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Full text of "Bulletin des Sciences Naturelles et de Geologie"

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BULLETIN 

DES  SCIENCES  NATURELLES 
ET  DE  GEOLOGIE. 

TOME  X, 


LISTE 

DE  MM.  LES  COLLABORATEURS 
DE  LA  IP.  SECTION 

DU  BULLETIN  UNIVERSEL  DES  SCIENCES 

ET  DE  I'lNDUSTRIE  (i). 


IllSTOlRE  NATUBKLLE  GENERALE. 

Geologie  ET  MiJiERALOGiE. — CoUtibomleurs  :  MM.  Berthier  (R.  ), 
de  Bonuard(B.  d.),  Boue  (A.  B.),  Brochant  de  Yilliers 
(Br.),  B"n.  Coquebert  de  Montbret  ( C.  M,  ),  B^".  Cuvier, 
Desnoyers,  Dufresnoy,  de  Ferussac  (F. ) ,  Iluot,  Menard  do  la 
Groie  (M.  G.),  C.  Prevost(C.  P.  ).  —  Redactcur  principal  , 
M.  Delafosse  (G.  Del.) 

BOTANIQUE,    PlIYSlOLOGIE   ET   PAI..flEONTOGRAPHIE  VEGETALES.    CoUo.^ 

boratcurs  :  WSl.  A.  Brongniard ,  Duvau  (D.-u.),  Gaudi- 
chaiid,  Gay,  Gnillemin  (J. -A.  Gn.  ,  ouGn.),  A.  de  Jussieu 
(A.  DE  Ju.ss. ),  Kunth,  Merat ,  Richard,  A.  de  Saint-Hilaire 
(Aug.  de  Sir.-HiL.). —  Rtdacteur  principal -.  M.  Raspail. 
ZooLOGiE,  Anatomie  ET  PiiYSiOLOGiE  gcncrales  et  speciales  des 
animaux,  Pal/kontograpiiie  amimale.  —  Collah.  :  MM.  Audinet- 
Serville  (Aud.  S.  ),  Cory-de- Saint -Vincent  (B.  de  St.-V.), 
Bosc,  Breschet,  Cocteau  ,,Bo".  Cuvier,  Fred  Cuvier  (F.  C), 
Defevmon,  DetVance  ,  C"^ .  Dejcan  (D'.),  Desmarest ,  Des- 
nioulins  (D.  M.),  DiTclos ,  Dunieril ,  Ferussac  (F.),  Gaimard 
(P.  Gaim.  ),  Guoriu  (  E.  G.  ),  Latreille  ,  Lcpelletier  de  Saint- 
Fargeau  (L.  S.-F.),  S.  G.  Luroth,  Payraudcau ,  de  Roissy, 
Straus  (S.  s.  ),    Virey.  —  Rcdaclcur  principal  -.  M.  Lessom. 


(I)  Ce  Recueil ,  catnposi*  de  huit  sections ,  auxquelles  on  peut  s'a- 
bonner  se'pare'nient,  fait  suite  au  Bulletin  f;en('ral  et  uniuersel  des 
annoticcs  el  des  noni'elles  scienlifiques  ,  qui  forme  la  jircmiLre  anue'e 
lie  cc  journal.  Le  prix  de  celte  premie-re  anncc  est  de  40  fr.  pour  la 
Tiunieros  ,  composes  de  lo  feiiilles  d'impression  cliacun. 

»ARIS. IMPRniF.RIE  HE    FAIN,   lUIE    RACINK,  N".  /(  ,    PLACE   OE 

L'oIIEdN. 


BULLETIN 

DES  SCIENCES  NATURELLES 
ET  DE  GfiOLOGIE, 

Mmoi  PAR  MM.  DELAFOSSE,  RASPAIL  et  LESSON. 


DEUXIJfcME  SECTIOW 

DU 

BULLETIN  UNIVERSEL  DES  SCIENCES 

ET  DE  LUNDIISTKIE  , 

PUBLIE 

SOUS  LA  DIRECTION  DE  M.  LE  Bom.  dE  F£RUSSAC, 

OFFICIER    SUPERIEUR    AU    CORPS    ROYAL    d'eTAT-MA  JOK , 

CHEVALIER    DE    SAINT-LODIS    ET    DB    LA    LEGION-d'hONISEUR  , 

MEMBRB     DE    PLDSIEDRS    SOCIETES    SAVANTES    RATIONALES    ET    ETRAI16ERES, 


TOME  DIXIEME 


A  PARIS, 

Au  BUREAU  nu  Bulletin  ,  rue  del'Abbaye ,  n°.  3  ; 
Cliez  MM.  DurouR  et  d'Ocagne,  quai  Voltaire,  n°.  I'i;  et  inline 

maison  de  commerce,  a  Amsterdam  ; 
Cliez  MM.  Treuttel  et  Wurtz,  rue  de  Bourbon,   n".  ^7;  et 

meme  maison  de  commerce,  a  Siiasbourg,  nie  dcs  Serruricrs  ; 

a  Londres,  3o,  Soho- Square; 
Et  chez  M.  Lkvrault,  rue  de  la  Ilarpe ,  n".  81. 


BULLETIN 

DES    science's    NATURELLES 
E T  DE  GEOLOGIE. 


OEOJ.OrxIE. 


J.  OEuvHES  coMi'LETES  DE  BuFfON  ,  avec  les    descriptions  nnafo- 

.     miques    de   Daubentoii;    nouv.    edit.  ,    commencee  par  ieu 

Lamouroux,  et  continuee  par  A.-G.  Desmarest.  Thcorie  de  la 

Terre  ,    T.  VI ,  VII  et  VIII  (Voy.  le  Bullet. ,  t.  V.  ,    ,  8q3  , 

llo-    107  }. 

Les  t.  VI  et  VII  ayant  deja  ete  annonces  dans  le  Bulletin  dp 
janv.  1826,  n°.  27,  avec  I'indication  de  leur  contenu,  nous  nous. 
3)ornerons  a  signaler  les  matieres  traitees  dans  ce  8e.  volume^; 
en  voici  I'enunicration.  Liqueur  d<;s  caiUoux  ,  alun  ,  acides  des 
vegetaux  et  des  animaux  ,  alcalis  et  leurs  combinaisons  ,  sel 
marin  ,  fel  geinmo  ,  nitre,  sel  ammoniac  ,  borax  ;  dn  fer,  de 
I'or,   d<j^  i'argont ,  dii  cuivre. 

2.  Considerations  on  Volcanos  ,  the  probable  causes  of  their 
PHENOMENA,  etc.  —Considerations  snr  les  volcans  ,  silr  le* 
lois  qui  president  a  la  disposition  de  leurs  produits  et  les 
causes  qui  determinent  ces  phenomenes  ,  suivies  dun  exa- 
men  sur  les  rapports  que  les  volcans  presentent  avec  les 
revolutions  que  notre  globe  a  siibies  et  avec  son  elat  actuc!, 
rapports  quiifonduisent  a  une  nouvelle  Tli  eoric  dc  la  trre, 
parG.-Poui,ETTScROPE,  Esq.  ,  secretoire  dc  la  Soc.  eolog.  ;' 
1  vol.  in-8".  Londres  ,  i8'^.'j;    Phillips. 

L'autenr  ,  dans  cet  ouvrage  ecrit  avec  unegrande  nietho(!e, 
parcourt  successivement  les  differenles  phases  que  presentent 
les  phenomenes    volcaniques.  II  decrit  ,  ainsi  que   I'indiqne  le 
D.  ToiMn  X. 


2  GeoUgie.  N°.  2. 

title  dc  sou  ouvrage  ,  les  lois  qui  ont  preside  a  leurs  erup- 
tions ,  et  il  dcnne  une  explicatioa  de  ces  phenomenes  ,  qu'il 
ie}jarde  comme  le  rcsultat  dune  chaleur  ccntrale ;  comparant 
ensuite  I'analogie  que  prcsentent  certaines  couches  de  notie 
fjlobe  avec  Ics  produits  volcaniqucs  ,  il  trouve  que  .,  sous  le 
rapport  de  la  composition  ,  cottc  aualo|;ic  est  prcsque  complete,  ' 
ctqu'elleest  egalement  frappantesousle  rapport  de  leur  position 
et  de  leur  maniere  d'etre  dans  la  nature.  Ccs  considerations  , 
de  I'ordre  le  plus  eleve ,  le  conduisent  a  udopter  une  nouvelle 
tlieorie  de  la  terre ,  dont  nous  allons  donner  un  exlrait  assez 
detaille  pour  mettre  uos  Iccteurs  a  meme  de  pouvoir  la  juger. 
M.  Scrope  suppose  que  la  masse  du  globe,  on  au  moins  sa 
'zone  exterieure ,  dont  I'cpaisscur,  etant  consideiiible  ,  a  ete 
primitivement  (  c'est-k-dire  au  moment  ou  elle  A  pris  sa  posi- 
tion actuclie  dans  le  systeme  planetaire  )  de  granite  a 
gros  grains ,  sa  cristallisation  ayaut  ete  favorisee  par  des  cir- 
constances  qu'il  ne  peut  assignor.  II  suppose  ensuite  qu'au 
moment  ou  la  terre  a  ete  placee  dans  I'orbite  qu'elle  occupe 
actuellement  et  meme  avant  cette  epoque  ,  sa  surface  a  eprouve 
une  grande  diminution  de  pression  ,  pression  qui  I'avait  main- 
tcnue  a  I'etat  de  cristallisation  ,  quoique  sa  temperature  fut 
tres-intcnse  (  peut-etre  empruntee  au  soleil  ). 

De  cette  diminution  de  pression  exterieure  ,  il  est  resulte 
une  expansion  ,  par  suite  de  laquelle  la  premiere  couclie  de  la 
masse  s'est  volatilisee  plus  ou  moins  rapidement,  et  la  seconde 
s'est  liqueGee  en  partie. 

Si  la  diminution  de  compression  a  eu  lieu,  comme   il    est 
probable,  au  moment  ou  la  terre  a  ete  detachee  du  soleil,  son 
atmosphere  formec  par  la  vaporisation  de  sa  surface  exterieure 
a  du  commcncer  a  so  produire  i  cellc  epoque  j   elle  a  du   pre- 
senter,  de   meme    qu'une  coniete  ,    une  longue  trainee    de    la 
maticre  qui  la  compose ,  raais  sous  un  etat  gazcux.  Cetle  enve- 
loppc  aeriforme,  origine  de  son  atmosphere  a  fourni,   par  des 
condensations  posterieures  ,  les  eaux  qui  existent  i  sa  surface. 
Si  notre    planete,    lorsqu'elle  s'est  detachee  du   soleil,  avait 
une  forme  irreguliere  ,  elle  a  du  necessairement  prendre  cello 
qu  elle    nous   preseute  actuellement    par  la  vaporisation  de  sa    . 
surface  ,  la  fusion  de  la  seconde  zone  et  le  mouvement  de   ro- 
tation qu'elle  possede ;  a   mesure    que  I'expansion    augmcnta 
dans  I'interieur ,    les    couches    de   granite    originaircs    furent 


i 


Ge'ologie.  3 

(I'aljoril  en  partie  desaj^gregees  ,  ensuitedesintt'grecspt  plus  ou 
nioins  liquefiecs. 

L'eau  qui  tilait   disseniinee  entre  leurs  lames,  s'echappa  o1. 
produisit  une  grande  quantite   de  vapeurs  aqucuses  qui  envc- 
loppa   le  globe  ,  k  mesure  qii'elle  acquit  une  plus  grande  ex- 
pansion ;  la  temperature  de  cette  vapeur  s'abaissa  ,     une  jiarti^- 
se  oondensant  en  eau ,    tomba   sur  le  globe,    et  s'introduisit 
jusqu'aux   couches   les  plus  solides.  Pendant  un  assez  lonsr  es- 
pace   de  temps  ,  cette  emission   continuelle  de   torrens  de  va- 
p«urs,  et  cette  condensation  de  masses  enormes   d'eau  eurent 
lieu  ;  ce  liquide  s'accumulant  dansdes  parties  du  globe  qui  n'e- 
taient   pas    encore    consolidees ,    donna  naissance   au   premier 
Ocean.    La   surface   de    cet   anias   d'eau  etant  continuellement 
soumise  a  la  vaporisation,  abaissait  la  temperature  des  couches 
qui  formaient  son  lit.  Cette  eau  contenait ,  soit  en  dissolution  , 
soit  en  suspension,  les  parties  enlevees  au  granite   par  les  va- 
peurs qui  le  traversaient  dans  tous  les  sens.  Les  matieres  dis- 
soutes  etaient  de  la  silice ,  des  carbonates  et  des   sulfates  de 
chaux  et  de  magoesie ,  des  muriates   de  soude ,    et  toutes  les 
autres  substances  que  l'eau  a  une  haute  temperature  et  sous 
une  haute  pression  peut  dissoudre. 

Les  matieres  suspendues  out  ete  celles  de  la  partie  exte- 
rieure  desaggregees  qui  ont  ete  reduites  en  parties  fines  et  le- 
geres  :  le  mica  ,  par  exemple  ,  a  raison  du  peu  d'epaisseur  de 
ses  lames  doit  etre  reste  long-temps  en  suspension. 

A  mesure  que  les  torrens  de  vapeurs  qui  entrainerent  ces 
particules,  se  condenserent ,  il  s'etablit  un  equilibre  enire  la 
force  d'expansion  iuterieure  du  globe  et  celle  de  pression 
qu'exercait  la  colonne  de  liquide  et  de  gaz  qui  enveloppait  sa 
surface . 

On  peut  regarder  cette  colonne  comnie  formee  de  diffe- 
rentes  couches, dont  les  plus  inferieures  etaient  encore  solides  , 
tandis  que  les  plus  extremes  etaient  au  contraire  entierenieut 
vohitilisees  ;  la  couche  la  jilus  inferieure,  celle  immediatement 
en  contact  avcc  la  partie  encore  solide  du  globe  ,  a  ote  lo 
granite  a  |)eine  desaggrege  et  rendu  imparfaitement  liquide  par 
la  vaporisation  partiellc  de  l'eau  qu'il  contenait. 

F^a  2*.  couche  a  ete  le  granite  entieremcnt  dt'sintogre  ,  niais 
aui  s'est  resolidific  u  I'l'ilat  de  grauile  a  phis  pelils  grains. 


^  (ieulo'^ic.  IS'.   2. 

L;»  3*.  cjuche  a  tie  tellement  ilcconiposue  que  la  plus 
j'laiulu  partie  du  mica  a  etc  eiitrainee  par  les  vapeurs  qui  s'e- 
Lhappaicnt,  et  que  le  quartz  a  etc  en  grande  partie  dissous  ;  les 
cristaux  dc  feldspalli  avec  ie  quariz  restant,  obeissant  a  la  gra- 
vitc  ,  se  sont  deposes  par  couches  liorizonlales  et  ont  donue 
naissance  au  gneiss. 

La  4*.  zone  ctait  un  oceau  d'eau  Irouble  et  chaude  tenant 
en  suspension  le  mica  ct  autres  nsateriaux  ,  et  en  dissolution  Ic 
quartz  ,  le  carbonate  de  chaux,  etc.  EUe  etait  continueilement 
traversde  par  les  courans  de  vapeurs  cbaudes  qui  provenaieut 
du  bas  et  les  courans  d'eau  condensee  qui  se  precipitaient  Ix  sa 
surface.  Ce  mouveiaent  a  retarde  long-temps  le  depot  des 
parties  suspenducs  ,  mais  cnfm  la  precipitation  coinmenca  et 
les  franmens  dc  quartz  et  de  niicaaedeposerent,  en  meme  temps 
qu'une  nrande  proportion  de  quartz  dissous  se  precipita.  Aiiisi 
eut  lieu  progressivement  la  formation  du  mica-schislc. 

Posterieurement  ,  an  lieu  de  quartz  ,  ce  fut  le  carbonate  de 
cliaux  qui  se  precipita  avec  unc  petite  quanlite  de  mica  ;  el  les 
ealcaires  saccharoides  se  formerent. 

A  une  pcriode  encore  plus  rapprocbee  de  nous,  quand 
i'Ocean  eut  encore  perdu  une  quantite  de  cbaleur  plus  consi- 
derable ,  le  sel  gemme  et  le  sulfate  de  chaux  se  depost-rent 
dans  quelques  localites. 

La  5'^.  couche  ,  entierement  gazeuse,  consislait  en  grande 
partie  en  vapeur  d'eau  melee  de  quelques  gaz  pernianens  , 
dus  sans  doute  a  la  volatilisation  de  substances  contenues  dans 
le  (Ti-aiiite  formant  le  noyau  du  globe  ,  substances  qui  avaient 
ete  entrainees  par  les  courans  de  vapeurs.  Ces  gaz,  meles  en- 
semble, fcrmaient  I'almospUere,  ou,  pour  autrcinent  dire  ,  la 
louche  aeriforme  qui  enveloppait  notre  globe. 

Quaad  I'cxpansion,  produite  continueilement  par  I'emission 
de  la  chaleur  du  noyau  primitif  fut  vaincue  par  les  coucbes 
solides  etpazeuses  qui  I'envelopperentde  toutcs  parts,  la  cbaleur 
de  la  surface  diminua  alors  graduellement  et  permit  a  une 
irrande  partie  des  matieres  tenues  en  dissolution  ,  principale- 
Mient  la  silice,  de  se  precipiter  ;  ces  substances  servirent  de 
ciraent  aux  matieres  qui  n'etaut  qu'en  suspension  se  depo- 
serent,  et  il  en  r -sulla  les  terrains  de  transition. 

Une  nouvelle  operation  commenca  alors  au-dessous  de  cette 
croute  ;  les   zones  cxterieures   ayant   ete  subitenient  rcfroidies 


(}eoloiiie.  5 

))ar  la  vapoi-isatjoa  rapide  ct  partielle  dt-  lean  quelle  conte- 
nait ,  soutirerent  le  calorique  du  centre  du  globe  ;  la  tempe- 
rature de  ces  conches  cristailines  aiigmenlant  bientol.  ,  elles 
conimuniquerent  kur  temperature  ,  et  par  suite  leur  force  d'ex- 
pansion  ,  aux  couches  qui  les  recouvrirent  ;  composecs  de 
maticres  desaggregees  ,  celles-ci  rengirent  sur  les  couches  supe- 
rieures  les  plus  liqurfiees.  Enfin  ,  ces  dernieres  ,  soumises  a  la 
pression  causee  par  Ic  poids  ot  la  tenacite  des  depots  sedi- 
menteux  ,  ue  pouvant  s'tchapper,  fnrent  obligees  de  sc  con- 
denser et  dese  solidifier. 

Celte  methode  de  consolidation  doit  avoir  commence  aux 
couches  superieures  et  s'etre  propagees  ainsi  eu  descendant;  le 
gneiss  en  fut  done  le  rcsultat.  La  conche  suivante  inferieure  , 
qui  elait  du  granite  desintegre  ot  duquel  seulement  une  partie 
de  la  vap^^ur  etdu  quartz  avait  ete  enlevee,  se  solidifia  avec  nne 
structure  granitique;  les  cristaux  rompus  de  feklspath  et  de 
mica,  ainsi  que  les  grains  arrondis  de  quartz,  les  concretions  et 
les  mineraux  nouveaux  que  ce  granite  renferme,  nous  ofFrent 
encore  les  marques  de  Taction  a  laquelle  il  a  ete  soumis. 

Au-dossous  de  cetle  zone,  le  granite  simplement  desaggrege, 
fut  sididiGe  de  nouveau  et  reprit  sa  premiere  forme.  Cependant 
!a  temperature  ,  et  par  suite  la  force  expansive  des  couches 
inferieures  s"accrurent,  le  calorique  que  possedait  le  noyau 
eherchant  a  se  niettre  en  equilibre  en  se  repandant  dans  les 
couches  dont  la  temperature  etait  plus  basse ,  il  arriva  enfin 
une  epoque  oi'i  la  force  expansive,  devenant  predominante  , 
I'emporta  sur  la  resistance  que  lui  opposaient  les  couches  deja 
solidifiees;  il  donna  alors  naissance  a  ces  fissures  a  travers 
quelques-unes  desquelles  furent  soulevees  des  parties  de  la  zone 
cristalline  inferieure,  dans  un  etat  solide  ou  a  peu  pros,  quel  • 
quefois  sous  la  forme  granitique,  ou  sous  celle  de  porphyrc  et 
de  laves. 

La  violence  avec  laquelle  ces  roches  furent  elevees  et  les 
replis  qu'elle  occasiona  dans  les  couches  solides  snperieines  , 
produisirentde  nonibreuses  fissures  dont  quelques-unes  fornient 
encore  certaines  vallces  et  les  autres  furent  rcmplies  par  une 
des  trois  melhodes  suivantes  : 

1°.  Par  le  soulevement  du  granite  quand  la  fissure  fnl  ou  ■ 
verte  immediatement  au-dessus  de  lui ; 

1°.   Par   la  rapide  expansion  de    la    matiinc    cristalline   ql^i 


^>  Geologic.  N".  2, 

loinposait  les  parois  de  la  fente,  qiiand  la  temperature  fiit 
assez  grande  pour  produire  I'tibullition  de  I'eau  quelle  conte- 
uait,  etc.  Dans  I'un  ct  dans  I'autre  cas,  la  matiere  produitc  fut 
jjiobabienient  une  rochcgranitoide  a  grains  fins,  un  p:)rpliyi'e, 
line  serpentine,  une  sienite,  une  roche  de  diallage,  etc. 

5°.  Lorsquc  la  temperature  de  la  roche  ne  iut  pas  assez 
grande  pour  produire  une  fusion  rapide  des  parois  de  la  fente, 
la  vapcur  aqueuse  qui  restait  dansla  roche  fut  obligee  de  ceder 
a  la  pression  dela  masse  supcrieurc,  de  s'echapper,  pour  ainsi 
dire  ,  par  les  pores  que  presentaient  ces  parois  et  ue  prccipilor 
dans  la  cavite  la  silice  et  les  autres  niineraux  qu'elle  tenait  en 
dissolution  et  qui  se  crislalliserent  parle  refroidissement ;  c'est 
ainsi  que  se  formerent  les  veines  dequartzen  roche,  dc  gneiss, 
de  niica-schi.sie  ,  etc.,  et  les  filons  metalliferes. 

L'agitation  que  ces  vapeurs  doivent  avoir  produite  dans 
lean  recouvrante  fait  concevoir  les  amas  d'argile  et  de  galets 
qui  existent  dans  les  fiions  et  qui  se  sont  precipitcs  avec  les 
niineraux  cristallises. 

Ces  elevations  partielles  de  la  croute  du  glo])e  ct  les  autres 

causes  qui,  a  cette  epoque,  troubl(^rent  latranqnillite  del'Ocean 

jniniitif  ,   produisirent   des  courans  rapides  qui  detruisirent  les 

sommites  saillantes  dans  son  lit.  Lesfragmen^  qui  en  resulterent 

furent  repartis  dans  les  couches  arenacees,  et  comme,  a  cette 

epoque,  la  surface  du  globe  consistait  principalenient  en  roches 

niicacees,  il  est  naturel  de  voirle  mica  el.  Ic  feldspalh  dominer 

dans  les  conglomeratsde  ces  formations  qui  sont  les  grauwackes. 

Le  depot  de  ces  fragmens  fut  accompagiie  et  suivi ,    durant 

les  momens  ou  la  tranquillite  rcgnait,   par  la  precipitation  des 

matieres  tenues  en  suspension    dans   I'Ocean   et   de  celles   en 

dissolution ;  de  \k  ces  passages  frequens  entre  la  grauwacke  et 

le  mica-schiste  ,  le  quartz-roc  et  le   calcaire  de  transition.  Les 

eruptions  qui  enrent  lieu  pendant  que  ces  roches  se  deposcrent, 

exp'.iquent  I'occurrence  frciqnente  des  dykes,  des  sionites,  des 

porphyres,  des  serpentines  et  des  roches  trapeennes  que  Ion 

observe  dans  ces  formations. 

Dans  le  memo  temps  ,  la  temperature  dc  I'Occan  s'etant  con- 

siddrablement  abaissee  ,  il  devint  habite  par  des  animaux  donl 

•   I'organisation  etait  simple  et  en  harmonic  avec  les  circonstan- 

ces  dans  lesquelles  ils  furent  erees.    Les   parties   dn   continent 

(lui  s'elevaieiit  aii-dessus  du  uivr-au  de  in  mer  se  couvrirenl  de 


Geologic.  7 

plantes  qui  pouvaient  vivi'C  dans  une  atmosphere  dont  la  tem- 
perature etait  fort  elevee  ;  ces  plantes  pourissant  a  la  surface 
et  sur  les  rives  des  bales  et  des  golfes  sur  lesquels  elles  crois- 
saient,  furent  promptement  carbonisees  et  se  preeipiterent  au 
fond  des  eaux  ou  des  torrens ,  et  y  apporterent  des  depots  are- 
iiaces  qui ,  conjointemeiit  avec  ces  depots  vegetaux,  fornierent 
les  terrains  houillers. 

Enfin,  amesureque  la  temperature  de  la  surface  du  globe,  et 
consequemmentcellederOceanetderatmospherejdiminuerent, 
la  quantite  d'eau  qui  se  vaporisa  etqui,  par  suite  ,  se  condensa 
fut  moindre,  les  continens  ne  furent  plus  soumis  a  ces  torrens 
de  pluie.  De  nouveaux  eires  organises  ,  vegetaux  et  animaux  , 
liabiterent  le  globe  :  les  depots  qui  se  formaient  sous  les  e.uix  , 
contenant  moins  de  matieres  cristallines,  devinrent  compactes 
et  terreux;  des  couches  de  schiste  ,  de  calcaire  couipacte  ,  de 
niarne ,  de  craie  ,  suivirent  celles  d'argiie  schisteuse,  de  mar- 
bre  et  de  brecnes. 

Une  consequence  de  ce  changemen!  gradual  est  que  les 
depots  contemporains  presentent  des  caracteres  uniformcs  et 
different  de  ceux  qui  leur'  sont  anterieurs  ou  posterieurs.  Ce 
fait  est  surtout  remarquable  pour  les  depots  qui  contien- 
nent  des  corps  organises;  mais  il  n'en  faut  pas  conclure 
cependant  que  tons  les  depots  analogues  sont  exactement  con- 
temporains ,  et  encore  moins  qu'ils  aient  ete  universels  et 
qu'ils  aient  reconvert  toute  la  surface  du  globe,  opinion  assez 
generalement  adoptee  ,  et  qui  conduit  a  regardcr  les  formations 
analogues  que  Ton  observe  sur  la  surface  du  globe  comme  etant 
les  lambeaux  d'une  meme  formation. 

M.  Scrope  se  resume  ,  en  disant  que  la  formation  de  toutes 
les  couches  qui  constituent  la  croute  solidc  de  notre  globe  peut 
etre  altribuee  a  trois  causes  distinctes  dans  leur  nature  ,  mais 
dont  les  produits  out  souvent  ete  meles  et  confondus.  lo.  La 
precipitation  chimique  des  difFerentes  substances  niinerales 
dissoutes  dans  rOcean  ,  precipitation  en  rapport  avec  la  tcni- 
[icrature  et  le  pouvoir  dissolvant ,  qui  diminuent  gradtielle- 
luent ;  -i".  le  depot  des  parties  tenues  en  suspension  dans  I'eau 
a  differcns  degres  de  tenuite,  et  qui  avaient  ete  onlevces  au 
noyau  primordial  du  globe  par  les  torrens  de  vaneurs  nui  sen 
echappaieut ,  depot  qui  avait  lieu  en  iiieine  lomps  qne  cc];\\  des 
coquillcs  et  des  vo'jelaux  existans  .-liors  siir  ir  .'jlobe.  5".  L  eh;- 


8  Geulogie. 

\aLiou  subile  ou  successive  tie  inatieres  cristalliiies  appartcnnnt 
;iux  couches  inferieures  du  globe  et  qui  s'introduisaient  par  ies 
lissures  produites  par  rexpansion  des  gaz  interieurs. 

Ces  trois  causes  agissent  encore  actueileinenl,  avec  beaucoup 
iiioins  d'energie  a  la  verile  ,  mais  forment  des  drpots  senibla- 
bles  a  ceux  qui  constituent  notre  glo])e.  Ainsi  certaines  sources 
rhaudes  produisent  des  roclies  calcaires  et  siliccuses  ;  des  de- 
pots luarneux  et  arenaces  se  font  journellement  au  fond  des 
eaux  ,  et  ies  volcaus  ouvrent  encore  des  fissures  qu'ils  remplis- 
sent  de  inatieres  cristallines  analogues  a  celles  que  nous  sup- 
posons  etre  Ic  pioduit  d'aclions  souterraines.  D. 

3.  DiiscuiPiiOiN  OF  ACTIVE  AND  EXTiN'CT  Yoi.cAiNS ,  el.c  — Description 
des  volcans  briilans  et  eteinlsj  avec  des  reuiarques  siir  leur 
originc  ,  leurs  phenonienes  cliiniiques  ,  siir  Ies  crateres  et 
leurs  jiroduits,  par  rapport  a  I'etat  de  la  Icrre  pendant  leur 
formation;  par  Ch.  Daubeny.  In-8o.  de  466  pag- ,  avec  5  pi. 
grav.  sur  hois;  prix,  i6  sh.  Londres,   iS-^G;  Phillips. 

Get  ouvrage  est  divise  en  quatrc  chapitres  ,  dont  cliacuis  a  fait 
le  sujet  d'une  iccon  a  1  Universite  d'Oxfbrd.  Le  t".  chap,  coni- 
prend  Ies  pajs  volcaniques  de  la  France  et  de  I'Allemagne, 
c  est-ii-dire  Ies  volcans  eteintset  Ies  basaltesterliaires.  L'auteur 
divise  Ies  volcans  en  brulans  et  eteints,  etdonne  la  classificaiiou 
tie  leurs  produits.  Jl  parle  successivement  des  roches  volcani- 
ques postdiluviennes  de  I'Auvergne ,  des  roches probleniatiques 
du  Puy- de-Dome  ,  et  des  roches  volcaniques  antediluviennes 
pres  de  Clermont,  du  Mont-d  Or  ,  du  Cantal,  du  Puy-en- 
V  elay  et  du  Vivarais  ,  des  roches  volcaniques  j)ostdiluviennes 
de  Velay  et  du  Vivarais  et  des  preuves  de  lactivilt*  vol— 
canique  dans  il  autres  parties  de  la  France.  L'on  compreud 
i|ue  I'auleur  distingue  Ies  produits  volcaniques  suivant  qu'ils 
jemplissent  des  vallties  encore  exislantes ,  ou  des  vallees 
(jui  sont  plus  ou  nioins  effacees.  II  est  laclieux  qu  il  y  mele 
inutilement  le  deluge,  sans  donner  aucune  preuve  que  la 
formation  des  vallees  exislantes  soit  le  resullat  de  ce  cata- 
clysme  niosaique.  11  adopte  I'idee  de  M.  de  Buch  sur  I'lile- 
valion  des  trachytes,  et  il  regarde  Ies  amas  tuff.ices  de  la 
Limagne  comma  intercales  dans  Ies  terrains  d'eau  douce.  Lc 
rocher  rouge  du  Puy  est  un  immense  film  mis  a  nu  poste- 
)  JMiroincnt.   I.fs  volcans  d'.Mlemagnc   ciniprcnncnt  Ies  rocho.s 


Gdoloi^ie.  \) 

vokaiiuiiies  autediluvienrics  del'Eifel  ft  le  IrabS  d'Amlei  iiai :h. 
11  ouLlif  ici  le  Kammerberg  pres  d'Eger,  la  peiife  Schnee;irulje 
(lansle  RiesengcLirge  ct  le  llautenberi;  pres  de  Ilof  en  Moravie. 
llcontre\lit  M.  de  Biich  sur  la  dolouiie  de  Gerolstein,  et  pretend 
que  I'existencc  postdiluvienne  de  ce  volcan  rend  la  cunversion 
du  calcaire  en  dolomie  inadmissible.  11  decrit  bien  les  cunes  de 
scories  de  BerirJch  et  les  coulees  qui  se  sont  repandues  du 
pied  des  montagnes  dans  la  vallee  ;  eufin  il  elabiit  une  lonsjue 
discussion  sur  I'age  des  depots  d'Andernach,  etc.  11  passe  rapi- 
denienl  en  revue  les  i-oclies  volcaniques  antediluviennes  des 
bords  du  Rhin,  du  Westerwaid  ,  des  environs  d'Eisenacli , 
Eschwege,  deCassel,  deFrancfort ,  de  Heidelberg,  du  IJrisgau, 
duHegau  ,  duWirtembes-g,  delaFranconie,  de  la  Bobenie  ,  de  la 
Saxe  ,  de  la  Silesie  et  de  la  Moravie.  On  coniprend  que  uo  j).  sont 
peu  suffisantes  pour  rendre  un  compte  detaille  de  lOuU's  ces 
locitlites;  aussil'auleurseborne-t-il  surtout  a  ce  qu'il  a  observe. 
Le  2".  chapitre  commence  par  les  roclies  volcaniques  de  Kon- 
grie.  11  decrit  les  differcns  trachytes,  raliinite,  et  il  compare 
les  trachytes  aux  porphyies  auriferes.  II  pense  que  les  passages 
duns  de  ces  roclies  a  I'autre  s'expliquent  par  la  su])position 
que  les  porphyres  ont  ete  alteres  par  I'agent  volcanique  qui  a 
soulevc  les  trachytes,  et  qu'ils  ont  meme  ete  changes  en  partie 
en  trachytes.  M.  Boue  lui  a  envoyc  une  description  courte  de 
la  chaiue  trachytique  qui  separe  la  Transylvanic  ,  proprement 
dite,  de  la  vallee  du  Szecklerland.  Les  trachytes  y  ressortent 
au  milieu  de  grands  depots  de  breches ;  il  y  a  des  trachytes 
inoiaires  ou  siliceux  a  Tscliik-Sereda  ;  des  depots  ponceux  dans 
toute  la  vallee,  des  bois  silicifies,  deux  mares,  un  cratere  lac 
au  milieu  des  trachytes  pres  de  Tuschnod,  ct  une  solfalare  ac- 
tive sous  la  forme  d'unc  fente  dans  le  trachyte  du  Mont-B;  - 
doshegy.  Le  cone  basaltique  d'Ober-Pullendorf  dans  la  Hon- 
gric  occidentale,  est  un  depot  tertiaire,  et  nonpas  secondaire, 
comme  le  pretend  SI.  Beudant.  L'auteur  decrit  les  trachytes  dc 
Gleichenberg  cu  Styrie;  il  suppose  que  cette  roche  a  perce  les 
depots  alternans  de  calcaire  grossicr  superieur  et  de  tuf  Irap- 
peen  du  voisinage.  Le  resle  de  ce  chapitre  est  consacre  i  i  Italic 
et -i  la  Sicile;  il  y  passe  en  revue  les  Monts-Euganeens  ct  le 
\icentin  ,  les  Monts-Rimini ,  le  lac  de  Bolsene ,  les  Lagoni  de 
Toscane,  les  environs  dc  Rome  ,  Rocca-Monlina,  Ic;  ilcs  Poa- 
'cs,  le   Alont-YuUur,  et  Ic  lac  d'Ansanto,  etc.  Le  Yesuvc,  les 


10  Oeologie.  N°.  5 

environs  de  Aaples,  les  lies  de  Piocida  et  d'Isclua  y  sont  de- 
crits,  et  les  phenomenes  chimiques  de  la  solfatare  ,  sont  ex- 
pliques.  II  adopte  I'idee  de  Goethe  pour  le  temple  de  Serapis ; 
il  donne  des  details  inteiessans  sur  Ischia  :  I'ajjglomerat  tra- 
chytique  3'  repose  sur  des  argiles  coquillieres,  etc.  II  donne  des 
coupes  des  filons  delave  poreuse  ,  qui  se  voicnt  dans  le  tuf  de 
Stromboli  ,  et  de  Lipari,  et  on  lira  avec  intcret  ce  qu'il  a  dit 
en  general  sur  les  lies  Lipari.  Enfin  on  trouve  un  resume  de  sa 
description  de  la  Sicile,  et  des  di'tails  sur  les  eruptions  de 
I'Etna  et  ses  prodnits.  11  y  trouve  des  roches  volcaniques  ante- 
diluviennes  (ValdiNoto,  pied  de  I'Etna)  et  postdiluviennes 
(laci  Reale ,  Etna). 

Le  5''.  cliapitrc  n'est  qu  unecompilxtion,dans  laquellel  'autcur 
passe  en  revue  tous  les  volcans  et  lieux  volcanises  du  globe 
qu'il  n'a  pas  visites.  II  entre  dans  des  details  sur  la  mer  Morte 
et  donne  une  carte  du  pays. 

Le  4*  •  chapitre  contient  les  idees  theoriques.  11  parle  de  dif- 
ferentes  theories  sur  les  phenomenes  volcaniques,  sur  la  situa- 
tion des  volcans  pres  de  la  mer,  sur  les  phenomenes  des  vol- 
cans actifs  et  leurs  laves,  sur  I'origine  des  trachytes,  et  sur  la 
profondeur  des  centres  volcaniques.  Les  trachytes  sont  des  ro- 
ches ])rimitives  altcrees.Il  donne  une  theorie  des  operations  vol- 
caniques. II  compare  les  roches  volcaniques  ettrappeennes ;  il 
csquissc  les  caracteres  des  laves  ,  ceux  des  trachytes  ,  des  tuffa 
et  des  anciennes  laves,  ou  des  basaltes  en  fdons.  II  cherche  a 
distinguer  les  tuffa  formes  par  des  pluies  de  blocs  et  de  cen- 
dres  qui  sont  le  produit  d'espece  de  coulee  boneuse.  II  revient 
encoresur  la  theorie  de  31.  de  Huch  ,  siir  le  changement  de  cal- 
caire  en  dolomie  ,  et,  tout  en  rendant  justice  aux  talens  emi- 
nensdcM.  deI{uch,ilcroit  que  cettehypothese  est  peu  digne  de 
lui ,  gratuite  etpeu  intelligible  dans  ses  details  !  11  fait  ressortir 
les  analogies  des  roches  volcaniques  et  destrapps,  et  celles  des 
trapps  ,  des  granites  et  des  serpentines.  II  pense  que  I'origine 
ignee  de  ces  derni^res  roches  est  une  question  sur  latjuclle  on 
est  aussi  avance  qu'on  I'etait  sur  cello  des  basaltes  ily  a  i5  ans. 

11  contredit  les  assertions  dc  M.  Fourier  sur  la  chalcur  cen- 
trale  et  le  refroiilisscmcnt  du  globe,  et  il  attache  peu  d'impor- 
tance  aux  observations  trompeuses  sur  la  chalcur  des  mines. 
Les  causes  finales  des  volcans  sontpour  lui  des  soupapcs  de  su- 
rele.  II  y  a  joint  encore  quo.'ques  notes  sur  la  mer  Roinjc ,  In 


Geologie.  1 1 

nier  Morle ,  les  laves  tertiaires,  le  cliangemeiit  des  idees  tlieo- 
I'iques  dcs  geologues.  Un  thermometre  geologiqiie  des  opinions 
(les  principaux  geologues  accompagne  cet  ouvi-age;  il  est  peu 
correct,  et  beaucoup  de  geologues  distinguesy  sent  places  trop 
has.  Une  liste  des  ouvrages  qui  traitent  des  volcans  et  des  ba- 
saltes  ,  termjne  cet  ouvrage  ,  qui  sera  utile  en  Angletcrre,  et 
qu'on  lira  avec  interet  en  France  et  rn  Ailemagne,  pour  les 
localites  etrangeres  a  ces  deux  contrees.  A.  B. 

4.  Lettre  du  rROFEssEun  L.  A.  Necker  au  professeur  G.Maurice, 
sur  les  filons  granitiquc  et  porphyriquc  de  Valorsine  ,  et  sur 
le  gisement  dcs  couches  coquilliores  des  niontagnes  de  Sales, 
des  Fizs  et  de  Platet.  [Biblioth.  unii>ers.  ;  sept.  1826,  p    62.) 

Le  fond  de  la  vallee  de  Valorsine  est  creuse  dans  la  proto— 
gyne,  qui  forme  la  couche  la  plus  elevee  du  sol  primordial.  Un 
gneiss  violalre  forme  la  base  de  la  chaine  du  mont  L'\guia  et  du 
gros  Perron  sur  la  cote  N.-O.  de  la  vallee.  Cette  roclie  est  su- 
bordonnee  a  la  premiere.  Pres  du  granite,  I'inclinaison  et  la 
direction  de  ces  roches  varient;  dans  le  ravin  du  Rupee,  se 
tiouve  du  granite  porphyrique  ,  qui  se  distingue  bien  de  la 
protogine.  Les  granites  sont  associes  en  general  avec  les  por- 
phyreSjles  protogynes  avec  les  scbistes  talqueux  et  cliloriteux, 
les  pierres  ollaires  ,  les  pclrosilex  scbisto'ides,  etc.  Cette  der- 
niere  roche  est  stratifiee  et  la  premiere  ne  Test  pas,  et  le  chlo- 
rite et  la  steatite  n'existeraient,  suivant  M.  INecker  ,  que  dans 
la  protogyne.  Je  crois  que  cette  bonne  observation  ne  laisse  pas 
que  d'avoir  des  exceptions  ;  ainsi  le  granite  du  Brocken  con- 
tieut  quelquefois  ces  mineraiix,  etc.  Le  granite  du  ravin  des 
Rupes  est  un  amas  ou  un  filon  de  2  ou  5  toises  de  puissance. 
Le  granite  ne  passe  pas  au  gneiss  qui  I'entoure  et  qui  y  est  tres- 
compacte.  Le  granite  pres  de  ces  roches  devient  un  porphyre 
feldspathiquequi  rappelle  ces  cailloux  porphyriques  des  rivieres 
des  Alpes;  il  y  en  a  dcs  varielcs  qui  ressemblcnt  au  trachyte. 
Sous  I'amas  de  granite,  il  y  a  des  filons  granitiques  dans  le 
schiste,  et  ils  viennent  se  terminer  dans  lamas.  L'auteur  en  a 
compte  6  sur  laberge  meridionale  et  un  sur  laberge  septentrio 
nale.  Ce  dernier  a  25  pieds  de  long  et  5  ^  pieds  d'epaisseur. 
On  revoitdu  granite  entre  le  Payon  et  Couteraic  et  ;i  la  cascade 
de  la  Barberine;  parlout  le  granite  est  avec  le  porphyre  quart- 
zifere.  L'auleur  donne  nne  coupe    depuis  Je    Buet    au  col  de 


12  Geologic.  IN'°.  4. 

Balme,  et  niontre  que  le  granite  de  Yalorsine  est  reiiiarquable 
parce  que  les  couches  inclinent  diversemeiit  des  deux  cotes. 
DcpuisValorsinea  la  Tete-I\oire,  on  voit  se  succederdu  {j;ranite, 
du  j^neiss  ou  roclie  de  Came  de  Saussure,  la  piotoijync  ,  des 
schistos  talqueux,  des  grauwackes  cornpacles  ,  du  calcaire  mele 
do  quartz  ,  du  schiste  aiijilo  talqueux  ,  du  schiste  calcaire  a  be- 
lemnites.  Toutes  ces  couches  se  revoient  eu  niontant  au  Buet, 
et  les  loches  vraiinent  intermediaii-es  comniencent  au  col  de  Sa- 
lenton.  En  coniparant  ces  faits  avec  ceux  de  I'Ecosse  et  d'au- 
tres  pays,  il  est  clair  que  le  granite  de  Valorsine  n'esl  que  le 
nienie  d'un  nrand  anias  granilique  cache. 

La  couche  coquillieie  da  Fizs  est  recouvcrte  par  une 
epaisseur  tres-considerablc  de  calcaire,  surnionte  de  gres  ,  qui 
forme  des  aiguilles  de  plus  de  100  toises  de  hauteur.  On  voit 
dans  les  rochers  de  Sales  et  des  Fizs  de  has  en  haut,  1°.  un 
gTes  ou  (|uaitz  grenu  sans  fossiles ;  a",  un  calcaire  sublaniel- 
Jaire  bleu  a  grains  verts  et  a  fossiles  (Turrilites,  Hamites , 
Inocernmus  sa/cntus ,  Spatangues  ,  Belemnites  ,  Ammonites, 
Scapliili's  ccqualis  cX.  obliqmis  Sow.  et  Buffonites) ;  3".  uu  cal- 
caire plus  clair  a  Huitrcs  et  Belemnites  ;  4°-  un  calcaire  fence 
fetide ;  5".  un  gres  a  fdons  spafhiqucs;  6".  un  second  banc  de 
calcaire  coquillierbleuatre  a  Turrilites  •  7°.  un  calcaire  bitumi- 
neux  et  carbure  comme  dans  le  has  de  la  montagne  ;  8°.  un 
calcaire  sabieux  gris  a  petits  filons  spathiques.  En  allant  au 
iX.-E.  le  calcaire  schisteux  s'enfonce  sous  le  gres  quartzeux  de 
I'Aiguille  del'Anc  et  d'Anterne.Aux  chalets  deSales,  lecalcaire 
no.  8  se  perd  sous  des  calcaires  compactes  carbures.Les  couches 
remontent  au  haut  de  la  montagne  qui  separe  Sales  de  Platet. 
En  allant  du  premier  endroit  a  I'autre  ,  I'auteur  dit  avoir  vu 
evideniment  le  gres  quartzeux  couvrir  tons  les  calcaires  prece- 
dens.  11  y  a  du  quartz  hyalin  dans  le  gies.  An  col  de  Platet 
on  voit  de  haut  en  has  sous  le  calcaire  schisteux  un  calcaire 
compacte  a  rognons  de  fer  hydrate;  1° .  un  calcaire  a  grains 
verts  pen  coquillier;  o**.  un  calcaire  gris  carbure;  4°-  un  cal- 
caire fetide  arenace  et  aNummulites  ,  Cerithes  ,  Turbinolites  , 
inais  sans  Belemnites  ni  Turrilites;  5°.  un  gres  vert  compacte 
k  cristaux  de  quariz;  G".  un  calcaire  gris  foncd  carbure  ayant 
I'appaicnce  dune  fausse  breche.  Plus  has,  est  la  cnuche  co- 
quilliere  semblable  a  celle  des  Fizs,  enfermee  comme  couche 
subordonnte  dans  un  calcaire  gris.  11  est  done  evident  que  les 


Geologic.  lZ^ 

«alcaires  cocjuillieii  et  a  Kiiiiirmilites  sont  iiitcrcales  dans  uu 
nrand  depot  calcaiie  qui  est  place  sur  des  calcaires  et  des 
.«cliistes  intermediairi.'S,  doiit  il  est  difficile,  pour  ne  pas  dire 
impossible,  dele  disliiiguer.  Sur  ce  menie  depot  (;it  un  I'rand 
massif  de  gres  ,  dont  la  partie  infeiieure  est  foriiiee  de  gres 
vert  a  quai-tz  ,  mica  uoir,  f.  Idspath  et  aniphibole  cristallisue. 
Cest  la  le  gres  des  Diahlerets  et  de  Tavigliona.  Le  gres  dont 
parle  uotre  auteur  est  si  singulier,  que  nous  ne  serions  pas 
t'tonne  qii'on  en  fit  une  roclie  ignee,  car  aucun  gres  ne  nous  a 
oflTert  des  crista ux  d'ainphibole,  etc.  Les  gres  precedens  Tor- 
ment I'arete  entre  I'Arve  et  le  Giffre,  la  pointe  Pelouse  ,  les 
sarnites  du  lac  Vernont  et  des  Fretes  ;  ils  descendent  sur  St.- 
Sigismond  et  Cluses.  Pres  de  Pernant  on  a  exploite  de  1  an- 
thracite sur  la  liniite  des  calcaires  et  des  gres  ;  le  coinljustibic 
y  alterne  avec  dn  calcaire  noir  carbure,  et  repose  siir  nn  cai- 
caire  arenace  ferugineux  et  un  calcaire  bituinineux  soinblabb; 
a  celui  des  Diablerets  et  plein  de  Cerilhiurn  diaboli,  d'Anipnl- 
laires,  de  Maclra  Sircna  ,  Venus  Maura  et  Pnserpina ,  Fohila 
/^<««.'  L'anthracite  est  convert  d'alternats  de  gres  a  ciment 
calcaire  et  de  calcaire  sableux  gris  qui  supportent  un  calcaire 
gris  schisloide  et  du  gres  vert  feldspathique.  Ce  sont  bien  les 
couches  des  Diablerets. Eafin ,  pres  de  CJuscs,  sur  la  route  de 
Saint-Sigisniond ,  on  troiive  une  couche  de  calcaire  a  crains 
verts  enclave  dans  le  calcaire  compacte  beaucoup  moius  carbure 
qu'aux  Fizs  et  sans  cristaux  de  quartz.  II  y  a  des  Ilamites,  des 
Ammonites,  di?s  Arches,  etc.  Ce  memoire  si  nouveau  doit 
nous  faire  attendrc  avec  bien  de  I'impatience  le  travail  complet 
de  I'auteur.Les  Alpes  suisses  recclent  encore  bien  des  secrets; 
M.  Keeker  a  commence  d'en  reveler  un  ,  nous  en  soupconnons 
deja  d'autres.  A.  B. 

5.  Paeticularite  des  Filons  ;  par  C.  Mahtu^i  de  Schneeberg. 
[Zeltschriftfiir  Mineralogie;  i825,  no.  18,  p.  335.) 
A  Aue,  pres  de  Schneeberg,  des  domes  granitiqiies  percent 
le  inicaschiste,  passant  au  gneiss  ( Lunibach  ,  Heidelberg  et 
Seiltiiuren  }  ,  et  il  en  part  des  lilons  qui  so  ramifient  et  se  ter- 
uiiuent  dans  les  roches  schisteuses.  Ce  fait  se  voit  bien  dans  la 
mineWeiss  et  RothAndreas  StoUen  ,  oi'i  Ion  cxploite  du  kaolin, 
et  du  fer  au  contact  du  granite  et  du  schiste.  Sur  le  rocher  da 
Seilthurea  il  y  a  des  fdons  granitiques  qui  se  terminent  par  en 


1 4  Geologic. 

haut ,  et  qui  ont  aS  p.  ilc  long.  Ce  fait  est  analogue  a  cc  qu'on 
connait  en  Norv^ge  ,  en  Ecosse,  aux  Pyrenees,  en  Brctagne  , 
dans  le  Cornouaille,  a  Valorsine,  a  Johann  Gcorgenstadt,  dans 
le  Boiimenvaldgebirge  ct  aux  Etats-Unis. 

6.  SuR  LESPROGRJis  DE  LA  SCIENCE  DK  LA  Geologie,  ctlcs  controverses 
relatives  aux  causes  et  a  I'histoire  des  debris  fossiles.  {Orien- 
tal Herald ;  ']\i\\\.   i8i6,  p.  12.  ) 

Get  article  est  specialement  destine  a  exposer  I'opinion  d'un 
auteui-  anglais,  John  Ranking,  qui  a  ete  pendant  20  ans  resi- 
dent britannique  dans  THindoustan  et  en  Russie,  ct  qui  a  rc- 
cemmcnt  publieaLondres  uu  ouvrage  in^".,  ayant  pour  titre  : 
Historical  Researches  on  the  wars  and  sports  of  the  Mongols  and 
Romans ;  Recherches  historiques  sur  les  guerres  ct  chasses  des 
Mongoles  et  Remains,  dans  iesquelles  ont  etc  employes,  ou  tues 
des  elephans  et  des  betes  feroces ;  et  les  analogies  historiques 
de  ces  divertissemeas  avec  les  localites  de  I'Europe  et  de  la 
Siberie,  ou  Ton  trouve  des  restes  de  ces  animaux  (5i  6  p.  avec 
une  carte  et  10  pi).  L'auteur  de  cet  ouvrage  singulier  a  fait  dc 
grandes  recherches  pour  prouver  que ,  sous  la  domination  ro- 
niaine  ,  une  quantite  d'animaux  des  climats  chauds  ont  ete  le- 
pandus  en  Europe ,  et  que  les  Mongoles  en  ont  fait  autant  en 
Asie.  On  servit  a  Heliogabale  la  cervelle  de  600  autruches  ; 
5oo  ours  furent  tues  dans  la  lice  pendant  un  seul  spectacle;  la 
main  de  Commode  immola  cent  lions;  et  a  I'anniversaire  de  la 
naissance  d'Adrien,  on  faisait  perir  un  raillier  de  betes  feroces. 
Partout  ou  les  Remains  avaieut  des  garnisons  el  des  villes,  ils 
erigcaient  des  amphitheatres,  et  se  plaisaient  dans  des  carnages 
semblables.  Suivant  M.  Ranking,  c'est  dans  le  voisinagc  d'am- 
phitheatres  semblables,  qu'on  trouve  aujourd'hui  de  ces  de- 
pots d'ossemens  de  betes  sauvages  ,  qui  ont  excite  si  vivement 
I'attcntioa  des  geologues.  L' Oriental  Herald  oppose  k  M.  Ran- 
king ,  auquel  il  rend  justice  a  cause  de  ses  savantes  recherches, 
I'existcnce  des  ossemens  fossiles  de  I'elephant  asiatique  dans 
I'Amerique  septeutrionale  ,  I'absence  dc  tout  ossemeat  humain 
parmi  les  debris  fossiles  du  regno  animal,  enfin  divers  I'aits  geo- 
logiques,  tels  que  celui  qui  se  rapporte  au  crocodile  dont  ou 
n'a  jamais  trouve  les  restes  qu^  dans  des  formations  plus  an- 
ciennes  que  le  calcaire.  '^ — ^'- 


Geologic .  1 5 

-J.  EXTRAIT  DUNE  LETTBE  DU  COMTE  DE  MCNSIEU    DE  BaIEEUTH.    {Voy 

le  Bullet,  de  nov.   1826  ,  n°.  23^.) 

Ce  javant  aiarque  qu'il  a  pres  de  20  cspeces  de  Macrourites 
de  Soleuliot'ea,  et  une  veritable  tete  d'Oiseau  ou  uu  Ornitlio- 
lithe  du  meme  lieu.  Le  calcaire  jurassique' lui  a  offert  pres  de 
70  especes  de  Scyphia  de  Schweigger,  dont  5i  out  etc  ligurees 
par  le  profess.  Goldfuss  de  Bonn. II  pretend  que  les  fossiles  da 
gres  du  lias  (place  entre  le  calcaire  jurassique  et  les  marncs 
du  lias)  out  plus  de  ressemblance  avec  ceux  du  premier  depot 
qu'avec  ceux  du  second.  Sur  68  Ammonites  du  lias  et  64  Am- 
monites du  gres  du  lias  ,  il  n'y  en  a  pas  une  espece  analogue, 
et  sur  3g  Ammonites  du  calcaire  jurassique  ,  il  y  en  a  10  especes 
qu'on  retrouve  dans  le  gres  argileuK  du  lias.  Le  muschelkalk  lui 
a  oiiert  Aes  Spirorbis  ,  Calyptrea  ,  Parmophorus ,  Nucula ,  lo 
Pectcn  ina'quistriatus  et  deux  especes  de  Bees  de  Seclies.  Le 
calcaire  intermediaire  de  Baireuth  parait  abonder  en  especes 
diverses  d'Ortlioceralites,  de  Nautilites,  de  Planulites  et  de 
Produclus.  Le  nombre  des  nouveiles  especes  est  fort  conside- 
rable. Ce  meme  savant  a  acquis  la  precieuse  collection  des  fos- 
siles d'.i  lias  et  du  calcaire  jurassique  de  feu  le  profess.  G.  d'Am- 
berg.RL  Pareto  de  Genes,  maintenant  a  Lausanne,  a  trouve  pres 
d'Oberwyl ,  dans  le  Seminenthal  (canton  de  Berne) ,  les  memes 
Fucoides,  et  dans  les  memes  gres  marneux  qu'en  Ligurie. 
Ccs  fucoides  paraissent  abonder  dans  plusieurs  massifs  arcna- 
ces  des  Alpes  suisses  ,  qui  sent  peut-etre  d'age  fort  different. 
II  y  en  a  aussi  aux  Voirons  pres  de  Geneve  ,  uou  loin  d'un  cal- 
caire compacte  a  Ammonites  ,  qui  ne  peut  etre  que  de  la  craie 
ou  du  calcaire  jurassique. 

8.  Memoire  sur  la  geognosie  du  departement  du  Nord;  par 
M.  Poirier-Saint-Brice,  ingenieur  des  mines;  memoire  cou- 
ronne  par  la  Sociitc  des  sciences ,  de  ^agriculture  et  des  arts, 
do  Lille.  {Annalcs  des  mines;  t.  XUI ,  4*-  et  5^.  liv.  1826, 
p.  5  et  287.  ) 

Le  departement  du  Nord  ne  presente  point  do  formations 
PRiMORDiALKS  :  Ics  terrains  en  couches  incliuc'cs  qu'on  y  observe, 
et  qui  sont  reccuverts  par  d'autres  terrains  en  couches  horizon- 
tales,  sont  rapportes  par  I'autcur  aux  terrains  de  transition  les 
plus  modernes.  II  distingue  deux  formalions  de  ces  terrains  en 


tT)  Gcokr^ic.  iS^  .^. 

coiiclics  iircliiiiios  :  i*.  ciilcaire fc'lide  el  sckiste  argilnu.r ;  a",  ter- 
rain liouHlcr.  Cekii-ci  forme  une  b4nde  6u  zone  dirigee  de 
rO  -S.-O.  a  I'E.-N.-E.  entre  deux  bandes  de  calcaire  et  schiste. 
Du  cote  dii  nord  ,  on  leconnait  la  superposition  de  la  forma- 
tion liouillere  a  la  formation  calcaire,  et  le  passage  prcsque 
insensible  de  I'une  a  I'autre.  Au  midi ,  la  jonction  des  deus 
formations,  recouyerte  par  des  terrains borizontaux,  ne  peut  p:-s 
ctre  aperciic;  niais  I'autenr  regarde  comme  probable  que, 
de  ce  cote  aussi,  le  calcaire  fetide  s'enfonce  sons  le  teri-nin 
houillcr. 

Le  calcaire  fc'lide  est  generalement  conipacfo  ,  dur,  suscep- 
tible de  poll,  d'un  gris  bleuatre  passant  au  noir,  coiore  ainsi 
par  le  carbone,  et  exbalant  par  le  clioc  on  la  raclure  une 
odeur  d'liydrogene  sulfure;  quelques  bancs  rouges,  veines  de 
Jdanc,  n'exbalent  ])oint  cette  odeur.  Le  fer  sulfure ,  la  chaiix 
carbouatee  ferrifere  et  la  cliaux  fluatee  se  presentent  dissemi- 
iies  en  veinuies  et  nids  dans  le  calcaire  gris.  Une  substance 
verte,  analo'nie  it  la  pretendue  chlorile  de  la  craie  et  d'autres 
terrains  pins  ou  moins  niodernes,  se  presente  aussi  aupres  de 
Blaton  (Belgique),  abondamment  disscminec  dans  une  espece 
de  sable  calcaire  qui  penetre  en  veinuies  dans  l.i  roche  cal- 
caire fetide  ,  et  que  M.  Sainl-Brice  regarde  comme  appartenani; 
a  la  memo  formation,  observation  tout-a-fait  remarquable  ,  eii 
cgard  a  I'age  ([ue   I'anteur    assigne  a  ces  terrains. 

Les  fossiles  que  le  calcaire  fetide  renferme  sont  :  une  mal- 
litude  d'Encriniles,  par  le  noni  desquels  on  I'a  souvcnt  dcsigne, 
des  Miulrcfores ,  des  Tc'rc'bralules ,'  Spirifer ,  Prodiiclus,  ct 
quelciues  yJnimoniles,  mais  point  de  Bclemmdes  ni  d'Orlhoce- 
ratiles.  (IM.  Saint  Brice  exprime  I'opinion  que  ces  deux  der- 
niers  genres  de  fossiles  appartiennent  surtout  aux  plus  anciens 
terrains  de  transition,  sans  dire  sur  quelles  observations  il 
appuie  celte  maniere  devoir,  qui  differe ,  en  ce  qui  concerne 
les  Belemmites  ,  des  opinions  generalement  recues.  L'existence 
dAmmonites  dans  un  terrain  do  transition  est  aussi  un  failqui 
merite  lattcntion  des  geol  .gues.  M.  Sainl-Brice  annonce  en  avoir 
trouvc  deux  fragmens  dans  une  carriere  de  marbre  des  envi- 
rons d'Avesne ;  illes  rappoit-  a  une  meme  espect;  qu'il  nomme 
Ammonites  simplex.)— he  schiste  argilcux ,  d'un  gris  bleuatre, 
passant  au  jaune  et  au  vert,  onctueux  au  toucber ,  parseme 
t\p  paillettes  de  mica,  renferme,  comme  le  ralcairc  ,  de-,  Encri- 


Geologic.  J  J 

ri.i/i;s,  dcs  Tc'rc'bmtulcs ,  etc.  Le  tout  se  presente  en  couches 
alternatives,  constamment  dirigecs  dc  I'O.-S.-O.  a  lE.-N.-E. ; 
niais  liiiclinaison  de  ccs  couches  dans  la  bande  du  sud,  est 
tantot  vers  le  nord,  et  tantot  vers  le  midi.  La  bande  du  nord 
n'est  bieu  visible  qu'en  Belgique  :  les  couches ,  souvent  presque 
horizontales  ,  inclinent  en  general  vers  le  sud.  Cette  formation 
renfernie  des  couches  subordonnees  dune  roche  arenacee 
quartzeuze,  que  I'auteur  rapporte  a  la  GrrtMwacAe,  et  de  Mineral 
defer  soit  oxide  ,  soit  hydrate. 

Le  calcaire  de  cette  formation  est  exploite  conime  marbre  : 
M.  Saint-Brice  fait  conuaitre  les  nombreuses  carrieres  dans 
lesquelles  cette  exploitation  prend,  depuis  quelques  annees  , 
une  activite  toujours  croissante,  et  qui  livrent  an  commerce 
desproduitsvaries,  semblables  a  ceux  des  carrieres  de  Bebnque, 
ouvertes  sur  les  niemes  terrains.  II  donne  aussi  des  details  sur 
les  mines  de  far  du  canton  de  Trelon ,  dans  lesquelles  on  ex- 
ploite des  couches  de  mineral  rouge  etjaime,  subordonne  au 
terrain  de  schiste.  La  calamine  se  presente  frequemment  en 
concretions  au  milieu  des  ininerais  jaunes  ou  liydrates. 

La  Jhrmatio/i   houillere ,  composee   de  couches    de  schiste, 
gres  des  houilleres  et  houille,  placee,  ainsi  qu'on  I'a  dit,  entre 
les  deux  zones  calcaires,  presente,  pres  de  Blaton  (Belgique)  et 
ailleurs,  une    liaison    telle  avec    la   formation   de    calcairo    et 
schistes   quelle    recouvre,    que  M.    Saint-Brice  nc   pcnse   pas 
f]u'on  pnisse  les  separer :  c'est  ainsi  qu'il  est  conduit  a  rappor- 
ter  aussi  le  terrain  houiller  aux    terrains  de  transition  les  plus 
niodernes.  Cette  formation  ne  parait    pas  a  la  surface   dans   le 
departement  du   Nord  :  elle  y  est  connue  par  les    ceiebrcs  ex- 
ploitations auxquelles  elle  donne  lieu,  et  par  les  nombreuses  re- 
clierches  dont  la  houille  estl'objet  sur  d'autres  points.  L'anteur 
rappelle  brievement  la  nature  des    roches  compnsantes  de    la 
formation  ,  les  nombreux  debris  vegetaux    que  ces   roclies  ren- 
ferment,  la  nature  de  la  houille,  les  substances  accitientelles 
(fer  sulfure,  spath    calcaire,    spath   pesant,   et  steatite)  qui  se 
rencontrent  dans  les  roches,  les  couches  subordonnees   de  fer 
carbonate  litho'i'de  qui  les  accompagnent,  enlin  Failure  gencrale 
de  toutes   les  couches  de    la    formation,  dont   la   direction  est 
constante,    mais  dont  linclinaison  varie  d'unc  maniere  bien 
remarquable,  par  suite    des    plis  et    replis  nombreux    sip-nale^ 
B.  Tome  X.  ■>' 


,8  Geologic.  N".  8. 

ilcpnis  long-temps  ii  I'observatioii  dcs  naturalistes  et  des  nii- 
ncurs.M.Saint-Brice  donne  cnsuite  quelques  renseignemensin- 
tL'iessans  sur  les  lecherches  les  plus  importantes  qu'on  a  faites 
et  qu'on  fait  encore  pour  tiouver  de  la  houille  en  diverges 
localites,  et  sur  les  terrains  quo  ces  reclierches  ont  traverses. 
Dans  I'une  d'elles ,  situee  au  niidi  d'Avesnes,  on  a  rencontre 
deux  veines  d'ajii/uacite,  dans  un  scbiste  niicace  bleuatre , 
appartenant  a  la  formation  de  calcaire  fetide  et  schiste  ar- 
gileux. 

Les  TEBKAiMS  SEcoiNDAiRES ,  disposes  en  couches  horizontales , 
qui  recouvrent  les  precedens,  en  gisement  iransgressif,  sent 
divises  par  I'auteur  en  deux  formations  :  i°.  sables  et  argiles 
injcrieures  a  la  ciaie ;  2°.  cr-aie. 

La  i"^'.  formation  se  divise  elle-meme  en  deux  couches  de 
nature  tres-differente  :  la  couche  infcrieure,  nommee  tourlin 
par  les  mineurs  flamands,  est  un  poudingiie  a  pate  calcaire  ,  et 
a  nojaux  siliccux  de  diverses  natures,  assez  gros  dans  la  partie 
infericure  de  la  couche  ,  diminuant  ii  mesure  qu'on  s'eleve, 
ct  n  ctant  plus  que  de  petits  grains  a  la  partie  superieure. 
Le  tourlin  renferme  des  pyrites ,  du  hois  fossile  souvent  pyri- 
tise,  des  fragmens  de  houille,  et  meme  d'anthiacite,  une 
grande  quantite  de  coquilles  marines  ,  dans  quatre  etats  diffe- 
ren*^  de  petrification,  et  des  dents  de  squales.  Celte  couche, 
qui  a  ordinairement  5  metres  d'epaisseiir ,  repose  iminediate- 
ment  sur  les  tranches  du  terrain  houiller,  et  parail  ne  se 
trnuver  que  suv  ce  terrain,  de  la  rencontre  duquel  les  n>ineurs 
la  regardent  comme  indice.  La  seconde  couche,  siiperposee  a 
la  precedentc  ,  est  une  argiie  calcaire  grisatre ,  nommee  die'vc 
paries  mineurs,  qui  retient  routes  les  eanx  supurieures ,  et 
qui  sert  a  elablir  \cs  picutagcs  des  puits  de  mines.  Cette  argiie, 
dont  I'epaisseur  varie  de  i5  a  5o  metres,  contient  beaucoup 
de  pyrites.  M.  Saint-Brice  n'y  a  reconnu  qu'une  seulc  coquille 
fossile,  qui  est  une  espece  d'huilre. 

La  craie  du  departement  du  Nord  se  rattache  a  la  grande 
formation  crayeuse  du  nord  et  de  I'ouest  de  la  France  :  ellc 
pre>ente  les  trois  varietes  de  nature  reconnues  partout  dans 
ce  terrain;  mais  ici  la  craie  tifcati  est  la  plus  inferieure:  elle 
contient  beaucoup  de  rognons  de  silex,  d'ou  les  mineurs  don- 
ncnt  a  la  couche  elle-meme  le  nom  dc  cornus ,  elle  a  10  a 
\i  metres  dc  puissance.    Des  couches  plus  ou  moins  argileuses 


Geo  tog ie.  ig 

designees  sous  Ics  noms  de  bleuset  de  /brte-toise,  et  dont  I'en- 
semble  a  une  epaisseur  de  i5  i  20  metres,  se  presentent  entre 
les  cornus  et  les  argiles  dieves.  Au-dessus  de  cette  craie  tufeau 
aont  des  couches  parsemees  de  grains  siliceux  de  fer,  nomn^ees 
par  les  mineurs  bonne  pierre,  vert  et  gris -.  c'est  la  glauconie 
crajeuse^  ou  la  crai"  preteudue  chlorite'e,  qui  dans  d'autres 
eontrees  existe  au-dessus  de  la  craie  tufeau.  Ici  son  epaisseur 
varie  de  5  a  10  metres,  puis  vient  la  marie  ou  marne,  qui 
est  la  craie  blanche,  de  6  a  i5  metres  d'epaisseur. 

Parmi  les  terraixs  tertiaibes  ,  une  seule  formation ,  celle  des 
sables  et  gres  sans  coquilles ,  se  trouve  dans  le  departeraent  du 
Word:  elle  forme  des  collines  assez  elevees,  ou  remplit  de 
grandes  excavations  du  terrain  quelle  recouvre,  et  qui-  est 
tantot  la  craie,  tantot  le  calcaire  fetide.  Les  sables  de  cette 
formation  sontsouveut  dun  beau  bleu;  les  gres,  presque  tou- 
jours  tres-durs,  se  presentent  quelquefois  en  bancs  assez  con- 
tinus  au  milieu  des  sables  ;  mais  le  plus  souvent  les  couches 
de  rres  sont  formees  de  gros  blocs  separes  les  uns  des  autres , 
mais  peu  eloignes,  et  disposes  horizontalement. 

Les  TERRAINS  6'ahuvion  appartiennent  aux  alluvions  modernes 
desplaines.  M.  Saint-Brice  en  forme  trois  divisions  .  i".  celles 
qui  recouvrent  par  iutervalles  la  formation  de  calcaire  fetide 
et  de  schiste  ;irgileux;  2".  celles  qui  recouvrent  par  intervalles 
la  fcirmaliou  des  craies  ;  5°.  celles  qui  recouvrent  la  craie  d'une 
maniere  continue,  depuis  Cassel  jusqu'a  la  mer.  Tous  ces  ter- 
rains sont  formes  de  couches  alternatives  de  sable  et  d'argile., 
renfermant  par  places  des  depots  defer  linwneux  et  des  depots 
de  tourbe.  L'argile  alimente  de  nombreuses  fabriques  de  bri- 
ques,  tuiles  et  poteries.  Dans  quelques  localitcs  elle  est  assez 
pure  (pres  de  Maubeuge)  pour  servir  a  la  fdbrication  de  la 
poterie  fine  et  de  la  faience.  Un  gres  fcrrugineiix  de  couleur 
brune ,  qui  devient  quelquefois  la  pate  d'un  poudingue  a  cail- 
loux  de  siiex  et  de  quartz,  se  presente  aussi,  en  stratification 
horizontale  ,  au  milieu  des  couches  de  sables. 

Les  dunes,  masses  de  sable  pur,  que  la  mer  a  peu  a  peu 
amoncelees  sur  ses  rivages ,  bordent  le  terrain  d'alluvion,  u  la 
limite  maritime  du  departeraent.  Y\ — d. 


2()  Geologie. 

y.   Memoirs  sur  les  corps  obganisks  fossiles  du   {{res  intenne- 
(liaire  du  Calvados  ;  par  M.  Eudes  Deslongchamps.  (  Mc'moires 
de  la  Soc.  Linc'cnnc  du  Cahadnt  ,  annec  i  8a5  ,  p.  Qgi .  ) 
II  y  a  deja  quelque  temps  que  M.  Ilerault  decouvrit  dans  Ic 
gres  quartzeux  de  May  ,  des   restes  de  coquiUes  dorit  il  a  fait 
connaitre  le  gisemcnt  dans  un  memoire  snr  les  terrains  intcr- 
mediaires  du  Calvados.    M.    Deslongchamps   se  propose  de  dc- 
crire  et  de  Cgurer  ces  fossiles  interessans  ,  renfernies  dans  des 
roches   que,  jusqu'alors,  on  ne  soupconnait    guere    coutenir 
des  debris  d'etres  organises.   Les   principales  exploitations   de 
gres  sont  a  May  et  a  Feugnerolles ,  villages  situes  a  deux  lieues 
au  S    de  Caen  ,  sur  les  Lords  de  I'Orne.  Les  bancs  s'enfoncent 
dans  la  direction  du  N.-E.  sous  un  angle  de  45  a  5o   deg.  lis 
sont  ordinairement  separes  les  uns  des  autres  par  des  couches 
d'argile  reniplies  de  parcelles    de   mica.    Qnoiqne  les  fossiles 
trouves  dans  les  grfes  de   May    soient  assez   nombreux ,  il  sen 
faut  beaucoup  qu'ils  y  abondent  :  on  ne   les  trouve  que  dans 
quelques  points  de  certains  bancs  et  assez  rarement.   II   faut 
excepter  neanmoins  une  petite  coquille  du  genre  Productus , 
excessivement  commune  dans  un  des  bancs,  et  tres-rare  dans 
les  autres.  Tons  les  fossiles  ont  completement  perdu  leur  test ; 
raeme  les  Terebratules.  Tout  ce  que  Ton  a   trouve  jusqua  ce 
jour  ne  consiste  qu'en  des  moules  interieurs  et  des  empreintes. 
Celles-ci  sont  presque  toujours  couvertes  dun  oxide  ferrugi- 
neux ,  dont  la  couleur  varie  du  noir  au  rouge.  Les  empreintes 
de  Trilobites  ne  sont  pas  rares  ;  I'auteur  en  distingue  de  trois 
especes    inedites  ,    qu'il   nomme  :  Jsaphus  Brorigniardu  ,    Js. 
brevicaudatus  et  Js.  incertus  ;  elles  sont  decrites  et  figurees  avec 

(  G.  Del.  ) 


soin. 


lo.  Sur  la  geologie  do  Departemejit  de  la  Moselle.  (  Compte 
rendu  des  travaux  de  la  Societe  des  sciences  ,  etc. ,  de  Metz, 
pendant  lannee  iSaS—  1826  ;  seance  generah  du    i5   raai 

1826,  p    34-  ) 

M.  Simon  a  lu  un  memoire  dans  lequel  il  decrit  les  terrains 
qui  constituent  ce  dcpartement  ,  et  s'attaclie  principalcment  a 
faire  connaitre  leur  superposition. 

Les  terrains  qui  constituent  le  sol  du  departement  de  la 
Moselle  sont  secondaires.  Les  3  formations  qu'on  y  rencontre 
le  plus  souvcnt  ,  sont  le  calcaire  oolitiquc ,  le  calcanc  bleu  a 


Ge'ologie.  21 

gryphites  ct  Ic  calcaire  coquillicr  ;  \iennent  ensuile  les  gres  , 
principalement  ceux  qui  accompagnent  la  houille  ;  les  autres 
formations  ne  jouent  qu'un  role  accessoire  ,  et  cependant  elles 
presentent  aussi  des  ressources  a  I'industrie.  M.  Simon  a  joint 
a  son  memoire  une  coupe  qui  montre  les  positions  respectives 
des  terrains  dont  il  a  parle. 

En  parlant  aussi,  dans  ce  memoire,  de  la  raontagne  hrulantc 
dite  de  Dalveillers,  dont  I'incendie  a  commence  a  une  epoque 
inconnue  :  «  Pour  arriver  ,  dit-il  ,  a  ce  lieu,  on  traverse  une 
belle  foret  par  un  cliemia  tres-agreable  ;  lorsqu'on  est  parvenu 
au  sommet ,  on  apercoit  quelques  fumeroUes  et  des  debris  de 
roches  qui  ont  subi  Taction  du  feu  ;  un  pea  plus  loin  on  de- 
couvre  un  petit  vallon  ;  c'est  la  que  parait  etre  le  foyer  de 
I'incendie.  Au  versant  de  gauche  ,  des  rochers  s'elevent  en 
murailles.  Ces  rochers  ont  subi  aussi  Taction  du  feu ,  et  a  leurs 
pieds  sont  des  soupiraux  par  lesquels  on  entend  un  murmure 
imposant  :  il  sen  degage  une  colonue  de  fumee  qui  depassc 
les  roches;  mviis  elles  n'en  sont  pas  moins  couronnees  par  des 
arbres  d'un  beiu  vert.  » 

Le  fond  du  vallon  est  couvert  de  debris  de  rochers  et  de 
schistes ;  sur  differens  points  du  sol ,  la  chaleur  est  a  peine  sup- 
portable ;  parmi  les  debris  on  trouve  de  beaux  cristaux  d'alun , 
de  Talun  de  plume  et  du  soufre  natif. 

«  C'est,  dit  M.  Simon,  en  examinant  successivement  ces 
formations,  en  s'arretant  aux  faits  qu'elles  presentent,  et  en 
s'assurant  que  des  terrains  qui ,  au  premier  apeicu  ,  semblaient 
n'etre  que  des  masses  informes,  sans  aucun  arrangement,  sont 
au  contraire  disposes  dans  un  ordre  admirable,  et  nous  conser- 
vent  tellement  bien  les  debris  des  animaux  et  des  vegetaux 
qu'ils  enveloppent,  que  les  coquilles  montrent  encore  les  pre- 
miers dans  leur  entier ,  et  que  les  nervures,  menie  les  plus 
delicates  des  feuilles  de  fougere,  ne  sont  point  eEFacees  ;  c'est 
alors  que  Thomme  sent  tout  son  neant  et  toute  la  grandeur  de 
son  Createur.   » 

ir.  Decouverte  d'une  cavernk  a  ossemkns  fossiles  pres  ot 
Bordeaux. —  M.  Michelot ,  instituteur  a  Paris  ,  ecrit  i  TAcade- 
mie  royale  des  sciences  (seance  du  i').  juin  iSuG),  pour  liii 
donncr  toniiaissancc  de  la  decouverte  qu'on  \ient  de  lairc  d'une 


a  2  Geologic. 

caverne  ^  osseinens  situee  sur  les  Lords  tie  la  Garonne,  a  qnel- 
que  distance  de  Bordeaux.  Cette  caverne  renfermait  des  osse- 
mens  de  Tigre  et  de  Hy^ne  d'especes  analogues  a  celles  dent 
on  trouve  des  debris  dans  les  environs  de  Paris. 

12.  Notice  sur  un  gisement  de  Calamine,  dans  les  environs  dc 
Philippeville  ,  province  de  Namur ,  par  M.  Bouesjsel.  (  Jnnnl. 
des  Mines;  1826,  2".  livraison  ,  p.  245.  ) 

Le  terrain  de  transition  qui  constitue  le  sol  des  environs  de 
Philippeville,  est  forme,  i".  de  calcaire  bleu,  2°.  de  scliiste 
argileux  et  Grauwacke,  1°.  de  terrain  ardoisier.  Pres  du  vil- 
lage de  Sautour  on  observe  dans  le  terrain  de  calcaire  bleu  , 
un  filon  tres-epais  et  d'une  grande  etendue  ,  dont  la  masse 
mouchelee  de  galene  ,  est  une  pierre  blanche  ,  greniie  ,  a  pe- 
tites  lames  eclatantes  et  nacrees,  ou  tirant  au  mat,  avec  des 
parties  celUilairesdemi  dures,ayant  unepesanteur  specifiquc  de 
2,8,  donnant  une  poussiere  jaunatre  par  la  raclure  ,  taisant 
peu  d'effervescence  avec  les  acides ,  se  calcinant  au  feu  et  de- 
venant  caustique  L'analyse  de  plusieurs  echantillons  a  donne 
pour  rcsultat  :  45  a  47  d'acide  carbonique,  25  a  27  dc  chaux  , 
19  a  21  de  magnesie  ,  5  a  9  d'oxide  de  zinc,  et  de  faibles 
nuantites  de  protoxide  de  fer  et  de  residu  siliceux.  Cetle  sub- 
stance est  done  uu  double  carbonate  de  chaux  et  de  magnesie  , 
melange  de  carbonate  de  zinc  en  divcrses  proportions.  En 
d'autres  lermes ,  c'est  un  calcaire  magne'sicn  renfermant  de  la 
calamine  et  de  la  galene, ,  comme  celui  de  Combecave  pies 
Figeac ,  et  dispose  en  filon  puissant  dans  le  calcaire  de  transi- 
tion ,  circonslance  qui  reunit  les  deux  modes  de  gisement 
sous  lesquels  la  galene  et  la  calamine  se  presentent  en  Angle- 
terre,  etqui  duit  faire  presumer  ,  dit  M.  Bouesncl ,  que  la  for- 
mation des  antics  filons  de  plomb  et  calamine  de  la  Belgique 
ne  remonte  pas  a  une  epoque  plus  ancienne  que  celle  de  la 
formation  du   calcaire  magnesien.  B-d. 

i5.  Sur  les  miinks  de  plomb  du  Cumberlamd  et  du  Derbtsiiire; 
]>ar  M!\L  Bkochant  de  Villiers  ,  Dufrenoy  et  Elie  de  Beau- 
mont. i"=.  partie.  Gisement  des  minerais  ;  par  M.  BROCIIA^T 
DK  Villiers.  (  Annal.  des  mines;  1826  ,  a"',  livrais.,  p.  oSg.  j 
Li  produclion    annuellc   en   plomb   du    royaume-uni  dc  la 

Graiide-Bretague  ,    est  evaluee  ,   par  TVI.  Taylor  ,    a    019  millc 


Geologic.  a  5 

fiuintaux  metriques,  quantity  dans  laquelle  le  Derbyshiic  entie 
pour  I  o  niille  quintaux  ,  et  le  Cumberland  ,  avec  les  parties 
adjacentes  des  comtes  de  Durham  et  d'York  ,  pour  igo  milie 
quintaux  metriques. 

Dans  cette  contree,  qui  fournit  ainsiapeu  pres  les  ^  dupro- 
duit  total,  les  mines  de  plombsont  exploitees  dans  un  terrain 
principalement  compose  de  roches  calcaires  ,  et  designe  sous 
les  noms  de  calcaire  dc  moiitagncs ,  calcaire  a  encrines ,  cal— 
caire  mclallifere  ,  calcaire  carboniferc.  Ce  dernier  nom  provient 
de  sa  liaison  avec  le  terrain  houiller  proprement  dit,  qui  le  re- 
couvre  en  stratification  concordante  ,  et  de  ce  que  ses  coucbes 
superieures  contiennent  meme  deja  quelques  coucbes  subor- 
donnees  de  bouille  de  mauvaise  qualite.  II  est  superpose,  ega- 
lement  en  gisement  concordant ,  au  terrain  de  vieux  gres 
rouge  (  old  redsandslone  )  qui  repose  sur  n  terrain  de  grau- 
wacke  ,  et  qui  est  lui-meme  rapporte  a  la  grauwacke  par  le  plus 
grand  nonibre  des  geologues.  Situe  ainsi  a  la  limitc  des  deux 
classes  de  terrains  intermc'diaircs  et  secondaires ,  le  terrain  me- 
tallifere  du  Cumberland  et  du  Derbyshire  est  place  diuis  I'uno 
de  ces  classes  par  les  geologues  allemands  ,  et  dans  I'autre  par 
les  geologues  ahglais. 

Dans  le  Cumberland  ,  ce  terrain  est  compose  de  couches  cal- 
caires, alternant  avec  des  roches  schisteuses  et  des  gres  ;  il  con- 
tient  aussi ,  en  gites  subordonnes  ,  intercales  irregulierement 
entre  les  couches ,  une  roche  trappeenne  designee  dans  le  pays 
sous  le  nonide  w/h'/w///,  qu'on  retroiive  dans  le  terrain  bouiller 
snperieur,  et  que  pliisieurs  geologues  regardent  comma  ayant 
une  origine  ignee,  et  ayant  ete  injectee  lateralement ,  entre  les 
couches  du  terrain  calcaire  preexistant.  L'epaisseurdes  couches 
calcaires  varie  de  5  a  4o  metres  :  les  mineurs  ea  reconnaissent 
environ  une  vingtaine,  qu'ils  distinguent  par  des  noms  parti- 
c'.Uiers.  Leur  stratification  est  reguliere  et  presque  borizontale  ; 
I'epaisseur  totale  du  terrain,  depuis  le  vieux  gres  rouge  ]\\%i\a.' li 
la  couche  la  plus  inferieure  du  terrain  houiller,  qu'on  dcsi^ne 
sous  le  nom  de  millslone  grit  (  gres  a  meules  } ,  est  d'enviroa 
845  metres. 

Les  gites  de  plomb  se  montrent  dans  cc  terrain  ,  en  Iilon« 
(  rackc-veins ) ,  amas  {pipe-veins),  et  veines  [Jlal-vcins).  Les 
fdons  sont  de  beaucoup  le  gite  le  plus  abondant.  lis  presentcni. 
les  caracleres  reconuus   ailleurs  a  cc  gite,  et  particuliereinsnt 


24  Geologic.  N".  i5. 

une  differeace  frequcnte  de  niveau  entre  Ics  couches  corres- 
pondantes  des  deux  j)ar()is.  Ceitains  filons  sont  disposi-s  de 
telle  sorte ,  que  leur  ensemble  forme  des  especes  dc  marches 
ou  de  Zig-zags ;  mais  la  continuite  entre  les  parties  du  filon  qui 
Iraversent  perpendiculairement  les  differentes  couches,  est 
mainteaue  par  une  prolonjjjation  du  fdon  ,  dans  un  sens  pres- 
que  horizontal  ,  au  travers  d'une  couche  d'line  autre  nature, 
et  ordinairement  argileuse  et  feuilletee.  On  observe  aussi  que 
les  filons  sont  plus  puissans  et  ))lus  riches  ,  dans  les  parties  oil 
ils  Iraversent  les  couches  calcaires,  que  dans  celles  qui  corrcs- 
]iondent  soit  a  des  couches  de  gres  ou  a  des  conches  schis- 
tcuses  ,  soit  a  des  couches  de  diverse  nature  sur  leurs  deux 
parois. 

Le  mineral  cxploite  est  le  plomb  sulfure ,  quclquefois  aussi 
le  plomb  carbonate.  Les  ganguos  sont  calcaires  ,  lluoriqucs  , 
baryliques  et  quartzeuses. 

Les  amas  et  les  veincs  se  rencontrcnt  dans  le  voisinage  des 
filous  ,  contiennent  les  memos  ininerais  ,  et  paraissent  etrc 
des  epanchemens  de  la  maticrc  des  filons  entre  les  plans  des 
couches. 

Dans  le  Derbyshire  ,  le  trapp  est  intercale  trois  fois  au  ter- 
rain calcaire,  qui  nerenferme  d'aillcurs,  sur  environSoo  metres 
d'epaisscur  ,  presqu'aucune  autre  roche  subordonnee,  excepte 
lie  minces  veines  d'argile  ,  mais  qui  contient  abondamment  des 
lognons  de  silex  (  chert ).  On  y  observe  ,  conime  dans  le  Cum- 
berland ,  beaucoup  d'e/icr/«e.y  ,  Ac?,  madrepores  ,  des  aiiomies  ^ 
des  produclus  et  autres  fossilos.  La  jiartie  superieurc  de  la 
seconde  assise  calcaire  est  magnesifere,  et  un  peu  saccharoide. 
Tout  le  terrain  calcaire  est  penetrc  par  une  grande  quanlite  de 
cavernes.  La  roche  de  trapj)  ,  de  structure  en  general  ainygda- 
lo'i'de  ,  est  connue  sous  le  noni  de  loadstone  ;  elle  ne  present c 
pointdc  stratifications  distinctes  ,  et  ses  assises  sont  limitees  , 
en  dessus  et  en  dessous ,  peu  reguliercment ,  ce  cpii  leur  a  fait 
refuser  le  nniii  de  couches  par  plusieurs  geologues  qui  les  re- 
gardeut  commc  des  masses  intcrca/c'cs  au  calcaire,  el  leur  attri- 
bnent  une  origine  volcanique. 

Les  gites  de  minerai  sont  distinguiis  ,  en  rakc-vcins  ,  pipe- 
veins  et  flat-veins  dc  memecjue  dans  le  Cumberland,  et  de 
nienie  aussi  on  n'expioiie  [)rt;s([ucque  Ac.^  rnke-vcins  nu  filons. 
C"cs  filons  sont  assez  scniblablcs  aux  premiers,  pour  leuis  mine- 


Geologic.  26 

rais  et  lears  gangues ;  leurs  beaux  spaths  fluors  sont  un  objet 
(I'ex-ploitation  et  d'industrie  tres-connu  ;  mais  ce   qui  les  rend 
particulierement  interessans  pour  les  geologues  ,  c'est  leur  dis- 
position   extraordinaire   par    rapport    aux    roches    du   terrain 
qu'ils  traversent :    plus  ou  moins  riches  dans   les  couches  cal- 
calcaires  ,  ils  disparaissent  ordinairenient  en  arrivant  au  load- 
stone, et  on  assure  qu'on    les  a  retrouves  quelquefois  dans  le 
calcaire  inferieur,  aprcs  avoir  traverse  le  toadsione.  Ce  fait  est 
depuis  long-temps  celebre  par  le  parti  qu'on  a  voulu  en  tirer, 
pour  combattre  la  theorie  de  Werner  ,  qui  considcre  les  fdons 
comnie  des  feiites    remplics.  Mais  I'auteur  fait  observer  d'abord 
que  celte  interruption  des  Glons  ,  quoique  se  pi-esentant  le  plus 
sonvent,  n'est  pas  a  beaucoup  pres  generalc,  et  que  sur  280 
mines  anciennes  ou  nouvelles ,  citees  par   M.    Faiey  ,    dans  le 
Derbyshire,  il  y  en  a    19  dans  lesquelles  on  a  trouve  du  mi- 
neral dans   le    loadstone.    M.  Brochant   de    Villiers  a   observe 
ce  fait   lui-memc   dans   deux  mines  ,   dans    I'une   desquelles  le 
filon    se    divise  ,    en   entrant  dans  le    loadstone  ,    en  plusieurs 
petits  filets  paralleles  ,  mais  conserve  son  mineral  et  sa  gangue. 
En  admeltant  done  meme,  avec  les  gcologues  volcanistes,  que 
le   loadstone  est  le    produit  d'une    formation    ignee  ,  injeclee 
entre   des  couches  calcaires  ,  posterieurement  au  depot  de  ces 
touches  ,   il  faut  admettre  aussi  que   cette  injection  a  eu  lieu 
avant  la    formation  de  ceux  des   filons   qui  ti'aversent   le  load- 
stone ,  et  meme  de  tons  les  filons  du  Derbyshire  ;  car  rien  d'ail- 
leurs   nc    peut  porter  a  admettre  la   distinction   de  deux  epo  • 
ques  de  formation  ,  dans  ccttu    contree  ,  pour  des  filons  entre 
lesquels  on  n'a  reconnu  aucune  difference  essentiellc. 

De  plus  ,  M.  Brochant  pense  que  si  Ton  cousidi-re  d'une 
part  la  grande  difference  de  durete  qui  existe  entre  Ic  calcaire 
ct  le  loadstone .,  dont  les  assises  alternent  entre  elles  ,  d'autre 
part  le  peu  de  soiu  avec  lequel  ,  par  suite  de  cette  durete  du 
toadstone  ,  on  a  du  y  rechercher  les  traces  des  filons  qui  scm- 
blcnt  se  perdre  a  sa  rencontre,  il  est  permisde  regarder  I'ano- 
malic  que  ces  filons  presentent,  conimc  ayant  |)robablemeut 
beaucoup  de  rapports  avec  cellos  que  presentent  los  filons  dc 
beaucoup  d'awtres  contrces,  qui  traversent  des  couches  de  du- 
rete diflerente  ,  lels  que  les  filons  en  zig-aags  du  Cumberland, 
et  comme  n'etant  quuu  cas  particulier  ,  facile  aconcevoir,  dans 
I'hypolhese  de  la  formation   des  filons  par  des  fentes.  B-d. 


26  Geologie. 

14.  Relation  sub  iks  couches  au  word  de  l'Humber  pres  Cave,  par 
W.  Vkbson,  avec  une  carte.  [Jnnals  of  philos.  ,  join  1826  , 
p.  455. )  I 

L'auteur  a  examine  le  pays  siir  les  cotes  de  la  route  de  Good-  | 

manliam  a  Erongh  ;  il  entre  dans  des  details  de  geoijraphie  geo- 
logique  difficiles  a  extraire.  Iltrouve  d'iibordle  lias,  qui  setend 
d'EUerkes  a  South-Cave  ,  North-Cave  ,  Hotham  ,  South-Cliff, 
INorth-Cliff,  Houghton,  Market-Weighton  et  Goodmanham.  II 
V  cite  des  graphites,  \es Plagiostoma  gigantcum  etiiisticum,  des 
Ammonites  et  le  Pentncrinus  caput  Medu.uv.  Au-dessus  il  y  a 
des  oolites  inferieures  avec  le  Tcrebrntula  speciosa  eXLimn prn- 
iojc/V/f«,desErigonies  et desTurritelles. Sancton-North  etSouth- 
Wewbald,  South-Cave,  ElIoughtOQ  et  Wellur  se  trouvent  situes 
surce  depot,  Les  roches  calcaires  de  Kelloway  A\ec\'Jmmo- 
nites  calloricusis  et  peut-ctre  le  cornbrash  forment  ca  et  la  des 
petites  masses  entre  South-JNewbald  et  South-Cave,  et  suppor- 
tent  I'argile  de  Kimmcridge,  car  le  coralrag,  le  calcareous  grit 
et  I'argile  dOxford  ne  reparaissent  que  phis  au  nord.  Le  haut 
des  collines  appelees  Wolds  est  forme  par  la  craie  infericurc 
qui  s'eleve  sur  I'argile  de  Kimmeridge  a  Melton,  Brantlingham 
et  pres  de  South-Newbald,  et  sur  I'oolite  ou  le  lias  pres  de  « 
Sancton  et  de  Goodmanham.  La  marne  rouge  [redmarl)  sc  « 
irouve  a  I  mille  a  I'onest  de  Shipton.  L'auteur  donne  une  j| 
coupe  generale  et  les  coupes  parliculieres  du  pays  qu'il  decrit 

A.  P.. 

I  5.  SuR  LA  GEOLOGIE  DE  Sr^owsoN.  [Jfincils  of  philos.;  janv.  182J, 
P-  74-) 
Dans  un  memoire  ou  MM.  Phillips  et  Wood  ont  donne  une 
description  geologique  de  Snowdon  ,  ces  savans  ont  annonce 
que  leurs  rechcrches  avaient  ete  vaines  pour  decouvrir  une 
roche  feldspathique  ,  qu'on  leur  avait  dit  exister  dans  cette  lo- 
calite.  L'auteur  de  cet  article  indique  le  gisement  precis  de 
cette  roche  aux  environs  de  Caernarvon:  elle  recouvre  le  schislc 
argileux. 

16.     SOR   LA  fORMAlION   DE  LA  VALLEE  DE  KlNGSCLERK  et  d'aUtreS  Val- 

lees  par  I'elevation  des  couches  qui  les  enclavcnt,  ctsurl'evi- 
dence  de  la  conlinuite  primitive  des  bassins  de  Londres  et 
de  Hampshire  ;  par  le  Rev.  W,  Buceland.  (  Transact,  dc  la 
Soc.  gc'olog.  dc  Londres  ;  vol.  2,  part,  i".,  p.  120,  182G.  ) 


Ge'oiogie.  ay 

Le  bassin  de  Londres  se  retrecit  a  Savernakforest  et  se  lie  a 
celui  du  Hampshire.  La  craie  forme  cette  cavJte  par  I'inc.liaai- 
siin  diverse  de  ses  couclies  vers  I'axe  du  bassin.  II  y  a  cepun- 
dant  une  exception  pour  I'extremite  sud-ouest  a  Kingsclere. 
Une  jolie  carte  geolofjiqne  marque  les  limites  ^e  I'argile  plas- 
tique  de  Kingsclere  a  Inkpen  et  Newbury.  L'argile  rouge  et 
blanche  est  dessous  I'autre  ,  le  sable  et  les  graviers  dessous  la 
marue ,  et  le  gres  vert  occupe  les  vallees  de  Kingsclere  et  de 
Hani.  A  Inkpenhill,  la  craie  s'eleve  a  loi  i  p.  ,  la  plus  grande 
hauteur  qu'elle  atteigneen  Angleterre.  D'lnkpena  Ilighclereet 
atravers  lavallee  de  Kingsclere  se  trouve  le  faite  d'une  double 
serie  de  couches  crayeuses  doiitchacune  incline  en  sens  oppose 
de  I'autre.  II  y  a  d'autres  exeniples  de  vallees  de  gres  vert  au 
milieu  de  la  craie  comme  a  Bower-Chalk,  a  Poxwell  pres  Os- 
mington  ,  etc.  ;  ces  vallees  sont  formees  suivant  I'auteur  par 
soulevement,  et  il  les  appelle  vallees  de  soulevement.  II  en 
trouve  de  seniblables  a  VVestbury  ,  pres  Bristol  et  dans  le  Gla- 
morganshire. II  en  reconnait  dans  les  vallees  de  Pewsey  ,  de 
Yily  et  de  INadder,  oil  Ion  voit  paraitre  nieme  des  calcaires 
jurassiques  superieurs,  et  enlin  dans  la  grande  vallee  du  Weald 
of  Kent  et  Sussex.  Les  couches  crayeuses  du  bassin  de  Londres 
n'ont  pris  leur  inclinaison  actuelle  qu'apres  la'  formation  de 
l'argile  de  Londres  ,  et  les  bassius  de  Londres  et  du  Hampshire 
n'ont  ete  separes  que  par  des  souleveniens  de  la  craie.  Ses  ar- 
guniens  sont  peu  convaincans  ,  car  il  avoue  que  les  couches 
tertiaires  sont  horizontales  partout,  excepte  a  Highclere  ,  oii 
elles  suivent  les  inclinaisons  assez  fortes  de  la  craie  ,  comme 
tons  les  depots  formes  sur  des  pentes.  Les  deux  bassins  sont 
separes  par  des  masses  de  craie  de  600  a  1000  pieds  de  haut,  et 
sur  cette  digue  il  y  a  des  a  mas  d'argile  ])lastique ,  de  sable  et 
de  gray  wethers  ou  de  gres  ,  ce  qui  montre  qu'ils  ont  ete  con- 
tinus.  II  compare  ce  fait  a  ces  craies  chloritees  des  cinies  des 
Alpes.  Les  alluvions  anciennes  de  Londres  ne  different  pas  du 
gravier  du  bassin  et  les  alluvions  modernes  sont  limitees  aux 
prairies  de  la  vallee  de  la  Kennet,  de  Ilungerford  a  Reading. Ce 
sont  des  lourbes  de  5  a  i5  pieds  d'epaisseur  et  a  ossemens 
d'animaux  et  dhommes  ,  et  des  marnes  de  2  a  10  pieds  d'epais- 
seur a  eoquillcs  d'eau  douce,  ab'ois,  etc.  Ces  nuiruieres  sout 
marquees  sur  sa  carte  et  sont  au  nord  de  la  Kennet ;  dc  nia- 
niere  que  I'auteur  altribue  justement  Icur  originc   a   dus   amas 


28  Geologic. 

:le  oquillages  amends  naturellement  sur  ce  cote  dans  les  hautcs 
eaux.  A.  B. 

ly.  ScR  LA  r.RAiE  ET  r.ES  SABLES  VERTS  dcs  envii'ons  de  Lyme-Re- 
gis, Dorset  ct  lieei-,  en  Devonshire;  parM.  de  la  Beche.  (T/wj- 
sact.  de  InSoc.  ge'olog.  de  Londres ; vol.  2,  pari.  1'''=.,  p.  loy.) 
L'auteur  se  plaint  qu'il  n'y  ait  pas  de  noni  approprie  aux 
sable;  sous  la  craie  ;  il  nie  scnible  que  celui  de  sable  vert  est 
fort  snfiisant  et  surtuut  beaucoup  plus  simple  que  son  sable 
glaucn-fcrrugincux .\\  examine  d'abord  la  craie  de  Lyme-Regis, 
et  enumere  soigneusenient  ses  fossiles ,  puis  il  en  fait  de  nienie 
pour  les  yres  et  les  sables  sous  la  craie.  Cette  derniere  forme 
urie  epaisscur  do  200  pieds,  dont  i5o  sont  a  silex  ,  40  sans 
silex  et  le  reste  a  grains  de  quartz;  au-dessous ,  le  gres  vert  a 
200  pieds d'epaisseur  et  se  lie  a  la  craie  par  un  sable  jaune-brun 
a  silex,  et  plus  bas  vient  un  sable  vert.  II  decrit  ensuite  la  craie 
de  Wliite-ClifF  et  les  sables  au-dessous  d'elle  ;  et  enfin  il  parle 
de  la  craie  et  des  sables  de  Bransconibe  et  de  Beer.  Ce  sont  des 
details  qui  ne  sont  pas  d'un  interet  assez  general  pour  les  ex- 
traire  ;  niais  la  conclusion  sage  de  l'auteur  merite  d  etre  citee. 
11  trouve  que  sur  un  espace  de  quelques  niilles ,  les  masses  di- 
verses  du  gres  vert  varient  beaucoup  de  place  et  de  grandeur  , 
et  il  en  conclut  que  les  equivalens  geologiques  de  dilFerentes 
contrees  eloignees  doivent  differer  beaucoup  les  uns  des  autrcs. 
Quatre  coupes  coloriees  font  bien  sentir  les  irregularites  dcs 
couches  de  gres  vert.  A.  B. 

18.    EssAt    gkologique,     gkognostique   et  oryctognostique   sur    la 

principaute  de  Pyrmont ,  par  le  D'.    Mencke.    Suite.    (  Voy. 

le  Bulletin  du  10  Oct.).  {Zcitschrift  fi'ir  Minera/og.;min  1826, 

p.  585. ) 

Ce  memoirc  traite  du  keuprr ,  ou  du  5*^.  gres  secondaire  de 
Pyrmont,  qui  cnvironne  et  recouvrc  les  montagnes  de  mus- 
chelkalk  des  environs  de  cette  ville ;  il  existe  un  passage  insen- 
sible de  I'une  a  I'autre  formation;  la  le  gres  contient  un  cal- 
caire  semblablc  au  muschelkalk  qui  olTre  rarement  \' Oslrncile 
(Plcuroneclcs)  disciles.  Le  keuper  ofFre  des  gres ,  des  niarnes , 
des  argiles  et  des  argiles  schisteuscs  ;  il  ressemblc  souvent  au 
gres  bigarre,  et  il  sen  distingue  par  ses  impressions  de  plantes 
el  ses  niarncs  bilumincuses,  etc.  L'auteur  decrit  succcssivcmcnt 


Geologic.  20 

ses  parties  constituantes.  Le  gn's  infcrieur  cunticnt  clu  for 
hydrate,  des  grains  de  feldspatli,  des  druses  de  quartz,  de  la 
malachite  et  des  pyrites  ;  il  y  a  des  couches  do  gres  quartzeux  ; 
uperieurementlegresest  quelquefois  tres-qnartzeux,et  il  forme 
les  ciraes  de  quelques  montagncs.  Les  gres  offrent  des  impres- 
sions de  Calamites  et  d'autres  graminees  ;  le  gres  gris  noir  a  des 
inipressions|deCythert'es,Lam.?,deTellinesetdespointesd'Our- 
sins  ou  des  Dentales.  Dans  pkisieurs  endroits  ,  quelques  frag- 
mens  de  bois  bitumineux  et  les  marnes  noires  ont  fait  croire  ;i 
I'existence  des  couches  de  houille.  Ce  depot  renferme  un  gres 
trachiforme,  compose  en  partie  de  debris  de  roches  et  de  co- 
quillages,  comme  au  pied  du  Kotersberg.  L'argile  scliisteuse 
contient  da  fer  hydrate  jaune  et  rougeaire  ,  de  la  baryte  et  des 
petits  nids  de  galeae  etde  quartz  hyalin.  Pres  de  Rodsiek,  ily  a 
du  bois  petrifie  en  fer  hydrate,  et  a  OElentrup,  dans  le  Lippe, 
il  y  a  des  bois  siliceux.  Les  marnes  irisecs  du  keuper  sont  bi- 
garrees  comme  celles  du  second  gres  secondaire.  Elles  con- 
ticnnent  des  nids  de  calcaire  grenu,  des  lits  dune  marne  bre- 
chiforme,  des  geodes  marneux,  des  quartz  hyalins  prismas,  des 
pyrites  en  cubes  et  en  dodecaedres  pentagones.  Ces  derniers 
existent  surtout  pres  d'Aerzen,a  Bosingfeld, etc.,  dans  le  paysde 
Lippe  ;  de  nombreuses  indications  de  localites  accompagnent  ce 
memoire,auquelil manque  essenticUementuno  carte  geoiogique. 

19.  Observations  faites  pkndant  un  voyage  de  Stuttgard  a  Ulm  , 
par  G.  de  Martens.  Partie  Geolngiquc  (  Corresp.  Blatl  de.} 
Wurtemberg.  Landwirtschaftl.  Fcreins;  mai  1822,  p.  oSj.  ) 
En  deca  du  Necker  ,  s'eleve  autour  de  Stuttgard  uuc  rangee 
dc  hauteurs  dont  I'une  ,  le  Bopser,  atteint  i,4Jo  pieds 
au-dessus  de  la  mer,  et  dont  lelevation  gencrale  est  de  1,200 
a  i,5oo.  Dans  ce  terrain  degres,  on  remarque  le  gres  grossier 
quartzeux  superieur,  les  marnes  bigarrees ,  l'argile  sch'isteusc 
et  dn  gypse  compacte  et  Qbreux.  Le  nagelkalk  du  Kriegsberg  ro- 
couvre  les  Marnes  de  Mettingen;  a  Goppingen  dominc  le  mus 
chelkalk.  II  y  a  beaucoup  de  fossiles  a  Ball,  a  Rentlingen,  a 
Filder,  etc.  La  chaine  jurassique  bavaroise  et  de  la  Souabc  a 
25  miUcs  geographiques  de  long  et  4  a  5  milles  de  large.  Ses 
plus  hautcs  cimes  sont  le  Rossberg,  qui  a  2,679  pieds  ,  le  Gu- 
genberg  pros  Urach,  qui  en  a  2,607,  etc. On  trouve  du  luf  basal- 
tiquepresduTek,    au  llcpsisauer  et  R  Mibersteige.    LAlpoirig 


n,)  Geologic. 

dos  traces  tie  pyrites  et  de  fcr  hydrate.  II  y  a  du  mineral  de  fer 
en  grain  a  lieidenheim  ,  Tuttliugen  et  Aalen.  II  y  a  beaucoup 
de  cavernes  dans  lAlp  ;  I'auteur  en  cite  unc  douzaine.  celle  de 
IVeLcllach  pres  Pfullingen  est  la  plus  grande. 

uo.  Cartes  gkognostiqurs  des  boiids  du  Ruin  entre  Basle  et 
Mayence,  dressees  par  MM.  de  Oyenbausen  ,  de  la  Rocbe  et 
de  Decuen,  et  gravees  par  M.  Brose  ;  a  feuillcs  in-fol.  , 
et  I  feuiile  in  -  fol.  de  coupes.  Prix,  60  fr.  Berlin  , 
Sciirapp ,   etc. 

A   Tannonce  deja  faite  de    cette    carte ,    ( voy.    le    Bulletin 
d'octobre    1826,   11°    i'6),    uous  ajouterons  quelques  details. 
Cette  l.elle  carte  fait  partie  de  I'ouvrage  des  autcurs  cites ,  dont 
nous  rendrons  compte  ,    mais  elle  se  vend  a  part.  Le    trace   en 
est  agreable  ;    toutes  les  nioutagnes  n'y  sont  pas  indiquees  ,  on 
n'y   trouve    que  I'ind.cation  des  plateaux  de  montagnes  et   les 
plus  hauts  groupes.  Cette  carte  est ,    avec  celle  du  Hartz   de 
M.  Berghaus  et  celle  de  I'Angleterre ,  la  plus  belle  carte  geolo- 
gique  qu  on  ait  encore  publiee.  Elle  comprend  les  deux  chaines 
de  montagnes  des  deux  cotes  du  Rhin,  une   partie  de  la  Lor- 
ra4ae  et  de   la   Franconie.  Les  details  geologiques  en  sont  mi- 
nutieux ;    les    autenrs    ont   puise  aux  nieilleui-es    sources ,    et 
ont  eu  beaucoup  de  cartes  inedites  a  leur  service.  On  y  trouve 
indiquees,  par  des  couleurs  ct  des  chiffres ,  {i  especes  de  de- 
pots,  savoir  :  granite  ,    gneiss,    sienite,    micascbiste,    calcaire 
dugres,    grauwacke    et   schistes ,    diorite  ,   calcaire    interme- 
diaire,  terrain  bouiller ,    calcaire  bouiller  ,  porphyre   rouge, 
agglomerat   du  porphyre,  porphyre    noir,  amygdalo.de  de  ce 
porphyre,  agglomerat  de  ce  porphyre  ,  gres  ronge,  zechstem, 
gres  bigarre,  calcaire  de   ce  gres,   gypse  de  ce  gres,  muschcl- 
ka:k,  gvpse  de  ce  calcaire,  keuper,  gr^s  du  keuper ,  gypse  du 
keupcr,  gres  du  lias  ,  lias,  marnes  du  lias  ,  oolites  jurassiques , 
calcaire  compacte  jurassique,  dolerite,  agglomerat  basallique, 
trachyte,  calcaire  dans  la  dolerite  ,  calcaire  dcau    douce,    fer 
du  lias,  marnes  fluviatiles,  luf  calcaire,  tourbe  moUasse  .  sable 
a  poix.  Nous  voyons   avec  etonnement  que  Ic  calcaire  grossier 
du   Rbinysoit  taxe  de  calcaire  d'eau  douce,  car   les  fossiles 
d'eau  douce  y  sont  subordonnes   aux    coquillages   marins.  Les 
auteurs    distinguent  le   gres  du  lias  de  celui  qui  est  dans  le 
Luxembourg  sous  une  couche  de  lias.  Les  details  sur  le  Pala- 


Geologie.  3 1 

tinat  sont  faibles  ,  et  Ic  keuper  est  souvent  la  ou  il  y  a  tin 
|[res  Ligane,  comme  a  Luneville,  Treves,  etc.  II  y  a  g  coupes 
fort  joiies,  mais  leur  ba:?e  nous  parait  souvent  theorique.  Des 
coupes  de  niontagnes  sont  bicn  plus  instructives  que  des 
coupes  generales  ,  faites  d'apres  des  idees  sur  le  prolongement 
probable  des  coucbes  On  y  trouve  un  proGl  enire  le  lac  de 
Constance  et  la  Lorraine  ,  un  autre  depuis  les  Ardennes  a  la 
Bouche  Alpe,  un  autre  depuis  Metz  a  JNiedernhall  ,  sur  le 
Necker,  un  autre  depuis  Luneville  a  Hochwalde  ,  un  autre  du 
Ballon  d'Alsace  au  Tauniis,  un  autre  a  travers  le  Spessart  et 
la  P'oret- Noire,  un  autre  depuis  Sulz  a  Eglisau ,  et  deux  pro- 
fils,  I'un  des  b  )rds  du  Keeker,  en  Wirtemberg,  et  I'autre  des 
environs  de  Scbaffhouse.  IN'ousle  repetons,  ces  profils  peuvent 
etre  conformes  a  la  nature,  mais  jusqu'a  present  nous  n'en  sa- 
vons  encore  rien.  Est-ce  que  les  couches  degypise  de  gres  ,  etc., 
se  prolongent  en  droite  ligne  comme  le  montrent  ces  coupes  ? 
Est-il  permis  de  faire  de  pareilles  suppositions  ,  parce  qu'on 
a  perce  dans  trois  ou  quatre  endroits  les  terrains?  Nous  adres- 
sons  ces  questions  au  public  savant;  mais  nous  ue  pouvons  en 
menie  temps  que  lui  recommander  la  carte  et  louvi-age  classique 
de  ces  auteurs.  A.  K. 

2  1.  Le    fer   oligistf.    micace    schisteux  ,    comme    roche  ,    dans  le 

Hundsrnck;  par  D.  J.  Noggkrath.  {Journal  fur  Chemic    unci 
Phjsik   ,  par  Schweigger;  vol.  i5,  cah.  4,  l8a5,  p.   SSg.) 

L'auteur  a  trouve  cette  roche  au  pied  sud  du  Sohnwald  , 
entre  Winterburg  etGebroth,  sur  la  liniite  du  terrain  houil- 
ler  et  intermediaire.  Cette  roche  du  terrain  de  transition  a  tous 
les  caracteres  de  celle  du  Bresil.  Lefer  micace  y  est  associe  avec 
des  grains  de  quartz,  qu'on  n'apercoit  que  sur  la  tranche  des 
morceaux.  Sa  pesanteur  specifique  est  5,i86  a  5,52i. 
2  2. Sur  les  Basaltes  de  Pflasterkaute,  extrait  d'unelettredeM. 

SoRET,  correspondant  de  la  Socicle  philoniathique,  a  M.  Lemaa 

{Weimar,  1 1  aout  iSaSj,  lue  a  la  Societe  philomathique  ,  le 

27  aout  1825. 

Le  gisement  des  basaltes  dc  Pflasterkaute  ,   pres    Marksuhl  , 
est  un  des  plus  curieux;  il  est  cite  souvent  par  les  geologues  , 
et  a  ete  dccrit    avec  soin  par  M.  Sartorius ,  en  1802.    M.  Boue 
en  a  egalement  fait  I'objet  de  ses  observations ;   mais   ces   sa 
vans  ne  paraissent  pas  avoir  connu  les  faits  suivans  : 


32  Geologie.  Nf'.  22. 

Lc  plus  leinarquable  est  celui  de  la  presence  d  une  quantite 
cVeau   assez  aboudante  dans  les  cavites  du  basalte  le  plus  sain  , 
dans  celui,  par  exemple  ,    qu'on  extrait  en   boule.    M.    Soiet 
dit  avoir  vu  couler  cette  eau  avec  tant   d'abondance,   au  mo- 
ment ou  Ton  cassait  la  pierre ,  qu'il    tomoigna  le  desir   qu'on 
cherchat  a  la   recueillir  ,    et  le   Grand-Due   de   Weimar   en    a 
donne  Tordre  aux  ouvriers.  On  a  recueilli  unc   petite  fiole  de 
cette  eau ,  et  voici  comment  on  y  a  procede.  L'un  des  ouvriers 
casse  la  picrre  ,  un  second  se  tieni  aupres  de  lui  avec  du  colon  , 
qu'il  appuie  inimediatement  sur  les   cavites    encore  humides  , 
ensuite  il  exprinie  I'eau    dans  une    cuillere.    M.    Soret    a  vu 
extraire  ainsi  en  sa  presence  une  cuilleree  a  soupe  de  cette  eau, 
qui  a  ete  envoyee  sur-Ie-champ  a  M.  Dobereiner  pour  en  faire 
I'analyse.    M.    Sartorius  a  egalement  assiste,  une  autre  fois  ,  a 
I'extraction  de  I'eau  ,  et  il  en  a  vu  prendre  encore   la  raeme 
quantite.  II  n'y  a   pas   lieu   a    craindre    quelque    supercherie. 
Toutes  les  cavites  ne  renferment  pas  egalement  de  I'eau  :  celles 
qui  sonttapissees  de  mesotype  fibreuse,    par   exemple,   ou   de 
stilbite  seulement,  n'en    ont  point;  celles,  au    contraire,  ou 
Ton  trouve  de  petits  cristaux  de  cliaux  carbonatee ,  et  surtout 
de  la  calcedoine  niammelonnee,  en  sont  remplies.  Cette  eau  a 
un  gout  trts-faiblement  amer  ;  il  est  a  presumer  que  la  silice  et  la 
chaux  carbonatee  y  sont    en   dissolution  ;   mais  c'est  au  celebre 
et  habile  chiniiste  ,    M.  Dobereiner  ,    a  resoudre  cc  probleme  , 
et  nous  esperonsqueM.  Soret  voudra  bien  nous  en  transmettru 
le  rcsultat,  qui  ne  pent  manquer  d'interesser  la  science.  Nous 
ferons  observer  que  lesbasaltcs  de  Feroe  et  ceux  du  Vicentin 
offrent  des  calcedoines  globuleuses,  dont  I'interieur  contient 
de  I'eau,  meme  en   assez  grande  quantite.  Nous  avons  eu  une 
agate   anbydre  ,    de  Bragance ,   dans  le  Vicentin ,    qui    pouvait 
bien  contenir  une  bonne   cuilleree  d'cau.  Nous  cilcrons  encore 
un  silex  pyrnmaque,  de  la  grosseur  d'une  pomnie,  dont  I'inte- 
rieur pent  contenir  un  demi-vcrre  d'eau.  Cette  piece  est  con- 
servee  dans  le  cabinet  d'histoire  naturelle  de  la  villc  do  Nantes  ; 
elle  est  d'autant   plus   curieuse ,    que  le  silex  est  de  la  nature 
•    de  ceux   qui  appartiennent  au  terrain  de  la  craie.  On  connait 
encore  de  I'eau  prisonniere  dans  les  cavites  d'autres  mineraux  , 
par  exemple,  le  quartz  des  terrains  amines  et  des  terrains  pri- 
mitifs  ;   aussi,  sil  etait    dans  les  cboses   possibles   de   pouvoir 
analyser  ces  diverses  caux,  peul-etre  obtiendrait-on  des  resul- 


Geulcgie.  55 

hits  ini])oriari.s    pour  Icxplicatioii  <ie  \.\  crchilion  de   subsl.ir.cr;; 
que  Ion  croit  avoir  line  origine  iguce. 

Pour  en  i-i'venii-  au  basalte  de  Pllastcrkaute  ,  Ttl.  Sorot  v  a 
rcmarque  les  substances  niinerales  suivantos  ;  elies  soiit  ren- 
f'ermees  dans  les  cavites  assez  abondaiitcs  ,  on  dans  la  masse 
nienie  du  basalte.  W.  Sar'.orii' ;  y  a  doja  reeounu  le  peridot 
le  pyroxene  ,  la  cbaiix  carboualee  crislallisee  ,  la  calcedoinc  ,  la 
stilbite,  la  mesolype  primitive  tt  acicnlaire  ,  des  cristaux  noirs 
oclaedrcs,  dccrits  c.;mme  for  niagnetiquc  par  M.  Sartorias  ,  ct 
que  M.  Sorct  presume  elre  du  pleonasto  ,  c'est-a-dire  du  spi- 
nelie  noir,  et  de  la  steatite  ;  enfin  ,  ce  dernier  savant  y  a  obser- 
ve de  petits  cristaux  blancs  octaedres  f  oc;:aedre  a  base  rboin- 
boVdale ) ,  que  iM.  Soret  se  propose  de  soumcttrc  a  un  exainen 
regulier,  et  qui  out  quclques  rajiports  avecia  zcagonite. 

Au  point  de  contact  de  la  masse  basaltif[ue  avec  le  saiidsteia 
(legres  j  ,  on  Irouve  un  basalte,  decompose  en  fragmens  irre- 
guliers  etbrises,  donlles  fentes  sont  qiiclqiiefois  reinplies  par 
des  masses  de  cbaux  carbonatee  crislaliine,  qui  reuferme  eile- 
nieine  dans  son  intericur  du  basalte  en  fragmens  ;  la  se  trouve 
aussi  une  roche  pyroxcnique  en  morceaux  de  nioyenne  cran- 
dcur.  Ce  sont  des  cristaux  de  pyroxene  gris  aciculnires,  ein- 
pates  dans  une  substance  qui  parait  etre  du  feldspath. 

Enlre  Marskuhl  et  Liebenstein  ,  c'est-ii-dire  dans  un  espace 
de  cinq  a  six  lieues ,  on  peut  observer  a  peu  pres  toutes  les 
rocbes  qui  caracterisent  la  Thuringe  ,  depuis  le  granite  ou 
gneiss,  avec  apjjarence  gianitique ,  jusqu'au  basalte,  etc. 
[Nottv.  Bulletin  des  sciences-  de  la  Snc.  Philnmnt.  ;  avril  iSaS 
page.  124.  ) 

2").     PaRALLELE    GEOGNOSTIQUE   de    la   FOnjIATION    SAMFEfiK     UES     Al.PES 
ET  DE';   CAI'.PATnES  SEPTENTRIONALES  ;    par  G.    LiLL.    de    Lir.lE.MlACri. 

{Inhrbiich.    des  K.  K.  polytcchn.  Instituts  in    JFicn;   vol.  6, 
p.   i(JG  ;   18^5.  ) 

1/auteur  commence  par  donner  un  coup  d'a'il  i'eneral  si;r 
!a  Structure  des  Alpes  septentrionales  en  Autricbe,  dont  cer- 
tains i)oints  nous  paraisseut  fautifs,  et  il  passs  cnsuite  k  la  con- 
sid^'ration  des  Carpalbes  qa'il  a  etudiees.  II  trouve  que  les  ro- 
cbes primitives  forment  quatre  groupcs  dans  les  Carpatlies , 
savoir  :  Les  monlagnes  aurif'ercs  de  Posing,  le  Fax  Kower  Ge- 

B.    Tli.ME    \.  ", 


?)/y  GeoIoi;ie.  N.  2". 

hir'C,  le  Tatra  et  le  groupe  de  la  Bukovine.  Le  granite  y  est 
rntouru  de  roches  quartzeuses  et  amphiboliques,  quelquefois 
iiietalliferes,  et  a  lils  de  calcaire,  de  inicaschiste  ,  de  schiste 
argileux  ,  et  de  scliistc  de  for  oligistc  (Badhaus,  pres  Posing). 
Une  roche  quartzeusc  a  grains  de  fcldspatli  forme  la  masse 
superieure,  et  supporte  le  calcaire  interniediaire  le  plus  re- 
cent, quia  de  4  ^  ^^'^  toiscs  d'epaisscur,  et  qi:i  est  arenace 
inferieurement.  Apres  ccla ,  vient  une  grande  formation  are- 
nacee  et  calcaire,  qui  commence  entre  la  March  ct  la  Waag,  et 
forme  la  plus  grande  partie  des  Carpathes  septentrionales  jus- 
que  dans  la  Buknvinc.  Elle  a  plus  de  5o  heures  de  largeur  ea  et 
la,  et  on  y  trouve  des  gres  clilnritenx,  et  dans  I'Olsatlial  en  Si- 
lesie ,  on  voit  qu'elle  repose  sur  des  alternats  de  calcaire  bitu- 
mineux  et  siliceux  a  diorite  et  cuivre.  Au  nord  de  Wieliczka, 
le  calcaire  interniediaire  est  recouvert  par  le  gres  liouiller.  Le 
sel,  le  pypse  et  le  soufrc  se  trouvent  dans  ce  calcaire  bitumi- 
neux  ou  entre  lui  et  le  gres  carpathique  precedent.  L'auteur 
cite  beaucoup  de  localites  de  sel  ct  de  sources  salees  ainsi  pla— 
cees  en  Gallicie  ,  Hongrie  et  Transylvania.  En  Moravie  ,  ces 
roches  saliferes  rcposent  sur  du  calcaire  interniediaire  ,  et  en 
Silesie  sur  du  gres  liouiller.  Un  calcaire  de  couleur  claire  se— 
tend  de  iMoravie  en  Gallicie.  Le  calcaire  jurassique  recouvre  en 
stratification  non  concordante  un  grand  espace  entre  les  cal- 
caires  intermediaircs  et  les  roches  quartzeuses  de  Kielce  et  la 
"Vistule  et  le  gres  rougeafer  de  Przedborz  et  Kouskie  Un  de- 
pot an'ilo-ferrugineux  a  lignite  et  a  fossiles  du  Jura  le  recouvre 
a  Czensbochau  et  Dzialosyn ,  et  est  lui-nienie  reconvert  de 
craie.  Le  calcaire  mavneux  jurassique,  a  gypse  spathique  et 
soufre  (Czarkow),  est  dans  la  partie  orientale  (Wislica  Busko), 
ct  le  calcaire  compacte  ct  en  grands  rocliers  est  d.ms  la  partie 
ouest.  Les  gypsf^s  de  Dirschel,  Troppau,  Pschou,  et  les  sources 
salees  de  Solcza  sont  dans  le  terrain  jurassi(pie  marneux ,  qui 
n'a  jamais  donne  de  sel.  tizczerbakow  est  sur  les  limites  du 
Jura  et  do  calcaire  aucieu  sccondaire  de  Tetschen.  Le  gri-s  vert 
cxisterail  entre  Altlitschein  et  Fridck  ,  sous  la  forme  d'une 
marne  verte  ,  alternant  avec  du  calcaire  siliceux  et  un  silex 
carie;  il  y  a  des  gres  chlorites  a  debris  vegetaux  ou  a  fragmens 
ralcaires.  L'extremite  Est  du  bassin  de  la  Moravie  olFre  du  li- 
gnite et  du  calcaire  d'eau  douce  a  Limnees ,  etc.,  a  Weissen- 
Yerg,  prts  Leskow,  ct  Ic  dernier  calcaire  va  de  li  jusque  dans 


Geologic.  35 

le  Magthal  (  Beczkow}.  II  y  a  des  gres  tertiaires  coquilliers  et  it 
cerithes  pres  des  gypses  jurassiques  de  Busko ;  du  lignite  cou- 
vert  de  calcaire  tertiaire  existe  dans  la  vallee  du  Saon  et  du 
Dniester  (Mokrotyn).  II  y  a  du  calcaire  d'eau  douce  a  Gyogy 
sur  la  Marosch,  en  Tr;insylvanie,  et  le  sol  tertiaire  abonde  au- 
tour  de  Cracovie  ,  Mlyni  et  Korytnica  en  Pologne ,  I'argile  re- 
couvre  le  sel  de  Wieliezka.  Dans  les  Carpathes  les  depots  are- 
naces  et  calcaires  s'appuieraient ,  scion  I'auteur,  sur  les  roches 
intermediaires  des  Sudetes,  et  ne  feraient  que  recouvrir  les 
groupes  primitifs  des  Carpathes.  II  donne  une  table  des  equi- 
valens  geognostiques  des  Alpes,  des  Carpathes  et  des  Sudetes. 
On  voit  d'apres  cela  qu'il  classe  dans  le  gres  bigarre  la  partie 
snperienre  du  gres  car|)3thique  ,  et  qu'il  rejette  le  reste  dans 
le  zechstein  superieur.  Celte  idee  de  vouloir  retrouver  partout 
un  depot  si  niinime  que  le  zechstein,  est  tout-a-fait  etrange,  et 
Ton  apercoit  clairement  que  les  Carpathes  out  la  nieme  com- 
position que  les  Alpes  calcaires  ,  savoir  :  que  le  calcaire  inter- 
mediaire  a  gypse ,  sel,  gres,  etc.,  est  surmonte  de  gres  se- 
tondaires  qui  se  terminent  par  le  calcaire  jurassique.  Les 
Carpathes  n'offrent  pas,  d'un  autre  cote,  le  gres  vert  des  Alpes 
et  le  calcaire  coquillier  compacte  du  Salzberg  et  du  Tyrol,  etc. 

A.  B. 

•24 ■     Arrangement    oRocRApniQus    des    roches     de    .loACHiMSTHAt  ; 

par  Cl.  Paulus.  (  Neue  Schriflen  dcr  Snciel.  fi'ir  die  ges.  Mi- 

neralog.  in  Jena;  vol.  2,  p.   199.J 

C'est  une  enumeration  fort  seche  de  toutes  les  roches  de 
cette  interessante  contree.  Ce  sont  des  granites, des  gneiss  pra- 
nito'ides  ,   des  gres,   des  schistes   silicieux,  des  hornschiefer 
des   serpentines ,    des    trapps   en    couches ,    des   porphyres    en 
partie   a   amphibole ,  etc.  Parmi  les  mineraux  on  remarque  da 
fluor ,   de   I'urane,    du  kupfcrnickel ,   du  manganese ,    de  I'ar- 
gent  natif  ,  de  I'etain  ,   du  bismuth  ,  du  cobalt  gris  et  de  I'ar- 
senic.   II  y  a  du  kaolin  dans   un   filon  de    3  a  4  pieds    d'epais- 
seur.  11  y  a  des  filons  de  basalte  et  de  wacke  avec  des  cristaux 
de  pyroxene,  de  I'olivine  et  des  fragmens  de  granite,  de  pueiss 
de  micaschiste  ,  de  schiste,   de  porphyre ,   de  sienite,  d'anti- 
moine  et  de  lignite.  C'est  la  celebre  Butzen-wacke.  On  v  voit 
de  la  grauwacke,  et  il  y  a  des  basaltes  au  Plaffen-Gruner-Spjtz- 

3. 


56  ^  GenJogic 

l)ev!^  ,  Ml  Jogr^lsteiii,  ;i  Gollnsgahcr-Spilzbor!;,  an  Prossn  ,  piv-^ 
tl  Erbcn  ,  an  RIossberg  ot  Dio^'-Hrudorsstein  pivs  Aberthoiv  ct 
au  Hirschstein  entre  Mariasor;;  ct  Uiliscbgrun.  Enlin  ,  il  y  a 
des  alluvions,  des  lignites,  des  argiles,  du  fer  limoneux  et 
des  produits  pseudovolcani(]ncs.  l.a  description  des  caractt'ies 
niinoralogiques  de  toutes  ces  substances  forme  le  fond  de  ce 
menioire. 

aj.CounxE  description  de  la  caverxe   de  IIackeksiioeiile  au  IIarz; 

par  Binge    {Ibid.,   p.    lyS;   iSsS.) 

Cette  caverne  existc  dans  le  StoUberg  pres  de  Questenberg  ; 
sa  profondeur  est  de  4o  pieds;  on  y  descend  par  une  ecbelle 
de  i5  a  3.0  pieds  de  hauteur.  Le  sol  est  couvcrt  dalbatre ,  et 
les  murs  de  stalactites  et  de  cristaux  de  selenite.  LeDiesterbacli 
a  i  hcure  de  Questenberg  se  perd  en  partie  dans  des  trous  ;  il 
en  estde  nu-niedu  Ilungerseeou  Baucrngraben  presBreitungen. 

26.     RECnEKCHES    CHlMlgUES   son   DIFFERENTES  rORMATIONS  CALCAIRES   DE 

i.a  Souabk,  par  rapport  a  lour  quantite  de   r.iagnesie,  et  a  la 

distribution  generale  de  cette  terre  dans  ces  roches  ;  par  G. 

Gmeli.-v.  [NaliirwisseiischaftUche  Abhandlungen  dc  Tubingue; 

i"-vol.,  i"  cab.,  p.   i55;  i8a6.)  Partie  mine'ralogique. 

L'auteur  a  pour  but  d'etre  utile  a  la  geologic  et  a  la  techno- 
logic Apres  avoir  expose  sa  methode  analytiqne,  il  donne  la 
pesanteur  specifique  et  I'analyse  des  roches  principales  du  Wur- 
temberg,  ce  qui  sera  suivi  dans  le  prochain  cahier  dc  ranalysc 
des  sources  salees  du  Wurleniborg.  Entre  Rotenburg  et  Nie- 
dernau.  la  vallee  de  Necker  offre  de  belles  coupes  de  Mus- 
chelkalk,  qui  est  bleu-gris  inferieurement,  gris  et  cri.staliin  on 
a  I'etat  dc  Rauchwacke  plus  haut,  et  sous  la  forme  d'une  Dolomie 
"rise  et  poreuse  superieurement.  Le  muschelkalk  de  Nagold 
repose  sur  le  gres  de  la  foret  Koirc  II  est  doloniitique  dan;  le 
bas.  L'auteur  donne  lanalyse  de  5  especes  de  calcaire  enn?n(-- 
rees,  etily  a;oute  loautres  analyses,  savoir :  cellc  dune  cliaux 
carbonatee,  d'une  rauchwacke  de  Rotweil,  celles  dc  deux  rau- 
wackesde  Rotweil,  celles  des  rauchwackes  de  Wendclshcini,de 
Dornstetten  et  de  Weiler.  II  donne  la  coupe  de  Sulz ,  ou  Ion 
yoxt  se  succeder  de  haut  en  bas  le  keupcr,  la  grauwackc,  1  ag- 
glomcrat  delarauclnvacke  ,  le  muschelkalk  a  Peignes  et  Entro- 
ques,   du  silex  corne  .   du   gypse  ,   de   laubydrilc,    de  largilc 


Geoloi^ic.  5y 

scliisU'iise  ,    lie  laisjilc   salilere  ,    du  gypsc ,  tie   I'itigile    scliis- 
l€use,  du  calcaiie,  de  laigile  schistcuse  rouge  avec  des  boules  ~ 
de  gypse,  du  calcaire  magnesien  appele  ff'ellenkalk ,  une  dolo- 
iiiie  ])oreuse   d'oii  sortent  les   sources  salees.  L'auteur  donne 
lanalyse   du  muschelkalk ,   de  i'argile  scliisteuse  ,   du   calcaire 
pres  de  I'argile  rouge,  de  cette  derniere  ai-gile  ,  du  Wellenkalk 
et  de  la  Doloniie.  La  magnesie  est  distribuee  suivant  la  polaritc 
<iaiis  les  roches  ou  elle   s'est  formee   completement.  L'auteur 
ajoute  I'analj'se  d'une  chaux  carbonatee  niagnesifere  d'Alpirs- 
bacli  et  un  calcaire  du  Glarisch  dans  le  canton  de  Claris.  Dans 
ie  Keuper,  l'auteur  a  analyse  une  marne  endurciede  Tubingue, 
tme  marne  d'Unterroth,  une  marne  ai-gileuse  de  Tubingue,  et 
trois  marnes  bigarrees  de  Stuttgard.    Dans  toutes  ces  roches,  ii 
a  trouve  de  la  magnesie.  La  coniposition  de  la  marne  endurcie 
est  celle  de  la  Raucbwacke ,  quand  on  fait  abstraction  du  sable 
melange,  et  la  magnesie  carbonatee  est,  meme  dans  les  marnes 
ai-gileuses  ,  plus  abondante  que  la  chaux  carbf)natee.  On  dirait 
(pie  la  quanfite  seule  du   sable  a  empcche  la  formation   de  la 
Dolomie.  Cette  derniere  roche  n'est  connue  dans  le  Keu|)er  en 
masses  de  ^o  a  5o  pieds  qu'aiitour  de   Cobourg.  Dans  le  cal- 
caire a  gryphees  l'auteur  a  analyse  le  calcaire  maigre  de'Vai- 
hingen,   la  marne  bitumineuse  de   Boll,   si  riche  en  fossiles  , 
le  calcaire  a  gryphees  de  Degerloch  ,   le  calcaire  a  huitres  de 
Dctlingeu,  et  le  nagelkalk  de   Donzdorf   Ces  roches  contien- 
nent  fort  pen  de  magnesie.  Dans  le  calcaire  jurassique  ,   I'au- 
i('iir  aanalysii  le  calcaire  compacte  du  Floriansberg,  le  calcaire 
lithographicjue  de  Solenliofen  et  la  Dolomie  jurassique.  Le  se- 
cond calcaire  contient  seul  de  la  magnesie,  et  l'auteur  attribue 
a  son  argile  sa  textuie  schistcuse.  La  Dolomie  ofFre  des  traces 
d'acide  muriatique.   Les   cavernes  de  Franconie,    de  Muggen- 
dorf  sont  dans  la  Dolomie,    celles  du  Wurtemberg  en  partic 
tlans  le  calcaire  con)pacte,    favoir  -.  le  Sibillenloch ,   le  Fried- 
richslicihle,   le  Nebellidhle.  Quoique  l'auteur  ne  pnisse  pas  se 
(igurei-  une  terie   si   refractaire  que   la  magnesie   sublimee  au 
luilieu  des  calcaires,  neanmoins  il  pense  que  les  observations 
de  M.  deBuch  sont  a  mediter.  Le  basalte  a  olivine  du  Karfen- 
buhls  dans  I'Ermsthal  a  Dellingen   contient   du   calcaire    non 
magnesien.    La   craie  changee  en  cal«air(!  grenu  jiar  le  basalte 
<les  cotes  d'Anlrim   ne  contient  pas  de  traces  ilc.   magtiesic.  fl 
•oifre  I'analyso  de  >.  molasses  de  Koiiigscgg  et  de  Roseliitcii,  qui 


38  Geologic. 

lenferment  a  J»  3  p.  °  de  niagnesie.  Enfin  il  a  analyse  les  cal- 
caiies  d'eau  douce  d'OEnin^'en  ,  d'Ulm  ,  du  Stiibenthal  et  de 
Wallenstein  ,  et  les  tufs  calcaires  de  PfuUingen  pres  Reutlin- 
gen  et  des  Lords  d'Ach  sur  le  lac  de  Constance.  Lc  calcaire 
d'eau  douce  forme  a  Wallenstein  la  butte  de  Goldbuigliausen 
isolee  au  milieu  de  la  plaine  de  Ries.  Le  tnf  calcaire  ne  cnn- 
tient  pas  de  magnesie;  mais  il  y  en  a  dans  les  calcaires  d'eau 
douce.  II  en  conclut  :  i°.  Que  la  magnesie  abonde  le  pins  dans 
les  calcaires  anciens,  qu'eile  est  dans  differentes  proportions 
dans  le  Ken))er;  qu'il  y  en  a  peu  dans  le  calcaire  a  grypiiees  ; 
qu'eile  est  releguee  dans  le  calcaire  jurassique,  vers  le  haut 
de  ce  depot,  tandis  que  le  lias  en  renferme  partout ;  qu'il  y 
en  a  extremement  peu  dans  la  niollasse  ;  qu'il  y  en  a  fort  peu 
dans  le  calcaire  d'eau  douce  ,  et  point  dans  le  tnf  calcaire. 
u°.  Le  carbonate  de  magnesie  se  rencontre  sous  deiix  combi- 
naisons  dans  ces  roches  :  dans  la  Dolomie  jurassique  et  du 
muscbelkalk  ,  on  la  trouve  combinee  avec  le  carbonate  de 
chaux  ,  dans  le  rapport  dun  atome  a  un  atonie;  dans  les  raub- 
wackes  et  les  marnes  endurcies  du  Keuper,  dans  le  rapport, 
de  deux  atonies  a  deux  atonies.  Le  carbonate  de  niagnesie  est 
mele  mecaniquement  dans  les  muscbelkalk  conipactes  et  les 
marnes  argileuses  dans  des  proportions  variables.  3°.  La  pc- 
santeur  specilique  et  I'effervescence  sont  les  seuls  caracteres 
SUPS  pour  distinguer  le  calcaire  niagnesien  de  celui  qui  ne 
lest  pas  ;  le  premier  a  pour  pesanleur  2,78  a  -2,86,  tandis 
que   celle  de  I'autre  est  2,6  a   2,75. 

27.  Sur  les  sels  efflorescens  des  rogues  volcakiques  ,  en  par- 
ticulier  sur  ceux  du  Trass  des  environs  du  lac  de  Laacli  et 
des  laves  de  Bertricb  ;  par  les  DD".  G.  tlisciior  et  J.  Kos- 
CERATH.  {Dns  Gebirgc  im  Jiheinlandc  H'estplialcn;  voL  4, 
pag.  258. ) 

Le  Trass  des  vallees  de  Brobl  ct  de  Tonneslein  ofiFre  des  ef- 
florescences salines  que  les  auteurs  out  aualysees.  lis  onttrouve 
18,901  de  sulfate  do  potasse,  18,273  do  muriate  de  potasse, 
43,872  de  carbonate  de  potasse  et  20,616  de  carbonate  de 
soude.  Ud  autre  sel  de  Brobl  a  donne  du  sulfate-  d'aluniine 
avec  un  peu  d'oxide  de  fcr ,  de  la  magnesie  ,  et  un  peu  d  alcali 
et  d'acidc  niuriatiquc.  lis  ont  recherche  si  ces  sels  etaient  deja 
tout  f.  rmcs  dans  le  Trass ,   et  ils  y  ont  trouve  outre  les  tcrres 


Qeologie.  Sq 

oitlinanes,  dc  l.i  potasse,  de  la  sonde  el  do  I'acidc  murialiquo  ; 
les  alcalis  sont.  combines  en  giando  partie  avec  les  tcrres  ,  et  en 
moindre  partie  avec  I'acide.  Les  auteurs  recherchent  I'origine 
de  ces  efflorescences  salines  ,  et  ils  en  tiouvent  la  cause  dans 
I'aclion  de  Ihuniidite  et  dune  plus  ou  moins  grande  chalcur. 
Enfin  ils  s'etendent  sur  le  changement  du  feldspath  en  kaolin 
«xplique  par  Fuclis. 

28.  Exploration  gkognostique  de  la  Litiiuanse  ,  de  la  Livomie,  dk 
l'Esthosieet  delaCourlande.  {Jlertha;  vol.  5,  cah.  i'"'',  Gaz. 
Ge'ogr.   pag.   02. } 

Dans  I'ete  de  i8a5,  deux  employes  du  departement  des 
mines,  ont  examine  les  susdiles  provinces  russes ,  conjointe- 
nient  avec  I'inlendant  des  mines  de  Pologne ,  M.  Uiman  et  le 
chambellan  Liachnicky.lls  ont  recherche  s'il  y  avait  des  mines  et 
des  sources  salees;  ils  n'ont  trouvci  qu'uue  mine  de  fer.  On 
attend  la  publication  du  fruit  de  lours  travaux. 

7.9.  MoNTAGNEs  DE  TKANSiTioN  EK  KoRVEGE.  Extrait  du  programme 
des  prix  de  la  Sociele  royale  des  sciences,  a  Copenhaguc. 
{Daiisk  Lilerat.  Tidcnde ;   1826,  n'.  29.; 

La  Societe  royale  avait,  a  piusieurs  reprises,  propose  pour 
sujet  dun  prix  extraordinaire  ,  fait  par  le  ministre  d'etat  comte 
de  Mollke,  de  docrire  les  raontagnes  de  transition  en  Norvege. 
Elle  a  recu  enCn  un  memoire  avec  la  devise  :  II  filosofo  debc 
essere  scuotnre ,  c  iion  maestro  delta  natura.  Ce  memoire  conticnt 
une  foule  de  renseignemens  importans  et  instructifs  sur  les 
formations  de  terrains  de  transition  aux  environs  de  Chris- 
tiania.  Les  rapports  entre  les  diverses parties  de  cette  formation, 
ainsi  que  les  rapports  entre  ces  parties  et  les  monlagnes  plus 
anciennes  sont  developpes  d'une  maniere  claire  ct  precise  ,  et. 
eclaircis  par  de  nombreuses  observations  et  quoiqu'on  puisse 
desii-er  de  voir  divers  objets  tratlcs  plus  en  detail ,  surtout  le 
rapport  qui  existe  dans  les  roches  primitives  et  les  roclies  do 
transition  dans  le  nord  du  systeme,  ou  elles  se  touchent ,  on 
peut  du  moins  se  contenter  de  cette  partie  du  memoire.  Ce  que 
I'auteur  a  traite  d'une  maniere  moins  satisfaisaute ,  ce  sont  les 
rapports  entre  les  corps  subordonncs.  A  la  vorita  il  a  cherchea  y 
suppleer,  en  envoyant  a  la  Sociote  des  cchautillons  de  roches  de 
cette  ccnlrec  remarquablc;  mais  la  collection  n  en  est  pas  ;.om.- 


4(^  Geologic. 

\AiiU:.  Eiiiin,  enfaisantiniprimer  son  iiicnioire,  ila  asjiconlro  les 
conditions  du  progtaniinc.  Cependant  la  Socicte  aju<i[ea  propos 
d'accorder  unc  recompense  do  200  rixdal.  i  un  travail  qui  com- 
prend  taut  dc  rensei;';npiiii'ns  iiiiportans  relatifs  a  la  question 
proposee.    L'aulour  est  \\.  Keilhau,  de  riirisrianin. 

5o.  DERicirr  iJBEP.uAsDEiONATioN.si'ii.iiNoMEN. — i\ap[)ort sui' Ics  deto- 
nations   de  rile  de  Meleda  pres  de  Rayuse,  avec  des  notices 
geographiques,  statistiques  et  liistoriques  sur  cette  ile,  etune 
esquisse  geologique  de  la  Dalniatie,  par  P.  Pahtsch.  In-8°.  de 
■ill  pages,  avec  line  jolie  carte.    Vienne,    18-26;  Heubner. 
(Voyez  le  JiuUctin,  torn.  4,   iSsS,  n"'.  i?)8  et  i5f).) 
En  iSa/t,  MM.  PartschetRiepl  recurentlacommi-^sion  d'aller 
examiner  I'lle  de  Meieda,   pour  donner   au  gouvernement  les 
moyens  de  juger  les  renseignemens  contradictoires  ohtenus  sur 
les  detonations  qui  avaient  lieu  dans  cette  tie,  etdont  noiisavons 
deja  entreteuu   nos  lectcurs.  M.Partsch  s'esi.  charge  de  la  redac- 
tion dc  ce  rapport,  et  la  commission  d'impression  en  a  exclu  un 
rapport  technique  et  geo^jnostique  ,  fait  par  M.  Riepl,  sur  lesli- 
:;niles  de  Dernis  et  Sign  ,  en  Dalmatie.  Get  ouvrage  fort  interes- 
sant  contientheaucoup  de  faits  nouveaux;  ilsediviaeen  six  clia- 
pitres.  Le  premier  contient  la  partie  gcographique  et  statistique, 
(juelques  donnees  sur  la  temperature,  les  produits  naturels,  les 
liabitans,  leurindustrie,  etrhistoiredel'ile.  II  nous  suffit  dedire 
que  cette  ile  n'est  evidcmment  que  les  sonimites  dune  chaine 
sous-marine  et  que  sesplushaulescimesparaisscnts'elcverde  i5a 
1800  pieds.  EUea  lolieues  de  long,  etsa  pliisgrande  largeurest 
d'cnviron  une  lieue.  Le  second  chapitre  contient  les  faits  geologi- 
qiies  recueillis  en  Dalmatie  et  dans  1  ile  de  Mcleda.  L'auteury 
reconnaitdeuxespeces  de  calcaire;  un  depot  ancien  qui  abondeen 
Carniole  ,  en  Croatie  et  en  Bosnie  ,  et  qui  est  raetallifere  ,  et  un 
autre  qui  est  le  calcaire  jurassique.  II  nous  niontre  dans  le  pre- 
mier ,  le  mercure  de  Kressova  ,  la  galcne  de  Plarno  ,  I'argent  de 
Sraberniesa,  Krupa,  Kamengrad  ,  etc.  ,  en  Bosnie.  L'or  existe 
en  Bosnie  dans  ks  alluvions,  pres  deTarnik.  Pour  bien  etudicr 
la  Dalmatie,  il  faudrait  pouvoir  visiter  lihrement  la  Bosnie,  ou 
les  depots  les  plus  anciens  existent,  tandis  qu'en  Dalmatie  ,  le 
calcaire  jurassique  domine.   Tout  geologue  lira  avec  interet  les 
nouveaux  details  donnes  sur  ce  depot.  II  y  a  des  calcaires  com- 
j.actes,  des  doloniies    (Meleila),    des   calcaires  litliographiques 


Ge'ologie.  4* 

(lie  de  Lesiiia),  et  siutout  beaucoup  ile  calcaire  niarncux  a 
Wummulites.  Comme  en  Istrie  ,  «e  dernier  depot  est  le  seul  qui 
soit  fertile,  tandis  que  la  sterilile  la  plus  coiuplete  caracterise  le 
calcaire  compacte  lorsqu'il  est  a  nu.  M.  Partscli  nous  parle 
des  sources  qui  s'y  engouffrent.  Le  silex  y  est  assez  frequent. 
Lesfossiles  sont  peu  varies  et  abondans,  Ce  sont  des  Ecbinites, 
des  Hippurites  et  des  debris  de  bivalves  ,  mais  les  Nnmniulites 
sont  caiacteristiques.  Les  roches  compactes  sont,  comnie  en 
Jstrie,  en  Italie  et  a  Nice,  posterieures  aux  rocbes  niagne- 
siennes.  Ce  depot  comprend  des  breches  calcaires  (  Knin,  etc. ), 
des  niarnes  qi^jelquefois  coquillieres  (Zara) ,  et  des  gres  niar- 
neux  gris  ,  raremeht  a  impressions.  C'est  dans  ces  gres  que  I'au- 
teur  place,  par  analogie,  les  bouilles  de  I'lstrie  et  des  iles  dc 
Ycglia,  etc.  Mais  nous  niontrerons  plus  tardque  cctte  presomp- 
tion  est  fausse  et  que  le  combustible  y  exfste  en  couclies  et  en 
amas  dans  le  calcaire  compacte.  Au  contraire  ,  la  Dalmatie  offre 
de  la  poix  minerale  en  abondance  dans  le  calcaire  compacte  de 
Vergoraz,  de  I'ile  Bua,  et  en  Albanie.  Le  fer  bydrate  argileux  y 
forme  desanias  (Sign,  Verlika,  etc.],  et  le  gypse  grenu  apparait 
ciict  la  en  Dalmatie  comme  dans  un  gres  rougeatre  ,  entie  Knin 
etTopoglie,  etc.L'anleur  croit  que  ccsgypsesappartienncnl  aune 
epoque  plus  ancienne  que  le  Jura  ,  quoiqu'il  y  en  ait  d'autres, 
comnie  a  Lissa ,  qui  pourraient  eire  jurassiques.  II  y  a  encore  a 
Zengg  du  gres  rouge  secondaire  et  un  porpbyre  noir,  place  au 
milieu  d'un  calcaire  ancien.  II  y  a  tres  peu  de  depots  tertiaires. 
Ce  sont  des  lignites  et  des  marnes  a  seleniteet  a  Planorbos,  He- 
lices, IMelanopsides  et  Paludines  comme  aDernis,  Sion,  i!e  Pace 
et  SlirnopresNarenta.  Les  fossiles  sont  surtont  dans  une  couchc 
calcaire  brunatre.  Enfin  ,  I'auteur  donne  des  details  sur  les 
brecbes  osseuses.  11  n'y  a  vu  que  des  coquillcs  terrestres  ou 
d'eau  douce;  niais  il  a  tort  de  generaliser  cette  observation, 
puisquo  la  brecbe  de  Nice  ofi're  aussi  des  coquilles  marines.  Les 
Iccalites  connues  sont  celles  deNona,  les  iles  Grossa  et  ('oro- 
r.ata  ,  Dernis  ,  la  riviere  de  Salona  a  sa  source,  etc.  L'aiiteur 
les  retronve  a  I'lle  de  Colomota,  a  Babino'iaglie  sur  Meleda ,  a 
Lesina,  a  Rogosnizza  et  Rosseglina.  II  croit  qtie  M.  Germar  a 
t'irt  d'y  citer  des  os  humains,  quoiqu'il  ne  le  contredisc  pas 
oiivertenient.  II  decrit  I'Jle  de  Meleda  en  partienlier.  La  Do- 
lomie  y  abonde.  Les  alternals  de  gres,  de  calcaire  a  nummii- 
lites  et'Ie  calcaire  jurasrsique   trouvcront    jieut-etre   des    incie- 


42  Geologic.  ISO.  5^j^ 

dules  ;  mais  M.  INecker  va  repeter  la  luume  those  tlaus  sun 
travail  sur  I'lstrie  ,  et  j'en  dirai  tout  aulant  sur  le  ineme  pays. 
J'espere  que  lunanimite  de  trois  geologues  suflira  pourebranler 
les  vues  etroites  el  thooiiques  des  geologues  de  cabinet.  Le  5". 
cliapitre  contieiit  la  description  des  detonations  entendues  a  I'lie 
de  Mcleda  depiiis  le  mois  de  mars  1822  jusqu'en  fevrier  iSaS. 
EUes  resseniblaient  a  des  coups  de  canon  et  etaicnt  acconipa- 
gnees  quelquefois  de  legers  trembleniens  de  terre.  L'auteur 
entre  dans  de  longs  details  sur  un  phenomene  tout  simple  ,  qui 
n'a  pu  effrayer  que  les  ignorans-,  et  qui  n'a  cause  que  la  chute 
de  quelques  pieires  et  le  fendillement  leger  de  quelques  murs. 
Le  4"  chapitre  discute  les  idees  emises  par  i5  diiTerens  savans 
ou  medecins.  Dans  le  5*  et  le  t*,  la  commission  envoyee  etabliv 
que  ce  sont  des  plienonienes  volcaniqups,  et  elle  rassure  en  menie 
temps  les  babilans  sur  la  possibilite  de  la  formation  du  volcan.ll 
ue  nous  resle  plus  qua  parler  d'une  longue  note  dans  laqiielle 
I\L  Partsch  donne  quelques  details  sommaires  sur  la  structure 
des  Alpes  autriciiiennes  ,  fruit  de  5  ans  de  voyages.  11  trouve  en 
Autriche  5  grands  depots:  1°.  Les  roches  primitives  centrales ; 
2°.  les  schistes  talqueux  avec  le  calcaire  ferrifere,  des  grau- 
■wackes  et  des  serpentines  ;  5".  un  calcaire  compacte  comprenant 
des  couchi  s  subordonnecsde  gres  marneux,  niicace  ,  avec  des 
houilleSjdesamasdegypse  et  desel,  et  des  reseaux  raetalliferes. 
C'est  uotre  calcaire  intermediaire  recent.  Les  agglomeratsy  sont 
une  roche  remarqiiable,  et  les  fossilesde  certaines  marnes  (Ceri- 
tlie,  Dentale,  INucule,  Rostellaire,  etc.)  le  sont  encore  plus. 
Neanmoins,  ces  marnes  du  Salzbourg  et  de  1' Autriche  (Go- 
sau ,  elc]  ,  paraissent  encaissees  dans  !e  calcaire  et  en  etre  in- 
separables. W.  de  Buch  le  couGrme  ,  et  nous  pouvons  assurer 
qu'a  Dreystellen  et  Gims  les  roches  coquillieres  sont  tellement 
liees  au  calcaire  qu'il  faudrait ,  pour  expliquer  ces  giseniens , 
supposer  que  la  structure  des  Alpes  n'a  aucuu  rapport  avec 
celle  du  reste  de  TEurope.  4"-  Une  grande  formation  marno- 
calcaire  et  arenacee  a  fucoides  et  a  houille  coUante  a  fougeres  , 
dans  les  assises  inferieures  (Ipsitz)  :  c'est  le  gres  des  Apennins 
et  des  Carpathes.  La  serpentine  s'y  trouve  en  Autriche  a  VVaid- 
hofen.  5°.Cegre.s  passe  enlin  au  calcaire  jurassique  a  Nunimu- 
lites,  Ammonites  el  Diceralites  (Erustbrunn,  etc.).  Cc  dernier 
depot  s'etend  du  Danube  en  Moravie,  et  y  est  bien  caraclerise. 
6".  L  auUiir  voil  ailleurs ,  au  Ilaunsbcrg  dans  le  Salzbouigct 


Geologic.  45 

dans  le  TeiseuJoil  en  Kaviere  ,  au-dessus  des  gics  carputhiqncs. 
le  gres  vert  ferrifere  a  Nummulites,  a  Belemnites  et  Crabes. 
EnOn,  lAutrichesuperieureoffre  ,  dans  sonLassin  tertiairc  ,  dcs 
mollasses  semblables  a  celles  de  la  Suisse ,  des  argiles  a.  lignites 
et  un  immense  depot  alluvial  de  nagelfluh  horizontal  1/au- 
leur  inontie  I'absurdile  d'appeler  zechstein  son  n°.  5,pllis■ 
qu'il  est  sous  le  gies  a  houille  collante,  et ,  comme  moi ,  il  ne 
croit  pas  qu'on  puisse  paraileliser  son  n°.  4  ,  autrement  qu'a 
tous  les  depots  secondaires,  entre  le  gres  liouiller  et  le  calcaire 
jurassique.  Sur  le  cote  sud  des  Alpes,  il  voit  de  mcme  un  cal- 
caire intermediaire  ancien  en  Carinlhie ,  des  calcaires  de  tran- 
sition plus  recens,  des  gres  marneux  et  le  calcaire  jurassique. 
C'est  la  coupe  que  donne  la  route  de  Klagenfurt  a  Trieste.  Le 
gres  impressionne  de  Trieste  repose  sur  le  calcaire  jurassique  a 
Nummulites  du  Kaist.  11  scrait  bien  heureux  que  chaquc  trein- 
blement  de  terre  en  Autriclie  engageat  le  gouvernemcnt  a 
envoyer  des  commissions,  et  a  faire  publier  des  docuuiens  si 
nouveaux  et  si  interessans ,  dont  notre  analyse  n'a  pu  etre  que 
fort  abregee.  On  y  reconna'.t  le  talent,  I'exactitude  et  I'crudi- 
tion  de  son  savant  auteur,  que  son  pays  pourrait  employer  a 
des  choses  bien  plus  utiles  et  plus  elevees  que  la  simple  inspec- 
tion dun  cabinet  niineralogique.  A.    B. 

5i,  Sur  quelques  apparexcks  geologiques  dans  les  environs  du  lac 
Lugano,  par  L,  de  Bucii.  [Uiilcrhallungsblactterfiir  If  ell-und 
Menschcnkiuide ;  V.  annee,  aoiit  1826,  n"*.  820 — 54- Aran.) 
Lesapparences  si  curieuses  des  roches  pyroxeniques  de  Fassa, 
se  I'etrouvent  dans  la  Suisse  italienne,  surlout  entre  Lugano  et 
Melidc ,  et  on  peut  les  y  observer  toute  I'annee  facilement  , 
tandis  qn'en  Tyrol  ceia  n'est  pas  si  commode.  En  1^84.  Lama- 
non  avait  indique  de  la  lave  ou  du  trapp  a  Lugano.  Breislak  y 
place  les  porphyres,  et  M.  Lardy  y  connait  depuis  long-temps 
<les  porphyres  quartziferes  et  pyroxeniques.  Ces  roches  lient 
c(!lles  du  Lago-d'Orto  en  Pieinont  avec  le  porphyre  du  Tyrol. 
Brocchi  ct  Gualendis  nous  ont  appris  que  ces  roches  existaieut 
dans  les  vallees  au-dessus  de  Brescia  et  de  Bergamesur  la  Mella, 
rOglio  et  la  Serio,  et  qu  il  y  a  des  Dolomies  sur  le  lac  discs.  A 
Capo  di  Lago  le  porphyre  rouge  parait  sous  les  calcaires  qui 
s'eiendent  de  iMendrisio  au  Lac.  Vers  Melano,  cette  roche  con- 
tient  des  iilons  puissans  de    porphyres  uoirs  qui  se  rcvoicnt 


4+  Ge'olo"rie.  N»,  3i. 


O' 


au  torrent  tie  Sav!'idi;i  qui  «lescend  tlu  Monte-Generoso.  A 
4oo  picils  de  hauteur  dans  ce  torrent ,  Ton  voit  la  rocho  noire 
sons  le  porpliyi-e  roujjo,  et  leurs  limitcs  sont  fort  irnvjulii-rcs. 
Sur  la  gauche  du  torrent,  le  porphyre  rouge  s'eleve  a  joo  pieds 
plus  haut  jnsqu'a!!  village  de  Uovio  et  y  est  reconvert  de  cal- 
caire  lonnant  ics  hauteurs  a  I'est.  Sur  la  droile,  le  ])orpliyre 
iioir  forme  toutes  Ics  montagnes  qui  s'etendent  pendant  tro  s 
hemes  jusqu'a  Canipione  et  qui  separent  Canipione  de  Bissone. 
La  roehe  nnire  ne  conlient  pas  de  quartz,  et  I'albite  y  fonii'j 
])eut-etre  t  us  les  cristaux  tandis  qu'cUe  est  rose  dans  I'autre 
])!irphyre.  Le  pyroxene  y  est  pcu  distinct  a  Rovio  et  Bissone. 
Sur  la  cote  oncst  du  lac  pres  Melide  et  Corona  ,  la  roche  py- 
roxenique  olfre  des  nids  d'epidote.  Sous  Rovio,  il  y  a  de  petits 
(ilons  de  chaux.  rnagnesifere.  Au-dessus  de  Corona,  il  y  a  nii 
i'll'jn  de  Laryte.  C'est  done  le  iiieme  porphyre  (pi'a  Cliristiana  , 
en  '/  huringe,  au  Hartz  et  dans  les  Yosges. 

Siir  la  cote  Est  du  lac  ,  toiites  les  collines  ,  pri-s  de  Lugano 
et  le  pied  du  Salvadore  sont  composees  de  niicaschiste ;  arrive 
au  bord  du  Isc  ,  cette  roche  est  remplacee  par  des  agglomerals 
ronges  ,  scmblabies  ii  ccux  d'Eisenach  et  rcnfermant  du  quartz  , 
dn  micasehiste  et  dii  porphyre  rouge.  On  n'y  voit  point  de 
fragmens  calcaires.  La  chapelle  Saint- Martin  est  situee  sur  ces 
<:ouches  inclinant  de  70"  au  sud ;  plus  loin  I'inclinaison  est 
de  60",  et  Ton  voit  au-dessus  du  calcaire  gris  forme  en  lits 
nunccsd'un  pied  et  inclines  de  20"ausud,  Ces  calcaires  passent 
insensiblement  dans  les  doloniies  non  stratifiees  qui  fornienl 
d(!S  montagnes  escarpees,  et  en  particulicr  I'escarpenieut  do 
1 980  pieds  de  haut  qui  supporte  la  chapelle  de  Saint-Salvador. 
L'anteur  et  scs  compagnons  de  voyage,  MM.  Studer  et  Mousson, 
iis'snrcnt  que  ron  pent  parfaitementy  suivre  la  dolomisation  du 
cafcaire,  et  que  cette  localite  leve  tous  les  doutes.Le  cote  sud  du 
mont  Salvador  esl  compose  de  porphyre  pyroxenique  epidn- 
liqnc  ,  qui  s'etend  jusqu'a  Melide.  La  partie  occidentale  de  la 
presqu'ile  ,  entre  Agno  et  Lugano  ,  olFre  du  micasehiste  ,  a  I'cx- 
erption  de  la  pointc  sud  vers  Casoro,  qui  est  calcaire.  Dans  la 
partie  orientale ,  separee  par  une  vallee  de  la  precedenle ,  on 
tronve  la  Crete  du  Salvadore  etie  large  dosdu  Mont  d'Arbosloro. 
Le  porphyre  pyroxenique  sc  terminc  pres  Figino  a  la  sortie  de 
la  vallee  ou  il  regne  jus<[u'a  Morcole.  .Vu  delii  il  y  a  du  porphyre 
rtjuge,    et  lueatot  ce'.lc   roche   dcvient  un  granite  seuihl  ible  a 


Geologic.  /\5 

rcliii  tie  IJavcno,  c'csl-ii-dire  calcaiic  eL  a  druses  <lc  (luaitz,  <\o 
ff'ldspath  ct  d'albite.  L'albile  y  rxiste  en  politrs  tables  niince^ 
et  en  niacles,  De  petites  boiiles  de  cblorite  se  ti  oovont  dans  ces 
druses  qui  ont  dii  elre  remplis  apres  la  rorniation  du  jjranite. 
M.  Monsson  y  a  trouve  aussi  des  cavites  tapissoes  de  tourma- 
line. Ce  granite  se  trouve  pres  Brusin-Arsizio  et  Poilo-Morcole. 
II  forme  la  bulte  de  Besano  dans  la  vallee  de  Porto  et  d'Ort.-; 
Plnfin  notre  celebrc  geologuc  reconunande  forlement  les  envi- 
rons de  Lugano  pour  ceux  qui  desirent  s'assurer  de  ses  idi-es 
connues  siir  les  soulevemens,  les  alterations  produites  par  les 
poipbyres  et  les  dolomies. 

5-2.     SUR   LE  SEL    AMMONIAC    VOLCAMQUE    DE    l'iLE    DK    LaNZEHOTE  ,     par 

\eI)''.BRATiv'e.s.{Journa/fu?-  Clicmic  ttnd  Phjsi/c,  deScbweigge;-; 

vol.  1 5  ,  cab.  2  ,  p.  2'iJ  ,   1  825.  ) 

Le  29  ji;illet  ily  cut  uu  tremblementde  terrc  dans  I'lle ;  le  5o 
on  entenditbeaucoup  de  bruits  souterrains  et,  le5i  ay  beiires 
du  matin,  la  terre  s'ouvrit  a  i  lieue  de  la  capitale  a  I'ouestentre 
Tao  et  Tia-Agua  et  '-  lieue  du  mont  Francia.  De  ce  goulTrc  sor- 
tirent  des  flammes  et  une  si  giande  quantite  dc  picrres  quCu 
24  heures  une  montagne  en  fat  forniee.  Le  5  i  ,  dans  la  nuil, 
I'eruption  etait  la  plus  forte,  et  toute  lile  en  etait  eclairc-e.  Le 
i*""^  aout  a  10  heures  du  matin  le  feu  cessa  et  on  vit  beaucoup 
de  fumee  qui  forniait  le  2  trois  colcnnesde  diiTercntes  coulcurs, 
lune  blanche  ,  I'autre  noire  ,,et  la  troisieme  rouge.  Cette  der- 
niirc  sortait  isolement  a  quelque  distance  des  auti  es.  Plusieurs 
citernes  sechereut.  Le  4  aoiit,  )1  y  cut  encore  de  la  finnee,  et  !e 
22  kn  heures  du  matinle  volcan  rejeta  bcauccup  d'ca;i  qui  c>m- 
tinua  a  couler  encore  pendant  plusieurs^jours.  La  lave  rejetee 
couvrit  un  espace  d'^  lieue  de  long  et  j  lieue  de  lan^e.  II  n'y 
cut  pas  de  courant  de  lave  proprement  dit  :  ces  laves  sont  ]^o- 
rcuscs  on  pesantes  ou  menie  ponceuses,  et  ellcs  sont  couveri^'s 
de  sel  ammoniac  niele  d'un  petite  quantite  d'acidc  arsenique,  de 
magnesie  ct  de  deux  autres  sels  de  selenium  et  d'hydriodinc. 
L'auteur  expose  son  analyse  du  sel  ammoniac. 

55.  A  GEOLOGICAL   SUUVEY   OF  THE  ENVIRONS  OF  Pill  L'.DELPllI  A,  CtC.  IXv. 

connaissance  geologique  des  environs  de  Philadelpbio ,  laitn 
par  les  soins  de  la  societe  formee  dans  cctfe  villc  ,  pour  ie 
perfectionnement  de  I'agriculture  ;  par  T»i.  Froo.st.  Philadei- 
phie,   1826. 


4(>  Gcnldgic. 

<^)iioique  1  aj;ricnlturi,'  soil  rolijct  special  de  ce  iiit-nioirc ,  Ics 
[;('olo{i[ues  y  trouveront  des  details  iniportans.  M.  Froost  y  a 
joint  line  carte  o»i  Ics  diffei-entcs  substances  et  les  modes  de  for- 
mation sont  representees,  ainsi  que  leur  etendue.  [Revue  Ency- 
clnp.;  octobre  1826,  p.   io4.) 

54.  Geolocie  DU  DETROIT  DE  liEHRiKG  ,  clc.  {Zcitschriflfiiv Miiicialo- 
gie ;  rSaS,  n°.  7  ,  Me'langes,  p.  88.) 

iM.  Enfjelhardt  rapporte,  d'apres  Eschliolz ,  les  fails  j{ooloj'i- 
ques  suivans,  observes  pendant  le  voyage  de  Kolzebue  au  de- 
troit  de  Behring.Dans  la  IN'ouvelle-Californie,  la  poinle  nord  est 
composee  de  serpentine  diallagique.  L'lle  Unalaschka  est  com- 
p  ;see  de  granite  et  de  porphyre,  ct  il  n'y  a  que  des  roches  pri- 
ri:ures  dans  le  Kamtschatka ,  les  lies  Aleoutes  et  la  cote  nord- 
ouest  dc  I'Amerique.  A  Unr.laschka  il  y  a  aussi  un  gres  secon- 
dairc  ancien  avec  des  porphyres  et  des  amygdaloides.  Au  havre 
appele  Capitaine,  il  y  a  encore  du  phonolite  et  des  basaltes.  II 
y  a  des  ainvgdaloides  et  des  porphyres  sur  les  bords  des  baies 
de  Saint-Pierre  et  de  Saint-Paul  dans  le  Kamtschatka.  U  y  a  du 
calcaire  grenu  micace  dans  du  micaschiste  dans  la  baie  Saint- 
Laurent,  sur  la  cote  des  Tschuktches,  ct  vis-k-vis,  dansleSiind  de 
Kotzebue.  Les  roches  du  diitroit  de  Behring  se  corrcspondraient 
done,  el  ses  bords  eleves  a  lest  ct  bas  a  I'ouesl  resseniblent  u 
ceux  d'un  fleuve.  Dans  le  Sund  de  Kotzebue  ,  il  y  a  du  por- 
phyre sieniliqiie  ,  et  sur  la  cote  nftrd  d'Uiialaschka  ,  des  caiUoux 
de  gneiss-sienite,  roches  qui  pourraient  supporter  cellesdes  Ilea 
Aleutiennes.  Le  bassin  ,  entre  ces  iles  et  la  Nouvelle-Californie 
aurait  un  fond  primitif  et  scrait  rempli  de  roches  sf>condaires. 
Des  lies  volcaniques  sont  au-devant  du  detroit  de  Behring 
comme  devant  tant  d'autres  fentes.  Les  lies  Aleoutes  sont-eiles 
sorties  des  eaux  conmie  1  ile  pres  d'Umnek  en  1795  et  1797  ,  ou 
bicn  nc  sont-ce  que  les  cimes  d'une  chaine  ? 

35.   Sur  Lk  GEOLOGiK  DE  Rio    DE  Janeiuo  .   par   Al.  Caldcleugh. 

[Transact,  de  la  Soc.  ge'olog.  de  Londres  ;  vol.  i  ,  part.  i'''.  , 

page  69.) 

t,e  sol  alluvial  de  la  belle  baie  de  Rio  est  jaune  ou  rouge,  et 
contienl  de  lor.Le  gneiss  forme  les  montagnes  des  environs  et 
il  court  du  S.-S.-E.  au  N.-N.-O.  ou  du  S -E.  au  N.-O.; 
des    filons   granitiques  I'entrecoupent.    II  y   a  uoe    coupe  de 


Geologic.  ^y 

j;rnns;eiii  pies  Valongo  et  de  ferargileux  aii  Palais  de  la  Reine. 
I.e  pic  de  Corcorado  ,  situ<i  sur  le  cote  de  Botafogo  ,  a  2  i  oo  pieds  ; 
3e  gneiss  porphyiique  forme  sa  ciirie,  et  en  general  cette  variere 
est  frcquente  dans  ccs  environs.  Lc  feldspath  y  passe  souvent 
a  la  picrre  de  lune.  Le  gneiss  contientde  I'apatite,  des  crenats 
des  pyrites  ,  de  la  chlorite,  de  I'amphibole.  II  y  a  des  stalactites 
siliceuses  a  la  juxtaposition  non  conforme  de  deux  couches 
dp  gneiss.  II  explique  la  formation  deces  stalactites  par  la  cha- 
leur  de  I'eau  sous  une  temperature  de  i4o  a  i5oo  F. 

56.    LiSTE  DES   VOI.CANS     ACXUELLEMENT    EMFLAMMES  ,      par   M.    ArACO. 

(  Annuaire  du  Bureau  des  longitudes  pour  1824;  p.  168.} 
L'autenr  a  Irouve  fort  difficile  de  dresser  cette  liste  et  d'en 
separer  les  soulevemens  volcaniques  ;  il  s'est  aide  des  lu- 
mieres  de  MM.  de  Ilumholdt  et  de  Buch.  Voici  sa  liste  en  En- 
rope  :  le  Vesuve,  I'Etna,  Stromboli ,  I'Hecla  ,  I'Eyafialia-Jokul, 
Eyreka-Jokul,  Skaptaa-Jokul  et  Syssel ,  Wester -Jokul  et  Esk. 
Dans  les  iles  africaines,  le  pic  des  Acores,  le  pic  de  TenerilTe  , 
celui  de  I'lle  de  Fuego  ,  les  trois  Salasses  dans  I'lle  de  Bourbnn 
le  Zibbel  Teir  dans  la  mer  Bouge  et  celui  de  1' Ascension.  Sur 
la  cote  nord-ouestde  I'An^^rique,  le  mont  Saint-Elie,  le  mont 
del  Buen  Tiempo  et  le  volcan  de  las  Virgenes.  Au  Mexique, 
rOrizaba,  le  volcan  de  la  Puebla,  le  Tuntla,  le  Xorullo  et  le 
Colima.  Dans  le  Guitemala  et  le  Nicaragua,  les  volcans  de 
Soconusco  ,  SacatPpeque,  d'llamilpas  ,  d'Atitlan,  de  Guate- 
mala, d'Acatinango,  de  Sunil,  de  Toliman  ,  d'lsalco ,  de  Saca- 
tecoluca  ,  de  San  Vicente,  de  Traapa,  de  Bezotlen,  de  Coci- 
vina,  de  Viego,  de  Momotambo  ,  de  Talica ,  de  Gronoda ,  de 
Bombacho,  de  Pappagallo  etde  Barua.  A  Popayan  ,  les  volcans 
de  Sotora,  Purace-d'Asto  et  Rio-Fraqua ,  dans  les  Pastes  les 
volcans  de  Cumbal ,  Chiles  et  Azufral.  A  Quito,  les  volcans 
d'Antisana,  Rucupichincha  ,  Cotopaxi ,  Tunguragua  et  Sangay. 
An  Perou  le  volcaa  d'Arequipa.  Au  Chili  les  volcans  de  Co- 
piapo  ,  Coquimbo  ,  Coapa  ,  Aconcagua  ,  Santiago  ,  Peteroa , 
Chillon,  Tucapel  ,  Callaqni  ,  Chinal,  Villa-Rica,  Votuco  , 
Huaunauca,  Ojorno,  Huaiteca  ,  San  Clementc.  Au-v  Antilles, 
les  volcans  de  Saint-Vincent  ,  de  Sainte-Lucie  ct  de  la  (iua- 
deloupe.  En  Asie,  I'Elburs  en  Perse,  le  Tourfan,  le  Bisch-Ba- 
likh ,  I'Avatsca,  le  Tolbatchick  et  3  autres.  Aux  lies  kou- 
rdes,  y  volcans,  aux  iles  Aleutiennes  4,a  Ouminga,  Ounalaska, 


48  Geologic. 

Omnck  ct  Ouriniack.  An  ,T;iji()ii,  id  vulcans  dont  5  dans  I'llc  dc 
Kiplion.  Un  dans  I'lle  <le  Soufro.  Dans  I'Oceanie  ,  J  volcans. 
Aux  Philippines  lAhlja},  dans  I'Jle  dc  I.nron,  Ic  Taal  an  sud  dc 
IManille,  leFuego  au  sud  de  Liicou  el  a  Mindanao. On  en  trouve 
a  Borneo.  II  y  en  a  un  a  1  ile  de  Barren-Island.  I!  en  existe  4  a 
Sumatra.  A  Java  on  en  connait  ii.  A  Suinbava  il  y  a  le  Toni- 
boro ;  il  y  a  un  volcan  a  I'ile  de  Flores  et  dc  Daunier  et  siir  unc 
petite  lie  entre  Timor  et  Cerani.  A  Banda  ii  y  a  le  Goonoung- 
Api.  Les  lies  de  Ternate  ,  de  Tidarc,  de  Celebes  ct  de  Sanj^juir 
ont  chacunc  un  volcan.  ]1  y  en  a  2  a  la  Nouvelle-Guinee,  5  a  la 
]Xouvelle  Bretaijne ,  i  dans  I'lle  d'Amliryni ,  i  dans  I'llc  dc 
Tanna,  9  aux  Mariannes,  i  a  I'lle  Owhyliee,  i  al'ile  dAmster- 
dam ,  I  dans  les  iles  du  Marquis  de  Traverse.  II  y  a  done  i65 
volcans  brulans,  sur  la  terre  ,  dont  96  sont  dans  des  iles.  L'au- 
teur  ajoute  des  details  sur  les  plus  connus  et  les  plus  remar- 
quables ,  et  il  donne  leur  hauteur. 

3^.  Gedanke.n  UND  Ansiciiten  iiBER  DIE  Ursacukn  dee  Erdbeben  ,  etc. 

—  Reflexions  et  considerations  sur   les   causes  i!es  trenii)le- 

mens  de  terre  ,  d'apres  la  theorie  d'airgrcgation  dc  la  Terre  ; 

par  F.  P.  de  Gruithuisen.  Nurenbera  ,  iSaS. 

Outre  les  villcs ,  les  routes  ,  les  uomines  et  les  montagnes 
de  la  Lune,  lastrononie  de  Munich  pretend  avoir  decouvert 
que  les  montagnes  circulaires  de  eel  astre  sont  des  masses 
etrangeres  qui  sont  toinbees  sur  sa  surface.  II  applique  celte 
idee  a  la  terre  et  fait  ainsi  descendre  avec  M'. ..  du  ciel  toules 
les  roches  schisteuses  ancienues  sur  lesquellcs  I'cau  a  depose 
les  calcaires  et  les  alluvions.  II  compare  lebassin  de  la  Bohemo 
a  ces  cercles  de  montagnes  de  la  Lune.  II  a  dd  se  former  ainsi 
souslacroute  de  la  terre  de  grandes  cavites,  et  ralTaissemcntdes 
masses  a  dii  produire  beaucoup  de  matieres  triturces.  C'est  l;i 
la  source  des  treniblenicns  de  terre  el  des  volcans  ;  les  p  re- 
miers  sont  produits  par  I'ecroulement  de  quclqucs  masses  ou 
par  des  causes  cliimiqucs.  Si  un  IremLlement  de  icne  nieca- 
nique  laisse  entrer  de  I'air  dans  une  cavite  de  j)lusieurs  100 
milles  de  long,  I'air  agira  par  la  compression  coniiue  I'acide 
nilrique,  les  rochers  seront  dissous  ,  ii  y  aura  des  ecroulcniens 
ct  un  tremblement  dc  terre  chimiquc.  Si  lean  ,  en  nieine 
temps,  est  en  jeu  ,  de  grandes  masses  sablouncuses  cnlreroiit 
en  action  electro-galvauique  ,  la  chaleur  fondra  les  couclios  de 


Geologic.  ^q 

])yihcs  ,  vn  volcan  se  fera  jour  et  la  fermentation  produira  la 
lave. 

38.   Trkmblemens  de  terre.  —  Dans  la  nuit  du  i6  octobre  on 
a   ressenti  a  Calanzaro  ,    dans  la    scconde   Calabre   iilterieure 
une  forte  secousse  de  treniblement  de  terre.  [Jouvn.  deSavoie, 
10  nov.  1826  ,  p.  1089. ) 

Des  avis  do  Santiago  de  Cuba ,  portent  que  le  plus  fort 
treniblement  de  terre  qu'on  eiit  eprouve  depuis  5o  ans  ,  s'est 
fait  sentir  le  1  8  sept,  dans  cette  ville,  et  en  a  detruit  la  moitie. 
On'a  ressenti  deuxsecousses,  dont  la  seconde  a  eteplus  violente 
que  la  premiere;  elles  ont  dure  chacunc  environ  une  minute 
et  onl  etc  annoncees  par  un  bruit  semblable  a  celui  que  fe- 
raient  des  chariots  pesamment  charges,  traines  sur  une  voutt* 
pavee,  et  ont  iini  p;;r  une  explosion  terrible ,  semblable  a  la 
decharge  d'un  nombre  immense  de  canons.  Hommes  ,  fcmmes, 
cnfans  ,  ont  quitte  leiirs  lils  et  se  sont  refugies  dans  la  cathe- 
draie  en  pcussant  des  cris  affreux.  {  Monitcur;  00  nov.  1826.  j 

59.     ECLAinCIS'SEMENS     SUR     QUELQURS     PREJUGES     C0.11CERNAINT     LES   EaUX 

MiNERALEs  ,    parloprof.  P.    Merian.    {  JVissenschafflichc   Zcil- 
schrij'l,  de  Bale;  4'*.  annec  ,  2*^.  call.,  p.   i . } 

On  fait  trop  soUvent  des  theories  sans  avoir  rassemble  assez 
de  faits.  Les  eaux  niinerales  offrent,  ditl'auteur,  des  elemens 
tres-difforens.  Eergmann  connaissait  presque  tous  les  elemens 
les  j)lus  actifs  de  ces  eaux,  a  I'exception  de  I'iode.  11  est  fort 
douleux  qu'elles  contiennent  certaines  matieres  qu'on  y  a  dit 
exisler,  telle  que  la  niatiere  extractive  de  certains  medecins  ,  la 
niatiere  animale  des  sources  cliaudes  ,  des  sels  qui  se  decom- 
poseraient  sils  y  etaient  veritablement ,  des  elemens  cliiniiqnes 
combines  loujours  sous  certaines  quantites  prinderables  et  fixes, 
I'electricite  et  le  calorique  sous  une  autre  forme  que  dans  les 
.solutions  salines  et  gazeiizes  ordinaires.  Des  oeufs  ne  peuvent 
]jas  se  cuire  dans  lean  de  Louesche  ,  qui  a  4i  ^°  R-  La  tbejrie 
de  M.  Walckersiir  I'electricite  deces  eaux  est  faiisse  on  incom- 
prehensible. La  comp  sition  constante  de  ces  eaux  est  fort  rcmar- 
quable  ;  cependant  nous  ne  connaissons  exactenient  la  tempe- 
rature des  eaux  chaudes  que  depuis  lySo,  et  la  composition  de 
quelques-unes  n'a  certainement  jias  varie  depuis  5o  ans  :  mais 
B.    Tome  X.  A 


5t)  Ge'oloi^ie. 

qu'est-cf  que  ")0  aus  eii  coinparaisoii  tic  niillioi'S  d'aiinecs  ? 
Certaincs  sources  varient  dans  certains  temps  ct  cerlaines  sai- 
sons  ;  quelques  autres  soinblent  avoir  change  ini  |)eu  :  ainsi  ii 
Loucsclie,  enire  la  Dela  ct  les  sources,  il  y  adu  tuf  calcaire  qui 
a  ductredi'poscjadis  parces  eauxfiuoiqu'ellcs  u'cn  forinent  plus. 
Les  sources  salees  onl  od'crt  l)eaucou|id(;  din'crciiccdesalurc.On 
s'est  expliqne  difTcreninient  la  formation  des  caux  niinerales;  la 
plupartdeleurs  elemens  setrouvenl  dans  I'intcricur,  dcnianierc 
(lue  la  theoric  de  la  dissolution  est  encore  la  plus  probahle  , 
nicnie  pour  les  eaux  cliaudes.  On  a  atlribue  la  composition 
constante  de  ccs  caux  a  des  piles  galvaniquesdansrintericur  de 
la  terre  ;  mais  Taction  de  ces  piles  ne  pcut  pas  etre  eternelle. 
Les  caux  se  chargent  fort  lentement  de  lenrs  elemens  etrangers 
et  la  rencontre  de  difPerentes  eaux  pourrait  expliqucr  cerfaincs 
sources  niinerales.  L'auteur  cherche  a  lever  la  difliculte  oppo- 
see  a  cette  theorie  en  faisant  considerer  les  masses  volumineu- 
ses  que  les  eaux  doivent  ainsi  faire  sortir  de  la  terre.  L'auteur 
pense  qu'on  doit  s'en  tenir  a  la  theorie  de  dissolution.  Enfin  , 
l'auteur  piirle  de  la  maniere  souvent  peu  rationelle  dont  on 
emploie  les  eaux  niinerales  ;  on  envoie  a  Louesclie  pour  des 
maladies  de  la  ])eau  ,  quoique  I'eau  n'y  contienne  pas  de 
soufre.  Lean  de  Pfeffers  est  simplement  chaude,  et  cependant 
elle  fait  du  hien  a  certains  malades.  On  devrait  imiter  les  eaux 
minerales  naturelles  et  essayer  leurs  effets  sur  les  malades  pour 
voir  si  veritablenienl  une  maticre  inconnue  se  trouve  dans  les 
eaux  naturelles. 

4o.    RECIIERCnKS     CEOLOGinUES    ET    GEOGNOSTIQUES     SUR    LA    ToUBBE    et 

d'autres  substances  qui  se  formcnt  encore,  par  rapport  sur- 

tout  a  I'Allemagne;  par  W.  Kefkrstein.  (  Deutsdilnnd  t^cola- 

gisch  dnrgcstcllt ;  vol.  4,  i  cah.,  p    i  a  67.  ) 

Cc  travail  est  divise  en  7  chapitres  ou  l'auteur  considere  sue- 
cessivcment  les  opinions  diverses  sur  la  formation  de  la  tourbc, 
sa  composition  chimique,  son  gisement  ,  sa  nature  et  ses  va- 
rietes  ;  les  melanges  etrangers  a  celte  substance,  les  restcs 
organiques  ,  son  origine  et  son  accroissement.  Cetle  compila- 
tion se  lit  avec  interit;  nous  y  ferons  remarquer  que  la  liste 
des  auteurs  sur  la  tourbe  est  peu  complete.  M.  Keferstein 
signale  les  principaux  depots  de  tourbes  de  TAllemagne  dans 
les  montagnes ,  dans  les  plaines  secondaires  ,  dans    les   ]il;iinos 


Geolo^ie. 


tPiliaiiTs  ct  so;  s  Ic  nivpaii  ch;  la  inor  (la  Scanie  en  Supdo  ■. 
Toutrs  los  cliaiiies  allemantlcs  en  ont  beaucoui),  exceple  daus 
le  Bas-lUiin.  11  y  en  a  pen  dans  les  plaines  secondaires,  et  \.\ 
touiLe  y  est  en  amas  ;  mais  il  y  en  a  beancoup  dans  les  has 
fond  du  diluvium.  La  t:>urbe  contient  de  raliin  ,  dii  pliosphate 
de  fer,  iine  vnriete  dc  relinasphalte  terrense  aux  environs 
d'Osnabruck,  el  memo,  dit-on,  du  cuivie.Les  ossemens  y  son! 
rares  et  ne  se  voient  gui-ro  (jue  dans  les  marnes  cpii  les  accom- 
pagnent.  L'auteur  n'admer.  pas  I'opinion  da  Parkinson  sur  le 
changement  des  vegetaux  en  tourbe  ;  il  compte  donner  ses  idees 
a  CO  sujet  dans  un  second  menioire. 

4i.   Sur  l'klan  FossiLE  d'Irlande  ;  par  Th.   Weuver.    {  Pliilosoijli. 
Magazine;  mars  1826,  p.  196.  j 

On  en  a  trouve  dans  le  conite  de  Down  a  i  -  miile  O.  da 
village  de  Dundrum.  Ce  pays  est  compose  de  schiste  argileux 
et  de  grauwacke  a  petits  fdons  de  quartz  et  de  spath  ca'lcaire 
el  a  filons  metalliferes.  Les  montagnes  y  ont  de  i  5o  a  5oo  pi, 
de  hauteur.  Le  marais  de  Kilmegan  y  est  situe  dans  un  fond 
jadis  occupe  par  un  lac.  Les  ossemens  sont  dans  uue  niarne 
sous  la  tourbe;  il  y  a  dans  la  marne  beaucoup  de  fossiles  tels 
que  \' Helix putris  de  Linne,  le  Turbo  fontiiialu,  de  Donovan 
la  Tellina  cornea  du  menie.  On  en  a  aussi  Irouve  dans  la  tour- 
biere  de  Ratbcannon  a  4  milles  O.  de  Bruff ,  dans  le  conite  de 
Limerick,  au  milieu  du  calcaire  niefallifere.  Du  graviery  sup- 
porte  I  a  2  pieds  de  niarne  et  la  tourbe.  On  y  a  trouve  8  sque- 
lettes  d'Elans  adultes  ou  jeunes  ;  une  partie  des  os  elait  dans  la 
tourbe  ,  quelques-uns  paraissent  avoir  ete  brises  ou  caries,  une 
cote  est  perforce  de  maniere  a  n'avoir  pu  etre  trouee  que  par 
un  instrument  tranchant.  Dans  uu  os  long  il  y  avait  de  la 
moelle  sous  la  forme  d'un  suif  frais.  On  dit  que  depuis  20  ans 
on  a  trouve  dans  ce  lieu  20  elans.  Ces  restes  se  revoient  dans 
la  n\eme  position  dans  lile  de  fllan.  L'auteur  croit  que  cet  ani- 
mal a  ete  petit  a  petit  extirpe  ,  et  il  ne  croit  pas  que  Icur  des- 
truction soit  due  a  une  catastrophe. 
42.  Notice  sur  les  restes  de  Balkine  dans  le  districi-  de  Mo.-Nri;rrH; 

par  II.  Drummond.  {Memoir,  de.  la  soc.   Werner.  ;  vol.  5,  part. 

2,  p.  440.) 

Ces  (,s  ont  (-le  troiives  a  ]  de  iiiille  de  la  piMoissr  de  Kineai- 

4." 


5:1  Geoloi^ic. 

(line  el  :«  i  iiiilh;  tlu  Forth.  Les  os  elaicnt  dans  uiie  touibe  au- 
Oessous  d'une  aiijile  appelee  Coarseclay,  inft  rieurea  des  touibie- 
res.  L'arcile  a  4  pietJs  d'cpaisseur,  eten  general  ce  depot  s'amin- 
cit  a  mesurequ'il  s'eloigne  dii  Forth.  C'elaicnt  des  vertebrcs  ct 
un  scapula  ,  il  y  avait  aussi  des  bois  de  cerf  semblables  a  ceux 
tiouves  iivec  la  balcine  d'Airthrey.  Du  bois  ct  des  plantes  aqua- 
tiques  accompaijnent  les  os  ,  cetie  couche  a  6  pied.^  d'epaisseiir 
<t  repose  sur  du  sable  bleualre.  A.  B. 

45.  Travaux  des  SociETES  HELVETiQUES  GANTOMNALEs  d'liistoi ro  natu- 
relle,  depuis  le  i".  aout  1824  au  5  juillet  1825  [Fcrhand- 
lungen  (lev  allgemein.  Schweizcrisch.   Geicllsch.;  Solcure  ,  27- 
•29  juillet  i8a5,  p.  G7.  }  Partie  gcologiquc. 
A  Lausanne,    M.  Marcanton  a  lu  I'analyse   d'une  euphotidc  , 
et  une  relation  d'un  voyage  en  Auvergne.  M.  John,  de  Berlin  , 
a  donne  un  memoire  snr  Tambre  jaune.  A  Zurich  ,  M.   Schinz 
a  decrit  les  restes  d'un  Tapir  et  dun  Mastodonle  dans  le  lignite 
de  Kapfnach  ct  d'Elgg.  M.  Tasi  a  fait  des  lecherclics  sur  I'argent 
qn'on  dit  avoir  ete  tire  en  i558  et  iSag  du  Schnabelberg,  qui 
lie  consiste  cependant  qn'en  un  terrain  <le  nioUasse  et  de  grcs  a 
lirrnite  ;  ])res  de  Laufen  ,  a  Turlinghen,  il  a  decouvert  des  mi- 
nerals defer  en  grain.   M.  Ebel  a  donne  des  remarques  sur  le 
cisement  du  sel  qu'il  croit  devoir  existcr  et  etre'cherche    pn'-s 
dps   gypses  du  Sulzthal ,  dans    le   canton    d'Argovie ,    dans    le 
Schlierentobel,  pros  d'Alpnacli  ,  ou  sur  le  lac  do  Thun,  dans 
le    Seniinenthal,   ou    cntre  Erndingen  ,    Baden,    Scliin/.na<:h , 
jusqu  il  Rothelfluh. 

31.  Hirzel  a  trouvo  que  ,  dans  le  mout  Rosa  ,  les  couches  de- 
viennent  d  aulant  nioins  inclinces  quon  nionte  plus  haut;  cc 
qui  est  le  contraire  dans  les  autres  pics  des  Alpes.  A  Geneve, 
M.  Bourdet  de  la  Nievre  a  communique  une  note  sur  le  gi- 
sement  des  os  fossiles  de  la  Moliere.  M.  de  Luc  s'est  occupe  de 
la  correspondance  des  fossiles  du  gres-vert  et  de  ceux  des  Fiz 
et  de  la  perte  du  Rhone.  M.  Necker  a  fait  un  rapport  sur  ses 
voyages  ea  Carniole  et  en  Carinlhie.  Les  caillnux  roules  au 
pied  sud  des  Alpes  ,  depuis  Turin  jusqu'auTagliamento  ,  nc  se 
rencontrentqu'au  dtibouche  des  valleps  transversales ,  dout  le 
iaUe  atteint  la  region  primitive  des  Alpes.  II  a  fait  observer 
les  changeraens  de  direction  des  couches  dc  la  partie  septen- 
trionale    du    Frinul      A    Saint-Gall,    M.    Kaiser  a    donne    une 


Geologic.  55 

<lescri|)!i(iii  dcs  sources  acidules  des  Grisons ;  le  D' .  Khesiier  , 
des  e;u!x  mineralcs  de  la  Suisse  ,  et  le  Dr.  Rusch  dcs  sources 
luineiales  en  deca  du  Goldach  ,  dans  I'AppenzeU  ;  le  D"'.  Schlap- 
fer  a  lu  une  description  naturelle  des  Alpes ,  du  canton  d'Ap- 
penzell.  Ce  travail  a  ete  insore  dans  le  Mo/mt.iblatl  ,  du  canton 
d'Appenzell.  Le  Li''.  Zollikofer  donne  un  raj)port  siir  le  lignite 
d'Utznacli.  A  Aarau  ,  on  a  otfert  a  la  Societe  des  echantillons 
de  cuivre  sullure  et  de  pyiite  des  Grisons,  et  de  la  strontiane 
sulfatec  du  Jura  ,  et  on  a  parle  dc  la  nouvelle  source  sulfureusc 
de  BirnienstortT. 

A  Soleure,  le  prof.  Ilugi  a  lu  un  Monioire  sur  la  formation 
jurassique,  eatre  Soleure  et  Greutlien  ;  un  autre  sur  la  dispa- 
rition  des  fossiles  dans  Ic  calcaire  compacle  du  Jura  ,  et  lour 
remplacement  par  des  cavites  ;  un  5*=.  sur  la  position  et  la  struc- 
ture de  la  mollasse,  du  nagelfluh  <'t  des  gres  coquilliers  et  a 
lignite,  et  un  4"'-  sur  les  difTerentcs  marr.es  du  canton  de  So- 
leure. Le  calcaire  de  cette  ville  renfermedes  druses  deselenite. 
11  distingue  a  Soleure  neuf  bancs  calcaires;  dans  les  uns  il  y  a 
certains  fossiles  en  famille  ,  comme  les  Terebratules  ,  les 
Strombes  ,  les  Turbinites  du  5e.  banc  ,  les  Buccins  du  /t"-".  ;  cer - 
taineshuitres,  etc.,  sontdistribuees,  au  contraire,  isoleinent.  De} 
Paleotherions  n'y  existent  que  dans  les  bancs  toiit-a  fait  supe— 
rieurs  ;  les  Megalosaures  dans  le  3",  des  Protosaures  dans 
toutes  ,  les  Crocodiles  de  Caen  dans  la  5'.  —  Des  debris  do 
Tortues  d'eau  douce  et  salee  sontpartout.  Onreconnail  dansles 
niarnes  du  4"'.  banc,  VEinj-s  serrata;  les  autres  tortues  appar- 
tiennent,  la  plupart ,  a  la  famille  des  Chelis.  On  a  trouve  beau- 
coup  deChelonies,  en  particulier  un  bel  echantillon  de  Chelo- 
nia  Midas.  Des  debris  des  genres  Spams ,  Rain,  eX.  Anarchidas, 
j)araissent  ca  et  lii. 

Le  D'.  Renggers  a  lu  un  memoirc  sur  b;  gisenuMit  des  niat- 
nes  du  Jura. 

44-  ExTBAiTS  DK  Lettbes.  (  ZcilsckriJ'l  Juv  Minctalogie  \  i8a.J, 
n"  6,  p.  5o8.  ) 
M.  Boue  donne  une  esquisse  de  la  geologic  de  la  Ti-ansylvanie. 
Ce  pays  est  un  bassin  eleve,  entoure  dc  schistes  intormediaires 
et  crislallins  ;  son  milieu  est  entoure  par  le  gres  salifeie  des 
Carpathes,  qui  correspondrait  en  partic  avcc  Ic  gres  bigarre  , 
quoiqnc  les  roches  different  un  peu.  La  mollasse  dc  ilouyrie  ue 


54  Geologic.  N«.  44- 

jnolongc  dans  hi  Traiisjlvanic ,  par  Samoscli.  Les  loclies  pii- 
maires  y  sont  le  niicascliiste ,  le  lalcschiste,  le  maibic  (Saint-, 
Georgyo),  lasieui^e,  etc.  Lcs  [jrauwackes  rei^nent  autouf  de 
Zalathna.  11  y  a  an  nioins  4  depots  iynes  dans  co  pays,  savoir  : 
les  si(;nites  dans  lcs  scliistes  on  la  giauwacke,  les  porphyies 
dans  les  roclies  intcrnicdiaires,  les  serpentines  dans  les  schistcs 
ct  lcs  trachytes.  La  sienite  fi)rme  souvent  dcs  fdons  dans  les 
scliisles,  le  calcaire  conipacto  devieut  yrenu  au  contact,  et  il 
s'est  produit  des  amas  metalliferes  ,  comnie  dans  le  Bannat,  etc. 
Les  cones  p.-rphyriques  oflVent  deux  porphyres  de  diffeiens 
ajjcs  ,  dont  le  plus  ancien  est  aurifere.  II  y  a  des  fragmens  de 
cjuartz  dans  le  porphyre  de  Kapnik;  a  LaposLonya,  des  grau- 
•waclves  sunt  alterees  au  contact  ,  et  a  Yorospatak,  ces  voches 
ontete,  de  plus,  soulevties,  brisees  et  remplies  d'or.  11  y  a  la 
de  I'or  dans  du  Lois  mineral.  M.  Reudant  a  cheiche  inutile- 
ment  i  separer  les  porphyres  des  trachytes.  La  chalne  entre  la 
Transylvanie  et  le  Secklerlaud  ,  est  composee  d'agglomcrat  tra- 
cliytique,  enveloppant  des  montagnes  de  trachytes.  II  y  a  des 
ponces  et  dcs  porphyres  molaires,  et,  au  nord  de  Vasarhely , 
i;a  cratere,  deux  mares  et  une  solfatare  active,  sous  la  forme 
0  une  fenle.  II  y  a  des  calcaires  a  Numniulites  ,  ou  du  premier 
calcaire  tertiaire  a  TO.  ou  N.-O.  de  Clausenburg,  et  le  bas- 
••■n  de  I'Aluta  et  la  vallee  de  Hatzcg,  sont  occupes  par  les  de- 
pots tertiaircs  superieurs  de  sable,  de  niarne  et  du  second  cal- 
tiaire  lertiaire. 

L'auteur  donae  uue  idee  de  la  succession  de  toutcs  les 
r  ches  secondaires  dans  les  Alpes  Italiennes  ,  si  bien  decrites 
par  M.  Maraschini  ;  il  indique  la  craie  dure,  depuis  Udine 
(Msquau  lac  de  Come.  Le  calcaire  terliaire  conticnt  dans  sa 
partie  superieure ,  des  schistes  bitumineux,  el  plus  on  va  a 
I'E. ,  plus  la  structure  des  Alpes  calcaires  se  rapproche  de  celh; 
du  revers  nord.  A  Idria ,  le  calcaire  interniediaire  repose  sur 
le  gres  rouge  intermediaire  ;  le  muschclkalk  et  le  zf^chstein  dis— 
paraissent  ,  Ton  ne  trouve  plus  que  des  calcaires  jurassiques 
oolitiqups  (  Carniole)  ,  a  Kummulitei  (Istrie),  ou  compacte 
;  Dahuatie  ,  mont  Capellengcbirge)  ,  et  des  gres  carpalhiques , 
qutlquefois  dessous  et  quelquel'ois  daus  ce  calcaire  (Istrie, 
Daliuatie  ).  L'auteur  parlc  enlln  des  depots  igues  ,  des  por- 
phyres du  pied  S.  des  Alpes,  des  porphyres  pyr()xeniquci ; 
(fes  trachytes  et  des  cones  et  filons  basaltiqucs,  qui  loudcut  le 


Ceologie.        ^  55 

%'icentin  si  interessant.  A  Preda/.zo  il  y  a  iles  masses  arenai  oos 
et  calcaires ,  evideinmeut  soulevees  et  alterecs  par  les  roches 
granitoides ;  pres  de  Schio  il  y  a  un  ainas  stratifonne  de  basaltc 
dans  la  craie  inferieure. 

M.  Bulzengeiger  a  trouve  des  cristanx  cubiqucs  de  Rulile 
dans  le  calcaire  cipolin  dc  Vogsburg,  au  Kaiserstuhl.  M.  Wal- 
cliner  decrit  ce  mineral.  M.  de  Pittoni  ecrit  que  le  D, . 
Grohmann  a  rapporte  de  Macodoine  un  metsorite  de  i5  livrcs 
pesaiU,  qui  offre  dcs  apparences  dendritiques ,  et  contient  du 
fer  natif. 

45.  Rappohts  anciens  stiR  des  aerolitiies  ,  par  lo  D^  JVosgekatii. 
[Journal J'ui-  Cliemie  unci  Physik  ;  vol.  i4  ,  cah.  3  ,  p.  SSy.) 
On  trouve  dans  le  Laboratorium  chimicuni  de  Becher  ,  Frauc- 
fort,  1680,  ce  qui  suit,  et  ce  qui  a  ete  en  partie  omis  par 
Chladni.  Albertus  Magnus  raconte  d'Avicenue  ,  qu'un  morccau 
d«  fer  de  100  livres  est  tombe  du  ciel  ;  c'est  celui  que  Cbladni 
place  dans  Ian  1009,  6ur  les  bords  de  la  mer  Caspienne.  A 
Grimma,  dans  le  pays  de  Meissen,  il  en  est  tombe  un  autre  que 
Clialdni  place  entre  i54oct  1  55o.  Petermann  Eterlein  ecrit, 
dans  sa  Chronica  helvetica  ,  que  ,  pendant  un  orage  ,  il  est 
tombe  du  ciel  un  morceau  de  fer  de  t6  pieds  de  long,  i5  de 
large  ct  2  d'epais;  il  compute  que  cette  masse  a  du  peser 
48, 000  livres,  ce  qui  paraU  trop  peu.  Paul  Merula  ecrit  dans 
sa  Cosmographie  ,  qu'il  est  tombe  du  ciol  G  bacbes  de  fer;  il 
ajoute  que  ce  sont  probablement  des  pierrcs  en  forme  dehaclie, 
appelees  par  les  Allemands  donncraxt.  Cbladni  n'a  pas  eu  con- 
naissance  de  ces  deux  derniers  faits.  A.  B. 

46.ExTRArrD'uNE  lettredeM.  Steininger,  a  M.  Berghaus.  [Hertha; 
i"'.  annee,  3^.  vol.  ,  2c  cah.  Gengr.Zeit. ,  p.  09.) 
L'auteur  envoie  un  memoire  sur  le  terrain  salifere  dc  la 
Lorraine  avec  des  coupes  et  des  cartes,  et  il  anuonce  qu  il  y  a 
un  gypse  salifex-e  dans  le  pays  de  Treves.  II  y  a  du  sel  a  Igel , 
<'t  ailleurs  il  sort  du  gypse  des  sources  salees.  La  source  de 
Born  sur  la  Saar  contient  peu  de  sel;  mais  il  y  en  a  plus  dans 
iiiio  source  de  Metzdorf.  L'eau  y  a  unc  posanuur  spccilique 
"le  1,0  n  sous  20"  R.  ,  et  elle  sort  du  gypse. 


56  liistoire  naiureUe  i^enerale. 


HISTOIRE  NATURELLE  G£n£RALE. 

47.     OEuVRES     COMPLETES       DE     BuFFON,     AVEC     I.ES     DESCRIPTIONS     ANA- 

TOMiQUES  DE  Daubentoj;  ,  son  coUaborateur.  Nouv.  edit.  , 
commencee  par  feu  Lamouroux  ,  et  continuee  par  M.  A.-G. 
Desmarest.  Paris  •,  \  erdiere  et  Lagrange. 

Nous  indiquerons  sommaireinent  ici  ce  qui  a  paru  dc  cette 
nouvellc  edition  ,  dont  nous  avons  annonce  en  detail  le  plan 
et  les  conditions  de  souscriptiou.  (  Yoy.  le  BtiUi-t.,  182  •  , 
to.  I  ,  n°.  55  ,  et  to.  2  ,  n".   i55  ). 

Theorie  de  la  terre.  Ou  a  compris  egalement  sous  cc  titro 
YHistoire  iiaturelle  dcs  mintraux  et  les  E xpe'riences  ct  Mcnioires 
sur  les  bois ,  to.  I  a  VIII.  (  Voy.  pour  les  to.  I  et  II ,  Bullet. 
to.  4  ,  1825,  n".  \^-i  ;  pour  les  to.  Ill  ,  IV  et  V,  Bullet,  to. 
5,  1823,  n°.  127  ;  pour  les  to.  Viet  VH, /»«//(?/.  to.  7,  1826, 
n°.  27  ,  et  pour  le  to.  VIII  ci-dessiis  le  n".   1  - 

Mammiferes.  Voy.  pour  les  to.  I  et  11  ,  Bullet  to.  2  ,  rSi^  . 
n".  i55  J  pour  les  to.  Ill  et  IV,  Bullet,  to.  5  ,  1  824  ,  n".  240  , 
pour  les  to.  V  et  VI  ,  Bullet,  to    7  ,  1826,  n°.  27. 

Les  to.  VIIetYIIIoat  paru;  nous  enrcndrons  cosnpte  inces- 
samment. 

OisEAUx.  Voy.  pour  le  to.  \  ,  Bullet,  to.  2,  1824,  »"•  ij5; 
pour  les  to.  II  el  III  ,  Bullet,  to.  7,  1826  ,  Uq.  27. 

Les  to.  IV  ,  V  et  VI  sont  publics ;  nous  ea  rendrons  compte 
avcc  les  nouveaux  volumes  des  maniniifercs  a  la  section  de 
zoologie. 

48.  DicTioNNAiRE  DES  SCIENCES  NATURELi.ES ,  dans  Icqucl  ou  traitc 
methodiquement  des  diflPerens  etres  de  la  nature  ,  etc.  ,  etc.  ; 
suivi  d'une  biographic  des  plus  celebres  naturalistcs  ;  par 
plusieurs  profcsseurs  du  jardin  du  Roi  et  dcs  principales 
ecoles  de  Paris,  torn.  XXXIX  ,  XL,  XLI  ,  XLII  et  XLIII 
(  PER.  a  PSY  ) ,  5  vol.  in-80.  ,  avee  les  livrais.  de  planches  et 
de  portraits  des  naturalistcs  correspondantes  Paris  et  Stras- 
])0urg;  Lcvrault.  (Voy.  \c  Bullet,   de  janv.    1826,  n„.  25   } 

Kous  signaierons  sous  peu  a  nos  Iccteurs  les  articles  les  plus 
rcniarqnablcs  de  ccs  cinq  nouveaux  volumes. 


Histnire  iiuiurelle  ^cne'rcile.  67 

4q.  DicTiojNK.NAiRK  ci.A.ssiQUE  d'histoire  naturelle  ;  paf  MM.  Au- 
BouiN,  Isid.  Bourdon,  etc.,  etc.,  et  Bory  de  St. -Vincent  , 
ouvragc  redige  par  ce  dernier  coUaboialeur  ,  et  dans  letjuel 
on  a  -ajoute  ,  pour  le  porter  au  niveau  de  la  science,  un 
grand  nombre  de  niots  qui  n'avaient  pu  faire  partie  de  la 
plupait  des  dictionnaires  antericuis,  lo.  YII  ,  YIII ,  IX  et 
.X,  contenant  jusqu'aux  lettres  MN  inclus  ,  4  ^'o'-  in-8".  , 
avee  4  iJv.  de  planches.  Paris,  T.ey  et  Gravier,  et  Bau- 
douin  freres.  (  Yoy.  le  Bullet,  de  janv.  i8'26  ,  n".   2G.  } 

Nous  reviendrons  sous  peu  sur  ces  4  vol. ,  pour  en  signaler 
ies  articles  lesplus  iinportans. 

5o.  Gem/isi-de  der  oRGANiscnEN  Welt.  — Tableau  du  nionde  orga- 
nique  ;  par  J.-G.  Sommer.  In-8".  de  x  et  565  pag.  Prague  , 
1826  ;  Calve.  (  Voy.  le  Bullet.-,  to.  4,    18-25,  n«.    i45.   ) 

Cc  tableau  forme  le  6*"'.  et  dernier  volume  dun  ouvrage  que 
I'aulcur  a  commence  a  publier  il  y  a  deja  plusieurs  annecs, 
sous  le  litre  de  Gemcelde  derphysischen  ^fe//(Tableau  dumondc 
physique  ).  Le  volume  que  nous  avons  sous  Ies  yeux  couticiit 
line  ex])osition  succincte  d'abord  du  regue  vegetal  et  ensuite  du 
regiie  animal. 

L'auleur  n'ayaut  eu  ]50ur  but  que  de  faire  un  ouvrage  ele- 
luentaire  qui  fiit  a  ia  pnrtee  de  toutes  Ies  intelligences  ,  n'a  pu 
y  reunir  que  Ies  faits  Ies  plus  anciens  ct  Ies  plus  saillans  qu'ont 
pu  lui  offrir  Ies  sciences  natiuellcs,  eu  menie  temps  qu'il  s'est 
appliqu'  a  presenter  ces  faits  sous  une  forme  methodique.  Le 
volume  est  divise  en  55  sections,  dans  lesquellcs  I'auteur  parle 
d'abord  du  raonde  organique  en  general  ct  des  differences  que 
Ies  corps  oi-ganises  preseutent  enlrc  eux.  Passant  ensuite  aux 
planles,  il  donne  une  notice  tres-sutcincte  de  I'anatomie  et 
de  la  physiologic  vegetales  pour  en  venir  ii  la  revue  des  huuilles 
naturelles  des  plantes,  parnii  lesquelles  il  cite  Ies  genres  et  Ies 
especes ,  Ies  plus  remarquables.  Celte  revue  est  suivie  dun 
apercu  sur  la  geographie  vegetale  ,  d'aprcsles  dounees  fournies 
par  MM.  de  liumboldt  et  Bonpland  ,  Schouw  et  autres.  La 
menie  marche  est  suivie  dans  rexposition  du  regne  animal  ; 
I'ordre  dans  iequel  Ies  animaux  sont  presentes  est  celui  qui  a 
ete  indiquc  par  Linne;  des  remarques  sur  la  distribution  geo- 
grapbiquc  des  animaux  terminent  le  volume.  Une  petite  carle, 


58  IHstoire  naturelle  generale. 

sur  laq[uelle  sc  trouvc  indiqucc  la  distribution  geograpliiquc 
ties  principales  families  tlu  regne  vegetal  est  jointe  a  I'ouvrage. 
Celui-ci  n'est  a  la  vcirite  qu'une  compilation  ,  mais  on  pent 
dire  qn'elle  remplit  assez  bien  son  but  par  la  maniere  dont 
lauteur  a  su  mettre  en  oeuvre  les  materiaux  qu'il  avait  cimi- 
j)ulsc'S. 

Les  principales  sources  on  il  a  ]iuise  ,  sont  la  Biologic  dc 
M.  Treviraniis  ,  le  Manuel  d  hisloirc  naturelle  de  M.  Bluincn- 
bach  ,  celui  de  AI.  Oken  et  plusieurs  autres.  Un  reprochc  ([udn 
pourrait  lui  adresser  ce  scrait  de  ne  pas  avoir  assez  consulte 
les  ouvrages  originaux  qu'il  ne  cite  le  plus  souvent  que  d'apres 
ies    citalioas  iju'il  en  a  trouvefis  dans  d'autres    ouvrages. 

S.   G.   L. 

Ol.     UrWELTLICHE  NATURGESCIUCnT3    DER   Or.GANISCHEN  ReICH  E. TIls- 

toire  naturelle  des  regnes  organiqucs  du  nioncle  priuiitif , 
exposee  sous  forme  alphabetiquc  ;  par  J.-  F.  Krueger.  -i  vol. 
in-8°.  Quedlinbourg  et  Leipzig,    iS^S  ;  Basse. 

En  publiant  cet  ouvrage  I'auteur  a  eu  pour  but  de  fournir  , 
surtout  a  ses  compatriotes  ,  un  moyen  commode  et  peu  dispen- 
dieux  ,  pour  prendre  un  apcrcu  general  des  especes  aiiimales 
et  vegetales  du  monde  primitif  decouvertes  jusqu'ici  et  desi- 
gnees par  des  noms  distinctifs.  En  meme  temps  ce  dictionnaire 
doit  servir  a  faciliter  I'etude  des  ouvrages  geognostiques  ,  ct  a 
former  un  complement  aux  dictionnaires  generaux  d'histoire 
naturelle.  Comme  il  est  destine  principalement  a  ceux  qui 
commencent  I'etude  de  la  palaeonlologie ,  il  a  etc  en  effet  con- 
venable  dele  presenter  sous  forme  alphabctique ,  plutot  que 
d'y  suivre  un  ordre  systematique.  L'auteur  n'a  cepeiulant  pas 
voulu  comprendre  dans  son  travail  tous  les  noms  qu'on  a  in- 
ventes  ,  surtout  dans  ces  dcrniers  temps  ,  et  dont  un  grand 
nombre  sont  bien  loin  d'etre  g^neralement  admis  ;  c'est  ainsi 
<iu'il  ne  donne  pas  les  nombreuses  denominations  des  coupes 
collectives  etablies  dans  la  classe  des  mollusqnes  ,  mais  il  se 
borne  a  indiqiier  celies  que  M.  de  Lamarck  a  adoptees  dans  son 
s-ysteme  :  les  bases  adnjjtees  pour  la  classillcation  des  cor])s 
fossiles  sont  d'ailleurs   em))runtces  a  diflVrens  auleiirs. 

Les  ouvrages  que  i\I.  Kriiger  a  mis  a  profit  pour  compoior 
Ic  sien ,  sont  principalement  celui  qui!  a  publie  lui-meme  en 
189. 1  ,   sous    le    titrc   de    Gcschichle    dcr  Urwclt    (Hist'>iro  d» 


His  tot  re  naturelle  generale.  5g 

nionde  priinilif );  pour  les  vegetans  fossiles  la  Flore  du  monde 
primitif  tlu  corate  de  Stei-nberg;  celle  du  baron  de  Schlot- 
lieini  ,  et  les  menioires  de  M.  Ad.  Brongniart  sur  ce  sujet ; 
pour  les  animaux  invcitebres ,  il  s'cst  servi  des  ouvrages  d'Es- 
per  el  31.  de  Lamarck  ;  pour  les  coquillcs  fossiles  des  travaux 
de  MM.  Brocchi ,  Sowerby  ,  Parkinson  et  Al.  Brongniart  ;  pour 
Jcs  crinoides  ,  de  la  Monograpliie  de  i\iiller;  pour  les  crustaces, 
de  I'ouvrage  dc  MM.  Al.  Brongniart  et  Desiiiarest  ;  pour  les 
poissons  de  I'article  Poissons  fossiles  dn  nouveau  Dictionnaire 
d'bistoire  naturelle,  par  M.  de  Blainville,  et  pour  les  aniniauK 
vertebi-esdes  classes  snperieurcs,  du!;rand  ouvrage  de  M.  Cuvier 
sur  les  osseinens  fossiles  ;  enfin  debcaacoup  d'autres  qu  il  serait 
Hop  long  de  mentionner  ici. 

Les  articles  qui  composent  louvrage  lui  -  rneme  sont  bien 
rediges  ;  la  description  de  chaque  genre  est  accompagnee  de 
I'indication  par  ordre  alpbabetique  des  jirincipales  especes  qui 
s'y  rapportent  et  qui  sont  toujours  suivies  dune  courte  phrase 
descriptive.  En  un  mot,  I'autenr  a  fait  tout  ce  qu'il  etait 
possible  de  faire  dans  I'elal  de  la  science  en  se  servant  des 
documens  existans.  L'utilite  de  ce  travail  ne  saurait  etre  con- 
testee  ,  quoique  la  science  elle-meme  ne  soit  pas  directement 
enricliie  par  hii.  S.  G.  L. 

J'2.      HiSTOIRE      NAT«nELLE      DKS      PRINCIPALES      PRODWCTIOiNS    DE      l'Eu- 

r.oPK  MERiDioNAi.E,  ct  priucipalemen t  dc  celles  des  environs  de 
Nice  et  des  Alpes  maritinies  ;  par  A.  Risso.  To.  I,  in-8».  de 
xij  et  44'''  ?• »  avec  i  cartes  color.  To.  IV  ,  vij ,    et  4^9  p.  , 
avec    12  pi.   grav. ,  contenant  i85  fig.  de  nioUusques  ou   de 
coquilles.  Paris  et  Strasbourg,   1826;  Levrault. 
Nous  nous  bornons  aujourd'bui  a  signaler  la  publication    de 
cet    ouvrace    d'nn    naturaliste   estimable    et    bien    connu.    Les 
to.    II  et  III   sont  sous  presse.   Sous   pen   nous  donnerons  des 
articles  detailles  sur  ce    nouvel  ouvrage  dans  les  diverses  sec- 
tions  du    Bulletin  aux([uellcs  il    se  rapporte.  Le  i"'".  vol.  ,  par 
oxeniple,  olTre  d'abord  une  statistiqiia  sornmaire  de»  Alpcx  marl- 
lirncs,  ensuite  un  coup  d'txil  gtologiquc  sur  les  environs  dcNicc, 
])uis  ,  le   rc'sullat  des  observations  inc'lc'orologiques  Juiles  a  Nice  , 
lie    180G  il  1825,    enfiu  co  volume  est,  tci;min(i  par   lUi  apcnu 
sur  le   rignc  vegetal.   Le  to.  IV  est  cnliercment  cousacre    aux 
njoUusqiics  et  aux   annclidcs  viyanj  ou  fossiles  '.'os  bords  de  la 


do  Tlisloire  naturelle  generale. 

Wediterranee.  Un  premier  coup  tl'ceil  sur  cc  volume  ,  et  l.i 
connaissance  d'une  parlie  du  raanuscrit  et  des  dessias  que  nou* 
avail  niontres  M.  Risso,  nous  permet  d'avancer  qu'il  faut  se 
servir  de  cet  ouvrage  avec  beaucoup  de  reserve.  L'auteur  a 
cree ,  sans  aiicuu  motif,  une  icule  de  noms  gciietiques  et  spe- 
cifiques  ;  quelques-unes  de  ces  nouveiles  denomiua'.ions  gene- 
riqucs  paiaisscnt  empruntecs  au  D"^.  Leach  ,  sans  qu'il  en  soit 
fait  mention  :  la  synonymie  est  nulle  ou  fort  legercment  (ita- 
blie.  Du  reste,  cet  ouviage  sera  utile  anx  personncs  versees  dans 
la  connaissance  des  especes  ,  comme  indications,  et  plusieurs 
genres  curjeux  y  sent  signales  pour  la  premiere  fois. 

j5.  Sur  i.a  uiicouvERTE  ev  la  pudi-icaticn  des  mauxscrits  du  U"'  Fkan- 
cisco  iiERiNANDEz,  rclatifsa  I'histoire  naturelle  de  la  Nouvelle- 
Espagne  {Ocios  dc Espai'wlcs  cmi^iados  ;  i\cc.  iS^S,  p.  ^/S.) 
Penetrc  de  I'importance  de  recueiliir  et  d'observer  les  pro- 
cieuses productions  natureiles  de  I'Amerique  ,  le  roi  Philippe  II 
confia  ce  soin  a  son  medecin  ,  le  D"^  Francisco  Hernandez,  sa- 
vant aussi  recdmmandable  par  scs  connaissances  eh  hisloire 
naturelle  que  p;ir  celles  qu'il  reunissait  dans  toutes  les  autres 
branches  des  sciences.  Ce  roi  employa  60,000  ducals  (somme 
tres-considerable  pour  I'epoque  }  ,  a  cette  expedition.  Au 
bout  de  "J  annees ,  Hernandez  eut  completement  renipli  sa 
mission,  en  rccueillant  en  ly  grands  volumes,  un  herbiei 
complet,  accompagne  des  dessins  et  des  descriptions  tant  des 
plautes  que  des  animaux,  mineranx ,  antiqiiites ,  et  dune 
topograjihie  des  possessions  espagnoles.  La  mort  de  l'auteur  et 
d'autres  circonstances  interrompircnt  la  publication  de  cet  ou- 
vrage (]ui  contenait  des  decouvertcs  importantes  pour  la  mede- 
cine  ,  les  arts  ,  les  sciences  ct  le  commerce.  L'incendie  de  i  67  i 
ayant  consume,  avec  une  grande  partie  de  la  bibliotheque  do 
I'Escurial  ,  I'ouvrage  original  de  Hernandez,  lit  perdre  I'espoir 
de  voir  un  jour  publier  ces  manuscrifs  precieux,  au  grand 
regret  des  savans  les  plus  celebres,  tels  que  Tuurnefort ,  Linne 
el  autres.  Enfm  ,  au  moment  ou  Ton  s'y  attendait  le  moiiis,  on 
decouvritdans  la  bibliotheque  du  c;)llcge  imperial  de  Madrid  ,  .'» 
vol.  in-fol.  ,  contenantles  minutes  et  brouillons  de  I'ouvrage  du 
D'  Hernandez,  avec  des  additions  et  correctijns  interlineaires 
de  sa  propre  main.  Le  rainistere  des  Indes  ayant  rendu  eomptc 
de  ccttc  decouvcrtc  a  Charles  HI,  ce  monaiquc  decida  que  ces 


Hisioirc  naturelle  getierale.  6  r 

iiiaimscrits  originaux  seraient  immediatement  publics,  et  il 
lit,  en  meme  temps,  partir  a  ses  frais  une  expedition  pour  la 
]Nouvelle-Espa!>ne  ,  .i  I'effet  de  remplacer  Ics  dessins  originaux 
perdns  a  I'Escurial.  Tout  I'ouvrage  se  compose  de  5  volumes. 
Les  3  premiers  oomprennent,  en  a4  livres,  I'histoire  des  plantes 
du  Mexique.  Outre  une  notice  bistorique  sur  le  D''  Hernandez 
et  sui-  ses  travaux  ,  le  4*  vol.  contient  I'liistoire  naturelle  des 
quadrupedes,  oiseaux  ,  reptiles,  insectes  ,  poissons  et  mineraux 
de  la  Nouvelle-Espagne  ,  et  la  description  de  diverses  plantes  des 
Indes  orientales  et  des  Philippines  ,  egalement  observees  par 
Hernandez. Le  5«.  contient  divers  opuscules  inedits  sur  les  anti- 
quites,  les  moeurs  et  la  topograpbie  de  diverses  parties  de  I'A- 
meriqne  espagnole.  G. 

54.  OBSERVATIONS  GENERALES  d'histoire  NATURELLE,  faitcs  pendant 
'  un  voyafe  dans  les   Wontagnes  Bleues  de  la  Nouvelle  Galles 

du  sud,  par  M.  R.-P.   Lesson.  [Aimales  des  Scieiic.    Nnliir.; 

Dov.   1  825  ,  pag.  241  •) 

Cememoire  est  une  relation  succincte  dune  excursion  entre- 
prisp  par  I'autPur  et  par  M.  Durville,  officier  de  marine  ,  dans 
le  but  d'explorer  sous  le  rapport  de  I'bistoire  ni'turelie,  la 
chaine  des  Montagnes  Bleues  et  les  parties  de  laNouvellc-Gailes 
meridionaie  ,  situee  au  dela  de  cette  cliaine  que  MM.  Lawson  , 
Blaxland  et  Wentworih  avaient  frauchie  pour  la  premiere  fois 
en  181 5.  Les  observations  que  M.  Lesson  a  pu  faire  dans  ce 
voyage  se  rapportent  tant  a  la  geologic,  qu'a  la  botaniqne  eta  la 
zoologie;  ainsien  faitde  geologie,  ilavu  au  pied  des  Montagnes 
Bleues,  kProspect-Hill,  une  coUine  entierement  formce  de  dole- 
rite,  enveloppee  a  sa  basede  gres  qui  est  uniformement  de  meme 
nature.  Un  fait  tres-interessant  sous  le  rapport  de  la  botanique  , 
c'esl  que  la  Nouvelle-Hollande,  dontla  vegetation  oflVe  une  pby- 
sionnmie  sitrancbee  et  si  uniforme  dans  son  enseinblc  ,  possede 
cependantaussi  des  localitesdanslcsquellesonretrouveuii  certain 
nombre  d'especes  de  plantes  communes  en  Europe.  Tels  sont  les 
bords  de  la  riviere  Macquarie  et  cette  riviere  meme,  ou  Ton  voit 
croitrc  des  Potamogetons  ,  des  Rcnoncules  aquatiques,  la  Sali- 
caire,  la  Samole  ,  la  verveine  oflicinale  ,  le  Folygoituni  avicularc 
ou  du  moins  une  espece  Ires-voisine,  etc.M.  Lesson  a  trouve 
dans  cette  meme  riviere  des  poissons  qui  forment  deux  genres 
nouveaux  ,  sas'oir,  le  Gryplcs  Brisbanii  eX.  le  Mnctjuaria  aitstra- 


fia  Histoira  naturelle  generale. 

la.tia;  «le  pins  une  Knivde,  Emys  longicol/is  Shaw,  la  Rainetfe 
doroe  (le  Peron  ,  Ic  P/iysa  nuslralii  ct  unc  Liinnee  a  test  tres- 
frajjilc.  Aprrs  avoir  d:)nn('  la  relation  de  sou  voyage,  J\[.  Lesson 
ajonte  qiielc|ues  observations  siir  la  race  humaine  negre  qui 
liahitc  la  JN'ouvelle-fjalles  nic'ridionale.  Cette  race  no  dilTerc 
j)as  esscntieilemcnt  de  la  race  negre  occanienDe,  qui  tient 
elle-meme  par  son  orii;ine  ii  la  race  negre  d'Afrique.  L'auteiir 
s'est  propose  de  developpcr  scs  idees  a  ce  sujet  dans  iin  travail 
special  qui  ne  pent  nianquer  de  devenir  fort  interessant.  Les 
indigene ^  diminuenl  successivenient  en  uombre  dans  le  cointe 
de  Cumberland  ,  et  avec  eux  les  aninianx  autrefois  pi-oprcs  a  ces 
contrees  ;  les  Casoars,  Casuaiius  australis  ,  les  Kanguroos,  les 
Ornithorynques,  les  Dasyures,  etc.,  deviennent  de  plus  en  plus 
rares  al'etat  sauvage.  Le  Pbalanger  volant, PeteM/w/a  laguanoidcs 
Desm. ,  est  tue  en  grand  nombre  par  les  naturels  qui  sie  servant 
de  sa  peau  pour  en  faire  de  petits  mante.:ux.  Les  autrcs  animaux 
que  jM.  Lesson  a  eu  occasion  d'observer  dans  ce  meme  pays 
sont  :  Ic  cbien  d-  I'Australasie  parnii  les  maniniiferes ,  une 
foule  de  petits  oiseaux  a  plumage  vivement  colore  ,  le  cygne 
noir,  le  faucon  de  la  NoiiveUe-Hollande  ,  plusicurs  especes  de 
perroquets  ,  surtout  le  King's  parrot  Plalycercus  scapulnttt.s 
Yigors,  le  Loriot  prince-regent,  Oriolits  rcgcns  Q.  et  Gaim., 
une  espece  de  Chouette  et  I'Epimaque  royal  ,  Epimadms  re- 
gius  Garnot  etLess.,  qui  est  decrit  avec  plus  de  d(;lail  et  aiiquel 
I'auteur  assigne  les  caracteres  suivans  :  Ep.  rcgiiis  •  Corporc 
atro-purpurascente;capile,  pectnre  sjnnragdn-virescentibus;  abdn- 
mine  ceris  viride  ;  hjpuckoiidrium  pcniiis  longioribiis  nu/lii,  rostra 
et  pedibus  nigris. 

Enfin  les  environs  du  Port-Jackson  ont  fourni  en  espt'ces  nou  • 
velles  un  Faucon  ,  une  Pie-griecbe ,  un  grand  Cassican  gris  des 
Montagnes-Hlcues,  dc\x\ Muscicapa ^un  Pbiledon,  un  Pouillot, 
et  un  Coucou  tres-pctit.  Ces  (.iseaux  seront  decrils  par  JL  Gar- 
not ,  qui  est  charge  particulierement  de  publier  les  maniniiferes 
et  les  oiseaux  dans  la  partie  zoologique  du  voyage  de  la 
Coquille.  S    Ct.  L. 

55  NATcnwissENScnAFTLicnF.  Abiiandluncbn.  —  Memoires  sur  les 
sciences  naturelles  publiees  par  une  societe  du  Wurtemberg , 
i"=.  part,  du  !<•'•.  vol.  gr.  in-S".,  de  9.28p.,  avec  a  lith.;5  fr. 
Tubingue,'  i8?.6;  Laupp. 


Tlistoire  naturellc  generale.  65 

Ca^  iioiivoaii  recuoil  no  conliendra  qnt;  dcs  riu'moires  orijjinaux. 
foiiinis  par  des  savans  de  Tubingue  ct  de  I'Allemagne.  Le  \". 
caliier  que  nous  annonrons  renferine  8  menioires,  savoir  : 
I",  snv  la.  ile'fcrmiiia/i'on  dc  la  longueur  du  pendule  a  sccondes  , 
simple,  par  Dohnen)icr{{er ;  1°,  dc'taUs  sur  dcs  essais  sur  lafc- 
condadnn  de  quc/ques  rege'Uuix ,  par  Gaert.ner.  [Fny.  le  Bullet. 
dece  niois  n".  jS);  5o.  sur  l  Jrgonauta  Jrgo  ,  par  Rapp  (  f^oj. 
le  Bullet,  t.  IX.  no.  212);  l^°.Mc'moire  sur  la  connaissance  des  me- 
tamorphoses des  vc'gelaux ,  surtout  par  rapport  a  Icurs  conditions 
intcrieurcs  et  extc'rieures  ,  [Voy.  ci  apres  ,  no,  '^6);  So.  Sur  le.s 
calculs  urinaires ,  parlememe;  6°.  liecherchcs  chimiqucs  sur  Ics 
diffi'rentcs  formations  calcaires  de  la  Souahe ,  par  rapport  it  la 
quantitd  de  magne'sie  qu'elles  contienncnt  el  la  distribution  gene- 
rale  de  rette  tcrre  dans  ccs  roches ,  par  Gmelin  [f^oy.  ci-dessus 
n°.  26  )  ;  ']'>.  Observations  sur  l' evaporation  de  la  glace,  par 
G.  Schubler;  8".  Notice  sur  re'tnblissr.ment  dim  baromctre  nor- 
mal ,  par  Bohnenbergcr. 

56.  Magazijn  vook  wis-e.v  natuurkundI&e  wetensciiappen.  —  ]\Ia- 
gasia  des  sciences  pbilosopliiques  et  naturelles;  par  cahicr  • 
in-8°.  Amsterdam,   1S26. 

IWalgre  son  titre  savant,  ce  recueil  parait  destine  plutot  a 
rappeler  des  cboses  connues  ,  qu'a  en  pnl)!ier  d'inconnues.  Dans 
le  cahicr  5  du  vol  II,  que  nous  avons  suus  les  yeux,  nous 
trouvons  une  notice  sur  la  floraison  des  plantes,  u;ie  courte 
description  de  la  caverne  de  Licl)enstein  ,  des  details  sur  les 
cliiens  de  Kamtchatka ,  traduits  de  Tallemand  de  Storch ,  des 
rcmarques  sur  les  eaux  ,  montagues  et  ilc<;  un  perit  memoire 
sur  les  symboles  astronomiques  des  anciens  ,  un  article  intitule 
Opinion  des  natural istes  sur  les  causes  du  tonncrrc ,  pn  ir  lequel 
on  cite  en  note  VJcad.  rojale  des  sciences  de  Suede,  mem.  21  , 
sans  indication  d'anuee  et  de  volume. 

Des  s  lutions  de  probleuies  d'arithmetique  ct  d'algebre  ter- 
mineut  le  caliier.  D-g. 

57.  The  natural  history  of  the  Bible.  —  llisloirc  naturelle  de 
la  Bible,  ou  description  de  tous  les  quadrupedes  ,  oiseaux  , 
poissons  ,  reptiles  el.  insectes  ;  arbres  ,  plantes,  fleurs , 
gommes  et  pierres  precieuses  ,  dont  il  est  fait  mention  dans 
les  livres  sacres ;  ie  tout  puise  aux  meilleures  sources  et  ar- 


C)/f  Miiieiolo^ie. 

raiii'e  jKir  orilre  alphabetiquc ;  p;ir  Th.  ]\I.  llAniiis.  Iii-S". , 
pp.  47^-  Boston ,  1820  ;  Wells  et  Lilly  ;  el  leimprime  a  Loii- 
dres  ,  I  824  ;  Tegij.  (  Philos.  Mngaz. ;  jauv.  i  SaS  ,  p.  48. ) 

Pom-  la  botanifjue  sarrce  ,  rantcur  a  suivi  Ilillcr  ( ///Vro- 
piiyticnn,  in-4°  ly^S),  Celsius  {Ilicrobotanicon,  i-j ^S-ir^-).], 
Hasselquist  ( F/om /;rt/rt//H(7  ),  Rauwolf,  Sliaw  ,  Riissel,  Fors- 
kal,  etc.  Son  principal  guide  ]iour  la  zoologie  a  etc  Bocliart 
[liicrozoicon  ,  Londres,  1  665  ) ;  il  assure  avoir  eu  recoursaussi  a 
des  autorites  plus  modernes.  Rndbeck  a  ele  sa  piincipale  source 
jioiu  I'iclityologie;  Leninius  et  Brauniiis  lui  ont  servi  pour  h 
connaissance  des  niineraux  et  pierres  principales;  cnfin  a  I'e- 
!;ard  des  serpens  et  insectcs,  M.  Harris  a  cu  recours  a  la  Phjsi- 
(juc  sacre'e  de  Scheuchzer.  D-g. 


MIKERALOCIE. 

;>8.    De  L'lsoMor.pnisME,  par  le  I)''.  G.  FoRcniiAMMEn.  [Tidsskrijl 
for  Natuiviclcnskab.  ,  call,  xi,  p.  lOy.) 
L'autein-    rappelle  les    observations  faites  depuis   Ilaiiy    snr 
les  formes  et  rapports  cristallographiques ,  par  MM.  Beudant, 
■\Htscherlicli  et  autres.    II  fait  observer  que   Mitsclierlicli  a   le 
premier   eu   I'beureuse  idee   d'examiner   I'iniluence    que  lean 
piue  dans  les  cristallisations.   M.   Forchhammer   ayaut   repete 
plusieurs  experiences  de  ce  savant,  a  troiive  entierement  con- 
lirmces  les  observations  sur  les  formes  ger.erales  et  les  angles. 
L'auteur  se  propose  de  publier  ses  propres  observations  d^s 
qu'il  les  aura   rompletecs.   11  delaille  les  principales  composi- 
tions dont  les  formes,   d'apres  la   loi  qu'il  a  citee  pour  I'iso- 
morpliisme,   devraient  etre  les  memcs  ,   etqui,   dans   le  fait, 
sont  ponrlant  differentes  entre  elles ;  il  indique  aussi  les  diffe- 
rences legeres   qui   se    trouvent  dans  les  angles,    meme  dans 
les  crislaux   d'une    seule   substance  ,   et   il   terminc   par    cette 
conclusion  :  il  y  a  au   moins   trois  causes   qui  niodifient  I'etat 
primitif  des  formes  de  cristaux,  savoir  :  la  chaleur,  la  diverse 
nature  des  corps  isomorphes,  et  les  developpemens  divers  des 
eorps  secondaires.  II  en  resulte  necessairement  que  tous  les 
essais  faits  jusqu'a  present  pour  decouvrir  les  rapports  nume- 
riques  entre   les   formes   productives   des  series  de  cristaux  , 
n'oiit  p'l  avoir  plus  de  sncces  qu'ils  n'cn  ont  eu  en  elfct:  qu'il 


Mineralogle.  65 

faut  donc^avoir  egard  a  ces  conditions,  et  que,  dans  ce  cas , 
on  pent  esperer  de  decouvrir  aussi  nn  jour  pour  cette  partie 
de  la  cristaliographie  des  lois  semblables  a  celles  qu'nn  a  de- 
couvertes  avec  tant  de  bonheur  dans  d'autres  parties  de  cette 
science.  D — g. 

Sg.SuR  LK  Kakoxene,  nouveau  mineral;  par  J.  Steinmann,  prof, 
de  Chimie  a  I'Universite  de  Prague  ;  cxtrait  d'un  mem.  lu  a 
la  Soc.  jphilosoplu'que  de  Bohcmc,  le  i4  mai  iSiS,  {Edinb. 
Jourii.  of  science;  \u\n  1826,   p.   i65.) 

Dans  une  mine  de  fer  de  Hrbeek ,  sur  le  territoire  de  Zbi- 
row  en  Boheme,  on  trouve  un  mineral  de  fer  argileux ,  qui 
renferme  uue  substance  etrangere  deposee  dans  les  fissures 
qui  le  traversent,  et  qui,  jusqu'a  present ,  a  echappc  a  I'at- 
tention  des  minei'alogistes.  Elie  pent  etre  aisement  confondiie 
avec  la  carpholite  ,  qui  presente  la  meme  disposition  rayonnee 
dans  les  fissures  d'un  gres.  Quelquefois  de  petits  cristaux  fila- 
menteux  se  groupent  en  forme  de  toulTes;  quelquefois  aussi 
ce  mineral  est  sous  la  forme  dune  poudre  jaunatre,  et  res- 
semble  alors  au  mineral  de  fer  bran.  Comme  on  n'a  pu  encore 
le  degager  des  substances  qui  raccompagnent,  ses  caracteres  mi- 
neralogiques  et  sa  composition  chimique  ne  sont  pas  encore 
determines  d'une  maniere  certaine;  un  essai  d'analyse  semble 
indiquer  les  proportions  suivantes  ;  silice  8,90  ;  acide  phosph. 
1^,86;  alumine  10,01  ;  oxide  de  fer  36,32  ;  chaux  o,  i5  ;  perte 
par  le  feu,  consistant  en  eau  et  acide  fluorique  95,09.  L'au- 
teur  compare  ce  mineral  avec  la  wavellite  ,  et  trouve  qu'il  ea 
diifere  a  plusieurs  egards  II  lui  a  donne  le  nom  de  kakoxene, 
qui  fait  allusion  a  I'influence  pernicieuse  de  I'acide  phospho- 
rique ,  et  consequemment  aussi  du  mineral  en  question  sur  !i 
qualite  du  fer  extrait  du  raineiai  avec  lequel  il  se  rencontre. 

G.    Del. 

60.  Sur  le  systeme  de  cristallisation  du  Gvpse  ;  par  le  D'.  Hes- 
SEL  ,  prof,  de  niineralogie  a  Marburg.  {ZeitscfiriJ'tJ'ur  Mine- 
ral.;  sept.   i82(),  p.  -111.) 

On  a  pu  douter  jusqu'a  present,  dit  le  D^  Hessel  ,  si  les 
cristaux    de   gypse ,    comme    ceux   de    quelqiies    aut^es    sab- 
stances  ininerales,   peuvent  ou   non  cue  raiuerics  ii  '.rois  ax*? 
B.  Tome  X.  5 


66  Mineralogie. 

rcctangulaires.  Le  beau  travail  de  Weiss  sur  le  meme  sujet 
laisse  encore  celte  question  indecise.  De  aouvelles  observa- 
tions que  M.  Hessel  a  faites  sur  des  cristaux  de  gypse  de 
Gernrode  au  Harz ,  lui  scniblent  pouvoir  en  fournir  la  solu- 
tion. II  decril  ces  cristaux,  les  diffeientes  directions  de  cli- 
vage  qu'il  y  a  remarquues  ,  ainsi  que  celles  des  plans  dc  jonc- 
tion  des  individus  qui  les  composent  ;  parnii  les  clivages  qui 
ont  lieu  lateralenient ,  il  distingue  celai  qur  mcne  a  une  face 
dont  la  texture  a  quelque  resseniblance  a-vec  celle  d'une  cas- 
sure  ecailleuse,  et  cclui  qui  mene  a  une  face  a  texture  fibreuse. 
Prenant  ensuite  5  axes  rcctangulaires  a,  b,  c,  dont  I'un  (b) 
est  perpendiculaire  au  plan  du  clivage  le  plus  net  ou  paral- 
lele  a  I'axe  principal  des  cristaux,  un  autre  (c)  est  parallele 
a  la  direction  du  clivage  a  texture  ecailleuse,  et  le  trorsicmc 
(a)  est  perpendiculaire  a  cette  meme  direction,  il  montre  que 
les  cristaux  de  gypse  se  laissent  ramencr  a  ces  trois  axes,  de- 
termines par  le  rapport  a  :  b  :  c  =  y/TT  :  2^/23  :  y'T.  11 
calcule  dans  cette  bypothesc  les  principales  incidences  des 
cristaux  de  gypse,  et  les  compare  aux  valeurs  dangles  don- 
uees  par  Haijy  et  par  Weiss. 

6l.     ExAMEiN  CniMlQUE    DE    QUELQUES  MINKRAUX  dc  Finlaudc    Ct  d'O- 

lonez  ;   par  M.  Hess  de  Dorpat.  {Archiv.   des  sc.  7iatur.   de 

Kastner;  t.  VI,  5*^.  call.,  p.  52 1.) 

Ces  mineraux  ont  ete  recneillis  ])ar  M.  d'Engclbart,  dans  un 
voyage  qu'il  a  fait  dans  ces  contrees.  Lebord  N.-O.  du  lac  Ladoga 
est  entrecoupe  par  de  nombreuses  bales  bordees  de  terrains  de 
pneiss,  qui  presentefrequemmcnt  de  la  hornblende,  etdansleurs 
coucbes  subordonnees  ou  leurs  filons  differentcs  substances  me- 
talliques  ou  terreuses.  Dans  une  de  ces  bales,  non  loin  du  village 
Pitkaranda  ,  on  trouve  un  mineral  en  masses  cristallines  a  gros 
grains,  qu'accompagnent  des  cristaux  dc  (juartz  etdu  cuivrc  py- 
riteux.  La  forme  de  cc  mineral  est  celle  d'un  prisme  rhomboidal 
oblique  de  84°  96,  dont  la  base  est  inclinee  surl'arete  vcrticale 
obtuse  de  104°.  Sa  structure  est  fibreuse  comme  celle  de  I'as- 
beste;  sa  durete  et  sa  densitc  sont  sensiblement  celles  de  cette 
derniere  substance  ;  sa  couleur  est  le  vert  de  montagne  ,  et 
son  eclat  est  soyeux  dans  les  cassures  fraiches.  II  est  compose 
de  :  silice  45, 5^  ,  oxidule  de  fer  iQjyS,  alumine  5, 00,  cbaux 
4,40,  msgncsie  23,4o>   can  2,  total  98,10.   D'apres  I'accord 


I 


Mineralogie.  67 

que  presente  cette  analyse  avec  celle  de  I'asbeste,  et  I'identite 
des  caracteres  exteiieuis  dans  ces  deux  mineraux,  on  peut 
regarder  la  substance  de  Pitkaranda  conime  etant  une  variete 
cristallisee  d'asbeste.  Ua  cristal  de  roche  a  trois  clivages  rhom- 
boedj-iques,  dont  denx  etaient  trcs-distincts ,  et  le  3*.  moins 
sensible,  ayant  ete  souinis  a  I'analyse,  a  donne  les  resultats 
suivans  :  silice  g5,  oxidule  de  for  4,6,  aluniine  o,3;  tot.  99,9. 
Dans  Ic  griinstein  des  environs  de  Kontschosersk  ,  on  ren- 
contre frequemment  des  filons  qui  contiennent ,  au  milieu 
dune  gangue  de  quartz  et  de  calcaire,  des  minerais  de  cuivre, 
et  particulierementdu  cuivre  pyriteux.  Dans  un  de  ces  filons 
se  trouve  un  niineial  en  masse,  reuni  sous  forme  de  veine, 
avec  le  calcaire  ct  le  cuivre  pyriteux,  ou  dissemine  en  rognons 
<laus  le  calcaire.  Sa  couleur  est  dun  noir-verdatre ,  son  eclat 
■varie  entre  le  pcrle  et  celui  de  la  cire ,  il  est  opaque.  Sa  pc- 
sanleur  specif,  est  de  2,7  ;  il  esttendre,  et  donne  aisenientune 
poussiere  d'un  vert  grisatre.  Seul  au  chalumeau,  il  fond  diffi- 
cilement;  il  est  compose  de  :  silice  43,78,  alumine  6,20,  oxi- 
dule defer  34,10  ,  oxide  de  cuivre  3, 00,  magnesie  5,oo,  eau 
7,02;  total  99,10. 

Analyse  du  grcnat  de  Pitkaranda.  —  Ce  frenat  est  d'un 
n<jir-verd;ilre  fonce,  et  il  est  associe  au  cuivre  pyriteux  et  a  la 
scapolite ;  il  contient  les  parties  suivantes  :  silice  55,55, 
oxidule  de  fer  02,75,  cliaux  22,88,  alumine  3,4o,  niapnesie 
4,00;  tot.  98,58.  G.  Del. 

62.  Notice  sur  le  sulfate  de  soude  cristallise,  trouve  en  Suisse 
dans  le  canton  d'Argovie,  par  M.  Cn.  de  Gimbkrnat.  [Aiinal. 
de  chimic  et  de  physique;  sept.    1826,  p.    98.) 

Ayant  observe  des  effervescences  salines  dans  un  tas  de 
gypse  qu'on  ex])Ioite  par  deux  galerics ,  a  un  quart  de  lieue 
du  village  dc  Miibligen  ,  sur  la  rive  gauche  de  la  Rcuss,  M.  de 
Ginibernat  a  eu  la  curiosite  d'examiner  la  palerie  du  cote  sep- 
tentrional,  de  laquelle  il  provenait,  et  il  a  vu  ,  a  la  favour 
de  la  lampe  ,  que  les  surfaces  de  la  rocbe  recemment  taillce 
etaient  parsemees  de  plaques  eclatantes  comnie  aux  mines  de 
sel  gemme.  II  a  reconnu  a  la  saveur  que  ces  cristaux  sont  du 
sulfate  de  sonde,  et  que  la  poudre  blanche  qui  tapisse  les  parvis 
de  la  galerie  ,  est  le  meme  sel  tombe  en  eJlloresccnce,   eu  per- 


^,g  Minernlogie. 

<]ant  so.i  wa  de  cristallisalion  par  le  contact  de  lair.  II  y  % 
frois  bancs  de  gypse  secondaire  parsenies  de  sulfate  de  soude 
cristallise,  et  separes  par  une  mince   interposition  de  marne 
feuiUetre    laquelle  renfernie  anssi  ledit  set,  niais  en  moindre 
emanti'e  que  le  gypse    CMe.  Jnrni'ah,t  saUfb-e  :i  environ    lo 
-      Lds  d'epaisseur;   on  ignore  sa  profondenr,    Ics  bancs  etant 
en  position  presque  verticale.   La  decouve.le   de  ce  sel  cns- 
talli^e  k  Miihligen  est  assez  interessanle   sous  le   rapport   geo- 
^nctique,  parce  quelle  rend  tres  probable  rex.sleoce  du  sel 
Lrin  en  Suisse  ,    dans  la  formation  de  gypse   et  de   marne 
oni   traverse   le  canton  d'Argovie.  Elle   donne  auss.  une  ex- 
plication plausible  de  la  presence  du   sulfate   de  soude  dans 
les  eaux  minerales  et  dans  quelques  lacs. 
63.   AN.^!.vsE   DE   L.  P.cnosM.iNE;    par  Gust.   Mac.nus   do   Berlin. 
[EcUnb.  Journ.  of  science ;  ]ixn\\ec  x  8uG,  p.  io8.; 
Ce  mineral,  que  M.  Haid.nger  a  determine  comme   consti- 
.uantune   espece  particuliere ,  a  ete  decrit  dans  sa  traducUoa 
d.trai.e  de  Mobs,  t.  Ill,    p.   .87,  et  dans  le  n".      du  Jour- 
nal  des  sciences  dEdinbourg.  Seul  au  chalumeau    .1  est  infu- 
sible,  n.ais  U  acquiert  un   plus  grand  degre  de  durete     Dans 
le  matras,  sa  couleur  passe  dabord  au  noir  ,  puis  elle  redev.ent 
blancbe,  et  il  donne  de  lean.   Soumis  a  ^'analys.      •!  a  fourni 
lea  parties   suivautes  :  silke  54,886;    magnes.e  3:>,.4b;  ala- 
nine o  ^q^  ;    peroxide   de  fer  1,599;  P'Ot.    de   mang.  o,4ao; 
e'L   ,5o.'-total98,.46.   L'auteur  ne    considere  pas  I  ochan- 
Ullon  analyse  comme  parfaitement  pur ,  parce  quil   contena.t 
(tr^vers  sa  masse   de  petites   taches    dendr.tiques  bruuatres , 
d-oaproviennentprobablementl'oxide  defer  et  I'alumme^  La 
iormale  mineralogique  qu.   se  rapporte   aux   composans   fixes 
de  l-analyse,  est  ''  \  S' ,  ou  en    negligeant  la  petite  quant.te 
de  man^anese ,  il/ s".  ;  et  si  Ion  a  egard  aux  parties  volatiles  et 
fleur  contenu  e„  oxigene,  la  formula  totale  sera    .MS^+J,- 

*•  (  r.     l)Et,. 

64    AN..VSE  ..s  vis.v>E>-.Es  BE  Muss.  .X  DC  MoNx.oN, ;  par  E^-.  de 
Ko.....  {^rclu..  d-s  sc.  natur.  deKaStner;t.  VII .  4  •  cah., 

page  599. )  .  .       .      - 

.Ola  vesuvienne  de  1'  Alpe  de  la  Mussa ,  qui  se  presents  en 

p.ism.;  q^xadi-ansulaires  simples,  ou  bem.trope.,  modifies  sur 


jVine'ralogie.  G9 

les  aretes  des  bases,  et  qui  est  cl'ua  vert  <ie  piitache  olair  cu 
foDce,  est  compose  ainsi  qu'il  suit ; 

Silice  54,848;  alumine  u  1  jQoo  ;  cliaux  35, 609;  oxidule  de 
fer  5,400  :  tot.  97,790. 

2°.  La  vi'suvienoede  VIontzoni,  qui  est  en  masses  amorphcs, 
ou  ea  crisfaux  parlaits,  iinplantes  dans  un  calcairc  bleuatrer 
et  i  bquelle  s'associe  le  pyiyome  ou  pyroxene  verdatre,est 
coniposee  de  : 

Silice  57,644;  alumine  16,668;  cliaux  58,24© ;  oxidule  de 
fei"  6,4'io  ••  total  98,772. 

65.  Analyse  du  spnyCROsiDERixE  compacte  ;  par  Gust.  Bisrnor. 
{Noeggerath,  das  Gebirge  in  Rheinl.-fFeslphal.  ;  torn.  IV, 
p.  586.) 

On  rencontre  frequemment  dans  les  lits  d'argiie  qni  lent 
partie  de  la  formation  de  lignite  des  provinces  du  Biss-Rluu  , 
un  spbaerosiderite  compacte  ou  fer  carbonate  [gemeiner  Tlion- 
eisensiein  Werner),  en  masses  spberoidales  de  quelques  pouces, 
iet  meme  d'un  pied  de  diamtlre  ,  a  cassurc  ecailleiise ,  et  d  uu 
gris  jauriatre,  et  dont  la  pesanteur  specifique  est  de  5, .568. 
Ce  minerai  est  com])ose  ,  dapros  I'analyse  qu'en  a  faite  IM.  Bi- 
scbof ,  des  parties  suivantes  :  acide  carb.  Ds.aSi  ;  oxidule  de 
fer  52,ia8;  silice  5,676;  alumine,  chaux  et  magnesie  9,963  : 
tot.  100.  II  renferme  4o,25  parties  de  fer  metallique  sur  too. 
On  le  trouve  principalement  dans  laforet  de  Geisting ,  entre 
les  villages  de  Dambruch  et  dc  Rott ,  au  N.-O.  du  Siebeu- 
gebirgc.  31.  Bleibtreu  ayant  annonce  que  le  spbaerosiderite 
fenfermait  de  I'eau  dans  wne  cavite  interieure,  et  ayant  adrcsse 
line  certaine  quantite  de  cette  eau  a  31.  Bischof ,  ce  cbimist;- 
I'examina,  et  trouva  que  sa  saveur  etait  fade,  et  son  odeur 
semblablc  a  celle  d'une  eau  sulfureuse  un  pcu  faible;  qu'clle 
lie  contenait  point  d'acide  carbonique  librc,  mais  une  tres— 
petite  quantite  de  sel  alcalia  et  dc  sulfate  de  cbaux.  L'absencc 
du  fer  est  remarquable,  puisque  cette  eau  est  renfermee  dans 
un  carbonate  de  fer;  mais  il  manqiiait  de  I'acide  carbuniqiie  a 
I'etat  de  liberte  pour  tenir  ce  sel  en  dissolution. 

66.  Sun  LE  CARBONATE  DE  souDE  NATiF  ;  par  Rl .  IIaidijiGer.  {Edin- 
burgh Journal  of  science ;  1824,  p-  ;  et  Annalcs  dot 
mines;   t.  XII*.  ,    p.  279.  ) 

Ott  connait  3  espi;ces  dc  carl)onate  de  sonde;     ie  tiona  ,   !«• 


yo  Minernlogie.  N'\  66. 

nalron  prismatiqne  et  Ic  natron  hemi-prismatiqnc.  i°.  I.es 
cristaux  de  trona  sont  hemi-prisniatiques ,  I'inclinaison  de  M 
sui-  T  est  de  io5°  i5';  ils  se  clivent  facilement  parallelcment 
a  HI.  Leur  eclat  est  vitreux,  leur  couleur  est  le  blanc  passant 
au  blanc  jaunatrc ;  les  pctits  sont  transparens ,  les  j^randes 
masses  sont  seulementtianslucides.  lis  ont  la  refraction  double, 
leur  durete  est  nn  pen  superieure  a  celle  de  lalun,  leur  den- 
site    est   de    2,11-2.    1°.  Le    natron    liemi  -  prismatiqne  a  unc 

forme  bemi-prismatique,  dans  laquclie  P=  f  y^^^  j    ,i54"5i', 

II 5"  22',  et  I'inclinaison  de  I'axe  sur  le  plan  de  la  grande 
diagonale  est  de  5".  Sa  cassure  est  concboidale;  jl  a  I'eclat 
vitreux,  et  il  est  demi-transparent.  Sa  densite  est  de  5,423- 
3".  Le  natron  prismatiqne  a  pour  forme  fondamentale  un 
prisme,  dans  lequel  P==i  4  i°  48',  52"  9' ,  i45°52',  et  dans 
Jequel  a:  b:  c::  i  :  V^  07806  :  \/'0^^m.  H  a  rcclat  vitreux,  il 
est  transparent,  sa  densite  est  de  i,562. 

Scion  M.  Donald  Monro  ,  le  trona  se  trouve  dans  I'interieui- 
du  pays  de  Tripoli,  en  veincs  minces  dans  le  sel  semmc.  D'a- 
pres  M.  Brogge,  consul  suedois  a  Tripoli,  il  existe  en  coucbes 
trcs-minces  a  la  surface  du  sol,  a  28  journees  de  marcbe  de 
la  mer,  dans  la  province  de  Sukava,  a  2  jours  de  Fezzan  :  oa 
en  exporte  de  grandes  quantites  dans  le  pays  des  Kegres,  en 
Egypte  et  a  Tripoli.  Klaprolb  I'a  analyse,  et  son  resultat  est 
a  pen  pres  identique  avec  celui  que  M.  alariano  de  Rivero  a 
obtenu  du  carbonate  de  sonde  de  Colombie.  II  suit  de  ces 
analyses  que  le  trona  pur  se  compose  de  :  sonde  0,5799; 
acide  carboniquc  o,4oi5,  eau  0,2186;  et  qu'ainsi  sa  formule 
alomiqiic  est  N  6^+4  ^<]- 

Lorsqu'on  cbauffe  ce  sel  a  une  cbaleur  moderee  ,  il  laisse 
degager  son  eau  avec  bruit,  et  sans  perdre  sa  forme,  parce 
qu'il  ne  se  fond  pas  dans  son  eau  de  cristallisation  comme  le 
caibonate  de  soude  ordinaire;  il  n'cst  pas  du  tout  efflorescent. 
Les  carbonates  bemi-prismatique  et  prismatiqne  ne  different 
I'un  de  I'autre  que  par  la  proportion  d'eau  quils  contiennent ; 
inais  cette  proportion  n'a  pas  encore  cte  determinee  pour  le  sel 
];rismatique.  On  pent  facilement  obtcnir  ce  dernier,  en  faisant 
evaporer  pendant  un  certain  temps  une  dissolution  saturee  de 
c;.il)'  nate  de  soude  a  la  temperature  de  80  a  100"  Fabrcnbcit, 


Mineralogie.  7 1 

ct  laissant  ensuitc  refroidir.  Souvent  on  a  un  melange  dc  cris- 
taiix  des  deux  especes. 

Lorsqu'on  fait  evaporcr  lentement  unc  dissolution  dc  bicar- 
bonate de  sonde  ,  il  se  depose  de  petits  cristaux  prisniatiques 
transparensqui  different  des  precedens,  mais  dont  la  composi- 
tion n'est  pas  connue  :  ils   sont  tres-efllorescens. 

67-  SuH  LA  FORME  Du  Br.EcnwEiNSTEiN ,  ou  tartrate  acide  dc 
potasse;  par  R.  Wakkernagel.  [Archw.  des  sc.  natur. ,  de 
Kastner  ;  t.  V,  5°.  cah.  ,  p.  3i6.) 

M.  Wakkernagel  a  observe  ce  scl  sous  la  forme  de  doubles 
pyramides  a  six  faces ,  avec  ou  sans  prisnie  intermediaire.  Les 
angles,  comme  entre  les  faces  des  pyraraides  et  celles  des 
prismes,  etaient  de  i47''-j;ce  qui  conduit  an  rapport  y/2  •  \/^ 
pour  les  dimensions  du  prisme  fondamental. 

68.  Sl'r  lk  Sei.eniure  katif  ee  rioMu  et  le  Sulfure  katif  de 
Selenium.  {EiUnb.  pliilos.  Journal;  juin    iSaS,  p.    188.  ) 

Une  lettre  du  docteur  Turner,  adrcssee  au  redacteur  du 
Journal pltilosophiquc ,  contient  I'analyse  dun  memoire  lu  a  la 
socie'lc  rojale  dc  Goltingue ,  par  les  professeurs  Stromeyer  et 
Haussmann,  sur  le  seleniure  de  plomb  natif,  trouve  dans  la 
mine  de  Saint-Laurent  pres  Claustlial ;  ce  seleniure  ressemble 
exterieurement  a  la  galone  a  grain  d'acier,  ayant  une  teinte 
bleuatre  comme  lemolybdeue;  il  est  moins  dur  que  la  ga- 
lene,  et  sa  densite  est  de  7,697.  II  se  decompose  aisement  au 
clialumeau  sur  le  cliarbon.  Sa  composition  est  representee  par 
le  resultat  suivant,  qui  est  la  moyenne  entre  5  analyses  cor- 
respondantes  ;  plomb  70,98;  cobalt  o,83;  selenium  28,11  : 
total  99,92.  M.  Stromeyer  fait  remarquer  que  la  quantite  de 
selenium  correspond  aux  quantites  de  plomb  et  de  cobalt,  et 
qu'ainsi  ces  deux  metaux  doivent  etre  regardes  comme  combi- 
nes avec  le  selenium. 

M.  Turner  ajoute  quclques  mots  sur  le  sulfure  natif  de  se- 
lenium ,  decouvert  par  le  prof.  Stromeyer  parmi  les  produits 
volcaniques  des  jlcs  Lipari ,  avec  le  soufre  et  le  muriate 
d'ammoniaque, 

69.  IN'otice  sur  le  plomb  cardonate  de  la  mine  de  Mnnleponi 
dansla  Sardaigne;  par  M.  V.  IMicnELoxTi,  {Memoir,  del  Acad, 
de  Turin;  t.  XXX,  p.  45.  ) 


7  a  Mineralogie. 

L'auteur  ayant  foiulu  dans  uii  tube  de  vcne  ua  echantit- 
Ion  de  plomb  carbonate  l/ncillaire,  n'en  a  point  vu  soitir 
d'eau,  Trois  autres  eclumlillous  dc  la  meme  variute  de  plomb, 
provenant  de  Leadhills,  du  Ilartz  et  de  Monteponi ,  n'ont 
point  donne  de  vapeurs  aqueuses ,  conlrairement  a  I'analyse 
de  ce  mineral,  faite  par  Klaproth;  niais  un  plomb  carbonate 
massif  de  la  Sardaigne  (peut-etre  de  Monteponi),  s'est  tiouve 
contenir  de  I'eau;  son  anal)'se  directe  a  donne  :  ])rotoxide 
de  plomb  58. pa;  silice  25, 06;  acide  carboniqtie  11, 25; 
chaiixo,y5;  oxide  de  fer  o,iy  ;   eau  5, 00  :  total  99,1 5. 

^o.  Grenat  dans  i.e  poRPnvRE  du  terrain  jiouiLLER.  {Noeggcraih , 
da<!  Gcbirge  in  liheinl.  IFestpliaL;  t.  IV,pag.  565;  Bonn  , 
1826.) 

On  a  trouve  du  grenat  rouge  dans  un  porpbyre  feldspathique 
du  terrain  liouiller,  a.  Diippenweiler  ,  pres  de  Saarlouis.  La 
masse  principale  du  porphyre  est  d'un  bleu  de  lavende  ;  elle. 
renferme  IVeqiicmnient  de  pefits  cristaux  de  feldspatb  ,  blancs 
et  rouges,  la  plupart  alteres  ;  ca  et  lii  des  cristaux  de  mica  noir, 
et  des  grenats  rouges  qui  tranclicnt  f.irtement  par  leur  coiileur 
hyacinllie.  C'est  la  prcniiiMe  fois  que  Ton  decouvre  ce  mineral 
dans  toute  la  parlie  de  cette  formation  au  sud  du  Hundsriick  ; 
mais  on  a  deja  rencontre  le  grenat  rougcatie  en  grains  arrondis 
dans  le  porpliyre  du  comte  de  Hobenstein ,  partie  meridicnale 
du  Harz.  (G.  Del.) 

'7  1.     SUR   LES  MINES   DE  DiAMANT  DE  l'InDE  MERIDIONAI.E  ,    par  W.  VoY- 

SEV.  {Jsiatic  Researches;  t.  XV,  p.  120,  Serampore,  iSiS.) 
M.  Vrysey  a  visite  I'es  principales  mines  de  dianiant  de  la 
partie  meridionale  de  I'lnde ,  et  a  lu  a  la  Socie'le  asintique  du 
Bengale  un  m^nioire  contenant  ses  observations  sur  les  rela- 
tions geologiqnes  de  ce  mineral.  Entre  les  7';<'  et  So^  de  longi- 
tude orienlale  ,  est  une  cbaine  considerable  de  montagnes  , 
appeli'>es  les  Nnlln  Malta  ( monlagnes  bleues ) ,  dont  les  sommets 
les  plus  eleves  sc  trouvent  entre  Cummuni ,  dans  le  district  de 
Cuddapali,  et  Amrabad,  an  nord  de  la  Kistna  ;  ils  varient  eu 
hauteur  de  2,000  a  5,5oo  pieds  au-dcssus  du  niveau  de  lamer. 
Les  cimes  sont  en  general  plates  ou  arrondies,  et  elles  sabaisscnt 
graducllcmenl  jusqii'i  ce  qu'elles  se  reunissent  aux  montagnes 
de  grc's  et  do  schistes  argilciix  du  Godavery ,  prcs     PaJunshah. 


Mineralogie.  7  5 

Leur  largeur  est  vai-iable  ,  mais  n'excede  pas  5o  milles.  11  est 
difficile  de  se  rendre  compte  de  la  structure  geologique  de  ces 
montagnes,  et  on  ne  pent  I'expliquer  aisement  ni  par  la  theorie 
de  Hutton ,  ni  par  celle  de  Werner.  Lesdifferentes  roclies  d  nt 
elles  sont  composees  sont  tellenient  melees  entre  elles  ,  que 
cbacune  d'elles  se  trouve  a  son  t  lur  placee  au-dessus  des  autres ; 
cependant  comme  le  schiste  argileux  est  celle  qui  doniine  , 
M.  Voysey  croit  devoir  considerer  ces  terrains  comme  constituant 
une  formation  qu'il  nonime  Schisteuse,  et  qu'il  regarde  comme 
uue  formation  contemporaine  du  Tlionschiefer  de  Werner.  Elle 
se  compose  de  schistes  argileux  ,  de  quartz  en  roche  ,  de  schiste 
siliceux ,  de  calcaires  ,  de  gres  et  de  breches  arenacees.  Elle  est 
entouree  de  granite,  et  cette  roche  parait  servir  debase  a  la 
formation.  La  chaine  de  m  )ntagnes  est  coupee  et  fortement  en- 
tamee  par  les  rivieres  Kistna  et  Pennar.  La  seule  roche  de  cette 
formation  dans  laquelle  on  trouve  le  diamant,  est  la  breclie 
arenacee.  Les  mines  que  M.  Voysey  a  visitees  sont  celles  de 
Banganpally ,  village  silue  a  deux  milles  a  I'ouest  de  la  ville  de 
Wandiala  II  y  a  trouve  la  breche  sous  une  roche  arenacee  com- 
pacte,  coraposee  de  grains  de  jauge  rouge  et  jaune  ,  de  quartz, 
de  calcedoine  et  silex  corne  de  diverses  couleuis,  cinientes  par 
une  pate  siliceuse.  Elle  passe  a  un  poudigue  forme  de  cailloux 
I'oules,  agglutines  par  une  terre  argilo-calcairc  ,  a  texture 
friable,  dans  laquelle  on  trouve  frequemment  des  diamans. 

Quelques  ecrivains  ont  donne  a  tort  a  cette  roche  le  noni 
d'amygdaloide  ou  de  wacke  ,  et  ont  pretendu  que  les  mines  dc 
diamant  etaient  placees  sur  des  sommites  coniques  formees  par 
la  meme  roche.  La  verite  est  que  ces  cones  sont  artificiels  et  dus. 
au  mode  d'exploitation  du  mineral.  La  montagne  est  un  pla- 
teau, sur  lequel  I'auteur  n'a  apercu  aucune  elevation  conique- 
ni  depression  de  niveau  dans  une  etendue  de  vingt  milles  du 
nord  au  snd.  —  De  nouvelles  excavations  n'ayant  pas  eu  lieu  , 
depuis  plusicurs  annees,  il  n'a  pu  s'assurer  de  la  maniere  dont 
les  mineurs  parviennent  a  la  breche.  lis  se  contentent  mainte- 
nant  d'cxaminer  les  anciens  deblais,  toujours  prevenus  de  I'idee 
que  le  diamant  s'accroit  sans  cesse ,  et  que  les  petits  cristaux 
que  Ton  a  negliges  anciennement,  ont  dii  devenir  a  la  longue 
des  tr^s-gros  diamans. 

La  breche  qui  renferme  les  tliamans  est  a  des  profondeurs 
variables.  Dans  un  cndroit ,  I'auteur  I'a  observee  i  une  prvfou- 


74  Mineralogie. 

deur  de  5o  picds  ,  I'assise  supcrienre  etant  fornieo  de  gres ,  dt* 
schisle  arjjiloux,  ct  dc  calcaire  scliistoide.  L'epaisseur  de  la 
Lreclie  etait  de  deux  picds,  et  immediateraentau-dessous,  etait 
un  banc  de  poudinguc  compose  de  fragmens  de  quartz  et  de 
fdex  corne,  cimciites  par  une  matiere  argilo-calcaire  et  dcs 
grains  de  sable.  II  est  probable  que  ce  banc  serait  tres-produc— 
tif  en  diaiTKins,  et  I'auteur  ne  doute  pas  que  ceux  que  I'on 
troHve  dans  le  lit  de  la  Kistna  n'en  aient  ete  detaciies  par  les 
oaux  ,  dans  le  temps,  des  grandes  crues.  C'est  dans  le  sol  d'al- 
luviou  des  plaines  situees  a  la  base  des  montagnes ,  et  surtout 
en  remontant  le  long  des  bords  des  rivieres  Kistna  et  Pennar , 
que  sont  situees  les  miaes  qui  ont  produit  les  plus  grands  dia- 
inans  du  monde.  Parmi  elles  sont  les  fameuses  mines  de  Gol- 
condah  ,  ainsi  nommees  parce  qu'elles  se  trouvent  dans  les  do- 
maines  des  souverains  de  Golconde,  quoiqu'elles  soient  tres- 
eloiguees  de  la  place  forte  dc  ce  noni ,  qui  a  donne  le  sien  a  la 
])rovince  et  a  la  dynastic  de  Cootel>Sbah.  Elles  sent  au  nombre 
de  20  environ  ,  et  les  plus  celebres  sont  celles  de  Gani-Par- 
teala,  situees  a  3  milles  environ  de  la  rive  gaucbe  de  la  Kistna. 
M.  Vojsey  resume  ainsi  les  fails  qu'il  a  constates  dans  son 
voyage.  i°.  La  gangue  des  diamans  de  I'lnde  nieridionale  est  la 
brecbe  arenacee  (Sandstone  Breccia)  de  la  formation  dc  scbiste 
argileux ;  '1°.  Ceux  que  Ton  trouve  dans  le  sol  d'alluvion 
proviennent  des  debris  de  ccs  rocbcs ,  arraches  ct  transportes 
au  loin  par  quekpie  grande  inondation,  dont  I'cpoque  est  ante- 
rieure  aux  temjis  historiqucs;  5<'.  Les  diamans  que  Ion 
trouve  maintenant  dans  le  lit  dcs  rh'ieres  y  sont  transportes 
par  les  crucs  annaelles.  —  11  lestc  maintcnant  a  rcconnaitre  si 
les  diamans  de  I'lndostan  peuvcnt  etre  rapportes  a  la  meme 
roclie  ct  a  une  seniblable  origiue.  G.  Del. 

•Jl.     RECHEnCIIES    SUR    QUELQUES    ARCILES    EMPLOYEES    DANS  LES   USINES    A 

Feii.  [Jrcliivcs  mc'lall.  de  Karsten;  t,  \1I  ,  p.  5yi.) 
Trois  argiles  tres-refractaires  ont  ete  examinees;  elles  ont 

donne  a  I'analyse  les  resultats  suivans  : 

i".  Argile  dc  Stourbridge  :  silice  o,6485;  alumine,  0,2207  ; 

oxide  de  fcr,  o,o555;  manganese  et  alumime  avec  un  pen  de 

magnesie  ,    o,oo55  ;    perte   par    calcination  ,   o,o85o  ;    total  : 

«,596o. 

2".  Argile  de  Rouen  :  silice  o,448o  ;  alumine  y,5446;  oxide 


Mineralogie.  7  5 

■de  fer  0,0435 ;  manganese  ctaluniine,  o,oo6i;  pcrte  par  calci- 
nation :  0,1600;  total:  1,0022. 

5".  Aigile  de  Ilceganaes  :  silice  0,56^1;  alumine,  0,2188; 
oxide  de  fcr  ,  o,o3oo  ;  manganese  et  alumine  0,0120  ;  parte  par 
calcination  :  o,iy4o;  total  :    1,0020. 

Toiites  ces  argiles  ont  donne  des  traces  de  chaux.  Elles  sont 
d'un  gris  noir  ou  d'un  gris  cendre.  Lorsqu'on  let  distille  dans 
tine  cornue  de  verre,  elles  donnent  de  I'eau  ,  quelques  gonttes 
de  bitume ;  et  o,oi  a  o,oi5  de  substances  gazeuses.  Le  residu 
est  grisatre.  Au  clialumeau  ,  elles  se  decolorent  et  se  friltent 
sur  les  bords  minces.  L'acide  muriatique  ne  les  atlaque  presque 
pas,  et  dissout  seulement  un  peu  d'oxide  de  fer. 

L'argile  de  Stourbridge  est  la  plus  refractaire  de  toutes  ccUcs 
qu'on  eraploie  en  Anglelerre.  On  I'emploie  pour  fabriquer  les 
pots  de  verrerie,  et  les  creuscts  dans  lesqucls  on  fondl'acier; 
elle  devient  dun  blanc-jauniitre  par  la  calcination.  L'argile  de 
Rouen  est  souvent  tachee  ca  et  la  d'oxide  de  fer;  elle  devient 
blancbe  par  la  calcination.  L'argile  de  Ha3ganaes,en  Suede, 
provient  dun  terrain  bouiller;  elle  est  scliisteuse  et  devient 
d'un  gris-clair  par  la  calcination. 

73.  Or  de  Vermont.  —  Lc  Palladium,  journal  de  Boston,  con- 
tient  la  lettrc  suivante  : 

Je  vicns  d'examiner  im  echantillon  d'or  natif  qui  fut  trouve 
il  y  a  quelques  jours  sur  la  forme  de  M.  Ingram  ,  a  Newfane.  Le 
poids  du  bloc,  lorsqu'on  le  decouvrit,  otait  de  8  livres  et  unc 
demi-once  ;  mais  il  s'y  trouvait  attaclies  plusieurs  petits  cristaux 
de  quartz  qui,  probablement,  pesaient^  once. 

Le  bloc ,  degage  de  ces  matieres  heterogenes ,  est  d'un  or 
tres-pur.  II  a  le  lustre  metallique  de  lor  vierge;  mais  sa  couleur 
est  d'un  jaune  plus  fonce  que  celui  de  la  guinee  anglaise  ou  de 
I'aigle  americaine.  II  est  doux  et  malleable  ;  sa  pesanteur  speci- 
lique  est  de  i5,5. 

Le  sol  dans  lequcl  cet  or  a  ete  decouvcrt ,  est  diluvien ,  et  se 
compose  de  pierres  usees  par  Taction  de  I'eau  ,  de  gravicr 
commun  et  de  sable;  mais  dans  les  environs,  ce  sol  est  argi- 
lace,  et  presente  des  coucbcs  de  tcrre  a  potior.  Les  rocbes  , 
dans  celte  region,  apparticnnent  toutes  a  la  classe  primitive, 
et  consistent  en  blendes  et  porphyres  dont  Icslits  alternentavec 
le  scbiste  micace.  Comme  il  n'a  point  encore  ote  fait  de  fouillcs 


76  Botanique. 

dans  le  terrain,  on  ignore  s'il  contient  de  plus  grandes  quaa- 
tites  de  ce  precieux  metal.  [Niles  liegisler;  2  sept,  182G.} 

^4-  DESCRiPTio^f  d'un  Ciiai-umeau  a  mouveme.nt  spontank  ,  par 
I\I.  Leeto.n.  [Repertory  of  arts ;  1824,  p.  172.) 
On  prend  des  bouteilles  de  gomnic  elaslique  ,  de  couleur 
hrune,  qu'on  puisse  lirer  en  lames  assez  inince>  p  lur  qu'elles 
devienncnt  transparentes  ;  on  les  met  tremper  pendant  environ 
im  quart  d  heme  dans  I'eau  bouillanle.  Lorsqu'elles  s jnt  re- 
froiilies  ,  on  introduit  dans  le  col  un  tube  de  cuivre  jaune, 
portant  pres  de  son  extreinit<^  une  saillie  qui  sert  a  fixer  la  bou- 
teille,  qu'on  attache  avec  un  fil  cire  tres-fort.  Co  tube  de  cuivre 
est  muni  dun  robinet  vers  son  milieu  ,  et  a  son  autre  extrenjite 
il  se  visse  a  une  poinpe  de  compression,  au  niojen  de  laquelle 
on  fait  entrer  dans  la  bouteille  le  gaz  qu'on  vent  y  introduire. 
La  bouteille  se  dilate,  et  Ion  peut  aller  jusqu  ii  ce  quelle  ait 
acquis  un  diametre  de  14  a  17  pouces.  Cela  fait,  on  devisse  la 
pompe,  et  Ion  met  a  sa  place  le  tube  du  chalumeau  garni,  s'il 
est  necessaire  ,  de  toile  metallique  tres-Gne.  Get  instrument 
ainsi  prepare  peut  donner  un  jet  de  gaz  constant  pendant  une 
demi-heure  ou  une  heure  ,  selon  la  force  du  courant  qu'on 
veut  etablir.  La  bouteille  ne  reprend  pis  son  volume  primitif 
en  se  vidant,  elle  occupe  un  espace  a  pen  pres  double.  On 
peut,  sans  danger,  y  comprimer  le  melange  detonant  d'oxi- 
gene  et  d'hydrogene;  en  cas  d  inflammation  ,  la  vessie  se  dc- 
chire  sans  blesser  loperateur. 


BOTANIQUE. 

n5.  Notice  sur  des  experiences  comcernant  i.a  fecondation  de  quei.- 
QUES  vegetaux;  par  C.  F.  Gaertner.  [  NaturKvissciichaflliche 
Abhandlungen ,  etc.  Tubingue  ,   182(5,  t.  1  ,  1".  cab.  ) 

Les  experiences  dont  il  s'agit  ont  etc  entreprises  par  I'au- 
teur  a  loccasion  des  contestations  assez  vives  qui  se  sont  ele- 
vees  recemment  entre  les  bolanislcs  allcmands  sur  I'existence 
de  la  sexualite  des  plantes.  Lc  present  nicmoire  n'est  que  le 
precurseur  d'un  travail  experimental  plus  etendu  et  plus  com- 
plet  sur  le  meme  sujct.  L'auteur  donne  d'abord  une  idee  de  sa 
maniere  de  proceder  dans   ses   experiences,  alia  d'en  faciliter 


Botanique.  77 

•iix  auti'es  la  repetition  ;  il  indique  les  precantions  qui  ont  ete 
prises  et  les  points  sur  lesquels  il  a  do  preference  dirige  soa 
attention  dans  le  cours  de  ses  experiences. 

De  lelles  experiences  ont  ete  faites  jnsqu'ici  sur  des  vegetaux 
de  quatre  families  dillVrentes  ,  foimant  3o  especes  appartenant 
a  16  genres.  Quoiqu'elles  soient  deja  au  nombre  de  600,  I'au- 
teur  se  propose  de  les  conlinuer  et  de  les  varier  davantage 
pour  en  tirer  des  conclusions  plus  g^nerales  et  plus  certaines. 
Celles  qui  ont  deja  etc  faites  peuvent  etre  rapportees  a  quatre 
series  distinctes,  dont  la  premiere  contient,  1°.  des  observa- 
tions sur  le  procede  naturel  de  la  fecondation  des  vegetaux, 
sur  I'etat  et  les  cliangemens  des  differentes  parties  de  la 
fleur  avant  et  apres  la  fecondation ,  sur  le  developpement 
des  fruits  et  des  semences ,  siir  le  temps  necessaire  pour 
amener  la  maturite  ,  etc.  ;  2*^.  des  essais  pour  operer  arlificiel- 
lement  la  fecondation  des  ovaires  avec  le  propre  pollen  de  la 
fleur. 

La  seconde  serie  contient  les  observations  sur  la  fecondation 
hy  bride. 

La  troisieme  serie  d'experiences  fera  connaitre  les  pbeno- 
menes  produits  par  cjuelques  autres  niatieres  pulverulentes , 
telles  que  lesjleurs  de  soujre  ,  la  poudre  de  charbnn  ,  le  carbo- 
nate de  magne'sie  et  la  poudre  de  lycopodc  ,  iorsqu'on  les  appli- 
que sur  le  stigmate  et  sur  les  autres  parties  de  la  fleur. 

Enfin  ,  la  quatrii^me  serie  avait  pour  but  d'explorer  la  ditre'e 
et  le  mode  de  i action  du  pollen  sur  des  ovaires  etrangers ,  prin- 
cipalement  pour  repondre  a  la  question  de  savoir  :  si  le  pollen 
ctranger  exerce  une  influence  sur  la  forme,  la  couleur  et  I'epo- 
que  de  la  maturite  des  fruits  ct  des  semences. 

Les  resultats  deja  obtenus  par  4'autenr  doivent  I'encourager 
Il  conlinuer  des  recherches  aussi  intcressantes  qu'utiles  ;  elles 
pourront  servir  a  fixer  enfin  definitivement  les  opinions  sur  un 
des  points  les  plus  importans  de  la  physiologic  vegetale  ,  et 
dies  merileront,  au  successeurde  Kohlreuter ,  une  place  dis- 
tinguee  parmi  les  botanislcs  cxperimentateurs. 

Pour  prouver  ce  que  nous  vanons  de  dire,  nous  n'avons 
qu'a  citer  quelques-uns  dee  fails  constates  par  I'auteur,  et  rap- 
portes  dans  le  precis  qu'il  donne  de  ses  experiences  sur  les  fe- 
€ondations  hybridcs. 

Ainsi ,  une   quantite  microscopique  du   pollen   proprp   de  la 


yS  Botaniijue. 

plantc  a  suf  son  pistil  line  influence  tellement  preponderaiUc, 
qu'cUe  rend  nullc  Taction  d'une  s^randc  masse  de  pollen  d'une 
autre  plante ,  quoi(|ue  d'une  espece  Iros-voisine ;  le  pollen 
propre  de  la  plante  appliqtie  sur  le  stigniate  a  I'aide  dun  pin- 
ceau  s'y  attache  si  exactement  qu'il  dcvient  difficile  de  i'eulevei- 
ensuite  sans  leser  le,  stigniate  ;  il  en  est  tout  autreraent  du  pol- 
len (itranger  ,  que  le  stijjmate  ne  s'approprie  qu'avec  difficulte 
et  avec  lenteur;  cette  difficulte  augniente  menie  en  raison  dela 
difference  des  especes.  Lorsque  la  fecondation  hybride  reussit , 
le  pollen  appli(iue  sur  le  stigniate  disparait  en  plus  ou  moins 
de  temps,  toutes  circonslances  egales  d'ailleurs,  suivant  I'affi- 
nite  plus  ou  moins  giande  des  especes.  Une  fois  que  le  pistil 
est  sature  de  matieie  fecondaute  ,  celle  qu'on  applique  de  noa- 
veau  ne  subit  plus  aucun  cbangement  ni  dans  la  forme ,  ni 
dans  sa  couleur.  Dans  la  fecondation  naturelle,le  stigniate 
perd  son  air  de  fraicheur  ct  de  plenitude  aussitot  qu'il  est  sa- 
ture de  matiere  fecondante;  dans  la  fecondatiim  hybride  le 
stigniate  se  conserve  plus  long-temps  et  senible  memequelque- 
fois  se  rajeunir  ;  dans  ce  cas  ,  le  pollen  recu  de  nouveau  dispa- 
rait jusqu'a  ce  que  le  stigniate  perde  enfin  sa  fraicheur  ;  le  pol- 
len etranger  retarde  plutot  la  fecondation  qu'il  ne  I'ac- 
celere ,  etc. 

Ces  donnees  suffii'ont  ])0ur  notre  objet,  et  nous  nous  dis- 
penserons  de  reproduire  ce  que  I'auteur  a  pu  observer  sous  le 
nienie  rapport,  sur  la  corolle  ,  surla  secretion  du  sue  mielleux  , 
sur  la  periode  de  la  nialuiatiou  des  fruits  hybrides  ,  sur  les 
differens  etats  des  seniences  contenues  dans  ces  fruits,  et  sur 
I'influence  directe  qu'exerce  le  pollen  etranger  dans  la  forma- 
tion de  ces  fruits  et  de  ces  seniences.  S.   G.  L. 

t6.  Materiaux  pour  servir  a  la  connaissance  de  la  metamorphose 
DES  veoetaux,  sous  Ic  lapport  de  ses  conditions  externes  et 
internes  ;  par  F.  G.  Gmelin.  (  Naturwissenschnfll.  Abhaiid- 
liaigen;  T.I,  i'"".  cah.  Tubingue  ,  1826.) 

Ce  ne  sonl  pas  des  fails  nouvcaux  qu'il  faut  cherchcr  dans 
ce  memoire  ;  ce  qui  lui  donne  son  principal  interet,  c'est  la 
raani^re  dont  I'auteur  em,ploie  des  fails  ,  pour  la  plupart  deja 
connus  ,  afin  d'expliquer  a  leur  aide  ,  d'une  maniere  fort  inge- 
nieuse,  plusieurs  phenomenes  encore  obscurs  de  la  vegetation. 
11  dit  d'abord  ce  qu'il  entend  ])ar  la   metamorphose  des  vege- 


Botanique.  79 

taux,  qn'on  pent  definir  I'evoliition  successive  et  graduelle  des 
dilTerentes  parties  d'un  vegetal  I'une  de  I'autre ,  evolution 
(ni'on  peut  regarder  en  quelque  sorte  comme  une  transition 
successive  d'une  conformation  en  une  seconde,  d'une  seconde 
en  une  troisieme  ,  etc. 

Les  conditions  generales  de  cette  metamorphose,  et  les  dif- 
ferens  modes  d'accroissement  des  vegetaux  ,  sont  ensuite  deve- 
loppes  par  I'auteur,  qui  passe  de  la  a  son  sujet  special ,  cest- 
ii-dire  a  I'explication  des  transformations  des  differentes  parties 
du  vegetal,  et  a  la  determination  des  conditions  de  ces  niesnes 
transformations. 

Le  vegetal  produit  des  parties  nouvelles  dans  deux  direc- 
tions opposees ,  savoir  par  sa  racinc  et  par  sa  tige ;  cette  pro- 
duction est  successive,  I'eguliere  et  necessaire  ,  et  c'est  pour 
cela  qu'on  I'appelle  metamorphose  rc'gulicrc  ow progressive;  il  y 
a  aussi  nnc.  metamorphose  regressive,  caracterisce  par  la  trans- 
formation d'une  partie  organique  vegetale  plus  tardive  en  une 
autre  qui  est,  dans  I'etat  normal  ,  plus  precocc. 

Ces  deux  especes  de  metamorphoses  sont  traitees  par  I'au- 
teur dans  deux  sections  distinctes  ;  dans  le  memoire  present 
il  est  question  de  la  metamorphose  progressive,  jusqu'a  la  for- 
mation de  la  fleur  ;  celle  du  fruit  et  de  la  semence  et  la 
metamorphose  regressive  sont  reservees  pour  un  autre  cahier 
des  memoires. 

Dans  la  premiere  partie  sont  successivement  expliques  ,  i°.  le 
mode  de  formation  et  de  developpement  des  deux  extremites 
de  I'axe  vertical  represente  par  chaque  vegetal  ,  c'est-a-dire  de 
la  racine  et  du  tronc;  en  second  lieu  ,  la  formation  des  feuilles 
qui  nous  semhle  ctre  tres-hien  concue  ;  puis  la  formation  des 
hourgeons ,  qu'on  counaissait  deja  assez  bien  avant  le  travail 
de  I'auteur  ;  enfin  la  formation  de  la  fleur,  chapitrc  consacre 
en  partie  a  refuter  I'opinion  de  Linne  et  de  Wolff ,  qui  soute- 
naient  que  la  formation  des  fleurs  etait  due  essentiellement 
a  une  diminution  dans  la  quantite  des  sues  nutritifs,  et  la  ma- 
niere  de  voir  de  Gothe  qui  en  outre  tient  compte  de  rinfluence 
del'air,  de  la  lumiere  et  des  feuilles  elles-memes  ,  pour  ela- 
borer  et  depurer  les  sues  destines  a  la  formation  de  la  Hour. 
Suivant  I'auteur,  la  formation  des  fleurs  est  un  phenomene 
priraitif  et  essentiel  dans  la  vegetation,  phenomene  que  ses 
influences   exterieures    ne   peuvent  que  modifier    ct    non    pas 


So  Botanique. 

produiie.  Cette  idee  est  developpee,  dans  le  reste  dii  pararfra- 
phe,  et  non  sans  succes ;  I'auteur  y  fait  aussi  quelques  excur- 
sions dans  ie  champ  de  la  philosophic  speculative,  surl'utilitc 
xlesquelles  nous  ne  pouvons  pas  decider.  S.-G.   L. 

r"] .  Influence  de  l'electricitk  sur  la   vkgetation;  par  M.    Giov. 

Bruno.  (  Propagat.  cli  Turino  ;  t.  IV,  fevrier  1829  ,  p.  gS.) 
Observations  sur  le  memoire  precedent;  par  M.  Rocco  Ragazzoni. 

(Ibid.,  juillet,  torn.  V,  p.  og.)  Yoy.  le  BuU.  de  juin  1826, 

n".  161. 

L'auleur  du  memoire  ,  qui  ignorait  sans  doute  les  experien- 
ces de  Saussiire  sur  les  epines ,  experiences  repetees  derniere- 
ment  par  M.  Astier  (i) ,  a  conlirme  que  les  epines  du  Glcditzia 
iriacanthos  souliraient  des  bleuettes  electriques  a  une  bouteille 
de  Leyde.  11  avait  tire  de  ses  experiences  des  conclusions  qui 
se  trouvent  precisement  celles  que  le  Bulletin  a  conseille  aux 
observateurs  de  ne  pas  en  tirer,  et  M.  Rocco  Ragazzoni  oppose 
a  M.  Bruno  les  objections  qui  se  trouvent  en  abrege  dans  I'ar- 
ticle  du  Bulletin  ci  dessus  cite.  R. 

t8  Experiences  pour  ktablir  la  methode  naturellk  de  botaniqub 
sur  des  cARAcxiiRES  cuiMiQUEs;  par  ledoct.  Runge.  [his,  F"'.  ca- 
hier ,  1826  ,  p.  17-21.) 

On  connait  les  efforts  de  differens  naturalistes  ,  dcpuis  Ca- 
merarius  jusqu'a  M.  De  Candolle,  pour  etablir les  rapports  en- 
Ire  les  formes  exterieures  des  vegetaux  et  leurs  proprietes  medi- 
cales.  M.  Runge  a  entrepris  de  prouver,  par  I'aualyse,  et  il 
ctahlit,  sous  forme  d'axiomes  ,  qu'il  y  a  un  rapport  chimique, 
1".  entre  les  differentes  parties  dune  plante  (especej ;  20.  entre 
les  differentes  especes  dun  genre;  3".  entre  les  differens  gen- 
res d'une  famille.  Quant  au  premier  point ,  il  cite  les  expe- 
riences de  M.  Vauquelin  sur  I'llippocastan  ,  et  les  sicnnes  sur 
la  Belladonne  et  le  Chene ,  d'oii  il  resuite  que  Ion  trouvc  le 
tannin  dans  toutes  les  parties  du  premier  et  du  Iroisicme,  et 
jusque  dans  les  cotyledons  de  celui-ci ,  ct  le  priucipe  narcoti- 
qne  dans  toutes  les  parties  de  la  seconde. 

