite  dans  la  dernière  séance.  —  Par  suite  du  dé- 
pouillement du  scrutin,  M.  Larue  (Auguste)  ,  botaniste  h 
Falaise ,  est  proclamé  membre  correspondant. 

A  9  heures  1/2,  la  séance  est  levée. 


184  - 


SÉANCE  DU  9  JUIN   1873. 


Présidence  de  M.  VIEILLARD. 


A  sept  heures  et  demie  la  séance  est  ouverte.  Le  procès- 
verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

Lecture  est  donnée  d'une  lettre  par  laquelle  M.  Leboucher, 
professeur  honoraire  à  la  Faculté  des  sciences  ,  fait  observer 
qu'il  lui  est  impossible  d'assister  actuellement,  avec  assiduité, 
aux  séances  de  la  Société  Linnéenne,  par  suite  de  la  résolu- 
lion  qu'il  a  prise  d'habiter  la  campagne  une  grande  partie  de 
l'année ,  depuis  qu'il  est  admis  à  la  retraite.  Il  prie  la  So- 
ciété de  vouloir  bien  lui  accorder  le  titre  de  membre  hono- 
raire. —  Tout  en  regrettant  d'être  privés  de  la  présence  d'un 
collègue  avec  lequel  ils  aimaient  tant  à  se  rencontrer,  les 
membres  de  la  Société  Linnéenne  confèrent  à  l'iinanimilé  ,  à 
iM.  Leboucher,  le  litre  de  membre  honoraire,  et  ils  conscr- 
veiil  l'espoir  de  se  retrouver  plus  d'une  fois  avec  lui. 

Parmi  les  lettres  de  la  correspondance ,  le  secrétaire  fait 
connaître  celle  par  laquelle  M.  le  Ministre  de  l'instruction 
publi(jue  lui  annonce  l'envoi  d'un  exemplaire  de  l'ouvrage 
intitulé  :  Géographie  botanique  du  Brésil ,  que  S.  M.  l'Em- 
pereur du  Brésil  a  mis  à  la  disj)osition  de  la  bibliothèque  de 
la  Société  Linnéenne  de  Normandie.  — La  (Compagnie  charge 
son  président  et  son  secrétaire  d'adresser  à  S.  M.  l'Empereur 
rex[)ression  de  ses  sentiments  de  profonde  gratitude. 


—  185  — 

Au  nom  de  M.  Malinvaud  ,  le  secrétaire  donne  communi- 
cation de  la  note  suivante  : 


NOTE 

SDR 

LA  VÉGÉTATION  DES  ENVIRONS  DE  MILHAU 

( AVEYRON ) 

Par  M.  Ebnest  MALINVAUD. 

Touchant  d'un  côté  aux  régions  froides  et  montagneuses 
de  l'iuvergne  et  des  Cévennes  dont  il  reçoit  les  contreforts 
au  nord  et  à  l'est ,  tandis  que  ses  collines  méridionales ,  en- 
tourées de  vallées  chaudes  et  profondes  ,  se  continuent  avec 
celles  du  Languedoc ,  le  département  de  l'Aveyron  présente 
sur  son  sol  accidenté  et  d'une  constitution  géologique  variée 
un  singulier  mélange  de  plantes  alpines  et  méridionales  qu'on 
observe  souvent  sur  une  même  colline ,  selon  qu'on  dirige 
ses  pas  du  côté  du  nord  ou  à  l'exposition  du  midi.  — J'ai  eu 
précédemment  l'occasion,  à  propos  d'une  courte  étude  sur 
la  végétation  de  l'arrondissement  de  Sainte-Affrique  (1),  de 
signaler  cette  remarquable  diversité  qui  est  peut-être  encore 
plus  marquée  aux  environs  de  Wilhau  ,  où  l'on  peut  récolter 

(1)  Note  sur  une  excursion  botanique  dans  Jcs  départements  du  Lot 
el  de  l'Avejron.  (V,  Bi,lUtin  de  la  Société  Linnéenne  de  Normandie, 
2«  série,  tome  VII  ). 


—  186  — 

les  espèces  suivantes  qui  croissent  presque  à  côté  les  unes  des 
autres  : 

1°  Sur  les  montagnes  qui  entourent  la  ville  principale- 
ment, le  mont  Larzac,  le  Puy  ou  Pech  d'Andan,  le  Fuy  de 
France ,  etc. 


Anémone  pulsatitla  L. 
Ranunculus  gramineus  L. 
Erysimum  orientale  L. 
Alyssum  macrocarpum  De 
Myagrwn  perfoliatum.  L. 
Aisine  rostrata  Fers. 
Arenaria  aggr égala  Lois. 
Linum  salsoloides  Lara. 
L.  narboneuse  L. 
Malva  fasiigiata  Cav. 
Rhus  coiinus  L. 
Genisia  germanica  L. 
Gyiisus  argenteus  L. 
AnlhyUis  DiUenii  Schuit. 
//.  moniana  L. 
Trifolium  scabrum  L. 
Dorycnium     suf[rmicosum 

Vill. 
Asiragalus  monspcssulanus  L 
Vicia  oiiobrycliioides  C. 
Polentilla  cauicsccns  L. 
Sedum  anopeialum  De. 
Galium  corrudœfolium  Vill. 


G.  myrianihum  Jord. 
G.  Timcroyi  Jord. 
G.  rubidum  Jord. 
G.  Prostii  Jord. 
Cejitrantiuis  Lecokii  Jord. 
Valeriana  tuberosa  L, 
Astei^  Alpinus  L. 
Inuia  moniana  L. 
Chrysanthemum    maximum 

Lam. 
Heiichrysum  siachas  De. 
Carduus  nigrcscens  Vill. 
Crépis  albida  Vill. 
Ilieracium  amplexicaute  L. 
Onosma  cchioidcs  L. 
Salvia  ankiopis  L. 
Dapluie  alpina  L. 
Euphorbia  serrata  L. 
Opiirys  scoiopax  Cav. 
/Icera5  anthropophora  Er. 
JSarcissus  juncijhlius  Req. 
/4ye7Ja  sesquiicriia  L. 
Kœteria  seiacea  Fers. 


2"  A  (irt'issols,  sur  les   rochers  et  aux   environs   de   la 
cascade, 


Arabis  auricutata  Lam. 
Draba  muralis  L. 
Huichinsia  petrœa  Brown. 
Prunus  inalialeb  L. 


187  — 

Erinus  /^Ipinus  L. 
Epliedra  ViUarsii Grcn.God. 
Poa  rigida  Kuiilh. 
Asplenium  Breynii  Retz. 


3°  Sur  les  rochers  et  dans  les  bois  à  Plalong. 


Nigella  damascena  L. 
Arabis  muralis  Bcrt. 
A.  turriia  L. 
Cametina  saliva  Crantz. 


Arctotasphylos     urva  -  ursi 

Spreng. 
Androsace  viaxima  L. 


U°  Dans  les  champs  argileux  et  sablonneux,  et  aux  bords 
de  la  Dourbie  et  du  Tarn. 


Anémone  ranunculoides  L. 
Ceratoceplialus  falcatîisï'ers. 
Erucaslrum     obtusangulum 

Rehb. 
Bunias  erucago  L. 
NesUa  panicidata  Desy. 
Saponaria  ocymoides  L. 
Silène  conica  L. 
Ononis  natrix  De. 
Tetragonotobus  siliquosus 

Roth. 
Heracleum  Lecoqii  Godr  et 

Gren  (espèce  qui  remplace 

H.  spliondyiimn  L.  ). 
Fiiago  canescens  Jord. 
Pierotlieca  nemausensis  Cass. 
Asierolinum  stellatum  Link. 


et  Hoffra. 
Veronica  didyma  Ten. 
Srjmpliytum  luherosum  L. 
Clandestina  reciiflora  Lam. 
Mcnilia  sylvestrisL. 
Armeria  planiaginea  "Willd. 
Daphne  LaureoLa  L. 
Chenopodium  botrys  L. 
Euplwrbia  gerardiana  Jacq. 
E.  characias  L. 
Scirpus  compressus  Pers. 
Carex  Mairii  Coss.  et  G. 
C.  gynobasis  Vill. 
Agropyrum    Pouzolzii    Gr. 

God. 
A.  glaucum  R.  et  S. 
Psilurus  nardoides  Trin. 


5"  Çà  et  là,  dans  des  stations  variées,  sur  les  cojteaui 
incultes,  les  débris  calcaires,  etc. 


Anémone  Hepatica  L.  (avec  la 

var.  à  fl.  blanches). 
21\alicirum  minus  L. 
Fumaria  agraria  Lag. 
Cocldcaria  saxatilis  Lara. 
Lepidium  gramini  folium  L. 
Diplotaxis  viuralis  L. 
Helianthemwn  camim  Dun. 
H.  puLvcrulenium  Pers. 
Poiycjala  comosa  Sclik. 
Arenaria  hybrida  Yill. 
/4.  mucronata  D. 
Linum  silicium  L. 
Erodium  ciconium  W'illd. 
Çyiisus  sessiiifolius  L. 
Coronilia  cmertis  L. 
Laihyrus  tubcrosus  L. 
L,  Cicera  L. 
Get/m  montaiium  L. 
Sedtim  scxangulare  L. 
Herniaria  incana  Lamk. 
Turgcnia  laiifolia  Iloiïra. 
Rubia  peregrina  var.  iMter- 

mcdia  Gren.  Godr. 
Phagnalon  sordidum  De. 
/72u/a  salicina  C. 
Chrysanihcmum  gram'viifo- 

lium  L. 
FUago  spuihulata  PrcsI. 


—  188  — 

Carlina  corymbosa  L. 
Cnipina  vulgaris  Cass. 
Ccniaurca  maculosa  Lara. 
Kcniiopliytlum  lanatum  De. 
Cirsium  bulboso-acanle  Nœg. 
Caiananche  cœrulca  L. 
Leoniodon  hispidum  L. 
Crépis  pidckra  L. 
Convolvulus  caniabrica  L. 
Cynoglossum  pictum  Ait. 
Scrofularia  canina  L. 
Aniirrhinum  asarina  L. 
Linaria  siipina  Desf. 
Lavandula  spica  De. 
Thymus  vulgaris  L. 
Calamintha  ncpeia  Clairv. 
Saivia  liorminoides  Pourr. 
Teucrium  poiium  L. 
PLaniago  scrpeniina  Lamk. 
Rumex  tliyrsoides  Desf. 
Thesium  divaricanim  Jaeq. 
Euphorbia  [lavicoma  De. 
AUium  flavum  L. 
Scslcria  civrulea  Ard. 
Fcsiiica  tenuifoiia  Sibth. 
Bromtis  squarrosus  L. 
/Egilops  triiicoidcs  Rcq. 
/£.  Offlm  L. 


Ces  éiium ôraiioiis ,  qui  n'offrent  pour  ainsi  dire  qu'un 
fragment  driaclié  de  cette  flore  ,  aussi  riche  que  variée  ,  en 
font  cependant  ressortir  le  principal  caractère  qui  est  do  rcs- 


—   189  — 

sembler  à  une  sorte  de  mosaïque  florale ,  formée  par  la  jonc- 
lion  des  diverses  régions  botaniques  qui  l'environnent. 

La  flore  du  sud-ouesl  est  largement  représentée  dans  ces 
étranges  associations  où  l'on  voit  aussi  de  nombreuses  plantes 
d'Auvergne,  telles  c\ii' Anémone  ranuncuLoides ,  TrifoLium 
spadiceum,  Hicraciwn  ample xicauLe ,  etc.,  se  croiser  avec 
des  espèces  particulières  à  la  région  des  Cévenncs  :  Aiyssum 
îiiacrocarpum,  Cochlearia  saxatilis  ,  Aster  Alpinus,  Chry- 
sanihemum  graminifoliwn ,  Crépis  albida,  Antirrhinum 
asanna,  Erùius  Alpinus,  Salvia  aihiopis ,  Daplme  Alpina, 
Eupliorbia  flavicoma  et  Cliaracias,  ^it"CMa  sesquitertia , 
Asplenium  Brcynii ,  etc.,  tandis  qu'un  grand  nombre  de 
plantes,  originaires  de  la  région  des  oliviers  et  formant  comme 
une  avant-garde  se  dirigeant  vers  le  nord  ,  viennent  créer  par 
leur  présence  un  nouveau  et  singulier  contraste,  en  imprimant 
çà  et  là  à  la  végétation  le  cachet  de  la  flore  méditerranéenne. 

Nous  remarquons  dans  ce  groupe  méridional:  Erucastrum 
obtusanglum ,  Linum  Narbonense  et  salsoloidcs  ,  Rhus  co- 
tinus ,  Cytisiis  sessiiifoiius  et  argenteus ,  Herniaria  incana, 
Phagnalon  sordidum  ,  Carlina  curymbosa ,  Pterotheca  ne- 
mausensis ,  Asterolimim  slellatum ,  Rumex  thxjrsoides , 
Eupliorbia  serratn  ,  PsiUirus  nardoides ,  etc. 

On  s'entretient  ensuite  de  l'excursion  annuelle  de  la  So- 
ciété Linnéenne  en  1873.  11  résulte  des  renseignements, 
transmis  par  notre  collègue  M.  Husnot,  que  la  journée  du 
samedi  28  juin  pourra  êirc  utilement  employée  à  explorer 
les  environs  de  Clécy,  et  celle  du  dimanche,  partagée  entre 
une  excursion  dans  la  vallée  de  la  Vère,  qui  aurait  lieu  le 
matin,  —  la  séance  publique,  qui  se  tiendrait  à  deux  heures 
dans  la  salle  du  tribunal  de  commerce  de  Condé-sur-Noi- 
reau,  —  et  l'inauguration  de  la  rue  René-Lenormand<  qui 
serait  fixée  à  quatre  heures. 


—  ÎOO  — 

Le  secrétaire  est  chargé  par  ses  collègues  de  rédiger  une 
circulaire  dans  ce  sens  et  de  l'adresser  à  tous  les  membres  de 
la  Société. 

Sont  proposés  comme  membres  résidants  : 

M.  le  D""  Delouey,  professeur  suppléant  à  l'École  de  méde- 
cine, par  MJI.  le  D"^  Fayel  et  Modère;  M.  Payen,  naturaliste, 
à  Caen,  par  MM.  Jouenne  et  Bin-Dupart. 

Comme  membres  correspondants  : 

M.  Courlin  (Jules-Raymond),  capitaine  des  douanes,  à 
Bône  (Algérie),  par  MM.  Berjot  et  Morière;  M.  Tirard, 
naturaliste  ,  à  Condé-sur-Noireau  ,  par  MM.  Morière  et 
Husnot;  M.  Bougon  (Georges),  interne  des  hôpitaux  de 
Paris,  21 ,  rue  de  Trévise  ,  par  MM.  Fayel  et  Morière. 

Il  sera  statué  sur  ces  présentations  dans  la  séance  de 
juillet. 

A  neuf  heures,  la  séance  est  levée. 


EXCURSION 

FAITE 

PAR  LA  SOCIÉTÉ  LINNÉENNE 

Le»  S 8  et  39  Juin  1S73 

A  GLÉGY  ET  A  GONDÉ-SUR-NOIREAU 

Messieurs  et  chers  Collègues, 

Lorsque,  en  mai  1873,  vous  eûtes  à  vous  prononcer  sur 
votre  excursion  annuelle ,  vous  décidâtes ,  d'une  voix  una- 
nime qu'elle  aurait  lieu  dans  le  Calvados.  L'ouverture  du 
chemin  de  fer  de  Caen  à  Condé  vous  permettait  de  donner 
satisfaction  à  deux  intérêts  qui  ont  toujours  été  d'un  grand 
poids  dans  les  résolutions  de  la  Société  :  faire  une  promenade 
offrant  aux  naturalistes  des  sujets  d'études  variés  et  rendre 
hommage  aux  hommes  qui  ont  cultivé  et  honoré  la  science. 
Cette  fois,  il  s'agissait  de  l'une  des  gloires  scientifiques  les 
plus  pures  de  notre  province. 

Depuis  plusieurs  mois ,  le  Conseil  municipal  de  Condé- 
sur-Noireau  ,  adoptant  la  proposition  que  lui  avait  trans- 
mise votre  secrétaire  en  votre  nom  et  au  nom  de  l'Académie 
avait  décidé  que  l'une  des  rues  de  celte  cité  s'appellerait 
désormais  René-Lenormand.  Une  lettre  de  3L  le  Maire  en 
communiquant  à  votre  Secrétaire  la  résolution  du  Conseil 
municipal  lui  donnait  en  même  temps  l'assurance  que  la 
ville  de  Condé  serait  heureuse  de  recevoir  la  visite  de  la 
Société  Linnéenne  et  de  profiter  de  cette  circonstance  pour 
faire  l'inauguration  de  la  nouvelle  rue. 

11  fut  convenu  que  l'excursion  aurait  lieu  les  28  et  29  juin 


—  192  - 

et  que   ces  deux   jours  seraient  employés  de  la  manière 
suivante  : 

JOURNÉE  DU  SAMEDI  28  JUIN. 

Départ  de  Caen  à  10  h.  16;  arrivée  à  Clécy  à  11  h.  58. 
Les  botanistes  exploreront  les  bruyères  si  réputées  de  celte 
localité;  les  géologues  visiteront  les  exploitations  de  mar- 
bres et  étudieront  la  chaîne  des  rochers  siluriens  qui  font 
des  bords  de  l'Orne ,  entre  Clécy  et  Pont-d'Ouilly ,  un  des 
points  les  plus  pittoresques  de  la  Normandie,  A  6  h.,  dîner  à 
l'hôtel  de  la  gare  de  Berjou  ,  qui  n'est  distante  de  celle  de 
Clécy  que  de  3  kilomètres.  Départ  de  Berjou-Pont-d'Ouilly  à 
7  h.  29  ;  arrivée  à  Condé  (hôtel  du  Lion-d'Or)  à  7  h.  5U. 

JOURNÉE  DU  DIMANCHE  29. 

A  7  h.  du  matin  (après  l'arrivée  du  1"  train  venant  do 
Caen),  départ  de  Coudé  puur  explorer  la  vallée  de  la  Vèrc  et 
les  rochers  de  Pont-Erembourg.  Déjeûner  à  10  h.,  dans 
cette  dernière  localité ,  et  retour  à  Condé.  A  2  h. ,  séance 
publique  à  l'Hôtel-de-Ville.  A  ù  h. ,  inauguration  de  la  rue 
René-Lcnormand.  A  5  h.,  dîner.  A  7  h.  37,  départ  de 
Condé  et  arrivée  à  Caen  à  9  h.  du  soir. 

Plusieurs  membres  résidants  se  firent  inscrire ,  comme 
ayant  l'intention  de  participer  à  celte  excursion.  Le  secré- 
taire fut  chargé  de  transmettre  aux  correspondants  une  in- 
vitation avec  le  programme  des  deux  journées  et  il  lui  fut 
renvoyé  un  assez  grand  nombre  d'adhésions  qui ,  malheu- 
reusement, ne  purent  |)as  être  toutes  suivies  d'effet. 

La  samedi  28  prenaient  place  dans  le  train  qui  partait  de 
Caen  h  10  h.   10:  MM.  Vieillanl  ,  président  de  la  Société; 


—  193  - 

Berjot,  trésorier  ;  Fauvel ,  bibliothûcairc  ;  ^lorière  ,  secré- 
taire, Bcrlot,  G.  Villers  ei  de  Bonnecliose  fils,  de  Bayeux  ; 
Duhamel,  de  Camembert;  Gasnier,  de  Vimoutiers  ;  René 
de  Brcbisson  ,  de  Falaise  ;  D'  Chancerel  ,  professeur  à 
l'École  de  Médecine  ;  Soplironyme  Beaujour  ,  notaire  ho- 
noraire à  Caen. 

Les  bords  de  l'Orne  que  nous  allons  parcourir  sont  de- 
puis longtemps  cités  par  quelques  personnes  comme  étant 
la  partie  la  plus  pittoresque  de  la  Normandie,  et,  grâce  au 
nouveau  chemin  de  fer  ,  cette  opinion  sera  partagée  par 
tous  les  touristes  qui  visiteront  cette  délicieuse  vallée.  Les 
sinuosités  du  fleuve,  ses  bords  escarpés  ou  plats,  ses  ro- 
chers nus  auxquels  succède  une  végétation  vigoureuse  ;  la 
variation  de  ses  terrains  ;  les  divers  aspects  du  paysage  qui 
varie  pour  ainsi  dire  à  chaque  pas  font  des  bords  de  l'Orne  , 
une  promenade  des  plus  agréables  pour  les  habitants  de 
Caen, —  une  des  parties  de  la  Normandie  qui  excitent  le  plus 
l'admiration  des  étrangers. 

A  peine  avons-nous  quitté  la  gare  de  Caen  ,  que  nous  tra- 
versons une  tranchée  taillée  dans  le  calcaire  de  Caen  (Fuller's 
carth)  et  bientôt,  en  approchant  du  village  d'Allemagne,  nous 
apercevons  les  ouvertures  des  principales  carrières  qui,  non- 
seulement  fournissent  l'excellente  pierre  de  construction  que 
tout  le  monde  connaît,  mais  qui  récèlent  dans  le  gros  banc 
des  pièces  paléontologiques  d'une  importance  majeure  parmi 
lesquelles  nous  nous  bornerons  à  citer  le  Telcosaunis  Ca- 
domensis  que  Cuvier  avait  considéré  comme  un  véritable 
crocodile  et  le  Teleosawus  Calvadosii  que  nous  y  avons 
recueilli  il  y  a  quelques  années. 

Bientôt  les  botanistes  reconnaissent  sur  la  rive  gauche  de 
l'Orne,  une  localité  qu'ils  ont  souvent  visitée ,  par  suite  de 
son  peu  d'éloignement  de  la  ville  de  Caen.  Le  bois  de  Maltot 
renferme  plusieurs  espèces  d'Orchidées  et  d'autres  plantes 


—  19/i  — 

intéressantes ,  telles  que  :  Saxifi-aga  granulata  ,  Pyrola  ro- 
tundifolia,  Veronica  ojjicinalis,  Cardamine  impatiens,  etc. 
Un  peu  plus  loin  se  voit  toujours  sur  la  rive  gauche  et 
à  peu  de  distance  de  la  gare  de  St-4ndré-FeugucrolIes  ,  un 
champ  où  la  houille  fut  recherchée  sans  succès  à  une 
époque  où  l'on  se  figurait  que  la  couleur  noire  était 
un  indice  suffisant  de  la  présence  du  charhon  de  terre. 
Le  terrain  que  l'on  trouve  à  la  surface  étant  composé  de 
calcaires  et  de  schistes  noirs  appartenant  au  silurien  su- 
périeur et ,  par  conséquent ,  se  trouvant  situés  au-dessous 
du  terrain  carbonifère ,  il  était  impossible  de  rencontrer  du 
charbon ,  mais  les  travaux  de  sondage  exécutés  permirent 
de  recueillir  de  magnifiques  échantillons  à'Orthocères ,  de 
Graptolitcs ,  de  Cardiola ,  elc. 

A  1  kilomètre  de  la  première  gare  apparaissent  les  couches 
inclinées  du  grès  de  May  qui  rend  tant  de  services  pour  le 
pavage  de  nos  villes  et  l'entretien  des  routes.  Des  exploitations 
existent  non-seulement  sur  la  rive  droite  (May)  mais  elles 
se  prolongent  sur  la  rive  gauche  (FeugneroUcs).  —  Ces  grès 
qui  sont  considérés ,  quant  à  présent  ,  comme  synchro- 
niques  de  l'étage  du  Silurien  connu  sous  le  nom  de  grès  de 
Caradoc  renferment ,  surtout  à  May  ,  des  fossiles  qui  se 
rencontrent  aujourd'hui  dans  toutes  les  collections  :  Conu- 
laires  ,  Ortlwcèrcs  ,  Trilobites  (  diverses  genres  et  diverses 
espèces),  Dellerophon,  Modiolopsis,  etc.,  et,  dans  certaines 
couches,  une  quantité  considérable  d'0rf/n5  rerfwx. 

Avant  d'arriver  à  la  chaîne  dans  laquelle  sont  creusées 
les  grandes  carrières  de  May  ,  on  rencontre  une  autre  chaîne 
oITrant  des  excavations  que  plusieurs  membres  de  cette  société 
ont  souvent  explorées.  Lb,  les  récifs  dn  grès,  au  lieu  d'être 
à  nu  ou  seulement  cachés  par  le  diluvium  ont  été  recou- 
verts par  le  Lias  ou  l'Oolithe  inférieure  dont  les  mers  ont  dû 
s'élever  à  la   hauteur  de   ces  récifs,  f.es   anfiactuosités  du 


—  195  — 

grès  contiennent  parfois  une  telle  abondance  de  fossiles  , 
surtout  de  gastéropodes,  qu'elles  ont  été  comparées  à  des 
musées  paléonlologiques. 

Plus  loin  ,  les  grès  disparaissent  pour  faire  place  à  des 
schistes  azoïques  et  à  des  marbres  dans  lesquels  il  a  été  im- 
possible de  rencontrer  jusqu'à  présent  la  moindre  trace  de 
fossiles.  Ces  schistes  et  ces  marbres  sont  rapportés  au  Silurien 
inférieur.  Nos  marbres  qui  étaient  si  estimés  des  Romains  et 
qui  ont  dû  être  employés  dans  plusieurs  constructions  du 
pays  offrent  des  nuances  très-variées  et  une  grande  dureté. 
Cette  dernière  qualité  est  un  défaut  aux  yeux  des  mar- 
briers qui  apprécient  bien  plus  les  marbres  tendres  qu'ils 
peuvent  scier  et  polir  facilement.  Les  Romains  exploitaient 
surtout  les  marbres  de  Vieux  ;  ceux  de  Laize-la- Ville  qui 
appartiennent  à  la  même  formation  ont  seuls  donné  lieu  de 
nos  jours  à  une  extraction  qui  m'a  permis  d'y  signaler  en 
18^8  un  gisement  de  Barytine offrant  un  assez  grand  nombre 
de  variétés. 

Entre  la  gare  deSt-André  et  celle  de  Mutrécy-Clinchamps, 
à  droite  comme  h  gauche  de  la  rivière ,  et  à  quelques 
kilomètres  dans  les  terres  on  aperçoit  des  poinlements  de 
Diorite,  roche  éruptive  qui  se  remarque  aussi  dans  plusieurs 
communes  de  l'arrondissement  de  Falaise  et  qui  a  dû  jouer 
le  rôle  principal  dans  le  relèvement  des  terrains  siluriens 
de  ces  localités. 

A  la  station  de  Mutrécy  succède  la  station  de  Grimbosq 
où  devront  s'arrêter  les  naturalistes  qui  se  proposeront  de 
visiter  la  forêt  de  Cinglais.  Déjà  plusieurs  plantes  rares, 
telles  que  Maynmhemwn  bifulhan,  Pijrola  minor  ,  Iso- 
pyritm  ihaliciroïdes  ,  Euphorhia  dulcis  ,  Laihrea  squam- 
viaria  ,  etc. ,  ont  été  signalées  dans  cette  forêt  que  l'on 
pourra  bien  plus  facilement  explorer  aujourd'hui  et  qui  doit 
receler  encore  plus  d'un  trésor  pour  les  botanistes.  La  d4ssé- 


—  196  —  • 

njinalion  des  galets  qui  couvrent  le  sol  de  la  forêt  paraît 
devoir  être  attribuée  à  un  remaniement  des  couches  de 
l'oolithe  inférieure  h  l'époque  diluvienne. 

A  partir  de  Grimbosq  nous  admirons  de  magnifiques  di- 
gitales recouvrant  par  places  des  talus  de  schiste  et  de 
grauwacke  qui  nous  accompagnent  jusqu'à  Harcourt.  — 
Quelques  kilomètres  avant  d'arriver  à  ce  chef-lieu  de  canton 
et  à  peu  de  distance  de  l'endroit  connu  sous  le  nom  de 
Queue  de  Renard,  à  gauche  de  l'Orne ,  se  trouve  l'Jrdoi- 
sière  de  Curcy  où  l'on  a  trouvé  autrefois  de  l'argent  natif, 
contenant  1/10  de  cuivre  et  par  conséquent  constituant 
l'alliage  monétaire.  Depuis  longtemps  les  carrières  de  Curcy 
où  cette  découverte  d'un  métal  précieux  n'a  été  qu'un  ac- 
cident et  où,  par  suite  du  peu  de  profondeur  de  la  couche 
exploitée ,  on  ne  retirait  qu'une  ardoise  de  très-médiocre 
qualité ,  sont  complètement  abandonnées.  —  Le  nom  de 
Curcy  s'applique  bien  plutôt ,  dans  le  souvenir  des  géolo- 
gues, à  des  carrières  de  Lias  supérieur  de  la  même  commune 
qui  contiennent  de  curieux  débris  de  poissons ,  de  reptiles 
et  de  céphalopodes  mous  ayant  conservé  leur  poche  h  encre. 

A  droite  de  la  rivière  et  à  quelques  kilomètres  se  trouvent 
les  carrières  des  Mouliers  et  de  Croisillcs;  les  premières 
montrent  le  contact  de  la  Molière  et  de  l'oolithe  ferrugineuse, 
les  secondes  permettent  de  voir  la  superposition  du  Lias 
moyen  et  supérieur  sur  le  silurien  inférieur.  Les  carrières 
des  Mouliers  étaient  autrefois  fréquemment  visitées  par  les 
Géologues  qui  en  revenaient  avec  d'abondantes  récolles;  c'était 
là,  dans  les  couches  de  la  IMalièrc,  qu'ils  trouvaient  le  Rlnjnco- 
ncLla  rÙKjcns,  curieux  brachiopode  que  l'on  a  beaucoup  de 
peine  à  rencontrer  aujourd'hui.  Des  Terebratula  perovalis, 
(l'un  volume  énorme,  provenaient  aussi  de  cette  localité  qui 
est  aujourd'hui  à  peu  près  perdue,  les  carrières  qui  sont  en- 
core ouvertes  n'offrant  que  de  l'Oolithc  blanche  sans  fossiles. 


—  197  — 

Après  la  gare  de  Grimbosq  nous  rencontrons  celle  d'Har- 
court  qui  est  située  sur  la  commune  de  Croisilles. 

Harcourt  est  une  jolie  bourgade  entourée  d'éminenccs  et 
de  vallons  do  forme  variée  et  située  dans  l'une  des  parties 
les  plus  délicieuses  do  notre  Suisse  normande.  La  tannerie  est 
l'industrie  principale  de  la  localité. 

En  traversant  le  parc  du  château  ,  sur  la  voie  ferrée,  on 
aperçoit  des  pommiers  là  où  probablement  le  duc  d'Har- 
court  avait  essayé  d'acclimater  le  mûrier. 

Toujours  dos  schistes  plus  ou  moins  compactes ,  des 
grauwackcs  très-dures  ou  schisteuses,  quelques  grès  pour- 
prés attirent  l'altention  du  Géologue,  en  expliquant  l'as- 
pect tourmenté  du  pays  que  nous  parcourons.  —  A  peu 
de  distance  de  la  gare  de  St-Rémy  s'aperçoivent  les  mame- 
lons connus  sous  le  nom  de  Bunes  d'Enfer  et  qui  présentent 
des  excavations  assez  importâmes  que  nous  avons  visitées  en 
1838.  Ces  excavations  ont  été  occasionnées  sans  doute  par 
l'exlraction  du  minerai  de  fer  qui  servait ,  en  majeure 
partie  ,  à  alimenter  les  forges  de  Danvou.  Depuis  le  com- 
mencement du  siècle,  l'extraction  du  minerai  de  fer  avait 
été  abandonnée  ,  mais  il  paraît  qu'une  Société  à  la  tête  de 
laquelle  est  placé  31.  de  Croisilles  se  propose  de  Tcxploitcr 
de   nouveau. 

Après  avoir  coupé  bien  des  fois  la  rivière  d'Orne  à 
partir  de  Caen  et  remarqué  plusieurs  courbes  d'un  petit 
rayon,  parfois  très-rapprochées  l'une  de  l'autre,  et  offrant 
des  courbures  en  sens  inverse  qu'il  serait  peut-être  dan- 
gereux^ de  parcourir  à  toute  vitesse ,  nous  gagnons  défini- 
tivement la  rive  gauche  en  passant  sur  un  magnifique 
viaduc  qui  fait  communiquer  la  commune  du  Vey  avec 
celle  de  Clécy.  Nous  sommes  revenus  plus  tard  admirer 
les  heureuses  proportions  de  cette  œuvre  remarquable-au- 
laot  par  l'élégance  que  par  la  solidité.  Le  viaduc ,  construit 

13 


—  198  — 

en  marbre  du  pays,  comprend  9  arches  de  chacune  12 
mètres  d'ouverture;  sa  longueur  est  de  155  mètres  hO  et  sa 
hauteur  au-dessus  du  sol  de  la  prairie  de  23  mètres  50. 

Encore  quelques  minutes  et  nous  atteignons  la  station  de 
Clécy  où  nous  attendaient  nos  collègues  WSl.  Ilusnot,  de 
Cahan  ,  et  le  D'  Porquet,  de  Vire,  accompagnés  de  plusieurs 
personnes  de  Condé  qui  cultivent  ou  aiment  les  sciences 
naturelles  et  parmi  h  squels  nous  avons  remarqué  :  MM.  Ba- 
ranger  ,  médecin-vétérinaire  ;  Paul  Desjardins  ,  avocat  ; 
Chelot,  mécanicien  ;  Louis  Lchugeur  ,  Lavollée  et  Pélier  , 
négociants  ;  Boisset  et  Pouilain ,  instituteurs;  Porquet  fils, 
de  Vire  ,  étudiant.  Nous  nous  empressons  de  descendre 
de  wagon  et  d'échanger  avec  nos  nouveaux  compagnons 
d'excursion  de  cordiales  poignées  de  main. 

Si  la  gare  de  Clécy,  un  peu  éloignée  du  bourg,  ne  répond 
pas  complètement  aux  intérêts  de  celte  localité  importante , 
elle  ne  pouvait  pas  être  mieux  placée  pour  le  touriste  et  le 
géologue.  Que  de  magnifiques  tableaux  la  nature  met  sous 
les  yeux  du  voyageur  dans  cette  partie  si  pittoresque  du 
Bocage  !  combien  de  sujets  variés  et  des  plus  intéressants 
l'artiste  ne  pourrait-il  pas  y  trouver  !  Et  ces  rochers  du 
Vey  ne  sonl-ils  pas  des  pages  écrites  sur  les  premiers  âges 
de  l'histoire  du  globe  et  dont  le  géologue  cherche  à  com- 
prendre le  sens!  A  quels  étages  du  terrain  silurien  se  rap- 
poricni-ellesî  Certaines  couches  ne  renferment-elles  point 
les  premiers  êtres  connus  de  la  création  et  ne  peuvent-elles 
pas  nous  donner  la  clef  de  l'apparition  de  la  vie  à  la  surface  de 
notre  planète  ?  Combien  de  soulèvements  successifs  ont  eu 
lieu  dans  cette  contrée?  Quel  rôle  y  ont  rempli  les  courants 
diluviens  et  quelle  a  été  leur  énergie,  etc.  On  sent  que  pour 
répondre  l\  ces  questions ,  il  ne  suffit  pas  d'une  élude  de 
quelques  heures  ,  et  qu'il  faudrait ,  à  plusieurs  reprises 
différentes  ,  parcourir  les  bords  de  l'Orne  avec  toute  l'at- 


—  199  — 

tenlion  possible ,  surtout  enlre  le  pont  de  la  Landelle  et  le 
Poiit-d'Ouilly ,  observer  dans  un  grand  nombre  de  localilés 
la  superposition  et  la  slraiificalion  dos  roches  et  recueillir 
de  nombreux  échantillons.  C'est  coque  se  propose  de  faire  et 
ce  qu'a  déjà  commencé  votre  secrétaire  qui  a  eu  l'occasion 
d'étudier  plusieurs  stations  (iu  terrain  silurien  dans  le 
Calvados  ;  plus  tard  ,  il  aura  l'honneur  de  vous  souinettre  le 
résultat  de  ses  observations.  Le  jour  de  l'excursion  de  la 
Société  Linnéenne  à  Clécy,  la  température  était  tellement 
sénégalicnne  qu'aucun  de  nous  ne  se  sentait  disposé  à  un 
travail  d'exploration  pénible.  Aussi  fallut-il  renoncer  à  l'as- 
cension des  roches  du  Vey,  et  nous  borner  à  un  coup-d'œil 
général  qui  nous  permit  toutefois  de  constater  que  la  con- 
figuration si  accidentée  du  sol  dans  le  Bocage  normand  est 
le  résultat  de  deux  soulèvements  dont  le  premier  a  relevé 
les  schistes  cambriens  avant  les  dépôts  des  grès  siluriens  et 
le  second ,  en  soulevant  les  deux  systèmes ,  a  formé  la 
chaîne  des  hautes  collines  qui  avoisinent  Clécy  et  donné  à  la 
contrée  son  relief  actuel.  Déjà,  aux  environs  d'Harcourt, 
nous  avions  remarqué  dans  beaucoup  d'endroits  des  coupes 
cambriennes  particulièrement  belles  et ,  sur  plusieurs  points , 
se  voyait  la  [superposition  des  grès  siluriens  sur  la  tranche 
des  schistes  ;  mais  nulle  part  celte  superposition  n'est  plus 
tranchée  que  dans  les  rochers  du  Vey. 

Après  avoir  étudié  en  commun  les  marbres  azoïques  de 
Clécy ,  remarqué  qu'ils  alternent  plusieurs  fois  avec  des 
schistes  argileux ,  jaunes  et  rouges ,  comme  à  la  butte  de 
Laize,  visité  les  fours  à  chaux  de  M.  de  Canteloup ,  et  ra- 
massé des  échantillons  de  calcaire  spathique  rhomboïdal  nacré 
dans  la  carrière  d'où  l'on  a  extrait  la  majeure  partie  des  maté- 
riaux employés  à  la  construction  du  viaduc  ,  les  membres  de 
la  Société  Linnéenne  se  partagèrent  en  deux  groupes.  -Les 
Botanistes  s'attachèrent  plus  particulièrement  à  recueillir  les 


—  200  — 

plantes  intéressantes  qui  croissent  dans  la  bruyère  de  Clécy 
ou  celles  qu'ils  rencontrèrent  dans  le  trajet  de  Clécy  h  Berjou. 
—  L'autre  groupe  porta  plus  spécialement  son  attention  sur 
les  schistes  compactes ,  luisants ,  satinés  ,  souvent  d'aspect 
talqueux ,  qui  forment  le  remblai  mettant  en  communication 
le  viaduc  et  la  gare  de  Clécy.  Grâce  à  une  autorisation  qui 
avait  été  gracieusement  accordée  par  IM.  Piérard,  directeur 
du  chemin  de  fer  de  l'ouest,  les  géologues  purent  parcourir  à 
pied  la  ligne  ferrée ,  examiner  minutieusement  les  schistes 
qui  proviennent  du  percement  du  tunnel  ;  mais  malgré  tous 
leurs  efforts,  ils  ne  purent  y  découvrir  aucune  trace  de 
fossiles.  Après  avoir  obtenu  de  la  complaisance  de  M.  le  Chef 
de  Gare  de  Clécy  un  guide  et  des  lanternes,  nous  nous  en- 
gageâmes sous  le  tunnel  des  Gouttes,  dont  l'entrée  (léte  nord) 
est  située  sur  le  territoire  de  Clécy  et  la  sortie  (tête  sud)  sur 
celui  de  St-Marc-d'Ouilly.  Ce  tunnel,  qui  est  d'une  lon- 
gueur de  1791  mètres  et  qui  offre  une  ouverture  de  8"  de 
de  largeur  sur  6  mètres  60  de  hauteur  en  plein  ceintre  a 
présenté  d'assez  grandes  difficultés  de  construction  par  suite 
de  la  dureté  des  schistes  dans  lesquels  il  est  creusé,  dureté 
qui  se  fait  remarquer  surtout  vers  le  milieu  du  tunnel. 

Notre  conducteur  nous  fit  remarquer  trois  puits  d'aérage  ; 
le  puits  n"  1  à  /i50  mètres  de  la  tète  nord  et  qui  est  profond 
de  65  mètres;  le  puits  n"  2,  distant  de  625  mètres  du 
premier  et  profond  de  113  mètres,  et  le  puits  n°  3  ,  d'une 
profondeur  de  97  mètres  situé  ù  600  mètres  du  second. 

Des  infiltrations  considérables  se  sont  produites  et  ont 
donné  lieu  à  un  ruisseau  assez  important  qui  occupe  presque 
toute  la  longueur  du  tunnel ,  mais  qui  est  abondant  surtout 
du  côté  du   sud. 

Après  avoir  ramassé  des  échantillons  des  diverses  variétés 
de  schistes  qui  constituent  les  parois  du  tunnel,  les  Géologues 
se  dirigèrent  vers  l'hôtel  de  la  gare  de  Berjou  où  ils  rejoi- 
gnirent leurs  compagnons  d'excursion. 


—  201  — 

Grâce  aux  ordres  donnés  quelques  jours  auparavant  par 
notre  excellent  collègue  !\I.  Husnot  et  qui  avaient  été  ponc- 
luellemenl  exécutes  ,  il  nous  fut  possible  ,  à  notre  arrivée 
à  l'iiôlel  de  M"''  Anfray  ,  de  prendre  place  autour  d'une  table 
abondamment  servie  ,  et  de  donner  à  nos  estomacs  une 
satisfaction  qu'ils  réclamaient  impérieusement. 

A  7  heures  ,  quelques-uns  de  nos  collègues  prenaient  le 
train  qui  les  ramenait  à  Caen ,  tout  en  regrettant  que  des 
affaires  impérieuses  ne  leur  permissent  pas  de  participer  à 
l'excursion  et  à  la  fêle  du  dimanche  ;  presque  tous  ,  nous 
nous  dirigeâmes  vers  Condé-sur-Noireau  en  nous  communi- 
quant les  impressions  que  nous  avions  éprouvées  dans  la 
promenade  que  nous  venions  de  faire. 

Après  nous  être  installés  très-convenablement  à  l'iiôtel  du 
Lion  d'Or  ,  où  M.  Husnot ,  continuant  son  rôle  de  provi- 
dence pour  ses  collègues ,  avait  eu  soin  de  faire  préparer 
nos  logements ,  nous  ne  tardions  pas  à  prendre  un  repos  dont 
nous  avions  tous  le  plus  grand  besoin. 

Le  dimanche  29  juin,  les  membres  de  la  Société  Linéenne, 
dont  le  nombre  était  augmenté  de  MM.  Douétil ,  de  Vire , 
Foucher  et  Louis  Paulmier^de  Caen,  Bazin,  de  Condé,  se 
dirigèrent  vers  la  vallée  de  la  Vère ,  sous  la  conduite  de 
M.  Husnot,  qui  connaît  si  bien  le  pays.  Là  encore  de  nou- 
velles surprises  étaient  réservées  aux  excursionnistes.  Quels 
beaux  coups-d'œi!,  quels  ravissants  paysages,  quels  délicieux 
tableaux  ,  quelle  vallée  pittoresque  !  Combien  d'observations 
intéressantes  le  géologue  n'a-t-il  pas  h  faire  dans  cette  contrée 
où  les  schistes  et  les  grauwackes  touchent  aux  roches  grani- 
tiques dont  plusieurs  blocs  se  rencontrent  dans  le  cours 
d'eau  ,  amenés  qu'ils  ont  été  dans  la  situation  qu'ils  occupent 
aujourd'hui  par  des  courants  diluviens  ou  par  des  torrents 
qui  parfois  ont  une  telle  impétuosité ,  qu'ils  peuvent  donner 


•—  202  — 

une  idée  des  gaves  des  Pyrénées.  Une  promenade  dans  la 
vallée  de  la  Vère  et  au  Pont-Erenibourg ,  localité  qui  se 
trouve  à  la  réunion  de  plusieurs  vallées  et  où  l'on  rencontre 
une  crête  de  schistes  siluriens ,  est  aussi  intéressante  qu'une 
excursion  en  Suisse.  La  patrie  de  Guiilaurae-Tell  n'a  pas 
toujours  à  offrir  au  touriste  des  paysages  aussi  gracieux  et 
des  sites  aussi  variés  que  ceux  que  l'on  rencontre  dans 
la  vallée  de  l'Orne  et  dans  colle  de  la  Vère. 

Et  comme  l'industrie ,  sans  gâter  le  paysage,  a  su  tirer 
parti  de  la  force  motrice  que  lui  offre  la  rivière  ou  plutôt  le 
torrent  qui  roule  plutôt  qu'il  ne  coule  au  fond  de  la  vallée, 
plusieurs  filatures  sont  établies  dans  la  vallée  de  la  Vère ,  et 
la  Société  a  été  admise  à  visiter  le  tissage  mécanique  des 
Vaux  de  Vère,  dont  le  propriétaire,  M.  Bazin,  a  fait  aux 
Linnéens  l'accueil  le  plus  gracieux.  On  peut  se  rendre 
compte ,  dans  cet  important  établissement ,  des  progrès  les 
plus  récents  apportés  dans  le  tissage  des  étoffes. 

Mais  il  fallut  s'arracher  à  la  contemplation  des  merveilles 
de  la  vallée  de  la  Vère,  et  songer  à  revenir  à  Coudé  pour  la 
séance  publique.  Toutefois,  avant  de  rentrer  en  ville,  les 
excursionnistes  firent,  au  Pont-Erembourg,  chez  la  mère 
Choix,  un  déjeûner  qui  leur  prouva  qu'aux  environs  de 
Condé  on  pouvait  trouver  de  très-bons  restaurants. 

Le  train  qui  part  de  Caen  à  10  heures  IT)  minutes  permit 
à  plusieurs  de  nos  collègues,  qui  n'avaient  pu  prendre  part 
aux  excursions,  d'arriver  à  temps  pour  la  séance  publique. 
MiM.  Isidore  Pierre,  doyen  de  la  Faculté  des  Sciences,  les 
docteurs  Fayel ,  Viger,  >Viart  et  Dolouey;  Dclisc  ,  procu- 
reur-général près  la  Cour  d'appel;  liin-Diipart,  Ik'rouard 
et  l'éron  ,  pharmaciens  ;  Pierre  (  Paul) ,  étudiant,  faisaient 
partie  de  ce  troisième  convoi. 

Après  s'être  rassemblés  à  l'hôtel  du  Lion-d'Or,  les  membres 
do  la  Société  Liunécnne ,  auxquels  étaient  venus  se  joindre 


—  203  — 

MM.  Lepelletier,  maire  de  Condé,  le  docteur  Ferdinand 
Vaullégeard,  etc.,  se  rendirent  à  la  salle  du  tribunal  de 
commerce,  que  M.  Guillouct,  président  de  ce  tribunal,  avait 
gracieusement  mise  à  la  disposition  de  la  Société  Linnéenne 
pour  y  tenir  sa  séance  publique. 

Bientôt  on  vit  arriver  les  diverses  autorités  de  la  ville  de 
Coudé  ,  des  personnes  qui  désiraient  honorer  la  mémoire  de 
René  Lenormand ,  d'autres  qui  voulaient  donner  un  témoi- 
gnage de  sympathie  aux  hommes  qui  s'adonnent  à  l'étude 
des  sciences  naturelles;  plusieurs  dames  aux  fraîches  toi- 
lettes étaient  venues  prouver  qu'elles  ne  sont  jamais  déplacées 
dans  une  réunion  où  il  doit  être  question  de  fleurs, 

SÉANCE  PUBLIQUE. 

Présidence   de    SI.   LEPELLETIEIR. 

A  2  heures  1/2  ,  la  séance  est  ouverte. 

M.  Lepelletier  invile  à  prendre  place  à  ses  côtés  MM.  Vieil- 
lard, président  de  la  Société  Linnéenne  ;  Isidore  Pierre, 
doyen  de  la  Faculté  des  Sciences  ;  Guillouet ,  président  du 
Tribunal  de  commerce  ;  Morière ,  secrétaire  de  la  Société. 
Los  membres  de  la  famille  Lenormand  sont  également 
priés  de  prendre  place  au  bureau. 

Par  quelques  paroles  parfaitement  senties,  M.  le  Président 
souhaite  la  bienvenue  aux  membres  de  la  Société  Linnéenne 
et  les  remercie  d'avoir  choisi  la  ville  de  Condé  pour  centre 
de  leur  réunion  en  1873.  — Il  exprime,  au  nom  du  Conseil 
municipal  et  au  sien,  combien  la  cité  tout  entière  est  heu- 
reuse d'avoir  pu ,  répondant  au  sentiment  de  la  Société 
Linnéenne  et  de  l'Académie ,  faire  coïncider  avec  cette 
réunion  ,  l'hommage  qu'elle  va  rendre  bientôt  à  la^  mé- 
moire de  l'un  de  ses  plus  illustres  enfants. 


—  20/i  — 
Le  secrétaire  se  lève  et  s'exprime  ainsi  : 

«  Monsieur  le  Maire  ,  Messieurs, 

r  Depuis  cinquante  ans,  la  Société  Linnéenne  de  Nor- 
«  mandie  poursuit  le  but  que  se  sont  proposé  ses  fonda- 
«  leurs  :  étudier  et  contribuer  à  faire  connaître  les  pro- 
r  ductions  naturelles  de  notre  province. 

((  Ce  but  a-t-il  été  atteint  ?  11  restera  sans  doute  toujours 
«  de  nouvelles  découvertes  h  faire  dans  le  vaste  champ 
a  qu'elle  s'est  proposé  d'explorer.  Toutefois ,  il  est  juste  de 
«  constater  que  déjà  elle  peut  revendiquer  son  contingent 
0  dans  les  progrès  qui  ont  élé  réalisés  par  les  sciences  natu- 
a  relies  en  France  depuis  le  commencement  de  ce  siècle. 
«  11  suffit,  en  effet ,  de  parcourir  les  volumes  de  mémoires 
«  et  les  bulletins  qu'elle  a  publiés  depuis  1823  pour  en 
((  acquérir  la  preuve.  Et,  pour  ne  citer  que  quelques  noms 
u  parmi  les  collègues  qui  nous  ont  quittés  et  qui  ont  été 
«  l'honneur  de  la  Société  Linnéenne,  —  n'est-ce  pas  MM.  de 
«  Caumont ,  de  Magncville  ,  Hérault,  Deslongchamps  ,  Le 
«  Neuf  de  Neuville,  de  Bazoches ,  Dubourg-d'Isigny,  etc., 
«  qui  nous  ont  mis  à  même  d'apprécier  le  sol  normand , 
•.  les  divers  terrains  qui  le  composent  et  les  modifications 
«  qu'ils  ont  subies, —  les  êtres  vivants,  animaux  et  végétaux 
«  qui  l'ont  habité  à  diverses  époques? 

«  La  botanique  ne  peut-elle  pas  aussi  revendiquer  avec 
a  orgueil  les  noms  des  Lamouroux  ,  des  Chauvin ,  des 
c  Lesauvage  ,  des  Ilardouin,  des  Aug.  Leprévost ,  des 
«  Pcrrier ,  des  René  Le  normand  et  de  l'illustre  auteur  de  la 
«  Flore  de  la  Normandie  ,  de  IJrébisson  ? 

rt  Les  zoologistes  n'onl-ils  pas  également  leur  phalange 
«  glorieuse  dans  MM.  Blot,  de  Brébisson  père,  Eudes- 
tt  Deslongchamps ,  qui  cultivait  avec  uu  égal  succès  toutes 


—  205  — 

a  les  branches  de  l'Hisloire  naturelle,  docteur  Perrier  à  la 
«  fois  géologue,  botaniste  cl  entomologiste,  Fauvel  (Octave), 
«  qui  nous  a  été  enlevé  par  une  mort  prématurée  ? 

a  A  diverses  reprises  la  Société  Linnéenne  n'a-t-cUc  pas 
M  entendu  proclamer  les  noms  de  quelques-uns  des  siens 
<(  dans  les  grandes  assises  de  la  Sorbonne  et  tout  derniè- 
(I  rement  encore  un  de  nos  collègues  qui  a  le  privilège  d'être 
«  jeune  d'aiiticcs  quoique  âgé  sous  le  rapport  de  la  science, 
«  M.  Albert  Fauvel ,  n'était-il  pas  nommé  officier  d'Acadé- 
0  mie  en  même  temps  qu'il  recevait  du  ministère  de  l'Ins- 
a  truction  publique  une  subvention  pour  l'aidera  continuer 
«  ses  remarquables  travaux  d'entomologie  ?  Quelque  temps 
«  auparavant ,  notre  savant  collègue ,  M.  Husnot ,  qui  a 
«  mis  tant  de  complaisance  à  guider  la  Société  dans  les 
«  excursions  qu'elle  vient  de  faire  ,  ne  recevait-il  pas  de 
i"  l'Académie  des  sciences  une  partie  du  prix  Desmazière 
«  pour  son  précieux  travail  sur  les  Fougères  des  Antilles  ? 
«■  Les  observations ,  les  recherches  ,  les  collections  faites 
a  pendant  de  longues  années  par  nos  collègues  MM.  Vieil- 
a  lard  et  Deplanches  dans  la  Nouvelle-Calédonie  ,  n'ont-elles 
ï  pas  été  hautement  appréciées  et  n'ont-elles  pas  mérité  à 
«  leurs   auteurs  les  plus  honorables  distinctions? 

«  Depuis  quelques  années  ,  notre  Société  a  cependant 
((  été  rudement  éprouvée  ;  il  lui  a  fallu  enregistrer  des 
«  pertes  cruelles  :  Eudes-Deslonchamps,  René  Lenormand  , 
<i  D'  Godey,  Alphonse  de  Brébisson  ,  Arcisse  de  Cau- 
«  mont,  laissent  parmi  nous  des  vides  profonds  qui  ne  sau- 
«  raient  être  comblés  de  sitôt.  Sachons,  au  moins  honorer 
«  la  mémoire  de  ces  illustres  morts  ;  cherchons  à  les  imiter, 
"  même  en  les  suivant  de  loin.  Que  les  jeunes  naturalistes 
((  que  recrute  chaque  année  notre  Compagnie  aient  toujours 
(i  devant  les  yeux  de  tels  modèles  et  la  Société  Linnéenne 
u  continuera  d'enregistrer  de  nouvelles  découvertes  qui  élar- 


—  206  — 

«  giront  le  cliamp  de  la  science  en   même  temps  qu'elles 
((  contribueront  au  progrès  de  l'iiumanité. 

«  En  allant  chaque  année  planter  sa  tente  ,  pour  quelques 
«  instants,  sur  un  point  de  notre  chère  province,  la  Société 
«  Linnéenne  s'est  proposé ,  non-seulement  de  visiter  , 
«  d'étudier  les  productions  naturelles  de  chaque  localité  , 
a  mais  encore,  mais  surtout  de  réunir,  de  grouper  les 
<(  hommes  qui ,  s'adonnant  aux  mêmes  études  ,  sont  hcu- 
«  reux  de  se  connaître  ,  de  s'apprécier .  de  resserrer  ces 
(c  liens  de  confraternité  vraie  et  de  mutuelle  estime  qui 
<c  unissent  les  naturalistes.  Si  des  discussions  s'élèvent  parfois 
«  parmi  eux  ,  elles  n'ont  pour  objet  que  la  recherche  de 
«  la  vérité  et  n'entraînent  jamais  ces  perturbations  sociales  qui 
«  divisent  les  hommes  ;  bien  au  contraire ,  la  science 
«  élève  leur  âme  et  les  rend  meilleurs. 

«  En  choisissant,  en  1873,  Condé-sur-Noireau ,  comme 
«  lieu  de  son  excursion  annuelle,  la  Société  Linnéenne  a 
«  voulu  en  même  temps  remplir  un  devoir  ;  exprimer  toute 
0  sa  gratitude  au  premier  magistrat  et  aux  conseillers  mu- 
«  nicipaux  de  cette  cité.  En  effet ,  Messieurs ,  vous  avez 
'(  exaucé  le  vœu  exprimé  par  l'Académie  de  Caen  et  par 
"  la  Société  Linnéenne,  et  le  nom  de  René  Lenormand  donné 
t'  à  Tune  des  rues  de  celte  ville  rappellera  désormais  à 
0  l'Étranger  qui  la  visitera  qu'elle  a  donné  le  jour  à  ce 
a  botaniste  éminent  que  l'on  ne  pouvait  connaître  sans 
<i  l'aimer  cl  qui  avait  consacré  toute  sa  vie  à  la  diffusion  de 
«  la  science.  La  ville  de  Coudé  a  fait  plus ,  Messieurs  :  sur 
»  la  proposition  de  son  digne  maire ,  M.  Lopcllclier ,  elle 
(1  a  voulu ,  par  un  sentiment  d'exquise  délicatesse  que  la 
«  rue  Rcné-L(norm:md  fût  placée  à  côté  de  la  rue  Dumonl- 
(i  d'ilrville,  réunissant  ainsi,  après  leur  mort,  deux  amis 
^  d'enfance  (jui  avaient  consacré  leur  vie  aux  mêmes  études. 
«  De  tels  actes,  Messieurs,  vengent  notre  Société  du  rc- 


—  207  — 

a  proche  (l'ingratitude  qui  iui  est  parfois  adressé  ;  ils  sont 
«  la  plus  digne  récompense  d'une  vie  consacrée  tout  cn- 
«  tière  au  culte  désintéressé  de  la  science  ;  ils  sont  le 
"  meilleur  moyen  de  faire  naître  de  nouvelles  vocations 
'c  scientifiques. 

((  Permettez-nous  encore,  M.  le  Maire,  à  l'ouverture  de 
«  celte  séance  que  nous  vous  prions  de  présider ,  de  vous 
«  dire  combien  les  membres  de  la  Société  Linnéenne  sont 
«  touchés  de  votre  sympathique  accueil.  Vous  voulez  qu'en 
u  quittant  votre  ville  nous  n'emportions  que  d'agréables' 
(c  souvenirs  et  que  nous  soyons  tentés  d'y  fixer  plus  tard 
<■  une  nouvelle  réunion  qui  aurait  à  tous  égards  sa  raison 
«  d'être. 

a  En  effet ,  les  naturalistes  ont  encore  beaucoup  à  glaner 
!'  dans  ce  pays  ;  hier  et  aujourd'hui ,  M.  Husnot  nous 
«  faisait  admirer  la  richesse  de  sa  flore  sous  le  rapport  cryp- 
((  togaraiquc,  et  parmi  les  plantes  phaiiérogamiques  remar- 
«  quables  et  qui  sont  loin  d'être  toutes  connues;  nous  nous 
"  bornerons  à  citer  le  Meconopsis  cambrica  que  nous  avons 
«  découvert  près  de  Pont-Erembourg ,  il  y  a  35  ans.  Le 
"  Lycopodium  selago  et  VHymeiioplujllwn  Tunbridgense , 
«  que  nous  avons  recueillis  aux  rochers  du  Chàlelier  quel- 
«  ques  années  plus  tard  ,  ont  encore  permis  d'inscrire  dans 
((  la  flore  normande  des  stations  nouvelles  de  ces  plantes  si 
*  remarquables. 

«  Les  grès  si  curieux  et  si  riches  en  fossiles  de  St- 
'<  Opportune  et  de  Briouze,  qui  avaient  été  rapportés  d'abord 
((.  au  terrain  crétacé  avant  qu'un  heureux  hasard  m'eût 
<(  permis  de  faire  voir  qu'ils  appartiennent  au  Lias ,  consti- 
«  tueraient  pour  le  géologue  un  sujet  d'observation  des  plus 
<(  intéressants. 

a  Est-ce  que  les  rochers  siluriens  des  bord  de  l'Orne  et 

du  Noireau  ne  mériteraient  pas  aussi  une  étude  spéciale 


—  208  — 

a  qui  serait  facilitée  aujourd'hui  par  les  tranchées  da 
or  chemin  de  fer  qui  reUe  la  ville  de  Condô  à  celle  de  Caen  ? 
«  Les  botanistes  et  les  zoologistes  foraient  aussi  probable- 
ce  ment  de  précieuses  acquisitions  dans  celte  partie  du  Cal- 
«  vados  que  parcourt  la  nouvelle  voie  et  qui  n'a  pas  été 
«  explorée  jusqu'à  présent  avec  tout  le  soin  qu'elle  mérite? 
oc  Soyez  donc  bien  convaincu  ,  M.  le  Maire ,  que  nous 
«  quitterons  votre  ville  le  cœur  plein  de  reconnaissance  et 
c  que  beaucoup  de  motifs  nous  y  ramèneront.  » 
'  Le  secrétaire  fait  ensuite  savoir  qu'il  a  reçu  un  grand 
nombre  de  lettres  de  personnes  qui  regrettent  vivement  de 
n'avoir  pu  se  rendre  à  la  séance  de  Condé,  —  11  se  borne  à 
donner  connaissance  de  la  lettre  suivante,  qui  lui  a  été 
adressée  par  M.  le  comte  Jaubert  : 

t  Versailles,  17,  boulevard  de  la  Reine,  15  juin  1873. 

a  Monsieur  et  cher  Confrère, 

«  C'est  avec  regret  que  je  me  vois  privé  du  plaisir  que  je 
a  m'étais  promis  d'assister  à  la  réunion  de  la  Société  Lin- 
«  néenne.  Mes  devoirs  à  l'Assemblée  nationale  ne  me 
((  permettent  pas  de  si  doux  loisirs.  Les  délibérations  im- 
(t  portantes  que  nous  avons  en  perspective ,  tant  dans  les 
«  bureaux  et  commissions  qu'à  la  Chambre ,  exigent  la 
«  présence  de  chacun  à  son  poste.  J'aurais  surtout  désiré 
«  pouvoir  m'associer  aux  hommages  qui  seront  rendus  à 
((  notre  ami  vénéré ,  Lenormand ,  dans  sa  ville  natale. 
"  Permettez-moi  de  coniptcr  sur  vous  pour  vous  prier  de 
"  faire  agréer  mes  excuses  à  la  Société. 

«  Agréez ,  Monsieur  ot  cher  Confrère ,  la  nouvelle  assu- 

«  rance  de  mes  sentiments  de  considération  la  plus  distinguée 

('  et  de  dévouement. 

«  O"  Jaubert, 

■  Député  du  Cber  ù  l'Assemblée  nationale.  > 


—  209  — 

M.  le  Président ,  ayant  invilé  M.  Pierre  à  prendre  la 
parole ,  l'honorable  doyen  de  la  Faculté  des  Sciences 
entretient  l'Assemblée  du  rôle  des  feuilles  dans  La  végéta- 
tion (1). 

M.  Vieillard,  président  de  la  Société,  présente  quelques 
réflexions  sur  la  botanique  et  les  applications  de  celte 
science  (2). 