Quant  au  second  point,  il  rappclle  que  Ion  a  deconvert   I'a- 

(1 )  Annttl.  lie  la  Soc.  Liniicenne  d«  Paris  ;  nov.  1825  ,  p.  566. 


Botnniquc.  8i 

f  iile  prussique  dans  les  amandes  de  toutes  les  especes  du  fjenre 
J'runus ,  et  une  teinture  jaiiiie  dans  I'ecorce  dcs  racines  du  tous 
les  Galium,  conime  M.  De  Candolle  I'avait  dejii  reniarque. 

Quant  au  troisieme  ,  enfin  ,  il  cite  la  Strychnine  et  la  Vera- 
trine  ,  trouvees  par  MM.  Pelletier  et  Caventou  ,  la  premiere 
dans  la  plupart  des  Strychnees,  et  la  seconde  dans  plusieurs 
Colclucacc'es . 

L'auteur  pense  avec  raison  que  le  meme  principe  pourrail 
elre  applique  aiix  differeiites  (aiiiilles  qui  composent  un  groupe 
(ordre). 

Toutes  ces  idees  ne  sont  point  nouvelles ;  elles  sent  seule- 
ment  presentees  en  d'autres  termes.  Mais  les  resultats  dune 
grande  quantite  d'experiences  que  M.  Runge  communique  d'une 
maniere  generale ,  donnent  un  veritable  prix  a  son  travail. 

Toutes  les  especes  de  Scmijlosculeuses ,  de  Floscideuses ,  de 
Radices ,  de  Dipsacees,  de  P^alcriaiic'cs  et  de  Scabiciises  ,  qu'il  a 
analysees,  lui  ont  olTert  un  principe  conimun,  seulcment  dans 
des  parties  differentes,  dans  la  racine,  dans  la  tige ,  dans  la 
fcuille  ,  etc, 

Ce  principe  secomportecomme les acides  vegetaux  qui  forment 
avec  les  alcalis  des  combinaisons  solubles  et  incristallisables, 
et  avec  la  plupart  des  oxides  metalliques ,  des  precipites  inso- 
lublcs.  Dans  le  premier  cas,  il  sc  colore  enjaune,  et,  avec  ad- 
dition d'oxigene  ,  en  vert  bleuatrc.  M.  Runge  a  traite  ce  prin- 
cipe dans  ses  deux  etats  ,  colore  et  non  colore,  par  I'oxide  de 
plomb,  et  a  obtenu  les  deux  resultats  suivans  : 


EXPERIENCE. 


2    .    EXPERIEMCE, 

52,9 

Acidc  colore  , 

54,6 

47,1 

Oxide  de  plomb. 

45,4 

100,0 

100,0 

Acidc  non  colore , 
Oxide  de  plomb , 


L'auteur  ayant  reconnu  la  presence  de  ce  principe  dans  des 
families  voisines,  a  soumis  a  I'analyse,  des  families  eloigneesde 
celles  que  nous  avons  citecs  plus  liaut  ,  et  il  I'a  retrouve  dans 
les  Ombclliferes,  les  Caprifoliccs  et  les  Plantains;  mais  il  n'en  a 
trouvc  aucune  trace  dans  les  Campanulacces  et  les  liubiacc'cs. 
Dun  autre  cote,  il  a  decouvert  dans  cellcs-ci  un  principe  qu'il 
n'a  trouve  dans  aucune  autre  Famille. 

JJ.  Tome  X.  6 


§2  BotiiJiique. 

I.e  niemoire  de  M.  Ilnuge,  comme  on  \e  voit ,  nest  guere 
nn'une  annonce.  Tons  les  amis  de  la  science  doivent  desirer 
qu'il  continue  un  travail  dont  on  peut  attendre  des  resultats 
fort  utiles  pour  la  classification  des  vegetaux,  pour  la  medecine 
et  pour  les  arts. 

II  se  presentera  sans  doutc  dc  nonibreuses  anomalies.  Deja 
des  families,  des  genres  meme  tres-bien  etablis  en  offrent  de 
tres-marquees.  Is'os  meilleurs  systemes  sont  plus  ou  nioins  de- 
fectueux.  Mais  ce  sont  les  fails  qui  constituent  la  science,  et 
Ton  ne  peut  trop  encourager  les  efforts  de  ceux  qui  s'attachent 
a  les  decouvrir  et  a  les  rassembler.  D — u. 

79.  ESSAI  SUR  LA  DISTRIBUTION  GEOGRAPHIQUE  DE  LA  TAMILLE  DES  ChENO- 

PODKES;  par  M.  Mirbel.  [Mem.  duMus.  d'Hist.  nat.;  7^  ann., 

5".  cah.,  p.  192) 

Lesbotanistes  connaissen;  environ  534  especes  de  Chenopo- 
dees,  mais  ils  ignorent  la  terre  natale  de  1 1  ;  reste  done  pour 
la  geographie  botanique  320  especes. 

Depuis  le  nord  de  la  Laponie  jusqu'au  cap  de  Bonnc-Espe- 
rance ,  ou  trouve  les  Cbenopodees  dispersees  en  nombre  plus 
ou  moins  considerable. 

Cette  famille  abonde  en  Siberie,  s'etend  jusqu'aux  extremites 
meridlonales  de  I'Asie,    et  arrive  jusqualaNouvelle-IIollande. 

En  Amerique,  la  partie  septentrionale  (le  Groenland  ,  I'ue 
Melville,  le  Labrador)  ne  possede  aucune  Chenopodec ;  mais 
depuis  le  5o^  parallele  jusqu'au  Cbili ,  inclusivement ,  il  nest 
aucune  contree  ou  Ion  n'ait  trouve  quelques  especes  de  icette 

famille. 

Dans  la  cbaiiie  des  Andes  equatorialcs,  le  Ilivina  humi/isn.ct6 
trouve  a  700  toises  au-dessus  du  niveau  de  la  mer  ;  le  J\.  gla- 
brala,  a  gHo;  le  Boussingaultia  basellnidcs ,  a  i,oGo;  le  Basel/a 
obovata,  a  i,35o  ;  le  B.  tubcrosa,  entre  900  et  t,4oo  ;  le  B. 
marginata,  a  1,600  ;  le  Phjtolaca  bogotensis,  a  i,i65;  le  Che- 
nopodium  qiu'noa,  entre  1,200  et  1,600  ;  le  Ck.  ambrosioidcs  , 
entre  3o  et  1,600.  Dans  les  Alpes  de  la  Suisse  et  du  Tyrol,  le 
Bliium  virgalum  s'elcve  de  la  plaine  jusqu'ii  700  toises.  Dans 
les  Pyrenees  et  les  Alpes  ,  le  Chcnopodium  bonus  Ilenricus  par- 
vieutjusqu'a  i  coo  toises. 

La  section  borcale  a  presdc  5  Ciienopodccs  herbacees  pour 
unc  licneuse;  dans  la  zone  equatoriale.  le  nombre  des  Cbeno- 


Botanique.  85 

podees  herbacces  et  celui  des  ligneuses  se  balancent;  dans  la 
section  australe  ,  le  nombre  des  ligneuses  surpasse  d'un  tiers 
celui  des  herbacees. 

Parmi  les  Cbenopodees  herbacees  de  la  zone  equatoriale, 
I'auteur  a  compris  les  Phytolacca  decandra  ct  le  Chenopodium 
ambrosio'idcs  ,  ficifoliwn  ,  album  ,  inurale  ,  hybridum ,  et  le  Sal- 
sola  Kali ,  qui  existent  reunis  ou  separes  dans  toutes  les  parties 
du  monde.  Mais  en  admettant ,  avec  plusieiirs  botanistes,  que 
le  Phytolacca  decandra  et  la  Che/iopodium  ambrosin'ides  sont  ori- 
ginaires  d'Amerique  ;  que  le  Salsola  Kali ,  les  Chenopodium  hy- 
bridum, murale  ,  album  eX.  ficifolium  sont  originaires  d'Europe  , 
■  il  n'y  aura  plus  alors  egalite  de  nombre  entre  les  Chenopodees 
«qiiatoriales,  herbacees  et  ligneuses,  et  >ces  dernieres  devien- 
dront  dominantes. 

Les  copsidcrations  suivantos  paraissent  a  I'auteur  confu'mer 
rintroduction  et  meme  la  naturalisation  de  plusieurs  Chenopo- 
dees dans  des  contrees  si  difFerentes  par  leur  temperature. 

Sur  17  Chenopodees  herbacees  qui  croissent  sur  le  littoral 
de  I'Afrique  septentrionale,  une  seule  habite  TAmerique ; 
c'est  le  Phytolacca  decandra,  naturalise  aussi  dans  differentes 
parties  du  midi  de  I'Europe  ;  1 4  vienneut  en  Asie  et  en  Europe; 
ce  sont  les  Chenopodium  botrys,  murale  ,  vulvaria  ,  album  et  ru- 
brum ;  les  Salsola  Kali,  tragus  et  soda ;  le  Camphorosma  plcran- 
thus  ,  les  Beta  marilima  et  vulgaris ;  les  salicornia  herbacea  et 
strobilacea;\cceratocarpus  arenarius;  et  deuxseulement  n'ontete 
jusqu'ici  trouvees  que  dans  cette  partie  dc  I'Afrique,  ce  sont  le 
Chenopodium  triangularc  et  le  Salicornia amplcxicaulis.  C'est  tout 
different  pour  les  sous-arbrisseaux,  puisque  sur  3g  qui  crois- 
sent en  Egypte  et  en  Barbaric,  il  en  est  13  qu'aucun  auteur, 
que  Ton  sache,  n'indique  ailleurs.Ce  sont  les  Chenopodium  bo- 
ryosmon  et  hortcnse  ;  les  Salsola  mollis ,  vcrticillata  ,  brevifolia , 
baccata  ,farinosa ,  imbricata ,  monoica  ,  tetrandra  ,  alopccuroides, 
glomerulata,  piunntifida  ,  villosa ,  annularis,  globuli folia  et 
Suceda ;  le  Salicornia  cruciata  ,  le  Cornulaca  monachanta ,  lo 
Traganum  nudatum ,  les  Atriplex  mollis  et  coriacca.  Les  i()  au- 
ti'es  sont  des  productions  communes  aux  cotes  africaines  et  aux 
regions  de  I'Europe  et  de  I'Asic  boreale  les  moins  eloignees  du 
tropique  du  cancer. 

Cepondant  lautcur  fait  observer  que  dcpuis  la  cute  de  Fez 

G. 


o/f  f!otani(jue.  N°.  79. 

et  de  Maroc  ,  jusqu'a  la  I'ive  gauclie  <le  rEiiplirale  ,  la  plupart 
des  Cheaopodees  ligneuscs  sont  tlispersees  ilaus  les  sables  qui' 
cnuvrent  vn  partie  ces  contrees  de  I'Afriquc  bo:x'a!e  ct  de  I'A- 
sie ,  sables  deserts  souvent  charges  de  sel  rjemine,  toujours  pri- 
ves  d'eau  ,  briili'S  jiar  le  soleil  ,  et  qui  sc  refuscnt  a  produire 
aucune  herbe. 

Cette  superiorite  nuiueiique  est  plus  marquee  dans  les  tcrres^ 
australes  de  I'Afrique  et  de  la  INouvelle-IIollande  ,  que  dans  la 
zone  equatoriale.  Cc  fait  etait  indiquc  par  I'analoijie  ;  puis'.pie 
le  cap  de  Bonne-Esperance ,  la  Noiivelle-Hollande  ,  et  nienic  la 
Terre  de  Dienien,  ne  s'etendent  pas  plus  vers  le  jiole  antarcliquc 
que  s'etendent  vers  le  pole  arctique  I'Afrique  septentrionalc  , 
la  Turquie  d'Asie  et  la  Perse. 

La  section  boreale  parait  plus  riclie  en  Cbenopodees  que  le 
reste  du  j;lobe;  la  proportion  est  corunie  1  •}  a  i  ;  et  c'esl  dans 
I'ancien  nionde,  et  surtout  entre  le  4^'  et  le  3o*  degres,  dans 
la  partie  occidentale,  que  les  especes  abondcnt.  Elles  vont 
croissant  en  nombre  dcs  regions  bjperborecnnes  ii  cellos  qui 
se  rapproclient  du  tropique  du  cancer.  Cette  progression  est  fa- 
cile a  (itablir  nuiiieriquement  pour  I'Europe  occidentale  et  les 
cotes  septentrionales  de  I'Afrique.  On  ne  trouvequ'une  Clieno- 
podee ,  le  Chenopodium  album,  dans  la  Laponie  du  Word.  Cette 
espece  se  joint  a  Y yJ triplex  patula  dans  la  Laponie  meridionale, 
et  toutes  deux  reparaissent  en  Suede.  Elles  y  sout  accompa- 
gnees  de  ly  autres  especes,  savoir  :  Chenopodimn  bonus  Ilcn- 
ricus  ,  urbicum  ,  murnle  ,  rubrurn  ,  K>iridc ,  hjbridum  ,  glaucum  , 
vulvnria,  poljspermum  et  marilimunt;  le  Snlsoln  Kali  ^  le  Sali- 
cornia  herbacea  ,  les  yl  triplex  porlulacoidcs ,  laciniata  ,  has  lata  et 
littoralis ,  le  Blitutn  virgatum.  Ces  especes  exigent  pour  se  devc- 
lopper  la  temperature  moyenne  la  moins  elevee.  Les  iles  Bri- 
tanniqucs  olTrent  27  cbenopodees;  I'Allemagne  et  la  France, 
non  compris  le  littoral  de  la  JMediterranee  ,  environ  4o  ;  I'lta- 
lie  ,  les  cotes  nieridionalcs  de  la  France,  I'Espagne  et  Ic  Por- 
tugal, au  moins  62  ;  cnfin  I'Egypte,  la  Barbaric  et  les  Cana- 
ries, lj&. 

Dans  ce  recensement  les  17  especes  du  INord  cnumerces  ci- 
dessiis  reparaissent  toujours  en  totalit.e  ou  en  partie. 

C'est  au  sud-est  de  I'Allemagne  en  Ilongrie  que  se  montrent 
les  premieres  especes  inconnues  en  Occident.  Elles  sont  au 
nombre  de  12  ,  savoir  :  les  Chenopodium  acutifolium  et  hrrso- 


Bolanique.  85 

mclanospermum ,  la  Snlsola  hyssopij'olia  ct  scdoides ,  les  j4 tri- 
plex acuminata,  hesscriana  ,  et  oblong ifolia  ,  les  Camphorosma 
ovala,  le  Corisperniuni  nilidnm ,  cancscais ,  eX,  squarrosnm ,  cnfin 
le  Beta  trigyna. 

Les  especes  de  Chenopodees  de  I'ancien  monde  sont  beau- 
coup  moins  nombreuses  entre  les  tropiqaes  que  dans  les  regions 
boreales  :  la  proportion  est  de  i  a  5 ;  niais  il  semble  que  la 
decroissance  du  nombre  s'opere  en  sens  inverse  dans  le  Nou- 
veau-Monde,  puisque  les  especes  de  I'Amerique  equatoriale 
sont  a  celles  de  I'Amerique  du  Nord  dans  la  proportion  de  i  | 
a  I .  Ce  rapport  ne  doit  etre  admis  qu'avec  reserve,  et  comma 
uniquement  fonde  siir  I'etat  eucore  pen  avance  de  nos  connais- 
sances  a  I'egard  de  larithnietique  botanique  de  la  Flore  Ameri- 
caine. 

Les  Cbenopodees  de  I'Afrique  et  de  la  Nouvelle-Hollande 
australessont  aux  Cbenopodees  de  I'Afrique,  de  I'Asie  et  de  la 
Nouvelle-Hollande  equatoriale  conime   i  ^  a  i. 

Plus  de  la  moitie  des  especes  de  Cbenopodees  qui  nous  sont 
connues  se  tiennent,  par  preference  ou  par  necessite,  sur  un 
sol  inipregne  de  sels  de  sonde.  Tels  sont  les  Saliconiia,  les 
Cornulaca  ,  les  Salsola ,  les  Anabasis ,  les  Axyris  ,  les  Beta ,  les 
Corispcrmum ,  la  plupart  des  Polj-cnemum ,  un  grand-nombre 
■d'Atfiplcx  ,  de  Chcnopodium  ,  etc.  Beaucoup  languissent  ou  nc 
pourraient  croitre  sur  un  autre  terrain.  R. 

80.  MEMoiiiEs  son  LES  CoNiFEKEs  ET  LES  Cycadees  ;  ouvrage  jios- 
tbume  de  L.  C.  Richard,  termine  et  public  par  Achille  Ri- 
chard fiis  ,  D.  M.  I  gros  volume  grand  in-4''.  avec  3o  pi. 
Prix,  60  fr.  et  grand  papier  velin  ,  carlonne  ,  84  fi".  Stuttgard, 
1826,  Cotla  ;  Paris,  Renouard. 

Les  botanisles  de  lEurope  n  ignor;uent  pas  que  le  pro- 
fesseur  L.-C.  Richard  avait  laisse  en  nianuscrit  des  obser- 
vations fort  importantes  ,  accompagnees  de  superbes  dessins, 
sur  les  families  des  Coniferes  et  des  Cycadees.  On  altendait 
avec  une  vive  impatience  que  ce  travail  d'un  liorame  considcre 
a  juste  titre  comme  celui  qui  a  porte  ranalysc  botanique  au 
plus  haut  point  de  perfection ,  trouvat  un  oditeur  qui  prit 
assez  d'interet  aux  progres  de  la  science  pour  ne  pas  besiter 
•a  se  charger  dune  aussi  grande  entreprise;  et  cet  cditenr, 
•c'est  le   bnron    CoKa    de    Slull'jard.     Gijce   h    cot  honorabh; 


86  BoUin'que.  IN°.  80. 

libraire,  M.  A.  Richard  a  pu  s'acquitter  d'une  dette  qui  pesait 
vivem«nt  sur  son  coeur  :  capable,  plus  que  personne,  de  bien 
comprendre  I'ouvrage  de  son  pore,  il  la  termine  d'une  ma- 
niere  qui  doit  satisfaire  tons  les  amis  de  la  botanique.  L'ou— 
vrage  est  dedie  a  iM.  de  Humboldt.  Cest  un  hommagc  qui  lui 
etait  du  ainsi  qua  M.Ivunth,  tons  les  deux  dignos  appreciateurs 
du  talent  de  L.-C.  Richard,  et  qui  ont  employe  leurs  bons 
offices  pour  la  publication  de    son  ouYrage. 

Dans  un  avertissement  et  dans  une  preface  qui  fait  suite , 
M.  A.  Richard  expose  le  but  et  le  plan  d«  I'ouvrage.  Sa  rao- 
destie  ne  lui  permetlait  pas  de  faire  I'eloge  du  travail  qui 
lui  appartenait  en  propre  ,  et  le  sentiment  de  i'amonr  filial  lui 
faisait  uu  devoir  de  declarer  que  la  partie  descriptive  etait 
celle  a  laquelle  il  n'avait  aucune  part,  celle  qui  formait  la 
base  fondamentale  de  I'ouvrage,  et  dont  toute  la  gloire  appar- 
tenait a  son  pere.  Mais  nous,  qui  ne  sommes  fiaint  rctenus  par 
des  motifs  aussi  respectables,  nous  osons  dire  qu'il  etait  peut- 
etre  plus  difficile  de  coordonner  de  vastes  materiaux  pour  edi- 
fier  le  beau  monument  ofTert  aujourd'hui  aux  botanistes  sans 
les  avoir  soi-meme  prepares  ,  que  de  travailler  d'apres  ses  ob- 
servations particulieres.  On  concoit  quelle  peine  il  a  du  se 
donner,  et  quelle  attention  il  a  dil  apporter  pour  se  penotier 
des  idees  d  un  autre,  que  son  profond  savoir  rendait  inacces- 
sibles  aux  intelligences  ordinaires.  Kous  croyons  done  qu'il  est 
de  loule  justice  d'associer  le  fils  au  pere,  pour  le  merite  des 
mcmoires  sur  les  Coniferes  et  les  Cycadees. 

V.  Memoire.  Des  Coniferes. 

Dans  la  premiere  partie  de  ce  memoire,  I'auteur  examine  les 
travaux  des  botanistes  sur  les  genres  qui  composent  cette  fa- 
mille,  mais  il  ne  remonte  pas  au  delii  de  Tournefurt.  II  enu- 
mere  les  genres  admis  par  ce  pere  de  la  botanique  francaise  , 
parLinne,  Adanson,  M.  A.-L.  de  Jussieu,  M.  de  Lamarck  et 
Gaertner.  II  fait  connaitre  les  diverses  opinions  que  ces  anteurs 
ont  exprimees  sur  la  circonscription  de  ces  genres  et  sur  leur 
classification.  Des  travaux  de  ces  botanistes,  resaltent  huit 
genres,  savoir  :  Ephedra,  Taxus  ,  JunijtTits ,  Cuprcssus , 
Thuya,  Piints ,  Abies  et  Araucaria.  Quelques  genres  de  coni- 
feres ont  ete  I'objet  particulicr  des  recherches  de  plusieurs  sa-  "% 
vans.  Ainsi  le  Uacrydium  a  etc  etabli  par  Solander  dans  la  dis- 


Botanique.  87 

serlation  de  Forst'ir  sur  ies  plantcs  comestibles  de  I'Occan 
austral,  et  M.  Lambert  a  expose  Ies  vdritables  caraclcrcs  de  ce 
genre  dans  la  description  du  genre  Piiuis,  L'Heritier  fonda  le 
genre  Podocarjjus ,  dont  nous  devous  a  M.de  L«  Billardiere  une 
plus  exacte  connaissance.  M.  Smith  nomma  Salisburia  le  genre 
forme  sur  le  Giucko  decritpar  Ksmpfer.  Un  genre  Jgalhis  ial 
etabli  par  M.  Salisbury  sur  le  Dammara  alba  de  Rumphius.  Le 
Thuja  articulaia  de  M.  Desfonlaines  devint  le  type  da  Callitris 
de  Ventenat.  Enfm,  dans  Ies  Annales  du  Museum,  L.-C.  Ri- 
chard a  forme  Ies  genres  TaxocUum  et  Phjllocladus ,  I'uu  sur 
le  Cupressus  clistichao.es  auceurs,  I'autre  sur  le  Podocarpus 
asplenifolius  de  Labillardiere.  INous  omettons  de  rapporter  ici 
Ies  genres  que  plus  tard  on  a  eiimines  de  la  famille ;  nous  pas- 
sons  egalement  sous  silence  Ies  noms  des  "genres  qui  ne  sont 
que  des  doubles  emplois  de  ceux  que  nous  venous  de  citer; 
cette  partie  historique  et  synonymique  de  la  Monographie  des 
Coniferes  est  traitee  avec  beaucoup  de  details  et  nest  pas  sus- 
ceptible d'analyse. 

Aprps  avoir  dit  un  mot  des  classifications  proposecs  par  quel- 
ques  auteurs  pour  disposer  methodiquement  Ies  genres  de  la 
famille  des  Coniferes  ,  M.  A.  Richard  expose  celle  que  son  pere 
a  publiee  dans  le  t.  XVI  des  Annales  du  Museum.  En  voici  le 

tableau  : 

CONIFERiE. 

Sectio  I.  Taxoe-e.         S.  II.  Cupressiiie,e.  S.  III.  Abietine*. 

A  Florcs  inversi. 

Podocarpus.  {L'hir.)  Juniperus.  (i.)  Pinus.  (/..) 

Dacrydiuni.(6o/n«(f.)  Thuya.  {L.)  Larix.  (Touni.) 

B.  Floras  erecti. 

Phyilocladus  (AcA.)  Callitris.  {^Veiit.)  Cuninghamia.  (/f./Vr.) 

Taxus.  {L.)  Cupressus.  (i.)  Agathis.  {Salisb.) 

Salisburia. (iS/TjiVA.^  Taxodium.  {^Rich.)  Araucaria.  (Juss.) 
Epiiedra.  (/-.) 

La  deuxieme  partie  des  Memoires  sur  Ies  Coniferes,  qui  est 
entierement  I'Duvrage  dc  L.— C.  Richard,  se  compose  des  des- 
criptions detaillecs  d'une  ou  de  plusieurs  especes  de  cliacuu 
des  genres  cites  dans  le  tableau  precedent.  Ces  descriptions 
sont  failcs  en  langue  latioe,  et  elles  sont  en  rapport  avec  Ies 
excellentes  figures  dessinees  par  Richard,  et  gravces  sous  ses 
ycux  par  Plee  pere.  L'auteur  n'a  neglige  aucun  organe  ,  il  a 
exprime    tout  ce  que  I'cxamen  le  plus  rigoureux ,  nous  dirons 


88  Bola/iiqiic.  N'^.  8o/ 

ineme  Ic  plus  minutieux,  iui  a  fait  decouviir  ;  ot  il  la  exprime 
avcc  celte  nettetc  qui  ne  laisse  point  do  vague  dans  les  idees, 
ni  rien  a  desirer.  G'est  avec  un  tel  soin  que  sont  decrits  succcs- 
sivement  la  tige  ,  les  feuilles ,  toules  les  parties  des  fleuis  males 
et  femelles,  les  fruits,  les  graines  et  I'embryon.  Le  nonibre 
des  especes  tlecrites  et  figurees  s'y  eleve  a  55. 

La  troisicme  partie  du  Memoire  sur  les  Coniferes  est  consa- 
cree  a  lexamen  des  differens  organes  etudies  comparativement 
dans  tous  les  genres  de  cette  famille.  Les  racincs,  les  tiges  ,  les 
feuilles,    les   hourgeons ,    les  fleurs,   les   fruits   et  les  graines 
forment  autant  de  chapitres,  ou  M.  A.  Richard  a  fait  connaitre 
la  structure  dominante  dans  chacun  de  ces  organes,  structure 
caracteriscc  par  telle   ou  telle  singularite   qui  isole  en  quelque 
soite  la  famille  des  Coniferes  du  reste  des  autres  vegctaux  pha- 
nerogames.  Aussiles  botanistes  ont-ils  ete  long  temps  sans  s'en- 
tendre,  non-seulenient  sur  le  nom,   mais  encore  sur  la  nature 
des   organes.  Cette  partie  du  Memoire  ,  ecrite  en  francais  ,  est 
un  i-esume  de  toutes   les  opinions;   mais  I'auteur ,  fort    de  ses 
profondes   etudes  ,  s'attache  a  combattre  celles  qui   etaient  en 
opposition  avec  les  sienncs  ,  et  qui  out  neanmoins   ete  accredi- 
tees. Les  fleurs   surtout  ont  fait  I'objet  de  plusieurs  conlro- 
versips  ,  et  il  y  a  eu  beaucoup  de  travaux  publics  avant  qu'on  ne 
silt  a  quoi  s'en  tenir  sur  ce   qui   devait  etre  regarde  conime  le 
calice  ou  la  corolle ,  la  capsule,  les  parois  de  I'ovaire  ,  le  stig- 
mate  et  le  fruit.  Encore  aujourd'hui  que  les  travaux  de  L.  -  C. 
Richard  ont  jete  le  plus  grand  jour  sur  ces  questions,    nous 
■  voyons  un  botaniste  du  premier  ordrc  s'elever  contre  la  ma- 
niire  de  voir  universellenient  admise.   Mais  cnmme  ce  point  a 
ete  discute  par  M.  Achilla  Richard  a  la  fin  de  I'ouvrage ,   nous 
en  parlerons  en  son  lieu.  II  nous  suffit  de  dire  maintenant  que 
les  generalites  sur  les  organes  des   Coniferes  sont  presentees 
clairement  et  avec  la    plupart  des  details    imporlans  que  con- 
liennent  les  descriptions  latines,  details  qu'il  fallait  metlre  en 
regard  les  uns  des  autres  et  qui  font  apprecier  le  fini  des  ob- 
servations de  feu  le  professeur  Richard.  C'est  a  cause  de  eel  to 
mnltiplicite  de  details  interessans  que  nous  nc  pouvons  presen- 
ter a  nos  lecteurs  une   analyse  de  la  troisieipe  partie  des  Me- 
moires  sur  les  Coniferes    L'auteur  y  a  joint  un  chapitrc  sur  la 
germination  ,   suivi  dune  recapitulation  succincie  des  travaux 
des  botanistes  qui  ont  amend  la  connaissance  dc  celte  familU; 


Botanique.  8g 

nn  point  oil  elle  est  ofl'erte  anjonrd'hui  aux  savans.  M.  Achille 
Richard  termine  ce  chapitre  par  I'exposition  des  idecs  qui  re- 
siilteut  des  observations  consciencieuses  de  son  pere  ,  sur  la 
nature  des  organes  floraux,  idees  oppo?ees,  il  est  vrai ,  a  cellos 
de  MM.  Mirbel  et  R.  Brown. Mais  il  les  a  combattues  avec  cette 
defiance  de  ses  propres  moyens  qui  est  la  meilleure  preuve  dii 
vrai  talent.  «  Si  nous  avons  combattu  ,  dit-ii,  uii  grand  nombre 
)'  d'opinions  emises  par  des  botanistes  du  premier  ordre,  nous 
i>  nous  sonimes  efforces  de  le  faire  avec  toute  la  niesure  qui 
))  convient  a  un  disciple  qui  combat  avec  ses  maitres  ,  et  il  ne 
»  nous  a  fallu  rieri  nioins  que  I'exactitudc  universclleraent  re- 
)>  connue  des  observations  de  nion  perc ,  pour  entreprendre 
))    cette  tache  aussi  penible  que  difficile.  » 

M.  A.  Richard  clierche  ensuite  a  evaluer  les  caracteres  dans 
la  formation  des  genres.  Les  differences  qui  distinguent  les 
genres  de  Coniferes  entre  eux  ne  porlent  pas  sur  les  organes 
cssentiels,  tels  que  I'ovaire,  le  stigmate  ,  le  perianllie  et  les 
ctamincs  ,  ces  organes  n'offrent  que  peu  de  variation  dans  leur 
struclure ;  maisles  organes  accessoires  tels  que  les  bractees  ,  les 
(icailles  ,  etc.  ,  subissent  des  alterations  et  des  changemens  qni 
suffisent  pour  etablir  des  groupes  auxquels  on  donne  le  nom  de 
genres. 

Les  Coniferes  fornient  un  ordre  tres-distinct  dans  la  serie 
naturelle;  elles  n'offrent  de  rapports  reels  qn'avec  les  Cycadees 
par  I'organisation  florale,  et  qn'avec  les  Cupuliferes  et  les 
Betulinecs,  sections  remarquables  de  la  grande  famille  des 
Anientacees.  Enfin  elles  sont  un  point  de  contact  avec  les  Urti- 
cees,  il  cause  deleur  ovaire  uniloculaire  ,  renfermant  un  seul 
ovule  renverse. 

Dans  la  quatrieme  partie  de  ce  Memoire  sont  exposes  les  ca- 
racteres de  la  famille  et  des  genres  de  Coniferes.  Le  caractere 
generique  trace  en  langue  latine  est  aussi  raccourci  que  pos- 
sible, mais  pourtant  assez  detaille  pour  qu'on  puisse  faire  ia 
comparaison  des  organes  dans  chaque  genre  et  en  bien  saisir 
les  differences.  A  la  suite  de  chaqnc  caractere,  on  trouve  des 
observations  en  francais  qui  ne  sont,  a  proprement  parler ,  que 
Ic  commentaire  explicatif  de  la  synonymic  et  de  la  description 
latine.  On  y  rencontre  neanmoins  phisieurs  remarques  bota- 
niques  qui  nianquaient  dans  celle-ci.  Le  nienioire  est  termine 
par  1  explication   des  pian-ches.  Ces    dernieres   presentent  uuc 


^o  Bolanique.  N".  80. 

inflaite  de  details  anatomiques  dont  il  a  fallu  exprimer  toutes 
les  parties;  quoique  la  nettete  du  dessia  et  de  la  graviue  ne 
laisse  riea  a  desirer  pour  leur  intelligence,  I'cxplication  de  ces 
figures  n'est  pas  superfine  ,  et  elle  doit  faciliter  les  recherches 
du  botaniste  qui  n'est  pas  encore  familiarise  avec  I'organisation 
d'un  groupe  aussi  anomal  que  celui  des  Coniferes. 

2*.  Mcmoire.  Dcs  Ctcadees. 

L'liistoire  de  cette  petite  famille  ,  qui  ne  comprend  que  les 
deux  genres  Cjcas  et  Zamia »  ne  laisse  pas  que  d'etre  asscz  dif- 
ficile. Ces  genres,  en  effet,  ont  ete  transportes  par  divers  au- 
teurs  des  fougeres  aux  palmiers,  et  M.  Richard  les  reporte  a 
cote  des  coniferes.  Voila  done  les  trois  grandes  divisions  pri- 
maires  des  vegetaux  ,  Acotjk'doncs  ,  Moiiocotjledones  et  Dico'.j- 
ledonca  ,  que  cette  famille  a  j)arcourues  ;  nous  le  disons  a  re- 
gret,  sa  derniere  place  n'est  pas  irrevocablement  fixee.  IM.  Ri- 
chard, il  est  vrai,  tirant  ses  prenves  de  I'organisation  florale , 
•n'hesite  point  a  les  lier  aux  coniferes  ;  mais  des  tiges  absolu- 
jnent  semblables  a  celles  des  palmiers,  et  un  port  analogue  , 
cntraineront  sans  doute  bcaucoup  de  sectateurs  des  aflinites  ua- 
turelles  vers  ro])inion  de  MM.  Desfontaines  et  De  CandoUe , 
qui  regardent  la  structure  generate  des  organ es  de  la  vegeta- 
tion chez  les  plantes  comme  un  caractere  qui  doit  reniporter 
<lans  la  classification  snr  les  rapports  des  organes  de  la  fructifi- 
cation. Ce  n'est  point  I'avis  de  M.  R^ichard  ;  et  il  faut  couvenir 
qu'il  a  soutenu  la  these  contraire  avcc  un  talent  qui  prcnd  sa 
source  dans  une  intinie  conviction. 

Dans  la  premiere  partie  du  Menioire  sur  les  Cycadees  ,  I'au- 
teur  expose  I'etat  des  connaissances  acquiscs  sur  les  genres 
Cjcfis  et  Zamia  ,  jusqu'a  I'epoque  oil  ils  ont  ete  de  nouveau  etu- 
dies  avcc  le  plus  grand  soin  par  L.-C.  Ricliard.  La  secnnde  par- 
tie  contient  la  description  generale  de  la  famille  de  laquelle 
I'auteur  infere  ses  affinites  avec  les  coniferes  ,  en  avouant  toute- 
fois  la  dissemblance  extreme  que  ces  families  ofTrent  dans  leur 
port,  ainsi  que  dans  1^  structure  des  tiges. 

Mais  cette  consideration  ne  parait  que  secondaire  anx  yeux 
de  M.  Richard,  puisqu'il  n'est  aucunc  famille  de  Monocotvle- 
dones  avec  laqucUo  puissent  convenir  les  Cycadees,  quant  aux 
organes  floraux ,  tandis  que  ,  sous  cc  rapport ,  il  n'y  a  nieme 
aucunc  distinction  importantc  enlre  celles-ci  e»  les  coniferes. 


Botanique.  9 1 

Deux  esn^ces  de  Cycad(5es  sont  decrites  avec  encore  plus  dc 
details  que  les  especes  de  coniferes  que  nous  avons  citees  plus 
haut  i  ce  sont  les  Cycas  circinaUs  L.  Rich.,  tab.  24  ,  '-25  et  26  ; 
et  Zamia  integrifolia  Ait.  Rich.,  tab    27  et  28. 

L'exposition  des  caracteres  de  la  famille  et  des  genres  ,  et 
rexplication  des  plauches  teiininent  le  niernoire  sur  les  Cy- 
cadees. 

L'ouvrage  etail  presque  entieremeni  imprime,  lorsque  M.  R. 
Brown  fit  paraitre  dans  I'Appendice  botanique  du  voyage  a  la 
Nouvelle-Hollandedu  capitaine  Kini;(V.le  Bu//.t.g,n°.\55),  des 
observations  fort  interessantes  sur  I'organisation  de  I'ovvile  en 
general,  anterieuremcnt  a  I'impregnation,  et  surla  strucUu'C  de 
la  fleurfemelledes  conift-res  et  des  Cycadees.  Ce  savanibotaniste 
^mit  une  opinion  dianietralenient  opposee  a  celle  qui  domine 
dans  les  Memoires  de  M.  Richard;  car  le  frijit  des  coniferes  et 
ties  Cycadees  est  assimile  aux  graines  nues  des  autres  vegetaux 
phaneroganies.  Cctte  opinion  se  fonde  sur  le  nombre  des  enve- 
loppes  de  toutcs  les  graines,  et  sur  la  position  respective  des 
organes  dout  ils  sont  formes.  M.  Achille  Richard  a  done  cru  ne- 
cessaire  de  rcpondre  a  une  objection  aussi  specieusc  ;  et  dans 
les  notes  qui  se  trouvent  a  la  fin  de  l'ouvrage ,  il  s'applique  a 
prouverque  chaque  fleur  fenielle  de  coniferes  ou  de  cycadees 
presente  en  realitd  tontes  les  parties  qui  composent  un  ovaire 
■ent.jure  par  «n  calice.  Ces  parties  confondues  ensemble,  et 
•qu'-il  «st.  impossible  de  distinguer  avant  la  fecondation,  se  ap- 
parent facilenient  les  unes  des  autres  a  une  e])oque  fort  avancee. 
On  y  reconnait  alors  toutes  les  parties  constituantes  des  (leurs ; 
■c'est-a-dire  un  ealice  osseux,  un  ovaire  membraneux  qui  ad- 
here plus  ou  moins  a  celui-ci ,  et  un  ovule  qui  pend  de  sa  partie 
interne,  ea  occupe  toute  la  cavite  ,  et  n'y  adhere  que  par  sa 
base.  M.  Richard  convient  neanmoins  que  I'ovnle  n'est  revetu 
que  d'une  membrane  pcUucide  excessivement  mince  ,  et  dont  la 
composition  est  loin  d'etre  aussi  compliquce  qu'ellc  se  pre- 
sente dans  les  ovules  des  autres  plantes.  Enfin,  selon  M.  Ri- 
chard, cet  ovule  a  une  structure  particuliere  qui  fait  un  trait 
caracteristique  de  plus  pour  les  deux  families  dont  il  s'agit; 
mais  il  prefere  s'arreter  a  celte  consideration  que  d'enibrasser 
une  opinion  nouvelle,  et  tellement  extraordinaire,  qu'clle  rem 
prait  toutes  les  analogies  connues,  et  renverserait  les  idees  les 
plus  repandues  sur  la  nature  du  fruit  et  sur  les  phcnoiuencs  de 


92  Botanique. 

la  fecondation;  car,  siiivant  I'hypothese  dc  IM.  R.  Brown,  il 
faudrait  admettre  que  les  coniferes  et  les  Cycadees  ont  des  ovules 
nus ,  et  que  la  fecondation  s'opere  par  le  contact  immediat  des 
grains  de  pollen  avec  la  partie  de  I'amande  qui  doit  sorvir  dc 
malrice  a  I'embrj'on. 

TJne  seconde  note  additionnelle  a  pour  oLjct  do  faire  con- 
naitre  I'etat  de  I'enibrj-on  des  conifrres  et  des  Cycadees  avant  et 
apres  sa  maturite  Qn  y  volt  les  clianivemens  que  la  radicule 
eprouve  ,  d'apres  lesquels  cet  organe  ,  d'abord  libre  et  separe 
de  I'endosperme  ou  aniande ,  finit  par  se  confondre  avec  lui , 
en  laissant  quelquefois  des  traces  assez  visibles  dune  oi'ganisa- 
tion  dislincle.  Gdili.emiji. 

8f.  Floua  Sicula  ;  auct.  C.-R.  Presi.  Tom.  i,  in-S".  p.  xi.vi,  216. 
Prague,    1826;   Borroscb. 

Cette  Flore  comprendra  toutes  les  plantes  vasculaires  indi- 
genes ou  communement  cultivees  en  Sicile.  Les  plantes  y 
sont  disposees  d'apres  la  m^tbode  adoptee  par  M.  De  Can- 
dolle,  et  ce  volume  s'arrete  aux  Rutacees.  Cbaque  plante  y 
est  accompagnee  dune  pbrase  qui  nous  a  paru  en  general  un 
peu  longue,  de  7  a  8  synonymes,  et  quelquefois  dune  courlc 
description.  Les  caracteres  des  families  et  des  genres  n'ont 
pas  ete  oublies  par  I'auteur.  On  y  trouve  un  assez  grand  nom- 
bre  d'especes  nouvelles ,  dont  I'auteur  a  eu  soin  de  repeter 
la  pbrase  specifique  dans  le  catalogue  des  plantes  siciliennes 
qui  se  trouve  en  tete  de  la  Flore. 

Cet  ouvrage  est  Ic  fruit  dun  voyage  que  M.  Prcsl  a  fail; 
en  18 17  en  Sicile,  contrec  deja  exploree  par  Jacquin,  par 
Schow  ,  en  18 19  par  Moricand  de  Geneve  et  Brocbi,  en 
1820   par  lleckel,  et  en    1821    par   I'infortune  Scliweigger. 

La  preface  renfermc  la  geograpbic  botanique  de  1  ilc.  Nous 
en  donnerons  ici  un  exlrait.  La  temperature  moyenne  de- 
rile  est  de  14°,  4  I^- >  dans  les  mois  de  Janvier  et  fevrier  la 
temperature  moyenne  est  de  8",  9  R.  Pendant  vingt  ans  les 
plus  grandes  cbaleurs  nont  pas  surpasse  53»,  3  R.,  et  les  plus 
grands  froids  ne  sont  pas  arrives  au-dessous  de  2"  R-  La 
moyenne  des  pluies  y  a  ete  de  22,149  pouces  anglais  pen- 
dant un  espace  de  vingt  ans.  Le  sol  s'y  eleve,  en  un  cndroit, 
presqu'a  10,488  pieds,  ce  qui  rapprocbe  sa  vegetation  de  ccll<! 
de  Tencriffe  et  de  Madire. 


Botaiiiqu^.  '  g5 

L'auteiir  divise,  sous  le  rapport  botanique,  la  Sicilc  en  sept 
regions. 

,fe_  j-egion.  Sous-tropicalc,  qui  s'eleve  jusqii  a  loo  p.  au-des- 
sus  du  niveau  de  la  mer  ;  on  y  trouve  les  Phcenix,  Musn,  Cac- 
tus, Saccharum,  Mesembiyanthemum ,  Cjpertis,  Papyrus,  Pas- 
si/lora  ceeridea,  Erythrma  corallodendron,  SlercuUa  platanifolia, 
les  Cacalia  et  Euphorbia  ai'borescentes,  des  Mimosa  et  Acacia 
qui,  dans  le  nord  ,  viennent  en  serres  cliaudes. 

2e.  region,  des  Collincs ,  qui  s'eleve  jusqu'a  2,00c  p.,  point 
ou  finit  la  culture  de  la  vigue  ;  on  y  trouve  solitaires  les  Pi- 
mts  pinea  et  marilima;  des  Cistinees,  Ericees  ,  le  Cliamarops 
humilis,  le  Nerium  ,  etc.  Cette  region  pent  se  divisor  en  re- 
gion inferieure  et  region  superieure.  Dans  I'inferieure,  crois- 
sant une  foule  de  Graminees,  les  vrais  Cypei'acees  et  les  Scir- 
pinees;  on  y  cultive  le  Fronient,  le  Mai's  ,  le  Riz,  les  Citrons, 
les  Jujubicrs  ,  et  I'Olivier  qui  en  forme  le  ternie  ;  ellc  produit 
plusieurs  plantes  de  I'Afiique  septentrionale  ,  tellcs  que  le 
Caj'dancellus  tingitanus,  V Asparagus  horridus,  les  Olbia  hispida 
cX.  Jlava ,  le  Scoljmus  grandijlorus ;  et  la  seulement  la  vifne 
donne  un  vin  genereux.  La  partie  superieure  de  cette  region 
represente  deja  la  vegetation  des  montagnes.  Le  Ble,  le  Mais 
et  la  vigne  y  prosperent  moins  facilement;  on  n-'y  retrouve 
plus  les  Jujubiers ,  les  Citrons,  le  Riz,  les  vrais  Cyperacees 
ni  le  Nerium  oleander.  Les  Icguuiineuscs ,  les  ombelliferes  et 
les  composees   y   abondent. 

3°.  La  3".  region ,  que  Ton  pourrait  appeler  la  region  in- 
Jericiire  des  forcts ,  s'eleve  depuis  2,000  a  4,000  pieds.  On  y 
trouve  des  forets  de  clienes ,  et  le  Chataigner  y  est  cultive. 
On  y  I'encontre  solitaires  les  Erables,  le  Carex  Linkii ,  le  Ca- 
lamagrostis  epigeios,  le  Genista Mtnensis,  \ Adenocarpus  Bivonce, 
\esSeiiecioclirj-sanihemiJolius  et  squalidus,  le  Tanacetum  vulgarc, 
Le  Pleris  aquilina  y  croit  en  abondance. 

4°.  La  ^<^.  region  ,  qu'on  pent  appeler  la  region  du  Fagus 
sylvestris  et  du  Pinus  syhcstris,  s'eleve  de  4,000  a  6,000  pieds. 
On  y  rencontre  une  foule  de  plantes  subalpines;  les  Belulaalba 
et  JRlncnsis  en  tracent  i,\w  I'Etna  la  liniite  superieure. 

5°.  La  5",  region  s'etend  depuis  6,000  jusqu'a  j,5oo  pieds; 
ses  laves  produisent  un  petit  nonibre  de  vegetaux ,  parnii  Ics- 
quels  se  trouveut  trois  arbustes,  le  Berberis  /Elncnsis,  V Astra^ 
galuf  Sicu/us   et  le  Juuipcrus   ficniisphicricn. 


O'l  Botanique. 

G".  La  6".  region  possc-de  toutes  Ics  planles  de  la  5".,  i 
I'exceptioQ  des  trois  aibustcs  ci-dessus  cites;  elle  s'elcve  jus~ 
qu'ii  9,000  pieds ,  liinile  dc  laquelle  appiochent  Ics  Sapona- 
ria  drprex-ta ,  llunicx  jEtncnsis,  Scnccio  ctirnntus  et  inc-fw. 

■j".  La  dei-ni(>ro  rei^ion,  qui  s'elove  jusrju';'.  9,200  pieds, 
prodiiit  quelques  Lichens,  parini  lesqucls  abonde  le  Slcreo- 
caulon  paschnle. 

Lc  reste  de  I'Elna,  qui  s'eleve  jusqu'a  10,488  pieds,  est 
absolument  sterile.  1*,. 

82.  Tentamen  Fi.oR.Ti  Alpin.e  IIelvetIvT!,  iconibiis  lapidc  inci- 
sis  et  descriptiouibus  illustratae;  auctore  C.-F.  Zollikofer, 
St. -Gall,  Iluber  et  Ce.    {Prospectus.) 

On  a  deja  beaucoup  ecrit  sur  les  plantes  de  la  Suisse;  mais 
il  n'existe  point,  a  notre  connaissance,  d'ouvrage  qui  Iraile 
dune  nianiere  speciale  des  especes  qui  croissont  dans  les  Al- 
pes  de  cette  delicieuse  contree.  Get  ouvrage,  le  D'.  Zollikofer 
vient  de  I'entreprendre,  et  peu  de  botanistes  poi'vaient,  par 
leurs  talcns  et  par  leur  position  ,  reussir  aussi  bien  que  lui. 
M.  Z.  babite  le  pays  de  St. -Gall,  a  3  lieues  des  Alpes  si  in- 
tercssantes  du  canton  d'Appenzell;  il  dossine  avec  gout,  et 
reunit  des  connaissanccs  varices  a  I'amour  dc  la  science.  II  a 
deja  public  le  prospectus  <le  son  ouvrage,  et  la  aecompagno 
de  deux  descriptions  ct  d'autant  dc  planches  lilhographieos  et 
coloriees.  Le  livre  de  M.  Z.  duit  coniprendre  environ  5oo  es- 
peces croissant  an-dessus  de  2,000  pieds,  et  il  doit  paraitre 
par  livraisons  de  lo  plantes,  livraisons  qui  couleront  1  (1.  00  kr. 
Les  deux  qui  ont  ete  piibliees  avec  le  prospectus,  savoir  :  VJ- 
nemone  narcissiflnra  et  V Hieracium  hyoseridifnlhtm  ,  ont  pour 
but  de  faire  connaitre  ce  que  sera  I'ouvrage.  Le  format  in-4**. 
est  celui  qu'a  choisi  I'auteur.  Le  texte  est  ecrit  en  allemand  et 
en  latin.  M.  Z.  commence  parune  courte  indication  des  carac- 
teres  generiques,  au-dessous  de  laqucUc  se  trouvent  notes  la 
classe  de  Linne  et  I'ordre  de  Jussieu.  Le  nom  specilique  adopto 
par  I'auteur  vient  ensuite,  puis  la  phrase,  la  synonymic,  la 
descri[)tion,  I'indicalion  des  localites.  et  enlin  cellc  de  la  flerai- 
son.  Les  descriptions  ont  un  peu  plus  d'ctendne  que  celles  de 
MM.  Lamarck  et  De  CandoUc  dans  la  Flore  Francaise.  Quant  aux 
planches  ,  nous  sommes  etonnes  que  la  lithographic  puisse  pro- 
duirc  quclque  chose  d'aussi  agreable.  Si  a  present  nous  voulioii> 


Botanique.  95 

faire  la  part  de  la  critique,  noris  dirions  que  nous  avnns  re- 
i>rette  de  voir  encore  appeler  scin^nccs  les  fruits  de  )l  Anemone 
et  de  YHieracium  ,  et  nous  ajouterions  que  la  fleur  de  V Hicra- 
cium  hyoseridifolium  nous  parait  dessinee  trop  a  vol  d'oiseau. 
De  petites  taclies  de  ce  genre  peuvent  au  reste  disparaitre 
facilement  dans  la  suite  de  I'ouvrage.  Ce  livre  doit  surtout 
interesser  ceux  qui  habitent  les  pays  de  montagnes ,  et  etre 
encourage  par  les  Suisses ,  donl  I'amour  pour  tout  ce  qui 
est  national  est  si  bien  connu.  Si  M.  Z.  trouve  a  couvrir  ses 
frais,  les  souscripteurs  n'attendront  pas  les  livraisons  ,  car 
nous-meme  nous  avons  eu  le  plaisir  de  voir  chez  M.  Z.  un 
grand  nombre  de  jolis  dessins  qui  n'altendent  que  le  travail 
du  lithographe.  Augoste  de  Saint-Hilaire. 

83.   Flora  Belgu  sEPTENTSioNALis ;  auct,  H.-C.  Van  Hall.  Vol.  r, 
pars  1.  (  Yoy.  le  Bullet,  torn.  5,  n".  2gy  ,  juillet  iSaS.  ) 

Nous  avons  deja  rendu  compte  precedemme'nt  de  la  i''". 
partiedu  I'^'.vol.  decette  Flore. Cette  seconde  partie  complete 
la  phanerogamic  ;  elle  comprend  depuis  la  dodecandrie  jusques 
et  y  compris  la  dioecie.  Le  nombre  des  genres  decrits  dans  les 
deux  premieres  parlies  de  cot  ouvrage  s'eleve  a  45o  ,  et  celui 
des  especes  a  1 1 16.  Nous  avons  peu  d'observations  a  faire  sur 
cette  Flore,  qui  renferme  peu  de  clioses  nouvelles.  L'auteur  a 
cru  devoir  copier  les  caracteres  des  genres  dans  le  sjnopsis  de 
la  Flore  francaise  et  emprunter  a  d'autres  les  phrases  speciG- 
ques,  ce  qui  reduit  le  merite  de  son  livre  a  celui  d'un  simple 
catalogue.  L'auteur  cite  parmi  les  plantes  de  la  Belgiquc  septen- 
trionale  X'Erjtlircea  linarifoUa  de  Persoon.  Mais  nous  pensons 
qu'ily  a  erreur,  et  que  M.  Van  Hall  aura  pris  pour  cette  espece 
quelque  variete  de  YErythrcea  pulchclla.  En  elTet ,  la  veritable 
Erythrcea  linarifoUa,  qui  serait  beaucQup  mieux  nommee  E, 
crassifolia  ,  car  ses  feuilles  sont  tres-epaisses  ,  charnues  et  fort 
obtuses,  est  une  plante  du  midi  de  I'Europe.  Elle  a  etc  trouvee 
par  Cavanilles  en  Espagnc,  ct  nous  I'avons  recueillie  sur  les 
Lords  de  la  Durance  aux  environs  d'Avignon,  qui  est  le  point 
le  plus  septentrional  cii  elle  ait  etc  trouvee,  II  nous  parait  im- 
possible d'admettre  que  la  memo  espece  croisse  egalement  dans 
Ic  nord  de  I'Europe.  A.   Ricjiaeu. 


qG  J^oia/iique. 

84.  Exotic  flora  ;  iios.  y.5 ,  9.6  ,  ly  ,  'iS ,  29  ,  5o  ,  5i ,  52  ,  55 , 
34  ;  pai'  ^V  -  .  Hooker.  (  Yoy.  Ic  JJiiUet.  dc  jan\it'r  )82(i  , 
n".  62.  ) 

1G8.  Rliodoacndroii  arboreum  (  deja  liguree  dans  luBot.  reg., 
890). —  i6g.  Habciifiria  (data,  espece  d'orchidce  nouvclle  : 
Tuberibiis  sp/nvricis,  labello  bast  bidciitulo  petalisque  duobits  iii- 
tcrioribtis  minoribiis  lunccolalis  ,  trdms  extcrioribus  ovatis  siibpa- 
tulis  ,  germine  aialo  ,  cnriiu  Uncari-comprcsso  gcrmine  brcviore  , 
originaire  de  I'lle  St.-A'incent.  —  170.  Arethitsa  bidbosa  L.  -^- 
17  1.  Nuttalia  digilaia  ,  Qcni-e  nouvcaii  de  31alvacees ,  ayaiit 
pour  type  le  Callirhoe  digUata  Nult.  Joiini.  of  acad.  N.  sc.  of 
Plulddelph.,y.i  i ,  p.  1  81,  etdontles  caracteresgeneriquessont  : 
Calyx  simplex  ,  quinquefidus  ,  capsules  plurimce  nionospermce  in 
annulo  congestce.  —  172.  Nuttalia  pedata ,  espece  nouvclle  : 
Folds  Inci/iiatO'pedntiJitlis ,  suprcmis  trifidis  ,  Jloribus  panicu- 
latis.  Toutes  les  deux  originaiies  de  I'Amei-ique.  —  lyS.  T.d- 
landsia  bulbosa ,  espece  nouvelle  de  bromeiiacees  oiiginairc 
de  la  Tiinite,  et  qui  a  fleuri  dans  le  jardin  de  Glascow  :  Fold', 
panels  c  basi  lalissimii  longe  subulatis  Jlexuosis  convolutis  ,  spied 
subsimplici ,  bracieis  distichis  imbricatis  (  viridibus  )  ,Jlore  paulb 
bre\'ioribus ,  corolla  [purpurea],  laciniis  acuminulatis,  slaminibus 
insertis.  —  174-  Corallorhiza  multi/lnrn  Kutt.  Journ.  acnd. 
Philad.  • —  173.  Ilabcnaria  bracteala  Hr.  II.  Kew.  —  176. 
Cinnamomum  nitldum  [  Lauras  cassia  iS'ees  ab  Esenb.  Dissert. 
cinnam.)  —  177.  Thunbergia  alala  :  pubescentisericca  .,  folds 
cnrdatis  acutis  angulatis  ,  peliolis  alatis ,  caule  volubili.  Origi- 
nairc  de  Zanzibar  ct  de  Pemba.  —  178.  Gongora  atro-purpurea, 
espece  nouvelle  d'orcliidees  provenant  d'un  jardin  de  la  Tri- 
nite  ct  de  celui  de  Liverpool  :  Pcialorum  trium  cxteriorum  inar- 
ginibus  rejlcxis  ,  labello  supcrnc  subseptemdcntato.  —  179. 
Brassica  caudalu  Liudl.  Bot.  reg.  85o,  —  180.  Ljsimachia_ 
atro-purpurea  h.  —  181.  AlstrKineria  rosea,  espece  nouvelle 
originaire  du  Chili  ct  qui  a  fleuri  dans  le  jardin  de  Glascow: 
Caulc  erecto  gracili ,  folds  Uncaribus  glaucis  sublortis ,  umbella 
{  pahiculii  )  subsexflora  ,  pcriaiithis  foliolis  recurvato-cainpanu- 
latis  subscrraiis  5  extcrioribus  obovatb-spathulalis  ,  "b-int.  lirieari 
spaihulatis. —  182.  Caladium  virginicum{  Arum  lurginicum  L.), 

J  85.  JEnollici-a   odorata    Jacq.  Ic.  rar. —  184.  Ueiidrnbium 

calceolaria,  orcbidee  nouvelle  originaire  de  I'lnde  :  Caulcscens , 
urticulatiim  cum    apicc  processus    unguifonuis  ,   cujus  Inlcribus 


Botntiique.  gj 

pntaln  ant'ica  adnata  ,  calcav  (vinulaiitiu  ;    inassw  poUini.i  4  ,  pa- 
rallelce  Br.  — •  i85.  Galega  tricolor  :  pubescentipi/nxa  ,foliolis 
oblongo  -  cuneatis  rctusis  mucronulatis ,  Jloribus  cernuix  ,  stipulis 
lanceolato-subiilatis   basi  deutatis.  —  186.    Cattleja  Loddigesii 
Liudl. —  187.  f^anda  reciava  {Vanda  roslrata  Lodd.  Bot.  cab.  ) 
—  188.    Dalbcrgia  Barclayii ,    fnliis    pinnatis  ,  foliolis  lineari- 
lanceolatis   margin/bus  rcvolutis  ,  subtus  scriceis  ,    raceinn  icrmi- 
nali  elongate ,  caljcibus  scriceis  dentibus  subulaiis ,  I'exillo  dorso 
sericeo ,    originaire   de    Madagascar.    —    189.    Groemia  ^    i»enre 
nouveau    d'Antheniidees    Cas&.  ,   dont   les   caracteres    sont    Ics 
suivans  :  Involucrum  cfoliolis  liuenribus ,  laxis  ,  demum  rejlcxis. 
Receptaculum  ovatum  tuberculatum  ,  pahaccuni.    Flosculi  ovali 
subinjluti.    Jcheiiia  squamis  5-'j  ,  membranaccis  ,   aristatis  corn- 
nata.    Capitula   exacte  sphcerica.  Ce   genre   iie  possede    qu'une 
seule  espece  originaire  du  Chili  :   Grcemia  aroinalica.    —  '9o- 
lieliconia    brasiliensis ,    espece    nouvelle    de    Miisacee  :    Foliis 
ovatO'la/weolatis    acutis,     basi    cordatis ,   spalhis  universal ibus 
patentibus  paucis   subdistantibus  disticliis  [  coccineis  ).  —  iQ'- 
Ruellia    anisophylla,    espece    nouvelle    originaire  du    Nej)au!  : 
Glabra  ,  Jbliis  breviter  petiolatis  distich's    oblorigis   acuminafis 
scrratis ,  singula  opposito  alternatini  abortivo.  Floribus  capitntis  , 
caulc  acutangulo.  —  192.  Andromeda  salicijhlia  Lam.  —  iga. 
Abronia  arenaria ^  espece  originaire  de  la  Californie  :  Foliis  cor- 
datis. —  194-    Abronia   umbellata    Lam.  —  igS.    Thunbergia 
coccinea(jVA\\.\  oy  .Jameson  s  Edin.  pliil.  Journ. — 196.  Isocliiliis 
grnminoidcs  (  Epidendrum  grnminoides  ).    Sw.   Prodr.    —    '97- 
Plcurothallis  ruscifolia  Br.    //.  Kew.  —  198.    Utricularia  alpina 
L.  —  199.  Solanum  Anguiifi Lam.  —  200.    Crinum  undulatum  . 
Foliis  lineari-lanceolatis,  canal iculatis  ,  Inciniis  corollce  linearibus 
acutis  marginibus  undulntis ,    tuba   longissimo   cuniato  {demum 
erecto  )  ,  scapo  compresso.  —  201.   Glycine  mollis,  voisine   du 
Glycine  caribcea  de  Jaccj.   Cette  espece  ne   doit    jias   etre  con- 
fondue   avec    I'ancienue    Glycine    mollis  qui   a  cte  transportee 
dans  le  genre  Rhyncliosia.  —  202.  Pycnoslachys  ccerulea  ,  genre 
nouveau  de  Labiees  :  Flares  de/isissime  spicati ,  inj'eriares  brnr- 
ieali.  Calyx   tubn  bre^'i  subungulata  ,  dentibus  spinasis ,  a-qunli- 
bus ,  sinubus  involutis  oram  tegeniibus.  Corolla  biinbiata  ,   decli- 
nata,  tuba  longiusculo  ,  labia  inferiare  longinre  ,   oiuito-concavo , 
iiilrgcrrinia ;  superiore  cnncaviusculo  ,  tn/ida ,  lobo  medio  bifida. 

li.   'J'oMli  X.  1 


1)8  no1ani(jrtp. 

Setnina  {  achenia)  4  rolunddUi  compressa.  L  espece  est  oi'ii»i— 
naire  dc  Madagascar  et  le  genre  est  voisin  du  genre  Ifypl/s.  — 
uo5.  Campideia  coccinea ,  P.  Tli.  —  204.  ylneilcma  Ion f^i folia  • 
■Glabra  ,  caule  credo  ,foliis  linearibits  acuminatis  basi  cilia t/s , 
paniculce  ramis  bractcatis  submultifloris  ,  filaniciitis  fcrtilibus 
barbnlii,  abor/iwis  nudis  tri^landulosis.  Originaire  de  la  Wou- 
velle-IIollande.  —  2o5.  Tillaudsin  aloifolia  .-  Foliis  e  basi  lata 
lanceolalis  concavis  longe  acuminaiis  rigidis  sqiuimuloso-farina- 
ceis  ,  spiraliler  torlis  obxcia-ejasciatis,  caule  supernc  aphyllo  divi.10 
flexuoso  floribuf!  rcmotis  distichis,  corolla  (  rosea )  calyce  duplo 
breviore  ,  staminibus  exscrtis.  — 206.  Caladium  pcdatum  :  Cini- 
lescens  ,  foliis  Innge  pctiolatis  cordatis  profundi  tripartitis,  laci- 
nia  superiors  niaximd  pinuatfida^  inferi'us  nuriculatis  iucisis ,  pe- 
duncuUs  petiolo  brevioribus  ^spatha  cucutlatd  irn'olulci.  Originaire 
du  Bresil.  —  2oy.  Epidendrum  cllipticum  :  Foliis  allernis  subel- 
UpticLs  succulenlis  ,  pedunculis  termiiudibus  clongatis  ,  Inbcllo 
perianthio  cequali  tripartita  Jimbriato,  lobo  inlermcdio  minora 
lineari  Graham  Mss.  —  208.  Asplenium  Jlahcllifolium  Cav.  — 
209..  Eucrosia  bicolor.  Bot.  Teg.  —  310.  Pothos  coriacea  Gra- 
ham. Edinb.  Phil,  journ.  ,  avril  1826.  —  211.  Pothos  Harrisii 
Graham.  Ediub.  journ.,  april.  1826. —  212.  Justicia  callitricha  .- 
PaniculA  terminali  compactd,  corollis  brcvitcr  bilabiatis  ,  labio 
inferiore  recurvato  trifido ,  calyce  5-partito  ,  segment  is  tongissimis 
setaceis  ,  foliis  cordato-ovatis  undulatis. 

85.  Magazin  her  Gabten-botanik,  etc.  —  Magasin  du  hotaniste 
jai-dinicr  ,  ou  dcssins  et  descriptions  de  plantes  rares ,  etc.  : 
parH.-G.-Z.  Reichenbacii.  i^'^.-iG''.  cah.  in-4°-  Chaque  cah. 
acxompag.  de  6  pi.  j  les  2   i''".  dc  1824,  Ic  5'.  sans  date. 

Le  4*^-  caliier  contient :  Lilium  tenuifolium ,  pumilmn  Red.  — 
jinuirceltis  reginy  L. — A.  miniata,  crocata  Red. —  y1.  lilurnln. 
—  Aloii  plicatilis  Lam. —  Cassia  alata  L. 

Le  if).''  cahier  :  Pceouia  aloiflorn  PaU.  -—  Templetonia  retusa 
R.  Br.  Kew.  Rafnia  Vent.  —  Muralla  Heisterii  INeck  Dec. 
Polygnla  I'hutib. — Acacia  alata  R.  Br.  Kew. — A.  decipiens  R. 
Br. — A.  undulala  W.    —  A.  armata    R.   Br.    A.  astricta   W. 

Le  16.''  cahier  :  Acacia  dodonceifolia  W.  Mimosa  Pei's.  — 
yiminariadenudata  Sim.  Dariesia  Vent.  Ch.  —  Soidinra  jiin- 
cra  Sclir.  Sert.  liann.  —  Poinrianii  nulchn rinin . — Ihrinhlia  I,. 
pallida  Ker.    C.'(tle  phmtc.  cullivee  d':\I)or(l  par  M.  I,()ddi;;t's  ,  a 


Botanique.  gg 

fleuri  aussi  a  Kensititon ,  Dresde,  Leijjzig,  et  n  etc  decrife 
par  M.  Ker  {Edw.  Bot.  Reg.)  —  Eibes  aiireurn  Puisli. — Dra- 
coceplialum  altaiense  L. 

Les  couleurs  ne  sont  pas  toujours  tres-naturelles  ,  et  quel- 
<jues  planches  sont  trop  petites  pour  flonner  une  idee  de  la 
plante  ;  p.  ex.  celle  Au  Poinciana pulcherrima.  Mais  les  dessins 
sont  bien  faits,  et  quekjucs-uns ,  tels  que  celui  du  Viminaria 
de/iudata  ,  sont  accompagnes  de  details  analytiques.  D u. 

S6.  HoRTus  BOTANicus,  etc.,  auct.  Eudes  ReicHENBAcnj  cent.  I 
dec.  Ill,  IV  et  V.  Leipz.,  1824;  gr.  in-4°. ;  la  dec.  non  col, 
18  gr.;   col.,    1  rixd.   17  gr.  (Bc'pert.  gen.  de  Leipzig ,  iSaS; 

I''",   vol.  ,   4e-   C.  ,    p.  253 4  •  ) 

Les  trois  decades  contiennent  les  plantes  suivantes. 
Buddleia  iieemda  Roxb. ,  espece  de  Viticee. — Cistuspan>iflorus 
Lam. — Jdenophora  coronopifolia  Fisch. — Cineraria  acanthifolia 
Roxb.,  des  Indes  Orientales  ,  voisin  du  C.  hicolor.  —  Dianthiix 
hicolor  M.  B.  ,  auqueldoit  etre  rapportele  D.    cinnamomum  du 
Prodr.  fl.  Grcecce. — Silene  compactaM.  B.  —  Geranium  ulassa- 
f/awum  Fisch.,  figure  pour  la  premiere  fois ,  ainsi  que  la  plante 
precedente.  - —  Slacliys    tenuifolia    Pall.  —  Trillium   obovatum 
Pursh,  d'apres  un  echantillon  envoye  du  Kamtschatka.  —  Li- 
lium   spectabile  Lk.  — Melaleuca  p arvi flora ,    Otto.  —  Adenu- 
phora  pra^'colens  Y'xsch .  —  Sida  spircei folia  Lk.  Carp inoides  D  C. 
—  Jnada  braclijnntha  Rchb.  ,   Nouv.-Esp.    —  Dianthus  Schra- 
deri  Rcbh.    Pulchellux  Shr.    non    Pers.   —  Pjrethrum  cincrari- 
folium  Trev.  —  Hornemannin  bicolor  W.  —  Tittmannia  viscosa 
Rcbh.  [IIornemannia'SN .)  Ce  nouveau  genre  comprend  aussi  le 
H.    ovata    Lk.  —  Hypericum    undulaium.    Shomb.   —    S tacky s 
insculpta    Rchb.    ,     de    Teueriffe.     —    Besleria   pulchella.   — 
Melanipodium     ovadfolium      Rchb.    —     JElhionema     arabicum 
Andr.    Thlaspi.     W.    —    A?ioda    parviflora    Cav.    —    Adeno- 
phora   stylosa   Fisch.  —  Lerium  virginianum  Lk.  —  Mnotliera 
roseo-alba  Bern.  ,  Nouv.    Esp.  du  Nepaul.  — Dianthus  versico- 
lor Fisch.   —  Banunculus  tuberosus  Cap.    Tausch    assure    quo 
c'est  le  /f.  iP;7///wj  Ten    f.oliis    crnticus  L.  D — v. 


1  oo  Botatiique. 

87.  Bkschbeibusg  ,  etc. —  Description  des  especes  de  Bruyeres, 
acconipagiK'e  de  details  siir  leur  culture;  par  C.-F.  Waitk. 
555  p.,  1  pi-  in-4°-  AUenbourg,  i8o5.  {Isis,  \%i5,  6".  cah., 
p.  680 — 90.) 

h'Isis  donne  en  cn'ier  le  tableau  de  la  classification  de  Tau- 
teur.  Nous  en  extrairons  les  coupes  priacipales  ,  et  nous  nom- 
merons  ,  dansl'oidre  de  rouvrage ,  les  difFerens  organes  sur 
lesquels   sont  fondees  les  sous-divisions. 

\.  Ericce  aalheris  aristal-s. — Feuilles,  style,  coroUe,  fleurs  , 

calice. 

II.  Erica- nrilhrns  crislatis. — Feuilles,  corolie,  fleurs,  style, 

calice, 

III.  Ericw  antlicris  muticis.  —  Feuilles  ,  coroUo ,  fleurs,  an- 
theres,  calice,  style. 

L'importance  des  caracteres  est  comparee  au  raoyen  de  la 
inethode  dicliotomique  ,  et  178  especesse  trouvent  decrites 
dans  cetle  monographic.  D       u. 

88.  iMemoire  sun  i.a  famu.lk  tks  BRcmACi^KS  ;  par  M.  Adolphe 
Brosgmaut.  {Jnnnl  des  Sc.  nat. ;  aoiit  1826,  tome  VHI, 
page  557.) 

Linne  crea  le  genre  Bruiiia,  dont  le  type  etait  le  Brunia  no- 
dijlom  figure  par  Breynius;  dans  la  suite  il  ajouta  a  ce  genre 
deux  nouvcUes  especes,  les  Brunia  lanuginosa  et  abrotanoidcs. 
Plusieursauteurs,  et  particulier^mentThunberg  ,  accumulcrent 
dans  ce  genre  des  especes  qu'ils  ne  cheicberent  pas  a  etudior 
avpc  soin.  En  i  8  1  8  ,  M.  R.  Brown  ,  en  etablissant  la  fan^ille  des 
Hamamelidces,  indiqua  celle  des  Bruniacees,  a  la<j.ielle  il  rap- 
porta  outre  les  deux  genres  inedits  de  Solandcr  ,  VErasma  et 
le  Thamnca;  mais  il  ne  fit  pas  connaitre  les  carac  eres  de  cette 
faViille.M.  DeCandoUe,  en  decrivant  cette  nouvelle  faniille,  la 
placa  immediatement  apres  les  Rhamaees.  L'autcur,  etudiant 
la  .nande  famiUe  des  Rbamnees,  fut  frappe  de  la  grande  diffe- 
rence qui  existe  entre  les  Bruniacees  et  la  I'e.  famiUe  ,  ce  qui 
I'a  amend  a  isoler  celte  partie  de  son  travail.  Un  calice  dont  le 
tobe  adhere  en  partie  a  lovaire,  et  doat  le  limbe  est  divise  en 
.5  parties  ;  des  petales  oblongs  ou  onguiculcs  a  limbe  ctale  ,  al- 
ternant avec  le  calice  ;  des  etamines  en  uonibre  egal  a  celui  des 
petales  (lui  alteineui  avec  onx ,  et  dont  les  filets  L.dlierent  jnes- 


Botanique.  i  o  i 

que  toujours  par  an  cote  a  leurs  onglets  ,  mais  <|mi  ne  sont  pas 
places  devant  commc  la  plupart  des  auteurs  I'oat  avance  :  eiifiii 
uii  ovaire  a  deux  loges  renfermant  cliacun  un  ovule  ou  deux 
ovules  coUateraux  suspendus  vers  le  haut  de  la  cloison.  Deux 
styles  ordinairement  libres  et  quelquefois  reuais.  Un  fruit  a  a 
coques  divergeates  qui  s'ouvrent  interieurernent.  Les  graines 
ovoides,  lisses  ,  renfermant  un  tres-petit  enibryon  dicotyledon 
place  a  la  partie  superieure  d'un  grand  perlspernie  chariiu  :  tels 
sont  les  caracteres  de  cette  famille. 

EUe  comprend  g  genres  : 

I.  Berzclia  Brongn.  Genre  uouveau  dedie  a  M.  Berzelius. 
Calyx  ovario  adhcerens ;  laciniis,  incequalibus,  gibbosis.Oimrium 
injeritm,  uniloculare ^  monospermum.  Sljlus  simplex.  Fruclus  in- 
dehisccns.  Ce  genre  renferme  deux  esprces  :  i°.  Uerzelia  ahrn- 
tanoides  {Brunia  abrntanoides  Burin.)  u".  Berzelia  lanuginosa 
[Brunia  lanuginosa  L.  )  toutes  deux  originaires  du  Cap. 

n.  Brunia  L.  calyx  adhcerens.  Ovarium  stmi-infc.rum  ,  bilocu- 
lare;  loculis  \-i-sperinis.  Styli  duo.  Fructus  indehisa-ns ,  abortu 
monospermus .  Ce  genre  renferme  cinq  especes  ,  qui  sont  les 
Brunia  nodiflora  L,,  Brunia  racemosa  [Phylica  racemosa  L.),  Bru- 
nia pinifoha  [Phylica  pinifolia  Thunh. ),  Brunia  alopccuroides  , 
espece  peut-etre  identique  avec  le  Brunia  du  meme  noin  de 
Thunberg.  (EUe  exisle  dans  I'herbiei  de  Burman  et  est  origi- 
naire  du  Cap.)  Foliis  subulatis,  irigojiis ,  acutis ,  glabris ,  inibri- 
cutis,  incuri'is,  apice  uslulatis ;  capilulis  termiiialibus,  owilo-glo- 
basis  ,  dcnsis ,  piso  dup/b  mitioribus  ,  nudis  ;  bractea:  floribus  brc- 
viorcs. 

Brunia  virgnta,  espece  peut-etre  identique  avec  le  Brunr.t 
verticillata  Tbunb.  (EUe  existe  dans  I'berbier  i3elessert ,  et  clle 
est  originaire  du  Cap.)  Les  tetes  des  fleurs  en  sont  grossc-s 
comme  un  pois  cliiche  et  les  feuilles  sont  serrees  contre  la  ti"e 
et  lanceolato-subulees  ,  aigues  ,  canaliculees. 

III.  Raspalia  Brongn.  Calyx  liber  i.  Pelala  et  stamina  in'arto 
libera  inserla.  Ovarium  biloculare  ,  loculis  monnspcrniis.  Styli  duo. 
Ce  genre  ne  renferme  qu'une  espece,  Baspalia  microphyllfr,  qui 
est  peut-etre  le  Brunia  microphylla  de  Thunb.  (EUe  existe  dans 
Iherbier  Delessert  et  est  originaire  du  Cap.  ; 

IV.  SxAAvrA  Tiiunb.  Calyx  adhcerens ,  Peiala  libera.  Ovarium 
semi-inferum  ,  biloculare ,  loculis  monospcrmis.  Stylus  simplex . 
Fructus  bicoccus.  Ce  genre  renferme  quatre  especes  :  Staavia  ra- 


I02  nntatwjue.  N°.  b^. 

diata  Thunb.  Slaavia  ^hitinoxa  Thiinb.  Sfaavia  rnida ,  espece 
nouvclle  ■.KaniisJ'nslif^inlisJ'oliixque  glnbris ;  foliis  oblango-linea- 
ribus,  brevibus,  trigonis,  erectis  ^  imbricaiis  ;  capilulis  solitartis  , 
termina/ibiis  ;  itn'olucro  Jloribiis  brevion  i>el  subcequnli  ^foliis  con~ 
colon,  (Cap,  herb,  de  Richard.)  Slaavia  ciliata  (qui  est  peut- 
etce  le  Brunia  ciliata?  Lin.  Herb,  de  Desfontaines,  et  originaire 
du  Cap. ) 

V.  Berardia  ,  genre  nouveau  ,  dedie  a  M.  Berard  ,  professeur 
de  chiniie  a  Montpellier  et  correspondant  de  I'lnstitut.  Calyx 
ovario  acllicercus.  Petala  basi  in  tubo  cohcercntia.  Ovarium  semi- 
irifcruni,  bilocularc,  loculis  moiiospertnis .  Stjliduo.  Fruclus  bicac- 
cus.  Ce  genre  renferme  les  5  especes  suivantes  :  i  Berardia 
paleacea.  {Brunia  palcacea  Thunb.)  i  Berardia  afflnis ;  calycis 
lacinia  petalis  longiora,  glabra.  5  Berardia  Phjlicoides  [Brunia 
Phjlicoides  Thunb. ) 

VI.  LiNCONiA  L.  Calyx  adhcerens.  Petala  oblonga  convoluta. 
Stamina  inclusa ,  antherarum  loculis  inferiius  divergenlibus .  Ova- 
rium semi'injerani  bilocularc,  loculis  dispermis.  Fructus  bicoccus. 
Ce  genre  renferme  les  deux  especes  suivantes  :  Liiiconia  alope- 
curdidea  L.  Linconia  cuspidata  S^vartz. 

VII.  AuDooiNiA  ,  genre  nouveau,  dedie  a  M.  Audouin ,  un 
des  editeurs  des  Jlnnal.  des  Sc.  nat.  Calyx  adhcerens  ;  laciniis 
maximis ,  imbricaiis.  Petala  unguiculata.  Ovarium  scmi-inferum, 
3-loculare  ;  loculis  dispermis.  Stylus  simplex.  Ce  genre  ren- 
ferme une  scule  espece  :  Audouinia  capitata.  ( Diosma  capilata 
Thunb.) 

VIII.  TiTTMANNiA,  genre  nouveau  dedie  a  M.  A.-J.-A.Tittman. 
Calyx,  tubo  adnata,  splicer ico ,  laciniis  crectis,  scariosis.  Petala 
unguiculata ;  ovarium  inferum  ,  sphcericuni ,  hiloculare ;  septo 
membranaceo  ,  ad  margincm  libera ,  loculis  dispermis.  Ovula 
septo  affixa  ,  pcndula.  Ce  genre  ne  renferme  que  Icsprce  sui- 
vante  ;  Tittmannia  laterijlora.  (Cap,  dans  I'llerb.  Desfontaines.) 

IX.  TnAMNKA  Sol.  Calyx  adhcerens  ,  laciniis  lance olalis ;  ova- 
rium inferum  ,  disco  carnoso  tectum  ,  uniloculare  ,  polyspermum  , 
ovulis  ex  apice  columnce centralis  dependentibus.  Stylus  simplex. 
Ce  genre  ne  renferme  qu'une  seule  espece.  Tliamnea  uniflora 
Sol.  Mss.  (Cap,  dans  I'lIerb.  de  Banks).  Le  memoiie  est  accom- 
pagne  dc  quatre  planches  d'analyse.  R. 


Botaniqiie.  jo-5 

8ij.  MiiNOGKAPHiE  DEs  Globulairks  ;  par  M.  J.  Cambessedes.  {Annal. 
lies  Sc,  nat. ;  sept.    1S26,  torn.  IX,  p.   i5.) 

I.c  genre  Globularia,  compose  d'arbrisseaux  peu  elevcs  ,  de 
sous-arbrisseaux  rampans  ,  et  de  plantes  herbacees  vivaces  a 
feuilles  alternes ,  souvent  ramassees  en  faisceanx,  et  dont  Ics 
fleurs  sont  reuuies  en  [{rand  nombre  sur  un  receptacle  commun  , 
rcnferniait  sept  esprccs  dans  le  Species  de  Linne  ;  I'auteur  Ics 
conserve  toules,  a  I'exception  duG.  bisnagarica.  M.  de  Lamarck 
ctablit  dans  son  Dictioiinaire  Irois  especes  nouvelles  :  G.  linifo- 
lin ,  nana ,  et  salicina  ;  la  premiere  n'est  qu'une  variete  dii 
G.  spiiiosn  de  L.;  c'est  le  G.  coespitosa  d'Ortega.  A  rexemple  de 
Bertoloni  I'auteur  reunit  le  G.  nana  au  cordifolia  de  L. ,  parce 
que  le  caract^'re  distinctif  fonde  sur  la  fente  de  la  levre  supe- 
rienre  est  tres-variable  dans  les  Globulaii-es.  C'est  par  lo  menie 
inolif  qu'il  n'a  pas  adople  le  genre  Alypimi,  propose  par  Fis- 
cher, et  adopte  par  M.  Lamarck.  II  adopte  le  G.  incanescens  Ae 
Viv.  ;  ilreiinitau  G.  cordifolia  L.,  le  G.  minima  Vill.  ,  le  G.  bel- 
Udifolia  de  Tenore  ,  et  le  G.  punctata  de  Lapeyrouse.  II  porle 
ainsi  a  huit  le  nombre  des  especes  de  Globulaires.  Traitant  en- 
suite  du  voisinage  de  ce  genre,  considere  comme  famille  ,  il 
pcnse  que  les  globulariees  tiennent  de  plus  pres  aux  dipsacees 
qu"a  aucune  autre  famille. 

Celte  opinion  avait  ete  deja  emise  par  M.  Aug.  dc  St  -Hi- 
laire,  et  I'auteur  s'est  assure  a  son  tour  que  I'adlierence  du 
calice  au  sommet  de  I'ovaire ,  dans  les  dipsacees,  n'est  p')iiu 
une  adherence  organique ,  mais  accidentelle.  Ainsi  les  dipsa- 
cees ne  doivent  pas  etre  eloignees  des  Globulariees. 

M.  Cambessedes  ne  partage  pas  I'opinion  de  M.  Ciioisy  an 
sujct  de  I'organisation  des  antheres  des  Selaginees  et  des  Glo- 
bulariees ;  il  les  rcgarde  comme  unilnculaires ;  cependant  la 
forme  de  ces  antheres  se  rapproche  tellement  de  celle  des  Mal- 
vacees,  qu'il  serait  tres-possible  que  I'auteur  n'eut  pas  apercu 
la  cloison  a  cause  de  sa  tenuite  et  de  I'epoque  trop  avancee  de 
I'anthtre.  L'auteur  expose  ensuite  en  detail  les  caracteres  ge- 
neriques  du  Globularia ,  et  decrit  les  huit  especes  suivantes  : 

I.  G/obularia  nudicaalis  L.  hevhacca.,  foliis  spathulatis  ,  uiii- 
nerviis,  iutegerriinis  ;  calyce  bilabiato  ,  fauce  nuda!  Corolla  bi- 
labiata ,  labio  superiori  rudimentali  vol  aborlivo  ,  inferiore 
profunde  trilido.   (J/pes,  Daupliine ,  Naples.) 


io4  Botani'iue. 

1.  (llnbidnria  spinosa  L.  herbacea  ,  I'oliis  spalhulalis  ?i-5  ncr- 
viis,  apice  0-7  dentatis,  calyce  hilabiato  ;  corolla  bilabiala, 
labio  superiors  biparlito,  inferiore  trilido.  [Grenade,  tie  Mn- 
jorque  sur  Ics  mnnlagnes.  ) 

3.  Glnbulnria  vulgaris  h.  beibacea,  foliis  spathulatis  ,  5-ner- 
viis  ,  subinlcijris  ;  ca'.yce  aequali  j  ooi'olla  bilabiata  ,  labio  siipe— 
riorc  bipartito,  inferiore  tripartito.  [Toute  i Europe  depuis  la 
France  jusqu'au  Caucasc.) 

4.  Globularia  incnneicens  Viv.  lierbacea  ,  foliis  spatbulatis  , 
trinerviis  ,  pulverulento-leprosis  ,  apice  emarginatis  ;  calyce 
xquali ;  corolla  bilabiata  ,  labio  superiore  indiviso  ,  inferiore 
profunde  trifidi.  [Ligurie  orientale.) 

5.  Globularia  cordifolia  L.  sulTruticosa  ,  foliis  spathulalis  : 
calyce  ;equali ;  corolla  bilabiata,  labio  superiore  bipartito,  in- 
feriore trifido  vei  subtripartito. 

Var.  a.  cordifolia;  foliorum  limbo  subrotundo ,  apice  tri- 
dentato;  labio  inferiore  coroUae  subtripartito. 

j3.  nana;  foliorum  limbo  sublineari-oblongo ,  apice  subinte- 
jjro;  labio  inferioi-e  corolla;  trilido.  {Pyrenees,  laLozere,  Alpes , 
Suisse,  yJllemagne,  Tauride,  Ligurie,  Naples.) 

6.  Globularia  nricnlalis  L.  fruticosa,  foliis  spathulatis ,  inte- 
jjris;  capitulis  lloruni  pluribus  conferlis  ;  calyce  aetjuali ;  corolla 
Lilabiata,  labio  superiore  bipartito  ,  inferiore  profunde  trifido. 
(JVatolic. ) 

7.  Globularia  alypuin  L.  fruticosa,  ioliis  obovato-oblongis  . 
apice  mucronatis  veltridentatis;  calyce  aequali ;  corolla  bilabiata  ; 
labio  supei'iore  rudimentali ,  bifulo;  inferiore  longissimo  ,  tri- 
dentato.    (Maderc,  sur  tout  le  littoral  dc  la  Mcditerranc'e.) 

8.  Globularia salicina  Lam.  fruticosa,  foliis  lanceolatis  ,  inte- 
gerriinis  ;  pedunculis  axillaribus  ;  calyce  aequali  j  corolla  unila- 
biata,  labio  profundi;  tridentato  {  Te'nc'riffe ,  Madcre.) 

Les  G.  spinosa,  vulgaris,  et  orienlalis  scat  figures  sur  deux 
planches  avec  leurs  details  analytiques.  K. 

go.  ExcunsioNS  dans  i,es  iles  de  IVIadere  et  de  Porto  -  Santo  , 
faites  dans  I'autonine  de  i825;  par  feu  T.-E.  BowDicir.  Ou- 
vrage  traduit  de  i'anglais  et  acconipagne  de  notes  de  M.  le 
Baron  de  Cuvier,  et  de  IM.  le  Baron  de  Humboldt,  i  vol. 
in-80.  447  P-  Paris,  1826;  Levrault. 
Cet  ouvrage  Ptant  une  simple  traduction  do  I'oiivrajji'  anglais 


Botanique.  io5 

tjiie  Ic  Bulletin  a  analyse  en  juiUet  i825,  torn.  5,  p.  347, 
nous  ne  pouvons  mieiix  faire  que  de  renvoyer  nos  lecteurs  a 
cette  analyse.  La  traduction  nous  a  paru  faite  avec  exactitude 
et  elegance ;  et  MM.  de  Humboldt  et  Cuvier  I'ont  enrichie  de 
deux  appendices,  le  premier  sur  la  geographie  botanique,  et 
le  second  sur  la  partie  zoologique  de  louvrage.  R. 

91.   Note  sur  i,e  genke  Malachra  ,  par  M.  Auguste  de  Saint-Hi— 

LAIRE. 

En  1767,  Linne  dt'crivit  le  genie  Malachra  dans  ses  Man- 
tissce ,  mais  il  n'en  indiqua  aucune  espece.  Pour  la  premiere 
fois  deux  especes  furent  signalees  dans  le  Sjstema  de  17747 
savoir  :  M.  capitata  et  radiata;  mais  ce  dernier  etait  une  plante 
douteuse;  done  c'est  le  capitata  qui  doit  servir  de  type  au 
genre  Malachra ,  qui  est  reste  mal  connu.  Or,  dans  ce  M.  ca- 
pitata des  involucres  partiels  sont  places  ,  comme  dans 
beaucoup  de  Malva ,  au  sonimet  du  pedicelle  ,  le  style  est  10- 
fide  (cor.)  avec  un  fruit  a  5  coques ;  et  M.  A.  de  Saint-Hilaire 
a  reconnu  a  cctte  plante  uue  semence  virguliforme  ascen— 
dante ,  avec  un  onibilic  qui  regarde  le  centre  de  la  fleur.  II 
est  evident  que  les  seules  especes  qui  offriront  ces  memes  ca- 
racteres,  c'est-a-dire  ceux  du  type,  devront  rester  dans  le  genre 
Malachra,  qui,  comme  I'a  soupconne  M.  Kuntli,se  confond 
presque  avec  les  Pavonia.  Par  consequent ,  il  faut  exclure  du 
genre  Malachra  le  Sida  pliimosa  et  ses  analogues,  qui  ont  ab- 
solument  tons  les  caracteres  que  M.  A.  de  Saint-Hilaire  a  re— 
connus  dans  les  Sida.^a  efFet  la  graine  y  est  egalement  trigone, 
convexe  au  dos,  plane  sur  les  cotes,  inegaieraent  echancree  en 
cceur  au  sommet  pericarpique  ;  I'ombilic  regarde  egalement  le 
sommet  du  fruit;  enfin  les  cotyledons  et  la  radicule  sont  aussi 
tout  a  la  fois  superieurs.  Par  consequent  le  Sida  plumosa  et  ses 
analogues  doivent  etre  places  avec  les  autres  Sida ,  dont  ils  ne 
different  que  par  des  caracteres  etrangers  a  la  fructification  , 
savoir  :  des  feuilles  superieures  rapprochees  en  involucres  au— 
tour  des  tetes  de  fleurs ,  et  une  bractee  qui,  situee  au-dessous 
de  I'articulation  du  pedicule  ,  ne  pent  en  aucune  maniere  etre 
assimulee  a  un  involucre  partial.  {Noiii'.  Bull,  des  scienc.  de  la 
Sac.  philomath.  ;  aout  1826,  p.  120.) 


loS  Botam^ne. 

92.   AoTE  suR  LK  GENRE  Uncinia  Pers.  ;   par  M.   Raspail.  (  Lu  a  la 
Socie'te  d'hisi.  nalurellc  de  Paris  ;  le  18  aout  1826.) 

Le  caraclere  essentiel  du  Cnrex  hnnin<;a,  aux  depens  diiqncl 
est  forme  le  genre  Uncciiia,  consisfc  dans  un  petit  fdaiiient  in- 
sere  a  la  base  de  I'ovaire  et  qui  sort  de  I'utricule  en  se  recoiir- 
bant  an  soniniet 

M.  Raspail  a  rencontre,  dans  les  prairies  de  Gcutiily,  un  Ca- 
rer pa  hido.ta  dont  les  utriciiles  renferniaient  des  particularites 
propres  a  expliquer  la  structure  du  genre  Unciiiia. 

On  voyait  tres-souvent  daas  le  sein  de  I'utricule,  une  petite 
feuille  absolument  semblable  a  la  bractee  ,  de  I'aisselle  de  la- 
quelle  part  I'utricule;  niais  cette  petite  feuille  alternait  avec  le 
Racbis  contre  lequcl  est  adosse  I'utricule.  Dans  I'ordre  altei'ne 
avec  cette  petite  feuille  se  trouvait  un  ovaire  pcu  avance,  et  en- 
tre  Oct  ovaire  et  la  petite  feuille  etait  I'ovaire  normal  ,  en  sorte 
que  I'ovaire  peu  avance  se  trouvait  justement  a  la  place  du  fi- 
lament du  genre  Uncinia.  Tantot  cet  ovaire  peu  avance  posse- 
dait  un  style  atrois  stigmates,  et  alors  I'utricule  etait  surmonte 
de  six  stigmates.  Tantot  le  nombre  des  stigmates  se  reduisait  a 
un  ;  et  enfin  il  arrivait  que  cet  ovaire  peu  avance  se  sphacc'lait 
de  maniere  a  ne  plus  ressembler  qu'au  filament  du  Carer  ha- 
ftiosa.  En  consequence  ce  petit  filament  ne  semble  dans  le  Carcx 
liamosa  etre  autre  cbose  qu'un  ovaire  de  surcroit  et  avorte  ;  et 
tout  porte  M.  Raspail  ii  croire  que  Ion  pourra  trouver  dans  la 
jiatrie  du  Carex  hamosa ,  le  Carcx  normal  et  depouille  de  cette 
espece  de  monstruosite  ,  qui  pcut  etre  plus  commune  dans  un 
climat  que  dans  un  autre,  de  meme  que  dans  certaines  localites 
de  nos  environs  le  Poa  vivipara  est  plus  coinmun  que  le  Pna 
bidbosa  normal ,  et  que  le  Lnliian  cristalum  est  plus  commun 
que  leLolium pa-enne  dont  le  premier  n'estqu'une  deformation. 
C'est  dans  le  cours  de  cette  etude,  que  1\I.  Raspail  a  decou- 
vertque  I'utricule  detouslesCrtre.r  estorganisccomme  la  bractee 
parinerviee  des  graminees ;  qu'il  est  toujours  traverse  de  deux 
nervures  principalcs,  mais  qu'il  faut  chercher  a  les  voir  dans  le 
jeune  age,  parce  que  I'organe  ne  tarde  pas  a  epaissir.Quelque- 
fois  de  nouvelles  nervures  intermediaires  se  ferment  a  cote  des 
])rincipales  ,  mais  on  j)eut  toujours  a  leur  calibre  reconnaitre 
(ju'elles  sont  de  nouvelle  formation.  {Noiw.  Bull,  de  la  Soctcti:. 
philoniaUi.  dc  Paris;  aout  iSaO,  p.  121.) 


Botnnhine.  107 

93.  Catalogue  of  plants  ,  etc.  —  Catalogue  de  plantes  recueii.- 
LiEs  DANS  UN  voyage  aux  Montagnes  RociiEusEs  (Rockj  Mountains) 
pendant  I'^te  de  1820;  par  L.-P.  James,  attache  a  I'expedi- 
lion  commandee  par  le  major  Long,  ingeoieur  des  Etats-Dnis 
d'Anierique.  (T/'rt«.yrtf^.  of  the  Amer.  pliilosoph.  Society;\o\. 
1 ,  new  series,  p .  172.) 

Ce  catalogue  se  compose  d'un  tres-grand  nombre  d'especes 
(envii'on  1680}  enumerees  selon  le  systeme  sexuel ,  et  d"apri;s 
l6  Genera  plautarum  de  31.  Nuttall.  La  plupart  appartiennent  a 
la  flore  des  £tats-TJnis  ,  et  il  n'y  a  que  bien  peu  de  plantes  nou- 
velles.  Les  localites  ne  sont  indiquees  que  pour  les  plantes 
qui  ne  se  rencontrent  pas  abondamment  dans  tout  le  nord  de 
I'Amerique.  Les  espcccs  indiquees  comme  nouvelles  sont  : 
1°.  Le  Veronica  plantaginea  qui  croit  dans  \e&  Montagnes  Ro- 
cheiises.  L'auteur  en  a  fait  une  petite  description  en  langue  an- 
glaise  ;  lo.  le  Solanum  hir-futum,  qui  differe  suffisamment  du  S. 
trijlorum  de  Nuttall  ;  3°.  le  Ranunculus  amphibius  et  une  autre 
espece  anonyme  de  Jianunculus,  qui  croit  sur  les  bords  des  ri- 
vieres Cumberland  et  Tennessee;  4"-  Pcnlstemon coccineum  tres- 
abondant,  ainsi  que  les  autres  especes  de  Penlstemon,  dans  les 
Montagnes  Rocheuses;  5°  \e  Rudbeckia  ramosa ,  indigene  du 
Canada;  6^.  le  Stanleja  integrifolia ,  plantc  qui  croit  su^'  le 
liaut  du  fleuve  Ark  ansa. 

Ce  catalogue,  quoique  peu  ricbe  en  nouveautes,  n'en  est  pas 
moins  tres-interessant.  II  parait  avoir  ete  dresse  avec  beaucoup 
desoins  et  apres  de  nombreuses  verifications  ;  ce  qui  a  empeche 
probablement  l'auteur  de  faire  des  especes  nouvelles.  II  con- 
tient  d'ailleurs  plusieurs  renseignemens  tres-uliles  pour  la 
geographic  botanique.  G...N. 

g4.  Wotice  sur  quelques  vegetaux  rares  du  nord  de  LA  Suede  ,  avec 
des  observations  sur  la  Geographic  vogetale  ;  par   L.-L.    Les- 
TADius.    [R.   Vctensknps-Academ.    Handling,  fcer aar    i8'24; 
p.   160.  )  (Voy.  le  Bulletin  de  iSaS,  t.  VI,  n°.  oBy.) 
M.  Lesladius  ayant  visile  pendant  I'ete  de  1824  diverses  pro- 
vinces de  la  Suede  septentrionale  ,  telles  que  I'Aangermanland, 
le   Vesterbotten  ( Bolhnie  occidentale )  et  une  partie  du  Lapp- 
mark  ,  y   a  observe    plusieurs   plantes  qu'on  ne  croyait  pas  in- 
digenes a    la  Sui'do    ou  dont   on  ne  connaissait   momc  pas  la 
patric. 


loS  Boianique.  N".  94. 

1".  Arundo  lapponica  ^  chalybea:  Panicula  laxik,  glutnis  ca- 
lycinis  hirtellis ;  aristi  coioUae  dorsali  inclusa ,  pilis  corolla 
brevioribus.  (Cueilli  daus  les  forets  de  sapins  du  mont  Taasjce- 
berget.  11  parait  a  I'auteur  plus  analogue  a  I'Ar.  lappon  Wah- 
lenb.  qua  \'Jr.  sylvatica  Schr. ,  quoiqu'il  differe  aussi  du  pre- 
mier.) 

20.  Potamogelnn  grnmineum  :  Pedunculis  incrassatis  porrec- 
tis ,  foliis  line.iribus  venosis  fere  septemnervibus.  a  boreale  ;  p 
gramineuni;  7  curvifoliunt ;  (a  et  p  dans  les  rivieres,  et  7  dans 
I'eau  stagnante  de  la  Suede  septentrionale  jusqu'en  Laponie.  } 

3°.  Viola  canina  :  Caule  triquetro  ,  foliis  cordatis  crenatis  , 
stipulis  setaceo-dentatis  ,  pedunculis  siiprerais  foliis  longiori- 
bus.  a  canina,  j3  arenaria  (Viola  arenaria  De  Cand.},  y  sjlvestris, 
S  elalior  Lest,  caule  ramoso  multifloro  ,  foliis  glabris  :  radice 
crassa ,  lignosa  et  coespitosa?.  yra^/rrtwea  Lest,  caule  pedal i  ; 
floribus  apetalis  nou  fructificantibus. 

L'auteur  avoue  qu'il  y  a  dans  cette  espece  tant  de  varietes  , 
qu'il  est  difficile  de  les  enumerer. 

4°.  Viola  palustris  :  va.r\et.  sciap/iila  Lest.,  Foliis  cordatis 
acutis,  tenuissimis,  hirtellis;  calycis  laciniis  acutis.  (M.  Lesta- 
dius  laisse  encore  a  decider  si  c'est  une  variete  du  Viola  palus- 
Iris,  attendu  qu'il  en  differe  par  laracine,  la  forme  des  feuilles 
et  le  calice.  } 

5o.  Tamarix  gernianica  :  Frutex  virgeus  foliis  pinnatis  an- 
nuls ,  spica  flotibunda  'et  tenninali ,  floribus  monadelpliis 
decaudris  ,  stipulis  pedicellis  longioribus.  (Sur  les  bords  des 
rivieres,  entre  autres  de  rAngernian-Elfven.  ) 

()o.  Stellaria  iiliginosa  ,  var.  paludosa  .-  Caule  erecto  ;  foliis 
cordatoovatis,  inflorescentia  subpaniculata  terminali  ;  petalis 
calyce  subenervi  longioribus.  Ex  vulgari  ilia  nliginosa  ha'i 
differt  :  caule  erecto,  foliis  subcordalis  acutis,  inflorescentia 
paniculata  et  imprimis    petalis  calycem  dimidio  siiperantibus. 

n".  Draba  nenwvosa  :  Floribus  luteis ,  siliculis  gibbis ,  stel- 
fato-pubescentibus.  (L'auteur  fait  observer  que  c'est  a  tort  que 
quclques  auteurs  confondcnlce  Dr.  Ave»\eDr.muralis.) 

8".  Arabis  pelrcea  .  Foliis  radicalibus  oblongis,  sinuato-den- 
tatis  ,  basin  versus  longe  attenuatis  ;  caulinis  lineari-lancolatis 
crassiusculis,  caule  procumbentc.  (Dans  I'ile  dllernoen  aupres 
dc  la  ville   dllernosand.  ) 

9".    Hicmciitm    diibium  .    (Jaulc    slmplici ,    foliis   radicalibu* 


Botaiiiquc.  lOO 

lanceolalis  pilosis  et  stellato-jiubeseentihus  ;  I'oliolis  c;\uliiiis 
paucis  ad  inferiorem  caulis  partem  approximatis.  a  dubitim,  8 
strigosum,  y  dentatuni,  §  rnmimum. 

1  o°.  Hieracium  syhaticum  .  Gaule  erecto  folioso  ,  foliis  laa- 
ceolatis  dentatis,  calycibus  lanceolatis  glabris,  pappo  breviori- 
bus.  a  sylvaticum ,  ^  rigiduin,  y  Longifolium ,  S  rupestre  Lest.  ; 
caule  sinipiici  paucifloro  ,  foliis  lanceolatis  ,  utrinque  acumina- 
tis  et  apiculatis  ,  denticulatis  ,  pilosisque  et  moUibus.  (L'auteur 
convient  que  les  5  premieres  varietes  ne  sont  pas  exactement 
denommees.) 

11°.  Hieracium  murorum  :  Foliis  radicalibus  ovatis  ,  petio- 
latis  dentatis,  caiilinis  subsessilibus  minoribus  ;  calycibus  seta- 
ceis  pappum  aequanlibus,  una  cum  pedunculis  albo-tomentosis 
et  glandulosopilosis.  a  vulgare  ,  [3  coUinuni. 

12°.  Hieracium  pellucidum  .- Caule  erecto,  fistuloso,  panicu- 
lato  ;  foliis  radicalibus  longe  petiolatis,  cordato-ovatis  ,  denti- 
culatis ,  obtusis  ;  caulino  unico  ,  petiolato  ,  cordato  ,  ad  basin 
dentato.  Hieracium  dinphanum?  Fries,  p  (?)  combinans ,  foliis 
caulinis  pluribus  subsessilibus.  ( M.  Lestadius  n'est  pas  encore 
bien  siir  si  cette  variete  n'est  pas  le  H.  murorum.) 

1 5°.  Gnaphalium  uliginosum  p  simplex.  Caulis  et  simplex  et 
inter  pollicarem  et  digitalem  altitudinem  varians.  Flores  ad 
superiorem  caulis  partem  approximati ,  axillis  foliorum  insident 
sessijes;  aeque  ac  folia  quae  lanceolata  sunt,  albo-tomentosi. 
(II  ressemble  du  reste  au  Gn.  Juscum.) 

\^°.  Salix  amygdalina  :  TviAwAra. ,  amentis  serotinis  folia- 
ceis  ;  germinibus  pedicellalis  glabris  ;  foliis  ovato-lanceolatis  , 
acuminatis,  seiratis ,  glabris;  subtus  glaucis ,  stipulis  foliorum 
semicordatis  serratisque. 

1 5°.  Epipogium  aphyllum.  L'auteur  n'en  a  trouve  qu'un 
seul  individu  dans  la  paroisse  de  Bjertra  en  Angermanland  ; 
Fries  en  a  trouve  quclques  individus  dans  le  Smoland. 

16°.  Botrychium  virginicum  -.  Folio  in  medio  stipitis  solitario 
bipinnato  ;  foliolis  lanceolatis  pinnatifidis  ,  laciniis  serra'o-inci- 
sis  ,  cuneiformibus.  Willd.  Spec,  pi.,  torn.  V,  p.  64.  M.  Les- 
tadius n'en  a  trouve  que  5 individus  au  mont  Tasjceberg.il  a  vu 
une  esp^ce  intermediaire  cntre  le  B.  7'utaceum  etle  B.  ^'irgini 
cum.  Mais  n'en  ayant  vu  qii'un  seul  individu  qui  croissait  dans 
la  paroisse  d'Anundsjoe  en  Angermanland,  il  n'ose  rien  cnn- 
t:\urc  do  cetto  th'coiivcrte. 


iio  Botatiique.  N  .  94. 

L'auteur  passe  ensuitea  des  observations  de  geographic  bota- 
nique ;  il  indique  les  vegetaux  meridionaux  dent  la  limite  sep- 
tentrionale  est.  Tuna  en  Medelpadie;  de  ce  nombresont  le  Cam- 
panula, Tracheliuni ,  le  Malva  rotundifolia.  A  Sundsvall  il 
y  a  une  montagne  riche  en  vegetaux,  parmi  lesquels  se  trou- 
vent  encore  beaucoup  de  formes  meridionalcs  :  Ce  sont  le 
Viola  hirta,  le  Hcrniaria  glabra,  le  Chclidotiiimi  ma  jus ,  le  Po- 
lemonium  cwruleum  ;  a  Sundsvall  \e  Ranunculus  sceleralus  ,  le 
Geranium  cicularium ,  et  dans  la  paroisse  de  Sillanger  le  Pota- 
mogeton  zosteriefolium,  les  Ccratophjllum  dcmersum,  claline  et 
peplis  ,  Lamium  mollucellcefolium  ,  Rosa  canina  a  feuilles  lisses  ; 
plus  au  nord  on  ne  trouve  plus  que  le  R.  vidosa  et  le  R.  cinna- 
motnma. 

Autour  d'Herncesand  et  sur  la  rive  meridionale  du  Aanger- 
manelfven  le  Lemna  minor,  les  Veronica  verna  et  agrestis  ,  le 
Beccahunga  paraisseut  avoir  leur  limite    septentrionale. 

L'auteur  indique  aussi  diverses  localites  en  avancant  vers  le 
nord.  Aux  environs  d'TJmeaa  il  trace  la  limite  septentrionale 
du  Potentilla  norvegica ,  du  Mjagrum  sativum  ,  du  Sinapis  ar- 
vensis ,  du  Gcntiana  amarella  ,  etc.  On  dit  que  le  Viola  canina 
y  croit  aussi ,  mais  l'auteur  ne  I'a  pas  rencontre.  Plusieurs 
plantes,  telles  que  le  Bromus  arvensis ,  VJgroslis  spica-venti ,  lu 
Polygonum  persicaria  vicnnent  en  Lappniark  de  graine  , 
mais  elles  perissent  au  bout  de  quelque  temps. 

M.  Lestadius  indique  ensuite  ja  limite  meridionale  de  plu- 
si&ars  plantes  du  INord  ;  le  Betula  nana  s'avance  en  Aanger- 
manland  et  en  Medelpadie,  et  meme  dans  une  partie  du  Hel- 
singland.  Le  Carex  alpina  av.  mont  Taasjoeberg,  le  Ranuncu- 
lus lapponicus  a  Piteaa  et  Sollefteaa ,  le  Sali.x  majalis  en 
Vesterbotten  et  en  Aangermanland.  L'auteur  terniine  par  une 
liste  des  mauvaiscs  herbes  qu'on  trouve  dans  les  provinces  les 
plus  septentrionalcs  de  la  Snede  ,  savoir  :  en  Aangermanland  , 
dans  la  Bothnie  occidentale  (  Vesterbotten  )  et  dans  la  Lapo- 
nie.  Les  deux  dernieres  ont  decommnn  la  plupart  de  ces  her- 
bes, il  Texccption  de  I  Jvcna  faiua  ,  du  Cenlaurca  cyanus ,  le 
Chrysanthemum  inodorum ,  le  Crepis  tcctorum ,  le  Myosotis  ar- 
vcnsis  et  le  Polygon,  persicaria,  dont  on  ne  trouve  en  Lapponi*' 
que  des  individus  isoles.  i'- 


Botanique.  1 1 1 

95.      PlANTARUM      CapENSIUM      DESCRIPTIONES      EX     SCnEDIS     DERELICTIS 

Bergianis;  auct.  D.-F.-L.  Je    Schlkchtendal.  {Linncea.  avril 

1826  ,    p,  25o.  ) 

C.-W.  Berg,  nalif  de  Berlin,  chef  <le  pliarmacie  du  Cap,  a 
trouve  dans  ces  parages  une  niort  preniatnree.  Le  niusee  de 
Berlin  est  en  possession  de  ses  collections  en  tout  genre. 
L'auteur  public  ici  quelrjues-unes  des  plantes  decrites  ot  fi  Pu- 
rees par  ce  jeune  botaniste,  et  il  acconipagne  ses  descriptions 
de  notes  synonymiques. 

Polemannia  IijacintJiiJlora  Berg.  ,  genre  dedie  a  Poleniann 
pharmacien  du  Cap,  et  espece  qui  se  distingue  a  peine  de 
Y Hjracinthus  serotinus  L.  d'apres  M.  Schlechtendal.  Hessen  yji- 
rnlis  Berg,  C'est  le  Crinum  tenellum  Jacq.  Ce  genre,  dedie  au 
niinistre  de  I'Evangile  Hesse,  differe  des  Strumaria  par  I'mL- 
sence  des  gibbo  ites,  des  Crinum  et  de  \ Hcemanthus  par  un 
port  different. 

Ornitlwgalum  Bcrgii  Sch\.  :  foliis  scapo  brevioribus  birsutis 
racemo  paucifloro ,  bracteis  cordato-amplexicaulibus ,  su!)u- 
lato-acunlinatis  pednnculos  Jequantibns  superantibusve  fi!a- 
mcntis  omnibus  basi  latioribus,  interioribus  inferne  dilatatis 
bidentati^.  (  Cette  espece ,  d'apres  la  description  de  Bcn^ 
parait  a  M.  Schlechtendal  differer  entierenient  Aes,  Jlbucca.) 
SchieperiajunceaD.  C.  Prodr.  [Cleonic  juncea  L.)  Cette  espece 
est    fignree    en    couleurs   a  la  fin    de  la  livraison. 

UtriculariacapensisS^v.[JntirrhinumaplijUum  L.  et  Tliuiib  ) 

R. 

96.     QUELQUES     OBSERVATIONS   SUR  I.E    GENRE    CfiOCUS  ;    par  C.    BoLICHE. 

{Linncea;  avril  1826,  p.  227.} 

Parmi  les  divers  caracteres  qu'on  a  employes  jusqu'a  present 
pour  distinguer  les  differentes  especes  du  genre  Crocus,  il  son 
trouve  plusieurs  qui  ne  sont  ni  assez  constans ,  ni  assez  tian- 
ches  pour  servir  avcc  siircte  de  ligns  de  demarcation  ;  tels 
sont,  par  excniple  ,  la  couleur  ou  le  nonibre  des  fleurs,  ou 
la  position  et  les  proportions  relatives  des  differens  on^ancs 
de  la  fleur. 

Apres  avoir  decritles  differentes  parties  de  la  fleur,  lauteur 
passe  a  revaluation  des  caracteres  que  Ton  doit  employe!'  de 
preference  dans  la  ^classification   des   especes  de  ce  pcnrc. 

Des  observations  continuees  pendant  plusieurs  annces  et 
do  nonibreuscs  rccbcrches  stir  plusieurs  especes    de  ce  pcure 


H2  Botanique:  N°.  96. 

lui  ont  fait  connaitre  que  parnii  les  caracteres  du  Crocus,  quel- 
ques-uns  seuleraent  eprouveiit,  mais  fort  raretnent ,  un  leger 
changeraent,  tandis  que  les  autres  ne  sont  sujets  a  aucune 
alteration. 

Ainsi  1°.  La  forme  de  lafeuille.  II  est  toutefois  a  observer 
que  les  feuilles  sont  tantot  plus  larges,  tantot  plus  etroites 
chez  la  meme  espece ,  selon  la  vegetation  plus  ou  inoins  riche 
de  ces  plantes.  II  faut  encore  voir  si  la  surface  inferieure  et  cela 
sur  les  deux  cotes  presente  des  nervures  longitudinales.  Ce 
dernier  caractere  ne  change  jamais. 

10.  Les  spathes  de  lajleur.  Sous  ce  rapport,  I'auteur  divise 
en  deux  classes  les  especes  de  ce  genre :  la  premiere  classe 
comprend  les  especes  a  spathes  communes  ,  et  la  seconde  les 
especes  a  spathes  partielles  et  isolees  ;  cettedernierc  classe  olfre 
beaucoup    de  varietes. 

5°.  La  corolle.  L'oriQce  du  tube  pent  etre  nu  ou  velu.  Ce 
caractere  n'eprouve  jamais  de  changement. 

4°.  Le  style.  La  substance  de  cet  organe  est  rigide  ou  molle, 
il  pent  etre  aussi  long  ou  plus  court  que  les  antheres. 

5°.  Les  etamines.  II  y  a  des  especes  dont  les  etamines  sont 
glabres  ,  chez  d'autres  elles  sont  velues. 

L'auteur  trace  ensuite,  d'apres  ces  principes ,  les  caracteres 
du  genre  de  la  maniere  suivanle  : 

Crocus  Linn. 
Spntha  universalis ,  vel  nulla ;  partialis  simplex,  \>el  duplex  , 
ad  basin  f^erminis.  Corolla  infundibuliformis ,  sexfida.  Stamina 
Iria,  filamentafauci  tubi  inserta,  antheris  erectis.  Stjlus  Irifi- 
dus.  Stigmata  tria ,  plicata,  incequaliter  lacii'ulata.  Capsuia 
in/era  ,  trilocularis ,  poljsperma.  Semina  subglobosa.  II  don  no 
ensuite  la  phrase  specifique  des  especes  qu'il  a  pu  cultiver  die/. 
lui,  et  qui  s'elevent  au  nombre  de  six. 
*   Spatha  universali. 

I.  Crocus    sativus   Linn. 

Cr.  foliis  filiformibus,  lateribus  sublus  enerviis ;  spallia 
partiali  duplici ,  exteriori  iategra,  interior!  dimidiatii  ;;ubul;ita  : 
fauci  tubi  villosa ;  filamentis  subhirtis ;  segiiienlis  stylorum 
laxis  antheras   longo  superantibus 

La  corolle  est  violctte  avcc  des  stries  foncees.  D'apres  li 
description  de  Marschall  de  Rieberstein,   danslesupplenient  lU' 


Botanique.  irS 

la  Fl.  Taur.  Caucnx. ,  p.  56,  les  feuiiles  de  cette  espece  ne 
paraitraient  qu'apres  la  fleur.  L'auteur  n'a  pas  eu  I'occasion 
de  faire  cette  observation  ,  quoiqu'il  ait  cultive  cette  plante 
pendant  dix  ans  dans  son  jardin;  il  a  au  contiaire  observe 
que  les  feuiiles  paraissaient  toujours  avant  la  fleur;  cette  cir- 
constance  lui  fait  supposer  que  Marschall  de  Bieberstein  a  ob- 
serve une  autre  espece  ;  quant  a  la  sieune,  il  croit  pouvoir 
assurer  que  c'est  celle  dont  on  tire  le  veritable  safran  oriental. 

2.  Crocus  vernus  Willd. 

Cr.  foliis  subulalis,  lateribus  subtus  encrviis  ;  spalha  partial! 
simplici  integra  ;  fauce  tubi  pilosa  glandulosaque  ;  filanientis 
glabris  ;  segmentis  stylorum  patentibus  antheras  longe  supe- 
rantibus. 

La  couleur  de  la  coroUe  varie  beaucoup,  selon  les  annees 
et  la  culture,  depuis  le  violet  fonce  jusqu'au  blanc ;  mais  elle 
oflFre  toujours  des  stries  ou  taclies  foncees. 

5.  Crocus  versicolor  Ker. 

Cr.  foliis  subulatis,  lateribus  subtus  nervosis  ;  spatba  par- 
tial! duplici ,  exterior!  integra  ,  interior!  dimidiatii  subulata  ; 
fauce  tubi  glabra;  filanientis  glabris;  segmentis  stylorum 
patentibus  antberas  pariim  superantibus. 

'  *    Spatba  universal!   nulla. 

4.  Crocus  reticulatus  Bieberst. 

Cr.  foliis  filiformibus ,  lateribus  subliis  nervosis;  spatha 
partiali  duplici,  exterior!  et  interior!  integris;  fauce  tubi  glabra; 
filanientis  pubesceutibus ;  segmentis  stylorum  recurvato-pa- 
tentibus  antheras  superantibus. 

5.  Crocus  sulphureus  Ker. 

Cr.  foliis  filiformibus,  lareribus  subtus  encrviis;  spatha  par- 
tiali duplici,  extei'iori  integra,  interior!  dimidiata  subulat.i; 
fauce  tubi  glabra;  filainentis  pubescentibus ;  segmentis  stv- 
lorum  erecto  patentibus  antheras   longe  superantibus. 

6.  Crocus  luteus  Lam. 

Cr.   foliis  subulatis,   lateribus  subtus  enerviis ;  spatha    par- 
tiali duplici ,  exterior!  integra,    interior!    diniidiata    subulata ; 
fauce  tubi  glabra;  filanientis  pubescentibus;  segmentis  stylorum 
'    erecto-patentibusantheris  brevioribus. 

Le  Crocus  aureus  dc  Smith  no  saiirait  etre   considore   coniiiie 
B.  Tome  X.  iJ 


ii4  Bninniqite. 

un  synonyme  de  cetic  esprce,  attPiuhi  qu'il  dit  dans  sa  Flnr. 
grthc.  ,  I ,  p.  "25,  que  son  Crocus  aureus  a  luie  spathe  mono- 
phylle,  ce  qui  est  egalenient  bien  exprime  par  la  figure  qui  y 
est  ajoutee;  et  independamment  de  cela  les  parties  du  style  sont 
beaucoup  plus  elevees  que  les  aniheres.  Wayant  pas  eu  I'oc- 
casion  de  faire  des  recherches  sur  cette  espece  dans  son  etat 
de  vie,  il  est  impossible  a  I'auteur  den  donnerune  descrip- 
tion complete. 

L'auleur  invite  les  amis  de  la  science  qui  possedent  les 
autres  ospeces  vivantes  deluien  faire  passer  lesgraines,  ou  ,  si 
cela  n'est  pas  possible  ,  de  lui  conimuniquer  leurs  observa- 
tions. 

97.   DiSSERTATIO    INAUGURALIS   BOTANICA  ,    DE  SalVINIA   MATANTE;  aUCt. 

G.-L.  DuvERNOY.  Br.  10-4".  de  i5p.av.pl.  Tnbingue,   1825. 

Micheli ,  Guettard,  Hedwig,  "Vaucber,  et ,  en  dernier  lieu, 
Savi ,  se  sont  occiipes  de  cette  plante.  L'autcur  de  cette  disser- 
tation ,  par  des  experiences  dirigees  ayec  beaucoup  de  precau- 
tion, a  constate  que  les  grains  oblongs  et  reticules  etaien-t 
les  semences,  et  que  les  grains  ovoides  et  plus  pelils  qui, 
comrae  les  premiei's,  sont  renfermes  dans  des  capsules  placees 
entre  les  raciaes,  sont  les  antheres  ,  ainsi  que  Guettard  et  Savi 
I'avaient  avance. 

II  compare  ensuite  la  germination  du  Sahiiiin  avec  celles 
des  AJoTsi/en,  Cham,  Pilularia,  etc.  Hieu  ne  demontre  I'exi- 
stence  d'un  embryon  dans  la  graine  des  Sahinia ,  et  ce  n'est 
qu'apres  la  germination  qu'on  apercoit  a  la  pointe  du  peri- 
sperme,  un  point  vert  qui  fuiit  par  devenir  la  plumule.  La 
^cmence  n'a  point  de  style.  R. 

98.  Description  d'une  espece  (jigantesque  de  Charagne;  par 
M.-Ant.  Bkbtoloki.  {Annul.  delaSoc.  Linn,  dc  Paris;  ']\x\\\el 
1826  ,  v.  vi)l. ,  p.  525.  ) 

Cliara  ulvdidcs  ■■  crassa  ,  teres  ,  Jle.xilis  ,  glaberrinin  ,  i'crd- 
cillato-ramulosa ,  memhrana  atro-virenti,  diaphann  :  inlernodiis 
inarticulatis ,  lemiinalibus  acutis ;  drupis  a.xillaribus  ,  oblnngis, 
ci!iTOc<ca<M.  Cette  plante  a  ete  decouverte  en  182^  dans  le  lac 
su])eiieur  de  Mantoue,  bors  de  la  porte  de  Pradella,  Cette 
espece,  par  la  simplicity  de  son  tube  et  par  ses  drupes,  ap- 
partient  au  genre  Nilella  d'Agardb.  EUe  se  rapprodie  au  pre- 
mier coup  d'oeil  du  Charajlcxilish.  ,  dont  elle  s'cloignc  par  le 


Botanique.  ii5 

port  et  par  ]e  calibre  des  tubes,  L'auteur  a  eu  I'occasion 
rl'observer  sur  cette  plante  la  circulation  de  la  seve,  deja  de- 
crite  par  Corti  et  Arnici  sur  d'autres  Charagnes.  R. 

gg.  Description  de  deux  nouvelles  kspeces  de  Cvperus  de  TAmeri*; 

que  scplenti  ionale,  el  de  4  es])eces  de  KyUingia  de  la  cote  du 

Bresil  etdes  bords  du  Rio-de-la-Plata;  parW.  Baldwin,  D.M. 

[Transact,  of  the.  Amer.  yhilosoph.  society;  v.  2,  new  series. 

pag.    167.] 

Cvperus  sparsiflorus  ;  culmo  erecto  subnudo  :  foliis  canalicu— 
latis,  nervosis,  scabris  ;  capitulo  globoso  :  involucre  3-4-phyilo; 
foliolis  canaliculatis  scabris:  spiculis  lanceolatis,  aciitis,  4-7- 
floris  :  squamis  reniotis,  ovatis  obtusis  :  semine  triquetro,  basi 
attcnuato.  Pistilluni  trifidum. 

Cette  plante  croit  dans  les  forets  de  pins  du  voisinage  de  Sa- 
vannah et  de  Sainte-Marie  en  Georgie.  Elle  y  fleurit  depuis  le 
mois  de  niai  jusqu'en  octobre.  M.  Muhlenberg  I'avait  confondue 
avec  les  Scirpus  cjperifnrmis  dont  elle  est  suffisammenl  distincte 
par  snn  chaume  dresse ,  son  capitule  solitaire,  et  ses  epiliets 
plus  courts  et  plus  colores. 

Cvperus  ovatus  :  culmo  subnudo  :  foliis  linearibns  :  involucro 
subtetraphyllo  :  capitulis  Oi'atis ,  obtusis,  sessilibus,  et  pedun- 
culatis  .  pedunculis  subteretibus ,  striatis,  brevibus  ,  oc«.eis  ob- 
tusis :  spiculis  linearibus  ,  4-6-floris ,  bibracteatis  ;  squamis 
ovatis,  subacutis,  remotiusculis  :  semine  triquetro,  nigro.  Pis- 
till  um  trifidum. 

Cette  espece  croit  dans  les  lieux  humides  aux  environs  de 
Sainle- Marie  en  Georgie. 

M.  W.  Baldwin  ajoute  aux  phrases  specifiques  latines  que 
nous  venons  de  transcrire,  des  descriptions  en  anglais.  II  an- 
nonce  des  observations  sur  les  especes  douteuses  du  genre 
Cjperus  qui  se  trouvent  dans  les  Etats-Unis. 

KvLLiNGiA  TENUIS  :  culmo  triquetro ,  tcniii ,  basi  folioso  j  foliis 
angusto-lanceolatisacutis  ;  involucro  tripliyllo  ;  capitulo  globoso, 
minimo  :  glumis  inaequalibus,  membranaceis,  acutis ;  carinis 
albidis  glabris  :  semine  ovaii ,  compresso  ;  Jloribus  triandris- 
Pistillum  bijidum.  Cette  espece  fleurit  depuis  fevrier  jusqu'en 
avril  ,  sur  les  bords  du  Bio-de-la-Piata ,  dans  le  voisinage  de 
Bueno.s-Ayres. 

8. 


1 1 G  Boitifii'jne. 

Kvi.iiM.iA  BiKiBV  :  (ulfTio  ltiqii<;tro  .  Ibliis  linearibus,  Lrcvis- 
siiHis,  abriiple  aciUis  :  involncro  triphyllo,  brcvi  ,  acuto  :  ca- 
pitiilo  ovalo,  obtuso  :  glumis  inajqiuiUbus ,  mcmbranaceis  , 
obtusis  :  carinis  viridibus,  glabris  :  semine  obloago,  snbtii- 
cjueti-o.  Pistil/um  bifidum.  Planla  rigida. 

l.cKyllitigia  rigida  sc  rapproche  du  K.  brevifolia  deRotrbcell. 
It  croit  dans  les  localites  biiniidcs  autonr  de  Rio-de- Janeiro  , 
ainsi  que  pies  du  Rio-de-la-Plata  daus  la  Banda  Oiientale. 

Kyllingia  lkucocephala  ■•  culrao  subtriquetro ,  sulcato  :  foliis 
angustis,  acutis  :  invoiucro  tiipbyllo  ••  capitulis  i-5-glomeratis, 
albis ,  subcylindricis  :  gluinis  subaequalibus  nieinbranaceis ,  ob- 
tusis:  carinis  pallide  viridibus  :  semine  obovato ,  compresso  , 
inarginato  -.Jloi-ibus omnandris,  bibvacteatis  .-  bracteis  incequalibus . 
mrmbranaceis  ,  obtusis,  corolla  mul to  brevioribus  -.  pistillum  bifi- 
dum. Esptce  commune  pies  de  Rio-de-.laneiro ,  de  Babia  ,  et 
dans  la  Banda  Oiientale. 

Kyllisgia  squarrosa  :  culmo  exacte  triquetro  .-  fuliis  angusto- 
lanceolatis  :  invoiucro  3-6-pbyUo,  longissimo  :  capitulis  S-j-glo- 
meratis,  subsquarrosis,  cylindricis,  uno  in  medio  verticali  :  glu- 
niis  subaequalibus,  obtusis:  carinis  viridibus  . Jlnribus  trictndris^ 
bibracteatis  ;  bracteis  incequalibus,  caljce  brevioribus  ■■  pistillum 
trifidum.  Espece  commune  dans  les  memes  lieux  que  la  prece- 
dente. 

L'auteur  donne  les  descriptions  en  langue  anglaisc  de  ccs 
especes,  elilajoute  quelques  observations  surle genre  RyU.ingia ^ 
dent  5  especes  seulement  se  trouvent  dans  rAnicrique  septeu- 
trionale,  tandis  qu'un  grand  nombre  habitent  les  cliraats  sitius 
dans  rheinisphere  austral  du  continent  americain.     G...-N. 

lOO.  SUR   LA  NEIGE    ROUGE    TROUVEK     SOUS    \.k     ZONE    GLACIALE  ;    par    1;; 

D'.  C  -A.  Agardh.  [Novaacia  Acad.  C.  L.  C.  natural  curias.  ^ 
vol.   XII,  p.  735-750,  ) 

Dans  ua  moment  ou  la  passion  des  recherclies  est  tel'einfnt 
generate  ,  et  ou  les  questions  les  plus  conipliquees  de  I  or:;ani- 
sation  animale  et  de  la  physiologic  occupent  lant  d'hommos 
edaires,  le  pbenomene  qui  fait  le  sujet  de  ce  memoire ,  nc 
pouvait  nianquer  d'iuteresser  uu  grand  nombre  de  personncs. 
Rpjete  pendant  plusieurs  siecles  dans  la  classe  des  faits  qu'il 
etait  plus  aisc  de  nier  que  d'expliquer  ,  il  a  ete ,  depuis  quel- 
ques annees  ,  soumis  a  I'examen  des  chimistes,  des  hotanisten 


Boianiqni'.  \xn 

«t.  desphysiciens;  etsi  I'ou  u'est  pas  encore  parvenu  a  expli- 
<]iier  sa  nature,  on  est  du  moins  daccord  sur  les  priuci- 
paux  faits. 

M.  C.-G.  Neesd'Esenbeck,  qui  appliqua  avec  succes  a  tant 
d'objets  diffcrens  son  activite  et  ses  lumieres,  s'est  egalement 
empare  do  ce  sujet.  Le  second  volume  de  sa  traduction  des 
cem'res  de  Robert  Brown  se  termine  par  une  suite  de  morceaux 
qui  y  sent  lelatifs.  Lorsque  nous  rendimes  compte  de  celte  en- 
treprise  si  meriloire  (  Bull,  des  sc.  nat.,  t.  7,  no.  169).  nous 
annoncames  en  pen  de  mnts  ce  supplement  a  son  travail.  Mais 
nous  nous  pro])osions  d'y  revonir  plus  lard,  el  d'en  cnlretcnir 
nos  lecteurs  plus  en  detail. 

i.es  observations  faites  sur  la  neige  rout^e  out  rappelc  des 
plienomenes  meteoriques  du  nieme  genre  ,  tc!s  que  h  jiluic  de 
sang,  hgrele  rouge,  etc.  Nous  allons  ,  d'apres  M.  N.  ,  donner 
un  tableau  succinct  de  leur  histoire  et  dos  caracferes  qu'iis  ont 
Jjresente.s  a  quelqucs  o])servat<.'Ui  s. 

Gkele  rougk.  M.  de  Humboldt  rapi)orte  qu'au  Paramo  de 
Ciianacos,  sur  la  route  do  Bogota  aPopayan,  a  -2,300  t.oises 
de  I'.auteur  .  on  a  vu  tomber  de  la  grcle  rouge.  II  est  fort  a  re- 
gretter  qu'il  n'ait  pas  ete  lui-merae  temoin  dc  ce  pbenomene  : 
ses  observations  eussent  porte  avec  elles  I'anrorite  qui  accom- 
Jiagne  son  nom.  Quoi  qu'il  en  s  it,  il  donne  ce  fait  comme  con- 
stant;  nous  devons  done  le  regarder  coinnie  tel  ;  et  quoique 
isule  ,  il  n'en  est  pas  nioius  precieux  ,  taut  en  lui-meme  ,  que 
parc.^  qu'il  se  lie  aux  faits  analogues  que  nous  avons  a  citer,  et 
sert  a  fortilirr  les  inductions  sur  leur  nat'.ire  et  leur  oiigine 
commune. 

P;.uiK  L>E  soui-RK.  M .  Agardb  (V.  le  mem.  que  nous  analysous;, 
qui  en  fait  mention,  cite  nne  pluie  de  ce  genre  qui  tomba , 
jlya  quelqnes  annees,  ii  Lutid.  II  I'exaiuina  ,  et ,  ainsi([uc  ceu.'c 
qui  en  avaient  observe  de  seniblable  ,  il  y  irouva,  uon  du  sou 
fre  ,  mais  une  giande  quantile  de  pollen  du  Pinus  sjlvestris , 
quoique  les  forets  composees  de  eel  arbre  fussent  eloignees  dc 
lund  de  5  a  6  niilles  de  Suede. 

Pluie  bouge  on  DzsA^c;.  M.  N.  en  distiugue  tross  sortes   . 

i".  Pn'iE  ROUGE,  dont  l<i  nature  nest  pas  connuc.  II  en  est 
I.iit  mention  dans  Homere  (11.  p.  469  ,  et  \.  52-4),  ct  pile  a  etc 
GJKservec  trcs-frequcmnicnt  dans  les  temps  aiiciens  et  nioderncs. 


ii8  Botani(jue.  N".  loo. 

M.  IS.  cite  les  faits  seinblables  iap|Kirtcs   par   les   diff<5rens  au- 
teurs ,  depuis  Ian  i8i  av.  J.  C.  jusqu'en  1809. 

2°.  PujiE  KOUGK ,  colore'e  par  des  substances  minerales  dissou- 
tes  dans  I'enu.  Le  fait  le  plus  connu  est  celui  qui  se  trouve  rap- 
porte  par  M.Bory  de  Saint-Vincent  (Ann.  dcs  sc.  physiq.,  u,p. 
i65]  et  d'autres  auteurs  ;  la  pluie  contenaitdu  muriate  de  sonde 
et  du  muriate  de  cobalt. 

3o.  Pluie  rouge,  paraissant  avoir  une  originc  analogue  a  celle 
de  la  neige  rouge. 

On  en  connait  plusieurs  exemples.  Cette  espece  de  pluie  a 
ete  analysee  par  i>lM.  Sementini  et  Ziramermann,  qui  tous  les 
deux  y  ont  trouve  de  la  silice  ,  de  I'oxidc  de  fer ,  de  I'acide 
chromiquc  ,  du  carbone  ,  quelques  autres  substances  en  tres- 
petilc  quantite  ,  enfin  le  premier  du  cbrome  ,  et  le  second  un 
peu  de  talc.  Les  autres  caracteres  avaient  du  rapport  avec  ceux 
de  la  neige  rouge. 

M.  N.  donne  (p.  629,  etc.)  des  travaux  deM.  Zimmermann, 
sur  cesujet,  une  analyse  d'un  grand  interet,  niais  qui,  quoique 
succincte  ,  est  encore  trop  etendue  pour  le  Bulletin.  Nous  rap- 
porterons  sculement  la  conjecture  de  cet  aiiteur.  II  regarde  la 
niatiere  coloranle  (  qu'il  ajjpcJle  ^yn7i//ie  ,  d'apres  le  caraclere 
dominant  de  sa  couleur  )  comme  «  une  substance  produite  par 
D  divers  elemens  ,  d'une  nature  tres-volatile ,  existant  a  la  sur- 
»  face  organique  de  la  terre,  et  qui,  apparlenant  aux  parties 
>i  generatrices  de  I'atmosphfere  inferieure,  liee  a  la  vie  organi- 
»  que,  s'y  presente  sous  forme  d'exhalaison ,  passe  ainsi  dans 
«  les  nuages ,  et  est  rendue  par  ceux-ci  a  cette  menie  surface 
»  comme  principe  nutritif  et  protectenr.  »  (p.  633.) 
PoussiERE  ROUGE  tombe'c  de  I' atmasphcre. 

Nous  trouvons  six  faits  de  ce  genre,  le  premier  de  52C)  a 
Bagdad,  le  sixieme  de  1689  a  Venise.  Quelques  observations 
furentfaites  sur  cette  derniere.Elle  avaitunc  saveur  d'acide  mu- 
riatique.  Elle  communiquades  qualites  malfaisantesaux  legumes 
sur  lesqueis  elle  etait  tombee,  et  qui  incomraoderent  les  pcr- 
soinies  qui  en  firent  usage. 

Masses  solides  et  secoes,  d'une  nature  w'gc'tale  en  apparcncc  , 
tonibees  de  l atmosphere. 

Le  fait  le  plus  curieux  et  le  micux  examine  est  celui  qui  eut 
lieu  en  Courlande  en  1686.  II  y  tomba  dans  un  orage,  sous 
forme  de  flocons,  comme    la  neige  qu'ellc   accompagnait,  uiie 


Botanique.  i  ig 

substance  noire  et  papyracee ,  qui  couvrit  un  espace  conside- 
rable. Son  odeur  etait  celle  des  algues  rejetees  sur  les  cotes, 
sa  consistance  celle  du  papier  brouillard.  On  ne  pouvait,  par. 
le  frottement,  la  reduire  en  poussiere  ,  elle  se  separait  en  pe- 
tites  pellicnles  giuantes  ,  qui  ,  humectees  avec  la  saliva,  ne  co- 
loraient  point  les  doigts.  Elle  donnait  au  feu  une  flamme  claire 
et  une  odeur  de  papier.  Elle  etait  indissoluble  par  I'acide  nitri- 
quc.  Sa  couleur  noire  passait  au  rouge,  les  alcalis  dounaient 
aunoirplus  d'intensite.(A/ew.r/e  la  soc.  de  Coii?-lande,t.ll,\).5g.} 

A  I'analyse  ,  elle  ofFrit  de  la  silice ,  dn  fer  ,  du  nickel ,  de 
I'argile  on  du  talc ,  de  la  clnux,  du  carbonc ,  enfiu  une  sub- 
stance qui  donnait  au  feu  une  odeur  de  soufre. 

Substances  glaireusks  et  ftELAxiNEosEs  observe'es  aitx  lieux  ok 
etaicnt  iombe's  des  melcorcs  igne's. 

Les  unes  se  sont  presentees  sous  la  forme  d'ecume  d'un  blanc 

jaunatre,  huileuse  et  gluante ,  fondant  a  1  air  et  prenani  la 

consistance  d'un  miel  brun  et  epais  ,  ce  qui  ieur  donnait  I'ap- 
parence  du  Spumaria  inucilago  Pers. ,  ou  plutot  de  VjEthalium 
Jlavum  Link.  Or  ,  les  deux  dernieres  substances  n'auraient-elles 
point  une  origine  nieteorique? 

D'autres  ressemblaient  a  I'ecume  qui  se  forme  sur  uno  nier 
agitee  ;  d'autres  a  de  I'amidon  ,  d'autres  a  des  membranes  min- 
ces ;  enfin  ,  Mengel  trouva  ,  en  i  653  ,  entre  Sienne  et  Rome 
dans  des  circonstances  semblables  ,  c'est-a-dire  apres  la  chute 
d'un  meteore,  un  corps  gluant  ,  transparent.  II  en  separa  une 
portion,  qui  se  durcit.  Elle  se  trouve  dans  le  cabinet  de  son 
fils  a  Berlin. 

Nous  passons  au  memoire  de  M.  Agardh. 

Keigk  rouge.  Le  17  aout  18 18,  le  capitaine  Ross,  comman- 
dant I'expedition  chargee  de  visiter  la  baie  de  Baffin  ,  trouva 
par  ^5f  54  lat.  N.  et  67"  long.  O.  (Greenwich),  sur  des  pointes 
de  rochers  ,  appelees  rockers  e'cnrlates ,  une  croute  verdatre  , 
passant  au  jaunc  et  au  brun  rouge.  11  en  Jit  ramasser  une  cer- 
taine  quantite,  qu'il  recueillit  dans  des  bouteilles  et  les  ap- 
porta  on  Europe  ,  ou  ptusieiirs  savans,  MM.  Brown,  Bauer, 
Agardh,   De  Candolle,  etc.,  en  eurent  commur.icalion. 

Ce  phenomene  excita  autant  de  sensation  que  s'il  eut  cte 
Bouveau.  Cependant  il  n'etait  rien  moins  que  tel.  Saussure 
*vait  trouve  cettc  substance  ,  on  1760  ,   sur  le  Breven  ,  et  de- 


1 20  Botanique.  N".   lOO. 

puis  tres-souvent  dans  les  Alpes ;  M.  llamond  I'avait  observe 
dans  \cs  Pyrenees,  M.  Sommevfeldt  en  Norvcge  ;  elle  I'avait 
ete  egalcment  plusieurs  fois  dans  difierens  cantons  d'ltalie. 

Saussure  ayant  place  cette  substance  siir  des  cliarbons  ,  elle 
prodnisit  Todeur  ordinaire  des  vegetauxj  distillee  k  I'alcool, 
elle  se-  comporta  egalement  comnie  un  vegetal,  et  Saussure 
pcnsa  que  c'etait  le  pollen  dune  plante  quoique  aucune 
plante  riche  en  pollen,  nen  ait  de  cette  couleur. 

La  ueige  rouge  tcmbee  en  Italic  avait  offert  aux  naturalistes 
de  ce  pays  ,  qui  I'avaient  analysee  ,  de  la  silicc  ,  de  I'argile  ,  de 
Toxide  de  fer  et  une  subslauce  organique.  MiM.  WoUastOn  et 
Thenard  obtinrent  les  meines  resultats  de  celle  du  cap.  Ross 
(  M.  Seinentini  les  avait  egalement  trouves  dans  une  pluie, 
rouge  tonibee  en  Calabre )  et  le  premier  soupconna  que  ce 
pouvaient  etre  les  fruits  d'line  mousse. 

Les  b'.-tanistes  Icxaminerent  a  leur  tour.  M.  1'.  Brown  la 
rangea  avec  doute  parmi  les  algues  :  Confervis  simplicissimis  cl 
Ticincllce  cruentce  quodammodo  affinis??  {Y^n^.  Bot.   s8oo) 

M.  Bauer  en  donna  une  description  tres-detaillee ,  et  la 
placapanni  les  champignons  niicrosccpiques  ,  pres  de  V  Us  Ida  go 
segctum  ,  sous  le  nom  d' Uredo  nwalis. 

M.  Hooker  crut  y  reconnaitre  une  espece  de  pnlmc/la. 
Jl.  Sprengel  la  placaa  cote  du  Faucheriu  radicata  Ag. 
tnliu  BL  De  Candolle,  qui  en  aVait  recu  une  petite  qvantite, 
cousidera  cette  neige  comme  un  amas  de  j)etites  plantcs  de  la 
famille  des  algues,  voisines  des  Nostocs. 

M.  Peschier,  qui  avait  deja  reconnu  dans  la  neige  rouge  des 
Alpes,  la  presence  d'une  substance  organique,  recut  en  1824 
(  y .  Note  sur  la  neige  rouge  des  Alpes  ,  Bibl.  uuiv.  ,  oct.  1 8-24  , 
p.  i3a)  de  M.  de  Barron,  chauoine  de  I'hospice  du  Saint-Ber- 
u  rd,  une  petite  bouleille  d'eau  provenaut  de  la  fonte  de  cette 
neige.  M.  de  B.  lui  raandait  que  la  neige  rouge  prenait  une 
couleur  plus  loncee  a  mcsurc  que  la  saison  avancait ;  nuus  que 
les  couches  inferieuresconscrvaient  leur  teinte  rouge. 

Kn  penchant  la  bouteillc  sur  son  axe,  M.  Peschier  vit  lo 
depot  forme  au  fond  reflechir  une  couleur  rougeatre  seniblablo 
i  celle  de  la  neige.  II  I'cxamina,  ainsi  que  le  depot  de  la  neige 
rouge  du  pole  ,  avec  MM.  Prevost  et  De  Candolle  ,  au  micros- 
cope d'Amici,  fct  ils  trouvercnt  ontre  ces  deux  substances  uue 


Botanique.  <  121 

analogic  complete  (i)  ;  la  neige  des  Alpes  <5tait  douc,  aux 
yeux  de  M.  De  Catidolle  ,  coninie  celle  du  Nord  ,  un  amas  de 
petites  algiies. 

M.  Agardh  n'avait  point  encore  pu  fixer  son  opinion  ,  quoi- 
qiie  celle  de  M.  Brown  lui  pariat  la  plus  vraisemblable.  Charge 
par  I'academie  des  sciences  de  Slockholni  d'exaniiner  un  nie- 
nioire  de  M.  Wrangel  sur  une  substance  que  celni-ci  donnait 
comnie  un  liclien  sous  le  nom  de  Lcprnria  kermesina  ;  il  la 
placa  parnii  les  algucs.  Peu  de  lenips  apres  il  recut  des  echan- 
lillons  de  cette  substance,  ainsi  que  de  celle  de  la  iiei^^e  rouge. 
Au  bout  de  cinq  ans  le  pretendu  Urcdo  uh'alis  n'avait  rien 
])erdu  de  sa  couleur  ni  de  sa  forme.  II  se  presentait  au  fond  de 
la  bouteille  pleiue  de  I'eau  produile  par  la  neige  fondue,  un 
depot  comme  dun  rouge  brun  de  2-3  lignes  d'epaisseur  qui  se 
nielait  avec  I'eau,  quand  on  secouait  la  bouteille. 

Vu  au  microscope,  il  lui  offrit  une  uuiltilude  de  globules 
ronds  ,  sans  tige  ,  pi-esque  tons  d'uu  rouge  de  sang  ,  brillans  , 
mais  opaques,  a  quelques-uns  pros,  de  grosseur  variable, 
niais  en  general  dun  diametre  decuple  de  cclui  du  TrcmelUi 
cntenla. 

Le  Lepraria  kcrniesiiia  que  M.  Wrangel  avait  observe  sous  la 
forme  de  croule  etenduesur  des  roches  calcaires,  ou  de- 
\aye  dans  I'eau  que  contenaient  quelques  Irous,  elait  rouge 
et  avait  une  faible  odeur  de  violette  ,  ce  qui  I'avait  fait  re- 
garder  par  I\I.  W,  coninie  le  Bjssus  iolithus  de  plusieurs  au- 
teurs. 

Linne  en  parle  dans  son  Wcslgoiha  Rcsnn.  M.  Agardh  lui 
trouve  une  ressemblance  complete  Avec  \' Urcdo  nii'ulis.  Or, 
le  Lepraria  kermesina  n'etaut  point  tombc  avec  la  pluie  (a), 
M.  Ag.  pensa  que  cttte  circonstance  pouvait  donner  lieu  a 
quelque  induction  sur  I'origine  commune  de  ces  deux  sub- 
stances. (Voy.  le  Biill.  dei824,  t.  II,  n".  994,  el  t.  Ill,  n".  46.) 
La  himiere  est ,  apres  la  chaleur,   le  princii)e    le   plus    actif 

(1)  Ces  details  sur  la  neige  rouge  des  Alpes  ont  deja  ete  donnes  ,  et 
avec  plus  d'etendue,  dans  le  Bullet,  des  Sc.  /««<Hr.,  jauvier  1825,  n".  63. 
Wousavons  cru  devoir  en  rcpioduiro  ici  luie  partie ,  pour  completer 
notre  petit  tableau  historique,  de  ce  pheiiomeue  et  de  quelques  autres 
qui  ont  avoc  luidc  I'analogie. 

(?;  Quelques  auleurs  rcgarderont  la  chose  comme  donteuse.  Vovez 
plus  liaut  re  que  1  ous  avoiis  dit  de  hi  pluic  rouge. 


J22  Botanique.  N°.   loo. 

dans  la  production  des  algues  infcrieurn.s ,  commc  dans  celle  des 
infusoiies,  deux  ordrcs  que  M.  Ay.  regarde  coniine  deux  etats 
diflerens  de  la  lueme  substance.  C'est  elle  qui  communique  la 
couleur  rouge  aux  corollesdes  Pliaaerogames,  croissantdansdes 
terrains  calcaires.  Or,  c'est  sur  un  terrain  dece  genre  seulement 
qu'on  trouve  VAnllijllis  vulncraria  ,  var.  coccinea,  le  Tremella 
cruenta ,  le  Bjssus  cobaltiginea  et  le  Lepraria  kermesina.  Dans  les 
fentes  des  rcchers  inaccessibles  a  la  lumiere ,  le  dernier  est  de 
couleur  verte.  Cette  circonstance  ne  doit  point  teudre  a  faire 
nier  I'influence  des  corps  sur  lesquels  elle  tombe,  quoiqu'on 
ignore  encore  comment  elle  s'exerce.  Nous  Savons,  par  exem- 
ple,  que  les  corps  blancs  sont  ceux  qui  la  reflechissentle  plus. 

D'apres  ces  observations,  on  pent  supposer  que  I'algue  de  la 
neige  rouge  et  le  Lepraria  kermesina  ,  sont  produits,  lorsque  'a 
clialeur  dusoleila  faitfondre  la  superficiede  la  neige,  par  Taction 
de  la  lumiere,  concurremment  avec  la  propriete  non  enc  ire 
calculee  qu'a  la  neige  de  produire  la  couleur  blanche  ,  mais  seu- 
lement ,  comme  le  dit  Saussure;  «  dans  une  certaine  periode 
»  de  la  fonte  des  neiges  ,  car  lorsqu'il  ne  s'en  est  pas  beaucoup 
J)  fondu,  la  quantite  du  residu  rouge  est  tr'-s-petite ,  et  s'il  s'en 
»  est  trop  fondu,  on  n'on  trouve  rien.  »  Ajoutons  que  ce  phe- 
nomene  se  presente  en  Italic  precisement  dans  les  mois  oii  la 
ueige  commence  a  fondre  ,  c'est-a-dirc  mars  et  avril. 

Apres  avoir  etabli  I'origine  de  ces  corps,  M.  Ag.  cherche  a 
expliquer  leur  nature.  Ce  ne  peut  etre,  i".  un  champignon 
comniele  pense  M.  Bauer,  car  les  champignons  nese  forment  ni 
ne  se  conservent  dans  I'eau  -,  9.".  ni  un  lichen  ,  commc  I'a  avance 
M.  Wraugel,  determine  j)ar  la  furme  de  crotite  sous  laquelle 
il  couvre  des  pierres  calcaires.  Cctte  croiite  serait  j)lutut  un  se- 
diment ([ui  reste  apres  I'evaporation  de  I'eau. 

C'est  done  une  alguc  ou  un  infusoire:  Nous  avons  dejii  vu 
que  M.  Ag.admet  les  rapports  intimes  de  ces  deux  ordres  d'etres 
organises. 

Enfin  ,  nous  tmuvons  dans  les  algues  des  fails  analogues  a  la 
propriete  colorante  de  la  neige  rouge.  Ou  voit  en  automne  sur 
les  murs  a  Tombre  une  poussiere  composeede  petits  globules, 
qui  deviennent  tantot  un  Oscillutoria  muralis,  tanlot  un  Ulva 
crispa.  Le  Lepraria  kermesina  a  beaucoup  de  ressemblance  avec 
ce  corps,  aiosiqu'avec  le  Tremella  cruenta,  R.  B.  ;  V Uh'a  man- 


Botanique.  1 25 

tuna.    Seulement  il    est  libre  ,  et  nea  enfonce  dans  one  masse 
giilatineuse. 

M.  Aij.  en  a  en  consequence  fait,  dans  son  Sjsteniaalgaruin  , 
un  genre  iiouveau  sous  le  nom  de  Proticocius  kermesifius. 

Tel  est  en  substance  le  contenu  du  memoire  de  M  Agardli  , 
qui  offre,  comrae  tous  les  travaux  de  ce  celebre  natuialistc, 
des  faits  curieux  et  des  idees  ingenieuses. 

M.  Nees  rapporte  aussi  (p.  549)  ^^^  experiences  ro- 
marquables  de  M.  Wrangel,  qui  tendraient  a  faire  cr;:ire 
que  son  Lepraria  kermcsina  est  alternativeiuent  de  la  nature 
vegetale  et  aniniale  ,  c'est-ii-dire,  tantot  un  lichen  et  tantot  uu 
infusoire.  II  en  est  parle  dans  \e  Bull,  de  1824,  t.  Ill,  n°.  46. 
M,  De  Candolle  [Ann.  dechim.  XII,  p.  yy  ,  etc.]  se  declare 
centre  I'aninialite  de  la  neige  rouge  ,  se  fondant  sur  sa  duree 
comparee  a  I'existence  ephemere  des  infusoires ,  et  sur  sa 
iorme  globuleuse  ;  nous  avous  vu  qu'il  la  regarde  coinnie  une 
alj^ue. 

M  Nees  n'adniet  point  cette  derniere  raison  ,  et  rappelle 
entre  autres  que  cette  forme  n'estpas  rare  parmi  les  infusoires, 
et  que  celui  qui  sort  du  Vaucheria  bursnta ,  parait  d'abordsous 
forme  elliptique  ,  puis,  quand  les  muuvemens  cessent  ,  sous 
forme  ronde. 

Apres  avoir  rapproche  les  resultats  cbimiques  et  les  obser- 
vations des  jihysiciens  et  des  botanistes  ,  M.  N.  developpe 
I'opiniou  qui  tendrait  a  etablir,  non-seulenient  que  la  neige 
rouge  est  de  raeme  nature  que  les  substances  atmospberiques  , 
mais  encore  qu'elles  ont  toutes  une  origine  mixte  ,  terrestre  et 
aerienne;  mais  ii  ne  s'avance  sur  cette  route  si  difficile  qu'avcc 
une  extreme  circonspection  ,  rapportant  conime  pieces  du  pro- 
ems, d'un  cole,  les  faits  constates,  de  I'autre  ,  les  bypolheses 
des  dilferenssavans,  et  ne  presentaut  ses  propres  inductionsqiie 
sous  la  forme  ilu  doute.  Cest  la  marclie  de  la  vraie  science. 
C'est  la  seule  praticable  dans  un  siijot  aussi  compliqu(5  que  c;-- 
lui  qui  vient  de  nous  occuper  ,  et  qui  ,  malgre  les  travaux  de 
plusieurs  habiles  observateurs,  parait  devoir  presenter  long- 
temps  encore  un  probleme  insoluble. 

Quoi  qu'il  en  soit ,  nous  croyons  avec  M.  N.  que  ,  lorsqu'il 
se  presentera  des  phenomenes  du  genre  de  ceux  que  nous 
avons  cites ,  il  est  a  desirer  que  les  substances  recueillies ,  si 
ellcs  sont  en    petite   quanlite  ,    soient   conununiquecs  d'abord 


'^4  Jiotaniquc. 

aux  Lotauisles  ,  qui  tie  duUuisent  que  les  formes  exterieurcs , 
plutot  qu'aux  chiiiiistes  qui  detruiseut  les   corps  eux-memes. 

Adg.   Duvau. 

I  ox.     SySTKMA    LICHENUM,     GKKKftA     EXHIBENS    RITE    DISTINCTA,     pluri- 

l)us  Dovis  adaucta;  auct.  Fr.-G.  EscnwEiLKn.  In-4°.  de  y8  p., 
avec  I  pi.  lithogr.  Nuremberg,  i8'24;  Scluag. 
Cet  ouvrage  important,  malgre  son  petit  volume,  a  dcyi  et6 
analyse  d'apres  un  article  de  M.  Wees  d'Esenbeck  [liulletin  de 
juillet  1826,  n°.  5ii).  Nous  en  reproduisons  le  titre  pour 
remplir  lintenlion  de  I'auteur,  qui  nous  prie  de  rappeier  a 
nos  lecteurs  la  date  de  son  ouvrago  ,  lorsqu'ils  aurotit  occasion 
de  consulter  les  mc'thodcs  lichc'nogiaphiqucs  qui  ont  paru  depuis. 

102.  AxTiQUiTATES  Lin.neanjE;  auct.  Agabuh.  ]ii-fol.,  iS  p. 
Lund,    1826. 

Ce  programme  de  la  solennite  inaiigurale  qui  a  eu  lieu  le 
23  juin  1826,  a  I'universite  de  Lund,  reuferme,  outre  quel- 
ques  parlicularites  de  la  vie  de  Linne,  quatre  lei  Ires  inedites 
de  ce  grand  homme. 

La  premiere,  adressee  a  Olaus  Celsius  d'Upsal,  paraitavoir  ete 
ecrite  en  i^56  de  la  Belgique ;  on  y  trouve  des  details  piquans 
sur  plusieurs  de  ses  contemporains  ,  et  entre  autres  sur  les  pe- 
tits  caprices  de  Dillen  ,  qu'il  venait  de  visiter  a  Oxford. 

La  2^. ,  adressee  de  Stockholm  en  1709  a  Olaus  Hudbeck 
d'Upsal,  anuonce  la  publication  de  Y Ilortus  ugerumcnsis  smus  le 
nom  de  Rotmaun  ;  il  parut  pourtant  sous  le  nom  de  Ferber. 
Linne  s'etait  servi  de  ce  deguisement  pour  pouvoir  d  une  ma- 
niere  plus  efficace  faire  passer  les  eloges  que  Rotmann  ,  auleiir 
de  la  preface ,  donne   au   Sjstcma. 

La  3''.  leltre  ,  ecrite  d'Upsal  a  un  sicur  Bedoire  en  1  7O7  ,  a 
pour  but  d'apprendre  a  c<;  dernier  la  mort  d'une  jietite  liete 
que  Linne  en  av.iit  recue  en  present.  La  douleur  de  Liune  y  est 
si  vive  (pi'il  va  jusqu'a  dire  que  cet  evenement  est  capable  d'ac- 
celerer  sa  mort.  Cette  iettre  est  touchante  par  sa  naivete. 

EnGn  la  4''.»  concue  en  4  lignes,  est  pour  ainsi  dire  une  lettrc 
d'adieu  a  la  vie  et  k  ses  amis.  Elle  est  adressee  a  Back  ,  medccin 
du  roi ,  en  date  du  5  dec.  1776.  Tous-les  roots  sembient  cntre- 
coupes  par  la  douleur. 

Ces  quatre  lettres  sont  ecritcs  en  sucdois,  et  traduilrs  par 
M.  Agardh.  R. 


Zoologic.  1 25 

loS-ttOGK   HiSTORiQUE  DE   M.    Banks  ;   par  M.   G.   Cuvier.    {Mc- 

inoires  du  Museum  cl'hist.  nat. ;  j*.  annee,  5«  cahier,  p.  297. 

1826.) 

Banks,  compaguoti  de  Cook  clans  son  premier  voj'age,  presi- 
dent pendant  ^o  annees  dc  la  societe  roy.  de'Londres,  dont 
Newton  ne  I'avait  ete  que  24  ans,  conseiller  d'etat  du  Roi  d'An- 
gleterre,  correspondant  de  I'lnstitut  de  France,  n'a  laisse  k  la 
verite  aucun  ouvrage  scientifiqne  ;  il  a  plus  fait  peut-etre,  il  a 
ouvert  a  tous  les  savans  les  itnnienses  cullections  en  tous  genres 
qu'il  avait  rapportees,  de  concert  avec  Solander,  de  ses  noni- 
breux  voyages  a  Terre-Neuve  en  1766,  autour  du  monde  en 
1769,  en  Islande  en  1772;  et  cette  faveur  insigne  se  continue 
encore  apres  sa  niort  sous  les  auspices  de  M.  R.  Brown  ,  qui 
est  reste  I'heritier  de  ses  richesses  scientifiques  et  de  ses  in- 
tentions philantliropes. 

Non-j^eulement  il  a  protege  les  sciences,  mais  encore  il  n'a 
cesse  de  proteger  les  savans  de  toutes  les  nations  et  de  toutes 
les  classes.  Ses  bienfaits  allei-ent  dccouvrir  Doloniieu  dans  les 
cachots ,  Broussonnet  dans  sa  fuite.  C'est  a  sa  genereuse  inter- 
vention que  MM.  Labillardiere  et  de  Kuniboldi.  sent  redevables 
d'une  partie  de  leurs  collections,  capturees  par  des  vaisseaux 
de  sa  patrie.  II  est  reste  ferme  au  milieu  des  altaques  et  des 
sarcasmes  de  I'envie  ,  qui  nest  jamais  si  effrenee  que  lors- 
qu'elle  s'attache  aux  pas  dun  homnie  bienfaisant.  II  est  decede 
le  19  mai  1820,  et  a  eu  pour  successeur  dans  sa  presidence 
M.  Humphry  Davy.  R. 

ZOOLOGIE. 

1 04.  AbbildungenzurNaturgesciuciite  Brasilieno.  —  Planchespour 
I'Histoire  Naturelle  du  Bresil,  publiees  par  Maximilien,  prince 
de  Wied  Neu-Wied.  Livr.  VII,  YllletlX,  1824 — iSsS.  Wei- 
mar. Comptoir  d'industric.  (Voy.  le  Bullet.,  t.  VIII ,  n".  q-'.) 
Voici  le  catalogue  des  csp^ces  et  varietes  de  Reptiles  et  de 
Mammiferes  figurees  dans  les  trois  livraisons  que  nous  anncn- 
90ns  : 

Bujo  Jgun  ,  Daud.  Le  n)ale  et  la  femelle.  —  Coluber  i>enus- 
tissimus ,  varittc  de  Y Elaps  coralUnus.  —  Cnphias  Jaravaca 
Merr.  Jeune  individu. — Hyln  faber,  vue  endessus,  ct  en  des- 
sous. — Hyla  piiiiclatn.~*-n.  elegans. — //.  luteoln. — //.  aurnla. 


1 2()  Zoolo^ie. 

Scjtalc  coronata  Men-. — Coluber  Merrcmii. —  C.  po'cilngyrus  , 
jeune  individu.  —  C.  doliatus  Lacep.  —  C.  bicarinalus.  —  C. 
pilcatm ,  —  C.  jjw(ilngyru.f ,  adtilte.  —  ffyla  crepitaus  .  —  H . 
sibilatrix.  —  Cophias  Jararaca  ,  adiilte  —  Jmpliibwna  punc- 
tata.—  A.  flavrscenx.  —  Ceivus  rujus  lUig.  —  Coluber pyrrhapo- 
goii. — Emys  drpressa.  —  Noclilio  dorsnlws  Gooff.  S.  H. 

Les  planches  mcritent  les  nienies  c-loges  quo  nous  avons  don- 
nes  a  cellos  des  procedentes   iivraisons.  L. 

io5.  Excursions  dans  i.es  iles  de  Madere  et  de Porto-Santo  ,  faites 
en  iS'iS,  par  IM.  J.-E.  Rowdlch.  Trad,  de  lani'lais  ,  avec  des 
Notes  do  M.  le  baron  Cuvier  et  de  M.  de  Humboldt.  In-8°.  dc 
445  p.  Paris;  1826;  Lovraiilt.  (Jppendice  zoologique  par 
madanie  Bowdich.  ) 

L'ouvrape  dont  nous  venons  de  donner  le  litre  a  deja  ete 
analyse  dans  le  Bulletin  sous  differens  points  de  vue.  (  Voy.  sous 
le  rapport  de  la  Zoologie  le  torn.  VI,  n°.  5i2  ,  et  le  torn.  VIII, 
n°.  2i5.)  II  no  reste  plus  qua  donner  un  apercu  des  notes  que 
M.  Cuvier  a  ajoutees  a  la  traduction  et  qui  so  rapportenl  prin- 
cipalemont  a  la  detcrniinatioa  et  a  la  synonymie  des  especes 
d'animaux  signalees  par  niadame  Bowdich  dans  son  appendice 
zonlofjique.  Nous  allons  presenter  cet  apercu  sous  forme  d'un 
tableau  de  concordance  : 

Noras  donnes  par  Jlf™".  Bowdich.      Determin.  ajontee  par  ilf.  Cuvier. 

OlSEADX. 

iRacftnmah    Brncp Le  nom  de  Falco  bidenlatus  Linn. 

^f'ultur  percitopterus  '   Gmclin.   .         est  ajoute  a  tort  a  cette  espece. 

j4nuila Esp.  du  genre  Haliccius  Sav. 

Naniyia. Ciicaete  gris,  Vieillot. 

^stiir      Espece  nouvellc. 

LanlmW.^. Espece  nouvelle. 

Luiiius  u".  2 Laniiis  seneffidansis  Gmelin. 

Laniusn".3 Laniusplumatus.  Shaw. 

Laniusn".  4 Lanius  scucffalcns,.':. 

Tnnagra Espece  de  Pie-gvieche  - 

Micscicapa  n" .  1 Espece  de  Pie-gneche  ? 

Musricapn  n".  2 Espece  nouvelle. 

Miiscicapa  n".  3 Nest    pas    un    veritable    Gobe- 

mouche. 

Jlauda   africana    Gmelin PjrgiUi  ignicolor  Vieill. 

CoccoLhrausles Espece  nouvelle  .IcCarrf^e/;.  .' 

j^l^,,.,ts Espece  du  genre    IHoceus  Luvier. 

Col'iris      ■ iljiiipa  cryihrnr/nrirlios.  Gnwhu. 

Colibri  .   .   .    . Souimanga  a  coiiiturc  rouge. 

Ibis  n"'   3      Ibis  religiosa  Ca\ ■  Levail. 


Zootogie.  127 

PoiSSONS. 

Tetraodon  Itsvissimus  Bowd.    .   .   .  Esp.  non  decrite. 

Balisies  radiata  Bowd Esp.  bien  distincte. 

Pimelodus  gambensis  Bowd Esp.  nouvelle. 

Dcntex   tmispinosus   Bowd Type  dun  nouveau  sous-genre  ? 

Dentex  diplodon  Bowd Esp.    qui    se   rapporte    phitot    au 

genre  Lutjaims. 

Bodianus   maculatus  HoMvd. Tres-rappr.  du  &rrareH.!  C«iH.«  Cuv. 

Anomalodoa  incisHs   Bowd Plutotuneesp.dugen.  Pristipoine. 

Diastodon   speciosus  Bowd Probablement  un  jeune  Scare. 

Seleiina  aurata  Bowd Tres-voisin  du  Sparus  Salpa. 

Nous  n'avons  nomme  que  les  especes  pour  lesquelles  M.  Cu- 
vier  avait  ajoute  des  notes.  S.  G.  L. 

1 06.  Remarques  sur  la  zooLOGiE  DES  iLES  Malouines  ,  faitcs  pendant  le 
Voyage  autour  du  moude  de  la  corvette  la  Coquille ,  execute 
.en  1822,  1823,  1824  et  iSaS;  par  M.  Garnot.  {Annul,  des 
Sc.  Nat.  Janv.   1826,  p.  09.) 

II  nest  question  dans  ce  memoire  que  des  mammiferes  et  des 
oiseaux  que  les  naturalistes  de  la  Coquille  out  eu  occasion  d'ob- 
server  aux  ties  Malouines.  Les  Mammiferes  sont  peu  nombreux. 
Outre  ceux  qui  ont  ete  importes  dans  ces  iles  par  les  Espagnols 
(le  cheval ,  le  bceuf  et  le  coclion  ),  M.  Garnot  ne  siynale  que  le 
lapin  qui  y  est  trcs-commun  et  dont  une  nouvelle  espece  ou 
variete  est  designee  par  lui  sous  le  noni  de  Lcpus  ma.gellanicus , 
fusco-rufo-violaceiis ,  pilis  albis  passim  sparsis,  macula  alba 
naso,  interslilio  iiarium  ,  nienlo  ,  gulce  ,  frontiquc.  On  ya  pris 
en  outre  un  individu  de  I'espece  de  Phoque  appelee  Oiarie 
Guerin,  par  MM.  Quoy  et  Gainiard,  et  Ion  a  vu  quelques 
Baleiues  franclies  [Balmna  Mysliceliis  L.)L'ornithr)logie  des  iles 
Malouines  est  assez  riche  en  especes  ;  les  Palmipedes  et  les 
Echassiers  y  sont  les  plus  nombreux.  Voici  d'ailleurs  I'enume- 
ration  des  especes  signalees  par  M.   Garnot. 

OisKAUx  DE  PRoiE  :  le  Vautour  ,  Vullur  aura  ,  VieiU  ;  la  Buse 
polyosome,  Falco poljosoma  ,  Quo}'  et  Gaim.,  le  Busard  bariole, 
Falcn  histrionicus  ,  Q.  et  G . ;  le  Caracara  ,  Falco  No\>(ie  Zclandice  , 
V,  Brasiliensis ;  une  Chouette  a  liuppe  courte  ,  semblable  a  celle 
d'Europe. 

Passereaux  :  la  Grive  des  Malouines,  Tardus  Falklandice , 
Q.  et  G.  ;  la  Grive  Guivrou  ,  semblable  a  celle  du  cap  de  Bonne- 
Esperance  ;  la  Fauvette  des  Malouines ,  SyU>ia  macloviana., 
Garnot;  capiie  urnpygioque  fuscis ,  corpnre  suprii  cincracco .,  sub- 


128  Zoolo^ir.  N"\  io6. 

iii.f  grifco  albo  ,  rcmi^ibits  caiuUv  el  n'clrici'bus  alarum  yuscis 
albo  circumdalis  ,  gulafcrruginea;  une  Fauvette  semblablc  a  la 
Cisticole ,  Sj-lvia  cisticnla-,  le  Bruant  a  gorge  noire,  Embcriza 
me/anodera,  Q.  etG.;  rEtourneau  magellanique  de  Buffon  , 
Slurnus  mitilaris ,  Gni.  ;  le  Grimpereau  antarctique  ,  Certhia, 
antarctica,  Garn.  C.  rostro  pcdibusque.  nigris  ,  guld  gik>o  ctfer- 
rugineo  uarid ,  capile  corporcqiw  in  totum  rufo-fuscis  ,  vestigio 
sub  alls  fcrrugineo . 

EciiAssiERS.  Une  nouvelle  espece  dePluvicr,  Charadrius  pyro- 
cephalus  ,  Garn.  C.  capile  rufo  ,  fronle  ,  guld,  dorso  griseo  , 
pectorc  ,  abdoinine  cauddque  infra  albis  ,  fascia  supra  frontem 
duabus  ifillis  pcclori  cxlcr/iis  ,  rcniigibus  uropyginque  jiigris  ;  iin 
Vanneaii  ,  Tringa  Urvillii ,  Garnet.  T.  roslro  nigra,  pedibiK 
subviridibus  ,  capile  dorsoquefusco-cincrcis,  gala  griscd  ,  iirnpy- 
gio  cauddque  insupcr  snbrtigris ,  fatcid  supra  oculos ,  abdominc— 
que  albis,  pectnre  rubra,  villd  nigra  intcrjccla  pectori  ventrique ; 
deux  esp^ces  d'Huitricrs,  savoir  :  l Ila^malopus- niger ,  Q.  ct 
G.  ,  ct  YHceniatopus  leucopodius ,  Garn.  //.  roitro  rubra  recto, 
cuneiformi ;  pennis  siniilibus  Hcemalapi  Oslralegi;  pedibus  albis  , 
le  Bihorcau  pouacre,  la  Eecassine,  Scolapax  longiroslris ;  le 
Sanderling,  Charadrius  calidris ;  le  Bec-cn-fourreau ,  Chionit 
vaginalis  Vieill. 

Palmipedes.  Deux  especes  de  Grebes  ,  savoir  :  le  Podiceps  Hol- 
land ,  Q.  etG.,et  le  P.  occipitalis  Garnet.  P.  roslro  nigra, 
pedibus  i'iridi  colori  proximis;  fronle  ,  col  la  a  tergo,  uropygioque 
fuscocineraccii ,  occipile  alro;  mails  fulvo-leucopho:  is ,  priori 
parte  colli  peclore ,  abdoniineque  sells  albis  ;  le  Manchet,  Apte- 
nodyles  demcrsa ;  di verses  especes  de  Petrels,  netamment  le 
pelaiiique,  le  Petrel  Berard ,  Proccllaria  Bcrard  Q.  et  G.  ;  le 
Petrel  geant ,  le  Petrel  bleu,  P.  vdlata  et  P.  ccerulea  Gni.  ; 
une  espece  neuvelle,  P.  Lessonii  Garn  P.  capile  griseo  albido, 
cello  ,  pectorc  ,  abdominc  cauddque  infra  albis ,  dorso  fusco  cinc- 
raceo ;  caudd  supra  griscd ;  roslro  ,  alls  ,  ambilu  oculorum  subni- 
gris ;  pedibus  albido-carneisfimbriatis  nigris ;  plusieurs  Goelands 
et  Mouetlcs ,  savoir  -.  les  Larus  mnrinus  et  ncevius  Gra.  L. 
glaucus  et  argentatui  Gm.  ;  enfin  le  L.  ridibundus  Gm ;  le 
Stercoraire  cataracte  ;  I'llirondelle  de  mer  ,  Sterna  hirundo  L. 
trois  Corniorans  ,  savoir  :  le  Pelecanus  fiber  Gm.  ,  le  Carbo 
Leucotii  Guy.  ct  le  Carbo  graculus  Meyer.  ;  deux,  especes 
d'Oies  tpii  sent  -.  lOic  des  Malouincs ,  Anas  Irucoptern  ,  et  1  oie 


ZrOologie.  1 2C) 

antarctique  ,  Anas  antarctica  Gni.  ,  donf.   la  fcmelle   a    ete  mal 
connue  jusqu'ici ,   et  que  M.   Garnot  caracterise   sous   le   nom 
A' Jnser  antarcticus ,  ainsi  qu'il  suit  :  A.  capile  colloque  nigris 
pectore  abdomincque  nigra  alboque  variegatis ,   abdomine  retro 
Cauda  binis  spcculis,  alt's  a/bis,  a/it's  parlibus  a/arum  nigro-subviri- 
dibus,   rostro  pedibusque  Jlavis;  enfin  quatre  especes  du  genre 
Anas,  savoir  :  YAnas  cinerea   Gni.  ,    A.  braclijpiera   Lath;  le 
Milouin  des  Malouines  ;  le  Canard  a  bee  janne  et  noir  d'Azzara 
et  le  Canard  a  sourcils  blancs  ,  Anas  supcrciliosa.  Lath. 

Les  especes  dontM.  Garnot  donne  une  description  plus  de- 
taillee  sent  :  le  Chionis  alba,  \' Aptenodjtcs  demersa ,  dont  il 
ajoute  en  outre  une  courte  description  anatoniique,  le  Procel- 
laria  Lessonii  etVAnser  antarcticus.  S.  G.  L. 

1 07 .  Memoire  sur  lks  animaux  vivans  tuouvks  dans  les  corps  solides  ; 
par  M .  V ALLOT,  medecin  a  Dijon  ;  lu  a  1' A cademie  des  sciences, 
le  20  nov.  1 826  ;  et  Observations  a  ce  sujet  ;  par  MM.  de  Blain- 
viLLE  et  Edwards  ,  communiquees  a  laSociete  Philoniathique. 
L'auteur  traite  successivement,  dans  autant  de  chapitres  : 
10.  des  vers  i'ii>ans  troui'c's  dans  les pierres.  Suivant  lui  les  ecri- 
vains  qui  ont  fait  des  recits  de  ce  genre,  parlaient  tons  de  la 
larve  de  la  Megachile  des  murs ,  dont  le  nid  avec  la  larve  ont 
ete  decrits  et  figures  par  Aldrovande,  sous  le  nom  de  Apis  syl~ 
vcstris  nigra;  nidus.  1" .  Des  vers  vivans  trouvc's  dans  le  bois.  Les 
auteurs  qui  en  ont  parle  designent  quelques-unes  de  ces  nom- 
breuses  larves  qui  vivent  en  effet  dans  le  tronc  des  arbres- 
5".  Poissons  vivant  dans  la  terre.  Ce  sont  certains  poissons  fos— 
siles  dont  on  n'a  trouve  que  des  debris.  4°  Poissons  vivans  dans 
la  pierre.  Meme  remarque  ;  il  y  a  seulemeut  de.  plus  ici  un  abus 
de  mots  ;  on  a  voulu  designer  des  coquillages  qui  ,  pour  les  an- 
ciens,  en  leur  qualite  d'aniniaux  aquatiques  ,  etaient  des  pois- 
sons 5o.  Serpens  trouve's dans  les pierrcs.  Ces  pretendus  serpens 
n'etaient  que  des  ammonites,  embellis,  soit  par  I'amour  du 
merveillcux  ,  soit  par  I'ignorance  et  la  superstition.  Quelque- 
fois  pourtant  on  a  pu  trouver  dans  les  carrieres  de  vrais  serpens 
qui  y  etaient  tombes  par  des  femes  ccmmuniquant  a  I'exterieur 
60.  Chiens  vivans  trouve's  dans  les  pierres.  L'auteur  ue  parlc  dun 
fait  de  ce  genre  ,  le  seul  que  Ton  rapportc  ,  que  pour  en  sifrna- 
ler  le  ridicule  evident.  7°.  Crapauds  vifs  trouve's  dans  les  pierrcs. 
B  Tome  X.  ,-, 


i3o  Znologie.  N'^.  107. 

L'auteur  s'arrete  d'une  mauiere  particuliere  sur  ce  sujet  ,  k. 
cause  des  nonibreux  i-ecits  qui  existent  de  cette  pretendue  mer- 
veille.  Suivant  lui  ,  la  cause  principale  de  I'erreur  des  observa- 
teurs  ne  consiste  que  dans  ua  abus  demots;  et  conime  les  ou- 
vriers  appellent  crapauds  les  cavites  qui  se  trouvent  dans  cer- 
taines  pierres,  les  naturalistes  ont  cru  mal  a  piopos  qu  il  etait 
question  du  reptile  qui  porte  ce  nom.  Suivant  M.  Vallot , 
Anibroise  Pare,  qui  se  donne  pour  temoin  oculaire  ,  s'y  est 
trompe.  Bacon  aussi  s'est  laisse  induire  en  erreur.  Quant  a  ce 
qu'on  lit  ordinairement  dans  les  traductions  francaises,  il  ne 
faut  pas  perdre  de  vue  que  le  mot  vivus  en  latin  ne  doit  pas 
toujours  etre  traduit  par  vivant ,  et  que  c'etait  une  epithete  que 
les  auteurs  employaient  pour  designer  la  vivacite  de  la  couleur 
blanche  des  cristaiix  que  presentait  la  cavite  designee  sous  le. 
nom  de  crapaud  par  les  ouvriers  ,  et  que  les  niineraloyistes  ap- 
pellent Gc'ode.  Qielquefois  pourtant  on  a  pu  trouver  de  vrais 
crapauds  dans  des  blocs  ayant  I'apparence  pierreuse  ,  mais  ce 
n'etaient  pas  de  veritables  pienes  ;  c'etait  seuleme*  t  de  la  terre 
dans  laquelle  le  crapaud  s'etait  renferme  pour  hiverner,  et  qui 
s'etait  durcie.  8°.  Crapauds  vivans  trouves  dans  des  troncs  d'ar~ 
bres.  Tons  les  savans  connaissent  le  recit  fait  par  Fonteneile 
dun  crapaud  trouve  dans  un  tronc  d'arbre.  Celui  de  Bradley, 
qui  en  avait  vu  uii  dans  le  centre  ou  le  cceur  d'un  gros  chene , 
observation  inseree  dans  les  niemoires  de  1' Academic  des 
sciences,  \in^,  n'cst  guere  nioins  curieux.  M.  Yallot  explique 
ces  deux  recits  et  d'autres  semblables  ,  en  supposant  que  les 
crapauds  s'etaient  introduits  pour  hiverner  ,  par  quelque  ouver- 
ture  dontles  observateurs  ont  neglige  de  constater  I'existenoc. 
go  Grenoudles  dans  des  pierres.  Lauteur  croit  qii'il  ne  s'agit, 
dans  t>  us  les  recits  qu'on  en  a  faits  ,  que  de  veritables  tours  de 
passe-pnsse ,  ou  bien  de  grenmiilles  tombces  au  fond  de  certains 
trous,  et  qui  ont  pu  y  vivre  dans  rhuniidite. 

M.  Yallot,  dans  un  supplement,  park  d'un  passage  dn  Bul- 
letin universel  de  M.  de  Ferussac  (torn.  YIII,  1826;  Sciences 
naturclles)  ,  dans  lequel  il  est  dit,  qu'entre  Liege  etNamur, 
il  existe  un  banc  de  schiste  alumineiix,  oii  les  mineurs  assurent 
qu'ils  trouvent  des  crapauds  vivans  a  3o  metres  de  profondeur. 
Suivant  lui ,  ec  recit  cnnGrine  parfaitemenl  son  idee,  qu'il  ne  s'a- 
iritquedegcudes.  -MM.  BronfMiiarl  et  Beudant  sontnommes  ccm- 
missairespourl'exaniendecclVIemoire.(Z-e  Globe;i'b  nov.  1826. 


Zoologie.  i5j 

A  LA  Societe  philomatliique  dans  sa  Sea,ice  dtt  samcrli  -iH  noi-. 
i8i6  ,  ftDI.  de  Blainville  et  Edwards  oat  piis  successivement  la 
parole  au  sujet  du  menioire  de  M.Vallotsurles  animaux  trouves 
daas  des  pierreset  lu  dans  la  derniere  seaace  derAcademie  des 


sciences. 


Lesdeux  honorables  membres ,  tout  en  donnant  des  eloges 
i  lesprit  dans  k>quol  a  (He  fait  ce  travail,  s'accordent  a  le  re- 
garder  comnie  tres-incon.plet.  M.  de  Blainville  regretle  surtout 
que  laufeur  ail  omis  de  presenter  certains  faits  qu'il  est  impos- 
sible dexpliquer  par  les  cau-es  ,!'erreurs  signaleesdans  son  me- 
moire.  Ou  possede,  par  exemple,  des  relations  sur  des  crapauds 
trouves  dans  des  pierres  ,  accoinpagnees  de  gravures  represen- 
tant  lauimal  dessine  dans  la  pierre  meine  qui  le  renfermait. 
M.  de  Blainville,  tout  en  declai'ant  qu'il  n'a  aucune  opinion 
relativement  a  la  realite  du  phenomene  en  discussion ,  avoue 
qu'il  en  concoit  la  possibilite.  II  rappelle  que  ,  dans  un  ecrit  ex 
i,roj,sso  sur  le  uienie  sujet,  il  a  deja  fait  re.narquer  que  presque 
Vontes  les  observations  qui  paraissent  meriier  quelque  confiance, 
ont  etc  faites  dans  des  pays  froids  et  dans  des  lieux  ou  la  tem- 
perature reste  a  peu  pres  invariable.  Le  froid  et  I'uniformite  de 
temperature  sont  en  effet ,  dans  ses  idees ,  les  deux  conditions 
les  plus  favorables  au  niaintien  dela  vie  vegetative  dont  on  peut 
coucevoir  la  persistance  cbez  un  animal  renferme  dans  une 
pierre. 

M.  Edwards  ,  apres  avoir  rappele  ses  curieuses  recberches  sur 
le  meine  sujet,  annonce  que  M.  Colladon  lui  a  parle  d'uqe  ob- 
servation de  crapaud  trouve  dans  une  pierre,  dont  il  a  ete  lui 
meme  temoin  oculaire.  M.  Edwards  attend  la  relation  qui  hu 
a  ete  promise  par  cet  observateur  ,  dont  I'exactitude  est  connue. 
{Ibid.  ,  28  nov.   1  826.) 

108.  Classification  naturelle  des  Mammiferes  ;  par  le  professeur 
RiiGEN  de  Cxiessen  ;  in-S"  de  64  pag.  Giessen  ,  1824;  MiiUer 
{Isis;  1826,  8e.  call.,  p.  852.) 

Cette  classiOcalion  est  fondce  ,  non  pas  sur  les  caracteres 
vraiment  zooloyiques  et  anatomiques  des  mamniiferes  ,  mais  sur 
le  genre  de  vie  et  sur  les  rapports  de  ces  animaux  avec'le  monde 
environnant.  Elle  rcssemble  done,  acetegard,  acelles  quietaient 
deji  etablies  par  les  anciens  naluralistes  ,  sauf  cepeiidant  lavan- 

9 


i32  Zoologie.  N".  108. 

lage  qu'elle  a  d'etre  plus  complete  que  ces  deinieies.  Les  Mam- 
miferes  sont  divises  en  aquatiques,  aeriens  et  terrestres.  Les 
inamniiferes  aquatiques  sont  distingues  en  deux  families  com- 
prenant  ceiix  qui  rcssemblcnt  aux  pnissons  (  les  Cetaces),  et 
ceux  qui  out  de  I'analoyie  avec  les  Amphibies  (les  Phoques  et 
les  Lamantins)  ;  les  Manimiferes  aeriens  sont  a  pieds  ailes,  et 
sont  alors  on  mordans  [beissendc)  (les  cbauves-souris) ,  ou  Ron- 
geurs {Pteropus,  Petaiirus ,  Ptcramys),  on  bien  ils  sont  a 
mains  ailees  (les  Galeopitbeques).  Les  Mammiferes  terrestres 
ferment  trois  divisions  ;  savoir  :  ceux  qui  n'ont  que  des  pieds  , 
ceux  qui  n'ont  que  des  mains  ,  et  ceux  qui  out  des  pieds  et  des 
mains  (1  bomnie).La  premiire  division  comprend  : 

I.  Les  Mammiferes  a  sabots,  divises  en  deux  families  :  celle 
des  Machcurs  {Kaucr)  ,  composee  de  deux  series,  qui  sont 
celle  des  Pacbydermes  (habitant  les  marais) ,  et  celle  des  Soli- 
pedes  (habitant  les  plaines),  et  la  famille  des  Ruminans,  com- 
posee de  la  serie  des  habitans  des  bas-fonds  (Boeufs),  de  celle 
des  habitans  des  plaines  (Chanieaux) ,  et  de  celle  des  habitans 
des  hauteurs  (Chevrotain  ,  Lama,  Chevre  ,  Chamois). 

IL  Les  Mammiferes  ongulcs ,  divises  en  deux  families  :  celle 
des  Broyeitrs  et  celle  des  Mordans  ;  la  premiere  comprend  trois 
series  ,  dont  I'une  sejourne  dans  les  eaux  (les  Ornithorynques), 
la  seconde  dans  la  terre  (I'Orycterope  ) ,  et  la  troisieme  sur  la 
terre  (les  Fourmilicrs  et  les  Tatousj.  La  seconde  famille  est 
divisee  en  deux  sections.  Les  auimaux  de  la  premiere  dccliircnt 
leur  proie  ;  ils  forment  quatre  series  : 

10.  Ceux  qui  habitent  I'eau  :  a)  digiligrades  (Loutre,  Chiro- 
nectes);  h)  plantigrades  (Rat  musque). 

1°.  Ceux  qui  sejournent  sous  terre  :  digitigrndcs  (J^vramlAes); 
plantigrades  (Blaireau  ,   Hcrisson  ,  Taupe  ,  Musaraigne  ). 

5".  Ceux  qui  vivent  sur  la  terre  :  digiligrades  (Dasyuie, 
MoufFetle,  Hyene  ,  Chien) ,  plantigrades  (Raton). 

4°.  Ceux  qui  vivent  sur  les  arbres  :  digiligrades  (Didelphc, 
Chat ,  Civettc  ,  Marte ) ;  plantigrades  (  Ours ,  Glouton  ,  Coati , 
Kinkajou). 

Les  animaux  de  la  seconde  section  sont  roni;curs  ;  ils  sc  di- 
viscnt  en  4  series. 

Ceux  de  la  premiere  vivent  dans  I'eau  (Castor,  Ondatra,  Ca- 
biais  ,  llydi-omys). 


Zoologie.  1 35 

Ceux  de  la  deuxiume  dans  la  tene  ( Wombat ,  Hjpudceus  , 
Bnthyergus ,  Rats,  Marmottes  ,'  Pore-epic,  Gerboises). 

Ceux  de  la  troisienie  sui-  la  tene  (Kangouroos,  Lievre,  Co- 
baye,  Cheiromys ,  Ilelamys,  Daman). 

Cent  de  la  quatrieme  sur  lesarbres  (Phalangec  ,  Koala  ,  Loirs, 
Ecureuil .  ) 

La  seconde  division  des  Mammiferes  terrestres  comprend  les 
Quadnimanes  ,  et  la  tmisicme  I'Homme. 

Cette  exposition  est  suivie  d'un  aperca  des  Mammiferes  fos- 
siles  et  d'un  tableau  synoptique  de  la  classification  elle-meme. 

109.  Beitb^egk  zuk  NATURGEscnicDTE  VON  Brasilien. — Matefiaux 
pour  servir  a  I'liistoire  naturelle  du  Bresil;  par  le  prince 
Maximiliesde  WiED  ;  in-S".,  tome  11,  de  p.  Mammiferes,  avec 
5  pi.  Weimar,  1826;  Comptoir  de  I'industrie. 

Le  I"^'.  tome  de  cet  important  ouvrage  a  dejk  ete  annonce 
dans  le  Bulletin  de  niai  1826,  n°  gy.  Celui  que  nous  annon- 
cons  aujourd'hui  est  consacre  a  I'exposition  de  I'liistoire  des 
Mammiferes  que  le  prince  de  Wied  a  pu  observer  ou  se  pro- 
curer pendant  un  sejour  de  deux  ans  qu'il  a  fait  au  Bresil. 
Cette  exposition  n'est  cependant  donnee  par  I'auteur  que 
comme  un  supplement  a  I'ouvrage  d'Azzara ,  intitule:  Essni 
sur  les  qiiadvapcdcs  du  Pdraguny.  Elle  est  precedee  d'une  in- 
troduction dans  laquelle  il  est  question  de  la  distribution  geo- 
gi'apbique  des  animaux  en  general  et  des  mammiferes  de  I'A- 
merique  du  Sud  en  particulier.  Relativement  a  cette  dernicre 
on  peut  dire  que  la  variete  et  Taugnientation  dans  le  nombre 
des  formes  animales  ,  sont  plus  grandes  dans  la  direction  de 
la  latitude  geograpliique  que  dans  celle  de  la  longitude  ;  le 
nombre  des  especes  augmente  aussi  a  mcsure  qu'on  avance 
vers  l'e([uateur.  Celui  des  especes  dont  I'auteur  parle  dans  ce 
volume  est  de  82  ;  les  Quadrumanes  ,  les  Carn^ssiers  et  les 
Insectivores  en  forment  la  grande  majorite ;  les  lierbivores 
sont  beaucoup  moins  nombreux.  Plusieurs  especes  de  Quadru- 
manes, de  Cliauves-Sonris  et  de  Rongeurs  sont  uu  premier  rang 
pour  le  nombre  des  individus. 

Aprcs  ies  considerations  generales  de  I'introduction  ,  I'au- 
teur entre  en  matiere  en  coinmencant  par  l'ordre  des  Qoadru- 
MAfiES  ,  qu'il  divise  en  deux  sections  ,  savoir  :  1°.  Singes  a.  queue 
prc'/iensde ;  20.  Singes  ci  queue  liichc.  Dans  la  jiremierc  section 


1 5/,  Zoologie.  N".  109. 

il  decrit  le  genre  Ateles  Geoffr.  ,  et  dans  celiii c  I'esp^ce 
qu  il  nomme  Aides  hypoxnnlhns  ,  voisine  de  X Aides  aradi- 
noidcus  Geoffr.,  niais  non  dccritc  jusqu'icij  le  second  genre 
de  la  premiere  section  est  celui  des  Alonates  Mycelcs  lUig 
L'auteur  en  demerit  deux  espeecs  :  le  Barbado,  Mjcrtes  iirsinw; 
Hunib.  {Stentor  lusinus  Geoffr.  St.-Hii.)  et  le  Guariba  noir, 
Mjcdes  nigerKvAA  { Stentor  GeoSv.),  5^  genre  :  les  Sajous 
Cdnis.  Especes  decritcs  :  1°.  le  Sajou  corn'.i ;  Cebus  fatudlus 
Geoff.,  d'aprcs  un  individu  qui  venait  d'etre  pris;  2"  le  Mico 
brun,  Cebus  robustus  \\nh\.  ,  espece  nouvcUe  ;  5°.  le  Sajou  a 
poilrinc  jaune  Cebus  xanlhoslcrnos  Kuhl.,  peu  different  du 
precedent;  4°.  le  Sajou  a  cercle  blanc  a  la  face  ,  Cebus  cirrifer 
Geoffr.  ;  5°    le  Sajou  jaune,   (Cebus Jlavus  Geoffr. 

Dans  la  seconde  section  des  quadrumanes  sont  decrits  les 
genres  Sapajou  ,  Callilhrix  Geoffr.,  et  Sai  ,  Hapah  ,  et  dans 
ceux-ci  les  espcces  suivantes  :  1°.  le  Saliuas3U ,  Callithrix  per- 
sonatus  Geoffr.  ;  0.0.  le  Gigb,  Callithrix  melanodiir  Kuhl. ;  5°  le 
Sai  a  bouppe  blanche  ,  Ilapnle  Jacdtus  Kuhl  ;  le  Sa'i  a  tete 
blanche,  Hapale  Icucocephalus  K\\\\\  [Jncdms  Geoffr.  );  5o.  le 
Sai  a  touffe  noire  aux  oreilles,  Hapale  penicillalus  Kuhl  ;  G".  le 
Sajou  rouge ,  Hapale  Rosalia  lUig.  ;  7°.  le  Sai  Lion  noir  et 
couleur  de  rouille  ,  Hapale  dirjsomdas  Kuhl,  nouvelle  espece. 

Deuxieme  ordre.  Les  Carnivores.  Apres  quelques  considera- 
tions foit  interessantes  sur  la  distribution  geographique  des 
carnassiers  en  general ,  l'auteur  passe  a  la  famille  des  Chcirop- 
teres  dont  il  fait  connaitre  un  grand  nombre  despeces  ,  en 
avouant  cependant  que  ses  descriptions  s:)nt  en  ])arlie  incom- 
pletes ,  parce  qu'elles  ont  souvent  ete  faites  sous  des  circon- 
slances  defavorables ,  et  que  la  perte  des  individus  a  empeche 
en  partie  de  les  rendre  plus  completes  Voici  du  re&te  les  gen- 
res et  les  especes  dont  il  est  i[uestion  dans  I'ouvrage  : 

Phjllosloina  hastalum  Geoffr.  St.-Hil.;  mncrnplijllurn,  n.  sp., 
brei'icaudum ,  n.  sp.,  bradijotum,  n.  sp.,  suprrciliulum,  n.  sp., 
obscurum ,  n.  sp.  Glnssopha^n  amplexicaudn  Geoffr.  Sl.-Ilil.  ; 
ecaudata  GeoSv.  St-Hil.  Noclilio dorsalus  Geoi^v.  Sl-Hil.;M«/- 
co/or  Geoffr.  St.-Hil.  Djsopes  perolis ,  n.  sp.  Desmodus  rtifus, 
nouv.  genre  et  nouv.  espece.  Dididunts  albus,  id.  La  descrip- 
tion de  cette  espece  est  suivie  d'un  appendice,  par  M.  Oken  , 
contcnant  la  description  du  crauc  du  Dididure,  les  parties  o.s- 
neuscs  dn  la  tele  sont  en  onlrc  lignrees  sur  la  premiere  planchc, 


Zoologie.  1 55 

comp.irativeinent  avec  celles  de  la  Musaiaiguc  et  Je  la  Taupe. 
M.  Oken  conclut  ,  de  I'analogie  qui  existe  entxe  ces  parties 
dans  les  trois  genres,  que  les  Chauves-Souris  ne  doivent  pas 
etre  ringees  dans  le  voisinage  des  Singes,  a  moins  qu'on  ne 
veuille  rapprocher  egalenient  de  ceiix-ci   la  ''^aupe. 

f^espertilio  caninus ,  n.  sp.;  nigricans,  id.;  calcaratus  ,  id.; 
leucogasler ,  id.  ;  naso  ,  id. 

Famille  des  Plantigrades.  LeG  genres  et  les  especes  que  I'au- 
teur  decrit  sont  :  les  Contis ,  Nasua  socialis  (  Viverra  nasua  L.) 
Nasua  solitnria  Schinz.  Nasua  nocturna  (description  incom- 
plete); le  Raton  crabier,  Procyoncancrivorus,  espece  difFerente 
suivant  I'auteur  du  Proc.  Lotor  de  I'Amerique  du  nord. 

Dans  la  3*.  famille  qui  est  celle  des  Carnassiers  agiles  [Agi- 
lia  Illig.),  I'auteur  ne  deciit  que  deux  esppces  appartenant  aussi 
a  deux  genres  ,  savoir  :  le  Hyrare  :'n  grand  Furet  Azz.  Mustela 
barbara,  etc.;  la  Loutre  du  Bresil,  Lutra  brasiliensis  Vt.Si]U^. 

Dans  une  quatrieme  famille  comprenant  les  car/iflw/er*  faw- 
guinaires  Illig  ,  sunt  decrits  : 

Le  Loup  rouge  de  I'Amerique  ,  Canis  cnmpeslris ;  le  Renard 
du  Bresil  ,  Canis  Azzarce. 

L'assertion  de  plusieurs  uaturalistrs  et  voyageurs  sur  I'exis- 
tence  des  chieos  sauvages,  provenant  de  I'espece  europecnne 
dans  le  Bresil,  est  mise  en  doute  par  I'auteur;  le  Yagnar  , 
Felis  Onca  L.  ;  le  Yaguar  noir,  qui  n'est  d'ailleurs  regarde  que 
comrae  une  varicle  du  precedent ;  le  Couguar  ,  Felis  conco— 
lor  L.;  le  Maracaya,  Felis  Pnrdnlis  L.;  le  Petit  Chat-Tigre ,  Fe- 
lis miicrnura  ,  n.  sp.;  le  \aguaroudi,  Felis  Yaguarundi;  le  Chat 
Eyra  ,  Felis  Fjra  AzzarcB. 

Le  3".  ORDRE  comjirend  les  Marsupinux  du  Bresil  ;  I'auteur 
ne  parie  que  de  5  especes  qui  sont  :  le  Sarigue  Criihier  ,  Di- 
delphis  marsupialis  L.  ;  le  S.  a  oreitles  longues,  D.  atiritn;  le 
S.  myosure  ,  D.  myosiiros  Temm.  ;  le  S.  cendre,  D.  cincrea 
Temm.  ;  le  S.  Souris,  D.  murina  Temm.  11  pense  que  le 
genre  Didelphis  poiirrait  etre  distingue  en  deux  d  apres  des 
caraclere.'i  tires  des  dents,  des  poils  ,   etc. 

Le  4"'  ORDRE,  qui  est  celui  (\es  Rongeurs ,  et  qui  se  com- 
pose de  plusieurs  families,  offre  la  description  des  especes  sui- 
vantes  : 

\"^.  famille  :  Rats,  le  Rat  catinga,  Mas  pjrrhorhinus,  espece 
nouvellc. 


i36  Zoologie.  No.  109. 

a'.  Jamille  .-  Cuniculaires,  Jlypudoeus  dnsytrichos  Schinz. 
"b' .  famille :  Agilcs ,  Sciurus   cestitans  L. 

1^^.  famille  .  Porte-aiguillons,  I/jslrix  insidiosa  Lichtenst.;  le 
Pore-epic  a  epines  cowries ,  Hystrix  subspinosa\J\c\itensX..;  le 
rat  cpineux  a  qutue  Innjjue,    Loncheres  mynsuros  Lichtenst. 

5'.  famillc  :  Ji(Wffeurs  a  dents  doubles  {  duplicidentata  ),  le 
Lievre  du   Bresil,   Lepus  brnsiliensis  L. 

ff^.famille:  Sttbougulc's ,  le  Paca  commun  :  Ccelogcnus  fiih'm 
F.  Cuv.;  rAfiOuti  ,  Dasyprnctn  Jguti  Illig.  ;  I'Aperea,  Cavia 
Jperea  L.;Ie  Cabiais  tics  rochers,  Cm'ia  rupestris,  n.  sp.,  dont 
ladecouverte  est  attribuee  a  M.  Geoffroj  St.-Ililairc  par  M  Cu- 
vier;  le  Capibara,   Hydrochcerus   CapibaraEnd. 

Le  5e.  ORDRK,  dans  lequel  se  rangenl  les  animaux  sans  dents 
incisives  [Bnttn) ,  se  compose  de  deux  families. 

1°.  Des  Tardigmdes ,  dans  laquelle  se  trouvent  dccrits  I'Ai 
commun  ,  Bradypus  tridaclylus  et  le  Bradypiis  torquntus  lUig. 
M.  Oken  y  a  joint  dans  uu  appendice  la  description  et  I'ana- 
tomie  d'un  foetus  du  B.  Inrqualus,  et  la  comparaison  de  la  tete 
ossense  du  B.  tridaclylus  et  du  Zf.  torqualus.  Ces  memes  objets 
se  trouvent  aussi  fij^'ures  sur  les  planches  qui  sent  jointes  a 
Touvrage. 

a".  Des  Fouisscurs  on  Tatous :  Tautonr  n'a  observe  dans  le 
Bresil  oriental  que  le  Tatou  geaat,  Dnsypus  gigas  Cuv.,  le 
Tatou  soyeux,  Dnsypus  setosus y  le  Tatou  a  queue  nue  ,  Da- 
sypus  gymiturus  lUig.,  et  le  Tatou  commun  ,  Dnsypus  loiigi- 
cnudatus. 

Dans  le  6'.  ordre,  formii  par  les  Edcnits,  il  est  question  du 
Grand  Fourmilior,  Myrmccophaga  jubata  L.  et  du  Fourmilier 
nioyen,  M.  tetrndactyln  L. 

'j'.  OBDRE,  cclui  des  Multiongules,  ne  comprend  que  \eTapir, 
Tapirus  americanus  L.,  le  Pecari ,  Dicotylcs  torquntus  Cuv.,  et 
le  Dicotylcs  labiatus  Cuv. 

Dans  l'ordre  ues  rumi.nans,  I'auteur  parln  du  Cerf  des  marais, 
Ccrvus paludosus  Desni. ,  qu'il  n'a  cependant  pas  vu  lui  meme; 
du  Cerf  des  champs  ,  Cervus  campcstris  F.  Cuv.,  du  Corf  roux, 
Cervus  rufus  IHig.,  ct  du  Chevreuil  des  taillis,  Ccrvus  siin- 
plicicoriiis  Illig.  {C.  ncmoriwagus  F.  Cuv.) 

Enfni  dans  le  der.mer  ordre,  qui  est  forme  par  les  mammi- 
feres  naireurs,  il  est  fait  mention  du  Manali  amci\cA\n,  Mn/iatus 
americanus  Desm.   Quelqucs  additions  termiiient   le  volume. 


Zoologie.  \  Zj 

Le  grand  nombre  de  fails  inipnrtans  observes  avec  soin , 
presentes  avec  precision  et  clarte,  et  consignes  dans  I'ouvrage 
que  nous  venons  d'analyser,  assurent  a  ce  dernier  un  dcs 
premiers  rangs  dans  la  litterature  zoologique  nioderne ,  et  le 
feront  rechercher  de  tous  ceux  qui  s'interessent  a  I'histoire 
naturelle  du  Bresil.  S.  G.  L. 

I  10.   Considerations  sur   la   diversite  des  bassins  de  differentes 
races  humaines;  par  G.  Yrolik  ,  D.  M.  Prof,   a  \ Jthenceum 
illuslrc  d'Amsterdam;  tiaduit  du  holland.  In-8o.  de  32  p  ,  et 
8  pi.  in-fol.  Amsterdam,   i8a6;  Yan  der  Hey  et  fils. 
Dans  ce  niemoire  I'auteur  a  indique  les  dilferences   de  con- 
formation   qui  existent   entre  le  bassin   dcs  Europeens,    celui 
des  ]\'egres,  et  celuides  Javanais  et  des  Boschisraans.  Mais  avant 
de    decrire  les   caracteres   differentiels    tires    du  bassin ,    nous 
observeroQS  que  le  seul    bassin  de  Boschismanne   examine  par 
M.    Vrolik ,    est    celui   de    la  femnie    connue    sous  le  noni  de 
Venus  Hottenloie,  que  tout  Paris  a  vue  il  y  a  qnelques  annees  ; 
or  je  ne  sais  si  cette  piece  etait  bien  propie  a  faire  ressortir  les 
varietes  de   conformation    du   bassin    de  cette    race,    car  on  a 
conteste  que  cette  femme  futune  Boschismanne;  divers  carac- 
teres et  surlout  la  hauteur  de  sa  taille  I'ont  fait  supposer  Hot- 
tentote.  De  plus,  M.Desmoulins,  dans  son  Histoircdes  i-aces  hu- 
maines, a  apportecYiverses  raisons  pour combattre cette  pretendue 
analogic  de  conformation  que  M.  Vrolik  a  cru  trouver  entre  la 
race  Boschismanne  et  les  singes  les  plus  parfairs,  les  Orangs,  les 
Gibbons,   les  Pongos.  M.  Desmoulins  ne  voit  qu'un  seul  point 
d'organisation  commun,  c'cst  I'extreme  cpaisseur  de  la  cloison 
des  narines.  Nous    n'en   exposerons  pas  moins  les  opinions  de 
M.  Vrolik  sur  ce  sujet,  laissant   aux  physiologistes  et  aux  zoo- 
logistes  ajuger  la  question.  Du  reste ,  M.Knox,  dans  son  Mc- 
mnire  sur  les   races  de   V Afrique   auslrale ,  etait    du   meme  avis 
que  M.    A^rolik  ;    il    rapprochait  les  Boschismans  der.  singes  ,  et 
il  les  rangeait  parmi   les  races   sinlques  mongoliques.  Avant  de 
faire  connaitre  les  dilferences  dc  conformation  des  Javanais  et 
des  Boschismans  avec  les  Europeens  ,    M.  Vrolik  compare  les 
bassins  de  Ihomme   et  de  la   femme  europeens  avec  ceux  des 
^     Negres  et  Negresses  et  avec  celui  d'une  femme  Mestiche  {  nora 
donne  a  Surinam  a  cette  seconde  generation) ,  c'est-i-dire  nee 
,  dun  Blanc  et  d'une  Mulatresse. 


il8 


Zonloaie. 


N".  I  lo. 


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5 

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Europeen.  .   . 
Eui'opeenne. . 

Negre 

Id.    .   .   . 

Id.  .  . 
Negresse.    .  . 

Id.    .   .   . 

Id.  .  .  . 
Jdvanais.  .  . 
Javanaise.  .   . 

Id.     .   .   . 

Id.     .   .    . 

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Profond.du  grand  bassin . 

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Diametre  antero-poster. 

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Distance  du  puliis   a    la 
siiillie  du  sacrum. 

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M      Ui      CO      CO 

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Diametre  coxo-pubien. 

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Latir.iles.        > 

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Angle  de    I'areade    du 

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Zoolo^ie.        "  i5g 

II  resulte  de  I'examen  de  ce  tableau  el  de  diverses  autres 
considerations  sur  la  structure  de  ces  bassins  qu'il  existe  des 
difiPerences  tres-remarquables,  non  seulement  entre  le  bassin 
de  Ihiimme  et  celni  de  la  femme  de  la  meme  race,  niais  entre 
les  bassins  des  races  diffcrentes.  Les  caracteres  differentiels  du 
bassin  de  I'Europeen  et  de  I'Europeenne  sontconnus,  mais  on 
avait  fait  moins  d'attention  a  ceux  des  bassins  des  IS'egres  et 
Negresses;  il  suit  de  la  comparaison  faite  par  M.  Vrolik  , 
que  la  Negresse,  o.Tre,  a  part  les  differences  de  dimensions  , 
d'antres  differences  telles  qu'on  ne  croirait  pas  que  le  bassin 
du  Nogre  et  celui  de  la  JVegresse  appartiennent  a  la  nieme  race. 
Le  bassin  de  cette  derniere  offre  une  delicatesse  de  forme  , 
une  legerete,  une  rondeur  dans  les  saillies,  qui  le  rapprocheun 
peu  de  celui  de  rEuro])eenne;  mais  sa  forme  allongee  s'en  eloigne 
et  ie  rapprocbe  de  celui  des  singes  ;  tandis  que  le  bassin  du 
Negre ,  quand  il  serait  pris  de  quelque  bete  feroce  ( dit 
M.  Vrolik  J,  ne  pourrait  pas  ctre  d'une  substance  plus  ferme 
ou  avuir  des  os  plus  forts. 

Le  bassin  de  la  femme  Boscbismanne  que  M.  Vrolik  a  decrit 
est  celui  de  celte  rmus  liolteiitoti;  qu'on  a  fait  voir  a  Paris  ; 
M.  G.  Cuvier  avait  donue  la  desciiption  et  la  figure  de  cette 
femme  dans  Vllisloire  naturelle  des  mammifcres ,  que  publient 
MM.  F.  Cuvier  etGeoffroySt.-Hilaire. 

L'examen  de  ce  bassin  porte  M.  Vrolik  a  penser  que  la  race 
IVegre  est  de  beaucoup  superieure  a  la  race  Boscbismanne  ;  se- 
lon  lui ,  le  Negre  serait  bien  plus  snpe'rieur au  Boschismnn,  que 
celui- c i  nc  lest  a  la  bdte  brute. 

L'examen  des  bassins  d'individus  de  race  .lavanaise  offrc  ([uel- 
qucs  considerations  dignes  d'interet.Le  bassin  deJavanafse  qui 
se  trouve  figure ,  appartenait  a  une  femme  de  -in  a  25  ans  ;  il  est 
d  une  singuliere  legerete,  I'ouverture  du  detroit  superieur  est 
a  peu  pres  ronde,le  diametre  droit  du  petit  bassin  varie  entre  4 
pouces  J  et  4  p.  I  du  Rhin;  cependant  elles  araenent  facile- 
menta  terme  leurs  enfans  ;  ceux-ci  ont  I'occipul  peu  saillant.  Le 
rapport  qui  existe  entre  la  forme  de  la  tete  et  celle  du  bassin 
avait  deja  ete  observe  par  Weber,  qui  a  developpe  cette  idee; 
liaus  un  niemoire  special  (ij. 


(,t)  Voycz  Bulletin  des  Sciences  medicaleiA82i),  Tom.  VI,  art.  1. 


i/|0  Zoologie. 

Lc  dernier  bassin  dont  M.  Vrolik  Jonne  la  description  ,  est 
celui  dune  feninie  WM//r/i«' ,  c'est-;i-dire  ,  nee  d'un  Blanc  et 
d'une  Mulatresse  ;  I'etendue  des  dimensions  de  ce  bassin  pnrte 
notre  autcur  a  penser  que  le  melange  des  races  pourrait  avoir 
une  grande  influence  sur  la  forme  du  bassin.  Cependant ,  il 
u'ose  en  conclure,  faute  d'obsei'vations  assez  noinbreviscs  ,  que 
la  grande capacite  que  prcsente  ce  bassin  soit  unc  suite  constante 
dn  melange  des  races. 

L'auteur  termine  par  cette  conclusion  generale  ,  que  les  par- 
ties destinees  a  la  conservation  de  I'espoce  doivent  subir  cer— 
taines  modifications  aussilot  que  le  reste  du  corps  se  distingue 
par  des  caracteres  particuliers.  D.  F. 

III.  Rklatioh  d'u.ne  dissection  do  Simia  Sattrds,  ou  Orang-Ou- 
lang ;  par  Jobn  Jeffries.  {Boston  journ.  ofP/iilos. ,  etc.,  n".XII ; 
aoiit  i8a5,  p.  Sjo  ;  et  Philos.  Mag.;  mars  1S26,  p.  iSu.) 
L'auteur  fait  rcmarquer  Tiniportance  pour  ranatomie  compa- 
ree  et  la   medecine,  de  lexanieu  dun  animal  aussi  analogue  a 
Ihomme  par  sa  structure.  Get  orang-outang  etait  originaire  de 
Borneo,  lie  des  mers  d'Asie,  sous  lequateur,  paries  110  a  lao 
degres  de  longitude  orientale.  Apporle  a  Batavia  ,  il  fut  cede  au 
capilaine  Bl.inchard.  Au  premier  aspect,    il  avait  quelque  res— 
semblance  avcc  un  negre  ))ar  son  museau  prolonge  et  la  couleur 
noiratre  de  sa  peau  ,  a  I'exception  des  levres  ,  du  lour  des  yeux, 
du  dedans  des  mains  et  des  pieds  ;  du  reste,  sa  peau,  dans  les 
lieux  prives  de   poils  ,  ressemblait ,   par  ses  plis  ,   a   celle    des 
bommes  ;  il  luarcbait  soit  sur  deux   pieds,    soil  sur  ses  quaire 
membres;   ses   bras  p.iraissaient  elre  a   proportion  plus  longs 
que  ses  jambes.  Ses  yeux  bruns  etaient  enfonces  dans  leurs  or- 
bites;    le   cez    court,    les  levres  epaisses  et  saillantes  comme 
dans    le   nt'gre  ,   les  epaules  assez  larges  et  aplaties  ,  des  fesses 
a  demi  nues  ,  un  sacrum  et  un  coccyx  sans  prolongenient  cau- 
dal,  des  mamelles   sur   la    poitrine,  un    nombril  distinct,  un 
scrolura  saillant,    rugueux  ,  etc.  :  tout  se  rapprocbait  des  for- 
mes bumaines. 

Le  capit.  Blancbard,  a  bord  du  navire  YOcltn'ic,  put  ob- 
ser\'er  les  moeurs  de  cet  interessant  animal.  11  vivait  familiere- 
jnent  avcc  les  marins  ,  qui  I'appelaient  George,  et  le  conside- 
raicnt  presque  comme  un  negrc  ;  il  servait  juscju'a  du  cafe  a  ta- 
ble ,    comme   dans   la    roaison   de    son    premier    i)0ssesscur;    il 


Zoologie.  i^i 

rendait  plusicurs  services  au  bon  ordre  sur  le  vaisscau  ,  pour 
ncttoyer,  apporter  de  I'eau ,  etc.,  arranger  les  habits  tout 
comme  un  hoinme;  docile,  obeissant ,  il  servait  a  Tamusement 
de  I'equipage.  Corrige  une  fois  par  le  capitaine,  il  jetait  des 
cris  imitant  la  voix  d'un  enfant.  II  niangeait  du  riz  etaimait  les 
fruits,  le  the,  le  cafe,  et  buvait  aussi  du  vin  blanc  au  diner. 
II  s'asseyait  sur  un  siege  eleve  ,  et  noa  sur  le  plancher;  du 
reste,  ses  gouts  ressemblaient  a  ceux  des  singes.  D'apres  la- 
vis  de  son  premier  maitre  (M.  Forestier)  ,  lorsqu'il  etait  incom- 
mode,  on  lui  donnait  de  I'liuile  de  ricia  ;  une  once  le  faisait 
vorair  et  le  purgeait  par  has.  Durant  le  voyage  ,  une  seconde 
dose  de  cette  huile  resta  dans  son  estomac  ,  et  le  mal  ayant  em- 
pire ,  I'appetit  de  I'animal  se  perdit ;  il  cessa  de  manger  et 
maigrit.  L'obstruction  des  visceres  intestinaux  fut  sans  doute 
I'origine  de  sa  maladie  et  la  cause  de  sa  mort.  Le  capitaine  ta- 
tait  son  pouls  a  I'artcrc  radiale  ,  coninie  au  bras  d'un  homme  , 
car  ellc  donnait  a   peu  pres  aulaut  de  pulsations  par  minute. 

La  peau  etait  attacheo  par  du  tissu  cellulaire  dense  a  la  face, 
aux  pieds  et  aiix  mains  ,  comme  chez  I'liomrae,  et  il  n'y  avait 
de  muscle  cutaneque  I'occipito-frontal.  L'abdomen  ouvert  pre- 
sentait  la  meme  cunforniation  que  dans  Ihomrae  ;  les  intestins 
etaient,  avec  I'epiploon  ,  colores  par  la  bile.  Le  peritoine  ,  les 
ligamens  suspcnseurs  du  foie,  du  inesentere  ,  etaient  forts  ;  le 
cordon  spermatique  glissait  le  long  des  muscles  et  du  ligament 
de  Poupart,  ainsi  que  chez  I'honime.  La  longueur  proporlion- 
nelle  des  intestins  greles  et  des  gros  etait  comme  dans 
riinmme  ;  la  courbure  du  colon  excedait  celle  de  I'espece  hu- 
maine,  et  son  appendice  vermifornie  etait  allonge  de  plus  de 
quatre  doigts  de  longueur  ;  il  conlenait  a  son  fond  des  concre- 
tions picrreuses  et  des  feces.  Les  gros  intestins  contenaient 
aussi  des  excreniens  durcis  au  haut  du  colon  et  a  I'extreinite  du 
rectum.  L'estoniac,  dans  sa  forme  et  sa  situation,  se  rajiprochait 
de  celui  d'uu  homme;  I'orifice  cardiaque  etait  rctreci  et  le  py- 
lore  dilate.  Kn  renflanl  cet  estomac,  la  courbure  de  son  fond 
devenait  plus  arrondie;  la  circonference  de  ce  fond  portait 
9  pouces.  Le  foie  bilobe  avait  sa  fissure  peu  dislinctc  ;  les  au- 
tres  visceres,  dans  leurs  connexions,  paraissaient  plus  conside- 
rablos  que  dans  I'liommc.  Une  bile  noire,  epaisse  ,  coulait  dilll- 
cilemeut  dans  le  canal  choli'dor)iie.  Les  reins  avaient  de  graiuies 
capsules ;  i'uretlire,  la   pioslate  ,  le  gland  ,  les  vesiculcs   seuii- 


i4a  Zoologie.  No.  III. 

nales  ,  !e  prepuce,  etc.  ,  dans  lenr  fifjuie  ,  leur  situation,  leurs 
connexions,  se  rapportaientaux  niemesparticsque  choz  Ihomme. 
II  y  avail  peu  de  difTerence  pour  la  structure  des  pouinons  ;  di- 
vises  distinctement  en  deux  lobes,  ils  n'elaient  pas  aussi  separes 
que  chez  I'homme  :  ils  etaient  sains.  Le  coeur ,  de  forme  coni- 
que,  etaitegal,  en  volume,  a  celui  d'un  homme.  La  conrbure  de 
I'aortedpscendanteetait  moindrequela  n6tre,eten  rapport  avec 
la  situation  du  coeur  place  au  centre  du  thorax.  Lc  pcricarde 
avait  des  connexions  etendues  et  fortes  avec  le  diaphniguio  ;  le 
mediastin  et  la  glande  du  thymus  se  reuiarquaieut  dans  leur 
place  ordinaire. 

La  bouche  et  la  gorge  ressemblaient  a  celle  de  Ihomme,  mais 
etaient  plus  prolougees ;  le  voile  du  palais  ct  la  luelte  etaient 
tres-rclaches  ;  celle-ci  pouvail  fermer  exactement  roriCce  in- 
terne du  nez.  La  glotte  et  I'epiglotte  ,  I'os  hjoide  et  les  cartila- 
ges du  larvnx  se  rapportaient  a  la  forme  des  momes  parties  dc 
Ihomme;  mais  vers  le  cartilage  tliyrdide,  et  a  I'entree  du  la- 
rynx, dans  sa  region  inferieure  existait  une  poche  que  I'ani- 
mal  pouvaitgonfler  d'air  a  volonte  ,  ce  qu'il  faisail  aussi  quand 
it  nai-eail,  car  cette  vessie  aidait  a  supp  rter  sa  tete  au- 
dessus  des  eaux.  (  Du  reste ,  cette  poche  a  ete  decrile  par 
P.  Camper,  De  organo  loquelce  Simiarum  Diss.,  etc.)  Le  cer- 
veau  pnsait  ponces  |;  les  nerfs  qui  en  emanaient  sortaient  de 
la  base  du  crane  absolunient  de  la  nieme  maniere  que  dans 
Ihomme.  La  situation  du  cervcau  etait  pourtant  dilferente  en 
ce  que  les  lobes  anterieurs  s'avauQaient  en  s'aplatissant  sur  le 
plancher  interne  des  orbites  ,  par  I'abaissement  do  I'os  frontal ; 
mais  quant  aux  lobes  posterieurs  et  au  cervelet ,  ils  se  rappor- 
taient a  la  forme  de  ceux  de  I'homme  vers  la  base  du  crane. 
Les  divers  organes  encephaliques  n'ont  pas  ete  disseques.  Quant 
a  I'anatomie  speciale  des  muscles,  des  vaisseaux  sanguinset  des 
nerfs,  elle  n'a  pu  etre  snivie  en  detail  a  cause  de  la  saiso:i  ar- 
denlequi  acci'lerait  la  decomposition. Les  fibres  musculaires  .  nt 
paru  tres-Tobuslcs  ,  et  les  vaisseaux  sanguins  generalement 
etroits  dans  leurs  diamfelres. 

Le  squelette  a  ele  decrit  avec  plus  de  developpement ;  tout 
I'animal  presentait  S.pieds  4  pouces  de  hauteur;  de  sa  premiere 
vertohre  a  lextremite  du  coccyx,  il  y  avait  19  ponces  de  lon- 
gueur. Les  proportions  de  toutes  les  autrcs  parties  osseuses 
sent  evalueos  en  parficulier  ;    mais  commo   on   connait  doja  les 


Zoologie.  145 

sqiielettes  de  ces  singes  dans  plusienrs  cabinets,  ils  n'offrcnt 
pas  autant  d'interet  que  les  parties  molles  sur  lesqiielles 
M.  Jeffries  nous  laisse  desirer  beaucoup  de  renseignemens  iiu- 
poi'tans  apres  les  travaiix  de  Tysoa  ,  Camper,  etc.  L'examen 
particulier  des  divers  organesdu  cerveau  eut  ete  du  plus  haut 
interet  entre  les  mains  d'un  liabile  analomiste  ,  qui  i'aurait  pu 
coni|)arer  avec  un  cerveau  humain.  On  ne  nous  apprend  pas  si 
I'animal  etait  adulle.  (Voy-  le  Bullet.,  To.  IX,  no.  -2^5.  ) 

L'auteur  termine  par  quelques  remarques  relatives  aux  mou- 
vemens  des  membres,  et  prouve ,  par  la  disposition  des  surfa- 
ces articulaires  des  os  da  bras  et  de  I'avant-bras  ,  que  I'Oranpf- 
Outang  n'exerce  pas  des  mouvemens  de  pronation  et  de  supina- 
tion aussi  prononces  que  riiomme  ;  ses  jambes  ,  egalement ,  ne 
snnt  pas  aussi  bien  disposees  pour  la  progression  que  les  no- 
tres ,  etc.  ,  mais  tons  ces  fails  sont  deja  bien  connus  Du  reste, 
I'attache  du  pericarde  au  diaphragme ,  les  forts  ligamens  du 
foie  ,  prouvent  que  ce  singe  satyre  est  aussi  conforme  pour  se 
tenir  debout ,  de  meme  que  la  descente  du  cordon  sperinatique, 
autrement  que  chez  le  cliien  ou  d'autres  quadrupedes  oii  il  per- 
fore  le  peritoine  et  les  muscles. Mais  cette  disposition  se  remarque 
cliez  tous  les  quadnmianes  destines  a  se  relever  et  a  grimper 
sur  les  arbres.  J.  J    Virky. 

112.  Sur  la  CniRU  ou  prktenduk  Licornk  cu  Nepaul.  (Quart. 
Orient.AJagaz.  ,  dec.  1824,  p.  260.) 
Semblable  a  la  chimere  fabuleuse,  la  Licorne  n'a  cesse  d'etre 
un  epouvantail  pour  les  erudits  :  les  anciens  y  cro3'aient  ferme- 
ment ,  et  les  modernes  nient ,  avec  raison  ,  son  existence.  De 
temps  a  aiiire  quelques  esprits  essaient  de  rajeunir  sa  vieille 
bistoire  ,  et  n'a-l-on  pas  vii  Barrow,  ce  critique  si  acerbe  pour 
ses  devanciers  ,  croire  avec  puerilite  a  son  existence  ,  d'apres 
unegrossiere  figure  de  Hottentot,  barbouillee  sur  un  rocher. 
M.  Cuvier  d'ailleurs  a  paifaitenient  deniontre  que  ce  ne 
pourr.iit  etre  tout  au  plus  qu'une  esquisse  d'une  grande  especc 
d'antilope  ,  faite  de  profil.  Le  redacteur  de  I'article  que  nous 
iudiquons  dit:  «  les  Bhu/cas  nomnieut  Cliirii  uu  animal  qu'ils  ne 
purent  dire  etre  unicorne,  jiuisqu'il  n'avait  pas  de  come,  niai;i 
qu'on  croit  etre  dans  I'Inde  la  Licorne.  »  Une  ])eau  de  cette 
espece  a  depuis  ete  envoyee  au  resident  anglais,  et  il  en  re- 
sulle  que  c'est  une  AntHopc  ,  que   Ton  suppose  jirobablemenl 


1 44  Zoologie. 

nouvelle  ,  et  qui  perd  frcquemnicnt  unc  de  sesconios.  La  con- 
leur  de  son  pelage  est  dun  bleu  giisatre  ,  passant  au  rouge  sur 
le  dos.  Son  poll  est  long  d'un  ponce  et  tres-fourni.  Le  con  est 
tres-long ;  les  janibes  sent  noircs,  et  le  ventre  est  blanc.  Les 
cornes  sont  tres-rapprocliees.  Les  diinenssions  qu'ou  en  donne 
furent  prises  sur  une  peau.  Sa  longueur  totale  est  de  cinq 
pieds  huit  pouces  anglais.  Lesson. 

ii5.  Sur  la  structure  de  la  bourse  du  Chevrotain-Musc,  par 
Oken.  avec  fig.  (/.fw,  8"  cah. ,  i8'i6,  p.  849.  PI.  YI.) 
RL  Oken  ayant  eu  occasion  d'examiner  un  eclianlillon  com- 
plet  et  assez  bien  conserve  de  la  bourse  qui  contient  le  muse 
cliez  le  chevrotain,  en  donne  une  figure  et  une  description  suc- 
cincte.  L'enveloppe  exterieure  du  sac  en  question  n'est  qu'un 
repli  du  la  peau  ;  le  sac  lui-meme  est  constitue  par  deux  mem- 
branes d'un  brillant  argentiu  ,  dont  I'exterieure  est  parfaite- 
nient  lisse  et  sans  adherence  avec  la  peau,  si  ce  n'est  autour  de 
I'orifice  excreteur  de  la  bourse  ,  qu'on  trouve  a  I'endroit  le 
plus  declive  de  celle-ci.  La  tunique  interne  forme  egalement 
un  sac  ,  sans  autre  ouvei'ture  que  celle  de  I'orifice  excreteur; 
elle  est  parsemee  interieurement  de  plis  reticules ,  teints  en 
bruu  par  la  matiere  musquce,  dout  elle  est  probablement  I'or- 
gane  secretcur.  La  surface  reliculee  presente  un  aspect  villcux. 
M.  Oken  presume  que  la  secretion  du  nuisc  chez  le  mule  du 
chevrotain  (la  femcUe  n'en  secrete  pas)  correspond  a  la  secre- 
tion dela  matiere  sebacoe  du  prepuce  dans  les  autres  animaux  , 
mais  le  mode  de  transition  ne  lui  est  pas  encore  connu  :  il 
pense  qu'il  faudra  examiner  sous  ce  rapport  les  animaux 
voisins  et  surtout  les  petitcs  Antilopes  de  I'Afrique  et  le  Kan- 
gouroo.  S.  G.  L. 

Il4.QuELQUKS   Co.NSIDERATlONS  SUR  UN  ANIMAL   DU  GENRE  RoEUF  qu'on 

nomme    Gour  (i)   dans  I'lnde  ;   par  Thomas  Stewart  Trail. 

{Edinb.  Philos.  Journ.  ;  oct.  ,   1824,  p.  354.)  (^T-  /''  ^"^Z- 

t.   1  ,  1824  »  n°-  3,  'jSg  et  i\o. ) 

]\f.  Stewart  Trail  s'etonnc  que  dcpuis  le  temps  qu'il  existe 
de  frequentcs  coiiiiiiuuicalionsentrc  lus  jiartics  occidentales  du 
globe  et  rinde,  Ihistoire  nalurelle  de  quelques  grands  animaux 

(1)  Le  Gour  dc  I'lnde  est  bien  different  de  I'animal  qui  porte  le 
mcme  noni  en  Pcisc. 


Zoologie.  145 

do  ces  regions,  soit  encore  impaifaitement  conaue  des  natu- 
inlistcs  tie  I'Europe,  Cette  obscurite  parait  etie  specialement 
relative  a  des  animaux  du  genre  Boeuf. 

Avant  d'aborder  la  question  principale,  I'autcui-dit  un  mot 
de  I'Arni ,  animal  que  M.  Cuvier  a  considere  avec  juste  laison 
comme  nne  simple  variete  du  Buflle.  M.  Stewart  Traill  par- 
tage  cette  opinion  et  cite  a  I'appui  les  observations  qui  lui  ont 
ete  communiquees  a  ce  sujet  ,  par  son  ami  M.  Roger,  capi- 
taine  de  laniiee  du  Bengale,  qui  dit  que  le  Buffle  domestique 
ct  I'Arni  ou  Urna  sent  d'une  ressemblance  si  frappante  qu'il 
estsouvent  tres-difficile  de  les  distingiier,  lors  meme  quon  les 
voit  a  une  petite  distance  ;  les  senles  differences  qu'on  puisso 
apercevoir  quand  on  les  compare  sont :  que  I'Urna  est  d'une 
taille  plus  elevee  ,  que  ses  cornes  sont  plus  grandes,  et  qu'en- 
fin  son  pelage  estplu^  fence.  L'un  et  I'autre  ont  le  nez  saillant, 
lescornes  ridees  transversalement  ,  aplaties  sur  le  cote  dans  le 
plan  de  I'os  frontal  et  recourbees  vers  les  epaules,  I'animal 
etant  dans  sa  position  la  plus  babituelle.  Leurs  jambes  indi- 
quent  une  grande  force  :  ils  ont  le  metatarse  et  le  metacarpe 
eourts  et  gros  ;  les  articulations  amples  et  plus  rappocbees  que 
dans  le  bceuf  domestique  :  ils  ont  le  front  plus  bombe  que  ce 
dernier;  ils  ont  de  plus  un  petit  fanon  ,  la  peau  noire  ,  par- 
semee  de  poils  noiratres.  On  ne  peut  raisonnablement  les 
considerer  comnie  deux  especes  distinctes.  Les  indigenes 
sont  tellement  peisuades  de  I'idenlite  du  Buflle  et  de  I'Arni  , 
que  ce  dernier  est  plus  ordinairement  appele  le  Buffle  sauvage. 
II  n'en  est  pas  de  nieme  du  Gour.  Get  animal  est  regarde  par 
les  Indiens  comme  une  espece  entierement  distincle  :  on  dit 
qu'il  a  une  forte  antipatbie  pour  I'Arni.  11  differe  de  ce  der- 
nier par  ses  formes  exterieures  et  par  la  couleur  de  son  pelage. 
Dans  un  journal  manuscrit  d'une  pariie  de  chasse  au  Gour,  on 
qualifie  cet  animal,  de  gc'ant  de  la  race  des  bwiifs.  La  lecture 
de  ce  manuscrit  et  Its  explications  verbales  du  capitaitxe  Roi'er 
qui  a  fait  partie  dc  cette  cbasse  ,  eugagent  M.  Stewart  Traill  k 
croire  que  le  Gour  est  inconnu  dans  nos  systema  dhistoire 
naturelle  :  il  pcnse  en  outre  qu'on  n'a  jamais  public  aucun  de- 
tail sur  son  compte. 

Le  seul  animal  avec  lequel  il  semble  avoir  quelque  rapport 
c'est  le  Gayal,  Bos  gavceus  ,  dccrit  dans  le  memoire  de  M.  Co- 
B.  ToMK  X.  10 


1  \G  Zoologie.  N".  114. 

lehroolio,  pul>lic  dans  les  Ilcclierclics  aslatiqucs  (vol.  VIII , 
art.  8).  Us  out.  I'un  et  I'autre  Ic  soinmet  dii  dos  eleve,  ua  peu 
scmblable.  La  forme  de  la  tcte,  la  presence  d'lin  fanon  et  la 
couleui'  du  pelage  dans  le  Gayal  sutliscnt  pour  Ic  distinijuer  du 
Goiir.  Ce  dernier,  dit  M.  Ro;;er,  nc  ressemble  pas  plus  a  la 
description  el  a  la  figure  du  Gayal, publiee  par  AI.  Colebraoke, 
que    les   autres    animaux  de    ce    genre   compares   entre   eux. 

Lo  Gour,  d'apres  le  rapport  de  l\I.  Roger,  se  tient  dans  plu- 
sieurs  monlagnes  du  centre  de  I'lnde ;  mais  on  le  trouve  prin- 
cipalement  sur  Myii-Pal  (l)  ou  Mine-Paul  ,  haute  niontagne  iso- 
lee  dans  la  province  de  Sergojan,  dans  le  Sud-Behar.  II  fait  s;» 
rotraite  favorite  dans  les  verdoyans  gazons  qu'olTrcnt  les  gorges 
de  cette  niontagne.  Lorsqu'oa  le  trouble  ,  il  se  retire  dans  d  e- 
paisos  fourrees  de  saules,qui  couvrent  le  flanc  de  la  niontagne. 

IMyn-Pat  est  aussi  le  refuge  de  divers  animaux  feroces.  Le 
Gour,  disent  les  Indiens,  combat  avec  succ^s  le  Tigre.  II  n'est 
])as  moins  redoutable  a  I'egard  du  Buflle.Ce  dernier,  qui  abonde 
dans  les  plaines  qui  avoisineut  cette  niontagne  ,  n'entrcprend 
que  rarement  de  s'eniparer  du  repaire  du  Gour. 

Les  furets  qui  servent  d  abri  au  Gour  sontegalemeat  habitees 
par  des Ceri>us  jMJrci/uts,t\es  Cen'us  Elcphas et  des  tljstrix  cristaia. 

Lorsqu'on  se  propose  de  faire  la  chasse  du  Gour,  les  lieux 
sont  battus  par  un  grand  nonibre  de  naturels,  et  les  chasseurs 
prennent  leurs  stations  dans  les  endroits  oil  cet  animal  ,  a  son 
reveil ,  doit  vraisemblableiucnt  passer. 

Dans  la  partie  de  chasse  mentionnee  ci-de<sus  ,  plusieurs 
Gours  furent  poursuivis,  un  fut  blesse  par  le  capitaine  Roger 
et  son  compagnon.  II  ne  toniba  qu'apres  avoir  recu  si.\  a  sept 
balles.  On  en  blessa  un  second  qui  s'avanca  vers  les  assaillans 
en  secouant  la  tete  ,  en  signe  de  defi  ,  et  prcs  de  s'elancer  pour 
attaquer  le  chasseur  qui  I'avait  Llesse  ,  il  rerut  uue  balle  mor- 
telle  qui  penetra  dans  le  cervcau.  La  taille  du  Gour  est  d'une 
grandeur  surprenante.  Ceuxtues  dans  cette  partie  de  chasse  ne 
furent  point  mesures.  Les  dimensions  ci-dessous  ont  ete  prises 
sur  un  Gour  non  encore  adulte. 

Hauteur  du  garrot  aux  pieds.  5  pieds  (^)  i  ipo  nces  ^' . 

Des  epaules  (ou  garrot)  au  sternum.      3  6 

Longueur dunezau  bout  de  la  queue,  i  i  i  i  --. 

(1)  Pcii  ou  Paul  ,  en  Indoustan  ,  signifle  tcrre  cu  forme  de  table. 

(2)  II  est  boil  d'oliservei-  que  cost  Ic  pivd  anglai.s. 


Zoologie.  1^7 

Le  capitaine  Roger  dit  que  plusieurs  des  Goiirs  tues  sur  Myn- 
Pat  eta'ient  considerablenient  plus  grands  que  celui  ci-dessus. 

La  forme  du  Gour  n'est  point  aussi  allongee  que  celle  de 
rUrna.  Son  dos  est  fortement  voute  et  presente  une  courbe 
gracieuse  et  uniforme  du  nez  a  I'origine  de  la  queue,  quand  I'a- 
ninial  se  tient  en  repos.  Cette  disposition  est  particulierenieut 
due  a  la  courbure  du  nez  el  du  front,  et  plus  encore  a  I'ele- 
vation  qu'on  reniarque  a  la  region  dorsale.  Cette  eminence  qui 
peut  avoir  de  six  a  sept  pouces,  et  qui  s'etend  de  la  derniere 
vertebre  cervicale  au  dcla  du  milieu  des  vertebres  du  dos  ,  pro- 
vient  d'un  prolongement  extraordinaire  des  apophyses  epi- 
neuses.  Elle  ne  ressemble  point  a  la  bosse  qu'on  trouve  dans 
quelques  aniniaux  domesliques  de  I'lnde.  Le  Gayal  ,  sous 
ce  rapport,  a  quelque  resseniblance  avcc  le  Gour,  mais  ce  der- 
nier n'a  pas  conime  lui  un  fanon.  Ni  le  male,  ni  la  femelle  , 
n'importe  1  age  ,  n'ont  aucune  trace  de  cet  accessoire  ,  qu'on 
trouve  dans  tout  autre  animal  de  cette  espece. 

La  couleur  du  Gour  est  d'un  noir  brun  fonce  ,  apnrochant 
du  noir  bleu  ,  excepte  un  toupet  de  poll  frise  blanc  pale  en- 
tre  les  cornes  ,  et  des  anneaux  de  la  meme  couleur,  precise- 
ment  sur  les  sabots.  Le  poil  surle  corps  est  extremement  court 
et  uni  ,  il  a  en  quelque  sorte  I'apparence  dune  peau  sur  la- 
quelle  on  a  repandu  de  I'buile.  La  tete  du  Gour  differe  peu  de 
celle  du  Bocuf  domestinue.  Les  parties  laterales  de  la  face  sont 
un  peu  plus  conrbees.  Le  frontal  plus  solide  et  plus  prononce. 
Les  cornes  sont  courtes,  epaisses  a  la  base  ,  considerablenient 
courbees  vers  le  bout;  legerenient  comprimecs  sur  un  cole, 
et  un  peu  raboteuses.  Elles  sont  susceptibles  de  prendre  un 
beau  poll.  M.  T.  S.  Tiaill  a  en  sa  possession  une  pairede  cornes 
de  cet  animal ,  qui  ont  pied  du  centre  de  la  base ,  au  bout  en 
ligne  droite,  i  pied  i  i  pouces  le  long  de  leur  cote  convexe,  et 
un  pied  de  circonference  dans  la  partie  la  plus  large.  li  ob- 
serve que  ces  cornes  sont  polies  et  coupees.  Elles  pesent  5  li- 
vres  1 1  onces. 

L'ceil  est  plus  petit  que  celui  du  Boeuf  doniestique,  il  est  de 

couleur. bleue  claire  ;  quoiqu'il  y  ait  un  peu  de  fierte  dans  son 

regard  ,  il  est  cependant   plus    doux  que  celui   de   lUrna.  Les 

membres  du  Gour  se  rapproclient  davantage  pour  la   forme  de 

ccux  des  betes  fauves  que  tout  autre  animal    du    genre   Boeuf. 

10. 


,  '8  /jOoJoc^ie. 

La  queue  est  epaisse. 

On  n'a  pu  coiinaitre  le  cri  du  Gour  que  lorsqu'on  en  enf 
Llesse  ;  il  fit  entendre  alors  un  court  mugissenicnt  qu'on  pent 
rendre  par  les  syllabes  ugh  ,  ugh.  On  tieot  deSjOaturels  que  1<; 
Gour  ne  veut  point  vivre  en  caplivite,  meme  lorsqu'il  est  pris 
tres-jeune.  II  s'attriste  promptcnicnt  et  meuit.  La  periode  de 
la  gestation  est  de  douze  niois  :  c'est  hal)itueHcment  au  mciis 
d'aoutque  les  femelles  parlurent.  EUes  donnent  une  grande 
fiuantite  de  lait.  II  est  quelquefois  si  abondant  et  si  riche  en 
principes  nutritifs ,  qu'il  cause  la  mort  du  veau. 

Le  jeune  tauieau  est  appele  par  les  nalurels  Purornh  ;  la 
jeune  femelle  Paricah  ;  et  lorsqu'il  est  entierement  adulte  lis 
le  nomment  Gourin. 

Les  Gours  vivent  en  troupeaux  de  lo  ou  de  ao.  lis  sont  si 
nonibreux  sur  Myn-Pat  que  dans  une  chasse  on  en  a  coniptc 
au  moins  80  qui  ont  passe  dans  les  stations    occuptes   par  les 

chasseurs. 

Les  Gours  broutent  les  feuilles  et  les  ten'res  bourgeons 
d'arbres  et  d'arbrisseaux  ,  et  vont  paitre  sur  les  bords  des  ruis- 
seaux.  Dansl'hiver  ,  ils  restent  caches  dans  les  forets  de  saules 
ils  n'en  sortent  que  dans  les  journees  chaudes  pour  aller  pai- 
tre dans  les  vertes  vallees  et  les  grantles  plaines  qui  entourent 
Myn-Pat.  II  ne  parak  pas  qu'ils  sc  vautrent  dans  la  faq;;e  , 
comme  le  Bufflc  ,  habitude  que  Ic  poli  de  leur  peau  ue  rend 
point  du  tout  probable. 

Telles  sont  les  particularites  recueillies  par  M.  T.  Stewart 
Traill.  L'on  espere  que  plus  tard  on  pourra  se  procurer  de 
nouvelles   observations  sur  le  Gour. 

M.  Geoffroy  Saint-Hilaire  donne  dans  Ic  9^  vol.  des  Mem. 
du  museum  d'hist.  mit.  quelques  details  sur  I'hist.  nat.  du 
Gour.  P    Garnot,   D.  M.   V. 

1 15.  Sur  le  Wombat  de  Flinders;  par  le  D'  Kinox  ,  prof,  d'anat. 

etdephysiol.  a  Edinibourg.  {Ediitb.  new  philosnph.  .Tourn.; 

avr.  a  juill.   i8'iG;  p.  io4 — 112). 

M.Knox  dit  d'abord  que  le  genre  Phascolome  a  ete  elabli 
par  M.  Geoffroy  Saint-IIilaire  ,  sur  un  animal  rapporle  duu 
■voyage  entrepris  par  les  Francais  sous  le  regne  de  Napoleon; 
ranatomic  en  a  ete  donnee  par  M.  Cuvier.  Celui-ci  dans  son 
Regne  animal  a  constitue    sous    le    nom    do   Koala    un    genre 


Zoologie.  1 49 

^distinct  des  Plialangers,  des  Phascolomes,  et  des  Perameles. 
JMais  Knox  dit  qu'il  n'y  a  point  de  motifs  suffisans  pour  le 
separer  dii  Wombat  de  Flinders ,  car  I'animal  decrit  par  Ic 
chirurgien  Bass,  compagnon  de  I'infortune  Flinders,  sous  le 
nom  de  Wombat ,  constitue  une  espece  distincte  qui  differe 
du  Phascolonie.  II  y  a  done  une  sorte  d'incertitude  a  I'egard 
de  ces  especes.  lUiger  avait  deja  soupconne  que  le  Wombat  de 
Bass  differe  du  Phascolome  de  Peron  ,  et  il  en  avait  fait  un 
sous-genre  sous  le  nom  d'^mbhds ,  car  les  naturalistes  de  ce 
temps,  ajoute  Knox,  mettcnt  une  haute  importance  a  la  decou- 
verte  dune  nouvelle  espece.  Voyez  la-dessils  ce  qu'en  rappor- 
tent  les  memoires  dePetersbourg,  tom.  I,  p.  444t  etTexcellent 
travail  de  M.  Desmarest  sur  les  mammiferes,  dans  I'Encyclo- 
pedie  methodique  et  lenouveauDictionnaired'histoire  naturelle. 
II  est  vraiseniblable  que  I'animal  decrit  par  Flinders  est  le 
vrai  Phascolome  des  naturalistes  ,  et  qu'il  y  a  deux  especes  de 
Wombat  dans  les  terres  australes.  En  1808,  Everard  Home  a 
public  dans  les  Transactions  pitilosophiques  des  particularites 
anatomlques  sur  le  Wombat,  d'oii  il  resulte  que  I'animal  de 
Flinders  et  le  Phascolome  de  Peron  sont  bien  du  meme  genre, 
mais  forment  deux  especes  distinctes.  Le  gouverneur  general 
de  I'Australasie,  sir  Thomas  Brisbane,  a  envoye  un  animal  res- 
semblant  au  Wombat  et  qui  se  rapporte  aux  descriptions  de 
Cuvier  et  de  Desmarest,  mais  qui  differe  essentiellement  du 
Phascolome  de  Peron,  et  qui  ne  ressemble  pas  non  plus  au 
Koala  figure  dans  le  tom.  IV".  du  Regne  animal  de  M.  Cuvier, 
sous  le  nom  de  ce  Koala.  M.  Knox,  ayant  dissequecetanimal,  a 
vu  que  le  Phascolome  de  Peron,  Cuvier  et  Geoffroy,  a  1  longues 
dents  incisivesachaquemachoire,  point  de  canines,  10  molaires. 
Le  Wombat  de  Flinders,  au  contraire,  presente6  incisivcs,  2  ca- 
nines, 10  molaires.  L'estomac  decelui-ci  ressemble  a  celui  du  Cas- 
tor. Le  Wombat  de  Flinders  forme  le  jiassage  des  mammiferes 
iiiarsupianx  al'ordrc  des  rongeurs.  Chez  les  habitans  de  la  Nou- 
velle-Hollaiide  ,  le  nom  de  Wombat  est  gencrique  ;  I'excellent 
naturaliste   Desmarest  decrit   ainsi    les   dents  du  Koala  :   inci- 

2  .         2—2  4-4 

sives~,  fausses  canines   ,  molaires .    M.  de  Blaiuville  , 

2'  0—0  4—4 

aussi  habile  anatomiste  que  naturaliste",  a  deja  rcmari|ut'  que  cette 

description  differe  de  celle  du  Wombat.  Pour  faire  cesser  toute 

incertitude  a  cct  ogard,  le  D'  Knox  elablit  ainsi  la  dassidcatiou 


i5o  Zoologie. 

<lc  ces  animaux  dcja  proposee  par  M.    Desmarcst  dans  son   ta- 
bleau methodique  des  3Iammi feres  public  en  1804. 
Genre  Wombat. 
Pluiscolarctos  de  Blainvillc  ,  Koala  de  Cuvier. 

^        .,  ...         6  .2  .^_5  18 

Caracteres   :  incisives     ,   canines  -,    molaires  =  — . 

2  0'  5—5  12 

1".  Espece,  TFombat  dc  Flinders.  Phascolarclos  de  Blainville, 
Koala  de  Cuvier  et  Desniarest.  Son  anatomic  a  ete  donnee  par 
sir  E.  Home,  dans  Ics  Transact,  philosnph.  dc  1808. 

2'.  Espece,  Phascolomc  de  Gcoffroj,  Wombat  de  Bass,  Didel- 
phis  ursinn  de  Shaw.  Phascolome  de  Cuvier.  Pour  son  anato- 
mic,  voyez  VJnatomie  comjiare'e  dc  Ciivicr  ;  son  histoire 
naturelle  a  ete  donnee  dans  Annalrs  dti  Museum. 

i.    J.     VlRET. 
116.     ORNrS.    ODER    DAS    NeiIESTE     UND    WlCIITlGSTE      IN    DER     YoEGEL- 

KUNDK.  —  Ornis,  ou  Ics  dccouvertcs  ct  Irs  obscn'afinns  Ics  plus 
rc'centes  ct  Ics  plus  imporlnnles  de  I'  Ornithnlni^ic  ,  par  Chr.- 
L.  Brehm  ,  pastcur  4  Rcnthendorf.  In-12,  i'^  cali.  Jena, 
1824;  Sclimid. 

Cc  recueil,  public  par  Ic  pasteur  Urcbm ,  cnnjointeinont  avec 
pliisienrs  coUabnrateurs,  qnoitjue  spccialrnient  desline  a  I'Orni-r 
thologie,n'ejclut  cependani  pas  Ics  autres  j)arlies  de  la  Zoolojjie 
Kous    allons    donner    ici    unc  revue  dcs  nienioires  Jii  jxeniicr 
cabier  que  nous  aunon^ons. 

I.  L'aigle  marin  du  nord  fAigle  marin  ii  queue  blanche), 
Aquila  borealis  Brchm.  Nouvclle  espece  confondue  jusqn'ici 
avec  I'y/tjui/a  albicilla  et  ossifrnga.  31.  Brehm  la  caracterise 
ainsi  qu'il  suit  : 

Bee  droit,  fortement  bombe ,  a  peine  arquc  au-devant  de  la 
cire  ;  tarse  baut  de  3  pouces  et  ^  ,  queue  presqu'en  forme  de 
coin,  a  pennes  elroites ,  longue  de  i4  i'l  '5  pouces,  deux 
grosses  tuberosites  sur  I'occiput. 

Ce  diagnostic  est  suivi  dc  la  description  comparative  du  male 
et  de  la  femelle,  ainsi  que  de  cclle  du  plumage  qui  se  renou- 
vclle  quatre  fois  pour  alteindre  son  etat  de  perfection  ,  cc  qui , 
siiivaiit  I'aulcur,  ne  doit  pas  avoir  lieu  avant  1  age  de  8  ans. 
L'anatomie  de  cct  aiglc  fait  aussi  decouvrir  jjuelqucs  j)articula- 
rites  ,  surtout  au  crane,  aux  organes  du  vol  el  dans  ceux  dc  la 
digestion. 


Zoologie.  1 5 1 

Cette  espece  habite  les  bords  de  la  incr  ile  i'Enroiu"  sojiLmi- 
lentrionale  jusqu'a  I'lle  de  Riigen  ;  elle  est  comnujno  snr  les 
lochers  niaritimes  dc  I'lslandc  et  de  la  INonvegc ;  (>n  liivci 
on  en  trouve  quelquefois  des  individus  jusqn'aii  centre  de 
I'AUemagne. 

Quanta  ses  mceurs ,  I'Aigle  niarin  du  INord  est  un  des  oi- 
seaux  les  plus  terribles  et  les  plus  voraces  de  I'Euiope;  il 
altaque  les  grands  animaux  et  meme  I'liomme,  lorsqu'il  est 
pousse  par  le  besoin  et  qu'il  se  trouve  en  conqiagnie.  11  niche 
sur  des  rocliers  prcsque  toujoui-s  inaccessibles  aU  bord  de  la 
mer ,  et  il  n'est  pas  facile  de  le  prendre  a  la  cbasse. 

II  se  distingue  des  deux  especes  avec  lesquelles  on  la  con- 
fondu  jusqu'ici,  par  les  dimensions  plus  grandes  de  son  corps, 
tt  par  les  deux  grosses  tuberosites  k  I'occiput,  qui  sent  peu  mar- 
quees dans  YJquila  /eucocpyj/itz/aet  nuUesdans  VJtjui/a  albicilla. 

11.  Le  Petrel  d'hiver  Procellaria  hienial/s.   Brelim. 

Bee  gros  et  court ,  raesurant  21  a  22  lignes  dans  sa  courbure 
du  front  jusqu'a  I'extremite ,  et  9  a  10  lignes  depuis  I'origine 
des  plumes  du  mcnton  jusqu'a  I'extremite  de  la  machoirc  infe- 
rieure. 

Cette  espece,  tres-voisine  du  Proccl/nrin  glacialis ,  s'en  dis- 
tingue par  son  bee  plus  court ,  j)lus  raiiiasse  et  plus  eleve  de- 
puis la  puinte  de  la  niaclioire  inferieure,  par  les  callosites  plus 
distinctes  de  ses  pieds  et  par  la  saillie  du  tibia  qui  s'avance 
doucement  sous  forme  d'arc  et  proemine  assez  notablement 
au  devant  du  condyle  inferieur  du  femur,  tandis  que  dans  le 
Procellaria  glacialis ,  elle  s'avauce  en  formant  un  angle,  mais 
sans  proemincr  considerablement  an  devant  du  meme  con- 
dyle. Cette  dernit'i'e  esjiece  est  d'ailleurs  aussi  un  peu  plus 
grande  que  le  Procellaria  hicmalis.  Hnbilation  :  les  mers 
arctiques.  Nourrilure  ••  des  poissons  ir.orts  et  des  moUus- 
ques  nageant  k  la  surface  de  la  mer,  et  surtout  la  chair  et  le 
lard  des  baleines.  Cet  oiseau  serl  de  nourriture  aux  Groenlan  ■ 
dais,  qui  en  font  provision  pourl'hiver. 

in.  Le  Canard  jilongeur  de  hc\s\ev ,  PI(i/j-j)ils  Lrnlrrilirchm. 

]}cc  un  peu  court,  fori  liaut  au  front,  s'elendant  assez  loin 
sur  le  front  par  deux  branches  legerement  saillautPS,  formant 
a  son  extremitc  un  crochet  a  peine  marque,  el  n'olfrant  point 
de    saillie  distincte  au  devant  de  la  membrane  du  menton. 


1^2  Zoologie.  N".  1 1 6. 

Esjjcce  Ires-voisinc  du  Plaljpus  mollissimus  et  du  Platypus 
horcalis ,  mais  distincte  de  ceux-ci  par  les  dimensions  du  corps, 
qui  tiennent  le  milieu  entre  cellos  du  PI.  mollissimus  et  du 
P/.  borealis,  par  la  conformation  du  bee,  par  l;i  couleur  blanche 
et  noire,  et  la  courbure  des  pennes  posterienres  de  I'aile  du 
vicux  male  ,  cnGn  par  le  plumaije  de  la  ijorije  et  du  ecu  cliez  le 
!e  jeune  male  Habitation  -.  les  cotes  du  Groenland.  Nourriturc  : 
des  testaces  qui  se  tiennent  au  fond  de  la  mei-.  JMoeurs  analo- 
gues a  celles  de  ses  congenercs. 

IV.  Le  petit  Cormoran,  Carbo  subcormoranus  Brehm. 

Bee  mesure  dans  son  arc  depuis  le  front  jusqu'a  son  extre- 
mite,  donnant  36  a  Sg  lignes  et  46  a  49  en  ligne  droite  depuis 
Tangle  jusqu'a  la  pointe  ;  queue  longue  de  8  pouces  et  a  t4 
pennes. 

M.  Brelim  distingue  cette  espece  du  Carbo  Connoranus  Meyer 
et  Temmink ,  et  du  Carbo  borealis,  en  ajoutant  que  le  genre 
Carbo  renferme  certainement  encore  plusieurs  especes  d'Eu- 
rope,  que  les  naturalistes  ont  jusqu'ici  coufondues  en  une 
seule.  La  patrie  du  C.  subcormoranus  est  la  Hollande ;  ses 
mcEurs,  sa  nourriture,  son  modede  propagation,  etc.,  nedifferent 
pas  essentiellement  de  ceux  des  especes  voisines. 

V.  Observations  sur  la  Pie-gricche  {Lanius  L.j  communiquees 
par  le  Baron  do  Seyffertilz. 

Ces  observations  out  pour  objet  les  mceurs  de  differcntcs 
especes  de  Pie-grieche,  notamment  du  L.  excubitor,  L.  collu- 
rio ,  L.  minor,  L.  ruficeps.  Elies  tendent  k  prouver  que  la 
place  de  ces  oiseaux,  dans  le  systeme  ,  doit  etre  immcdiatenient 
aprps  les  rapaces.  Ces  observations  sont  suivies  de  quelques 
additions  par  M.  Brehm,  qui  conduiscnt  au  meme  resultat. 

VI.  Observations  remar/juablcs  sur  la  Grue  cendre'e',  Grus  ci- 
nerca  Bechst.,  communiquees  par  le  baron  de  Seyffertilz. 
RI.  de  Seyffertilz  ajant  eu  occasion  d'clever  et  d'apprivoiscr 
deux  jeuNies  individus  de  I'cspece  designee,  il  en  rapporte 
I'histoire  avec  des  details  fort  curieux  sur  le  degre  d'intelli- 
gence  dont  ces  oiseaux  sont  susceptibles  ,  et  qui  est  vraiment 
surprenant,  si  toutefois  I'imagination  dc  I'auteur  ne  s'est  pas 
trop  plu  ^  embcUir  son  tableau  ,  supposition  contre  laquelle 
proteste  ccpcndant  M.  Brehm  dans  une  note  ajoutee  au  me- 
moire.  —  Ces  observations  sont  continuees  dans  le  second 
caliicr  du  memc  recueil. 


Zoologie.  1 55 

YII  Les  notices  de  Mohr  sur  les  oiseaux  dc  I'ilc  d'lslandc, 
traduites  du  danois  et  acconipas;nees  de  notes  par  F.  Fabeu. 
IVic.  Mohr  avait  ete  envoye  en  Islande  par  le  gouvernenient 
danois  en  1780,  poury  faire  des  i-ecberches  d'histoire  naturelle, 
dont  il  a  public  ensuite  les  results  dans  un  ouvrage  particu- 
lier  qui  a  paiu  a  Copenhague  en  1786.  C'est  la  'partie  relalive 
aux  oiseanx  de  I'lslande  tjui  est  ici  donnee  en  tiaduction  et 
accompagnee  d'addilions  et  de  corrections.  Ce  premier  article 
renferme  des  observations  sur  plusieui's  especes  des  genres 
VuUui\  Falco^  Strix,  Corpus  et  Anas  {\). 

VIII.  Critique  de  V om'ragc  intitule  ■■  Histoire  mdurelle  des 
oiseaux  de  I'ylllemngne  par  J  .-A.  Naumann.   Seconde   edilion. 

117.  De  l'habilete  de  quelques  oiseaux  a  fabriquer  des  tissus 
EN  CAGE,  relative-ment  au  genre  Tisserin  [P/oceus);  quelques 
remarques  sur  un  Muscphaga  persa  et  autres  observations 
ornithologiques ;  par  Ploss.   {Ibid.  ;  a°.   cab.  ,  p.  8'0.) 

D'apres  les  observations  de  M.  Ploss,  les  especes  du  genre 
Tisserin  ne  sont  pas  les  seules  qui  i'assent  une  sorte  de  tissu 
pnur  la  construction  surtout  de  leur  nid  :  une  femelle  de 
Y Icterus  capensis,  deux  males  et  une  femelle  du  Fringilla 
orjx ,  deux  males  et  deux  femelles  du  Fringilla  sanguiniros- 
tris  L.  ,  et  meme  des  Moineaux  domestiques  eufermes  dans 
une  cage,  ont  montre  a  difFerens  degres  la  meme  babitude, 
lorsqu'ils  avaient  a  leur  disposition  les  materiaux  necessaires. 
Chez  les  5  premieres  especes  I'instinct  d'entrelacer  des  fils 
aulour  du  grillage  de  leur  prison  etait  un  veritable  besoin 
tres-pressant ;  a  defaut  de  fds  ils  eniploient  a  cet  usage  des 
pennes  tombees  de  leurs  ailes  et  de  leur  queue. 

Ce  inemoire  se  termine  par  quelques  obsei'vations  sur  les 
niceurs  d'uu  Musoplinga  persa  a])|)rivoise,  sur  les  reufs  de  eel 
oiseau  et  sur  un  Faisan  dore  niTde ,  qui  couva  Ini-iiiemc 
4.  ffiufs  que  sa  femelle  avait  pondus  ,  et  ne  permit  pas  ensuite 
a  cellc-ci  dc  s'approcher  des  petits. 

(1)  Un  second  article  se  trouve  dans  le  second  cahier  du  recueil ,  il 
contient  des  observations  sur  quelques  especes  des  genres  Mergus  , 
Alca  et  Procellaria. 


1 54  Zoologie. 

1 18.  SoR  LE  Fou  Dfi  Bassan  [Siila  nlba  Meyer;  Pckcanm  Bas- 
saniis  Linn.);  parFKBRARV.  {Bull.  df.  la  Soc . philomathiq. ;  janv. 
i8a6.) 

Cette  note  contient  une  excellente  description  dun  Fou  de 
Bassan  que  M.  Ferrary,  pharmacien  a  Saint-Brieux,  a  possede 
en  domesticite  pendant  quelque   temps. 

Les  differences  avec  la  description  que  M.  Temminck  a 
donnee  de  cet  oiseau ,  sont  les  suivantes  :  M.  Ferrary  dit  que 
I'iris  est  d'un  blanc  de  perle,  entourant  une  pupille  d'ua 
tres-bean  noir,  que  les  ongles  sont  blancs  ,  et  que  la  seconde 
penne  de  I'aile  est  la  plus  longue.  Selon  M.  Temminck 
I'iris  est  jaune,  et  M.  de  Blainville  la  vue  de  la  meme  couieur, 
ce  qu'on  pent  attribuer  au  changement  que  la  mort  apporte 
dans  eel  oiseau;  les  ongles  sont  d'un  gris  obscur,  la  i'".  re- 
mige  est  egale  a  la  seconde,  et  la  troisieme  les  depasse  un  peu. 
Quant  au  nonibre  de  12,  qui  est  celui  des  pennes  de  la  queue 
selon  M.  Temminck,  et  de  11  suivant  M.  Ferrary,  il  est 
probable  que  ce  dernier  n'est  pas  le  veritable,  les  pennes 
etant  toiijours  en  nonibre  pair  dans  les  oiseaux. 

Cet  oiseau  marchait  plus  diiCcilemcnt  que  I'Oie,-  il  repandait 
ay  oil  8  pieds  de  ilisJauce  une  sorte  d'odeur  de  muse  melee  de 
sauvage.  On  ne  pouvait  d'abord  le  nourrir  que  do  morceaux 
de  foie  de  raie ,  ou  de  lambeaux  de  cbair  de  congrc,  qu'on  lui 
presentait  avec  des  pinces  ;  huit  jours  apres  il  n'etait  plus 
besoin  que  de  lui  jeter  les  memes  alimens;  quinze  jours  plu.q 
tard,  il  demandait  a  manger  en  faisant  entendre  un  cri 
rauque,  et  s'atlacbait  a  la  personne  qui  en  avait  soin.  Les  chats 
et  les  chiens  ne  lui  causaient  aucune  frayeur,  et  il  se  coucliail 
sous  les  tables  dans  les  apparlemens;  il  ne  prenait  ses  alimens 
que  deux  fois  par  jour.  Quand  on  manquait  de  poisson,  il  s'ac- 
commodait  fort  bien  de  viande,  et  il  fmit  meme  par  la  pre- 
ferer  au  poisson.  D'un  naturelassez  doux,  il  pin9ait  neanmoins 
tres-fort  quand  on  cherchaita  le  prendre. 

Cet  oiseau  avait  pour  parasite  un  insecte  du  f^enre  Bicin,  long 
dune  ligne,  de  couieur  noiratre,  4  abdomen  trois  fois  plus 
long  que  la  lete,  divise  en  segmens  par  des  lignes  blanches,  a 
ijualre  (i)  paires  dc  pates  ('gales  ,  deux  aiitennes  et  deux  yeux 
apparens.  Insecte  qu'on   rapporte  au  pou  du  Cormoran. 

(1;  M.  Ferrary  vciit  dire  s.ins  doutc  3  paires  de  pales.  (Note  du  red.) 


Zoologie.  1 55 

I  19.  Sob   lk  meme  oiseau;  par  M.  dk  Blainville.  {Bull.  delaSoc. 

philomath.  ;  janv.   i  826.  ) 

Cette  note  renferme  mie  description  tres-detaillee  d'un 
oiseau  de  I'espece  du  Fou  de  Bassan ,  tue  sur  les  cotes  de 
Normandie,  aux  environs  de  Dieppe  ,  dans  I'automne  de  1824- 

II  avail  I'iris  jaune  conime  I'indique  M.  Temminck  dans  sa 
description.  M.  de  Blainville  attribue  cette  couleur  a  la  mort 
de  I'animal ;  mais  nous  pensons  qu'elle  peut  dependre  de  I'age, 
car  ii  n'est  personne  qui  ne  sache  que  la  teinte  de  I'iris  des 
oiseaux  deviant  plus  foncee  dans  la  yieillesse.  Ac.    Dksm. 

120.  Suite  des  esquisses  ornithologiques  ,  ou  Observations  sur 
les  veritables  affinites  de  quelques  groupes  d'oiseaux,  par 
M.-A.  Vigors.' — Sur  quelques  especes  de  Ramphastidees. 
(Zoolog.Journ. ;n°.\m,  p.  466.  Voy.le  Bullet.,  t.IX,no.85. 

L'auteur  annonce  qu'il  a  fait  faire  une  figure  (  jointe  a 
son  raemoire) d'un  Toucan  qu'il  possede  vivant,  et  qui  lui  a 
cte  envoye  de  Rio-Janeiro.  Get  oiseau  ,  dont  les  depouilles  ne 
sont  pas  rares  daus  les  collections  ,  lui  parait  constituer  une 
espece  nouvelle  qu'il  noninie  : 

Ramphasteos  Jriel,  et  a  laquelle  il  assigne  les  caracteres  sui- 
vans  :  R.  niger  j  gula  genis  gultureque  aurantiaco-lutcis ,  hujus 
margine  inferiore  sulphureo  ;  regione  periophthalmica  nude  minia- 
cea;  fascia  pectorali  ,  crisso  uropjgioque  coccineis  ;  rostro  nigro , 
basi  sulphureo-fasciato ,  culmine  basi  cceruleo. 

Ensuite,  M.  Vigors  donne  une  monograpliie  detaillee  des 
oiseaux  du  genre  Toucau,  dont  il  admct  dix  especes  distinctes, 
sous  les  noms  suivans  :  i**.  R.  Toco  Gme\.;  1°.  R.  dicolorus 
Linn,  (parmi  les  itidividus  de  laquelle  il  en  a  observe  dont  Ic 
bee  presentait  de  grandes  differences  dans  sa  longueur);  3°. 
R.  carinalus  (Sv.'ainsou ,  Zool.  illust.  ,  p.  45,  et  Edwards, 
pi.  526) ;  40.  R.  vitellinus  lUig.  (Swainson,  Zool.  illust.  ,  plan- 
die  56);  5°.  R.  Tucanus  Linn.  ;  60.  R.  crjthrorhynchus  Gnicl. 
(Edwards,  pi.  338);  70.  R.  Tomrr/ Vicill.  (  Lever.  Mus.  pi.  9}; 
80.  J{.  Pisciuorus  Linn.  (Edw.,  jil.  64);  9...  R-  nmbiguus 
(Swainson,  Zool.  illust,  pi.  168);  10".  R.  pica/us  Linn., M.  Vi- 
gors, qui  n'a  jamais  vu  ce  dernier  oiseau  on  nature,  soupconne 
qu'il  n'appartient  point  au  genre  Toucan  ,  niais  qu'il  doit  plu- 
tot  prendre  place  dans  lo  genre    Pleroglossc. 


i56  Zoologie.  N".  12^0. 

Les  especes  qu'il  ne  mentionne  pas ,  parcc  qu'il  ne  les 
trouve  pas  siiffisammcnt  caracterisees,  sont  les  J{.  torqualus , 
paK>oniniis  ,  I  ulcus ,  cwrulcus  ct  dubius.  Plu^ieiirs  d'cntre 
dies  niemc  lui  semblent ,  d'apres  les  rcnseigneniens  qu'on 
possedc  a  leur  cgard ,  devoir  etre  placees  plutot  parmi  les 
Pteroylosses  qu'avec  les  Toucans.  Les  renseigneniens  se  bor— 
nent  pour  I'ordinaire  a  des  indications  ires  courles  et  des 
descriptions  iucomjdutes  des  anctens  auteurs ,  et  particuliere- 
ment  de  Fernandez. 

L'espece    nouvelle   dont   on    possede  un  individti  vivant  se 
rappr'jche  plus   du  R.   Tucnnus   que    d'aucun  autre.  M.  Vigors 
nourrit  ceToucan  pfincipalement  d'oeufs  meles  avec  du    pain, 
du  riz  on  des  poninies-de-terre,  ainsiquede  fruits  nouveaux  ou 
sees.  La  chair  pai'ait  etre  fort  de  son  gout,  et  lorsqu'uu  oiseau 
s'approche  de  lui ,   il  herisse  ses  plumes ,  et  fait  entendre  un 
clappement  particulier   qu'il    produit    avec  son  bee;    I'iris  de 
ses  yeux  se  dilate,  et  on  le  voit  faire  des  efforts  pour  s'elancer 
sur  cette   proie.   Lorsqu'il  prend  ses  alimcns,  il  les  saisit  avec 
le  bout  du  bee  ,  et  les  garde  ainsi  quelque  tenips   en  les  pal- 
pant    avec    le    bout  de   sa    langue    pennacee,    puis   il  I'avale 
brusquement,    en   donnant   un   mouvement  particulier  a   son 
cou  et  a  son   gosier.   Son   naturel  est   doux  ct  traitable ,  et  il 
raontre  une  grande  activite  et  une  sorte   de  legerete  qu'on  ne 
soupconnerait   pas    dans  un   oiseau    dont  les    formes    sont   si 
lourdes.  II  aime  beaucoup  a  se  baigner.  Lorsqu'il  a  faim,  il  fait 
entendre  un  cri   rauque  et    discordant,  ct  dans  aucun   cas  sa 
voix  ne  rappelle  le   inot  Toucan;    ainsi  on  ne   pent  attribuer , 
comma    on    le    fait   ])0ur   beaucoup  d'oiseaux,    le   nom    qu'il 
recoit  des  Indiens  a  I'expression  dc  sa  voix.  Lorsqu'il  s'endort, 
il   s'affaisse    sur  ses  jambes  de   mani^re  a  les  recouvrir ,  ainsi 
que  les  pieds  par  les   plumes  de  son  ventre,   et  raccourcissant 
son  cou  ,  ii  tient  son  bee  droit   devant  lui  :  sa   queue  ,  qui  se 
releve  totalenicnt  ct  se   coucbe   sur  le  dos,  se  meut    c ommc  a 
charnirre  sur  Iccroupion,  lorsqu'on  !a  baisse,  pour  rejirendre 
sa   premiere  position,  ("e  nest   (jue    deux  lieures   apres  s'etre 
endormi  que    ce  Toucan  place  son   bee  sur  son    dos,    et   I'en- 
fonce  lotalement  dans  les  plumes  de  cette  partie.  Ce  bee  nest 
point  compressible  comme  on  I'a  dit;  ait    contraire  ,  il  a  beau- 
coup de  fcrraete  ,  ct  pent  prendre  un  objct  avec  beaucoup  de 


Zoologie.  i5j 

force  ;  c'ost  orilinnirenient  par  Ic  cote  que  I'oiseau  saisit  lc5 
corps. 

Le  noni  il' Ariel,  donne  ;»  celle  espoce  nouvelle  ,  est  celui 
iVun  Sylphe  de  Shakespeare. 

Enfin,  31.  Vigors  decrit  uue  espece  nouvelle  dii  genre 
Pteroglosse,  a  laquelle    il  donne'le  nom  de 

Pteroglossus  bitorqimtus  ,  et  reconnait  les  caracteres  suivans  : 
P.  olivaceo-viridis ,  capile  iiigro ,  gula  guttureque  caslaneis ; 
hoc  subtus  nigro-marginaio ,  torque  pectorali  arigusto,  abdomine 
crissnqiiC  sulphurcis ,  pcctorc,  nucha  uropfgioquc  coccineis  ;  inan- 
dibuhi  superiorc  Jlavo-albesceuic  ,  inferiorc  albidd  fascia  obliqua 
apicali  nigra.  Sa  patrie  est  inconnue.  L'oiseau  dont  il  se 
rapproche  le  plus  est  le  Pteroglosse  d' Jzzara ,  decrit  par 
M.  Yieillot,  dans  le  noiiveau  Dictionnaire  d'liistoire  naturelle. 

Kg.  Uesm — ST. 

121.  Conservation  des  peaux  d'oiseaux  et  autres  aniinaux  ,  et 
du  bee  du  Toucan;  par  Watekton.  (Technic.  Repository; 
vol.  V  ,  p.   iBo. ) 

Les  Anglais  ont  long-temps  ete  en  arriere  dans  I'art  de  pre- 
parer et  de  conserver  les  aniniaux.  Le  premier  traite  qu'ils  out 
eu  a  meme  ete  traduit  du  francais.  L'article  de  RI.  Waterton  a 
ete  ecrit  pour  rcpondre  aux  desirs  de  quelques  amateurs  ja— 
loux  d'appreadre  les  procedes  par  lesquels  il  savait  conserver 
dans  un  tres-bel  etat  la  plupart  des  objets  de  sa  collection  ; 
mais  cet  article  succinct  et  tres-incomplet  n'apprend  rien  a 
ceux  qui  possedent  le  traite  de  taxiderniie  de  M.  Dufrene. 
Deptiis  Mauduit ,  Pinel ,  Manesse  ,  Girardin  ,  BIouton-Fonte- 
nelle,  Ilenon  ,  la  taxiderniie  a  fait  d'immenses  progres  eo. 
France,  et  les  preceptes  en  ont  ete  publics  ])ar  plusienrs 
auteurs  dans  ces  dernieres  annees.  Nous-memes  avons  imprime 
une  Taxiderniie  a  I'usage  des  marins,  qui  a  ete  iast^ree  dans 
six  numiiros  des  Annalcs  maritimes  et  coloniales  pour  I'annee 
1819.  Depuis,  M.  Boitard  a  dorine  un  manuel,  et  on  annonce 
un  traite  du  meme  genre  de  M.  Dupont.  M.  Waterton  n'iu- 
dique  rien  de  nouveau  :  il  prend  d'extrenies  precautions,  dans 
ses  dissections,  pour  ne  pas  eudonimager  les  plumes  des  oi- 
seaux.  11  parait  seulement  employer  un  niujen  particulier  pour 
conserver  au  bee  du  Toucan  ,qui  se  noircit  aj)res  la  mort,  et  perd 
les  tcinlesbrillaates  qu'ila  pendant  la  vie.Ce  raoyen  consiste  iv 


i58  Zoologie. 

placer  dans  I'interieur  du  bee  une  dissolution  do  gomme 
arabique,  apres  avoir  neltoye  la  portion  cellulaire  ,  et  a  refer- 
mer  celui-ci  ensuite.  Lesson. 

122,  Description  de  quelques  nouvelles  especes  d'Oiseaux  recueil- 
lies  par  3I-M.  Lesson  et  Garnot,  dans  I'expudition  de  decoa- 
verte  commandee  parle  capitaine  Duperrey. 

Genre  Mainate  ,   Mainatus ,  Brisson. 
Sous-genre  Mino  ,  Mino  ,  N. 

Le  Mainate  religieux  (Gracula  rcligiosa)  fonnait  le  genre 
Mainatus  dans  rornithologie  de  Brisson,  que  Linne  et  Gnielin 
supprimerent  pour  placer  I'oiseaii  qui  lui  servait  de  type  , 
dans  le  genre  Gracula,  a  la  suite  des  Oriolus.  MM.  Yieillot , 
dans  sa  i3«.  faniille  de  caronculees ,  et  Temminck,  dans  ses 
omnivores  ,  apres  les  Cassicans  et  le  Glaucope,  conserverent  le 
^enre  Gracula ,  reduit  au  seiil  Mainate.  M.  Cuvier  forma  du 
meme  oiseau  un  genre  qu'il  nomnia  Eutabes  ,  et  qu'il  placa  a 
la  suite  des  BoUiers  et  des  Holies,  tandis  qu'il  reserva  aux  mar- 
tins ne  nom  de  Gracula  ;  enfin  ,  M.  de  Lichtenstein  ,  dans  un 
memoire  special ,  {Mem.  de  I'Jcadc'm.  de  Berlin,  1817,  p.  1 45. 
Temminck.)  reunit  les  martins  et  les  mainates  sous  le  nom 
commun  deGracula  ,  comme  I'avait  fait  Linne. 

Le  sous-genre  que  MM.  L.  et  G.  etablissent  en  conservant 
I'ancien  nom  indien  de  Mino  on  de  Minor,  donne  par  Edwards 
et  par  Marsden  au  Mainate  ,  difTcre  du  genre  Mainatus  par 
quelques  caracteres  assez  distincts.  II  semble  former  le  passage 
des  ^enrci  Mainatus  et  Pa-^tor  par  I'intermediaire  du  Philedoa 
goulin  {Pastor  musicus  ,  Temni.,  ou  Gracula  calm),  qui  devra 
s'y  rapporter  tres-probablement. 

Les  caracteres  essentiels  du  sous-genre  Mino  sont  :  bee  fort , 
arrondi,  convexe  en  dessus,  legerement  recourbe  et  ua  peu 
echancrd  a  la  pointe,  et  les  deux  mandibules  presque  egales ;  la 
superieure  moins  large  que  I'inferieure,  qui  n'est  point  com- 
primee  ,  mais  evasee  et  arrondie ,  a  brandies  infcricures  ecar- 
tees  et  bordees  par  une  peau  nue  ,  descendant  de  cliaque  cote 
du  con.  Commissure  du  bee  formant  un  angle  cornnie  dans  les 
Martins.  Narincs  lalerales  fermees  par  une  membrane  a  moitie 
recouverte  par  des  plumes  non  veloutees,  petites ,  rigides , 
disposees  en  faisceaux  ,  termines  par  plusieurs  barbes  ou  poils 
raides.  Joucs  ci  jwurtour  <ies  yeux,   enlierement  degarnis  de 


Zoologie.  1 59 

plumes  ,  et  envcloppes  jusqu'a.  i'occipul,  d'unc  membrane  cou— 
vcite  d'appendices  vermicules.  Aila  presque  aussi  longues  que 
la  queue  ,  a  reraiges  presque  egales  ;  la  premiere  un  peu  plus 
courte  seulement;  la  seconde ,  la  troisieme  et  la  quatrieme 
d'egale  longueur,  ou  cette  deruiere  depassant  de  bien  peu  les 
precedentes.  Queue  rectiligne  ou  carree ,  courte,  formce  de  12 
pennes  ;  tarses  forts  et  robustes ,  a  scutelles  larges.  Doigts  ex- 
ternes  reunis  a  la  base  ;  ongles  comprimes  ,  convexes  en  dessus, 
aplatis  en  dessous  ,  recourbes. 

Une  seule  espece  appartient  encore  a  ce  sous-genre  :  c'est 
le  Mino  de  Dumont  (  Mino  Bumouiic,  Less. )  de  la  Nouvelle- 
Guin^e.  Cependant  tout  indique  que  c'est  a  ces  genres  que  le 
goulin  devra  appartenir. 

MiKO  de  Dumont,  Mainatus  Diimontii,  Less. 

M.  corpore  atromrescerite.  Facieis,  oculorum  circuitii  papu- 
losis ncciion  croceis.  Super  rernigcs  specula  albo  ;  colli  phimis 
nlbis  spathulatis  -.  iiropygio  et  caudce  tectricibus  niveis.  Abdomine 
Jlavo  :  rostro  pedibusquc  aureis.  Planche  no.  26. 

C'est  encore  dans  les  profondes  forets  de  la  Kouvelle-Gui- 
nee  ,  si  peu  connues  et  si  riches  en  animaux  nouveaux  ,  que 
M.  L.  rencontra  le  Mino  de  Dumont  ,  remarquable  par 
ses  couleurs  vives  et  tranchees.  Get  oiseau,  gros  et  ramasse 
dans  ses  formes,  n'a  que  9  pouces  de  longueur  totale;  le  bee, 
a  lui  seul  ,  est  long  de  1 5  lignes ,  et  la  queue  n'a  que  1  pouces. 
Le  bee  est  fort  et  robuste ,  de  couleur  orangee  :  la  membrane 
qui  embrasse  le  demi-bec  inferieur  et  qui  descend  sur  les  par- 
ties laterales  de  la  gorge  ,  est  jaunatre.  Les  cotes  de  la  tete  ,  du 
front  a  I'occiput ,  sorit  garnis  d'une  large  peau  nue  ,  couverte 
de  papilles  vermiculees  ,  egales  ,  crectiles  ,  d'un  jaune  orange 
tres-vif.  Les  plumes  du  front  et  des  narines  sont  courtes  ,  ri- 
gides,  non  veloutees  ,  composees  de  petites  houpettes  ,  termi- 
nees  par  des  tiges  raides.  Les  plumes  du  front  et  du  sommet  de 
la  tete  sont  d'un  vert  noir  luisant  coinme  celles  du  cou  ,  du 
dos  ,  des  couvertures  des  ailes  ,  du  ventre,  des  flancs  et  des 
jambes  :  les  premieres  sont  blanches  a  leur  racine,  et  les  der- 
nieres  sont  grises. 

Les  jilumes  du  cou  sont  pinnulecs  sur  chaqiie  barbo,  et  le 
rachis  est  termine  par  un  petit  faisceau  aplafi  et  oblong.  Au 
milieu  de  ces  plumes,  sur  la  gorge  et  sur  les  cotes  ,  et  derriere 
le  cou  ,  naissent  un  grand  nombre  de  petites  plumes  eparses 


i6o  Zoologie. 

semblables  a  des  polls  ,  tres-fines  et  tres-simples  en  has,  et  s'e- 
largissant ,  a  leur  sonimet  ,  en  une  petite  palette  :  elles  sout 
blanches. 

Les  ailes  ct  le  dcssus  de  la  queue  sont  d'un  hrun  vcrdatre. 
Le  croupion  et  les  couveitures  infeiieures  de  la  queue  sont 
d'un  blanc  ties-pur.  Un  rairoir  hlanc  ,  pen  apparent  lorsii'.ie  les 
ailes  sont  fermees  ,  occiipe  le  milieu  des  cinq  premieres  remi- 
ces  en  commencant  en  dedans  du  rachis  de  la  premiere. 
L'extremite  de  celles-ci  est  brune  ,  et  leurs  barbes  exterieures 
sont  conime  echancrecs  on  coupees  un  pen  en  biais  vers  le 
bout  de  I'aile.  La  queue  n'a  que  6  lignes,  longueur  au-dela  des 
ailes.  Le  ventre  ,  d"une  couleur  verte  metalli'iue  foncce  comme 
le  dos  ,  presente  ,  entre  les  deux  cuisses  et  jusqu'a  I'aniis  ,  une 
large  tache  dun  jaune  vif.  Quelques  petites  plumes  analogues 
a  celles  que  nous  avons  mentionnees  au  cou  ,  sont,  ca  et  la, 
eparses  sur  Tabdomen  :  le  dessous  des  pennes  de  la  queue  est 

brun. 

Les  tarses  sont  rohustes  et  forts,  garnis  de  scutelles  larges  et 
minces.  Le  doigt  du  milieu  est  ie  plus  long,  et  est  uni  ,  a  sa 
base,  avec  I'exierne  qui  est  le  plus  court  et  le  plus  faible  :  le 
tarse  ,  les  doigts  el  les  ongles  sont  d'un  jaune  tres-vif. 

Cette  espece  habite  les  alentours  du  havre  de  Dorery ,  sur  la 
grande  terre  des  Papons.  Nous  ne  nous  en  procurames  que 
deux  individus,  I'un  lue  par  M.  Berard ,  lieutenant  de  vais- 
seau  ,  et  I'autrc  par  un  de  nos  meilleurs  marins  ,  le  nomme 
Valentin  ,  quartier-niaitre. 

J  23,     CAKACTKnES    DE  QUELQUES  ESPECKS  DE  REPTILES   DU   J.\PON  ;   par  Ic 

D'.  BoiE,  k  Leyde,  {Isis,  1826-;  2^  cah.  ,  p.  2()5.) 
Ces  especes  se  trouveut  dans  la  collection  dohjcts  dhistoire 
naturelle  rapportes  du  Japon  par  M.  BlomhofF  a  Leyde.  La 
plupart  dentre  elles  n'ont  jamais  ete  decritcs,  quelques-unes 
cependant  sont  identiques  avec  celles  que  Kuhl  et  Van  llasselt 
ont  decouvertes  dans  I'ile  de  Java.  En  voici  d'aiUeurs  Tenume- 
ration  ,  a  la(iuelle  nous  ajoutons  les  caracteres  de  deux  genres 
nouveaux  etahlis  par  Kuhl  et  adoptes  par  lauteur. 

A.  Sauriens. 

1".    Tupinambis  bivitlatus  Kuhl. 

B.  Opuidiens. 

Genre  :    Tropidonotus  Kuhl.  Caracteres   r    Denies  cnlubrini. 


Zoologie.  161 

maxillares  poslcriorcs  coeleris  mcdiocribiis  ,  (equalibus  miillb 
longiorcs ;  caput  a  ininco  distinctuin ,  oblongn-ovaluni  ,  anticc 
subtruncatum ,  rictu  amplissimo  ,  oculi  mediocres  ant  mngrti , 
scuta  pilei  novcm,  i>erlica/i  5-angulo  oblongo  ;  sculellis  postoi- 
bilalibus  3  ,.  mentalibus  paribus  1  ;  ii-uncus  longus  cylindricus ; 
Cauda  corporis  dimidia  parte  brcvior,  continua ,  acuta;  squamce 
imbricatce  per  series  longiludinales  dispositce  ,  lancenlatcB  , 
omues  aut  plurima:  carinala; ;  scuta  abdominalia  simplicia ,  ar- 
cuata  ,  subcaudalia  divisa. 

1°.  Tropidonotus  tigriiius  Boie.  (  Serpent- tigre  des  Japfinais.  ) 

3".   Tropidonotus  Vibakari   Boie. 

Coluber.  Le  caractere  de  ce  genre,  dont  le  precedent  a  ete 
demembre ,  est  egalement  donne  par  M.  Boie  ,  ainsi  qu'il  suit  : 
Denies  mediocres  per  scries  6  dispositi ,  oinnes  cequalcs  ,  caput  k 
trunco  distinctuni  oblongo  -  ovatum  antice  obtusum  ,  rictu  am- 
plissimo  ,  oculi  mediocres  aut  magni ,  scuta  pilei  not'cni  ,  verticali 
atque  superciliaribus  longitudine  cequalibus  talis  ,  so 
nrbitalibus  duobus  ,  mentalibus  paribus  1  ;  truncus  longus  ,  cy- 
lindricus ,  infra  subplanus  ,  cauda  corporis  dimidia  parte  brevior , 
continua  ,  acuta  ,  squama;  imbricatce  per  ■  series  Inngitudinnltis 
dispo  sita; ,  omncs  aut  plurinice  Iceves  ,  scuta  abdominalia  simplicia 
utrinque  angulato-rccuri'a  ,  subcaudalia  divisa. 

4".  Coluber  quadrivirgatus  Boie;  5".  C.  geminatus  Oppel  ;  6" . 
C.  climacophorus  Boie;  7".  C.conspicillatus  Boie;  8".  C.  vulneratus 
Boie  ;  90.  C.  moluroides  Schneid.  Cette  espece  apparticnt  an 
genre  Homalnpsis  Kuhl  ,  dont  voici  les  caracleres  :  Denies 
colubrini  nunierosi  ,  angiilo  J'crc  redo  rccun'i  ,  maxillares  a;qua- 
les  ,  postici  sulcati  ,  palatinurum  mandibulariumquc  antici  ccvtcris 
longiorcs ;  caput  distinctuni  antice  deprcssum  ,  rictu  oris  mc- 
diocri,  nares  minutre ,  horizontalcs  ,  scutum  nasale  uirinquc  uni- 
cum  perforantes  ,  oculi  antici ,  parvi  ,  subhorizontales  ,  convex i  , 
papilla  rotunda  ,  scuta  frnnlalia  duo  parva  aut  unicum  ,  mcn- 
liilia  parva  ,  gula  sqiiamata  ,  truncus  cylindricus  crassus  ,  subtiis 
scutis  abdominalibus  brrvibus  tectum  ,  cauda  tenuis  ,  corporc  mult'o 
brevior  ,  sublus  scutis  divisis  tecta.  L'especo  en  qnestiun  est 
appelee  par  M.  Boie   //.  molitrus. 

lOo.   Trigonocephalus  lilomh'fjii  Hoie. 

C.    Batr.\ciens. 

R.  Tomb  X.  it' 


iG2  Zoohgie. 

-  IT".  Mn/gc  pyrrhogaslcr. 
_^i'j".    lii'Jo  pia'tcxlattts. 

17.4.  Fink  (A.-F.)  de  Salamandr*  tebrkstris  vita,  evolutionc, 
form:ilione  TraclaMis.  In-fol.  avec  3  pi.  Dorlin,  1826; 
Dmukri-  et  Uumblot. 

Nous  annoncons  \c  titi-e  de  cet  ouvrage  qui  a  dii  paraltre 
ni  I  ■S'jC)  ,  et  qui  excitcra  I'intei'et  des  naluralistes ;  des  qu'il 
nous  sera  arrive  ,  nous  le  ferons  connaitre  a   nos  lecteurs. 

125.     MkMOIRE    Sim      LE    GENRE     DK      REPTILES      BATRACIENS     NOMMhAm- 

pniuMA  ,  et  sur  une  nouvelle  espece  de  ce  genre  :  /Impltiiinin 
iridactrli"fi  ■  P'"'  ^'-  G-  Cuvier.  (Mom.  lu  a  I'Acadeniie  des 
Sciences  ,  seance  du  i5  noy.   1826.  ) 

Los  naluralistes  qui  avaient  eu  occasion  de  decrirc  les  rep- 
tiles dii  Nouveau-iNIonde  nomnies  AmpJtiumes  ,  reniarqiiablos 
surtout  parlour  corps  allonge,  cylindriquc,  et  pourvu  de 
niembrcs  ii  I'ctat  plus  011  moins  rudiinentairo  ,  ne  s'ctaiont 
point  accordes  sur  leur  nature.  Les  uns  les  avaient  conside- 
res  commc  des  animaiix  voisins  des  grenouilles  et  des  sala- 
mandres  ;  d'autrcs  ,  au  contraire  ,  et  ceux  menie  qui  avaient 
ote  a  portee  de  les  niieux  observer  ,  les  regardaient  comnie 
des  aniniaux  a  part  ,  ct  qui  ,  compares  aux  salamandres,  pre- 
sentaient  les  plus  grandes  anomalies  dans  leur  devolopi)onient. 
En  cffet ,  Ions  les  Batraciens  ,  c'est-a-dire  les  grenouilles  ,  les 
salamandres  ,  dans  le  premier  temps  de  leur  vie ,  vespirent  par 
des  brancliies  commc  les  poissons  et  vivent  dans  I'eau  ;  mais 
bientot  ces  organes  s'alterent ,  les  pounums  se  developpcnt, 
et  d'animaux  tout-a-fait  aqnatiques,  ils  deviennont  des  ani- 
maux  dent  la  respiration  ne  peut  plus  s'opcrer  que  dans  lair. 
Les  Amphiumes  ,  an  contraire,  presenteraient  cctte  singuliore 
exception  qu'ils  n'auraient  jamais  de  brancbies  et  que  leur 
respiration,  durant  toute  leur  vie  ,  serait  aerienne. 

C'est  pour  apprecier  ce  que  pouvait  avoir  de  vrai  un  fait 
aussi  extraordinaire  dans  les  reptiles  dont  les  analogies  asec 
les  salamandres  sont  si  grandes  ,  que  M.  Cuvier  a  examine  la 
structure  de  I'Aniphiume  a  deux  doigts  connu  depuis  assez 
lonp-temps,  et  dune  espece  nouvelle  a  trois  doigts  dont  il 
donne  d'abord  la  description.  11  resultc  des  fails  mnibn  ii\ 
qu'il  rajiporte  et  dc  leur  comparaison ,  que  I'Ampbiunic  a  deux 


Zoologie.  i65 

doigts  a'est  point ,  comme  onl'avait  cru,  I'adulte  de  la  sirene  ; 
que  les  Amphiumes  s'en  rapprochent  beaucoup  moins  que  de 
notre  salamandre  aqiiatique  ;  que  c'est  avec  la  salamandre  des 
monts  Alleghanysou  Menopohia  qu'ils  ont  le  plus  de  ressein- 
blance  ,  et  que  toutes  les  particularites  de  leur  structure  ainsi 
que  toutes  les  analogies  conduisent  a  penser  qui/s  ne  different 
point  dcs  Salnmnndres  dans  leur  de'velnppement. 