M.  le  docteur  Faycl  a  entretenu  l'auditoire  de  la  certitude 
en  histologie  ,  sujet  qu'il  avait  déjà  traité  l'an  dernier  h  la 
séance  publique  de  Chambois ,  mais  avec  beaucoup  moins 
de  développements.  Il  énumère  les  services  que  la  photo- 
graphie, grâce  aux  modifications  qu'il  a  fait  subir  à  ses 
procédés,  peut  rendre  aux  études  histologiques et  soumet  à 
l'assemblée  un  grand  nombre  d'épreuves  remarquablement 
exécutées  au  moyen  desquelles  il  démontre  qu'il  est  arrivé 
à  faire  un  cliché  direct  de  tout  objet  visible  au  microscope. 

La  parole  a  été  donnée  ensuite  à  M.  Albert  Fauvel  qui 
avait  choisi  pour  sujet  de  sa  communication  :  De  l'utilité 
respective  des  oiseaux  et  des  insectes  en  agricidture  et  en 
horticulture. — Cette  communication  était  une  véritable  con- 
férence sur  le  rôle  respectif  de  ces  animaux  dans  l'harmonie 
de  la  nature. 

Le  travail  de  M.  Fauvel  exigeant  des  développements  et 
des  recherches  considérables  l'impression  en  aura  lieu  ulté- 
rieurement. Dès  à  présent  les  résultats  obtenus  par  l'auteur 
lui  permettent  d'affirmer  que  le  rôle  nuisible  attribué  à  un 
grand  nombre  d"insectes  et  le  rôle  utile  admis  pour  beau- 
coup d'oiseaux  ont  été  fort  exagérés  et  souvent  dénaturés 
dans  les  traités  scientifiques.   M.  Fauvel  rappelle  à  ce  sujet 

(1)  La  communication  de  M.  Pierre  sera  imprimée  dans  le  Bulletin 
1873-7/1. 

(2)  Cette  communication  trouvera  également  place  dans  le  Bulletin 
1873-7i. 


—  210  — 

les  dernières  recherches  d'un  de  nos  pins  savants  entomolo- 
gistes ,  M.  Terris ,  recherches  qui  démontrent  pC'remp- 
loirementque  les  insectes  vraiment  nuisibles  sont,  en  réa- 
lité ,  peu  nombreux  ,  au  moins  dans  nos  régions  françaises. 

Chargé  de  rendre  compte  des  excursions  botaniques  du 
samedi  29  et  dudimancheSO,  M.  Husnot  s'est  exprimé  ainsi  : 

HERBORISATION  DU  28  JUIN. 

JDe  la  gare  an,  TDoiarg  de  Clécy,  et  de  Clécy  à  la  gare 
de  Bsrjou.  en  passant  par  le  Rendez- vo\as  des 
Cliasseurs. 

En  sortant  de  la  gare  de  Clécy ,  nous  nous  dirigeons  vers 
le  viaduc  ,  par  le  vieux  chemin  où  nous  récoltons  :  Scolo- 
pendrium  officinale  Scop. ,  Aspidium  aculeatum  Dooll., 
Mnium  undulatum  lied,  (fructifié  ),  Rcboulia  licmùphccrica 
Rad.  La  saison  est  trop  avancée  pour  récolter  r.4rM/n  ita- 
licum  Mill.  qui  se  trouve  dans  plusieurs  haies  des  environs. 

Le  Dicranum  rufescens  ïurn. ,  qui  était  abondant  il  y  a 
peu  d'années  ,  sur  les  talus  du  chemin,  près  du  viaduc,  tend 
à  disparaître.  Les  bords  de  l'Orne  nous  offrent  le  Graiioia 
officinalis  L.  et  le  Lcskea  polycarpa  Ehr. 

C'est  sur  les  rochers  siliceux  situés  entre  le  viaduc  et 
le  bourg  de  Cléry  que  nous  faisons  les  plus  intéressantes 
récoltes  de  la  journée,  ce  sont:  llypcriciim  lincarifoiiwn 
L. ,  llicracium  PcUcicrianum  iMér.,  Uinbilicus  pendidimis 
DC ,  fcstiica  poa  Kunlli. ,  Asplctiiwn  lanccolnium  Iliuls. , 
A.  seplcnir'wiiaie  lliiffm. ,  Cauipijlopiis  pohjtn'choîdcs  de 
Net. ,  Grimmia  Schidlzii  Wils.  »  Rhacomiinuin  licier osiic hum 
V>v'\ù.,  Didijinodon  liiridus  U.,  Taryiouia  A/icliclii Cov(].. 
UtnbilicariapusluLitu  Iloffm.,  (hjropliora  mnriua  ïch. 

Arrivés  à  Clécy,  les  botanistes  funt  une  halte  d'une  demi- 
bcure,  et  se  dirigent  ensuite  vers  le  Rendez-vous  des  Chas- 


—  211   — 

seurs  ou  suivant  la  crête  de  la  montagne.  Pendant  ce  trajet, 
nous  trouvons  le  Ceterach  ofjicinarum  C.  D.  sur  le  mur  d'un 
jardin,  le  Gaudinia  fragilis  P.  B.  au  bord  du  chemin,  le 
GastrUium  lendigerwn  Gaud.  dans  les  champs  cultivés  ,  le 
Corydalis  ciavicidata  D.  C.  dans  une  haie,  le  Sphagnum 
sqmrrosum  Pcrs,  dans  un  terrain  marécageux.  Nous 
cherchons  en  vain  ,  dans  les  bruyères,  le  Gnaphalium  dioi- 
cum  L.  elle  Botrycliium  lunaria  Sw.  qui  y  ont  été  indiqués. 

Après  le  Rendez-vous  des  chasseurs,  nous  descendons 
directement  vers  la  gare  deBerjou,  en  récoltant  le  Walhen- 
bergia  hcderacea  Reich.  et  le  Carex  Iccvigata  Sm.  dans  les 
prairies  humides,  le  Hypmim  pumilum  Wils.  au  bord  du 
chemin. 

Le  Dicranum  Schreberi  Hed.  est  assez  abondant  sur  des 
tas  de  boue  ,  au  bord  d'un  vieux  chemin  ,  dans  le  village 
deCambercourt  (1),  au-dessus  de  la  gare  de  Berjou  ,  et  le 
Cryphœa  lieteromallaUoh.  existe  sur  quelques  hêtres. 

HERBORISATION  DU  29  JUIN 
Vallée  d.e  la    "Vère ,     Berjou,    Font-Erembovirg. 

Partis  de  Condé  à  7  heures  du  matin ,  nous  traversons 
rapidement  la  commune  de  Sl-Pierre-du-Rcgard,  et  nous 
ne  commençons  à  herboriser  que  dans  la  vallée  de  la  Vère,  un 
peu  au-dessus  de  la  Martinique.  Nos  premières  récolles  se 
composent  de  Zygodon  Mougcotii  Br. ,  Rliacomitrium  acicu- 
lare  Brid.  ,  Grimmia  tricliophylla  Grc\.  ,  Piychomitrium 
polyphyllum  Br.  Eur.  ;  cette  dernière  espèce  est  assez  abon- 
dante sur  les  granits,  au-dessus  du  moulin  de  la  Martinique. 

(1)  Je  viens  de  trouver 'mars  ISTAI ,  sur  les  pierres  d'un  vieux  mur 
dans  rinléricur  de  ce  village,  deux  espèces  nouvelles  pour  la  flore 
normande  :  llypnum  cœspitosum  Wils  et  Hyp.  crassinervium  Tajl. 
La  première  y  fruclifie  assez  bien ,  la  seconde  est  stérile. 


--  212  — 

N'oublions  pas  de  signaler  sur  la  rive  droite  ,  en  face  du 
moulin  de  Corbière  ,  quelques  prés  cachés  au  milieu  des 
bois  où  croissent,  au  printemps  ,  d'innombrables  formes 
de  Primula  présentant  toutes  les  transitions  entre  les 
P.  officmalis  Jacq.  ,  jP.  Eiatior  Jacq.  et  P.  grandiflora 
Lmk. 

Au  dessous  de  ce  moulin,  on  trouve  de  larges  gazons 
ôHAmhoccros  Idvis  L.  d^nhovà  de  la  route,  le  Conjdaiis 
cLavicidala  D.  G.  dans  les  jeunes  taillis  ,  le  Géranium  iuci- 
diim  L.  dans  les  éboulis  de  rochers ,  le  Milimn  cffusum 
L.  dans  un  bois  humide,  le  Lecrzia  onjzoidcs  Sw.  et 
VOEnanthc  crocaia  L.  au  bord  de  la  rivière. 

Arrivés  au  moulin  Collet,  nous  quittons  la  vallée  de  la 
Vère  pour  remonter  une  petite  vallée  latérale  qui  conduit  , 
par  une  route  très-piltorcsquc  ,  h  Ste-IIonorinc-la-Char- 
donne  et  à  Bcrjou.  Nous  récollons  dans  les  bois,  sur  les 
rochers ,  dans  les  bruyères  et  au  bord  du  ruisseau  ,  les 
espèces  suivantes  :  Luzuia  maxima  D.  C.  ,  Aspcrida  odo- 
rata  L.  ,  Allium  ursùiuin  L. ,  Carcx  maxima  scop. ,  Ihjpe- 
ricum  Linearifolium  L.  ,  Serratula  Lincioria  L.  ,  Widhen- 
bcrgia  hederacca  r\Cich  ;  Bryum  7o.?c?/m  Schreb. ,  Iflnium 
punctatttm  L. ,  etc.  Nous  passons ,  sans  nous  arrêter  ,  près 
de  la  localité  du  Mcconopsis  cambrica  Vig.,  découvert  en 
1837  ,  par  M.  IMorière  ;  cette  rare  espèce  semble  avoir 
complètement  disparu. 

Le  but  principal  de  notre  excursion  vers  Ecrjou  était  la 
récolle  du  Sibthorpia  curopaa  lu  et  de  t'Asplcnium  septen- 
trionale lIofTni.,  que  MM,  Vieillard  et  Duhamel  désiraient 
emporter  pour  leurs  jardins.  C'est  au  bord  de  la  roule  de 
Bcrjou  ,  au-dessus  de  sa  bifurcation  avec  la  roule  de  Stc- 
Ilonorine  ,  que  ces  deux  espèces  se  trouvent:  la  première 
sur  le  talus  de  droite  et  la  seconde  sur  les  rochers  de  gauche. 

Nous  récollons   encore  un    peu  plus  haut  :  Ramniculus 


—  213  — 

Lenormandi  Schl.  ,  R.  hederaceus  L.  ,  Cicendia  fiUformis 
Del. ,  Cyperus  flavcscensL.  ,  Nardus  stricia  L. ,  Trichas- 
tomiim  crispuliirn2tnà. ,  Pogonaium  urni'gerum  Rohl. 

L'heure  fixée  pour  le  déjeuner  nous  force  à  redescendre 
sans  visiter  les  environs  du  bourg  de  Bcrjou  où  nous  aurions 
trouvé  :  Clienopodium  bonus  Hcnricus  L.  dans  l'ancien 
cimetière  ;  Lcpidhim  Smiiliii  Hook. ,  Potentûia  procum- 
bcns  Sibt. ,  Campanule  patula  L.  dans  les  haies  et  au  bord 
des  chemins  ;  Barbarea  ùitermediaBor. ,  Barisia  viscosa  L. , 
Avenu  strigosa  Schreb.    dans  les  champs  cultivés. 

Les  environs  de  Pont-Erembourg  sont  très-riches , 
surtout  en  cryptogames,  Nous  prenons  ,  près  de  la  filature  de 
M.  Houdayer ,  Lotus  augustissimus  L.  ,  Grimmia  leuco- 
plicca  Grcv. ,  Andréa  Roiliii  ^Y.  et  M.  Le  Rammculus 
parviflorus  L.  croît  dans  les  rues  du  village,  V Androsœmum 
officinale  Ail.  dans  un  bois  humide  ,  le  Potygonum  bisiorta 
L.  et  le  Carex  lœvigata  Sm.  dans  les  prairies  humides. 

Après  le  déjeuner,  nous  retournons  directement  à  Condé 
en  visitant  les  rochers,  quelques  champs  cultivés  et  les  bords 
de  la  route  qui  nous  fournissent  :  Polygala  depressa  W'end. , 
Spergula  Morisoni  Bor.  ,  Hypericum  linearifolium  L.  , 
H.  humifusum  L.  ,  Epilobium  lanceolaium  Scb.  et  M.  , 
Oxalis  stricta  L.  ,  Umbilicus  pcndulinus  D.  G. ,  Montia 
rivuiaris  Cm.,  Galium  saxatile  L.,  Hieracium  Pelleté- 
rianwn  Mér.  ,  Hypocharis  glabra  L.  ,  Arnose7is  minima 
Gaerl!  ,  Lamium  incisum  "Wild.  ,  Cardaminc  hirsuta  L.  , 
Trifoliwii  subierraneum  L. ,  Mibora  minima  Dev. ,  Festuca 
poa  Kunth  ,  Briza  niinor  L.,  Setaria  glauca  P.  B.  ,  Digi- 
taria  fiiiformis  Kœl. ,  Campylopus  polytrichoides  de  Not.  , 
Grimmia  leucophœa  Grèv. ,  G.  Schultzii  Wils.  ,  G.  Mon- 
tana Sch.  (  abondant  ) ,  Orthotrichum  Sturmxi  H.  et  H. , 
Bryum  alpinum  L. ,  Bryum  atropurpureum  "W.  et  M. ,  Bar- 
bula  canesccns    Bruch  ,    Barbula  cuneifolia  Brid.  ,    Tri- 


—  216  — 

chostomum  convolutum  Brid.  (  très-abondant  sur  plusieurs 
murs  des  environs  de  l'octroi  ) ,  Umbitxcaria  pustulata 
Hoffin.,  Gyrophora  murina  iich.,  G.  hirsuta  Ach.,  etc. 

Le  temps  n'a  pas  permis  de  faire  diverses  communications 
qui  avaient  été  portées  au  programme  et  qui  trouveront 
leur  place  dans  le  prochain  bulletin. 

La  séance  a  été  levée  à  U  heures  et  l'Assemblée ,  précédée 
des  autorités  de  la  ville  de  Condé  et  des  membres  de  la 
famille  Lenormand ,  s'est  dirigée  vers  l'ancienne  rue  d'Ar- 
gentan. Les  deux  sociétés  musicales  que  possède  la  ville  et 
une  foule  compacte  complétaient  le  cortège.  La  ville  avait 
pris  un  air  de  fête  ;  l'ancienne  rue  d'Argentan ,  qui  s'appellera 
désormais  rue  René-Lenormand,  était  pavoisée  d'oriflammes 
aux  armes  de  la  ville,  et  une  estrade  avait  été  dressée  devant 
le  collège.  Lorsque  les  autorités  et  les  invités  eurent  pris 
place  sur  cette  estrade,  iM.  Lepelletier,  maire  de  Condé, 
prononça  le  discours  suivant  : 

€  Messieurs,  chers  Concitoyens, 

«  De  même  que  la  famille  compte  avec  orgueil  le  nombre  de 
ses  ancêtres  illustres  et  perpétue  leur  souvenir  en  conservant 
religieusement  leurs  images  ,  de  môme  la  cité  ,  cette  grande 
famille,  peut  être  fière  du  nombre  de  ses  enfants  qui  se  sont 
distingués  par  leurs  talents  et  leurs  vertus,  et  elle  doit  honorer 
leur  mémoire  en  conservant  leurs  noms  pour  les  donner  en 
exemple  à  ceux  qui  les  suivent. 

«  II  y  a  bicnlôi  trente  ans ,  un  monument  était  élevé  sur 
une  de  nos  places ,  par  une  souscription  nationale ,  à  la 
mémoire  d'un  grand  homme  auquel  Condé  donna  le  jour, 
l'amiral  Uumont-d'Urville.  C'est  aujourd'hui  le  souvenir  d'un 
savant  distingué ,  d'un  citoyen  vertueux .  enfant  aussi  de 
notre  cité,  que  nous  voulons  faire  revivre  et  perpétuer  parmi 
nous,  en  inscrivant  son  nom  sur  une  de  nos  rues. 


—  2Î5  — 

«  Il  a  droit  à  nos  hommages,  car  sa  vie  presque  tout 
entière ,  passée  dans  l'élude  d'une  science  qu'il  cultiva  avec 
succès,  même  avec  gloire,  fut  un  modèle  d'incessant  labeur 
et  de  vertu  civique. 

(f  Et  pour  vous  faire  connaître,  chers  Concitoyens,  cette 
existence  si  bien  remplie  (car  si  elle  n'est  pas  connue  de 
vous  tous,  c'est  qu'elle  fut  modeste,  et  c'est  un  mérite  de 
plus  )  ,  je  ne  saurais  mieux  faire  que  de  prendre  dans  le  récit 
qu'en  a  tracé  la  plume  savante  de  l'honorable  secrétaire  de 
la  Société  Linnéenne  quelques  passages,  les  principaux  traits. 

«  René-Lenormand  naquit  à  Condé ,  le  2  avril  1796  ;  à 
peu  près  à  la  même  époque  que  Dumont-d'Urville.  Ils  eurent 
le  même  parrain. 

«  Son  père ,  que  la  Révolution  trouva  exerçant  les  fonc- 
tions d'avocat  au  bailliage  de  Condé,  avait  adopté  les  opinions 
de  la  Gironde  ;  il  prit  une  part  active  à  l'insurrection  contre 
la  Montagne.  —  Elu  membre  de  l'Assemblée  législative  après 
la  Terreur,  il  dut  aller  habiter  Paris,  et  alors  il  confia  son 
fils  René  aux  soins  de  parents  qui  habitaient  Condé  et  qui 
l'avaient  élevé  lui-même. 

(c  C'est  donc  à  Condé  que  René  passa  ses  premières  an- 
nées ,  allant  avec  Dumont-d'Urville  et  les  autres  enfants  à 
l'école  de  M.  Lemasson ,  qui  lui  apprit  à  lire ,  à  écrire  et 
quelques  éléments  de  grammaire. 

u  II  quitta  l'école  de  Condé  pour  aller  au  collège  de  Vire, 
où  il  se  fit  bientôt  distinguer  par  ses  progrès  rapides  et  sa 
prodigieuse  mémoire ,  et  lors  d'un  examen ,  les  inspecteurs 
généraux  lui  proposèrent  une  bourse  au  lycée  de  Caen. 

«  Il  était  bien  jeune  encore,  il  avait  à  peine  15  ans,  quand 
les  leçons  du  professeur  Lamouroux ,  qu'il  suivit  à  Caen , 
ave'i^on  ami  Dubourg-d'Isigny,  développèrent  cette  passion 
de  la  botanique  qui  devait  dominer  toute  sa  vie. 

«  Après  quelques  années  passées  à  Paris ,  pendant  les- 


—  216  — 

quelles  il  consacra  aux  sciences  naturelles  le  temps  qu'il  put 
dérol)cr  à  l'étude  du  droit  et  aux  exercices  arides  de  la 
procédure  ,  il  rentra  au  sein  de  sa  famille  en  1820 ,  avec  le 
litre  d'avocat ,  de  docteur  en  droit. 

«  Il  exerça  pendant  quinze  années  la  profession  d'avocat 
au  barreau  de  Vire,  où  il  conquit  bientôt,  par  ses  talents  et 
sa  droiture,  la  confiance  publique.  C'est  à  cette  époque, 
revenant  toujours  à  ses  éludes  favorites,  qu'il  publia,  en 
collaboration  de  son  ami  Dubourg-d'Isigny,  devenu  président 
du  tribunal,  et  épris  comme  lui  de  la  botanique,  le  premier 
catalogue  des  plantes  du  Bocage  Normand. 

«  Mais  c'est  surtout  à  dater  de  1835,  époque  à  laquelle 
il  quitte  le  barreau  et  se  relire  à  Lénaudières,  que  la  science 
de  sa  prédilection  devient  l'unique  objet  de  sa  vie  ,  de  tout 
son  labeur.  —  Aidé  de  sa  jeune  femme,  qui  avait  bien  vite 
partagé  ses  goûts,  et  qui  était  devenue  pour  lui  un  collabo- 
rateur infatigable,  ils  compilent ,  ils  entassent  ces  énormes 
cargaisons  de  plantes  marines  qu'ils  vont  chercher  chaque 
année  sur  les  côtes  de  la  Manche.  Ils  les  préparent  avec  une 
perfection  remarquable  pour  être  distribuées  ensuite  sur 
tous  les  points  du  globe,  car  René  Lenormand  est  en  relation 
alors  avec  tous  les  savants.  —  Il  reçoit  en  échange  les  plus 
rares  productions  du  monde  entier  qui  viennent  enrichir  les 
collections  de  Lénaudières ,  et  fournir  les  matériaux  de  ce 
magnifique  herbier  de  plus  de  six  cents  volumes ,  qui  se 
trouve  aujourd'hui  au  Musée  botanique  de  la  ville  de  Gacn. 
Gigantesque  travail ,  honneur  de  sa  vie.  —  Bien  qu'il 
se  fût  retranché  dans  la  retraite  pour  consacrer  tout  son 
temps  et  toutes  ses  facultés  à  l'étude  des  plantes,  René 
Lenormand  ne  put  toutefois  se  soustraire  complètement  à,la 
vie  publique. 

«  En  1868,  il  dut  céder  aux  sollicitations,  aux  acclama- 
tions plutôt  f  de  toute  la  population  Viroise  et  accepter  les 


—  217  — 

fonctions  de  comniitisaire  du  gouvernement.  —  Sa  présence 
à  la  tête  de  rarrondisscmcnt ,  dans  les  graves  circonstances 
où  l'on  se  trouvait ,  fut  pour  tout  le  monde  une  garantie,  et 
ses  actes  justifièrent  les  espérances  de  ses  administrés.  Aussi 
le  virent-ils  avec  un  profond  regret  résilier  ses  fonctions  le 
lendemain  du  jour  où  échoua  la  candidature  du  général 
Cavaignac.  —  Il  avait  obéi  à  sa  conscience. 

a  II  retourne  alors  à  ses  chères  plantes,  à  l'élude,  à  la 
préparation ,  à  l'échange  desquelles  il  se  consacre  depuis  lors 
tout  entier  jusqu'à  son  dernier  jour. 

«  Et  pour  terminer  ce  récit,  bien  incomplet  toutefois, 
d'une  si  digne  existence,  laissez-moi  vous  rapporter  encore 
ce  dernier  passage  de  la  notice  dans  laquelle  j'ai  puisé; 

«  Caractère  d'une  probité  antique ,  possédant  les  qualités 
les  plus  élevées  du  cœur  et  de  l'esprit,  modèle  à  suivre  aussi 
bien  dans  les  opinions  que  dans  la  conduite  de  la  vie, 
unissant  la  fermeté  à  l'aménité  la  plus  parfaite  :  tels  sont  les 
litres  qui  ont  mérité  à  Lenormand  la  reconnaissance  de  tous 
ceux  qui  l'ont  connu. 

«  Vous  le  vovez ,  chers  Concilovcns ,  Piené  Lenormand  fut 
non-seulement  un  savant  illustre ,  mais  encore  un  homme 
de  bien,  un  citoyen  vertueux,  et  l'hommage  que  nous  lui 
rendons  aujourd'hui  nous  honore  nous-mêmes. 

«  Puisse  ce  faible  hommage  de  ses  concitoyens  être  pour 
la  digne  compagne  qui  partagea  sa  vie  et  ses  travaux  un 
allégement  à  sa  douleur. 

«  Qu'il  soit  pour  sa  famille ,  qui  a  l'honneur  de  compter 
encore  aujourd'hui  parmi  ses  membres  un  éminent  magistrat 
que  son  mérite  et  son  savoir  ont  appelé  à  la  tête  du  parquet 
de  la  Cour,  un  témoignage  du  respect  et  de  la  considération 
dont  elle  a  toujours  joui  parmi  nous. 

»  Et  à  vous,  Messieurs  les  membres  de  la  Société  Linnéenne, 
dont  la  présence  ici  témoigne  de  loute  votre  vénération  pour 


-    218  — 

cet  illustre  enfant  de  notre  cité,  dont  nous  consacrons  au- 
jourd'hui la  mémoire,  qu'il  me  soit  permis  de  rendre  la 
large  part  qui  vous  revient  dans  cette  solennité. 

«  Vous  nous  avez  rappelés  au  culte  du  souvenir  ,  car 
c'est  à  votre  initiative,  c'est  à  votre  demande; — je  dois  vous 
en  reporter  ici  l'honneur ,  —  qu'est  dû  l'accomplissement  de 
ce  pieux  devoir  que  nous  remplissons  aujourd'hui. 

«  Grâce  vous  en  soit  rendue ,  Messieurs  ! 

«  A  côté  de  la  rue  d'Urvillc ,  nous  aurons  la  rue  René- 
Lenormand,  et  nous  verrons  désormais  unis  pour  ainsi  dire 
dans  un  même  souvenir,  deux  hommes  illustres  qui  furent 
dans  leur  enfance  liés  par  une  étroite  amitié,  qui  consacrèrent 
leur  existence  à  l'étude  d'une  même  science ,  qu'ils  culti- 
vèrent avec  une  égale  ardeur  et  une  pareille  gloire ,  deux 
noms  enûn  qui  seront  à  jamais  l'honneur  de  notre  cité.  » 

Au  nom  de  la  famille  Lenormand ,  M.  Delise ,  procureur 
général  près  la  Cour  d'appel  de  Caen  ,  répondit  à  M.  le 
Maire  de  Condé  ,  et  s'exprima  ainsi  : 

«  M.  LE  Maire, 

«  Messieurs  de  la  Société  Linnêenne  , 

«  Messieurs  , 

'■  Permettez-moi  de  vous  remercier,  au  nom  de  la  famille 
de  René  Lenormand,  de  l'hommage  rendu  à  la  mémoire  du 
savant  et  de  l'hoiiiine  de  bien  qui  nous  fut  si  cher. 

«  La  ville  de  Condé  a  été  le  berceau  de  notre  famille  : 
c'est  là  que  René  passa  les  années  de  son  enfance;  il  en  avait 
conservé  un  tendre  souvenir,  et  bien  que  les  hasards  de  sa 
vie  l'eussent  éloigné  ,  son  cœur  vous  était  resté  fidèle. 

«  Vous  rappeliez,  M.  le  Maire,  il  y  a  quelques  instants  , 
le  jour  où  votre  ville  inaugura  la  statue  du  savant  naturaliste. 


—  219  — 

du  grand  navigateur,  de  Dumont-d'Urville,  que  les  dangers 
glorieux  avaient  épargné  et  qui  trouva  dans  son  pays  une 
mort  si  déplorable. 

('  Bien  que  déjà  René  Lenormand  ne  pût  se  résoudre 
qu'avec  peine  à  quitter,  raèuie  pour  un  jour,  ses  chères 
études  et  son  ermitage  ,  il  s'était  rendu  à  votre  appel  ;  —  ce 
fut  sa  dernière  visite  à  sa  ville  natale. 

'(  Au  moment  où ,  au  milieu  des  acclamations ,  les  voiles 
tombèrent ,  qui  recouvraient  la  statue ,  une  vive  émotion  le 
saisit.  Cette  consécration  de  l'homme  qu'il  avait  aimé ,  aux 
lieux  même  où  s'était  écoulée  leur  enfance;  le  sentiment 
fier  d'appartenir  à  une  ville  qui ,  malgré  ses  préoccupations 
et  ses  succès  industriels ,  savait  honorer  si  dignement  la 
science ,  fit  battre  son  cœur. 

0  Qu'il  était  loin  alors  de  prévoir  ce  que  lui-même  vous 
devrait  un  jour  !  Sa  modestie  le  préservait  de  semblables 
pensées  ;  mais  croyez-le  ,  Messieurs  ,  rien  n'eût  pu  le 
toucher  aussi  profondément  que  l'hommage  que  vous  avez 
bien  voulu  lui  rendre ,  et  auquel  se  trouvent  associés ,  dans 
un  même  sentiment ,  d'anciens  et  chers  concitoyens ,  — 
des  amis  ,  compagnons  de  ses  études ,  et  les  représentants 
les  plus  autorisés  de  la  science  dans  notre  pays. 

«  Sa  famille ,  dont  je  suis  heureux  d'être  l'interprète  , 
vous  remercie  et  vous  est  reconnaissante.  Il  y  a  peu  de 
temps  encore ,  nous  pouvions  craindre  d'être  devenus  des 
étrangers  dans  cette  ville  ;  il  me  semble,  en  ce  moment,  que 
nous  venons  d'y  reconquérir  notre  ancien  droit  de  cité ,  et 
nous  en  serons  fiers ,  Messieurs ,  en  voyant  comment  vous 
savez  conserver  les  souvenirs.  » 

Ces  discours  furent  accueillis  par  les  applaudissements 
répétés  de  la  population.  Les  musiques  de  Condé  exécutèrent 
ensuite  d'une  manière  remarquable  plusieurs  morceaux  de 
leur  répertoire  ;  puis ,  on  se  dirigea  vers  l'hôtel  du  Lion- 


~  220  — 

d'Or ,  où  un  banquet  réunissait  les  membres  de  la  Société 
Linnéennc,  h  municipalilc  de  (londé ,  les  parents  de  René 
Lcnorniand  et  quelques  personnes  qui  avaient  pris  part  aux 
excursions. 

Au  dessert  plusieurs  toasts  furent  portés:  M.  Vieillard, 
président  de  la  Société  ,  s'exprima  ainsi  : 

Messieurs  , 

«  Il  est  de  tradition  que  le  premier  toast  soit  porté  à  la 

u  mémoire  de   Linné ,  l'illustre  patron  de  notre   Société. 

•  Vous  m'approuverez  d'y  joindre  la  mémoire  de  ceux  de 
((  nos  collègues  que  nous  avons  eu  le  malheur  de  perdre  et 

*  surtout  du  savant  botaniste  dont  le  nom  vient  d'être  donné 
«  à  l'une  des  rues  de  votre  cité  par  une  administration  qui 
a  veut  honorer  tous  les  services  rendus.  Donc,  Messieurs, 
«  buvons  à  la  mémoire  de  Linné  et  h  celle  de  René  Lc- 
«  normand.  » 

RI.  Lepelletier  proposa  de  boire  à  la  santé  des  membres 
de  la  Société  Linnéenne  cl  à  leur  prochain  retour  à  Condé. 

«  Permettez-moi ,  Messieurs  ,  dit  à  son  tour  M.  Morière, 
a  de  me  reporter,  par  la  pensée,  de  35  ans  en  arriére  et 
c  de  me  rappeler  que  c'est  ici ,  en  1838,  que  je  débutai 
a  dans  la  carrière  de  renseignement.  C'est  grâce  ù  l'accueil 
«  sympathique  que  je  reçus  alors  dans  plusieurs  familles 
a  honorables  dont  quelques  membres ,  hélas  ,  ont  disparu 
a  lorsque  j'aurais  dû  les  précéder  dans  la  tombe  ;  c'est 
«  grâce  surtout  aux  encouragements  si  paternels  de  mon 
a  excellent  ami  le  D'  Ferdinand  Vaullégcard  que  je  dois 
«  d'avoir  persévéré  dans  celle  voie  et  de  m'ètre  adonné  plus 
«  spécialement  l\  l'étude  des  sciences  naturelles.  C'est  donc 
V  avec  bonheur  que  je  saisis  l'occasion  qui  m'est  offerte 
u  aujourd'hui  d'exprimer  publiquement  ma  rccounaissance 


221  — 

a  aiit  liabitanls  de  Coudé  qui  se  sont  montres  si  bicnvcil- 
K  lanls  à  mon  égard.  —  Je  veux  aussi,  inlcrprctant  les  sen- 
a  limcnts  de  mes  collègues,  adrcser  les  plus  vifs  rcmer- 
«  cîuicnts  à  M.  le  3Iaiic  et  à  son  Conseil  pour  l'accueil 
«  cordial  et  alTcclueux,  qu'ils  ont  témoigné  aux  membres 
«  de  la  Société  Liunéenne.  » 

«  J'ai  l'honneur,  Messieurs,  de  vous  proposer  le  toast 
«  suivant  :  A  M.  le  Maire  et  au  Conseil  municipal  de  la 
ville  de  Condé  ! 

Enfin  M.  Leboilteux,  adjoint  au  maire,  porta  un  toast  à 
M.  Morière,  son  ancien  professeur. 

A  7  h.  1/4  on  se  dirigeait  vers  la  gare  du  chemin  de  fer , 
et,  après  avoir  échangé  d'affectueuses  poignées  de  main  avec 
les  Iiabitants  de  Condé  qui  nous  avaient  fait  l'honneur  de 
nous  accompagner,  nous  prenions  le  train  de  Caen. — La 
conversation  roula  bienlôt  sur  les  avantages  que  l'on  peut 
retirer  de  pareilles  réunions,  non-seulement  au  point  de  vue 
de  la  science,  mais  encore  en  permettant  de  pratiquer  la 
bonne  et  véritable  fraternité. — Nous  repassions,  dans  notre 
mémoire,  les  jouissances  si  pures  que  nos  excursions  nous 
avaient  procurées  en  même  temps,  que  nDus  portions 
nos  regards  sur  les  sites  enchanteurs  de  la  contrée  si 
pittoresque  que  nous  parcourions  de  nouveau.  —  A  10  h. 
1/2,  nous  rentrions  à  Caen  ,  éprouvant  la  satisfaction 
que  procure  un  devoir  accompli  et  le  cœur  pénétré  de 
reconnaissance  pour  l'Administration  municipale  de  Condé, 
qui  avait  consenti  à  exaucer  nos  vœux  en  donnant  le  nom 
de  l'illustre  botaniste  René  Lcnormand  à  l'une  des  rues  de  sa 
ville  natale.  —  Honneur  à  la  Ville  qui  malgré  ses  préoccu- 
pations industrielles  sait  si  bien  honorer  la  science  ! 

Le  Secrétaire, 

J.    MOaiÈBE. 


—  222  — 


EXCURSION  DU  LUNDI  30  JUIN. 


il  n'est  point  de  belle  fête  sans  lendemain  :  aussi  qnelqucs 
membres  de  la  Société  Linnéenne  restèrent-ils  à  Condé  le 
dimanche  soir  afin  de  profiter  de  l'invitation  que  leur  avait 
faite  notre  infatigable  collègue  M.  Husnot  de  leur  faire 
\isiter  les  localités  si  intéressantes  ,  sous  le  rapport  bota- 
nique particulièrement  ,  du  Châtellier  et  de  Briouze. 
Laissons  M.  Husnot  rendre  compte  de  cette  excursion  : 

LE  CHATELLIER  ET  BRIOUZE. 

Le  lundi  30  juin ,  les  membres  de  la  Société  Linnéenne 
au  nombre  de  cinq:  MM.  Vieillard,  Beaujour,  Gasnier  , 
Desjardiiis  et  Husnot ,  prenaient  h  Condé-sur-Noireau  le 
train  de  5  heures  30  du  matin  pour  aller  explorer  les  rochers 
du  Châtellier. 

La  voiture  qui  part  de  Fiers  pour  Domfront  à  7  heures  , 
devait  nous  conduire  au  Châtellier  de  manière  â  ce  que  notre 
3*  journée  d'excursion  ne  fût  qu'une  promenade  de  ù  à  5 
kilomètres.  Tout  nous  paraissait  parfaitement  organisé  ;  mais, 
comme  il  arrive  souvent  au  naturaliste  voyageur,  des  cir- 
constances imprévues  vinrent  modifier  notre  projet  :  c'était 
jour  de  foire  à  Domfront ,  et  il  nous  fut  impossible  de  trouver 
une  seule  place  dans  la  diligence  ni  la  moindre  voiture  à 
louer. 

Nous  ne  pouvions  rester  h  Fiers  ,  où  nous  n'avions 
?  faire  que  des  récoltes  peu    importantes  :    Orthotrichum 


—  223  — 

phyUantum  B.  E.  ,  Diphjscium  folïosum  Mohr. ,  Neckera 
pumila  Hed.,  etc.  (1). 

Partis  à  pied  à  7  heures  du  matin,  nous  fîmes  assez  prorap- 
icment  les  8  kilomètres  de  grande  route  ,  fort  ennuyeuse 
pour  le  botaniste  ,  qui  séparent  Fiers  du  Châtellier  ,  et  à 
8  heures  1/2  nous  arrivions  à  la  petite  église  située  au 
sommet  des  rochers. 

Après  avoir  récolté,  dans  les  flaques  d'eau  du  bord  de  la 
route  ,  les  Ranwiculus  Lenormandi  Sch.  et  R.  hederaceus 
L.  ,  notre  première  visite  fut  pour  V HymenophyLlum  tun- 
bridgense  Sm.  ,  cette  rare  et  charmante  fougère  qui  y  fut 
découverte  par  M.  iWorière  il  y  a  10  ou  12  ans.  C'est  à  tort 
qu'on  avait  annoncé  qu'elle  avait  disparu  de  celle  localité  ; 
M.  Vieillard  put  en  prendre  de  beaux  échantillons  pour  le 
Jardin  des  plantes  de  Gaen.  Dans  le  Bulletin  de  la  Société 
Linnéenne  de  Normandie  (2*  série,  vol.  1,  p.  270)  ,  on 
avait  annoncé  également  sa  disparition  de  3Iortain  ;  elle  s'y 
trouve  encore  à  plusieurs  endroits.  Celte  espèce ,  munie 
d'un  long  rhizome  rampant  au  milieu  des  mousses  sur  les 
grès  humides,  me  paraît  bien  difficile  à  détruire,  à  moins  de 
dessécher  ces  rochers  arides  qui  ne  peuvent  être  utilisés 
par  aucune  culture.  Elle  est  abondante  sur  les  rochers  de 
Plougastel  près  Brest  ;  les  naturalistes  qui  en  désireraient  de 
nombreux  exemplaires  n'ont  qu'à  s'adresser  aux  botanistes 
de   celle  ville:  MM.  Ledantec,  Thiébaut  ,   Tanguy. 

Voici  la  liste  des  cryptogames  intéressants  que  nous  avons 
trouvés  sur  les  rochers  du  Châtellier: 

Lycopodium  selayo  L.  (découvert  par  M.  Morière),  Archi- 
dium    phascoides  Brid.  ,   Campylopus   dcnsus    B.  E.  ,  C. 

(1)  Je  ne  parle  pas  de  l'isocfes /afusfns  L.,  indiqué  dans  l'étang 
de  Larchamp  par  Roussel  (  Flcre  du  Calvados,  p.  115  ).  peut-être  par 
suite  d'une  erreur  de  détermination  ;  je  n'ai  pu  l'y  retrouver. 


—  22i  — 

turfaceus  B.  E.  ,  Dicramim  Brunioni  Sm. ,  D.  scoiiianum 
Tiirn. ,  Rliacomitrium  licterosticliwn  Var.  gracilcscens 
Sch. ,  Bnjum  alpinum  L.  ,  Hypiium  îtndulatum ,  H.  lo- 
rcîim  L. ,  Andraa  nipesiris  B.  E. ,  Scapania  ncmorosa 
Nées,  Jungermannia  aitenuata  Liiul.  ,  Lepidozia  repiaiis 
Nccs.  ,  Bnjopogon  bicotor  Ehr. ,  Splueroplioron  coral- 
Loides   Ach.  ,  Endocarpon  miniatum  Ach. 

Du  Châtellicr  nous  nous  dirigeons  directement  sur  Mes- 
sei,  en  traversant  un  bois  humide  où  croissent  :  Epilobium 
spxcaium  Lara.  ,  PicrygophijLlum  luccns  Brid.  ,  Aulacom- 
nium  palustre  Schw.  qui  y  fructifie  abondamment. 

C'est  à  Messei  que  s'est  terminée  l'excursion  annuelle  de 
la  Société  Linnéenne,  et,  après  un  bon  déjeuner  à  l'hôtel 
Dumesnil,  nous  reprenions  le  train  à  2  heures  25. 

L'ouverture  de  la  ligne  de  Fiers  à  DomfroiU  qui  doit 
avoir  lieu  en  1874  ,  rendra  beaucoup  plus  facile  la  visite 
de  ces  pillorcsquos  rochers  ;  les  naturalistes  auront  le 
choix  entre  la  halte  du  Châtellicr  située  un  peu  au-delà  et 
la  nouvelle  gare  de  Wcsseiqui  n'en  est  qu'à  2  kilomètres  1/2. 
Le  botaniste  pourra  explorer  dans  la  même  journée  le 
marais  de  Briouze ,  dont  je  crois  utile  d'indiquer  ici  les 
raretés. 

Ce  marais ,  le  plus  vaste  du  département  de  l'Orne  ,  est 
divise  par  un  large  fossé ,  en  deux  parties  inégales  appar- 
tenant aux  communes  de  Briouze  et  de  Bellou. 

Briouze  ayant  vendu  il  y  a  trois  ou  quatre  ans  ses  biens 
communaux  pour  subvenir  aux  frais  de  construction  d'une 
église,  la  partie  la  plus  importante  et  la  plus  intéressante 
est  aujourd'hui  en  voie  de  dessèchement  et,  dans  quel- 
ques années,  il  sera  peut-être  bien  difficile  d'y  trouver  la 
plupart  des  bonnes  espèces  suivantes  qui  n'y  étaient  pas 
rares  : 

\ioLapalusiris  L.,    Dr  osera  inlcrmcdia\\.xyi\.  ,  Silène 


—  225  - 

glauca  Sm.  ,  Po'.entiUa  procumbens  Sbit,  ,  Epilobi'um 
obscurum  Schr.,  Isnardia  paltistris  L.,  Hclosciadium  iniin- 
dalum  Koch.  ,  Gcntiana  pnaanonanthe  L.  ,  Aiismana- 
tans  L.  ,  Alisma  ranunculoidcs  L.  ,  Nai-tliecium  ossifra- 
gitm  Ilud. ,  Rhynchospora  alba  Vahl.  ,  Rh.  fusca  R.  et  S.  , 
Gbjceria  dccLxnaia  Bréb.  ,  Pdularia  globulifera  L.  et  sa 
Var.  ,  natans  Mer.  ,  Dicranum  cerviculaium  Hed. ,  Cam- 
pijiopus  turfaceusB.  E.  ,  Polytrichum  gracile  Uauz.  ,  Poi. 
commune  Var.  perigoniale  Mich. 

T.  Hlskot. 


—  226  — 


SÉANCE  DU  7  JUILLET  1873. 


Présidence  de  %I.  VIEILL4RO. 


A  7  heures  1/2 ,  la  séance  est  ouverte.  Le  procès-verbal 
de  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

Il  est  donné  connaissance  de  la  correspondance  qui  com- 
prend plusieurs  lettres  de  libraires  de  Paris  priant  la  Société 
de  faire  retirer  les  volumes  qu'ils  ont  reçu  pour  elle.  Renvoi 
à  M.  le  Bibliothécaire. 

La  Société  est  invitée  à  voter  sur  les  présentati(ms  qui  ont 
été  faites,  soit  à  la  séance  ordinaire  de  juin  ,  soit  à  la  séance 
extraordinaire  de  Gondé-sur-Noireau.  Par  suite  du  dépouil- 
lement du  scrutin  ,  sont  nommés  : 

MM.  le  D""  Delouet ,  professeur  à  l'École  de 
Médecine. 
Payen,  naturaliste,  à  Caen. 
Uelise  ,  procureur  général ,  à  Caen. 
Sophronyme  Beaujour  ,  propriétaire  ,  à 
Caen. 
MM.  Courtin    (Raymond),    capitaine    des 
douanes,  à  Bône  (Algérie). 
Bougon  (Georges),  interne  des  hôpitaux 

de  l'aris,  21 ,  rue  de  Trévise. 
Lepellcticr,  maire  de  Gondé-s. -Noireau. 
Tirard,  naturaliste,    à  Gondé. 
DuSanssay,  propriétaire,  id. 
Vaullégcard,  docteur-médecin,  id. 
Desjardins  (  Paul  ),  avocat,  id. 


Membres 
résidants  : 


Membres 

correspon- 

danls  : 


—  227  — 

M.  l'abbé  Marc  lit  une  note  sur  une  dent  d'éléphant 
(  incisive  d'Elephas  primigenius  trouvée  dans  les  bancs  de 
sable  de  la  Manche).  —On  doit  déjà  ii  M.  Marc  une  inté- 
ressante communication  relative  à  3  molaires  du  même 
animal  qui  ont  été  pèchées  sur  les  huîlrières  de  la  même 
localité. — Le  nouveau  travail  de  M.  l'abbé  Marc  est  envoyé 
à  la  commission  d'impression. 

M.  Fauvel  appelle  l'attention  de  la  Société  sur  le  mode 
de  reproduction  de  l'anguille.  Il  s'exprime  ainsi  : 

«  Vous  savez ,  Messieurs ,  que  le  mode  exact  de  repro- 
duction des  anguilles  constituait  encore  jusqu'à  ces  derniers 
temps  un  mystère  dans  la  science.  En  effet,  si  communs  que 
soient  ces  poissons ,  on  n'avait  jamais  trouvé  ni  œufs ,  ni 
laitance  dans  leur  corps.  Je  n'en  finirais  pas  si  je  voulais 
rappeler  tout  ce  qui  a  été  écrit  de  mémoires,  émis  d'opinions 
à  propos  de  la  génération  des  anguilles.  Aristole  pensait 
qu'elles  s'engendraient  spontanément  du  limon  des  eaux  et 
le  vulgaire  a,  en  bien  des  endroits,  la  même  idée  sur  leur 
compte.  Rondelet  dit  qu'elles  s'accouplent  à  la  manière  des 
serpents  et  qu'elles  sont  ovovivipares  ;  —  Linné  ,  qu'elles 
sont  vivipares  pendant  la  canicule; —  Muller,  qu'elles  sont 
ovipares  seulement.  Divers  auteurs  modernes  affirment 
qu'elles  s'accouplent ,  en  février,  par  pelottes  d'une  douzaine 
d'individus ,  mais  que  ces  pelottes  ,  logées  dans  des  endroits 
retirés ,  ne  sont  pas  atteintes  par  les  pêcheurs.  Quelques- 
uns  ont  soutenu  que  les  anguilles  étaient  des  larves,  d'autres 
que  le  mâle  était  la  forme  connue  sous  le  nom  de  Pin- 
perneau  et  la  femelle  l'anguille  ordinaire  des  marchands. 

«  Plusieurs  fois ,  Messieurs ,  des  discussions  intéressantes 
se  sont  produites  ici ,  même  sur  ce  sujet  controversé ,  et  vos 
bulletins  témoignent  de  l'intérêt  qu'il  vous  inspire.  Je  crois 
donc  devoir  mettre    sous  vos  yeux   un  article  extrait  des 

15 


—  228  — 

Mémoires  de  la  Société  des  sciences  de  Lille,  lome  X,  1873, 
qui  semble  résumer  le  dernier  état  de  la  question  et  nous 
faire  prévoir  une  solution  prochaine  et  décisive. 

«  Ces  récentes  découvertes  ont  été  provoquées  par  la 
mise  au  concours  par  la  Société  de  Lille  de  la  question  de 
reproduction  des  anguilles  :  un  prix  devait  être  décerné  au 
meilleur  mémoire  présenté. 

('  En  1870,  deux  savants  italiens,  les  professeurs  Criveili 
et  Maggi  de  Pavie  rédi2;èrent  un  mémoire  ou  réponse  à  la 
question  proposée  et  se  préparaient  à  l'envoyer  à  Lille  quand 
la  guerre  éclata.  Empêchés  de  le  faire  parvenir  à  destination, 
ils  le  communiquèrent  à  l'Institut  Lombard. 

n  Dans  ce  mémoire ,  les  auteurs  établissent  que  chaque 
individu  possède  h  la  fois  l'organe  mâle  et  l'organe  femelle, 
et  que  les  anguilles  sont  hermaphrodites  et  ovipares. 

«  Vers  la  même  époque,  en  1871,  un  autre  savant  italien, 
M.  Ercolassi  de  Bologne,  faisait  des  recherches  sur  le  même 
sujet ,  et ,  sans  avoir  connaissance  du  premier  mémoire , 
arrivait  à  la  même  conclusion  :  V Hermaphroditium. 

«  Il  est  vrai  que  ce  résultat  a  été  contesté  par  le  pro- 
fesseur Tigri  de  Sienne  ,  mais  d'autres  anatomistcs  italiens 
d'un  grand  mérite  ont  réfuté  les  objections  du  contradicteur, 
cl,  dans  l'état  actuel  de  la  science,  on  peut  dire  que  la 
question  a  fait  un  grand  pas.  L'hermaphroditisme  ,  déjh  in- 
diqué sans  preuves ,  admis  sans  conteste  chez  le  Serran  ,  est 
devenu  une  probabilité  très-forte  qui  va  être  l'objet  d'inves- 
tigations de  plus  en  plus  attentives ,  d'où  soi  lira  sans  douie 
la  solution  du  mystère.    ■ 

M.  Morière  met  sous  les  yeux  de  ses  collègues  un  cas  re- 
marquable de  fasciation  qu'il  a  rencontré  dernièrement  au 
l'ont-d'Ouilly  sur  un  pied  d'Ecliium  vulgare  qui  s'était  déve- 
loppé sur  une  muraille. 


—  229  — 

M.  le  D'  Fayel  entretieut  la  Société  d'un  cas  tératologiqiie 
qu'il  a  eu  l'occasion  d'observer  à  l' Hôtel-Dieu. 

NOTE 

SUR  UN  CAS  DE  GRYPTORCHIDIE 

RECUEILLI    SUR   UN    MALADE    A   L'HÙTEL-DIEU 
(  Service  de  la  clinique  médicale  \ 

Par  le  D'  FAYEL,  professeur  adjoint  de  clinique. 

Le  nommé  X....,  sourd-muet  de  naissance,  est  entré  dans 
mes  salles  pour  une  péritonite  tuberculeuse  accompagnée 
d'ascite  considérable.  Il  y  meurt  peu  de  temps  après.  Ce 
sourd-muet  présentait  une  déformation  remarquable  des 
deux  oreilles  avec  oblitération  presque  complète  surtout  à 
gauche  du  conduit  auditif  externe.  Le  stylet  introduit  dans 
un  petit  hiatus  ne  s'enfonçait  pas  à  plus  de  5  à  6  milli- 
mètres. Cette  note  sortant  déjà  du  cadre  des  études  de  la 
Société  ,  je  saute  les  autres  détails  de  l'autopsie  pour  arriver 
au  fait  principal  que  je  voulais  signaler  :  l'absence  totale  des 
bourses  et  l'impossibilité  de  constater  sur  le  trajet  ordi- 
naire du  cordon  la  présence  des  testicules.  L'ectopie  était 
double  et  complète.  L'ouverture  de  l'abdomen  et  la  dissection 
attentive  des  parties  nous  a  fourni  les  renseignements  sui- 
vants : 

A  droite,  le  testicule  baignait  dans  le  pus  et  y  flottait  libre- 
ment, de  telle  sorte  que  la  situation  normale  ne  pouvait  être 
l>récisée  ;  toutefois,  il  est  certain  que  l'orifice  interne  du 
canal  inguinal,  n'était  pas  visible.  A  gauche,  même  absence  du 
canal  inguinal  mais  le  testicule  séparé,  comme  par  unecloisan, 
de  la  collection  purulente,  était  immobilisé  à   2  centimètres 


—  230  — 

du  canal.  C'était  une  variété  de  l'ectopie  iliaque  et  il  est  pro- 
bable qu'il  en  était  de  même  à  droite.  En  tous  cas  ,  les 
deux  canaux  déférents  existaient  ainsi  que  les  glandes  sémi- 
nales dont  les  conduits  furent  poursuivis  jusqu'au  canal  de 
l'urètre  bien  conformé ,  de  même  que  la  verge.  Interrogé , 
le  malade  nous  avait  dit  qu'il  avait  eu  des  rapports  sexuels 
et  même  une  blennorrhagie. 

L'examen  attentif  des  testicules  nous  prouva  que  si  le  droit 
était  un  peu  ramolli  ,  peut-être  par  son  séjour  dans  le  pus  , 
le  gauche  était  normal.  Tous  les  deux  étaient  du  reste  de 
volume  ordinaire. 

L'examen  microscopique ,  et  c'était  l'important,  ne  nous 
montra  aucun  spermatozoaire.  Pour  plus  de  certitude ,  j'en- 
voyai la  pièce  à  Paris  ,  et  la  conclusion  du  micrographe 
auquel  je  m'adressai  fut  la  même.  C'est  une  simple  confir- 
mation des  faits  recueillis  par  MM.  Godard  ,  FoUin  ,  Gou- 
baux ,  Bouley  et  autres.  Mais  comme  l'ectopie  double  est 
une  anomalie  d'une  excessive  rareté  ,  puisque  Marchai,  sur 
10,800  individus  ,  n'en  a  rencontré  qu'un  cas  ,  et  que,  en 
compulsant  les  annales  de  la  science ,  Godard  n'a  pu  en 
réunir  qu'une  vingtaine  d'exemples,  parfaitement  authen- 
tiques chez  l'homme  ,  j'ai  cru  devoir,  en  attendant  la  relation 
plus  détaillée  que  je  me  propose  de  publier  ,  faire  part  à  la 
Société  Linnéenne  du  cas  intéressant  qui  venait  de  se  présenter 
à  mon  observation. 

A  9  heures  1/2 ,  la  séance  est  levée. 

J.    MORll^RI^. 


—  231  — 

LE  TERRAIN  ROUILLER 

DE    BASSE-NORMANDIE 

SES  RESSOURCES.  SON  AVENIR 

Par  M.  E.-F,  VIEILLARD,  ingénieur  en  clief  des  Mine*. 


Émue  de  la  situation  critique  faite  à  l'industrie  par 
le  renchérissement  des  charbons  anglais ,  qui  vien- 
nent presque  seuls  alimenter  les  différents  ports  du 
littoral  et  les  centres  de  consommation  de  Basse- 
Normandie  ,  la  Chambre  de  commerce  de  Caen  s'est 
demandé,  dès  le  mois  de  septembre  1872,  si,  pour 
conjurer  cette  situation ,  il  ne  serait  pas  utile  de 
rechercher  de  nouveaux  gisements  houillers  dans  le 
département  du  Calvados,  et  de  tirer  un  meilleur 
parti  de  ceux  connus  jusqu'à  ce  jour  (1), 

La  question  a  été  étudiée  dans  le  sein  de  la  Chambre 
de  commerce  ;  l'un  de  ses  membres  a  fait  une  enquête 

(1)  Ainsi  que  l'établit  M.  le  comte  de  Ruelz  dans  son  récent  ouvrage 
»ur  la  Question  des  houilles,  les  charbons  anglais,  qui  s'introduisent 
par  vingt  et  un  de  nos  ports,  sont  maîtres  des  marchés  du  Havre,  de 
Honfleur,  Trouvilie,  Caen,  Cherbourg  et  des  lieux  de  consommation 
de  l'intérieur  alimentés  par  ces  ports.  Aucune  concurrence  n'est  pos- 
sible sur  ces  marchés  pour  les  charbons  de  nos  grands  bassins  fiançais, 
même  pour  ceux  apportés  par  cabotage  des  déparlements  du  Nord  et 
(lu  Pas-de-Calais. 

Des  charbons  extraits  du  sol  même  de  la  Basse-Normandie  pourraient 
seuls  aCronter  la  concurrence  redoutable  des  charbons  anglais,  surtout 
si  les  piix  élevés  de  ces  derniers  temps  se  maintiennent. 

]Le  tableau  ci-après  montre  les  fluctuations  de  prix  des  gros  charbons 


—  232  — 

sur  les  ressources  du  bassin  houiller  de  Littry ,  le 
seul  qui  soit  actuellement  en  exploitation  en  Basse- 
Normandie  ,  et  sur  l'opportunité  de  la  recherche  de 
nouveaux  gisements.  A  la  suite  de  cette  communi- 
cation, la  Chambre  de  commerce  de  Caen  a  demandé, 
dans  sa  séance  du  7  janvier  1873 ,  que  cette  grave 
question  fût  soumise  à  l'examen  des  ingénieurs  des 
mines  et  qu'il  fût  fait  ensuite  appel  à  la  sollicitude 
du  Conseil  général  du  Calvados,  soit  pour  encourager, 
soit  même  pour  entreprendre  de  nouvelles  recherches 
sur  la  formation  houillère ,  incomplètement  étudiée 
jusqu'à  ce  jour  et  connue  en  deux  points  seulement , 
à  Littry  (Calvados)  et  au  Plessis  (Manche). 

de  Caidiff  pour  usines,  sur  le  marché  de  Caen  ,  du  1"^'  mars  1871 
jusqu'à  ce  jour. 


ANNÉES. 

ANNÉES. 

MOIS. 

1871 

1872 

1873 

I87i 

MOIS. 

1871 

1872 

1873 

Janvier.   . 

» 

o!i 

A/i 

hl 

Juillel..   . 

::;) 

38 

44 

Février.    . 

n 

34 

liS 

li5 

Août.   .    . 

28.50 

à!i 

45 

Mars.   .   . 

30 

35 

50 

43 

Septembre 

29 

48 

40 

Avril.   .    . 

29 

35 

/i9 

11 

Oclobre.  . 

30 

49 

47 

Mai..    .    . 

29 

o5 

àG 

1) 

Novembre. 

31 

44 

48 

Juin  .   .   . 

28.50 

3G 

àh 

a 

Décembre. 

;î3 

43 

49 



Les  prix  des  autres  charbons  qui.se  vendent  sur  ce  marché  se  sont 
accrus  duiis  la  même  proportion,  c'esl-ù-dirc  enlro  50  et  66  <>/.,  depuis 
dis-huit  mois. 


—  233  — 

Examinant,  avec  toute  l'attention  qu'elle  comporte, 
la  demande  de  la  Chambre  de  commerce  de  Caen , 
nous  avons  constaté ,  dans  un  rapport  en  date  du 
25  mars  1873 ,  qu'il  n'est  pas  tiré ,  en  effet ,  tout  le 
parti  utile  des  richesses  houillères  que  doit  renfermer 
le  sol  des  départements  du  Calvados  et  de  la  Manche, 
que  les  bassins  de  Littry  et  du  Plessis ,  qui  font  très- 
vraisemblablement  partie  d'une  seule  et  même  for- 
mation ,  sont  encore  insuffisamment  connus ,  qu'il  y 
aurait  un  grand  intérêt  à  les  mieux  exjjlorer ,  à  en 
étudier  les  prolongements  et  surtout  à  établir,  par 
des  sondages,  leur  jonction  souterraine  ;  mais,  que 
de  semblables  recherches ,  l'initiative  privée  devait 
seule  les  entreprendre ,  sans  compter  actuellement 
sur  des  encouragements  matériels  de  la  part  de  l'État 
ou  du  département  du  Calvados  ,  dont  les  budgets 
ont  été  lourdement  grevés  par  les  événements  des 
dernières  années. 

À  défaut  de  subventions  pour  des  recherches  inté- 
ressant d'aussi  près  le  développement  de  la  prospérité 
nationale,  les  explorateurs  peuvent  compter  au  moins 
sur  les  encouragements  moraux  de  l'administration 
et  dans  cette  voie,  quelque  chose  serait  à  faire,  ex- 
posions-nous dans  le  même  rapport ,  pour  guider  les 
explorateurs  et  leur  éviter  les  mécomptes  ou  les  er- 
reurs de  leurs  devanciers:  ce  serait  de  grouper,  de 
coordonner  tous  les  renseignements  que  peut  pos- 
séder ou  recueillir  le  Service  des  Mines  sur  la  forma- 
tion houillère  de  la  Basse-Normandie  et  de  donner  à 
ce  travail  une  publicité  suffisante  pour  faire  appel  à 
l'esprit  d'initiative  et  montrer  là  où  cette  initiative 
pourrait  utilement  porter  ses  investigations  et^  ses 
capitaux. 


—  23/i  ~ 

Adoptant  ces  vues ,  le  Conseil  général  du  Calvados 
a  décidé,  dans  sa  séance  du  26  août  dernier,  l'im- 
pression de  la  notice  descriptive  qui  va  suivre. 

Telles  sont  les  circonstances  qui  ont  donné  lieu  à 
ce  travail ,  publié  non-seulement  sous  les  auspices  du 
Conseil  général  du  Calvados ,  mais  encore  avec  le 
concours  de  la  Chambre  de  commerce  de  Caen 
dans  le  sein  de  laquelle  était  née  la  question  de 
la  recherche  de  nouveaux  gisements  houillers. 

Les  matériaux  de  cette  publication ,  dont  nous 
avons  restreint  le  cadre  en  nous  bornant  aux  faits 
strictement  nécessaires  pour  établir  l'allure  et  l'im- 
portance de  la  formation  houillère  de  Basse-Nor- 
mandie ,  sont  extraits ,  tant  des  archives  de  la  mine 
de  Littry  qu'a  mises  à  notre  disposition  le  directeur 
de  cette  exploitation,  M.  Tarnier,  avec  une  entière 
obligeance  dont  nous  devons  lui  témoigner  ici  tous 
nos  remercîments  ,  que  des  archives  et  des  docu- 
ments recueillis  par  le  Service  des  Mines  depuis  1816 
jusqu'à  ce  jour. 

Nos  prédécesseurs  au  poste  d'ingénieur  des  Mines  . 
à  Caen ,  se  trouvent  être  ainsi  les  collaborateurs  de 
ce  travail ,  et  il  ne  serait  pas  équitable ,  dans  cet 
Avant-Propos,  d'en  passer  les  noms  sous  silence  (1). 


(1)  Les  ingéniours  des  mines,  à  Bayeux,  puis  à  Caen,  ont  été  : 

Feu  M.  l'ingénieur  Graiidin de  1816  ù  1819 

Feu  M.  Hérault,  ingénieur  en  chef,  directeur.   .     .  de  1819  à  1845 

M.  Ilarlé,  actuellement  inspecteur  général  des  mines,  de  18i5  ù  1853 

M.  l'ingénieur  Duclianoy de  1853  à  1859 

M.  l'ingénieur  Massieu de  1859  à  18CJ 

M.  l'ingéuicur  Duhois de  1861  ù  186i 

M.  l'ingénieur  Vieillard de  1864  à  1874 


—  235  — 

car  chacun  d'eux  a  apporté  à  cette  notice  sa  part  de 
matériaux  et  d'aperçus. 

Grande  a  été,  en  particulier,  hâtons-nous  de  le  re- 
connaître ,  celle  de  feu  M.  l'ingénieur  en  chef  Hérault 
qui ,  pendant  ses  vingt-six  années  de  longs  et  hono- 
rables services ,  a  su  jeter  une  vive  lumière  sur 
toutes  les  questions  rentrant  dans  son  cercle  d'études 
et  ses  attributions,  soit  que,  dans  d'intéressantes  pu- 
blications, il  esquissât  un  des  premiers  la  constitution 
géologique  du  département  du  Calvados,  soit  qu'il 
s'occupât  de  la  mine  de  Littry,  qui  paraît  avoir  été  un 
de  ses  sujets  de  recherche  privilégiés ,  et  auprès  de 
laquelle  il  avait  conquis,  en  dehors  de  sa  situation 
officielle,  celle  d'un  Conseil  éclairé  et  justement 
apprécié. 

Pour  la  partie  historique  et  technique  relative  à 
l'exploitation  de  la  mine  de  Littry,  pendant  le  siècle 
dernier,  nous  avons  puisé  de  nombreux  documents 
dans  un  intéressant  Mémoire  présenté  au  Conseil 
des  mines  par  M.  le  vicomte  Héricart  de  Thury, 
ingénieur  des  mines,  et  accueilli  avec  de  grands 
éloges  dans  la  réunion  tenue  par  ce  Conseil ,  le  27 
mai  1800. 

Cette  notice  est  divisée  en  quatre  chapitres  qui 
concernent  les  points  distincts  que  nous  nous  sommes 
proposé  d'étudier  successivement  dans  ce  travail. 

Le  premier  chapitre  est  consacré  à  une  description 
géologique  tracée  à  grands  traits  de  cette  région  du 
Bessin  et  du  Cotentin,  figurée  sur  la  première  des 
cartes  jointes  à  la  notice,  qui  s'étend  entre  Bayeux, 
Valognes  et  St-Lo,  et  comprend  dans  son  entier  cette 
sorte  de  baie  profonde  à  laquelle  les  géologues  ont 
donné  le  nom  de  golfe  du  Cotentin. 


—  236   - 

Le  deuxième  chapitre  contient  une  étude  histo- 
rique ,  géologique  et  technique  de  la  mine  du  Plessis. 

Une  étude  semblable ,  portant  sur  la  mine  de  Littry, 
fait  l'objet  du  troisième  chapitre. 

Enfin ,  le  quatrième  est  consacré  aux  conclusions 
qui  découlent  des  faits  établis  dans  les  trois  chapitres 
précédents,  au  sujet  du  prolongement  du  terrain 
houiller  au-delà  des  points  sur  lesquels  sa  présence 
est  manifeste  et  de  la  jonction  souterraine  des  bassins 
de  Littry  et  du  Plessis. 

C'est  dans  ce  dernier  chapitre  que  se  trouvent 
indiquées  les  régions  sur  lesquelles  de  nouvelles  re- 
cherches pourraient  être  entreprises  avec  de  sérieuses 
chances  de  réussite.  Une  étude  économique  montre , 
en  outre ,  les  débouchés  que  trouveraient  les  produits 
d'exploitations  futures,  les  voies  de  communication 
que  ces  produits  i)ourraient  suivre  pour  se  rendre 
sur  les  principaux  marchés,  l'importance  qu'a  prise 
depuis  quarante  ans  la  consommation  houillère,  et 
en  particulier  celle  des  charbons  anglais ,  dans  les 
deux  départements  du  Calvados  et  de  la  Manche. 

Nous  reléguons  enfin  en  annexes  un  certain  nombre 
de  coupes  de  puits  et  de  sondages  qu'il  importe  de 
faire  connaître  et  qui  n'auraient  pu  être  introduites 
dans  le  corps  des  chapitres  I ,  II  et  III ,  sans  que  ce 
fût  aux  dépens  de  la  clarté  et  de  la  concision  des 
descriptions  que  renferment  ces  chapitres. 


CHAPITRE  I. 


DESCRIPTION  GÉOLOGIQUE  DU   GOLFE  DU   COTENTIN. 

La  région  dont  nous  nous  proposons  de  faire  con- 
naître, dans  ce  chapitre,  la  constitution  géologique 
s'étend  au  nord  jusqu'à  Valognes,  au  sud  jusqu'à 
St-Lo ,  se  termine  à  l'est  aux  portes  de  Bayeux  et  se 
trouve  limitée  au  nord-est  par  la  mer  de  la  Manche  ; 
elle  comprend  une  partie  des  petits  pays  désignés 
autrefois  sous  les  noms  de  Bessin  et  de  Cotentin  (1) 
et  est  entièrement  figurée  sur  la  première  des  cartes 
jointes  à  cette  notice. 

C'est  la  seule  partie  de  la  Basse-Normandie  dans 
laquelle  le  terrain  houiller  ait  été  jusqu'à  ce  jour 
signalé  et  exploré  ;  elle  comprend  dans  leur  entier 
les  concessions  de  Littry  et  du  Plessis  ;  aussi ,  est-ce 
celle  à  laquelle  nous  bornerons  notre  étude  géologique 
et  descriptive ,  tout  en  ne  disconvenant  pas  que ,  par 
la  suite,  il  sera  peut-être  possible  de  retrouver  sur 

(1)  Le  Bessin  était  un  petit  pays  (iiii  s'étendait  entre  Bayeux,  Isigny 
et  St-Lo,  et  était  limité  au  sud  par  le  Bocage  normand. 

I.e  Cotentin  comprenait  toute  la  région  nord  du  département  de  la 
Manche  jusqu'à  Avranches  au  sud  et  St-Lo  à  l'est  ;  sa  capitale  était 
Coutances. 

Les  dénominations  de  Bessin  et  de  Cotentin  sont  encore  usitées  au- 
jourd'hui ;  mais  elles  s'appliquent  plus  particulièrement  à  des  régions 
agricoles  distinctes,  celle  s'élcndaiit  entre  Bayeux  et  la  Vire  pour  le 
Bessin  et  celle  comprise  entre  Valognes  et  la  môme  rivière  pour'le 
Cotentin. 


—  238  - 

d'autres  points  de  la  Basse-Normandie  le  prolonge- 
ment de  la  formation  houillère  limitée  jusqu'à  présent 
au  golfe  du  Cotentin. 

L'expression  de  golfe  du  Cotentin ,  qui  figure  dans 
le  titre  de  ce  chapitre  et  qui  revient  ici,  a  tout  d'abord 
besoin  d'être  expliquée  et  justifiée  ;  elle  va  l'être  dans 
un  instant,  dès  qu'aura  été  esquissée  en  quelques 
lignes  la  constitution  géologique  de  la  région  qui 
nous  occupe  tout  particulièrement. 

Les  terrains  éruptifs  et  de  transition ,  qui  consti- 
tuent en  Bretagne  un  puissant  massif,  se  prolongent 
au  nord  jusque  dans  les  départements  de  la  Manche 
et  du  Calvados.  Dans  la  Manche ,  ces  terrains  occu- 
pent plus  des  neuf  dixièmes  de  la  surface  du  dépar- 
tement ;  ils  couvrent  encore  un  tiers  du  Calvados  et 
forment  la  région  du  Bocage  qui  s'étend  entre  Balle- 
roy,  Vire  et  Falaise  et  se  prolonge  presque  jusqu'au 
chef-lieu  du  département.  Si  l'on  trace  sur  une  carte 
la  limite  de  ces  terrains ,  tous  antérieurs  à  la  forma- 
tion houillère  et  aux  terrains  secondaires  et  ter- 
tiaires (  ce  qui  a  été  fait  sur  la  carte  jointe  à  ce  tra- 
vail à  l'aide  des  nombreux  documents  que  nous  avons 
recueillis  pour  la  confection  d'une  carte  géologique 
du  département  de  la  Manche,  en  cours  d'exécution), 
on  est  frappé  de  voir  cette  limite  constituer  une  sorte 
de  baie  échancrée ,  de  golfe  profond  s'étendant  entre 
Valognes ,  Périers  et  Bayeux.  C'est  à  cette  baie  suc- 
cessivement visitée  par  la  mer,  comme  nous  aurons 
occasion  de  le  faire  voir,  pendant  les  dilTérentes  pé- 
riodes qui  se  sont  suivies  après  le  dépôt  des  terrains 
de  transition  que  les  géologues  ont  donné  le  nom  de 
golfe  de  Cotentin,  dénomination  purement  géolo- 
gique ,  mais  qui  pourrait  encore  être  prise  dans  son 


—  239  — 

acception  ordinaire  si,  par  des  travaux  d'art  faits 
dans  le  courant  du  siècle  dernier,  près  des  embou- 
chures de  la  Taute  et  de  la  Douve,  on  n'avait  pas 
empêché  les  eaux  de  la  Manche  de  venir  à  chaque 
haute  mer  submerger  les  marais  qui  entourent 
Carentan. 

Les  terrains  éruptifs  et  de  transition  qui  enceignent 
le  golfe  du  Cotentin  sont  des  plus  variés.  Tandis 
qu'entre  Périers ,  Montreuil ,  St-Sauveur-Lendelin  et 
Montsurvent ,  s'étend  un  massif  déchiqueté ,  de  forme 
très-irrégulière ,  constitué  par  des  syénites  ,  sorte  de 
granités  dans  lesquels  l'amphibole  se  substitue  au 
mica ,  on  ne  trouve  ensuite ,  entre  Marigny,  St-Lo  et 
Balleroy,  que  les  assises  les  plus  inférieures  des  ter- 
rains de  transition ,  des  schistes ,  phyllades  et  grau- 
wackes  présentant  des  strates  fortement  redressées , 
généralement  orientées  est  10°  à  15°  nord  et  donnant 
au  sol  un  relief  accidenté ,  le  relief  caractérisé  par 
nombre  de  petits  coteaux  et  de  vallées  irrégulières 
que  l'on  voit  dans  le  Bocage.  Ces  schistes ,  auxquels 
les  gens  du  pays  donnent  le  nom  particulier  de  pierre 
locaine,  se  prolongent  jusqu'à  Littry  et  c'est  sur  eux 
que  repose  le  terrain  houiller  en  cet  endroit  ;  ils  sont 
parfois  fissiles  et  ardoisiers  et  ont  pu  être  exploités 
comme  ardoises  en  différents  points,  notamment  à 
Caumont-l'Éventé  (Calvados).  Parfois  aussi,  ils  pré- 
sentent des  intercalations  de  calcaire  marbre  que 
l'on  a  mis  à  profit  pour  la  fabrication  de  la  chaux  sur 
les  bords  de  la  Vire ,  à  Cavigny  et  à  la  Meauffe. 
Aucun  reste  organique  n'a  jamais  été  trouvé  jusqu'ici 
dans  ces  schistes  et  grauwackes  formant  le  terrain 
carabrien  des  savants  auteurs  de  la  carte  géologique 
de  France. 


—  2ZiO  — 

A  l'ouest  de  Périers  ,  sur  le  revers  occidental  du 
massif  syénitique ,  on  retrouve  les  mêmes  schistes 
inférieurs  ;  mais ,  en  allant  ensuite  au  nord ,  vers  la 
Haye-du-Puits,  St-Sauveur  et  Valognes,  on  quitte  les 
schistes  camhriens  pour  rencontrer  des  couches  plus 
récentes  de  grès  et  de  schistes ,  surtout  de  grès,  ap- 
partenant à  la  partie  moyenne  du  terrain  silurien  et 
dessinant  à  la  surface  de  la  presqu'île  de  la  Manche 
des  lignes  de  relief  plus  étendues ,  plus  régulières 
et  plus  élevées  que  celles  que  l'on  trouve  dans  la 
région  des  schistes  inférieurs. 

Des  grès  fort  durs  passant  aux  quartzites  consti- 
tuent la  haute  chaîne  de  Montcastre  qui ,  appa- 
raissant près  de  La  Ilaye-du-Puits  ,  vient  mourir 
à  l'angle  N.  0.  de  la  concession  du  Plessis  ;  on  re- 
trouve de  semblables  grès  à  St-Sauveur-le-Vicomte 
et  dans  ses  environs  ;  ils  forment  notamment ,  au 
nord  de  Valognes ,  entre  Brix  et  Montaigu-la-Bri- 
sette ,  de  hautes  rides  de  terrain  orientées  N.  E.  et 
quelques  pitons  isolés  ;  ils  constituent  enfin  la  cliaîne 
distincte  qui ,  de  St-Cyr ,  passe  près  de  Montebourg 
et  vient  s'éteindre  à  Quinéville  sous  les  dunes  du 
rivage.  Ces  grès  sont  peu  fossilifères,  mais  on  trouve, 
dans  des  schistes  bruns  qui  leur  sont  associés  ,  la 
faune  caractérisée  par  ses  trilobites  des  ardoises 
d'Angers  ,  de  la  partie  moyenne  du  terrain  silurien. 

La  partie  supérieure  de  ce  môme  terrain,  repré- 
sentée seulement  par  des  schistes  noirs  cliarbonneux 
à  graptolites  et  à  cardioles  ,  renfermant  des  boules  et 
des  nodules  de  calcaire  généralement  riches  en  or- 
thocères,  a  laissé  également  de  ses  traces  dans  le 
Cotentin.  ~  On  en  voit  ù  Lestre,  sur  le  flanc  nord  de 
la  chaîne  de  grès  de  Montebourg ,  h  Bricquebec ,  à 


—  2^1  — 

St-Sauveur-le- Vicomte   et   ce    même  niveau  a  été 
retrouvé  aux  portes  de  Caen ,  à  FeugueroUes. 

Le  terrain  dévonien  est  venu  ensuite  déposer  ses 
schistes ,  ses  grès  et  ses  calcaires  dans  les  basses  val- 
lées s'étendant  entre  les  hautes  chahies  siluriennes  ; 
il  apparaît  sur  les  bords  du  golle  du  Cotentin,  au 
nord  et  à  l'ouest  de  Valognes ,  entre  Tamerville , 
Négreville  et  Néhou,  et  a  donné  à  cette  dernière 
localité,  fréquemment  visitée  parles  géologues,  une 
réputation  justifiée  ;  au  sud  de  St-Sauveur,  on  le  re- 
trouve encore ,  entre  Varanguebecq ,  La  Ilaye-du- 
Puits ,  Prétot  et  Ste-Suzanne,  et,  dans  ces  deux  der- 
nières localités  très-voisines  de  la  mine  du  Plessis ,  il 
renferme  des  lambeaux  de  calcaire  dont  il  est  tiré 
parti  et  pour  la  cuisson  descxuels  les  charbons  de 
cette  concession  trouveraient  un  emploi  tout  naturel 
et  des  plus  avantageux. 

Avec  les  assises  dévoniennes  prennent  fin  les  ter- 
rains de  transition  ;  nous  croyons  cependant  utile  de 
signaler  encore  ici  l'apparition  du  calcaire  carboni- 
fère dans  une  région  du  département  de  la  Manche , 
non  figurée  sur  la  carte  ,  située  fort  loin  du  golfe  du 
Cotentin ,  au  sud  de  Coutances ,  entre  Hyenville , 
Montmartin-sur-Mer  et  Regnevill'e. 

Le  calcaire  carbonifère ,  avec  sa  faune  caractéris- 
tique ,  apparaît  là ,  formant  un  lambeau  de  peu  d'é- 
tendue, et  n'est  surmonté  par  aucune  des  couches 
de  la  formation  houillère  proprement  dite.  L'éloigne- 
ment  de  ce  lambeau  de  la  partie  des  départements  de 
la  Manche  et  du  Calvados  où  le  terrain  houiller  a  été 
mis  en  évidence  montre  que,  dans  la  région  du 
Cotentin,  comme  sur  bien  d'autres  points,  il  y  a  indé- 
pendance complète  entre  le  terrain  carbonifère  et  la 


—  242  — 

formation  houillère  et  que,  dans  l'intervalle  entre 
le  dépôt  de  l'un  et  de  l'autre ,  il  a  dû  se  produire 
un  déplacement  des  mers  dans  le  sein  ou  sur  le 
rivage  desquelles  prenaient  naissance  ces  dépôts 
successifs. 

En  vue  d'éviter  toute  confusion,  nous  avons  fait 
figurer,  sur  la  carte  jointe  à  cette  notice,  tous  les 
terrains  antérieurs  à  la  formation  houillère  par  une 
teinte  unique ,  la  couleur  brune ,  quelque  variés  que 
soient  d'ailleurs  l'âge  et  l'origine  de  ces  terrains. 
Notre  but  a  été  d'affecter  cette  teinte  unique  à  une 
région  où  ce  serait  un  non-sens  géologique  d'aller 
rechercher  la  houille ,  puisque  cette  région  ne  ren- 
ferme que  des  formations  antérieures  au  terrain 
liouiller. 

De  nombreux  explorateurs  sont  venus  cependant 
épuiser  en  pure  perte ,  dans  cette  zone  des  terrains 
de  transition ,  leurs  efforts  et  leurs  capitaux ,  entre- 
prenant des  travaux  parfois  importants  sur  de  simples 
indices  de  schistes  charbonneux  faisant  partie  des 
schistes  cambriens  ou  plus  généralement  du  niveau 
des  schistes  à  ampélites  que  nous  avons  signalés  plus 
haut.  Duhamel  rapporte  que,  en  1778,  un  puits  de  150 
pieds  fut  foncé ,  à  St-Sauveur-le-Vicomte ,  sur  cet 
étage  ampélitique,  dans  la  vallée  de  la  Douve  et 
ne  rencontra  que  les  galets  du  fond  de  la  vallée  ;  tout 
récemment  encore ,  en  1867 ,  des  recherches  éphé- 
mères de  houille  furent  entreprises  sur  ces  mêmes 
schistes  de  St-Sauveur. 

D'autres  recherches  ont  été  faites,  en  1791,  à 
Bricquebec ,  sur  les  propriétés  de  la  famille  de  Mont- 
morency, à  Lestre  et  à  Mobecq,  sur  ce  môme  niveau 
de  schistes  charbonneux  ;  il  a  été  également  exploré 


—  243  — 

en  vain,  à  la  fin  du  siècle  dernier  et  depuis,  à 
Feuguerolles  et  à  Evrecy,  près  de  Caen  (1). 

A  Montreuil ,  Bérigny ,  Sémilly  ,  Saussaye  et  Our- 
ville,  on  a  fait  aussi  des  recherches  infructueuses  de 
houille,  non  sur  les  schistes  à  ampélites,  mais  sur 
les  schistes  inférieurs  du  terrain  cambrien. 

Nous  avons  tenu  à  donner  cette  énumération  encore 
incomplète  des  points  des  départements  de  la  Manche 
et  du  Calvados  sur  lesquels  on  a  recherché  bien  inu- 
tilement la  houille  pour  montrer  qu'avec  les  connais- 
sances géologiques  que  l'on  possède  aujourd'hui, 
l'insuccès  de  ces  tentatives  s'explique  tout  naturelle- 
ment. 

Espérons  que  ces  exemples  ne  seront  pas  perdus 
et  que,  dans  l'avenir,  les  explorateurs  sauront  profiter 
des  données  de  la  science  pour  laisser  de  côté  cette 


(1)  Par  arrêt  du  Conseil  en  date  du  U  avril  1786,  le  sieur  Charles 
Pierre,  entrepreneur  des  étapes  à  Caen,  avait  été  autorisé  à  exploiter 
pendant  vingt  ans  une  soi-disant  mine  de  charbon  existant  dans  les 
paroisses  de  May  et  de  Feuguerolles.  Une  société  se  forma  et  l'on 
entreprit  des  recherches  à  Feuguerolles,  sur  des  schistes  noirâtres 
orientés  N.  O.-S.  E.,  plongeant  de  30°  au  N.  E.  et  associés  à  des  cal- 
caires également  noirâtres  avec  orthocères  et  graptolites. 

Deux  puils ,  dont  l'un  de  65  mètres  de  profondeur ,  furent  foncés  à 
350  mètres  de  la  rivière  d'Orne  et  à  ûO  mètres  l'un  de  l'autre;  130 
mètres  de  galeries  furent  ouverts  au  fond  de  ces  puils ,  tant  à  l'est 
qu'à  l'ouest,  et,  dans  ces  travaux,  fut  engloutie,  de  1786  à  1790, 
une  somme  de  150,000  livres. 

En  1836,  une  société  Lebreton- Vallée  et  C  voulut  reprendre  ces 
recherclies  ;  elle  se  borna  à  épuiser  les  eaux  des  vieux  travaux  et  pré- 
senta une  demande  en  concession  qui  ne  fut  pas  accueillie.  Dans  la 
même  région,  on  fit  également  des  recherches  de  houille,  en  1822,  à 
Evrecy,  sur  des  argiles  bitumineuses  associées  aux  calcaires  de  transi- 
tion qui  se  montrent  dans  cette  commune. 

16 


—  244  — 

région  des  terrains  de  transition  où ,  malgré  quelques 
indices  charbonneux  principalement  fournis  par  la 
zone  des  schistes  ampélitiques ,  toute  recherche  de 
houille  ne  saurait  amener  que  des  mécomptes. 

C'est  dans  l'intérieur  même  du  golfe  du  Cotentin , 
dans  le  sein  de  ses  profondeurs  yariables  en  raison 
de  la  nature  des  sédiments  de  transition  qui  le  con- 
stituent ,  que  les  explorateurs ,  avec  cette  ténacité 
qui  parfois  les  caractérise  et  vient  doubler  leurs 
chances  de  réussite  ,  pourront  utilement  porter  leurs 
efforts  ;  car ,  dans  l'intérieur  de  ce  golfe,  sont  venues 
successivement  se  déposer,  comme  nous  Talions  voir, 
une  grande  partie  des  formations  géologiques  posté- 
rieures aux  terrains  de  transition. 

Dans  rénumération  rapide  de  ces  formations ,  le 
terrain  houiller  a  la  première  et  semblerait  devoir 
prendre  la  principale  place  ;  il  n'en  sera  rien  ce- 
pendant. Cette  formation  est  presque  partout  recou- 
verte par  des  couches  plus  récentes  et  elle  n'apparaît 
au  jour ,  au  Plessis ,  à  Littry  et  à  Moon ,  sur  des 
étendues  extrêmement  restreintes  ,  que  par  le  fait 
d'éruptions  porphyriques  qui  en  ont  violemment  re- 
dressé les  assises  et  ont  permis  de  reconnaître ,  il  y 
a  déjà  plus  d'un  siècle,  l'existence  du  terrain  houiller 
dans  la  Basse-Normandie. 

Nous  ne  pourrions  entreprendre  dans  ce  chapitre , 
sans  entrer  dans  de  fort  longs  développements ,  la 
description  du  terrain  houiller  ;  elle  trouvera  natu- 
rellement sa  place  dans  les  chapitres  II  et  III , 
consacrés  à  chacune  des  mines  du  Plessis  et  de 
Littry  ainsi  que  dans  le  chapitre  IV  dans  lequel 
nous  traiterons  de  la  continuité  du  terrain  houiller 
dans  l'intérieur  du  golfe  de  Cotentin. 


-  245  — 

Au-dessus  des  couches  de  schistes ,  de  grès  et 
de  combustibles  de  ce  terrain ,  est  venue  se  déposer 
une  formation  tellement  puissante  de  grès  rouges 
et  blanchâtres,  de  schistes  argileux,  généralement 
rouges ,  de  poudingaes ,  de  calcaires  gris ,  roses  et 
blancs,  un  peu  fétides  et  souvent  magnésiens,  qu'un 
sondage  ouvert  sur  cette  formation ,  à  Engleville , 
près  de  Bricqueville,  dans  la  région  nord  de  la  con- 
cession de  Littry  (voir  la  coupe  de  ce  sondage,  an- 
nexe n°  1*7),  a  atteint  une  profondeur  de  263  mètres 
sans  sortir  de  ce  terrain. 

Jusqu'à  ce  jour,  on  a  fait  de  cet  ensemble  une 
formation  unique ,  désignée  par  M.  de  Caumont  sous 
le  nom  de  Red  marie  dans  les  cartes  géologiques  des 
départements  du  Calvados  et  de  la  Manche,  qu'il 
a  publiées  de  1825  à  1828,  et  portant  la  teinte  du 
trias  sans  subdivision  aucune  sur  la  grande  carte 
géologique  de  France. 

Nous  représentons  également  cette  formation,  per- 
mienne  à  la  base ,  triasique  dans  la  partie  supérieure 
et  en  y  annexant  les  petits  lambeaux  mis  à  nu  de 
terrain  houiller,  par  la  teinte  unique  (  le  blanc,  absence 
de  couleur  )  dans  la  carte  du  golfe  du  Cotentin  ;  mais 
nous  devons  nous  appesantir  ici ,  en  raison  de  leur 
connexion  intime  avec  le  terrain  houiller ,  sur  les 
subdivisions  qu'il  paraît  plausible  d'établir  dans  cet 
ensemble  de  couches,  malgré  d'assez  grandes  diffi- 
cultés résultant  de  l'absence  de  discordances  mani- 
festes de  stratification  et  des  passages  graduels 
que  présentent  ces  couches  lune  avec  l'autre  et 
même  avec  les  assises  supérieures  de  la  formation 
houillère. 

MM.  Hérault  et  de  Caumont  ont  déjà  fait  connaître, 


—  246  — 

dans  les  mémoires  qu'ils  ont  publiés  en  1824  et  1825 
sur  les  terrains  du  Calvados  ,  comment  pourrait  être 
subdivisé  le  puissant  étage  du  red-marle  en  en  rappor- 
tant la  partie  inférieure  au  grès  rouge  [rothe  todte 
liegende  des  Allemands  ) ,  Depuis  cette  époque ,  de 
nombreuses  ouvertures  de  puits  et  de  sondages 
sur  la  concession  de  Littry  ont  permis  de  mieux 
étudier  en  profondeur  cette  importante  formation 
dans  laquelle  peuvent  être  établies,  en  partant  du 
haut ,  les  cinq  divisions  suivantes  : 

1°  Des  assises  importantes  d'argiles  et  de  sables 
jaunes  et  rouges  plus  ou  moins  argileux ,  de  galets 
parfois  agglomérés  de  façon  à  former  des  grès  et 
des  poudingues,  de  grès  blanchâtres  et  de  marnes 
rouges  ; 

2^"  Un  conglomérat  calcaire  et  parfois  magné- 
sien ; 

3°  Des  alternances  de  grès  argileux  rouges  et  de 
marnes  de  môme  couleur  ; 

4°  Des  calcaires  magnésiens,  compacts  et  fétides, 
alternant  avec,  des  schistes  gris  et  rouges  et  quelques 
bancs  gréseux; 

5°  Des  grès  rouges  amaranthe  micacés ,  associés  à 
des  schistes  argileux  de  même  couleur  et  à  des  pou- 
dingues formés  de  galets  siluriens,  répandus  dans 
une  gangue  de  grès  rouge. 

Les  sables ,  graviers  et  argiles  de  la  partie  supé- 
rieure forment  des  masses  parfois  puissantes ,  sans 
stratification ,  n'-pandues  avec  plus  ou  moins  d'épais- 
seur sur  toutes  les  autres  couches  du  red-marlo  et 
ayant  même  débordé  de  façon  à  recouvrir  en  certains 
points  les  terrains  de  transition.  Ils  ont  tous  les 
caractères   d'un  d('pôl,  de  transport  violent,    ce  qui 


—  247  — 

leur  a  fait  donner  avec  beaucoup  de  justesse  par 
M.  Harlé  le  nom  d'alluvions  triasiques  (1). 

Ces  alluvions  ont  pris  surtout  de  l'importance  au 
pied  des  récits  que  présentaient  les  rivages  à  la  fin 
de  la  période  triasique.  C'est  ainsi  que,  sur  le  flanc 
sud  de  la  chaîne  de  grès  de  Montebourg,  se  trouvent 
de  puissants  dépôts ,  qu'a  mis  à  profit  la  Compagnie 
des  chemins  de  fer  de  l'Ouest,  en  y  ouvrant  plu- 
sieurs ballastières  ;  c'est  ainsi  également  qu'au  pied 
du  coteau  de  Montmirail  ,  constitué  par  le  porphyre 
(  voir  la  pi.  IV  ) ,  se  sont  formées  des  accumulations 
puissantes  de  sables  et  de  graviers  qui  ont  entravé 
bien  des  recherches  dans  la  concession  de  Littry, 
en  raison  de  la  nature  ébouleuse  et  surtout  aquifère 
de  ces  couches. 

Au-dessous  de  ces  alluvions  se  voient  des  marnes 
rouges,  associées  à  des  grès  blanchâtres,  à  grains 
plus  ou  moins  fins ,  et  qui ,  à  Éroudeville ,  près  de 
Montebourg,  renferment  des  empreintes  de  végétaux 
et  se  présentent  en  strates  horizontales. 

Le  second  niveau  du  red-marle  est  constitué  par 
un  conglomérat  calcaire,  qui  ne  devient  franchement 
magnésien  que  par  le  fait  de  l'addition  de  rognons 
dolomitiques  que  l'on  voit  parfois  dans  la  pâte.  Ce 
conglomérat  renferme  très-généralement  des  galets 
roulés  de  grès  silurien  et  de  calcaire  marbre,  soudés 
par  un  ciment  calcaire ,  traversé  lui-même  de  veines 
de  spath  ;  il  prend  accidentellement  la  structure  po- 
reuse et  crevassée  et  contient  alors  des  noyaux 
argileux ,  rougeâtres  et  verdâtres  ;  exceptionnelle- 

(1)  Aperçu  de  la  constitution  géologique  du  département  du  Cal- 
vados,  par  M.  Harlé,  ingénieur  en  chef  des  mines,  1853. 


—  248  — 

ment  enfin ,  il  devient  tout  à  fait  compact  et 
homogène. 

Ce  conglomérat  forme  des  bancs  qui  atteignent, 
à  Montmartin-en-Graignes  ,  jusqu'à  12  mètres  de 
puissance  ;  ses  assises  n'ont  pas  une  grande  régu- 
larité ;  elles  diminuent  fréquemment  d'épaisseur  ;  les 
bancs  se  divisent  ou  se  rejoignent  et  viennent  même 
à  disparaître  entièrement. 

Le  conglomérat  calcaire  se  voit  à  Carentan ,  à 
Montmartin,  à  St-Pellerin,  entre  Isigny  et  Neuilly 
sur  les  bords  de  la  Vire ,  à  Lison ,  Castilly  ,  Mestry  , 
ainsi  qu'entre  Bricqueville  et  Trévières  ;  il  apparaît 
aussi  dans  la  partie  centrale  du  golfe  du  Cotentin 
et  cache  les  assises  inférieures  du  red-marle  dont 
nous  avons  encore  à  parler.  Les  puits  de  Fumichon 
et  les  sondages  de  Mestry  et  d'Engleville ,  ouverts 
sur  la  concession  de  Littry ,  ont  rencontré  dans  leur 
partie  supérieure  des  poudingues  à  ciment  calcaire 
et  quelques  bancs  rares  de  calcaire  compact  qui 
appartiennent  au  niveau  du  conglomérat  magnésien. 

Au-dessous  de  ce  conglomérat  se  trouvent  les 
couches  de  grès  rouges  ,  passant  aux  poudingues  ,  et 
de  schistes  argileux  de  même  couleur,  souvent  tachetés 
de  vert,  du  3«  niveau.  Cette  assise  a  une  quarantaine 
de  mètres  de  puissance  dans  les  puits  et  sondages 
dont  il  vient  d'être  question. 

Les  calcaires  magnésiens  compactes,  fétides,  blancs 
ou  gris  et  parfois  roses ,  alternant  avec  des  schistes 
et  des  grès  bruns,  rouges  ou  verdàtrcs ,  qui  forment 
la  4°  subdivision  du  red-marle,  constituent  un  des 
niveaux  les  mieux  déhnis  et  les  plus  nets  que  l'on 
rencontre  dans  cette  formation. 

Ces  calcaires  ayant  tantôt  la  texture  d'un  marbre , 


—  249  — 

tantôt  celle  d'un  calcaire  plus  ou  moins  marneux, 
affleurent  principalement  dans  la  vallée  de  Lesque ,  à 
St-Martin-de-Blagny ,  à  La  Folie  et  Tournières  ;  on 
les  retrouve  également  à  Lison ,  à  Cartigny  et  à 
Airel  ;  mais  ils  sont  cachés  par  les  couches  supé- 
rieures du  red- marie  dans  presque  toute  la  région 
du  golfe  du  Cotentin  appartenant  au  département  de 
la  Manche. 

On  les  a  rencontrés  dans  le  puits  Fumichon  n"  1 , 
par  les  couches  10  à  29  (voir  la  coupe-annexe  n°  16), 
sur  41  mètres  de  hauteur  ;  dans  le  puits  Fumichon 
n"  2,  ils  ont  (voir  la  coupe-annexe  n°  18)  43  mètres 
d'épaisseur  entre  les  couches  31  et  53  ;  dans  le  sondage 
d'Engleville  (voir  la  coupe-annexe  n°  17)  les  mêmes 
calcaires  ont  été  rencontrés  par  les  couches  68  à  87 
sur  32  mètres  de  puissance  ;  enfin  ,  entre  la  gare  et 
l'église  de  Lison ,  on  rencontre  les  mêmes  alternances 
de  calcaires  et  de  schistes  sur  une  trentaine  de 
mètres  de  hauteur. 

L'horizon  de  ces  calcaires  a  toujours  été  signalé 
comme  dépourvu  de  fossiles  ;  le  fait  est  que  ceux-ci 
s'y  présentent  avec  une  extrême  rareté  ;  cependant, 
lors  du  creusement  de  la  fosse  Fumichon  n°  2 ,  on  a 
trouvé  ,  en  1857,  dans  des  schistes  noirs  associés  aux 
calcaires  de  la  couche  32,  des  poissons  hétérocerques, 
à  écailles  pyritisées ,  presque  carrées  sur  le  corps , 
losangiformes  sur  la  queue,  paraissant  appartenir  aux 
genres  pajœniscus  ou  amblypterus.  La  présence  de 
ces  débris  de  la  faune  permienne  est  un  fait  impor- 
tant ,  car  elle  permet  de  distraire  du  red-marle  pro- 
prement dit  ces  calcaires  avec  schistes  à  poissons  et 
les  grès  et  poudingues  que  nous  allons  voir  ensuite, 
pour  rapporter  ces  assises  à  la  formation  permienne, 


—  250  — 

et  assez  vraisemblablement,  les  calcaires  au  Zeclistein 
ou  au  calcaire  magnésifère  des  Anglais  et  les  couches 
inférieures  au  grès  rouge. 

Ces  calcaires  à  poissons  fournissent  un  horizon 
assez  net  pour  permettre  de  calculer  la  pente  de 
leurs  couches.  Ils  se  présentent ,  à  Engleville  ,  à  71 
mètres  de  plus  de  profondeur  que  dans  le  i)uits 
Fumichon  n°  2  ;  si  on  défalque  une  vingtaine  de 
mètres  pour  la  difTérence  de  niveau  de  ces  deux 
points ,  on  trouve ,  sur  un  intervalle  de  près  de  2,000 
mètres ,  une  pente  de  0"*,  025  par  mètre  ;  on  arrive  au 
même  résultat  en  faisant  le  calcul  d'après  les  affleu- 
rements constatés  au  sud  de  St-Martin  de  Blagny. 
Les  couches  houillères  présentant,  dans  le  bassin  de 
Fumichon,  une  pente  assez  régulière  de  Oi^jlO  par 
mètre  vers  le  nord,  il  en  résulte  une  discordance  de 
stratification  évidente ,  bien  que  faible ,  entre  les  cal- 
caires avec  schistes  à  poissons  et  les  assises  du 
terrain  houiller. 

Notre  cinquième  niveau,  qui  représenterait  le  grès 
rouge ,  est  formé  d'assises  puissantes  de  grès  géné- 
ralement rouges,  micacés,  alternant  avec  des  schistes 
de  même  couleur ,  renfermant  quelques  bancs  de 
calcaires  et  passant  à  des  poudingues  par  l'addition 
de  nombreux  galets  de  grès  silurien.  Le  sondage 
d'Engleville  a  traversé  ces  couches  sur  97  mètres  ; 
il  est  vrai  que  ce  forage  n'a  pas  atteint  le  terrain 
houiller  tandis  que,  dans  les  deux  puits  de  Fumichon, 
les  couches  du  grès  rouge  n'ont  présenté  qu'une  épais- 
seur variant  entre  83  et  85  mètres.  Si ,  par  de  nou- 
veaux forages,  on  parvenait  dans  l'avenir  à  établir 
la  puissance  maximum  des  grès  rouges  dans  le 
Cotentin ,  il  serait  possible  de  savoir  à  point  nommé, 


—  251  — 

en  prenant  pour  repère  le  niveau  si  régulier  des  cal- 
caires à  poissons ,  à  quelle  profondeur  on  pourrait 
rencontrer,  dans  un  puits  ou  un  sondage,  les  pre- 
mières assises  du  terrain  liouiller. 

La  question  n'est  pas  encore  résolue  ;  mais  on 
comprendra  l'importance  que  nous  avons  attachée , 
au  prix  de  développements  un  peu  longs ,  à  montrer 
quelles  divisions  peuvent  être  établies  dans  un  en- 
semble de  couches  rapportées  jusqu'ici  au  red-marle 
ou  au  trias. 

Les  calcaires  avec  schistes  à  poissons  et  les  grès 
rouges  inférieurs  mis  de  côté  pour  être  rangés  dans 
le  terrain  permien ,  peut-on  trouver  dans  les  couches 
supérieures  les  équivalents  du  grès  des  Vosges  et  de 
chacun  des  trois  niveaux  triasiques.  Nous  ne  sau- 
rions le  dire  et  nous  pensons  qu'on  doit  conserver  à 
l'ensemble  de  ces  couches  la  dénomination  de  trias 
en  envisageant,  avec  M.  Dufrénoy  (1,)  que  le  conglo- 
mérat magnésien  du  Cotentin  représenterait ,  soit  le 
muschelkalk ,  soit  la  dolomie  des  marnes  irisées,  et 
que  les  couches  inférieures  et  supérieures  à  ce  con- 
glomérat formeraient  les  deux  autres  termes  de  la 
série  triasique. 

Postérieurement  au  dépôt  du  grès  rouge  et  du  trias, 
le  golfe  du  Cotentin  a  été  visité  par  la  mer  pendant 
les  périodes  infra-liasique  et  liasique.  Les  calcaires 
de  l'infra-lias  forment  un  lambeau  isolé  qui  s'étend 
entre  Yvetot ,  Valognes  et  Huberville  ;  ils  constituent 
en  outre ,  à  la  base  du  lias ,  une  lisière  plus  ou  moins 
continue  passant  par  Ozeville ,  le  Ham ,  Orglandes , 
Picauville ,  Gretteville  et  Beaupte  ;  enfin ,  on  les  re- 

(1)  Explication  de  la  carte  géologique  de  France,  volume  II,  p.  126, 


—  252  - 

trouve  sur  une  étendue  très-restreinte ,  entre  Osman- 
ville  et  Isigny. 

Le  lias  a  déposé  ses  sédiments  sur  tout  le  plateau 
qui  s'étend  entre  Montebourg  ,  Ste-Mère-Église  et 
St-Côme  ;  il  se  retrouve  à  Brévends  et  se  prolonge 
dans  le  Calvados  en  formant  jusqu'à  Bayeux  et  au- 
delà  une  bande  de  7  à  8  kilomètres  de  largeur,  recou- 
verte ,  près  de  la  mer ,  par  les  couches  de  l'oolithe 
inférieure ,  qu'on  ne  retrouve  pas  dans  la  Manche , 
tandis  qu'elles  prennent  dans  le  Calvados  un  si  grand 
développement. 

Le  golfe  du  Cotentin  resta  entièrement  émergé 
pendant  la  fin  de  la  période  jurassique  ;  mais  ensuite, 
à  l'origine  de  la  période  crétacée,  paraît  s'être  pro- 
duite, dans  la  baie  des  Veys,  une  large  faille  dont 
M.  Eugène  Eudes-Deslongchamps  a  démontré  l'exis- 
tence dans  une  intéressante  étude  sur  les  étages 
jurassiques  inférieurs  de  la  Normandie. 

Cette  faille  qui  a  déterminé,  dans  les  couches 
voisines  de  nombreuses  brisures  ,  eut  cet  autre  effet 
de  rouvrir  le  golfe  du  Cotentin  aux  mers  crétacées  et 
tertiaires ,  qui  y  ont  laissé  de  fort  nombreuses  et  de 
fort  intéressantes  traces  de  leur  séjour  dans  la  région 
basse,  s'étendant  entre  les  vallées  de  la  Douve  et 
du  Merderet, 

Postérieurement  aux  dépôts  tertiaires  ,  le  diluvium 
a  recouvert  de  ses  sables,  de  ses  argiles  et  de  ses 
graviers  presque  toutes  les  formations  antérieures , 
en  prenant  surtout  du  développement  sur  le  plateau 
qui  s'étend  entre  Périers  et  Carentan. 

Enfin ,  dans  les  temps  les  plus  récents ,  se  sont 
formés  ,  et  se  forment  encore  de  nos  jours  ,  dans  les 
marais  des  vallées  de  la  Taute,  de  la  Douve  et  le 


—  253  — 

marais  de  Gorges,  de  puissants  ddpôts  tourbeux  dont 
on  pourrait,  en  même  temps  que  de  la  formation 
liouillère  de  Basse-Normandie,  tirer  un  meilleur  parti 
qu'on  ne  Fa  fait  jusqu'ici. 

L'existence  de  ces  marais  devra  apporter  quelques 
difficultés  et  quelques  entraves  aux  opérations  que 
l'on  tentera  dans  l'avenir  pour  rechercher  et  ex- 
ploiter la  houille.  On  les  évitera  quand  la  chose  sera 
possible;  cependant,  il  n'y  a  guère  moyen  de  songer 
à  exploiter  par  la  suite  la  mine  du  Plessis  sans  ouvrir 
un  puits  sur  le  sol  même  du  marais  de  Gorges.  L'art 
des  mines  est ,  au  reste ,  assez  avancé  aujourd'hui 
pour  que  de  semblables  difficultés  n'arrêtent  pas  une 
entreprise  qui  aurait  d'ailleurs  la  certitude  de  ren- 
contrer sous  le  sol  des  marais  des  couches  de  charbon 
de  quelque  importance. 

En  terminant  cette  description,  mentionnons  en- 
core que  tous  les  terrains  postérieurs  au  trias ,  y 
compris  le  diluvium  et  la  tourbe  ,  ont  été  indiqués 
par  une  teinte  unique  (le  bleu  clair)  sur  la  carte  du 
golfe  du  Gotentin. 

Cette  carte  divise  donc  la  région  qui  nous  occupe 
en  trois  zones  bien  distinctes  : 

1°  Celle  des  terrains  de  transition ,  sur  lesquels  il 
n'y  a  pas  lieu  d'aller  rechercher  la  houille  ; 

2°  Celle  sur  laquelle  toute  recherche  de  houille 
n'aura  à  traverser ,  avec  plus  ou  moins  de  chances 
de  réussite  d'ailleurs,  que  les  assises  triasiques  et 
permiennes  pour  rencontrer  le  terrain  hoailler  ;      - 

3°  Enfin ,  la  zone  sur  laquelle ,  avant  même  d'at- 


—  254  — 

teindre  le  trias  et  sans  avoir ,  au  reste ,  l'assurance 
de  le  rencontrer  toujours ,  il  faudra  traverser  des 
assises  plus  oa  moins  puissantes  de  terrains  juras- 
sique ,  crétacé ,  tertiaire ,  ou  les  alluvions  anciennes 
et  modernes. 


CHAPITRE  II. 


MINE     DU     PLESSIS. 


HISTORIQUE. 

C'est  en  1%*1,  d'après  les  indications  renfermées 
dans  le  tome  II  du  Journal  des  Mines  sur  la  décou- 
verte du  gisement  du  Plessis ,  que  furent  entrepris , 
par  Mathieu  de  Flandre,  les  premiers  travaux  d'ex- 
ploration de  cette  mine.  Ces  travaux  eurent  peu 
d'importance  et  de  durée  et,  après  avoir  opéré  la 
reconnaissance  de  quelques  affleurements  de  houille , 
leur  auteur  abandonna  ,  paraît-il ,  le  Plessis  pour 
porter  ses  recherches  à  Littry. 

Plus  tard,  en  1778,  un  sieur  Tubœuf ,  ayant  obtenu 
la  permission  d'exploiter  la  mine  du  Plessis ,  forma 
une  compagnie  et  se  fit  donner,  le  30  août  1781 ,  la 
concession  de  toutes  les  mines  de  ce  qu'on  nommait 
alors  le  diocèse  de  Coutances.  Des  travaux  d'ex- 
ploitation furent  entrepris  au  Plessis  ;  une  veine  de 
terre  noire  bitumineuse  et  quelques  minces  filets  de 
houille  furent  suivis  à  l'aide  de  plusieurs  tranchées 
et  d'un  puits  profond  de  73  pieds  ;  on  s'attacha  mal  à 
propos  ,  dit  Duhamel  dans  le  Journal  des  Mines , 
à  poursuivre  ces  petites  veines,  qui  donnaient  à  peine 
le  combustible  nécessaire  pour  la  réparation  des  oti- 
tils,  au   lieu  d'atteindre,   à  l'aide  de  puits  et  de 


— -  *2ô6  — 

galeries ,  un  niveau  plus  profond  et  des  veines  plus 
puissantes  et,  faute  de  n'avoir  pas  employé  alors 
les  moyens  convenailes  de  tirer  parti  de  cette  mine , 
on  fut  forcé  de  l'abandonner,  très-peu  de  temps  après, 
en  1782, 

Mais  une  compagnie ,  qui  avait  déjà  fait  près  de 
Caen  (  à  Feuguerolles ,  selon  toute  apparence  )  des 
recherches  infructueuses  de  houille ,  vint  porter  ses 
travaux  au  Plessis  en  1*93  et  obtint ,  pai'  arrêté  du 
Comité  du  Salut  Public  du  28  germinal  an  II  (11  avril 
1"94) ,  une  concession  d"une  dui'ée  de  quarante-cinq 
ans  et  portant  sui*  un  périmètre  de  six  lieues  carrées. 

Cette  compagnie,  représentée  par  les  sieui^s  Bréban, 
Quétil  de  La  Poterie  et  Busnel,  entreprit  des  travaux 
considérables  ;  six  puits  (  fosse  Michel  de  Lanne , 
fosse  intermédiaii'e ,  fosse  de  recherches  ,  fosse  St- 
Thomas ,  fosse  Ste-Anne  et  fosse  Ste-Barbe  )  furent 
successivement  ouverts  et ,  de  1194  à  1811 ,  il  fut 
extrait  de  la  mine  du  Plessis  185,000  hectolitres  de 
houiUe,  vendus  au  prix  de  1  fr.  85  c.  environ  poui' 
la  forge  et  la  chaufournerie. 

Les  travaux  gagnant  en  profondeur ,  les  difficultés 
que  présentait  l'épuisement  des  eaux ,  qu'on  ne 
faisait  encore  qu'à  bras  d'hommes  ,  devinrent  bientôt 
insurmontables.  Il  eût  fallu ,  dès  cette  époque , 
chercher  à  opérer  cet  épuisement  à  l'aide  de  moteurs 
à  vapeur ,  et ,  faute  de  s'y  être  décidés  ,  les  conces- 
sionnaires se  virent  obligés  d'abandonner,  en  1811 , 
les  travaux  d'exploitation  de  cette  mine  et  de  re- 
noncer, le  26  novembre  1819.  à  la  concession  qui 
leur  avait  été  accordée  en  l'9-i. 

Cette  renonciation  ayant  été  acceptée  par  une  or- 
donnance royale  du  10  juillet  1823 ,  la  concession  de 


—  25-  - 

la  mine  da  Plessis  fut  à  nouveau  accordée,  par  une 
autre  ordonnance  du  13  mars  18*28,  au  lieutenant- 
général  comte  de  Montmarie,  mais  avec  un  périmètre 
plus  restreint  qu'en  1-94  et  ne  présentant  qu'une 
étendue  superficielle  de  4761  hectares  ^voir  la  feuille  I 
des  cartes  jointes  à  ce  travail  sur  laquelle  est  figuré 
le  périmètre  actuel  de  la  concession  du  Plessis), 

Les  travaux  d'exploitation  de  cette  mine  ,  un  mo- 
ment remis  en  activité  en  1829  et  en  1830  (  puits  de 
l'Espérance,  sondages  divers),  non  par  le  nouveau 
concessionnaire  mais  par  des  personnes  auxquelles 
M.  de  Montmarie  s'était  hâté  de  céder  la  propriété 
de  la  mine  du  Plessis  furent  suspendus  ensuite  jus- 
qu'en 1836  par  le  fait  d'un  procès  intervenu  entre  le 
vendeur  et  les  acheteurs  de  la  mine  et  de  la  faillite 
de  ces  derniers.  Remise  entre  les  mains  du  conces- 
sionnaire de  1828,  la  mine  du  Plessis  devint  en  1835 
la  propriété  de  la  société  en  commandite  Fantet  et 
C'«  qui ,  de  1836  à  1843,  y  fit  opérer  des  travaux  con- 
sidérables (  puits  de  la  rue  de  Beaucoudray ,  fonçage 
du  puits  St-Louis  et  du  puits  Fantet,  approfondisse- 
ment du  puits  Ste-Barbe ,  sondages  divers,  canal  du 
Plessis  à  Beaupte  ,  constructions  multiples  )  et  donna 
à  l'extraction  toute  l'activité  compatible  avec  les  dé- 
bouchés encore  restreints  que  rencontraient  alors  les 
produits  de   la  mine  du   Plessis.    300,000  quintaux 
métriques  environ  de  charbon  furent  extraits  pen- 
dant cette  période  et  vendus  de  1  fr.  60  à  1  fr.  80 
les  100  kilogrammes.  Les  ressources  que  procurèrent 
ces  ventes  furent  absorbées ,  ainsi  que  le  capital  so- 
cial ,  par   les  dépenses  exagérées  et  tout  au  moins 
intempestives  que  fit  sur  la   mine  le  gérant  de -la 
société  Fantet ,  de    telle   sorte    qu'en    1843 ,    cette 


—  258  — 

société ,  à  bout  de  ressources ,  dut  opérer  sa  liqui- 
dation qui  fit  passer  la  propriété  de  la  mine  du 
Plessis  entre  les  mains  du  comte  de  Castellane  dans 
le  courant  de  1845. 

Ce  changement  de  mains  donna  momentanément 
un  regain  d'activité  aux  travaux  de  la  mine  ;  les  puits 
de  Béthune  ,  de  Recherches  et  Castellane  furent  suc- 
cessivement foncés  ,  attaquant  une  région  inexplorée 
jusqu'alors  de  la  concession ,  quand  survinrent  les 
événements  de  1848 ,  à  la  suite  desquels  les  travaux 
de  la  mine  furent  à  nouveau  suspendus.  Ils  ne  furent 
repris  qu'en  1851 ,  époque  à  laquelle  fut  décidée 
l'exécution  dans  le  marais  du  Plessis  d'un  grand 
sondage  dont  nous  rendrons  compte  dans  les  pages 
qui  vont  suivre. 

Ce  sondage ,  terminé  en  1854  sans  avoir  donné  des 
résultats  d'une  netteté  suffisante,  les  travaux  de  la 
concession  du  Plessis  furent  encore  suspendus  pour 
n'être  repris  qu'en  1858  ,  sous  la  direction  de  M.  Bro- 
chot ,  sous  laquelle  fut  explorée  ,  pendant  deux  ans  , 
une  nouvelle  région  de  la  mine  ,  par  les  puits  Denis , 
de  la  Sonde ,  Félix  et  quelques  sondages. 

Cette  reprise  des  travaux  toucha  à  sa  fin  en  1859 
et,  depuis  lors ,  la  concession  du  Plessis  n'a  plus  été 
l'objet  d'aucuns  travaux  sérieux  et  suivis.  La  mort 
du  comte  de  Castellane ,  survenue  en  1861 ,  fit ,  il 
est  vrai  ,  passer  entre  les  mains  de  mineurs  la  pro- 
priété de  cette  concession  et  •suspendre,  en  consé- 
quence ,  la  remise  en  exi)loitation  de  la  mine  ;  les 
héritiers  de  M.  de  Castellane  cherchèrent  alors  à  se 
défaire  de  cette  propriété,  et  ils  l'auraient  assurément 
déjà  vendue,  s'ils  n'avaient  pas  demandé  de  la  con- 
cession  du  Plessis    un   prix  d'achat  assez  élevé   et 


—  259  — 

[ilutôt  sur  los  dépenses  ({ui,  ;\  tort  ou  ù  raison,  a-vaiont 
pu  ôtre  faites  ant('Tieurement  sur  cette  concession 
que  sur  les  avantages  immédiats  que  pouvait  procurer 
son  exploitation. 

Ce  rapide  historique  montre  combien ,  depuis  la 
fln  du  siècle  dernier  ,  de  laquelle  date  le  comnicnce- 
nient  d'exploitation  sérieuse  de  la  mine  du  i'iessis, 
la  propriété  de  cette  concession  a  changé  fréquem- 
inent  de  mains  ;  il  en  devait  ôtre  et  il  en  a  été  dt; 
même  de  la  direction  et  de  la  conduite  des  travaux, 
et  c'est  lu  qu'il  faut  cliercher ,  beaucoup  plus  ([ue 
dans  la  pauvreté  du  gisement  ou  les  dillicultés 
matérielles  de  rexj)loitation ,  la  véritable  cause  des 
insuccès  continus  dont  la  mine  du  Plessis  a  été  le 
lliéàtre. 

Tel  nouveau  ])ropriétaire  de  cette  min(;,  (pii  plus 
est ,  tel  nouveau  directeur  a  tenu ,  drs  les  premiers 
mois  (le  son  achat  ou  de  sa  gestion  ,  à  (l(;man- 
(l(ir  à  ce  gisement  des  pi'oduits  immédiats ,  aux 
l'isques  de  compromettre  l'avenir,  et  c'est  ainsi  ([ue, 
presque  i)artout  où  se  montraient  des  allleure- 
iiKMits  de  houille ,  les  entéturcîs  de  couches  ont  été 
fouillées  près  de  la  surface,  de  façon  à  rendre  par 
la  suite  fort  onéreuse,  sinon  impossible,  l'exploitation 
en  i)rofondeur,  en  raison  diîs  dillicultés  de  réi)ui- 
sement. 

Enfin,  comme  nous  Talions  montrer  en  faisant  con- 
naître la  constitution  géologique  du  gisement  du 
l'iessis,  aucun  des  propriétaires  de  cetto  mine  n'a 
entrepris  de  travaux  d'exploitation  là  où  il  conve- 
nait cependant  de  les  exécuter,  du  côté  du  marais  de 
Gorges  et  loin  des  aflleurements  et  de  la  région  tour- 
mentée   par  les   épanchemenls    [lorphyriques.    Une 

n 


—  260  — 

tentative  seulement  a  été  faite  dans  cette  voie  par 
M.  de  Castellane  au  moyen  du  sondage  de  1852  ;  mais  il 
n'en  a  pas  été  tiré  tout  le  parti  possible ,  en  sorte  que 
de  nouveaux  sondages  seront  vraisemblablement 
encore  à  faire  avant  d'entreprendre  dans  le  marais 
le  foncement  d'un  puits  profond  et  l'exploitation  de 
la  région  qui  constitue  l'avenir  réel  de  la  concession 
du  Plessis. 


DESCRIPTIOIV   GÉOLOGIQUE. 

Dans  le  premier  chapitre  de  cette  notice ,  nous 
avons  tracé  à  grands  traits  la  constitution  géologique 
du  golfe  du  Cotentin  ,  sur  les  confins  duquel  apparaît, 
à  14  kilomètres  ouest  de  la  ville  de  Carentan,  le  petit 
bassin  liouiller  du  Plessis.  Il  est  adossé  aux  terrains 
de  transition  qui  occupent  du  quart  au  tiers  de  la 
superficie  de  la  concession  et  se  terminent ,  sur  une 
étendue  de  plus  de  20  kilomètres ,  entre  les  Moitiers- 
en-Beauptois  et  St-Patrice-de-Glaids ,  par  une  ligne 
sinueuse  assez  régulièrement  dirigée  du  nord  au  sud. 

C'est  dans  une  sorte  d'anse  hémi-circulaire  de  cette 
ceinture  de  terrains  de  transition  qu'allleurent  les 
couches  de  grès  et  de  schistes  houillers ,  dans  la 
partie  centrale  de  la  commune  du  Plessis ,  près  du 
hameau  de  lieaucoudray  en  particulier  et  sur  une 
étendue  restreinte  mesurant  à  peine  1,700  à  1,800 
mètres  du  nord  au  sud  et  un  kilomètre  au  plus  dans 
la  direction  de  Test  à  l'ouest.  Sur  la  feuille  n°  2  des 
plans  joints  à  ce  travail,  consacrée  à  la  partie  explo7'ée 
de  la  concession  du  Plessis ,  nous  avons  figuré  î\ 
grande  échelle  les  limites  nord,  ouest  et  sud  de  cette 


—  261  — 

sorte  de  baie  dans  laquelle  apparaît  le  terrain 
houiller. 

Au  nordainsi  qu'au  nord-ouest  de  cette  enceinte  ,  on 
rencontre  les  scliistes  et  les  calcaires  dévoniens  fossi- 
lil'ôres  qui,  de  Prétot,  Ste-Suzanne  et  St-Jores,  se 
prolongent  jusque  dans  la  lande  du  Plessis ,  où  ils 
ont  été  exploités  sur  les  fermes  de  la  Royauté  et  de 
la  Clôture ,  ainsi  qu'aux  hameaux  de  Beau-Soleil  et 
des  Bois.  A  l'ouest  et  au  sud  du  bassin  du  Plessis,  ce 
sont ,  au  contraire ,  des  couches  appartenant  à  la 
partie  inférieure  des  terrains  de  transition  du  dépar- 
tement de  la  Manche  qui  se  montrent,  représentées  par 
des  schistes,  des  grauwackes  et  des  poudingues,  occu- 
pant une  partie  des  communes  de  Gorges  ,  Laulne  et 
de  Lastelle.  On  les  voit ,  aux  hameaux  des  Rénaux  et 
de  la  Villette  ,  ainsi  que  près  de  la  ferme  de  ce  nom  , 
en  strates  presque  verticales  orientées  nord  10  à  20° 
est  à  sud  10  à  20°  ouest ,  c'est-à-dire ,  comme  nous 
aurons  l'occasion  de  le  reconnaître  plus  loin,  en  com- 
plète discordance  de  stratification  avec  les  couches 
de  la  formation  houillère  du  Plessis. 

Enfin .  pour  en  terminer  avec  l'indication  des 
terrains  de  transition  que  l'on  trouve  dans  l'étendue 
de  cette  concession  ,  je  signalerai  les  grès  siluriens 
moyens  qui  constituent  la  haute  chaîne  de  Lithaire  à 
Montcastre ,  laquelle  vient  mourir  près  de  l'angle 
nord-ouest  du  périmètre  de  la  concession  ,  sur  les 
confins  de  la  lande  du  Plessis. 

Le  terrain  houiller  apparaît  donc  dans  l'anse  dont 
nous  venons  de  tracer  ainsi  les  contours.  Il  affleure 
sur  une  étendue  d'une  centaine  d'hectares  environ 
et  disparaît  ensuite  à  l'est,  suivant  une  ligne  ondulée 
qui  s'écarte  assez   peu  du  chemin  vicinal  n°  3   de 


-  262  — 

Périers  à  Valop;nes ,  soit  sous  les  assises  de  la  for- 
mation triasique  ou  bien  sous  l'c^pais  manteau  de 
sables  diluviens ,  que  l'on  voit  près  de  la  chapelle 
Ste-Anne ,  au  Manoir  et  à  la  Couterie ,  ainsi  que 
sous  les  alluvions  récentes  des  parties  les  plus  basses 
et  marécageuses  du  pays. 

C'est  sur  cette  étendue  superficielle ,  tellement 
restreinte  qu'elle  n'excède  i)as  la  quarantième  partie 
de  la  surface  de  la  concession .  ([u'ont  porté  presque 
tous  les  travaux  faits  au  Plessis  depuis  quatre-vingts 
ans.  Sans  ordre  ni  méthode ,  le  sol  a  été  fouillé  en 
tous  sens ,  presque  à  toutes  les  profondeurs .  par  des 
travaux  plus  ou  moins  éphémères ,  dont  la  trace  a 
été  à  peine  conservée  dans  les  bureaux  de  la  mine  et 
dont  l'Administration  n'a  jamais  pu  obtenir  de  plans 
l'éguliers ,  en  sorte  que,  pour  faire  la  description  de 
ces  travaux,  il  ne  reste  actuellement  dans  les  archives 
administratives  que  des  notes  éparses  ,  incomplètes  , 
([u'il  a  fallu  coordonner  et  même  interpréter  pour 
dresser  les  feuilles  2  et  3  des  plans  et  des  coupes 
l'elatifs  à  la  concession  du  Plessis, 

Composé  d'une  série  de  couches  alternatives  de 
grès  houillers  à  plus  ou  moins  gros  éléments ,  ren- 
fermant des  empreintes  d'Equisétacées  et  de  fougères 
plus  rares,  de  conglomérats  et  de  poudingues  blancs, 
gris  et  rouges,  d'argilithes  et  de  schistes  de  couleurs 
également  variées  et  renfermant  parfois  des  rognons  dv, 
carbonate  de  fer,  enfin  de  schistes  houillers  plus  ou 
moins  charbonneux,  auxquels  sont  associées  de  véri- 
tables couches  de  houille,  le  terrain  houiller  du  Plessis 
ne  constitue  pas  un  gisement  d'une  allure  régulière  , 
mais  il  présente ,  au  moins  dans  la  région  des  aflleu- 
rements ,  la  seule  exjjlon-c  jusqu'ici .  la  trace  mani- 


—  263  — 

feste  de  bouleversements  dont  on  n'a  pas  à  clierclier 
la  cause  bien  loin,  le  porphyre  apparaissant  çà  et  là 
en  plus  d'un  point  de  la  commune  du  Plessis. 

Quelque  incomplets  que  soient  les  documents  laissés 
par  les  exploitants  de  la  mine,  ils  peuvent  cependant 
suffire,  ainsi  que  nous  Talions  voir  et  qu'on  peut 
s'en  convaincre  par  l'examen  des  plans  et  coupes 
joints  à  ce  travail  (1),  pour  établir  avec  une  certaine 
netteté  comment ,  à  la  suite  des  épancliements  por- 
phyriques  ,  les  couches  du  terrain  houiller  du  Plessis 
ont  été  brisées  et  rejetées  et  comment  les  affleure- 
ments de  ce  terrain ,  qui  ne  faisaient  primitivement 
qu'un  môme  tout,  se  sont  trouvés  morcelés  et  divisés 
en  trois  lambeaux  distincts  séparés  par  deux  massifs 
de  porphyre. 

Cette  roche  ériij)tive  constitue  d'abord  un  premier 
massif,  orienté  à  peu  près  nord  15°  à  20"  ouest,  lonjz 
de  950  à  1,000  mètres,  d'une  largeur  irrégulière, 
rencontré  au  nord  par  le  puisard  du  puits  Denis, 
passant  par  le  puits  St-Louis  (voir  le  plan,  pi.  II,  et 
les  coupes  (1)  et  (2),  pi.  III)  et  disparaissant  au  sud 
près  des  ruines  de  l'ancien  château  et  sur  les  bords 
du  ruisseau  des  Rénaux ,  mais  pour  se  retrouver 
encore  dans  diverses  directions ,  à  plus  ou  moins  de 
profondeur.  C'est  ainsi  que  le  sondage  (n"  10)  de  la 
ferme  du  Moulin  a  rencontré  ce  massif  de  porphyre 
à  50""  de  profondeur,  que  celui  du  Marais  (n"  11)  l'a 


(1)  Dans  la  légende  de  la  planche  II  sont  indiquées  les  coupes 
connues  de  chacun  des  puits  et  sondages  entrepris  sur  la  concession 
du  Plessis  ;  pour  éviter  des  répétitions  inutiles ,  nous  nous  sommes 
abstenu  de  reproduire  dans  la  notice  descriptive  de  celle  mine  ces 
coupes,  que  le  lecteur  trouvera  résumées  dans  la  légende  en  question. 