EiiGn  M.  Cuvier  croit  que  d'autres  especes  se  decouvriront 
probablenicnt  encore  en  Amerique,  et  que  ces  animaux  pour- 
rout  servir  de  nourriture  aux  hommes  lorsqu'onaura  surmonte 
la  repugnance  qu'un  prejuge  sans  fondement  fait  eprouver  pour 
eux.  (  Le  Globe,   16  nov.    1826.  } 

126.  EssAi  POUR  RCTABLiR  LE  BAssiN  do  quelques  animaux  du 
monde  primitif ,  avec  les  restes  de  leur  squelette  ;  par  le  D^ 
Ritgen;  avec  fig.  {Nov.  Act.  Acad.  Nat.  Curios.  ;  to.  XIII, 
part.  I".  ,  p.  529.  ) 

Les  bassins  que  M.  Ritgen  se  propose  de  restaurer  en  coor- 
donnant  leurs  fragmens ,  appartiennent  a  trois  reptiles  ,  dont 
le  premier  est  nomme  par  lui  Halilimnosaunis  crocodiloides. 
{  Lacerta  gigantea  Soemmering,  Mosasaurus  Conyh . ,  Geosaiiru.t 
Cuv.  )  M.  Sojmmering  a  decrit  les  restes  dun  individu  de 
celte  espece,  qui  ont  ete  trouves  a  Daiting  en  Bavierc.  (  Mem. 
dc  V Acad,  des  Sciences  de  Munich  ,  t.  6,  p.  37.  ) 

L'examen  special  du  bassin  rapproche  cet  animal  des  croco- 
diles et  I'eloigne  des  Monitors  avec  lesquels  on  I'avait  d  aboid 
range.  II  differe  ccpendant  des  premiers  :  10.  par  les  vertebres 
sacrees,  dont  les  apophyses  transverses  sont  fortlongues  et  for- 
mees  d'une  seulc  piece  ,  tandis  qn'elles  en  forment  deux  chez 
lo  Crocodile.  11  y  a  la  une  analogie  entre  le  HaUUmnosaurus  et 
los  Lezards  propremeni:  dits.  2".  Paries  os  des  lies,  qui  sont 
])lus  longs  ,  plus  etroils  en  havit  et  plus  larges  en  bas  que  dans 
le  Crocodile  du  Nil,  enfin  moins  ecartes  inferieurement  que 
dans  le  Gavial.  5o.  Par  la  conformation  de  la  cavite  cotyloide  , 
qui  ne  peut  cependant  elre  determinee  avec  precision  ,  parce 
(jue  les  restes  osseux  sont  trop  defectueux.  L'absence  de  bou- 
cliers  cutanes  durcis  ,  reuuic  aux  caracteres  tires  du  bassin  , 
tend  a  placer  le  reptile  en  question  cnlre  li's  Crocodiles  et  les 
Lezards  propremcnt  dits  ,  en  le  rapprocbant  surtoiit  de  U  race 

1  I . 


i6/j  Zoologie. 

I'lointc  iles  Lezards  marins.  Oa  pourrait  le  consiileror  coiniiK* 
imc  cspece  tie  Ci'OcoJile  niarin  ,  et  voila  poiircpioi  M.  Piitj^jeii 
lo  iiomme  IlaUlimnosnitrus . 

Dans  !a  seconde  partie  de  son  niemoire  ,  lautcuf  s'elTorce  dc 
rccmiposcr  le  bassin  de  \' Ornilhocephalus  breviroslris.  Suivant 
Ini  Cf  bassin  fail  la  transition  de  celui  des  crocodiles  a  celiii 
des  oispaiix,  ct  I'Ornithoccpbalc  ne  saurait  etre  range  parnii  ii-s 
Sanriens  ,  coninie  il  I'a  rte  par  M.  Cuvier.  M.  Ritgen  propose 
en  outre  do  rbanyer  le  notnd'  Oniithoccpliahis  breviroslris  conlrc 
celui  de  Plrroddcljlus  ncllecephaloides ,  poiir  indiquer  par  la  la 
rcsseniblance  de  la  tete  de  cet  animal  fossile  avec  celle  d'nu 
canard  ,  et  pour  rappeler  par  le  mot  Ptcrodactjlus  I'analojjic 
qu'on  trouvc  entre  lui  et  les  Cheiropteres. 

Le  bassin  de  \' Oriiithocephalus  longirostris  est  celui  dont 
M.  Ritpfen  s'occupe  en  dernier  lieu.  Apres  avoir  indique  les 
variations  nonibreuses  dans  les  opinions  des  naturalistes  sur  la 
place  fpie  cet  etre  singulier  doit  occupcr  dans  la  classification 
zooloi^ique ,  il  expose  sa  maniere  de  voir  sur  la  determination 
des  parlies  dont  se  compose  le  bassin  dc  cet  animal.  Ce  bassin 
lui  parait  faire  la  transition  de  celui  des  Reptiles  a  celui  des 
IVIaniniifcres  ,  et  VOr/iilhocephn/us  lo/igiro.flris  lui-meme  ferail 
le  passage  des  reptiles  aux  Chauves-Souris.  Pour  rappeler  I'ana- 
loj'ie  de  la  tete  de  cet  animal  avec  celle  du  Gavial ,  M.  Ritgen 
])ropose  de  reniplacer  son  ancicn  nom  par  celui  dc  Plcrodac- 
tjhis  erocndilocrphaluidcx.  (  scsquipedalia  verba  !  ). 

Des  considerations  purement  hypolbetlques  sur  le  degrc 
d'anciennete  et  sur  la  piiorite  d'cxislence  des  dilTerens  ani- 
maux  du  monde  primitif  tcrminent   ce   niemoire. 

Les  ba«sins  des  animaux  mcntiouncs  sont  represenles  sur 
line  planche  ,  d'abord  tols  qu  on  les  a  trouves  dans  la  nature, 
et  cnsuite  tels  que  lauleur  a  entrepris  de  les  recomposer. 

S.  G.  L. 

127.  Description  d'un  poisson  rare  peclu-  dans  la  nier  <pii  bai;;ne 
les  lies  Shetland  ,  par  P.  Neim,.  [Edinh.  new  jdu'/ns.  Jmnnnl -. 
avril-juillet  iS'-sG,  p.  i55  ) 

C'est  le  poisson  connu  des  naluralisles  sous  le  nom  de 
Scicenn  Aquila  ,  lequel  a  deja  ete  dccrit  en  detail  sous  la  denomi- 
nation dc  Maigre,  ou  Aigle  dcmcr,  dans  le  1".  vol.  <Irs  \1("- 
nioires  du  Musciuii  d'liisloire  nalurclle,  en   i  8  1  :>  ,  in-.{".  ;   {>« 


Zonlogie.  iGf» 

M.  le  baron  Cuvier.  (Jeja  Noel  de  la  Moiinicre  en  avait 
iulresse  uiie  description  a  M.  do  Lacepede  ,  qui  la  inseree  tlans 
son  yrand  ouvraije  sur  I'llisloire  nalurelle  des  poissons  ,  en  le 
iiommant  Che'ilodiptbe  aigle:  la  notice  du  nieuiu  poisson  a  etii 
lepioduite  par  Hipp.  Cloquet,  dans  le  Dictionnairo  des  sciences 
iiaturelles,  au  mot  Cheilodiptere.  !M.  Cuvier  a  pris  soin  de  dc- 
Lrouiller  la  confusion  qui  avait  fait  rapporter  ce  poisson  a  la 
Scite/ia  Uinbr/i  de  I^inne,  ou  nigra  dc  Bloch  ,  le  Cnrb  de  Rou- 
delet,  etc.  J. -J.  V. 

128.  Obsebvations  sur  les  usages  accessoibes  des  sacs  brancimaux 
CHEZ  LA  Bauoroie,  ii  I'occasion  de  la  discussion  rappelce  dans 
le  Bull.  ,  t.  IX,  n".  208  ,  par  M.  Geoffroy-Saint-Hilaire. 
Ce  nest  pas  sans  une  utilite  qui  lui  soit  relative  que  la  mem- 
brane branchiostege  des  baudroies  s'est  accrue  outre  mesure  ct 
qii'elle  se  repand  sur  le  ventre  pour  s'ouvrir  vers  I'origine  de  la 
queue.  Son  ampleur,  qui  ne  prejudicie  point  aux.  acles  dc  la 
fonction  respiratoire ,  rend  la  poche  brancliiale  propre  de  plus 
a  recevoir,  k  conteoir  ct  menie  a  capturer  de  jietits  poissons  ; 
et  en  effet  cette  poche  se  compose  de  rayons  brancliiosteges 
tres-longs  et  tres-minces  et  d'vme  membrane  repandue  sur  ces 
baguetles,  de  maniere  a  simuler  les  instrumeiis  de  nos  peclies 
counus  sons'  le  nom  de  iiasscs.  J'ai  fait  suivre  cette  re- 
marque  de  la  reflexion  qu'en  effet  les  baudroies  miscs  par  la  en 
possession  dun  veritable  instrument  de  j)eGlie ,  s"en  scr- 
vent  ii  la  maniere  de  nos  pecheurs. 

L'article  cite  du  Bulletin  qui  donue  ccs  fails  rappclle 
d'autres  vues.  «  Ces  poches,  qui  sont  une  extension  du  sac 
■»•  bi'anchial ,  sont  seulement  regardees  dans  I'autre  systenK! 
»  conime  un  developpement  des  brancbies  accorde  a  la  baii- 
))  droie  qui  se  terre,  pour  lui  permettre  d'emporter  sous  le 
M  sable  une  provision  d'eau  ,  oil  die  puise  I'element  respirable  ; 
n  et  d'ailleurs,  ajoute-t-on  ,  Ion  n'aurait  jamais  vu  de  poissons 
11  dans  les  sacs  brancliiaux.  » 

L'art.  208  precite,  en  rappclani  avec  une  juste  im(iailialile 
ces  deux  opinions  differeutes ,  laisse  ,  ]iar  sa  concision,  les 
lecleurs  du  Bulletin  dans  une  absolue  perplexite  ■  car  cette  con- 
cision les  prive  du  developpement  des  pi-euves  alleguees  de  part 
et  d'autre  ;  preuves  qui  j)euvent  nietlre  ccs  lecleurs  dans  le  cos 
de  se  former  un  jugcmcnl  sur  les   points   conlroverses.  Jc  vais 


i66  Zoologie. 

rapporter  ce  qui  me  ])ar;i!t  viai  loiidiaiil  les  objections  qui 
m'ont  ete  faites. 

1°.  Je  declare  avoir  trouve  des  poissons  dans  les  sacs  bran- 
chiaux  d'une  baudroie  qui  me  fut  adressee  par  uu  dc  nies  coi-- 
respondans  ;  feu  M.  PichoD,  professeur  dbistoire  naturelle  a 
Boulogne,  a  sur  ma  demande  constate  et  veriCe  ce  fait;  il  m'a 
de  plus  informe  que  les  pechcurs  de  la  INIanche  ne  rignoraient 
point,  et  j'ai  enfin  rapporte  ua  passage  de  Delon  qui  s'y  ap- 
plique. 

2  .  Je  ne  crois  ni  possible  ni  necessaire  que  la  baudroie  fasse 
une  provision  d'eau ,  avant  de  s'enfouir:  i°.  point  possible, 
parce  qu'en  doublant  de  volume  par  cette  prise  d'eau  ;  d'nne 
part  elle  se  rendrait  moins  apte  i  s'insinuer  dans  la  vase  ,  et 
d'autre  part,  parce  quelle  ne  pourrait  y  travailler  qu'en  y  em- 
])loyant  des  muscles  qui  ferment  I'entree  des  sacs ;  et  2°.  point 
necessaire ,  ce  que  prouvent  les  premieres  notions  de  physio- 
logie  a  I'egard  des  reptiles  et  des  poissons.  Et  en  effet ,  qu'un 
de  ces  animaux  se  determine  a  s'enfouir  sous  terre  ,  il  est  des- 
lors  livre  aux  effets  du  phenom^ne  appele  hibernation  .  sa  vie 
devient  suspendue.  Sans  mourir  absolunient ,  il  a  cesse  de  vivre, 
parce  qu'il  a  cesse  de  respirer.  Mais  c'est  la  le  but  qu'il  se  pro- 
j)OSe  :  il  s'abandonne  au  repos  ;  il  craindrait  toutes  les  causes 
<rexcital)ilite.  Dans  ce  cas  ,  il  n'imagiiiera  point  de  se  faire 
d'avance  une  provision,  ou  il  puisera  lelement  respirable.  On 
.sait  que  nul  etre  sur  la  terre  no  se  livre  a  des  travaux  longs  et 
l)enil)les  que  sous  la  loi  impericuse  de  la  necessite. 

129.  Observations  sur  unk  nouvbllk  KspfecK  de  Squale  ,  par 
S.  HIacri  ,  av.  fig.  {/4Ui  delta  R.  Acad,  delle  Scienze  di  Na- 
poli;  t.  I.  ,  pag.  55. ) 

Ce  memoire  fort  etendu  et  tros-verbeux  commence  par  une 
exposition  de  tout  ce  que  les  anciens,  et  surtout  Aristote  , 
ont  dit  sur  les  squales  en  giineral,  et  notamment  les  difFiJrentcs 
denominations  qu'ils  ont  donnees  a  ces  poissons.  L'espece  que 
I'auteur  veut  dccrire  avait  dte  prise  en  1810  par  des  niarins 
dans  les  environs  de  I'lle  de  Capri;  I'individu  lui  avait  etc  en- 
voyc  eventre  et  sans  langue  ;  dans  cet  etat  il  pesait  1 5^  livres , 
ct  sa  longueur  depuis  Textremite  du  muscau  jusqu'a  la  queue 
etait  de  8  pieds  et  demi.  Apres  avoir  consulte  les  auteurs  qui 
decriveiU  les  diflferenlcs  espcces  de  squales,  ct  n'ayant  trouve 


Zoplogie.  xC-s-j 

aiininc  description  qui  put  s'appliqucr  a  son  cs|)ccc,  M.  Maori 
la  icgarda  conirae  nouvelle  et  lui  donna  Ic  nom  de  Squalus  ixn- 
tliis ,  en  lui  assignant  les  caracteres  specifiques  suivans  :  Squalus 
dcnlibus  minimis  ,  subcotiicis ,  cequalibus ,  conjcrtis  ,  duplici  nr- 
dine  dispositis,  ad  oris  interiora  magnitudiiie  dccrescentibus ,  f ova- 
minibus  mucosis  ante  oculos.  II  range  cette  espece  entre  le  Sq. 
juaxinuis  et  le  Sq.  Carcharins  dans  la  seconde  section  des  squales 
de  Gmelin,  caracterisee  par  la  presence  dune  nageoire  anale 
et  par  I'absence  des  events  a  la  tempe  ;  dans  le  syslenie  do 
M.  Cuvier  le  Sq.  isodus  doit  se  rapporter  au  sous-genre  Pelerin 
(Selachc  Cuv. )  L'auteur  distingue  avec  beaucoup  de  soin  son  es- 
pece de  toutes  celles  que  Gmelin  a  decrites  dans  la  nieine  section 
du  genre  Squalus^  et  le  principal  caractere  diagnostique  qu'il 
indique  pour  le  Sq.  isodus,  c'est  I'egalite  des  dents  dans  les 
deux  niachoires  ,  tandis  que  ces  parties  sont  inegalcs  daus  loutes 
les  autrcs  especes. 

Apres  cette  description  l'auteur  donne  une  notice  fort  in- 
complete sur  un  autre  grand  poisson  qui  fut  pris  en  lygS  pres 
de  Reggio ,  et  qu'il  rapporte  egalement.au  genre  Squalus,  sous  le 
nom  de  Sq.  rostratus ,  en  lui  donnant  les  caracteres  specifiques 
suivans  :  Sq.  rostratus pinnii  dorsali  una,  radiata,  triangular i , 
cKitrris  majore.  Ce  poisson  est  represente  avecle  precedent  sur 
les  deux  planches  qui  suiventle  menioire;  niais  les  figures  sont 
])eu  satisfaisantes  .  surtout  pour  le  dernier  qui  est  nieme  repre- 
sente avec  deux  nageoires  anales.  Les  ajtpendices  cylindi-iquos 
et  coniques  qui  se  trouvent  a  la  partie  interne  des  nageoires 
.ibdoniinales ,  et  dont  I'usage  n'a  pas  encore  ete  bien  fixe  par 
les  naturalistes  ,  fournissent  a  M.  Maori  I'occasion  d'exposer  son 
opinion  a  cet  egard  ;  il  regarde  ces  deux  appendices  comnie  deux 
verges  qui  out  pour  usage  de  transmettre  le  sperme  du  male 
dans  les  oviductes,  ou  coinnie  il  dit  dans  I'uterus  double  de  la 
femelle  Ulaisau  lieu  d'etablir  sa  nianiere  de  voir  sur  des  obsei- 
vations  anatoniiques  qui  lui  seraient  propres  ,  il  nc  la  fonde  (juc 
sur  un  raisonnemcnt  specieux  en  prenant  pour  point  de  depart 
les  faits  plus  ou  nioins  exacts  rapportes  ])ar  Fabrice  d'Aqnapcn- 
dente  ,  Willughby,  Rajus  et  autres.  Aujourd'hui  cependant  (n 
jieut  assurer  sans  admettre  I'opinion  de  sir  E.  Home,  de  Biocli , 
de  Lacepede  ,  qui  regardent  ces  appendices  conime  des  organcs 
propres  a  fixer  la  femelle  dans  I'accouplement ,  que  ce  ne  sent 
pas   non  plus  des  verges  ,   puisque  M.  Treviranns  a  Ironve  la 


1 68  Zoologie. 

\eige  proprenient  dile  dans  le  SquuliLi  Jcuiitliius  (  F.  le  Bulle- 
tin, t.  IX,  no.  5o7;,eD  nieiue  leiiips  que  les  appendices  exte- 
lieurs  y  existent.  Les  considerations  que  1  auteur  ajoutc  sur  la 
tjeneralion  oviparc  et  vivipare  cliez  les  poissons  ,  la  discussion 
dc  la  question  si  les  jeunes  squales  sortis  du  sein  de  la  mere 
peuvent  y  rentrer  et  en  sortir  de  nouveau ,  opinion  accreditee 
par  beaucoup  de  naturalistes  ;  enfin  les  apercus  sur  I'habitation , 
la  nourriture,  les  moeurs  et  I'utilite  de  ces  poissons,  u'ofTrent 
rien  qui  ne  soit  deja  consiyne  dans  des  ouvrages  ante- 
rieurs.  S.  G.  L. 

i3o.  Suite  ue  nouvelles  observations  zoologiques  {an.  iiwertc- 
bre's);  par  Otto  Fabricius.  Mem.  lu  a  la  Soc.  roy.  des  scicnc. 
xle  Copenhague,  le  i"juia  i8ao;  av.  3  pi.  [Del  Kong,  danske 
Vedcnskab.  Sdskabs  natuifidenskab.  og  mathemat.  Aj'hund- 
linger;  vol.  II,  iS'iG,  p.  i5.) 

I.      ESPECES    MOUVHLLES    OU     PEU    CO.NNUES     DE    PLA^'AIRE3. 

Le  genre  Planuria  est  parmi  les  mollusfiues  an  des  plus  riches 
eu  especes;  outre  ceiles  qui  ont  ctti  decrites  par  des  auteurs  etran- 
gers ,  et  qui  sont  encore  peu  connues  en  Danemark  ,  M.  Fabri- 
cius en  a  decouvert  de  nouvelles  ,  independarament  de  ceiles 
qu'il  a  fait  connaitre  dans  son  Faunce  Groenland.  species,  et 
dans  le  4'.  vol.  des  Memoires  (danois)  de  la  Soc.  d'hist.  nal. 

1°.  Planaria  Gulo  Miiller.  A  la  simple  vue  c'est  un  fil  blan- 
chatre;  mais  au  micro.scope  on  distingue  I'appareil  de  la  bouchc  , 
un  canal  qui  conduit  a  I'estomac,  et  lestomac  meme.  Miiller 
eomptait  ce  Planaire  au  nonibre  de  ceux  qui  n'ont  pas  dyeux, 
niais  Fabricius  en  a  vu  2  de  chaque  cote  de  la  bouchc  ,  sur  un 
plan  mol)ile;  il  donne  la  fig.  de  ce  Planaire. 

2".  Planaria  appcndiculata ,  nov.  sp.  ;  PI.  elongata,  sub- 
pellucida,  postice.  in  appcndiculam  ciliatam  dilatabilis.  Quoique 
ressemblant  beaucouji  a  I'especc  precedentc,  elle  en  differe  par 
labsence  des  yeux  ;  I'exlremite  antcrieure  est  moins  obtuse  ,  et 
I'extreiiiite  poslerieure  moins  pointiie. 

3°  Planaria  vulgaris,  nov  sp.  :  a  moins  quelle  ne  suit 
synonyme  deVIlirudo  invisibilis,  Jldrovandi  Insect.  7,  p.  722. 
On  pent  la  caracteriser  ainsi  -.PI.  elongata,  sinuata,  pallidi: 
lutea  ,  antici.  hyalina  obtusa  ,  postice  acuminata.  On  bii  a  vu  uu 
canal  stomacal ,  et  2  estomacs  ;  il  se  propage  en  se  partageant. 
40.  PI.  i'ircm,  different  du  PI.  viridis  Miiller;  il  est  invisible 


Zpologie.  i6g 

a  I'oeil  nu ;  sous  le  microscope  il  se  presente  comme  tin  com- 
pose de  petits  grains  verts  :  au  milieu  on  apercoit  un  grain  plus 
fence,  qui  indique  peut-etre  I'estomac.  Ce  planaire  n'a  pas 
dyeux.  On  peut  le  caracteriser  Pi.  oblonga ,  virens  marginc 
hyalino. 

5".  PI  grisescais ,  aussi  peu  connu  que  le  precedent  :  PI. 
oblo/iga,  ocidis  binis  lineadorsali  adnatis.  S'il  n'avait  pas  d'yeux, 
on  pourrait  le  regarder  comme  une  variete  du  precedent. 

6".  PI.  4 — punctata.,  nouveau.  PI.  dongata  subgrisea,  antice 
jju/icto  nigro.  On  le  trouve  assez  souvent  sur  le  rivage  ,  attache 
a  YUha  Lima. 

7°.  Pi.  wtipiinctata.  Long  de  i  lignes ,  et  large  d'un  tiers  de 
ligue.  Pi.  eloiigata.,  teres,  antice  acuminata ,  postice  ailcrnatitn 
diialabilis.  Meme  localite  que  pour  le  precedent. 

8°.  Pi.  creiiata.  Miiller  la  decrit ,  mais  non  pas  figure.  Tout 
le  contour  de  ce  beau  ver  parait  crenele.  Voyez  la  fig.  donnee 
par  Fabricius. 

9".  Pi.  iitnacina,  nouv.  esp.  a  2  yeux ,  qui  parait  unir  le 
genre  des  limaccs  a  ceUii  des  planaires  ,  ayant  un  corps  poreux, 
et  ua  pied  plat  mobile  sous  le  ventre  ,  comme  les  limaces  ,  mais 
ayant  les  yeux  sur  le  corps ,  et  point  de  corues  ,  comme  les  pla- 
naires. II  ressemble  beaucoup  a  \' Jkera  builata  zool.  dan.  II, 
pi.  7  I  ,  fig.  4 1 5 ;  et  on  peut  le  ranger  parmi  les  Limaces  acornes 
Miiller.  On  le  trouve  principalemcnt  sur  le  Conferva  poiymor- 
piia.  On  peut  le  caracteriser  :  PI.  obloiiga,  dorso  gibbo ,  antice 
obtuse  ■  quadrata  ,  postice  acuminata  ventre  piano  productiii. 

10  .  Pi.  gibba,  nouv.  espece  a  2  yeux.  Pi.  antice  dcpressa 
crj-staliina  ,  postice  gibba ,  caudd  papiiiari.  C'est  un  des  pla- 
naires les  plus  communs  ,  quoique  invisible  a  la  simple  vue  ;  la 
moitie  posterieure  du  corps  est  raboteuse ,  il  se  remuo  vivc- 
ment,  en  portant  lexlreniite  anterieure  de  part  etd'aulre. 
-  I  r.  Pi.  cruciata,  nouv.  espece  a  4  yeux.  Pi.  obionga ,  ci- 
iuLla  ,  (titticc  supra  cruce  obscurd  signata ,  postice  in  cauduiam 
anguslala. 

12°.  Pi.  excavata  .,  corps  transparent  sansyeux.  Pi.  obionga, 
excauato-lriquctra  ,  ci/iis  minutissimis  cincta. 

1 3°.  Pi.Jlcxuosa ;  Miiller  la  designe  par  ce  caractere  :  PI. 
dongata  ,  depressa  ,  (equalis  ,  postice  truncata  ,  sans  la  decrire 
autrement.  Ce  planaire  sans  yeux  est  invisible  a  la  simple  vue, 
il  s'avance  lenlemcnt  en  pliant  Ic  corps. 


I  JO  Zoologie.  IN".  i5o. 

t4o-  jP'-  nigricans ,  corps  oviformc ,  a  2  yciix  difticiles  a  de- 
couvrir.  PL  ovalo-oblonga ,  nigra  fusca,  postice  acuminata. 

1 5°.  PI.  heteroclita.  En  raison  de  son  corps  cylindrique ,  il 
meriterait  plutot  le  nom  de  larve  que  celui  de  planaire  II  est 
invisible  a  la  simple  vuc.  PL  clongata  teres,  antice  et  postice 
obtusn. 

16°.  PI  Icucophrcea,  etre  intermediaireentre  les  planaircs  etlc 
Leucophras Mii/icri. Corps  ov'ihrme  bordede  poils,ayant  ayeux. 
PL  Oi>ata,   ciliata,  antice  attenuata,  postice  dilatato-rotundata. 

17°.  PL  emarginata,  corps  gelatinsux  a  2  yeux.  PL  glnba- 
to-oblonga  ,  antice  truncato-emarginata  ,  postice  caudula  appen- 
diciilata. 

18°.  PL  assimiiis ,  a  2  yeux,  resscmble  bcaucoup  au  prece- 
dent, mais  il  est  plus  plat.P/.  oblonga,  antice  truncata,  postice 
acuta, 

190.  PL  iiibulosa,  a  4  yeux.  Corps  oviforme ,  ressenible  un 
peu  au  n°.  10.  PL  ovalis ,  tubulo  anali  exscrtili. 

20°.  PL  bistrigata,  a  2  yeux.  On  pourrait  Ic  regarder  comnie 
une  variete  da.  PL  strigata  Miiller;  il  en  differe  par  le  nombre 
de  rales  qui  n'est  que  de  deux,  taiulis  que  celui  de  Miiller  en 
a  3.  II  peut  se  raccourcir  de  la  nioitic  de  son  corps. 

210.  PL  maculata,  sans  yeux.  Sans  quelques  differences  on 
pourrait  le  regarder  comme  une  variete  du  PL  gri.iea  ,  coo/. 
dan.  Ill,  pi.  io5,  fig.   I. 

22°.  PL  crocea,  belle  espece  a  2  yeux.  PL  nb/onga,  terc- 
tiuscula  ,  crocea  ,  antice  atlcnuata  pallidior. 

II.      ESPHCES    DE  SaNGSUES   PEU  CONNUES. 

lo.  Hirudo  //«crt/rt.  Miiller  I'a  bieu  decrite,  mais  sans  ajoutcr 
la  figure. 

20.  H.  arcuata,  espece  seniblablc  aux //.  bioculatactll.  Itjd- 
lina  Miiller;  elle  n'a  que^  pouce  de  long  sur  75  po.  de  large. 
//.  clongata  ,  Jlavicans  ,  intcraneis  arcuaiis  6  utrinquc  brunneis. 

in.    DKrEHMINATIO.N    PLUS    EXACTK   DE  QUELQUES   EtoILES   DE  MER    PEU 
CON.NUES. 

1°.  Astcrias  sanguinolenta.  Miiller  cite  sous  cc  nom  une  es- 
pece qui  ne  parait  avoir  ele  reconnue  par  aucun  ecrivain 
p  slerieur,  mais  queGmelin,  sur  la  parole  de  Miiller,  a  fait 
cnlrer  dans  son  systcme.  Fabricius  en  possede  des  cxcmplaires, 
lo  jilus  grand  a  4  po.  I  dune  extremite  a  I'aulre. 


Zoologie.  171 

2o.  J.  pettusa.  Miillur  (P/'0(7/-.  Zool.  Dan.  spec.  2809)  la  ca- 
racterise  en  peu  de  mots  :  Fabricius  le  decrit  en  detail  d'apres 
Jos  individus  qu'il  possede  ,  et  dont  le  plus  grand  a  5  po.  |  ,  et 
le  moindre  i  po.  ^.Gette  etoile  tire  sa  denomination  des  enfon- 
cemens  disposes  en  qiiinconce,  qu'on  remarque  a  la  surface  ra- 
boteuse  des  rayons  ;  ces  rayons  sont  un  peu  obtus  ,  et  leurs 
bases  sont  separees  par  desespaces. 

3".  A.  perforata.  EUe  ressemble  a  la  precedente  ,  et  a  ete 
caracterisee  par  Miiller  ainsi  qu'il  suit  :  j4.  stellata  mutica  dorso 
punctis  pcrlusa.  Elle  a  des  enfoncemens  ou  pores  seulement  a 
la  surface ,  tandis  que  ceux  de  \'A.  pcrlusa  se  remarquent  aussi 
en  dessous:  les  enfoncemens  sont  d'une  forme  carree. 

IV.     EcLAlRClSSEMEiNS     SUU     QUELQUES     ESPECES    HE    CoQUlLLES  DE  LliNNE 

que  les  ecrivains  posterieurs  n'ont  pu  bien  reconnaitre. 

1°.  Turbo  annulatus.  Linne  ne  connaissait  cette  coquillc  que 
d'apres  la  figure  donnee  par  Gualtieri  qui  nc  dit  pas  d'oii  il 
avait  recu  I'individu  qu'il  a  figure.  M.  Fabricius  s'est  procure 
dans  une  coUeclion  de  Copenhague  un  cxemplaire  dont  I'eti- 
quette  portait  :  In  aquis  ihcrmalibui  Apponensibus  propc  Pata- 

viam.  II  a  i  de  pouce  de  long  sur  une  ligne  de  large  a  son 
tour  inferieur.  Chaque  tour  de  spire  a  une  double  carene  , 
quoique  la  figure  de  Gualtieri  n'en  indique  qu'une,  I'une  est 
plus  saillante  que  I'autre,  qui  dans  les  t'urs  supcrieurs  se  perd 
sous  la  spire.  Au  reste ,  les  8  tours  de  spire  sont  lisses  et  tres- 
blancs;  le  tour  inferieur  oule  plus  considerable  est  oblong,  ainsi 
que  I'ouverture  de  la  coquille  ;  la  levre  infcrieure  est  considera- 
ble pour  une  aussi  petite  coquille  ,  et  elle  est  appliquee  comme 
une  feuille  mince  a  I'inteiieur  du  tour  de  spire.  Cette  feuille 
lai.sse  voir  la  fente  ombilicale  avec  un  bordreleve.On  pent  signa- 
ler ainsi  cette  coquille  :  T.  testa  iurrita pari\i.  alba  ,  perforata: 
anfraclibus  dupliciler  carinatis ,  medio  carina  magis ,  iufcrius 
miniis,  promincnlc  (ij. 

20.  Terebra  minuta.  Cbemnitz  ,  Schroeter,  Gmelin  et  autres 
ont  regarde  les  varietes  du  Turbo  Terebra  Linncei.,  appelo  par 
Fabricius  Terebra  legitima ,  comme  de  simples  varietes.  M.  Fa- 
bricius pense  neannioins  que  le  petit   Terebra  du  nord  (  Yoyez 

Martini,  vol.  lY ,  pi.   i5i  ,fig.  i4i8)  doit  faireune   espece  a 

(1)  Ccltc  coquille  est  unc  jolic  Paliidlnc  ,  cllc  a  etc  troiivce  pai 
M.  Broiiguiart  dans  Ic  lae  dc  Gaiilc. 


172  Zoologic.  N".   i3o. 

]);ir(.  moiiis  par  sa  pelilcsse  ([uo  par  lesyrands  silloiis  des  s|)ires, 
et  paries  pctits  sillons  entre  les  cotes  elevees  et  traversieres.La 
coqnille  n'a  pas  plus  de  7  lignes  de  long  ,  et  a  la  plus  grande 
spire,  la  largeur  n'excede  pas  2  li^^nes,  elle  a  1 2  tours  de  spire  tra- 
verses par  d'aulres  sillons  dontily  en  a  5  a  la  plupartdes  spires  ; 
la  plus  grande  spire  en  a  8  ,  ct  la  plus  petite  3.  L'ouverturc  est 
ovale  et  lisse  en  dedans. 

5".  Turbo  unguUnus.  Linne  I'a  trop  peu  caracterise  par  ces 
mots  striw  decent  cxolelce.  Elle  parait  etre  le  Buccinum  teiiuc 
dense  striatum ,  i2  minimum  spiris  donatum  Lister,  et  elle  est 
la  meine  que  Schroeter  cite  avec  doute  sous  le  nom  de  Turbo 
ungulinus.  II  y  en  a  2  varietes,  I'une  plus  striee  et  ressemblant 
plus  a  la  fig.  1417  de  Martini  ,  I'autrc  moins  striee  ,  et  ressem- 
Llant  davantage  a  la  fig  1419  du  nieme  :  au  reste  la  difference 
est  pcu  de  chose.  Le  plus  grand  exeniplairc  que  possede  M.Fa- 
bricius  a  i  j  depo. ;  les  1  3  spires  sont  luunis  dun  bord  enfonce 
ct  bien  anondi,  la  coquiile  est  striee  et  mince  ,  lembouchure 
forme  un  carre  oblong.  Le  nonibre  des  stries  n'est  pas  assez 
fixe  pour  qu'on  doiveavec  Linne  en  faire  un  caractere  distinc- 
lif.  L'auteur  en  a  compte  8  i  10  a  la  spire  iriferieure  ,  uiais  ce 
nombre  diminue  aux  spires  superieures  jusqua  4  o"  5.  Dans 
la  seconde  variete,  il  n'y  en  a  guere  plus  de  6  a  la  spire  inf^- 
rieuro,  ou  memc  5  et  4  .  et  en  haut  3.  M.  Fabricius  a  eu  des 
individiis  de  I'lle  krageroe,  et  de  I'lleFanoe  sous  le  Jutland  ; 
Cependant  il  a  aussi  un  cxemplaire  des  Indes  occidentalcs. 

5".  Valuta  miliaria,  et  6°.  Valuta  manilis.  Linne  n'a  indi- 
que  de  synonyme  que  pour  la  premiere  de  ces  especes,  sur 
lesquelles  les  autres  naluralistes  varient  entre  eux.  Quant  au 
V.  mnnilis ,  M.  Fabricius  a  des  individus  de  I'lnde  qui  s'accor- 
dent  pour  la  forme  avec  la  description  donnec  par  Linne,  et 
avcc  la  figure  4^6  chcz  Martini,  vol.  II.  A<lanson  attribue  a 
cette  espcce  6  spires,  niais  Fabricius  en  a  conipte  a  peine  5. 
Adanson  ct  Martini  parlentd'unc  varictd  ayant  2  liaiides  jaunes, 
M.  Fabricius  en  possede  2  exeniplaires  du  cap  de  Honne-Fspc- 
rance ,  -ils  sont  un  peu  plus  pctits  que  les  autres  ,  et  merilcnl  ;i 
cause  de  ces  anneaux  le  nom  de  V.  biannulata. 

Le  V.  miliaria  s'accorde  avec  la  fig.  328  de  Martini.  Les 
exeniplaires  que  poss^dc  Fabricius,  sont  de  la  Meditcrranec 
11  y  a  une  variete  entiercment  blanche  et  qui  n'a  point  cclto 
pclilc  biindc  jaunalrc  donl  l.innc   full    un   caraclcre  dislinctif. 


Zoo  logic.  175 

Le  f.  miliaria  differe  par  la  couleur  et  la  grandeur  du  V.  cxilis 
Gmelin.  M.  Fabricius  a  compare  les  2  coquilles  avec  soin ,  et 
iudique  9  circonstaaces  pour  lesquelles  le  F.  miliaria  etie  f^. 
exilis  se  ressemblent  ou  different  entre  eux.  D. 

i3i.  Note  suR  LKs  coquilles   de   la    famille   dks    Ammonees  ;  par 
M.  Defrance. 

Dans  la  Conchyliologie  sjstcninliqiie  (i  808),  Denis  de  Montfot  t, 
qui  avait  presente  pour  type  des  Ammonites  un  Nautile  onibi- 
lique  a  I'etat  frais  ,  avait  donne  le  nom  generique  de  Siniple- 
;{ade  a  toutes  cellos  des  Ammonites  qui  out  des  cloisons  dente- 
lees,  lobees  et  persillees.  M.  de  Blainville  { Ma/iuel  dc  Mdhico- 
logic,  p.  584)  a  fait  ce  qu'il  a  cru  que  Denis  de  Montfo' ^  aurait 
dii  faire  endonnant  le  nom  de  Simplegade,  a  celles  des  Ammo- 
nites dont  les  cloisins  ne  sont  pas  sinueuses  ,  et  celui  d'Ammo- 
niles  a  celles  dont  les  cloisons  sont  sinueuses  cu  persillees. 

L'un  des  caracteres  des  Ammonites  etant  d'avoir  des  cloisons 
sinueuses  ou  persillees  (Lamk. ,  Anim.  sans  vert  ,  1801  ) ,  Denis 
de  Monlfort,  pour  faire  passer  une  de  ses  idees,  n'aurait  pas  dii 
changer  ce  que  M.  de  Lamarck  avait  fait;  mais  cot  auteur  se 
jouait  trop  souvent  de  ses  lecteurs. 

II  parait  convenable  de  conserver  le  nom  d'Ammonites  a 
toutes  celles  des  coquilles  roulees  sur  le  meme  plan  qui  ont 
des  cloisons  lobees  et  decoupees  dans  leur  contour. 

On  a  divise  les  Ammonees  en  Ammonites,  Orbulites,  Planu- 
lites,  Ammonocerates ,  Turrilites,  Baculites  (Lamk.);  Ellip- 
sulites  ,  Amaltes,  Pelaguses,  Simplegade,  Tiranites  (Monti.) 
Kautiles,  Argonautcs  (  Rein.  ) ;  Ammonelliptiques  (  Park.  )  , 
Ophiopomorphitcs  (  Plett.  )  ,  Globites  ,  Aratites,  Gonialilcs, 
Rhabdites  (de  Ilaan ) ,  Ortboceratites  (Schlo!.),  Hamites  ct 
Scaphites  (Sow.  ). 

II  semble  que  dc  tons  les  genres  ci-dessus  il  doit  etrc  sculo- 
ment  conserve,  sous  les  noms  les  plus  anciens,  ecus  qui  ne  vout 
pas  se  fondre  dans  d'autres  par  des  passages  insensibles. 

Sans  tro|)  savoir  au  juste  ce  que  c'esl  qu'un  genre  dans  celles 
des  cotpulles  fossiles  dont  on  ne  connait  pas  les  aniniaux  ,  je 
vais  passer  en  revue  ceux  ci-dessus  et  basarder  mes  opinions  sur 
cbacun  d'eux. 

Les  Turrilites  ,  qui,  nialbeurcnsement  vienncnt  d  etre  nom- 
inees'i'nrrilcs   |>:u' un  eslini.ible  savant ,    «''tanl  contoiirnees    cu 


\'j[\  Zoologie.  N\  i3i. 

spirale,  et  Ics  Baculites  qui  sont  droitcs ,  peuvent  constitucr  des 
jjenrcs  particuliers  Iros-distincts. 

Les  Scaphites,  avec  la  forme  singuliiTe  de  leur  dcrnicrc  logc 
ct  de  leur  ouverture  ,  ne  sont  peut-etre  que  dcs  Ammonites. 

LesOrbulites  n'etant  distingues  que  parlour  dernier  tour  qui 
enyeloppe  tous  les  autres,  et  quelqucs  especes  faisant  passer  a 
ce  caractere  par  des  tours  plus  ou  moins  enveloppans ,  il 
semble  que  ce  genre  ne  peut  etre  conserve,  etqu'il  doit  rentrer 
dans  celui  des  Ammonites  ,  ainsi  que  les  Simplegades. 

Les  Planulites  paraissent  n'etre  que  des  Ammonites  aplatics. 

Les  Animonoceratcs  se  sont  presectes  rarement  et  paraissent 
avoir  ete  mouies  dans  des  coquilles  auxquelles  il  etait  arrive 
quelque  accident  qui  les  avait  brisees  vers  leur  sommet. 

S'il  etaitreconnu,commeledit  Denis  deMontfort, que  la  forme 
elliptique  des  Ellipsolites  est  toujours  constante ,  ils  pourraicnt 
former  une  section  dans  les  Ammonees  ;  mais  cela  n'est  peut- 
etre  pas  encore  bien  prouve  ;  on  voit  plusieurs  especes  d' Am- 
monites qui  se  sont  presentees  sous  cette  forme  j  et  il  reste  ;'i 
verifier  si  elle  est  constante  dans  ces  csprccs. 

Les  Amaltes  ne  sont  que  des  Ammonites  a  dos  carene,  et 
c'est  par  erreur  quo  dans  la  figure  que  Denis  de  Montfort  en  a 
donnee  ,  le  siphon  a  ete  place  au  milieu  ,  au  lieu  d'etre  pre- 
sente  sous  la  carene  dorsale. 

Les  noms  de  Pelaguse  et  de  Ccratite  out  ete  donncs  a  la 
inemc  espcce  d'Ammonites  par  Montfort  et  par  M.  do  llaan. 
Les  cloisons  de  ces  coquilles  sont  sinueuses  ,  et  si  elles  u'etaicnt 
pas  dccoupces  ou  persilleos ,  on  pourrait  peut-etre  les  ranger 
dans  un  genre  particulior;  mais  il  parait  qu'independamment 
des  sinuosites  des  cloisons,  elles  sont  persillees  ainsi  que 
Montfort  I'annonce.  Ce  que  je  puis  aflirmer  i  cet  egard  ,  cost 
que  jo  posscdc  trois  mouies  de  ces  coquilles  ,  dont  deux  qui 
ont  ])lus  dc  cinq  poucesde  diamctre  ont  des  cloisons  sinueuses, 
simples,  non  persillees,  el  un  autre  qui  n'a  que  deux  pouccs  dc 
diami'tre  dont  le  bord  dcs  cloisons  est  garni  de  dents;  en  sorte 
que  ce  caractere  parait  devoir  fairo  roster  ces  coquilles  dans  les 
Ammonites,  ainsi  que  le  fait  Jl.  d  Orbigny  dans  son  tableau  nio- 
thodique  de  la  classe  des  Cepbalopodes  (page  76)  ,  ou  il  a  dit 
que  pour  un  tres-grand  nombre  de  genres  formes  aux  dcpens 
des  Ammonites,  les  passages  sont  inscnsibles  d'une  forme  a 
I'autre. 


Zoologie.  iy5 

Les  Tiranites  de  Montfort,  qui  sont  les  niemcs  coquillcs  que 
celles  que  M.  de  Ilaau  a  nominees  Rliabdites,  elant  droitcs,  ap- 
partiendraient  aux  Baculites  si  Ic  siphon  n'etait  pas  central; 
mais  je  pense  que  ce  caractere  doit  les  faire  rangerdans  les  Or- 
thoceratites. 

M.  d'Orbigny(/f)c.  cit.)  range  dans  les  Ammonites  le  Nnittilus 
Jrgonniita,  les  Ammonselliptiqueset  les  Ophiopomorphites  que 
jeneconnaispas;je  crois  qu'ilen  doitetreainsi  desGIobites;  inais 
a  I'cgard  des  Goniatites^  j'avais  pense  depuis  long-lenqis  que 
leurs  cloisons  simples  sur  leurs  Lords,  anguleuses  et  non  per- 
sillees,  devoient  les  faire  dislinguer  des  Ammonites. 

Commedans  les  Scaphites  on  ne  voitquedes  portions  de  cn- 
quilles,  on  n'en  c  mnailpastous  les  caracteresj  niaislafornie  cou- 
dee  desportionsqu'on  rencontre  ne  permet  pas  de  les  conf.  ndre 
avec  les  Ammonites,  quoique  leurs  cloisons  soient  persillees. 

Celles  de  \' Ammonites  Gcri'i'llii  (Sow.  et  de  Haan  )  parais— 
sant  simples  sur  leurs  bords,  et  ayant  cela  de  particulier  qu'en 
divisant  la  coquille  dans  son  epaisseur ,  on  voit  que  dans  I'un 
des  morccaux  elles  sont  concaves  du  cote  qui  regarde  I'ouver- 
tiire ,  tandis  que  dans  I'autre  elles  prcsentent  une  convcxite, 
il  semble  que  cetle  espece  ddive  etre  distinguee  des  Ammo- 
nites. 

Lorsque  les  Ammonites  sont  entieres ,  elles  prcsentent  une 
diversite  etonnante  dans  la  forme  des  boids  de  la  bouclie ;  q-ytel- 
quefois  elles  sont  munies  d'un  bourrelet  epais  et  reflecbi  on  de- 
hors ;  dans  quelques  especes  deux  languettes  allongees  en 
pointe,  ou  digitees  ,  s'etendcnt  de  cliaque  cote  de  la  bouclie, 
dans  d'autrcs  ,  un  troisii-me  appcndice  part  du  milieu  des  deux 
languettes  et  se  replie  sur  I'entree  de  la  bonche  ,  enfin  on  en 
voit  (jui  lerminent  lenr  ouverture  en  la  retrecissant  senlement. 

i59. .    Aduitions  ct  CORRF.CTIONS  au  Tableau  mcthodique  de  la  c'assc 
lies  Cffhaloj/otlcs ,  par  M.  d'Orbigny  ;  Ordre  des  Foraminifk!;es, 
par  M.  DE  Ferussac.  (  V'oy.  Ic  Bullet,  de  nov.  1826,  p.  565.) 
Nous  avons  annoncc  quelques  Additions  et   Corrections   a  la 
partie  du  Prodrome  de  M.  d'Orbigny   qui  conccrnc  les  Cepha- 
lopodes  foraniiniferes.    Nous  croyons  utile  do   publicr  co  tra- 
vail le  plus  lot  possible,  afin  d'eviter  quelques  erreurs  aux  pcr- 
snnnos  qui  s'ocrupent  de  ccs  petits   etres.    I.'ou  s'apercevra  fa- 
cilemeul  qne  la  pliiparl  des  corrections  et  des  additions  dont  il 


176  Zoologie.  N".  1 52. 

s'agit,  tienncnt  a  romission  de  plusieurs  osprccs  mentionnees 
par  les  auteurs  qui  ont  ecrit  avant  M.  d'Orbigny  sur  ces  ani- 
niaux,  ct  a  cello  de  la  synonymic  de  ces  nienics  especes  ou 
d'autres  dont  ccpendant.  M.  d'Orbiijny  a  fait  mention.  Ces  rec- 
tifications ,  dont  la  publicalion  a  ete  convenue  avec  lui,  sont 
tVautant  plus  necessaires  qu'on  aurait  pu  penscr  que  ce  natu- 
raliste  n'admeitait  pas  les  especes  qu'il  ne  cite  pas,  puisqu'il 
annoncail  un  tableau  complet;  mais  Ion  ne  peut  atlribuer  ces 
omissions  qu'a  la  precipitation  avec  laquelle  il  a  du  pubiier  son 
travail  au  moment  de  s'embarquer  pour  le  grand  vovarje  qti'il 
execute  dans  cc  moment  a  travcrs  I'Amerique  meridionale. 

Les  especes  suivantes  sont  restees  inconnues  ii  M.  dOi'biyny. 

i<>.   LiNNE,  Sjst.  nat  ,    xii. 

Nautilus  rugosus ,  Granum  et  Sijjhu/icu/us  { Nodosaria  Si- 
phunculus ,  Lam . ) 

20.  FicHTELet  Moll. 

Nautilus'  repandu!  Eponide  de  Montf.  ;  [Placenluln  puh'innta 
Lam.,  eX.h\A\n\.);radiatus,  venosus,  sinuatus,  pnpillosus,  tube— 
rosus  (Cristellaria  tuberosa  Lam.).  Celle-ci  est  peut-ctrc  la 
Truncatulina  tuberculnta  de  M.  d'Orbigny? 

Oo-  DiLLwvN,  Descript.  catal. 

Nautilus  cavinatulus. 

4°.  Lamarck  Annalcs  du  Museum. 

Roialites  lenliculina,  depressa,  discovbula. 

Lenticulitcs  variolarin. 

Nummulites  scabra. 

Lituolites  difformis. 

Mi  Halites  oppositn . 

5°.  Lamarck,  /Inimnux  sans  vertcbres. 

Orthoccra  acicula. 

60.  Blainville,  Malacologie. 

Orthoccra  rrgularis. 

ERRATA  ET  ADDENDA. 

I".    FaMILLK.    STICnCSTliGUES. 

(te.nre  \" .  ISodosaire,  Nodosaria. 

1'.  S.  G.    Nodosaires  proprenient  dites,  cspcc^.s  iioii  siric'e.i 
loiigitudinalemerit. 

Pai;e  87  ;  .sp.  n".  3.  rttab'issrz  ainsi  la  synonymie. 
Radicula  Linne.  ^ob.  Mndiles ,  n".  1  ,  I".  Livr. 


Zoologle.  I-yy 

Nautilus  Rndlcula  Linne,  Syst.  /ml.  XII,  p.  1164  ;  Schi-re- 
tcr,  Einleil.  I ,  p.  17  ;  Gmclin,  p.  ojjo  ;  Montagu  ,  Test.  Brit. 
p.  197,  tab.  6,  f.  4,  Pf  tab.  i4,  f.  6;  Malon  et  Racket,  in  Lin. 
Trans.  VIII,  p.  119;  Dillwyn,  Dcscript.  Catnl .  p.  548. 

Nnd&saria  Radicula  Lam.,  An.  s.  i<ert.  VII,  p.  5qG ;  id'., 
Encycl.  mc'tli.  ,  pi.  465,  I".  4- 

Orthoceras  Radicula  ,  lUainv.  ,  Malacol.  ,  p.  579. 

Plancus,  Conch,  p.  i4,  tab.  i  ,  f.  V ;  Lederniuller,  Micrnsc. 
I,  tab.  4,  f.  ret  tab.  8,  f.  e  ;  31artini,  Condi.  Cab.  I,  Vig.  i 
ad.  pag.  I,  fig.  GG  ,  et  g^. 

Ajoutez  ensuile  I'espc'ce  suivante  : 

5  bis.  suB-ARi;uATA  Montagu,  Test.  Brit.  ,  p.  198,  t.  6  lif.  5. 
Nautilus  subarcuatus ;  id.  Maton  et  Racket ,  in  Lin.  Trans.  VIII 
p.   119;  \j\\Wyn  Descript.  Cat.  p.  54g. 

Lederniuller  ,  Microsc.    tab.   4  7  f-  ■<■  ?? 

Hub.  Ics  cotes  d'Angleterre  ,  pres  Sandwich. 

Sp.  n^.   i5.  Retablisscz  ainsi  la  synon3'mie. 

1 5.  SpiMur.osA;  Nautilus spinulosus  Montagu,  Test.  Brit.  Sup- 
pi.  p.  86,  tab.   19,  f.  5.  Dillwyn,  Descrip.  Cat.  pag.  549. 

Ilab.  los  cotes  d'Anglclerre. 

Espcccs  strides  longitudinalcment .  ' 

P.  88.  ,  Sp.  n".  11  Retablissez  ainsi  la  synonymie. 

•22.  Fascia  Linne,  Syst.  nat.  XII,  p.  1  164  ;  Nautilus  fascia; 
Schi'reler ,  Einlcit.  I,  p.  17  ;  Gmclin,  p.  55'7  5  ;  Dillwyn, 
Dcscript.  Catal.  ,  p.  349. 

Orthocera fascia  Lam.,  An.  s.  vert.  VJII  ,  p.  594- 

Gualtieri,  Ind.  Test.  ,  tab.  19,  fig.  O;  ftlartin  ,  Conch.  Cab. 
I,  Vign.  I,  ad  p.  i,  fig.  D  et  r/  [ex  Cualt.) ;  Brookes,  Conchol. 
tab.  5,  fig.  57  [ex  Gualt.). 

Ajoutez  ensuite  I'espece  suivante  : 

'io.  bis.  Oblioua;  Linne,  Sjst.  nat.  XII,  ]i.  116"),  Nautilus 
obliqiius ;  SchrcC'lcr ,  Einleit.  I,  p.  ij;  Grnclin,  p.  'b'^n-).-.  IJJII- 
wyn  ,  Descript.  Catal.  ,  p.  547. 

Orthocera  obi iqua  Lam.  ,  y/«.  s.  vert.  Vlf,  p.  C)C).\. 

Guallieri,  Ind.  Test.,  tab.  19,  f.  IN,  N  ;  Mailini,  Conch. 
Cab.  I,  ^  ign.  I ,  ad  p.  i,  f.  II  el  h  [ex  Gualt.)  ;  IJrooke.s  ,  Conch. 
lab.  i>  ,  f.  56  (  c.r  Gualt.). 

Dal),  la  Mer  Adrialiiiue.  (Le  lest  est  souvent  droil.) 

B.    ToMK    X.  1  ■; 


178  Zooiogie.  N°.  i53. 

Retablissez  ainsila  synonymic  de  I'csp^ce  suivante  : 

23.  CosTATA  ;  Montagu  ,  Nauliliis  costalus.  Test.  Brit.  , 
p.  199,  tab.  1 4,  f-  5  et  Siij)pl. ,  tab.  19,  fiij.  2  ;  Maton  et Racket, 
in  Lin.  Trans.  YIII ,  p.  120;  Dillwyn  ,  Dcscript.  Cat.  ,  ]).  548. 

EfFacez  prcsquc  toule  la  syuonyniie  tie  l'esj)ece  suivante,  et 
retablissez -la  ainsi  : 

27.  Rapa  Nob. 

Saldani  2  ,  tab.  94  ,  f.  T. 

Ajoutez  I'espece  suivante  : 

27  bis.  JuGosA  ;  Montagu  Nautilus  jiifrosii.f  ,  Test.  Brit., 
p.  198,  tab.  i4  ,  f.  4  ;  Maton  et  Racket,  in  Lin.  Trans.  YIII  ^ 

p. iig- 

Hub.  les  cotes  d'Anglcterre. 

Sp.  n°.  34,  retablissez  ainsi  la  synonymie  de  cette  cspi  ce , 
dont  le  nom  doit  etre  chan;j;c  et  remplace  ainsi  qu'il  suit  : 

34.  Raphanistbom  Linne  Sy*<.  «a<,  XII,  p.  11 63,  Nautilus 
JRaphanistrum  ;  Scbrcieter,  Einlcit.  ,  p.  iJ;  Gnielin,  p.  33^2  ; 
Dillwyn,  Dcscript.  Cat.,  p.  347. 

Ortlwcera  Raphanistrum  Lam.,  An.  s.  vert.  YII,  p.  594- 

Nndosaire.  Baguette  Deirance,  Diet,  dcssc.  nat,  tab 

fig.  4;  Parkinson,  Org.  Rem.  ,  t.  5  ,  tab.  8  ,  f.   if!,  17. 

LederniuUer,  Microsc.  I,  tab.  4  »  f-  .r posterior? 

Ajoutez  I'espece  si)ivanl,e  : 

34  bis.  iiNyEQUALis  ;  Gmelin,  Syst.  nat.,  p.  3370,  Nautilus; 
Dillwyn,  Dcscript.  Catal.  ,  p.  35o. 

Spengler,  Da;n.  gcs.  Skrifter  njc  Saml.  I,  p.  ojo  ,  lab.  II , 
i.   10  ,  a,  b  ,  c. 

JIab.  la  mer  Rouge . 
lllo.  S.  G.   Les  Dentalincs-. 

P.  8q.  Sp.  n".  35,  retablissez  ainsi  la  synonymic  : 

35.  COMMUNIS  Kdb. 

a)  SoUIani  2,  tab.  io5,  fig.  O. 

p]  Nautilus  rectus  Montagu,  Test.  Brit.,  p.  197,  et 
Suppl.  ,  p.  82  ,  tab.  19,  fig.  4  et  7  j  Maton  et  Racket ,  in  Lin. 
Trans.  YIII,  p.   119;  Dillwyn,  Dcscript.  Catal.  ,   p.  35 1. 

Sp.  40,  au  lieu  de  ScotrioNus  ,  lisez  ScoiiPiunLs  ,  et  ajoutez  a  la 
synonymie  Orthoccras  Scorpiuruf ,  RIainv.  ,  Malac,  p.  379. 
Ajoutez  I'espe-cc  suivante  : 

42  bis.  BicARiNATA  Montagu  ,  Test.  Brit.,  Suppl.,  p.  8G , 
Nautilus  hicarinalus;  Dillwyn,  Dr.-icripl.  Cdlal.  ,  p.  349- 


Zoologie.  i^n 

Hub.  Ics  cotes  d'Anglctcrre  ,  pies  Sandwicli. 

Retablissez  ainsi  i'espece  n°,  43,  en  changeant  son  nom. 

45.  LINEARIS  Montagu,  Test.  Brit.  Supp/.,  jj.  8y,  tab.  3o, 
fig.  9  ,  Nautilus  liiieai-is;  Dilhvyn  ,  Descript.  Cataf.,  p,  35 1. 

ffalf.  les  cotes  d'Ecosse  ,  pres  Dunbar. 

P.  90,  apres  I'espece  n".  48  ,  Clavulds  ,  ajoutez  ; 

Obs.  Esp.  incertaine  :  Schroeter,  Neue  Litterat.  i  ,  p.  3t6, 
taL.  I  ,  fig.  8 

P.  91.    Genre  V.    Vaginuline  ,  f^agi/iulina. 

P.  92.  B^etablissez  ainsi  la  synonyniie  de  I'espece  suivante  : 

•2.   Legumen  Linne. 

Nautilus  Legurnen  Linn.  Sjst.  nat.  XII  ,  p.  i  164,-  Schroeter, 
Einleit.  i,  p.  16  ;  Gmelin  ,  p.  35y3  ;  Maton  et  Racket,  in  Lin. 
Trans.  VIII,  p.  118;  Montagu,  Suppl.  ,  p.  82,  tab.  19, 
fig.  6  ;  Dillwyn  ,  Descript.  Catal.  ,  p.  35o. 

Orthocera  Legumen  Lam.,  An.  s.  vert.  VII,  p.  5g5 ;  Id. 
Encyclop.  me'th.  ,   pi.  465,  fig.  3. 

Plancus  Conch. ^  p.  8,  tab.  i,  fig.  VII;  Gualt.,  Test.,  tab.  19, 
fig.  P,  p,  Q;  LederniuUer ,  Microsc.  I  ,  tab.  8,  fig.  G;  Mar- 
tini ,  Conch.  Cab.  i  ,  Vign.  ad  p.  i  ,  fig.  E,  e  (copie  de  Gualt. )  ; 
Walker  ,   Test.  inin.  ,  tab.  3,  fig.  y4- 

Genre  VI.  Marginuline  ,  Marginulina. 

Sp.  I .  Retablissez  ainsi  la  synonymie  : 

P.  93.  I  Raphanus  Linne;  Nob.  Modclcs  xIq.  6,  I„.  livr.  ; 
pi.  10,  fig.  7,  8. 

Nautilus  Raphanus  Linne,  Sjst.  nat.  XII,  p.  1 164  ;  Schroe- 
ter Einleit. ,  I,  p.  16  ;  Gmelin,  Sjst.  nat.  ,  p.  33^2  ;  Dillwyn, 
Descript.    Catal.  ,  p.  347- • 

,  Orthocera  raphanoides  h^m..  An.  s.  vert.,  ir^.  edit.  ,  p.  io3; 
Orth.  Raphanus,  id.  1^.  edit.  VII,  p.  593;  id.  Encjclop.  me'- 
thod.j'fl.  465,  fig.  1  ;   id.  Blainv.  ,  Malacol.,  p.    379;  3".  gr. 

Gronovius  Zoophyl.  ,  fasc.  3,  p.  282  ,  n°.    1222. 

Plancus,  Conch,  i,  fig.  VI;  Gualt.  ,  Lid.  Test.,  tab.  ig  , 
fig.  L,  M,  LL;  LedermuUer,  M/cro.iC,  tab.  4)  fig-  X  prior,  ct 
tab.  8  ,  fig.  f;  Da  Costa,  Elcni.  ,  tab.  2,  fig.  12  et  i3  ;  Martini, 
Conch.  Cab.  i,  Fign.  1,  ad  p.  i,  fig.  A,  B(cx  Gualt.];  SoUiani 
2  tab.  94,  fig.  N,  P,Q,  R,  X  ,  Y. 

Gbnrk  VII.  Planulairk,  Planularia. 

P.  94.  Sp.  n".  5;  PI.  Auris ,  ajoutez  la  synonymic  suivante  : 

12. 


I  go  Zoologie.  N".    i35. 

Spengler  Dan.  gcs.  Skriflrr  iijc.  Saml.  I,  p.  365,  tab.  fig.  i, 
fi,  b,  c. 

Id.  Sp.  n".  6.  Rcitabli.sscz  ainsi  l;i  synonymic  : 

6.   Crepidula  ;  Ficlilcl  ct  Moll,  Ndntilus  Crepidu/u.f ,  p.  107, 

tab.  19,  %■,•;')  /'  >  '• 

Jslncnlus  crepidulalits  Montf.  Conch.  G.  66  ,  p.  26'.*:' 
Cristellaria  Crepidula  Lam,,  An.  s.  vert.  VII,  p.  608. 
CrcpiduUna  Jslacolus  Blainv.,  Malac.  ,  p.  585,  ct  Pnljslo- 

mcUa  mnrgaritnrea  ,  p.  3 89. 

Nnittihis  liluilnliis  SoUlani,   i  ,  tab.  58  ,  fig.  b ,  Z*  ,  p.  64. 

W".  faniille.  Enallostegues. 
Genke  Y.  PoLYMORPiiisE.  Polymnrpliiitn . 
p.  gg.  Apres  les  caiactcres  generiques,  ajoutez  t 
Obs.  Presque  toutos  Ics  especes  de  ce  genre  ont  etc  confon- 

dues  sous  le  nom  de  Miliolites  Cor  nnguinum  Lam.,  J/in.  Mas. , 

vol.  5,  p.  55i  ,  no.   -i  ;  Encyclop.  method.  ,  pi.  469,  f.    n,  n, 

b,  c;  An.  s.    vert.  VII,   p.  612;  Parkinson    Org.   Rem.,    t.   5, 

tab.  XI,  fig.   i4  ,  i5,  16. 

Id.  Apres  I'espcce  n".   i5,  ajoutez  rcspece  suivanle  : 

1 3  bis.  LACTEA  Montagu,  Test.  Brit.,  x>.5ii;  Flcniming  ,  in 

Mem.  of  the  ff'erncr.    Soc.  IV,  part.   II,    p..     5(")6 ,    lab.    XV, 

fig.  6. 

Jeune  iii>e.  )  ^Valkel• ,  Test,  min.,  tab.   i  ,  f.    5;  Adams,   Mi- 

crosc,  tab.   i4  ,  Gg-  4- 

Jlab,.  Les  cotes  du  Devonsbire. 

in*^.  fainillc.  lIiiLicosTEGUES. 

Genre  V.  P.osalwe,  Rosniinn. 

P.  io5.  Sp.  n".  2.  Meuiterranensis  ,  ajoutez  la  synonymic 
suivante  ■• 

Cidnrnlhis  plicatus  !\Ionlf.  G.  28,  p.  1  10? 

Blainv.  iV/«/"fo/.,  p.  591.  Rolalitcs  cidnrollus? 

Genre  VI.  Piotalie,  Rotalia. 

V.  1 06.  Sp.  I.  TROCiiiFORAns  ,  liscz  trochidiformis ,  ct  ajoutez 
la  synonymic  suivante  :  Lamarck,  Fnc.  method.,  \\\.  466,  f.  8. 

P.    108.  Sp.  55.  ORBICULARIS  iXob.    Mctlcz  a  la   place   de   cc 

nom  •• 

35.  Yesicllaris  \Am.,  ylnn.  Mns.,  V,  sp.  n°.  i;  An.  s. 
vert.  VII  ,  p-  625,  Discorbitcf  Vcsicularis ;  'n\.L'ntjcl.  method., 
pi.  466,  f.  7  ;  Parkinson ,  Org.  Rem.,  t.  5  ,  tab.  XI ,  f.  i 
(ix  i-ain.  ) 


Zoologie.  i8i 

P.  lOQ.  Sp.  ^o.  TORTUosA  Fischer,  cllacez  ccs  mols  ;  Nob. 
Modelcs,  n".  74,  III",  livr. 

Id.  ]N^.  4'^-  Rectidez  ainsi  la  synonymie  dc  cettc  especo. 

42.  Beccarii  Liiine  ^Nob.  Modcles,  n°.  74  >  HI",  livr. 

Nautilus  Beccarii  Liune  ,  Sjst.  7«rt/.XII,  p.  i  162  ;  Scbroclor 
Einleit.  I,  p.  1 1  ;  id.  Inn.  Bau  dcr  Conch.,  tah.  i ,  f .  5;  Gineliii, 
p.  337o;"Montagu,  Test.  jBrit.,  p.  186,  et  SuppL,  p.  74,  lab. 
18,  f.  4;  Maton  et  Racket,  in  Lin.  Transact.  YlII,  p.  j  iG  ; 
YiiWyiyn  \Descript.  Catal.  ,  p.  545. 

Nautilus,  Gronovius  Zoophjl.,  fasc.  3,    p.  282,  n°.   1218. 

Plancus,  Conch,  tab.  i ,  f.  1,  Gualt.,  Ind.  Test. ,  lab.  1 9,  f.  11  , 
1;  Ginanni  Adriat.  2,  tab.  i4)f-  Hi;  Lederiimller ,  Microsc.  1, 
tab.  8,  1.  Oct  li,  et  tab, 4  f.  b;  Murray  Test.,  tab.  i ,  f .  16  ;  Mar- 
tini, Conch.  Cab.  I,  tab.  19,  f.  178,  i79(ex  Ledcrm  )  ;  id.  tab. 
20,  fig.  175  a  177  (ex  Gualt.);  Walker,  Test,  niiii.  ,  tab.  5, 
f.  63;  Adams's  Microsc.  ,  p.  64o ,  tab.  i4  ,  f-  29;  Dorset. 
^ato/.,  p.42,tab.  19,  f.  28;  Favanne,  Conch. ,\.Ah.  6g ,  1'.  D,  i  ; 
Brookes  Condi.,  tab.  5,  lig.  58  (mala).  Parkinson  0/;;. 
Mem.,  t.  5,  tab.  XI,  f.'26,  27,  28  (  mala;. 

Nautilus  pervcrsus  Walker,  Test,  viiii.  ,  lab.  5  ,  f.  64  ;  IMoii- 
tagu.  Test.  Brit.  ,  p.  187,  tab.  i8,  f.  7;  I'\ivaiiue  ,  Conch., 
liib.  7,  fig.  B,  2. 

a.)  Nautdus  Balthicus  Gmelia  ,  Sj-st.  nat.  ,  p.  5570  ;  Diltwyti  , 
Dcscript.  Catal.,  jf.  342. 

Schroeter ,  Eiidcil.  i,  p.  20,  tab.  1,  i.  2  ;  NalurJ'.  1 "  , 
pag.  120. 

S)?  Nautilus  Beccarii  ,  var.  a).  Aiainiiiioides  Gnielin  ,  )i. 
5570;  Gronovius,  Zoophjl.,  fasc.  5  ,  p.  282,  tab.    19,  f.  .)  ,  6. 

Nota.  Lc  Nautilus  injlatus  de  Montagu,  Test.  Brit.  Suppl.  , 
p.  81  ,  lab.  18,  fig.  3  ,  est  sans  doiite  unc  llotalic  ,  mais  il 
est  impossible  den  determiner  I'espece. 

Genre  Vil.  Calcarine  ,  Calcarina. 
^     P.  1 10.  Sp.  4-  Bectiliez  ainsi  la  synonymie  do  cclte  espece  : 

4.  Spenglehi  Gniclin. 

Nautilus  Sprng^lcri  Gmelin,  Sjst.  nat.,  \).  5^7  i  ;  Sclirrelei- , 
Hinlei!.  1  p.  755  1);  id.  Ncue  Litlcrut.  i,  p.  Sog  ,  lab.  i,  I".  5, 
a,  b;  Scbreiber,  Conch.  Ke/tntn.,  1,  p.  5;  Ficbtel  et  i\loll,  p. 
84  7  I'd).  1 4,  fig.  d — /ettab.  i5  ;  Spenglor,  Skri^>ter  Dcen.  ges. 
jijeSand.  1,  p.  075,  tab,  2,  fig.  9,  b  ,  c. 

Tinoporus  baculatus  Moulf.,  p.  i4(i(c.\  Ficlil.  tab.  1 5,  fig.  i,  A'. 


tSi  Zoologie.  N^.  i35. 

Siderolites  Calcitrapoides  Lam  ,  An.  s.  vert.  VII  p.  624  > 
id.  Eucjclop.  mc'fh.,  pi.  470,  f.  4  (ex  Fichtel.). 

Siderolites  Spenglcri  Blainv.,  Malacol.  ,  p.  3y5  (  ex  Fichtel  , 
tab.   i5,  fig.  i,  k.  ) 

Bronn,  taL.i  f.  21  ,  p.  7,  n".  9  (ex  Lam.). 

Jeune)  Nautilus  imguiculalus  Gmelin,  Sjst.  tint.  p.  55^2  ;  id. 
Dillwyn.  Descript.  Calal.,\).  346;  Spengler,  Skrivter  Dcen.  ges. 
nyc  Sam/.  I  p.  3j3  tab.  II,  fig.  g  ,  1. 

An.  Cortalus  Pagodas  Monti.  G.  29,  p.  ii5. 

Hab.  les  sables  de  la  mer  des  Indes. 

Id.  Ajoutez  I'espece  suivante  : 

4.  bis.  STELLATA,  Nob. 

Spengler,  Skrivter  Dacn.ges.  nye  Sand.  I,  p.  565,  tab.  fij.  5. 
a,  b,  c  ,  d. 

Hab....? 

Genre  XX.  Penerople,  Pencrop/is. 

P.  119.  Ajoutez  les  synonymes  suivans  z.\\  Pencropl is  plana— 
ttis  avant  \' Habitat. 

Schroeter,  Neuc  Lillcrat.  I  tab.  1  ,  f.  7,  p.  3i4. 

a.)  Nautilus  scmilituus  Linne,  Syst.  nat.  XII,  p.  1 163  ;  Schroe- 
ter, Einleit.  I,  p.  i4;  Nautilus  Lituus  Schreiber,  Conch.  \, 
p.  6;  Gmelin,  Syst.  nat.,  p.  33^2;  Montagu,  TV^^  Brit. p.  196; 
Maton  et  Racket,  in  Lin.  Trans.  VIII,  p.  118;  Dillwyn, 
Descript.  Catal.,  p.  546. 

Colurana,  Phytob.,  i744)2>tab.  58,  fig.  I).  Semi-Lifuus  ; 
Martini,  Conchyl.  Cab.  I,  tab.  20,  f.  186,  187;  Spengler, 
Skrivter Dcen.  Ges.  nye  Saml.  I,  p.  365  tab.  fig.  4j  5;  Schrce- 
ter,  Neue  Litlerat.  i,  p.  517,  tab.  i,  fig.  9. 

Spirolina  striata  Soyer-Willemct  ,  Bullet.  unii>.  des  Annonc.  et 
des  Nouv.  scicnt.y  1825,  t.  IV,  n°.  337. 

Jeune]  Nautilus  umbilicatus  L\nne,  Syst.  nat.  XII,  p.  11 65; 
Schroeter  Einleit.  i,  p.  12;  Gmelin,  p.  3571  ;  Dillwyn ,  Z?fcy- 
cript.  Catal.,  p.  344- 

Colunina  ,  Phytob.  2,  tab.  58,  f.  E. 

P)?  Nautilus  subarcuatulus  Walker,  Test,  min.,  j).  5  ,  f.  75  ; 
Adams,  Micro.!c.  p.  642  ,  tab.  i4  ,  f-  38  ;  Montagu,  Suppl.  p. 
80,  tab.  19  ,  f.  I. 

Genre  XXI.  Spiboline  ,  Spirolina. 

P.  120.  Sp.  n°.  I.  Cvi.iNnnACEA  ,  ajoutez  Ic  synoiiyme  siiivant: 
Lamarck,  Encyclop.  method.,  pl.  466,  fig.  2. 


Zoologie.  1 85 

P;  121  ,  ajoutez  I'esp^ce  suivante  : 

IV".  -J.  LiTuus  Gmelin  Sjxt.  nat.  XII,  p.  5072  ;  Dillwyn,  Dcs- 
■cript.  Catal.,  p.  346. 

Spengler,  Skrivter  Dceti.  Ges.  nye  Sniril.  I,  p.  2y5  ,  lab.  2  , 
fig.  10  d,  c,f,  g;  Klein,  Bnnz.  Natuif.  Gescl.  Schr.  II,  p.  47, 
tab.  I  ,  f.  «, 

Jfab.  la  nier  Rouge. 

Genre  XXII.  Robuline,  Robulinn. 

P.  121.  Sp.  no.  i.CuLTRATA,  ajoutez  les  synonymcs  suivans  : 

Nautilus  Calcar  Dillwyn,  Descript.  Cat.  ,  p.  34o  ,  var. ;  Mon- 
tagu, Test.  Brit.,  p.  189,  tab.  t5,  f.  4,  Stipp.  p.  y6. 

Nautilus  rctatiis  M.a.\.on  el  Racket,  in  Lin.  Trans.  YIII ,  p. 
1 14  ;  Dillwyn,  Descript.  Cat.,  p.  54o. 

Nautilus IcevigatulusY^dWer,  Test.  niin.  tab.  5,  f.  61;  Adams's 
Microsc,  2^  edit.,  p.  64  i,  tab.  i4,  f.  32  ;  Montagu  ,  p.  188  et 
Suppl.  p.  yS  ,  tab.  I  8,  f.  7,8,  Maton  et  Racket,  in  Lin.  Trans. 
VIII,  p.  ii5;  Dillwyn,  Descript.  Cat.,  p.  54  1. 

Jeune  age.  Nautilus  depressulus  Walker,  Test,  min.,  tab.  5,  f. 
68;  KAAxn's  Microsc,  2*,  edit., p.  641,  tab.  14,  f.  55;  Montagu, 
p.  190  Suppl.,  p.  78,  tab.  18,  f.  9;  Maton  et  Racket , /«Z/«. 
Trans.  VIII ,  p.  i  i5  ;  Dillwyn,  Descript.  Cat.,  p.  34 1. 

P.  122.  Sp.  n".  3.  CosTATA  ,  supprlmez  cette  espece,  double 
emploi  du  n".   i5,p.  123. 

Id.  Sp.  u".  i3.  CosTATA,  ajoutez  le  synonynie  suivant  .  P<i- 
Ijstomella  cnstnta  Lam.,  An.  s.  vert.  VII,  ]i.  625. 

Genre  XXIII.  Cristeli.aire,  Cristellaria. 

P.  124. Sp.S.CASsis, ajoutez:  LedermuUer  ,  Microsc.  I,  tab.  8, 
f.  d?  et  Martini,  Conch.  Cab.  1,  tab.  19,  fig.  170  (ex  Leder- 
muler)  ? 

P.  i25.Sp.  n".  12.  Calcar,  ajoutez  le  synonyme  suivant  : 
Gronovius,  Zoophjl.,  fasc.  3,  p.  282  ,  no.  1219.  Ferussac. 

1 34-     MeMOIRE  SUR   UN    NOUVEL   animal    qui     VIT    SU.".    les    bRANCIlIES    DU 

lIoMARDjparMM.V.  AuDouiN  et  IMilne  Edwards,  (lua  rAcadeniie 
des  Sciences.  Seance  du  6  novembre  1826)  ;  et  Rapport 
sur   cc    menioire  par   ftl.    Latreille. 

Bien  que  le  petit  etre  dont  ces  naturalistcs  ont  entrctenu 
TAcadcmie  ,  sc  trouvc  en  grande  abondancc  sur  les  brancbics 
du  Iloniard  commun  de  nos  cotes,  son  existence  n'avait  pas  en- 
core etc  sigualee ,  et  sa  dccouverte  parait  selon  les  auteurs  dc- 


i84  Zoologie.  N".  i54. 

voir  jet.ei- un  grand  jour  siu-  les  aaimaux  qii'oii  designe  sous  Ic 
iioni  de  Lcrnc'c,  mais  dont  I'organisation  est  encore  tres-peii 
connue.  En  cfiet  MM.  Audouin  et  Milne  Edwards  ont  trouve 
fjne  le  parasite  dont  il  est  ici  ([uestion  ,  et  qu'ils  nomrncnt  Ni- 
lolhoc ,  presente  tous  les  caracteres  d'uneLeruee,  lorsqu'on 
I'examine  a  I'oeil  nn  ou  nienie  avec  une  loupe  assez  lorle.  On  ne 
peut  y  distinguer  alors  qu'unc  jiartie  centrale  mediocre,  d'une 
petitesse. extreme,  et  4  proloiigemens  lateraux  qui  ont  I'aspect 
d'ailes,  et  dont  la  paaue  posterieure  renferine  un  nombre  im- 
mense d'cEufs.  L'aaimal  nc  parait  avoir  alors  ni  pates  ni  an- 
tennes  ,  ni  yeux  ;  on  croit  seuleraent  apercevoir  une  bouclie  a 
sonextrcmite  anterieure.  Mais  en  examinant  le  Nicotlioe  a  I'aide 
dun  microscope  de  Selli^ue  dont  le  pouvoir  amplifiant  est 
enorme,  les  auteurs  sc  sont  assun'-s  ipi'il  est  pourvu  de  •->.  yeux, 
de  deux  antenncs,  de  cinq  paires  de  pates,  dun  tliorax  forme 
de  quatre  anneaux,  et  dun  abdomen  egalement  articulc.  C'est 
an  premier  segment  de  I'abdomen  que  sont  fixes  les  sacs  ovi- 
geres ;  enfin  les  prolonyemens  lateraux  anterieurs  sont  formes 
<les  tcgumens  qui  acquierent  un  developpement  excessif  dans 
le  point  qui  correspond  au  cinquieme  anneau  du  thorax,  et 
constitue  ainsi  2  longs  sacs  dans  I'interieur  dosquels  on  voit 
I'ovaire  interne  et  des  especes  de  ceecums  intcslinaux  doues 
d  un  mouvement  peristaltique  tres-energique. 

11  est  done  evident  que  le  Kicotlioe  n'est  autre  cliosc  qu'un 
crustace  trcs-voisin  des  Monocles  de  Jurinc;  mais  le  developpe- 
jnent  monstrueux  d'une  ccrtaine  partie  du  corps  masque  ,  pour 
ainsi  dire,  les  organes  caractei-isliques ,  et  lour  donne  I'appa- 
lence  bizarre  qui  distingue  toutes  les  Lernees.  Les  auteurs  du 
luemoirc  ont  etabli  que  lors  de  sa  sortie  de  Ircuf ,  ie  Kicotlioe 
est  un  ci;ustace  normal  ,  ct  que  c'est  seulcment  lorsqu'il  s'est 
lixc  pour  toujours  sur  les  branchies  du  Homard  qu'il  acquiert 
les  formes  anomales  qui  le  rapproclient  des  Lernees.  Guides  par 
la  tlieorie  des  nionstruosites  de  M.  GeofFroy  Saiiit-llilaire,  ils 
comjiarent  cet  animal  singulier  anx  fcelus  monstrueux  que  ce 
savant  a  nommc  Ilc'lcmdclphcs ,  et  qui,  greffes  sur  un  frere 
,]umeau,  viveut  a  sus  depens,  et  tout  en  se  develojipant  ,  sc 
trouvent  reduits  a  leur  enveloppe  tegumontaire  et  aux  organes 
qui  en  sont  des  dcpendances.  Les  Nicothoessetrouvent  dans  les 
smemcs  conditions  que  ccs  heteradelphcs,  du  moment  oil  ils  se 
^  nt  fixes,  el  ils  presenteut  iles  diri'ormilcs   semblaliles.  Ainsi 


Zoologie.  iS5 

ces  etres  si  dissemb'.ables  sont  soumis  aux  meiiies  lois  ,  ct  ce 
qui  est  le  terme  du  developpenient  des  NicoUioes  (et.  piobable- 
ment  de  toutes  Ics  Lernees),  se  reprodiiit  d'unc  nianiere  acci- 
dentelle  dans  les  classes  plus  elevees.  {Le  Globe;  i  nov.  1826.) 
M.Latreille,  rapporteur,  pense  que  le  nouv  el  animal  doit  etre 
range  dans  Tordi-e  des  brancbiopodes  ,  et  qu'il  forme  un  genre 
particulier  de  cesanimaux.Le  noni  AeTctralobe,  qui  indiquepar- 
faitement  sa  forme,  aurait  scmble  preferable  a  celui  qucles  au- 
teurs  du  memoire  ont  cboisi.  M.Latreille  crnit  qu'une  question 
interessante  relalivcment  a  cet  animal  estcelle  de  savoir  si  le  Ni- 
cothoe  du  Homard  ne  serait  pas  herniaplirodite.il  ne  pense  pas 
qu'onpuisse  adopterles  inductions  qui  terniinent  le  memoire  dont 
ilrend  compte,  et  finit  en  declarant  que  le  memoire  de  MM.Au- 
douin  e  tMilnc  Edwards  n'en  est  pas  nioins  remarquable,  tant 
pour  les  faits  ncufs  et  curieux  qu'il  renfernie  ,  et  dont  les 
comniissaiics  garantissent  I'exactitude,  qu'a  cause  de  la  difli- 
culte  du  travail.  II  demande  que  ce  memoire  soil  approuvc  par 
1' Academic  et  insere  parnii  coux  des  savans  etrangers.  (  Ze 
Globe ;  00  nov.  i8a6.} 

l35.    Ii\SECTES    DlPxiiKES    DU    NOED     DE     LA     FhANCE.      TiPULAlRES;     par 

J.  Macquart,  de  la  Societe  des  Sciences,  de  I'agriculture  etdes 
arts  de  Lille.  In-8".  de  i^3  pag.  avcc  4  pl-  gi'av.  au  trait. 
Paris,   i8v.5;  Lille,  imprim.  de  Leleu. 

Get  ouvrage  ,  quoique  dejk  ancieu  ,  meritant  I'attentioa  des 
naturalistes ,  nous  n'hesitons  pas  a  en  donner  ici  une  analyse. 
Apres  un  tableau  synoptique  des  genres  ,  I'auteur  donne  les 
nonis ,  la  synonymic  et  la  description  des  especes  qui  sont 
propres  au  nord  de  la  France.  i".G'''^.  ScAxnorsE,  3  especes  dont 
une  nouvelle ,  S.  major.  Long.  2.  lig.  Cotes  ou  thorax  ar- 
geutes.  a°.  BiBioN ,  5  esp.  5°.  Dilophe  ,  2.  esp.  4°-  Simulie  , 
2  esp.  5o.  RiivpHE,  2  esp.  60.  Sciare,  G  esp.  dont  une  noiivcllc, 
<S.  Firidipes.  Long,  i  lig.  ~.  Noire,  pieds  verdatres.  ■j^.  Mvceto- 
niiLE ,  ig  esp.  dont  plusicurs  nouvelles.  M.  pallicliconiis. 
Long.  2  lig.  Thorax  roussatre  avec  le  dos  brun ,  abdomen 
noir  avcc  ics  coles  et  lo  bord  des  1"='^'.  segnicns  jaiines. 
M.  Jliwipes.  Long.  2  lig.  Noire  ,  pieds  jaunes.  M.  pjgmcea. 
Long.  I  lig.  i.  Roussatre,  dos  ct  dcssus  de  I'abdomen  bruns ; 
base  des  anlennes  jaune.  M.  nana.  Long,  i  lig.  -^ .  lloussalre 
dessus  du  corselet  et  de  I'abdouicn  bruns ;  antcnncs  cnlicremeul 


i8G  Zoologie.  N*.  i35. 

bruncs.    M.    riifii.  Long,    -j    lijj.   '.  Roiissc ,  thorax   marque  dc 
li[;nfs  bruues  ;  uilcs  d'unjaune  roussatre.  3J.  incomplcla.  LorijT. 
•2.   Vv^.  KoiiAlre  ,  deux  dcs   nervurcs   des  ailos  incompletes.  M. 
scricca.  Lonjj.    i  lig.  ^.  Front  et  cotes  du  thorax  soyeux.   Ab- 
domen noir  avec  le  dessous    et  les   cotes  des  segmens  fauves. 
M.    nnmdata.  Long.    2   lig.  Ferrugineuscs.  Autennes  brunes  k 
bases  jaunes  ,  ailes  jaunatres ,  sans  taches.  M.  anoninla.  Li)ng. 
I  lig.  4-.  Palpes  de  trois  articles  distincts ,  dontlc  premier  tres- 
epais  et  les  autres  tres-menus.  8".  SciopniLE  ,  9  especes  ,    dont 
plusieurs  nouvelles.  S.  unimaculatn.  Long.  2  lig.  Ailes  marquees 
dune  petite  tache  obscure.  S.  /t/grwe/itris.  Long.  2  lig.  Ochracee. 
Abdomen    noir.    S.    lulcn.  Long.  2   lig.   Jaune ,  tete   noire.  S. 
oc/iracea.  long,  i  lig.  -|.  Ochracee.  Abdomen  a  segmens  jauucs 
et  noiratres.   S.   nigra.  Long,   i  lig.  i.  Noire,  velue.  Palpes  et 
pieds  jaunes.  S.'cinerascens.  Long.  2  lig.  ^.    Dun  gris  cendr<^. 
Ailes  sans  taches.  9°.  PLAxyuRE ,  8  especes  ,  les  nouvelles  sent  : 
P.  pnllipes.  Long.  3   lig.   \.   D'un  roussatre  pale.  Abdomen  a 
Landes  obscures,  pieds  dun  jaune  blanchatre.  P .  nana.  Long. 
I    lig.   ^.    Koire  ,  pieds  fauves,  ailes  terminees  par  une  bande 
noiratre.  P .  flnva.  Long,  i  lig,  \.  Jaune.  Ailes  jaunatres.  P .  bi- 
color.  Long,   i  lig.   ~.    Dessus    du    corps    noir,    dessous   fauve. 
10°.    Mycetodie,  une  espece.   i  10.  Mackocerk  ,  six  especes,  dont 
deux  nouvelles.  M.  maculipcnnis.  Long    u  lig.  ^.  Ferrugineuse. 
Ailes  marquees  d'uue  tache   stigmatique  et  d'nne  tache  irregu- 
liere,  avec  I'cxtremite  noire.  Sejjmens  de  I'abdoraen  birdes  de 
noiratre.  M.  nana.  Lmg.    i   lig.  ^.  Jauiiatre.  Thorax  marque  de 
5  bandes  lincaires.  Abdomen  fascie    de  noir.   12°.  Bolitopuile, 
line   espece.   i5".    Dixa  ,    2   espec;'S.  i4''' Triciiocere,  3  esp6ccs. 
1 5".  PxvciioPTERE  ,  2   cspeccs.    1 6".  TiPULE ,   20  especes ,    dont 
quelques-unes  nouvelles.  T.nigricornis.  Long.  6  lig.  ^.Cendree 
Aatennes  entierement  noires,  thorax  a  4  bandes,  ailes  tachetecs. 
T.   irrorala.   long.  G  lig.  Thorax  cendre  ,  a  4  bandes  obscures. 
Abdomen   d'un    gris   roussatre.  Ailes    cendrecs ,    marbrees    de 
blaiic;   stigmale  noiratre.   T.  brcvitcrcbrata.  Long,  y  lig.  Thorax 
cendre,  base    de   I'abdomen  roussatre.  Tarierc   de   la   femelle 
courte.  Ailes  legerement  obscures;  stigmate  pali;.   17".  Nepiiro 
TOME,  I  esprce.  18''.  CriiNoi'iroiiE ,  Ci  especes.  19"  IIiiipidie,   i  es- 
pece. 2'>.  LiMNOBiE,  38  esp.,  dont  plusieurs  nouvelles.  L.  .tax— 
maculala.  Long.    4   iig-    Cendrec.    Ailes   a  six   taches    noires. 
L.   nigricans.     U  uu    cendre    noiratre.     Hanches    ct    ))ase   des 


Zoologic.  l8y 

cuisses     roussatres ,    stigmate    des    ailes  ,     brun.     L.     scsi///.';. 
Long.  3  lig.  "-i.  D'un    gris   roussatre;    tliorax    a    qiiatrc    bandes 
brunes;  ailes  a  stigmate  pale.  L. plafypfem.  Long.  3  lifr.  Koifc. 
Ailes  larges,  sans  taches.  L.  marginnla.  Long.   3  lig.  l.  Noire, 
segmens  de  I'abdomen   bordes   de   fauve.    Pieds  jaunes.  Ailes  ii 
stigmate  obscur.  L.atm.  Long.  3  lig.  -f.  Noiratre  ,  pieds  obscurs. 
Ailes  sans  stigmate.  L.  argentea.    Long.  4  lig.  \.  Thorax   noir, 
cotes  d'un  blanc  argente  ,  metathorax  gris  cendre.  L.  variegata. 
Long.    5  lig.    Noiratre,  ailes  marbrees.  L.  grisea.  Long.  5  lig. 
Grise.    Thorax  a  trois  bandes  noires  ,  ailes  hyalines,  stygmate 
trcs-pale.  L.   unimacidnia.    Long.  4  lig.  Noiratre.  Ailes  a   stig- 
mate brun.  L.    lcei>ignia.   Long.  3  lig.    D'un  noir  lisse.  AiJes  a 
stigmate  brun.  Z.  macroptera  Long.   5  lig.  i.Rousse,  thorax  i 
4  bandes  brunes,  ailes  fort  larges.  L.  sericea.  Long.  i  lig.  ^. 
Gnse  ;  thorax  marque  d'unebgne  noire,  ailes  hyalines. Z.coi/iKr- 
nata.   Long,    i   lig.  i.  Jaune,   genoux   noirs.   21°.  Erioptere, 
hnit  especes,  dont  les  nouvelies  sont  :  E.  nigra.  Long.  1  lig. 
Noire;  premiere  cellule  sous-marginale  des  ailes  a  long  pedicule. 
E.  noduhsa.  Long.  2  lig.  ^.    Thorax  gris,    abdomen  noiratre, 
ailes  legerement  obscures,  stigmate  plus  obscur.  F.  pjgmcea. 
Long.  \.  hg.  D'un  gris  noiratre.  220.   Psychode  ,  cinq  especes, 
dont  deux  nouvelies.  P.  variegata.  Long,    i  lig.  Noire,  ailes  ii 
franges  variees  de  brun   et  de  blanc.  P.fusca.  Long,   i  lig.i.. 
Noiratre,  ailes  obscures,  sans  taches.  23°.  CECiDOMi'iE,  7  csp.  ; 
les  suivantes  sont  nouvelies.  C.  variegala.  Long.   1   lig.  ^.  Ailes 
legerement  tachees ,  pieds  varies  de  noir  et  de  blanc.  C.  ntirnn- 
tiaca.  D'un  jaune  orange.    C.  pygmcea.  Long.    ^.   lig.    Tele   et 
thorax  obscurs,  abdomen  rougeatre.  24°.  Lestremie,  Lcslremia 
Macq.  M.  Macquart  introduit  ce  nouveau  genre  :  voici  le  carac- 
tere  qu'il  lui  assigne  :  Antennes  velues,  courbees  en  devant, 
un  peu  raoins  longues  que  le  corps,  de  i5  articles  globuleu.x  , 
pedicelles  dans  les  males.  Pieds  asscz  longs,  greles,  premier  ar- 
ticle des  tarses  long.  Ralanciers  a  long  pedicule.  Ailes  larges,  ii 
cinq  nervures;  point  de  cellule  mediastine  ni  de   stigmatique, 
une  marginale,  point  d^  sous-marginale,  une  discoidale  etroite, 
quatre  posterieures,  la  premiere  grande,  la  seconde  assez  petite 
a  long  petiole,  la  troisit;mc  de  la  longueur  de  I'aile,  la  qualrienu; 
longue,  fort  etroite  a  sa  base  ,  point  d'anale,  ni  d'axillairc.  I.e 
type  de  ce  genre   est  la  Lestremie   ceiulrOe  ,  Lcslremia  cincrca 
Macq.  Long,  i  lig.  D'un  gris  roussatre.    25".   CisAxovouon ,    18 


i88  Zoolo^ie.  N°.  i35. 


O' 


vsj).  ,  tlont  quclqucs-uncs  noiivcUos.  C.  cincrciif:.  Long.  2  lig. 
Tliorax  cendre;  abdomen  noir,  picds  fauves  a  genoux  noirs. 
C.  nilidus.  Long.  1  lig.  .'.  Noir;  pieds  fauves,  ailes  sans  taches. 
C.  unimaculatus .  Long.  1  lig-^.  Koir  j  piedi fauves,  ailes  marquee* 
«l'une  tache.  C.  ruficornis,  long.  1  lig.  ]\oir  ;  antenncs  et  pieds 
roussatres.  C.  brwipainis.  Loag.  1  lig.  ^^  Noir ;  pieds  velus  ;  les 
2  premiers  articles  des  tarses  ,  roussatres  ;  ailes  courtes.  C.  aivo- 
malus.  Long,  i  lig.  Une  fausse  nervure  bifurquee  dans  la 
cellule  sons-marginalc.  C.  fidvus.  Long,  i  lig  '-.  Fauve,  abdo- 
men a  tache  noiratre  ,  picds  a  articulations  noires.  26".  Tanvpe, 
i4  csp.,  celles-ci  sont  nouvelles  :  T.  macu/alus.  Loui^.  1  lig.  \. 
Brun,  ailes  a  point  noir  au  milieu  et  taches  legeremeut  obscures 
vers  I'extremite.  C'est  peut-etre  la  femelle  du  Tanypus  nrbu- 
losus  Meig.  T.  fasciatus.  Long.  1  lig.  ~.  Thorax  pale  a  ])andes 
obscures  ,  ailes  a  tache  noire  au  milieu.  T.  obscurus- 
Long.  I  lig.  Noiratre,  ailes  obscures  a  raouchelures  hya- 
lines. T.  hirsufus.  Long,  i  lig.  Thorax  roiix ,  abdomen 
fortvelu.  T.  imiinaculntiis.  Long.  1  lig.  \.  Noir,  ailes  d'uii  gris 
lonce  avec  une  petite  tache  noire,  -i-j".  Chiroiiomc ,  qnaran'.e 
espf-ces  ;  les  nouvelles  sont  :  C.  tenuis.  Long,  une  lig.  \.  Thorax 
verdatre  a  5  bandes  noires.  Abdomen  et  pieds  noiratres.  Ailes 
hyalines.  C.  nigcr.  Long.  1  lig.  ~.  Noir,  pieds  d'un  brun  noi- 
ratre. C.  gracilis.  Long  i  lig.  Thorax  jaune  a  bandes  noires. 
Abdomen  d'un  brun  noir,  pieds  jaunatres.  C.  pallipes.  Loug. 
1  lig.  Brun  ,  antenncs  et  pieds  pales.  C.  tcslaccus.  Long. 
1  lii^.  Testace.  Thorax  a  bandes  bruiies  ,  picds  pales.  C.  mnr.ula- 
ius.  long.  I  lig.  Noiratre,  pieds  roussatres.  Ailes  tachetees. 
C.  annulatus  ,  lougueiiri  Ug.   '-.  Noir,  jambes  et  tarses  a  bande 

.  Idanchc.  C.  irianmdntus.  Long,  i  lig.  \.  Thorax  jaune  a 
bandes  noires,  premier,  quatricme  et  ciuqnienic  segmeas  de 
I'abdomen  jaunes.  Jambos  anterieures  a  bande  blanche.  C.  mm- 
ginntits.  Long,  i  lig.  ^.  Thorax  jaune  a  bandes  noires ,  ab- 
domen noir,  segmens  hordes  de  jaune,  pieds  noirs ,  jambes  a 
anncaux  blancs.  C.  unifasciatus.  Long,  i  lig.  Thorax  jaune 
a  bandes  noires.  Abdomen  noir,  son  ^',^  segment  jaune  ,  jambes 
anterieures  a  bande  blanche.  C.  liiimr.rnlis.  Long,  i  lig.  ' 
Noir,  thorax  marque  dune  tache  jaune  de  chaque  cote,  j)ie(l> 
ohscurs,  ailes  blanches,  une  ligne  noire  a  la  base.  '28".  (ioHj- 
ruRK,  ti-ois  especps.  2<j".  Cousiv,  trois  especes.  5o".  A.noi'uLle  , 
deux  cspeccs. 


Melanges.  189, 

A  I'ouvraije  est  joint  un  supplement  conteiuuil.  les  genres 
snivans  :  lo.  Nematocerh,  line  espece.  i" .  Lasioptebe,  une  esp. 
?i<'.  Campylomyze  ,  line  espece,  et  en  outrc'un  Sibioa  ,  nne  Si- 
niulie,  une  Sciare  et  deux  Tiptlles  deja  tlecrits  dans  I'ouvrage 
de  31.  lUeigen.  Quatrc  planches  representent  les  ailes  des  diffe- 
rens  genres  d'une  maniere  fort  exacte.  Get  onvr.i^ie,  emineninient 
utile  a  rcnlomologie  francaise,  annoncait  avantageusenicnt  les 
progres  que  son  auteur  a  continue  depuis  de  faire  faire  it  la 
science.  A.-S.F. 


MELANGES. 

1  36.  Ni':cnoLOGiE. — Lessciences  ontadeplorcr  la  pcrtR  dii  prof. 
fl.  Struve,  de  Lausanne,  memb.  de  plusieurs  societes  savantes. 

J\e  en  lySi,  il  obtint,  en  1784,  la  chaire  de  cliimie  et  de 
mineralogie.  L'union  si  precieuse  de  ces  deux  sciences,  et  I'cm- 
'ploi  de  Directeur  des  mines  et  salines  de  tout  le  canton, 
donnaient  de  grands  avantages  i  cet  homine  laborieux,  en  le 
tenant  conslainnient  entre  la  pratique  et  la  theorie,  eutre  I'ex- 
ploration  des  terreins  et  renseignement  de  I'ecole.  Les  connais— 
sances  varices  recueiUies  a  celte  double  source  out  ele  repan- 
dues  pendant  4o  ans  dans  les  ecrits  que  nous  indiquons  plus  bas. 

On  jugera  quels  services  M.  Struve  arendus,  d'abordasonpaj-s 
par  ses  travaiix  statistiques,  physiques  et  memo  politiques  sur  a 
Suisse,  et  surtout  a  la  mineralogie  ,  et  a  cette  geologie,  science 
nouvelle  alors,  creee  par  son  maitre  Werner,  si  agrandie  de- 
puis par  les  Francais  et  les  Anglais,  et  que  M.  Struve  n'a  ccsse 
d'eclairer.Aussi  ce  profcsseur ,  ainsi  que  son  riche  cabinet,  et 
les  mines  qu'il  dirigeait  etaient-ils  visites  avec  empressement 
par  tous  les  homines  instruits,  que  des  recherches  pour  les 
sciences  iiaturelics  condiiisaient  en  Suisse.  Tous  ont  apprecie 
ses  qualites  morales,  cette  simplicite  unie  a  taiit  desavoir, 
cette  niodestie  duuce,  prcstjue  tiinide  devant  ecus  qui  le  cnn- 
sultaient  et  I'admiraient. 

La  pei'te  d'une  epouse  cherie  et  plcine  de  merite  ,  les  souf— 
frances  de  ses  dei'nieres  annees  ont  signale  en  lui  de  nnuvcUes 
vertus  ;  il  est  ir.ort  le  29  novembre,  daos  les  sentimens  d'une 
pieuse  resignation.  La  veillc,  il  remcttait  a  un  parent  un  travail 
ayant  pour  objet  special  de  rendre  plus  utile  au  Musec  et  i 
I'Acadeniie  d'enseignement ,  le  don  qu'il  leurfait  de  sa  biblio- 
llieque  et  do  sa  collection  de  mincraux. 


J  go  Melanges.  No.  1 36. 

Sa  charite  envers  les  pativres  s'est  elenduc  au-dela  clii 
tonibcau  ,  non  moins  que  son  zele  pour  rinstniction  publi- 
qiie.  il  assigne  par  son  testament  io,5oo  fr.  de  Icjjs  distincls,  k 
riiospicc ;  a  I'ccolo  de  cliaritejaux  indigens  du  canton,  de 
la  ville  ,  nienie  aux  etrangc-rs  ;  a  la  Sociele  Bihlique,  etc.  etc. 

Lc  Nouvcllistc  Vnudoh ,  ,  en  rendant  liomniage  aux  vertus 
ot  aux  talents  de  M.  Struve  (  n".  du  !"■.  dec),  donne  la  liste 
suivante  de  ses  ouvrages.  Nous  y  ajoutons  seulement  les  quatre 
premiers*,  que  nous  avons  sous  les  yeux. 

I  *.  Dcscript.  topogr. ,  physique  ct  polil.  du  pays  dc  f^aud , 
fH'Cc  la  descript.  des salines,  etc.  Lausanne,  Luquiens  (sansdate). 

1  * .  Mem.  pour  servir  a.  rhist.  physique  el  naturcllc  de  la 
Suisse.  Laus.  et  Paris,    1788,  par  Rayniet  et  Struve. 

5  *.  Priiicipes  de  mineralogie,  ou  exposition  etc.  etc.,  d'apres 
les  lecons  dn  prof.  Werner,  avec  des  additions  manuscrites 
de  cetauteur,  par  Vanberkhem  ct  H.  Struve.  Paris,  an  5. 

4  *.  liinc'raire  mincralogiquc.  du  Saint— Gothard  ct  du  f^alais , 
avec  une  carte  petrograpliique  ,  par  I\IM.  Exliaquet,  Struve  e' 
Taiibeikhein  ,  Basic,  1795.  («  Ouvrage  excellent,  dit  M.  Ebel, 
dans  son  Manuel  du  vnyagcur  en  Suisse,  et  dun  grand  secours 
])0ur  les  mineralogistes  qui  veulent  faire  le  voyage  avec  fruit.  ») 

5.  Mc'lhode  analytiqus  des  fossiles ,  fonde'e  sur  leurs  cnract- 
exte'r.  Laus.  1797;  reimprimee  a  Paris,  an  5.  Ouvrage  qui  ale 
plus  contribue  a  la  reputation  de  M.  Struve. 

6.  Recucil  dc  memo  it  cs  sur  les  salines.  Laus.  ,    i  8o5, 

7.  Descript.  abre'ge'e  des  salines  du  ci-dewant  gnuvern.  d'  Aigle. 
Laus.,  I  8o4.  (Cet ouvrage  ,  dit  Ebel  ,  contient  beaucoup  de  faits 
d'une  grandc  importance  pour  la  geologic. ) 

8.  Fragments  sur  la  ihcoric  des  sources,  el  sur  son  application 
a  r  exploitation  des  sources  sale'cs.  Laus.,  1804. 

q.  Itinerairc  des  salines.  Laus.  i8o5. 

10.  ylbrege  de  geologie.  Laus.  ,  2*.  edit.,  1819. 

Coup  (V ceil  sur  I'liypothcse  de  M.  Charpenticr.   Laus.,   i8ig. 

1 1 .  ObscrK'nt.  sur  lc  gisement  du  gypse  salifcre,  dans  le  dis- 
trict d'  yligle.  Laus.,    18 '.JO. 

J  2.  Mc'moircs  sur  dijfc'rens  objcts  rclatifs  ii  la  geologic ,  aux 
salines.  Laus.,  iSoJ,  i^^  caliicr.  Les  autres  caluers  jiublies 
cbaque  annee  jusqu'cn  181 4,  ferment  une  colU'clion  de  10 
volumes.  Get"  ouvrage  est  recommande  par  Ebel  commc 
renfermant  bcaucoii])  de  fails  iniporlaiis.  D. 


Table  des  principaux  articles.  igi 

TABLE 

DES  PKINCIPAUX  ARTICLES  DE  CE  NUMERO. 

Geologic. 

OEuvres  completes  <le  Cufibn  ;  A.-G.  Desmarest.  —  Consider,  on 
l^olciinos  ,  etc.  ;  Poulett  Scrope  ,  1 .  —  Actii'e  and  extinct  J^ol- 
cnno ;  Cli.  Duubeny,  8.  —  Lettre  du  prof.  Neckcr  au  piofesseur 
Maurice  ,  sur  les  filoiis  de  Valorsine  ,  etc.  ,11-  —  Apparences 
oliservces  sur  des  filons  ;  C.  IMartiiii  ,  13.  —  Progres  de  la  geo- 
logic ,  14.  —  Extrait  dune  lettre  du  conite  de  Munstcr.—  Men-,, 
sur  la  geognosie  du  depart,    du  Kord  ;  Poiricr  Saint-Brice  ,  15. 

—  Corps  organises  fossiles  du  gros  intermediaire  du  Calvados; 
DeslongcliaiTips.  —  Geologic  du  departcm.   de  la  Moselle  ,  20. 

—  Gisenient  de  la  calamine  ,  pres  I'liilippeville;  Eouesnel  ,  21. 
Mine§  de  plomb  du  Cumberland  ,  etc.  ;  MiM.  Brochant  de  Vil- 
liers  ,  etc.,  ib.  —  Formation  de  la  vallee  de  Kingsclere;  le  Rev. 
W.  Buckland  ,  26.  —  Craie  ct  sables  de  Lyme -Regis  ,  etc.  ;  de 
la  Beche.  —  Essai  geologique,  geogn.  ct  oryctog.  sur  la  princip. 
de  Pyrmont ;  Mencke,  28.  — Cartes  geogn.  des  bords  du 
Rhin;  MM.  Oyenliausen ,  etc.,  30.  —  Basaltes  de  PUaster- 
kaute ,  31.  —  Parallels  geogn.  de  la  formation  salifoie  des 
Alpes  ,  etc.  ;  C.  Lill.  de  Lilienbacii  ,  33.  — Arrang.  orograp. 
des  roclies  Joacbimstbal  ;  CI.  Paulus  ,  35.  —  Cavcrne  de 
Hackershoelile  au  Harz  ;  Binge.  —  Formations  calcaircs  de  la 
Souabe  ;  G.  Gmelin  ,  36. — Se's  efllorescens  des  roclies  volcan.; 
])''s.  Bi.scbof  et  Noggerath  ,38.  —  Detonations  de  I'ile  de  Me- 
leda  -,  Partsch  ,  40.  —  Apparences  geologiques  dans  Ics  enviions 
lu  lac  IjUgano  ;  de  Buch  ,  43.  —  Sel  ammoniac  volcanique  de 
Lanzerote  ;  Brandes  ,  45. — Geol.  du  detroit  de  Beliring  ,  46. 
Id.  de  Rio  de  Janeiro  ,  ib.  —  Liste  des  volcans  actuellement 
enflammes  ;  Arago  ,  47.  —  Causes  des  tremblemens  de  terre  ; 
F.  -  P.  de  Gruitliuisen. — Prcjuges  sur  les  eaux  mincralcs  , 
Meriau,  49.  —  Rccherclies  sur  la  tourlie  ;  W.  Ket'crstein  ,    50. 

—  F]lan  fossile  d'lrlandc  ;  Th.  Wcuver  ,  51.  —  Restes  de  ba- 
leine  ;  Drummond,  ib.  —  Travaux  des  Soc.  lielv.  cautorm.,  52. 
Extraits  de  Icttrcs,  .53.  —  Rapports  anciens  sur  les  aerolitiies; 
I)'-.  Noggerath , 55 

Histuire   nnturelle  gincrule. 

OEuvrcs  competes  de  Bufi'on  ;  Desmarest.  —  Ditionn.  ,  56  et  57. 
Gumn'lde  dcr  organiseheu  Jl'elt  ;  Sommer,  57.  —  Regnes  organiq. 
du  monde  primitif ;  Kriiger  ,  58. — Principales  productions  de 
I'Europe  meridionalc  ;  Risso,  5'J.  — IManuscrits  du  V>'.  F. 
Fernandez, ,  60. —  Observations  d'liistoire  naturelle  aux  montag. 
Bleucs  ;  Lesson.  —  J'he  natural  J/i.Uiry  of  the  Bible  ;  Harris.  .  .  65 
Mincnddgic. 

Dc  I'isomorplii.sme  ;  Forclibainmcr  ,  64.  —  Crista'.lisation  du 
gypsc  ;  llessci  ,  65.  —  Mineraux  de  I'iniaiidc  ,  etc.;  Iless  ,  66,  ; 
Sulfate  dc  soude  rristallise  ;  dc  Gind)ernat ,  67.  —  Picrosuiine; 
Magnus.  — Vesuviennc  dc  Mussa  ,  etc.  ;  de  Kobcll  ,  ib.  —  Du 
slipiBrosiderite  ;  Bisdiof ,  69.—  Carbonate  de  soude  natif;  llai- 
dingcr  ,  ib.  — Forme  du  Breclnveinstein  ;  Wakkeruagcl  ,71.  — 
Plomb  carbonate  en  Sardaigne  ;  Miclielotti  ,  //'.  —  ftliiies  de 
diamant  dc  I'lndc  nicrid  ;  Voysey,  72. —  Argiles  employ- dans 
les  usiucs  a  fer  ,  74.  — Or  de  Vermont  ,  75.  — Clialuineau  a 
inouvement   spontane  ;    Lceton 7C 


iga  Table  des  pn'ncipaux  articles, 

Bolaniqiic. 

Fcconilation  <le  qnclq.  vpgiH.;  Gaeitner  ,  7G. — Mctamorpliofc  <lc» 
\egttaiix;  Cimcliii  ,  78. — Iiilluenoe  de  Icloitiicito  siir  Ja  vp- 
gctation  :  l4aiu),80.  —  Expchicnccs  pour  ctal)lir  la  methodc 
iiat,  (le  botaiiiqiie  sur  dcs  caiacteros  cliimiqucs ;  Runge  ,  ib.  — 
Distril)iit,ioii  geograpliiquo  dos  Clieiiopt)dt'es;i\lirbol,  82. — Mem. 
sur  It's  conileics  et  les  cycadees  ;  Uicliartl ,  85.  —  Flora  Sicula  ; 
Presl  ,  92.  — ■  'J'enlamen  Flora'  AlpiiKv  Hch'etiiv ;  Zollikofcr  ,  94. 
Flora  Belgii  sept.  ;  van  Hall ,  95.  —  Exolic  Flora  ;  Hooker  ,  96. 
Magasiii  iter  Garten-Botnnik  ;  II.  -  (i.  -  /'.  Reiclicnljacii  ,  98. 
Hortus  liotanicus  :Y.vlA.  Rciolicnbach  ,  99.  —  Sur  la  famille  dcs 
hruiiiacee.s  ;  Adolp.  Biousniait ,  101. — Monographie  des  glo- 
Lulaires  ;  Canibessedes  ,  103.  —  Note  sur  le  genre  Mnlachra ; 
A.  dc  Saint-Hilaiie ,  105.  —  /</.  Sur  le  genre  Uncinia  Pers.  ; 
Ra.spail,  1U6.  —  Cafa/.  of  Plant  >.  etc.;  L.-P.  James,  1U7. — 
Snr  quelq.  vegetaux  rares  du  nord  de  la  Suede  ;  Lestadius  ,  ib. 
—  Plnnlarum  Capeitsium  Descript.  ,  etc.;  de  Sclilechtendal  ,111. 
Quelques  observ.  sur  le  genre  Crocus;  C.  Bouche,  ib. —  Especc 
gigantesque  de  charagne  ;  Beitoloni,  114. — Deux  nouvellcs 
espeees  de  Cyperus  ,  etc.  ,  Baldwin,  11 5.  — Neige  rouge  trouvee 
daus  la  zone  glaciale  ;  C.-A.  Agardli ,  116.  — Systema  Liche- 
niun  ;    Eschweiler.    —   AiUiquitales    Linneanee ;    Agardh  ,    1 24. 

Eloge  histor^que  de  Banks;  Cuvier 125 

Zoologie, 

Abbildungen  zitr  Naturgesch.  Brasilicns;  Maximilien  ,  prince  de 
^Vied,  125. —  Excursions  dans  les  iles  de  Madere  et  de  Porto- 
Santo  ;  L'owdicli  (  trad,  francaise )  ,  12(5. — Zoo'ogie  dcs  iles 
Malouines;  (larnot,127.  —  Aniniaux  vivans  trouves  dans  les 
corps  solides;  Yaliot  ,  129.  — Classilication  naturelle  des  Mam- 
miteres  ;  llitgen  ,  131. — Beitraege  sur  iVaturgeschichli-  t'.  Brn- 
silien  .P.  deWied  ,  133.  —  Diversite  des  bassins  de  difl'erentes 
races  humaines  ;  A  rolick  ,  137.  —  Anatomic  du  Simla  Satyrus  ; 
Jofl'iies,  151. — Sur  la  Cliiru  ,  ou  pretendue  licorne  du  Ne- 
pau!  ,  143.  —  Structure  de  la  Inurse  du  muse;  Oken.  —  Sur 
une  espece  de  breuf  nonimce  Goitr  ;  I).  Stew.  Trail,  144. — 
Sur  le  Wombak  de  Flinders;  Ivnox,  148.  — Orr.is;  Breline,  150. 
Sur  le  fou  de  Bassan  Ferrary;  Jtlainvillc  ,  154.  —  Esquisses 
ornitiiologiques  ;  ^ig0IS,  155.  —  Conservation  des  pcaux 
d'oi.seaux  ,  Waterton  ,  157.  —  Quelques  nouvellcs  espeees  doi- 

seaux  ;  Le.':son  et  Garnet ;  158 Quelques  espeees  de  reptiles 

du  Japon  ;  Boie  ,  160.  —  Memoire  sur  le  iri  nre  AinphiuTiia  ;  G. 
Cuvier  ,  162.  —  Reeoniposition  du  bassin  de  quelques  animaux 
fcssiles  ;  Ritgen,  1G3.  —  Usages  des  sacs  brancliiaux  dc  la  Bau- 
droie ;  Geodioi  Saint-llilaiie ,  165.  —  Nouvelle  espece  tie 
squale,  Sq.  isodus  ;  Macri  ,  1(>6.  —  Nouvellcs  observations  zoo- 
logiques;  Otto  Fabricius,  168.  —  Sur  les  coquilles  dc  la  famille 
dcs  Animonccs  ;  DeiVance  ,  173.  —  Additions  et  corrections  au 
tableau  metliodi(iue  des  ceplialopodes  de  M.  d'Orbignv  ;  de 
Ferussac  ,  175. — Sur  le  JNicoiho'c  qui  liabitc  les  biancbies  <lu 
liomard  ;  M.M.  Edwards  et  Audouin.    —    Insectes    dipteres  du 

nord  de  la  France  ;    Macquart 

Milan  gcs . 

Keciologie. —  ]\iort  de  II.  Struve  de  Lausanne.        189 

Errata  de  diieinbrc  1826. 
Pa".  4j4,  lig.  30  ,  pntiercnu-ut  ,  lisez  inlcrieurcnnut. 

Id.  du  piiscnl  cnliier, 
Pag.  f  6  ;  //g.  23  ,  dun  autre  ,  lisez  dim  auteiir. 


y,\\\\S.—  n.1\n\l'S)V.l\lV.  UE  JAIIN,  RDK  RACINE,    IS".   /, , 

|>I  »rv     in.     I  'oHFiiN 


BULLETIN 

DES    SCIENCES    NATURELLES 
ET  DE  GEOLOGIE. 


'•««'««<«»%%A^%' «%««««/%«%»««.  ^«««-%«^^<%«%^««.4'%%««/%«.««%%%«'««^ 


GfiOLOGIE. 

^37.  Defense  do  christianisme  ou  Coinfebences  sdr  la  religiob  ; 
par  M.  D.  Fravssinous  ,  Eveque  d'Herniopolis,  Premier  au- 
monier  du  Roi ,  Ministre  des  affaires  eclesiastiques  et  de  I'in- 
struction  publique.  3  vol.  in- 8°.  Paris,  iSaS;  Le  Clerc. 

MoiSK  CONSIDERE    COMMK    HlSTORlEN    DES    TEMPS    PRIMITIFS.     (   T.     II  , 

p.  49  de  I'ouvrage. ) 
Nous  nous  reprochons  d'avoir  tant  tarde  k  faire  connaitre 
aux  geologues  de  tous  les  pays ,  la  Conference  ou  M8^  d'Her- 
mopolis,  considerant  Moise  corame  hislorien  des  temps  primitifs, 
examine  son  recit  sur  les  deux  fails  principaux  que  contient  ia 
Genese  ,  la  Creation  et  le  Deluge.  II  est  utile  de  leur  montrer 
comment  les  sages  et  lumineuses  explications  de  ce  savant  prelat, 
ont  rendu  desormais  impossible  toute  discussion  raisonnable  en- 
tre  la  science  et  I'orthodoxie  ;  il  est  utile  aussi  d^  faire  voir  aux 
hommes   religieux  que  leur  conscience  n'a  point  a  repousser 
les  saines  theories  de  la  science ;  il  est  necessaire  enfin  de  re- 
pandre  plus  generalement  des  idees  justes  sur  la  Genese  et  sur 
les  principaux  faits  geologiqueS  qui  s'y  rattachent ,  afin  d'eviter 
des  discussions  insolites,  comme  il  s'en  eleve  souvent  dans  le 
monde ,  telles  que ,  par  exemple ,  sur   X'age  du  globe ,  sur  le 
deluge  universel,  si  \es  coquilles  Jbssiles  sont  des  products  du  de- 
luge de  Noe,  etc. 

En  distinguant  dans  le  langage  de  Moise  les  expressions  con- 
sacrees  par  I'usage  et  qu'il  fallait  employer  pour  etre  compris, 
en  tenant  compte  de  la  difference  des  temps  ,  des  peuples  et 
du  genie  de  la  langue  des  llebreux,  tout  en  respcciant  cipen- 
dant  le  recit  de  I'liistorien  ,  M.  de  Frayssinous  a  consacre  par 
son  suffrage  des  interpretations  qu'appelait  une  raison  con- 
sciencieuse.  Des  lors  la  Cosmogonie  de  Moise,  prenant,  en  quel- 
que  sorte,  un  autre  caracterc,  ne  presentc  plus  (lu'un  ensemble 
B.  TomeX.  i5 


194  Geologic.  N".  107 

tie  fails  qui  rentrent  sans  efforts  sous  loinpire  des  lois  nalu- 
relles  determiuees  des  I'origine  par  le  Crcialpur  des  inondes  , 
et  qui  par  la  s'accordent  dans  ieiir  generalite  avec  les  opinions 
eclairees  que  Ion  a  pu  se  foimer  sur  I'origine  de  la  terre.  Car, 
et  il  ne  fant  point  perdre  de  vue  cette  observation  in^Dortante, 
Moise  expose'en  pen  de  mots  sa  Cosmogonie ,  et  dans  des  ter- 
mes  tres-generaux  ,  et  une  fois  le  sens  du  mot  jour  fixe,  on  ne 
doit  plus  guere  y  considerer  que  I'ordre  et  la  succession  des 
creations.  M.  de  Frayssinous  montre  la  concordance  qui  existe 
sous  ce  rapport  entre  les  faits  scientifiques  et  le  rccit  de  Moi'se, 
envisage  sous  son  vrai  jour,  et  il  rend  par  la  un  service  eminent 
a  la  religion  ,  a  la  science  et  aux  geologues. 

Quand  on  se  rappelle  en  effet  les  discussions  si  deplorables  qui 
eurent  lieu  dans  les  derniers  siecles  au  sujetde  la  Genese,  com- 
ment la  geologic,  encore  si  conjecturale  alors,  parut  servir  d'auxi- 
liaire  aux  attaques  de  quelqucs  philosoplies ;  comment,  dun  autre 
cote,  deshommes  religieux  ,  quelquefois  plus  zeles  qu'habiles, 
denoncerent  avec  taut  de  chaleur  des  opinions  qui  aujourd'liui 
n'ont  rien  de  blamable  aux  yeux  des  lumieres  de  I'Eglise  ,  on 
doit  s'efforcer  de  signaler  I'esprit  dans  lequel  M8^  d'Hermopolis 
a  considcre  laT>enese  ,  etde  repandre  la  connaissance  des  opi- 
nions qu'il  adopte  au  sujet  des  points  fondanientaux  qu'elle 
contient,  en  fournissant  ainsi  a  la  religion,  a  la  science  et  aux  geo- 
logues qui  pourraient  encore  se  trouver  exposes  a  des  attaques 
analogues  a  celles  dont  nous  parlions,  des  armcs  victorieuses 
pour  les'repousscr. 

S'il  estcependant  anjonrd'hui  une  verite  generalement  sen- 
tie  ,  c'est  que  les  progres  dc  toutes  les  connaissances  positives 
ont  tout-a-fait  eloigne  de  nous  cet  esprit  prctendu  philosopliiquc 
dont  on  fait  encore  tant  d'etat,  commc  s'il  pouvail  renaitre  !  Quel 
est  aujourd'hui  le  geologue  qui  ,  tout  en  admirant  le  prodigieux 
genie  deVoltaire,  ne  souriraitde  pitic  a  sos  argumentations  scien- 
tifiques conlrc  la  Gen6se?  Et  voit-on  de  nos  jours  paraitre  une 
seule  dissertation  composee  dans  cet  esprit  par  un  ecrivain  jouis- 
sant  du  moindre  credit  dans  le,monde  savant  ?  S'il  se  publiait 
quelque  (icrit  de  cette  nature  ,  le  silence  et  le  mepris  des  sa- 
vans  n'en  feraient-il  pas  plus  prompte  et  meilleure  justice  que 
V index  de  la  Sorbonnc  ne  pourrait  le  fairc  ?  En  vain  quelqucs 
pcrsonnes  interessces  ou  Irop  credules  veulent-ellcs  ressusciter 
la  terreur  des  philosophcs  dc  cette  espece  ,  rien  ne  justifie  Iculs 


Geologie.  ic)5 

alarmes,  et  si  tout  ne  tenioignait  pas  autonr  de  nous  que  les  lu- 
mieres  sonttoujours  le  plus  sur  guide  pourriiomme,  la  geologie, 
qui ,  apres  avoir  fourni  dans  son  enfance  des  armes  contre  les  tra- 
ditions sacrees  ,  pourrait  servii-  aujourd'hui  a  appuyor  la  Cos- 
mogonie  de  Moise,  en  fournirait  le  memorable  exemple.  En  effet, 
ct  enlaissant  de  cote  les  considerations  et  lessentiniensquicom- 
mandent  la  foi,  c'est  surlesrecherchesdeM.  Cuvierques'appuie 
le  fait  le  plus  iniportant  du  recitde  Moise,  I'ordrede  creation  des 
etres  vivans;  cesont  celles  deMM.  Champollionet  Letronne  que 
M.  de  Frayssinous  cite  en  tenioignage  pour  ses  considera- 
tions historiques  ;  enfin  cesontles  decouvertes  duD''.  Young  et 
de  M.  Fresnel  qui  donnent  au  savant  prelat  les  mo3'ens  d'ex- 
pliquer  le  passage  de  la  Genese  qui  concerne  la  creation  de  la 
luiniere.  Nous  sommes  done  en  droit  de  repousser  avec  force 
toutes  les  insinuations  perGdes  et  calomnieuses  que  I'esprit  de 
desordre  voudrait  chercher  a  propager  contre  les  savans  en  ge- 
neral et  contre  les  geologues  en  particulier.  Tout  ce  que  de— 
mandent  les  savans  aujourd'hui  ,  c'est  de  jouir  en  paix  du  fruit 
de  leurs  travaux,  et  que  la  cause  de  la  religion  ne  soit  pas  me- 
lee inconsiderement  aux  resultats  de  leurs  recherches. 

Nous  devons  faire  observer,  qu'en  notre  particulier,  nous  ne 
considerons  ici  la  Genese  que  coninie  un  monument  historique 
de  la  plus  haute  antiqnite  ;  c'est-a-dire  uniquement  sous  le 
point  de  vue  scientifique  ;  toute  autre  maniere  de  I'envisager 
serait  deplacee,  dans  le  Bulletin.  Buffon ,  de  Luc,  Buckland , 
Webster,  etc.,  ont  mis  un  grand  interet  a  cet  examen  ,  et 
il  est  temps  que  Ton  abandonne  ce  ridicule  de  convention  que 
quelques  savans  attacherent  a  etudier  ce  precieux  monument, 
lorsque  nous  scrutons  chaque  jour  avec  tant  de  peine  les  Cos- 
mogonies des  Chinois ,  des  Hindous  et  des  Egyptiens ;  lorsque 
riiistoire  ne  dedaigne  meme  pas  d'interroger  les  monumens 
muets  les  plus  anciens ,  et  jusqu'aux  allegories  les  plus  mcns- 
truenses  des  peuples  de  I'antiquite.  Sans  chercher  a  appuycr 
une  opinion,  un  sentiment,  on  peut  reconnaitre  un  fait,  ct 
I'intolerance  serait  aussi  blamable  dun  cote  que  de  I'autre. 

M^'.  d'Hcrmopolis  ,  s'appuyant  du  sentiment  de  St.  Augustin 

sur  la  valeur  du  mot  jour,   s'exprime  ainsi  sur  cette  question 

capitate  :  «  La  chronologie  de  Moise  date  nioins  de  I'inslant  de 

»   la  creation  de  la  matiere  ,  que  de  linstant  de   la  creation  de 

I     >i   1  bomme,  laquelle  n'eutlieu  que  le  6".  jour.  L'ecrivain  sacre 

i3. 


,96  Geologic.  N°.  iSy 

»  suppute  le  nombre  d'annees  du  premier  bomme  et  de  ses 
»  descendans,  et  c'est  de  la  supputation  des  annees  des  pa- 
»  triarches  successifs  que  se  forme  la  chronoloijie  des  livres 
»  saints  ;  en  sorte  qu'elle  remonte  moins  a  lorigine  meme  du 
«  globe  qu'a  lorigine  de  I'espcce  humaine.  Des-lors  nous  som- 
>)  mes  en  droit  de  dire  aux  geologues  ,  fouillez  tant  que  vous 
»  voudrez  dans  les  entrailles  de  la  terre,  si  vos  observations 
»  ne  demandent  pas  que  les  jours  de  la  creation  soient  plus 
»  longs  que  nos  jours  ordinaires  ,  nous  continuerons  de  suivre 
»  le  sentiment  comnmn  sur  la  duree  de  ces  jours ;  si ,  au  con- 
j»  traire,  vous  decouvrez  d'une  maniere  evidente  que  le  globe 
»  terrestre,  avec  ses  plantes  et  ses  animaux,  doit  etre  de  beau- 
it  coup  plus  ancien  que  le  genre  humain ,  la  Genese  n'aura 
»  rien  de  contraire  a  cette  decouverte  :  car  il  vous  est  permis 
»  de  voir  dans  cbacun  des  six  jours  autant  de  periodes  de 
u  temps  indeterminees  ,  et  alors  vos  decouvertes  seraient  le 
»  commencement  explicatif  d'un  passage  dont  le  sens  n'est  pas 
M    eiitierement  fixe.  » 

Or  ,  I'observation  montre  qu'il  s'est  ecoule  un  long  espace 
de  temps,  1°.  entre  la  consolidation  des  coucbes  primitives  du 
globe,  et  I'apparition  de  la  vie  a  sa  surface;  1° .  entre  la  crea- 
tion des  diverses  especes  de  plantes  et  des  diverses  races  d'a- 
nimaux;  3°.  entre  ceux-ci  et  la  creation  de  Thomme.  Les  preu- 
ves  de  ces  faits  sont  irrecusables,  puisque  ces  coucbes  sont  le 
produit  d'une  succession  d'effets  lents,  et  que  les  debris  de 
plantes  et  d'animaux  que  certaines  de  ces  coucbes  renferment 
supposent  une  prodigieuse  succession  de  generations  distinctes. 
Les  faits  repoussent  done  I'idee  de  jours  semblablcs  aux  no- 
tres ;  et  nous  n'avons  meme  encore  aucun  moyen  d'apprecier  la 
duree  des  epoqucs  dont  il  s'agit.  C'est  un  calcul  de  meme  na- 
ture que  celui  de  la  distance  des  ctoiles  a  la  terre  ,  et  rien 
n'est  plus  ridicule  aux  yeux  d'un  bomme  qui  s'est  occupe  de 
ces  sortes  de  cboses  que  d'entendre  parler  de  Vage  du  moncle  , 
de  Vantiquilc  du  monde  ,  etc. 

Comme  il  est  egalemenl  certain  que  I'espoce  bumaine  est  la 
derniere  des  creations,  puisque  Ion  ne  retrouve  pas  ses  dc)>ris 
parmi  ceux  des  autres  etrcs  vivans  qui  aboudent  dans  les  cou- 
cbes solidcs  ,  meme  les  plus  superficiellcs  du  globe,  on  pent 
dire  que  tons  les  pbenomcnes  ,  quels  qu'ils  soient ,  auxciucis  on 
pcut    rapporter  la  formation  de  ces  couches ,  apparlicnuent  a 


Geologie.  1 97 

I'histoire  scientifique  des  epoques  anterieures  k  I'existence  de 
Thomme.  De  la  Ton  voit  tout  le  vide  de  ces  phrases  qui  se  re- 
petent  chaque  jour  ,  que  les  revolutions  dont  le  globe  ojfre  le 
te'moigtiage  sont  une  preuve  da  deluge  universel.  II  est  evident , 
d'apres  ce  qui  a  ete  dit,  que  c'est  a  la  surface  de  la  terre  seule- 
ment  que  Ton  peut  chercher,  avec  quelques  geologues  anglais  , 
les  traces  de  ce  grand  cataclysnie  ,  et  que  les  coquilles  ,  les  osse- 
niens  d'animaux ,  les  empreintes  de  plantes  que  Ion  trouve 
dans  les  couches  solides  du  globe  n'ont  aucun  rapport  avec  le 
deluge,  puisqu'il  n'a  eu  lieu  que  pour  detruire  I'espece  hu- 
maine ,  et  que  toutes  ces  couches  ,  ainsi  que  les  phenomenes 
qui  en  ont  change  I'ordrc  ou  I'inclinaison  ,  sont  anterieurs  a 
I'existence  de  I'homme.  (V.le  Bull.,  i^.  Sect.,  t.  Ill,  n".  2o3.) 

Sans  doute  Dieu  a  pu  ,  par  un  acte  de  sa  volonte  ,  creer  dun 
seul  jet  la  terre  toute  consolidee  et  tous  les  etres  qui  I'embel- 
lissent ,  ainsi  que  I'observe  M.  de  Frayssinous;  niais  comma 
rien  ne  nous  defend  de  penser  que  la  volonte  du  Createur  a  pu 
recevoir  son  accomplissement  par  un  enchalnement,  une  suc- 
cession d'effets  plus  ou  moins  rapides,  ou  lents  par  rapport  a  la 
duree  de  la  vie  humaine,  et  que  I'orthodoxie  ne  s'oppose  point 
a  voir  dans  I'ceuvre  des  six  joyrs  six  e'poqties  de  temps  inde'lermi- 
jic'es;  que  d'ailleurs  Moise  n'a  pu  entrer  dans  le  detail  des  causes 
premieres  par  lesquelles  Dieu  a  determine  cette  succession  d'ef- 
fets ,  que  les  seules  choses  qa'il  precise  sont  d'accord  avec  les 
observations  ou  les  deductions  qu'autorisent  les  lois  naturelles, 
on  peut  admettre  sans  difficulte  cette  succession  ,  cet  enchalne- 
ment d'effets  dopendans  des  causes  premieres  et  preexistantes 
qui  ont  amene  snccessivement,  et  par  voie  de  consequences, 
la  formation  de  la  terre,  et  les  modifications  qu'a  subies  sa  surface. 

En  suivant ,  avec  M.  d'llerniopolis  ,  la  serie  de  I'ceuvre  des  six 
jours  ,  nous  ferons  connaitre  sommairement  la  suite  de  cette 
Conference. 

Au  premier  jour  Dieu  cre'a  le  del  et  In  terre  ,  dabord  la 
terre  fut  couverte  d'eau  ,  c'e'tait  conune  un  abirne  ie'ne'breux;  mats' 
Dieu  dit  ;  Que  la  lumicre  sait ,  et  la  lumicrefut.  Quant  a  la  crea- 
tion de  la  lumiere  avant  que  le  soleil  brillat  au  firmament  , 
M.  de  Frayssinous  denionlre  que  les  objections  qui  ont  ete 
faitos  a  ce  sujet  sont  sans  valeur  ,  en  admottant  toutefois  avec 
le  savant  prelat  que  Moise  a  moins  voulu  dire  la  luniiere  vi- 
sible et  produitc  ,    que  la  creation  de   la  substance  qui  peut 


198  Geologie.  N*.  iSy. 

devenir  liiuii^re.  11  s'appuie  des  recheiclics  dii  D^.  Yoiinfj  et  de 
celles  Jc  M.  Fresnel ,  qui  ont  fait  prevaloir  la  ihc-orie  des  vi- 
bratioas  sur  celie  de  I'etnissioa  que  soutint  INewtou.  D'apres 
cette  premiere  theqrie,  la  creation  du  fluide  qui  peut  devenir 
luminclTx,  etait  independanle  de  la  creation  du  soleil,  cetastre 
etant  ineme  considere  coinuie  un  corps  opaque  depuisHerscliel; 
et  des-loi'S  la  lumieie  a  pu  etre,  en  cffet,  produile  des  I'origiae. 
Pnr  la  creation  du  ciel  on  ne  pent  cependant  entendre  que 
I'espace  et  les  corps  qui  composent  I'univers,  tout  ce  qu'oii 
pouvait  alors  comine  aujourd'liui  coniprendre  dans  cette  ac- 
ception  indeterminee.  Mais  cette  creation  ne  suppose  jjoint 
absoUinient  I'existence  des  astres  dans  I'etat  ou  nous  les  voyons 
actuellement.  Le  soleil  pouvait  faire  partie  de  la  creation  du 
ciel  ,  sans  avoir  encore  I'eclat  luraineux  qu'il  possede ;  les 
theories  scicntifiques  ne  s'opposent  point  a  I'adinission  de  cette 
hypothese.  Ainsi  ,  rien  ne  repugne  a  concevoir  au  quatrieme 
jour  seulenient,  ou  a  la  quatrieme  epoque,  la  manifestation  des 
astres.  HI.  d'Hermopolis  n'a  meme  pas  cru  necessaire  de  men- 
tionner  cette  observation. 

Ce  prelat  rapporte  les  opinions  des  geologues  nu  des  pliysi- 
ciens  sur  la  fluidite  primitive  du  globe,  pour  montrer  qu'en 
eCFet  laterrea  ete  couverte  d'eau.  Cette  opinion  est  aujourd'liui 
un  des  faits  les  plus  inconteslables.  ireulement  les  observations 
ne  laisscnt  aucun  doute  sur  la  nature  ignee  de  la  fluidite  du 
globe  dans  I'origine;  mais  a  peine  le  refroidissement  de  sa  sur- 
face permit-il  aux  gaz  de  limmcnse  atmosphere  qui  I'entourait 
dese  condenser,  qu'en  effet  la  surface  de  laterrefut  entierement 
couverle  par  les  eaux.  Ainsi  le  recit  de  I'oeuvre  du  premier 
jour  doit  etre  considere  par  tousles  esprits  non  prrvenns  et  qui 
ne  peuvent  y  chercher  cette  rigueur  d'cxpression  que  les  tcrnies 
si  gencraux  de  ce  recit  ne  sauraient  comporlcr,  conime  etant 
d'accord  avec  les  faits  et  les  theories  admises  par  la  science. 

Au  2'  jour,  Icscauxqui  enveloppaient  noltc planelcfurait  divi- 
se'es  dc  nianicre  quune  portion  s'eleva  dans  les  regions  superieures . 
Au  o*".,  In  trrrefcrme  commence  a  paraitre ,  les  pi  antes  sorlent 
de  son  sciii ,  la  verdure  et  lesjlciirs  rembellisscnl.  Au  4*-»  l^  soleil, 
la  hine  el  les  etoiles  brillcnl  au  firmament.  Au  5".,  les  poissons 
nagcnt  dans  les  eavx ,  les  oiseaux  volent  dans  les  airs,  les  repti- 
les ranipc/it  dans  la  pouss/ere  et  les  quadrapcdcs  marchent  sur  la 
surface  du  globe  Au  6*^.  cnfin,  i homnie  jiarait.  M<^^  dc  Fraissinous 


passe  rapidement  suu  tous  les  fairs  cnntciuis  d.ins  c-(>lU>  par- 
tie  du  recit  do  Moise,  excepte  sur  I'ceuvre  du  G".  jour  ;  il  u'a 
poiiil  juge  a  piopos,  il  n'a  pas  cm  necessaire  ,  a  ce  qu'il  parait, 
d'expliquer  en  details  cliacun  de  ces  faits ;  il  se  contente  de 
<juel(jues  reflexions  generales  pour  montrer  cju'aucune  obser- 
vation constatee  n'est  en  opposition  manifeste  aveccette  forma- 
tion successive  desetres.  En  effet,  la  2".  epoque  nous  designe  le 
temps  ou  I'equilibre  a  du  s'etablir  entre  les  eaux  des  mers  et 
celles  qui  sent  contenues  dans  I'atmosphere.  La  5'.  celle  ou  I'a- 
baissemeat  successif  du  niveau  des  mers  dut  faire  decouvrir  Ips 
premieres  surfaces  terrestres ,  qui  des  lors  purent  se  parer  de 
cette  vegetation  primitive  dont  on  trouve  des  debris  dans  les 
plus  anciens  terrains  secondaires ;  mais  ici  Ion  a  besoin  d'e- 
claircir  une  difficulte  qui  a  souvent  ete  rcproduite  comme  un 
argument  fort  embarrassant,  et  que  les  observations  recenles 
peuvent  permettre  d'expliquer  dans  un  sens  absolu.  Comment 
les  plantes  ont-eiles  pu  croitre  et  se  reproduire  alors  que  le 
soleil  ne  briilait  point  encore  au  firmament?  La  chaleur  pro- 
pre,  acquise  au  globe  terrestre  par  son  etat  priniitif  d'incau- 
descence ,  suffisait  pour  developpei-  et  enlretenir  cette  vegeta- 
tion ,  ei  peut  rendre  compte  de  cctle  difficulte  appai'ente.  Le 
feu  central  de  Buffon ,  qui  a  donne  tant  de  discredit  a  la  theoric 
de  cet  illustre  savant,  est  aujourd'hui  au  nombre  des  donneos 
scientiQques  les  plus  accreditees,  tons  les  faits  geologiques  et 
physiques  viennent  I'appuyer;  les  phcnomenes  des  volcans,  des 
tremblemens  de  terre  et  des  eaux  therniales  s'expliquent  seulc- 
inent  dans  cette  bypothese ,  dont  toutes  les  circonslances  sonl 
d'ailleursd'accord,ainsique  M.  leR°".  Fourier  I'a  niontre,  aveclcs 
tlieories  mathematiques  sur  le  refroidissement  des  corps  soumis 
d'abord  a  I'influence  dune  haute  temperatiu'e.  Nous  sommes  Ics 
premiers  qui,  dans  ces  derniers  temps,  ayons  cherche  a  rehabili- 
ter  la  memoire  de  Buffon  sous  le  point  de  vue  des  idees  fondamen- 
tales  de  sa  theorie  de  lateiTe,  et  tpii  ayons  cssaye  d'expliquer 
tous  les  changemens  de  I'animalisation  et  de  la  vegetation  a  la 
surface  du  globe  princijialemcnt  par  I'abaissement  de  la  tempera- 
ture a  cette  menie  surface  (i);  notre  theorie  a  oe  sujet  a  etc  mem(" 
etcndue   par  un  savant  anglais,  M.   Cbrichton ,   qui   a   prouve 

(1)  Voyez  Journal  de  Phys.,  torn.  93,  1821,  p.  7i;    ct   Dictionn.  class. 
A'llist.  nal.  au  mot  Giugraphic  des  Mollusi/itcs. 


200  Geologic.  N°.  157. 

I'indepcndance  dans  laquelle  le  climat  primitif  du  globe  terres- 
ire  a  aii  se  trouver  de  la  chaleur  solaire.  Toutes  les  preuves 
qu'il  reunit  forment  un  faisceau  de  lumieres  qui  ne  laisse  au- 
cun  doule  sur  cette  question  j  en  sorte  qu'en  partant  de  cctte 
donnee  importante ,    on  peut  non-seulement  concevoir   com- 
ment la  vegetation  primitive  de  la  surface  terrestre  a  pa  exister 
independamment  de  la   chaleur  solaire,  mais  les   observations 
menies  prouvent  que  la  chaleur  propre  du  globe  et  une  tempe- 
rature moj'enne  uniforme,  beaucoup  plus  elevee  que  celle  qui 
regne  aujourd'hui  a  sa  surface  ont  pu  seules  donner    naissance 
a  la  vegetation  de  cette  ^poque.  En  efFet ,  les  debris  de  cette 
vegetation  trouves  pres  du  pole  et  sous  la  ligne,  montrent  que 
cette  vegetation  etait  egale.nent  uniforme ,  qu'elle  etait  ana- 
Ipgue  a  celle  qui  couvre  aujourd'hui  les  zones  equatoriales  ,  et 
qu'ainsi  les  differences  resultant  acluellement,  pour  cette  vegeta- 
tion, de  cclles  des  latitudes  etaieat  nulies  alors.  Tout  prouve 
que  dans  ce  climat  primitif,  les  saisons  periodiques  de   nos  cli- 
mats  actuels  ,  dues  a  I'obliquite  de  I'ecliptique  et  a  la  prepon- 
derance acquise  par  la  chaleur  solaire,   n'existaient  point.  La 
chalenr  propre  de  la  surface    terrestre  ayant  une  grande  ele- 
vation, I'infliience  de  la  chaleur  solaire,  en  admeltant  que  son 
atmosphire  fut   deja  en   combustion  ,   etait  nuUe  ou   presque 
nulle.  Ce  que  nous  avons  dit  rend  superfine  toute  explication 
par  rapport  au  4*^-  jour,  epoquc  ou  les  astres  ont  pu  devenir 
Tisibles  et  briller  au  firmament.  Quant  au  5*.,  I'ordre  des  crea- 
tions qui  y  sont  enumerees  est  parfaitement  d'accord  avec  I'or- 
dre dans  lequel  on  trouve  les  debris  fossiles  des  diverses  races 
d'animaux.   La  vie  animale  se  developpa  d'abord  au  sein  des 
mers  ,  puis  dans  les  airs,  les  reptiles  vinrent   ensuite  ,  les  qua- 
drupedes  et  I'homme  enfin  ;  cette  succession,  outre  qu'elle  est 
prouvee   paries    faits  directs,  est  conformc  aux    diverses  pha- 
ses par  lesquellcs  la  surface  terrestre  a  du  passer  pour  etrc  suc- 
cessivcment  disposee  Ji  recevoir  les  differenlcs  races  d'etres  vi- 
vans.  Nous  avons  prouve  depuis  long-temps  :  i".  que  I'nnnlogie 
de  station  ct  de  destination ,  c'est-a-dire  des  conditions  d' existence 
et  du  role  ii  remplir,  est  la  loi  gc'ne'ralc  qui  a  preside  a.  la  distri- 
bution de  la  vie  sur  le  globe ;  1°.  que  les  clinugcmcns  que  la  vie  a 
eprouve's  sur  sa  surface  ont  etc  gradue's ,  quelle  n'n  point  etc'  re- 
noHvele'e;  que  les  races  ri  out  point  etc   modifices ,  mais  quit  mesurc 
que  les  conditions  d'cxistcnce  changcaient  ou  qu'il  s'cnformait  de 


Geologie.  201 

noiivcUes,  des  especes  nouvcUes  ont  rcmplace  celles  qui  ne pouvaient 
plus  cxister  et  qui  n'avaient  plus  de  role  a  remplir  ,  et  cela  jusqu'a 
fepoque  oil,  pour  chaque partic  de  la  surface  successivcmcnt ,  Ve- 
quilibre  entre  les  causes  injluenles  a  etc  c'labli.  Les  <inimau\  d'a- 
lors  etaient  en  rapport  avec  la  vegetation  primitive  ,  voila,  pour- 
quoi  I'on  trouve  partout  des  debris  d'elephant ,  de  rhinoceros, 
de  lion,  etc.  L'animalisation  et  la  vegetation  ont  ete  modifiees 
sur  les  memes  points  par  les  causes  que  nous  venons  d'indi- 
quer ,  I'abaissement  de  la  temperature  a  la  surface  du  globe  et 
1     letablissement  des  climats  terrestres. 

M.  de  Frayssinous  traite  ensuite  cette  question  :  les  astres 
^  sont-ils  habites?  «  La  Pluralite  des  mondes,  de  Fontenelle  ,  peut 
bien  n'etre,  dit-il ,  qu'un  ingenieux  roman ,  mais  vous  etes 
libres  d'y  voir  une  realite.x  Puis  il  examine  cette  autre  question 
dent  la  science  s'occupe  beaucoup  aujourd'hui  ,  la  tige  unique 
du  genre  humain.  Toutes  les  raisons  morales  que  M.  de  Frayssi- 
nous fait  valoir  en  faveur  de  cette  opinion,  sont  tr^s— fortes, 
et  il  adniet  les  idees  de  BufFon  ,  sur  les  differences  que  I'in- 
fluence  du  cliniat ,  de  la  nourriture,  etc.,  ont  pu  apporter 
a  cette  lige  unique,  et  qui  ont  determine  les  modifications  qu'oa 
observe  aujourd'hui  dans  les  differentes  races.  Nous  avons  mis 
hors  de  doute,  que  pour  les  animaux  et  les  plantes,  il  faut  ad- 
mettre  des  centres  ou  des  bassins  pnrticuliers  de  productions , 
comme  on  admet  en  geographic  physique  des  bassins  et  des  mas- 
sifs hjdrographiques  ,  sc  rc'pc'tant  sur  divcrses  parties  d'une 
grandc  surface  ou  dans  des  continens  opposes ,  et  etant  affecte's 
entre  eux  dun  nombre  variable  de  differences  et  d'analogies.  De 
meme ,  les  bassins  et  les  centres  de  productions  prc'sentent  des 
productions  semblables  ,  equivalentes  ou  differentes ,  suivant  les 
lieux  ;  et  r aninialisation  ,  comme  la  vegetation  ,  ont  etc  soumises 
a  de  certaines  conditions  dependantes  de  la  forme  et  de  la  na- 
ture du  sol,  de  I'e'tat  de  Fair  et  des  eaux ,  de  telle  sorte  que  cer- 
tains genres  et  certaines  especes  mcme  se  reproduisent  a  de  gran- 
des  distances  ,  ct  j usque  sur  des  continens  opposes  sans  qu'on 
puissc  soupconner  qu  ils y  sont  arrives  par  voie  de  diffusion,  en 
partant  dun  centre  unique  ou  de  plusicurs  centres  de  productions 
distincts{Diction.  class.,  au  mot  Geographic  des  Mollusqucs).  Mais 
ces  observations  que  nous  croyons  inattaquables  ,  peuvent  bien 
ne  rieii  prouver  pour  I'cspece  humaine,  ct  la  science  a  besoin  de 
uouvcaux  fails  pour  adopter  a  cc  sujct  une  opinion  motivce. 


202  Geoloi^ie.  N,.  iSy. 

Mfi^  (VHormopolis  pnsse  k  lexamen  dcs  traditions  sur  Ic 
deliipp  ,  il  rnsscnil)le  tous  les  tcmoignaqes  liistoriques  ,  trans- 
mis  par  I'antiquitc  la  plusreculee,  qui  vicnnent  appuyer  la 
traililiou  de  ce  grand  evenemcnt.  11  I'examine  cnfin  dans  ses 
rapports  avec  la  chronologiej  sous  ce  point  de  vue,  nous  fe- 
rons  observer,  que  MAI.  Cliampollion  ont  montre  qu'en  suivant 
la  chronologic  des  Septante  ,  adoptee  par  les  peres  de  TEglise, 
elle  suffit  pour  se  rendre  raison  de  tous  les  fails  hisloriques. 
Quant  au  moyen  dont  Dieu  se  servit  pour  causer  le  deluge ,  cette 
consideration  qui  occupeaussile  savant  prelat  est  peu  importante 
en  elle-nienie  ;  le  langage  figure  del'historien  sacre  n'offre  rien 
deprecis,  des  pluies  extraordinaires  ,  voila  ce  qu'on  pent  enten- 
dre par  les  cataractes  du  ciel.  Dieu  a  pu,  sans  doule,  disposer  a 
son  gre  des  Clemens ,  niais  ,  sans  recourir  a  des  moyens  incom 
prehensibles,  en  envisageant  le  deluge  comme  il  doit  etre  envi- 
sage, c'est-a-dire  restreint  alaterre  alors  connne,alors  habitee; 
il  suifit  de  quelque  phenomene  nioins  general  pour  s'en  rendre 
raison.  La  seule  chose  importante  a  etabiir,  c'est  que  le  deluge 
n'a  point  ete  tiniversel ;  les  autorites  respectables  ne  manquent 
pas  pour  appuyer  cette  opinion,  nous  pourrions  citer  entr'autres 
le  temoignage  du  P.  Mabillon  qui  soutint  ce  sentiment  dans  une 
seance  de  la  Congregation  de  Y Index  a  Rome,  sentiment  auquel 
acquiescerent  les  neuf  cardinaux  qui  y  assistaient  (t).  Le  deluge 
avait  pour  but  dedelruire  loshnmmes;il  etaitdonc  inutile  qu'un 
cataclysine  general  submergeat  les  parties  de  la  terre  nou  en- 
( ore  liabitees.  Moise  la  qiialilie  d'universel  pour  la  terre  alors 
tonnue;  a  coup  sur,  il  n'y  comprenait  pas  lAmerique  ct  les 
terres  Australes.  Cette  facon  de  voir  plus  conforme  a  la  raison 
et  aux  observations  geologiques,  qui  repoussent  formclloincnt 
les  cataclysmes  et  les  perturbations  de  tous  les  genres ,  ne  sau- 
rait  contrarier  I'esprit  du  texte  sacre. 

Nous  terniinerons  enfin  cette  analyse  deja  trop  longite,  niais 
que  I'interet  de  la  matiere  fera  sans  doutc  excuser  ;  bciireux 
si  cct  Essai  pent  contribuer  a  repandre  des  idees  plus  exactes 
sur  les  questions  qui  y  sont  traitees.  Ferussac. 


(1 )  Lisez  ravei'tissenieiit  de  Tediteur  des  Lcttres  sur  I'JIisloiie physii/ui 
dit  la  lerre,  par  J.  A-  nr.  Ll'c.  Edit,  de  Paris,  an  VI  ( 171)8),  chcz  Niun, 
1>.  xvij.  Cette  edition  est  due  a  leu  M.  Kymeii,  supericur  du  semi- 
iiairc  ill'  Suiiit-Sulpice. 


GSologie.  2o5 

1 38.  Lectures  on  geology,  etc.  — Resume  des  lecons  siii-  la 
geologic  donnees  a  I'Athenee  de  New-York,  en  i825;parJER. 
Van  Rensselaer,  M.D.,  prof,  de  geologic  a  I'Alhenee.  New- 
York,  1 825;  Bliss. 

Aucun  ouvrage  de  geologic  generale  n'ayant  encore  ete  pu- 
blic en  Amerique,  M.  le  professeur  Rensselaer,  voulant  faciliter 
h  ses  concitoyens  I'etude  de  cette  science  interessante  ,  a  reuni 
en  un  volume  les  lecons  qu'il  a  donnees  a  I'Athenee  de  New- 
York. Ce  volume  estdivise  en  six  lecons,  ou  pour  mieux  dire  en 
six  chapitres,dont  nous  allons  indiquer  succinctement  le c»ntenu . 

Le  premier  chapitre  est  consacre  au  developpenjent  des  dif- 
forentes  theories  de  la  terre  qui  ont  ete  publiees  jusqu'a  ce 
jour;  il  est  terminepar  des  reflexions  tres-judicieuses,  qui  con- 
duisent  a  conclure  que  les  faits  geologiques  sent  d'accord  avcc 
les  revelations  des  livres  sacres. 

Dans  la  seconde  lecon,  I'auteur  indique  robjet  de  la  geologic, 
la  position  des  roches,  leur  reunion  en  plusieurs  terrains, ct  il  ter- 
niinece  chapitre  par  la  description  des  formes  ex  teri  cures  du  globe. 

Le  5'.  chapitre  est  consacre  a  la  description  des  changeniens 
produits  sur  la  surface  du  globe,  par  les  alluvions,  les  eiup- 
tions  volcaniques  et  les  tremblemens  de  terre  qui  paraissent  sou- 
vent  en  etre  la  suite. 

Dans  le  4*^.  chap. ,  M.  le  professeur  Rensselaer  decrit  les  mi- 
nerauxqui  entrent  dansla  composition  des  roches. '11  indique  en- 
suite  la  structure  de  composition  etde  separation  de  ces  roches. 

Les  5".  et6*.  chapitres  renferuient  la  description  des  terrains 
depuis  les  primilifsjusqu'aux terrains  d'alluvion,  qui  formeut  les 
depots  les  plus  modernes  qui  recouvrentla  surface  de  notre  globe. 

Nous  n'entrerons  pas  dans  de  plus  grands  details  sur  ce  re- 
sume fait  avec  clarte  et  methode ,  mais  aussi ,  avcc  trop  de 
concision  ,  et  dans  lequel  quelques  pages  seulemcnt  sont  consa- 
crecs  a  la  description  des  terrains  secondaires  ,  dont  I'etude 
est  si  interessante  et  ofiTre  souvent  lant  de  difiicultes.  D. 

log.  Abrege  klementairi!  de  geograi'hie  physique,  par  M.  le  conite 
O'fliER    de    Grandpre.   ln-8". ,   divise  en  a  parties ,  la    i"^^.    de 
20O  |iag.,la2'^.  de  290  pag.  avec  pi.  Paris,  iSaS;  Firmin  Didot. 
Nous  citerons  cet  ouvrage,    dont  nous  avons  rendu  coniptc 
dans    la   sixicme  seclion  An  Bulletin  ,    pour  les   idces  geologi- 
ques qui  y  sont  dcveloppees.  La  premiere  partie  est  loutc  con- 


ao4  Geologic.  N°.  159. 

sacr<5e  i  la  geographic  astronomique  et  physique ;  dansla  secoude, 
le  chapitre  premier  du  premier  livre  ,  contient  un  apercu  fort 
incomplet  de  la  mineralogie.  Le  chapitre  trois  du  deuxieme  offre 
une  ihe'orie  des  montagnes,  delcur  filiation,  de  leur communication 
sous-marine,   etc.;  I'auteur  croit  qu'elles  ferment  un  systeme 
continu;puis  il  traite  des  montagnes  primordiales  ,  qu'il  dit  for- 
mees  de  roche  vive,  etdu  depc'rissement  des  montagnes,  c'est-a-dire 
des  effets  des  phenomenes  almospheriques  sur  les  roches  qui 
les  composent    C'est  surtout  dans  le  livre  i".  au  chapitre  3 
que  I'auteur  developpe  les  idees  qui  lui  sont  propres  ou  qu'il  a 
empruntees  aux  nombreux  systemes  deja  publics  sur  les  volcans. 
«  Les  montagnes  de  troisieme  formation  ,   dit-il ,   sont  celles 
»  que  le  feu  organise;  ce  sont  les  volcans  eteints  ou  existans.  » 
Ce  sont  les  pyrites,  surtout  les  pyrites  martiales  que  Ion  peut 
regarder  comme  la  cause  de  tous  les  incendies  internes  dont  les 
volcans  et  les  tremblemens  de  terre  sont  les  consequences;  le 
naphte ,  le  petrole  ,  le  charbon  de  terre ,  etc. ,  propagent  I'in- 
cendie.  Partout  ou  I'eau  se  fraie  un  passage  pour  arriver  a  un 
amas  de  pyrite,  il  y  aura  fermentation  et  embrasement ;  I'eau 
est  volatilisee  par  I'ardeur  du  feu  ,  I'air  rarefie  fait  effort  par  la 
ligne  de  moindre  resistance  ;  si  cette  ligne  se  dirige  a  la  surface 
du  globe ,  voila  un  volcan  ;  si  cette  ligne  est  laterale  ,  il  en  re- 
sulte  une  galerie  souterraine.  Ainsi  s'est  etabli  un  grand  sys- 
teme de  galeries  souterraines  et  sous-marines  avec  lequcl  I'au- 
teur rend  raison  de   tous   les  phenomenes  volcaniques  et  des 
tremblemens  de  terre. 

Apres  avoir  esquisse  son  systeme  I'auteur  parlc  des  lies  vol- 
cani(|ues  ,  qu'il  passe  en  revue  sous  le  rapport  de  leur  constitu- 
tion et  de  lactivite  ou  de  I'extinction  de  leurs  volcans.  II  examine 
ensuite  les  volcans  des  continens  ,  puis  les  volcans  eteints. 

Le  chapitre  deuxieme  est  consacre  aux  tremblemens  de  terre  ; 
le  troisieme  aux  eruptions  dont  il  donne  une  liste  chronologi- 
que  ,  puis  a  la  correspondance  de  certaines  eruptions  pour  mon- 
trerretoniiante  relation  qu'ontentre  eux  tous  les  soupiraux  des 
galeries  volcaniques.  M.  de  Grandpre  ne  nous  laisse  pas  sans  in- 
quietude a  cetegard  :  nous  sommes  riches  en  rliarbon  de  terre  ct 
en  matiercs  con)buslibles  ,  dil-il ;  cotte  amorce  pourrait  bien 
nous  attirer,  un  jour,  une  visite  d'ancienne  connaissance  :  le 
feu  connalt  la  route ,  il  la  suivait  quand  il  ravageait  noire  Pro- 
vence, le  Dauphioe  ,  Ic  Vivarais  ct  le  Velay,  dont  les  cicatrices 


Geologic.  ao5 

tie  sontpas  encore  gueries.  Nous  ne  suivrons  pasM.  de  Grand- 
pre  dans  les  details  du  livre  quatrieme,  consacre  a  I'histoire  de  la 
retraite  des  mers  et  au  sejour  des  mers  sur  les  continens.  Une 
planche  est  destinee  a  representer  les  idees  geologiques  de 
I'adteur.  D. 

\^o.  Preuvks  que  la  surface  de  la  terre  a  ete  balayee  par  des 
courans  puissans  etuniversels.  {American  Journal  of  Sciences  i 
n°.  I ,  juin  1826  ;  p.  100. ) 

L'auteur  pretend  que  toutes  les  surfaces  de  rochers  non  de- 
composees,  portent  les  empreintes  des  eaux  qui  les  out  rongees. 
II  explique  les  depots  de  cailloux  loin  des  Lords  des  rivieres  , 
par  un  changement  dans  la  velocite  du  niouvement  de  la  terre 
sur  son  axe.  Si  la  terre  s'arretait  un  instant  dans  son  mouve- 
ment  diurne  ,  I'ocean  Pacifique  couvrirait  I'Amerique.  L'auteur 
a  tronvedans  toute  la  Nouvelle-Angleterre  les  surfaces  des  ro- 
chers polies  par  I'effet  des  eaux.  En  Europe,  la  culture  du  sol 
apeul-etre  efface  ces traces.  En  Amerique  il  y  a  eu  un  deluge, 
<jui  a  passe  du  nord  au  sud. 

14 1-  Observations  sur le  terrain  salifere  de  la  Lorraiise  ,  avec  des 
considerations  particulieres  sur  les  terrains  du  district  de  Treves, 
et  une  carte  geologique  du  pays  de  Treves  et  de  la  Lorraine, 
et  II  coupes,  par  le  profes.  Steininger.  {Herlha;  1^.  annee, 
5'.  vol.  ,  5.  call.  ;  p.    259.  ) 

On  a  conclu  trop  vite  qu'il  ne  devait  pas  y  avoir  dans  le 
district  de  Treves  de  depot  salifere  profitable  ,  parce  que  M.  de 
Oeynliausen  ne  voulait  placer  le  grand  amas  salifere  que  dans 
son  keuper.  On  a  doute  sans  exanien  approfondi  des  idees  de 
cet  aiiteur,  et  souvent  ce  dernier  s'est  trompe  et  a  confondii 
les  argiles  bigarrees  du  gres  bigarre  avec  son  keuper;  telle  est 
I'idee  de  M.  Stcininger  et  le  but  de  cc  memoire.  Le  gres  de 
Wittlich  se  pi'olonge  jusque  dans  les  Vosges  et  fait  masse  avec 
les  gres  de  cette  chaine.  Ce  gres  offre  la  reunion  du  gres  rouge 
secondaire  avec  ses  porphyres  et  ses  trapps  et  du  gres  bigarre. 
Sur  cc  depot  s'etcnd  le  musclielkaik,  qui  va  de  Bittbourg  a  Bla_ 
mont  et  Bi)urbonnc-les-Baiiis,  et  qui  supporte  un  grand  massif 
de  gres  ct  dc  lias,  dans  Ic  Luxembourg.  Pour  bien  faire  coni- 
prendre  ses  idees,  rautciir  donne  un  profil  des  Vosges  entre 
Saint-Die  et  Rappoldsweiler.  Du  gueis  cntoure  dc  deux  massifs 


ao6  Geologic.  N".  i/ji. 

de  granit  y  supportc  au  haut  de  Hury  au  S.-E.  de  Sainte-Croix- 
aux-ftlines,  un  gres  houiller  avec  du  gr^s  rouge  et  du  gres  bi- 
gane,  et  du  cote  de  St. Die  le  grt-s  bigarre  couvre  le  granit.  Le 
giesvosgien  inferieurest  toujours  porpbyrique  ou  unagglomerat 
prossier  d(!  roches  de  gi-au\vacke ,  de  quartz  et  d'aulres  roches 
plus  ancicnnes  ;  il  a  done  tous  les  caracteres  du  Todtliegende. 
Entre  Tlioley  et  Bliescastel  on  voit  le  gres  houiller  avec  des 
masses  de  diorite  et  de  rocbcs  ampbiboliques ,  puis  a  Neukir- 
cbeu  du  gres  bigarre  en  de9a  de  Bliescastel ,  le  gres  bigarre 
couvertde  I'argile  bigarre  et  du  muschelkalk.  L'autcur  indique 
soigneusemcnt  aillenrs  cette  argile  bigarree  et  y  fait  reniarquer 
des  gres,  des  gypseset des  bancs  marneux  ou  calcaires.  II  detaille 
a  ce  sujet  ce  que  Ton  voit  dans  le  pays  de  Treves,  et  il  montre 
que  le  muscbelkalk  s'adapte  a  la  surface  ondulee  de  la  marne 
bif'arree,  comme  cela  se  voit  bien  entre  Kittel  et  Temmels  et 
Wasserbillig. 

11  indique  le  muscbelkalk  a  I'ouest  des  Vosges  et  du  pays  de 
Saarbruck,  et  il  fait  observer qu'audela,  a  I'ouest,  on  trouve  une 
ctendiie  d'argile  bigarree  non  recouverte  depuis  Grevennia- 
cliern  jusqu'a  Cbarmes  pres  d'Epinal.  Cetle  zone  argileuse 
s'etend  dans  sa  plus  grande  largeur ,  entre  Berg ,  Grevenmacbern 
et  Niederanwen,  entre  Remicb  et  Dalhcim,  entre  Chateau- 
Salins  et  Hautelocber  ,  entre  Flavigny  et  Epinal.  C'est  la  le 
kcuper  salifere  et  gypsifere  de  M.  Oeyenbausen  que  M.  Stei- 
uinger  place  au  contraire  dessous  le  muschelkalk  parce  qu'il  se 
lie  avec  celui  de  Troves  qui  est  evidemmeut  rccouvert  par  le 
muschelkalk.  L'auteur  y  indique  des  gypses  a  Konigsmacbern 
ct  Petelauge,  et  il  parle  au  long  des  bancs  de  marne  endurcie 
et  dp  calcaire  qu'il  renferme  presque  partout ,  et  surtout  au- 
dessous  dugypse.  Ilidentifie  completement  ces  argiles  bigarrees 
de  la  Lorraine  avec  celles  du  pays  de  Treves  et  indique  les 
sources  salees  des  bords  do  la  Moselle  et  de  la  Saar ,  par  ex.  a 
Mider-Kons,  k  Scbengen  ,  a  Nittol,  a  Igel ,  pres  de  Merzig,  ii 
lliedorsdorf ,  a  Mettlacb,  a  Dreisbach  ,  etc. ;  il  y  a  meme  du  sel 
dans  le  gypse  <le  Wasserliesch. 

Apres  avoir  donne  le  detail  de  ses  observations  ,  notre  savant 
auteur  affirme  qu'il  n'a  jamais  vu  distinctement  I'argile  bigarree 
gypsifere  recouvrir  le  muscbelkalk  et  que  partnut  ou  les  ro- 
cbers  sont  a  decouvcrt,  le  contraire  s'observe  clairemcnt.  Dc 
plus  les  cndroiis  ou  il  semblerail  que  le  muscbelkalk  supporte 


Geologie.  ,  207 

I'argile,  sont  ties  h^un  tromppiirs.  Comme  Icsdeux  depots  sont 
en  couches  fort  conlournees,  on  peut  souvent  trouver  dans  une 
vallee  ce  qu'on  se  serait  attendu  de  voir  sur  les  coteaux  ;  et  on 
ne  pent  nullement  se  fier  aiix  prolongemens  liypothetiques  des 
couches  dun  de  ces  depots;  car  elles  se  relevent  ou  s'ahaissent 
au  moment  oii  Ion  s'y  attend  le  nioins.  D'ailleurs  tons  les  ceo- 
logues  ne  sont-ils  pas  d'accord  que  dans  le  Wurtemberp      le 
depot  salifere  est  sous  le  muschelkalk  ou  cntre  ses  couches  in- 
ferieures?  Enfin  pres  de  Niederkons  ou  Sierk  Ton  voit  dans  une 
vallee,  d'un  cote  le  depot  d'argile  bigarrpe  convert  de  lias,   et 
de  I'autre  le  muschelkalk  couronne  la  meme  argile.  MM.  Hauss- 
mann  et   Oeynhausea  devraient    examiner  ce  point.  Dans  le 
Luxembourg,  le  quadersandstein  seul   recouvre  le  muschelkalk 
et  supporte  le  lias   et  les  oolites  jurassiqucs.   Entre   ces  deux 
etages  jurassiqaes  ,  I'auteur  intercaile  avec  raison  les  oolites  fer- 
rugineuses  et  les  gres  ferrugineux  de  Hayange  et  de  Lonwy  que 
M.  Boue  avait  reunis  par  erreur  au  quadersandstein,  tandis  que 
c'est  le  gres  du  lias  semblable  a  celui  du  Wurlemberg  (Boll,  etc.). 
L'auteur  reprend  la  description  de  Vic  de  M.  Voltz  et  n'a  pas  de 
peine    a  montrer  I'identite  des  depots  argileux  de  la  Lorraine 
et  de  Treves  et  la  probabilite  de  trouver  aussi  du  sel   dans  le 
dernier  pays.  II  donne  une  liste  de  ii4  sources  minerales  aci- 
dules  qui  se  trouveut  dans  le  terrain  schisteux  de  I'EifTel  et  du 
Hundsruck.  Enfin  il  conseille  de  faire  des  so'ndages  a  Rielchin- 
gen  ,    Nittel  et  Igel.   On  voit  d'apres  ce  memoire  inl;eressant 
qu'il  est  encore  fort  douteux  qu'il  y  ait  entre  le  lias  et  le  mus- 
chelkalk une  formation  si  etenduc  et  si  puissante  de  marnes  argi- 
leusesgypsif^resetsaliferes,et  que  le  tresor  du  pays  et  la  bourse 
des  entrepreneurs  se  trouventfort  mal  de  ce  qu'on  a  suivi  aveuide- 
mentlesidees  nouvelles  sur  la  position  si  raoderne  du  sel.   A.  B, 

I  4^-    De  l'etat  geognostique  d'une  partie  de  la  Sklandk  et  des  lies 
voisinesj  par   G    Korciiiiammer  ,  avec  4  pi-  enluminees.  ( Det 
Kong,  dan/ske  Fidensknb.    Selskabs  iiaturvidaiskab.  ognmthc' 
mat.  Jfhandl.  ;  vol.  2  ,   i  826  ,  j).  247.} 

Nous  avons  deja  donne  nn  apcrcu  de  ce  memoire,  d'aprt'<  le 

rapport  des  travaux  de   la  Soc.  roy.  de  Copenhague.  {Bidlcl    , 

om.  VII,    1826;   n".    235.)  Nous   ajoutcrous  quelques  details 

ires  du  memoire  meme,  qui  vient  d'etre  insere  dans  le  recuoil 

academique  <le  ccltc    Societe.    L'auteur  considirc   d'abord    les 


3o8  Geologic.  No.  14^* 

diverses  formatioas  de  la  Selande ;  savoir,  i°.  craic ;  c'est  le  band 
le  plus  considerable  du  cote  de  Stevns-Klint,  ayant  environ 
60  pieds  d'epaisseur  seulement  au-dessus  du  niveau  de  la  mer  ; 
elle  renferme  des  masses  plus  ou  moins  arrondies  de  silex,  se- 
parees  les  unes  des  autres,  mais  formantdes  couches  de  6  pouces 
a  I  pied  {.  La  craie  entre  ces  couches  dc  silex  a  12  ou  i4  po.  , 
et  quelquefois  plusieurs  pieds  d'epaisseur.  L'une  des  couches  de 
silex  est  reraarquable  par  son  epaisseur  et  par  sa  regularite;  elle 
se  ti'ouve  a  environ  10  pi.  au-dessous  de  la  limite  superieure 
de  la  craie.  En  dessous  de  cette  couche  de  silex,  il  regne  le  pa- 
rallelisme  Ic  plus  parfait  entre  les  bancs  de  craie  et  les  couches 
siliceuses  ;  tandis  qu'au-dessus  de  cette  couche  principale  ,  les 
couches  de  silex  sont  froissees,  prennent  diverses  directions  , 
et  sont  quelquefois  coupees  par  la  limite  superieure  de  la  craie. 
Au-dessous  de  la  couche  principale  de  silex,   on  trouve  beau- 
coup  d'alcyons  et  d'autres  animaux  semblables  transformes  ea 
silex  ,  tandis  qu'au-dessus  il  y  a  peu  de  fossiles.  Immediatement 
au-dessus   de  la  craie  repose  une   couche  mince  d'argile  schi- 
steuse;  elle  a  4  po-  dans  les  endroits  les  plus  cpais;  dans  d'au- 
tres elle  se  reduit  a  une  ligne,  et  ne  ressemble  plus  qu'a  une 
raie  tiree  a  travers  ou  le  long  de  la  craie.  Cette  argile  se  divise 
en  feuilles  tres-minces  :  en  dessus  elle  est  calcaire,  en  dessous 
elle  est  plus  charbonneuse,  Parmi  les  fossiles  qu'elle  renferme , 
M.   Forchhammer  a  trouve  une  dent  de   requin  et  une  petite 
coquille  profondement  sillonnee. 

A  cette  couche  interessante  en  succede  une  autre  cgalement 
irregulicre  dans  son  developpenicnt.  Son  epaisseur  varie  entre 
quelqucs  pouces  et  2  i  3  pieds;  en  quelques  endroits  elle 
manque  nieme  entiircraent ;  la  roche  dont  elle  se  compose  varie 
egalement ;  tantot  elle  ressemble  k  la  craie  compacte  et  sonore  , 
qui  dans  la  chaussee  des  Goans ,  en  Irlande,  est  situee  au- 
dessous  du  basalte  ;  tantot  elle  ressemble  au  calcaire  a  corallites 
qui  suit  cette  couche.  Elle  est  parsemee  de  petits  globules  verts. 
M.  Forchhammer  a  trouve  dans  cette  formation  des  especes 
de  12  genres  de  cocjuilles  ;  quelques-unes  lui  sont  particulieres. 
Coramc  le  genre  Ccritliium  cM-acler'isc  un  calcaire  plus  moderne 
que  la  craic ,  I'auteur  a  appcle  cette  formation  calcaire  a  cc- 
ritcs. 

Les  deux  couches  dont  on  vient  de  parler,  et  qui  sont  si  peu 
epaisscs,  paraissent  avoir  ete  genees  dans  leur  developpement 


Geologie.  209 

par  les  2  formations  entre  lesquelles  dies  se  trouvent    niais  on 
Ics  trouve  paiTaitenient  developpees  dans  I'lle  Faxoe. 

Au  calcaiie  a  cerites  succede  un  calcaire  dont  Ja  coucHr  infe- 
I'ieure  consiste  en  coraux,  echinites  et  bivalves  fracasses  et 
unis  par  un  ciment  calcaire  et  terreux;  la  couche  suivanfe  se 
compose  de  silex  coherens  dont  la  surface  est  tres-irrepuHtMe 
Plus  liaut  ces  couches  de  silex,  epaisses  de  6  a  lopouces  alter- 
nent  avec  des  couches  calcaires  epaisses  de  5  a  4  pieds.  La  plus 
grande  epaisseur  de  tout  ce  banc  de  calcaire  corallite  doit  etre 
de  80  pieds.  II  parait  avoir  subi,  comme  toutes  ces  formati.jns 
moderues,  de  violences  convulsions  :  les  couches  ou  bandes  de 
silex  naturellement  paralleles  y  sont  souvent  contournees  de 
maniere  a  former  un  eliipsoide ;  quelquefois  on  voit  une  suite 
d'ellipsoides  semblables.  Les  memes  formes  se  retrouvent  dans  la 
masse  principale  qui  constitue  le  sol  du  Dauemark,  et  qui  se 
compose  de  sable  ,  argile  ,  marne  avec  des  grosses  pierres  rou- 
lees  de  roches  primitives.  Le  calcaire  corallite  renferme  une 
quantite  innombrable  de  coquilles  fossiles  ;  les  echinites  les 
ananchitesetlesspatanguesserventale  caracteriser. Cos  coquilles 
se  trouvent  iudistinctement  dans  le  calcaire  etdans  le  silex.  Dans 
les  endroits  ou  les  falaises  de  Slevns-Klint  sont  a  nu,  le  calcaire 
corallite  est  convert  d'une  efflorescence  ,  de  sonde  carbo- 
natee  :  c'est  que  I'eau  de  la  mer,  qui  a  jailli  sur  les  falaises,  a 
penetre  dans  le  calcaire  poreux,  et  y  a  developpe  ce  carbonate. 
L'auteur  a  reniarqne  le  merae  phemimene  dans  les  lies  Feroe 
ou,  dans  I'cte  de  1 821,  la  plage  couvertede  coquilles  coherentes 
etait  enduite  du  meiiie  natron. 

Le  calcaire  corallite  n'est  pourtant  pas  la  formation  supe- 
rieure.  Dans  les  endroits  ou  il  atteint  la  plus  grande  elevation, 
on  trouve  un  conglomerat  calcaire  qui  remplit  les  enfonceniens 
des  ellipsoTdes  :  c'est  un  compose  de  fragnwjns  a  angles  aigiis,  de 
silex  et  de  calcaire  corallite  ,  melc'S  irreguliercment  ,  et  unis 
par  un  sediment  de  chaux  ,  dont  les  cavitcs  renferment  des 
cristaux  peu  prononces.  On  voit  des  blocs  de  ce  cnglomerat 
disperses  sur  le  rivage. 

L'auteur  examine  cnsuite  en  particulier  les  formations  qu'il 

0  trouvees  dans  I'lle  Faxoe  etcelle  deMccen,  etdont  nousavons 

(U'ja  parle  dans  la  courte  analyse  du  meme  memoire  :  il  nomme 

les  f.,ssilcs  de  ces  deux  iles  oont  la  premiere  surtout  est  riche 

Is.  Tome  X.  j^' 


2IO  Geologie. 

ca  coquilles.  Le  calcaire  de  Faxoe  a  de  commun  avec  le  cal- 
caire  h  cerites  de  la  Selande,  une  Turbinolite  conique,  qui  y  est 
le  fossile  le  plus  commun,  une  Favosite,  leTrochus  niloticiformis , 
de  Schlotlieim  ,  et  des  dents  de  requin.  Dans  la  craie  do  I'ilede 
Mceen  on  observe  la  meme  superposition  des  couclies  en  forme 
d'ellipsoide,  et  la  plupart  des  memes  fossiles  ,  tcls  que  Anan- 
chytes  ovata,  Oslrea  vesicidaris,  une'Gryphee,  Bckmnites  mucro- 
natus,  deux  esp^ces  de  Flustra;  mais  I'auteur  n'a  point  trouve  a 
McEen  les  alcjons  si  communs  dans  la  craie  de  Stevns-Klint 
et  de  Jutland.  II  en  conclut  qu'il  y  a  de  grandes  analogies 
entre  le  calcaire  corallite  de  Selande  et  la  craie  de  Moeen  ,  et 
il  regarde  les  deux  formations  comme  etant  du  commencement 
de  I'epoque  tertiaire.  II  paralt  que  des  formations  semblables  se 
retrouvent  dans  le  Holstein,  le  Meklenbourg  et  la  Pomeranie. 

145.  Observations  sur  les  couches  de  Hastings,  dans  le  Sussex  j 
par  Tn.  Webster.  (  Transact,  de  la  Soc.  ge'olog.  de  Londrcs  ; 
vol.  2,  part.  1^'.,  p.  3i.  ) 

Ce  raemoire  a  pour  but  de  detailler  les  subdivisions  du  gres 
vert  et  ferrugineux  de  Hastings.  L'auteur  trouve  fort  diflicile 
d'etablir  ces  divisions  neltemeot  ,  parce  qu'il  y  a  beaucoup 
d'irregularites  dans  ce  depot  ;  neanmoins  il  place  au  baut  un 
gres  calcarifere  ,  dur  et  gris  ;  dans  le  milieu  un  grcs  jaune  , 
tendre  ,  et  dans  le  bas,  des  argiles,  des  argiles  schisteuses ,  du 
gres  ferrugineux,  avec  des  lits  de  mineral  de  fer  et  beaucoup  de 
debris  de  vegetaux.  H  entre  ensuite  dans  des  details  minutieux 
sur  ses  pretendues  subdivisions  generales ,  et  il  mentlonne  les 
restes  dun  Saurien ,  dun  Lezard ,  de  Poissons  et  d'un  Oiseau 
qu'il  a  trouves  dans  ce  dej)6t  et  qu'il  figure.  II  y  a  des  monoco- 
tyledons parmi  les  debris  de  vegetaux.  Le  gres  calcaire  conticnt 
des  noyaux  dun  univalve  ressemblant  a  une  Paludine.  Plus  loin, 
dans  le  pays  a  Fairlee-Diron ,  l'auteur  est  tout  etonne  de  trou- 
ver  le  gres  calcaire  convert  de  sable  jaune,  et  de  ne  pouvoir  pas 
raccorder  les  coupes  de  Hastings  ,  de  TiJgate-Forest  et  de 
Cuckfield.  II  en  conclut  justement  que  les  membres  de  ce  de- 
pot sont  dune  ttendue.  fort  limitee  ,  et  sont  distribues  fort 
irrepulieremcnt.  Si  Ton  continue  a  attacber  autant  d  importance 
au  detail  dune  petite  coupe,  d'un  petit  depot ,  qu'a  celui  dun 
ecbantillon  de  mincralogie  ,  il  est  clair  qu'a  tout  moment  do 
bous  observatcurs  scront  en  dispute  sur  de  pretcndu)  arrange- 


Geologic .  2  J  J 

mens  de  couches,  qu'ils  seront  enfin  forces  cVavouer  ne  pas 
exister  dans  la  nature.  Una  belle  vue  des  cotes  accompagne  ce 
memoire.  a     p 

145.     ESQUISSK     G^OLOGIQUE    DE   l'eXTREMITE  NORD-OUEST    DE  SuSSKX 

et  des  parties  voisines  de  Hants  et  de  Surrey ;  par  MuRcnisoN, 
(Transact,   de  la  Soc.  geol.   dc  Londres ;  vol.  II,   part.    r«. 
P-  97-) 

Cette    contree   offre  la  craie  et   le    gres  vert   que    I'auteur 
irouve  a  diviser ,  dans   ce   petit  canton ,  en   sable  vert  supe- 
rieur  ,    Gault ,  sable  vert  inferieur ,  WeaJdclay,   ou  argile  ct 
sable  ferrugineux  ou  de  Hastings.  II  consacre  un  article!  cha- 
cune  de  ces  subdivisions,  et  en  cite  les  fossiles.  Dans  le  sable 
vert  superieur  on  voit  \' Ammonites  rostralus  et  le  Grjphcea  ve- 
siculosa, etc.  ;  dans  le  gault,  V Ammonites  dentatus ;  dans  le  sa- 
ble inferieur,  des  Ammonites   et  des    Terebratules  ;  dans   le 
wealdclay,  des  Paludines  et  des  Cypris  Faba.  Le  mineral  de  fer 
se  trouve  aussi-bien  dans  le  wealdclay  que  plus  has,  Le  sable 
ferrugineux  contient  des  ossemens  de  poissons ,  de  crocodiles 
et  de  sauriens  aquatiques  ;  i'auteur  en  figure  des  vertebres  et 
des  OS.  Un  appendice  contient  uu  tableau  de  ces  depots ,  dans 
lequel  I'auteur  donne  les  subdivisions  des  divisions  de  la  for- 
mation du  gres  vert.  Ceci  est  bon  pour  un  petit  coin  de  I'Anr 
gleterre  ;  mais  on  se  tromperait  bien  si  Ton  voulait  generaliser 
ces  subdivisions.  Un  autre  appendice   mentionne  la  quantite 
de  chaiix  contenue  dans  les  roches  du  gres  vert.  Le  sable  de 
Hastings  forme  un  plateau  de  Longwood  a  Wisborough-Green 
le  wealdclay   I'entoure   et  remplit  un  bas-fond  qui  va  jusqu'a' 
Battlehurst ,   Lynch  ,    Chiddingfold    et  Cranley.   Le  gres  vert 
inferieur  occupe  les  hauteurs  ,  la  vallee  d'Arun,  le  Ilhidhead- 
Common  et  la   vallee  de   River-'Wey.  Le  gault  et  le  gres  vert 
superieur  forment  les  pentes  du  plateau  de  craie  d'Amberley  a 
Grafham,  PetersQeld ,   Selbourne ,    Binsted  et  Bentley.    Une 
coupe  du  terrain  d'AltonhiUs  a  South-Down  accompagne   ce 
memoire,   qui  est  un   exemple   d'un   detail  geologique  minu- 
tieux.  II  serait  a  desirer  que  les  Anglais  apportassent  aussi  le 
meme  soin  a  I'etude  dc  leurs  terrains  anciens  qui,  certes  ,  leur 
oHriraient  maliere  a  des  subdivisions  fort  importantes.    A.  B. 

«4. 


313        ^  Geologie. 

145.  IdEES  GEOLOGIQUES  SUR  la  STBUCTUBE  DE  I.A  CROUTE  TEFRESTRE 

dans  le  midi  de  lAUemagne;  par  C.  Keferstein.  (  Corrcspnn- 

denzblait  des  IFiirtiimb.  Landwirths.-Vercins  ;  fevrier  i82G  , 

p.  67.) 

Dans  tons  les  lieux  oii  Ic  sol  secondaire  offre  des  basaltes,  il 
a  ete  souleve  assez  haut.  (Rhon. )  L'eau  n'a  pas  creuse  la  plus 
grande  partie  des  vallees  dans  les  niontagnes.  Le  gypse  ,  le  sol 
sont  des  produits  sublimes.  Le  keuper,  le  gres  bigarre  et  le 
gres  rouge  secondaire  ne  forment  qu'un  depot  ou  le  muschel- 
kalk  et  le  zechslein  sont  enclaves  quelquefois.  Sur  un  plateau 
de  eres  de  keuper  I'auteur  place  U  chaine  jurassique  de  la  Ba- 
viere  et  il  croit  que  les  Belemnites  ne  penetrcnt  pas  plus  bas 
que  ee  depot.  Nous  croyons  qu'il  se  trqnipe  ,  du  mollis 
M.  Scblotheim  en  cite  plus  bas,  nous  avons  trouvc  des  W'- 
lemnitcs  dans  le  rauscbelkalk  de  Werkershausen  ,  et  rien  ne 
nous  assure  qu'il  n'y  en  ait  pas  plus  bas.  Le  gres  ferruginciix 
de  Wurtemberg  est  subordonne  au  lias.  Le  calcaire  jurassicjue 
offre  des  calcaires  conipactes  et  des  dolomies  ;  I'auteur  croit  a 
tort  que  ccs  dernieres  rocbes  sont  sans  fossiles  ,  tandis  qu';m- 
tour  de  Ratisbonne,  d'Amberg,  etc.,  elles  n'en  manquent  pas. 
Les  dolomies  sont  intercalees  entre  des  calcaires  conipactes,  cii 
partie  schisteux  et  lilhograpbiques.  L'auteur  indique  sur  le  lias 
du  Spitzpraben  ,  a  Bodenwahr  ,  un  gi'es  silicifie  recouvert  de 
craie  a  Grrphea  spiraia,  el  il  suit  avec  nous  ce  gres  vert  autuui- 
de  Ratisbonne,  a  Abacb,  a  Egglofstein,  sur  les  pentes  du  mont 
Maria -Hulfsberg,  a  Rneiting  et  Kelllieim.  Des  argiles  a  niiiu - 
rais  de  fer  en  grain  couvrent  le  calcaire  jurassique.  La  chaiiie 
jurassique  est  la  plus  elcvee  dans  la  Ranhc-Alpe  ,  et  de  Bahlir.- 
cen  a  Weissenbcrg  elle  est  aussi  escarpee  au  nord-ouest,  el 
offre  des  roches  volcaniqucs.  Le  reste  du  memoire  est  coufacre 
a  montrer  que  le  calcaire  jurassique  forme  ks  Alpes  calcaires. 
Le  mont  Saleve  offre  dans  le  bas  du  calcaire  lonce  a  Gryphees, 
Pianes  elFicus ,  et  le  baut  est  couvcrt  d'un  gres  semblable  au 
eres  vert.  11  retrouve  le  lias  par  la  pri'sencc  des  Grypbees,  dfs 
huitres  et  des  poissons  de  Claris  et  du  Tyrol.  Nous  somnicsbicii 
facbes  do  croirc;  que  l'auteur  confond  ici  le  gres  vertetle  scbisic 
intermediaire  dans  son  lias.  II  voit  le  calcaii-e  du  Jura  par  les 
Ammonites  ct  les  Belemnites  de  Bex.  Certains  fossiles  des  Alpes 
sont  ccrlainemcnt  singulicrs  ;  mais  ncus  ne  connaissons  jias  en- 
core asscz  la  dislribvlion  des  fossiles  en  general,  ( t  do  cc;ix  dos 


Geologic.  21 5 

Alpes  en  particulier  ;  ainsi  ,  ne  nous  iaissons  pas  uniquenient 
guidcr  par  ties  motifs  mal  fondes.  Les  gneis  et  les  niicascliistes 
sont  soiivent  ties  grauwackes  motlifiees  par  le  granite  ;  le  lias 
des  Alpes  a  ete  altere,  et  les  Alpes  ont  ete  soulevees  tlans  I'e- 
poque  terliaire  par  rapparitioti  des  porphyres  pyroxeniques. 
L'autcnr  place  nial  a  propos  le  trapp  tie  Geisalpe  oil  tie  Hinde- 
lang  au  Grunten.  A.  B 

146.  Description  de  dedx  depots  remarquablfs  de  Tourbe  ;  par  Nic.- 
Ad.  Binge.  (  ZVewe  Schriften  der  Societ.fiir  die  gcx.  Mincralog. 
ill  Jena;  iSaS,  vol.  II,  p.  i6i.) 

II  y  a  entre  Travemunde  et  Kiendorf  une  tourbiere  qui  est  k 
54  a  56  pieds  au-dessus  de  la  Baltique,  et  qui  a  60  ou  64  p. 
tie  large  ,  et  ^  a  4  pouces  d'epaisseur.  Une  niarne  la  recouvre 
et  la  supporte.  II  y  a  des  cailloux  dans  la  tourbe  qui  ofPre  aussi 
des  restes  tl'arbres  et  des  coquillages  tl'eau  douce.  En  1  ans  , 
I'aspect  de  cette  tourbiere  etait  changee ,  et  elle  s'etait  affaissee 
On  voyait  bien  que  les  mousses  contribuaient  a  sa  formation. 
Sur  le  meme  rivage  il  y  a  ,  a  -^  heure  tie  Travemunde,  une  tour- 
biere a  28  ou  3o  pieds  au-dessus  de  la  mer  ;  elle  a  ^o  pieds  de 
large,  et  2  pieds  d'epaisseur.  Elle  a  le  meme  gisement,  elle 
s'etait  aussi  affaissee  comme  I'autre  ,  et  etait  couverte  de  debris. 
Les  environs  sont  i-emarquables  par  la  quantite  de  blocs  de 
sienite ,  de  granite,  de  porpbyre  et  de  trapp.  II  y  a  nn  bloc 
granitiquc  a  20  pieds  du  vivage  tlans  la  mer,  et  il  y  a  quelques 
tlizaines  d'annees  qu'il  etait  sur  la  terre  ferme.  Le  rivage  oflFre 
encore  du  sable  ferrifere  et  des  Belemnites.  Pendant  un  oura- 
gan  les  vagues  ont  pousse  si  violemment  des  glacons,  qu'un 
bloc  enorme  a  ete  lance  sur  un  rivage  de  5o  pieds  de  hauteur. 
Quatre  cbevaux  auraient  seuls  pu  mouvoir  cette  masse. 

147-   Observations  sur  l'emploi  des  lignites  comme  engrais  pour 
le  Trefle;  par  F.  Euler.  {Neue  Schrift.  der  Socict.  fiir  die 
ges.  Mineral,  in  Jena;  vol.  II,  p.  qSo.) 
On  cxploite  ,  depuis  i8ti  ,   des  lignites  a  Brauersschwend , 

dans  le  district  d'Alsfeld  (  Hesse-Darmstadt ). 

148.  Mesures  barometriques  FAiTBS  dans  les  environs  de  Coblkntz  ; 
par   Umpfenbach.    (  Vas    Gebirgc  ini  Rheinlandc  Jf'eslphalen ; 
vol.  4  ,  p.  222.  ) 
L'aulcur  s'cst  »ervi  des  Tables  dOllmanris,  (t   il  tioiinc   cu 


:2i4  Geologic. 

pieds   la  hauteur  d'un  grand   nonibre   de   lieux  au-dessus   da 
Rhin ,  a  Coblentz  et  au-dessus  de  la  nier. 

149.  PfiTROGRApniscnE  Kartk  vom  Kbeisk  Kassel.  — Caite  pe- 
trographique  du  district  de  Cassel ;  par  Schwarzenberg.  Cas- 
Ecl,  1825. 

i5o.  I.  Darstkllung  DKR  Uebergangsformation  in  Norwegen. — 
Expose  de  la  formation  intermediaire  en  Norvege  ,  par  B.- 
M.  Keilhau  ;  trad. ,  d'apres  le  manuscrit,  par  le  D"^,  Ch.  Nau- 
MANN.  In-S".  de  166  p.,  avec  une  carte  geolog.  des  environs 
de  Christiania  et  six  planches  de  coupes.  Leipzig,  1826; 
Barth. 

1 5 1 .  II.  Observations  gbognostiques  sur  les  environs  d'Holmes- 
trand  ;  par  Keilhau,  avec  3  planches  de  coupes.  (Annul,  der 
Phjsik  de  Poggendorff;  vol.  V,  p.   1''.;  iSaS.) 

1 52.  m.  Observations  geognostiqces  sur  les  environs  de  B^-e- 
vig  ;  par  le  raeme  ,  avec  deux  pi.  de  coupes.  ( Ibid. ,  vol.  V, 
cah.  2  ,  p.   i55.  ) 

i53.  IV.  Observations  ceognostiques  sur  le  plateau  de  Para- 
diesberg  ,  sur  Hortekollen  ,  Solosbjerg  et  Yettakollen  ;  par 
le  meme  ,  avec  une  planche  de  coupes.  ( Ibid.  ,  vol.  V  , 
cah.  3  ,   p.  261.  ) 

i5i.  V.  Coup  d'oeil  geolocique  sur  le  territoire  de  Christiania  ; 

par  le  meme ,   avec  une  carte   geologique.    (  Ibid.  ,   vol.  V, 

cah.  4  ,  p.  389.) 

M.  Naumann  a  rendu  service  aux  geologues  en  reunissant  en 
un  volume  les  quatre  Memoires  si  importans  et  si  curieux  de 
lyj.  Keilhau,  dont  nous  venous  de  donner  les  titres,  et  qui  ont 
etc  inseres  dans  les  Annales  de  Poggendorff.  II  a  separe  du  4'- 
Particle  concernant  le  calcaire  a  Orthoceratites  et  les  agglome- 
rats  etrangers  au  territoire  de  Christiania.  Nous  sommes  faches 
de  dire  que  la  lecture  de  ces  Memoires  est  rendue  peniblc  par 
le  manque  de  resumes  ,  et  surtout  par  celui  d'une  table  des 
couleurs  qui  puisse  mettre  tout  de  suite  le  lecteur  au  fait  des 
details  des  coupes  et  des  cartes  coloriees.  Le  texte  concis  de  ces 
Memoires  en  rend  I'analyse  fort  difficile.  Les  environs  de  Hol- 
mestrand  offrcnt  quatre  genres  de  depots  ;  les  roches  porphy- 
riques  forment  le  cote  oucst  de  la  baic  de  Sandefjord  ,  el  le  gra- 


Geologic.  2i5 

nite  le  cote  est.  Entie  ces  roches  ,  }e  gres  horde  la  bale  Ji  Fal- 
kensteen  et  de  Munlausen  a  Holm,  d'ou  elle  s'cnfonce  dans  le 
pays  jusqn'au  dela  de  Kokstad.  Du  calcairc  se  trouve  a  Bakke 
sur  le  granite  ,  entre  Kokstad  et  le  granite  ,  et  il  constitae  les 
ilots  de  Lungoe,  Bjerkoe,Gronsand  et  Kumrnersoo.  Des  obser- 
vations detaillees  sur  le  contact  du  grcs  et  du  porphyre  ne  con- 
duisent  I'auteur  a  aucune  idee  fixe  sur  leur  position  respective. 
Malgre  cela,  il  donne  des  coupes  qui  seniblent  mettre  hors  de 
doute  que  le  porphyre  a  souvent  penetre  le  gres  ;  ainsi  il  nous 
montre  du  porphyre  enclave  dans  des  gres ,  le  porphyre  s'insi- 
nuant  dans  ces  roches  en  bourrelots  et  pctifs  filons  ,  des  roches 
porphyriques  ou  basaltiques  reposant  sur  des  gres  ,  un  filon  de 
porphyre  separant  le  gres  du  porphyre  rouge,  etc.  II  indique 
aussi  clairement  dans  ses  coupes  que  le  porphyre  basaltoide , 
pyroxenique  ou  noir  traverse  \e  porphyre  rouge.  Le  granite 
vient  en  contact  avec  le  gres  pres  de  Holm  ,  et  I'auteur  donne 
des  coupes  de  ce  lieu  qui  font  voir  que  le  granite  coupe  le  gres, 
s'y  insinue  en  petits  filons  et  le  supporte.  Dans  le  calcaire, 
I'auteur  indique  des  filons  couches,  et  beaucoup  de  filons  et 
petits  filons  de  Griinstein  a  Langoe  et  ailleurs.  Le  contact  du 
calcaire  et  du  granite  est  surtoul  fort  interessant  pres  de  Gron- 
sand  ;  les  coupes  nomhreuses  de  I'auteur  nous  font  voir  le  gra- 
nite s'introduisant  en  petits  filons  dans  le  calcaire,  et  cettc  ro- 
che  ,  devenue  sihceuse  et  quartzeuse,  et  alternant  avec  des 
petits  feuillets  de  calcaire  ordinaire. 

Les  environs  de  Brevig  sont  calcaires,  le  gneis  aniphibolique 
commence  au  sud  entre  Rogn  et  Ambersnas  ,  et  le  granite  am- 
phibolique  forme  les  lies  au  nord  de  Brevig  et  le  pays  a  I'est  de 
la  baie  Eidangerfjord.  Entie  le  gneis  et  Ic  granite,  Tespace 
dun  demi-mille  geographique  est  occupe  par  du  calcaire  com- 
pacte  gris  a  crustacites,  molluscites  et  polypites,  par  un  cal- 
caire grenu  a  fossiles  qui  passe  au  precedent ,  par  un  schiste 
argileux  ,  par  du  calcaire  siliceux  ,  quelquefois  coquillier,  par 
des  roches  siliceuses  et  par  des  porphyrcs.  Toutes  ces  roches 
passent  de  I'une  a  I'autrc.  Le  contact  du  calcaire  et  des  roches 
granitoides  a  Zircon  se  voit  a  Aroii ,  Gjeteroe  et  au  bout  du  Ei- 
<langerfjord.  L^s  roches  siliceuses  et  le  calcairc  siliceux  sepa- 
rcntlcs  deux  depots,  et  on  y  trouve  aussi  des  jinrlies  de  micas- 
chistc  et  de  schiste  aniphibolique  dans  lesquclles  la  si<''nite  fra- 
nitoi'de  s'insinuc  en  petits  filons.  L'autcur  donne  quatrc  couiips 


2i6  Geologic.  N°.  15/,. 

semblables  qui  sont  idenliques  avec  les  rescaux  huttoniens  de 
I'Kcosse  et  d'ailleurs.  Le  contact  du  gneis  et  da  calcaire  n'offre 
rien  de  parliculier;  mais  le  calcaire  offre  encore  des  fdons-cou- 
clies,  des  filons  et  des  petits  filons  basaltiqucs  fort  bizanes. 
L'auteur  en  donne  quatre  dessins.  Le  plateau  dc  Piuadiesbcrq 
oifre  a  Gjellebeck  du  niarbre  a  grenat  qui  passe  au  calcaire 
compacte,  etqui  s'y  trouve  associe  avec  du  calcaire  siliceux  et 
un  terrain  granitiquc.  Le  granite  rouge  y  projette  souvent  des 
petits  fdons  dans  Ics  roches  precedentes.  Le  niarbre  presente 
encore  des  filons  porphyriques.  Pros  de  Horte,  a  llortelvollcn  , 
on  voit  le  meme  contact  du  granite  et  des  roclies  schisteuses  ; 
des  filons  de  granite  s'elevent  du  granite  dans  ces  derni^rcs  ,  et 
certains  schistes  renfernient  de  petites  zones  ou  des  feuillets 
d'une  nature  cristalline  bizarre.  Le  niont  Solvsbjerg  ,  pres 
Gi'ans  ,  est  un  des  points  les  plus  remarquables  pour  suivre  le 
passage  du  calcaire  compacte  au  niarbre  et  au\  roclies  siiicifices 
vn  contact  avec  la  sienite.  Cette  roclie  renfernie  des  filons  de 
Griinstein.  A  Yeltakollen  ,  a  I'onest  du  bassin  de  Cliristiania  , 
on  revolt  bien  le  meme  contact  irregiilior  :  le  niarbre  y  est 
'grenatifere  ;  le  calcaire  siliceux  et  scbisteux  contient  des  por" 
tions  de  niarbre,  et  la  sienite  s'y  prolonge  sous  la  foi'nu;  d'un 
filon  de  porpbyre  :  Tautcur  donne  line  figure  de  cetle  loca- 
lite. 

Les  environs  de  Cliristiania  ,  compris  cutre  Friedriksliall  , 
Brevig  ,  Tomie  et  Gartluius  ,  ofTrent  quatre  depots  :  le  gneis 
avec  les  antres  i-oches  schisteuses,  enclavent  les  roclies  non 
stratiGecs,  les  calcaires  et  les  gres  ;  le  district  du  gneis  oriental 
est  limite  par  la  baie  de'Christiania  ,  Grorud,  Nittedal ,  Nanes- 
tad  ,  Minne  et  le  lac  au  nord  de  ce  boiirg  ;  il  ne  depasse  ces 
bornes  que  vis-a-vis  de  Drobak  ,  a  Holmsboe  et  k  Test  de  Ro- 
cen.  Le  district  occidental  de  gneis  est  limite  par  Rogn ,  Pos- 
sum ,  Ormetangen ,  Ilassel ,  Hole,  Ilonefos,  le  I'andsfjord  , 
Ovedal,  Ilaakenstad  et  Gronen.  Le  calcaire,  les  gr(^s  et  le  schiste 
se  trnuvent  enlre  le  gneis  et  les  roches  porphyriques  de  IN'itte- 
dal  a  Hakedal,  de  Misbjerg  a  Paulsgrube,  de  Rogn  a  Skeen  et 
Boa.  Ailleurs,  elles  forment  des  bandes  etroitcs  entre  le  gneis, 
le  granite  et  le  porpbyre,  comme  ;\  Mos,  dc  Grorud  a  Chris- 
tiania  ,  Asker,  Gjellebek  ,  Horn  ,  Vigersund  et  llongsiind:  d'oti 
riles  s't'teudcnt  k  rouc>l  a  Ormetangen  ,  a  Test  a  lloiiiiestrand  , 
ct  .111  Hi  itl  jiu(ju  ^;  liaakiMislad  el  Ovcrilal.  Le  gneis  on  enclave 


Geologic.  217 

(les  portions  a  Aas ,  Bnlke,  etc.  Les  roches  graiiitoides,  on  jilu- 
tot  sienitiques ,  et  les  porphyres  occupent  tout  le  restc-  dn 
paj'S.  il  y  a  trois  yrands  districts  porpliyriques  :  celiii  a  I'ouest 
de  Chvistiania,  qui  s'etend  de  Gjellebeck  a  Bogstad  ,  Sundvold 
etjiJsqu'au  sud  de  Jeonager;  celui  de  Drammen,  qui  va  de  cettc 
ville  jusqu'a  Glitre-Yand  ,  et  celui  de  Holmcstrand  qui  est  li- 
mite  par  la  mer  ,  Netteroe,  Skie  ,  Flaatten ,  Laurdal ,  Tuft, 
Eidsfos,  Skonge  et  Engoens.  Ce  dernier  renferme  le  district 
granitiqup  de  Ramnas ,  et  est  limite  ii  I'ouest  par  du  granite  ; 
tandis  que  celui  de  Drammen  est  entoure  de  granite,  et  celui 
de  Christiania  est  juxtappose  a  lest  au  granite.  L'auteur  con- 
sidere  tous  les  differens  districts  des  roclies  non  stratifiees,  I'un 
apres  I'autre  ,  en  allant  du  sud  au  nord.  Les  roches  granitoides 
de  Laurvig  offrent'des  sienites ,  des  porphyres,  des  grunsteins, 
des  amygdaloides.  II  donne  des  details  surles  filons  et  les  lilons- 
couches  trappeens  des  calcaires  et  des  grcs  de  Holmestrand 
a  Egar,  etc.  Autour  du  granite  de  Drammen  ,  il  fait  remarquer 
des  roches  granitoides,  s'insinuant  dans  des  gneis  amphiboli- 
qnes  et  porphyriques  et  en  renfermant  des  fragmens  (  Sairc ). 
Dans  le  terrain  calcaire  et  schisteux  de  Christiana  ,  etc.  ,  il 
(inumere  des  mai-bres  grenatiferes  et  metalliferes  au  contact 
des  granites  ,  des  schistcs  alumineux,  des  gres  ,  des  roches  sili- 
cifiees  ,  des  porphyres  en  filons  et  en  amas ,  des  grunsteins  en 
Illons  et  le  granite  de  Solvberg.  Le  district  porphyrique  de 
Krogskoven  ,  a  I'ouest  de  Christiania  ,  offre  desGons  de  graiins- 
tein  et  est  juxtappose  au  granite.  Le  terrain  granitique  ,  au 
nord  de  Christiania  ,  contient  des  sienites ,  des  porphyres  en 
amas,  du  fer  magnefique  et  des  grenats  en  nids,  de  la  ser- 
pentine en  amas  ;  a  Toten  ,  du  calcaire  en  amas  ;  a  Sogns- 
vand,  etc. 

D'apres  tous  ces  fails  curieux  ,  on  croiralt  que  l'auteur  est 
un  ardent  Huttonien,  qui  cherclie  a  etablir  un  systeme  en  Nor- 
vege  ;  mais  on  est  bien  etoune  de  voir  qu'il  accorde  ,  comme 
conclnsion,  que  toutes  ces  roches  diversessontliees  intimement 
ensemble,  et  ue  sent  par  consequent  qu'une  seule  el  meme  for- 
mation. Ces  idees  de  formation  contemporaine  de  roclies  si  di- 
vevscs  n'est  nullement  en  harmonic  avec  les  co-.niaissancea 
chimiques.  Enfiii  l'auteur  donne  des  details  sur  I'otendue  du 
calcaire  a  Orthoceralites ,  et  des  agglomcrats  de  Norvege,  qui' 
^'clcndent  jusijues  dans-le  Guldbraiidsdaien,  cL  qui  reulcrment 


2 1 8  Ceologie. 

aussi  (Ips  roclies  porpliyriques.  Cet  ouvrage  doit  etre  cntre  Ics 
mains  de  tous  les  geologues  ;  et  s'il  etait  ecrit  avec  un  peu  plus 
de  methode ,  il  serait  aussi  classique  que  la  description  des 
Hebrides  i^e  M.  MaccuUoch,  ou  d'antres  ouvrage  sconnus.  A.  B. 

i55.  Sn  LA  GEOLOGIA  DKLLA  PROviNCiA  Bergamasca.  — Siir  la  geo- 
logic de  la  province  de  Bergame;  par  Giov.  Maironi  da  Pontk. 
In-8°.  de  200  p.  Bergame,   iS^S;  Mazzoieni. 

Dans  le  cours  dune  longue  et  laborieuse  caniore,  I'autcur 
n'a  cesse  de  decrire  successivement,  dans  diverses  dissertations, 
dans  des  menioires  particuHers,  et  jusques  dans  un  diction- 
naire  odeporico ,  I'etat  physique  ,  en  general ,  et  celui  des  Irois 
regnes  de  la  nature,  les  montagnes ,  les  fontaines  intermit- 
tentes  et  les  eaux  mineralcs,  les  inineraiix  et  les  combustibles, 
les  cristaux  et  les  petrifications,  les  terres ,.  les  pierres  et  les 
fossiies  de  tous  genres  de  la  province  de  Bergame.  En  dernier 
lien  il  a  voulu  jeter  un  coup  d'oeil  sur  la  geologic  de  cettc  partie 
de  ritalic.  Si ,  comnie  il  le  declare,  I'idee  de  ce  travail  lui  a  ete 
suggeree  par  la  Description  gcologique  de  la  province  de  Milan, 
publiee  par  Breislak ,  on  pourrait  desirer  qu'il  se  fut  attache 
davantage  a  suivre  cet  excellent  modele ,  et  qu'il  se  fut  elev^  a 
la  hauteur  des  grands  principes  de  la  science,  recerament  expo- 
ses dans  leur  plus  grand  jour  par  les  Daubuisson  ,  les  Beudant, 
ct  surtoutpar  le  celebre  Humboldt,  dans  ses  Observations  sur  le 
giscmcnt  des  roches  dans  les  deux  hemispheres . 

Dans  ce  memoire ,  M.  Maironi  s'cst  propose  principaleuient 
d'exposer  un  grand  nombre  de  faits  et  de  notices  oryctologi- 
ques ;  en  sorte  que  cet  ouvrage  pourrait  etre  considere  plutot 
sous  ce  dernier  rapport  que  sous  celui  de  la  geologic  propre— 
ment  dite.  Dans  le  fait,  etrangores  a  i'objet  de  cette  derniere 
science,  les  indications  speciales  qu'il  couticnl  sur  le  quartz  et 
ses  cristaux,  sur  I'agathe,  sur  le  jaspe  et  sur  le  giscnienl  des 
diverses  cspeces  de  roches,  sur  la  craie,  sur  le  vitriol  natif, 
sur  le  sulfate  de  niagnesie ,  sur  les  metaux,  etc.,  peuvent  elre, 
sous  ua  tout  autre  rapport ,  de  la  plus  grande  utilite  ;  mais  Ton 
ne  saurait  ouhlicr  que  la  geologic  a  pour  objet  la  connaissancc 
de  I'histoire  du  globe  tcrrcstrc,consideree  en  grand  et  sous  tous 
ceux  de  ses  r;i|)ports  qui  nu"'nent  a  la  llicorie  de  la  tcri'e.  {Bi- 
bliot.Ilal.;  avril  i8i6,  p,  98.) 


Histoire  natnrelle  ge'ne'rale.  2 1 9 

i56.  Geologie  des  terres  arctiqubs.  — Les  roches ,  pierres  et 
autres  mineraux  trouves  pendant  le  5*.  voyage  du  capitaine 
Pai-ry,  ont  ete  soumis  a  I'exaniea  du  prof.  Jameson  d'Edim- 
bourg.  II  a  tire  de  cet  examen  plusieurs  conclusions  interes- 
santes  pour  I'histoire  ancienne  du  globe,  raais  qui  ne  sont  pas 
toules  liors  de  contestation  :  par  exemple  ,  il  pense  que  les 
rocbes  primitives  et  secondaires  ,  generalement  placees  ici  dans 
un  ordre  analogue  a  celui  qui  regne  partout,  supportaient  au- 
trefois des  I'oches  tertigires  placees  dans  les  creux  et  dans  les 
plaines  ;  que  toute  cette  masse  ,  contigue  a  un  continent  do 
I'Amerique  ,  a  dii  etre  brisee  par  une  cause  violente,  et  reduito 
a  sa  forme  insulaire  actuelle.  Nous  citerons  des  observations 
plus  sures  et  plus  curieuses. 

«  Avant  que  la  formation  des  cbarbons  de  terre  fiJt  de- 
posee  (comma  par  exemple  a  I'lle  Melville],  les  coUines  primi- 
tives iiourrissaient  une  riche  et  abondante  vegetation,  surtont 
de  plantes  cryptogames  et  de  fougeres  arborescentes  ( tree 
ferns),  dont  les  prototypes  ne  se  retrouvent  plus  aujourd'liui 
que  dans  les  regions  tropiques  du  globe. 

»  Les  coraux  fossiles  du  calcaire  secondaire  indiquent  aussi 
qu'avant ,  durant  et  apres  la  deposition  des  couches  de  cbarbon 
de  terre  ,  les  eaux  de  I'Ocean  etaient  tellement  constituees  , 
qu'elles  contenaient  des  polypiers ,  ressemblant  de  tres-pres  a 
ceux  des  mers  equatoriales. 

»  Avant  et  pendant  la  deposition  des  couches  tertiaircs,  ccs 
regions,  aujourd'hui  glacees,  nouriissaient  des  forets  d'arbrcs 
de  dicotyledones ,  trouves  en  rapport  avec  ces  couches  dans  la 
bale  de  Baffin ,  dans  I'Ue  de  Blelville  ,  dans  celle  de  Byam- 
Martin  et  au  cap  York.  » 

Ces  terres  arctiqucs  sont,  au  surplus,  riches  en  minerals  de 
fer  magnetique  ,  rhomboidal  et  prisniatique  ,  en  pyritc  de  cui- 
vre ,  en  titanium  ,  en  graphite,  et  en  beaux  cristaux  de  roche. 
{Noitv.  ylnnal.  des  Voyages;  aout  1826,  p.  287.) 


HISTOIRE  NATURELLE  GfiNfiHALE. 

iSj.  Manuel  d'iiistoire  naturellk,  comprcnant  les  trois  rcgnes 
do  la  nature,  ou  Genera  coniplet  des  animaux,  des  vcgetaux 
et  dos  mineraux;  par  M.  Ijoitard.  a  vol.  in- 18  de  S-'a   pag. 


2  20  Hisioire  natiirelle  genertile. 

Prix  :  7  fr.  Paris,  18^7;  Roiet.  (Collection  ile  Mannels  foi-- 
mant  une  Encyclopedic  ties  sciences  ct  des  arts.  ) 

Dans  une  introduction  dc  2  pages,  I'autcur  donnc  quelques 
idees  generates  sur  I'liistoire  naturcUc  "ct  les  caraclcres  distinc- 
tifs  des  trois  regnes.  II  commence  son  oiivrage  par  le  Regne 
animal ,  pour  lequel  il  suit  le  systeme  de  i\I.  Cuvier  dans  1  expo- 
sition des  divisions  methodiques  qui  le  partagent.  Cliaque  classe 
est  precedee  d'un  tableau  synoptique  des  caracteres  des  ordres 
qu'elie  renfcrme.  Ceux  des  genres  sont  exprimes  dune  ma- 
niere  courte  et  precise.  Ce  travail,  peu  susceptible  d'analyse , 
presente  assez  generalenient  I'etat  actuel  de  la  science.  Les 
zoophytes  ont  ete  cependant  plus  negliges.  Le  regne  vegetal  est 
traitc  sur  le  nieme  plan  que  le  regne  animal;  seulcment  les 
genres  y  sont  caracterises  d'une  raaniere  plus  breve  encore  ; 
I'autour  suit  le  systeme  sexuel  de  Linnc.  Le  regne  mineral  ne 
contient  que  44  pages.  On  conceit  qu'on  ne  peutguere  y  trou- 
ver  que  quelques  generalites,  et  I'expose  tres-siiccinct  des  di- 
verses  substances  minerales.  Ce  traite  d'ensemble  est  indepcn- 
dantdes  Manuels  luiblies  avec  plus  de  detail  sur  les  diverses 
parties  de  I'histoire  nafurelle.  II  nous  semble  que  I'auteur  ei\t 
mieiix  fait  de  presenter  dans  ce  tableau  d'ensemble  des  produc- 
tions de  la  nature  ,  toutes  les  vues  gencrales ,  toute  la  philoso- 
phie  de  la  science,  le  tableau  des  principales  methodes  genera- 
les,  des  idees  sur  la  physiologic  generate,  en  se  bornant  k  bicn 
caracteriser  les  grandes  divisions ,  les  classes  et  jusqu'aux  fa- 
milies naturelles  ,  le  detail  des  genres  devant  faire  partie  des 
Manuels  parliculiers.  De  cette  nianiere  ,  il  eiit  niontie  tons  les 
grands  rapjiorts  ou  les  dilTerences  saillantes  qui  unissent  ou 
distinguent  les  grandes  coupes  naturelles.  II  cut  produit  un 
ouvrage  qu'on  eiit  pu  lire  avec  fruit  et  interet.  D. 

ij8.  ZErrscnRiFT  fur  Tyrol  und  Voharlberg.  — Journal  pour  le 
Tyrol  et  le  Vorarlbcrg  ;  public  aux  frais  de  retablissement 
du  Fernandeum.  Vol.  i  et  2.  {  Arclw  filr  Geschicfitc,  Sta- 
tislili  ,  etc.;  Yienne  ,  octob.   1826,  no.   iv.4.  )   ' 

Ce  nouveau  recueil,  peu  connu,  contient  plusieurs  articles 
intercssans  pour  hi  geologie  et  la  mineralogic  de  I'Aulriche,  tcls 
que  :  Les  mines  abandonnc'cs  du  Roclircr-Biilicl ;  par  >I.  deScnger,  ~ 
avec  une  carte  lithogr.  ;  notice  f^cognoiliquc  sur  /cs  moiilagncs, 


Histoi'ie  nalurelle generale.  221 

depuis  Inspruck  jusqu'ii  INleran  et  Brixen,  etdepuislnspnick  jus- 
qu  a  Bregenz,  ainsi  que  sur  la  vallee  de  Lisens  et  une  pailie  de  la 
vallee  dite  Oetz-Thal ,  par  M.  de  Faundlei-';  Fojage  gc'ogiiosti- 
quc  sur  le  moiit  Mauriiz,  avec  quelques  details  sur  I'existence 
du  quartz  nectique  ;  lettre  de  M.  de  Bucli  sur  la  dolomie  du 
Tyrol;  extrait  d'une  lettre  de  M.  de  Huiuljoldt  sur  Ic  Canzo- 
calli  noa  loin  de  Predazzo  dans  le  Tyrol  meridional  ;  Ics  Eia- 
blisstmcHS  de  bains  du  cercle  de  I'Etsch ;  eiifin  la  Moiiogniiikic 
de  la  valle'c  de  Stubaj- ,  remarqiiable  par  ses  usines. 

l5g.  De  l'utilite  des  Conferves  dans  recononiie  de  la  nature  ; 
par  M.  Bang  IIoffmamn.  {Mc'moires  de  la  Socic'le'  des  Scicuccs 
de  Cupcnhngue ;  torn.  II  ,    iS'jG,  p.  U09.  ) 

Sons  le  noni  general  de  confervts  ( les  paysans  en  Danemark 
nomnient  Grode  celles  d'eau  douce  ,  et  les  pecheurs  appellent 
Lie  celles  qui  croissent  dans  la  nier),  ou  comprend  de** 
plantes  asscz  semblables  par  leur  apparence  exterieure,  mais 
qui  ofFrent,  a  I'aide  du  microscope,  des  particulantcs  distiuctes 
fort  agreables  a  observer. 

II  y  a  des  especes  de  licbens  qui  resscmblent  si  fort  a  des 
conferves  pour  la  structure  et  vice  wej'sd,  que  M.  Acharius  a 
place  ])armi  les  lichens  diffcrentes  plantes,  que  Diilwyn 
et  d'autres  auteurs  rangent  parnii  les  conferves.  Ainsi  Acha- 
rius noniuie  Cornicularia  pubesccns,  Parmclia  i>clutina,  Parmclia 
pannosa,  ce  que  d'autres  appellent  Conferva  atrovire/is ,  yJc/ui- 
rii,  ct paiinosa. 

M.  HofiPmann  est  de  ccux  qui  ass-ignent  aux  conferves  en 
general,  et  particulierement  aux  oscillatoires,  une  place  sur  les 
limitcs  du  regno  animal.  11  a  observe,  touchant  ces  dei-nieres, 
qu'elles  ue  naissent  et  ne  croissent  jamais  plus  volontiers,  ainsi 
que  les  animaux  infusoires,  que  dans  le  voisinage  des  corps  or- 
ganises toinbes  en  putrefaction  ,  sans  (|ue  les  eflluves  fetitles  qui 
ontlieu  en  j)areilcasnuisent  aux  devcluppemens  des  unes  ni  des 
autres.  Les  oscillate  li res,  ainsi  que  quelques  conferves  d'eaudouce^ 
sont  douees  de  la  propriete  d'empechcr  I'cau  de  se  corrompro. 
M.  llollboll,  habilo  horticulteur,  mettaitcctte  j)roj)riete  a  jiolit 
pour  conservcr  ccrtaincs  especes  de  iN^'w^^/iCrt  asiatiques  qui  out 
besoin  de  jjasscr  I'hivcr  en  ;errc  chaude.  11  avait  soin  de  mcttre 
niie  poignec  de  conferves  dans  cliacun  des  vases  pleins  d'oaij. 
©u  il  Icnaitres  plantes. 


■in.2  Histoire  naturclle  generale.     N\  i5g. 

Quant  a  I'utilite  dos  conferves,  <jui  rst  lohjet  special  de  ce 
lueinoiie  ,  cllc  consistc  principalement  a  former  dans  I'eau  une 
sovte  de  filet,  de  tissu  plus  ou  moins  seire,  capable  d'aireter  le 
courant,  de  fixer  les  graines  des  differentes  plantes  ,  et  de 
corabler  peu  a  peu  les  mares  etles  laguues. 

On  km-  doit  aussi,  en  partie,  la  formation  de  la  tourbe,  non 
pas,  a  la  vcritc,  au  Conferva  iwularis  comme  le  pensait  M.  Van- 
Mar  uni ,  niais  surtout  aux  espoces  suivantes,  savoir  :  dans  les 
eaux  profondes  aux  Conferva  capillaris,  quinina,  distorta,  fracta, 
flos  aqucB  etfugacissima;  dans  celles  quile  sont  moins ,  aux  C.  cri- 
spata,  bipunctata,  genu/lexa,  sordida  et  a  \' Eclospcrmum  sessile; 
dans  les  eaux  saumatres  ,  a  la  Conferva  linum  ^  fracla  var.^  jna- 
rina,  et  a  V Ectospcrmum  elcvatum. 

C'est  ainsi  que,  dans  des  eaux  courantes,  I'auteur  a  vu 
\' Ectospcrmum  ccespiiosum ,  former  une  sorte  de  feutre,  sur 
lequel  s'elablit  par  la  suite  le  Monliafontanu,  ainsi  que  dilFe- 
rentes  especes  de  Jones.  11  a  observe  de  meme,  dans  les  rivieres 
torrentueuses  de  la  Norvege,  la  Conferva  seiigera  de  Dillwyn  et 
la  Lemaniajluviatilis,  qui  croissant  I'une  et  I'autre  sur  les  cail- 
loux ,  y  preparent  la  place  pour  le  Grimmia  apocarpa  var.,  rivu- 
laris,  et  pour  diverscs  especes  de  fondnalis. 

On  trouve,  en  autoninc  et  au  printemps,  sur  les  cotes  du 
Danemark,  dans  les  crcuxdes  pres  sales,  une  conferve((^o///erwi 
moniUformis)  dont  les  filamens,  enduits  de  vase,  remplissent 
les  creux  a  tel  point,  que  I'eau  en  semble  convertie  en  une 
I'elee  de  couleur  grise.  Au  bord  de  ces  petites  lagunes ,  crois- 
seut  le  Poa  maritima  et  YJgroslis  stolonifcra ,  qui  au  printemps 
s'avancent  vers  I'eau  parleurs  racines  tracantes  parmi  ces  con- 
ferves. Celles-ci,  en  s'affaissant  a  mesure  que  I'eau  s'evaporepar 
la  cbaleur  ,  scrvent  de  base  au  gazon  qui  finit  par  prendre  la 
place  que  I'eau  couvrait  au  fond  de  ces  creux.  Sans  le  Conferva 
floccosa,  le  Scjtosiphon  crinilum,  et  plusieurs  algues  qui  crois- 
sent  sur  le  sable  inonde  et  qui  les  recouvrent  dune  croiite 
brune  lorsque  la  cbaleur  met  ce  sable  a  sec,  les  terrains  sablo- 
neux  pris  sur  la  mer  et  endigues  ,  seraient  tr^s  long-temps  &  sc 
couvrir  de  vegetaux  ;  niais,  a  la  faveur  de  cette  couche  qui  rc- 
tient  les  graiues  apporlees  par  le  vent  et  qui  en  facilite  le  de- 
veloppement  par  sou  liuiiiidite,  quelques  graraens,  particuliere- 
meuL  le/'ort  ;««n7 ///(«,  s'etablissent  dans  ces  terrains  ,  et  finis- 
senl  jiar  convertiren  prairies  des  sables  stcriles.  Pour  alleindre 


Histoire  naturelle  general e.  2  25 

ce  but  ,  il  fant  avoir  soin  de  reteuii-  les  eaux  pluviales  sur  ces 
nouveaux  polder,  en  liiver,  assez  long-lemps  pour  favoriser  le 
developpement  des  conferves,  et  faire  ecoulei  I'eaa  k  temps , 
c'est-ii-dire  pas  assez  tot  pour  que  le  froid  des  nuits  puisse  at- 
taquer  les  jeunes  pousses  de  I'herbe,  et  pas  assez  tard  pour  que 
I'eau  puisse  leur  nuiie.  On  doit  eviter  de  faire  paitie  les  hes- 
tiaux  dans  de  tels  lieux,  jusqu'a  ce  qu'ils  soient  completement 
gazonnes,  aGn  de  nienager  la  croiite  formee  par  les  conferves, 
que  les  pieds  de  ces  animaux  romprasent  par  places  ,  et  qui  se 
leverait  par  larabeaux  en  se  dessechant. 

Les  conferves  dont  nous  avons  parle,  occupent  souvent  le 
fond  de  I'eau ;  an  conlraire  ,  V Oscillatoria  cestiinrii  de  Martens, 
se  tient  toujours  a  la  surface;  mais  le  feutre  d'un  vert  fonce 
auquel  elle  donne  naissance  va  an  fond  en  autoinne,  et  ajoute 
a  I'epaisseur  de  la  croute  formee  par  les  conferves.  L'auteur  a 
ete  a  portee  d'observer  ces  faits  dans  les  terrains  conquis  sur  les 
sables  de  la  mer ,  a  la  cote  orientale  de  I'lle  de  Fionie.  II  a  con- 
state que  les  gazons  qui  s'y  trouvent  maintenant,  reposent 
en  effet  sur  une  ancienne  vase  qui  doit  son  origine  aux  con- 
ferves. 

Ce  qui  vient  d'etre  dit  de  I'utilite  des  conferves  ne  concerne 
que  celles  d'eau  douce.  On  a  raoins  de  renseignemens  sur  celle 
que  peuvent  avoir  les  conferves  marines.  Cependant  l'auteur  a 
fait  une  observation  qui  merite  d'etre  notee,  sur  I'espece  decrite 
dans  la  Flora  danica^  tab.  i485,  sous  le  nom  de  Conjtrva 
chtonoplastcs.  II  a  vu  cette  plante  se  propager  tellenient  dans 
une  partie  du  golfe  d'Odensee ,  quelle  a  exhausse  graduelle- 
ment  le  fond  de  la  mer,  an  point  de  former  ,  par  laggregaliou 
de  la  vase  et  du  sable  ,  un  terrain  presque  solide  oil  croit  en 
abondance  le  Poamaritima,  accompagne  du  Salicornia  licrbncca 
et  de  VArcnaria  marina. 

Au-dessous  de  I'eau  ,  les  conferves  et  les  fucus  tapissent  los 
roches,  comme  les  lichens  le  font  plus  bant  a  partir  de  la  sur- 
face de  la  mer.  Ainsi  ces  deux  families  de  Cryptogaines  c.m- 
coarent,  cbacune  dans  la  situation  qui  lui  est  propre  ,  a  couvrir 
les  rochers  maritimes  de  vegetation,  I'une  dans  I'air  ,  I'autrc 
dans  I'eau. 

Dans  la  famille  des  algues  et  des  conferves,  celles  qui  reni- 
plissent  cettc  destination,  sont,  suivant  M.  Hoffmann, les  Con- 
ferva   .icopuloriim ,    rupestris ,    cerea ,    de    Dillvvyn ;    le    Ba/igtu 


23A  MiiiCKilo^ie. 

crispa,  i\e  Lyn8byc,les  Uh-n  inicstinnlis,  umbiUcalis ,  ct  plicata, 
le  Rnmaihia  scopuloruni,  le  Sicreocolon  confine. 

11  est  probable  que  plusicurs  especes  de  conferves  servent 
de  nourrilure  aux  poissons  et  a  d'autres  animaux  aquatiques. 
Cela  est  certain  du  moins  a  I'eyaid  des  gienouilles  L'auteur  en 
a  conserve  quelqucs-uns  de  ces  animaux  dans  un  bocal ;  il  leur 
donnait  journellement  un  pen  de  Conferva  fmcta  et  il  leur 
voyalt  manger  cette  plante  avec  appetil. 

M.  Hoffmann  a  joint  Ji  ce  memoire  une  planchc  icprescntaut 
les  filamcns  d(-  la  Conferm  chlonoplastei ,  tcls  que  M.  Lyngbve 
les  a  observes  au  microscope.  On  voit  que  cc  qui ,  au  milieu 
de  I'ete,  semble  n'etre  qu'un  fdament  unique ,  est  en  effet 
une  reunion  de  plusicurs  librilies  contenues  d'abord  dans  unc 
meme  gaine,  comme  dans  VOsciUatovia  vnginala  de  Yauclier, 
et  qui  se  divisent  et  deviennent  visibles  separement,  lorsque 
cclte  -atne  se  romnt  par  I'offet  de  IT.ge  on  de  quelque  acci- 
dent 

i6o.  Voyage  A  LA  Grande-Chartreuse  etalaTrappe  d'Aigue-Beli.e, 
suivi  d'une  notice  sur  les  petrifications  des  environs  de  Saint- 
Paul-trois-Chateaux ;  par  le  D.  Guerin,  d' Avignon  ln-i8".  de 
3  feuilles  ;   pr.  yS  cctit.  Avignon ,  1826;  Scguin. 


MINER  ALOGIE. 
iGi.   A  Manuel  OF  Mineralogy  and  Geology.  — Manuel  de  Mi- 
neralogie  et  de  Geologic,    a   lusage    des   ecoles ,    etc.,    par 
Ebenezer  Emmons.  Ouvrage  adopte  par  I'ecole  de  Rensselaer, 
d' Albany.  In-8".  Albany  (  Etats-Unis)  ,    1826. 

162.  LKHRBUcn  DER  MiNERALOGiE.  —  Trailc  de  Mineral,;gic  ,  par  F. 

S.  Beudant  ;  trad,  en  allemand  par  C.-F.-A.  Hartmann.  In-80. 

de    83o    pages,  avec    10  pi.   lithog.    Leipzig,  i826;Brock- 

haus. 

L' important  ouvrage  dans  k-quel  M.  lieudant  a  prcsente  d'une 
maniere  si  ncuve  toute  la  pbilosopbie  de  la  science  des  mine- 
raux,  ne  pouvait  manquer  de  prcduirc  une  vive  sensation  dansle 
iiionde  savant,  ct  Ion  nc  doit  pas  s'elonncr  que  les  etrangers 
a'empressent  do  I'accueillir  et  de  le  traduire  dans  leur  languc 
'M.  llaitmann  a  vculu  rendre  service  a  ses  conipatriotes ,  eu 
leur  facililant  les  moyens  detudier  et  d'apprecier  k  sa  juste 


iMineralogie.  -^aS 

valeur  un  ouvrage  aussi  inteiessant.  Soi  traduction  est  failo 
avec  beaucoup  de  soin ,  et  une  exactitude  scrupuleuse  ;  seule- 
ment  il  a  juge  necessaire  d'ajouter  au  texte  quelques  notes 
ou  developpemens  ,  principalement  en  faveur  de  ceux  qui  sont 
familiers  avec  les  synonymies  etrangcies,  et  avec  la  nitilliode 
cristailographique  du  professeur  Weiss.  II  a  de  menie  introduit 
dans  le  tableau  de  la  methode  ,  ou  dans  ses  appendices,  quel- 
ques substances  recemment  dccouvertes  ,  et  a  fail  prL-cedcr 
sa  traduction  d'une  bibliographic  des  ouvrages,  que  les  mine- 
ralogistes  peuvent  consulier,  sur  les  differentes  parties  de  la 
science.  Toutes  les  additions  ou  notes  qui  sont  dues  au 
traducteur ,  sont  faciles  a  reconnaitre ,  puisqu'elles  portent 
la   lettre   initiale  de  son  nom.  G.    Del. 

i63.  Des  combustibles  m'ineraux,  etc.  ,  d'apres  un  ouvrape  de 
M.  Karsten  ;  extrait  par  M.  Heron  de  Villefosse.  {Jnnalcs 
des  Mines ;  torn.    i5,  4i--.   liv.  ,   1826,  p.    iii.j 

Get  extrait  comprend  le  rapport  fait  a  1' Acadeinie  des  Scien- 
ces, parM.  deVillefosse,  sur  un  ouvrage  alleniand  deM.  Kaisten 
public  a  Berlin  en  1876,  sous  le  titre  de  Untersiichungeu  iiher  die 
kohligien  Siihslanzen ,  etc.  —  Rechcrclics  sur  les  substances 
charbonneuses  du  regne  mineral ,  et  particidiercnient  sur  la  com- 
position des  liouilles  que  presentent  les  mines  de  la  monarchie 
prussienne.  Mais  I'extrait,  tres-developpe  ,  est  unc  veritable  !ra- 
duction  abregee  de  I'ouvrage  allemand,  et  contient ,  d.ins  un 
•cadre  plus  resserre ,  mais  dispose  d'une  maniere  qui  le  rend 
plus  facile  a  saisir  pour  des  lecteurs  francais,  a  peu  pres  tout  ce 
que  I'ouvrage  original  renfernie  d'important. 

M.  de  Villefosse  fait  connailrc  d'abord  I'ensenible  du  tra- 
vail de  M.  Karsten,  en  sexprimant  ainsi  qu'il  suit.  «  L'auteur 
»  apres  avoir  expose  des  considerations  generales  sur  les 
»  combustibles,  soit  veg^taux,  soit  mineraux,  les  a  soumis 
M  a  des  experiences  comparatives,  tant  par  la  carbonisatiou 
»  que  par  I'analyse  chimique.  Ayant  ainsi  determine  la  conipo- 
»  sition  de  ccs  substances  ,  l'auteur  en  deduit  I'explication 
»  des  differcus  aspects  que  presentent  les  divers  resi<ius  ea 
»  cbarbon  ;  il  en  conclut  les  dilTerentcs  proprietes  de  ces 
><  combustibles,  pour  la  pratique  des  arts.  II  indiipic  les 
»  moyens  de  deviner  ,  pour  ainsi  dire,  au  seul  aspect  dune 
B.  TomkX.  ,5' 


5  26  Mineralogie.  N°,  i65. 

»  liouille,  quelle  eii  est  la  composition,  et  par  consequent 
»  de  prevoir  f[iiels  peuvent  en  etie  les  usages,  sauf  ii  re- 
))  courir  ii  la  carbonisation,  niais  seulemcnt  dans  certains  ca«. 
»  Ensuitc  ,  aux  lesultats  de  ses  experiences  fondamentales , 
»  M.  Karsten  compare  ceux  qu'il  a  obtenus ,  en  soumettant  a  la 
»  carbonisation  la  houillc  qui  provient  de  cbacune  des  nom- 
))  breuses  mines  de  la  Prusse.  Par  ce  moyen ,  I'auteur  etablit, 
«  pour  cbacune  des  mines  de  sa  patrie  ,  que  la  bouille  quelle 
»  fournit  est  analogue,  par  sa  composition  et  par  ses  proprie- 
«  tes,  a  quclques-uns  des  combustibles  pris  pour  exemples  dans 
«  ses  premieres  experiences.  Ainsi ,  par  un  petit  nombre  d'a- 
3>  nalyses  cbimiques  faites  avec  soin  ,  I'auteur  offre  a  toutes  les 
»  contrees  -ou  Ion  exploite  des  combustibles  mineraux  ,  la'  fa- 
j)  cilite  de  les  juger  tons,  pour  ainsi  dire,  somniaircmenl , 
»  d'en  prevoir  les  divers  efiFets,  soit  d'un  coup  d'ceil,  soit  par 
»  une  simple  carbonisation,  d'en  eclairer  lecboix,  et  d'en  re- 
M   gler  I'usage  dans  les  ai-ts.  « 

Aprcs  cet  apercu  rapidc  etcomplet,  M.  de  Yillefosse analyse 
I'ouvrage  avec  detail,  et  classe  ces  details  en  trois  parties,  qu'il 
intitule  ;  i°.  Reclierches  preliminaires,  et  considerations  gene- 
rales  sur  les  combustibles  ;  20.  examen  cbimique  des  combusti- 
bles mineraux  ;  5".  application  des  principes  exposes  aux  mine* 
de  lioiiille  de  la  Prusse  ,  et  coup  d'ocil  sur  cellcs  de  la  France. 
Wous  ne  pouvons  le  suivre  dans  les  develuppemens  nombrcux 
que   renferment  ces   diverses  parties.   INous  indiquerons  seule- 
ment,  conime  particuliferement  remarquables ,  les  observations, 
interessantes   de  I'auteur  sur  les  passages   evidens  que  presen- 
tent  lun  a  I'autre,  dapr^s  leur  nature   cbimique  conime  d'a- 
pres  leur  aspect ,  la  fibre  vcgetale  non  alteree  ,  le  bois  fossile  , 
le  lignite  ,  la  bouille  ,  I'antbracite  el  le  graphite;  sur  laiigmen- 
tation  de  proportion    du  carboue   et    l.i    diminution    de  I'oxi- 
pene  et  de   I'bydrogene  ,  a  mesure  que  I'alteralion  de  la  fibre 
veactale  a  fait  plus  de    progres  ;  sur  la  carbonisation,  ctsur  la 
difference    des   resultats   qu'clle    presente    siiivant  la   manicre 
dont  elle  est  opcrec  ;  sur  la  division  des  houilles,  d'apres  I'ap- 
parcnce    des    cokes     quelles     ])roduisent  ,    en    trois    classes, 
savoir   :   1°.    houilles  k  coke   pulverulent;  2o.    liouillcs  a  coke 
frilte  ou  coagule ;  3".  houilles  4  coke  boursouflle,  et  sur  les 
caracteres    et    les    proprietes    qui     app;irlienncnt    a    cbacune 
de   ces   classes;    sur  lanalyse    cliiinii|ue    des   houilles,    et   sur 


H/ine'ralogie.  227 

ies  relations  trouvc'es  par  cette  analyse  eritre  leni-s  divcis 
principes  constituans,  relations  qui  conduiscnt  rautuur  a  plu- 
sieurs  conclusions,  parmi  lesquelles  on  pent  rcmarquer  celle-ci 
que  la  propviete  de  se  boursouffler,plus  ou  nioins  au  feu,  de- 
pend uniquement  dii  rapport  de  I'liydrogene  a  I'oxiiiene ,  et 
que  la  teneur  en  carbone  est  a  cet  egard  sans  aucune  iuduence; 
sur  Ies  usages  auxquels  convienl  le  mieux  cliacune  des  trois 
classes  de  houille  ci-dessns  indiquees ,  selon  qu'elle  est  elle- 
meme  plus  ou  moins  carbonee  ;  sur  la  difficulte  que  I'etat  pul- 
verulent des  combustibles  oppose  a  la  combustion  ,  et  sur  I'an- 
plication  de  ce  principe  a  I'eclaircissement  de  la  pretendue 
incombustibilite  du  charbon  de  bnis  mineral ;  sur  Ies  moyens  par 
lesquels  on  peut  deviner  la  composition  et  Ies"  proprietes  des 
liouilles,  a  leur  seul  aspect ;  enfin  sur  la  composition  de  Tail— 
tbracite  ,  qui  n'est  selon  I'auteur  qn'iine  bouille  tres-ricbe  en 
carbone,  et  sur  celle  du  graphite  qu'on  doit  rcgarder  comme 
un  charbon  altere  par  un  melange  accidentel  de  roches  ferri- 
feres,  et  comme  tres  different  de  la  substance  obtenue  dans  le 
travail  des  hauls  fourneaux,  ii  laquelle  on  donne  le  memo  nom. 
Les  resultats  des  experiences  multipliees  de  M.  Karsten  out 
ete  rassemblesparM.  deVillefosse  sur  plusieurs  grands  tableaux 
qui  rendent  I'instruction  plus  facile  que  ne  le  ferait  la  lecture 
des  nombreuses  pages  dent  ils  presentent  I'extrait  substantiel. 
Le  dernier  de  ces  tableaux  offre  i'application  a  vingt  houillcs 
provenant  des  diverses  parties  de  la  monarchic  prussienne  ,  des 
principes  exposes  par  I'auteur  dans  le  cours  de  son  livre  et 
qui ,  dausl'ouvrage  original,  sont  appliques  aux  houilles  de  aSg 
mines  differentes.  M.  de  Yillefosse  termine  son  extrait,  en  ex- 
primant  le  voeu  et  lesperance  de  voir  les  interessans  resultats 
des  travaux  de  M.  Karsten  etendre  leur  utile  influence  aux 
mines  de  houille  de  France,  dont  I'exploitation  active  et  loa 
jours  croissanteacquiert  inccssamiiicnt  uo  nouveaux  diiboucbes, 
et  offre  de  nouveaux  moyens  au  developpement  de  rindustric. 

B  —  D. 

164.    Memoires  crista llonomiques  ;  par  M.    FnANRESHEii\r.  (  Iti.i ; 
5^.  et  6c.  cahicr,  i8uG.  } 

L  autenr  de  ces  memoires  commence  par  rechercher  quelle 
estl'cssence  dela  cristallisalion  :  ilOtablilquc  loscorjis  peuveiU 


2  28  Mineralogie.  N°.  i64- 

presenter  trois  etats  diff^rens  d'aggregation  qn'il  caraclerise. 
La  nature  des  corps  solides ,  susccptibles  de  cristalliser  ,  lui 
parait  consistcr  dans  I'inegalite  des  forces  de  cohesion  des  par- 
ticules  ,  suivant  des  directions  differentes,  d'oii  resiiltent  les 
formes  polyedriques  par  lescjuelles  ces  corps  sont  limitcs.  Sc- 
ion lui,  la  cristallisation  peut  aussi  exister  dans  des  corps 
doot  la  cohesion  soit  assez  faible  pour  que  leur  forme  no 
puisse  etre  determinee ,  comme  celle  des  fluides ,  que  par  la 
surface  des  vases  qui  les  contiennent  et  par  la  pesantenr.  A 
cette  occasion,  il  se  demande,  s'il  ne  serait  pas  possible  que 
I'observation  de  Biot  ,  sur  la  polarisation  de  la  liimi6re  dans 
I'huile  ,  dependit  d'line  semblable  cristallisation. 

Apres  avoir  rappele  le  principe  de  I'invariabilite  dans  les 
incidences  muluelles  des  faces  cristallines,  il  cherche  les  moyens 
de  determiner  les  positions  de  ces  faces  et  de  leurs  lignes  d'intor- 
section.  A  I'exemple  de  plusieurs  cristallographes ,  il  adopte , 
comme  etant  plus  appropriee  au  but  qu'il  se  propose,  la  me— 
thode  qui  consiste  a  rapporter  a  des  axes  de  coordonnees  rec- 
tangulaires ,  les  positions  de  ces  faces.  Pour  cela ,  il  repre- 
sente  par  ax  -\-  hj  -\-  cz  =  /"'  ,  lequation  d'une  face 
quelconque  ,  par  a'or-f- Z^'j-  ~\- c'z  =  J'^ ,  celle  d'une  autre 
face ;  et  il  a  pour   determiner  le  cosinus  de  Tangle  des  deux 

aa'  -\-  hb'  -\-  cc' 

faces,  la  formule   connue ,   ■ ; ,  dctd  etant  de- 

mines  par  les  equations  d^  =  a^  -j-  ^^  -f-  t-^ ,  ct  d''  =  a^  -f- 
b'^  -j-  t''.  11  cherche  ensuite  les  equations  de  la  normale  a  une 
face  cristalline,  celles  de  la  droite  d'intersection  de  deux  faces  ; 
et  il  etablit  la  condition  a  laquelle  doivent  satisfaire  les  equa- 
tions de  trois  plans,  pour  que  leurs  intersections  mutuelles  soient 
-paralleles ;  ou  ,  comme  on  a  coutume  de  s'exprimer,  pour  que 
ces  plans  forraent  une  meme  zone  sur  la  surface  du  cristal.  II 
se  propose  de  consacrer  un  memoire  particulier  a  la  doctrine 
des  zones ,  qui  n'a  encore  ete  presentee  avec  quelque  develop- 
pement  que  par  Neumann. 

Au  lieu  de  lequation  ax  -j-  hj  -\-  ct  "^^f'  ,  on  pent  em- 
ployer, a  limitation  tie  Weiss,  pour  designer  la  face  qu  eile 
represente  ,  le  signe  [a  -.  b  -.  c\  L'autenr  etablit  ensuite  la  loi 
lie  rationnalite,  ct  laquelle  sont  soumises  les  differentes  valeurs 
de  rt,  Ij  1  f,  pour  tous  les  plans  d'une  meme  seric  dc  crist.dlisa- 


Mineralogie.  239 

tion.  Cette  loi  est  telle  que  les  rapports  —;,—,—;  des  indices 

'  a         b  c 

qui  coniposent  les  signes  de  deux  faces  quelconques  a  -.  b  -.  c 
et  a:  b'  :  c  doivent  etre  i-ationnels ;  ou  en  d'autres  termes,  que 
si  I'un  des  plans  de  la  serie  est  represente  para  :  b  :  c  ,  ua 
autre  plan  quelconque  de  cette  serie  aura  pour  notation 
art  :  ^b  :  yc ,  a.  S ,  y  ayant  des  -vakurs  ralionnelles ,  entieres 
ou  fraction naires.  a  :  Z»  :  c  est  le  rapport  fondamental  de  la 
serie. 

M.  Frankenheim  divise  ensuite  en  quatre  classes  ou  systemes, 
toutes  les  series  de  cristallisation  qui  peuvent  se  rapporter  a 
des  axes  rectangulaires.  Ces  quatre  systemes  soot  :  i°.  le  sy- 
sleme  binaire  de  Weiss  (le  trinietrique  de  Ilausmann) ;  a°.  le  sy- 
sleme  quaternaire  de^Veiss.  (  nionodimetrique  de  Hausmann  ) ; 
5".  le  systeme  regulier  de  Weiss  (  isometrique  de  Hausmann  ); 
4°.  le  systeme  ternaire  (  monotrimetrique  de  Hausmann.  ) 

1°.  Systeme  binaire.  Le  signe  general  d'un  groupe  symetri- 
que  de  faces,  ou  dune  forme  simple,  est  aa  :  ^b  -.  ya;  et 
comme  chaque  coefficient  ou  indice  peut  etre  positif  ou  nega- 
tif ,  ce  groupe  doit  renfermer  au  plus  i^  ou  8  faces.  L'auteur 
donne  les  signes  de  chaque  espece  de  groupe  en  particulier  ; 
ces  groupes  sont  des  octaedres,  des  prismes  a  4  pans,  des  cou- 
ples de  faces  terminales. 

2°.  Le  systeme  quaternaire.  Dans  ce  systeme,  dont  le  signe 
general  est  <xa  -.  ^a  :  yc ,  a  et  b  ont  la  menle  valeur,  celles  de 
a  et  6  peuvent  etre  echangees  entre  elles  dans  le  signe  ;  et  le 
nombre  total  des  faces  qui  peuvent  composer  un  raeme 
groupe  ,  est  de  i.  2.  2^  =  16.  Les  dilferentes  especes  de  grou- 
pes sont  ici  au  nombre  de  7.  L'auteur  les  enumere  ,  en  donnant 
leurs  signes. 

3".  Le  systeme  regulier.  Signe  general  :  an  -.  [3a  •  -j/a  maximum 
du  nombre  des  faces,  dans  un  meme  groupe  -.  1.  2.  3.  2^  = 
48    —  six  groupes  particuliers. 

4°.  Le  systeme  ternaire  ou  senaire.  Ici  l'auteur,  a  I'exemplc 
do  Weiss  ,  modifie  un  peu  la  mcthode  ordinaire  de  determiner 
un  plan  par  des  coordonnecs  ;  il  prend  Ic  mot  de  coordonnees 
dans  un  sens  plus  general  ,  en  cntendant  par  la  les  parties  de 
dilferens  axes,  comptees  a  partir  de  leur  origine  commune,  et 
determinees  par  les  perpendiculaires  abaissees  d'un  point  sur 
ces  uiemes  axes,  en  quelque  nombre  qu'ils  soient.  Pour  donner 


2  50  Minernlos^ic. 

o 
:i  la  loi  dc  rationnalite  I'expression  la  jilus  simple  dans  le  sy  • 
sti'iiie  en  cjucstioii ,  il  choisit,  comme  le  fait  M.  Weiss,  4  axes, 
dont  iin  vertical ,  et  les  trois  autres  perpendiculaires  au  pre- 
mier ,  et  faisant  entrc  eux  des  angles  de  60°.  Lc  sigue  general 
d'une  groupe  de  faces  est  alors  de  la  forme  arz  :  p«  :  ta  :  yc 
!es  trois  indices  a ,  |3 ,  £  etant  lies  entre  eux  par  la  relation  a-(- 
6  -j-  6  =0.  Le  nonibre  des  espcces  des  groupcs  on  de  formes 
simples  du  systeme,  est  de  7. 

Apres  avoir  divise  I'ensemble  des  series  de  cristallisation  en 
quatre  grandes  classes  ,  M.  Frankenheim  entreprend  de  sous- 
diviser  chacune  de  ces  classes  en  ordres ,  d  apres  le  plus  ou 
nioins  de  symetrie  qu'alTectent  enti'e  elles  les  faces  d  an  meme 
groupe  qui  se  conibinent  dans  les  cristaux  naturels.  Lorsque  la 
symetrie  est  complete  ,  les  series  de  cristallisation  ne  se  com- 
posent  que  des  formes  entieres ,  tellcs  qu'elles  ont  ete  decrites 
dans  les  classes  prccedentes.  Ces  formes  qu'il  appelle  sjmc'lriques, 
composent  le  premier  ordre  de  chaqne  classe.  Les  autres  or- 
dres ne  renfei-ment  que  des  funiies  qui  sont ,  relativcment  au 
nombre  de  Icurs  faces,  des  moities,  des  quarts  ou  des  liuitie- 
mes  des  formes  i^ymetriques.  L'auteur  passe  en  revue  tons  les 
ordres  dont  se  compose  chacune  de  ses  classes  ,  et  par  sa  nota- 
tion cristallograpbique  ,  il  caracterisc  les  diiTerens  genres  dc 
formes  qu'ils  comprenrient.  G.  Del. 

iG5.  SuR  LK  r.RoupEMENT  REGULiER  UEs  Cristaux;  par  NMlliani 
Haibinger.  [Edimb.  Journal  nf  sciences ;  t.  1,  p.  5i ,  et  t.  11 
ct  HI.  ) 

iJepuislepoiius  oiii'on  a  commence  a  appliquer  la  geometric 
iiux  formes  regulieres  des  mineraiix,  la  consideration  des  macles 
oucristaux  bemitropes  atoujours  constituel'une  des  parlies  les 
plus  interessantes  de  la  science,  et  fixe  I'attention  des  naturalistes. 
La  premiere  explication  que  Ion  ait  cue  de  la  loi  qui  preside  a 
la  formation  d'un  grand  nombre  de  ces  groupes,  est  due  a 
Home  de  I'lsle  et  a  I'llermina ,  dont  les  recherches  ont  eclairci 
le  mvstere,  qui  jusqa'alors  semblait  separer  les  formes  du 
spinellc,  de  I'oxidc  d  elain  etc.,  de  celles  des  aulies  mineraux. 
ilaiiy  a  suppose  qu'on  ]>ouvait  en  general  rendre  raison  de  la 
fiirme  des  macles  ou  liemilropies  ,  en  cons  derant  un  crislal 
iiilier,  coupe  par  le  milieu,  dont  une  des  moities  serait 
lournee    en   sens  contraire"  de   1  autre;    il   a   explique  d'aprcs 


Mineralogie.  2  3 1 

cctte  idee,  un  tres-grand  nombic  dc  cristaux ,  qui  n'etaient 
pas  connus  avant  lui.  Beaucoup  d'auties  oat  ete  decouverls 
et  decrils  semblableinent  par  le  comte  de  Bournon,  M.  Pbillips, 
le  professeur  Weiss ,  etc.  M.  Haidinger  se  propose  de  reunir 
tons  CCS  diflFerens  faits  sous  un  meme  point  de  vue  ,  et  de  les 
I'amener  a  un  pelit  nonibre  de  lois  generales.  II  commence 
par  enumerer  les  signes  cristallographiques  auxquels  on  peut 
reconnaitre  la  structure  simple  ou  composee  dun  cristal  :  le 
plus  constant  est  la  position  renversee  de  certaines  parties  de 
I'un  des  individus  a  I'egard  des  parties  homologues  de  I'au- 
tre.  II  y  a  souvent  production  d'angles  rentrans,  mais  ils  ne 
sont  pas  une  consequence  uecessaire  de  tout  groupement  regu- 
lier.  La  direction  des  stries  ,  les  phenomenes  de  clivage  et  de 
double  refraction,  peuvent  encore  servir  de  caracteres  dans 
I'examen  des  formes  composees. 

Lorsqu'il  s'agit  d'expliquer  le  mode  de  reunion  de  deux  in- 
dividus regulierement  cristallises  ,  on  a  deux  choses  a  conside- 
rer  :  i".  la  position  relative  de  ces  individus;  20.  les  faces  par 
lesquelles  ils  sont  en  contact  I'un  avcc  I'autre.  Le  groupement 
n'est  legulier ,  qu'autant  que  ces  deux  conditions  sont  reducti- 
bles  a  quelques  iois  generales.  Ces  lois  auxquelles  se  ramenent 
tons  les  groupcmens  reguliers  ,  dans  le  syslerae  cristallogra- 
phique  de  Mohs  ,  sont  les  suivantes.  I'*,  loi.  Que  Ton  se  re- 
presente  deux  crislaux  egaux  et  semblables  de  la  meme  espece  , 
dans  une  position  parallele.  L'un  de  ces  cristaux  restant  fixe  , 
que  Ton  fasse  faire  au  second  une  demi-revolution  autour 
d'une  ligne  interieure ,  ou  axe  ,  qui  peut  etrc  parallele  a  une 
arote  ou  perpendiculaire  a  une  face ;  on  aura  de  cetle  maniere 
la  position  relative  dans  laquelle  les  deux  individus  peuvent  se 
reunir.  Le  plan  par  Icquel  ils  se  reunissent,  ou  le  plan  de 
jnnclion,  est  ou  perpendiculaire  a  I'axe  de  revolution,  ou  pa- 
rallele a  cet  axe  ,  el  en  meme  temps  a  Tunc  des  faces  secoudai- 
res  du  systeme  dc  cristallisation.  II".  loi.  Dans  les  especcs 
dont  les  formes  possedent  la  propriete  particuliere  de  n'avoir 
que  la  moitie  du  uombre  des  faces  qu'exige  la  symetrie  pour 
etre  complete,  la  position  relative  des  individus  est  celle  qui 
sc  deduit  de  la  forme  totale ,  par  sa  sous-division  en  deux 
moities  separees.  Ainsi,  la  position  relative  de  deux  tetraedres, 
qui  sc  groupent  avcc  penetralion  apparente,  est  precisement 
ccUc  qu'ils  ont  dans  I'octaedre  dont  ils  sout  derives. 


232  Mineralogie.  N°.  i65. 

iVI.  Haidinger  passe  successivement  en  revue  les  clifTerens 
syslemes  de  ctislallisation  ,  et  decrit  avec  soin  les  hemilropies 
les  plus  remaiquables  que  Ton  a  observees  dans  cliacun  deux. 

I.  Systeme  tcssulaire.  iXins  ce  sysleme,  la  position  du  plan 
de  jonction  est  toujours  comprise  dans  I'un  des  deux  cas  sui— 
vans  :  ou  I'axe  de  revolution  est  perpendiciilaire  a  I'une  des 
faces  de  I'octaedre,  ct  alors  le  plan  de  jonction  lui  est  paral- 
lel^; ou  Lien,  I'axe  de  revolution  est  perpendiculaire  a  I'une 
des  faces  da  dodeeaedre  rhondjoi'dal,  ct  le  plan  de  jonction 
parallele  a  cette  face.  L'auteur  decrit  les  doubles-cristaux  que 
Ton  a  reniarqiies  dans  le  spinelle  ,  le  diamant,  le  fer  magneti- 
que,  la  blende,  le  spath  fluor,  etc. 

II.  Systeme  rhomboediique.  Les  groupemens  reguliers  qui 
appartiennent  a  ce  systeme  sont  en  general  partages  en  deux 
grandes  classes,  suivant  que  les  axes  des  individus  reunis  sont 
paralleles  ,  ou  se  croisent  sous  un  certain  angle.  L'auteur  de- 
crit les  macles  les  pins  remarquables  de  chaux  carbonatee,  d'ar- 
gent  rouge,  de  cinabre,  de  fer  oligiste  ,  de  cbabasie ,  de 
quartz,    etc. 

III.  Systeme  pyramidal.  La  position  du  plan  de  jonction, 
dans  un  groupe  regulier  de  deux  cristaux  ajjpartenant  a  ce  sy- 
steme,  ct  celle  des  axes  des  cristaux  simples,  donnent  lieu  a 
diviser  I'ensemble  de  tous  les  groupemens,  en  deux  classes, 
comma  dans  le  systeme  rhomboedrique ,  selon  que  les  axes 
des  cristaux  simples  sont  paralleles ,  Oii  font  un  aiigle  I'un  avec 
I'a'utre.  Dans  ce  dernier  cas,  le  ])lan  de  jonction  est  toujours 
varallele  a  une  face  ou  perpendiculaire  a  une  arete  dun  des 
uctaedres  a  triangles  isocelcs  qui  font  partie  du  systeme. 
Mais  si  les  axes  des  cristaux  simples  sont  paralleles ,  et  que 
I'un  ait  fait  une  dcmi-revolution  sur  I'autre ,  il  n'y  aura  riea 
de  change  lians  I'aspect  du  groupe ,  a  moins  que  les  formes 
cojnbinees  ne  possedent  un  caractere  hemi-pyramidal.  Les  for- 
mes pyramidales  sont  les  plus  rares  parnii  cellos  qu'affectent 
les  productions  de  la  nature  inorganique;  et  un  tres-petit 
nonibre  de  ces  formes  out  ete  oijservees  en  gn;upement  regu- 
lier. i\l.  Haidinger  examine  ici  les  macles  de  I'oxide  d'etain 
(  pyramidal  tin-ore),  si  bien  decrites  par  W.  Phillips,  dans 
les  Tranuictions  de  la  socic'tc  gc'ologique ,  t.  ii.  Le  nombre  de 
cellos  qu'il  a  figurees,  est  de  huit.  Les  especes  qui  lui  fournis- 
sent    de   nouveaux    exemplcs  do  groupemens,  sont  lo  lilane 


Miner  a  loi^  ie.  255 

oxide  (peritonions  titanium-ore  )  et  le  pyramidal  manganese- 
ore  de  rUmenau  en  Thuringe.  La  scheelite  et  le  cuivre  pyriteux 
sont  les  seuls  mineraux  qui  lui  aient  presenle  des  groupemens 
de  formes  liemi-pyramidales.  11  decrit  avec  beaucoup  de  soin 
ceux  de  cette  derniere  espece.  [La  suite  inccssamincnt.) 

1 66.  SuK  LE   Pyrochlore,    nnuvelle  espece  minerale  ;  par  le  D''. 
WoEnLER.  [Zcilschrift  fiir  Mincialng.;  nov.  1826,  p.  585.) 

Le  pyrochlore  a  ete  trouve  pour  la  premiere  fois  dans  la  sie- 
nite  zirconienne  du  pays  de  Fredriksvarn ,  en  ^orvege,  par 
M.  Tank,  I'auleur  de  la  decouverte  du  polymignite  el  de  lyt- 
tria  phosjiliatee.  Dans  un  voyage  que  M.  Woliler  fit  conjoinle- 
raent  avec  MM.  Berzelius  etBrongniart,  ce  mineral  se  representa 
pres  de  Laurvig,  en  forme  de  filon  dans  une  sienite ,  remai'- 
quabie  par  les  gros  cristaux  de  zircon  qu'elle  contenait,  et  de 
plus  par  de  I'eleolite  verte  ,  de  grands  cristaux  de  hornblende 
noiratre,  et  de  I'apatite  cristallisee.  Le  nom  de  pyrochlore  est 
tire  du  caractere  chimique  qui  distingue  la  nouvelle  substance 
du  polymignite  avec  lequel  elle  se  rencontre  a  Frederiksvarn  , 
et  qui,  chauffe  au  chalumeau,  conserve  sa  couleiir  noire,  tan- 
dis  que  le  pyrochlore  devient  jaunatre.  Sa  teinte  ordinaire  se 
rapproche  beaucoup  de  celle  du  sphene  d'un  brun  sombre; 
celle  de  la  cassure  fraiche  parait  presque  noire.  II  est  opaque,  et 
seidemenl  ti'anslucidc  sur  les  bords  amincis  ;  presque  toujours 
il  est  a  I'etat  cristallin.  Sa  forme  primitive  est,  d'apres  les  nie- 
sures  du  professeur  G.  Rose,  un  octaedre  regulier.  La  grosseur 
de  ses  cristaux  varie  depuis  celle  d'une  tete  d'epingle,  jusqu'a 
celle  dun  pois.  lis  sontle  plus  souvent  implantes  dans  le  feld- 
spath,  et  souvent  aussi  dans  I'eleolite.  La  pesanteur  specilique 
de  cette  substance  est,  d'apres  I'observation  de  M.  Rose,  de 
4 ,2 1 6  a  I  o"  R.  EUc  raye  le  spath  fluore ,  et  est  rayee  par  le  feld- 
spath;  sa  poussiere  est  d'un  bruu  clair.  Sa  cassure  est  ecaillcuse  , 
sans  aucun  indice  de  clivage.  Soule  au  clialumeaLi ,  elle  devient 
d'un  jaune  brunatre  clair;  et  fond  difficilcment  en  une  scorie  dun 
brun  noiratre.  Son  analyse  a  donne  sur  lOO  parties  :  acidc  ti- 
tanique  62,70;  cliaux  12, 85;  oxidule  d'urane  5, 1  8  ;  oxide  de 
cerium  6,80;  oxidule  de  mangan6se  2,^5;  oxide  de  fer  2,16; 
oxide  de  zinc  0,61  ;  can  4)'2o;  total  97, 5o.  —  La  pertc  pro-i 
vieiit  principalcmcnt  de  I'acidc  fluoriqiie.  ("■•  Dei., 


234  Mineralogie. 

iC)n.  SuR   i,E   Zinkunite;  parG'.  Hose.  [Aiinalcr.  clcr  Phjsik  und 
Cliemie.  ,  de  Pogjj;endorr;  L.  Vll  ,  p.  91.} 

Lg  /.inkenite  sg  presente  on  prisincs  ;i  six  pans  ,  epointes, 
layos  fortement  dans  le  sens  longitudinal  et  souvent  sillonues 
tres-profondenient.  Ces  prjsmes  ne  jiaraissent  pas  roguliers  :  il 
<n;t  vraisemblable  que  ce  sont  des  prismes  di-oits  ,  groiipes  trois 
a  trois  comme  ceux  de  I'arragonite.  Le  zinkenite  a  une  cassian 
inegale,  un  vif  eclat  nictallique  ,  et  une  couleur  dun  gris  da— 
cier.  II  raye  le  carbonate  de  chaux ,  et  pesc  specifiqiiement  5,5 1 . 
Seal  au  cbalunieau  il  decrepite  fortement ,  et  fond  avec  la  menic 
lacilite  que  rantimoine  sulfure.  Traite  sur  le  cbarbon  avec  la 
soude  ,  il  donne  uu  regule  de  plonil)  Ce  mineral  se  trouve  ;i 
Wolfsberg,  pres  Stolberg,  au  Harz.  G.  Del. 

168.    Slr    U?JE   KOUVELLE    rr.OPKlETE   OPTIQUE   DU    DlCnROiXE  OU   CORDIE- 

RiTE;   par  le   prof.    Maex  de   Craunsclnveig.   {Z^cUnlivifl  filr 
Mineral.  ;  WQ\.  i826,p,  4ii-} 

Ce  mineral ,  dejii  si  intercssant  par  les  diverses  couleurs  qu'il 
manifeste ,  lorsqu'on  I'expose  a  la  lumiere  direcle  et  surtout  ii 
un  rayon  polarise  ,  le  devient  encore  plus  par  la  propriete  que 
M.  Marx  vient  d'y  decouvrir,  celle  dc  polariser  lui-meme  la  lu- 
miere qui  le  traverse.  On  sait  que  M.  Biot  a  reconnu  le  premier 
cctle  propriete  dans  la  tourmaline  transparente  ,  et  qu'il  se  scrt 
de  deux  lames  de  cette  substance  taillces  parallclement  a  I'axe  , 
et  placees  I'une  sur  I'autre  a  angles  droits,  pour  etudier  les 
projirietes  optiques  des  autres  mineraux  ;  on  peut  employer  au 
meme  usage  les  lames  de  dichroite;  celui  de  Bodemnais  est 
tres-propre  k  ce  genre  d'cxperiences.  Ce  qu'il  y  a  de  remarqua- 
ble  ,  c'est  que,  suivantM.  Marx,  ces  lames  peuvent  etre  taillces 
indiiTeremment  ou  dans  le  sens  paralleled  I'axe ,  ou  dans  le  sens 
perpendiculaire.  Ce  savant  pcnse  que  le  dichro'itc  n'apparlient 
pas  au  syslomc  rbomboedriqne  ct  qu'il  possede  deux  axes  op- 
tiques, dont  Tangle  est  divise  en  deux  parties  par  I'axe  de  cris- 
taliisation.  G.  Dhl. 

j()().   Sun  LA  DISTRIBUTION  DE  LA  MATIKRE  COLORANTE  Ct  SUr  CCrtaiuCS 

particuiarites  dans  la  structure  et  les  proprietes  optiques  de 
Ja  Topaze  du  Bresil;  par  le  D"".  Brewster.  {Transact,  dc  la 
Sue. plulos.  (le  Cambridj^c;  t.  II,   i*^"".  partie,  p.    i.) 

J.c  D'.  Brewster  a  fait  polir  les  bases  dun  grand  nombre  de 


Mine'ralo^ic.  255 

topazes  du  Bresil ,  ct  les  ayant  cxposees  a  la  luniitTe  polaiisec  , 
il  observa  les  particularites  qu'elles  ofFraient  dans  leur  structure. 
La  partie  interieure  des  cristaux  etait  toujours  d'uue  autre  cou- 
leur  que  la  partie  externe,  et  deux  petits  prismes  rliomboidaux 
dune  teinte  rouge  particuliere  se  montraient  aux  angles  aigus 
du  prisme  de  la  topaze  ;  cette  teinte  variait,  suivant  que  le  plan 
de  polarisation  du  rayon  lumineux  coincidait  avec  I'une  ou  I'au- 
tre  des  diagonales  de  la  base.  Dans  qnelques  cristaux,  la  nia- 
ticre  colorante  rouge  prenait  la  figure  d'un  prisnic  Iriangulaire; 
dans  quelques  autres,  celle  d'un  rbonibe,  dont  les  cotes  etaient 
paralleles  aux  faces  primitives ;  ou  bien  elle  se  repandait  uni- 
i'ormenicnt  sur  toute  la  base  du  prisme. 

M.  Brewster  a  aussi  observe  dans  la  topaze  du  Bresil  cette 
sorte  de  structure  composee  a  laquelle  il  a  donne  lenom  de  Tes- 
selalcd,  et  qui  est  du  en  general  a  une  beniitropie,  et  elle  y  est 
si  commune  ,  qu'il  est  plutot  porte  a  la  regarder  comme  un  ca- 
ractere  essentiel  du  mineral,  que  comme  un  accident.  L'hemi- 
tropie  de  la  topaze  du  Bresil  est  d'un  genre  tres-singulier.  Les 
lames  successives  qui  par  leur  superposition  forment  le  prisme 
do  la  topaze  ,  ont  leurs  sections  principales  inclinecs  I'une  a 
I'autre  sous  des  angles  differens,  de  telle  sorte  que  la  denomi- 
nation de  cristaux polyfropcs  scmb'.e  plutot  convenir  aux  ccban- 
tillons  qui  presentent  ce  genre  de  structure. 

M.  Brewster  ayant  trouve  que  la  topaze  du  Bresil  exercait  sur 
la  kuniere  une  action  differente  de  celle  que  produisait  la  topaze 
incolore  de  la  Kouvellc-Hollande,  a  ele  conduit  a  les  comparer 
sous  le  rapport  de  leurs  axes  de  refraction.  Dans  la  topaze  bleue 
du  comtc  d'Aberdeen  ,  et  dans  la  topaze  incolore  de  la  Nouvelle- 
llollande,  Tangle  des  deux  axes  est  d'environ  65°;  dans  les  to- 
jwzes  du  Bresil,  cet  angle  est  variable;  dans  quelques  ecbantiU 
ions,  il  est  de  5o"  et  descend  meme  jusqu'ii  4^"  j  ^t  ce  qui  est 
dignc  de  remarque ,  c'est  que  Tun  des  axes  est  souvent  plus 
incline  que  I'autre  aux  plans  uaturels  <les  lames  du  crislal.  Les 
topazes  du  Bresil  sont  en  general  pliospliorescentes,  quand  oa 
les  place  sur  un  fer  cbaud ;  celles  qui  ont  une  structure  com- 
posee, developpenfc  leur  pliospborescence  d'une  manierc  toutc 
l)articulicre.  Qiielquefois  elle  est  dune  belie  coulcur  orangee  ; 
et  dans  un  grand  ilombre  de  cas,  le  boixl  exterieur  est  pbospho- 
rcsccut ,  laudis  que  le  noyau  intericur  est  totalement  dcpourvu 


236  Mineralogie. 

de  InmitVe.  En  general  la  luniiere  phosphorescentc  est  phis  in- 
tense dans  les  lames  situees  a  la  parlie  exterieme. 

Dans  un  grand  non)bre  de  topazes  du  Bresil,  on  trouvc  inter- 
posee  entre  Icurs  lames  line  matiere  blanche  ])ul/ci'ulente  ,  qui 
parait  de  formation  conteniporaine.  !M.  Burzelius  ,  qui  la  sou- 
mise  a  I'analyse,  la  reyarde  comme  une  sorte  de  marne  ,  com- 
posee  de  silice ,  d'aluniine ,  de  chaux  et  d'eau.  Dans  quelques 
echantillons ,  M.  Brewster  a  observe  une  autre  substance  d'une 
espece  tres-singuliere.  Elle  est  d'un  rouge  Ires-vif,  et  parfaite- 
ment  transparente.  Tantot  elle  est  en  couches  minces  interpo- 
sees  entre  les  lames  de  la  topaze ;  tantot  elle  forme  de  longues 
raies,  paralleles  a  I'axe  du  prisme. 

Quand  M.  Brewster  eut  determine  la  difFerence  marquee  qui 
existo  entre  les  proprietiis  optiqucs  dcs  topazes  du  Bresil  et  cel- 
les  de  Saxe  ,  de  la  IN'ouvelle-lIollandc  et  d'Ecosse  ,  il  ne  put  dou- 
ter  un  seul  instant  que  cettc  difference  ne  provint  de  quelque 
modification  dans  leur  composition  chimique.  II  cite  des  essais 
d'analjse  de  William  Grcgor,  qui  paraissent  veuir  a  I'appui  de 
cette  opinion.  G.  Del. 

170.  SuR  LA  sTRUcTur.EopriQUE  DE  l'Edingtomte  ;  par  le  D'.  Brews- 
ti;r.  [Ediinb.  Journal  of  sc. ;  \vLnv\er  1826,  p.        ) 

M.  ilaidinger,  qui  le  premier  a  decrit  ce  nouvcau  mineral, 
analyse  par  le  D'.  Turner,  en  avait  remis  quelques  petits 
cristaux  a  M.  Brewster  :  ce  physicien  les  a  examines,  et  a  re- 
connu  qu'ils  possedaient  un  axe  de  double  refraction  coin- 
cidant  avec  I'axe  de  I'octaedre  symetrique  ,  qui  est  sa  forme 
fondameutale.  Le  caractere  de  son  action  sur  la  luniiere  est 
negatif,  comme  celui  du  spalh  calcaire.  Ces  observations 
fournisscnt  une  nouvelle  preuve  en  faveur  de  la  loi  optique, 
reconnue  par  M.  Brewster. 

I'ji  .  Note  sur  un  sable  oxidule  titaniferk  des  bords  de  la  Loire ; 

par  M.  Olmvier  d'Angers.  {Aiinal.  dcs  sc.  natuv.,  juillet  iSaS, 

p.  5-29. ) 

On  trouve  freqiicmment  sur  les  rives  de  la  Loire,  dans  les 
endroits  oii  le  flot  laisse  a  decouvert  un  sable  fin  et  brillant  , 
des  bandes  sinueuses  plus  ou  moins  noires,  qui  paraissent ,  au 
i'''  aspect,  formees  par  la  depisilion  dun  sable  de  celte  cou- 
Icur.  Celte  cspecc  de  sable  n'osl  autre  cliosc  que  dufer  oxiduli 


Mill  era  logie .  2  5  7 

titane,  pulverulent,  qu'on  pent  isoler  du  sable  cnvironiiant  ;i 
I'aide  du  Larreau  aimanle.  Cette  variete  de  fer  oxidule  forme 
quelquefois  des  couches  de  4  i  6  lignes  d'epaisseur ;  elle  est  si 
abondante  snr  une  grande  parlie  ties  boids  de  la  Loire  ,  que 
I'autenr  de  cette  note  a  cru  devoir  signaler  ce  gisenicnt,  qui 
n'avait  pas  encore  ete  indique.  L'analyse  de  ce  fer,  faile  par 
M.  Blondeau,  a  donne  :  deut.  de  fer,  86, o4;  oxide  de  titane, 
10,25;  sable,  2,5o;perte,  i,2i;tot.  ioo,oo.  Ce  fer  ne  con- 
tient  ni  chrome  ,  ni  nickel.  G.  Dul. 

lya.  Notice  sur  les  mines  et  usines  a  zinc  de  la  Silesie-Supe- 
rieure;  par  M.  Masks.  [Annal.  des  mines;  1826,  2".  livrais.  , 
p.  249  )  (Voy.  le  Bull.,  t.  VII,  no.  i59;ett.  VIII,  11".  555.) 

Les  calamines  de  la  Silesie-Superieure  sont  deposees,  an  sud 
de  Tarnowitz  ,  dans  une  suite  de  bassins  situes  sur  le  calcaire 
vieux ,  et  remplis  d'argile  grise^  jaune  ou  brune,  dans  laqucUe 
la  calamine  se  presente  en  veines,  ou  disseminee  en  parties  ir- 
regulieres.  Cette  calamine  est  en  general  dun  jaune  grisatre  ou 
blanchatre.  Quelquefois  elle  reniplit  Us  fentcs  du  calcaire  ,  ou 
I'impregne  et  forme  alors  la  roche  nommiie  Suchnrrc .  Daus  cer 
taines  localites,  au-dessus  de  la  couche  a  cahimine  blanche ,  on 
observe  une  couche  a  calamine  rouge,  separee  de  la  pi-emiere 
par  une  couche  d'argile  d'un  rouge  brun ,  plus  coinpacte  que 
celled  ,  et  divisee  en  fragmens  irreguliers  par  <lcs  fentes  rem- 
'  plies  d'argile  ocreuse.Les  couches  calaminaires  renferment  sou- 
vent,  dans  leur  parlies  superieures,  des  minerais  de  plonil)  sul- 
fare,  carbonate,  ou  oxide  terreux.  Au-dessus  d'ellcs  sont  des 
couches  d'argile  compacte  grise  ou  brune,  qui  vont  jusqu'a  la 
surface  ,  ou  qui  sont  recouvertes  par  plusieurs  toises  de  terraia 
d'alluvfon.  La  calamine  blanche  est  un  carbonate  de  zinc,  mele 
de  10  a  1 5  parties  sur  cent  de  silice  ,  oxide  de  fer,chaux,  cad- 
mium, etc.  La  calamine  rouge,  raoins  riche ,  est  un  melange 
des  trois  carbonates  de  zinc ,  de  fer  et  de  manganese ,  ou  seule- 
meut  de  carbonate  de  zinc  et  d'oxide  de  fer. 

La  grande  poussee  des  lerres  oblige  a  ne  preparer  que  des 
champs  d'exploilation  tres-bornes.  On  peiietre  jusqu'aux  cou- 
ches calaminaires  par  des  puits  nombreux  ,  au  foud  desquels 
on  etablit  divers  systemes  de  travaux  pargaleries,  suivant  la 
puissance  et  la  consistance  du  gite  exploitable.  On  separe,  dan* 
la  niine,  la  calamine  du  calcaire,  et  au  jour  on  I'oxpose  pen- 


258  Mincrnhgie.  No-  175. 

(lanl  long-temps  ;i  lair,  en  petits  tas ,  pour  la  scparer  de  I'ar- 
gile  qui  liii  est  reslee  adherente.  Cinq  mines  de  calaniitie  sont 
cxploitees  dans  la  Silesie-Superieure  ;  elles  prodiiisont  annucl- 
lomcnt  aujonrd'liui  plus  de  loo  niille  quintaux  mi^triques  de 
calamine  qu'on  vend  aux  usines  a  raison  de  5  fr.  le  quintal  nie- 
Irique,  a  peu  pres. 

Autrefois  on  envovait  la  calamine  grillee  en  Suede  et  en 
Russie  :  depnis  1808  on  la  traite  pour  en  extraire  le  zinc, 
avec  beaucoup  d'avantage.  Ce  traitemcnt  se  compose  des  ope- 
rations suivantcs  •.  1°.  Calcination  de  la  calamine  sur  la  sole 
d'un  fovirncau  a  reverbere.  En  24  heures  on  calcine  ainsi  100 
quintaux  de  calamine  brute  ,  enbrulant  t5  boisseaux  dehouille, 
et  on  obtient  60  a  65  quintaux  de  calamine  calcinee.  2°.  Distil- 
lation de  cette  calamine  calcinee ,  dans  des  moufles  de  tei-re 
places  dans  un  four  a  reverbere  ,  et  communiquant  avec  un 
recipient  exterieur.  Chaque  moufle  contient  im  demi-quintal 
de  calamine,  melange  d'un  volume  egal  (environ  aa  livres)  de 
petit  coke  ou  cinder.  On  cbaufFe  a  la  liouille,  avec  un  fort  cou- 
rant  d'air  ;  le  zinc  se  sublime,  et  coule  en  gouttelettes  dans  le 
recipient;  il  est  melange  d'oxide  qui  se  forme  par  la  combustion 
d'une  partie  du  metal  sublime.  Dans  celte  operation  100  rjuin- 
taux  de  calamine  calcinee  emploient  53  quintaux  de  coke  et 
522  quinlaux  de  houilie  ,  et  ils  produisent  48  quintaux  do  zinc  , 
niele  d'oxide.  Un  fourncau  de  10  mi.ufles  donne  17  quintaux 
de  zinc  par  semaine.  5°.  Refonte  du  zinc  impur  :  elle  a  lieu  dans 
des  pots  de  fer  de  12  pouces  de  diametre  et  de  profondeur, 
suspendus  a  la  voute  dun  four  a  reverbere,  et  portant  sur  une 
plaque  de  fer.  On  y  puise  le  zinc  fondu  avec  une  cuillere,  et  on 
le  coulc  sur  une  plaque  horizontale  de  gres.  Cliaque  pot  peut 
contenir  2  a  5  quintaux  de  metal.  En  douze  lieures  on  fond 
ainsi  i5  quititaux  de  zinc,  en  brulant  2  boisseaux  de  bouille. 
Le  dechet  est  de  i5p.  ioo;mais  les  crasscs  reliennent  70  p. 
100  de  zinc,  et  sont  repassces  a  la  distillation  avec  la  calamine. 

Par  I'ensemblc  de  ces  operations,  on  obtient,  de  la  calamine 
brute,  5o  p.  100  de  zinc  ,  au  lieu  de  45  p.  100  quelle  contient 
reclleraent,  et  on  briile  12  boisseaux  de  bouille  ,  par  quintal  dc 
zinc  obtenu.  Ce  zinc  revient  a  aG  ou  28  fr.  le  quint.  metrique\ 
on  le  Veiid,  a  peu  pres  56  fr.  La  prcsque  lotalite  est  cxpedioo 
a  Hambourg.  I^ — "■ 


Mincrnlogie.  g'^g 

l''J,     EXAMEN     DU    PLATIiNE     TROOVE     EN     SlBERIE  ;      par     M.     LAUGIKfi. 

[ylnnal.  des  Sc.  iinlur. ;  ']a\\\e\.  iSaS,  p.  553.  ) 
Deux  echaatillons  dc  platine  de  Riissie  ont  ete  remis  a 
M.  Laiigier.  Le  premier  avait  etc  tronve  dans  les  sables  auri feres 
de  Kuscliva.  II  a  fourni  sur  loo  parlies  :  platine,  65;  oxide  de 
fer,  20;  cuivre,  osmium,  iridium,  des  traces.  M.  Laugier  n"a 
pii  y  reniarquei-  la  presence  du  palladium  et  du  rhodium.  Ayant 
rcpete  deux  fois  son  analyse  ,  il  a  toujours  eu  une  perte  d'uu 
septieme  ,  doht  il  n'a  jiu  trouver  la  cause.  Le  second  echantillon 
provenait  des  terres  du  negocianl  Rastorgujers,  dans  i'Oural  , 
prrs  Ekaterinebourg.  II  etait  considei'e  comme  une  coinbinaisoii 
d'iridium  et  d'osniium  ,  et  forme  de  grains  du  volume  de  grosses 
teles  d'epinglc.  Ces  grains  differaient  en  couleur  ;  les  urs 
etaient  attirables  par  le  barreau  aimanle;  la  portion  non  aUi- 
rable,  et  composee  de  grains  blancs  et  gris  ,  a  donne  les  parties 
suivantes  :  fer,  5o ;  platine,  ao ;  cuivre,  2,5?  iridium,  j5; 
osmium  ,  8 ;  titane  et  chrome,  des  traces.  On  an  pas  ajjercu  non 
plus  le  rhodium  ni  le  palladium  dans  cette  analyse. 

i'j\.   Anngnce.  — CoMPToiK  DEMiNERAux,  a  Heidelberg  :  Col/cc- 
iiom  de  rochcs  ci  dc  pclrijlcations. 

Le  comptoir  de  m^ineraux,  etabli  a  Heidelberg,  se  flatle  de 
contribucr  a  I'avancement  des  etudes  geognostitjues ,  par  une 
entreprisc  a  laqucllc  ,  comme  tout  connaisseur  I'avouera,  il  n^  a 
pu  elre  porte  que  par  I'amour  de  la  science.  On  sait  que  des 
collections  de  roches ,  en  quelque  sorte  completes,  appartien- 
nent  a  cette  classe  d  objets  qu'il  est  difficile  de  se  j)rocurcr, 
parce  que  les  roches  offrent  aux  commercans  trop  peu  de  profit , 
pour  qu'ils  en  fassent  la  base  de  leurs  speculations.  Les  savans 
n'ignorent  pas  non  plus  qu'il  a  ete  encore  plus  difficile  ,  et  Ton 
pent  dire,  presque  impossible  jusqu'a  present ,  d'obtenir,  par 
voie  d'acquisition  ,  ce  grand  uombre  de  petrifications  qui  deter- 
niinent  le  caracterc  geologique  des  formations;  et  neanmoins 
I'etat  actuel  de  la  science  exige  impierieusement  que  ces  objets 
fassent  partie  de  toute  collection  de  roches,  qui  doit  servir 
a  I'etude  comme  a  renseignemcnt. 

C'cst  a  cette  necessice  ,  qu'eprouvent  bien  des  amis  de  la 
science,  que  nous  voulons  remedicr,  en  leur  offiant  des  collcc- 
iiniis  dc  roches  ct  dc  petrijlcntions ,  que  nous  nous  engageons  i 
fournir  en  cchantillons  complels ,  bien     c^iraclerises,  ct  surpa- 


24o  Botaniqiie. 

sant  tout  CO  qui  existe  en  cc  genre.  Pour  en  faciliter  I'acquisi- 
tion  a  nos  honorables  corrcspondans ,  nous  Icur  ferons  passer, 
de  six  en  six  niois,  par  vole  de  roulaye  et  aux  moindres  frais  , 
des  livraisons  ,  dont  chacune  consistcra  en  5o  a  60  echantillons  , 
lant  de  roches  que  de  petrifications  ;  les  premieres  du  format 
de  12  pouces  carres  ;  le  lout  du  meilleur  choix ,  en  moiceaux 
frais  et  caracteristiques  ;  ayant  soia  d'omettre  les  doubles  su- 
perflus  et  les  varietes  sans  interet.  Chaqiie  echantillon  sera 
accompagne  d'une  etiquette,  indiquant  la  nomenclature  syste- 
matique  en  allemand,  en  fi-an^ais  et  en  anglais,  et  en  outre  la 
localite  precise.  Chaque  livraison  contiendra,  autant  que  faire 
se  pourra ,  des  echantillons  propres  ii  repVesenter  les  princi- 
pales  formations,  de  sorte  que  les  abonnes  pourront  les  classer 
aussJtot,  d'apres  les  systemes  geologiques  les  plus  acciediles. 
Enfin  la  derniere  des  livraisons  contiendra  encoi'e  le  catalogue! 
raisonne  de  la  collection  entiere  ,  laquelle  sera  fournie  en  8  on 
10  des  termes  indiques. 

Deja  nous  sommes  lellement  pourvnsd'ecliantillons  ])ropres  a 
cette  entreprise,  qui  nous  occupait  dej)uis  long-temps,  que  dans 
tous  les  cas  possibles  il  n'y  a  aucune  interruption  a  craindre.  Le 
nombre  de  ceux  que  nous  avons  en  magasin  ,  est  maintenanl  de 
plus  de  3o,ooo. 

La  i"^^.  des  livraisons  sera  ex-pediee  au  commencement  dti 
mois  de  juin  1827,  et  jusqu'a  cette  epoque  nous  tiendrons  la 
souscription  ouverte. 

Le  prix  de  chaque  envoi  sera  de  44  fi'ancs  nets,  dont,  pourla 
facilite  des  abonnes  ,  nous  nous  rembourserons  par  assignation 
a  deux  mois  de  date  de  la  facture.  Kous  profitons  de  cette  occa- 
sion ,  pour  recommander  notre  etablissement  a  la  bienvcillance 
<lu  public.  Nous  tenons  toujours  grand  choix  de  mineranx,  tant 
en  eclumtillons  isoles  ,  qu'en  collections  systematifjues  ,  aux 
prix  les  plus  moderes,  dont  nous  cnverrons  le  catalogue  gratis, 
(Le  Comptoir  tie  miiic'iau.r ,  a  Heidelberg  ;   I'^  dec.   1826.) 

BOTANIQUE. 

1-5.  L'agent  iMMtDiAT  nu  MouvEMENT  VITAL,  ucvoile  dans  sa  na- 
ture et  dans  son  mode  d'action,  chez  les  vegetaux  et  chez 
les  animaux ;  par  H.  Dutrochkt.  In-S".  de  VII — '27G  p. 
Prix,  4  fr.  Paris,  1826;  F.aillere. 


Botanique.  i'^i 

Cc  nest  pas  precisement  dans  les  5  premiers  cliapitres  de 
louvrage,  qu'il  faut  s'attendre  a  trouver  quelque  chose  de 
nouvcau.  L'onvrage  ne  commence  •verltablement  qii'au  4^- 

Chap.  I'''.  Sur  les  routes  de  la  scve.  L'auteur  etablit,  dans  ce 
cliapitre  ,  qu'il  cxiste  une  seve  ascendante,  une  si've  descen- 
dante  ct  une  seve  laterale ,  opinion  deja  si  hien  ctablie  par  Irs 
experiences  de  Hales,  Duhamel,  de  la  Hire,  Mustel ,  etc.  Los 
experiences  qu'il  apporte  ne  dilTereut  pas  esscntiellement  d:; 
cellCT  de  ces  derniers  auteurs.  On  y  rctrouvC ,  a  peu  dc  chos:; 
pres,  I'experience  de  Senebier,  sur  les  phenomeiies  d't-coule- 
nient'de  la  seve,  que  presentent  les  entaiiles  faites  a  di verses 
hauteurs  sur  un  s-arment  de  vigne  qui  pleure.  (  Sen.  Physiol, 
ve'g.,  t.  4,  p.  gS.  ) 

]M.  Dutrocbet  reconnait  que  les  experiences  relatives  aux  ti- 
ges  soutcrraines  du  Solanum  tuberosum  qu'il  a  consignees  dans 
ses  Rccherches  sur  V accroissement  et  la  reproduction  des  ve'ge'laux 
avaienldcja  ete  publiees,  par  M.  Knight;  il' ajoute  ici  quelques 
developpemcns. 

Pour  prouvcr  I'existence  de  la  seve  descendante  ,  l'auteur  c 
refait  (  p.  54  ),  a  son  insu,  I'experience  de  Hales  et  de  Duha- 
mel, qui,  ayant  greffe  par  approche  trois  arbustes,  en  coupr- 
rcnt  un  par  le  pied;  celui-ci  ne  laissa  pas  que  d'etre  aliinent<; 
par  !es  deux  autres,  et  poussa  ,  comnie  eux,  des  rejelons. 

M.  JJulrochet  assure  avoir  demontre  le  premier,  que  Icf 
pores  de  M.  Mirbel  ne  sont  que  des  corpuscules.  Mais,  sans  par- 
ler  ici  des  Allemands  qui  out  avance  ce  fait  avant  l'auteur , 
nou^  ne  pouvons  nous  dispenser  de  citer  un  excellent  mi'.- 
moire  de  M.  Jiirine  ,  dans  lequel  ce  savant  a  conibattu  I'opi- 
nion  dc  M.  Mirbel  par  les  experiences  les  plus  decisives  et  le> 
plus  ingenieuses  Cc  niemoirc,  qui  parait  etre  tonibe  dans  I'ou- 
bli,  est  ini|)rime  dans  le  Journal  dc.  Physique,  torn.  56,  pai^. 
188-192. 

On  se  rapelie  que  M.  Dutrocbet  avail  avance  que  les  globules 
verts  des  cellules  vegetales  etaient  des  corpuscules  nerveux ,  et 
que  I'acide  nitrique  les  rendait  opaques.  L'auteur  croit  par  la 
etre  arrive  de  son  cote  aux  resuitats  de  M.  Raspail,  sur  la  fe- 
cule.  11  nous  sendjle  qu'il  y  a  en  cela  deux  choses  dilTiciles  a 
concilicr  avec  lespece  dc  reclamation  de  I'autenr.  C'est  1°  que 
I  ces  corpuscules  verts  ne  sont  pas  de  la  fecule  ,  el  qu't>nsuite 
B.  To.ME  X.  1 0 


2^2  Boianujue.  N".  in5. 

lacitle  nitrique  ,    au  lieu  ilc  rcudrc  opaques  les  grains  de  le- 
ciilc,  les  vide  et  les  i-end  an  contraire  traiisparens. 

Lauteur  se  deniande  onsuite  si  ccs  corpusculcs  sont  desti- 
nes i  la  nutrition  de  la  plante  (  opinion  de  M.  Raspail  ).  Cette 
opinion  lui  parait  vraie ,  niais  cependant  la  sainc  pliilosophie 
s' oppose  a  ce  qu'elle  soit  admise  sans  restriction  et  sans  distinc- 
tion :  Evcntuellement ,  I'auteur  I'accorde;  cxpressc'ment ,  I'au- 
teur  le  nie 

Les  rajons  nicduUaires  sont  destines  a  epanclier  la  seve  entie 
I'ecorce  et  le  bois. 