—  264  — 

trouvé  à  122"'  (voir  les  coupes  (2)  et  (4)),  et  qu'enfin 
le  puits  Ste-Barbe  a  ses  vingt  derniers  mètres  et  son 
puisard  creusés  dans  le  porphyre. 

Une  seconde  bande  de  roche  éruptive ,  également 
orientée  nord  15'^  ouest,  ne  mesurant  guère  que  800 
mètres  de  longueur  sur  80  à  100  mètres  de  largeur, 
se  montre  à  l'ouest  du  premier  massil",  sinon  jusqu'à 
la  surface  du  sol  ,  tout  au  moins  à  très-peu  de 
profondeur. 

Une  descenderie,  partant  du  puits  Michel-de-Lanne, 
est  venue  buter  contre  ce  massif  porphyrique;  d'autre 
part ,  le  puits  Félix  l'a  rencontré  ;  enfin ,  cette  langue 
de  porphyre  explique  le  relèvement  des  couches  du 
terrain  houiller  constaté  par  les  trois  puits  Ste-Anne 
(n°  6) ,  de  la  rue  de  Beaucoudray  (n»  8) ,  de  l'Espé- 
rance (n"  7) ,  et  la  vieille  fosse  de  recherches  (n°  3) , 
qui  sont  pour  ainsi  dire  ouverts  sur  la  limite  est  de 
ce  deuxième  massif  éruptif  dont  la  jonction  soutor- 
l'aine  avec  le  premier  ne  saurait  être  douteuse.  Cette 
deuxième  bande  de  porphyre  vient  afileurer  en  pentes 
abruptes ,  sur  les  rives  du  ruisseau  des  Rénaux ,  à 
rJOO  mètres  à  l'ouest  de  la  route  de  Périers  à  Valognes 
et  se  retrouve  encore  plus  loin ,  au  sud  .  dans  l;i 
direction  de  la  ferme  de  la  Villette. 

Le  pori)hyro  du  Plessis  est  généralement  de  couleur 
sombre  ,  oscillant  entre  le  violet  et  le  vert  foncé  ;  sa 
structure  est  grenue  et  homogène ,  sa  pâte  fine  et  ne 
renfermant  de  nodules  de  quartz  libre  qu'on  quantité 
assez  variable  et  généralement  peu  abondante  ;  le 
feldspath  en  cristaux  s'y  présente  lui-même  fort 
rarement ,  et  on  ne  voit  guère  au  milieu  de  la  pâte 
qiu'  iiucbjues  paillettes  ternes  de  mica  et  (|uel(iues 
mouches    de   pyrites.    Aussi  .    cette   roclic  .    ollVanI 


—  265  — 

d'ailleurs  beaucoup  d'analogie  avec  les  porphyres 
dont  nous  signalerons  plus  loin  la  présence  à  Littrjs 
peut-elle  être  envisagée  comme  présentant  des  pas- 
sages graduels  du  pétrosilex  compacte  au  véritable 
porphyre  quartzifère  et  au  porphyre  trachytifjue. 

Le  porphyre  du  second  massif  constitue ,  sur  le 
bord  du  ruisseau  des  Rénaux  ,  des  masses  qui ,  bien 
que  fendillées  en  divers  sens ,  offrent  une  grande 
dureté  sous  le  marteau.  A  leur  surface  ,  les  blocs  de 
porphyre  prennent  une  teinte  ocreuse  due  à  un  com- 
mencement d'altération  qui  ne  dépasse  pas  un  à  deux 
centimètres  de  profondeur  dans  les  roches  du  second 
massif.  Mais ,  sous  les  ruines  du  vieux  château ,  à 
l'extrémité  sud  du  premier ,  le  porphyre  se  trouve 
presque  entièrement  décomposé  et  kaolinisé  ;  il  affecte 
alors ,  en  certains  points ,  la  texture  cellulaire  et 
spongieuse  due  au  départ  d'une  partie  de  ses  éléments 
constitutifs. 

L'apparition  de  la  roche  éruptive  dont  nous  venons 
de  faire  connaître  la  constitution  minéralogique  a 
morcelé  ,  avons  nous  dit ,  le  terrain  houiller  du  Plessis 
en  trois  lambeaux  isolés  ;  ces  lambeaux  sont  devenus 
l'an  après  l'autre  le  siège  d'exploitations  distinctes 
que  nous  allons  successivement  passer  en  revue. 

Le  lambeau  central  a  été  exploité  le  premier  et  de 
la  façon  la  plus  durable.  Cinq  puits  (  fosse  intermé- 
diaire, vieille  fosse  de  recherches,  fosses  St-Thomas, 
Ste-Barbe  et  Ste-Anne  )  ont  été  ouverts ,  de  1193  à 
1808 ,  sur  cette  région  de  la  mine  et  ont  montré 
l'existence  de  deux  couches  de  houille  exploitables , 
la  première  épaisse  de  1'"  à  1'",  20,  la  plus  profonde 
ayant  de  l"»,  20  à  1"\  50  de  puissance  et  séparée  jde  la 
précédente  par  un  massif  stérile  de  1h  à  23  mètres 


—  266  — 

d'épaisseur.  Ces  deux  couches  ont  été  rencontrées 
par  les  puits  Ste-Barbe ,  intermédiaire  et  de  re- 
cherches ;  elles  l'ont  été  probablement  aussi  par  le 
puits  St-Thomas  ;  toutefois ,  nous  n'avons  trouvé  le 
fait  positivement  signalé  nulle  part.  Enfin ,  à  51 
mètres  de  profondeur,  le  puits  Ste-Barbe  a  atteint 
une  autre  couche  de  charbon  de  moins  de  0"\  50 
d'épaisseur  qui,  poursuivie  en  galerie  sur  une  soixan- 
taine de  mètres ,  a  été  reconnue  n'être  formée  que  de 
rognons  inexploitables.  Cette  petite  veine  n'a  d'ail- 
leurs pas  été  trouvée  dans  aucun  des  autres  puits. 

Ouvert  sur  les  affleurements  de  la  couche  supé- 
rieure ,  le  puits  Ste-Anne  n'a  atteint  que  la  couche 
la  plus  profonde  et  le  voisinage  du  porphyre  explique 
comment,  au  grand  étonnement  des  exploitants  de 
1808,  cette  couche  disparut  presque  aussitôt  en  amont 
pendage ,  ce  qui  motiva  l'abandon  de  ce  puits  peu  de 
temps  après  son  ouverture. 

Quand  ,  après  la  suspension  des  travaux  datant  de 
1811,  la  mine  du  Plessis  fut  remise  en  activité  en 
1829,  puis  en  1836,  c'est  encore  sur  le  lambeau  cen- 
tral que  se  porta  l'exploitation  sous  la  direction 
Fantet ,  tout  d'abord  au  sud  par  le  foncement  du 
puits  de  l'Espérance ,  puis  dans  le  voisinage  du 
hameau  de  Beaucoudray  par  l'ouverture  des  puits 
St-Louis  et  de  la  rue  de  Beaucoudray ,  ainsi  que  par 
la  reprise  du  puits  Ste-Barbe. 

Le  puits  St-Louis  offrit  une  particularité  fort  digne 
d'intérôt.  Ouvert  près  d'un  allleurement,  il  ne  tarda 
pas  à  rencontrer  une  couche  de  houille  presque  ver- 
ticale, occupant  un  des  côtés  de  la  colonne  du  puits, 
tandis  que  sur  r.iutre  vint  à  se  montrer  h'  porphyre, 
que  l'on  a  seul  traversé  après  pendant  les  deux  ûp.r- 


—  -261  — 

niers  tiers  de  la  hauteur  de  cette  fosse ,  en  sorte  qu'il 
fallut  percer  au  fond  une  galerie  de  plus  de  80  mètres 
de  longueur  dans  la  roche  de  soulèvement  pour  re- 
joindre les  couches  du  terrain  houiller. 

Quant  au  petit  puits  de  la  rue  de  Beaucoudray,  il 
atteignit  la  couche  supérieure  et  ne  fut  même  pas 
approfondi  de  façon  à  rencontrer  la  deuxième  couche, 
l'abondance  des  eaux  venant  de  la  surface  rendant 
l'exploitation  impossible. 

C'est  en  1845  que  prit  fin ,  après  épuisement  de  la 
matière  minérale,  l'exploitation  du  lambeau  de  terrain 
houiller  dont  il  vient  d'être  question  ;  l'examen  des 
coupes  longitudinales  n°*  1  et  5  et  transversales  n°^  2 
et  3  permet  de  se  rendre  compte,  aussi  complètement 
que  possible,  de  la  disposition  des  couches  de  ce 
lambeau  qui  affectent  la  forme  d'une  longue  et 
étroite  cuvette  ,  dont  le  grand  axe  serait  orienté 
suivant  la  direction  nord  15  à  20°  ouest  des  deux 
bandes  porphyriques. 

Ces  couches  présentent  une  pente  variable ,  qui 
atteint  jusqu'à  25°  sur  les  limites  est  et  ouest  de  la 
cuvette ,  et  qui ,  sur  certains  points ,  a  même  offert 
de  grandes  irrégularités.  Ainsi,  parles  travaux  du 
puits  Ste-Barbe ,  on  a  constaté  que  la  couche  supé- 
rieure ,  loin  d'avoir  la  régularité  de  celle  du  fond  du 
puits,  présentait  des  parties  alternativement  de  niveau 
et  à  pente  raide  ,  enfin  ,  une  disposition  en  une  sorte 
d'escalier  qui  paraît  témoigner  qu'elle  a  subi  des 
effets  de  flexion  et  de  rejet  dont  la  couche  inférieure 
n'a  pas  ressenti  les  atteintes.  C'est  à  l'épanchement 
du  porphyre  entre  les  strates  du  terrain  houiller  que 
la  cause  doit  en  être  attribuée  ;  telle  est  au  moins 
l'opinion  mise  en  avant  par  feu  M.  l'ingénieur  en  chef 


—  268  — 

Hérault ,  qui  signale  le  grès  du  toit  de  la  couche  in- 
férieure comme  endurci  et  métamorphisé  en  nombre 
de  points  par  le  porphyre  et  la  rencontre  de  cette 
roche ,  à  un  état  de  décomposition  avancée ,  dans  le 
foncement  du  puits  Ste-Barbe,  avant  d'arriver  à  la 
houille. 

En  décrivant ,  dans  le  chapitre  suivant ,  la  mine 
de  Littry ,  nous  aurons  également  à  signaler  des  faits 
dlntercalation  semblables  du  porphyre  ,  entre  les 
couches  du  terrain  houiller,  bien  qu'ils  soient  assez 
rares  et  que .  à  Littry ,  l'action  métamorphique  de  la 
roche  éruptive  se  soit  portée  plutôt  sur  les  couches 
du  mur  que  sur  celles  du  toit,  contrairement  à  ce 
que  M.  Hérault  dit  avoir  été  reconnu  au  Plessis. 

L'exploitation  du  deuxième  lambeau  fut  entreprise 
en  1845  ,  lors  de  l'abandon  du  premier  ;  quatre  puits 
principaux  (puits  Bâtard,  n°  14;  de  recherches,  n"  15; 
Castellane,  n"  16  ;  et  Denis,  n''  20)  et  les  deux  petites 
fouilles  ,  dites  puits  Léonie ,  n"  17  ,  pratiquées  sur 
des  affleurements  ,  furent  ouverts  de  1845  à  1858 
dans  cette  région  de  la  mine.  Le  puits  Denis  atteignit 
seul  deux  veines  de  houille  (1)  ;  les  puits  Bâtard  et 
de  recherches  ne  traversèrent  qu'une  couche  ;  mais 
la  disposition  et  l'inclinaison  de  la  veine  rencontrée 
par  chacun  de  ces  puits  montrent,  comme  le  rend 
manifeste  la  coupe  n°  4,  qu'il  s'agit  bien  là,  non  d'une 
môme  couche,  mais  de  deux  veines  distinctes  qu'au- 
rait pu  atteindre  successivement  le  ])uits  de  re- 
cherches ,  s'il  eût  été  suffisamment  approfondi. 

(1)  On  a  même  écril  qu'il  rencoiilra  trois  couciies ,  mais  collr 
assertion  nous  parait  fort  disculablo  ;  en  tout  cas,  on  n'explora  pai- 
re puits  qu'une  seule  des  couclirs  ultciules. 


—  269  — 

Quant  au  puits  de  Castellane  ,  il  tomba  sur  un 
brouillage,  trouvé  au  lieu  et  place  de  la  couche  su- 
périeure du  puits  de  recherches.  On  eut  le  tort  de 
ne  pas  tenter  de  traverser  ce  brouillage ,  soit  pour 
se  diriger  en  amont-pendage  vers  le  puits  de  re- 
cherches ,  soit  pour  aller  rejoindre,  à  l'ouest,  les 
descenderies  et  dépilages  partant  des  deux  petits 
puits  Léonie ,  à  l'aide  desquels  étaient  attaqués  les 
affleurements  qui  se  montrent  dans  le  bois  du  Cou- 
dray  et  le  jardin  de  la  maison  de  direction. 

L'exploitation  de  ce  deuxième  lambeau,  figuré  dans 
les  coupes  1 ,  2  et  4 ,  fut  de  peu  de  durée  et  peu 
profitable.  Bien  que  les  deux  couches  reconnues 
eussent  presque  autant  d'épaisseur  que  dans  le  lam- 
beau central ,  elles  étaient  atteintes  par  les  puits 
Denis ,  Bâtard  et  de  recherches  à  trop  peu  de  pro- 
fondeur, pour  que  le  voisinage  de  la  surface  ne  se  fît 
pas  sentir ,  tant  par  l'altération  ressentie  par  le  com- 
bustible que  par  l'abondance  des  eaux  à  épuiser. 

Le  troisième  lambeau  a  encore  moins  d'étendue  et 
d'importance  que  les  deux  précédents  ;  c'est  celui 
sur  lequel ,  en  1793 ,  paraît  avoir  été  ouverte  la  fosse 
Michel  de  Lanne  du  fond  de  laquelle ,  à  l'aide  d'une 
descenderie,  on  alla  jusqu'à  26  mètres  de  profondeur 
et  on  tira  de  la  houille  pendant  deux  ans  ;  cette  région 
fut  abandonnée  ensuite  pour  n'être  explorée  à  nou- 
veau qu'en  1858  et  1859. 

On  commença  par  un  sondage  entrepris  sous  la 
direction  Brochot  au  lieu  dit  de  la  Cassée ,  tout  près 
du  puits  n"  21. 

Ce  forage  donna  la  coupe  ci-après  : 


~  210  — 

Grès  micacés  brans  et  bigarrés.    .     .     .  6"",  s  » 

Filet  de  houille 0  05 

Mêmes  grès,  plus  foncés  et  plus  durs.  2  90 

Filet  de  houille 0  05 

Grès  à  grains  fins  et  moyens,  micacés    ] 

Conglomérats  ,   grès  noirâtres   avec    >  13  50 

empreintes ) 

Schistes  charbonneux 0  50 

Houille  un  peu  mélangée  de  schistes.     .  1  »  » 
Grès  houillers ,  gris  et  noirs ,  avec  vei- 
nules de  houille 7  50 

Houille  avec  intercalation  de  bancs  gré- 
seux      1  20 

Grès  houiller.    .     .    * 1  30 

Houille  avec  intercalation  de  lits  gré- 
seux      3  "70 

Grès  houiller 1  89 

Profondeur  totale.    .     .     .     39"»,  59 

Les  résultats  favorables  de  ce  sondage  qui ,  am- 
plifiés d'ailleurs  par  divers  organes  de  publicité , 
firent  un  certain  bruit,  déterminèrent  à  foncer  le 
puits  Félix  (n°22),  à  trente  mètres  à  peine  du  trou 
de  sonde. 

Malgré  cette  proximité,  on  ne  rencontra  pas  dans 
ce  puits  la  suite  des  assises  du  sondage  de  la  Cassée. 
Ofl'rant  avec  la  fosse  St-Louis  une  grande  analogie 
de  position ,  le  puits  Félix  tomba  sur  la  zone  de 
contact  des  couches  houillères  et  de  la  seconde  bande 
éruptive  ;  il  traversa  d'abord ,  sur  23  mètres  environ, 
un  p<^le-mèledo  grès  et  de  schistes  honillors,  empâtés 
dans  des  porphyres  à  pâte  rouge  et  verte  ;  il  atteignit 
ensuite  des  œuchcs  i)lu.s  régulières  de  terrain  boiiiller. 


-  211  - 
rencontra  le  charbon  à  21  mètres  de  profondeur,  et , 
de  21  mètres  à  38  mètres ,  des  alternances  de  houille 
et  de  schistes  en  strates  presque  verticales.  Le  char- 
bon était  à  demi-cristallin ,  brûlait  à  la  façon  des 
houilles  très-grasses  et  témoignait,  par  ces  qualités 
différentes  de  celles  du  charbon  du  Plessis  ,  des  effets 
du  métamorphisme  dus  au  voisinage  du  porphyre, 
qui  fut  enfin  rencontré  au  fond  du  puits  Félix,  à 
40"\50. 

Les  dislocations  produites  dans  ces  couches  de 
houille  par  la  roche  éruptive  déterminèrent  une  abon- 
dance extrême  des  eaux  et ,  devant  les  difficultés 
de  leur  épuisement,  le  puits  Félix  dut  être  abandonné 
et  remplacé  par  un  nouveau  puits  (puits  de  la  Sonde, 
n°  21  )  .  qui ,  ouvert  sur  l'emplacement  même  du 
sondage  de  la  Cassée ,  devait  rencontrer  des  assises 
l)lus  régulièrement  stratifiées. 

Ce  puits  traversa ,  en  effet ,  des  couches  moins 
bouleversées  que  le  puits  Félix  ;  mais  le  voisinage 
des  anciens  travaux  des  fosses  Silbier  et  Michel-de- 
Lanne ,  amena  de  telles  quantités  d'eau  que  l'exploi- 
tation ne  fut  pas  plus  possible  par  le  puits  de  la 
Sonde  qu'elle  ne  l'avait  été  par  le  puits  Félix. 

La  direction  Brochot  laissa  encore  une  autre  trace 
de  son  passage  au  Plessis  ;  le  sondage  du  Vifïlard 
{n°  23)  fut  entrepris  ;  il  rencontra  deux  couches 
minces  de  houille  ,  l'une  à  21  mètres  ,  l'autre  à 
33  mètres,  et  fut  poursuivi  jusqu'à  50  mètres,  au 
milieu  d'assises  de  grès  houillers  pétris  d'empreintes. 
Ce  forage  montre  qu'à  plusieurs  centaines  de  mètres, 
au  nord -ouest  des  puits  Ste-Anne,  intermédiaire, 
St-Louis  et  Ste-Barbe ,  on  retrouve  encore  le  prolon- 
gement des  deux  couches  du  lambeau  central ,  sépa- 


—  272   - 

réos  seulement  par  une  suite  de  bancs  stériles  moins 
épais  que  dans  la  région  principale  de  ce  lambeau. 
Au  reste ,  le  rapprochement  des  deux  couches  sur 
les  confins  du  bassin  du  Plessis  est  un  fait  général  ; 
il  s'est  vérifié  par  les  puits  Félix  et  de  la  Sonde , 
ainsi  qu'au  nord  du  ruisseau  du  Vifflard  ,  et  leur  plus 
grand  écartement,  constaté  dans  la  région  centrale 
de  Beaucoudray ,  peut  fort  vraisemblablement  s'ex- 
pliquer par  l'intercalation  du  porjjhyre  entre  les 
strates  du  terrain  houiller. 

En  1859,  avons-nous  dit  en  Taisant  l'historique  de 
la  mine  du  Plessis .  toute  exploitation  cessa  sur  cette 
mine.  Cependant,  ([uelques  fouilles  ont  encore  été 
faites  pendant  Tannée  186G ,  et  bien  que  leurs  résul- 
tats aient  été  négatifs ,  au  point  de  vue  de  la  reprise 
de  l'exploitation ,  elles  ont  fourni  quelques  indications 
que  nous  croyons  devoir  consigner  ici. 

A  200  mètres  du  sondage  Brochot  de  1858  ,  au 
point  désigné  sous  h;  n"  24  et  situé  dans  la  lande 
du  Plessis,  un  affleurement  de  couche  a  été  momen- 
tanément exploité.  Ce  doit  être ,  comme  le  montre 
la  coupe  n°  5 ,  l'entéture  de  la  couche  sui)érieure  des 
puits  Ste-Barbe  et  intermédiaire. 

Dans  une  région  opposée  de  la  mine  ,  au  point 
marqué  sous  le  n"  24  bis ,  situé  à  180  métrés  au  sud 
du  ruisseau  des  Rénaux ,  un  autre  afileurement  que 
l'on  voit  au  reste  dans  la  tranchée  du  chemin  vicinal 
de  Périers  à  Valognes  a  été  mis  k  nu  et  exploré  en 
descenderic  sur  une  dizaine  de  mètres;  il  présente 
une  direction  est-ouest ,  un  plongement  faible  au 
nord  et  ]>eut  fort  vraisemblablement  être  pris  i)Our 
le  prolongement  de  la  couche  inl'érieure  du  lambeau 
central. 


-  2*73  — 

Enfin ,  au  hameau  de  la  Lague ,  une  petite  fouille 
(  n"  24  ter),  a  rencontré  ,  près  de  la  surface ,  des  cou- 
ches de  grès  houillers  orientées  est-nord-est,  plon- 
geant au  sud-sud-est ,  ce  qui  prouve  que  le  terrain 
liouiller,  généralement  recouvert  par  les  sables  dilu- 
viens ou  les  assises  du  trias ,  à  l'est  du  chemin  de 
Périers  à  Valognes ,  a  pu  cependant  se  trouver  mis  à 
nu  par  des  érosions  ultérieures  en  différents  points  , 
notamment  à  la  Lague. 

Nous  venons  de  voir  ce  qu'est  le  terrain  houiller  du 
Plessis  dans  la  région  des  affleurements  et  d'établir 
que ,  bien  qu'il  soit  bouleversé  et  morcelé  par  le  fait 
des  éruptions  porpliyriques,  on  y  constate  la  présence 
manifeste  de  deux  couches  de  houille  exploitables 
qui ,  bien  développées  dans  la  région  centrale ,  se  re- 
trouvent également  avec  netteté  dans  les  deux  autres 
lambeaux  rejetés  par  le  porphyre  au  nord  et  à  l'ouest 
de  cette  région  centrale. 

Que  devient ,  en  dehors  de  celte  zone  d'affleure- 
ments ,  qui ,  à  peu  près  totalement  épuisée  ,  n'a  de 
valeur  aujourd'hui  que  par  les  renseignements  qu'elle 
peut  fournir,  le  terrain  houiller  du  Plessis  ?  Qu'a-t-il 
été  fait  en  s'éloignant  de  la  ceinture  des  terrains  de 
transition  et  en  se  reportant  à  l'est ,  où  les  couches 
houillères  doivent  plonger  sous  des  formations  plus 
modernes  pour  rechercher  le  prolongement  du  ter- 
rain houiller  ?  C'est  ce  qu'il  nous  reste  maintenant 
à  examiner. 

Nous  avons  déjà  signalé  le  puits  Fantet  (n°  12) , 
qui,  ouvert  en  1839  près  du  bois  du  Plessis,  a  d'abord 
rencontré  des  couches  de  grès  bigarrés ,  puis  des 
grès  houillers  (  faisant  suite  à  ceux  de  la  Lague,  dont 
il  vient  d'être  question) ,  et  enfin  le  porphyre. 


Le  sondage  du  Marais  (n°  11) ,  qui  date  de  1837  ,  a 
traversé ,  à  48""  et  à  55'" ,  deux  petites  veines  de 
houille  de  O^/SO,  qui  semblent  provenir  d'une  sorte 
de  dédoublement  de  la  couche  exploitée  par  les  puits 
de  recherches  et  Castellane  ;  poursuivi  au-delà ,  ce 
forage  a  atteint  le  porphyre  à  122'"  sans  avoir  ren- 
contré (tout  au  moins  le  fait  n'a  pas  été  constaté) 
la  couche  du  puits  Bâtard ,  qu'on  devait  cependant 
traverser.  Ce  sondage  est  antérieur,  il  est  vrai ,  à 
l'époque  à  laquelle  l'exploitation  se  porta  sur  la  rive 
droite  du  Vifflard  et  signala  de  ce  côté .  comme  à 
Beaucoudray .  deux  couches  de  houille  ;  toujours 
est-il  qu'il  n'apporte  aucune  lumière  sur  la  manière 
dont  se  comporte  le  terrain  houiller  au  nord  et  à  l'est 
du  grand  massif  porphyrique ,  dans  la  direction  du 
marais  de  Gorges. 

En  1840  fut  entrepris ,  au  hameau  de  la  Forge .  un 
sondage  (n"  13),  qui  aurait  pu  fournir  d'utiles  indi- 
cations ;  malheureusement,  après  avoir  atteint  50"' 
et  traversé  des  grès  bigarrés  sur  la  plus  grande 
partie  de  sa  hauteur,  cette  opération  fut  suspendue  , 
la  sonde  devenant  nécessaire  i)our  l'exécution  .  à 
St-Jean-de-Daye ,  d'un  forage  entrepris  aux  frais  de 
l'État  et  dont  il  sera  question  au  chapitre  IV  de  ce 
travail. 

Nous  avons  également  cité  déjà  le  sondage  de  la 
ferme  du  Moulin ,  qui  a  rencontré  le  porphyre  à  50"", 
après  avoir  traversé  des  grès  bigarrés  et  quelques 
coucbes  du  terrain  houiller  et  qui,  pas  plus  que  les 
précédents,  ne  fournit  aucune  donnée  précise  sur  le 
prolongement  de  la  formation  houillère  du  Plessis  du 
côté  du  marais. 

Le  sondage  (système  Kiud)  entrepris  sur  les  bords 


de  celui-ci,  est  la  seule  opération  qui  donne  quelques 
renseignements  à  cet  égard ,  et  encore  il  laisse  bien 
à  désirer  quant  à  la  netteté  de  ses  indications.  Ce 
sondage ,  qui  était  d'une  importance  capitale  pour  la 
mine  du  Plessis  ,  paraît  n'avoir  pas  été  conduit  avec 
toute  la  diligence  et  la  prévoyance  désirables.  Ainsi , 
trente-sept  mois  (juillet  1851  à  août  1854)  ont  été 
employés  pour  atteindre  la  profondeur  de  387™  ; 
d'autre  part ,  à  la  suite  d'éboulements  répétés  contre 
lesquels  on  devait  se  prémunir ,  il  a  fallu  à  trois  re- 
prises procéder  à  des  tubages  partiels  du  trou  de 
sonde ,  après  avoir  opéré  au  préalable  son  élargisse- 
ment, et  finalement  le  sondage  a  été  abandonné  à 
cette  profondeur  de  387"^ ,  malgré  l'intérêt  qu'il  pou- 
vait y  avoir  à  le  continuer  encore ,  par  suite  de  la 
chute ,  dans  le  trou  de  sonde ,  de  tiges  qui  n'en  ont 
pu  être  retirées  qu'au  prix  des  plus  grands  efforts  et 
après  avoir  déterminé  des  éboulements  considérables 
de  toute  la  partie  inférieure  du  sondage. 

Voici  telle  qu'elle  ressort,  tant  des  archives  du 
Service  des  Mines  que  d'un  tableau  auquel  la  direction 
de  la  mine  du  Plessis  paraît  avoir  donné  une  certaine 
publicité ,  la  coupe  des  terrains  traversés  par  le 
forage  en  question  : 

1.  Terre  végétale 1™,»* 

2.  Sables  gris  et  jaunes  plus  ou  moins 
fins ,  entremêlés  de  petits  lits  de  glaise  et 

de  gravier 30    72 

3.  Marnes  rouges ,  mélangées  à  la  partie 
inférieure  avec  un  peu  de  gravier  et  de 

sable  rouge  lie  de  vin 51    42 

Commencement  du  terrain  houiller  à.     .    83"',  14 

18 


~  276  — 

Report.    .    .     .    S>,U 

4.  Marnes  grises  et  schistes  gris  avec 
fragments  charbonneux ,     19    86 

5.  Marnes  rouges  avec  bancs  de  grès  de 

même  couleur 11    50 

6.  Schistes  gris ,  alternant  avec  des  lits 
d'argile  de  même  couleur  et  contenant  des 
matières  charbonneuses 12    24 

7.  Grès  et  marnes  rouges ,  à  taches  blan- 
châtres  8    16 

8.  Grès  houillers  feldspathiques  fins , 
gris-clair,  tachetés  de  blanc ,  tantôt  durs , 

tantôt  friables  et  altérés 24    90 

9.  Schistes  houillers  avec  rognons  de 
grès  et  empreintes  de  végétaux  renfermant 

une  veine  de  houille  maigre  à  184'", 50.     .    25    20 

10.  Grès  houillers  gris  clair,  poudingues 
à  galets  quartzeux  et  à  pâte  de  grès 
houiller  avec  quelques  lits  de  glaise  rouge.     24    60 

11.  Schistes    houillers    contenant    une 

veine  de  charbon  de  209-",60  â  211"M2.     .      1    52 

12.  Grès  houillers  et  schistes  noirs.  .     .      6    00 

13.  Conglomérats  blancs  et  rouges ,  for- 
més de  galets   de  grès   rouges    cimentés 

dans  une  pâte  argileuse  de  même  couleur     25    79 

14.  Schistes  avec  veines  charbonneuses 

de  242'", 91  ù  244'",9G 2  05 

15.  Grès  houillers  gris  et  blancs,  conglo- 
mérats blancs  et  roses 32  28 

16.  Schistes  et  grès  houillers   ....  14  13 

17.  Grès  rougeàtres 9  16 


A  reporler.    .     .     .  300'",  53 


—  277  — 

Report.     .     .    .  300'",  53 

18.  Grès  houillers  gris  clair 16    90 

19.  Grès  houillers.  —  Schistes  charbon- 
neux    16    88 

20.  Grès  houillers  gris  clair 11     31 

21.  Schistes  houillers  bitumineux,  avec 
quelques  lits  minces  de  grès  houillers  et 
schistes  charbonneux  avec  petites  veines 

de  houille  maréchale 13    87 

22.  Schistes  et  grès  ho  ailiers  ,  puis  des 

grès  rappelant  les  grès  de  transition  (?)    .    27  ,  51 


Total 387^",  00 

Que  ressort-il  de  positif,  de  sérieux  de  la  coupe 
de  ce  sondage  ?  Un  seul  fait  dont  on  devait ,  au 
reste ,  s'attendre  à  recevoir  la  confirmation  :  à  savoir 
le  prolongement  sous  le  marais  de  Gorges  de  la 
formation  houillère  du  Plessis  ,  atteignant ,  il  est 
vrai,  une  puissance  totale  de  300  mètres,  soit  plus 
du  triple  de  l'épaisseur  sur  laquelle  elle  avait  été 
antérieurement  reconnue  dans  la  région  des  affleu- 
rements. 

Mais  cette  formation  renferme-t-elle ,  du  côté  du 
marais,  des  couches  de  charbon  suffisamment  abon- 
dantes pour  que  l'exploitation  en  puisse  paraître 
avantageuse  ?  C'est  ce  que  le  sondage  ne  dit  pas 
d'une  façon  tant  soit  peu  précise.  On  a  bien  rencontré 
à  184™,50,  209^^,60  et  à  242"\91,  des  schistes  houillers 
avec  veines  charbonneuses  qui  peuvent ,  avec  une 
certaine  vraisemblance,  être  envisagés  comme  repré- 
sentant les  deux  couches  principales  connues  au 
Plessis  ;  mais  le   charbon  lui-même  n'a  présenté, 


—  278  — 

paraît-il,  dans  chaciiie  traversée  de  schistes,  qu'une 
puissance  réduite  de  0"',20  à  0">,40  environ.  Le  son- 
dage a  pu  tomber ,  par  un  hasard  malheureux ,  sur 
un  brouillage  de  couches  ;  c'est  une  hypothèse  un 
peu  gratuite,  mais  qui  n'est  pas  entièrement  inad- 
missible. 

Enfin ,  ce  forage ,  après  une  traversée ,  sur  plus  de 
100  mètres ,  de  schistes  et  de  grès  houillers ,  avec 
intercalation  de  conglomérats  et  de  grès  rougeàtres, 
a  rencontré  de  345"S62  à  359"\49 ,  soit  sur  13'",87 
de  hauteur  ,  des  schistes  bitumineux  extrêmement 
inflammables  ,  ayant  fourni  une  grande  quantité 
d"liuile  surnageant  à  la  surface  du  trou  de  sonde  et 
des  matières  de  curage  ,  et  auxquels  étaient ,  en 
outre  ,  associées  des  petites  veines  de  houille  ma- 
réchale. 

Que  valent,  soit  au  point  de  vue  de  l'extraction 
du  charbon ,  soit  en  ne  cherchant  à  tirer  parti  que 
de  l'huile  minérale,  ces  schistes  bitumineux?  C'est  ce 
que  la  coupe  du  sondage  ne  nous  apprend  pas  encore. 
Les  prises  d'échantillons ,  pendant  le  cours  de  cette 
recherche,  paraissent  ne  s'être  pas  faites  d'une  façon 
régulière  et  en  quelque  sorte  permanente,  et  c'est  à 
l'insuffisance  de  cette  opération  qu'il  faut  attribuer 
le  défaut  de  netteté  des  indications  fournies  sur  la 
traversée  des  couches  9,  11 ,  14  et  21.  Le  sondage 
de  1851  à  1854  n'a  pas  été  entièrement  fait  en  pure 
perte  ;  mais  il  laisse  assez  à  désirer  pour  qu'on  ne 
puisse  pas  ,  par  la  suite ,  songer  à  ouvrir  un  puits 
d'exploitation  dans  le  marais,  avant  de  faire  précéder 
cette  coûteuse  opération  de  l'exécution  d'un  nouveau 
sondage. 

Il  nous  reste  encore  ,  avant  de  terminer  ce  qui 


—  279  — 

concerne  la  mine  du  Plessis ,  à  dire  quelques  mots  de 
la  qualité  de  la  houille  qui  en  a  été  extraite. 

Cette  qualité  a  été  extrêmement  variable ,  suivant 
les  points  qui  ont  été  explorés  ,  suivant  la  profondeur 
à  laquelle  les  couches  de  combustible  ont  été  at- 
teintes ;  la  qualité  paraît  avoir  été  la  meilleure  dans 
la  région  centrale  ,  celle  dont  les  travaux  d'exploita- 
tion ont  été  les  plus  profonds  et  surtout  dans  la 
couche  inférieure  qui  s'est  toujours  montrée  la  plus 
puissante  ;  toutefois  ,  près  de  la  surface ,  on  a  extrait 
par  les  petits  puits  Léonie  un  charbon  à  chaux  de 
très-bonne  qualité  ,  sans  nerfs  de  schistes  ni  de  grès. 

Généralement  et  surtout  dans  la  région  voisine  des 
affleurements ,  les  couches  de  houille  du  Plessis  ont 
présenté  des  intercalations  de  nombreux  filets  schis- 
teux en  altérant  beaucoup  la  pureté  ;  en  outre ,  la 
pyrite  de  fer  s'y  est  montrée  avec  une  certaine  abon- 
dance ,  ce  qui  rendait  ces  charbons  ,  surtout  quand 
ils  étaient  mouillés,  sujets  à  s'échauffer  et  à  brûler 
spontanément.  Cependant ,  on  a  extrait  du  Plessis 
d'assez  bons  charbons  pour  la  cuisson  de  la  chaux  ; 
on  a  même  pu  les  utiliser  pour  le  chauffage  des  chau- 
dières à  vapeur  et  les  usages  de  la  teinturerie  ;  enfin, 
sur  certains  points  de  la  mine,  notamment  au  haut  de 
la  veine  inférieure ,  on  a  rencontré  de  la  houille 
maréchale  d'assez  bonne  qualité. 

Le  charbon  du  Plessis  doit,  comme  celui  de  Littry, 
être  classé  parmi  les  houilles  grasses  à  longue  flamme  ; 
il  est  collant  et  bon  pour  la  maréchalerie ,  quand  il 
est  suffisamment  pur;  mais,  par  l'addition  d'une  pro- 
portion très-variable  de  matières  stériles,  il  passe 
par  tous  les  degrés  de  la  houille  grasse  à  la  houille 
schisteuse  et  aux  schistes  plus  ou  moins  bitumineux. 


•_  280  — 

Deux  analyses  ont  été  faites,  l'une  en  1858,  au 
lycée  de  Goutances  ,  l'autre  au  laboratoire  du  service 
des  mines  à  Caen ,  en  ISôTf ,  sur  des  échantillons 
choisis  de  charbon  du  Plessis.  Elles  n'ont ,  par  cela 
même ,  que  peu  de  valeur ,  quoitiu'elles  aient  fourni 
des  résultats  à  peu  près  identiques  : 

Analyse  de  1858.  Analyse  de  1807. 

Carbone  fixe.   .     .     .    60,5     63,)/ 

Matières  volatiles.     .    35,6     33,4 

Cendres 3,9     3,6 

100,1)  100,1) 

Rendement  en  coke    64 ,  4  %  66 ,  6  % 

Cette  composition  se  rapproche  beaucoup  de  celle 
des  charbons  menus  lavés  de  Littry ,  qui  trouvent 
aujourd'hui  d'importants  débouchés  dans  la  fabri- 
cation du  gaz  d'éclairage. 

Nous  n'ajouterons  rien  aux  développements  qui 
précèdent  sur  le  mode  d'exploitation  qui  a  été  em- 
ployé au  Plessis ,  ni  sur  les  conditions  économiques 
de  l'extraction  du  charbon  de  cette  mine. 

L'exploitation  a  été  peu  régulière,  peu  suivie,  faite 
sans  méthode  et  parfois  même  en  dépit  des  règles 
de  l'art;  aussi,  a-t-elle  été  généralement  onéreuse, 
d'autant  que  la  mine  s'est  trouvée  presque  toujours 
grevée  de  frais  généraux  bien  élevés  par  rapport  à 
sa  production,  et  qu'il  a  été  dépensé  des  sommes 
assez  considérables  en  travaux  de  recherches  peu 
judicieusement  entrepris. 

Le  prix  de  vente  a  été  assez  régulièrement  de 
1  fr.  60   l'hectolitre .  iiesant   100   kilogrammes   en 


—  281  — 

moyenne  pendant  la  période  de  1838  à  1846 ,  durant 
laquelle  l'extraction  a  eu  le  plus  d'activité.  Dans  le 
même  temps ,  avec  un  prix  de  vente  de  1  fr.  44  à 
1  fr.  45  seulement,  la  mine  de  Littry  trouvait  à  réa- 
liser chaque  année  de  beaux  bénéfices. 

La  remise  en  exploitation  de  la  concession  du 
Plessis  est  très-désirable  ;  on  parviendra  peut-être 
à  y  asseoir  une  entreprise  sérieuse  et  profitable  ; 
mais ,  auparavant,  il  conviendra  ,  par  de  nouveaux 
sondages,  de  s'assurer  des  ressources  réelles  qu'offre 
cette  concession  du  côté  du  marais  de  Gorges  et  loin 
de  la  région  des  affleurements  et  des  épanchements 
porphyriques. 


CHAPITUE  III. 


MINE     DE      LITTRY. 


HISTORIQUE. 

La  découverte  de  la  mine  de  Littry  a  précédé ,  de 
quelques  années  seulement,  celle  du  gisement  du 
Plessis  ;  elle  fut  faite  ,  en  1741 ,  par  un  particulier 
qui ,  en  creusant  un  puits  sur  une  couche  de  minerai 
de  fer,  rencontra  le  charbon  à  peu  de  profondeur. 
Sur  le  rapport  qu'il  en  fit  à  M.  le  marquis  de  Balle- 
roy,  propriétaire  de  grosses  forges  qui  existaient 
alors  dans  le  bourg  de  ce  nom  ,  ce  dernier  entreprit 
des  recherches  qui  lui  firent  bientôt  atteindre  le  re- 
lèvement d'une  couche  importante  de  houille  dont 
l'exploitation ,  plus  que  séculaire .  s'est  prolongée 
jusque  dans  le  courant  de  1864. 

M.  de  Balleroy  demanda  la  concession  de  cette 
mine  ;  elle  lui  fut  accordée  pour  un  temps  indéfini , 
par  arrêt  du  Conseil  du  15  avril  1744 ,  confirmé  par 
lettres-patentes  du  14  novembre  suivant ,  et  pour  un 
périmètre  s'étendant  sur  15  lieues  de  longueur  et  8 
de  largeur,  entre  les  vallées  de  l'Orne  et  de  la  Vire  , 
la  mer  de  la  Manche  et  les  villes  et  bourgs  de  St-Lo , 
Caumont ,  Villers-Bocage  et  Goupillières. 


—  284  — 

Quatre  puits  lurent  ouverts  dès  cette  époque ,  de 
1143  à  1745  (fosses  Le  Sauvage ,  iiM,  Pierre  Raould  , 
de  La  Couture  Raould  et  la  fosse  à  pompe);  mais  les 
travaux  d'exploitation  étant  assez  mal  dirigés  et  les 
préjugés  repoussant  alors  l'usage  de  la  houille ,  M.  de 
Balleroy  fit  de  très-mauvaises  affaires.  Cet  insuccès 
le  décida  à  céder,  le  6  juin  1747,  moyennant  la 
somme  de  cent  cinquante  mille  livres  et  sous  la  ré- 
serve d'un  tiers  dans  les  profits  de  l'exploitation,  son 
privilège  aux  concessionnaires  actuels  qui  se  consti- 
tuèrent en  société  par  un  acte  du  12  du  même  mois . 
dont  les  clauses  ont  été  conservées  intactes  jusqu'cà 
ce  jour  et  régissent  encore  la  Compagnie  de  Littry. 

L'exploitation  fut  lente  sous  les  premiers  directeurs 
et  aussi  ruineuse  pour  les  nouveaux  concessionnaires 
qu'elle  l'avait  été  pour  M.  de  Balleroy;  ce  ne  fut 
qu'en  1758,  sous  le  directeur  Bisson ,  ingénieur  des 
ponts  et  chaussées ,  et  par  ses  soins  que  l'entreprise 
changea  de  face.  Sans  rapporter  d'abord  de  grands 
bénéfices ,  elle  cessa  du  moins  d'être  onéreuse ,  et 
l'on  i)ut  même  déjà,  sous  cette  direction ,  acquitter 
des  emprunts  considérables. 

Le  5«  puits  fut  ouvert  en  1749,  et  l'année  suivante 
on  plaça  sur  ce  puits  uhe  machine  à  feu  destinée  à 
l'épuisement  des  eaux.  Cette  machine  ,  l'une  des 
premières  dont  on  ait  fait  usage  sur  une  mine  fran- 
çaise ,  venait  d'Angleterre  et  était  munie  d'une  chau- 
dière sphérique  en  cuivre  qui ,  alimentée  par  les 
eaux  sulfatées  de  la  mine,  éprouva  de  fré(juentes 
avaries  et  fit  même  explosion  en  1755 ,  entraînant  la 
mort  du  chauffeur  et  du  tiseur.  Les  nombreuses 
réparations  que  nécessita  l'emploi  de  (^ette  machine  , 
les    dépenses   considérables  d'entretien  ({ui  s  eusui- 


^m  - 

virent  (1,250  livres  par  mois,  sans  compter  le  char- 
bon )  contraignirent  la  Compagnie ,  malgré  l'avis  du 
directeur  Bisson ,  à  renoncer  à  en  l'aire  usage  en 
1 756 ,  et ,  deux  ans  après ,  furent  vendus  à  l'encan 
les  débris  de  ce  moteur ,  construit  alors  que  la  ma- 
chine à  vapeur  n'était  encore  que  dans  l'enlance , 
avant  que  Watt  n'y  eût  apporté  les  perfectionnements 
et  les  transformations  qui  ont  illustré  son  nom. 

De  nombreux  puits  furent  ouverts  après  celui  de 
la  machine  à  feu  sur  la  concession  de  Littry  (1) ,  et , 
de  1759  et  1763,  datent  les  fosses  Frandemiche  et 
Ste-Barbe  ,  sur  lesquelles  l'extraction  s'est  prolongée 
sans  discontinuer  jusqu'en  1864. 

Après  la  direction  Bisson ,  la  mine  de  Littry  re- 
tomba entre  des  mains  moins  capables  et  ne  prit  pas 
l'essor  auquel  on  devait  s'attendre  ;  mais ,  dès  1784 , 
époque  à  laquelle  M.  Noël  devint  directeur,  les  choses 
changèrent  encore  de  face ,  et  la  fortune  vint  favoriser 
cette  entreprise  à  tel  point  qu'en  l'an  III ,  l'extraction 
atteignait  le  chiffre  de  540,000  boisseaux  (demi-hecto- 
litres, pesant  en  moyenne  50  kilog.). 

En  vertu  des  dispositions  de  la  loi  du  28  juillet  1791, 
le  directeur  Noël  soumit ,  en  1800 ,  des  propositions 
au  Conseil  des  Mines ,  pour  la  rectification  du  péri- 

(d)  Dans  une  légende  annexée  aux  planches  IV  et  V,  consacrées  à 
la  mine  de  Litlry,  nous  indiquons  les  coupes  connues  de  chacun  des 
puits  et  sondages  entrepris  sur  cette  concession.  C'est  à  cette  légende , 
dont  l'intercalation  dans  le  corps  de  la  notice  eût  été  fort  difficile,  que 
le  lecteur  voudra  bien  se  reporter  pour  se  rendre  compte  des  résultats 
acquis  par  les  divers  travaux  en  profondeur  opérés  sur  la  concession 
de  Littry.  Il  trouvera,  au  reste,  des  renseignements  complémentaires 
à  cet  égard  dans  les  coupes  détaillées  figurant  aux  annexes  de  cette 
notice. 


—  286  — 

mètre  de  la  concession  de  Litti\y,  lequel  fut  réduit  à 
115  kilomètres  carrés ,  86  hectares ,  par  décret  du 
24  nivôse  an  XIII. 

Sagement  conduite  par  un  comité  de  direction, 
siégeant  à  Paris,  se  réunissant  chaque  quinzaine  et 
se  faisant  tenir  au  courant ,  comme  le  témoignent  les 
nombreux  volumes  de  la  correspondance,  des  moindres 
incidents  de  l'exploitation ,  la  mine  de  Littry  continua 
à  prospérer  pendant  les  cinquante  premières  années 
de  ce  siècle  et  l'extraction  atteignit ,  en  1840 ,  son 
maximum ,  s'élevant  à  532,000  quintaux  métriques. 
Pendant  cette  période ,  fut  constitué  et  entretenu  un 
fonds  de  réserve  fort  considérable ,  qui  a  servi  depuis 
à  solder  des  dépenses  d'exploration  et  de  recherches 
nécessitées  par  l'épuisement  de  la  région  sur  laquelle 
les  travaux  s'étaient  concentrés  depuis  si  longtemps. 

C'est  en  1844  que  commença  à  s'opérer  le  déplace- 
ment de  l'exploitation  qui  abandonna  peu  à  peu  les 
environs  de  Littry  pour  se  reporter,  à  sept  kilo- 
mètres de  là ,  au  village  de  Fumichon ,  presque  sur 
les  confins  du  périmètre  de  la  concession  de  l'an  XIII. 

La  découverte  de  la  houille  dans  cette  région  en- 
traîna un  remaniement  du  périmètre  do  la  mine  ; 
certaines  parties  stériles  dans  le  sud  furent  abandon- 
nées et  une  extension  de  périmètre  dans  la  région 
du  nord  fut  accordée  par  décret  du  15  janvier  1853. 

Sur  la  feuille  I  des  cartes  est  figuré  le  périmètre 
actuel  de  la  mine  de  Littry,  tel  qu'il  résulte  des  sti- 
pulations de  ce  décret  qui  lui  a  assigné  une  étendue 
de  100  kilomètres  carrés  et  6  hectares. 

Depuis  1856,  la  concession  de  Littry  a  traversé 
une  phase  moins  prospère,  résultant  de  la  concur- 
rence des  charbons  anglais  ,  du  dévoloi)pement  des 


—  287  ~ 

voies  ferrées  amenant  ces  charbons  sur  les  lieux  de 
consommation  et  du  déplacement  de  l'exploitation 
reportée  à  Fumichon  ;  mais ,  dans  ces  dernières  an- 
nées déjà,  la  Compagnie  paraît  sortir  de  cette  pé- 
riode critique ,  et  cela ,  par  l'introduction  du  lavage 
des  menus  qui  a  permis  aux  charbons  de  Littry,  pres- 
que entièrement  employés  jusqu'alors  à  la  cuisson  de 
la  chaux,  de  convenir  à  certains  emplois  industriels 
plus  rémunérateurs ,  tels  que  la  fabrication  du  gaz 
d'éclairage  et  celle  des  agglomérés. 

Ce  rapide  historique,  rapproché  de  celui  de  la 
mine  du  Plessis ,  renferme  plus  d'un  enseignement. 

Si  la  concession  de  Littry  a  été  longtemps  floris- 
sante et  a  su  traverser  depuis  et  supporter  des  phases 
peu  prospères ,  elle  le  doit  moins  à  la  richesse  par- 
ticulière de  son  gisement  qu'à  cet  esprit  de  suite 
qui  a  tant  fait  défaut  au  Plessis,  qu'à  cette  continuité 
d'efiforts  d'une  société ,  soucieuse  autant  et  plus  de 
l'avenir  que  du  présent,  et  gérant  avec  sagesse  et 
prévoyance  une  affaire  dans  laquelle  n'ont  pas  cessé 
d'être  intéressées  ,  sinon  les  mêmes  personnes ,  tout 
au  moins  les  'mêmes  familles. 

La  gestion  technique  elle-même  s'est  longtemps 
implantée  dans  la  famille  du  directeur  de  1*784,  et 
de  là  sont  nées  ,  entre  la  société  de  Littry  et  ses 
représentants  sur  la  mine  ,  une  communauté  de  vues 
et  une  sûreté  de  rapports  qui  ont  puissamment  con- 
tribué à  la  prospérité  de  l'entreprise. 

DESCRIPTIOII  GÉOLOGIQUE. 

Presque  partout  recouvert  par  les  formations  plus 
récentes  du  grès  rouge  ou  du  grès  bigarré  et  par 


—  288  — 

les  alluvions  triasiques,  le  terrain  liouiller  n'apparaît, 
à  Littry  et  dans  les  environs  de  ce  bourg ,  qu'en  un 
fort  petit  nombre  de  points ,  sur  une  étendue  extrê- 
mement restreinte  et  là  où  ses  couches,  d'ordinaire 
assez  profondes  et  presque  horizontales,  ont  été  mises 
à  nu  par  des  érosions  ultérieures  ou  relevées  par  des 
accidents  locaux,  généralement  dus  à  l'apparition  du 
porphyre. 

Sur  la  planche  IV,  qui  renferme  le  plan  à  l'échelle 
de  :;^^  de  la  partie  explorée  de  la  concession  de 
Littry,  laquelle  ne  comprend  guère  que  la  moitié  de 
l'étendue  de  cette  concession ,  sont  indiqués ,  par  un 
signe  spécial ,  les  rares  affleurements  de  couches  de 
houille  connus  à  Littry  ;  ceux  des  grès  et  schistes 
qui  accompagnent  la  houille  sont  plus  fréquents , 
mais  leur  indication  sur  le  même  plan  eût  été  sans 
utilité  et  sans  intérêt. 

Le  terrain  houiller  est  adossé,  dans  toute  l'étendue 
de  la  concession  de  Littry  (  v.  les  pi.  I  et  IV  ) ,  aux 
terrains  de  transition  inférieurs ,  dessinant  de  l'est  à 
l'ouest  une  ligne  sinueuse  ,  d'après  laquelle  a  été 
tracée,  pour  éviter  de  concéder  des  terrains  stériles, 
la  limite  sud  du  périmètre  de  la  concession ,  dans 
l'instruction  qui  a  précédé  la  fixation  définitive  de  ce 
périmètre  par  le  décret  de  1853. 

Les  schistes  et  grauwackes  des  couches  cam- 
briennes  sont  généralement  orientés  vers  l'est  10  à 
15°  nord ,  fortement  redressés  et  traversés  de  nom- 
breux filons  de  quartz  laiteux  blanc  et  gris  ;  ils  con- 
stituent une  région  présentant  des  reliefs  assez  sen- 
sibles et  répétés  et  atteignant  des  altitudes  variant 
entre  120  et  130  mètres,  tandis  que,  dans  l'étendue 
de  la  concession  de  Littry  et  plus  au  nord ,  les  co- 


—  289  — 

teaux  des  assises  triasiques  et  les  plateaux  liasiques 
ne  dépassent  que  bien  rarement  la  cote  de  60  mètres 
et  se  maintiennent  d'ordinaire  entre  35  et  55  mètres 
d'altitude. 

Les  mêmes  couches  cambriennes  se  retrouvent ,  en 
profondeur,  dans  la  partie  du  golfe  du  Cotentin  dans 
laquelle  s'est  déposée  la  formation  houillère  de  Littry  ; 
la  fosse  des  Landes  (n°  7)  les  a  traversées  sur  94  mè- 
tres de  hauteur;  la  fosse  Floquet  (n°  41)  a  son  pui- 
sard creusé  dans  ces  couches  ;  enfin ,  un  puits  foncé 
de  1813  à  1816  (voir  la  coupe  annexe  n°  15),  en 
contre-bas  de  la  fosse  St-Georges  ,  a  rencontré  dans 
le  fond  une  grauwacke  quartzeuse  et  talcifère ,  en 
strates  presque  verticales  orientées  est-ouest ,  et  qui 
fait  partie  des  mêmes  assises. 

Un  plus  grand  nombre  de  puits  les  aurait  égale- 
ment atteintes,  s'il  y  avait  eu  intérêt  à  multiplier  les 
recherches  en  contre-bas  des  couches  de  houille  ex- 
ploitables ;  mais  ces  puits  auraient  pu  rencontrer  le 
fond  du  golfe  à  de  beaucoup  plus  grandes  profon- 
deurs, si  l'on  envisage  que,  dans  le  bassin  de  Fumi- 
chon ,  on  a  reconnu ,  à  l'aide  du  sondage  entrepris 
au-dessous  de  la  couche  exploitée  (  voir  la  coupe-an- 
nexe  n°  19),  la  présence  du  terrain  houiller  jusqu'à 
285  mètres  de  profondeur  et  que  le  sondage  fait  à 
Engleville  (coupe-annexe  n°  17)  n'avait  même  pas 
dépassé  à  263  mètres  les  assises  puissantes  du  grès 
rouge. 

A  part  l'altitude  qui  n'est  pas  comparable  ,  les 
schistes  de  transition ,  formant  le  sol  sur  lequel  s'est 
déposé  le  terrain  houiller  de  Littry,  devaient  pré- 
senter des  reliefs  et  des  vallées  rappelant  les  acci- 
dents de  terrain  de  la  région  du  Bocage ,  et  c'est  aux 


—  290  — 

inégalités  de  ce  sol  qu'il  laut  attribuer  ces  rappro- 
cliements  du  mur  et  du  toit  de  la  couche  qui  divi- 
sèrent celle-ci  par  bassins  très-irréguliers  ,  tant  par 
leur  forme  que  par  leur  grandeur.  Ce  morcellement 
en  bassins,  dans  Tintervalle  desquels  le  terrain  liouil- 
1er  de  Littry  se  montre  stérile ,  paraît  être  un  des 
traits  particuliers  de  cette  formation ,  tout  au  moins 
dans  la  partie  voisine  de  la  lisière  des  terrains  de 
transition ,  la  seule  bien  explorée  jusqu'ici. 

La  région  de  Fumiclion  est  encore  trop  peu  con- 
nue, dans  une  zone  de  quelque  étendue,  pour  que  l'on 
ait  pu  y  constater  le  même  caractère  ;  mais  il  est  pos- 
sible que ,  dans  cette  région  ,  le  terrain  houiller  pre- 
nant plus  de  puissance ,  les  accidents  du  fond  n'aient 
pas  amené  un  morcellement  semblable.  Ce  qui  ten- 
drait à  le  faire  croire,  c'est  la  régularité  remar- 
quable de  Tunique  couche  exploitée  à  Fumichon ,  sur 
un  développement  de  galeries  maintenant  comparable 
à  l'étendue  des  anciens  bassins  de  Littry. 

C'est  en  étudiant  chacun  de  ces  bassins,  l'un  après 
l'autre ,  que  nous  allons  aborder  la  description  géo- 
logique et  technique  de  la  formation  houillère  de 
Littry;  mais,  au  préalable,  11  convient  de  signaler 
l'apparition ,  au  milieu  de  cette  formation,  d'une 
roche  d'origine  éruptive  qui  a  bien  pu  contribuer, 
dans  une  certaine  mesure ,  au  morcellement  de  la 
couche  en  bassins,  et  qui  a  surtout  déterminé  des 
accidents  locaux  fort  intéressants. 

Le  pétrosilex  passant  en  porphyre ,  que  Ton  ren- 
contre en  nombre  de  points  de  la  concession  de  Lit- 
try, est  décrit  en  ces  termes  par  M.  Hérault,  dans 
le  Mémoire  qu'il  a  publié  sur  les  terrains  du  Calvados. 

«  C'est  une  roche  ordinairement  très-compacte , 


—  291  — 

très-dure  et  cependant  assez  fragile.  Elle  est  fré- 
quemment traversée  dans  tous  les  sens  par  des  filets 
de  feldspath  blanc  et  quelquefois  par  des  veinules  de 
spath  calcaire  ;  sa  couleur  est  en  général  le  vert 
obscur  ou  le  gris  bleuâtre ,  mais  elle  offre  des  par- 
ties grises  ,  jaunâtres ,  rougeâtres  ou  brunes  ,  qui 
contiennent  des  petits  cristaux  de  feldspath  ainsi 
que  des  grains  de  quartz  vitreux  .  et  alors  elle  passe 
au  porjjhyre  qv.ao'tzifère.  Les  nombreuses  fissures 
dont  elle  est  remplie  la  divisent  en  blocs  peu  épais  et 
souvent  même  en  plaques  très-minces  qu'on  pren- 
drait au  premier  aspect  pour  des  couches  fort  régu- 
lières, » 

Ce  porphyre ,  tantôt  pétrosiliceux ,  tantôt  quartzi- 
fère ,  et  qui ,  avec  sa  variabilité  d'aspect  et  de  struc- 
ture, pourrait  être  qualifié  parfois  de  porphyre  tra- 
chytique ,  ne  renferme  à  Littry,  comme  au  Plessis , 
que  peu  de  minéraux  disséminés  ;  en  outre  du  quartz 
et  du  feldspath  libres  ,  on  y  trouve  parfois  du  péridot 
et  du  fer  oxydulé  ,  et  la  roche  agit  alors  sur  l'aiguille 
aimantée.  Une  roche  de  cette  nature ,  magnétique  et 
fusible  au  chalumeau ,  qualifiée  de  trapp  par  M,  Hé- 
ricart  de  Thury,  aurait  été  rencontrée  en  l'an  VII, 
dans  un  burck  foncé  jusqu'à  37  mètres  en  contre-bas 
de  la  couche,  entre  les  fosses  Girard  et  Frandemiche 
(  voir  la  fig.  5 ,  pi.  V,  indiquant  l'emplacement  de  ce 
burck). 

Le  porphyre  forme  à  Montmirail ,  sur  la  com- 
mune du  Breuil,  une  sorte  de  promontoire  allongé  de 
700  à  800  mètres  de  longueur,  orienté  nord-est-sud- 
ouest,  sur  le  flanc  duquel  les  couches  du  terrain 
houiller  ont  été  relevées  dune  façon  tr^s-accusée.-A 
diverses  profondeurs,  dans  les  environs  de  ce  massif, 

19 


—  292  - 
on  en  a  retrouvé  les  prolongements ,  ainsi  que  nous 
aurons  à  le  constater  plus  loin  ;  le  porphyre  se  voit 
aussi  entre  St-Martin  de  Blagny  et  Baynes ,  consti- 
tuant un  second  massif,  près  du  moulin  de  la  Querze 
et  du  hameau  de  Notre-Dame  de  Blagny  ;  on  le  re- 
trouve également,  en  dehors  du  périmètre  de  la 
concession  ,  au  sud  de  Littry,  dans  la  forêt  de  Cérisy, 
et  il  y  a  été  longtemps  exploité  pour  l'entretien  de  la 
route  de  Bayeux  à  St-Lo. 

Nous  aurons  l'occasion  de  signaler  bientôt  nombre 
de  puits  et  de  sondages  qui  ont  rencontré  le  por- 
phyre ;  celui-ci,  dans  sa  variété  pétrosiliceuse  rap- 
pelant les  roches  de  Montmirail  ,  a  été  atteint  en 
l)articulier  à  106'",80  de  profondeur  par  le  puits  du 
Carnet,  n°  34  (v.  la  coupe-annexe  n°  4  )  et  a  présenté 
des  passages  graduels  fort  nets  du  pétrosilex  au 
porphyre  quartzifère.  En  outre  ,  avant  de  le  ren- 
contrer, le  puits  traversa,  sur  6'",80  de  hauteur,  une 
roche  feldspathique  altérée  dont  il  importe  de  signaler 
également  l'existence  ,  parce  que  cette  roche  est 
très-répandue  dans  le  bassin  de  Littry,  qu'elle  accom- 
pagne généralement  le  porphyre  et  qu'elle  se  trouve 
parfois  isolée  et  intercalée  entre  les  strates  du  ter- 
rain houiller. 

Cette  roche  feldspathique  altérée  se  voit  à  Mont- 
mirail ,  à  Notre-Dame  de  Blagny  ,  et  il  n'est  pas 
douteux  sur  ces  points ,  comme  au  puits  du  Carnet , 
qu'elle  est  le  produit  de  la  décomposition  du  por- 
phyre. On  a  retrouvé  la  môme  roche  dans  la  tra- 
versée des  galeries  menées  à  différents  niveaux  , 
entre  les  puits  Bénard  et  St-Georges  (  v.  la  fig.  3 , 
pi.  V) ,  en  recoupement  du  massif  porphyrique  qui  a 
déterminé  un  si  remarquable  relèvement  de  la  couche 


—  293  — 

de  houille  de  l'ancien  bassin.  Enfin,  dans  le  sondage 
fait  en  contre-bas  de  la  fosse  Touvais  (coupe-annexe 
n''  6  )  et  le  puits  foncé  au-dessous  de  la  fosse  St- 
Georges  (coupe-annexe  n°  15),  on  a  traversé  sur  22, 
sur  30  et  jusqu'à  50  mètres  de  hauteur,  des  masses 
feldspathiques  compactes  intercalées  entre  les  cou- 
ches du  terrain  houiller.  Elles  n'ont  pu  s'introduire 
au  milieu  de  ce  terrain  que  par  un  effort  latéral ,  qui 
n'a  cependant  pas  amené  de  perturbation  sensible 
dans  l'allure  de  la  couche  du  bassin  Noël  et  de 
l'ancien  bassin  ou  par  des  épanchements  contempo- 
rains de  la  formation  houillère. 

Nous  avons  déjà  signalé  de  semblables  faits  d'in- 
tercalation  au  Plessis  ;  mais,  sur  la  mine  de  Littry , 
ils  ont  été  bien  plus  fréquents  et  surtout  étudiés  de 
plus  près  par  feu  M.  Hérault  (1) ,  qui  s'est  particu- 
lièrement attaché  à  les  décrire  et  qui  signale  le 
porphyre  décomposé  comme  rencontré  au  fond  des 

(1)  Nous  n'avons  pu  conslaler  par  nous-même  aucun  fait  de  ceUe 
nature  sur  le  bassin  de  Fumichon,  seul  exploité  depuis  dix  ans  dans 
la  concession  de  Liltiy  ;  mais,  dans  ses  nombreux  rapports  ou  mé- 
moires sur  les  mines  du  Plessis  et  de  Littry  ,  M.  Hérault  insiste  trop 
sur  la  présence  d'épancliements  porpliyriqucs  interstratifiés  au  milieu 
du  terrain  houiller  de  Basse-Normandie ,  pour  que  nous  ayons  pu 
nous  abstenir  d'en  faire  mention  dans  cette  notice. 

En  Angleterre,  on  voit,  entre  la  chaîne  des  Cheviots  et  la  Tees , 
sur  60  kilomètres  de  longueur  et  10  ù  15  de  largeur,  une  vaste  nappe 
de  roche  éruptive,  puissante  de  30  à  ZiO  mètres,  intercalée  dans  les 
couches  delà  formation  carbonifère.  C'est  une  roche  noire,  dure, 
formée  surtout  de  labrador  et  de  pyroxène  ,  parfois  altérée,  blanciie  et 
kaolineuse  au  contact  des  fdons  métalliques.  Les  géologue^  anglais 
ont  qualifiée  de  trapp  ;  le  même  nom  a  été  donné  à  plusieurs  reprises, 
notamment  par  M.  Héricart  de  Tliury,  au  porphyre  pétrosiliceuii  de 
LiUrv. 


puits  Noël  (  n"  32  ) ,  St-Cliarles  (  n°  33  ) ,  Dumartroy 
(  n°  31  dis) ,  et  comme  formant  ainsi  une  sorte  de 
nappe  à  très-peu  de  distance  au-dessous  de  la  couche 
exploitée  dans  le  bassin  Noël. 

En  étudiant,  par  la  suite  ,  le  petit  bassin  Lance  ou 
de  la  Rogerie,  nous  signalerons  des  faits  du  même 
genre  constatés  par  les  puits  et  sondages  pratiqués 
tout  autour  de  cet  ilôt  de  terrain  houiller. 

Après  avoir  fait  connaître ,  dans  leur  constitution 
minéralogique  et  dans  leurs  rapports  généraux  avec 
le  terrain  houiller  de  Littry,  le  porphyre,  ses  diverses 
variétés  et  la  roche  décomposée  qui  s'y  rattache  , 
passons  à  l'étude  des  divers  bassins  dont  nous  avons 
tout  d'abord  signalé  l'existence, 

ANCIEN   BASSIN. 

C'est  sur  l'ancien  bassin  que  s'est  opérée  la  décou- 
verte de  la  mine  de  Littry ,  que  s'est  concentrée 
l'exploitation  la  plus  durable  et  la  plus  prospère  ; 
c'est  par  lui  que  nous  commencerons. 

Dix-sept  puits ,  dont  le  dernier  remonte  à  1801 , 
ont  été  ouverts  sur  ce  bassin  de  forme  elliptique , 
mesurant  à  peine  1,000  mètres  de  l'est  à  l'ouest  et 
800  mètres  dans  la  direction  du  nord.  La  coupe  com- 
plète d'aucune  de  ces  fosses  n'a  été  conservée ,  bien 
que  le  mémoire  de  M.  lléricart  de  Thury  renferme  , 
à  l'égard  de  plusieurs  d'entre  elles ,  quelques  indi- 
cations qui  trouvei'ont  leur  place  dans  cette  notice. 
La  seule  donnée  précise  que  l'on  ait,  c'est  la  pro- 
fondeur de  chaque  puits  et,  partant,  le  niveau  auquel 
se  trouve  la  couche  principale  de  ce  bassin  et  au-delà 


—  295  — 

de  laquelle ,  à  cette  époque ,  on  n'avait  pas  encore 
songé  à  entreprendre  aucune  exploration. 

Quant  à  la  puissance  du  terrain  houiller  dans  cette 
région  de  la  mine  ,  à  la  succession  des  bancs  de  grès 
houillers,  de  schistes  argileux  et  de  poudingues  à 
galets  siluriens ,  à  pâte  de  grès  houiller ,  qui  consti- 
tuent ce  terrain ,  on  n'a  aucune  indication  de  quelque 
valeur  sur  leur  compte ,  si  ce  n'est  ce  seul  fait  qu'un 
peu  au-dessus  de  la  couche  principale  de  houille ,  on 
rencontrait  toujours  un  ,  deux  ou  trois  bancs  de 
poudingues,  ayant  ensemble  plusieurs  mètres  d'épais- 
seur ,  en  contre-bas  desquels  les  exploitants  du  siècle 
dernier  avaient  la  conviction  de  devoir  toujours  ren- 
contrer le  charbon. 

En  ce  qui  concerne  la  couche  principale  de  houille 
atteinte  par  l'ancien  bassin  ,  la  seule  sur  laquelle 
l'exploitation  ait  été  durable  et  sérieuse ,  une  coupo 
très-précise  en  a  été  conservée  ;  nous  l'indiquons  de 
suite,  bien  qu'il  soit  douteux  que  cette  grande  couche 
ait  présenté  constamment ,  dans  toutes  les  parties  de 
l'ancien  bassin ,  les  mêmes  alternances  d'escailles 
schisteuses  et  de  parties  charbonneuses. 

Coupe  de  la  eouclie  principale  de  l'ancien  bassin. 

1°  Toit:  grès  et  quelquefois  schiste  argileux.  0"',  00 
2°  Houille  mélangée  de  filets  de  schistes 

(2°  toit  charbonneux) 0    .32 

3°  Argile  schisteuse  dite  grosse  escaille.  .  0  40 
4°  Houille    maigre    avec    filets    schisteux 

{V^  toit  charbonneux) 0    48 

A  reporter.    .    .    .    l'",20 


-  296  — 

Report.    .     .    .  r".20 

5°  Argile  schisteuse  dite  petite  escaille.  .  0  Iti 
6"  Houille  de  bonne  qualité  (  sillon  de  la 

veine) 0  66 

1°  Argile  schisteuse  mélangée  d'un  peu  de 

houille  dite  Ilaverie 0  08 

8"  Houille  grasse  (  sillon  dti  tmir  ).    ...  0  66 

Puissance  totale 2"\'76 

Puissance   réduite  .    dél'alcation    faite    des 
parties  stériles 2"',  12 

Les  premiers  exploitants  ne  prirent  d'abord  que  le 
cœur  ou  le  sillon  de  la  veine  qui  fournissait  le  meil- 
leur charbon  ,  le  plus  pur  et  le  plus  convenable  pour 
la  forge  ;  plus  tard ,  revenant  sur  leurs  pas ,  ils  enle- 
vèrent la  haverie  que  l'on  trouva  à  vendre  comme 
charbon  à  chaux  et  le  sillon  du  mur  qui  donnait  du 
gros  charbon  un  peu  nerveux ,  de  qualité  moyenne  , 
bon  pour  la  grille  et  les  usines.  Ce  n'est  qu'en  der- 
nier lieu  qu'on  songea  à  exploiter  le  premier,  puis  le 
second  toit  charbonneux  qui  donnèrent  une  houille 
généralement  schisteuse,  acceptable  cependant  pour 
la  chaufournerie.  De  la  sorte  ,  il  est  certaines  parties 
de  l'ancien  bassin  sur  lesquelles  on  est  revenu,  à  près 
de  cent  ans  d'intervalle,  notamment  dans  les  der- 
niers temps  de  l'exploitation  où ,  au  lieu  de  travaux 
réguliers,  on  procéda  à  un  grapillago  de  tout  ce  qui 
avait  nom  ou  apparence  de  charbon  et  avait  été  laissé 
]»ar  les  «-  anciens.  » 

Ces  retours  successifs  dans  les  vieux  travaux ,  ce 
grapillago  qui  se  perpétua  nombre  d'années ,  au  dé- 
triment de    la  réputation   (juo   s'étaient  acquise   les 


—  -iOI  — 

charbons  de  Littry,  expliquent  la  durée  plus  que 
séculaire  de  l'ancien  bas  sin.  Il  a  dû  en  être  extrait 
environ  1,200,000  tonnes  de  charbon  ,  d'après 
l'étendue  du  bassin  et  la  puissance  de  la  couche  ; 
cette  évaluation  toute  approximative  se  trouve  au 
reste  confirmée  par  le  tonnage  qu'ont  atteint  les 
ventes ,  dans  les  quatre-vingts  dernières  années  ,  dé- 
falcation faite  de  l'appoint  des  bassins  Noël  et  de 
Fumichon. 

On  a  rencontré  et  exploité  également  sur  l'ancien 
bassin,  de  1816  à  1821  et  depuis,  trois  autres  petites 
veines  d'une  houille  généralement  sèche.  La  première 
a  été  atteinte  par  le  puits  Ste-Barbe,  à  21  mètres  au- 
dessus  de  la  couche  principale  ;  elle  n'a  pas  été  trou- 
vée dans  le  puits  St-Georges ,  mais  celui-ci  a  recoupé 
une  deuxième  veine  ,  à  8  mètres  seulement  au-dessus 
de  la  grande  couche  ;  enfin ,  dans  le  puits  fait  de 
1813  à  1816  en  contre-bas  de  la  fosse  St-Georges 
(coupe-annexe  n°  15),  on  a  rencontré,  à  64  mètres 
au-dessous  de  la  couche  principale  et  après  avoir 
traversé  ,  sur  50  mètres,  la  masse  feldspathique  alté- 
rée dont  nous  avons  déjà  signalé  la  présence ,  une 
troisième  petite  veine  qui  a  été  elle-même  exploitée. 
Ces  trois  couches  n'avaient  que  de  0'",40  à  O'^jSO  de 
puissance  et  elles  vinrent  à  disparaître  après  s'être 
amincies  graduellement. 

La  couche  principale  de  l'ancien  bassin  de  Littry  a 
présenté  une  direction  assez  régulière  de  l'est  à 
l'ouest  et  un  pendage  vers  le  nord  d'environ  0^,10 
par  mètre ,  puisque  entre  les  fosses  Bailleul  ou 
Leboucher  et  le  puits  Ste-Barbe ,  sur  un  intervalle 
de  600  mètres  environ,  la  couche  s'est  abaissée  de 
58  mètres.  C'est  ce  dernier  puits  qui  a  atteint  la 


-  298  — 

couche  principale  à  la  plus  grande  profondeur,  à 
120"", 75;  aussi  a-t-il  été  conservé  le  dernier  de  façon 
à  assurer  l'épuisement  des  eaux  de  l'ancien  bassin. 

Sur  toute  la  lisière  nord  de  celui-ci ,  la  grande 
couche,  diminuant  successivement  de  puissance  en 
même  temps  que  les  assises  du  toit  et  du  mur  pré- 
sentaient un  redressement  sensible  .  est  venue  finale- 
ment à  disparaître,  sans  qu'à  la  suite  de  ces  barrages 
ou  remontages  (  noms  donnés  par  les  ouvriers  à  ces 
accidents  de  la  veine)  on  ait  pu  retrouver  celle-ci, 
malgré  de  nombreuses  recherches  en  galeries  dont 
la  principale,  la  voie  Fougère ,  atteignit  un  déve- 
loppement de  plus  de  130  mètres. 

Sur  la  lisière  sud  de  l'ancien  bassin  ,  la  couche 
prend  fin  par  un  accident  d'une  autre  nature  et  dont 
nous  avons  déjà  parlé,  par  un  relèvement  fort  remar- 
quable que  lui  a  fait  subir  le  porphjTe ,  en  la  rame- 
nant, par  une  pente  de  45°,  d'une  profondeur  de 
60  mètres  environ  jusqu'à  13  mètres  seulement  de  la 
surface.  Dans  ce  relèvement ,  le  porphjTe  a  brisé  la 
couche,  en  sorte  qu'il  est  resté,  entre  la  roche  érup- 
tive  et  les  schistes  de  transition  de  la  ceinture  du 
golfe ,  un  lambeau  vertical  de  houille  ,  se  prolongeant 
jusqu'à  0"\35  du  sol ,  ayant  60  mètres  dans  sa  plus 
grande  hauteur,  près  de  15  mètres  d'épaisseur  dans 
sa  partie  la  plus  renflée  et  auquel  on  a  donné  à 
Littry  le  nom  de  a  Poche  de  Bénard  ou  de  veine 
Pfèaïu.  » 

Les  figures  3  et  4  de  la  planche  V  représentent 
ce  remarquable  accident  de  la  couche  qui ,  depuis 
longtemps ,  a  acquis  une  certaine  notoriété.  Sur  la 
fiirure  3,  sur  laquelle  l'emploi  de  deux  échelles  difié- 
icntes,  l'une   pour  les  longueurs,  l'autre    pour  les 


—  299  — 

hauteurs,  a  déterminé  un  redressement  trop  accentué 
de  la  couche,  on  voit  celle-ci  disparaître,  après  s'être 
amincie  sur  le  sommet  du  piton  porphyrique  et  n'of- 
frir aucune  continuité  avec  la  veine  Préaux.  La 
figure  4  donne  le  profil  longitudinal  de  cette  veine 
qui ,  sur  la  fin  du  siècle  dernier ,  a  été  attaquée  et 
suivie  par  la  tosse  Préaux  ,  depuis  la  surface  jusqu'à 
78  pieds  de  profondeur. 

La  partie  la  plus  inférieure  de  la  même  veine  a 
été  exploitée  par  le  puits  Bénard ,  ouvert  dans  les 
schistes  cambriens  et  duquel  partaient  des  galeries  à 
travers  bancs  allant  recouper  la  veine  Préaux  à  diffé- 
rents niveaux  ,  traversant  la  masse  porphyrique , 
rejoignant  sur  le  flanc  nord  de  ce  massif  la  couche 
relevée  et  se  reliant  alors  au  réseau  des  galeries 
du  puits  St-Georges, 

C'est ,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  ce  relèvement 
de  la  veine  qui  a  donné  lieu,  en  1741,  à  la  découverte 
de  la  mine  de  Littry  et  qui  a  été  atteint,  dans  les  pre- 
miers temps,  par  les  deux  fosses  Le  Sauvage  (n°^  13 
et  9  ) ,  par  la  fosse  de  la  Couture-Raould  (  n°  14  )  et 
par  la  fosse  Thézard  (n°  5) ,  sur  lesquelles  l'exploi- 
tation s'est  prolongée  aussi  longtemps  et  aussi  pro- 
fondément que  le  permettaient  les  moyens  d'épuise- 
ment bien  imparfaits  dont  on  disposait  à  cette  époque. 

Par  la  fosse  des  Bouzeries  (  n°  16  ) ,  ouverte  dès 
1776 ,  abandonnée ,  puis  reprise  en  l'an  III ,  on  ren- 
contra ,  à  20  pieds  de  profondeur ,  un  brouillage 
charbonneux  de  4  pieds  renfermant  une  petite  couche 
de  houille.  Les  affleurements  de  cette  couche  et  des 
schistes  charbonneux  qui  l'accompagnent  se  voyaient 
un  peu  à  l'est  de  ce  puits ,  du  côté  de  Montmirall  , 
ce  qui  semblerait  accuser  la  liaison   du  massif  de 


—  300  — 

porphyre  de   Montmirail   et   de    celui  de  la  veine 
Prt%ux. 

Sur  la  lisière  sud-ouest  de  rancien  bassin,  la  couche 
a  présenté  un  autre  accident  intt^ressant.  Au  lieu  de 
disparaître  par  un  rapprochement  graduel  du  toit  et 
du  mur,  la  veine,  après  avoir  été  atteinte  à  près  de 
65  mètres  de  profondeur  par  les  fosses  Bailleul  et 
Leboucher  (n^*  3  dis  et -i) ,  prit  tin  brusquement,  en 
amont  pendage ,  par  l'etfet  d'une  faille ,  ainsi  que 
l'indique  la  ligure  5  de  la  planche  V.  La  fosse  Girard 
tomba  sur  cet  accident  de  la  couche ,  réduite  contre 
la  faille  à  quelques  pouces  d'épaisseur ,  et  ne  la  re- 
trouva ,  avec  sa  puissance  normale  ,  que  par  des 
travaux  conduits  au  nord-est  et  i\  Test. 

Les  anciens  exploitants  paraissent  ne  pas  s'être 
préoccupés  de  rechercher  ce  qu'était  devenue  la 
couche  principale  de  Littry ,  au-delà  de  cet  accident  ; 
c'est  une  question  encore  pendante,  et  pour  la  solution 
de  laquelle  la  Compagnie  de  Littry  s'est  demandée , 
depuis  plusieurs  années,  s'il  n'y  aurait  pas  lieu  d'en- 
treprendre un  ou  deux  sondages  au  sud  de  la  fosse 
(rirard  ,  avec  l'espoir  de  rencontrer  la  couche  rejetée 
en  hauteur,  à  une  soixantaine  de  mètres  seulement 
de  profondeur. 

Nous  passerons  sous  silence  les  petits  accidents  de 
toute  nature,  crains,  étranglements,  failles,  rejets, 
que  présenta  la  couche  dans  l'ancien  bassin  et  sur  le 
compte  dcsiiuels  on  n'a ,  au  reste ,  que  des  données 
peu  précises.  C'est  ù  j)eine  si  on  a  conservé  le  sou- 
venir d'autres  accichuits ,  d'accidents  d'exi)loitation 
qui  eurent  une  certaine  gravité.  Le  23  nivôse  an  IIL 
une  inondation  générale  des  travaux  se  produisit 
et  faillit  engloutir  sept  hommes  et  deux  enfants  qu'on 


—  :5()i  — 

no  snuva  qii'npr('>s  cpiit-dix  licuros  dV'puisomont  et 
au  prix  des  plus  p^rands  ofTorts  ;  ;\  plusieurs  reprises, 
notamment  en  1751 ,  1160,  1175  ,  et  en  (lor(''al  an  VII, 
des  incendies  rc^pétdes,  d'une  durée  de  8, 15  et  mc^me 
20  jours,  prirent  naissance  dans  la  mine,  par  le  fait 
de  la  combustion  si)ontan(^e  des  pyrites  des  toits 
charbonneux  qu'on  n'exploitait  pas  alors  et  qu'on 
laissait  s't^bouler  dans  les  vieux  travaux. 


BASSIN    NOËL. 


Dès  1818  ,  redoutant  lY'puisement  prochain  de 
l'ancien  bassin,  qui  devait  cependant  encore  duroi* 
l)lus  de  quarante  ans .  la  Compagnie  de  Littry  com- 
mença à  entreprendre  l'exploitation,  par  ii-  puits 
Saint-Charles,  de  ce  que,  à  cette  époque,  on  appela  la 
«  nouvelle  exploitalloii  »,  (\.o  cette  partie  de  la  mine 
actuellement  épuisée  et  à  laquelle  convient  mieux  la 
dénomination  de  Bassin  Noël,  qui  lui  fut  ensuite^ 
donnée  du  nom  du  directeur  de  cette  époque  et  du 
|)rincipal  puits  de  cette  région. 

Le  bassin  Noël  ,  limité  de  tous  cotés  j)ar  des 
étranglements  de  la  couche ,  présente  une  Tonne  in- 
finiment moins  régulière  et  plus  déchiquetée  que 
l'ancien  bassin. 

Par  les  quatre  puits  ouverts  sur  cette  région  de  la 
mine  (puits  Dumartroy,  n"  31  Us ,  puits  Noël ,  n"  32, 
puits  St-Charles,  n<'33,  puits  Touvais,  n"  35),  on 
n'a  atteint  qu'une  seule  couche  ,  moins  puissante  et 
moins  avantageuse  que  celle  d(^  la  n'trion  que  naiis 
venons  de  décrire. 


—  302  — 

Cette  couche  offrait  la  coupe  suivante  : 

1°  To^Y,  schiste  et  quelquefois  grès  houiller.  O'^.OO 

2°  Houille   maigre  mélangée  de  filets  de 

schistes 1    00 

3°  Argile  schisteuse  noirâtre 0    03 

4°  Houille  maréchale 0    30 


Total.    .     .    .     ln',33 
50  Mur.  Grès  et  quelquefois  schiste  argileux. 

Mais  il  suffit  de  se  reporter  aux  coupes  connues  de 
trois  des  puits  ouverts  dans  ce  bassin  (  annexes  n"*  2, 
3  et  5) ,  pour  voir  combien  la  veine  était  variable 
d'importance  et  de  nature. 

Ainsi ,  tandis  que  sur  le  puits  Noël ,  situé  dans  la 
partie  centrale ,  on  avait  1™,  30  de  houille  dont  un 
tiers  de  houille  maréchale  ,  on  ne  trouvait  dans  la  ré- 
gion du  puits  Dumartroy,défalcation  faite  des  nerfs  de 
schistes  ,  que  O"",  60  de  charbon  ,  d'excellente  qualité, 
il  est  vrai ,  et ,  dans  le  puits  Touvais ,  que  deux  cou- 
ches de  charbon  à  chaux  d'une  puissance  totale  de 
0™,  95 ,  séparées  par  un  banc  de  grès  houiller  de  plus 
d'un  mètre. 

Sur  la  fosse  St-Charles  ,  tombée  sur  un  relèvement 
de  la  veine  et  ouverte  comme  les  deux  derniers  puits 
que  nous  venons  de  mentionner  sur  les  limites  du 
bassin  Noël,  la  couche  n'avait  que  0'",  60  de  puissance, 
et,  dans  une  galerie  menée  entre  cette  fosse  et  le 
puits  Noël,  on  a  vu  la  veine  se  réduire  successivement 
à  0"',25,  0'",20  et  même  0'",  15  seulement  d'épaisseur 
(  voir  la  fig.  3  ,  pi.  V  ). 

On  n'a  pas  trouvé  d'autre  couche  de  charbon  dans 
cette  région  de  la  mine  de  Littry  ;  cependant,  les 


—  3Ô3  — 

deux  puits  Noël  et  Dumartroy  ont  traverse ,  l'un  à 
15™,  93  ,  l'autre  à  15"%  79  au-dessus  de  la  couche  ,  des 
brouillages  charbonneux  de  quelque  épaisseur  qui 
peuvent ,  avec  une  certaine  vraisemblance ,  repré- 
senter la  petite  veine  supérieure  du  puits  Ste-Barbe  (1). 
En  contre-bas  de  la  couche  ,  un  sondage  fait  au  fond 
du  puits  Touvais  (coupe-annexe  n**  6)  n'a  pas  trouvé 
le  prolongement  de  la  veine  inférieure  du  puits  St- 
Georges ,  bien  que  ce  sondage  ait  atteint  139  mètres 
de  profondeur  et  soit  resté  tout  le  temps  dans  le 
terrain  houiller ,  traversé  à  plusieurs  reprises  par 
des  épanchements  de  roche  porphyrique  altérée.  Ce 
sondage  montre  tout  au  moins ,  ainsi  qu'on  l'avait  re- 
connu au  reste  dans  l'approfondissement  de  la  fosse 
St-Georgos ,  la  puissance  qu'acquiert  le  terrain 
houiller  au-dessous  de  la  couche  principale  de 
charbon  et  la  multiplicité  et  l'importance  des  bancs 
de  poudingues,  dans  la  partie  la  plus  inférieure  de  la 
formation  houillère. 

La  coupe  du  puits  Noël  donne  une  autre  indication 
intéressante  :  c'est  que  les  bancs  de  calcaire  magnésien 
reposent  presque  sur  le  terrain  houiller  et  n'en  sont 
séparés  que  par  une  épaisseur  de  13  mètres  de  grès 
rouge,  lequel  se  développe  au  contraire  en  s'avançant 
au  nord-ouest  vers  le  puits  Touvais ,  où  il  dépasse 
déjà  40  mètres  de  puissance. 

(d)  Le  puits  Touvais  n'a  pas  rencontré  ces  mômes  brouillages  cliar- 
bonneux  ;  mais  on  ne  doit  pas  s'en  étonner  parce  que ,  dans  cette 
région  du  bassin  Noël,  la  partie  supérieure  de  la  formation  houillère 
présente  une  dépression  à  la  faveur  de  laquelle  le  grès  rouge  a  pris 
un  grand  développement,  ù  tel  point  que  les  derniers  bancs  permiens 
ne  sont  séparés  de  la  couche  que  par  13"°,  AO  de  terrain  houiller  [  \oir 
la  fig.  2,  pi.  V). 


—  304  — 

La  couche  du  bassin  Noël  présente  une  pente  géné- 
rale assez  régulière  vers  le  nord  ;  mais ,  entre  les 
puits  St-Charles ,  Noël  et  Touvais  ,  elle  est  moins  ac- 
cusée que  dans  l'ancien  bassin.  Du  côté  du  puits  Du- 
martroy,  dans  le  voisinage  duquel  le  terrain  houiller 
est  ibrt  bouleversé,  le  relèvement  de  la  veine  est  plus 
sensible  et  il  doit  être  très-vraisemblablement  attri- 
bué, ainsi  que  les  accidents  de  la  couche,  à  l'influence 
du  porphyre  de  Montmirail,  dont  la  roche  leldspa- 
thique  congénère  a  été  trouvée  au  fond  de  ce  puits , 
à  25  mètres  au-dessous  du  charbon.  Il  y  aurait  donc 
un  relèvement  général  de  la  couche  vers  le  coteau  de 
Montmirail ,  comme  l'indique  la  fig.  2  de  la  pi.  V,  et 
les  brouillages  charbonneux  trouvés  dans  la  fosse  du 
Mont  de  Goville  (n°  21  )  formeraient  le  prolongement 
de  cette  couche. 

Le  bassin  Noël  a  fourni  un  charbon  généralement 
dur,  de  bonne  qualité  pour  la  cuisson  de  la  chaux  et 
de  la  houille  maréchale  en  moindre  quantité  que  dans 
l'ancien  bassin  ;  l'intercalation  de  bancs  de  grès  plus 
ou  moins  puissants  et  répétés  au  milieu  de  la  veine 
en  rendit  rox{doitation  diflicile,  par  suite  de  l'abon- 
dance des  déblais ,  et  assez  onéreuse  en  ce  que 
l'emploi  de  la  poudre  dut  être  à  peu  près  permanent. 
Sur  les  limites  du  bassin,  la  couche,  par  suite  d'étran- 
glements successifs ,  avait  de  moins  en  moins  de 
puissance  et  son  exploitation  dut  être  abandonnée, 
alors  qu'elle  ne  présentait  ])lus  que  0"\30  à  0"',40 
d'épaisseur  ;  i)ar  de  nombreuses  recherches  faites 
en  galeries,  sur  divers  côtés  de  la  lisière  du  bassin 
Noël ,  on  vit  la  couciie  s'amincir  peu  à  peu  et  n'avoir 
plus  ,  à  cent  et  quelques  mètres  des  dernières 
tailles ,    que  0'",  15    et    môme   0"",  05   de   puissance 


—  305  — 

(galerie  menée  en  1840  du  puits  Touvais  vers  le 
sondage  n°  31). 

Cette  région  de  la  mine  n'a  pas  eu  une  existence 
Lien  prolongée  ;  son  exploitation  n'a  duré  que  trente- 
neuf  ans,  de  1818  ;\  1857,  et  il  en  a  été  extrait  environ 
de  450,000  à  500,000  tonnes  de  charbon. 

Aucun  travail  n'a  été  fait,  entre  les  puits  St-Charles, 
Ste-Barbe  et  St-Georges,  pour  établir  la  jonction,  fort 
probable  cependant,  de  l'ancien  bassin  et  du  bassin 
Noël.  Il  ne  s'agissait  au  reste  que  d'une  zone  de  300 
à  350  mètres  de  largeur  et  dans  laquelle  la  couche  , 
si  elle  eût  été  rencontrée,  n'eût  vraisembablement 
présenté  qu'une  puissance  très-restreinte  comme 
entre  les  puits  St-Charles  et  Noël. 

RÉGION   EST   DE   LA    CONCESSION    DE   LITTRY. 

Avant  de  passer  aux  autres  bassins,  situés  à  l'ouest 
de  Littry ,  restons  encore  dans  la  même  région  de  la 
raine  pour  parcourir  et  mentionner  les  nombreux 
travaux  d'exploration  qui  y  ont  été  entrepris,  soit 
pour  découvrir  de  nouveaux  bassins ,  soit  pour  re- 
chercher les  prolongements  de  ceux  connus  et  ex- 
ploités. 

Dans  le  bourg  du  Molay,  la  fosse  Morandet  (n°  36), 
ouverte  en  1*779 ,  ne  rencontra ,  à  110  mètres  de 
profondeur ,  qu'un  brouillage  charbonneux  de  0™,50 
d'épaisseur  ;  plus  tard ,  un  sondage  entrepris  dans 
le  pré  du  moulin  du  Molay  (n°  27),  tout  près  de  cette 
fosse ,  traversa  12  mètres  d'alluvions  triasiques  , 
20  mètres  d'assises  du  calcaire  magnésien  et  48  mètres 
de  grès  rouge  ;  un  banc  de  grès  houiller  fut  à  peine 
atteint  qu'on  rencontra  immédiatement  au-dessous  la 


-  306  - 

roche  porpliyroïde  altérée  sur  plus  de  16  mètres.  Ce 
sondage  montre  ,  comme  la  coupe  du  puits  Touvais  , 
le  développement  que  prennent  déjà  les  assises  du 
grès  rouge  dans  cette  région  de  la  concession. 

Au  nord  et  au  nord-est  du  bassin  Noël ,  le  puits 
du  Carnet  (  coupe-annexe  n*"  4)  traversa  les  couches 
triasiques  et  permiennes  ,  ne  rencontra  le  terrain 
houiller  stérile  qu'avec  une  puissance  réduite  de 
31  mètres  et  atteignit  au  fond  le  pétrosilex  passant 
au  porphyre.  Le  sondage  de  Flierbage  du  Breuil  , 
n°  31  (  coupe-annexe  n*^  1  ) ,  après  avoir  traversé  le 
trias  sur  plus  de  57  mètres,  resta  jusqu'à  140  mètres 
de  profondeur  dans  le  terrain  houiller,  représenté 
pendant  45  mètres  par  des  alternances  répétées  de 
poudingues  et  de  grès  que  nous  avons  vu,  dans  le 
sondage  fait  en  contre-bas  du  puits  Touvais  et  dans 
le  puits  St-Georges ,  caractériser  la  partie  inférieure 
de  la  formation  houillère. 

Ces  assises  de  poudingues  et  de  grès  se  relèvent 
de  102  mètres  entre  le  puits  Touvais  et  le  sondage 
en  question  ;  ce  qui  semble  accuser  un  redressement 
général  du  terrain  houiller  vers  le  nord ,  dans  la 
direction  de  Saon.  Cette  indication  est  confirmée  par 
les  résultats  du  sondage  d'Origny  (  n"  41  ) ,  qui , 
immédiatement  après  les  assises  du  calcaire  magné- 
sien, recouvert  seulement  par  les  alluvions  triasiques, 
a  atteint  le  porphyre  plus  ou  moins  altéré ,  sans  ren- 
contrer au  préalable  aucune  couche  de  la  formation 
houillère. 

Se  relevant  ainsi  j)eu  à  peu  au  nord-est  du  bassin 
Noël ,  le  terrain  houiller  parait  donc  complètement 
disparaître  sur  les  confins  'de  la  concession,  entre 
Saon  et  liluy. 


—  30*7  — 

En  nous  rapprochant  de  la  limite  méridionale  du 
périmètre  de  la  mine  de  Littry,  nous  trouvons  d'abord 
le  sondage  de  la  Conterie ,  n°  46  (  coupe-annexe  n" 
11),  qui  a  rencontré  le  terrain  houiller  stérile  sur 
31  mètres  à  peine  pour  atteindre  ensuite  le  porphyre  ; 
puis  les  nombreux  puits  et  sondages  entrepris  dans 
un  très-petit  rayon ,  autour  du  coteau  de  Montmirail. 

Entre  ce  coteau ,  Tancien  bassin  et  le  bassin  Noël , 
les  fosses  de  la  Pierre-Bise  et  du  Mont-de-Goville 
(n^^lS,  19  et  21),  peu  profondes  d'ailleurs,  n'ont 
rencontré  que  des  brouillages  charbonneux  accusant 
un  relèvement  de  la  couche  de  ces  deux  bassins  sur 
le  flanc  nord-ouest  du  coteau.  Quant  à  la  grande  fosse 
Goville  (no  20),  foncée  jusqa'à  228  mètres  ,  elle 
traversa,  sans  doute ,  les  mêmes  brouillages  voisins 
delà  surface,  sans  qu'on  crût  devoir  s'y  arrêter;  à 
160  mètres ,  elle  en  rencontra  un  autre ,  qui  fut  re- 
connu par  une  galerie  de  60  mètres  environ ,  et  qui 
peut  fort  vraisemblablement  occuper  la  place  de  la 
couche  inférieure  de  la  fosse  St-Georges  ;  puis ,  après 
ce  brouillage ,  on  tomba  sur  les  poudingues  houillers, 
que  l'on  traversa  sans  discontinuer  jusqu'au  fond  du 
puits.  On  a  cherché  à  expliquer  cette  puissance  con- 
sidérable des  poudingues  en  admettant  que  le  puits 
aurait  recoupé  en  biais  leurs  bancs  redressés  par  le 
porphyre  ;  cette  hypothèse  est  plausible  ,  mais  il  n'en 
reste  pas  moins  acquis  que  le  grand  puits  de  Goville 
atteignit  la  partie  inférieure  du  terrain  houiller, 
caractérisée  par  l'abondance  de  ses  poudingues  et 
trouvée  stérile  jusqu'ici. 

Au  nord  de  Montmirail,  les  sondages  n°^  29  et  49 
ont  rencontré,  à  peu  de  profondeur,  le  prolongement 
du  porphyre  de  ce  coteau  et  les  autres  recherches 

20 


—  308  — 

n°^  21,  28  et  30  n'ont  rien  appris ,  l'abondance  des 
eaux  ayant  contraint  de  les  abandonner  à  peu  de 
profondeur.  Dans  cette  région ,  ainsi  qu'à  l'ouest  de 
Montmirail ,  les  alluyions  triasiques  ,  puissantes  sur- 
tout autour  des  récifs  qu'elles  rencontraient,  prennent 
une  importance  extraordinaire  (  le  sondage  Degouzée 
les  a  traversées  sur  plus  de  30  mètres)  et  forment  une 
nappe  aquifère  rendant  les  reclierclies  fort  difficiles. 

Entre  le  coteau  de  Montmirail  et  les  terrains  de 
transition ,  s'est  trouvé  isolé ,  après  l'apparition  du 
porphyre ,  un  petit  îlot  distinct  de  terrain  houiller 
qu'on  aurait  pu  appeler  le  lassin  Pelcoq  ou  de  la 
Coiiture-Qosset.  Relevée  sur  le  flanc  est  et  sud-est  du 
coteau ,  une  couche  de  houille  d'une  puissance  va- 
riable a  été  rencontrée  à  6"*, 60  seulement  de  profon- 
deur par  la  3°  fosse  de  la  Couture-Gosset  (n°25), 
à  28  mètres  par  la  première  fosse  du  même  nom 
(n°  23),  à  35  mètres  de  profondeur  par  la  fosse  des 
Mouettes  (1)  (n°26)  et  atteinte  à  12  mètres  seulement 
par  la  fosse  Pelcoq  (n"  22).  Le  puits  n°  24  ,  peu  pro- 
fond d'ailleurs ,  n'a  pas  dépassé  les  assises  triasiques, 
à  cause  de  l'abondance  des  eaux. 

Ce  lambeau  de  terrain  houiller  renferme ,  à  la 
fosse  Pelcoq,  une  couche  orientée  N.-S.,  plongeant 
de  O'^jlS   par  mètre  vers  l'est   et  présentant   une 

(1)  Sur  celle  fosse,  on  a  cherchù,  par  une  galerie  à  travers  bancs, 
ouverle  à  47  mètres  de  profondeur,  à  recouper  la  couche  rencontrée 
par  le  puits  12  mètres  plus  haut  ;  on  l'a  atteinte  ,  mais  en  prolongeant 
cette  galerie  horizontale  ,  on  a  vu  le  terrain  houiller  disparaître  et  les 
assises  triasiques  de  schistes  cl  de  grès  rouges  lui  succéder  à  33  nièlres 
du  puils;  il  y  a  donc  eu,  pendant  la  période  Iriasique,  érosion  du 
terrain  houiller  dans  la  partie  centrale  du  petit  bassin  de  Pelcoq, 
comme  l'indique  la  coupe  n"  2  de  la  planche  V. 


~  309  — 

puissance  de  0'",50 ,  avec  intercalation  dans  la  veine 
d'un  petit  banc  de  grès  scliisteux  de  0"i,10  d'épais- 
seur. Cette  fosse  a  été  ouverte  en  1803 ,  abandonnée 
depuis  ;  mais ,  en  1862 ,  on  est  rentré  dans  les  vieux 
travaux  ,  en  vue  de  rechercher  s'il  était  possible 
d'entreprendre  sur  cette  couche  une  exploitation 
avantageuse.  On  y  a  renoncé  après  avoir  constaté 
que  la  veine  n'avait  qu'une  puissance  insuffisante  et 
était  de  médiocre  qualité. 

Au  hameau  de  la  Rochelle  a  été  trouvé  récemment, 
en  fonçant  un  puits  dans  une  ferme ,  un  affleurement 
de  houille  ;  il  appartient  très-vraisemblablement  à 
la  veine  de  ce  petit  lambeau  de  terrain  houiller  que 
nous  avons  figuré  dans  la  coupe  n°  2  de  la  pi.  V. 

Enfin ,  sur  la  limite  est  de  la  concession  et  dans  le 
lit  du  ruisseau  du  Gril,  un  autre  affleurement  de 
houille  a  été  également  constaté;  cet  affleurement 
peut  faire  suite  à  ceux  de  la  Rochelle  et  de  la  fosse 
Pelcoq,  comme  nous  l'indiquons  par  des  traits  ponc- 
tués sur  la  planche  IV. 

Quittons  maintenant  cette  région  de  la  concession 
pour  nous  reporter  à  l'ouest  de  Littry,  où  nous  ren- 
controns tout  d'abord  le  bassin  de  Floquët. 

BASSIN   DE  FLOQUET. 

C'est  par  le  foncement  de  la  fosse  Floquet ,  entre- 
pris en  1818 ,  que  fut  découvert  ce  petit  bassin.  Le 
puits  qui  lui  a  donné  son  nom  rencontra ,  à  26  mètres 
à  peine  de  la  surface ,  le  terrain  houiller  très-carac- 
térisé  et  atteignit ,  à  une  profondeur  de  121  mètres , 
une  grauwacke  quartzeuse  appartenant  aux  terrains 
de  transition ,  après  n'avoir  traversé  à  119  mètres 


—  810  — 

qu'un  mince  filet  charbonneux  de  0'",08  d'épaisseur. 
L'insuccès  de  cette  découverte  découragea  les  exploi- 
tants de  cette  époque  ;  on  ouvrit  cependant  sur  cette 
petite  veine  une  galerie  de  50  mètres  environ  à  l'ex- 
trémité de  laquelle  la  couche  avait  déjà  acquis  0'",40 
de  puissance.  Ce  résultat  ne  parut  pas  suffisant  et  la 
fosse  Floquet  fut  abandonnée  dès  1822,  pour  être 
reprise  ensuite  de  1839  à  1845. 

Les  travaux  de  cette  fosse  prirent  alors  un  certain 
développement;  on  s'éloigna  jusqu'à  340  mètres  du 
puits ,  exploitant  la  même  couche  qui  se  présenta 
avec  0'",60  et  même  0n»,70  d'épaisseur,  et  donna  un 
charbon  excellent ,  bien  qu'un  peu  dur,  sans  nerfs  de 
grès  ni  de  schistes  au  milieu  de  la  veine. 

Celle-ci  présentait  vers  l'ouest  un  plongement 
assez  fort  de  O"',!©  à  0'^,15  par  mètre  qui  vint  bientôt 
accroître  les  difficultés  de  son  exploitation,  rendue 
déjà  onéreuse  par  l'usage  permanent  de  la  poudre  ; 
d'autre  part,  l'aérage  des  travaux,  vicié  par  l'emploi 
des  mines ,  commençait  à  devenir  insuffisant ,  et  la 
situation  commandait  d'ouvrir  à  courte  échéance  un 
second  puits  sur  ce  bassin. 

Devant  cette  nécessité,  la  Compagnie  de  Littry, 
qui  venait  de  porter  en  1844  tous  ses  efforts  sur  la 
région  de  Fumichon ,  sur  laquelle  un  puits  était  en 
fonrage,  décida,  un  peu  hâtivement,  il  faut  le  recon- 
naître ,  l'abandon  de  la  fosse  Floquet ,  dont  il  avait 
été  à  peine  extrait  30,000  tonnes  de  charbon. 

Depuis  cette  ('poque ,  les  concessionnaires  se  sont, 
à  plusieurs  reprises  ,  demandés  s'il  ne  serait  ])as 
opportun  de  reprendre  les  travaux  de  cette  fosse  (1), 

(1)  Les  limites  ossignOcs  sur  la  planciie  IV  au  bassin  do  Floquet 


—  311  — 

sur  laquelle  l'exploration  du  terrain  houiller  n'a  pas 
été  assez  complète  pour  que  l'on  puisse  à  bon  escient 
considérer  comme  entièrement  improductive  cette 
région  de  la  mine  de  Littry. 

A  400  mètres  au  sud  du  puits  de  Floquet ,  avait 
été  ouverte,  de  1811  à  1815,  la  fosse  des  Landes  (n°  7), 
dont  les  résultats  ,  bien  que  négatifs  ,  motivèrent 
peut-être  l'exploration  du  bassin  de  Floquet.  Cette 
fosse  traversa  le  terrain  houiller  sur  63  mètres  et 
atteignit ,  entre  44  et  47  mètres  ,  des  schistes  char- 
bonneux fortement  redressés  et  renfermant  quelques 
minces  filets  de  houille  de  3  à  6  pouces  d'épaisseur , 
que  l'on  suivit  en  galerie  sur  plus  de  30  mètres.  On 
trouva  les  couches  schisteuses ,  moins  redressées , 
plus  régulières ,  mais  presque  stériles  ;  c'est  ce  qui 
fit  abandonner  la  fosse  des  Landes,  qu'on  avait  d'ail- 
leurs bien  inutilement  approfondie  ,  de  telle  sorte 
qu'elle  traversa,  ainsi  que  nous  l'avons  déjà  signalé, 
les  schistes  de  transition  sur  94  mètres  de  hauteur. 

Quant  à  la  couche  de  schistes  charbonneux  avec 
filets  de  houille  que  rencontra  cette  fosse ,  elle  re- 
présente fort  vraisemblablement  le  prolongement  vers 
le  sud  de  la  veine  du  bassin  de  Floquet,  ainsi  que  le 
figure  la  coupe  6  de  la  planche  V. 

Entre  ce  bassin  et  celui  du  bourg  de  la  mine ,  il 

sont  simplement  destinées  à  faire  connaître  l'étendue  de  la  partie 
exploitée  de  celte  région  de  la  mine  ;  elles  n'ont  pas  en  vue,  comme 
pour  l'ancien  bassin  et  celui  de  Noël,  d'indiquer  la  zone  sur  laquelle 
la  couche  prend  fin. 

Nous  faisons,  dès  à  présent,  une  remarque  semblable  à  l'égard  du 
bassin  Lance ,  qui  a  été  à  peine  exploré,  et  de  celui  de  Fumicbon , 
qui  est  en  cours  d'exploitation  et  dont  les  limites  se  reculent  chaque 
jour. 


—  312  — 

existe  une  zone  de  1,000  à  1,100  mètres  de  largeur, 
qui  a  été  explorée  à  diverses  reprises. 

Ce  fut  d'abord  par  la  fosse  Ste-Tliérèse  (n°  38) ,  qui, 
ouverte  en  1773 ,  rencontra  des  brouillages  charbon- 
neux ,  avec  veines  de  houille ,  à  dififérents  niveaux  et 
notamment  à  78  et  à  97  mètres.  Quelques  galeries 
furent  ouvertes,  de  1773  à  1775,  sur  ces  schistes 
charbonneux  inférieurs ,  qui  présentaient  4  pieds  de 
puissance  ;  mais  la  compagnie  de  Littry,  pressée 
d'argent  à  cette  époque ,  fit  abandonner  ces  recher- 
ches pour  des  travaux  plus  productifs. 

L'existence  d'une  veine  charbonneuse  plus  ou  moins 
riche  à  la  fosse  Ste-Thérèse  n'en  a  pas  moins  son 
importance  ,  en  ce  qu'elle  tendrait  à  donner  quelque 
corps  à  l'hj'po thèse  d'une  jonction  possible  du  bassin 
Floquet  et  de  l'ancien  bassin ,  comme  le  représente  la 
coupe  n°  1  de  la  pi.  V. 

Les  résultats  négatifs  obtenus  dans  le  fonçage  du 
puits  du  Vieux-Presbytère  (n°  30)  (voir  la  coupe 
annexe  n°  7  )  ne  fournissent  à  cette  hypothèse  aucun 
appui  ni  aucun  argument  contraire.  Immédiatement 
après  les  assises  du  calcaire  magnésien ,  ce  puits  a 
traversé  ,  sur  73  mètres  ,  le  terrain  houiller  qui  s'y 
est  montré  stérile  et  n'a  renfermé  que  quelques  in- 
dices charbonneux.  Mais  à  la  fosse  Floquet,  la  couche 
qui  devait  bientôt  acquérir  0"\  60  et  môme  0'",  70  de 
puissance  ne  présentait ,  dans  le  puits  lui-môme  ,  que 
0"',08  d'épaisseur.  Il  est  possible  que  la  fosse  duVieux- 
Presbytère  soit  tombée  sur  un  resserrement  semblable, 
qui  expliquerait  la  présence  des  nœuds  charbonneux 
que  l'on  y  a  rencontrés. 

Le  journal  do  la  mine  de  Littry  renferme,  d'ail- 
leurs ,  sur  le  fonçage  de  cette  fosse ,  une  indication 


—  313  — 

qui  n'est  pas  sans  intérêt  ;  c'est  qu'à  un  certain 
moment ,  l'eau  fit  irruption  dans  le  puits ,  comme  si 
l'on  avait  percé  de  vieux  travaux  ,  et  le  remplit 
en  quelques  heures  ;  en  même  temps ,  on  constata 
sur  la  fosse  Ste-Thérèse ,  qui  était  comblée ,  un 
affaissement  du  sol  de  près  de  six  pieds.  Ce  double 
accident  ne  peut  s'expliquer  qu'en  admettant  que  les 
travaux  de  la  fosse  Ste-Thérèse  avaient  pris,  dans  la 
direction  du  puits  du  Vieux-Presbytère,  un  déve- 
loppement considérable  accusant  un  prolongement 
fort  notable  de  la  couche  vers  le  nord. 

Au  fond  de  ce  dernier  puits,  c'est  le  porphyre 
qu'on  a  rencontré,  empâtant  des  blocs  de  grès  houiller 
et  de  schiste  argileux.  On  l'a  retrouvé  également  à 
une  bien  moindre  profondeur  dans  le  sondage  du 
Pré  Binet  (n°  40)  qui,  ouvert  dans  la  même  région, 
n'a  traversé  qu'un  banc  de  poudingue  du  terrain 
houiller. 

La  formation  houillère  paraît  donc  se  relever  et 
disparaître  ensuite  au  nord  du  bassin  de  Floquet , 
ainsi  que  l'atteste  au  reste  la  rencontre ,  qui  aurait 
été  faite  anciennement  à  très-peu  de  profondeur, 
d'une  petite  veine  de  charbon  fort  inclinée  dans  un 
puits  de  ferme  ouvert  au  lieu  dit  a  la  maison  Jouas.  » 

D'après  ce  relèvement  du  terrain  houiller,  c'est 
vers  l'ouest,  du  côté  de  ce  pendage  local  des  couches, 
qu'il  y  aurait  lieu  de  rechercher  le  développement 
du  bassin  Floquet  ,  si  l'on  revenait  un  jour  sur 
cette  région  de  la  mine. 

BASSIN  LANCE  OU  DE  LA  ROGERIE. 

Il  faut  traverser,  en  quittant  ce  dernier  bassin, 


—  314  — 

une  zone  de  2,000  mètres ,  à  peine  explorée ,  pour 
trouver  celui  de  la  Rogerie  ou  de  la  fosse  Lance , 
sur  lequel  les  sondages  se  sont  multipliés  dans  un 
petit  rayon. 

Ces  sondages  et  le  puits  qui  en  occupe  le  centre 
ont  encore  atteint ,  comme  tant  d'autres  effectués  sur 
la  concession  de  Littry,  une  région  bouleversée  par 
le  porphyre. 

C'est  le  sondage  entrepris ,  en  1840 ,  au  Pré  de  la 
Rivière,  près  de  Tournières  {n°  43),  qui  a  amené  la 
découverte  de  ce  bassin.  Ce  sondage  (  coupe-annexe 
n°  8),  rencontra,  sur  84  mètres,  le  terrain  houiller, 
renfermant  à  peine  une  petite  veine  de  houille  à 
114  mètres  de  profondeur,  et  traversa  le  porphyre 
altéré  sur  ses  douze  derniers  mètres. 

On  se  reporta  alor«  plus  au  nord ,  sur  le  pendage 
général  des  couches  de  la  mine  de  Littry ,  et  on  ou- 
vrit, sur  l'emplacement  même  qu'occupa  ensuite  le 
puits  Lance  ou  de  la  Rogerie ,  un  deuxième  sondage 
dont  les  résultats  favorables  déterminèrent  à  entre- 
prendre le  fonçage  de  ce  puits  (coupe-annexe  n"  10), 

Il  rencontra,  à  35^,70  de  profondeur,  une  couche 
de  l'",40,  surmontée  de  brouillages,  et  atteignit  à 
42'"^55  une  seconde  petite  veine  de  0'",50 ,  reposant 
sur  des  schistes  assez  charbonneux,  pour  qu'on  ait 
pu  un  moment  songer  à  les  exploiter  pour  la  cuisson 
de  la  chaux. 

Attaquée  en  galerie ,  la  couche  de  l'",40  n'a  pré- 
senté que  ]'",10  de  puissance  à  14  mètres  du  puits; 
plus  loin  de  la  fosse ,  du  côté  de  l'ouest  vers  lequel 
était  son  pendage ,  son  épaisseur  se  réduisait  à  deux 
pieds;  dans  toutes  les  autres  directions,  sa  puissance 
diminuait  encore  plus  sensiblement. 


—  315  — 

On  ne  se  découragea  cependant  pas  et  l'on  entre- 
prit ,  tout  autour  du  puits ,  cinq  sondages  pour  étu- 
dier l'extension  que  pouvait  prendre  ce  petit  bassin 
et  l'emplacement  à  choisir  dans  le  cas  où  l'ouverture 
d'une  seconde  fosse  serait  nécessaire. 

Ces  cinq  sondages  (  nous  donnons  la  coupe  de  deux 
d'entre  eux,  annexes  n°^  13  et  14)  rencontrèrent  tous 
le  porphyre  qu'avait  au  reste  atteint  déjà  celui  de 
la  Rogerie,  à  23"\80  au-dessous  de  la  couche,  et 
l'on  constata,  sur  chacun  d'eux,  des  intercalations 
de  roche  porphyrique  altérée  au  milieu  du  terrain 
liouiller. 

Ce  terrain ,  réduit  à  fort  peu  d'épaisseur  sur  le 
sondage  de  la  Jambe  à  pied  (n°  54),  s'y  montra  sté- 
rile; mais,  dans  ceux  de  la  Siarderie  (n°51),  Guil- 
lemine  (n°  52)  et  des  Croix  (n°  53),  il  renferma  deux 
petites  veines  de  charbon  (1),  qui,  très- vraisembla- 
blement, ne  sont  autres  que  le  prolongement  des 
couches  de  la  Rogerie. 

Le  sondage  de  l'herbage  de  la  Rogerie  (n°  55)  , 
ouvert  au  nord-est  du  puits  ,  donna  des  résultats 
encore  plus  accusés.  On  y  rencontra  le  porphyre  à  38 
mètres  seulement  de  profondeur,  immédiatement  au- 
dessous  du  trias ,  et  on  y  constata  ainsi  la  disparition 
complète  de  la  formation  houillère  du  bassin  Lance. 
Ce  résultat  se  trouva  d'ailleurs  entièrement  confirmé 

(1)  Deux  petites  veines  semblables  ont  été  trouvées  dans  le  sondage 
des  Hauts-Vents,  n"  50  (coupe-annexe  n"  d2)  ;  mais  on  ne  peut  guère 
parler  de  ce  sondage,  pas  plus  que  de  celui  du  Maupas  (n"  42),  en 
raison  de  leur  éloignement  considérable  de  toutes  les  autres  régions 
explorées  de  la  concession  de  Littry.  L'affleurement  probable  de  l'une 
des  veines  du  sondage  des  Hauts-Vents  se  voit  à  800  mètres  environ 
au  sud  de  ce  forage,  près  du  hameau  du  Grand-Marcy, 


~  316  — 

par  la  découverte ,  opérée  à  120  mètres  seulement  de 
la  fosse  Lance  et  au  nord-est  de  celle-ci,  de  l'affleu- 
rement de  la  couche  rencontrée  dans  ce  puits  ,  à 
40  mètres  de  profondeur. 

Les  concessionnaires  se  décidèrent  rapidement ,  on 
le  comprend  ,  à  abandonner,  en  1845,  ce  petit  bassin 
d'une  allure  si  peu  régulière  et  qui  lear  avait  déjà 
procuré  tant  de  mécomptes ,  alors  surtout  que  les 
résultats  favorables  du  sondage  de  Fumiclion  leur 
donnaient  l'espoir  d'une  exploitation  nouvelle  et  plus 
fructueuse. 

BASSIN  DE  FUMICriON. 

Ce  sondage  (n"  48),  entrepris  de  1842  à  1844, 
atteignit,  en  effet,  une  région  bien  autrement  régu- 
lière du  terrain  liouiller ,  et  traversa,  à  195  mètres 
de  profondeur,  une  couche  d'un  mètre  de  puissance 
suivie  ,  quatre  mètres  plus  bas ,  d'une  seconde  petite 
couche.  Un  puits  (  première  fosse  Fumichon ,  n°  56  ) 
fut  immédiatement  foncé ,  à  30  mètres  du  sondage , 
et,  dès  1847,  commençait  l'exploitation  de  la  houille 
dans  ce  nouveau  bassin ,  dont  l'extension ,  chaque 
jour  croissante,  motiva,  en  1857,  l'ouverture  d'un 
second  puits,  à  664  mètres  du  premier. 

Dans  le  chapitre  I  de  cette  notice  ,  nous  avons  déjà 
signalé  certains  résultats  d'un  grand  intérêt  que 
fournissent  les  coupes  des  puits  de  Fumichon  ;  nous 
n'y  reviendrons  pas ,  et  nous  nous  bornerons  à  faire 
remarquer  combien  il  est  di/ïlcile  d'établir  dans  cha- 
cune de  ces  coupes,  là  où  finissent  les  ])uissantes 
assises  de  la  formation  permienne  et  là  où  commence 
véritablement   lo    terrain    houiller.    Celui-ci    paraît 


—  317  — 

n'avoir,  au-dessus  de  la  couche  principale,  qu'une 
puissance  restreinte  de  26  à  28  mètres  ;  mais ,  en 
contre-bas  de  cette  veine ,  il  prend  beaucoup  plus 
(l'importance ,  ainsi  que  nous  le  constaterons  bientôt. 

La  couche  de  Fumichon  a  une  épaisseur  variant 
entre  0™,80  et  l^^slO;  elle  est  généralement  divisée 
par  des  petits  nerfs  schisteux  ou  maigrages ,  en  deux 
ou  trois  sillons  qui  fournissent  cliacun  une  houille  de 
qualité  différente.  Le  sillon  central  ou  le  sillon  infé- 
rieur, quand  il  n^  en  a  que  deux ,  donne,  sur  0™,40 
à  0'",50  d'épaisseur ,  une  houille  maréchale  très-pure  ; 
les  deux  autres  sillons  fournissent  du  charbon  à 
chaux  moins  pur  et  un  peu  schisteux. 

Presque  immédiatement  au-dessous  de  la  couche , 
on  a  rencontré  cinq  veinules  de  houille ,  ayant  en- 
semble 0"\  60  d'épaisseur,  puis  une  veine  de  0™,40  à 
0'", 45  de  charbon  maigre,  formant  un  horizon  très- 
régulier  à  4™,  10  ou  4'^,20  au-dessous  de  la  couche 
principale.  Cette  veine  inférieure  a  été  reconnue  sur 
cinq  points  (  sondage  de  Fumichon ,  puits  Fumichon, 
n°  2 ,  burck  de  la  galerie  15 ,  recherches  des  galeries 
102  et  103).  Elle  n'est  pas  exploitée,  bien  qu'on  ait 
tenté  de  le  faire  momentanément  par  ces  deux 
galeries. 

A  une  plus  grande  profondeur,  un  burck  et  un  son- 
dage (n°  59)  (coupe-annexe  n°  19),  faits  en  contre-bas 
de  la  couche  principale  du  bassin  de  Fumichon ,  ont 
atteint  à  43"»,  75  des  schistes  mélangés  de  houille  sur 
une  épaisseur  de  2  mètres  et  traversé  ensuite ,  sur 
près  de  35  mètres ,  les  assises  inférieures  du  terrain 
houiller  caractérisées  à  Fumichon,  comme  dans  les 
anciennes  exploitations  de  Littrj^  par  la  fréquence 
des  bancs  de  poudingues.  La  formation  houillère  est 


—  318  — 

donc  reconnue  dans  cette  région  de  la  mine  sur  près 
de  106  mètres  d'épaisseur  ;  elle  l'avait  été  par  les 
puits  de  Touvais  et  de  St-Georges  ,  sur  une  plus 
grande  puissance  encore. 

Si  l'on  cherche  à  étahlir  un  rapprochement  entre 
l'ancien  bassin  et  celui  de  Fumichon ,  malgré  les 
5  kilomètres  qui  séparent  leurs  limites  les  plus  voi- 
sines ,  on  peut  envisager  la  couche  principale  de 
Fumichon  et  les  petites  veines  qui  en  dépendent  et 
qui  forment  un  ensemble  de  2  mètres  d'épaisseur  de 
houille ,  comme  l'équivalent  de  la  grande  couche  de 
l'ancien  bassin  divisée  par  des  bancs  de  schistes  et 
degrés  de  plus  en  plus  épais,  et  les  schistes  char- 
bonneux ,  trouvés  à  43"",  *75  en  contre-bas  de  la  veine 
de  Fumichon  ,  comme  occupant  la  place  de  la  petite 
couche  inférieure  du  puits  St-Georges. 

Sur  une  étendue  de  plus  de  650  mètres  et  par  les 
galeries  13  et  19,  il  a  été  reconnu  que  le  terrain 
houiller  de  Fumichon  présente,  vers  le  nord  20°  ouest, 
une  pente  fort  régulière  de  0"%  09  à  0"S  10  par  mètre , 
au  pied  de  laquelle  se  produit  un  fond  de  bateau, 
suivi  d'un  relèvement  contraire,  mais  bien  moins  pro- 
noncé. Le  pendage  au  nord ,  si  général  au  reste  sur 
la  mine  de  Littry ,  est  confirmé  par  les  résultats  du 
sondage    d'Engleville    (1) ,   qui .    à  263   mètres    de 

(1)  Aprt'S  la  (lécoiivorlc  du  hiissin  de  Fumichon ,  dont  les  travaux 
dépassent  actucUctnenl  l'ancienne  limite  de  la  concession,  la  Com- 
pagnie de  Lillry  crut  devoir  demander  une  extension  de  son  périmètre 
vers  le  Nord.  C'est  pour  justifier  celte  demande  ,  pour  pouvoir  se  faire 
attribuer  le  droit  d'inventeur  sur  la  nouvelle  région  dont  la  concession 
était  demandée,  qu'elle  entreprit,  de  iSItS  ù  1850,  le  sondage  d'Kn- 
gleville.  L'extension  di-  périinMre  sollicitée  a  été  accordée,  comme 
nous  l'avons  dit  au  commencement  du  chapitre  III,  par  décret  du  15 
janvier  1853. 


—  319  ~ 

profondeur,  n'avait  pas  encore  atteint  la  formation 
liouillùre  ,  tandis  que  celle-ci  se  montre  à  Fumichon 
à  173  et  181  mètres  seulement  au-dessous  de  la 
surface. 

Il  paraît  rationnel  d'induire  du  pendage  du  terrain 
houiller  de  Fumichon  vers  le  nord  que,  par  contre  , 
vers  St-Martin-de-Blagny  et  Tournières,  ce  bassin 
doit  se  relever  dans  la  direction  du  sud ,  et  si  l'on 
calcule  sur  la  pente  de  0'",10  par  mètre  connue  et 
Lien  constatée ,  on  arrive  à  conclure  que  la  couche 
de  ce  bassin  doit  venir  affleurer  au  jour  à  2,000  mètres 
environ  du  puits  Fumichon ,  c'est-à-dire  justement  à 
la  Rogerie ,  ainsi  qu'en  cet  autre  point ,  au  sud  de 
St-Martin-de-Blagny,  sur  lequel  nous  figurons  (voir 
la  planche  IV)  un  affleurement  connu  de  houille, 
apparaissant  immédiatement  au-dessous  des  calcaires 
magnésiens.  Le  terrain  houiller  aurait  ainsi  été  re- 
levé au  sud  par  les  porphyres  de  la  Rogerie  et  de 
Notre-Dame-de-Blagny, 

Nous  figurons,  sur  la  coupe  7  de  la  pi.  V,  cette 
jonction  possible,  bien  qu'assurément  éventuelle,  des 
bassins  de  Fumichon  et  de  la  Rogerie ,  et  nous  devons 
faire  remarquer  à  cet  égard  que ,  dans  les  deux 
bassins  en  question ,  on  a  trouvé  la  même  petite  veine 
au-dessous  de  la  couche  principale.  Si  cette  jonction, 
à  laquelle  nous  ne  sommes  pas  seul  à  croire,  se 
réalise,  il  sera  possible  d'ouvrir  par  la  suite,  à 
une  proximité  fort  avantageuse  du  chemin  de  fer  de 
Paris  à  Cherbourg,  un  puits  dans  l'intervalle  de 
ces  deux  bassins. 