EnCn  ,  les  organes  que  I'auteur  avail  appeles  C/ostrcs,  ne 
sont  plus,  a  ses  yeux  ,  que  des  cellules  allongees. 

CflAPiTRElI.  De  laprctendue  circulation  clu  sue  jaune  dans  la 
grande  Chclidoine. 

M.  Dutrochet  avait  annonce,  il  y  a  quclques  annees,  que 
les  experiences  de  ]M.  Scliultz  ,  a  ce  sujet ,  etaient  erronees  , 
et  que  tons  les  phenoraoues  decrits  par  I'auteur  alleinand  , 
provenaient  d'un  trcmblotemcnt  inherent  a  I'ceil  de  I'observa- 
teur.  M.  Savi  refuta  lopinion  de  M.  Dutrochet,  en  faisant  ob- 
server, que  si  ce  tremblotementetait  inherent  a  I'ceil  de  I'obser- 
vateur  ,  tout  devrait  sembler  trenibloter  au  microscope  ,  ce  qui 
est  bien  loin  d'arriver. 

M.  Dutrochet  rcvient  aujourd'hui  entierement  sur  cette  opi- 
nion ;  il  avoue  franchenieut  son  erreur,  sans  pourtant  conve- 
nir  qu'il  ait  du  i  M.  Savi,  au  moins,  I'occasion  de  la  reconnaiir(>. 
II  nous  semble  pourtant  que  les  raisons  qu'apporte  M  Dutro- 
chet, ne  sont  qu'une  modification,  ou  plutot  qu'une  legere 
alteration  des  raisons  fort  sages  de  M.  Savi.  (  Voy.  le  Bull., 
aoijt  1825,  torn.  V,  p.  067.  ) 

Enfin  ,  I'auteur  combat  I'existencc  dans  les  vegetanx  dune 
circulation  analogue  a  cellc  des  aniniaux ;  et  son  oj)inion  en 
cela  ne  diffcre  j)oint  de  celle  de  Mustel ,  etc. 

Chap.  III.  De  la  cause  de  la  progression  de  la  seve. 
Pour  elablir  les  caracteres  de  la  (laccidite  et  de^  ce  qu'il 
nomme  I'etat  iurgidc,  M.  Dutrochet  expose  des  experien- 
ces absolument  semblables  a  celles  que  Senebier  a  consi- 
gnees dans  sa  Phjsiol.  veget.  ,  t.  ^".^  p.  ^7-78,  experiences 
empruntees  a  Hales,  Yan  Marun  ,  Saint-Martin,  etc.  Ellcs  ont 
pour  but  dc  prouver  que  le  vegetal  non  drssedu;   aspire  lean 


Botanique.  ii^ 

par  la  section  de  la  tige  ;  que,  riiduit  a  une  certaine  llacciJite,  le 
vegetal,  place  dans  tine  atmosphere  humide ,  aspire  I'eaupar  sa 
tige  et  ses  feuilles  ;  qu'il  aspire  Tacide  sulfiirique  ou  uitriquc  , 
dontses  organes  ne  soiit  que  successiveraent  attaques. 

D'apres  I'auteur,  la  spongiole  des  racines  ,  bien  loin  d'etre 
un  simple  epiderme  decompose  ,  est  un  organe  qui  renait 
tous  Ics  ans.  Nous  ne  croyons  pas  que  les  raisoas  et  les  obser- 
vations que  nous  avons  publiees  dans  le  Bulletin  (  niai  1826, 
torn.  Vni,  n».  55  )  soient  parvenues  a  sa  connaissance  ;  raais 
nous  osons  repeter  ici  que  I'opinion  des  auteurs  qui  pensent 
corame  M.  Dutrochet,  supporte  difficilement  I'observation  sui- 
vie  sur  les  racines  qui  poussent  dans  I'eau. 

M.  Dutrochet  pense  quel'impulsion  de  la  seve,  par  les  ra- 
cines, se  fait  par  la  spongiole. 

Dans  le  chap,  i".,  il  recherche  la  cause  qui  porte  le  ve- 
getal a  aspirer  les  liquides,  et  ses  cellules  a  devenir  turgides ; 
c'est  veritableraent  ici ,  comme  nous  I'avons  dit  plus  haut,  que 
I'ouvrage  commence. 

Chap.  IV.  Observations  et  experiences  sur  la  cause  et  sur  les 
effets  de  T etat  turgide. 

Des  moisissures  survenues  sur  la  queue  amputee  d'un  pe- 
tit poisson  ,  offrirent  a  I'auteur  I'occasion  d'observer  un  phe- 
nomene  semblable  a  celui  qu'avait  primitivement  observe 
Needham.  La  capsule  qui  terminait  la  moisissureexpulsa  tous  les 
granules  qu'elle  conteuait,  sans  pourtant  changer  de  forme. 
L'auteur  vitdans  ce  phenoni^ne  une  force  a  tergo ,  analorrue  au 
jeu  du  piston  dune  seringue  ,  laquelle  force  chasse  ces  globules 
vers  la  pointe  de  la  capsule,  et  de  la  en  dehors.  Mais  d'ou  ve- 
nait  cette  force  ,  et  quel  ctait  son  agent? 

L'accouplement  des  limaces  fournit  a  I'auteur  I'occasion  de 
•le  rechercher. 

Si  Ion  trouble  l'accouplement  de  ces  animaux  ,  la  limace,  ef- 
frayee  ,  se  cont^-acte  avec  force,  et  chasse  hors  de  son  organe 
femelle  un  petit  sac  rempli  de  sperme.  Ce  sac  ressemble  a  une 
cornue;  il  a  environ  i5  millimetres  de  longueur  sur  5  milli- 
metres a  son  exlremite  reuflee. 

L'auteur  plongea  un  de  ces  sacs  spermatiques  dans  I'cau  ,  et 
il  s'y  vida  de  tout  le  sperme.  II  placa  le  sac  de  maniere  que  I'o- 
rificc  du  col  etait  tourne  vers  le  haut  et  le  sac  se  vidade  meme 
de  la  paU-  spcrmatique  pour  se  remplii-  d'eau.   D'ou  l'auteur 

i(J. 


2:J4  Botaiiique.  N".  lyS. 

coiiclut  que  1' expulsion  «le  la  pate  spcrmatique  est  due  a  une 
force  de  IVauqui  ai;ita  tergo,  et  ([ni  poiissc  la  pate  vers  roiifice 
de  la  cornue  organique ,  en  s'introduisant  a  travers  ses  parois. 
La  presence  (Fun  corps  plus  dense  que  lean  clans  Irs  petilcs  cai'i- 
te's  organiques  ,  ajoute-t-il,  est  une  des  conditions  nc'cessaires pour 
y  determiner  I'exercice  de  I'action  physico-organcquc  qui  inlro- 
duit  avec  violence  Veau  dans  linterieur. 

II  nous  senibie  quo  I'autciir  auiait  du  verifier  cettc  conse- 
quence en  remplissant  une  jietite  cornue  metalliqno  de  la  incnie 
pate  spermatique  ;  il  est  assez  probable  que  la  pate  spernKitique 
serait  sortie  de  meme  de  la  cornue,  par  le  seul  clTet  de  la  ten- 
dance qu'elle  a  a  s'imbiber  d'eau,  a  se  gonfler  et  a  s'ecliapper 
par  la  compression  exercee  sur  son  tissu  gonfle,  de  la  pari  des 
parois  de  la  cornue. 

En  consequence  de  cette  double  experience,  I'auteur  etablit 
I'existence  d'une  nouvelle  action  physico-organiquc,  dont  le 
'double  fait  est  de  pousser  le  liquide  de  dehors  au  dedans,  et 
dexpulser  Ic  liquide  de  dedans  au  dehors ;  la  premiere  il  la 
nomme  endosmose  et  la  seconde  exosmo.se  (i).  M.  Dutrocliet 
desira  verifier  s'il  ne  pourrait  pas  reproduire  ce  pbenonii-ne  a 
volonte;  voici  la  serie  d'experiences  qu'il  entreprit  a  ce  sujet. 

II  prit  un  caecum  de  poulet  qu'il  nettoya  et  reraplit  a  moitie 
de  lait  pur;  il  en  fernia  I'entree  par  une  ligature,  et  le  plongea 
dans  I'eau  de  piuie.  Dans  I'espace  de  56  heures,  ]e  ccecum  avait 
introduit  dans  sa  cavite  3i5  grains  d'eau.  Mais  bientot  le  caecum 
perdit  de  son  poids  ;  et  56  heures  apres  I'auteur  leutrouvrit  et 
trouva  le  lait  putride.  La  temperature  etait  do  i8°  a  21"  il. 

L'auteur  conclut  que  la  densite  de  la  substance  contenue 
avait  exerce  une  aciion  physico- organique,  puisquc  limbibitioii 
a  cesse  (piand  le  lait  est  devenu  putride. 

(1)  Ces  deux  mots  viennent  de  «vJov  et  ic  ,  et  de  drfiU  impulsion.. 
Bien  des  gens  ne  manqueront  pas  de  les  deriver  de  ifr^oc  otleur.  II  cut 
ete  bon  d'eviter  cette  ;MnphLbologie  en  eciivant  endoosmose  ou  endos- 
mose, ou  plutot  cndormose  et  exormose,  dc  ofyuii,  impulsion.  Enfin,  endos- 
mose ou  endormose  ne  signifierait  que  impulsion  ou  mou\-ement  intcrieur, 
ct  non  pas  impulsion  du  dehors  au  dedans,  II  faudrait  ecrirc  eisormose. 
Pourquoi  nous  montrons-nous  si  empresses  a  tiicr  nos  denominations 
d'une  langue  que  nous  manions  tous  difficilcmcnt  ,  alors  que  la  notre 
nous  cu  fournit  deja  un  si  grand  nombic  de  surcroit  f  E.rpulsion  et  I'm- 
pulsion  nc  sulii*iit"t-ils  pas  ? 


Botaniqiip.  o.\5 

Cp|)enclant  le  nieme  effet  se  produit  en  rem[)l;icaiit  le  lail.  pav 
Vcau  de  pinie,  ot  nieine  en  lafesant  vide  le  caecum,  ainsi  quo 
la  verifie  I'autcur  ;  en  sorte  que  la  consequence  qu'il  lire  de  la 
premiere  experience  se  trouve  reCutec  par  lui-meine.  Ces  expe- 
riences se  leduisent  a  celles  par  lesquelles  Hales,  Senebier  ont 
pifiuve  la  faculle  qu'cnt  les  tissusors^aniques  de  s'inibiber  d'eau 
et  d'augmenter  ainsi  de  poids  et  de  volume. 

Dans  ces  experiences,  peu  imporle  que  Ton  mette  en  contact 
avec  I'eaH  du  vase  la  paroi  interne  on  exierne  de  la  membrane . 
Car  il  ne  s'agit  pas  d'un  effet  du  a  dcs  modifications  de  structure, 
niais  seulenient  a  la  faculte  de  s'inibiber.         , 

Pour  prouver  que  I'introduction  de  I'eau  pure  a  travers  les 
jvarois  de  la  membrane  est  due  a  I'endosmose,  I'auteur  prit  un 
ccpcum  de  pouiet  de  i  o  cent,  de  long ;  il  Ic  remplit  a  moitie  d'ai- 
buminedel'ceuf.  II  le  ferma,  le  plongea  dans  I'eau.  Huit  heures 
apres  le  ccecum  avait  gagne  en  poids  72  grains.  Get  etat  se  main- 
tint  3  jours.  Le  4'-  jour,  le  cceciim  perdit  de  son  poids;  le  li- 
<iuide  etait  pulride,  et  alors  I'rau  sortait  assezrapideraent  de  la 
cavile. 

Cette  sortie  de  lean  devait-elle  etre  altribuee  a  cc  que,  Ten- 
dnsmose  ayant  cesse ,  les  parois  du  caecum  comprimaient ,  par 
leur  pesanteur,  le  fluide  contenu  dans  sa  cavite,  et  le  for^aient 
ainsi  a  filtrer  au  travers  de  ces  memes  parois?  L'auteur  ne  le 
]>ense  pas.  Ayant  place  un  ccecum  rempli  d'une  solution  de 
gomme  arabique  dans  une  solution  plus  concentree  de  la  nienic 
siii)Stance,  \g  ccecum  perdit  de  son  poids.  Done,  dit  l'auteur  , 
Itjisque  le  plus  dense  des  deux  fluidcs  est  dans  la  cavite,  I'eau 
\  est  introduite  par  Taction  qu'il  A\i\ic\\e  endosmoso ;  et  (|uand 
io  plus  dense  des  deux  fluides  est  dehors,  I'eau  de  la  cavite  en 
s'lrt  par  I'action  qu'il  appelle  exosmosc. 

Les  alcalis  enfermes  dans  le  ccecum  produisenl  Ve/iaosmosc  , 
et  les  acides  l exosmose ,  les  deux  agens  employes  k  des  doses 
jisscz  faibles.  Ces  rcsultats  firent  prcssentir  a  l'auteur  que  I'im- 
.  ]uilsion  qu'eprouvent  les  liquides  dans  ces  experiences  depeu- 
tlait  d'un  cnurant  electrique  determine  par  le  voi-^inage  des  deux 
fluides  de  densite  ou  de  nature  clumique  differentes,  et  separes 
i  un  dc  I'autre  par  une  membrane  permeable. 

L'auteur  remplit  un  caecum  de  pouiet  dune  soUiliou  tie  i 
parlie  de  gomme  arabique  snr  5  parties  d'eau  ;  il  adapta  a 
'lt>uverture  un  tube  vertical  dc  7.  iriiHim.  de  dianietre  inlcrjeur, 


r>4G  Botanique.  N\  lyG.  ^ 

et  de  5.2  cent,  de  long.  Le  cu'.cwn  fut  plonge  dans  1  eau  do  pluie. 
Bientot  le  cuscum  devinl  tuig^e,  le  linuide  moiita  de  7  cent, 
par  heme,  et  quatre  heures  et  demie  apres,  le  liquide,  parvenu 
au  soniniet  du  tube,  deborda  par  son  ouverture,  et  s'ecoula  au 
dehors.  Get  ecoulement  (I'auteur  ne  dit  pas  s'il  etait  abondant) 
s'arreta  apres  nn  jour  et  deuii  et  le  liquide  baissa.  La  tempe- 
rature, pendant  cette  experience ,  se  trouvait  de  iy°  a  19"  H. 
avcc  un  tube  de  5  niillim.  de  diametre  et  de  6  deciin.  de  long; 
le  phenomene  Jut  moins  intense.  Un  5o=.  de  goninie  arabique 
fait  monter  le  liquide,  mais  bien  plus  lentement. 

L  experience  lui  reussit  avec  des  organes  creux  vegiitaux , 
tels  que  les  gousses  de  baguenaudier  [Colutea  arborcscens  h.)  ; 
mais  il  parait  que,  dans  cette  dernicre  experience,  le  liquide  n'a 
fait  que  monter. 

Lauteur  annonce  dans  le  courant  de  son  ouvrage  que  si  on 
adapte  a  la  base  du  tube,  au  lieu  d'une  membrane,  une  lame 
de  gres  ou  d'ardoise,  I'ascension  dans  le  tube  n'a  aucunement 
lieu.  Dans  une  lettre  ecrite  le  27  nov.  1826,  il  a  conCimii 
cette  assertion,  et,  en  consequence,  ila  regarde  le  fait  de  I'en- 
dosmose  comme  un  phenoniene  exclusivement  organique.  Mais, 
dans  une  autre  lettre  en  date  du  i5  janv.  182^,  il  a  retracte  sa 
premiere  assertion,  et  il  est  convenu  que  Ics  plaques  minces  de 
substances  inorganiqucs  poreuses  produisaient  le  meme  cflet 
tjue  les  coecuin  de  poulet.  Ces  phenomenes,  ajoute-t-il,  appar- 
tiennent  done  a  la  physique  generale. 

Dans  une  lettre  adressee  a  1' Academic  des  Sciences,"  nous 
avons  deja  signale  diverses  causes  fort  conuues,  qui  ont  pu  in- 
lluer  sur  1  ascension  des  liquides  dans  les  tubes.  Is'ous  allons 
developper  ici  les  principales  idees  de  cette  lettre.  L'abaisse- 
ment  do  la  temperature  s'oppose  au  succes  de  lexperience. 
Ainsi,  par  -\-  9"  U.,  lexperience  repetoe  plus  de  20  lois,  ne 
nous  a  jamais  rendu  temoin  do  I'ascension  du  licjuide  dans  le 
tube;  8  jours  apres,  non-sculenient  le  liquide  gonnneux  etait 
stationnaire,  mais  encore  le  ccecurn  et  les  gousses  de  Cardio- 
sjjcrmum  halicacabum  dont  nous  nous  sonimes  servi  u'ofFraiciit 
aucunc  trace  reelle  do  putrefaction.  Nous  ne  nions  pas  le  moins 
du  monde  les  phenomouos  observes  par  lauteur  a  la  tempera 
ture  de  17"  R;  mais  il  parait  deja  au  moins  probable  quo  le 
succts  de  I'cxperience  est  souniis,  comme  lo:is  les  pluMionienes 
dororganisatiou,  a  riiillucnce  d:.'  la  tcmporalure.  L'auleur  con- 


Botanique.  2^j 

vient  a  la  fin  du  cliapilie,  de  I'effet  de  la  temperature  ;  ct  nous 
]iourrions  ajouter  que  ,  toutes  ohoses  egales  d'ailleurs,  la  dilfe- 
rence  des  saisons  nest  pas  etrangere  ii  la  di.Terence  des 
resultats. 

11  est  bon  de  rappeler  que  Hales  avait  deja  reniarque  le  phe- 
noraene  de  I'ascension  des  liqiiides  dans  un  tube  plonge  dans 
un  tissu  organique.  Ayant  plonge  un  tube  de  verre  plein  de 
mercure  dans  le  tronc  dun  arbre,  il  vit  le  niercure  nionlcr 
au  dessus  de  29  p. 

Exposons  maintcnant  les  diverses  circonstances  qui  ont  pu 
operer  ce  phenonu-ne  sans  le  sccouis  il'une  nouvelle  loi. 

1°.  II  est  impossible  de  mettre  une  membrane  en  contacf. 
avecl'eau,  en  ete  ,  sans  que  cette  membrane  ne  tende  des  ce 
moment  a  se  decomposer,  et  cette  decomposition  sera  plus  ra- 
])idc  sur  la  parol  (|ui  est  en  contact  avec  la  cavite  que  snr  la 
parol  externe.  Or,  Texterne  '.ransmettra  par  sa  capiilarilc  le 
liquide  k  la  parol  interne  qui,  en  se  decomposant  ,  chassera 
ce  liquide  dans  la  cavite.  En  meme  temps,  les  viisicules  de  la 
])aroi  interne  se  gonfleront,  chose  dont  nous  avons  eu  lieu 
do  nous  assurer  ;  elles  formeront  des  especes  de  vessies  qui 
deplaceront  le  liquide  contenu  ,  et  le  feront  montcr  d'aulant 
dans  le  tube. 

2".  Les  solutions  salines  resserreront  le  tissu  de  la  nicm- 
i)raiie  par  leur  astringence  ;  elles  retreciront  ainsi  la  capacite  , 
ct  forceront.le  liquide  contenu  a  monter.  Mais  bientot  ce  li- 
quide salin  repassera  a  ti'avers  la  membrane,  et  le  tube  sera 
vitlij. 

5".  La  gomnie  arabique  concentree  et  lalbuminc  scut  de 
voritables  tissus  cellulaires  qui  s'organisent ,  ainsi  (jue  nuus  le 
demontrerons  dans  un  memoire  dont  nous  avons  comiiuiniqLie 
les  principaux  resultals  a  la  Societe  philoniathique,  le  uy  janvii^r 
I  Buy  ;  ces  deux  substances,  ainsi  que  les  tissus  ,  ne  ])assent 
point  a  travers  les  filtres  de  papier  ;  a  plus  forte  raison  ne 
passoront-cUes  pas  a  travers  des  membranes  qui  sont  I'equiva- 
lent  d'uue  foule  de  filtres.  Mais  elles  joueront  le  role  dun  veri- 
table tissu  applique  exactement  contre  le  tissu  do  la  menibratre 
oil  de  la  lame  de  gres  qui  est  exterieuremcnt  on  contact  avec 
I'eau  pure.  Ces  tissus  internes  s'imbiberont  de  I'eau  que  leur 
transmclira  la  membrane  ou  la  lame  ilc  gres.  31ais  un  tissu  qui 
s'imbibe,  augmentc  de  volume  :  lalbuiiiine  et  la  gomme  conceu- 


348  Botanique.  N*.  lyS. 

tiocs  montL'ioiU  done  dans  le  tube,  tan t  que  la  decomposition 
de  la  membrane  qui  les  contient  ne  sera  pas  encore  parvenue 
h.  la  putrefaction  :  circonstance  qui  s'oppnse  a  rorganisation 
des  tissus.  La  loi  nouvelle  de  M.  Dutrocbet ,  a  part  quelques 
circonstances  mecaniques  qui  sont  capables  d'en  accroilre  I'in- 
tensile,  se  reduit  done  a  une  loi  bion  connue  :  absorption  des 
liquides  par  Ics  tissus,  on  ca[>illarilt  organique.  Car  Texperience 
ne  reussit  veritablemcnt  et  dune  maniere  un  pen  suivie,  nieme 
d'apres  I'auteur,  que  lorsqu'on  emploie  de  la  gomme  ou  de 
Talbumine  de  I'ceuf,  et  non  pas,  ainsi  qu'il  I'avait  primitivement 
annonce,  toutes  les  fois  qu'on  place  dans  I'interieur  de  la  mem- 
brane une  substance  plus  dense  que  le  liquide  environnant. 

On  connait  I'experieuce  curieuse  de  31.  Porrelt  :  ayant  separe 
en  deux  porlions,  par  un  diaphragme  en  parcbemin  ,  la  capa- 
cite  d'unvase,  ce  pb3'sicien  remplit  de  liquide  une  des  deux 
portions  ,  et  n'en  laissa  qu'une  coucbe  legere  dans  I'autre.  II 
placa  le  fil  positif  de  la  pile  dans  le  compartinient  rempli  d'eau, 
et  le  fil  negatif  dans  ceini  qui  elait  a  peu  pr6s  vide ;  I'eau  fut 
poussee  au  travers  des  parois  de  la  vessie  dans  le  compartinient 
vide. 

M.  Dutrocbet  a  eru  trouver  dans  ses  experiences  do  I'analogie 
avec  eelie  de  M.  Porrett.  CejDendant  il  est  aise  de  concevoir  que 
si  cette  analogic  etait  reelle ,  M.  Porictt  n'aurait  eu  besoin  que 
de  placer  dans  le  compartimcnt  vide  une  coucbe  de  liquide 
gommeux  ,  sans  employer  la  pile;  ur  on  prevoit  quel  exxX.  cte 
le  resultat  de  cette  experience. 

M.  Dutncliot  a  produit ,  par  la  pile,  I'ascension  du  liquide  a 
travers  le  ccecum  d'un  poulot  dans  un  tube  de  vcrre ,  et,  vice 
versii-,  la  descente  du  liqnide  du  tube  a  I  ravers  le  caecum  de 
poulet  :  d'oii  I'auteur  conclnt  que  I'electricitc  est  la  cause  de 
^' endosmose  et  de  X'exosmose. 

En  consequence,  le  tissu  vegetal,  <jui  se  compose  de  vc's/cuies 
agglomtrc'es  (i)  ,    ne  serait  qu'nn  amas  de  boulcillcs  de  Leyde : 

(1)  M.  Dutiochct  croit  avoir  demontre  le  premier  cette  opinion  rela- 
tive au  tissu  ccllulaire.  Cette  opinion  ayait  ete  ,  avant  lui  ,  udmise  par 
plusieurs  autcurs  ,  combattue  par  IM.  Mirbcl  ,  dunioutrce  par 
M.  Amici.  Le  nioycn  qua  propose  M.  Dutrocliet  pour  la  demonstra- 
tion ,  n'est  rien  moins  que  propre  a  etablir  le  fait  :  il  i'ait  boiiillir 
quelques  installs  le  tissu  vegetal  dans  I'acide  nitrique  ,  et  parvient 
ainsi  a  obtenir  des  cellules  isolees.  Mais  comme  I'acide  nitrique  a  la 


Botaniqrje.  ^L^q 

c  esl-a-diif  que  chaqiie  vc^sicule  auniit  une  surface  negative  ct 
une  surface  positive  ,  et  que  Vcndosmose  ou  I'exosmose  se  uion- 
trerait,  selon  que  la  surface  externe,  ])ar  rapport  a  la  surface 
interne,  serait  positive  ou  negative. 

L'auteur  a  fait,  avec  le  tube  de  ses  experiences  qu'il  propose 
•I'appeler  endosniomelre ,  divers  essais  sur  Taction  des  sols. 

L  hydrochlorate  de  soude  tres-concentre  a  fait  montcr  le 
liquide,  ce  qui  se  coucevrait  tout  naturellement  par  Taction 
astringente  du  sel  marin,  aiusi  que  nous  Tavons  explique  plus 
liaut ;  niais  bientot  le  sel  a  passe  a  travers  la  membrane  et  s'est 
dissout  dans  le  liquide.  II  expiiqiie  ce  double  pbeaomeue  en 
admettant  deux  courans,  Tun  plus  grand  dii  dehors  au  dedans 
qui  fait  monter  Teau  dans  le  tube  ,  et  Tautre  plus  faible  du 
dedans  au  dehors,  qui  fait  descendre  le  liquide  salin,  en  sorte 
(|ue  Taccumulation  du  liquide  dans  le  tube  ne  serait  que  Texccs 
de  Tun  de  ces  courans  sur  Tautre  Mais  ,  pour  adniettre  cette 
explication,  il  faudrait  ou  que  le  liquide  ne  montat  point  du 
tout,  ou  qu'il  continual  toujours  a  monter;  a  moins  d'admettre 
une  variation  successive  dans  Tintensite  de  ces  courans, 

L'auteur  pretend  qu'il  est  difficile  de  constater  Texistence  des 
deux  courans  en  employant  la  gomme  ou  Talbuniine,  Cependant, 
par  le  moyen  do  Talcool  ou  de  Tevaporalion  par  la  chaleur  ,  la 
chose  serait  bien  facile.  II  faudrait  seulement  avoir  soin,  au  lieu 
dun  cceciuu  de  poulet,de  se  servir  dune  feuille  de  grcs ; 
parce  qu'ainsi  on  ne  pourrait  pas  aftribucr  la  substance  dissoute 
dans  Teau  de  pluie  au  contact  de  la  membrane  organique  qui 
termine  le  tube. 

Pour  verifier  le  fait ,  il  a  prefere  colorcr  la  gomme  contenue 
avec  Tindigo,  et  il  a  vu  Teau  de  pluie,  dans  laquelle  plongeait 
le  cceciim  de  poulet ,  se  colorer  en  bleu,  ce  qui  devait  etre  , 
Jiuisque  T/«r//i,'-opasserait  a  travers  une  foule  de  fdtrcs  reunis,  et 
que  cette  substance  ne  saurait  etre  comparee'a  Tall)umine  et  a 
la  gomme,  vcritables  tissus  qui  s'organisent. 


piopnete  de  cliangev  les  ti.ssus  vegetaux  en  acidc  oxalique  ,  on  pourra 
toujouis  objecter  que  la  celhde  isolee  ne  parait  telle  que  parce  que  les 
iragnicns  des  paiois  ile  lautre  out  etc  corrodes.  Nous  avous  propose 
uii  moycn  moins  suspect  dans  notrc  Memoire  sur  lafecule  ,  en  conseil- 
lant  lie  fairc  Icxperience  sur  les  plantes  grasses  a  I'ctat  fiais  ;  le  seal 
decliiieinent  de  la  feuille  sullit  pour  isolor  mecainqucment  les  cellules. 


25o  Botaiut^nc.  N'\    lyS. 

D'api  eslautcui-,  I'alcool  piMtluit  V  cndosinnsc;  mais  il  iie  marque 
pas  si  c'estcVuue  mauiiie  proloni^ee.  Car  I'alcool  a  plus  dc  ten- 
tlance  a  s'evaporer  qu'a  absorber  de  1  eau.  Eiisuite  il  serait  ne- 
cessaire  d'obscrver  si  rascension  dans  le  tube  aurait  lieu  en 
cmployant,  pour  farmer  sa  base ,  une  tout  autre  substance  qu'ua 
icecurn  de  poulet.  Car  il  est  tres-possible  que  rascension  instan- 
tanee  de  ralcool  ne  soit  due  qu'a  la  proprieti  qu'il  a  de  dissoudre 
les  substances  r;rasses  des  cellules  des  tissns  animaux,  ce  qui  au^'- 
mente  considerablement  son  volume.  11  faudiait  s'assurer  aussi 
si,  en  bouchant  bermii^iquement  la  sommite  du  tube  de  verre  , 
ou  en  la  faisant  comniuniquer  par  une  courbure  avec  le  nier- 
cure  ,  I'alcool ,  separe  par  une  membrane  de  gres  de  I'eau  pure , 
et  ne  pouvant  plus  s'evaporer,  continuerait  pourlant  a  monter 
dans  le  tube.  Enfin  cette  experience  serait  en  contradiction  avec 
I'cxplication  que  I'auteur  donne  du  plienomene  de  Y endosmosc , 
puisqiie  I'alcool  est  moins  dense  que  I'cau. 

En  resume,  I'cxperience  de  lauteur  ne  reussit  recUcment 
qu'en  emplojant  de  la  gomme  ou  de  1  albuniine  de  I'ocuf.  Cette 
experience  ne  nous  a  jamais  reussi  en  aulomne  ,  racme  apres 
huit  jours  d'observation.  La  gomme  concentree  et  I'albumine 
sont  des  tissus  qui  s'ory;anisent.  Le  pbenomene  tient  done  a  une 
cause  bicn  simple  .-  da'vcloppctncnt  des  tissus  rudinicntaircs  sou.i 
r influence  de  la  lempe'rdturc ,  absorption  de  I'cau  par  les  tissus  ^ 
cnfin  capillaritc  organique. 

L'ouvrage  est  termine  par  deux  chapitres  dans  lesquels  1  au- 
teur  fait  I'application  de  la  loi  telle  qu'il  I'a  concue  et  annoncee 
en  premier  lieu.  Le  premier  de  ces  deux  chapitres  traite  de  1  ap- 
plication de  cette  loi  a  la  statique  vitale  des  ve'getaux ,  le  6".  et 
tleruier  ii  la  statique  vilalc  des  animaux. 

L'analyse  que  nous  venous  de  faire  dc  ce  travail  etant  deji  un 
peu  etcndue,  et  nos  lecteurs  pouvant  par  eux-memes  prevoir  et 
les  applications  de  ces  principes  ,  et  les  modifications  qu'elles 
sont  susceptibles  d'eprouver,  soit  par  les  reilexions  que  nous 
nous  sommes  permises  ,  soit  par  les  experiences  subsequentes 
de  I'auteur,  nous  croyons  pouvoir  nous  dispenser  d'entrer  dans 
des  details  qui  ne  sauraient  manquer  d'etre  ou  trop  longs  pour 
trouver  place  dans  le  cadre  du  Bulletin,  on  trop  courts  p"ur 
elre  compris  avec  exactitude. 

Du  rcste  ,  il  nous  parait  (|u'en  remplarant  les  moLs  iX'endns- 
mosc  ou  exosniose  par  ceii\  d' absorption  ,  cxUalalion,  unbd'ilion  , 


Botanhi^ue.  25  r 

el  transsudation,  etc.  ,  toutes  les  applications  de  laulein-  ren- 
trent  dans  tout  ce  qui  a  ete  ecrit  sur  la  statique  de  I'un  et  de 
lautre  icgae.  jj 

lye.'REciiERcjiEs  cniMiQUES  ET  PHYsioLOGiQUEs ,  destiiiecs  a  cxp!i- 
quer  la  structure  et  le  developpement  des  tissus  vogetaux , 
de  la  feuille,  du  tronc  et  des  organes  qui  n'en  sont  qu'niie 
transformation  ,  ainsi  que  la  structure  et  le  developpement 
des  tissus  animaux;  par  M,  Raspail.  [Exlrait  tcxlud  tel  quit 
a  etc  insert,  le  ij  juillet  1826,  dam  le  prods  verbal  de  la 
Socic'te  dllist.  Nalurclle  de  Paris. ) 

Ce  travail  se  divise  en  trois  parties  distinctes  quoiquc  deperi- 
dantes  les  unes  des  autres. 

La  i''=.  a  pour  ])ut  de  determiner  le  genre  de  modification 
que  le  temps,  a  laide  du  calorique,  ou  des  acides,  ou  dc  I'oau 
pure  meme  ,  fait  subu^  aux  tegumens  de  la  fecule  et  par  conse- 
quent aux  tissus  vegetaux. 

La  2^  traite  de  I'analogie  d'un  grain  de  fecule  avec  un  grain 
de  pollen ,  et  de  celui-ci  avec  la  lupuline  ,  les  glandes  vesiculiiircs 
de  Guettard  et  les  pores  corticaux. 

Ces  deux  premieres  parties  ,  dans  lesquelles  la  physiologie 
s'aide  du  secours  de  la  cliimie,  amenent  M.  Raspail  ,  par  mie 
application  que  Ton  pent  soumettre  au  calcul,  a  etablir  I'orpa- 
nisation  et  le  developpement  de  la  feuille,  ainsi  que  de  tons  les 
organes  qui  n'en  sont  qu'une  transformation.  C'est  la  la  troi- 
sieme  partie. 

L'auteur  a  soumis  a  une  ebullition  de  8  h.  par  jour,  coii- 
liuuee  <lepuis  le  9  mars  1826  jusqu'au  5  avril  suivant,  un 
gros  de  tecule  de  ponime-de-terre  dans  une  cornue  de  3  j  siiliers. 
Apres  18  b.,  etsurtout  apres  54  b.  d'ebullition ,  il  sest  apercu 
que  les  tegumens  qui  s'etaient  elargis  et  distendus  d'une  ma- 
nuL'e  visible  ,  commencaient  a  paraitre  composes  de  granules, 
el  que  les  granules  se  detachaient  pen  a  pen  de  la  membrane  ; 
en  sorte  qu'apres  une  ebullition  plus  prolongee ,  ou  ne  vojait 
presque  plus  dans  le  liquide  que  des  granules  isoles  et  ayant 
''•'P"'**  rh  iic  millim.  jusqu'a  -^  environ.  L'ebullition,  prolon- 
gee jusqu'au  5  avril,  n'cst  jamais  venue  i  bout  de  detruire  ces 
granules.  L'auteur  fera  connaitre  dans  son  memoire  les  modifi- 
cations  cbimiquos  (pic  la  substance  prc'sentail,  soil  a  I'inslant  011 
1  iippareil  a   tlO    dcuu)iil':'  ,    soil  apres    quo   la   suhstauco  a  ole 


aSa  lyotduique.  N".   176. 

vtl);in(Ioi\nt'e  a  elle-nieme  dans  un  flacon  bouchc ,  niais  i  dcmi- 
pleiii  d'air.  Le  resultat  chimiquc  le  plus  romarquable  c  est  que 
la  feculea  fourni  alors  autaiit  d'acidecasci(jiie  et  d'oxide  caseeux 
<iuc  le  gluten  lui-nieme. 

Le  phenoniene  de  ces  granulations  cl  de  lisolcnicnt  des  gra- 
nules, s'obscrve  surla  feculc  souniisea  I'ebuUition  pendant  une 
deiui-beure  ,  abandonnee  a  elle-nieme  dans  un  flacon  bouclie 
et  entierement  jilein  d'cau.  Mais  ce  n'cst  qu'au  bout  d'envifon 
six  mois  de  sejour  que  I'auteur  la  bien  reniarque  (depuis  le 
•2y  septembre  i8a5  jusqu'au  12  mars  1826).  Si  cctte  feculc 
etait  abandonnee  a  elle-meme  pendant  tout  cetespace  de  temps, 
dans  ua  flacon  expose  a  lair,  non-seulement  le  meme  pheno- 
mene  se  presenterait,  mais  encore  la  substance  soluble  fourui- 
rait  I'acide  caseique  ,  et  les  tegumens  simuleraient  le  pretendu 
oxide  caseeux. 

Les  acides  dont  I'auteur  s'etait  servi  dans  ses  experiences 
publiees  en  mars  1826,  dans  les  yJnnales  des  Sc.  naturelles,  lui 
ayant  offert  des  pbenomenes  qui  lui  parurent  curieux,  il  en- 
treprit  de  les  ctudier  principalement  sur  I'acide  hydrocblo- 
liquc. 

II  s'est  servi  ,  a  cette  occasion  ,  d'un  appareil  microscopique 
Lien  simple.  Ce  sont  deux  plaques  do  verrc  suscepliblcs  de  s'ap- 
pliquer  I'une  sur  I'autre  a  frottement,  et  dont  1  uuc  possede 
une  cavit(5  en  segment  de  sphere.  11  a  place  quelqucs  grains  de 
I'ecule  an  fond  de  la  cavite  ,  eta  verse  dcssusde  I'acide  bydroclilo- 
riqne  tres-concentre  ;  il  a  fait  glisser  subitemeut  la  plaque  su- 
perieure  sur  Tinferieure ,  de  mauiere  a  ne  pas  permettre  a  lair 
atmosphcrique  de  penetrer  dans  la  cavite,  et  de  cette  nianiero 
k  fecule  et  I'acide  se  sont  trouves  cmprisonnes  de  facon  a  pou- 
voir  ctre  observes  chaque  jour  sans  deranger  les  conditions  de 
rex|)ericn<-c. 

Des  grains  s'y  sont  conserves  eutiers  pendant  pres  de 
♦juinze  jours ;  jls  sont  dcvcnus  pour  ainsi  dire  polyedres  apres 
Hit  niois  (du  10  niai  an  iJ  juin  1826).  Mais,  avant  un  mois,  on 
voyait  dejk  une  foule  de  granules  qui  tcnaient  encore  a  des  te- 
gumens granules,  et  ils  commencaient  alors  a  se  carboiiiser,  on 
conservant  toujours  leur  forme  granulce  et  les  granules  leur 
foruie  vesiculeuse. 

(>e  que  la  nature  fait  par  I'analyse,  cllo  Ic  refait  absoliinu-iit 
<ii,>  la  meme  inanioi'c  par  la  s}ullu'se.  Toule  substance  gniiuueusf, 


Botnnuine.  .:>55 

telle  que  la  gonime,  la  substance  soluble  ile  la  fc'cule  ,  etc., 
abaiulonnee  a  I'air ,  s'organise  eu  mucilage,  qui  n'cst  quiin 
tissu  cellulaire  encore  trop  transparent  et  trop  faible  ;  bientot 
ce  tissu  offre  des  granulations  qui  grandissent  en  renfermant 
d'autres  granulations. 

Deux  consequences  sededuisent  de  ces  experiences  : 

i".  Les  tissus  qui  paraissent  les  plus  nienibraneux  se  compo- 
sent  de  globules  agglutines  les  uns  contre  les  autres;  ce  que 
M.  Raspail  avait  deja  prevu  dans  son  niemoire  sur  XaJccuIc. 

1°.  Les  tissus  sous  I'influencc  du  calorique  peuvent  acquerir 
des  dimensions  considerables,  et  si  leur  developpeuient  n'est 
pas  indefini ,  cela  ne  doit  etre  attribuc  qua  la  nature  du  calo- 
rique faclice,  et-que  la  vegetation  n'anime  pas. 

C'est  en  clierchant  a  etudier  de  pareils  phenomenes  dans  la 
germination,  que  M.  Raspail  fut  amene  a  I'etude  d'un  autre 
ordre  de  faits  qui  font  le  sujct  de  la  seconde  partie  de  son 
travail. 

Non-seulement  11  trouva  que  la  germination  faisait  subir  aux 
tegumens  de  la  fecnle  les  memes  modifications  que  les  acides 
ou  Icau  bouillante ;  mais  il  s'apercut  que  les  grains  de  fecule 
vides  lentement  de  leur  substance  soluble  par  les  proqres  de  la 
germination,  se  presentaient  sous  la  forme  la  plus  pittcrcsqne 
d'l'n  grain  de  pollen  ,  dont  les  granules  sont  ramasses  dans  le 
centre;  en  sorte  que  le  grain  de  fecule  n'est  pas  seulenient  une 
vesicule  simple ,  mais  une  ve.sicule  aussi  compliquee  qu'uu 
grain  de  pollen,  quoique  ne  renfermant  pas  dans  ses  vesicuies 
les  memes  substances  que  ce  dernier  organe. 

Ce  nouveau  fait  se  rattachait  naturelltn^ent  a  d'autres  de- 
couvertes  que  I'autcur  etudiait  en  ce  moment. 

L'ctnde  de  lalupidine,  substance  qu'on  avait  baptisee  du  noni 
de  subslance  immediate ,  avait  amene  M.  Raspail  a  etudier  avec 
les  memes  reactifs  le  pollen  de  plusieurs  plantes.  L'ammonia- 
que,  en  s'insinuant  dans  les  cellules  du  pollen,  I'avait  mis  a 
meme  d'observer  que  le  grain  de  pollen  se  compose  dun  epi- 
/derme  qui  tient  par  une  espece  de  bile  ,  soit  aux  parois  de 
lantlure  ,  soit  a  un  tissu  cellulaire  glutineux  qui  reniplit  (avant 
I'antbese)  I'antbere  ,  et  qui  a  toutes  les  proprietes  du  gluten. 
Cet  epiderme  renferme  une  autre  vesicidc  que  I'ammoniafjue  eu 
faitsortir;  et  cctte  vesicule  renferme  deux  ou  plusieurs  autres 
vesicnies   glutinoiises  elasliqucs ,    et    qui   peuvent  quelquefois 


2^4  Botaiiiijiw.  N".  176. 

s'allonfjor  commc  iin  lioyau.  C  est  aiix  parois  dc  ce  biwau  que 
sont  attaches  les  granules  qui  s'isolent  dans  I'explosion. 

Le  (jrain  do  fecule  a  aussi  un  liile  par  lequel  il  ticnt  au 
gluten. 

La  hipulinc  se  compose  de  glandcs  vesiculaires  attachces  a 
I'epiderme  de  toutes  les  jcunes  feuilles  on  ecailles  de  Vlfumti- 
lus  liipiihis.  C'est  un  organe  aussi  complicjue  qu'un  grain  de 
pollen,  eclatant  comme  lui ,  renfermant  les  memes  substances 
que  lui ,  et  se  colorant  par  I'iode  coranie  lui. 

Cette  lupuline ,  deja  decrite  par  Guettard,  se  i-etrouve  sur 
une  foule  de  plantes;  elle  abonde  sur  le  Cannabis  saliva  fe- 
nielle,  et  surtout  sur  le  periantlie  dc  la  capsule. 

Les  pores  corticaux  ,  etudies  par  le  moyen  des  passages  que 
les  plantes  de  diverses  families  offrent,  sont  organises  comme 
un  grain  de  pollen;  et  la  suture  pretendue  qu'ils  presentent, 
n'est  autre  chose  que  I'espace  intermediaire  forme  par  deux  cel- 
lules videes;  cette  meme  suture  pi-etendue  s'offre  sur  le  grain 
de  pollen  vide. 

On  pent  obtenir  de  certains  cotyledons  herbaces  et  parvenus 
a  leur  sunimun  de  developpement,  une  fecule  verte  dont  les 
grains  sont  absolument  conformes  comme  un  grain  de  fecule  et 
un  grain  de  pollen  ,  avec  la  seule  difference  que  les  granules 
attaches  aux  parois  des  cellules  interieures  sont  remplis  de 
substance  verte.  Ces  grains  de  fecule  verte  tienncnt  par  leur 
liile  a  des  cellules  glutineuses  qui  correspondent  au  gluten  des 
cereales ,  et  qui  se  sont  accrues  par  le  progres  de  la  germination. 

Le  pollen  des  Pinus  prcsente  tres-visiblement  les  deux  cel- 
lules laterales  dont  I'interstice  dans  les  autres  pollens  forme  la 
suture  mediane  en  apparence. 

Quand  on  observe  les  cotyledons  de  Y Acer  dans  la  graine  , 
on  n'y  voit  aucan  de  ces  grains  de  fecule  verte,  et  les  cellules 
glutineuses,  qui  sont  enormesi  un  age  plus  avance,  y  sont  r(^- 
duites  a  leur  plus  simple  dimension,  c'est-a-dire  i  la  dimension 
<ju'atteindront  les  grains  de  fecule  verte.  EUes  out  alors  peut- 
■etre  ~  de  millini.  et  elles  atteindront  ensuite  jusqu'a  un  centi- 
metre de  longueur;  elles  seront  alors  glutineuses.  Cette  der- 
niere  observation,  jointe  aux  consequences  de  la  preraiercr 
partie,  est  essentielle  pour  la  demonstration  de  la  5*^.  partie  , 
qui  consiste  a  elablir  le  developpement  et  I'organisalion  des 
tissus  de  la  feuillc  et  dc  tons  les  organes  qui  n'en  sont  qu'uno 


Bota/iique.  255 

transformalion ,  lels  que  I'antliere  ,  I'ovairc,  et  I'ovnlc  niuine. 
Car  laulcur  prend  un  globule  dc  fJ'cule  verte  compose  do 
son  epidornie  ,  d'uiie  vesicule  interne  et  d'autres  vcsicules  qui 
i)artent  de  la  vesicule  interne,  et  il  le  prend  lorsque  ce  globule 
n'a  que  ^  de  niillim. 

Toules  les  experiences  precedentes  deniontrenl  que  cliacuu 
de  ces  tissus  est  susceptible  de  croitre ,  et  comme  ils  sont  tous 
composes  de  globules  ,  ceux-ci  deviendront  visibles  en  croissant 
a  leur  tour. 

L'epidernie  de  ce  globule  se  presentera  done  bientot  coni- 
pose  de  cellules  coninie  tous  les  epidernies  des  plantes.  Mais  les 
vesicules  internes  du  globule  ne  resteront  pas  stationnaires  ,  et 
croitront  avec  lui;  en  sorte  que  la  vesicule  interne  croitra  ct 
tapissera  la  parol  interne  de  I'epiderme  ,  et  formcra  sur  le  bord 
un  petit  bourrelet  apparent,  parce  que  la  seulement  on  pourra 
voir  I'intervalle  des  deux  vesicules  a  travers  jour. 

Si  deux  globules  du  tissu  de  cette  vesicule  interne  croissent 
<ie  front, ils  formeront  les  deux  cotes  de  la  fenille,  et  I'intcrstice 
formera  la  nervure  mediane,  dans  laquelle  les  cellules  qui  croi- 
tront ne  pouvant  pas  se  developper  en  largeur,  mais  seulement 
en  longueur,  recevront  la  denomination  de  vaisseaux  ou  filets. 
Chacune  de  ces  cellules  laterales  renfermant  d'autres  globules , 
et  ces  globules  venant  a  se  developper  a  leur  tour,  formeront 
par  leurs  interstices  tout  ce  rcseau  de  la  feuille.  Et  si,  dans  cba- 
cune  de  ces  cellules  nouvelles,  des  cellules  plus  pctites  s'isolent 
remplies  de  substance  verte,  elle  formeront  la  fecule  verte  que 
Ton  peut  observer  dans  les  feuilles  grasses  et  dans  les  cotyle- 
dons verdatres  de  I'^cer. 

L'anthere  se  formera  de  menie  ;  le  connectif  et  le  filament 
coi'respondront  a  la  nervure  mediane  ;  les  deux  cellules  late- 
rales  formeront  les  deux  Tlicca  dans  lesquclles  un  tissu  non- 
veau  se  formera  par  le  developpement  des  globules  du  Thcca; 
ce  tissu  glutineux  donnera  naissance  a  d'autres  globules,  qui  .^e 
detacheront  quand  ils  seront  composes  d'autres  globules  pleius 
dune  certaine  substance  ;  ces  avant-derniers  globules  seront 
les  grains  de  pollen  qui  correspondront  par  leur  organisation  a 
la  fecule  blanclie  et  a  la  fecule  verte. 

L'ovaire   et   I'ovule   s'expliquent  de  la  meme   manierp.  L  o- 

vairc  simple  etait  un  globule  d'abord ;   le  placenta    est   I'lntci'" 

'  »tice  des  denx  cellules  laterales.  De  ce  point  un  globule  s'isole 


V.56  BoianiqUe.  N.  17G. 

et  dcvicnt  ovule;  dun  jioiiit  interne  dc  cet  ovule  ou  globule 
isolti  (cxceptc  pourtant  par  le  hile)  pail  un  autre  globule,  et 
]c  hile  ou  le  point  d'inscrlion  de  ce  dernier  forme  la  chalozc 
Dun  point  de  ce  second  globule  part  un  autre  globule  qui 
forniera  I'embryon.  Le  tronc  des  vegetaux.  s'explique  dc  la 
menie  inaiiiere,  ainsi  que  M.  Raspail  a  deja  couinience  a  le 
pronver  dans  dcs  Ggures  deposees  sous  le  cachet  depuis  six 
mois  au  secretarial  de  I'Instttut  (i). 

On   peut  par  la  syntliese  redescendre  au  nir-nie  resultat. 

Qu'on  prenne,  par  exemple,  une  feuille  do  tulipe  a  son 
maximum  de  developpenient,  c'est-a-dire  de  20  cent,  de  long.; 
que  Ton  conipie  le  nonibre  des  cellules,  et  que  I'ou  mesure  la 

(1)  Ainsi  ,  pour  ajouter  ici  un  leger  apercu  de  cette  theorie  du 
tronc  ,  qui  dccoule  cvidenimcnt  de  la  theorie  de  la  feuille,  suppose/. 
que  dans  le  trlolnile  qui  se  dcveloppe  ,  au  lieu  de  deux  gloLMdcs  in- 
ternes et  symetriques  ,  toute  une  rangee  circulaire  des  globules  dcs 
parois  tcnde  a  s'accroitre  en  longueur  et  de  front ,  -vous  anrez  bientut, 
par  une  coupe  transversale,  exactement  la  coupe  transversale  dune 
Orange,  c'est-a-dire  que  cliaque  globule  secondairc  interne  pressc  par 
ses  cougeneres  aura  pris  la  forme  d'un  coin,  dor^t  la  base  sera  placee 
a  lacireonference  du  globule  maternel  et  le  .sonimet  au  centre  ;  enfin, 
les  interstices  de  ces  globules  internes  seront  evideniment  ce  que  I'oii 
a  si  iniproprement  nomine  rayons  medulla  ires.  A  mesure  que  cliacun  de 
ces  globules  croitra  en  longueur  et  en  largeur,  les  globules  de  ses  pa- 
rois croitront  exactement  de  la  menie  maniere  ,  et  paraitront  bientiM 
composes  a  leur  tour  d'autres  globules;  cnsortc  qua  un  certain  age  il 
serait  impossible  de  separcr  les  globules  secondaircs  que  nou.s'  avons 
compares  a  des  loges  membraneuses  d'orange  av,ec  la  meme  faciiite 
qu'on  isole  celles-ci  les  unes  des  autres.  Les  interstices  des  globules 
tertiaires,  quaternaires,  forraeront  les  etuis  de  ce  quo  nous  nonnnons 
vaisseaux  et  trachees ,  organes  qui  nc  sont  que  des  cellules  develop- 
pees  en  longueur  ,  ou  roulees  en  spirales  a  cause  de  la  gene  qu'elles 
eprouvent  dans  leur  developpement.  Le  tronc  et  la  racine  ne  seront 
que  la  continuation  d'un  memo  tout ;  la  racine  sera  la  portion  du  glo- 
bule priniitif ,  qui  se  dirige  vers  la  terre  ;  et  le  tronc  sera  par  conse- 
quent I'autre  calotte  qui  pi  end  une  direction  opposee.  Le  collet  n'exis- 
tera  veritablement  qua  la  base  dcs  jcunes  feuilles  ,  et  toute  insertion 
de  bourgeon  jcune  sera  un  collet ,  c'est-a-dirc  le  point  de  separation 
dun  systeme  nouvcau  et  d'un  systeme  ancieu. 

Les  developpemens  de  toutes  ces  idees,  qui  confirmcnt  de  plus  en 
plus  tout  ce  que  nous  avons  public  sur  la  physiologic  vegetale  ,  se  . 
trouvent ,  accompagni'S  dc  figures  ,  dans  le  memoire  dolit  cet-extiait 
nest  qu'une  analyse  incomplete.  Ce  memoire,  ainsi  que  tous  nos  tra- 
vaux  subsequens  ,  paraitront  ailleurs  que  dans  les  Anmilts  ties  sciciicej 
nnturetles.  (  Note  njnnlec  pendniU  liniprcssiiDi .  ) 


Iwtanique.  i5-j 

lonj:;ueui'  de  cliaqwc  cellule  dune  rangee  longitudinalc  prise 
sur  I'epiderme,  y  cnnipris  les  pores  corticaux,  qui  ne  sont  ciix- 
raomes  que  des  cellules.  Cela  peut  s'obtenir  par  un  calcul  Lien 
simple,  en  prcnant  :  i°.  la  nioyenne  du  nonibre  et  de  la  lon- 
gueur des  cellules  contenues  dans  un  centimetre  en  longueur 
de  I'epiderme  du  has  de  la  feuille,  on  les  cellules  sont  les  plus 
longues;  2°.  la  moyenne  du  nombre  et  de  la  longueur  des  cel- 
lules contenues  dans  un  cent,  de  I'epiderme  du  haut  de  la 
feuille,  ou  les  cellules  sont  les  plus  petites.  Qu'on  prenne  en- 
suite  la  moyenne  de  ces  deux  moyennes ;  elle  donnera  la  lon- 
gueur moyenne  de  cliaque  cellule  et  le  nombre  des  cellules  de 
lepiderme,  depuis  la  basejusqu'au  sonimet.  Ainsi ,  par  exem- 
ple  ,  si  la  moyenne  du  nombre  de  cellules  qu'on  trouve  sur  un 
ruban  de  i  cent,  est  de  10,  un  ruban  pris  depuis  la  base  de  la 
feuille  jusqu'au  sommet,  contiendra  200  cellules;  ce  qui  sera 
confirme  par  la  contre-epreuve,  je  veux  dire  par  la  lonpueur 
de  chaque  cellule  en  particulier,  qui  sera  de,  i  millimetre. 
Qu'on  examine  ensuite  par  les  memes  precedes  les  feuilles 
moins  avancees,  graduellement  des  plus  grandes  aux  plus  pe- 
tites, on  trouvera  que  lorsque  la  feuille  n'aura  plus  que  10 
cent.,  cliaque  cellule  de  I'epiderme  n'aura  que  ^  de  millim. ; 
que  lorsque  la  feuille  sera  reduite  a  5  cent. ,  chaque  cellule  de 
I'epiderme  n'aura  plus  que  ^  de  millim.,  etc.  II  est  evident  qu'a 
niesure  que  I'epiderme  se  reduit  de  cette  maniere,  tout  ce 
qu'il  recouvre  se  reduit  dans  les  memes  proportions.  Lorsque 
la  feuille  n'aura  plus  que  ^  de  millim.,  ses  cellules  n'auront 
done  plus  que  ^^  de  millim.,  et  elles  seront  alors  invisibles 
avcc  nos  faibles  nio^'ens  d'observalion.  La  feuille  dans  cet  etat 
sera  un  globule  dont  I'epiderme  sera  analogue  au  tegument  de 
la  fecule  ,  et  qui  renfermera  de^  globules  plus  petits  que  lui. 

Ces  resultats,  deja  trop  longs  pour  un  proces-verbal ,  ne 
sont  pourtant  que  la  plus  simple  expression  des  experiences 
que  I'auteur  developpera  dans  son  travail;  la  societe  lui  rend 
un  vrai  service  en  daignant  recucillir  dans  son  sein  et  protcpcr 
de  son  temoignage  centre  des  plagiats  qui  ])0urraient  avoir  lieu 
au-deliors,  des  conceptions  qui,  toutes  bardies  qu'elles  parais- 
sent,  sont  tellement  chores  a  I'auteur,  qu'il  se  consolerait  di.'lici- 
lement  de  pcrdre  le  merite  de  Jleur  decouvcrte. 

P.  S.  Les  giaudes  de  Guettard,  les  poi'cs  corticaux  parais- 
K.  Tome  X.  17 


a58  Botaniqiie. 

sent  a  I'autcur  non-seulcment  destines  h  ft-conder  les  bourgeon* 
caulinaires,  niais  rncore  a  suppleer  au  pollen  lui-meme,  et  ce 
sent  ces  onjanes  qui  ont  donne  Ic  change  aiix  observateurs  qui  se 
sont  occupes  de  la  fecondation  des  plantes.  Ainsi,  les  plautes  que 
Spallanzani  a  vu  produire  des  graines  mures  sans  le  secours  de 
la  poussiere  des  etamines,  sont  precisement  celles  dont  les 
perianlhes  sont  couverts  de/wy^M/zVie  ou  deglandes  analogues  an 
pollen  :  le  Cannabis  saliva  ,  par  exeniple. 

La  nature  semble  confondre  a  chaqiie  instant  les  deux  re- 
gnes,  de  maniere  a  ce  que  le  fait  que  Ion  observe  a  Tcgaid  du 
gluten  des  plantes,  est  I'analoguc  de  ce  qui  s'observe  ii  legarj 
de  I'oeuf  des  oiseaux.  Le  blanc  est  un  tissu  cellulaire  glutineiix, 
coar^ulable  par  la  ohalenr  comme  le  gluten  ;  le  jaune  se  compose 
d'un  tissu  dont  les  cellules  tres-grosses  peuvent  s'isoler  les  unes 
desautres,  et  renfermcnt  d'autres  globules. 

Le  liquide  renlerme  dans  ces  dernicrs  globules  forme  relaVne  , 
et  les  tegumeus  des  globules  forment  en  se  precipitant  la  stea- 
rine.  Une  composition  analogue  s'observe  sur  les  graisses  des- 
quadrupedes  (i). — Certifie  conforme  ,  If.  secretaire  de  la  Socic'te 
d'hisloire  naturclle  de  Parii  ,  J.  Drsnoyers. 

1.77.    MeMOIRES     SDR     LA     fAMILLE    DES    LEGUMINEUSES  ;     par    M.     Aug. 

Pyr.  Decandolle.  YUJe.  livr.  8  pi.  Paris,  i8j6;  Belin.  {Foj-. 

le  Bull,  de  sept.   1826,  t.  IX,  n".  58.) 

Cette  livraisoD,.  qui  est  la  derniere,  renferme  les  1 5"  ,  1 4^-  ft 


(1)  Un  fzravail  subsequent  nous  a  appris  que  le  blanc  de  I'oeuf  (al- 
bumine  des  auteurs  )  ,  veritable  tissu  cellulaire  ,  renferme  dans  ses 
cellules  une  substance  gommeuse  ,  soluble  dans  Icau  apres  plusieurs 
evaporations  memes  ,  par  le  vide  ou  a  lair  libre  (  pourvu  que  dans  le 
dernier  de  ces  deux  cas  on  opere  sur  des  pctites  quantites  ,  crainte  de 
la  decomposition  de  cette  substance )  ;  que  cette  substance  gommeuse 
devient  insoluble  dans  lean  apres  levaporation  entiere  a  I'aide  du  ca- 
lorique  ;  quelle  doit  cette  deinicre  propriete  a  Taction  dessiccativo 
du  sous-carbonate  de  soude  quelle  possede  en  assez  grandc  quantite  ; 
car  I'oxidc  de  sodium  ou  de  potassium  produit  sur  la  gomme  arabique 
ic  merae  pbenomene  d  insolubilite,  meme  avant  levaporation  entiere. 

Ainsi  ,  lorganisation  de  losuf  ne  diflere  pas  de  cellc  dune  graiiio  ; 
la  coquille  est  destince  a  proteger  comme  Ic  pcricarpe  des  graines. 
Lalbumine  lopiesonte  le  jierisperme  ,  et  renferme  dans  .son  tissu  la 
eomnie  di-slinee  a  nourrir  les  organcs  internes  Lc  jaune  renferme 
i  l.uile  comme  les  cotvledons  dune  foule  de  graines  ,  et  lembnon 
rste\a<loiiiciit  :ippliMUO  .ontrc  vc  rotvl'vlo". 


Botaniijiie.  aSg 

i!)«.  memoires,  le  i*'.  sur  les  Cesalpinecs ,  le  second  sur  les 
genres  de  Icgumineuses  dont  5a  place  est  incertaine  et  qui  sont 
ies  Phylhlobium,  Amphinomia,  Snrcodum  ,  P'arennea,  Crafor- 
iJia,  Jnimodciidron ,  Lncnra ,  Harpaljce ,  Diploprion.  Ces  deux 
memoires  soht  precedes  de  la  description  it'un  nouveau  genre 
de  Miniosees,  forme  sur  une  espt'^ce  qui  est  arrivee  a  IM.  Decan- 
dolle  depuis  la  publication  du  Prodromus.  Ce  genre  est  inter- 
mediaire  entre  le  Schrauckia  et  le  Desmanthiis.  En  voici  les 
caracteres  generiques  :  Leptoglottis.  Flares  po/j-gami.  Calyx 
coloratus  ^-dentaius,  per  <estii'atinticm  i'alvatus.  Petala  4  Ugulee- 
J'ormia  aut  nulla  [forsan  caduca).  Slamina  S  ,Jilamentis  Uteris  ^ 
in  jloribus  injerioribus  li'gulecformibus  plants  sterilibus ,  in  siipe- 
rioribus  fdifoiinibus  cf-ispatis  a/ither/feris.  Stylus fdijbrmis .  Legu- 
men  ignotum.  Herha  erecta,  glabra,  aculeis  parvis  uncinatis  seciis 
caulem  petiolos  pedunculosque  hnrrida.  Stipules  subulatce.  Folia 
bipinnata ,  pinnis  5'-6-jugis  ,Jhliolis  multijugis ,  oblongis  ,  mucro- 
iiaiis ,  subtiis  nervis  paucis  anastomnsantibus  elevatis  distincti  et 
singulari  modo  reliculatis.  Flores  albi. 

L.  Nuttalii,  espece  apportee  par  M.  Nuttal  de  I'Amerique 
septentrionale ,  et  qui  existe  dans  I'herbier  de  M.  Mercier. 

Le  >5  .  memoire  traite  de  la  geographic  et  de  la  ve'ge'talion 
tfes  Le'gumineuses  dans  scs  rapports  avec  les  stations. 

Ce  memoire  sc  divise  en  2  paragraplies,  le  i"^.  sur  la  distri- 
bution des  genres  et  le  2  .  sur  la  distribution  dcs  especes.  II 
faudrait  tianscrire  en  entier  ces  deux  paragraplies,  si  on  voulait 
les  analyser  d'une  maniere  detaillee;  nous  nous  contenteronS 
d'en  extraire  les  generalites  sous  forme  d'axiomes. 

lo.  Les  especes  de  1»  famille  des  legumineuses  sont  rdparties 
sur  le  globe  tout  entier. 

•Jo-  Le  nonibre  dcs  especes  connues  de  legumineuses,  est  a 
pcu  pres  semblable  en  Amerique,  Europe  et  Afrique,  Asie  et 
Nouvelle-Hollande. 

3o.  L'ancien  nionde  est  a  proportion  plus  riche  en  Papiliona- 
Cees,  et  le  nouveau  en  Swartziees,  Mimosees  et  Cesalpinees. 

4°.  La  faniille  des  legumineuses  est  distribuee  presque  ega- 
lement  sur  le  globe,  quand  on  le  considere  comme  divise  dans 
le  sens  des  longitudes. 

5°.  Les  pays  chauds  sont  plus  favorables  aux  especes  de  cette 
famille  que  les  p-iys  froids. 

6°.  Les  pays  qui  presentcnt  la  plus  Iiaiitc  moycniie  d'espcces 

•7- 


260  Botaniqiie. 

congeneres  de  legumineuses,  sontle  bassin  de  la  MediterraneCy 
le  Cap  de  Bonne- Esperance,  I'Amerique  equinoxiale. 

n°.  Ceux  au  contraire  qni  offrcnt  la  moyenne  la  plus  basse 
sont  les  lies  de  la  mer  du  Sud,  les  Canaries,  les  lies  de  TAfri- 
que  australe. 

8°.  Les  especes  de  leguniinenses  sont  en  general  rares  : 
1°.  sur  les  tres-hautes  montagnes  ;  2°.  dans  les  terrains  sales; 
3  .  dans  les  lieux  trop  habituellement  aqueux  ou  inondes. 

L'ouvrage  est  termine  par  un  tableau  en  deux  feuilles  et  sur 
8  colonnes;  il  presente  avec  une  grande  nettete  la  distribution 
geographique  des  legumineuses  sur  la  surface  du  globe.      R. 

178.  Flora  coMiTATUs  Pestiensis  ;  auct.  Jos.  Sadler.  2  vol.  in-S"  , 
p.  55G  -  4oo-  Pesth,  1 825 — 1826. 

Ces  deux  volun)es  ,  consacres  exclusivement  a  la  phanero- 
gamic des  environs  de  Pesth  en  Hongrie,  renferment  1577' 
especes  distribuees  en  461  genres.  L'auteur  a  adopte  le  systenie 
linneen,  en  ajant  soin  de  reunir  toutes  les  Graaiinees  dans 
la  triandrie.  11  a  fait  proceder  chaque  closse  linneenne,  1°.  de 
la  description  des  families  naturelles  qui  y  sont  representees  ; 
2°.  d'une  distribution  methodique  des  genres  empruntee  aux 
meillcures  monographies  modernes.  Nous  y  avons  cherche 
en  vain  des  innovations  de  genres  ou  d'especes.  Quoique  l'au- 
teur adopte  en  general  les  phrases  descriptives  des  auteius 
qu'il  a  la  precaution  deciter  lui-meme,  cependant  a  la  nianiire 
dontilretablit  les  genres  anciens,  ou  abandonnes,  ou  restes  dans 
I'oubli  J  et  aux  notes  qui  accompagnent  chaque  espece  ,  il  nous 
a  ete  facile  de  nous  convaincre  que  M.  Sadlera  etudie  philoso- 
phiqucment  la  flore  qu'il  profcsse,  et  qu'on  pent  lui  appliquer 
cet  excellent  mot  de  La  Bruyere  :  Chez  lui  le  choix  des  idc'es  est 
invention. 

L'introduction  de  l'ouvrage  se  trouvcra  dans  les  volumes 
suivans  et  aura  pour  objet  de  devclopper  les  rapports  de  la 
flore  de  Pesth  avec  la  geob-gie  de  celte  contree,  ainsi  qu'avcc 
les  flores  et  du  reste  de  la  liougrie  et  des  pays  etrangcrs.  Les 
plantes  de  Hongrie  qui  ne  se  renconlrent  pas  dans  les  environs 
de  Pesth,  sont  cnunierees  en  note.  R. 

17Q.  Catalogue  des  plantes  indigenes  des  Pvrenees  et  du  Bas- 
Langueooc;  par  George  BtNinAM.  ln-8".  de  128  p.ng.  Paris, 
1826 ;  iVl'"'.  lluziiid. 


Botanique.  26 1 

Ce  cataloque  que  nous  devons  au  neveu  du  celebre  publiciste 
de  ce  nom ,  est  precede  d'un  voyage  botanique  dans  les  Pyre- 
nees, partic  de  I'ouvrage  que  les  voyageurs  ne  peuvent  nianqucr 
de  consulter  avec  fruit  ,  avant  de  s'aventurer  dans  un  pays  qui 
oifre  lant  de  ressources  aux  jecbercbes  et'  qui  en  ofFre  si  peu 
aus  besoins  ordinaires  de  la  vie.  Le  catalogue  des  plantes  est 
une  liste  raisonnee  et  par  ordre  alphabetique.  On  y  trouvera 
d'excellentes  reflexions  sur  les  genres  Hcliantliemum  et  Medi- 
cago  dont  I'auteur  prepare  des  Blonograpbies  speciales.     R. 

180.  Flora  Fbiburgkpjsis  etrcgionum  proximeadjacentium;  auct. 
F.  C.  L.  Spenner.  Ia-i2,  torn.  I  et  11  de  LXXXVIIf— 608 
pages    avec    1    planches.   Friburgi   Brisgoviae ,     1825-1826; 

Wagner. 

Get  ouvrage  ,  qui  doit  former  trois  volumes,  prouve  que 
I'auteur,  quoique  jeune  encore,  cultive  la  science  avec  zele 
et  non  sans  succes.  Remarquons  d'abord  que  la  metbode  de 
classification  adoptee  dans  cette  Flore,  est  celle  des  famil- 
ies naturelles  ,  chose  assez  peu  commune  jusqu'ici  en  AUema- 
gne  ,  ou  le  systeme  linne^n  est  encore  prefere  par  beaucoup 
de  botanistes.  Le  tome  i*''.  commence  par  une  courte  table 
synoptique  des  principales  divisions  des  vegetaux  de  la  Flore ; 
I'analyse  de  ces  divisions  est  ensuite  portee  jusqu'aux  geni'es 
dans  une  table  analytique  ,  semblable  a  celle  qui  se  trouve  ea 
tete  de  la  Flore  francaise  de  MM.  de  Lamarck  et  De  CandoUe. 
Cette  menie  analyse  est  enfin  appliquee  dans  une  troisieme  ta- 
ble, aux  classes  linneennes,  afin  de  faciliter  les  recherches  i 
ceux  qui  ne  sont  familiarises  qu'avec  ces  classes.  Quant  au 
corps  de  I'ouvrage  ,  il  est  a  remarquer  que  les  cryptogames 
acolyledones  n'y  sont  pas  decrites.  II  commence  par  la  famille 
des  fougeres ;  les  monocotyledones  phanerogames  remplissent 
le  reste  du  premier  tome  ;  le  second  contient  les  dicotyledones 
a  enveloppe  florale  simple  et  les  monopetales;  il  est  facheux 
que  I'auteur  ait  a  son  tour  trouve  moyen  d'operer  des  transpo- 
sitions dans  I'ordre  de  succession  des  families  naturelles,  qui 
sont,  pour  ainsi  dire ,  impitoyablement  balloLees  de  colu  et 
d'autre  par  prcsque  tous  les  botanistes  (jui  entreprcnncnt  d'e- 
crire  une  Flore. 

Un  autre  reprocbe  qu'on  pcut  faire  a  I'auteur,  c'ost  d'avoir 
chanjje  sans  raison  suflisante  plusicurs  noms  spcciGques  ;  ainsi, 


262  Botanique. 

]e  nom  du  Colchicum  vernale  ile  Hoffmann  el  des  auleurs,  est 
change  en  cehii  de  C.  jn-recn.r  ,  )iarce  que  la  planle  des  envi- 
rons de  Fribourg  est  un  peu  plus  giele  et  plus  maigre  dans  tou- 
tes  ses  paities  ,  que  celie  decrite  par  les  auleavs ;  V  Ji  rigcron 
annuuni  Pers.  ,  est  nomnie  E.  bellidioides ,  etc.  —  Dans  la  fa- 
uiille  des  Orchidces  ,  les  Ophrys  nidus  avis,  0.  Oi'aln  et  0.  cor- 
data  qui  rentrent  dans  le  genre  Ncottia  de  Richard  ,  forrnent 
un  genre  particulier  sous  le  nom  de  Distomcea.  Si  loulefois 
quelques  defauts  deparent  cct  ouvrage,  on  peut  aussi  dire 
qu'ils  sont  rachetes  par  des  descriptions  speciGques  soignees, 
que  I'auteur  a  faites  lui-meme  sur  les  originaux.  Une  synony- 
mie  choisie,  et  Vindication  des  varietes  sont  jointes  a  chaquc 
description  speciCque.  M.  Spenner  a  su  profiter  des  meilleurs 
travaux  monographiques  qui  rentrent  dans  son  sujet,  et  J'on 
peut  ranger,  sans  hesiter,  son  onvrage  an  noinbre  de  ceux  qui 
font  honneur  a  leur  auteur  et  qui  remplisscnt  bien  le  but  au- 
quel  ils  sont  destines. 

La  Flore  de  Fribourg  est  d'ailleurs  interessante  en  elle- 
nienie;  elle  offre  dun  cote  les  plantes  des  marecages  et  des  has 
fonds  sur  les  bords  du  Rhin,  de  I'autre ,  celies  de  la  region 
subalpine  du  Kaisersteche,  et  celies  d'entre  ces  derniires  qui 
habitent  de  preference  les  plaines. 

Les  deux  planches  du  i".  tome  representent  :  Tunc,  VJspi- 
diiirn  aculcatum ;  I'autre,  une  espece  qui  en  est  tr^s-voisine  , 
mais  que  I'auteur,  s'appuyant  sur  I'autorite  de  M.  Mougeot,  re- 
garde  comme  nouvelle,  sous  le  nom  A^Jsp.  Braunli.  A.  pinms 
rectis  subhorizontaliter  palcnttbiu ,  piiinulis  moUibii.i  omnibus 
(equalibus,  oblonge  trapczoideis  ,  basi  exteriore  obi  ice  truncal  is, 
obtusis ,  ciliato  serratis;  slipite  ,  rachi,  venis  palcaceis.  — -  Var. 
S.  Minus pinnis pinnatifidis  ,  laciniis  latissimis .  S.  G.  L. 

I  81.     De     PLANTIS  in  EXPEDITIONE  SPKCULATORIA  EOMANZOFFIANA  OBSEK- 

vATis  ;  auct.   Adelb.  de  Chamisso  et  Died,  de  Sciilecmteisdal. 
(  Linncea  ,  Journal J'iir  die  Botani/{ ;  }iullet  1826,  p.  u35.  ) 

I.  Eryngium  paniculatum  Dclar.  f  Brc'sil.  )  1.  E.  pandanifo- 
lium  foliis  linearibus  obsolete  denticulato- spinulosis  ,  caule 
panicuiato  polycephalo  ;  capitulo  inermi ,  ovoideo  ,  senii-un- 
guiculari ,  colorato  ;  bracteis  ovalis  acuminatis ,  calycibusque 
Ixvibus.  {Partie  mc'ridionalc  du  Brc'sd).  5.  E  prislis  foliis  an- 
jjuslissiniis  planis  striatis  patenlibus  spinoso-ciliatis ,  spinis  (s*-! 


Botariique .  2  63 

piiis  )  accessoriis  ,  caule  paniculato  polyceplialo  ,  capitulo  brac- 
teis  subulato-spinescentibus  echinato  ,  jiloboso,  concolori  ; 
Lracteis  calycibusque  scabris.  (  Rio  gratide.  )  ^.  E.  canalicida- 
tum  foliis  angustissimis  canaliculafis  nitentibns ,  palentissimo 
spinoso-ciliatis  ,  spinis  (  saepius)  accessoriis  ;  caule  paniculato  , 
polyceplialo;  capitulo  subinermi,  globose,  concolori;  bracteis  ca- 
lycibusque laevibus  ,  bracteis  involucranlibus  connatis.  ( /«/e'- 
rkur  dii  Brcsil  )  5.  E.  sanguisorba  foliis  linearibus  scrrato-spi- 
nulosis ,  serraturis  versus  apicem  obtusum  retrorsis ;  caule 
oligocepbalo  ,  capitulo  bracteis  subulato-acuminatis  ecbinato 
ovoideo  colorato  ,  bracteis  calycibusque  laevibus  (  Parlic  mc'ri- 
dionale  du  Bre'sil.  ]  6.  E.  ligtilcpfolium  foliis  linearibus  denti- 
culatis,  denticulis  inferioribus  setiferis.,  superioribus  obsolete 
spinulosis,  caule  oligocepbalo  ;  capitulo  inermi  globoso  conco- 
lori; bracteis  calycibusque  scabriusculis.  (  Par  tie  me'ridionale 
du  Bre'sil.)  y.  E.  juncctirn  foliis  angustissimis,  inconspicue 
denticulato  -  spinulosis  acutis  ;  caule  oligocepbalo  ;  capitulo 
siibinernji,  globoso,  concolori ;  bracteis  involucrantibus,  conna- 
tis  ,  reli<juis  calycibusque  laevibus.  (  Parlies  les  plus  chaudes  du 
Brcsil.  )  8.  E.  e7wy>/io/7/n!  foliis  angustissimis ,  inermibus,  inte- 
gcrrimis  ,  obtusis,  basi  villoso-fimbriatis;  caule  mono  vel  oli- 
gocepbalo ;  capitulo  ovoideo  ,  glabro  ,  inermi ,  coerulescenti  ; 
bracteis  elongatis  ,  calycibusque  Isvibus.  [Rio  Grande.  )  9.  E. 
ebracteatum  Lam.  10.  E.  Jloribundurti  foliis  ensiformibus 
spinoso-serratis,  ciliatis  ;  caule  paniculato  ,  polycephalo  ;  capi- 
tulo bracteis  scabris  subulato-mucronatis  ,  ecbinato  ,  concolori. 
(  Bre'sil  meridional).  11.  E.  serra  foliis  ensiformibus  spinoso- 
sorratis ,  ciliatis;  caule  paniculato  polycepbalo,  capitulo  un- 
guiculari,  ovoideo,  concolori ,  echinato,  bracteis  laevibus  subu- 
lato-acuminatis, involucrantibus  inferioribusque  spinoso-den- 
tatis.  {  Bre'sil  meridional ).  la.  E.  K«c<>«a/«ffi  foliis  lanceolatis  , 
serratis,  serraturis  recurvato-spinoso-ciliatis ;  caule  oligoce- 
pbalo, capitulo  globoso?  concolore  ,  horrido  bracteis  scabris 
tricuspidato ,  involucranlibus,  spinoso-pinnatifidis.  {Bre'sil 
me'ridional).  i5.  E.  elegans,  foliis  lineari-lanceolatis ,  patcntinx 
spinoso-serratis,  ciliatis,  apice  tricuspidatis ;  caule  polyce- 
phalo; ca])itnlo  semiungtiiculari ,  globoso,  concolori,  echinato 
bracteis  laevibus  tricuspidibus ,  involucrantibus  ct  spinescenti- 
dcntatis.  14.  E.  cilialum  foliis  obovato-lanceolatis ,  serrato- 
seloso-pcctiuato- ciliatis ;   caule  mono   vcl    oligncojihalo  ;    capi- 


264  Botanique.  N".  i8i. 

tulo  ellipsoideo  colorato ,  echinato  bractcis  subulato-acuminati-s 
laevibus.  { Ilio  Grande.  )  i5.  E.  ttudicaulc.  Lam.  [Montevideo  ). 
16.  E .  fcelidum  L.  {Rio  de  Janeiro).  —  Toutes  ces  plantes  ont 
ete  envoyees  parSellow;  les  auteurs  n'ont  pas  pris  soin  d'inili- 
quer  les  aflinites  ties  cspcces  nouvelles.  i.  Saiiicula  Eurojxea 
L.  f.  capcnsis.  (  Cap.  )  2r>S.  liberta  foliis  5-partit,is,  parlilio- 
nibus  cuneatis  trilobis  ,  incisn-scrratis,  scrraturis  setoso-cus- 
pidatis  ;  floribiis  masculis  paucis  pcdicellatis ,  pedicellis  capil 
laribus.  (  Talcaguano.  )  —  Cette  plante  parait  etre  la  meme 
que  celle  que  Willdenow  a  nommee  dans  son  herbier  Sanicula 
marylandica  ,  et  que  M.  de  Humboldt  a  lecueillie  a  5oo  toises 
au-dessus  de  la  mer ,  dans  I'Anierique  nieridionale.  Elle  est 
voisine  du  Sanicula  canadensis  de  Spreng. 

AsTERiciuM  ,  nouveau  genre  d'omljelliferes  ainsi  caracterise  -. 
Umbella  simplex,  siibglobosa.  Involucrwn  polyplijlluniy  umbclld 
brevius.  Pclala  cmarginata.  Fructus  comprcssus  ,  tctragono  pris- 
maticus  ^  quadrialalus  ,  Icevis,  dentibus  calycis  coronalus.  Folia 
simplioia.  1.  Asteriscium  chiliense.  L'analyse  de  cette  pi.  est  fig. 
dans  cette  livraison.  i.  Ilydrocotjlc  vulgaris  L.  {  Ste.- Catherine 
Calijbrnie).  2.  H.  pusilla  Rich.  {  Rio  de  Janeiro).  5.  //.  bona.- 
riensis  him.  (  Sainie-Calherinc  du  Bre'sil).  ^.  H.  tnodcsta  {o\\\% 
longissim^  petiolalis  siibrenifoinii-orbiculalis  leviter  lobatis 
glabris  novera-nerviis  ,  petiolis  apice  parce  pilosis,  unibcUis 
brevissim^  pedunculatis  multiradiatis,  fructu  mininio  utiinque 
emarginato  [Bre'sil  meridional).  5.  II.  barbarossa  foViis  lon^c 
])etiolatis  orbiculatis  octo-lobis,  et  crenatis ,  cum  petiolis  rufo- 
hirsutis ,  umbeliis  longe  jiedunculatis  multiradiatis  ,  fruclu 
subgloboso  ovoideo  subemargiaato  acute  jugato.  [Rio  de  Ja- 
neiro). 6.  //.  quinqueloba  Ruiz,  et  Pav.  [Rio  dc  Janeiro),  y.  //. 
astcriaf ,  canlibus  dcin  dccumbontibus  glabris  ,  foliis  petiolatis 
3-5-lobis  ,  dein  glabris,  lobis  ianceolatis  duplicato  -  scrratis  , 
umbeliis  longe  pedunculatis  multiradiatis,  fructu  tubcrculoso, 
basi  emarginato  ,  conspicue  jugato.  [Bre'sil  intertropical).  8.  II. 
Bonplnndi  Rich.  [Chili,  Tacnguano).  g.  //.  chamcemorus  foliis 
reniformibus  septemnerviis  subseptemlobis  duplicato-crenatis 
glabris,  pcdiinculis  brevibus  petiolisque  retro  -  hispidis,  um- 
beliis capilatis  mullifloris  ,  aclixtiiis  resinoso-punctatis  ,  triju- 
gis,  jugis  lievibus,  valleculis  conve\'\s.  [Chili  Talcaguano).  10.  //. 
Icucocephala  foliis  orbicnlato-rcniforniibus '  snbiiovoiijnerviis  , 
duplicato-dcntato-crcnatis  ,  utrinqiic  cum  peduuculis  clongatis 


Botanique.  265 

pctiolisque  sparsim  pilosis,  umhcllis  globosis  niullifloris,  acha?- 

iiiis  lajvibus  piimiiin  lacleis  ,    trijiigis  ,  jnyis  auctis  ,   vallcciilis 

subconcavis.  (Brc'sil,  commune),  i  i.  //.  asiaticn  L.  (  Chili,  ih: 

Liicon ,    Cap,   Brcsil).    On  troiivc  dans   la    description  dc  cetlc. 

plante  beaucoup  de  details  sur  les  modifications  quelle  revel  dans 

ces  diverses  localite's.  \i.  II.  erianfha  Rich.  [Cap,  mont   de  la 

Table).  i3.  H.  calliodus  foliis  reniformi-orbiculatis  ,   grosse  et 

argute  Kcjualiter  dentatis  ,  glabris  ,  pediinculis  piibescentibiis  , 

involucri    foliolis   glabris  ,    fruclu   obovato  multijugo  dimidio 

brevioribus.  {Cap).    \^.  H.  macrodus  Spreng.    {Cap).    i5.  //. 

raniinculo'ides  L.   (  Chili).  16,  H.  natans  Cyr.  (  Calif ornie).   ly. 

//,  villosa  L.  {Cap).   18.  //.  solandra  L.  {Cap).    19.  II.  triloba 

Thbg    {Cap).  10.  H.    monlana  fruticosa ,    foliis  peliolatis    lau- 

ccolatis  integerrimis  aut  subtridentatis  ,    Irinevviis  ,   involucro 

fructum    duplo    siiperante    suborbicularem  corrugaluni  ,    jugis 

(iliformibus  ,    valleculis   planiuscuiis.    {Cap).    21.    //.    centella 

{ccjitella  glnbraia  h.  Cap ,  mont  de  la    Table).  11.  H.    I'irgatu 

L.  et  ses  varietes.    (  Ces  plantes   envoyees  pai*  Berg ,  Sallow, 

Maire  et  Mundt,  sont  accompagnees  de  notes  assez  etendues  ). 

I  Bowlesia  tenera   Spreng.   {  Brc'sil  meridional).   2.  B .   gerani- 

folia  cinereo-pubescens  caule   erecto  ,  foliis  cordato-reniformi- 

bus  septemlobis  ,  lobis  tridentatis  obtusis  ,   pediinculis  petiolo 

tertia  parte  brevioribus.  {Chili),  i.  Biiplcvrum  angulosum  L.  2. 

B.  Mm«J/// siiffruticosum  ramosissimuni ,  foliis  setacco  lineari- 

bus  ,    umbellis    2-3-radiatis  ,    involucellis    5-pliyllis  ,    foliolis 

anguste-lancc'olatis   acutis    umbellulas    squantibus   ;    fruclibus 

oblongis  loevibus.  {Cap).   5.  B.  diffhrme  L,.    {Cap). 

HETEROMORpnA  ,  genre  nouveau  ,  voisia  du  Buplevrnm.  In\>o- 
tiicrum  et  involucellum  brevissimum  polyphjllum.  Calycis  margo 
5-dentatus.  Petala  Integra  involuta ;  fructus  obovato-pynfor- 
niis  irialatits  ,  acluvniis  difj'ormibus  ,  altera  trlalato  ,  nltcro  bia- 
lato  ,  valleculis  uniwitlatis  ,  commissura  bivittatd.  i .  //.  ar- 
boreits  {Buplevrnm  arborescens  L.  Cap.  L'analyse  de  ceite 
espece  est  Cguree).  Sison  ammi  L.  {Chili,  talcaguano  ).  — 
Cnidium  sufjiuticosum  {Co/iium  suffrulicosum    iiergm.  fl.  (Jap). 

—  Mnanthe  filiformis  Lam.  {Cap). — Apiuui  graveolens  L. 
{He  de  Pnques).  —  ylpiiim  pctroselinuni  L.  {  toute  l' Jme'riqtr: 
meridionale).  —  Bubon  aphjLlus  caule  fruticoso  aphyllo  (  Cap). 

—  Anlhriscn^  nentorosaS\w  {Kamtschactka).  —  Ligntlicnm  sco- 
Ileum  L.  — Peucedanunt   virgnlum    frulicosu:n,  glabrum  ,  foliis 


266  Botanique.  N^'.  i8i. 

pinnatis  ,  pinnis  lanceolatis ,  integerrimis  mucronatis  margine 
levolutis,  involucris  invnlucellisquebrevibns  polyphyllis.  (C^rt/>). 
—  Hernclcurn  sphondylium  L.  [  Unalaschka).  —  Angelica  ar- 
cfuingclicaL.  (  Unalaschka). 

LicnxENSTEiNiA  ,  genre  nouveau.  Involucrum  universale  et  par- 
tiale  pnlyphyllum  ,  abbrei>iatfim  ,  marcesccns  nee  deciduum.  Um- 
bellte  tcrniinalesferlilcs  ,  laterales  qu(^m  plurimuni  steriles .  Calyx 
5-denlatus ,  dentibus  ovatis  acutis  crassiusculis.  Petala  elliptica 
in  acumen  longum  ,  fere  usque  ad  basin  injlexum  ,  producia. 
Fructus  immaturus  dentibus  calycinis  ereclis  coronatiis  ,  stjrlopo- 
Aio  conico  acuminata  ,  sty  Usque  brei>ibus  patulis  supcralus.  Achce- 
nia  lce\>ia  5-juga  ,  jugis Jilijormibus  cequalibus  ,  lateralibus  mar- 
ginanlibus ;  sub  omnibus  jugis  canales  oleiferi  solilarii  ampli ,  val- 
lecula comissuruque  intt-ali.  Fructus  variis  in  spcciebus  varice  lon- 
gitudinis ,  teretiusculus  nobis  apparuit ,  commissura  plana  ,  ma- 
turns  quoad  formam  dcnub  recognosccndus.  i.  L.  /rtccra  foliis 
subintcgris  laceris ,  setoso-cuspiilato-serratis  scabris ,  fructu 
oblongo.  [Cap),  i.  L.  trifida  foliis  tristtis  dentatis  glabris , 
fructu.  elliptico.  (Cap).  5.  L.  pyretkrifolia  foliis  bipinnatiGdis 
serratis  glabris,  fructu  elliptico.  (Cap.).  L' analyse  du  genreest 
figuree. 

Annesorhiza  ,  genre  nouveau  ,  mais  dont  les  caracteres  sont 
si  longuenient  enumeres ,  que  nous  nous  voyons  forces  de  les 
restreindre.  lis  sont,  du  reste  ,  figures  sur  la  planche  de  cette 
livraison.  Fructus  constans  ex  achteniis  duobus  disparibus ,  altera 
irinlato  ,  altera  quadrialato.  Caly.v  5-dentatus  ,  persistens. 
UmbellfB  omnesfcrtilcs.  Involucrum  et  involuccllum.  oligopliylla. 
Petala  elliptica ,  apice  emarginata.  —  //.  capensis  C'est ,  d'apres 
le.s  autours  ,  le  vrai  Anyswortcl  des  habitans  du  Cap.  —  Paiuix 
J'ruticosus  L.  {  ile  Lucon.) — P.  vinosus  arboreus  ,  foliis  sub- 
scptemnatis,  foliolis  oblongis  ,  cuneatis,  rotundato-obtusis  , 
niucronulatis  ,  margine  revolutis  ,  integerrimis,  subtus  pallide 
fcrrugineo  st>riccis,  ramis  umbelluliferis  paniculatis  ferrugineo- 
scricfis.  [Brcsil  tropical).  P.  macrocarpus  a.vhoveas,  foliis  5-j~ 
iiatis ,  foliolis  obovato-ellipticis  obtusis  integerrimis  margine 
revolutis  subtus  ochraceo-lomentosis  ,  racemis  umbelliferis 
jiiiniculatis  ochraceo-tomcntosis  (  Brc'sil).  Arnlia  arborca  L^ 
[Bre^il.  Ccs  diverscs plantes  ont  c'te'recues  de  Sellow,  Maire,  etc.) 
Suivront  les  Ericacces  ,  a  Toxception  de  cellos  du  Cap,  etc.  R. 


Botanique.  267 

i8a.  Botanical  BECISTER,  n°.  CXXIX — CXLII ;  nov.  iSaS^ 
tlecembie  1826.  ( Yoy.  le  Bulletin  de  Janvier  1826  ,  t.  Yll, 
no.  63.) 

926.  Disa  grandiflora  L.—  927.  —  Pancratium  caroUninnum 
L.  —  928.  Acacia  sulcata  R.  Br.  Hort.  Kew.  —  929.  Amomum 
maximum  Roxb.  —  930.  Rodriguczia  secunda  Kunth.  A  I'occa- 
sion  de  cette  plante ,  lauteur  donne  des  details  comparatifs  sur 
le  Pleurothallis  sagittifera  Kunth ,  et  le  Pleurothallis  punctata 
Lindley ,  oicliidee.s  qui  lui  fournissent  le  type  dun  nouveau 
genre  sur  le  nom  de  Nolysia.  — 95 1.  Gonolobus  ninritimus 
Brown,  in  Act.  Soc.  Jf'evn.—-  952.  Calathea  flavescens,  acaulis  , 
foliis  oblongis,  acnminatis,  penninerviis,  petiolatis,  glaberriniis, 
concoloribus,  subtus  glaucis  ,  capitulo  sessili,  ovato  ,  multi- 
floro ,  laciaiiis  lirubi  interioris  obovatis ,  oppositis,  emarginatis. 
Plante  npportee  de  Rio- Janeiro.  —  Carmichwlia  nustralis  Br. 
Mss.  Genie  nouveau  forme  aux  depens  du  Lotus  arboreus  Forst. 
Prodr. —  933.  Jf'righlia  tincloria  Brown.  —  934.  Martynia 
Ititca  foliis  cordato-orbiculatis ,  dentatis  cum  caule  glanduloso, 
pubescentibus  ,  rostris  pericarpio  niulto  longioribus.  Fspcce 
de  Bignoniacee  originaire  du  Brc'sil.  —  g35.  Stelis  ophioglossoi~ 
des  [Epidendrum  ophioglossoidcs  Jacq.  Araer. ) — 936.  Knowlto- 
nia  vesicatoria  Dec.  —  ^'b'j .Banisteria  laurifolia  Dec.  —  938. 
Hibiscus  ficulneoides  ,  caule  fruticoso  ,  inermi ,  foliis  cordato- 
cvalis,  obtusis,  grossedentatis,  integris  trilobisve  involucelloque 
pubescentibus.  (  C  est  I'Althwa  indica  Flukn.  Anialth.,  p.  1  1  , 
t.  355  ,  f.  4)?-^- 939.  Euremocarpus  scaber  Spr.  —  94o-  Pan- 
cratium mexicanum  L.  - —  897  (  bis  ).  Maxillaria  harrisonioi.  A 
I'occasion  de  la  description  de  cette  orchidee ,  I'auteur  forme 
un  genre  nouveau  qui  a  pour  type  le  Dendrobium  squalens , 
y32  ,  sous  Ic  nom  de  Xylobium.  —  94  i  •  Mimosa  pudica  L.  — 
g42.  Camellia  oleifcra  foliis  ellipticis,  utrinque  acutis,  argute 
Hcrratis ,  subtus  subavcniis  ;  petalis  bilobis  :  sepalis  decidiiis. 
Originaire  de  la  Chine,  oiielle  sert  ii  di\'crs  usages  e'conom. — 943. 
Fuchsia  arborescens ,  foliis  bi-qualernatim-verticillato-ovalibus, 
ucuminatis,  glaberriniis,  tliyrso  terminali  unifioro,  petalis  paten™ 
tibus,  apiculatis,  stigraate  4-fido  radiate.  Apporte'e  de  Mexico, 
< — ^[\5 . Kennedin  cordata,  foliolis  solitariis,  cordalis,  ovatis,  apicu- 
latis, petiole  subicqualibus  ;  stipulis  superioribus  ovatis;  raccmis 
inullifloris  pcliolo    longioribr.s.  —  945.    Clcrodoidron  lii'idunt 


268  Botanique.  N".  182. 

foliis  oblongis,  dentatis,  utrinque  acaminatis,  livtdis  ;  petiolo 
costaque  tonientosis  ;  calyce  inflate  pentagono  ,  cymis  tomen— 
tosis,  axillaribus  foliis  brevioribus.  Jjjporlcc  dc  Chine ^ — 946. 
JEgijiliila  data  Sw.  —  947-  Eucalyptus  longijhlia;  operculo  he- 
mispbrcrico  submutico  ,  fobis  lineari-binceolatis  ,  basi  cuncatis 
subitKcqualibus,  unibcUis  paucifloris  pedunculatis  axillaribus. 
— 94^-  Linlris  intermedia;  caule  buiuili  paniculato  pilosiusculo, 
foliis  longis  lincaribus  scabriusculis  marginatis  ,  involUcris  tur- 
binatis  multifloris  ;  foliolis  exterioribus  rigidis  acutis  subfolia- 
ceis  appressis  ,  pedunculis  foliosis.  Cette  compose'e  est  originairc 
du  Canada.  — 949-  Morcea  Herberti  (  Tigridia  herbertiana  W. 
Herb,  in  Bot.  Mag.,  t.  2599). — 95o.  Ilcteroptcri^  nitida  Kunth; 
var  p.  [Banisteria  nitida  Lanik.).  —  gSi.  Iloja  pallida ;  iaVus 
ovato-laaceolatis  acuminatis  carnosis  venosis  ,  umbella  benii- 
spbaei'ica.  —  952.  Halcsia parvijlora  Micbx.  —  953.  CaitleyaFor- 
besii  Lindl.  Coll.  Bot.  in  append.  Orcbidee  originaire  de  Rio 
Janeiro. — 954-  Brunswigia  minor;  foliis  3— 4-oblongis  hunii- 
fusis  scapo  brevioribus  ,  scapo  radiis  umbellae  longiore ,  spatha 
erecta  carnosa  ,  periantbiis  6-partitis.  —  955.  Ruellia  pcrsici- 
folia;  foliis  ovato-lanceolatis,  longe  acuminatis  serratis  glabris , 
floiibus  axillaribus  corymbosis ,  coroUis  venosis  pilosiusculis  ; 
lobis  crispis  rotundatis  eniarginatis  ,  caulc  angulato  glaberrimo 
ad  nodos  tumido.  Fcnu  de  Calcutta.  —  936.  Draccena  striata. 
Bot.  Mag,  t.  i5j5.  —  957.  Indigofcra  incana  D.  G. — 958. 
Mussonia  grandi flora  \  foliis  flaccidis  subrotundo  oblongis  ,  ob- 
tusis ,  carnosis,  nervosis  glaberrimis,  laciniis  perianlbii  pa- 
tenti-reflexis  obtnsis  staminibus  paulo  brevioribus,  melle  copio- 
sissimo. — 959.  Podolobium  staurophjllumX).  C. — 93o.  Cleome 
rosea  D.  C.  —  961 .  Calalhca  violacea  ;  caulescens  ,  foliis  ovali- 
bus  erecto-patcntibus  subtus  purpurascentibus,  capitulo  ovali 
mnltifloro  ,  periantbii  laciniis  exterioribus  ovalibiis  acutis;  in- 
teriorum  laterali  difformi  apice  cucullata  ,  filanienti  lobo  sterili 
apice  deutato.  {Venue  de  Rio  Janeiro  ).  —  962.  Dumasia  pubes- 
cens  D.  C.  —  963.  Tribrachia  pendula  Lindl.  Coll.  bot.,  t.  4i- 
—  964.  IsQtoma  axillaris ;  foliis  sessilibus  pinnatifulis  dentatis, 
pedunculis  axillaribus  foliis  miillb  longioribus.  (  Espccc  de 
Lobe'liacc'e,  originaire  de  la  Noui'clle-ffollandc). — ^65.  Bignnnia 
pallida  ;  foliis  oppositis  unifoliolatis  oblongis  nblnsis  basi  sub- 
cordalis,  floribus  axillaribus  subsolitariis  pedicellis  calycibusquc 
lepidotis.  (  Venue  du  jardin  bo^tanique  de  Saint-Vincent).  —  966. 


Botanique.  269 

Cntasetuni  cristatum  Lindl.,  in  Ilorl.  Trans.,  vol.  ^  ,  p.  85. — 
967.  Dcsmodium  diibium ;  caiile  subfruticoso ,  ramis  ani'ulatis 
seciis  angulos  praecipue  pilosis ,  foliolis  oblongis  ohovatisve  ob- 
tusis  apiculatis,  supra  sericeis,  subtus  villosis  glaucis,  racemis 
laxis  tonninalibus  multifloris,  bracteis  aridis  acuruinatis  deci- 
duis  pedicellis  longioribus,  calycibus  subpilosis  dentibus  acu- 
roinatis.  ( Originaire  dcs  mnnls  llymnlnjn).  — 968.  Psnralca 
pubescensY^'iWd. — 969.  Solanum  scaforthiauurn  Rom.  ctSchult. 
—  970.  Lesscrliafrulicosa;  foliis  Unearibus  obtusis  5-6-jugis  , 
caule  .peliolis  pedunculis  calycibusque  pilosis,  i-acemis  oj-ectis - 
dissitifloris,  foliis  paulo  loDgioribus,  leguminibus  oblongis  scs- 
silibus  4-spermis.  {Originaire  du  Cap  de  Bonne  Espc'r. )  —  97  i . 
Vellcia  paradoxa  R.  Hr.  —  972.  Prockia  crucis  Willd.  —  975- 
Lobelia  rt/g'wW ;  suffrulicosa  ,  caule  subsiiiiplice  ,  foliis  lineari- 
lanceolatis  serrulatis  utrinque  glaberriniis,  floribus  axillat'ibus 
glabris,  foliis  brevioribus  ,  calyce  bemisph;erico  nudo.  (  Ori- 
ginaire du  Chili).  — 974-  Uropelalum  longifoliam  j  foliis  lineari- 
ligulatis  acuminalis  debilibus,  racemo  laxo  paucifloro,  floribus 
cernuis  ,  sepalis  obtusis.  {Mozambique).  —  975.  Gardenia  pro- 
pinqua ;  ioW'is  ovato-cordatis  undulatis  acuminatis  pubescenti- 
bus  petiolatis  ,  floribus  fasciculatis  terminalibus  ,  spinis  rectis 
infra-axiliaribus  —  976.  Rosa  JFoodsii\And\.  Ros  mon. — 977. 
Hispidistra punctata ;  foliis  lougo  petiolatis  ,  perianthio  S-fido. 
{Apporlce  dc  Chine).  978.  Eria  rosea;  bulbis  costatis  rugosis,  foliis 
solitariis  coriaceis  lanceolatis  ,  spica  axillari  pauciflora  ,  sepalis 
glabris.  {Orchidc'e  originaire  de  la  Chine. )  —  979-  Leucadendron 
argenteum  B.  Br.  {Prolea  argentea  L.)  —  Cucumis  qfricaiius  L. 
Suppl.  — 981.  Sarcanlhus  roslraius  L\nA\.  Coll.  Bot.  —  982- 
Crotalaria  tcnuij'olia  D.  C.  — 985.  Camellia  cur yo ides ;  ramis 
debilibus  pilosis,  foliis  ovato-lanceolatis  acuminatis  truncatis 
serralis,  subliis  sericeis,  floribus  solitariis  turbinatis  ,  peduncu- 
lis scjuamosis.  (  Chine.  )  —  984.  Hcemanthus  pubescens.B  albi- 
flos.  llort.  Kew.  —  985.  Pelexia  spiranlho'ides.  {  Satyrium  ad- 
nntum  SwAvtz.) — 986.  Chorizenia  Jlenschmanni ;  foliis  aciculan- 
bus  puugentibus  solitariis  y  ternatiiu  fasciculatis ,  calycibus 
villosis.  (  Nouvelle-Hollande.  )  —  987.  Narcissus  Macleaic 
Lindl.  —  988.  Amaryllis  vitlala  y  Harrisonice.  —  989.  Mcgn- 
cliniumj'idcaluni;  foliis  bini*  ovalibus  emarginatis  biplicatis  , 
rachide  conipressa  falcata  crenata ,  pcrianthii  laciniu  superiore 
obtusa,  ajjicc  utrinqiic  callosa ,  bUcralibus  inlerioribus  rcflexis 


a70  Dotaniqiie.  N^*  182^ 

Lidcntatis  ,  mterioriLus  minimis  subulatis  obtusis.  (  Sierra- 
Leone).  —  990.  Grifjiiiia  intermedia  j  foliis  ovalibus  ill  petio- 
lum  canaliculatum  attenuatis,  scapo  ancipite,  florihiis  breviler 
petiolatis,  laciniis  oblongis  oblusis  planis  sub;e  [ualibus.  (  Rio~' 
Janeiro  ).  —  99  >  •  Indig<rfera  nngulata ;  caule  fniticoso  ,  ramis 
angulatis  discoloribus  ,  foliis  pinnatis  2-4-jugis,  foliolis  oblon- 
gis emarginatis  aequalibus  pelioloque  glabris,  racemis  folioi-nm 
lonqitudine.  [Nouvclle-UoUande.)  —  99'i-  Gilliesia  graminea 
Lindl.  in  Miers.  trad,  chili.  Sag.  Cei  genre  de  plants  appartenant 
aunefamille  nouvelle  dont  la  place  est  encore  incertaine  entre 
les  Asphodelees  ,  les  Cypcracces  et  les  Restiacees ,  est  dticrit 
avec  beauconp  details  par  M.  Lindley  ;  on  y  tronve  aussi  la 
description  du  genre  Aliersia,  dont  le  type  est  une  espece  ori- 
ginaire  du  Chili  M.  chilensis.  —  990.  AUsculus  pavia  D.  C. 
var.  flrg-Hte.  ^994-  Swainsona  galegifolia  var. ,  albi/hra  D.  C. 
—  995.  Hjacinthus  orientalis  sp.  pi.  —  996.  j^loe  brevifoliu 
Haw.  —  ggn.  Sinningia  Helleri  Nees.  Ann.  dcs  sciences  nat.  , 
6,  p.  "292.  —998.  Phalangium  ncpalense   Lindl.  Hort.  trans. 

ggg.    Convolvulus  pudibundus  ;  foliis  cordatis  integris  trilo- 

bisque  acuminatis  glabris  ,  pedunculis  multifloris  sepalisque 
ovatis  acutis  subfoliaceis  glabris,  corollae  tubo  inflato  limbo  5- 
dentatolongiore.  [JardindeSnintFincent.) —  1000.  Boroniaden- 
(iculatn  D.  C. — 1 00 1 .  Hibbertia pedunculata  D.  C— 1 002. Eulo- 
phia  streptopeiala;  foliis  lineari-lanceolatis  nervosis,  scapis  sim- 
plicibus,  sepalis  exterioribus  oblongis  obtusis  ;  interioribusduplo 
majoribuscoloratisbasitortis,labelli  lobo  medio  rotundato  emar- 
ginato;  calcare  conico  abbreviato.  (  Habitc  les  regions  Iropicales 
de  I'Inde  ou  de  l Afriquc.  )  — Salvia  simsiana  Sclmlt.  Mant.  — 
1004.  Gloxinia  hirsuta ,  foliis  oblongis  cordatis  buUatis ,  utrin- 
que  hirsutis ,  corroUae  laciniis  distantibus  retusis ,  calycibus 
acutis.  (  Oiiginaire  du  Bre'sil).  —  ioo5.  Daviesia  cordata  D.  C 
—  1006.  Pyrus  Jloribunda  ;  foliis  obovato-lanceolatis  ,  argute 
crenulatis,  costa  glandulosa  ;  subtiis  ramis  pedicellis  calycibus - 
que  dense  tomentosis ;  corymbis  multifloris,  pomis  higris 
spbaericis  pcdicellisque  glabris,  ramis  rcclin.Ttis.  —  tooy.  On- 
cidium  pubes ;  bulbis  subcylindricis  raonojihyllis  ,  foliis  lanceo- 
latis  nervosis,  panicula  simplice  multiflorasubsecunda,  sepalis 
4-fasciatis  ;  inferiore  minore  bidentato ,  labello  pandurato  , 
columns  alis  lincaribus  obtusis,  stigmate  rostelloque  pubescen- 
tibus.  (Orcliidc'e  originaire  de  Rio- Janeiro.) —  iof8.  /llslrnemc- 


Botanique.  27 1 

ria  pulchella  Exot.  Flor.  64.  —  1009.  Msculus  neglecla ;  foMrs 
lanceolatis  senulatis,  basi  attenuatis  planis  subplicatis,  subtns 
l^labris  ad  axillas  venarura  pilosis,  calyce  campanulato  obtuse 
5-dentato  pedunculi  longitudine  ,  staminibus  corolla  sublon- 
({ioribus  ,  petalis  superioribus  venosis  ,  ovaiio  lomentoso. 
(  Apportee.  en  Angleterre  da  jardin  de  M .  Catrns ,  de  Bordeaux.  ) 
, —  loio.  Andromeda  dealbala.  [Andromeda  specinsn  glauca 
Watson  Dendr.  i8a6  ).  Orii^inaire  de  nord  de  I'Amerique.  — ' 
loii.  Pilcnirnia  bromelirefolia  Ait.  Kew.  —  1012.  Sarcococca 
prunijormis ,  genre  nouveau  d'euphorbiacees ,  qui  se  place 
pies  des  D r^^ petes ,  et  dont  I'espece  se  rapporte  peut-etre  au 
Buxus  saligna  de  Don,  Prodr.Jl.  nepal  65,  et  au  Pachysan- 
dria?  coriacea  de  I'Ex.  Fl.  148.  —  ioi5.  Cyclamen  Chesii. 
{  Cyclamen  Europceiim  v.  L.  ).  —  iot4-  Sarcanlhus  sticcistii 
Lindl.  Col/.  Bott.  (  Originaire  de  la  Chine.  )  —  10 15.  Agasta- 
chys pedicellata;  foliis  hn^ari-spatulatis  subfalcatis  ,  floribus  pe- 
dicellatis,  bracteis  subulatis  canaliculatis.  [NoM>ellc-IIollande.  ) 

—  ioi(i.  Getliyllis  afra  L. —  1017.  Arum  venosum  Willd.  — 
101  8.  JEsculus  kumilis  Lodd.  Catal.  •—  1019.  Salvia  austriaca. 
Willd.  —  io'20.  Calathea  longibracteata;  caule  simplici ,  foliis 
acuniinatis  lucidis  concoloribus  subtiis  pubescentibus ,  capitulo 
subr9tundo  bracteis  acuminatis  floribus  longioribus  squarroso. 
(  Bio-Janeira).  —  1021.  Caragana  pygmcea  D.  C.  —  1022. 
Hedychium  maximum.  —  I023.  Protea  villifera  ;  foliis  obovato- 
longis,  basi  attenuatis  ,  capitulo  oblongo  brevioribus  ramisque 
villosis  ,  involueri  foliolis  exterioribus  glabris  ;  interioribus 
lineari-oWongis   apice  albo-barbatis.  —    i024-    Pyretlunrfi   ro' 

.  seumM.  Bieb.  —  ro25.  Pyrelhrunidiversifolium'En.ol.  Fl.  21  J. 

—  1026.  Canlhium  dubium;  foliis  oblongo-laiiceolatis  coria- 
ceis  ,  stipulis  ovatis  acuminatis,  floribus  axillaribus  subsessili- 
bus  calyculatis  tetrandris,  stigmate  bifido  rubiaceo.  (  Originaire 
de  la  Chine).  —  1027.   Juslicia  flavicorna  f  paniculu  terminali 

1  congesta,  calycis  laciniis  subulatis  glandulosis  corolla  breviori- 
bus, corollae  laciaia  superiore  emarginata ,  inferiore  tripartita 
revoluta  ,  foliis  oblongo-lanceolatis  acuminatis  undulatis  bre- 
viter  petiolatis  albinerviis.  (  Bre'sil).  —  1028  licterotnxit 
cras.fsi/'olia ,  genre  nouveau  d'Orcbidces  dans  le  liibu  des- 
AretliusjL'es  ;  en  voici  les  caractcres  generiques  • 

Poliinia   2.    (v.    4?    binatim    connata  )    linearia,   pulvcrca  ; 
caudictila    glandulatjuo   nullis.    Asitlicra   torniinalis  oj)('rcul.-)i-i> 


2^2  Botanlqiie. 

tlecidua  uniloculaiis  ,  scptis  duobus  incomplclis.  Stigma  oblori- 
{Tura  excavafum  :  roslello  obsoleto.  Columna  semiteres  apice 
alata.  Labelluin  ovatum  liberum,  integrum  caraosum  disco  cal- 
losum.  Sepala  subaequalia  connivcntia  carnosa  ;  2  inferioribus 
labello  supposilis.  rierba  tersestris  acaulis  ,  fohis  cainosis 
aveniis,  scapo  radical!  vaginato.  {ylmc'rique  c'quiiioxialc). — 109,9. 
Brrnardin  Scilldidcs ,  genre  nouveau  d'Asphodelees.  Perian- 
thium  bexapctalo-partitum  ,  patens,  jequale ,  peisistens.  Sta- 
mina 6,  filamentis  basi  dilatatis.  Ovarium  triloculare,  5-sper- 
mura  :  ovulis  solitariis  ercctis.  Stylus  subulatus ,  contiauns  , 
stigma  simplex.  Fructus....  —  (  L'espece  est  originaire  de  la 
Chine  ). 

i85.  Revle  dks  plantes  qui  VIE.NNENT  SPONTANEMENT  AU\  ERVIRONS 
DE  Heidelbkrg;  par  le  prof.  Dierbach.  {MagazinfurPharmacie; 
avril  i8'25  ,  p.  3  ;  et  sept.,  p.  aoi .) 

Ccs  deux  catalogues  sont  un  supplement  de  la  Flora  Ileidelber- 
f^ciisis  que  I'auteur  a  publiee  il  y  a  8  ans.  Les  plantes  y  sont 
rangees  d'apres  le  systeme  de  Linne.  Les  deux  premiers  articles 
que  nous  aunoncons  renferment  les  plantes  des  5  j)remieres 
classes.  La  suite  de  ce  travail  sera  publie  dans  les  cahiers  sub- 
sequens  du  meme  recueil. 

184.  List  of  kark  plants,  etc.  —  I.istc  de  plantes  rares  qui  ont 
fleuridans  le  jardin  roy.  bolanique  d'Edimbourg,'pendantles 
3  derniers  mois  (fcv.  avr.  ct  mai  iSaS),  conimuniquee  par 
leprof.  Graham.  {Edinburgh  philosophical  Journal;  n°.XXV, 
juillet  i8i5  ,  p.   174- ) 

Ces  plantes  sont  les  suivantes  -.  i".  AIslrcEmeria  pulchra , 
.".vec  une  description;  2°.  Broniclia  jtjramidalis,  sans  descrip- 
tion ;  5°.  Cactus  spcciosissimus,  avec  une  courte  description  ; 
4".  Calanthc  vcralrifolia ,  et  5°.  Ccrhera  frulicosa ,  toutes  deux 
sans  description;  6°.  Chamwrops  huniilis  (Fem.),  avec  une 
courle  desciiption  ;  70.  Conanthera  hifolia  :  on  en  donne  une 
description  Ires-detaillee  ;  8°.  Crinum  scabrum,  avec  une  courte 
description;  9°,  lOo,  i  i^,  12°,  iS",  140  et  i5o.  Curcuma  viridi- 
;lora  ,  Dioiiwa  muscipula ,  Fabricia  mjrtifolia,  Gesneria  bulbosn, 
(ii-ci'dlca  iu?iiperina,  Ilcdychium  datum,  Ilclicnnia  Bihai,  ton- 
ics sopt    sans    descripti.n;  16".    et    170.  cnfin ,  //oja  acuta   et 


Boianique.  2^^ 

tsmenc  calathinum.  On  ne  donnc  qu'une  tres-courte  description 
de  ces  deux  plantes;  la  derniere  parait  former  un  nouvcau  frenre, 
cl  aurait  merite  par  ccla  nieme  d'etre  decrite  en  detail ;  mais 
I'eehantillon  que  M.  Graham  avait  sous  les  yeux  etait  imparfait. 

1 85.  Description  de  quklques  espegks  nouvelles  jde  Violacees, 
recues  de  M.  Adelbert  de  Chamisso ,  examinees  en  i8-25; 
par  M.  De  Gingiins.  {Liiincea,  Journal  fur  die  Bo  lanik }  \m\\Gt 
1826  ,  p.  4o6- ) 

1.  Viola  kaintschntica  stigmate  triangular!  marginato?  foliis 
cordatis,  stipulis  lanceolatis,  sepalis  ovatis  acuminatis  ,  calcare 
cylindrico  ,  apice  rotundato  sepalis  longiore.  (Voisine  du  Viola 
hirta  L. ) 

2.  Viola  Langsdoifii  Fisch.  (Unalaschka).  3.  Viola  canina  L. 
(Kamtschatka).  4-  Viola  bijlora  L.  (Kamtschatka ).  5.  Viola  ca- 
missoiiiana.  Glabra,  caulibus  suffruticosis  obliquis ,  foliis  ovatis 
acuminatis  basi  in  petiolum  brevissimum  attenuatis,  serratis, 
serraturis  adpressis  remotis ,  stipulis  lanceolatis  dentato-lacerisj 
calcare  brevi,  late  saccato,  membranis  staminum  omnibus  ob— 
tusis.  (Voisine  du  V.  stipularis  Swartz).  6.  Viola  trachelii folia 
glabra,  caule  sufFruticoso,  foliis  ovato-cordatis ,  acuminatis  , 
Lrcviter  petiolatis,  serratis,  serraturis  acutis,  stipulis  lanceo- 
latis integerrimis.  (O-Wahu).  7.  Viola  rubella  Cavan.  ( Talca- 
guano  du  Chili).  8.  Viola  capillaris  Pers.  ;  tres-voisine  de  la 
precedente.  Chaque  espece  est  accompagnee  d'observations  cri- 
tiques de  I'auteur.  R. 

186.  Note  sur  les  principales  especes  de  Sida  de  la  Flore  du  Bre- 

sil  meridional ;  par  M.  Aug.  de  Saint-Hilaire, 

§  I".  Floras  cnpitati,  involucrati ,  pedicelli  sub  articulalione 
bracteati.  (Malachra;  sp.  auct.) 

1.  Sida  plumosa ,  Cav.  diss,  i,  t.  12,  f.  4-  — Malachra  plu- 
mosa  ,  Dcsrnus,  in  Diet. 

2.  Sidafulva\  (t),  caulibus  humifusis ;  foliis  cllipticis  ,  obiu- 
sissimis ,  iiifcrne  integtrrimis  ,  scrralis ,  supra  glabriusculis  ;  siib- 
tiis   villosis ;  capiluli    involucrati ;    iiwolucris  foliolis   cllinlico- 

(1)  Les  especes  marquees  du  signe  f  sent  idles  qui  paraisscnt  nou- 
velles. 

B.  Tome  X.  ,S 


274  Bof unique.  N".  i8G. 

nblongis;  coccis  submuticis. — Praecedenti  validc  aflinis;  in  arcnosis 
maritimis  ad  limites  provinciae  Spiritus-Sancti. 

5 .  Sida  anomnla ,  caulibus  suffrulico.sis  ,  subsimplicibus ,-  foliis 
ereciif: ,  Unearibus,  basi  cordaiii ,  apice  iridculato—obtusis,  su- 
perne  daitato-serratis,  supra  glabriusculii ,  subtiii pilosis,  scabris; 
pctiolo  recurvato  ,  apicc  geiiiculalo ;  capitulis  involucratis ;  invo- 
lucrifoliolis  lincaribus ;  coccis  n-rostratis  ,  rugosis  ,  subinuricatis. 
In  campis  prope  pagum  Sando  ,  provincia  Cisplatina. 

§.  II.  Floras  baud  involucrali;  pedicel  I  i  sub  arliculaiionc  niidi. 

4.  Sida  angustijolia.  Lam.  Diet,  i,  p.  4- 

5.  Sida  angusiissima  f  caule  suffruticoso  ,  ramoso ;  foliis  li~ 
nearibiis ,  angustissimis ,  basi  obtusis ,  remote  dentuto-serratis; 
pedunculis  axilla ribus ,  solitariis  ,  unijloris ,  petiolo  longioribus  ; 
coccis  j-g-rugosis ,  apice  pubcrulis ,  i-aristatis.  Crescit  prope 
vicuni  Contendas. 

6.  Sida  linearifolia  t,  foliis  breviter  petiolatis,  linearibus , 
apice  remote  serratis  ,  basi  subcordatis ,  supra  pilosis ,  subtus  in- 
mentoso-pubescentibus ,  incanis ;  stipulis  peliolo  longioribus  pc- 
duticulisque  axillaribus  ,  solitariis  ,  i  -floris ;  capsuld  glabra  , 
mutica.  IN'ascitur  in  parte  occidentali  desertaque  provincias 
Minas  Geraes  (\\\zm  vocant  Cer/rt.y  prope  pagum  Contendas. 

y.  Sida  linifolia.  Cav.  Diss.  1  ,  p.  i4>  t.  2,  f.  i.  —  S.  vi- 
minea ,  Fisch.  in  Link  Hort.  Ber.  2,  p.  202  (ex  D.  C.}.  — 
Prope  Sebastianopolini  frequentissima. 

8.  Sida  rhombifolia.  Lin.  sp.  961.  —  Prope  Sebastianopoliia 
frequentissima. 

n.  Sida  i'iarum  f,  caulibus  suffruticnsis ,  prostratis  ;  ramis  sti- 
pulis persistentibus  vestitis ,  foliis  parvis  ,  oblongo-lincaribus , 
utrinquc  obtusis,  apice  serratis,  subtiis  subfarinaceo-tomcntosis ; 
pedunculis  peliolum  subcvquantibus ;  Jloribus  glomeratis ;  coccis 
5,  glabris  ,  attenuato-bifidis .  —  In  parte  provinciae  Minas- 
Geraes  dicta  Comarca  do  Rio  das  monies.  Ad  margines  viarum 
baud  infrequens. 

10.  Sida  ascetidens  4.,  cnulibtis  suffruticnsis ,  ascendent/bus ; 
foliis  serratis  ,  basi  integcrrimis  ,  utrinquc  pubcrulis  ,  ciliatis  ,  pe- 
dunculis axillaribus  y  vix  articulatis  ,  petiolo  multb  longioribus,- 
calycibus  5-plicatis ,  ciliatis.  —  Crescit  in  campis  lici'bidis 
prope  )'ivum  Farcre,  parte  australi  provincia;  Saucti-Pauli. 

I  I  Sida  carpinifolia.  Lin.,  f.  supp.  Soy.  —  In  locis  praeci- 
puc  iihi  fueie  o'lim  S3  Iva-  primaiva;  ,  omniuiri  jilantaruni  brasi- 


Botanique.  2j5 

liensiuni  vulgatissima.  Crescit  cum  Ferbetia  Jama'ivcnsi  ad  do- 
mes marginesque  viarum. 

12.  Sida  sabcuneata  ,  caulc  subsimplici  ;  fnliis  subciineato- 
oblongis ,    bnsi  \>ix   cordatis  ,    integerrimis  ,    apice    obtiinssimo 

dentatis ,  utriiique.  subscriccn-villosis ;  coca's  5-mutic'S  ,  glabris. 

Lecta  in  sylvulis  dictis   Capoes ,  prope  paguni   Caxueira,  baud 
longc  ab  urbe  f^i/la  Kica. 

1 3 .  Sida  aurantiaca  f  caulc  sitffruticnso ,  erecto ,  ramoso ;  fo- 
liis  parvis  ,  ovatis  ovato\>e  Unearibus  vel  linearihus  ,  oblusiusculis 
basi  siibcordatis ,  dentatis,  utrinque  pubescentibus ;  peduncuUs 
axillaribus  ,  solitariis  petiolo  /ongioribus  ;  coccis  5-gibbosis ,  mu- 
ticis  ,  ajjice  pubescentibus.  —  Lecta  in  inontibus  prope  priedium 
dictum  Caxueira  baud  longe  a  pago  JN'ossa  Senbora  da  Penna 
in  Minas  Wovas. 

1 4-  Sida  a/pcsf}-is  j.  Jhliis  owitis ,  basi  subcnrdatis,  dentato- 
serratis,  supiii  pubescentibus,  subtiis  subtnmentosis,  pedicel/is  ca- 
pillaribus ,  petiolo  multb  /ongioribus  ,  racemosis ,  scu  paniculatis , 
coccis  "i—rostratis  — r-  Lecta  in  montibns  fcrrui'ineis  prop6  vi- 
cum  vuigo  Stabira  dc  Mato  deiitro ,  provincia  Minas-Geraes. 

1 5.  Sida  martiana  f  caule  suffruticoso,  ramoso ;  foliis  cordifor- 
mi-oblongis ,  acutiusculis ,  dentatis  .^  utrinque  pubescentibus ;  pe- 
duncuUs axillaribus ,  solitariis,  i-Jloris ,  petiolo  longioribus ;  coc- 
cis 5,  m'uticis  rugosis,  apice  obtusissimis.  — Iti  monte  lecta  dicto 
Serra-d'OuroBranco,  baud  longe  ab  urbe  Fillarica.  {Nouv.  Bull, 
des  scienc,  Soc.  phil.,  sept.   1826;  p.   i56.} 

187.  Jardin  de  Fkoihoint,  pres  Paris.  (Ciixulaire  pour  1827.) 

Les  plantes  multiples,  disponibles  dans  le  jardin  dirige  par 
M.  Soulange-Bodin ,  s'elevent  cette  annee  a  2,'ioo,  dont  la 
circulaire  que  nous  annoncons  indiqne  et  les  nonis  et  les  prix. 
Nous  y  avons  remarqne  que  les  plus  beaux  genres  y  sont  tres- 
ricbes  en  especcs,  el.  que  les  prix  en  sont  trcs-niode— 
I'es.  Les  Amaryllis ,  les  Pelargonium ,  les  Mcsembryanthe- 
mum ,  les  Cactus,  les  Daldia  ,  les  Roses,  les  Aster,  les  Crinum 
et  Hcemanthus ,  les  Aloil,  les  Melaleuca  ,  les  Magnolia  etc. 
occupent  presque  des  colonues  enlieres  du  catalogue.  Le  zele 
ft  I'activite  eclairee  deM.  Soulange-Bodin  sont  un  silrgarant  du 
bon  etat  de  conservation  des  individus  qu'il  promet  de  faire 
passer  aux  demandcurs  ,  et  nous  ne  saurions  trop  reconimander 

18. 


276  Zoologie. 

ce  catalogue  a  I'altention  Jcs  amateurs  de  la  belle  vegctatioir. 
Les  dpmandes  doivent  etre  adiessees  aw  jardinicrchef  clu  jardiis 
de  Frornoit ,  <i  Jiis  f  Sciue-et-Oise).  l\. 


ZOOLOGIE. 

188.  OEuvRES  COMPLETES  DE  BuFFON,  Rvcc  Ics  dcscri pliotis  an;it(i- 

miques  de  Daubcntoii.   ]\ouv.   edit,   coinmencee  par  1\I.  i.A- 

Mounoux  ,   et   continuee  par  M,  A.  G.  Desmarest.  Majimiferes  , 

t.  YII.   OisBALx,   t.  IV,  V,  YI.    In-8°.    Paris,  1826;  Ver- 

dierc  et  Ladrange.  ( Voy.  le  Bull.  t.  Yll,  11°.  27  ). 

Le  t.  Vll  des  Maramiferes  de  cette  belle  edition  des  OEuvres 

dc  Buffon  ,  contient  la  description  des  aniniaux  suivans  :  le  su- 

rikatc,  la  niangouste  ,  le  vansirc,  la  petite  foiiine  de  IMadagas- 

cai',    le    grison,   la  fouine   de  la  Guiane  ,   le   tayra ,    la  grande 

marte  de  la  Guiane,  la  zibeline  ,  le  pekan  ,  le  vison  ,  les  niouf- 

fettes  ,  le   glouton,  les  cbacals ,   I'isatis,   le  cliieu   de    Sibtrie, 

I'anonyrae  ,  le  caracal,  ropossum  ,  la  marmose,  le  cayopoUin, 

le    pbilandre    de   Surinam ,    le   touan  ,    la    petite  loulre   de    la 

Guiane,  le  pbalanger,  le  polatouche ,  le  laguan,  les  ccurcuils, 

I'aye-aye,  le  cabiai  etle  paca. 

Pour  ne  pas  allonger  cette  annonce ,  nous  indiquous  sim- 
plement  les  tomes  IV,  V  et  VI  des  oiseaux.  Une  table  des  ar- 
ticles et  une  table  raisonnee  des  matieres  sont  ajautecs  a  clia- 
que  volume,  el  sei-vent  ainsi  a  faciliter  beaucoup  les  recberclics. 

i8g.  Notice  SUR  les  Mammiferes  et  lks  Oiseaux  de  la  baie  des 
Chiens-Marins  et  de  la  Nouvelle-Galles  du  sud  ,  sur  Icurs 
moeurs  et  leur  distribution  geograpbique  ;  par  MM.  Qloy  et 
Gaymabd.  {Jnnal.  des  Scienc.  nnt.,  aoiit  iS^S,  p.  476.) 

Nous  devons  nous  borner  ici  a  rindication  nominalc  des 
mammifei'cs  ct  des  oiseaux  dont  les  deux  naturalistes  dc  la  cor- 
vette I'Uranie  parlent  dans  ce  memoire.  Nous  renvoyons,  jiour 
plusicurs  autres  travaux  qu'ils  ont  dejii  publies,aux  precii- 
denles  annees  du  Bulletin. 

Les  mammifores  Irouves  sur  les  lies  et  dans  les  environs  de 
la  baie  des  Cbietis-Maiins,   sur  la  cote  ouesl    de   la   Nouvclle- • 
lloUande,  furent  -.   le  Kanguroo  a  bandes,  decrit  par  Pc-rou  et 
Lesueuv;  une  grande  especc  de  Peramele  (P),  habitant  sous  des 


Zoologic .  277 

i.Duffcs  de  ftliruosa,  dans  dcs  espcces  do  leniers ;  beaucoup  de 
Kanguroo-Rats  ;  le  Peramele  Bougainville  ,  nouvelle  espece  de- 
crite  dans  la  zoologie  de  I'expedition  du  capitaine  Freyciaet; 
etdin  un  Dugong  ,  dont  les  auteuis  ont  trouvc  deux  niachoires 
infcrieures  qui  presentcnt  un  trou  nientonnier  plus  grand  que 
dans  I'espece  connue. 

Les  oiseaux  de  ces  menies  localites  sont  :  un  Aiglc  ou  Autour 
a  ventre  blanc  ou  a  dos  gris  ,  exlrememct  vorace  et  nicliant  sur 
un  rochcr  isole  de  la  bale;  I'Aigle  a  queue  etagee,  un  Grinipe- 
reau  varie,  divers  Traquels,  quelques  Philedons ,  des  Colom- 
bes,  un  Moucberolle,  le  Pluvier  a  front  blanc,  I'lluitrier  noir, 
le  Pelican  a  lunettes,  de  grosses  Corneilles  noires ,  une  nou- 
velle espece  de  Morion  (le  M.  leucoptere),  et  le  Morion  natte; 
enfin  un  oiseau  tres-singulier  dont  la  voix  ressemble  au  son 
d'une  clocliette  qu'on  frapperait  brusquement.  Get  oiseau  s'est 
perdu  avant  d' avoir  ete  docril. 

Dans  la  Nouvelle-Galles  du  sud,  les  auteurs  signalent,  en  fait 
de  mamniiferes ,  des  chiens  sauvagcs  nommes  Ouarragal  par  les 
indigenes;  une  nouvelle  espece  de  Kanguroo  {Kangurus  lani- 
gcr),  decrite  et  figuree  dans  I'Allas  zoologique  doja  cite;  une 
autre  espece  du  meme  genre  qu'ils  noninient  Kangurus  grisco- 
lanosus.  Ces  animaux  soiit  presque  detruits  dans  les  regions  ou 
les  Europeens  se  sont  etablis  ,  et  il  faut  penetrer  dans  I'inte- 
rieur  pour  se  les  procurer  ;  il  en  est  de  meme  des  grands  Pha- 
langers,  des  Ornithorynques  et  des  Dasyures.  Les  Kanguroo- 
Rats  sont  moins  timides  que  les  Kanguroos  ordinaires ;  I'espece 
dont  les  auteurs  font  une  mention  parliculiere,  est  le  Potoroo- 
Wliile  {IIfp.iypiyiiimts-Jf''^hile].  Yoy.  leur  Atlas  zoologique. 

Au  contrairo  des  mammiforcs  indigenes  qui  devieiinent  dc 
plus  en  plus  rares,  certaines  especes  d'oiseaux  se  niultiplient 
davantage  dans  le  voisinage  des  etablissemens  europeens  ;  telles 
sont  diffcrenles  especes  do  Perroquets,  des  Perruches  omnico- 
lorcs,  des  Kakaloos  blancs  ou  a  crote  ,  le  Cassican  [Bnrtla  tibi— 
ccn),  dcs  Philedons,  Ic  Corbi-Calao  ,  des  Traquets.  Apros  coux- 
ci  les  auteurs  ciicnt  encore,  conime  etant  les  plus  rcniarquiiblos, 
le  Martin-Cliasscur-Geant ,  difforons  Cassicans  parnii  los(iuels 
line  ospeco  tout-a-fait  grise  {Baiila  griscns),  lo  Philedon  Corbi- 
Calao  ,  la  Perruche  a  tete  bleue ,  la  Colombi-Galliiic  Janiieson  , 
le  Cygne  noir,  le  Ci'soar  de  la  NouvcUc-IJollande  ,  le  Kakatoes 
bauUsica  ,   L-   Crave    noir   a   ailcs   blanclies ,    dcs   Couous,    L' 


^jS  Zoologie. 

Menurcon  Oisenn-Lyre,  dns  Caillcs,  dps  Ilirnndelles,  etc.  A 
lenrs  oLsPi-vations  zoologiques ,  les-auteurs  rattachent  avec 
avantajje  qiielqiics  considrrations  sur  la  0311110  du  terrain  et 
sur  I'aspect  de  la  vegetation  dans  ies  regions  quits  ont  par- 
counies.  ^-  ^-  '-" 

igO.     RECHERCnES    SDR    L\    MARCHE    ET    LA    DISTRIBUTION    DES  VEINES   de 

qnelqiies  oiseaux ,  amphihies  et  poissons,  et  specialement 
sur  Ies  veines  renales;  par  le  docteur  A.-H.  NicolaL  [Isss  ; 
46.  cah.  ,  i8a6  ;  p.  4o4- ) 

Ces  recherches  ont  ete  provoquees  par  la  decouvcrte  des  par- 
ticularites  du  systeme  veineux  abdominal,  faite  parM.  Jacobson, 
principalement  dans  Ies  veines  renales  des  oiseaux,  des  araphi- 
bies  et  des  poissons.  M.  Nicolai  a  examine  sous  ce  rapport 
plusieurs  de  ces  animaax,  notamment  la  Poule ,  le  Pigeon, 
la  Cigogne,  le  Milan,  le  Crocodile,  la  Tortue  orbiculaire,  la 
Greuouille  ordinaire,  le  Crapaud,  la  Lotto  [Gadiis  Lota),  le 
Silnre  ,  le  Brochet,  la  Carpe  et  la  Percbe ;  il  expose  la  marche 
et  la  distribution  des  vaisseaux  veineux  de  la  moitie  posterieure 
du  corps,  et  il  arrive  aux  resultats  suivans  :  on  peut  conclure 
des  communications  etdela  distribution  de  ces  vaisseaux,  dans 
tous  ces  animaux  ,  que  leur  circulation  veineuse  doit  diflerer 
beaucoup  de  celle  des  mammiferes.  Les  differences  consistent 
en  ce  que  le  sang  des  membres  posterieurs  ,  de  la  queue  et  de 
la  partie  posterieure  du  tronc  ne  se  rend  pas  seulement  dans  la 
veine  cave  comnie  dans  Ics  mammiferes  ,  mais  aussi,  a  la  veine 
porte  comme  dans  les  oiseaux  ,  au  foie  et  aux  reins  comnie 
chez  les  reptiles,  et  tantot  aux  reins  et  a  la  veine  cave,  tantot 
aussi  i  la  veine  porte  comme  chez  les  poissons. 

Dans  les  oiseaux  ,  un  rameau  assez  considerable,  provenant 
des  veines  caudales,  se  rend  au  foie  et  s'unit  a  la  veine  porte  , 
apr^s  avoir  rccu  un  grand  nombre  de  rameaux  de  la  fin  de  1  in- 
testinj  ce  vaisseau  peut-elre  compare  a  la  veine  hemorrhoidale 
interne  des  Mammifi-res.  Le  reste  du  sang  des  veines  caudales, 
obturatrices  et  cloacales  se  rend  dans  la  veine  bypogastriquc  , 
a  la  formation  do  laquelle  conlribuent  quelques  v«nnes  renales 
et  caud;iles  ,  les  crurales  posterieures  et  les  fessieres.  La  veine 
bypogastriquc  se  reuuit  ensnite  a  la  crurale  anterieure  pour 
former  la  veine  iliaque  ,  dans  laijuello  s  ubouchcul  aiissi  la 
veine  du    lobule    poslcrlcur   el   les   veines,    ordiuairemcnl  au 


Zoologie.  279 

nonibre  de  deux,    du  lobule  anterieur  du   rein.  Les  1  Yeines 
iliaques  enfin  se  reunissent  pour  former  la  veine  cave. 

Suivant  M.  Jacobson  ,  le  sang  de  la  veine  hypogastrique  des 
oiseaux  se  porterait  aux  lobules  posterieurs  du  rein  ;  ce  qui 
prouve  que  cette  opinion  est  erronee,  c'est  que  ce  vaisseau  r  ■- 
monte  tout  droit  de  la  veine  caudale  a  la  veine  crurale  ,  trajet 
dans  lequel  il  recoit  des  veines  renales  posterieures  et  la  veine 
iscliiadiqne,  et  dans  lequel  son  diam^tre  aiigmente  au  lieu  do 
diminuer ;  les  veines  renales  posterieures  s'unissent  d'aiUeurs  a 
I'bypogastrique  sous  un  angle  aigu  en  arriere  ,  et  ce  mode  d'in- 
sertion  parle  encore  centre  I'opinion  de  M.  Jacobson.  II  en  est 
de  meme  du  rameau  de  la  veine  crurale,  qui,  suivant  M.  Ja- 
cobson, fournit  le  sang  au  lobule  anterieur  du  rein.  Mais  une 
autre  preuve  bien  concluante  contre  cette  assertion  ,  c'est  quo 
I'origine  de  la  veine  du  lobule  anterieur  du  rein  peut-eti'c  suivie 
jusque  dans  les  trous  des  vertebres  dorsales  (  surtout  dans  la 
poule  et  dans  le  pigeon);  dans  la  supposition  de  :M.  Jacobson, 
il  faudrait  alors  admet're  qu'une  partie  du  sang  des  reins  se 
rend  dans  le  canal  racbidien.  Cette  veine,  qui  se  rend  des  trous 
intervertebraux  dans  la  veine  renale  chez  les  oiseaux,  correspond 
a  la  veine  ilio-lombaire  qui  se  rend  daus  I'hypogastrique,  cbc/. 
les  maniniifcres. 

Dansle  Crocodile,  une  petite  parlie  seulement  du  sang  des 
veines  caudale  et  crurale  se  rend  aux  reins  par  une  veine  renale 
aCFerente ;  la  plus  grande  partie  du  sang  des  veines  caudale  et 
crurale  ,  de  celles  des  visceres  du  bassin  et  de  I'abdomen  se 
rend,  par  la  veine  onibilicalc,  au  foie  et  a  la  veine  porte.  La  veine 
cave  recoit  le  sang  des  reins,  qui  avaient  recu  une  parlie  de 
ceux  de  la  veine  caudale  ,  et  de  celles  du  testicule  ou  des 
ovaires. 

Dans  la  Tortue,  les  reins  recoivenl    le  sang  de  la  veine  can- 
dale,  de  la  partie  moyenne  de  recaille  et  dos  togumens  de  lab 
domen ,  et  des  visceres  pelviens  ;    le   sang  des   men)bies  poste- 
rieurs, de  la  paroi  posterieure  de  Tabdomen  et  une  partift  dc 
cclui  des  niembres  anterieurs  se  rend  au  foie. 

Dans  les  Grenouilles,  le  sang  de  la  veine  rrui-ali- ,  tout 
celui  de  la  veine  iscbiatiqiie  ,  celui  drs  parois  laterale  el 
dorsale  du  tronc,  se  rend  aux  reins  par  la  veine  renale  airerente; 
la  majeure  partie  de  celui  dc  la  veine  crurale  traverse  la  veine 
onibilicalc,   fjui  recoit  aussi  le  sang  de    la  paioi    inferieure  de 


aSo  Zoologie. 

labdomeQ  et  le  conduit  au  foie  .   oil   il  se  mele  a  celui  dc  la 
veine  portc. 

Dans  les  poissons,  la  circulation  varie  nieme  suivant  les  es- 
poces  dun  niume  genre;  elle  a  etii  Lieu  decrite  par  M.  Jacubson. 

S.  G.  L. 
191 .  Catalogue  nAisoiNisE  et  iiistoriquk  des  antiquites  decouvprtes 

en  Egypte,  par  M.  J.  Passalacqua.   In  8°.  de  XV  ct  5o5  p. 

Paris,    1826;  Galerie  d'anticjuites  egyptiennes. 
Zoologie.   —   Examtn  dusanimaux  vertc'bres,  momifie's  et  dtvc- 

loppes  de  Icurs  /angcs,  classes  dans  la  collection  de  M.  Passa- 
lacqua; par  RI    Geoffroi-Saint-Hilaike. 

Dans  ce  nombre  est  un  monstre  humaiu  anencephale  , 
trouve  dans  un  tonibeau  de  singe,  et  regarde  d'abord  conime  un 
singe  du  genre  Cynocephaie.  M.  Geoffroy-Saint-Hilaire  a  com- 
munique a  JI.  Passalacqua  une  notice  spcciale  qu'il  avait  lue  i 
rinstltut ,  sur  ce  monstre  remarquablc.  [Y .\^  Bullet,  dcs  Sc. 
me'd.,  t.  Yll ,  u°.  47  } 

Les  Mammiferes  qui  font  partie  de  la  collection  sont  :  i".  un 
cbat  domestique  embaume  ;  2°.  un  cliat  desst-che,  mort  proba- 
blement  par  accident  dans  une  grolte  sepulrrale;  5°.  deux 
grands  individus  du  genre  Musaraigne,  ressoniblnnt  assez  exac- 
tement  a  celle  qui  est  figuree  sous  le  nom  dc  Monjourou  dans 
les  Planches  dcs  mammiferes  de  M.  F.  Cuvier ,  etvoisins  des  Si- 
rex  capensis ,  inyosurus  et  indiciis  de  M.  Geoflioy-Saint  Ililaire  ; 
4".  24  individus  d'une  ])etite  espoce  de  Musaraigne  que  M.  Isi- 
dore GeofTr.iy-Saiat-lJilaire  a  designee  sous  le  nom  de  Sorcx 
religiosus  (ij. 

(1)  M.  Isidore  Gcofifioy-Saint-Hilaiie  a  lu  a  la  Societe  d'histoiic  11a- 
tuielle  un  mt'moirc  sur  les  Musaraignes  ,  dans  Icquel  ce  jeune  natu- 
ralistc  a  fait  coniiattre  cinq  especes  nouvellcs  ,  dont  deux  ont  etc 
trouvees  dans  la  collection  de  M.  Passalacqua.  Nous  rendrons  conipte 
dc  ce  memoire  des  qu'il  sera  public.  En  attendant,  nous  olfrirons  ici 
anos  lecteuvs  la  subsfcmee  des  observations  presentees  a  I'occasiou  de 
Tannoiice  de  ce  mcmoiie,  par  M.  Geoffroy-Saint-IIilairc  pere,  a  la 
Societe  Piiilomatliique  ,  dans  -sa  seance  du  18  novcuibre  dernier. 

Les  IMusaraignes ,  adit  ce  savant ,  etaieut  I'objct  d'un  culte  en 
F.gvpte,  et  une  villo  meme  Icur  ctait  consacrec.  Ccp(Midant ,  ce  n'est 
pas  dans  ccttc  villc  qu'ont  etc  trouves  les  individus  deciits  par 
M.  Isidore  GeofTroy.  Par  une  CNceplion  toutc  particuliere  ,  011  a 
trouve  dans  un  scul  tomboau  une  trentainc  de  ces  aniniaux  uon  cn- 
toures  de  bandelettcs  ,  et  simplenient  plonges  dans  une  liqueur  con- 
fervatrice.  L'immersion  dans  I'alcool  a  pcrnus  de  les  obtenir  dans  uu 


Zoologie.  281 

OiSEAUX  :  1°.  sept  iadividus  de  Hobereau  [Falco  Subbuteo)  ; 
2°.  un  Epervier  {Falco  Nisiis);  5°.  un  Autour  {Falco  gal- 
linarius)  ;  4".  un  Aigle-pecheur  non  decrit ,  voisin  du  Baleleur 

etat  de  conservation  aussi  pavfait  que  si  leur  mort  avait  ete  toute 
recente.  Or  ,  ces  Musaraignes  ,  qu'ou  a  pu  par  consequent  caracteriser 
avec  la  plus  grande  exactitude  ,  n'appartiennent  a  aucune  des  especes 
vivantes  actuellement  en  Egj'pte  ;  et  c'est  dans  I'lnde  seulement  qu'on 
peut  les  retrouver  aujourd'hui.  Ce  qui  donne  surtout  de  liinportance 
a  cette  remarque  ,  c'est  que  le  fait  d'un  animal  sacre  de  I'ancienne 
Egypte  etranger  a  I'Egypte  moderne  ,  et  vivant  actuellement  dans 
rinde  J  est  bicn  eloigne  d'etre  unique,  h'lbis  sacrc  des  momies  ,  qu'on 
avait  cru  reconnaitre  de  nos  jours  dans  I'espece  qui  vit  sur  les  bords 
du  Nil ,  en  est  bien  sensiblemcnt  difterent.  11  a  constamment  le  bee 
plus  mince  et  plus  long,  et  le  plumage  plus  brillant.  Or  ,  cet  Ibis  des 
momies  ,  au  bee  long  et  au  plumage  plus  brillant  ,  se  retrouve  liors 
de  I'Egypte,  et  c'est  dans  I'lnde  qu'on  le  trouvc.  Enfin,iM.  La- 
treille  a  reconnu  que,  parmi  les  insectes  sacres  des  anciens  Egyptiens, 
il  en  est  tres-peu  qui  appartieanent  a  des  especes  vivantes  dans 
I'Egypte  moderne ,  et  que  la  grande  majorite  de  ces  insectes  ne  se 
rencontre  aujourd'hui  que  dans  I'lnde. 

Doit-on  supposer  que  le  climat  de  I'lnde  ou  celui  de  I'Egypte  aient 
assez  change  pour  que  les  animaux  qui  vivaient  il  y  a  trois  ou  quatre 
milie  ans  dans  la  derniere  de  ces  contrees ,  ne  se  trouvent  plus  au^ 
jourdhui  que  dans  la  premiere  ?  Ou  bien  ,  admettant  que  rien  n'a 
change  dans  ces  deux  climats,  voudra-t-on  expliquer  cette  singularite 
d'un  culte  rendu  a  des  animaux  dun  pays  etranger,  en  supposant 
'  que  les  Egyptiens  ,  tirant  leur  origine  de  I'lnde  ,  auraient  conserve 
une  predilection  particuliere  pour  tout  ce  qui  appartenait  a  leur  au- 
cienne  pa  trie  ?  M.  Gcoffroy  ne  liasarde  aucune  conjecture  sur  ce  sujet, 
et  se  liorne  a  consigner  ce  fait  important  ,  qu'un  grand  nombre  d'ani- 
maux  sacres  chez  les  anciens  Egyptiens  appartieanent  a  des  especes 
qu'on  ne  trouve  aujourd'hui  que  dans  I'lnde  ,  bien  que  des  animaux 
de  menie  genie  (■comme  il  anivc  pour  I'lbis  et  les  Musaraignes  )  vi- 
vent  habituellement  en  Egypte.  {Lc  Globe,  21  novembre  182G.  ) 

Obscrs'.  D'autres  insectes  sacres,  tels  que  \&Scurahee  sacra  figure  sur 
lesmonurnens,  et  decrit  par  IIoiap;dlon,  etc.,  ne  se  trouvent  que 
dans  I'Ethiopie.  II  en  est  de  menie  de  la  Vache  a  bosse ,  et  ce  fait  , 
joint  a  beaucoup  d'autres  preuves  historiques,  temoigne  que  la  p!u- 
part  des  objets  du  culte  chez.  les  Egyptiens  vcnaient  trailitionnelle- 
nient  de  leur  ancienne  patrie  ,  ctant  naturellement  descendus  des 
contrees  plus  elevees.  La  Vache  a  bosse  se  trouve  aussi  dans  I'lnde,  et 
il  n'est  pas  impossible  que  plusieurs  autres  animaux  sacres  se  rctrou- 
vent  egalement  et  en  Ethiopie  et  dans  I'lnde.  D'autres  animaux  de 
cette  premiere  contree  se  retrouvent  au  contraire  au  Senegal ,  tels  qu^ 
la  plupart  des  oiseaux  de  la  Nubie  ;  plusieurs  mollusques  de  lEgypte 
hubilent  egalement  I'lnde.  F. 


282  Zoologie. 

et  da  Vocifer  et  appole  par  M.  GoofTioy-Saint-IIilaire  Falco 
hjrpogeolis;  5".  le  grand  Hiboii  a  liiippes  cotirtes ,  appele  y/r- 
calaphus  par  M.  Savigny  ;  6".  des  Hirondelles  au  nombre  de 
16;  70.  deux  Ibis  lesseniblant  par  leur  bee  long  et  grele  et 
par  leur  plumage,  non  pas  i  ceux  qu'on  trouve  aujourd'hui  en 
%yp'^e  J  mais  a  ceiix  de  I'lnde. 

REPTtLEs  :  1".  Six  jeunes  individus  de  Crocodiles  de  I'espece 
disJinguee  sous  le  nom  de  Cmcodilus  suclius,  Geoffroy-Saint- 
Hilaire;  a",  qnatre  Batraciens  voisins  du  Crapaud ;  5°.  des 
Couleuvres  d'espece  indeterminee. 

FoissoNS  :  differens  ecbantillons  d'une  petite  espoce  da  genre 
des  Carpes  ,  nommee  par  M.  Geoffroy-Saint-IIilaire  Cjpriiius 
lepidotus.  (Voy.  le  grand  ouvrage  sur  I'Egypte.  ) 

Exnmen  des  animaiix  inverte'bre's  ;  par  M.  Latreille. 

Get  examen  ne  se  rapporte  qu'a  deux  especes  de  Coleopteres 
qui  sont  d'aprcs  M.  Latreille  :  1°.  Le  Bousier  Sabeen  {Copris 
sabaiis  Fabr. )  fenielle  ;  20.  une  variete  entieremeut  verte  da 
Bapreste  bossu  [Buprestis  gibbosa  Fabr.)-  S.  G.  L. 

192.  HisToiRE  NATURELLE  DES  FACES  HUMAiNKS  du  nord-est  de  I'Eu- 

rope,  de  I'Asie  boreale  et  orientale  ,  et  de  I'Afrique  australe, 

d  apres  des  reclierches  speciales  d'antiquites,  de  physiologic, 

d'anatomie  et  de  zoologie  ,  appliquek  a  la  recherche  des  ori- 

gines  des  anciens  peuples ,    a  la  science  elymologique  ,  a  la 

critique  de  I'histoirc,  etc.;  suivie  d'un  Menioire  lu,  en  i8u5, 

a  I'Academie  des   inscriptions  et  belles-lettres  de  I'lnstitut  j 

par  A.  Desmoulins,  D''.  M.,  auleur  del'Anatoniie  des  systemes 

iierveux,    In-8°.   de  xxxiv  et  588  p.,  avec   un  tabl.  et  6  pi. 

lithogr.  Paris,   1826;  Mequignon-Marvis. 

L'ouvrage  qui  nous  occupe  se  recommandc  par  beauconp  de 

recherches    d  erudition    et    un    grand    nombre    d'observation.s 

pliysiologiques  ou  zoologiques.  II  deinande  a  etre  lu  et  niedite. 

II  nous  serait  impossible  de  signaler  toutes  les  opinions  parti- 

culieres  a  I'auteur  ,  et   toutes   les  inductions  ncuvcs   qu'il  tire 

des  fails  qu'il  rapporte.  Le  temps  et  I'espace  nous  permettent 

encore  moins  d'cxamincr,   sous   le  point  de  vue  critique,  ce 

noaveau  titre  de  M.  le  D".  Desmoulins  a  la  reconnaissance  des 

savans.  Nous    nous  borncrons   a  signaler  les  vues  generales  de 

«ct  anatomiste  habile,  el  I'ordre  des  matieres  renfermces  dans 

s>n  livre,  (jni,  qut'llc  que  suit  dn  rcste  I'opinion  fiii'on  ))rut  se 


Zoologie.  283 

former  a  son  sujet,  ne  peut  dans  son  ensemble,  comma  dans 
ses  details  que  fournir  des  materiaux  ciirieux  et.  nouveanx  ,  et 
des  jdees  originales  aux  liommes  qui  s'occupent  de  I'impor- 
tante  question  de  la  diversite  des  races  humaines,  et  de  I'his- 
toire  des  migrations  et  des  melanges  des  anciens  peuples. 

Dans  le  livre  I«^  M.  Desmoulins  s'occupe  de  la  dcterminatinn 
des  peuples  connus  des  anciens  sous  les  nnms  de  Scythes,  de  Huns, 
de  Turcs  ,  d'  Jllains  ,  de  Khazars  ,  etc.  ,  par  les  caracteres  jihysi^ 
ques  que  leur  donnent  les  bistoriens.  II  expose  dans  ce  livre  tout 
ce  que  I'histoire  et  les  nionumens  des  arts  nous  ont  transmis  de 
faits  clairs  et  precis  sur  les  caracteres  physiques  des  peuples  de 
I'Europe  et  de  I'Asie  ,  au  nord-est  de  la  mer  Noire,  de  la  mer 
Caspienne  et  la  Perse,  dont  nous  venons  de  donner  I'enunie- 
ration.  Ce  livre  se  divise  en  chapitres,  dans  cliacun  desqueis  on 
voit  le  tableau  des  peuples  connus  j)ar  les  Grecs  etlcs  Remains, 
par  les  Armeniens  ,  les  Perses  ,  les  Arabes  et  les  Turcs ,  et  enfin 
paries  Cliinois.  L'accord  avec  lequcl  le.s  ecrivains  se  rencon- 
trent  dans  les  portraits  qu'ils  font  des  memes  peuples  ,  cliez 
toutes  ces  nations,  qui,  en  general  furent  toujours  ,  sous  le 
rapport  litteraire  ,  etrangeres  I'une  a  I'autre  ,  donnera  ,  dit 
M.  Desmoulins  ,  a  cette  partie  de  mon  travail  un  degre  d'exacti- 
tude  dont  on  ne  se  serait  pas  attendu  a  tronver  les  motifs  a  de 
pareilles  sources.  M.  Desmoulins  s'est  attache,  par  une  etude 
suivie  des  lois  de  I'organisation  chez  rhomme  et  chez  les  mam- 
miferes  ,  a  chercher  des  donnees  silres  pour  le  guider  dans  ses 
recherches  d'erudilion  ;  le  principe  qui  lui  a  donnc  le  moyen 
de  cooi donner  les  regies  qu'il  a  pu  se  tracer,  c'est  I'invaria- 
bilite  de  la  coiileur  de  la  peau  et  des  cheveux  ,  celle  de  la  forme 
du  visage  chez  les  especes  et  les  races  non  melangces. 

M.  Desmoulins  distingue  et  caracterise  6  races  en  Asie  et  en 
Europe  ,  a  I'ouest  de  I'espece  mongolique  :  i .  la  race  celtique  , 
2.  la  race  indo-germanique  ,  3.  la  race  caucasique,  4.  la  race 
arahe  ,  5.  la  race  turque  ,  6.  la  race  Cnnoise.  II  terniine  ce  livre 
par  un  apercu  sur  la  dispersion  des  peuples. 

Dans  le  2'.  livre  M.  Desitioulins  donne  I' hisioire  naturcllc 
dc.i  especes  humaines  du  nord  et  de  l orient  de  I'Jsie  el  de  I' Jfri- 
quitcenlrale.  II  expose  leurs  caracteres  anatomiques  ;  11  rapproche 
des  fails  connus  ,  tons  ceux  qui  sont  dus  a  ses  propres  tocher 
ches ;  il  y  fait  voir  de  nouveaux  rapports  entre  left  resiiltals  d(! 
la  zoologie  des  mammifcres,    telle  qu'il  I'a  presentee  dans  ses 


^84  Zoologie.  N".  192. 

on  wages,  el  la  connaissance  des  especes  du  genre  humain. 
Chacunc  dc  ces  espcccs  fait  le  sujet  dun  cliapitre  separe.  Enfin  , 
il  tcrmine  son  ouvrage  par  un  apercu  dcs  applications  qu'il  pre- 
sente  a  plusieurs  questions  qui  ne  lui  ont  paru  ni  bien  posees  , 
ni  tien  resolues  ,  sur  I'etyniologie  ,  les  regies  de  critique  his- 
toiique  ,  etc. 

Voici  I'indication  dcs  especes  et  des  races  que  31.  Desmou- 
lins  croit  poiivoir  distinsjuer  au  nord  et  a  I'orient  de  I'Asie  et 
dans  I'Afrique  australe,  d'apres  les  resultats  de  toutes  scs  ob- 
servations. 

1°.  Espcce  mongoUcjue  ,  qui  se  divise  en  trois  races  distinc- 
tes  ,  d'apres  la  grosseur  de  la  tete  ,  la  proportion  de  la  taille  , 
celle  de  la  barbe  ,  et  d'apres  les  formes  et  les  racines  des 
langues  :  i)  race  iiulo-siniquc  ;  2)  race  mongolc  ,  qui  se  divise 
en  deux  varietes ,  ou  souches  primitives  ;  a  Test  la  souche  ton- 
gousc  ,  a  I'ouest  la  souche  mougole  proprement  elite;  3)  race 
hjperborcenne. 

1° .  Espcce  kourilienne. 

5°.  Espcce  austro-africaine,  qui  se  divise  en  deux  races  : 
i)  la  race  hotlcntote;  1)  la  race  houzouanass  on  boschismane. 

IVous  recommanderons  a  nos  lecteurs  I'introduction  au  2^. 
livre  ,  ou  M.  Desmoulins  examine  la  cause  de  la  couleur  de  la 
peau  et  de  I'iris  ,  de  la  couleur  et  de  la  nature  des  cheveux ,  et 
la  correlation  de  ces  caracteres  superficiels  avec  d'autres  carac- 
ti-res  plus  profonds  de  I'organisation.  Nous  signalerons  aussi  le 
cliapitre  V  de  ce  meme  livre  ,  oii  il  donne  la  concordance  des 
lois  de  la  distribution  geographique  des  animaux  et  des  bomines. 

Quant  au  mcmoire  lu  a  I'Academie  des  inscriptions,  et  qui 
tcrmine  le  livre  de  M.  Desmoulins  ,  il  etait  deja  connu ,  c'est 
celui  dont  nous  avons  donne  I'analyse  dans  le  Bulletin,  t.  I,  no. 
124  ,  et  qui  est  intitule  Mcmoire  sur  la  patrie  du  Chamcau  ii  uiie 
basse  ,  et  sur  I'e'poque  dc  son  introduction  en  yJJ'riquc. 

Un  tableau  general,  physique  et  geographique,  place  a  la  finde 
cetouvrage,  ofiVe  I'ensemble  des  especes  et  des  races  du  genre 
humain,  selon  les  opinions  del'auteur.  C'estceluiquenousavons 
fait  connaitre  dans  le  Bui.  t.  VI,  n».  22 1 .  Nous  renvoyons  done 
a  cet  article  pour  le  nombre  et  les  caracteres  des  especes  et  des 
races  dont  il  s'agit.  Nous  termincrons  cette  annonce  par  una 
rcmarque  critique  sur  la  pluralite  dcs  especes  que  M.  Desmou- 
lins adiiicl  dans  le  genre  humain.  Cclle  niaiiiere  de  voir  devait 


Zoologie.  ^  285 

nafurcUenicnt  se  produire  dans  iin  siecle  ou  Ion  a  taut  abuse 
des  distiuctious  specifiques  couime  aussi  du  mot  genre.  Aussi  iine 
fois  les  bornes  francliies  ,  on  a  fait  autaut  d'esjjcccs  d  boninies 
tju'on  a  cm  apercevoir  dc  differences  notables,  et  comnie  I'a- 
narchie  regne  quant  a  la  valeur  a  accorder  aux  caracteres  speciC 
ques,  le  caprice  ou  les  idees  personnelles  peuvent  faire  variera 
I'inGni  et  le  nonibre  de  ces  especes  et  les  especes  elles-memes. 
Nous  eussions  done  prefere  que  M.  Dunioulins  ,  respectant  les 
usages  recus  ,  se  fat  borue  a  diviser  le  genre  buniain  en  races  ; 
car,  quoi  qu'on  puisse  dire,  il  n'existe  qu'une  espece  d'homme. 

Les  planches  qui  ornent  le  livre  de  M.  Desinoulins  repre- 
scntent  un  Tcliou tkis  de  la  cote  americ5ine  du  detroit  de  Behrinfr, 
un  Aleoute  ,  un  Hottentot ,  un  Houzananas  ou  Boschesman  , 
un  Kourilien  ou  Aiuos  de  File  d'Yezo  ,  etc. 

Nous  regrettons  de  ne  pouvoir  approfondir  ct  ctcndre  davan- 
tagel'expose  de  cetouviage,  qui,  uous  le  repetons,  nierite  d'etre 
lu  et  niedite  par  lous  les  homnies  qui  s'occupent  des  grandes 
questions  qui  y  sont  traitees  ;  ouvrage  qui  interesse  autant 
I'historien  et  le  philosophe  ,  que  le  zoologiste  et  le  phjsiolo- 
giste.  F. 

195.  Description  d'un  Orang-Outang  d'une  grandeur  rkmarquabt.e  , 
trouve  dans  llle  de  Sumatra,  avec  une  description  de  cer- 
tains restes  de  cet  animal,  presentes  a  la  Societe  asiatique, 
par  le  Cap.  Cornfoot,  et  presentement  deposes  dans  son 
museum;  par  Clarke  Abel.  [Asiat.  Research.;  Vol.  XV,  iSaS, 
p.  489.  ) 

M.  Abel  rappelle  qu'il  donna  dans  un  memoire  precedent, 
des  details  sur  la  maniere  dont  ce  singe  remarquable  fut  pris  , 
et  qu'il  ytraca  la  description  des  debris  qui  lui  furent  presentes. 
II  y  joignit  aussi  une  notice  sur  r^inimal  de  Wurms,  public  dans 
les  Transactions  de  la  Societe' itcBatavia,  ou  il  essaya  de  prouver 
I'identite  de  cet  animal  avec  Y Orang-Outnng  de  Sumatra,  et 
une  description  de  I'Orang-Outang  de  Borneo  dans  le  but  d'e- 
tablir  ses  traits  de  ra[)prochement  avec  les  duux  especes  prece- 
dentes.  Apres  quelques  autres  details,  M.  Abel  rappelle  les 
circonstances  qui  out  preside  a  la  capture  du  singe  dc  Suma- 
tra, dont  il  donne  une  figure  lithographiee ,  representant  latete, 
et  trois  figures  coloriees  des  mains  ct  des  pieds,  ainsi  que  de  la 
disposition  ct  de  la  forme  des  dents  de  la  machoirc  infoi'ieure. 


iSG  Zoologie.  N".  19D. 

D'aprcs  ces  figures ,  la  peau  des  mains  et  des  plantes  dcs  pieds 
est  lisse,  de  couleur  noire,  tandis  que  le  dessus  de  ces  parties 
est  reconvert  dun  poil  abondant,  rouge  et  qui  parait  rude  et 
grossier. 

Le  maxillaire  inferieur  est  fort,  robuste  et  convexe  en  avant. 
11  presente  16  dents  Les  quatre  incisivcs  sont  aplalies,  taillees 
en  biseau  coninie  chcz  I'honinie  ,  tandis  que  les  canines  sont 
coniques  ,  saillantes  et  tres-fortes.  Les  molaires  sont  a  couronne 
plate  ,  et  ne  paraissent  point  differer  de  celles  de  rhomnie. 
Le  nez  de  lorang  de  Sumatra  est  tres-deprime,  et  le  museau 
esttres-proeminent.  Le  front  est  nu.  Une  epaisse  chevelure  re- 
vet la  tete  et  une  barbe  epaisse  couvre  les  joues  et  le  menton. 

Voici  le  resume  des  diverses  circonstances  qui  out  eu  lieu 
lorsqu'on  parvint  a  saisir  ce  singe  d'enorme  taille.  Des  marins 
en  debarquant  a  Sumatra,  sur  la  cote  N.-O.  ,  I'apercurent  et  le 
poursuivirent.  L'Orang-Outang  se  refugia  sur  les  arbres  voi- 
sins  en  courant,  et  en  s'aidant  quelquefois  de  ses  mains.  Sa 
force  et  son  agilite  etaient  extremes.  II  s'elancait  avec  faciiite 
d'une  branche  a  I'autre  ,  a  la  maniere  des  autres  singes ,  et  il 
eut  ete  fort  difficile  de  le  tuer  sans  employer  la  ruse.  On  y 
parvint  en  se  pachant  derriere  des  buissons,  d'ou  on  le  frappa 
de  plusieurs  coups  de  feu  qui  lui  firent  de  nombreuses  et 
profondes  blessures.  Cinq  balles  le  firent  tomber  des  arbres 
ou  il  cberchait.un  refuge,  et  ce  ne  fut  qu'avec  de  grandes 
difficultes,  qu'assailli  par  plusieurs  personnes,  il  put  etre  as- 
somme  sur  la  place  ,  tout  en  donuant  des  preuves  d'un  grand 
courage  et  d'une  force  extraordinaire.  En  mourant  il  exprima, 
comme  le  pourrait  faire  un  bomme,  la  douleur  qu'il  ressentait 
de  ses  blessures,  et  ily  portait  les  mains  en  temoignant  par  ses 
doleances  et  ses  cris  plaintifs  les  soulTrances  qui  le  decliiraient. 
Sa  taille  etait  au-dessus  de  six  pieds  anglais,  et  dans  sa  plus 
grande  hauteur,  il  pouvait  certainement  avoir  sept  pieds. 
On  ne  pent  se  dispenser  d'admettre  que  la  vie ,  chez  ce  singe , 
esttres-tenace,  puisqu'elle  resista  a  plusieurs  blessures  profon- 
des. Lorsque  les  marins  qui  le  tuerent  le  portaient  a  bord, 
I'un  d'eux  en  cnfoncant  un  coutcau  d.ins  sos  t('-gumons,  sonlit 
et  vit  les  muscles  se  contracter  comme  le  font  les  cbairs  entere 
palpitanlcs  sonmises  au  galvanisme. 

M.  Clarke  Abel  donne  dc  V Orang-Otilniig  de  Swiu^tv^,  les 
dimensions  dcs  diverses  parties.  C'cst  air.si  qu'il  lui  accorde  7 


ZoiAo'^ie.      '  287 

pjeds  de  longueur  d'apres  le  Icuioignajfe  du  capitaine  Corn- 
foot  ,  et  8  pieds  2  pouces  d'une  main  a  I'aulre  ,  les  bras  etant 
etendus  (  c'est  du  pied  anglais  dont  nous  parlons  et  qu'on  sait 
etre  de  1  i  pouces  francais  seuleinent  ).  Le  front  avait  de  hau- 
teur 4  pouces  -J ;  la  main,  jusqu'au  bout  du  doigt  du  milieu, 
un  pied,  et  le  pied  uu  pied  deux  pouces.  La  circonference  de 
la  machoire  inferieure  en  dessus  de  la  peau  avait  onze  pouces 
et  demi ,  et  de  hauteur  vis-a-vis  la  symphyse  du  menton  deux 
pouces  et  demi. 

Comme  I'liomme ,  ce  singe  avait  trente-deux  dents.  La 
longueur  des  canines  inferieures  n'etait  pas  nioins  de  2  pouces 
sept  lignes.  Les  incisives  presentaient  une  longueur  dun 
ponce  cinq  lignes. 

Get  Orang-Outang  a  la  face  presque  nue  ,  et  des  poils  courts 
de  couleur  plonibee  la  revetent  seulement  ca  et  la.  Les  yeux 
sent  petits  par  rapport  a  cenx  de  I'liomme.  Les  oreilles  sont 
longues  d'un  pouce  et  demi ,  et  ressembleraient  parfaitement  k 
celles  de  I'espece  humaine  ,  si  le  lobule  y  existait.  Le  nez  est 
ecrase,  les  narines  ont  huit  lignes  de  longueur,  et  sont  diri- 
gees  obliquement  de  cliaque  cote.  La  bouche  tres-grande  se 
projette  singulierement  en  avant.  Lorsqu'elle  est  fermee  ,  les 
levres  paraissent  tres-etroites.  Les  poils  de  la  tete  sont  d'un 
brun-rougeatre  et  ont  cinq  pouces  de  longueur.  La  barbe  est 
de  couleur  marron ;  elle  pent  avoir  trois  pouces  de  longueur, 
et  forme  sur  la  levre  superieure  deux  sortes  de  moustaches.  La 
face  est  tres-ridee.  La  paume  des  mains  est  tres-longue ,  et  est 
de  la  couleur  de  la  face,  les  ongles  des  doigts  sont  tres-forls  , 
convexes  et  noirs,  Le  pouce  ne  dejiasse  point  la  premiere  arti- 
culation du  doigt  indicateur.  La  couleur  du  pelage  est  genera- 
lement  dun  brun-rouge  ,  prtisentanl  en  quelques  endroits  une 
teinte  brune  ,  et  dans  d'autres  une  couleur  rouge  foncee.  Par-' 
tout  le  poll  est  tres-long,  et  il  est  plus  epais  et  plus  ramasse 
sur  le  dos  ou  il  forme  une  sorte  de  ligne  remarquable.      Les.son. 

194.  Note  pour  servir  a  l'histoire  du  Systeme  vasculaiue  des  01- 
SEAUx;  par  J.  F.  Meckel.  {  Jrchiv  fiir  Anat.  und  P/iy.tin/.  ; 
1826,  i''.  cab.  ,  p.  19.)  Addition  a  cette  note,  par  le  mciiie. 
(  Ibidem  ,  p.   iSj.  ) 

Au  lieu  de  2  arteres  carotides  communes,  ]Movrn:!nt  di\s 
deux  grandes  raniilicahon<^^  dc   TaMito  qui    soiU    lifsiiccis    a  la 


288  Zoologie. 

moitie  anterieure  du  corps  des  oiseaux,  M.  Meckel  a  trotive 
dans  le  Kandou  (  Struthio  Rhea  )  et  dans  le  Flamant,  une  seule 
cai'Otide  commune,  sitiiee  exactement  suf  la  ligne  niediane, 
et  se  divisant  a  pen  de  distance  de  la  tete  en  deux  troncs  late- 
raux ;  dans  rautruche  elle  prenait  naissance  dn  tronc  hrachio- 
ceplialique  gauche,  ct  dans  le  flamant  de  celui  du  cote  droit. 
Cette  anomalie  parait  etre  en  rapport  avec  la  grande  longueur 
du  cou  cliez  les  oiseaux,  cjui  meritent  d'etre  examines  sous  ce 
point  de  vue.  M.  Meckel  n'a  pas  encore  pu  constater  si  I'ori- 
gine  du  tronc  unique  sur  le  cote  droit  ou  gauche  du  corps  est 
constante  dans  les  deux  especes  designees. 

Une  autre  anomalie  a  etc  observee  par  I'auleur  sur  le  Butor 
(  Ardca  stellaris  ).  Chaque  tronc  brachio— ciiphalique  fournis- 
sait  une  carotide  ;  mais  a  I'endroil  ou  ces  deux,  arleres  s'appli- 
quent  1  une  contre  I'autre  dans  les  autres  oiseaux ,  elles  so 
reunissaient  en  une  seule  qui  se  divisait  de  nouveau  a  la  hau- 
teur de  la  3*'.  vertehre  cervicale  pour  former  les  deux  arteres 
carotides.  Le  tronc  d'origine  du  cote  droit  ctait  plus  gros  que 
celui  du  cote  gauche  ;  mais  a  la  nouvelle  bifurcation,  les  deux 
carotides  offraient  un  volume  egal.  Celte  disposition  a  ete  ob- 
sprvec  sur  deux  individus  delamcnie  espece,  et  ne  parait  done 
pas  etre  une  simple  difference  individuelle. 

igS.  Apercu  succinct    des  oiseaux  dk  l'Europe;   par  M.   Brehm. 
(  Ornis;  i".  cah.  1826.  )  i'^''.  article. 

Cc  travail  ,  dont  une  petite  partie  sculemcnt  est  conlenuc 
dans  ce  cahicr ,  a  pour  but  de  donner  une  revue  analytique  des 
oiseaux  de  lEurope  ,  dont  I'auteur  veut  surtout  bien  distin- 
guer  les  especes  par  des  caractercs  diagnostiques  positifs.  Ces 
caractcres  seront  tires,  de  preference,  du  squelette  des  oiseaux  , 
et  notamment  de  la  tete  osseuse.  A  cet  effet ,  I'auteur  com- 
mence par  donner  une  petite  esquisse  de  la  nomenclature  des 
dilTerentes  regions  et  parties  osseuses  de  la  tete  des  oiseaux. 
Celles  de  ces  regions  et  de  ces -parties  qu'il  regarde  comme  les 
plus  importantes  ,  sont  I'os  intermaxiilaire ,  les  tuberosites 
syncipitalcs  ,  le  synciput,  I'occiput ,  les  bords  orbitaires  et  le 
meat  auditif  externc.  A  ces  notions  preliminaires  ,  succede  h' 
tableau  analytique  des  divisions  que  lautrur  elablit  dans  los 
oiseaux  dc  proie  ,  et  que  nous  allons  rcproduire,  en  omettant 


Zoologi^.  389 

cependant  d'ajouter  les  caractercs   diagnosticjucs   des   espcces 
dont  I'exposition  nous  entrainerait  trop  loin. 

AvES EuROP/E;E.  Gens  prima.  Aves  rapaces.  Classis  x.Diurnce. 

Tribus  I .   Improprie  sic  dictce. 

Genus  i"™.  Catha?ies  Temm.  C.  percnopteriis. 

Genus  a"™.  Vultur. 

Faniilia  i^.  Vultures  grisei.  V.  cinereus  L.  V.  JVigerBriss. 
Fa  m  ilia  2*.  V.  Icucncephali.  V.fulvus  L. 
Tribus  2.  Aves  rapaces  diurnce  proprit  sic  dictae. 
Genus  i"".  Gjpactos  Storr.  G.  ba'rbatus  Cnv . 
Genus  2""".  Aquila.  < 
Stirps  I*.  Aq.  propric  sic  dictce. 

Familia   1*.  — ■  nobiles.   Aq.  fulva  Brehm.  — nielanneloi. 
Br.  —  chrysaelos  Br.  —  imperialis 

Familia  2,.  —  minus  nobiles.  — fusca  Br.  —  ncevia  Auct. 
—  bifascinta  Hornsch.  —  pennata  Br.  —  minula  L. 
Stirps  2".  Aq.  improprie  sic  dictce. 

Familia  1'.  —  marilinice.  Aq.  albicil/a  Br. —  leucocephala 
Br.  —  bnrenlis  Br.  —  islandica  Br.  —  grcenlandica  Br. 

Familia  2".  Aq. piscatorial. — haliaetos  Auct. — -Jluvinlilis  Br. 
Familia  5  .  Aq.  serpentarice.  — •  brachjdactj-la  Wolf. 
Genus  3""".  Falco. 
Stirps  1'.  Falcones  ignobilcs. 

Familia  1".  Mihi.  Falco  Mdvus  L.  ater,  L. 
Familia  2*.  Buleones.  F.  murum  Br.  — medius  Br.  — Buteo 
L.  —  lagopus  L.  —  sublagopus  Br. 

Familia  5".  Apivori.  F.  apivorus  L.  —  vesparum  Br. 

S.  G.  L. 

196.   Description  de  quelques  nouvelt.es  especes  d'oiseaux  recueil- 
lies  par  MM.  Lesson  et  Garjnot  ,  etc.    (  Voy.  le    Bulletin    t 
VII,  no.    125.) 

Genre   Cassican.  —  Cassican  de  Quoy,    Barita    Quoyi,  JVob. 
Kohuo/jue ,  en  langue  papoue. 

Ba  rila  talus  niger ;  rostro  nlbo  ad  bnsim  ,  nigro  aciei.  (  Atlas 
zool. ,  pi.  u°.  14.) 
La  IVouvelle-Guinee,  qui  a  olTert  a  MM.    L.  ct  G.  phisicurs 
belles  especes  dc  Cassican  ,  enlre  autrcs  Ic  Cassican  Keraudren 
B.  Tome  X.  .  19 


ago  Zoologie.  >     N°.  196. 

et  le  Cassican  Sonnerat,  ajoute  encore  a  ce  genre  le  Cassican 
de  Quoy,  doul,  le  pluinage  est  entierenient  dun  bleu  noii-  uni- 
forme. 

Le  Cassican  Quoy  a  i3  p.  de  longueur  totale.  Le  bee  a  pres 
de  2  p.  ;  il  est  robuste,  tres-cpais  a  la  base,  elargi  en  dessus, 
comprime  vers  la  pointe,  la  mandibule  inferieure  est  terniinee 
par  un  crocbet  legerement  recourbe  en  baut.  Les  narinos  sont 
etroites,  ouvertes  latiiralement.  Le  bee,  a  sa  moitie,  est  d'un 
blanc  bleuatre  et  nacre,  passant  au  bleu  au  milieu.  L'extremite 
des  deux  mandibules  est  d'un  noir  vif ,  s'affaiblissant  a  leur 
pointe.  Un  cercle  de  peau  denudee  entoure  I'ceil.  L'iris  est 
gris-roux.  Les  plumes  du  front  forment  un  denii-cercle  lege- 
rement ecbancre  :  elles  sont  disposees  par  petites  bouppes,  et 
couvrent  la  base  de  trois  poils  raides  et  arrondis  places  de  cha- 
que  cote  ,  et  implantes  a  se  toucher ,  et  dont  celui  du  milieu 
est  le  plus  prononce. 

Le  plumage  de  cet  oiseau  est  partout  d'un  bleu-noir  lustre. 
Les  pennes  des  ailes  et  de  la  queue  sont  dun  noir-brun  avcc 
quelques  teintes  ,  sur  leurs  bords  ,  de  bleu-noir  analogue  a  ce- 
lui des  plumes  qui  recouvrent  le  corps  :  le  dessous  est  dun 
brun  terne. 

Les  ailes  s'etendent  jusqu'aux  deux  tiers  de  la  queue  qui  a 
5  p.  Les  trois  premieres  remiges  sont  les  plus  courtes  :  les  4*^. , 
5".  et  6"^.  les  plus  longues.  La  queue,  composee  de  12  pennes  , 
est  legerement  arrondie. 

Les  pieds  et  les  ongles  sont  noirs  :  ceux-ci  sont  coniprinie.s 
sur  les  cotes  ct  tres-accres  a  leur  sommet.  Le  doigt  posterieur 
cstle  plus  fort.  De  larges  dentelles  couvrent  les  tarscs. 

Le  Cassican  Quoy  parait  etre  rare ,  du  moins  nous  ne  puiiies 
nous  en  procurer  qu'un  seul  pendant  notre  sejour  dans  le  havrc 
Dorcry  a  la  Nouvellc-Guince.  Les  Papons  lui  donnaient  le  noni 
<le  Kobucique  ,  qu'ils  ont  consacre  aussi  pour  plusieurs  oiseaux 
a  plumage  noir.  Scs  babitudes  sont  tres  bruyantes,  et  il  ne  de- 
meure  point  tranquille  sur  les  branches  ou  il  va  se  percber. 

M.  L.  el  G.  dedient  cet  oiseau  au  savant  modeste  et'labo- 
rieux  ,  dont  la  vie  entiere  est  consacree  a  IVHude,  au  D'.  et  pro- 
fesscur  Quoy,  I'un  des  autours  de  la  Zoologie  du  voyage  autour 
i\n  nionde  de  1'  Uraiiic  ,  et  que  son  amour  aiNlent  el  dcsinteresse 
])Our  les  sciences  a  portc  a  ropartir,  comme  lueclecin  nalnralisle 


Zoologie,  2g  i 

lie  la  marine  ,  sur    la  corvette   Y Astrolabe  ,   commandee   par 
M.  d'Urville. 

Genre  Corbeau  ,  Corvus ^  Linn.  — Corbeau  triste  ,  Corvus 
tvistis  ,  Nob.  Mcngila  des  naturels  de  la  Nouvelle-Guinee. 

C.  Fulvus  griseus  gen  is  nudis  ,  capite,  gulit  pectorcque  suhal- 
bidis  sordidis ,   rostro  pedibusque  albo-lividis .    (  Atlas  zool.  , 

pi.  24.) 

Le  corbeau  triste,  de  la  grosseur  du  corbeau  ordinaire,  est 
remarquable  par  la  teinte  nielangee  de  fauve-gris  de  son  plu- 
mage,  la  force  de  son  bee  et  la  nudite  de  ses  joues.  Brun- 
fauve  en  dessus,  les  remiges  exterieurs  bruns  ;  ce  corbeau  a 
la  tete ,  le  col  et  le  baut  de  la  poiti'ine  dun  blanc  sale  ,  pre- 
nant  une  teinte  grisatre  sur  I'abdomen.  La  queue,  longue  de  9 
a  10  pouces,  est  legerement  etayee.  Les  tarses  ecussonnes,  a 
larges  plaques,  longs  de  2  pouces  ,  sont  forts,  a  couleur  blaiic- 
jaunatre-paie  ;  les  doigts  sont  tres-forts,  armes  d'ongles  puis  • 
sans  :  celui  du  pouce  est  le  plus  long. 

Les  ailes  ,  longues  de  12  pouces  ,  depassent  tres-peu  le  crou- 
pion  :  la  3'.  penne  est  la  plus  longue. 

Le  bee,  comme  nous  I'avons  deja  dit ,  est  tres-fort,  arque 
legerement  et  aplati  sur  les  cot^s  ,  a  la  base  ;  les  narines  sont 
grandes  et  rondes  :  quelques  soies  blanches  I'entourent.  Les 
yeux  sont  places  au  milieu  d'un  large  espace  membraneux  net, 
de  couleur  jaune  faible.  La  lon'gueur  du  bee  est  de  3  pouces. 

La  longueur  totalede  cet  oiseau  est  de  19  pouces,  II  habite  le 
liavre  Dorery  (  Kouyelle-Guinee.  ) 

197.    SoPRA    LE    OSSA  DEI   CoCODRlLH  BELLA  FavoRITA.  Sur   les   OS 

de  Crocodile  trouves  ii  la  Favorite  ,  pres  de  Lonigo  ,  pro- 
vince  de  Vicence;  par  le  D'.  Franc.  Orazio  Scortegagna,  D. 
M.  et  Ch.  In-8°.  avec  2  pi.  Padoue,  1826.  Iniprime  aussi 
dans  le  Giorn.  di  Fisica,  etc.  Juill.  et  aout  1826.  {(Horn. 
dclf  Ilal.  Lctterat.;  t.  64  ,  sept,  et  oct.    1 825-26,  p.  3.) 

L'auteur  de  I'Opuscule  que  nous  annoncons  a  rendu  un 
service  a  la  science  ,  par  les  investigations  atixquellcs  il  sest 
livre  povir  parvenir  .\  connaitre  le  genre  auquel  on  doit  rap- 
povter  les  os  decouverts  a  la  Favorite ,  et  pour  s'etre  en  meiiie 

'9- 


292  Zoo  logic. 

lenips  assui'e  que  la  niontagne  d'ou  ils  ont  eli;  tires  est  de 
formation  tertiairc.  Tous  ces  os  appartiennent  aux  especes  en- 
core existantcs  ,  et  paraissent  se  rapprochcr  plus  paiticuli<'- 
rcment  de  ceux  du  Caiman  a  lunettes.  Caiman  ad  Occliiali.  On 
peut  done  raisonnahlemcnt  supposer  que  le  crane  de  crocodile 
trouve  par  Barctoni  ,  et  analogue  a  cclui  de  Ilonfleur,  n'a  au- 
cun  rapport  avec  les  os  de  la  Favorite,  puisque  Ic  premier,  sui- 
vant  I'attestation  de  M.  Cuvier,  appartient  aune  espece  perdue. 

Iq8.      MaTEFIAUX      pour    SERVIR    a     UNE     MONOCRAPIIIE    ANATOMIQUE    DU 

Pita  (  Rana  Pipn)  ;  par  C.  Mayer,  profess,  a  I'Universite  de 
Bonn;  avec  planclies.  [Nova  Acta physico-medicn  Acad.  C. 
L.  C.  Nat.  Curios.;  t.  XII,  p.  2.  ) 

M.  Mayer  ne  se  propose  dans  ce  Memoire  que  de  rectifier 
les  erreurs  qui  ont  pu  echapper  a  ses  predecesseurs  ,  sur  I'ana- 
tomie  dii  Jiana  Pipa,  et  de  remplir  les  lacunes  qu'ils  ont  laissees 
dans  la  description  de  cet  animal  si  interessant.  De  plus,  il  ne 
fait  connailre  que  ce  qui  est  particulier  au  Pipa  ,  en  omettant 
ce  qui  lui  est  commun  avec  les  autres  Batraciens. 

La  litterature  zoographique  et  anatomique  du  Rana  Pipa  est 
donuee  dans  une  note  avaut  I'exposition  des  fails  particuliers. 
Kous  aliens  presenter  en  resume  les  principaux  d'entre  ces 
derniers. 

Ostcologic.  1°.  La  rotule  que  IMM.  Tiudolplii  et  Meckel  refu- 
sent  au  Pipa,  existe  chcz  lui.  2".  II  y  a  dans  le  jarret  un  petit 
osselet  sesamoide  qui  sert  dc  point  d'attacbe  au  tendon  du 
muscle  du  mollet  [gastro-cncmien  ).  5°.  Un  osselet  pared  se 
trouve  au  point  d'attache  du  long  chef  du  muscle  extenseur 
de  Tavant-bras,  derricre  la  capsule  de  I'articulation  liumerale, 
40.  Le  calcaneum  est  partage  en  deux  portions  mohiics  J'une 
sur  I'autre.  5".  La  crete  de  I'os  des  iles  est  garnie  dun  fort 
cartilage.  6°.  Le  carpe  est  compose  de  6  osselets  sur  deux  ran- 
gees  ;  premiere  rangee  :  os  naviculaire  ,  os  semi-lunaire  ,  os 
pisiforme  ;  seconde  rangee  :  os  crochu ,  petit  os  formant  un 
crochet  avec  I'os  crochu  ,  os  capitatum.  70.  Les  os  du  tarse 
sent  au  nombrc  de  dix  ,  savoir  :  le  calcaneum,  un  os  form^ 
par  la  reunion  de  I'astragale,  du  scaphoide  et  du  cubuide  en  uu 
.'^^eul  ,  un  premier  et  un  second  os  cuneiformes  ,  et  six  pelils 
osselets  servant  de  poulios  et  de  points  d'appui  aux  tendons 
Aw  muscle  flecl-.isscur  des  doigts  du  pied. 


Zoologie.  2g5 

Mjologic.  1°.  II  y  a  trois  muscles  abdominaux  ,  savoir  :  deux, 
anteiieurs  dont  I'un  est  externe  ,   Tautre  interne  ,  et  le  troi- 
slenie   posterieur  ,    comparable  au   transverse  ou  au  carre  des 
lombes  :  tous  les  trois  s'inserent   le  long  du  femur;  I'attache 
antevieure  du  ocemier  est  a  la  tuberosite  externe  de  I'humerus; 
celle  du  second  au  cartilage  alaire  du  larynx  et  au  pharynx,  el; 
celle  du  troisi^nie  au  pharynx.  Le  premier  se  confond,  de  plus, 
avec  uu  muscle  pectoral  superficiel  qui  va  du  thorax  a  la  ma- 
choire  infei-ieure,  de  sorte  qu'un  plan  musculeux  continu  s'e- 
tend  du  femur  jusqu'a  la  machdire.  L'action  de  ces  mu.'icles  doit 
etre  tliversement  modifiec   suivant  les   positions  que  I'animal 
donne  a  ses  extremiles  posterieures.  2°.  Un  muscle  abdominal 
droit  se  porte  de  la  symphyse  des  pubis  an  caitila^jc  xiplioide. 
5°.  La  face  interne  de  ce  cartilage   donne  attache  a  un   autre 
muscle  qui  va  s'epanouir  a  la  parol  inferieure  de   la  bo'iche  : 
I'anteur  le  nomme  muscle   sterno-niaxillaire.  4°-  La  place  du 
muscle  mylo-liyoidien  est  cccupee  par  six  faisceaux  musculaires 
distincts,  appeles  par  M.    Bayer  muscle  hexagastrique.    5".  11 
y  a  tiois  muscles    pectoraux  superficiels  qui  s'attac!\ent ,   d'uu 
cote,  au  thorax,  et,  de  I'autre ,  a  I'humerus  :  Ic  plus  auterieur 
s'attachd  aussi  a  la  machoire  inferieure,    comme  il  a  deja  ele 
dit.  6".  11  y  a  aussi  deux  muscles  pectoraux  profonds  ,_.al!ant , 
Tun,  a  I'avant-bras,  et  I'autre  au  bras.  Parmi  les  autres  muscles 
dont  lauteur  fait  encoi'e  mention  ,  le  plus   remarquable   est 
sans  doute  le   muscle  prOpre  des  poumons,  qui  s'attache   a  la 
Crete  de  I'os  des  iles  ,   se  dirige   en  dedans  et  en  haut  ,  et  se 
lermine  sur  la  face  posterieure  du  sac  pulmonaire  inferieur,  en 
y  distribuant  ses  fibres  sous  formes  de  rayons  divergens    Son 
usage  parait  etre  de  tirer  le  poumon   en  arriere  ,  de  le  dilatev 
et  de  favoriser  ainsi  I'inspiration. 

Splanclutologie.  i".  La  cavite  de  la  bouche  est  un  sac  vaste  , 
retreci  en  arriere  en  cone  ,  marque  sur  ses  parois  de  plis  on— 
dules,  sans  aucune  trace  de  langiic,  L'cesophage  ,  I'estomac  et 
I'lntestin  presentent  des  plis  longitudinaux.  Au  pylore  on  re- 
marque  un  auneaii  d'orifices  glanduleux  ;  il  y  a  trois  lobes  hepa- 
tiques  completement  separes,  un  droit,  un  gauche  ,  et  un  mi- 
toyen  ;  un  plexus  vasculaire  d'un  vert  fonce  se  dirige  du  foie 
droit  vers  I'estomac  :  ce  plexus  est  forme  par  reutrelacement 
du  conduit  de  la  vcsiculc  biliaire  ,  des  trois  canaux  hepaliques  , 
des  ramcaux  de  I'artere  hepatique  et  de  ceux  de  la  veine  porte. 


^94  '    Zoologie.  N°.  198. 

Les  conduits  biliaires  se  r^unissent  en  un  seul  qui  s'insfire  dans 
Ic  duodenum  ,  un  peu  aii-dessous  du  pylore  ,  avec  le  canal  pan-i 
creatique.  20.  L'entree  du  larynx  n'est  qu'une  petite  fente  ante- 
ro-posterieure  ,  sans  epiglotte ;  il  n'y  a  point  d'os  hyokle  ,  mais 
deux  cartilages  en  forme  d'ailes,  unis  par  un  cartilajje  niiioyen, 
sous  lequcl  passcnt,  comme  sous  un  pont,  t*is  ninsclos  ap- 
peles  parl'auteur  laryngo-glossiens,  et  qui  vont  s'atfacher  au 
fond  de  la  cavite  de  la  bouche.  Le  laiynx  est  5  a  6  fois  plus 
grand  cher  le  male  adulte  que  chcz  la  femelle  :  quatie  carti- 
lages du  larynx  sont  tous  ossifies  chez  le  premier  ;  les  arytbe-' 
noidiens  restent  cartilagineux  cliez  la  seconde,  Le  larynx  du 
male  a  la  forme  d'une  cloche  dont  I'extremite  evasee  est  tour- 
n<'e  en  arriere  ,  et  dans  linterieur  de  laquelle  les  os  arytbe- 
noulcs  se  trouvent  libres  comme  des  battans  de  cloche.  Les 
pieces  osseuscs  du  larynx  sont  mobiles  entre  ellcs  par  le  moyea 
des  muscles  propres  de  cet  organe. 

3°.  La  vessie  urinaire  ne  recoit  point  I'inscrtion  des  ureteres ; 
ceux-ci  se  terminent  dans  le  cloaque.  Les  oviductes  s'ouvrent 
par  un  seul  orifice  dans  la  nieme  cavite.  Les  pctits  ovules  des 
ovaires  sont  fixps  a  ces  derniers ;  les  plus  grands  s'y  trouvent 
sans  attache.  ' 

Le  foetus,  renferme  dans  les  cellules  dor.sales  de  la  j)cau  de 
la  femelle,  possedc,  lorsque  son  developpement  est  un  peu 
avance,  un  grand  sac  vitellin  auquel  il  adhere,  de  grands  yeux 
a  crislallin  distinct,  des  extremites  anterieures  et  postcrieiircs, 
et  une  longue  queue  qui  est  deja  resorbee  lorsqu'il  sort  de  la 
cellule. 

jingiologic.  Le  coeur  est  grand  surlout  chcz  la  femelle  ;  sa 
figure  est  arrondie  ;  le  ventricule  est  comme  cmboite  par  l<  s 
oreilleltes  qui  nc  forment  aussi  qu'une  cavite  unique,  dans  la- 
quelle se  rendent  et  les  veines  du  corps  ct  celles  du  poumon. 
Le  ventricule  qui  recoit  le  sang  par  I'orifice  auricnlo-ventricu- 
laire  ne  donne  naissance  qu'a  un  seul  tionc  artericl.  En  sortant 
du  cceur,  ce  tronc  sc  diviseen  six  branches,  dont  trois  de  cbaque 
cote,  savoir  la  carotide ,  I'aorte  dcsce.udante  et  I'arterc  piihno- 
naire ,  dont  nous  ne  poursuivrons  pas  plus  loin  la  distribution. 
Mais  ce  sont  les  veines  de  la  nioitie  postericure  du  corps  qui 
meritentune  mention  particuliere  :  les  veines  cruralcs  s^  nu- 
nisscnt  ,  chacune  de  son  cote  ,  apres  avoir  rccu  quelqucs 
veines  pelvienncs,  a  un  tronc  qui  est  unc  ramification  il'un 


Zoologie.  2g5 

autre  Ironc  unique  ,  lequel  descend  sous  le  peiitoine  ,  a  la  paroi 
abdominale  infericure  ,  et  dans  lequel  se  rendent  les  veines 
splenique  et  mesenterique  qui  forment  ordinairement  la  veine 
portc.  Ce  tronc  veineux  unique  se  bifarque  a  la  sympliyse  pu- 
Lienne;  ses  deux  branches  se  recourbent  en  arcade  pour  rece- 
voir  les  veines  anterieures  du  bassin  et  se  joindre  chacune  de 
son  cote  a  la  veine  cruralc.  Le  tronc  qui.resulte  de  cetie  reu- 
nion se  porte  sur  le  bord  exlerne  des  reins-et  s'y  terniiue  en  se 
ramifiant  dans  cet  organe ,  et  dans  les  parties  genitales,  i  la 
maniere  d'une  artere.  D'apres  cela  on  voil  que  le  sang  veineux 
du  canal  intestinal,  de  la  rate  et  des  extrcmites  posterieures 
pent  contribuer  a  la  secretion  urinaire  et  spermatique.  Mais  les 
veines  mesenterique  et  splenique  forment  enc  :rc  un  autre  tronc, 
qui  parait  etre  plus  petit  que  le  premier  et  qui  est  la  veine 
porte ,  destinee  aux  trois  lobes  du  foie  ,  qui  sont  tout-a-fait  se- 
pares  les  uns  des  autres.  Le  sang  de  ces  vaisseaux  pourra  done 
servir  tantot  a  la  secretion  biliaire  ,  tantot  a  la  secretion  urinaire 
ou  spermalique  ,  suivant  qu'il  afilie  davantage  vers  I'un  ou 
I'autre  organe  secreteur.  La  veine  cave  a  son  origine  dans  les 
veines  renales  propremcnt  dites  et  dans  les  veines  des  parties 
genitales ;  elle  recoit  la  veine  hepatique  du  foie  mitoyen ,  se 
reunit  ensuite  a-vec  la  veine  hepatique  droite  et  avec  la  veine 
cave  superieure  droite  en  un  tronc  commun,  qui  se  terminc 
immediatement  dans  I'ureillette  du  cceur.  La  veine  cave  supe- 
rieure se  rend  dans  I'oreillette  apr^s  avoir  recu  la  veine  hepa- 
tique gauche.  L'insertion  des  deux  veines  pulmonaires  dans 
I'oreillette  a  lieu  entre  les  orifices  des  deux  veines  caves  droite 
et  gauche. 

Ncvrologic  et  Estlielc'riologic.  —  Le  cerveau  est  pen  volumi- 
neux  en  proportion;  le  nerf  olfactif  prend  naissancc  par  deux 
fortes  racines  qui  ne  se  reunissent  qu'k  la  distance  dune  ligne 
des  hemispheres  cerebraux.  Le  nerf  optique  est  extiemeraent 
petit  et  grele.  Le  cervelet  n'a  en  proportion  que  la  moitie  da 
volume  de  celui  du  crapaud  ordinaire.  L'orbite  est  petit,  ainsi 
que  I'ccil  ,  dans  lequel  il  y  a  une  cornee ,  une  sclerotique,  unc 
iris,  une  choroule ,  un  enduit  noir,  une  retine  ,  un  corps  vitre 
ct  un  cristalliu. 

Dans  I'oreille,  la  membrane  du  tympan  est  recouveite  par 
la  i>«au  exterieurc;  un  ossclet  de  roui'e  va  de  cetic  membrane 
a  unc  plaque  cartiiagiucuse  prescpic  horiKonlalc  ,  dans  laqueUti 


39^  Zoologie. 

est  enchass^  I'etrier  ,  et  au-dessous  de  laquelle  la  cavite  tjmpa- 
nique  se  continue  en  un  canal  osseux  qui  se  retrecit  et  se 
reunitacelui  du  cote  oppose,  pour  s'ouvrir  par  un  seul  orifice 
i  la  paroi  superieure  dii  palais.  Ce  canal  est  la  trompe  d'Eusta- 
che,  dontTorificc  palatin  n'a  point  etc  trouve  par  M.  de  Blain- 
ville,  qui  a  dit  que  chcz  le  Pipa  la  trompe  d'Eustache  se  tcrmine 
en  cul-de-sac,  du  cote  de  la  bouche.  L'etrier  enchasse  dans  le 
cartilage  presque  horizontal  recoit  de  I'interieur  du  conduit 
auditif  proprement  dit,  I'insertion  du  tendon  d'un  petit  muscle 
qui  peut  mettre  cet  osselet  en  mouveraent.  L 'ouvertiircd  ela 
plaque  cartilagineuse  qui  recoit  l'etrier,  est  la  fenctre  ovale  qui 
conduit  a  un  canal  fort  long,  rctreci  en  cone,  et  communiquant 
enfin  par  uue  petite  ouvcrture  dans  une  fosse  pratiquee  a  la 
surface  interne  du  crane  et  contenantlescanauxdemi-circnlaires 
et  le  nerf  auditif. 

Nota.  Dans  I'interieur  du  canal  intestinal,  M.  Mayor  a  trouve 
sur  tons  les  individus  examines  une  espcce  d'Entozoaiie,  re- 
connue  deja  par  31.  Rudolplii  :  ce  sont  de  petites  vesicuies  de  la 
grosseur  d'une  tete  depingle,  et  rarement  de  celle  d'un  petit 
pois  Elles  contiennent  un  liquide  epais  et  un  ver  que  M.  Mayer 
croit  etie  X Ascaris  capsularis  Pipw.  S.  G.  L. 

199.  Notes  sur  quelques  animaux  marins  orserves  vivans  ;  lues  a 
la  seance  du  14  mars  iSaS;  par  31.  Eodes  Deslonciiahip.  [Mc- 
moires  de  laSoc.  Linn,  du  Calvados;   18 25,  p.  a85.) 

Ces  observations  out  ete  faites  sur  la  plage  de  Calleville  ;  elles 
concernent,  \''.\'yJstcrias  rubens,  L.;  I'Asterie  commune,  appelee 
Fifatte  par  les  pecheurs.  M.  Deslonchamp  rapporle  ainsi  la 
maniere  tres-curieuse  dontelle  fait  la  cliasse  aux  mollusques. 

A  inesure  que  les  vagues  abandonnaicnt  la  plage  ,  et  iorsqu'il 
restait  encore  1  a  2  pouces  d'eau  sur  le  sable,  on  voyait  rouler 
des  Asterics  reunies  au  nombre  de  cinq  ou  six  ,  leurs  rayons 
entrelaces  et  formant  une  sorte  de  buuh.  J'cxaminai  un  grand 
nombre  de  ces  boules  :  il  y  avait  constaniment  au  milieu  des 
Asteries i^nsx  reunies  une  Mactre  li.wr  {Madia  stultovum.  Linn.), 
non  petite,  mais  adulte  (dun  pouce  k  un  pouce  et  demi  de 
longueur).  Les  Asle'ries  etaient  rangecs  autour  du  bord  des 
\alves  qui  toujours  etaient  baillantes'de  deux  a  Irois  lignes  : 
elles  y  (?laieut  ap])liquc(>s  par  le  milieu   de  Icur  face  iiifericuro. 


Zoologic.  297 

En  les  defachant  de  dessus  la  coquille  qu'elles  emprisonnaient 
ainsi,  je  remarquai  qu'elles  avaient  inti'oduit  entre  ses  valves 
de  grosses  vesicules  arrondies  ,  a  parois  tres-minces  et  remplies 
d'un  liquide  transparent.  Chaque  Asterie  presentait  cihq  vesi- 
cules pendantes,  rangees  synietriquement  autour  de  sa  bouche; 
elles  etaientde  grosseur  inegale;  il  y  en  avait  ordinairement  1 
plus  volumineuses  et  egalant  environ  uue  tres-grosse  aveline. 
Les  3  autres",  plus^  ou  moins  contractees,  n'avaient  que  le  vo- 
lume d'un  pois.  Elles  paraissaient  tenir  a  \Asldrie  par  un  pedi- 
cule  etroit  et  tres-court  :  4  I'extremite  opposee  il  y  avait  un 
trou  rond  beant,  par  lequelle  liquide  contenu  dans  la  vesicule 
s'ecoulait  lentement  et  goutte  a  goulte  :  les  parois  de  ces  vesi- 
cules etaient  tres-minces ;  cependant  la  moitie  superieure  ,  c'est- 
a-dire  celle  tournee  du  cote  du  pedicule,  etait  plus  epaisse  que 
I'autre  et  ridee  longitudinalement;  I'inferieure  titait  tout-a-fait 
transparente.  Au  bout  de  quelques  instans,  les  vesicules  con- 
tractees et  videes  du  liquide  qu'elles  contenaient ,  etaient  a 
peine  grosses  comme  un  petit  plotnb  de  cliasse. 

A  peine  les  asteries  sont-elles  detachees  de  la  coquille  qu'elles 
sucent  ,  qu'on  ne  peut  plus  distinguer  la  place  des  vesicules. 
M.  D.  trouva  les  animaux  des  coquilles  a  divers  etats  de  destruc- 
tion ,  quelques-unes  n'avaient  plus  queleurs  muscles  adducteurs; 
rnais,  quelque  peu  entaraees  qu'elles  fussent ,  toutcs  avaient 
perdu  la  faculte  de  resserrer  leurs  valves  et  paraissaient  mortes. 
Les  asteries  etant  si  nonibreuses  doivent  causer  un  grand  degat 
parnii  ces  mollusques.  M.  D.  n'a  rien  observe  qui  puisse  lui 
faire  penser  qi*e  les  asteries  attaquent  seuleraentles  coquillages 
morts  :  alors  il  est  difficile  de  concevoir  comment,  en  refetmant 
leurs  valves,  ils  ne  coupent  pas  ces  vesicules  si  delicates  ,  il 
pense  que  peut-etre  les  asteries  fontcouler  entre  les  valves  uu 
liquide  engourdissant? 

1°.  11  a  troLive  i;nc  variete  blanche  sans  rayons,  avec  une 
tache  brune  au  cote  posterieur,  du  Maclra  stuliorum  L. 

•2°.  Pandora  roslrata  Lam.  II  a  remarque  de  chaque  cote  de 
la  bouche  1  longs  appendices  buccaux  bronchiformes  dirigcs  en 
arriere,  et  centre  I'assertion  de  M.  de  Blainville  il  a  vu  distinc- 
tement  sur  les  2  valves  et  plus  clairemcnt  encore  sur  la  valve 
plate  ,  la  trace  de  I'impression  abdominale.  Elle  est'  etenduo 
sans  sinuosite  entre  les  deux  muscles  retracteurs  ;  au  lieu  de 
Conner  uiie  liguc    uon  iutcrronipuc  ,  clh!  consisic  en  unc  serio 


298  Zoologie, 

de  i5  a  1 6  petites  impressions  muscalaiies  arrondics ,  distinc- 
tes  ;   ^   ou  3  sont  coaniventes. 

5o.  Donax  anatinum  Lam.  ;  Cardium  edulc  L.  II  parait  que 
ces  especes  sont  assujetties  a  une  sorte  de  migration.  II  y  a  deux 
ans  le  sable  de  la  plage  de  Calleville  en  etait  rempli ,  maintenant 
on  ne  les  retrouve  qu'a  une  lieue  de  la. 

4°-  Nerita  ginucina  des  Anglais  ,  non  la  Natica  glaucina  de 
Lam. ,  peut-etresa  Natica  castanea.  Rampant  dans  les  petites 
mares.  Son  mantcau  tros-ample  recouvre  et  cache  sa  coquille  en 
totalite,  comme  Tanimal  des  Porcelaines,  mais  le  cote  droit  du 
manteau  seulement  s'etend  ainsi  sur  la  coquille.  La  tete  et  le 
col  sont  tres-gros,  et  lorsqu'il  est  bien  developpe  cet  animal, 
ressemble ,  au  premier  aspect ,  a  la  Bulla  aperta. 

5°.  Buccinum  imdalumL.  M.  D.  les  a  trouves  sur  le  sable,- la 
coquille  postie  sur  son  ouverture,  la  spire  un  peu  relevee,  la 
pai'tie  posterieure  du  pied  profondenient  enfoncee  dans  le  sable, 
la  tc'tc  et  les  teutacules  developpes  a  la  surface.  lis  paraissaient 
immobiles.  Les  bords  du  pied  ,  et  la  partie  superieure  du  col 
etaient  orfies  de  petites  taches  noires  irregulieres  ;  il  etait  facile 
de  distinguer  les  femelles  des  males ,  a  I'enorme  verge  de  ces 
derniers  ,  mais  M.  D.  n'a  pu  apercevoiria  plus  petite  difference 
dans  leurs  coquilles  respeclives,  soit  pour  la  forme,  soit  pour 
le  volume ,  soit  dans  les  couleurs ,  soit  dans  le  stries. 

On  ne  pent  que  savoir  beaucoup  de  gre  a  M.  Deslonchamp , 
pour  ces  observations  ,  et  I'engager  a  continucr  de  nous  fairc 
ainsi  connaitre ,  les  moeurs  et  les  caractexes  des  moUusques  de 
nos  cotes.  F. 

aoo.  Catalogue  des  especes  de  Molldsques  terrestres  et  rtc- 
viATiLEs,  recueillics  par  M.  Rang,  offic.  de  la  marine  roy. , 
dans  un  voyage  aux  gtandes  Indes. 

Nous  croyons  interessant  dc  signaler  aux  naturalistcs  et  aux 
voyageurs  qui  s'occupent  de  cette  partie  dc  I'histoire  naturcUe, 
la  Jiste  des  especes  rapportees  par  M.  Rang,  dans  un  voyage  dont 
la  science  n'etait  point  le  but ,  pour  leur  montrer  comment 
avec  du  zele  et  de  I'activite  ,  on  pent  suppleer  au  temps  et  aux 
circoiistanccs  favorables  ;  combicn  les  pays  ou  Ion  croit  avoir 
epuisc  les  rccherclics  sont  riches  encore  en  especes  nouvelles, 
lels  que  1  ile  de  France  et  1  ilc  Bourbon  ,  ct  pour  engager  les 
voyageur.>,les  marinsa  uc  ncgliger  aucunc  occasion  de,  reciieiilir 


Zoologie.  299 

tout  ce  qu'ils  peuvent  se  procurer  en  Mollusques  terrestres  et 
fluviatiles,  certains  de rapporter  des  chosesnouvellesetcurieuses. 
M.  Rang  a  egalement  recueilli  un  bon  nombre  de  coquilles  et  de 
Mollusques  marins.^Dans  les  Ce'phalopodes ,  il  a  trouve  une 
nouvelle  espece  de  Calmar  que  nous  avons  nomniee  Loligo 
Bangii,  et  deux  especes  d'Argonautes  avec  leurs  aniniaux.  Ses 
rechercbes  sur  les  Pleropodes  ont  ete  tres-fructueuses  ,  il  a  de- 
couvert  deux  genres  nouveaux;  il  a  trouve  7  especes  de  Cleodo- 
res  ,  dent  4  sont  nouvelles,  y  especes  d'llyales  dont  5  nouvelles ; 
il  a  pris  sur  le  vivaat  le  dessin  et  la  description  de  toutes  ces 
especes ,  qu'il  fera  connaitre  dans  la  Monographic  des  Plero- 
podes,  a  laquelle  nous  travaillons  en  conimun  et  qui  sera 
publiee  sous  peu  de  mois.  Gas/e'ropodes  nud ib ranches ,  trois 
■  Eolidcs,  une  Thetis,  2  especes  de  Doris  (\xii  paraissent  nou- 
velles, deux  Glaucus  ,  une  Scyl/c'e  et  i4  especes  d' y4plj^sies  dont 
•J  paraissent  nouvelles.  Elles  seront  decrites  et  figurees  dans  la 
Monographic  de  ce  genre  a  laquelle  travaille  M.  Rang. 

Dans  les  autres  ordres  des  Gasteropodes,  outre  beaucoup  de 
coquilles  non  encore  examinees,  il  a  trouve  une  nouvelle 
Bullce  ,  une  nouvelle  Carinaire  ,  5  nouvelles  Firoles  ,  une  nou- 
velle espece  ^ Atlante. 

Dans  les  Tunicicrs,  M.  Rang  a  observe  8  especes  de  Biphores, 
la  plupart    inedites. 

Dans  les  Acalcphcs ,  plusieurs  genres  et  beaucoup  d'especes 
nouvelles. 

Tous  ces  animaux  ont  ete  dessines  et  decrits  sur  le  vivant , 
et  etudies  avec  soin.  Nous  allons  signaler  avec  plus  de  detail 
le  resultat  des  recberclies  de  ce  zele  naturaliste,  sur  les  Mol- 
lusques terrestres  et  fluviatiles. 

Famille  des  Limaces. 

I.  Vaginulus  punctulalus  Nob.  —  Hab.  L'ile  de  France. 
Cette  jolie  et  ;iouvelle  espece,  dont  M.  Rang  a  rapporte  uu 
beau  dessin  etune  description,  esttres-distincte  de  toute-  cellcs 
que  nous  avjns  fait  connaitre  dans  notre  Ilisloire  des  Mollusques. 

—  Krausii  Nob.  —  Hab.  Les  environs  de  Saint-Pierre  de  la 
Martinique.  Nous  avions  dcja  recu  cette  espece  de  M.  Krauss  ; 
selon  toutes  les  apparences  VOiichidium  occidcnlale  de  31.  Guil- 
diiig  (  Trans,  of  ihc  Linn.  Soc.  vol.  XIV,  part,  -i  ,  p.  52-2), - 
n  est  qu'i'.n  jcunc  individu  do  notre  espece. 


5oo  Zoologie.  N**.  200, 

1.  Arion  Rangianus,  Nob.  —  Hab.  I'ile  de  Fr.  Cette  espece 
forme,  avec  une  autre  plus  grandef^.  extraneus'Hoh.) ,  un 
groupe  hien  distinct  dans  le  genre  Arion  ^  par  le  caractere  de  1  a 
troncature  de  la  partie  posterieure  du  corps  et  le  pore  mu- 
queux  ,  en  forme  de  boutonniere,  qui  occupe  toute  la  hauteur 
de  cette  troncature.  Une  carene  trcs-prononcce  regne  tout 
le  long  du  dos  de  la  plus  grande  de  ces  especcs,  du  bouclicr 
iusqu'a  la  troncature.  Enfin  au  lieu  d'uhe  coucbe  de  poussiere 
j'raveleuse  dans  la  cuirasse  ,  on  y  trouve  une  pellicule  cornee 
mi,nce,  sans  apparence  de  spire;  une  ouverture  circulaire  sur 
la  cuirasse,  laisse  apercevoir  cette  pellicule  brunatre  a  decou- 
vert,  particularite  fort  remarqqable ,  mais  dont  nous  n'avons 
pu  constater  I'existence  dans  \  Arion  Rangianus  dechire  dans 
cette  partie.  Cette  particularite  oflVe  de  I'analogie  avec  ce  que 
nous  avons  signale  dans  notre  Limax  nocti/ucus  {Hist,  des 
Moll.,  p.  76,  pi.  2  ,  f.  8),  pourvue  d'une  seniblablc  ouverture 
d'oii  s'echappe  une  matiere  phosphorescente.  Nous  n'avons  pu 
trouver  dans  ces  deux  Arions,  contractes  dans  la  liqueur,  I'ori- 
Cce  des  organes  de  la  generation.  L'A.  cxtraneus  ofFre  une 
analogic  marquee  avec  notre  Parmacella  Palliolum  ,  dans  la 
reunion  des  principaux  visceres  liors  de  I'enveloppe  commune  , 
etformant  comme  un  noyau  reconvert  par  la  cuirasse.  Ce  noyau 
s'ejichassc  dans  une  echancrure  du  dos  ,  la  carcne  dorsale  etant 
tronquee  en  avant  pour  y  emboiter  le  noyau  ,  sur  lequel  la 
troncature  de  la  carene  vient  s'appuyer.  Ces  anomalies  prou- 
vent  combien  il  est  necessaire  d'observer  sur  le  vivant ,  toutes 
les  liraaces  exotiques  chez  lesquelles  ii  y  a  encore  tant  de  de- 
convertes  a  faire ,  et  qu'on  en  prenne  une  description  soignee 
ct  un  bon  dcssin  en  couleur  sur  le  vivant. 

5.  Parmacella  Mauritius  Nob.  —  Hab.  L'lle  dc  France ,  ou 
M.  Rang  en  a  fait  la  decouverte.  Elle  se  rapproclie  du  P.  Pal- 
liolum du  Bresil.  M.  Rang  en  a  rapporteun  bon  dessin;  son  test, 
ainsi  que  I'aninial  lui-nienio  ,  sent  tres-distincts  cependant  et 
de  cette  espece  et  de  ses  congeneres. 

Famille   des   Limacons. 

4.  Helix  {HcUcophanla)  magnifica  Nob.  —  Hab.  Jladagascar. 
On  la  trouve  rarenient  avec  son  epiderme  bien  conserve. 

Obs.  Nous  la  croyions  des  grandes  Indes,  sans  localites  detcr- 
iiiinccs,  aujourd'hui  nous  sonnnrs  certains  dc  sa  jialrie. 


Zoologie.  '^ox 

5.  —  [Cochhhydra)  putris  Linn.  P'ar.  —  Ilab.  La  I\Iarti- 
nique.  Cette  petite  variete  se  rapprpche  de  Vovnlis  de  Say. 

6.  —  elongala ,  ]\ob.  Var.  —  Ilab,  Cayenne.  Elle  se  rap- 
proche  du.  puCris. 

y.  —  eloiigata  Nob.  Var.  —  Hab.  L'lle  de  France.  Elle  se 
rapproche  de  Vausiralis. 

8.  —  sulculusa  IVOb.  —  Ilab.  Pvio- Janeiro. 

9.  —  [Ilclicogena)  lucaiia  Muller.  — Hab.  Le  cap  de  Bonne- 
Esperance. 

10.  —  gyrostoma  Nob.  —  Hab.  De  la  Pray  a  ,  iles  du  Cap- 
Vert.  Tres-commune  sur  les  dunes  pres  des  bords  de  la  nler. 

Nous  nepossedions  qu'un  individu  decolore  de  cette  coquille, 
qui  nous  a  ete  donne  par  M.  le  U"'.  Leach,  comme  venant  de 
Tripoli  de  Barbaric. 

It. — similaris ^oh.  Var.  i  zon. 

Les  nos.  4oet  4i  du  Catal.  de  M.  Rang  sont  de  Rio-Janeiro, 
ou  elle  est  tres-commune  aussi  sur  les  haies  d'acacia. 

Les  nos.  57  et  38  oat  ete  trpuves  a  Bourbon  oii  cette  espece 
est  tres-commune  dans  les  jardins  et  sur  les  haies  d'acacia.  La 
Variete  sans  bandes  a  un  animal  grisatre. 

M.  Rang  pense  que  cette  es^pece  a  ete  transportee  du  Bresil  a 
Bourbon,  les  balimens  faisant  ce  trajet  beaucoup  plus  frequeni- 
ment  que  celui  de  Bourbon  an  Bresil.  Ceux  qui  viennent  d'Eu- 
rope  relaciiant  souvent  a  Rio-Janeiro  ,  il  croit  qu'elle  a  pu  etre 
iinportee  dans  des  caisses  de  plantes,  ou  parmi  des  legumes ;  lui- 
meme  en  partant  de  Bourbon  pour  porterdes  plantes  a  Cayenne, 
remarqua  que  plvisieurs  individus  de  cette  esp&ce  s'etaicnt  eta- 
blis  dans  les  caisses  qui  les  contenaient,  et  il  croit  qu'elle  s'y 
sera  multipliee.  Cependant  nous  ne  pouvons  parlager  son  opi- 
nion ,  cette  coquille  parait  appartenir  aux  Indes  oricntales  ; 
Baudin  I'a  rapportee  de  Timor,  M.  van  liaan  me  I'a  eiivoyee 
sous  le  nom  A' Helix  rubella  ,  que  lui  avait  donne  van  Ilassclt  , 
qui  la  trouvee  a  Java.  Il  a  suffi  d'un  transport  accidentel  a 
Rio-Janeiro ;  comme  celui  a  Cayenne  que  cilc  M.  Rang,  pour  y 
operer  sa  naturalisation. 

L'on  sait  que  le  Bulimus  Juris  leporis  de  Bruguiere  est  cite 
par  cet  auteur  dans  les  forels  de  Madagascar;  c'est  lui  qui  Ic 
premier  a  sigiiale  cette  curieuse  coquille  que  Ton  a  depuis 
trouvee  en  abondance  aux  environs  de  Rio-Janeiro  ,  surtout 
pres  de  I'aqueduc  de  Corcovado.  Je  n'ai  jamais  vu  d'excniplaire 


5o2  Zoologie.  N°.    200; 

venant  de  Madagascar;  niais  ne  peut-ou  pas  presumer  qu'elle  a 
ete  egalcment  portee  au  Bresil ,  si  reellement  elle  vit  dans  les 
forets  de  IMadagascar,  comnie  on  ne  pout  gutre  en  doutcr  d'a- 
pres  les  details  q\ie  donneBruguiere? 

,2.    [Helicogcna)   contusa ,  Nob.   —   Jfab.   Rio-Janeiro. 

L'animal  de  cctte  jolie  coquille  est  entiorement  colore  de 
jaune  gomme-gutte.  Son  corps  esteflSle  et  tres-delic. 

,3. contusula  Nob.  Nov.  sp.  — Hab.  Rio-Janeiro.   Cette 

jolie  espece  senible  etre  la  copie  en  miniature  de  \ Helix  con- 
tusa ;  elle  se  rapproche  par  consequent  beaucoup  de  , notie 
Helix  (leformis,  qui  elle-meme  pourrait  s'appcler  contusula, 
mais  Y Helix  dcfnrrnis  ,  outre  quelqu'autre  difference  ,  est  lisse  , 
tandis  que  le  contusula  est  strie.  C'est  une  jolie  decouverte 
due  a  M.  Rang. 

,/    cmlaiura  Nob.  —  Hab.   L'lle   Bourbon.  Elle  se  tient 

a  la  region  moyenne  des  montagnes ,  dans  les  pierres.  Son 
animal  a  le  bord  suptrieur  du  pied  entoure  d'un  sillon  etroit; 
il  est  dun  brun  fence. 

J  5  discolor'Noh. — Hab.  La.  Martinique.  L'animal  est  d'un 

brun  fonce. 

,6. (Helicodonfa)  dcnticns  Nob.  — Hab.  La  Martinique, 

ou   elle  est  tres-commune.^ 

i^.  punctata  Von  Born.   —  Hab.  La  Martinique.  Cette 

coquille  est  rare  dans  les  collections  avec  son  epidcrme. 

,8.  badia  Nob.  —  Hab.  La  Martinique,  ou  elle  est  tres- 

commune. 

jQ   inversicolor  Nob.  —  Hab.  L'lle  de  France. 

20.  detecta  Nob.  Sp.  nov.  id.  var.  not.  —  Hab.   De  l'lle 

Bourbon,  sous  les  fcuilles  taortes,  dans  le  lit  de  la  riviere 
Saint-Denis.  L'animal  est  de  couleur  foncee.  Cette  nouvelle 
esptce  est  la  miniature ,  quant  aux  caracteres  de  sa  forme  et 
de  I'ouverture,  de  V Helix  inversicolor ;  mais  elle  est  siriee  regu- 
liiTcmenl  du  cote  de  la  spire.  La  variete  est  plus  petite,  plus 
deprimee,  fortement  strice  en  dessus  et  en  dessous  :  elle  se 
tronve  avec  I'autre. 

21.  —  delibata  Nob.  Sp.  nov.  — Hub.  Avec  la  pre'codente 
dont  elle  est  bien  dislincte  par  sa  fragilite ,  sa  transparence, 
la  finesse  de  ses  stries  ;  son  epidemic  est  tn's-fn-jacc.  L'animal 
est  d'une  couleur  blanc  sale. 

2-2.  ■ Lanx  Neb.   —  Hab.   L'lle  Sainle-i\Iari(' ,  |)Ws  Av  Ma- 


Zoologie.  3o5 

datjascar,  sur  les  hauteurs  ;  cette  belle  cspece  n'y  est  pas  com- 
niuae. 

23.  — [Hclicella)  sepulchralis  Nob,  var.  3  zoii.  —  Hab.  Le 
n°.  16  se  trouve  a  Sainte-Marie,  pres  de  Madagascar;  la  var. 
est  de  cette  ile  nieine ;  elle  offre  trois  belles  bandes  bruncs  sur 
un  fond  vert-pomme. 

24.  —  nulla  Nob.  Nov.  sp.  —  Hab.  L'ile  Bourbon. 

25. — tiirbida  Nob.   Nov.  sp.  — Hab.  L'ile  Bourbon,  avec 
la  precedente.  Elle  est  hispide  ;  son  animal  est  blanchatre  avec 
des  teintes  foncees  ;  le  dos  et  les  tentacules  sent  brun  noir. 
26.  —  prcetumida  Nob.  Nov  sp.  —  Hab.  L'ile  Bourbon. 
2y.  — familiaris  Nob.  Nov.    sp.  — Hab.  Le  cap  de  Bonne- 
Esperance  ,  sur  les  ronces  a  la  Croupe  du  Li  m. 

28. —  {Cochlitoma)  Fulica  Nob.  —  Hab.  Le  plus  />rand 
individu  de  cette  agathine  vient  de  Sainte-Marie  de  Mada- 
gascar, d'oa  on  I'apporie  souvent  ca  Europe.  M.  Rang  en  a  exa- 
mine I'aninial  et  eu  a  fait  une  esquisse  ;  il  est  assez  deprime  , 
son  pied  est  tres-large,  sa  couleur  rousse  foncee,  obscure.  II 
Iiabite  parnii  les  berbes  et  les  feuilles  uiortes,  surtout  daus  le 
voisinage  des  habitations. 

II  parait  certain  que  cette  espece  a  ete  iniportee  a  Bourbon, 
ou  elle  a  degenere  pour  sa  force  surtout.  M.  Rang  en  a  re- 
cueilli  la  tradition  sur  les  lieux  nieme,  d'ou  nous  en  avions 
deja  recu  les  details  il  y  a  long-lemps,  et  de  diverses  per- 
sonnes.  On  raconte  que  M""*=.  Mothey,  femme  de  I'intendant, 
etaut  attaquee  d'une  affection  de  poitrine  ,  on  lui  ordonna 
du  bouillon  de  liniacons;  on  fut  oblige  d'envoyer  a  Sainte-Marie 
pour  en  avoir,  et  le  mari  de  cette  dame  desirant  conserver  tou- 
\  jours  ce  remede  sous  sa  main  ,  en  fit  nourrir  dans  un  jardin  , 
d'oii  ils  se  sont  repandus  dans  toute  l'ile.  On  la  ramasse  en 
grande  qu'antite  au  jardin  du  roi ,  a  Saint-Denis. 

Cette coquille  se  trouve  aussi  a  l'ile  de  France,  d'ou  M.  Ran^ 
a  rapporte  3  individus  d'une  monstruosite  fort  reinarquablc. 
Ces  individus  sont  raccourcis  dans  le  sens  de  I'axe,  le  dernier 
lour  est  plus  renfle,  plusarrondi.  Celtesuperiorite  d'cxtension 
dans  le  sens  du  diamelre  du  cone  spiral,  produit  un  accident 
singulier  chez  ces  individus :  I'axe  columellaire  dont  nous  avons 
explique  la  conformation  ailleurs  {Iiitrod.  d  la  Fam.  des  Lima- 
cons).,  se  dedouble  et  forme  un  onibilic  tres-caracterise;  Ic  soni- 
niel  de  la  spire  est  souvent  inflcchi.  IM.  Rauga  recucilii  ties  tra- 


5o4  Zoologie.  N".  200. 

diti  las  qui' nc  laisscnt  aucun  tloule  quo  cette  coquille  n'ait  vXe 
egalement  importce  a  I'lle  de  Fi'ance,  ou  elle  parait  avciir  moins 
degenere  qua  Bourbon  ,  a  en  juger  par  les  individus  qui  nous 
en  sont  parvenus  et  qui  n'oifrent  point  la  nionslruositc  que 
nous  venons  de  signaler. 

29.  —  {Cochliloma  )  iinmaculala  Lam.  —  JIab.  Celte  belle 
espece  a  ete  trouvee  a  peu  de  distance  du  rivage  de  la.baie 
de  Laurent-Marques  (bale  deLagoa),  dans  la  partie  seplen- 
trionale  de  la  Terre  Katale. 

5o  — [Cochlicnpci)  Mulleri  Kob. — JInb.  Cayenne,  a  la 
cascade  de  Tonnegrande. 

5i.  —  Oclona  Chexau.  ^  Hab.  Cayenne,  la  Martinique. 
L'aninial  est  d'une  couleur  blauc  sale. 

32.  —  (  Cochlicclla)  Clavulus  Kob.  — II ab.  L'lle  de  France 
et  l'lle  de  Bourbon. 

Cette  petite  coquille  parait  etre  dans  le  ineme  cas  que 
I'llclix  .limilaris  cite  plus  baut.  Elle  se  trouve  en  abondance  ala 
Guadeloupe,  d'ou  31.  Mayor  nous  I'a  envoyee.  Y  est-elle  indi- 
gene ,  ou  y  a-t-elle  ete  iiuportee  de  Bourbon  et  de  l'lle  de 
Fiance  ?  Ce  qui  est  certain  ,  c'est  qu'elle  s'est  naturalisee  dans 
le  jardin  de  bolanique  de  Bristol ,  ou  on  la  trouvee  sur  des 
caisses  d'ananas.  Kous  devons  quelques  exemplaires  nes  a  Bristol 
a  I'amitie  de  M.  le  D'.  Goodall ,  qui  a  constate  ce  fait  interes- 
sant.  Une  espece  tres-voisine ,  peut-etre  une  simple  variele  du 
Clavulus ,  se  trouve  a  Java  ,  ou  elle  a  ete  decouvertc  par 
MM.  Kubl  et  Yan  Hasselt,  qui  I'ont  nommee  Aciculafusiformis. 
Kous  en  devons  deux  individus  a  I'obligeance  de  M.  Van  Has- 
selt. MM.  Quoy  et  Gainiard  ont  aussi  trouve  a  Rawak  et  aux 
lies  iN'arianes  une  petite  espece  qui  ne  parait  pas  en  diflerer. 
En  sorle  que,  selon  toutes  les  apparences  ,  si  elle  nest  point 
indigene  egalement  a.  la  Guadeloupe,  elle  y  aura  ete  importee 
de  Bourbon  ou  de  I'lle  de  France,  sa  veritable  patrie  parais- 
sant  etre  les  Indes-Orientales. 

55.  —  (  Cochlngcna)  liinnoidcs  Nob.  ,  f^ar.  minor.  — Ilab. 
La  Martinique. 

54.  — gundalupcnsis  et  variet.  Brug.  —  Hab.  La  Martinique. 
Trfes-cominune. 

55.  — j)ictinnia  iN'ob.  — Ilnh.  La  JMarlinique.   Nous  I'avons 


Zoologie.  3o5 

ipcu  aussi   de    la  Guadeloupe  ,    tie    Cayenne  et   tic   i'ile   de  la 
Trinite. 

56.  —  nugulosa  INob.  —  Hah.  Rio  Janeiro. 

57.  —  alhnla  Nob.  ,  Nov.  sp.  -—  Jtah.  L'Araliie  Heureuse  , 
sur  les  montagnes  de  Tiaterieur.  EUe  a  ete  rapportee  de  ce 
pays  par  M.  Breou  ,  jardinier  du  roi  a  Saint-Denis  de  Bourbon, 
qui  en  a  donne  quelques  exeiuplaires  a  M  Rang.  Elle  est  si 
abondante  ,  dit  M.  Breon  ,  que  vues  a  une  certaine  distance  , 
les  montagnes  en  jiaraissent  toutes  blanches.  Cette  nouvelle 
espece  a  beaucoup  de  rapport  avec  notre  Helix  radiata  d'En- 
rope  ,  mais  elle  est  plus  conique  et  un  peu  plus  grande. 

38.  —  ///a  Nob. — Hab.  Rio  Janeiro.  Cette  jolie  coquille 
a  ete  trOuve  en  abondance  par  M.  Rang  dans  le  jardin  de  I'em- 
pereur  ^  Saint-Christophe.  Elle  se  trouve  sur  les  acacias  qui 
foi'ment  leg  haies  de  ce  jardin  L'animal  est  tl'un  blanc  sale  •  la 
partie  anttirieure  des  lentacules  est  brune. 

3g.  —  lecta  Nob.  ,  nov.  sp.  —  Hab.  Rio  Janeiro.  Cette  cu- 
rieuse  espece  ,  plus  grande  que  VHel/'x  lila  ,  est  tres-mince 
transparente  ,  couver-te  d'un  epidernie  fiigace  ,  roussalre  clair- 
sa  columelle  est  presque  comme  cbez  les  Lininees  ,  c'est  un 
simple  filet,  la  fente  ombilicale  est  a  peine  marquee.  Elle  est 
bien  distincte  de  toutes  ses  congeneres. 

4o. —  ovala  MuUer.  —  a)  Var.  apaiura  Candida.  —  Hab.  Le 
Bresil ,  particulierement  les  forets  vierges.  On  la  trouve  cepen- 
daut  aussi  dans  les  bois  des  environs  de  Rio  Janeiro.  Lorsque 
les  individus  de  cette  espece  ont  atteint  I'age  adulte,  il  est 
rare  cjue  leur  coquille  ne  soit  pas  avarice  :  cela  provient  de  ce 
qu'ils  se  laissent  souvcnt  tomber  du  hautdes  arbres  surlesquels 
ilsgravissent.  M.  Rang  a  conserve  pendant  5  mois  des  individus 
vivans  de  cette  grande  et  belle  espece.  lis  sont  morts  par  acci- 
tlent.  II  a  pris  unc  esfjuisse  de  l'animal  ,  qui  servira  a  rectifier 
la  figure  que  Mawe  en  a  tionnee.  11  estenticrenient  d'un  pris  uu 
peu  fonce  ,  quelquefois  niele  d'un  peu  de  roux. 

La  variete,  au  lieu  tl'avoir  cette  belle  levre  rose  qui  distingue 
cette  coquille,  a  la  levre  ,  ainsi  que  tout  I'interieur  de  I'ouver- 
lure  ,  couyert  d'une  couche  d'cmail  d  un  beau  blanc  de  lait. 
4 1 .'  —  oblongn  Muller.  —  Hab.  Cayenne. 
4'2-  —  uniplirata    Nob.  ,    Nov.    sp.  —  Hab.    Rio    Janeiro. 
C' Itc   nonvcllo  espi^ce  ,    de  la  taille  du  Duliniwi   moiitnnm   de 
B.  ToMK  X.  vo 


3o6  Zoologie.  N".  200. 

Draparnaud ,   est  bien  ilistinctc  de   tonics   celles  qui  I'avoisi- 
nent.  Elle  olTre  un  pli  bien  marque  sur  la  colunulle. 

43. — Bainbottcha  Nob. — Hab.  La  Praja,  du  cap  Vcrd. 
Tres-commune  sur  !es  dunes,  pn's  le  bord  de  la  nicr. 

44.  —  Jurti  leporis  Bru<^. — Ilab.  Rio  Janeiro.  Couiniunc 
le  long  de  I'aqueduc  de  Corcovado  ,  sur  les  murailles  el  dans 
les  bois  ,  sur  les  feuilles  niortes.  L'aninial  est  d'un  blanc  sale  , 
avec  une  ligne  brune  sur  le  milieu  de  la  tete ,  et  une  plus 
larqe  de  cliaque  cote.  La  partio  anterieure  des  tentacules  est 
efalement  brune.  Bruguii'ie,  comme  nous  I'avons  dil  plus  hanl, 
assure  l' avoir  decouvert  dans  les  forets  de  Madagascar. 

/5. (  Cochlodonta)  Chiysalis  Nob.  —  Hab.  La  Ilavane. 

^6.  —  Uva  Linne. —  Hab.  La  Giradeloupe. 

^^.  — Palnnga  Nob.  —  Hab.  L'ile  de  France.  Nous  croyons 
qu'il  est  tres-vraisemblable  que  cette  coquille  est  le  Bulitnus 
Fusus  de  hruguiere.  Sa  description  ne  convient  qua  cette  es- 
pece.  11  n'en  existe  d'ailleurs  aucune  a  la  Guadeloupe ,  ou  il  la 
cite  ,  qui  s'y  rapporte  ,  et  il  est  tres-probable  qu'il  aura  a  son 
suiet  commis  une  errcur  de  localite  ;  car ,  et  cela  vient  forti- 
fier cette  idee  ,  il  est  impossible  que  notre  H.  Palanga  lui  ait 
etc  inconnue,  elaut  commune  a  I  lie  de  France  ,  qu'il  a  exjdo- 
ree  dans  son  voyage.  II  faudra  alors  supprimer  de  notre  Pro- 
drome \Helix  Ahearia  de  Uillwyn  ,  etablie  pour  le  Bulimus 
Fusus  de  Eruguiere.  Les  synonymes  qu'y  rapporte  ce  dernier 
savant  son    peu  rigoureux. 

48. Modiolus  Nob.   —  Hnb.  L'lle  de  France. 

/q.  —  versipolis  Nob.  — Hnb.  L'ile  de  France,  Bourbon  , 
"dans  le  lit  de  la  riviere  Sainl-Denys.  Cette  espece  se  confond 
avecla  precedente.  Toutes  deux  varicntbeaucoup.  Laninial  est 
d'une  belle  couleur  orange  vif. 

5o.  —  Modiolinus  Nob.  —  Hab.  L'lle  de  France.  i 

5i . Pagoda  Nob.  — Hab.  L'ile  de  France.  Cette  belle  co-    J 

quille  est  rare  dans  les  collections  avec  son  epiderme. 

52.  —  sulcata  MuUer.  —  Hab.  L'lle  de  France. 

53, Lyonctiaiia  Pallas.  — Hab.  L'lle  de  France. 

54.  [Cochlodena)  Pctivcriana  Nob.  -^  Hab.  [in  individii, 

peu  frais  ,  a  ete  recueilli  a  la  mer  par  M.  Rang,  dans  des  lits 
(le  courans,  a  une  lieue  de  la  cote  meridionale  de  Saint-Do- 
mingue. 


Zoofogie.  3o7 

55.  — antiperversa  Nob.  —  Hab.  Cette  coquille  se  trouve 
abondaniment  a  la  Guadeloupe  et  a  la  Martinique. 

{  La  suite  au  niime'ro  prochain.  ) 

201.  Sua  LA  Pleurophyllidii?  ;  par  J.-F.  Meckel,  avec   figures. 
{Archiv  fur  Analomie    itrtd    Phjsiologie ;    \''.    cah.     1826 
p.  ,3) 

Le  genre  Pleurophrllidie  a  ete  public  pour  la  premiere  fois 
en  1 8 1 6  (Stammer,  Observationes  ex  anatomia  comparata ,  Hala 
1 8 16);  le  Gasteropode  qui  le  constitue  fut  ensuite  deci-it  et 
figure  par  M.  Meckel  dans  ses  Archives  de  Physiologie  {Ar- 
chiv  fiir  Physiologie,  t.  8,  p.  igo,  pi  2.)  Le  professeur  Otto 
en  a  egalement  donne  une  description  [Nov.  act.  Acad  nat. 
curios,  t.  X,  I'*,  partie ,  p.  121);  enfin,  le  meme  animal  a 
ete  examine  par  M.  delle  Chiaje  (Sunto  del  fasc.  Ill  e  IV 
dslle  Mertiorie  sulla  storia  e  notomia  degli  animali  senza  vertebre 
del  regno  di  Nnpoli,  IVap.,  1824).  Le  present  memoire  ne  doit 
servir  qua  conipleter  et  a  rectifier  quelques  points  encore  mal 
connus  de  Ihistoire  de  la  Pleuropbyllidie.  M.  Meckel  dit 
d'abord  que  ce  moUusque  est  plus  grand  qu'on  ne  I'avait  pre- 
sume d'abord ,  puisqu'il  a  eu  des  individus  longs  de  6  poli- 
ces et  larges  de  plus  dun  pouce  et  demi.  La  couleur  du  dos 
so  perd  avec  la  vie  de  I'animal,  tandis  que  celle  des  cotes 
«t  du  ventre,  qui  est  d'un  beau  louge  de  cinabre  clair,  se 
conserve  meme  quelquefois  dans  I'alcool.  La  bCrnie  decrite 
dans  le  premier  memoire  de  M.  Meckel,  n'est  pas  essentielle  i 
I'animal,  c'est  un  veritable  prolapsus  du  rectum,  favorise  pro- 
bablement  par  la  presence  du  volumiueux  ovaire  qui  est  si- 
tue  eu  dedans  et  au-devant  de  cet  intestln.  Une  tumeur  ana- 
logue, mais  revetue  de  la  peau  amincie ,  se  trouve  quelquefois 
k  la  surface  inferieure  du  corps. 

L'examen  de  I'interieur  a  confirme  I'existence  de  glandes  sa- 
livaires  ,  et  la  situation  remarquable  du  foie  qui  forme  de  cha- 
que  cote  du  corps,  le  long  de  la  base  des  branchics ,  une 
masse  brunatre,  allongee  etlobulee,  de  laquelle  6  conduits  ex- 
creteurs  transversaux  vont  se  rcndre  dans  I'estomac.  Ce  dernier 
organe  ne  s'ouvre  pas  dans  le  canal  intestinal  par  sa  partie  pos- 
terieure;  celle-ci  se  termine  au  contraire  en  cul-de-sac ,  taa- 
dis  que  I'intestin  prend  naissance  a  la  partie  anterieure  droitc 

10. 


3o8  Zoologie.  N°.  201. 

tie  I'estomac  ,  et  se  dirige  dcla  le  long  du  foie  du  cote  droit 
jusqu'ik  I'anus.  L'ovaire  ,  I'oviducle,  le  testicule ,  et  une 
glande  accessoire  a  lonj;  canal  excreteur,  ont  ete  bien  de- 
termines; mais  ce  quo  M.  Meckel  avait  d'abord  regarde  coninie 
une  vessie,  n'est  autre  chose  que  le  conduit  excreteur  conimun 
des  oiganes  sexuels  males  et  femelles.  L'ovaire,  qui  avait  ete 
pris  pour  le  foie  par  delle  Chiaje  ,  est  conipletement  isole 
de  cet  organe  ,  exemple  peut-etre  unique  dans  les  gastero- 
podes  ;  I'ovidiicte,  qui  presente  phisieurs  etrangleniens  alter- 
nant avec  des  dilatations,  traverse  I'organe  secreteur  du  mu- 
cus ,  sans  pourtant  communiquer  avec  lui ;  le  conduit  excre- 
teur de  ce  dernier  s'ouvre  au  dehors  inimediatement  derriere 
le  canal  commmi  des  oeufs  et  du  sperme ,  apres  avoir  recu 
le  conduit  excreteur  fort  long  d'une  vessie  qui  represente 
peut-etre  le  systeme  urinaire. 

L'oi  ifice  exterieur  du  conduit  commun  des  oeufs  et  du  sperme 
ofTre  interieurenient  une  petite  ouverture  qui  conduit  dans 
une  petite  cavite,  au  fond  de  laqnelle  est  implanteo  une  petite 
verge  allongee  ct  pointue.  Cette  partic  est  susceplible  de  se 
renverser  au  dehors;  la  verge  devient  alors  saillante  et  I'o- 
rifice  du  conduit  des  oeufs  et  du  sperme  coincide  avec  celuj 
du  conduit  excreteur  de  I'organe  secreteur  du  mucus.  C'est  le 
systeme  genital  qui  est  represente  dans  la  figure. 

Le  systeme  nervenx  ressemble  beaucoup  h.  celui  de  la  Phylli- 
die  et  de  la  Tritonie.  Le  cerveau  se  compose  de  chaque  cote 
il'une  paire  dc  ganglions  dontles  deux  internes,  contigus  entre 
eux ,  sent;  plus  volumineux  que  les  deux  cxternes.  L'anneau 
cesophagien  est  plus  complique  que  M.  Meckel  ne  I'avait  indi— 
que  daus  son  premier  travail.  II  y  a  non-seulement  une  large 
bande  fournie  par  chacun  des  ganglions  externes  pour  servir  a 
completer  l'anneau,  mais  les  ganglions  internes  envoient  aussi 
chacun  un  filet  delie  qui  va  se  renfler  au-dcssous  de  I'tfisophage 
en  un  petit  ganglion  transversal,  uni  avec  son  congenere  de 
I'autre  cote  par  un  long  filet  de  communication.  L'anneau  est 
par  consequent  double,  et  il  y  a  une  paire  de  ganglions  au- 
^lessousdel'a-sopbage,  paire  quifournitun  nerf  considerable  aux 
parties  de  la  bouche.  Trois  autres  ncrfs  fournis  par  le  ganglion 
snperieur  interne  vont  aux  Icvres,  au  grand  et  au  petit  ten- 
tacule ;  la  portion  dorsale  de  la  masse  musculaire  en  recoit 
uu  qui  est  assez  long;  d  aulres  plu9  petits  se  reuJent  aux  vis- 


Zoologie.  lag 

ceres.  Le  ganglion  supeiieur  exUune  fournil  hh  ramcau  i\  la 
partie  anterieure  ,  el  un  autre  k  la  partie  posterieure  du  pied. 
Le  ventricule  du  cceur,  aplati  et  plus  large  que  long  ,  est  si 
tue  sur  la  face  dorsale  de  I'extremite  anterieure  de  I'ovaire;  il 
est  presque  toujours  devie  obliquement  vers  le  cote  droit, 
quoique  la  disposition  des  branchies  soit  symetrique.  L'oreil- 
lette,  au  contraire  ,  situee  derriere  le  ventricule,  se  trouvc 
sur  la  ligne  mediane,  Elle  est  longue  et  resseiuble  k  ua  vais- 
seausanguin;  elle  s'etend presque  jusqu'a  Fextreniite  posterieure 
de  la  cavite  viscerale.  S.  G.  L. 

ao2.  I.  Description  d'cne  wouvklle  espece  be  Peignb  {Pcclen)  dcs 
Hebrides  occidentaies;  par  M.  W.  Macgili.ivsay.  {Ediiib. 
philos.  Jouru.;']\ii\\.  iSaS,  |).  166.) 

203.  II.SURQUELOUES  COQUILLES  BRITANNIQUES  ^OUVEL[,EMENT   DECIUTES. 

{Annals  of  philos.  ;  nov.    182^  ,  p.  087.  ) 

•J  04.  HI-    Du    PeCTEN    NIVEDS,     ESPECS     KOUVEf.LK.     (  Edinb.     ]>hllflf. 

/ou/«.  ;  jauv.  1826,  p.  186.} 
Dans  le  premier  Memoire  que  nous  annoncons,  M.  Siacgilli- 
vray  annonce  qu'il  a  trouve,  dans  une  collection  lecueiliie  dans 
I'lle  de  Harris,  une  superbe  espece  de  Peigne  qu'il  croit  pouvoir 
decrire  comme  etant  nouvelle  ,  ne  I'ayant  point  Irouvee  nien- 
tionnee  dans  les  autcurs.  Ce  naturaliste  en  donne  une  descrip 
tion  detaillee  en  anglais,  puis  il  eSablit  ses  difi'erences  avec  le 
Pecteii  varius  ,  dont  elle  se  rapproclie  lo  plus  siuvent.  II  pro- 
pose pour  cette  nouvelle  coquille  le  noni  de  Pecten  nn>cus  ,  el 
la  distingue  ainsi  ,  P.  nivcits  nibiciilari.s  .fragilis  ,  diapfinnus  , 
Candidas,  radiis  ^6  subcompvessis  ,  roluiidnlis ,  sparsini  brcviter 
tenuitcr  echinatis.  II  en  donne  une  bonne  figure  pi.  HI,  lig.  1.' 
Dans  le  1'.  travail  cite  ,  M.  Gray  fait  observer  que  le  Pecleii 
niveus  i[e  M.  Macgillivray  paratt  ii'elre  qu'une  variete  du  Pfi:- 
len  islandicus  Lam.  ,  depuis  long-tonips  conniie  au  noiubre  des 
especes  britanniques.  II  profito  de  cette  circoustance  pour  laire 
quelques  observations  au  sujct  d'une  partie  dos  especes deciiu^s 
par  M.  Lowe  dans  le  Zool.  Jouvn.  ,  avril  iSaS  (  Voy.  le  Build. 
de  raai  1826,  no.  110.)  II  fait  roiuarqucr  :  1°.  que  sou  'I'arbo 
cnrneiis  est  voisin  de  V Helix  margntila  de  Montagu  ,  dout 
i\I.  Lowe  fait  egalement  un  Turbo  ,  et  que  cette  coquille  est  le 
Margarita  slriatd  \\i\  doct.  Leach,  indique  d.ius  rAj>perHlice  a.a 


3 10  Zoologie. 

Voyane  du  caj)it.  Ross ;  -2°.  (ine  ia  Tercbratula  coslnla  tie 
M.  Lowe  parait  etre  la  T.  aurita  du  doct.  Flemming  [Philo.i.  of 
geology);  5°.  que  V Emarginula  rosea  decrilc  par  le  U'.  Bell 
dans  le  nienie  journal  ( Yoy.  Ic  Bullet,  de  i8q4  ,  t.  II ,  2O2) , 
parait  n'etrc  qu'une  varietc  de  YE.  conicn ,  fig.  par  Mariini  , 
fig.  109  ct  1 10. 

Enfin,  dans  le  5«.  Memoire,  M.  Macijillivray  etaLlit  une  coni- 
paraison  entre  son  Pccien  nh'eus  ct  le  Pectcn  islandicus  ,  comme 
il  I'a  fait  avec  le  P.  varius ,  afia  de  montrer  leur  difference; 
puis  il  donne  la  phrase  lianeenne  de  ces  trois  coquilles  ,  afin 
de  faire  niicux  ressortir  leurs  caracteres  distinctifs.  F. 

205.  SUR  LA    DF.COCVERTB   BE    PeTONCLES  VWAtiS  {  PcctUflCulltS  )  dan» 

une  tourbitre  situee  a  une  grande  distance  de  la  nur;  par 
J.  Stark.  {Edinb.  Journ.  of  sciences ;  ]Slq\.  182G,  p.  i4'-) 

Au  mois  d'octobre  dernier,  M.  Witliam  ,  de  Lartington 
(Yorkshire),  decouvrit  des  Petoncles  (  Canlium  edule)  de  diffe- 
rens  ages,  et  vivans,  au  fond  d'une  rigole,  dans  une  tour- 
biere  couvcrte  de  mousse  ,  situee  en  un  lieu  appele  Cockles- 
bury.  Celte  decouverte  coincide  avec  un  fait  deja  connu,  savoir, 
que  le  Petoncle  de  mer  conimuu  vit  dans  le  sable  et  le  petit 
gravier  satures  d'eau  douce  ordinaire.  Cette  localite  se  trouve 
situee  a  plus  de  4o  milles,  et  beaucoup  ap.-dessus  du  niveau  de 
la  mer. 

Q06.  I.  COMPLKMENT  DE  l'aNATOMIE  DB  LA  SaNCJSUK  OKFlCIJiALK  et  de  SOS 

organes  sexuels;  par  M.  Yihey.  Avec  fig.  [Journ.  dc  jdtarm. , 
mai  1825  ,  pag.  201 . ) 

207.  11.  Rapport  sur  le  memoirc  de  M.  DtsAUX,  intitule , />e  A: 
reproduction  des  Sangsues ,  considerees  par  plusieurs  nalura- 
listes  ,  comme  vivipares  ;  par  MM.  Pi.anciie  et  Caventou. 
(  Jbid. ;  janv.    i  S2G  ,  png.   1  4  • ) 

Lcs  faits  anatoniiques  que  M.  Vircy  ajoute  a  ceux  quon 
connaissait  d6ja  ,  se  rapportent  :  i„  au  systeme  musculaire  , 
dans  lequell'auteur  distingue  deux  sortes  de  muscles  ,  les  uns 
circulaires  (lcs  sphincters) ,  et  les  aulres  iongitudinaux;  2°.  a 
I'appareil  intestinal  ,  dont  la  membrane  muqueuse  vue  a  la 
loupe  est  tapissee  de  pctits  vaisseaux  blancs,  qui  absorbent  le 
chyle  pour   le  irausmcttie   anx   organes  re.spiratoires;  5".  aui 


Zoologle.  5 1 1 

organes  respiratoires  ,  petitcs  Ijourscs  nniqueuscs  situecs  siir  les 
cotes  de  rabdomen,  et  comnmniquant  au  dehors  par  une  tra- 
cliee  presque  imperceptible;  4°-  au  systeme  sanguia,  dont  les 
radicules  naissent  dans  les  organes  respiratoires,  et  so  reunis- 
sent  ensuite  en  deux  troncs  arteriels  longitudinaux;  5".  au 
systeme  nerveux  dont  cliaque  ganglion  abdominal  distribue 
deux  paires  de  nerfs  qui  se  rendent  aux  tracliees  respiratoires 
et  aux  muscles  de  cbaqne  segm<;nt ;  enfin  60.  aux  organes  de 
la  generation  qui  sont  liermaphrodiles  dans  toutes  les  especes 
et  situcs  dans  le  ventre,  au  tiers  anterieur  de  la  sanr^sue.  Les 
ovaires  sont  doubles  et  places  plus  liaut  que  I'organe  male  ,  qui 
est  unique.  Un  canal,  qui  livre  passage  aux  ceufs  ,  se  rend  de 
chaque  ovaire  a  I'oviductus,  qui  est  simple  et  qui  communique 
avec  un  organe  glanduleux,  fournissant  la  maliore  verte  pro- 
jire  a  recevoir  chaque  ceuf  ou  cocon  de  la  sangsue.  L'organe 
male  est  constitue  par  la  testicule,  qui  donne  naissance  a  un 
canal  delie  et  recourbe ,  communiquant  au  dehors  par  une 
esj)ece  de  penis  qui  a  la  forme  d'un  gland  blanchatre.  La  fe- 
condation  des  sangsues  a  lieu  par  un  accouplemcnt  mutuel. 
Ces  animaux  ne  possedent  pas  la  faculte  regeneratrice  a  la  roa- 
niire  de  plusieurs  autres  annelides,  comme  p.  ex.  le  lom- 
bric  lerrestre. 

Le  riipport  de  MI\I.  Planche  et  Cavonlou,  tout  en  reconnais- 
sant  ;i  Bergmann  la  piiorite  dans  les  observations  sur  Je  mode 
(le  reproduction  des  especes  de  sangsues  regardees  comme  vi- 
vipares,  se  prononce  cependant  d'une  maniere  tres-favorable 
relativcment  aux  recherches  interessantcs  dont  M.  Desaux  a 
tonsigne  les  resultats  dans  son  memoirc.  S.  G.  L. 

208.  Observations  sur  un  Crustace  fossile  dc  I'ordre  des  Bran- 
cliioi)odes  ,  par  M.  J.  E.  Dekat.  (J/i/ialsofthe  Lyceum  0/ 
New-York;  vol.  i,  U",  12,  janv.  1826.) 

Ce  lossile,  dont  SM.  Dckay  donne  une  figure,  a  deja  cte 
nienlioiine  par  le  D".  Milcluli  d;uis  V  Jmcrican  monthly  Maga- 
zine, t.  Ill ,  p.  291,  comme  appartenant  a  UQ  poisson  du  genre 
Silure,  ce  qui  prouve  bien  evidemment  que  son  etat  de  conser- 
vation est  trcs-defectueux  ;  car,  pour  peu  que  des  caractt  res  7 
fussent  apparens,  il  semble  qu'il  ne  doit  pas  elre  diflicile  de 
rt'connailre    s'il   apjiaiticnl  a   un    poissun   ou   a    un    crustacui 


3i2  Zoologie.  N".  208. 

iieaniiiiiins  il  ne  nous  parait  pas  douleux  qu'il  appartieane  k 
ccttc  clcrni^re  classc. 

M.  Uekay  le  rapporte  a  I'ordre  des  hrancliiopodes  ,  ce  qui 
nous  parait  un  pe u  inoins  certain  ,  quoique  possible  ,  d'aprea 
I'inspeclion  dc  la  figure  qu'il  en  donnc  . 

11  le  decrit  de  la  niauiere  suivante  : 

BnANCuiopoDA.  Genre  II. 

EuRipTEROS.  Caputa  thorace  non  distiuctum.  Os  igiiotum.  Oculi 
duo ,  sessiles ,  distantes  ,  lunali.  ylbdomen  elongalum  ,  posticam, 
versu't  extrcrnitatem  scnsim  graciliux ,  scgmentis  iramversis  sub- 
imbricath  divisum.  Pedci  octo ;  duo  uliinquc  antici  branchiferi  y 
duo  utrinque  po.stici  maxiini,  oinncs  lanieUosi. 

E.   Remipes. 

La  tete  est  arrondie  ,  marquee  en  avant  d'ua  silica  profond 
forme  par  la  jonction  des  plaques  superieure  et  inferieure  , 
serablables  en  cela  a  la  partie  anterieure  de  quelquesTriiobites; 
les  yeux  distincteinent  lunules,  sunt  Ircs-deprimes  et  marques 
de  stries  concentriques.  On  apercoit  les  vestiges  de  4  paires  de 
pieds  ,  dont  les  deux  premieres  sont  formees  de  quatre  articu- 
lations presque  egales,  desquelles  la  derniere  ou  terminale  est 
obtuse  a  sa  pointe  et  yarnie  de  fdamens  que,  par  leur  gran- 
deur et  leur  situation,  M.  Dekay  compare  a  des  filets  de  bran- 
chies.  Les  pattes  de  la  troisieme  paire  sont  un  peu  plus  longues 
que  les  precedentes  et   absolument    depourvues   de  fdamens. 
Celles  de  la  4*.  uu  posteriuure  ,  placees  pres  de  la  jonction  de 
la  tefe  avec  I'abdonien  ,  sout  plus  grandes  proportionnellement 
que  celles  qui  existent  dans  tous   les  crustaces   brancbiopodes 
connus  :  ils  sout  formes  de  cinq  articulations,  dont  la  seconde 
est  muuie  sur  son  bord  anterieur  de  deux  legeres  epines  et  la 
derniere   est   termin^e  par  une  plaque  ovale  comme  celle  qui 
existe  a  I'extremite  des  derniers  pieds  des  Fortunes.  Ce  sont  les 
pates  quo  I\I.  M  Icbillaconsiderees  comme  des  nagcoires  peclo- 
rales  deSilure.  L  abdomen  se  compose  de  onze  segmens  distincts 
qui   diiuinuent   progressivement  de  iargeur,  jusqu'a  la  queue 
dont  il  reste  une  petite  partie.  Ce  crustace  ne  montre  aucune 
trace  de  division  en  Irois  lobes  iongitudinaux ,  comme  ceux  qui 
caracterisent   les  Trilobitcs    et    leur  out    vaiu    le    nom    <|n'ils 
portent. 

La  longueur  totalo  dii  fossilc  est  de  5  "n  po.  anglais;  —  de  I? 


Zoologie.  DiS 

tete,  I  po.  —  La  largeui-  de  celle-ci  est  cle  i  po.  ^^  —  Cclle  clii 
corps  ,  de  I  jdo.  To  —  L'espace  qui  separeles  yens  a  ts  de  po. 
II  ne  presente  que  rimpression  de  la  face  dorsale  du  crustace, 
et  ses  yeux   ont  de  la  resseniblance  avec    ceux  de   \' Isotchts . 

M.  Dekay  remarque  que  le  manque  de  division  dn  c  rps  en 
trois  lobes  et  I'existence  de  grands  pieds  nalatoircs  ,  Teloignent 
des  Trilobites  ;  mais  il  pense  neaninoins  qu  il  fait  le  passage 
entre  ceux-ci  et  les  brancliiopodes.  Les  genres  yip  us,  Bi/iocidns 
elLepidurus  sont  ceux  dont  il  croit  devoir  surtoulle  rapproclicr. 

Sa  nature  est  calcaire,  et  Ton  ne  sait  rien  sur  la  position 
geologique  de  la  couche  daus  laquelle  il  a  et  j  renconlre.  Sa 
couleur  est  bleuatre;  ses  cassures  sont  concho'ides ;  il  repand 
line  odeur  argileuse  et  il  fait  legerement  effervescence  avec  les 
acides.  II  renfernie  des  particules  siliceuses  sur  lesquelles  le 
briquet  fait  feu.  Sa  substance  est  pour  M.  Mitcliill  nne  argile 
schisteuse  et  pour  d'autres  naturalistes  du  scliistegrauwake,du 
gres  calcaire ,  ou  du  gres  de  transition.  Desm sr. 

209.  Species  general  dss  Coleoptekes  ,  de  i,a  Collection  de  M.  le 
Conite  Dejean  ,  pair  de  France,  lieisl  .-general ,  etc.  T.  2'. 
In-S".  de  YIII  et  5oi  p.  Paris,  1826;  Crevol.  [Foyc.z  le. 
Bullet. y  t,  YI,  n°.  355.) 

Nous  sommes  en  lelard  pour  annoncer  le  second  volnmc 
de  I'irnportant  ouvrage  de  M.  le  cointe  Dejean  :  I'indispositioii 
il  UQ  de  nos  collaborateurs  est  cause  de  ce  retard  ,  et  dans 
1  inqjossibilite  de  le  suppleer,  nous  einpruntons  au  Bulletin 
dc  la  Societe  Fhilomathique  I'article  ou  ce  savant  a  fait  lui- 
nieme  connaitre  son  travail  sur  la  tribu  tics  siinjilicipcdes. 
INous  donnerons  un  second  article  sur  celle  des  Facelliinanes, 
qui  ,  avec  la  prccedente  ,  composeut  la  niatiere  de  ce  second 
volume. 

I.e  i'"'.  volume  tlu  Species  du  comte  Dejean  offre  ,  commi; 
nous  I'avons  dit,  les  caracieres  des  8  tribus  qu'il  a  et;"blies 
ilans  la  famille  des  Caiabiques  sous  les  noms  dc  Cicindclctes , 
'1  roncntipeiines ,  Scaritidef,  Simpl ici pedes  ,  Patellimanes ,  Fe'ro- 
iJtriis  .  Harped ie/is  ,  et  Subulipal^jcs ;  il  y  donne  ensuile  l.s 
taracteres  et  les  descriptions  des  genies  et  des  espi'ces  quf 
Konqjusent  les  trois  premieres  tribus. 

Dans  le  second  volume  qui  nous  occupe  ,  i^i.  le  comte  De- 
i''an  donne  d'.'.bord  uue  bsle  des  auteurs  et  enlomolo!>is!os  ci- 


T)  i4  7o(>Io<f^ic.  IN",    aoy. 

fcs  dans  cc  u''.  volume  ,  liste  qui  fait  suite  a  celle  quil  a  pli- 
Lliec  en  tele  du  premier  volume  de  son  ouvrage.  II  s'occupe  dii 
•1  Iribus  suivantcs  :  Ics  Simpliciijcdcs  et  les  Palellimanes;  la  i'*. 
renferme  les  plus  grands  ct  les  plus  beaux  insectes  dc  la  familli; 
des  CaraLiqucs. 

I.es  Simplicipc'des  correspondent  aux  ylbdominaux  de  M.  La- 
treille ,  et  comprenneut  les  Simplicimanes  Ae  M.  Bonelli,  pins 
les  genres  Bleihisa  ,  Ornophron  ,  Elaplirus  et  Notiophilus.  Leur 
principal  caraclere  est  tire  dc  la  forme  des  jambes  anterieures 
dont  le  cote  interne  n'a  pas  d'echancrure. 

Cette  tribu  comprcnd  i6  genres.  Les  5  premiers  se  distin- 
guent  de  tous  lea  ant  res  par  lours  elytres  soudees,  carenees 
laleralement ,  ct  qui  embrasseut  une  partie  de  I'abdomen.  Ce 
sont  les  Cjchrus  de  tous  les  auteurs,  dont  les  tarses  sont  sini- 
])les  et  semblables  dans  les  deux  sexes,  et  dont  les  bords  late- 
laux  du  corcelet  sont  jieu  relevi's,  et  ne  sont  pas  prolonges 
posterieurcment ;  les  Spceroderus,  nouveau  genre  forme  par 
M.  Dejean  pour  trois  pelites  especes  de  Cjchrus  de  I'Ame- 
liquc  septenlrionale,  dont  les  tarses  anterieurs  sont  tres-di- 
latcs  dans  les  males  ct  dont  le  corselet  est  arrondi  et  pres- 
que  orbicule ;  et  les  Scnphinntus  de  M.  Latreille ,  dont  les 
bords  lateraux  du  corselet  sont  tres-dcprimes  ,  tres-releves  et 
])rolonges  posterieurement. 

Les  elj'tres  des  i5  derniers  genres,  quoiquc  quelquefois 
icunies  et  comme  soudees,  ne  sont  pas  careuees  lateralement 
et  n'embrassent  pas  I'abdomen. 

l^es  2  premiers  genres  de  cette  ?/.  division  sc  rapproclieut 
un  pcu  des  5  genres  de  la  premiere  i)ar  la  forme  du  dernier 
article  de  leurs  pa.ipe,-; ,  qiii  est  tres-grand  et  tres-fortemcnt 
scutiformc.  Ce  sont  ks  Pdmborus  de  M.  Latreille,  dont  les 
mandibules  sont  peu  avancecs  et  fortement  dentces  interieu- 
viMnent ,  ct  dont  le  menton  est  legerement  echancre  en  arc 
de  cercle  ,  et  les  TrJJlus  de  M.  Leach,  dont  les  mandibules 
et  le  menton  sont  a  peu  pres  comme  dans  le  Cabnrus,  mais 
dont  la  levrc  superieure  est  entiere. 

Les  Procerus  de  I\l.  Megerle  ,  Procrustes  de  M.  Bonelli,  ct 
Carnbus  de  tous  les  auteurs  formcnt  les  6".,  7*.  et  8°.  genres, 
lis  sc  rapprochent  Leaucoup  les  uns  des  aulres,  mais  les  tarses 
anterieurs  des  Procerus  sont  simples  et  semblables  dans  les  deux 
sexes,   et  crux  des  Procrustes   ct  des    Cariibtis  sont  forlemcnl. 


Zoulogie.  5  I  5 

dilates  dans  les  nuiles.  Daus  les  Procrustes  la  levie  supericiiic 
est  tiilobee;  elle  est  bilobee  dans  les  Carabus ,  et  la  dentq  ui 
se  trouve  au  milieu  de  rechancrure  du  menton  est  biCde  dans 
les  Procrustes  et  simple  dans  les  Carabus.  Ce  dernier  genre  est 
tres-nombreux  ;  jusqu'a  present  tontes  les  especes  qui  le  coni- 
posent  paraissaient  babiter  exchisivement  I'beniispbere  boreal 
et  ne  depassaient  guere  le  Sc.  degre  de  latitude,  niais  M.  Escli- 
scholz,  naturaliste  de  I'expedition  du  capitaine  Kotzebue,  vient 
de  decouvrir  au  Chili  un  veritable  Carabus.  M.  Dejean  n'admet 
pas  les  genres  Plectes  et  Cechenus  de  M.  Fischer,  et  il  les  reu- 
nit  aux  Carabus. 

Tous  les  genres  precedens  sont  apteres ,  ou  du  moins  n'ont 
que  des  ailes  qui  ne  sont  pas  propres  au  vol.  Avec  le  ge.  genre 
Calosoma  de  tous  les  auteurs,  commencentles  especes  verilable- 
mentailees.  Ce  genre,  qui  differe  considerablemcnt  des  Caz-aiz/.? 
par  son  Jacks ,  s'en  rapproche  beaucoup  par  ses  caracteres  ge- 
neriques  dont  la  plupart  ne  sont  pas  constans.  Les  sculs  reel- 
leraent  communs  a  toutes  les  especes,  consistent  dans  le  5i-'  ar- 
ticle des  antennes  qui  nest  pas  sensiblement  plus  long  que  les 
autres ,  et  comme  eux  presque  cjiindrique  dans  les  Carabus, 
et  qui  est  toujours  legerement  comprime,  trancbant  exterieu- 
rement  et  un  peu  plus  long  que  les  autres  dans  les  Calosoma  , 
et  dans  les  mandibules,  qui  sont  lisses  dans  les  Carabus,  etstriees 
transversalement  en-dessus  dans  les  Calosoma.  M.  Dejean  reu- 
nit  a  ce  genre  les  Callisthcnes  de  M.  Fischer. 

Des  7  derniers  genres  qui  ont  tous  la.  levre  superieure  en- 
tiere  ,  les  5  premiers  se  distinguent  des  auties  par  leurs  an- 
tennes greles  et  alongecs.  Ce  sont  les  Leistus  de  M.  Froshlich  , 
dont  les  5  premiers  articles  des  tarses  anterieurs  sont  dilates 
dans  les  males  et  en  forme  de  carres  plus  ou  moins  allonges;  \s^a 
Ncbria  de  M.  Latreille,  auxquelles  M.  Dejean  reunit  les  /llp(eus 
de  M.  Bonelli  ,  dont  les  3  premiers  articles  des  tarses  ante- 
rieurs sont  aussi  dilates  dans  les  males,  mais  sont  triangulaires 
ou  cordiformes  ;  et  les  Omoiihron  de  M.  Latreille  ,  dont  le  pre- 
mier article  des  tarses  anterieurs  seulement  est  dilate  dans  ies 
males. 

Les  quatre  derniers  genres  se  distinguent  des  precedens- par 
leurs  antennes  courtes  et  assez  epaisses.  Ce  sont  lis  Pe.lophiln 
de  M.  Dejean,  dont  les  5  premiers  articles  des  tarses  anterieurs 
sont  fortement  dilates  dans   les  males;  les  Blclldsa  de  M.  Do- 


5 1 6  Zooli'gie. 

uelli  et  les  Elaphrus  de  tous  les  aiiteurs  ,  dont  les  qiiatre  piC- 
niiers  articles  des  tarses  anteiieurs  sont  legerement  dilates  dans 
les  males,  iiiais  le  corselet  est  jjiesque  carre  et  plus  long  que 
la  tete  dans  les  Blcthisn ,  anondi  et  de  la  larijour  de  la  tete 
dans  les  Elaphrus ;  et  enfin  \<is  No(iopltiliis  de  M.  Dunieril,  dont 
les  tarses  anterieurs  sont  simples  et  semblables  dans  les  2  sexes, 
et  dont  le  dernier  article  des  palpes  est  plus  court  que  dans  les 
genres  precedens.  {JSouv.  Bull,  des  5c.,  decembre  i  SiS,  p.  i  87.) 
Dans  un  second  article  nous  ferons  connaitre  le  travail  dc 
M.  le  conite  Dejean  sur  les  Patellinianes  et  le  supplement  aux 
deux  premiers  volumes  qui  termine  celui  qui  nous  occu]>e. 

210.  Note  sur  lesysteme  nerveux  del'Abeille  ,  decrit  par  Everard 
Home  ;  par  Treviranus. 

II  y  a  ,  dans  le  menioire  de  M.  Home  (  on  the  internal  struc- 
ture of  the  human  brain,  (i)  Philos.  Transact.,  1824,  pi- 
'»  ''S*  ^)  )  une  trcs-belle  planche  du  systeme  nerveux  dii  Bour- 
don, faite  par  Bauer.  M.  Treviranus  a  aussi  donne,  dans  le  5". 
volume  de  sa  Biologie  (pi.  i),  une  figure  du  systome  nerveux. 
de  I'Abeille  des  Hypnes  (  Moosbicne).  Dn  homme  qui  n'aurait 
pas  de  connaissances  anatomiques  ,  et  qui  comparerait  les  deux 
figures  ,  croirait  qu'on  a  figure  les  objets  les  plus  disparates  ;' 
mais,  apres  un  examen  attentif,  on  regrettera  que  M.  Bauer  ait 
prodigue  son  talent  pour  un  aussi  niauvais  original.  M.  Home 
a  donne  le  canal  intestinal  dune  cspecc  d'abeille  pour  le  sys- 
teme  nerveux  en  entier  ,  et  le  ganglion  cervical  pour  le  cerveau, 
et  il  a  commis  une  erieiirqui  prouve  que  jamnis  un  bourdon  a'a 
ete  disseque  ,  meine  snpcrliciellement ,  par  lui.  [Zcilschrift 
fur  Physiologic,  t.  2,   i-^r.  call.  ) 

2ii.  EssAi  SUR  LES  Myodaires  ;  pariM.  RouiiSEAu-DEsvoiDy,  D.  M. 

M.  Robineaii  Dcsvoidy  a  prtsentc:  ;\  rAcademie  des  scien- 
ces un  travail  sur  l,es  insectcs  dij)t('res  dc  la  tribu  des 
Muscides.  (  L'auteur  clinnge  le  iioin  de  Mnscides  en  celui  de 
Myodaires ;  nous  nevoyons  jiasla  necessite  de  cetle  innovation.) 
Dans  la  seance  du  2  octobro  1826,  I'Academic  ,  sur  Ic  rapport 
de  MM.  de  Blainville  ,  Latreille  et  Dumeril ,  a  ordonne  liui- 
pression  de  cc  travail  parmi  ceux  des  savaas  elrangers.  Elle  a 


(I)  Vovcz  Bulletin  des  Sciences  midicalcs.  1825  ,  Tom.  IV, 


Zoologie,  3 1 7 

en  memG  temps  teitioigne  le  desir  que  cet  essai  paiut  le  plus 
promptement  possible. 

M.  de  Blainville ,  rapporteur  de  la  commission  ,  a  donne  une 
analyse  courte  et  raisonnee  du  travail  de  M.  Robineau ,  et  de- 
montre  la  necessite  dun  ouvrage  sur  cette  portion  de  i'enlo- 
mologie  negligee  jusqu'a  ce  moment,  ainsi  que  les  avantages 
que  procurera  la  connaissance  d'un  gr;in(l  nombre  d'especes. 
II  developpe  avee  eloge  les  rapports  etablis  par  I'auteur  entre  la 
botanique  et  Ventomologie  ,  et  fait  sentir  I'utilite  de  ces 
vues  tout-a-fait  nouvelles.  Le  rapport  tres-lumineux  ,  conte- 
nait  quelques  observations  sagement  critiques  sur  I'oubli  ou 
J'auteur  avait  laisse  quelques  caracteres  secondaires  qu'il  au- 
rail  pa  employer  ,  comme  celui  que  Ion  tire  de  la  disposition 
des  nervures  des  ailes.  11  avait  aussi  neglige  la  synonymie,  sur, 
tout  celle  des  auteurs  modernes ,  dont  plusieurs,  et  entre 
autrcs  MM.  Meigen  ,  Wiedemann  et  Fallen  ont  decrit  des 
especes  remarquables  de  cette  tribu.  N.ms  pouvons  annoncer 
ici  que  profitant  des  conscils  du  savant  rapporteur,  M.  Robi- 
neau a  rempli  ces  lacunes.  De  plus,  il  a  presque  double  le  nom- 
bre des  especes  par  la  communic:ition  de  differentes  collections 
de  la  capitale  :  d'ou  il  resulte  que  tel  genre  qui  ,  dans  le  tra- 
vail primitifpresente  a  I'Academie  ,  ne  contenait  qu'une  espece 
en  a  actuellement  une  dixaiue,  et  acquiert ,  par  la  fixite  des 
caracteres  gencriques  indiqnes  ,  un  polds  dont  il  a  pu  paraitre 
.manquer  lors  du  rapport.  Plusieurs  especes  nouvelles  ,  en  for— 
niant  des  genres  nouveaux,  ont  souvent  aussi  rempli  des  vides 
qui  existaient  dans  les  series  etablies  lors  de  la  presentation 
du  travail.  Par  suite  des  memes  observations,  M.  Robineau  a 
change  quelques  denominations  de  parties  aiiatomiques  ,  et  de 
composees  qu'elles  etaient ,  il  les  a  rendues  simples.  Enfin  ,  il 
a  profile  des  conscils  de  M.  de  Blainville  ,, comme  il  le  devait. 
D'apres  ces  modifications,  I'auteur  admet  aujourd'liui  neuf 
sous-tribus  ,  savoir  : 

Les  Calyplc'rces ,  qui  tirent  leur  nom  et  Icur  principal  ca- 
raclere  de  la  grandeur  des  cuillerons.  Celte  ^ous-tribu  com- 
prend  la  grande  serie  des  Muscides  zoophages. 

Les  Me'somjdes ,  Muscides  a  cuillerons  mediocres. 

Les  Malacosomes,  especes  assez  petites,  moiles,  a  petits  cuil- 
lerons. 

Les   Palovij-des  ,    Muscides   a  corps  presque    aussi    niou  que 


5 1 8  Zooloii'ic.  N" .  2  11. 

celui  des  prccedentes ,   sans  cuillerons  ,  on   en  elaut  presque 
entierement  depouivues. 

Les  jtciphore'es ,  dune  consistance  moycnne.  Cette  sous- 
tribu  se  distingue  au  moyen  de  I'oviscapte  toujours  exterienr 
en  totalite  dans  les  fenielles  ,  et  dcpassant  I'abdomen,  raeme 
dans  le  repos ;  tandis  que  dans  les  precedentes  il  etait  retrac- 
lile ,  ou  se  replpyait  sous  les  derniers  segniens  de  I'abdomen. 
Les  larves  vivent  aux  depensdes  parties corticalcs  des  veijetaux  , 
principalement  de  la  famille  des  Composees.  Les  piqures  de 
I'oviscapte  y  font  naitre  des  galles,  dans  lesquelles  les  larves 
prennent  leur  croissance. 

Les  Microtnydes  sont  de  petiles  Muscides  qui,  sous  le  rap- 
port de  la  conformation  des  femelles  ,  ont  I'oviscapte  seule- 
meut  en  partie  exterieur  pendant  le  repos,  et  depassant  un 
peu  I'abdomen.  Les  piqures  de  I'oviscapte  ne  produisent  pas  de 
galles  visibles.  Les  larves,  phytiphages  comme  les  precedentes, 
vivent  dans  I'ovaire  et  dans  les  graines  des  vegetaux.  Les  cuil- 
lerons sont  genei'alement  mils. 

Les  Muscipliorees ,  3Iuscides  petites,  moUes ,  a  cuillerons 
absoliiment  nuls  et  a  oviscapte  retractile  ,  ont  des  larves  qui  se 
nourrissentdes  liquides  vegetaux  ou  animaux  en  decomposition. 

Les  Nnpc'rlle'es  ,  ]\Iuscides  petites  ,  de  consistance  assez  so- 
lidc ,  a  cuillerons  nuls  et  k  oviscapte  reti-actile  ,  vivent  a  I'elat 
parfait  sur  des  vegetaux  ,  dans  les  lieuX  liumides  ,  ou  sur 
les  excremens  des  animaux.  Leurs  larves  ont  pris  leur  crois- 
sance au  moyen  de  I'une  ou  de  I'autre  de  ces  nourritures. 

Les  Pliytomjdes  se  rapp  hent  des  Acipborees  ,  et  ont  une 
consistance  moyenne  ;  raais  mt  ordinairement  depourvues 
d'oviscapte  saillant.  Les  larves  vivent  dans  le  parenchyme  des 
feuilles  et,des  fruits. 

Ce  travail  est  nouveau,  tres-etendu  ,  tant  sous  le  rapport  d« 
grand  nombre  des  especes  caracterisees  pour  la  premiere  fois  , 
que  sous  celui  des  devcloppemens  donnes  sur  les  moeursde  cettc 
grande  tril)u.  II  donnc  des  apercus  presque  entierement  nou- 
veaux  sur  les  'rapports  des  differentes  classes  d'etres.  II  nous 
semble  qu'il  doit  etre  accucilli  par  tons  les  vrais  amateurs  des 
sciences  naturelles. 

Nnta.  Un  examen  recent  et  approfondi  des  tribus  voisines 
raininc,  dans  I'essai  de  M.  Robineau,  a  cello  des  Muscides, 
plusieurs  genres  qui  en  avaient  etc  ecartcs.  A.  S.  F. 


TABLE 

]WS  PRINCIPAUX  ARTICr.ES  DF.  CE  NUiMERO. 


Gcolon'ie . 


Defense  du  chvistianisme  ;  Moise  considere  comme  historien  dcs 

temps  primitifs 193 

Lecons  sur  la  geologic  ;  par  Jer.  Van  Rensselaer 20!> 

Abrege  elementuire  de  geographic  pliysique  ;  O  Hier  de  Grandpre.  203 
Observations  sur  le  terrain  salifere  de  la  Lorraine ;  Steininger.   .  20."> 

Geognosic  d'une  partie  dc  la  Selande  ;  Forchhammer 207 

Obsei'vations  sur  les  couches  de  Hastings;   Webster 210 

Esquissc  geolog.  du  nord-oucst  de  Sussex;  Murchison 211 

Structure  de  la  croutc  terrcstre  au  sud  de  1' Allemagnc  ;  Keferstein.  21 2 

Coup  d'ceil  geologiquc  sur  le  territoire  de  Christiania 21 1 

Geologic  de  la  province  de  Berganic  ;  Maironi  da  Ponte 218 

Mincralogie . 

Traite   de   mineralogie ,  de   Beudant  ;   traduit  en  allemand  par 

Ilartmarn 224? 

Des  combustibles  mineraux  ,  d'apres  Karsten  ;    Ilerou   dc   Ville- 

fosse i 22ri 

Memoires  cristallonomiques  ;  Frankenheini 227 

Sur  le   groupcment  regulier   des  cristanx  ;  \V.   Haidingcr.  .       .   .  23() 

Sur  le  pyrochlore  ,  nouveau  mineral ;    Wochler 233 

Sur  le  zinkenite,  nouvcau  mineral ;  jTjj^Rose .  235- 

Sur  unc    propriete  optique    du    di  '.jo'itc  ;  Marx 234 

Sur  la  distribution  dc   la  maticrc   i'-loiante  ,  et  la  structure  opti- 
que de  la  topaze  du  Brcsil ;  D''.  Brewster 2'i't 

Sur  la  structure  optique  de  I'edingtonitc  ;  le  meme 23(> 

Notice  sur  les  mines    et  usines  a  zinc  de  la  Silesie  ;   Manes.       .  237 

Exameu  du  platine  trouve  en  Siberie  ;  Laugier 239 

Botnniqiic. 

L'agent  immediat  du   mouvement  vital  ;  H.  Dutrochet 240 

Recherches  chimiques  et  physiologiques   sur  la   structur<'  et  Ic 

developpement  des  tissus  organiques  ;  Raspail 251 

Mem.  sur   les    Legumineuscs;    Decandolle 2.'iS 

Flora  Cumitaliis  Pestiaisis  ;  T.  Sadler.  —  (^-atalogue  dfls  plantcs  dcs 

Pyrenees  ct  du  Bas-J.angui'doc  ;  Gcoig.  Bcnthani 26l.> 


3  20  Table  des'principaux  articles. 

Flora  frihttrgcHsis  ;  Spenncr 5G1 

Ve  plantis  Jionianzoffianis :  Ad.  de  Chamisso  et  Died,  do  Schlech- 

tendal , 262 

Botanical  Register 267 

Revue   des   plantes   des  environs   de   Heidelberg;  Dierbach.  — 

Liste  des  plantes  rares  du  jardin  d'Edinibourg  ;  Graliam.  .  .  .  272 
Nouvelles    espei       /e   violacees  ;   Gingins.    —   Especes    princi- 

pales  do  Sidu  ^^  .x  Flore  du  Bresil  ;   Aug.  de  Saint-llilaire  , 

273.  —  Jardin  de  Fromont  en    1827 275 


Zoologie. 

OEuvres  completes  de   BufFon.  —  Mammiferes  et  oiseaux  de   la 

baie   des  Cliicns  Marios  ;    Quoy  et   Gainiard 276 

Sur  les  veines  de  quelques  oiseaux  reptiles  et  poissons  ;  Nicolai.  278 
Catalogue  de  la  «;ollection  de  IM.  Passalacqua.  Zoologie  ;  Geoffroy 

Saint-Hilaire  ct  Latreille 280 

Histoire  naturcUe  des  races  humaines  ,  etc.  ;  Desmoulins  ....  282 

Orang-outang  de  Sumatra  ;  Clarke  Abel 285 

Sur  le  syst.  vasculaire  des  oiseaux  ;  J.-F.  Meckel 287 

Oiseaux   de  I'Europe ;    Brelim 288 

Nouvelles  especes  doiseaux  ;  Lesson  et  Garnot 289 

Crocodile   fossile  de   la   Favoiite  ;   Scortagagna 391 

Anatomie  du  y?««a /''>«;  Mayer 29^ 

Sur  quelques  aninuiux  niariiis  observes    vivans  ;   Eudes   Deslon- 

champ 296 

IMollusques   terrestres  et   lluviatiles   recueillies   par  M.  Rang.   .  298 
Sur  la  Pleuropliyllidie  ;  J.-F.   Meckel 307 


Sur  le  Pccten  nit'eus. 


309 


Dccouvertes  de  Petoncles  vivans  dans  une  tourbiere.  —  Anato- 

mie  de  la  Sangsue  ;  Virey 310 

Crustace  branchiopode  fossile  ( /?e/wi/jei  )  ;  Dekay 311 

Species  general   des   coleopteres  ;   comte  Dejean 315 

Systeme  nerveux  de  I'abeillc  ;  Treviranus. , 317 

Kssai   sur  les  Myodaires  ;   Robineau-Desvoidy 318 


£rratum  de  Janvier  1827. 
Page  88 ,  ligne  24  :  Capsule ,  lisez  :  lupule 


PARIS.— IMPRIMERIE  DE  FAIN,  RUE  RACINE,  N°.  4 

PLACE    I)F.    I.'OM-.ON. 


BULLETIN 

DES    SCIENCES    NATURELLES 
ET  DE  GEOLOGLE. 

GEOLOGIE,  X 

212.  Le  deluge  geologiquk  ,  tel  qu'il  est  interprete  par  le  baron 
Cuvier  et  le  professeur  Buckland  ,  cnnsidere  comme  contraire 
aux  temoignages  de  Moise  et  aux  plienomenes  de  la  uature; 
par  le  Rever.  John  Fleming.  {Edinburgh,  philos.  Journ. ;  avril 
1826  ,  p    2o5.  ) 

L'auteur,    qui    est    ecclesiastique,    n'est    pas    content    des 
efforts  faits  par  les  geologues  ,  pour  concilier  la  geologic   et  la 
Genese,  el  il  cherclie  a  prouver  que  leur  deluge  ,  qu'il  appelle 
assez  singulierement  le  Deluge  gcologique,  ne  s'accorde  pas  avec 
celui  de  Moise,  etcela  par5  raisons  :  1°.  Ledeluge  geoiogique,  tel 
qu'il  est  explique  par  le  baron  Cuvier  ,  dit  le  reverend  J.  Fle- 
ming,  etait  de  nature   a  perinettre  a  diverses    r'aces  d'hommes 
d'echapper  ;  or,  suivant  Miise  ,  il  n'echappa  de  la  race  bumaiue 
que  8  individus  de  la  faniillc  delNoe.  2°.  Le  deluge  geoiogique, 
explique  par  le  baron  Cuvier  etM.  Buckland,  a  delruit  tousles 
individus  de  beaucoup  d'especesde  quadrupedes,  qu'on  nomnie 
par  cetteraison  ante-diluviens ;  or,  suivant  .Moise,  uu  couple  de 
toutes  les  especesfut  mis  dans  1  arche,  ettoutes  lesespeces  furent 
conservees.    5°.  M.  Fleming  trouve  M.  Cuvier  en  contradiction 
avec  la  Genese,  en  ce  que  le  savant  de  Paris  suppose  que  i'eau 
couvre  aujourd'hni  les  conlrees  alors  habitees  par  I'homme  et  par 
les  animaux  ;  que  la  nieme  revolution  mit  a  sec  le  lit  del'Ocean 
d'alors,  et  que  ce    lit  est  maintenant  liabite    par   la    race   hu- 
maine,  tandis  que  Moise   enseigne   que  I'eau  ciivaliitles  terres, 
en  couvrant   les    plus    liaules    montagnes,  et  qu'elle    se    retira 
ensuite   de    la    terre.    4".  Le   deluge  geoiogique,  ex])lique  par 
IJ.  Tome  X.  21 


52  2  Geologic. 

M.  linckland  ,  etait  subil,  uiiiversel,  simuUane,  ets'est  prccipitc 
avec  une  violence  irresistible ,  bien  plus  considerable  que  cellc 
des  plus  fortes  trombcs  dean  ;  le  deluge  deMoisc  au  contraire, 
monta  lentement pendant  I'espacede  4o  jours,  et  n'a  aucun  des 
caracteres  que  lui  attnbue  le  professeur  anglais,  si  ce  n'est  I'unj- 
versalite.  EnGn  5°.  le  deluge  geologique  de  Buckland,  creusa  dans 
-  sa  fureur  deprofondes  vallees,  entrainades  masses  de  rochers,  et 
en  transporta  les  debris  a  de  grandes  distances  ;  rien  de  toutcela 
ne  resulle  de  la  description  donnee  par  la  Bible.  Apres  avoir 
signale  ces  discordances,  I'auteur  va  jusqua  dire  qu'il  faudrait 
cesser  de  regarder  la  Bible  comme  inspiree,  si  les  principes 
geologiques  de  MM.  Cuvier  et  Buckland  prevalaient. 