La  couche  de  Fumichon  présente  une  grande 
régularité,  et  les  accidents  y  sont  peu  nombreux. 
Cependant,  il  en  est  un  à  signaler  :  la  veine  disparaît 


—  320  — 

vers  l'est,  suivant  une  ligne  parallèle  au  méridien 
magnétique ,  passant  par  la  fosse  Fumiclion  n°  1  et 
s'infléchissant  au-delà  vers  l'ouest.  Cet  accident  a  été 
reconnu  sur  400  mètres  environ  et  la  couche ,  sans 
doute  rejetée  par  une  faille  très-oblique  déterminant 
son  amincissement  graduel ,  n'a  pas  encore  pu  être 
retrouvée  à  l'est  de  cette  fosse.  La  Compagnie  de 
Littry  étudie  en  ce  moment  quels  travaux  elle  aurait 
le  plus  d'intérêt  à  entreprendre ,  puits  ou  sondages , 
pour  rechercher  dans  cette  région  la  couche  de 
Fumichon,  dont  la  disparition  a  réduit  de  moitié  le 
champ  d'exploitation  de  la  fosse  n°  1. 

Jusqu'à  ce  jour  il  a  été  extrait  environ  500,000 
tonnes  de  charbon  de  cette  région  de  la  mine  de 
Littry ,  qui  a  encore  un  long  avenir  devant  elle. 

BASSIN  DE  MOON. 

Cette  description  serait  incomplète  si  nous  ne  fai- 
sions pas  mention ,  brièvement  au  moins ,  du  petit 
ilôt  de  terrain  houiller  de  Moon  et  d'Airel  (1) ,  situé 
à  9  kilomètres  de  St-Martin-de-Blagny,  sur  les  confins 
ouest  de  la  concession  de  Littry. 

Ce  petit  bassin ,  qui  s'étend  dans  le  département 
de  la  Manche ,  a  été  exploré  de  1754  à  1*756  par  la 
Compagnie  de  Littry.  Après  plusieurs  sondages ,  trois 
puits  furent  successivement  ouverts ,  à  peu  de  dis- 
tance l'un  de  l'autre  ,  sur  les  pièces  dites  de  la  Four- 

(l)  Ce  l;mil)c;iu  de  terrain  linuiller  n'est  pas  figuré  sur  la  planche  IV 
en  raison  de  son  peu  d'iiiiportance  et  de  son  grand  tloigncnicnl  des 
autres  parties  explorées  de  la  mine  de  Littry  ;  mais  rcmplacenieul  du 
puits  principui  de  Moon  est  indiqué  sur  la  planche  I. 


—  321  — 

chérie ,  commune  de  Moon ,  et  l'un  d'eux ,  qui  fut 
approfondi  jusqu'à  320  pieds,  rencontra  des  brouillages 
charbonneux  avec  veinules  de  houille  à  75,  103,  122 
et  184  pieds.  Une  galerie  avec  accrochage  fut  ouverte 
à  122  pieds  ,  et  il  fut  extrait ,  d'une  veine  paraissant 
orientée  est-ouest  et  plongeant  vers  le  nord ,  des 
schistes  charbonneux  brûlant  bien  et  qu'employèrent 
les  maréchaux  du  pays. 

On  voit  encore  l'emplacement  de  ce  puits ,  sur  la 
rive  gauche  de  l'Elle,  à  300  mètres  du  moulin  Hébert; 
11  occupe  la  partie  moyenne  d'un  coteau ,  sur  le  flanc 
duquel  des  carrières  profondes  ont  été  ouvertes,  pour 
l'entretien  des  chemins ,  dans  les  sables  et  graviers 
des  alluvions  triasiques.  Au  fond  de  l'une  de  ces 
carrières ,  à  25  pieds ,  paraît-il ,  des  schistes  char- 
bonneux ont  été  trouvés  ;  on  en  aurait  rencontré 
également  dans  un  puits  foncé  sur  le  haut  du  coteau 
et  sur  le  bord  du  chemin  vicinal  allant  de  Moon  à 
Airel.  Dans  cette  dernière  commune  enfin ,  dit 
Duhamel  dans  le  Joimial  des  Mines,  des  affleurements 
de  houille  auraient  aussi  été  reconnus. 

L'existence  du  terrain  houiller  à  Moon  et  à  Airel 
est  donc  incontestable  ,  bien  qu'on  soit  fort  peu  ren- 
seigné sur  son  allure  et  sur  les  ressources  qu'il  peut 
offrir  ;  d'après  la  description  qu'en  donne  M.  Héricart 
de  Thury ,  on  tomba  à  Moon  sur  une  région  particu- 
lièrement tourmentée  et  sur  des  couches  fortement 
redressées  ,  sur  ce  qu'on  nommait  alors  «  le  droit  de 
la  veine.  »  On  ne  peut  pas  ,  d'ailleurs ,  s'en  étonner 
en  envisageant  que  Moon  est  tout  près  de  la  lisière 
des  schistes  de  transition  contre  lesquels  les  couches 
du  terrain  houiller  ont  pu  se  trouver  relevées. 

La  Compagnie  de  Littry ,  dont  les  affaires  n'étaient 


—  322  — 

pas  florissantes,  lors  de  ces  recherches,  les  fit  bientôt 
suspendre,  malgré  l'avis  du  directeur  Auvray,  qui 
écrivait  à  leur  égard  que  jamais  il  n'avait  entrepris 
de  travaux  lui  donnant  plus  d'espoir. 

Il  n'a  été  fait  depuis  aucune  exploration  sur  le 
bassin  de  Moon ,  auquel  on  reviendra  peut-être  un 
Jour. 

Terminons  maintenant  cette  description  qui ,  locale 
d'abord ,  a  dû  porter  sur  chacune  des  régions  succes- 
sivement explorées  de  la  concession ,  par  un  résumé 
rapide  des  traits  les  plus  saillants  et  les  plus  généraux 
de  la  formation  houillère  de  Littry. 

Cette  formation  a  pris  naissance  sur  un  sol  acci- 
denté ,  dont  les  reliefs  ont  été  suffisamment  considé- 
rables ,  par  rapport  à  la  puissance  du  terrain  houiller 
et  au  niveau  de  la  couche  principale  do  charbon , 
pour  amener  un  morcellement  de  ce  terrain  en  lam- 
beaux renfermant  du  combustible  et  en  régions 
stériles. 

Ce  morcellement  en  bassins  eût  été  bien  moindre 
si  la  grande  veine  de  Littry  se  fût  déposée  à  un 
niveau  un  peu  plus  élevé  ;  à  25  ou  30  mètres  plus 
haut,  la  couche,  dépassant  alors  les  lignes  de  faîte 
des  roches  du  sous-sol  qui  allleurent  à  peu  de  pro- 
fondeur sur  la  lisière  sud  du  golfe  du  Gotentin,  aurait 
eu  beaucoup  plus  de  continuité.  11  est  vraisemblable 
qu'en  s'éloignant  de  cette  lisière ,  les  terrains  de 
transition  (lovant  se  trouver  ù  de  plus  grandes  pro- 
fondeurs, les  accidents  de  la  couche  seront  rendus 
moins  fréquents ,  ainsi  que  cela  s'est  déjà  vérifié  sur 
le  bassin  de  Fumichon. 

Le  porphyre,  qui  se  montre  sur  bien  des  points  de 
la  concession   de    Littry ,  est  venu  augmenter   le 


—  323  — 

nombre  des  accidents  de  la  couche ,  en  déterminant 
des  redressements  brusques  ou  graduels  des  assises 
de  la  formation  houillère  et  en  isolant  même  certains 
lambeaux  de  cette  formation,  tels  que  la  veine  Préaux 
et  le  petit  bassin  de  la  fosse  Pelcoq. 

Le  terrain  houiller  de  Littry  peut  être  divisé  ,  au 
moins  dans  la  partie  qui  en  est  connue  jusqu'ici,  en 
deux  étages  bien  distincts  séparés  par  la  couche 
principale. 

L'étage  supérieur  à  cette  couche  présente  des  alter- 
nances de  schistes  ,  de  grès  houillers  ,  de  poudingues 
et  quelques  bancs  assez  rares  de  calcaires  ;  les  pre- 
mières assises  de  ce  niveau  paraissent  alterner  avec 
les  dernières  du  grès  rouge,  ce  qui  rend  fort  délicate, 
en  l'absence  de  toute  discordance  bien  manifeste  de 
stratification,  la  séparation  précise  du  terrain  houiller 
et  des  couches  permiennes. 

Cette  partie  supérieure  de  la  formation  houillère 
de  Littry  n'est  pas  très-puissante  ;  elle  atteint  48 
mètres  au  puits  Noël ,  mais  elle  a  fréquemment  une 
moindre  importance  (1).  Elle  est  généralement  stérile  ; 
cependant ,  dans  l'ancien  bassin ,  on  y  a  exploité 
deux  petites  veines  de  charbon. 

L'étage  inférieur  du  terrain  houiller  est  carac- 
térisé, d'une  part,  par  l'absence  des  calcaires  ;  en 
second  lieu,  par  des  intercalations  répétées  de  roche 

^  (1)  On  a  bien  rencontré  93  mètres  de  terrain  houiller  au-dessus  de 
la  veine  de  la  fosse  Floquet;  mais,  la  coupe  précise  de  ce  puits  n'a 
pas  été  conservée ,  et  il  est  d'ailleurs  possible  qu'on  ait  atteint,  dans 
le  bassin  de  Floquet,  la  couche  inférieure  du  puits  St-Gcorges,  comme 
paraîtraient  le  témoigner  la  puissance  réduite  de  celle  veine ,  sa  proxi- 
mité des  grauwackes  de  transition  et  l'absence  des  Clets  schisteux'ou 
gréseux  que  l'on  rencontre  très-généralement  dans  la  couche  principale. 

21 


—  324  — 

porpliyriquc  altérée ,  et  enfin  par  la  fréquence  toute 
particulière  des  bancs  de  poudingiies.  Ce  niveau 
inférieur  n'est  bien  connu  que  sur  trois  points  de  la 
concession  de  Littry ,  et  il  a  présenté  une  puissance 
maximum  de  139  mètres.  A  peu  près  au  milieu  de 
cet  ensemble  de  couches  de  grès  et  de  schistes 
houillers ,  se  voit  une  petite  veine  ou  masse  char- 
bonneuse ,  ne  méritant  guère  d'être  exploitée  ;  c'est 
surtout  au-dessous  de  cette  veine  que  les  bancs  de 
poudingues  sont  particulièrement  fréquents. 

Quant  à  la  couche  principale  qui  séparerait  ces 
deux  étages ,  elle  a  présenté  dans  l'ancien  bassin 
plus  de  2  mètres  de  charbon  ;  son  épaisseur  a  sen- 
siblement diminué  sur  le  bassin  Noël  ;  mais ,  dans 
celui  de  Fumichon ,  on  retrouve  la  même  masse  de 
2  mètres  d'épaisseur,  en  réunissant  à  la  couche  prin- 
cipale de  ce  dernier  bassin  les  petites  veines  ren- 
contrées au-dessous ,  dans  un  intervalle  de  4"", 50. 

Le  terrain  houiller  n'est  donc  connu  jusqu'à  ce 
jour  que  sur  une  puissance  totale  de  189  mètres  , 
tandis  qu'au  Plessis  la  formation  houillère  a  été 
recoupée  par  le  sondage  Kind  sur  300  mètres  environ. 
Il  est  vrai  que  le  sondage  fait  en  contre-bas  de  la 
couche  du  bassin  de  Fumichon  n'a  pas  été  poussé 
assez  profondément  pour  atteindre  les  schistes  de 
transition,  et  que  l'on  ne  connaît  la  puissance  maxi- 
mum de  la  partie  inférieure  du  terrain  houiller  que 
par  les  forages  pratiqués  au  fond  des  puits  Touvais 
et  de  St-Georges. 

Les  recherches  en  profondeur  sur  le  bassin  de 
Fumichon  sont  encore  incomplètes ,  et  il  est  dési- 
rable qu'elles  soient  reprises  un  jour  et  poursuivies 
jusqu'aux  couches paléozoïques,  de  façon  à  reconnaître 


—  325  — 

la  puissance  maximum  du  terrain  liouiller  dans  cette 
région  de  la  mine  et  voir  si  la  partie  inférieure  de 
ce  terrain  ne  renferme  pas  d'autres  couches  de 
combustible ,  notamment  au  niveau  auquel ,  dans  le 
sondage  Kind ,  ont  été  atteints  ,  sur  une  épaisseur 
considérable  ,  les  schistes  bitumineux  contenant  en 
abondance  de  l'huile  minérale. 

La  mine  de  Littry  ne  renferme  qu'un  très-petit 
nombre  de  débris  du  règne  végétal ,  principalement 
localisés  dans  la  couche  de  schistes  qui  surmonte  la 
veine  principale. 

On  y  trouve  ^ 

Des  Ammlarlées , 

Peropterls-Serlii , 

—  arljorescens  (spécimens  fructifies)  , 

—  Volymnorplia , 
BicoiÉeris  Brogniartl , 
Sp//e}îop/i7/llum  erosiim , 

Calamités  Bubius ,  cniciaUis ,  Suckovii,  arenaceus, 
et  l'on  rencontre  quelquefois  dans  les  schistes  ,  la 
houille  et  le  poudingue,  des  morceaux  debois  silicifiés 
qui,  autant  qu'on  en  peut  juger  par  les  traces  de  leur 
organisation,  paraissent  avoir  appartenu  à  des  plantes 
dicotylédones. 

On  ne  trouve  dans  la  flore  de  Littry  ni  Sigillaria , 
ni  Lepidodendron ,  plantes  dont  l'absence,  ainsi  que  la 
rareté  des  Calamités,  caractérisent  le  terrain  houiller 
supérieur;  c'est  à  ce  terrain  qu'appartient  la  for- 
mation de  Littry,  ainsi  qu'on  devait  au  reste  le  penser 
en  voyant  une  connexion  si  intime  et  les  discordances 
de  stratification  si  peu  saillantes  entre  les  premières 
assises  de  cette  formation  et  les  dernières  couches 
permiennes. 


—  326  — 

On  n'a  guère  exploré  jusqu'ici  que  du  quart  au 
tiers  de  la  concession  de  Littry,  et  l'on  ne  connaît 
môme  bien  que  la  région  est  de  cette  concession , 
comprenant  l'ancien  bassin  et  le  bassin  Noël. 

Il  y  est  constaté ,  rappelons-le  dans  ce  résumé , 
que  la  formation  houillère ,  assez  puissante  sur  les 
deux  bassins  en  question ,  se  relève  ensuite  au  nord- 
est  et  tend  à  disparaître  du  côté  de  Saon  et  de  Blay. 
Tout  autour  du  massif  éruptif  de  Montmirail ,  on 
rencontre ,  à  de  plus  ou  moins  grandes  profondeurs , 
le  porphyre  ayant  relevé   les    couches  du   terrain 
houiller  et  en  ayant  même  isolé  un  lambeau  distinct 
atteint  par  les  fosses  Pelcoq  et  des  Mouettes.   Ce 
lambeau  se  poursuit  vers  le  ruisseau  du  Gril ,  et  l'on 
en  trouverait  vraisemblablement  le  prolongement  à 
l'est,  en  dehors  des  limites  de  la  concession  de  Littry. 
A  l'ouest  de  l'ancien  bassin ,  celui  de  Floquet  a  été 
jusqu'ici  insuffisamment  exploré  et  pourra  être  repris 
un  jour  en  se  portant  vers  le  couchant  où  plongent 
les  couches ,  car  au  nord  le  terrain  houiller  se  relève 
et  disparaît. 

Entre  le  lambeau  de  terrain  houiller  de  Floquet  et 
les  régions  de  la  Rogerie  et  de  Fumichon ,  aucune  re- 
cherche sérieuse  n'a  été  faite. 

Il  n'en  est  pas  de  même  à  la  Rogerie ,  où  le  por- 
phyre a  tellement  bouleversé  le  terrain  houiller,  qu'il 
y  a  peu  d'espoir  d'ouvrir  sur  ce  point  une  exploitation 
fructueuse  ;  mais  la  couche  de  la  Rogerie  paraît  être 
l'affleurement  de  celle  de  Fumichon ,  en  sorte  qu'il 
sera  possible  ,  avec  de  sérieuses  chances  de  réussite, 
d'entreprendre  un  jour ,  entre  les  bassins  Lance  et 
de  Fumichon ,  une  exploitation  qui  rencontrera  la 
couche  de  ce  dernier  bassin  à  une  profondeur  pouvant 


—  321  — 

varier  entre  100  et  140  mètres ,  suivant  le  point  où 
Ton  se  placera. 

Au  nord  de  Fumichon ,  le  terrain  hoiiiller  ne  peut 
être  atteint  qu'à  de  plus  grandes  profondeurs ,  qui 
ne  rendront  cependant  pas  impossible  de  l'exploiter 
dans  l'avenir. 

En  se  portant  plus  encore  vers  l'ouest  de  la  con- 
cession ,  on  trouve  toute  une  vaste  région  s'étendant 
sur  les  communes  de  la  Folie  ,  St-]\Iarcouf ,  Mestry  , 
Cartigny-l'Épinay  ,  qui  est  jusqu'ici  l'inconnu  et  dans 
laquelle  des  recherches  pourront  être  entreprises 
avec  l'espoir  de  ne  pas  rencontrer  la  formation 
houillère  à  de  grandes  profondeurs  ;  car  on  voit ,  sur 
divers  points,  entre  la  Folie  et  Lison ,  affleurer  les 
bancs  de  calcaire  magnésien ,  qui  ne  sont  séparés  de 
cette  formation  que  par  l'étage  plus  ou  moins  puissant 
du  grès  rouge. 

Rappelons  à  cet  égard ,  que,  aune  distance  de  1,000 
à  1,200  mètres  seulement  de  la  lisière  des  terrains 
de  transition ,  les  calcaires  magnésiens  en  question 
surmontent  presque  immédiatement  le  terrain  houiller 
(  comme  en  font  foi  les  coupes  des  puits  Noël ,  du 
Vieux-Presbytère ,  ainsi  que  les  sondages  entrepris 
au  Pré-Binet  et  à  la  Rogerie  )  et  n'en  sont  séparés 
que  par  des  assises  peu  épaisses  de  grès  rouge ,  qui 
prennent  au  contraire  du  développement  en  se  re- 
portant vers  le  nord  (1). 

(1)  Il  ne  faut  pas  oublier  que  le  grès  rouge  affecte ,  d'une  façon 
très-accusée,  la  forme  d'un  dépôt  en  biseau.  Il  est  fort  puissant  dans 
le  nord  de  la  concession  deLittry,  puisque  le  sondage  d'Engieville 
Ta  rencontré  sur  97  mètres  sans  le  traverser  entièrement  ;  il  diminue 
sur  les  fosses  de  Fumichon,  où  il  n'a  plus  déjà  que  83  à  85  mètres  ;  sa 
puissance  se  réduit  plus  sensiblement  encore  sur  le  puits  de  Touvais 


—  328  — 

Cette  règle  de  superposition  rend  probable ,  si  elle 
ne  se  dément  pas ,  la  rencontre ,  entre  Lison  et  Moon 
et  à  une  assez  faible  profondeur ,  du  prolongement 
du  terrain  houiller  reconnu  de  1754  à  1756  dans  cette 
dernière  commune.  Si  ce  terrain  ne  &y  montre  pas 
stérile  ,  il  serait  possible  d'ouvrir  un  jour  ,  à  peu  de 
distance  de  la  gare  de  Lison,  une  exploitation  qui 
aurait  pour  elle  l'avantage  de  son  étroite  proximité 
de  la  voie  ferrée. 

En  plus  d'un  point ,  nous  le  voyons ,  la  concession 
de  Littry  peut  être  ultérieurement  explorée  sans  trop 
d'aléas  et  avec  des  chances  réelles  de  succès. 

EXPLOITATION    TECHNIQUE. 
IVature  des  eliarbons  de  Littry. 

Nous  n'avons  que  peu  de  choses  à  dire  des  mé- 
thodes d'exploitation  suivies  sur  la  mine  de  Littry 
et  nous  ne  le  ferons  qu'en  ce  qui  touche  le  bassin  de 
Fumichon  :  une  revue  rétrospective  des  procédés 
employés  à  ce  point  de  vue  sur  l'ancien  bassin  et 
le  bassin  Noël  serait  entièrement  dépourvue  d'intérêt 
aujourd'hui. 

On  recourt  à  Fumichon,  comme  dans  les  houillères 

et  le  sondage  du  Molay ,  qui  n'ont  atteint  cet  étage  que  sur  40  à  48 
mètres.  Sur  la  fosse  Noël ,  il  n'est  représenté  que  par  des  assises  de 
13  mètre»  d'épaisseur,  et  il  disparaît  enfin  ù  peu  près  totalement  à  la 
fosse  du  Vieux-Presbytère,  dans  les  sondages  des  Ilauls-Vents  et  des 
Croix,  ainsi  que  sur  l'anieurcment  liouiiler  qui  apparaît  au  sud  de 
Sl-Martin-de-Blagn)  ,  immédiatement  au-dessous  du  calcaire  ma- 
gnésien. 


—  329  — 

du  nord  de  la  France  et  de  Belgique  qui  renferment 
des  couches  minces  et  peu  inclinées,  à  la  méthode 
dite  par  grandes  tailles ,  qui  consiste ,  une  fois  le 
traçage  fait  du  champ  d'exploitation ,  à  l'aide  d'un 
réseau  de  voies  ou  galeries  menées  suivant  la  direc- 
tion et  la  pente  de  la  couche  ,  à  ouvrir  ,  des  deux 
côtés  de  chaque  galerie ,  une  série  de  tailles  aux- 
quelles on  donne  à  Littry  12  mètres  de  largeur. 

L'abattage  s'opère,  au  pic  ou  à  la  poudre,  au 
fond  de  chaque  taille ,  et  les  mineurs  remblaient  au 
fur  et  à  mesure  ,  en  rejetant  par  derrière  eux  les 
parties  schisteuses  provenant,  soit  des  nerfs  de  la 
couche,  soit  du  toit,  soit  de  l'exhaussement  du  plafond 
de  galeries  jumelles  ménagées  pour  l'enlèvement  du 
charbon  et  la  circulation  de  l'air  des  deux  côtés  de 
la  taille  ;  à  l'avancement  du  chantier  d'abattage , 
des  étais  ou  chandelles  maintiennent  le  toit  et  em- 
pêchent tout  affaissement  ;  des  cadres  plus  ou  moins 
répétés  assurent ,  en  outre ,  la  solidité  des  galeries 
latérales  de  chaque  taille. 

Généralement ,  celles-ci  sont  conduites  suivant 
l'amont-pendage  de  la  veine ,  de  façon  à  ce  que  l'en- 
lèvement du  charbon  du  fond  de  la  taille  soit  facilité 
par  la  pente  de  la  couche.  Au  pied  des  galeries 
latérales  de  chaque  chantier,  des  wagons  ou  bennes 
reçoivent  le  charbon  qui  en  est  extrait  et,  circulant 
sur  tout  un  réseau  de  chemins  de  fer ,  sont  amenés 
jusqu'aux  puits  par  les  chercheurs. 

On  n'emploie  pas  de  cages  guidées  sur  les  fosses 
de  Fumichon ,  et  les  bennes  sont  simplement  accro- 
chées à  l'extrémité  de  câbles  plats  en  chanvre  ou  en 
aloès  et  ramenées  au  jour  à  l'aide  de  puissances 
machines  à  vapeur  que  l'on  emploie  successivement 


—  330  - 

à  l'extraction  et  à  l'épuisement.  Cette  dernière  opé- 
ration se  fait  au  moyen  de  bennes  à  eau  qui  vien- 
nent se  remplir  dans  le  puisard  de  chacune  des 
fosses  et  qui  sont  conduites  au  jour  comme  les  bennes 
à  charbon. 

Les  deux  puits  de  Fumichon  sont  entièrement  cu- 
velés  sur  toute  leur  hauteur.  Le  cuvelage  est  de 
forme  octogone  et  en  cœur  de  chêne  ;  il  arrête  bien 
les  eaux  ;  au  reste ,  un  cuvelage  aussi  soigné  et 
aussi  efficace  est  indispensable  pour  la  traversée  des 
couches  aquifères  ou  ébouleuses  et  glissantes  qu'on 
rencontre  principalement  dans  les  assises  triasiques, 
mais  aussi  dans  le  grès  rouge  et  le  terrain  houiller. 
Il  n'est  établi  sur  chaque  fosse  qu'un  seul  compar- 
timent latéral  dans  lequel  sont  installées  les  échelles 
pour  la  descente  des  ouvriers. 

L'aérage  s'opère  par  les  deux  puits  ;  l'un  sert  à 
l'entrée  de  l'air  frais  que  l'on  fait  circuler,  par  le  jeu 
de  portes  multipliées ,  dans  les  quatre  kilomètres  de 
galeries  entretenues  que  renferme  le  bassin  de  Fu- 
michon et  jusqu'au  front  de  chaque  taille,  à  l'aide 
des  deux  galeries  latérales  qui  la  desservent  et  d'une 
porte  intermédiaire  placée  sur  la  voie  de  roulage  ; 
l'air  vicié ,  plus  chaud  et  plus  léger ,  se  rend  ensuite 
dans  l'autre  fosse  et  s'élève  naturellement  jusqu'à  la 
surface.  En  attaquant  un  nouveau  massif,  on  mène 
toujours,  comme  pour  les  tailles,  deux  voies  jumelles, 
l'une  servant  à  l'entrée ,  l'autre  au  retour  de  l'air  ; 
ce  n'est  que  dans  les  travaux  de  reconnaissance 
qu'une  seule  galerie  est  ouverte,  et  alors  l'aérage 
se  fait  par  diffusion,  tant  que  son  développement  n'est 
pas  trop  considérable ,  ou  à  l'aide  de  conduites  en 
bois  quand  elle  devient  plus   longue.   Au  reste,  le 


—  331  — 

grisou ,  dont  l'existence  n'avait  jamais  été  signalée 
dans  les  anciennes  exploitations  ,  a  toujours  été  fort 
peu  abondant  dans  les  travaux  du  bassin  de  Fumi- 
chon  et  n'a  déterminé  que  de  rares  accidents ,  géné- 
ralement dus  à  l'imprudence  des  travailleurs,  soit 
qu'ils  allassent  inutilement  dans  des  parties  aban- 
données de  la  mine  ,  soit  qu'ils  démontassent  les 
lampes  de  sûreté  dont  l'usage  leur  est  rendu  obli- 
gatoire. 

Le  prix  de  revient  du  charbon  de  Littry  est  assez 
élevé  actuellement,  ce  qui  tient  à  trois  causes  :  pro- 
duction restreinte  et  partant  frais  généraux  élevés  ; 
élévation  de  20  ^/o  au  moins  des  salaires  des  ouvriers 
à  la  suite  de  menaces  de  grèves  ;  introduction  du 
lavage  des  menus  qui,  tout  en  améliorant  la  pro- 
duction comme  qualité,  en  a  réduit  le  tonnage  de 
tout  le  poids  des  parties  schisteuses  enlevées  par  le 
lavage. 

Ce  prix  de  revient  oscille  entre  1  fr.  50  et  1  fr.  55 
le  quintal  métrique,  et  les  frais  généraux  entrent 
dans  ce  chiffre  pour  20  à  22  %  environ  (1).  On  ne 
peut  pas  établir  de  prix  de  revient  distinct  pour  les 
diverses  qualités  de  charbons  que  produit  la  mine  de 
Littry  ,  bien  qu'ils  se  vendent  à  des  prix  assez  diffé- 
rents. 

La  houille  actuellement  extraite  du  bassin  de 
Fumichon  appartient  au  type  des  houilles  grasses  à 
longue  flamme ,  suivant  la  classification  établie  dans 


(i)  La  produclion  de  !a  mine  de  Littry  venant  seulement  à  doubler, 
il  en  résulterait  un  abaissement  de  0  fr.  15  à  0  fr.  IG  par  quintal  mé- 
trique ou  1  fr.  50  à  1  fr.  60  par  tonne ,  en  raison  de  la  diminution  des 
frais  généraux. 


—  332  — 

an  récent  mémoire  (1)  par  M.  Gruner.  inspecteur 
général  des  mines.  Elle  renferme  une  proportion  de 
matières  schisteuses  et  donne  en  conséquence  une 
quantité  de  cendres  très-variable,  suivant  les  parties 
de  la  couche  dont  elle  provient. 

Ainsi ,  tandis  que  dans  le  sillon  de  la  houille  maré- 
chale, on  peut  arrivera  un  minimum  de  cendres  de 
3,2  % ,  dans  le  sillon  supérieur  du  charbon  à  chaux  , 
la  proportion  des  parties  stériles  s'élève  à  17  % ,  et 
dans  l'escaille  schisteuse  ou  maigrage ,  elle  atteint 
jusqu'à  49,6  %. 

L'intercalation  plus  ou  moins  fréquente  de  nerfs  de 
schistes  dans  la  veine,  leur  enlèvement  plus  ou  moins 
complet  par  le  triage  et  par  l'épluchage  peuvent  donc 
faire  varier  la  proportion  des  matières  stériles ,  des 
cendres  des  charbons  de  Littry  dans  d'assez  larges 
limites. 

Deux  analyses ,  faites  sur  le  tout-venant  de  Fu- 
michon ,  no?i  lavé ,  ont  donné  les  résultats  suivants  : 

Matières  volatiles .    .     .  30,6  .  .  .  28,3 

Carbone  fixe 51,»  :  .  .  52,1 

Cendres 18,4  .  .  .  19,6 

Totaux.     .     .     .  100,0  .  .  .  100,0 

Soufre 3,6  millièmes. 

(1)  Dans  un  mémoire  sur  le  pouvoir  calorKiquc  et  la  classilicatidn 
des  houilles,  publié  dans  la  5"  livraison  des  Annales  des  vtincs  de  187o, 
!\I.  rinspccluur  général  Gruiicr  résume,  comme  il  suit,  les  propriétés 
caraclérisliqucs  des  houilles  crasses  à  longue  flamme  : 

Pour  \  00  de  houille  pure(  Proportion  de  carbone  fixe  ou  de  coke  60  à  08 
(les  cendres  défalquées).'  Proportion  de  maliôrcs  volatiles.  .  .  iO  ù  .'52 

Pouvoir  calorifique  réel  de  la  houille  puie.     8,500  à  8,800  calories. 

Pouvoir  calorifique  industriel,  7  kilojï.  00  ?i  8  kiloR.  30  d'eau  à  0", 
\aporisée  à  112°  par  kiloRramme  de  houille  pure. 


—  333  — 

Quant  au  charbon  de  forge  iwn  lavé  ni  (épluché , 
il  présente  en  moyenne  la  composition  ci-après  : 

Matières  volatiles 32,2 

Carbone  fixe 56,8 

Cendres 11,» 

Total 100,0 

Soulre 2,9  millièmes. 

Gomme  ces  analyses  le  montrent ,  la  teneur  en 
cendres  des  charbons  de  Littry  est  considérable  ; 
diminuant  leur  puissance  calorifique  et ,  par  suite  , 
leur  valeur  commerciale ,  elle  avait  cet  autre  incon- 
vénient de  leur  interdire ,  malgré  des  qualités  toutes 
spéciales  résidant  dans  les  proportions  de  carbone 
fixe  et  de  matières  volatiles  qu'ils  renferment,  cer- 
tains emplois  industriels ,  tels  que  la  fabrication  du 
gaz  d'éclairage  et  celle  des  agglomérés,  pour  lesquels 
l'industrie  a  besoin  de  combustibles  relativement 
purs. 

En  face  de  cette  situation ,  la  compagnie  de  Littry 
a  introduit ,  il  y  a  dix  ans ,  le  lavage  des  menus  qui 
a  pris  depuis  une  grande  extension. 

Les  bons  résultats  de  cette  opération  ressortent 
avec  évidence  des  deux  analyses  ci-après ,  faites  au 
Laboratoire  du  service  des  mines  ,  à  Caen ,  peu  de 
temps  après  la  mise  en  pratique  du  lavage. 

Toul  venant  lavé.     Menus  de  forge  (avés. 

Matières  volatiles  .  .  32,1  ...  35,» 
Carbone  fixe.  ...  62,1  ...  59,7 
Cendres 5,8      ..     .        5,3 


Totaux.     .     .     .     100,0      .     .     .     100,0 


—  334  — 

Ainsi ,  le  lavage  enlève  au  tout  venant  des  deux 
tiers  aux  trois  quarts  de  ses  cendres  et  aux  menus 
de  forge  un  peu  plus  de  la  moitié.  Le  soufre,  prove- 
nant des  pyrites  surtout  adhérentes  aux  schistes  , 
diminue  en  même  temps  dans  une  égale  proportion. 

Cette  opération  a  fait  des  menus  de  Littry  des 
charbons  excellents  pour  la  forge  et  pour  la  produc- 
tion du  gaz  d'éclairage  ;  ils  pourraient  également 
être  introduits  dans  la  fabrication  des  briquettes,  en 
y  apportant  cet  avantage  de  nécessiter ,  en  raison  de 
leur  qualité  de  charbons  collants,  une  moindre  pro- 
portion de  brai  que  n'en  réclament  les  menus  an- 
thraciteux  du  pays  de  Galles,  généralement  employés 
dans  les  usines  d'agglomérés  du  littoral  de  la  Manche. 
En  tout  cas,  leur  association  avec  ces  menus  anthra- 
citeux  ne  pourrait  être  qu'avantageuse. 

A  la  suite  d'une  fourniture  prolongée  ,  faite  par 
la  concession  de  Littry  à  la  Compagnie  d'éclairage 
de  la  ville  de  Paris ,  les  menus  lavés  de  cette  mine 
ont  pris  rang  parmi  les  bons  charbons  à  gaz  ,  et  leur 
emploi  a  acquis  un  tel  développement  que  la  mine 
de  Littry  ne  peut  aujourd'hui  satisfaire  à  toutes  les 
demandes  qui  l'assiègent  et  est  obligée  de  réserver 
ses  charbons  aux  usines  situées  dans  un  rayon 
restreint  et  dont  la  clientèle  lui  est  en  tout  temps 
assurée  ;  cependant,  les  menus  lavés  de  Fumichon 
alimentent  actuellement  les  fabriques  de  Versailles 
et  du  Mans ,  avec  lesquelles  des  marchés  ont  été 
passés  depuis  un  certain  temps. 

Ces  menus  donnent  un  gaz  présentant  un  pouvoir 
éclairant  qui  dépasse  de  6  à  7  "/o  le  titre  exigé  à 
Paris  ;  là  est  leur  grande  supériorité,  car  elle  permet 
de    les  associer  à  des   charbons  moins  convenables 


—  335  — 

à  ce  point  de  vue  et  de  satisfaire  à  meilleur  compte 
à  l'obligation  contractée  par  nombre  d'usines  de 
fournir  un  gaz  d'un  pouvoir  éclairant  déterminé. 

A  côté  de  cette  supériorité  particulière,  les  charbons 
de  Littry  donnent  un  coke  plus  dense ,  moins  bour- 
soufflé  et  un  peu  moins  avantageux  que  le  coke  pro- 
venant des  charbons  à  gaz  anglais  et  belges  pour  les 
ventes  s'opérant  à  la  mesure ,  c'est-à-dire  au  volume  ; 
il  n'en  serait  pas  de  même  pour  des  ventes  au  poids. 
Peut-être,  les  cokes  lourds  et  durs  de  Littry  pourront- 
ils,  comme  certains  cokes  belges,  trouver  un  jour  des 
débouchés  spéciaux  dans  les  emplois  métallurgiques. 

L'hectolitre  ras  de  menu  lavé  à  gaz  de  Littry  pèse 
74  kilog.  ;  l'hectolitre  comble  pèse  de  86  à  88  kilog., 
produit  1  hectol.  20  à  1  hectol.  30  de  coke  et  22  mètres 
cubes  environ  de  gaz  ;  il  se  vend  ,  à  l'heure  où  nous 
écrivons,  de  22  à  23  fr.  rendu  sur  wagon  à  la  gare 
du  Molay-Littry,  qui  dessert  le  bassin  de  Fumichon. 

Quant  au  charbon  tout  venant  de  ce  bassin,  séparé 
du  menu  par  le  criblage ,  il  présente  toujours  une 
])roportion  de  schistes  assez  considérable,  qu'on  peut 
cependant  réduire  sensiblement  par  un  triage  soigné 
dans  la  mine  et  sur  le  carreau  des  puits. 

Cette  proportion  de  matières  stériles  n'est  pas 
nuisible  pour  la  consommation  chaufournière ,  à 
laquelle  les  tout  venants  et  criblures  de  Fumichon 
sont  depuis  longtemps  employés,  et  qui  s'est  beaucoup 
développée  dans  le  Bessin  et  le  Cotentin.  Elle  di- 
minue ,  toutefois ,  le  pouvoir  calorifique  des  charbons 
de  Littry  et  en  déprécie  ,  conséquemment ,  la  valeur 
dans  une  certaine  mesure. 

Ces  charbons  ont  été  récemment  expérimentés  pour 
le  chauffage  des  chaudières  à  vapeur  dans  l'une  des 


—  336  — 

plus  importantes  usines  de  Caen  ,  dans  la  fabrique 
d'huile  de  M.  Cil.  Paulmier,  président  de  la  Chambre 
de  commerce  de  cette  ville  ;  il  a  été  constaté  par  cet 
essai  industriel  : 

1°  Que  la  houille  de  Littry  brûle  bien,  mais  qu'elle 
est  fumeuse  et  ne  pourrait  être  employée  dans  l'in- 
térieur des  villes  qu'à  la  condition  d'adapter  aux 
foyers  des  chaudières  des  appareils  fumivores  ; 

2°  Que  la  présence  des  schistes  oblige  à  nettoyer  la 
grille  de  deux  en  deux  heures,  et  que  ces  charbons 
réclament  des  soins  plus  assidus  du  chauffeur  ; 

3°  Qu'employée  isolément ,  la  catégorie  des  char- 
bons de  Littry,  dite  criblure  ou  gailleterie ,  est  moins 
avantageuse  pour  la  production  de  la  vapeur  que  le 
gaiUeii7i  de  Cardiff  ;  mais  qu'un  mélange,  par  parties 
égales  ,  de  ces  deux  charbons  peut-être  brûlé  sans 
fumivore,  ne  comporte  pas  des  nettoyages  de  la  grille 
plus  fréquents  que  de  coutume  et  est  d'un  emploi ,  à 
peu  de  chose  près ,  aussi  avantageux  que  celui  du 
charbon  anglais. 

Ces  essais  ont  été  faits  en  mai  1873,  alors  que  la 
gailleterie  de  Fumichon  coûtait ,  en  gare  du  Molay- 
Littry,  25  fr.  la  tonne  rendue  sur  wagon  et  27  fr.  50 
à  Caen,  et  que  le  gailletin  de  Cardiff  revenait  à  36  fr. 
à  l'usine. 

Dans  deux  opérations  comparatives ,  on  employa  , 
pour  marcher  pendant  le  même  temps  et  produire 
une  égale  quantité  de  vapeur  : 

1°  1,500  kilog.  du  mélange  de  charbon  de  Littry  et 
de  Cardiff,  coûtant  31  fr.  75  la  tonne  ,  soit.    47  fr.  63 

2°  1,300  kilog.  de  gailletin  de  Cardiff  à 

36  fr 46      80 

Différence Ofr.83 


—  337  — 

Avec  les  résultats  de  cet  essai  industriel  et  les 
fluctuations  de  prix ,  tant  des  charbons  anglais  que 
de  ceux  de  la  mine  de  Littry ,  on  peut ,  à  quelque 
moment  que  ce  soit ,  établir  s'il  y  aurait  ou  non 
avantage  à  associer  les  houilles  du  Calvados,  pour 
le  chauffage  des  chaudières  à  vapeur,  aux  gailletins 
anthraciteux  du  pays  de  Galles.  Tout  dépend  de  l'écart 
de  prix  que  présenteront  entre  eux  ces  deux  com- 
bustibles ,  et  un  calcul  algébrique  des  plus  simples , 
basé  sur  les  résultats  que  nous  venons  de  faire 
connaître ,  montre  que ,  dès  que  cet  écart  atteindra 
ou  dépassera  26,7  %  du  prix  des  gailletins  anglais , 
il  y  aura  profit  à  recourir  au  mélange  en  question. 

Depuis  le  commencement  de  la  crise  déterminée 
par  le  renchérissement  des  charbons ,  les  demandes 
ont  afflué  de  toutes  parts  sur  la  mine  de  Littry. 
Malheureusement ,  cette  entreprise ,  à  la  prospérité 
de  laquelle  la  concurrence  des  houilles  anglaises  avait 
porté,  depuis  l'ouverture  du  bassin  de  Fumichon,  une 
telle  atteinte  qu'elle  avait  dû  restreindre  de  plus 
en  plus  ses  moyens  de  production ,  renoncer  aux 
travaux  coûteux  d'exploration  qu'elle  avait  tant 
multipliés  dans  le  passé  ,  et  réduire  son  personnel 
d'ouvriers,  ne  se  trouva  pas  en  état  de  répondre  aux 
demandes  de  la  nouvelle  clientèle  qui  lui  arrivait  et 
de  profiter  même  ,  dans  une  large  mesure ,  de  la 
hausse  qui  se  produisait. 

C'est  que  ,  du  jour  au  lendemain,  l'on  n'ouvre  pas 
de  nouveaux  puits ,  on  ne  prépare  pas  de  nouveaux 
champs  d'exploitation,  et  surtout  on  ne  forme  pas 
des  ouvriers  au  travail  spécial  des  mines  ;  il  n'y  a 
pas  là  d'improvisation  possible  :  c'est  une  œuvre  de 
longue   haleine   à  laquelle  la  Compagnie  de  Littry 


—  338  — 

doit  aujourd'hui  appliquer  ses  vues  et  consacrer  ses 
efforts. 

Elle  peut  le  faire  avec  confiance  dans  l'avenir  ;  car 
la  crise  houillère  finie  (si  elle  prend  fin),  on  est  assuré 
de  ne  plus  revoir  les  houilles  anglaises  aux  prix  de 
1860  à  1870  ,  à  ces  cours  qui ,  pesant  sur  ceux  des 
charbons  de  Basse-Normandie,  mettaient  la  mine  de 
Littry  dans  la  nécessité  de  vendre  ses  produits  à  des 
prix  non  rémunérateurs.  Il  restera  de  la  crise  ac- 
tuelle, personne  n'en  disconvient,  une  hausse  perma- 
nente, notable  et  susceptible  de  laisser  aux  charbons 
de  cette  concession  une  marge  de  bénéfices  raison- 
nables. 

Par  l'amélioration  de  ses  produits,  grâce  au  lavage 
des  menus ,  la  mine  de  Littry  était  déjà  parvenue  à 
étendre  le  cercle  de  ses  débouchés,  à  relever  le  cours 
de  ses  charbons,  à  regagner  d'un  côté  ce  que  la 
désertion  de  la  clientèle  chaul'ournière  lui  faisait 
perdre  de  l'aatre  ,  enfin  à  améliorer  sensiblement  sa 
situation.  Une  hausse  durable  aidant,  cette  entreprise 
peut  revoir  les  jours  prospères  des  cinquante  pre- 
mières années  de  ce  siècle  ;  elle  les  reverra  assurément 
si  les  propriétaires  de  cette  mine  ,  reprenant  leurs 
travaux  d'exi)loration  sur  les  milliers  d'hectares  de 
la  concession  qui  n'ont  pas  encore  été  fouillés  , 
s'attachent  surtout,  comme  le  leur  conseille  leur  in- 
térêt bien  entendu,  à  découvrir  et  à  exploiter  de 
nouvelles  richesses  houillères  dans  une  étroite 
proximité  du  chemin  de  fer  de  Paris  à  Cherbourg. 

C'est  là  un  point  dont  la  situation  même  de  la  mine 
de  Littry  atteste  l'importance  capitale.  Malgré  la 
concurrence  des  houilles  anglaises,  malgré  la  qualité 
inférieure    des    charbons    que  ,   dans  les    derniers 


—  339  — 

temps ,  on  tirait  de  l'ancien  bassin,  bien  qu'on  n'eût 
pas  encore  songé  à  les  améliorer  par  le  lavage ,  cette 
entreprise  réalisait  des  bénéfices ,  était  même  floris- 
sante, alors  que  l'exploitation  avait  son  siège  à  Littrj^ 
au  centre  de  la  clientèle  cliaufournière  et  à  proximité 
de  la  gare  du  Molay-Littry.  L'exploitation  se  portant 
ensuite  à  Fumiclion ,  à  près  de  six  kilomètres  de 
cette  gare  (il  y  en  a  même  huit  par  la  route) ,  les 
charbons  de  la  mine  ont  subi  du  môme  coup,  en 
raison  du  transport  par  voie  de  terre  des  fosses  de 
Fumichon  à  la  gare  du  Molay-Littry,  une  aggravation 
de  prix  de  revient,  une  charge  de  3  fr.  environ 
par  tonne  ,  laquelle  a  été  la  cause  originaire  et 
presque  la  cause  unique  de  la  situation  critique  de 
la  mine  de  Littry.  Elle  s'est  vue  contrainte  de  dévorer 
dans  ces  transports  onéreux  le  plus  clair  de  ses  bé- 
néfices, cette  somme  de  3  fr.  par  tonne  que  bien  des 
mines  n'obtiennent  pas  comme  écart  entre  le  prix  de 
vente  et  le  prix  de  revient,  et  elle  en  était  à  peine 
arrivée  ,  à  la  veille  de  la  hausse,  à  joindre  les  deux 
bouts   comme  on  dit  vulgairement. 

La  nécessité  s'impose  donc ,  l'exemple  du  passé  le 
démontre  péremptoirement,  de  rechercher  principa- 
lement la  houille  sur  la  concession  de  Littry ,  dans 
une  zone  voisine  de  la  voie  ferrée  qui  la  traverse , 
et  d'établir  ,  entre  cette  voie  et  les  nouveaux  puits 
qui  pourront  être  ouverts ,  des  procédés  de  transport 
par  plans  inclinés,  tramways  ou  chemins  de  fer 
plus  économiques  que  le  roulage  actuel  qui  n'est  plus 
de  notre  époque  et  stérilise  une  entreprise  alors  que 
des  transports  à  bon  marché  en  assureraient  la 
prospérité. 


22 


CHAPITRE  IV. 


DE   LA    CONTINUITE    DU    TERRAIN    ROUILLER    ENTRE 
LES   MINES   DU   PLESSIS   ET   DE   LITTRY. 


Y  a-t-il  continuité  de  la  formation  houillère  entre 
les  concessions  du  Plessis  et  de  Littry  ?  Telle  est 
l'importante  question  que  nous  nous  proposons  d'exa- 
miner dans  ce  dernier  chapitre  et  qui  se  présente 
comme  la  conclusion  de  notre  étude. 

Bien  que  la  jonction  souterraine  des  deux  bassins 
liouillers  de  Basse-Normandie  n'ait  pas  encore  été 
matériellement  démontrée  (  ce  travail  serait  sans 
objet  si  une  semblable  démonstration  avait  été  faite), 
elle  nous  paraît  offrir  les  plus  grandes  probabilités , 
et,  il  y  a  plus  de  trente  ans,  la  môme  conviction 
était  partagée  par  feu  M.  l'ingénieur  en  chef  Hérault, 
alors  qu'il  déterminait  l'Administration  à  entre- 
prendre ,  à  Mestry  et  à  St-Jean-de-Daye  ,  deux 
sondages  sur  lesquels  nous  aurons  bientôt  à  revenir. 

Les  motifs  qui  doivent  faire  envisager  cette  jonction 
comme  fort  probable  sont  tirés  de  trois  ordres  de 
considérations  différents  :  —  Constitution  particulière 
de  la  dépression  des  terrains  de  transition  dans  la- 
quelle s'est  déposée  la  formation  houillère.  —  Étude 
spéciale  de  cette  formation  sur  les  deux  bassins  du 
Plessis  et  de  Littrv.  —  Connexion  intime  du  terrain 


—  342  — 
houiller  avec  les  assises  permiennes   et   triasiciues 
que  l'on  retrouve  dans,  toute  l'étendue  du  golfe  du 
Cotentin. 

Sur  la  lisière  sud  de  la  dépression  dans  laquelle 
a  pris  naissance  la  formation  liouillère ,  on  ne  ren- 
contre,  depuis  Mobecq  aux  portes  de  la  Haye-du- 
Puits  jusqu'à  Périers,  St-Lo  et  Littry,  que  les  couches 
les  plus  inférieures  des  terrains  de  transition,  ces 
schistes  et  grauwackes  qui  constituent  partout  an 
sol  accidenté  dont  les  points  les  plus  élevés  et  les 
plus  bas  se  maintiennent  avec  une  grande  régularité 
sar  tout  le  pourtour  du  golfe  entre  les  cotes  de 
50  et  de  120  mètres  ;  nulle  part ,  dans  la  région  qui 
nous  occupe ,  on  ne  voit  ces  assises  cambriennes  se 
rel€(ver  brusquement  à  de  plus  hautes  altitudes. 

N'y  a-t-il  pas  lieu  de  penser  que,  dans  le  fond  du 
golfe  du  Cotentin,  entre  les  mines  du  Plessis  et  de 
Littry,  les  mêmes  couches  offrent  la  môme  allure,  et 
que  les  grauwakes  ,  que  l'on  a  à  peine  atteintes  à 
380  mètres  de  profondeur  dans  le  sondage  Kind ,  sur 
la  concession  du  Plessis,  que  l'on  n'a  pas  rencon- 
trées dans  le  bassin  de  Fumichon ,  exploré  jusqu'à 
280  mètres  a  a-dessous  de  la  surface,  se  maintiennent 
dans  la  partie  centrale  du  golfe  à  des  profondeurs 
pouvant  varier  entre  350  et  450  mètres,  mais  en  se 
relevant  peu  à  peu  vers  la  lisière  de  la  dépression , 
ainsi  qu'on  l'a  constaté  par  les  puits  de  Floquet , 
des  Landes  et  de  St-Georges. 

Or ,  pour  •  qu'il  n'y  eût  pas  jonction  entre  les 
'formations  houillères  du  Plessis  et  de  Littry  ,  il 
faudrait ,  au  contraire ,  que ,  dans  l'intervalle  entre 
ces  deux  concessions ,  le  fond  du  golfe  du  Cotentin 
présentât  un  bombement  des  plus  accentués  et  d'une 


—  343  — 

importance  comparable  à  l'épaisseur  connue  du  ter- 
rain liouiller  (  189  mètres  sur  la  mine  de  Littry  et 
300  mètres  sur  celle  du  Plessis),  Un  semblable  relè- 
vement isolerait ,  en  effet ,  les  deux  bassins  du  Cal- 
vados et  de  la  Manche  :  mais,  comment  supposer  qu'il 
ait  eu  lieu  sans  laisser  de  traces  dans  l'intérieur  ni 
sur  la  ceinture  du  golfe  ;  comment  admettre  même 
qu'il  ait  pu  se  produire  ,  quand  on  voit  partout  les 
couches  cambriennes ,  bien  que  tourmentées  ,  ne  pas 
présenter  des  différences  de  niveau  de  plus  de  60  à 
70  mètres. 

L'hypothèse  d'un  bombement  local  entre  les  con- 
cessions de  Littry  et  du  Plessis  ,  d'un  accident  géo- 
logique dont  on  n'aurait  pas  d'autre  exemple  dans  la 
région  des  terrains  de  transition  inférieurs  de  la  Basse- 
Normandie  ,  est  donc  inadmissible  ;  la  dépression 
que  présentait  le  golfe  du  Cotentin  ,  de  Littry  au 
Plessis,  était  continue,  régulière  et  partant,  la  for- 
mation houillère  a  dû  venir  niveler  avec  ses  puis- 
santes assises  déposées  horizontalement  tout  le  fond 
accidenté  du  golfe  ,  entre  Littry  et  le  Plessis. 

Postérieurement  à  ce  dépôt  régulier,  des  accidents 
locaux,  tels  que  ceux  que  nous  avons  signalés  comme 
ayant  été  déterminés  par  l'apparition  du  porphjTe , 
ont  bien  pu  morceler  cette  formation ,  d'abord  con- 
tinue .  en  lambeaux  distincts ,  amener  des  érosions 
partielles  du  terrain  liouiller  qui  a  fourni  de  nom- 
breux matériaux  aux  dépôts  plus  récents  ;  mais  il 
n'en  demeure  pas  moins  infiniment  probable  que  la 
formation  houillère  s'est  d'abord  déposée  sans  dis- 
continuité entre  les  deux  points  extrêmes  sur  lesquels 
elle  a  été  reconnue. 

Ces  probabilités  s'affirment  encore  si  Ion  vient  à 


-  344  — 

étudier  la  distribution  .aéograpliique  du  terrain 
liouiller  sur  le  bassin  de  Littry  et  à  établir  des  rap- 
prochements entre  ce  bassin  et  celui  du  Plessis. 

Sur  la  concession  de  Littry,  la  formation  houillère 
a  été  reconnue,  d'une  façon  presque  continue,  depuis 
le  ruisseau  du  Gril ,  à  la  limite  est  de  la  concession , 
jusqu'à  la  Rogerie  et  à  Fumichon ,  soit  sur  un  in- 
tervalle de  7  kilomètres  nu  moins.  Les  explorations 
présentent  ensuite  une  lacune  considérable  ;  mais  on 
retrouve  encore  le  terrain  houiller ,  à  18  kilomètres 
des  affleurements  de  l'est,  à  Moon  et  à  Airel. 

Bien  que  situées  sur  la  concession  de  Littry ,  ces 
deux  localités  sont  presque  à  égale  distance  du 
Plessis  et  des  affleurements  du  ruisseau  du  Gril  ;  car 
23  kilomètres  seulement  séparent  Airel  de  l'empla- 
cement du  sondage  Kind  ;  aussi ,  la  découverte  du 
terrain  liouiller  à  Moon ,  bien  qu'il  n'en  ait  pas  été 
tiré  un  parti  utile  jusqu'ici,  n'en  a  pas  moins  un 
intérêt  capital  ,  en  ce  qu'elle  établit  une  sorte  de 
jalon  intermédiaire  dans  les  couches  houillères  si- 
gnalées et  exploitées  sur  des  ])oints  séparés  par  un 
intervalle  de  près  de  40  kilomètres. 

On  peut  même  reconnaître  encore ,  entre  les  deux 
bassins  de  Basse-Normandie,  des  rapprochements  plus 
intimes,  amenant  à  conclure  qu'ils  doivent  faire  partie 
d'une  formation  unique. 

La  seule  coupe  que  l'on  ait  du  terrain  houiller  du 
Plessis  est  celle  du  sondage  Kind  ;  il  est  intéressant 
de  la  comparer  avec  les  données  infiniment  plus 
précises  que  l'on  possède  sur  lo  bassin  de  Littry. 

Le  sondage  Kind  a  rencontré  à  trois  reprises  ,  à 
184'",50,  209"', 60  et  à  242"^,91,  des  schistes  charbon- 
neux renfermant  dos  voinns  do  lionillo  pins  on  moins 


—  345  — 

(épaisses  .  et  la  troisième  traversée  de  schistes  avec 
charbon  a  été  précédée  et  suivie  de  la  rencontre  de 
masses  puissantes  de  conglomérats  ou  de  poudingues 
à  galets  siluriens.  N'y  a-t-il  pas  là  une  grande 
analogie  avec  ce  que  nous  trouvons  à  Littry  et  ne 
peut-on  pas  envisager  : 

1°  La  veine  supérieure  du  sondage  Kind,  qui  est 
le  prolongement  de  la  première  couche  du  bassin 
du  Plessis ,  comme  représentant  la  petite  veine  at- 
teinte par  le  puits  Ste-Barbe,  à  2^  mètres  au-dessus 
de  la  masse  principale  de  houille  ; 

2°  La  veine  intermédiaire  du  même  forage  consti- 
tuant la  grande  couche  inférieure  du  Plessis  comme 
l'équivalent  de  la  couche  principale  de  l'ancienne 
exploitation  de  Littr.y  ; 

3°  La  veine  inférieure  du  sondage  Kind  ,  qui  ne 
correspond  à  aucune  couche  du  bassin  du  Plessis 
comme  représentant  la  veine  reconnue  par  le  puits 
de  St-Georges  et  sur  le  bassin  de  Fumichon ,  à  64 
et  à  43  mètres  au-dessous  de  la  couche  exploitée 
dans  la  concession  de  Littry.  Sur  les  deux  mines  , 
cette  même  veine  inférieure  serait  caractérisée  par 
son  association  à  de  puissantes  assises  de  conglo- 
mérats ou  de  poudingues  que  nous  avons  tant  de  fois 
signalés. 

Un  semblable  rapprochement  entre  les  couches 
des  concessions  de  Littry  et  du  Plessis  ,  qu'on  ne 
peut  présenter  qu'avec  une  certaine  réserve  ,  en 
envisageant  qu'il  s'agit  de  points  distants  de  près  de 
40  kilomètres  ,  et  que  ,  sur  un  intervalle  aussi  grand , 
les  couches  houillères  ont  pu  ne  pas  se  déposer  avec 
une  régularité  absolue  ,  amènerait  à  conclure  qu'à 
100  mètres  environ  en  contre-bas  de  la  veine  infé- 


—  346  — 

rieure  du  bassin  de  Fumichon,  et  conséqiiemment  à 
350  mètres  au-dessous  de  la  surface ,  il  y  aurait  de 
certaines  chances  de  rencontrer  le  niveau  des  schistes 
bitumineux ,  atteints  presque  à  la  même  profondeur 
par  le  sondage  Kind. 

Outre  ces  points  de  rapprochement ,  on  a  constaté 
les  mêmes  intercalations  de  roche  porphyrique  dé- 
composée dans  les  deux  bassins  du  Calvados  et  de  la 
Manche  ,  et  il  a  été  extrait  de  tous  deux  une  houille 
grasse  à  longue  flamme  ayant ,  à  très-peu  de  chose 
près ,  la  même  composition  chimique ,  généralement 
pyriteuse  et  trop  fréquemment  associée  à  des  schistes 
en  proportion  élevée. 

Enfin ,  dans  le  bassin  de  Fumichon ,  les  couches 
offrent  leur  pendage  au  nord-nord-ouest ,  tandis 
qu'au  Plessis  ,  la  pente  la  plus  générale  est  à  l'est , 
en  sorte  que ,  sur  ces  deux  mines ,  les  couches  pa- 
raissent plonger  vers  un  môme  point  qui  serait 
situé  entre  Isigny  et  Carentan.  Un  sondage,  entrepris 
dans  l'intervalle  de  ces  deux  localités ,  atteindrait 
vraisemblablement  le  terrain  houiller  dans  la  région 
où  il  présente  sa  profondeur  maximum. 

La  connexion  intime  du  terrain  houiller  avec  les 
assises  permiennes  et  triasiques  vient  encore  à  l'appui 
de  la  thèse  de  la  jonction  souterraine  des  deux  bas- 
sins de  Littry  et  du  Plessis.  Le  sondage  Kind  montre, 
ainsi  que  nombn»  de  coupes  de  puits  et  de  forages 
entrepris  sur  la  concession  de  Littry,  ces  interca- 
lations fré(iuentes  de  grès  rouges  dans  les  premières 
assises  de  la  formation  houillère  ,  qui  rendent  si 
difllcile  la  séparation  précise  de  cette  formation  et 
des  couches  permiennes. 

A   ces  dernières   succèdent,  sans  discordance  de 


—  34-7  - 

stratification  ,  les  différents  étages  du  trias  que  l'on 
retrouve  sur  toute  la  ceinture  du  golfe  du  Cotentin, 
depuis  Valognes  jusqu'à  Périers  au  sud  et  à  Littry 
à  l'est ,  en  sorte  qu'on  peut  admettre  que ,  dans  tous 
les  points  où  le  golfe  offrait  d'assez  grandes  profon- 
deurs ,  les  couches  permiennes  doivent  se  retrouver 
régulièrement  sous  les  grès,  les  argiles  et  les  marnes 
du  trias,  et  que  le  terrain  liouiller  lui-même  doit 
être  rencontré  ensuite ,  alternant  avec  les  dernières 
assises  du  grès  rouge. 

La  continuité  de  la  formation  houillère .  entre  les 
mines  du  Plessis  et  de  Littry ,  paraît  donc  s'affirmer 
aux  divers  points  de  vue  qui  viennent  d'être  envi- 
sagés comme  une  hypothèse  des  plus  probables  . 
comme  un  fait  démontré  géologiquement ,  sinon  ma- 
tériellement. 

Partageant  cette  conviction,  M.  l'ingénieur  en  chef 
Hérault  détermina,  en  1840,  l'Administration  à  faire 
entreprendre ,  à  ses  frais ,  deux  sondages  qui  n'ont 
malheureusement  pas  pu  être  poussés  assez  profon- 
dément pour  résoudre  la  question  de  la  jonction  des 
deux  bassins  houillers  du  Calvados  et  de  la  Manche. 

L'un  de  ces  sondages  fut  entrepris  à  Mestry ,  au 
lieu  dit  «  la  ferme  Émery  »  (V.  la  pi.  I  ) ,  en  un 
point  qui ,  à  cette  époque ,  était  en  dehors  de  la 
concession  de  Littry,  dont  l'extension  de  périmètre 
vers  le  nord  ne  date  que  de  1853.  Ce  sondage  fut 
donné  à  l'entreprise  à  la  mine  de  Littry,  qui  pos- 
sédait un  équipage  de  sonde  et  se  trouvait  fort 
intéressée  à  son  exécution.  Celle-ci  fut  bien  menée  ; 
toutefois  ,  à  la  suite  d'éboulements  et  de  ruptures  de 
tiges  qu'on  ne  put  sortir  du  trou  de  sonde ,  on  fut 
forcé  d'abandonner  ce   forage  à  173'", 98  de  profon- 


—  348  - 

deur  ,   et    après  y    avoir   dépense   une    somme  de 
8,263  fr. 

La  coupe  de  ce  sondage  figure  à  l'annexe  n°  9  ; 
elle  diffère  très-peu  de  celle  des  170  premiers  mètres 
du  forage  d'Engleville  (  annexe  n°  17  ).  Ces  deux 
recherches  ont  atteint  d'abord  le  conglomérat  calcaire 
du  trias  ,  puis  les  grès  rouges ,  les  poudingues  et  les 
schistes,  avec  quelques  bancs  calcaires,  de  l'étage  du 
grès  bigarré  ;  enfin  les  calcaires  magnésiens  associés 
à  des  schistes  et  grès  rouges  du  terrain  permien. 
Cette  dernière  série  de  couches  s'est  présentée  dans 
le  sondage  de  Mestry  sur  28"\85  d'épaisseur,  entre 
les  profondeurs  de  145'^, 13  et  173'^98  ;  dans  celui 
d'Engleville  ,  on  avait  rencontré  la  même  série  sur 
32"", 05  ,  entre  les  profondeurs  de  136"%  11  et  de 
168'",16. 

L'analogie  des  coupes  de  ces  deux  forages  n'a  rien 
qui  puisse  surprendre  ;  car  ils  sont  à  2  kilomètres 
à  peine  l'un  de  l'autre  et  alignés  suivant  une  direc- 
tion est-ouest,  qui  difî^ère  très-peu  de  celle  des  couches 
triasiques  ,  permiennes  et  du  terrain  houiller.  Ces 
deux  sondages  devaient  donc  rencontrer  le  niveau 
des  calcaires  avec  schistes  à  poissons  à  la  môme  pro- 
fondeur, à  très-peu  de  chose  près ,  ce  que  constatent, 
au  reste  ,  les  chiffres  que  nous  venons  d'indiquer. 

Maintenant  que  l'on  connaît  le  résultat  du  sondage 
fait  h  Englevilie  de  1848  à  IS.jO,  on  doit  moins  re- 
gretter l'insuccès  du  forage  de  Mestry.  Sans  les 
accidents  qui  se  sont  produits  .  on  fui  entré  dans  la 
masse  puissante  des  couches  du  grès  rouge  et  on  ne 
les  aurait  pas  pu  dépasser  ;  car  les  instructions  de 
l'Administration  assignaient  200  mètres  comme  maxi- 
mum de  la  profondeur  à  donner  au  ("orage. 


—    340  — 

Le  second  sondage ,  entrepris  à  la  môme  époque 
aux.  frais  de  l'État,  fut  ouvert  à  St-Jean-de-Daye  et 
son  exécution  fut  confiée  à  la  Compagnie  du  Plessis, 
qui  possédait  l'équipage  de  sonde  nécessaire.  Ce  fo- 
rage ,  placé  au  pied  du  mont  Oger,  atteignit  seulement 
154™,40  de  profondeur  ;  il  fut  suspendu  en  1842,  des 
difficultés  s'étant  élevées ,  au  sujet  du  tubage,  entre 
l'entrepreneur  et  l'Administration ,  et  finalement ,  on 
l'abandonna,  en  1843,  à  la  suite  de  la  liquidation  de 
la  société  Fantet  qui  en  avait  l'entreprise ,  après  y 
avoir  dépensé  une  somme  de  4,500  fr. 

L'entrepreneur  n'a  pas  fourni  la  coupe  précise  du 
sondage  ;  on  sait  seulement  qu'il  rencontra  très- 
uniformément,  depuis  la  surface  jusqu'à  153  mètres 
de  profondeur ,  des  alternances  répétées  de  schistes 
argileux  rouges  ou  bleuâtres ,  de  marnes  et  de  grès 
bigarrés  plus  ou  moins  durs  ;  les  poudingues ,  pour 
lesquels  une  surélévation  de  prix  avait  été  stipulée 
à  Mestry  comme  à  St-Jean-de-Daye ,  ne  furent  pas 
atteints  dans  ce  dernier  forage ,  ce  qui  explique  la 
faible  dépense  qu'il  a  nécessitée.  Entre  153  et  154 
mètres  seulement  de  profondeur,  on  traversa  un  banc 
de  calcaire  très-dur ,  annonçant  fort  vraisemblable- 
ment les  premières  assises  permiennes  qui ,  à  Engle- 
ville  et  à  Mestry  ,  se  montrent  un  peu  avant,  à  136 
et  à  145  mètres  au-dessous  de  la  surface. 

Les  mêmes  calcaires  magnésiens  affleurant ,  ainsi 
que  nous  l'avons  déjà  indiqué,  au  pont  de  la  Hoderie, 
entre  la  gare  et  l'église  de  Lison ,  les  coupes  des 
sondages  de  Mestry  et  de  St-Jean-de-Daye  établis- 
sent que  ces  bancs  calcaires  plongent  tant  au  Nord- 
Est  qu'à  l'Ouest.  La  ligne  déplus  grande  pente  de  ces 
couches  est   donc  dans  Tintervalle  entre  ces  deux 


—  350  — 

directions ,  soit  vers  le  N.-N.-O.  suivant  lequel  a 
également  lieu  le  pendage  des  assises  du  terrain 
liouiller  sur  le  bassin  de  Fumichon. 

L'emplacement  du  sondage  de  St-Jean-de-Daye 
était  des  mieux  choisis  ;  cependant,  la  recherche 
qui  y  a  été  faite  n'aurait  vraisemblablement  pas  pu 
aboutir  parce  qu'il  avait  été  donné  au  trou  de  sonde  . 
eu  égard  aux  profondeurs  qu'il  s'agissait  d'atteindre, 
un  diamètre  beaucoup  trop  faible  (O'^jOl)  pour  opérer 
par  la  suite  le  tubage  de  façon  à  empêcher  les  ébou- 
lements  déterminés  par  la  friction  des  tiges  contre  les 
parois  du  trou  de  sonde. 

A  côté  des  travaux  entrepris  par  l'Administration 
pour  établir  la  jonction  des  bassins  de  Littry  et  du 
Plessis ,  nous  devons  citer  un  sondage  exécuté  en 
1860  à  Méautis  par  la  société  «  la  Normandie  »  qui 
se  proposait  d'étendre  le  cercle  de  ses  opérations  sur 
les  communes  de  Carentan ,  Anvers ,  St-Eny  ,  St- 
Georges-de-Bohon  et  Périers.  Ce  sondage  n'atteignit 
que  112  mètres  de  profondeur  et  il  traversa  sur  toute 
sa  hauteur  les  schistes,  marnes  et  grès  du  trias.  La 
rencontre  d'un  banc  assez  dur  de  poudingue  à  cette 
profondeur  est  l'obstacle  ,  cependant  peu  sérieux  ,  qui 
mit  fin   à  cette  entreprise. 

La  démonstration  matérielle  de  la  continuité  du 
terrain  houillcr  entre  les  concessions  de  Littry  et  du 
Plessis  est  donc  encore  à  faire ,  car  les  trois  forages 
que  nous  venons  de  i-elater  ont,  par  leur  défaut  d'a))- 
profondissement  ,  laissé  la  question  à  peu  près  en- 
tière. 

Elle  ne  pourra  so  trouver  résolue  ([uh  l'aide  d'un 
sondage  susceptiblo  d'atteindro  des   profondeurs  de 


—  351  — 

350  à  450  mètres  environ  (1)  ;  il  laudra  donner  à  ce 
forage  un  assez  fort  diamètre  de  façon  à  le  tuber  en- 
tièrement ou  à  pouvoir  y  introduire  des  colonnes 
perdues  de  tubes  pour  la  traversée  des  schistes  argi- 
leux et  des  marnes  qui,  en  se  gonflant  ,  obstrue- 
raient le  trou  de  sonde. 

Un  forage  de  cette  importance  bien  placé  ,  bien 
outillé  et  bien  conduit ,  a  les  plus  grandes  chances 
de  rencontrer  les  assises  de  la  formation  houillère 
entre  les  concessions  de  Littry  et  du  Plessis. 

Mais ,  que  vaudra  le  terrain  houiller  dans  cette 
région  qui  échappe  encore  à  nos  investigations  ?  Les 
couches  de  combustible  y  seront-elles  riches  et  abon- 
dantes ou  minces  et  d'une  exploitation  peu  avanta- 
geuse ?  Quelle  sera  la  qualité  du  charbon  qu'on  en 
pourra  extraire  ?  Ce  sont  autant  de  questions  aux- 
quelles il  est  de  toute  impossibilité  de  répondre  et 
à  l'égard  desquelles  on  ne  peut  se  livrer  actuellement 
qu'à  de  simples  conjectures,  * 

Il  est  possible  que  ,  dans  la  région  centrale  du 
golfe  du  Cotentin,  le  terrain  houiller  prenne  plus  de 
puissance  et  de  régularité  et  renferme,  aux  quatre 
niveaux  qu'a  fait  connaître  le  sondage  Kind ,  des 
couches  plus  épaisses ,  d'un  combustible  plus  pur  et 

(d)  A  titre  de  renseignement  sur  le  prix  auquel  pourrait  se  faire 
une  semblable  opération ,  eu  égard  à  la  nature  des  terrains  traversés  , 
nous  croyons  utile  de  faire  connaître  la  dépense  qu'a  entraînée  l'un  des 
plus  importants  sondages  entrepris  sur  la  concession  de  Littry.  Le  son- 
dage de  Fumiclion,  profond  de  238  mètres  ,  non  tube  et  d'un  dia- 
mètre de  O"",!?,  a  coûté  16,000  francs  à  la  Compagnie  de  Littry.  Il  a 
élé  fait  de  18i2  à  1844;  depuis  celte  époque ,  la  main-d'œuvre  s'est 
élevée  de  30  "/<,  environ,  en  sorte  qu'aujourd'hui  un  semblable  forage 
ne  coûterait  guère  moins  de  21,000  francs. 


—  352  — 

de  meilleare  qualité  que  dans  la  zone  des  affleure- 
ments de  Littry  et  du  Plessis  ;  il  est  également  pos- 
sible que  le  morcellement  en  bassins  exploitables  et 
en  parties  stériles,  que  nous  avons  signalé  comme  un 
des  traits  de  la  formation  de  Littry ,  se  retrouve ,  à 
un  moindre  degré  peut-être  ,  en  raison  de  l'éloigne- 
ment  des  terrains  de  transition ,  dans  cette  région 
encore  inconnue  de  la  formation  houillère. 

La  loi  de  continuité ,  que  nous  nous  sommes  atta- 
ché à  établir  dans  cette  formation,  ne  s'applique  pas 
absolument  à  chacun  des  niveaux  de  combustible  qui 
ont  été  signalés  au  Plessis  et  à  Littry ,  et  il  se  peut 
que  ,  tandis  que  tel  sondage  heureux  rencontrera 
des  couches  abondantes  et  épaisses,  tel  autre  vienne 
à  tomber  sur  une  région  stérile  ou  sur  de  simples 
brouillages  de  couches  qui  ne  devront  pas  toujours 
décourager  les  explorateurs. 

On  ne  le  peut  mieux  prouver  qu'en  rappelant  une 
remarqiie  qui  fut  faite  à  l'occasion  de  la  découverte 
du  bassin  de  Fumichon,  Si  Ton  avait  reporté,  à  cent 
mètres  à  Test  de  l'emplacement  choisi,  le  sondage  à 
l'aide  duquel  fut  opérée  la  reconnaissance  de  ce 
bassin,  on  serait  tombé  sur  la  faille  que  nous  avons 
précédemment  signalée  et  on  en  aurait  probablement 
induit,  bien  à  tort  cependant ,  que  le  terrain  houiller 
était  stérile  dans  cette  région  de  la  mine  de  Littry. 

Les  explorations  à  faire  entre  les  concessions  de 
Littry  et  du  Plessis  offriront  donc,  nous  ne  devons 
pas  le  dissimuler ,  de  certains  aléas  au  point  de  vue 
de  la  richesse  du  terrain  houiller  dans  cette  région. 
On  se  prémunira  contre  ces  chances  bonnes  ou  mau- 
vaises en  multipliant ,  autant  que  possible  ,  les  son- 
dages ,  et  d'ailleurs  ,  ce  côté  aléatoire  des  recherches 


—  353  — 

ne  saurait  y  faire  renoncer ,  quand  on  envisage  que , 
dans  un  département  voisin,  on  songe  en  ce  moment 
à  entreprendre  des  sondages  de  700  à  1,000  mètres , 
sur  cette  seule  donnée  que  c'est  à  ces  profondeurs 
qu'il  y  aurait  chance  de  rencontrer  le  terrain  liouiller, 
s'il  se  prolonge  du  Boulonais  et  des  départements 
du  Nord  et  du  Pas-de-Calais  ,  jusque  dans  celui  de  la 
Seine-Inférieure. 

Des  recherches  dans  le  Cotentin  n'ont  ni  à  atteindre 
de  semblables  profondeurs,  ni  à  courir  de  tels  risques, 
puisque  la  rencontre  du  terrain  houiller  est  entourée, 
nous  croyons  l'avoir  démontré  ,  des  plus  grandes 
probabilités  ;  elles  doivent  donc  prendre  le  pas  sur 
d'autres  entreprises  du  même  genre,  plus  grandioses 
peut-être,  mais  assurément  plus  hasardeuses. 

Dans  les  pages  qui  précèdent ,  nous  avons  particu- 
lièrement cherché  à  établir  qu'il  doit  y  avoir  conti- 
nuité de  la  formation  houillère  entre  les  concessions 
de  Littry  et  du  Plessis  ;  mais,  ce  n'est  pas  seulement 
à  l'intervalle  qui  sépare  ces  deux  mines  que  doit  se 
borner  l'extension  du  terrain  houiller  et  il  est  fort 
possible  qu'on  le  retrouve  en  nombre  d'autres  points 
du  golfe  du  Cotentin ,  notamment  au  nord  des  conces- 
sions du  Plessis  et  de  Littry  ainsi  qu'à  l'est  de  cette 
dernière  ,  à  la  suite  des  affleurements  du  ruisseau  du 
Gril. 

Cependant ,  dans  la  région  septentrionale  du  golfe, 
l'existence  du  terrain  houiller  est  plus  problématique 
qu'au  sud  de  Carentan ,  par  cette  raison  qu'entre 
St-Sauveur-le- Vicomte  ,  Valognes  et  Quineville  ,  la 
dépression  dans  laquelle  auraient  pu  se  déposer  les 
couches  houillères  est  beaucoup  moins  profonde 
qu'entre  Littry  et  le  Plessis.  On  voit  émerger,  de  dis- 


—  354  - 

tance  en  distance  ,  depuis  Magneville  jusqu'à  la  mer, 
au  milieu  des  couches  triasiques  qui  ne  doivent  cons- 
tituer qu'un  manteau  assez  mince  au-dessus  des  as- 
sises des  terrains  de  transition  ,  des  pitons  isolés  de 
grès  siluriens  et  même  une  chaîne  importante  des 
mêmes  grès  entre  Montebourg  et  Quinéville.  Ces 
témoins  attestent  qu'il  ne  faut  pas  aller  à  une  grande 
profondeur  pour  retrouver  le  fond  du  golfe  au-dessous 
de  la  nappe  triasique  ou  des  couches  plus  récentes 
comme  l'a  prouvé  au  reste  une  petite  recherche  faite, 
il  y  a  plusieurs  années  ,  à  Huberville  ,  près  de 
Valognes  ,  dans  l'une  des  carrières  ouvertes  sur  les 
bancs  de  l'infrà-lias.  On  rencontra  immédiatement 
au-dessous  des  calcaires  de  ce  niveau  ,  la  suite  de 
l'étage  ampélitique  de  Lestre ,  sans  même  traverser 
le  trias  auquel  les  couches  infraliasiques  sont  sim- 
plement adossées ,  ni  le  terrain  houiller  qui  paraît 
ainsi  manquer  sur  le  revers  nord  de  la  chaîne  de  grès 
de  Montebourg. 

Ces  remarques  sar  le  peu  de  profondeur  du  golfe 
du  Cotentin  ne  s'appliqueraient  pas  seulement ,  pen- 
sons-nous ,  à  la  zone  la  plus  septentrionale  dans 
laquelle  on  voit  surgir  des  pointements  de  grès 
siluriens.  Sur  toute  la  région  s'étendant  au  nord  de 
Carentan  ,  il  est  fort  possible  que  le  fond  du  golfe 
soit  constitué  par  le  prolongement  de  ces  rides  sail- 
lantes ,  continues  et  assez  élevées  de  grès  siluriens 
qui  se  montrent  dans  la  partie  nord  de  la  presqu'île 
du  Cotentin.  Il  n'y  a  pas  h\  une  simple  hypothèse  ; 
car  les  mêmes  grès ,  que  l'on  voit  en  lambeaux  isolés 
autour  de  Valognes,  viennent  d'être  retrouvés,  sous  2  à 
'3  mètres  d'alluvions  triasiques,  jusqu'à  Colombières, 
presque  sur  les  confins  de  la  concession  do  JJttry. 


—  355  — 

Nous  avons  indiqué,  sur  la  planche  I,  ce  petit  poin- 
tement  de  grès  silurien  que  signalait  M.  Hérault 
dès  1825  ;  il  se  trouve  sur  l'alignement  Est-Ouest  de  la 
haute  chaîne  de  Lithaire  etMontcastre  que  l'on  retrou- 
vera vraisemblablement  à  d'inégales  profondeurs , 
entre  la  Ilaye-du-Puits ,  Carentan  et  Colombières. 

Cette  physionomie  spéciale  de  la  partie  nord  du 
golfe  du  Cotentin  ,  dans  laquelle  les  rides  de  grès 
silurien  relevant  le  fond  du  golfe  ont  pu  faire  obs- 
tacle au  dépôt  des  couches  du  terrain  ^houiller  ,  doit 
écarter ,  pour  le  moment  du  moins ,  les  explorateurs 
circonspects  et  les  amener  à  concentrer  leurs  vues 
et  leurs  efforts  sur  la  région  qui  s'étend  au  sud  de 
Carentan ,   entre  le  Plessis  ,  Periers  et  Littry. 

Quels  sont  les  points  de  cette  région  qu'il  serait 
le  plus  convenable  de  choisir  pour  y  entreprendre 
des  sondages  ?  C'est  une  question  à  laquelle  on  ne 
saurait  répondre  d'une  façon  tant  soit  peu  précise, 
en  se  basant  sur  des  données  géologiques  encore  bien 
incomplètes.  On  sait  seulement  que  les  couches  du 
Plessis  et  de  Fumichon  paraissent  plonger  vers  Ca- 
rentan et  Isigny,  en  sorte  qu'entre  ces  deux  localités, 
les  sondages  seraient  vraisemblablement  plus  pro- 
fonds que  si  on  se  plaçait  plus  au  sud ,  par  exemple 
entre  Moon ,  St-Jean-de-Daye  et  le  Plessis. 

S'il  devait  s'agir  d'un  sondage  exécuté  par  l'État , 
au  point  de  vue  ,  non  d'intérêts  privés  demandant  la 
satisfaction  la  plus  immédiate  ,  mais  dans  l'intérêt 
général ,  nous  conseillerions  de  l'entreprendre  à  mi- 
distance  entre  Moon  et  le  Plessis ,  à  St- André  de 
Bohon  par  exemple ,  presque  au  bord  du  marais ,  de 
manière  à  gagner  une  trentaine  de  mètres  de  hauteur 
dans  la  recherche. 

•23 


—  3Ô6  — 

En  ce  point,  le  sondage  atteindrait  la  formation 
houillère  dans  sa  partie  centrale,  peut-être  déjcà  pro- 
fonde et  puissante  ;  il  permettrait  de  la  mieux  explorer 
et  démontrerait  la  jonction  des  bassins  du  Plessis  et 
de  Littry  avec  une  plus  grande  netteté  que  ne  le 
feraient  des  forages  pratiqués  tout  près  de  l'une  ou 
de  l'autre  des  deux  concessions.  Il  aurait  enfin  cet 
important  résultat,  si  la  recherche  était  favorable, 
de  donner  immédiatement  lieu  à  l'ouverture  de  plu- 
sieurs nouvelles  exploitations  entre  les  deux  mines 
du  Plessis  et  de  Littry. 

Une  entreprise  particulière  ne  se  propose  pas  un 
but  aussi  général  et  demande  à  un  sondage,  non  pas 
seulement  des  résultats  géologiques  ,  mais  la  solution 
pratique  la  plus  immédiate  et  la  moins  coûteuse.  A 
un  semblable  point  de  vue  ,  ce  serait  aux  confins 
ouest  de  la  concession  de  Littry  qu'il  nous  paraîtrait 
avantageux  de  se  placer. 

L'emplacement  du  sondage  de  St-Jean-de-Daye  était 
très-convenablement  choisi  ;  on  y  pourrait  revenir 
en  s'établissant  aussi  près  que  possible  de  la  vallée 
dans  laquelle  coule  le  canal  de  Taute  et  Vire  ;  ce 
sondage  ,  d'après  ce  que  l'on  sait  de  celui  fait  en 
1840  et  d'après  les  coupes  de  ceux  de  Mestry  et 
d'Engleville ,  n'atteindrait  vraisemblablement  pas  le 
terrain  houiller  avant  280  mètres  de  profondeur. 

Sur  la  rive  droite  de  la  Vire  ,  entre  Neuilly  et 
Lison ,  la  rencontre  de  cette  formation  paraît  devoir 
être  encore  plus  facile  et  ne  pas  comporter  un  forage 
aussi  important.  La  faille  qu'au  commencement  de 
notre  étude  nous  avons  indiquée  comme  s'étant  pro- 
duite dans  la  baie  des  Veys,  à  l'origine  de  la  période 
crétacée,  a  relevé  fort  sensiblement  les  assises  de  la 


-  357  — 

rive  droite ,  à  tel  point  qu'on  voit  apparaître  le  cal- 
caire infra-Iiasique  à  Osmanville  et  se  relever  à  une 
assez  grande  altitude,  à  Neuilly,  les  conglomérats 
triasiques  qui  se  montrent  à  Montmartin-en-Graignes, 
aux  Vers  et  dans  le  lit  du  canal  de  Carentan  à  la  mer! 

Ce  relèvement  de  couches  affecte  également  les 
assises  du  terrain  houiller,  en  sorte  qu'on  doit  s'at- 
tendre à  les  rencontrer  à  une  moindre  profondeur  sur 
la  rive  droite  que  sur  la  rive  gauche  de  la  Vire. 

Si  l'on  envisage  que  les  calcaires  avec  schistes  à 
poissons  affleurent  au  pont  de  la  Hoderie  et  que  ce 
niveau  de  calcaires  n'est  séparé  du  terrain  houiller 
que  par  83  à  85  mètres  de  grès  rouge  dans  le  bassin 
de  Fumichon ,  on  est  porté  à  en  induire  qu'il  y  a  de 
grandes  probabilités  de  rencontrer  le  terrain  houiller 
à  150  ou  160  mètres,  par  un  sondage  entrepris  dans 
la  vallée  de  la  Vire,  à  mi-distance  entre  Airel  et 
Neuilly. 

On  peut  également  rechercher  le  prolongement  du 
terrain  houiller  au  nord  de  la  concession  de  Littry  • 
mais,  dans  cette  direction ,  il  laut  s'attendre  à  entre- 
prendre des  sondages  très-profonds ,  puisque  celui 
d'Engleville  n'était  pas  encore  sorti  du  grès  rouge  à 
263  mètres.  En  outre,  il  est  possible  de  rencontrer 
en  divers  points,  entre  Isigny,  Vouilly  et  Colombières, 
le  prolongement  du  pointement  de  grès  silurien  de 
cette  dernière  commune  qui  constituerait  une  petite 
chaîne  interceptant  le  terrain  houiller. 

Celui-ci  peut  encore  être  recherché  à  l'est  de  la  con- 
cession de  Littry  ,  à  la  suite  des  affleurements  du 
ruisseau  du  Gril.  Des  sondages  devront  être  alors 
entrepris  dans  les  bancs  du  lias  ;  mais  il  n'en  résul- 
tera   pas  un  grand   accroissement  de  profondeur  , 


—  358  -- 

attendu  que  ces  assises  liasiques  n'atteignent  à 
Bayeux ,  où  elles  ont  cependant  leur  maximum  de 
puissance ,  qu'une  épaisseur  de  55  mètres ,  d'après 
la  coupe  d'un  sondage  artésien  fait  en  1860  sur  la  place 
du  château. 

Les  points  ne  manquent  donc  pas  sur  lesquels  la 
recherche  des  prolongements  des  bassins  de  Littry  et 
du  Plessis  puisse  s'opérer  sans  de  grandes  difficultés 
et  avec  de  sérieuses  cliances  de  réussite. 

Les  débouchés  ne  manqueront  pas  non  plus  aux 
exploitations  qui ,  par  la  suite  ,  viendront  à  se  créer. 

Les  départements  du  Calvados  et  de  la  Manche  , 
pour  ne  parler  que  de  ceux  sur  le  sol  desquels  ces 
exploitations  pourraient  se  trouver ,  ont  vu  dans  ces 
trente  dernières  années  leur  consommation  houillère 
s'accroître  considérablement  comme  le  montre  le 
tableau  ci-après  : 


ANNÉSS. 

CALVADOS. 

MANCHE. 

TOTAUX. 

1844 

57,272  tonnes 

25,909  tonnes 

83,181  tonnes 

1849 

71,464     — 

26,100    — 

97,564    — 

18.54 

73,610    — 

36,785    ~ 

110,395    — 

18.59 

74,878    — 

54,850    — 

129,728    — 

1864 

116,109     - 

63,638    — 

1-79,747    _ 

1869 

149,993 

.81,337    — 

231,330    — 

Cette  consommation   atteignit  231,000  tonnes   en- 


—  359  — 

viron  en  1869  ;  elle  ne  s'est  pas  sérieusement  déve- 
loppée depuis,  en  raison  des  événements  politiques 
de  ISTO  et  1871  et  de  la  stagnation  des  affaires. 

La  très-majeure  partie  des  charbons  consommés 
dans  le  Calvados  et  la  Manche  vient  d'Angleterre  ;  les 
bassins  du  nord  de  la  France  et  la  mine  de  Littry  ne 
fournissent  qu'un  faible  appoint  à  cette  consom- 
mation. 

Dans  le  département  de  la  Manche  ,  où  l'industrie 
manufacturière  est  peu  développée,  la  chaufour- 
nerie,  la  maréchalerie  et  le  chauffage  domestique 
absorbent  la  plus  grande  partie  des  combustibles  qui 
sont  introduits  par  les  nombreux  ports  du  Cotentin. 
Dans  le  Calvados ,  la  consommation  des  usines  a  pris 
beaucoup  d'extension;  cependant,  l'industrie  chau- 
fournière  du  Bessin  entre  pour  une  fraction  notable 
dans  le  chiffre  total  de  la  consommation. 

Dans  un  rayon  restreint ,  et  sans  compter  le  dépar- 
tement de  l'Orne  qui  absorbe  plus  de  60,000  tonnes  , 
ni  la  Seine-Inférieure  ,  où  des  charbons  du  Calvados 
et  de  la  Manche  pourraient  arriver  par  cabotage  et  qui 
consomme  annuellement  800,000  tonnes  ,  les  débou- 
chés ne  manquent  donc  pas  aux  exploitations  qui 
viendront  à  se  créer  ,  soit  qu'elles  alimentent  spécia- 
lement la  chaufournerie  comme  se  sont  bornées  à  le 
faire  longtemps  les  mines  du  Plessis  et  de  Littry ,  soit 
qu'elles  produisent  des  charbons  à  gaz  et  à  briquettes 
qui  pourront  être  envoyés  au  loin  ,  soit  qu'enfin  leurs 
houilles  puissent  convenir  à  la  consommation  indus- 
trielle qui ,  importante  déjà  dans  le  Calvados  ,  prend 
d'énormes  proportions  dans  la  Seine-Inférieure. 

Les  voies  de  communication  rapides  et  écono- 
miques ne  feront  pas  non  plus  défaut  aux  produits 


—  360  — 

d'exploitations  venant  à  se  créer  entre  les  concessions 
de  Littry  et  du  Plessis. 

Tout  autour  de  Carentan  ,  s'étendent  de  vastes 
marais  traversés  par  la  Vire ,  la  Taute  ,  la  Douve 
et  le  Merderet ,  rivières  qui  ont  été  canalisées  sur 
un  grand  développement  et  sur  lesquelles  la  batel- 
lerie a  une  certaine  activité ,  notamment  pour  le 
transport  de  la  chaux  ;  en  outre  ,  le  réseau  de  l'Ouest 
possède  les  lignes  de  Paris  à  Cherbourg  ,  de  Lison  à 
St-Lô  et  va  bientôt  entreprendre  le  chemin  de  fer 
stratégique  de  Cherbourg  à  Brest  ,  qui  passera  à 
l'Est  de  la  concession  du  Plessis  ,  vers  Lessay  et 
Coutances.  Enfin,  le  département  de  la  Manche  est  sur 
le  point  de  faire  exécuter  tout  un  réseau  de  chemins 
de  fer  d'intérêt  local ,  comprenant  en  particulier 
deux  lignes  allant  de  Carentan  à  Carteret  et  à  Périers, 
dont  l'établissement  sera  extrêmement  avantageux 
aux  exploitations  houillères  qui  pourront  s'ouvrir 
entre  les  concessions  de  Littry  et  du  Plessis. 

Tel  est  l'avenir  qui  s'offre  aux  explorateurs  qui 
viendront  dans  le  Cotentin  et  le  Bessin  rechercher 
de  nouveaux  gisements  de  combustible.  Assurance 
presque  complète  de  rencontrer  la  formation  houillère 
à  des  profondeurs  très-abordables  ;  chances  aléa- 
toires à  courir  en  ce  qui  concerne  le  degré  de 
richesse  de  cette  formation  ;  cercle  important  de 
débouchés  et  multiplicité  des  voies  de  communi- 
cation par  canaux ,  par  chemins  de  fer  et  môme 
par  mer,  à  portée  des  entreprises  qui  pourront  s'é- 
tablir. 

Cette  perspective  n'a  rien  que  de  très-encou- 
rageanl ,  car  elle  assure   à  l'esprit  d'investigation  un 


—  361   — 

champ  d'étude  suffisamment  large  et  sérieux  et  qui 
mérite  ,  surtout  avec  la  hausse  des  charbons ,  de 
fixer  l'attention  des  explorateurs. 

Depuis  le  commencement  de  la  crise  houillère  , 
nos  voisins  de  l'autre  côté  de  la  Manche  se  sont  remis 
à  fouiller  leur  sol  ,  à  reprendre  d'anciennes  exploi- 
tations abandonnées  ,  à  rechercher  de  nouveaux  gise- 
ments houillers. 

Cet  exemple ,  nous  venant  d'un  pays  qui  suffit  et 
bien  au-delà  aux  besoins  de  sa  consommation  inté- 
rieure ,  s'impose  plus  particulièrement  aux  exploi- 
tants français ,  si  l'on  envisage  que  notre  industrie 
est  tributaire  de  l'étranger  et  à  la  merci  des  moindres 
crises  qui  peuvent  s'y  prodaire  ,  en  raison  de  l'écart 
énorme  de  près  de  huit  millions  de  tonnes  existant 
actuellement  entre  la  production  de  nos  mines  de 
combustibles  et  les  exigences  chaque  jour  croissantes 
de  la  consommation. 


ANNEXES. 


ANNEXE  N°  1. 
Coupe  du  sondage  de  l'herbage  du  Breuil  (n*  51). 

Terre  végétale,  sables,  argile,  graviers 25"", 88* 

Schistes  rouges  et  grès  bigarrés 21  80 

Grès  houillers  noirâtres  et  blanchâtres;  lames  de  schistes 

houiliers 27  62 

Poudingue 0  92 

Grès  houillers  gris  et  jaunâtres 5  97 

Schistes  gris  bleuâtres 5  73 

Grès  rouges  tachetés 2  60 

Grès  et  schistes  houillers 4  08 

Poudingue  quartzeux ,   .  1  10 

Grès  houiller  et  petits  lits  de  schistes  houillers 2  49 

Poudingue  quartzeux 2  »» 

Schistes  et  grès  houillers 8  40 

Poudingue  quartzeux à  78 

Grès  houiller 1  85 

Poudingue 0  70 

Grès  et  schistes  houillers 5  43 

Poudingues 5  25 

Grès  houiller  gris  et  conglomérats 10  95 

Poudingues 2  40 

Profondeur  totale.   .   .   .  ISO"", 95" 


—  364  — 


ANNEXE  N°  2. 


Coupe  du  puits  Dumartroy  (n'  31  dis). 


Terre  végélale !■,»»• 

Sables,  graviers  et  argile 23  85 

Grès  rouge 0  80 

Scliisles  argileux  rouges  et  maculés  de  vert 8  65 

Calcaire  gris 2  m 

Grès  gris  et  rouges 2  20 

Schistes  argileux  gris  et  rouges 8  AO 

Grès  gris 3  80 

Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges  et  gris 17  20 

Alternance   de  schistes  et  de  grès  houillers;    nœuds   char- 
bonneux   h  20 

Poudingue  quartzeux 1  î*.') 

Grès  et  schistes  houillers 3  C5 

Poudingue  quartzeux *  /|0 

Schistes  et  grès  houillers .}  20 

Poudinguet  quartzeux  avec  lits  de  grès  houiller A  69 

à    I  Charbon  à  chaux 0",0i»  \ 

■fe    l  Schiste  houiller 0     30    1 

«    <  Charbon  à  chaux 0     10    '  î  60 

^    [  Schiste  houiller 0     66 

°    ^  Houille  maréchale 0     50 

Grès  houillers  gris  et  blancs  avec  quelques  lits  de  schistes.  2(3  21 

Roche  éruptive  décomposée 2  95 


) 


Profondeur  totale.   .   .  .     116",65'' 


—  3G5  — 

ANNEXE  N"  3. 
Coupe  du  puits  Noël  (n'  $2). 


Terre  végétale 1"',10* 

Glaise,  sables  et  graviers 13  iO 

Grès  rouges  et  lits  argileux 10  50 

Calcaire  gris 3  »» 

Schistes  argileux  et  grès  avec  intercalation  de  &  bancs  de 

calcaire  gris 15  >n 

Grès  rouges  et  schistes  argileux 13  »n 

Schistes  argileux  et  rognons  de  grc^'s  houiller 150 

Grès  houiller 3  •» 

Schistes  argileux  et  rognons  de  grès  houiller 13  55 

Alternance  de  schistes    et  de   grès  houillers   avec   clous 

charbonneux 13  50 

Poudingue  quartzeux 0  bO 

Schistes  et  grès  houillers 4  35 

Poudingue 1  50 

Grès  houillers  avec  petits  lits  de  schistes 10  05 

!  Charbon  schisteux.  .   .    .     l'",i)»«'i 

Nerf  de  schiste 0     03  [  1  33 
Houille  maréchale  .   •   .     0     30  ) 

Grès  houiller , 1  45 

Charbon  sec  et  maigre 0  20 

Profondeur  totale.    .   .    .  lOT^.ÎS' 


—  366  - 

ANNEXE  N°  4. 
Coupe  du  puits  du  Carnet  (n'  34). 

Terre  végétale 0-,90« 

Sables,  graviers  et  argile 12  UQ 

Grès  rouges  et  schistes  argileux  rouges  et  gris 19  80 

Calcaire  gris 2  80 

Grès  rouges  et  bigarrés  ;  schistes  argileux  avec  intercalation 

de  gros  bancs  de  calcaire 10  60 

Schistes  rouges,  bruns  et  blanc-verdûtres 22  50 

Grès  houillers  avec  filets  de  schistes  et  nœuds  charbonneux.  29  20 

Poudingue  quartzeux 1  80 

Roche  feldspathique  altérée 6  80 

Pétrosilex  rappelant  les  roches  de  Monlmirail 2  »» 

Profondeur  totale 108», 80» 


ANNEXE  N°  5. 
Coupe  du  puiis  Touvais  (n*  33). 

Terre  végétale l-,20» 

Sables,  graviers  et  argile 9  80 

Calcaire  gris 1  *' 

Sable  argileux  rouge  avec  petits  bancs  de  grès  rouge  .   .  31  10 

Calcaire  gris 0  AO 

Schistes  et  grès  bigarrés /i  50 

Calcaire  gris 2  20* 

A  reporler 50  20 


'      —  367  — 

Report 50  20» 

Schistes  argileux  et  grès  bigarrés 3  50 

Calcaire  gris 1  20 

Grijs  gris  laclielés  de  rouge  avec  lils  de  scliisics   argileux 

gris  et  rouges 10  50 

Schistes   argileux    rougeûtrcs   avec    petits   bancs  de   grès 

rouge 11  30 

Grès  rouge  avec  galets  et  schistes 1  95 

Schistes  argileux  rougcûlrcs  avec  blocs  de  grès  rouge  .    .  16  55 

Grès  houillers  avec  galets 7  30 

Poudingue  quartzcux 1  50 

Grès  houillers  gris li  60 

Charbon  ù  chaux 0  35 

Grès  houiller i  05 

Charbon  à  chaux 0  60 

Schistes  houillers 2  20 

Grès  houiller 1  10 

Hoche   feldspathique  altérée 0  30 

Profondeur  totale 114'», 20' 


ANNEXE  N''  0. 

Coupe  du  sondage  /'ail  eu  contre-bas  du  puits  Touvais 

(W  33), 

Roche  grisâtre  et  jaunâtre  ? 22", 30' 

Schiste  noirâtre 1     25 

Grès  gris  et  bruns 3     65 

Grès  gris  avec  parcelles  charbonneuses  et  lilets  schisteux.  3     iQ 

Schistes  bruns 3    n» 

Schiste  avec  parties  charbonneuses 0    25 

A  reporter 33     55* 


—  36     — 

Report 33  55" 

Terrain  de  soulèvement;  roclie  jaune  et  grise  altérée.   .   .  ao  75 

Grès  et  schistes  houillers 1  73 

Terrain  de  soulèvement 3  20 

Poudingues  quarlzeux à  27 

Grès  houillers 3  ùO 

Poudingues  quartzeux 1  85 

Roche  brunâtre  tachetée 3  60 

Schistes  bruns 0  60 

Poudingues  quartzeux      2  39 

(  Sondage  abandonné  ici  en  1845  et  repris  en  1852,  ) 

Poudingues  quartzeux 1  71 

Schistes  bruns 1  85 

Poudingues  quartzeux 2  30 

Schiste  et  grès  houillers 0  75 

Poudingue  quartzeux 1  25 

Schiste  et  grès  houillers 0  55 

Poudingues  quartzeux 3  70 

Schistes  avec  nœuds  siliceux 1  20 

Poudingues  quartzeux 24  55 

Grès  schisteux 0  70 

Poudingues  quartzeux 15  42 

Profondeur  totale 139», 32« 


ANNEXE  N°  7. 
Coupe  du  puits  du  Vieux- Presbytère  (n°  39). 

Terre  régétale,  sables,  graviers  et  argile 13", 50" 

Schistes  argileux  rouges  et  maculés  de  blanc 14     95 

Calcaire  gris 0     40 

Schistes  argileux  gris 2     »» 


A  reporter 30     85 


—  369  — 

Report 30  85» 

Calcaire  gris 3  85 

Schistes  argileux  gris  et  rouges 4  65 

Calcaires  gris  avec  petits  lits  de  schiste  brun 3  10 

Schistes  argileux  bruns  et  verdâtres 4  95 

Calcaire  gris 0  50 

Alternance  de  schistes  bruns  ou  rouges  et  de  calcaires  gris 

(six  bancs  de  calcaire) 15  50 

Grès  houiliers  gris  et  blancs  avec  nœuds  charbonneux.   .  5  10 

Schistes  argileux  bruns  et  noirs  avec  blocs  de  grès  houiller.  5  55 

Grès  houiller  gris 1  gO 

Poudingue  quartzeux 0  40 

Alternance  de  grès  houiliers  et  de  schistes  bruns.  ...  2  80 
Schistes  argileux    rouges  et  maculés  avec  blocs  de  grès 

rouges 16  65 

Grès  rouges 15  10 

Grès  houiller  gris 1  10 

Schistes  argileux  rouges  avec  blocs  de  grès  rouge    ...  5  10 

Grès  houiliers  avec  nœuds  charbonneux 3  10 

Poudingue  à  pâte  argileuse 3  ,a 

Grès  houiliers  avec  débris  charbonneux,  associés  à  quelques 

lits  de  schistes  bruns 10  50 

Schistes  argileux  avec  nœuds  de  grès  houiller 2  90 

Conglomérat    de   grès  houiller ,   schiste    argileux   et    de 

pétrosilex  porphjroïde 7  qq 

Profondeur  totale 144",  10' 


ANNEXE  N°  8. 
Coupe  du  sondage  du  Pré  de  la  Rivière  (n'  45). 

Terre  végétale ,  argile  et  graviers 6°", 65*^ 

Schistes  argileux,  rouges  et  bruns  avec  nœuds  de  calcaire.       17     35 


A  reparler 24 


»))< 


—  370  -. 

Report 24  »»• 

Alternance  de  grès  et  de  schistes  rouges  et  bruns 24  90 

Grès  houillers  et  schistes  bruns  avec  nœuds  charbonneux  .  8  15 

Calcaire  brun 0  52 

Schistes  charbonneux  avec  nœuds  calcaires 20  63 

Grès  houillers  passant  aux  poudingues  alternant  avec  des 

lits  de  schistes  bruns 19  18 

Alternance  de  schistes  et  de  grès  houillers  à  grains  lins.   .  35  37 

(Veinule  de  houille  à  114°'.  ) 

Poudingue  quartzeui 0  50 

Terrain  de  soulèvement.  —  Roche  feldsphalhique  altérée    .  12  28 


Profondeur  totale.   .  .    .     145°", 53» 


ANNEXE  N°  9. 
Coupe  du  sondage  de  Mestry  (n"  44), 

Sables,  glaise  et  graviers lO^jSO" 

Calcaires  argileux  rougeùtres 5  »» 

Schistes  rouges 2  90 

Calcaires  argileux  avec  nodules  quartzeux 8  40 

Schistes  rouges 4  50 

Alternance  de  grès  et  de  schistes  rouges 14  50 

Calcaire  gris 0  60 

Alternance  de  grès   rouges  passant  aux  poudingues  et  de 

schistes  rouges 40  55 

Calcaire  gris 0  40 

Schistes  et  grès  rouges  avec  nœuds  calcaires 42  50 

Calcaire  gris 0  70 

Schistes  argileux  avec  lits  de  grès  rouge 10  45 

Poudingues  quartzeux  et  schistes  argileux 2  05 

A  reparler 142  75* 


—  371  — 

Report 1^2"',75« 

Grès  rouge  avec  lits  de  schistes i  08 

Poudingue  quarlzeux  avec  schislcs  argileux 1  30 

Calcaire  gris 0  77 

Alternance  de  grès  et  de  schistes  rouges 1  i5 

Calcaire  gris 1  01 

Schiste  rouge 0  85 

Grès  rouge 1  71 

Schistes  rouges  avec  petits  lits  de  grès M  03 

Calcaire  gris 0  75 

Grès  et  schistes  rouges. 7  «n 

Calcaire  gris 0  51 

Schiste  rouge 0  75 

Calcaire  gris -. 1  Oi 

Schiste  rouge 0  95 

Calcaire  gris 1  03 


Profondeur  totale.    .   .   .     173"', 98 


ANNEXE  N°  10. 
Coupe  du  pidts  de  la  Rogerîe  (n'  43). 

Terre  végétale  ,  sables,  graviers ,  argile S", 10' 

Schistes  argileux  rouges 9  50 

Grès  rouge 0  GO 

Grès  gris  et  schistes  verdûtres 5  o") 

Grès  gris.  —  Schiste  rouge  et  amandes  calcaires 0  30 

Grès  et  schistes  houillers  alternant  ensemble 5  30 

Schistes  houillers  bruns 3  60 

Calcaire  brun 1  "" 

Schiste  brun  et  lames  charbonneuses 0  20 


A  reporter 27'",60<' 

24 


—  372  — 

Report.    ....       27", 60c 

Charbon  à  chaux 0    20 

Schiste  houiller 

Grès  et  schistes  houillers  avec  nœuds  cliarbouneux.  .  .    . 

/  Brouillage  charbonneux 

Couches  Schiste  houiller 

de  charbon.      \  Brouillage  charbonneux 

Calcaire  bru:i 

Épaisseur  totale  :  I  Brouillage  charbouTieux 

2°',70=.  f  Schiste  houiller 

Charbon  gros  gras  et  charbon  à  chaux 


Schiste  houiller / 


1 

iO 

6 

50 

0 

12 

0 

20 

G 

18 

0 

20 

0 

20 

0 

iO 

1 

40 

0 

08 

0 

20 

/i 

82 

Calcaire  brun ^  avec  nœuds  charbonneux  . 

Grès  et  schistes  houillers  .    .   ( 

(A  i2°',55c.  —Petite  veine  de  0'",50c  d'épaisseur". 
Schistes  charbonneux 1     AOc 


Profondeur  totale.   .    .   .       44 "",90" 

Un  sondage  fait  au  même  lieu  et  ayant  eu  77'°,40'=  de  profondeur  a 
rencontré  le  terrain  de  soulèvement  à  25'°,  80'  en  contre-bas  de  la 
grande  couche  et  a  traversé  ce  terrain  de  soulèvement  sur  13", 10  de 
hauteur. 


ANNEXE  N«  11, 


Coîtpe  de  sondage  de  la  Conterie  {n"  46). 


Terre  végétale l^.OO" 

Sables,  argile  et  graviers 2'i     40 

Schistes  argileux  rouges  et  maculés  de  gris 22     85 

Grès  rouges  avec  lits  de  schiste  argileux 7     35 

A  reporter SS^.COc 


~  3*73  — 

Report SS^.eOc 

Schistes  rouges  et  maculés 1  35 

Grès  houillers  gris  et  blanchùtres;  poudingue  à  la  base.   .  4  0  05 

Schistes  et  p;rès  houillers à  20 

Schistes  très-charbonneux 0  75 

Alternance  de  schistes  et  de  grès  houillers 2  80 

Grès  houillers  gris  et  blanchâtres;  nœud?  charbonneux  .    .  6  95 

Poudingues  blancs  et  rougeàtrcs 0  iO 

Grès  houiller  gris 0  60 

Terrain  de  soulèvement  ;  pétrosilex  porphjroïde   plus  ou 

moins  décomposé 1-  75 

Profondeur  totale.    .    .  .  101"",A5° 


ANNEXE  N"  12. 
Coupe  du  sondage  des  Hauts-  Vents  (W  SO), 


Terre  végétale,  argile  et  graviers S^jOD' 

Schistes  argileux  avec  nœuds  calcaires 13  70 

Grès  blanchâtre 2  05 

Schistes  argileux,  rouges,  bleuâtres  et  bruns 12  AO 

Grès  rouges  avec  nœuds  calcaires 2  65 

Schistes  et  grès  rouges 2  60 

Schistes  et  grès  houillers  gris 9  50 

Grès  et  schistes  rouges 1  10 

Schistes  et  grès  houillers  gris 9  90 

Calcaire  brun 0  50 

Charbon  à  chaux 0  10 

Schiste  brun,  grès  houiller  et  lits  calcaires 2  90 

Schistes  houillers  avec  nœuds  charbonneux 8  15 

Alternance  de  grès  et  de  schistes  houillers 3  i5 


A  reparler 72"", 


))»C 


—  374  — 

Report 72m, ««c 

Schistes  noirs à  70 

Cliarbon  à  chaux 0  06 

Schistes  argileux  bruns  et  gris 8  74 

Grès  houillers,  poudingues  à  la  base  et  filets  schisteux  .   .  10  90 

Grès  houiliers  bruns  à  grains  fins 6  60 

Schistes  houillers  avec  parties  charbonneuses  à  la  base.   .  3  98 

Schistes  bruns  argileux 1  i2 

Grès  houillers  avec  filets  schisteux 7  20 

Poudingue  quartzeux t 1  35 

Grès  et  schistes  charbonneux 0  30 

Grès  et  schistes  houillers H  95 

Poudingue  quartzeux. . 3  05 

Terrains  de  soulèvement 10  85 

Profondeur  totale.   .   .   .  l/t3'",10'= 


ANNEXE  N°  13. 
Coupe  du  sondage  (inUlemine  (n"  52). 

Terre  végétale d-'.SO" 

Sables,   argile  et  graviers 4  40 

Schistes  argileux,  rouges  et  blanchâtres 2  80 

Grès  gris 1  35 

Calcaire  gris 1  80 

Calcaire  roiigcûtre  et  nœuds  de  grès  rouge 2  05 

Schistes  argileux  louges,  avec  grès  rouge  passant  au  pou- 
dingue      2  80 

Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges M  10 

Grès  houiller  gris,  avec  nœuds  calcaires 3  45 

Grès  houiller  poudingiquc 0  60 


A   reporter 3111,85 


r>" 


—  375    - 

lieport 3J,m85c 

Grès  houillers  gris  et  bruns,  avec  filets  schisteux.    ...  Zi  15 

Schistes  bruns ,  avec  nœuds  charbonneux 3  /jO 

Calcaires  bruns  et  gris,  avec  filets  schisteux 1  iO 

Schistes  et  grès  houillers 2  65 

Charbon 0  05 

Alternance  répétée  de  grès  houillers  et  de  schistes  argileux, 

avec  nœuds  siliceux 17  50 

Schistes  argileux,    avec  filets  charbonneux 1  20 

Schistes  houillers,  avec  petits  bancs  de  grès 6  55 

Grès  houillers,  avec  filets  schisteux 2  95 

Schistes  argileux   grisâtres 2  iO 

Calcaire  gris 0  A5 

Schistes  et  grès  houillers  passant  au  poudingue 5  05 

Poudingue   quartzeux i  80 

Grès  rouge 2  30 

Terrain  de  soulèvement;  roche  rougeâtre  décomposée.   .    .  21  00 

Grès  et  schistes  houillers;   lames  de  charbon 4  85 

Terrain  de  soulèvement  ;  roche  rougeâtre  et  jaunâtre  dé- 
composée   25ra,90o 

Profondeur  totale.   .   .   .  135", 45° 


ANNEXE  N°  14. 
Coîipe  du  sondage  des  Croix  (n'  o3  ). 


Terre  végétale  et  argile  rougeâtre 2™, 05* 

Schistes  argileux  gris  et  rougeâtres,  avec  nœuds  siliceux .   .  6    GO 

Grès  rouge.  . 0    2^5 

A  reporter 8^,90" 


—  376   - 

Report 8",  90c 

Schistes  argileux  rougeàtres,  avec  petits  bancs  de  grès.  .    .  15  35 

Calcaire  gris ,  avec  filets  schisteus i  àQ 

Alternance  de  grès  rougeûtres  et  de  bancs  calcaires.   ...  4  25 

(  3  bancs  calcaires.  ) 

Grès  rouge 0  GO 

Grès  et  schistes  gris  blanchâtres 1  ^0 

Grès  rouge,  avec  filets  schisteux 0  80 

Schistes  et  grès  houillers 5  10 

Calcaire  brun 0  40 

Schiste  brun  charbonneux. 0  iO 

Grès  et  schistes  houillers,   avec  nœuds  siliceux 7/15 

Schistes  avec  nœuds  charbonneux 0  LO 

Charbon  schisteux 0  30 

Schistes  et  grès  houillers,    avec  nœuds  siliceux  et  filets 

charbonneux >  8  30 

Charbon 0  10 

Schistes  houillers 1  00 

Poudingue  quarizeux 1  65 

Grès  houillers;  poudingues  à  la  base,  avec  filets  schisteux.  15  20 

Schistes  argileux  grisâtres 1  35 

Grès  houillers  grisâtres 3  30 

Schistes  gris  ou  bruns  et  grès  houiller 1  65 

Grès  rouges,  poudingues  et  filets  schisteux i  50 

Terrain  de  soulèvement  ;  roche  altérée 2G  90 

Schistes  et  grès  houillers  ;  lames  charbonneuses 5  05 

Terrain  de  soulèvement;  roche  porphyroïde  décomposée.    .  S)  35 

Profondeur  totale.    .    .   .  125"', 10° 


—  377  - 

ANNEXE  N''  15. 

Coupe  (1)  d'îm puits  fait  en  contre-bas  de  la  Fosse- 
Saint-Georges  de  18 13  à  1816. 

1  Couche  de  houille  exploitée 0"',00'' 

2  Schiste  argileux 0     24 

3  Argile  endurcie  fragmentaire 0     80 

4  Roche  feldspathique  altérée  blanchâtre  en  masse  ...  31     24 

5  —                verdàtre  et  rougeâtre IG     00 

6  —                verdàtre  et  blanchâtre 3     25 

7  Argile  endurcie  grisâtre  compacte 7     44 

8  Même  argile  fragmentaire 3     89 

9  Schistes  argileux  noirâtres  avec  veinules  de  houille. .    .  1     30 

1 0  Houille  traversée  d'un  grand  nombre  de  filets  de  schistes 

à  64", 16c 0/10 

11  Argile  endurcie  noirâtre  fragmentaire 2     59 

12  Alternance  de  schistes  argileux  et  de  grès  houillers.    .  1     30 

13  Schistes  argileux  en  couches  plissées 0     97 

14  Schistes  argileux  gris  noirâtres 0     97 

15  Grès  houiller  noirâtre 1     SO 

16  Grès  rougeâtre  avec  veinules  de  houille 1     30 

4  7  Schistes  argileux 3     57 

18  Même  schiste  décomposé 0     05 

19  Argile  endurcie  micacée  compacte 0     24 

20  Grès  houiller  bien  caractérisé 1     00 

21  Poudingue 13     96 

22  Grès  houiller  gris-noirâtre  schisteux 1     95 

23  Poudingue  à  pûte  de  grès  houiller  blanchâtre 19     14 

Profondeur  totale.    .    .    .  11 2 "",90° 

24  Au  fond  du  puits,  i5  couches  d'une  grauwacke  quartzeiisc  blan- 

châtre, presque   verticales,  orientées  E.-O.  et  absolument  étran- 
gères au  terrain  houiller. 

(1)  Coupe  extraite    d'un   tableau  des    terrains    du  Calvados    publié   par  feu 
M.  Hérault,  ingénieur  en  chef  des  mines,  en  1832. 


—  378  — 


ANNEXE  N°  16. 


Coupe  du  puits  Fumichon  n"  1  {n"  S6). 


1  Terre  végétale C'.SO" 

2  Schistes  rouges  à  tachej  verdûtres 5 


»  B 


3  Calcaire  brun  jaunûtre 0     30 

li  Schistes  argileux  rouges 1     iO 

5  Grès  rouges 1 


1)1) 


6  Grès  rouges  avec  lits  de  schistes  argileux  rouges.   .   .  32  30 

7  Grès  blanchâtre 1  20 

8  Schistes  argileux  noirâtres 1  10 

9  Schistes  argileux  gris  verdâtres 5  20 

10  Calcaire  gris-brun 3  50 

11  Grès  blanchâtre 1  90 

42  Schistes  argileux  bleuâtres  avec  amandes  calcaires.  .    .  6  20 

13  Calcaire  gris-brun /i  un 

14  Schistes  argileux  gris  verdûtres 2  50 

15  Calcaire  gris  blanchâtre 0  90 

16  Schistes  argileux  gris  verdûtres 2  50 

17  Calcaire  gris  blanthûtre 5  80 

13  Schistes  argileux  gris-bruns 2  70 

19  Calcaire  gris-brun 0  50 

20  Schistes  argileux  verdûtres  et  rougeûtrcs 1  30 

21  Calcaire  gris-brun 0  30 

22  Schistes  argileux  verdûtres  et  rougeûtrcs 1  50 

23  Calcaire  gris-brun 0  30 

24  Schistes  argileux  verdûtres  et  rougeûtrcs 1  40 

25  Calcaire  gris  blanchûtre 3  90 

26  Schiste  argileux  gris-brun 0  30 

27  Calcaire  gris  blanchûtre 0  80 

A  reporter SB", 60c 


--  379  — 

Report SS^.GOc 

28  Schiste  argileux  rougeâlie  avec  taches  et  amandes  cal- 

caires   0  60 

29  Calcaire  gris  blanchâtre 0  70 

30  Schistes  argileux  rougeâtres  et  verdàtres  avec  amandes 

calcaires 31  50 

31  Poudingue  quartzeux  à  gangue  de  grès  rouge 1  20 

32  Schistes  rouges  avec  taches  verdûlres 6  20 

33  Mêmes  schistes  avec  lits  de  grès  rouge  et  nœuds  de 

poudingue 1  »» 

3i  Poudingue  quartzeux  à  gangue  de  grès  rougeûtre.    .    .  1  ûO 

35  Grès  gris  rougeâtre , 1  40 

36  Poudingue  quartzeux  à  gangue  de  grès   rougeâtre,    .  0  70 

37  Schistes  argileux  rouges  avec  taches  verdàtres.    ...  1  90 

38  Grès  gris  rougeâtre  , 0  90 

39  Schistes  argileux  rouges  avec  taches  verdàtres.    ...  1  90 

hO  Calcaire  de  couleur  blanchâtre 1  20 

il  Grès  rouges  avec  lits  de  schistes  verdàtres i  50 

42  Calcaire  gris-brun 0  50 

/i3  Grès  rouge  à  taches  verdàtres. 3  10 

Ai  Calcaire  gris-brun 1  »» 

Zi5  Alternance  de  schistes  rouges  et  verdàtres 2  20 

46  Grès  rouge  avec  taches  verdàtres 1  40 

47  Schistes  rouges  et  verdàtres  avec  amandes  calcaires.   .  2  »i) 

48  Grès  à  gros  grains  de  couleur  blanchâtre 0  80 

49  Schistes  rouges  et  verdàtres  avec  amandes  calcaires  .   .  1  »» 

50  Alternance  de  grès  et  de  schistes  rouges 1  40 

51  Grès  à  gros  grains  blanchâtre 2  20 

52  Schistes  rouges  et  verdàtres  avec  amandes  calcaires.   ,  1  50 

53  Grès  à  gros  grains  blanchâtre 3»» 

54  Schistes  rouges  et  verdàtres 3  50 

55  Grès  gris  rougeâtre  avec  nœuds  de  poudingue  ....  1  50 

56  Schistes  argileux  rouges  à  taches  verdàtres 3  30 

57  Grès  houiller  gris  blanchâtre 0  80 

5S  Grès  houillers  gris  avec  lits  de  schistes  argileux.   .   .  5  10 

59  Grès  houillers  gris  avec  galets 5  80^ 

60  Grès  rouges  avec  taches  verdàtres  et  nœuds  calcaires.  4  60 

A  reporter ISS"», 40= 


—  380  — 

Report ISS"",  40c 

61  Alternance  de  grès  houillers  et  de  schistes  bruns  avec 

amandes  calcaires  et  fllets  charbonneux 12  70 

62  Charbon  de  bonne  qualité  à  201  "",10  de  profondeur.   .  0  80 

63  Schiste  argileux  noir  avec  lames  charbonneuses.   ...  0  CO 

64  Charbon  à  chaux 0  10 

65  Schiste  argileux  brun  avec  lames  charbonneuses  ...  065 

66  Charbon  à  chaux 0  10 

67  Schiste  argileux  brun 0  35 

68  Charbon  à  chaux 0  15 

69  Schistes  argileux  bruns 1  05 

70  Charbon  ù  chaux 0  05 

71  Schistes  argileux  bruns 1  20 

72  Charbon  à  chaux 0  20 

73  Grès  houillcr  blanchâtre 1  20 

74  Charbon  à  chaux  maigre 0  25 

75  Grès  houillers  gris ,  bruns  et  blanchâtres 3  25 

76  Grès  houillers  bruns  avec  amandes  calcaires 4  70 


Profondeur  totale  ....        215"',75« 


ANNEXE  N°  n. 
Coupe  du  sondage  d'Engleville  (n'  S7). 

1  Terre  végétale 0'",50° 

2  Argile 1  »» 

3  Sable  jaunâtre  avec  gravier 0  50 

4  Glaise  sableuse  jaunâtre 4  20 

5  Grès  friable  brun  avec  taches  jaunâtres  et  rougeâtres  .  5  40 

6  Sable  jaunâtre  et  gravier 2  40 

7  Schistes  argileux  rouges  avec  taches  verdâtres  ....  2  05 


A  reporter IG^SOSc 


—  381  — 

Report 16"', 05c 

8  Alternance  de  grès  et  de  schistes  rouges 1  20 

9  Poudingue  quartzeux  à  gangue  de  grès  rouge  ....  0  80 

10  Alternance  de  grès  et  de  schistes  rouges 1  20 

11  Poudingue  quartzeux  à  gangue  de  grès  rouge  ....  2  30 

12  Schistes  argileux  rouges  avec  taches  vcrdûtres  et  petits 

bancs  de  grès  rouge 8  10 

13  Grès  rouge 1  50 

14  Alternance  de  grès  et  de  schistes  rouges 1  70 

13  Schistes  argileux  rouges  avec  taches  vcrdûtres  ....  1  15 

16  Alternance  de  grès  et  de  schistes  rouges 1  70 

17  Grès  rouge  passant  au  poudingue 0  30 

18  Alternance  de  grès  et  de  schistes  rouges 3  85 

19  Grès  rougeùtre 0  25 

2C  Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges  avec  galets.    .  1  75 

21  Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges  avec   amandes 
calcaires 11  25 

22  Alternance  de  grès  rouges  et  de  schistes  argileux  ta- 

chetés    1  80 

23  Poudingue  quartzeux  à  gangue  de  grès  rouge  ....  0  20 

24  Alternance  de  grès  et  de  schistes  rouges  avec  amandes 

calcaires ^ 4  75 

25  Schiste  argileux  gris-brun 0  15 

26  Calcaire  gris-blanchûtre 0  15 

27  Grès  rouge 0  60 

28  Grès  rouges  avec  blocs  de  roches  éruptives 5  30 

29  Grès  rougeâlre 1  55 

30  Alternance  de  grès  et  de  schistes  rouges 5  30 

31  Poudingue  quartzeux  à  gangue  de  grès  rouge 1  30 

32  Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges 0  90 

33  Grès  rouge 1  20 

84  Poudingue  quartzeux  à  gangue  de  grès  rouge  ....  0  50 

35  Alternance  de  grès  et  de  schistes  rouges 0  40 

36  Grès  rouge  avec  parties  blanchâtres 2  40 

37  Calcaire  grisâtre 0  30 

38  Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges  avec  galets.   .  1  05- 

A  reporter SO^.SSc 


—  382  — 

Report 80", 95c 

39  Grès  rouge  passant  au  poudingue 0  65 

40  Alternance  (le  schistes  et  de  grès  rouges 2  70 

61  Grès  rouge 1  80 

li2  Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges  avec  amandes 

calcaires 2  »« 

43  Calcaires  blancs,  rougeâtres  et  bleuâtres i  30 

àli  Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges 2  40 

45  Grès  rouge 0  50 

46  Calcaire  grisâtre 1  05 

47  Grès  et  schistes  rouges  avec  amandes  calcaires  .   ...  1  15 

48  Grès  rouges , 4  11 

49  Poudingue  à  gangue  de  grès  rouge 0  70 

50  Grès  rouges 5  10 

51  Grès  rouge   et   schiste  argileux  avec    amandes    cal- 

caires    0  feO 

52  Grès  rouge 0  70 

53  Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges 1  60 

54  Calcaire  gris-blanchàtre. 0  40 

55  Alternance  de  grès  et  de  schistes  rouges 7  35 

56  Calcaire  gris-blanchâtre 0  15 

57  Alternance  de  grès  et  de  schistes  rouges 4  »» 

58  Calcaire  gris-rougeâtre 0  30 

59  Grès  rouges 4  25 

60  Poudingue  quartzeux 0  65 

61  Grès  rouge 1  15 

62  Schiste  argileux  gris-brun 0  15 

63  Calcaire  gris-violacé 0  25 

64  Alternance  de  schistes  argileux  et  de  grès  gris  ....  0  75 

65  Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges,  avec  amandes 

calcaires 5  60 

66  Grès  rouge 2  20 

67  Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges 1  40 

68  Schistes  argileux  rouges,  avec  nœuds  calcaires.    ...  1  15 

69  Calcaire  grisâtre 0  20 

70  Schiste  argileux  bleuâtre 0  20 

A  reporter 137'»,6Cc 


—  383  — 

Report 137ni,66c 

71  Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges,  avec  amandes 

calcaires 11  30 

72  Calcaire  grisûtre 0  25 

73  Schistes  argileux  rouges  et  bleus,  avec  amandes  calcaires.  5  89 
7&  Calcaire  gris 0  60 

75  Schistes  argileux  rouges  et  verdùtres,    avec   amandes 

calcaires 1  50 

76  Calcaire  gris 0  90 

77  Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges,  avec  amandes 

calcaires 2  90 

78  Calcaire  gris-brun 0  76 

79  Schistes  argileux  rougeâtres  et  bleuâtres  ,  avec  amandes 

calcaires 0  75 

80  Calcaire  grisâtre 0  65 

81  Schiste  argileux  rougeàtre 0  15 

82  Calcaire  grisâtre 0  85 

83  Schistes  argileux  rouges  et  bleuâtres 0  55 

8U  Calcaire  grisâtre 0  30 

85  Schiste  argileux  blanchâtre  ,  avec  amandes  calcaires.    .  0  à5 

80  Schiste  argileux  rouge,  avec  amandes  calcaires.    ...  0  50 

87  Calcaire  rougeàtre ,   avec  ûlets  schisteux 2  20 

88  Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges 9  09 

89  Grès  rouges,  avec  galets 3  75 

90  Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges,  avec  amandes 

calcaires  et  galets 1  10 

91  Schiste  argileux  rouge  avec  galets 1  n» 

92  Alternance  de  schistes  argileux  rougeâtres  et  bleuâtres  .  5  10 

93  Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges 3  15 

9à  Calcaire  grisâtre  avec  lits  schisteux  et  gréseux  ....  0  65 

95  Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges  avec  amandes 

calcaires 7  iO 

96  Grès  rouges  et  gris 0  90 

97  Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges 8  15 

98  Grès  rougeàtre  tacheté  de  jaune 0  90 

99  Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges 7  85 

A  reporter 217"i,20c 


—  384  — 

Report.    ....  217°, 20c 

100  Grùs  rouge  renfermant  des  lûmes  de  grès  gris-blan- 

chûtre 1  30 

101  Poudingue  à  gangue  de  grès  rouge 2  30 

102  Alternance  de  schistes  el  de  grès  rouges 3  n» 

103  Poudingue  quarlzeux  à  gangue  de  grès  rouge  .   ...  2  30 

104  Allernance  de  scliistes  et  de  grès  rouges 5  85] 

105  Poudingue  quarlzeux  à  gangue  de  grès  rouge  .    ...  2  iiO 

106  Alternance  de  grès  et  de  schistes  rouges 8  85 

107  Poudingue  quartzeux  5  gangue  de  grès  rouge  .   ...  2  60 

108  Alternance  de  schistes  et  de  grès  rouges 7  18 

109  Grès  rouges  renfermant  des  galets 3  32 

110  Alternance  de  schistes  et  de  giès  rouges 3  10 

111  Poudingue  quartzeux  à  gangue  de  grès  rouge  ....  1  10 

112  Allernance  de  schistes  et  de  grès  rouges 3  15 

Profondeur  totale.   .    .    .  263°', 65" 


ANNEXE  N»  18. 
Coupe  du  puits  Fumichon  (n"  2). 