L'auteur  entameensuite  unelongue  dissertation  surla  question 
de  savoir  si  la  qualite  des  strata  modernes  prouve  qu  un  deluge 
universel  a  ete  I'agent  exclusif  pour  leur  formation.  II  passe  en 
revue  les  vallees,  lesterrasses  des  vallees,  les  cavcrnes,  les  os- 
semens  et  le  limnn  qu'on  y  a  trouvcs  ,  et  il  finit  par  etablir, 
corame  conclusion  de  ? a  demonstration  ,  que  le  deluge  geologique 
^xplique  ,  dit-il  ,  par  les  partisans  de  Ibypothese  diluvienne  , 
est  une  supposition  gratuite,  contraire  a  la  Genese. 

a  1 5.  Briefe  aus  der  gcnwEiiz,  etc.  — Lettres  sur  la  Suisse,  I'l- 
talieetla  France  meridionale,  ecrites  pendant  I'ete  de  1824  ; 
par  H.-G.  Bronn.  Avec  8  pi.  lithog.  Or.  in-8  .  ,  de  652  pag 
Prix,  i5  fr.  Heidelberg  et  Leipzig,   1826  ;  Gross.  [Partie  geo- 
logique. ) 

Ces  lettres  composent  Ic  i«'.  volume  dun  ouvrage  intitule 
Ergcbnisse  mcincr  nalurhistorisihen  ceconomischen  Rciscn  ,  c'esl- 
a-dire  ,  Resultatsde  mes  voyages  d'histoire  naturelleet  d'econo- 
mie.  Au  milieu  des  remarques  generates  de  statistiqne ,  de 
zoologie  et  de  botaniqiie  ,  on  y  trouve  des  donnees  geologiques 
surquelques  points  dela  France  et  do  I  Italic.  Les  deux  premiers 
.  cbapitres  comprennent  le  voyage  de  Heidelberg  a  Geneve. 
M.  Merian  a  mis  en  ordre  les  nombreux  fossifes  du  musee  de 
Bale,  et  a  nomme  plusieurs  nouvelles  especcs  jurassiques.  La 
collection  dc  Ba  e  comprend  celles  des  deux  Annone  et  de 
Bruckner.  La  collection  de  Zuricb  contient  les  restes  d'une 
Tortue  trouvee  dans  le  scbiste  de  Glaris.  La  collection  dc  Lang 
[de  Lapidibus  figmatis],  est  dans  un  convent  pres  de  Lucerne. 
Le  niont  Diliinger.pris  Saint-.lacob,  non  loin  dc  Bale  ,  olTre  dn 


Geologic.  3  25 

calcaire  d'cau  douce  a  Planorbes  et  Limnees.  La  collection  do 
M.  Huge  a  Soleure  est  tres-riche  en  fossiles ;  ce  savant  dis- 
tingue dans  le  Jura  ,  le  calcaire  ancien  ,  qui  comprend  le  mus- 
chelkalk  des  Allemands,  Ics  niarnes,  les  oolites,  le  calcaire 
greau  a  couches  inclinees,  et  le  calcaire  conipacte  a  couches 
horizontales.  Le  calcaii-e  grenu  contient  des  Apiocrinites ,  des 
coraux,  etc.  :  les  oolites  oifrent  des  ossemens;  les  calcaires  su- 
perieurs  des  os  d'un  grand  nombne  de  Tortues  et  de  Me'ga- 
losaui'us,  des  dentr  de  Sauriens  ,  des  os  d'oiseaux,  des  pates 
d'ecrevisses.  II  y  a  pres  de  Soleure  un  calcaire  d'eau  douce  a 
Planorbes,  contenant  aussi  des  feuilles.  Les  5".  et  4"-  chapitres 
conduisent  de  Geneve  a  Turin  et  a  Nice.  A  Cadibona  il  y  a  des 
restes  A' Aiithracothcrium.  La  colline  de  Superga  ofFre  une  mo- 
lasse  ,  des  cailloux  et  une  marne  coquilliere,  et  pres  de  la  il  y  a 
un  calcaire  d'eau  douce  coquiilier.  M.  Squindo,  a  Turin,  fait  le 
commerce  de  mineraux.  A  Asti,  on  ircuve  les  memes  roches 
<[u'a  Snperga ,  et  de  plus  un  calcaire  grossier  arenace  et  supe- 
rieur.  On  y  voit  surtout  des  Panopees,  les  Perna  mnxillata,  Buc- 
riiium  corniculum,  Pccten  pleuroneclcs  ,  etc.  Les  endroits  les  plus 
riches  sont  la  vallee  d'Andona  ,  Castel-Nuovo  ,  Bocchetta , 
Vincio  Quarto,  etc.  t'au^eur  decrit  au-dessus  de  ces  roches 
une  marne  alluviale,  a  coquilles  terrestres.  II  y  a  du  calcaire 
pros  d'vVspremont  et  du  Col  de  Tende  ,  et  I'auteur  I'appelle  ju- 
rassique?  A  Trinita,  a  i  heure  ^  de  Nice,  il  y  a  du  calcaire  mar- 
neux  a  Ammonites  etBeleinniles,  recouvert  par  un  calcaire  ter- 
tiaire  coquiilier.  Pres  de  Yillefranche,  on  a  trouve  des  coqviilles 
dans  du  sable.  11  offre  des  observations  sur  les  breches  osseuses 
de  ]\ice,,de  Cinicos,  d'Antibes  et  de  Cette.  A  Nice,  la  breche 
contient  des  Ht'lix,  particulierement,  1'//.  Cnrtusiana,  et  des  co- 
quilles marines,  telles  que  des  Cerithes,  des  Trochus,  des  Pei- 
gnes;  dans  une  autre  localite,  ilyavuune  breche  empatant  des 
niorceaux  de  dolomie  et  des  Jrca,  Pinna,  Modiola,  Patella,  Nas- 
sa,  Haliotis,Margiiiclla,  etc.  Ailleursellc  renferme  des  os  et  des 
Helix,  et  quelques  coquilles  marines.  Cette  breche  est  sur  le 
cote  O.  du  rocher  du  chateau  dc  Nice.  Sur  le  cote  E.  il  y  en  a 
dans  une  fente  qui  a  4  a  6  j)ieds  d'epaisseur  et  qui  s'oleve  a  iii 
pieds.  II  y  a  la  des  Clausilies  et  des  Maillots.  Une  troisicme  fente 
se  trouve  a  cotii  de  la  derniere.  II  y  a  aussi  une  breche  osseuse 
pres  de  Yillefranche,  qui  offre  des  pointes  d'oursins,  etc.  La 
br»che   d'Antibes   est  ii  |   d'heure  dc  la  a  la  chapelle    Notre- 


324  Geologic.  N".  21 3. 

Dame,  et  elle  ne  renferme  que  des  coquilles  terrestres.  L'au— 
teur  y  indique  5  fentes  lemplies  de  breches.  Enlre  Cannes  et 
Antibes  le  gneis  ressort  sous  le  calcaire.  Les  5°  et  6".  chapitres 
sont  consacres  en  parlie  a  Montpellier  et  a  Cette.  Le  volcan  de 
Valraaliorgues  pres  de  Montpellier  a  4o'  de  haut  ,  le  basalte  y 
a  perce  le  calcaire  jurassique.  II  y  a  de  I'olivine ,  du  grenat ,  etc. 
II  y  a  du  calcaire  grossier  a  Saint-Jean  de  Vedas ,  Pignon  , 
Yendorgues,  Castries  et  Saint-Geniez  Du  sable  avec  des  bancs 
d'huilres  sont  dans  leur  voisinage;  des  spinelles  octaedrcs  , 
et  du  fer  niagnetique  s'y  rencontrent  quelqucfois.  On  revoit 
ces  sables  coquilliers  snperieui-s  ,  sous  la  citadelle  de  Mont- 
pellier,  et  on  y  a  trouve  des  os  de  Mastodonte  angustidens. 
L'auteur  cite  dans  le  tuf  calcaire  au  N  -E.  de  Montpellier,  le 
Cyclostomaelegans,  le  Bulimus  lubricus,  etc.  I!  a  visite  la  caverne 
de  Miraval  enlre  Montpellier  et  Cette.  Pres  de  Cette  la  mer  de- 
pose dun  cote  du  limon  mele  a  beauc!iup  de  testaces.  A 
Cette  la  breche  lui  a  offert  le  Bulimus  acicula,  el  cette  brecbe 
est,  suivant  lui,  dans  an  calcaire  jurassique  sans  fossiles  ;  nous 
nous  permettons  de  douter  qu'il  soit  de  cet  age.  11  y  a  dn  cal- 
caire grossier  sur  le  pied  N.  et  N.-O.  du  mont  de  Cette.  Les 
chapitres  8  et  9  contiennent  son  voyage  a  Marseille  ,  a  Naples , 
et  son  sejoar  dans  cette  ville.  II  pense  que  les  traces  de  Pho- 
lades  sur  les  colonnes  du  temple  de  Serapis  ne  peuvent  s'ex- 
pliquerqiie  par  un  abaisscment  et  un  soulevementde  ce  temple. 
Son  voyage  a  Rome  et  a  Florence,  occupe  les  cbapitrcs  10  et  i  i. 
Pr^s  de  Sienne,  k  Sanla-Colomba  ,  il  y  a  du  calcaire  appennin  , 
convert  de  calcaire  grossier  superieur  associe  avec  des  marnes 
bleues.  II  v  a  des  breches  osseuses  k  Lecceto  pres  de  Sienne; 
pres  dePise,  le  mont  calcaire  Uliveto  contient  des  breches  os- 
seuses a  coquilles  terrestres  {Helix  ,  etc. ).  Le  cabinet  de  Flo- 
rence offre  des  Orthoceratites  du  Modenois.  II  dccrit  le  gres  de 
la  Toscanc.  La  vallee  de  I'Arno  superieur  comprend  5  depots 
d'eau  douce,  f|ui  ont  forme  un  plateau  de  5oo  pieds  d'elevation 
au-dessus  du  lleuve.  Inlerieurement  il  y  a  une  marne  souvent 
bleiie,  qui  contient  des  ossemensetmeme  des  squelettes  entiers. 
Les  coquilles  y  sonttres-rares  ,  et  il  y  a  quelques  impressions  de 
fnuilles  semblables  a  celles  de  la  vigne,  etc.  Ce  depot  est  couvert 
d'une  an'ilc  niarneusn  jaune  sans  fossiles.  A  Monte-Carlo  ,  pres 
San-Giovanni,  il  y  a  une  marne  moins  endurcie  a  Anodontes, 
Cyclas ,  Palndines,  Melanies  et  Neritines.  Dans  lo  cViapitre    la. 


G^ologie.  3  25 

nous  remarquerons  les  grands  depots  d'alluvions  qui  couvrent 
les  Apennins,  entre  Florence  etParme,  etc.  ;  les  marnes  et  les 
sables  marneux  sub-apennins  ,  sur  leur  pied  N.  Les  fossiles  se 
trouvent  surlout  dans  les  vallees  de  Chiavenna  ,  Stramonle  et 
Stirone.  L'auteur  extrait  de  Corlesi  quelques  details  sur  ces 
depots.  II  y  a  des  sources  salees  a  Salso  et  des  sources  de  pe- 
trole.  Le  cliapitre  i5  s'occupe  de  I'ltalie'  venitienne.  II  y  a  des 
ecrevisses  dans  le  calcaire  aJVummulites  de  Verone.  Les  excur- 
sions dans  le  pays  venitifen  n'olFrent  rieu  de  neuf.  L'Jfe'lix  de 
i?07?c«(Brard)lui  parait  a  peine  une  Helix.  II  indique  destroncs 
d'arbres  enfouis  rccemment  dans  les  vallons  pres  de  Bolca  ;  il  de- 
crit  le  gite  des  poissons,  les  filons  de  trap,  les  alternats  dn  basalte 
et  du  calcaire  a  Nummulites.  II  donne  une  coupe  de  Bolca,  et 
il  explique  I'accumulation  des  poissons  dans  ce  point,  en  disant 
qu'ils  ont  ete  chasses  du  voisinage  par  la  chaleurde  I'eau  et  les 
vapeurs  volcaniques.  Plus  le  calcaire  est  noiratre,  nioins  il  ren- 
ferme  de  poissons.  Quelle  influence  les  poissons  ont-ilseue  sur  la 
structure  feuilletee  des  roches?  II  n'a  pas  pu  trouver  la  breche 
osseuse  que  M.  Cuvier  cite  dans  le  val  Alpone.  II  a  visite  une 
caverne  a  ossemens  d'Ours,  pres  de  Velo  ,  dans  la  DoJomie. 
Pres  de  San-Pietro  Mussolino  le  trap  traverse  la  craie  dure 
que  l'auteur  confond  a  tort  avec  le  calcaire  grossier.  L'auteur 
visite  Venise ,  et  se  rend  par  Vienne  en  Autriche  ,  chez  lui.  II 
parle  en  passant  des  cavernes  a  ossemens  d'Ours,  etc.,  d'Adlcrs- 
berg  et  de  Brouck  en  Moravie  (Roethelsteiner  Hcehle).  La  precipi- 
tation de  cette  deruiere  partie  du  voyage,  peutseuleexcuser  les 
indications  fausses  que  l'auteur  donne  par  ou'i-dire,  sur  la  geo- 
logic et  plusieurs  localites  de  fossiles  de  Styrie.  Le  calcaire 
jurassique,  le  Kiijijerschiejcr,  sont  inconnus  en  Styrie,  et  le 
calcaire  grossier  n'existe  pas  dans  les  Alpes  calcaires  de  la 
Wildalpen.  A.  B. 

214.  Memoire  sur  les  terrains  de  la  criAiNE  JURASSIQUE  ;  par 
M.  Charbaut,  ing.  des  mines.  [Aiiiial.  des  min.  ;  t.  XIII,  5". 
livr.   1826  ,  p.  177. ) 

M.  Charbaut  a  public  en  1 8  1 9,  un  Memoire  sur  la  geologic  des 
environs  de Lons-le-Saiinier,  renferniant  relativenienta  une  partie 
de  la  chaine  du  Jura,  I'esquisse  d'un  travail  considerable  qu'il 
avait  entrepris  ,  pour  la  description  de  tous  les  terrains  quo 
prcscntc    cette  chaine  ,    depuis  son   pied  JMsqu'a  son   soinmct. 


326  Geologic.  N\  214. 

Peit  de  travaux  goologiques  de  noire  epoque  ont  oblenu  un 
assentiment  plus  universel,  et  ont  ete  plus  souvent  cites 
dans  les  ouvrages  poslerieurs.  La  division  dcs  terrains  dii  Jura 
en  -xfonnations  distinctes,  decrites  et  caracterisees  par  I'auteur, 
sous  les  noms  de  formations  des  calcaires  a  Grjphites  et  des 
calcaircs  oo/iV^/f/ue*,  a  ete  geucralement  admisc.  La  determina- 
tion qu'il  a  faite,  dans  la  formation  oolithique ,  de  trois  ela- 
gcs  distincts,  superposes  I'un  a  1  autre,  n'a  pas  ete  regardee 
par  tous  les  geologues  comnie  aussi  constanle  ,  d'autant  plus 
qu'elle  n'etait  appuyee  sur  aucun  fait  de  superposition  directe, 
observe  par  I'auteur. 

Eloigne  du  Jura  depuis  plusieurs  annees  ,  et  ne  pouvant  plus 
completer  son  grand  travail,  M.  Charbaut  publie  aujourd'hui 
quelques-uns  des  resultats  generanx  qu,i  sont  le  fruit  de  ses 
anciennes  observations  ,  et  qui  lui  paraissent  propres  a  confir- 
mer  les  conclusions  de  son  premier  memoire. 

Apres  avoir  jete  un  coup  d  ceil  general  sur  les  montagnes 
du  Jura,  et  rappel^  que,  dans  I'acccption  qu'il  lui  donne,  Ic 
moX.  formation  exprime  I'ensemble  d'un  systeme  de  masses  mi- 
nerales,  quelle  que  soicnt  leur  nature  et  leur  etendue,  dout  la 
disposition  respective  prouve  qu'elles  ont  ete  formees  par  une 
succession  non  interrompue  des  niemes  causes  ,  I'auteur  ar- 
rive a  i'objet  special  de  son  memoire. 

Considerant  d'abord  les  terrains  a  Gryphites  ,  il  indiquo  la 
composition  de  ces  terrains,  qui  comprennent  toutes  les  cou- 
ches indiquees  depuis  les  argilcs  snliferes ,  ]\i%(\\i  am  calcaire  a 
Giyphites  inclnsivenient ;  i^  signale  les  rapports  nombreux  que 
ces  terrains  oflFrent  avec  les  teri'ains  de  marnes  argileuses ,  lu~ 
machellc  et  calcaire  a  Gryphites  de  la  Bourgogne  ,  decrits  par 
M.  de  Bonnard ,  puis  les  ressemblances  et  les  difterences  qu'on 
pent  observer  entre  eux  et  les  terrains  ol)serves  par  M.  Voltz 
aux  environs  de  Vic  ,  et  par  M.  Merian  dans  le  canton  de  Bale ; 
il  fait  connaitre  la  disposition  des  terrains  ;i  gryphites  ,  au  pieil 
de  la  chaine  du  Jura  sur  toiite  sa  longueur ,  et  aussi  i  toutes  les 
hauieurs  de  la  chaine,  quoique  plus  rares  ct  phis  inconii)Iets 
dans  les  regions  elevees. 

Passant  aux  terrains  oolitiiiquks  ,  M.  (Charbaut  indicpie  la  si- 
tuation generale  de  leurs  couches,  determine  les  Vroh  c'lagcs 
(ju  syslemcs  de  couches  qu'il  croil  y  avoir  reconnus,  dont 
chacun  est  conqiose  dune  grande  hauteur  de  couche  de  mar- 


Geologie.  52j 

nes ,  surmontees  d'uae  hauteur  plus  grande  encore  de  couches 
solides  de  calcaires  generalement  blancs  ,  signalc  les  affaisse 
mens  prodigieux  que  ces  enormes  masses  ont  suhis ,  en  conser- 
vant  une  position  presque  horizontale  ,  affaissemens  qu'il  re- 
garde  comme  etant  generalement  en  rapport  direct  avec 
leloignement  du  point  d'attache  de  ces  masses  a  la  mpntagne 
primordiale,  contra  laquelle  se  seraient  graduellement  elevees 
les  eaux  marines  qui  auraient  reconvert  de  leurs  depots  jusqu'a 
ses  sommets  les  plus  eleves ,  et  il  rappelle  I'explication  gene- 
rale  qu'il  a  donnce  de  ces  affaissemens,  dans  son  premier  me- 
moire.  II  indique  ensuite  la  subdivision  de  chaque  e'tage  en 
plusicurs  plateaux  ou  gradins  ,  ainsi  que  les  nombreuses  res- 
semblances  et  les  faibles  differences  que  presentent  les  couches 
du  premier  elage  ,  avec  celles  des  terrains  decrits  en  Bourgo- 
gne  ,  sous  les  noms  de  seconde  formation  marncuse  eX.  formation 
des  calcaires  blancs ;  il  appelle  aussi  I'attention  sur  les  rapports 
remarquables  qu'il  trouve  entre  I'ordre  de  succession  des  cou- 
ches de  cliaque  etage,  et  celui  que  M,  Berthier  a  signale  dans 
les  depots  que  formeut  les  sources  minerales.  iVI.  Chaibaut  in- 
dique ensuite  les  faits  qui  lui  paraissent  etablir  la  superposition 
du  second  etage  au  premier,  et  celle  du  troisieme  etage  au  se- 
cond,  ainsi  que  les  faits  et  considerations  d'apres  lesquels  il 
pense  que  les  trois  elages  appartiennent  a  une  formation 
unique. 

Dans  un  troisieme  article,  I'auteur  otablit,  d'apres  des  ob- 
servations de  superposition  directe  ,  que  les  terrains  a  gryphi- 
tes  sont  inferieurs  aux  terrains  oolithiques  ;  il  indique  quelques 
fails  qui  ,  dans  le  Jura  ,  scmbleraient  pouvoir  conduire  a  une 
conclusion  differente  ,  si  des  travaux  d'exploitation  n'avaient 
pas  eclaire  sur  le  veritable  etat  des  choses ,  et  il  pense  que  les 
cxomples  cites  par  M.  Merian  dans  le  canton  de  Bale  ,  de  la 
superposition  en  quelques  localites ,  des  terrains  de  ses  pre- 
mier et  second  groupcs  aux  terrains  du  troisieme  ,  ng  sont 
aussi  que  des  exceptions  ajjparentes.  Enfin  le  giseraent  contras- 
taiil  que  presentent  ,  dans  le  plus  grand  nombre  dc  cas  ,  les 
couches  des  terrains  oolithiques  superposes  aux  terrains  a  gry- 
phites,  portc  M.  Charbaut  a  conclure  qu'il  y  a  eu  interruption 
entre  le  depi'jt  de  ces  terrains  ,  que  les  plus  anciehs  avaicnt  deja 
subi  des  bouleversemens ,  lorsque  les  autres  commencerent  k 
etre  deposes  ,  et  que  par  consequent,  d'apres  sa  definition  pre- 


528  Geologic. 

cedente,  ils  apparticnneut  a  deux  foiniatioiis  distinctes  ;  niais 
que  ces  deux  formations  se  sent  succede  sans  I'interposition 
d'aucune  autre  formation.  D.-B. 

2  I  5.  ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION  GEOGNOSTIQUE  DES  ENVIRONS  DE  BOU- 
LOGNE-SUR-MER  ,  avec  une  carte  et  des  coupes.  Lu  aux  Soc. 
philomathique  et  d'liist  nat.  de  Paris,  en  fevrier  1826;  par 
M.  RozET  ,  ingenieur  geographe. 

Ce  travail  est  divise  en  neiif  paragraphes  et  en  deux  parties, 
l*^une  puremeut  descriptive  et  I'autre  theorique. 

ie  §  I  est  consacre  a  quelques  details  topographiqncs,  a  dcs 
reflexions  sur  les  montagnes  de  craie  qui  entourent  le  bassin 
du  Bas-Bpulonnais  ,  et  sur  la  formation  de  ce  menie  bassin  ,  que 
I'auteiir  attribue  a  la  denudation  de  la  craie.  La  cause  qui  pro- 
duisit  cette  denudation  a  certainement  agi  en  nieine  temps 
en  France  et  en  Angleterre  ;  car,  sur  la  partie  opposee  de  la 
cote,  on  trouve  un  bassin  semblable  qui  correspond  tres-bien 
a  celui  de  Boulogne. 

Dans  le  §  2  ,  M.  Rozet  parle  des  dunes  dii  liltoral;  ces  du- 
nes sont  formees  d'un  salile  fin  idcntique  avec  celui  qui  couvre 
la  plage  voisine.  Tons  les  monticules  sont  allonges  dans  le  sens 
du  iV.-O. ;  ce  qui  prouve  ,  ainsi  que  cela  se  voit  tons  les  jours , 
qu'ils  sont  formes  par  le  vent  qui  soiifle  dans  cette  direction  , 
et  qui  est  le  plus  commun  et  le  plus  violent  de  ces  contrees. 
On  voit  dans  ces  dunes,  de  minces^couches  de  mauvaise  tourbe. 

§3.  Depuis  le  fort  St.-Fiieux  jusqu'a  Lacancbe ,  on  trouve 
des  tourbes  qui  s'enfoncent  sous  les  dunes,  et  qui  fournissent 
un  tres-bon  combustible.  Ces  tourbes  sont  composees  de  ve- 
getaux  dicotylediins  aglutiues  par  une  substance  bitumineuse. 
On  y  voit  des  arbrcs  entiers  ,  de  trcs-petites  brandies,  des 
feuilles  en  tres-bon  etat,  des  elitres  d'insectes  ,  et  enfin  du  fer 
pyriteux.  Toutes  ces  circonstauces  tendent  a  prouver  que  les 
vegetaux  ont  cru  sur  les  licux. 

§  4-  Sur  les  montagnes  de  craie,  dont  il  a  ete  parle  §  i  , 
on  trouve  des  lambeaux  d'un  gres  tres-semblable  a  celui  de 
Fontainebleau.  La  formation  de  la  craie  se  compose  de  trois 
assises  :  craie  blanche  avec  silex  en  lits  ,  craie  tufeau  ,  et  glau- 
conie  craycuse. 

Sur  les  plateaux  ,  ce  terrain  est  assez  fertile. 

5  5.  Sous  la  craie,  on  trouve  des  sables  verts  el  fcriugineux. 


Geologic.  52g 

Le  sol  occupe  par  ces  sables  ne  prodiiit  que  de  mauvais  palu- 
rages ;  il  y  a  ties  sources  minerales. 

§  6.  Sur  plusieurs  points  de  la  commune  de  Wimille  le 
long  de  la  cote,  las  sables  ferrugineux  recouvreut  une  couche 
d'argile  bitiiniineuse  avec  nodules  calcaires. 

§  y.  Partiiut  ou  se  presente  I'argile  bitumineuse,  on  la  voit 
i-eposer  sur  une  coucbe  de  calcaire  tubercule,  de  i",  5  d'e- 
paisseur,  qui  se  lie  vers  le  has  ,  avec  un  gres  calcaire  que  I'oa 
exploite  pour  les  constructions.  Ce  gres  renferme  des  osse- 
mens  de  grands  sauriens,  et  beaucoup  de  coquilles,  parmi 
lesquelles  domine  le  Trigonia  exccntrica.  Ces  coquilles  sont  : 
des  Amftionites,  des  Cerites ,  des  JNatices  ,  des  Trigonies,  des 
Modioles  ,  des  Pernes ,  des  Pinnes  et  le  Gryphea  virgula. 

§  8.  Dans  la  parlie  inferieure,  les  couches  precedentes  al— 
ternent  avec  une  marne  bleuatre,  qui  prend  bicntot  un  deve- 
loppement  considerable.  C'est  le  long  des  falaises  que  Ion  peut 
le  mieux  observer  cette  marne.  La  partie  superieure,  souvent 
schisteuse  ,  conlient  a  peu  pres  toutes  les  coquilles  que  je 
viens  de  citer.  On  y  voit  des  bancs  subordonnes  de  calcaire 
marneux  ,  de  calcaire  pyriteux  et  de  calcaire  lumachelle,  re- 
couvrant  un  banc  de  calcaire  sublamellaire.  La  masse  contient 
des  cristaux  de  gypse  ,  c'est  aussi  le  gisement  des  nodules  qui 
donnent  le  ciment  de  Boulogne  ;  il  y  a  des  lignites  dont  quel- 
ques  morceaux  ressemblent  a  de  la  braise  de  boulanger. 

La  partie  inferieure  differe  un  peu  ;  elle  est  composee  de 
bancs  calcaires  nijarneux,  alternant  regulierement  avec  des  cou- 
ches de  marue  qui  sont  reniplies  du  Grjphea  (i)  virgula.  Les  li- 
gnites sont  assez  communs ,  on  voit  beaucoup  de  morceaux  a 
I'etat  calcaire  ;  parmi  les  restes  organiques  ,  on  peut  citer  des 
vertebres  de  grands  Sauriens,  des  Echinitcs  et  des  Asteries.  Les 
coquilles  sont  .  des  Ammonites,  Natices  ,  Serpules,  Plagiosto- 
mes,  Terebratules  ,  Gryphites  ,  Huitres  ,  Pernes,  Peignes, 
Trigonies  et  Pholadomies. 

Le  sol  occupe  par  la  marne  est  tres-fertile.  Dans  la  seconde 
partie  ,  I'auteur  rapporte  les  groupes  7  et  8  ii  une  meme  for- 
mation ,  qu'il  nomiwe  formation  marncusc  are'nacee  superieure 
au  calcaire  du  Jura. 


(1) C'est ,  je  crois,  la  premiere  fois  que  loii  a  tioiivo  cette  coquille 
en  place. 


35o  Geologic . 

§  9.  La  parlie  iuferieuie  de  la  marnc  alterne  avec  un  calcaire 
jaunatre  a  cassure  conchoide,  qui,  vers  Ic  bi.s  ,  devient  lu- 
machelle  et  ensuite  ooliri(|ue  ;  c'esl  lui  que  Ion  exploite  a 
Brequereqiie  et  a  /JaineUuin.  Ce  calcaire  renferme  dans  le 
haut  le  Giyphca  virgula ,  et  dans  toute  la  masse  des  Ammoni- 
tes ,  des  rs'eritines ,  des  Terebratules ,  des  Pholadomies  et  des 
Echinites. 

L'auteur  rapporte  ce  terrain  a  la  formation  du  Jura  ;  mais  , 
n'ayant  rien  pu  voir  au-dessous,  il  ne  precise  pas  I'etagc,  et  il 
se  contente  de  dire  qu'il  est  .caraclerise  par  la  grosseur  des 
oolites  et  le  grand  nombre  de  nerines  qu'il  conlient. 

Enfin ,  M.  Rozet  regrette  que  ses  occupations  ne  lui  aient  pas 
permis  de  lier  ces  terrains  avec  ceux  des  environs  de  Marquise. 

216.     SUR    LA     GEOLOGIE   DU     PeiMBROIvESIIIRK    MERIDIONAL;     par      DE     LA 

Beciie.   {  Transact,   de  la  Soc.  gcolog.  de  Londres  ;  vol.    2  , 
i"  part.  1826,  p.  I.) 

Cette  contree  contient  des  grauwackes ,  du  gres  rouge  inter- 
mediaire  ,  du  calcaire  intermediaire  recent  [Mountain  Limes- 
tone) des  houilleres  et  des  trapps  qui  la  rendent  surtout  inte- 
ressante.  L'auteur  consacre  un  chapitre  a  chacun  de  ces  depots, 
et  commence  par  le  dernier.  Ce  trapp  intermediaire  est  feld- 
spathique  et  amphibobque ;  il  u'y  a  point  de  pyroxene,  et  il  y 
a  ([uelquefois  assez  de  quartz.  Pres  de  St.-Davidsbead ,  cette 
rochc  forme  des  cones  dans  la  grauwacke  ;  elle  s'etend  de  Mid- 
way a  Trafgorn  Mountain.  A  Millbaven  ,  elle  oETre  des  coupes 
interessantes  qui  la  montrent  reposant  d'un  cote  sur  le  calcaire 
carbonifere,  et  de  I'autre  sous  le  gres  rouge  contourne.  II  y  a 
une  chaine  de  trapp  de  Ballon  Beacon  a  Benton  Castle.  A  Mar- 
loes,  le  griinstein  au  contact  dii  gres  y  penetre  sous  la  forme 
de  Clons  siliccux,  et  dans  I'lle  de  Skomer  on  voit  la  menie  ni- 
che. L'auteur  parle  cnsuile  de  la  grauwacke  des  districts  de 
St. -Davids,  Haverfordwest  et  de  cello  qui  entoure  le  bassin 
bouiiler  meridional.  Le  gres  rouge  intermediaire  occupe  le 
pays  de  Myuwer  i  Asbwell,  et  de  Millbaven  ii  St.-/Vunshead , 
iMilford  et  Lanstadwell ;  et  au  snd  de  Milfordhaven  il  forme 
deux  bandes  etroites  ,  I'une  entre  Penally  et  Pennarmoutb  et 
Tborn-Jsland  ,  et  I'autre  de  Rat-Island  a  Oldcasllehcad  el 
Sla(  kpolo-Quay.  Le  calcaire  de  monlagne  se  troiive  entre  les 
deux  bandes  de   Lidstip-point  a  Pembroke  et  W.   Anzle ,    il 


Ge'ologie.  55 1 

forme  tout  le  promontoire  au  sud  de  Stackpole  et  de  Caslle- 
Martin  ;  il  environne  le  terrain  houiller  au  nord  a  Haroldslou  , 
Mynwer,  Rosedown  ,  Larteg ,  Ashwell ,  et  au  sud  a  Tenby, 
St.-Florence  ,  Carew  ,  West,  Williamston  et  Langum  Ferry. 
Enfin  le  terrain  houiller  constitue  une  larjie  bande  de  la  baie 
de  St.-Hrides  a  la  baie  de  Caermatben  ;  ses  limites  sent  Broad- 
haven,  Mynwer,  Ashwell,  Tenby,  Langum,  Anneykell  et 
Goultrophead.  L'auleur  considere  cbaque  morceau  detaclie  de 
ces  depots ;  il  donne  des  coupes  du  terrain  houiller ,  une  carte 
geologique  fort  belle  de  tout  le  pays  ,  des  vues  et  six  coupes 
des  cotes.  A.  B. 

2!^.    SUR  LE   LIAS   DE  LA  COTE  DES  ENVIRONS  DE  LyME-ReGIS,    DorSCt  ; 

par  DE  LA  Beche.  {Ibid,  ;  vol.  II,  i'"''.  jiart.  ,  p.  21.  } 

Ce  Memoire  a  pour  but  de  donner  I'ordre  de  superposition 
du  sable,  de  I'oolite  inferieure  ,  dii  lias  et  des  parties  supe- 
rieures  de  la  marnc  rouge,  comme  on  le  voit  entre  Down-Cliff 
et  Culverholepoint.  La  marne  rouge  occupe  120  pieds  de  hau- 
teur ;  inferieurement  et  suporieurenient ,  elle  offie  des  nids 
de  gypse  ,  et  I'auteur  donne  le  detail  de  toutes  ces  couches 
d'Axmouthpoint.  Le  lias  la  recouvre  et  se  divise  en  trois 
masses;  inferieurement  il  y  a  ly  a  18  pieds  de  marne  alter- 
nant avec  un  calcaire  gris  ;  puis  vient  le  lias  blanc  qui  a  18  p. 
d'^paisseur ,  et  le  veritable  lias  consistant  en  alternats  de  cal- 
caire gris  lerreax  ou  compacte  avec  des  marnes.  Ces  deux  der- 
nieres  masses  forment  une  epaisseur  de  i  i  o  pieds.  I^es  marnes 
superieures  du  lias  occupcnt  5o3  pieds  de  hauteur.  Dans  le 
has  elles  alternent  avec  des  lits  de  marne  endurcie  ou  meme 
de  calcaire.  A  une  certaine  hauteur  sont  beaucoup  d'Ammo- 
nites  ;  plus  haut  il  y  a  une  couche  de  Belemnites,  et  les  marnes 
micacees  couronnent  le  tout.  Enfin  on  voit  au-dess~us  d'elles  , 
180  pieds  de  sable  ferrugineux  des  oolites  inferieures,  qui  est 
inicace  et  renferme  des  portions  de  calcaire  a  Belemnites  ,  a 
Peignes  et  a  Tcrebralules,  et  une  couche  de  raarne  grise.  L'au- 
teur  donne  pour  chacune  de  ces  divisions  une  coupe  dctaillee 
des  couches  avec  leurs  epaisseurs  ,  et  il  ajoute  une  liste  des  fos- 
siles.  Ce  Memoire  est  accompagne  dune  enumeration  de  tons 
les  fossiles  du  lias  de  Lyme-Regis  ,  dont  la  plupart  sont  deja 
connus  par  Sowerby;  d'autrcs,  qui  sont  nouvcaux  ,  sont  figu- 
res sur  une  planchc.  On  y  trouve  la  machoire  d'un  poisson  ,  des 


332  Geologie.  N°.  iZj, 

debris  dun  crustace ,  un  Orthocera  clongata,  un  ecliinite  ,  du 
bois  fossile  et  une  plante.  Pour  les  partisans  <le  la  geoloyie  ba- 
see  sur  la  zoologie,  nous  observerons  que  I'auteur  n'enuniere 
pas  dans  son  lias  le  Gryphea  Cjmbiiim  de  Lamark  ,  et  il  trouve 
le  Grj'phea  arcuata  aussi— bien  dans  les  marnes  superieures  que 
dans  le  lias  nieme  ou  cette  grypbee  est  si  abondante.  Je  pense 
qu'en  Alleniagne  ce  cas  arrive  souvent.  On  retrouve  avec  plai- 
sir,  en  Angleterre  ,  dans  le  sable  des  oolites ,  le  gres  ferrugi- 
neux  ou  gres  du  lias,  qui,  dans  tout  le  sud-ouest  de  I'Alle- 
magne ,  separe  les  marnes  du  lias  du  calcaire  compacte  ,  et  qui 
se  revoit  dans  les  marnes  ,  en  Westphalie  ,  sous  le  nom  im- 
propre  de  Quadersandstein  {Porta  l^^estphalica).  A.  B. 

218.  Observations   sub  les  coucnEs  de  Pubbeck  et  de  Portland; 
par  T.  Webster.  {Ibid.  ;  vol.  II,  part.  i^^.  ,  p.  "S-j .  ) 

Ce  IMemoire  est  un  appendice  au.x  Lettres  de  I'auteur  a  sir  H. 
Englefield.  Les  couches  calcaires  en  question  sont  au-dessous 
de  la  craie  dans  les  bales  de  Swanwich  ,  Durlslone  et  de  War- 
barrow.  A  Tilly vvliin  ,  le  calcaire  de  Purbeck  repose  sur  un 
oolite  que  I'auteur  assimile  au  calcaii'e  de  Portland  ,  et ,  pres  de 
St.-Adhelmsbead  ,  on  voit  meme  I'argile  de  Kiniineridge.  L'au- 
teurdonne  I'enumeration  deSa  couches  du  calcaire  dePuibeck. 
On  voit  au-dessus  ,  dans  la  baie  de  W^arbarrow  ,  une  couche 
de  I  a  2  pieds  qui  contient  des  points  verts,  et  passe  au  mar- 
bre  de  Pentworlh  ,  contenant  des  Paludines  et  des  Poissons.  II 
examine  ensuite  I'lle  de  Portland  j  il  donne  une  coupe  d'une 
carriere,  et  dit  qiion  y  voit  I'argile  de  Kimmeridge.  II  croit  , 
d'^pres  cela  ,  qu'il  faut  separer  le  calcaire  de  Purbeck  de  celui 
dePortl.ind,  surtout  parce  que  le  premier  contient,  dit-on  ,  des 
coquilles  d'eau  douce  et  les  niemes  fossiles  que  les  gres  de 
Hastings  ;  tandis  que  celui  de  Portland  ofFrc  des  coquilles 
marines.  La  couche  superieure  de  Portland  serait  la  plus  infe- 
rieure  de  Purbeck.  A.  B. 

219.  Observations  pour  avancer  les  connaissances  geologiques 
BANS  le  Wurtemberg  ;  par  le  Dr.  Heiil.  (  Correspond.  Ulatt 
de.i  fFurtcml}.  Landw.  Vcrclns ;  fev.  i8i3,  p.  69  ;  mars  i823, 
p.  125  ;  mars  1824  ,  p.   129,  et  aout  i825  ,  p.  75.  ) 

L'autcur  coninience  par  reconnaitre,  dans  le  Wurtemberg, 
i4  depots  ,  le  gneis  ,  Ic  granite  ct  le  weisstcin  ,  los  gres  rouges, 


Geologie.  335 

le  gres  bigarre  avec  les  gypses  ,  le  niuschelkalk  avec  son  gypse 
et  son  sel ,  le  calcaire  a  gryphees,  le  calcaire  jurassique  avec  ses 
minerals  de  fer  en  grains  ,  les  basalles  et  les  tufs  ,  les  agglome- 
rats  calcaires  de  Cannstadt  et  d  Uracil,  du  tnf  calcaire,  de  la 
niarne  ,  de  I'argile  ,  de  la  tourbe  et  les  alluvions  de  la  Souabe 
superieure.  L'auteur  decrit  au  long  chacun  de  ces  depots  ;  jns- 
qu'i  present  il  nest  arrive  que  jusqu'au  muscbelkalk.  Dans  I'ar- 
tide  sur  le  granite,  on  trouve  ses  limites,  sa  structure  en  pe- 
tit ,  ses  fossiles  et  se^  melanges  de  scliorl ,  de  baryte,  etc. ,  ses 
rainerais  (argent,  argent  sulfure  ,  cuivregris,  fer  spatbique, 
cobalt,  urane  oxide,  etc.  ),  sa  structure  en  grand,  ses  rap- 
ports avec  les  autres  rocbes  ,  ses  passages  ,  ses  filons  et  ses  cou- 
ches subordonnees.  L'auleur  distingue  le  granite  de  I'EnzthaL 
de  celui  d'Alpirsbach ,  qui  est  plus  recent,  et  qui  a  des  filons. 
La  baryte  et  le  fluore  ,  le  spatb  calcaire  y  renferment  des  mine- 
rals d'argent.  Le  weisstein  se  volt,  dans  I'Enzthal ,  sur  le  gra- 
nite de  la  Sprollenmiible.  II  y  a,  suivant  I'auteur,  uu  passage 
du  granite  du  Wildbacb  au  gres  blanc  ou  grlsatre  ,  et  ce  dernier 
ofFre  des  filons  a  galene  et  fluore  comme  le  granite.  L'auteur 
considere  ensuite  le  gres  rouge  sous  tous  les  memes  rapports 
que  le  granite.  II  passe  insensiblenient  au  gres  semblable  au 
gres  bigarre  ;  les  detail  qu'il  donne  sur  les  filons  du  gres  sont 
fort  interessans.  H  y  a  des  filons  de  fer  hydrate  dans  I'Enzthal 
et  dans  le  Christophsthal ;  on  y  tiouve  du  quartz,  de  la  baryte, 
du  spath  calcaire  ,  de  I'argent  sulfure  ,  de  la  pyrite  culvreuse , 
du  fer  oxide  rouge  ,  de  Ihematile  ,  du  fer  spathique  ,  du  man- 
ganese oxide.  II  y  a  des  filons  cuivreux  a  Bulach  et  dans  le 
Christophsthal.  lis  n'ont  pas  la  largeur  des  autres,  qui  varie  de 
I  a  5  pleds  ;  ceux-ci  sont  lies  a  la  rocbe  et  des  petits  filons.  On 
y  remarque  de  I'aniethyste,  du  spath  calcaire  ,  de  la  baryte  ,  de 
la  pyrite  culvreuse,  du  cuivre  gris,  du  cuivre  carbonate,  de  la 
chrysocoUe  ,  etc.  La  partle  concernant  le  muscbelkalk  est  aussi 
fort  bonne,  et  le  depot  y  est  de  nouveau  envisage  sous  toutes 
les  memes  faces  que  le  granite.  Ce  calcaire  pent  atteindrc  i  ,000 
pieds  d'epalsseur  ;  plus  souvent  il  en  a  680  a  55o.  II  y  distingue 
un  calcaire  poreux  ressemblant  a  la  ranch wacke,  un  calcaire  com- 
pacte  et  des  marncs  bitumineusos  ;  11  contient  du  quartz  prisme, 
de  la  calcedoine  ( Alpek  ) ,  du  silex,  de  Taluminite  fFriedrichs- 
hall  )  ,  du  spatb  calcaire  pyramidal,  cubique  ou  prisme  ,  du 
Spath  magnesien   (  Sulz  ),    de   I'arragonite  en  partir   crlstallisc' 


?554  Geologic. 

(Gondelsheim  et  Fricdriclisliall ) ,  de  la  celestine  ( Ileiusliau- 
seD  )  ,  de  la  poix  f  Bienigheim )  ,  de  la  pyrite  en  partie  cui- 
vieuse  ,  du  cuivie  carbonate  (  Schwennigen )  et  de  la  Blende 
( Zocliendoif ).  Les  fossilcs  sont  a  pen  pies  ceux  du  muschel- 
kalk  du  Nord.  II  donne  les  coupes  de  Sulz  et  de  Friedrichshall, 
d'apres  lesquelles  on  voit  le  gypse  et  le  sel  enclaves  dans  les 
couches  inferieures.  A  Sulz,  sur  une  epaisseur  de  i68  pieds , 
il  y  a  1 5  couches  plus  ou  moins  gypseuses  ou  k  selenite  et  a 
anhydrite.  Dans  le  dernier  article  sur  le  gres  bigarre,  Ion 
trouve  les  faits  arranges  dans  le  nieme  ordre.  Coninie  il  regar- 
dait  encore  en  1824  le  muschelkalk  comme  le  zechstein  ,  il  a 
donne  le  nom  de  gres  bigarre  a  tous  les  gres  et  anx  niarnes  qui 
separent  le  lias  du  muschelkalk.  11  a  peut-etre  confondu  avec 
le  veritable  keuper  des  masses  de  veritable  gres  bigarre.  D'ail- 
leurs ,  son  article  n'est  pas  acheve  ,  et  il  n'a  rien  paru  depuis 
lors.  Son  gres  s'eleve  a  i,75i  pieds  a  la  Solitude,  et  a  1,879^ 
•  pres  Lowenstein  ;  il  renferme  du  quartz  prisme  ,  des  silex 
(EUwangen),  du  bois  siliceux  ( Goppingen  ) ,  de  Targile  a 
potier  (Stuttgardt),  de  la  baryte  ,  du  lignite  (Weil,  Alten- 
rieth  ,  etc.  )  ,  un  pen  d'or  (  Sternenfels ) ,  du  cuivre  carbonate 
(Bapser) ,  des  pyrites  ,  de  la  galene  (  Welzheim  ) ,  du  fer  oxide 
conipacte,  du  fer  hydrate  (  Stuttgart)  ,  dii  manganese  oxide  et 
des  pseudocristaux  de  spath  calcaire.  On  y  remarque  des  im- 
pressions de  bois  ,  de  feuilles  et  de  calaniites.  L'auteur  donne 
le  detail  des  coupes  de  ce  gres  qu'on  voit  pres  de  Stuttgart. 
Des  grc^s  argileux  y  alternent  avec  des  gres  quartzeux,  et  le  lias 
les  recouvre.  Le  gypse  se  trouve  dans  le  has  et  les  gres  quart- 
zeux dans  le  haut.  A.  B. 

220.  Division   prismee   kt  concentkique  ,    cylindrique  et  testacee 

du  Trachyte  desSept-Montagnes;  par  M.  Koeggeuatii.  [Gchirj^c 

itn  Rheiiilandc  Westphalai;  vol.  4,  p.  559.) 

/ 

Les   trachytes  prismes  existent  a   la   Wolkonburg,    au  Dra- 

chenfels  et  au  Stcngelberg;  ils   ont   qnelqucfois   70   pieds    de 

haut  et  3  a  1 5  de  large.  A  la  Wolkenbuig  et  au  Stenzelberg , 

il  y  a  de  ccs  pi-ismes  qui  sont  composes  a  peu  pres  comme  les 

basaltes,  dc  parties  allongees  globulaircs  et  teslacces. 


Geologie.  535 

■2J.1.     GlSEMKNT   DU  PeBLITE  DANS    LA    VALLEE   DE    LA    LaiIN    pl'CS    Holz- 

appel ;  par  Schneider.  (Ibid. ;  p.  35^.  j 

II  y  a  du  Perlite  dans  un  basalte  du  Muhlenberii;  pies  de 
Dietz.  Cette  montagne  est  adossee  centre  la  grauwacke  ;  le  ba- 
salte reniplit  au  sud  des  cavites  ,  et  on  le  vcyt  dans  ces  vallons 
fort  au-dessus  du  fond.  Cette  roclie  est  prismee  on  globulaire, 
amygdalaire  ou  porphyrique.  Sur  la  cote  nord  du  Mechlenberg 
un  angle  rentrant  dans  la  grauwacke  est  forme  par  une  branche 
de  basalte  de  wacke  et  de  schiste.  Le  Perlite  est  gris  et  accom- 
pagne  de  chabasie,  niais  en  petite  quantite. 

222.  Division  globulaire  des  grauwack.es  o'EnREKBREixsTEiN  ,  et 
grenatsdu  porphyre  bouillerde  Duppenweiler  pres  Saarlouis; 
par  M.  NoEGGERATii.  (Ibid.  ;  p.  362. ) 

Cette  division  des  grauwackes  se  voit  sur  la  cote  nord  du 
rocher  d'Ehienbreitstein.  Les  boiiles  ont  de  ^  a  2  pieds  en  dia- 
nietre.  L'auteur  croit  que  cette  division  n'a  pas  ete  observee  , 
quoiqu'elle  ait  ete  remarquee  en  Ecosse  et  en  Anglelerre, 
mais  sur  une  pins  grande  echelle.  Ce  porphyre  houiller  a  gre- 
nats  est  unique  sur  la  cote  sud  du  Hundsruck  ;  on  en  a  trouve 
'     de  semblables  au  Harz  dans  le  conite  de  Holieusteiu. 

2'^3  De  l'argile  bleue  d'Odden  en  Daneniark  ;  par  M.  Bredsdorff. 
(Tidsskriftfor Naturvidcnskab.;  1826,  12''.  call.,  p.  078.) 

Dans  un  memoire  precedent,  l'auteur  avait  parle  de  l'argile 
bleue  d'Odden  en  Vendsyssel,  en  ajoutant  que  I'exainen  des 
coquilles  qu'on  trouve  dans  cette  argile,  serait  un  des  meilleurs 
moyens  de  connaitre  1  age  de  cette  formation.  Depuis  ce  temps, 
M.  Bredsdorff  a  recu  un  ecbantillou  de  l'argile  bleue  avec  des 
coquilles.  Ce  sont  les  Snxicava  riigosa  Lamarck  et  le  Mytilus 
pholadis  Muller,  Zoolog.  Dan.  Comme  cette  ccquille  liabite  la 
mer  Baltique,  il  est  probable  que  l'argile  est  une  formation  de 
cette  mer;  et  comme  les  formations  sont  ordinairement  d'autant 
plus  modernes  que  les  restes  d  etres  organises  qu'on  y  trouve 
s'accordent  davantage  avec  les  espcces  qui  vivent  encore  au- 
jourd'bui  dans  le  v<)isina,;c,  on  ne  saurait  attrihucr  a  cette  ar- 
gile une  bien  haute  antiquitc.  Toutefois  ^ette  observation  nc 
pourrait  s'appliquer  a  l'argile  bleue  de  Soebye  qui  diilVre  do 
I'aulrc  ,  et  pcut  etre  par  consequent  dune  autre   formation. 


536  Geologic. 

Celle-ci  parait  a  M.  Bredsdorfl  nioiiis  ancieane  que  la  craie, 
par  la  raisoa  qu'elle  ressemble  a  des  argiles  qui,  se  trouvant 
entremelees  de  conches  de  sable,  doivent  etie  comprises  dans 
ies  formations  les  moins  anciennes.  On  a  objecte  contre  cette 
observation,  que  I'argile  bleue  de  Saebye  ressemble  au  weald- 
clay  de  I'Angleterre  ,  qu'elle  renferme  des  sources  salees,  et 
quelle  se  trouve  daus  iin  pays,  ou  ,  en  raison  des  couches  de 
craie,  on  peut  supposerune  formation  plus  ancienne.  iM.  Breds- 
dorff  repond  a  cela,  i°.  que  I'aryile  bleue  de  Sasbye  ressemble 
a  la  verite  au  sveald-claj,  mais  pourtant  pas  plus  qu die  ne 
ressemble  ii  beaucoup  d'autres  varietes  d'argiles  des  formations 
les  plus  diverses  ,  et  que  les  couches  de  sable  qu'on  trouve 
dans  cette  argile  bleue,  ne  se  voient  point,  autant  que  I'auteur 
sache,  dans  le  weald-clay;  'Jo.  que  les  sources  salees  ne  prou- 
vent  rien  pour  I'antiqiiite,  et  se  trouvent  assez  souvent  dans 
des  terrains  d'alluvion  ,  par  exemple  dans  le  chantier  de  Co- 
penhague,  a  Siilze  en  Liinebourg ,  a  Salzwedel ,  Dambeck  et 
Treuenbrietzen  dans  la  marche  de  Brandebourg,  a  Dobberan  et 
a  Siilze  en  Meckletibourg,  a  Greifswalde  et  a  Colberg  en  Pome- 
ranie  ,  etc. ;  5°.  que  de  I'argile  bleue  qui  parait  etre  de  la  meme 
espece  que  celle  de  Ssbye,  se  trouve  dans  des  conlrees  ou  Ton 
a  des  motifs  de  supposer  des  formations  modernes.      D  —  g. 

•21^.    Du   SABLE  FERRUGINEUX    ET  DU   SABLE    VERT  DE    BoRNIIOLM  ;   par  le 
D^   C.   PlNGEL.    (Ibid.;    p.    273.) 

Les  anciennes  formations  qui  prennent  une  place  si  conside- 
rable daus  les  pays  montagneux  du  nord  du  I'Europe,  occupent 
aussi  la  plus  graiide  partie  du  Bornholm  ;  mais  dans  plusieurs 
endroits,  surtout  sur  les  cotes  de  I'ouest  et  du  sud-oucst ,  elles 
snnt  recouvertes  de  couches  bien  plus  modernes,  qui  sont  ge- 
•neralement  etrangercs  au  systeme  du  nord.  Ces  formations  ont 
taut  d'analogie  avec  le  sable  ferriigineux  {ironsand)  et  le  sable 
vert  {grcensnnd)  des  Anglais,  qu'on  ne  sanrait  la  meconnaitre. 
Le  sable  ferrugineux  se  presente  a  Bornholm  en  masses  consi- 
derables,  comme  un  gres  pen  compacte  ,  de  couleur  d'ocre 
ou  de  rouille  ,  et  rempli'de  paillettes  de  glimmer  d'un  blanc 
d'argent.  C'est  1  hydrate  d'oxiiie  de  fer ,  qui  donne  ces  teintes 
au  gres.  Les  spheroulos  concentriques  ou  geodes  de  sphcrosi- 
.derite  ,  si  frequentcs  ailleurs,  sont  plus  rarcs  a  Bornhnlm  :  on 
rn    trouve   quelqnefois  a   Tluiflodde  ,  Sasaodile    et    en   d'antrrs 


Geologie.  35y 

lieux  de  la  cote.  Les  bancs  de  pieire  qu'on  tiouve  dans  le  sable 
ferrugineux  ,  ont  queicjuefois  jusqu'a  lo  pieds  d'epaisseur ; 
niais  ils  sont  entrecoupes  par  des  couches  d'argile  et  de  sable. 
Les  bancs  de  spberosidtirite  renferment  aussi  de  I'argile,  du  sa- 
ble, ainsi  que  du  fer  sulfure  blanc  de  Haiiy  en  quantite,  qui 
penetre  souvent  entre  les  bancs  de  pierre;  il  est  plus  que  pro- 
bable que  les  petits  cristaux  de  gypse  groupes  en  forme  d'^toi- 
les ,  qu'on  trouve  dans  pkisieurs  couches  d'argile,  et  meme 
dans  une  couche  de  hoTiille,  doivent  leur  existence  a  la  decom- 
position frequente  de  ce  fer  sulfnre  blanc. 

La  formation  houillcre  dans  le  sable  ferrugineux  de  Bornholm 
renferme  une  quantite  de  restcs  de  piantes  encore  reconnaissa- 
bles.  G'est  surtout  le  spherosiderite  qui,  dans  le  voisinage  des 
bancs  de  pierres  ,  renferme  de  nombreuses  empreintes  de  pian- 
tes ,  extraordinairement  bien  conservees.  Dans  les  tiges  , 
feuilles  et  fruits  que  Ton  retrouve  dans  le  spherosiderite  de 
Nebbeodde ,  il  y  a  3  ou  4  especes  inedites  do,  fdiciferes  que 
Ton  n'avait  trouvees  jusqu'a  present  que  dans  les  formations 
houilleres  plus  anciennes.  A  Pythuset  au  sud  de  Roenne,  on 
trouve  ,  dans  le  sjjhcrosiderite  ,  des  feuilles  qui  evidemment 
appartiennent  ii  des  arbres  dicotyledons.  Dans  cet  endroit 
M.  Pingel  a  vu  aussi  les  seuls  debris  d'animaux  qu'il  ait  jamais 
rencontres,  dans  le  sable  ferrugineux  de  Bornholm  :  ce  sont  de 
pelites  bivalves  difliciles  a  determiner.  L'argile  ardoisee  du  sable 
ferrugineux  contient  en  outre  des  debris  de  piantes  carboui- 
sees  :  quelquefois  ce  sont  des  tiges  d'ai'bres  aplaties  et  bitunii- 
niferes  ,  qui,  montrant  des  traces  annulaires,  ont  evidemment 
appartenu  ii  la  famille  des  dicotyledons.  Dans  quelques  endroits 
elles  abondent  tellement  dans  l'argile  ,  qu'elles  forment  des 
couches  considerables,  mais  irregulieres  :  on  en  voit  une  dans 
la  bale  d'Arnag.  Les  memes  vogetaux  que  Ton  trouve  dans  l'ar- 
gile, se  voientfrequemment  dans  les  couches  de  houille,  oia  elles 
forment  nienie  de  minces  couches  placees  au  milieu.  Ce  sont  nro- 
bablementces  piantes  fossiles  trouvees  au  milieu  des  couches  de 
houille  qui  onteiigagijdesobscrvateurssuperriciels  a  comprentlre 
la  houille  de  Dornholm  dans  la -formation  tertiaire  de  lignite. 

Le  sable  ferrugineux  de  Bornholm  se  montre  partout   dans 
un  etat  stratifie.  L'autcur  ne  doute  pas,  qu'a  force  de  rechcr- 
ches  on  ne  parvienne    a    decouvrir   dans  cette  lie,    conunc   eii 
,  B.  Tome  X.  2u 


558  Geologic.  N°.   224. 

Angletcrrc,  que  le  sable  et  I  arijile  sont,  des  couches  subordon- 
n^es  dans  le  gres  peu  comjiacte,  teintpar  I'liydrate  de  I'oxide 
de  fer.  La  couche  d  argile  appelee  paries  \nglais  weald-clay, 
qui  dans  le  sud-est  de  1' Anglcterre  separe  le  sable  ferrugineux 
d'avcc  le  sable  vert  ,  n'a  pas  encore  etc  decouverte  a  Bornbolm  , 
et  encore  moins  dans  le  reste  du  Daneinark. 

On  sail  que  largile  et  le  sable  jouent  un  role  important 
dans  les  anciennes  formations  de  craie.  En  Angleterre  le  sable 
vert,  non  conipacte ,  teint  par  le  silicate  de  fer,  compose  fre- 
quenimentla  couche  inferieure  de  la  craie.  Ce  n'est  que  depuis 
peu  d'annees  que' Ton  a  observe  a  Bornholm  un  jsable  vert 
seniblablc  ,  qui  repond  a  la  craie  cliloriie'e  des  geologues  fran- 
cais.  Ordinairement  la  teinte  est  d'lin  vert  sale;  niais  a  Simr- 
scenkehuuset  c  est  un  verl  pur.  Sur  la  cote  de  sud-ouest,  que 
le  sable  vert  recouvre  depuis  1  emJjouchure  de  la  riviere  de 
Stanipe  jusqu'a  Arnager,  il  se  transforme  insensiblement  en 
une  pierre  calcaire  dent  les  couches  inferieures,  d'un  gris  ver- 
datre ,  renferment  en  grande  quantite  des  grains  verts  de  sili- 
cate de  fer,  \e  fer  chloritcux  granulaire  d'Al.  Brongniart,  qui 
disparaissent  ensnite  dans  les  couches  superieures.  A  Arnager 
le  calcaire  est  dun  blanc  grisatre,  a  un  asj)ect  prcsque  crayeux, 
et  renferme  du  silex  corne  dun  bleu  ibnce. 

La  couche  calcaire  du  sable  vert  est  pleine  de  debris  d'ani- 
niaux  non  encore  examines;  on  y  trouve  surtout  des  fragniens 
libreux  d  un  Calillus .  mais  on  ne  trouve  que  peu  de  restes  de 
plantes;  encore  ne  sont-elles  guere  reconnaissables.  Dans  la 
craie  grise  {craie  luffau)  d' Arnager  ,  on  observe  beaucoup  d'em- 
preintes  d'algucs  et  de  conferves,  el  parnii  celles-ci  quelqnes 
restes  d'animaux,  tels  que  V /fmnioiii/cs  Gcii/o>ii ,  le  My-filoixlcs 
labialus ,  etc. 

(;'est  particulierenieut  a  quclque  distance  dc  la  c6t<'  que 
r«u  trouve  a  Bornholm  d'anciennes  formations  de  craie.  Kn 
i8«9,  on  trouva  dans  la  paroisse  de  Nykerke ,  en  ycrcusaut  un 
puils,  du  calcaire  de  Go  pieds  dc  profondeur,  reposant  sur  du 
sable  vert-,  et  reconvert  de  -iS  pieds  de  diluvium.  On  pent  dire 
que  le  sable  verl  et  la  craie  tulTau  dc  liornholm ,  avcc  la  craie 
blanche  de  Moen  et  du  sud-est  de  la  Seiande ,  inesenteut  un 
(h'veloppeinent  asscz  coni|)l('t(h>  la  foi-niation  enliere  de  la  craie. 

D  — G 


Geologie.  35q 

2a5.  Deterimination  barometkhjue  de  la  hauteur  de  piusieurs 
LiEux  DU  Portugal  ;  par  M.  d'Eschwece.  {  Heiilia  ;  i'''".  annee, 
y .  vol.  ,  i"^"".  cab,,  p.  sSy.) 

Ccttc  liste  de  8o.  hauteurs  mesurees  en  1824  ,  nous  apprend 
qu'il  y  a  cki  granite  a  Penafiel ,  Alto  dc  Petre,  Amarante  ,  Sa- 
lamonde  ,  Pardieiros  ,  Igri  a  de  Bon  Jesus,  Villa  Verde,  Rio 
da  Murca  ,  Serra  de  Quadrasal  ,  Pinlieiro  Vellio  et  Novo,  Rio 
Berca  ,  Altures  de  Barozo,  Venda  Nova,  etc.;  du  gneis  a 
Altura  de  S.  Cornely  ;  du  micacliiste  et  du  granite  a  Ventozrlo; 
dn  niicachiste  et  du  scliiste  argileux  a  Mirandella  ,  V*.  da 
IWurca  ;  du  scliiste  argileux  a  Serra  de  Vallongo  ,  Rodas  do 
IMarao  ,  Campian  ,  V'".  Chacini  ,  St.  Vicente  ,  Rio  S.  Ruffina  ; 
de  I'itacolumite  a  V".  de  Mogadouro  ,  Alto  de  Val  Erto  ,  Pte. 
de  Algor  ,  V.  Outeiro  et  Rio  Tuella  ;  de  lanipliibolite  grena- 
tifere  a  Braganca  ,  Castarella  ,  Rio  \asseira  et  Va.  Vinhaes  ; 
des  poudingues  a  Cabcza  de  Mont;  du  gres  micace  a  Alcobaca; 
du  calcaire  stratifie  a  Carvalhos  ;  du  basalte  a  Cabezas  de  Mon- 
lacbique  ,  et  des  alluvions  a  Caldas  et  a  Altures  de  Marzialo. 

9.afi.     ESQUISSE    DUN     TABLEAU    GEOGKOSTIQU  if    DE    L'AiMlhunrri   MERIDIO- 

NALE  au  nord  de  I'Amazone,  et  a  Test  du  nieridien  de  la 
Sierra  Nevada  de  Mcrida  ;  par  M.  de  Humboldt.  (  Foj.  aiix 
reg.  equinox.;  vol.  X  ,  p.   i  a  5i3,    18  i5.) 

Dans  la  section  premiere  de  ce  beau  travail,  M.  de  Hum- 
boldt examine  la  conOguration  du  pays  ,  les  cbaines  et  les  cretes 
de  partageet  les  plaincs.  H y  a  dans  TAmenque  meridionale  une 
seule  grande  cliaine,  savoir  :  les  Cordilieres,  et  3  groupes  de 
montagnes  ;  savoir  les  montagnes  du  Bresil  ,  les  montagnes  de 
la  Parime  ou  de  I'Orenoque  ,  et  la  Sierra  Nevad.a  de  Santa- 
Marta.  Entre  ces  elevations  du  sol,  se  trouvent  les  immenses 
plaines  de  la  riviere  des  Amazones  ,  et  de  I'immense  llano  sec 
ou  huniide  qui  s'etend  dcpuis  les  Pampas  de  la  rcptiblique  de 
Buenos-Ayres  et  du  Paraguay,  jusque  dans  los  ])assins  de  I'A- 
mazone  et  de  lOrenoque.  M.  Rengger  confirme  pleinement 
I'cxistence  du  grand  detroit  terrestre  ,  conime  I'appelle  M.  de 
Humboldt.  Toutes  les  fois  que  dans  les  Andes  ,  entre  8„  latit. 
sud  et  9.1"  latit.  nord,  les  cimcs  depassent  qS  a  -xi-jo  toises  , 
le  trachyte  les  compo.'^e  ,  et  les  roches  primitives  disparaisscnt. 


34o  Geologie.  N°.  226. 

Ces  dernieres  peuvent  iieanmoins  etre  aussi  un  produil  pluto- 
nique.  L'auteiir  parlo  an  loug  du  cours  dcs  (^ordilii-ros.  Ellcs 
ont  I'allure  dun  filoii  qui  sc  rcnfle,  et  se  divise  ca  ct  la  pour  ne 
reformer  plus  loiu  qu'un  seul  filon.  La  belle  carte  de  M.  Bruc 
fait  Lien  sentir  ce  fait ,  dont  les  details  nous  m^neraient  trop 
loin.  L'auteur  presente  un  tableau  des  ntBtids  et  chaines  des 
Andes  ,  et  un  apercu  des  grands  bassins.  La  largeur  moyenne 
des  Andes  est  de  i8  a  ao  lieues.  II  parle  des  cliaines  du  Mexi- 
que.  Les  minerais  d'argent  y  existent,  surlout  entre  i6°  ~  et 
290  de  latitude.  Le  plateau  du  Mexique  -nous  offre  un  exeinplo 
deraxiome,  que  tout  nccud  ou  clargissenient  d'une  chainc 
offre  des  sonimites  dont  I'agroupenient  est  indejiendant  de  la 
direction  generale  de  i'axe.  Entre  ii»  ct  i6"  de  latit.  soni  les 
lignes  de^volcans  de  Nicaragua  et  de  Guatimala  ,  et  entre  i6" 
et  180  les  grariites-gneis  d'Ooxaca ,  entre  18"  et  19°  ^  le 
nceud  tracbytique  d'Anabuac  et  les  volcans  enflamnies.  L'au- 
teur parle  des  cbainons  des  Andes  dans  la  Colonibie,  de  la 
chaine  du  littoral  de  Venezuela  ,  du  groupe  de  la  Parinia  et  des 
montagnes  du  Bresil.  Ces  dernieres  ,  beaucoup  plus  basses  que 
les  Andes,  n'ont  pas  leurs  plus  haiites  soniniites  pres  de 
rOcean  ,  conime  c'e.'t  le  cas  dans  les  Andes.  Enlirt  ,  il  passe  en 
revue  toutes  les  plaines  et  les  bassins  de  I'Anierique.  La  se- 
eonde  section  contient  la  repartition  generale  des  terrains  ,  la 
direction  et  linclinaison  des  concbes  ct  la  bautenr  relative  des 
formations  au-dessiis  de  I'Occan.  Les  nionlagncs  sont  tautot 
semblables  a  dcs  filons,  et  tantot  a  un  amas  irregulier  de  cre- 
vasses (Sierra  Parinie  ,  Sierra  des  Vertenles).  La  Sierra  Pa- 
rime  est  principalement  de  gianite-grieis  y  et  comme  dans  le 
Bresil  il  n'y  a  que  quelques  lanibeaux  d'agglomerats  secon- 
daires.  La  meme  formation  doniine  dans  la  (Xordili^re  du  lit- 
toral de  Venezuela.  Le  granite  veritable  appartieut  surtout  au 
bassin  du  lac  de  Valencia.  Le  micascbiste  domine  dans  la  pe- 
ninsule  d'Aiaya  et  le  groupe  du  Macanao  ,  et  il  passe  au  scbistc 
a  I'ouest  de  ^laniquarez.  Au  sud  de  la  Villa  de  Cura  il  y  a  un 
terrain  intermcdiaire  de  griinstein  ,  de  serpentine  ,  de  calcaire 
carbure  et  de  scbiste.  Au  sud  sont  des  rocbes  volcaniques,  et 
entre  Parapara  ,  Orliz  et  le  Cerro  de  Floris  des  rncbcs  pyroxe- 
niques  et  phonolitiques  cut  traverse  les  rocbeslntcrniediaires. 
Le  calcaire  s'ctend  a  Test  du  cqi  Unare  jusqu^  vis-a-vis  la  Tri- 
nile  au  golfe  de  Paria  ,  ou  il  y  a  du  gvpse  ii  soufre.  Le  calcaire 


Geologic .  341 

existe  aussi  dans  la  montagne  de  Paria,  et  pies  de  Carupano. 
Lt  calcaire  est  en  partie  jurassique  et  en  partie  dii  calcaire 
compacte  semblablc  a  celui  des  Alpes  ,  et  il  conlient,  comnie 
en  Europe  ,  du  gypse.  II  y  a  des  gres  quarzeux  secondaires  re- 
cens  sur  le  calcaire  de  Cumanacoa  ,  de  I'argile  muriatifere  sur 
la  peninsule  d'Araya  ;  des  agglomerats  calcaires  ,  des  calcai- 
res  et  des  marnes  a  sclenite  fornient  le  terrain  tertiaire  de 
Cdmaua,  d'Araya,  de  Cariaco ,  Cabo  Blanco  et  de  Porto  Ca- 
balio.  Les  llanos  n'offrent  qu'un  agglomerat  argilo-ferrugi- 
neux  et  qiiartzeux  ,  du  calcaire  compacte  entre  Tiinao  el 
Calubozo  ,  et  des  alternals  de  niarne  et  de  gypse  (  Ortiz  , 
Cachipo,  San  Diego  ).  Les  depots  sont  places  dans  leur  ordre 
de  succession  du  bas  en  haut.  Ces  gypses  different  de  ceux  de 
Venezuela.  11  y  a  des  rochers  quartzeux  bizarres  au  nord  des 
steppes  de  Calabozo.'  Le  terrain  tertiaire  s'eleve  a  aoo  toises. 
Le  gres  alternant  avec  le  calcaire  de  Cumana  a  55o  toises  ,  le 
calcaire  de  Coripe  a  ySo  ,  le  calcaire  de  Cumanacoa  a  i,o5o  , 
et  le  gneis  a  i,5oo,  a  1 ,35a  toises.  Le  maximum  des  faites  ne 
donne  que  la  mesure  des  forces  qui  ont  agi  sur  la  croute  du 
globe.  La  direction  ,  et  plus  rareraent  rinclinaison  ,  n'ont  ete 
determinees  par  un  systeme  de  forces  particulieres  que  sur  de 
grandes  etendues  circonscrites.  La  5^.  section  contient  le  de- 
tail geologit{iie  des  formations,  et  est  divisee  en  i5  articles  , 
savoir  ;  formatious  coordonnees  de  granite  ,  de  gneis  et  de  mi- 
cascliiste;  formation  de  scbiste  argileux  de  Malpasso ;  formation 
de  serj)entine  et  de  diorite  de  lucalito  ,  calcaire  grenu  et  micace 
des  Morros  de  San  Juan  ,  gres  feldspatbique  de  I'Orenoque  , 
gres  des  Llanos  de  Calabozo  ,  calcaire  jcompacte  de  Cumanacoa 
et  de  Coripe  ,  gres,  du  Bergantin  ,  gypse  des  Llanos  de  Ve- 
.  nezuela  ,  argile  muriatifere  d'Araya  ;  sol  tertiaire,  amygda- 
loides  et  plionoiites  entre  Ortiz  et  Cerro  de  Fleris.  Sur  ces 
ditferens  points  nous  nous  contenterons  de  I'extrait  suivant  : 
Le  terrain  granitique  de  la  Parime  s'etend  fort  loin  ,  les  gneis 
vont  jusque  dans  la  Guyane  francaise.  L'auteur  passe  en  revue 
les  vai'ietes  de  granite  et  de  gneis.  11  y  a  des  diorites  en  boules 
pres  de  Muitaco  ,  superposees  aU  granite-gneis.  Le  petrole  sort 
du  micaschiste  du  golfe  de  Cariaco  ,  et  du  calcaire  secondaire 
sur  I'Areo.  Les  sources  cliaudes  de  Venezuela  sont  dans  les  ro  ■ 
ches  primitives.  Le  gneis  micascliisto  domine  dans  la  (Xirdiliere 
dn  littor.il,  Les  irres  des  llanos  conlienneni:  des  IVagniens  de  bois 


^^4  3  Geologie. 

monocotyledons  vX  des  masses  de  fcr  brun  ,  et  resseniblent 
mineialogiqut'ment  aiix  najjelfluchs  de  la  Suisse.  M.  Kenyjjei- 
paiaJt  aussi  faire  ce  rapprochement  pour  les  gres  des  plaines  du 
Paraguay.  M.  Boussingault  y  voit  du  gres  rouge  secondaire.  Les 
steppes  et  les  deserts  ofTrent  une  plus  grande  diversite  de  ter- 
rains que  le  geologue  theoriciea  n'anrait  pu  le  supposer.  Le 
calcaire  de  Cutiiaiiacoa  alterne  avec  des  grcs  scliisteux  et  de.s 
marnoshitumincuses.Iln'oirreqiiedesTrochytes,  des  Turbinites 
et  des  Aiiininnites  ;  et  il  se  rapproclierait  du  calcaire  c  intourne 
ancieii  des  Alpes.  11  est  recouvert  de  calcaire  lertiaire  de  Cu- 
mana ,  du  gres  de  Qiietepe  et  du  calcaire  jurassique  de  Caripe. 
Le  gypse ,  le  soufre  ,  le  bitume  et  le  sel  gemme  sont  des  de- 
pots plutoniques.  Le  sol  tertiaire  est  tres-complexe.  Ce  sont 
des  calcaires  Ires-coquilliers  ,  des  breches  coquillieres,  des  gres 
calcaires  et  des  niarne^  a  selenite.  Ce  terrain  s'etend  au  loin 
entre  Cartliagene  des  Indos  et  le  Cerro  de  la  Popa,  et  a  la  Guade- 
loupe et  la  Barbadc.  Les  coquillages  de  ces  calcaires  se  retroii- 
vent  dans  la  mer  des  Antilles.  Les  phonolites  surmontent  les 
basaltes  au  Mexique.  A  Test  des  Cordilieres  ,  les  roches  volca- 
niques  tertiaires  n'exi.stent  pas;  au  Brcsil  il  n'y  en  a  point,  a 
lexception  d  un  cone  de  phonolites  pres  de  Rio  Janeiro.  Ces 
roches  sont-elles  liees  au  plus  ou  moins  de  frequence  des 
lllous  argenliferes  ?  Les  trachytes  sont  les  cheminees  des  ate- 
liers de  Pluton.  Nous  sommes  obliges  de  nous  borner  la  ,  et 
nous  omettons  le  reste  el  les  details  des  localites  avec  moins 
de  peine  ,  en  peasant  que  le  Voyage  de  I'illustre  savant  est  en- 
tre les  mains'  ou  a  la  portee  de  tout  le  monde.  A.    B. 

■ii-j .  jNouvellk  gkoi.ogk^ue.  —  Pensylvanie.  —  M.  Bi-owne, 
de  Philadelphie  ,  a  lait  a  ses  cbncitoyens  un  appel  tendant  a  les 
engager  a  concourir  a  une  exploitation  geologique  et  mineralo- 
gique  de  lout  I'etat  de  Pensylvanie  ,  a  la  publicaiiin  dune  serie 
de  carles  geologiques ,  et  a  la  formation  de  collections  geologi- 
ques  et  uiiiieial  giques  ,  dans  le  chef-lieu  el  dans  chacun  des 
comtes  de  cet  etat.  Cette  adresse,  soumise  a  une  assemblee 
com])osee  dc  nombr«  de  citoyens  ,  reunis  dans  la  salle  de  I'ln- 
slitul  Franklin,  a  ete  approuvije,  el  des  remerctmens  out  ete 
voles  a  son  auteur.  On  evalue  a  la  somme  d'environ  56, ooo  dol- 
lars le  montant  de  la  dcpense  totale  de  I'cnlrepiise ;  sonime  in- 
signiliantc ,  consideree  so«s  le  rapport  des  avanlages  fjiii  rcsul- 


Oeologie.  5/(5 

teraientde  I'acquisition  de  renseigneniensrjue  I'oii  jjourra  obto- 
nir,  si  I'ext'cution  du  projet  est  soutenuc  et  t-ncoiiragee  comme  il 
est  grandenient  a  desirei- qu'ellele  soit.  Ces  avantagessonttres- 
Lien  exposes  et  devcloppes  dans  I'adresse,  et  on  espere  qu'ellc 
sera  accueiHie  avec  tout  I'interet  que  comporfe  son  important 
objet.  Dans  le  fait,  notre  pays  angmentera  en  population  et  en 
ricbesses ,  en  proportion  de  ce  que  ses  ressources  locales 
seriint  connues  et  appreciees  a  leur  juste  valenr.  (Niks'  Ifccklj 
Regist.  ;  1  decenibr©  iS'iG.) 

U28  Disj'UTATio  Geologica  de  incejidiis  montium  ignc  ardentiuni 
insula?  Jav«  eorumque  lapidibus.  In-S^-Pr.,  -j  f.-]5  c.  Lugduni- 
Batavorum  ,   )826;Haak. 

■229.  Revue  les  travaux  et  des  cuangeme.ns  dans  la  Societe   sile—  , 

SIEMNE  POUR   LA   CULTURE   NATIONALE,    pOUr    iS'iS.    PttVlie    Gc'ologi- 

qiie.  (Ilcrlha;  vol.  5,  cab.  3,  p.  222.) 

On  trouve  dans  cette  Revue  de  6/|  pag.  ,  que  M.  Hallmann  a 

cbercbo  a  niontrer  que  la  terre  h'a  jamais  ete  entiereinent  cnii- 

verted'eau,  et  que  I'axe  de  la  terre  a  change  de  place.  M.  Stef- 

fens  a  decrit  les  alternats  de  roches  stratifiees  et  de  rocbes  cris-- 

tallines  non  stratifiees  de  la  Norvegc  ,  d'aprc^-s  Keilbau.  M.  Idi- 

gener  niontrc    (jue   la  cbaine  qui  est  entre  le  Rober  et  Grun- 

berg  est   uii    anias    de    dunes    d  anciens  -  grands   lacs  on  de   la 

merBaltique.  M.  Gaffron  envoie  de  Scbreibersdorf ,  presStrali- 

on,  des  Relemnites  ,  des  Ammonites  ,  des  Gryphees  ,  des  Hui- 

tres,  dis  Terebratubtes  ,  el  dit  qu'ils  y  ont  ete   cbarries.    Le 

secretaire  de  la  Societo  a  niontjc  un  Millepore  dans  un  calcaire 

d'Obenkunzendorf,  pres  Freiberg,  et  un  Madrepore  cen'icornis 

dans  un  niinerai  de  fer  argileux  jaspoide  du  Zibten.  M.  Mui'lie 

a  trouve  dans  le  sable  de  I'Oder  du  niinerai  de  fer  en  grain.  \a' 

secretaire  a  montre  des   masses  vides  de   marne  gyjiseuse  ,    en 

.farnie  de  terrine  on  de  turban,  qui  se  trouvent  sur  Ic  gyp»e  de 

Katscher  et  de  pirschel ;  I'interieur  ressemble   a  celui   dune 

graine.  Cette  marne  contienl  drs  impressions  dun  Pleiironecle 

de  lespece  Plagusia?  De  plus  ,  il  a  decrit  le  giseinent  des  sa- 

pbir,    zeilanite,    spinelie,    byacinlhe,  zircon    et    tourmaline 

vertu  de  I'lser,  dans  le  Riesengcbirge.  C'est  une  espece  de  cas- 

calbo  ou  de  sable  argilo-ferrugineux  a  fragmens  de  feldspatb  , 

do  quartz,  d'ampliibole  et  de  mica  ,  ot  il  derive  dun  filon  gra_ 


544  Geologie. 

nitique  dans  Ic  yneis.  Ces  inemes  niineiaux  se  trouvent ,  siii- 
vant  M.  Mauger,  dans  un  autre  lieu,  entoures  de  talc,  de  ma- 
nieic  qu'il  doit  v  avoir  plusieuis  de  ces  fdons  ijranitoides  ignes.  > 
Le  secretaire  a  montre  de  jolis  cristaux  de  feldspath  et  d'albite 
de  Schwarzljacli,,  pres  de  Hirscliberg,  et  de  rilarmotome  dans 
le  Basalte  de  Siegvvitz,  pres  de  Lowenberg;  le  mineral  rouge  en 
prisnie  a  4  pans  trouve  dans  le  schiste  argileux  de  Glalz  parai- 
trait  etre  le  Thubit  de  Norvege.  M.  Mauger  a  decouvert  de  I'E- 
m^ri  et  du  Corindon  au  Schwazenberg ,  pres  Mittel-Schrei- 
berhau.  A.   B. 

230.  IrEKN  ZU  EINER  SYSTEMATISCHEN   OrVRTOZOOLOGIE. Idt'CS  prO- 

pres  a  servir  a  une   Oryctozoologie   systeniatique  ,   par  Eicii- 
WALD.  In-4°-  I^igii  et  Dorpat  ,   1822. 

/ 

231.  TlTRES    DE   QUELQUES   OUVRAGES   QUI    KOUS   SONT    INCONNUS  ,    Ct   SUF 

lesquels  nous  ne  pouvons  donner  aucuns   renseignemcns  a 
nos  lecteurs. 

> .  Engelsbach  La  Riviere.  Essai  geognostique  sur  les  envi- 
rons de  Petersbourg;  Bruxelles  ,   i825. 

2.  Der  Ocsiliche  Jfai"  rnineralogiscli ,  etc.  Le  Harz  oriental, 
sous  le  rapport  des  mines  et  de  la  Geologic  ;  par  J.-C.-L.  Zimcke. 
In-8°.  Brunswick,   1825. 

5.  Orographic  dcs  Spessart.  Orograpliie  du  Spessart;  par  Ste- 
PHAN  Behlen.   1825. 

4.  Beitrdgezur  Naturgeschiditc der  Forwclt,  etc.  Observations 
sur  i'histoire  naturelle  du  moude  ancien,  avec  figures  d'apres 
nature ,  et  des  descriptions  des  restes  fossiles  de  la  formation 
des  Lignites;  par  L.-A.  Emmerling  et  G.  Langesdorff.  In-4''- 
Giesen ,  1820. 

5.  Observations  sur  le  glacier  dc  Gietro-;  par  le  clianoine" 
Blanc.  In-8".  Lausanne,   1825. 

6.  Rc'poiisc  a  M.  Blanc ;  par  J.  Yenetz.  In-fol.  Sion,  i825. 
n.  Apologia  dcs  trnvaux  du  glacier  de  Gietro-;  par  Venetz. 

In-S".  Sion ,  i825. 

8.  Rejlcxioivi  sur  la  rc'ponsc  de  M.  Fenelz;  par  le  cbanoine 
Blanc  In-8°.  Lausanne,  1825. 

9.  Die  Ifcilquellcn  lu  Pfdffers.  Les  sources  minerales  de  Pfocf- 
fers  ;  par  Kaiser.  In-8°.  Coire  ,  1822. 

10.  Tabcllen  iiber  die  Naedcllwlzer  in  nnlurhisforischer,  clc. 


Mineralogie.  54^ 

Tableaux  pour  les  Coniferes  par  rapport  a  I'histoire  uaturelle , 
I'economie  et  la  technologie  ;  par  P.  de  Salis-Soglio.  In-fol. 
Cuire,  iSaS.  Ce  manuscrit  a  ete  donne  a  la  Societe  helvetique 
generale. 


MINERALOGIE. 

232.  Manuel  de  Mineralogie;  par  M.  Blondeau  ;  2".  edit,  en- 
tierement  refoiulue  par  MM.  D**.  et  Julia  Fontenelle.  In-18 
de  460  p.  ;  1  pi.  Prix  :  3  fr.  5o  c.  ,  et  4  fi'-  par  la  jioste. 
Paris  ,  1827  ;  Roret. 

La  i""*^.  edition  de  cet  ouvrage  etait  incomplete  et  inexacte 
(voyez  le  Bull  de  sept.  i825),  a  cause  du  depart  precipite  de 
M.  Blondeau, qui  neput  en  surveiller  I'impression.  Lesepreuves 
en  iurent  si  mal  corrigees ,  que  ce  Manuel  eprouva  la  critique 
dequelques  journaux,  dont  I'editeur  parait  ambitionner  les  suf- 
frages. 11  sentit  la  necessite  de  I'efondre  entierement  I'ouvrage, 
et  pria  31.  Riffault  d'y  faire  tons  les  cliaiigeniens  et  toutes  les 
additions  convenables.  Ce  savant  avait  ebauche  ce  travail,  lors- 
que  la  mort  vint  I'enlever  aux  sciences  ,  qu'il  cultivait  avec 
succes.  MM.  D"*.  et  Julia  Fontenelle  furent  cbarges  du  soin  de 
le  corriger,  de  le  terminer,  et  d'en  diriger  I'impression.  Us  le 
niirent  sur  un  nouveau  plan,  le  rendirent  beaucoup  plus  cora- 
plet  et  y  ajouterent  un  grand  uonibre  de  figures  propres  a  le 
rendre  plus  metbodique.  C'cst  done  un  ouvrage  entierement 
neuf  que  nous  annoncons  aujourd'bui  ,  et  tel  qu'il  est  ,  il 
peut  reprendre  son  rang  parmi  les  autres  trailes  de  I'utile 
Collection  de  Manuels  publiee  par  le  libraire  Roret.  Nous  regret- 
tons  seulement  que  les  differensauteursqui  ont  coopere  a  sa  re- 
daction ,  n'aient  pas  eu  leloisir  de  revoir  plus  soigneusement  et 
de  coordonner  les  diverscs  parties  de  leiir  travail  ,  de  maniere 
a  les  niettre  en  barmonie  les  unes  avec  les  autres  ,  et  a  faire  de 
leur  ensemble  un  tout  uniforme  et  complet.  C'est  ainsi  qu'ils 
eussent  pu  elaguer  en  certains  endroits,  conime  ils.l'ont  fait  cu 
beaucoup  d'autres  ,  quelques  details  cristallograpbiques  ,  em- 
pvunt^s  k  la  premiere  edition,  et  q^ui  sont  plus  que  superflus 
dans  un  ouvrage  ou  Ton  omel  de  deveiopper  les  jioints  de  tbeo- 
rie  aux(iuels  ils  se  rattachent ,  et  qui  sculs  peuveut  les  rendre 
intelligibles.  Us  eussent  evite  pareillement  de  decrire  la  nicine 


546  Mineraloiiie . 

substance  a  deux  places  differentes ,  comme  ccst  le  cas  ,  par 
exemple  ,  de  cctte  variete  de  topaze  a  laqnclle  les  auteurs 
don'nent  le  nom  de  Phjsnlilc.  Peul-etre  aussi  les  niemes  au- 
teurs ,  qui  n'ont  pas  cru  devoir  adopter  une  des  classiCcations  le 
plus  jjeueraleincnt  re<;ues ,  et  qui  ont  suivi,dans  la  description 
des  especes,  un  ordre  tout-a-fait  arbitraire,  auraient-ils  du  se 
conformer  au  moius  a  I'un  des  syst^mes  de  nomenclature  eta- 
blis ,  au  lieu  de  detourner  de  leur  veritable  sens  quolques  de- 
nominations empruntees  a  ces  systemes  ,  ct  d'cn  introduire  de 
nouvclles  qui  ne  nous  paraisscnt  pas  tros-heurcusemont  choi- 
sies.  Nous  doutous,  par  exemple,  <jue  les  miniiralogistes  accueil- 
lent  avec  beaucoup  de  faveur  des  expressions  univoques  ,  telles 
que  celles-ci  :  Aluminnxi^inc ,  Aluminhjdroxiplomb  ,  Soudoxi- 
des ,  etc.  II  est  vrai  que  ce  Manuel  n'est  point  destine  aux  mine 
ralogistes  ,  et  qu'il  s'adresse  uniquemcnt  aux  gens  du  monde  ; 
mais  c'est  par  cela  njeme  qu'il  nous  parait  devoir  etre  tres-sim- 
ple  dans  sa  composition,  et  n'offrir  qu'un  resume  ou  un  choix 
fait  avec  discernement  de  ce  que  renferment  avec  plus  de  deve- 
loppemenl  lestraites  scientifiques  proprement  dits.  Au  reste  , 
nos  observations  ne  portent  ici  que  sur  quelques  defauts  de 
forme  et  quelques  imperfections  de  detail,  qu'il  serait  aise  de 
faire  disparaitre  ;  car,  pour  le  fond,  I'ouvrage  n'a  presque 
'  rien  de  commnn  avec  celui  qui  I'a  precede;  il  nous  a  paru  exact 
et  assez  complet,  peut-etre  nieme  Irop  coinplet  ou  surcliargc 
de  details;  mais  les  auteurs  ont  voulu  le  tenir  au  courant  des 
decouverLes  les  plus  recentes.  G.  Del. 

■j35.  MiNEKALoaiE  usuEi.LE  ,  OU  Exposition  succincte  et  metlio- 
dique  des  Mineraux,  de  leurs  caractercs ,  de  leurs  gjsemens 
et  de  leur  application  aux  arts  et  ;\  recoaomie  ;  par  M.  Dr.A- 
iMEZ.  I  vol.  in-i2  de  5o4  pages,  cartonne  ;  prix,  4  f''-  5o  c. 
I'aris  ,   1  8-i6  ;  Jlabler  et  C. 

(Jet  ouvrage  fait  partie  de  la  Bibliolhc'quc  industrielli: ,  ou 
Collection  de  'J'raites  separes  des  sciences  et  des  ai'ts  et  me- 
tiers, ])ubliee  par  Mahler  :  collection  qui  s'annonce  sous  d'heu- 
reux  auspices,  et  qui  est  principalement  destinee  i  donner  aux 
artisans  des  notions  claires  et  precises  ,  soit  sur  les  |irofessions 
qu'il.s  exercent,  soit  sur  les  sciences  appliquees.  INcius  pouvons 
citer  ce  petit  ouvrage  comme  un  modMe  a  suivre  dans  la  redac- 
tion de  sembla!)les  trailes.  11  ne  donac  pa-;  plus  (juc  ne  promct 


Minernlo^ic.  !^47 

son  titre  ;  ce  n'est  point  unc  de  ces  compilations  indiijcstes  qui 
nepresentent  qu'une  masse  de  faits  eutasses  avec  confusion,  ou 
les  vL'i'ites  les  plus  iniportantes  se  perdent  au  milieu  de  details 
siiperflus  ;  niais  il  ollVe  un  ensemble  de  notions  simples,  claircs 
et precises,  sur  les  proprietes  et  les  caracteresdes  mineraux,  sur 
Icui's  gisemens  et  leurs  usages  ,  et  sur  les  differens  nuides  d'ex- 
ploitation  de  leui's  minerals  L'auteiir  se  borne  a  suivre  le  sys- 
tt'me  et  la  nomenclature  d'Haiiy,  en  y  faisant  toutefois  les  chan- 
(jcmens  et  additions  que  necessitent  les  progres  de  la  science. 
Son  travail  est  remarquable  par  une  grande  concision  de  style  , 
par  la  clarle  et  I'ordre  qui  regnent  dans  les  descriptions  et  par  le 
choix  des  caracteres.  Nous  pensons  qu'il  a  parfaitement  atteint 
son  but,  et  nous  apprendrons  avec  plaisir  qu'il  ait  tout  le  succos 
dont  il  est  digne.  G.  Del. 

254-   BIemoires  sur  la  classification  des  substances  inflammables  ; , 
par  M.  ToNDi ,    inembre  de  I'Acad.  roy.   des  Sc.  de  Naples. 
(  Actes  de  t  J'cademie  des- Sciences  de  Naples ;  torn.  I,  1819  , 
p.  143.) 

L'auteur  rappelle  les  principes  de  classification  suivis  par 
llaiiy ,  ct  la  perfection  que  I'appiication  de  ces  principes  a 
donnee  au  tableau  du  regne  inorganique  ,  excepte  a  unc 
])artie  de  la  classe  des  substances  inflammable's  ,  sur  laquelle 
la  metbode  cristallograpbique  n'a  pu  avoir  de  prise.  II  ajoute 
qu'il  avail  cru  d'abord  devoir  se  ranger  a  I'opinion  du  plus 
grand  nonibre  des  mineralogistes  ,  qui  jiensent  qu'on  ne  pent 
!  trailer  cps  substances  inflammables  comme  de  veritables  especes 
mineralogiques,  el  qu'on  doit  les  rejeter  dans  un  Appendice  au 
genre  Carbone.  Mais  il  a  rcconnu  dcpuis  que  cela  n'etait  pas 
stiffisant,  et  qu'il  fallail  separer  le  carbone  que  Ton  trouve  en- 
~foui  dans  les  montagnes  de  recente  formation  et  qui  provient 
des  vegelaux  ,  de  celui  qui  doit  evidcmment  son  origine  aux  aiii- 
inaux  et  aux  vegetaux  tout  ensemble.  Pour  faire  cesser  cette  con- 
fusion ,  il  a  du  rccourir  a  I'unique  moyen  de  classification  de  ces 
substances,  c[ui  est  celui  (pie  fournit  la  cliiniie,  en  cniployant 
une  nonicnclatiiro  analogue  a  celle  dont  on  s'est  servi  dans  les 
autr(\s  parlies  de  la  science.  Apres  avoir  rappele  les  distributions 
des  substances  inilammables  ,  adoptees  par  Werner  et  par 
Haiiy  ,  M.  Tondi  expose  celle  qu'il  a  cru  devoir  etablir,  ct  dont 
voici  le  tableau  : 


348  Mineralogie. 

i".  Genre.  —  Soufre. 

Espece  unique.  — Soufre.  J.  Fossile. 

B.  Yolcanique. 
Appendice.  — Soufre  liydrogenifere  (  soufre 

Thermogene,  U.) 
1".    Genre.  —  Carbonc. 
1*^".  Espece.  — Diamant. 

2*".   Espece.  Carbone  oxigene  (ou  Geanthrace). 
J.  Metalloule  (Anthracite). 

a.  Subnietalloide  (Fresne  dcs  minours  du  Biahan^). 
C.  Subiesinoide  ,  bacillaire  (  Stangcnkoble  ). 
3"^.    Espece.  • — Carbone  oxigeno-ferrugineux  (Graphite). 
Appendice.  —  Graphite  argilifere. 

Appendice  au  genre  Carbone  : 

I.  Carbone  phytogcne  ou  Phytanthrace. 

App.  Phytanthrace  terreux  alunifere  (Aiaimerde.j 

II.  Carb.  phytogene  hydrogene  ou  Bitume. 

III.  Carb.  phytogene  liydrogenO-succinique  ou  Succin. 

App.  Retinasphalte. 

IV.  Carb. phytozogene  hydrogeneouZoophytanthrace. 

(Uouillc.) 
^  M.  Tondi  a  retire  le  nieUile  de  la  classe  des  combustibles, 
parce  que  c'est  une  substance  terreuse  acidifere  ,  quelle  n'ali 
niente  pas  la  flamnie  et  ne  dcvient  pas  incandescente  conime  les 
substances  inflammables.  II  developpe  les  diflerentes  parties  de 
ce  tableau  ,  en  snivant  le  mode  de  description  adoptii  j).ir  Haiiy, 
et  en  completant  I'histoire  niineralogique  de  chaque  espece  pai' 
celle  de  sesrelatious  geognostiques. 

255.  Sun  LE  Mineral  appeli;  Rvouptsing  ou  Modyoothwa  par  les 
BiRMANs;  par  le  JD"".  Abel.  [Extrait  du  Proce.i  verbal  dc  la 
.seance  du    Comitc   dc  physique  dc  la  Soci'e'te  asiatiquc  dc  Cal- 

.     cutta  t\.\i  21  dec.   1826.  [Asiatic  J ourn.;  aout  1826,  p.   194O 

Ce  raemoire  du  doct.  Abel,  contient  des  lenseignemens  sui 
le  kyouptsing,  auquel  les  Birmans  donnentaussi  le  noni  de  mo 
dyoolhwa,  et  les  Chinois  ,  celui  de yee-shu-lou-lsc.  Les  Birmans 
font,  dit-on,  un  tres-grand  cas  de  ce  mineral;  c'est  un  des 
principaux  articles  d'exporlation  du  pays  de  Magaun.  On  ajoulc 
que  cet  objet  est  dun  grand  prix;  niais  que  le.s  aciieteurs  coii- 


Mineralogie.  549 

rent  de  grands  risques ,  en  ce  que  la  partie  precieuse  dii  mi- 
neral ne  se  Irouve  qn'au  centre  da  bloc  ,  et  qu'ils  I'y  clierchent 
frequeniment  en  vain.  Le  doct.  Abel  decrit  lechantillon  qn'il 
examina,  comme  etant  d'un  vert  fonce,  d'une  forme  pyramidale 
el  triangulaire ,  d'une  surface  polie,  et  du  poids  de  yg  I.  4  o.'; 
mais  il  ne  sauraitdecider  la  question  de  savoir  si  tei  est  I'aspect 
naturel  du  mineral ,  ou  si  cet  aspect  est  artificiel.  D'apres  diffe- 
reiites  expei  iences  il  reconnut  que  le  terme  moyen  de  la  pesan- 
tcur  speciGque,  du  kjouptslng  etait  5,o^.  Ce  mineral  resistait 
;i  Taction  du  chalumeau,  a  cela  pres  qu'il  dev^nait  blanc  et  cas- 
sant.  ]\Iele  avec  du  borax,  et  soumis  a  une  forte  cbaleur,  sa 
matiere  Cfilorante  formait  avec  le  flux  un  verre  verdatre  et  dur, 
et  sa  substance,  un  email  blanc.  Alors  la  pierre  etait  grasse  au 
toucher  ,  et  elle  se  cassait  avec  une  extreme  difficulte.  Ses  frag- 
mens  etaient ,  sur  leurs  bords  ,  tres-transparens.  .A  en  juger 
par  ses  caracteres  exterieurs  ,  le  doct.  Abel  inclinaitala  classer 
parmi  les  nephrites,  et  il  la  considerait  comme  etant  le  jade 
oriental  des  mineralogistes ;  mais  une  analyse  subsequente  I'a- 
vait  convaincu  que  ce  mineral,  s'il  est  le  meme  cfue  celui  decrit 
■NOUS  ce  dernier  nona  ,  differe  dans  le  fait,  tant  du  jade  nephrite 
que  (le  la  prehnite,  avec  lesquels  il  a  quelque  analogic,  par  des 
caracteres  cliimiques  distincts.  II  le  trouve  compose  de  silice  , 
de  chaiix  ,  d'alumine,  de  fer,  de  manganese  et  de  chrome.  En 
outre,  il  y  soupconne  I'existence  de  I'un  des  alcalis  fixes  ou  de 
Ions  les  deux  ;  mais  il  n'a  point  encore  constate  ce  point  a  sa 
satisfaction.  II  ajouto  que  cette  pierre  differe  du  nephrite  par 
la  proportion  dans  laquelle  y  entre  la  silice,  et  en  ce  qu'clle 
contient  tres-peu  ou  point  de  magnesie ,  et  qu'elle  lui  ressem- 
ble  par  la  presence  du  chi'ome.  D'un  autre  cote,  elle  difFere  de 
la  phrenite  par  une  proportion  beaucoup  moindre  d'alumine, 
et  par  la  presence  du  chrome  et  du  manganese;  mais  elle  lui 
ressemble  par  les  proportions  relatives  de  silice  et  de  cliaux. 
Elle  s'accordc  ,  quant  a  ses  caracteres  constituans  gencraux  , 
avec  I'analyse  du  nephrite  oriental  de  Saussure  ;  mais  elle  en 
differe  par  la  proportion  des  principes  et  par  la  presence  du 
chrome.  On  n'a  pas  encore  determine  si  elle  s'accorde  aussi 
avec  ce  mineral  par  la  presence  de  la  polasse  et  de  la  sonde. 
Une  autre  [lierre  avec  laquelle  il  serait  bien  interessanl  dc  la 
comparer,  c'est  le  fameux  r«  des  Chinois,  que  h;  doct.  Abel, 
dans  son  ouvrage    sur  la  Chine  ,    ])resume  ctre  une  espece  de 


5  5o  Mill  era  log  ie . 

iiephrite  cjui  se  iMppioclierail  inlimeiniMil  dc  \a  pierre  dc  hacln 
axe  stone  (liache  picire  ).  II  presume  qu'il  s'agit  ici  dune  piei  n 
dure  de  I'esijece  de  celle  dont ,  suivant  la  relation  du  capitainc 
Cook,  les  insulaires  d'Otaiti ,  lormaicnt  des  instruinens  tian- 
chans.  Mais,  d'apres  des  experiences  posterieures,  il  est  d'avis 
que  ce  mineral  appartient  a  une  espece  distincle,  et  est  pro- 
bablement  une  variete  du  jade  oriental.  Une  analyse  exacte  de 
Vyu  peut  seule  determiner  ce  point'. 

D'apres  un  article  insere  dans  le  2,,.  volume  de  VOriciital 
magazine,  il  parait  que  M.  Abel  Reniusat ,  dans  son  ouvrage 
intitule  Histoire  de  la  ville  dc  Kholan  ,  designc  le  yu  coninie 
elant  le  nephrite  ou  le  jade  ,  appele  indiffereniment  chinois 
ou  oriental,  et  qu'il  a  etc  confirme  dans  son  opinion,  a  eel 
egard,  par  le  temoignage  de  M.  Roenig,  du  museum  britanni- 
que,  qui  a  declare  que  ce  mineral  etait  le  jade  de  la  Chine  (i). 
On  a  lieu  de  croire  que  M.  Reniusat  s'est  trompti  sur  ce  point, 
en  confondant  ce  que  Ion  appellc  communenient yrtc/c  oricnUd 
avec  lejade  de  la  Chine.  Le  premier,  beaucoup  niieux  connu 
que  I'autre  ,  a  ete  range  avec  le  nephrite  p;ir  les  savans  qui  nc 
voulaient  pas  classer  la  pierre  de  Chine  sous  le  meme  litre. 
C'est  ainsi  que  le  professeur  Jameson  admet  une  variete  de  ne- 
phrite, bien  qu'il  rapporte  le  jade  chinois  a  la  prehnitc.  Les 
mineraux  connus  en  Europe  sous  le  noni  oriental  dc  jade,  ti- 
rent  leur  origine  scientifique  de  I'lnde,  de  la  Perse,  de  la  Si- 
berie  et  meme  de  I'Egvpte.  C'est  pourquoi  M.  Kocnig  pourrait 
affirmer  que  le  j-m  est  incontestablenient  la  meme  substance  <\ne 
celle  que  Ton  appelle^a^Ze  de  Chine,  sans  pour  ccla  la  considc- 
rer  comme  etant  idenliquement  la  meme  que  !e  jade  oriental, 
il  dit  expressement  que  lejade  de  Chine  se  rapproche  de  la 
])rehnile  ;  mais  (pie  los  deux  substances  soient  ou  ne  soient  pas 
les  mcmes ,  il  n'en  est  pas  moins  surprenant  que  I'analyse  de 
Saussurc  n'ait  pas  demontre  a  M.  Remusat,  que  le  jade  orion- 
lal  ne  pouvait  pas  etre  du  nephrite. 

9.56.  Sun  LA  CnlSTALI-lSATlON  DU  BICARBONATE  DE  POTASSE;  par  Ic   prO- 

fesseur  Rernuauui.  [Ncues  Jouru.  der  Pharni.  ,   von  Tromni- 

sdoriT,  t.  11'.,  i".  partie,'p.  3.) 

Les  cristaux  du  bicarbonate  hydrate  de  polasse  ,  out  dcj.'i  ete 


^1)  Voye/.  le  n".  6  du  Bulletin  do  juin  1824,  \>.  148. 


Mi?i  era  logic .  5  5  j 

decrits  par  M.  Ihooke  [Jnnals  of  philos.,  i  Saa  ,  juillct,  p.  42  j, 
et  par  M.  Levy  {Journal  of  sciences,  n°.  XXX,  i8'25  ,'p.28  4  ' 
Ces  deux  savans  ont  admis  pour  forme  primitive  un  pri'sme  droit 
a  base  rhomboYdale,  dont  lanyle  obtus  est  de  io5°  25',  suivant 
le  premier,  et  de  io5°  41',  suivant  le  second.  —  M.  Bernhardi 
prend  pour  base  de  ses  determinations  uu  octaedre  rectanou- 
laire,  et  dans  cette  supposition  il  decrit  un  certain  nombre'^de 
varietes  de  formes,  qui  sont  pour  la  plupart  des  octaedres  cu- 
neiformes,  simples  ou  genicules. 

.  207.  SuR  LA  cRisTALLisATioN  DE  l'arseniate  DE  souDH ,  et  du  borate 
de  sonde;  par  le  meme.  {Ibid.  ;  p.  lo.l 
Les  formes  de  I'arseniat^e  neutre  de  soude  se  laissent  ramener 
a  un  octaedre  rhomboid^l,  dont  les  angles  sont  de  .000  7', 
"9°  9'>  92°  55'  ;  celles  du  borate  de  soude  a  un  octaedre  dj 
meme  genre,  dont  les  angles  sont  de  124"  02'  ,01°  or^' 
87°  4;'.  "     '  y  ' 

•258.   OBSERVAriONS  SUR  LA  CRISTALLISATION  d'uNE  MINE  DE  FER  FONDUE- 

par  le  D^  Jasche  ,  d'llsenbourg.  {Ardwes  dc  Karslcn;  t.  IX,' 
j".  call.,  p.  20  I.  j 

Les  formes  cristallines  que  Ion  rencontre  parmi  les  produits 
des  fourneaux,  ont  depuis  long-temps  attire  I'attention  des  na- 
turalistes.  On  trouve  sur  ce  sujet  des  descriptions  du  plus  haut 
interet  dans  le  Specimen  cristallographice  meiallurgicce ,  ducon- 
seillerHausmann(Gottingue,  1819).  Les  Memoires  de  M.  Koch 
publics  en  1822,   renferment  cgalement  beaucoup   de   remar' 
ques  importantes  sur  les  formes  regulieres  des  corps  soumis  a 
uae  chaleur  rouge  continue.  M.  Jasche  croit  utile  de  commu- 
niquer  au  public  les  observations  qu'il  a  faites  sur  les  cristalli 
sations  provenant  du   minerai  de   fer ,   que  I'on   emploie  a   la 
fonderie  dllsenbourg ,  el  qui  a  son  gisement  au  Biichenberg 
pntre  le  calcaire  de  transition  et  le  thonschiefer.  Co  minerai  se 
compose  de  fer  oligiste  metalloYde,  de  fer  oligiste  r.uPe,  libreux 
|."  compacte,  et  dbou.atire  noiratre.  11  est  frequemme.t  me- 
lange de  quartz,  de  silex,  de  chlorite,  de  calcaire  compacte  et 
de  Jer  sulfure.  La  fonte  de  ce  minerai  lui  a  presente  une  serie 
de  formes,  qu'il  rapporte  a  uu  octaedre  rectangulaire,  dont  les 
angles  sont  de  ,5.",    ,02"  22',  et  Ho"   40'.  II   decrit  avec   soin 
ces  differentes  formes,  et  donne  le  tableau  .les   mesures  d'ui 
glcs  que  I'observation  lui  a  fail  cormailrc. 


352  Mineralo^ie. 

•209.  SuR  LA  CiiRicmoMTE ;  pai'  le  Prof.  Gr.ocKKR.  [Isix;  9'.  cah., 
i8'25,  p.  959.) 

L'auteur  de  cette  notice  donne  la  description  de  plusieurs 
varieles  de  forme  et  de  structure ,  que  lui  ont  presentees  de 
beaux  echantillons  de  chrichtonite  ,  parmi  lesquels  il  en  est  de 
compacts.  II  y  joint  la  caracteristique  complete  de  cette  sub- 
stance interessarite  ,  telle  qu'elle  resulte  de  ses  propres  obser- 
vatioQS  reunies  a  celles  du  comte  de  Bournou.  G.  Del. 

1^0.  Probleme  CRiSTALLOGRAPHiQUE.  L'lcosacdre  rcgulier  de  la 
geometric  peut-il  se  rencontrer  dans  la  natm-e?  [Ibid.  ;  9*. 
cah.,   1826  ,  p.  8^0.) 

M.  C.  Naumanns'est  propose  cette  question,  qu'il  resout  par 
la  negative.  II  y  a  lon^j-tenips  que  cette  solution  a  ete  donnee 
par  Haiiy.  V.  son  Traite  dc  cristallographie ,  t.  11,  p.  5i. 

241.  Analyses  DE  QUELQUEs  substances  minerales  ;  par  M.  BERxniER. 
[Annalcs  des  Mines;  t.   i3  ,  5'.  livr.  ,    1826,  p    21 5.) 

Les  substances  dont  I'analyse  est  rapportee  dans  cette  note, 
sont  les  suivantes  :  1".  Des  grains  ^erts  provenant  d'une  glau- 
conie  crayeuse  (craie  chloritee)  d'Allemagne;  1° .  de  seniblables 
grains  verts  empates  dans  un  ralcaire  dispose  en  filons  dans  un 
autre  calcaire  ,  a  Schermeek  (Vosges) ;  les  uns  et  les  autres  n'ont 
donne  a  I'analyse  ni  chaux  ni  acide  phosphorique ,  mais  seule- 
ment  de  la  silice  ,  du  protoxide  de  fer,  de  I'alumine ,  de  la 
magnesie,  de  I'eau  et  de  la  potasse;  'b°.^nfer  titanc  Ac  Maisdon 
(Loire  Inferieure) ,  dissemine  en  grains  et  veinules  dans  une 
masse  pierreuse  qui  parait  elre  de  I'liyperstene;  le  tout  contient 
44  d'oxide  de  fer,  9  d'oxide  de  titane  ,  54  de  silice,  10  de 
magnesie  et  3  d'alumine  ;  4°-  une  substance  rose^,  tendre,  a  cas- 
sure  cireuse,  disseminee  dans  une  argile  jaunalre  manganesi- 
fere  ,  aux  environs  de  Confolens  (  Chareute  } ;  elle  renferme 
silice  ,  alumine,  chaux,  magnesie  et  eau;  mais  la  couleur  rose 
parait  diie  a  un  principe  organique ;  5°.  un  cuivre  carbonate  ar- 
gentiferc  dc  Kaltzenthal,  pres Spire,  dissemine  en  petitcs  masses 
irregulieres  dansungres  ;  il  contient  45  de  carbonate  de  cuivre, 
16  de  carbonate  de.plomb,  i  d'argent  et  27  de  sable.  M.  Ber- 
thicr  indique  2  moyens  dc  traiter  en  grand  ce  minerai ,  par  I'a- 
cide  acetique  et  I'acide  sulfuriquc. 


Mineralogies  35^ 

6*".  tJne  euu  mine'rale  de  Hombourg  :  elle  renferme  des  mu- 
riates de  soude ,  chaux  et  niagnesie  ,  du  sulfate  de  chaux ,  des 
carbonates  de  cbaux  et  de  magnesie,  de  I'oxide  de  fer,  et  une 
trace  de  silice. 

^°.  L'eau  mine'rale  de  Creutznach  :  M.  Bertliier  nomme  ainsi 
I'eau  des  sources  salees,  qui  sortent  du  porphyre  dans  cette  lo- 
calite  et  qui  y  alimenteut  plusieurs  salines.  Cette  eau  ne  ren- 
ferme que  des  muriates  de  soude,  cbaux  et  magnesie,  des  car- 
bonates calcaire  et  niagnesien  ,  de  Toxide  de  fcr  et  de  la  silice; 
niais  on  n'y  trouve  pas  la  plus  petite  trace  d'un  sulfate  quel- 
conque.  Elle  est  done  essentiellement  difFerente  de  toutes  les 
eaux  de  sources  salees  proprement  dites,  qui  sortent  de  terrains 
d'argile  et  de  gypse. 

8".  he  sel  des jnarais  salans  de  Saint-Ubes  {ouSetwhA),  en  Por- 
tugal, regarde  coninie  le  nieilleur  que  Ion  connaisse  pour  la 
salaison  de  la  niorue  ,  remarquable  par  la  grande  proportion  de 
sulfate  qu'il  renferme,  ce  qni  prouve  ,  contre  I'opinion  com- 
mune, que  le  sel  le  plus  pur  n'est  pas  le  meilleur  pour  tons  les 
usages.  M.  Bertbier  fait  remarquer  qu'il  serait  tres-facile, 
mqyennant  certains  procedes  qu'il  indique  ,  d'obtenir,  dans  nos 
marais  salans,  un  sel  tres-analogue,  pour  sa  composition,  a 
celui  de  Saint-Ubes. 

qo.  Le  plomb  sulfate  argileux,  de  Badenweiler  (grand-ducbe 
de  Bade),  minerai  exploite ,  compacte,  dun  rouge  d'ocre 
pale  ,  melange  de  sulfate  et  de  carbonate  de  plomb ,  et  d'argile 
ferrugineuse. 

10".  Uu  minerai  de  fer  magnetique  des  environs  de  Saint- 
Brieux,  formant  a  la  surface  dai  sol  la  masse  dun  monticule 
non  stratilie.  II  contient  49  de  peroxide  et  25  de  protoxide  de 
fer,  II  de  silice,  i3  d'alumine,  3  de  cbarbon  ,  et  une  trace 
d'oxide  de  chrome.  II  a  donne  au  creuset  brasque  o\5i5  de 
fonte.  Bd. 

242.  ExAMEN  d'un  Mica  a  un  axe,  deTAmerique  du  Nord;  pai-  Ic 
Prof.  Marx,  de  Braunschweig.  [Zeilschriflfiir  Mineral.;  nov., 
1826  ,  p.  4o5.) 

Ce  mica  existe  en  beaux  cristaux  dans  la  collection  de  M.  de 
Struve,  ministre  de  Russia  a  Hambourg.  Ces  cristaux  isoles  out 
pres  d'un  demi-pouce'de  long  ,  5  a  5  pouces  de  large,  et  i  a  a 
B.  TombX.  a3 


554  Mineralogie. 

polices  depaisseur.  Leur  localite  est  Monroe,  dans  I'etat  dc 
New-York.  Ce  sont  sans  doute  les  nienies  que  ceux  qui  sont 
mentionnes  dans  le  Catalogue  des  mineraux  d'Anierique ,  de 
M.  Robinson,  p.  i3g.  Leur  forme  est  celle  dun  jirisme  qua- 
drangulaire  a  base  oblique.  Les  angles  plans  de  la  base  sont  de 
60  et  120";  les  angles  aigus  sont  quelquefois  modifies;  outre 
le  clivage  ordinaire,  parailcle  a  cette  base,  on  aperroit  d'autres 
clivages  assez  nets  parallMcment  aux  pans  et  memo  aux  diago- 
nales ;  la  couleur  des  cristaux  e^t  le  gris-verdStre ,  passan-t  au 
noir.  M.  Marx  ,  ayant  examine  les  caracteres  optiques  d'nne 
lame  de  ce  mica  ,  a  lajde  de  I'appareil  invente  par  M.  Biot ,  1  e- 
cinnut  qu'il  po?sedait  un  seul  axe  de  double  refraction  ;  re- 
sultat  qui  ne  s'accorde  gnere  avec  la  determination  qui!  dc^nnc 
de  la  forme  cristalline.  II  fit  qnelques  essais  pour  s'assurer  de  la 
composition  cbimique  de  ce  mineral.  11  trouva  qu'il  ne  conte- 
nait  point  de  litliion,  mais  de  la  potasse ,  de  I'alumine,  de  la 
magnesie,  de  I'oxide  de  fer,  de  I'oxide  de  manganese  et  de 
I'acide  fluorique.  G.  Del. 

243.  SuR  LE  Mica  de  Lithion,  par  M.    de    Meyer.    (Jrchic.  de 
Kastiier;  torn.    VIII,    4'-   cab.    1826,  p.   435.) 

Les  recbercbes  que  depuis  quelque  temps  MM.  G.  Gmelin  , 
Brewster,  Turner  et  Haidinger,  ont  failes  sur  les  esprces  de 
njica,  pour  determiner  leur  nature,  ont  montre  qu'on  pon- 
vait  rapporter  a  I'espece  dumicadeLitbion  ,1a  lepidtditbe ,  qnel- 
ques micas  de  Cburdorf,  en  Saxo,  les  micas  de  Zinnwald  ,  d'Al- 
tenberg,  plusieurs  micas  de  Cornouailles,  celui  du  31ont-Saint- 
Micbel,  et  un  autre  de  Carclaze  ,  un  mica  des  Munts-Ourals,  et 
peut-etre  un  mica  tres-fnsible  de  laDo'omiedu  Saint-Gothard. 
M.  Meyer  rcgirde ,  d'apres  ses  propres  ess;iis,  comme  faisant 
partie  de  la  meme  espece,  un  mica  de  lile  d'Elbc,  trouve  dans 
le  granite  de  Pietro  di  Campo ,  qui  renferme  ei;  meme  temps 
des  cristaux  de  Feldspath,  dune  grosseur  reiiiarquable. 

244-    RECnERCIIES     ClIIMIQUES     SUR    QUELQUES    SUBSTANCES    SELENIFERES, 

par   le    D.    Stpomeyer.    [Archiv   des    Apolh.    Sereins,   par 
Brandes  ;  t.  XII,  2".  cab.,  p.    i45.) 

Cette  notice  renferme  :  1°.  les  details  de  I'analyse  <Ui  pli'iiib 
selenie  de  Zelicrfeld,  par  MM.  Stromeyer  et  Ilausmann,  lo- 
quel    mineral  a  donnc    les    proportions    suivantes  :  de  plomb. 


Mineralogie.  555 

■70,98;  cobalt,  o,85  ;  selenium,  o,83.  -i".  rannoncc  do  i:i  (!<■- 
couverte  du  selenium  ,  dans  le  muriate  d'ammoQiaquo  de  I'lli! 
Vulcano.  On  renconti-e  parmi  les  produits  volcauiqueo  dc  cotlo 
lie,  de  petites  couches  de  sel  ammoniac  melange  de  soufre  su- 
l)lime,etremarquable  par  une  belle  couleurd'uuj  aune  orange  hnV 
niitre.  Ce  sel,  dissousdansl'eau  ,  laisse  precipiler  non-seulement. 
le  soufre  qu'il  contient,  mais  encore  une  autre  substance,  dc 
la  meme  couleur  que  celle  dont  il  vient  d'etre  question.  Cette 
substance  ,  traitce  au  chalumeau  ,  fond  aisenient  et  se  sublime 
conipletement  en  une  vapeur  d'un  jaune  orange;  jetee  sur  des 
charbons  ardens  ,  elle  s'enflamme  et  brulc ,  en  repandant  d'a- 
bord  une  odour  sulfureuse,  qui  bientot  se  change  en  une  forte 
odeur  de  rave.M.  Stromeyer  considerc  cettc  substance  comnie 
un  veritable  seleniurc  de  soufre. 

245.  Sur    les   Mineraux   magnesiens;  par   le  meme.   {Ibid..,  p. 

192.) 

Cot  article  contient  I'analyse  que  nous  avons  deja  dinnee, 
3e  I'hydrate  de  niagnesie  de  Svinaness,  dans  I'tle  d'Unst,  une 
des  Shetlands;  et  celle  de  la  magnesite  de  Salem,  dans  I'liide. 
Cette  magnesite  est  composee,  sur  loo  parties,  d'acide  carbo- 
nique,  51,827;  magnesie,  47,8875  chaux  ,  0,286. 

246.  —  Sur  UN  NOUVEAu  minerai  de  plomb;  par  le  memo.    [Ibid.  -. 

5c.  call. ,  p.  282. ) 

Ce  minerai  de  plomb  est  le  plomb  carbonate  rhomboidal  du 
comte  de  Bournon,  ou  le  sulfato-tricarbonate  de  Brooke  ,  qui  a 
ete  decrit  dans  ua  des  volumes  precedens  du  Bulletin.  Ce  sel 
est  forme  de  :  plomb  carbonate,  72,7  ;  plomb  sulfate,  2t,5. 

G.  Del.' 

347.  Note    sur  la    presence  de    l'Iode    daks    les   eaux    minerales. 
{ytnnnl.  des  Scienc.  unt.;  dec.  iSaS,  p.  5o8.) 

Lors  de  la  decouverte  de  I'iode  ,  on  pensa  que  cette  matiere 
elait  propre  aux  etres  organises  qui  I'avaient  fournie.  Mais 
comme  jusqu'a  present  aucune  experience  nc  prouve  quo  les 
animauxou  lesplantes  puissent  creor,  par  une  aclion  organique, 
les  niatieres  qui  sont  considerecs  comme  des  elemens ,  il  devc- 

23. 


556  Botaniqiic. 

nait  probable  ,  en  partant  de  ce  principe  qui  est  admis  par  le 
plus  grand  nonibre  des  physiologistes,  que  les  plantcs  marines 
eiuplovees  a  la  fabrication  de  la  soude  ou  ion  decouvrit  I'iode, 
avaient  puise  ce  corps  dans  le  sol  ou  dans  I'eau  de  la  nier.  Cette 
conjecture  a  ete  veriCee  ;  et  la  presence  de  I'iode  dans  lean  de  la 
mer  aetedemontree  paries  experiences  de  M.  Balard,  quia  ren- 
contre ce  corps  dans  I'eau  mere  des  marais  salans  du  midi  de  la 
France.  M  Angelini  a  reconnu  I'existence  de  I'iode  dans  I'eau 
salee  de  Voghera,  dans  lean  de  Sales  dans  le  Vogherais. 
M.  Cantu,  prof,  de  chimie  a  Turin ,  I'a  egalement  decouvert 
dans  leau'sulfureuse  et  saline  de  Castel-Nuovo  d'Asti ,  source 
tres-renommee  pour  ses  effets  contre  le  goitre  ,  et  dans  uu 
grand  nombre  d'autres  sources  du  meme  territoire.  M.  Cantu 
a  remarque  que  toutes  ces  sources  jaillissaient  de  terrains  ter- 
tiaires.  II  na  observe  diode  dans  aucune  source  proveuant  de 
terrains  primitifs. 


BOTANIQUE. 

248.  Voyage  autour  du  mosde  fait  par  ordre  du  Roi ,  sur  les 
corvettes  1'  Uranie  et  la  Phjsiciennc ,  pendant  les  annees  1  8 1 7 r 
1818,   1819  et  1820  sous  les  ordres  du  cap.  Louis  de  Frey- 

CINET. 

Partie   Botanique,  par  M.  Ch.    GAUoicnAUD  ,  Pharmacieu  de    la 
Marine.  Ia-4°.  avec  atlas  in-fol.  2^  et  5^  livr.  Paris,  i8'26- 
1827;  Fillet  aine. 
Nous  regreltons  que  des  occupations   indispensablcs  naient 

point  encore  perrais  a  M.  Kuntb  de  nous  faire  parvcnir  I'ana- 

lyse    des   preraiere^s  livraisons  de    eet  important  ouvrage.  Nos 

lecteurs  ne  perdront  pas  a  ce  retard, 

a.'iQ.  Premier  memou;e  sur  l'anatomie  comparee  des  Graminees  ;  par 
M.  Raspail  (i). 

Tout  ce  que  j'observc ,    a  mesure  que    j'avance   dans  mcs 


(1)   Ce  niemoirc   etait  restedcpuis  8  niois  dans   les  caitoiis   ties 
Annates  des  sciences  nalurelles  ;  les  figures  ont  paru  dans  ce  recued  pe- 


Botanique.  SSy 

■etudes  physlologiques  ,  aclieve  de  pins  en  plus  de  r.ie  couvain- 
-cre  de  la  verite  dune  pensee  rpii  ni'occupe  depuis  long-temps. 
La  voici  :  pour  etudiei'  les  lois  qui  regissent  la  nature  organi- 
see ,  riea  n'est  plus  nuisible  que  d'aller,  si  je  puis  m'exprimer 
ainsi ,  par  honds  et  par  des  especes  de  sauts  qui  transportent 
I'esprit  d'un  bout  de  rechelle  a  I'autre  ;  quiconque,  au  con- 
tra ire  ,  se  sera  fait  d'une  famille  unique  une  idee  juste  et  rai- 
sonnee  ,  sera,  des  ce  moment,  capable  de  les  expliquer  toutes. 
Car  la  nature  ne  m'a  jamais  semble  mettre  eTi  jeu  autant  de 
lois  que  nous  signalons  de  families  ;  et  tout  me  revele  qu'avec 
iin  trcs-j)etit  nombre  d'elemens  connus  ,  et  avec  un  plus  petit 
nombre  de  lois  encore, ^elle  pouvait  varier  toutes  ces  formes 
multipliees,  dont  I'analogie  ne  finit  par  nous  echapper,  que 
parce  que  nous  nous  sommes  fait,  pour  les  definir  et  les  de- 
■crire,  une  langue  inexacfe,  une  laugue  dont  les  mots,  biea 
loin  d'etre  les  representans  d'une  image  ,  ne  sont  que  des  si- 
gnes  arbitraires  et  de  convention;  enfin ,  pour  a'chever  ma 
pensee,  que  parce  que  nous  avons  voulu  rendre  la  nature  aussi 
savante  que  nous,  au  lieu  de  redevenii' aussi  simples  qu'elle. 

Get  etalage  de  noms  d'especes  et  de  genres  que  Ton  chei"- 
tlie  k  citer  a  I'appui  dune  idee  pliysiologique ,  impose  sans 
doute  au  lecteur,  et  le  porte  naturellement  a  penser  que  I'e- 
rudition  de  I'auteur  est  un  siir  garant  de  sa  tbeorie  ;  mais 
I'homine  pbilosopbe  aux  yeux  duquel  il  vaut  mieux  etudier  la 
nature  dans  la  nature  que  dans  les  livres  ,  ne  se  paie  pas  de 
toutes  ces  citations ;  ileloigne  les  mots,  il  perce  jusqu'a  la 
pensee,  et  trois  fails  bien  concluans  valent  mieux,  a  ses  yeux  , 
que. cent  analogies  fournies  par  I'erudition  ,  mais  dont  les  re- 
sultals  sont  obtcnus  plulot  par  des  jeux  desprit  qui  imposent, 
que  par  la  logique  qui  persuade. 

Et  certes  ,    quand  on  aura  clairement  explique  la  structure 
d'un  organe  sur  un  individu,  seul  meme  ,  n'est-il  pas  evide^r 
qu'on  I'aura  expliquee   sur  la  masse  des  autres  ,  et  que   cctte 
explication  renfermera    implicitement   I'explication   de   toutes 


riodique  en  mai  "1826,  t.  VIII  ,  pi.  24.  Le  mcmoii-e  n'y  scia  point 
impiinie.  II  est  inutile  a  la  science  d'expliquer  plus  en  detail  les 
motifs  de  rette  singularite.  Nous  avons  voulu  simplement  I'iiidiquer, 
afin  qu'en  lisant  ce  premier  extrait,  on  ait  recours  a  cette  planche 
Nous  aurons  .soin  d'en  cilcv  exactcnicnt  les  (igures. 


?)58  liotaniquc.  No.  249. 

les  iHOtliCcalions   possibles  que  nous  iiomnions  des  anomalies  ? 

II  n'cst  done  )5as  bcsoin,  ])Our  expliquci'  un  onjane,  de  com 
nicncer  par  etudier  toutes  les  modifications  que  cet  oiyano  a 
suhies  dans  chaque  individu;  ce  serait  commencer,  si  je  ne  me 
troTiipe  ,par  ou  il  faudrait  finir,  Mais  dissetjnez  dans  tous  les 
sens  cet  orgaue,  apprenez  a  le  manier  sous  tous  les  jours ,  son- 
dez-en  les  replis  les  plus  caches,  jetez  enfia  des  chaines  a  ce 
Protee  a  I'iustant  qn'il  sommeille  ;  par  votre  Constance  et  votre 
imperturbable  opiniatrete  ,  forcez-le  a  vous  reveler  ses  niys- 
tcres  ,  et  des  lors  il  aura  beau  se  raontrer  tour-a-tour  cedre  , 
dragon  ,  fleuve ,  tigre,  lion  ,  il  n'ecliappcra  plus  a  Tceil  qui  la 
devine  ct  qui  le  domine. 

Ainsi ,  bien  loin  de  rougir  d'entretenir  toujours  mcs  Iccteurs. 
d  une  scule  famille  ,  je  cliercherai  encore  nuelque  temps  a  I'cx- 
pliqucr  ;  elle  m'a  procure  un  certain  nombre  de  verites  qui 
vcrment  dans  I'opinion,  qui  ^nt  deja  surmonte  bien  des  obs- 
tacles et  modifie  le  langage  de  quelqucs  auleurs;  ce  succes  bien 
faible  et  bien  niodcste  ne  fait  que  m'encourager ,  bien  loin  de 
in'enorpueillir,  et  je  corilinuerai  a  exploiter  la  memc  carriere  , 
tant  qu'il  y  aura  unc  veine  nouvelle  a  puursuivre  ou  k  de- 
couvrir. 

J  ajouterai   que  la    diflSculte    du  travail   pourrait  peut-etre 
contribuer  assez  a  stimuler  ma  patience,  car  je  pose  en  fait  qu'il 
f.uit  plus  de  temps  pour  constatcr  la  forme  d'une  simple  ccaille 
de  craiiiinee,  que  pour  decrire  vingt  especes  de  telle  autre  fa-' 
niille  a  deux  cotyledons. 

Cependant  ce  travail  ne  sera  pas  exclusif ,  ct  je  m'orcuperai 
de  faire  marcher  de  front  plusieurs  families  a  la  fois,  quand  je 
pourrai  signaler  des  rapports  incontestables  de  structure  et 
d'orfjanisation  ,  et  c'est  raeme  cc  qui  m'a  fait  intituler  ce  genre 

»lude  ,  anntowie  compnrcc.  ct  non  pas  ajfinilc's  des  gmmineds ; 
par  njjliiitc's ,  on  n'entend  que  les  rapports  des  organcs  ,  le 
voisinage  des  formes  ,  les  proportions  des  nombres  ,  le  passage 
insensible  des  traits  exterieurs,  enlin  la  distribution  des  fa- 
milies, et  ici  je  cherche  a  remonter  a  la  souche  commune  de 
tant  d'organisations.  Cette  enfreprisc  paraitra  peut-etre  ambi- 
lieuse;  mais  rhommc  <jui  etudie  la  nature,  ne  s'occupe  des 
impressions  qui  raccueillcnt,,  que  pour  tacher  de  justifier  ccUcs 
<pii  lui  soul  favorablcs,  ct  d'effacer  celles  qui  out  un  caracterc 
fuclicux. 


Botanique.  559 

Systeme  radicidaire  des  gramiiic'es . 

Je  ne  in'occuperai  pas  ici  du  systeme  railiculaiie  des  granii- 
nees  a  I'epoque  de  la  germination  ,  il  en  a  ete  suffisamnient 
parle  dans  mes  memoires  precedens  ;  mais  je  ne  m'altacherai 
qua  decrire  sous  ce  rapport  la  struoture  du  Mais  qui  non-seu- 
lement  explique  des  grnmens  d'une  moins  grande  stature  ,  mais 
encore  des  plantes  appartenant  a  des  families  plus  ou  moins 
eloignees  de  celle-ci. 

La  radicule  du  nia'is  ,  aprfes  s'etre  enfoncee  quelque  temps 
dans  la  terre,  Unit  par  s'obliterer  en  entier  jusqu'a  sa  base,  et, 
des  ce  moment,  le  mais  n'a  plus  de  systeme  descendant,  il  ne 
s'enfonce  plus  dans  la  terre,  soit  perpendiculairement,  soit 
horizontalement.  Mais  comme  il  ne  pent  se  passer  de  racines, 
il  lui  en  arrive  d'accidentelles  dont  Torigine  ct  la  disposition 
vont  nous  offrir  quelques  rapprochemens  qui  ne  sont  pas  de- 
pourvus  d'intf-ret.  J'ai  tache  de  peindre  ces  differens  pheno- 
menes  dans  les  fig.  6,  7  ,  8  ,  de  la  planclie  24  du  tome  Mil 
des  Annales  des  sciences  nnlurclles ,  1  826. 

La  disposition  de  ces  racines  accidcutelles  ,  a  cela  de  cu- 
rieux,  1".  qu'elles  sont  toutes  rangees  circulairement  et  par 
etages  autour  de  la  tige  (fig.  6)  ;  que  les  radicelles  d'un  etage , 
d'un  verticille  (o)  allernent  presque  reguliereraent  avec  les  ra- 
dicelles des  verticilles  inferieur  et  siiperieur  ;  2°.  que  chaque 
verticille  part  de  la  tige  au-dessus  de  la  feuille  inferieure ,  dont 
la  gaine  s'oblitere  et  tombe  pour  ne  laisser  qa'une  trace  cir- 
culaire  (p)  qui  larappelle.  On  voit  evidcmment,  en  descendant 
jusqu'a  la  b.ise  de  la  planle  ,  que  cliaque  verticille  n'a  pas  d'au- 
tre  origine,  ct  qu'on  ne  pent  en  rencontrer  un  seul  sans  trou- 
ver  au-dessous  la  trace  d'une  feuille  qui  a  fini  d'etre  ulile  a  la 
vegctalion  et  qui  a  disparu  ;  en  sorte  que  le  collet ,  c'est-a-dire 
ce  point  ]>ar  lequel  on  dit  que  coramuniquent  entre  eux  le 
systeme  ascendant  et  le  systeme  descendant,  ne  se  retrouve  ici 
nulle  part.  II  faut  observer  encore,  en  passant,  que  cliaque  ra-. 
dicelle  sort  d'une  espece  de  gaine  (o)  qui  correspond  a  la  collc'o- 
ihizc,  et  qui  n'cst  autre  que  I'epidei'me  de  la  tige  qu'elle  a 
perce  pour  arriver  au  jour.  Jusqu'a  uno  certaine  hauteur  de  la 
tige,  on  peuttrouver  dans  I'aisselle  de  cliaque  feuille  un  ver- 
ticille de  tubercules  (fig.  6,7,  00)  cpii  renferment'dejk  ces. 
radicelles,  lesquellcs  commeucenl  a  distendre  I'epiderme ,  e. 


56o  Botnnique.  N°.  249. 

correspondent  la  a  ces  taclies  qu  on  observe  sur  bien  des  ecor— 
ces  ct  c{.ii  ne  sonl  que  des  tubercules  d'un  calibre  moins  ap- 
parent (1). 

Par  la  dissection ,  soit  des  radicelles  (o)  ,  soil  des  tubercules 
{00),  on  s'assure  que  chacun  de  ces  organes  part  d'une  ner- 
vure,  ainsi  que  le  monlre  la  ligure  8;  et  ensuite  en  retablis- 
sant  par  la  pensee  ,  I'ordre  d'alternation  des  feuilles  qui  sont 
tombees,  ce  qui  esttoujours  tres-facile  au  moyen  des  feuilles  su- 
perieures  qui  restent,  on  parvient  a  decouvrirque  chaque  ver- 
ticille  a  un  point  median  qui  correspond  a  la  nervure  mediane 
dc  la  fenille  supcrieure  ,  laqiielle  nervure  descend  visil)lenient 
sur  la  tige  ,  quelquefois  jusqu'au  point  d'insertion  de  ce  tuber- 
cule,  et  qu'enGn  chaque  tubercule  median  alterne  avec  le  tu- 
bercuie  median  d'un  verticille  superieur  et  inferieur. 

ic  ne  parlerai  point  ici  des  nervures  ou  faisceaux  de  vais- 
seaux  qui  rempiissent  longitudinalement  une  tige  de  Mais  ;  cela 
rentrerait  dans  un  autre  ordre  de  considerations.  J'ajouterai 
scuienient  que,  par  la  maceration  prolongee  dans  I'eau ,  on 
pout  de])ouiller  tous  ces  vaisseaux  du  parenchjme  ou  du  tissu 
celhilaire,  et  qu'alors  on  voit  distinctement  que  les  vaisseaux 
de  la  raoelle  des  entre-nceuds  partent  des  vaisseaux  qui  fornient 
trans versalement  I'articulation.  La  maceration  fait  decouvrir, 
dans  les  graminees  a  entre-nceuds  vides,  le  meme  arrangement 
de  vaisseaux  sur  les  ai'ticulations ;  en  sorte  que  I'unique  diffe- 


(I)  Nous  avons  fait  connattre,  dans  le  Bulletin  universel  des  sciences 
ct  (le  I'inilustrie  ,  2".  section,  Mai  1826,  rliistoiique  de  la  science  a 
I'l'sjard  de  ces  petites  tumeurs  qui  recelent  les  ruiUccUes.  Malpiglii, 
avait  deja  reconnu  la  destination  de  ces  petites  tumeurs.  (  Anntom. 
plant.  ,  p.  140,  fig.  114,  etc.)  II  sexprime  en  ces  termes  :  In  hdc  ita- 
que  ticmorcs  in  corticc  prima  eminent,  et  tujidem  scissurce  excilantur, 
mncerntd  cuticuld ,  et  subjectis  corticis  ntriculis ;  uncle  Jit  ulcus  circuin  assur- 
qcnle  corticc  ,  quasi  obducto^lahio  ;  quod  crumpenlibus  ligneis  Jihris  ,  et 
vicdulld ,  in  radices  congestis  ,  aditum  permittit.  II  ne  me  parait  pas  avoir 
ete  aussi  heureux  ii  I'cgard  des  graminees^  ainsi  qu'on  peut  en  juger 
par  la  figure  115  dc  son  ouvrage  ,  qu'il  a  pvis  soin  d'expliqucr  fort  en 
di-'tail  dans  Ic  texte.  /Vu  lieu  de  faire  soilir  ces  petites  tumeurs  de  la 
base  de  I'entre-un'ud  ,  ii  a  cru  qu'elles  sortaient  de  la  l)ase  de  la 
gaine.  Mais  il  a  fait  remarqucr ,  avec  beaucoup  de  justesse  ,  que  Ton 
voit  souvent  dps  radicelles  partii-  de  la  base  du  ])Ourgeon ,  et  ces  ra- 
dicelles, d'apres  nous,  apparticnnent  le  plus  souvent  au  cone  radi- 
vulaiie  du  bourgeon  Ini-mcnie. 


Botanique.  36 1 

rence  qui  existe  entre  les  graraens  a  entre-noeuds  vides  et  creux, 
et  entre  les  gramens  a  entre-nceuds  remplis  de  moelle  ,  ne  vient 
que  <le  ce  que  cliaque  articulation  du  mais  a  donne  naissance  , 
sur  tons  ces  points,  a  des  vaisseanx  dont  les  uns  s'elevent  et  les 
autres  descendent ,  tandis  que  cette  yegetation  interieure  n'a 
jias  cu  lieu  dans  les  autres  gramens.  Cependant ,  dans  ces  der- 
nicrs  on  peut,  surtout  dans  le  jeune  age,  observer  un  com- 
mencement de  ce  pbenomene ,  ainsi  que  le  montre  la  section 
longiludinale  d'un  entre-nceud  d'une  panicule  (figure  12),  de 
larticulation  de  laquelle  s'eieve  une  espece  de  moelle  organisee 
qui  s'est  arretee  en  cone  a  une  certaine  hauteur. 
_  Mais  ce  qu'il  m  iniporte  de  faire  remarquer,  c'est  que  la  base 
de  la  feuille  ne  doit  pas  etre  prise  au  point  ou  sa  gaine  se  de- 
tacbe  de  la  tige  ;  qu'elle  doit  etre  cherchee,  au  contraire,  a  I'ar- 
ticulalion  inferieure  a  ce  point,  et  qa'ainsi  toute  la  surface  de 
I'entre-nceud  appartient  a  la  feuille  qui  le  surmonte.  Pour 
prouver  cette  proposition,  on  peut  invoquer  non-seulement 
I'exeniple  des  feuilles  docurrentes  si  frequentes  dans  les  com- 
posees  ,  mais  encore  les  simples  nervures  des  feuilles  des  Grami- 
nees  dont  on  peut  suivre  la  marclie,  depuis  le  sommet  du  limbe 
jusqu'a  la  base  de  I'entre-noeud  inferieur ;  surtout  lorsqit'on 
olkserve  les  nervures  medianes  des  Arundo  donax  ,  da  Mais  ,  de 
quelques  Sorghum  ,  etc.  Ceci  devient  encore  plus  evident 
sur  Jcs  plantes  qui  ne  possedent  pas  d'aiticulations,  les  Arum, 
]es  Po/hos ,  les  'fidipes,  les  Orchide'es  ,  et  surtout  le  MwJrt  bi- 
ha'i  dont  le  bord  membraneux  des  feuilles  se  prolonge  sur 
la  tige,  jusqn'a  ce  qu'il  rencontre  une  feuille  exterieure,  dans 
I'aisselie  de  laquelle  11  continue  a  s'enfoncer. 

Cette  observation  est  non-seulement  un  jalon  que  je  place 
stir  nia  route,  mais  ellc  va  encore  me  servir  comme  moyen 
d'application. 

La  distance  d'un  entre-nceud  da  mais  a  I'autre ,  est  toujours 
en  proporlion  inverse  de  lajeunesse  de  la  plante  ,  ainsi  qu'on 
le  remarque  sur  les  fig,  6,7,  8.  Dans  la  figure  7  ,  on  voit  tres- 
bien  que  les  plus  inferieurs  se  touchent  et  se  pressent ,  et  que 
les  supcrieurs  vont  toujours  en  augnientant  de  longueur.  Les 
radicelles  accidentelles  se  pressent  aussi ,  de  maniere  que  les 
trois  verticilles  inferieurs  ne  forment  souvent  plus  qu'un© 
espece  de  plateau.  Si  toutes  les  feuilles  de  ces  entre— noeuds  in- 
ferieurs subsistaient ,  on  aurait  un  bulbe  aussi  bien  conformc 


362  Botujiique.  N°.  249. 

que  les  oi'ganes  auxquels  on  a  presque  exclusivement  consacre 
c"e  nom.  Le  bulbe  du  Poa  bulbosa  n'est  n'leme  pas  diversenient 
orijanise.  11  esl  facile  de  s'assurer,  sur  lesbulbes  des  plantesbiil- 
biferes,  que  les  radicelles  commencent  a  partir  de  la  base  des 
uervuies  des  premieres  feuilles,  ou,  si  Ton  veut,  dos  premieres 
ecaillfs  ,  ct  quand  toules  les  premieres  feuilles  sc  sont  sacrifices 
a  la  nutrition  des  organes  interieurs,  qu'elles  se  sont  decom— 
posees,  il  ne  restc  plus  d'elles-niemes  que  des  traces  qui  pre- 
sentent  un  plateau,  berissc  de  radicelles,  mais  n'offrant  aucune 
racine  principale.  Ges  radicelles  accidentelles  commencent  sur 
les  bulbes  absolument  comme  sur  la  base  du  Mais.  Autour  du 
point  par  lequel  la  bulbille  tenait  au  bulbe  principal ,  il  existe 
XI n  petit  bourrelet  sur  lequel  se  forment  des  tubercules  qui  de- 
viennont  des  radicelles  en  forme  circulaire  ;  lorsquc  la  feuille 
qui  leur  a  donne  naissance  s'oblilere ,  un  egal  nombre  de  radi- 
celles commencent  a  se  montrer  dans  le  meme  ordre  a  la  base 
de  la  feuille  suivante  ,  et  c'est  ainsi  que  se  forme  le  plateau  ra- 
diculaire  des  Liliacecs ,  Jacinthes  ,  etc. 

Sur  une  foule  de  Graminees  qui  vegetent  dans  une  terre 
meuble  ,  on  voit  tres-souvent  le  premier  entre-noeud,  represente 
fig.  I .  de  notre  planche  ,  s'allonger,  et  c'est  de  la  base  du  second 
entre-noeud ,  que  part  un  semi-verticille  de  radicelles ;  la  le 
cliaume  prend  un  accroissement  considerable  en  largeur  ;  de 
nianiere  que  le  cbaume  semble  commencer  en  ce  point ,  et  qu'on 
dirait  que  la  graine  a  glisse  au  bout  de  I'une  des  radicelles 
accidentelles. 

L'analogic  du  systeme  racliculaire  du  INIa'is  avec  cclui  d'un 
palmier  est  encore  plus  frappante,  quand  on  observe,  dans  deux 
circonstances  semblables  ,  et  le  stipe  de  I'un  et  le  cbaume  de 
I'aulre ;  c'est-a-dire,  iorsque  I'eau  a  creuse  le  terrain  qu  ils 
habitent  :  vous  voyez  alors  des  \erticilles  de  radicelles  former 
un  cone  dont  le  sommet  supporte  la  tige  du  mats  ou  le  stipe 
du  palmier,  et  dont  la  base  se  craraponne  au  Sol. 

Continuous  :  chacune  de  ces  radicelles  pent  fonrnir  une  tige 
nouvelle,  par  un  bourgeon  qui  commencera  comme  la  tige- 
mere.  La  plHjjart  des  A'jiidc/ulruni  ne  se  propagent  jias  d'une 
maniere  difforente.  Je  cite  les  L'jjiilcndrum ,  afin  que  le  passage 
que  je  vais  faire  aux  Orchid  soit  moins  brusque,  et  qu'on  soit 
moins  porte  a  me  contester  ce  que  je  vais  en  dire. 

Qu'on  prcnnc  la  fig.  5,  qu'on  en  rctrancbe  les  deux  tuber- 


Botaniqiie.  565 

cules ,  on  aura  la  la  base  de  la  tige  du  Mais  et  d'un  Epidcndrum 
avec  Jeurs  radicelles  accidcntelles  [o).  Par  une  section  longitu- 
diiiale  {n)  on  ne  derouvre  aucune  difference  enlre  elles  et  cel- 
]es  du  Mais  (fig.  8,0),  soit  sous  le  rapport  de  Torigine,  soit 
sous  cehii  de  la  structure.  Seulenient  la  radicelle  [o]  du  Mais 
peat  pioduire  a  la  fois  et  des  fibrilles  radiculaires  et  des  bour- 
geons, et  la  radicelle  accidentelle  des  Orchidees ,  ne  produit 
ordiuairement  que  des  bourgeons.  Mais  ce  dernier  fait  me 
suffit  ])our  expliquer  la  structure  radiculaire  de  nos  Orcbis 
indigenes. 

Si  une  radicelle  d' Epiderulrum  vient  a  produire  k  son  extre- 
mile  ,  et  non  sur  sa  longueur,  un  bourgeon,  et  cela  a  la  distance 
de  fjuelques  lignes  de  la  lige-mere,  sauf  le  tubercule  ,  j'aurai 
dans  cet  Epideiidrum  I'image  parfaite  de  I'Orcbis  .que  j'ai  des- 
sine.  Je  ne  crois  done  pas  qu'on  me  dispute  I'evidence  de  la 
proposition  suivante  :  le  tubercule  (;•)  qui  est  destine  a  la  pro- 
pagation de  la  plante  provient  dune  radicelle  analogue  aux 
iadicelles  {00'),  qui,  dans  nos  climats,  n'en  portent  jamais  tou- 
tes  a  lalois.  Cequi  acheve  dele prouver  avec quelque  evidence, 
cest  :  1°.  qu'il  est  impossible  d'assigner  d'avance  le  point  sur 
lequel  se  developpera'  le  tubercule  de  I'annee  suivante  ,  et  2°. 
•  pie  la  coupe  longitudinale  montre ,  depuis  sa  naissance  jusqu'au 
bourgeon  tuberculaire,  une  organisation  identiqueavec  celle  de 
chaque  radicelle  en  particulier  {00'). 

II  ne  faudrait  pas  cependant,  a  la  rigueur,  assimiler  les  radi- 
celles {00')  des  Orchis  indigenes  ,  aux  radicelles  qui  partent  en 
verticiUe  de  la  basedes  feuilles  du  Mais  et  desplanlesbiilbeuses  : 
elles  sont  plutot  comparables  a  celles  qui ,  par  le  progres  de  la 
vegetation  ,  partent  de  tous  les  points  de  la  surface  de  I'entre- 
nccud,  ainsi  qu'on  le  voit  sur  le  premier  entre-noeud  du  mais, 
"S-  J  {00),  et  sur  les  enti-e-nceuds  soulcrrains  des  Scirpus  un 
peu  ages.  Ce  n'est  pas  que  les  analogues  du  mais  nianquent 
dans  les  Orchis  ,  mais  parce  qu'une  simple  modification  leur  a 
iait  changer  de  milieu;  et  pour  lintelligence  de  ce  que  je  vais 
"lie,  il  est  necessaire  de  bien  etablir  la  structure  esseutielle  , 
d  une  radicelle.  EUe  consiste,  d'apres  tous  ses  caracteres  anato- 
imques  observes  a  I'instant  ou  elle  n'est  que  tubercule,  en  ua 
vaisseau  cntoure  de  tissu  cellulaire  renferme  dans  un  cpiderme 
proprej  ot  cct  organe  s'est  forme  aux  depcns  ,   commc   nous 


364  Botanique.  IS°,249. 

I'avons  (lit ,  dun  vaisseau  et  sous  I'epiJerme  de  la  feuille  elle- 
nicme. 

Qiiand  !e  milieu  dans  lequel  il  a  pris  naissance,  devcnu  in- 
capable dun  accroissement  en  largeur ,  reste  stationnaire,  a 
mesure  que  le  tnbercule  se  developpe,  ce  milieu  se  decliire  en 
forme  de  fourreau  et  laisse  passer  le  tubercule  qui  devicnt  ra- 
dicelle,  ainsi  qu'on  le  voit  [po^)  sur  les  fig.  6  et  ^  du  iMai's. 

Mais  s'il  arrivait  que  le  milieu  fut  capable  d'un  accroissement 
suflSsant ;  que  son  lissii  ceilulaire  augmentat  a  mesure  que  le 
tubercule-radicelle  s'allonge  ,  la  base  dune  feuille  d'un  bulbe 
scrait  bientot  munie  dun  tubercule  sillonne  par  des  vaisseaux 
rameux,  qui  representeraient ,  dans  son  interieur,  I'arrange- 
raent  des  radicelles  qui  vegetent  dans  I'air,  et  ce  serait  la  le 
bulbe  de  I'Orcliis  que  nous  avons  represente  disseque ,  fig.  5. 
Car  enlcvez  le  tissu  ceilulaire  qui  separe  les  vaisseaux  {rrr  ),  et 
vous  aurez  des  radicelles  qui  partiront  des  bases  internes  des 
feuilles  de  I'Orcbis. 

La  nature,  qui  prend  soin  de  nous  fournir  pour  ainsi  dire 
tous  les  intermediaires,  semble  nous  avoir  indique  par  les  Or- 
cbis  a  tuboj-cules  palmes ,  le  passage  du  systerae  ladiculairc  des 
bulbes  a  celui  des  tubercules  simples. 

Dans  ces  tubercules  palmes,  on  voit  clairement  les  extremi- 
tes  de  ces  vaisseaux  renfermes  dans  la  substance  du  tubercule  , 
sortis  de  ce  milieu,  sous  forme  do  radicelles  simples,  et  cela  en 
poussant  devant  elles  Tepiderme  general  du  tubercule.  Du  tu- 
bercule arrondi  des  Orcbis  ,  nous  arriverons  sans  beaucoup  de 
peine  aux  tubercules  des  Dicotyledones  ,  tels  que  la  pomme- 
de-terre,  le  Cyclamen,  les  Topinambours ,  etc.;  il  ne  sera  be- 
soin  que  de  supj)oser  que  les  vaisseaux  interieurs  des  tubercules 
de  I'Orcbis  puissent  donner  naissance  k  des  radicelles  ou  a  des 
gemmes ,  ce  qui  est  plus  qu'une  supposition^.  Une  fois  ce  pas 
franchi ,  il  u'cxiste  aucune  difference  cssentielle  entre  le  tuber- 
cule dune  pomme-de-terre  et  celujd'un  Orcbis.  Tous  les  deux 
arrondis,  tous  les  deux  srllonnes  de  vaisseaux  qui  seraient  des 
racincs ,  sans  le  tissu  ceilulaire  qui  les  entoure  ;  tous  les  deux 
cnfin,  munis  d'un  tissu  ceilulaire  que  remplissent  ces  granula- 
tions dont  nous  avons  fait  connaitrc  la  structure  et  la  destina- 
tion ,  et  ([u'on  rcgardait  avant  nous  comme  des  cristallisations 
jnorganisees. 

Jc  vais  faire  un  oca  it  qui   parailra  pcut-ctrc  plus  grand  fjuc 


Botanique.  565 

le  premier,    iiiais    qui   pourtant  s'appuie   sur   une  rigouieuse 
an  atomic. 

Malgre  des  exceptions  ,  en*  petit  nombre  il  est  vrai ,  on  est 
convenu  depuis  long-temps  que  I'organisEttion  dune  tige  dico- 
tyledone  ,  differe  de  celle  d'une  tige  monocotyledone ,  en  ce 
que  la  premiere  offre  par  des  sections  transversales,  des  couches 
concentriques  qui  s'engainent  comme  des  etuis  en  plus  ou 
moins  grand  nombre. 

Cependant ,  si  nous  comparons  une  tige  de  plante  licrbacee 
dicotjledone,  avec  la  base  de  la  tige  d'un  Oi'chis  ,  la  difference 
des  deux  grandes  divisions  ne  pourra  menie  plus  prendre  le 
caractere  d'un  simple  passage,  et  par  des  coupes  prolongees 
jusqu'a  une  certaine  hauteur,  on  pourra  obtenir  un  assez  grand 
nombre  de  tranches  ,  capables  de  tromper  le  mieux  avisp;  c'est- 
i  a-dire,  qu'on  apercevra  toute  la  circonference  celluleuse  assez 
large,  entourant  un  etui  ligneux,  au  centre  duquel  est  une 
moelle  sans  vaisseaux ,  et,  de  I'etui  ligneux,  on  verra  souvent 
partir  horizontalement  des  rayons,  qui  la  ne  sout  autre  chose 
que  les  traces  des  racines.  Nous  n'avons  pas  fait  entrer  ces  di- 
verses  coupes  daus  notre  planche,  parce  qu'elles  doivent  nous 
servir  pour  un  travail  que  nous  sommes  sur  le  point  de 
publier.  En  consequence,  il  est  vrai  de  dire  que  toute  plante 
a  son  collet  jouit  de  la  structure  des  dicolyledones  ;  comme  il 
est  vrai  que  certaincs  dicotylcdones  offrent  d'un  bout  a  I'autre 
I'aspect  interne  dune  plante  a  un  seul  cotyledou.  {Cycas,  Fc" 
Tula  communis ). 

Je  m'arretc  la  ,  quant  a  ce  qui  concerne  le  systeme  radi- 
eulaire. 

FeuiUes  du  chaumc ,  cl  braclc'cs  des  fleurs. 

J'ai  deja  fait  remarquer  ,  dans  les  planches  que  j'ai  jointes  a 
mon  essai  de  classilication  ,  la  structure  singulieie  des  limbes 
de  Nasliis  qui  tiennent  a  la  gainc  par  un  petiole  duquel  partent 
toutes  les  nervures  laterales  ,  tandis  que  les  nervures  laterales 
de  la  gaine  se  terminent  en  ligule  ;  si  la  gatne  de  cette  plante 
restait  agglutinee  au  chaume  ,  ces  feuilies  nous  presenteraicnt 

I  une  image  assez   parfaite   du  feuillagc  de  la  plupart  des  dico- 

I  tyledones  a  nervures  presque  toutes  basilaires. 

Ce  qui  accroit  encore  I'analogie  ,  c'est  un  fait  observe  pour  la 
premitire  fois   par  Malpighi ,  sur  une  feuillc  de  3Iais  ,  sur  la- 


566  Botanique.  N".  249- 

quelle  on  voit  asscz  souvent  les  nervures  de  la  gaino  se  rainifiev 
en  passant  dans  la  ligule.  J'ajouterai  a  ce  fait,  que  surlesbrac- 
tees  des  fleiiis  de  graminecs  ,  bractees  qui  ne  sont  autpe  chose 
que  des  feuilles  non  developpees ,  on  voit  tres  souvent  cctte 
ramification  des  nervures  ;  et  je  puis  citer  comnie  un  ^>xeniple 
pcrcmptoire  les  bractees  des  Brhn  ,  dont  les  nervures  nous 
ont  presente,  dans  notre  classification,  un  caractere  geneiique 
nu'on  ne  retrouve  que  dans  ce  genre.  Les  nervures  de  ccs  brac- 
tees sont  toutes  soudees  a  la  base  ,  divergentes  ,  ct  plusieurs 
subdivisees  au  sommet^ 

Paillette  ftarinetvie'c  dans  scs  rapports  ai'cc  V utricule  des  Carex  , 
ct  explication  da  genre  Unciuia  Pers. 

Celte  loi  que  nous  avons  signaleedans  notre  premier  me- 
moire  ,  que  la  paillette  parinerviee  n'etait  telle  que  parce  que 
sa  nervure  mediane  etait  employee  ailleurs,  s'applique  a  bien 
d'autres  families  que  celles  des  graminees.  Sur  les  Iridees  ,  etc., 
on  ne  rencontre  que  des  confirmalions  de  notre  premiere 
peusee,  laquelle  fut  pour  nous  un  tel  trait  de  lumiere  ,  que 
des  que  nous'  cumes  decouvert  que  la  premiere  feuille  qui  pa- 
rait  dans  I'acte  de  la  gerpiiuation  ,  n'avait  jamais  que  deux  ner- 
vures (fait  precieux  qui  avait  echappe  a  tous  les  auteurs  qui 
s'etaient  occupes  de  germination),  nous  n'liesitames  pas  a  pro- 
noncer  que  sa  pervure  mediane  devait  se  trouver  dans  notre 
Cotyledon  ,  ce  que  la  dissection  a  euticreraent  confirme  dans 
toutes  les  giaines  de  cette  famillc 

Une  nouvelle  analogic  nous  a  ete  revelee  dcpuis  deux  ans  , 
et  elle  trouve  ici  naturellement  ^a  place. 

En  dissequant  I'utricule  du  Carex  glaiica  Scop.,  et  en  clier- 
chant  k  examiner  le  norabre  et  la  disposition  de  ses  nervures, 
nous  ne  fumes  pas  peu  agreablement  surpris  de  rencontrer  deux 
nervures  fort  bien  dessinees ,  du  milieu  desquelles  le  racliis  par- 
tait  ;  ces  nervures  ,  qui  se  ia]iprochenl  au  sommet,  donnent  a 
I'utricule  qu'on  a  fendu  longiludinalement,  I'aspect  dune  pail- 
lette parinerviee  a  bords  assez  largos.  Sur  bien  des  Carex,  on 
est  oblige  de  les  observer  dans  le  jeune  age  ;  car  I'uliicule  finit 
par  epaissiretdevenir  opaque,  et ,  d'un  autre  cote,  des  nervures 
laterales  en  grand  nombre  se  forment  apres  coup ,  ce  que  Ton 
voit  aussi  sur  les  paillettes  parinerviees  des  Nasliis ,  qui  ac- 
quierent  jusqu'a  i4  nervures  laterales. 


Botnnique.  567 

La  seule  difference  que  Ton  pourrait  signaler  entre  la  gene- 
ralite  des  paillettes  parinerviees  des  graminees  et  rutriciilc  dps 
Carex ,  ne  resulterait  que  de  ce  que  I'litricule  des  Carex  nest 
ouvert  qu'au  sonimet,  par  ou  passe  le  style,  tandis  qne  les 
paillettes  parinerviees  des  graminees  sont  fendues  jnsqu';iu  bas. 
Mais  cette  difference  commence  a  disparaitre  sur  certains 
genres.  Je  ne  parlerai  pas  ici  de  I'involucre  du  Cocx  laclirjma, 
veritable  feuille  uniquement  perforce  au  sommet ,  don  sortent 
la  panicule  male  et  les  stigmates  des  organes  femelles.  Mais  j'ap- 
porterai  pour  exemple  la  paillette  unique  des  Jlajjecurus ,  qui 
souvent  ne  commence  a  se  fendre  qu'a  un  point  pe'u  eloigne 
du  sommet ;  c'est  par  cette  fente  que  sortent  les  deux  stigmates  ; 
et  ce  qui  accroit  I'analogie  ,  la  nervure  mediane  se  detaclie 
souvent  i\  la  base  pour  devenir  une  arete,  qui,  d'apres  ce  que 
nous  avous  dit  dans  nos  premiers  memoires  ,  n'est  qu'un  axe 
non  developpe  et  correspondant ,  par  consequent,  a  I'axe  du 
Carex  qui  part  de  la  base  de  I'utricule.  Si  la  fente  de  la  paillette 
unique  de  \' Alopcciirus  etait  plus  restreinte  ,  liilusion  seiait 
complete,  et  cette  paillette  serait  un  utricule. 

Continuous  ces  analogies  ;  la  nature  les  continue  quelque- 
fois.  Au-dessous  de  I'utricule  et  dans  1  oi'dre  alterne  avec  le 
rachis ,  se  trouve  une  bractee  j-nerviee  ,  qui,  dans  les  Carex, 
correspond  a  une  glume  unique  des  graminees  ;  s'il  arrivait  que 
la  feuille  caulinaire  immediatement  inferieure  a  cette  bractee 
ou  ecaille,  se  rapprochat  d'elle  par  le  raccourcissement  de 
I'entre-nceud  qui  les  separe  ,  et  diminuat  de  volume  en  raisou 
et  par  une  suite  de  ce  rapprochement ,  cette  feuille  deviendrait 
.une  bractee  ,  une  ecaille  ,  une  glume  ,  et  la  premiere  fleur  de 
la  base  d'un  epi  femelle  d'un  Carex  correspondrait  p&«r  la 
structure  a  une  fleur  A'Jlopecurus ,  surtout  si  les  deux  bractees 
supposees  du  6«/r,r  se  soudaient  a  Icur  base.  Je  ne  parle 
point  ici  de  la  structure  de  la  grainc  des  Carex ,  ni  de  leur  Slig- 
matc;  cela  n'cntre  point  dans  les  analogies  que  je  clierclie  a  de- 
crire  aujourd  hui.  Je  fcrai  remarquer  senlement ,  en  passant  , 
qu  une  difference  essentielle  entre  le  stigmate  des  graminees  ct 
celui  des  Carex  ,  c'est  que  les  librillcs  stigmatiqucs  sont  toutes 
eparses  autour  de  I'axe  du  style  des  Carex  ,  ce  que  Ton  observe 
aussi  sur  douA  de  nos  grandes  sections  des  graminees;  mais 
que  ces  fibrilles  sont  toutes  simples,  ce  qu'on  ne  voit  dans  les 
graminees  que  sur  les  stigmates  tci7i<t'forine<:-disiiqi(cs ,  et  qne, 


368  Botanique.  N.  249. 

de  plus  ,  dies  sont  toutes  cylindriques ,  ce  qu'on  ne  voit  nulle 
part  dans  les  Graineiis. 

En  poursuivant  le  raeme  genre  d'etudes  sue  les  Carcx  ,  ii 
ra'arriva  une  rencontre  assez  heureuse,  et  que  je  me  proposals 
de  publier  a  part.  Je  dissequais  I'utricule  dun  Carex  paludosa 
que  j'avais  pris  dans  les  prairies  d£  Gentilly ;  j'apercus  un  de 
ces  utricules  qui  possedail  cinq  stigmates  sortant  du  sonimet  de 
cet  organe  ,  ce  qui  m'engagca  a  ouvrir  de  preference  cette  fleur. 
On  penserait,  an  premier  coup  d'oeil,  que  ces  cinq  stigmates 
partaient  d  un  meme  style;  mais  il  se  passait  un  tout  autre 
phenomene.  Du  fond  de  rutricule  selevait  une  bractee  i-ner- 
viee  verte,  alternant  avec  le  rachis;  dans  I'ordre  alterne  avec 
cette  bractee  selevait  un  ovaire  avortc  ,  portant  un  style  a  deux 
stigmates  integres,  munis  d'un  troisieme  avortejentre  cet  ovaire 
avorte  et  Tecaillc  ou  bractee  interne ,  et  dans  I'ordre  alterne  avec 
I'ovSire  avorte  ,  s'elevait  un  ovaire  normal  et  portant  trois  stig- 
mates. Les  trois  epis  de  cette  plante  ne  rn'offrirent  que  des 
pbenomenes  semblables;  seulement.il  arrivait  que  tres-souvent 
la  bractee  interne  manquait  ,  et  que  I' ovaire  avorte  ,  au  lieu  de 
stigmate  ,  ne  laissait  plus  sortir  qu'un  prolongement  styliforme 
blanc  et  tortillii.  En  ce  cas  ,  dans  cet  utricule  j'avais  lous  les 
caracteres  du  Carex  hamosa  L.  dont  M.  Persoon  a  fait  le  genre 
Uncinia. 

Que  d'especes  ,  que  de  genres  exotiques  ne  sont  peut-etre 
que  de  ces  passages  naturels  ,  que  nous  nommons  iraproprc- 
ment,  monstruosites  !  Et  qu'on  ne  pense  pas  quune  mon- 
struosite  soit  essentiellement  sterile  :  la  graine  pent  se  deve- 
lopper  au  sein  des  anomalies  les  plus  fortes  en  apparencej  il 
suflit  pour  cela  que  le  jeu  de  la  nature  n'ait  attaque  que  ses 
enveloppes  calicinalos  ,  ct  non  ses  tegumens.  Qu'on  ne  pense 
pas  non  plus  qu'une  dc  ces  deviations  naturelles  ,  que  nous 
nommons  monstruosites,  ne  sc  presente  que  rarement  en  affec- 
tantla  meme  forme  :  des  cbamps  entiers  sont  couvcrts  tous  les 
ans  de  ces  sortes  de  deformations  moitie  steriles,  moitie  fer- 
tiles;  et  si  nous  les  avions  rapportecs  des  pays  lointaips  ,  leur 
abondancc  ne  manquerait  pas  de  nous  faire  croire  k  leur  exi- 
stence commc  especcs  distinctes. 

Paniculc  ct  c'pi  ramcnc's  a  un  mcnic  ijpe. 
Ce  que  nous  allons  dire  a  ce  sujct,   bie"n  loin  de  sc  Irouvcr 


Bctanique.  569 

rn  contradiction  avec  !cs  jirincipes  (jiie  nous  avons  ctablis  dans 
nns  precedent  niemoires  sur  I'organisalion  physiologique  de  la 
jianiculc  etdel'-epi,  nest  propre,  au  contraire,  qu'a  la  cotifii'mi.'r 
davantagc  ,  meme  par  les  modifications  que  nous  allons  y  ajou- 
ter.  Quant  a  la  classification,  les  rapports  de  la  panjcule  et  de 
I'Opi  restent  les  memes;  et  il  sera  tcujours  facile  de  distini^uer 
I'une  de  ces  inflorescences  de  I'aulre,  toutes  les  fois  qu'on 
voudra  parvenir  par  ce  nsoyen  a  la  connaissance  de  I'un  de  nos 
genres. 

II  ne  s'agit  ici  que  de  demontrer  I'analogie  de  chaque  arti- 
culation de  la  panicule  et  de  I'epi  avec  nne  articulation  cau- 
linaire  ,  d'y  rencontrer  les  memes  organes  et  les  memes  pieces  , 
et  de  signaler  les  analogies  de  ces  divcrses  inflorescences  avec 
quelques  genres  d'un  ordre  plus  eleve  dans  la  ciassificatiou 
generale  des  families  de  plantes. 

Pour  bien  etudier  I'organisation  de  la  panicnle  des  rraminees, 
il  faut  choisir  des  espt"'ces  d'un  a^sez  gros  calibre  ,  et  surtout  les 
especes  a  panicules  interrompues  et  a  entre-noends  fort  distans 
les  uns  des  autres ;  car,  par  ce  moyen,  les  i-apports  se  pcignent 
micux  aux  regards;  et  Ton  sait  que  les  yenx  sont  jiresque  tou- 
jours  les  premiers  instrumens  de  la  demonslration. 

J'ai  pris  en  consequence  des  panicules  de  Mdica  aquatica 
Kob.  (  Poa  aquatica  Lin.},  dont  j'ai  represente  les  articulations, 

fig.   9,10,11,12. 

Par  une  coupe  longitudinale  ,  representee  fig.  iq,  on  voit 
qua  I'articulation  ne  dilTere  en  rien  d'une  articulation  cauli- 
naire;que  cette  articulation  separe  deux  cavites;  et  a  !a  base 
de  la  superieure  on  decbuvre  un  commencement  de  moelle , 
comme  dans  toutes  les  articulations  caulinaires. 

Si  la  coupe  longitudinale  interesse  \\n  pedonciile  de  la  pani- 
cule (fig.  12,  /),  en  verra  qne  ee  pedoncuie  se  compose,  coihme 
tous  les  bourgeons  caulinaires,  dun  sy^teme  ascendant  et  d'un 
I    systeme  descendant  de  cones  emboites;  et  il  ne  s'agira  plus, 
apres  des  analogies  aussi  frappantes,  que  de  retrouver  la  feuille 
I    de  I'aisselle  de  la<[uelle  sort  ce  pedoncuie  qui  simule  si  bien  un 

bonrgcon. 

I        Elle  n'est  pas  difficile  a  apercevoir,  quoique  sous  unc  forme 

!   diHeiente,  pour  quiconque  s'est  habitue,  non  pas  i  mesurer  les 

I   organes,  mais  a  les  comparer.  La  fig.  \  i  niontre  cette  feuille  [p] 

li.  Tomb  X.  '^4 


370  Botanique.  N*.  246- 

dune  nianiere  assez  (ividenle.  La  fi^.  lo  en  offre  la  partie 
posterieure  avec  iine  ecliancrure  qui  correspond  ii  la  fentc  de 
la  gaiiie  des  feuilles  caulinaires.  Cette  feuille,  qui  a  ainsi  cesse 
de  croilre  ,  ne  reste  pas  toujours  sous  une  forme  aussi  reduite, 
et  11  arrive  mille  fois  qu'elle  prend  sop  accroissement  soit  sous 
forme  d'une  bractee  glumiforme  [Sesleria] ,  soit  meme  avec 
toules  les  parties  et  les  dimensions  d'une  feuille  caulinaire ,  sa 
eaine,  sa  ligule,  son  linibe  ;  fait  qui  se  presenle  si  souvent  a  la 
premiere  articulation  <lu  Bromiis  slerilis ,  du  Fesluca  spica  vcnti 
^'ob.  {Jgros/is  spica  i>enti  Lin.),  du  Panicum  indicum  Nob. 
(Penici/laria  Palis,  de  Beauv.),  que  nous  ne  craignons  pas  que 
les  personnes  qui  voudront  le  verifier,  aient  besoin  de  chercber 
long-temps  pour  rencontrer  ce  pbenomene. 

Que  si  I'on  remonte  des  articulations  caulinaires  a  la  pani- 
cule,  on  decouvrira  que  I'ordre  d'alternation  n'est  aucunement 
interrompu  ;  que  la  feuille  {p ,  fig.  i  r)  alterne  avec  la  feuille 
caulinaire  qui  est  quelquefois  a  un  pied  au-dessous ;  que  les 
deux  pt'doncules(  i)  qui  sorient  de  cette  feuille  sont  reellement 
a  la  place  du  bourgeon,  et  que  le  racbis  de  la  panicule  se  trouve 
a  la  place  de  I'entre-noeud  caulinaire.  En  arrivant  ainsi  jusqn'au 
sonimet,  le  meme  ordr*  et  les  memes  organes  sobserveront  d'une 
manicre  invariable. 

11  arrive  pourtant ,  quoique  le  cas  soit  assez  rare,  que  les 
traces  de  cette  feuille,  par  I'accroissement  en  diametre  du  ra- 
cbis, senib'sent  pen  a  pen  s'effaccr;  mais  il  est  toujours  possible 
de  le§  decGUvrir  sous  les  pedoncules  de  la  panicule  ,  ainsi  que 
le  mdntre  la  figure  9. 

Comme  je  cbercbe  a  niarcber  toujours  de  consequence  en 
consequence,  j'invoquerai,  dans  ce  que  je  vais  dire  sur  la  for- 
mati  n  des  nedoncnles  de  la  panicule  ,  les  principes  que  j'ai 
appuyes  sur  des  fv.its  dans  mon  premier  meinoire.  Ces-prin- 
cipes  sont  que  cbaque  nervure  de  la  feuille,  peut,  en  s'jsolant, 
devenirflorifere,  ainsi  que  nous  voyons  la  nervure  mediane  s'i- 
soler  tant  de  fois  sous  forme  d'arete  ou  sous  forme  d'axe  ramifie. 

Ceprincipeuiie  foisreconnu,  ilnesepresenterapaslaraoindre 
ditficulte  pour  retrouver,  dans  nos  fig.  9  et  1 1  ,  I'existence  des 
pren;ii'res  feuilles  des  bourgeons  caulinaires. 

On  rencontre  quelquefois,  ainsi  qn'on  le  voit  sur  la  fig.  i  i  , 
deux  pedoncules  paralleles  (/) ,  partis  de  I'aisselle  de  la  feuille 
reduite  (p) ,  ot   ces   deux   pedoncules   correspondent  par  leur 


Botanirpic.  T)ni 

position  aux  deux  nervines  de  la  feuille  pariuerviec  Du  scin 
de  ces  deux  nervures  s'eleve  un  pedoncule,  des  deux  cotes  du- 
rfuel  partent  quelcjuefois  d'autres  pedoncules,  en  sorte  que  le 
median  soit  toujours  plus  long  que  les  autres  et  que  tons  en- 
•semble  ,  en  les  supposant  sondes  par  du  tissu  cellulaire  ,  repre- 
sentent  la  premiere  feuille  qui  sort  da  sein  de  la  feuille  pari- 
nerviee  siir  les  bourgeons  cnulinaires.  lis  forment  ensemble  un 
semi-verticille  dont  le  point  median  alterne  avec  la  feuille  cau- 
linaireinferieure  et  avec  le  point  median  duverticillesuperieur, 
Sur  la  fig.  9,  un  pedoncule  ( t) ,  des  deux  qui  correspondent  a 
la  feuille  parinerviee,  a  pris  plus  d'accroissement  que  I'autre  , 
de  meme  qu'on  voit  souvent  une  des  deux  nervures  s'allon.»er 
beaucoup  plus  que  I'autre  sur  une  feuille  parinerviee. 

EnCn  il  arrive  aussi  que  le  seul  pedoncule  correspondant  a. 
la  nervure  mediane  de  la  premiere  feuille  imparinerviee  da 
boui-geon  caulinaire  se  developpe  seul;  et  dans  ce  cas  la  panicule 
d'une  graminee  est  exactement  conforniee  comme  celle'd'ua 
Rumcx ,  d'un  Polygonum,  lorsque  les  fcuilles,  de  I'aisselle  des- 
quelles  partent  les  rameaux  florifercs,  se  de;taclient  de  la  stipule 
qui  engaine  le  racbis  de  ces  dernieres  plantes. 

En  consequence,  le  racbis  dune  panicule  bicn  caracterisee 
(Poa,  Bromus,  Fesluca ,  Jgroslis,  Mclica ,  Orjza  ,  etc.}  ,  est 
cssentiellement  organise  comme  le  cbaume  inferieur;  et  il  faut 
en  dir^^  autant  de  I'organisation  de  cbaque  pedoncule  en  par- 
ticulier,  et  de  chaque  rameau  qui  part  dune  articulation  de  ce 
pedoncule.  On  y  retrouvera  toujours  la  feuille  de  I'ai.sselle  de 
laquelle  s'eleve  le  bourgeon  :  sur  les  Sesleria,  cette  feuille 
conservera  la  forme  d'une  glume  ou  feuille  sans  limbe,  ce  que 
I'on  pourra  encore  plus  clairemcnt  verifier  a  la  base  des 
epis  partiels  de  certains  Jndropogon ,  genre  dans  lequel  on 
avait  donne  a  cette  feuille  la  denomination  si  impropre  di/wo- 
iucre. 

Avant  de  passer  aux  nonibreusc?  applications  que  Ton  pent 
faire  de  ces  idces ,  qu'il  me  soit  permis  de  rappcler  un  fait  si- 
gnale  p  ur  la  premiere  fois^'par  Bonnet,  dans  son  grand  ou- 
vrage  sur  V  Usage  des  J'euillcs  ^  3".  memoire,  fig  aii.  Ce  ne 
sera  pas  une  digression  oiseuse;  car  en  expliquant  le  fait  que 
Bonnet    n'a    pgs  trop    chercbe  a  expliquer ,  nous    obtieudrons 

24. 


5y:i  BotaiiKiue.  N°.  249. 

une  donnee  de  plus  qui  facilitera  encore  1  intelligence  de  ce 
que  nous  diions  plus  has. 

Bonnet  avail  observe  un  jonc  (la  figure  nous  signale  le  Cj- 
nodnn  v/iraf^niHes  Nob-.)  adosse  contre  un  niur,  et  dont  toutes 
les  feuilles  se  dirigeaient  unilatcralement  et  a  I'oppose  du  mur 
menic. 

Le  fait  qua  observe  Bonnet  se  leproduit  tons  les  jours  dans 
les  massifs  de  roscaux  ( Cynodon  jjfimgmiics  JN'ob. )  qui  couron- 
nent^  et  onibragent  nos  ruisseaux.  Les  feuilles  de  lous  les 
chaunies  se  diligent  presque  toujours  vers  le  soleii ,  ct  I'ordre 
d'allernation  entie  tons  ces  or^janes  semble  trouver  dans 
ces  roseaux  une  exception  constante  et  dune  graye  impor- 
tance. 

Mais  ce  nest  point  dans  la  dit-ection  des  sommites  que  Ton 
doit  chercber  des  traces  de  I'ordre  d'alternation  ;  c'est  plutot 
dans  linsertion  des  bases  ;  et  ici,  sous  ce  rapport,  I'ordre  d'alter- 
nation est  presque  aussi  invariable  que  partout  ailleurs.  Quelle 
est  done  la  cause  qui  porte  toutes  les  feuilles  k  se  ranger  dun 
meme  cote?  Cette  cause  est  bien  connue;  c'est  celle  qui  ra- 
niene  toujours  superieurementlapage  sujierieure  d'une  feuille, 
quclque  soin  qu'on  prenne  de  la  tenir  rcnversce  meme  par  un 
effort  constant;  jc  veux  dire  ,  c'est  I'attraction  particuliere  de  la 
lumiere. Les  feuilles  duroscaii  fuient  I'obscurite  du  massif,  etdans 
la  revolution  qu'elles  dccrivent  autour  du  cbaume,  ellcs  sont  ad- 
mirablemeut  servies  par  la  longueur  de  la  gaiue  qui  s£  picte 
-presque  sans  effort  a  la  torsion  que  cc  mecanisme  cxige.Pour 
bien  se  convaincre  qu  il  n'y  a  la  qn'un  simple  derangement  me- 
caniqne  et  non  une  anomaiie  organique,  on  n'a  qu'a  raraener, 
par  line  torsinn  contrairc,  les  limbes  au  point  du  cbaume  qui 
domine  le  bourgeon  ,  etl'ordre  d'alternation  dans  la  direction 
des  feuilles  sera  presque  entiorcment  retabli.  \ 

On  concoit  cependant  que  la  Constance  de  cette  torsion  nio- 
difiera  ornaniquement  I'insertion  des  organes  ,  et  qu'au  lieu 
d'l'tre  rifroureusement  distiques,  ils  s'arrangeront  en  spirale  , 
pbenomene  qui  deviendra  d'autant  pins  apparent  que  les  articu- 
lUions  se  rapprocberont  davantage.  Cette  derniere  idee  va 
nous  servir  pour  passer  a  une  modification  de  la  panicule  de 
certains  (immens.  Les  panicules  spiciformcs  des  Alopccnrus 
commencent  par  une  feuille  circulaire  semblablc  a  celle  qu'on 
remarque  sur  cbaque  articulation  dc  la  panicule  du  Pw  nqua^ 


Botaniqtie.  S^S 

ilea  L.  Au-dessus  dc  cette  premiore  feuille  ,  chaque  pedon- 
cule,  soil  simple  [Alopecnrus  agrest/'s  L.  ) ,  soil  raniifie  f^/o- 
jiecurus  geniculntits  L.  ),  part  de  I'aisselle  d'une  feuille  rcduite 
qui  n'engaine  plus  I'axe  en  enlier  ;  niais  loutes  ces  I'euilles  et 
tous  ces  pedoncules  se  rangent  en  spirale  jusqu'au  sommet 
de  I'epi ,  de  lamerae  manierevque  les  fleurs  d' Orchis,  de  Linaria, 
d' Antirrhinum  ,  sont  disposees  autour  de  la  tisje.  Cette  organi- 
sation est  celle  des  Phalaris  et  des  Pldeum  ,  soit  ii  pariicule  spi- 
ciforme  [Phleum  nodosum,  Bellardi ,  etc.),  soit  a  panicule 
intenompue  [Phleum  erucceforme  Nob.,  Bcckmannia  erucx- 
fonnis  Host.  ),  et  sur  cette  derniere  on  pput  voir  que  la  dilFci- 
rence  apparente  dans  I'inflorescence  ne  provient  que  de  la 
distance  des  articulations  ;  en  sorte  que,  si  la  storililc  dti  sol 
raccourcissait  les  entre-nteuds  de  la  paliicule  ,  on  aurait  dans 
un  Bcckmannia  la  panicule  du  Phleum  aspcruni  le  niieux  or- 
ganise. 

Jc  ne  dois  pas  omeltre  une  circonstancequi,  dans  certains  c:)s, 
fournira  I'explicatioii- d'une  anomalie  apparente.  On  voit  quel- 
quet'ois  ,  sur  les  paniculcs  dont  je  viens  de  parler,  des  pedon- 
cules qui  jxirtent  de  Taisselle  des  Lractees  que  j  ai  decrites  , 
courir  en  relief  sur  I'iixe ,  et  ne  sen  detacher  organiquemcut 
ou'a  une  certaine  distance;  si  le  relief  n'en  indiquait  pas  la 
tradHK  on  croirait  que  ces  pedoncules  ont  cessti  d'eUu  axil- 
laii-S;  Ce  phenomene  se  presenle  meme  avcc  une  telle  perse- 
verance et  une  telle  mulliplicite  sur  la  jsanicule  du  PcuiciUaria 
ipicala,  qu'on  a  bien  de  la  pciue,  au  niilieil  de  la  foiet  de  ces' 
|iedonculcs  piesscs  les  uns  conire  les  ;iulres  ,  de  bien  decou- 
Arir  la  feuille  d'oii  ils  ]5aitent  ;  surtout  vers  le  soninietde  I'epj,. 
Le  Panicum  crus  galli ,  qui  presente  quelquefois  ses  rami- 
fications presque  unilaterales  ,  et  cela  quand  sa  panicule  est 
adossee  conire  le  sol,  ne  suit  pas,  dans  son  oi'ganisalicn  , 
uiie  niarche  differente  des  auli'es  graniinees  ;  et  si  Ion  fait  at- 
tention ii  ri.nsertion  des  pedoncules,  on  verra  qu'ellc  est  al- 
lerne  avcc  une  tendance  plus  on  moins  forte  vers  la  disposition 
en  spirale.  Les  Panicum  colonum  ,  ilalicwn,  se  presentcnt  en 
.■^pirale  reguliere  et  bien  espacee.  Le  Panicum  sanguinalc  com- 
mence souvent  par  une  alternation  de  denx  pedoncules  par- 
tant  cliacun  de  I'aisselle  d'uvie  liraclee;  plus  liaut  commence 
I'organisalion  presque  s|)ira;c  ,  et  la  disposition  de  cette  plante  , 
nous  amene  necessaiienirnl  a  loriiaiiisaiiun  des  Cynodon  dac- 


574  Bolcviique. 

lylon  ,  critciatus  ,  elongatUs  Nob.  ;  enfin,  de  ces  Cynodon  ,  qui 
clans  les  anciennes  classifications  fondees  sur  les  aretes ,  se 
tronvenl  rcpartis  dans  les  genres  Chloris  ,  Eleusine,  Dactyloc- 
Icnium. 

Cai-,  supposez  une  disposition  de  qnati'e  pedonculcs  en  spi- 
rale  dont  chaque  articulation  se  rapproche  ,  vous  aurez  alors 
line  inflorescence  cruciforme ,  si  les  pedoncules  s'allongent  ot 
s'ecartent  comme  dans  les  Chloris.  Lk  compression  que  chacun 
de  ces  pedoncules  exerce  dans  Ife  jeune  age  sur  la  partie  dor- 
sale  du  pedoncule  correspondant ,  determine  une  dilatation  de 
cette  partie,  en  forme  d'une  membrane  plus  ou  moins  lierbacec, 
ainsi  qu'on  le  voit  sur  le  Ceresia  et  <\\\e\(\ues,  Paspnliim;  et, 
dans.cc  cas,quoique  I'ordre  d'alternation  de  chaque  locuste  soit 
constant  sur  la.nervure  niediane  de  cette  membrane,  nervure 
qui  repriisente  le  pedoncule  ,  on  dirait  au  premier  coup  d'oeil 
qu'elles  soDt  toutes  unilaterales. 

Que  la  disposition  en  spirale  ne  soit  qu'une  simple  modi- 
liaation  de  la  disposition  alterne  ,  c'est  ce  dont  la  demonstra- 
tion complete  sera  rcnvoyee  au  memoire  dans  lequel  nous 
tacberons  de  demontrer  que  la  disposition  opposee  meme  , 
u'en  est  qu'une  modification  fort  aiste  a  concevoir. 

(  La  suite  (I  iin  miincro ptochniii.  ) 

aSo.  MoKOGRAPDiE  NATURELLE  DEs  Amaranthacees  ;  parBI.  MJBBus. 

(Noi'.  Ada  ylcad.   Cces.    Leap.  Car.  nat.  curios.-  to.  XIII  , 

part.  F,  p.  210,   1826.  )  * 

L'auteur  de  ce  travail  tres-etendu  passe  successivement  en 
revue  les  caracteres  gendraux  de  la  famille ,  le  d6veloppemeut , 
les  organes  de  la  propagation  ,  les  metamorphoses  ,  les  pro- 
prietcs,  la  station  et  I'habitation  des  Amaraulhacees..  Tons  les 
or  'anes  dc  la  fleur  et  du  fruit  se  trouvent  examines  avec  le» 
plus  grands  details  dans  des  chapitres  spcciaux. 

Sur  253  espi  ces  distributes  en  27  genres  d'Amaranthacees, 
deux  sont  communes  a  I'Afrique  ,  I'Asie ,  I'Ameriquc  :  ce  sont 
les  Amaranthus poljgonoidcs  et  spinosus  \  i  a  I'Afrique  et  I'Mu- 
ropc  ;  2  a  I'Afrique  et  a  FAmeriquc  ,  Cliainis.ioa  nodijlora  et  Vhi- 
lo.xerus  aggregalus  ;  5  a  I'Afrique  et  a  I'Asie,  2  k  ,1a  JNouvelle- 
lloUande  et  a  I'Asie,  AUernanlhera  denticnlata  et  nodijlora; 
G  communes  a  I'Ameriquc  et  a  I'Asie  ,  ct  9  espcces  dont  la 
patrie  est  inconnue. 


Botanique.  5  7  5 

53  especes  soat  exclusivenient  afFectees  a  I'Asie  inlertropi- 
cale  ,  5  a  I'Asie  extratropicale  ,  9  a  rAfrique  et  a  ses  iles  ,  io5 
a  rAmerique  intertropicale  ,  20  a  I'Anierique  extratropicale, 
28  a  la  Nouvelle-Hollande  et  5  a  I'Europe. 

Le  tableau  que  nous  joignons  a  cet  article  suftisant  a  I'intel- 
ligence  des  caracteres  essentiels  des  genres  ,  nous  nous  conten- 
lerons  de  transcrire  les  phrases  des  especes  nouvelles.  L'aste- 
risque  marque  sur  le  tableau  les  genres  crees  par  I'atiteur. 

>  I.  Chamis^oa  acuminata ;  glabriuscula  ,  caule  lierbaceo  erec— 
to,  foliis  e  rotundata  basi  ovatis  acuminatis  ,  floribus  pIo- 
meratisin  spicis  paniculatis  terminalibus  lateralibusque(Z?reV//, 
Sebastianopolis ) . 

2.  C.  albida;  glabra,  caule  erecto  vel  adscendcnte  sub- 
flexuoso  angulato-striato  ,  foliis  lanceoLitis  mucronulatis  versus 
basin  attenuatis,  pedunculis  eloiigatis  pubescentibus ,  spicis 
oblongo-conicis.  {Coromajidel). 

3.  Aerva  incnna  ;  foliis  oblongo-lanceolatis  utrinque  acn.tis 
mucronatis  superne  papuloso-lepidotis  ,  subtus  tomeutoso- 
incanis,  caule  stricto  tonientoso-incano,  spicis  elongatis  strict^ 
erectis. 

4.  Berzelia  glauca  ,  species  unica.  (M.  Adolphe  Brongniarta 
dedie  un  genre  de  Bruniacees  au  menie  cbimiste  ,  inconvt  uifn' 
inevitable  dans  la  creation  des  genres).  L'espece  est  un  Ceiosiu 
Wend. 

5.  Gornphrciia  schlechtendaUaiia  ■  birsutissima,  caule  erecto 
dichotonio,  foliis  ovalibus  obtusis  mucronulatis  ,  floralibus 
binis  quaternisve  ,  capitulis  maximis  terminalibus  orbicularibus, 
talycis  foliolis  carina  marginrbusque  serratis  corollam  serra- 
tam  basi  lanatam  fere  dupio  superantibus.  [Brcsil]. 

6.  Gomphrena  hcenkearia ;  caule  adscendente  ramoso  foliis- 
que  lanceolatis  ccutis  villosiusculis  ,  pedunculis  oblongatis  soli- 
tariis  ,  qapitulis  globosis  dipliA'llis,  calice  teuero  carina  simplici 
pctalis  lineai-ibus  infersic  lanatis  dupl©  breviori. 

7.  Gomphrena  bicolor ;  caulibus  proslralis  strigoso-birtis , 
])ilis  ramoruni  extimorum  fuscis  ,  foliis  lanceolatis  adpresso- 
birtulis,  capitulis  hemispb;ericis  scssilibus ,  bract(!is  apice 
spbacelatis  discoloribus  ,  calyce  lougiludine  corolhc ,  carina 
antice  in  alam  denticulatani  extcnsa.  [Pe'roii). 

8.  Gomphrena  cehsioidcs ;  caule  adscendente  bracliiato  foliis- 
que  ovalo-lanccolalis    pra?sertim  junioribus    albo-liirsnlis ,   pe- 


o-jf)  Boianique.  N°.   25o. 

(lunculis  tcriuiiialibus  elongatis ,  spicis  cylindricis  dipliylljs, 
i'olioHs  caljciiiis  carina  antica  brevi  subsimplici  coroUam  to- 
meutosam  aequantibus.  [Brc'sil). 

9.  Gomjjlirc/m pulchel'a^;  caiile  I'amoso  adscendente  foliisqiie 
'  aofjusto-lanceolatis  aculis  strijfoso-hifliilis ,  pediuiculis  eli)n(;;i— 

lis  ,,  capitulis  (;lobosis  diphyiiis,  foliolis  calycinis  simpliciter 
carinatis  corolla  supou-nr  cah  a  triplo  brevioribus.  (Monte- f^u/ro  . 

10.  Qomjjhrrna.  villosa;  Caulil)us  subsiinplicibus  foliistiui; 
(ivato-lanceolatis  mucronulatis  vilioso-liirtulis  ,  capitulis  clob  1- 
.sis  diphyllis  in  caiile  elongato  terminalibus  et  axiliaribus , 
ibliolis  calycinis  siiupiiciter  carinalis  corolla  siiperne  calva 
duplo  brevioribus.  [Brc'sil ,  Moule-Fidco). 

11.  Trornmsdoi-ffia  puh'cnilenta  (i);  ca»le  suffrulicoso  raniis- 
(jue  paniculiscjue  pyi-air.idalibiis  dense  albido-toinentosis  ,  foliis 
ovato-oblongis  obtasis  snbtus  albo-tomentosis  supra  pulveru- 
lentis,  cofolhe  lana  alba.  [Pc'rou). 

lu.  Brandesia  elongnln  ;  erdciSi,  ])ubescenti-subcanescens  , 
foliis  petiolatis  oblongo-lanceolatis  ulrinque  acuminatis  sub- 
sti"i;;ulosis,  pcduiiciilis  axiilaribHS  terniinalibusciuetrichotomis, 
capitdlis  fjlobosis  apliyllis,  coiollis  glabris.  [Colombic). 

ij.  Biicliolziq  pitiloxeroides;  caule  lisluloso  supcrne  peduu- 
ciiiisque  liiiea  biCariani  piloso ,  Ibiiis  obovalis  vol  obovalo- 
lanceolatis  crassinsculis  yiabiis  ,  jjodunculis  axiliaribus  solilariis 
folia  subajquantibus ,  capitulis  heniispbairicis  ylabiis  apliyllis 
inernii'bus.  ( JiJoiUe^ P'ideo) . 

Le  memoire  est  tenuiiie  par  deux  caiHes  gcoyrajiliiques  ca 
blanc,  Tune  pour  rAineiique,  et  I'autre  pour  I'ancien  conti- 
nent, sur  lesquelles  ranleur  a  indique  ])ar  une  couleur  bnsne 
la  repartition  des  aiuaranlliacees  sur  la  surface  du  globe  ,  (.'t 
les  liwiites  des  genres  par"  le  noui  d(;s  genres  niemes  ccrils  dans 
les  zones  colorees.  li. 


(I)  Ennieine  temps  que  M.  Martius  dediait  un  genre  d'Amarantlia 
cees  a  M.  Troninisdorfl',  M.  lUunie  dediait  au  rteme  savant  un  geiue 
cle  Digncniacees.  ( /y/(/r</i>-.  ^o<  de  Ft.  van  Naki lamlsch  indie ,  I4e.  livr.) 
Dans  le  mi'ine  ouvrage  se  tiouve  aussi  un  genre  liudwhia.  II. 


N°. 


Bolaiiitjiic. 


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AltlMlli- 

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Z'jS  Botanique. 

i5a.   Botanical   Magazine;   nos.   466  —  ij5.  {Foy.   It  Bull,   de 
janv.   1826,   torn.  VII ,  n°,  64.) 
2607.  Zephyranthcs   Candida  {Amaryllis Candida  Bot.  Reg.). 

—  2608.  Gladiolus alaius  p-alg'oensis ;  lacinia  supremii  cnncava. 

(Orig.  de  I'Afrique  meridionale.) — 160^.  Convolvulus  Dnhuricus; 

radice  sarnientosa  ,  caule   volubili  tomenloso   herbaceo  ;    foliis 

oblongo-cordafis,  glabris,  niargine  et  nervis  sul)tus  tomentosis; 

pedunculis  axillavibus  ,  unifloris,  tomentosis,  niargine  repando; 

Lractcis  binis,  lale    ovatis  ;  caljcis  foliolis  lanceolalis  ,  acutis  , 

duobusexterioribus  latioribus  ;    corolla  roseo -purpurea;  stylo 

filamentis    longiore.  —  26ro.     Wachcndorfia  paniculatd  ^ /lore 
yallidi.  lulco.  —  261 1.  Co rnutia punctata ,  Wilid. —  2"6i2.  Nul- 

tallia  digiiata  (  Callirhoe  digitata  Nultal.  Mss.),  —  2610.  Nau- 

clea  adiiia    Smith.   - —  2614-    Goniphrena    perennis.   —  26i5. 

Calanthe  vcratri folia  Bot.  Reg.  —  2616.  Planlago  Brasiliensis ; 

subcaulescens,  foliislineari-lanceolalis  trinerviisi^tegerrinlis,sca- 
pisfoliis  bislongioribus,  spicis  cylindriifis,  stylo liirsiito. — 2617. 

f^irgilia  inlrusallovt.  Kew. —  2618.  Snlanum platanijolium; CAXxXe 
liirsuto  sparsim  aculealo  ,  aculeis  rectis  ,  foliis  quinquelobis  , 
lobis  inciso-dentatis  acutis,  pedunculis  lateralibus  aggregatis  , 
subunifloL-is  nutantibus  ,  baccis  variegatis.  (  Originaire  de  la 
partie  septentrionale  de  I'Anierique  meridionale.)  —  2619. 
Passijlora  J'cetida,  Willd.  —  2620.  Fuclisia  arborescens  ;  caule 
arboreo?  foliis  ternis  petiolatis  ovato-oblongis  utrinque  angus- 
tatis  iutegerrimis  ,  laciniis  calycinis  petalisque  palentibus  subas- 
qualibus ,.  paniculis  terminalibus  trichotomis  (Wexique).  — 
•jAilx.  Hymcnocallis  litloralis  S  acutifolia  tubo  3  ^  unciali  laciniis 
unciam  breviore  ,  foliis  angustiorilius.  (Pancratium  Mexicanum 
Cot.  Reg.  )  —  2622.  Colulea  nepalcnsis  ;  foliolis  undeuis  subro- 
tundo-ellipticis  retusis,  vexilli  gibbis  papillceformibus,  leguini- 
iiibus  subcoriaceis,  pubescentil)us.  — 2625.  Jnthcricum  sulfu- 
rcum  Sjweng.  —  2624.  Euphorbia  globqsa  {Dactylanthcs globosa 
Haw.  in  Phil.  Mag.).  —  2625.  Physalis  viscosa  Wjlld.  —  2626. 
Asphodel  us  JenuiorMnrsch .  v.  Bieb.  —  2627.  Gardenia  Jlorida  , 
var.  ovalifolin  Hort.  Kew.  - —  2628.  Ipoincea  splcndcns;  CaUlc 
volubili  foliis  ovatis  integerrimis  ,  snpurni;  glabris  subtus  ar- 
genteo-sericeis  •■  costis  parallelis,  pedunculis  axillaribus  umbel- 
liferis.  (  Lcthoniia  splendcns  Hortulanis.  ) — 2629.  Nepenthes 
jiliyllawphnra  Willd.  —  265o.  Mclasloma  vUlosa  Lodd.  Cab. 
—  -iGUi.  ^axif/u.gi   ciiscu/ijor/nii   Lodd.    Calj.  —  2G32.  Cam— 


Botaniquc.  579 

pniiula  infiindibuUformis  Ilornem.  —  2655.  Phytolacca  ico— 
Sandra  W-illd.  —  2654-  Sanseviera  longijlora;  spica  tliyrsiformi, 
tubo  corollse  bracteis  niultoties  longiore ,  foliis  lato-lanceolatis 
acuminatis   marginatis  tiinerviis.  ( Voisine   du  S.  Guineensis.) 

—  2655.  Criniim  striciimi,  voisin  du  defixuin  ctde  \ Anievicanum, 

—  2656.  Crinuin  humilc,  voisin  de  I  amceiiitm.  — 265^.  Jledy- 
chium  carnenin  ,  canle  5-4  pedes  alto,  obscure  subruiiescente , 
serius  viridi;  foliis  bifariis  ;  spica  sub-sexunciaii;  bracteis  d!- 
versifariis,  ciliatis  ,  viridibus  ,  unifloris  ,  convolutis  ,  externis 
tubo  longioribus,  internis  plus  duplobrevioribusj  laciniis  exte- 
rioribus  ,  obscure  apicem  versus  aurantiaceis  ,  interioribus  co- 
lore pallide  lateritio  apice  obliquo  subacute,  labelli  lamin;! 
bifida  lobis   a;qualibus    divergentibus   exterius  rotuudatis  apice 

obliquo    subaculo (Calcutta.) — 2658.  Cassia  avcrsijlora  ; 

foliis  septcmju!.;is  obovatis,  glandula  fulva  oblonga  inter  foliola 
inferiora,  pcdunculis  bifloris  axillaribus  glabris ,  corolla  magna 
flava,  laciniis  tribus  superioribus  ajqualibus,  duabus  inferio- 
libus  majoribus,  extima  porrecta,  iutima  incurvata,  tegumine 
falcato  (Bresil.j.  —  2609.  Hahmnthusangiistus,  voisin  du  hifidus 
et  du  versicolor .  —  2640.  Slenomessoii  curvidcnlatum,  voisin  du 
Pancratium  rccurvatum. -i-^ 'iG^i .  Stcnomcsson  Jlavitni  (Pancra- 
tium Ruiz  et  Pavon  ).  —  2642.  Pitcatruiaalbijlos  ;  foliis  lincari- 
lanceolatis  integerrimis  glaberriniis  longe  acuminatis  |  unciae 
lalis,  caule  simplici ,  laciniis  corolla;  revolutis  albis,  stylo  fila— 
mentis  corolla  longiore,  stigmale  Irifido   albo.   (Rio-Janeiro.) 

—  2645.  Caladium  grand  if oliiiin  Willd. — 2644-  Commelina 
dejiciens  ;  (oVus  ovato-lanceolatis  basi  ciliatis  :  involucro  cordato- 
acuminato  ;  laciniis  corollje  duabus  magnis  caeruleis  terlia  abor- 

tiente (Rio-Janeiro.) — ^  lO^S.  Iponicea  bignonioides  ;  radice 

t.uberosa;  caule  volubili  lierbacco  ,  foliis  trilobis  :  lobis  posticis 
basi  rotundatis  imbricatis ,  pedunculis  axillaribus  nutantibus 
plurifloris  petiolo  brevioribus,  foliolis  calycinis  ovatis  subsqua- 
libus  ,  corolla  que  infundibuliformi  limbo  crispato.  (  Origin,  de 
Cayenne.)  —  ^646.  Coronilla  iberica  Fl.  Taur.  Cauc.  —  2647. 
Cineraria discolorSw .  — 2648'.  Pwoiiiascssilijlora;  foliis  bitcrnalis; 
foliolis  ovate  oblongis  obtusiusculis  subtus  villosis,  tloribus  sub- 
sessilibus  ,  carpellis  connivcntibiis  toraeutosis.  —  2649.  Cani" 
pamda  spcciosa  Ilornem.  llort.  llafn.  —  2600.  Piqucria  tri- 
nervia  Kunlb.  —  265 1 .  yJcacia  fjuadrangularis  D.  C.  • —  2652, 
Xjlopliylla  ntoiiiana  Sw.   —  2  655.  Canipannla  rulhcnica  M.  v. 


-''^o  Botaniqiie. 

Bieb.  —  2654-  Aconitiim  anthora  D.  C.  —  2655.  Crocus  sage- 
jue/larus  Salisb.  — 2656.  Clcome  candelabrum ;  liexandra  ,  iner- 
mis,  pnbescens;  staminibus  apice  stipitis  insertis ,  foliis  qui- 
natis;  foliolis  lale-ovatis  acuminatis,  bracteis  ternalis  scssilibus, 
siliquis  scabris  stipite  longioribns.  — 2657.  Pitcairnia  furfu- 
racea  Willil. —  2658.  Lnurits  camphora  Lam.  —  2659.  Jlstrnn- 
ilius  Cochinchinciisis  Willd. — 2660.  Andromeda  buxifolia  Smith. 
- — 2661.  Grci'illea  linearis  Viw.  /«c«;72«/rt Brown. —2662.  Yucca 
glauca  ,  acaulis ,  foliis  lanceolatis  flavidis  glaucis  integerrimis  , 
laoiniis  corollae   ovatis   patentissimis   (  originaire  de  Caroline). 

—  2663.  lihamnuS'  la/ifolius  WiWd.  —  2664.  Kcnnedia  coccinea 
Vent.  Mahn.  —  2665.  Astragalus  onobrychis  var.,  tcnuifolius 
Fl'.  Taur.  —  2666.  Thymus  nummularius  Bieb.  Fl.  Taur.  Cauc. 

—  2667.  Azalea  Indica  Spr.  var.  -/.  —  2668.  Hclianihus  atro- 
rubensW'xWd.  —  2669.  IJcliotropium  curassavicum  Spr.  —  2670. 
Valanlia  (auricaB'ich.  Fl.Cauc.  —  267  i .  Banksia  cemula  Brown . 
— '  2672.  IJibbertia  corifolia ;  caule  frulicoso ,  ramis  difFiisis 
confertissimis  ,  foliis  linearibus  sessilibus  ,  ovariis  ternis  glabris 
(iNouvelle-Hollande  ).  —  26^5.  Colchieum  crocijlorum;  spatlia 
])anciflora  ,  laciniis  corolhe  obtusissimis  tulio  vixbis  brevioribus, 
ioliis  lanceolatis.  —  26^4 ■  Spartium  celnense  Bivon.  —  26^5. 
Corniis  mascula  L.  — 2676.  Cassia  auslralis  ;  foliolis  duodccim- 
jngis  oblongis  obtnsis  mncronulatis,  glandula  subulata  inter 
ntrumque  par,  sepalis  petalisque  obtusis  iicqualibus,  pedunculis 
subquadiidoris  (Kciuvelle-Hollande). 

253.  Desckiption  l)'Ll^E  NouvELLE  ESPECE   DE  Yioi.A;  par  1\I.    Sabin 

Bertiielot.  [yinnal.  dclaSoc.  linn   dc Paris,  V^ .  vol.,  se]>tem- 

bre  1826  ,  p.  4''  8- j 

Celte  es))ece  avait  dcja  ete  rencontree  sur  les  liautcs  rt-jjioiis 
du  pic  de  TenerilTc  ,  par  Broiissonnct  ,  Smith  ,  I.abillardierc  , 
Uory  de  Saint-Vincent;  I'auteur  la  decrit  et  la  fijure  dans  cette 
note  sous  le  nom  de^iola  teydea  -.  Caulc  credo,  anguloso,  hirlo : 
slipulis  simplicibus  ;  pedunculis  unijlaris  ;  foliis  ternalis  semi-am— 
pleXicaulibus ,  foliolis  [intermedin  plcrumque  longiore]  scssilibus  , 
ianceolalis  hirliscjuc.  Le  mot  dc  Teydea  vi<M!lde  Tcyde,  nom  (jiic 
Jes  Guanches  dounaient  an  |)ic  de  Tencriii'e. 

Cclle  especc  croit  an  milieu  des  picri'es  ponces,  a  hi  rL'>;ioii 
oil  s'arrete  le  genet  a  balais ,  et  elle  fleurit  de  j;iin  a  aout.  Lli<; 
est  voisine  du  tricolor,  dout  elle  diiferc  par  le  port  el  sci  yros 
jjcdoucules.  11. 


Boianique.  58 1 

254.  Tableau  diciiotohe  et  Desciipfion  ties  csprccs  tlu  (jcnrc 
Sedum  ;  par  A.  H.  Hawortii.  (  Philo.fojih.  Magaz.  andJouni. , 
n°.  529,  sept.   1825,  p.  172.) 


382  Botanique. 

255.  Ad  Flor.e  Neapolitan.^  Prodromom  appendix  quinta,  auct, 
Tknore.  10-40.;  54  pag.  Naples,  1826;  Marotta  et  Van- 
spandoch. 

Get  appendix  renferme ,  i".  le  catalogue  de  2i4  especes  , 
accompagnecs  de  courtes  reflexions;  2°.  une  liste  d' observations 
que  Sprengel  a  publiees  sur  Ics  plantes  de  la  flore  de  Naples  , 
dans  la  iG*".  edition  de  son  Syslcma.  Les  214  especes  de  ce  ca- 
talogue sont  dislribuees  d'apres  le  systeme  sexuel.  R. 

256.  RuBi    GERMANici  ;     auct.    Weihe    et    Nees     ab    Esenbeck. 
Fasc.  vin.  (  Voy.  le  Bulletin   1826  ,  to.  LX  ,  n".  72.) 

Ce  fascicule  renferme  la  description  et  les  plancbes  de  six  es- 
peces de  Rubiis  appartcaant  a  la  5^  division  :  Riibi  glandulosi 
caljcibusjructus  rcflcxis.  0.' .  coupe  :  Caiulicaules  b.  Foliis  qui- 
naio-digilatis. 

Ces  six  espt!ces  sont  :  oy.M.  Reichenbachii ,  58.  R.  lingua, 
3g.  R.  rndula  ,   4o.   i?.    rudis  ,   ^i.   R.  hjstrix  ,  ^i.   R.  pjg~ 


mceux. 


Le  9'.  et  le  10*.  fascicule  qui  paraitront  dans  le  courant  de 
1827  ,  completeront  I'ouvrage.  R- 

257.  Caricclogia  germanica  ;  par  le  D'.  Dav.  Henri  Hoppe.  In-12 

de  V111-104  p.  Leipzig,  1826;  Hofmeister. 

Ce  petit  ouvragc,  destine  principalcnient  aux  eleves  herbn- 
borisans,  renferme  la  description  en  allemand  de  io6  especes 
de  Carex  indigenes  a  rAUemague.  L'autcur  a  suivi  dans  sa  clas- 
sification les  coupes  deja  indiquees  par  Its  auteurs  precedens  ; 
coupes  fondees  sur  le  nonibre  des  stigmates ,  sur  la  forme  de 
I'utricule  ,  et  sur  la  nionoecie  ou  la  dioecic  des  epis.  Les  descrip- 
tions sont  souvent  accompagnees  de  discussions  relatives  k  la 
synonymic,  et  I'ouvrage  est  precede  d'une  preface  dans  laqucUc 
l'autcur  ctablit  limportance  des  caractercs  des  especes  nom- 
breuscs  d'un  genre,  sur  I'bistoire  diKpiel  ont  jcte  tant  de  jour 
les  descriptions  et  les  figures  de  Sclikuhr.  R. 

258.  HORTI  BOTANICI    YrATISI.AVIENSIS    PI.ANrARUM    VEL    NOVARl/.M    VEf. 
MINUS    COGMTARUM    MANIPULUS  ;    aUCt.    L.-C.    TREViRANO.    (Nov. 

acta  ylcad.  Cws.  Leap.  Car.  nat.  curios.  ;  t.  i5  ,   i'-'^.  partie, 
i8j6,  p.  i65  et  410,  ) 


Botanique.  585 

I .  Fcdia  scabioscefoUa  {Pnlrinia  Fisch. ).  —  2.  Selinum  tere- 
binthinaceum  Fisch.  —  5.  Cachrjs  Sibirica  Fisch.  —  4.  Seseli 
varium  Spreng.  —  5.  Seseli  campestre  Bess,  et  Sprenf.  —  6. 
Chcerophyllum  gracile  H.  bot.Cremcnec.  —  7.  Allium  proslratum 
{dejlcxum  Fisch.).  Cetle   plante  est  figuree  dans  ce  menioire. 

—  8.  Runic.x  hamatus  •  floribus  hcrmaphvodiiis  ;  foliis  cordatis  - 
vah'ulis  graniferis  ,  reticulatis  ,  setaceo-dentntis  ,  dentibus  hama- 
tis.  Cultive  d'apres  des  semences  venues  en  1820  du  Nepaul  ; 
voisin  du  R.  conglomerntus  Murr.    —  9.  Polygonum  cymosum; 

foliis  eordato-hastatis ;  caulc  erecto  inermi ;  seminwn  acutorum 
angulis  (equal ibus  ;Jloribus  cymosis.  Cest  \e  fngotriticum  erec- 
tum  Sinarum persicnrice folio  ,  etc.  Pluck.  Araalth.,  86,  t.  SoS 
f .  2  ?  Originaire  du  Nepaul.  —  10.  Ruta  iubcrculata  Forst.  — 
1  I.  Potenlilla  lineaia  {splcudens  Hamilt.)  —  12.  Loasa palmata 
Spr.  Cette  espece  est  Qguree  avec  des  details  analytiques.  — 
i3.  Nepeta  versicolor  { Jjuga  furcata  Link.)  —  14.  Scutel- 
laria scordiifolia  Fisch.  —  1  5.  Lippia  dulcis  {  Verbena  globiflora 
L'Her.) — 16.  L^inaria  ilalica  ( Antirrhinum  foliis  linearibus  liall.) 

—  \y.  Cardamine  maritima  F.  de  Portenschl.  —  18.  Crepis  ra- 
dicata  Forsk.  L'auteur  ajoute  a  la  description  de  cette  espece 
un  certain  nomhre  d'observations  ,   1°.  sur  le   C  purpurea  M. 

B.  ,  dont  Link  a  fait  le  genre  Myoseris  ,  qui  ne  parait  pas  so- 
lide  a  l'auteur  ;  C.  sprengeriana'L.  ;  20.  sur  le  C.  teclorum  de 
Hall,  ills  ,  que  ses  pedon'cules  rigides  ,  sillonnes  ,  scabriuscules 
et  I'enfles  au  somniet ,,  ne  pcrmetlent  pas  de  confondre ,  d'apres 
lui ,  avec  fe  C.  virens  qui  les  a  verts  \  capillaires  et  pubescens  ; 
3".  sur  le  C.  globifcra  Hall,  fils,  qui  n'est  pas  le  C.  Dioscoridis  de 
Liuue  ,  lequel  n'est  qu'une  variete  gigantesque  du  C.  tectorum  ; 
4°.  eufin,  sur  le  C.  icnufoliaW . ,  qui  habite  nnn  la  Tauride, 
njais  la  Daourie  ,  et  que  Steven  pense  n'etre  pas  difFerente  du 

C.  graminifolia  Ledeb.  —  ig.  Helminthia  liumifusa  {Picris 
echioides  ^  L.)  —  20.  Snnchus  longifolius ;  foliis  oblangis  ,  si- 
nuatis  ;  pedunculis  umbellatis  ,  toinentosis  ;  seminibus  hevibus  ; 
radice  annua.  Patrie  inconnue.  —  21.  Carduus  .atriplicifolius 
{  Silybum  alriplic folium  Fisch.  )  —  22.  Gnaphcilium  cyitnglos- 
snides ;  ajgyrocomurn  ,  hcrbaccum;  foliis  ellipticis  ,  quinquetier- 
viis  ,  subtus  foinenlosis  ;  Jlnribus  corymbosis  ;  squamis  calycinis 
patenlibus.  Originaire  du  Nepaul.  h' Antennaria  triplinervis  du 
Bot.  mag.  ,  f.  2468 ,  ressemble  exactement  a  la  plante  de  I'au- 
tenr.  Rlais  Vespece  anglaisc  est  dioique  ,  landis  que  dans  Vcr- 


§34  Bofanique. 

pece  de  I'auteur  ,  toiites  les  fleurs  ont  un  stigmale  et  ties  an- 
theres ;  mais  il  est  vrai  que  les  antheres  du  pourtour  n'ont  pas 
de  pollen.  —  25.  Baccharis  trifurcata  [Erigeron  pinnnlifidum 
Don.) —  aZj.  Inula  cnspica  Blum,  in  Ledeb.  Ind.  sem.  H. 
Acad.  Dorp.  Cetle  especc  est  figurec  avec  des  details  analyti- 
qijes.  —  ■iS.  Pjretlirum  cincvaria'folium  ;  iiwnno-scriceiim ;  Joliis 
pinndtifidis  ,  lacitiiis  lobnlis ,  parliti:i>e  ,  oblusis ;  caiile  erecto  , 
paucijloro.  Croit  sur  les  rocheis  de  la  Dalmatie.  —  26.  Lnsio- 
spermum  radialum  ;  Jlorihus  radiatis. —  27.  Echinops  humdis  M. 
B.  L'auteur  pense  que  ['Echinops  rulhenicits  M.  B.  pourrait 
Lien  n'etre  qu'une  variele  du  Sphccroccphalus . 

Toi'.tes  ces  especes  sent  decrites  avec  detail  ,  et  les  descrip- 
tions sont  souvent  suivies  de  discussions  sur  la  synonymie. 

R. 

25g.  RfIIZOMORPHES  CROISSANT  DANS  LA  nOUlI.LE  ;   par  MM.  NOEGGERATH 

et  C.-G.  Kees  d'Esenbeck.  [Noi'.  acta  Ac.  nat.  cur.;  vol.  XII  , 
p.  875-80). 

Les  rhizoniorplics  se  trouvcnt  ordinaircmont ,  conime  on 
salt ,  dans  les  souterrains,  sur  les  arbres  ,  cntre  le  bois  et  I'e- 
corce,  sur  les  feuilles,  etc.,  plus  ou  nioins  exposeesii  I'action  dc 
I'air  et  de  I'liumidite.  Les  echantillons  dont  il  est  ici  question 
ont  ete  decouverts  pres  de  Bochum  ,  dans  le  comte  de  la  ^ 
Mark  en  Westphalia,  dans  des  blocs  de  houille  ,  a  une  profon- 
deur  considerable.  Aucune  fente  n'indiquait  une  communica- 
tion, non-seulement  avec  I'air  exterieur,  mais  meme  avec  I'liu- 
midite. On  comprend  toutefois  que  des  parties  aqueuses 
tres-tenues,  qui  traverscnt  des  corps  compactes  ,  aient  pu  par  le 
suintemeut  s'introduirc  dans  des  fen  les  iniperceptibles ;  mais 
ce  serait  un  plienomene  reniarquable  tju'une  vegetation  parais- 
sant  dans  une  privation  ii  pcu  pres  complete  d'air  et  de  lu- 
niiere. 

Nous  voyons  ,  dans  le  niemc  article,  que  I'un  des  deux 
auteurs  se  pro])Ose  de  publier  un  ouvrage  sur  les  crapauds  , 
lezards  et  autres  animaux  cites  par  lant  d'auteurs  comnie  ayant 
.  ete  trouves  dans  des  masses  de  rocliers,  c'est-a-dire  prives  de 
deux  des  principales  conditions  de  la  vie,  I'air  exterieur  et  la 
lumirrc.  Air,.    Duvau. 


Botanique.  585 

"l6o.  DESciriPTiopi  BK  DEUX  NouvELi.Es  ESrECES  DE  MoussES  (les  getircs 
Neckcra  et  Ifyjiniim  ;  par  R.  Kayk  Greville.  {Mem.  of  the 
IVerner.  nal.  hist,  soc;  vol.    V,  2''.  part.  ,   1826,  p.  481. 

Neckera  americana  -.  caulihiis  repcntibus,  ramis  erectis; 
foliis  patentibus,  inlegris,  ovato-oblongis  ,  apicibus  rotunda- 
tis  ,  nervo  apiceni  versus  evanescenti ;  theca  olilonga,  erecta  , 
seta  elongata.  [Etats-Unis .) 

Hjpman  remolifoiium  •  caule  vage  ranioso  decumbenti  ,  ramis 
elongatis,  laxis;  foliis  subpateatibiis,  remotis,  late  ovatis, 
acuminulatis  ,  subconcavis,  per  totani  longitndinem  serratis  , 
nervo  infra  apicem  evanescenti  ;  tlieca  cernua  ,  operculo  co- 
■nico ,  oblique  rostrato.  [Amc'vique  me'ridionale.) 

Ces  deux  especes  sont  figurees.  A  la  page  564  flu  volume, 
I'anteur  annonce  que  le  Neckcra  americana  qu'il  a  decrit  dans 
CL't  article  est  le  N.  w//ior  ScbwKgr.,  suppl.  i,  2,  p.  1495  et  la 
var.  S.   du  N.  witiculosa  Hedw. 

261.  IcoNES  FiLicTJM,  ad  cas  po tissimum  spccies  illustrandas  des- 
tinatae,  qiias  bactenus  vel  in  berbariis  dclituerunt  prorsiis 
incngnitae,  vel  saltern  nonduni  per  icones  botanicis  innotue- 
rnnt ;  auctoribus  Gulielmo  Jackson  Hooker,  LL.  D.  etRoBBRTo 
Kaye  Greville,  LL.   D. 

Get  ouvrage  formera  t2  livraisnns  ,  cbacune  de  20  plancbes 
accompagnces  d'autant  de  feuilles  de  description  ,  et  paraitra 
par  triniestre.  Les  descriptions  seront  ecrites  en  latin,  avec  "de 
courtes  remarques  en  anglais,  et  les  gravnres  seront  executees 
avec  beaucoup  de  soin,  surtout  poor  la  dissection  de  la  fructi- 
fication, par  les  meilleurs  artistes  dans  ce  genre,  et  d'apres 
les  dessins  des  auteurs.  Celles  qui  ornent  les  Nova  Genej-a 
de  MM.  Humboldt  et  de  Bonpland ,  et  les  Icones  de  M.  Deles- 
sert,  peuvent  etre  regardecs  comme  les  modeles  de  cclies  qui 
accompagneront  le  present  ouvrage.  I,e  prix  de  cliaque  livrai- 
son  ,  impriniee  sur  papier  royal  velin  ,  avec  20  figures  en  nojr 
sei'a  de  3o  fr.  a  Paris  ;  celui  des  exemplaires  cfdories  sous  les 
yeux  des  auleurs  ,  et  dont  il  n'y  aura  qu'un  nombre  ii/niti'  sera 
de  So  francs  par  livraison.  La  listc  des  souscriptcuis  sera 
fournie  avec  la  dernierc  livraison  de  I'ouvrage,  pour  loquel  on 
pent  souscrire  a  Paris  ,  chez  MM.  Treutlel  et  Wiirtz. 

B.  Tome  X.  25 


586  Botanique. 

aCa.  Prodromus  plantarum  lNDi4i  occiDENTALis  hucusque  cofnita- 
runi,tani  in  oris  Americae  meridionalis,  qiiani  in  Insulis  Anlil- 
licis  sponte  crescentiuin,  aut  ibidiuturnt;  liospitantiuni,  nova 
Genera  et  Species  hacteniis  ignotas  complectens.  Difcssit 
GuLiELMus  Hamilton  ,  M.  D.  8".  avec  figures  coloriecs,  6  fr. 
5o  C.Paris,  1 8^6 ;  les  monies. 

265.  P.  DE  LA  LlAVE  ET  J.  LexARGA  KOVORUM  VEGETABILIUM  DESCRIPTIft- 

NES.  In  lucera  prodeunt  fasc.    i  et  i.  8".  niaj.  RIexici,   1824 
et  iSaS.  6  fr.    5o  c.  Paris,    18.26;  les  nieiues. 

264.    Flore  des  u.es  Bal£\res. 

M.  CaniLesscdes  a  hi  a  la  Socicte  d'histoirc  naturellc  de 
Paris,  1<!  4  janv.  1827  ,  lintrodnrtion  de  la  Flore  dcs  lies  Ba- 
leares  qu'il  doit  publier  bientot.  L'autcnr  s'altache  ,  dans  cet 
ouvrage ,  non  ,pas  a  decrire  les  especes  communes  a  d'.antres 
regions,  nia^s  les  especes  nial  decrites ,  et  celles  surtout  qui 
sontparliculieresace  groupe  d'lles,  etqiii,  en  general,  ontponr 
epitbete  specifique  I'adjectif  haleariccu  II  se  livre  ensuite  ii  des 
considerations  geographiqnes  sur  le  rap|)ort  des  planli  s  des  iles 
Baleares  avcc  les  plaiitcs  du  littoral  de  la  Mediterraiiee. 

II  existe  dans  la  bibliotheque  de  Richaid ,  un  catalogue  des 
plantcs  de  ces  iles ,  ecrit  de  la  anain  de  Liane  ,  d'apres  une 
collection  qu'avait  soumise  au  botaniste  suedois,  nn  onde  de 
Richard  ii  son  retour  de  Majorque.  Mais  il  parait  que  le  voya- 
geur  ayant  mele  aux  plantes  baleares,  des  plantes  recueillies 
sur  les  Pyrenees  qu'il  traversa  en  revenant  en  France;  ce  ca- 
talogue precieux  ne  peut  pas  etre  regardc  conime  un  rensei- 
gnement  autbentique  sur  larithinetique  botanique  de  cettc 
contree,  a  I'epoquc  du  voyage  de  Richard  onclc. 

265.  Les  amis  de  la  science  apprendront  avec  iuteret  que,  sur 
la  proposition  de  M.  le  comte  de  Bray,  le  roi  de  Baviere 
vient  de  nomnier  le  D''.  Eschweiler  comme  coUaborateiir  du 
professeur  Iloppe  pour  la  redaction  de  la  Gazette  de  bolanifpie 
qui  se  public  a  Ratisbonne.  Cettc  gazette  ne  pourra  quegagner 
encore  a  la  reunion  de  ces  deux  habiles  botanistes  ,  et  coulri- 
buera  doiiblement  aux  progres  de  la  science. 

Le  comte  d'Armansperg,  ministre  del'intorieur  et  des  finances 
de  Baviere ,  a  adrcsse  a  ce  snjet  la  lettre  suivantc  a  M.  le  comte 


Zoologie.  387 

de  Bray,  ministre  plenipotentiaire  du  Roi  dc  Baviere  pres 
S.  M.  T.  C.  : 

«  Jlonsieur  le  comte,  c'est  avec  un  sensible  plaisir  que  je 
m'empresse  de  transmettre  a  V.  Ex.  U  copie  ci-joiute  du  decret 
de  S.  M.  du  24  Janvier,  en  vertu  duquel  le  sieur  Eschweiler 
sera  charge  de  la  redaction  du  journal  botanique  ,  et  jouira  en 
nieme  temps  d'un  traitement  reniuneratoire  de  5oo  florins  aux 
conditions  flxees  par  le  susdit  decret. 

»  Connaissant,  M.  le  Comte,  I'iuteret  bienveillant  que  vous 
prenez,  comme  fondateur  de  laSociete  botanique,  a  I'estimaijle 
]y.  Eschweiler,  j'eprouve  une  vraie  satisfaction  en  vous  faisant 
part  de  ces  details,  etc.  » 

ZOOLOGIE. 

PaLjEG.NTOGRAPHIE      ZOOLOGIQUE. 

Nous  reunissons  sous  ce  titre  les  analyses  de  plusieurs  me- 
moires  sur  des  ossemens  fossiles  trouves  dans  divers  endroits. 
Ces  niemoii'es  epars  dans  differens  recueils  periodiques  sont 
tres-propres,  par  la  nature  de  leur  sujel,  a  etre  rapproches  en- 
tre  eux. 

266.  Sur  quelques  o.ssemens  fossiles  du  Val  d'Arno  ,  won  encore 
DECRiTS.  Lettre  au  Prof.  Ottav  Targioni  Tozzetti ,  sur  une 
nouvelle  espece  d'Elej^hant  fossile  du  Val  d'Arno,  avec  fig. ; 
par  Fil.  Westi.  [Niiov.  Giornal.  de  Letterati;  nov.  et  dec. 
1825,   p.   195.) 

En  1808 ,  M.  Nesti  a  publie  dans  les  Annales  du  Museum  de 
Florence  un  petit  travail ,  dans  lequel  il  annoncait  I'existence 
d'une  nouvelle  espece  d'Elephant  fossile,  distincte  de  celle 
qui  est  dejii  connue,  et  que  M.  Cuvier  a  decrite  dans  les  Jn— 
tiales  du  Museum  de  Puris.  L'etablissement  de  cette  espece  n'e- 
tant  fonde  alors  que  sur  des  caracteres  tires  d'une  seule  ma- 
choire  inferieure  tronquee  et  depourvue  de  ses  dents  molaires, 
M.  Cuvier  ne  I'admit  pas  dans  ses  Recherclies  sur  les  ossemens 
fossiles,  et  rapporta ,  au  contraire,  la  machoire  en  question  a 
un  Mastodonte.  Cependant  un  grand  nombre  de  pieces  du 
sqnclette  de  la  menie  espece  out  ete  trouvees  depuis,  et  leur 
exainen  a  confirnie  id.  ISesti  dans  sa  premiere   opinion;    il   on 

•i5. 


5€8  Zoologlc. 

tleveloppe  les  pi-euves  ou  les  decrivant  dans  sa  lettre.  Les  pi-iii- 
cipales  differences  caracteristiques  enlre  I'ancienne  et  la  nou- 
velle  especes  fossiles  existent  dans  les  dimensions  proportion- 
nelles  et  la  conformation  du  crane,  et  surtout  dans  I'apophyse, 
en  forme  de  bee,  qui  termine  anterieurement  la  machoire  infe- 
rieure  ,  coninie  dans  les  especes  vivantes,  dont  elle  differe  ce- 
peadaut  pa.r  d'autrcs  caracteres  plus  ou  nioius  essentiels.  Le 
nom  que  M.  ISesti  prcpose  pour  la  nouvelle  espece  serait  celui 
A'Eleplias  meridionalis.  Les  ossemens  s'en  trouvent  dans  les  ter- 
rains d'eau  douce  superieurs  aux  formations  tertiaires  conchy- 
Jiferes.  La  latitude  de  sou  habitation  n'est  pas  encore  deter- 
minee  ;  probablement  on  decouvrira  des  restes  fossiles  de  cette 
espece  dans  d'autres  parties  de  I'ltalie  et  dans  une  portion 
de  TAUemagne  ,  attendu  que  I'individu  de  Cannsladt,  dont  il 
est  question  dans  I'ouvrage  de 'M.  Cuvier,  parait  egaienient 
devoir  s'y  rapporter,  Les  pieces  osseuses  dont  M.  Nesti  parle 
dans  sa  lettre,  et  qui  sont  en  partie  representees  sur  une  plan- 
che,  sont  :  plusieurs  niachoires  inferieures  plus  ou  moins  com- 
pletes, 4  cranes  mutiles  dans  differentes  parties,  des  dents  mor 
laires,  des  defenses,  les  5  premieres  vertebres  cervicales  entieres 
ou  en  fra{>mens  ,  une  omoplate  ,  plusieurs  humerus,  le  cubitus 
et  le  radius  ,  le  bassin  ,  deux  femurs,  un  tibia,  le  scapho'ide  ,  le 
cimeifornie  ,  I'astragale ,  le  calcaneura,  le  grand  os,  I'os  semi- 
lunaire,  le  trapeze  et  le  trapezoide.  A  en  juger  d'apres  les  di- 
mensions de  CCS  OS,  I'espece  du  Val-d'Aruo  etait  plus  grando 
que  celle  de  Sibtirie. 

267.    ExTRAiT  d'une  notice  slb  les  OSSEMENS   FOSSILES  trouves  CU 
i8'i3  en  creusaut  le  canal  eutre   Maestricht  et  Hocht,  lue  a 
la  Societe  des  amis  des  sciences,  etc.  ;  de  Maestricht ,  le  4 
nov.   1823  ;   par  J.-G.  Craiiay  (avec  fig.)  (Messag.  des  scien- 
ces et  des  arts;  no.  9 — 10  ;  1820,  p.  554.) 
Le  terrain  oil  ces  ossemens  ont  ete  trouves  est  une  coucIk; 
de  terre  argileuse  ,  jaune ,  variable  en  epaisseur,  reposant  sur 
un  depot  de  cailloux  roules   de  differentes  dimensions.   On   a 
surtout  distingue  beaucoup  de  defenses  et  de  dents  niachelie- 
res  d'elephaus  ,    des   machoircs  inferieures ,    dont    une  surtout 
etait  biea-conservee ;  des  tibias  ,  des  onioplates,  des  cotes,  des 
i-t  tules ,  des  vertebres,  quelques  os  du  pied  et  beaucoup  do 
fra'  Li'jr.s ,    toi;s  d'cli'pl'.ans.    On    a   trouve  en  onlre  des  mor- 


Zoologie.  5Sc) 

ceaux  de  bois  de  cevf ,  deux  noyaux  ossoux  de  conies  de  htcul" 
avec  line  partie  du  crane,  quclques  dents  dun  animal  inde- 
tcimine  ,  dont  une  est  representee  sur  la  planclie  avec  une 
macheliere  d'elephant.  Tous  ces  ossemens  etaient  epars  dans 
la  couclie  argileuse  ,  tres -ramollis  par  rhumidite  ,  et  a 
peu  pres  depourvus  de  toute  substance  animale.  Le  banc  de 
cailloux  sousjacent  ne  contenait  que  quelques  niolaircs  d'e- 
lephans  ,  quelques  vertebres ,  et  I'os  sacrum  dun  animal  qui 
pent  avoir  eu  les  dimensions  du  ceif.  On  y  trouvait  en  outre 
quelques  Oursins  et  Madrepores  roules,  ctplus  rarement  dubois 
pelrifie.  Quelques  coquilles  marines,  entre  aulres  des  huitres, 
des  petoncles  ,  des  peignes  et  des  cerites,  se  trouvaient  ren- 
fermees  dans  un  des  lits  de  sable  ar;<ilenx  dont  le  banc  de 
cailloux  est  entrecoupe.  La  terre  anjileuse  qui  environnait 
les  ossemens  fossiles  ne  contenait  aucun  corps  marin.  L  etat 
exterieur  de  ces  ossemens  a  prouve  qu'ils  n'etaient  pas  ap- 
portes  de  bien  loin,  quoiquils  fussent  d'ailleurs  contenus  dans 
un   terrain   d'attcrissement. 

Un  crane  et  une  machoire  inferieure  d'homme  ont  encore 
ete  trouves  dans  les  memes  environs ,  mais  dans  des  forma- 
tions tres-recentes. 

-  • 
268.   Notice  sur   des  os   fossiles  de  grands   majimiferes  trouves 

a  la  Croix-Rousse,  pres  de  Lyon,  en  avril  189.4,  et  decrits 
par  M.  le  chev.  Bredin  ,  directeur  de  I'Ecole  veterinaire. 
{Jrchw.  hist,  et  statist,  du  Rlione ;  dec.  1824,  p-  97;  Jan- 
vier 1825,  p.  206:  fev.,  p.  291;  mars,  p.  586;  avril,  p.  426; 
Oct.,  p.  44^-  Fev.  1826,  p.  257;  mars,  p.  307.  Foy.  Ic 
Bullet.,  t.  Ill,    no.    125.) 

Les  OS  dont  il  est  question  dans  cetle  suite  d'articlos  ont 
appartenu  a  un  elephant,  d'autres  a  des  chevaux,  d'autres 
enfin  a  des  boeufs.  Les  os  d'elephant  sont  ;  une  machoire  in^ 
ferieure  armee  de  4  niolaires  ,  deux  vertebres  cervicales , 
une  vertebre  lonibairc  ,  une  grande  apophyse  epineusc  a]i- 
])artenant  a  la  troisieme  vertebre  doisale ,  la  premiure  cole, 
des  fragmens  de  plusicurs  aulres  cotes  ,  une  portion  de  1  o  - 
moplate ,  les  deux  liumerus,  une  tete  de  femur,  les  condy- 
les d  a  femur,  les  deux  tibias  ,  et  des  IVagmcns  de  pliisieurs 
autres  os.  Les  oS  de  cheval  sont  :  plusieurs  dents  niolaires, 
deux  vertebres  cervicales,   une  cole,  un  humerus  presf|ue  tu- 


Sga  Zoologie. 

tier,  deux  OS  du  carpe  et  deux  du  metacarpe ,  proTenant  der 
deux  individus,  un  cubitus,  un  astragale  et  plusieurs  fraginena 
detaches.  Les  os  de  boenf  sont  :  des  dents  niolaircs ,  une  por- 
tion de  I'apopbyse  cornifere,  un  fragment  du  parietal,  deux 
coles  et  un   os  du  carpe. 

Tous  ces  OS  ctaicnt  dans  I'etat  naturcl  sans  aucune  appa- 
rence  de  petrification;  ils  gisaient  a  nne  profondeur  de  2  me- 
tres et  qnelques  decimetres  ;  la  terre  qui  les  renfermait  est 
un  terrcin  meuble  d'allavion  de  formation  tres-recente,  essen- 
ticUement  forme  de  sable  quartzeux  et  de  terre  argileuse,  sans 
corps  marins  ni  coqnilles  fluviatiles,  mais  avec  un  petit  co- 
quillage  terrestre  appartenant  probablement  a  \' Ilclix  cricctorum. 

Les  ossemens  contenus  dans  la  terre  etaient  ramollis  ;  expo- 
ses a  lair  libre,  ils  se  durcissaient  et  devenaient  friablcs;  I'ana- 
lyse  chimique  qui  en  a  ete  faite  par  M.  Lassaigne  n'y  a  de- 
montre  que  de  faibles  traces  de  matiere  animale.  Au  reste  ,  la 
forme  extericure  de  ces  ossemens  s'etait  bien  conservee ,  si 
on  fait  abstraction  des  alterations  qui  y  avaient  etc  produites 
par  une  violence  extcrieure  trcs-forte,  dont  ils  portaient  des 
traces  evidentes. 

Les  molaires  de  la  macboire  d'elcphant  qui  s'ctaient  supe- 
rieurement  bien  conser^ees ,  sont  decrites  avec  un  soin  par- 
ticulier,  et  I'autcur  y  ajoute  des  considerations  inte^ressantes 
sur  le  precede  de  la  dentition.  Le  6^.  article  contient  les  mesures 
exactes  des  pieces  les  plus  importantes  du  squelelte  de  I'ele- 
phant  dont  il  s'agit,  et  la  description  dun  humerus  qui  se  trouve 
au  Musee  de  Lyon.  Les  deux  derniers  articles  ne  renferment 
d'important  que  la  determination  de  I'espoce,  qui,  d'apres  les 
caracteres  etablis  par  I'auteur,  est  YElcphas  primigeuius.  Cuv, 

aCg-  Observations  sue  des  Dents  fossiles  trouvees  i  Montabusard, 
pres  Orleans;  par  M.  le  comte  J.  de  TEiSTAtc,  avec  fig.  [Annal. 
dc  la  Soc.  roy.  d' Ork'mis ,  t.  YI,   1824  ,  p.   241.) 
Ce  Memoire  contient  la  description  de  denx  fragmens  de  ma- 
cboire trouves  ensemble  dans  la  carriere  de  Montabusard ,  dans 
un  banc  de  calcaire  d'eau  douce ,  contenant  des  coquillcs  ter- 
restres  et  fluviatiles ;  I'un  des  fragmens  ne  consiste  qu'en  une 
portion  de  molaire  inferieure  depourvue  de  sa  racine  et  sim- 
j)lement  accompagnce  de  I'empreinte  de  I'os  maxillaire  ;  I'autre 
est  une  portion  dc  macboire  inferieure  accompagnce  de  trois 


Zoologie.  39 1 

niolaires  et  d'une  dent  probablement  incisive.  Ces  fragmens 
sont  representcs  par  des  figures  tr(>s-mediocres.  Leui'  examen 
a  engage  i'auteur  a  les  rapporter  a  une  espece  de  iliinoceros  , 
differente  de  toutes  celles  qu'on  connait  jusqu'ici  ,  ou  bicn  a 
nn  animal  voisin  des  pala?otherium ,  niais  presque  aussi  grand 
qu'un  rhinoceros,  animal  de  I'exislence  duquel  M.  Cuvier  a  deja 
parlii  dans  les  jimmies  du  Museum  ,  t.  YI ,  p.  348  et  pi.  5^  , 
fig.   1  et  2. 

uyo.  IS'oTicE  suR  LES  Animaux  FossiLEs  ;  par  le  Prof.  Noegcerath. 
{Eastncr,   jivcliiv ;  t.  11,  1824,  p.  023.) 

On  a  trouve,  il  y  aquelquesannces,  dans  des  cavernes  de  Sta- 
lactites et  de  Zoolithes  de  Sundwich  pres  d'Iserlohn  en  West- 
phalie,  beaucoup  de  restes  fossiles  d'animaux  du  monde  primitif, 
notamnient  des  deux  especes  d'ours  des  cavernes.  Plusieurs  de 
ces  OS  etaient  profondement  alteres  par  des  maladies.  Le  prof. 
Waltlier  de  Bonn  a  public  a  ce  sujet  un  memoire  particulier, 
pour  lequel  nous  renvoyons  le  lecteur  au  Bull,  des  Sc.  me'd. 

271.    ESS.M    SUR     LA    DETERMINATION    DE    QUELQUES    OSSEMENS    FOSSILES, 

trouves  dans  le  dep.  dc  la  Gironde  ,  et  sur  les  consequences 
«le  cctte  decouvertc  ,  av.  fig.  ;  par  M.  Billaudel.  [Bull,  d'hisl. 
nnt.  de  In'^oc.  Linn,  dc  Bordeaux ;  I.  I,  1'' .  liv.,  p.  60  ;  3''.  liv., 
p.  95;  4«.  liv.,  p.   I  1 3.) 

Cos  ossemens  ont  ete  trouves  dans  nn  cliantier  d'exploitation, 
au  milieu  d'un  banc  de  calcairc  grossier,  coquillier,  pres  de 
Saint- IMacaire,  sur  la  rive  droite  de  la  Garonne.  lis  etaient  con- 
fusement  meles  a  de  la  terre  dans  une  cavite  qui  les  lenfermait. 
La  plupart  d'entre  eux  fuient  fractures  iorsqu'on  les  retira  de 
la  terre.  lis  appartenaient  les  uns  a  des  mammiferes  carnassiers, 
les  autres  a  des  pacbydermes.  La  substance  aniniale  etait  en- 
core assez  abondante  dans  ees  os.  D'apres  la  determination  de 
I'auteur,  les  premiers  se  rapportent  pour  la  plupart  a  I'byene 
fossile,  dont  on  a  aussi  trouve  des  fragmens  osseux  dans  les  ca- 
vernes deGaylenreutli,  IMuggendorf,  Cannstadt,  en  AUemagne, 
et  a  Fonvent,  pres  Gray,  en  France.  (\  oy.  les  Rcchenhcs  sur  les 
ossemens  fossiles  de  M.  Cuvier.)  Les  fragmens  que  I'auteur  decrit 
ct  reprcsente,  consistent  en  une  niaclioire  superieure  ,  incom- 
plete, accompagnee  de  6  molaircs  supcrieures ,  d'une  carnas- 
siere  enliere  et  d'un  fragment  dc  carnassiere  ;  en  deux  fragmens 


3g3  Zoohgie. 

flc  niachoire  inforieure,  provonant  de  deux  individns  d'aire  et 
de  force  dilTerens ,  et  accompagnes  de  deux  canines  et  d'une 
premiere  incisive  ;  enfin  d'une  autre  dent  qui  appartenait  a  ua 
troisirnie  individu.  Une  portion  de  inachoire  inferieure,  avec 
des  dents,  niais  mutiiee,  est  rapportee  au  blaireau. 

2^2.  Lettre  DE  BI.  Fr    G.  IIoENiNGHAus  ,  sur  des  dents  d'eleplians 
fossiles,  avec  une  planche. 

Dans  cctte  lettre,  datee  de  Crefeld ,  et  du  ao  dec.  iS'iSy. 
M.  Htenini^haus  donne  une  courte  Notice  sur  3  dents  niolaires 
d'un  elephant  fossile  des  carrieres  de  Liedberg  ,  oii  ces  dents 
furent  trouvecs  avec  les  debris,  fort  incomplets,  de  plusieurs 
autres  ossemens  du  nieme  elephant.  Ces  debris  ont  ete  trouves 
dans  des  fentes  de  gres  reniplies  de  graviers,  de  sable  et  d'ar- 
gile  ,  dans  une  profondcur  de  20  a  22  pieds,  a  une  assez  grande 
liauteur  au-dessus  du  niveau  actuel  du  Rhin  ,  par  lequel  ces 
ossemens  ont  probablement  ete  deposes ,  quoique  le  bon  etat 
des  dents  molaires  prouve  qu'ils  n'ont  pas  ete  apportes  de  bien 
loin.  Ces  molaires  sunt,  1°.  une  premiere  superieure,  dont 
I'email  s'est  conserve,  avec  i  2  Limes  ;  2°.  uneseconde  k  1  2  lames; 
3".  une  inferieure  incomplete  a  19  lames.  Ces  molaires  ressem- 
blent  a  celles  figurees  PI.  6,  fig.  5,  4»  5,  de  I'ouvrage  de 
M.  Cuvier  sur  les  ossemens  fossiles.  Elles  ont  ete  envoyees  au 
Musee  de  I'Universite  de  Bonn.  Le  prof.  JVoeggerath  donnera 
des  notions  plus  detaillees  a  leur  sujet  dans  le  Journal  de 
Schweigger. 

2^3.  QUKLQUES  RESTES  d'aNIMAUX  DU  MONDE  PRIMITIF,  trOUVeS  pr^S  dc 

Friedrichsgemiind,  en  Baviere ;  par  M.  de  Meyer.  [Kasliiev 
ylrchiv  fiir  die  ges.  Naturkuuclc. ;  t.  ^,  2".  cah.,  p.   181.) 

I.es  resles  dont  il  s'agit  dans  cette  Notice  consistent  eu 
quatre  fragmens  de  niachoire  inferieure  avec  des  dents  mache- 
lieres,  dc  I'espece  de  Palceolhcrium,  trouvee  dans  les  environs 
d'Orleans,  et  deciitedans  \cs  Rccherchcs  sur  les  ossemens  fos- 
siles de  SI.  Cuvier  (nouv.  edit.,  t.  5,  ])!.  67).  M.  de  Meyer 
l)0ssede  egalement  4  dents  macheliercs  de  la  niachoire  supe- 
rieure. Ces  fragmens  se  sont  tiouves  dans  une  couche  de  chaux 
a  helicites  repouverte  de  terre  glaise.  lis  sont  accompagnes  de 
restes  fossiles  de  qucUjues  autres  nnimaux;  I'autenr  possede 
entre  autres  une  niachclitre  d  hippopotame,  une  autre  de  rhi- 


ZooJogie.  595 

noceros  ,  et  deux  dents  qui  n'ont  pas  encore  pu  etre  d^termi- 
nees.  Enfin  ,  il  s'y  trouve  des  os  d'hippopotame  et  de  rhinoc(^- 
ros  ,  des  vertebres  d'ichthyosaure  et  d'autres  sauriens  ,  notara- 
ment  deux  vertebres  aplaties  dun  animal  inconnu.     S.  G.  L. 

11  \.     NoUVELLE    DECADE    DE    LA    COLLECTION    DE    CrANES    DE    DIVERS 

PEUPLES  ;  par  M.  Blumenbach. 

Le  celebi'e  professeur  Blumenbach  a  lu  le  8  juillet  1826, 
a  la  societe  royale  des  sciences  de  Goettingue  ,  un  memoire 
composant  une  nouvelle  decade  de  sa  collection  de  cranes  de  di- 
vers peuples.  Cinq  de  ces  cranes  se  rapportent  dune  maniere 
plus  generale  a  I'histoire  des  peuples  ,  et  ce  que  I'auteur  en  a 
dit  pent  servir  a  completer  les  notions  contenues  dans  ses 
travaux  sur  les  decades  deja  publiees.  Les  cinq  autres  man- 
quaicnt  encore  dans  ces  decades;  M.  Blumenbach  les  decrit 
d'apres  I'ordre   des  races  auquelles  ils  se  rapportent. 

1°.  Depuis  long-temps  il  avait  recu  de  divers  points  de  I'Al- 
lemagne  des  fragmens  d'os  ,  des  dents,  etc.  ,  d'individus  qui 
appartenaient  a  I'ancienne  nation  des  Germains  ;  deux  cranes 
plus  coniplets ,  I'un  trouve  dans  les  tombeaux  germaniques 
de  Gross-Ronistedt  ,  I'autre  dans  un  tombeau  cimbre,  lui  fu- 
rent  envoy  cs  plus  tard  ;  aucun  des  fragmens  et  des  os  dont  il 
est  question  ne  montrent  ces  formes  gigantesques  et  extraordi- 
nairesqu'on  aurait  pu  esperer  y  retrouver,  d'apres  les  assertions 
des  anciens  bistoriens.  Les  dimensions,  quoique  variables  ,  ne 
sortaient  pas  des  bornes  ofi  nous  les  voyons  aujourd'hui.  S'il 
y  a  done  eu  pariui  les  anciens  Germains  des  individus  d'une 
ties-haute  stature  ,  il  faut  les  considerer  comnie  des  exceptions 
il  la  regie  generale. 

2".  Le  second  crane  dont  il  est  question  dans  le  travail  du 
professeur  Blumenbach  appartient  a  un  individu  de  la  race  des 
Kamtschadales  ,  qui  est  prete  a  s'eteindre  completement  si  on 
s'en  rapporte  a  la  relation  de  I'amiral  Krusenstern,  qui  adit,  il 
y  a  deja  vingtans,  qu'il  ne  reste  plus  qu'un  petit  nombre  d'in- 
dividus de  cette  race  ,  et  qu'avant  pea  d'annees  ,  peut-etre  , 
elle  aura  disparu  de  la  terre.  Des  exemples  analogues  pcuvent 
etre  cites  dans  les  Guanches ,  anciens  habitans  des  lies  Cana- 
ries, et  dans  les  Caraibcs  rouges  de  I'llc  Saint-Vincent  ,  qu'il 
faut  bien  distinguer  tics  Caraibcs  noiis  de  la  race  des  negres. 
11  en   est   de   memo  des  verilables    haijitans   du    Kamlsclialka  , 


394  Zonlo'^ie. 

qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  les  Tschouktscliis  ,  qui  IiaLitoiit 
les  memes  regions.  La  tete  du  veritable  Kanitsthadalc  so  .dis- 
tingue de  celle  des  autres  peuplades  de  la  Siljeiie,  par  la  saillie 
extremement  marquee  des  pommettes,  saillic  que  Kraschenin- 
nikof  avail  deja  remarquee  coninie  un  trait  caracteristique. 

3°.  Plusieurs  cranes,  qui  sont  comme  moules  sur  un  seul  mo- 
dele,  ont  ete  envoyes  a  M.  Blumenbacli,  par  des  medecins 
hollandais  ;  ces  cranes  proviennent  d'individus  de  I'ancienne 
nation  des  Balaves,  qui  habitent  les  Ues  de  la  ZiiydersLC,  Ular- 
ken ,  Shokland,  etc. 

4°.  Un  auti'e  ,  qui  a  ete  envoye  par  le  professeur  Reinwardt, 
de  Leyde,  est  celui  dune  femme  de  Java  ,  qui  avait  en  jiour 
pere  un  Chinois  ,  et  une  mere  malaye. 

5°.  On  connatt  I'usage  de  plusieurs  peuplades  dc  I'Ameriquc 
du  sud,  qui  donnent  a  la  tote  de  leurs  enfans  nouveau-nes  une 
forme  arbitraire  ,  en  la  soumettant  a  une  j)ression  continue. 
M.  Blumenbacli  a  recu  un  de  ces  cranes  deformes  ,  apporte  des 
guacas  (  cimetieres)  de  Quilca,  par  M.  Caldcleugh  ,  auteur  des 
Travels  in  S.  America.  Ce  crane  avait  parfaitement  la  forme  des 
moules  de  platre  que  Sir  J,  Banks  avait  envoyes  au  celebre  pro- 
fesseur de  Gottingue.  Les  cinq  canes  dont  la  description  tcr- 
mii'.e  le  travail,  sont  :  i".  celui  d'un  veritable  Iligblander. 
trouve  par  M  Greenough  ,  dans  la  fanicusn  cavcine  de  lile 
d'Egg,  dans  les  Hebrides  ;  caverne  dans  laquelle  plusieurs  cen- 
taines  de  Mac-Donald's  s'elaieut  refugies,  pour  echapper  a  la 
vengeance  des  Mac-Leod's,  lesquels  les  firent  perir  par  le  moyen 
du  feu  etde  la  furaee ;  2".  celui  d'un  liabitaiil  de  I'ile  de  Kich- 
tak ,  sur  la  cote  nord-ouest  de  I'Ainerique  (  race  mongole  ); 
3°.  celui  dun  Cafre  (race  elliiopienne)  ;  4°-  celui  d'un  Mexi- 
cain  dc  race  americaine  pyre  ;  5".  enfin  celui  dun  individu 
cannibale  dela  Nouvelle-Zelaude,  Ires-bien  conserve  et  tatouc, 
donne  par  le  due  de  IVortbuuibcrland.  {Golling.  gel.  Jnzeigcn, 
i8a6,  n"  121 ,  p.  120.  )  S.   G.   L. 

2j5.  lScr  le  Daim  NOin  uii  Bnsr.ALE  ;  par  M.  A.  Duvaucei,.  [Asint. 
Jtescnrch. ;  vol.  XV,    iSxS;  p.  i5y.  ) 

Ce  mcmoirc  a  ete  adresse  par  RL  Duvaucei  a  la  Socielo  asia- 
tique  de  (Calcutta,  eta  ete  redige  a  Cliandernagor,  peude  temps 
avatil  la  morl  de  ce  jctine  naturalisto. 

M.  Duvaucei   cniel  une    ojiiuiou    conlrairc  a  cclle  qui  a  etc 


Zoolo'^ie.  395 

avancee  parplusieurs  auteurs  sur  le  veritable  itznii.-j.'i'j;,  d'Aristo- 
te,  que  Ton  s'accordait  a  reconnailre  dans  le  Daim  vulgaire  d'Eu- 
rope.  S'etayant  de  loutes  les  citations  d'Aiistote  etdcsantenrs 
qnisuivirentle  naturalistegrec,  rappelant  surtovit  que  la  plupart 
des  animaux  qu'il  a  decrits  ont  etc  assez  exactcment  rttrouves 
par  les  xoologistes  modernes ,  M.  Duvaucel  pense  que  le  Ccrvus 
Hippelaphus  d'Erxlebea  et  de  Linnaeus ,  regarde  coninie  una 
vai-iele  du  Cervus  Elaphus ,  n'est  point  I'animal  mrntionne  par 
Je  piccepteur  d'Alexandre,  qu'on  ne  pent  le  retrouver  que 
dans  le  Daim  jioir  du  Bengale  ,  et  qu'il  est  tres-naturel  de  peu- 
ser  qu'Aristote  I'aura  observe  dans  ses  voyajies  par  les  contrees 
limitroplies  de  sa  patrie ,  ou  cet  animal  avait  pu  s'elendre. 

Le  Daim  noir  du  Bengale  est  trps-coninuin  dans  cette  partic 
de  rinde  et  sur  les  bords  de  I'lndus,  surtout  dans  la  province 
d'Arachotas  ,  situee  sur  les  flancs  du  Caucase,  entre  la  Perse  et 
rinde.  C'est  en  eiFet  la  qu'Aristote  mentionne  son  inTzila'sjOi , 
et  on  sait  qu'il  existe  une  grande  espece  de  Daim  ,  que  les  Per- 
sans  nomment  Syah-JIni.  L'espece  que  M.  Duvaucel  observa  a 
Sumatra  et  dans  les  monlagnes  du  Syibet ,  a  recu  son  nom  de  la 
couleur  de  son  pelage.  Les  Malais  la  nomment  Rousso  Ilaii ,  et 
les  Indiens  du  Bengale  KdlaHarin.  Le  vrai  Hippelaphus  doit  se 
trouver  W  Java,  et  c'est  tres-probablemeut  le  Great  axis  Ae 
Borneo  dont  parlent  Pennant  et  Sbaw. 

La  pbysionomie  propre  du  Daim  noir  dilTere  assez  notable- 
ment  de  celle  des  autres  especes  ;  il  a  quelque  chose  des  formes 
generales  du  cheval,  d'ou  lui  vient  sans  doutc  le  nom  A' Hippe- 
laphus. Ses  grandes  oreilles  et  sa  queue  plus  fournie  de  poils 
que  celle  des  autres  especes,  le  distinguent  d'une  mauiere  par- 
ticuliere;  ses  cornes  fourcliues  aux  extremites  avec  un  seul  an- 
douiller  alabase,sont  precisement  les  caracteres  qu'Aristote 
donne  au  chevreuil. 

La  femelle  differe  du  male  ,  par  le  manque  de  cornes. 
En  derniere  analyse,  M.  Duvaucel  termine  par  ce  resume. 
1°.  h' Hippelaphus  d'Aristote  est  veritablement   une  espece 
distincte  tres-differente  du  daim  d'Europe  ou  du  Cervus  Ela- 
phus avec  lequel  on  la  jusqu'a  ce  jour  coi\fondu. 

2°.  Le  nom  A' Hippelaphus  ne  doit  pas  etre  donne  an  Daim 
qui  est  ainsi  nomme  dans  !e  Sjstcma  natural  de  Linna?us  ct 
de  Gmelin, 

^".   Enfin   Y Hippelaphus  n'est  autre    que    lo    grand  Axis  Ac 


396  Zoologie. 

Pennant,  qui  seul  doit  conseiver  le  uoni  de  Ceivit.^  Hippelapha<i 
Arisiotelis.  Lesson. 

276.  Notice  en  refutatio:m  dk  la  non-existence  de  la  Licornk  ;  par 
M.  Laterrade  [Bull.  iVliisl.  nat.  dc  laSoc.  linn,  de  Bordeaux ; 
t.  \".,  5<^.  livr.,  p.  8g.) 

Suivant  I'auteurdecctte  notice,  on  prouve  I'existcnce  dela  Li- 
corne,  si  Ton  parvient  ;i  demontrer  Tq.  que  la  description  de  cet 
animal  n'a  lien  qui  s'eloigne  des  lois  ordinaires  de  la  nature  ;  2o. 
que  plusieurs  auteurs  en  ont  faitmention,et3o.  qu'on  n'a  trouve 
aucune  preuve  qui  pnisse  detruire  les  idees  qu'on  sen  forme. 
Or,  d'aprcs  lui ,  la  description  de  la  Licorne  n'a  rien  de  fabn- 
leux  (?);  I'existence  d'une  seule  corne  et  ladii'ection  horizontale 
de  celle-ci,  ne  sont  pas  plus  difficiles  a  concevoir,  que  I'existence 
et  la  direction  d'une  seule  defense,  dans  le  Narwal.  (Observons 
cependant,  que  la  seconde  defense  existe  au  moins  en  germe 
cliez  ce  Cetace).  Les  autorites  sur  Icsquellcs  M.  Laterrade  se 
fonde  ensuite  ,  sont  les  livres  saints,  la  description  de  Pline,  les 
assertions  de  Hieronymus  Lupus  et  de  Balthazar  Tellez,  enfln 
Leibnitz  appuye  lui-meme  sur  le  temoignage  du  celebre  Olbon 
Guerike.  (Chacun  est  librcd'accorder  a  ces  autorites lepoids  qui 
lui  jjaraitra  convenable  ,  car  aucune  d'ellcs  nest  convaincante 
en  fait  dhistoire  naturelle.)  Quant  a  I'absence  de  preuves  sudi- 
santes  de  la  non  existence  de  la  Licorne,  que  I'auteur  fait  va— 
loir  en  troisieme  lieu,  on  peut  repondre  que  I'absence  de  fails 
bien  constates  en  faveur  de  I'existence  d'une  chose,  est  pour 
tout  esprit  non  prevenu  un  motif  suiEsant  de  doute ,  et  memo 
une  preuve  de  sa  non-existence.  Or,  tant  que  nous  u'aurons 
pas  de  fails  plus  certains  que  ceux  qu'on  cite  pour  prouvcr 
I'existence  de  la  Licorne,  il  est  perniis  a  chacun  de  restcr  dans 
le  doute ,  et  peu  de  naturalistes  se  laisseront  pei'suadcr  que  de 
meme  que  rAutruchechez  les  oiseaux-,  et  le  Coffre  bossu  parnii 
les  habitans  des  mers ,  sont  les  i-epresentans  du  Chanieau  ,  et 
qn'ainsi  que  le  Zfcbre  poisson  Test  du  Zfibre  quadrupJ'de  :  ainsi 
la  Licorne  de  mcr  (le  Narwal),  prouve  I'existence  de  la  Li- 
corne terrestre.  S.   G.    L. 

2^7.  Sur  l'existence  d'une  rotule  au  membrk  antkrirur  ciiez  les 
CiiAUVBS-souRis;  par  !\I.  Lsidore  Geoffroy-Saint-Hilairr.  (Ob- 
servations coiiimuniqiitcs  a  la  Soc.  d'/iift.  na(.  :  le  i5  doc. 
1826.) 


Zoologie.  5g7 

Le  sujet  de  ces  observations  est  I'existence  chez  les  chauves- 
souris,  d'un  petit  os  semblable  a  une  rotule,  qui  se  trouve 
place  derriere  I'articulation  du  bras  etde  I'avant-bras  ,  et  donne 
attache  au  triceps  brachial.  M.  Isid.  Geoffroy  I'a  trouve  d'abord 
chez  le  grand  fer-a-cheval  (Jihinolophus  imihastatus,  Geoff.-St.- 
Hil.),  et  ensiiite  dans  lesautres  genres  de  chauvessouris,  oii  ii 
existe  constamnient,  mais  avec  divei'ses  modifications.  Le  tea- 
don  du  triceps  brachial  s'attache  tantot  sur  toute  la  surface  de  la 
petite  rotule  anterieure,  tantot  seulement  a  I'un  de  ses  bords; 
tantot  cet  os  est  tres-distinct,  comme  chez  les  Nyctinomes  , 
les  Rhinolophes  et  les  RousSettes ,  ou  il  a  jusqu'a  i  lipnes  de 
long,  sur  une  de  large;  tantot  il  est  tres-petit  et  presque  en- 
tierement  cache  dans  le  tendon  du  triceps  ,  comnie  chez  les 
A  esperlilibns.  Ces  variations  sont  liees  avec  celles  que  presente 
la  forme  du  cubitus,  celui-ci  etant  generalenient  peu  prononce 
quand  la  rotule  anterieure  est  rudimentaire ,  et  tres-distinct 
lorsqu'elle  acquiert  un  voiunie  iin  peu  plus  considerable. 

M.  Geoffroy  a  cherche  a  s'expliquer  comment  il  se  faisait  que 
la  rotule  anterieure  des  chauves-souris  n'ait  point  ete  decrite 
par  M.  Cuvier  et  par  M.  de  Blainville,  qui  ont  fait  connaitre 
avec  detail  I'articulation  du  bras  et  de  I'avant-bras  de  ces 
Cheiropt('res  (i),  ni  meme  par  M.  Carus  (2)  qui  vient  de  figurer 
avec  soia  les  muscles  de  leur  aile  :  c'est  tres-probablement , 
suivant  M.  Geoffroy,  parce  que  les  recherches  de  ces  celebres 
anatomistes  auront  ete  faites  sur  des  especes  du  genre  Vesper- 
lio  (ou  la  petite  rotule  est,  comme  nous  I'avons  dit,  tres-rudi- 
mentaire),  telles  que  le  Murin ,  la  Serotine  ou  la  Noctule. 
Cellc-ci ,  tres-commune  en  Europe  ,  est  en  effet  celle  qui  a  ete 
I'objet  des  recherches  de  M.  Carus, 

IM.  Geoffroy  penseque  la  rqtule  anterieure  des  chauves-souris 
est  parfaitement  analogue  a  I'apophyse  olecrane  des  autrcs 
mammiferes  ;  on  sait  en  effet  que  ,  chez  les  jeunes  animaux  , 
cetle  apophyse  forme  un  os  a  part,  et  qu'elle  reste  meme,  chez 
quelques  individus,  separee  pendant  ."onte  la  duree  de'Ia  vie. 
11  est  inutile  de  remarquer  combien  cettc   analogic    confirmo 


(1)  Voy.  Cuvier,  Anat.  comp.;  et  Blainville,  Diction,  d'hist.  nut.  (de 
Deterville),  articles  Chciropteres  et  Mammiferes. 

(2)  Voy.  Carus,  Erlwutcrungstafelii  zttr  vei-gleichcndcn  Anntumie,  1  rp.  \[. 
viui.son  ,  182G. 


3y8  Zoologie. 

celle  cjni  a  i'tc,sii;nal6c  fort  anciennemcnt  cliez  I'homme ,  par 
plusieius  anatoniisles  cnlrc  l"apoph)se  olecriine  et  la  rotule. 

2y8.      OcSERVATIOjrS    SUR     LA     STRUCTURE      ET     !.E      DEVELOPPE^IEXT      DOS 

plumes;  par  SI.   Fred.   Cuvier.  {  yj /males'  du  Museum;  -j' .  an- 
nee,  t.  XllI,  p.  B-iy.) 

Apres  s'elre  occupe  des  Dents  conime  cnractcrcs  zoolngiqua, 
M.  Frederic  Cuvier,  continuant  ses  reclierches  ,  a  etc  conduit 
a  s'occuper  d'un  sujet  interessanl ,  et  jusqu'alors  assez  nesjiige, 
de  I'onjanisalion  des  plumes  ,  et  de  leur  mode  de  developpe- 
ment.  Le  premier  travail  special  qu'il  ait  eu  a  consulter  en  effet, 
est  celni  de  Poupart,  qu'on  trouve  insere  dans  les  Me'moires  de 
t Academic  des  Sciences  pour  I'annee  1699,  P"'^  ^^^  belles  re- 
clierches (le  M.  Dutrochet ,  qui  sent  consignees  dans  le  tome  88 
du  Jnurtuil  de  Physique,  mat  1819.  M.  Frederic  Cuvier  expose 
I'etat  des  coiinaissances  acquises  par  les  travaux  de  ces  deux 
autcurs  et  par  ceux  de  M.  PilaiuviUe,  et  part  de  ce  point  pour 
faire  connaitre  les  resultats  de  ses  propres  investigations. 

Son  i"^.  paragraplie  considere  la  plume  en  general ,  et  les  di-» 
verses  parties  qui  la  compotcnt.  M.  Frederic  Cuvier  etablit  d'a- 
bord  la  nature  interne  de  la  plume,  quoique  son  travail  soit 
plulot  destine  a  etudier  celles  qu'on  nomnie  plus  particulicre- 
mcnt  pennes.  Des  dotails  anatoniiques,  rendiis  avec  soin  par  la 
gravure,  et  servant  d'explication  au  texte,  font  connaitre  dune 
maniere  graphique  ce  qu'on  doit  designer  par  les  noms  de  tige  » 
de  barbes,  de  barbules.  L'oriCce  inferieur  de  la  pointe  de  la 
plume  se  nomme  onibilic  inferieur,  et,  par  opposition  ,  on  re- 
Irouve  \omhilic  supcrieur,  place  au  sommet  du  tube.  Entin  la 
tige  a  encore  wwg  face  interne  et  unej'ace  extcrne  ,  et  une  ma~ 
Here  spongieuse  la  rcnipiit  interieuremeut.  Une  suite  de  details 
cxplique  I'organisalion  des  tiges,  des  barbes,  des  barbuks  ,  et 
donne  la  llieorie  des  couleurs  qui  les  teignent  ct  qui ,  chez, 
beaucoup  d'oiseaux ,  possedent  un  eclat  metallique  si  lemar- 
quable.  S  lOS  le  titre  tie  la  capsule  productrice  des  plumes, 
M.  Cuvier  s'occupe  de  cet  orgaue  qui  nait  d'une  papille  du 
derriie,  le  suit  dans  toutcs  ses  formes  ,  et  decrit  avec  soin  la 
jnanierc  donlcctte  capsule  est  organiseea  I'interieur  ct  al'exte- 
rieur,  le  point  par  lequel  les  nerfs  et  les  vaisseaux  s'y  in- 
troduisent,  et  enfin  ce  qu'on  entend  par  ligne  mnycnnc. 
Les   figures  de  la  planclsc   cxpliqi.'cnt  le.s  divcrscs  tuniqiics  do 


Zoolo^ir.  599 

celte  capsule ,  et  ce  qu'on  iloit  iiornmcr  metnbrnne  stricc  e.rtevne, 
incinbrnnc  strie'e  intcnir. ,  clnisori^ ,  cloisons  trans^'cvses ,  et  bul~ 
be.  11  examine  eiisuite  isolement  chaciine  de  ces  parHes ,  et 
coniplL'te  par  le  resultat  de  ses  rechcrchcs  Ja  tlieorie  de  I'orpa- 
nisation  de  chacune  d'elles.  Sept  oljscrvations  altentives,  sui- 
vies  avec  soin  ,  acconipagaees  de  dessins,  viennent  cnrrob  rer 
les  faits  precedens.  Nous  ne  pouvons  d'ailleurs  ,  dans  une  ana— 
l}se  de  quelques  lignes,  donner  qu'un  sonimaire  tres-iapide 
d'un  niemoire  consciencieusement  ecrit,  et  qui  traite  pliysiolo- 
ijiquement  d'un  j)oint  intcressant  de  zoologie  ornifholi-.gique. 
Seulenient  nous  resuinerons  les  conciusioits  qui  terminent  Ic 
memoire  de  M.  Cuvier,  ct  qui  sont  :  que  les  plumes  et  les  poils 
ont  recu  la  meme  destination  ,  et  qu'ils  resultent  I'un  et  I'autre 
jl'iine  excretion  de  meme  nature;  que  Jeur  organe  prodiicteur 
a  une  origine  commune,  mais  qu'il  n'y  a  aucune  ressemblance 
dans  leur  structure,  dans  la  maniere  particuliere  dont  ils  sont 
produits,  et  dans  I'organe  qui  en  fournit  la  matiere  ct  qui  la 
depose;  que  rien  en  nn  mot,  dans  I'organe  producteur  des 
plumes,  ne  pourrait  donner  une  idee  de  la  formation,  par 
cones  successifs,  des  poils  ;  comnie  rien,  dans  I'organe  produc- 
teur des  poils,  ne  pourrait  expliquer  la  formation  de  la  tipe, 
des  barbes  et  du  tuyau  des  plumes.  En  somme  on  appreciera 
la  nouveaute  des  faits  emis  par  M.  Cuvier  dans  son  memoire 
meme,  et  on  encomparera  les  idees  avec  celles  que  M.  de  Blain- 
ville  a  emises  sur  le  meme  sujet  dans  le  cours  que  ce  savant  a 
fait  a  la  faculle  des  sciences,  dans  I'annee  1826.        Lesson. 

2jg.  Addiiioiv  a  l'ornitjiologie  des  Etats-Unis;  par  Ch.  Bona- 
parte ;  lue  le  10  mai  iS'iS.  (Jottrn.  of  the  ncad.  of  nat.  scicuc. 
of  Philad.  ;  juin  iSiS  ,  n°.  i  ,  p.  28.) 

Les  objets  mcnlionnes  dans  cet  addenda,  par  un  natnraliste 
ziile  (.'t  instruit,  sont  dus  a  1S\.  Tile  Peale,  qui  a  explore  avec 
soin  la  Eioi'ide.  lis  concernent  cinq  genres  et  sept  especes,  parnii 
lesquelles  il  y  en  a  deux  de  nouvelles. 

Dans  le  genre  Faucon  et  dans  le  sons-genre  Elaiuf^  de 
M.  Savigny,  W.  Ch.  Bonaparte  decrit  le  Falco  melatioptcrus  de 
Daudin  ,  avec  cette  phrase  spccifique  :  Canus ,  sitOlux  nlbus ; 
icctricibus  abirniii  itii^ris ;  cauda  subcequali ;  iinguibiis'  subitfi  ro- 
limdtilit.  Cest  le  B!ac  de  LcvaiUaut,  \' A'on  b/a/ico  de  d'Azara, 
el  le  Mdvus  Icncurus  de  Yieill;  t. 


4oo  Zoologie. 

Falcofurcatus  Linn.  ,  albus;  dorso ,  alis ,  caiidaque  valdefor- 
Jicatd  nigri.s;  uitguibus  subtus  canaliculatis . 

Genre  Sylvia.  — Espece  :  Sylvia  palmavum  Lath.,  fusco-oli- 
vacea,  vcrlicc  rufesccnti,  subtus  Jlavo ,  albide,  pectore  striata  ^ 
crisso  /lava ;  rectricibus  extimis  duabus  iiitus  apicc  macula  alba. 

Genre  Coluiiba.  — Espece  :  Columba  Icucncepbala  Linn.  Cette 
espece,  bien  connue ,  n'avait  point  encore  ete  placee  dans  la 
Faiine  americaitie .  Eile  habite  le  sud  de  la  Floride ,  ou  elle  vit  ea 
compagnie  avec  I'espece  nouvelle  qui  suit : 

Columba  zenaida  Cli.  Bonap.  ,  T'ujo-cinerea ,  subtus  vinacca  ; 
orbitis  cceruleis ;  macula  pnrie  aures  ametltystina ;  caudd  brevi , 
cequali ,  fascia  nigra  ,  rectricibus  duodecim ,  tribus  extimis  apicc 
g  rise  is.  ' 

Genre  Rallus.  —  Dans  ce  genre  M.  Peale  a  rapporte  une  es- 
pece nouvelle  remarquable  par  sa  Ires-grande  taille. 

Rallus  giganttus  Cb.  Bonap. ,  fusco-virens pennis  medio  longi- 
tudinal iter  alb  is  ;  uropygio ,  remigibus  rectricibusque  immaculatis ; 
remigum  prima  falciformi.  Cette  espece  a  2  pieds  i  poucc  de  lon- 
gueur, et  le  bee  n'a  pas  moins  de  5  pouces.  ]\L  Ch.  Bonaparte 
en  a  vu  deux  beaux  individus  au  Museum  de  Pbiladelpliie,  qui 
avaient  ete  tues  a  Long-Branch  dans  le  New— Jersey. 

Genre  Sterna. — Espece  :  Sterna  cayana  Latham. ,  alba;  occi- 
pile  nigra ;  dorso  alisque  canis;  remigum  scapis  albis  ,•  rostra  elon- 
gato,  exjlavicanic  rubella.  Tel  est  la  livi'ee  complete  en  biver; 
dans  I'ete  le  sonimet  cntier  de  la  tete  est  noir.  Sa  longueur  est 
de  17  pouces,  le  bee  en  a  5  et  6  lignes  ,  le  tarse  i  pouce  5  li- 
gnes.  Lesson. 

280.   Descrittion  de  quelques  nouvelles  especes  d'oiseaux  recueil- 

lies  par  JIM.  Lesson  et  Garnot.  (Voy.  le  Bulletin  de  Janvier, 

no-    15-2.) 

Genre  Coi.omde. 

CoLOMBE  amaranthe,  Columha  puella  N. 

Variete  A  de  la  Columba  magnifica  Temni. ,  Mapoulta ,  daus 
la  langue  des  Papous. 
C.  minor:  Capitc ,  callnquc  subalbido-griscis ,  dorso,    alis,   cau- 

ddquc  supra  Icele.  virentibus  guttis  aurcis  super  alas  pectore  i.t 

collo  ante,  abdomine  rubra-amaranthinis .   Ani  plumis  Jltwis -, 

pedibu-1  nigris;  rostra  plumbea. 

Parmi  Irs  especes  nonibreuscs  et  a  richc  livrec  ,  de  rinlorcs- 


Zoologie.  '4  or 

saute  famillc  des  Colombes ,  la  Magnifique  est  remarquable  par 
sa  grande  taille,  et  celle  que  nous  decrivons  ct  qui  lui  j-essernljle 
parfaitement  par  toutes  les  teintes  de  son  pluniai'e  ,  en  dilFere 
seulement  par  des  proportions  qui  sont  de  moitie  moindres. 
Ainsi  vivant  dans  la  Nolivelle-Galles  dii  sud  et  sous  une  zone 
Leauctiup  plus  froide,  la  Colomhc  magnilique  acquiert  des  pro- 
portions robustes,  tandis  que  la  Colonibe  amarante,  affectant 
dans  son  plumage  I'imitation  la  plus  servile,  est  tres-comniune 
sous  les  zones  briilantes  de  I'equateur,  et  n'y  a  conserve  que 
des  formes  greles  et  delicates. 

C'est  a  la  Nou^elle-Irlande  et  a  la  Nouvelle-Guinee,  que 
HIM.  L.  et  G.  observi'rent  la  Colombe  amarante  ,  dans  les  fo- 
rets  vierges  des  alentours  du  Port-Praslin  et  du  havre  de  Dorery. 
EUe  a  la  tete  et  le  cou  de  couleur  grise  ou  plutot  d'un  cendre 
blancbatre  ;  le  dos ,  les  ailes  et  le  dessus  de  la  queue  sont  d'ua 
vert  agreable  et  changeant;  les  grandes  pennes  alaires  sont  d'uu 
vert  noir.  Des  gouttes  arrondies,  formant  une  ligne  sur  les 
couvertures  raoyennes  ,  sont  d'un  jaune  dore  tres-vif ,  et  se  ter- 
niinent  par  une  tache  elargie  et  ovalaire  sur  les  deux  deinieres 
pennes  moyennes.  Les  cotes  de  la  goi'ge  sont  verts  ;  une  large 
bande ,  d'un  beau  rouge  amarante,  prend  naissance  au  tiers 
superieur  du  cou,  en  devant,  descend  sur  la  gorge  en  s'elar- 
gissant,  et  occupe  tout  le  dessous  du  corps  jusquaux  cuisses. 
Les  plumes  de  la  region  anale  sont  du  jaune  le  plus  pur,  les 
couvertures  inferieares  de  la  queue  sont  verdatrcs,  et  le  des- 
sous des  pennes  est  brun.  Les  ailes,  en  dedans,  sont  jaiines  et 
d'une  belle  teinte  de  rouille  a  la  naissance  des  grandes  pennes. 
Le  bee  est  noiratre  a  sa  base  et  blanc  rose  a  sen  exiremite; 
les  pieds  sont  noirs. 

La  Colombe  amarante  a  1 1  pouces  3  lignes  de  longueur  to- 
tale ;-  le  bee  ,  du  front  a  sa  pointe  ,  a  (3  lignes  ,  et  la  queue ,  qui 
est  arrondie  ,  a  4  pouc.  8  lign.  Nous  n'avons  point  figure  cette 
varicte,  jiarceqne  M  Temminck  a  donne  une  planche  exceilente 
(liv.  -28  ,  pi.  1 65)  dc  la  Columba  mngnifica ,  deal  MM  L.  et  G. 
ont  rapprirte  plusieurs  individus  ,  et  qui  n'est  pas  rare  dans  les 
environs  de  New-Castle,  a  quelqiie^  milles  du  Port-Jacksnn. 

D. 

9.81.     Sur     t'lDENTITIi    SPECIFIQUE    DE    DHUX    OISEAUX     PLACUS     DANS    DES 

GEjiHES  DiFf  ERKNS ,   Ic  Turdoidc   a   epaulettes   rouges    et    I'E- 
B.  Tome  X.  -id 


/|02  Zooiogie.     ■  N».  28r. 

chenillciir  jaunc.    (Note    coinn]uiii(iijee   a   la  Soci^te  tVliis- 
toire  natiirelle  ,  Ic  8  dec.  i8'26.} 

Le  Museum  d'histoire  naturelle  vient  de  faire  lacquisitioa 
d'ua  oiseau  du  Senegal,  qui  a  fourni  a  M.  Florent  Prevost, 
aide-naturaliste  de  cet  etaidissement,  I'occasion  de  faire  une 
observation  interessante.  Cet  oiseau,  semblable  a  la  plupart 
des  echenilleurs  par  les  formes  de  son  bee  et  par  la  nature  des 
plumes  de  la  portion  inferieure  du  dos ,  a  le  plumage  bizarre 
de  noir,  de  giis  et  de  jaune  ,  avec  une  tacbe  d'un  rouge  niele 
de  brunatre,  place  au  fouet  de  I'aile.  Ce  dernier  caractere,  la 
couleur  noire  qui  forme  le  fond  du  plumage ,  les  formes  du 
bee  et  des  pates,  etc.,  ne  permettent  pas  de  meconnaltre  en 
lui  un  jeune  age  du  Turdoide  a  epaulettes  rouges  du  St^negal 
{Turdus  phoenicopicrus) ,  espece  nouvellement  decrite  par  le 
celebre  ornithologiste  Teniminck.  Cet  oiseau  est  en  menie 
temps,  par  les  parties  jaunes  et  grises  de  son  plumage,  et 
specialement  par  sa  queue,  entierement  semblable  a  I'ecbenil- 
leur  jauue  dont  il  ne  difFere  d'ailleurs  en  aucune  facon  par  la 
forme  de  son  bee  et  de  ses  pates. 

Cette  double  ressemblanee  prouve  que  le  Turdoide  a  epau- 
lettes rouges  ( <ju'on  devra  noiiinier  Echeuilleur  a  epaulettes 
rouges,  si  on  le  laisse  dans  le  genre  Ceblepjris ),  genera- 
leraent  noir  avec  une  tache  rouge  au  fouet  de  I'aile  dans  I'e- 
tat  adulte  ,  est  dans  le  premier  age  entiei'ement  jaune  et  gris, 
et  que  Techenilleur  jaune  n'est  autre  que  le  jeune  du  Turdui 
phoenicopterus ,  avant  qu'il  ait  commence  a  revetir  les  pin- 
Eics  noires   et    rouges  du   plumage  parfait. 

Ce  rapprocliement ,  que  donne  la  simple  observation  ,  pent 
etre  conGrme  par  quelques  aulres  remarques.  II  est  dabord  a 
notcr  que  I'echenilleur  jaune ,  figure  par  Levaillant  dans  son 
onvrage  sur  les  oiseaux  de  I'Afrique  australe  ,  n'est  pas  seu- 
Icraent  propre  a  cette  region  :  il  se  trouve  aussi  au  Se- 
negal;  et  eu  effet,  le  Museum  possede  un  individu  rap- 
portc  du  rojaume  de  Galaiii  par  M.  Bade  :  il  appartient  done 
a  la  meme  contrce  d'oii  Ton  recoit  ordinairement  en  Euroj)C 
le  Turdoide  a  epaulettes  rouges.  De  plus  ,  Levaillant  avait 
cherche  a  expliquer  pourquoi,  malgre  des  recherclies  assidues, 
il  n' avait  pu  se  procurer  le  nid  et  les  ccufs  de  I'echenillour 
jaune  :  I'observatioa  de  M.  Prevcst  rend  parfaitemenl  raison  de 


Zoo  logic.  4o5 

ce  fait.  Elle  nous  montie  aussi  pourquoi  ee  dernier  oiseau  pre- 
serite  <le  si  nombreuses  variations  pour  les  couleurs  de  son 
])Iumage ,  et  elle  indique  par  analogic  ])ourquoi  I'individu , 
figure  par  Levaillant  comnie  type  de  I'espece  de  I'echenilleur 
noir,  a  I'aile  frangee  de  jaune,  tandisque  beaucoup  d'autres  sont 
entierement  noirs.  L'echenilleur  noir  est  en  effet  tres-voisin  a 
tous  egards  de  l'echenilleur  a  epaulettes,  dont  quelques  per- 
sonnes  I'avaient  nienie  ( mais  k  tort  ,  selon  nioi )  considere 
comme  la  femelle. 

Cette  observation  sur  I'identite  specifique  de  deux  oiseaux 
places  dans  des  genres  differens,  offre  de  I'analogie  avec  une 
autre  observation  faite  il  y  a  quelques  annees  par  M.  Guerin 
sur  I'identite  specifique  du  Cebrio  gigas  et  du  Cebrio  brevi- 
coriiis',  type  du  genre  Ammonia  de  M.  Latreille  ;  et  elle  rap- 
pelle  aussi  les  interessantes  pecherches  de  MM.  Desmarest  et 
Audouin  sur  le  Drilus  Jlavescens ,  dont  la  femelle  avait  etc 
consideree  comnie  le  type  d'un  genre  particulier  sous  le  nom  de 
Cochleoctonns :  mais  il  est  a  remarquer  qu'il  existait  reellement 
des  difFerenccs  importanles  entre  le  Cochleoctonus  et  le  Dri- 
lus  flnvesccns  et  entre  le  Cebrio  gigas  et  le  Cebrio  brcvicar  ■ 
nus  ,  tandis  que  rc'chenilleur  jaune  ne  diff^re  du  Turdoide 
a  epaulettes  rouges  par  aucun  caractere  qui  puisse  permettre 
de  les  considerer  comme  appartenant  a  des  groupes  differens  ; 
le  bee,  les  narines ,  les  pates,  les  ailes ,  tout  ( excepte  la 
couleur)  etant  exactcment  semblable  chez  I'un  et  chez  I'au- 
tre.  Cependant  cette  separation  dii  jeune  et  de  I'adulte  de  la 
meme  espece  en  deux  genres  differens  ,  ne  pent  en  aucune  fa- 
con  etre  imputee  a  reproche  au  celebre  ornithologiste  qui  a 
commis  I'erreur ;  car  il  etait  absolumeat  impossible  ,  tant  que 
Ton  ne  possedait  pas  un  age  intermediaire  ,  entre  Ic  jeune  a 
plumage  entierement  jaune  et  I'adulte  a  plumage  entierement 
noir  ,  de  reconnaitre  ou  meme  de  soupconner  Icur  idenlite 
d'espece,  et  on  etait  d'ailleurs  presque  egalement  fonde  a  rap- 
porter  au  genre  Turdoide  ou  au  genre  Echenilleur,  I'espece  du 
Turdus  plioenicopterus  qui  se  trouve,  par  ses  rapports  naturels, 
placee  exactement  sur  la  limite  de  ces  deux  groupes  (i).  L'er- 

(1)  L'cxistence  ,  ii  la  region  inferieare  du  dos  ,  de  plumes  a  tigcs 
raides  et  piquantcs,  nest  en  effet  nullement  caracteiistique  pour  Ic 

2(3.' 


4»4  Zoologie. 

reur  a  done  pour  principale  cause  ,  la  tres-graude  difficulte  oa 
meme  I'impossibilite  dans  laquelle  on  se  trouve  ,  de  definir  avec 
precision  Ics  caracteres  des  genres  dans  I'.irnithologie ,  et 
surtout  de  ceux  qui  apparlienncnt  a  la  faniille  des  passeieaux 
denlirostres,  famille  dont  les  innoiuLrables  cspeces  sont  presque 
tovites  liees'entre  ellcs  par  des  nuances  insensibles  ,  et  dans 
laq-.ielie  on  ne  parviendra  sans  doute  jamais  a  tracer  des 
genres  naturels  a  la  fois  et  bien  circonscrits  par  rapport  aux 
groupes  voisins.  Isid.  GEOFjr.-Sr.-II. 

282.     SUR    LES    GLANDES    DE    LA   TETE   DES   SeRPE.NS  ;    par  J.-F.    MeCKEL. 

[Jrcliivfiir  Jnat.  und  Phjsiol.) ,  1826;  1''.  cah.  ,  p.  i,  avec 
fig.,  ct  Jnnal.  des  9C.  nat.  ,  aout  1826  ,  p.  446.) 
Les  donnees  fournies  par  les  recherches  des  analomistes,  sur 
les  glandes  de  la  tete  des  serpens,  etant  peu  concordautes  entre 
elles  ,  M.  Meckel  a  sounds  ces  glandes  a  une  nouvelle  investi- 
gation ,  dont  nods  aliens  presenter  ici  les  resultats  le  plus  suc- 
cinctenient  possible. 

On  trouve  a  la  tete  des  serpens  cinq  paires  de  glandes  qui  ,  a 
la  vei'ite ,  n'existent  pas  dans  toutes  les  especes ,  mais  qui  se 
rencoutrent  cependant  reunies  cliez  plusieurs  de  ces  dernieres. 
La  plus  constante  d'entre  elles  pent  etre  comparee  a  la  glande 
linguale  des  autres  aniniaux;  elle  e.-t  petite,  allongee  et  arron- 
die  ,  dun  tissu  fort  compacte ,  lisse  ,  non  visiblement  lobee, 
siluee  derriere  Textremite  posterieure  de  la  face  inferieure  de 
la  bouche,  a  peu  de  distance  de  la  ligne  mediane;  elle  s'ouvre 
au  debors,  pres  de  I'ouverture  de  la  gaine  linguale  M.  Meckel  a 
trouve  cette  glande  dans  tons  les  genres  et  es])('ces  qu'il  a  exami- 
nes, lesTypblops  exccptes.  M.CuvierlacoDuaissaitdansrAmpliis-  l^- 
bene;  niais  ilia  regardait  conime  uiieglanue  maxillairedt'placi'c. 
La  druxieme  })aire  est  constituee  par  la  glande  que  M.  Clo- 
quet  a  decrite  sous  le  nom  de  lacrymaje  :  MM.  Tiedeniann  et  Ru- 
dolpbi  en  ont  egalement  donuc  une  description.  C'est  elle  que 
Charas  a  decrite  et  figuree  dans  la  vipere.  Elle  est  fort  conside- 
rable dans  les  Aniphisbenes  ,  les  Eryx  ,  les  Tortiix,  les  Elaps  ; 
on  la  retrnuvedans  les  Couleuvres  et  les  Trigonocepliales.  Elle 

cenre  echenilleur ,  non  seulempnt  parce  que  cette  modification  nc  se 
i-etrouve  pa.s-  clans  toutes  les  especes  de  ce  groupc ,  mais  aussi  parre 
quelle  a  lieu  clans  des  especes  d'autieS  genres  ,  et  meme  ,  comme  L'a. 
de'ia  remarque  M-  Temminck  ,  chez  plusieurs  erives. 


Zoologlc.  ^ob 

est  blanche  ,  nioUe  et  lobulee  ;  sa  situation  irarie  un  peu  suivaat 
les  esp«>ces  ;  ordinairenient  cependant  on  la  trouve  ,  pour  la 
majeure  partie  ,  au  dehors  et  derriere  la  cavite  arbitalre. 

La  3^.  paire,  un  peu  moins  generalement  repandue  que  la 
precedcnte  ,  se  trouve  le  long  du  cote  externe  des  branches  de 
la  niachoire  inferieure  ;  ses  nombreux  conduits  excreteurs 
s'ouvrent  au  dehors  des  dents  de  la  niachoire  inferieure. 
M.  Cuvier  a  decrit  cette  glande  dans  le  Boa  et  dans  les  Couleu- 
vres  ;  MM  Cloquet  et  Tiedemann  I'ont  figui'ee  dans  le  Coluber 
Natrix,  et  M.  Rudolphi  dans  le  FipcraBerus.  EUe  existe  de  plus 
dans  les  Kaja ,  les  Aniphisbenes  ,  les  Jnguis ,  les  Tortrix ,  les 
Erjx;  elle  est  fort  petite  dans  les  serpens  venimeux  qui  la 
possedeut  (  Crotalus),  a  I'exception  cependant  des  Elaps,  oil  elle 
est  enorme.  Elle  est  dun  tissa  assez  compacte  et  se  compose 
de  plusieurs  lobules;  elle  correspond  aux  glandes  buccales  et 
linguales  des   maramiferes. 

La  l^e,  paire  ,  tres  -  analogue,  a  la  5e.  ,  est  situee  au  cote 
externe  des  branches  de  la  machoire  superieure.  M.  Tiedemann 
la  regarde  conime  la  parotide;  I'auteur  ,  au  contraire  ,  Tassimile 
aux  glandes  labiales  et  buccales  superieures  des  autres  animaux. 
Elle  existe  dans  les  Couleuvres  ,  les  Python,  les  Naja  ,  la  Vi- 
pera  ,  les  Crotales  ^  les  Elaps,  les  Amphisbenes,  les  Tortrix  et 
le  Eryx  ,  avec  la  precedente  paire  ,  dont  elle  offre  aussi  la  struc- 
ture ;  elle  varie  d'ailleurs  qugnt  a  son  volume  ,  et  elle  est  tres- 
petite  dans  les  Elaps. 

La  5".  paire,  qui  est  la  plus  remarquable  ,  mais  en  nieme 
temps  aussi  la  moins  commune  ,  est  constituee  par  les  glandes 
venirneuses.  Ces  glandes  ,  situees  derriere  et  sous  les  yeux,  au 
dessus  de  la  machoire  superieure  ,  sont  tout-a-fait  enveloppees 
par  un  muscle  fort  considerable  qu'il  faut  ouvrir  poiu'  les  trou- 
ver.  Leur  figure  est  allongee,  leur  structure  lamelleuse  ;  elles 
sont  creusees  dans  leur  intcrieur  par  une  cavite  ,  et  pourvues 
d'un  long  canal  excreteur  qui  se  rend,  comme  on  salt,  a  la  dent 
vfnimeuse  perforce  dun  canal  qui  transmet  le  venin  au  dehors. 

II  resulle  des  remarques  critiques  de  I'auteur  sur  la  decou- 
verte  de  I'appareil  secretcur  du  venin  dans  les  serpens  ,  que  les 
glandes  decrites  par  Charas  (r)  et  Redi  ne  sont  pas  les  gland,  s 

(1)'Mem.  de  I'Acad.  des  So.  dc  Paris  ,  1GG6-1699.  —  Wouvcllcs  e.\- 
pcrienccs  sur  la  vipcrc.  Paris,  1G70. 


4o6  Zoologie. 

vonimeuses  ;  que  ces  dernieres  ont  ete  vues  d  abord  dans  le 
serpent  i  sonnettes  ,  par  Ranby  (Phil.  Trans.,  n°.  ^o\  ,  p. 
4yS)  ;  que  le  chemin  du  venin  a  travers  les  dents  venimeuses 
ctait  dejaconnu  a  Tyson  ;  enfin  ,  que  Fontana  fiit  le  premier  qui 
decrivit  exactcment  I'ensemble  de  I'appareil  secreteur  du  venin. 

Quant  a  la  question  de  savoir  si  la  ylande  venimense  est  uq 
organe  d'une  espece  particuliere,  ou  bien  si  elle  nest  qu'une 
inodiCcation  dune  autre  glande  ,  M.  Meckel  soutient  la  pre- 
miere de  ces  nianieres  de  voir  ,  et  les  raisons  qu'il  allegue  en 
sa  faveur  sont  concluantes.  Malgre  cela ,  il  pense  que  cette 
glande  ,  en  raison  de  sa  situation ,  de  sa  figure ,  de  la  longueur 
du  trajet  et  du  point  d'insertion  de  son  canal  excreteur  ,  peut 
etreconiparee  a  la  glande  parotide  des  autres  aniraaux.  Si  cette 
glande  manque  dans  les  serpens  non  venimeux  ,  les  glandes 
labiales  sont  en  revanche  plus  developpees  dans  ces  dernieres. 
La  meme  opinion  est  d'ailleurs  professee  par  M.  Rudolphi. 

n  resulte  enfin  des  recherches  de  Meckel  ,  i".  qu'il  }•  a  cinq 
paires  de  glandes  dans  les  Crotales ,  les  JNaja,  la  Yijiere  et  \' E- 
laps  lemniscatus . 

2°.  Quatie  paires  dans  le  Vipcru  dubia,  qui  n'a  qu'une 
seulc  glande  labiale  ,  dans  les  Coluber ,  les  Python  ,  les  Am- 
phisbenes,  qui  ne  possedent  pas  la  glande  vcnimeuse. 

5o.  Trois  paires  dans  \ Anguis fra^ilis ,  qui  n'a  pas  la  glande 
venimeuse  ni  la  labiale  superieure,  et  danslesTrigonocephales, 
qui  sont  depourvus  des  deux  paires  de  glandes  labiales. 

4°.  Toutes  les  glandes  paraissent  nianquer  dans  le  Typhlops 
crocotatus ,  ou  bien  elles  sont  tres-petites  dans  cette  espece. 

Les  glandes  decrites  sont  figurees  sur  une  planche.  Les  es- 
peces  que  I'auteur  a  choisiespour  ses  figures  sont  :  le  Trigono- 
cephalus  atrox,  le  Vipera  dubia,  leNaja  lutescens,  YElaps  lemiiii- 
catux  ,  le  PytJion  tigris ,  le  Torlrix  Scyialc ,  V ylmpfusbcvnn  alba 
et   le   Coluber  varius.  S.  G.  I,. 

u85.  Memoire  sur  ia  sTRUCTURii  ct  Ics  usages  de  I'appareil  olfactif 
dans  les  ]ioissons  ,  suivi  de  Considerations  sur  I'Olfaction  des 
animaux  qui  odorenl  dans  I'air;  par  M.  Geoffroy  Saint-Hi- 
LAiBE.  {Amial.  des  Sc.  rial.,  nov.   iS2.>,  p.  5'.22.} 

M.  Geoffroy-Saint-Hilaire  donne  d  abord  dans  ce  memoire 
une  determination  des  os  dc  la  face ,  et  specialement  dc  ceux 
du  nt'z  du  Conjure,    poisson  cher,  loquel   cette  dei-nitTo  partio 


Zoologie.  407 

oITre  uu  grand  dcvcloppemeiil ;  il  saide  dans  ce  Iravail  dcs  doii- 
nees  que  lui  a  fournies  rexainen  de  la  tete  osscuse  des  anti-es 
jioissons  ,  e).  il  trouve  que  les  rapports  naturels  de  phisieuis 
pieces  de  cette  tete  n'avaient  point  ele  reconnus  jusqu'ici. 
Ainsi,  ce  qui  etait  donne  pour  le  corps  ethmoidal  cliez  le  Cori- 
gre  n'est  autre  chose  que  les  os  nasaux ,  et  I'ethmoidal  propre- 
raent  dit  se  trouve  derriere  ceux-ci  a  I'etat  cartilagineux  ;  la 
paire  d'osselets  en  avant  du  vrai  nasal,  regardee  jusqu'ici 
comme  les  os  nasaux ,  est  formee  par  les  cornets  superieurs 
(  ethmoph3'saux  )  ,  etc.  Passant  ensuite  a  la  consideralion  do 
lensemble  de  I'organe  olfactif ,  I'auleur  combat  I'opinion  re- 
iceniment  emise  par  quclques  naturalistes ,  que  le  fond  de  la 
poche  olfactive  des  poissons  est  tapissee  par  nne  pituitaire  ,  el 
que  le  mecanisme  d'odoration  chez  ces  aniniaux  est  send>lablc 
a  celui  des  mam;n!£t>i-€s.  La  pituitaire  en  question  nest  autre 
cliose  qu'une  veritable  branchie  formee  de  deux  rangs  de  lames 
sanguines  serrees  et  attachees  par  les  deux  extremites  comme 
ies  branchies  fixes  des  poissons  chondropter)'giens.  En  parlant 
<lii  systeme  nervcux  olfactif,  M.  Geolfroy  Saint-Hilaire  combat 
I'assertion  de  M.  Desmoulins,  qui  nie  que  les  narines  des  j)ois- 
sons  recoivent  aucun  nerf  de  la  5^.  paire  ;  viennent  ensiiite  des 
considerations  phjsiologiques  sur  le  phenomene.de  1  olfaction, 
tant  chez  les  poissons  que  chez  les  maramiferes,  et  surtout  chez 
les  cetaces  ;  les  resultats  des  experiences  de  M.  Magendie  sont 
jdeinement  confirmeS  par  les  recherches  de  M.  Geoffroy  Saint- 
Hilaire  ,  relativement  aux  fonctions  c'.e  la  5" .  paire  dans  les  pro- 
cedes  des  sensations.  La  principale  deduction  des  faits  cousi- 
gnes  dans  le  inemoire  est  que  les  differences  cssentielles  de 
I'appareil  olfactif  dcs  mammiferes  qui  odorentdans  lair,  et  des 
poissons  qui  odoient  dans  I'eau  ,  proviennent  de  ce  que ,  dans 
les  poissons,  les  trois  elemens  principaux  de  I'appareil  ,  savoir, 
le  systeme  sanguin,  le  systeme  nerveux  de  la  premiere  paire  et 
celui  de  la  cinquieme,  se  maintiennent  isoles ,  et  n'etablissent 
entre  eux  des  relations  qu'a  de  certains  points  de  leur  pour- 
tour  ,  quand  au  contraire  ces  trois  systemes  so  combinent  et 
constituent  I'appareil  mixte  de  la  piluitaire  chez  les  mammiferes. 
L  olfaction  des  poissons  a  lieu  sous  I'eau  par  nne  sorte  d'ex^ 
traction  preparatoire  des  molecules  odorantes  conlenucs  dans 
I'eau  moyennant  une  respiration  bniinliialc  tpii  s'opcre  dauf- 
le  fond  de  la  cavile  nasaie.  S.    (',.  L. 


40*^  Zoolo^ie. 

284.  Slue  du  Catalogue  des  kspeces  de  Mollusques  terrestres  et 
FLuviATiLEs,  recuciUies  par  M.  Raac,  dans  ua  voyage  aus 
Grandes-Iuiles.  (Y03'.  le  Bulletin  de  fev.  ,  ii».  200.) 

Famillk  des  Auricules. 

56.  Carvchium  Gigas  Nob.  ,  tiov.  sp. — Ilab.  L'ile  de  France. 
Cette  curieuse  espece  ,  qui  devient  le  geant  du  genre ,  a  environ 
3  ligncs  de  longueur.  Son  animal  est  d'un  rouge  carrain  magni- 
finue. 

.J7.  —  minus  Nob.  ,  itou.  sp.  —  Ilnb.  La  Prava,  lie  du  Cap- 
Verd. 

58.    Auricula    monilc  var.  ? — Hab.    Madagascar  et  I'lle   de 
France. 
-    59. — bidentata  Say.  var.  —  Hnb.  La  Havane  pres  La  Regla. 

60.  —  minuta  Nob.  — Hab.  L'ile  de  France. 

Ci  .  —  canccllata  Nob. ,  nov.  sp.  — Hab.  Madagascar.  Espece 
bien  distincte  et  nouvelle. 

62.  —  {an  Pedipes?)fasciata  Nob.,  nnv.  sp. — Hab.  L'ile  de 
France. 

65.  Pedipes  oiW;«  Nob.  ,  var. — Hab.  L'ile  de  France. 

64- — ringens  Nob.  —  Hab,  L'ile  de-France. 

Famille  des   Limneens, 

65.  Genre  Physa  borbonica  Nob  ,  «oi'.  sp.? — Hab.  L'ile 
Bourbon.  Elle  couvre  toules  les  pierres  de  cette  ile;  son  animal 
est  d'une  couleur  foncee  avec  de  nombreuses  taches  blanches 
plus  ou  moins  circulaires,  niais  bien  trancliees,  qui  gencraie- 
juent  paraisscnt  a  travers  la  coquille.  Cette  espece  demande  ii 
ctre  examinee  de  nouveau,  elle  est  peu  differente  de  noire 
Plijsn /luvialilis  do.  Fvancc;  eWe  se  rapj)roche  beaucoup  d'une 
variete  de  la  Physa  he.tcrostropha  de  Rl.  Say,  et  aussi  d  une  es- 
pece de  la  Guadeloupe;  on  serait  tente  de  croire  que  toutes  ces 
coquilles  ne  different  que  par  I'influence  des  localites. 

66. — spiralis  Nob. — Hab.  L'ile  de  France.  Bien  distincte  de 
ses  congeneres.  Nous  avons  nonime  celte  espece  sur  un  iiuli- 
vidu,  rapporte  par  la  capitaine  J$judin  conuuc  elant  de  la 
Nouvelle-Galles  du  sud. 

67.  Genre  Limneus ? — Hab.  Praya  ,  ile  du  Cap- 

Ycrd.  Cette  espece  se  rapproclic  assez  de  nos  Lininecs  dliu- 


Zoolos'ie 


■tD' 


rope,  pour  qu  il  soit  necessaire  de  I'examiner  compaiativeinent 
et  avec  soin ,  poui-  savoir  si  elle  doit  r(ie!lemeiit  en  etre  dis- 
tiiigiioc. 

Famille  des   Cyclostomes. 

68.  Genre  Helicina  {Helicoidcs)  fasciata  Lam.  —  Ilab.  La 
Martinique.  L'aninial  ne  diffcre  pas  de  celui  de  I'espece  siii- 
vante. 

69.  —  wiicolor  Nob. ,  id.  var.  notah.  —  Ilah.  La  Martinique. 
L'animal  a  le  pied  un  peu  etroit,  de  couleur  pille.  Le  nuifle  est 
allonge.  Les  deux  tentacules  sont  longs  et  cfliles,  noirs;  une  raie 
noire  part  de  lour  base  et  se  prolonge  sur  le  dos ,  une  autre 
raie  noire  reunit  les  deux  tentacules ;  le  dos  est  pale  avec  quel- 
ques  laches  foncees.  Cette  espece  est  tres-commune  sur  les  ar- 
bres  ,  les  arbrisseaux  et  sur  les  nuirs,  Sa  coquille  est  d'un  jaune 
un  peu  verdatre. 

La  variete  est  plus  grande  ,  un  peu  surbaissee  ,  d'un  brun 
rouge,  et  doit  jieut-etre  s'en  distinguer. 

70.  — slriatula  Nob.  ,  nov.  sp.  —  Hab.  Le  Jardin  du  Roi,  a 
Saint-rieire,  lie  Martinique,  sous  les  pierres.  L'animal  a  les 
tentacules  assez  courts  ,  noirs,  avec  une  ligne  longitudinale  plus 
ioncee  entre  ellcs.  Le  corps  est  convert  de  taches  noires ,  sur- 
tout  en  arriere;  le  dos  est  plus  obscur  j  ses  mouvemens  sont 
brusques. 

71. — brasilicnsis  Nob.,  var.  minor. — Hab.  Rio-Janeiro. 
Cette  coquille  ne  differe  que  par  la  taille  de  I'espece  du  meme 
pays  a  laquelle  nous  avons  donne  ce  nom. 

72.  Cyclostoma  JiangiilSoh.,  nov.  sp. — Hab.  L'lle  de  Bour- 
bon, I'lle  de  France. 

M.  Rang  a  observe  l'animal  dc  cette  jolie  coquille,  qui  se 
tient  sur  les  plantes,  surtout  pres  dcs  bords  des  rivieres.  Jl  est 
muni  de  deux  tentacules  un  peu  rendus  a  leurs  extrcmites  ,  les 
yeux  sont  a  leur  base  exterieure  comme  dans  les  autres  Helici- 
nes.  La  tete  se  termine  par  un  mulle  fort  allonge  ,  qui  se  replie 
avec  vivacile,  et  produit,  lorsquc  l'animal  rampe,  le  meme 
eBTet  que  la  partie  antcrieure  de  certains  vers  arpenteurs.  Lors- 
que  ce  muflo  est  tendu  ,  il  parait  en  ])artie  reconvert  dun  voile 
arque,  borde  de  jaune.  Les  tentacules  sont  d'une  couleur  aurore 


4io  Zoologlc.  N".  284. 

trt'S-vive;  tout  le  reste  dc  1  animal  est  dun  jaune  pale,  lin  jieu 
sale  ;  il  a  dans  tons  les  mouvemens  une  grande  vivacit*'.  Peut- 
etie  est-ce  un  eHelicine? 

IVous  connaissons  trois  autres  espcces  analogues  dans  ce 
groupe  :  I'une  est  la  Paludina  Francisca  de  M.  Gray,  qui  est 
des  Grandes-Indes ;  une  seconde  est  nouvelle,  elle  vient  des 
lies  Mariannes  et  de  Rawack ,  et  nous  a  ete  coiumuniquec  par 
M.  Gaudichaud  :  nous  I'avons  nommee  C.  Trochus.  La  troisieme, 
dont  nous  ignorons  la  patrie  ,  a  ete  nommee  par  nous  d'abord 
Cjclosloma  plicatum  ^  c'est  la  premiere  que  nous  connussions; 
nous  i'avons  recue  depuis  de  M.  Marcel  de  Serres  sous  Ic  nom  de 
Cyclostoma  rufum. 

^3.  —  wiicarinata  Lam.  — Hab.  Les  jardins  de  Sainte-Marie 
de  Madagascar  et  celte  lie  nieme.  M.  Rang  a  observe  et  dessine 
Tanimal  de  cette  belle  espece.  Lc  dos  est  uni  et  de  couleur 
foncee  gris  de  fer  ;  le  pied  gris  blanc;  le  mufle  strie  transversa- 
lement  par  des  plis  ,  et  de  la  menie  couleur  que  le  dos,  bifide  a 
son  extremite  ;  les  tentacules  sont  de  couleur  orangee,  lis 
offrent  un  renflement  un  peu  avant  leur  extremite;  les  yeux 
sont  noirs  et  situes  a  la  base  exterieure  sur  de  petits  pedoncules 
d'un  jaune  pale  ;  une  bande  de  cette  couleur  se  prolonge  depuis 
les  yeux  jiisque  dessous  la  coquille. 

74-  —  vnriegaUnn  Nob.  — Hah.  L'lle  de  Bourbon. 

75. — firnbriata  Lam.  —  Hab.  L'lle  de  France. 

76. — crenatulum  Nob. — Hab.  La  Guadeloupe. 

Familue  des  Sabots. 

Genre  Paludine. —  (Sous-genre  Melame). 

77.  —  Melania  Amarula  Lam.,  var. — Hab.  L'lle  Bourbon,  oii 
elle  est  tres-commune  dans  les  etangs  et  les  rivieres  ;  on  eii 
trouve  souvcnt  dans  I'estomac  des  petits  poissons,  qui  les  ava- 
lent.  L'animal  a  ete  observe  par  M.  Rang ,  qui  en  a  pris  un  cro- 
quis.  Sou  j)iod  est  grand  et  debordc  de  tons  cotes  la  tele  qui  offrc 
un  mulle  proboscidiforme  domi-cylindrique  et  un  peu  ccbancre 
antericuremcnt;  a  sa  base  naissent  les  tentacules  qui  siint  assez 
longs  et  coniques ;  les  yeux,  situes  sur  une  petite  eminence 
charnue,  se  distinguent  a  la  base  <les  tentacules;  lemanteau, 
cnmmc  daris  I'especo  suivante  ,  debordc  un  peu  la  coquille,  cii 
forme  de  membrane  fostonnce;  le  pied  est  d'une  couleur  funciM! 


Zoologie.  ^\i 

verdatre;  le  mufle  est  tout  noir;  les  tentaculcs  sont  tachetcs  de 
jaune;  la  partie  saillante  hors  de  la  coquille  est  jaunatre. 

—  id.  \<ar.  de  I'lle  de  France. 

r,8.  —  virgidata  ^ oh. — Hab.  L'lle  de  Bourbon  et  I'lle  de 
France. 

Cette  Melanie  varie  extremement  par  la  taille  et  meme  par  les 
couleurs.  Elle  est  tres-repandue  dans  toute  l'lle  dc  Bourbon. 
EUe  se  trouve  en  abondance  dans  les  lacs  de  Bernica.  Quelques 
individus  sont  d'une  grosseur  qui  ferait  d'abord  croire  qu'ils 
appartiennent  a  uue  autre  espece  ,  si  on  n'avait  pas  les  passages 
aux  autres  qui  paraissent  n'etre  que  le  jeune  age  de  cette  co- 
quille ;  ceux-ci  ont  ete  pris  a  la  Cascade  de  Saint-Paul;  les  gros 
individus  n'ont  ete  trouves  de  cette  taille,  par  M.  Rang,  que 
dans  des  trous  en  forme  de  puils,que  Ton  a  creuses  dans  les 
jardins  de  Saint-Paul.  Cette  espece  se  plait  surtotit  sur  les  ro- 
chers  et  les  murs  humectes  par  les  sources.  Les  poissons  des 
rivieres  en  avalent  souvent.  Les  jeunes  individus  sont  dun 
jaune  verdatre  ,  vergetes  de  rouge  par  des  lignes  longitudinales 
ondulees  ;  les  gros,  plus  ages,  n'offrent  plus  ces  lignes  et 
sont  dun  brun  verdatre. 

L'animal  a  le  pied  large  ,  le  mufle  avance  et  ecliancre  anterieu- 
rement ,  les  tentacules  tres-mobiles  et  delies  a  leur  extremite , 
comme  dans  I'Jmnru/a,  le  bord  du  manteau  deborde  un  peu  le 
tour  de  I'ouverture,  lorsque  l'animal  marche ,  et  forme  comme 
un  collier  bleu,  verdatre,  offrant  plusieurs  eminences  glandi- 
formes  d'un  jaune  dore.  Ces  eminences  diminuent  graduelle- 
ment  en  saillie  en  allant  du  cote  droit  au  cote  gauche  du 
Mollusque.  Tout  le  reste  de  I'aniraal  est  vert-noiratre ,  couvert 
de  taclies  dun  jaune  dore;  le  pied  est  dun  jaune  grisatre ,  borde 
d'aurore. 

79.  Kerita  virginca  var.  —  Hab.  La  Martinique.  Diverses 
varietes. 

80.  —  Zebra  et  variet. ,  Brug.  —  linb.  Cayenne. 

81. — -zigzag  Lam.  —  Hab.  L  lie  de  Bourbon,  dans  les  ri- 
vieres et  les  etangs  d'cau  saiunatre,  par  exemple  le  grand  etang 
de  Saint-Paul.  Sous  I'epiderme  corne  et  noir  fonce  de  cette 
coquille,  on  decouvre  les  lignes  dont  elle  est  ornee ;  les  unes 
ont  la  coliimelle  tacbee  do  jaune,  les  autres  de  rouge.  Elle 
varie  bcaucoup.  M.  de  Laiuarck  I'a  indiquee  avec  doute  aux 
Antilles,  elle  n'appavticnl  qu'aux  Trides-Orientaies.  I/animal  a 


4i2  Zoologie.  N".  284. 

nn  pied  de  grandeur  iiioyenne,  de  couleur  verdatre  fonce ;  les 
teutacules  sont  longs  ct  fins.  Les  negres  la  portent  au  bazar, 
elle  seit  d'alimcnt  au   peuple ,  et  donne    pour  les  malades  un 
bouillon  que  Ton  regarde  conimc  tres-raffiaichissant.  M.  Rang 
apris  un  dessin  de  I'animal  dc  cette  coquille. 
82. — pimclata  Lam.  —  Ilab    La  INlartinique. 
85.  — pnlligcra  Lin.  — •  Ilab.   Madagascar. 
84-  —    aurictilata    et    variet.    —  Hab.     Madagascar,     I'lle 
de    France,    I'lle    de    Bourbon,    a    Saint -Denis,    dans    une 
eaa    saumatre  avccY j4plysia    hirsula   et    une  Pentadine  ,  et'U 
Saint  Paul,   dans   le  grand   etang,  JL   Rang  en  a  dessine  I'a— 
nimal. 

^'ous  rapportons  toutes  ces  varietes  a  la  iVerzVrt  auricidala  de 
Lamarck  ,  rccueillie  par  P«iion  a  la  Kouvelle-IIollande.  Ce 
sont  des  varietes  locales  ;  mais  le  type  en  est  bien  distinct. 
Quelques  individus,  sftns  doute  de  Madagascar,  sont  plus 
grands,  et  la  coquille  semble  s'ctre  moulee  sur  une  surface  ir- 
reguliere. 

85.  —  viridisL\n.  var.  mnj.  —  Iltib.  Madagascar.  C'est  une 
varicte  plus  grande  de  la  N.  \>iridis.  On  I'indique  a  Majorque; 
Bous  I'avons  recue  du  Bresil. 

85.  —  brevi-spcna  Lam.  Var.  —  Hab.  Madagascar.  Nous 
avons  rccu  de  cette  ile  cette  curieuse  vasiete,  qui  nc  differe  par 
aucun  caractere  essentiel  de  \a  N .  brevi-spina  de  Timor,  que 
M  de  Lamarck  a  crue  nouvelle,  quoiqu'elle  eut  deja  ete  decrite 
ct  figuree  par  Clienmitz,  sous  le  noni  de  N .  Corona  auslralis. 
Cette  variete  est  du  reste  fort  remarquable  ,  et  joliment  peinte 
de  couleur  variee.  Elle  se  trouve  a  Madagascar,  dans  les  pe- 
tites  rivieres  de  Sainte-Marie. 

87.  —  Corona  Lin.  —  Ilab.  Bourbon  ,  oii  elle  est  tres-coni- 
mune.  On  la  vend  pour  les  mcmes  usages  que  la  Nerita  zig- 
^g,  coninie  presqiie  loutes  les  autres  coqui'.les  fluvialiles. 

L  animal  a  son  niufle  assez  avance ,  aplati,  et  non  echancre 
anferieuremcnt.  Les  lentacules  soiit  Gns  et  coniqiies;  les  yeux 
sont  a  leur  base  exterieure  sur  une  piv.tubeiancj  charnue.  11 
est  jaunatre  avcc  de  nombreuses  laches  noires. 

88.  Geure  Sei'Tv\ria.  —  borboiiica  Nob.  {clliplica  Lam.  )  — • 
JInb.  I'ile  Bourbon  ,  I'lle  de  France.  Commune  dans  les  li- 
viercs,  les  tiUings,  les  pclitcs  marcs  ,  oil  elle  sc  fixe  sur  les  ro- 


Zoologie.  4^5 

chers  a  la  manierc  des  Patelles.  On  la  vend  au  bazar  de  Bour- 
bon pour  les  memes  usages  que  les  precedentes. 

L'animal  a  le  pied  tres-large  ,  gris-bleuatre  ;  la  tete  avancee 
et  deprimee ;  les  deux  tentapules  sont  coniques,  allonges,  avec 
les  yeux  situes  pres  de  leur  base  exterieure ,  sur  une  petite 
proeminence  charnue.  Tout  pres  de  la  base  dutentacule  droit, 
mais  en  dedans,  on  reniarque  une  ouverture  qui  se  refeiine 
par  le  moyen  dun  repli  du  nianteau.  Les  tentacules  sont  vio- 
laces  ;  le  nianteau  est  jaune  tachete  de  noir.  Les  bords  du  pied 
sont  de  la  meme  couleur  que  le  nianteau.  L'osselet  opercu- 
laire  interne  protege  les  visceres, 

M.  Rang  a  vu,  dans  le  cabinet  de  M.  Lienard,  k  I'lle  de 
France  ,  notre  Septarin  navicula  [lineata  Lam. ).  Elle  venait  de 
Madagascar. 

89.  Genre  Ampullaiua.  — e^/^a  Mullcr.  — Hah.  la  Martini- 
que, ou  elle  est  tres-abondante ,  ainsi  qu'a  la  Guadeloupe. 

90.  — '  SlonniiVxo)^.  (crassa  Swainson).  —  Hab.  Cayenne. 
gi.  —  intermedia  Nob.  —  Hao.  Rio-Janeiro,  dans  to  jardin 

<le  I'enipereur. 

92.  — JasciatavAV.  Swainson.  —  Hab.  Cayenne.  Cctte  va- 
riete  se  rapproclie  des  Amp.  puncticulata  et  de  Swainson  ,  qui, 
selon  toutes  les  apparences  ,  ne  sont  que  des  varietes  de  I'Amp. 

J'asciala. 

93.  Melanopsis  (  Vyrena)  madagascnricnsis  Lam.  —  Ilab, 
Les  etangs  du  jardin  royal  de  Sainte-Marie  de  Madagascar. 

94.  —  Unio incert.  sp.  —  Hah.  Berg-River,  pres  le  cap 

de  Bonne-Esperance.  Les  deux  individus  rajjportcs  ne  paraissent 
pasadultes.  lis  ressemblent  aux  jeunes  exemplaii'es  de  plusieurs 
de  nos  especes  europeenncs  ,  et  ont  besoin  d'un  riouvel  exa- 
inen.     /  Ferussac. 

28j.  NATURGEScrncnTB  deutsciier  Land  und  Susswasser-molluskkn. 
—  Histoire  naturelle  des  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles 
de  TAlleniagne;  par  Cji.  Pfeiffer.  a*'  partie.  (Voy.  Ic  Bull., 
t.  VII,  n".  5dO.) 

La  j)rem!ere  partie  de  cet  o.uvrage  ,  intitulee  Sy.slcinatischc 
Jnordnimg  und  lieschreibung  dculscher  Lnnd-und  U'asscr-Sclme- 
cken  (Classification  et  description  systeniatiqae  des  mollusques 
terrestres  et  fluviatiles  do  rAllemaguc,  avcc  planche.s),  a  pant 
en  I  8.21.  L'auteur,  qui  s'est  prcsente  au  public-  plutik  comiu(; 


4i4  Zooh'gie.  N".  285, 

amateur  que  comme  naturaliste  e.r  profcsso  ,  n'a  cependant  pas 
tarde  a  prendre  sa  plare  parmi  le  petit  nombre  des  observa- 
teurs  les  \A\\s  eclaires  qui  s'occupent  de  I'histoire  naturelle  des 
Mollusques  ;  et  Taccueil  fait  a  son  premier  ouvrage  la  engage  a 
continuer  ses  observations ,  et  a  les  publier  sous  forme  de 
supplcmens.  Le  premier  de  ceux-ci,  qui  est  celui  dont  nous  al- 
iens nous  occuper,  est  consacre  aux  Mytilaces  de  I'Allemagne, 
et  nomnicment  aux  genres  Anodonte  et  Mulette.  Dans  son  pre- 
mier travail,  I'auteur  ne  s'occupait  que  des  Mollusques  qu'il 
avait  lui-meme  trouves  et  recueillis  dans  la  Hesse  ;  dans  Ic  sup- 
plement, il  a  aussi  etendu  le  champ  de  ses  recherclies  aux  au- 
tres  regions  de  lAllemagne.  La  premiere  partie  ne  contient 
point  d'observations  anatomiques  ;  on  n'y  trouve,  outre  les 
descriptions  systematiques  des  genres  et  des  especes,  que  quel- 
ques  observations  sur  la  generation  et  sur  le  developpement 
des  ceufs  dans  plusieurs  des  especes  decrites.  Ces  observations, 
accompagnees  de  Ggures  ti  es-bieu  faites,  sent  trop  interessantes 
pour  que  nous  ne  fassions  pas  du  moins  une  mention  nominale 
des  especes  auxquelles  elles  se  rapportent.  En  voici  la  liste  : 
Limax  rufus;  Ilclix  Pomntia  ,  nemoralis ;  Succinea  amphibia; 
Planorbis  marginatus ,  corneas^  albus  ,  contortus;  Limna?.us  auri- 
cuJarius  ,  stagnalis  ,  vulgaris  Pf.  ,  pereger;  Phjsa  fontinalis , 
Jfypnomm;  Falvata  obtii.m  Pf.  [Cyclostoma  Drap.)  ,  cristata , 
Paludina  vii.<ipara,  impiira  {Cyclosloma  Drap.},  Ancylusfluvia- 
tilis,  Unio  piclorum,  Htlornlis ,  Cyclas  cornea,  rii'icola,  lacustris , 
calyculala.  Les  especes  decrites  sont  au  nombre  de  i  14. 

Dans  le  supplement,  on  trouve  ,  apres  la  descrii)tion  syste- 
matique  des  genres  Jnodonia  ,  Uitio,  Cyclas  et  Pisidium  Pf. ,  la 
description  anatomique  du  niollusque  de  I'Anodonte,  que  nous 
passons  sous  silence  ,  pour  exposer  plus  specialement  les  ob- 
servations tres-interessantes  que  I'auteur  a  faites  sur  la  propa- 
gation de  CCS  animaux  ,  et  sur  leur  generation  dans  I'oeuf. 

A  I'epoque  de  la  propagation  ,  on  voit  parakre  dans  I'ovaire 
des  viisiculcs  qui  se  reniplissent  d'un  rudiment  de  vitellus  , 
s'allongent  peu  a  peu  et  torment  des  grappes  Lorsque  les  ger- 
mes  sont  suffisamment  developpes,  ils  decbirent  la  membrane 
exterieure  desgrappes,  et  passent  dans  les  espaces  interme- 
diaires  a  ces  dernitres  ;  espaces  quon  peut  alors  considerer 
comme  des  oviducLes.  Avant  cette  epoque ,  les  rudimcns  iln 
jaune  avaient    une  forme  irrt-gulicrc,    allongcjc ,   spbero'idalej 


Zoologie.  4i5 

i!s  (itaicnt  pen  liausparens  ,  et  offraient  an  milieu  une  teinte 
plus  claire ,  premiere  trace  dun  germe  ;  a  dater  de  celte  epo- 
que,  ils  peident  loute  transparence,  s'arrondissent ,  prennent 
de  la.consistance  ,  et  montrent  au  milieu  un  germe  distinct , 
sous  forme  dun  point  moins  opaque.  Entre  le  vitelhis  et  la  tu- 
nique  externe  de  I'ceuf  parait  alors  I'albunien  ,  qui  est  limpide 
et  d'une  transparence  cristalline.  L'un  et  I'autre  augmentent  en 
volume,  niais  de  maniere  qu'a  I'epoque  de  la  maturite  de  roeni", 
Talbumen  occupe  les  |  de  la  cavite  de  I'ceuf;  le  vitellus  a 
quitte  le  centre  de  cette  cavite.  M.  Pfeiffer  n'a  cependant  pas 
constate  si  c'est  par  une  rotation  de  I'embryon  sur  son  axe  , 
comme  plusieurs  naturalistes  ( Stiebel ,  Hugi  ,  Carus  )  I'ont 
observe  sur  le  Limnceus  slagnalis ,  ou  par  quelqu'autre  mou- 
vement.  Passant  ensuite  a  la  question  de  savoir  comment  les 
teufs  passent  de  I'ovaire  entre  les  brancbies ,  I'auteur  adopte 
I'opinion  de  M.  Bojanus  ,  d'apres  laquelle  les  deux  petiies  ou- 
vertures  decouvertes  d'abord  par  Poli,  et  situees  entre  la  bran- 
chie  interne  et  le  pied  ,  a  I'endroit  de  la  reunion  exterieure  de 
ces  deux  parties  ,  sont  les  orifices  excreteurs  de  I'ovaire.  Cette 
maniere  de  voir  n'est  pas  celle  de  M.  Treviranus  ,  qui  croit  au 
contraire  que  les  oeufs  n'arrivent  aux  brancbies  qu'apres  avoir 
passe  par  le  conduit  intestinal.  ( Yoy.  le  Bull.,  t.  V,  n°.  240. ) 
Quoi  qu'il  en  soit,  pendant  que  les  oeufs  se  developpent  dans 
I'ovaire,  les  brancbies  se  preparent  pour  les  recevoir  ;  les  com- 
partimens  qai  se  ferment  a  leur  surface  se  remplissent  dun 
flnide  muqneux,  qui ,  suivant  I'auteur,  pourrait  etre  le  sperme 
fecondant.  Parvenus  entre  les  brancbies,  les  oeufs  se  developpent 
avecrapidite;le  vitellus,  granuleuxjusque-la,prendune  structure 
celluleuse ,  augmente  de  volume  aux  depens  de  I'albumen, 
sans  perdre  sa  forme  spherique,  jusqu'a  ce  qu'il  approcbe  enfiii 
d  une  forme  irregulierenient  triangulaire.  Les  cellules  s'agran- 
dissent.  deviennent  moins  distinctes  ,  et  Ton  voit  les  organes 
qui  se  developpent  a  I'interieur  renfermes  dans  une  coquillo 
mince  et  transparente.  Avant  ce  moment  si  remarquable  de  la 
formation  de  la  coquille  ,  I'auteur  n'a  pu  trouver  aucune  traci; 
de  carbonate  calcaire;  mais,  aussiiot  apres,  I'acide  nitriqiie  eten- 
du  d'eau  ,  verse  sur  le  jeune  individu,  donnait  lieu  a  une  ef- 
fervescence. Jusque-la  la  jeune  coquille  elait  renfernn'C  dans  la 
lunique  externe  de  I'ceuf  ;  celte  tunique  se  decbire  enfin  et  nut 
la  coquille  a   nu;  on  observe  alors  les  pulsations  du  coeur,  la 


4i6  Zoologie.  N».  a85. 

coquille  peut  deja  s'ouvrir  et  se  fermer  comme  par  dcs  mouve- 
mcns  spasmodiqucs.  Toutes  ces  observations  ont  ete  faites  suv 
de  jeuncs  coquilles  contenues  encore  entre  les  bi'ancliies. 

L'expulsion  des  jeuncs  coquilles  par  I'oviductc  situe  de 
chaque  cote,  le  long  du  bord  dorsal  des  brancliies  ,  est  deja 
connue  desnaturalistes.  Dans  lesMulettescette  expulsion  a  lieu 
par  petites  masses,  qui  sont  exactement  moulees  sur  la  forme 
des  branchies;  dans  les  Anodontes  au  contrrflte  les  jeunes  co- 
quilles sont  enveloppees  d'une  matiere  muqueuse  filante ,  et 
paraissent  au  dehors  sous  forme  de  cliapelet ;  elles  sont  expul- 
sees  avec  lentcur,  tandis  que  dans  les  Muleltcs  les  masses  sont 
Lrusquemcnt  chassees  par  des  contractions  energiques.  La  pro- 
patjation  a  lieu  chez  ces  dernieres  dans  les  mois  d'avril ,  mai 
etjuin,  et  chez  les  Anodontes  dans  ceux  de  septembre,  octobre 
et  novembre  ;  ces  epoques  varient  cependant  suiv^nt  la  tempe- 
rature de  la  saison.  La  fecondite  de  ces  nioUusques  acepliales  sur- 
passetoute  croyance,  et  se  trouveeu  rapport  direct  avecl'age  et 
les  dimensions  de  I'animal.  L'auteur  a  trouve  par  uu  calcul  arti- 
ficiel  chez  une  des  plus  graudcs  Anodontes  adultes,  quatre  cent 
mille  jeunes  coquilles  contenues  entre  les  branchies  supe— 
rieures  ;  en  meme  temps  de  nouveaux  oeufs  se  developpaient 
dans  Tovaire,  en  sorte  qu'on  pourrait  soupconner  que  les 
moules  font  des  petits  plus  dune  fois  dans  le  coui's  d'une 
annee. 

La  faculte  de  se  propager  commence  chez  les  moules  entre  la 
3c.  et  la  5*.  annee  de  leur  age. 

Apres  I'expose  dont  nous  venons  de  donner  un  extrait ,  et 
qui  s'appuie  sur  des  experiences  et  des  observations  I'eiterees  , 
l'auteur  passe  a  la  formation  progressive  de  la  coquille  sur 
I'animal  abandonne  a  lui-meuic  ;  le  paragraphe  suivant  conlient 
<[\ielques  considerations  sur  les  distinctions  specifiques  fondees 
sur  la  forme  de  la  coquille,  si  variable  dans  les  genres  dont  il 
est  question.  Dcs  comparaisons  multipliecs  sur  les  ftlulettes  , 
ont  conduit  l'auteur  a  n'admettrc  dans  ce  genre  pour  I'Alle- 
magne  ,  que  4  espcces  fondamentales,  autour  desquelles  toutes 
les  autres  viennent  se  ranger  comme  varietes  ou  sous-varietcs  ; 
ces  especes  sent  les  Unio  margaritijera  ,  U.  bntava  ,  U.  tumida 
et  U.  piclorum.  Dans  les  Anodontes  il  est  parvenu  au  resultat 
que  les  individus.  qui ,  lorsqu'ils  sont  places  dans  des  circon- 
stanccs   favorablcs ,    tnit   au-dossoiis   de  5  a  6    pouces  de  dia- 


Zoologle.  4 '  7 

metre  et  qu'on  avail  pris  coninie  forniaat  des  especes  ilis- 
tinctes,  nesontque  desjeunes,  de  quelque  espece  deja  connue. 
Les  pai'agraplies  suivans  font  counaiti'e  le  genre  de  vie,  la 
circulation ,  la  respiration ,  le  systeme  nerveux  et  les  eu- 
nemis  de  I'animal  de  I'Anodonte.  Parrai  ces  derniers  le  plus  re- 
marquable  est  un  petit  parasite  acaridien  que  I'auteur  rapporte 
au  genre  Lininochare  de  M.  Latreille ,  et  qu'il  propose  de 
nonimer  Limnochares  Anodontce  ,  si  toutefois  I'espece  est  dou- 
velle.  II  en  donne  au  reste  la  description  et  la  figure.  La  der- 
niere  partie  de  I'ouvrage  contient  la  description  systematique 
de  -2  especes  du  genre  Anodoute  et  de  4  du  genre  Mulette.  Ces 
especes  sont  : 

1".  Anodonla  vcntvicosn  ^  auquel  M.  PfeifTer  rapporte  avec 
doute,  \ An.  piscinalis .,  (}ie  Nilsson.  EUe  se  trouve  pres  de 
Cassel ,  etc. 

2".  A.  pondcrosa,  Nov.  Sp.  —  EUe  habite  dans  les  ruis- 
seaux  tranquilles.  Les  individus  viennent  des  environs  de  Pyr- 
miint. 

3°.  Unio  depressa.  Cette  espece  appartient  au  sous-genre 
Alasinodonta.  Nous  I'avions  nomniee  Bonellii,  du  nom  de 
riiabile  naturaliste  qui  le  premier  nous  la  communiquee.  EUe 
se  trouve  dans  le  Danube  et  dans  plusieurs  de  ses  affluens. 

4°.  Unio  sinuaia.  Lam.  ;  margarilifera  Linn.  Drap. 

5°.  Unio  tuinida  ,  Nilsson  ;  rostrata  Lam.  ? 

6°.  Unio  elongalula,  Miililf. ;  espece  qui  parait  assez  trancliee; 
elle    viont    de  I'lUyrie,    on  la   trouve  aussi   dans   le    Mein. 

F. 

286.  Epiiemkrides   ENTOMoLOGic/E  ,  fasc.  I;  auct.  J.-W,    Dalmann. 
Broch.  in-S".  Holmia; ,   i8'24>  Nordstedl. 

Dans  ce  fascicule,  M.  Dalmann  propose  I'etablissement  de 
neuf  genres   nouveaux    dans   I'ordre  des  Coleopteres,   savoir  : 

10.  ChalcimoiN  ,  de  la  famille  de  Lucanides  et  ayaut  pour  type 
le  Lamprima  Ilumboldtii  de  Schonberr.  II  a  pour  caracteres  : 
Antennce  fractce  ^  articulo  1° .  elongato  ,  interniediis  brevibus  , 
apicalibus  tribus  interne  dilatalis  ;  palpi  clongati,  graciles;  ligula 
bifida ,  penicillata  ;  lacinice  palpis  labialibus  longiores ;  labium 
longe  pilosum;  mandibuhe  [maris)  maxinuv  ^Jovcijnilce  dcorsum 
flcxai ,  iiitus  subt usque  hirsulissimce  ,  basi  denticulated,  apice  denle 
M.  Tome  X.  iy 


4i8  Zoologie.  N°.  286. 

armatcB ;  ocitii  sepio  (c  capitis  marffine)  ci/icli  el  omninn  dii'isi. 
—  C.  Humbnldlii  :  fusco-ceneus ,  nitidus  ,  squaniuUs  pallidis  ad- 
spersus ,  thornce  dilalato ,  lateribus  serrnto.  Var.  p.  obscure  ceuco- 
virescens ,  elytrorum  villa  media  marginequc  subtestaceis ,  abdo- 
minesubferrugineo ;  Mas.  H.  in  Brasilia. 

3°.  DiAsoMUs,  aiissi  de  la  famille  ties  Lucanidcs,  etayaritpour 
type  le  Sinodendron  digitatum  on  Scariles  cjlindrus  de  Fabricius, 
ou  Passidus  cylindrus  d'llligcr.  Antcnnce  subjrncltv ,  clava  Iri- 
phylln ;  labrum  cxsertum  ,  apice  latins^  l^-dcntatimi;  labium  ro- 
tundalum  ,  integrum,  apice  nilosum.  Mandibulce  breves;  corpus 
elongalum ,  cylindricum  ,  ihorace  ab  eljtrii  remoto  ;  abdominis 
segmentis  basalibus  contractis  ,  segmento  annli  el pygidio  magnis; 
pedes  brevissimi  ,  coniprcssi ,  Jcmoribus  sublcnticularibus  ,  tibiis 
ant  ids  di/a  talis,  dentatis.  D.  digilatus  .•  supra  obscure  rufopiceus, 
subtus  rujo-testaccus ,  antennis  pedibusque  concoloribus ;  thorace 
sparsim  pttnctato.  H.  in  India  orienlali. 

3°.  EuRvsTER;Nus,  dc  la  famille  des  Scarabeides.  Jntcnna;g.  ar- 
ticulatw ,  clava  truncata  triphylla;  oculi  capitis  lalcj'ibus  poste- 
rius  inserti;  ab  illius  margine  profunde  excisi,  nee  vero  divisi; 
corpus parnllelcpipedum ,  sculcUatum  ,  elytris  dorso  planis  ,  mar- 
gine lateral  i  elevato ,  ihorace  trapezoideo ,  antice  dilalalo,angulis 
oblique  truncalis;  capite  antrorsum  explanato  scmicirculari;  pcc- 
tore  lalissimo ,  pedibus  intermcdiis  valde  remctis ;  instrumcnta 
cibaria  fere  ut  in  Onitiet  Copride.  1° .  E.  j/lanus  {Oni/is  planus, 
Dej.  cat.)  nigro-ceneus  testaceo  irroratus ,  femoribus  apice  lutes- 
centibus,  thorace  punctata ,  anlice  fix  di/atato;  elytris  leviter 
striatis,  striis  subtilissimis  monUiformibus.  Long,  y  lin.  lat.  5. 
Hab.  Cajennae.  2°.  E.  calligranimus ;  niger,  antennis  rufcscenti- 
biis ,  thoracis  angulis  anticis  oblique  truncalis ,  elytrorum  striis 
subtililcr  monilijhrniibus  ct  transversim  impj-essis,  subduplicatis  ; 
sutura  clevala,  long.  6^  lin.  II.  in  Brasilia.  5.  E.  rufescens  :  ru- 
Jbferrugineus,fcmoribus pallidis;  thorace  anlice  dilatato  angulis 
oblique  truncalis,  elytrorum  striis  loivibus,  long.  5  lin.;  lat.  2.  II. 
in  Brasilia.  4  E.  liirlellus  :  niger,  opacus  setulis  lulesccntibus 
subhirlus  •  elytris  obsolete  striatis ,  inlerslitiis  subfasciculatis . 
long    5  7  lin.  II.  ? 

4".  LissoMus,  de  la  famille  des  Elaterides.  Antennae  com- 
pres.<!(e,  acute  serratte,  articu/o  basali  maxima  ,  a<>.  ct  3°.  brevibus 
nodiformibus  ,  ixliquis  acute.  Iriangularibus ,  apicali  ovata  ;  caput 
breve  ,  oculi  integri ,  corpus  ovatuni,   tliarace  magna  latoque -, 


Zoologie.  /^  I  q 

scuteUumorbiculare  in  thoracis  basin  intrans-  \° .  L.  punctulatus  : 
niger  vel  nigro-piceiis ,  nilidus  ,  subtilissime  punctulatus  ,  lliorace 
obscure  sanguineo ,  a/iiice  haud  impresso.  long.  3  -^  lin.  H.  ia 
Brasilia.  2°.  L.  foveolatus  :  supra  subtmque  convexior,  niger, 
distinctius  et  conferiius  punctatus ,  thorace  antrorsum  utrinque 
foveola  impresso.  long.  5  ^  lin.  H.  in  Brasilia. 

5°.  AcROPS,  de  la  division  des  Tetranieres  :  Antenna;  clavat(e, 
insertce  sub  margine  capitis;  articulo  \°.  mnjorc,  sequcntibus 
parvis  contraciis ,  apicalibus  tribus  clavum  magnum  compressum 
formantibus ;  caput  dejlexum,  margine  ocidi  subclypeifor-mi,  ob- 
tuse^ oculioblongi,  in  vcrtice  oblique  dispositi;  supra  connivenies, 
a  margine  capitis  lateral i  valde  remoti;  os  sub  margine  capitis 
clypeiformi  occultatum;  corpus  scutcllatum,  ovatum  ,  depressant; 
thorax  transversus ,  anticc  recipiendo  capiti profunde  emnrgina- 
tus;  pedes  breves  compressi.  A.  metallicus  :  mneus ,  femoribus 
ferrugineis ;  elylris  profundi  piinctato-striatis  ,  subreticulatis , 
obscure  ceneis ,  maculis  pallide  aurichalceis  obsoletis.  long.  i 
lin.  H.   ? 

6°.  EuRYOPE ,  de  la  famille  des  Clirysomelines  :  Jntennce  tho- 
race longiorcs,  fdiformcs  ,  I'emofa' ,  articulo  lo.  breui ,  crasso  , 
sequenlibus  gracdibus;  1°.  longiore;  3°.  apicalibus  ilerum  crassio- 
ribus  ;  palpi  breves  fdiformes ,  in wqual es ;  labium  transvcrsum, 
subemarginatum;  mandibulce  ualidce ,  acute  dentatcB ,  cruciatim 
incumbeiites ;  oculiparvi,  integerrimi ,  prominuti ;  caput  magnum, 
fronte  amplissimo  ;  thorax  brcvis  ,  basi  multo  angustior  eljtris-^ 
apice  latior ;  elytra  laiiuscula  humeris  prominulis  ;  pedes  longius- 
culi .,  femoribus  medio  incrassatis.  i.  E.  rubifrons  [Cryptoccpha- 
lus  rubifrons.  Fab.  syst.  Ent.  et  sj'st.  Eleiit  )  7.  E.  ruber  {Eu- 
molpus  ruber.  )  Latr.  syst.  Cr.  et  Ins.j  t.  Ill,  p.  5ii.  Crjptoce- 
phalus  serricornis.  Ejusd.  torn.  i.  tab.  n.  fig.  6. 

7°.  PiiYLLOciiARis  ,  de  la  famille  des  Cbrysomelines  :  Jntennce 
longiludine  dimidii  corporis ,  subpioniliformes  -.  videlicet  articulo 
basali  brevi  subgloboso .,  2°.,  3°.,  i°.  etiam  brevissimis ,  crassius- 
culis ,  cequalibus ;  palpi  breves  apice subgloboso;oculi  oblongi(vix 
angustati)  ,  thora.x  brevissimus ,  transversim  quadratus ,  latcribus 
rectis  [anticc  haud  latior),  corpus  oblongum.  r.  P.  cyanicoruis 
Chrysomelacjanicornis.  Fab.  syst.  Ent.  el  syst.  Eleiil.  ■!.  P.  cya- 
m^ei{Chrys.  cyanipesYah.  syst.  Eleut.).  5.  P.  nndulala(C/;/;j'.f. 
undulata.  Linn.  syst.  nat.  ed.  12";  Fab.  syst.  Eleut.)  4-  1^-  calli- 

27. 


420  Zoologle.  N".  286. 

zona;  rufa  nitida  ,  palpi.s  concoloribus;  Cinlcnnis  pcdibus  abdomi- 
neque  nigro-cyaneis;  clytris  rujis ,  apice  fasciisque  duabus  vinln- 
ceis,  in  suturam  dUalatis.  Get  insecte  nous  parait  etre  celui  que 
JM.  Lesson  a  trouve  en  abondance  dans  lile  de  Bouroo,  I'une 
des  Moluques  ,  et  auquel  M.  Labillardieie  avait  anciennemcnt 
donne  le  nom  de  Clirjsomcla  cjanipcs. 

8".  PoDONTiA ,  de  la  i'amille  des  Clirysonielines  :  Antenncefili- 
formes^  apice  graciJiorcs,  ihorace  longiorcs ;  juxla  oculnruni  mar- 
ginem  interiorem  inscrtce ;  palpi  incequalcs  ,  Jiliformes ,  nrticido 
apicali  parvo  ,  ienui ;  niandibulce  breves  validce  ;  oculi  inlcgri ,  la- 
terales ;  corpus  oblongum  Pedes  validi ,  fcnioribus  tibiisque  medio 
crass iorib us  et  denle  arinatis.  Habitus  Chrjsonielai .  Ce  genre  forme 
le  passa;;e  des  Chrysonieles  aux  Allises.  1°.  P.  grandis  {Galle- 
ruca  grandis  Schonh.).  i".  P.  ii-puncU\tn  (C/irj-somela  i^-puuc- 
tata  Fab.  Syst.  Eleut).  3".  aflinis  {Galleruca  affinis  Sciionh.) 

go.  Ulocerus,  de  la  famille  de-;  Curculionides  et  rapproche 
des  Brentes  :  Rostrum  porrectum,  fere  subulatum  ;  Anlennxe  bre- 
ves,  crasscB  1  squamato-diffbrmes ;  clava  parva  ,  conica  ;  corpus 
elongatum ,  valde  angustatum  ,  suMineare  ,  porrectum ,  squaniutis 
vestitum;  capite  longissimo  ;  elytris  apice  truncatis ,  dciitatis ; 
pedes  brcviusculi,  subliiicares.  i.  U.  laceraf.us  :  Exalbidus ,  tlto- 
race  capiteque  nigris  ,  \unisulcatis  ;  antennis  compressis  ,  nigris  , 
medio  dilatatis  ;  pedibus  robustioribus ,  femoribus  subclavatis . 
Long.  81in.  H.  in  Brasilia.  1.  U.  iimnundus  :  Lineari-elongatus, 
sordide  cineraceus ;  capite  quam  thorax  plus  duplo  longiore  ,  ros- 
tra squamuloso  ;  antennarutn  articulo  apicali  longiore  ui;^ro. 
long.  1 1  \  lin.  H.  in  Brasilia.  5.  U.  squalidus  {Brentus  sqaalidus 
Dej.  Catal.)  ■  griseo-Jiiscus ,  punctis  elevatis  adspersus ,  rosiro 
tereti  nudo,  ferrugineo  ;  antennnruni  articulo  apicali  brcvij'usco. 
long.  6  7  lin.  H.  in  Brasilia. 

Aux  descriptions  detaillees  des  genres  et  des  espcees  que 
nous  venons  de  faire  connaitre  seulement  par  leurs  phrases  ca- 
racterisliques,  IM.  Dalman  a  joint  une  monographic  du  genre 
CiiELortARiuM  de  Fabriciiis.  11  en  distingue  trois  especes  :  i".  le 
C.  punctatum  Fab.  ;  1° .  le  C.  atruni  Fab.  ,  et  3".  le  C.  signatum, 
insecte  non  encore  connu  et  auquel  il  attribue  Ics  caraclcres 
suivans  ;  C.  Obscure  brunneum ,  glabruni ,  nifidum  ,  subtilissimi 
punclulatum  ;  elytris  Jlavis  ,  plagii  dorsaii  maculisquc  latcralibus 
brunneis  ;  antennis  Jcrrugineis ,  articulis  basalibus  obscuris.  long. 
5  lin.  H.  in  Brasilia. 


Zcologle.  421 

En  fin  ,  dans  lin  dernier  article,  M.  Dalman  expose  avec  de- 
tail les  caracteres  de  V  Umnpus  nblcctus  de  Fabricius  ;  insccte 
h('niiptt're  dont  le  genie  n'titait  pas  nettenient  distingue  de  celui 
auquel  le  meme  entoniologiste  a  donne  le  nom  de  Tcntyra. 

Desm...st. 

287.   Note  communiquek  par  le  professeur  Wiedemann  de  Kiel. 

Le  Bulletin  des  sciences  na/urellcs ,  torn.  VlII,  n°.  220, 
«tintient  une  annonce  du  proganime  public  par  le  professeur 
Wiedemann,  en  1824,  et  intitule  ylnalccla  entomologica ,  etc. 
Cette  annonce  est  prise  dun  journal  allemand,  et  concue  ea 
iermes  assez  vagues  et  incertaiiis.  La  note  du  professeur  Wiede- 
mann, qui  va  suivie  ,  donnera  une  idee  plus  cxacte  de  son 
travail. 

«  Les  especes  dccrites  en  premier  lieu  sont :  Le  IlnrpnlusRajah 
de  Java  :  niger  ,  ihorace  ,  colcoplrisque  smaragdino-marginniis  , 
male  etfemelle  ,  long,  de  261ig.;  Xylocopa perversa :  nigra,  tlio- 
ra(:c,  abdomine  vittis  duabusjlavis,  nb  apice  thoracis  ad  abdominis 
apicem  dcscendentibus,  long.  6  lig.  de  Java. — -Macronolaradiata, 
xubtus  cuprca  ,  supra,  atro-purpurascens  ,  coleoptrorum  disco ,  ra- 
diis  aurantiacis,  long.  8  lig.  Inde  septentr.  —  Bracon  equitator, 
Jlavus ,    antcnnis  ,    verticc    thoracis   abdominisque   apice    nigris  , 

long.  7  lig.  et  demie  ,  le  male  ;  du  Cap.  Aranea  hcemastoma 

ochracea,  fascia  sub  oculis  nivea  ,  mandibulis  albo  vittatis  , 
long.  II  lig.  ,  la  femelle,  du  Cap.  Vionnent  ensuite  les  noa- 
veaux  genres  de  dipteres  ,  parmi  lesq.iels  le  Ccraturgus  {Dasy- 
pognn  aurulenius  Fab.  ) ,  le  Platyna  (  Strntioniys  hastata  ,  Fab.) 
le  Cyphomyia  (  Straliomys  albitarsis  ,  maculata  et  cyanea  Fab. ), 
VOrlalis  [Dictyajlavipes,  Fab.)  ,  le  Strebla  (  Ilippnbosca  vesper- 
tilionis  Fab.),  sont  elablis  sur  des  especes  de  Fabricius,  tan- 
dis  que  les  genres  Lasia  ,  Ccratopliyn,  Timia  et  Coinx  sont  for- 
mes avec  des  especes  tout-a-fait  nouvelles.  Eu  dernier  lieu  ,  le 
programme  contient  la  description  de  cent  trente-neuf  especes 
tout-ii-fait  nouvelles  a  I'exception  de  la  seule  Baniphomyia  fer- 
ruginosa,  qui  est  le  Hybos ferruginosa  Fab.  Ces  especes  sont  in- 
digenes de  rinde  et  de  I'Afrique.  Au  reste  ,  M.  Wiedemann 
ajoute  que  son  ouvrage  complet  sur  les  dipteres  exotiques  ,  qui 
doit  faire  suite  a  celui  de  Mcigen  ,  est  kous  presse  ,  ot  qu'il  con- 
ticndra  qainzecents  especes  extra-enropeenncs  avec  lesplanclies 
necessaires  pour  les  nouveaux  genres.  On  trouvcra  done  dans 


42  2  Zoolog-ie. 

ces  ileux  ouvrages  reunis  plus  de  <lix  mille  especes  non  decrites 
dans  le  Sjstema  AntUatorum  de  Fabricius,  puisque  celui-ci  ne 
contientqiie  474  especes  exotiques  ,  qui  avaicntcn  jiartie  grand 
besoin  dune  nouvclle  revue. 

288.     GrYLLORUM    HUNGARl.E  INDIGENORUM    SPKCIES   ALIQUOT;    par  M.   Ic 

baron   de  Ocskav.  (  Nov.    acta  pliysico-mcdic.  Acad.  Ctesar. 
Leap.  Carol,  natur.  cur.  ;  torn.  XIII,  part.  I  ,   p.  407-  ) 

Dans  ce  niemoire,  le  baron   de   Ocskay   decrit  conime  nou- 
Telles  deux  especes  du  genre  Gryllus  (  il  ne  nous   dlt  point  de 
quel   auteur   il    a  emprunte  le  nom  generique  )  qui  lui  ont  ete 
envoyees  par  M.  de  Cliarpentier ,    et  qui  se  trouvent  en  Hon- 
grie.  La  premiere  est  nommee  par  lui  Gryllus  crassipes  :  supra 
aut   toiiis  rubido-fuscus  ,  bruniieo-maculalus ,  aul  dorso  rubido- 
fusco ,    lateribus  viridibus  ;   subtus  palltris  ;  ely.tris  maris  dimi- 
diam  ,fcsmince  lertiam  abdominis  partem  attingentibus ;  fcmori- 
bus  omnibus  ,   prcecipuc  posticis  incrassatis.   La  seconde  espece 
porte  le  nom  dc  Gryllus  brachyptcrus  .-  lastc-viridis  ,   sublus  di- 
lutior,  supra  utrinque  lined  atrd  longitudinnli  pictus  ;  ctylris  ma- 
ris dimidiam  abdominis  partem  vix  attingentibus ,  femiuK  bre- 
'vissimis.  Ces  deux  insectes  habitant  dans  les  endroits  couverts 
de   gazon.    Nous  louons  M.   de   Ocskay  d'avoir  fait  connaitre 
exactement  les  deux  sexes  des  especes  qu'il  decrit  ,'et  qui  nous 
paraissent  appartenir  au  genre  Acrydium  Oliv.  Latr.      L.  S.  F. 

289.  System  der  urweltlichen  Pflanzenthiere.  —  Systemc  des 
zoophytes  du  monde  pcimitif,  eclairci  par  le  diagnostic,  I'a- 
nalyse  et  les  figures  des  differens  genres;  par  II. -G.  Bronn. 
In-fol.  de  TV  et  48  pages,  avec  7  planches  lithographiees. 
Heidelberg,  i825;Mohr. 

Cet  ouvrage  pent  etre  considere  comme  le  pendant  du  sys- 
teme  des  coquilles  du  monde  priniitil,  que  I'auteur  a  public 
en  1824.  (  V.  le  Bull. ,  t.  IV,  n.  i23.  )  11  est  execute  d'apr^s 
le  menie  plan.  Le  texte  est  donne  en  allemand  et  en  latin.  La 
classe  des  Radiairos,  cpii  est  traitee  en  premier  lieu,  so  trouve 
disposee  principalement  d'apres  le  sysleme  de  M.  de  Lamarck  , 
avec  la  modification  ,  toulefois  ,  que  le  genre  Encrinus  ,  partage 
en  plusieurs  autres,  d'apres  la  monogra])hie  de  Miller,  A  na- 
tural history  of  the  crinoidea  ,  etc. ,  Bristol ,  1  822  ,  a  ete  retire 
de  la  classe  des  polypes ,  pour  laire  partie  dc  celle  des  echino— 


Zoologie.  4^Z 

dernies.  Les  Acalephes,les  Entozoaires  etles  Infusoires  sont  na- 
turellement  exclus  Jetout  systeme  de  corps  fossiles.  II  ne  reste 
done  plus  que  la  classe  des  polypes  ,  que  I'auteur  traite  en  se- 
cond lieu.  II  a  pris  pour  base  de  son  travail  I'ouvrage  de  La— 
niouroux  :  Exposition  mc'lhodique  des  genres  de  I'ordrc  des  po- 
fypiers,  Paris,  1821.  En  outre,  11  a  tire  parti  des  travaux  de 
MM.  Cuvier,  Brongniart,  Schweigger,  Link,  Leske,  Klein, 
Defrance,  etc.  Quelques  genres  recemnient  etablis  par  M.  De- 
france,  n'etant  qu'incompletemcnt  connus  ,  n'ont  pu  etre  clas- 
ses convenaJjlement,  et  se  tronvent  annexes  i  I'ouvrage  dans 
un  appendice. 

M.  Bronn  a  cgalement  trouve  necessaire  de  changer  les  noms 
de  quelques  genres,  soit  parce  que  ces  noms  avaient  ete  don- 
nes  anterieurement  par  d'autres  auteurs  a  des  genres  tout-a  fait 
differens ,  soit  parce  qu'il  en  existait  dejatjui  avaient  sur  eux  le 
droit  de  priorite.  Ainsi  le  Pclagia  de  Lamouroux  recoit  le  nom 
de  Defrancia ,  parce  que  Perou  et  LesueUr  donnentle  premier 
de  ces  noms  a  un  tout  autre  genre  ;  le  Lymnorca  Lanix.  ,  cc- 
lui  de  Mammillapora ;  le  Chrysaorn  Lanix.  ,  celui  de  JVeuro- 
pora  ;  \' Alecto  Lanix. ,  celui  de  Stomalopora  ;  le  genre  Gorgo- 
nocephnlus  Leach  on  EurjalelAnk,  est  nomme  Jstroplijton  , 
nom  plus  ancien  invenle  par  Link  ;  \'  Jlccto  Lamk.  est  change 
par  la  meme  raison  en  Decacnemos  Link  ,  etc. 

Ala  description  systematique  de  chaque  genre  ,  sont  ajou- 
tees  I'indication  du  nombre  des  especes  qu'il  renferme  a  I'etat 
vivant  et  a  I'etat  fossile  ,  et  celle  de  la  nature  et  de  l'a"e  des 
foimations  dans  lesquelles  elles  se  rencoutrent.  Ces  notices 
sont  pour  la  majeure  partie  puisees  dans  le  Tableau  des  corps 
organises Jossiles  de  M.  Defrance;  Paris,  18-24. 

Les  genres  decrits  syslematiquement  sont  au  nombre  de 
quatre-vingt-deux  :  on  est  renvoye  pour  chacun  d'eux  aux  fi- 
gures des  planchcsi,  qui  sont  pour  la  plupart  tirees  delouvrape 
de  Lamouroux  ,  de  celui  de  Miller,  de  la  Description  des  envi- 
rons de  Paris  par  MM.  Cuvier  et  Brongniart,  etc.  Dix-sept 
autres  genres  sont  mentionnes  dans  I'appendice.  Le  tableau 
analytique  qui  fait  suite  a  la  description  des  genres  est  d'une 
grande  utilite  pour  les  recherches  ;  mais  il  ne  peut  servir  qu'aux 
naturalistes  ■  qui  connjiissent  la  languc  allemande,  puisquc 
I'auteur  nc  la  donnee  que  dans  cellc-ci.  S.  G    L. 


4^4  Zoolo. 

'2Q0.  IVoUVELLF-S  OBSERVATIONS  SUn  LKS  PlANAISHS  ;   par  J.-R.  JoHPiSOM; 

avec  fig.  {Pliilos.  transact.  ;    iS^S ,  p.    -i^y  ,  pi.  XVI.  ) 

A  I'epoque  on  M.  Johnson  a  public  ses  premieres  observa- 
tions sur  les  Planaria,  il  n'avait  point  remarque  que  ces  ani- 
maux  avaient  la  faculte  de  reproduire  telle  partie  de  leur  corps 
qu'ils  venaient  de  perdre ,  et  aucun  auteur  n'en  avait  fait  n)en- 
tion.  Pen  de  temps  apres  (i8i4),  le  sieur  Dalgell,  d'tdim- 
hourg,  publia  un  ouvrage  [Obs.  on  some  interesting  phcefwmcna 
in  animal  physic  ,  exhibited  by  several  species  of  Planaria) .,  dans 
lequel  il  dit  avoir  vu  un  individu  de\a  PI.  felina  ,  que  I\I.  John- 
son regarde  comme  le  PI.  cornuta ,  et  dont  le  corps  etait  ter- 
mine  par  deux  queues,  de  la  bifurcation  desquelles  sortait  un 
appendice  entierement  conforme  comme  une  tele  ,  mais  plus 
petite.  Celte  observation  le  conduisit  a  I'idee  que  celte  seconde 
teto  pdurrait  avoir  etc  le  rcsultat  dun  simple  accident  arrive  a 
i'animal,  et  il  chercha  a  produire  d'yne  nianiere  artificielle  le 
raerae  effet  sur  d'autres  individus  ;  mais  il  ne  put  pas  reussir. 
Aprfes  avoir  fait  diverses  entailles  an  corps  d'un  grand  nombre 
de  Planaria,  M.  Dalgell  remarqua  que  I'un  des  individus  avait, 
aprts  un  mois ,  deux  tetes  au  lieu  d'une  ;  mais  il  n'a  pas  pousse 
plus  loin  ses  observations. 

31.  Johnson,  frappe  de  celte  singularile,  fit  un  grand  nom- 
bre d'experiences  a  ce  sujet  sur  la  PI.  corniita ;  il  fit  a  une  cen- 
taine  d'individus  diverses  incisions  au  corps  ,  et  an  bout  d'un 
certain  laps  de  temps,  il  ne  trouva  qu'un  seul  individu  au- 
quel  avait  pousse  une  seconde  tete  ,  a  I'endroit  meme  ou  il 
avait  fait  I'incision.  Chez  plusieurs,  la  plaie  s'elait  simplement 
puerie;  chcz  d'autres,  il  s'elait  forme  a  I'endroit  dc  la  blessure 
diverses  excroissances  infonnes ;  el  chez  d'autres  encore  ce 
corps  a  fini  par  se  separer  en  deux  parties,  dont  chacune  con- 
stituaitun  animal  complet. 

II  a  remarque  aussi  que  de  temps  en  temps ,  I'extremite  de 
la  queue  de  ces  Planaria  cornuta  se  separe  spontan(^ment  du 
c(jri)s  et  forme  un  individu  complet,  comme  cela  arrive  d'ail- 
lenrs  a  plusieurs  aulres  animaux  des  classes  inferieures;  et  il 
s'est  assure  que,  qiielque  petite  que  soil  la  partie qti'on  delache 
du  corps  de  ces  Planaria,  clle  est  toujours  suffisanle  pour  de- 
•venir  un  animal  complet. 

II  a  place  plusieurs  individus  isolemenl  dans  des  vases  sepa- 


Zooh'^ie.  425 

res,  et  d'autres,  il  les  a  reiinis  en  nonibre  assez  cons'ulerHblo 
dans  le  raeme  Local.  Ceux  qui  eiaient  separes  produisirenl  d'a- 
bord  11  n  plus  grand  noinbre  de  boutures  que  ceux  qui  vivaient 
en  societe ;  mais  apros  quelque  temps,  les  uns  et  les  autres  ea 
formcrent  a  peu  pres  la  meaie  quantite. 

Quant  a  la  PI.  /tii(ra  ,  dont  I'aiiteur  donne  la  descri|)tion  et 
line  figure  ,  avec  la  phrase  caracteristique  ,  PI.  oblonga,  niger- 
rima  ,  nntice  iruncaia  ,  long.  ,  5  lig.  ;  lat.  ,  1  lig.  ,  pi.  16  ,  fi- 
gures 9,  10  et  II,  elle  reproduil  en  une  quinzaine  de  jours  la 
partie  du  corps  qu'elle  a  perdue;  mais  il  parait  qu'eile  n'a  pas 
la  faculte  de  se  pronager  par  boutures  naturelles,  et  qu'elle  so 
produit  par  le  moyen  d'ceufs.  S.   s. 

290.  SuR  QUELQUES  PETiTS  ANiMAux  ,  qui  apres  avoir  perdu  le  mou- 
vement  par  la  dessiccation,  le  repi-en'nent  comnie  auparavant, 
quand  on  vient  a  les  mettre  dans  I'eau ;  par  BI.  H.  de  Blain- 
viLLE.  [Noui>.  Bull,  des  Sc,  de  la  Soc.  p/idoinal. ;  ju'in  1826.) 

Depuis  long-temps  on  a  observe  que  le  Filaire  que  Ton  ren- 
contre souvent  dans  la  Sauterelle  verte ,  avail  la  singuliere  fa- 
culte ,  apres  avoir  ete  completement  desseche,  du  mui/is  en  appa- 
rence,  a  I'air  libre,  au  soleil,  ou  a  I'ombre  ,  de  reprendre  peu 
a  peu  ses  mouvemens  aussi  vifs  qu'avant  I'experience  ,  quand 
on  lui  rend  I'liumidite  dont  il  avait  ete  prive. 

11  y  a  quelques  annees  que  M.  de  Blainville  a  v6rifie  ce  fait 
sur  un  individu  de  ce  genre  Irouve  sur  la  cornee  d'un  clieval ; 
dessecbe,  et  miuce  comnie  une  tres-petite  laniere  de  parche  • 
niin,  il  reprit  bientot  ses  mouvemens  ordinaires  etant  bumecte 
avec  une  certaine  quantite  d'eau 

31ais  la  singularite  de  cette  espece  de  resurrection  est  encore 
plus  extraordinaire  dans  le  Rotifcre  de  Spallanzani  Leuwen- 
hoek  I'avait  decouverte  le  premier,  d'autres  observateurs  mi- 
crographes  la  reconnurent  eusuite ,  excepte  Gofredi  et  Mul— 
ler(i),  qui  assurerent  que  ce  fait  contraire  aux  lois  ordinaires 
de  la  nature,  ne  pouvait  cxister,  et  par  consequent  n'avait  pas 
lieu. 


(1)  Voycz  Journal  de  physique,  juillet  1778,  lettre  de  Mullor  au  re- 
dacteur. «  Les  ummalcules  se  trouvent  enveloppes  clans  la  bouc  on  autre 

matiere  conservante Cela  nest  pas  rigourcusement  Pt  pleinement 

moiirir. 


/^26  Zoologie.  N°.  291. 

M     de  Bl.,  conduit  par  la  nature   de  ses  travaux  a  s' assurer 

par  lui-men.e  de  ce  qu.  en  etait ,  vient  de  confirmer  ce  qu  en 

avaientditles  celebres  et  premiers  oLservateurs  des  objets  nu- 

croscopiques.  En  n^ettant  de  I'eau  pendant  une  heure  sur  de  la 

poussiere  Men  seche ,  prise  dans  une  goutliere  h  I  endro.t   o« 

ia  declivite  laisse  necessairement  une  certaine  quant.te  d  eau  qui 

s-evapore  sans  secouler,onvoit  au  bout  de  3o,  40,  5o  m.nntes , 

les   pelits  animauxparaitreavecdes  n.ouvemens  aussi  v.fs  que 

ceux  qu-ils  avaient  auparavant.  Get  observateur  s  est  egalement 

assure    comme  tons  les  experimentaleurs  lent  vu  depu.s  Leu- 

^enhoek,    que    les   individus    desseches,    bors    de  1  abr.  des 

grains  de  poussiere  ,  se  gonflent ,  reprennent  a  pen  pres   leur 

Lme,  n,aisnereviventpasreellemeut.QuoiqueM.  de  Bla.nv  lie 

ait  trouve  des  rotiferes  presque  autant  quil  en  a  voulu  ,  .1  do.t 

paraltreassez  s.ngulier  que  parmi  ceux  des  eaux  de  mara.s,  un 

seul  individu  ait  ressuscite  (i). 

Le  Tardigrade  a  ete  mis  en  experience ;  mais  ayant  ete  ne- 
glige,  parce  que  I'observateur  croyait  en  trouver  aisement 
d'autres,  il  en  est  resulte  I'.ncertitude  des  analogies. 

D'apres  la  fig.  de  Spallanzani ,  il  paratt  que  c'est  une  larve 
de  coleoptere. 

Cette  resurrection,  objet  de  tant  d'experiences  plus  on 
xnoins  contestees,  semble  exiger  encore  de  nouveaux  eclauc.s- 
semens.  En  efFet,  lorsque  lanimalcule  est  dessecbe ,  seul, 
bors  de  rabri  des  grains  de  poussiere  ou  de'tout  autre  corps  , 
ct  qu'.ls  est  nellement  mort  par  une  dessiccation  compUte  , 
alors    1-eau    Ini    fait   reprendre    ses    formes    sans    lu.    donner 

la  vie. 

Doit-on  appeler  resurrection  cette  faculte  reconnue  dans  le 
Yibrion  ou  anguille  du  vinaigre?  On  sait  qu'engourd.  plus  ou 
moins  long-temps  par  la  glace  qui  I'entoure  de  to"s  cotes  .1 
reprend  ses  mouvemens  ordinaires  a  la  fonte  graduelle  de 
cettememeglace.Combiendauimauxmicroscopiquesnesecon- 

servent-.ls  pas  dans  des  mares  ou  des  fosses  dont  le  fond  para.t 
completcment  dessecbe  par  les  rayons  ardens   dun  sole.l  d  ete. 


(1)  Je  pense  que  le  Rotifere  des  toils  et  des  marais  est  Ic  memc  • 
cependant  Baker  a  ddcnt  3  ou  4  especes  de  Kot.feres  ;  quelle  est  ccllc 
qui  oiFre  le  phenomeue  en  qucstioji? 


Melanges.  4^7 

Racorniset  reduits  a  rimpossibilitede  se  mouvoir,  il  reprenneat 
bientot.  leur  premiere  vigneur  aussitot  qu'il  tombe  de  la  pluie, 
et  aucun  d'eux  ne  siirvivrait  a  I'experience  rigoureuse  d'une 
dessiccation  complete. 

Un  naturaliste  moderne  (i),  verse  dans  la  micrographic  ,  ob- 
serve que  I'histoire  du  rotifere  de  Spallanzani  etait  deja  assez 
nierveilleuse  sans  qu'on  y  ajoutat  des  fables. 

Havre,  24  septembre  1826.  Suriray,    D.  M. 

292.  Observations  relatives  a  la  mepamorphose  et  a  l'animalite 
DES  alguks;  par  le  prof.  Agardh.  [Phjsiograph.  Scelskap.  Aars- 
bercetlclse ;  Lund,  iSaS,  p.  100.} 

Depuis  que  M.  Agardli  a  publie  sa  Dissertation  stir  la  meta- 
morphose des  algiies  (Lund  1820),  plusieurs  naturalistes  ont 
fortifie  par  de  nouvelles  preuves  et  etendu  davantage  cette 
tbeorie.  MM.  Bory  de  Saint-Vincent,  Gaillon,  Hornschuch, 
Nees  d'Esenbeck,  Martens,  baron  Wrangel  et  surtout  Wieg- 
mann  ,  ont  fait  connaitre  des  observations  curieuses.  Aujour- 
d'liui  M.  Agardh  rapporte  lui-meme  des  faits  nouveaux :  I'un 
est  le  cliangement  d'une  algue,  le  Nostoc  foliacewn  ,  Ag.  syst. 
en  un  Cellema  iiigresceiis;  I'autre  est  relatif  a  ranimaiite  des 
algues  ,  et  a  un  nouveau  genre  d'Oscillatoires,  que  I'auteur  ap- 
pelle  Curviceps ,  Ag.  syst.  L'auteur  convient  que  les  5  genres 
d'oscillatoires  sont  difficiles  a  distinguer,  ct  que  le  3'.  genre 
eprouve  des  mouvemens  non-seulement  rotatoires,  mais  aussi 
progressifs,  tandis  que  les  2  autres  n'annoncent  que  des  pheno- 
menes  vegetatifs,  et  sont  regardes  ,  dit  l'auteur,  corame  etant 
yegc'tabilisc's. 


MELANGES. 

295.  ExTRAiT  d'une  lettre  DE  M,  DoRBiGNY ,  naturaliste  voyageur 
du  Museum  d'histoire  naturelle  de  Paris  ,  a  M.  de  Ferussac, 
datee  de  Rio-Janeiro  ,  le  25  sept.  1826. 

Monsieur,  je   suis  arrive  hicr  au  Brosil  apres  So.  jours  de  la 


(1)  B.  de  Saint-Vincent. 


4 28  Mchmges.  W.  295. 

ti\ivtM-.~ee  la  plus  hcureuse  possible,  ft  je  me  Irouve  oblige  par 
les  circonstances  politiques  de  renoncer  aux  niollusques  dc  ce 
pa's,  et  de  partir  demain  on  api-es-deniain  sur  un  batiment 
hambourgeois  qui  doit  me  transporter  ii  Montevideo  ,  d'oii  j'ai 
I'espoir  de  me  rendre  a  Buenos-Ayres. 

Malgre  toutes  les  entiaves  qui  ont  ete  mises  a  mes  recherches 
de  la  part  du  commandant  de  la  Meusc  ,  je  suis  cependant  par- 
venu a  recueillir  des  choscs  admirables  tant  a  Tenenffe  que 
dans  la  traversee.  J'ai  trouve  a  Teneriffe  une  nouvelle  espece 
de  Seiche  ,  que  j'ai  nomniee  Teneriffce  ,  un  genre  nouveau  de 
Nudibranches  ,  a  Apysies,  i  Doris,  6  Helix  ,  i  Cyclostome , 
une  Liniace  ,  une  Pbyse,  i  Ancyle ,  une  Vitrine  Drap.  et  une 
multitude  dc  coquilips  marines  dont  tons  les  animauxsont  des- 
sines.  La  traversee  ra'a  procure  un  genre  nouveau  de  Pteropodes 
a  coquilles,  2  Ilyales,  4  Cleodores,  1  Limacine,  le  tout  avec 
des  animaux  que  j'ai  vus  vivaus  daps  I'eau  de  nier;  des  Glaucus 
de  la  plus  grande  beaute ,  des  Cyanees,  2  especes  nouvelles  de 
Velelles  ,  2  Physalides,  2  Porpites,  dont  une  nouvelle,  ct  une 
multitude  de  crustaces  phosphorescens.  En  arrivant  a  Rio  ,  au 
debarcadere,  j'ai  trouve  une  nouvelle  esp6ce  d'Aplysie  ;  a  la 
sortie  de  la  ville  ,  j'ai  rencontre  2  especes  d'Helix,  dont  une 
tres-petite  que  je  crois  nouvelle. 

Le  total  des  especes  que  j'ai  dessinees  et  decrites  et  qui  me 
paraissent  nouvelles  ,  est : 

Cephalopodes Seiche ,1  i 

Pteropodes Nautiline  «o^.  .    .  41 

Cleodore i  (  q 

Liraacine i  I 

Hyale 2) 

[  Poly  cere 2 

^     ^  ivr     i-i  iCallionce   noh.    . 

Gasterop.  Nudibr.    .    .    \r,  ,., 

'  j  Lolide 

'  Doris 2 

Tectibranches.    Aplysie 41 

Pulmones.    .    .    Limace 1 

Cirrhipedes i 


Total.    .    .      22 

Non  compris  les  Pcctinibranchcs  ct  les    animaux  rayonncs 
et  articules. 


Melanges.  ^29 

294- SoCIETEBOYALE  DU  MuSEE  DU  ROV AUME  DE  DoiIEME.  ScailCe  ])ubli- 

que  du  20  mars  i  SqS   [Bibliolcka  Pqhka,  i  825,  t.  IV,  p.  Sq.J 

Le  coiDte  Gaspard  de  Sternberij;  ,  president,  ouvre  la  seance 
par  un  discours  alleniand  ,  ou  il  rend  corapte  des  travaux  de  la 
societe.  EUe  s'est  enlre  autres  occupee  a  mettre  en  ordre  les 
matcriaux  que  Henke  alaisses  sur  la  botanique.  L'impression  du 
premier  volume  contenant  les  Cryptogames,  etait  presque  ter- 
uiinee.  Ilenke  originaire  de  Lutomer  ou  Leitnieritz  en  Bo- 
lienie  ,  fut  en  1789,  appele  par  le  gouvernenient  espagnol, 
pour  accompagner  conime  botaniste  Texpedition  qui  devait 
fairs  le  tour  du  monde  ;  niais  eile  avait  leve  I'ancre  depuis  24 
heures,  quand  il  arriva  a  Cadix  Ayant  marque  a  Madrid  ce 
contre-temps  ,  il  recut.  ordre  de  s'embarquer  sur  le  premier 
vaisseau  qui  ferait  voile  pour  la  Plata.  Malheureusement  la  fre- 
gate  sur  laquelle  il  voyageait,  echoua  sur  les  cotes  de  Monte- 
Video.  Ayant  eu  le  bonheur  d'ecliapper  avec  ses  livres  et  ses 
papiers  ,  il  s'enfonca  dans  I'interieur  du  pays ,  sans  elre  effraye 
par  les  difficultes  qu'il  aurait  a  surmonter,  ne  sachant  ni  la 
langue  des  indigenes  ni  celle  des  Espagnols.  II  est  mort  en 
Amerique,  et  le  Musee  a  acquis  ses  manuscrits.  Le  discours  du 
president  fait  connaitre  les  autres  acquisitions  que  le  Museum 
a  faites  en  objets  precieux  pour  les  lettres ,  les  arts  et  les 
sciences.  G — v. 

295.  Protection  que  le  roi  Stanislas  Auguste  a  accordee  a 
l'histoibe  naturklle  et  a  la  science  m£dicale.  —  Discours  lu 
a  I'Acadcmie  de  Varsovie ,  seance  du  26  oct.  1821;  par 
Georges  Arnold,  D'.  M. 

Le  roi  Stanislas  Auguste  protegea  les  lettres,  les  sciences  et 
en  particulier  I'etude  de  I'bistoire  naturelie. 

Christoplie  Kluk,  ne  a  Cieclianow,  a  commence  lillustiation 
de  cette  epoque.  SacriGant  ses  interets  piicuniaires  a  la  science, 
il  abandonna  un  ricbe  benefice  ,  pour  venir  se  j)lacer  au  milieu 
du  Musee  ,  que  les  princes  Jablonowski  avaient  forme  sur  leur 
domaine  de  Siemiatycz. 

.  La  ,  prenant  Caton,  Varron  et  Columelle  pour  maitres ,  ct  ne 
connaissant  point  Linne  ,  ({ui  n'avait  pas  encore  paru  ,  il  de- 
vanca  le  savant  sucdois  ,  dans  la  Botanique  ct  l' Jgricidtufc ,  ou- 
vrage    qui   devint    tellement   popuLiirc,    qu'en    Lilhuanio   ou 


43  o  Melanges. 

disait  :  «  Qui  n'a  pas  lit  Kluk  ,  nc  sail  ce  que  c'est  que  I'agricul- 
))  ture.  »  Et  cette  sentence  a  passe ,  parnii  nous  ,  en  proverbe. 

ApresKluk,  Paul  Czeinpinski  continua  les  recherches  bo- 
taniques  et  zoologiques  de  son  maitrc.  Tons  les  deux  furent 
encourages  par  les   bienfaits    de   Stanislas    Auguste. 

Emmanuel  Gilibert  profess^ear  de  botanique  a  Lyon  ,  ap- 
pele  par  ce  prince,  se  rendit,  d'apres  ses  ordres  ,  a  Grodno  , 
on  ,  pendant  cinq  ans  ,  il  fut  occupe  a  enricbir  le  jardin  bota- 
nique de  cette  universite.  De  la,  envoye  a  Wilna,  pour  y 
remplir  la  chaire  d'bistoire  naturelle  ,  il  y  etablit  un  jardia 
botanique.  Nous  regrettons  que  les  circonstances  I'aient  decide 
a  retourner  en  France. 

II  eut  pour  successenr  I'abbe  Stanislas  Jundzill,  qui  a 
beaucpup  contribue  a  illustrer  I'epoque  de  Stanislas  Auguste. 
L'impulsion  donnee  se  communiquait  jusqu'a  ceux  qui  par 
leur  etat  paraissaient  les  moins  apjieles  a  I'etude  des  sciences 
naturellcs.  Le  gardien  des  capucins,  de  la  maison  de  Cracovie, 
le  pere  ThaddeeKrawczynski,  a  laisse  en  i6  vol.  des  nianuscrits 
precieux  sur  la  botanique  et  sur  les  plantes  qui  croissent  dans 
noscontrees. 

Les  Radziwill ,  les  Moszynski,  les  Oginski ,  les  Lubomirski 
et  les  autres  magnats  de  la  Pologne  seconderent  les  efforts  du 
roi  Stanislas,  et  on  vit  dans  leurs  domaines  s'eiever  des  cabi- 
nets d  histoire  naturelle  et  des  jardins  botaniques. 

En  protegeant  les  sciences  et  les  arts  ,  Stanislas  Auguste  fon- 
dait  des  bopitaux ,  il  erigeait  des  etablissemens  de  sante,  et  il 
favorisait  tout  ce  qui  pouvait  tenir  au  bien  de  Ibumanite. 
Les  borncs  etroites  du  Bulletin  ne  nous  pcrmeltent  point  de 
suivre  dans  ses  details  cette  dissertation  interessante. 

Le  Musee  Jablonowski  di)nt  nous  avons  parle  ,  a  survecu 
aux  circonstances  ;  I'empereur  Alexandre  en  fit  I'acquisition 
pour  5o,ooo  ducats.  (Jioczniki  Towarz^stwa  krolewskiego  JVars- 
zawskiego   pzjiaciot  Nauk.;   torn.    XV,     p.    i35.  )    G — r. 

296.  Vente  d'un  oabinet  d'histoire  naturelle,  a  Amsterdam. 
H.  Winkelman  de  Vrics  ,  A.  Broudgeest,  E.  M.  Engelberts, 
et  C.  F.  Roos,  courtiers  ii  Amsterdam,  se  proposent  de  vendrc 
juibliquement,  au  mois  de  juin  de  I'annee  182^,  le  cele- 
bre  et  magnifique  Cabinet  d'histoire  naturelle,  consislant  en 
pauillons  de  nuit  et  de  jour,  cscarbots  et  autres  insectes ,   en  oi- 


Table  des  principaux  articles.  l^Zi 

seaux  conserve's,  coquillcs  ,  ecailles ,  coraux ,  petrifications i  mine- 
ran  x  ,  etc.  ,  recueillis  et  laisses  par  feu  J.  Joan  Raye  ,  seigneur 
de  Breukelerwaard.  On  pent  s'adresser  pour  le  Catalogue ,  qui 
est  sous  presse,  aux  memes  courtiers,  et  aux  freres  Van  Chef, 
libraires  a  la  Ilaie  el  a  Amsterdam.  [Revue  eiwjclope'dique ; 
novembre  ,     1826,  pag.  535.) 

Errata  pour  le  volume  de  1827. 

Page  88,  ligne  24  :  Capsule,  lisez  :  Cupule. 

Pour  le  mots  de  Fevrier  1827. 

Page  262,  ligne  21  :  Kaisersteche ,  lisez  :  Kalserstuhl. 

TABLE 

DES  PRINCIPAUX.  ARTICLES  DE  CE  NUMERO. 


Geologie. 

Le  deluge  geologique  ;  John  Fleming ■ 321 

jRriefe  nus  der  Schweitz  ,  etc.;  Eionu 322 

Terrains  de  la  diaine  jurassique  ;  Charbaut 325 

Constitution  geognost.  des  environs  de  Boulogne-sur-Mer ;  Rozet.  328 

Geologie  du  Pembrokeshire  meridional ;  de  la  Beche 330 

Lias  de  la  cote  des  environs  de  Lyme-Regis  ;  le  meme. '.  331 

Sur  les  couches  de  Purbeck  et  de  Portland;  Webster." — Observ. 

pour  avancer  les  connaiss.  geolog.  dans  le  Wurtemberg;  Hehl.  332 
Trachyte  des  Sept-Montagnes ,  334.  —  Perlite  dans  la  vallee  de 

Lahn.  —  Argile  bleue  dOdden 335 

Sables  de  Bornliolm ;  Pingel 336 

Tableau  geognost.  de  I'Amerique  meridionale  ;  de  Humboldt.  .  .  339 
Travaux  et  changemens  dans  la  Societe  silesienne  pour  la  culture 

nationale.  (Partie geolog.) 343 

Mincrnlogie. 

Manuel  de  mineralogie  de  Blondeau  refondu 345 

Mineralogie  usuelle  ;  Drapiez 346 

CUissiiication  des  substances  inllammables  ;  Tondi 347 

Mineral  appele  kyouplsiug;  le  D^.  Abel.  '. 348 

Cristallisation  du  bicarbonate  de  potasse  ;  Bernhardi 350 

Id.  de  I'arseniate  de  soude.  — Id.  dune  mine  de  fer  fondu  ;  Jasclie.  351 
Probleme  cristallograph.  — Analyses  de  quelques  substances  mi- 

nerales  ;  Berthier 352 

Mica  a  un  axe;   Marx,  353.  —  Mica  de  Lithion  ;  Meyer.  —  Sur 

quelques  substances  seleniteres;  Stronieyer 354 

Presence  de  I'iode  dans  les  eaux  minerales 355 

Botaiiique. 

Voyage  autour  du  monde  ( partie  botanique);  Gaudichaud.  .  .  .  356 
Menioire  sur  I'anatomie  comparee  des  Graminees;  Haspail.  ...  lb. 
Monographic  naturelle  des  Amaranthacees ;  Martius. 374 


4^i  Table  des  inalibres. 

Tabula  method,  gencruin  Ainavatilhacearum ;  le  meme 377 

Botanical  Magazine 378 

Nouvelle  espece  de  Fioln ;  Berthelot 380 

Tableau  dicliotoniique  ct  description  du  genre  Seduiii ;  Haworth.  381 
Adjlorce  Neapolitanw  Prodomum  appendix  quinla  ;  Tenore.  —  Jiiibi 

germanici ;  \  oilie  et  Nees  dEseubeck.  —  Cnricologia  germanica  ; 

Hoppe.  —  Hurti  holanici   yratislaviensis  plaiitarum ,  etc.    Mani- 

pulus;  Trevii-aiio 382 

Rhizoniorplies  croissant  dans  la  mousse ;  Nacggetath  ,  etc 384 

Nou\ .  especes  de  mousses  des  genres  IScckera  et  Hypnuni ;  Ivaye 

et  Grevillc.  —  /cones  Filicum;  Hooker  et  Greville .    .   385 

Prodroiiius  pUmtaiut)i    Indice  Occident.;  Hamilton.  —  Flore  des  lies 

Kaleares 38G 

Zoologie, 

Pa1a;ontOffrapliic  :  osseniens  fossiles  du  Val  d'Arno  ;  Nesti 387 

Ossemens  tossiles  trouves  pres  de  Maestriclit ,  Craiiay 388 

Os  fossiles  trouves  a  la  Croix-Kousse  ,  prcs  Lyon  ;  liredin 389 

Dents  fossiles  trouvees  a  Montabasard  ;  comte  de  Tristan 3'JO 

Ossemens  fossiles  du  depart,  de  la  Gironde  ;  Killaudel ,  391 

Dents  d'elephans  fossiles  de  Liedberg;  Hceninghaus. — Oss.  foss. 

de  Friedrichsgemiind  ,  en  Baviere  ;  de  Meyer 392 

Kouvelle  (6'^.)  decade  de  cranes  luimains ;  Biumenbacli 393 

Sur  le  Daim  noir  du  Bengale ;  Duvaucel '.   .   .v 394 

Sur  I'e^xistence  de  la  Licome  ;  Laterrade. — Surune  rotule  trou\ee 

dans  le  membre  anterieur  des  chauves-souris ;  Isid.  Geoli'roy- 

St.-Hilaire 396 

Structure  et  developpement  des  plumes  ;  F.  Cuvier 398 

Additions  a  lornitiiologie  des  Etats-Unis ;  Ch.  Bonaparte 399 

Kouv.  especes  d'oiseaux  ,  recueillies  par  MM.  Lesson  et  Garnot,  .  400 
Sur  I'identite  du  Turdoide  a  epaulettes  rouges,  et  de  TEchenilleur 

jeune  ;  Isid.  (ieolfroy-St.-Hilaire 401 

Sur  les  glandos  de  la  tete  des  serpens  ;  F.  F.  Meckel 404 

Structure  et  usage  de  I'appareil  olfactif  des  poissons ;  Geoffroy- 

St.-Hilaire 40<3 

Catalogue  des  Mollusques  tcrr.  ct  Uuv.  rccueillis  par  M.  Rang; 

de  Ferussac 403 

Natuigesch.  deustcber  Land-und  Siisswasser  Molhisken  ;  PHeidln-.    .    .   413 

£phemeridcs  entumologicw i    Didman 417 

JXote  du  prof.  Wiedemann 421 

Quelques  especes  de  (irillons  indigenes  de  la  Hongrie  ;  de  Ocskay. 

—  System  der  urweltlichen  Pflanzcnthiere :  Bronn 422 

JNou\  flies  observations  sur  les /-"/(//ajna  ,- Johnson 424 

Sur  ijuelques   petits   animaux   qui  repreiinent  leurs  moiivenicns 

apies  les  avoir  perdus  x)ar  la  dessiccation  ;  de  Blainville 42;> 

Sur  la  metamorphose  ct  lanimalite  des  algues  ;  Agardli 427 

3Ielanges. 

Extrait  dune  Icttro  de  M.  dOrbigny 427 

Societe  royale  du  Museum  du  royaume  de  Boheme.  —  I'rotectioa 
accordiie  aux  sciences  naturciles  et  medicales  parle  roi  Stanislas 

Auguste  de  Cologne 429 

Vente  dun  cabinet  d'histoire  naturelle,  a  Amsterdam 430 


PARIS.— L\1PR1.MERIP:DE  FAIN,  RUE  RACINE,  N°.    4 

i-LACL  IiH  t'oUliON. 


BULLETIN 

DES    SCIENCES    NATURELLES 
ET  DE  GEOLOGIE. 

GfiOLOGIE. 

297.  Observations  scr  la  nature  et  l'importance  de  la  geologik. 
{Edinb.  N.  philos.  Journal;  oct.   1826,  p.  295.) 

La  geologie  s'ctaie  d'mie  foule  de  sciences  telles  que  la  nii- 
neralogie,  lageonietric,  I'liistoire  de  la  race  humaine  ,  Ihistoire 
naturelle,  etc.  Cette  science  fait  passer  eu  revue  les  difTerentes 
creations  eteintes;  les  monograpliies  geognostiques  avancent 
cette  science  qui  tend  i  voir  enfin  s'elever  ua  edifice  durable. 

298.  Note  suR  l' AGE  du  depot  de  Teree-Kegre  a  Bordeaux,  decrit 
dans  les  ^««rt/.  dcs  Sc.  na(.  Oct.  1826,  par  A.  Bhue. 

Terre-IVi-gre  est  un  petit  quarticr  de  Bordeaux,  ou  Ton  a  fait 

des  fouilles  tres-pcu  considerables  ;  apres  le  sable  ordinaire  des 

Landes ,  on  est  arrive  a  un  lit  pen  epais  d'une  terre  noire,  qui 

existe  aussi  ailleul's  ,  et  enfin  on  a  trouve  le  falun  ,  qui  recou- 

vre  autour  de  Bordeaux  le  calcaire  tertiaire  compacte.  Le  seul 

fait  rcniarquablc  est  que  le  falun   presente  avec   les  coquilles 

ortlinairesde  laniarne  coquilliere,"dcs  Nuuiniulites,  des  Cranies 

I    et  une  assez  grande  abundance  d'une  jolic    espece  de  Delphi- 

!    nule.  D'apres  la  nature  du  terrain  et  les  fossiles,  les  rfeoloiMies 

i    de  Bordeaux,  comnie  31.  Jouannet,  n'ont  pas  besiteji'idcntifier 

I   ce  falun  avec  ceux  si  voisins  de  Metignac,  Leognan,  etc.  II  est 

vrai  que  la  tbeorie  placait  jusqii'ici  les  Cra;^ies  dans  la  Craie ; 

I  niais  laCranie  de  Bordeaux  est- die  de  la  nienie  espece  quo  ccilc 

I  du  Danemark  ?  Quand  ccla  serait ,  deux  depots  voisins  ont  sou- 

)  vent  les  menies fossiles  isolement.  La  Gryjifitra  cnlumba  du  "les 

1  vert  n'cxisle-t-elle  pas  dans  I'Argilc  blcue  tertiaire  de  Genes , 

I  B.  TomeX.  aS  ' 


4"»4  Geoloi^ie. 

et  n'ffst-clle  pas  ;ivft  le  Plni^ictstnnia  spinosa  ile  la  Ciaifi  clans 
I'An'ile  du  piemicr  calcaire  lei-ti.iire  a  Castclgomberto  dans  Ic 
"N'icentin?  Le  Ccrilhium  Diahnli  n't'sl-il  pas  aiix  Diableiets ,  a 
Dax  ,  dans  1p  falun  et  dans  les  marnes  du  lias  des  Vaches-Noires 
et  de  Westphalie  ?  Le  Nautilitcs  bidorsaius  et  le  JMytilus  socia- 
lis  ,  Schloth.  ,  caracteristiques  du  Muschelkalk  ne  sont-ils  jias 
quehiue  fois  dans  le  lias  dn  WurCeniLer;;?  l^'ylmnioniles  jiri- 
mordialis  de  vSclilolh.  n'est-il  pas  dans  le  lia  de  Boll  et  dans  la 
Grauwacke  du  Ilaiz?  Le  Terebrntu/ifes  ros/raUis  n'est-il  pas  dans 
]e  gres  vert  anglais  et  le  calcaire  intermediaire?  L'Oslrca  Mar- 
schii  de  Sow.  n'est-il  pas  dans  le  Muschelkalk  ct  les  oolites  du 
Jura?  C'est  a  M.  Brongniart  plus  qu'a  tout  autre  que  la  geolo- 
qie  zoologique  doit  son  etat  et  sa  precision  actuelle;  mais  cette 
branche  si  curicuse  de  la  geologic  a-t-elle  deja  (ite  etudiee  sur 
assez  de  points  etcndus  du  globe  pour  permeltre  de  classer  dcs 
depots  d'aprcs  un  ou  deux  fossiles?  Je  suis  snr  que  le  celobre 
professeur  aurait  fait,  surles  lieux,  avec  sa  franchise  ordinaire, 
les  niemes  objections  quenioi,  et  qu'il  ne  me  saura  pas  mauvais 
gr^  d'avoir  voulu  simplement  eviter  la  propagation  d'une  pre- 
somption  peu  conforme  a  la  nature. 

•^99.  ZiiCE  DDRCn  DIE  HOCHGEBIRGE  UND  Th^LER  DER  PyREN-EEN  ,  ClC. 

Courses  dans  les  Hautes-Pyrenees  en  1822  ;  par  W.  de  Luede- 
MAKN.  In-8°.  de  554  p-  avec  2  cartes,  Prix,  5  fr.  Berlin, 
i8a5  ;  Duncker  et  Humblot. 

C'est  un  ouvrage  dcscriptif  ou  I'auteur  a  reuni  ses  observa- 
tions avec  celles  de  MM.  Ramond,  Dralet,  etc.  II  est  divise  en 
2  chapitres.  L'un  comprend  le  voyage  de  Toulouse  a  Bagncres 
de  Bigorre ,  et  I'auli'e  celui  de  Bagnores  a  Bayonno  ,  et  dans 
chacun  sont  introduites  les  courses  dans  les  diiTerontes  vallees 
des  Pyrenees.  Trois  appendix  (l'un  sur  le  pays  Basque,  I'au- 
tre  sur  les  sources  niinerales,  et  un  troisieme  sur  les  hau- 
teurs principales  des  Pyrenees)  terminent  cet  ouvrage. 

3oO.    RkMARQTJES   sur   t.A    POSITION  GEOLOGIQUE  DES  COUCHES  DE  LA    FO- 

RET  DK  TiLGATR  da:is  le  Sussex;  par  G.  Mantell.  (  Edinburgh 
N.  philos.  Journ,  ;  juill.  a  oct.   1826,  p.  262.) 

L'auteur  pretend  que  M.  Prevost  a  rapproche  sans  aucune 
raison  les  couches  de  Stouesfield  de  celles  de  Tilgate,  et  il  s'ap- 
puic   sr.rtout  sur   une    coupe   naturelle    entre   Brighton   ct   la 


Geologie.  4^5 

foret  de  Tilgate,  ou  Ion  voit  les  couches  de  Tilgate  couverte* 
par  le  vealdclay,  les  sables  de  Shanklin  et  la  craie  de  South- 
Downs.  Les  couches  de  Tilgate  sont  du  menie  age  que  le  sable 
ferrugineux  qui  traverse  le  Sussex.  II  observe  que  notre  con- 
naissance  de  la  distribution  des  fossiles  est  encore  trop  impar- 
faile  pour  pouvoir  decider  1  age  d'un  depot  par  quelques  petri- 
lications  ,  et  que  M.  Prevost  a  eu  tort  de  vouloir  faire  soup— 
Conner  un  depot  tertiaire  a  Stonesfield  et  Tilgate  ,  parce  qu'une 
tht'orie  le  vouiait  ainsi.  Enfin  il  donne  line  iiste  compara- 
tive des  fossiles  connus  dans  ces  deux  localites.  On  y  remar- 
que  dans  toutes  deux  des  restes  de  Megalosaures,de  Crocodiles, 
de  Plesiosaures  ,  d'oiseaux  et  de  tortues  ;  des  dents  de  Vjinarhi- 
,  ens  lupus,  du  hois,  d<>s  fougercs,  des  roseaux,  des  carpolithes 
et  des  roguons  de  quartz  ;  mais  dans  le  schiste  de  Stonesfield,  il 
y  a  de  plus  des  Tiigonies,  des  Belemnites ,  des  Peignes ,  des 
Fucus,  des  elytres  d'insectes  et  des  restes  de  Didelphes  ;  tandis 
qua  Tilgate  ily  a  des  OS  d'Jguanodon  et  des  Unio,  des  Maclres  , 
des  Paludiiies,des  Gyrenes, des  \iAm3LCiX.es{Endogenites  erosa)  le 
BlalJirariaLjellii.  A  Stonesfield  le  depot  est  marin,  a  Tilgate  il  est 
plutot  d'eau  douce.  11  est  singulier  qu'on  confonde  encore  un 
terrain  d'eau  veritable  avec  un  melange  accidentel  de  coquilles 
d'eau  douce  ou  terreslres  :  si  une  coquiUe  marine  se  trouvait 
empatee  dans  le  calcaire  d'eau  douce  de  Fontainebleau  ,  serait- 
ce  pour  re!a  du  calcaire  marin  ?  L'auteur  annonce  un  ouvrage 
siir  les  fossiles  de  Tilgate. 

ooi.  Hauteurs  mesurees  baroriktriquement  dans  le  ckrclk  du  Rhin 
EN  Bavikre,  sous  le  So"  de  latit.  nord ;  par  de  Nau.  [Zeit- 
schrift  fiir  Mineral.-,  dec.   1826,  p.  .5oi.) 

M.  de  Nau  donue  la  hauteur  de  43  points  du  pays  bavavois  sur 
la  gauche  du  Rhin.  Le  Rhin  est  eleve  de  324  p.  sur  la  mer  a. 
Spire,  de  QJi  p.  a  Manheim,  et  de  198  p.  a  Coblentz;  le 
Necker  est  do  70  p.  plus  haut  a  Heidelberg  qu'a  3Ianheim. 

002.  Uedersiciit  der  Rheinisciien  und  Eifeler  erloschemen  Yul- 
kane  ,  elc.  —  Revue  des  volcans  eteints  de  I'Eiffel  et  des 
l)ords  du  Rhin  et  des  depots  soulcves  qui  sont  en  rapport 
avec  eux  ,  ouvrage  suivi  de  remaixjues  techniques  sur  ces 
roches ;  par  le  liaron  Van  der  Wvck.  In-8».  dei22  p.  Prix,  4 
fr.    B "nn  ,   1826;   Weber. 

28. 


436  Geologic.  N^.  3o2. 

Les  volcans  du  Wiin  sont  fort  has ;  la  plus  haute  cimq  volca- 
nique  ne  s'eleve  qua  a,ooo  pieds  sur  la  mcr.  Le  lac  de  Laach 
n'est  pas  le  resultat  de  iecroulement  d'un  volcan ,  c'est  ua 
anciea  cratere ;  4  volcans  eteints  I'entourent ;  le  Veitskopf  a 
encore  un  cratere ;  le  second  volcan  etait  forme  par  le  Cruf- 
ter-Afen  et  le  Nickenicher-Rothenberg ;  le  5^  est  le  TuUen- 
berg,  et  le  4^.    le  Beller-Rothenberg.    Le  lac  etait  le  centre 
d'action  d'un  prand  nombre  de  volcans  que   I'auteur  enuiuere 
et  qui  fornient  antour  du  lac  comme  des  rayons,  Dans  1  Eiffel  les 
volcans  ne  se  sont  pas  lies  ensemble  de  la  sorte.  L'auteur  enu- 
mere  un  grand  nombre  d'anciennes  coulees  de  lave.  Plusieurs 
eruptions  de  I'Eiffel   ont  ete   sous-marines;   un  cosirant  d'eau 
allant  de  I'O.  a  lest  a  detruit  en  partie  les  volcans  du  Rliin  et 
de  lEifPcl.  Des  exemples  etayent   cette  supposition.  II  y  a  des 
agglomerats  volcaniques  deposes  par  I'eau  entre  Daun  ,  Mehren 
et    Scbalkenmehrcn  ,   il  y  en  a  de  niomc  a  JNicdermcnnick    et 
sur  les  bords  du  Uhin.  Le  trass  de  Broblthal  a  ete  arrange  par 
loan.  Des  marnes  rccouvrent  les  depots  volcaniques  et  alter- 
nent  avec  les  plus  receiis,  comme  a  Andernach ,  etc.  L'auteur 
distingue  sur  les  bords  du  Uhin  plusieurs  depots  aqueux;  I'un 
A  forme  Taroilp  des  bords  du  lac  de  Laach,  les  gres  deRieden, 
le  tuf  volcaniciue  entre  VVchret  Rieden  et  un  autre  plus  recent, 
le  trass  a  impressions  de  feuilles  d'arbres  et  le  tuf  calcaire  de 
Broblthal..  L'auteur  suppose  que  ces  volcans  ont  commence  a 
agir  pendant  I'epoque  secondaire  et  ont  cesse  avec  la  periode 
tertiaire.  11  niontre  par  des  exemples  qu'un  courant  venu  de 
I'ouesta  forme  des  depots  de  sable,  d' agglomerats ,  etc.,  avec 
des  rochers  dijtruits  du  voisinage.  11  donne  des   exemples  de 
volcans  ou  de  pays  volcanises,  qui  out  etc  sujets  a  des  ecrou- 
lemens,  tels  que  Ic  Bumersberg,   le  P.odderberg,  etc.  Les  val- 
lons  en   forme  de  bassin  sont   d'anciens   craleres ,   tel  est  le 
Murmesweiher  pres  Mehren.   Les  eruptions  sous-marines  sont 
indiouces  par  les  Maares.  Le  mont  basaltique  le  plus  hautdans 
I  Kiflel ,  est  le  Acht    pres  de  Kaltenborn  ;  un  district  basaltique 
considerable  separe  les  volcans  de  I'Eiffel  et  du  Rliin  ,  et  il  no 
presenle  ((u'une  seule  eruption  reccnte  a  Boos.  Au  milieu  des 
volcans  de  I'Eiffel,  il  y  a  un  seiil  cone  basaltique  I'A  rnolpbus- 
bert'.  Dans  le  district  volcaiii([ue  du  llliin,  dont   le  Mayenfeld 
fait  partie,  il  n'y  a  point  de  masse  sonlevee ;  mais  entre  Rieden 
cl  Kcmpenicb,  il  y  a  dfs  vokaiis  et  des  trachytes  qui  se  liouL 


Mine'ralogie.  4^7 

aux  roches  soulev^es  des  deux  hords  da  Rhin  ct  meme  du 
Weslenvald.  L'auteur  en  conclut  que  les  districts  de  volcans 
eteints  u'offrent  gu^re  de  basaltesouleve,  ct  Ics  contrees  basal- 
tiques  ne  renferment  presque  point  d'eruptions  volcaniques. 
Sur  les  bords  du  Rbin ,  la  ponce  distingue  les  volcans  eteints  , 
et  le  pyroxene  ceux  de  rEiffel;  les  laves,  les  scories  et  les 
masses  rcjetees  do  ces  deux  contrees  sont  differentes;  dans 
I'Eiffel,  ce  sont  des  gres ,  des  scliistes  ,  etc.,  scorifies;  sur  le 
Rliin,  des  basaltes.  Les  basaltes  souleves  offrent  aussi  des  diffe- 
rences. L'auteur  entre  dans  des  details  sur  les  eaux  acidules  et 
les  moffettes  dependantes  des  contrees  volcanisees.  II  donne 
quelques  observations  snr  I'attraction  qu'exerce  le  basalte  sur 
la  foudre ;  les  cavernes  dans  les  laves  sont  tres-froides  et  eon- 
tiennent  quelquefois  de  la  glace  toute  I'annee.  La  neige  reste 
plus  long-lemps  sur  les  nionts  volcaniques  que  sur  le  schiste. 
II  dccrit  differentes  apparences  curieuses ,  la  Maare  de  Wein- 
feld,  des  cavernes,  des  basaltes  columnaires  au  Mendeberg,  etc. 
II  y  a  des  colonnes  de  i6o  p.  do  haul.  II  donne  un  catalogue 
des  rocbes  et  des  niineraux  de  ces  pays.  Nous  ne  reniarquerons 
que  le  sapliir  dans  le  basalte  du  Siebcngebirge,  le  Spinelle,  le 
zircon  Hyacintlie  dans  le  basalte  de  Quegsteinet  deUnkeljl'Har- 
motome  dans  le  basalte  du  Mendeberg ,  le  Plionolite  de  Rosenr 
liayn,  dans  les  Sept-Montagnes,  les  roches  changees  en  jaspe  ba- 
saltique  a  Unkel  et  Licrs,  ct  des  scories  vitrifiecs  dans  I'Eiffel. 
Le  teste  de  I'ouvrage  contient  des  details  techniques  sur  les  ro- 
ches volcaniques  et  sur  I'influence  des  niontagnes  sur  les  bom- 
raes,  et  29  notes  le  terminent.  L'auteur  rapporte  que  dans  I'lle 
neerlandaise  de  Voorne  pros  Rokauje,  il  se  forme  du  tuf  cal- 
caire  dans  un  petit  bassin,  et  il  croit  que  I'cau  sc  charge  de  chaux 
en  passant  par  la  craie,  qui  ne  doit  pas  etro  eloignec  de  la  sur- 
face du  sol. 


MINERALOGIE. 

5o5.  Sua  LA   FLEUR  d'Urane,  uouvelle  espece  minerale.  [Ediitb. 
journ.  qfscicnc;  juin  1826;  ct  Mc'moires  de  la  Soc.  du  Mu- 
seum de  Bolicme ,  t.  II,   1824.) 
Le  professeur  Zippc,  de  Prague,  a  donuo  la  descriplion  sui- 

vante  d'un  mineral  qui  lui   a  etc  envoyc  ,  comme  une  cspcce 


458  AJineralogie. 

noiivolle  ,  par  M.  Peschka  de  Joachimsilial.  Ce  mineral  est  d  un 
jaune  tres-pur  et  Ires-vif ,  interniediaire  entre  les  teintes  du 
jaune  citron  et  du  jaune  de  soufie.  On  le  tronve  en  petites 
masses  cristallines,  trop  perites  pour  que  Ion  puisse  determi- 
ner sa  forrae;  il  n'a  qu'un  faible  eclat,  est  opaque  et  tres-ten- 
dre.  Chauffe  legerement  au  chalumeau  ,  il  devient  dun  jaune 
orange.  II  est  soluble  avec  efifervescence  dans  les  acides,  et  sa 
solution  de  couleur  jaune  donne  un  precipite  biun  par  le  pnis- 
siatc  de  potasse.  II  parait  done  que  c'est  un  carbonate  d'urane. 
II  a  ete  trouve  dans  une  veine  d'argent,  a  Joachimstlial ,  en  Bo- 
herae  ,  sur  I'urane  oxide,  avec  I'ocre  d'urane  et  la  pharniaco- 
lite.  II  se  distingue  de  I'ocre  d'urane  par  son  eclat  plus  vif  et 
sa  teinte  plus  pale,  et  du  sulfate  d'urane  decrit  par  le  profes- 
seur  Jobn,  par  son  insolubilite  dans  I'eau.  II  doit  probahlement 
sa  naissance  a  la  decomposition  du  mineral  d'urane,  sur  lequel 
jl  forme  une  sorte  de  croute. 

3o4.  Sur  l  euclase  ;  par  M.  Lew.  {Edinburgh pliitosopJi.  journal; 
Janvier  i8a6,  p.   129.) 

L'auteur  dc  cette  note  decrit  qu'elques  cristaux  remarquables 
d  Euclase,  que  M.  Heuland  a  ajoutes  recemment  a  sa  collec- 
tion. Au  lieu  de  la  forme  du  prisme  oblique  rectangulaire 
adoptee  par  Haiiy  et  Pbillips,  il  choisit  pour  forme  primitive 
un  prisme  rhoraboidal  oblique,  dans  lequel  Tangle  obtus  des 
pans  est  de  i  i4"  5o',  la  base  etant  inclinee  sur  ccs  faces  late- 
rales  de  118"  4^'- 

5o5.    Cristaux  kemaiic^uables  se  PLEo^ASTE.  [Ibid.;  p.    lySi) 

Le  D^  Fowler  a  decouvert  dans  ie  comte  d'Orang'i,  etat  de 
Kew-York,  des  cristaux  de  Pleoiiaste  remareiuables  par  leur  vo- 
lume, leurs  bases  ayant  de  4  a  16  pouces  de  circonference.  lis 
sont  de  couleur  noire  ,  et  dans  cette  localite  il  en  est  beaucoup 
dc  la  grosseur  d'un  boulet  de  canon.  lis  y  sont  associes  a  des 
cristaux  de  serpentine,  ayant  la  forme  dun  prisme  rliomboidal; 
a  de  gros  cristaux  prismatiques  de  fer  chromate ,  ayant  deux 
pouces  de  longueur  sur  un  pouce  de  large;  et  a  des  cristaux 
veits,  rouges  et  bruns  de  spinelle.  Tous  ces  mineraux  sont  en- 
gages dans  un  calcaire  priniitif.  On  rencontre  dans  le  memc 
district,  des  cristaux  de  scapolite  de  la  plus  grande  dimension. 


Minercdogie.  4^^ 

3oG.SuR  LE  TuNCSTATE  DK  PLOMB  ;  par  M.  Levt.  [Annals  of  J)  kilos.; 
nov.  1826,  p.  364j 
Un  echantillon  de  ttingstate  de  plomb,  de  la  collection  de 
M.  Turner,  a  ofFert  a  M.  Levy  de  beaux  cristaux  de  cett.e  sub- 
stance dont  la  forme  etait  celle  d'un  prisme  a  base  carree  ,  ter- 
minee  par  des  sornmets  pyramidaux.  Les  bases  de  ce  prisme 
etaient  modifiees  par  une  facette  sur  les  angles  ,  et  par  un  double 
rang  de  facettes  sur  les  aretes.  Ces  cristaux  elaient  facilenient 
clivables  parallelement  aux  faces  de  I'un  des  octa^dres  produits 
par  les  modifications  des  aretes.  Les  angles  de  cet  octaedre  sont 
de  990  43'  pour  les  faces  d'une  meme  pyramide,  et  de  iSi"  3o' 
pour  les  faces  adjacentes  dans  les  deux  pyramides.  M  Levy  a 
trouve  egalement  que  les  petils  cristaux  blancs,  cites  par  le 
conite  de  Biiurnon  ,  et  qui  accompagnent  quelquefois  le  uiolyb- 
date  de  plomb,  presentent  des  formes  analogues  a  celles  du 
tiingstate  de  plomb,  dont  les  caracteres  cristallographiques 
sont  presque  identiques  avec  ceux  du  molybdate.  ^L  Li'vy  a 
deja  fait  remarquer  I'aualogie  de  ce  dernier  avec  le  tungslate  de 
cbaux  ;  on  connait  d'ailleurs  les  rapports  qu'ont  entre  eux  le 
carbonate  de  plomb  et  le  carbonate  de  chaux  (arragonitej ;  le 
phosphate  de  plomb  et  le  phosphate  de  chaux;  de  tnus  ces  fail4 
reunis,  M.  Levy  conclut  I'isomorpliisme  de  la  chaux  et  de  I'cxide 
de  plomb. 

507.  Note  sur  la  presence  ue  l'anatase  dans  les  mines  de  dia- 
mant  du  Ijresil.  [Annales  des  sc.  nciiuv.;  oct.  1826,  p.  223.) 
On  a  remis  derniercment  a  M.  Vauqnelin  ,  un  certain  nom- 
bre  de  petits  cristaux  jaune  pale,  dune  grosseur  qui  allail  de- 
f)uis  celie  d'un  grain  de  millet  jusqu'a  celle  d'unpois,  etqui 
venaient,  disait-on  ,  des  mines  de  diamant  du  Hresil.  Ces  cris- 
taux examines  par  M.  Brongniart,onteterapportes,  uniqueiiieiit 
d'apres  leur  forme,  au  titane  anutase;  et  I'examen  que  M.  Vau- 
quelin  en  a  fait  a  confirmii  pleinemeut  cette  presomption,  et  a 
fait  connaitre  en  meme  temps  que  c'etait  de  I'oxide  de  titane 
parfaitement  pur.  Le  brun  ou  le  bleu  ne  sont  done  pas,  comme 
on  la  cru,  la  couleur  propre  de  l'anatase,  et  ce  mineral  qui 
jusqu'a  present  ne  s'etait  niontre  qu'implante  sur  des  roches 
primordiales,  vient  de  se  trouver  en  cristaux  isoles,  disseiiii- 
«cs  dans  le  terrain  nieuble  qui  reuferme  les  diaman*  du  district 
de  Minas  Geraes,  au  Bresil. 


44  o  Mineralog'ie. 

3o8.   Analyse  dk  DirFERENXEs  substances  minerales  ;  leltre  du  pro- 
fesscui'  Joii.i  (le  Berlin  ,  a  M.  de  Fcrussac. 

Je,  viens  d'analyscr  quclqucs  mineraux  provenant  de  la 
Bassc-Silesie,  que  31.  Glockcr,  profcsseur  de  mineialogie  a 
I'universite  de  Breslau,  a  eu  la  complaisance  de  m'envoyer.  Au 
nonibre  de  ces  mineraux  s'en  trouvait  un  dont  les  caracteres 
exterieurs  et  physiques  correspondaient  a  ceux  de  la  turquoise; 
sa  couleur  est  d'un  vert  bleuatre.  11  se  presente  en  masses 
mamelonees  ,  stalactitiques  ,  botrioides  ,  dissemine  en  un 
scliiste  siliceux;  sa  pcsanteur  specifiquc  est  de  5,ooo.  II  y  en 
a  deux  especes ,  de  meme  qu'il  y  a  aussi  deux  especes  de  tur- 
quoise orientale ,  dont  il  a  tout-a-fait  la  cassure,  I'eclat  et  la 
durete.  L'une  des  turquoises  est  decomposee  ,  et  I'autrc  ,  que 
j'ai  nommee  turquoise  noble,  ne  Test  pas.  Ce  mineral  se  trouve 
pres  de  Jordansmiihle  a  Stcine,  dans  un  schiste  siliceux  (Phta- 
nite ).  Ayant  analyse  quehpies  varietes  de  cette  substance ,  je 
fus  bien  surpris  d'y  trouver  de  I'acide  pbosphoriquc  ;  ce  qui 
m'engagea  a  repeler  men  analyse  de  la  turquoise  oricntale,  qui 
contient  bien  recUement  cet  acide  et  est,  comme  Ic  jjrcmier,  du 
sous-phosphate  d'ahuninc  ,  colore  par  dc  f  oxide  de  cuivrc  ct  de 
ioxidule  defer.  , 

La  turquoise  vcrte  ,  bleuatre  ,  stalaclitiquc  de  Silesie  , 
contient  : 

Alumine 44i^'> 

Acide  phosphorique.  .      00,90 

Oxide  de  cuivre.      .      .      .        3,^5 
Oxidule  de  fer    ....         i,8o 

Eau 19,00 

J'ai  aussi  docouvert  des  traces  d'acide  muriatique  et  dc 
nickel.  • 

C'est  done  une  note  a  ajouter  au  memoire  sur  la  turquoise 
que  jai  ecrit  en  i8o5  ou  1806,  a  Moscou ,  ct  dans  lequol  j'ai 
prouve  la  difference  entre  deux  substances  tres-difiFerentes  ,  la 
vraie  turquoise  et  I'odontolillie  bleue  et  verte. 

La  turquoise  ne  git  pas  seulement  a  Nichapour,  dans  le  Kho- 
rasan  ,  en  Perse  ct  a  Jordansmiihle,  en  Silesie;  on  pent  citcr 
comme  troisieme  gisement,  Bogoslav  en  Siberie  ;  au  moins  j'en 
ai  vu  un  echantillon  dins  la  collection  mincralogique  du  comtc 
de  Razumowsky. 


Botanique.  44* 

J'ai  aussi  analyse  I'olivine  tie  Pallas  ,  dont  j'ai  parle  dans  mon 
me  moire  sur  le  fer  metallique  des  aerolithes ,  etc.  ;  et  j'ai 
tiouve  sur  loo  parties,  v. 

Silice 38,75 

Magnesie 08,75 

Oxidule  de  fer 11, 25 

—  de  manganese.  .      .  0,62 

II  parait  qu'il  contient  aussi  des  traces  d'alumine  et  de  co- 
balt; mais  point  de  nickel.  Les  deux  analyses  de  ce  corps  que 
j'ai  citees  dans  mon  dictionnaire  de  cliimie ,  I'une  de  Klaprolh 
ct  I'autre  de  Howard,  different  en  cc  que  le  dernier  a  obtenu 
I  pour  100  de  nickel,  pendant  que  Klaprotli  n'en  a  point 
trouve  ,  d'ou  il  suit  que  I'olivine  analysee  par  M.  Howard 
(itait  melee  de  fer. 

En  attendant,  la  perte  considerable  que  presente  mon  ana- 
lyse ,  m'obligera  de  la  repeter. 


BOTANIQUE. 

009.  De  plantis  in  expeditionk  seeculatoria  Romanzoffiana  ob- 
SERVATis;  auct.  Adelb.  de  Chamisso  et  Died.  deScHLECHTENDAL. 
(  Linnoea  ;  juillet  1826,  p.  5i2)  (voy  le  Bull,  de  nov.  1  826; 
n°,  284,  et  fevr.  1827,  n".  181.) 

EricacejE.  Jlhododendrumdaviiricum'L.  chrjsanthiimVoW.  cha- 
mcecistus  L.  (  Siberie  orientale  ) ,  canitschaticum  Pall,  (ile  Una- 
laschka,  golfe  Saint-Laurent). — Jzalca  procumbais  L.  (  detroit 
de  Behring  ,  lies  Aleoutiennes  ,  Siberie  orientale  ).  — Ledum 
paluslrc  L.  ( ilc  Chamisso  ).  —  Pyrola  rolundifotia  L.  (  Unalas- 
chka)  ,  asarijhlia  Mchx.  minor  L.  var.  coiifcrta  (Unalasklia)  , 
pumila  Hornem.  (golfe  Saint-Laurent),  secundn  L.  (golfe  d'Es- 
chscholz),  u?iiJlorah.  ( Siberie  orientale  ).  Les  individus  de 
toutes  ces  especes  de  Pyrole  sont  rares  dans  ces  parages. 
'— Menziesia  cccvulea  Wablbg.  (Siberie  tout-a-fait  orientale), 
Aleulica  Spr.  (  ile  Unalaschka  ).  —  Andromeda  tctragona  L. 
(Golfe  Saint-Laurent)  ,  Ijcopodioidcs  Pall.  (  Unalaschka  ) ,  cri- 
co'idcsV^W,  (Siberie  orientale),  A.  Jiedowskii ;  oclandra,  folii's 


442  Botaniqup.  N°.  Sck). 

squamiformibus  nilcntibus  lavilnis  fimbrlatis  qaadiifariain  imbri- 
cnlis ,  rarnis  virgat.'s  exacte  telragonis  ,  pcihutcuUs  iixillaribus 
glitbris  {S\hev\e  orientale).  A.  polifulia  L.  ( Golfe  Saint-Lau- 
rent) ,  revnluln  Spr.  (  Bresil  ,  envoyee  par  Sellow).  J.  eiicn- 
fyp/o'idef  ;  J'luticosn  glabra  ,  foliis  Inngins  pctinlalis  oblongis 
acumiimtis  ,  basi  subobliqui  rntundatis  ,  intcgcrriiiiis ,  raccnii.s 
lateralibus ,  gcrmine  pubescente  (  Bresil  meridional  ).  J.  rtuin- 
fnularin:  frulicnsa  ,folits  brcviter  petiolati<!  cnrdatls  laic  nvatii 
siibrelusis  mucronatis  coriaceis  ,  raccmis  axillan'bus  tcrininali- 
busque  et  rami's  junioribus  hispidis ,  geri/it/ie  pubescente.  (Bresil 
nieritlioual )  J.  pulclira  ;  fruticosa  ,  glabra,  foliis  pe.liolaii.i 
ovatis  miicrnnatis  coriaceis ,  racemis  sccundis  axillaribus  termi- 
nalibusquc  glabris ,  germine  glabra  (Bresil  tropical),  yl.  nerii- 
Jhlia  ;  fruticosa  glabcrrima  ,  foliis  petiolatis  obloiigo-lanceolatis 
acutis  basi  ovatis  coriaceis ,  panicula  recemosa  terminali,  germine 
glabra  (Bresil  tropical;  ces  trois  plantes  ont  ete  envoyees  par 
Sellow  ).  —  Gauliheria  mjrtilloides  ;  ramis  cl  foliis  late  lanceo- 
latis  sublus  setnso-tiirsutis,  Jloribus  axillaribus  solilariis  bre^issimc 
pedunculatis  (  Bresil  tropical ).  G.  ferruginea  \  foliis  oi>ats  acu- 
tis ,  supra  nitidis ,  margine  scabris ,  sublus  cum  ramis  ct  painculis 
racemosisferrugineo-tomenlosis.  (  Bresil  tropical,  toiUes  les  deux 
envoyees  par  Sellow)  —  Vaccinium  mjrtillus  L.  ?  uliginosum  L. 
i>ilis  idcea  L.  oxycoccos  L.  (Unalasclika).  f^.  salicinum;  foliis  cu- 
iiealo-lanceolalis  cuspidatis  inlegerrimis  glabcrrimis  subcoriaceis 
reliculata-venosis,f.nribus solilariis  breviiter pcdu/iculalis  axillari- 
bus (Unalasclika).  f^.cereum  Forst.  (lie  O-Wahii  surles  rcclieis). 
Gaylussacia  buxifoiia  Uunib.  et  Bonpl.  (  Bresil  ).  G.  pseudo- 
vaccinium;  glabcrrima  pubcscensve,  foliis  elliplico-lanceolatis  , 
floribus  reccmosis  c.jlindraccis ,  germine  glabra  vel  glabresceiilc 
(Bresil  tr0|)ical  ).  G.  salicifolia  ;  glabcrrima  pruinasa  ,  foliis 
oblongo-lanceolatis ,  floribus  cylindraceis  sublcrnis  (  Bre.sil  tro- 
pical, Sellow  n'en  a  envoye  qu'ua  soul  echantillon  ).  G.  liho- 
dodcndraii  ;  ramis  hispidis  ,  foliis  subglabris  ellipticis  basi 
aiiguslatis,  petiolis  pruinosis  ,  Jloribus  racemosis  cylindraceis 
(Bresil  tropical).  G.  rugosa ;  ramis  hispidis  ,  foliis  oblongis 
retusis  rugosis  margine  revolulis  suprci  scabris  subtus  hirsutis  , 
fl:>ribus  racemosis  cylindraceis  (  Bresil  ti'opical.  ).  G.  pscudo- 
gaidtheria  ;  ramis  hispidis  striclis  ,  foliis  anguste  elliplicts  cor- 
datis  ulrinquc  scabris;  lloribiLi  racemosis  campanulatis  (Bresil 
tropical  ).   G.  incana  ;  iiicaiio-tomentosa,  foliis  oblongis  margine 


Botanique.  4"^-^ 

revnlutis ,  flnribus  racemosis  cainpanulntis  (  Brosil  Iropical  ). 
G.  pinifolia;  glaberrima  pruinosa ,  foliis  liiicnribiis  utrinque 
acutis  crenatis ,  Jloribus  urceolalis  sublernis  axe/lar/biis  (Bvesil 
tropical  ;  toutes  ces  plantes  Brasiliennes  ont  ete  envoyees  par 
Sellow  ),  Jcrostaphjlos  alpiua,  uvn  iirsi  Ktb.  {Unnlnsclika).  — 
Impelrum  nigrum  L.  (Kamtschatka  ,  Unalaschka,  ile  Cliamisso , 
Saint-Laurent,  tout  le  detroit  dc  Behring). 

EpACRiDEiE.  Cjathodcs  tamciameia ;  corollce  laciniis  btiibfi/it , 
drtipa  5-S-loculari ,  Joliis  cunealo-angusle-obovnlis  pctiohilntis 
fiiucronidatis ,  subtiis  multinervibiis  [We  O-Walin).  —  Escallonia 
pulverulenta  Pers.  ( Port  de  la  ville  de  la  Conception).  E. 
cldorophjlla ;  foliis  obovato-cuneatis  miicronidatis  iiilegcrvitnis 
glabris  subtiis  ctesio-albidis ,  Jloribus  racemosis  icrminnUbas. 
(  Bresil  meridional  ).  E.  Jloribuiida  H.  B.  Klh.  (Montevi- 
deo).  E.    resinosa    Pers.    (Rio  Grande  du  Bresil  ). 

DroseracE;E.  Droscra  rotundijhlia.  (Unalaschka,  mont  Li- 
ban,  Bresil,  bien  plus  repandue  que  le  D.  longifolin).  D. 
hilnris ;  foliis  spathulairi-  lanccolntis  in  petinlnm  allcnunlis  ^ 
obtnsis ,  supra  et  rnarginc  pilis  glandulifoi  is  obsilis ,  sub/us 
pctioloque  villosis ,  stipulis  nullis ,  pcdanculo  erecto  hirto  su- 
pcriic  glauduloso ,  Jloribus  racemosis  secundis  bracteatis  (Cap 
de  Bonne-Esperance  ).  —  Parnassia  pnluslris  L.  (Detroit  de 
Behring,  golfe  d'Eschscholz ,  cap  de  Bonne  -  Espcraiice  ). 
P.  Kotzcbuei ;  appendicibus  iriselis  ,  foliis  rmlicalibuf  cnn- 
linoquc  subbnsali  petiolatis  subcordulo  -  Oi'atis ,  petalis  quant 
sepala  bre\'ioribus  anguste.  ellipticis  trincrviis.  (Unalaschka). 

Papaverace^e.  Papaver  nudicaule  L.  (  Unalasciika  ties  Clia- 
misso ,  Saint-Laurent,  Saint-Georges).  Jrgemone  mexicana  L. 
(lies  Lucon,,  0-Wahu  ,  Bresil  meridional).  —  Eschschotzia  ca- 
lifornica  (Port  Sainl-Francois  de  la  Californie ;  les  anterrs 
repetent  ici  les  caracteres  generiques  qui  ont  ete  deja  publies 
dans  les  Hor.  phys.  Berol.  Bornuae,  1820  ).  Ce  genre  d'a|)ri'S 
Decandolle  doit  etre  place  pres  des  Salicaires. 

FuMARiACE^.  Dcljtra  lachcnalia^Jlora  D.  C.  (Siber.  orient.).  Co- 
rydalis  ambigua;  radice  bulbosa  solida,  caule  subsimplici  credo 
sub  ramo  injimove  folio  squamigcro  ,  foliis  2-3  bilernatim  seclis, 
scgmcittis  oi'alibus  obtusis  subcunealis  ,  primariis  longc  petiolatis, 
raccmo  mnllifloro  laxo,  bracleis  i/itcgris,  siliqiiis  liiicaribus  rr.  ctis. 
(Siberie,  Jenisee).  C.  pauciflora  Pers.  (ile  St. -Laurent).  C.  pa'o- 
nicvfolia  Pers.    (Kamtschatka)      C.   sibirica  Pcis.   (  Dauurie  et 


444  Botnnique. 

Sihei'ic  orieatalc).  I.c,^  aiUeiirs  ajoutent  aux  espi-ces  dc  Cory 
dalis  Irouvees  pai*  eux ,  d'autres  especes  troiivees  par  Pallas  C. 
longijlora  Pors.  ,  mnrschalliatia,  riobilis  Pcrs. ,  perxica  espece 
nouvelle  de  I'lierliiei'  de  Willdcnow  ,  J'umaria  persica  ,  foliis 
ternatis  opposi/is ,  bracleis  intcgris  ovalis ,  capsulis  iiiUaiitibas. 
(  Perse  ,  trouvee  par  C.  Gmclin)  C.  cracca;  caule  adsccndciitc , 
foliis  bipinnalini  seeds ,  segmentis  obovalis  integris  i/icisisi'e,  pe- 
tiolis  cirrhosis ,  braclcis  lanccolatis  intcgris  squamiformibiis  pedi- 
ccUos  ceqiiantibiu  racemis  scssilibus,  siliquis  pcndulis  polyspcrniis 
(  Cap).  —  Fumaria?  Lichtensteinii ;  caule  debili  scandente  , 
foliis  bipennatini  sectis  cirrhosis^  segnienlis  lanccolatis  incisis , 
floribus  minimis  ,  pcdicellis  defloratis  capillaribus  clongatis  , 
bracleis  scxics  longioribus.  (Cap). — Discocapnos  genre  nouvcau, 
flos  fomarice  ,  samara  orbicularis ,  complanaia ,  mcmbranacea , 
ittrinqite  nen>o  medio  percursa  ,  stjli  basimucronata,  unilocularis , 
locuio  centralis  alacingentc  peripherica,  indehisccns,  monosperma , 
semen  i  lenliculari-compressum,  tcnuissime  granulatum,  nitidiim. 
Discocapnos  Mundlii  (Cap;  aout  en  fleurs  ct  en  fruit).  {  Sui- 
vront  Ics  Rosacccs  ) .  R . 

5 10.  Obsebvatioms  -sur  le genre  Asteroma  ,  et  description  de  deux 
nouvclles  especes;  par  M""*.  M.  A.  Libert.  [Annal.  dc  la 
Soc.  Linn,  de  Paris;  lorn    V*.  ,  sept.  1826,  p.  4o4-) 

Fries  n'avait  onserve  du  genre  Asteroma  que  le  A.  Padi  : 
Mademoiselle  Libert  ajoute  une  nouvelle  espece  a  la  pre- 
miere, et  decrit  ainsi  et  les  caracteres  du  genre  et  les  caract(!:res 
des  especes. 

Asteroma  :  Fibrillce  innatce ,  repentes;  sporangia  mcmbranacea 
op  ice  poro  pertusa,  axi-subelevati  "it-^-anriulati. 

A.  Padi  Fr.  sporangia  innata  scriata,  fibrilUs  dichotomis  pcni- 
cillatis  jiincla  (Ardennes). 

A.  Jlosoi  L,'ih.;  sporangia  spnrsa ,  fibrillis  ramosis  radiatini 
expansis  insidentia  (ALilmedy,  dans  les  jardins  de  Monlbijou). 

Ces  2  especes  sont  trcs-joliment  figurecs.  R. 

5i  I  .  Sur  deux  nouveaux  genres  de  I^ysso'ideks  ,  et  sur  une  nouvelle 
ESPECE  d'Eurotium  ;  par  R.  Kaye-Greville.  {Edinb.  philos. 
journ. ;  juil.    iS^S,  p.  63. ) 

Gemik  CiijiTOPSis.  Fila  minula,  conlinua,  erccta,  opaca,  setilor- 


Botanique.  445 

inia,  basi  raniulis  breviljus  instructa  ;  sporidia  pellucida,  nuil.i, 
inter  ramulos  coaccrvata. 

Chcetopsis  W'auchii  Grev.  in  liyno  putrido  vcre,  propu  Edin- 
burguin . 

Genre  MACROTRirnuM  Gr.  fda  conferta ,  suberecta  ,  raniosa 
(  robusta  },  subopaca,  septata  ,  flexuosa  ,  rigidiuscula  ;  sporidia 
sparsa  ,  distincta,  colorata,  varia. 

1'''^.  espece.  M.  fcrrugineum  eifusum,  subpulverulentum,  fer- 
rugiiieuni ;  fdis  brevissimis  ,  adscendentibus,  flexuosis  ;  raniulis 
divergcntibus,  obtusis  ;  sporidiis  globosis,  raniulis  adnalis. 

(Hub.  in  ligno  putrido,  autumno ;  prope  Edinburgum 
lectum. ) 

2«.  espece.  M. /ie/e70.s-^on//?i  caespitosuni,  fuscum;  filis  brevis- 
simis, suberectis,  ramosis,  geniculato-flexuosis ,  septatis,  i-aniis 
divergcntibus,  obtusis;  sporidiis  sparsis,  oblongis,  i-5  locula- 
tis.  (In  capsiilis  eniortuis  Qentiance  campeslris .) 

4'^-  espece.  Eurotiuin  rosnrwn  CKspitoso-effusum  ,  sericeuni  ; 
peridiis  gregariis,  viridescentibus,  floccistectis;  floccis  elongatis, 
confcrtissiniis,  siniplicibus ,  medio  adscendentibus.  Toutes  ces 
especcs  sont  fjgurees.  Pi. 

oil.  MoNOGRAPniE  DU  GENRE  Xeranthemum  ;  par  M.  Gav.  (Lu  a  la 
Societe  d'Hist.  Kat.  de  Paris  ,  seance  du  9  mars  iSay.) 

L'auteur  ,  apres  avoir  trace  la  clironologie  du  genre,  en  ex- 
pose avec  beauc(  up  de  details  les  caracteres  generaux  et  dislinc- 
tifs.  Les  eurs  de  la  circonference  ont  un  ovaire  qui  reste  sou- 
vent  sterile  :  la  coroUe  en  est  pour  ainsi  dire  bilabiee.  Dans  les 
fleurs  du  disque  ,  les  Claniens  sont  soudes  a  la  corolle  par  une 
portion  notable  de  leur  longueur.  II  decrit  ensuite,  1°.  le  X. 
aniiuum,  qui  s'etend  dcpuis  les  monts  Ouralsjusqu'en  Autriclie  , 
et  qui  nc  parait  dans  aucune  partie  do  I'Europe  occidentale  ; 
2°.  le  X.  inapcrtitm,  originaire  de  Sicile,  Espagne  ,  Portugal,  et 
de  tout  le  littoral  europeen  de  la  Mediterrance ,  mais  qui 
n'cxiste  ni  dans  la  Corse,  ni  dans  les  iles  Baleares  ,  ui  dans 
I'Europe  orientale  ;  5°.  le  A",  scsamoidcs,  que  Ton  troiive  sur  les 
cotes  de  la  nier  ISoire  ,  dans  la  Ilongric  ,  a  Trieste,  Naples? 
Italic:'  ct  nullcnient  dans  rAlleniagnc.  Ces  Irois  esprccs  coni- 
posent  tout  le  genre. 

L'auteur  y  joint  la  dcscriplion  generi(;iic  et  sjieciiiipic  dii 
C/uiirliiiia  xcrari(he/>imdrs  Dcsf.  [Xcranthcihuiii  orieiilnic  Willd.J, 


446  Zoologie. 

«'»p('re  unique  du  genre,  et  qui  vient  ilans  la  'J'urquie  cVAsie, 
a  Alej),  et  »lans  toute  la  Syiic. 


ZOOLOGIE. 


5 1 5,  Du  STRTEMC  vKiNEUx  CHEZ  LKs  Crustaces.  Extrait  dim  me- 
UHiire  cic  P.-W.  Lund,  couronnc  par  I'univers.  de  Copenha- 
gue.  [Tidsskrift  for  Naturvideiiskab. ;  n".  xi ,  p.  235.) 

Depuis  que  Bojanus  avail  prouvii  la  nuUite  des  conjectures 
qui  avaieut  ete  formees  par  les  naluralistes  sur  le  sjstenie  de 
circulation  dans  les  Decapode-s,  el  particulieremeut  sur  la  liaison 
entre  le  systeme  veineux  et  les  branchies,  lUniversite  de  Co- 
penhague  a  pense  qu'il  serait  utile  de  soumettre  a  de  nouvelles 
recherches  ce  point  d'anatomie  comparee.  M.  Lund,  dont  elle 
a  couronue  le  memoire ,  expose  d'abord  ses  recherches  sur 
le  systeme  veineux ,  puis  il  fait  sentir  en  quoi  les  resultats  de 
ses  recherches  different  de  ceux  de  ses  predecesseurs.  M.  Cu- 
vier  a  adniis  une  communication  immediate  entre  le  cceur  et 
les  branchies  ,  attendu  qu'une  injection  faite  dans  une  des  gran- 
ges veines  des  branchies,  a  porte  sans  ditEculte  le  fluide  jus- 
qn'au  cceur,  M.  Lund  ne  doute  pas  de  I'exactitude  de  I'obser- 
vation;  mais  il  ne  pense  pas  que  Ton  soit  autorise  pour  cela  a 
ndmettre  une  liaison  veineuse  entre  le  cceur  et  les  branchies, 
attendu  que  les  deux  canaux  qu'on  a  pris  pour  des  tuyaux  de 
branchies,  sonttrop  larges  pouretre  des  veines,  et  que  I'un  d'eux 
se  termine  par  un  sac  plat  et  en  forme  de  fer  de  lance,  ce  qui 
ne  se  voit  dans  aucune  veine.  M.  Lund  pense  que  nous  ne  con- 
naissons  encore  qu'une  partie  du  systeme  circulatoire  des  Deca- 
podes;  il  a  suivi  les  ramiGcations  veineuses  jusqu'a  leurs  exlre- 
mites  capillaires  sans  trouver  les  veines  qui  doivent  former  la 
communication  clierchee.il  aexamine  s'il  n'existe  pas  un  autre 
centre  circulatoire  que  I'organe  musculaire  qu'on  a  pris  jusqu'a 
i)resent  pour  le  cceur,  mais  il  n'a  pas  reussi  a  le  decouvrir.  Tout 
ce  que  M.  Lund  croit  pouviiir  assurer  c'est  que  I'appareil  qu'on 
a  uegarde  chez  les  Decapodes  comme  etant  celui  du  systeme  de 
la  circulation,  ne  Test  pas,  et  il  presume  que  I'appareil  des  De- 
capodes forme  une  transition  de  celui  des  autres  Crusta- 
ces au  vaisseau  dorsal  des  Insectes.  Deja,  dit-il ,  chez  les  Sto- 
mapodeS;  le  cceur  est  un    vaisseau    dorsal    qui    s'etend  dune 


Zoologie.  4^7 

extremite  du  corps  a  I'autrc,  ct  qui,  par  une  quantite  de  rami- 
jQcations  laterales,  s'etend  dans  toutes  les  parties.  II  n'existe  point 
cliez  cux  dc  tronc  vcineux  descendant  sur  la  surface  du  ven- 
tre; et  je  n'ai  pu  trouver  non  plus  sui-  le  Srjuilld  digilalis  la 
veine  ceutrale  (jue  Cuvier  avuesurle  Sq.  fasciata  11  existe  pa- 
reillement  chez  les  Isopodes  et  les  Scorpions  ,  scion  Trevira 
nus,  cliez  les  JJraiicliiopodes  selon  Scha;Ter,  Jurine  et  Ram— 
dohr,  un  vaisscau  dorsal  analogue  a  celui  des  Insecles,  et  qui 
n'en  dilTere  qu'en  ce  qu'il  a  des  ramifications  laterales;  or,  ces 
ramifications  diminuent  de  plus  en  plus  dans  les  divers  p-enres 
d'animaux  ;  elles  disjiaraissent  totalement  tant  dans  I'ordre  des 
Isopodes  que  dans  celui  des  Branchiopodes,  en  sorle  que  nous 
y  trouvons  deja  to!it  le  vaisseau  dorsal  des  insectes.  A  I'egard 
<i('S  j;rands  cauaux  qni  viennent  des  branchies,  et  s'unissent,  a 
l\  poitriue,  a  d'autres  vaisseaux ,  et  semblent  doboucher  au 
coeur,  selon  les  experiences  de  M.  Cuvier,  on  ne  peut  pas 
admctlie  que  ce  soicnt  des  vaisseaux  sanj^'uins  ;  niais  I'auteur 
deniande  si  ce  ne  seraient  pas  des  vaisseaux  aeriens  destines  k 
conduire  dans  I'appareil  de  la  respiration  I'air  secrete  dans  les 
brancliies;  il  se  reserve  de  developper  ailleurs  les  motifs  de  cette 
conjecture,  faisant  seulement  observer  que  les  recherches  ana- 
toniiqnes  de  Treviranus  sur  les  Isopcdes  et  les  Arachnides  , 
paraisseut  indiquer  uue  analogic  complete  entre  ces  animaux 
et  les  Ecrevisses  ,  pour  cette  ])artie  de  I'organisation  ,  attendu 
que  dans  les  premiers  genres  on  trouve  aussi  une  cjmmuni- 
.  cation  immediate  entre  les  brancliies  et  le  vaisseau  dorsal,  par  ie 
moyeu  de  larges  canaux.  (Voy.  le  Bull.,  I.  YJI,  no    220.)   D. 

3i4.  Descriptioin  de  tpois  Paimllo.n's  nouvellement  observes;  par 
M.  Alex.  LErEBVRE  ,  membre  de  I'Acad.  de  CJatane.  [Aniuil. 
dclaSoc.  Linn,  de  Paris ;  nov.    1826.) 

II  est  question  dans  ce  memoire,  lo.  de  VOrgya  ericiv ,  fif^uree 
et  decrite  dans  Panzer,  continuation  par  M.  Germar,  fuse.  8  , 
tab.  ly  ;  2o.  du  Satjrus  E\>ias ,  deja  decrit  par  Heyer  ;  5".  du 
Poljammalus  /fges/or,  decrit  sous  ce  noni  par  Godart  (dans 
\  Encyclopedic) ,  et  figure  sous  celui  d '/sW/r// dans  los  sup- 
plemens  de  lliibner.  Ces  5  lepidopteres  sunt  figures.  Les  details 
sous  le  n".  Ill,  et  les  lettres  / ,  wi ,  n,  ainsi  que  les  n"\  1  ,  2 
et  5,    nous   paraisseut  devoir  etre  rapportus  a  I'O/^^a  cricte. 

A    S.  F. 


448  Table  des  matieres. 

5i5.    Rectification  dk  la  description  da  jPomij-j:  Milhauzeri  , 

dans  I'ouvragc  Jc  feu  Godait  sur  les  Le'pidnptcre.t  de  France ; 

par  31.  Francois  de  Villiers.  {Annul.  detaSoc.  Linn,  dc Paris; 

novembre  1826.) 

Get  article  contient  la  description  du  male  du  Bomhyx  Mil- 
hauzcri inile  d'apies  nature  ,  ainsi  que  sa  figure.  A.  S,  F. 

,vv\\x\*\\\\\%*MV\\\\xx*4\\\\x'VV\v\\V\Vl\\iVV\\WVW\x\\v\V\VV\\\W\\VVVV\V\\V**^*v» 

TABLE 

DES  PRINCIPAUX  ARTICLES  DE  CE  NUMERO. 


Gcolog'ie. 
Nature  et  impovtance  de  la  geologie.  —  Age  du  depot  de  Terre- 

Negre  a  Bordeaux  ;  Boue 433 

Courses  dans  les  Hautes  Pyrenees  ;  W.  de  Liidemann. —  Position 

geolog.  des  couches  de  la  foret  de  Tilgate  ;  G.  Mantell 43 i- 

Hauteurs  mesurees  barometriquenient  dans  le  cercle  du  Rliin  en 

Baviere  ;  de  Nau •  435 

Volcans  eteints  de  I'EifTel ,  etc.  ;  baron  Van  der  Wyck //'. 

Mineralogie. 
Sur  la  fleur  dUrane  ,  437.  —  Sur  lEuclase;  Levy  ,  438.  —  Cris- 

tuux  de  Pleonaste,  ih.  —  Tungstate  de  plomb  ;  Levy  ,  439.  — 

Presence  de  I'Anatase  dans  les  mines  de  diamant  du  Bresil,  ib. 

Analyse  de  differentes  substances  minerales  ;  John 440 

Bolanique. 
Dc.  plniitis  in  expcdit.  speculat.  Romaiizoffiand  uhservatis  ;  Ghamisso 

et  Sclilechtendal.  ... 441 

Sur  le  genre  Asleroina  ;  Libert.  — Nouv.  genres  de  Byssoidces  ct 

nouv.  especes  d'£uroli!im ;  Kaye-Greville.  .   .   .   '. 444 

Monographic  du  genre  AVer«Hrte/«u/M  ;  Gay 44;> 

Zool^i>le. 

Du  systeme  veineux  chcz  les  crustaces  ;  Lund 44G 

Description  dc  trois  papillons  ;  Lefeljvrc 447 

Rectificat.  de  la  descript.  du /?o/m/)/x  j1///A«Hren';  De  Villers.   .   .  448 

Erraliim  de  Jaii%'ier'\Wll . 
Page  88,  ligne  24  :  Capsule ,  lisez  Cupu/e. 

FIX    DU    DIXIGME    VOLUME. 


PAIUS. —  IMPRLMERIE  DE  FAIN,  RUE  RACINE,  N".  /,, 

I'LACK   BE    l'oDEON. 


BULLETIN 

DES  SCIENCES  NATURELLES 
ET  DE  GEOLOGIE. 


TOME   XL 


LISTE 

DE  MM.  LES  COLLABORATEURS 
DE  LA  IP.  SECTION 

DU  BULLETIN  UNIVERSEL  DES  SCIENCES 

ET  DE  L  INDUSTRIE  (1). 


IllSrOlRE  NATURELLE  CENERALE. 

Geologie  ET  IMiNERALOGiE. — CoUaboratcurs  .-  MM.  Berlhier  (R. ), 
de  Bonnard  (B.  d.),  Boue  (A.  B.),  Brochant  de  Villiers 
(Br.),  B"".  Coquebertde  Montbret(C.  31.  j,  B"".  Cuvier, 
DesDoyers,  Dufresnoy,  de  Ferussac  (F. ) ,  Iluot,  Menard  de  la 
Groie  (M.  G.),  C.  Provost  (C,  P.  ).  —  Rtdactmr  principal , 
M.  Delafosse  (G.  Del.) 

HoTANiQUE,  Physiologie  ET  Pal/EONtographie  vegetales.  —  Cnlla- 
bor.  .  MM.  A.  Brongniard,  Cambessedes,  Duvau  (D-u.),Gau- 
dichaud,  Gay,  Guillemin  (J. -A.  Gn.,  ou  Gn.),  A.  de  Jussieu 
(A.  DE  Juss.),  Kunth,  M^rat,  Richard,  A.  de  Saiat-Hilaire 
(  Aug.  de  St.-Hil.  ). —  Rcdacteur  principal  •  iM.  Raspail. 

'/ooLOGiE ,  Anatomie  £t  Phv.siologie  generales  et  speciales  des 
animaux,  Pal^ontographie  animale.  —  Collab.  -.  MM.  Audinet- 
Serville  (Aud.  S.  ),  Bory-de- Saint-Vincent  (B.  de  St.-V.), 
Rose,  Breschet,  Cocteau ,  B"".  Cuvier,  Fred  Cuvier  (F.  C), 
Defermon,  Defrance  ,  C"^ .  Dejean  (D'.),  Desmarest,  Des- 
moulins  (D.  31.),  Duclos ,  Dumeril ,  Ferussac  (F.),  Gaimard 
(P.  Gaim.  ),  Guerin  (  E.  G.  ),  Latrcille  ,  Lepelletier  de  Saint- 
Fargeau  ( L.  S.-F.),  S.  G.  Luroth,  Payraudeau  ,  Rang,  dc 
Roissy, Straus  (S.  .s),  y'wey  .^-~Re'dact .  principal .  M.  Lessok. 


(I)  Ce  Recueil ,  compose  dc  huit  sections,  auxquellcs  on  pcut  s'a- 
bonner  stJparement ,  fait  suite  au  Bulletin  general  et  unh'ersel  des  an- 
nuices  et  dss  nout'cHes  scicntijiques ,  qui  forme  la  premiere  annee  dc  ce 
journal.  Le  prix  de  cette  premiere  anniie  est  de  40  fr.  pour  12  nume- 
ros  ,  composes  dc  10  fcuilles  d'impvession  cliacun. 

pAr.iS.  —   iMPRiMEnii;   de   fain,    rue   r.vriNE ,    n°.   4)    ri.ACE   de 

i.'iiiirn.x. 


BULLETIN 

DES  SCIENCES  NATURELLES 
ET  DEGEOLOGIE, 

Kedi&b  par  mm.  DELAFOSSE,  RASPAIL  ET  LESSON. 


DEUXIEME  SECTION 

DU 

BULLETIN   UNIVERSEL  DES  SCIENCES 

ET  DE  LIN  DUST  R  IE, 


SOUS  LA  DIRECTION  DEM.   LE  Ro".   DE  FERUSSAC, 

OP     iCIEB    SDPERIEnR    AU    CORPS    ROVAL    d'eTAT-MAJOR  , 

CHEVALIER    DE    SAINT -lODIS    ET    I>E    LA    lEGION    d'hONNEOR, 

MEMBRE  DE   PLUSIEUHS   S0CIETE3    SAVANTES  ,    NATIONALES  ET   ETRAKGERES. 


TOME  ONZIEME. 


A  PARIS, 

Au  BunEAu  DU  Bulletin,  rue  de  I'Abbayo,  n".  5; 
Chez  MM.  DuFouR  et  d'Ocagne,  quai  Voltaire,  n°.  i5;  et  meme 

niaisoa  de  commerce,  k  Amsterdam  ; 
Chez  MM.  TiiEUTTEL  et  Wurtz,  rue   dc  Bourbon,  n".  17;  et 
nieine  maisoii  de  commerce,  a  Strasbourg,  rue  desSerruriers; 
aLondres,  5o ,  Soho-Square; 
Et  cbcz  M.  Levrault,  rue  de  la  Harj)c ,  n".  81. 
1827, 


il 


BULLETIN 

DES    SCIJiNCES    NATllRELLES 
ET  DE  GEOLOGIE. 

GEOLOGIE, 

I.  Relation  D'E!iUPTio::s  volcaniques  clans  les  lies  du  Japon. 
{  Annals  of .  P/ulosoph.;  dec.   1826,  p.  ^^2.  ) 

Get  article  est.  tire  des  relations  sur  le  Japou  par  Tilsini^li, 
traduit  en  anglais  par  F.  Slioberl,  sons  le  titre  de  Illustrations 
of  Japan,  Londres,   i8u2. 

Le  27  juillet  lySo,  commenea  I'erupiion  dii  volcan  Asama- 
ga-daki,  situe  dans  les  districts  de  Djozou  et  Zinzou  ,  province 
de  Sinano,  dans  le  centre  de  I'ile  de  Nifon.  On  sentit  d'aljord 
un  -vent  violent  et  un  treniblement  de  terre,  le  L  avril  il  y  eut 
des  maisons  endoniniayees  ;  il  sorlit  des  flanimes  del;i  nioutapne 
et  le  ciel  fut  obscurci  par  une  pluie  de  cendres  et  de  pierres. 
Le  village  de  Sacamoto  fut  reduit  en  cendres,  et  beaucoup  de 
persoiines  furent  englouties  dans  des  fentes.  Le  treniblement 
de  terre  se  fit  sentir  i  20  ct  3a  lieues  de  distance;  reau  des 
rivieres  Yoko-Gawa  et  Karousawa  devint  bouillante  ,  le  cours 
de  celle  de  Yone-Gawa  fut  obstrue ;  les  betes  sauvages  sorti- 
rent  des  bois.  Par  un  autre  rapport,  on  apprend  que  20  villa- 
ges furent  dt'truits ,  4  echapperent  seuls.  A  Tonsie-Oka',  il 
toniba  une  pluie  de  pierres  brulantes  ;  et  le  6  aout,  le  niont 
Asama  rejeta  une  enorme  quanlite  de  matieres  volcaniquos.  Le 
7,  plusieurs  rivieres  etaient  ii  sec;  et  I'eau  bourbeuse  do  Tane- 
gawa  bouillrtait.  Le  8,  un  torrent  de  soufre  ,  d-  bone  et  de 
pierres  se  precipita  dans  la  riviere  d'Asama-Gawa,  dans  le  dis- 
trict de /)jozou  et  Gamba-Kori.  Ce  deluge  fit  perir  beaucoup 
de  nionde  et  detruisit  beaucoup  d'liabilations.  Le  18  Janvier 
1  jgo,  a  5  b.  6  m.,  toute  la  cime  du  mont  Unsen  s'ecroula  ct 
il  easortitdcs  torrens  d'eau  bouillante  pendant  plusieurs  jours. 
Le  6  fevrier,  le  volcan  Bivo-no-Koubi ,  eut  une  einiptiou  a 
B.  Tome  XI.  1 


2  Geologic. 

derni— licue  dc  s.i  cimc,  ct  la  lave  cou la  fort  loin.  Le  i".  iiiars» 
a  10  h.  de  li  unit,  iin  tremblement  de  tene  teirible  ebrania 
I'lle  dc  Kion-siou,  et  surtout  la  province  de  Siinabara  ;  on  pon- 
vait  a  peine  se  tenir  debout,  des  roclies  se  precipilerent  des 
monlagnes ,  la  tene  s'cntr'ouvrit ,  etc.  Lc  i".  avril,  un  .se- 
cond tremb\cment  cut  lien  avee  un  bruit  effroyable,  et  le  niont 
lUigigania  voiuit  d'abud  uno  enormc  quanlite  de  roclicrs  dans 
la  nier,  ce  qui  fut  suivi  d'une  inondalion,  et  ensuile  il  sortit  de 
la  montagne  un  torrent  deauqui  fit  perir  bcaucoup  de  inonde. 
On  estimelcur  uombre  a  53,ooo.  A.  B. 

•2.   SUR  PLUSIEURS  CIRCUiN'STANCES  CENERALES  DES   FILONS  ,    par  rappOl't  a 

leur   relation  avec  les  formation's   qui    les   renferment,    par 
M    Schmidt.  [Jrchivcs  de  Knrslcn  ;  vol.  VI,  cab.  'i,  p.  i.j 

J/anteiir  est  dcja  connu  par  une  theorie  particuliere  et 
pratique  sur  les  Clons  (  Theorie  dcr  Verschiebungen  dllerer 
Gangc  mil  Aiiwetidung  auf  den  Bergbau.  Francfort,  i8io). 
t".  Les  filons  forinent  des  trainees  fort  longues  ;  1° .  ils  traver- 
scnl  toutes  les  formations  et  ont  une  profondeur  immense; 
5°.  pendant  leur  formation  il  y  a  eu  des  cbangemens  de  niveau 
dans  la  surface  de  la  tene  ,  ct  ces  changemens  ont  egale  la 
hauteur  des  niontagnes  les  plus  elevees  ;  \^.  les  fentes  et  les 
changemens  de  niveau  ont  eu  lieu  dans  des  espaces  de  temps 
fort  differens  ;  5".  lour  nombre  diminue  des  temps  anciens  aux 
modernes,  et  dans  les  Alpes  ils  sont  fort  rares.  Telles  sent  en 
resume  les  idees  de  I'auteur  qu'il  etend  davantage  dans  ce  nie- 
moirc.  Du  troisieme  axiorae  il  deduit  que  les  ^venemens  ont 
eu  lieu  par  abaissement  et  non  par  soulevement  ou  ecroule- 
ment.  II  j  aeu  dans  la  terre  des  raraoUissemens  et  par  suite  des 
affaissemens;des  matieres  ranioliies  ont  ete  rejelees  au  dehors. 
Les  fentes  ne  sont  Teifet  ni  des  retraits ,  ni  des  masses  qui 
ont  glisse  sur  des  plans  inclines,  car  alors  il  y  aurait  beaucoup 
de  filons  dans  les  Alpes.  L'eb  vation  des  masses  n'a  pas  produit 
les  fentes,  car  alors  le  loit  des  filons  devrait  etre  toujours  plus 
haut  que  le  mur,  ce  qui  est  conlraire  anx  fails  Los  contour- 
nemeas  sont  des  effets  du  poids  ;  les  filons  produits  dans  une 
roche  moUe,  ont  donne  lieu  au  passage  du  filon  dans  la  roche. 
Des  masses  soulevees  sont  descendues  ensuite,  car  sans  cela  les 
vcgelaux  des  houilleres  auraient  du  vegetcr  sous  la  mer.  La 
mer  s'cst  abaissee  succcssivement  suivant  les  afl'aissemens  par- 


Gdologie.  3 

liels  de  la  terre ,  et  mume  certaines  parties  <ies  continens  ont 
pu  elre  successivement  pays  sec  et  pays  sous-marin.  Noiisparta- 
geons  enti^rement  cette  idee  avec  raiiteur.  La  richesse  des 
filons  est  tres-variable  et  n'est  astreinte  a  aucune  position  re- 
guliere ;  elle  depend  quclquefois  de  la  roche  traversee  ou  bien 
de  la  nianiere  dont  ils  ont  ete  remplis.  Des  fentes  steriles  s'v 
trouvent  queiquefois.  Ce  memoire  ,  plein  d'apercus  interes- 
sans ,  est  accompagne  d'exemples  pris  dans  les  mines  d'Alle- 
magne.  A.  B. 

3.  Observations  du  D'.  Bronn  ,  ajoutees  a  nn  extrait  du  Tableau 
des  corps  organises  deM.  Defrance.  [Zeitsclirift  fiir  Mineral . , 
janv.   1826,  p.  4i-) 

M.  Bronn  trouve  que  M.  Defrance  va  trop  loin  en  disant 
qu'il  ne  se  forme  plus  de  petrifications,  temoin  ceitaines 
poutres  restees  long-temps  dans  I'eau  et  devennes  siliceuses 
depuis  les  temps  historiques.  llajoute  aussi  que  le  gypse  ne  con 
tient  presque  que  des  restes  organiques  composes  de  phosphate 
de  chaux  comme  des  os  et  des  dents  ,  et  que  ceux  composes  de 
carbonate  de  chaux  auront  ete  detruits  par  I'acide  sulfurique. 
II  y  a  cependant  une  exception  pour  le  Cyclostoma  Mumia  ?  Les 
Echinites  secondaires  ne  sont  pas  seulenient  spathiques  ,  mais 
encore  siliceux  dans  le  calcaire  jurassique.  A  Aniberg  tous  les 
tests  des  coquilles  sont  conserves  a  I'exception  de  ceux  des  Be- 
lemnites  ;  on  n'y  trouve  de  siliceux  que  I'exterieur  de  I'alveole. 
La  coquille  des  Ammonites  a  pu  etre  penetree  par  des  eaux 
chargees  surtout  de  chaux  carbohatee  qui  ont  forme  ainsi  in- 
lerieurement  le  depot  ordinaire.  Presde  Venise  les  coquilles  de 
la  cote  s'agglutinent  ensemble  comme  en  Islande.  Les  bivalves 
tertiaires  ne  sont  que  rarement  enfouies  avec  leursdeux  valves, 
comme  la  Periia  maxillala,  la  Panopee ,  quelques  Cardium , 
Yenericardes  et  Nucules,  etc.,  en  Italie.  Les  Ampullaires  du 
calcaire  tertiaire  marin  ,  different  entierement  des  Ampullaires 
vivantes  (i).  II  en  est  de  merae  des  Melanies.  Les  Cyclo- 
stomes  terrestres  different  des  Cyclostomes  des  eaux  douces  qui 

(1)11  y  a  long-temps  que  nous  avons  montre  que  ces  pretendues  Am- 
pullaires devaient  se  reporter  dans  les  Natires ;  robscrvation  de 
M.  Bronn  est  done  sans  ohjet.  F. 


^  Geologic. 

ont  recu  le  nom  de  Paladines,  et  parnii  ces  derniores  il  y  a  des 
especes  d'eau  douce,  de  niarais  et  de  mer(i).  l.e  TabhMU  synop- 
tiqne  numerique  et  comparatif  des  fossilcs  de  31.  Defiance,  a 
ete  arrange  differenimerit  par  I'auleur. 

4.   IS'OTICE  GEOGNOSTIQUE  SLR   LES  TERRAINS    SECONDAIHES     de    la     parllC 

sud  dii  lidoral  de  I'etang  de  Herve  ,  dcpaitement  des  FJoii- 
ches-du-Rlione,  avec  une  carle  et  des  coupes,  par  MM.  Dki.- 
CROS  et  RozET,  officiers  iugenieurs  ge -graplies.  Extrait  dun 
Memoire  lu  a  VJcacl.   roj.  des  Sciences. 

i°.  La  roche  la  plus  ancienne  ,  comprise  dans  la  portion  du 
pavs  dont  la  carte  est  joiute  au  Memoire ,  est  composee  de 
couches  oolitiques  a  jjetits  grains,  qui  passent  vers  le  haut,  a 
iin  calcaire  compacle  ,  dans  lequel  on  ne  voit  plus  ni  oolites 
ui  fossiles.  Les  coquilles  de  la  partic  oolitique  sont  :  des  Tore- 
bratules,  des  Peigaes ,  des  Bucardes ,  des  Plagiostomes  et  des 
Telliaes. 

L'onsemble  des  couches  precedentes  forme  un  groupe  Lien 
distinct,  et  qui  acquierl  un  developpcment  tres-considerable. 
Le  sol  est  presque  aride  ;  il  ne  produit  que  du  thym  ,  de  la 
lavande   et  le   Quercus  coccifcnis.   On    n'y   voit  point   de   fon- 

taines. 

2".  Les  derniers  stratcs  du  calcaire  conipacte  forment  le 
flanc  sud  d'une  petite  vallee  longitudinale  ,  qui  regne  depuis 
le  Rocher  des  Trois-Freres  jusqu'a  la  tour  de  Bouc.  Le  fond  de 
cette  vallee  est  occupe  par  des  strales  d'un  gres  calcaire  ferru- 
aineux  ,  qui  repose  sur  le  calcaire  en  stratiGcalion  concordante. 
Ce  gres  est  forme  ,  en  grande  partie  ,  de  debris  de  coquilles 
indeterminables;  vers  le  haut,  il  alterne  avec  un  calcaire  coni- 
pacte ;  enfjn  le  gris  dispaiatt  et  le,  calcaire  acquiert  une  puis- 
sance de  plus  de  200  metres.  Ce  calcaire  est  caracterise,  dans 
cetlulocalite,  par  le  grand  nombre  d'llippuriteset  de  Sphenilitcs 
quil  contient;  les  autres  fossiles  sont  :  des  Nerites,  Phasia- 
nelles,  Limes,  Terebratules,  et  parmi  les  madrepores,  des  y/j//c'« 
et  des  CuvYopliYllccs.  La  partic  superieure  de  ce  calcaire  est 
marneuse  et  renferme  en  abondance  VHqijniriles  luslula,  et  le 
Gryphcea   Virgula, 

(1 )  Tout  cola  a  ete  dit  depuis  trcs-long-temps  par  nous  ct  par  dau- 
tres-  il  ne  faut  pas  sans  cesse  emettic  conime  etant  nouvelles  ,  des 
obseivatlons  qui  sont  deja  dans  le  domaiue  de  la  science.  F. 


Geologic.  5 

?)o.  Le  calcaive  marneiix,  qui  contient  des  pisolites,  passe 
par  degres  inscnsibles  a  une  veritable  marne.  Cette  marne  est 
tres-bien  developpee  a  Test  du  Martigues  ;  elle  renferine,  en 
bancs  subordonnes,  des  lignites  avec  succin  ,  et  qui  sont  ex- 
ploites  jiour  les  fabriques  de  sonde  artificielle  ;  mais  ils  nc  va- 
lent  lien  pour  la  forge.  Vers  le  has,  on  trouve  dans  la  marne 
des  Hippurites  etdes  Spherulites,  le  GrjphceaFirgula,  enabon- 
dance,des  Cirrus,  des  Terebratules,  le  Terebratula  plicatilis ,  et 
des  Huitres.  Vers  le  haut,  des  Cardiwn,  des  Cyclades  et  des 
Melanies,  qui  sont  contenues  dans  des  bancs  de  fer  carbonate. 
On  voit  dans  la  masse  des  cristaux  de  gypse. 

Ces  trois  terrains  sont  inclines  au  N.  et  de  55  a  4o°  a  I'ho- 
rizon.  La  vegetation  e^t  a  peu  pre-;  la  meme  que  cello  du 
groiipe  n°.  i.  Les  marncs  contienneut  dessoui'ces,  dont  quel- 
ques-iines  sont  immediatement  sur  le  bord  de  la  mer. 

D'apres  les  caracteres  mineralogiques  et  la  consideratinn  des 
corps  organises,  les  auteurs  pensent  que  ces  3  terrains  ap— 
partiennent  aux  formations  oolitiques  ;  et  ils  rapportent  le  pre- 
mier a  la  grande  oolite  du  Jura  ;  le  second  ,  qui  offre  un  nou- 
vcau  giseinent  des  Hippurites  ,  occupe  d'apres  eux,  la  meme 
position  geoguiistique  que  le  coral- rag  des  Anglais;  et  le  troi- 
sieme  celle  des  argiles  de  Kimmeridge.  La  mer,  qui  recouvre 
partout  la  marne  a  lignites,  a  empcche  MM.  Delcros  et  Rozet  de 
passer  plus  loin  leurs  observations. 

5.  Resume  des  ouservations  geognostiques  sur  le  terrain  scuis- 
TEUX  Dk  LA  Belgique  ET  DU  Bas-Rhin,  par  C.  DE  Oeymhausen  et 
II.  DE  Decjjen  ,  5°.  partie.  Iiouillerks.  ( //(';//trt  ,  \  II".  vol., 
2  cah. ,  p.  192.    1826.) 

Les  2  premic'i'cs  parties  de  ce  travail  out  paru  dans  \c  Btillel.  de- 
ao'it  1825,  n°.  8,  et  nov.  1826,  p.  272.  La  plus  grande  poriion 
de  cette  3^.  partie  a  deja  ete  inseree  dans  les  Archives  de  Karsi  en, 
(V.  le  Ballet.  ,  jnin  1826  ,  p.  171).  Les  auteurs  distiuguent  9  a 
10  basstns  houillers  ;  celui  de  IMons  est  divise  par  la  craio  en 
bassin  du  levant  et  bassin  du  coucluinl  ;  ils  limitent  le  bassiu 
d'Eschweiler  sur  I'lnde;  le  calcaire  intcrmediaire  sujtpoile  un 
agglomeratct  le  terrain  liouillcr,  qui  otl're  lui-inenie  des  couclies 
d'aggloracrat.  Au  N.  de  Kornebinsler  ,  il  y  a  du  gres  vert,  lis 
donnent  unc  table  detailleo  de  tuutes  les  couches  de  re  de- 
pot   hoiiiller.    Les  houillercs  de  Bardenberg  I'annesiieide   sm- 


6  Geologic. 

la  V\  orin  ,    soul   an    j\.-0.  d'Escliveilcr  ;  il  y   a   iles  sables  a 
lignites  a  lest  ile  Fcldbis  justju'a  Koekiimet  Hardenberg;  ily  a 
beaucoup   de  gres  quartzeiix   fin  a  petits  lilons  do    quartz  cris- 
tallise.  Us  donnent  une  table  des  couches  conaues  de  ce  terraia 
avee  leurs  noins,  leurs  puissances  et  leur  nature.  Les  46  lits  de 
houille  occupent  une  epaisseur  de  79,8  pieds  ,  et  cetle  cpais- 
seur  est  a  celle  des  roches  steriles    comme   i   :    20,7  ;    tandis 
qu'a  Eschweiler  elles  sent  dans  le  rappoi't  de  i  :  81,1,   et  les 
»7  lits  de  houille  ont  une  puissance  de  5S  a  4o  pieds.  A  Cler- 
mont et  Baltice ,  il  y  a  11    lits    de   houille    qui    ont   ensemble 
10   p.   d'cpaisseiir.  Les  auteurs  suivent  la  meme  marche  pour 
les  autres  depots  houillers,  et  donucnt  tous  les  details  counus 
sur  les  couches  percees  par  lexploitation  ;  a  Liege ,  il  y  a  61  lits 
de  houille  dont  la  puissance  moyenne  de  chacun  est  de  2  p.  3  p.; 
a  Charleroy,  les  lits  exploites  ferment  une  epaisseur  de48p.,et 
les  roches  steriles  une  de  997  pieds,  et  audessous  de  toutes  ces 
masses,   il  y  a  encore    18    autres  lits  dc  houille   de    moindre 
importance  ;  a  Mons,  il  y  a  1 15  lits  de  houille  dont  la  qualite 
diminue  en  descendant   :  ils   se  trouvent  disperses    dans  une 
epaisseur  de  5,078  p   ;  les  lits  superieurs  ,  au  nombre  de  46, 
ont  une  epaisseur  de  97  p.   1  p- ;  a.  Anzin  et  Vieux-Conde,  il 
y  a  36  lits  de  hnuille  et  4o  plus  minces  sur  une  longueur  de 
terrain  de  3ooo  toises.  II  y  a  beaucoup  de  fer  carbonate. 

6. Observations  SUR  LEsABi.EET  legbesa  lignith  etle  Sphaerosiderite 
compacte  comme  membre  de  la  formation  de  lignites  du 
Bas-Hhin,  et  sur  I'age  relatif  de  ces  depots,  par  rapport  aux 
roches  volcaniques  des  Scpt-Montagncs  ;  par  M.  KoEGCERAxn. 
(  Das  Gcbirge  im  Rhcinlande  JFcsiphalcn  ;  vol.  4,  P-  564-  ) 

L'auleur  cile  les  localitcs  de  ces  depots  ;  la  formation  de  li- 
gnites ou  de  I'argile  plastique  s'etend  de  GodesbergaBergheim, 
et  se  renconU-e  ca  et  la  au  nord  de  cette  serie  de  coUines  comme 
a  Liedbcrg  entre  Kockum  et  llerzogen-Rath ,  au  Louisbcrg 
pres  Aix-la-Chapelle  ,  a  Longerwehe,  au  Lucherberg  dans  les 
plaines  de  Juliers,  prcs  de  Commern  ,  d'Ohndorf ,  de  Leimers- 
dorf,  d'Ahrweiler,  d'Olbruck,  du  lac  de  Laach  et  d'Andernach 
etc.;  sur  la  droite  du  Rhiu,  on  en  voit  k  Emmendorf,  a  Urbar, 
a  Bendorf ,  a  KrcuzUirch ,  pres  de  Linz  et  Erpel ,  et  dans  les 
Sept-Monlaguesct  aulour  d'elles,  surtoutsur  leur  colti  nord,  sur 
le  Ilarz  et  ii  Bensbcrg  et  Gladbach,  Le  sable  dc  ces  depots  est 


Geologie.  7 

micace  et  quelquefois  ferriigineux.  Dans  les  Sopt-MontagnC^  il 
est  assez  grossier.  A  Lietlberf; ,  on  a  vu  des  os  et  des  dents 
d'animaux  perdus,  dans  les  Sept-Montagnes  des  niorceaux  de 
hois  opalise.  Les  argiles  et  les  lignites  i-ecouvrent  les  sables  a 
Bruhl,  etc.  Le  sable  est  toujours  sous  les  gres.  L'autciir  decritles 
lignites  de  Liedberg.  Cette  montagne  de  120  pieds  de  liaut  offie 
sous  les  cailloux  et  I'argile  du  gres  de  deux  a  trois  toises 
d'epaisseur  et  divise  ea  trois  assises  plus  ou  moins  dures.  On 
a  trouve  sous  ces  grcs'  des  dents  de  Mamniouth,  et  I'auteur  s'est 
bien  assure  que  c  etait  I'espece  ordinaire,  appelee  Elepluis pri- 
migenius ,  de  nianiere  que  M.  Cuvier  n'aurait  pas  dii  etablir  en 
axiome  que  les  nianiniiferes  te^res^res  n'existent  pas  sous  le 
calcaire  grossier.  Quoique  nous  soyons  fort  disposes  a  croire 
que  I'auteur  a  raison,  etquoique  nous  connaissioHS  nous-menies 
des  cs  semblables  de  Mastodonte,  de  Tapir,  etc.,  dans  le  premier 
calcaire  terliaire  de  Vienne,  en  Autriche,  nous  aurions  cepen- 
dant  desire  que  I'auteur  mjt  hers  de  doute  que  les  lignites  da 
Bas-Rhin  appartiennent  a  I'argile  plastique  ,  car  on  sait  que  le 
sol  tertiaire  contient  en  outre  des  lignites  au-dessus  du  premier 
calcaire  et  entre  celui-ci  et  le  second.  Le  fer  argileux  de  Wer- 
ner se  trouve  abondamment  dans  Targile  a  lii'nite.  M.  Bischoff 
I'a  analyse,  et  y  a  trouve  32,25 id'acide  carbonique,  52,128 
d'oxidule  de  fer,  5,6-jQ  de  silice  et  9,965  d'alumine,  de  magne- 
sie  et  de  cliaux.  Ce  mineral  donne  40, 254  pour  cent  de  fer. 
Entre  Darnibruch  et  Pxott,  au  nord-est  des  Sept-Monlagnes  ,  il 
y  en  a  11  couches.  La  formation  des  lignites  parait  souvent  plus 
ancienne  que  les  depots  hasaltiqucs  et  trachytiqiies;  ailleurs  ces 
deux  formations  paraisseiit  osciller  ensemble  ;  ainsi  au  Ofenku- 
lerberg  Tagglomerat  trachytique  comprend  un  litd'une  espece 
de  lignite.  A  Rott,  la  premiere  roche  alterne  avec  les  lits  fcr- 
rugineux  et  argileux  ,  et  le  lignite  y  renferme  des  impressions 
de  feuilles  et  des  poissons.  A  Quegstein,  I'agglomerat  recouvre 
I'argile  a  lignite.  Dans  \\n  Memoire  saivant,  I'auteur  prouvera 
qu'on  a  la  serie  suivante  de  formations  dansle  Bas-Rhin,  savoir 
une  grauwacke  recentc  avec  de  I'anthracile ,  des  domes  de  tra- 
chyte, une  formation  de  lignite,  les  agglomerals  Irachytiqiies  , 
la  formation  hasallique  et  les  alluvions  anciennes  et  modcrnes. 

A.  B. 


8  Geologie. 

n.LEMUSCHKl-RALK  DE  LA  TlIURINGE  ET  l'anCIEJ.  CALCAIRK    DE  WcRTEM- 

BKRG  par  rapport  a  lenrs  fossiles  ;  par  C.-S.  Stall.  (  Corresp. 
Blalt  lies  ffurtcmh.  Lnmhvirth  Fereias;  sept.  1820,  p.  i5o. ) 
Les     f  issiles   caractcr.sliques     du   muschelkalk  (  ylvwwnitcs 
nodosus,   Mjtilus  sncialis,  Chama  striata  et  Encvinus  Uliiformis) 
se  trouvent  dans  le  calcaire  wurtembergeois.  On  y  a  vu  de  plus 
des  OS  a  Untcrturklieim,  des  ecrevisses  pres  d'llefold  non  loin 
de  lleilbronn,  le  Nautilus  bidorsalus,  Mya  musculoidcs  et  elon- 
gatus,  Ostrea  spongiloides,  Pkuror^ctes  hevigatus  ,  Mjtihis  cos- 
tatus,   Echinus  diadema.  Ou    n'y  connait  pas   les  ossen.ens  de 
poissons  et  de  cetacees  de  laThuringe.  Dans  les  couches  inle- 
rieures,  on    voit  surtout  le  Mya  musculoides  et  ehmgalus  et  le 
Pleuronecies.   Le  NautUiics  bidorsatus  cite  par  I'auteur  dans  sa 
Monographie  des  fossiles  du  Wurtemberg  est  une  autre  esp.'co 
que  celui  de  Scl.lotbeim.  L'auteur  s'etend  sur  les  bancs  et   les 
aniasque  ferment  ces  fossiles. Le  calcaire  ancien  duWurteniber- 
n'a  nuUement  les  monies  fossiles  que  le  Zeclistein. 
8.  Revue  des  fossiles  du  Wurtembekg,  faite  d'apres  I'etat  actuel 
de  la  science  ,  avec   neuf   planches   litbographiques  ct  une 
table    synoplique.  (  Corresp.  Blatt    des  Wiirlemb.   land^virth. 
Vereins;  t.  Yl,    iSu4  p-5.  ) 

C'est  une  enumeration  des  diverses  formations  du  Wurtem- 
berg d'apres  leu r    anciennetc.    avec    I'indication    des    fossiles 
qu'elles  conliennent.  11  y  a   des  MammaUolithes  et  des  Orni- 
tholites  daus  le  tuf  calcaire  et  rargilc:  des  khtyolitbes  dans  le 
schiste   marno-bitumineuxduliasde  Hull,  etc.,  des  Amphibio- 
lithes  dans   la  mcme  couche,  des  lielemnites  surtout  dans  le 
lias  etses  marnes,  des  Orthoceratites dans  le  calcairojurassitpHs 
des  Ammonites  et  des  Nautiles  dans  le  lias  et  le  calcaire  juras- 
sique,  des  Serpules,  des  Muricites,  des  Weritites,  des  Bullacitcs, 
des  Turbiniles,  des  Lepadites  dans  la  partie  superieure  de  cette 
derniere  roche  ,  des  Strombites,  des  Trochilites,  des  Myacites, 
des   Tellinitos,    des   D-nacites,    des  Venulites,  des  Arcacites, 
des  Bucardites,    des  Chanutes  ,  des   Ostracites,  des  Pectiniles, 
des  Myluli'tes,  des  Terebratulites  ,   des  Pinnites  surtout    dans 
le  lias  ,  scs  marnes  et  ses  gres  ferrugineux  ;  des  Echinites,  des 
Encrinites,  des  Fungites,  des  Ilyppurites,  des  Madreporites,  des 
Milleporites  ,   des  Tuhiporites,  des  Spongiles  et  des  Akyonites 
daus  le  calcaire  jurassicjuc  compacte  et  supericur ;  des  IleMci- 


Geologic.  9 

tes  sy-lvestrinus  d-An'i  le  tuf  calcaire  de  Heideniipini.  Le  gios  bi- 
gari-e  presenle  du  lignile,  du  hois  petrifie  ct  a  cristaux  de 
quartz,  des  Poacitcs  zeaformis  et  gnunincu.s  ?  dcs  Filicites 
(  Slutti;art  et  Heilbionii  ],  des  Calamilcs  ?iodnsiis  ( Stut.tgarl  ). 
Les  inarnesbitumincuses  du  lias  offrcnt  V Algacitcs  granuldtux 
a  Boll  et  Wurtingen.  Jl  y  a  dans  un  gres  calcaire  terliaire  de 
Keniyseyg-Gaiilendurff,  des  Bibliolitlies  scniblables  aux  feuilles 
des  Salix  criiialis  ^  Cnrpiinis  hctullis  ^  Corn  us  sanguinrn  ct 
Jeer  psciidoplatamts.  11  y  en  a  aussi  dans  le  tuf  calcaire  on  Ton 
rencontre  encore  des  Botanilitlies  ou  des  vesles  de  Carc.v, 
d  Jritnd o,(\e  Scirpus,  de  Tjphn,  de  C/iara,  etc.  IVous  n'avons 
pu  donner  qu'un  trcs-mince  apercu  de  ce  travail  ou  se  trouvent 
toutes  les  especes  de  petrification  des  differentes  assises  du 
calcaire  jurassique  du  Wurtemberg.  A.B. 

y.  Memoire  sur  les  tilons  du    IIabz  superieur  ;  par  OsrMA>iiv.  (yJr- 
chivcs  de  Karsfe/i  ;  vol.  V.  p.  ) 

L  auteur  cliercbe  a  prouver  cjue  les  fdons  ont  ete  remplis  ea 
nieme  temps  que  les  rocbes  se  sont'forniees  par  suite  d'une  af- 
linite  chiniique  contemporaine,  et  il  jiarait  d'apres  les  Gwltingcv 
Anzeigcn  que  !\I.  Ilaussman  adopte  aussi  cette  idee.  11  y  a  des  (i- 
lons  qui  n'ont  pas  de  traces  d'urgent  dans  le  bas  ;  il  y  en  a  qui 
sont  de  differentes  grandeurs  a  differens  etagcs  ;  il  y  en  a  qui 
sont  plus  puissans  ])ar  le  bas  et  d'autres  plus  riches  vers  leur 
milieu  ;  enlin  il  y  en  a  qui  forment  ensemble  un  triangle  rectan- 
gulaire.  Le  filon  de  Lautbentbal  de  trentetoises  d'epaisseur  ne 
vient  pas  a  la  surface.  Leur  grosseur  varie  avec  les  raches ,  le 
quartz  forme  la  gangue  dans  les  rocbes  primitives;  et  certaincs 
rocbes  jiaraissent  proiluire  certains  metaux  dans  les  (lions,  etc. 
L'on  sent  que  celte  tbeurie  i-enti-e  en  partie  dans  celle  qui  voit 
dans  les  lilons  tantut  des  depots  purement  aqueux  ct  tantuldes 
produits  mixtes,  ignes  et  aqueux. 

10.  WiE  1ST  UER  Grund  und  Boden  Mecklenburgs  ,  etc.  —  Quellcs 
sont  les  couches  min'erales  dusol  du  Mecklenbourg,  et  quelle 
est  leur  oiigine.  Fragment  geologiquc  sur  le  Mecklenbourg 
ct  les  contrees  voisines  du  Ilolstcin  ,  de  la  Pomeranie  ct  de 
I'Jle  de  Ilugen,  par  le  D'".  G.-A.  BrucuiNer.  Iii-8".  de  192 
pag.  Ncu-Strclitz,   i8a5;  Dumndcr. 

Tout  ce  que  l'on  connait  sur  la  geologic  du  Mecklenbourg  se 


10  Geologie.  N°.  10. 

trouve  dans  'J  oiivrages  ,  savoir  :  Magazin  J'ilr  die  Naturkiinde 
Meck/r/iburgs  de  M.  Siemssen ,  c\.  Sjstcmalischc  Ucbcrsiclit  dcr 
iniucralogisch-einfncltcn  Fos.nlien  de  ]\I!M.  Siemssen  et  Dittnier 
1  804.  La  partie  snd  du  MecUlcnIjoiiigest  pins  haute  ([ue  le  reste 
et  est  couverte  de  blocs  nioins  grands  et  nioins  nonibreux.  La 
premiere  formation  de  Tauteur  comprend  les  cliangemens  pro- 
duits  par  les  liommes  et  les  elemeus  :  la  tourbe,  les  an>as  de 
vegetaux  marecageux,  le  fcr  limoncux,  le  phosphate  de  fer,' 
la  marne  produite  par  laccunmlatioa  des  moUusques  deau 
douce  ct  I'ahin.  La  seconde  formation  renlerme  les  blocs  et  les 
cailloux;  il  y  en  a  surlout  une  trainee,  qui  court  de  I'O.-N.-O. 
a  E.-S.-E.  et  qui  est  entre  laPeene  et  les  liraites  nord  du  Meck- 
iembourg-Strelitz.  Les  blocs  sont  sur  la  surface  du  sol,  tandis 
qu'il  y  en  a  d'autres  dans  la  marne  et  le  sable,  lis  sont  rares 
sur  la  cote  O.  ct  S  -O.  des  coUines  et  souvent  ils  sont  converts  de 
sable  entre  Alt-Buckow  et  Couow ,  entre  Goldberg,  Jabel , 
Molchin  el  Ankershagen.  La  partie  N.  et  E.  du  Mecklcmbourg 
est  fertile  ct  inegale.  Dans  le  llolstein,  la  partie  occidentale  est 
•lussi  sablonneuse  ,  mais  dans  les  lies  danoises  c'est  au  cote  nord 
que  se  trouvent  les  sables.  Les  plus  grands  blocs  de  Mecklem- 
bourg  ont  28  a  44  pieds  de  long  ;  I'un,  de  cette  derniere  gran- 
deur, est  dansl'ile  deFuhnen.  L'auteur  suppose  que  les  roches 
primitives  de  la  Scandinavie  et  de  la  Finlandc  renfermaient  un 
grand  bassiii ,  qui  a  lonipu  scs  digues  et  a  depose  les  blocs  dans 
rAilcmagnc.  II  entre  dans  des  details  interessans  sur  la  direction 
etretendue  de  cette  debacle. 

La  marne  forme  sa  troisieme  formation;  elle  occupe  plutot 
les  hauteurs  ct  est  recouverte  de  sable  et  d'argile.  Dans  le  sable 
qui  est  mele  a  la  marne  ,  il  y  a  des  fossiles  crayeux  et  interme- 
diaires  ,  des  cailloux  primitifs,  des  ossemens  et  pres  de  Kranc- 
kow,  on  y  a  trouve  une  tortue  de  nier.  C'est  encore  un  depot 
qui  est  venu  du  nord  ,  ct  le  courant  qui  la  forme  a  en  meine 
temps  creusu  les  fonds  occupes  par  diilerens  lacs.  La  4°-  for- 
mation est  un  de[)ot  de  lignite  alunifere  ;  elle  commence  a 
Weadisch-Wchningen  sur  I'Elbe,  et  occupe  les  monts  de  Boc- 
kup ,  les  collines  de  Cavenz  et  do  Conoro ,  celles  de  Malk , 
Cummer  et  Warlowet  celles  dc  Loosen.  A  Loosen,  on  a  trouve 
plnsicurs  couches  dc  lignite  pyriteuse  par  le  sondage.  L'auteur 
decrit  les  exploitations  de  lignite  de  Bockup  qui  ont  deja  ea 
lieu  dans  le  16'.  siecle.  Lc  lignite  y  alterne  avec  du  sable  etde- 


Geologie.  ■  1 1 

I'aryile,  les couches  courentde  O.-N.-O.aE.-S.-E.  et  inclinent  a 
O.-S.-O.  Le  lignite  a  de  4  ^6  jjieds  d'epaisseur ;  le  bois  a  la  tex- 
ture du  bois  de  cedre,  les  troncs  d'arbres  sonl  couches  dans  la 
direction  des  couches.  La  terre  alunifere  est  quelquefois  beau- 
coup  plus  puissante  et  renfcrme  des  lits  de  pyrite.  Un  gies 
conipacte  accompagne  ces  roches  et  renferme  des  coquillages. 
La  formal  ion  de  lignite  s'etend  probablement  encore  dans  les 
hauteurs  de  Herzfeld ,  de  Kasdorf ,  entre  Klockow  et  Ankers" 
liagen.  La  5^.  formation  se  trouve  dans  les  coUines  de  Carenz 
oil  il  y  a  des  sources  salees,  des  trous  d'eboulemens  et  proba- 
blement des  gypses  secondaires.  Ces  roches  sont  recouvertes 
d'une  marne  calcaire,  d'argile  marneuse  et  de  sable.  L'auteur 
donne  des  details  sur  les  rochers  crayeux  de  I'lle  de  Rugea 
dans  la  presqu'ile  de  Jasmund;  la  craie  forme  les  rochers  de 
Konigsstuhl  ct  de  Stubbenkammer  et  repose  sur  des  argiles.  Le 
lac  Hertha  y  serait  le  resultat  d'un  affaissement.  L'auteur  cher- 
che  a  lier  ce  terrain  a  ceux  du  Mecklenbourg ,  et  il  conclut 
que  la  base  du  sol  de  ce  pays  est  la  continuation  S.-O.desmonts 
Sevo  en  Scandinavie.  II  s'explique  la  formation  de  la  croute 
terrestre  par  des  depots  chimiques  dun  liquide  chaotique. 
Enfm  il  donne  les  resultats  des  sondages  executes  dans  les 
monts  Bockup  par  M.  Mengebier.  II  est  bien  facheux  que  l'au- 
teur ait  tout-a-fait  neglige  I'etude  des  roches  tertiaires  coquil- 
leres  du  Mecklenbourg  {Sternberg,  Ludwigslust,  etc.  );  il  les 
a  confondues  peut-etre  avec  ses  marnes.  A.   B. 

II.  Karte  DER  oBDERENNSiscnEN  Salzkammkrguts  etc.  — Carte  du 
district  salifere  de  I'Autriche  Superieure  avec  une  table  des 
hauteurs  des  montagnes  principales  de  ce  pays ,  et  des  par- 
ties voisines  de  la  Styrie  et  du  Salzbourg,  par  J.  B.  Steinkr. 
a  feuilles.  Prix  3  fr.    Salzbourg,  Mayr. 

Cette  carte  lithographiee  a  ete  fort  bien  executec  par  J.  Kai- 
ser,  k  Gratz;  les  noms  des  principales  montagnes,  les  routes, 
et  les  chemins  y  sont  indiques  de  maniere  a  etre  utile  au 
voyageur  et  au  geologue.  Quant  a  la  table  des  hauteurs,  il  y  a 
98  points  niesures  ;  VAutriche  occuj)e  le  milieu  de  la  feuille, 
et  les  montagnes  du  Salzbourg  et  de  la  Styrie  chacune  les  cotes. 
Le  niveau  du  Danube  a  Vicnne  s'eleve  a  43 1  p.  au-dessus 
de  la  mer;  I'observatoire  de  Yienne  est  a  535  p.;  le  lac  du 
Traunsee  a  1,288  p.  ;  le  Traunstcin  a  5,248  p.  ;  le  Rcimerkogl 


•  2  Geologic. 

a  6, 1 48  p.  ;  le  Grosse-Piiel  a  S.tiJy  p.  ;  lo  Gioss-Glockner  a 
I  1,807  p.;  leWicsbachhorn  en  Autriche  a  1 1 ,61  4  p.;  le  Hohe- 
Kair  a  10,927  p.;  le  lac  de  Ualbstadt  1,(^06  p.;  Gosau  a 
2,568  p.;  le  Rosenkofvl  5,807  p. ;  le  Hoch-Kalter  9>o-i4  P- 
Lauffen  i,65o  p.  ;  le  Watzniann  a  8,25o  p.;  St.-Wolfgaiifj 
'.794  p.;Ischl  1,588  p.;  rUntersberg  6,228  p  ;  elc.  ,  etc. 
Oi>  apprccie  fort  bieti  aussi  sur  cette  carte  la  profoudeur  des 
vallees  al])ines. 

12.  Mesures  BAROMETRiQUEs  AUTOUR  DE  Berlin.  i".  partic.  [Hertlia; 
7  vol.,  2  cah.,  p.  181  ,  1826.) 
MM.  Berghaus  ,  de  Dechen  et  le  profcsseur  Hoffmann  don- 
nent  le  resultat  de  leuis  ob.scrvations  baroniutriques  et  thor- 
luometriques  ,  et  en  deduisent  la  liauteur  absolue  sur  la  mer ; 
46  points  ont  ete  mesures.  Le  Havel  a  97,96  sur  la  nier  a  Pots- 
dam ;  la  Spree  a  Spandau  99,17  p.  ;  le  Mnggohbcrg ,  pres  de 
Kopenick,  s'eleve  a  542,64  p.;  le  Grosse-Ravensberg  pres  do 
Potsdam,  a  293,25  p.  etc.  etc. 

l5.    SlR  LA    IIAUTEUR    ABSOLUE    DE  HaLLE.    {Ibid.;   p.    l8o.) 

D'apres  des  observations  faites  dcpuis  18  19,  par  le  D"'  Win- 
kler ,  la  bauteurde  Halle  serait  de  5o2,64  p 

i4-  De  l'etat  GKoGNosTiQUE  DES  iLES  FjEroer ;  par  le  docteur 
FoRciiiiAMMER  ,  avcc  6  pi.  dont  2  cartes.  {  Det  kong.  daiiskc 
vidensknb.  sclskabs  nnturvulcnsk.  og  mntlieniai.  Jfliandl.  , 
vol.  II,  1826,  p.   161..  Toy.  Ic  Bullet.,  T.  VI,  n^-  i5o.) 

Les  monlagnes  de  cct  arcbipel  s'elevent  a  une  liauteur  di; 
0000  pieds  ;  le  plateau  de  Slattarelind  dans  1  ile  Oesleroe  a 
2816  pieds  d'elevation  ;  d'autres  plateaux  approcbent  de  cette 
hauteur.  Les  rnchers  escarpes  battus  par  la  mer  ont  au-dela  de 
2000  pieds  :  le  Mylingjdans  I'lleStromtiee,  s'eleve  a  2200  pieds 
de  hauteur  perpendiculaire;  du  cote  de  la  terre  ,  il  s'abaisse 
sous  un  angle  de5o".  Ces  promontoires  niettent  a  I'abri  des  oii- 
ragans ,  les  terres  qu'elles  renferment  et  qu'engraissent  par 
leur  fiente  les  oiscaux  acptatiques  :  aussi  la  vegetation  y  est 
florissante.  Presque  toutcs  les  ties  ont  au  milieu  un  plateau 
dont  la  hauteur  moyennc  est  de  1000  pieds,  et  au-dessons 
duquel  s'elevent  les  montagnes  en  forme  de  terras.ses.  Les 
plateaux  sent  cntourcs  de  fragmens  de  roclics  qui  sCn  sonl  de- 


Geologic.  -J  3 

taches.  Deux  sortes  de  valh'ps  doivcnt  efre  distinpuees  :  les 
unes  ,  creiisees  par  I'eau  de  pluie,  ont  une  forme  demi-circu- 
laire,  sont  ouvertes  vers  la  mer,  et  portent,  lorsqu'elles  sont 
iin  peu  grandes,  le  nom  de  Botnir-,  plus  ellcs  sont  elevees,  plus 
leur  forme  approchc  de  celle  dune  ellipse,  dont  le  plus  grand 
axe  est  sillonne  par  un  ruisseaa.  Dans  les  iles  du  nord  oi'i  les 
plateaux  sont  plus  escarpes,  on  trouve  des  botnir  qui  ;i'ont 
que  peu  de  toises  de  largeur  et  que  traverse  toujours  un  petit 
ruisseau.  L'origine  de  ces  vallees  est  facile  aexpliquer;  les 
Faeioer  se  composent  de  deux  sortes  de  roclies ,  savoir  :  d'une 
couclie  terreiise  de  2  a  5  pieds  d'epaisseur,  et  dun  banc  de 
porphyre  ou  de  basalte,  profond  de  too'a  i  5o  pieds;  delajee 
par  I'eau  de  pluie,  la  couche  mince  disparait,  et  la  roche  dure 
s'ecroule;  aussi  .trouve-t-on  des  amas  de  fragmens  de  roche  au 
bas  des  vallees  elevees.  L'autre  sorle  de  vallees  est  celle  qu'on 
trouve  generalement  entre  les  monlagnes.  Elle  est  le  produit 
de  I'eau  de  nier,  et  des  incursions  des  courans  de  ces  paratres. 
Dans  les  endroits  des  cotes  ou  il  n'y  a  pas  de  grands  promon- 
toires,  on  trouve  uae  quantite  d'enfoncemens  qui  penetrent  cq 
partie  fort  avant  dans  les  falaises.  Ces  enfoncemens  sont  tres- 
irreguliers,  et  herisses  de  roclies  saillantes;  il  y  en  a  un  dans 
1  lie  Waalsoe  ,  seniblable  a  un  j)recipice ;  on  n'en  connait  ])as 
la  prof  indeur. 

Les  grands  escarpemens  des  promontoires  ,  les  pics  dechar- 
nes,  les  lits  des  ruisseaux  en  ])artie  profandenient  creu^^es 
enfin  le  peu  de  terra  qui  recouvre  les  roches  de  cet  archipel ,  ^ 
facilitent  beaucoup  I'etude  de  I'etat  gcognostique  des  F«roer.  La 
masse  principale  de  la  pliipart  des  plateaux  est  une  roche 
qui,  bien  que  tres-variee  par  son  aspect  et  par  les  mineraux 
qu'elle  renferme,  parait  neanmoins  etre  dc  la  menie  nature 
Dans  beaucoup  d'eudroits  elle  a  la  plupart  des  qualites  attri- 
bnees  au  basalte,  etant  d'un  gris  fonce  jusqu'au  noir  dune 
cassure  eclatante,  avec  de  j)etits  jioinls  biillans,  resotniant 
sous  le  marteau  ,  fondant  au  clialumeau  ,  el  se  cbangeaut  en 
une  matiere  vitreusc  noire ,  qui  se  calcine  en  aroile  cnfm 
presentant  frequemment  dans  les  grandes  masses  des  separations 
sons  la  forme  de  colonnes.  Cej)endant  il  y  a  daulres  variefes 
dune  teinte  cendree ,  dune  cassure  terreuse  et  terne  ,  faciles 
a  diviser,  ne  rcndant  aucun  son,  et  ayant  la  structure  de  I'ami;'- 
daloide.  Entre  ces  deux  cspeces  il  existe  une  infinite  de  modifi- 


"14  Geologic.  N".  14. 

cations  dans  les  caracteres  dependans  de  la  cohesion,  tandis  que 
ses  caracteres  cliiniiques  sont  toujours  Ics  niemes ,  autant  du 
nioins  qu'on  pcut  en  juger  par  I'effet  du  chalumeau.  L'oxida- 
tion  du  fer  produit  aussi  dans  ces  roches  beaucoup  de  modifi- 
cations de  teintes. 

L'auteur  considi-re  cnmnic  les  substances  princij)alcs  de  cette 
masse,  le  feldspath  et  I'anjile;  la  premiere  est  plus  abondante 
que  la  seconde.  ftl.  P^orclihammcr  appelle  cette  roclie  dolc'rile  , 
et  fait  remarquer  que  beaucoup  de  varietes  ont  une  grantle 
analogic  avecle  klingstein,  mais  qu'elles  en  different  en  ce  qu'au 
chalumeau  elles  donaent  une  matiere  vitreuse  noire  ,  tandis 
que  tout  le  klingstein  que  l'auteur  a  vu  ailleurs  ,  donne  une 
matiere  blanche. 

Dans  les  bancs  de  celte  dolerite ,  dont  I'epaisseur  vajusqu'a 
i5o  pieds,  se  montrent  souvent  toutes  les  varietes  de  cette 
roclie  ;  ils  alternent  avec  des  couches  d'une  roche  particuliere, 
analogue  a  la  pierre  argileuse  ,  et  epaisse  seulement  de  i  a  3 
pieds.  Cette  roche,  que  l'auteur  n'a  point  eu  occasion  de  re- 
marquer dans  d'autres  formations  de  trapp,  est  d'une  teinte 
rouge  de  brique,  qui  d'un  cote  passe  au  rouge  brun ,  penetre 
a  I'etat  de  manganese,  et  qui  de  I'autre  cote  est  un  fossile 
semblable  a  la  terre  verle.  La  cassure  en  est  matte,  avec  des 
points  brillans  ;  elle  se  fond  aisement  au  chalumeau  en  une 
matiere  vitreuse  noire.  D'apres  I'analyse  qui  en  a  ete  faite, 
c'est  un  hydrate  de  silicate  d'oxide  de  fer,  de  terre  argileuse, 
de  chaux  et  de  potasse  ou  de  natron ,  peut-etre  aussi  de  ma- 
gnesie;  l'auteur  presume  meme  que  c'est  simplement  un  hy- 
drate de  dolerite  :  cette  roche  quelquefois  porphyrique,  dautres 
fuis  semblable  a  I'amygdaloide ,  a  beaucoup  de  separations 
irregulieres,  et  est  parsemee  de  morceaux  de  cuivre  natif,  de 
quelques  pouces  carres  d'epaisseur.  Au  Mykledal ,  ilc  C'alsoe  , 
on  trouve  ce  metal  en  petits  grains  qu'on  ne  pcut  detacher  que 
par le  lavage. 

Toutes  les  montagnes  des  Faeroer  sont  composees  de  quel- 
ques couches  alternatives  de  ces  deux  cspeces  de  roches.  Les 
cduchcs  ont  nne  inclinaison  plus  ou  moins  considerable  vers 
I'oricnt,  dans  les  ilcs  meridionalcs  cllcs  sont  inclinees  au  N.-E.; 
dans  Ics  iles  occidcntaies  ,  k-s  bancs  s'iuciinent  completement 
vers  I'E,  et  dans  les  tics  septentrionales,  Icur  pente  est  au  S.- 
E.  11  suit  dcla,  que  les  trapps  des  Fa;roer  prcsentent  la  forme 


Geologie.  1 5 

vVan  bassiu ,  et  que  nous  pouvons  nous  figurer  la  partie  exis- 
ranle  de  I'archipel  coninie  la  inoitiii  dun  bassin  complet. 
Quant  a  la  moitie  qui  manque,  il  restc  indecis  si  ello  a  jamais 
■existe.  BI.  Foi-chhammer  fait  observei-  que  cette  forme  de  bassin 
tJans  les  trapps  des  Faeroer  ne  s'accorde  pas  avec  les  effets  des 
volcans,  ni  avec  I'idee  que  Ion  se  fait  des  soulevemens  de 
dessous  la  terre.  Cependant  on  remarque  aussi  dans  cet  archi- 
pel  des  Iraces  de  I'influence  du  feu  sur  la  formation  des  mon- 
tagnes.  A  Nalsoee,  la  roclie  dolerite  mise  a  nu  le  long  de  la  cote, 
est  herissee  de  petites  elevations  demi-cylindriques  qui  s'incli- 
neut  tantot  sous  line  forme  elliptique,  tantot  sous  des  courbes 
irreMulieres  ;  les  sillons  qui  les  separent  sont  en  partie  remplis 
de  cbabasie.  La  surface  est  rouge ,  mais  au-dessous  de  cette 
espcce  d'epidernie,  I'amygdaloide  conserve  sa  teinte  gris-fonce; 
lepidernie  est  gerce  en  plusieurs  endroits ,  la  roche  qui  est 
dessous  presente  tous  les  plienomeues  dune  masse  qui  a  coule 
lentement.  II  s'est  fait  a  la  surface  une  oxidation  que  nous  trou- 
•vons  egalement  dans  toutes  les  sources  ferrugineuses  :  c'est  d'ail- 
leurs  un  plienomene  que  les  bancs  de  dolerite  ofFrent  ordinaire- 
nient  a  leur  surface  lori^qu'une  couclie  de  roche  argileuse  rej)ose 
dessus. 

La  dolerite  de  Faeroer  est  tantot  pourvue,  tantot privee  defeld- 
spath  vitrcux  :  dans  le  premier  cas  c'est  du  porphyre  qui  se  _ 
rapprochf,'  plus  on  moinsdu  tracliite  et  du  schistc  porphyrique. 
La  dolerite  sans  feldspalh  vitreux  est  la  plus  ancienne,  la  do- 
lerite porphyrique  au  contraire  est  la  plus  moderne.  Ue  la  deux 
especes  de  dolerite  qui  sont  separees  quelquefois  par  une  es- 
pece  intermediaire. 

1°.  Trapp  sans  feldspalh  vitreux.  C'est  la  partie  inferieure 
•de  toutes  les  formations  que  nous  connaissions  dans  les  Fae- 
roer. Plus  on  avance  vers  le  nord  ,  moins  on  le  voit  s'elever. 
L'auteur  a  bien  examine  cette  formation  a  Suderoe  ou  loute  la 
cote  presente  des  coupes  cxcellcntes  ;  les  bancs  de  dolerite  s'y 
composent  alternativement  dune  amygdaioide  dont  la  base  est 
grise  nuancee  de  jaune,  rouge  ou  vert,  et  d'une  roche  basalti- 
<\\\o.  de  couleur  noire.  Le  basalte  conticnt  assez  souvent  des 
masses  de  feldspalh  qui  pourtant  n'esl  pas  porphyricjue ;  eu 
beaucoup  d'endroits  il  s'est  scpare  en  colonnes,  par  oxeaiplc 
a  Frudboe  ,  oii  Ton  trouve  une  superbe  colonnade,  et  a  Suni- 
boe ,    oil  les  colonnes  a   six  pans  paraissont  possoder  I'interes- 


16  Geoloo-ie.  N°.  14. 

saiito  propriete  d\ivi  ir  des  axes  luagnotiques  siliu's  sur  laxe 
do  la  colonne;  niais  il  semble  que  les  poles  se  trouvent ,  non 
pas  dans  les  angles,  mais  an  milieu  entre  u  pans  opposes. 

La  dolerite  aux  environs  dela  houille  aXindliolmen,  reiiferme 
un  fossile  qui  est  du  pcridote,  plus  analogue  a  la  variete  appelee 
par  Werner  chrysolite  qua  I'olivine;  il  est  intercalle  dans  la 
dolerite,  tanVot  sius  la  forme  de  petlls  cristaux  rhomboidaux , 
tanlot  sons  celle  de  grains  detaches;  la  couleur  en  est  vert 
d  olive.  Cost  le  seul  endroit  des  lies  Faeroer,  oii  M.  Forchiiani- 
nier  ait  trouve  du  peridot.  La  formation  de  trapp  donl  il  est 
ici  question,  a  au  moins  una  epaisseur  de  4ooo  pieds,  depuis 
les  cimes  des  plus  hautes  montagnes  jusqu'a  sa  base. 

All  lieu  de  la  conclie  de  pierre  argileuse  qui  recouvre  les 
trapps  ,  on  voit  a  Suderoe,  a  Myggenses  et  a  Tindholmen,  un 
banc  epais  compose  dans  les  endroits  ou  il  est  le  plus  conqilet, 
d'argile  durcie  et  infusible  ,  d'argile  ardoisee  noire,  de  houille 
et  de  rognons  de  fer  carbonate.  Jusqu'a  ce  qu'il  soit  prouve 
que  les  diverses  houilleres  et  tous  les  indices  de  houille  qu'on 
trouve  sur  un  espace  de  2  milles  (  danois  )  carres  ,  appartien- 
nent  a  un  seul  et  nieme  banc  ,  ce  qui  serait  une  circonstance 
veniarquable ,  on  pent  dire  senlemeut  que  lexistence  de  la 
houille  aux  lies  Fceroer  a  ceci  de  different  des  autres  forma- 
tions trappeennes  que  les  couches  y  manquent  de  1' epaisseur 
commune,  n'ayant  que  quelqnes  pouces  ou  tout  au  plus  y.  a  5 
pieds  de  profondeur.  i\I.  Forchlianiiner  decrit  en  detail  les  princi- 
palcshouilleres  qu'il  a  observees.  Dans  rAllemagnescpteutriona- 
le,  dit  I'auteur,  le  basalte  forme  une  quantite  de  masses  separeei 
qu'on  a  des  motifs  de  regarder  comme  primitives  ,  c'est-a-dire , 
comme  n'etant  pas  les  restes  dun  banc  plus  etendu,  mais 
trouble.  La  houille  s'y  montre  en  masses  epaisses,  mais  de  peu 
de  longueur  et  de  largeur;  aux  lies  Faeroer  au  contraire  oii  la 
dolerite  etcnd  scs  bancs  reguliers  sur  une  etendue  de  plu- 
sieurs  milles,  et  continue,  lorsqu'elle  est  inlerrompue  par  des 
vallees  ou  des  sunds,  de  I'autre  cote  du  bassin  ,  la  houille  s'e- 
tcnd  egalementen  masses  regnlieres  sur  toute  I'etendue.  Partout 
ou  elle  se  montre,  elle^a  exerce  une  influence  rcmarquahle 
sur  les  roches  qu'on  y  trouve,  etc. 

2o.  Formations pnrpliyrif/iies.  II  regne  une  grandc  uniformitt- 
dans  ies  montagnes  de  cette  categoric.  Elles  se  composent , 
lo.   d'uii   porphyrc  a  base  do  dolerite  et   avec   des  crislaux   dc 


Geologie.  i  7 

fcldspath  vilreux  ,  plus  ou  nioins  nombi-eux  ;  i".  d'une  amyg- 
daloule  a  base  de  dolerite,  d'une  teinte  grise  avec  des  nuances 
veVtes ,  rou!,'cs  ct  jaunes.  On  y  trrtuve  rarement  de  fjros  cris- 
taux  de  feldspath  vitreux.  Les  cavites  sont  quelquefois  rem- 
plies  de  nioiccaux  tie  zeolithe  on  de  quartz  ,  ainsi  que  de 
terre  verte  (  griinstein  ) ;  5°.  dun  basalte  compacte,  noir  ou 
brun  fence,  sans  feldspath  vitreux  ;  4°-  <Je  la  nienie  roche  ar- 
gileuse  qui  se  trouve  dans  la  formation  precedente.  L'anteur 
s'occupe  ensuite  des  substances  qui  se  sont  developpces  dans  la 
masse  principale  de  cette  forniati m  ;  ce  sont  :  i".  le,  feldspath 
cammun  ;  i°.  le  feldspath  vitreux,  qu'on  trouve  dans  toutes  les 
lies,  dans  tons  les  champs;  5".  I'auijile,  qui  est  entre  d'une 
maniere  reguliere  dans  la  composition  du  trapp  ,  aux  iles  Fae- 
roer ;  4°-  ""  porphj're  d'un  aspect  noir,  qu'on  trouve  a  Stro- 
moe  ,  mais  qui  du  reste  se  compose  des  niemes  substances  que 
les  autres  espcces  porphyriques,  si  ce  n'esl  qu'on  y  ti-ouve  une 
quantite  de  petits  grains  qu'on  prendrait  pour  du  fer  titani- 
que  ,  aeu  jnger  par  la  couleur  et  L'eclat ,  et  qui  n'est  qu'un  des 
nombreux  fossiles  terreux  amorphes,  dont  on  peut  regarder  le 
griinstein  comme  le  representant. 

L'auteur  examine  en  particulier  I'etat  geognostique  de  cha- 
que  lie,  et  il  termine  son  memoirepar  quelques  remarques  sur 
les  irreguiarites  locales  des  trapps.  Ce  sont  d'abord  des  ganpues 
d'un  griinstein  a  gros  grains,  qui  traversent  les  bancs  reguliers 
de  trapp,  dans  une  direction  verticale  ,  sans  avoir  derange  ea 
aucune  maniere  ces  bancs.  Sur  la  cote  escarpee  de  I'ouest  de 
Bordoe  on  voit  aupres  dune  gangue ,  dans  un  banc  reiuiiier 
une  masse  de  basalte  qui  s'y  est  devcloppee  ,  et  qui  est  colon- 
naire  en  di verses  directions.  Autant  qu'on  peut  le  voir,  eile  s'est 
detachee  du  trapp  qui  I'entoure  ;  le  banc  le  plus  remarquable 
de  trapps  irreguliers  se  trouve  au  milieu  de  Str^'iiioe,  autour 
du  plateau  de  Skjallingfjeldet  et  du  cote  du  Nigva  ;  ce  banc 
presenle  une  masse  d'une  centaine  de  pieds  de  haut,  et  divise 
en  colonncs  irregulieres ;  on  croirait  voir  un  torient  de  lav»'s 
qui  s'est  prc'cipite  du  haut  du  plateau  de  IVigvafjeldet  dans  la 
mer.  En  descendant  du  sd;iiiiutdu  Skjallingfjeldet  vers  I'ouest 
on  ajiercoit  en  plusiours  endroits  des  ]>ar!ics  du  meme  banc, 
forme  d'un  griinstein  grenu;  la  vallee  enlrc!  lo  Skjallingfjeldet 
et  le  JMjalfjeldet  est  jonchee   de  tetes   de   colouuc*    de   cette 

B.  TOHB  XI.  2  ' 


^  8  Geologic. 

loclie     el  dans  b  valloe  ciitre  le  Skjallingfjoldel,  et  lo  Laiiiuni' 
fieldet,  les  colonncs  sont  reunies  en  masses  coloiinaiies  dc  5o 
a  loo  pieds  de  dianiotve  qui  out  une  surface  elliptique.   Co 
banc  de  qriinStein  forme  les  sommets  du    Leinunifjelikt ,    dii 
Mialfjeldet  et  du  Kigvafjeldct ,   a  unc  liatitcur  de  181,0  pieds ; 
il  s'abaisse  sous  un  angle   considerable  vers  I'oiicst;  an  bas  du 
Skjallingfjeld  ,  vers  !e  N.  O.  ,  il  n'a  que  5oo  pieds;  quelquofois 
il  est  parallMe   an  Trapp  regulier ;    inais  le  plus  souvent  il  ie 
coupe  sous  un  angle  d'autant  plus  considerable,   que   le  banc 
s'avauce  vers  IE.  ;  les  colonnes  sont  toujours  jjerpendicnlaires 
a  la  base.  Le  banc  forme  ainsi  un  denii-bassin  dans  une  direc- 
tion entierenient  opposee  a  celle  du  Trapp  regulier  qui  s'incline 
toujuurs  vers  I'O.  On  Irouve  un  banc  seniblable  dans  i'ile  Os- 
teroc.  niais  I'auteur  n'a  pas  eu  occasion  de  I'exanuner.   D  — g. 
i5     Bkricht  iJEBER  DIE  NATUBniSTORiscnEN  Reisen  ,  etc. — Ra])port 
sur   les  voyages    des  naturalistes  Eiirenberg    et   Hempricii    en 
Egypte,  dans  le  Dongola  ,  la  Svrie,  1' Arabic  et  sur  la  pentc 
orientale   des    montagnes    de   I'Abyssinie ;    par    M.    Al.    de 
Humboldt,  ln-4".  de  26  pag.  Berlin,  1826;  Dummler. 
Resultats   pour  la  Geornosie  et  l'Orvctognosie. 
Dans  les  vastes  regions  que  les  deux  voyageurs  ,  les  doctcurs 
Hemprich  et  Eiirenberg,  ont  parcourues ,  ils  ont  constaniment 
observe  les  focbes  dans  lours  differens  rapports  de    giscmcnt. 
Les  especes  de  rocbes  qu'ils  ont  recueillies  peuvent  etre  rangees 
en  5  groupes  ,  parmi  lesquels  se  distinguent  principalenient  : 
lo.   les   nouvcilcs  formations   secondaires  et  tcrtiaires  de  I'E- 
gyptectdu  desert  adjacent;  u".   les  montagnes  primitives  et 
de  transition  des  cataractes ,  les  couches  d'onyx  d' Assouan,  le 
granite-gneiss  avec  du  calcaire  grossier,  et  des  rocbes   avec   la 
hornblende  de   Nubie ,    ainsi  que  le  sel  gemme  du  Dongola; 
30.  les  formations  de  porpbyre  et  de  syenite  du   mont  Sinai  et 
de  la  presqu'tle  adjacente  ;  4"-    le  calcaire  jurassique  du  munt 
Liban  ,  avec  des  poissons  petrifies  a  une  hauteur  de  5ooo, pieds 
au-dessusdu  niveau  de  la  mer,   pres  Djebbebl ,   avec  des  co- 
quilies  marines  fossiles  pres  de  Sanin  ,  dans  le  voisinage  de   la 
lin.ite  des  neiges  ,  et  avec  des  lignites  dans  le  grc  s  et   largile 
scbisteuxpresdeBischerra,  ainsi  qu'avec   du   basalte   pres  de 
Iladdetafiooo  pieds  d'elevalion  au-dessus  de  la  mer;   5".   les 
cotes  dc  la  mer  Rouge  avec  I'llc  volcaniquo  de  Kelun;bui  et  la 


Gi'ologie.  19 

petite  sud-est  ties  mantagnes  de  rAJjyssinie.  Dans  toiUps  ces 
contiees  les  dciix  voyageurs  ont  troiivt'  une  resseniblance 
frappnnte  de  rappoi-ts  geognosl.iqucs,  siuLont  dans  rassociation 
des  masses  des  niontagnes.  Plusieurs  isqui-sfs  de  cartes  minc- 
ralogitjiies  ,  qui  ont  ete  examinees  |iar  les  rapporteurs  (MM.  de 
Humboldt,  Link,  Lichtenstein  ,  lUidolplii  et  Weiss),  font  foi 
de  Factivile  infatigable  que  les  deux  naturalistes  ont  egalonient 
deploy ee  dans  cette  partie  de  lenrs  Iravaux.  L. 

r6.  Considerations  sur   l'etat  gb'ologiquk  ancien  et   moderne  des 

PAYS  DECOUVERTS   PAR  LES  CAPITAINES   ParRY    ET   PlOSS  ;    par  lo    prof. 

Jameson.  [EcUnhiu'gli  new  jjfu7os.  Jorm.;  4°-  trim.,  i8'i6, 
p.  104.)  (Y.  I.e  Bidleiin  de  fevricr,  n°.  j  56 ,  d'apres  les 
ylniial.  des  I'Oj-.,  qui  n'ont  point  cite  leur  source.) 

En  resumant  les  renseignemens  apportes  par  les  cliefs  des  4 
expeditions  aux  regions  arctiqurs,  on  pent  les  reduire  a  ceci  : 

Les  5  classes  do  formations  generales  existent  dans  les  regions 
arctiques,  mais  il  n'y  a  point  devolcans,  et  pen  d'alluvions  et  de 
depotstertiaires.Cesdernierssontliesautrappdela  baiede Baffin. 
Les  lies  etaient  liees  autrefois  au  continent  americiu.  Le  pays  a 
etedemanteie  aprcs  les  depots  lertiai res.  Les  liouilleres  de  Melle- 
ville-Island  offrent  une  vegetation  et  des  polypiers  des  tropiques , 
et  les  roclies  tertiaires  des  dicotyledoris.  Les  blocs  roules  qu'on 
observe  ca  et  la,  et  dans  des  lieux  tres-eloignes  de  leur  origine, 
prouvent  que  les  eaux  y  ont  passe  posterieurement  a  I'epoque 
ou  les  strata  les  plus  recens,  c'est-a-dire  ceux  de  la  classe  ter- 
tiaire,  y  out  ete  deposes.  Les  plus  recens  produits  if^nes  sont 
les  trapps  et  les  amygdaloTdes.  La  bouille  bitumineuse  noire  que 
quelques  savans  supposaient  n'exister  que  dans  les  regions  tem- 
perees  ou  plus  cliaudes  de  la  terre ,  existe  a  I'lle  Melleville  et 
a  Jamesons-Land  dans  le  Groenland.  Le  gres  rouge  de  Pos- 
sossion-Bay  indi([ue  peut-etrc  I'cxistcnce  de  roches  de  sel.  II  v 
a  beanconp  de  mineraux  ,  surtoul  du  fer  cbiome,-  Jiydrate 
oxidnle  ,  dn  graphite,  etc.  ;  des  pyrites  de  cuivre  ,  du  snifiire 
de  molybdene,  du  mineral  de  titanium.  La  grande  abondance 
de  grenats  qu'on  a  Irouves  prouve  que  les  pierres  precieuses 
ne  maiiqiient  pas  dans  ces  regions.  On  y  a  decoHvert  du  cristal 
de  roclie,  du  beryl  et  du  zircon.  Ces  terres ,  recemment  ob- 
ser\e(s,  pi-esenlcnt  en  general  lev    inemcs    ai-ran;;<  jiions    oeo- 


20  Geologic. 

gnostiques  que  d'autres  pays  niieux  connus,  ce  qui  fait  voir  que 
les  grands  traits  de  la  nature  ,  sous  le  rapport  de  la  distributiou 
des  substances  du  regne  mineral,  sont  partout  Ics  menies. 

I  J.  YovAGE  OF  DISCOVERY  IN  THE  NORTHERN  PARTS,  etc.  —  Yojajjc  de 
decouv.  dans  le  nord  dus  Et.its-Uuis,  fait  en  i825;  par  Kea- 
ting. Part.  GEOLOG.  (V.  le  ^w//.T.  IV,  n°.iy  I  ,et  t.  M  n".  80.) 

Derriere  Philadelphie  le  calcaire  et  le  quartz  ]ironnent  hi  place 
des  roches  primitives  ,  et  en  deck  de  Lancaster  les  roclics  de- 
vienncnt  toujours  plus  schisteuses  en  approcliant  du  Susque— 
bannah.  Sur  le  cote  Est  de  cette  riviere  le  calcaire  et  le  gres 
rouge  allernent  avec  du  schiste  rouge.  Le  calcaire  cede  la  ])lace 
aux  roches  cristallines  a  Millerstown,  qui  est  sur  la  cote  Est  de 
Southhills  on  de  la  derniere  ehaine  orientale  des  Alleghanis. 
II  y  a  pres  de  li  des  traces  de  couches  cuivreuses  et  du  marbre 
a  Boonsborough.  Le  terrain  houiller  domine  du  Cumberland  ^ 
Wheeling,  et  il  y  a  souvent  des  eiubrasemens.  Pres  du  fort 
ruine  de  Necessity  un  courant  d'air  sort  dun  rocher.  L'Obio 
coule  dans  une  vailee  dun  niille  et  demi  de  large  entre  des  col- 
lines  de  3  a  5oo  p.  de  haut.  II  y  a  des  sources  salees  pres  de 
Zanesville  et  le  long  du  Muskingum.  Entre  Columbus  et  Piqua 
le  sol  alluvial  est  convert  de  terre  noiie ,  et  le  plateau  niare- 
cageux  et  convert  jadis  d'eau  est  a  35o  p.  sur  le  lac  Erie  et 
plus  de  900  p.  sur  la  mer.  Le  plateau  qui  separc  les  eaux  du 
golfe  du  Mexiqne  de  celles  des  laes  est  alluvial  et  convert  de 
bois  ou  de  prairies  basses.  Des  blocs  primitifs  y  abondenl  ca  et 
Ml.  Pres  de  Chicago  il  y  a  du  calcaire  coquillier  horizontal  qui 
reparait  dans  la  vailee  de  Rocky-river.  Des  niorceaux  de  cuivre 
existent  sur  le  bord  du  lac  Michigan  Sur  le  bnrd  du  Wassenion, 
tributaire  du  Peklannon ,  I'auteur  indirpie  du  calcaire  qu'il 
rapproche  plutot  du  zechstein  que  du  calcaire  metallifere.  En 
approcliant  du  Mississipi  le  pays  devient  plus  montueux,  un 
gres  blanchatre  horizontal  couvre  le  cilcaire  precedent  et  forme 
des  buttes  isolees ,  et  il  est  lui-meme  rec  uvert  pres  du  Wis- 
consan  d'une  roche  ties  coquilliere  calcaieo-aienacee  et  a  amas 
calcaires.  A  10  milles  au-dessus  du  confluent  de  Saint- Peter- 
river  il  y  a  du  gres.  Le  calcaire  domine  le  long  du  Mississipi, 
depuis  la  prairie  du  Chien  jusqu'au  dela  du  lac  Pepin,  et  le 
gres  devient  dominant  depuis  cc  dernier  point.  Le  sable  do  la 
riviere  conticnt  des  agalhes.  Le  serpent  a  sonnelles  se  trouve 


Geologie.  21 

encore  au  dela  du  lac  Pti|)iii.  Eu  lemont.'nl  du  fort  Saint,- An- 
toine,  la  riviere  St.- Pierre,  on  reiicoiilre  ties  blocs  {jranitirjues, 
puis  quelques  rochcs  granitoules  a  tourmaline.  Des  alluvions 
paraisseiit  couvrir  les  roches  primitives  autour  de  Speaking- 
lake  ct  Rocky-lake.  Les  sources  du  Mississipi ,  du  Nelson  et 
Saint-Laurent  sont  siir  un  plateau  peu  eleve.  Jusqu'au  lac  de 
Winnepeek  on  ne  voit  que  des  alluvions  ou  des  sables.  Les  ro- 
ches primitives  et  secondaires  viennent  en  contact  au  So"  45' 
latit.  N.  et  au  960  5o'  long.  O. ;  le  cote  Est  du  lac  Winnepeek 
est  pi'iniitif ,  et  le  rivage  oppose  est  compose  de  calcaire  secon- 
■dairej  la  secheresse  et  les  prairies  distinguent  le  pays  calcaire 
eleve  et  les  marais ,  les  lacs,  les  cascades,  le  sol  primilif.  Le 
lac  Winnepeek  est  sujet  a  des  crues  tres-subitf;s  ou  des  seches 
con)me  celiii  de  Geneve.  L'eniboucliure  du  fleuve  Winnepeek 
est  granitique,  ses  burds  ofFrent  alternativement  du  gneis,  du 
mica-scbiste  ou  du  granite  a  veines  feldspathiques.  II  y  a  une 
belle  argile  a  porcelaine  au  portage  du  rocber  du  Bonnet.  De- 
puis  le  lac  Bonnet  la  riviere  de  Winnepeek  est  divisee  en 
beaucoup  de  lacs  places  en  etages  les  uns  au-dessus  des  autres 
et  de  100  verges  a  5  ou  4  milles  de  lai-geiir.  A  Jacksfall,  le  gra- 
nite est  suivi  de  mica-scbiste  passant  au  scbiste  argileux ,  et 
beaucoup  d'lles  en  sont  formees;  le  granite  reparait  apres  i5 
milles.  Tout  le  pays  autour  du  fleuve  parait  avoir  ete  un  grand 
lac,  el  il  est  convert  de  blocs  primitifs  venus  du  lac  des  Hois, 
des  rivieres  Saint-Pierre  et  Winnepeek,  etc.  Le  Winnepeek 
prcnd  sa  s  urce  dans  le  granite.  Le  lac  des  Bois  est  enloure  de 
rocbes  primitives.  En  remontant  le  Rainy-River  on  retrouve  du 
mica-scbiste  et  de  la  sienite.  Le  lac  de  Rainbke  a  beaucoup 
d'lles  composees  de  mica-scbiste  et  de  g.-anite.  Le  mica-scbiste 
domine  sur  la  bauteur  qui  separe  les  sources  du  Saint-Laurent 
de  celles  du  Winnepeek,  et  ce  plateau  n'est  qu'a  i5o  p.  au- 
dessous  des  lacs  d'oii  sortent  ces  rivieres.  Vers  le  Saint-Lau- 
rent le  mica-scbiste  passe  au  scbiste  argileux,  et  a  la  cascade  de 
Kakabikka  le  scbiste  borizontal  alterne  avec  des  grauwackes  et 
'  des  gres  a  pyrites  Sur  le  cote  nord  du  lac  superieur,  I'auteur 
indique  du  scbiste  vertical  au  fort  William  ,  plus  a  I'ouest  du 
granite,  de  la  wacke,  jires  du  iMicliipicottou  du  scbiste  et  du 
granite  ;  a  .5  milles  a  lest  des  roclios  tal(jueuses  et  ain|5bibo- 
liques  s'ass  cient  au  granite.  11  y  a  du  ciiivie  pyrileiix  cpars, 
Entre  Sault  de  Saintc-Marie  et  le  foit  Brady  le  gres  rouge  ho- 


22  Gcolugie'. 

rizonlal  doniine  et  s'eteml  sur  Ic  cole  siid  ilii  lac.  Enfin  ,  I'ari- 
teur  donue  pour  la  liniite  occidcntale  du  llis  ,  les  sources  <le  la 
riviere  Saint-Pierre,  de  niaiiierc  (-no  cc  vegetal  s'etendrait  da 
3\°  au  ^jo"^  de  latitude,  et  de  la  iiier  atlanlique  jiis([u'au  <jt"  de 
longitude.  A.    \l. 

18.   HIemoire  sur  le  Gr.iis  bigarre  mcs  Etats-Ums  ,  jiar  J.    Finch. 
(  yJtncric.  journ.  of  sciences  and  arts  ;  vol.  X,  11".  2  ,  p.  '>a().) 

On  a,  jusqu'a  present,  appele  gres  rouge  ancicn  toute  la 
bandearenacee  quiva  de  New-York,  jusqu'en  Virginie  ;  I'auteur 
croit  y  reconnaitre  aussi  du  gres  bigarre.  Les  cairieres  a  i  miile 
]\.-0.  de  New-York  ( New- Jersey  ) ,  lui  ont  suggere  ces  iilees. 
11  en  donne  une  coupe  :  des  gres  lins  y  couronnent  des  grrs 
grossiers,  et  quelques  gres  conticnnent  des  impressions  vege- 
tales  et  de  petits  nids  de  carbonate  de  cuivre.  Ce  cuivre  est 
exploite  a  Belleville  ,  Soniinerset,  Bridgewater  et  New-Jersey. 
On  voit  la  meme  chose  a  Princeton.  Le  gres  bigarre  serait  pres 
Delaware.  Le  trap])  repose  a  Patterson  snr  ce  gres,  et  il  en  est 
de  meme  a  Palisadoes  sur  I'Hudson.  A  Belleville  et  k  New- 
York  ,  New- Jersey,  ce  gres  contieut  des  ossemens.  II  comprend 
jirobablement  le  gresdu  Connecticut  qui  couvre  le  schislebitu- 
mineux  a  poissons,  Le  gres  est  incline  de  12  a  i5",  il  est 
marneux,  lin  et  bigarre.  Le  gres  rouge  intermediaire  existo  a 
cote  de  la  houille  de  Lackawannok  et  de  la  vallee  de  Wilkes- 
baire,  i^ans  les  montagnes  Bieiies  de  Pensylvanie  ,  etc. 

ig.    Sur  les  ronMA-rioNs  tertiaires  des  rives  be  l'IIudson,  par  J. 
FiNCK.  [Ibid.  ;  vol.  X,  n".  2  ,  p.  ii"] ■) 

Les  formations  tertiairi  ■  Loideiit  l'IIudson  de  West-Point, 
jusqu'au  delii  de  Troje  a  Pouglikeepsie.  Le  bassin  est  entoiire 
de  scbiste  argileux  a  veinules  de  quartz  et  pelits  lits  <le 
bouillc;  il  altcrne  avec  du  calcaire  coquillier ,  et  il  passe  au 
scbiste  siliccux.  II  est  reconvert  de  10  a  80  pieds  d'argile  mar- 
neuse  bleuatre  qui  conlient  des  bancs  d'argile  scbisteuse  grisc 
et  d'aii'ile,  et  le  diltiviuni  couronne  les  depots  tertiaires.  L'ar- 
gile  niarneuse  domiiie  a  Marlborough,  Ilydc-Paik  ,  Albany,  a 
Troje  et  a  Scbncctady  ,  I'argile  schistense  se  voit  siirtont  a 
Greensbusb  et  il  Fislikill,  et  il  rappelle  les  marnes  de  Mont- 
juiartre.  Ccs  ri  ches  ne  cr.uliennent  point  de   fossilcs. 


Geohgie.  23 

•JO.  Notice    suk    des    nociiEs   ei-   des  minekaux   dw  WesiFiei.))  ,   c-u 
Massachusetts;  par  Emerson  Davis.  {Ibid.;  pa;^;.  7.1  5.) 

A  5  milles  O.  de  Westfield-Academy ,  il  y  a  2  lits  de  serpen- 
tine dans  dumicaschiste  etassocie  avcc  duniarbie.  Les  couches 
sent  verticales.  La  serpentine  est  separye  du  micaschisle  par 
duHalc  et  est  nielangee  avec  le  calcaire  en  petits  lits.  Celto 
veine  dune  variete  ile  \>erdii  an/ico,  offre  du  schorl  et  de  I'ac- 
tinote. 

A  I  mille  de  la  ,  do  I'autre  cote  de  la  riviere,  il  y  a  un  autre 
Lane  de  serpentine  dont  a  parle  Eaton.  A  Wcstspringlield  ,  6 
milles  a  IE.  de  Westfield-Academy  ,  il  y  a  des  lits  de  houille  , 
de  la  selenite  dans  des  schistes  niarno-bitumeux  a  pyrites  ot  .1 
poissons.  Dans  un  appendix  M.  Chilton  expose  les  essais  qu'il 
a  fails  sur  un  mineral  decouvert  par  M  Davis  dans,  les  blocs  do 
serpentine.  II  snupconne  que  c'est  de  la  pecalite. 

21.   Re.mauques   sur    des    blocs    aux    Etats-Umis  ,    par    Pierre 
DoBsoN.    (  I/>/d.  ;    pag.    217.  } 

A  Vernon,  I'auteur  a  trouve  beancoup  de  blocs  de  gris  et 
dc  pondingue."?  en  creusant  le  terrain.  lis  pesent  jusqu'a  u 
tonneaux  ou  10  a  5o  qnintaux;  il  s'en  trouve  aussi  a  Manches- 
ter, Ellington  et  Wilbrahaui.  Leur  partie  inferieure  est  unie. 

■22.Reise  in  Brasilien,  etc. — Voyage  au  Bresil ,  de  MM.  do  Spix 
et  Martius.  Vol  1,  Partie  Geulogique  etHinkralogk^ue,  et  Ob- 
servations mineralogiques  de  MM.  Spix  et  Martius,  dans  leur 
voyage  au  Bresil.  (N.  Jahrbiich.  dcr  Bag  und  IluUciikundc , 
de  M.  Moll;  vol.  vi ,   I'■^  livr.  ,  p.   1.   iSjjS.  ) 

En  Istrie,  le  calcaire  jurassiquc  domiiie  ;  lo  Blonte-d'Osero , 
presdePola,  est  aussi  de  cette  fonnaliou.  A  Malic,  la  cavernede 
Saint- Paul  est  creusee  dans  un  calcaire  ties-recent  a  coquilles 
marines  encore  existantes.  Toute  cetle  ile  est  formee  pai-  uu 
calcaire  marneux  recent  a  Bclcmnites  ,  Tercbratules ,  denls 
de  squale  ,  etc.  L'lle  d'Alboran  est  calcaire.  La  plus  haute  cinie 
du  rocher  de  Gibraltar  a  1409  pieds  de  haut  et  le  calcaire  qni 
le  c. impose,  leur  a  offert  un  Bnccin.  II  y  a  unc  grande  grotte 
au  milieu  de  lamontagne.  La  breche  os.seuse  se  trouve  a  Europa- 
Pdint  et  Cave-Guard.  Les  os  sont  surt  ml  dans  la  partie  snpe- 
lit'ure  de  eel  agglomeral  calcaire  a  cailioiix  de  quailz.  11  ya aussi 


24  Geologic.  N°.  22. 

des  coquilles  teiTPstes  ct  marines.  If  y  a  en  outre  des  blocs 
epars  (le  naj^elfluh  ralcaire,  qui  rcnferme  rareniont  des  os  , 
mais  beancoup  (!e  coquilles  marines,  telles  que  des  Caidium. 
La  br^che  ne  s'eleve  qii'a  ino  pieds  de  hauteur  audessus  de  la 
mer,  etsa  plus  grande  puissance  est  de  5o".  A  -^m.  au  N.-N.-O. 
de  (Gibraltar,  il  y  a  una  chaiae  de  niontagnes  appelee  Queen  of 
Spain's  chair ,  qui  est  composee  de  gres  grossier  rouge.  Otte 
roche  doniine  a  Algo.siras.  Les  pecheurs  espagnols  pretendent 
que  le  detroit  de  Gibraltar  s'elargit.  A  Tarifa ,  il  y  a  aussi  du 
calcaire  jurassiqiie ,  qui  est  recouvrrt  dun  gres  On  bleuatre 
semblablc  a  celui  de  Saint-Roque.  Le  cap  le  plus  meridional  de 
Tarifa  offie  un  agglomerat  calcaire  alluvial  a  Cardium  ,  Monies, 
Pectoncles  ,  alcyons  ,  sertuiaires  ,  eponges  ,  madrepores  et 
ophiures.  11  y  a  wne  chaine  calcaire  esorpee  derriore  Tanger. 
A  ;\lad(>re,  les  hauteurs  signalent  de-;  basaltes  et  des  wackes.  La 
mer  est  tres-profonde  aulour  de  cette  ile.  L'lle  de  Trinidad 
paraitrait  avoir  la  meme  configuration  bizarre  que  1  ile  de  Ma- 
<l(r<^  liy  a  des  has  fonds  le  long  de  la  cote  du  Bresil,  entre  I5ahia 
de  Totlos-os-Santos ,  le  Bio-Grande  et  les  iles  de  Trinidad  et 
de  Martin-Vas.  L'eau  de  la  bale  de  Rio-Janeiro  est  moins  salee 
que  celle  de  TOcean.  Le  lac  Camorin  au  pied  des  monts  grani- 
tiques  de  Gavia  est  sale.  Le  Corcodavo,  dcrriere  la  villc,  a 
2,000  p.  de  haut,  et  la  Serra-dos-Orgaos  5  a  6,000  p.  Toutcs 
ces  moiitagnes  traversant  le  Canta-Gallo  et  s'etendant  a  Baliia 
et  Santos, sont  composees  de  granite  et  degneis:  elles  ne  s'ele- 
vent  le  long  de  la  cote  qua  4,000  p.  et  sont  couvertcs  dune 
couche  puissante  d'argile  ferrugineuse  aurifere.  Le  terrain  de 
Bi  )  cimtienldu  quartz  rose,  du  schorl,  du  beryl,  de  I'ajiatite, 
de  I'andalousite,  de  la  dichroite,  du  titane,  du  fer  spathiipie  et 
hydrate  ,  du  molybdene  ,  etc.  La  Serra-d  Estrella  s'eleve  a 
5,5y6  p.  sur  la  mer.  Le  granite  et  legncis  accompagncnt  le  voya- 
geur  jusqu'a  Soumidi  uro  ct  forment  les  niontagnes  pres  de 
Santa-Cruz,  et  derrier*^  Reliro.  Le  gneis  passe  au  micaschiste 
derriere  Bananal.  La  B'.  crete,  le  Moro-Fornioso,  sur  la  fron- 
liere  des  provinces  de  Rio  et  Sanlo-Paulo  ,  est  composee  de 
granite  k  fer  hydrate.  Au-dessus  de  Santa  Anna-das-Aureas  il  y 
a  dn  gneis,  et  dans  la  vallec  du  Paraiha  beaucDup  de  blocs  pii- 
mitifs  ,  conime  dans  la  Lombardie.  Aldea-da-Escada  est  au  pied 
d  uue  chaine  de  gneis  schorliferc.  Un  gres  rouge  alternant  avec 
de  I'argile  se  montre  avant  Mogy-das-Cruces,  a  2  niilles  de  Ta- 


Geologie.  25 

runna.  Le  Cubatao  ,  entre  Santos  ot  Santos-Paulos  doit  s'elever 
a  3,000  p.  sur  la  iiier.  Autour  de  Santo-Paulo  le  girs  doniine 
et  reconvre  le  gneis.  An-dessous  du  gres  il  y  a  de  la  litho  • 
marge  roii);e,  jaiine  oil  bleue  ,  depot  etendu  ,  qui  se  troiive  a 
Poianangaba  et  Minas-Geraes  et  qui  est  aurifere.  Au  niont  Ja- 
ragua,  pres  de  Saint-Paul,  il  y  a  des  lavages  d'or  faits  avec  des 
gres  grossiers  fenugineux.  Autour  de  Saint-Roque  regne  le 
gres  ferrugineux  et  grossier.  A  Ypanema  il  y  a  du  fer  oxidule; 
dans  le  niont  Araasojava  qui  s'eleve  a  i,ooo  p.  sur  le  Rio-Ypa- 
nema,  ce  niinerai  est  enamaset  filons  dans  un  gres  quartzeux 
quelquefois  poreux  et  a  druses  calcedoniqites.  A  Porto-Feliz  , 
snr  le  Rio-Tietes  et  a  Ytu.  il  y  a  des  rochers  du  meme  gres.  11 
y  a  aussi  pres  d'Ytu  du  calcaire  comnacte  bleuaire  En  deca  de 
Tiete  on  se  retrouve  dans  le  granite,  qui  compose  un  plateau 
entre  Jundiahy  et  Minas  et  conlient  de  la  sienite.  Au  nord  de 
Camandacaya  la  meme  formation  doniine,  A  i  joiirnees  a  I'O. 
deMandu,  ilyaune  source  sulfureuse  chaude.  A  -i  milles  au  ]\ 
de  Hio-Serro  commencent  Ics  lavages  d'or  et  le  micaschiste 
quartzeux.  Le  granite  forme  la  vallee  entre  les  chainesde  Saint- 
Gonzalo  et  de  Pacicncia  ct  lor  s'y  rencontre  dans  des  filons 
de  quartz.  A  Corrego-dos-Pinheiros  commencent  les  roches 
talco-quartzeuses  ,  qui  fornient  ia  Serra-Branca  ,  la  Serra-das- 
Lettras  et  Serra-lMantiqueii-a ,  la  Serra-Negra  ,  da  Canastra  ,  da 
Marcella  ,  et  dos  Cristacs;  les  Montes  Pyrenees,  etc.  ,  et  qui 
sont  auriferes.  Ces  roches  i-eposent  sur  du  schiste  argileux  a 
Capivery.  Le  Morro  de  Bom-Fin  est  compose  de  roches  quart- 
zeuses.  Sur  le  flenve  Paranpeba  les  lavages  d'or  donnent  beau- 
coup  de  saJjle  ferrifcre,  du  chrome  et  du  manganese.  La  Serra- 
de-Congondas  et  Morro-de-Solidade  sont  formes  de  micaschiste 
quartzeux  et  de  talcschiste  a  fer  oxidule.  Pres  Rodeio,  la  Serra- 
de-Ouro-Branco  a  pour  noyau  les  memes  roches,  et  contient  des 
couches  de  fer  oligiste  micace.  Les  deux  autres  chapitres  de 
I'ouvrage,  savoir,  les  Excursions  niilourde  P'iUa  Rica  ct  le  long  du 
Jiio  -  Xi^)0/n  ,   ont  deja  etc    analysse    dans   le    Bulletin    do    mai 

1 8' 5,  p.  42.  A.  B. 

» 

2D.     ExTRArr  GEOLOGIQUE  DE  DIFFEKENS   OUVRAGES    SUR    I.K    BrKSIL  ,     fait 

par  M.  Moll.  {lOid.;    p.   i  i  i.  ) 

D'apres   Koster   {  Foyagc    dans   le.   nord  du   Brc'sil ,    Paris, 
i8i8},  le  pays  dc  Fernambouc  est  has;  a  Papari  il  y  a  a  3  1.  de 


2r>  Geologie.  -      N-.  23. 

la  mor,  un  lac  salf^  ;  pros  Acii  il  y  a  iln  saLlc  coqtiiiliri- et  lio 
I'argile,  prcs  Aracati  bcaucoup  dc  inarais  salins.  M.  Mawe  in- 
dique  dii  granite  a  Monte-  Video.  Cctte  roclie  forme  nne  cliaine 
au  N.-E.  de  la  \ille  ,  qui  coiitt  du  N.  an  S.  et  se  perd  a  4o 
jnilles  de  Monte-Yideo.  I.e  granite  reparait  a  Barri,oa-Negia  , 
dans  i'lle  de  Saiila-Calarina  ,  eutre  Santos  et  Saint-Paul  ;  a 
Saint-Panl,  a  Bertioga  ,  a  Saint-Sebastien  ,  de  Zapitiva  a  Rio- 
Jautiro  ,  a  Porto-dos-Caxhes  ,  dans  le  Mono-Queniado  qui  k 
4  a  5,000  p.  de  liant ,  a  Canta-Gall)  ,  a  Santa-Rica  et  sur  le 
Rio-Grande.  Le  granite  de  Monte-Video  contient  du  fer  oxide, 
du  jaspe  ,  de  la  calcedoine.  II  y  a  du  calcaire  compacte  ondu- 
laire  dans  nne  plaiue  voisine,  le  calcaire  forme  une  suite  de 
montagnes  pendant  deux  milles.  Dans  Pile  Sainte-Catlierine  il  y 
a  de  I'argile  excellente  et  rouge.  11  y  a  pres  du  fort  un  (ilon  de 
diabase  dans  le  granite.  Derriere  Santo-Francesco  il  y  a  une 
chaine  de  4»ooo  p.  de  haut  et  pres  Sorricaba  de  riclies  mines 
de  fer.  Le  Rio-Verde,  pros  de  C<uritiva,  cbarrie  de  1  or.  II  y  a 
des  diamans  a  Tibigi.  Le  cbaine  entre  Santos  et  Cuberton  est 
granitique  ;  a  6,000  p.  de  baut,  il  y  a  un  plateau  sablonneux. 
A  Carita-Gallo  on  trouve  du  fer  oligi.ste  et  de  la  pyrite.  A  Sanla^ 
R.ita  il  y  a  du  cascolhno  aurifere.  M.  le  major  ScbajfTer  nous 
apprond  que  Buenos- Ayres  est  sur  le  bord  d'une  immense 
plaine  sans  traces  de  rocbes.  Pres  ftlinas  a  10  milles  de  Maldo— 
iiado  il  y  a  de  la  galene  dans  du  calcaire.  A  Gorosuava  il  y  a 
«lu  calcaire;  aiilour  de  Sainl-Paul,  on  a  la  serie  suivante  :  terre 
■vegetale  rouge,  sable  ocreux  rouge  eljaune,  argile  fine  de  di— 
verses  co'.ilenrs  ,  sable  ferriigineux  ,  granite  decompose  et 
granite.  Dans  Pile  Isla-Grnndc  il  y  a  du  niin(>rai  de  fer,  entre 
Zapitiva  et  Rio-Janeiro  des  rocbes  ressemblant  au  basaltc  ,  an-' 
tour  de  Cristoval  du  gneis  ,  aulour  de  Waccacu  de  I'argile.  Le 
mont  Boavisla  a  a, 000  p.  de  haut.  II  y  a  de  Per  a  Poozo-Ale- 
gre,  Santo-Joao  et  Prado  entre  Villa-Rica  et  Chapada.  Le 
mercure  ne  se  trouve  qu'a  Tribui  ,  sous  la  forme  de  cinnabrc 
(Minas  Geraes).  Un  morccau  de  cuivre  nalif  de  2666  livrcs  de 
t.'aroeira  (C.  de  Bahia),est  depose  a  Lisbonne.  II  y  a  du  cuivre 
a  Bariti  dans  un  scliiste  siliceux  et  a  Primeiros-Campos  (  C.  de 
Babia).  Sur  le  Rio-Santo-Francisco  il  y  a  du  sel  en  elllores- 
ccnce.  iM.  ScbiifFer  observe  que  le  cote  oriental  dc  I'Amerique 
est  couvert  dc  volcans  ou  de  pays  volcauises  depuis  le  delroifc 
de  Bcbring  jusqu'au   volcan    fumanl    du    Gbiketibcrg,    daus   lu 


Geologic.  27 

baie  de  Valentia  au  cap  Horn  et  ilans  Irs  lies  SlK'lland  iln  sutl. 
Tout  I'ouest  de  rAmenqne  est  sans  volcans.  Le  Biosil  a  une 
pente  douce  vers  le  iiord,  et  est  uu  pays  montagneux  extreme- 
ment  eiitrecoupe. 

24..    ZooLOGiE    rossiLE.    (  Ediitburgli.    philnsoph.     ./num.    Janv. 
1826,  p.   190. ) 

On  a  decouvert  a  I'lle  de  Wight  dans  des  roches  dean 
douce  des  dents  molaires  d' Anoploihcrium  commune.  On  a 
trouve  pres  de  Thurso  des  poissons  fossiles  dans  le  gres  rouge 
interme-diaire  (Oldred  S  ).  II  y  en  a  augsi  a  South-Ronahlsbay 
dans  les  Orcades.  Ces  poissons  dans  le  gres  sont  conserves 
au   niusee  d'Edirabourg. 

20.    CavERNES   a  OSSEIIRNS. 

I.  On  a  decouvert  a  Bridport,  dans  le  l^orsetsliire ,  une 
vertebre  d'un  animal  enornie ;  le  trou  de  la  moello  epiniere 
est  aussi  gros  que  le  corps  d'un  homnie.  (  Annals  of  philos.; 
janv.    1827  ,  p.  6Q.) 

II.  On  ne  connaissait  ,  jusqu'a  present  ,  en  Italic  ,  qu'une 
petite  caverne  de  ce  genre  ,  situee  dans  I'lle  d'Elbe  ,  et  des  pro- 
duits  osseux  de  laquelle  le  prof.  Nesti  a  donne  une  description. 
Dans  un  ouvrage  recent,  le  prof.  Gaetano  Savi  annonce  la  de- 
couverte  faite  dans  une  des  montagnes  qui  bordent  le  golfe 
de  la  Spezzia  ,  vis-a-vis  de  Cassana ,  village  situe  a  pen  de  dis- 
tance des  Casales  ,  dune  immense  caverne  i  ssifere.  Une  partio 
des  OS  que  ronfcrme  cette  derniere  appartient  a  cette  espece 
d'ours  dont  les  debris  se  rencontrent  en  sigiande  quantite  dans 
les  atitres  du  nord  de  TEurope.  II  sy  trouve,  en  oulre,  des  os 
ue  ruminans  et  d'herbivores  ,  vraiseniblablement  de  cerf.  On 
en  remarque  un,  entre  autres^  qui  semble  appartenira  cpielque 
grossc  espece  du  genre  chat.  Tons  ces  osseniens  sont  brises  (.-t 
iiicrustes.  (  Giorn.  ili  Fisic.  ,  Chi/nic,  etc.  Mars  et  avril  182G  , 
p.    i54. 

III.  i\I.  Buckiaud  a  recu  avisdu  prof.  Saviqii'il  y  a  desosseniens 
de  Hyene  et  d'Ours  dans  une  caverne  du  calcaire  de  C'arrare 
ct  dans  une  autre  du  golfe  de  Spezzia.  C'est  sans  doute  cclle 
dont  nous  vcni/us  do  parler. 

IV.  fll.  Eaton  d  projiose  d'cxaminer  cerlaincs  cavernes  du 
New-York  el  des  fitats-Unis  pour  rcconnaitrc  s'il  y  a  des  os- 


28  Geolooie. 

semens    (  American  J  <inrnal  of  sciences;  Vol.  XI  ,  call,  de  juin 
)  8  ?(> ,    p     if)<^J) 

26.  CoRRESPONDAPiCK.  {Zeitsckvift fi'ir Miiifml .  \  dec.  1826,  p.  5o8. 

M.  Menge  ccrit  de  Kusclnva  ,  en  Siluhie  ,  une  lettre  datee  du 
II  mars  1826.  L'Ural  est  forme  de  5  terrains;  la  serpentine 
forme  la  ciete  et  les  plus  liautes  cimes;  a  I'esl;  il  y  a  une  zone 
.'jranitirjue  ,  et  au  IV. -O.  des  schistes  argileux.  Entre  le  granite 
et  la  serpentine  il  y  a  de  I'eupliotide,  de  la  sienite  ,  de  la  dia- 
base et  du  porphyre,  ainsi  que  du  gneis,  du  talc  schiste,  de  la 
chlorite  schisteuse  a  lilons  de  quartz  ( t  du  calcaire  greiiu.  Dans 
CCS  dernieres  rorlies  sont  les  grands  depots  metalliferes.  II  y  a 
du  fer  dans  I'eupliotide,  et  quelquefois  il  forme  des  montagnes 
dc  100  a  1000  p.  de  haut,  comme  a  Tagil,  Katschkanar,  etc.  Le 
cuivre  carbcnaie  se  trouve  en  nids  et  en  druses  dans  le  calcaire 
grenu  sous  la  dialiase,  1  euphotide  ct  le  talc-schiste,  comme  a 
Bogaslowsliy,  Pileffkoy  et  Kisclini  Taghil.  Les  fiions  quartziferes 
du  talc-schiste  renferment  de  I'or  a  Beresowsky,  pres  Katari- 
ncnhoui-g  et  a  Newiansky.  L'or  est  dissemine  dans  de  petils 
fdons  de  diabase  deconiposee,  de  sienite  et  d'euphotide  a  py- 
rites aurifeies,  et  I'auteur  y  decrit  parfaitement  le  meme  gise- 
mont  que  celui  de  lor  de  Hongrie.  Dans  la  parlie  occidentale 
de  rUral,  le  platine  est  au  contact  du  talc-schiste  quartzeux  et 
de  la  soi-penline  ou  de  reuplmtide,  ou  dn  porphyre  vert  avec 
le  calcaire  hleu  ,  et  ce  metal  est  mele  avec  de  l'or  et  du  fer  ma- 
gnetique  dans  le  calcaire  ou  la  serpentine.  Le  granite  se  cache 
sous  le  sol  jusqu'a  1000  wersles  de  Slatouft,  et  on  y  trcuve  des 
topases ,  des  beiyls,  des  amelhystes ,  etc.,  a  Miask,  Schaitansk 
et  Mursinsk.  II  y  a  des  corindons  et  des  pleonastes  datis  des 
cailloux  graniti(]ucs  ou  sienitiques  des  sables  auriferes.  A  Mur- 
sinsk il  y  a  de  la  pegmatite.  L  auteur  signalc  I'abondance  de 
l'or  dans  des  sables  auriferes.  l)'a])res  cette  description  ,  il  est 
fort  po.ssihle  que  le  platine  se  trouve  aussi  en  llongiie. 

M.  de  Struve  ccrit  qu'un  voyageur  a  rapporle  de  I  ile  d'Uelgo- 
land,  du  (jres  bif;arrc  du  grand  rocliei-,  du  calcaire  cofjuillicr  du 
rocheroccidciital,  dc  la  Craie,  des  Ammoniles,  des  Kchinites,  du 
Lignite  ct  del'Argile  srhistcuse. — M.  de  ^au  doiinedesdetails 
de  to|)og'raphie  geologique  sur  leSpessai-t  et  les  bords  du  ISIcin  et 
du  Rhin  ;  ces  donnees,  quoifjue  utiles,  doivent  elre  lues  dans  sa 
lelUe.  Legres  higarre  cnuvre  h-s  rochcs  primitives  du  Spcssart, 


Geologic.  29 

&  Obernau.  II  ilit  que  le  calcaire  tertiaire  des  borcis  dii  Mein  se 
tiouve  sur  la  droite  de  la  Kidda  ,  a  Kronebeq;  et  Kiederhoch- 
stadt,  qu'il  y  repose  sur  du  schiste  intermediaire  et  un  agglo- 
nierat  siliceux,  et  qu'il  se  perd  sous  le  Sable  ,  I'Aniile  et  la 
Marne.  II  detaille  la  distribution  de  ce  calcaire  ;  an  dess'us  de 
Mayence  il  disparait,  et  on  ne  trouve  que  beauconp  de  coquil- 
les  tertiaires  dans  les  alluvions  des  coteaux  vij^nobles.  De 
Mayence  a  Rudesheiin ,  des  alluvions  grossieres  remplissent 
tous  les  vallnns  ,  tandis  qu'il  n'y  a  que  du  sable  fin  ,  coquil- 
lier  sur  la  rive  gauclie.  II  indique  du  IMuscbelkalk  a  Neustadt, 
et  du  calcaire  jiirassique  a  Dorrenbacb  ;  a  Ungstein  ,  il  y  a  un 
gres  qui  contient  des  Plagiostomes  ou  des  Moules  ,  el  qui  est 
inferieur  au  calcaire  tertiaire.  II  entre  dans  des  details  sur  le 
gres  vosgien  et  ses  porphyres.  Ce  gres  repose  sur  le  granite 
dans  le  Ja;;erthal,  et  forme  des  cones  et  des  rochers.  Sur  le 
Kaiserbach,  le  gros  recouvre  un  aniygdalokle  agalifore.  A  Sie- 
beldingen  et  Albersweiler ,  il  y  a  des  rocbes  primitives.  II  y  a 
du  granite  brecbiforme  a  Ransbacb  ,  entre  Escbbacb  et  Anwei- 
ler,  et  a  Leinweiler.  A  Albersweiler  ,  il  passe  a  une  brecbe 
qui  le  sepaie  du  gres  vosgien,  et  ces  deux  rocbes  le  recouvrent. 
A  Botenbof,  la  brecbe  contient  du  granite,  de  I'amygdaloide , 
du  quartz,  de  la  calcedoine,  du  scbite  ,  et  sur  le  Quaicb,  a 
Ginant,  il  y  a  du  granite  et  du  gneis  ;  le  gi'anite  est  traverse 
de  poi-pbyre.  Le  granite  de  Bursweiler  est  a  cote  d'un  depot 
trappeen.  L'auteur  indique  duporpb3're  noira  Ruzweiler.  a  Alzei, 
a  Ober-moscbel,  etc.  L'Odenwald  et  le  Hordt  out  une  pente 
tres-forte  du  cole  du  Rhin.  Le  lit  du  Rbin  a  dii  etre  a  plus  de 
100  pieds  au-dessus  de  son  niveau  actuei,  d'apres  les  depots 
d'alluvion. 

27.  Melanges.  (lOicL;  p.  536.) 

II  y  a  eu  un  tremblement  de  terre  le  i5  niai  1826,  a  2  b.  ' 
du  matin,  a  Admont,  en  Styrie ;  il  s'est  etendn  a  Gallenstein 
et  Roltenmann.  On  avait  deja  senti  7  a  8  sec  usses  entre  les 
mois  de  decembre  et  de  mars  ,  et  ellcs  elaicnt  accompagnees 
dun  bruit  soutcrrain.  —  II  y  a  eu  un  ebouleincnt  dans  la  nion- 
tagne  de  Rebrnt,  sur  la  Vanoi,  pres  de  Ponte,  en  Tyrol;  il 
continuait  encore  eu  juin  1826,  et  la  Yanoi  avait  forme  un  lac 
par  suite  de  la  digue  artificiclle  qui  s'etait  elevee.  —  M.  Eckart 
a  dccouvert  de  la  slroutiane  sulfatce  dans  un  gypse  sccondaire  a 


30  Geologic.  JX".  27. 

j\scliersleben. —  M.  dc  Meyer  a  decrit  un  Edtino-Encrinitcs  Seii.- 
knnbcrpii.  — II  y  a  eu  nn  troinbleiiient  de  terre  a  Sniyrne,  it 
5  h.io',  le  I -2  juin  i8i6. — M.  deVclllieim  a  la  iin  niemoire  sur 
les  nietaux  dii  scliisie  cuivreux  du  Mansfeld.  Lcs  couches  nord 
sont  moius  riclies  ei  phis  inclinees  que  celles  qui  sont  dans  le 
Slid  du  pays.  Le  cuivre  est  plus  unifornienient  disseinine  dans 
les  dernirres  que  dans  lcs  autres.  La  lichesse  n'augnientc  pas 
avec  la  piofondeur.  te  cuivre  natif  est  fort  rare,  les  melaux 
acidiferes  sont  prcs  de  la  surface,  et  les  luinerais  accuniules 
pres  de  certaines  failles  ,  etc. 

On  a  trouve  des  cristaux  d'apatite  et  de  fer  oxidate  dans  la 
dolerite  de  Salisbury-Crags  a  Edimbourg;  il  ya  aussi  de  I'apatite 
dans  le  basalte  dc  la  Blanc-Kupjie  pies  d'Eschwege  en  Alleina- 
jyue.  —  On  a  envoye  a  M.  Jameson  une  dent  de  mastodonle  de 
lile  de  Bahama,   et  une  autre   des  bords  de  la  baie  d'lludson. 

Les  insectes  se  trouvent  dans  I'anibre,  les  lignites,  les  mar- 

nes  et  les  calcaires.  L'ambre  de  Sicile  contient  differcns  coleop- 
teresetcelui  de  la  Baltique  des  Dipteres  et  des  Nevropteres.On 
y  a  trouve  les  genres  Piatj-pus ,  Aracioceros,  (irjl/iis,  Mantis; 
des  larves  de  Papillons:  les  genres  Phrygane,  Ephemere,  Perm, 
Formica,  E  van  in,  Tipiila,  Bibin,  Einpis  ,  Scnlapcndra,  Chirn- 
nomas  et  quelques  yJrac/i/iidfea.  II  y  a  des  Liijcllules  dans  le 
calcaire,  et  des  Melolonles  et  des  Polistes  dans  la  marnc.  {Edin- 
burgh N .  philos .  Joiirn.,  juilletaoct.   1826,  p.  094  a  3cj6.) 

ERR  AT  A. 

Cahier  dc  Kovcrabie  1826. 
Page  259,  ligne  18,  Mant ,  lisez  :  Maut;  p.  ihid.,  derniere  ligne  ,  le , 
lisez  :  lcs  ;  p.  260,  1.  14  ,  Atbina,  lisez  :  Alhona  ;  1.  15,  Zoriniaco,  liscz  : 
Zoviniaco ;  Slyrie  ,  lisez  :  Islric  ;  1.  1\  ,  le  ,  lisez  :  ce ;  1.  26  ,  infiricurs  , 
liscz  :  sitperieurs;  p'.  260,  1.  35,  N.  Cotschitz,  lisez  :  Nilcohchitz;  p.  262, 
1.  i,  pas,  lisez  :  que;  p.  275,  1.  30,  Ariule,  lisez  :  Ai'icule;  p.  276  ,  ligne 
dern.  ,  Morsbach  ,  lisez  :  Moshach  ;  p.  277,  1.  15,  Erfort ,  liscz  :  Erfwl  ; 
Salzfdd  ,  lisez  :  Sulzfeld  ;  Laurigen  ,  lisez  :  Lauringen  ;  p.  278  ,  1.  24  , 
LcidciiLofcr,  lisez  :  Lcidenhofer;  p.  280,  1.  1,  Slegahlid ,  lisez  :  StigMid  ; 
lisr.  6,  Itvan  ,  lisez  :  /i'«n  ,-  lig.  7,  Leiran,  lisez  :  Lcirau  ;  Lvxau,  liscz  ; 
Laxau;  p.  281,  I.  14,  Brunio,  lisez  :  Bremio;  1.  36,  Boncate,  lisez  :  Ron- 
cale-  1.  37,  Bronloiiico,  lisez  :  BreiUonicn;  p.  82  ,  1.  11,  Tumaiie  ,  lisez  : 
Funiane;  p.  283,  1.  25  ,  Ronete  ,  lisez  :  Boncte  ;  1.  27,  J'ederuosa  ,  lisez  : 
Pcdcrnoso;  p.  284,  1.  4,  Ataguhics  ,  liscz  :  Alaquiiies  ;  p.  285,  1.  15, 
Emesford,  lisez  :  Emuford  ;  1.  1^,  Ctorciiners,  lisez  :  Clareiiners  ;  p.  30l , 
1.  2,  1825,  lisez  :  1826  ;  1.  9,  Gidierg,  liscz  :  Giftberg;  Jlcrschinn,  liscz  : 
Kerschina. 


Histoirc  tidlurclle  ^enerah\  31 


HISTOIRE  NATUIIELLE  GENERALE. 

'i.%.  VeeIIANDLUNGEN  DER  ALLGE.MEINEN   ScrUVEIZEB  GesELLSCH.' Tl'a- 

vauxde  la  Socicte  gcnerale  d'liistoire  naturelle  de  la  Suisse, 
12"=.  asseniblec,  a  Coire,  du  '6  au  28  juillcl  1826,  avcc  \\i\ 
discoui-s  d'ouverture  du  president  aniiuol,  J.  U.  Spbechep,  be 
Bernegg.  In-S".  de  i  Sg  p.  Coire,   1826;  Otto. 

Dans  son  discours  ,  le  president  passe  en  revue  la  variete  des 
produits  natuiels  des  Griaon^  ;  il  parle  des  sources  minerales 
aljondantes  ,  des  :;laciers  au  njuibre  de  241  ,  de  la  j)opulation  , 
de  riiulastrie  des  liabitans,  des  produits  du  commerce  d'im- 
portatioii  ."i  d'exportation ,  et  i!  donne  un  etat  des  de])enses 
et  des  recettcs  du  canton  en  1  SsS.  Enfin  ,  il  indique  les  auteurs 
q!!i  se  sont  occupes  des  Grisons  :  une  societe  savante  s'y  etait 
formee  en  1770,  a  Coire,  sous  le  prof.  M.  Planta;  VJlpina  a 
•ete  publie  par  des  membres  de  la  societe  d'aqriculture  fondee  8 
ans  plustard  ;  enfin  la  Societe  Cautonnale  s'est  formee  en  1S26; 
il  annonce  que  la  Societe  Helvetique  vent  pnblicr  des  meraoires. 
Dans  une  note,  on  apprend  1".  qu'au  Silberberg,  a  Davos,  une 
grauwacke  i^rossiere  supporte  un  calcaire  noir  de  transition  , 
surmonte  de  grauwacke  ,  dun  gres  steatiteux  a  fer  oligiste  et 
de  gres  compacte;  1° .  M.  Bovelin  a  Bavers  ,  a  un  ours  gris  d'ar- 
gent;  3°.  II  y  a  des  mines  de  fer  a  Ferrera  et  a  Pontejgias,  de 
la  galene  argentifere  dans  le  Scailtlial ,  prcs  Schuls  dans  le  Bas- 
Engadine  et  a  Davos  ;  des  filons  aurifere?  a  Feldsbcrg  ,  pres 
Cnire  et  ii  Ob-Scliarans  dans  le  Dom'.escbgerthal ;  du  fer  a 
Obersaxen  et  Oberhalbstein ;  de  la  Calamine  a  Filisur,  etc. 

M.  H.  C.  Balin  fait  un  rapport  sur  la  proposition  de  M.  Us- 
teri  ,  d'examiner  les  eaux  minerales  de  la  Suisse  ,  et  leur  em- 
])\o\  le  plus  ntile.  La  commission  demande  I'anaUse  de  ces  eaux, 
en  indiquant  en  gros  les  moyens  ,  et  jiroposant  de  dislribtier, 
anx  frais  de  la  societe,  des  instrumens  ])hysico -cbimiques  ; 
elle  donne  en  meme  temps  des  avis  sur.  I'emplui  des  eaux  et 
les  obsei'vations  niedicales  a  faire ;  14.  mcnibrcs  ont  ete  noin- 
iiies  pour  s'occuper  de  ces  reclierches,  sous. la  presidence  du 
\y .  Ebcl ,  et  le  i;apport  de  la  commission  a  ete  adopte.  M  H. 
OberteulTer,  du  Toggenbeug,  lit  un  memoiro  sur  la  guerison  de 
la  plitisie  pulmonaire,  au  moyen  dun  si^jour  lu'.bilnel  dans  uii'j 


3$  Histoire  riatujelle  generale.         IS".  28. 

etablo  a  vaches,  on  an  nioins  dans  nn  appartcnient  sitne  an* 
dcssns  dune  elable  et  ayant  nn  plancher  perco.  Le  in  juillct, 
M.  de  Bnch  a  In  son  niemoire  sur  les  environs  du  lac  Lugano, 
(  V.  Bui/,  de  janv.  i  827 ,  n".  44)-  ^^-  Usteri  fiiit  nn  rapport  snr  la 
publication  des  niemoires  de  la  Societe  :  il  paraitra  nn  volnme 
par  an  ,  ils  seront  (Perils  dans  los  dilTerentes  lanj<nes  de  la 
Suisse  ;  on  nonime  un  coniite  d'impression  ,  et  la  sociele  don- 
nera  quelrjuo  fonds  pour  enrichir  I'ouvrajje  do  ]ilanches.  On 
s'occupe  dcs  di-penseset  recettes  de  la  rociete.  Legonvernement 
des  Orisons  a  envoye  600  francs  de  France  ,  et  on  augmente 
les  fonds  pour  la  distribution  des  instrumens  meteorologiques. 
On  lit  un  nienioire  du  D'.  Lusser  d'Altdorf ,  sur  la  coupe 
des  Alpes  du  St.-Gothard  a  Arth  -.  le  granite  du  St.-Grtliard  est 
suivi  de  gneis  sienitii]uc  ,  forniant  le  Petit-St.-fiothard  et  le 
Lacendro  ,  et  de  granite  ;  ces  roches  renferment  plus  dune 
trentaine  de  beaux  niineraux.  La  pointe  du  Grie^tock,  de  8000 
p.  de  liaut,  est  formee  de  scliiste  calcaire  reposant  sur  du  gneis; 
a  Erschelden  commencent  les  depots  neptuniens;  M.  Lusser  les 
diviseen  4  part.  :  i".  Sur  le  gneis,  il  y  a  du  calcaire  jurassique,de 
lagrauwacke  et  5  especes  de  calcaire  compacte  avec  des  Ammo- 
nites ,  des  Belemnites  ,  etc.  3„.  Un  depot  de  calcaire  schisteux 
formant  de  bautes  cimes  ,  leGeisbcrg,  le  \Vindgallen,  etc.  5". 
Un  depot  compose  de  calcaire  scbisteux,  de  calcaire  compacte 
coquillier,  de  calcaire  chlorite,  de  calcaire  noir  argileux  ou  sili- 
cenx ,  a  INunimulites  et  autres  fossiles.  4°-  Le  nagelfluh  et  la 
molasse  des  vallees  de  Stanz  et  Scbwytz.  Ce  mtimoire  sera  pu- 
blic. Le  9S  juillet,  ^L  Usteri  a  lu  un  memoire  sur  les  Saulos  »le 
M  Hegetschweiler  :  ii  recherche  les  especes  vtritables  pour 
grouper  autour  les  varietes  ,  et  ilonne  un  Sy/ffsis  de  5o  san- 
ies suisscs.  .M.  Pfluger  lit  une  note  sur  un  duvet  d  hiver  qui 
s'est  montre  chez  une  chevre,  et  une  autre  sur  I'analyse  de  lair 
qui  gonflait  une  vache.  M.  Fischer  ,  k  Schaffhouse,  mon- 
tre une  medaille  faile  avec  du  nikel.  M  Eiseuring  de  Pfaf- 
fers  ,  prcsciite  des  figures  de  papillons  et  lit  un  memoire.  M.  de 
Salis  discute,  dans  un  discours  ,  si  les  Alpes  ne  jiarticipent  pas 
a  lactivite  volcaniquo  de  I'interieur  de  la  terre.  11.  de  Luc 
donne  une  notice  sur  la  substance  dont  un  hygronutre  doitetre 
construit,  et  dans  quel  sens  elle  doit  etre  prise;  il  conseille 
1  hvgrometre  de  son  oncle.  {Transact,  phibsoph.  v.  81,  pi.  9  ) 
M.  Ginibcrnat  lit  une  note  sur  I'eau  minerale   sulfureuse  d'Y- 


Histoire  naturelle  generale.  53 

Terdan  ,  k  azote  et  k  acide  cai-bonique,  et  sur  son  cmploi  ther- 
mal. M.  Peschier  y  a  trouve ,  dans  i6  livres  de  i6oiices,  2 
grains  de  muriate  de  soude,  0,95  de  carbonate  de  soude,  i,75 
de  carbonate  de  chaiix  ,  o,5o  de  silice  ,  4  de  substance  orcani- 
que  ,  0,80  d'eau.  EUe  a  ig-'ao"  R.  Notice  sur  I'eau  minerale 
de  Petersberg  sur  laReuss,  par  M.  Gimbernat  :  elle  conticnt , 
d'apres  Peschier,  dans  ro8  onces,  12, 5o  grains  de  carbonate 
de  chaux  ,  o,35  de  carbonate  de  niagnesie ,  5  de  carbonate  de 
fer,  0,65  de  sulfure  de  cliaux,  o,45  de  silic;',  6,45  de  muriate 
de  soude,  5  de  muriate  de  chaux,  8  de  parties  animales  et 
huileuses,  1,1 5  de  pcrte.  II  y  a  de  I'acide  carbonique  et  de 
I'hydrogene.  Reflexions  sur  les  moyens  de  rendre  plus  utiles 
les  bains  en  Suisse,  par  M.  Gimbernat.  Remarrjues  sur  im 
anevrisme  de  I'artore  carotide  ,  gneri  par  la  m(-lhode  de  Yol- 
sal  ct  des  af)plications  froides ,  et  sur  I'emploi  de  ce  moyen 
dans  les  anevrismes  exterieurs,  par  le  D^  Borel  de  Neufchatcl. 
Le  directeur  des  ponts  et  chaussees  des  Grisons  lit  un  memoire 
sur  la  correction  da  cours  du  Rhin  dans  le  Dondeschgertbal  , 
et  en  donne  une  carte  et  des  plans.  M.  L.  Pol  de  Fideris  lit 
un  memoire  sur  les  corrections  du  cours  des  rivieres  princi- 
jialcs ,  au  moyen  des  debouches  de  leurs  tributaires.  Le  D^ 
OberteiifPcr  dounc  des  dessins  de  ses  machines  employees 
dans  sa  maison  de  fous.  M.  Hitz  presente  des  minerais  des 
Grisons,  et  on  clit  M.  TJsteri  president  pour  1827. 

ag.  Travalx  de  la  Societe  cantosnai.e  d'histoire  wATUREt.rE  d'Ar- 
GoviE.  (Trrn'.  de  la  Soc.  generale  hehc'tiquc  ;   Coire,    1826 
P-  77-) 

Penilant  Tannc-e,  la  societe  s'est  rassemblee  8  fois.  ]\'ofe  dp 
?il.  G.  Pne;;cr,  snr  un  Mus  dt'cwnnnus  pris  a  Aarbunr ;  sur 
des  concntiosis  dans  les  reins  dune  vache  ,  par  Richner-  sur 
le  LdccrUi  viils^nris  de  Schlegg,  trouve  a  nne' forte  hauteur  iiai- 
\\aui;rr ;  sur  une  presse  a  secherdes  plantes  j)ar  P>ev  sur  les 
planches  des  plantes  suisses  do  Labrani  et  de  celh;s  du  D^ 
7o!liUoler,  jjar  ZsciiokUe;  sur  des  series  de  Chabasie ,  di? 
lluors  de  quartz,  des  roclies  de  VValdshut  par  Frey  ;  sur  une 
iheorie  des  ombres  colorees,  par  Zschnkke  ;  sur  la  dctermina- 
lion  du  iu('ir.-  <i  <lu  j)ic(l  dArjrovie,  \y.\v  les  observations  sur  le 
pendule  de  bnMuii;r;  sur  le;:  r.ip;>oits  des  meteores  avec  I'etat 
li.  Tome  Xi  5  • 


34  Histoire  iiaturelle  gene  rale. 

ilu  bai-onietre,  par  Zscliokke  ;  siir  une  balance  poi'lative  a  Lv 
Coulomb  ;  sur  la  determioation  des  bauteurs  ,  au  moyen  de  la 
temperature  des  sources  par  Th.  Zschokke  ;  sur  les  avalanches 
d'Andermatt  par  Zschokke  ,  sur  des  scories  nitreuses  par  Waii- 
ger  ;  sur  I'huile  des  montres,  par  Frey  ;  sur  I'analyse  de  Teaii 
d'Unfer-Entfelden,  qui  conticnt  du  muriate  de  fer,  jiar  Frey. 
Tels  sont  les  principaux  miimoires  qui  out  ete  lus  dans  I'annee. 

5o.  Travaux  des  societes  canto.nnales  de  la  Slisse  pour  l'iiistoibk 
NATCREi.LE.  Partic  Histoire  naturelle.  (  Trauaux  de  la  S-tc. 
ge'iie'rale  hchelique;  Coire  1826  ,  p.  81.  J  Aout  1824  a  nuv. 
1826. 

On  a  lu  a  Berne  les  niemriires  suivans.  Sur  une  excursion 
botanique  au  Mont-  Pilat ,  par  le  D''.  Brunner  ;  sur  le  Laccria 
vivipara  retrouve  en  Suisse,  par  Meissner  ;  rapport  de  iM.  de 
Gingins  sur  un  memoire  du  D,.  Brunner,  sur  la  vegetation  de 
ritalie.  L'auteur  divise  I'ltalie  en  3  I'egions  ,  la  Lonibardie  , 
I'ltalie  occidentale  et  meridionale,  et  I'ltalie  orientale.  Obser- 
vations sur  le  rapport  precedent ,  par  le  D"'.  Brunner.  II  eta- 
blit  4-  flores  en  Italie  et  ajoute  ainsi  aux  regions  de  M.  de 
Gingins,  celle  des  Hauts-Apenuins.  Dessins  de  fossiles  de 
M.  Morisson.  Notice  Sur  deux  plantes  de  Theopliraste,  1'/- 
phyum  et  le  Tjrpliium,  par  de  Gingius.  II  ne  croit  j)as  que  ce 
soil  la  lavande,  et  il  regarde  la  derniere  comnie  une  colchicar— 
cee.  Analyse  de  I'eau  de  Granen  ,  pres  Sumiswald,  par  Pa- 
genstecber.  Sur  la  magnesie  des  calcaires  jurassiques  dArau  , 
par  Brunner.  M.  Studer  a  arrange  et  etiquete  toule  la  collec- 
tion geologique  du  nuisee  ,  f[ui  ollre  surlout  100  morceaux  tie 
Bex,  desechantillons  I'ccueillis  parM.  Sluderdans  son  voyage  au 
lac  Lugano,  des  fossiles  de  Geneve  et  de  la  perte  duRhone,  ml- 
lectes  par  MM.  Jlousson  et  Meyer,  des  fossiles  et  des  rochcs  du 
Hocbgants  donnes  par  M.  Meyer ,  des  rocbcs  de  Glaris  et  de  la 
partie  sud  de  St. -Gall.  On  rend  couipte  du  concours  pour  la 
placode  professeur  d'bisloire  naturelle,  pour  laquelle  se  sont 
presentes  MM.   Buikard,  Scbuell  et  Meissner  fds. 

La  societe  de  Geneve,  depuis  aout  iS^S,  a  entendu  les  mc- 
moires  suivans.  Maladie  vemiineuse  de  la  Chenille  du  fusain  , 
par  Iluber;  description  des  abeilles  du  Mexique,  pai'  le  capi- 
laine  Hall;  conformation  de  I'reil  du  Turbo,  par  le  D"^.  Mayor; 
observations  sur  le  placenta  dune  brebis,  qui  prouvent  que  la 


Histoire  naturelle  generale .  35 

circulation  du  foetus  dans  le  placenta  foetal,  se  fait  par  arceaux 
continus;  experiences  sui"  I'uterus  des  ruminans ,  sur  les  ani- 
niaux  qui  n'ont  pas  de  cotyledons,  et  note  sur  la  regeneration 
des  nei'fs  pnenmatogastriques  ;  4  niemoires  par  le  D''.  Prevast ; 
3    mem  1  ires  de  M.  de  CandoUe  ,  sur  la  famille  des  myrtes  et 
des  lythraires  ,  et  sur  les  lenticelles  des  arbres ;   sur  les  raphi- 
des ,  organes  microscopiques  des  cellules  des  vegetans  ,  par  de 
CandoUe  fils  ;  sur  les  orobanches  ,  par  le  professeur  Yaucher  ; 
sur  la  taille  de  la  vigne  ,  par  Micbeli ;  sur  les  monstruosites  ve- 
getales  ,  par  Huber  fils ;  sur  le  lac  de  Zirknitz  en  Carniole  ,  par 
IVecker  fils  ;  4-  memoires  de  M.  Dcluc ,  sur  les  breches  osseuses, 
etc.;  sur  une  espece  de  polypier  fossile,  par  d'Hombre  de  Fir- 
mas;  sur  le  sulfate  de  soude  natif  du  gypse  de  Mucklingen  en 
Argovie,  parGimbernat  ;  sur  le  meme  sujet,  par  Macaire  ,  etc. 
A  Schaffhouse,  M.  Sticrlin  a  lu  un  memoire  sur  la  formation 
de  la  croiite  terrestre.  — A  Soleure  ,  la  societe  a  etabli  i5  ob- 
servatoires  barometriques  et  thermometriques  dans  le  canton  ; 
M.    Walcker  a  decrit   le  gite   de   I'ambre   de  la  Baltique  ,     et 
M.   Hugi  a  donne   4  memoires;  dans  I'un,  il  montre  ,  dans  le 
Jura ,  des  bivalves   semblables  aux  Etheries  du  Nil ;  dans  un 
autre,  il  decrit  le  trou  dit  Goldgraber-loch  sur  I'ltenberg ;   et 
dans  un  5e. ,  il  donne    ses   idees  sur  le  calcaire  jurassique  non 
Etratifie,    etc.   A  St. -Gall,  M.    Scblopfer  a  lu  des   notices    sur 
lane,  la  tete  du  brociiet ,  un  veau  a  deux  tetes,  etc.  M.  Hart- 
mann  a  donne  plusieurs  notices  zoologiques.  Note  sur  les  sources 
minerales  de  la  Suisse,  par  le  D"'.  Rheiner.  Extrait  de  I'ouvrage 
de  -li.  Scheit^in  de  Kundmaun  [Rnriora  natiirce  et  nrtis ,  itSt), 
par  rapport  aux  hommes  petrifies.  M.  Zuber  lit  un  memoire  sur 
la  topographic  et  la  geologic  des   cantons  de  St. -Gall  et   d'Ap- 
penzcll ,  ct»M.  Girtanner  une  note  sur  le  Hamster.  A  Lausanne, 
M.Ginibernat  a  decrit  un  gypse  fibreux  dans  une  molasse  de  la 
coliine  d  Ependes  ,  pros  d'Yverdun  ,  qui  rep   se  sur  un  banc  de 
calcaii-e  seleniteux  et  melc  de  mica.  M.Gaudin  a  etabli  le  nou- 
veau  genre   Craja  ])our  les  La'scrpiliuin  simplex  et  pyrenaicum. 
M.  de  Minutoli  a  Irouve  que  les  Arabes  remplacent  le  quinqui- 
na par  le  schich  melange  d'v4rlemisia  judaica  et  des  liuta  iubcr- 
culala.  A  Zurich,  on  a  recu  d'Elggdes  dents  de  tapir  et    cs  fos- 
siles  ,  et  de  Grieiigorbe,  pres  Knonau,  une  defense  d'elepbant. 
Un  mricoau  de  serpentine  ti\ivaille  a  etc  trouve  an  milieu  dune 


36  Histoire  Jiaturelle  gendrale. 

carrieVc  de  travertin  ;i  Urdorf.  M.  Hirzel  a  donne  dcs  details  in- 
tcressans,  geographiques  et  gtiologiques  sur  dcs  excursions  dans 
les  halites  Alpes  du  canton  de  Zurich  ct  de  St  -  Galh  A- 
Coire,  le  D'  .Kaiser  a  donne  dcs  notes  sur  les  sources  de  Pfa?f- 
fers  et  I'eau  acidule  du  St.-Bernardin.  On  a  prescntebeaucoup 
de  menuiires  de  luedeciuc. 

5i.  Skizze  EiiNER  GEScnicnTE  DER  Naturwissenschaften  in  den  Can- 
ToxEN  St.  Gallen  und  Appenzel. — E.vquisse  dc  I'histoire  des 
sciences  naturelles  dans  les  cantons  de  St. -Gall  ct  d  Appen- 
zel  ;  par  G.-L.  HAr,TMANN.(  Rapport  sur  les  travaux  de  la  So- 
cic'tc  dc  St.-Gall.  1 820.  ) 

Ues  le  dixiome  siecle,  les  moines  de  St.-Gall  posscidaient  un 
jardin  de  plantes  medicinales  et  une  menagerie  d'animaux  sau— 
vages  ;  niais  ils  be  songeaient  point  a  en  tirer  parti  pour  I'e- 
tude  de  I'histoire  naturelle;  et  ce  n'est  que  5oo  ans  plus  tard 
([ue  Ton  commence  a  Irouver  dans  I'histoire  decette  partie  de 
la  Suisse  quelque  trace  de  la  culture  des  sciences  naturelles. 
On  commenca  a  s'en  occuper  aTant  de  cultiver  les  sciences 
phjsiques  auxquelles  on  ne  songea  que  fort  tard.  Dojii,  en  i55i, 
P. -J.  Hestcnstein,  qui  fut  recu  medecin  de  la  ville  de  St.-Gall, 
s'engagea  a  former  un  jardin  de  plantes  medicinales.  Hans  Ja- 
cob Zornlin,  niort  en  169Q,  laissa  un  catalogue  nianuscrit  des 
plantes  qui  naissent  spontancnicnt  aupres  de  St.-Gall.  Un  clerc, 
favori  de  lialler,  D,  C.  Schobingcr  avait  forme  une  collection 
de  plantes;  mais,  apres  .sa  mort,  cllc  fut  perdue  pour  son  pays. 
Kitt,  professeur  debotanique,  laissa  un  manuscrit  intitule  : 
PL-intarum  qiiarumdam  imprimis  muscorum  dcscriplio  quas  circa 
uvbcm  Snngallum  collegi.  Ce  Kilt,  qui  etait  de  Zurich,  avait  en- 
Ci)re  conjpose  quclques  aulres  ouvrages  ;  il  mourut  en  1768. 
Aujourdhui,  IVI.  Zullikofer  cullive  la  botanique  avec  succes 
dans  la  ville  dc  St.-Gall  oil  il  a  commence  une  histoiro  des 
planles  des  Ali>es  dc  la  Suisse  (1).  Jusqu'a  nos  jouis,  Tetudede 
la  geognosie  et  cclle  dela  mineralogie  furent  tres-ncgligces  dans 
Ic  canton  de  St.-Gall    A  la  vcrite,  au  commencement  du  sirclc 


(1)  Conime  cclte  esquissc  ne  va  fjue  jusqiiaii  XIX''.  sii'cio  ,  cos 
dernieves  pliiascs  qui  teiniiin-nt  rarliclc  out  etc  ajou'.ccs  jsir  Ic  rc" 
d  ctcur. 


Histoire  naturelle  generate.  37 

dernier,  un  capucin  ,  le  poic  ClcWnent  Migfjeli,  decrivit  assez 
bien  les  Alpes  d'Appcnzcl;  niais  il  est  aise  de  voir  qu'il  n'a- 
vaitpas  menie  les  connaissances  qu'on  possedait  ;\  cette  epoque. 
Malgre  ses  imperfections,  Walzer  ne  fit  que  le  copier.  En  i  yoS, 
S.  N.  Schere  ecrivil  trcs-miserablement  siii-  les  niontagnes  de 
Toggenbiirg;  et  si  Ion  excepte  ce  qu'ou  lit  dans  Ebel,  les  hau- 
teurs remarquables  du  district  deSargans  se  trouvent  pour  ainsi 
dire  n'avoir  pas  ete  decriles. 

Quant  a  la  zoologie,  on  cite  Bernhard  Wartman  qui  a  ecrit 
quelque  chose  sur  cette  branche  de  I'hisloire  naturelle. 

Telle  est  en  pen  de  mots  I'histoire  de  I'etude  de  la  nature 
jusqu'au  commencement  du  dix-ncuviiMue  siecledans  le  canton 
de  St  -Gall.  Une  societe  d  histoire  naturelle  s'est  etablie  dans 
le  chef-lieu  de  ce  canton.  EUe  public  chaque  aniiee  le  resultat 
de  ses  travaux  ;  et  sans  doute  elie  sau  a  inspirer  une  noble 
emulation  a  la  jeunesse  qui  s'eleve.         Aug.  de  St.-H!laire. 

52.  Revue  des  fossiles  du  Wurtemberg  faite  d'apr^s  I'elat  actuel 
de  la  science  ,  avec  neuf  planches  lithographiees  et  un  ta- 
bleau synoptique.  (  Correspoiidenzblatt  des  JFilHcmb.  land- 
wirlhsch.  Fcrcins ;  torn.  VI;  juill.— aoiit  189.4,   p.  5.  ) 

Cette  Revue  commence  par  I'indication  des  ecrits  ou  des 
ouvrages  ou  Ion  s'est  occupe  des  fossiles  du  Wurtemberg. 
Jean  Rauhin,  Ein  neu  Badbiich  ,  etc.,  nouveau  Traite  sur  les 
vertus  et  les  effcts  nierveilieux  de  la  source  min^rale  de  Boll, 
\6o'i  :  Gniclin  ,  Der  Naluiforscher,  1764  ;  i*^"'.  ct  4"-  cahier  ; 
Schrceter,  Dcr  Nalurforsclier,  18".  cahier  ;annee  1782:  Reise- 
lius,  Epist.  decomib.  cl  ossib.  J'ossUib.  cansladiensibus  ad  David 
Spiessium,  lyoi  ;  Keysler  Reisen  diirch  Deutschland,  etc.;  voya- 
ges en  AUemagne,  en  Bohemb  ,  dans  le  Ilanovre  :  Hiemer,  Ca- 
pul  Aledusae  afqite  novum  diluvii  wiivej'salis  monumentiiin  dclec- 
tuin  hi  agvo  ff'urtembergcnsi,  1724,  sont  nommes  parmi  les  au- 
teurs  qui  ont  donne  des  notions  speciales  sur  ces  fossiles.  Le 
comite  central  d'ecouomie  rurale  du  Wurtemberg  ,  etant  en 
possession  dun  cabinet  assez  riche  de  fcssilcs  indigenes,  a  juge 
avec  raison  c[u'un  catalogue  raisoune  de.s  genres  et  des  especes 
que  renfernie  ce  cabinet  pourrait  devenir  utile,  et  encourager 
des  recherches  ulterieures  dans  les  differenlos  localites,  en 
meme  temps  ([uc  la  comparaison  et  la  coordination  do  plusicurs 
v'speccs  aouvelles   non  encore  delcrminecs  ponnait   inlciesscc 


38  Histoire  iiatarelle  ^enerale.        N".  32. 

meme  les  geologues  et  Ics  naturalistes  etrangers  au  Wurtem- 
berg.  Le  catalogue  est  precede  d'line  enuincratinn  <!os  diverses 
formalions  geologiques  du  Wurtembei-g ,  d'a|ir('S  Icur  ancien- 
nete,  avecl'indicatioa  dcs  esprces  fossiles  qu'ellos  contionnent. 
Ce  meme  apercu  se  tiouve  reproduit  dans  un  tableau  synopti- 
que  annexe  au  mcmoire. 