1  Terre  végétale.    .     .     .    , O^.SO" 

2  Glaise 1     00 

3  Schistes  rouges  maculés  de  vert 5    80 

à  Calcaire  gris-brun 1     00 

5  Grès  gris-rougcaire  avec  nœuds  jaunâtres 3     90 

6  Calcaire  gris-brun 0     iO 

7  Schistes  argileux  rouges  à  lâches  verdûtrcs 130 

8  Grès  rougeûtrcs  cl  grisûlres 1     20 

9  Schistes  argileux  rouges  i  taches  vcrdûlres 2     35 

10  Calcaire  gris-blauchûlrc 1     80 


A  reporter 1  9'",  25 


—  385  — 

Report 19"", 25c 

dl  Schistes  argileux  rouges  à  lâches  verdûtrcs 2  93 

42  Grès  gris  et  rougeûtres 1  35 

13  Schistes  argileux  rouges  à  taches  verdûtres 1  85 

li  Poudingue  rougeûlre  avec  ciment  calcaire 0  CO 

15  Grès  rouge  à  grains  fins 0  /lO 

16  Schistes  argileux  rouges  à  taches  verdàtrcs 1  20 

17  Poudingue  quarlzeux  rougcûtre  et  blanchùlre.     ...  0  GO 

18  Grès  rouges  avec  lits  schisteux  de  même  couleur.     .     .  Zi  55 
J9  Grès  rouges  à  gros  grains  passant  au  poudingue.     .     .  0  iO 

20  Schistes  argileux  rouges  avec  taches  verdûtres.  ...  2  60 

21  Grès  rougeûtres  et  verdûtres  avec  petits  galets.    ...  110 

22  Schistes  argileux  rouges  à  taches  verdàtres 2  00 

23  Grès  rougeûtres  et  grisâtres 0  iO 

2/i  Schistes  argileux  rouges  et  lits  schisteux  bruns.  ...  6  15 

25  Grès  schisteux  rougeâtres  et  verdûtres 1  00 

26  Schistes  argileux  rouges  à  taches  verdûtres i  liO 

27  Grès  rougeâtres  et  grisâtres 0  55 

28  Schistes  argileux  rouges  à  taches  verdûtres 6  00 

29  Calcaire  de  couleur  verdûtre 0  60 

30  Grès  schisteux  blanc  et  brun 0  90 

31  Calcaire  gris-brun i  70 

32  Calcaire  noir  et  schistes  renfermant  des  empreintes  de 

poissons  des  genres  Palcvonisus  et  Amblypterus.  .     .  0  40 

33  Calcaire  blanchâtre 150 

34  Schistes  argileux  bruns  avec  amandes  calcaires  ...  3  85 

35  Grès  gris  clair  à  grains  fins 1  00 

36  Schistes  bruns 2  00 

37  Calcaire  blanchâtre 2  (i5 

38  Schistes  argileux  bruns 0  15 

39  Calcaire  blanchâtre .     • 0  70 

iO  Schistes  argileux  blancs  et  verdûtres 0  45 

41  Grès  à  gros  grains  gris  et  verdûtre 1  00 

42  Schistes  argileux  verdàtres  avec  amandes  calcaires  .     .  1  40 

43  Calcaire  blanc  et  grisâtre 0  80 

44  Schistes  argileux  rouges  ù    taches  verdûtres  ....  2  70 

A  reporter 79°',10c 


—  386  — 

Report 79m,  10c 

àô  Cnlcaire  grisâtre  et  blanchûtre 4  90 

liG  Schistes  argileux  bruns 2  iO 

àl  Calcaire  grisûlre  et  blanchûtre 0  50 

48  Schistes   argileux    rouges  et  verdûtres   avec    amandes 

calcaires 3  70 

liO  Calcaire  brun  et  grisâtre 0  50 

50  Schiste  argileux  rouge  à  taches  bleuâtres 0  60 

51  Calcaire  blanchâtre  et  grisâtre li  àO 

52  Schiste  argileux  rouge  et  verdàtre  avec  amandes  calcaires.  0  GO 

53  Calcaire  rougeâtre  et  verdâtrc. 1  00 

54  Schistes  argileux    rouges  et   verdâtres   avec    amandes 

calcaires H  liO 

55  Calcaire  gris  blanchâtre 040 

56  Schistes   argileux   rouges   et  verdâtres   avec   amandes 

calcaires 3  80 

57  Calcaire  rougeâtre  et  blanchâtre 1  00 

58  Schistes  argileux   rouges  avec  lits  gréseux  et  amandes 

calcaires 2  80 

59  Grès  rouge  â  grains  fins 1  90 

60  Schistes  argileux  rouges  avec  amandes  calcaires.     .     .  3  40 

61  Grès  à  gros  grains  gris  rougeâtre  avec  galets.     ...  1  20 

62  Schistes  argileux  rouges  à  taches  verdâtres 10  20 

63  Grès  schisteux  grisâtre,  rougeâtre  et  verdàtre.     ...  2  20 

64  Schiste  rouge 1  05 

65  Calcaire  blanchûtre 4  )>» 

66  Schiste  argileux  rougeâtre  et  verdàtre 0  20 

67  Calcaire  blanchâtre  et  grisâtre 1  20 

68  Schistes  argileux  rouges 1  55 

69  Grès  à  gros  grains  rougeâtre  et  blanchâtre 3  10 

70  Schistes  argileux  rougeâtres  et  verdâtres  avec  amandes 

calcaires 3  30 

71  Calcaire  gris-brun 0  80 

72  Schistes  argileux  rouges  à   taches  verdûlres  ....  4  40 

73  Grès  rougeâtre  et  blanchâtre 0  60 

74  Schistes  argileux   rouges  û  taches  verdûlres  ....  0  70 


A  reporter 15f>"i,90« 


—  387  — 

Report dSG'-'jOO'' 

75  Poudingue  quartzeux  à  gangue  de  grès  rougeûire.   .  A  lo 

76  Schistes  argileux  rouges  et  verdùtrcs 3  Gt 

77  Grès   rougeûtres   et  gris  avec   petits   lits   de   schistes 

'■«"S'^s 10  ^5 

78  Poudingue   quartzeux   blanchâtre    à  ciment   de  grès 

blanc , '>90 

79  Grès   houiller  grisâtre  avec  galets 0  i5 

80  Grès  houillers    gris   blanchâtres   alternant    avec    des 

schistes  bruns 5  15 

81  Poudingue  quartzeux  à  gangue  de  grès  blanchâtre.   .  2  >.  » 

82  Alternance  de  grès  houillers  clairs  et  de  schistes  bruns.  3  75 

83  Poudingue  quartzeux  à  ciment  de  grès  blanchâtre.    .  à  20 

84  Grès  gris  blanchâtre 1  90 

85  Poudingue  quartzeux   blanchâtre 2  10 

86  Schistes  argileux  bruns 1  50 

87  Calcaire  gris  jaunâtre 0  20 

88  Schistes  bruns  avec  lamelles  charbonneuses  à  la  base.  2  20 

89  Charbon        (  1" sillon.  Gros  gras:  charbon  à  chaux.  0  40 
à  207'", 40'  de  j  2-=      id.     Charbon  de  forge.    ...  0  50 

profondeur.     (  3«      id.    Charbon  h  chaux.     ...  0  20 

90  Schistes  houillers  noirs 180 

91  Charbon  à  chaux ,     .     .  0  08 

92  Schiste  houiller  (Escaille) 0  08 

93  Charbon  ù  chaux 0  05 

94  Schiste  noir , 0  50 

95  Charbon  à  chaux 015 

96  Schiste  houiller  (Escaille) 0  05 

97  Charbon  schisteux 0  20 

98  Schistes  houillers 0  90 

99  Charbon  ù  chaux 015 

100  Schiste  houiller  (■  Escaille) 0  06 

101  Charbon  à  chaux  de  bonne  qualité  à  212"", 52%     .     .  0  35 

102  Grès  houiller  gris  blanchâtre 1  83 

103  Schistes  noirs  avec  lames  charbonneuses  et  bancs  de 

grès " ,     .     .     .  4  90 

Profondeur  totale 219"", 60* 

25 


—  388  — 


ANNEXE  N°  19. 


Coupes  du  Burck  et  du  Sondage ,  faits  en  contre-bas 
de  la  couche  exploitée  dans  le  lassln  de  Fumichon. 


1»  Bdrck  (profomieur  lO"",]©"^). 

Couche  de  houille  exploitée O™,!»* 

1  Schiste  et  grès  schisteux 1     GO 

2  Veinule  charbonneuse 0     05 

3  Schiste  brun 0     10 

4  Charbon 0  10 

5  Schiste 0  10 

6  Charbon 0  15 

7  Schiste 0  30 

8  Charbon  Irès-maign; 0  20 

9  Schiste  noir  assez  compacte 110 

10  Charbon   maigre 0  20 

11  Schiste  grisâtre 0  30 

12  Charbon  maigre,   feuilleté  et  pyriteux 0  40 

13  Grès  houillers  blanchâtres,  ù  grains  fins  et  ù  grains  plus 

gros  à  la  base 5  50 

2"  Sondage    (Profondeur  68"", 57  ). 

14  Grès  houiller  grisûtre ,  à  lits  schisteux 1  CO 

15  Grès  schisteux  gris  clair  et  foncé 2  20 

16  Alternance  de  grès  houillers  et  de  schistes  grisâtres  .     .  5  70 

17  Grès  fin  micacé,  gris  blanchûlre 0  90 

18  Poudingue  quarizcux 1  00 

19  Alternance  de  grès  houillers  et  de  schistes  bruns.     .     .  2  25 

20  Grès  schisteux  brun 2  65 

21  Conglomérats  à  noyaux  quarizeux 1  20 

22  Schistes  et  grès  schisteux  bruns  noirâtres 15  00 

;                                                        A  reparler 43-,50' 


—  389  — 

Report âS^.ôOs 

23  Schistes  argileux,  avec  lamelles  charbonneuses.  ...  0  25 

2A  Schistes  mélangés  de  houille ,  à  iS^.TS 2  00 

25  Schistes  gris-bruns,  sans  traces  de  houille 0  75 

26  Alternance  de  schistes  et  de  grès,  avec  rognons  quartzeux.  6  35 

27  Poudingue 4  57 

28  Alternance  de  schistes,  grès  et  poudingues    ....  4  30 

29  Grès  et  schistes  de  teinte  rougeûtre 0  95 

39  Poudingue  et  grès  schisteux  gris  blanchâtre 113 

31  Grès  schisteux  rougeûtre  avec  rognons  quartzeux.     .     .  1  33 

32  Poudingue 0  41 

33  Grès  gris  rougeàtres 5  76 

34  Grès  et  schistes  gris  verdâtres  avec  galets 4  14 

35  Grès  grisâtre 0  55 

36  Poudingue 0  22 

37  Grès  et  poudingue  dur 1  34 

38  Alternance  de  grès  rougeàtres  et  de  schistes  verdâtres  .  0  77 


Profondeur  totale.     .     .     .       78'", 67"= 


t      '. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  MEMBRES  DE  LA  SOCIETE. 


MEMBRES  HONORAIRES. 

,  HaU  de  la  nomination. 

MM.  Fbe,  ancien  professeur  à  la  Faculté  des  Sciences 

,   ^      ,                                           ...    1823  Fondateur, 
de  Strasbourg 

Le  Boucher,  professeur  honoraire  à  la  Faculté 
des  Sciences  de  Caen ^^^^ 


MEMBRES  RÉSIDANTS. 


MM.  AiZE,  professeur  libre.      ^^^^ 


AovRAT  (docteur),  professeur  à  l'École  de  mé- 
decine  *"^ 

Basserie  (le  colonel),  commandant  le  dépôt  de 

remonte 

Beau JOOB  (Sophronyme),  notaire  honoraire.    .     1872 

Berjot,  membre  du  Conseil  municipal,  trésorier 

de  la  Société ^^^'^ 

BiN-DupART,  membre  du  Tribunal  de  commerce.  18C1 
BONNECHOSE  (de),  propriétaire,  à  Monceaux,  prés 

Bayeux «826 

Bourgeois  ,  licencié  ès-lettres ^869 

Bourienne  (docteur),  professeur  à  l'École  de 

médecine ^^54 

Brécourt  (de),  ancien  officier  de  marine.  .  .  1873 
Chancerel  (docteur),  professeur  à  l'École  de 

médecine ''^'^ 

Chardonnier  ,  professeur  suppléant  à  l'École  de 

médecine '^''> 

Crié  (  Louis  ) ,  préparateur  d'histoire  naturelle  à 

la  Faculté  des  Sciences ^^^^ 

Delise,  avocat,  ancien  procureur  général  .    .   .  1873 


—  391  — 

Date  de  la  nomination! 

MM.  Delouet  (  docteur  ),  professeur  à  l'École  de  mé- 
decine    1873 

DuiiAND,  ancien  pharmacien  des  hôpitaux.   .    .  185^ 
Fauvel  (Albert),   avocat,  bibliothécaire  de  la 

Société 1859 

Fayel  père,  pharmacien 185i 

Fayel  { docteur  ) ,  professeur  à  l'École  de  mé- 
decine    1859 

Fera  Y  DE  MoNTiTiER,  ancien  juge  de  paix.   .   .  1869 

FÉnoN  ,  pharmacien 1859 

FoRMiGNY  DE  La  Londe  (de),  ornithologiste.   .  .  1864 

Glendowyn  Scott  (colonel) ,  propriétaire.   .  .  1868 

Goesle,  professeur  au  Lycée 1867 

Goulard,  botaniste 1866 

Hébert-Duperron  (l'abbé),   inspecteur  d'Aca- 
démie   1869 

Hérouard,  pharmacien  de  la  maison  centrale  de 

détention  de  Beaulicu 1873 

JouANSE,  professeur  au  Lycée 1860 

Leblanc  ,    ingénieur    en    chef    des    ponts-et- 

chaussées 1873 

Le  Blanc-Hardel,  éditeur 1869 

Lecovec  ,  contrôleur  des  postes 1873 

Léger  (docteur^,  professeur  ù  l'École  de  mé- 
decine   1873 

Le  Petit,  professeur  à  l'École  de  médecine.    .  1873 
Levéziel  (docteur),  professeur  à  l'École  de  mé- 
decine    1873 

Marc  (Vahbé) ,  arcliivîste  de  ta  Société,   .    .    ,  1861 

MoNCOQ  (l'abbé),  chef  d'institution 1864 

MoRiÈRE ,  professeur  de  géologie  et  de  botanique 
à  la  Faculté   des  Sciences  ,   secrétaire  de  la 

Société 1844 

Np.yreneuf,  professeur  de  physique  au  Lycée.  .  1870 

OsMONT  ,  vériGcateur  des  Douanes 1873 

Payen,  naturaliste 1873 


—  392  — 

Date  de  la  nomination. 

MM.  Perrier  (Henri),  propriétaire 1872 

Pierre  (I.  )i  doyen  de  la  Faculté  des  Sciences, 

correspondant  de  l'Institut 1848 

PccHOT,  préparateur  de  chimie  à  la  Faculté  des 

Sciences 4  868 

Rivière  (Henri  de  La)  ,  naturaliste 1872 

RouLLAND  (docteur),  maire  de  Caen  et  directeur 

de  l'École  de  médecine 1869 

RoDviÈRE  (de  La),  sous-intendant  militaire.  .    .  1873 

RuBiN,  agréé  au  Tribunal  de  commerce.   .   .   .  1873 
Talloir  ,  vétérinaire  en  2"  au  dépôt  de  remonte 

de  Caen 1870 

Vieillard  ,  ingénieur  des  mines 1865 

Vieillard  ,  directeur  du  Jardin  des  plantes.   .   .  1861 
ViGER  (  docteur  ),  médecin  de  la  maison  centrale 

de  détention  de  Beaulieu 1861 

Vl^iART  (docteur),  professeur  à  l'École  de  mé- 
decine  , 1871 

MEMBRES   CORRESPONDANTS. 

MM.  Alexandre  (Paul),  botaniste,  rue  de  i'Écusson, 

31,  à  Alençon  (Orne) 1871 

Aymard,  président  de  la  Société  académique,  au 
Puy  (Haute-Loire) 1870 

Bavay,  pharmacien  de  marine,  à  la  Guadeloupe, 
et  ciiez  M""  Imhoir,  Grande-Rue,  35,  à  Brest.     1871 

Bealmont  (  Élie  de),  ancien  sénateur,  membre 
de  l'Institut,  etc.,  à  Paris 1826 

Bedel  (Louis),  entomologiste,  rue  Garanciérc, 
5,  à  Paris 1871 

Bernard,  naturaliste,  à  Enghien,  près  Paris.   .     1870 

Bebtot,  inspecteur  des  pharmacies,  à  Baycux 

(Calvados) 1851 

Besnou,  chirurgien  ou  chef  de  la  Marine,  en  re- 
traite, à  A  vraitches  (Mon  clic) 1861 


—  393  — 

Date  de  ta  nomination. 

MM.  BicNOï ,    docteur-médecin ,   à    La   Ferlé-Macé 

(Orne) 1867 

BoissiÈRE,  directeur  de  verrerie,  à  Alençon  .   .     1869 
BoNNECHOSE  (E.  dc),  botanistc  ,  à  Baycux  (  Cal- 
vados)  1859 

BoNTOULOiR  (de) ,  entomologiste,  rue  de  l'Uni- 
versité, 15,  à  Paris 1864 

Bougon,  interne  des  hôpitaux  de  Paris,  21 ,  rue 

de  Trévise 1872 

Bodrdon,  receveur  de  la  Poste,  à  Alençon.   .    .     1869 
Boutillier,  géologue,  à  Roncherolles,  par  Dar- 

nétal,  près  Rouen 1866 

BnÉBissON  (  René  de  ),  concb yliologiste ,  au  châ- 
teau de  Carel 1869 

Bréon  ,  géologue,  à  Semur  (Côte-d'Or).  .    .  .     1854 
Bbongniart  (  A.-E.  ) ,   professeur  au   Muséum 

d'histoire  naturelle,  à  Paris 1826 

Bdcaille  ,   géologue  ,  rue   St-Vivien  ,    132  ,  à 

Rouen 1866 

BoREAc,  botaniste,  quai  de  Béthune,  24,  à  Paris.     1858 
Canivet,  maire  de  Chambois  (Orne\  ....     1872 
Castro,    docteur-médecin ,  à  Para  (  Brésil  ) .   .     1867 
Château,  chimiste,  à  Aubervilliers,  près  Paris.     18 
Cuevalier-Balme  ,  membre  de  la  Société  acadé- 
mique du  Puy 1870 

CoLBEAu ,  secrétaire  de  la  Société  malacologique 
de  Belgique,  chaussée  de  Wavre,  178,  à  Ixelles- 

Bruxelles 1866 

CoLLENOi ,  géologue ,  à  Semur  (Côte-d'Or  ).   .     1862 
Constantin  ,    docteur-médecin ,    géologue ,    à 

Poitiers  (Vienne) 1865 

CoQUEREL,  principal  du  collège  de  Courdemanche 

(SarUie) 1870 

CoTTEAu ,  magistrat ,  membre  du  Comité  de  la 

paléontologie  française ,  à  Auxerre  (  Yonne  ) .     1863 
GoGRTBiLLE,   pharmacien,  à  Lisieux.   ....     1869 


394  — 


Date  de  la  nomination. 


MM.  CouRTiN  (Raymond),  capitaine  des  Douanes,  à 

Bône  (Algérie) ■1873 

Croquet  (l'abbé),  aumônier  de  rétablissement 

thermal  de  Bagnoles  (Orne) 1867 

Crol'zet  (docteur)  ,  naturaliste,  à  La  Neuve- 
Lyre  (Eure) 1872 

Deplanche,  chirurgien  auxiliaire  de  la  Marine, 

en  retraite,  à  Argentan 1801 

Des  Moulins  (Charles) ,  géologue,  à  Bordeaux.     1829 

Desnoyers  (Jules),    bibliothécaire  en   chef  du 

Muséum,  à   l'aris 1825 

Dewalque,  professeur  de  paléontologie  à  l'Uni- 
versité de  Liège  (  Belgique  ) 1857 

Dotzauer  ,  conchyliologiste,  à  Hambourg.    .    .     1870 

DouÉTiL,  officier  de  l'Instruction  publique,  ù  Vire.     1 8CG 

Doutté  ,   maître   adjoint  à  l'École  normale ,   à 

Évreux 1875 

DuFOUR,  président  de  la  Société  des  Sciences  de 

Nantes  (Loire-Inférieure) 1863 

DuQDESNE,  préparateur  à  l'École  de  médecine 

de  Rouen 1873 

Duhamel,  botaniste,  à   Camembert  (Orne).    .     185G 

Dumortier,  négociant,  membre  de  la  Société 
géologique  de  France,  à  Lyon  (Rhône).  .   .     1866 

Dupont,  pharmacien,  ù  Mézidon  (Calvados).   .     1872 

DuRET ,  ancien  prosecteur  à  l'École  de  médecine 
de  Caen,  interne  ù  l'hôpital  de  La  Riboisièrc, 
ù  Paris 1870 

Do  Saussay  ,  propriétaire,  aux  Iles,  prés  Condé- 

sur-Noircau 1873 

DuTBUTE,  pharmacien,  à  Alcnçon 1872 

DuvRAU  ,  ingénieur  civil ,  ù  Rouen 1805 

Ebray  ,  ingénieur  du  chemin  de  fer  de  Lyon  , 
membre  du  Comité  de  la  paléontologie  fran- 
çaise, ù  Tarare  (Rhône) 1863 

Etienne,  pharmacien,  à  Gournayen-Bray.    .    .     1867 


—  39.^  — 

Date  de  la  nomination. 

MM.  Fédériqce,  bibliothécaire  de  la  ville  de  Vire.  .  1866 
Féret,  sous-pid'fet  à  Nyons  (  Drôme).  .  .  ,  .  4865 
FLEunioT,  président  du  Tribunal  de  commerce, 

à  Lisicux 1873 

Flolest,  paléontologiste,   procureur  de  la  Ré- 
publique, à  Chàlons-sur- Marne 1866 

FoccHARD  ,  docteur-médecin,  à  La  Cambe  (Cal- 
vados)  1867 

FoucHER,  15,  rue  des  Charbonniers,   avenue 

Daumesnil ,  à  Paris 1871 

Fkome.n'tel  (  de  ) ,  docteur-médecin ,  membre  du 
Comité  de  la  paléontologie  française,  à  Gray 

(Haute-Saône) ijî66 

Gahéry  ,  professeur  au  collège  de  Lisieux  .  .  .  186/i 
Gandoger,    propriétaire,   naturaliste,   à  Arnas 

(Rliône) 1872 

Gasnier  ,    ancien    pharmacien ,    à    Vimoutiers 

(Orne) 1869 

GiLLET  ,  botaniste  ,  à  Alençon 1867 

GossELiN,  pharmacien,  à  Caudebec-lès-Elbeuf.     1868 
Grenier  ,  docteur-médecin  ,  président  de  la  So- 
ciété entomologique  de  France,  rue  de  Vau- 

girard,  64,   à  Paris. 1867 

Hacquart  (  Paul  ) ,  à  St-Meslin-du-Eosc  (  Eurei .     1871 
Hébert  ,  professeur  de  géologie  à  la  Faculté  des 
Sciences  de  Paris  ,  membre  du  Comité  de  la 

paléontologie  française 1860 

IIoMMAis,  docteur-médecin,  à  Séez  (Orne).  .  .  1868 
HusNOT.  botaniste,  à  Cahan,  par  Athis  (Orne).  1S64 
Jardin  (Édelestan),  commissaire  de  la  Marine, 

à  Bordeaux j86i 

Jarry,  naturaliste,  à  Trouviile 1873 

JouBE  (Marie),  professeur  d'hydrographie,  à  St- 

Nazaire 1871 

JODRDT,  capitaine  en  2«  au  dépôt  central  de 
l'artillerie,  place  St-Thomas-d'Aquin,  à  Paris,     1870 


^  396  — 

Date  de  la  noMÏnaiion, 

MM.  LABor.DETTE  (docteur  de),  à  Lisieux 1869 

Lacaillb,  botaniste,  à  Bolbec  (Seine-Inférieure).     1869 

Lalleman  ,  adjoint  au  maire  de  Vire 1866 

Lallemant  ,  pharmacien ,  membre  de  la  Société 

entomologique  de  France ,  à  Al?;er 1868 

Laroque,  cliimisle,  à  Balleroy 1860 

Lartcrièbe  (de),  membre  du  Conseil  général, 

à  Vire 1868 

Labue  (Auguste),  négociant,  botaniste,  à  Falaise.     1873 

Le  Baron  ,  pharmacien  ,  à  Bayeux 1867 

Le  BouTEiLLF.H,  eutomologiste ,  rue  des  Char- 
rettes,  à  Rouen 1865 

Le  Demat,  médecin,  à  Bagnoles  (Orne'.  .   .   .     1867 
Le  Marcuand  ,  médecin  principal  de  1»"  classe  à 

riiôpital  d'Amélie-les-Bains  (Pyrénées-Orient).     1866 
Len^iier  ,   conservateur   du   musée    du    Havre 

(Seine-Inférieure) 1863 

Lenormand,  chef  d'institution ,  à  Trun  (Orne).     1872 
Lepage,  inspecteur  des  pharmacies,  à  Gisors 

(Eure) 1850 

Lepage,  négociant,  ingénieur  des  arts  et  manu- 
factures, à  Vire 1866 

Lepelletier,  maire  de  Condé-sur-Noireau.   .   .     1873 
Letellier,  négociant,  membre  du  Tribunal  de 

commerce ,  à  Lisieux 1873 

LiMun  (de),  conseiller  général  du  Morbihan   .    .     1866 
Loriol  (de),  géologue,  à  Frontenex,  près  Genève 

(Suisse) 1869 

LouTREUiL,  président  de  la  Société  d'Horticulture 

cl  de  Botanique  de  Lisieux 1872 

Malinvald  ,   botaniste  ,   rue  Clément ,  6  ,  hôtel 

de  l'Aima,  à  Paris 186A 

Manoury  ,    principal    du    collège    d'Avranchcs 

(Manche) 1369 

Marcuand  ,  pharmacien  ,  à  Fécamp  (  Seine-Infé- 
rieure). .    .   .    r 1860 


—  397  — 

Datt  de  la  nomination. 

MM.  Marchand  (docteur  Léon),  à  Paris 18G8 

Mabie  (Eugène),  commissaire  de  la  Marine,  à 

la  Guyane ,  et  chez  M.  Touraiue ,  56 ,  rue  de 

la  Verrerie,  à  Paris ^870 

Mabsecl  (l'abbé  de),  entomologiste,  aux  Ternes, 

à  Paris 1865 

Martin  (Honoré),  zoologiste,  aux   Martigues 

(Bouches-du-Rhône) 186^ 

Mathieu,  pharmacien,  à  Pont-l'Évêque.  .  .  .  1869 
Melion,  pharmacien,  à  Vimoutiers  (Orne).  .  .  1859 
Milne-Edwards  (Alphonse),  professeur  à  l'École 

de  pharmacie  de  Paris 1864 

MocQnERTS,  entomologiste,  à  Évreux 1857 

Modtier  ,  externe  à  l'hôpital  La  Riboisière,  ave- 

nue  Malakoff,  133  ,  à  Paris 1870 

Mlnier-Chalmas  ,  préparateur  de  géologie  à  la 

Faculté  des  Sciences  de  Paris 1863 

Nanzoutt  (général  de),  à  Bagnères-de-Bigorre  .  1862 
Omaliis-d'Halloy  (d'),  président  du  Sénat  belge, 

à  Halloy,  près  Bruxelles  (Belgique) 1827 

Parsay  (de),  botaniste,  à  Verneuil  (Eure),  .  .  1872 
Pelvet  (le  docteur),  naturaliste,  à  Vire.  .  .  1869 
PÉPi.v,  docteur-médecin  ,  ù  St-Pierre-sur-Dives.  1862 
Picard,    professeur  au   collège   de    Bouxviller 

(Bas-Rhin) 1865 

Pierrat  ,    ornithologiste  ,   à   Gerbamont ,    près 

Vagney  (Vosges) 1865 

Pibtte  (E.),  magistrat,  membre  du  Comité  de 

la  paléontologie  française,  à  Craonnc  (Aisne).     1864 

Porquet  ,  docteur-médecin ,  à  Vire 1866 

QcÉRUEL,  pharmacien,  place  de  l'Hôtel-de- Ville, 

i  Vire 1866 

QoEviLLY,  naturaliste,  à  Beaumesnil  (Eure).   .     1872 
Rabauld  (le  docteur),  à  Bagnoles  (Orne)  .    .    .     1868 
Raincourt  (de) ,  archiviste  de  la  Société  géolo- 
gique de  France,  à  Paris 1864 


—  398 


Date  de  la  nomxnaiton. 


MM.  Raulin,  professeur  de  plijsique,  rue  Gay-Lussac, 

A?,  à  Paris 186A 

Reiche  (Louis),  ancien  président  de  la  Société 
enlomologique  de  France,  rue  du  Vingt-neuf- 

Juillet,  10,  à  Paris 1869 

RE^ou,  avocat  et  botaniste,  rue  du  Bouflay,  3  , 

à  Nantes  (  Loire-Inférieure  ) 1823  Fondateur. 

Reynès  ,  docteur  es  sciences  et  en  médecine  ,  à 

Marseille  (Bouches-du-Rhône) 1864 

Richard  ,  directeur  de  l'établissement  thermal  de 

Bagnoles  (Orne) 1867 

RoBEBT  (Félix),  conservateur  du  Musée  d'histoire 

naturelle,  au  Puy 1870 

Roche  (l'abbé),  curé  à  Blavory  (Haute-Loire).  1870 
RouBALET,  géologue,  12,  rue  St-Georges,  à  Nancy.  1 865 
Saporta  (de),  botaniste  et  paléontologiste,  à  Aix 

(  Bouches-du-Rliônc  ) 1866 

Saclcy  (de),  entomologiste,  à  Metz  (Lorraine).  1865 
ScHLUMBEiiGER,  ingônlcur  de  la  Marine,  à  Nancy 

(Meurthe) 1863 

SicoTiÈRE  (de  La),  avocat,  ù  Alençon 1861 

Tabard  (l'abbé),  curé  de  Dragey  (Manche).   .    .     1850 
Taton  ,  membre  de  plusieurs  Sociétés  savantes , 
à  Charleville   (Ardennes),  et  à  Paris,  rue 

Monge,  àl 1873 

TniELENS,   docteur-médecin,  botaniste  et  géo- 
logue, à  Tireleniont  (Belgique) 1865 

TiMBiL  fds,  pharmacien,  à  Toulouse 1870 

TinABD,  naturaliste,  à  Condé-sur-Noireau.  .  .  1873 
TnoMELiN  (  Gaston  de  )  ,  géologue  ,  à  Rosulien  , 

près  Quimper  (Finistère  ) 1872 

ViBRAYE  (de),  membre  de  l'Institut,  au  chûleau 

de  Clicvcrny,  près  Blois 1855 

Vieillard,  visiteur  des  Douanes,  à  Monaco.   ,     1871 
ViiLERS  (  Georges  de  ) ,  secrétaire  de  la  Société 
d'Agriculture  de  Bayeux  (Calvados) 1845 


—  399  — 

Date  de  la  nominatirm , 

MM.  ViNAY,  géologue,  maire  du  Puy  (Haute-Loire).  1870 
Vos  (de),  botaniste,  à  Namur  (Belgique).  .  .  .  1866 
Wabd  (  Ogier),  docteur-médecin  ,  à  Easlbourne 

(  Angleterre  ) 1866 

Webeb  (  docteur  ) ,  chirurgien  major  aux  In- 
valides  1872 

YvER  (L.),  ornithologiste,  au  château  du  Quesnot, 

par  Canisy  (  Manche) 1863 

ZiTTEL ,  professeur  de  géologie  à  l'École  poly- 
technique de  Carlsruhe  (grand-duché  de 
Bade  ) 1865 

Nota.  —  Prière  à  MM.  les  Correspondants  de  rectifier  , 
s'il  y  a  lieu,  la  date  de  leur  nomination  el  leur  adresse. 


TABLE  DES  COMMUNICATIONS 


PAR  NOUS  D'AUTEURS. 


MM. 
Crié.  Recherches  sur    divers  modes  de  groupemeut  des 

périlhèces  et  des  pycnides  dans  quelques  Pyreno- 

mycètes  du  genre  Sphœria,  p.  158. 
Crouzet  (docteur).  Annonce   avoir  recueilli   le  Stratioles  aloîdes  au 

marais  d'Heurteauville  (Seine-Inférieure),  p.  2. 
Delise.  Discours   prononcé  lors  de  l'inauguration  de   la  rue 

René-Leuormand,  p.  218. 
Duhamel.  Découverte  de  VOnonis  minutissima  aux  environs  de 

Chambois  (Orne),  p.  1. 
Fauvel.  Capture  de  la  Gorge-bleue  suédoise  dans  le  Calvados, 

p.  à. — Faune  Gallo-Rhénane.  Coléoptères  staphy- 

linides   (  suite  ) ,    p.  8.  —   Offre    son    Annuaire 

entomologique ,  p.  133.  —  Présente  une  collection 

d'insectes  appartenant  à  la  faune  des  Cavernes ,  p. 

139.  —  Sur  le  mode  de  reproduction,  de  l'anguille, 

p.  227. 
Fayel  (docteur).  Note   sur  un  cas  de  Chrytorcindie ,  recueilli  sur  un 

malade  à  l'Hôtcl-Dieu  de  Caen,  p.  229. 
GiLLET.  Note  sur  cinq  espèces  d'Agaracinées,  p.  25/i. 

Godet  (docteur).  Note   sur  une  nouvelle  variété  de  Daucus  carota, 

p.  1A7. 
GoESLE.  Communication  relative  au  Merle  doré  et   à  VAîgle 

criard,  p.  li.  —  Cas   tératologique  offert   par  un 

Chardonneret,  p.  lZi3, 
HisxoT.  Compte-rendu  de  l'herborisation  du  28  juin,  p.  210  ; 

—  Compte-rendu  de   l'herborisation  du  29  juin  , 

p.  211  ;  —  Compte-rendu    de    l'herborisation   du 

30  juin,  p.  222. 
Jaubert  (comte).  Lettre  à  l'occasion  de  la  séance  publique,  p.  208. 
Ledlaj^c.  Résultats  du  sondage  pratiqué  à  Honneur,  p.  \.kk. 

Lepeltieu.  Discours  prononcé  lors  de  l'inauguration  de   la  rue 

René-Lcnormand,  p.  21/i. 


—  401  — 


Marc  (l'abbé). 
Mbnpiot. 

AIORlàRE. 


LiMUR  (de).  Découverte  de  la  Giescckiie  en  Bretagne,  p.  7. 

Mallxvaud  (Ernest).  Note  sur  la  végétation  des  environs  de   Milhau, 
p.  185. 

Communication   relative   à    une  incisive    d'Elephas 

primigenius,  p.  227. 
Annonce  avoir  trouvé  aux  environs  de  la  ville  d'Eu  : 
VEhjmus  europœus,   le  Berteroa  incana ,  le  Tri- 
fûlium    squarrosum  et   le     Géranium    palustre, 
p.  6. 
Analyse  d'un  mémoire  de  M.  Hébert  sur  les  ondu- 
lations de  la  craie  dans  le  bassin  de  Paris,  p.  139. 
—Diamètre  de  quelques  arbres  qui  se  trouvent  en 
Normandie,  p.  lA2.-Procès-verbal  de  l'excursion 
et  de  la  séance  publique  de  la  Société  Linnéenne 
en  1873,  p.  191.— Allocution  prononcée  à  l'ouver- 
ture de  la  Séance  publique,  p.  208.— Présentation 
d'un  cas  de   fasciation  dans   VEchium   vulgare , 
p.  228. 
Cas   de  proliflcation  florale ,  p.  153.  —  Communi- 
cation relaUve  à  la  théorie  nouvelle  de  la  conden- 
sation électrique.  Expériences  faites  à  l'appui  de 
cette  théorie,  p.  136. 
Lichenes  insularum  Andaman,  p.  162. 
Localités  nouvelles  pour  le   Pyrola  rotundifolia  et 
le  Dentaria  bulbifera,  p. 
PiEKRE  et  PucnoT.  Résultats  obtenus  dans  la  distillation    simultanée 

des  liquides  superposés,  p.  l/i7. 
Vieillard  (Eugène).  Allocution   en    prenant  place  au  fauteuil  de  la 

présidence,  p.  2. 
Vieillard,  ingénieur  des  mines.  Le  terrain  houiller  de  Basse-Nor- 
mandie ;  ses  ressources ,  son  avenir.  Description 
géologique  du  Cotentin,  p.  237.  -  Mine  du 
Plessis,  p.  255.— Mine  de  Littry,  p.  283.— Conti- 
nuité du  terrain  houiller  entre  les  mines  du  Plessis 
et  de  Littry,  p.  3/ii.  -  Coupe  des  sondages  des 
divers  puits  ,  p.  363. 


Netreneuf. 


NïLANDEB. 
QUEVILLY. 


TABLE  DES  MATIERES. 


Pages. 
Composition  du  Bureau  pendant  l'année  1872-73 v 

SÉANCE  DU  11  NOVEMBRE  1872. 

Lettre  de  M.  le  Ministre  de  rinstruclion  publique  annonçant  une 

allocation  de  300  fr 1 

Lettre  de  M.  le  Préfet  du  Calvados,  informant  la  Société  que  le 

Conseil  général   lui  accorde  une  subvention  de  400  fr.   .   .      id. 

M.  Duhamel  signale  quelques  nouvelles  localités  de  plantes  rares 
et  la  découverte  de  VOnonis  miiiuiisshna  aux  environs  de 
Cbambois id. 

M.  le  docteur  Crouzel,  de  la  Neuve-Lyre,  annonce  avoir  recueilli 
le  Straiioies  aloïdes  au  marais  d'Ileurteauville  (Scinc-Infé- 
rieure) 2 

M.  Quevilly  de  Beaumesnil  fait  connaître  deux  localités  nouvelles 

pour  le  Pyrola  rolundifolia  et  le    Denlaria  hutbifera.    .    .       id. 

MM.  Leblanc,  ingénieur  en  clief  des  ponls-et-cbaussées,  et  Perrier 

(Henri)  sont  nommés  membres  résidants 3 

MM.  de  Parsay,  de  Verneuil  ;  docteur  Crouzel ,  de  la  Neuve- 
Lyre  ;  Quevilly,  de  Beaumesnil  ;  Canivet ,  de  Cliambois  ; 
Dulerte,  d'Alençon;  Loutreuil,  de  Lisieux  ;  Dupont,  de 
Mézidon  ;  Le  Normand ,  de  Trun  ;  sont  nommés  membres 
correspondants "/• 

Communication  de  M.  Goesie  relativement  au  Merle  doré  et   à 

V Aigle  criard,   qui  ont  été  tués  dans  le  Calvados 4 

M.  Fauvel  annonce  la  capture  d'une  Gorge  bleue  suédoise  der- 
rière l'hôpilal '<'• 

SÉANCE  DU  12  DÉCEMBRE  1872. 

Allocution  de  M.  Vieillard  en   prenant  place   au   fauteuil  de  la 

présidence 5 

Le  secrétaire  annonce  la  mort  du  docteur  Liégard id. 


I 


—  i03  — 

M.  le  docteur  Webcr  promet  une  note  sur  le  Cereus  tviangutaris.         0 

M.  Menpiot,  institulciir  communal  ù  Ku,  annonce  avoir  découvert 
aux  environs  delà  ville  d'Eu  Vlilymus  curopœus,  le  Berteroa 
incana,  le  Trifolium  squarrosum  et  le  Géranium  palustre.       id. 

Communication  de  M,  Goesle,  relative  h  VAirjlc  criard  et  aux  in- 
sectes apportés  par  les  inondations 7 

Echantillons  de  GicsecMia  présentés  par  le  secrétaire  au  nom  de 

M.  le  comte  de  Limur j^ 

Faune  gallo-rliénaue.    Coléoptères    slapliylînides    (suite),    par 

M.  Fauvel g 


SÉANCE  DU  6  JANVIER  187^. 

Lettre  de  M.  le  Ministre  de  l'Iiistruclion  publique  faisant  savoir 
que  les  réunions  des  délégués  des  Sociétés  savantes  à  la  Sor- 
bonne  auront  lieu  en  1873,  les  16,  4  7  et  18  avril 133 

M.  Albert  Fauvel  offre  son  Annuaire  entomolorjique  pour  1873.       id. 

Le  même  membre  entretient  la  Comi)agiiic  de  la  nouvelle  instal- 
lation et  de  l'imporlanoe  de  la  bibliothèque  de  la  Société.  .     135 

Nomiiinlion  de  M.  le  lieutenant-colonel  Basserie,  comme  membre 

résidant ^    ^  • - 


SÉANCE  DU  3  FÉVRIER  1873. 

M.  Neyreneuf  entrelient  la  Société  de  sa  théorie  nouvelle  de  la 
condensation  électrique  et  des  expériences  auxquelles  il  s'est 
livré ^gg 

M.  Fauvel  met  sous  les  yeux  de  ses  collègues  une  collection  d'in- 
sectes appartenant  à  la  faune  des  cavernes 139 

i\I.  Morière  commence  l'analyse   d'un  mémoire  de  M.   Hébert 

sur  les  ondulations  de  la  craie  dans  le  bassin  de  Paris.    .   .      id. 

M.  Ilérouard,  pharmacien  à  la  maison  centrale  de  détention  de 

Bcaulicu  est  nommé  membre  résidant liO 

M.  Edouard  Taton,  propriétaire   ù    Charleville  (Ardcnnes),  est 

nommé  membre  correspondant id. 


2  fi 


—  404   — 


SÉANCE  DU  3  MARS  1873. 

Annonce  de  la  mort  du  docteur  Godey 161 

Le  secrétaire  indique  la    dimension  de   quelques  arbres  qui  se 

trouvent  en  Normandie Iâ2 

M.  Goesle  entretient  la  Comiiagnie  d'un   cas  téralologique  qui 

lui  a  été  offert  par  un  chardonneret .     143 

M.  Leblanc  communique  à  la  Société  les  résultats  du  sondage 
qui  a  été  pratiqué  ù  Ilonfleur,  sur  le  tcrre-plain  de  la  jetée 
de  l'Est,  en  1872-1873  ,  sous  la  direction  de  M.  l'ingénieur 
Arnoult Ii4 

M.  La  Rouviére ,   sous-intendant  militaire  à  Caen  ,    est  nommé 

membre  résidant 146 


SÉANCE  DU   6  AVRIL  1873. 

MM.  Pierre  et  Pucliot  communiquent  les  résultats  qu'ils  ont 
obtenus  dans  la  distillation  simullanée  des  liquides  super- 
posés  147 

Noie  de  M.  le  docteur  Godey  sur  une  variété  de  Daucus  carota,      id. 

M.  le  docteur  Chancerel  est  nommé  membre  résidant 151 


SÉANCE  DU  5  MAI  1873. 

Le  secrétaire  fait  part  à  la  Société  des  deux  perles  nouvelles 
qu'elle  a  éprouvées  depuis  la  dernière  séance,  dans  la  per- 
sonne de  MM.  le  docteur  Postel  et  de  Caumont 152 

Félicilalions  adressées  à  iVI.  Fauvcl,  par  ses  collègues,  relative- 
ment ù  la  récompense  qu'il  a  obtenue  à  la  Sorbonne..  .    .  id. 

Ouvrages  offerts  par  M.  de  Bonvouloir iV/^ 

Cas  de  prollfication  flonile  offert  p;)r  M.  Neyreneuf 153 

Communication  de  M.  Gillet  sur  cinq   espèces  d'Agaracinées.    .  154 

Amanila  Godey i  Gillot id. 

Clitocyhe  insignis  Gillet 155 

CoUybia  fntidisiima  Gillet "/• 


—  /iOo  — 

Crcpidolus  squarrosrpes  Gillct ,   .     156 

Pùxitlin  Alcxandri  Cillet 157 

Recliciclics  sur  divers  modes  de  groupement  des  périllièces  et 
des  pycuides  dans  quelques  Pyrénoniycèles  du  genre  ^/j/jfrrja, 

pnr  M.   Crié 158 

Liclicnes  insularum    Andaman  cxpoiiit,  W.  Nylandcr 1G2 

Nominalion  de  M.  Laruc  (Auguste),  de  Falaise,  comme  membre 

corrcspundant 183 

SÉANCE  DU  9  JUIN  1873. 

TVI.  Leboucher  est  nommé  membre  honoraire 184 

Envoi  ù  la  Société  ,  par  S.  M.  l'Empereur  du  Brésil,  de  la  Géo- 
graphie botanique  du  Brésil id. 

Note  sur  la  végétation  des  environs  de  Milhau  (Aveyron),  par 

M.  Ernest  Malinvaud 185 

Fixation  de  l'emploi  des  journées  du  28  et  du  29  juin  qui  seront 

consacrées  à  l'excursion  annuelle  de  la  Société  en  1873.   .     189 


EXCURSION  DES  28  ET  29  JUIN  1873. 
A  Clénj  et  à  Coiulc-sur-Nûircau. 

Procès-verbal  de  l'excursion 191 

Séance  publique 203 

Allocution  de  M.  Morière 204 

Lettre  de  M.  le  comte  Jaubert 208 

Compte-rendu  de  l'herborisation  du  28  juin  ,  par  M.  Ilusnot.    .  210 

Compte-rendu  de  l'herborisation  du  29  juin,  par  le  Même. .   .    .  211 

Inauguration  de  la  rue  René-Lenormand 214 

Discours  de  M.  Lepelletier,  maire  de  Condé id. 

Discours  de  M.  le  procureur-général  Deiise 218 

Compte-rendu  de  l'herborisation  du  lundi  30  juin,  par  M.  Husnot.  222 


SÉANCE  DU  7  JUILLET  1873. 

La  Société  nomme  membre  résidants  MM.  le  docteur  Delouey,  - 
Payen,  Delisc  et  Sophronyme  Beaujour 226 


—  406  — 

MM.  Courtin,  iiougoii,  Lcpdlclicr,  Tirard,  Du  Saussay,  Vaullé- 

geard,  Dcsjardins,  sont  proclamés  membres  correspondants.  226 

Communication  de  M.  l'abbé  Marc,  relative  î»  une  dent  d'Elcphas 

primigenhis 227 

Communication  de  M.  Fauvel ,  relativement  au  mode  de  repro- 
duction de  l'anguille vL 

Cas  de  fasciation  sur  VEchium  ru ;(/(>»•«,  présenté  par  M.  Morièrc.  228 

Note  sur  un  cas  de  Cryptorcindie  recueilli   svir   un  malade   ù 

l'Hôtel-Dieu,  par  le  docteur  Fayel 229 

Le     TEIIRAIN     HODILLRn     DE     BaSSE-NoRMANDIF.    ;     SES     RESSOURCES  , 

SON  AVENIR  ;  par  M.  Vieillard,  in?:éiiieur  des  mines.   .    .    .  231 

Avant-propos id. 

Chapitre  I.  Description  géologique  du  golle  du  Cotentin.    .    •    .  2.;7 

Chapitre  II.  Mine  du  Plessis 255 

Historique id. 

Description  géologique 200 

Chapitre  III.  Mine  de  Liltrj -, 283 

Historique '(/. 

Description  géologique 287 

Ancien  bassin 29/i 

Bassin  Noël ."îOl 

Région  Est  de  la  concession  de  Littry 305 


j 


Bassin  de  Floquet.    . 309 

Bassin  Lance  ou  de  la  Rogerie 313 

Bassin  de  Furaichon 510 

Bassin  de  Moon 320 

Exploitation  technique.  —  Nature  des  charbons  de  Littry.   .   .  323 

Chapitre  IV.  De  la  continuité  du  terrain  houiller  entre  les  mines 

du  Plessis  et  de  Littry SU 

Annexes.  —  Coupes  des  sondages  des  divers  puits.    ......  3G3 


Caeii,    Tvi'.  I-     l.e  Ulaiic-IIartlcl. 


A^aricinées 


j^tA.  SA-  rAffmis  ,4/fDçon 


AMANITA    GODETI 


Agaric 


mees 


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CLITOGYBE       INSIGNIS 
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Agaricjnées 


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h'ti.Ch.  Tftvajs.  Htnçea.77^. 


COLLYBÎA    FŒTIDISSIMA 
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Agaricinées 


5.^!r'r<--~.-:^-r'rîf^"~'".  ''.;,^'- 


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lill .  Ch.  Thimsj .AUaçQK.  171. 


CREPIDOTUS    SQUARROSIPES. 


Ag  an  ci  nées 


"  ViAsii- 


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HrJ'VfS¥r?^^'  '■ 


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PAXILLUS  ALEXANDRr 
pr    lie 


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FtitiUf  I. 


PLM  DE  LA  PARTIE    EXPLDRiE    DE  LA  COIJCESSION  DU  PLESSIS 


COUPES    DU   TERRAIN    HDUILLER   DU    PLESSIS  [Manche  ] 


frudu  ni. 


Fin.  f  .    Couj>r  AB  -p3i5snJ:  par  eu  près  /es  fiu/f   de  l  Espâ'arice.,  S''  Barie  el  Bfn 


FiQ.2.-   Coupe    C.D.-pisssntpirc'ïipres   /es  PiUés    SClàier,    S" ^-innc    et  Jntvme'^iatre. . 

-'         ■     !-    i. 


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"^"fiii, 


^  Fia  3.  _   Coupe  S  F.-  ({trùiec  de  l'Ouest  a  /'Esf^  etpsss^nt  par  ie  puits   S"  £arhe 


Légende  : 
Echelle  <^es  coites    7,2,5,4^5  J^^ 


t«<fa- 


CoucJtrS    aa   ftotiiUM. 


\  T.Hoatller 


FiejJf  -  Coupe    GH  -pssss^nt paraît pTe's  les  Puits  Denis,  le  Bâtard   et  CasfelUne  . 


//y.  5.  _  Coupe  IfC-  de  li   Lande-  du     Flessis  ju  Puits  S'"  J/^rén 


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a  servi  à  l'extraction  du  charbon.  Petite  couche  à  93". 
id. 
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id. 
id. 
a  rencontré  le  terrain  de  transition. 
a  servi  à  l'extraction  du  charbon. 
id. 
id. 
id. 
id. 
id. 
id. 
id. 
id. 

id.                        Petites  couches  à  102  et  174". 
a  rencontré  des  brouillages  charbonneux, 
a  rencontré  des  brouillages  très-charbonneux  ù  18  et  à  24". 
arrêtée  dans  le  poudingue  houiller.  Brouillages  charbonneux  à  160». 
a  rencontré  des  brouillages  charbonneux, 
couche  exploitée  momentanément. 

id. 
abandonnée  ù  cause  d('  l'abondance  des  eaux, 
couche  inclinée  à  45°  cxploilée  momentanémenl. 
a  rencontré  un  brouillage  très-charbonneux  incliné  à  30". 
abandonnée  k  cause  de  l'abondance  des  eaux. 

id. 
veinule  de  bouille  ù  48". 
abandonnée  à  cause  de  l'abondance  des  eauv. 
arrêtée  dans  le  poudingue  houiller. 
a  servi  ù  l'extraction  du  chaibon. 
id. 
id. 
a  rencontré  le  pélrosilex  porphyroïde. 
a  servi  à  l'extraction  du  charbon, 
arouillages  charbonneux.  Fosse  de  recherche. 

a  servi  à  l'extraction  du  charbon. 

a  servi  ù  l'extraction  du  charbon. 

veinule  de  houille  à  114". 

est  entièrement  dans  le  trias  el  le  terrain  permien.                               1 
a  servi  à  l'extraction  du  charbon.                                                           || 
terrain  de  soulèvement  Irès-caraclérisé  au  fond, 
id.                            id. 

a  rencontré  le  porphyre. 

a  rencontré  le  porphyre.  Veinules  de  houille  à  57  et  73". 

a  rencontré  le  porphyre. 

veinules  de  houille  à  i3'",i5  et  à  61«. 

veinules  de  houille  à  /i6'°,i5  et  à  SS^jOS. 

sert  à  rextraclion  du  charbon. 

est  entièrement  dans  le  trias  et  le  terrain  permien. 

^ert  à  rextraction  du  charbon. 

schistes  ciiarbonneux  à  iS""  en  contre-bas  de  la  couche» 

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71.10 

95.86 
37.40 
81.75 
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Fosse  Morandet 

Ssedu  pré  du  Moulin  du  Molay. 

Fosse  Ste-Thérèse 

Fosse  du  Vieux-Presbytère.  .  . 

Sondage  du  Pré-Binet 

Fosse  Floquet 

Sondage  du  Maupa=. 

Sondage  du  Pré-la-Rivièrc.   .   . 

Sondage  de  Meslry 

Fosse  Lance  ou  de  la  Rogerie. 
Sondage  de  la   Conlerie.  .  .  . 

Sondage  d'Origny 

Sondage  de  Fumichon 

Sondage  de  la  Sarsonnerie.  .   . 
Sondage  des  Hauts-Vents.  .  .  . 
Sondage  de  la  Siarderie  .  .  .  . 

Sondage  Guillemine 

Sondage  des  Croix 

Sondage  de  la  Jambe-à-Pied.  . 
SS"  de  l'herbage  de  la  Rogerie. 

Fosse  Fumichon  n°  1 

Sondage  d'Engleville 

Fosse  Fumichon  n"  2 

Sondage  en  contre-bas  du  bassin 
de  Fumichon 

Fosse  Ste-Barbe 

Fosse  Frandemiche.  ,  .  . 

Fosse  Girard 

Fosse  Bailleul 

Fosse  Le  Boucher .... 

Fosse  Thézard 

Fosse  veuve  Préaux  .  .   . 

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Fosse  Le  Sauvage  n"  2.  . 

Fosse  des  Coslils 

Fosse  de  la  Machine  à  Feu 
Fosse  Pierre  Raould .  .  . 
Fosse  Le  Sauvage  n"  1.  . 
Fosse  la  Couture  Raould. 

Fosse  à  Pompe 

Fosse  des  Bouzeries  .  .  . 

Fosse  St-Georges 

Fosse  la  Pierre  Bise  n°  1. 
Fosse            id.         n°  2. 
Grande  fosse  '"•    V'e.   .  . 
Fusse  ùu  Mouc  uc  uoville 

Fosse  Pelcoti 

Fosse  la  Couture  Gosset  n» 
Fosse              id.              n" 
Fosse              id.             n" 
Fosse  des  Mouettes.  .  .  . 
Fosse  la  Couture  Gosset  n» 

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t^i~'r^t^r^r--[--cocot^t^r--i^t-.i>t^r^r'.r^oooocoxir^r-.r-.oor-'COcococooDCOCOcooor^cDr--^                                                                                             1.^, 

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PLAN    DE     LA    PARTIE     EXPLOREE     DE     I^    CONCESSION     DE    LITTRY   (Calvados: 


Feuille  J\- 


Légende  ; 


L  -r.---M  l'ariu:>  exfUninv  du  Terrain  lluaiUfr 

~~ ^  *  (//'"("'ni-n/j-  Je  louches  lie UituiUe 

\ 1         l'eritiins  ileTnvuiUon  Lwnte.r  de  la  Concession 

lililliiiiilllllllllllli        .JUrAjfdelhrphijre  „,*........  MavnnaLm.iesilekConLesjton 


Direction  des  Coupes  de  iaPi  V. 


COUPES    ET    PROFILS     DU     TERRAIN    HDUILLER    DE  LITTRY 


FeiiiUt    V. 


fui.l:/ Coupe  AB-Piini/lilv    à   lu   Linùlc    tics  hrrains  de  Tmnsitum 


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Fui      .f'J Coupe    Cli—dn     Bassin    ^4oèl    à  ^îtoidmirail 


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V    fia.  ■yl'.S Coupe  Ef^reliant  du  Sud  au  .  t^nl  l  uiun/i  Bxssin  .7  le  /^nssi/i  .  loél . 


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Fuj-J"  l^Frufd  loTufitudinal  tk  la  B'cbe 
ihi  Puits  Bcnanl 


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T'ilu  Trias  fl  firm 


THouilL-r 


Couches  ou  .  4mtLs  lit'  Houille 


T  de  Transition 


fauches  Eruf>Uiis  l  'ïrjihur. 


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i  Nifiitatrs  — ^ 


iia»tS-  Bîensw^  'j» 


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Afin  de  permettre  à  ses  membres  correspondants,  qui  ont  adh6r<'' 
nouveaux  Statuts,  de  compléter  leur  collection,  Ir  " 
leur  donnera,  à  prix  réduits,  les  volumes  suivants  dj  .»  |)..^iei<. 

1  '*  SÉRIE. 

MÉMOIRES. 

Tome  1 5  fr.  au  Heu  de 

Tome  VI 8  —            1' 

Tome  VIII 15  — 

Tome  IX 12  — 

Tome  X 15  —        '^ 

Tome  XI .  15  —            20 

Tome  XII 12  —            i: 

Tome  XIII , 15  —           20 

BULLETIN. 

Tome  I '.    .    .  2  fr.  au  lieu  de  3  fi 

Tome  II 3  —  k 

Tome  III 3  —  U 

Tome  IV 3  —  4 

Tome  V 4  —  5 

Tome  VI 3  —  A 

Tome  VII 5  —  6 

Tome  VIII.     • 6  —  7 

Tome  X 6  —  7 

MM.  les  Correspondants  qui  prendront  toute  la   collection  dt 
!'•  série  du  BuUeiin  ne  paieront  qu'un  prix  uniforme  de  A  fr.  pc 
chacun  de  ces  volumes,  moins  le  IX*,  qui  est  épuisé.  La  collection  ' 
9  volumes  ci-dessus  leur  sera  donc  fournie  pour  la  somme  de  36  fr 

Pour  obtenir  ces  volumes  à  prix  réduits,  les  correspondants  dev». 
en  adresser  la  demande  à  M.  Albert  Fauvel,  avocat ,  bibliothécain 
la  Société,  rue  d'Auge,  10,  à  Caen. 

Pour  les  prix  des  autres  publications  de  la  Société,  voiries  Même 
et  liuUetins  précédents. 


9'     SKRIE. 

Chaque  volume  des  Mémoires    . 
du    liullefin. 


20  fr. 
10 


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4 


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BULLETIN 


DE  LA 


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SOCIETE  LINNEENNE 


DE  NOEMANDIE, 


2«   SERIE.  —  7*   VOLUME. 


AJVIVÉE  16T9-73. 


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CAEN, 

CHEZ  r.  LE  BLANC-HARDEL ,   IMPRIMEUR-LIBRAIRE, 

Rue  FnoiDE,  3  et  à. 

PARIS,  DEYROLLE,  LIBRAIRE-NATURALISTE, 

RUK   DE    LA    MONN^E,    23. 

1873. 


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1 


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Afin  de  permettre  à  ses  membres  corr 
nouveaux  Statuts ,  de  compléter  leur  i 
teur  donnera,  i.  prii  réduits,  les  volume 

MÉMOi: 

Tome  I 

Tome  VI 

Tome  VJI 

Tome  IX 

Tome  X.  .    .     .  

Tome  XI 

Tome  XII 

Tome  XIII 

BULLE 

Tome  I 

Tome  II 

Tome  III 

Tome  IV 

Tome  V 

Tome  VI 

Tome  VII 

Tome  VIII.     • 

Tome  X 

Pour  obtenir  ces  volumes  à  prix  ré«J 
en  adresser  la  demande  à  M.  Albert  i 
la  Société,  rue  d'Auge,  10,  à  Caen. 

Pour  les  prix  des  autres  publications 
et  Bulletin»  précédents. 

Chaque  volume  des  Mémoires  (  sauf 
—  du    Bullttin  .     . 


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