Dans  ce  catalogue  on  volt  que  le  Wurtemberg  est  fort  riclie 
en  ossemensTossiles  de  mammiferes.  Laulcurfignre  diverses  de- 
fenses d'clepbans  trouvees  accumulces,  conime  11  lerepresente, 
aCanstadt,  en  1816.  La  plusgrande,  tronquce  aux  deux  bouts, 
a  8  pieds  delong  et  i  pied  de  diametre  a  sa  base.  11  nest  per- 
sonne  qui  ne  sacbe  combien  de  ces  restes  si  remarquables  on  a 
trouve  a  Cansladt  et  a  Stuttgardt.  (Voy.  les  niemoires  deM.  Cu- 
vier  dans  les  yhin.  du  Museum  et  les  Jiecherc/ies  sur  les  osscmens 
Jbssiles ,ams\  que  les  memoiresdu  D"'.  Jaegei;  dans  les  J/uin/rs  du 
Wurtcmberg ,  par  Memminger.   1821  et  iSci'z.)   Les  Ornilboli- 
ihes  ,  les  Amphibiolitbes  et  les  Ichthyolithes  sent  rares  dans  le 
Wurtemberg  ;  niais  les  coquilles  fossiles  sent  en  grand  nombre, 
elles  sont  enumePees  d'apres   I'ordre  adopte  dans  I'ouvrage  de 
Scblotbeim.  Les  especes  considereescomme  nouvelles  sont  re- 
presentees par  des  figures;  nous  allons  les  indiqucr  successive- 
ment  en  suivant  I'ordre  adopte  par  I'auteur. 
Belcmnilcs  10  especes. 
B.  clavaius  de  Scblot  ,  fig.  2,  dent  il  n'existait  pas  de  figure, 
et  que  M.  de  Scblotbeim  n'a  fait  qu'indiquer. —  Teres,  fig.  5, 
compressui,  fig.    4,    tenuis,   fig.  5.  Nous  ne  dirons  rien  de  ces 
especes  quMl    faudrait  avoir  sous  les  yeux  dans  tons  leurs  ages 
de  croissance;    ce  genre  ayant  besoin  d'etre  etudie  dans  son 
ensemble,  et  la  confusion  regnant  a  son  egard  dans  tout  ce  qui 
a  ete  ecrit  a  leur  sujet. 
Ammonites  60  especes. 

A.   abruptus,  fiQ.  6  ,  paradoxus,  (ig,-j ,  puiic/atus  ,   fig.  8,  bi- 
costatus,  fig.  5,  undulatus,  fig.  10. 
Na'dilitcs  1  especes. 
SerpuUtcs  5  especes. 
HcUcitcs  4  especes. 

On  trouve,  dit  I'auteur,  un  grand  nouibre  d'especes  de  cc 
genre  dans  les  couches  supericures  de  la  formation  jurassiquc 
de  Stubentbal,  pri-s  de  Hcidcnbeim.  Les  uries  rcs-niiblLiit  a 
nos    lima(jous 'terrcstes  ,    le«  autres  en  did'crept  eiilieremi^Mit. 


Ilistoire  natiirelle  generate.  39 

Comme  on  n'a  point  encore  faitdes  observations  Buffisantes  sur 
oes  especes,  rautcurse  reservait  alors  de  les  decrire  plus  tard  ; 
nous  ne  savons  pas  s'il  a  execute  sa  promesse.  II  cite  les  H.  sjl~ 
\'eslriniis  ,  globositicu.s  ,  delpliinulnris  et  trochiformis.  II  donne 
la  (i;;ure  de  celle-ci  qui  se  trouve  en  immense  quantite  a  Stu- 
bentlial.  Cetle  espece,  que  nous  connaissons  parfaitement,  est 
nne  Paludine,  et  Ton  concoit  alors  samultiplicite;  tandis  qiien 
la  lapportant  au  genre  Helicitcs,  c'est-a-dire  a  des  coquilles  que 
Ion  est  habitue  a  considerer  comme  des  especes  terrestres, 
cette  niulliplicile  serait  un  plienomene  inexplicable.  Cette  co- 
quiile  est  du  nonibre  des  especes  detruites,  en  Europe,  etnous 
ne  la  connaissons  a  I'etat  vivant  nuUe  part.  II  est  a  regretter 
qjie  I'auteur  n'ait  pas  figure  les  autres  Helicites  qu'il  designe. 

Neritites  i  especes. 

grossus ,  fig.  12,  cancellaliif,  fig.  i3.  Ces  deux  especes  fort 
j-olies  paraissent  en  effet  nouvelles. 

Bullacite.i  i  espece. 

Buccinite.s  I  espece. 
Trochitites  5  especes. 

L'auteur  figure  le  Tr.  po/ctus  de  Schloth.  qui  est  uu  raoule 
impossible  a  caracteriser  sullisaniment. 

Turbinites  4  especes. 

II  figure  le  Turb.  trochiformis  ;  curieuse  espece  qui  appar- 
tient  sans  doute  a  un  auti'e  genre  que  Ic  genre  imaginaire 
Turbo  de  Linne. 

LepadUes  i  espece. 

Myacitcs  4  espece. 

L'une,  il/.  affinis  ressemble  ,  dit  l'auteur,  au  Mja picLoriun; 
mais  elle  est  plus  grande. 

Donacites  4  especes. 

VenuUtes  3  especes. 

F.flcxuosits,  fig.  1 6.  On  ne  pent  savoir  ce  que  c'est. 

Avcacitcs  5  especes. 

L'auteur  figure,  n"*.  17  a  a4,  plusieurs  pctitcs  especes  ou  va- 
rietes  d'Arcacites  ,  vraisemblablement  des  Nucules  ou  genres 
voisins. 

Cnrdincilas  4  especes. 

r'vrzw/tey  5  especes. 

Om  Ira  cites    i  i  rspi"'ces. 

O.    isognonioiioides ,    fig.    5.    C'est    nne    IVrno  ,     peut-etre 


40  Mineralogie. 

celle  qui  se  liouve  en    abondance   sur  Ics  liaulcurs  aux  cnv 
ions  de  Maycnce. 

Anomilca  2  5  especes. 

Giyphiles  5  especes-. 

Mjiidites  5  especes. 

L'autcur  cite  ensuite  1 1  especes  d'Echinites, 

Parmi  les  fossiles  de  la  classe  dcs  Echinodenues ,  on  cite^ 
comme  une  des  espdces  les  plus  interessantes,  Y Encrinitcs  mcs- 
pilijbrmis  Irouve  dans  les  eouclies  les  plus  superficicllcs  du  cal- 
caire  jurassique  de  Heidenheini.  Cette  espece ,  representee  G- 
gure  26,  offie  a  son  sommet  une  ouvrrture  a  laquelle  s'adaple 
exactement  nn  couvercle  de  figure  liexagone.  L'existeiice  de  ce 
couvercle  jette  une  giande  lumieie  sur  la  structure  particiiliere 
de  I'espece  dont  il  s'agit,  ainsi  que  sur  I'organisation  de  beau- 
coup  d'autres  especes  d'Encrinites.  Dans  ce  nombre  des  Poly- 
pites,  on  trouve  specialement  signales  et  figures  les  Sporigitcs 
Jiciformis,  fig.  27  (  Eponge  ficifornie  Lanix),  el  Spongitcs  clava- 
rioicles,  fig.  28,  les  Alcyonilcs  costatus ,  fig.  29  ,  et^.  mammil- 
losus,  fig.  5o. 

Les  vegetaux  fossiles  du  Wu?t:emberg  n'ont  pas  encore  cte 
examines  avec  tout  le  soin  qu'ils  nieritent;  ils  sent  d'ailleurs 
nioins  communs  que  les  restes  J'animaux.  Le  catalogue  signale 
des  Lithoxylites,  des  Lithantliracites,  des  Bibliolithes  (  feuilles 
de  Salix  viminalis  ,  Carpinus  Bctuhis  ,  Cornus  san guinea  ct 
Acer  pscudn-iilalanus),  des  Botanilitlies  (des  genres  Cnrex , 
Arundn,  Scirpus,  Typfia,  CItnra  )  ,  des  Phytotypolithes  ,  panni 
lesquels  on  a  reconnii  une  espi-ce,  le  Ca/nrnitcx  nodosti.i,  des 
Filicites  ,  voisins  du  Polj^podium  Fdix  mas,  des  Algaciles 
(  Algacites  granulatus  ) ,  des  Poacites  (  P.  ■zccejormis  ,  P.  grn~ 
mincits  ?  ).  L.  et  F. 


MINfiRALOGIE. 

33.      El^MKNS     DK     MIK^RAI.OGIE    APPLIOUEK     AL'X     sciences     ClIIMIQUES; 

ouvrage  base  sur  la  niulliode  de  M.  Jieiv.elius,  contenant 
riiistoire  naturelle  et  niclalluryique  dcs  substances  minera- 
Ics ;  leur  application  a  la  pharniacic  ,  ii  la  niedecine  eta  I'e- 
conomie  domestique;  suivi  dun  precis  eliinientaire  de  geo- 
jjnosie;  par  MM.  GinARDi.N  et  Leco^;,   pharniaciens   inlcraes 


Mineralogie.  i\ 

ties   hopitanx    civils  de  Paris.  i  vol,   in-S".    avec   planches. 
Prix,  i4  fr.  Paris,   1826;  Thoniinc. 

Ce  nest  point  iin  nouveau  traite  de  mineralogie  pure,  quo 
les  auteurs  de  cet  ouvrage   ont  voulu  ajouter  a  tons   ceux  que 
nous  possedons  deja  ;  leur  but  a  ete  d'offrir  une  exposition  de 
la  mineralogie  appliquee  aux  arts  chimiqiies,  en  resumant  dans 
un  cadre  assez  resscrre  tout  ce  que   renfcrment  d'esscntiel  les 
traites  generaux    et  speciaux  qui  ont  paru   depuis  un  certain 
nombre   d'annees,  et  qui  ont   fait  epoque    chacun    dans   son 
genre.  lis  ont  voulu  presenter  une  description  succincte  des 
principales  especes  minerales ,  en  faire  connaitre  les  proprietes 
caracteristiques ,    la    maniere    d'etre    dans   la  nature,  dire  les 
moyens    que  Ton   emploie   pour  les  extraire   de  leurs   mines; 
indiquer  les  procedes  a  I'aide  desquels  on  les  amene  a  letat  le 
plus  propre  a  leurs  usages  dans  les  arts  ,  la  medecine  ou  I'eco- 
nomie  domestique;  enfiu  ,  rassembler  en   un  seul  corps  d'ou- 
vrage  tout  ce  qu'il  est  important  de  savoir  sur  les   etres  inor- 
ganiques    qui    sont    dignes    de    notre    attention    et    de    notre 
etude  ,   soit  a  cause  de  leur  abondance  dans  la  nature  ,  soit  a 
cause  des  services  qu'ils  nous  rendent.  Ce  livre  a  ete  entre- 
pris  dans  la  vue  d'etre  utile  a  ceux  qui   s'occupent  de  chimie  , 
de  metallurgie,    de  piiannacie,  etc.,   ou   aux    personnes   qui, 
etrangeres  aux  sciences  par  leur  position  ,  veulent  neanmoins 
acquerir  quelques  notions  sur  celles  qui  sonl  le  plus  eminem- 
ment  utiles,  ou  qui  olTrent  le  plus  d'agrement  a  lesprit.  C'est 
une  veritable  compilation,  et  Ton  reconnait  aisement  les  sour- 
ces ou  les  auteurs  ont  puise.   Mais  cette   compilation    nous  a 
paru  bien   faite,  et  d'ailleurs  ils  ne  dissimulent  point   que  le 
fond  de  leur  ouvrage  ne  leur  appartient   pas   en   propre ,  que 
ce  n'est  qu'une  suite  d'extraits  des  meilleurs  auteurs  de  notre 
epoque;  ils   n'en  revendiquent  que  le  plan  et  la  coordination 
*los  parties.   lis  I'ont  divise  en  4  livres.  Le  i".  renferme  les 
prolegomenes    de  la  mineralogie,  ou  I'cxpose  des  caractcrcs 
pliysiques  et  chimiques  des  mineraux ,   et  des  principes  gene- 
raux de  la  classification.  Les  auteurs  ont  adopte  le  premier  sys- 
leme  chimiquc  de  Berzelius  ;  ils  ont  donne  une  esquisse  de  sa 
theorie   atomistique ,  et   se  sont  servis  de  scs  formules    pour 
representor  la  composition  des  corps.  Le  V.  livre  compicud  la 
description  des  csprces  qu'ils  parlagent  en  deux  groupes,  les. 


42  Mineralogie. 

esptces  iaetalli<jues  et  les  esp^ces  picneuses  ou  tei reuses.  Lc 
3'.  livre  est  consacre  a'des  notions  generales  de  geognosie,  ap- 
pliquees  a  la  mineralogie  ,  et  le  4e-  comprend  les  details  relatii's 
a  la  metalhirgie  et  a  la  dociniasie.  L'ouvrage  est  termine  par  iin 
tableau  des  formes  cristallines  sous  lesqaelles  se  presentent  les 
differentes  substanees  artificiellcs  eraplojees  dans  les  arts 
chimiques.  D. 

54-    Sob   la   PROTHEE'irK ,  nouvelle   substance  minerale.    Extrait 
d'uiie  lettie  ecrite  au  D'.  Jolui,  par  le  comte  de  Piazumowskv. 

Le  comte  de  Razumoirsky  annonce  a  M  John  une  substance, 
qui  n'a  pnint  encore  ete  deciite  ,  qui  constituera,  suivant  lui , 
une  espece  particuliere  ,  mais  dont  la  place  dans  les  methodes 
mineralogiqncs  ne  sera  bien  detcrminee  que  lorsqu'elle  aura 
ete  soumise  i  TanaWse  chimique.  11  croit  pouvoir  lui  donner  le 
nom  de  Prothe'eite  ,a.  raison  des  divers  aspects  quelle  presente, 
soit  dans  son  etat  naturel,  soil  lorsqu'elle  a  ete  taillee  et  po— 
lie.  Ce  singuiier  mineral  a  ete  decouvert  par  le  marchand  de 
mineraux  Gepbard ,  du  Tvrol  ,  en  masses  eparses  au  pied 
d'un  roc  compose  d'une  sorte  de  micaschiste  en  decomposi- 
tion ,  qui ,  quelquefois  ,  le  revet  en  partie.  II  s'offre  presque 
toujours  sous  la  forme  d'un  prisme  rectangulaire,  ordinaire- 
ment  sans  sbmmets  distincts  et  raboteux  a  ses  extremites  ;  ra- 
rement  avec  quelques  troncatures  sur  les  angles ;  et  plus  rare- 
ment  encore  avec  un  pointement  a  faces  inegales.  Les  quatre 
pans  sont  stries  ou  meme  canneles  longitudinalement.  Ces 
cristaux  varient  de  dimensions  ;  il  en  est  de  fort  pctits,  d'autres 
de  moyenne  grandeur,  et  meme  de  tres-grauds.  M.  le  comte 
de  Razumowsky  en  poss^de  un  tres-remarquable ,  dont  la  plus 
grande  longueur  est  d'environ  5  pouces ,  et  la  largeur  de -i. 
La  cassure  est  lamellense  dans  le  sens  longitudinal;  elle  est 
conclioide  dans  le  sens  transversal.  Cette  substance  ofTre  fre- 
quemment  des  fissures  dans  son  interienr.  Elle  est  presque 
opaque  dans  les  gros  (■cbaatillons  ,  quelquefois  translucide  ou 
diapbane.  Sa  couleur  est  le  vert  de  chrysolite  ])lus  ou  nioius 
fence,  ou  le  blanc ;  ou  bien  elle  est  nii-partie  de  bhinc  et  de 
vert.  Elle  est  tres-pesante ,  et  froide  au  toucher;  son  eclat  est 
tres-vitreux ,  ou  intermediaire  entre  le  vitreux  et  I'cclat  tie 
diamant.  Elle  est  asscz  dure  pour  rayer  scnsiblement  le  verrc 
blanc;  infusible  et   inalterable   au   chalumcau  ,  et   fortcmcnt 


Mineralogie.  43 

«lectrique  par  le  frottepient.  Les  crislatix  hlaiics  onl  une  Icxlure 
fibrcusc ,  qui,  ainsi  que  le  defaut  de  co.uleur,  parait  etie  I'elfet 
d'une  decomposition;  et  c'est  probablement  aussi  a  cettc  alte- 
ration qu'il  faiit  attribuer  ces  varietes  d'aspect  si  nombrei>ses , 
que  devcloppenl  la  taille  et  Ic  poli,  etque  I'Dn  croirait  a  peine 
pouvoir  appartenir  a  un  uienie  mineral.  Les  parties  vertes  et 
trans])arcntes,  taillees  a  facettes,  ressem!)lent  parfaitenient  a 
la  plus  belie  chrysolite,  tandis  que  les  parlies  fdjreuses  blancba- 
Ires  ,  tailliics  en  cabociion  ,  olTrent  sur  un  fond  incolore  ,  quand 
on  fait  niouvoir  la  pierre  au  jour,  un  on  deux  reflets  paralleles 
dun  beau  blanc,  qui  se  promenent  sur  la  surface  arrondie  , 
conime  cela  se  voit  sur  I'ceil  de  chat;  ces  reflets  sont  acconipa- 
gnes  d'un  eclat  tresvif,  et  de  couleurs  d'iris,  qui  ne  sont  point 
fixes  dans  la  pierre,  conjme  celles  du  cristal  de  roclie  et  de  plu- 
sieurs  autres  gemmes ,  niais  se  meuvent  avec  les  reflets  blancs  , 
comme  dans  I'opale  noble.  Ce  phenomcne  de  reflets  mobiles  et 
serabiables  a  ceux  de  I'opab' ,  subserve  aussi  frequemment  dans 
la  pierre  brute,  qui  presente,  lorsqu'on  la  fait  mouvoir  au 
grand  jour  ou  a  la  lumiere  ,  des  teintes  d'un  rouge  de  cuivre 
foncc  sur  toutes  ses  faces,  avec  un  certain  eclat  nietallique. 
Get  interessant  mineral  a  ete  decouverl,  en  1826  ,  an  Rothen- 
kopf ,  dans  le  Zillerthal  ,  vallee  du  Tyrol ,  fameuse  ,  comme  on 
le  sait,  par  les  tourmalines  et  I'actinote  qu'on  y  trouve.     D. 

55.  Sur  le  WisMDxnKOBAi.TEBz  de  ScnNEEBERC  ,  dans  I'Erzgcbirgc; 
par  C0.  Kersten,  de  Gottingue.  {Jrchiv.  de  Kastncv,  t.  IX, 
I",  cah.,  p.  49.  ) 

Ce  nouveau  mineral,  appartenant  a  I'ordrc  des  arseniures 
nictalliques  ,  est  cssentiellement  compose  d'arsi'niurc  de  cobalt 
et  d'arseniure  de  bismuth.  Sa  texture  est  imparfaitement  rayon- 
nee  ;  sa  couleur  est  intermediaire  enti'C  le  gris  do  plomb  et  le 
gris  d'acier  ;  son  eclat  est  metalloide.  Sa  durete  est  assez  grande 
poui-  qu'il  raie  le  fluor  et  le  verre  ;  peut-etre  doit-il  cette  pi'o- 
priete  a  des  particnlcs  de  quartz  visibicment  disscminces  dans 
sa  masse.  11  donnc  des  etincelles  par  le  choc  du  briquet,  sans 
rejiandrc  neaiiiiioins  aucune  odeur  arsenicale.  11  est  aigre,  et  se 
rciinit  difliciicment  en  poudre.  Par  la  raynre  il  perd  son  eclat 
mt'-lalloule.  Sa  pesanteur  specifique  est  de  4  v'j'  •  •  •  •  4i7-  ^'^ 
prcnant  la  nioycnne  cnlre  ics  resultats  de  quatre  analyses,  fai- 
tcs  par  M.  Kersti'ti  ,  on  Ic  Iroiive  forme  des  pntics  suivanles  : 


44  Mineralogie. 

Arsenic. 77,9602- 

Cobalt 9,8866 

F^'i- 4,7695 

Cisniuth 3,8866 

Ciiivre i,5o5o 

Nickel. i,io63 

Soufrc 1,0160 

Total 99,9282 

56.  SuR  l'identite  db  l'Epistilbite  et  de  la  Heulandite;  par  A. 
Levy.  {  Philosoph.  Magazine,  nouv.  serie,  Janvier  182-T, 
pag.    6.  ) 

Le  D'.  G.  Rose  ,  de  Berlin  ,  a  donne,  dans  le  8*.  nuniero  da 
Journal  dcs  Sciences  d'Edinibourg,  la  description  dun  mineral 
qu'il  a  considere  conime  uue  espece  nouvelle ,  et  nonime 
Epislllbitc  (voy.  Bull,  de  1826,  t.  IX,  n°.  142).  II  a  etal)li  que  la 
principale  difference  eulre  cette  espece  et  la  lieulandite  con- 
sistait  dans  les  formes  cristallines  ,  leurs  caracteres  physiques 
et  chimiques  etant  a  tres-peu  pros  les  memes.  A  la  lecture  de 
ce  memoire  ,  M.  Levy  sapercut  Lient.ot  qu'il  ne  serait  pas  im- 
possible de  (aire  deriver  les  formes  de  Tepistilbite ,  par  dos  dc- 
croissemcns  sinij)les  ct  ordinaircs,  de  la  forme  primitive  qu'il 
avait  adoptee  pour  la  heulandite  ,  ct  (|ue  le  clivagc  facile  joint 
a  I'eclat  nacre,  que  montraient  dans  un  seul  sens  les  cristau\ 
depislilbite,  correspondaient  exaclenient  au  clivage  analogue 
de  la  heulandite.  11  choicha  done  a  confirmer  cet  apcrcu  par 
des  mesures  exactes  ,  pour  faire  disparaitre  la  scule  ligne  de 
separation  qui  avait  ete  tracee  entre  les  deux  especes.  Ce  sont 
les  resultats  de  ses  calciils  qu'il  expose  dans  I'article  dont  il 
s'agit  ici.  11  rapporle  les  figures  de  cristaux  et  les  mesures  dan- 
gles donnees  par  i\I.  Rose,  et  rappelle  en  menie  temps  son  an- 
cienne  determination  de  la  heulandite  ,  a  laquelle  il  a  attribue 
pour  forme  primitive  un  prisma  oblique  rhombo'idal,  dont  la 
base  est  iuclinee  de  108°  i' sur  deux  des  pans,  faisant  entre 
eux  un  angle  de  97°  5g'.  Dans  ce  prisnie ,  la  diagonale  qui 
joint  Ic  point  le  plus  has  dc  la  base  siiperieure  avec  son  oppose 
sur  1  autre  base,  nest  point  rigoureuseinent  pcrpendicnlaire 
aux  aretes  longituditiales  ,  couime  ladmottail  llaiiy  dans  les 
formes  priniilivcs  de  ce  genre.  Ccllc  supposition  du  crislallo- 


Mineralogie.  45 

graplie  fiancais ,  ne  saurait  etre  prouvee  dans  un  grand  nom- 
Lre  de  cas.  On  se  rappelle  que  I'une  des  consequences  de.  cette 
hypothese,  est  que  Ion  peut  considerer  chaque  modification 
prodnite  par  un  decroisseraent  simple  on  intermediaire  sur 
les  bords  ou  les  angles  d'un  prisme  oblique  rbomboidal, 
comme  etant  la  moitie  d'une  modification  correspondante 
sur  un  prisme  rhomboidal  droit,  ou ,  ce  qui  revient  an  me- 
me ,  qu'a.  chaque  modification  pro'duite  par  un  decroisse- 
raent sur  I'tine  des  parties  d'un  prisme  rhomboidal  oblique, 
correspond  une  autre  modification  produite  du  cote  oppose  par 
un  decroissement  different,  de  maniere  que  les  faces  des  deux 
modifications  combiaees  s'inclinent  egalement  sur  I'axe.  Si  I'une 

de  ces  modifications  a  pour  signe  \D  *  D'^  II '  y ,  celui  de  la  mo- 

dificalion  correspondante  est  del  B  j^-m  B  .r-i-»  H  t  i.  Une  for- 
me cristalline  qui  serait  seulement  composee  des  faces  appar- 
tenant  ii  ces  deux  modifications,  semhlerait  au  premier  abord 
devoir  etre  rapportee  i  un  prisme  droit,  plutot  qu'a  un  prisme 
oblique. 

Loi'sque  la  ligne  diagonale  n'cst  pas  rigoureusement  perpen- 
diculaire  aux  aretes  ,  mais  que  sa  position  I'eloigne  peu  de  la 
perpendicularite,  comaie  c'est  le  cas  du  prisme  de  la  heulan- 

(    -      -      -\ 
dite  ,  alors  les  faces  de  la  modification  I  D"^  D-^  H°y  ne  font  pas 

entre  ellcs ,  ou  avec  les  pans  de  la  forme  primitive,  les  memes 

angles  que  les  faces  de  la  modification  IB  x^t  B  /-f-'  H  »  J  ,  mais 
les  differences  entre  les  incidences  correspondantes  des  deux 
modifications  peuvent  etre  tres  petites,et  les  formes  cristallines 
composees  seulement  de  ces  modifications,  peuvent  faire  illu- 
sion au  cristallographe,  au  point  qu'il  soittente  de  les  rappor- 
ter  a  un  prisme  droit.  C'est  d'apres  ces  considerations  que 
M.  Levy  etablit  la  possibilite  de  faire  derivcr  les  cristaux  d'e- 
]i!slilbite  du  prisme  oblique  de  la  hculanditc  ,  quoifjue  la  syme- 
trie  de  leur  forme  suggere  d'abord  I'idee  de  les  rapporter  a  un 
jirisine  droit  rhomboidal.  II  monire  que  les  pans  du  prisme 
ailuple  par  M.  Rose,  peuvent  elre  derives  par  ui}  decroissement 
d'line  rangce  sur  les  bords  superieurs  B  du  prisme  de  la  heu- 
landite  ,  et  que  les  autrcs  faces  s  ,  i ,  ii ,  des  crislanx  d'cpislil- 
])'itc   correspondent   ('•;;alonienl  .\   di's   m   dili'-aliuiM  iinipl's  on 


46  Mineralogic. 

cotnl)inecs  snv  le  iiieme  prisme.  U  regai-de  done  la  forme  decrite 
])ar  JM.  Rose  comine  elant  uae  simple  variele  de  la  heiilandile, 

don;  le  sijnc  ciistallovjrapliique  serait  H*  A'  A.  O'  B'  D'* 

IM.  -Lcvj'  clierche  ensaite  a  prevcnir  une  objection  fju'on 
ponrrait  lui  faire,  en  prtjtendant  que  les  raisons  qu'il  a  don- 
necs  a  I'ai^pui  de  ce  lajjpi'ochenient ,  serviraient,  egalenient  a 
prouver  I'identite  i!e  la  stilbiLe  et  de  la  hculandile.  Outre  la 
difference  de  composition  chimi-aie,  ct  de  propiietes  optitjues 
que  i'on  observe  dans  les  cristaux  de  ees  deux  especes  ,  il 
montre  que  leurs  formes  sonl  reellement  inconipatibles ,  ou 
que  les  cristatix  d(;  slilbite  ne  pourraient  etre  derives  du 
jjrisnie  de  la  lieulaudite  (|ue  par  des  decioisseiiieus  interme- 
diaires  extremement  compliques.  G.  Del. 

"b-i .    SUR    QUELQUES    MINERAUX    BECEMMENT    DECOUVEr.TS    EN    SiBERIE;     par 

le  nienie  .  {Ibid.  ,  p.   1(5.  ) 

M.  Menije  a  decouverl:  en  Siberie  quelques  snijstances  rares , 
qu'onn'y  avait  point  encore  observees,  et  ])armi  lesquelles  on  a 
cite  la  tantalite  ,  la  gadolinite  et  le  zircon.  D'apres  les  ecban- 
tillons  que  possede  iM.  Heuland  ,  il  paraitrait  que  la  premiere 
substance  aurait  une  forme  incompatible  avec  ccUe  de  la  tan- 
talite ,  mais  qui  s'accordcrait  pai-faiteuient  avec  la  description 
«pie  donne  Ic  professeur  Mobs  de  sa  mine  de  fer  axotome  , 
qui  est  isomospiie  avec  le  fer  oligiste  ,  et  qu'il  croit  de  plus 
idenlique  avec  la  craitonite.  M.  Levy  decrit  les  cristaux  de  ce 
titanate  de  fer,  qui  sont  dun  noir  fonce  ,  assez  brillans  )iour 
se  prefer  aux  mesures  du  goniometre  a  reflexion  ,  et  qui  of— 
frent  quelques  indices  de  clivage  dans  une  direction  perpen- 
diculaire  a  I'axe.  lis  agissent  sur  I'aiguille  ainiantee  ,  inais 
plus  Caiblement  (\ne  ie  fer  oiigisle.  Ou  les  a  trouves  associes  a 
des  cristaux  de  feldsjiatb  blanc,  aux  environs  du  lac  Ilnien  ,  a 
I'ouest  de  Miask  ,   dans  le   gouvernenient  d'Ekatbcrinbour^. 

1,'ccliantillon  de  gadolinite  preseiite  un  Ires-grand  cristal 
iniplante  sur  de  la  cleavelandite  dun  rouge  incarnat,  ou  plulot 
du  labradorite ;  car  I'une  des  deux  faces  de  clivage,  inclinees 
cntre  elles  de  90"  3o'  ,  est  striec  dans  une  direction  pa- 
rallele  a  son  intersection  avec  1  autre  ,  ce  (pii  est  un  des 
caracl6rcs  de  cctte  derniere  substance.  La  forme  du  cristal  est 
cel'.c    d'un   prisme    ibomljoYda!  ,     sans   faces    tenniiiales     dis- 


Mineralogie.  ■       47 

finctes,  eniarginc  sur  les  aretes  lalerales  ai|;ui;s.  Sa  cassure  est 
dun  noir  foncc,  avec  un  eclat  resineux  De  petits  crislawx  tfe 
zircon  brun  sont  dissemines  a  sa  surface  ,  ainsi  que  dans  la 
gangue.  M.  Levy  termine  sa  note  par  la  description  de  ces  cris- 
taux.  G.  Del. 

38.  Observations  sur  un  mineral  des  environs  de  Ha3»-Tor  ,  en 
Devonshire;  par  Cornelius  Tripe.  {Philosnph.  Magazine, 
iwuvellc  sc'rie  ,  Janvier  1827  ,  p.  58.  ) 

Ce  mineral,  recemnient  decouvert ,  s'est  presenle  en  pieces 
separees,  accompagnees  de  petiles  masses  de  calcedoiiie  ,  de 
grenat,  d'actinote,  de  talc  et  d'octaedres  de  fer  oxidule  ;  le 
tout  etait  enveloppe  d'argile  ferriigineuse.-  On  la  Irouve  dans 
une  mine  defer,  situee  pres  des  carrieres  de  granite  de  Hay-Tor, 
en  Devonshire.  Cos  cristaux,  qui  sont  generalement  assez  grands 
ct  ncttenient  ferniines  ,  sont  d  un  brun  rougeatre,  dun  jaune 
d'ocre,  ou  dune  belle  couleiir  blanche.  Quehjues-unes  de  leurs 
faces  sont  lisses  et  eclatantes  ,  tandis  que  les  autres  sont  rudes 
et  ternes.  lis  sont  demi-transparens  ou  translucides.  lis  raieiit 
le  cristal  de  roche  ;  et,  par  leur  eclat  ,  leur  couleur  ,  leur  cas- 
sure et  leur  aspect  general,  ils  ressemblent  a  de  la  calcedoine. 
L'examen  qu'en  out  fait  MM.  Tripe  et  Robert  Cole  ,  les  a  cun- 
duils  a  penser  que  ce  pouvait  etre  de  la  calcedoine  cristallisee. 
L'analyse  chimique  fera  connaiire  si  I'on  ne  doit  ])as  les  con- 
siderer  comme  constituant  nne  nouvelle  substance,  a  laqnelle 
ils  proposent  de  clonner  le  nom  d'lltiyforifc.  On  pourrait  croire 
que  ce  sont  des  cristaux  pseudomorphiques  de  calcedoine  ,  vii 
qu'ils  n'olTrcnt  aucun  indice  de  clivage  ;  et  que  leur  forme  est 
enipruntee  de  ceUe  du  sphene  ,  avec  laqnelle  elle  a  une  rcs- 
send)lance  assez  frappante ;  mais  on  n'a  observe  dans  la  mine 
aucune  trace  de  cetle  substance.  D'ailieurs  le  brillant,  la  regu- 
larite  ct  la  perfection  des  ciisiaux  semblent  annoncer  qu'il» 
sont  doues  dune  structure  ])ropre  reguliere.  G.    Del. 

59.   Remarques  sbr   les  formes   cristallinks  de  l'IIaytorite  ;   par 
W.  Phillips.  {Ibid,  p.  4o.  } 

L'haytorite  a  f'te  observee  en  cristaux  regiiliers,  qui  sont  en 
general  nettomcnt  termines  ,  dont  les  aretes  sunt  vivos,  et 
les  faces  presque  toutes  eclatantes.  lis  varient  en  dimensions^ 
de|iiiis  la  gros.scur  dune  tete  d'cjiingle  ,   jusqu'a  presenter  ua 


48  Mineralogie. 

poucc  en  dianietre.  Quelques  petils  cristaux  sont  incolores  el 
parfailcmcnt  limpides  ;  niais  en  general  leur  couleur  passe  dn 
jaune  brunfitre  pale  au  brun  fonce  ,  joint  a  I'opacite.  lis  sont 
rarement  isoles  ;  ils  se  groupent  entre  eux  ile  nianiere  k  ne 
montrcr  que  la  moitie  de  leur  forme  ;  mais  ils  peuvent  ere  aise- 
ment  separes,  et  les  plans  de  separation  sont  brillans  et  fre- 
queninient  irises.  M.  Phillips  a  essaye  vainement  d'y  decouvrir 
un  clivage  n>gulier  ;  la  surface  de  cassure  est  toujours  terne  , 
et  a  ti)Ut-a-fait  I'aspect  de  celle  de  la  calcedoine  ,  mcme  dans 
les  crista.ix  les  plus  transparens.  La  pesanteur  specifique  de 
cetlc  substance  varie  entre  i,56'i  et  a, 586.  Elle  raie  le  quartz. 
Suivant  M.  Phillips,  ses  cristaux  peuvent  etre  derives  dun 
prisme  oblique  rhoniboidal  ,  dont  la  base  ne  serait  inclinee  a 
laxe  que  d'une  quantite  raoindre  qu'un  degre.  Les  pans  fe- 
raient  entre  eux  des  angles  de  77°  et  io5°  j  et  la  base  repose- 
rait  sur  I'arete  longiludinale  aigue.  Ce  prisme  se  montre 
<:har!'e  de  modi  Ileal  ions  qui  prennent  naissance  sur  les  bords 
et  les  anides  de  la  base  ,  et  sur  les  aretes  lateralcs  aigues. 
m  Phillips  donne  les  fijjures  des  cristaux  qu'ila  observes, ainsi 
que  le  tableau  des  mesures  dangles  qu'il  a  obtenues  a  I'aide  du 
goniometre  a  reflexion.  G.  Del. 

40.   Sur  l'obigiiNe  des  formes  cristallinks  de  L'llAYxoRrrE  ;  par  A. 
Levy.  {Ibid.  ,  p.  45.  ) 

M.  Phillips  ayant  communique  a  M.  Levy  les  figures  et  me- 
sures dangles  des  cristaux  d'haytorite ,  decrits  dans  Particle 
precedent ,  ce  mineralogiste  exaniina  ,  si  en  partant  d'un  cer- 
tain nombre  de  ces  mesures  prises  pour  donnees  .  il  n'etait  j)as 
possible  de  determiner  les  dimensions  du  solide  le  plus  simple 
que  Ion  puisse  adopter  comme  forme  fondamentale  ,  de  nia- 
niere a  ce  que  les  autres  angles  se  pussent  calculer  par  des  de- 
croissemens  simples.  L'auteur  choisit  parmi  les  modifications 
du  prisme  de  M  Phillips,  trois  couples  de  faces,  dont  il  com- 
pose son  solide  priinilif.  Ce  solide  est  pareilleijieut  un  prisme 
oblique  rhoiii!)oidal  dont  la  base  s'inclinesur  les  pans  sous  un  angle 
un  peu  plus  grand  que  Tangle  droit.  Lincidence  imauelle  des 
pans  est  de  i  i5°  iG'  ,  et  celle  de  la  base  sur  les  memes  j)ans  de 
()0"  8'  3o".  M.  Levy  prouve  qu'en  partant  de  celte  forme  primi- 
tive, on  pent  determiner  tous  les  aiitres  plans  par  desdecroissc- 
mciis  extrr'innmont    siinples,  de  maniere  (|u'il  n'y  ait  entre  les 


Mineralogie.  49 

resullals  du  calcul  et  ceux  de  I'observation  que  des  differences 
tres-legeres  ,  dont  la  plus  forte  s'eleve  a  peine  a  un  tiers  de  de- 
gre.  11  en  conclutque  les  cristaux  d'haytorite  sont  parfaitement 
reguliers.  La  substance  qui  lui  parait  avoir  le  plus  d'analogie 
avec  I'haytorite,  est  I'huniboldtite.  II  compare  les  formes  de  ces 
deux  niineraux,  qu'il  trouve  semblables  ,  et  fait  remarquer  I'ac- 
cord  entre  les  valeurs  des  angles  correspondans.  II  en  couclut 
que  si  Ion  veut  considerer  les  cristaux  d'haytorite  comme  des 
pseudomorphoses,  il  y  a  tout  lieu  de  croire  qu'ils  doivent  leur 
forme  a  I'liunibuldtite  ,  mais  qu'ils  se  sont  niodcles  sur  des 
cristaux  de  cette  substance  plus  volumineux  ,  et  d'nne  autre 
variete  que  ceux  qui  out  ete  observes  jusqu'a  present. 

G.   Del. 

4 1.   Sur  les  formes  cristallines  de  la  Wagnerite;  par  A.  Levy. 
{Fhilos.  Magazine  ,  noiwellc  sc'rie  ,  fevr.   iSay  ,  p.   i53.J 

Une  des  especes  les  plus  rares  en  mineralogie  est  celle  que 
I'ou  a  nommee  JFagnc'rilc ,  et  dont  la  composition  cbimique 
est  ,  d'apres  une  analyse  de  Fuchs  ; 

Acide  pliosphorique  ,     4'j  y^- 

Acide  fluorique ,              6,  So. 

Magnesia  ,                         4(5,  66. 
Oxide  de  fer  ,                   5  , 

Oxide  de  manganese,     o,  5o. 

loo,   Sg. 

II  existe  un  beau  cristal  de  cette  substance  dans  la  coUec- 
lection  particuliore  de  M.  Heuland,  et  c'est  le  seul  que  Ton  ait 
vu  jusqu'a  present.  Sa  forme  est  tres-conipliquee  ;  elle  resulte 
de  quatorze  modifications,  et,  si  elle  etait  complete,  elle  aurait 
cinquante  faces,  M.  Levy  en  donne  la  figure,  le  signe  represen- 
tatif  et  les  mesures  d'angles  ,  en  la  faisant  deriver  dun  prisme 
oblique  rhomboidal  ,  dont  deux  pans  font  entre  eux  un  angle 
de  95°  25',  et  s'inclincnt  sur  la  base  de  109°  20'.  Le  rapport 
des  aretes  est  celui  de  i  :  0,264.  H  y  a  quelque  indice  de  cli- 
vage  dans  le  sens  du  plan  qui  passe  dans  les  diagonales  liori- 
zontalcs.  La  pesanteur  specifique  de  cette  substance,  a  la  tem-  ' 
perature  de  600,  est  de  3,oi.  Elle  se  raie  aisement  avecla 
B.  Tome  XI.  ; 

4 


50  Mineralogie. 

pointe  dun  couteau.  Sa  couleur  ,  sa  transparence  et  son  eclat 
sont  analof^aes  a  ceux  tie  la  lopaze  du  Bresil  ,  mineral  avec 
lequel  on  a  d'abord  confondu  la  wagnerile.  Les  pans  du  piisrae 
sont  fortenient  stries.  Le  lieu  d'ou  elle  provient  est  la  vallee 
de  HoUgraben  ,  pres  de  Werfen  ,  en  Saltzbou rg.  Elle  a  ete 
trouvee  dans  de  petites  veincs  de  quartz  ,  au  milieu  dun 
schiste  argileux.  G.   Del. 

42.  Analyses  de   substances   minerales  ;  p.    G.-G.    Gmeliji,  de 
Tubingen.  {Edinb.  Pliilos.  Jourmil,  juin   1824.} 

10.  Finite  de  Saint-Pardoux  en  Auveigne  : 

Silica 55,964 

Alum'.ue  et  traces  de  cbaux 25, 480 

Potasse 7»^94. 

Soude 0,186 

Oxide  de  fcr 5,5 12 

Magr^sie  et  oxide  de  manganese 3,760 

Eau  et  matieie  animalc i,4jo 

'  160,406 

2".   Essonite  cu  Kaneelstein  de  Cejlan  : 

Silice 40,006.  Cont.  oxigene,  20,12 

Alumina  ......  22,996 10,74 

Chaux 50,073 8,59 

Oxide  de  for    ....   5,666 ,^,, 

Potasse o,a8g 

Trace  de  manganese  , 
Matiere  volatile   .    .    •    0,026 


....   98,i56 

Ccttc  analyse  peut  sc  traduirc  par  la  formule  :  FS -}- 3  CS 
—  10  AS. 

43.  Sub  UiN  quartz  gelatineux;    par  M.  Guillemin.    {Jiuuil.    dcs 
Mines,  T.  Xlll,  5e.  livr.  1826,  32 1.) 

Cette  substance  blanche,  d'un  eclat  resinoux  passant  au  terne, 
translucide  sur  les  bords,  a  cassure  concho'ide,  raj'anta  peine  Ic 
verre  et  rayee  jiar  I'acier,  happant  a  la  langue,  est  reniarqiiable 
fiurtout  par  la  propriete  qu'elle  a  d'absorber  une  grande  qnan- 
tite  d'eau  :  elle  en  conticnl  liabituellement  1 1  pour   100,  qui 


Mineralogie.  51 

xiy  est  pas  combinee  ,  puisqu'on  pent  la  chasser  entierement 
par  une  dessication  prolongee;  et  plonjjee  dans  de  I'eau  dis- 
tiilee,  elle  en  absorbe  encore,  en  laissant  degager  beaucoup  de 
bulles  d'air,  de  nianiere  a  en  contenir  jnsqu'a  i5  pour  loo. 
Infusible  au  cbalunieau  ,  ce  mineral  se  dissout  presqiie  instan- 
taneraent  dans  la  potasse  caustique  en  ebullition.  Son  analyse 
cbimique  a  donne  97,7  de  silice  et  2,3  d'alumine.  Differant 
des  quartz  et  des  silex  par  beaucoup  de  caracteres  ,  et  surtout 
par  la  densite  ,  qui  est  inoindre  dans  le  rapport  de  18  a  q6  ,  il 
a  beaucoup  de  ressemblance  avec  le  quartz  concre'tionnc  tlier- 
mngciie  de  Ilaiiy  ;  mais  celui-ci  se  presente  en  concretions  dans 
certaines  sources  tres-chaudes  ,  landis  que  la  q-.tai'lz  gelatineux 
se  trouve  dans  des  gres  reconverts  par  les  gres  houillers  avec 
les([uels  il  presente  une  stratification  concordante,  et  super- 
pose de  la  nienie  maniere  a  des  poudingues  qui  recouvrent 
imniediatenient  le  terrain  primitif,  a  Tortezais  ,  departemeut 
de  I'Allier  ;  tantot  il  sert  de  cinient  a  ces  gres,  tantot  il  forme 
au  milieu  deux  des  amas  ,  souvent  considerables,  dont  les  sur- 
faces cxposees  a  I'air  passent  au  quartz  nectique.  Le  tout  a  du 
ctre  depose  en  meme  temps;  car  le  quartz  et  le  gres  sont  inti- 
mement  melanges  :  il  y  a  meme  une  sorte  de  passage  de  I'un  a 
I'autre,  p^.'  le  cliangement  de  proportion;  et  la  partie  gelati- 
neuse  conlient  toujours  des  grains  de  (juartz  arrondis,  de  meme 
qu'il  est  rare  que  les  gres  soient  depourvus  de  cette  gele'e,  qui 
leur  sert  de  ciment  quand  elle  n'est  plus  qu'en  petite  qu;\ntite. 
Aucune  source  des  environs  n'est  therniale ,  saline,  ni  in- 
crustaute ;  les  sources  tbermales  les  plus  voisines,  celles  de 
Bourbun-L'Archambaut ,  ne  forment  point  de  depots  siliceux. 

Bd. 

44--  EsQuissE  GEOLOGiQUE  DE  l'ile  d'Anglesea  ,  et  dcscriptiou  de 
I'exploitation  et  du  traitement  des  minerals  de  cuivre  que 
renferme  cette  ile  ;  par  M.  Victor  Frerejean.  {Annul,  des 
Mines,  T.  XIII,  5*.  livr.  18-26,  p.  229.) 

Le  titre  de  cette  courte  notice  fait  assez  connaitre  la  variete 
des  objets  dont  elle  traite ,  et  justifie  la  place  de  notre  extrait 
dans  la  parlie  da  Bulletin  des  Sciences  qui  seule  peut  etre 
regardee  comme  ayant  rapport  a  la  fois  a  la  geologic  ,  a  I'ex- 
ploitation   des    mines  et  aux   arts    metallurgiques.  L'auteur  in- 


52  Mineralogie.  N".  44. 

diquc  d'aboid  brievemcnt  I'aspect  du  pays,  puis  la  constitution 
eeolo(»ique  dc  lile,  ouil  lecoiinait,  en  allant  du  N.-O.  au  S.-E., 
i".  des  terrains  dc  roches  scliistcuscs ,  alternant  avec  des 
grauwackes  ,  des  serpentines  et  des  granites;  i" .  une  bande  de 
vieit.r  grcs  rouge  des  Anglais;  5°.  un  terrain  de  calcaire  a  eo- 
crines  et  un  terrain  houiller;  i°.  des  terrains  de  sienite  et  de 
trapp.  11  entre  sculement  dans  quelques  details  sur  la  compo- 
sition de  la  localite  ( nommee  Hamlet)  ou  se  trouve  le  gite 
inetallift're  exploite  ;  il  y  indique  des  phylladcs  ,  des  schistcs 
luisans,  des  schistes-ardoises ,  des  grauwackes  schistoides  ,  des 
corneennes  lydiennes,  des  serpentines  pures  ou  nielangees  de 
quartz,  des  quartzites  pyriteus.  ,  de  scbistes  argileux  rougca- 
tres.etc;  letout  en  couches  disposeesassez  irregulierenientpour 
faire  croire  que  cette  disposition  est  le  resultat  d'un  grand  bou- 
leversenient.  Le  cuivre  pyriteux  forme  des  systemes  de  petits 
lilons  enlrelaces,  qui  seniblent  n'etre  que  les  ramifications 
d'une  seule  masse,  et  qui  se  reunissent  en  etoiles  ;  Icur 
puissance  vai'ie  de  2  decimetres  a  2  ou  5  metres  ;  le  cuivre  py- 
riteux y  est  mele  de  pyrite  de  fer,  de  blende  noire,  et  rarement 
de  cuivre  metallique;  ses  gangues  sont  le  silex  corne  ,  la  ly- 
dienne  et  la  serpentine'.  Les  lilons  et  les  veinules  de  niinerais 
se  perdent  insensiblement  dans  la  roche  qui  les  encaisse ,  et  ils 
semblent  etre  de  formation  contemporaine  avec  elle.  L'exploi- 
tation,  eutreprise  a  ciel  ouvert ,  sur  cette  masse  cuivreuse  , 
depuis  un  tenq)s  immemorial,  et  poussee  ainsi  jusqu'a  ;5o 
metres  de  profondeur,  se  poursuit  aussi  ,  a  dilfcrentes  hauteurs, 
sur  les  parois  verlicales  de  celte  vaste  excavation,  par  desgale- 
nes  percees  sur  les  filons,  qui  setendent  d'un  centre  comme  au- 
tant  dc  i-ayons.  Le  mineral  est  extrait  avec  des  sceaux  eleves  au 
raoyen  de  treuils  a  bras.  Uno  seulo  machine  a  vapeur,  de  la 
force  de  6  chcvaux,  suflii  a  I'tipuisemcnt  des  eaux  ,  lesquelles, 
tres-chargecs  de  sulfates  ,  servent  cejiendant  a  laver  le  minerai 
concasse  j  puis  se  rendent  dans  des  bassins  ou  on  precipile  le 
cuivre  par  ceruentation. 

La  preparation  mecanique  des  minerals  extraits  ne  consistc 
qu'en  lavage  sur  des  grilles  et  cassnge'd\a.  main.  On  grille  ensuite 
la  pyrite  cuivreuse  en  grands  tas  pyramidaux  de  4o  milliers  me- 
triques,  sur  les  faces  desquels  sont  disposes  de  pelits  canaux 
en  briques  qui  se  rendent  dans  un  espace  voute  ou  unc  partic 
du  soufre  so  condense. 


Mineralogic.  55 

te  mineral  grille  est  traite  ,  sans  fondant ,  dans  des  fours  a 
reverbere,  ou  Ton  en  charge  goo  a  rooo  kilogrammes,  ct  par 
une  serie  d' operation  analogues  a  celles  des  usines  de  Swansea 
( Voy.  Ic  Bullet,  des  Sc.  technolog.  de  1826,  T.  V,  n".  147),  on 
obtient  du  cuivre  propre  au  raflinage,  Ce  raffinage  a  lien  aussi 
conime  a  Swansea.  M.  Frerejean  appolle  I'attention  sur  les  pre- 
cautions qu'il  est  necessaire  de  prendre,  dans  cette  derniere 
operation,  pour  atteindrc,  sans  I'outre-passer,  le  point  oii  le 
cuivre  reunit  le  plus  de  malleabilite  et  de  tenacite.  11  pensc 
que  le  cuivre  pur  est  susceptible  de  se  combiner  dans  de  cer- 
taines  proportions  avec  son  oxide,  et  que  cette  combinaison,  au 
degrii  convenable,  produit  tan  metal  plus  malleable  que  le  cui- 
vre pur,  metal  que  Ton  cherche  a  obtcnir  en  favorisant  ou 
combatlant  a  propos  I'oxidation  du  cuivre,  dans  le  raffinage.  A 
Anglesea  on  eprouvelccnivre  raffine,  non-seulement  en  consul- 
tant son  grain  comme  partout  ailleurs,  mais  encore  par  la 
maniere  dont  il  resiste  a  la  percussion. 

La  proportion  moyenne  du  cuivre  contcnu  dans  le  minerai 
d'Anglesea  est ,  selon  M.  Frerejean,  de  10  pour  100.  L'autenr 
annoncc  que  le  produit  annuel  de  ces  mines  est  d'envir  ;n 
80  mille   quintaux  metrique  de  cuivre.  Bi>. 

45.  Sur  le  cPArniTE  de  i.'Himalaya,  parleD^  Abei,  ;  In,  le  in  mars 
i%i6,  kXdi  Socixi'lc  asintiqitc  de  Calcutta.  [Asiatic  Jountnl ,  1  cl. 
1826,  p.  428.) 

D'apres  les  observations  de  l'autenr,  ce  mini  ra!  jiaiail  eire 
d'une  qualite  qui  le  rendrait  dun  usage  utile  dans  les  arts  , 
comme  par  cxemple ,  dans  la  fabrication  des  creusets  ,  etc., 
sinon  dans  celle  des  crayons.  Le  D"'.  Abel  fait  observer  que  la 
ji'.onibagine  des  mineralogistes  re  sous-divise  en  •!  varietes  ]irin- 
cipales,  I'une  ecailleuse  ,  I'autre  compacte.  Leur  denomination 
depend  de  la  grosscur  relative  du  grain  qu'elles  presentent  dans 
Icni-  cassure  ;  elles  diffrreiit,  suivant  Mobs,  en  ce  que  les  trains 
de  la  premiere  pcuveet  encore  etre  distingues,  tantlis  que 
ceux  de  la  seconde  ne  sont  point  visibles.  D'apres  cette  deli- 
riition,  le  mineral  de  I'llimalaya  a)ipartient  aux  grapliitcs  com- 
jiactes. 

On  trouvc  le  grapbile  de  I'llimalaya  a  la  surface  d'une  mon- 
tagnc  forniee  de  micaschislcs  fortemenl  carbures,  giscmeiit  (jui, 


54  Mincralogic. 

siiivant  3Iolis,  Jameson  et  autrcs  miiK'i'alo!]istes,  correspond  ii 
cclui  de  I'Aberdeenshire  et  autres  coratcs. 

La  pesantcur  specifiqne  dcs  graphites  varie  an  point  qu'il  est 
impossible  de  juger  parfaitement  du  degre  de  sa  purete  par  son 
poids.  La  plus  petite  valour  de  la  pesantenr  specilique  des 
ecliantillons  examines  par  le  D'.  Abel,  s  est  trouvee  etre  de 
2,268,  et  la  plus  grande  de  2,488. 

Le  D"".  Abel  donne  la  serie  suivante  des  pesantenrs  specifi- 
qnes  des  graphites,  determinees  par  divers  auteurs  et  dans  dilTe- 
rens  pays  : 

Kirwan '.9^7  ^'  2,267 

Brisson 2,85o  a  2,456 

Henry 2,089  ^  2,246 

Ure  and  Jameson I,g       a  2,4 

Thomps  in 1^987  a  2,267 

Thenard 2,08     a  2,26 

Graphite  de  Borrowdale  ,   en  la   possession  du 

D^  Abel 2,267 

Graphite  espagnol i»^79 

/V/em  d'Ava. 2,246 

id.  de  Ceylan 2,000 

id.  d'Hinialaya  ,  n".   i 2,268 

id.  ,  id.  n°.   a 2,570 

id.,  id.  n".  3 2,465 

id.  ,  id.  n".  i 2,488 

Bien  que  la  pesantcur  specifique  du  mineral  ne  soit  pas  en 
elle-meme  une  marque  suffisante  de  son  degre  de  purete  ,  il  a 
ete  reconnu  que  I'une  et  I'autre  se  trouvaient  geueralement  on 
rapport.  Les  varietes  de  Borrowdale  et  d  Espagne,  qui  contion- 
nent  la  plus  grande  proportion  de  carbonnc,  out  le  plus  faible 
degre  dc^  pesanteur  spociliquc.  Cost  ainsi ,  a  I'cgard  des  eclian- 
tillons de  I'llimalaya  ,  que  les  n°^  i  el  2  ,  qui  sont  les  plus  le- 
gers  ,  prcsentent  le  grain  le  plus  fin  ,  et  sont  plus  quo  tons  les 
autres,  exempts  de  melanges  terreux ,  et  que  les  ecliantillons 
d'Ava  et  de  Ceylan  se  rapprochent,  tant  sous  le  rapport  du 
poids  que  sous  celui  des  caracteres  exterieurs ,  du  graphite  de 
Borrowdale.  Aucun  des  ecliantillons  du  graphite  de  I'llimalaya 
n'a  un  eclat  metailique    qui  ne  soit  comme  terui ,  et  dans  ce 


Muieralogie.  55 

cas  ,  il  est  inferieur  a  celui  des  auties  varietes.  Les  nodules  les 
plus  petits  sont  aussi  ceux  dont  le  grain  est  le  plus  fin,  et  qui 
font  les  rales  les  pius  noires  :  exposees  a  Taction  de  I'liuilc 
bouillante  ,  ces  raics  prennent  une  couleur  plus  foncee  et  plus 
moelieuse.  Ces  nodules  sont  creux  a  leur  centre  ;  les  plus  gros 
ont  uue  structure  schorteuse  ,  et  offrent  a  I'ceil  une  grande 
quantite  de  melanges  siliceux.  Les  echantillons  plus  petits,  mis 
en  deflagration  avec  le  nitre,  decelerent  la  presence  dune 
matiere  terreuse;  ainsi  que  I'avaient  fait  en  plus  grande  quan- 
tite  les  echantillons  dun  plus  grand  volume.  Le  meillcur  des 
echantillons  deposa  un  residu  d'oxide  de  fer  de  5,2  pour  loo; 
apres  avoir  ete  grille  durant  5  lieures,  il  produisit  a  pen  pros 
le  mcme  resultat,  ou  5  pour  loo.  On  n'avait  pas  eu  le  temps 
de  faire  une  analyse  reguliere,-  mais  le  Di-.  Abel  considere  les 
indices  suivans  comme  formant  les  caracteres  mineralogiques 
du  graphite  de  I'Himalaya,  les  ecliantillous  les  plus  petits  pris 
comme  etalons.  Sa  couleur  est  celle  du  noir  de  cliarbon  de  liois. 
11  se  presente  en  fragmens  arrondis  et  angulaires ;  en  dedans,  il 
est  siniplcment  luisant ,  et,  exterieurement ,  terue  et  terreux  -. 
sa  cassure  donne  un  tres-heau  grain.  Les  fragmens  sont  anga- 
laires;  ses  raies  briilantes  et  metalliques;  il  est  cassant:  et  un 
peu  gras  au  toucher.  Sa  pesanteur  specifique  est  de  5,268  a 
2,375. 

46.   LocALiTES  DE  MiNERAux  ,  aux   Etats-Uuis.  [Arncric.  Jourii.  of 
science,  vol.   10 ,  n".  2,  p.  2  1 8. ) 

Ces  mineraux  divers  ont  6te  trouves  dans  !a  Delaware  et  le 
comte  de  Chester;  nous  n'en  citerons  que  fort  peu.  La  sienile 
contient  du  Zircon  prcs  de  Westchester.  ]1  y  a  du  graphite  a 

I  mille  S.  de  Brandywine  et  pres  de  la  de  la  Diopside.  II  y  a  de 
beaux  Zircons  prismes  etdel'Egeran  pres  de  East-Marlboi-ough. 

II  y  a  de  la  Fibrolite  entre  Centreville  et  Blueball.  M.  Robinson 
ecrit  qu'on  multiplie  quelquefois  a  tort  les  localitcs  anicri- 
caines  de  mineraux  interessans.  II  cite  de  la  ISactite  dans  du 
quartz  a  Smithfield,  de  I'Actinote  i  Cranston,  etc  ,  et  il  ofTre 
d  cchanger  des  miner.-rux  de  la  Aouvelle-Angleterre  conlre 
d'autres  substances. 


56  Botanique. 

47.  LisTE  DES  MiNERAux  SIMPLES,  trouves  (lans  le  voisinage  de 
Dublin,  par  George  Knox.  {Journal  philoti.  de  Dublin, 
mai    1826  ,  p.  208. ) 

M.  Knox  donne  dans  cette  note  une  enumeration  complete 
des  mineraux,  qui  ont  ete  observes  dans  les  environs  de 
Dublin,  avec  I'indication  precise  de  leurs  gisemens.  Ces 
mineraux  se  rapportent  a  plus  de  trente  especes  differentes.  II  y 
y  joint  une  liste  des  fossiles,  et  termine  sa  note  par  quclques 
details  sur  le  calp  de  Kirwan. 


BOTANIQUE. 


48.  Note  sur  une  sobte  de  torpeur  tres-longue,  pai'ticuliere  aux 
racines  du  Murier  noir;  par  M.  Dureau  de  La  Malle.  {Aiinal. 
des  Scienc.  natur. ;  torn.  11,  p.  338  ,  nov.   1826.)  ' 

En  1790,  un  murier  noir  tres-vieux  avait  ete  ecartele  par 
le  vent  on  quatre  quartiers,  dont  deux  etaient  renverses  ;  les 
deux  autres  subsisterent  pendant  quelques  annees.  En  1802  , 
le  dernier  de  ces  quartiers  fut  arrache.  Un  sureau  avait  cru  a 
la  place  du  murier,  sans  doute  de  graines  tombees  au  milieu 
du  tronc  creux  du  murier.  En  1826,  ce  sureau  est  mort ;  et 
dcpuis  un  an  qu'il  a  commence  a  languir,  il  a  pousse  liors  de 
terre  une  douzaine  de  petils  muriers.  L'auteur  s'cst  assure 
que  ces  petits  muriers  n'ctaient  point  provenus  de  graines, 
mais  de  racines  de  I'ancien  murier.  D'apros  M.  Dureau  de  La 
Malle,  ces  racines  de  murier  seraient  restees  24  ahs,  dans  une 
esp^ce  de  torpeur  sous  terre. 

Mais  ne  peut-on  pas  faire  remarquer,  Ji  ce  sujct,  que  les 
racines  sont  capables  de  vegeter  sous  teri-e  sans  produire  des 
bourgeons  acriens?  Que  leur  vegetation  se  fait  en  radicelles, 
lesquelles,  sous  les  influences  atmosplieriques,  deviennent  ordi- 
nairement  des  bourgeons  aeriens?  D'un  autre  cote,  que  le  sureau 
a  bien  pu  s'enter,  pour  ainsi  dire,  sur  la  racine  du  murier  et 
favoriser  ainsi  la  duree  des  racines;  et  que  le  sureau  venant  a 
mourir,  les  racines  ont  produit  des  bourgeons  aeriens,  conime, 
lorsqu'on  coupe  un  tronc  au-dcssous  do  la  grclTe ,  ce  tronc  ne 
tarde  pas  a  produire  des  rameaux  de  son  especc  ?  Pour  s'assurer 
de  ces  diverscs   explications,   qui,  a  les  prendre    isolenicnt, 


Botajiique.  57 

nous  paraissent  toutes  raisonnables,  il  n'y  an  rait  qii'ii  coupnr 
les  petils  muriers,  ainsi  que  tons  ceux  qui  seraient  dans  le  cas 
de  paraitre  encore  ,  et  a  observer  les  racines  de  I'ancien  murier 
a  di verses  epoques.  R. 

49.  Premier  memoirij  sur  l'anatomie  comparee  des  Gramiinees  ;  par 
M.  Raspail.  (2".  cxtrait.  Voy.  le  Bulletin  de  mars  1827, 
n°.    249.  ) 

Nous  allons  passer  i  I'organisation  de  I'epi  et  clierclier  a 
trouver,  sur  ce  genre  d'inflorescence,  les  mcmes  organes  que 
sur  toutes  les  articulations  du  chaume  inferieur. 

]\ons  avons  pris  dans  nos  precedens  memoires  ,  pour  point 
de  depart,  I'epi  du  Lnlium  perenne,  Kous  y  i-eviendrons  ici , 
non  point  pour  contredire  notre  premiere  demonstration, 
mais  seulement  pour  3'  apporter  unc  legc're  modification  ,  qui, 
en  la  confirmant  davantage,  achevera  de  la  mettre  a  la  portee 
des  esprits  qui  ont  le  mallieur  de  s'effaroucher  de  tout  ce  qui 
heurte  les  idees  ancienncs. 

En  observant  la  base  d'un  epi  de  Loliiim,  on  decouvre  la 
feuille  que  nous  appellerons  fcuille  yaniculairc  et  sjiiculnire ; 
c't  elle  y  affecte  en  general  la  forme  des  figures  10  et  \\  p. 
On  n'a  qu'a  noter  le  point  de  cette  fenillo  annullaire  qui 
alterne  avec  la  feuiiie  immediatement  inferieure  du  cliaiime, 
et  on  Iroiivcra  que  c'est  justcmeut  a  ce  point  que  se  troiive 
le  bourgeon  de  IV'iii.  On  verra  rneme  presquc  toujours 
dans  le  bas  de  I'cpi ,  la  feuille  parinerviee  adossee  conlre  le 
vacliis  qui  rejiresente  le  chaume,  ct  c'est  evidemment  dn  sein 
de  cette  feuille  paiinerviee  que  part  la  bractee ,  que  nous  ap- 
pelons  glume,  etqiii  lepresente  la  la  premiere  feuille  impariner- 
viee  qui  sort  des  bourgeons  caulinaires. 

L'ordre  d'altei-nation  ,  ainsi  que  tons  les  organes  que  nous 
venons  d'observer  sur  la  premiere  articulation  du  Loliitm , 
se  retrouvent  invariablement  sur  les  articulations  superieurcs  ; 
il  est  vrai  seulement  que  les  traces  de  la  feuille^-',  fig.  11, 
so  perdent  quelquefois  et  ne  s'annonceut  que  par  leur  couleur 
jaune,  a  cause  d'une  soudure  organique,  ct  que  les  traces  de 
la  fcuille  parinerviee  nc  se  retrouvent  jiius  vers  le  liaut. 

Si  on  examine  par'  ce  precede  la  locuste  du  sommct,  on 
Irouvc  que  le  racliis  ticnt.  la  place  de  la  glume  inferieure  de 
VL'ltc  locuste  qui  en  a  deux  ,  landis  que  les  infericurcs  u'en  ont 


58  Botanicjue.  Ps".  49. 

f)u  lino  appnrpnte  ,  et  cela  parce  que  cclle  qui  coiistitucrait  sa 
(jlume  infeiieure  est  dovenue  florifere  ,  et  que  dans  cet  etat 
iious  la  nommons  racliis. 

La  fcuillc  spiculaire ,  se  retrouve  sur  tons  les  autres  epis , 
elle  forme  une  collerette  saillante  sur  chaque  articulation 
d'un  epi  de  Tri//cum,  d'Ifordcum,  de  Secale,  etc.;  et  les  diffe- 
rences qui  distin/juent  ccs  dernieres  oi-ganisations  ne  provicn- 
ncnl  que  des  modifications  dans  le  developpenient  des  organes 
que  nous  venons  de  decrire. 

Ainsi  ,  dans  les  Sccnie  et  les  Tridciim ,  on  voit  que  les  deux, 
glumes  sont  prises  aujt  depens  des  deux  "nervures  de  la  feuillc 
parinerviee,  qu'elles  occupenl  la  meme  position  et  observent 
la  meme  symdtrie  ;  et  si  les  balles  regardent  de  cote  le  racliis,  au 
lieu  de  Ic  regarder  de  face,  c'csl  I'efFet  d'une  deviation  pro- 
duite  par  la  pression  du  racliis;  car  dans  le  jeune  age  des  epis , 
on  pent  voir  le  dos  de  la  premiere  balle  alterner  surtout  a  sa 
base  avec  le  racbis  lui-menie.  Yoila  done  tous  nos  organes  des 
bourgeons  caulinaires  retrouves  sur  cbaque  articulation  de 
r«'j)i  :  la  feuille  inferieuie  en  collerette,  le  cbaume  represeule 
])ar  le  racbis,  la  feuille  parinerviee  })ar  les  deux  glumes,  la 
premiere  feuille  imparinerviee  par  la  paillette  inferieure  de  la 
premiere  balle.  Mais  nous  trouverons  entre  le  Secale  ccreale  et 
le  Triticiim  sniivum  des  differences  au  sommet  de  I'epi. 

Si  Ton  examine  la  locuste  terminale  de  i'epi  du  Trilicum ,  on 
y  apercoit  un  derangement  que  Ion  decouvre  a  I'teil  nu.  Cba- 
que glume  au  lieu  d'etre  parallele  aux  deux  glumes  do  I'articu- 
lation  inferieure,  croise  cette  disposition  inferieure,  en  sorte 
qu'une  des  glumes  de  la  locuste  terminale  regarde  du  dos  la 
b.custe  inferieure,  et  I'autre  glume  regarde  de  meme  la  troi— 
sirme  locuste  en  descendant.  En  cbercbant  dans  cette  locuste 
terminale  les  equivalens  de  tous  les  organes  que  nous  avons 
dtcouverls  plus  bas ,  oh  s'assure  que  la  glume  inferieure  de 
cette  locuste  terminale,  tient  la  jjlacc  du  racbis,  que  sa  glume 
superieure  ne  s'est  pas  divisce  en  deux,  mais  qu'elle  conserve 
dans  sa  substance  les  traces  de  la  parite  des  nervures,  et  enfin 
que  les  balles  se  sont  developpees  dans  I'ordre  qu'elles  auraient 
conserve  sur  les  articulations  infericures ,  sans  la  pression - 
exercee  par  le  racbis;  en  un  mot  la  locuste  terminale  des  epis 
do  Trilrkiim  sativum  est  une  veritable  locuste  Ac  Lnliuni. 

Le  Scenic  ccreale  qui  sur  toutes  ses  locustes  infericures  pre- 


Botanique.  59 

sentc  la  meme  organisation  que  hi  Triliciirii  salii'iim ,  en  differe 
])arce  que  son  somniet  se  terniine  par  un  racliis  ou  pedoucule 
quiporteune  locuste  sterile  et  a  peine  developpee;. en  d'aiitres 
lei-nies  son  epi  est  terniine  faute  de  developpement  et  celui  du 
Tridcum  salii>um  lest  on^aniquement.  Pourquecelni-cicontiniiut 
a  se  developper,  il  faiidrait  qu'il  suivit  le  niecanisnie  du  Lnliuni, 
c'est-  a-diie  que  sa  }>]unie  inferieure  dcvint  racliis  ,  ce  qui  ferait 
que  la  base  de  I'ejii  appartiendrait  au  qenre  Triticum  tandis 
que  le  somniet  appartiendrait  aux  Lolium. 

Et  ceci  me  rappelle  line  idee  fort  ancienne,  long-temps  accre- 
ditee, qui  nous  paraitra  absurde  aujourd'hui  que  la  science 
somble  ne  vouloir  plus  flechir  devant  la  nature,  niais  que  pour- 
tant  je  ne  dois  pas  passer  sous  silence,  a  cause  d'uu  point  de 
r.Tpprocliement  nouveau  qu'clke  fournit  a  la  description  ana- 
lomic[ue  queje  viens  d'expnser. 

J.es  anciens,  d'apres  Varron  ,  appelaient  Fril  les  grains  im- 
jiarfaits  de  la  sommite  de  I'epi ;  et  ils  crojaient  cjue  c'etait 
cette  espece  de  ble  imparfait  qui  donnait  naissance  au  seigle 
ct  a  I'ivraie,  qu'ils  ne  regaidaient  que  comme  du  frouient  de- 
gi'uere.  On  sait  que  jusqu'a  Linne  tousles  ecrivains  se  pronon- 
caiont  hautcnicnt  en  faveur  de  la  degenei'escence  du  ble  en 
ivraie  ;  opinion  queje  ne  soutiendrai  pas  ici ,  quoique  I'exne- 
liciice  des  anciens  soit  si  facile  a  verifier,  que  je  ne  passerai 
pas  I'annce  pri^citaiue  sans  le  faire.  Mais  en  verite  et  avant  de 
jecourir  a  la  decision  de  I'experience,  ne  serait-ou  pas  tente 
d'ajoiiterfoi  a  la  croyance  des  anciens,  par  la  simple  inspection 
(le  rorganisation  pliysiologiqne  ?  II  est  vrai  que  les  grains  de  ia 
locusle  terniiiiale  d'un  epi  de  ble  sont  veins,  tandis  que  ceux 
des  Lolium  ordinaires  sont  glabres  ;  mais  la  nature  qui  a  efface 
en  ce  point  do  I'epi,  tant  de  caracteres  ,  ne  pourrait-ellc  jias 
effacer  ce  dernier  ? 

Je  ne  soutiens  pas  I'opinion  ,  j'indicpie  des  rapports,  et  je 
profiterai  meme  de  cetle  circonstance  pour  rappeler  nn  fait 
nou  moins  analogue,  que  Ton  trouve  consigne  par  Bonnet, 
dans  ses  Rccherdics  sur  l' usage  des  fcuillcs ,  5c.  mem.  §  CIX  , 
p  4^5.  Ce  fait  curieux  consiste  en  une  deviation  par  laquelle 
un  meme  chanmc  portait  a  la  fois  et  un  c\t\  de  Irument  et  un 
ej)i  dc  Lolium.  Et  qu'on  ne  croie  pas  pouvoir  revoquer  eudoutc 
Vc.xaclitudc  du  jihcuomenc  :    ce  fut  Uuliaincl  (jui  /it  la  dissec- 


60  Botanique.  N".  49.. 

tion  de  la  plante ;   et  ce  physi()lo[;iste  ne  croyait  a  rien  nioins 
qua  la  possibilite  du  passage  d'ua  Triticum  a  un  Lolium. 

Je  reviens  a  la  structure  des  epis. 

Ce  qu'on  observe  sur  la  sommite  du  Seigle  s'observe  aussi 
sur  la  sommite  de  tous  les  Triticum  sauvages  qui  se  rappro- 
chent  du  T.  repcns;  ils  se  terminent  tous  par  avorlement. 

Si  Ton  soumetau  meme  examen  I'epi  des  Hordeum,  onyren- 
contrera  la  feuitle  spiculaire  qui  corresponds  la  feuille  p, 
fig.  1 1  des  panicules.  Chaque  glume  des  Triticum  sera  rem- 
placee  par  des  passages  evidens  de  I'etat  de  glume  a  celui  de  ■ 
pedoncule  florigere  et  de  celui-ci  a  celui  de  locuste  sessile  ;  et 
du  centre  de  ces  deux  glumes  latcrales  partira  la  locuste  qui, 
correspondant  aux  locustes  des  autres  epis,  n'avorte  jamais,  l.e 
sommet  de  I'epi  se  termine  par  avortement  comme  celui  du 
seigle. 

Avant  de  descendre  a  d'autres  organisations  plus  compliquees 
d'epi ,  je  crois  devoir  revenir  un  instant  sur  le  passage  ^\\\^^ 
mes  demonstrations  precedeutes  ont  signale ,  d'une  glume  a 
un  racliis  et  d'un  rachis  a  unc  glume. 

J'ai  assez  parlc  des  preuves  de  fait  qui  etablissent  Ic 
passage  d'une  glume  a  un  rachis;  je  ne  parlerai  ici  que  du  me- 
canisme  par  lequel  ce  passage  peut  s'effectuer. 

La  forme  des  glumes  n'est  due  uniquement  qu'au  nombre  et 
a  la  disposition  des  nervures  qui  la  sillonnent,  Les  nervures 
laterales  partent  evidemment  de  la  base  de  lanervure  mediane, 
ainsi  qu'on  peut  s'en  assurer  par  les  dissections.  II  arrive  tres- 
souvent  que  ces  nervures  laterales  ne  se  developpent  pas  ,  au 
moins  quant  a  un  certain  nombre,  et  ccttc  circonstance  influe 
presque  toujours  sur  la  forme  de  I'organe.  Ce  qui  arrive  a 
quelques-unes  de  ces  nervures  peut  tres-bien  arriver  k  toutes  ; 
et  des  cet  instant  la  glume  sera  reduite  a  sa  nervure  mediane  , 
c'est-i-dire  a  un  simple  pedonci:le.  Si  a  une  certaine  distance 
ce  pedoncule  produit  des  nervures  laterales  qui  se  tiennent 
niutuellemcnt  par  du  tissu  ccllulaire,  on  aura  alors  un  pedon- 
cule portant  une  glume  du  sciii  de  laquelle  pourront  s'elevcr 
tous  les  autres  organes  destines  a  la  structure  de  la  fleur. 

Je  signale  ce  mecanisne  d'avance  ,  pour  preparer  ce  que 
je  vais  dire  sur  I'Drganisation  de  certains  6pis  dans  chaque  ar- 
ticulation desquels  nousallons,  par  Icsmemcs  principes,  reclier- 
chcr  toutes  Ics  pit,ces  du  Lourg<:on  caulinaire. 


Botanique.  61 

Ces  epis  sont  ceux  dos  ylndropogoii  ,  Sorghum  et  Trip- 
sacuni . 

Je  commencerai  par  les  Sorghum.  On  peut,  sur  chaque  arti- 
culation de  cet  epi  compose ,  decoavrir  la  feuille  spiciilaiie. 
Elle  est  divisce  en  poils ,  c'est-a-dire,  que  toutes  les  fibrilles  de 
ses  nervures  se  sent  isolees.  Mais  les  pedoncales  des  ramifica- 
tions au  lieu  de  partir  de  la  place  du  bourgeon  ,  partent 
de  toutes  les  nervures  de  la  base  de  I'entre-noeud  ,  de  maniere 
que  le  plus  long  soit  le  median  du  demi-verticille  et  parle 
dela  nervuremediane  de  I'entre-noeud,  organisation  absolunient 
semblable  a  celle  du  systeme  radiculaire  du  mais.  Car,  supposez 
que  les  radicules  accidentelles  (o  0  0 ooj  se  relevent  vers  le  ze- 
nith au  lieu  de  s'enfoncer  vers  la  terre,  et  que,  vegetant  dans 
les  airs,  elles  portent,  au  lieu  de  ramifications  fibrillaires  ,  des 
ramifications  flnrigeres ,  le  systeme  radiculaire  sera  absolument 
le  systeme  de  la  panicule  des  Sorghum. 

II  arrive  quelquefois  qu'iin  ou  deux  pedoncules  de  chaque 
verticille  courent  en  relief  sur  le  rachis ,  et  qu'ils  ne  s'en  deta- 
chent  organiquement  qu'a  une  certaine  hauteur,  circonstance 
que  nous  avons  remarquee  deja  sur  les  panicules  des  Phleum. 
Si  du  rachis  general  nous  passons  anx  rachis  ramifies  du  Sor- 
ghum, nous  retrouverons  la  toutes  les  pieces  du  bourgeon 
caulinaire.  En  observant  bien  la  marche  de  I'ordre  d'alterna- 
tion,  nous  trouverons  en  collerette  de  poils  la  feuille  spicu- 
laire  j  le  rachis  sera  la  glume  inferieure  de  la  locuste  sessile 
qui  ne  se  developpera  pas  en  rachis  ;  et  les  deux  nervures  de 
la  feuille  parinerviee  seront  les  deux  pedoncules  lateraux,  qui 
dans  les  Sorghum  reproduisent  tous  les  deux  a  la  fois  le  meuie 
ordred'organes  que  les  systemesinferieurs,  etdont  un  seul,  dans 
les  Andropogon,  reproduit  I'epi  qui  le  porte  tandis  aue  I'autre 
reste  uniflore. 

Dans  les  dillerens  genres  que  j'ai  reunis  a  nion  genre  Trip- 
lacum,  le  pedoncule  qui  correspond  au  pt'd,}ncule  uniflore  des 
Andropogon  s'elargit  tellement,  en  restant  tout-a-fait  sterile,  que 
dans  les  genres  Jpluda  et  Calamina ,  Palisot  de  Beauvois  I'a 
pris  ,  par  une  erreur  assez  grossiere ,  pour  la  glume  inferieure, 
et  que  Retz  I'a  pris  pour  une  troisieme  glume.  Ce  pedoncule 
glumiforme  porte  toujours  a  son  somniet  une  depression  digi— 
tale  qui  indique  le  point  ou  la  fleur  supcrieure  allait  se  deve- 
loppor.  En  se  penetrant  bien    des  principcs    que  nous  venons 


62  Botanique.  N".  49. 

d'etablir,  on  s'assurera  si  Lien  que  cette  prctendue  glume 
inferieure  de  la  locustc  sessile  des  Apluda  de  Palisot  n'est  autre 
que  le  correspondant  dti  pedoncule  uniflore  des  Andropogmi 
ct  de  nos  Tr/jisacum,  qu'on  aura  peut-etre  de  la  peine  a  s'ex- 
pliqncr  la  nieprisc  de  Palisot,  dont  les  caractc'-res  gcneriques 
out  ele  pouftant  litteraleinent  adoptes  ])ar  Rcenier  etSchulles. 
Nous  publierons  tot  ou  tard  quelques  figures  qui  mettront  la 
structure  de  ces  deux  genres  dans  tout  leur  jour,  pour  les  ptr- 
sonnes  qui  ne  sont  pas  habituees  aux  analyses  de  graniinwjs. 

Nous  nous  contenterons  aujourd'hui  de  ces  details,  qui  nous 
paraisscnt  d'autant  ))Ius  precieux ,  qu'a  la  faveur  de  toutcs  ces 
explications,  Ja  panicule  des  graminees  se  rapproche  de  I'epi 
de  la  nieine  faniille  ,  et  que  cette  sorte  d'inflorescence  n'offre 
rien  d'essentiellement  diderent  de  ce  qu'on  observe  sur  tous 
les  epis  et  sur  toutes  les  panicules  des  families  d'un  ordrc  supe- 
rieur  de  vegetaux. 

On  croira  peut-etre  trouvcr  entro  ^la  maniere  dont  nous 
venons  d'expliquer  I'organisation  dun  ^/«f/riT^^(ig'o«  ,  et  la  ])re- 
miere  explication  que  nous  en  avions  donnee  ,  une  difference 
assez  considerable.  Ttlais  elle  n'est  en  effet  qu'apparentc ;  et 
entierementdiiea  la  decouverte  dun  nouveau  rapport  fonde  sur 
I'existence  (ii  toutes  les  articulations  du  racliis  )  de  la  feuille  in- 
ferieure au  bourgeon  caulinaire.  Nous  avions  dit  que  la  glume 
inferieure  se  divise  en  deux  racliis;  et  quoique  nousajoutions 
ici  que  ces  deux  racbis  correspondent  a  la  feuille  parinervicc 
du  bourgeon  caulinaire,  I'explication  de.'neure  la  menie ,  puis- 
que  si  ces  deux  racliis  restaient  agglutines  ensemble  ,  ils  forme 
raient  la  glume  "dont  nous  parlions  ,  ainsi  que  nous  avons 
avance  que  cela  arrivait  sur  la  locuste  terminale  du  froment. 
Mais  les  deux  racliis  dans  ks  Anciropogon  representcnt  la 
glume  superieure  ct  non  I'inferieure,  contre  ce  que  nous 
avions  annouce,  avant  la  decouverte  du  role  que  joue  la  colle- 
i-ette  de  puils  qu'on  observe  a  la  base  des  locustes  des  Jndro- 
jjogon. 

Ce  n'est  jamais  ([u'cn  j-,assatit  de  modifications  en  modilica- 
tions,  qu'on  arrive  a  la  demonstration  complete  dune  verite 
dont  on  a  prealablement  reconnu  I'existence.  La  nature,  qui 
veut  a  cliaque  instant  nous  prouver  qu'elle  seule  est  infaillible  , 
ne  nous  a  permis  de  docouvrir  la  verite,  pour  ainsi  dire,  que 
par  lambeaux.  Rasp.iii.. 


Botanique.  63 

lio.  Observations  sur  la  structure  intebieure  des  fougeres  en 
ARBRE ;  par  H.  F.  Link.  {Linncea;  i".  vol.,  3".  cah.  ,  juillet 
i8i6,  p.  4i4-) 

Une  simple  inspection  fait  voir  que  les  troncs  de  ces  vege- 
taux  sont  composes  en  entier  de  petiotes.  Ceux-ci  etant  places 
regulieremeut  les  uas  au-dessus  des  autres ,  il  en  resulte  que 
le  tronc  est  rcgulierement  anguleux,  Une  coupe  horizontale 
presente  au  microscope  un  melange  irregulier  de  couclies 
blanches  et  brunes.  Le  bois  est  forme  paries  premieres,  quel- 
que  laches  qu'elles  coient,  car  on  en  reconnait  parfaitement 
les  trachees.  Les  autres,  qui  out  toutefois  plus  de  consistance  , 
sont  coniposees  de  ce  tissu  cellnlaire  ,  que  M.  Link  a  nomme 
P rosejichjme  dzns  ses  Elcmcns  dc  philosophie  botanique  (1824). 
Les  couches  ligneuses  sout  tantot  par  assises  a  I'anueau  exte- 
I'ieur,  tantot  plus  courtes  ,  et  sous  la  forme  de  petits  faisceaux 
places,  irregulieremeiit  dans  la  petiole.  Dans  nos  fougeres 
d'Europe',  ouvoitd'abord  deux  faisceaux  de  trachees,  qui  sui- 
ventdifFerentes  directions,  d'ou  resulte,  dans  le  Pieris  aquilina, 
la  figure  de  I'aigle  deploye.  Dans  celles  en  arbre,  le  tissu  cel- 
lulaire,  qui  forme  la  base  du  tronc,  et  rempiit  les  lacunes 
entre  les  couches  blanches  et  brunes  ,  disparait  peu  a  peu  ; 
d'ou  il  resulte  de  nombreux  renfoncemens  dans  la  partic  inle- 
rieure,  sans  prejudice  de  la  solidite  ,  qui  est  due  aux  couches 
brunes. 

La  structure  du  tionc  de  fougere  fossile  de  Chemnitz 
a  beaucoup  d'analogie  avec  celle  du  tronc  du  Bresil  ,  sur 
lequel  M.  Link  a  fait  ses  observations  ,  dans  son  Monde  primitif 
(  Urwelt).  II  la  place  entre  celle  des  Monocotjles  et  celle  des 
Dicotyles.  Le  tronc  egalemeut  fossile,  conserve  dans  le  cabinet 
de  mineralogie  de  Freiberg,  lui  a  paru  avoir  encore  plus  d'a- 
nalogie avec  celui  du  Bresil. 

L'examen  dun  tronc  de  fougcre  arborescente  compose  dc 
petioles,  fait  comprendre  la  structure  singuliere  des  fougeres 
fossiles.  M.  Link  pense  done  qu'on  ne  doit  pas,  comme  I'a  fait 
M.  de  Sternberg,  rejeter  les  Rhytidolcpis  et  Sjringodcndron 
parmi  ies  fougeres  anoinales  ,  et  il  croit  devoir  ranger  parmi 
les  fougeres ,  plulotque  parmi  les  Dicotyics,  le  Variolaria 
Sternb.  Stigniaria  Brongn. 

Ce  sent  les  observations  dc  H.  dc   Sternberg,    sur  Ic   tronc 


64  Botanique> 

ties  fougeres  arborescentes ,  contenues  dans  le  4^-  cabicr  de  sa 
Flore  du  monde  primitif,  qui  ont  donne  lieu  a  celles  de  IM.  Link, 
dont  nous  venons  de  citer  les  points  les  plus  importans. 

Ao&.   DuvAU. 

5i.  Observations  sor  quklques  monstruosites  vegetales,  avec 
fig.  ;  par  feu  le  professeur  Eysenhardt  ,  de  IvcBuijsberg. 
(  Li  mice  a  ;  t.  I,  4*^-  cab. ,  p.   SyG.  ) 

Les  monstruosites  dont  il  s'agit  dans  ce  Menioire  ont  ete  ob- 
servees  sur  des  fleurs  de  Fraxinelle  {  Dictamnus  a/Oiti)  ,  la 
premiere  fois  en  i825  et  line  seconde  fois  en  1824.  L'individu 
qui  portait  ces  fleurs  avait  la  bauteur  ordinaire  de  la  plante ; 
les  feuilles  des  tiges  et  rinfloresceiK:e  n'offraient  rien  d'anor— 
mal;  il  en  etait  de  nieiue  du  calice;  mais  les  petales,  les  eta- 
mines  et  le  pistil  avaient  siibi  une  metaniorpbose  :  par  leur 
CQuleur  et  leur  conformation ,  les  premiers  so  rapprocbaient 
du  calice;  les  etamines  ,  au  nombre  de  dix ,  comine  a  Fordi- 
naire  ,  etaient  comme  les  petales  disposees  beauoup  plus  rcgu- 
lierement  que  dans  les  fleurs  uormales  ;  les  antberes  existaieut 
et  contenaient  des  grains  de  ^jollen  ,  mais  aucune  d'elles  ne 
s'etait  ouverte  ;  le  style  etait  toujours  plus  court  que  dans  la 
fleur  normale ,  I'ovaire  offrait  deux  sortes  de  monstruosites  : 
tantot  il  formait  cinq  feuilles  vertes,  librcs ,  presque  sessiles  , 
d'abord  erigees,  puis  etalees ,  et  tantot  cinq  capsules  implan- 
tees  sur  un  pedoncule  commun,  court  et  gros,  et  garnies 
comme  a  I'ordinaire  de  poils  et  de  glandes.  En  1824,  il  n'y 
avait  plus  de  capsules,  et  tons  les  ovalres  etaient  trausformes 
en  feuilles,  que  I'auteur  appellc  germi/ialcs f  sur  plusieurs  tiges 
les  fleurs  du  sonimet  etaient  prolif^res.  II  en  resulte  que  la 
disposition  aux  conformations  monsfrueuses  avait  fait  des  pro- 
gres  d'une  annee  a  I'autre.  Les  fleurs  secondaires  offraient  un 
moindre  degrc  de  developpement  que  les  fleurs-raeres  ou  les 
fleurs  non  prolifores  ;  au  lieu  du  nombre  quinaire,  on  voyait 
souvent  rt^gner  dans  Icurs  parties  similaires  le  nombre  quater- 
naire;  d'autres  dilferences  se  remarquaient  dans  les  dimen- 
sions, et  dans  la  couleur  des  folioles  du  calice,  des  petales, 
des  filamens  et  des  feuilles  germinales. 

Une  autre  observation  de  monstruosite  sc  rapporte  aux  fleurs 
d'un  individu  de  Bur/cria  crislnta  L.  du  jardiu  de  Koenigsbei'g. 
Dans  CCS  fleurs ,   linflorcscencc  ct  Ic  calice  (ilaient  bicu   cou- 


Botanique.  '  65 

formes,  tandis  que  la  corolla,  les  etamines  et  le  pistil  ttaient 
monstrueux.  Une  troisieme  observation  a  cte  faite  sur  un  pied 
de  Matricaria  jmrlhenium  ,  plantc  dans  un  pot.  Ce  ])ied  ,  ayant 
toujours  porte  des  fleurons  tres-blancs  et  Lien  conformes ,  of- 
frit  au  printemps  i8'i4  les  premieres  fleurs  qu'il  ponssa,  com- 
posees  ponr  la  majeure  partie  de  folioles  verdatres;  le  recepta- 
cle etait  representc  par  un  renflement  creux  du  pedoncule, 
autour  duquel  se  prcssaieiit  les  folioles  vertes.  Celles-ci  va- 
riaient  pour  la  forme  et  les  dimensions,  entre  eiles  s'elevaient 
de  petits  bourgeons  forinant  un  pedicule  tres-court,  qui  etait 
pourvu  a  sa  pointe  d'une  fleur  non  developpee  ;  le  centre  de 
la  fleur  etait  occnpe  par  des  fleurons  blancs,  femelles,  ea 
forme  de  languette.  Dans  une  autre  modification  de  cette  moa- 
slruosite,  il  y  avait  u«e  fleur  distinctement  prolifere. 

S.  G.  L. 

52.    BiJDRAGEN  TOT   DE  FlORA    VAN  NEDERLANDSCH  InDIE.   MemoireS 

pour  servir  a  une  Flore  des  Indes  hol'.anilaises ;  par  le  doc- 
teur  L.  C.  Blume,  directeur  du  Jardin  des  Plantes  de  Bui- 
tenzorg.  i''''.-i7^.  livraisons ;  2  vol.  in-8°.  de  1169  pages, 
atlas  de  l4  pl-  et  5  tableaux  in-fol.,  Batavia,  i  825-1826  ;  im^ 
primerie  du  gouvernement.  (  Voy.  le  Bullet. ,  janv.  1826  , 
t.  VII,  n".  49) 

Ces  di verses  livraisons  n'etant  destinees  qu'a  preparer  une 
Flore  complete  ,  on  aurait  tort  de  reprocher  a  I'auteur  le  laco- 
nisme  de    ses   descriptions   et  I'absence   des  citations  synony- 
miqucs.  Ce  n'est  point  a  une  aussi  grande  distance  des  collec- 
tions et  des  Blbliotheques  de  I'Europe,   qu'un  auteur  pourrait 
ccrire   avcc  plus  de  details.    L'ouvrage  de  M.   Blume  ne  laisse 
pas  que   detre.  d'une  grande    importance,   puisque  I'auteur  a 
decrit  et  la  pliraso  gencrique  et  la  phrase  specifique  sur  le  vi- 
vant,  sorte  d'avantage  que  les  plus  longs  travaux  de  cabinet  ne 
sont  pas  toujours  capables  de  Ci)mpenser.  II  nous  serait  impos- 
sible de  transcrire  les  phrases   speciri([ues  do  toules  les  espi;ces 
nouvelles  :  nous  nous  contenteronsde  faire  connaitre  les  genres 
ou  nouveaux  ou  reformcs  par  I'auteur,  ct  d'jndiqucr  en  gone 
ral  le  nombre  d'espcces  decrites  dans  les  genres  snciens. 

1"     LivRAisoN.   Une  auilys?  fori   dclaillec  cu.   r    t'tc  publiee 
en  Janvier  1 826. 

B.  Tome  '.il .  '    i' 


66  Botanique.  N°.  52. 

2*.  LiVR Aisojf.  jyJahonia  /lapaulcn.sif,  Nditmbium  ipeciosum  , 
Argemouc  mcxlcniia  ;  4  Naslurlium  ,-  a  Picroncuriini  ;  Gynan- 
dropsis  ajji/iis,  Polani.iia  viscosa ;  6  Cappdrix  ;  i  Crateva ; 
6  Flacourtia ,  loiiicUum  frulesccns  ;  Paljgala  brachjstackja , 
densijlora ,  venenosa  (  I'auteur  indique  en  marge  que  cette  es- 
pece  doit  constituer  un  genre);  Cardiocarpus  amarus  (  c'est. 
d'apres  une  note  ecrite  de  la  main  de  I'auteur  que  nous  annon- 
cons  sous  ce  noni  Ic  genre  et  1  espece  qui,  dans  I'iniprime  , 
porte  celui  de  Soulamca  amara) ;  il  faut  en  dire  autant  des  es- 
peces  suivantes  :  Xanlhophjlliim  (imprime,  Jackin)  K'ilellinum , 
longij'olium,  excelsum  ;  Bcrgia  repcns,  Molliigo  siricla ,  Drjmaria 
diandra,  Stellaria  media,  tetragona;  2  Malva ;  4  Urena;  iSJIibis- 
cus  f  1  Thespcsia;  4  Gossypium ;  ii  Sida;  y  Jleticleres  ,  Bom- 
bax  malabaricum  ;  Eriodcndron  anfractuosum  ;  Durio  zihelhinus  • 
n  Sicirulia  ;  Ilcriliera  littoral  is ;  Tlieobroma  cacao;  n  fibroma; 
•i  Guazuma;  Kleinliovia  hospita ;  2  Riedleia  ;  Pentapctes  aii- 
gusiifolia  ,•  3  P lerospcrmum  y  Visenia  umbellata  Houtt.  ;  Ma— 
ranthes  corymbosa  ;  i  Bixa,  Castalia  duns  les  nynipheacees. 

Genre  Echinocarpus  (Bixinees)  :  Caljx  quadripartilus  de- 
ciduus.  Pelala  ^-5,  i/ici-a.  Stamina  numerosa,  disco  inscrta,  an- 
theris  cuspidiitis ;  ovarium  iiniuii  .-  stylus  subulatus ;  stigma  sim- 
plex; capsula  lignosa,  ^iialvis,  valvis  extus  cc/ii/iatis ,  intus 
pulpujiiri/iosd  jcplclis ,  et  medio  semiitifcris.  Scmiria  basi  aril- 
lata  1-2   ad  quamquc placenlain  adhcereiitia. 

li .  sign  us. 
P  Genre  Tbichospermum  (Bixinees)  :  Calyx  5-sepalus,  sepalis 
ovalibus ,  dec/duis,  per  lestivalionem  imbricatis.  Pctala  5,  ovalia , 
calyce  subminora.  Stamina  numerosa ,  libera,  disco  hypogyno  in- 
scrta ,  antlirris  didymis ;  ovarium  subbilocularc ,  stylus  nullus , 
stigmata  2,  emarginaia;  capsula  renij'ormis ,  bivalvis ,  vahis 
extus  liirsutis ,  medio  intus  rrceptaculum  lincare  seminij'crum  ge- 
reniibus.  Scniina  pliira,  Icnticularia,  arillata,  in  ambilu  ciliata. 
Albumen  carnosum ;  cotylcdoucs  Joliaccce,  orbiculat(e ,  radiculii 
centripeta. 

T.  jdvanicinn. 

Cctte  livraisvjn  est  suivie  de  quelques  considerations  gene- 
rales,  et  en  liollandais  ,  sur  les  Berberidees  ,  Ajmphcacces  , 
Papavcracees,  Crucilercs  et  Capparidces  ,  Flacourliarecs  ,  liixi- 
"^uees,  Polyg  luees,  Curyopiiyllecs,  flialvacees,  Hombacees,  Bjlt- 
neriactefc 


Botanique.  67 

5°.  LivRAisoN.  On  trouve  dans  cette  lirraison  les  phrases  de 
-p\\\s\exxrs  Corchorus  ,  Triumphctta,  Grcwia  ,  Columbia  ,  Porpa 
Eseiibeclia,  Elceocarpus ,  Acronodia^  Eurya  que  I'auteur  avail 
d'abord  place    dans    iin  genre  a  part  (Gceria).  La    nouvelle 
denominalion  est  ecrite  de    sa  main    sur  notre   exemplaire, 
ainsi  qu'une  fciule  d'autres  rectiflcalions,  dont  nous  profiterons 
sans  les   signaler.   Viennent    apres   des    Reiiiwardlia  Bl,      ou 
Blwnia  Sp.  ;  des  Sdiiina  ,   Gordotua,   i     Olax ,  des    Triphasia 
Limnnia^  sclerostylis,  Coohia,  Murrnjn,  Micromelum,  Clauscna 
Fcronia  ^  i  jEglc,  des  Citrus,  des  Hypericum y    i    Cratoxylum 
dont  I'auteur  indique  les  caractei'es  generiques  de  la  maniere 
suivante  : 

Cnljx  profundi  5-partilus,  persisieiis.  Peiala  5;  stamina  nume- 
rosa ,   basi'5-adelpha  }  styli  et  stigmata  3;  capsula  submcmbra- 
nacca,  'S-locuIaris,  Z-valvis,  vahds  medio  septijeris;  scinina  plura 
comprcssa,  supcr/ie,  in  alam  folinceam  desinentia.  Embryo  cxal- 
buminosus  ,    rectus ,  radicula  iiijera. 

La  livraison  est  suivie,  conimc  les  deux  premieres,  de  con- 
siderations generales  sur  les  diverses  families  auxquelles  appar- 
tiennent  les  especes  ci-dessus  enumerdes. 

4°.  Livraison.  a  Melia,  i  Cipadcssa,  dont  I'auteur  trace 
ainsi  les  caracleres  generiques  : 

Calyx  paribus  obsolete  5-dentalus.  PetalaS patenlia.  Filamenta 
10,  longiludinc  fere  pctalorwn  ,  cmargiiiata ,  basi  in  iubum 
coalita,  aiithcras  intus  adnata.  Ovarium  annulo  cinctum ,  5-locu- 
lare,  Icculis  i-ovulatis ;  stylus  brevis;  stigma  capitatum  ,  apice 
5-dentatum;  capsula?  globosa,  5-sulcala,  econis?  5-inonospcrmis 
conflata. 

I  /dphanamixis,  dont  les  caractercs  generiques  suivent  :  Ca- 
lyx parvus  5-sepalus  :  sepalis  subrotundis ,  imbricatis.  Patala  5 
ovalin,  coucava,  patent ia.  Stamina  6,  in  globum  connata.  An- 
thcroi  obtongai ,    trigona;.   Ovarium  annulo  brevissimo   cinctum 
"b-locularc ,  loculis  -i-sporis.  Stylus pyramidatus ,  triqueicr,  stig- 
mate  simplici.  Capsula  obovata ,  corticala,  i-Z-valvis ,  i-'b-locu- 
laris ,  valvis  medio  septiferis.  Receptaculum  ccnlralc  scminifcrum  • 
semina  solitaria,  arillo  carnoso  lobalo  obvoluta,  basi  umbilicata 
exalbuminosa.  Cotyledones  crassissima;,   radiculii  supeni. 

4  Epicharis  dont  I'auteur  trace  ainsi  les  caracteres  generi- 
ques ;  Calyx  urccolatus,' irregulariter  ^-H-fdus.  Pclala  4, 7'aru  5 


68  Botanique.  N^  52. 

oi'iili-oblonga.  Anthcrce  S  /.  lo,  (iibo  dcntato  ad  Jauceni  intus 
adnata.  Ovarium  tubuln  mr.mbrnnacco  inclusum ,  1^-locuIarc,  lo- 
culis  "ispoii.s.  Stjltis  fdiformis  ,  stigmate  capitnto-deprcsso.  Cap- 
sula  subglobosa ,  corincea  ,  T.-^-vnhh ,  i-^-loctdaris ,  ca/m 
medio  scptifcris.  Serninasolitaria,  nrillo  carnoso  incomplete  tecta^ 
exalbuininosa.    Colyledones  cmssissima;. 

1  Ilrynea  ;  2  Chiscltctnu  doiit  voici  les  caracteres  generiques  : 
Calyx  urceolatus  ,  subinteserrniius.  Petala  \  liiiearia.  Jutherce  G 
[rnrius  j  I.  8) ,  tiibo  cniiico  serfido  intiis  ad  fauccm  iiiscrtce.  Ova- 
rium aiiitulo  brc\>issinio  ci/iciurn,  3-locu/are ,  loculis  \-spnris.  Sty- 
lus clavti!u<i ,  slig>vafe  obtuso.  Cap.iula  's.-'S-locularis  [ex  abortu 
f-locularis\  i-'b-i'alvi.'s ,  vahis  jiiedio  scptifcris.  Scmina  aril  lata; 
arillo  iiicomnir/n,  cariioso.  Embryo  cxalbuminosus.  Colyledones 
maxima!,  peltatic. 

8  Dy^oxylum  dont  les  caraclt-rcs  generiques  suivent  :  Calyx 
parvus,  ^-5-fidus.  Petala  4-5,  ovali  nblonga ,  rclrn-pateniia. 
/intkcroi  8-1  o,  tubo  apice  denliculnlo  intus  ad  faucem  insert(e. 
Ovarium  annulo  brcvi  cinctum ,  3-\-locularc ,  loculis  i-ovulalis. 
Stylus  fdiformis  ,  stigmate  subpeltuto.  Capsnla  cnriacea  ,  3-4- 
valvis,  3'i-locularis  {ex  abort ii  i-valvis  ,  i-2-locularis )  ,  valvis 
medio  septiferis.  Scmina  solitaria  ,  e.vnriHata ,  cx-albuminosa  , 
intus  hilo  lata  umbilicali  nolata  ct  mcd  o  angnlo  inferno  locula- 
vientorum  affixa.  Sprrmndrimis  crassa;  cotyledoncs  maximw, 
plerumquc  oblique  sibi  incumbcntes. 

I  Goniocheton  dont  les  caracteres  generiques  sout  :  Calyx 
minimus  ,  obsolett-  5-dcntatus.  Petala  5  ,  oblonga  ,  patcntia. 
Stamina  lo;  tubo  brevi,  dentato,  angulato ,  conico,  intus  ad 
faucem  anlherifcro.  Ovarium  urccolo  membranacco  cinctum ,  5-lo- 
\ulare  ,  loculis  -x-sporis.  Stylus  fdformis  ,  stigmate  pellalo, 
angulato.  Capsula  globosa  ,  coriacea  ,  ex  abortu  3-^  valvis , 
~)-^-locularis.  Scmina  solitaria,  e.xarillala,  cxalbuminosa ,  an- 
<'ido  interna  ajjixu.  Spcrmodcrmis  intus  crassior.  Cotyledoncs 
maximce ,  piano  convexce.  Radicula  supcra. 

I  Didymocheloa  dont  voici  les  caracteres  generiques  :  Calyx 
parvus,  5-phyL'us,  inibricatus.  Petala  5,  cum  tubo  slaminifero 
arete  counuta,  apice  libera,  patuta;  stamina  lo,  tubo  elongato  , 
cylindrico,  ui-dcntato  ,  intus  ad  faucem  antlicrifcro  Ovarium 
tubo  membranacco  inclusum  ,  5-locularc ,  loculis  'i-sporis.  Stylus 
fdiformis,  stigmate  capitato.  Bacca?  corticata  ,  ovata  ,  abortu 
-X-'b-loca'atris.   Scmina  solitaria,   cxardlata,    cxalbuminosa,  an- 


Botanique.  69 

gulo  intevno  loculamentorum  nffixa.  Cotyhdoncs  crassce.Eadlcula 
supera. 

I  Calpandiia  dont  les  caracteres  generiques  suivent  :  Caljx 
^-sepalus,  persistcns;  sepa/is  incequalibus.  Petala  4-  Stamina 
25-4o  \  filamentis  inferioribus  distinctis ,  summis  in  tubiim  cjlin- 
drnccum  intiis  ad  fauccni  antheriferum  coalilis.  Ovarium  3- 
^•loculare ,  loculis  S-spnris.  Stigma  semitrifulum.  Capsida  li- 
gnosa,  siibglobosa,  "S-valvis ,  5-locularis,  vaMs  medio  scptiferis, 
loculis  {nonnuUis  abortivis)  i--x-micleis.  Nuclei  difformes ,  i- 
spcrmi.  Semina  cxalbuminosa ,  exarillata.  Enibijo  inversus. 
Coijlcdoncs  maximce. 

Tous  ces  genres  appartiennenf  aux  Meliacees. 

Vieunent  ensuite  des  Carapa,  Ccdrcla,  i"^  Cissus ,  plus  ou 
moins  longuement  decrits,  des  Anipclopsis ,  Vitis,  7  Lccn. 

I  Pterisaulhcs ,  genre  singulier  qui  tient  le  milieu  entre 
les  Cissus  et  les  Jmpelnpsis  ,  et  que  I'auteur  caracterise  de  la 
sorle  :  Perigonium  J'oliaceum  ,  lobalo-alatum  ,  coriaceum  ,  di/'- 
Jormc.  Flores  pnljgami  ;  marginales  pedicellati  ,  masculi  j  her- 
maphrodili  discoidci,  sessiles.  Masculi  :  calyx  urceolafus,  integer. 
Petala  4  ,  rhomb  aid ea  ,  erectiuscula  Stamina  4,  petalis  opposila. 
Viscut  tumidus  in  centra.  Hermaphr  :  Calyx  brevis,  integerrimus . 
Petala  patentia.  Stamina  masculi.  Ovarium  disco  immersum  , 
stigmatc  scssili  obtusiusculo.  Dacca  obovata ,  i  larius  i-sperma. 
Semen  dorso  gibbum  ct  sulco  longitudinali  inlus  comprcssum. 
Albumen  cartdagineum  ,  i-lobum  ;  embryo  rectus. 

Cette  livraison  est  suivie  de  considerations  generales  sur 
la  fanifile  des  Meliacees. 

5<^.  Livraison.  On  y  trouve  en  guttiferes  des  Garcinia , 
Xantliochymus  ,  Mcsna,  Calophyllum  ,  Jpoterium  (  genre  voisin 
du  Calophyllum);  en  Ilippocrateacees,  des  Ilippocratea,  Salacia  ; 
en  Dijilcrocarpc'es  (  ordre  voisin  des  Malvacees  et  Bombacees ) 
des  Diptcrocarpus;  en  Malpighiacees  des  Iliplnge ,  Hircea  , 
Ifeteroptcris,  Tarrictia  (genre  encore  incomplct);  en  Acerinees 
des  Acer ;  en  Sapindacecs  des  Sapindus,  Cardiospermum ,  Ji'rio- 
glossum  ,  Irina  (  deux  genres  dont  I'auteur  trace  les  caraclcres 
generiques  ) ;  Schmidelia ,  Euphoria  ,  Tina  ,  Aphania  .  5^7^- 
inannia,  Dodomea  ,  Lepisanthcs ,  Mischocarpui  {'^enies  decrits 
par  raiitcur  }  ;  en  Balsaniinees  des  Dalsaniina  ;  en  Uxali titles 
des  AvL/-rhoa  ,  Jiiophytiim,  Oxalis  ;  en  Zygopiiyllccs  ties  Tri~ 
bulus  i  en  llulacces,  des  Acivnj  chia  ,  Evodia  .  Picrasma  (genre 


70  Botanique. 

Toisin  du  Zanthoxylum  ) ;  dcs  Zanthoxylum  ,  Philagonia,  et  tin 
Niota  (deux  genres  dont  I'auteur  donne  la  description).  SuL- 
vent  des  considerations  generales  sur  toutcs  ces  tribus. 

6^.  ,7'.,  8".  LivRAisoNS.  Ces  trois  livraisons  sont  exclusive- 
ment  consacrees  aux  orchidees.  La  premiere  traite  des  genera- 
Jites  ;  les  deux  autres  des  descriptions  goneriques  etspecifiques. 
L'atlas  que  nous  avons  annonce  dans  le  titre  de  I'ouvrage  n'a 
trait  qu'a  ces  trois  livraisons.  Get  atlas  se  compose  de  cinq  ta- 
bleaux sjnoptiques  in-folio  ,  renfermant  les  rapports  de  cent 
dix-huit  genres  ,  dont  la  plupartsont  nouveaux.Quatorze  plan- 
ches renferment  les  details  analytiques  de  soixante-neuf  genres, 
et  souvent  de  deux  et  trois  especes  de  chacun  d'eux.  II  est  inu- 
tile de  faire  remarquer  I'importance  d'une  monographie  qui  a 
pour  but  de  decrire  d'apres  des  observations  faitcs  sur  le  vivant 
des  plantes  que  Ion  pent  si  rarement  eludier  avec  fruit  sur 
le  sec. 

Nous  donnerons  I'analyse  du  deuxieme  volume  dans  un 
numero  prochain.  R. 

53.    FlOBULA   LITTORALIS    AQUITANICA  ;    aUCt.    S.   P.     S.     GrATELOUP. 

{JiuU.  dhist.  nat.  de  la  Soc.  linn,  de  Bordeaux  ;  torn,  i"., 
nov.  1826,  pag.  io5.  —  Voy.  le  Bullet..,  oct.  1826, 
n".  r63.  ) 

Ce  numero  rcnferme  les  Coniferes ,  les  Amentacees ,  les  Ur- 
ticees,  les  Euphorbiacees,  les  Aristolochiees ,  les  Eleagnees  , 
les  Thymelees ,  les  Polygonecs  ,  les  Clienopodees  ,  les  A^iaran- 
thacees,  les  Plantaginees,   les  Plnmkigiuees ,  les  Primulacees. 

54.  Addenda  prima  Burdioalensi  pr,1!:fectuR;Equk  Garumn.i;  flor.e 
(  tertia  series)  ;  auct.  Latkhrade.  [L'y^ mi  dcs  champs,  de  Bor- 
deaux; noy,  iS'iG  ,  pag.  4o3.  —  Voy.  le  Bullet. ,  mai  1826, 
toni.  Vlll  ,  no.  49-  ) 

Cette  parlie  rcnferme  des  Mousses,  des  Conferves  ,  dcs  Jun- 
germanes,  des  I'^icus,  des  Moisissurcs  ,  dcsPezizcs,  etc.,  dcs 
Champignons  et  des  Lichens  dans  I'ordre  que  nous  les  enume- 
rons. 

55.  Memoirs  sur  les  indigofekes  du  Bengale  et  dk  la  Chine,  ou 
Histoirc  et  Description  de  quelques  vegetaux  peu  connus  , 
et    dont    les    feuillcs    donncut   un    trrs  -  bel    indigo  ;    par 


Botanique.  7I 

M.  Jadme  Saint-Hilaire.  8  pages  grand  in-fol. ;  5  pi.  en  coul. 
20  fi.  ,  en  noir  lo  fr.  Paris,  chez  I'auteur,  rue  de  Fur- 
stemberg ,  n°.  3. 

Les  plantes  que  I'auteur  fait  connailre  ici  ,  sont,  i°.  Nerium 
tinctorium  ,  Roxb.  JFrithia  R.  Br. 

II  croit  parmi  les  rocbes  des  montagnes  du  Rajah  Mundry  , 
vers  Je   ly  .  deg.  L.  N. ,  a  I'entree  de  la  bale  du  Bengale. 

2°.    Indignfera  Roxburghiana  3 ,  S.-H. 

L'auteur  a  cru  devoir  substituer  ce  nom  specifique  i  celnide 
Coeruica  Roxb.  ,  donne  deja  a  un  indigo  de  I'Amerique  meri- 
dionale  au  Bengale  :  Roxburgh. 

3°.  Marsdcnia  tinctoria  R.  Br.  de  la  famille  des  Apocynees  , 
voisia  du  Pargularia  ,  ile  de  Sumatra  :  Marsden. 

4°.  Asclepias  tiiigens  R.  Br.  Royaume  de  Pegu  :  Buchanan. 

5°.  Polygonum  tinctorium  J.  S.-H.  Gultive  en  Chine,  rap- 
por^  par  lord  Macartney. 

Ces  descriptions  sont  tres-detaillees ,  et  les  dessins,  fort 
bien  faits  ,  donnent  une  bonne  idee  de  chacune  de  ces  plantes. 
Le  travail  de  M.  J.  S.-H.  a  done  de  I'interet  sous  le  point  de 
vue  botanique.  U  a  bien  une  autre  importance  sous  le  rapport 
commercial.  L'auteur  entre  dans  de  tres-grands  details  sur 
I'utilite  de  ces  indigotiers ,  surtout  du  Nerium  tinctorium  ,  qui  , 
donnant  un  indigo  tout  aussi  bon  que  celui  qu'on  extrait  des 
Indigofera  anil  et  tinctoria  ,  est  en  mcme  temps  d'une  culture 
infiniment  plus  facile. 

Le  Polygonum  tinctorium  reussirait  probablement  dans  le  d^- 
partement  du  Var;les  cinq  especes  seraient  certainement  culti- 
veesavec  succ^s  alaGuyane,  k  la  Martinique  ,  etc.  M.  J.  St.-H. 
adressa,  il  y  a  dix  ans,  son  memoire  k  la  marine.  II  ne  paratt 
pas  qu'aucun  essai  ait  etc  tente  ;  niais  il  est  fori  a  desirer  quo 
I'administration  prenne  en  consideration  les  indications  don- 
nees  dans  cet  interessant  memoire,  el  dont  la  realisation  pour- 
rait  opererune  revolution  tres-favorable  pour  le  commerce  fran^ 
cais.  Aug.  Dlvau. 

5Q.   MkMOIRE  sub  les  GEJNRIIS  CoNNARUS  et    OmPnALOBIUM,,  KT   SUS  LES 

CoNNARACEKS  ET  LKS  Sarcolobkes  ;  par  M.  DB  Candoi.le.  {  JMli- 
moires  de  laSociete  d'histoirc  naturelle  de  Paris;  vol.  2*. ,  part, 
a'.,  p.  379.  ) 


72  Botanique. 

ApiLS  cjiielquL's  gcneralites  sur  ces  deux  genres  et  sur  ces 
deux  families  ,  I  aatcnr  passe  a  renuineralion  des  espcces  des 
deux  genres. 

Genre  Cnnnarus  L.  i".  Connarus  moiiocaipus  L.  20.  C.  pit- 
besceiis,  espoce  nouvelle  ,  originaire  de  Cayenne  ,  et  a  laquelle 
couvicnt  tri'S-])ien  la  description  du  lloiirca  Jt-utesceiis  d'Aublet. 
3°.  Cotinnriis  glabcr  {liourca  glabra  H.  B.  et  Kunth  }.  4  •  (Con- 
narus santaloklesYzhl.  5*.  C.  mimosoides  Yalh. 

Genre  Oinplinlobiiirn  Gsertn.  Sect.    i'*^.  a  carpelles  solitaires. 
Iq.  Oinph.  i/idicum  Gcevln.  1°.  Ompli.  of ricnniim  {  Connarus  afri- 
canus  Lam.)  5°.  Omph.  Gaiulicliaiidii,  different  des  deux  espe- 
ces  precedentes  par  ses  feuilles  a  5    foliolcs   ovees.  4°.   Omph. 
Lamhertii  ,  originaire  deProvoncedu  jardin  St.  -Yincent  oti   il 
est  cultive  sous  le  nom    de    Connarus  guianensis.  Les  feuilles 
sont  a  trois  folioles  dont  les  deux  laterales  sonta  trois  ou  qua- 
tre  lignes  au-dessous  de  I'impaire.    5°.    Omph.  fasciculalum  , 
fleurs  en  faisceaux  le  long  des  branches.  (Hei-b.  du  MuseBm.) 
6.    Omph.    Patrisii ,    originaire  de  Cayenne,   I'auteur  I'avait 
communiquee  a  plusieurs  de  ses  amis  sous  le  nom  de  Pcrrotlc- 
tia  ;  les  feuilles   sont  a  quatre   paires  de   folioles   opposees  ou 
presque    opposees  ;   I'impaire  est    eloignee  de  la  paire   sujie- 
rieurede  trois  lignes. 7°.  Ow/^/i.  Thonningii,  plante  qui  ressemble 
beaucoup  a  la  suivante,  et  que  Tautcur  n'en  separe  que  parce 
que  la  premiere  est  de  la  Guinee  et  la  suivante  de  I'lnde.  80.  0. 
pinnatum  [  Connarus pinnatus  Lmk).  9".  O.  Pcrrnlte.tii ,  gousses 
plus  ovo'i'des  et  jjIus  rendees  que  celles  de  \'0.  Patrisii,   et  re- 
convenes dans  Icur  jeunessed  un  duvet  ruuxetveloute.  Sect. a", 
a  plusieurs  carpelles.   10°.    O.  villosum  (  Cncslis  \'i/losa  Link  ). 
11°.  0.  pentagynum  (  Connarus  pentagynus  L.  ) 
Trois  des  especes  nouvelles  sont  figureessur  deux  planches. 

R. 

57.  Sur  i.nisToiRE  du  Coto.n  ;  par  M.  Mongez.  Extrait  d'un 
memoiie  iu  (huis  la  seance  puhlique  de  \' Academic  des  in- 
scriptions et  belles-lettres ,  du  5o  juil'u't  18^4.  [Journal  des 
Sai>ans ;  miws  i8'2j.) 

La  synojiymie  des  vtgelaux  connus  des  anciens  est,  conime 
on  salt ,  un  dea  points  de  la  science  les  plus  difliciles  a  etahlir. 
C  est  ua  objet  continuel  de  regrets  ,  surtout  quand  il  s'agit  de 
VL-g'jtaux  dont  I'cmploi   etait  trcs-repandu.  M.  Mongez  a  dnnc 


Botanique.  i  ^ 

rendu  un  service  a  la  science  en  eclaircissant   cette  partie  ile 
I'histoire  du  coton. 

On  a  confondu  sons  le  nom  de  coton  denx  vegetaux  fort 
difiFerens  ,  ie  bomhax  ,  on  fromager  ,  et  le  gossjpium  ,  on  co- 
tonnier.  C'est  le  premier  qui  a  ete  de-igne  par  Herodote  , 
ainsi  que  par  Strabon ,  qui  rapporte  que  les  Macedoniens  em- 
ployerenl  dans  la  Bahylonie  le  duvet  de  I'arbre  qui  porte  la 
laine  pour  faire  des  housses  de  clievaux.  Theophraste  a  parle 
dcs  deux. 

La  substance  que  Virgile  indique  comme  fabriquee  par  les 
Seizes  est  le  coton  qui  provenait  de  la  Bactriane  ,  appelee  *e- 
rtque  ,  comme  la  Chine  ,  d'ou  est  venue  la  soie. 

Le  gossjpium  n'a  ete  cultive  en  Egypte  qu'aprcs  les  Ptole- 
mees ;  au  2*.  siecle  seulement ,  dans  la  Moree  occidentale. 
L'Asie  et  la  Perse  ,  entre  autres ,  connaissaient  deja  des  tissus 
tres-renommes.  On  s'en  servil  jiour  remplacer  le  papyrus  et  le 
parcliemin  ,  qui  lui  avait  succede  ,  jusqu'a  ce  qu'il  fut  remplace 
lui-meme  par  le  papier  de  lin  el  de  chanvre. 

Quant  au  mot  de  co/o« ,  il  vient  sans  doute  de  q'hoitnn, 
mot  par  leqiiel  les  Arabes  designaient  ce  vegetal,  qu'ils  culti- 
v;»ient  avant  notre  ere  ,  et  de  cottnnara  (aujourd'bui  Cnnnrn  )  , 
contree  de  la  cote  du  Malabar  ,  d'ou  les  Arabes  et  les  Egyptiens 
lapportaient  dans  leurs  pays  respectifs.  \i-v. 

58.    Remarques    sur  la    Flork    do   comtk    be    Cumberland;     par 
RL  Winch.  [Newcaslle  Magazine^  1824,  To.  Ill,  p.  075.  ) 

Dans  I'histoire  de  Cumberland,  publiee  en  i;94  P^'"  Hut- 
chinson, se  trouvait  un  catalogue  desplantes  do  ce  comte,  que 
Turner  et  Eillwyn  reimprimerent  en  i8o5  avec  des  additions 
considerables ,  dans  leur  ouvrage  intitule  :  Guide  du  bota- 
niste  en  Angleterre  et  dans  le  pays  de  GaUes.  M.  ^Yinch,  avec 
des  materiaux  plus  complets  et  plus  recens,  a  pu  reclifier  et 
augmentcr  encore  ces  catalogues.  II  commence  par  indiqucr 
brievenient  la  constitution  geologique  du  pays  dont  la  florc 
loccupe,  la  hauteur  de  ses  principalos  montagnes,  sii  tempera- 
lure  moyenne  ;  et  donne  ensuite  la  listc  des  espi'ccs  do  plan- 
tes  dont  I'existence  pcuty  etrc  considcree  comme  autluntiqtic. 
Ellcs  sontdisposees  suivant  le  systeme  linneen  ,  ctchaque  uoni, 
sans    indication  d'auteur  ,    y    est  suivi  de  cclui  des   localites 


74  Botanique. 

ou  la  plante  se  trouve.  C'est  done  principalement  k  I'lisagedes 
voyageurs  que  ce  catalogue  parait  destine.  A.  D.  J. 

59.  SuR  LES  Mklanthiackes  dd  CAP  DK  BosNE-EsPERANCE  J  par  Ic  D'. 
ScHLECHTENDAL.  [LinncBa;  \".  vol.,  i*'.  trim.  ;  janv.  1826, 
pp.  78  —  95.  ) 

Les  riches  collections  botaniques  da  roi  de  Prusse  fourniront 
k  I'auteur  beaucoup  de  details  intei-essans  sur  les  plantes  du 
Cap.  II  se  propose  de  les  communiquer  au  public  dans  le  Lin- 
ncea  et  dans  les  Adumbrationes,  Le  present  Essai  est  un  echan- 
tillon  de  ses  travaiix.  II  regrette  seulement  de  n'avoir  pas  eu  a 
sa  diposition  un  assez  grand  nonibre  de  materiaux  pour  oCTrir 
vin  travail  coniplet, 

L'examen  d'une  grande  partiede  cette  famille  parWilldenow 
(  Magas.  des  natur.  de  Berlin),  les  nombreuses  especes  conte- 
tenues  dans  les  herbiers  de  Berlin,  enGa  les  descriptions  de 
feu  Bergius  sontles  materiaux  donl  s'est  servi  M.  de  Sclilecb- 
tendal.  Yoici  les  genres  qu'il  a  etablis  ou  circonscrits. 

I.  KoLBEA  Sclil.  ( Melanthii  sp.  Auct.  Tulipse  sp.  L.  )  Pe- 
rianthiura  liexapliyllum  petaloideum.  Phyllis  cxungiiiculatis 
basi  starainiferis,  nectariis  nullis.  Anlhcrce  extrorsae.  Slylus  x^yiX- 
lus.  Stigmata  tria,  patentia,  recurva,  brevissima,  inangulisger- 
minis  persislentia.  Capsula  cylindracea,  trilocularis,  tripartibi- 
lis,  trivalvis,  inter  stigmatum  cornua  et  columnara  niediam 
superne  et  interne  dehiscens.  Semina  in  intcriore  loculamcnto- 
runi  angulo  ( columnce  parte )  duplici  seric  longitudiuali  af- 
Hxa. 

Genre  dedic  a  Kolbe ,  a  qui  Ton  doit  quelques  details  sur 
la  Flore  du  Cap. 

K.  Breyniana  Schi.  Tulipa  Linn. 

II.  Melanthium  L.  emend,  ( 3Ielanth.  .sp.  auct.)  Perian- 
thium  petaloideum  hexaphyllnm  phyllis  brcviler  ungniculata 
})asi  staminiferis  supra  iinguem  biappeniliculafis  bisacutis, 
foveis  nectariferis.  Jnthcne  e.xtrorsre.  StjU  tres  filiformes  in 
medio  germinis.  Capsida  obovata,  cUiptica,  trilocularis,  tri])ar- ' 
tibilis,  trivalvis,  loculis  extra  in  apice  quandoque  in  cornua 
jnoductis,  superne  et  interne  inter  cornuumangulumstylumque 
dehiscentibus.  Semina  in  interiorc  dissepinientorum  angulo  af- 
lixa  snbtrigona. 

i" .  Pfliifif!  basisiibcmullitifnnn  nrclctr'feris'^criocepliahim)  M,  ci- 


B  otanique.  75 

liatum   L.    capense.  2  M.  Bergii  Schl.  gracile  Desv.  Enc.  hot. 

1°.  Petalis  super  uiiguem  hlsalatisfovcolis  nectariferis  {mcliglos- 
siim. )  5.  M.  marginatum  Schl.  4.  M.  rubicuudum  W.  Mag.  5. 
M.  triquetrum.  1, 

Sp.  dubiae  :  M.  secundum  Desv.  M.  Brownii  Schl.  An- 
guillaria  biglandulosa  Br.  Prodr.  —  M.  massoniaefolium  Andr. 
rep. 

III.  Androgembium  W.  (Melanthii  sp.  A\icX.,)Periaiit]uum\ye\a.- 
phyllum  petaloideum.  Plijlla  iinguiculata  super  unguem  con- 
voluto-cucullata  cucullo  intus  ncctarifero.  Anlherce  extrorsae. 
Sljli  Xxe'a  germiiiis  loculos  terminantes.  Capsttla  tripartibilis , 
trivalvis  ,  loculamentis  ovoideis  ,  stylo  persistente  acuminalis, 
interne  dehiscentibus.  Semina  numerosa  duplici  longitudinali 
serie  angulo  interiore  dissepimentorum  affixa. 

I.  A.  leucanthuni  Schl.  Melanthium  capense  L.  —  2.  A. 
melanthioides  W.  Mag.  —  5.  A.  eucomoides  J.  ic. 

IV.  Erytrostictus  Schl,  P eriantliiiim  6-phyllum  petaloideum. 
Phylla  plana  subunguiculata  super  unguem  puuctis  duobus 
nectariferis  instructa.  Slamina  phyllis  inter  nectarifera  puncta 
inserta.  Anlherce  extrorSK.  Styli  ires.  Capsula  trilocularis  ,  tri- 
partibilis. 

I.  E.  Punctata  Schl.  Melanthium  Cav.  2.  E.  graniinea 
Schl.    Melanthium  Cav. 

V.  OKisrrnoGLossDM  Salisb.  {Melanlhii  Sprgl.  Lid i Lens lebiia  W. 
Ymatia  Sp.  )  Pcrlanlhium  hexaphyllum  petaloideum.  Phylla 
subunguiculata  supra  unguem  foveola  nectarifera  instructa, 
basi  staminifera.  Jnthcrce  exlrorsae.  Styli  tves  in  medio  gcrmini 
ad  basin  brevissime  uniti.  <7fir/;.?«/«  trilocularis,  trivalvis ,  val- 
vulis  medio  septiferis  margine  interiori  dissepimenli  scinini- 
fero.  Semina  magna  brunnea  subangulato-globosa,  perilropa  , 
perispermio  coriaceo ,  coliEerente  cum  endospermio  subcorneo 
lacteo.  Embryo  candidus,  ellipticus,  rectus  ,intrarius,  antitro- 
pus  ,  basalis  lateralis,  extremitate  radicular!  quam  maxinie  ap- 
proximata  margini. 

I.  O.  glaucum  Salisb.  — O.  vii'ide  Ait.  Melanlliiiim  L.  1  O. 
Lichtcnsteinii  Schl.  Lichtensleinia  undulata  W.  Mag. 

VI.  WuRMBEA  Thbg,  {Mclan(hii sp.auctov.)  Pcrianthiitm  coro!- 
loidcum  monopelaliim  canipanulatum  sexfiduiu.  Stamina  basi 
laciuiarum  periantliii  inserta.  J/'thcra;  extrorsae. i^/j// 'res  subu- 


76  Botanique. 

lati  persistcntcs  yerminis  loculos  termiiiaiitos.  Capsula  triparli- 
biUs,  tiivalvis,  trilocularis,  stylis  persistentibustricornis,  locula- 
mentis  dehiscentibus?  Scmirta  An^vAo  intcrno  dissepimentoruin 
affixa   — Caetora  noa  sunt  nota. 

I.  W.  campanula  W.  Sp.  pi.  —  i.  VV.  Iruncala  Scbl.  — 3. 
W.  Icngiflora  W.  Sp.  pi. 

Les  travaux  de  M.  de  S.  sur  les  planlesdu  Cap  continucront 
sans  doute  beaucoupa  eclaircir  cette  niagnifique  vegetation  ,  et 
ils  sont  attendus  avec  I'impatience  qu'excilent  naturellemcnt  le 
zele  et  les  connaissances  de  I'auteur.  Augusts  Duvau. 

60.    MoNOGRAPHia  DKS    ESPECES    BE  CarEX  DE    l'AmERIQUE   SEPTKNTRIO- 

NALK  ;  par   le   rev.    L.    de  Scuweinitz  ,  pabliee   par  M.  John 

ToRREY.  {Jima!s   of  the  Ljceiim  of  New- York ;  ianv.  i8'2G. 

Tom.  I,  no.  12,  p.  35i).Yoy.  le  Bullet.,  tom.\Ul,n°.  5o3, 

1826.) 

87.  Carex  fiexiiosaMuhl.  88.  C.  podocarpa,  R.  Br.  89.  C. 
umbellata  Wi\d.  90.  C.  miliaceaMuhl.  91.  C.  pallescensL.  92. 
C.  Itjstericina  Wild.  93.  C. p\eudo-cjperus  L.  94.  C.  glaucc- 
sccns  Elliot.  95.  C.  Elliottii  [C.fuha  Mubl.).  96.  C.  limosa 
L.  97.  C.  ccspitosa  L.  98.  C.  crinitaLmV.  99.  C.  acuta  L.  100. 
C.  Barratiii;  spicis  sterilibus  subj^eminis  ;  fertilibiis  subtribus, 
oblongo  cjlindraceis  ,  apice  stamiuiferis  ,  cernuis  ,  distanlibns; 
fructibus  ciblongis,  subtriquetris ,  scabriusculis,  ore  subinte- 
gro  ,  gliinia  ovato-lanceolala  paulo  brevioribus ;  foliis  glaucis 
(New- Jersey).  101.  C.  tvichncnrpa  Mubl  102.  C.  verrucosa 
Mulil.  io3.  C.filiforiiiisL.  104.  C.  aristataW.  B.  io5.  C.  vesl- 
cariaL.  C.  ampullaccnW'Wd.  106  C.  retrorsa ;  spic]s  sterilibus 
subtcrnis  ,  interioribns  saepe  basifructiferis ;  spicis  fertilibus 
subqninis,  ap])roximatis,  oblongo-cyliudraceis,  incluse  pednu- 
culatis  inQma  s»pe  rem  .ta;  fructibus  ovatis ,  inflalis,  redexis, 
rostralis  ,  glunia  lanceolata  du})16  brevioribus  (Ncv— York  , 
Massachussets.)  loS.  C.  Schwcinilzi'iMev/.  Car.  109.  C.  huUata 
Schkulir.  110.  C.  Pcltila^\n\\\.  111.  C.  lacn.stris  W'AUX,  112. 
C.  clicrokceiisis  ;  s[)icis  sterilibus  2-4  ;  fertilibus  subquaterois, 
distanlibus,  ovalo  cyliudraceis  ,  pcdunculalis  ,  apice  saipe  sla- 
miniferis,  subpaiulis;  fructibus  ovalis,  subtriquelris ,  ionijc- 
roslratis ,  glabris,  ncrvosis  ,  bidenlalis ,  gluma  ovata  \al<l.- 
acuiniuala  brevioribus  ( lians  la  province  do  Cherokee  J.  1  i). 
C  loiicfiruitris  Uew.    Car.  Cclle  livrais'ju  reufcruic    les  figures 


Botanique.  77 

ct  les  analyses  des  C.  arida  ,  cristata,  cherokeensis ,  aurea ,  su- 
bulnin,  scabrala  ,  digitalis  ,  squarwsa ,  Jloridana  ,  reirorsa  :  la 
se  termine  la  monographic. 

6 1 .  SuR  LE  GENRE  CopAiFERA;  par  F.-G.  Hayne.  [LillUWll  ;  i" .  vol . 
5*.  call.  ,  juil,    1826  ,  p.  4i8-5'2. ) 

Nous  (levons  a  PflargrafP  et  Pison  les  premiers  details  sur  ce 
genre  et  sur  le  baume  de  copahu  qni  en  decoule  ;  mais  ils  n'a- 
vaient  fait  connaitre  que  le  fruit.  M.  Jacquin,  eu  iy65  (  Jac. 
siirp.)  I'ayant  trouve  a  la  Martinique  ,  le  nomma  copnira  offici- 
nalis, et  decrivit  sa  fleur.  Linue  y  siibstitua  le  nom  generique 
lie  Copaifera.  On  supposait  que  le  haume  de  copahu  pruvenait 
de  cette  espece  seule.  Mais,  en  1821  ,  M.  Desfontaines(il/d';HOM\ 
du  Mus.,  Tom.  YII)  decrivit  deux  nouvcUes  especcs,  C.  Guia- 
nensis  et  Langsdorffii ;  ct  comnie,  elles  fournissent  egalement 
le  baume  ,  il  nomma  la  premiere  et  la  plus  ancicnne  espece 
C.  Jacqiiini.  M.  Martins  en  fit  connaitre  une  quatrieme,  C.  coria- 
cca  ,  egalement  utile  ;  enfin  M.  de  Candolle  a  donne,  dans 
son  Prndmme  le  C.  disperma  de  Willemet  (Herb,  manusc.  ) 

M.  Hayne  en  a  rccu  quatre  autres  de  1\I.  Sellow  et  une  de 
M.  Bcyrich,  trouvces  au  Bresil.  M.  Martins  lui  en  a  communique 
cinq  ,  et  M.  Horncmann  une  ,  envoyee  par  M.  de  Jussieu  sous 
le  noui  de  C.  ajjicinalis  ,  et  provenant  probablement  de  Jos. 
de  Jussieu  ;  ce  qui  porte  le  nombre  total  a  seize. 

La  fleur  et  le  fi-uit  de  ces  diffei-entes  especes  se  resserablcnt 
tellement,  qu'ils  n'olFrent  aucuns  caracteros  speciGques  tran- 
ches. On  n'cn  trouve  de  tels  que  dans  les  feuilles.  Toutefois, 
la  transparence  plus  ou  moins  giande  des  points  epars  sur  les 
feuilles  ,  et  la  presence  ou  I'absence  des  cotes  ,  des  veines  et 
des  reseaux  sur  les  feuilles,  peuvent  ofFrir  quelques  caiacteres 
secondaircs  II  en  est  de  meme  de  la  forme  des  filets  ,  qui  ont 
une  courbure  differente  des  autres  especcs.  lissont  quelquefois 
commc  partages  en  deux  paqucts  ponches  I'un  vers  I'autre 
comnie  dans  les  Cassis.  Le  caract'""re ,  la  soudure  de  la  corolle 
avnc  le  calice,le  sepale  superieur  plus  large  que  Tinfi-rieur, 
cITrent  a  M.  11.  une  analogie  evidente  cntrc  ce  genre,  au  reste 
si  cloigne  des  legtimineuses  ,  et  le  genre  Cassis. 

Character  gcncricus  essciilialis  •■  Calyx  4-l)artitus  laciniis  di- 
vergentibus ,  infima  angusliore.  Cor.  nulla.  Germ,  subrotun- 
duiu,  compressum  ,    biovnlalnni.  L'^g.  jx'dicellalum,    oblique 


78  Botanique. 

ovoideo-subrotundum,  coiupressum ,  ligneo«coiiaccuru  ,  i-sper- 
luuni.  Sein.  arillo  dirnidialo-iavolutum. 

Obs.  Arbores  et  J'ruclices  inermes  Amcricance  inlcrlropicce  : 
trutico  per  incisiones  bnlsamijluo.  Folia  allcrna  pari  vcl  impnri 
pinnata  :  folia  opposila  vel  altcrna  ,  pcllucido-punctata  vcl  im- 
punclala  Stigmata  plernmque  nulla, /lores  ante  anthesinfugacis- 
sinie  bracieolali ,  in  spicas  compositas  ,  axillaPas  el  terminales  dis- 
posiii. 

Nous  reprettons  dc  ne  pouvoir  dounei-  ici  le  caractorc  |;ene- 
rique  natiirel. 

Especes.  -I-  Foliis  pari  cl  impnri  pinnatis  ,Jhliolis  cosiato- 
venosis  vcl  costato-reticulato-vcnosis .  —  C.  Beyrichii  ,  C.  guin- 
nensis  Desf.  ,  Martii  II.;  Jacquini  Desf.,  bijiiga  W.  multi- 
juga  11. 

J L   Foliis  pari-pinnatis^  J'oliolis  reticidato-venosis .  —  C. 

Jii9sicui  H.,  nilida  Mart.,  hixall.,  Langsdoiffii  T)es(,  coriacea 
Mart.,  cordifoliaW. ,  ScllowiiW.,  mngnifolia  Marl.,  trapczifolia 
H.  a.  crasiiuscula,  j?.   tcnclla. 

1 I [_  Species  non  satis  nota.  C,  disperma  Will. 

Le  C.  bijitga  parait  etre  I'espcce  iadiquee  par  IMargraff,  et 
Pison  ,  sous  le  noni  de  Copaiba ,  comnie  donnant  le  baume  de 
Cnpahu.  Ces  auteurs  disent  que  son  bois  est  comme  tcint  de 
vermilion;  or  le  bois  des  rameaux  du  C.  bijiiga  est  d'un  rouge 
pale  ;  celui  du  tronc  peat  bien  avoir  de  I'analogie  avcc  le  ver- 
milion. 

II  parait  que  toutes  les  especes  fournissent  le  copabu. 
M.  Martiusl'a  vu  ,a  Saiut-Paul,  extraire  des  C.  Langsdoiffii  ct 
coriacea  ;  et  M.  Martius  assure  qu'il  est  fourni  en  plus  grande 
abondance  par  le  C.  ruulfijiiga,  de  la  province  de  Para,  ea 
moindre  quantitc  par  les  petites  especes  de  I'interieur  du 
Bresil,  par  ex.,  dans  les  provinces  de  lialiia  etMinas,  ou  la 
cecberessc  est  froquente ,  et  oii  il  est  d'une  qualite  inferieurc. 
Puisqu'onl'extrait  de  presquc  toutes  les  especes,  ccla  explique 
la  diiference  qu'offre  celui  du  commerce  ,  sous  le  rapport  de  la 
couleur  ,  de  la  cousistance ,  de  I'odcur  et  de  la  saveur. 

Aug.  Duvau. 

62.   Obsehvatiojis   sur    le    genke   PnALAn!s  ;  par  H.-F.    Link. 
{Linnwa;  i".vol.  \" .    trim.  janv.  1826,  p.  96-101.) 

11   vt'gnc  bcaucoup  de  confusion    dans  ce    genre.    M.  Link  a 


Botanique.  riq 

essaye  d'y  porter  la   lumiere  ,  et  il  examine   successivement  les 
differentes  especes. 

Nous  ne  donnerons  ici  que  Ics  principaux  caracteres  de  cha- 
cune  d'elles. 

Phalariscanaricnsis:  giunic-e  intermedia;,  valvaj  corolla  parum 
breviores. 

Ph.  brachystachjs  Link,  canarieims^TOt..  Gluma;  intermediae, 
valv.e  niinimas. 

Ph.  minor  Retz.  M.  Link  entrc  ici  dans  de  grands  details  de 
synonymie.  Ph.  aqnaticn  Sihth.  est  line  variete  du  nodosa.  Ph. 
capcnsis  par.  ex. ,  est  d'apres  son  herbier,  le  Ph.  minor.  Glurnse 
intermediae,  valva  altera  minima,  altera  corolla  duplo  brevior. 

Ph.  ceerulescens.  Desf.  Cette  espece  ayant  etc  trouvee  et  dm- 
ree  par  I'auteiir  de  la  Flore  atlantlqac^  M.  Link  renonce  an  nom 
specifirpae  tiibcrosa,  qu'il  lui  avait  donne  dans  le  journal  de 
Schrader,  avant  la  publication  de  cette  Flore. 

Ph.  nodosah.  Glumaj  intermedia;  valva  altera  minima  ,  altera 
corolla  quadruple  brevior. 

Ph.  microstachja  De  C.  le  meme  que  Ph.  intermedia  Bosc. 

Ph.  paradoxa  L.  dont ,  selon  Sprengcl  ,  les  Ph.  dentata 
Sieb.  ,  nppcndicidatn.  Scbult.,  sont  des  variotcs. 

M.  L.  ne  connait  pas  les  Ph.  dentata  Th.  etpcctinata  Rchb, 
mais  il  ne  pense  pas  qu'ils  appartiennent  a  ce  genre  ,  de  meme 
que  le  Ph  .cristata  Schult.,  qui  est  ua  nouvel  Alopecurus. 

Les  deux  especes  do  Digraphis  Triu.,  que  Sprenrfel  a  resti- 
tuees  avec  raison  au  phalaris  ,  sont  trop  dislinctes  pour  elre 
confondues.  II  en  a  egalemeut  avec  raison  exclu  commo  etran- 
gcres  les  autres  especes  qui  en  font  parlie  dans  le  syst.  de  R. 
et  Sch.  et  la  l^  mantiss. 

Ce  petit  travail  est  important.  Nous  regrettons  que  M,  Link 
n'y  ait  pas  joint   le  caractere  generique.  D-u. 

63.  Nouvel  arrakgemest  bes  genres  de  Mousses,  avec  leurs  carac- 
teres  et  des  observations  sur  leur  distribution  ,  leur  liistoire 
et  leur  structure;  par  MM.  R.-K.  GREvn.r.E  et  G.-A.  Wal- 
ker Arnott.  {Man.  de  la  Sac.  fFcrner.  d'Edimbourg ;  vol.  4 
et   5.  ) 

Ce  travail  a  ete  divise  en  plusicurs  memoires,  dont  5  ont 
dejd  paru,  savoir  :  le  premier  dans  le  tome  4  du  recueil  scientiG- 


80  Botanique.  N°.  63. 

que  que  nous  avons  cite ,  i".  partic,  p.  109;  Ic  second,  tome  5, 
p.  l\i;  etleS".  nieme  volume,  p.  44^. 

Les  auteurs  out  eu  poui-Lut  principal,  de  mieux  circonsciire 
les  limites  de  chacun  des  genres  qui  composcnt  la  famille  des 
mousses,  et  d'en  tracer  les  caracteres  dune  manic-re  plus  pre- 
cise et  plus  severe.  lis  out  cgalement  cherche  a  grouper  ces 
genres  entr'eux  d'une  maniere  naturelle,  et  ils  en  ont  forme  de 
pctites  families  ou  groujies  sccondaires,  qu'ils  ont  egalement 
caracterises.  Le  commencement  du  premier  memoire  est  con- 
s.icrii  a  I'exposition  de  la  structure  generate  des  mousse^,  des 
opinions  diverses  qui  ont  ele  emises  sur  la  nature  de  chacun 
des  ori'anesqui  les  composent.  Cette  partie,  qui  est  un  histori- 
que  bien  fait,  et  qui  offrait  pen  de  choses  nouvelles  a  dire, 
nous  parait  jicu  susceptible  d'une  analyse  succincte.  La  partie 
principale  de  cc  grand  travail  etant  I'arrangenient  des  genres  , 
nous  allons  faire  connaJtre  celui  ([ue  M.M.  Aruott  et  Greville 
ont  adopte. 

Rien  ne  prouve  mieux  I'insuilisance  de  loutes  nos  melhodes 
cle  classification,  que  I'impossijjilite  oii  nous  sommes  presquc 
constamment,  de  faire  entrer  dans  nos  divisions,  toujours  ar- 
bitraires  ,  tons  les  etres  que  nous  avons  a  classer.  Mais,  loin  de 
nous  decourager ,  cette  imperfection  et  cette  insnffisance  doi- 
vent  nous  exciter  a  de  nouveaux  efforts,  et  a  tacher  de  faire 
mieux  que  nos  devanciers  ,  en  partant  toujours  du  point  oii 
leurs  travaux  nous  ont  amenes.  Et,  il  faut  en  convenir,  plus  oa 
etudie  la  nature,  plus  nos  methodes  se  perfectionnent,  et  cha- 
que  jour  voit  diminuer  le  nonibre  des  etres  qui  avaient  jus— 
qu'alors  ecbappe  a  nos  classifications. 

En  chcrchant  a  distribuer  les  genres  de  mousses  par  groujipes 
ualurels,  les  auteurs  ont  rencontre  quelques  genres,  qu'ils 
n'ont  pu  faire  entrer  dans  leur  methode,  parce  que  ,  par  leurs 
caracteres,  ces  genres  s'eloignaient  de  tons  lesautres  groupes 
qu'ilsavaient  etabiis  ;  tels  sontlesdeux  genres  JndrceaetSphaq- 
iiiim;  MM.  Greville  et  Arnott  les  ont  done  mis  a  part. 

Le  !)reniier  groupe  qui  so  prescntc,  est  cclui  des  Phascoulcce, 
ninsi  caracterisii  :  licccplciculum  Itaud  pediccllatum  ,  scd  inira 
folia perichcelialia  sessile.  Calyptra  dimidinla  ,  aulfiigax  aiiiper- 
sistens.  Seta  longiludine  ct  colore  valdc  iuiriaiis.  Thcca  iulcgra 
non  angulata.  Operculum  ycrsistcns  obliquuin.  Pcriftomium 
indhnii. 


Botanique.  81 

Cette  petite  tiibu  ne  se  compose  que  des  deux  genres,  Phax- 
vum  et  Voitia. 

La  seconde  tribu ,  qui  commence  le  second  memoire,  est 
celle  des  Gymnostomoidk'e  ,  ainsi  caracterisee  :  Calyptra  nut  di- 
midiata  aut  niilrcefovmis .  Seta  terminalis  aut  lateralis,  longitu- 
dine  et  colore  valdc  varians.  Tlieca  Integra,  scepius  cequalis ,  sed 
tjuandoque  angulata.  Operculum  deciduum.  P eristomium  nullum. 
Cette  tribu,  qui  renfermc  toutes  les  Musci gjmnostomti d'Ued- 
wig,  a  I'exception  du  genre  Sphagnum,  ou  les  Apoqonesa  urne 
tubuleedc  Palisotde  Beauvois,  sans  Ic  genre  Tctraphis ,  se  com- 
pose des  genres  :  Gymtinstomum  Hedw.,  Schistostega  Mohi- 
Aiiiclnngium  Hedw.  ,  et  enfin  le  genre  Uedwigia  de  Hedwi.o-. 

V.e'i  BuxbaumnideK  constituent  la  troisieme  tribu  et  offrent 
les  caracteres  suivans  :  Calyptra  mitrceforniis  fugax .  Seta  ter- 
minalis. Theca  gibba  ,  obliqua  ,  margine  oris  plus  minusve  ere- 
nulato.  Operculum  couicum.  P eristomium  membranaceum  couicum 
longitudinaliter  plicatum ,  ex  inter  lore  ortum,  sine  vel  cum  peris— 
tomio  exlcriorc  ,  e  proccstubus  filiformibu^  constante.  Columella 
perlonga  ad  opercu/i  summitatem  porrecta. 

Les  deux  genres  Diphyscium  et  Buxbaumia  composent  seuls 
cette  tril)u. 

Le  troisieme  mem  lii-e  commence  par  les  Splachnoide/e,  qui 
constituent  la-  quatricnie  tribu,  avec  les  caracteres  suivans  : 
Calyptra  tnitrw/ormis ,  basi  thecam  arete  cingens ,  mox  dimidiala 
liin'is ,  glabra,  tenerrima  ,  fugax  ,  basi  Integra.  Seta  terminalis. 
Theca  apophysata.  Operculum  obtusum.  Peristomium  simplex; 
dentes  varie  geminantes.  Columella  apicc  dilatato-gibbosa . 

Les  auteurs  y  ont  reuni  les  genres  r  Splachnum;  un  penre 
nouveau  quils  nomment  Dissodon  ayant  les  caiacteres  suivans  : 
S:ta  terminalis.  Theca  apophysata.  Peristomium  simplex  c  den- 
iibus  geminrtntibus,  siccitatc  ercctis,  strictis.  Columella  apicc  di- 
latata.  Calyptra  laivis ,  basi  Integra,  fugax.  Ce  genre  a  pour 
type  le  Weissia  splaclmoides  Swartz,  dont  R.  Brown  a  forme 
le  genre  Cyrtodon.  Les  auteurs  reunissent  aussi  a  ce  nouveau 
f^enre  \e  Systylium  Splachnoidcs  de  Hornschucli.  Les  deux  autres 
especes  de  ce  genre  sent  :  Splachnum  frcelichinnum  Ilcdw.  et 
Spl.  scabrisetum  Hook.  Le  troisieme  genre  est  le  Taylora  Hook. 
En  finissant  cette  analyse  succincte  du  travail  des  deux  mus- 
colognes  ocossais,  travail  qui  nest  point  encore  aciieve,  nous 
B.   TCME  XI.  C' 


82  BotaJiique. 

rappellerons  que  M.  Ainott  a  plus  iccemnienl  publie  une  nou- 
velle  disposition  niethodique  des  especes  de  mousses,  qui 
forme  la  suite  et  le  complement  de  ce  premiei-  travail,  et  dont 
I'analjse  se  trouve  immediatement  apres  la  notre,    A.  Piichard. 

64-   ]N'oUVELLE  DISPOSITION  METnODlQCE  DES   ESPECES  DE  MoUSSES  EXAC- 

TEMENT  CONSUES;  par  IM.  G.-A.  Walker-Arnott.   {Mc'in.  de  la 
Soc.  cVhist.  Tint,  de  Paris;  torn.  2,  2"^.  partie,  p.  249.) 

Get  ouvrage  est  le  fruit  d'un  travail  de  longue  haleine,  en- 
trepris  par  un  auteur  fort  habile  dans  la  connaissance  des  mous- 
ses. Mais  il  est  beaucoup  plus  propre  a  elre  consulte  qu'a  etre 
analyse.  Chaque  espece  est  accompagnee  de  ses  sjnonymes  et 
quelquefois  d'une  note  critique  en  francais.  • 

Les  genres  j4)idra;a  et  Sphagnum  foimcnt  le  premier  cliainon 
de  cette  mclhode  ;  tous  les  autres  genres  sont  ranges  en  famille 
ainsi  qu'il  suit. 

PhascoieKjC.  3".  genre  PArt^CMWz  coupe  en  2  sect.  :  1°.  Surculis 
reptanttbus  aphyllis  ramosis  confervdideis ;  2°.  surculis  reptan- 
tibus  nullis.  4<'.  genre  Brucliia  Schw.  5".  genre  Voilia  Hook. 

GvMjiosTOMOiDE.E.  6".  gourc  :  Gjmnostomum  distribue  en 
2  sections  :  i°.  Caule  ramoso ,  Jhliis  subulalis  argute  serratis; 
■2°.  Caule  elnngato-ramnso ,  foliis  iiitegcrrimis.  -j^'.  genre  :  Schi- 
stostcga  Web.  et  Mohr,  8"^.  genre  :  Aniciangium  Hook.  9*. 
genre  :  Hcdwigin  Hook. 

Bu.kbaumoide.e.    ii^.  genre  :  Buxhauinia. 

SplachnoidE;^.  12*.  genre  :  Splachnuni  divise  en  2  coupes  : 
1^.  apnphysi  maturitaie  in/lalii;  2o.  apnphysi  maluritate  collapsd 
umbraculiforrni.  iS".  genre  :  Dissodon  Grev.  et  Arn.  i4*. 
genre  :   Tajloria\\odk. 

Ortiiotriciioide.e?  i5c.  genre  :  Tclraphis  Hedw.?  16*^.  genre  : 
Oclnblepharum  Hedw.  ?  i^e.  genre  :  Orthodon  Bory.  18*.  gcnie  : 
Caljmperes  Hook.  19".  genre  :  Zjgodon  Hook.  20^.  genre  : 
Orihotrichum  divise  en  deux  grandes  coupes  :  1".  Perislnmio 
simplici;  2".  Perislomio  duplici.  C^liacune  de  c'es  deux  coupes  est 
subdivisec  en  plusieurs  antrcs  fondiies  sur  les  siilons  de  I'urne, 
sur  le  nombre  des  cils  du  peristome  ,  sur  la  surface  et  les  bords 
de  Ja  coiffe. 

GniMMoiDE/E.  21*.  genre.  Gljphomilrion  Grev.  22*.  genre. 
Grimmia  Hook ,  divise  en  Irois  coupes  :  1 ".  selil  geniculata  ; 
2".  seta  recta,  breviu^ctda ;  5".  seta  arcunta  ,  lortili.  23°.  genre. 


Botanique.  83 

Trichostomiiin  Hook.    i°.  seta  arcuata;  seta  erectd.  i^'.  genre. 
CincUdolus  Beauv.  -25^.  genre.  Encalypta.  Schw, 

DiCRANo'iDE.E.  a6«.  genre.  Wcissia  Hedw.  \''.foUis  subovatis; 
2°.  Joliis  angiistis.  I'je-  genre.  Tremadoion  Brid.  aS"".  genre. 
Dicranum.  I'^.Joliis  bifariam  insertis  ;  nP .  foUis  iindique  insertis. 
39*^.  genre.  Thesanomitron  Schvf.  1°.  thecd  cerniid;  2°.  theca 
erectd  strictd.  5o^.  genre.  Dydimodoii  Hook.  1".  Joliis  I  at  is  ; 
lo.foliis  lanccolatis.  Si*,  genre.  Tortula  Hook,  i"-  Joliis  eiier- 
vibus  ;  1° .  fol lis  crass incri^ibia . 

Brioide/E.  02*.  gen.  ConostonnwiSw.oo'.  genr. Bartj-amia.Ued. 
1".  Joliis  crisj)is  vel  Jlexuosis  ;  i°'  Joliis  stricliusculis  oppressis  ; 
3".  Joliis  rigidis  squavrosis.  34*.  genre  Funaria  Hed.  55*.  genre. 
Lcptostomum.  56".  genre.  P tjcliostomum  Hornscli,  3y«.  genre. 
B rachymenium  Hook.  58«.  genre.  Bvyum.  Hook.  1".  setd  peri- 
chcetio  iiiniersa;  2°.  setd  longe  exserta ,  J'oliis  squarrosis ;  5".  setd 
longc  cxsertd,  Joliis  dircctionc  aquali.  Sgc.  genre.  Cinc/idium 
Swartz.  4*"-  genre.   Timmia  Hedw. 

HiPNoiDEjE.  4i«-  genre.  Fa^70«/a  Raddi.  42*.  genre.  Pterogo- 
nium  Schw.  1°.  folia  distiche  inserta ;  1' .  folia  undique.  inserta. 
43e.  genre.  Sclerodontiiirn  Schw.  44"-  genre.  Leucodon  Schw. 
45e.  genre.  Mncrodon,  genre  nouveau  ayant  pour  type  le  Tri- 
chostoimim  bifidum  Brid.  46".  genre.  Dicnemum  Schw.  47".  genre. 
Astrodontium  Schw.  48''-  genre,  Ncckcra.  1°.  surculi  plani ; 
1°.  surculi  teretiuscidi.  !i,cf.  genre.  Anacamptodon  Brid.  5o*. 
genre.  Daltnnia  Hook.  1°.  Caliptra  hasi  ciliala  ;  2°.  Cnlyptra 
basi  intcgra  ant  lacera.  Si",  genre.  Spiridcns.  Nees  ab  Escnb. 
02,.  genre.  Hookcria.  Smith.  1°.  folia  cxslipidata;  10.  folia  sli- 
pidata  enervia,  surculi  crccti ;  5°.  folia  stipulata  ,  surculi  inferne 
denudati ;  4°-  surculi  repentcs  Joliosi.  53"^.  genre.  Ilypnwn  Smit. 
|o.  surculi  plani;  folia  recta;  1°.  surculi  terctiusculi;  folia  recta  ; 
3°.  folia  siccitate  torlilia  ,  lincari-lanccolati-serrala.  54".  genre. 
Fontinalis  Hedw. 

PoLYTRicnoiDEyE.  ^S"^.  genre.  Lyellia  Brown.  56'.  genre  Poly- 
trichum  Hedw.  i°.  calyplra  duplici  ;  2o.  calyptra  siinplici. 
Sj*^.  genre.  Dawsonia  Brown. 

Avant  la  publication  de  cette  deuxieme  partie  du  second 
vol.  des  Mcnunrcs  de  la  Socitte  d'histoire  naturcllc  ,  la  critique 
de  I'ouvrage  de  M.  Arnott  avait  ete  faite  par  M.  Kittel,  dans 
les  Mc'moircs  dc  la  Socic'te  Linnc'enne  de  Paris.   La  ciitique  ne 

6.' 


84  r>()(Hni<iiic. 

liorte  que  sur  <Jes  pi>ints  <lc  Lii'ii  peu  irimportanci* ,  el  siir  Ii-*- 
«iuels  il  serait  impossible  de  prononcer  ;  niais  elle  am:iil  pii  ctiM 
I'aite  avec  im  ton  ])lus  modeste  et  inoins  trancliant  ,  eiifiii 
avec  les  formes  qui  caracteriscnt  le  lan!ja;;e  dun  lioninic  qui 
croit  avoir  laison  en  jugeant  un  bon  ouvrai^c. 

65.  Gi-YPiiis  ET  CHIODF.CTON,    genera  duo    nova   I.icbeniim;    au<t. 
E.  AcHARio.  ( Isis  ,  I",  cab.  iSuG ,  p.  5o  —  Sy.  ) 

Ces  1  fTenrcs  ont  quclque  rapport  avec  le  Trjpothaliurn  Acb. 
dont  lis  se  distinguent  par  des  caracten  s  essenliels. 

Glyphis  ;  Cbaractergeneris  cssentialis  .Jlecepiaculum  univerf:alc 
crustaceo-cartitagineum,  plano-expansum  adnatum imiformc .  Par- 
tinle  vcvruciv  forme  c propria  substantia  coloratajormalum.  ylpollic- 
cia  subcartilaginca  subrotuiida  oblongiiiscida  clongataquc  supra 
de/iiiilnta  impressa  vel  canalicidata  [atra)  ,  in  singula  i'crrucu 
plana  imiata,  intus  homogenca 

Cbaracter  naluralis  :  Jircrptaculum  universale  :  thallus  cnr- 
tilasineomembranaceus  coniiguus ,  uniforniis  ,  piano  -  adnatus  , 
effasus  1.  limitalus  : 

Rccrptaculum  partiale  ■  Verruca  planiuscula ,  colore  et  sub- 
stantia propria  ci  ihallo  diversa,  apothncia  f ovens .  Apolhccia  nu- 
merosn  verruca;  proprice  innnta ,  scd  ejus  supctficie  dcmidala  \. 
subcon/luentia ,  difformis  {subrotunda,  oblonga ,  clongalo  lin- 
nearia)  suprii  impressa  ,  disco  planiusculo  ,  excnvato  I.  sub  ca- 
nal iculato,  in  ambitu  magis  clavata  submarginata  ^  solidiusculti 
intra, parenchymale  homogeneo. 

Gl.  Labyrintliica,  Iricosa,  cicatricosa', favulosa. 
CiiioDECTON.  Cbaracter  generis  esscntialis  :  Receplaculum 
universale  crustacco  cartilagineum  piano  c.rpansuni  adnatum  uni- 
formc.  Partiale  verruccvformc  c  propria  substantia  colorntd 
(alba)  formatum.  Jpolhecia  subpulveracea  subglobosa  {aim], 
nlura  singulis  vcrrucis  inclusa  subconjluentia  ,  ad  earum  supcrji- 
ciem  instar  punctorum  clcvatorurn  notabilia. 

Cbaracter  naluralis.  Ileceptaculuvi  universale.  Thallus  car/i- 
laginco-mcmbranaccus,  contiguus  uniforniis  planoadnatus,  ejju- 

sus  1.  limitalus. 

Receplaculum  partiale.  Fcrruca  convexa  1.  spba-rica  ,  colore 
(alba)  sub'stanVu  propria  it  thallo  diversa,  apolhccia  includens. 
■4nolhecia  nunierosa  subglobosa,  plurinia  intra  substantiam  ver- 
rucce  pioprite  ndulnnlia  ngarcgnta  ft  conflncntia  ,  alia  pnuci ira 


Botauiquc.  85 

ful  ejus  supejficiem  in  modum  japi/Ioruiit  punctiformium  subpro- 
vmientin  ,  iritus  exiusque  subpulveracea  atra. 

C«.  Sphierah ,  slrtale.  D-u. 

j56.  Observations  scr  l'Agabicus  nr.osus  d'Hudson  ;  par  M.  Louis 
tie  Bkondeau,  {jiiinal.  de  la  Soc.  Lin.  de  Paris;  \'.  vol.  , 
^cpt.  1826,  p.  4  '3. ) 

l/auteur  decrit  et  figure  ,  dans  tons  ses  developpeniciis  ,  cet. 
;\,t;-;iric  qui  se  montre  assez  frequeuiment  dans  I'Agenois  sur  les 
f(Uiilles  de  I'l/cx  aqnijolium  L.  ;  et  tout  le  porte  a  croire  que  le 
Spliwria  complanata  D.  C.  nest  que  le  premier  etat  de  deve- 
l<)[)pemeiit  de  cet  Agaric.  La  planche  est  acconipagnee  de  tous 
Ifs  details  d'analvse  ])ropres  a  appuyer  cette  idee.  I1. 

<)7.  Prix  Montvon  pour  la  Physiologie  experimentai.e.  {Acad,  voy . 
dcs  Scienc.  de  Paris.  ) 

Parmi  les  prix  nonibreux  fondcs  par  M.  do  Moatyon,  il  en 
c'xisle  un  pour  la  Plijsiologic  expe'rinicntalc.  Ce  prix,  partage 
jiendant  les  premieres  annees  entre  la  physiologie  vegetale  etla 
]:liysiologie  aniniale ,  ful,  des  I'annee  1821,  affecte  exclusive- 
lueiit  a  la  physiologie  aniinale  ;  et  M.  Cuvier,  dans  son  rapport 
.Mir  les  travaux  de  Tacademie,  pour  la  nieine  annee,  fit  coa- 
iiaitre  cette  decision  a  propos  d'un  menioire  de^  M  Dutro- 
<  het  (i).  Les  physiologistes  furent  assez  snrpris  d'enlendre  l.e 
jiremierdes  corps  savans,  exclure  du  concours,  I'etude  de  tout 
un  rrgne  de  la  nature ;  mais  dcs  cette  epoque,  ils  n'adresserent 
]ihis  de  menioire  a  I'Academie  sur  la  physiologie  purenient 
vetjetale. 

Le  iG  decemhre  1  826,  M.  Adolphe  Brongniart  lut,  a  I'Acade- 
niii;  des  Sciences,  un  nuimoire  concernant  la  generation  chez 
les  vi'gelaux.  Sur  une  reclamation  de31.  de  Blainvillc,  dans  la 
s-eance  du  5  Janvier  1827,  on  posa  la  question  dc  savoir  si  la 
jihysiologic  vegeJalc  serait  adniise  au  concours  p  air  le  prix  de 


(1)  «  Ce  memoire  (de  M.  Dutrochet),  rempli  dun  grand  nombre 

•  d'auties  experiences   inteiessautes  sur  cc  sujet,  avail  tite  presente 

•  pour  le  prix  de  physiologic  ,  et  I'Academie  a  du|rcgrctter  que  ce 
.  prix  flit  restrejnt  d(\s  cette  annee  a  la  pliysiologie  aiiinialo  :  toutefoi* 
,  olV  .«  arrete  quit  serait  fait  du  travail  iXv.  iM.  JJutroiliet  une  men- 
>    tioii   li(iuor;<lil<-  A  l;i  SK.due  puhlifjnc.  .      /Vpv  I!)  i!ii  linpiicrt.] 


86  Zoologie. 

M.  de  Montyon;  le  i5  Janvier  lAcadeniie  se  decida  pour  I'afEr- 
ma^ive;et  coinme  le  concours  se  ttouvait  ferme  dcs  le  I'^  jan- 
vier'de  cette  memeannee,  le  raemoire  de  M.  A.  Brongniait, 
lu  5  jours  avant  la  cloture  ,  est  le  seul  admis  au  concours.    S. 


ZOOLOGIE. 


68.  Bericht  iJBER  SIB  naturhistorischesRkisen,  etc.  (Rapport  sur 
les  voyages  des  naturalistesEnRENRERG  etHEMPRicn,  en  Egyplc, 
dans  le  Dongola,  la  Syrie,  1' Arabic  et  sur  la  partie  orien- 
tale  des  montagnes  de  rAbyssiiiie  ;  par  M.  Al.  de  Humroldt. 
In-4°.  de  26  pages.  Berlin  ,  182G;  Dtimmler. 

Paktie  zoologique.  Les  resuitats  da  voyage  de  MM.  Ehren- 
berg  et  Ilemprich  pour  la  zoologie  sont  de  la  premiere  impor- 
tance; c'est  ce  qui  sera  prouve  par  le  precis  suivanl. 

Les  deux  voyageurs  ont  envoye  au  museum  de  Berlin  Sgo 
individus  de  la  classe  des  mammiferes  ,  qui  appartienncnt  a 
1 55  especes,  dont  le  plus  petit  nombre  seulement  etait  connu 
par  des  descriptions  exactes,  Partout  les  individus  ou  les 
observations  qu'on  faisait  sur  euji ,  ont  fourni  des  eclaircisse- 
mens  sur  certaines  assertions  des  anciens  auteurs  ou  sur  des 
doutes  eleves  par  lesmodernes  ;  on  peut  en  outre  ,  a  leur  aide  , 
serendre  conipte  de  certaines  modifications  individuelles  depen- 
dant du  sexe,  de  I'age,  deiasaison;  un  cxamen  anatoniitjue  fait 
sur  les  lieux  ,  achevait  I'image  qu'on  devait  se  former  dii  type 
des  diverses  especes.  Les  formes  moins  connues  etaient  impor- 
tantes  pour  la  connaissance  de  leur  distribution  geograpliique 
et  pour  la  consideration  do  quelques  cbangcmens  produils  dans 
certains  organes  par  les  influences  du  cliniat  sous  lequcl  I'es- 
pece  se  rencontrait. 

Dans  I'ordre  des  rongeurs  ,  nous  apprendrons  a  connaitre 
plus  exactement  le  lievre  de  Lybic  ,  et  cela  sous  deux  modifi- 
cations remarquables ,  qui  formeront  peut-etrc  deux  especes 
distinctes  ,  Tune  de  Nubie  et  I'autre  du  mont  Sinai.  La  singu- 
liere  famille  des  rats  sauleurs ,  tant  de  ceux  qui  sont  pour- 
vus  de  5  doigts  (Dipus),  que  de  ceux  qui  en  ont  5  [Me- 
riones  ) ,  s'est  enricliio  par  la  dccouvcrte  dun  grand  nondire  de 
nouvelles  especes.  Certaines  assertions  de  Bruce,  Meyeret  Pallas 
qui  paraissaient  singulieres  ont  etc  cclaircies  ou  rectifiees  de  la 


Zoologic.  87 

raaniere  la  plus  satisfaisante.  Le  LibaQ  et  la  pente  oricntale  de 
la  cote  d'Abyssinie  ont  fourni  plusieurs  especes  d'ecurejjils 
nouveiles  et  interessantes  ;  et  !a  seconde  de  ces  ref  ions  a  nfiTert 
en  outre  le  Papion  d'A.ral)ie  {Siinia  Hamadrjns)  ,  qui  habite  les 
deiix  cotes  de  la  partie  tropicale  de  la  mer  Rouge,  et  qui  a  si 
souvent  donne  lieu  a  des  erreurs.Un  individu  vivant  du  celebre 
singe  rouge  [Siniia  Patas),  apporte  du  Sennaar  est  d'une  taille 
et  d'une  force  telles  qu'il  fera  totalement  cbanger  les  vues  des 
naturalistes  sur  cette  espece,  et  sur  la  place  qu'elle  doit  occu- 
per  dans  le  systeme. 

Parnii  les  carnassiers,  les  genres  des  cliiens ,  des  chats  ,  des 
civettes,  des  mangoustes ,  des  mouffettes,  des  belettes  et  des 
musaraignes,  ont  ele  en  partie  enrichis  de  nouveiles  especes 
et  en  parties  eclaircis  par  des  faits  complets  et  materiels  repo- 
sant  sur  les  pieces  que  les  deux  naturalistes  ont  envoyees.  Le 
celebre  Cerdo  des  anciens  fut  envoye  pour  la  premiere  fois  en 
Europe  par  les  deux  voyageurs,  et  Ton  a  vu  qu'il  represente 
avec  deux  especes  fort  voisines  ,  savoir  :  avec  le  Canis  riparius 
et  le  C  pfgmceus  la  forme  naine  des  renards,  qu'il  sera  difficile 
de  separer  generiquement  dc  cette  grande  tribu.  Les  questions 
sur  la  difference  da  chacal  et  des  autres  especes  de  chiens  de 
rOrient ,  et  sur  la  degtineration  du  reaard  d'Europe  dans  les 
pays  chauds  seront  egale.nent  eclaircies.  Les  chats  sauva.<Tes 
qu'on  trouve  designes  dans  les  maauels  S3'^stematiques  sous  les 
nonis  de  Fclis  libjca  ,  F.  ocreata  ,  F.  maiiid ,  etc.  ,  ne  sont  que 
des  varietes  degenerees  du  chat  sauva,|e  comiaun,  ce  qu'on 
peut  voir  par  les  series  d'individus  rapportes  par  les  deux  na- 
turalistes voyageurs. 

On  peut  encore  nommer  ,  parmi  les  carnassiers  ,  une  petite 
belette,  assez  semblable  al'hormine  en  habit  d'ete,  maispourvu 
de  membranes  natatoires,  et  etablissant  ainsi  une  liaison  en- 
core plus  iutime  entre  les  genres  deja  si  voisins  des  3Lartes  et 
des  LoutrCs. 

Le  voyage  au  mont  Liban  a  aussi  fourni  une  espt-ce  d'ours  , 
assez  petite  et  d'nn  pelage  dc  couhnir  bleu  claire  pour  ne 
la  regarder  ,  comme  provisoiremenl  ,  (jue  comme  une  simple 
variete  de  I'oars  d'Europe. 

Le  mont  Sinai  et  toutes  les  hauteurs  moyennes  de  la  Kubie 
sont  habilcs  par  une  espece  de  Daman  voisine  de  cello  du  Cap. 
et  confonduememe  avec  cette  dcrniere  ;  mais  la  difference  qui 


88  Zoologie.  No.  68. 

existe  dans  les  rapports  do  la  lon;Tueur  des  pattes  'a  celle  du 
coips  ne  laissent  j)as  de  doute  que  le  Jljrax  syiuicii.s  ne  soit 
une  espece  distincle  du  //.  capensis.  31ais  les  decouverles  ont 
suftout  cte  brillantes  dans  I'ordre  des  Ruminans  et  dies  servi- 
ront  puissanimenta  cxpliqucr  bcaucoup  de  passages  dcs  anciens 
auteurs.  Les  antilopes  dc  la  INuhie  ont  fourni  une  riclie  mois- 
sou  d'observations  i  une  nouvcUe  espi-ce  de  ce  jjenie,  jus- 
qu'ici  probableincnt  confondue  avec  V yl.  Dorcas,  a  ete  trouvee 
en  Arabic  et  dans  liie  de  Faisan  inconnne  jusque  dans  ces  der- 
niers  tem|)s.  \JA.  Sal  liana  AvlW-Axnv,  a  ete  prise  en  |;rand  noni- 
bre  et  dans  tous  lesetals  do  la\ie,  en  sorte  que  ses  verilablcs  ca- 
racteres  distinctifs  seront  maintenant  bicn  connus.  Le  Tragcla- 
phui  de  Plines'est  retrouve  en  JNubie;  en  Egyptc  les  deux  vo)'a- 
geurs  ont  trouve  des  chevres  semblables,  pour  la  forme,  a  celle 
du  menie  i)ays  qui  ont  lenez  ecrase,  maisqui  le  cedent  pcu,poCTr 
la  richesse  et  la  finesse  du  poil,  aux  clievres  kiryliises  ,  notain- 
ment  a  celles  du  troupeau  de  3LTernaux  h  St-Ouen,  doni  plu- 
sieurs  individus  ont  ele  envoyes  a  Berlin.  Un  crane  du  bccuf 
Apis  avec  les  comes,  trouve  dans  les  pyraniides  de  Sakhara  ne 
laisse  aiicun  doute  sur  I'espece  et  la  forme  de  lanciea  tauieau 
sacrr. 

Un  grand  nombre  de  cliauve-souris  ont  ete  trouvecs  dans 
les  pyraniides ,  et  dans  les  cryptes  de  la  vallee  du  Nil ,  savoir 
tof^tes  celles  que  M.  Geoffroy  SaintHilaire  enumere  dans  le 
grand  ouvrage  sur  I'figypte,  et  plusieurs  esp^ces  nnuvelles  , 
parmi  lesquelles  il  y  en  a  une  avec  de  grandes  mamelles  abdo- 
minales,  ce  qu'on  n'avait  pas  rencontre  jusqu'ici  sur  les 
cbauve-souris. 

La  sirene  de  la  mer  Rouge  est ,  d'apres  les  renseigncniens 
qu'on  possede  ,  une  espece  de  Dugong  (  Halicorc  )  ,  appcloe 
Nnga  et  Lolham  par  les  Arabcs;  un  crane  trouve  par  les  deux 
voyagours  ,  dans  une  ilc  deserte,  ne  laisse  aucun  doute  a  eel 
egard.  Une  CDmparaison  soignee  fcra  voir  s'il  y  a  identile  en- 
tre  cette  espece  et  celle  de  I'lnde.  Les  nianuscrits  du  docteur 
Hemprich  qui  a  succombc  en  Abyssinic  (  f^oj.  le  Bulletin  , 
t.VII,  n".  125),  contiennent  en  outre  de  ricbes  materiaiix  poui- 
la  zoologie  et  pour  I'anatoniie  coniparce  des  classes  superieures 
du  rc'-gnc  animal,  ainsi  que  sur  I'liistoire  nalurelle  dt-s  aniinaiix 
domcstiqiies   do   rAriif[uc.  Le  gimveineur  dc  Dongola ,  Abclii^i 


Zoologic.  81> 

Bej,  fit  present  au  docteur  Ilemprich  ,  d'uue  pcau  d  hippopo- 
taiiie  avcc  le  squelette  et  d'une  peaii  de  girafe. 

Lc  nombre  total  des  individus  d'oiseaux,  envoyes  soit  en 
peaux  seclies,  soit  dans  racool ,  soit  ea  squelette  ,  est  de  4t>7i, 
qui  se  rapportent  a  429  especes. 

Cette  collection  contient  d'abord  tout  ce  qu'on  trouve  dans 
les  planches  ornitholofjiques  ,  maUieureiisement  pea  nom- 
Lreuscs,  du grand  et  bel  ouvrage  sur  lEgyptc.  La  vallee  du  Nil 
a  fourni  beaucoup  d'oiseaux  d'Europe ,  niais  les  excursions 
dans  le  Dongola  ,  I'Arabie ,  la  Sjrie  et  I'Abyssinie,  ont  fait 
troijver  un  nombre  toujours  croissant  d'oiseaux  des  tropiques. 
l.es  steppes  fournissaient  des  especes  inconnues  d'outardes,  de 
gang;\s  ,  d'alouettes,  de  traquets,  qui  formeront  de  nouvelles 
sous-divisions  dans  ces  genres;  les  rivages  offraient  une  foule 
d'oiseaux  clianteurs,  des  grives ,  des  guepiors,  des  sucriers  , 
des  alcyons  ;  le  bord  de  la  nicr  des  savacous,  des  rales  d'eau  , 
des  pluviers ,  des  niouettes  et  des  hirondelles  de  mer.  Dans 
presque  tons  ces  genres  il  y  a  plus  d'especes  miuvelles  et  in- 
connues que  d'anciennes  et  conuues.  Les  genres  alouette, 
(raquet,  pluvier,  mouette  et  hirondelle  de  ni^r  ont  besoin 
d'une  nouvelle  revision;  d'autres ,  comme  les  genres  sucrier, 
guepier,  pie-grieche,  hirondelje,  ont  ete  enrichis  tcUement,  que 
ce  ne  sera  qu'a  Berlin  qu'on  pourra  en  donner  une  description 
nionograpbique. 

Parmi  les  objcts  les  plus  reniarquables,on  peut  citer  de  tres- 
beaux  individus  d'autruche  du  Cordofan  ,  la  superbe  cicogne 
pourpree  [C.  Abdirnii),  \' ibis  cornnta,  le  grand  vautour  d'Egypte, 
lc  faucon  ordinaire  a  tete  blanche,  et  les  mouettes  a  tete  grise 
et  noircs  et  le  Dramas  Ardeola. 

Les  genres  Canard,  Chevalier  (  Totanus)  et  Vanncau  ,  qiioi- 
que  riches  en  especes,  n'en  ont  presente  aucune  qui  n'habite 
aussi  I'Europe  ;  d'autres  genres,  dans  lesquels  on  s'attendrait  a 
trouver  beaucoup  de  formes  connnes  en  Europe,  oiil  fourni 
un  nombre  preponderant  de  formes  etrangeres ;  tels  sont  les 
genres  Faucon,  Strix  ,  Pigeon,  Merle,  Moiueau  (Fringi/la)  , 
Bruant,  Pluvier.  Un  fait  Ires-remarquable,  c'est  I'identite  com- 
plete deplusieurs  oisesux  aqualiques  de  lamer  Rouge  avec  ceux 
de  la  cote  du  Bresil ;  tels  sont  le  Sterna  caj  riinensis ,  le  Lartts 
nine  rnr/iynclius  ^  le  Djsporu^  Sii/a  et  plusieurs  autrcs  Irouves 
dans  lis  deoK  iocalilcs. 


90  Zoologic.  N°.  68. 

Les  REPTILES  sont  au  nombre  de  436  (7^7)  pieces,  dont  27 
en  peau ,  6  en  S(juelettc  et  704  dans  I'alcool ;  ils  se  rappoitent 
a  120  especes.  M.  Ehrcnberg  en  a  dessine  un  yrand  nombre 
sur  les  Heux. 

Les  poissons  rccueillis  dans  ce  voyage  s'elevent  au  nombre 
de24i4  individus,dont  174  en  pcaux,  2  1  56  dans  I'alcool  et.  84 
en  squelelte.  lis  se  rapporlcnt  a  426  especes  ,  dnnt  3io  appar- 
tiennenta  lamer  Rouge;  les  especes  du  catalogue  de  Forskal  y 
sont  toutes  comprises  ,  a  quelques  exceptions  pres  ;  boaucoup 
d'autres  ne  sont  pas  mentionnees  par  Forskal.  Le  poisson  vo- 
lant de  la  mer  Rouge  qui  estpeut-etre  I'animal  volant  (Salwa) 
des  Israelites  au  mont  Sinai  (1),  a  ete  souvent  apercu  par  les 
deux  voyageurs ,  et  une  fois  ils  I'ont  trouve  mort ,  quoiqne 
non  cndommage,  sur  le  bord  de  la  mer,  pres  de  Rbalim  (Eliiu) 
endroit  aupres  duquel  ont])asse  les  Israelites.  Ordinairement  ce 
poisson  ne  se  rencontre  qu'en  pleine  mer.  Les  deux  naturalistes 
ledesignent  provisoirementpar  la  denomination  de  Trigln  Israe- 
Utarutn. 

Pavnii  les  pois?ons  d'eau  douce,  il  y  a  plusieurs  especes  nouvel- 
les  qui  sont  du  I\il,  ensuite  un  grand  poisson  du  Dongola,  qui 
forme  un  genre  distinct  que  les  auteurs  nomment  Heierotis  ni- 
lotica.  Ce  poisson  est  voisin  du  Siidis  du  Sent-gal. 

Les  MOLLUSQUES  rccueillis  pendant  le  voyage,  s'elevent  a 
55o8,  savoir  :  2607  coquilles  et  85 1  animaux,  conserves 
dans  I'alcool.  Peu  d'especes  sont  nouvellcs  parmi  les  moUus- 
ques  testaces  ,  mais  il  y  en  a  d'autant  plus  dans  les  moUusques 
nus  ct  les  ascidies.  Une  comparaison  etablie  sur  ces  niatc- 
riaux  ,  entre  les  liabitans  de  la  mer  Rouge  el  ccux  de  la  Medi- 
terranee  ,  donncra  un  resultat  assez  Cxe.  Presquc  toutes  les 
tifiprces  de  moUusques  ont  ete  peintcs  d'apres  nature,  par 
M.  Ebrenberg  et  souvent  avec  beaucoup  de  details.  II  y  a  parmi 
ellcs  quelques-unes  qui  sont  importantes  sous  le  rapport  sys- 
lemalique.  Chaque  cspece  est  accompagnee  de  sa  description. 

Les  ANNELiDiis  reniplissent  261  petits  bocaux  qui  en  contien- 
nent  67  especes,  la  plui)art  fort  singulieres;  dies  forment,  sui- 
vant  le  docteur  Ebrenberg,  un  des  resultats  principaux  du 
voyage.  Toutes  ont  ete  examinees  sous  le  verre  grossissant  ct 


(1)  Si  toulefois  on  no  vrut  expliqucr  cet  animal  a  laide  des  wutc- 
tcicllcs. 


Zoologie.  91 

tlecrites,  et  les  caracteres  des  nouveaux  genres  ont  ele  figures. 
Les  voyageurs  doivent  la  possibilite  de  faire  des  recherches' 
exactes  de  cette  nature,  a  I'obligeance  de  M.  Savigny  k  Paris,' 
qui  leur  avait  envoye  son  travail  classique  sur  cette  matiere. 

Les  CRUSTACEES  recucillis  sont  au  nombre  de  Q-^S,  xlont  ■io'5  a 
I'elat  sec,  et  472  dans  I'alcool.  Les  voyageurs  en  ont  compte 
io5  especes.  Un  certain  nombre  des  formes  les  plus  belles 
sont  dessinees  et  coloriees  d'apres  nature;  toutes  sont  accom- 
pagnees  de  remarques. 

La  classc  des  ARAcnNiuEsa  fourni  2^5  individus  de  120  espe- 
ces ,  la  piupart  conservees  dans  I'alcool.  TOutcs  les  especes  ont 
ete  figurces  sur  les  lieux,  par  M.  Ehrenberg ,  et  aucune  d'elles 
n'est  restee  sans  une  description  dctaillee. 

20,000  individus  de  la  classe  des  i:>(sectes  ont  ete  cuvoyes 
d'apres  le  catalogue  du  voyage  ,  mais  un  grand  nombre  ont 
peri  en  chemin.  II  parait  cependant  que  peu  d'especes  ont  ete 
perdues;  le  nombre  de  ccs  dernieres  s'eleve  a  i5oo-2ooo.  Les 
voyageurs  n'out  pas  seulement  dirige  leur  atlention  sur  les 
coleopteres  et  les  lepidopteres  ,  mais  aussi  principalenient 
sur  les  lij'menopteres  ,  les  dipteres  et  aulres  ordres  moins 
connus.  Plus  des  dens  tiers  des  especes  paraissent  otre  nou- 
velles.  Beaucoup  d'entre  elles  ont  ete  observees  dans  toutes 
les  pliases  de  leur  developpement.  Des  figures  coloriees  ont  ete 
faites  pour  les  especes  trop  delicales.  Une  chose  fort  interes- 
sante  c'est  que  les  deux  naturalistes  ont  reussi  a  trouver  tin 
petit  Coccus  snr  \v  Tamarix  mannifcrn  (arbrisscau  du  Sinai,  voi- 
sin  du  Tamarix  i^aHica),  qui  fournit  ia  manne  dont  I'origine 
a  ete  si  long-temps  vainement  cherchee.  lis  lui  ont  donne  le 
noni  de  Coccus  mannifer.  Des  nuees  de  sauterelles  ont  etc  ega- 
lement  observees  par  eux,  et  tous  ces  insectes  se  trouvenl  dans 
leur  collection. 

Les  EPizoAir.ES  sont  contcnus  dans  102  petils  Ijocaux ;  i!s  ont 
ete  trouves  sur  autant  d'animaux;  quelqucfois  plusicuis  espe- 
ces ont  ete  trouvees  sur  un  seul  animal. 

Les  ECHiNODERMEs  qui  ont  ete  recueillis,  sont  de  565  especes; 
les  uns  a  I'elat  sec,  les  autres  dans  I'alcool.  La  collection  est 
surtout  riche  en  especes  d'liolotluiries,  quo  le  docteiu-  Ehren- 
berg a  toutes  peintes  d'apres  nature. 

Leg   ENTOzoAiRBS     rcmplisscnt    plus    dc     (ioo  pctits    bocaux , 


92  Zoologie. 

forniaut  198  especos.  Souveiit7  a  y  csju'-ces  se  sont  Itouveos 
dans  un  seul  animal;  toutes  ont  ete  examinees  sous  le  micios- 
cope  et  plus  de  100  ont  ete  dessinees. 

Les  ACALEPiiEs  sont  au  nombre  de  88,  qppartcnant  a  20  es- 
peces,  que  le  docleur  Elirenherg  a  toutrs  deciites  et  figuvees. 
Les  POLYPES  et  les  polvpiers  recueillis  ferment  62  especesdont 
il  y  a  376  c^emplaiics  ;  presque  tous  ont  ete  diiseques  et 
decrits  a  letat  frais  ,  et  un  grand  nombre  en  ont  peiutes  co, 
merae  temps.  Les  auteurs  attachent  unc  importance  speciale  a 
CCS  observations;  i58  exemplaires  sont  conserves  dans  lalcool, 
les  autres  a  letat  sec. 

Des  iNFUSoiREs  ont  tte  observes  en  Egjpte,  dans  le  Dongola  , 
dans  rOasis  dc  Jupiter  Amnion  ,  et  pres  du  mont  Sinai.  Les  es- 
peces  observtes  et  decritcs  sont  au  nombre  de  5o.  Les  auteurs 
n'ont  jamais  pu  apercevoir  d'infusoires  dans  la  rosee  qui  vcnait 
de  tomber 

Enlin  des  observations  soignees  sur  les  localites  et  leurs  rap- 
ports serviront  aux  progres  de  la  geographie  zoologique  dc 
toutes  les  classes.  Lbistoire  el  les  resultats  du  voyage  important 
des  docteurs  Ebrenberg  et  Ilempricb,  seront  publics  sous  peu  a 
Berlin,  par  voie  de  snuscription.  S.  G.  L. 

(59.     RECnERCHES  S*JR   LES   OSSKMESS  ^OSSILKS    DU   DUPARTKMENT  DU   PuV- 

de-D6me,  par  A.  Bravard,  eleve  de  lEcole  roy.  des  Mineurs; 
I'Abbe  Croizet  et  Jobert,  ricmbres  de  la  Sociele  academiquc 
de  Clermont-Ferrand.  Par  livraisons  in-4".  de  5  pi.  lilhop,r. 
ot  ■;  I'euille  servant  de  couverture  pour  I'explication  des  pi. 
Prix  de  la  livr.  5  fr.  Paris,  1826;  Dufour  et  d  Ocagne  ; 
Clermont,  Thibaud-Landriot  (1).  Livraisons  1 ,  II,  111,  IV 
V.  (Foy.  le  Bull.;  iSaS,  torn.  V,  n".  58i.) 

Cbaque  jour,  dans  les  deux  mondes,  on  decouvre  de   nou- 


(1)  Depuisla  publication  du  prospectus  de  cet  ouvrage,  annonrc  dc\ 
1825,  les  auteurs  ont  tliange  leur  plan.  Voulant  coniprendrc  dans  leui 
travail  tous  les  fails  qui  pou\  aient  en  aupmeutcr  liniportanoc  ct  I'in- 
teret ,  ils  ont  du  I'etendrc  par  suite  d,<'  nouvellcs  fouillcs  qui  out  ete 
faites  et  qui  ont  presque  double  Ic  nombre  des  espcccs  dont  ils 
avaient  eu  d  abord  ronnaissanoe.  L  ouvrage  sera  done  corapo.se  ,  >ui- 
vantl'avis  place  en  tete  de  la  1^'.  livraison,  de  2  vol.  s"-  '"i  .  mc'ne 
format  et  nieme  justification  que  les  licchcrvkes  sur  d-s  Ossenn'is  los- 
iifc*de  M.  Cuvier  ,  et  de  70  a  80  pi.  qui  seront  d'stiibuecs  dans  Ic 


Zoologie.  95 

vpaux  (l/'bris  de  I'antiqiie  et  primitive  aniinalisatioii  qui  prt-ceda 
I'hodime  snr  la  terre  ;  cliaque  jour  dc  nouveaux  fails  auijmen- 
teiit  les  documeus  qu'oa  a  pu  recueillir  sur  I'histoire  et  les 
changemens  succpssifs  des  diverses  races  qui  devancerenl  It-s 
races  actuelles.  11  en  est  de  nieme  a  I'egardde  la  vegetation  qui 
enibellissait  la  terre  a  cette  cpoque  reculee,  et  avcc  laquelle  ces 
animaux  se  trou vaient  dans  un  rapport  necessaire.  Elle  a  eprouvo 
les  meines  vicissitudes;  des  vegetaux  ,  «les  aniniaux  nouveaux 
ont  pris  la  place  de  ceux  qui  ont  ete  aneantis,  etdont  I'antique 
existence  ne  nous  est  revi'Ice  que  par  leurs  deLris.  Ainsi,  dans 
le  cours  des  siecles  qui  ont  jirecede  I'apparitinn  de  I'liomme 
sur  la  terre,  sa  surface  a  successivement  change  d'aspect,  de 
verdure  et  d'habitans  ;  les  niers  ont  nourri  d'autres  ctres;  les 
airs  ont  lUe  peuples  d'oiseaux  diflcrons. 

Les  debris  de  cettc  aninialisation  ,  de  cette  vegetation  suc- 
cessivement dilferentes,  attestent  qu'eiles  furent  dans  I'oripine 
beaucoup  plus  unifornies;  les  vegetaux  des  houillores  ,  par 
exenij)le,  n'oflVent  entrc  eux  presquc  aucune  difference  quelle 
que  soit  la  latitude  ,  la  longitude  ,  ou  I'elevatinn  on  on  les  ren- 
contre; I'Europe,  I'Asie  et  I'Amerique,  du  nord  au  midi,  uour- 
rissaient  des  eleplians,  des  rhinoceros,  des  mastodoutes,  etc.  ; 
les  differences  que  presentent  aujourd'hui  les  vegetaux  et  les 
animaux,  suivant  les  climats  et  les  lieux  ,  se  sont  etalilies  par 
degre  sous  I'empire  d'uu  petit  nonibre  de  causes  naturelles, 
successivement  modifiees,  ])our  constitucr  enfin  I'ordre  de  dis- 
tribution  que    la  vie   presente  a  la  surface  actuelle  de  la  terre. 

D'abord  etendue  d'un  pole  a  I'autre  la  vie  animait  toule  cette 
surface.  Les  terres  glacees  du  nord,  les  cimes  des  Alpps 
etaient  couvertes  de  la  menie  verdure  ;  et  les  formes  de  I'ani- 
malisation  et  de  la  vegetation  primitives  presentaient ,  ou  des 
types  extraordinaires  dont  nous  n'avons  plus  aucun  exemple  , 
ou  des  espi'ces  qui  appartienuent  a  des  families,  a  des  genres 
encore  existans  aujourd'hui,  mais  seulemcnt  entre  les  tropi- 
ques  ,  dans  la  piupart  des  cas.  En  sc  rapprochant  des  temps 
actuels  on  trouve  ,  pour  cliaque  lieu  ,  des  debris  de  plus  en 
plus  semblables  a  ceux  des  plantes  et   des  aniniaux    qui   viveut 


texte,  a  la  suite  des  descriptions  des  esperos.  Les  planches  scront  re- 
jiartics  en  If)  li\Maiso!is  ,  ilii  pvix  de  ;"»  francs  cliacuno  ;  Ic  texte  paraitra 
apics  !os  piaiidics  ;  le  pris  ile  cli.uiuc  \o1u\ir'  seia  dc  12  fr.  50  c. 


94  Zoologie.  N".  69. 

aiiioiiidluii  siu-lcs  nuMiiPs  points.    Plus  tard    cette  vegetation, 
celte  animalisation   primitives   fui-enl   rcloulees    par   deyre    du 
nord  vers  le  iiiidi  ,  des   sommites    vers    les    plaines,    a    mesure 
que  la  temperature  moyenne,  uniiorme  de  la  surface  du  globe, 
cedait  aux  causes  succcssivement    plus  puissantcs  ,  qui   soUici- 
taient  I'etablissement  des  cliuiatures  terrestres.    Ces   variations 
graduees  dans  la  temperature,  I'abaissement  du  niveau  general 
des  niers  ,  la  diminution  egalement  successive  et  graduee  ,  dans 
I'energie  des  phenomenes    volcaniques,    suites   du  vulcanisme 
primitif,  dans  la  force,    la    puissance  des    pbenomines  atmos- 
pberiques  et  des    marees ;  lelles    furent   les    causes    naturelles 
reguliercs  ,  g«Mierales  et  continues  des  modifications  que  la  vie 
i   eprcuvees  et  de  presque  tous  les  changemens    qu'a    subis  la 
surface  du  globe.  Les  resultats  de  ces    causes    premieres  ,    tels 
que  I'etablissement  des  influences  locales  sur   la  temperature 
d'un  meme  climat,  la  formation  dune  foule   de    bassins  parti- 
culiers,  les  uns  contenant  des  eaux  salecs,    les   autres  des  eaux 
douces  ;  le  deversement  de  ces  lacs  les  uns   dans   les  autres   et 
dans  les  grands  bassins   des   mers;  les   debacles   parlielles    qui 
en  furent  la  suite  ;  les  ravages  des  eaux  marines  sur  les  parties 
basses  des  continens  d'abord,  puis  la  formation  de  vastes  lagunes 
surcesmemes  parties;  enfin  I'etablissement  du  systeme  general 
d'ecoulement  et  darrosement,    ou  du   reseau  liydrograpbique 
qui  couvre  le  globe  ,  telles  furent  les  causes  secondaires  ,  irrc- 
gulieres  et  plus  ou  moins  violcntes  et  psrturbatrices  des  vicis- 
situdes parlielles  qu'eprouvercntranimalisation  et  la  vegetation. 
Les  etres  qui  ne  purenl  resister  a  I'iniluence  de  ces  causes  di- 
verses   Turent   aneantis    et    disparurent    de   la    lerre    avec   les 
circonstances  pour  lesquelles  ils  avaient  ele  crees ;  de  nouvelles 
especes  apparurent  avec  des  conditions  d'existcnce  nouvelles. 
Mais  en  parcouranila  serie  des  debris  fossiles  cnfouis  dans  les 
couches  du  gbbe,  on  n'aperroit  uulle  part  une  ligne  tranchee 
<ie  demarcation  entre  les   diii'ercns    ternies   dc  c;'tte   seric  ,  de 
nianiere  a  prouver  que  la  vie  a  ete ,  une  ou  plusicurs  fois  ,  re- 
nouvelee  en  totalite  sur  la  lerre.  Au  contraire,  on  y  reconnait 
la  preuve  du  changement    successif  et    gradue   que   nous  avons 
signale;  ccriaius  types    primitifs  ont  a  la  verile   disparu  coui- 
pletement,mais  on  les  retrouve  existans  a  diverses  epoques,  et 
leurs  debris  sont  confondus  avec  ccux  des  types  plus  modernes; 
avec  de    nouvelles   especes  des  types   (pii   sc   sont    conserves, 


Zoologie  95 

nous  en  trouvons  qiietciues-unes  des  epoques  anterieures ; 
certains  genres  encore  vivans  sont  communs  a  tous  les  termes 
de  la  serie,  conime  aussi  vers  la  fin  de  cette  serie,  avec  des 
types  anciens,  avec  des  especes  eteintes,  nous  trouvons  les  debris 
de  quelques-unes  de  nos  especes  actuelles.  Par  suite  de  I'eta- 
blissement  des  cliniats  terrestres  ,  la  vie  a  presque  abandonne 
les  contrees  polaires,  et  les  glaciei's  ont  remplace,  snr  les  hautes 
sommites ,  la  verdure  des  temps  priinilifs.  Les  Palmiers ,  les 
Dattiers,  les  Cocotiers,  les  Drnccejin,  les  Pandnmis,  les  Areca  , 
les  grands  Pioseaux,  lesFougeres  arborescentes  ont  abandonne 
nos  cliniats,  de  merae  que  les  Elepbans,  les  Tiyres,  les  Panthe- 
res,  les  Hi|ipopotames  ,  les  Tapiis  [jigantesques,  les  Rhinoceros, 
les  Paiaeut'.icrium,  les  Anoplol  lierium,  les  Mastodontes  et  autres 
aniniaux  perdus  ,  de  menie  encore  que  ces  enormes  reptiles 
dont  les  formes  efaient  si  extraordinaires  :  seuls  niailres  aloFS 
des  pays  aujourd'liui  souniis  a  la  domination  de  Ihomme  ,  ces 
animaux  ou  sont  aneantis,  on  ne  vivent  plus  qu'cntre  les  tro- 
piques. 

Ij'homnie  parait  n'elre  arrive  sur  la  teri-e  qu'apres  que  sa 
surface  cut  ete  disposee  a  le  recevoir,  qu'apres  letablissement 
des  cliniats  terrestres,  et  lorsqu'un  heurenx  equilibre  entre  les 
elemens  cut  determine  la  permanence  de  I'otat  de  chose  actuel, 
ou  du  nioins  en  cut  rendu  les  variations  presque  iusen— 
sibles. 

Tel  est  ,  fort  en  racourci ,  I'apercu  des  changcmens  (juc  la  vie 
a  eprouves  a  la  surface  du  globe  et  des  causes  qui  les  ont  pro- 
duits.  Notre  theorie  fondee  sur  tous  les  fails  constates  ne  peut 
manquer  de  prcvaloir  sur  les  systemes  proposes  jusqu'ii  ce  jour, 
car  elle  est  en  liarmonie  avec  les  lois  naturelles  d'ordrc  et  de 
permanence  qui  regissent  lunivers,  et  se  trouve  appuyee  d'ail— 
leurs  par  les  theories  physico-mathematiques  les  plus  justo- 
ment  accreditees  ;  tandis  que  ces  systemes  ,  fondes  sur  des 
perturbations  des  cataclysmes  que  la  science,  les  faits  etla  raison 
huniaine  repoussent  egalcinent,  ne  font  qu'accroitre  le  nombre 
de  ces  conce])tii)ns  imaginaires  succcssivenient  publiees  depuis 
plusieurs  siecles. 

Cet  apercu  suffit  pour  montrer  qu'il  n'est  aucun  sujet  qui, 
sous  tous  les  points  de  vue,  soit  plus  digne  d'excilcr  I'interet  et 
les  meditations  des  philosophes,  les  investigations  des  geolo- 
gues  et  des  nali;raiistes.  On  n'apprendra  pas  sans  un  vif  senti- 


96  'Aooloiylc.  N".  G'J. 

in<nt  deciiriosite  que,  dans  iiii  seul  tlcpartement  de  la  France  , 
dans  tiois  ou  quafre  gisemeiis  du  Piiy-de-t)6nie,  la  liste  de  ces 
races  perdues,  qui  Aecurent  jadis  sur  notre  sol,  vient  d'etre 
augmcntee  de  plus  de  5o  especes  jusqu'alors  totalement  in- 
connues. 

L'Auvergne,  ce  pats  classiqne  pour  I'etude  des  volcans  ,  va 
done  recevoir  une  nouvelle  illustration  scienlifique  ,  par  la 
decouverte  de  cette  fonled'o<seniens  qui  constatentlexisteace, 
sur  ce  sol  tremblant  ct  sillonne  par  des  courans  de  laves,  de 
tant  d'esprces  ,  aiijonrd'hui  aneanties;  ainsi  que  par  la  publica- 
tion que  font  les  auteurs  de  cette  decouverte,  de  la  description 
el  des  figures  de  ceux  de  ces  ossemens  qui  peuvent  aider  a  re- 
construire  le  squeleite  de  cesanimaux.  C'est  dans  les  environs 
d'Issoire,  surtout  dans  une  niontagne  qui  dominc  le  village  de 
Perrier,  qu'on  a  decouvert  le  plus  grand  nombre  de  ces  osse- 
mens, et  c'est  M.  Bravard  qui,  le  premier,  parait  en  avoir  euune 
connaissance  certaine.  Ces  ossemens  sont  enfouis  dans  une 
suite  de  ctoucliessablonneuses,  de  :j  metres  environ  d'epaisseur, 
provenant  des  dtbris  des  terrains  primordiaux  et  renfermant 
quelqiies  fragmens  de  laves.  Ces  couches  de  sable  sont  rccou- 
vertes  par  un  lit  de  plusieurs  centaines  de  pieds  d'epaisseur  de 
tuf  volcanique  compose  de  fragmens  de  ponces,  et  renfermant 
des  morceaux  de  basalle  etdes  blocs  considerables  de  laves  sera- 
blables  a  celles  du  Mont-Dore  ;  ce  depot  est  interrompu  par 
une  couclie  de  galels  roulcs;  il  forme  le  plateau  qui  couronnc 
la  montagne  de  Perrier. 

Sous  ce  depot,  qui  contient  des  ossemens,  regne  un  banc 
epais  de  galets  d'un  gros  volume,  volcaniques  et  primitifs  de  5 
a  4  metres  d'epaisseur,  lequel  repose  immediatement  sur  le 
calcaire  depose  dans  des  lacs  d'eau  douce  dont  les  couches  re- 
celent,  avec  d'autres  debris  de  grands  animaux,  une  foule  de 
coquillages  analogues  a  ceux  qui  vivent  aujourd'hui  dans  nos 
marais  et  nos  ruisseaux. 

Les  ossemens  de  ce  dernier  depot,  qui  est  le  plus  ancicn  dans 
I'ordre  des  temps,  appartiennent  a  des  genres  qui  n'exislent 
plus  sur  la  terre ,  et  a  des  esp^ces  de  genres  encore  existans 
mais  qui  elles-niemes  n'cxistent  plus.  Ce  sont  des  Lophiodons  , 
des  Anoplolherium  ,  des  Civeltes  ,  des  Lagoniys,  des  Tortnes 
d'eau  douce,  des  Crocodiles  ,  des  Serpens,  des  <r;ifs  ])arr,iile- 
ment  conserv«'S  el  des  ossemens  d'oiscaux. 


Zoologies  §7 

Le  depot  plus  moderne  offie  des  ossemens  de  Tapirs  ,  d'Ele- 
plians,  de  Rhinoceros,  de  Chevaux,  d'Ours ,  d'llippopotames  , 
de  Mastodontes,  de  Castoi's  ,  de  Chiens  ,  de  Rats  ;  de  pliisieurs 
grands  Chats,  de  Tigres  ,  de  Panthercs,  et  de  ilk  i  a  especes 
diverges  du  genre  Cerf, 

Tous  ees  ossemens  ont  parfaitement  conserve  ieur  forme,  et 
menie  Icur  nature  chimique  est  peu  alteree,  car  on  y  trouve 
36  p.  -J  de  phosphate  de  chiuix  et  y  de  matiere  animale. 

Les  auteurs  pnljlient  d'abord  les  figures  de  tons  ceux  de  ees 
ossemens  qui  peuvent  servir  a  caracteriser  chaciine  de  ees  es- 
peces.  Le  dessin  et  la  lithographie  des  S  premieres  llvraisons 
que  nous  avons  sous  les  yeux  ,  meritent  beaucoup  d'eloges  ;  la 
plupart  (',;'s  planches  qui  les  coniposent  sont  dues  an  talent  de 
M.  I5iavard  ,  I'ltn  des  auleurs  de  cot  ouvrage.  A  cet  eJ^ard  il 
est  heureux  que  ce  natnraliste  lui-meine  ait  pu  representer  ees 
ossemens,  car  il  est  en  general  assez  difllcile  d'obtenir,  pour  des 
dessins  de  cette  espece,  I'expressiun  des  caracteres,  lorsque  Ton 
n'est  qu'artiste. 

Chaque  planche  contient  des  figures  qui  se  rapportent  a  des 
^inimaux  de  meme  espece  ou  de  meme  genre  ;  et  les  planches 
de  chaque  genre  ont  un  numerotage  particulier,  ce  qui  evite  la 
confusion  si  frequente  dans  les  ouvrages  publics  par  livraison 
et  a  mesure  que  de  nouveaux  objels  Sf)nt  decouverts. 

Pour  eviter  une  semblable  confusion  dans  le  texte  et  se 
laisser  la  possibilite  d'intercaler  la  description  des  objcts  nou- 
veaux ,  a  sa  veritable  place ,  les  auteurs  ne  juiblieronl  le  texte 
qu'apres  avoir  termine  les  livraisons  des  planches. 

La  I'",  livraison  de  celles-ci  se  compose  de  5  jjjanclies  re- 
presentant  des  ossemens  de  Pachydermos,  provenant  de  la 
montagne  de  Perrier  et  du  gisement  de  Mnlbaiu.  Ce  sont  des 
ossemens  de  Mastodoute,  d'Hinpipotanie ,  dc  I'ajiir,  de  Rhi- 
noceros, d'Elephant,  de  Cheval.  Mallieiiretisement  les  auletns 
n'ont  point  douiie,  dans  I'explication  de  ees  planches  les  ncins 
des  espi'ces  qui  y  sont  figurees  :  c'cst  une  omission  a  r(M)nrer, 
La  U''.  livraison,  aussi  coniposee  de  5  planciies,  est  enlii— 
rement  consacree  a  Tosteologio  de  denx  nouvelles  especcs  do 
Cerfs;  cost  dire  que  les  auteurs  ont  pu  rassembter  une  "rande 
partie  du  squeiclte.  Ces  ossemens  provienneiit  (i,>  [\-rri;'r  ce 
sint  les]<7rr.'/«  /.«/.;./, >/\;7v.'.f  et  Perrifiii . 

i>.  Toms  ,\1  7 


9^  Zoologie.  N°.  C9. 

La  llle.  livraison  contieni  la  siiile  di-s  figures  de  cctte  dcr- 
niere  cspero  ,  iinc  noiivelle  osprcc  du  nir-me  genre,  Ic  Cert'iit 
Etuerinrum  ,  aiissi  de  la  monlagne  de  Pei  rier ,  et  des  osseiiiens 
dc  Cheval  et  de  Rhinoceros  ,  de  Malbatu. 

La  IV*^.  livraison  oflVe  de  nouvelles  figures  appartenant  aux 
Ccrviis  Pcnierii  et  Etueritinirn  ,  et  d'autres  qui  taraeterisent 
deux  aulres  nouvelles  especes  du  nienie  genre  ,  Ics  Ccivus 
Pardineiisis  et  Arvcrncnsis  ;  iinc  planche  donne  au  Irait  des 
perches  gaudies  de  hois  de  Cerfs  vivans  et  fossilcs. 

La  V.  livraison  est  consacree  a  deux  autrcs  especes  de  Cerfs 
aussi  nouvelles,    les     Ceit'tis  jlrdei  et    ramosus. 

L'cxanien  des  hois  des  diverses  especes  de  C^erfs  ohscrves  jiar 
les  auteurs,  leur  a  fait  reconnaitre  la  necessite  de  proposer 
deux  nouveaux  sous-genres  qu'ils  nomuient  et  caracterisent  de 
la  nianiere  suivante  : 

I"".  Sous-Genre  Catoglociiis  ( de  deux  mots  grecs  ylotyji; , 
pointc  et  y.arw  en  has),  parce  que  le  maJtre  andouiller  des  hois 
prend  naissance  inimediatenient  au-dessus  des  tiihcrcules  de  la 
nieule. 

A  ce  i*"'.  sous-fenrc  ,  ils  rapportent  les  Cenms  Issiodore?isis, 
Pcnierii  Etucriarum,  Pardincnsis,  y/iverncfisis ,  decouverts  par 
eux  et  aussi  les  Ccrviis  Elaphus  et  Damn  dr  Linni-,  espe- 
ces vivantes  ,  et  I'espece  fossile,  nominee  Ji'ijij'rlajiliii\  ^  par 
M    Cuvier. 

I".  Sous-i»enre  Anoglochis  {deylMyii  pointc  et  avw  en  haut ) , 
dont  le  i''.  andouiller  du  hois  est  eloigne  de  la  couronne.  Les 
auteurs  rapporlent  a  ce  sous-genre  les  Ccivus ylrdci  et  ramosus. 
Get  ouvra!<e  ne  peut  manquer  d'exciter  un  vif  iuteret,  et  par 
la  nianiere  donl  il  est  execute,  du  nioins  quant  aux  figures  deja 
i)uh!iees  ,  de  repondre  pleinement  a  I'attente  des  sasans.  In- 
disiiensahle  suite  du  celebre  ouvrage  de  M.  Cuvier,  il  doit  , 
par  sa  nature,  s'associer  Ji  ses  succes  et  ])rcndre  sa  place  a  cote 
dc  ce  bel  ouvr?ge  dans  toutes  les  hihliolheques  puhliques  et 
J  rivees. 

Les  licchcrclics  siir  les  ofscmcns  Jhssi/cs  du  dtj>"rlcnic/U  dit 
Piiy-dc'Pome,  paraissaient  d'ailleurs  sous  les  auspices  de  M.  le 
haron  Cuvier  :  il  a  hien  vonlu  dirigcr  les  auteurs  dans  leur 
lahorieux  travail  ,  et  s'assurer  de  I'cxacte  determination  de 
leuis  especes. 

Si  i  ces  consideral  ons  nons  ajoutons  <[U0  Irs  auteurs  de  cc 


Zoologie.  99 

bel  ouvrage ,  ne  sont  soutenus  que  par  leur  zele ,  leur  desir 
d'etre  utiles  a  la  science  et  de  contribuer  a  I'illustration  de 
leur  pays;  qu'eloignes  de  Paris,  €t  des  sccours  que  cette  ville 
peut  seule  offrir,  ils  ne  reculent  devant  aucun  sacrifice  pour 
venir  y  puiser  les  renseignemens  qui  leur  manquenl;  qu'ils 
executent  cet  ouvrage  a  leurs  frais  ,  qu'ils  ont  fait  faire  des 
fouilies  dispendieuses  qui  se  continuent  sans  cesse,  et  qu'enfia 
leur  seule  aniliition  est  d'etendre  le  domaine  dune  science 
qui  se  lie  a  I'histoire  du  monde,  et  d'auginenter  les  documens 
sur  Icsquels  repose  I'histoire  de  la  cre.ition  des  elres  vivans  , 
on  peiiscra  surenient  que  tons  les  liommes  qui  ,  en  Auvergne, 
ont  des  sentimens  gunereux  et  eleves  ,  doivent  s'enapresser  de 
souscrire  a  cet  ouvrage.  C'est  ainsi  qu'en  Angleterre  peuvent 
s'executer  des  entrepiises  bicn  autrement  considerables,  parce 
qu'un  amour-propre  bien  place  et  la  gloire  des  localites  ani- 
menl  totis  les  proprietaires  aises  qui  les  habitent.S.  M.,  jalouse 
de  donner  I'exemple  dun  encouragement  si  merite,  a  souscrit, 
sur  la  proposition  du  ministre  dc  sa  maisou,  pour  ses  divei'ses 
bibliotliequos.  Citons  encore  ici  I'Augleterre  et  comnie  une  con- 
sequence du  gouvernement  qui  la  regit.  Presque  toutcs  les  pu- 
blications importantcs  sont  sures  dc  couvrir  leurs  frais  par  les 
souscriptions  toujouis  assurees  dc  loutes  les  nutabilites  opu- 
lentes.  Les  pairs  regardent  comnie  un  de  leurs  devoirs  de  sou- 
tenir  ainsi  les  ontreprises  utiles.  Esperons  que  nous  ver- 
rons  se  developper  anssi  chez  nous  ,  des  principes  aussi 
genereux  et  dune  politique  aussi  eclairee   que  sage.    Ferussac. 

HQ.     SuPPLEMEiNTARY     PLATES    TO    THE    ZOOLOGICAL   JoURNAL.   Plan- 

clies  supplcmentaires  au  Journal  de  Zoologie,  i  cahiers  in-S., 
contenant  i6  planches  coloriees.  Londres  ,  i8y.5  et  iS^G; 
So%verby. 

Lejnurnal  anglais  dc  Zoologie  renfcrmc  hahituellenient  qnel- 
ques  planches  ;  les  red^cteurs  ont  cru  devoir  ajouter  de  nou— 
voiles  figures  siipplementaires  forniant  des  fascicules  qu'on 
peut  acquerir  separement.  Lt;  supplement  au  tome  i''.,  donne 
8  figures  d'oiseaux  ,  qui  son  I  les  Vla.t\cz\h:us pacificus,  auriceps; 
IJlwtcnmis ,  pjrrhopfcnis ;  les  Thnnmophilus  Swainsonii ,  macti- 
liilus,  Figorsii ,  mas.  et  fern.  Pour  ces  deux  dernieres  especes 
nou<;    observrrons  qu'eiles   :-ont  decriles  des  i8'i5,  et  fi.nn-ees 

7 


i  00  Zoologie. 

dans  Ics  picmioies  liviaisons  <lc  la  Zoologie  du  voyage  autouf 
»lu  monde,  de  MM.  Quoy  el  Gaimard  ,  pi.  19  ct  18,  sons  Ics 
denominations  de  Vaisga  striata  :  le  Tiiammopiulus  F/gorsii  male, 
est  le  raiiga  striata  femelle,  de  MM.  Q  et  Gaini.,  ct  le  T. 
f^iiforsii  femelle  ,  est  au  contraire  le  Fanga  strie  male  des 
memes  natuialistes.  Le  deuxieme  fascicule  contient  les  li;;uies 
da  XAHTnoRXVs  cliiysojjtcnts,  et  du  Le'istes  Suchii ;  puis  celle  du 
Lezard  noiiune  Jmb/jr/ijiichus  crislatus;  celks  des  JlaneUaJh- 
liata  et  crtimcna,  et  du  Murex  saxicola,  trcs-bcaux  cociuillages ; 
puis  celles  dun  autre  testace,  I'Octomeris  attgulosa;  enfin  celles 
de  deux  Tortues  du  genre  Sternotliwrus  ,  S.  trifascialus  et 
Lcac/tia/ius.  La  deruiere  planche  represente  V hocardia  Cor, 
avec   son  animal.  Lesso.n. 

r\.  {Notice  suR  i.es  Maiimifkres  et  les  Oiseaux  dos  ties  Timor, 
Hawack,  Boni  ,  Vai-jiou,  Guam,  Rota  et  Tinian  ,  par 
MM.  Qdov  et  Gaimard.  {Jun.dcsSc.  nnt. ■,oct.  i8-i5,p.   i58.) 

Dans  cctte  notice  les  auteurs  font  connaitre,  coinnie  ils  ont 
fait  dans  celle  qu'ils  ont  publiee  sur  la  baie  des  Chiens-Marins 
et  sur  la  Nouvelle-Galles  meridionale  ,  les  animaux  qu'ils  ont 
trouves  dans  les  ties  inditjuees  ,  en  ajoutant  quelques  c  .nside- 
rations  sur  les  mceurs  de  quelques-uns  et  sur  la  constitution 
t;eoloqi(iue,  aiusi  ijue  sur  la  vegetation  de  ces  lies.  Les  mam- 
niiferes  ^ont  toujours  en  nonibre  tres-borne.  Les  oiseaux,  au 
contraire,  se  montrent  en  nombre  considerable.  Ainsi  a  Timor 
les  auteurs  ont  trouve  differentes  especes  de  Tourterelles  et 
de  Perrnquets  ,  le  Pliiledon  corbi-calao  ,  des  Langraiens  ,  des 
Chuucaris,  des  Drongos  ,  le  Ca\ht  {EmOcriza  caljhl),  des  Soui- 
mangas,   des  liengalis  et  le  Guepier  a  longs  biins. 

Dans  les  lies  des  Pap  us,  notammcnt  a  Hawack,  Jioni,  Vaigiou, 
ou  ils  ont  trouvp,  en  lait  de  mammiferes,  deux  especes  dePlia- 
langf  is,  sav  )ir  :  le  Plialanger  Qnoy  et  le  Phalangcr  tacbofe;  les 
oiseaux  qu'ils  signalcnt  sont  :  des  Calaos  ,  de  grosses  Colomi>es 
muscadivores,  des  Pigeons  couronnes  plus  grands  encore  ,  des 
Perroqiiets  verts,  lAra  noir  microglossc  ,  des  Cassicaus  ,  de 
iMOS  Martins-Cbasscurs,  quei<iues  oiseaux  de  proie,  le  Mega- 
pode  Treycinct,  nouveau  genre  et  nouvelle  espice  ue  galli- 
iiaciis,  tnlin  des  oiseaux  de  paradis. 

Dans  les  lies  Mariannes  les  auteurs  cut  fail  un  long  sejour  a 
Guam,  ile  qui  a  et(i  bicn    cxploree  par  eux.   11   ny  (  nt  liouv<- 


Zoologie.  101 

ou'uu  seul  mammifcre  indigene,  la  Rousselte  Keraudren  , 
(ju'ils  out  vue  voltigor  en  plein  jour,  et  qui  sert  de  noiiiriturc 
aux  habitans;  le  Chicn  ,  une  petite  espece  dii  Cerf  axis  et  les 
l\ats  ,  soiit  des  animaux  qui  out  ete  iniportes  dans  I'archipel 
des  Mariannes.  Les  oiseaux  de  cet  archipel  et  surtout  de  I'ile 
Guam  sont  :  des  dilombes,  notamment  la  belle  espece  Kuru- 
kiiru,  la  Colombe  Dussumier  ,  la  C.  erytbroptere  a  gorge 
biancbe  et  laC.  pampusan  ,  nouvelle  es|ii'ce;  le  Martin-Cbasseur 
a  tete  rousse  ,  le  Cblorocepbale ,  le  Merle  des  coloinbiers  ,  des 
Souimanga  rouge  et  noir  sans  redet  metallic|ue,  la  Moucheroile 
ii  queue  en  eventail  ,  le  Rale  tiklin,  des  Coriicaux  noirs  ,  des 
Herons  noirs  et  des  Herons  blancs  ,  des  Corlieux ,  des  Tourne- 
pierres,  des  Pluviers  dores,  des  Cbevaliers,  des  Canards,  la  Poule 
d'eau,  la  Cbouette  commune,  etc.  L'ile  Tinianafoiirni  une  nou- 
velle espece  du  genre  Megapode  ( I\Ie.f>i7jin(liiis  La  Pejrouse).  En 
teniiinant,  les  auteurs  assurent  que  I'arcbipel  des  Mariannes  ne 
I'ournit  point  d'espece  du  genre  Calao  comme  M.  Temrninck 
I'avait  indique  dans  ses  plaucbes  coloriees  d'oiseaux.    S.  G.  L. 

7'2.  American  natural  history.  —  Histoire  naturclle  de  I'Ame- 
rique,  par  John  D.  Godman,  M.  D.  Vol.  I,  p.  I.  Mastologie. 
In-S".  de  062  p.  avec  pi.  Pliiladelpbia,  1826;  Carrey  et  Lea. 

Depuis  quelques  annees,  renmlation  la  plus  grande  regne 
parmi  les  Americaiiis  qui  cultivent  avec  succes  I'histoire  natu- 
relle.  Les  travaux  des  Say,  des  Ord,  des  Harlan  ,  des  (iodman  , 
des  Charles  Bonaparte,  des  Leconte,  des  Mitchill ,  desBartrani, 
et  de  plusieurs  autres  encore,  viennent  chaque  jourenrichir  la 
science ,  et  attester  le  goiit  de  la  nation  pour  les  recherches  de 
physique  et  d'histoire  naturelle.  C'est  ainsi  que  des  societos  se 
sont  iormecs  a  JN'ew-York ,  ;\  Philadelphie  ;  que  des  recueils 
sont  consacres  aux  publications  periodiques  qui  concernent  les 
Sciences  naturelles,  et  que  des  ouvrages  foudameutaux  augnien- 
tent  de  temps  a  autre  les  sources  ou  peuvcnt  puiserles  natnralis- 
tes  de  I'ancien  continent.  Les  pioductious  des  Etats-Uuis  seni- 
blent  cependant  occuper  avec  une  predilection  decidee ,  les  au- 
teurs americains.  11  est  facheux  que  leur  activite  ne  s'elcnde 
pas  SUV  une  foule<le  productions  loiutaines,  que  leurs  immenses 
relations  coinincrciales  et  navales ,  leur  pernictti'aicni.  de  reu- 
nir.  Ainsi,  par  cseniple,  au  lieu  do  se  deballie  souvent  les  uns 
et    les    aulrcs  datis   les    descriptions   des  nierncs  tdtjets  et  dans 


102  Zoologie.  No.  72. 

les    niemes    details  ,  no    poiinaieiit  -  ils  pas    oLteiiir    do    lours 
armaleurs    ccs    Phocjacs    encore     iuconnus   et    si    iiombreux, 
que  leurs  baleiniers  vont  harponner  jusqu'au  pole  austral?  Ues 
details   precis  snr  les  cotacocs ,  etc.    etc.?  Ces  reflexions  uous 
sont  suggerees  par  la  leclurc  du  livre  do  M   Godman  ,  que  nous 
avons  sous  lesyeux^  avec  la  Faune  aniericaine  dc  i\l.  Harlan  ,  ot 
qui,  a  bien  pen  do  dilTorences  pr6s  ,  doiincnt   ahsolunicnt,  et 
dans  le  niemc  ordre  ,  les    memos  cspoces.  Toulcfois,  les  deux 
ouvragos,  qui    ont    les  plus  grands  rapporls  dans  le  but,  dif- 
ferent   beaucoup    dans     rexeciition.     l.a    Faiinc   anic'ricaiite    a 
paru    en     iS'iS,    et    Yllisiotrc    rmltircllc    da    JSJamrniJ'crct    de 
HI.  Godman    n'a  vu  le  jour  qu'on    i8'2(3.   Ps'ous  rcmarquons  que 
dans  ce  dernier  ouvrage  M.  Harlan   u'est  jamais  cile.   La  Faune 
americaine  renferme,   en   un   volume  de  3i  4  l^^ges,  119    qua- 
drupedes  et  28  cetacees ,  disposes  dans  I'ordrc  molliodique  du 
regne  animal.  Plusieurs    des   espoccs    recomment   decouvertes 
Anns  \es  Arkansas  j  sont   decrites,    ainsi   que    qnelquos-unos 
que   M.   Harlan   specific,  et  que  M.  Godman  n'adopte  point. 
En   sorame,  on  pout  reprocher  ii  M.  Harlan  d'avoir  empruntci 
trop  souvent  aux  naturalistes  europeens;  mais,  conimo  il  le  dit 
lui-mome,  lorsque  leurs  descriptions  lui  ont   paru    exactes,  il 
les  a  accuoillies,  dosiranl  donner  un  tableau  methodique   des 
mammifcres  connus  jusqu'a  cejour  siirle  sol  de  I'Amerique  du 
nord.  La  niarcbe  de  M.    Godman  a  cle   dilTerente.  II  a  e?saye 
de  dOciire  les  niemes  ;  nimaiix,  mais  sur  uno  ecliclle  plus  vaste, 
ot  eii  diinnant    sur   cliaciin   deux   dos   details   de  moeurs    plus 
cOmplets  ou  plus  autbentiques,  et  pris  dans  I'obsorvation  jour-   , 
naliore  des  habitudes  de  cos  el  res.  Certes  un  tel  ouvrage  est  le 
plus  utile  qu'on  puisse  entreprendre ,  non-seulenient  pour  les 
i'tats-Unis ,  maisycncore  pour   I'Europe,  parce   que    rien    ne 
peut  rehiplacer  les  traites  f)riginaux;  mais  nous  craignons  que 
M.  Godman    n'ait  encore  Irop  omprunto  aux  onvrages  ecrils , 
fjui,  quelqiie  estimables  qu'ils  soient ,    sont  ccnnus  et  dans  les 
mains  dc  tout  ie  mande  ;  tandis  qu'iin  livrc  consacre  aux  eties 
propres   k    tel    ou   tel  pars,  et  ecrits  sur    les  lieux,  doit    eire 
I'exprcssion  pure  ct  simple  des  faits  averes  et  recounus  par  des 
(.ibs.'rvations  locales  ct  bien  constateos.  Tel  est  du  inoins  notre 
avis  sur  uuc  telle  qiiosliou  ;  libre  a  chacnn  de  ne  point  y  sous- 
crirc.  Ainsi  done,  le  iremior  voL.nie  de  \a  Mastologie  du  i.V. 
Godman  est  relatif  a  I  Honirne  ,  aux    Chciroptercs  et  aux  Cai,- 


Zoologie.  "1 03 

na.isicii,  et  u'a  pas  nioins  de  362  pages.  Nous  a'y  avons  tiouve 
qu'une  espece  que  ne  mentionnc  point  la  Famie  aniericaine 
de  M.  liailan  :  c'est  la  Mustela  Pcniiaritii ,  et  voici  la  listc  des 
luammileres  deciits  dans  cctte  preniicie  partie,  qui  ne  tai- 
dera  pas  a  etre  suivie  des  deux,  dernicrs  vohimes  que  promet 
son  auteur.  Varietc  amcricninc  dc  la  race  hurnnine  ;  physionomie 
des  IiuUcns  des  Etats-Unis  ;  Vespertilio  carol iitensis,  noK'cbora- 
■cc/isis  ,  jiriiinosus  ,  arciiatiis ,  subiilaiiis ;  Sor^s.  pan'its ,  brevi- 
caudiis ,  Pcalil ,  non  l' arancus  de  Harlan;  Scai.ops  cnnndcnsis ; 
CoNDYLURA  cm/«/«v  Ursus  amcricanus  ,  (VU.  Jrctos ,  suivantM. 
Oodnian,  ne  se  trouve  pas  en  Amerique), //0777Z'//«,  tnaritinuis  ■ 
Procyon  loinr;  ^Ief.es  labradoriu,-  Gulo  lusciis ;  Mustela  Erminea, 
Maries  y  Pennanti ,  Lulreola  ,  ZibcUina;  Mephiiis  aincricana ; 
J.UTRA  brasilic/isis  ,  marina  ^  Ci\}iis  J'amila/i-ts ,  Liijnis  ,  latrans  , 
inibiliis ,  Ljcaojt,  lagopiis  argciitatits , Juhnis ,  ciiicrcn-ari^e/i/a/uM, 
i'clox ;  Felis  co/icolur,  canadensis;  Pjioca  i'iiulina ,  cri.siata  , 
barbala  ,  grcenlandica  ,  fivtida ^  ursina;  TRiciinciius  7tM/Har/«. 
"  Ainsi  done  M.  Godnian  donne  43  especes  d'aniniaux,  lois- 
que  M.  Harlan  en  cite  Sg  pour  les  memcs  families. 

]\I.  Godnian  decrit  'avec  soin,  niais  peut-etre  dune  ma- 
nicre  trop  longue  ,  cliaciin  des  clres  que  nous  venous  de  meu- 
tionner.  Rien  nest  plus  avantageux,  sans  doute,  que  de  pie- 
ciscr  en  luoins  de  phrases,  le  plus  dc  fails  possible.  L'ener- 
jjique  concision  de  Linne  a  fait  plus  de  naturalistes  quela  pompe 
de  style  du  Pliue  francais.  Lc  pieuiicr  coordonnait  la  science, 
le  second  lui  attirait  les  homniages  de  lous  les  gens  inslruils  , 
et  Ini  procurait  des  atlniirateurs  et  des  protecleurs.  Mais  poar 
coux  qui  etudient,  le  tableau  le  plus  court  et  le  ]ilus  subslanticl 
de  I'liistoire  dun  elre  ,  est  le  nieilleur.  La  metliode  de  classifi- 
cation que  IM.  Godinan  suit,  est  celle  du  baron  Cuvier;  il  est 
jiartisan  aussi  des  travaux  de  M.  Fred.  Cuvier  pour  I'organisa - 
ticn  du  syslcnie  dentaire  ,  et  il  rapportc  parfois  des  fragnicns 
des  estimables  travaux  de  M.  Geoffioy-Saint-Uilaire.  Ensuite  , 
apres  avoir  envisage  le  genre  sous  lous  Ics  rapports,  et  suus 
des  points  de  vue  divers,  apres  avoir  decril  les  parties  osseu- 
ses  de  I'appareil  niaslicatoire,  I'auteur  donne  rliaque  cspece , 
avoc  sa  synonymic,  les  details  de  sou  organisalion  ,  ses  liabi- 
ludes  et  ses  inceurs  ,  cl  tous  les  renseigncnicns  (pii  lui  onl  cic 
tournis  par  des  gens  inslruils  du  pays.  Sous  ce  rapporl  ,  on 
jijuiscia  dans  cc  livre   des  details  tres-iulcrcssaus  ,  et  (jiii  niaii- 


iQ4  Zoologie. 

(juaieuf  aux  nalui alleles  de  I'ancien  tontinent,  reduits  trop 
souvent  a  employer,  pour I'histoire  des  animaux  etranyers  ,  des 
docnmens  ioMiffisans  ct  asse/,  oidinairement  errones.  Tout  fait 
douc  desirer  la  tcrmiiiaisoQ  de  eel  ouviaye,  qui  ne  peut  etre 
que  Lien  accueilli. 

L'execulion  typogiaphique  est  ties-soignee ;  les  gravuies 
sont  au  nonibre  de  19  ou  20;  chaque  planche  reiifcrmc  deux 
ou  trois  aniinaux  ,  qui  ne  sont  pas  toujours  dessines  avec  pu- 
rete,  mais  dont  la  gravure  est,  en  general,  tres-soignee ,  et 
Lien  superieure  aux  figuies  de  meme  dimension  qu'oo  public 
en  Fiance.  Kos  giaveurs,  en  eCFet,  negligent  trop  de  rendre,  par 
des  tallies  moelleuses,  les  poils  ou  les  parties  mobiles  des  ani- 
maux,  et  souvent,  par  un  burin  lourd  et  sans  grace,  ils  denatu- 
rent  le  facies  dun  animal  excessivement  reduit  dans  les  pelites 
planches  in-8°.  Plusieurs  gravures  portent  ie  noni  de  Lesueur, 
et  celles-la  sont  biea  reraarquables  iiu  milieu  des  autres.  Quel- 
ques  quadrupedes  americains  y  sont  figures  j)our  la  premiere 
fois.  Yours  horrible  enlre  autres  ;  un  tres-beau  portrait  d'iiidien 
Omawhaw  accompagne  aussi  les  renseiguemens  fournis  ii  I'ar- 
ticle  de  YJIomme.  Lesson. 

73.   Remahques  sue  le  genbe  liOMME  de  M.  Bory  de  Saint-Vincent, 
et  sur  les  especes  qui  le  constituent ;  par  un  correspondant. 
(  Edinburgh  Journal  of  science;  n°.  IX  ,  juin  1  826,  p.  ")5.  } 
Les  remarques  du  correspondant  anonyme  sont  plutot  dos- 
tinees,    suivant  la  coutume  de  beaucoup  d' Anglais,    a  trailer 
des  points  d'aniour-pr^jpre  national,  qu';'.  critiquer  loyaleuieut. 
et  dans  linteret  de   la   science  les  travaux  des  naturalislos  du 
continent.   Dans  un  long  i)reambule  ,   en  elFet,  il  accorde  aux 
Franfais  de  posseder  le  genie  descriptif  par  excellence,  mais  il 
leur  refuse  entierem.ent  I'esprit  pliilosopliique  qui  coordonne 
les  bases  des  sciences,  ou  qui  des  simples  observations  en  de- 
duit  des  lois  generales.  L'anteur  blame  surtout  avec  amerlume 
la  tenacite  avec  laquelle  on  suit,  en  France,  la  methode  natii- 
relle,  que  ses  sectateucs  j)ropogent,  dit-il,  chaque  jour  en  An- 
gleterre  meme,  et  qii'ils    uc  se  borneut  point  a  applifjuer  a  la 
botanique  .  mais  dont   les  zoulogistes  so  sont  aussi  emparcs.  11 
voi-.drait   cnliu    (jue  le  systeme    de   I.inne  prevalul  seul  sur    la 
surface  du  globe.  Qui  ne  rend,  en  ell'el,  les  plus  eclatans  hom- 
ji.ajes    au    genie  pr(if>..nd     du    prince    des    tiaturalistes :'   mais 


Zoologie.  i  05 

par  cela  nienie  que  son  nom  est  revere  ,  la  science  lioil-elle 
rester  pendant  des  siecles  dans  I'orniere  d'oti  ce  grand  homme 
I'a  tiree  ?  La  niellntde  nafweile  justement  appreciee  s'etend 
aujourd'liui  partout  sans  effort.  Son  application  est  trop  fe- 
eonde  en  resultats  utiles  pour  ne  pas  se  faire  recevoir  avec  em- 
pressemeat ,  nous  vint-cUe  de  Pekin  ou  du  Ranischatka.  Ren- 
dons  grace  de  ce  qu'elle  est  le  fruit  du  genie  d'un  Francais. 

La  digression  de  I'auteur  ni'en  a  fait  faire  une  a  nioi-nienie, 
et  je  ne  le  suivrai  pas  plus  long-temps  dans  un  champ  peu  fait 
pourles  vrais  amis  de  la  science  ,  et  qui  semble  etre  le  theme 
oblige  d'un  patriotisme  aveugle  et  exclusif.  Que  M.  Robert 
Brown  vienne  a  refondre  par  un  travail  digne  de  la  sanction 
universelle  les  lois  de  la  botaniqne  ,  et  je  ne  doute  pas,  bien 
qu'il  soit  Anglais,  que  les  Francais  n'adoptent  ses  principes 
s'ils  les  trouvent  meilleurs  que  les  leurs ,  comme  ils  le  font 
chaque  jour  pour  tout  ce  que  ce  grand  bolaniste  eniet  de  neuf 
dans  ses  ecrits. 

L'auteur  arrive  ensuite  a  I'article  Homme,  qu'il  n'a  point  lu 
en  entier,  et  qu'il  ue  connait  que  par  I'analyse  inseree  dans  ce 
Bulletin.  Les  cpiinze  especes  donnces  par  M.  Bory  I'effraient 
surtout;  a  ce  sujet ,  il  discute  ce  qa'on  doit  entendre  par  le 
vaoK,  espcce ,  et  croit  que  la  race  humaine,  suivant  que  I'ont 
pense  quelqnes  celebres  naturalistes  ,  doit  former  une  espece 
unique.  Le  travail  de  M.  Bory  est  connu  par  I'analyse  qui 
est  inseree  dans  ce  recueil,  il  nous  suffira  de  dire  que  l'auteur 
de  I'article  cite  est  loin  d'en  adopter  les  idees.  II  blame 
surtout  les  rapprocheniens  que  fait  M.  Bory  de  I'espece 
humaine  la  plus  degradec  a  I'espece  de  singe  la  plus  superieure, 
et  terminc  par  cctte  phrase  :  «  IN'ousreclamerons  naturellement 
)i  contre  ce  systeme  de  classifications  ,  nous  qui  snmmes  surs 
»  d'etre  ranges  dans  I'ordre  unique  des  Bimanes  ,  d'appartenir 
)i  au  genre  intcUecluel  homo,  a  I'espece  raisonnable  nomniee 
n  sapiens  ,  ct  a  la  forluncc  KHiriitd  qui  vit  dans  la  Grande- 
»    Brctagnc.  m  Lesson. 

74-   E.XTRAiT  d'unk  LETiRE  ADRKSSEE  A   I\I .    DE  Ferussac.    Berlin, 
ce  I'j   fevrier  i  S'iy. 

On  a  ici  en  ce  moment  un  niulet  de  cerf  et  de  junuMil ,  les 
autoritcs  de  I'endroit  ont  atlesle  ce  phenomene,  et  la  conslruc- 
lion  de  la  bete  est   assez  singulivrc.  Le  devanl  du    cheval ,    k- 


i06  Zoologie. 

tlerrii-re  du  corf ,  niais  le  pied  du  cheval  partout.  Lc  mv.mc 
cerf  a  couvcit.  i;ne  secondc  juinent,  ct  on  attend  le  resiiltat. 
Le  roi  a  aclietii  le  mulct  puir  1  He  des  Vaoxis [Pfaucniiisel)  ,  ou 
il  y  a  une  menagerie.  "'^ 

^5.    Sua  l'idestite.  DES  DEUX  EsricES  NOMiNALES  d'Ornituoriivnooe  ; 
par  M.  Geoffroy  Saint -Hilaire.    (  Ann.  des  Sciences  natur.  ; 
dccembre  1S26,  p.  45t.  ) 
76.    Sun  UN  AiTAREiL  GLANDULEDX  reccnimcnt  decouvert  en  AUe- 
niagne  dans  rOrnithorhynque  ,  sitiie  sur  les  flancs  de  la   re- 
gion    abdominale  ,    et    faussement    considere    coninie    une 
glande  nianimaire  ;  par  le  menic.  {Ibid.  ,  p.  457.  ) 
Dans  le    premier   de   ccs  deux   articles,    M.  Geoffroy  Saiiil- 
Hilaire    etablit   d'a|.res  Ics  faits   qu'il   a    observes  snr  de  uom- 
breuxindividiisd'Ornithorliynque.que  les  pretendus  caracteres 
specifiques  tires  soit  de  la  couleur  rousse  ou  brune  dii  pelage  , 
soit  des  dimensions  relatives  dc  I'crgot  du  male  (  Voy.  lc  Bu/l., 
torn.  IX  ,  u°.  I  96) ,  etc. ,  sont  repandus  a  peu  pres  sans  ordre  , 
et  doiventctre  rcgardes  cc5mme  des  differences  purcment  indi- 
vidncUes. 

Lc  memoire  auquel  se  rapporte  lc  litre  dudeuxietne  article  a 
ete  lu  al'academie  des  sciences  ;  mais  il  n'esl  pas  encore  pnl)lie. 
Cepcndantune  lettreque  I'auteura  adressee  alasociete  philoma- 
tique  ,  en  contient  dejii  la  substance.  M.  Geoffroy  Saint- 
iiilaire  nie  que  la  glande deconvcrte  par  M.  Meckel ,  et  regardee 
>  par  ce  dernier  comme  la  ghuule  mamniairc  de  rornilhorhy  nqne, 
soit  une  veritable  glande  mamniaire;  il  IVinde  son  opinion  sur 
I'organisation  de  cctte  glande,  tout-ii-fait  differente  de  celle  de 
'  la  glande  mamniaire  the/,  la  fcmme ,  et  surlout  cliez  les  niarsii- 
piaux  ,  sur  I'absencc  de  tiute  trace  de  tetincs,  coincidant 
nvoc  I'existencc  d'un  bee  qui  doit  rendre  la  succion  bion  dil- 
iicile,  sinon  inipossilile ;  s.ir  le  degre  different  de  developpe- 
ment  que  prescnte  cctte  glande,  suivant  que  I'animal  est  pris 
ou  uon  dans  la  saison  de  I'amour ,  difference  qui  n'cxistc  pas 
iLinsune  glande  mamniaire  ordinaire,  etc.  Suivant  i\L  Geollroy 
Saint-Iiilaire,  la  glande  de  M.  Meckel  doit  elrc  assimilee  aux 
glandos  qui  j;arniisenl  le  flanc  des  salamandres  ,  ou  bien  a  1  ap 
jiarcii  giaiidak'ux  (jui  existc  sur  les  coles  de  I'abdomen  cliez  b  s 
nuisaraignes  ,  ct  qui  a  puur  fonclion  de  seiriiter  une  luim-Jiir 
cdorantc,  surltul  pendant  le  temps  des  amours. 


Zoologie.  107 

M.  Bleckel  ayant  lire  de  ses  observations  la  conclusion  que 
la  classe  dcs  Moni:tromes  etaMie  par  M.  GcofFroy  Saint-Hilaire, 
et  admise  par  M.  Meckel  lui-nieme  ,  tlans  son  Traite  d'Anato- 
niie  comparec,  devait  rentrer  comnie  ordre  distinct  dans  la 
classe  des  niammiferes,  ou  i!s  se  rangeraicnt  a  la  suite  dcs 
edentes,  on  juge  hien  que  cotte  conclusion  est  egalenient  re- 
jetee  par  M.  Geoffrey  Saint-Hilaire.  M.  de  Blainville  a  soutenu 
de  son  cote  I'opinion  de  M.  Meckel,  lorsquc  le  memoire  de 
M.  Geoffroy  Saint-Hilaire  fut  lu  a  I'academie  des  sciences  ;  il 
avait  d'ailleurs  dejaadmis  Ics  fails  et  les  conclusions  du  celebre 
anatomiste  allemand  ,  dans  une  note  que  nous  citons  ici  en 
troisieme  lieu. 

78.  Sub  les  mamelles  de  L'Or.NrriioRnvNnuE  fejielle,  et  sur  i'en'ot 
du  male  ;  par  M.  H.  d&  Blainville.  (  Now.  Bull,  dcs  Selene.  , 
J>ar  la  Soc.  philomat.  ;  sept.   j826,p.  i58.  )         > 

Cctte  notice  reproduit  les  faits  decouverts  par  M.  Meckel ,  et 
les  consequences  qui  en  decouleut  relativement  a  la  glande  si- 
tuee  sur  les  flancs  de  I'abdomen  de  la  feniellc  de  I'ornithorhyn- 
quc,  etconsideree  comme  une  glande  mamniaire;  ensuite  rela- 
tivement a  I'ergot  dont  le  tarse  du  m;de  est  armc,  et  de  la 
glande  secretoire  du  venin,  logee  dans  I'intervalle  des  muscles 
lombaires  et  du  grand  fessier  do  M.  Meckel  et  le'genou,  et 
fournissant  le  venin  qu'un  canal  oxcreleur  Iransmcl  a  i'ergot. 
(^e  dernier  n'est  point  osseux,  dans  une  partie  de  son  etendue, 
comnie  ravaient  cru  MM.  de  Blainville  et  Rudolphi.  H  n'est  au 
ccntraire  forme,  suivant  M.  Meckel,  que  de  substance  cor- 
nee  et  d'un  canal  menibraneux  qui  le  parcourt.  Une  planche, 
jointe  au  caliier  du  mois  d'aou!  du  recucil  cite  ,  offre  les  figures, 
I  .  de  la  moitie  posterieure  du  corps  d'un  ornithorhynque  fe- 
nieile  avec  la  glande  matnmaire;  a°.  I'appareil  venimeux  com- 
pose de  la  glande  et  du  conduit  excreleur  ,  d'apres  M.  flieckel. 

78.  Atlas  ues  oiseaux  d'Erope,  pour  servir  do  coniplemenl:  au 
Manuel  d'ornilhohgic  de  M.  Temniinck  ;  par  J. -(J.  Werner. 
ill',  liv.  (  Voy.  le  Bullet.  i8'i6,  torn.  YlH,  n".  86.  ) 

JN'ous  signalons  avec  plaisir  la  juiLlicai  ion  de  celte  troisieme 
livraison,  dont  I'altente  prolougee  avail  in.  uiete  los  natura- 
listcs.  H  faut  esperer  que  dorenavant  les  iivraisons  successivcs 
de   cct  utile  et  bcl  ouvrage  parailront  avec  regularitc,  ct  n(uis 


1 08  Zoologie. 

ns  s;',iirions  Irop  encouragcr  les  editoius  ;i  pouisuivre  avec  zclc 
Icur  entrepi'ise ,  qui  mtirite  le  succes  qu'elle  obtient. 

Celtc  troisii'iiie  livroisjn  est  oxeculee  avec  aulant  de  soins 
([lie  les  ilcux  pri'-cedentcs.  Elle  ne  contient  que  dcs  oiseaux  de 
])roie,  en  voici  I'indicalion  : 

L'Aigle  a  tete  blanche,  Fti/co /cucocej/lta/iis ,  Lin.  —  L'Au- 
lour,  Falco  palumbarius  ,  L.  —  L'Epervier,  F.  Nisux  ,  L.  — 
Le  Milan  royal,  F.  Alihiis  ,  L.  —  Lc  Blilan  noir  ou  parasite  , 
F.  ater ,  L.  —  La  Ikise  ,  F.  Bitten ,  L.  —  La  Buse  pattue  ,  F. 
Lagopus  ,  L.  —  La  Buse  Bondree ,  F.  (tpii'ortis,  L.  —  Le  Bu- 
sard  liarpaye  ou  de  marais,  F.  riifus ,  L.  —  Le  Busard  Saint- 
Martin,  F.  cyancus  Montagu.  D. 

^y.    Gesera  des  oiseaux  de  l'Amerique-Skptentrionale,  ct  Synopsis 
des  especes  qui   sont  propres    au   territoire   des  Etats-Unis  ; 
dispose  iHollioditjucment  par  ordres  et  par  families ;  par  Cliar- 
les  Lucien  Bonaparte.  (  Aimals  of  ihc  Lyceum  of  rial.  hisL  of 
iVew- J^brA-;  juia  1826,  p.   1  a  100.  ) 

Dans  cet  article  tres-etendu,  ou  piutot  dans  ce  petit  traite  , 
qui  ne  comiirend  pas  moins  de  100  p.,  et  cpii  s'arietc  aux  Pas- 
sei"eaux  ,  M.  Charles  B.  enireprend  de  presenter  une  synon3'niie 
moins  enlacheed'erreurs  que  celle  de  Wilson,  la  grande  autorile 
ornithologique  aniericaine  ,  et  dont  la  destinee  a  ete  assez  siii- 
guliere,  en  ce  sens  qu'elle  etait  a  la  fois  redress^e  par  deux  na- 
turalistes  qui  publiaient  en  n>eme  temps  leurs  observations.  Aux 
Ainericains  appartient  ]>lus  j)articiilierement  le  droit  de  nous 
faire  connaitre  les  productions  de  leur  pays;  et  soitditen  pas- 
sant, et  d'une  nianieix'  generale  ,  ils  sunt  pour  la  plupart  un 
pen  trop  exclusifs  sous  ce  rapport.  Les  naturalistes  sedentaires 
ont  seuls  !a  facilite  d'etudier  les  mojurs  ,  les  habitudes  des  etres 
au  milieu  desquels  ils  vivenl.  On  concoit  alors  conibieu 
M.  \  ieillot  ,  a  une  ej)oque  ou  il  elait  jeune  encore,  a  eu  de 
tlesavantage  pour  traiter  loruilhologie  de  ccs  contrees,  et  coni- 
bieu il  dut,  involjntaiiement  et  par  la  force  des  choses ,  com- 
mcttre  dcrrcurs  inevitables.  Wilson  lui-ineme  refondrail 
aujourd'liui  ses  propres  ouvrages  ,  car ,  lorsqu'il  ecrivit,  il  lui 
fallut  tout  rasseinbler,  tout  coordonner.  Ceux  qui  \  ieiim  ui 
apres  ,  riches  de  I'cxperiencc  et  nienie  dcs  erreurs  de  h  uis 
lievanciLrs,  n'  -nt  plus  qua  rcediCer  c^x  et  la  ,  heureux  quand 


Zoologie.  i  09 

pour  une  faute  legere  ,  ils  ont  le  bou  esprit  de  ne  pas  renver- 
ser  Tedifice  ,  comnie  le  font  si  souvent  certains  ecrivains.  M. 
Charles  B.  et  M.  Ord  ont  done,  le  premier,  presente  I'ensem- 
l)le  des  especes  ornitliologiques  aniericaines  conniie-i,  et  le 
second  donne  un  supplement  a  I'ouvrage  de  Wilson.  Nous  avons 
analyse  le  travail  de  ce  dernier  dans  le  Bulletin  ,  torn.  VII, 
n".  195,  et  deja  nous  avons  jtliisieurs  fois  indique  aux  lec- 
teurs  les  connaissances  etendues  et  veelles  de  M.  Gh.  B.  dans 
la  hranche  qu'il  traite  aujourd'liui  avec  succes.  Nous  ne  nons 
astreindrons  pas  i  le  suivre  dans  les  details  qu'il  donne  sur 
toutes  les  especes,  parce  que  de  tels  details  nous  mencraient 
trop  loin  ;  nous  nous  bornerons  a  presenter  les  faits  les  plus 
saillans,  ou  les   especes  indiquees  comme  nouvelles. 

La  methode  suivie  par  I'auteur  est  celle  de  Yieiilot,  refon- 
due  avec  celle  de  Ranzani  et  d'llliger. 

Les  especes  lesplus  remarquables ,  ou  sur  I'existence  des- 
quelles  on  avait  des  doutes,  sans  qu'il  y  en  ait  de  nouvelles  , 
sont  les  suivantes  : 

Catiiartes  iala ,  Cl».  Bonap.  C'est  le  Fullur  alratus  de  Wil- 
son et  le  Vultur  iota  de  Molina.  —  Falco  vclox ,  Wils.  —  Stbix 
cuniciilaria,  Molina,  qui  liabite  les  Montagues  Rocheuses.  — 
Coccvzus  americanus ,  Ch.  B. ,  qui  est  le  Cuculus  caroiiiicnsis  de 
Wilson  Sp.  ,  pi.  28,  fig.  I .  Le  C  erjihrophlhalmus  de  Wilson  , 
entre  encore  dans  ce  genre.  —  Icterus  sjjuritu,  Ch.  B.,  (  Orio- 
lus  sparius  L.  ),  qui  a  la  queue  cuneiforme,  le  plumage  marron 
(  male  )  ,  la  tete  ,  le  cou  ,  les  ailes  et  la  queue  noirs. 

Icterus  xn/ithoccplialus  ,  Cli.  B.  noir ,  la  tete,  le  cou  et  la 
poilrine  de  couleur  jaune  oranges.  Une  tache  blanche  sur  les 
ailes.  Les  jeunes  et  la  fenieile  d'un  brun  noir.  C'est  V Icterus 
icleroccplialus  de  Ch.  B. ,  dans  son  Ornith.  Amcr.  —  Coevus 
Jloridaiius ,  Bartram.  Garrulus  cceruleiis ,  Yieiilot.  —  Musci- 
CAPA  vertical  is ,  iA\  Bonap.  (  Tjninnus  vertical  iy ,  Say.  j  La  tele 
et  la  poitriue  cendrees  ,  une  tache  orangee  sur  I'qcciput,  le 
ventre  jaune,  la  queue   blanchatre  ,  hab.  les  Arkansas. 

RIuscicAPA  iSrtj-a,  Ch.  Bon.,  Fij-catchcr  de  Say ,  en  enticr  d'un 
Ijrun  canncUe  ,  ventre  rougcatre,  hab.  les  Montagnes  Uocheu- 
ses.  —  MvoriiKnA  obsoU.ta  ,  Ch.  B.  ,  dun  biun  noir,  ondiile 
de  lignes  raoins  foncecs,  ventre  blanchatre,  taclicU:  de  brun  , 
queue  longue  de  deux  poucos  ,  arrondie  ,  dun  jaune  ferrugi- 
iif'iix,  bee  tres  grelc,  long  d'un    poacp  ,    ass;-?,  recour!)-'.  C'est 


no  Zoologic. 

le  Troglodyta  obsolela  dc   Say.  11  liabite  les   nionts  Arkansas. 

L'article  lelatif  aux  Sylvia  est  tres-etendu.  M.  B.  y  range 
beauconp  dcs  esprces  dccrites  par  \Yilson  et  rangecs  par  cet 
autcur  ]iarmi  les  Muscicapa.  11  adople  Ic  genre  Saxicola  pour  y 
placer  le  Motacilla  sinlis  de  Linne. 

Lc  iVlemoire  s'arrele  aux  Passerini.  INous  rendrons  compte  de 
la  suite  lorsque  nous  Taurons  recue.  Nous  remarqucrous  seu- 
lenient  que  I'auteur ,  pour  eviter  d'embrouiller  la  sjnonymie 
ornithologique  ,  qui  Test  deja  assez,  aurait  dii  parfois  adopter 
les  nonis  de  ses  devanciers  ,  ct  ne  pas  les  supprinier  pour  en 
mettre  d'autres  a  leur  place  ,  qui  ne  valent  guere  niicux. 

ESSON. 

80.  Obsebvatioks  on  the  nomenclai  lt.e  op  Wilson's  OuNiTnoLOGY. 
—  Observations  sur  la  nomenclature  de  rOrnilboiogie  de 
Wilson;  par  Cbarles-Lucicn  JJonaparte.  1  vol.  in- 8°.  Pliila- 
dciphie,  iSaG  ;  Finlcy. 

Plnsieurs  nunieros  du  Bulletin  inentionncnt  les  travaux  de 
M.  Charles  Bonaparte  sur  les  oiscaux  :  ils  ont  ete  consignes 
dans  les  caliiers  mensucls  du  journal  d'histoire  naturelle  de 
Philadelpbie  ,  et  paraissent  niaintcnant  reunis  en  un  corps 
d'ouvrage ,  conij)lenient  indispensable  des  oeuvres  ornitbologi- 
(jucs  de  Wilson.  Ce  travail  ,  aussi  epineux  que  difficile  a  exe- 
cuter ,  parait  avoir  ete  elabore  avec  conscience,  et  etre  le 
resultat  de  recherches  nonibreuses  et  perseverantes,  et  de  ren- 
seigneniens  puises  aux  meilleures  sources  ,  en  meme  temps  qu'il 
est  lc  fruit  de  coraparaisons  attentives,  et  accoinpagne  de  rc- 
chercbcs  synonymiques  ardues.  On  conceit  qu'avec  la  mcilleure 
voloute  ,  on  ne  pent  analyser  cc  travail ,  sans  manquer  le  but 
d'etre  utile,  en  ajoutant  a  la  suite  des  uns  des  autres  des  nonis 
qui  n'apprendraient  rien  ;  nous  preferons  renvoyer  nos  Icc- 
teurs  a  I'ouvrage.  Seuiement.,  nous  ajouterons  ici  le  resultat 
des  cbangemens  operes  dans  le  nombre  des  especes  de  Wilson, 
d  apres  I'auteur  meme,  qui  en  a  forme  un  Jddeiida. 

Wilson  a  decrit  278  especes  d'oiseaux,  parnii  lesquels  il  y  en 
a  184  de  Icrrcstres  et  94  d'arjuatiques.  De  ce  nombre,  M.  Charles 
Bonaparte  retranche  8  (5  terrestres  et  3  aquatiques),  comme 
n'cxislanl  que  nominalement  Des  270  especes  rcclles  de  Wilson 
179  terr.  ct  91  aquat. ),  M.  Ch.  Bonaparte  a  prouve  que  68 
elaient  communes  a  I'Europo   et   a  rAnuriquc   jeptonlrionale 


Zoologie.  Ill 

(9.6  terr.  et  42  aquat. ) ,  et  que  202  etaient  parliculieres  a  I'A- 
ineii(|ue,  du  nonl  ou  aux  deux  Ameriques  fi  55  terr.  et  4<7 
aquat.  }.  A  ces  270  espec,  Wilson  en  ajouta  24autrcs  (2  terr. 
et  22  aquat.),  ce  qui  porte  le  nombre  des  especcs  qu'il  a  con- 
nues  a  agii.  M.  Ch.  Bonaparte  donne  aiors  le  sonimairc  sui- 
vant  ■ 

Especes   connues  de  Wilson,  270    (179  terr.    giaquat.). 

Espt-ces  donnees  dans  le  i^''.  ouvr. 

de  M.  Ch.  Bonaparte,  16   (         terr.  .1. 

Especes  donnees  dans  son  2*^.  ouvr.  ^4  {  i4  t^rr.  Goaquat.). 
24  de  CCS  oiseaux  ont  ete  indiques 

par  Wilson. 

Total  56o    (209  terr.  I  5i  aquat. j. 

Especes  communes  aux  Etats-Uiiis 

etal'Europe,  n6   (   27  terr.     Sgaquat.). 

Especes    totalemeat    etrangeres    a 

I'Europe,  244  (182  terr.    62  aquat.). 

Ces  56o  oiseaux  des  Etats  ■  Unis  se  trouvent  classes  dans  80 
genres,  dont  63  sont  communs  a  I'Europe  et  a  I'Amerique , 
et  17  propres  au  nouveau  continent.  D'apres  M.  Ch.  Bonaparte 
I'Europe  ne  possede  que  408  especes,  qu'il  distribue  en  88 
genres,  dont  iS  n'ont  point  encore  ete  rencontres  en  Ame- 
rique.  II  partage  aussi  Ics  oiseaux  eii  5  ordres  ,  renfcrniant  jy 
families  naturclles.  Enfin  ,  M.  Ch.  Bonaparte  proinet  un  Sy- 
iiopsis  qui  ne  pent  etrc  accueilli  qu'avec  enipre;senient,  et  qui 
fera  d'autanl  plus  de  plaisir,  que  nous  ne  possedons  dans  ce 
moment  nul  ouvrage  de  ce  genre.  Lesson. 

81 .  MoNOGKAPniE  DU  GENE  Tachyphonus  ;  groupc  d'oiseaux  ap- 
parlenant  aux  Tanagra  de  Linne;  par  William  Suainson. 
[Journal  of  Scioiccs ;  N".  XXXIX  ,  p.  (Jo.) 

M.  Yieillot  a  criie  le  genre  Tachvpiionus  pour  y  placer  le  Ta- 
iingni  nigcirima  de  Gmelin,  et  le  Tniingra  crislata  dc  Linne, 
tons  les  deux  de  i'Amerique  du  sud.  Un  asscz  long  si-jour  au 
Bresil  a  permis  a  I>L  Swainson  d'enrichir  ce  g!>nre  dc  plusieurs 
especes.  De  nouveaux  caractercs  sont  aussi  (lo;;n!'S  par  ku 
au  ger.rc  TAciiypiioiNUS  de  Yieillot. 


112*  Zoologie.  No.  81. 

La  premiere  especc  T.  nigerrimus,  Sw.  est  ainsi  caracterisee. 
T.  atcr;  tcclricibus  minoribiis,  nivcis  (maribus),  Jcrrugineis  (Jc- 
minis).  Cette  esprce  est  le  Tanagra  nigerriinn  de  Gnielin;  le 
Tanagra  iioir  de  Desmarest;  \' Oriolus  Icncoplerus  de  Lath.  ,  elc. 
i".  espece.  T.  olwaccus.  Swains.  T.  supra  oUnaceus  ^  infra 
Jithndo-albus ;  vcrtice  cinereo  i  rcgione  oculari  Jlavd.  Longueur 
tolale,  6  p.  6  lig.  Patrie  ,  Buenos-Ayres. 

5'^.  espece.  7*.  Vigorsi ,  Swains.  T.  violaceo-niger ,  crista 
rubra  ;  scapularibus  tcctricibusquc  interinribus  niveis.  Ses  habi- 
tudes sont  iticonnues  ;  il  habite  les  provinces  nieridionales  du 
Bresil. 

4^.  espece.  T.  rubesceiis,  cetle  espece  connue  a  pour  phrase  : 
T.  supra  rubro-fuscus ,  infra  rubcscens  ;  cristce  coccincce  margi  ■ 
iiibus  liilcralibus  uigricantibus ;  roslro  brevi ,  conico.  Get  oiseau 
est  Ires-probablenient  le  Fringilla  cristata  de  Gni.,  p.  926.  Le 
moincau  de  Cayenne  de  BuITon,  le  Fiingilla  cristata  de  Shaw.  , 
le  Blackfaccd finch  de  Lalhain. 

5".  es\wcc.  T.  fringilloidcs,  Swains.  T.  Supra  ciuci-cus  ,  infra 
albcns ,  cristce  coccinere ,  Tuarginibus  lateralibus  nigris  ;  rostra 
brevi .,' conico.  Get  oiseau  est  Ires-rare,  et  M.  Swainson  n'en  a 
rencontre  que  deux  individus  pendant  son  sejour  a  Bahia. 

5*.    espece.    T.  Suchii ,  Swains.  T.    oliuaccus ,  infra  pallida 
fuhuts,  crista  JIava. ,  alis  nigris,   rcmigwn  pngnniis  intcrnis   basi 
a/bis.  Get  oiseau  habite  les  provinces  nieridionales  du  Bresil  , 
oil  il  a  ete  decouvert  par  M.  de  Langsdorff. 

h^ .  espece.  T.  cristatus ,  Swains.  Cette  espece  connue  a 
pour  phrase  specilii[ue  :  T.  nigcr  ;  crista  rubra  ;  mento  uro- 
pjgioquc  fuh'is;  scapularibus  tcctricibusquc  intcrioribus  albis. 
Cost  le  Tanagra  cristata,  L.  ;  le  Tanagra  cajennensis  nigra 
cristata  de  Brison  :  la  houpctie ,  Buffon  ,  Desni.  j  le  crested  tn- 
nagcr,  Latham.  Elle  habile  le  Bresil  et  la  Guiane. 

8".  especc.  T.  Besmaresti ,  Swains.  Get  oiseau,  dedie  a  I'au- 
tcur  d'un  hel  ouvra;;e  sur  les  Tanajjras,  est  specilie  ainsi  :  T, 
violacco-nignr;  crista  uropygioque  fuh'is ;  crisso  rufn;  tectricihu^ 
infrrioribus  nivcis.  Hah.  Buenos-Ayres.  Gette  es|iece  est  iiitor- 
inediairc  entre  le  T.  crislatus  et  le  T.  tenuirostris. 

cf.  espece.  T.  tenuirostris.  Swains.  T,  violaccn-niger;  scapu- 
laribus albis ;  caudd;  tcgminibus  infcrioribus  rufts ;  rostra  gracili. 
Gette  espece  habite  Buenos-Ayres. 

M.  Swainson  pcnsc  que  quc'.qiies  autrcs  oiseaux   de  1  Ame- 


Zoologie.  115 

rique  du  sud  doivent  se  ranger  dans  ce  groupe  ,  mais  n'en  ayant 
vu  que  les  figures ,  il  n'a  pas  cru  devoir  les  y  placer  pour  le 
moment.  Lesson. 

82.    QUELQUES   MOTS   SUR   LES    NOUVELLES    ESPECES    d'oISEAUX    DE    BrEHM  ; 

par  IM.  Breiim.  [Isis ;    1826,  2'.  cah.  ,  p.   190.) 

L'auteur  justifie  d'abord,  en  general,  les  nombreuses  especes 
nouvelles  qu'il  a  introduites  dans  le  cadre  de  I'ornithologie ,  ea 
etablissant  avec  plus  de  precision  les  caracteres  speciGques  des 
oiseaux ,  surtout  de  ceux  du  nord  de  I'Europe.  Apres  avoir 
indique  les  motifs  des  objections  que  plusieurs  natm-alistes 
allemands  ont  fait  valoir  centre  I'etablissement  de  ces  especes, 
M.  Bielipa  passe  a  la  revue  speciale  de  celles  qu'il  a  deter- 
minees,et  qui  sont,  pour  la  majeure  partie,  deja  decrites 
dans  son  Manuel  d'histoire  naturelle  de  tons  les  oiseaux  de  l Eu- 
rope. II  combat  les  objections  qu'on  lui  a  adressees  relativement 
a  chacune  d'elles,  il  rectifie  qnelques  erreurs  qui  se  sont 
glissees  dans  ses  descriptions,  et  il  ajoute  des  remarques  addi- 
tion nelles  pour  les  especes  dont  la  description  etait  restee 
incomplete.  Voici  les  noms  des  especes  dont  il  parle  :  Aquila. 
borealis  ^  J.fusca,  J.  minuta  ,  Nucifraga  macrorrhjnchus ,  N. 
hrachyrrhjnchus ,  Cuculus  macrurus  ,  Cerlhia  brachydactyla  , 
Fringilla  Jlai>irostris ,  Einberiza  nivalis,  E.  montana,  E.  mus~ 
telina,  Anthus  I  it  to  rails  ,  A.  palustris ,  A.  nifogularis ,  A.  mon- 
tanellus ,  A.  Lichtensleinii ,  Regalus  pyrocephalus ,  Cinelus  sep- 
tentrionalis ,  C.  nielano-gastcr,   Turdus  Sejjferdlzii. 

83.  Nouvelle  ESPiiCE  de  IMartinet  ;  par  MM.  Lesson  et  Garnot. 
[Zoolngie  de  l' expedition  de  la  Coquille.) 

Martinet  a  moustaches.  Cypselus  mystaceus ,  N.  PI.  n".  22. 
Capite,  Cauda  et  alls  ntro-cyaneis :  duabus  niystacibns  niveis 
supra  oculos  et  infra.  Colin,  pectore,  dorso,  abdoniineque  brunneo- 
ardosiacris  ;  lectricibus  alarum  caudtvque  nlbis. 

Notre  VLirtinet  a  moustaches  rappelle  de  suite  la  forme  et  la 
disposition  de  I'elegante  espece  de  Martinet  coilTe  [Cypsclus 
comaius) ,  decrit  et  figure  dans  la  45".  liv.  ,  pi.  268,  des  figures 
coloriees  d'uiseaux  de  AT.  Temininck.  L'espece  decrite  par  le 
uaturaliste  bollandais  en  differe  par  sa  petite  taille,  qui  n'est 
B.  Tome  XI.  8 


114  Zoologie  N^  83. 

que  de  5  po  8  li;;. ,  et  par  les  Icintes  dii  plumaije  (i).  EUc  pro- 
vient  de  la  giande  ile  de  Sumatra,  tandis  que  le  Martinet  a 
moustaches  hatite  la  Nouvelle-Guinee,  ou  il  vole  assez  commn- 
neinent  dans  le  jour,  dans  les  licux  marecageux  du  bord  de  la 
nier,  et  an-dessus  des  petites  rivieres  ou  se  trouvent  en  plus 
sjrande  ahondancc  les  insectes  dont  il  fait  sa  nourriture.  Le 
niaitre  Rolland  ,  dans  une  de  ses  cliasses  a  Bouroo,  nous  en 
rapporta  un. 

Get  oiseau  a  1 1  pouces  de  longueur  totale  ,  et  la  queue  ii  elle 
seule  en  a  6 ;  les  ailes  sonl  tres-longues  et  se  terniinent  a  i 
pouce  de  I'extreniite  de  la  queue  ;  le  bee  est  brun  ,  tres-applali ; 
les  tarses  sont  courts,  nus ;  les  doigts  assez  longs,  de  cou- 
leur  brune,  ainsi  que  les  ongles  qui  sont  peu  forts;  le  pouce 
est  dirige  en  arriere  et  long  de  6  lig.  ;  le  doigt  du  milieu 
en  a  g. 

Les  couleurs  du  Martinet  a  moustaches,  quoique  sonibres  et 
sans  le  moindre  eclat  metallique,  par  I'heureuse  disposition 
des  teintes  plus  ou  moins  foncees  et  du  blanc,  produisent  le 
plus  agreable  effet. 

Le  dessus  d(  la  tcte  est  dun  bleu  indigo  noir;  une  baudc 
blanche,  qui  prend  naissance  aux  narines,  remonte  au-dessus 
de  I'oeil  et  va  se  terminer  sur  les  cotes  de  la  tete  en  circon- 
scrivant  la  calotte  foncee  qui  la  revet ;  sous  la  mandibule  infe- 
rieure  nait  une  touffe  de  petites  plumes  blanches,  qui  cotoie 
la  commissure,  et  se  termine  sur  les  cotes  du  cou  par  deux 
Jonqucs  plumes  blanches  effiiees,  libres  ,  simnlant  parfaileinent 
ce  qu  on  nomme  moustaches  chez  le  soldat;  le  dos ,  le  crou|>ion, 
la  gorge,  la  poitrine  et  les  flancs  ,  sont  dun  ardoise  brnnati-e  ; 
les  ailes  sont  de  la  couleur  bleue  indigo  de  la  tete,  excepte  la 
moitie  des  couvertures  qui  sont  dun  blanc  de  neige  ;  des  plu- 
mes cendrees  occupent  le  milieu  de  I'abdomen  et  servent  de 
couvertures  inferieures  a  la  queue ;  le  dessous  des  pennes  de 
celle-ci  est  brun;  les  tiges  sont  blaucluitres  ;  les  deux  giandcs 
pennes  de  la  (jueue  ,   et  les  plus   cxtericures  ,   depasscnt  cclics 


(1)  Le  Martinet  coiflfe,  «lc  I\L  Temminck,  a  egalement  deux  mousta- 
ches en  dessus  ct  en  dessous  de  I'reil  ,  niais  les  joiips  sont  iccouvcrtes 
(le  plumes  rouges  ocracees  ;  les  ailes  et  la  queue  sont  blcues,  et  le  corps 
est  il'un  vert  cuivre  bronze. 


Zoologie.  115 

cpii^nivent  de  plus  de  •?.  polices;  elles  sont  blancliitres  en  des- 
soiis  sur  leur  bord  externe. 

Ce  Martiaet,  ainsi  que  pliisieuts  autres  oiseaux  ,  tels  qu'un 
Eurylaime,  un  Mainate,  etc.  ,  annoncent  I'analogie  de  formes 
que  presente  le  systeme  entier  des  tenes  de  la  Polynesie  ,  et 
que  les  memes  productions,  depuis  Sumatra  jiisqu'aux  terres 
las  plus  avancees  dans  I'Est,  se  reproduisenl  successivement  et 
sur  cliacuue  des  iles  en  particulier. 

■84.     Sur     LKS    MKTAMOnPIlOSHS  Qu'ePROUVRNT  le  canal  ALIMENTAlRt  ET 

LES  BRANcniEs  DANS  LES  Tetards  DE  Grenouilles  ;  par  M.  HuscnKE. 
{Isis;  1826,  6°.  call.,  p.  6 1 3.) 

On  connait  le  beau  travail  que  MM.  Dumas  et  Prevost  ont 
fait  sur  la  generation  des  animaux  des  classes  superieures,  et 
entre  autres  sur  le  develnppement  du  tetard  des  grenouilles; 
M.  Huscbke,  qui,  depuis  long-temps,  s'est  occupe  de  recherches 
sur  ce  dernier  snjet ,  vient  de  publier,  dans  le  journal  allemand 
c[ue  nous  venous  de  citer,  une  partie  des  observations  qu'il  a 
faites  ,  et  specialement  sur  le  developpement  du  canal  intes- 
tinal et  des  brancliies  chez  les  grenouilles  a  I'etat  de  larves.  II  a 
repete  les  experiences  de  MM.  Dumas  et  Prevost,  et  rendant 
justice  a  ces  physiologistes  ,  il  dit  avoir  trouve  leur  travail  si 
conforme  a  ce  qu'il  a  vu  lui-menie  ,  qu'il  n'a  presque  rien  a 
ajouter  a  ce  que  ces  IMM.  ont  vu  sur  le  developpement  des  par- 
ties exterieures  des  tetards  ;  il  fait  seulement  remarquer  que 
M.  Dumas  dit  que  1  oeuf  contenu  dans  les  ovaires  est  enveloppe 
de  deux  membranes,  mais  qu'il  ne  dit  pas  ce  que  de  vient  la  mem- 
brane exterieure,  si  elle  fait  partie  des  tegumens  du  foetus,  ou 
bien  si  elle  reste  dans  le  corps  de  la  mere. 

Dans  I'espace  de  5  jours,  a  partir  du  moment  ou  I'oeuf  a  ete 
pondu,  M.  Ilusclike  a  vu  se  former  le  canal  de  la  moelle  epi— 
niere;  il  s'est  d'abord  forme  uu  simple  sillon  entourant  le  tiers 
a  peu  pros  de  I'a'uf ;  ce  sillon,  en  rappiocbant  ses  bords,fi- 
nit  par  devcnir  un  canal ,  etendu  de  la  tete  a  la  queue  du 
foetus,  et,  au  bout  de  5  jours,  on  n'apercevait  plus  qu'un 
simple  trait  blanchatre  au  point  de  reunion  des  apopliy.ses 
epineuses  de  la  colonne  vertebrate. 

La  moelle  cpiniere  qui  se  deveIopp(>  dans  ce  canal  nest  ce- 
pcndant  jamais  i  ducouvert,  la  membrane  brune  de  I'cieuf,  ipii 

8. 


116  ZoologLc  N^  8^. 

consiltne  'estc''pumens(lu  ttvr.nl,  est  reconvertepar  une  seconder 
membrane  tres-mince  ,  qui  est  sans  tloule  cello  dunt  parle- 
M.  Dumas,  sans  indiquer  ce  quelle  dcvient  plus  tard  Elle  est 
tres-difficile  a  distingiier  jusqu'a  I'epoque  on  so  forme  le  canaf 
vertebral,  eiani  intimcment  appliquee  sur  la  u'.embranc  brune 
dont  nous  venons  de  p  irlor.  Plus  tard,  elle  se  separe  peu  a  peu, 
et  Unit  par  former  un  sac  assez  large  pour  envelopper  le  cnrps^ 
du  foetus.  Celte  membrane  no  s'enfonce  pas  dans  le  canal  ver- 
tebral, et  pasfo  librement  sur  le  sillon ,  qui  forme  ce  dernier; 
on  y  remarque  toutefois,  comme  sur  la  membrane  brune  ,  un 
trait  blancliatre  indiquant  la  trace  de  la  suture  du  sillon  ;  niais  , 
denrandons-noas  a  M.  Iluscbke  ,  ce  trait  n'est-il  pas  la  trace  de 
la  cicatrice  laissee  sur  la  membrane,  apros  qu'une  partie  en  a 
ete  separee ,  en  s'enfoncant  dans  le  canal  vertebral. 

Le  sac  que  forme  celte  membrane  est  distendu  par  un  iiquide 
transparent  dans  lequel  nage  lombrvon.  Suivant  iM.  Husclike, 
cette  pocbe  ne  pent  point  otre  compariio  a.\.' amnios  des  mammi- 
feres,  quoiqu'elle  ait  beancoup  de  rappoit  avcc  lui,  surtout 
comme  renfermant  le  Iiquide  dans  lequel  est  suspendu  le  foe- 
tus ,  cette  pocbe  ne  se  continuant  point  avec  les  tegumens  de 
ce  dernier,  comme  cola  arrive  a  I'amnios  ;  mais  on  peut  plus 
facilement  la  comparer  au  chorion. 

A  niesure  que  I'embryon  se  developpe  ,  on  voit  la  queue 
s'allonger  de  plus  en  plus.  Dans  les  premiers  instans,  lorsque 
le  canal  vertebral  sy  forme,  elle  n'existe  pas  du  tout,  et  lanus, 
qui  doja  alors  est  indique  par  une  petite  depression,  se  trouve 
a  rexlremitt;  du  corps. 

La  qreue  est  d'abord  fort  epaisse  ,  mais  elle  s'ainincit  a 
mesure  qu'elle  s'allonge  ,  et  continue  a  se  devoloppor  jusqu'a 
I'epoqiie  oil  commencent  aparaitro  les  paltes ;  et,  a  partir  de  ce 
moment,  elle  diniinue  de  nouveau,  comme  on  sait,  pour  dis- 
paraitro  entierement. 

Rolativomont  aux  orifices  do  la  boucbe  et  de  I'anus  ,  il  est 
remarquable  que  ce  soit  ce  dernier  que  Ton  apercoit  le  pre- 
mier, mais  il  est  tres  probable  qn'il  n'est  point  perce ,  et  par 
consequent  sans  fonction. 

Quant  a  la  boucbe,  elle  est  d'abord  remplacee  dans  ses 
fonctions,  comme  on  sait,  par  des  sucoirs  places  a  cote  d'elle, 
et  par  lesquels  I'ombryon  est  suspendu  au  blanc  de  I'oeuf ;  mai^s 
i  nicsure  que  le  canal  alimentaire  et  les  braucbies  se  deve- 


Zoologie.  i17 

ioppent,  ces  sucoirs  s'atiopliieut ,  et  rmisseiit  par  disparaitre 
au  moment  ou  le  foelus  se  separe  da  Ijlaiic.  Bientot  apres  I'ap- 
parition  tie  ces  sucoirs,  apparak  aiissi  la  bouclie,  sous  la  forme 
tdune  fente  longitudinale  ;  mais  bientot  elle  s'elargit  dans  son 
milieu  ,  pour  former  les  deux  angles  de  la  bouclie  ,  et  la  fente 
longitudiiiale  disparait. 

Les  narines  et  les  yeux  apparaissent  de  tres-bonne  beure  , 
surtout  les  premieres,  les  derniers  nc  forniant  encore  que  de 
simples  tubercules  sous  la  membrane  brune  de  I'ojuf,  et  sans 
que  celle-ci  presente  la  moindre  moibQcation  a  eel  endroit. 
Les  narines  nc  sunt,  au  commencement,  que  de  simples  fos- 
settes  devenantde  plus  en  plus  profondes;  mais  I'auteur  n'a  pas 
pu  determiner  a  quelle  ejjoque  elles  percent  le  palais. 

Lois  de  la  premiere  apparition  de  la  bouclie,  on  commence 
aussi  a  remarquer  en  arriere  dcs  yeux  ,  de  chaque  cote,  deux 
bourrelets  saillans,  dont  le  posterienr  place  au  cote  du  cou  est 
probabloment  le  premier  rudiment  de  la  patte  anterieure  cor- 
respondante.  L'anlerieur,  au  contraire,  ilevient  la  brancliie  du 
meme  cole.  Ce  dernier  bourrelet,  d'abord  simple,  se  divise 
bienlot  transversalement  en  trois  patties,  et  celles-ci  se  subdi- 
viscnt  a  Icur  lour,  dans  I'espace  d'un  ou  de  deux  jours,  en  pin- 
sieurs  petil.s  lubercules  qui  deviennent  enfin  les.iameanx  bran- 
cbiaux.  A  celte  epocpie  parail  I'oiiverture  branchiate,  et  lorsque 
Jes  organes  respiratoires  ont  acquis  un  certain  developpement , 
cette  ouverlure  disparait  de  nouveau ,  comnie  on  sait,  s'ouvre 
une  seconde  fois  au  cote  droit  et  disparait  encore. 

Quant  aux  organes  interjeurs  ,  ils  sont  beaucoup  plus  diffi- 
ciles  a  suivre  dans  leur  developpement  et  leurs  metamorpboses- 
cependant  I'auteur  est  parvenu  a  ajoiiter,  i  lenr  ecard ,  quel- 
ques  faits  nouveaux  a  ceux  qu'ont  dejii  indiques  Ratlike,  Du- 
trochet  et  Steinbeini. 

Le  Vitellus  se  Iransforme  directcinent  en  canal  alimentaire- 
a  mesure  que  le  corps  s'allonge,  le  vitellus  s'aIloni;e  aussi 
s'applique  par  son  extreniite  anterieure,  relrecie  en  dedans,  au 
pli  de  la  boucbe,  ii  son  extiemite  qui  est  dilatee  en  vessie,  in- 
terieiirement ,  a  la  fosselte  de  I'anns,  et  presente  dc-ja  dans 
celle  disposition  I'apjiarence  dun  canal  intestinal  droit  sondjla- 
ble  ii  celui  dcs  annelides.  La  parlie  dilatee  ou  poslerieure  ,  se 
divise  ensuite  par  un  pli  transver  al  en  deux  poclies,  dont  I'au- 
terieure  devient  Testomac  el,  la  jiosterieurc  le  nros  iuteslin. 


Its  Zoologie.  No.  84. 

Le  cul  de  sac  de  I'estomac  se  forme  pen  ii  peu  ,  et  avec  lui 
se  termine  le  devcloppement  de  la  partie  anterieure  du  canal 
alimentaire. 

La  partie  postcrieure  ou  intestin,  s'allonge  de  plus  en  plus 
dans  le  meme  periode,  forme  un  grand  nciniLre  de  circonvo- 
lutions,  et  arrive  dans  le  tetard  a  son  plus  liaut  degre  de 
devcloppement;  elle  se  raccourcit  de  nonveau  jusqu'a  I'epo- 
que  ou  la  queue  de  la  grenouille  est  entierement  resorbee, 
moment  ou  I'intestin  ne  forme  plus  qu'une  seule  circonvo- 
lution. 

Le  foie  existe  deja  a  I'epoque  ou  le  vitellus  se  divise  en  deux 
poclies;  il  est  place  dans  le  pli  meme  qui  separe  ces  dernieres, 
et  son  parencliyme  n'est  point  distinct  de  la  masse  de  I'intestin; 
mais  bientot  il  devient  granuleux  et  se  divise  en  plusieui-s 
lobes. 

Les  branchies  rentrent  peu  a  pen ,  par  les  ouvertures  bran- 
cliiales,  dans  I'interieur  de  la  tete,  et  se  placent  sur  les  arcs 
brancbiaux  cartilagineux  ,  de  maniere  que  toute  la  surface  ex- 
terieure  de  chacun  de  ces  arcs  est  couverte  d'une  quantite  de 
franges  brancliiales  placees  snr  deux  rangs.  On  remarque  bien 
distinctement  trois  arcs  brancbiaux  reunis  a  leurs  extremitcs 
superieures  et  inferieures ,  et  il  parait  meme  a  I'auteur  qu'il 
existe  des  traces  d'os  pharyngiens,  ainsi  qu'une  piece  analogue 
au  premier  arc  branchial  des  poissons;  il  trouve  le  premier  dans 
un  espace  plus  membraneux,  fixe  a  la  partie  de  la  cavite  buccale 
qui  devient,  plus  tard  ,  le  larynx. 

L'appareil  branchial  des  grenouilies,  disparaissant  dans  la 
suite  comme  organe  respiratoire,  il  devient  en  partie  la  portion 
moyenne  de  I'organe  de  I'ouie;  les  arcs  brancbiaux  se  transfor- 
ment  dans  les  osselets  de  I'oreille,  et  I'ouverture  brancbiale 
interne  devient  la  trompe  d'Eustache.  Mais  ies  branchies  elles- 
memes  disparaissent  graduellement  a  mesure  que  les  poumons 
et  les  paltes  se  develuppent.  Ues  branchies,  il  ne  reste,  dans  la 
grenouille  adulte  ,  qu'une  petite  papille  rouge,  placee ,  comme 
dernier  rutliment,  a  leur  ancien  siege,  a  la  face  externe  de  la 
come  postcrieure  de  Ihyoide,  a  laquelle  se  fixent  les  arcs 
brancbiaux.  Ces  papilles  ,  que  Cams  a  le  premier  decrites , 
paraissent  ctre  encore  un  centre  ou  afllue  du  sang. 

L'aortc  des  grenouilies  produit  de  cbaque  cote  deux  branches 
qui  se  diviscnt  bientot  en  de-x  rameaux,  Icsqucls  longent  le 


Zoologie.  1  i  9 

tote  convexe  des  arcs  biancliiaux  ,  et  envoieiit  des  raiiiusctilcs 
dans  Ics  filamens  des  brancliies.  On  voit  distincleinent  clicz  les 
tetards,  que,  vers  I'extremite  superieure  de  cbaque  arc  bran- 
cliial  ,  parait  un  vaisseau  unique,  lequel  f/«  iietre  sous  le 
crane,  ou  les  trois  ou  quatre  Lrancbes  se  reuiiissent  de  nou- 
veau  pour  former  la  double  aorte  dcsceudante.  Sous  le 
crane,  il  se  detacbe  un  ranioau  de  la  premiere  veine  bran- 
chiale,  qui,  d'abord  mince,  grossit  de  plus  en  plus,  et  devientia 
cawtidc;  et  en  effet,  cbez  les  grenouillcs  adulles,  c'est  de  la 
premiere  veine  brancbiale  que  sort  la  carotidc ;  la  seconde 
brancbe  devient  la  veritable  aorte  clescciidante ,  et  la  troisieme 
Vartere pulmonaire.  Et  c'est  en  effet  ce  que  Rusconi  a  remarque 
aussi  chez  les  Tritons,  cbez  lesquels  les  quatre  arteres  bran- 
chiales  deviennent  la  Caroiide ,  V Aorte,  la  Tcinj>(>ra/e  el  la  Ptd- 
monaire.  M.  Huscbke  trouve  meme  ,  qu'avant  de  passer  sous  le 
crane,  la  carotidc  produit  un  ligament  grele,  qui  descend  sur 
I'aorte  et  s'unit  a  elle,  ce  qui  lui  parait  ^tre  evidemment  la 
continuation  de  la  veine  brancbiale,  qui  s'est  oblitcree,  et  dont 
une  brancbe  laterale,  la  carotide ,  est  devenue  le  tronc  prin- 
cipal. II  est  probable  que  plus  tard  on  trouvei-a  quelque  chose 
de  semblable  pour  les  autres  veines  pulmonaires. 

L'auteur  entre  ici  dans  des  considerations  d'anatomie  et  de 
physiologic  comparecs ,  reposant  principalenicnt  sur  de  simples 
opinions  ,  relatives  a  I'existence  de  brancbies  cbez  les  foetus  des 
animaux  superieurs,  et  il  pense  qu'il  scrait  possible  que  la 
glande  thjroidienne  fut  I'analogue  des  brancbies  dans  le  foetus 
des  mammifcres ,  reduites  a  I'etat  de  rudiment ,  et  a  une  nature 
glanduleuse,  comme  cela  arrive  egalement  aux  brancbies  des 
tetards,  qui  deviennent  la  glande,  que  M.  Huscbke  regarde 
avec  M.  Cams,  comme  etant  la  glande  thyrordienne.  II  fait 
remarquer  que  de  meme  que  les  brancbies  des  Balraciens,  cette 
glande  recoit  ses  vaisseaux  principaux  de  la  carotide  cbez  les 
mammifcres  et  chez  I'bomme,  ct  il  pense  que  les  arteres 
thy ro'idicnnes  sontXes  regies  des  arteres  brancbiales  ,  la  carotide. 
fournissant  la  premiere  ,  X'aorte  la  seconde,  ct  la  saus-c!a\'icre. 
la  troisieme. 

II  est  facbeux  que  M.  Huscbke  n'ait  pas  joint  qiulrpics  figures 
a  son  intcressant  menioire.  S.   &. 


i20  Zoologic. 

85.  EspfCE  NouvKLLE  d'Acame;  par  R.  P.  Lesson.  Agamk  dk  MoLfNA. 
Jgama  Mo/inai',  N . 

Capite  sciitis  tecto  ;  corpora,  cniiddquc  sublus fithis ,  macidis 
in  villas  dis posit  is,  dorsalibus  nigris ;  abdomine  nlbo;  guld  cceru- 
le&i  caudd  cy/indr/ci'c. 

Le  niarbrc  de  IMolina  a  |8  liynes  dii  bout  du  nniscau  ;i  I'a- 
nus  et  deux  pouces  et  denii  de  I'anus  a  I'extreniile  de  la 
queue.  Le  corps  est  mince;  rouverture  du  conduit  auditif  est 
quadrilalere  et  libre ,  dciriere  la  commissure  de  la  bouclie.  La 
tete  est  coniqne,  peu  renflee,  et  couverte  de  u6  plaques.  Les 
dents  sont  tres-Oncs^  peu  apparentcs,  regulierenient  disposees  en 
un  seul  rant'  sur  chaque  maxillaire.  Les  ecailles  ,  qui  revetent 
le  corps  et  les  mcrabres  ,  sont  peu  apparcntes  ,  inibricjuees , 
libres  et  aisnjes  a  leur  bord  ,  legerement  carenees  dans  leur 
milieu  ,  et  lisses.  Celles  de  la  partie  inferieurc  du  corps  sont 
applaties  sous  la  gorye  et  en  recouvrement ,  ii  i)ord  arrondi 
sous  Tabdomen  ,  et  egalement  tres-petites.  Les  doiyts  des  pieds 
postericurs  sont  tres-yreles ,  et  les  seconds  et  troisiemes  plus 
allonges  :  ceux  de  devant  sont  presque  egaux.  La  queue  est  cy- 
lindrique  ,  terminee  par  une  pointe  deliee  ,  et  revetue  en  to- 
talite  et  tres-regulierement ,  de  petites  ecailles  triangulaires 
et  nointucs. 

La  couleur  generate  de  ce  Saurien  est  fauve ,  marquee  de 
taches  noires  ,  petites,  disposees  par  rangees  lalerales.  La  gorge 
est  bleuatre  ,  le  ventre  blanc. 

II  hitbite  la  prcsqu  ile  de  Talcaguano  ,  dans  la  province  de  la 
Conception  ,  au  Cbili. 

86.  Lezard  MouciiETE,  ou  Sauvegarde  (Monitor  L.  ) .  decotivcrt 
dans  les  environs  de  Marseille.  [Rcciieil  de  la  Socic'le  de 
mc'deiinc  de  MarscUlc,  r«  annec  ,   i"^'  n".  —  i  S^G. ) 

Le  lezard  moucbcte  ,  dit  M.  Tremoliere  ,  pbarniacion  ,  vient 
d'etre  trouve  vivant  sur  le  rivage  de  la  mer ,  a  peu  de  distance 
de  Marseille.  Ce  lezard,  (jui  n'a  jamais  etc  observe  que  dans 
rinde  et  lAnieriqne ,  aurait-il  ete  apporic  avec  des  marclian- 
dises  de  ces  contrees?  Mais  des  personnes  dignes  de  foi  assu- 
rent  que  cet  individu  n'est  pas  le  seul  qu'on  ait  apercu  dans 
I'endroit  ou  il  a  ete  pris.  Quoi  qu'il  en  soit,  M.  Tremoliere  a 
YU  cet  animal  conserve  dans  lalcool,   et  voici   les  caracteres 


Zoologic.  1 2i 

qu'il  a  observes  :  Ses  yeux  sont  jaunes  et  noirs,  sa  bouche  est 
niunie  d  line  rangee  de  dents  qui  n'ont  point  ete  ciniptees, 
mais  qui  paraissent  avoir  une  organisation  singuliere.  Elles 
sont  tres-tranchantes,  et  placees  les  lines  a  cote  des  aiitres,  de 
maniere  a  imiter  une  rangee  de  cartes;  on  ne  distingue  que 
deux  molaires  siir  le  fond  de  la  machoire.  La  langue  a  quatre 
pouces  de  longueur  depuis  son  insertion  jiisqu'a  son  extremite; 
ou  elle  est  noiratre  ,  et  divisee  en  deux  parties,  confornratiou 
qui  autorise  a  penser  que  ce  lezard  nevit  que  d'insectes.  II  a,  a 
cliaque  pied  ,  cinq  doigts  garnis  d'ongles  forts,  crocluis  et  noirs. 
Sa  longueur  est  de  24  pouces  de  la  tete  a  la  queue  ;  celle-ci , 
ronde  en-dessous,  se  termine  en  cart-ne  en-dessus  ,  et  celte 
carene,  qui  nest  continue  que  vers  les  |  de  la  queue,  se  ter- 
mine en  rond.  Sa  tete  et  son  corps  sont  d'un  brun  fonce  et  noir, 
la  queue  est  d'uneteinle  plus  claire.  Ce  fond  est  par^enie  de  ta- 
ches  dun  beau  jaune  dore  ,  disposees  en  zones  transversales  sur 
le  dos.  Les  taclies  des  cotes  sont  teillees ,  etleur  nuance  est  plus 
claire  dans  le  fond  Les  zones  oeillees  sont  au  nonibre  de  neuf  a 
dix  sur  la  tete  ,  circulairement  disposees,  et  se  piolongent  sur 
le  cou.  Le  dessous  du  corps  a  le  fond  clair,  oeille,  avec  vingt 
rangees  d'ecailles  carrees,  dont  60  a  y5  composenL  une  rangee. 
Le  reste  du  corps  est  clmgrine.  Un  repli  qui  part  des  oreillessur 
les  cotes,  et  s'etend  jusqu'aux  cuisses,  a  paru  etre  ,  a  M  Tre- 
nioiieie  ,  un  ventricule  suppleiiienlaire  ,  lursque  lanimal  esj 
gorge  d'aliniens.  Ce  lezard  a  ete  tue  dun  coup  de  fusil.  I^es  per- 
sonnes  qui  I'ont  observe  vivant  assurent  qu'il  etail  d'une  agilite 
incroyable;  que,  marchant  assez  releve  sur  ses  janibcs,  il  sem- 
blait  se plaquer  snr  lerre  AU  moindre  bruit.  Son  trou  ,  dont  on 
voit  I'entree  sur  le  bord  de  la  nier,  dans  un  tuf  caicaire  tendre  , 
parait  etre  tourne  en  spirale  ,  et  avoir  une  secoude  issue  a 
quatre  pas  de  la  premiere.  En  efFet ,  de  la  funiee  introduite 
dans  celle-ci  ,  et  soufllce  avec  force  dans  I'inlerieur,  sortit  par 
I'autre  ouverture ,  qui  peut  etre  regardee  conime  une  porte  de 
retraite.  On  sail  que  ce  lezard  vit  sur  les  bords  des  fleuves  ,  et 
que  le  cri  de  frayeur  qu'il  jettc  des  qu'il  enlend  011  volt  uu 
crocodile  ,  avcrtil  les  Laigneurs  du  danger  qui  le.s  menace. 
C'est  CO  qui  liii  :i  f.iit  donner  le  noni  de  Sauvegarde  ,  Monitor. 
D'Aubenton  n'en  donne  qu'iine  description  vague,  et  Lin-_ 
nee  I'a  caracterise  ainsi  :  Lnccrla  Monitor  caudii  cnrinald  ,  cor- 
porc  iniilico  ,  maculis  occUaiis,  FAmiK. 


i22  Zoologie. 

8-7.   SlIR   LE  VE.NIN    DES  hERl'ENS    A  SONNEFTES. 

M.  Emmanuel  Rousseau  ,  professeur  d'anatouiie  comparce  an 
Jardin  t!u  Roi,  ayant  eu  a  sa  disposition  un  serpent  a  sonneltes 
on  crotale  ,  mort  depuis  deux  jours  ,  s'est  assure  que  la  maliere 
venimeuse  de  ces  animaux,  meme  dans  nos  climats  ,  et  a  uiie 
epoque  tres-avancee  de  I'annee  ,  conservait  encore  ses  proprie- 
tes  malfaisantes.  En  effet,  un  pigeon,  dans  la  poitrine  charnue 
duquel  il  avait  enfonce  les  crochets  venimeux  de  ce  crotale, 
est  mort  en  peu  de  temps.  (Noui>.  Bull,  des  Scienc.  ,  7'  livr. , 
p.   i4i.—  1826.)  '  (II-  DK  Bv.) 

88.  Serpens  trouves  en  societe.  — M.  Samuel  F.  Barker,  d'An- 
dover  (  Etals-Unis  ),  mande  que  les  ouvriers  employes  a  la  con- 
struction dun  pont  dans  cette  commune,  decouvrirent,  en 
enlevant  une  pierre  plate  d'environ  5  pieds  de  long  siir  0 
de  large,  un  tas  de  serpens  vivans ,  qui  probablement  s'etaient 
refugies  dans  ce  lieu  pour  y  passer  I'liiver.  D'abord  ils  paru- 
rent  engourdis  par  lefroid  ,  niais  exposes  a  la  chaleur  du  soled, 
ils  ne  tarderent  pas  a  donnerdes  signes  de  vie.  lis  se  trou- 
■vaient  an  nombre  de  1 16 ,  et,  ce  qui  ajoute  a  la  singularite  du 
fait ,  c'est  qu'ils  etaient  de  diverses  especes ,  savoir  :  serpens 
noirs,  serpens  rayes  et  serpents  verts ;  couleuvres  domestiques 
et  couleuvres  brunes.  Ils  etaient  de  differentes  grandeurs,  et 
de  G  pouces  a  deux  pieds.  [Aincric.  Journ.  of  Science  and 
Jits.  Fevr.  1826  ,  p.  097 . ) 

89     SUR  LE  FOIE   ET    LE  SVSTEME  DK    LA    VEINE-PORTK   DES  PolSSONS  ;    l)ar 

le  docteur  H.  Ratuke  [Archh  fur  Anatomic  und  Phjsiolngie. 

i8a6,  i^cah. ,  p.    126.) 

Ce  memoire  est  un  examen  comparalif  du  Idie  et  du  sys- 
leme  de  la  veine-porte  des  poissons,  examen  qui  a  foiirni  a 
lauleur  plusieurs  donnees  interessantes ,  dont  voici  les  prin- 
cipales  : 

11  y  a  des  poissons  dont  le  foie  ,  tres-volumincux  ,  mais  non 
divise  en  lobes  regnliers  ,  enveloppe  dans  sa  masse  le  canal 
intestinal,  a  linstar  dun  grand  nombre  de  niollusques.  Plu- 
sieurs Cyprins  olTrent  ce  degre  d'organisation  le  moins  parfait , 
cnlre  autres  le  Cjprinus  Carassius.  D'autres  especes  du  meme 
genre  possedent  un  foie  a  3  lobes  distincts  ,  unis>par  une  pi.'ce 
iransversale  :  tels  sont  les  Cjitrinw;  Aspiia ,  Tinea,  Jeses  , 
yUnba,  latus,  Balhras- ,  Bimna.  n  v   a  encre  Irois  lobes  dans 


Zoolosrie.  1 23 

o 
les  Clupees  ,  dans  le  Gadus  Caliarias ,  les  Gaslcrosleus  acu- 
leatus,  et  pungitius.  On  ne  trouve  que  deux  lobes  dans  le  Co— 
bitisfossilis ,  et  le  Gaslcrosleus  Spinachia,  le  Silure,  I'Esturgeon, 
les  Pleuronectes  ,  les  Blennies  ;  et  dans  WAmmodjles  lobianus , 
la  separation  en  deux  lobes  ne  penetre  pas  toute  I'epais- 
seur  du  foie  ,  et  ne  forme  qu'une  scissure  longitudinale.  La 
transition  du  foie  a  deux  lobes  au  foie  simple ,  s'observe  dans 
la  lotte. 

Le  meme  organe  est  tout-a-fait  simple  dans  le  Lievre  marin  , 
les  Coitus,  les  Saumons,  la  Lamproie  ,  I'Anguille  ,  le  Brochet, 
le  Goujon  et  les  Perches.  Nous  n'avons  pu  entrer  dans  les  de- 
tails descriptifs  que  I'auteur  donne  sur  le  volume,  la  figure  et 
la  situation  relative  des  lobes  du  foie,  sur  les  rapports  de  cet 
organe  avec  le  canal  intestinal,  etc.;  mais  nous  rapporterons 
ici  quelques  propositions  generales  qui  sont  le  resultat  de  ses 
recherches  : 

Le  foie  des  poissons ,  au  contraire  de  ce  qui  existe  dans  les 
mammiferes  ,  tend  a  se  placer  au  cote  gauche  du  corps ;  en 
meme  temps  la  rate  se  rapproche  du  cote  oppose.  L'auteur  se 
propose  de  faire  un  travail  special  sur  la  lale  des  poissons  ,  dans 
lequel  il  s'etendra  davantage  sur  les  variations  qu'elle  eprouve 
dans  ses  rapports  de  localite. 

On  voit,  dans  les  poissons,  que  plus  le  foie  est  volumineux 
par  rapport  au  corps  entier,  plus  il  est  mou  et  spongieux.  Au 
contraire  ,  plus  il  est  petit,  plus  aussi  son  lissu  est  ferme  et 
dense.  La  quantite  et  la  qualite  de  la  matiere  secretee  ne  sont 
pas  en  raison  directe  du  volume  de  I'organe  ;  au  contraire, 
plus  I'organe  sccreteur  occupe  de  place  dans  le  corps,  moins  sa 
structure  interne  est  parfaite,  et  moins  sa  vie  offre  de  vigueur. 
Le  systeme  de  la  veine-porte  offre  egalement  des  variations 
nombreuses  dans  les  poissons,  soit  par  la  maniere  donl  ses 
troncs  penetrent  dans  le  foie,  soit  pour  le  mode  de  reunion 
des  branches  qui  concourent  a  sa  formation. 

Dans  les  Cyprins,  chacun  des  trois  lobes  du  foie  a  pour  ainsi 
dire  son  systeme  veincux  parliculier,  qui  ne  communique 
presque  pas  avec  celui  des  deux  autres  lobes  par  ses  exlre- 
mites  vasculaires.  Dans  ces  poissons,  le  foie  ne  recoit  pas- 
seulementles  veinesdu  canal alimentaire  ctde  la  rate,  mais  aussi 
celles  des  organcs  genitaux,  disposition  qui  se  retrouve  dans 
les  Tortucs    ( Yoyez    his,    i8i8,    pag.    1428.    Memoire    de 


'12i  Zoolugic.  W.  89. 

M.  IJojanus),  ainsi  qu'en  partie  dans  quelcjues  autrcs  poissons, 
comme  IdDlennie  ,  la  Peixtie  de  riviore,  les  C'.iabots  et  la  Lotte. 
Les  Cypriiis  sout  depouivus  de  mesentc>re  ;  aussi  les  rameaax 
qui  devraient  former  la  veine-porte  nc  se  reunissent-ils  pas  ea 
un  tronc  ,  mais  ils  penetrent  isolement  dans  le  foie  a  mesure 
qu'ils  ont  pris  naissance  dans  les  oivjanes  d'oii  ils  proviennent. 
Dans  les  aiitres  uoissons  que  M.  Rathkc  a  eu  a  sa  disposition, 
il  a  tiouve,  sous  ce  rapport,  plusieurs  modifications  qu'on  peat 
reduire  aux  suivaules  : 

1°.  Toutes  les  veines  qui  ramenent  au  foie  le  sany  des  vis— 
ceies  abdominaux  se  soot  reunies  en  tcois  troncs  ,  qui  se  ren- 
dent  separement  au  foie.  {Coitus  Scorj/iin.) 

2°.  La  plupart  de  ces  veines  se  sent  reunies  en  deux  troncs, 
qui  se  rendent  separcnieut  au  foie;  quelqiies  ranieaux  isoles  y 
penetrent  sans  se  reunir  aux  troncs  pcincipaux.  [Cobilis  fos- 
si/is,  Dorsch,  Ilaieng,  Epinochcs,  petits  Pleuronectes.) 

5°.  Toutes  ces  veines  ne  ferment  que  deux  troncs  princi- 
paux.  (Blennie,  Brocliet ,  Cliabot.) 

4°-  La  plu|jart  ile  ces  veines  ne  forment  qu'un  seul  tronc  ,  a 
rexceplion  dc  quelques  brandies  qui  se  rendent  isolement  au 
foie.  (Lievre  niariu ,  Alose  ,  Ammodyte,  Perche  de  riviere, 
Lotte,  S'lure.) 

5".  Toutes  ces  veines  forment  un  tronc  simple  avant  d'en- 
trer  dans  le  foie.  (Anguille,  Lamproie ,  Goujon,  Barbotte 
francbe. ) 

M.  Rathke  ayant  trouve  que  le  canal  intestinal  est  d'autant 
plus  abondammcnt  fourni  de  vaisseaux  sanyuins  qu'il  est 
moins  long  relativement  du  corps,  il  voildaiis  ce  fait  un  argu- 
ment en  faveur  de  I'absorption  du  cbyle  par  les  veines  intesti- 
nales.  II  decrit  ensuite  la  maniere  dont  les  veines  des  visceres 
abdominaux  se  reunisscnt  dans  les  poissons  qu'il  a  examines, 
et  ilajoute  quelques  considerations  physiolngiques,  qui  ne  sont 
C(  pendant  que  conjeclurales,  en  ce  que  I'auteur  fait  entrevoir 
que  le  sang  qui,  dans  quelques  poissons,  va  des  oiganes 
genitaux  et  de  la  vessie  aerienrie  au  foie,  doit  modifier  la  se- 
cretion biliaire,  et  que  dans  d'aulres ,  celui  qui  se  rend  inime- 
diatement  du  rectum  au  cceur  doit  encore  la  modifier  d'une 
autre  maniere. 

Les  veines  bepatiques  odrent  egalemcnt  des  variations  dans 
les  differens  poissous  ;  ainsi  eiles  sont  au  nombre  dc  trois  dans 


Zoologie.  125 

les  Cyprinus  Timba,  Ballt:riis ,  Brama,  dans  lesClnpces,  les 
Perches  et  It  Coitus  Scorpius ;  il  y  en  a  deux  dans  les  Cyprinus 
Gobio ,  latus  et  Tinea,  dans  les  Pleuronectes,  rAigrefin  ,  le 
Gaslerosteus  Spinac/iia,  et  le  Brocliet.  Enlin,  la  veine  liepatique 
est  simple  dans  la  Belone  ,  le  Lievie  niarin  ,  le  Blennie,  I'An- 
guille,  I'Ainmodyte,  lesSaumons,  le  Gasterostcus nculeatits  eX.  \eG. 
pungitius  ,  ainsi  que  dans  le  Gobius  niger,  le  Silure  et  I'Esturgeon. 

S.  G.  L. 
go.   SuR  LE  vEiNTRicuLK  i)L'  coEUR  DES  PoissoNS  ;  par  le  D''.  Rathke. 
Ibid.;  p.    l5l.  ) 

Le  professeur  Dcellinger  a  etabli  dans  les  Annales  de  la  So- 
ciete  de  Wetteravie ,  t.  ii ,  p.  5i  i  ,  que  le  ventricule  du  cceur 
des  poissons  est  double  ,  et  cela  ,  parce  qu'en  incisant  longitu- 
dinalement  le  cceur  de  la  Carpe  ,  il  avait  trouve,  sous  une  inci- 
sion pen  piofonde  ,  une  surface  fraiche  et  lisse  qu'il  regardait 
comnie  celle  du  cceur  interne  ,  lequel  a  pu  etre  separe  tout-a- 
fait  et  sans  la  moindre  lesion  de  lenveloppe  exterieure  ,  parce 
qu'entre  le  cceur  et  cctte  enveloppe,il  existe,  suivant  lui,  un 
espacelibretout  autour  du  cceur.  Les  recherches  niultipliees  de 
M.  Rathke  n'ont  pas  confirrae  les  assertions  de  M.  Dcellinger  j 
il  est  probable  plutot  que  cet  habile  anatomiste  a  ete  induit 
en  erreur,  parce  qu'il  n'a  examine  le  cceur  des  poissons 
que   trop  long-temps  apres  leur  mort. 

La  structure  interne  du  ventricule  explique  facilemcnt  cette 
erreur.  M.  Rallike  a  trouve  que  les  parois  de  ce  ventricule  se 
coniposent  de  deux  couches  musculaires  ,  une  exterieure  ,  pea 
epaisse,  formant  un  sac  ,  doni  les  fibres  reunies  en  faisceaux 
sont,  les  unes  circulaires  et  parallelesentte  elles,  les  autres  lon- 
gitudinales  et  obliques,  et  une  seconde  ,  interne  ,  a  fibres  plus 
rouges  et  plus  moUes  que  celles  de  I'externe  ,  sur  lesquellcs 
elles  s'implantent  sous  des  angles  droits.  Les  denx  couches 
sont  separees  par  un  tissu  muqueux  ,  peu  coiisistanl  ,  qui  ne 
tarde  pas  a  se  dissoudre  lorsque  le  cceur  rcste  pendant  quelque 
temps  plonge  dans  I'eau  ;  la  substance  dissoute  restc  adherente 
a  la  surface  du  noyau,,  dont  I'aspect  devient  aloi's  lisse  coninie 
si  elle  etait  recouverte  par  une  membrane  sereuse.  Si  la  sepa- 
ration n'a  eu  lieu  que  dun  seul  cole  ,  il  devient  facile  de  s'y 
tneprcndre  ,  et  Ton  pourrait  croire  que  le  cceur  a  deux  ventri- 
cules  au  lieu  dun  scul. 

II  est  meme  facile  de  separer,   h  I'aide  du  scalpel ,  la  couche 


1 26  Zoologie. 

fxtorne  dii  veiitricule  de  sa  couche  interne  ou  du  noyau,  chez 
les  poissoiis  encore  vivans.  Cette  circonstance  ne  pcrniottrait- 
elle  pas  dexpliqucr  la  formation  de  deux  ventriciiles  dans  les 
mammiferes  et  dans  les  oiseaux  ?  En  eflfet ,  cette  nianiere  de 
voir  est  deja  celle  de  31.  E^chscholz.  (Voy.  Beitrdge  zur  Natur— 
kiinde  ,  etc.  Materiaux  pour  I'histnire  natnrelle  des  provinces 
russes  de  la  BaUique  ;  Dorpat ,  i8-2o  ,  ler.  call.  )  Les  recher- 
clios  de  !\1.  ^lockel  sur  la  formation  de  la  cloison  interventri- 
culairedanslcs  mammiferes,  meriteraient  d'etre poursuivies  sous 
ce  rapport  dans  la  classe  des  oiseaux  ;  c'est  quand  ces  recher- 
ches  auront  ete  faites  le  plus  completement  possible ,  qu'on 
pourra  repondre  avec  certitude  a  la  question  ici  elevee. 

Kous  devons  ajouter  ici  que  tout  ce  que  M.  Rathke  a  expose 
dans  ce  petit  memoire  sur  le  coeur  des  poissons  ,  ne  se  rap- 
porte  qu'aux  poissons  osseux  ,  et  non  pas  aux  poissons  carti— 
lagineux  ,  sur  lesquels  il  n'a  pas  fait  de  recherchcs  a  cet  egard. 

S.-G.  L. 

91.  ScR  LA  Raie-Herisson,  cspecc  de  poisson  prise  aupr^s  de 
New-York  dans  I'ocean  Atlantique ,  et  non  encore  decrite  ; 
par  Samuel  L.  Mitchill.  (  Jiinals  of  philos,  ;  n".  ^1  ,  fev. 
1826 ,  p.    112.) 

M.  Mitchill  donne  dans  ce  memoire  la  description  d'une  es- 
pece  de  Raie  qu'il  croit  nouvellc  ,  et  qui  fut  pechco  a  Barncgat , 
dans  un  endroit  ou  la  mer  avait  plusieurs  brasses  de  profon- 
deur.  Un  iudividu  qu'il  observa  vivant ,  so  roula  en  boulc  a 
la  maniere  des  herissons  ,  et  parut  entierement  simuler  cet 
animal  par  le  nombre  des  piquans  qui  herissaient  sa  surface. 
La  description  du  Jia'ia  Erinaceus  est  celle-ci  :  queue  ayant 
deux  nagcoires  avec  les  vestiges  dune  troisieme  a  son  extrc'tnitc' , 
garnie  de  benucoup  d'e'pines  sur  les  cote's ,  sans  que  ce  soient  des 
aigudlons.  Coulcur  de  la  peau  brune  ^  panemc'c  detaches  brunes 
plus  Jbnce'cs ,  ayant  c'galement  une  range'e  d'une  vingtaine  d'e'- 
pines sur  cliaque  nageoirc  ,  qui  sont  cache'es  par  la  peau  dans 
I'e'lal  d' extension  des  nageoires ,  ct  qui  au  contraircj'ont  saillte 
conime  les  ongles  d'un  chat,  lorsque  l' animal  est  roule'  sur  lui- 
menie  ,  et  sont  susceptibles  d'accrocher  les  corps  environnans. 

Cette  raie  a  i-j  poucps  dc  longueur  tolalc  ,  ct  g  p.  6  ligiics  de 
largeiir.  La  tetc  arrondie  est  tcrniince  cependant  par  une  sortc 
de  niu'Jean  pninfu.  Les  nagcoires  poctorales  sont    circulaires  et 


Zoologie.  1  27 

arrondics,  ct  prcsentent  par  leur  connexion  une  figure  ellip- 
tiquo.  Les  nageoires  ventrales  sent  sui-niontees  de  trois  petites 
eminences.  Les  appendices  generateurs  ont  5  p.  dc  longueur. 
Le  corps  entier  est  presquc  completenient  diaphane,  de  sortcque 
le  squeletle  apparait  aisonient  lorsqu'on  place  le  poisson  entre 
I'ccil  et  la  liimiere.  La  queue,  epaisse  et  droite ,  a  9  p.  de  lon- 
gueur. Une  tache  occupe  le  devant  de  chaque  ceil  ,  et  I'inter— 
valle  qui  les  separe.  La  peau  est  visqueuse  et  sans  ecailles.  Une 
rangee  d'epines  occupe  chaque  cote  du  dos  ,  et  s'etend  jus- 
qu'a  la  queue  :  des  epines  plus  petites  sont  cparscs  confuse- 
iTient.  Les  dents  sont  reunies  ,  conipactes  et  pointues.   Lesson. 

92.   EspECE  NouvELi.E  d'IIippocampe  ;  par  R.-P.   Lesson. 

Hippocanipe  ventru  ;  Hippocampus  ahdominalis  N .  Corpora 
I(VK>i ,  nlbido  ,  tnaculis  rubro-iiigris  notnio  •  pinna  dorsali  radiis 
26  ;  piniid  pcctornli  1 5  ;  rostro  loiigiore. 

Ce  Lopliobranclie  a  8  pouces  de  longueur  totale  ,  depuis  le 
bout  du  nuiseau  jusqu'a  I'extremite  de  la  queue.  II  se  rapproclie 
de  rilippocampe  vulgaire  par  ses  formes  generales  ( //.  vul- 
garis); niais  il  n'a  point  dexcroissances  barbues  et  cartilagi- 
neuses  ,  surmontant  les  yeux  ,  ni  les  aiguillons  qui  entourent 
la  queue.  Sa  taille  est  plus  prononcee ,  et  la  saillie  de  I'abdoniea 
est  surtout  remarquable. 

Le  corps  est  applati  vcrticalement  a  sept  angles  ,  Iiaut  d'ua 
pouce  ,  vis-a-vis  I'abdonien  ,  qui  forme  une  carene  tranchante 
et  convexe  en  son  bord.  Le  dos  est  etroit  ;  I'oeil  est  surmontii 
de  2  aretes  coniques  et  simples.  La  bouclie  est  petite  ,  sans 
dents,  terminale  au  sommet  du  museau  ,  qui  a  8  lipnes  de 
longueur;  2  ouvertures  ou  events  sur  la  nuque.  Tete  deprimee 
et  apjilatie  sur  les  roles  ;  12  anneaux  carlilagineux  au  corps  ,  a 
sept  pans  ;  47  environ  a  la  queue  ,  a  4  pans.  Celle-ci  est  regu- 
lierenient  quadrilatere  ,  el,  de  meme  que  le  corps,  lisse  , 
sans  appendices  aucuns  ,  et  presente  de  simples  eminences  co- 
niques ,  aux  poinis  de  jonction  des  anneaux  cartilapineux.  La 
fpunie  a  G  lignes  de  largeur  a  partir  du  corps  ,  et  se  termine 
insensihlement  en  pointe.  Nageoire  anale  nulle  :  rayons  i\i^  la 
dorsale ,  simples,  s'implantant  sur  le  dos,  par  des  pctits 
bulijes. 

La  coulenr  dc  I'Hippocampe  ventru  est  generalement  d'un 
blanc  jaunatre  ,    avec   des  taclies   d'un   pourpre  noir  ,    irremi- 


1 28  Zoologie. 

lipips  sur  la  queue  et  les  flanos ,  et  anondies  et  ponctuees  sur 
!a  tete  et  antour  des  yeux.  L'iiis  est  j.iiine  dore  ,  traverse  par 
une  baiule  noire.    I. a  dorsale  est  pointillee  de  brun. 

Ce  poisson  ,  que  les  INouveaux-Zelandais  nomment  Kiore  , 
habite  les  diverses  criques  de  I'immense  baie  des  lies  ou  Ma- 
rion ,  et  differe  beaucoiip,  par  le  nianqne  d'appendices  ,  du 
joli  llippocanipe  foliace  [H .  fnlintus) ,  decrit  par  Shaw,  et  qui 
vit  snr  les  cotes  de  la  Nouvelle-IIollande. 

p3.  Sur  les  habitudes  et  i.a  nolrriture  des  EpiNocnES,  Gnste- 
rosteus  aculeatus.  [Edinburgh  Journ.  of  Science.;  Janvier 
1826,    n°.  n,  p    76.  ) 

11  n'est  ici  question  que  du  poisson  connu  dans  nos  rivieres 
sous  le  noni  d'Epinoche  ,  dans  I'estomac  duquel  on  a  trouve 
plusieurs  sangsues  ;  I'auteiir  anonyme  de  cetle  observation  a  vu 
cet  animal  attaquer  assez  avidenienl  plusieurs  especes  A'Hirudo, 
telles  que  la  sauguisugn  ,  la  vulgaris ,  la  cnmplannta ,  pour  s'en 
nounir.  Ces  sanysues  restent  encore  vivanfes  pendant  quelques 
hem  (  s  dans  IVstomac  du  poisson  ,  puis  piles  finissent  par y  pren- 
dre une  conleur  blanchatre  ,  a  mesure  que  les  sues  gastriques  ou 
digestifs  operent  sur  elles  Deja  M.  Ramage,  d'Aberdeen , 
avait  signale  ce  fait.  (Vol.  Ill  du  Journ.  nf  Science  ^  p.  74- )  Ce 
petit  poissou  peut  avaler  merveilleusement  les  plus  grosses 
sangsues.  J. -J.  V. 

g4.  LisTK  DES  vers  qui  existent  dans  les  Pays  -  Bas  ;  par 
M.  Eeninet  ,  prof,  a  Leyde  ;  mem.  couronne  par  la  soc  Hol- 
land, des  sciences  a  Harlem  {Natuurkund.  Vevhandel.  van  dc. 
hollandn.  maatschappij  d'.:r  wetenscli.  ,  vol.  xv  ,  part.  1.  Har- 
lem ,  I  826. ) 

Depuis  plusieurs  annees  la  societe  des  sciences  de  Harlem, 
encotuage  ,  par  des  prix,  a  la  redaction  et  a  la  publication  des 
roaleriaux  devant  scrvir  a  une  Faune  beige.  Deja  elle  a  cou- 
ronne plusieurs  niemoires  de  ce  genre,  et  les  a  publics  dans 
le  recueil  de  ses  travaux.  Le  catalogue  des  vers  (de  Linnej  des 
Pays-Bas  est  de  ce  nonibre.  L'auteur  avertit  dans  la  preface  qu'il 
a  adopte,  pour  son  travail,  la  meme  methode  qui  a  ete  suivie 
pour  les  autrcs  parties  de  la  Faune  beige  ;  que  pour  la  figure 
des  animaux  surtout  Intestinaux  ,  des  Mollusques  ,  des  Testaces 
ft  Zoophytes  ,  il  n'a  cru  pouvoir  faire  mieux  que  de  renvoyer 


Zoologie.  \  1^ 

■airx  {iranclfe  ouvragrs  de  Ga'ze,  lilocli,  3Iaitini,  Hrcinscr,  tj«; 
Ferussac,  Lamarck  ct  surtout  de  Rudolphi ,  et  jjour  la  derni^re 
classe  d  aniinaux  de  [^inne,  aux  beaux  travaux  de  O.  F,  Miiller  , 
Esper ,  Martini,  Chemnitz,  Scliroeter,  etc.  Pour  les  animanx 
au  sujet  desquels  I'auteur  doiite  s'ils  habitent  reellenient  les 
Pays-Bas ,  il  a  pris  le  parti  de  les  placer  dans  une  c.itegorie  par— 
ticuliere.  Lc  catalogue  de  M.  Bennet  forme  256  pag.  in-8* 
L'auteur  donne  les  caracteres,  puis  la  synonymic,  la  descrip- 
tion et  I'indication  des  lieux  dhabitation  de  chaque  espece. 

Ce  travail,  qui  d'ailleurs  n'offre  anciine  espece  nouvelle,  est 
suivi  dune  Classification  des  insectes  trouves  aux  environs  de 
Harlem,  d'apres  le  systemede  M.  Latreillc,  par  N.  Anslijn,  qui  a 
recu  une  medrtille  d'argent.  On  annonce  cette  liste  comme 
poi:vaiit  faire  suite  a  la  description  des  insectes  de  la  province 
de  Groningue  que  la  societe  de  Harlem  a  inseree  dins  le  i4*^. 
vol.  de  son  recueil(V.  lc  Bull. .,t.\I,n".  i  19},  ct  pour  laquclle 
on  a  mis  a  la  fin  du  rS*".  vol.  un  supplement,  contenant  la  lisie 
des  nnimaux  de  ioutes  les  classes  trouvt'cs  dans  la  province  de 
Groningue.  Cette  liste  a  ete  eavoyee  par  la  societe  d'histoire 
naturelle  de  Groningue  et  a  olitenu  une  medailie  d'argent.  D. 

Cj5.     An  illustrated   introduction   to    Lamarck's  CoNcnoLOGr. 

Introduction  avec  figures,  a  la  Conchyliologie  de  Lamarck  , 
faisant  partie  de  son  Histoire  desanimaux  sans  vertebres;  tra- 
duction litterale  des  descriptions  des  genres  recens  et  fossi- 
les  ;  ornee  de  22  lilliograph.  indiquant  les  divers  genres  et 
leurs  divisions;  le  tout  dessine  d'anivs  nature,  d'apres  des 
especes  caracteristiques,  par  Edin.  A.  Crouch.  In-4°.  Prix, 
1  liv.  slerl.  1 1  '.  6d.  ,  en  noir  et  5  1.  5  '.  colorie.  Londres, 
I  826  ;  Longman. 

96.  Catalogus  Conchyliologi/e  per  svstema  Linn.ei  in  genera,  spe- 
cies ,  ac  varietates  dispositae  ad  D.  Franc.  Ruder.  Bathalha 
museum  pcrtinentis,  accurate  ordinatum  ,  ac  dispositum  per 
illud  systema  a  Francisco  'riiomasio  a  Silveira  Franco  in 
philos.  ,  med.,  et  cliir.  Baccal.  Auctus  appendice,  in  quo 
dcscribuntur  nonnuUa;  testaceoruni  species  a  Linna»o  autaliis 
ignolas  in  ipso  catalogo  relata?.  In  8".  de  22  p.  Olisipone  , 
1825,  Typogr,  regia. 

Ce   catalogue   ordnnne   d'apres  le  systeme    de   Linne,  olTre, 
B.  TOMK  XL  n 


130  Zoologie.  N«.  96, 

sur  4  coloanes ,  le  nom  des  genres ,  celui  des  especes  ou  des 
varietes,  le  nombre  d'individus  et  \' habitat  de  cette  liclie 
collection.  Un  appendice  d'une  page  conlient  les  phrases  des- 
criptives  suivantes  pour  quelques  especes  que  Ton  donnu 
comme  etant  nouvelles. 

Chiton  lusitanicus.  Testa  oblonga ;  octovalvis,  ex  spadiceo 
viride;  longitudinaliter  striata;  valvae ,  pra;ter  extremas  ,  aequa- 
les,  carinat«,  quorum  iu  dorso  macula  magis,  minusvebrunnea 
inest,  apiceque  albo.  Animal  corpore  cinereo.  Habitat  ad  ostra 
Tagi,  ad  corpora  inorganica  ,  aliaque  testacea  adhsrens. 

Sokn  lithophagiis.  Testa  bivalvis  cuneiformis,  decussatim 
striata,  tumidula,  anterius  porrecta ,  liians ,  aliquantuluni 
truncata,  posterius  rotundata ,  ad  ^  pollicem  longa  ,  et  Tlata; 
ex  cinereo  alba,  maculis  noanuUis  spadiceis  vulvae  in  regione; 
interne  nitida  ,  macula  spadicea,  aut  brunnca  ad  marginem  : 
cardinis  dentes  in  utraque  valva  duo  ,  quorum  alius  simplex, 
alius  vero  bifidus.  Habitat  ad  ostia  Tagi  lilhos  perterebraus. 

Conus  sulcatus.  Testa  conica  ,  alba,  longitudinaliter  slriata  , 
transverse  sulcata,  spira  ,  aliquantum  prominula;  anfractibus 
canaliculatis,  tuberculatisque.  Habitat  in  India. 

Bulla  contraria.  Testa  oblonga,  acbatiuaB  similis,  sed  contra- 
ria;  spadiceo-vioiacea  longitudinaliter  rugosa  ,  transverse  stria- 
ta; ad  7  pollices  longa;  columella  Irflncata  ,  apertura  ,  labro- 
que  levi  et  cseruleo.  Lister  Sjiiops.  Tab.  37  lig.  36.  —  C'est 
le  Bulimus  bicarinatm  de  Bruguiere;  Helix  (  Cochlitoma)  bicari- 
nata,  Nob. 

Bulla  variegata.  Testa  umbilicata  ,  ovato-oblonga ,  recta,  la- 
bro  reflexo ;  longitudinaliter  striata;  anfraclus  5-6  superne 
plicati ;  ex  roseo  albo,  spadiceoque  variegati  ;  maculis  brunneis 
inter  anfractuum  plicaturas  posilis;  apertuia  hmata  ,  et  juxta 
columoUam  emarginata  ,  ex  atro  purpurea,  sicut  labrum.  Lister 
Synops.  TAh.  29  ,  tig.  27.  —  Getle  figure  de  Lister  se  rapporte 
au  Bulimus  melastomade  Swainson. 

Buccinum  villatum.  Testa  minuta  ,  ovata  ,  glabra  ,  fasciata ;, 
fascia;  vicissiin  rubra; ,  et  atro  purpureas  ;  apertura  alba;  labio 
dcntato  ,  columella  aliquantum  falcata  ,  spira  parum  promi- 
nula;  anfractus  (juatuor,  parumque  distiiicti.  F. 


Zoologie.  131 

9^.    SecONDE  tETTBE  SUR  LES  CoQUILLES  FOSSILESpar  L.-W.  DlLLWrM 

a  sir H.  Davit .  ( P/ti7o^.    Transac,  1824,    part.    2,    p.  4i50 
(  Voy.  le  Bulletin  de  1 824 ,  To.  I ,  no.  347. } 

Dans  cette  deuxieme  leltre  I'auteur  ajoute  quelques  obser- 
vations nouvelles  a  celles  qu'il  avait  publiees  dans  sa  premiere 
lettre.  La  serie  de  couches  terrestres  conimencant  par  le 
calcaire  de  transition  et  fuiissant  par  le  lias,  contient  des  co- 
quilles  appartenant  a  divers  genres  de  Conchiferes,  Cephalo- 
podes,  Annelides,  etTrachelides  herbivores,  ainsi  que  quelques 
autres  coquilles ,  par  exeniple  ,  des  bivaWes  inuUiLjculaires  et 
spiriferes  qu'on  ne  saurait  rapporter  a  aucun  des  ordres  natu- 
rels  ou  families  dans  lesquels  tons  les  autres  testaces  tant  re- 
cens  que  fossiles  opt  ete  divises.  Dans  les  simples  bivalves  ap- 
partenant a  ces  strates  ,  les  marques  qui  servent  le  mieux  a 
distinguer  leurs  families  sont  generalement  effaces ;  et 
tout  ce  qu'on  peut  dire  avec  certitude  ,  c'est  que  les  a 
ordres  dans  lesquels  Lamarck  les  a  divises  ,  ont  existe 
ensemble,  pendant  toutes  les  formations  depuis  les  roches 
de  transition  jusqu'a  ce  jour.  L'examen  de  quelques  exem- 
plaires  bien  conserves  engage  neanmoins  I'auteur  a  pre- 
sumer  que  tons  les  dimyaires  de  ces  couches  ont  le  liga- 
ment en  dehors  ,  et  que  les  ligamens  interieurs  devinrent 
propres  aux  nionomyaires  apres  que  le  lias  eut  ete  depose. 

Dans  les  lits  secondaires  au-dessus  du  lias,  toutes  les  co- 
quilles peuvent  etre  rapportees  a  quelques-unsdes  ordres  da- 
nimaux  maintenant  existans,  etl'extinction  des  ordres  inconnus 
est  suivi  immediatement  de  la  i".  apparition  d'un  autre  ordye 
de  moUnsques  aiujuel  Lamarcli  a  borne  le  nom  de  Gasteropodes. 
L'auteur  rappelle  lobservation  de  Miiller,  d'apres  laqiielle  tons 
ces  fossiles  des  strales  anciens  que  Ton  a  rcgardes  comme  des 
empreintes  du  dehors  et  du  dedans  des  Patelles  ,  ont  ete  formes 
dans  les  cavites  des  vertebres  ou  des  cartilages  intervertebraux 
d'un  poisson. 

A  regard  des  strates  du  sold'Angleterre,  M.  Dillwyn  fait  ob- 
server encore  que  ce  nest  que  dans  les  couches  tertiaires 
qu'on  a  decouvert  quelques  traces  de  Cirrhipedes  ou  de  quel- 
ques families  de  mollusques  nus.  Le  bee  fossile  figure  par 
Blumenbach,   et  regarde  par  Conybeare  et  Phillips  comme  le 

9- 


i  32  Zovlogie. 

hc.c  dun  Sepia,  para:t  a  M.  Dillwyn  devoir  elie  lapportc  a  un 
anioial  Cephalopode  de  I'ordie  dos  Ammonites;  il  resscmble 
beaucoup  a  la  niandibule  infeiieure  dun  bee  que  Rumpbius  a 
decrit  comme  provenant  dun  Nuulilus  Pompiliux.  Si  ces  nian- 
dibules  ou  empreintes  de  mandibules  appartiennent  a  des 
Ammonites,  elles  different  au  moins  de  celles  de  tons  les 
genres  de  CepbaKipndes  vivans  figures  ou  decrits  jusfju';!  pre- 
sent ;  il  parait  qn'on  n'en  a  decouverl  en  Angleterie  que  dans  le 
has  oolite  et  le  calcaire  qui  contiennent  de  grands  Ammonites. 

Dans  sa  i'".  lettre  ,  I'auteur  avait  etabli  en  fait  que  tuus  les 
spirjvalves  marins  des  couches  secondaires  appartiennent  aux 
renres  opercules.  C'est  que  les  moUusques,  sous  la  latitude  de 
nos  cliniats,  eurent  besoin  d'etre  mieux  proteges  contre  leurs 
ennemis  et  contre  I'element  environnant  jusqu'a  ce  que  les 
depots  calcaires  fussent  acbeves. 

Dans  les  formations  tertiaires,  on  remarque  la  mcme  approxi- 
mation successive  vers  les  coquilles  recentes  ,  qu'on  observe 
dans  les  bancs  plus  anciens;  ainsi,  tous  les  coquillages  trouves 
dans  les  rocbes  tertiaires  peuvent  etre  rapportes  a  quelque 
genre  encore  existant;  mais  une  quantite  innombrable  d'es- 
peces  fossiles  de  ces  formations  sont  maintenant  eteiutes,  et 
ce  n'est  que  dans  les  lits  siipericurs  entre  I'argile  de  Londrcs 
et  notre  creation  actuelle ,  qu'on  pent  verifier  sur  les  fossiles 
leur  ideulite  avec  quelque  espece  vivante  ;  encore  ces  especes 
analogues  aux  \ivantes  sont  entremelees  de  beaucoup  d'autres 
qui  n'ont  plus  leurs  analogues.  D. 

q8.   LiSTB  ET    DESCRIPTION    DE    QUELQUES     ESPECES  DE  CoQUlLLES      dont 

M.  de  Lamarck  n'a  point  parle.  Par  J.-E.  Gray  {Annals  of 
Philos.  ;  jam,  iSiS,  p.  /{oy.)  {\oy.  \e  Bullet,  de  mai  1826, 
no.  106.) 

C'est  la  suite  et  la  fin  dclaliste  que  nous  avons  signalee  dans 
le  Bulletin  cite.  Cette  liste  contienl  un  tres  grand  nombre  d'cs- 
peces  dont  une  assei  bonne  quantite  sont  indiquces  coiiune 
nouvelles  et  signalees  par  une  phrase  descriptive.  M.  Gray  a 
prossi  cette  liste  de  toutes  les  especes  d'Helices  figurees  par 
M.  de  Ferussac  dans  son  Histoire.  II  Taugmonte  d'unn  Ifclix 
tripo''''ann  ,  d'nne  Caracolta  oriental  is ;  des  Biilimus  jiiiUher.. 
eylindricus  rt  Ki/if,'ii ,  des  Jchnhna  sulcata  ct  nifrns,  dont  il  o'sl 
a  desirer  que  M.  Gray  donne    de  bonnes    descrip:ions  ct   des 


Zoologie.  133 

figures  Boigndes,   aiusi  que  de  toutes    les  auties  especes    nou- 
\elles  qu'il  a  signalees  dans  ses  listes.  F. 

99.    SUR    LES     LIMITES   DE  LA   BETINE     DANS     l'oEIL     DO     CaLMAR    {Septa 

Loli'go),  espece  de  Mollusque  Cephajopode,  par  Rob  K?(ox  , 
D'-M.  Anatomiste,  etc.  {Mem.  delaSoc.  roj.  d' Edimbourg ; 
Tom.  X,  1'*.  part.  p.  47.  et  Edimburgh  journal  of  science,  oct. 
1825,  n°.  6  p.   195.) 

Dans  I'excellent  ouvrage  d'anatomie  de  M.  Cuvier  sur  les 
mollusques  ,  dit  I'auteur,  on  annonce  que  le  pigment  de  cou- 
leur  obscure  qui  prend  la  forme  d'une  membrane  ,  s'interpose 
entre  I'lmmear  vitree  et  la  retine,  chez  les  Cephalopodes  ;  les 
antres  particularites  de  I'oeil  de  ces  animaux  avaient  deja  excite 
Tattention  des  anatomistes  depuis  Swamnierdam ;  mais  cette 
interposition  d'un  pigment  noir  presente  un  obstacle  pbysique 
au  passage  des  rayons  de  lumiere  qui  se  rendent  sur  la  mem- 
brane sensitive  de  la  retine.  Cette  exception  a  la  loi  commune 
a  tons  les  animaux  vertebres  est  trop  extraordinaire  poiir  ne 
pas  nieriter  examen. 

la  retine  dans  ces  mollusques  se  termine  ant^rieurement 
par  de  nombreuses  stries  fines  comparables  aux  proces  ciliaires 
des  vertebres  ;  ces  stries  viennent  se  fixer  autour  du  cristal- 
lin.  Chez  les  Calmars  ,  le  cristallin  est  place  anterieure- 
ment,  et  Thumeur  vitree  est  situee  dans  une  capsule  post6- 
rienre  du  globe  de  1  ceil ;  entre  cette  capsule  et  la  retine, 
existe  cette  couche  epaisse  d'un  pigment  pourpre  noiratre  ,  qui 
couvre  la  surface  interne  de  la  retine,  et  rend  difficile  le  passage 
des  images  ou  rayons  de  lumiere  qui  doivent  arrjver  sur  cette 
membrane.  Quant  a  la  retine,  elle  est  formee  particuliere- 
ment  par  I'expansion  dun  nerf  optique  sortant  du  crane  cai- 
tilagineux  de  ce  mollusque.  Ce  nerf  se  renfle  en  un  gros 
ganglion  medullaire  qui  surpasse  nieme  en  volume  le  cerveau. 
Ce  ganglion  se  divise  ensuite  en  deux  branches  dont  oha- 
cune  perce  la  parlie  posterieure  de  la  sclerotique  de  cliaque 
<Bil.  La  retine  qu'ils  forment  dans  I'reil  tapisse  la  plus  grande 
partie  de  I'intcrieur  de  la  sclerotique,  pour  venir  se  fixer  au 
bord  du  cristiillin,  conime  on  I'a  dit.  Ainsi  la  retine  et  le  cris- 
tallin forment  une  liaison  non  ititerrompne  1  un  avec  I'autrc. 
ftl.  Knox  donuc,a  ce  sujet,  beaucoup  de  details  aratoniiqueg 
dun    grand    interef  ,    mais  qui    ne  peuvent    eUe    exp   siis  ici. 


131  Zoologie. 

L'aulei;r  pcnsc  que  le  pigment  en  question  ,  scmblable  a  un 
voile  ,  afl'aiblit  les  rayons  tie  luniiiTC  qui  agiraient  trop  vive- 
ment  sur  la  vaste  rcliue  de  ccs  niollusques;  ceux-ci  recher- 
chent  aussi  la  nuit  et  fuient  ie  jour;  leurs  yeux  si  sensibles 
par  la  vaste  etendue  de  la  membrane  nerveuse  sont  merae 
destines  a  voir  au  travers  de  I'epais  brouillard  d'encre  qu'ils 
repandent  autour  deux ,  lorsqu'ils  veulent  echapper  a  leurs 
enneniis  Ce  brouillard  n'est  pas  assez  epais,  pour  derober 
a  la  vivacite  de  leur  vue  la  proie  qu'ils  guettent ,  en  se  dero- 
Lant  aux  regards  d'animaux  dune  vue  bicn  plus  faible. 

L'ceil  du  Buccin  et  du  Liniac m  parait  etre  a  M.  Knox  ana- 
logue a  celui  des  Ceplialopodcs,  mais  sous  un  plus  petit  volume 
ou  ea  miniature. 

Quant  a  la  forme  du  cristallin  dans  les  Cepbalopodes ,  il 
morite  aussi  attention,  et  peut  apporter  quelques  modifications 
a  la  tlieorie  de  la  vision,  que  I'autcur  se  prupose  d'offrir  plus 
tard  a  la  savaute  societe  philosopbique  d'Edimbourg.  J.  J.  V. 

100.  Sur  une  espece  vivante  du  genre  IIin.mte  de  Defkance  ,  et 
Observations  sur  les  Monomyaircs  de  Lamark;  par  M.  J.-E. 
Gray.  [Annals  of  Philos.  ;  aoi\t  1826,  p.   io5.) 

Dans  la  premic're  dcs  deux  listes  des  coquilles  dont  M.  de 
Lamarck  n'a  point  parle  dans  ses  ouvrages  ,  et  qui  ont  etc  pu- 
Lliecs  par  M.  Gray  (  Foyez  Ic  Bulletin  de  mai  1826  ,  Dq.  106  ), 
ce  savant  a  fait  mention  dune  nouvclle  espece  du  genre  Lime  , 
sous  le  nom  de  Limn  giganlca  ,  coquillc  dont  il  avait  trouve 
un  mauvais  individa  dans  le  Museum  britannique.  Depuis  lors 
P.I.  Gray  a  rencontre  deux  individus  d'une  espece  fossile  dont 
les  caracteres  s'accordcnt  avec  ceux  qu'il  a  rcconnus  sur  son 
Lima  gigantea  ,  et  qui  coincident  avec  ceux  que  M.  Dcfrance 
a  assigne  a  son  genre  Hinnite.  Ces  coquilles  se  rapprochent 
d'yillcurs  beaucoup  plus  des  Spondylcs  que  des  Limes  ,  aux- 
quelles  il  avait  d'abord  rapporte  I'individu  mutile  du  Museum 
Britannique  qu'il  avait  observe.  Ainsi,  dit  M.  Gray,  le  genre 
Hinnite  doit  desormais  etre  compris  au  nombre  des  genres  vi- 
vans.  II  rapporte  ce  genre  a  la  famille  des  Spondyles  ,  et  lui 
donne  les  caracttrcs  suivans  : 

Hin.mta  ,  ISob.  ;  Ilinnites  ,  Dcfrance.  —  Cocpiillc  bivalve  , 
incquivalvc  ,  adherente  parle  sommet  dn  la  valve  droile;  val- 
ves a  orcillons ,  striecs  du    sommet  a  la  circoHferenc  ;  som- 


Zoologie.  1 35 

imets  figurant  enti-e  eux  uue  sorle  cl'aire  triangnlaire  ;  point  de 

fcnte  pour  le  byssus  ;  charniere  sans  dents  ;  cartilage  elastique 

sitae  dans  une  raiuure  profonde   sur  cliaque  valve.  Ligament 

lineaire  ,  droit.  — Animal  inconnu. 

Ce   qui   le   distingue   surtout   des  Spondyles,  c'est   que   sa 

charniere  est  privee  de  dents,  que  les  facettes  des  deux  valves 

sent  plus  symctriques  ,   que  les  valves  sont   plus   ^gales  ,    les 

totes  jiliis  distinctes  et  moins  epincuses. 
M.  Defrance  a  decrit  deux  especes  fossiles  de  ce  genre,  I'//. 

Cortesii ,  Did.  des  Sc.   nat.  ,   t.   LXI  ,    f.   i  et  2  ,  et  \'H.   Du- 

ifuissoni.  M.  Gray  y  ajoute  I'espece  vivante  dont  il  vient  d'etre 

question  ,  et  la  caracterise  ainsi  : 

//.  gigantea  :  coquillc  oblongue,  d'un  Lr;in  pale  en  deliors, 

radiee  par  des  cannelures  striees;  I'interieur  blanc,  bord  de  la 

charniere  pourpre. 

Lima  gigantea.  Gray  ,  /inn.   of  Pliilos.  ,  fev.  iSuS,  p.   iSg. 
Testa  crassa  ,  jjoiiilerosa  ,   subauficulata,  albido-rosea  ,  irrcgU' 

hiriter  radiata,  costata,  striata;  ii/fits  alba  ,  riifo  mnculata. 
Wood  ,  Catnl.,  Sitppl.  ,  Tab.  11,  f.  vii  inedit. 
Suit  la  description  detaillee  que  M.  Gray  faitde  cette  espece; 
puis    ce  naturaliste  passe  a  des  observations  tendant  a  distin- 

ijuer  le  bord  posterieur,  et  par  consequent  la  valve  droile  ,  du 
bord  anterieur  et  de  la  valve  gauche  dans  les  niou  miyaircs, 
Des  differences  qu'il  signale  ,  il  tire  des  caracleres  pour  dis- 
tinguer  des  families  chez  ces  moUusques. 

I^es  VeclliiidiV.  ,  dit-il ,  sc  distinguent ,  parce  que  la  rainure 
du  byssus  se  trouve  toujours  placee  sous  I'oreille  de  la  valve 
droite.  II  comprend  dans  cette  famille  les  genres  Fccten  , 
yJmusiu77i ,  Jaiiira  ,  Ncilhea  ,  Pallium,  Pedum  et  Lima.  Les 
Ostreidia;  sont  toujours  attachees  par  la  valve  gauche.  Cette 
faraille  comprend  IcsIIuitres  etles  Grjqihees.  Les  SpoiidjUdce, 
qui  comprenuent  les  Spondyles  ,  les  Hinnites  ,  les  Plicatules 
sont  toujours  attachees  aux  corps  maiins  par  la  valve  droite. 
J^es  impressions  mnsculaires  sont  toujours  placees  sur  le  cote 
droit  de  la  valve  adherenlc,  etc.  D. 

101  .  Organk  de  l'oi.faction  des  Crustaces.  (Communication  faite 
a  I'Acad.  roy.  des  sc.  le  5  fev.  182^  )  ;  par  J. -15.  Rodineau— 
Dksvoidy  ,  D.  M. 

«  Lcs  Inscctes  hexapodes  odVent  a  la  parllo  an'.cricure  de  la 


136       .'  Zoolooie.  NM01. 


o' 


tete  et  entre  Ics  yeux  un  appaieil  aniielti ,  mobile  ,  solide  ,  fili- 
fornie.  Les  Cruslaces  dcicapodes,  et  notaniment  les  ficrevisses , 
out  ce  Hieine  appaieil.  Mais  ils  en  out  un  autre  beaucoup  plus 
developpe  sur  les  cotes  de  la  tete  ,  et  qu'on  Domnie  les  grandes 
anteanes.  Les  premieres  s'appellent  les  antennules,  ou  les  pe— 
tites  antennes.  Je  ne  sache  pas  que  la  zoolo^ie  ait  encore  de- 
termine la  nature  de  ces  organes  qui ,  selon  moi ,  conduisent 
a  de  liautes  solutions  d'anatomie  comparee,  ainsi  que  je  vais 
I'exposer  en  quel^es  mots. 

»  Les  Crustaces  decapodes  ,  beaucoup  plus  compliqut's  qu'on 
ne  le pense  ,  sont ,  suivant  I'expression  de  M.  Geoffroy  Saint- 
Ililaire  ,  des  animaux  renverses ,  c'est-i-dire  avant  le  dos  en 
dessous.  lis  ont  un  appaieil  vertebral  Lien  distinct  pour  les 
pieces  solides  et  pour  le  systeme  nerveux.  Les  parties  lalerales 
de  I'abdomen  sont  formces  par  les  appendices  c  ;sto-vertebranx, 
a  1  exterieur  desquels  on  voit  les  branchies.  Le  sternum  ou 
I'appareil  sternal  se'deveL  ppe  sur  tout  le  dos  de  I'animal  ,  ne 
laisse  distinguer  nettement  aucun  appenJice  costo-sternal  ,  ct 
s'avance  jusqu'au-dcssus  de  I'encepbale,  en  se  soudant  avec  les 
pieces  de  eel  organe.  II  forme  ainsi  une  carapace  ,  un  test  , 
une  tente  qui  rccouvre  les  appareils  du  cerveau  de  la  respira- 
tion ,  de  la  circulation  ,  de  la  digestion  et  de  la  generation.  II 
n'a  pu  acqu6rir  ce  grand  developpenient  qu'en  chassant  de- 
vant  lui  les  pieces  opercnlaires  des  poissons  qu'il  ramene  en 
devant  et  sur  les  cotes  de  la  tete  ,  precisement  a  1  endroit  ou 
doit  se  trouver  I'appareil  de  I'audilion.  Aiiisi  ce  dernier  appa- 
I'cil  reste  tout-a-lait  exterieur.  Devcnu  organe  de  scrutation, 
de  vigilance  et  de  tact,  il  semble  avoir  perdu  enlierenient  ses 
diverses  autres  distinations.  lis  ne  presente  plus  que  les  i)re- 
miers  rudimens  de  I'ouie ,  rudimcns  ducrits  par  Scarpa,  et  qui 
aboutrssenti  une  membrane  tympanique.  La  base  de  ce  nouvel 
appareil  est  form^'e  par  diverses  pieces  auditives  solides  ;  mais 
il  ne  tarde  point  a  s'allonger  davantagc  ,  et  a  ne  plus  montrer 
qu'un  fdet  cartilagineux  et  cannele.  Eloimanlcs  mclatiiorphoscs 
d'uii  appareil  qui,  clw.z.  les  pois.s  m.s  ,  est  organe  nctif  dc  la  res- 
piration, qui,  sur  les  insectes  [oii  les  Irachc'es  snnt  i/ifc'rieurss)  se 
developpe  pour  former  les  doubles  organes  de  la  locomotion 
ae'ricnnc  ,  cl  qui,  chez  les  cruslacc'es ,  re'u/iit  ees  dii>crscs  pieces 
pour  J'nire  des  organes  dc  tact  '.  Dans  ces  derniers  animaux  ,  un 


Zoologie.  137 

ganglion  ou  renflenient  nei'veux  ,  parti  du  cerveau  ,  envoie  dc 
chaque  cote  un  filet  a  ces  pieces  exterieures. 

»  Du  cerveau  partent  encore  deux  nerfs  qui  se  rendent  aux 
yeux  du  menie  organe  ,  et  deux  autres  nerfs,  qui  se  ren- 
dent directement  aux  antennules  ou  petites  antennes.  Pour 
nioi  ,  ces  antennules  par  leurs  nerfs  ,  par  leur  position  et  par 
leur  organisatioa  sont  les  veritables  antennes  des  Insectes 
hexapodes.  Ce  sont  les  veritables  organes  de  1' olfaction  ,  ainsi 
que  je  vais  le  demontrer,  en  prenant  I'Ecrevisse  ou  le  Honiard 
pour  exemple.  A  la  face  superieure  de  Tarticle  basilaire  de  ces 
organes  ,  se  trouve  un  canal  qui  communique  a  I'exterieiir.  Ce 
canal  est  oblique  de  dehors  en  dedans  ,  d'avant  en  arriere  ,  et 
un  peu  de  baut  en  bas.  II  passe  sous  une  piece  ou  lame  re— 
couverte  a  Texterieur  d'une  membrgne  ciliee  ,  contractile  , 
susceptible  de  fermer  bernietiquement  I'ouverture  exterieure  , 
et  qui  peut  ainsi  emj-t'cher  de  distinguer  la  veritable  place  de 
cet  organe.  Ce  canal  conduit  dans  I'interieur  de  I'article  basi- 
laire ,  oil  SI'  trouve  uu  appareil  osseux  ou  cartilagineux  ,  ta- 
pisse  interieurement  par  une  membrane  et  jiar  le  nerf  dont 
j'ai  parle.  II  correspond  encore  avec  le  reste  de  I'antenne ,  qui 
Cnit  bientot  par  se  terminer  en  filets  cartilagineux.  L'ap|)areil 
ici  indique  est  pour  moi  Vorgane  de  lolfnction.  Je  ne  parlerai 
point  ici  des  uombreuses  et  surprenantes  modiGcatinns  que  ce 
nieme  appareil  prescute  parmi  les  Insectes  hexapodes. 

«  En  resume  -.  Les  veritables  Crustaces  ,  outre  leurs  autres 
caracteres  ,  different  des  Insectes  par  la  presence  de  deux  ap— 
pareils  antennaires  ,  dont  I'exterieur  represente  les  organes  de 
laudition  ,  et  dont  I'interieur  ,  analogue  aux  antennes  des 
Insectes,  represente  les  organes  de  rdfaclion.  A insil' organisa- 
tion des  animnux ,  dils  injcrieurs ,  se  trouve  imme'diatcmcnt  lice  a 
celle  des  ordres  suptrieurs  ,  ct  les  appareils  antennaires  ,  rendu* 
a,  leurs  veritables  destinations,  ne  so/it  plus  dc  simples  appendices. 

»  En  consequence  ,  je  propose  le  noni  d''anlcnncs  aiiditivrs 
pour  les  appendices  exlerieurs  des  Crustaces  ,  et  celni  d'an- 
tenncs  olfactives  pour  leurs  appendices  interieurs.  » 

10-2.  MAURrnus  IlEnoLn  kxercitationes  de  nnlnialiutn  vertcbris 
carentium  in  ovpj'ormationc.  Pars  I'.  De  Genkbaxione  Aisankv- 
KUM  IN  ovo.  Ciun  4  tab.  kvg  incis.  Marburgi,  1824;  Kriojie* 
et  comp. 


138  Zoologie.  N^  102. 

Quoiqne  nous  soyons  en  retard  pour  rendre  comptc  de  cet 
important  et  excellent  ouvrage  ,  nous  n'en  tacherons  pas  moins 
de  le  faire  connaitre  avec  tons  les  details  que  compnrte  la  na- 
ture de  ce  Recueil.  Ce  sera  en  meme  temps  le  meillenr  cloge 
que  nous  puissions  en  faire,  et  cclui,  a  notrc  avis  ,  qui  ren- 
(ha  superflu  tous  les  autres. 

La  tache  que  I'autcur  s'cst  imposee  est  de  faire  connaitre 
riiistoire  du  developpement  des  animaiix  invertebres  dans 
I'oeuf.  II  est  question  dans  la  premiere  pailie  de  la  {feneration 
des  Araignees  ;  une  seconde  partie  contiendra  les  observations 
sur  la  generation  des  Insectes.  Ces  observations  ,  presque 
toutes  microscopiques  ,  ont  ete  continuecs  par  M.  Herold  pen- 
dant 6  annees  consecutives. 

Les  especcs  d'araignees  dont  les  oeufs  ont  servi  a  Tauteur, 
sont,rAraignee  13iademe  [Branca  Diadcma  L. ),  qui  a  ete  prise 
pour  type  dans  toutes  les  descriptions  donneesdans  I'ouvrage  ; 
ensmie  \es  ^raneafusea  ,  dornestica  ,  viridissinia  ,  et  lit  I  oral  is  ^ 
enfin  plusieurs  especes  non  determinees ,  qui  ont  servi  a 
constater ,  a  confirmer  ce  qui  avait  ete  observe  sur  I'Araignce 
diademe. 

Les  recherches  sur  la  generation  des  araignees  ,  ecriles  en 
latin  avec  le  toxte  allemaud  en  regard  ,  se  divisent  en  quatre 
sections. 

Dans  la  premiere  il  s'agit  de  la  figure  ,  de  la  grosseur  ,  des 
proprietes  et  des  autres  particularites  des  oeufs  d'araignees  -. 
I'auteur  a  clioisi  pour  ses  observations  les  ceufs  de  I'Araignee 
Diademe  ,  parce  qu'ils  sent  plus  gros  que  ceux  de  toutes  les 
autres  especes  d'AUemagnc ,  et  parce  qu'ils  se  conscrvcnt 
dans  leur  nid  pendant  tnuie  la  duree  d'un  hiver ,  en  sorte 
qu'il  est  facile  de  les  faire  eclore  pendant  ce  temps,  en  les 
exposant  a  une  temperature  arlificielle  convenable.  Les  phases 
de  leur  developpement  ne  sont  pas  marquees  par  jonrs  et  par 
licures  ,  parce  fiuc-l'influcnce  de  la  clialcur  atmosplierique  les 
fait  trop  varicr.  11  eut  cepeudant  ele  bondc  suivre  ce  developpe- 
ment a  une  ccrtaine  temperature  fixe  et  detcuniinee  ,  et  qui 
aurait  alurs  perinis  de  preciser  jusqu'ii  un  certain  point  la  du- 
ree de  chacune  des  periodes. 

L'influence  de  certains  agens  exterieurs  sur  les  ceufs  des 
araignees  a  toujours  pourelTetd'empecber  leur  developpement, 
en  y  delruisaut  le  principc  dc  la  vie  ,  ou  en  alterant  cliimiquc- 


Zoologie.  ■<  39 

ment  les  parties  constituantcs  de  locuf.  Tels  sont ,  d'apres  les 
experiences  de  I'auteur  ,  les  gaz  liydrogene ,  azote  ,  oxigene  , 
le  gaz  acide  carboiiique  ,  la  congelation  dans  I'eau  prolongee 
pendant  quelques  jours  ,  I'alcool  ,  I'ethcr  ,  les  liuiles  grasses  et 
volatiles,  I'electricite  positive  el  negative,  I'acide  hydrocyanique 
et  la  liqueur  anodyne  minerale  de  Hoffmann.  Un  froid  sec  de 
ly".  R.  n'empeclie  pas  les  oeufs  de  se  developper  par  la  suite. 

Les  oeufs  des  araignees  n'ont  pour  enveloppe  qu'une  niem- 
Lrane  simple  ,  offraut  au  dehors  un  aspect  veloute  qui  en  ternit 
la  transparence  (i) ;  et  en  dedans  sous  le  microscope  une  appa- 
rence  granulee.  Ces  granulations  ,  dit  I'auteur,  ne  pourraient- 
elles  pas  otre  les  restes  de  connexions  nombreuses  qui  existe- 
raient  entre  les  globules  du  jaune  et  de  la  membrane  de  1  ceuf, 
et  qui  reprcsenteraient  ainsi  les  clialazes  de  I'tcuf  des  oiseaux. 

Les  parties  internes  ou  essentielles  que  M.  Herold  a  distin- 
guees  dans  I'ceuf  des  araignees  sont  le  viteilus ,  ralbunicn  ct 
le  germe  ou  la  cicatricule.  Le  viteilus  ofFre  la  masse  la  plus  vo- 
lumineuse,  et  occupe  prcsque  toute  la  c^pacite  de  I'oeuf.  Sa 
couleur  varie  suivaiit  les  especes  ;  elle  est  ochracee  dans  I'A- 
raignee  diademe.  C'est  le  viteilus  qui  donne  la  couleur  aux 
ceuls.  Sous  le  microscope  on  le  voit  compose  d'une  infinite  de  < 
globules  environnes  par  lailjurnen.  Extraits  de  Toeuf,  et 
places  sur  une  plaque  de  verrc  ,  on  voit  ces  globules  se  dis— 
joindre,  perdre  leur  couleur,  et  paraitre  transparens.  Le  germe, 
partie  la  plus  essentielle  ,  mais  la  plus  petite  quant  a  la  masse  , 
se  niontre  sous  forme  d'un  petit  amas  de  granules  ,  ou  de 
globules  blancs  ,  distincts  du  viteilus,  et  d'une  forme  presque 
lenticulaire.  Les  granules  different  de  ceux  du  jaune  par  leur 
opacite  ,  leur  couleur  blanclie— jaunatre,  et  leur  moindre  vo- 
lume. Dans  les  oeufs  de  quelques  especes  d'araiguees  indeter- 
minees,  I'auteur  a  observe  un  germe  qui  paraissait  multiple  , 
et  repandu  siir  divers  points  du  jaune;  mais  les  differentes  por- 
tions se  rcunissaient  en  une  seule  masse  lorsque  le  developpe- 
nient  du  feci  us  comniencait.  h' albumen  est  un  liquide  tiinu, 
transparent ,  crislaliin  ,  sans  globules  ,   environnant  le    vitel- 


(1)  Lorsquoii  vcut  obscrvei'  avec  avant:igc  I'intJiiour  dc  I'ceiif,  il 
faut  plonger  celulci  duns  quclque  huile  grasse  ou  volalilc,  par  la  I'eu- 
vcloppu  doviciit  asscz  trausparente  pour  laisser  distiu^uer  u  travcrs 
sou  I'paisscuv  toutcs  les  parties  intericures. 


^40  Zoologie.  N°.  i02. 

Ins  jusqu'aii  germc  ,  et  occupiiut  ,  avec  ce  dernier  ,  I'espace 
compris  entre  le  vitellus  et  I'enveloppe  de  I'ccuf.  C'est  dans 
cet  espace  que  commence  le  developpemenl  de  la  jeune  arai- 
gnec.  Le  germe  est  le  point  de  depart,  le  premier  instrument 
dela  force  plastiqne  on  generatrice.  C'est  I'alhumen  qui  four- 
nit  la  matiiTC  pour  la  formation  des  organes  de  la  jeune  arai- 
gnee;  taudis  que  le  jaiine  est  destine  a  servir  de  nourriture,  et 
a  conserver  ainsi  pendant  long-temps  la  vie  dela  jeune  aiaignee. 

La  deuxieme  section  de  I'ouvrage  a  pour  olijct  les  mcta- 
inorphuses  que  I'oeuf  subit  pendant  son  developpement.  Voici 
le  resume  de  ce  que  I'auteur  dit  a  cet  egard  : 

1°.  Le  Lord  du  gernie  commence  a  se  resoudre  en  globules 
isoles  qui  vont  se  repandre  autour  du  jaune,  dans  I'albunien. 

■■1°.  Le  cenire  du  germe,  qui  jusque-la  etait  reste  immobile  au 
milieu  de  I'oeuf,  commence  k  se  mouvoir  vers  Tune  des  extre- 
inites,  en  laissant  de  nombreux  granules  a  sa  place  ,  et  prenant 
ainsi  I'aspect  d'une  comcte,  formee  dun  noyau  et  dune  queue 
composee  de  granules  (i). 

O  .  Ces  pbenoinenes  deviennent  de  plus  en  plus  distincis 
jusqu'a  ce  que  le  germe  ait  presque  atteinl  rextremite  de  I'oMif 
II  reste  alors  stationnaire  dans  cet  cndroit ,  qui  est  maintenant 
le  point  de  depart  de  tous  les  cbangemens  ulterieurs. 

4°.  Le  nojau  du  germe  perd  sa  cobesion  et  se  resout  en  glo- 
bules, qui  sont  recus  dans  i'albumen  ,  et  se  repaiident  de  tons 
cotes,  surtout  vers  le  siege  primilif  du  germe. 

5°.  Tous  les  granules  dans  losquels  le  germe  s'est  decompose 
se  dc'composcnt  a  Icur  tour  en  une  infinite  de  molecules  (]ui 
font  pcrdre  a  I'ulbumen  sa  limpidite  et  sa  transparence  ,  et  lui 
donnent,  a  I'exception  d'une  seule  p  irtion  circonscrile  ,  uii 
aspect  trouble  el  laiteux.  Lapi.rti  n  de  I'albumenqui  est  restee 
iransparente,  et  par  laquelle  on  continue  de  bien  apcrcevoirle 
jaune,  se  trouve  prccisement  au  point  oppose  a  celui  qu'occu- 
j)jit  primitivcment  le  germe.  L'albumen  trouble  et  laiteux  rc- 
<^"it  le  nom  de  collicjuamvntum. 

6".  Le  coiliiiiianutnlum  rcpandu  sur  presque  toute  la  surlace 
du  jaune  ,  se  concentre  ,  s'accumiile  et  s'epaissit  vers  la  region 
de  I'oeuf  fpi'avait  occu])ee  le  noyau  du  grrme.ct  le  f /7e//«.9  repa- 

(I)  Dans  quclnuos  cspcces  d'araignees  doiit  lesffiufs  sont  splieriques, 
\>-  gcrnie  ne  f)uittc'  pas  son  siege  primitrf ,  et  tons  les  ch;uigcnicns  par- 
lit  dc  ce  point  nieuiu. 


Zoologie.  1 4 1 

vail  sous  saCouleurprimitive.Le  colliqumnentum  prend  un  aspect 
perle  devient  consistant  ettout-a-1'ait  opaque  :  il  prend  d(S  lors 
le  nom  de  cambium  ;  celiii-ci  recoiivre  h.  pen  pros  le  quart  de  la 
surface  du  vitellus.  On  y  distingue  unc  porlion  plus  petite, 
arrondie  ,  occupant,  pres  de  rextrL-mitc  de  I'reuf ,  I'endroit  de 
I'ancien  noyau  du  germe  ,  et  une  portion  plus  grande,  ellipti- 
que,  separee  de  la  pren)iere  par  un  etrangloment ,  et  occupant 
I'endroit  de  la  queue  granulee  du  gcrme.  La  premiere  de  ces 
portions,  destinee  a  produire  la  tete  avec  les  organes  des  sens 
et  de  la  mandncation  ,  est  nominee  cnnthiiim  cc'plialiquc  :  la  se- 
conde,  servant  a  la  forniatiou  de  la  poitriue  ,  des  pates  et  des 
parties  essenticlles  internes  de  la  ieune  araignee,  recoit  le  nom 
de  cambium  pectoral.  Au  reste  ,  lauleur  distingue  encore  dans 
I'ceuf  4  regions  ,  savoir,  la  region pcctnralc  ,  a  laquelle  est  op- 
posee  la  region  dorsale,  et  les  regions  lalc'rales,  qui  leursont  in- 
terniediaires. 

n°.  A  I'aide  d'une  forte  loupe  on  a])ercoit  niaintenant  sur  les 
deux  cotes  du  cambium  pectoral,  quatre  jietites  cnlonnes  recour- 
bees  en  bas  et  en  dedans  ,  qui  presentent  I'aspect  de  cotes    Ce 
sent  les  rudimcus  des  pates  ,  qu'on  apercoit  plus   distinctement 
en  les  regardant  par  la  region  laterale  de  I'oeuf.  Les  extremites 
inferieures  de  ces  pates  laissent  entre  elles  un  espace  triangu- 
laire,  rempli  par  une  niatiere  diaphane,  derriere  laquelle  parais- 
sent  encore  les  globules  du  vitellus.  C'est  de  cette  matiere  que 
seniblent  se  former  toutes  les  parties  contenues  dans  le  trone, 
ainsi  que  la  ]ioitrine  et  quclques-uns  desvisceres  contenus  dans 
Tabdomen.  Des  que  la  jcune  araignee  commence  a.  se  develop- 
per,  la  tcilalite  du  cambium  parait  se  separer  en  deux   couches 
su])erpos('e3,  dont  I'exterieure  sert  afi  rmer,  d'une  part,  les  ru- 
dimens  des  pates  ,  el  d'autre  part  la  tete  avec  les  rudimens  des 
organes  de  la  manducation  ;  tandis  que  rintorieure  donne  nais- 
sancc  aux  organes  internes  du  tronc  ,  et  a  une  partie  de  ceux  de 
I'abdomen.  A  mesure  que  les  rudimens  des   pates  s'accroissent 
du  cote  de  la  region  dorsale ,  le  vitellus  so  divise  par  un  etran- 
glement  en   deux    portions,  Tune  plus  petite,    occupant  dans 
roeuf  la  place  que  prendra  plus  tard  le  thorax,  et  appelee  pour 
cela  portion  thorachiquc  ,  I'autre  ,  plus  grande  ,  visible  dans  tout 
le  contour  de  I'oeuf,  constituant  tout  le  reste  du  vitellus ,  rcni- 
pUssant  plus  tard  la  cavite  de  I'abdomen,   et  nominee  ^>nr//V)« 
abdominah.  A  la    mcme   epoque  le  vcrre   grossissant  fait  deji 


142  Zoologie.  N°.  102. 

decouvrir  sur  le  cambium  ceplialique ,  au-devant  des  rudimens 
des  pates ,  les  preiuieis  lineameas  encore  obscurs  des  mnndi- 
bules  et  des  palpes.  Deux  crcnelures  qu'on  a|)ercoit  sur  Ics  co- 
tes de  la  portion  abdominalc  iiidiquent  le  commencement  de 
la  formation  des  tegumcns  communs.  A  I'epoque  de  la  forma- 
tion des  rudimens  des  pates  la  couche  interne  du  cambium 
s'unit  etroitement  au  vitellus,  et  semble  ,  en  quelque  sorte , 
s'enraciner  dans  ce  dernier,  de  maniere  a  ctablir  une  con- 
nexion entrc  lui  et  les  parties  externes  qui  sonl  au  moment  de 
se  developper. 

80.  Les  parties  qui  se  developpent  dn  cambium  s'apercoivent 
plus  clairement,  et  se  distinguent  nialgre  leur  tcinte  blanche 
uniforme ;  I'etrauglement  du  jaune  a  augmente,  et  les  extr«mites 
posterieures  des  pates  se  montrent  dans  une  plus  grande  eten- 
due  a  la  region  dorsale  de  I'ceuf.  En  meme  temps  une  bande 
obscure,  droite,  simple  et  etroire  ,  se  montre  sur  la  ligne  me- 
diane  du  dos  de  la  portion  abdominale ;  c'est  le  rudiment  du 
cceur,  qui  ne  parait  ctrc  autre  chose  qu'un  licpiide  exempt  de 
tout  mouv'cment,  renferme  dans  un  canal  tris-fin  ,  et  en  quel- 
que sorte  invisible.  Aux  deux  crenelui-es  dejii  mentiounees 
s'ajoutent  trois  autres  ,  situees  a  la  face  abdominale  ,  et  an- 
noncaut  les  progres  du  developpement  des  tegumeus  communs, 
II  y  a  bcaucoup  dc  raisons  pour  croirc  ,  que  les  tcgumens  com- 
muns sont  formes  par  la  portion  de  ralbiimen  ,  qui  est  restec 
transparente  ajjres  la  formation  du  cambium  ;  et  la  connexion 
intime  dans  laquelle  se  trouvcnt  avec  les  tcgumens  les  organes 
sexuels  ,  les  organes  respiratoires  ,  les  vaisseaux  secreteurs  de 
la  mati^re  de  la  toile ,  et  i'extrpmite  du  canal  intestinal ,  peut 
faire  admettrc  que  la  meme  chose  a  lieu  pour  ces  parties.  Une 
autre  portion  d'albunien  doit  encore  etre  employee  a  la  for- 
mation du  rudiment  du  systeme  vasculaire. 

9".  La  figure  de  I'oeuf  subit  un  changement  frappant  ;  I'une 
de  ses  extremitcs  se  renfle  et  dcvient  spherique;  I'autre  ,  qui 
contient  la  tete  du  foetus,  devient  plus  saillante  et  plus  poin- 
tue  :  en  general ,  I'ceuf  prenddeplus  en  plus  la  figure  du  foetus 
qu'il  contient.  Toutes  les  parties  de  celui-ci  continuent  de  se 
developper  progressivcment. 

10°.  L'oeuf  a  pris  une  figure  elliptique  ;  k-  tronc  est  parfaite- 
Vent  separe  de  labdomeu  ;  les  pates  se  rai)prochent  dim  cote 
a  I'autre  ;  les  palpes  et  les  maudibulcs  sont  bicn  distincts.  Au 


Zoologie.  1 43 

milieu  de  la  surface  veatrale  de  I'abdoinen  parait  uno  tache  al- 
longee,  propre  a  la  peau,  s'etendanl  depuis  les  pates  jusqu'i 
I'extremite  de  I'abdomen,  et  parfaitenient  opaque  ;  elle  indique 
le  developpement  parfait  des  organes  internes  de  I'abdomen  et 
de  la  poitrine,  et  peut,  de  plus,  etre  rcgardee  cbmnie  le  premier 
indice  dcs  papi/lcs  sc'crc'loires ,  de  I'ouverture  de  ['anus  d'une 
parlie  dc  I'appareU  genital ,  des  6  points  noirs  que  M.  Trevi— 
ranus  a  nommes  stigmales  douteux  de  I'abdomen,  enfia  d'une 
plaque  carlUagineiise  destinee  a  recouvrir  la  brauchie ,  parties 
qui  se  developpent  plus  tard. 

ii".  La  membrane  de  I'ceuf  s'applique  si  exactemcnt  contra 
le  corps  du  ftetus  ,  qu'elle  en  exprime  lout-a-fait  la  fipure.  La 
portion  thorachique  du  vitellus  forme  en  devant  deux  cornes 
pointues  qui  se  dirigent  vers  les  palpes  ;  entre  ces  cornes  et  le 
reste  de  la  portion  thorachique  du  vitellus  se  troiive  la  tete 
formant  un  triangle  cordiforme,  a  la  surface  duquel  sc  mon- 
trent  8  points  bruns,  qui  sont  \e,?,yeux.  En  meme  temps  on 
voit  paraitre  sur  les  deux  cotes  du  tronc  quatre  bouroeons 
blancs  ,  servant  a  I'articulation  des  pates  sur  la  poitrine  ;  ce  sont 
les  hunches  ,  qui  s'articulent  a  angle  droit  avec  les  cuisses.  Les 
pates  rentrent  des  deux  cotes  les  unes  sur  les  autres ,  et  Tea 
peut  y  distinguer  tous  les  articles;  les  mandibules  se  montrent 
sous  forme  de  cones  aplatis  et  obtus.  L'abdomen  est  presse 
contre  le  tronc  ;  sa  tache  opaque  est  plus  grande  et  plus  dis- 
tincte  ;  elle  est  divisee  en  deux  portions,  une  plus  grande,  el- 
liptique  ,  et  I'aulre  plus  petite ,  arrondie,  indiquant  le  siege  des 
papilles  secretoii«s. 

La  jeiine  araignce  qui  est  maintenant  prete  a  eclore  nc  donne 
encore  aucun  signe  de  mouvement. 

Dans  la  troisieme  section  de  I'ouvrage  ,  il  est  question  de  la 
sortie  de  la  jeune  araignee  de  son  ocuf ,  et  de  son  etat  jusqu'a  la 
premiere  mue.  De  Geer  a  deja  bien  fait  connaitre  le  mecanisnie 
de  I'exclusion  et  I'etat  de  la  jeune  araignee  ,  immediatement 
apres  cettc  operation ,  et  M.  Herold  a  eu  peu  a  ajouter  a  ce 
qu'avait  fait  connaitre  I'exccUent  naturaliste  suodois.  Outre  les 
parties  deji  decrites,  on  trouve  sous  le  ventre  ,  sur  les  cotes 
de  la  tache  abdominale  ,  les  organes  rcspiratoires.  Le  tronc  se 
continue  avec  Tabdomcn  a  I'aide  dun  tube  court  et  etroit.  La 
jeune  araignee  qui  reste  encore  dans  son  nid  se  trouve  dans  un 
etat  de  loipeurj  ses  mouvemcns  sont  Ircs-borncs  ct  dilliciles  • 


Mi  Zoologle.  N°.  102. 

olio  nc  prend  pas  encore  de  nouiriturc  ;  Ics  organrs  de  la  nian- 
ducation  sont  oncoie  caches  sous  la  ])eau  ,  et  ne  deviennont 
libres  (jii'apres  la  preniiire  mue.  Lrs  papilles  sccrctoires  parais- 
sent  pi'es  de  I'anus  sous  forme  de  peliles  bosses  ,  le  premier  on 
le  denxieiiie  jour  npr^'s  la  sortie  de  I'teuf.  La  premiei'e  mue  a 
lien  plus  tot  ou  plus  laid  ,  suivant  le  degre  de  chalenr  de  I'al- 
mosphere  ;  air.si  elle  jieut  arriver  des  le  second  join-,  (>u  scnle- 
ment  apres  quelques  semaiues.  Le  mecanisme  de  ce  plienomene 
est  decrit  avec  bcaucoup  de  soin  par  ranteur,  Feu  d  lienres 
apres  la  mue,  la  jeune  araignee  sort  de  sa  torpfur,  se  raninie  , 
et  se  met  a  courir  lorsqu'on  I'enleve  de  son  nid.  On  voit,  des 
le  premier  jour,  sortir  de  ses  papilles  secretoires  un  fil  tres-Gn, 
violet  et  hrillant,  preuve  que  les  organes  secretenrs  de  la 
toile  ont  commence  a  remplir  leur  fonction. 

La  portion  thorachiqiie  du  vilellus  ,  qu'on  apercoit  toujonrs 
encore,  n'eprouve  aucun  changement ;  la  portion  abd.jminale 
ne  se  distintnie  plus  que  par  sa  coiilenr  ochracce,  parce  que 
la  peau  de  I'abdomen  ,  mince  et  transparente  avant  la  mne,  a 
perdu  ces  qualites  apres  celte  epnque.  En  meme  temps  on  voit 
parailre  sur  la  face  dorsale  de  I'abdomen  les  premiers  contours 
de  plusieurs  tacbes  qui  s'etendent  jusqu'aux  jiapiiles  secre- 
toires. La  tete  et  le  thorax,  qui  avaient  eu  jusquelaune  teinte 
blanche,  prennent  une  couleur  plus  sombre,  a  Texceiition  ce- 
pendant  des  ariicles  des  pates  e!  des  palpesqni  conservent  unc 
teinte  plus  claire.  Au  dos  do  I'abdomen  paraisscnt  des  laches 
noiratres  distinctes  ,  au  nombre  de  8  ,  qui  s'etendent  jusqu'aux 
papilles  secretoires  ,  et  auxquellcs  s'ajoutenf  encore  deux  au- 
tres  chez  les  jeunes  araignces  males.  Lorsquc  les  papilles  se- 
cretoires se  teignent  egalement  de  noiratre ,  les  plaques  carti- 
lapineuses  qui,  suivant  M.  Treviranus,  servent  a  recouvrir  I'or- 
gane  respiratoire,  se  developpent  davantage.  On  les  reconnatt 
a  leur  ligure  triangulaire  et  a  leur  couleur  jaunc  de  sou'Ve. 
Elles  sont  entourees  d'une  aureole  plus  foncee;  entre  cetfe  au- 
reole et  les  papilles  secretoires  se  trouve  encore  une  autre 
tache  noiratre,  qui  s'etend,  chez  les  jeunes  araignces  males,  jus- 
quesvers  les  plaques  cartilagineuses.  Enfin  Tabdomen  prend  nne 
couleur  jaune  doriie,  en  nieine  temps  que  lapoitrine  etlcs  nian- 
dibules  deviennent  brnnes,  et  les  taclics  de  I'abdonicn  ainsi  que 
les  papilles  secietnircs  noires.  La  couleur  jaune  doree  do  I'abdn- 
men  d<'pend  uniquement  de  la  jieau  elle-mrine  ,  et  non  pas  du 


Zoologic.  145 

vilcllns  qui  est  cache  sous  cllc;  il  cq  est  do  meinc  ties  taches 
noiics  dint  il  vient  d'etre  question.  Ccs  taches  propres  au  male 
sont  les  seuls  caracteres  a  I'aide  desquels  on  puisse  distinguer 
les  deux  sexes  dans  les  jeunes  araignees. 

Quant  aux  soies  courtes  et  raides  qui  rocouvrent  la  plus 
grande  partie  du  corps  de  I'araignee,  et  que  Oe  Geer  pretend 
avoir  vues  deja  dans  I'oeuf ,  M.  llerold  n'a  jamais  jxi  les  obser- 
ver avant  la  premiere  mue. 

Parvenus  a  ce  degre  de  developpement  ,  les  jeunes  araignees 
sortent  de  leur  nid,  en  descendant  a  leirc,  a  I'aide  d'un  fd 
qu'elles  atlachent  quehjue  part  au  nid,  et  chacune  va  de  son 
cote  fabriquer  sa  toile  et  guetter  sa  proie. 

La  quatrif  ine  et  derniere  section  est  consacre  a  des  conside- 
rations sur  le  developpement  des  jeunes  araignees,  dont  voici 
la  substance  : 

Le  germe  petit  etre  considere  avec  juste  raison  comme  le 
siege  de  la  cause  forniatrice  ,  mais  I'union  de  I'albnmen  avec  la 
inatiere  du  germe  est  necessaire  pour  la  formation  du  jeune  in- 
tlividu.  La  fusion  mutuelle  de  ces  deux  substances  en  une  seule 
produit  le  candjium  ,  qui  n'est  autre  chose  que  I'humide  radi- 
cal primitif,  le  cnlliquainenlum  ^  le  ros  et  le  gluten  dc  Harvey 
et  (ies  anciens  physiologistes.  Parmi  les  deux  portions  du  cam- 
bium, la  pectorale  est  la  portion  principale  a  laquelle  le  cam- 
bium cephalique  n'est  ajoute  que  comme  appendice.  Le  cam- 
bium pectoral  forme  la  base  du  corj)s  du  fulur  individu,  et 
correspond  ainsi  aux  plis  primitifs  et  au  cordon  medullaire  ver- 
tebral ,  qui ,  suivant  Pander,  Ddllinger  et  d'Alton  ,  sont  les  pre- 
miers rudiniens  organiques  du  corps  fulur  dans  I'oeuf  des  oi- 
seaux  11  a  dejii  ete  question  de  la  destination  respective  des 
deux  couches  interieure  et  exterieure  du  cambium.  C'est  cclte 
substance  qui  sert  a' la  formation  de  la  piupart  des  oigancs, 
tandis  que  I'albumen  qui  a  conserve  sa  transparence  sert  a  for- 

ter    le   cocur,    les   tegumens    communs   et    leurs   appendices, 
voir,    les    vaisseaux   secreteurs,    les.  branchios ,    les    parties 
sexuelles  et  I'extreniite  posterieure  du  canal  intestinal.^ 

Reste  a  savoir  maintenant  quel  est  I'usage  du  vitellus  contenu 

dans  I'abdomen  et  dans  le  tronc.  Cette  partie  ne  contribue  en 

rien  k  la  production   de   la  jeune   araignee.    EUe    semble    etre 

dans   le  jeune  age  ce   qn'cst   le   corps    adipoux   dans    I'animal 

B.  Tome  X[.  io 


1 46  Zoologie. 

adulle.  L'abdomen  qui  contient  la  plus  jfrando  parlie  du  jannc 
pouirait  recevoir  alors  le  noni  de  sac  vitcllin.  Cependant  le  vi- 
tellus  ,  pour  ne  pas  contribuer  a  la  formation  du  foetus,  n'en 
est  pas  raoins  essentiel  pour  la  conservation  de  la  vie  dc  la 
jeune  araignee.  Apres  la  premiere  roue  il  prend  une  consis- 
stance  plus  liquide ,  et  parait  servir  alors  de  substance  nutri- 
tive ,  que  la  nature  avail  jusque-ia  mise  en  reserve  pour  la 
jeune  araignee.  Ceci  doit  paraitre  d'aulaiit  plus  certain  cpie  de 
jeuncsaraignees  qui  viennent  de  sortirdii  nid  peuvsnt  suLsisler 
pendant  deux  niois  sans  prendre  aucune  nourviture  du  dehors, 
et  plus  long-leraps  encore  ,  suivaut  les  observations  de  lledi. 
Apres  ce  temps,  le  vitellus  etant  epuise,  le  jeune  animal  se 
desseche  et  meurt,  k  moins  que,  pousse  par  le  besoin,  il  n'at- 
taque  ses  congeneres,  les  tue  ,  et  prolonge  ainsi  sa  vie  de  quel- 
ques  jours. 

Cet  expose  suflira  pour  donncr  une  idee  du  service  signale 
que  M.  Herold  a  rendu  a  la  science  par  ses  belles  el  interes- 
santes  recherches  sur  la  generation  des  aniniaux  inverlebres, 
et  pour  faire  naitre  le  desir  de  connaitre  aussi  les  resultats  des 
observations  sur  les  ceufs  des  insectes. 

Les  planches  jointes  a  I'ouvrage  represenlent  dune  manicre 
tres-salisfaisante ,  et  sous  un  grossissenicnt  considerable,  lous 
les  etals  de  1  ceuf  et  de  la  jeune  araignee  dont  il  a  ele  question 
dans  le  texte.  S.  G.  L. 

io5.  Sur  les  organes  biliaires  et  ubinaires  des  insectes  ;  par  J. - 
F.  Meckel.  (^  Archie fiir  Jnat.  und  PIijsloL;  1826,  1'=''.  cab., 
pag.    21.) 

Ce  meraoire  est  un  exaraen  critique  des  differentes  opinions 
que  les  naturalistes  et  les  anatomistes  ont  eniises  sur  la  nature 
et  les  fonctions  des  vaisseaux  que  Malpighi  a  decouverts  dans 
l'abdomen  des  Insectes,  sur  le  corps  adipeux  des  Arachuidcs  et 
des  Insectes,  et  sur  les  veritables  (.rganes  biliaires  de  ces  dei^ 
niers.  Les  vaisseaux  de  Malpighi  furent  d'abord  regardes  comme 
des  vaisseaux  absorbans  ,  par  Malpighi  lui-merae ,  par  Lyonet , 
Kamdohr  et  Gaedc;  aujourd'hui,  au  contraire ,  d'apres  les  re- 
cherches de  JIM.  Cuvier,  Possell,  Treviranus,  Carus,  Herold, 
Renggcr,  \Yiirzer  et  celles  de  M.  Meckel  lui-meme,  on  s'ac- 
corde  generalement  i  les  regarder  comme  des  vaisseanx  secre- 
tcui-s  et  cxcreteurs;  mais  les  iins ,  comme  MM.  Cuvier,  Trevi- 


Zoologie.  147 

i-anns ,  Carus,  Posselt,  Ramdolir  qui   abandonna  sa  premierft 
opinion  ,  les  considerent  comme  des  vaisseaux  sccreteuis  de  la 
bile  ,  tandis  que  d'autres  ,    comme  MM.   Rengger   et  Wurzer, 
soutiennent  que  ce  sont  des  orgaues  urinaires.  Nous  ne  pou— 
vons  entrer  ici  dans  ie  detail  des  argumens  contradictoires  qui 
sont  mis  en  face  par  I'auteur  ;  le  resultat  qu'il  en  lire  c'est  que 
les  vaisseaux  deMalpighi  ne  sont  certainement  pas  destines  seu- 
lement  a  la  secretion  biliaire  ,  et  qu'ils  servent  du  moins  simui- 
lanement  a  la  secretion  de  1' urine;  niais  on  peut  se  demander 
s'ils  ne  servent  pas  uniquement  a  cette  derniere,  et  M.  Meckel 
croit  pouvoir  repondre    aflirmativenient  a   cette  question,  vu 
qu'il    a  decouvert   dans    ]jlusieurs    insectes   un   autre    organe, 
dont  la  structure  et  les  fonctions  permettent  de  I'assimiler  au 
foie.  Get  organe  existe  dans  beaucoup  de  Coleopteres  a  I'etat 
parfait,  niais   aussi   dans  des  larves  et  dans  des  chenilles;  en 
outre,  dans  les  Nepa,  les  Ranalra  ,  il  consisle   dans  de  petits 
vaisseaux  en  cul-de-sac  (coecum)  qui  garnissent  en  grand  nom- 
bre  les  parois  de  I'estomac.  Dans  les  Tetligonia  et  les  Cercopis , 
ces  petite  vaisseaux  sont  reniplaces  par  un  seiil  fort  grand  ,  qui 
communique   dans  I'estomac  ])ar  ses  deux   extremites.  Le  lieu 
d'inseilion  de  ces  vaisseaux  correspondant  a  celui  qu'on  trouve 
dans    les   Crustaces  ,  paraij;  justilier  Tojiinion   de  I'auteur,  qui 
appelle  en  outre  a  son  secours  la  disposition  des   conduits  bi- 
liaires   dans   plusieurs  vers  et  Mollusques ,   comme  les   Aphro- 
dites, tous  les  Mollusques  acephales,  plusieurs  Gasteropodes, 
par  exemple  les  Doris,  les  Aplysies,  les  Pleurophyllidies  ,  etc. 
11  faut  ccpendant  observer  que  dans  beaucoup  d'insectes  ces 
appendices  en   coecum  n'existent  pas  ;    alors   la   dilatation   que 
forme  le  canal  alimentaire  derriere  le  gesier  olfre  frequemment 
une  couleur  jaunatre,  et  la  membrane  exterieure  de  Testomac 
se  laisse  tres-facileraent  separer  de  la  tunique  interne  (cette 
disposition  est  commune  a  presque  tous  les  organes  creux  et 
membrancux  des   insectes). — D'apres   cela  c'est  a  tort  que  le 
corps   adipcux  des   insectes  est  regarde  par  M.  Oken  comme  le 
foie;  mais  il  n'en  est  pas  de  meme  du  pretendu  corps  adipeux 
des  Araclinides,  qui  est  un   veritable  foie,  comme  les  recher- 
ches  de  I\l.  Meckel  I'ont  fait  voir  sur  le  Scorpion.      S.  G.  L. 


148  Zoolo£>ie. 

c 

io4-    Notice  suh    ues   insectks  qui    ap?abaissknt  tout   a   cot'p   E,t 

CHAND   NOMBRK  sun  LKS  AHBRES  ;   parsil'G.-S.    I\i ACKENZIK.   (L'llifll/. 

Journ.  of  sciences ;  'p\\\ .   i8'i6,  n".  ^1I,  p.  ^y.) 

J I  ne  parait  pas  aussi  siirprenant  qun  le  croit  I'auteur,  qu'il 
se  piesente  subitemeiit  un  grand  nonibre  d'insecles  parliculiers; 
car  le  nionient  d'unc  inctaniorphose  etaut  a  peu  pros  le  nicine 
jiour  tons  les  individus  ,  ils  eclosent  jiar  myriades.  C'est  ce  qui 
no  doit  pas  elonner  loisque  les  hannetons  ou  autres  espcccs 
a])paraisseat.  Ainsi  ea  une  seule  nuit,  des  charancons  eclos 
nouvelleiiient  peuvent  devaster  des  substances  ve[;6tales;  I'au- 
teur croit  que  le  Daucus  hisphlus  eloigne  ces  cliaranrons.  11  a 
reniarque  des  traces  de  pucerons  sur  des  tiges  secbes  de  bau- 
niier  de  Gilead.  J. -J.  V. 

io5.  Reciikrches  ANATOMiQUES  SUR  LES  Carabiques  et  sur  plusieurs 
autres  insectes  coleopteres;  par  M.  Leon  Dufour  ;  avec  pi. 
{Jnnal.  des  Scienc.  natur.;  1820,  janv  p.  io5;  lev.  p.  1  ij, 
juill.  p.  265,  Oct.  p.  i5o,  dec.  p  4^7;  et  1826,  mai  p.  .j.j 

(]elte  serie  de  memo! res  est  la  continuation  des  Uois  pre- 
miers dont  lanalyse  se  trouve  dans  le  Bull.,  t.  V,  n".  T07,  et 
qui  contiennent  les  resultats  des  rcchercbes  de  I'auteur  sur  le 
tube  alinientaire  des  Coleopteres  penlaniercs  et  beteromeres. 
Les  deux  premiers  des  articles  dont  nous  allons  donner  une  ana- 
lyse rapide ,  sont  consacres  a  la  suite  de  ces  recbcrcbes ,  dans 
les  Coleopteres  tetranieres  et  trimei'es.  Les  especes  dont  I'au- 
teur donne  en  meme  temps  des  figures  et  des  descriptions  sont 
les  suivanles  :  Jntliribus  albinus ,  Lixus  angusiatus ,  Tomicus 
ijpogrnphus,  Bostrichus  Cupuci/ius ,  Uleiola  Jlavlpcs ,  Pr/o/iiis 
coriarius  qX  fnber ,  Lamia  textor,  Cerambjx  mnsclialus ,  Ilanin- 
tichenis  Cerdo ,  Caliidium  bajuhis ,  Lepltira  liastata ,  Crioccrn 
merdigera ,  Donacia  simplex  et  discolor,  Casaidn  viridis,  Ti- 
marclia  tciiebricosa  ,  Galeruca  his itanica  cl  Tannccti ,  Coccinclla 
'j-puttctata   et  yJrgus. 

Cbez  les  Aiilhi ibus ,  le  canal  alinientaire  a  1  fois  et  denii  la 
longueur  du  corps;  les  vaisseaux  salivaires  nianquent,  dans  les 
Lixus,  les  Paclijgasier ,  les  Bostrichus  et  les  Tomicus ,  le  tube 
alinientaire  est  3  fois  plus  long  que  le  corps;  le  jabot  est  a  peu 
pres  nul  dans  les  deux  dernicrs  de  ces  genres  ,  et  est  plus  mar- 
que  dans  les  Uleiola.    Le  tube   alimentairc  des  Longicornes  a 


Zoologie.  i  49 

Leaiiconp  cl'analogie  pur  sa  conformation  et  sa  structuie,  av  c 
ccliii  des  Melasonies  ;  sa  longueur  ne  surpasse  guere  n  fois  celle 
dti  corps;  elle  la  surpasse  3  fois  dans  les  Eupodes  {Donacia  et 
Crioccris),  mais  avec  des  differences  notables  sous  le  rapport  de 
la  conformation  dans  les  deux  genres. 

Dans  les  Cycliques  qui  sent  tons  hei'bivores  ,  les  uns 
(  Caisida  )  n'ont  le  canal  alimcntaire  quiiiie  f-iis  jjIus  long 
que  le  corps  ,  tandis  que  d'autres  [Galeriica] ,  I'ont  4  fois  \Ani 
long.  Parnii  les  Aphidipliages  le  Coccindla  -j  -  punctata  est 
ponrvu  d'un  appareil  salivaire  que  M.  L.  Dufour  n'a  pu  re- 
trouver  dans  le  C.  argus;  dans  la  premiere  de  ces  especes,  l;i 
longueur  du  canal  digestif  depasse  a  peine  1  fois  celle  du  c;rps, 
tandis  que  dans  la  seconde ,  elle  est  a  cette  derniere  conimo  5  :  i . 

Le  3".  article  dont  nous  aUons  nous  occuper,  ou  le  6". 
de  r.uiteur,  contient  Irs  rechcrches  siir  les  \>aisseaux  biliairss. 
La  plupart  des  auteurs  qui  ont  traite  ce  point  d'entomologie, 
avaient  pense  que  ces  vaisseaux  t'taient  au  noniLre  de  quatre 
dans  les  Carabiqnes;  M.  L,  Dufour  a  trouve  au  contraire  que 
les  Coleoptcres  carnassiers  n'en  ont  que  deux,  qui  sont  simples 
greles,  (iliformes,  diversement  replies  et  4  a  5  fois  plus  longs 
que  tout  le  corps;  niais  ils  s'implantent  par  qnalrc  insertions 
isolees  autour  d'un  bourrelet  qui  termine  en  arriere  le  ventri- 
cule  a  papilles.  La  meme  disposition  se  rencontre  dans  les  Ci- 
cindeletes  et  les  Hydrocantbares.  Chez  les  Rracuelytkes,  les  4 
insertions  ne  sont  pas  distinctes  et  separees  autour  d'un  meme 
cercle  comme  dans  les  carnassiers,  mais  elles  se  trouvent  toutes 
sur  un  meme  point  lateral.  Dans  la  famillc  des  Serricornes,  les 
IJuprestides  et  les  I'laterides  ont  des  conduits  biliaires  sembla- 
bles  a  ceux  des  Carabiqnes  ;  les  Tclcphorus  et  \ei-Ljcii.i  parnii 
les  Lam])yrides,  au  contraire,  ont  4  canaux  floitans  par  un 
bout;  les  Lainjiyris  n'en  ont  que  deux  comme  les  carnassiers. 

Dans  la  famillc  des  Clavicornes,  les  t7/e;7«  ont  6  vaisseaux 
biliaires  inseres  d'une  part  a  la  terminaison  du  ventricule  clij- 
lilique,  et  de  I'autrc  a  I'origine  du  coecum  ;  I'insertion  coecaie  a 
lieu  par  deux  troncs  trifides.  Les  Escarbots  ont  6  inseitions  au 
ventricule  cliyliliquc,  mais  point  d'insertion  coecaie;  I'anteur 
doute  encore  ,  si  ces  canaux  forment  3  anscs  romme  Ramdobi" 
les  a  representes.  Les  IJoucliers  n'ont  que  4  canaux  biliaiics 
tlottans  par  uq  bout  et  s'implantant  isolomcnt  au  ventricule 
tbyliliquo.  Ihms  les  Nitidulaircs ,  les  Tfirmahts  ont 


150  Zoologie.  NM05. 

C/erus ,  6  vaisseaux,  niais  dont  litisertion  ccecale  a  lieu  sur  un 
seul  et  intime  point,  on  dans  iin  Ironc  unifjue  tres-court. 

Dans  la  faniille  des  Palpicornes  (.^<//'ojf;A//«.y),rappareiIbiliaire 
paiait  analogue  a  celiii  des  Carabiques;  dans  la  famille  des  La- 
MELLicoRNEs  les  tiibes  secretcurs  de  la  bile,  resscmblent  pour 
leur  mode  d'implant  ition,  a  ceux  de  la  faniille  des  Palpicorues, 
mais  ils  sont  plus  longs  et  plus  deliiis  que  dans  les  coleoplrres 
Carnassiers.  Queiques  genres,  surtout  celui  des  llannetons , 
presentent  des  particularites  assez  notables,  mais  que  le  defaul 
d'espace  nous  cmpeclie  de  reproduire  ici. 

Dans  les  Coleopteres  beteromeres,  les  canaux  biliaircs  sont,  en 
general,  an  nonibre  de  s'tx  ,  qui  s'iniplantent  d'une  pai't,  par  6 
bouts  isoles  autunr  du  bourrelet  qui  termine  le  ventricule  chy- 
lifique,  et  de  I'autre,  ]>ar  des  Ironcs  en  nombre  variable,  sui- 
vant  les  families  ,  a  I'origiue  du  coecuni.  Ainsi  il  n'y  a  qu'une 
senle  insertion  ccecale  dans  les  Melasomes,  les  Taxicornes  , 
YlJetops  et  le  Cistela  parnii  les  Stexelytres;  il  y  en  a  deux, 
dans  les  Me'/oe,  \es  Mylabrt's  et  les  Zo/i/'lis ,  trois  dans  les  OEde- 
meres  et  quelquefois  dans  les  Mjcterus.  Les  Ifyjioph/ceiis ,  les 
Eledoim  et  les  Siti/ris,  font  exception  a  la  regie  generalc,  en 
ce  qu'ils  n'ont  que  4  vaisseaux  biliaires;  les  Mordella  en  font 
una  autre,  en  ce  que  leurs  vaisseaux  qui  sont  d'ailleurs  au  nom- 
bre de  6  ,  n'olTrent  point  d'insertion  ccecale,  et  qu'ils  sont  in- 
finimeul  plus  courts  que  ceux  des  autres  inscctes. 

Dans  les  Coleoptf.res  tetrameres,  ces  vaisseaux  sont  comnie 
dans  les  Hetcromeres  ,  an  nonibre  de  6,  a  deux  insertions,  I'une 
ventriculaire,  I'autro  ccecale;  cette  derniere  manque  cependant 
dans  les  Donacees,  qui  n'ont,  en  outre,  que  4  canaux  biliaires  , 
dont  deux,  capillaires,  fornient  des  ar)ses,a  2  insertions  cliacune, 
ct  deux  autres  plr.s  rpais  ,  floltans  par  un  bout  et  iniplantes  iso- 
lenient  jiar  I'autre  Piusieurs  autn.'S  modifications  nioins  impor- 
tantes  se  rencontreut  encore  dans  les  families  et  les  j^cnies 
des  Col.  tetrameres.  Les  vaisseaux  biliaircs  des  Coleopteres  tri- 
meres,  sent  egalement  au  nombre  de  6,  assez  gros,  coninie  va- 
riqueux  ctayant  unc  double  insertion  par  G  bouts  isoles,  lant 
au  ventricule  cbylifiqne  qu'au  coecuni. 

La  bile  contenue  dans  ces  vaisseaux,  vario  beaucoup  pour  sa 
couleur;  cllc  est  tantot  incolore  (Hrachelytres,  Aphidiplia- 
ges,  etc.),  tantot  jaune  (Carabiques,  lioncliers,  Mclasonies,  clc.}> 


Zocloffie.  i5] 

tantot  brune  et  plus  on  moins  fonccc  [Clcrus,  Thjinalw; ,  clc.l, 
tantot  ])lanche  [Melolontha). 

Les  4*^-  et  5®.  des  articles  cites  fornient  le  i^.  chapitre  de 
1  autour,  dans  lequel  il  expose  ses  observations  snr  les  orga- 
nes  de  la  generation  ,  et  d'abord  sur  les  organes  males,  ensuite 
sur  les  parties  femelles. 

A  I'exterieur,  les  femelles  des  Carabiques  se  distinguent  des 
males,  non-seulement  par  une  plus  grande  stature  et  par  I'ab- 
sence  d'une  dilatation  aux  tarses  antericurs,  mais  aussi  par  une 
plaque  dorsale  de  plus  a  I'abdomen,  et  par  deux  appendices  re- 
tractiles,  oblongs,  bruns,  comes,  situiis  pres  de  I'anus  et  ser- 
vant comme  organes  auxiliaires  dans  I'acte  de  la  copulation. 

Les  organes  generateurs  males  dans  les  Carabiques  sont  : 
1°.  les  leslicules ,  le  plus  souvent  au  nombre  de  deux  (  i),  con- 
stitues  par  les  circonvolutions  agglomerees  d'un  vaisseau  sper- 
niatique  flottant  par  un  bout,  enveloppes  le  plus  souvent  par 
une  tuiiique  vaginale  plus  on  moins  delicate,  et  presentant 
d'aillcurs  des  variations  dans  leur  forme  et  leur  consistance  sui- 
vant  les  genres,  Le  vaisseau  deferent  qui  sort  de  chaciin  des  tes- 
ticules,  offre  le  plus  souvent  un  petit  peloton  ,  un  veritable 
epididynie,  au-devant  de  son  insertion  dans  les  ve'siculcs  st'mi- 
nales.  a".  Ces  vesicules,  au  norabrc  de  deux  dans  les  Carabi- 
ques, sont  des  bourses  (ilifornies,  diversement  flexueuses , 
flottantes  par  un  bout  et  contenant  un  sperme  inieux  elabore 
que  Ci'kii  des  testicules.  Elies  se  terminent  dans  le  conduit  e'ja- 
culatcur  qui  traverse  une  masse  mnsculeuse  compacte  avant  de 
penctrei-  dans  I'orgaiie  copnintcur.  5°.  Celui-ci  se  compose 
des  parlies  accessoires  ou  de  Varmure  de  la  verge,  qui  varie  sin- 
gulieicment  snivant  les  genres  et  les  especes,  et  que  la  plupart 
des  auteurs  ont  regarde  a  tort  comme  la  verge  elle-raeme,  tan- 
dis  que  ce  n'est  qu'uue  gaine  cornee  et  retractile  ,  qui  sert  a 
loger  cet  organe.  Ce  dernier  est  un  corps  filiforme  elastique, 
fjui  egale,  en  longueur,  le  tiers  de  tout  I'insccte  ,  et  qui  parait 
offiir,  a  son  extremite,  2  manielons  qui  tieanent  probableuient 
lieu  de  gland  (  Carabus  anratiis).  Les  organes  gen('rat(!urs  des 
autres  CoLKOPTKHiiS  CAENAssiiiBS  ne    different  pas  essi'iitiellcment 


(I)  li  u  y  a  ([u'{iue  scule  masse  tcsCiculairc  dans  Ic  llnrpalus  ruficot- 
nis  ct  dans  le  Gideruca  lusiCanicii. 


152  Zoologic.  NO.  105. 

de  ceux  Acs  Caiyblques ,  a  I'e.xception  cepcndant  des  Gyrinits , 
dont  les  tcsticiiles ,  au  lieu  d'etre  formes  par  les  rrplis  d'nn 
vaisseau  spermatique,  ne  consistent  que  dans  un  sachet  oblong, 
cylindroide  ,  plus  ou  moins  courbe,  obtns  par  un  bout,  dege- 
nerant  par  I'aiitre  en  isn  canal  deferent,  oil  Ton  n'obser-ve  an- 
cune  tiace  d'epidid}  me,  et  qui  va  s'inseier  dans  la  vesicule  s^.- 
minale.  L'aimure  copulatrice  presente,  en  outre,  des  diffe- 
rences nonibreuses  dans  tous  ces  insectes;  nvns  somnies  oblige 
a  leur  egard  de  renvo}  er  le  lecteur  au  memoire  de  I'auteur. 

Dans  la  faniille  des  Brachelytres,  I'appareil  geuerateur  male 
se  compose  :  i°.  de  deux  testicules  en  forme  de  sachets  raem- 
braneux  ,  ovales  ou  oblongs;  2°.  d'un  canal  deferent  depourvu 
depididyuie;  5".  de  deux  paires  de  vesicules  semlnales ;  4"- 
dun  canal  ejaciilateur  beaucoup  plus  long  qu'elles  ;  5^.  d'une 
arniure  copulatrice  cornee  ,  servant  de  receptacle  a  la  verge. 
Ces  organes  ont  ete  observes  avec  quelques  modiQcations  dans 
les  Staphylinus  alerts,  ma.ri/losus,  etylliropieriis  el pimctalissiinus, 
Le  Fcvderus  viparius  parait  avoir  5  jiaires  de  vesicules  seminales.. 

La  famille  des  SEr.nicoRNES  offre  des  varietes  notables  dans  la 
structure  et  la  conroruiation  des  organes  genitaux  males.  Les 
testicules  sont  conimuncment  formes  pai"  uue  agglomeration  de 
capsules  spermatiques  plus  on  nioins  nombreuses,  (7  dans  le 
Buprcstis  g-maculata ,  j)lus  de  5o  dans  YEhtter  sanguineus) ; 
dans  les  Malachius  cependant  ils  ne  paraissent  formes  que  d'un 
sachet  membraneux.  Les  vesicules  seminales  forment  2  paires 
{Buprestis,  Elater  sanguineus,  Malachius,  Drilus),  on  bieu  trois 
(Elater  murinus ,  Tclrphorus  ).  Au  reste  I'auteur  dit  que  I'ap- 
pareil generateur  de  ces  Cole<)pteres  a  ccore  besoin  de  noii- 
velles  recherclies  pour  etre  bicn  connu. 

Dans  la  famille  des  CLAvicor.NES ,  les  Clerus  presentent  un 
appareil  generateur  male  plus  complique  que  les  Coleojiteres 
prec^dens.  Les  testicules  sont  des  sachets  ovoides,  d'un  rouge 
vif  comme  dans  certains  Cimi'x,eX.  composes  interieurement  de 
i5-2o  capsules  sperniatiques ;  il  y  a  4  paires  de  vesicules  semi- 
nales ;  I'armure  copulatrice  est  j)rofondement  bilide  a  son  extre- 
uiite,  et  contient  un  f<  urreau  telragone,  deconsistancc  ])arche- 
mince,  qui  renferme  la  verge.  Dans  les  Silpha  il  n'y  a  que  2 
paires  de  vesicules  si-minales;  I'auleur  decrit  avec  delail  I'ap- 
pareil generateur  du  S.  obscura.  La  conformation  et  la  struc- 
ture des  organes  'lenitaux  males  des  PALPicorsES,  sont  fort  ana- 


Zoologie.  i53 

logues  a  ceu5  des  Clavicornes.  Le  grand  Hydropliile  offre 
cependant  des  particularites  imporlantes ,  observees  deja  par 
M.  Marcel  de  Serves,  et  representees  par  I'aiiteur,  dans  une 
ligiire  dont  I'inspection  en  donne  une  nieilleurc  idee  que  tou- 
tes  les  descriptions. 

L'appareil  genital  male  des  Lamellicornes  ,  est  forme  de  tes- 
ticules  qui  consistent  en  capsules  sperniatiques  assez  grosses  , 
distiacles,  pedicellees  et  dont  le  nonibre,  constant  dans  les 
individus  de  la  meme  espece  ,  varie  suivant  les  genres.  Ainsi  il 
y  en  a  6  pour  chaque  testicule  ,  dans  les  Coprophagf.s  que  I'au- 
teur  a  disseques,  et  dans  le  Mclolontha  uulgnris,  le  Hoplinfdr- 
7itosa,  12  dans  la  Cetonia  aurata;  lo  dans  le  Trichius  fasciatus ; 
les  vesicules  seminales  sont  an  nombre  de  5  paires  dans  la  Cc- 
tnnia  et  d'une  seule  dans  les  autres  especes  designees.  Quant 
aux  Lucanidcs ,  ils  s'cloignent  beaucoup  des  autres  Laniellicor- 
nes,  par  la  texture  de  leurs  organes  generateurs  males  ,  et  se 
rapprochent  davantage  des  Palpicornes.  Les  lesticules  sont  for- 
mes, non  par  des  capsules,  niais  par  les  cii  convolutions  d'un 
vaisseau  spermatique  ;  il  n'y  a  que  n  vesicules  seminales,  qui 
sont  filiformes,  et  point  d'epididyme. 

Dans  les  Coleopteres  uetep.o:meres,  les  organes  males  out  une 
texture  qui  les  rapprocbe  de  plusieurs  pentameres,  notamment 
les  Scarabeides  etles  Clavicornes. Leurs  testicules  sont  formes  de 
capsules  et  de  sachets  dont  le  nombre  varie  beaucoup  Ainsi 
dans  la  familledes  Melasomes,  ces  capsules  sont  tres-noudjreu- 
ses  dans  XeBlaps  Gigm,  le  Pimclia  bipunctnta  et  V Herodiiis  gil- 
fus;  il  n'y  en  a  au  contraire  qne  six  dans  les  j4sida  Qigas  et 
grisea  ct  dans  le  Teitebrio  Molitor.  Elles  sont  aggloniertics  sous 
divorses  formes f  les  vesicules  seminales  forment  deux  paires. 

Les  Taxicornes  ressemblent  beaucoup  ,  sous  le  rapport  de 
Viippareil  genital  male  ,  aux  Tcrebrionites  dc  la  famille  des  ?.lc- 
lasomes. 

Parmi  les  Stenelytres,  X'OEdcmera  ccerulea  a  des  testicules  com- 
poses ciiacun  d'une  rondelle  de  huit  a  neuf  capsules  spernia- 
tiques, et  trois  paires  de  vesicules  seminales.  Dans  \' OEdemcrit 
ceerulesce/ts  les  testicules  ue  sont  que  des  sachets  globuleus 
sans  aucune  disposition  capsulaire  ou  vascuiairc  apparenle  ,  et 
il  n'y  aque  deux  paires  de  vesiculis  seminales.  Les  testicules  des- 
Myctc.rus  ressemblent  absoluYiient  a  ceux  des  Jsida  ;  il  y  a  egi«^ 
k-ment  deux  paires  dc  vesicules  seminales. 


i54  Zoolo^ie.  NMO.^. 

Dans  !a  famillc  cles  TRAcnELiDts,  le  Mjlabris  melanura  a  pour 
testicule  iin  sarliet  (ivale  reniiprme,  a  tunique  vayinale  jaune 
safranee;  en  dedans  il  se  compose  de  petites  et  nombreuses 
capsules  sperniatiqnes  cono'ides.  II  y  a  qnatre  paires  de  vesicu- 
les  seminales  ;  il  n'y  en  a  que  trois  dans  le  Zonitcs  et  deux  seu- 
lement  dans  le  Sitaris. 

Les  CoLiioPTERES  TETRAJiEREs  offrcnt  des  organe-s  genitaux  ma- 
les formes  sur  un  plan  a  pen  pres  uniforme  quant  aux  parties 
essentielles.  I>aiis  tous  ceux  que  rauteiir  a  designes  ,  les  tesli- 
cules  consistent  en  capsules  spermatiques  ,  qui  sent  le  plus 
souvenl.  orbionlaires ,  peu  nombreuses,  distinctes  les  unes  des 
autres,  assoz  grosses  et  pediceilees.  Quelquefois  ces  capsules 
sont  agglonierees,  les  vesicules  seminales  sont  au  nombre  d'une 
a  deux  paires.  L'auteur  n'a  pu  les  decouvrir  dans  les  Cassida 
et  dans  les  Timarcha.  Elles  sont  longues  et  filiformes  dans  les 
Calcruca . 

Dans  Jes  Apuidiphages,  le  Coccinella  jdrgus  a  des  teslicules 
composes  de  capsules  spermatiques  ovales,  oblongueset  sessiles, 
et  ressemblant  par  la  au  fruit  du  miirier.  Les  vesicules  semi- 
nales, au  nombre  de  deux ,  sont  longues  et  filiformes  commo 
dans  les  Galeruca. 

Les  especes  dont  I'aulour  donne  les  figures  pour  les  organes 
generateurs  males  sont  les  suivanles  :  Carabus  auralu.s  ,  Jptimis 
disp/osor,  Scar/les  pyracmon ,  Clivina  areitaria,  Chlcenius  vcluti- 
nus,  Sphodrus  terr/cola,  Pterosticlius  parumpunctaius,  Ilarpahis 
iiificoriiis  ,  Djsticus  RccscUi ,  sidcatus ,  Gyrinus  nntator,  Stn- 
phyliiius  olcns  ,  erylhropterus  ,  mnxdlosus ,  piiiicfntissinius  , 
Pcederiis  viparius,  Elalcr  murinus,  Tl icle pi  torus  fuse  us ,  Cle.rus 
ahearius  ,  Silpka  opaca  ,  hi  obscura  ,  Hydrophihts  p/ccus,  Mdo- 
lonllia  vulgaris ,  Cetouin  aumln ,  Lucanus  Cervus,  Pimelia  hi 
punctata,  j4sidn  Gigas,BI(q)s  GIgas,  Tcncbrio  obscurus,  Diaperis 
violacea,  OEdcmrra  cmrulca,  Helnps  chalybceus ,  OEdcmera  ca.lca- 
rata,  fl/yclcrus  curculioides,  I^Jylabris  melarnirn  ,  Zoiiilis  prcv- 
usta,  Anthribus  albinus ,  Lixus  aiigustatits,  Boslricluts  capurinuSy 
Prionus  coriarius,  Cassida  uiridi^,  Cerambyx  mosclialiis ,  llamati- 
clierus  Cerdo ,  Donaeia  simplex ,  Galeruca  Tanaceti ,  Coccinella 
j4rgus. 

Les  organes  geneiateiirs  feniellcs  des  Carabiqucs  presentent 
a  rexaiiien  i*.  des  organes  prc'parateitrs  on  ova  ires  (\m  sont  au 
nombic  de  dcui  jiailaiLeiiicut  sendjlablcs ,  el  qui  se  couipuscut 


Zoologie.  "J  55 

de  gaines  ovigercs  et  de  calices.  Les  gaines  sont  plus  ou  moins 
nonibreuses  suivant  les  genres,  leplussouventenveloppeesd'une 
membrane  commune  tres-fine  et  diaphane.  EUes  sont  parfaite- 
ment  separees  les  unes  des  autres,  et  se  terminent  anterieure  - 
mentd'une  maniere  insensible  en  un  filet  capiliaire.  Nous  rap- 
pelons  a  cette  occasion  les  belles  recherches  du  docteur  Muller 
sur  la  communication  decouverte  ehtre  I'ovaire  et  le  vaisseau 
dorsal  dans  les  Phasmes  et  plusieurs  autres  insectes.  (  Voy-  le 
Bulletin,  t.  IX,  n°.  5f6.)M.  Leon  Dufour  dit,  a  la  verite,  que 
les  sommets  efliles  des  gaines  ovigeres  convergent  eutre  deux 
a  la  base  de  I'abdomen  ,  pour  former  par  leur  reunion  un  li- 
gament propre  a  chaque  ovaire,  ligament  qui,  aprrs  avoir  tra- 
verse la  poitrine,  peneire  dans  le  corselet  ,  et  s'y  unit  avec  ce- 
lui  du  cote  oppose  en  formant  unc  anse  qui  embrasse  le  jabot, 
et  en  se  fixant  aux  masses  musculaires  qui  president  aux  mou- 
vemens  des  pales  antih'ieures.  Ces  resultats,  obtenus  paries 
deux  obscrvateurs  different  par  consequent  entre  eux  :  mais  il 
faut  esperer  que  ce  point  d'entomologie  si  interessant  sera 
bientot  eclairci  par  leurs  recherches  ulterieures. 

Les  gaines  ovigeres  s'abouchent  isolement  sur  leur  base  dans 
lecalice  de  I'ovaire,  qui  n'est  qu'un  receptacle  destine  au  se|OUr 
inomentanedes  ceufs  parvenus  a  lenue,  et  qui  est  surtout  forme 
par  la  base  du  sac  ou  sont  renfermees  les  gaines  ovigs'res.  II  dege- 
nei-elui-memeenarriereen  untube  court  qui  est  I'oviducte  pro- 
pre a  chaque  ovaire.  La  reunion  de  ces  deux  tubes  courts  forme 
I'oviducte  comniun  quiconstitue,  avec  une  glandc  sc'bacc'e  acccs- 
soire,  un  appareil  que  M.  Leon  Uuionv  aonwwe  organe liducaleur. 
La  glande  sebacee  se  compose  dun  vaisseau  secreteur  flottant 
et  filiforme  ,  et  dun  reservoir  qui  s'abouche  dans  I'oviducte, 
problablement  pour  le  passage  d'une  matiere  qui  duit  lubrefier 
les  ixjufs  et  peut-etre  leur  former  un  endiiit  qui  les  melte  a  I'a- 
bri  des  influences  exterieures.  L'auteur  considere  ,  en  Iroisienie 
lieu,  Yapparcil  copulateur,  constitue  par  les  crochets  vitlvnircs, 
la  vulve  et  le  vagin ,  et  enfinles  ceufs. 

Les  organes  generateurs  femelles  des  Coleopteres  elraugers  a 
la  famiUe  des  Carahiqnes  sont  bien  mojus  varies  dans  leur 
iorine  cL  leur  texturo  que  lappareil  du  sexe  male.  IVous  ne 
feruns  qu'indiqucr  les  principales  de  ces  differences;  olles  exis- 
tent dans  les  Braclielytres  parmi  lesquels  I'aiUenr  decrit  specia- 
Icmcntiv St"p/ijii/ius oicns;  <lans  les  Seniconics,  Elatcr.  Vrilus; 


i  56  Zoologie. 

dans  les  Palpicornes  ;  llydroyhilus.  L'ault- iir  iluunc  ties  nolit)ns 
speciales  sur  I'organe  qui  seci-ete  la  niatiere  pour  la  iormatioa 
des  cocons  qui  renferment  les  cenfs  du  grand  llyilrophile ;  ce 
memo  organe  est  egalemont  tlecrit  dans  les  Cassida  et  les  Gn- 
Icruca,  qui  le  possedcnt  aussi  quoiquc  avec  d'iniportantes  mo- 
difications. 

Les  especes  dontles  parties  femelies  sent  decrites  et  figurces 
par  I'auleur  sont  les  suivantes:  Carahus  auralus  ^  Chlcviiiw;  vr.- 
luti/iiis,  Sphodriis  icrricola,  Labrus  obcstis,  Djliscus  juavf^iiialis, 
Slapliyli/ius  olens  ,  E later  murinus  ,  gilvcUus ,  Lycus  rujipeitnis; 
Histev  si'/iuaius,  Clerus  alvearius ,  Tliymalus  limbalus,  Hydrophi- 
Itts  picru.t,  Melolontha  vulgaris,  Lucanus  Cervut,  Blaps  Gigas, 
LI.  similix ,  llypnphlceus  castaneus ,  Mycicrux  curculioidcs , 
Mylnbris  melanura;  Zoniiis  prreusta,  Lixus  aiigiislalus,  Ilnma- 
ticherus  Ucros ,  Lamia  Textor ,  Cassida  viridis ,  Galeruca  lusita 
nica.  [La  Jin  au  procliuiii  tnimc'ro.)  S.-G.  L. 

io6.  Descriptions  ue  nouvelles  especes  d'Hister  et  d'Hololepie 
qui  se  trouveat  dans  les  Etals-Unis;  jiar  M.  T.  Say.  (Jnur/i. 
ofthcjicad.  ofnatur.  sciences,  of  PhdadclpJiia;  juillet  i8->5  ; 
vol.  y,  p.  02  et  suiv.  J 

IM.  T.  Say  donne  dans  ce  memoire  21  cs[)eces  d  II isle r  et  ?. 
a'  IIntolep(a  des  Etats-Unis,  qui  luiont  paru  nouvelles. xVlexeni- 
ple  de  MM  Paykull  et  Gylleniiall,  il  fait  des  divisions  dans  le 
premier  de  ces  genres.  Ecs  divisions  introduites  primitiveiiient 
par  Paykull  ne  nous  ont  jamais  paru  d'un  visage  facile;  niais  au 
moins,  si  leur  application  k  la  nature  prcsente  des  difncultis, 
elles  sont,  methodiqnenientparlant,  cntiereinent  comparatives, 
c'est-a-dire  que  les  caracieres  des  trois  sections  (ju'il  forme, 
sont  pris  de  la  presence  ou  dc  I'ahsence  des  sillons  ou  des 
stries  sur  le  corselet.  Ensuite  les  tribus  de  clia{]ue  section,  les 
families  que  celles-ci  comprennent  et  les  subdivisions  quad- 
mettent  ces  familb  s  sont ,  dans  cliacune  dc  ces  sections,  elablies 
sur  un  seul  caracterc  pris  tantot  posilivenient,  tantot  negative- 
luent.  M.  Gylleniiall  vinl  ensuite,  et  n'adopta  point  tout  a-fait 
i'ordre  iustitue  par  Paykull ;  il  ajouta  des  consideraliuns  tirecs 
du  front  et  de  la  pouctualioii  du  corselet;  niais  connne  dans  les 
quatre  families  qu'il  elablit,  il  nc  compare  pas  I'etat  po-itit  de 
chacun  de  ces  caracteres,  que,  par  example,  dans  sa  quatrietne 
familie,  il  ne  parlc  point  du  I'nml  (jui  scrt  -le  premier  carac- 


Zoologic.  i57 

l('re  aiix  trois  preccdcntes  ,  que  Ic  caractrro  de  cette  famille 
<|i'i  est  d'avoir  le  cor  elet  et  Ics  ('ly'i'cs  presque  sans  strics,  n'a 
i-ien  de  fixe  ni  de  pi'ecis,  sa  niethodc  n'est,  pas  suffisaniment  in- 
telligible. M.  Say  a-t-il  mieux  reussi?  C'est  ce  que  I'analyse  que 
nous  allons  faire  de  ses  families  va,  metlre  a  portee  de  juger. 
Get  auteur  en  etablit  sept  dans  le  genre  Histei-. 

La  I/,  a  pour  caractere  :  tele  avec  une  strie  transversale ; 
corselet  avant  une  ou  deux  stries  ;  janibes  dentelees.  n".  Fa- 
mille :  strie  frontale  peu  visible  ou  nulle  ;  stiie  laterale  du  cor- 
selet nuUe  ;  elytres  avec  des  stries  enticres;  janibes  anterieures 
entieres.  5*.  Famille  :  front  convexe  ponctue;  corselet  sans 
stries,  ponctue  de  cliaque  c6t6 ;  elytres  striees  ou  poncluees. 
4".  Famille:  corps  oblong  ou  allonge,  aplati  ;  cbaperon  con- 
vexe;  corselet  reborde  ,  ponctue  de  cbaque  cote  j  elytres 
striees ;  tarscs  anterieurs  denticules,  les  deux  posterieurs  avec 
une  seule  serie  d'epines.  5'.  Famille  :  corps  deprinie,  ovale  ; 
jambes  interniediaires  ct  posterieures  avec  une  serie  d'epines. 
6'.  Famille  :  corps  ponctue  convexe  ;  stries  suturales,  des  ely- 
tres nulles.  7*.  Famille :  corps  avec  des  lignes  elevees. 

D'apres  ces  caracteres,  nousne  voyons  pas  quelle  forme  peut 
avoir  le  corps  dans  les  trois  premieres  families,  ni  comment  la 
tete  et  le  corps  sont  confornies  dans  les  quatre  dernieres.  Se- 
rait-ce  une  faute  typograpbique  qui,  dans  la  quatrieme  famille, 
aurait  substitue  le  mot  iarsc  au  mot jambc?  La  plupart  des  carac- 
teres, eniployt'S  pour  les  cinq  premieres  families,  ne  sont  rap- 
peles  ni  positivement  ni  d'une  nianiere  negative  dans  les  deux 
dernieres.  Ainsi  nous  ne  pensons  point,  d'apres  ces  observations 
que  nous  pourrious  multiplier,  qu'on  doive  preferer  lesgrandes 
coupes  de  M.  Say  a  celles  de  ses  predecesseurs.  Les  divisions  et 
subdivisions  sont  bonnes,  simples  el  comparatives;  mais  elles 
sont  communes  a  tons  les  auteurs.  Malgre  cette  part  que  nous 
avons  faitc  a  la  critique,  eel:  ouvrage  doit  etre  consulte  par  les 
entomologistos  sous  le  rapport  des  cspeces  qui  y  sont  fort  birn 
decrites.  A  ces  descriptions  M.  Say  a  joint  des  pbrases  spt'cifi- 
ques   que  nous  albins  rapporter. 

i".  Famii.i.e.  1'".  Division.  Corselet  avec  deux  strics  lalerales 
entieres  ou  I'nne  des  denx  racourcies.  Premiere  subdivisio!i. 
Elytres  ayant  une  strie  marginale. 

I  .llistcrMcninonius.Siv'ic  interieurc  du  corselet  raccourcie,  n'al- 
lantqu'un  peu  au-dela  du  milieu;  elytres  ponctuees  a  leur  base; 


i58  Zoologie.  N°.  106. 

corns noir,luisant.  —  n.U.  dcpurator.  Strie interieiire  du corselet 
Jongue  ;  strie  marginale  des  el}'tres  peu  marquee ;  trois  stries  dor- 
sales  ;  corps  noir.  Var.  a.  Li;>ne  marginale  des  elytres  continuee 
par  une  serie  de  points  jusqu'aux  epaules.  Var.  b.  Corps  d'une 
teinlc  ferru-inrnse.  D'Arkausa.  —  5.  //.  arcuatm.  Elytres  avec 
une  large  bande  lunulee  rougeatre;  jambes  anterieures  ayant 
deux  dcQts  entieres.  Yar.  a.  iigne  transversale  de  la  lete  peu 
visible  ;  ciuquieme  strie  des  elytres  peu  marquee.  Des  Arkansas. 

4.  //.  hifidiis.  Stries  du  corselet  entieres;  elytres  ayant  une 

strie  marginale  et  quatre  dorsales  entieres;  une  strie  oblique, 
raccoiircie  a  la  base.  Du  Missouri. 

le.  Subd.  £lytres  sans  stries  niarginales.  5.  H  indistinctus. 
Stries  du  corselet  entieres  ;  elytres  ayant  quatre  stries  dorsa- 
les entieres,  la  cinquieme  raccoiircie,  peu  apparente  ;  strie  sutu- 
rale  deliee. 

•2e.  Div.  Une  seule  strie  an  corselet.  6.  H.  sedccim-striatus. 
Stries  dorsales  des  elytres  entieres;  la  cinquieme  reunie  a  la  su- 
ifira  e  par  sa  base.  Du  Missouri.— 7.  H.  obllqiiu^.  Elytres  ayant 
a  I'extremite  une  tache  oblique  rougeatre  ;  strie  laterale  du 
corselet  interrompue  par  une  strie  de  la  partie  anterieure. 

2^  Famili.e.  8.  //.  uigrellus.  Stries  des  elytres  egalement  es- 
pacees  ,  dc  la  meme  longueur,  droites  ;  front  convexe  ;  corps 
noir.  Var.  a.  Couleur  de  poix. — 9.  H.  conjunctus.  Cinquieme 
strie  dorsale  des  elytres  raccourcie,  la  quatrieme  unie  a  sa  base 
avec  la  strie  suturale.  —  10.  //.  siibrolundus.  Front  concave; 
elytres  avec  la  strie  laterale  raccourcie  ;  mandibnles  couleur  de 
poix  ;  elytres  bordees  d'un  roux  brun ,  des  cotes  et  a  I'extre- 
mite. V.  a.  Cinquieme  strie  dorsale  raccourcie  Yar.  b.  corps 
entierement  noir.  —  \i.  H.  vernus.  Front  concave ;  elytres 
ayant  deux  stries  raccourcics. 

3*.  Famille,  \i.  H.  frateriius.  Disque  transversal  du  corselet 
sans  points  ainsi  que  le  disque  commun  aux  deux  elytres;  cin- 
quieme strie  dorsale  s'etendant  jusqu'au  bout  de  I'elytre  ;  tete 
ayant  une  impression  lineaire  ;  corps  noir,  cuivreux.  Du  Mis- 
souri et  del'Estde  la  Floride.  Yar. a.  Cuivreux  obscur.  —  i3.ff. 
Mancus.  Points  du  corselet  peu  appareos  sur  le  disque  ;  disque 
commun  aux  deux  elytres  sans  points  ;  leurs  stries  dorsales 
toutes  raccourcics;  tete  sans  lignes  enfoncees.  Des  parlies  Nord- 
Ouest  des  Etats  Unis. — 14.  //.y;rt//«a/wi.  Corselet  sans  points* 


Zoologie.  159 

J'exception  du  Lord  posteriem- ;  jaiiiljcs    anterieures   prolonde- 
inent  dentelees. 

4'.  Famillk.  1 5.  H.  parallelus.  Eljtres  avec  des  stries  entie- 
res  ;  tarses  anterieurs  a  quatre  dents  ;  ligne  frontale  distincte. 
De  I'Est  de  la  Floride.  Yar.  a.  Stric  suturale  peu  visible  a  sa 
base.  1 6.  H.  frontalis.  Tete  un  peu  depriniee;  nasus  (  nous  ne 
comprenons  point  ce  mot  applique  a  uu  Ulster)  fort  court ,  sans 
ligne  transversale  distincte  j  eiytres  avec  des  stries  entieres. 
De  Virginie. 

5".  Famillk.  ly.  //.  sordldus.  Corselet  sans  points;  stries 
niarginales  des  eiytres  nuUes,  les  interieures  raccourcies. —  i8. 
//.  cequalis.  Eiytres   sans  stries  visibles,   finement   ponctuees. 

6*.  Famillk.  19.  H,  punctatus .QuAtve  stixes  dorsales,  les  iuter- 
niediaires  raccourcies  a  I'extremite. — 10.  JI.  trnnsuersus.  Cor- 
selet avec  deux  rainures  ou  lignes  transversales  enfoncees. 

y.  Famille.  21.  //.  altcrnntus.  Corselet  ayant  six  lignes  ele- 
vees;  lignes  des  eiytres  alternant  avec  d'autres  plus  ])etites. 

Yiennent  ensuite  deux  especes  nouvelles  du  genre  Hololepte. 
Hololepta  cequalis.  Poll,  brillant;  mandibules  de  la  longueur  de 
la  tete.  Hololepta  Jossularls.  Angles  anterieurs  du  corselet 
avec  une  excavation  ovale  profonde. 

Nous  croyons  pouvoir  rappeler  ici  a  M  Say  que  la  langue 
latine  est  celle  des  sciences;  il  eutbeaucoup  mieux  fait,  selon 
nous,  de  ne  point  ecrire  en  anglais  ses  phrases  specifiques, 
puisque  les  auteurs  de  toutes  les  nations  les  donnent  en  latin, 
meme  dans  les  ouvrages  dont  les  autres  parties  sont  com- 
posees  dans  leur  langue  niaternelle.  A.  S.  F. 

107.  Usage  DES  balanciers  des  Dipteres  ;  par  M.  J.-B.  Robineau- 
Desvoidy,  D.  M. 

Dans  une  communication  faite  a  la  Societe  philomathique, 
M.  Robineau-Desvoidy  a  etabli  que  les  balanciers  des  insectes 
Dipteres  sont  essentiels  au  vol,  qui  devicnt  impossible  par 
leur  ablation.  II  a  egalcmenl  etabli  que  les  cuillerons  des  memcs 
insectes  ne  sont  que  la  continuation,  que  le  prolongement  de 
la  partie  interne  de  I'aile;  et  que  sur  les  insectes  Dipteres,  les 
organes  du  vol  sont  uniquement  implantes  sur  le  metathorax 
ctsous  la  depeudaace  d'une  seule  tracUee. 


itU)  Zoologie. 

I  08.    InSECTES  DlPTERES    DU    NORD  DE  LA  FrANCE.    Jsili(]UCS  ,    BoUll)}- 

liers,  Xylntomes,  Leptidcs,  Fesiculeux ,  Slmtioniydes ,  Xylo- 
phngitcs,  Tabanicns;  par  M.-J.  Macquart.  In-8".  de  178  p. 
avec  pi.  Lille,  1826;  imp.  de  Danel. 

M.  Macquart,  poursuivaat  scstravaux  enlomologiques  snr  les 
Diptrics  de  la  Fiance  septenlrionale ,  nous  donne  dans  le  noti- 
veair  fascicule,  les  liiiit  families  [Tribus  Lat.)  qui  suivent  les 
Ti'inlaircs  dans  sa  nielliode ;  chacune  de  ces  families  e^t  prece- 
dec  d'un  tableau  synoptique  dcs  genres  quelle  renferme. 

AsiLiQUKS.  Genres  :  i".  Leptogastre,  5  especes,  dont  une  nou- 
velle.  L.  nilidus,  long.  4.  lig.  7,  dun  noir  luisant ,  segmens  de 
I'abdomen  a  bord  posterieur  fauve.  Nous  remarquerons  que 
dans  la  synonymic  du  Leptogastre  cylindrique,  le  synonyme 
de  Geodroy,  quoiqu'il  ait  ete  adopte  par  les  auteurs  allemands, 
ne  pcut  convenir  ni  au  genre  ni  a  I'espece ;  c'est  une  Empide  ; 
2°.  Dioctrie,  i5  especes,  une  nouvelle  :  D.  anomala,  long. 
4.  liq.  noire,  hypostome  dun  blanc  argente ,  thorax  grisatre  , 
pates  rousses  ,  derniers  articles  des  tarses  posterieurs  obscurs  ; 
ailes  hyalines,  1'^.  cellule  sous-marginale  divisee  vers  I'extre- 
niite  par  une  nervure  transversale;  5o.  Dasypogon ,  7  especes  ; 
4".  Asile,  16  especes,  dont  1  sont  nouvelles.  J.  ui'gtipes,  long. 
5  lig.  cendre,  hypostome  blanc,  moustaches  noires,  abdomen 
noiratre,  pates  noires,  jambes  et  i"''.  article  des  tarses  posle- 
rieurs  a  duvet  fauve  du  cote  interieur.  J.  aniiu/ntus,  long.  4 
lig.  -  ,  cendre,  abdomen  dun  cendre  changeant ,  jambes  ante- 
rieures  et  intermediaires  annelees  de  noir  et  de  rouge;  S^.  La- 
phrie,  8  especes. 

BoMBYLiERs.  GeuTcs  !  !„.  Bombylc ,  9  especes;  la  suivante  est 
nouvelle.  B.  nngulatus ,  long.  5  lig.,  poils  d'un  gris  rnussatre  , 
ailes  a  base  obscure,  nervure  separant  les  deux  cellules  sous- 
marginalcs,  anguleuse;  1° .  Phthirie,  1  especes;  5».  Picas,  i 
€spece  ;  4o.  Anthrax,  8  especes;  5o.  Stygie  ,  i  espece. 

XvLOTOMEs.  Genres:  1°.  Thereve  ,  9  especes. 

Leptides.  Genres  :  i".  Leptis,  8  especes;  i  nouvelle.  L.Jla- 
vicornis,  lonrr.  4.  lig.,  antennes  jaunes,  thorax  fauve,  a  bandes 
obscures,  abdomen  a  trois  rangs  de  taches  noires,  ailes  hyaline 
a  ligne  marginale  noire,  extremite  obscure;  ?.».  Chrysoijile, 
Chrjsopilus.  Genre  nouveau  ayant  pour  caracteres  :  corps  velu, 
tete  assez  grandr-,  tronipe  cylindrique,    levrc  superieure  tron- 


1 


Zoologie.  "161 

<]\u'e  obliqoement;  pa!]ies  re!ev(;es,  leur  second  article  cylindri- 
que;  troisicme  article  des  antennes  a  style  apical  (le  mot  sijc'cial 
dans  le  texte  pst  une  faute  typographique).  Thorax  sans  ttiber- 
cule,  poitrine  saillante  ea-dessous,  pales  tres-greles ,  cellule 
anale  des  ailes  fermee  ;  3  especes.  C.  aurata ,  Lcpiis  aurala 
Meig.;  C.Jlavcoln,  Lcpiis  flai'eola  Meig.;  C.  Dinclcina  ,  Leptti 
Diadema  Meig.  Ce  genre  forme  dans  Meigen  la  seconde  di- 
vision  du  genre   Lejjtis;  5".  Atherix,  4  especes. 

Yesiculeux.  Genres  ;  i°.  Acrocere ,  i  esppce  ;  2°.  Ogcodes,  4 
especes,  dont  deux  ne  sent  point  dansMeigen,  niais  decrites 
dans  rEncyclopedie. 

Stratiomvdes.  Dans  les  generalites  de  cetle  famille,  M.  Mac- 
quart  releve  avec  raison  I'erreur  de  iMiM.  Meigen  et  Knoch  , 
sur  les  larves  des  Stratiomes.  Genres  :  i°.  Sargue,  o.  especes  ; 
2°.  Pachygastre,  i  espece  :  M.  Macquart  donue  a  cet  article  des 
details  nouveaux  sur  les  premiers  etats  de  cet  insecte,  d'apres 
des  observations  qui  lui  ont  ete  communiquees  par  M.  Carcel; 
Z^.  Ncmotele,  3  especes;  4"-  Oxycere ,  5  especes;  5°.  Clitel- 
laire,  i  espece;  6°.  Odontomyie ,  8  especes,  dont  une  n'esl 
decrite  que  dans  I'EucycIopcdie;  yo.  Stratiome  ,  4  especes. 

XvLopuAGiTiis.  Genres:   i".   Beris ,    8   especes,   dont    i^nou- 
velle  ,  B.Jlavipes,    long,    u   lig.  i,   thorax   d'un    noir  cuivreux 
(male) ,  d'un  vert  brillant  (femelle),  abdomen  noir,   pates  fau- 
ves ,   tarses  Doirs,    ailes    fuligineuses  (n:ale) ,  presque  hyalines 
(femoUe);  2°.  Xylophage,  4  especes  ;  5*".  Ccenomyie,  i  espoce. 
Tabaniens.  Genres:  i".  Taon ,  17  especes,  dont  une  est  nou- 
velle,   T.  b/mnculahts ,  long.  6  lig.  -j^,  abdomen  noir,  une  ta- 
che  fiiuve  sur  Ics  cotes  des  premier  et  second  seginens  ,  anten- 
nes noires,  leur  5*.  article  fauve  a  extrcmite  noire;  1°.  Chry- 
sops ,  6  especes;   Z°.    Hcematopote ,    i    espece.   II  nous   parait 
bien  cerlain   qu'a  rcxenijile  de    M     Meigen,  M.  Macquart  con- 
fond  plusieurs  especes  en  une  seule,  et  que  de  plus  Yllcjmalo- 
pola  equina  u'est  point  le  male  du  phwinlis ,  vu  qu'ils  se  rcnccn  ■ 
trent  rarement  dans  les   mcmes  localites;  4°-  Ilcxivlome ,  une 
espece. 

Ce  fascicule  conq)rend  encore  5  planches  fort  bien  gravees , 

renfermant  chacune  8  ai'es  apparlenant  a  divers  genres.  Nous 

ne  pouvdus  que  loner  b.'^auc. up  le  travail  de  M.  Macquart;  mais 

nous  penfons  que  dai;.";  co  fascicule  et  iiotain.iient  daps  les  gen- 

B.  TcuE  Xi.  n 


i  62  Zoologie. 

res  Asile  ct  Taon,  il  a  trop  facileiiicot  applique  les  noms  dw 
esp^ccs  aUenianilos  decritcs  par  M.  Moiijen  a  dcs  t-spi'ccs  fran- 
caises  dans  losquellcs  lui-nu'ine  a  trouve  dcs  differences  nota- 
bles. A.   S.   F. 

I  on.  Description  d'unk  NODvnr.i.K  EsricE  dk  SrniNX,  nommeo  Sphinx 
Amelia;  pai-  M.  de  FKisrnAMEL,  major  au  5*.  regiment  de  la 
garde  rojale. 

Au  premier  aspect  \&Sphlnx Amelia  resserable  a  un  Hippopliae 
dont  lescouleurs  seraient  passees;  ruais  en  rexaniinaiit  atleati- 
veroent  ,  on  voit  combien  leasenible  da  coloris  le  rapproche 
plutotdu  Sphinx  yc<:pertilio.  Eneflet,  il  semble  etre  un  hybride 
de  ces  deux  spbinx,  ct  a  I'inspcctioa  de  la  chenille  on  n'liesite  ^ 
plus  a  dire  qu'il  forme  une  espece  nouvelle. 

La  grandeur  est  celle  dun  Hippopbae  ordinaire,  et  la  coupe 
des  ailes  est  la  uieme.  Le  dcssus  dcs  premiercsest  d'lin  gris  pale, 
avec  le  bord  postihieur  plus  fonce  et  garni  dune  bande  dans 
loute  la  lontnieur  dc  I'ailc.  Celte  baade  va  en  s'llanjissant  dc- 
puis  lesomniet  de  I'aile  jusqu'au  milieu  et  i'extifuiile  du  bord 
inferieur.  Le  bord  est  lisere  d'ua  blanc  jaunaLrc  et  prend  une 
lef'ere  tcinle  de  bleu  ardoise  en  s'approcbant  du  corps.  11  n'y  a 
pas  dc  point  noir  dans  le  milieu  dc  laile  comnie  daas  I'Hippo- 
phaij ,  mais  une  tacbe  peu  sensible. 

Lc  drssusdos  sccondcs  ailes  est  rose  entrc  deux  bandes  nnires, 
a  peu  jires  egales  ca  lar-eur.  L'cspace  ou  plulul,  la  baiide  rose 
est  infiniment  plus  large  que  dans  I'Uippopbae.  La  bande  noire 
posterieure  est  garnie  d  une  petit  lisere  blanc  jaunatre  :  il  y  a 
conime  dans  I'Uippopbae  ua  espace  orbiculaire  pres  du  corps 
enlre    les    deux  bandes  noircs  ;  mais  au   lieu  d'olre  blanc  il 

est  rose. 

Le  dessous  des  qualre  ailes  est  d'un  cendre  rose,  legi'rement 
lave  de  bleualrc  a  rextreinite.  Sur  le  dessous  des  ailes  coniine 
sur  lc  de.ssus,  il  y  a  absence  del.i  petite  ligue  noire  qui  so  trouve 
dans  rilippopbae. 

Lc  corps  est  d'un  gris  blcuatre  avec  les  cotes  de  la  moilie 
anlerieure  dc  Tabdomcn  blancs,  et  coupes  transversalcment  par 
dcu.v  pelilcs  baudcs  noircs.  Les  pates  sout  d'unblauc  jaunatre, 
la  partie  interne  qui  sc  rapproche  du  corps  est  garnie  dc  poils 
bleuatres.  La  trompc  est  semblable  a  celle  de  I'llippopbae,  ccsl- 
u-dire  dun  brun  jaunatre  luisant. 


Zoologie.  163 

Les  antcnnes  sont  blanchatres  en  dcssus  et  grisatres  en 
dessous. 

Lorsque  la  chenille  a  atteint  sa  grosseur  ordinaire,  elle  a  en- 
viron 2  jjouccs  ^  tie  longueur.  Elle  est  dun  vert  brun  fence  et 
carnie  de  points  couleur  de  terre  dc  Sienne,  ranges  suivant  la 
forme  des  anncaux  du  coi'ps.  La  tete  est  dun  jaune  dore  ayant 
un  croissant  asscz  large  de  sembhsble  couleur  siir  le  premier 
anneau.  Les  stigmatcs  sont  roses  etvonten  decroissantde  gros- 
seur, de  la  cfucue  a  la  tetc,  en  sorle  que  la  cincjuiemc  est  a 
peine  visible.  Le  ventre  est  d'une  couleur  lilas  claire,  bordee 
d'une  ligne  blancbe  melee  de  rose  qui  separe,  danstoulc  sa  lon- 
gueur, la  couleur  gcnerale  du  dcssus  du  corps  de  celle  du  des- 
sous du  ventre. 

Les  pates  membraneuses  et  tcaiUeuscs  sont  d'un  beau  rose, 
les  dernicrcs  sont  un  peu  plus  foncees. 

La  corne  de  cette  chenille  est  peu  longue,  legerement  mar- 
quee ,  d'un  vert  bruu  en  dessus  et  rose  sur  les  cotes. 

On  voit  que  cette  chenille  n'a  aucune  resscmblance  pour  la 
couleur  et  la  disposition  des  taches  avec  celles  de  I'liippopliae. 
Elle  vit  solitairenienl  sur  I'cpilobe  i  feuillesde  roniarin  {Epilo- 
bium  august ifoliam)  ;  elie  fut  trouvee  pour  la  \^'' .  fois  le  ii 
juillet  1825,  sur  les  bords  du  Drac,  torrent  prcs  Crenoble  , 
par  madame  Anulic  l^allier  Le  mari  de  cette  dame  en  retrouva 
plusieurs  I'annee  suivante  a  la  meme  epoque ,  et  les  donna  a 
M.  de/Feislhamcl,  qui  en  fit  le  dessin  et  la  description  ainsi  quo 
celui  de  I'insectc  parfait  qui  viut  a  eciore  vers  la  Gn  d'aout. 
M.  Prcvost  Daval  a  trouve  egaienient  plusieurs  chenilles  aiix 
memes  licux  et  a  la  meme  epoque,  mais  n'a  egaienient  obtenu 
qu'un  individu.  Le  sien  et  celui  de  M.  de  Fcisthamel  sont  les 
deux  seuls  counus. 

110.   Considerations  jioDVEi.LEs  SUR   i.a   crande  Puvsai.e  ,    \a  Cara- 
vclle,  la  grande  Qalcre  des  tropiqucs  ■  par  11. -P.  Lesso.\. 

Acalephe  hydrostatique,   Cuv.  Radiaires  anonialfs,  Lauik. 

Cette  Plijsalc  ,  excessivemenl  aboiulante  cntre  les  trojiiqucs, 
a  depuis  long-temps  lixe  I'atlenlion  des  naturalistcs  et  <ics  cu- 
rieux,  par  sa  forme  an  moins  singuliere.  Si  je  ne  me  tronipo , 
nons  n'en  avons  cependant  aucune  description  cxacle  ,  on  du 
moins  je  u'cu  counais  aucune.  Celle  de  M.  de  Lamarck  (  Fhy- 
salix pdagica)  est  trop  courlc;   ct  M.  Cuvicr  ne  dir  |-kas  quelle 


U\i  Zvologie.  iS".  110. 

fst  l'<  spi'ce  ,  la  senle  ,  (|u'il  ait  ttudie,  et  rejjaide  toulcs  celles 
inentionnees  par  Peioii  et  les  autres  voyayeiirs  ,  c  imnie  tie'- 
oiti.s  dune  inaaioie  insuffisante  daas  I'etat  actuel  da  la  science. 
Je  crois  done  bien  faire  de  tenter  une  description  de  cetle  ))liy- 
sale,  rcniarquable  par  sa  taillc,  sa  forme  et  sa  coloration;  ollii 
f  St  fiiudee'sur  un  ilessin  fait  d'uprrs  nature  et  de  gi'andcur  na- 
tureUe,"de  nienie  fjue  sur  laiialoniie  complete  et  line  obscrva- 
lion  exacte  de  ses  parties. 

Jmitomie,  plifsinlogie.  —  L'animal  se  compose  de  trois  par- 
ties distiuctes  ,  que  nous  appelons  -.  Crete  ou  appareil  velifere 
(  sans  divisions);  Corps  on  appareil  hydrostatique  (  extremites 
anlerieu'.es  et  posterieures  );  Appendices  ou  appareils  digestif 
et  resi)iratoire  (  composes  de  sucoirs,  de  conduits  a(;'/ve«.y  ,  de 
ienlacitles  proprement  dils.) 

Vu  Corps.  —  Le  corps  est  place  entre  la  crete  et  les  pa([uct3 
d*  tentacules  ou  appendices.  Sa  forme  est  celle  dune  vessie  al- 
loiii'ee  ,  irregnliere  ,  plus  dilatee  a  son  centre,  se  terminant  en 
avant  oar  une  extremite  cylindrique,  arrondie,  de  memo  qii  ii 
la  partie  posterieure.  La  premiere  est  allongee  et  percee  dim 
frou  a  sou  sommet,  d'ou  s'ecbappent  les  gaz  contenus  dans  la 
membrane  acrienne.  La  seconde  extreniite  est  maniel  mnee.  Ce 
petit  mamelon  ne  parait  pas  toujours.  Le  cole  gauclie  est 
renfle  ,  pour  donccr  uaissance  a  un  plaleau ,  d'ou  naisscnt  les 
paquels  de  tentacules. 

La  longueur  da  co'-ps  est  dun  pied.  L'animal  sallonge  qnel- 
quefois  davantage.  Sa  largeur,  communenient  de  deux  a  trois 
pouces  ,  varie  suivant  la  distension  de  sa  capacite,  produite 
par  le  gaz.  II  est  compose  dune  tunique  menibraneuse  ,  sans 
traces  de  vaisseaux  ;  seulement  on  observe  des  fibres,  comnie 
musculaires,  formant  le  cercle  de  la  grande  capacile,  tandis 
(lue  la  base  ou  s'ins^rent  les  (uberculcs  csl  renforcee  par  do 
fortes  stries,  cbarnues  ,  concentriques.  Pies  dubord  antcrieur, 
on  remarque  deux  ouverturcs,  qui  sont  loiifice  interne  des 
canaux  nutritifs  ,  et  qui  aboutis'^ent  a  une  cavite  cloisonnee  , 
situee  sur  la  ligue  anierieure  ct  sunericure  qui  sepaie  la  cr.'U; 
du  Cirps.  Ce  reservoir,  picin  dune  sorle  de  chyme  colore  en 
rouge,  ferait  fonction  ou  serait  un  veritable  estomac.  J'ai 
suivi  jusqui  Touverture  posterieure  ce  canal ,  ct  la  ,  sans  dauto, 
au  dessous  du  conduit  de  la  membrane  aerienne,  il  s'ouvio 
par  uii  t.oi:  que  rtcouvre  un  repli  niei;;lnauci:x, 


Zoologie.  i'^S 

Les  parois  internes  An  corps  sont  tiinissees  interienromt'nt 
ji.Ti-  line  membrane  legere,  siriee  ,  dont  I'analoi^nie  cliez  les  ;iiii- 
HKiux  est  la  membrane -sereu«e.  Cette  membrane  revet  tdvit 
I'interieiir ,  suit  les  anfractuosites  ties  cellules  ile  la  crete ,  et 
apres  plusieurs  renflemens ,  elle  aboiitit  sous  forme  d'un  tube 
an  Iron  posterieur.  Cette  membrane  est  un  vrai  sac,  qui  n'a 
que  I'ouvei-ture  que  nous  venons  d'indiqiier  ;  ses  fonctions  sont 
de  renfermer  le  j^az  duquel  depend  la  lejjevete  speciCque  dn 
corps  Ptdela  crete.  Elle  n'adbere  point  a  celle  charnue  fibreu^e 
qui  compose  Ic  corps. 

La  coloration  du  corps  est  nitilante  k  ses  extremites.  Ail- 
leurs  elle  est  d'un  violet  eclatant ,  auquel  se  melent  des  tcinle.s 
irisees  ou  azurees. 

Dc  la  Crete.  —  La  cr^te  est  verticale ,  haute  d'an  a  deu\ 
pouces,  situee  sur  la  portion  dorsale  dn  corps.,  et  s'inserant  a 
un  pouce  et  demi  de  I'extremite  posterieure,  et  se  terminant  a 
un  pouce  a  la  portion  anterleure.  Quelquefois  cette  dimen- 
sion change  quand  Tanlmal  s'allonge.  Sa  largeur,'^en  bas ,  est 
d'environ  un  pouce  ;  son  sommet  se  termine  par  un  simple  bi- 
seau  legerement  sinue.  Des  cloisons  regulicres  et  symetriques  , 
au  nonilire  de  to,  isolent  dans  I'iuterieur  autant  de  cellules 
aeriennes.  Cliacune  d'elles  est  cnsuite  divisee  en  i  parties, 
chaque  parlie  en  deux  leges,  cliaque  loge  est  subdivisee  encore 
en  deux  meats  tres-petils.Leslignesd  isolement  paraissenti  I'ex- 
terjeur  ccmme  des  rainures  ;  elles  sont  color<';es  en  rose,  puis 
souvent  en  violet  bleuatre.  Le  trauchaut  de  la  criMe  est  dune 
coulenr  purpurine  vermeille. 

l/interieur  de  la  crete  et  de  ses  cellules  esttapisse  par  I'en- 
vr'loppe  que  nous  avons  doja  mentionnee  sous  le  nom  de  mcm- 
hvanc.  aericnne ,  membrane  dont  on  a  vu  le  trajet,  lorsque  nous 
a\  ons  parle  du  cnrpx. 

Les  piliers  des  cloisons  paraissent  etre  dos  sortcs  de  muscles 
qui  lermeut  ou  deploient  la  crele ,  suivant  I'irriiabilile  de  I'a- 
nimal. 

j4pv)endiccs.  —  4  gros  tubercules  subdivises  ,  de  consistance 
comnie  cartilagineuse  ,  prennent  naissance  dn  bas  fond  du  corps 
de  la  Physale.  Ces  tubennles  se  ramifiont  i)onr  sontcnir  des 
millicrs  de  snooirs  vcrniifornies  ,  grouppes  en  faisceaux  ,  arron- 
dis  ,  lojigs  d'un  denii-pouce  environ  ,    et  se  lerminanl   par  uii;- 


166  Zoologie.  N".  110. 

Louche  libsorbiiiitc  ,  ct  qsron  poiinwil  appck'r  tentaculcx  stoma- 
caux.  Ceux-ci  sont  colores  en  bleu  tcudre. 

3o  ii  4o  vaisseaux  aciicns ,  monilifomies  on  cu  cliapelet  ^ 
tris-tenus,  tres-gicles,  excessivement  delicats,  a  grains  traver- 
ses dim  fil  capillaire  ,  d'une  couleur  bleue  tres— claireou  plutot 
blanche,  pourraicnt  etre  nonimes  tentaculcs  acrlcns . 

Leur  fonclion  est  sans  doute  d'aljsorbcr  dans  I'eau  I'.ir  nc- 
cessaire  a  la  vie  de  I'aninial,  ea  decomposant  Ic  premier  tluide 
pour  creer  au  besoiu  le  second. 

Une  vinj^taine  de  tentacules  longs  de  lo  a  4o  pieds  se  com— 
p'.:sent  dun  tube  a  anneaux  concenlriques  en  spirale  ,  dont  la 
disposilioa  des  fibres  permet  a  la  Physale  de  les  serrer  contre 
elle  en  tours  de  spire  presses,  et  a  les  reduire,  dans  cetetat, 
a  un  SL'ul  pied  de  longueur;  ils  prennent  naissance  a  la  base  des 
disques  cartilagineux  ,  d'ou  sortent  les  tentaculcs  stoinacaux  ,  et 
sont  colores  en  bleu  clair.  Des  rangces  de  pores  glanduleux,  ar- 
rondis,  disposes  en  rosettes,  suivent  les  contours  des  spires  et 
bordent  cet  ordre  de  vaisseaux.  Ces  pores  sont  vivement  colores 
en  bleu  indigo.  Ces  bouches  sont  arrondies  ,  munies  dun  rebord 
plisse,  et  c'est  par  cet  orifice  que  suinte  un  sue  propre  emi- 
ncmment  corrosif. 

Je  n'ai  point  vu  que  queiques-uns  de  ces  tentaculcs  fus- 
scut  plus  gros  que  les  autres  ,  comme  raffirnient  les  natura- 
listes  de  I'expedilion  de  Kotzebue. 

Le  sue  que  distillent  ces  tentacules,  est  acre,  corrosif;  il 
scmble  etre  inherent  a  la  composition  orgauique ,  car  aussitot 
la  inort,  ces  tentaculcs  se  resolvent  completement  en  un  li- 
quide  bleualre,  niiscible  a  I'eau  ,  lui  transmellant  sa  proprietd 
deletere  sans  trace  des  lineaniens  qui  les  composaient.  II  laisse 
cxhalerune  odeur  excessivement  letide.  11  passe  au  rouge  par 
les  acides. 

Sjslcmc ' rcspiratuirc.  —  La  Physale  ne  senible  done  exister 
que  par  les  deux  systcmes  respiratoire  et  digestif. 

Le  premier  n'executc  scs  fonctions  qu'au  moyen  des  traclu'es 
monilifornies  ou  en  spirale,  qui  vont  chercher,  dans  I'eau,  I'air 
uecessaire  a  I'excitabilite  du  tissu  de  I'aninial,  seul  phenoniene 
vital  qu'on  puisse  lui  accorder ,  avec  la  fonction  d  assimilation 
ou  la  digestion.  Le  corps  est  souvent  rempli  d'eau  au  tiers  de 
sa  capacitc.  II  paraitrait  de  prime-abord  que  c'est  un  moyen  de 
lester  la  Physale  ;    n)uis   je   crois  devoir  attiibuer  cet  elat  a   la 


Zoologie.  167 

gene  qu'eprouvait  celle  qtie  j'avais  renfermde  dans  un  vase  trop 
etroit.  he  relachement  <lu  tissu  de  la  membrane  qni  fernie  les 
ouvertures  du  corps,  avail  laisse  sans  doute  entrer  I'eau  ,  a 
moins  que  cela  ne  soit  le  nioyen  qn'elle  emploie  pour  se  sous- 
trairc  a  quclques  causes  qui  ne  lui  conviennent  pas  ,  et  pour  se 
laisser  precipiter  a  une  certaine  profondeur. 

L'air  ainsi  pompe ,  passe  dans  la  iunique  nc'riertne,  qui  tapisse 
I'interieur  et  qui  se  reploie  dans  les  cellules  de  la  crete ;  il  les 
gonfle,  et  il  est  retenu  dans  ces  diverses  loges  par  des  bande- 
letles  colorces  (.rouge,  bleu  et  violet),  qui  ne  sont  autre 
chose  que  des  muscles  qui  abaissent,  replient  ou  develop- 
pent  tout  I'appareil  veliforrae  an  moindre  contact  suscep- 
tible d'excitcr  son  mecanisnie  ,  et  sans  doute  que  dans  ee  cas, 
I'influence  de  I'oxygone  ,  de  I'eau  et  de  l'air  n'est  pas  sans 
action. 

Sjslcmc  digestif.  —  L'assimilation  des  sues  nourriciers  sem- 
ble  etre  le  but  unique  de  I'organisation  de  la  Physale.  Tout  est 
forme  pour  cepbenomene.  De  longs  tentacules  qui  se  prolongent 
indefinimcnt,  ct  qui  sont  cntierement  couverts  de  ventouses 
pleines  dun  sue  causlique,  enlacent  la  proie  imprudente  qui 
vient  les  toucher.  Elle  est  frappe  de  stupefaction  ou  de  niort  au 
moment  ou  elle  vient  a  s'engager  sous  les  extremitcs  palpes  des 
tentacules,  qui  ,  par  un  niouvement  plusrapide  que  la  pensee, 
lui  donnent  uue  viva  commotion  ,  la  serrent  dans  leurs  replis  , 
operentiin  vif  mouvement  d'elevation ,  et  le  poisson  captif  se 
trouve  ainsi  porte  au  centre  des  innonibrables  sucoirs,  qui 
s'appliquent  sur  sa  surface ,  en  pompent  les  fluides  alimen- 
taires,  et  les  transportent  enfin  dans  les  renfleraens  du  plateau, 
ou  ,  pcut-etie,  lis  recoivent  une  elaboration  complete  et  der- 
niere. 

C'est  cette  sorte  de  fluide  rouge  ou  chyme  que  nous  avons 
vu  circuler  dans  le  canal  anlerieur,  puis  superieur,  signalo  en 
parlant  du  corps. 

La  premiere  Physale  que  nous  primes  avail  deux  poissons 
dans  ses  tentacules  :  I'un  etait  un  poisson  volant  (  Exoccl  ) , 
deja  a  moitie  decompose;  I'autre  un  petit  ftlaquereau.  J'ai  pu  , 
en  la  placant  dans  une  baignoire  du  bord  que  jo  fis  remplir 
d'eau  de  nier,  suivre  I'ensemble  de  ses  mouvemcns,  d'ou  j'ai 
tire  les  observations  que  j'ai  signalees. 

Propricle's.  —  La  niatiere  corrosive  est  d'un«  belle  couleur 


i68  Zoologie.  N".  110. 

Llenc  ,  et  reside  seuiemer-.t  dans  los  jjranda  lotUaciilcs  munis 
de  bonches  ii  reboi-d  tuberculeiix.  Elle  e.^t  Ires-soluble,  dc 
lueuie  que  les  lentacules  ,  car  ceui-ci  se  dissoiverent  »lans  une 
:  eule  nuit,  ei:  colur  rent  en  Ideu  dazur  uii  ijiaiid  bocal  d'eau 
«  e  mer. 

Ce  liqiiide   cause  aux  organes  sur  leqivcl  il  est  a]>plique  un 
vif  scDiinicnt  do  biiilur?,  dans  le  genre  de    rurlicatioa  ,  inals 
pbis  intense.  Des  erysipelcs  considerables,    I'engorgeme.nt  des 
j^landes,  les  syncopes,  sout  les  syniptonies  qu'on  observe  a  sa 
suite.  Quoique  prevenues,  plusieurs  iK'isoanes  abord  les  tuu- 
clierent ,  soit  par  inegarde  ,    soit  sans  en  connailre  les  iucon- 
vcuieus,  toiites  eprouverent  des  doulenrs  atroces  pendant  plus 
d'une  beure,  M.  de  Blois,    enseigne  de  vaisscau,  qui   toiu-lia 
involoutairement  une  Pbysale  tres-grosse  qu'il  venait  de  pecher, 
cut  des  accidens  assez  graves,    et  qui   ne  disparurent  que  par 
des  lotions  de  forte  solution  d'ace!atede  plomb.  L'ammoniaque 
liquide  etendu  d'ean  produit  une  guerisini  encore  plus  rapiiie. 
Considcralio/is  gc'nc'rnlef.  — La  Pliysale  ne  s'clt-ve  pas  seule- 
meal  sur  la  mer  pendant  le   caime  ,  coninie  I'afiirment  les  au- 
leurs.  Toujours  nous  en  avons  vu,  et  en  grand  nombre,  dans 
des  mers  tres-grosscs  et  k   la   suite  de  forts  venls,  depiiis  les 
lies  du  Cap-Yert  jusque  dans  les  latitudes  correspondantes  au 
Sad    EUcs  flijttcnt  sur  I'Ocean  en  deployant  leur  large  crete 
purpurine  et  diapbane.  Uue  vague  les  cliavire  souveni. ;  mais  il 
sulTit  dun  instant  pour  les  relever  ei.  leur  fairc  contluuer  bur 
route.  Les  niarins  leur  ont  nieme  alUibue  I'inslinct. ,  d'apres  la 
disposition  de  la  cr^te,  qu'ils  regardent  con)nie  une  \oile,    de 
s'orienter  au  plus  prcs ,    et  de  naviguer  ainsi  a  la  rnanierc  des 
balimens.  Mais  si  c'esT  une  erreur  sous  ce  rapport,  cettecrete 
par  son  ampleur  seit  evidcniment  a  faire  evoluer  la  Pbysale 
dans  la  directi  n  du  vent  regnant  ou  vent  arriere. 

Yoici  nienie  ce  que  je  tonsiguai  dans  nion  journal,  d'apres 
rimpression  que  me  fit  la  vue  des  premirres  j)liysales.  (  Journ. 
lust.  ,  8  sept.   I  Sua.  ) 

Le  flot  faisait  naviguer  la  medusaire  pbysale,  dont  les  ecu— 
li  iirs  vivos  et  briiiantes  le  dispulent  a  celles  des  plus  belles 
tleurs.  Quelle  profusion  de  ricbesse  dans  le  coloris  la  nature 
f^lale  dans  ses  plus  simpk's  productious  !  Tons  les  etres  OTit  ete 
I'nbjel  de  sa  sollicitudo;  mais  dans  qui-llo  vue  a-t-elle  donneii  ce 
corps  vesiculaire  qui  flolte  sur  la  surface  du  vaste  Ocean  allan- 


Zoologie.  i69 

lir|uc,  cct  eclal  si  remarquable,  et  qii'on  rctrouve  siir  Ics  Phv- 
bophores  ,  les  Beroes  ,  les  Cyanees  ,  les  Pelagies  ,  etc.  ? 

A  voir  la  pliysale  nager  avec  grace  sur  la  nier,  relevant  sa 
crt'te  argentine,  bordee  de  carrain  pur,  il  semble  voir  nager 
uiie  nacelle  legcre ,  dent  la  voile  est  formee  par  la  Crete,  tan- 
dis  que  des  banderoles  azurines  floltent  sur  sa  prone  ,  en  em- 
pruntant  les  formes  les  plus  sveltes  et  les  plus  gracieuses,  et 
que,  nautonier  perfide,  elle  laisse  filer  derriere  elle  des  cor- 
dons du  plus  bel  outremer,  destines  a  enlacer  le  poisson  no- 
vice, qui  les  prend  pour  des  guirlandes  de  plantes  marines  et 
y  cherche  no  abri  protecteur ,  ou  le  moyen  de  se  derober  a  la 
poursuite  de  ses  enneniis.  Ces  cordons,  si  eleganiment  brodes, 
se  ronlent  en  spire,  distillent  un  poison  subtil,  et  c'est  alors 
que  la  proie  qui  les  enlace  essaierait  en  vain  de  s'echapper, 
mille  sucoirs  I'ont  bientot  engloutie. 

La  physale ,  ressentant  rinfliience  de  la  temperature,  n'a 
qua  burner  lair  vital;  le  corps  vesiculeux  se  gonfle  ,  se  rem- 
plit,  et,  semblable  a  un  petit  ballon,  I'eleve  sur  les  flots.  Dans 
nn  mouvenient  cnntraire  ,  cctie  pocbe  membrancuse  se  vide  , 
laisse  ccbapper  le  gaz  contenu,  et  Tanimal  se  precipite  an  fond, 
en  mcnie  temps  la  crete  et  le  voile  quelle  formait  se  replie 
et  est  serree.  —  En  mer,  19  septembre  1822. 

III.  Observations  sur  le  Dragonnkau  d'eau  douce  ;  par  M.  Pelliedx 
aiae.  [Jnnal.  des  Sc.  iiatur. ;  decerabre  i8'i5,  p.  495.) 

L'individu  de  dragonneau  {Gordius  aqiinticus)  que  M.  Pel- 
lieux  a  eu  occasion  d'observer,  avait  ete  trouve  sur  une  grtve 
au  bord  de  la  Loire.  Sa  longueur  etait  de  der.x  pieds  quatre 
pouces  ,  bien  plus  considerable  par  consequent  qu'a  Tordinaire. 
M.  Peilieux  n'a  ])U  lui  trouver  ni  bjuche  ni  anus;  toutcfois  les 
details  dc  sa  description  ne  laissent  pas  de  donle  sur  I'espece  du 
ver.  Celui-ci  fut  conserve  vivant,  pendant  1 1  mois,  sur  du  sable 
avec  de  I'eau  souvent  renouvelee  dans  une  assiette.  Une  fois 
cette  eau  s'evapora  complctement  et  le  ver  fut  trouve  a  sec  , 
desseclie  meme  en  certains  entlroits  du  corps  et  ne  donnaut 
aucun  signe  de  vie.  Une  nonvelle  affusion  d'eau  lui  rendit  ce- 
jicndant  les  mouvemens  et  il  vecut  encore,  qnoiqu'avec  raoina 
de  vigucur  ,  pendant  70  jours.  S.  G    L. 


170  Zoologie. 

112.    VeR     INT£Sri»\AL   OBSERVE    roUP,   LA    PREMIEBE    FOIS,    eXJllllst;  J)ar 

I'anus  cliez  une  fcmnie  encore  vivante  ;  par  le  ]>'.  J.  Cle- 
hius  ,  do  ('obl<;iitz.  Avec  figures.  (Neue  Jnhrbuchcr  der  teul- 
sclic/i  Jilcdizi/i  iirul  Clururgie ;  To.  XI,  2^.  c;ili.,  p.  1^G.) 

Le  vcr  on  plulot  la  poriioa  de  ver  dont  il  s'agit  dans  cette 
notice,  fut  expulsee  par  I'anus  cliez  la  fcmme  d'lui  ])ccheur,  en 
i8oy.  Ce  fragmi'nt  ironque  a  sps  deux  extremites  a  i  pouccs 
et  demi  de  Ion;;  sur  g  lijjnes  de  large.  An  milieu  on  voit  re- 
j;ner  dans  tonte  la  lonyueur  de  la  pirce  une  portion  cylindri- 
que ,  seniblable  a  un  lombrical,  annelec  comme  ce  dernier,  et 
ayant  •!  lignes  de  dianietre ;  mais  oa  qui  distingue  ce  ver  de 
toute  autre  espi'ce  connue,  ce  sont  les  ailes  nicmbraneiises 
qui  garnisscnt  des  deux  cotes  toute  la  longueur  de  la  portion 
cylindrique  mediane  ,  et  dans  lesquelles  les  anneaux  de  cette 
portion  se  continuent  en  rayonnant ;  les  bords  externes  des 
ailes  laterales  offreut  une  ligne  brune ,  et  sont  en  ciuciqiie 
sorte  denteles ;  peut-etre,  dit  I'auteur,  soat-ce  des  organos  ain- 
bulatoires  ou  en  merae  tenqis  des  sucoirs.  La  fcmme  qui  avait 
porte  ce  ver  avait  toujours  ete  nialade  ,  depuis  sa  onzii'-me  an- 
nee,  jusqu'a  I'epoque  de  rcxpulsion  du  parasite;  aussilot  ajires 
clle  recouvra  sa  sante.  Le  prof.  Harless  soupconne  que  le  ver 
dont  il  s'agit  pnurrait  appartenir  au  genre  Strongle;  il  est  cer- 
tain du  nioins  que  ce  nest  pas  uue  Ta3nia,  comme  I'avait  sup- 
piise  le  D'.  Clesius.  S.  G.  L. 

II 5.  OBSiinvATiosEs  AMATor.ncT;  de  Distomatk  iiepatico  et  i.an- 
CEOLATO  ad  ent'iz  lorum  liuniaui  corporis  liisloriam  naturaleni 
illustrandani ;  par  JIehi.is.  In-fol.  do  4/  p.,  avcc  i  pi.  {Isis; 
1826,  6".  call.,  p.  CJoo. } 

Nous  regrellons  de  ne  pas  pouvoir  donncr  de  <-?t  ou- 
vrage  un  cxtrait  plus  detaille,  ne  le  connaissaut  que  par 
uue  notice  inseree  dans  V Isis.  D'apres  ce  journal ,  ce  tra- 
vail est  ilivise  en  sept  cliapitres ;  lo  premier  intitule  :  de. 
Vist.  hcpatico  ct  lanceolaln  geiicrntim.  L'auteur  nest  point  de 
I'avis  de  MM.  Zeder,  Rudolplii  et  Breniser,  qui  rcgardent  le 
Visl.  laiiccolatum  coninic  elanl  le  jeuiie  du  Dis.  Jir.paficuni;  ce- 
liii-ci  a  pour  caracleri'S  :  I),  nboi'iiluin  ,  j>/n/iiim  ,  collo  subconlco, 
birvisiiino ,  ficchibu'uruiii  ostiis  sub(vi<utgularibiis ,  vcii/ra/i  iiui- 
joie ;  ct  cclui-la  :  V.  planum ,  collo  cum  corporc  conlinuo ,  nceta- 


Zoologie.  i  7i 

bulorum  suctorioriim  icrmimili  suhgloboso  ,  vcntrali  orhiculari 
tnajorc. 

Chap.  2.  De  cute  et  acetabulis  sucioriis.  Le  sucoir  anterieiir 
sertseul  a  recevoirla  nouriilure,  etant  seul  en  communication 
avec  le  canal  intestinal;  le  posterieur  n'est  qu'un  organe  de 
prehension. 

Chap.  3.  De  apparatu  milritionis. 

Chap.  4'  De  ncivis.  M.  fliehlis  n'a  pas  trouve  le  systeme  ner- 
veux  dispose  comme  I'indiquentOtto  et  Ramdohr;  iln'a  remar- 
que  que  deux  filets  nerveux  partant  du  pharynx,  et  produisant, 
Lientot  apres  leur  naissance,  deux  ganglions  reunis  par  un  fdet 
transversal,  et  envoyant  deux  rameaux delies  dans  les  sucoirs. 
Ces  rameaux  ferment,  a  leur  tour,  deux  pelits  ganglions,  et  se 
distribuent  ensuite  en  partie  dans  la  peau,  et  en  partie  dans  Ic 
sucoir.  Deux  autres  branches  parcourent  tout  le  corps  jusqu'a 
la  queue  ,  en  produisant  pkisieurs  petits  rameaux. 

Chap.  5.  De  apparatu  gencrationis  et  ovi. 

Chap.  6.  Dc  coitu  et  partu.  L'auteur  pense  que  ces  animaux 
s'accouplent  reciproquement  et  produisent  des  ceufs. 

Chap.  'J .  De  incremento  et  oitate.  S — s. 

ii4.  Notice  sur  une  eau  bougie  par  des  animalcules  infusoires  ; 
par  le  D'.  JXees  d'Esenbeck.  jeune.  [Kastner's  Archw  fiXr  die 
gcsammte  Naturlchrc ;  T.  VII,  i^r.  cah.,  pag.  ii6.) 
L'eau  dont  il  est  question  ctait  depuis  long-temps  stagnante 
dans  un  reservoir  du  jardin  botanique  de  Bonn  ;  au  mois  de 
septembre,  par  un  temps  chaud  et  serein,  qui  avait  ete  pre- 
cede de  frequens  orages ,  eile  prit  une  teinte  rouge  foncee  ;  la 
matiere  rouge  se  rassemblait  dans  quelques  endroits  a  la  sur- 
face de  l'eau  ,  sous  forme  de  flocons  muqueux.  Examinee  sous 
le  microscope,  on  trouva  qu'elle  elait  constituee  par  des  animal- 
cules infusoires  tres-nombreux,  d'une  forme  allongee  et  lege- 
rement  aplatie  ;  pointus  k  I'extremite  posterieure,  obtus  a  I'ex- 
tremite  opposee,  remplis  de  granules  brunatres  (Monades)  qui 
ne  laissaient  d'endroits  iransparens  qu'aux  deux  extremites  de 
1  animalcule.  Ces  petits  etres  s'agitaient  avec  une  grande  viva- 
cite;  ceux  qui  etaient  morts  avaient  une  forme  presque  sphe- 
rique.  M.  Goldfuss  les  recounut  pour  une  nouvclle  espec;;  du 
genre  L'nchclis ,  que  M,  Wees  d'Esenbeck  propose  de  nommcr 
jfc'.  sangainca. 


i '  2  Melctrigrs. 

Le;iu  tians  laqiiellc  ces  EmhclKles  (taienr  c^ntenneis  firl 
consi'rvije  pciulaiit  -i  n)ois ,  et  Ton  vit  snccessiveriiciit.  peiir  ses 
premiers  habit;ins,  qui  fncnt  place  a  des  Monadps  {Mnnn.f 
Letts),  a  des  Brachions  [Brachinims  ConvnUnvia),  a  d'aiUres  es- 
peces  d'Euclielides  ,  de  Parameeies ,  de  Brachions  ,  de  M  .nades, 
et  meme  de  Naiades.  II  s'y  etait  egalement  forme  de  la  matic'-re 
-vertc  de  Priestley.  I/anteurpense  (]ue  cctte  nhservation  poiirra 
j.eter  quelque  jour  stir  le  phenomonc  des  plivies  s:iii;;iiiiies  ,  fjni 
dciveut  sans  dout.e  eu  pariie  leur  origine  a  des  suhslances  aiii- 
males.  k^    q.    j^ 


.MI'.LANGES. 

\\j.  ('opiE  DuxH  i.ETxnE  DH  II.  AnnLpnK  Lrsso\  ,  nat'.irali.ile  c\ 
niedecin  snr  la  corvette  dn  roi  V  Jslrnlabe ,  oxernt.int  \\n 
voyage  de  deconvertes  sous  les  ordres  dii  capitainc  Diiinont 
d'Urviile.  — Sydney,  4  decembre  iS^G. 

Mon  clier  frere,  je  siisis  a  la  liate  I'occnsion  favorable  qui 
sc  presente  d'un  navire  qui  part  demain  pour  Liverpool,  pour 
te  fournir  quelques  details  sur  notre  navigation  ;  plus  tard  je  les 
ronipleterai  par  des  rcnseignemens  que  je  co'.iiplu  remettre  au 
capitaine  anglais  Deeps. 

Lc  3o  juin  nous  appareillames  de  San-Yago  et.  nous  laissames 
ainsi  derrit-re  nous  les  lies  du  Cap  Vert;  apres  plus  de  5  mois 
de  Iraversee,  et  n'ayant  eu  connaissance  que  de  I  lie  de  la  Tii- 
iiite  et  des  ilots  de  Martin  Was,  nous  alterranics  .^ur  la  cote 
snd  de  la  Nonvelle-H  dlaude  ,  dans  rimmcnse  et  beau  port  du 
Jloi-Georges.  Nous  sejournames  dans  cctte  relacheduy  octobre 
i82()  au  aS ,  et  nous  y  fimes  une  moisson  abondante  d'objcts 
d  liistoire  naturelle  curieux  et  importans  ;  nous  commnniqua- 
jnes  frequeniment  avec  les  naturals  de  ee  point  de  I'Australie. 
Nous  navons  eu  qua  nous  loucr  de  leurs  mtcms  dnuces  et  de 
Jeurs  liabitudes  paisibles.  Nous  y  rencontrames  aussi  plusieurs 
inatelots  anglais  qui  nous  procurerent  divers  Pboques,  des 
Pbalangers,  etc.  C'est  le  \?.  novembre  que  nius  nous  presen- 
laines  a  I'entree  occidentalc  du  detroit  de  Bass,  et  instruils  de 
divers  voyages  que  les  Anglais  avaicnt  tentes  de  Sydney  au  port 
Western,  nous  vinmes  niouillerace  dernier  point  pour  prendre 
une  connaissance  plus  positive  des  lieux  ;  la   nos   coUecli'in.* 


Melanges.  1 73 

^'itcciurenl  singulitrement,  notaniinent  en  plusieiirs  esjx'ces  de 
JMioqucs  et  en  oiseaux  fort  beaux.  A'riis  appareilirup.rs  t!ii  port 
Western  le  ig  ,  et  le  lendeinain  nous  avioiis  doiiLli;  lo  cap  do 
W'iisou;  le  16  no"s  niouillanies  encore  dans  la  Laie  J;^i-vis,  qui 
n'est  qu'ii  25  oa  trente  lieues  de  Botan\-Bay,  et  le  plus  beau 
<enips  du  monde  nous  permit  constaniinent  de  nous  apprccher 
de  la  cote  de  tres-pres  ,  et  d'en  faire  la  yeographie.  Les  i)lantes 
que  j'ai  reccdtees  jusqu'a  ce  jour  se  montent  a  environ  700  es- 
peces  ;  un  temps  propice  a  favorise  la  dessiccation  des  nonibreux 
echautiilons  que  j'apporte  de  cliacune  d'elles.  Kous  reprltues  la 
mer  le  -ig  novenibre,  et  le  2  decembre  nous  etions  niouilles 
dans  Sidney-Cove,  a  peu  pres  a  la  meme  place  ,  niais  jilus  prcs 
de  lerrc,  qn'occupait  VyJstro/abe ,  sous  le  noni  de  la  Coqttille , 
et  coniniandee  aiors  par  M.  Duperrey.  Sur  la  rade  etait  le  Dc'pit 
cle  guerre,  vaisseau  de  y4  anglais,  se  rendant  en  elation  au 
Cbili,  et  les  fregates  la  Volnge  et  le  Succes ,  destinecs  a  appro- 
visionner  I'etabiissenient  forme  par  les  Anglais  a  la  terre  de 
Cai-pentarie.  Nous  n'avons  pas  rencontre  le  botaniste  du  roi 
d'Angleterre ,  M.  Cuningliam,  qui  etait  deja  parti  dejiuis  plu— 
sieurs  niois  pour  exploitfr  I'interieur  de  la  Nouvelle-Zelande. 
Bongari  lui-incme,  ce  clief  des  tribus  sauvages  qui  liai.itent  au- 
lour  de  Sidney,  ne  vint  point  a  bord;  on  nous  apprit  qu'il  etait 
dangereusenient  nialade.  BIM.  Quoy  et  Gaimard,  que  le  pins 
grand  zele  aninie,  se  proposent  d'envoyer  bientot  en  France 
une  parlie  de  leurs  nonibrenses  collections  ;  elles  sent  ricbis 
surtout  en  poissons,  en  reptiles,  en  coquilles.  Nous  nous  soni- 
mes  procure  le  Cygne  noir,  des  Kangourous,  et  un  gi-and  noni- 
bre  de  perroquets  ;  on  s'est  aussi  procure  3  especes  d'Alba- 
tros  :  le  Cbloiorbynque,  lExulans  et  le  Fuligiueux.  Celui  que 
tu  as  nomine  Epcmopbora  ,  n'cst  suivant  le  D"^.  Quoy,  au'une 
Yari.  te  de  TExulans. 

Dans  i5  ou  20  jours   nous  devons   partir  pour  la  Nouvellc- 
Zelande,  et  delapour  lesilesFidgi.  Adieu,  etc.    Aeolpjik  Lesson. 

I  16.  JNouvELLES  DE  iVI .  A.  u'Orbignv,  voyagcur  natnralislo  du 
iViuseuni  d'bistoire  iiaturelle  de  Paris. 
L'on  salt  que  I\l.  d'Orbigny,  envoyo  par  le  Museum  d  liis- 
toire  naturelle  de  Paris,  pour  explorer  I'Amerique  meridionaie, 
est  accompagne  de  M.  Trion,  son  ami,  oui  voj'age  egaleinciit 
comnse  ua'iura'isi'.c. 


1 74  Table  des  principaux  articles. 

Ces  deux  voyageurs  sontheureusement  arrives  a  Monte-Video, 
actuellement  sous  la  domination  bresilienne.  Le  siiige  de  la 
place  par  les  Gaouches  ucccssitait  sans  doute  des  mesures  qui 
laissaient  pcu  de  liberie  a  ces  naturalistes,  niais  on  aura  peine 
h.  croire,  qu'a  I'epoque  ou  nous  sommcs  arrives,  des  Eurnpeens 
surtout  aient  pu  prendre  de  I'ombrage  en  voyant  deux  natu- 
ralistes se  livrcr  a  des  observations  scientifiques  qui  n'avaiciit, 
certes,  rien  d'alarmant.  Les  sauvages  les  moins  civilises  n'au- 
raienl  pu  montrer  plus  d'ignorance  et  de  barbaric. 

Une  observation  barometrique ,  faite  au  bord  de  la  mer  pour 
determiner  son  niveau,  parut  un  attentat  a  la  surele  de  la 
place  ,  non  pas  a  la  populace  de  la  ville  de  Monti.'-Yideo ,  mais 
aux  principaux  ofiiciers  de  la  garnison.  En  vain  nos  deux  voya- 
geurs clierchcrent  a  Icur  expliquer  le  veritable  but  de  celte 
observation  ;  ces  sciences  nous  sont  suspecles  ct  mc'rilcnt  la  pri- 
son, s'ecriaient-ils  sans  vouloir  rien  entendre.  En'  effet,  ces 
ofiiciers  remirent  MM.  d'Orbigny  et  Trion  aux  mains  de  quatre 
soldats  negres,  et  qui ,  sous  pretexte  de  les  conduire  cbez  le 
commandant  de  la  place  ,  avaient  I'ordre  secret  de  les  promcner 
par  toute  la  ville  et  de  les  conduire  en  prison.  Cetle  prison 
etait  un  cacbot  infect,  plein  de  malfaiteurs  et  d'assassins  aux 
fers.  Le  commandant  du  poste  de  cette  prison  refusa  meme  a 
nos  deux  voyageurs  de  porter  leur  detention  a  la  connaissance 
de  M.  MuUer,  gouverneur  de  la  place,  lieureusement  qu"un 
soldat  bresilicn  voulut  bien  risquer,  pour  deux  patagons  ,  do 
porter  une  lettre  a  cet  officier,  et  quelques  mots  au  vice-CDUsiiI 
de  France,  et  a  I'instant  M.  MuUer  leur  rendit  la  liberte  ,  et 
cbercha ,  par  tons  les  procedes  les  plus  affables ,  a  leur  faire 
oublier  la  conduite  bnatale  qu'on  avait  eue  avec  eux.  Les  deux 
voyageurs  etaient  encore  a  Monte-Video  le  2  Janvier ;  ils  espe- 
raient  etre  lendus  i  Buenos-Ayres  i5  ou  20  jours  apres. 

TABLE 

DES  PRINCIPAUX  ARTICLES  DE  CE  NUMERO. 

Giolngie. 

EvuptioM  volcaniqurs  dans  les  iles  tlu  Japon '] 

Circoiistances  generalcs  des  liloiis  ;  ScLmidt -■ 

Coi-ps  oisui!i.ses  dc  M.  Delraut«(Oiicn'nr  Hu  Dr  Biomi)    ...  i 


Table  des  principaux  articles,  1 75 

Obscvvat.  sur  los  terrains  second,  du  littonil  dc  I'Etang  dc  Ccvro 

(  Bouclies-du-lihons  )  \Tie\c\o^  ctViOYX't ^ 

Sur  le  terrain  scliisteux  dc  ia  Deloique  et  du  Ilaut-iUiiii ;  de  Ocyn- 

liaiiscn  et  de  Deciion  (  3".  part.  Houilli'ies  ) :< 

Observat.  sur  le  sable  et  le  gres  a  lignite,  etc.  ;  Kwiigeratli.    .    .  d 
Le  muschclkalk  de  la  Tiiuiinge,  etc.;  Stahl ,  8.  — Kevue  des  I'os- 

siles  du  Wurtemberg  ,  ih.  —  Mem.  sur  les  fi'ons  du  Hiirz  supe- 

vieur  ;  Ostmann,  9. —  Jf'  ie  ist  der  Grand  iiitd  Bodeii  Mcck/ciibi'rjs; 

I'ruckner,  ib. — Kaite  der  obderennsisch.  Salzkainnwri^uls  ;  Steiner.  1 1 

Etat  geognost.  des  lies  FsL-roer  ;  Forchamnier i2 

Rapport  sur  les  voyages  des  nuturalistcs  Ehienberg  et  Kemprich.  18 

Etat  geol.  des  pays  decouv.  pai  les  cap.  Parry  et  lioss;  Jaine.-ton.  19 

Voyage  of  discovery  in  Ihe  northern  parts  ,  etc. ;  Keating 20 

Grcs  -bigarre  des  Etats-Unis ;  format,  tcrtiaires  des  rives  de  I'iiud- 

sou  ;  Finck 22 

Roclies  et  mineraux  de  Westfield ;  Davis,  23.  — Voy.  au  iJrcsil 

de  IMiM.  Spix  et  Martius /i. 

Extrait  geolog.  de  did',  ouvr.  sur  le  P.iesii;  Biol! 25 

Cavernes  a  ossenicns  ,  27.  —  Correspondiuice 28 

Ilistoire   naturellc  ginirale. 

f'erhaiidlu/igen  der  allffcm.  Schweizer  GeseZ/sciiaJi ,  etc .    .  31 

Trav.  de  la  Soc.  cantonnaie  d'hist.  naturelie  d'Argovie 33 

— ''^—  des  Soc-  cantonn.  de  la  Suisse  pour  Ihistoire  naturelie.   .   .  34 
Sciences  naturelies  dans  les  cantons  de  Saint-Gall  et  d'Appenzcl  ; 

Hartniann 36 

Revue  des  I'ossiles  de  Wurtemberg 37 

Mineralogie, 
Elemcns  de  mineral,  appliquee  aux  sciences  chim. ;  Girardiu  et 

Lecoq 40 

Sur  la  Protheeite  ,  _42.— Sur  le  wismutlikobaltciz  de  Sciuiccbcrg,  43 

Sur  I'ideiitite  de  I'Epistilbite  et  lie  la  Heulandite  ;  Le\  y 44 

Mineraux  recemm.  decouv.  en  Siberie  ;  le  mcme,  4o.  —  IMineral 

des  environs  de  Hay-Tor  ;  Tripe,  47.  —  Foiuies  ciistaliines  de 

I'Haytorite;  Phillips ib. 

Formes  cristall.  de  IHaytoiite  ,  48.  —  Id.  de  la  Wagnerite ,  Levy.  49 
Substances  mineral.  ;  Gmelin  ,  50.  —  Quartz  gelatineux;  Guille- 

min ,  ib.  — Esquisse  geolog.  de  Tile  iVAngtesea  ;  Frereiean,  51. 

Graphite  de  I'Himalaya  ;  Abel ,  53.  —  Liste  des  miner."'  trouvcs 

pres  de  Dublin;  Knox 5G 

Botnni'ttic. 

Sur  une  torpeur  des  racines  du  IMinier  noir  ;  Duic.iu  de  la  r.Ialle.  5G 

Anatomie  comparee  des  Graminces  ;  Raspaii 5r 

Strui'ture  intericure  des  Fougeres  ;  Link (53 

IMonstruosites  vegetales  ;  Eysenhaul ()4 

Floiedes  Ltdes  liollandaises;  Clume (J5 

Flonild  aquitanica  ;  Grateloup.  —  Btirdigalcnsis  Jlora  ;  Latcrrade. 

Indigoieres  du  Bf  ngalc  ;  Jaunie-Saint-Hilaire 70 

Genres  Ctmuarus  et  Ompludobiuni ;  1\L   de  CandoUe 7  I 

Sur  le  coton  des  anciens  ;  Mongcz 72 

Flore  du  comte  de  Cumberland  ;  V>'inch 73 

INlelanthiacecs  du  Cap  ;  Sclilcchtendal 74 

G/re.r  tie  IWmcrique  septentrionalc;  Torrey 7(> 

Gcino  CopniJ'era;  Havno,77.  — Genre  7'/jn/.7;7j  ,•  Link 78 

Distribution  methndique  des  Mousses;  Grevillc  ct  Ainott 79 

Nouvcllo  disposition  n]cthodi(iue  des  Mousses;  Arnott 82 

Giypliif   et   Oiiodcvto'i  ;  Acharius 84 

^gtirifiis  pi/osiif :   Drondcau.  —  I'rir    I\lo!ithyon.    . 8.", 


1  /  <)  Table  dcs  principaujc  articles. 

Zuofoqie. 
Ilapport  sui- los  voyages  des  naturalistes  ElireiiLciff  et  Hempii.li, 

Al.  de  Huinljoldt 8G 

(Xssoincns  fossiles  du  Puy-de-D(inie  ;  Biavard  ,  Croi^et  et  Jobei  t.     V2 

^Sitpplcmentttry  plates  to  the  zoological  Journal yy 

Wanimif.  et  oiseaux  des  iles  Timor,  Hawack ;  Quoy  et  Gaimard!  100 

^incnctiu  natural  liislcry;   Godinan 101 

Honiarquos  siu-  le  genic  Iloimnc  de  .AI.  Ao  nory-de-Saiiit-Vincent.  1Ui 

-Muict  proyeiiaiit  dun  ccrfct  dune  juinont 105 

bur  1  identite  des  deux  especes  nominal<'sd'Ornitlioiliynque.— Sur 
iappareil  s'anduleux  dc  I'ornith.,  regarde  comme  uiie  glande 

nianiniaiie;  Gcoflrov-Saint-Uilaire 10(i 

Sur  les  manielles  de  lOrnithorlivnque  fcmelle  et  sur  lerj^ot  du 

male;  de  Biainville.  —Atlas  des  oiseaux  dEurope;  Werner.  .  107 
Genera  des  oisoaux  de  I'Anieiique  septentr. ;  Ch.-L.  Jionaparte.  .  108 
Obser,-.  on  ihenonwnclat.  ofJVihons  Oruit/ioloffy;  Ch.-L.  Bonaparte.   1  10 

Monograplnedu  genre  Taclivphoiius;  W.Swainson 111 

Sur  les  nouveiies  especes  doiseaux  de  Brelim.  Cypselus  mystaceus, 

A.  sp.  ;  Lesson  etGarnot 113 

Metamorphoses  des  organes  interieurs  des  tetards  de  Grenouille; 

llusehke 1  j -, 

Againa  Molinaji ,  N.  sp.;  Lesson.  —  Lezard  niouciiete  (  Monitor) 

deeouvertauic  environs  de  Marseille 120 

Sur  le  foie  et  le  systeme  de  la  veine  porte  des  poissons;  Ratlike.   122 

Surleventneule  du  coeur  des  poissons;  Ratlike 125 

Sur  laRaiiherisson;  S.-L.  31itcliill 126 

llipi«natninn   «i(/o/«/Hf///,?  N.  sp.  ;  Lesson 1 '27 

llal.itudes   et  nourriture  des   Epinoclies.  —  Listes  des  vers  des 

i'ays-Bas;  Bennet 128 

All  illustrated  introduction   to  Lamarck's  conchology;  E.-.\.  Crouch. 
—  Catalogus  conchyliologia? ;  Franc. -Thom.   A  "Silveira  Franco.  129 

Secondelettre  sur  les  coq'^uilles  fossiles;  Dilhvyn 131 

Vi-Sur  quelq.  especes  de  coquilles  non  decrites  par  M    de  Laiuarck: 

.   J-E.  Gray ^ 132 

Sur  les  hmites  de  la  retinedans  Toeil  du  Calmar;  Rob.  Knox.  .   .  133 

Sur  une  especevivante  du  genre  Hinnite  Deir.  Gray 134 

Organe  de  I'olt'action  des  crustaces;  Rol)ineau-l)es\oidy 1.35 

Mauritius  Herold.  2>ej5-cner«i/o«e  ar««turi/m /«  oi'y.  .    . 13(i 

Sur  les  organes  biliaires  et  urinaires  des  insectes  ;  J.-P'.  Meckel.    .   1  iO 
Re(lier<lies  anatomiques  sur  les  Carabiques  et  sur  plusieurs  autres 

in.sectes  coleopteres  ;  Leon  Dulour 1 48 

Dcscript.  de  nouv.  e.speces  d  Ulster  et  d'Ololeptesdes  EtatsUnis  ; 

T.  Say \ i:,6 

Usages  dcs  balancicrs  des  Dipteros;RobineauDesvoidy 159 

Insectes  dipteres  du  Word  de  la   France ;  Macquart i(JO 

Sphinx  Amelia  ,  n.  sp.  de  Feistliamei 1()2 

Surlagiande  Physale  ;  Le.s.son 1t>3 

Sur  le  dr.igonneiii  d'eau  douce IGc) 

]\ouvelleesp.  de  ver  intestinal;  J     Clesius ITO 

OI)SS.  anatomicd-  de  Distomatc  kcpatico  et  tanceolato;  ^\Mii 170 

Sur  une  eau  rougie  par  des  aninialc.  infusoires;  Nees  d'Esenbctck.   171 
Melanges . 

LettredeM.  Ad   Lesson,  naturalist'e  Ac  f Astrolabe 172 

Kouvellesde.MM.  d'Orbigny  et  Triou 173 

PARIS— IMPRJMERIE  DE  FAIN,  RUE  RACINE,  N».  \, 

TL.VCE    DB    l'0IM;OX. 


BULLETIN 

DES    SCIENCES    NATURELLES 
ET  DE  GEOLOGIE. 


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GEOLOGIE. 

» 17.  SuR  LE  SENS  DU  MOT  FORMATION  et  sur  soFi  cmploi  equivoque 
en  geologic  ;  par  G.  G.  Puscn.  [Zcitschr.fur  Mineralog.;  juin 
1826,  p.  5i I .  ) 

On  applique  le  mot  formation  a  Toiiginc  d'une  roclie  ,  a  una 
famille  de  roches  semblables,  et  a  une  reunion  de  masses  mine- 
rales.  L'auteur  passe  en  revue  lesidees  de  Werner,  Steffens,  Ilein, 
Breislak,  Raumer,  de  Humboldt,  qui  ont  employe  dans  divers 
sens  le  mot  de  formation,  et  il  en  tiredes  conclusions  faciles  a 
appliquer  a  la  langue  allemande,  mais  peu  propres  a  la  pauvrete 
de  la  langue  francaise.  II  voudrait  qu'on  n'appelat  formation 
qu'une  reunion  de  depots  qui  se  sont  faits  a  peu  pros  a  la 
menie  epoque  dans  differens  pays  ;  le  mot  de  formation  subor- 
donnee  ne  devrait  pas  etrc  employe  et  serait  remplace  par  celui 
de  couche  ,  de  depot,  etc,  Raumer  aurait  tort  d'appeler  forma- 
tion ce  qui  n'en  est  qu'un  membre,  et  enfin  les  mots  de^rt- 
mille  de  roches  et  niembre  d'une  Jamil  I e  de  roc/jc.f  rendaicnt 
ce  que  Werner  avail  voulu  dire  par  les  termes  de  serie  de  for- 
mation et  membre  d'une  pareille  serie. 

118.  Note  SUR  l'existence  d'une  formation  calgaire,  en  bancs 
continus,  sup^ricure  au  calcaire  grossiei" ;  par  M.  Marcel  de 
Serres. 

Les   geologues   paraissent  avoir   generalenicnt    considcrc    i(^ 
calcaire  grossier  comnie  le  dernier  des  bancs  piorreux  calcaircs , 
B.  TomkXI.  12' 


178  Gcologie.  N^  118. 

(lui  aiinoncent  un  sojour  l«int{  <lc  la  incr  snr  nos  coiilirieiis,  et 
comme  la  plus  recnnle  des  formations  marines  ou  I'on  voit  en- 
core lies  bancs  etendus  et  piiissans.  Co  point  de  fait  a  (ite  si 
universellement  admis,  que  cen'est  qu'a  la  suite  de  nonibrciises 
observations,  que  je  nic  suis  convaincu  qu'il  fxiste  cejiendant 
une  formation  calcairc  marine  en  bancs  contiiius  et  souvent 
fort  epais ,  dune  date  plus  recenle  que  le  calcaire  grossier. 

L'oa  observe  dans  le  midi  de  la  France ,   et  principalement 
dans  les  environs  de  Montpellier ,   un  calcaire  qui  forme  con 
stamment  I'etage  nio}  en  des  terrains  niarins  superieurs  ,  et  qui 
n'est  recouvert  que    par   des  sables  niarins,  les  terrains  d'eau 
douce  et  les  terrains  de  transport  superieurs,  et  (|ui   par  cctte 
position  est  d'une  date  plus  recente  que  le  calcairc  grossier.  En 
effet  ce  calcaire ,  que  nous  nommerons  calcaire  de  Montpellier 
ou  cfl/crt/>e  7«oe//o«  (puisqu'il  est  maintenant  adopte  en  geologic 
de  donner  des  noms  de  localites  a  des  formations  distinctes)  , 
est  sopare  du  calcaire  grossier  par  des  argiles  plasliques   calca- 
viferes  et  marines,  par  les  terrains  de  transport  et  d'eau  douce  in- 
f;  rieurs.  II  s'est  done  ecoule  un  assez   long  intervalle  entre  le 
depot  de  notre  calcaire  de  Montpellier,  qui  compose  le  syslimc 
moyen  de  nos  terrains  marins  superieurs,  dont  nos  argiles  plas- 
tiques  forment  le  premier  etage ,  comme  nos  coucbes  sableuses 
le  troisieme  ,  et  celui  du  calcairc   grossier,  et  par  consequent 
notre  calcaire-moellon  doit  en  etre  distingue,  puisqu'il  appar- 
tient  a  une  formation   particuliere,  et  bien  superieure  par  sa 
position  gcologique. 

Le  calcaire  de  Montpellier  serait  done  le  dernier  des  bancs 
pierreux  calcaires  qui  annonceraient  un  sejour  long  de  la  mer 
sur  nos  continens.  11  est  en  effet  le  dernier,  puisqu'au  dcssus 
de  lui  il  n'existe  que  des  sables  marins ,  des  calcaires  d'eau 
douce  et  des  terrains  de  transport ;  enfin  les  nombreux  produits 
de  la  mer  qu'il  renferme  ,  prouvent  un  sejour  assez  long  de  la 
nier  sur  nos  continens,  ou  du  nioins  que  les  couches  qui  le 
composcnt  se  sont  precipitees  dans  le  sein  des  eaux  marines. 

Ccs  produits  de  la  mer,  si  abondaus  dans  I'etage  superieur  et 
infericurde  nos  terrains  niarins  superieurs,  nele  sont  pas  moins 
dans  I'etage  moyen  compose  de  notre  calcaire  niocllon  ou  de 
Montpellier.  Les  produits  marins  y  sont  meme  souvent  telle- 
ment  abondaus  ,  que  cctte  roche  en  parait  comme  petric  ;  chose 
rcmarquable  ,  cc   calcaire  nous   a    fbuvni   un    genre  de  tcstacc 


Geologic.  1 79 

TOarin  ,  qui  ne  s'etalt  jioiiit 'encore  pn-sonte  a  i'clat  fossilc ,  le 
genre  Ilaliotis.  L'espece  qui  s'y  trouve  nous  ayant  paru  nou- 
velle,  nous  I'avons  nommee  Ilaliotis  Philberii ,  en  I'honneur 
tVun  jeune  concliyologiste  de  nos  contrees  aussi  rempli  tie  zele 
que  de  sagacite. 

Ce  genre  y  est  si  rare ,  qu'il  ne  peut  caracteriser  notre  cal- 
caire  de  Montpellier,  dout  les  veritables  especes  caracteristi- 
ques  sent  deux  Venus ,  I'une  fort  rapprochee  de  la  Venus  vir- 
ginea  (c'est  la  plus  abondante),  ct  I'aiUre  de  la  Venus  decus- 
sata.  Cesvenussont  accorapagniesd'uue  foule  de  testaces  bival- 
ves et  univalves,  dent  les  plus  repandus  appartiennent  aux 
Pcctunculus ,  aux  Lutraria ,  aux  Cjt/ierea ,  aux  Cardium,  aux 
Mytihis ,  aux  Turitella ,  aux  TrocJius  et  aux  Turbo.  Les  uni- 
valves, et  particulierement  le  genre  Turitella,  signalent  les  cou- 
ches les  plus  inferieures  de  notre  calcaire  de  Montpellier.  Avec 
ces  testaces  niarins  dont  il  n'existe  presque  jamais  que  des 
moules,  londecouvre  des  restes  de  mammiferes,  de  poissonset 
de  crustaces  niarins  ,  principalement  des  Lamantins,  des  Squa- 
les ,  des  Raies ,  des  Spares  ,  des  Anarhiques ,  des  Pagures  et 
des  Crabes  ;  et,  enfin,  avec  tons  ces  debris  quelques  zoophytes, 
soit  des  madrepoi-es ,  soit  des  milleporcs  { Millepora  folincea) ,  ct 
des  coquilles  de  terre  du  genre  des  Ilc'lix  et  des  Cjclostoma. 
A  la  verite  ces  dernieres  y  sout  fort  rares. 

Nous  reniarquerons  en  passant  que  la  coquille  la  plus  abon- 
dante dans  nos  formations  est  le  Pcctunculus  puhinaius ;  en 
cffet  elle  se  niontre  avec  son  tet  dans  le  premier  et  le  troisieme 
etage  de  nos  terrains  niarins  superieurs  ,  et  les  moules  de  cette 
espece  existent  egaleraent  dans  le  systeme  moyen  ,  celui  qui  est 
essentiellement  forme  par  les  deux  systemes  de  couches  du  cal- 
caire de  Montpellier.  Ce  genre  ne  se  monlre  plus  dans  nos  for- 
mations du  calcaire  grossier. 

Ces  details  suftiront  sans  doute,  pour  prouver  aux  geolopues 
qu'il  existe  dans  le  midi  de  la  France,  un  calcaire  en  conches 
puissantes  et  etendues  dont  la  formation  ,  plus  recente  que  le 
calcaire  grossier,  doit  etre  consideree  conime  le  dernier  des 
bancs  pierreux  calcaircs  marins,  et  comme  une  des  dernieres 
relaissecs  dc  la  mer.  Si  le  nom  de  calcaire  de  Montpellier  nc 
paraissait    pas   devoir  elre    adopte ,  on   pourrait  du  moins  lui 


180  Geologic. 

conserver  celui   «]o  calcairc  inoellon,  que  les  ouvriers  lui  out 
donne. 

Nola.  M.  Marcel  de  Serres  conipte  publier  hicntot  un  Ta- 
hlcau  general  des  terrains  lertiaires  clu  midi  dc  la  France,  oi'i  cetle 
formation  calcaire  sera  decrite  avec  les  details  quelle  exige. 

1 19.  Hauteurs  absolues  dk  plusieurs  endroits  et  montagnes  es 
Angleterrk  et  dans  le  pays  de  Galles ,  en  pieds  anglais,  avec 
des  notes  geologiques  ;  Tableau  tire  du  leve  trigouomtitri- 
que.  (  Annals  of  Philosophy  ;  dec.  1826,  p.  448-) 

Get  tableau  est  tire  de  la  quatrienie  edition  des  Ele'niens  dc 
minc'ralogie  et  de  geologic  de  Philips,  1826  j  elle  contient  envi- 
ron 200  raesures  de  hauteurs  avec  I'indication  de  la  formation 
geologique  du  lieu  de  I'observation.  La  Grauwacke  s'eleve  a 
Carnedd-David  a  0,427  pieds,  et  a  Carnedd-Llewellyn,  dans  Ic 
Carnavonshire  a  3,459  pieds.  Le  gres  rouge  intermediaire  k 
2,862  p.  a  Beacons  of  Brecknock;  le  calcaire  a  Encrines,  a 
2,284  P-  ^  Whernside  aux  Ingletonfells  en  Yorkshire;  le  Mill- 
stonegrit  a  2,262  p.  aWhernside;  les  Houilleres  32,901  a  Cross- 
fell  dans  le  Cumberland;  le  gres  bigarre  a  yiS  p.  a  Castle-Ring 
dans  le  Staffordshire  ;  le  Lias  a  681  p.  aEasington-Heights  dans 
le  Yorskhire  ;  les  oolites  a  856  p.  a  Epwell-Hill  pres  d'Oxford;  a 
966  p.  a  Danby-Beacon,  Yorkshire;  a  i  086  p.  aBroadivay-Beacon 
dans  le  Gloucestershire  ;  eta  i,485  p.  a  Bolton-Head, Yorkshire. 
Le  Wealdclay  a  329  p.  a  Allington-Knoll  dans  le  Kent;  la  craie 
i  917  p.  a  Butser-Hill,  Hampshire  ;  et  a  loi  i  p.  a  Inkpin-Bea- 
con ;  le  gres  vert  a  818  p.  a  Haldon  (Little) ,  Devonshire,  eta 
923  p.  a  Hind-Head,  Surrey  ;  I'argile  plastique  a  5^6  p.  a  Bans- 
tead,  Surrey;  le  terrain  niarin  superieur  a  463  p.  a  Bagshot- 
Heath,  Surrey;  le  granite  a  1792  p.  Cavvsand-Boacon  ,  Devons- 
hire ;  le  Griinstein  i  2,653  p.  a  Cheviot  dans  le  Norlhuniber- 
land;  et  le  Schiste  argileux  i  2,9ti  p.  au  Bowfell  dans  lo 
Cumberland ,  et  k  3,o45  a  Elvellin. 

120.  Gkocnostisciie  Karte  VON  Deutsciiland,  etc. — Carte  geo- 
gnostique  de  rAUemagne  et  des  Etats  adjacens  ,  en  42  fcuil., 
d'apres  les  meillcures  sources,  publico  par  Simon  Schroii' 
et  C°.  Berlin  ,  1826.  —  I",  livraison  de  12  feuilles,  y  coni- 
pris  la  feuille  du  titrc  et  la  feuille  d'asseniblagc.  Prix  de  la 
1".  livr.  4'  fi'-  »  (A  cc  prix  Ic  tout  revicudrait  a   160  fr  ) 


Geologic.  181 

Cet  onvrage  est  trop  important  pour  n'en  pas  parler  en  de- 
tail (  voy.  Hull.,  oct.   1826  ,  p.    i4o);  cost  la  carte  ijeologiquo 
sans  contredit    la   plus    interessante    et    la   plus    difficile    qui 
ait  ete  encore  executee.    Si  elle  parait  devoir  la  plus  grande 
])arlie  de  ses  details  minutieux  k  M.  de  Buch ,  ua  examen  at- 
tentif  y  fait ,  d'un  autre   cote  ,    facilement  apercevoir  que  ce 
n'cst  pas  ce  grand  geologue  qui  a   coordonne  tous   les  mate- 
rjaux  fournis.  M.  de  Buch,  rau  par  sa  liberalite  et  son   amour 
pour  la  science,  aura  communique  ses  cartes,   de  nienie  qu'il 
a  donne   la   carte  d'AUemagne   a.  divers  etablissemens  ,   et  sa 
carte  detaillee  de  la  Suisse  a  des  geologues  helvetiens.  On  y 
a  ajoute  les  cartes  publiees  ea  Angleterre  et  k  Paris ;  mais  on 
n'a  pas  ose  etablir  toujours  les  equivalens  des  formations  dans 
ces  divers  pays.  Les  48  depots  sont  designes  par  des  couleurs  , 
des  limites  et  souvent  des  chifFres  ;  mais  ils  ne  sont  ranges  dans 
la  table  des  couleurs  ni  dansun  ordre  alpliabetique,  ni  dans  ua 
ordre  geologique.  Voici  leurs  noms,  avec  les  numeros  d'ordre  : 
I.  Granite-Eurite.    2.    Gneis.    3.    Micaschiste  ,   3.  Micaschiste 
calcarifere.    4-   Sienite.  5.  Schiste   argilcux.    6.    Grauwacke  et 
scbiste,  6*.  Hornfels.  7.  Terrain  houiller.  8.   Calcaire  primitif 
et  intermediaire.  9.  Euphotide  et  serpentine.    10.  Roches  am- 
phiboliques  primitives  et  intermediaires.   11.  Porphyre  rouge 
((uartzifore.  12.    Porphyre  noir  ou  pyroxenique.   i3.  Dolomite 
de  tous  les  ages.   i4-   Gyjise  de  tous   les  ages.    i5.   Gres  rouge 
secondaire  ou  rothliegendes.    16.  Zechstein.  ly.  Calcaire  inde- 
termiue  des  Alpes.   18.   Gres  bigarre.    19.    Muschelkalk  ou  se- 
cond calcaire  secondaire.    19*.  Calcaire  metallifere  de  la  haute 
Silesie.  20.  Keuper    ou  marnes  irisees.  21.  Gres   entre  les  mar- 
nes  iri.sees  et  le  lias.  22.  Lias.  22".  Calcaire  de  Purbeck  ,  et  ar- 
gilc  deKimmeridge.  23.0olitesjurassiqucs  inferieures, 25"  Corn- 
brash  ,  Forest-marbre  et  grande  Oolite.  'jS"".  Argile  d'Oxford. 
•24.  Gres  du  liaset  Ironsand.  24".  Argile  (Wealdclay  ).  25.  Qua- 
dersandstein    de    Pirna.    26.     Calcaire    jurassique    cumpacle. 
'25'.    Sable  vert ,    et   craie   niarneuse.  26".    Craie.    27.  Argile 
])lastique  ,    molasse    (lignites).    27,.   Nagelflnh.    18.    Calcaire 
grossier.  29.  Seconde  formation  d'eau  douce.  3o.  Gios  et  sable 
iiiarin.  29*.  Troisieme  depot  d'eau  douce.  5i .  Pays  de  sable  en 
Prussc  ,  ou  diluvium.  Si*.  Pays  argileiix  el  a  ble  en  Prusse  ot 
en  Ponieranie.-52.  Tourbe.  55.    Depot  do  fcr  argileux  dans  la 


482  Gcologie.  N-.  120. 

Silesiesupcrieinect  I  Alsace.  54.  TracliylcsetBasaltcs.  6i>.  Gres 
incl(Hcrniine  des  Alpes.  55.  For  linioncux. 

Malgrc  Ic  soin  mis  clans  la  coloration  ,  certaincs  tcintes  sont 
asscz  difficilesadistinguer,  et  le  deviendront  bien  plus  dansquel- 
ques  anneesjles  chiffrcs  auraient  done  duelre  multiplies. On  ne 
distingue  pas  dans  cette  carte  le  Leptinite  du  granite,  les  trachy- 
tes dcs  basaltes  ;  taudis  qu'ou  separele  micaschiste  calcarifere  et 
le  grt'S  superieur  du  Keuper,  et  qu'on  cherchc  nierae  a  marquer 
les  couches  amphiboliques  ancicnnes  les  plus  considerables,  ot 
a  tracer  des  limites  entre  le  schiste  argileux  et  la  grauwacke. 
Au  rcste,  on  comprend  dans  le  schisle  argileux  des  rochestal- 
queuses  ou  micacees.  Les  terrains  houillers  ne  devraient  pas 
avoir  tons  la  nieme  couleur;  car,  de  cctte  maniere,  le  gres  vert 
et  ferrugineux  a  lignite  de  la  Scanie  ,  entre  Brunby  et  Lands- 
crona,  setrouve  colore  commeleshoullieres  de  Mons.  Si  Ton  dis- 
tingue des  dolomies  et  des  gypses  de  divers  ages,  pourquoi  ne 
pas  agir  de  mcnie  pour  les  deux  especes  deporphyres,  d'ousont 
resultees  les  premieres  roches,  suivant  M.  de  Buch?  D'un  autre 
cote ,  on  ne  pent  que  louer  le  donte  dans  lequel  on  a  laisse  di- 
vers depots  ,  a  I'exception  cependant  du  gres  de  Pirna  ,  que 
tant  de  geologues  et  de  zoologistes  ont  reconnu  pour  du  gres 
vert.  Dans  les  terrains  tertiaires  ,  I'arrangement  parait  assez 
vicieux  ;  ainsi  rien  ne  place  jusqu'a  present  I'argile  piastique 
en  parallele  avec  la  molasse  ;  on  a  oublie  I'argile  bleue  suba- 
pennine  ,  qui  est  un  depot  bien  plus  important  que  I'argile 
piastique,  et  Ton  parle  nial  a  propos  des  2".  et  3*.  depots  d'eau 
douce.  Si  Ion  veut  confondre  les  depots  veritables  d'eau  douce 
avec  les  melanges  accidentels  de  coquillages  marins  et  deau 
douce  ,  Ton  aura  d'ahord  deux  terrains  d'eau  douce  secon- 
daires  dans  le  gres  vert  et  les  houllieres  ,  et  dans  le  sol  ter- 
tiaire  8  a  9 ,  et  non  pas  5  ;  car  les  sables  superieurs  d'ltalie  en 
contiendraient  5  a  eux  seuls.  Dans  la  carte  de  la  Picardie  et  des 
cotes  de  I'Angleterre,  Ton  voit  les  consequences  de  I'erreur  de 
confondre  le  sable  ferrugineux  des  Anglais  avec  le  gres  du  lias 
du  Wurtemberg;  la  couleur  n°.  aS".  devrait  y  etre  substituce  a 
telle  du  n".  24.  Le  terrain  tertiaire  devrait  etre  indique  en 
anias  pres  de  Bruges  et  de  Gand.  Sur  les  4-  cartes  comj)renant 
ics  Alpes  ,  je  crois,  dans  I'interet  de  la  science  ,  pouvoii-  me 
permeltre  les  remarques  suivantes  :  le  gncis  des  bords  du  Da- 
nube passe  cette    riviere   entre  Lintz   et   Alkoven,    el  cnlrc 


Geologic.  1 83 

Groin  ,  Blintlenmarkt  et  Ips  ,  et  la  serpentine  du  Weisslcin  est 
oubliec  k  Gansbach  sur  le  Danube.  En  Baviere  la  inolasse  est 
nial  limitee  du  cote  ouest  ;  elle  occupe  certainement  tout  le 
pays  entre  le  lac  de  Constance  et  Biherach ,  Memmingea  et 
Kempten,  et  estcouverte  d'alluvions.  On  pourrait  meme,  avec 
M.  Keferstein  ,  I'etendre  jusqu'a  Mindellieim  ,  et  meme  Lands- 
berg.  Dans  I'Autriclie-Superieure  tout  le  pays  niontueux  est 
fort  eleve  entre  la  Salza ,  et  la  Fraun  autricliienne  figure  faus- 
senient  parmi  les  alluvions,  c'est  un  pays  de  molasse  et  d'ar- 
gile  ,  comme  la  plaine  Suisse.  En  Suisse  on  a  oublie  de  tracer  la 
bordure  du  Nagelfluh  donnee  par  Ebel ,  Keferstein  et  M.  de 
Buch  ,  et  i'on  en  a  ati  contraire  indique  dans  leVorarlberg  et 
la  Baviere.  Ces  dernieres  masses  de  nagelfluh  devraient  par- 
tir  de  Bregenz ,  et  s'etendi-e  jusque  derriere  Immerstadt  , 
passer  au  nord  et  a  Test  de  ce  bourg.  On  est  partout  dans 
la  molasse  ,  et  I'dn  a  confondu  sur  la  carte  des  aggloiiiiirats 
alluvials  anciens  avec  le  nagelfluh  tertiaire  ancien.  A  ce  sujet, 
il  faut  aussi  avertir  que  les  nagelfluhs  marques  au  milieu  des 
Alpes  autrichiennes  autour  de  Reifling  ,  sur  1  Ens ,  ne  sont 
que  des  depots  alluvials  anciens  qui  auraient  dii  etre  oniis  ou 
multiplies  a  I'infini  sur  la  carte,  comme  sur  tout  le  cours  de 
lEns  ,  de  la  Fraun  ,  de  I'lnn,  dans  la  plaine  de  1  Autriche-Su- 
j.erieurc  ,  etc.  Ensuite  on  a  conipris  dans  la  molasse  le  gres 
vert  et  les  calcaires  a  Nummnlites  du  llaunsberg  pres  de  Salz- 
burg, du  Teisendorf,  de  Heibrunu  sur  la  Loisach,  de  Son- 
thot'en  et  d'Einsiedien ,  etc.  ,  et  notrc  gres  secondaire  alpin 
a  ct^  rcjete  en  partie  dans  la  molasse  ,  et  en  partie  ,  avec  plus 
de  raison  ,  dans  le  calcaire  iudeterniine  des  Alpes.  D'ou  peut 
venir  qu'on  a  marque  des  oolites  au  pied  des  Alpes  cal- 
caires sur  les  bords  de  I'lller ,  et  pres  de  Kocliel  en  Baviere  ? 
Dans  la  premiere  localitii  les  dolomies  et  les  gres  alpin  ou  car- 
l)atlii(pie  secondaire  occupent  I'espace  indique,  et  dans  la  se- 
ronde  il  n'y  a  que  du  calcaire  des  Alpes  et  des  gres.  On  aiir.iit 
]Hi  marquer  certains  gypses  dans  les  Alpes  ,  et  iudicjuer 
davantage  de  grandes  masses  de  dolomies  sur  la  cote  nord  , 
inmmc  dans  I'Allgau  ,  dans  la  vallee  de  I'lnn  ,  pres  Pieiclicn- 
liall,etc.  Le  gres  rouge  intermcdiaire  ou  old-red-sandstone,  de 
INL  Buckland,  a  (ile  lout  a  fait  oublie,  et  il  figure  dans  les 
Alpes  sous  le  nom  de  gres  bigarre  ,  de  mauiere  que  les  agglo- 
mer,«ls  deVillach,  du  Tyrol ,  etc.,  soul  coiifoudus  avec  les  gres 


-184  Geologie. 

secondaires  du  Tyrol  el  du  Vicentiu  ;  tandis  qu'ils  sont  se- 
pares  des  roches  semblahles  du  bord  sud  du  lac  de  Wallen- 
stadt ,  et  de  la  partie  superieure  de  la  vall»5e  de  I'AbuIa.  Ces 
dernieres  sont  colorees  comme  des  rothesliegende.  Les  gr^s  giis 
saliferes  de  Hallein  et  de  Lofer;  les  gres  coquiUiers  et  la  houille 
de  la  Gosau  ,  derriere  Hallestadt ,  sont  confondus  ,  peut-etre 
a  tort,  avec  certains  gres  et  scliistes  intermediaires  de  la  Suisse, 
qui  renferment  des  anias  calcaires.  Lc  gres  coquillier  du  Lava- 
schertbal ,  derriere  Hall  en  Tyrol,  est  omis.  Sur  le  cote  sud 
des  Alpes  Ton  est  etonne  de  trouver  renfermes  dans  le  cal- 
caire  indetermine  des  Alpes  non-seulement  le  calcaire  jurassi- 
que  ,  qui  forme  la  plus  grande  partie  de  ces  montagnes  ,  mais 
encore  la  craie  ou  scaglia  et  le  calcaire  tertiaireTt  Nummulites. 
Ce  dernier  aurait  du  occnper  une  grande  place ,  depuis  le  lac 
de  Garde  jusqu'au  dela  de  Bassano  et  de  Conegliano  ,  et  les 
nionts  Berici  en  sont  entierement  composes.  On  a  oublie  en 
outre  le  gypse  et  les  dolomies  de  Varese ,  I'argile  bleue  co- 
quilliere  du  Plaisantin  ,  le  schiste  micace  de  Recoaro  dans  le 
Vicentin ,  la  craie  des  Euganees ,  plusieurs  depots  basaltiques 
assez  grands  du  Yicentin,  tels  que  ceu-x  au  sud-ouest  de  Scliio. 
L'on  a  laisse  en  blanc  tout  le  pays  entre  Bellune  et  Feltre , 
occupe  par  des  gres  verts  ,  des  marnes  et  de  la  craie  ,  et  l'on 
a  reuni  a  Predazzo  le  granite  el  la  dolorite.  Enfin  ,  plus  a  Test 
Idria  devrait  etre  colore,  comme  calcaire  intermediaire ,  le 
gres  rouge  intermediaire  devrait  etre  indique  entre  Seyrach  et 
PoUand,  du  schiste  archileux  autour  de  Laibacb,  du  porpliyrca 
Seldenhofcn,  sur  la  Drave.  LTstrie  et  la  Dalmalie  devraient  etre 
colorees  comme  entierement  jurassiques,et  la  limitedece  depot 
et  du  calcaire  intermediaire  scrait  une  ligne  allant  de  Laibach  i 
Cherni-Lug  ,  et  sur  la  pente  nord  du  Kapellengcbirge. 

Voila  toutes  les  remarques  critiques  que  m'a  suggerees  cette 
belle  entreprise  ;  I'auleur  ou  les  auteurs  inconnus  voudront 
bien  ne  voir  dans  mes  observations  que  I'amour  de  la  science  ct 
nuUement  I'cnvie  de  dcprecier  le  merite  de  cet  important  tra- 
vail. Je  le  repite,  la  carle  si  detaillee  des  Alpes  est  toul-a-fait 
nouvelle,  et  est  au-dessus  de  tout  cloge.  A.  B. 

121.  Les  Montagues  de  PnoNOLiniK  du  Puion.  I.etfre  de  M  de 
LKOisnARD  au  D'.  Schneider  de  Fulde.  [Zcit.sclir.  fiir  Mine- 
ralog-i  Icttrc  du  6  fcv.  1 8'i 7  ) 


Geologic.  -  185 

Le  Rhon  ,un  des  groupesbasalliques  lesplus  remarquablesde 
I'AUemagne ,  ne  nous  est  encore  connu  que  par  la  description 
mineralogique  du  pays  de  Fulda  ,  dc  M.  Voigt  (  iy83),  par 
la  Description  uaturelle  du  Haut-Rhon,  de  Schneider  (1816), 
et  par  quelques  raemoires  de  Heller,  de  Sartorius,  etc.  M.  de 
Leonhard  vient  ajouter  de  nouveaux  fails  aux  precedens  ,  et 
donne  en  meme  temps  une  petite  carte  geologique  des  phono  ■ 
lithes  du  Rhon,  Le  gres  bigarre  et  le  niuschelkalk,  avec  le  ba- 
salte  et  le  phonolithe  composent  I'ancien  pays  de  Fulda.  Les 
phonolithes  forment  une  serie  de  cones  ou  une  ligne  ou  fente 
courantdu  sud-ouest  au  nord-est.  Ces  roches  s'elevent  de  la 
plaine ,  ou  courounent  les  plateaux  basaltiques,  Des  filons  ba- 
saltiques  les  traversent  au  Pferdekopf ,  et  pres  de  ces  masses 
le  phonolithe  prend  un  aspect  trachytique.  Des  fragmens  de 
gneis  se  rencontrent  dans  le  basalte  de  Kalvarienberg ,  pres  de 
Fulda.  Les  cones  phouolithiques,  en  parlie  columnaire  ,  ont 
des  formes  grotesques.  L'auteur  figure  le  Teufelstein  et  le 
Kanzel.  Le  Milseburg  s'eleve  a  2,3go  p.  p.,  la  Steinwand  a 
1,182  p.  p.  ,  I'Ebersberg  a  1,1 58,  8  p.  p.  sur  la  mer.  Le  ba- 
salte monte  encore  plus  haut.  Le  gres  bigarre  est  horizontal , 
ou  fort  incline  ,  et  ca  et  la  fendille.  Le  muschelkalk  est  moins 
elendu  ;  11  entourc  les  cones  ,  el  il  parait  avoir  ete  souleve  et 
altere  au  mont  Eube.  Celte  roche  contient  de  I'argile  a  gypse 
fibreux  ,  a  Gcrsfeld  et  a  Schackau  ,  el  elle  offre  ,  ca  et  la  ,  de 
fortes  inclinaisons.  Le  cone  de  Slilseburg  s'etend  du  sud  au 
nord ,  des  fentes  le  traversent,  son  pied  est  convert  de  blocs. 
Le  Lydenkuppel  est  calcaire.  Entre  Ivleinsassen  et  Schlackau  il 
y  a  du  basalte  a  amphibole  et  du  tuf  balsatique ,  ca  et  la  stra- 
tiforme.  Cette  espcce  de  Peperino  renferme  ,  dans  une  pate 
cendree  ou  rougeatre  ,  des  morceaux  de  phonolithe  altere 
Ji  mica  et  amphibole,  du  feldspath  bibinaire,  du  mica ,  de 
ramphibole  ,  du  pyroxene  ,  de  I'olivine  ,  du  fer  magne- 
tique,  du  titane  oxide  ,  du  quartz  ,  du  basalte,  de  la  wacke  , 
du  gres  ,  de  I'argile  ,  du  micaschiste  ,  du  gneis  ,  de  la  chlorite 
schisteuse  ,  des  masses  feldspathiques  vitrifiees  ,  des  fragmens 
prcsque  ponceux  ,  et  du  'calcaire.  L'auteur  regarde  fort  judi- 
cieusemenl  cette  breche  coramc  soulevee  el  forniee  en  meiiie 
temps  (pie  le  cone  phoiiolithique  du  Milseburg  Une  autre  bri-- 
che  basallique  a  am])liibiili' ,  olivine,  gres  et  calcaire,  ros- 
soit  pres  dubasallc  du  Wadbcrg.  II  y  a   des  blocs  dc  porphyre 


.i8^  Geologic. 

epais  a  Sassen.  Lc  Stellberg  est  phonolithiquc.  Le  Slcin  ou 
Teufelswand  est  remarquable  par  ses  colonnes  et  sos  feates. 
Lc  Maulkuppc  et  Bubenbader-stein  sont  nioins  inleressans.  Le 
Pferdekopf  est  uiie  masse  pbonolithique  entouree  de  basaltes. 
Entre  ce  cone  et  I'Eube  il  y  a  un  enfoncement  crateriformc  , 
d'ou  s'eleve  uae  pointe  tronquee  de  basalte.  Lephonolithe  y 
passe  au  trachyte  ,  et  cette  derniere  roche  a  ete  decouverte 
jusqu'a  present  au  Hohe-Berg,  dans  le  Heusenstanimerwald  , 
entre  Diezeubach  et  Gra'enbrucher-Hof ,  pres  de  Frankfurt  , 
et  a  Sporneiche  ,  pros  Urberach.  Ce  trachyte  ressemble  a 
celni  du  Monte-Grotto  ,  dans  les  Euganeens.  Le  basalte  est 
poreux  autour  du  cratcre,  et  contient  de  la  cliabasie.  Des  tufii- 
Lolaires  rougeatres  el  gris  oa  noirs  couvrent  le  fond  et  les 
cotes  dela  cavite,  et  renferment  de  I'amphibole  dodecaedre,  et  de 
i'augite  triunitaire.  L'auteur  ne  decide  pas  si  ron  doit  admettre 
que  cet  enfoncement  a  ete  un  cratere ,  ou  s'il  nc  s'est  forme 
qn'accideutelleraent.  L'Efersberg  ,  pres  Poppenhausen  ,  est 
pbonolithique.  Enfin,  l'auteur  termine  son  intcrcssantmemoire, 
par  la  descrij)tion  des  phonolithes  du  Rhon.  II  ne  s'y  trouve 
que  du  feldsj)at!i  bibinaire  et  unitairc  ,  peut-etre  de  I'albite, 
rarement  du  titane  oxide  et  de  petits  fdons  de  niesotype. 

122.  Observations  geologiques  ,  faites  dans  le  conile  de  Soinma- 
tino ,  en  Sicile ;  par  le  P.  D.  Greg.  Barnabe  La  Via,  doyen  cas- 
sinois  et  secret,  de  I'Acad.  Gioenia  de  Cataue,  pour  I'histoire 
naturelle ,  et  directeur  du  cabinet,  etc. ;  lues  dans  la  seance 
de  juiu  1824;  avec  une  figure  representaut  la  forme  de 
soufre  que  l'auteur  nomme  iinilairr  c'tnoussc'c.  [Gioriialc  Ar- 
cad.  ^9*.  vol.  ,  juillct ,    iSaS;  p.   '7) 

«  Apres  avoir  faitimprimer,  dit  l'auteur,  la  description  geolo- 
gico-mineralogique  des  environs  de  Cnllaiii'sselta ,  j'ai  eu  la 
pensee  de  continuer  de  memo  pour  les  autres  lieux  quo  j'ai  vi- 
sifes  de  suite.  Chemin  faisant  ,  vers  le  midi,  a  la  dislance  de 
»2  milles  <lc  ce  chef  de  valloe  ,  qu'a  bon  droit  j'ai  lixeo  coinuie 
centre  d'ouparlent,  comme  autant  de  rayons,  les  diversos  for- 
mations que  prcsente  notre  Ue,  on  parvient  au  petit  village  do 
Svmmatino ,  comte  du  Prince  de  la  Trabia,  donl  j'entroprends 
mainteaant  de  faire  connaitre  la  geoguosie  ,  iion  nioins  (pie  les 
niineraux  (jui  soU'rcnt  a  I'cuvic  aux  observations  de  I'avidc  iiii- 
ucralogistc. 


Geologic.  "187 

..  En sortant  done  deCaltanissettaet  se  dingeant  vers  le  susdit 
village,  on  trouve  de  grandes  plaines  semees  cii  et  la  de  petites 
elevations  marneuses  etd'eminences  de  calcaire  de  transitioa 
senii-cristallin,  communement  gris  ou  bleuatre ,  compacte  ou 
torreux,  non  depourvu  de  corps  organiques ,  souvent  fetide 
par  frottement,  faisant  etinceler  le  briquet,  et  qui  s'elevant 
en  cretes  ,  rarement  interrompu  par  des  vestiges  de  terrains 
terliaires  ,  m'a  paru  quelquefois  uni  a  d'autres  roches  subor- 
donnees,  comme  la  marne  calcarifere  terreuse  et  quelque  strate 
de  terre  vegetale.  On  distingue  parmi  ces  eminences  ,  la  nion- 
tagne  de  Misdeci,  toute  forniee  du  meme  calcaire,  qui  montre 
le  mume  caractere  et  le  meme  gisement. 

»  A  peu  de  distance  de  cette  montagne,  se  presente  la  haute 
elevation  de  Monte-grande  ,  formee  de  sulfate  de  chaux  cristal- 
lise  en  fer  de  lance.  Les  reflels  des  rayons  solaires  qu'elle 
lance  obligent  a  detourner  la  vue.  II  jaillit  a  la  base  de  cette 
grande  elevation  une  source  sulfureuse  vulgairement  appelee 
eau  mintina  ;  et  Ion  rencontre  ca  et  li  ,  a  la  surface  du  sol ,  quel- 
ques  traces  de  selenite  surchargee  d'acide  sulfurique,  dite  bres- 
cale  ,  d'oii  les  mineurs  experts  presument  qu'il  y  a  dans  le  voi- 
sinage  des  strates  de  soufre. 

»  Finalenicnt,  de  Monte-grande,  oix  Ton  pourrait  ainsi  ouvrir 
une  riche  soufriere ,  on  passe  en  un  court  trajet  au  comte  de 
Sommatino  ,  qui ,  dans  toute  son  etendue  ,  (quatre  milles  du  S. 
au  N. ,  autant  de  IE.  a  I'O. ,  et  sur  une  surface  de  900  palme 
(ancienne  mesure  sicilienne),  n'offre  que  deax  epoques  de  for- 
mation ,  c'est-a-dire  continuation  du  calcaire  de  transition  dont 
nous  avons  donne  la  description  succincte,  laquelle  s'observe 
particulicrement  a  Crapnria  et  Bmcn.  Ce  calcaire  ne  devient 
pas  blanc  par  la  calcination  ,  ce  qui  parait  occasione  par  I'abon- 
dance  des  veines  d'argile  ferrifere  qui  sy  manifeste  ties-sou- 
vent;  neanmoins  il  est  tres-propre  a  faire  de  bon  mortier  pour 
les  constructions  en  general,  et  particulicrement  les  bydrau- 
liqucs. 

»  On  docouvre  de  temps  en  temps  del'argile  schisteuse  en  di- 
vers lieux  ,  comme  aussi  de  I'argilc  liguline  ,  mais  tres-mauvaise 
pour  tons  les  ouvrages  en  terre  cuile  ,  a  cause  de  la  surabon- 
«laMce  de  quartz  et  de  la  petite  (juanlite  d'ahnnine  ^\\\\  s'y  trouve. 
Au  reste,  cette  argi'.c  ,  avcc  \'nirn(iint  grisc  commune,  ne  nu'- 
ritc    pas    d'attcnli'jn    particulicre,    parce  quelle  nc  sc  montic 


■f88  Geologic.  No.  122. 

pas  en  assez  grando   quantite  pour  marqaer  dans  la  formation 
de  ce  sol. 

«Nous  citerons  coniniedijrne  d'observationle  sulfate  de  chaux 
de  troisiemc  formation  qui  se  rapporte  a  la  seconde  epoque, 
lequel  constitue  unc  roche  a  cristallisation  nienue  et  dont  sont 
forniees  les  hauteurs  i  Craparia  Mintina  ct  Bruca,  ou ,  deve- 
nant  tres-blanc  par  la  calcination  ,  il  doit  s'employer  utile- 
inent  pour  la  construction  et  la  decoration  interieure  des  habi- 
tations. 

1)  A  la  meme  epoque  se  rapporte  le  soufre  qui ,  d'excellente 
qualite  et  en  abondance,  s'extrait  a  Bruca  ,  ou  j'ai  eu  I'occa- 
sion  d'en  observer  un  curieux  phenomene  dans  la  montagnole 
dite  la  Grande  Soiifricre,  laquelle,  liee  a  d'autres  grandes  eleva- 
tions, est  accompagnee  en  dessus  de  chaux  carbonatee  ter- 
tiaire  compacte,  terreuse ,  de  couleur  plombee  ou  grisatre ; 
puis  en  dessous ,  de  gypse  compacte  plus  ou  moins  cristallise, 
qui,  mele  avec  la  marne  azuree,  sert  de  matrice  au  soufre. 

»  Vers  I'annee  1787  ,  le  feu  alhime  par  hasard  ou  a  dessein 
dans  une  crevasse  de  cette  montagnole,  apres  avoir  brule  pen- 
dant plusieurs  annees  comme  un  volcan  en  action,  etant  fina- 
lement  parvenu  en  has  dans  le  cote  du  S.-E.  vers  la  fin  de 
I'annee  i  789  ,  il  s'epanclia  de  cette  grande  soufriere  un  quan- 
tite de  soufre  fondu  telle  que  ,  malgre  la  recolte  de  800,000 
quintaux  qui  en  fut  faite  ,  le  courant  ne  s'arreta  que  dans  I'eau 
lie  la  riviere  salee  {Imera  meridionale) ,  qui  coule  a  quelque  di- 
stance et  divise  les  deux  grandes  valles  de  Noto  et  de  3Iazzara. 
II  parait  que  cet  incendic  continue  encore,  puisqu'on  voit  de 
temps  en  temps  sortir  du  sommet  de  la  montagnole  quelque 
eolonne  de  fumee  qui  se  dissipe  proniptement.  II  y  a  apres  cela, 
dans  cette  montagnole,  des  cavites  apj)elees  garbare,  dans  ces 
trous  d'ou  Ion  extrait  le  soufre,  que  quelquefois  j'ai  vu  uui  k 
la  chaux  carbonatee  incrustante  impregnee  d'hydrogcne  sulfure. 
Cc'i garbarcs  sont  tapissecs  de  tres-bellescristallisations  de  soufre 
disseminees  dans  la  chaux  carbonatee  cristallisec  a  dent  de  co^ 
chon.  En  les  examinant  et  comparant  avec  celles  publiees  jus- 
qu'a  ce  jour,  j'y  ai  trouve  une  variete  que  je  ne  sache  pas  avoir 
)Ue  decrite  el  dont  je  presente  ici  la  figure.  Nous  savons  d'apres 
Ilaiiy,  que  la  forme  de  soufre  qu'il  a  nonimee  unitaire. ,  est  la 
primitive  epointee  a  deux  angles  solides  lateraux.  Or,  dans 
f  elle  dont  il  s'agit  ct  que  jc  crois  devoir  ajipeler  unitaire  c'mous- 


Geologic.  1 89 

xce  ,  la  cristallisation  reunit  les  deux  fci  nirs  unitairc  et  emoussee 
tie  Ilaiiy,  c'est-a-clire  qu'ouire  la  tioiicature  de  deux  angles  so— 
lides  lateraux,  les  aretes  correspondantcs  aux  angles  aigus  de 
cette  troncature  sonl  lemplacees  cliacune  par  une  facette  incli- 
nee.  Oa  trouve  pareillement  dans  ces  garbares  de  tres-belles 
cristallisations  de  strontiane-sulfatec ;  la  forme  e'pointe'e  de 
Haiiy,  et  lenioure'e  y  sont  tres-communes ,  comme  aussi  une 
variete  dependante  de  la  forme  entourt'e  avec  modifications  sur 
deux  facettes  alternes  Z  et  M. 

)>  Le  geologiste  ne  doit  pas  encore  s'arreter  aux  seules  forma- 
tions indiquees.  A  pen  de  distance  de  Canalotto  ,  par  le  nord, 
on  voit  un  grand  strate  horizontal  de  chaux  carbonatee  spon- 
gieuse  blanche,  tres-fine  et  tendre  au  toucher  ;  lequel ,  rasant  le 
sol,  forme  d'abord  une  masse  de  20  pieds  d'epaisseur,  et  s'e- 
tend  avec  le  meme  gisement  sur  plusieurs  milles.  On  tioiive  la 
partoiit  I'ocre  de  fer  jaune  tres-souvent  uni  a  la  pyrite  martiale 
qui  s'expluite  en  grande  quantite ,  particulierement  dans  le 
jardin   Trahia. 

»  Dans  plusieurs  endroits  du  terrain  decrit,  il  y  a  des  sources 
d'eaux  sulfureuses,  surtout  au  pied  de  la  montagne  de  la 
grande  soufriere  ,  et  dans  les  fonds  de  Mintina  et  de  Canalotto. 
La  source  du  jardin  Trabia  est  ferrugineuse;  celle  qui  sort  en 
abondance  a  Canalotto ,  du  pied  d'une  petite  colline  de  sulfate 
de  chaux,  est  seleniteuse.  II  est  a  desirer  que  les  principes  de 
ces  caux  minerales  soient  determines  avec  plus  de  soin,  et  qu'on 
entire  un  meilleur  parti.   »  M.   G. 

iv3.  Observations  ceologiques,  faites  aux  environs  de  Nicosia, 
en  Sicile  ;  par  le  P.  D.  Greg.  Barn.  La  Via  ;  Observations  lues 
dans  la  seance  de  mars  iSaS,  etextraites  du2<:.  vol.  des  actes 
de  ladite  Academic.  {Giorn.  Arcadico;  80.  vol.,  aout  iSaS; 
p.  1 66.)  V.  le  Bullet.  To.  IX,  n".  21. 

Commencant  a  observer  la  geologie  de  laSicile,  I'autcurad'.i- 
bord  decrit,  dans  un  memoire  qui  a  ete  ini[)rinie  ,  les  environs 
de  Caltanissetta  ,  pris  sur  une  etendue  de  \i  milles  de  diamt- 
tre  ;  il  a  ensuite  esquisse  le  territoire  dc  Sommatino,  ou  il  a 
trouve  cette  nouvelle  cristallisation  de  soufre  que  I'Academie 
a  vuc  avec  interet.  Dejmis  lors  ,  son  confrere  ,  M.  Alessi  , 
a  fait  la  description  physico-mineralogique  des  champs  A' JCnitii 
(r.ujouid  hui  Castro-Ginrnnni,  pclitc  villc),  fjui  conlinoiU  av. c 


i90  Geologic.  N°.  123. 

coux  de  Callanissetla  ct  de  Nicosia.  Croyant  utile  de  continuei- 
a  etendre  cetlc  description  geologique  dc  la  Sicile,  M.  La  Via 
rattache  niaintenant  lo  tenitoire  de  Nicosia,  sa  patrie,  a  celui 
de  Castro-Giovanni. 

Nicosia,  cite  sortie  des  ruiaes  de  I'antiquc  Erbila  ,  o?V  di- 
Stante  d'environ  6  milles  du  niont  Avlcsino ,  au  pied  des 
monts  Erti,  ce  qu'on  appelle  aujourd'hui  Madonie  ct  nionta- 
gnes  de  Caronia,  a  35°  Sa'  de  latitude,  et  32°  26'  de  longitude, 
pi-enant  pour  premier  meridien  celui  de  I'lle  de  Fer.  Elle  est 
situee  sur  deux  liautes  coUines,  qui  sont  eutierement  occupees 
par  les  habitations.  Le  ruisseau  Salato  la  baigne  de  10.  au  S., 
et  celui  de  Capizzi  du  cute  du  N.  ;  ces  deux  branches  de  fleuve 
vout  se  reunir  au  Simeto.  Le  vaste  tenitoire  de  Nicosia,  re- 
nomrae  pour  sa  fertilite  en  grains,  vins ,  huile,  etc.,  confine 
avecceux  de  Leonforte  au  S.,  d'Artesino  au  S.-O.,  deSperlinga 
i  I'O. ,  de  Capizzi  au  N.,  et  de  Kossoria  a  I'E.  II  a  presque  16 
milles  de  diametre  ,  et  est  tout  entrecoupe  de  luonts,  de  vaulx , 
de  rochers. 

Le  calcaire  de  transition  de  seconde  a  troisierae  formation , 
la  niarne  calcarifere  et  I'argile  schisteusc  tcrtiaire,  dite  dans  le 
langage  du  pays  Tufo,  sont  les  terrains  qui  servent  de  base 
aux  diver.ses  formations  que  presentent  les  environs  de  Nicosia, 
Ce  sont  eux  qui,  impregnes  d'eau  pendant  la  mauvaise  saison  , 
causent  ensuite  en  se  detrempant  ces  terribles  ecroulemeus 
qu'on  observe  partout  dans  ce  vaste  territoire  et  qui  plusieurs 
fois  ont  entraine  les  habitations  avec  eux,  conmie  on  le  voit 
claireraent  au  lieu  dit  f^alancayOh  etait  dans  un  temps  la  meil- 
leure  partie  de  la  cite,  partie  dont  on  ne  decouvre  maintenanl 
aucun  vestige. 

Le  susdit  calcaire  de  transition ,  communement  d'un  gris 
plus  ou  moins  fonce  et  quelquefois  rougeatre  ,  a  textm-e  grenuo 
et  semi-cristalline,  cassure  ecaillcuse  etinegale,  souvent  fetide 
par  frottement ,  prive  de  corps  marins  ou  montrant  seulenicnl, 
parfois  quelque  noyau  pierreux  qui  represente  la  coine- 
d' Amnion,  se  decouvre  particulierement  ii  Monte  McUngilo , 
dit  autrement  Timponc-bianco  ,  ou  s'elevant,  en  masses  desor- 
donnces,  il  forme  des  escarpemens  traverses  de  lonyues  cre- 
vasses. A  la  Perciala,  il  presente  des  elevations  indepcnd^ntcs, 
(lui  conscrvent  la  meme  situation  geognostique.  Au  Speronc , 
MX  PorlcUc,   au   Molino-nunvo  cX.    ii   liln/pciiitso  ,    stratifie  con- 


Geologic.  191 

fusement ,  il  parait  subordoniie  aiix  bancs  de  gypse  et  fournit 
dc  Ui'-s-belles  varietes  de  inarbres  dc  divcrscs  couleurs,  dont 
on  pent  voir  quelques-uns  mis  ea  tieuvrc  a  la  fontaine  de  la 
place  du  dome.  Cecalcaire  ne  blancbit  pas  par  la  calcination,  et 
fait  un  mauvais  moitier  toutes  les  fois  que  par  imperitie  les 
niacons  le   melent  a  I'arenaire  argileuse. 

A  la  formation  dont  il  s'agit  appartient  la  Pictra  sercna  , 
Gminvacke ,  de  couleur  grise  azuree  dans  I'interieur,  mais  jau- 
natre  k  la  surface  des  masses  ,  laquelle,  posant  toujours  sur  ie- 
dit  calcaire  ,  se  mauifeste  parliculieremcnt  dans  les  elevations 
du  CaslcUo  et  de  Rocca  pavida  pres  des  babitations ,  et  sur  les 
niontagnes  de  San-Martino ,  et  de  Grafagno,  de  Giumaila  et  de 
Cnmpauito  ,  ou  elle  constitue  des  rocbers  escarpes  en  pointes 
et  taillades ,  ou  bien  se  montre  en  bancs  inclines  divises  par  de 
prandes  fentes  verticales.  La  grosseur  de  ses  clemens  varie  ,  et 
il  y  en  a  qui  ressenibic  plutot  a  une  Ijrecbe  ,  comme  on  le  voit 
au  F/ii/ncllo ,  a  Pietra—loiiga,  aux  Iitcwcinlc,  tandis  que  dans  la 
Valanga  Ton  exploite  une  variete  qui,  ayant  le  grain  tres-fin, 
peu  de  parties  quartzeuses  et  beaucoup  de  ciment  argileux , 
s'emploic  comme  une  pierre  de  taille  avantagouse  pour  beau- 
coup  d'ouvrages. 

Mais  les  roches  qui  dominent  principalemcntaux  environsde 
Nicosia  ,  appartiennent  a  I'epoque  tertiaire.  Le  calcaire  niar- 
neux  de  cette  formation  est  presque  horizontal  ou  legerement 
incline  ;  les  strates  n'ont  pas  une  grande  puissance;  il  y  en  a 
au  reste  depuis  lo  pieds  jusqu'a  4  lignes  d'epaisseur  ;  leur  cou- 
leur est  cendree  dans  le  milieu  et  jaunatre  k  la  superficie.  Ces 
strates  alternent  avec  de  petits  lits  de  selenite  a  cristallisatiou 
menue  et  desoufre  compacte.  Ce  calcaire  s'etcnd  en  une  longue 
cbainc  de  montagne,  et  on  le  voit  tout  d'abord  dans  les  col- 
lines  de  Saint-Jean,  subordonne  a  une  arenaire  rouge  tres- 
abondante  en  ciment  argileux  ;  de  la  il  traverse ,  avec  indepen- 
dance  ,  les  montagnes  de  la  Perriera ;  interrompu  par  les  vallees 
de  la  Pcca  et  de  Cannlotio ,  11  rcparait  dans  la  montagne  du 
Romilo,  du  Ciappicre  ct  des  Mucciarelle ,  et  continue  a  se  mani- 
festcr  par  toutes  les  favarc ,  laissant  voir  neanmoins  de  temps 
en  temps,  k  la  base  de  ces  montagnes,  le  terrain  marncux.  C'est 
un  grand  spectacle  qu'oliVc  k  loeil  do  I'observateur  une  lorma- 
lion  si  vasle  qui ,  se  prescntant  d'abord  inclinee  ,  va  peu  a  puu  se 
tcrniiiici-  borizontalemciil.  A  la  Vcrricni,  dans  toutc  lininicnsc 


i92  Geologic.  N^  123. 

vallee  «lu  flcuve  Sa/so,  ellc  odVe  Ic  nieme  gisement  et  le  niome 
ordre  de  slratification.  On  dccoiivrc  soulementde  temps  a  autre 
quelqucaiiias  suhordoniic  dc  calcairc  quartzifcre  qui  donue  des 
etincelles  par  le  choc  du  hriquet  et  que  Ics  ouvriers  appeUent 
pierre  S.  Pctrigna.  On  emploie  avec  avantage  le  calcairc  susdit 
pour  les  ouvrages  d'architecture  ;  les  strates  les  plus  epais  four- 
nissent  des  colonnes ,  des  Lalustrcs  et  des  pierres  de  tailie  ; 
ceux  plus  minces,  appeles  ]kBalatelle,  scrvent  pour  marches 
d'escaliers  ,  dalles  et  autres  usages  analogues.  On  ohtient  aussi 
de  ceite  pierre,  par  la  calcination  ,  un  bon  mortier  pour  la  ma- 
connerie,  mais  qui  n'a  aucune  blancheur. 

A  la  meme  epoque  appartient  I'areuaire  ,  qui  sc  decouvre 
dans  toute  I'etendue  de  ce  vaste  territoire  ;  tantot  rouge  ,  tantot 
Llanche ,  grisatre  ,  et  tantot  bigarree  dc  ciment  ordinairement 
argileux.  Subordonnee  a  la  marne  et  k  I'argile  de  plus  ancienne 
formation  ,  elle  est  regulierement  stratifiee  ;  sa  texture  montre 
un  PTain  cristallin ,  et  elle  est  douee  d'une  telle  duretc  ([u'clle 
constitue  une  pierre  assez  solide  pour  etre  employee  dans  la 
construction  des  plus  grands  edifices.  On  la  voit  quelquefois 
comprendre  indistinctement  des  cailloux  de  terrains  de  transi- 
tion ,  comma  a  la  Tina  del  Drago  ,  et  dans  le  Latifondo  del 
Cioto.  Celle  de  S.  Anna  et  de  Monte  oliveto ,  est  blanche  et  de 
fracture  ecailleuse ;  les  rochers  de  Ragomicra ,  de  S.  Basile ,  de 
S.  Marco,  Ae  Mercadauic  et  de  Piemartino ,  sont  de  couleur 
grise  azuree.  Dans  le  vif  de  ces  rochers,  de  quelque  nature 
qu'ils  soient,  on  trouve  excavees  dc  norabreuscs  grottcs  qui 
servent  d'habitations  aux  paysans ;  et  dans  quelques-unes  on 
observe  d'antiques  sepulcres. 

II  faut  rapporter  a  la  meme  formation  ces  immenses  strates 
d'argile  schisteuse  bituminifere  ,  alternant  avec  une  autre  ar- 
gile  schisteuse  jauniitre  qui  se  montre  dabord  dans  la  F'alanca, 
dcrriere  leglise  de  Saint-Michel ,  et  s'ctcnd  d'un  demi-millc  en- 
viron. II  y  a  a  Zafarana  un  autre  de  ces  strates  qui  sc  continue 
))cndant  plusieurs  niilles  ;  le  meme  se  decouvre  dans  Ic  Lati- 
fondo du  Casalc  ;  mais  dans  la  vallee  du  Sccours,  le  schisle  argi- 
leux bituminifere,  contenant  d'aulres  terrains  subordonncs  , 
commc  la  marne  calcarifere  terreuse  et  I'arcnaire  grisc  com- 
mune, forme  une  haute  elevation  ou  ,  en  1812  ,  cc  combusti- 
ble,   ayant   ete  allume   par   I'liydrogenc    ennamino,    produisil 


Geologie.  1 93 

pendant  trois  mois  une  fuinee  proportion nue  ,  faux  volcan  qui 
vn  partie  cuisit  et  en  partie  fondit  les  strales  les  plus  voisins 
de  son  foyer,  sans  les  detacher  ni  en  alterer  la  position. 

La  susdite  formation  se  continue  par  le  ijypse  qui ,  tantot 
gris,  tantot  incarnat,  et  tantot  blanc  de  neige  ,  fournit  I'albatre 
gypseiix,  qu'on  pourrait  substituor  a  celui  de  Volterra  dans  les 
ouvrages deluxe.  II  forme  des  monticules  isoles  a  Val  di  Nora^ 
a  la  riviere  Salee  et  au  Gambero  ,  lieux  ou  il  alterne  toujours 
avec  la  niarne  azuree  jaunatre.  Apres  cela ,  dans  le  Latifondu 
de  Malpcrtuso  a  la  Salina  ,  et  dans  toules  ces  collines  il  se. 
trouve  en  strates  reguliers  et  quelquefois  cristallises  en  far  de 
lance.  Dans  les  lieux  indiques,  ou  exploile  le  gypse  pour  les 
fourneaux  ;  il  devient  tres-blanc  par  la  cuisson  et  s'emploie 
avec  avantage  pour  construire  et  decorer  interieurement  les 
habitations. 

Dans  toutcs  ces  localitcs  apparait  le  soufie,  dispose  en  petits 
strates  dans  la  marne  azuree,  aux  endr  jits  ou  les  eaux  des  tor- 
rens  se  sont  ouvcrt  quelque  nouveau  lit  pres  des  aniasde  gypse; 
et  celui-ci  encore  quelquefois  plus  ou  nioins  cristallise  et  de 
couleur  grise,  contient  quelque  strate  de  soufre. 

Contigu  au  gypse,  se  trouve  le  sel  marin  fossiie  ,  qu'on  ex- 
trait  en  abondance  dans  la  vallee  de  la  Salina,  ou  ,  a  la  pro- 
fondeur  de  quarante  jjieds,  il  se  trouve  dispose  dans  1  argile 
ccndree  obscure  en  strate  fort  epais.  II  est  si  homogene  qu'il 
ne  s'altcre  point  au  contact  de  lair  et  pent  se  conserver  tou- 
jours sec  sans  prec;iutions  particulieres;  ce  qui  tient  a  ce  qu'il 
est  prive  des  muriates  deliquescens  de  magnesie  et  de  chaux 
qui  se  trouvent  dans  celui  des  autres  salines. 

Le  succin  ,  de  dilTerentes  couleuis  et  en  niorceaux  de  bonne 
grosseur,  se  montre  dans  les  bancs  d'argile  et  de  marne.  On  y 
rccueille  aussi  I'asphalte,  ou,  comme  on  dit  vulgairement ,  bi- 
tume  judaique,  surtout  dans  I'argile  schisteuse  bituminifere  de 
Soccorso. 

Les  argiles  qui  s'emploient  parfaitement  pour  tons  les  ou- 
vrages de  potier  se  tirent  principalement  des  pres  conimunaux 
iV/ltria,  de  Giardiiicllo ,  de  S. -Paolo  et  de  Montc-Olivato.  II  y  a 
encore  des  argiles  parsemees  de  pyrite  marliale  ,  jaune  do  lai- 
ton,  cristallisee  en  cube  et  en  oclaedre ,  lesquelles  se  trouvent 
en  abondance  au  passage  de  Castro-Giovanni  et  i!i  S.-Lucia  ,  do 
H.TojieXI.  ,- 


i:>4  Geologic.  1\°.  1^3. 

iiieiiie  qu'on  Ironvc  ces  arjjilt's  en  masses  rcnifoimcs  avcc-  nxi(|(> 
dc  fer. 

II  y  •>  aiissi  I'argile  smectique  a  S.-Giacomo  ,  Cirata  ,  Ixocca- 
Sciiio  ,  Faliinchc  di  S.-Anna,  et  dans  la  vallee  de  Sainf-Elic  , 
argile  qui  sert  en  ce  pays  de  terre  a  fonloii. 

Telles  sont  les  diverscs  formations  et  les  roilies  qui  s'ob- 
servent  aiix  environs  de  Nicosia.  Outre  les  argilrs  et  les  marnes 
qui  en  constituent  la  masse  principale,  le  calcaire  de  transition 
de  seconde  a  troisienie  formation,  la  grauwacke,  I'arenaire 
tertiaire ,  le  gypse ,  le  soufre,  le  sei  gemme,  le  succin  ,  I'as- 
plialte,  et  I'ocre  de  fer  janne  sont  compris  dans  tout  ce  vasle 
territoire.  On  rencontre  de  temps  en  temps  des  cailloux  isoles, 
de  terrains  prinn>rdiaux,  comme  de  gi'anit,  de  gneiss  et  tit; 
schiste  niicactj ;  mais  ils  ont  certainement  ete  transportcs  jiar 
les  grandes  inondations,  puisqu'il  n'existe  dans  ces  contrees 
aucun  lieu  d'ou  Ion  puisse  conjccturer  qu'ils  aient  tite  aira- 
chtjs. 

Enfin  les  eaux  minerales  sont  analogues  aux  terrains  d'ou 
elles  sourtlent.  Toutes  les  sources  de  la  Sali/ia  sont  salecs , 
et  de  meme  celles  dela  riviere  qui  passe  dans  le  voisinage.  Les 
eaux  de  Valdiiiora  el  de  Malpcrluso  sont  seleniteiises ;  les 
fontaines  de  la  Ramosa  et  de  la  Caslagna,  sont  ferrugineuses ; 
et  finalement  sont  sulfureuses  les  deux  sources ,  I'une  de  S.- 
Gioi'nnni ,  pres  de  la  Perriera,  etl'autre  de  la  Pece  au  Canalotlo, 
ainsi  nommee  parce  qu'elie  dt^gorge  du  petrole  conjointenicnt 
avec  I'cau.  Ces  deux  sources  sont  eprouvt-es  comme  trts-uliles 
pour  les  maladies  cutant-cs  ,  et  ce  sont  aussi  celles  auxquelles 
les  anciens  ecrivains  des  clioses  remarquablcs  de  la  Sicile,  ont 
attribue,  outre  une  saveur  de  lait,  beaucoup  d'aulres  (jualitcs 
mtidicinales. 

II  y  a  une  petite  Macnluba  (c'est-a-dire  une  Salse)  dans  le 
Latifondo  dc  S.-Sdvcstro,  laquelle  est  situee  dans  les  terrains 
marneux  remplis  d'eau  saltJc  ,  et  produit  des  eminences  en 
forme  conique  ,  du  centre  desquellcs  sortent  en  gargouillant 
Teau  et  la  fange.  Ces  eruptions  durent  pendant  toutl'liivor  et 
denieurent  tout-ii-fait  seches  durant  la  saison  cliaude.  J'ajoiitc 
encore  une  chose  digne  d'atlention,  c'est  que  dans  tout  le 
pays  que  jai  decrit,  il  ne  m'est  pas  arrive  de  trouver  aucune 
coquille   fossile  ou  petrification  do  corps    marins  ,  si  abondans 


Geologic.  195 

en  Sicile  el  dans  les  roclics  luenies  couligues  au  tenitoire  dont 
j'ai  parle.  M.  G. 

124-  Lettre  db  M.  Menge,  de  Nune-Tagilskoi  ,  a  9.4  niilles  N.  de 
lekaterinbourg,  en  Russie.  (  Zeitschr.  fib-  Mincralog.  ■  sept. 
1826, p. 245. ) 

A  Nijne-Tagilskoi ,  il  y  a  une  butte  de  fer  magnetiqne,  des 
minerals  de  cuivie  et  des  lavages  dor  qui  donnent  une  livie  d'or 
par  semaine.  Surl'Outka,  pres  Oulkinskoi,  il  y  a  du  schiste  ar- 
gileux,  et  la  crete  de  I'Ural  esl  composee  de  serpentine.  AuiMed 
de  la  serpentine  du  montPugina  (?J,  reposant  sur  le  talc  schiste 
il  y  a  sous  la  terre  vegetale,  du  Platine  ,  de  I'Or  et  du  Plomb 
natif  dans  un  talc-schisle  decompose  ;  4o  quintaux  donnent 
\  livre  de  platine  et  dor.  La  serpentine  contient  du  fermacne" 
tique,  et  peu  de  platine  sans  or.  Sur  le  cote  Est  dePu  >ina  la 
serpentine  passe  a  I'euphotide  et  a  la  diabase.  Le  plaline  se  re- 
trouve  dans  cette  derniere  roclie,  a  3o  verstesplus  au  nord  pres 
Baronschah,  et  il  y  git  dans  un  porphyre  vert  ,  reposant  sur 
du  calcaire  bleu  a  Kouschvinskoi,  pres  Tourinskoi,  Le  niont 
Gorablagodatt,  a  j  mil.  N.  de  Kouschvinskoj,  est  compose  de  fer 
oxidule,  etila  400  p.  dehaut,  ets'eleve  an  milieu  de  la  diabase. 
11  y  a  la  du  pyroxene,  de  la  sodaiite^  unamygdaloideinenatifere 
a  aniandes  de  spalh  calcaire  et  de  Paranlhine.  Lelongdela  Vil- 
va,  a  3  mil.  d(»  Kijne-Tourinskoi,  il  y  a  dela  serpentine  et  une 
couclie  talqueuse  remplie  d'or,  de  fer  oxidule  ,  de  fer  oliojste 
et  rarementde  platine.  L'or  se  trouve  dans  I'Ural,  dans  de  pptits 
lilons  pyriteux  de  la  diabase,  et  dans  des  filons  qnartzeux  a 
pyrites  du  schiste  argileux  et  talqueiix.  Plus  la  pyrite  a  passe 
a  I'etat  d'hydrate  ,  plus  il  y  a  d'or.  On  exploite  l'or  a  Bere- 
zovsky et  a  Nerviansky  sur  les  filons  quartzeux.  La  magncsie 
abonde  dans  toutes  les  roches  nietalliferes  entre  Ickaterin- 
bourg  et  Bogoslovsky,  al'exception  du  cuivrequi  est  pres  d'un 
calcaire  grenu  ,  ou  entre  ce  calcaire  et  un  schiste  tahpieux  ou 
argileux,  comme  a  Polevskoi,  a  5o  verst.  S.  de  lekaterinbouriv  • 
ailleurs  ,  ils  sont  entre  le  calcaire  et  le  griinstein  comme  a  Bo- 
goslovsky. Danscet  endroit,  des  roches  de  grenataccompagneni 
le  cuivre  ,  et  la  chaux  carbonatee  magnesifere  abonde.  A  Bere- 
sovsky  ,  I'oxide  de  chrome  est  mele  au  plorab  chrome  ;  ce  der- 
nier remplace  quelqn'efois   des   cristaux  de   spath  magnesicn. 


196  GeuLogie. 

Toiil  Ir  terrain  de  Beiesovsky  est  Au  scliisle  lalqiipiix  Piitouft? 
(le  serpentine,  ct  traverse  de  reseanx  auriferes.  An  N.  de  leka- 
lerinLoui"):; ,  rUral  ne  parait  pas  contenir  de  gres.  Le  cote  O. 
de  rUral  est  compose  de  schiste  argileux  ;  la  crete  est  sciprn- 
tineuse  ,  et  le  versant  est  feldspathique  et  talqueux ;  et  plus 
loin  vient  unezane  granitiqne  fort  basse  et  qui  a  200  niilles 
de  long.  On  la  connait  a  Miask  ,  Mourzinsk,  ou  11  se  trouve  des 
topazes  ,  des  beryls,  des  ametliystes,  des  tourmalines  ,  des  gre- 
nats,  etc.  Le  granite  regne  entre  Verkholourieet  Moursinsk  ;  ily 
a  du  griinslein  a  Alapaievsk  ;  et  al  a  zavode  (usine)  de  Souvonski 
commence  la  pegmatite  deMourzinsk.  LemontferriferedeNijne- 
Tagilskoi  appartient  a  la  formation  de  sienite  aurifere.  II  est  cu- 
rieux  que  lor  et  le  platine  ne  se  trouvent  que  tres-pres  de  la 
surface  terrestre  ,  et  I'argent  ,  le  cuivre  ,  le  fer  ,  fort  avant 
dans  la  terre. 

L'auteur  proniet  une  carte  topographique  de  I'Ural  ,  et  a  dii 
aller  en  juin  1  8a6  de  Kolyvan  dans  le  pays  des  Kirghis ,  a  Ner- 
tschinsk  ,  etc.  A.  B. 

125.  Observations  sue  la  geologie  du  cote  sud  de  la  vallee  On- 
tario J  par  F.  Romeyw-Beck.  [Americ.  Journ.  of  scienc.  ;  Vol. 
XI,  No.  2  ;  octob.  1826  ,  p.  2i3.  ) 

L'auteur  veut  montrer,  par  I'exemple  du  cours  et  de  la  chute 
du  Niagara,  que  les  rivieres  n'ont  pas  creuse  entierement  leurs 
lits,  mais  n'ont  fait  qu'occuper  des  vallees  dejk  existantes.  La 
digue  du  lac  Erie  est  un  calcairea  silex ;  des  rivieres  s'ecouleat 
dans  le  Niagara  dans  des  canaux  creases  dan-;  un  banc  argileux  ia- 
ferieur.  Le  calcai re  du  Niagara  setermine  au  nord  par  une  ligne 
ondulee  ,  et  les  rivieres  sont  desccndues  dans  la  plaine  par  ces 
cchancrures.  t»  cataracte  du  Niagara  n'a  jamais  tte  a  Lewiston, 
conime  on  le  pense,  mais  elle  a  commence  a  80  verges  dela  cas- 
cade actuelle.  L'auteur  entre  a  ce  sujet  dans  des  details,  pour 
montrer  que  dans  le  premier  lieu  ,  on  ne  trouve  point  de  trace 
de  I'existence  ancienne  dune  cataracte,  ct  il  donne  une  coupe 
de  I'ancien  rivage  americain  ,  entre  le  lac  Erie  et  Lewiston. 

ia6.  Observations    sur  lk  climat,  les  maladies,  la  geologie  et 
LES  rossiLES  DE  l'etat  DE  l'Ohio  ;par  Caleb  Atwater.  {Americ. 
Journ.  of  scienc;  Vol.   XI,  N°.  2;  oct.  1826,  p.  2?.4.  ) 
Tout  rOhio  est  secondaire  et  alluvial.  L'auteur  pretend  que, 

selon  son   attente  ,  a  niesure  que  le  pays  deviiMil   ciiltivr.    les 


Geologie.  1^7 

malailies  aigues  augmentcnt  et  les  maladies  de  foie  son!  lout- 
a-fait  communes.  En  automne  et  en  ete ,  il  s'eleve  de  certains 
points  Las  ou  eleves  des  vapeurs  fetides  qui  produisent  des  fie- 
vres.  II  y  a  beaucoup  d'arbres  fossiles  sur  I'Ohio  dans  les 
comtes  de  Washington,  de  Meigs,  Gallia  et  Lawrence,  et  sur  le 
Muskingum  et  dans  le  camte  de  Perry.  H  y  a  reconnu  du  Chene 
noir,  du  Noyer,  du  Sycomore,  du  Bouleau,  V  Jeer  saccharinum, 
le  Datier,  leCocotier  ,  le  Bambou  et  des  impressions  de  Cassia, 
de  feuilles  deThe  et  de  Fougeres  et  meme  des  fleurs  parfaite 
nieutconservees.  Les  grands  arbres  sont  dans  un  gres.  Pres  deRa- 
nesville,  il  y  a  des  plantes  destropiques  dans  un  gres  ;  et  le  long 
de  I'Ohio,  il  y  a  une  chaine  de  montagnes  qui  occupe  un  tiers 
dei'etatde  I'Oaio.  Sur  ces  montagnes,  on  trouvevers  lelac  Eric 
des  roches  primitives  roulees  qui  sont  venues  du  nord,  nord- 
ouest  et  nord-est  Elles  ressemblent  exactement  i  celles  des  lacs 
Superieur  et  Ontario  ;  elles  augmententen  nombre  eten  grfisseur 
en  allant  au  nord.  II  y  en  a  sur  la  cote-nord  des  montagnes  de 
Hillsborough,  et  point  sur  le  versant  oppose.  Elles  abondent 
dans  les  vallees,  commedans  cellesde  Whestone  presde  la  Dela- 
ware ou  elles  couvrent  un  calcaire  coquillier.  Le  long  de  la  meme 
vallee,  dans  le  comte  de  Madisson,  itn'y  a  ca  et  la  que  des  ro- 
ches primitives.  II  y  en  a  aussi  dans  rindiana,rillinois,  et  I'etat 
de  New-York. 
I'ij.   Sur  le  nouvel  etat  de  la  bepublique  centrale  d'Amkriquk 

ou  de  Guatemala.  Extraits  de  lettres  de  M.  Al.  de  Humboldt. 

(Ilertha;  i'.  annee,  6«.  vol.,  i^.  cah.,  i".  part.,  p.  i5i.  — 

Par  lie  Gt'ologiquc.) 

La  ligne  de  volcans  de  cette  repiiblique  s'est  elevee  entre  les 
roches  primitives  de  Veragua  et  Oaxaca ,  et  entre  ii^etiti" 
de  latitude.  Ces  chaines  de  gres  et  de  micaschiste  de  Veragua 
les  lient  avec  la  chaine  occidentale  de  la  NouvcUe-Grenade  ,  et 
cclle  de  granite  etgres  d'Oaxaca  les  reunit  au  grand  plateau  du 
Mexique  qui  a  ete  soul-eve  comme  eux.  Les  volcans  portent 
souvent  plusieurs  noms  dans  ce  pays ,  et  Ion  donne  aussi  ce 
noni  aux  domes  trachytiques.  Le  volcan  le  plus  meridional  est 
appelc  volcan  du  Barna  ,  qui  est  a  7  milles  au  nord  du  Golfo- 
Dulce.  Le  volcan  de  Papagaya  vient  apres  lui ;  il  est  a  4 000  toi- 
sos  de  la  cote,  et  a  5  milles  au  nord  du  cap  de  Santa- Calalina. 
A  I  est  il  y  a  trois  ancicns  vth  ans  actifs  pros  du  bord  sud  du  lac 
dc  IVicaragua,    savoir ,   Ic   volcan  de  Orasi  entre  Ic  Iii<j-Zahale» 


11/8  Geologic.  N".  127. 

ft  J\io-Ferlug;i  ,  Ic  volcan  de  'I'enorio  ot  le  volcan  del  Rincon 
de  la  Vieja.  Cc  dernier  parait  lie  a  la  cause  qui  a  pKoduit  le  cra- 
tere  du  lac  de  Js'icaragua.  Au  N.  du  Nicaragua,  e.ntre  ro"  5o'  et 
12°  3o'  de  l.titude  ,  on  est  inccrtain  suila  synonvmie  dcs  vol- 
cans.    Juanos   en   cite  quatie  :  le  volcan   Momhacho  an  S.-E. 
de    Grenade ,  le    volcan    de   Sapaloca  dans  le   lac  de  Nicara- 
gua ,  le  volcan  de  Masoya  entre  Ciudadde  Grenada  et  Ciudad  de 
Leon  ,  et  le  vulcan  de  Morniotombo,  k  Test  de  Leon.  Peut-etre 
lepremiers'appelleaussiBombachoou  volcan  de  Grenada. Levol- 
Gau  de  Malaya  est  le  pins  actif  de  tons.  Son  cratere  est  decrit  par 
Juarros  comme  n'ayant  que  5o  pas  de  diametre  ,  mais  la  lave  v 
Louillonne.  Pres  de  la  il  y  a  le  volcan  de  Mindiri  ou  Nidiri  qui 
a  eu  uneeruplion  en  1775,  et  dont  la  lave,  descendue  dans  la 
lagune  de   Leon,  y  a  tue  beaucoup  de  poissons.  C'etait  une 
eruption  laterals.  Entre  Leon  et  la  baie  d'Amapola  ou  Fonseca, 
il  y  a  quatre  volcans ,  nomnies  de  Telica,  de  Viejo,  Giletepe 
fc't  Guanacaure.    Le  volcan  de  Telica   est  encore  actif  comme 
ceux  de  Monibacho,  Morniotombo  et  de  Viejo.  Le  volcan  de  Gi- 
letepe est  aussi  appelu  volcan  de  Cosiguina.  A  I'ouest  d'Ama- 
pola des  volcans  s'elevent  sur  une  fente  qui  va  de  IE.  a  10.  , 
entre  i5°  i5'et  i3°  5o'  de  latitude  nord.  Ce  sont  les  volcans 
de  San-Miguel  ,  Bosotlan ,  Tccapa  ,  San-"\  incente  ou  Sacateco- 
luca,  San-Salvador,  Isalco,  Apaneca  ,  Pacaya  ,  volcan  d'Agua, 
deux   volcans  de  Fnego  ou  de  Guatemala,  Acatcnango  ,  Toli- 
man  ,  Alittan  ,  Tajumulco,  Sunil,  Suchilsepegues  ,  Sapolillan  , 
las  Hamilpos,  ou  plutot  deux  volcans  voisins  I'un  de  I'autrc,  ct 
Soconusco.  Parmi  cesvingt  volcans,  ceux  de  San-Miguel,  San- 
Yincente,  Italco,  San-Salvador,  Pacaya,   le  volcan  de  Fuego , 
Atitlan  et  le  volcan  de  Sapotitlan  ,  sont  actifs.  Le  volcan  d'l- 
salco  a  eu  de   grandes  eruptions  en  avril    1798  et  de  i8o5  a 
1807  ;  il  exbale  beaucoup  d'ammoniaque.  Le  volcan  de  Pacaya 
est  a  5  milles  d'Aniatcban  eta  lest  du  volcan  d'Agua;  il  est  en- 
toure  de   courans  de  lave,  de  ponce  et   de  sables  volcaniques. 
A  la  fin  du  16".  siecle  ,  il  y  a  eu  une  eruption.    Les  plus  ccle- 
bres  eruptions  sont  cellos  de  i565,  i65i,  1661,  16G8,  1.C71, 
1677  et  1775.  Celte  derniere  a  eu  lieu  au  bas  du  cone.  Le  vol- 
can de  Fuego  est  au  S.-O.  d'Aniigua  Guatemala ;  il  brule  en- 
core, et  ses  plus  grandes.eruptions  sont  celles  dc  i58i,  i586, 
it)23,  1705,  1710,    1717,   i75'.>  et  1-57.  Lesligncsde  volcans 
tntrc   Nuova- Guatemala   et  /.apolitlan  ,  ont   I,  air  d'etre  deux 


Geuhgic.  199 

fi'iiUs  dirij^ees  tie  IE.  a  I'O.  Elles  ressernblenl  a  uiic  feiUe  do 
liloii  (jui  aurait  ete  siipare  en  deux  pai-  une  faille,  et  dont  les 
deux  parlies  auraient  ete  eloignees  de  4  Ueues  de  distance.  Sur 
la  fenle  E.  sont  les  vokans  de  Pacaya  ,  d'Agua,  les  volcans  de 
Tuego  et  d'Acatenango  ;  sur  I'autre  les  volcans  de  Taliman  , 
Alittan  et  Sunil.  Le  volcan  d'Agua  est  une  des  plus  hautes  mon- 
t.ignes  du  centre  de  rAmeriqne;  il  est  enlre  Antigua-Guate- 
mala et  Mexico-Amatitan.  Sa  hauteur  doit  etre  entre  jySo  et 
■i4')o  toises.  M.  Hall  lui  en  donne  a53o  t.  II  a  rejete  de  I'eau; 
])robablement  ce  sont  des  eruptions  semblables  a  celles  du  vol- 
can d'lmbabura  dans  le  royaume  de  Quito.  II  a  la  forme  d'un 
cone  tronque,  et  ofFre  a  sa  cime  une  courte  ellipsoide.  Le  vol- 
cau  de  Soconusco  place  entre  i5°  Sg'  de  latitude  et  gS"  4i'  de 
longitude,  termine  la  serie  des  volcans  de  Guatemala.  On  n'en 
revoit  qu'a  220  milles  de  distance,  le  volcan  de  Calima.  C'est 
done  un  des  pays  de  la  terre  oil  I'inerieurdu  globe  est  le  plus 
librement  en  communication  avec  I'air.  Ily  a  probablenient  des 
domes  trachyliques  parnii  ces  35  volcans,  donl  i5  out  briile 
encore  dans  le  dernier  siecle.  A.  M. 

liS.   Melanges.    [Zeitsclirift  fur  Mineralos;ie ;    1825,  No.   10, 
p.  jy  1  et  577  ,  et  W"'.  i  i  et  12  ,  p.  498. ) 

M.  Eversmann  ecrit  a  i\I.  John  qu'iine  pluie  d'aerolithes  est 
tombee  en  i  824  a  Sterlitamak  a  200  werstes  d'Orembourg.  Les 
masses  avaient  une  forme  reguliere  octaedrique. 

M.  Schmidt  a  trouve  du  micaschiste  ferrifere  sembiable  a 
1  ilabirite  dii  Bresil ,  a  Sohnwald  ,  entre  Winterbourg  et  Ge- 
Ijroth  <lans  le  Ilundsriick. 

Les  lies  loniennes  onl  soulferl  d  un  tremblemenl  de  terre  le 
ig  Janvier  i825. 

Le  granite  de   Schuitanka  en   Sibcrie  contient  des  zircons. 

Les  1  1  et  12  aout  1824  il  y  a  eu  des  tremblemens  de  terre 
en  Italie. 

M.  Zinken  a  trouve  de  lor  natif  dans  du  quartz  et  du  sele- 
niure  de  plomb  pres  Tilkerode  dans  le  Hartz. 

!M.  Fr.  Kries  dit ,  dans  son  ouvrage  {Fan  den  Ursadicn  dcr 
lirdbchai.  Leipzig,  1820),  que  les  tremblemens  dc  terre  pro- 
viennent  de  phenomenes  galvanifjucs  souterrains.  II  suppose 
dfs  couches  galvaniqiics  (jui  ,    par    leur  contact  ,  dcconqioscnt 


2»l()  Geologic. 

1  i;aii ,  produisfnt  des  gaz  etenflamment  des  corps  inflammaLIea, 
M.  Slrine  communique  des  details  sur  Ics  sables  aurifeies 
>rOuves  pros  de  Kalherinenbury  et  a  Dercsow,  sur  le  bord  de 
la  Reva  ,  Schuralka  et  Kalata.  lis  soiit  separes  des  argiles 
schisteuscs  par  un  lit  iiiiace  d'arjjile  et  ils  sont  couverts  de 
tcrre  arjjilcuse  rouge  et  de  touibe  Le  sable  coutient  <les  fi'ag- 
mens  de  granite  ,  de  quartz  ,  d'agale  ,  de  fer  hjilrale  ,  etc.  Ces^ 
sables  provicnnent  ,  suivant  SokolofT,  de  la  destruction  des 
lilons  auriferes  des  niontagnes  de  Beresow.  M.  Ficinus  a  exa- 
mine les  sources  de  Toplitz,  et  y  a  trouve  a  peu  pris  la  lueine 
composition  dans  toutes. 

129.    ExTRAiTS  VK  tnTTRES.  [  Zcifschr/ft  J'iir  M//ici'ah^'ic f    i825,. 
K".   10  ,  p.  540  ,  et  ]\<".  11  et  12,  p.  489.  ) 

M.  Hessel  ecrit  de  MarLourg  qu'il  y  a  dans  les  coUines  da 
cote  sud  d'Ebsdnrf  un  depot  dc  calcaire  et  d'argile  plus  recent 
que  ie  quadersandstein  et  perce  par  l.i  dolerile.  Le  calcaire  co- 
rpiillier  est  blanchatre  ,  terreus  ou  compact,  et  a  filons  spatlii- 
qups.  C'est  le  calcaire  jurassique  ou  la  craie. 

M.  IldiTmann  annonce  une  carte  geologicpie  complete  du 
nord  de  I'AUemagne  «e  IEUjc  a  I'Ems  a  laquelle  il  va  ajonter 
le    cote    nord-ouest  de  la  Belgique. 

M.  Hessel  ofTie  des  observations  sur  la  pesanteur  specili<[ue 
de  la  ponce  qu'on  a  cstitiiee  trop  basse. 

M.  Pingel  ecrit  qu'il  a  visite  le  gres  ferrugineux  et  vert  de 
I'lle  de  Boruliolm.  Le  premier  gres  est  le  Icng  de  la  cote  oc- 
cidenlale  et  contient  du  lignite  charge  de  ler  hydrate.  11  al- 
terne  avec  des  argiles  noires  a  dicotyledons  ,  a  feuilles  et  fruits, 
de  dicotyledons  ,  de  monocotyledons  et  d'acotyledons.  11  y  a 
aussi  des  lougeres  ,  du  charbon  et  des  grains  de  succin.  Le 
fFealdclnj-  n'a  pas  encore  etc  trouve  dans  cette  He.  Pres  d'Ar- 
nages ,  la  craie  marneuse  olTre  I' Ammonites  Gentoiii ,  \e  Mjrti- 
lo'ides  Inbietus  et  des  impressions  d'algues  et  de  conferves. 

M.  Hessel  annonce  que  M.  Kohler  a  trouve  du  schisle  tripo- 
leen  { Policrsclticftr)  avec  des  impressions  de  poissons  dans  le 
Ihibichlswald  ,  et  qu  il  y  a  des  couronoes  d'Encrines  dans  le 
schiste  de  Solenhofen.  M.  IlolTnjann  decrit  un  noyau  ovale  d  a- 
galhe  dans  le  trap  d'llefeld  qui  montre  distinctement  que  la 
bilice  et  le  spalh  calcaire  y  sont  entres  par  infdtration.  Les 
amandcs  des  porpbyrcs  secondaires  do  Maiisltld  ^onl  toujours 


Geologie.  201 

Iiombees  de  deux  cotes  opposes.  L'auteur  pense  que  les  sources 
acidules  et  les  emanations  d'acide  carbonique  de  certaines  val- 
lees  de  Pyrmont  ,  de  Driburg,  etc.  ,  indiquent  que  ces  cavites 
ne  sont  que  des  fentes  volcaniques  en  partie  remplies  de  debris. 
M.  de  Meyer  decritune  carriere  de  calcaire  a  Ceritbes  a  trois 
quarts  d'beure  d'Alzey  sur  Ja  route  de  Flonbeim  sur  Je  Rhin. 
Ce  meme  calcaire  contient  a  Weinheim  des  os  dun  reptile  qui 
a  quclque  ressemblance  avec  les  Trionix  de  GeoflFroy  et  aussi 
avec  le  Crocodile.  A  Bruxelles  on  cite  une  Chelonie  dans  le 
calcaire  grossier. 

i3o.  Observatioms  geologiques  divkrses.  [Avchiv  fur  die  neuest. 
Entdeck.  mis  der  Urwelt  ,  de  Ballenstedt ;  vol.  VI,  cab  2  , 
1824,   p.  597.) 

Pres  de  Niederboben  sur  la  Werra  sous  Escbwege  en  Hesse 
on  a  trouve  dans  une  carriere  de  gypse,  un  ci-ane  de  rbinoceros, 
et  a  Grebendorf  a  une  lieue  de  la,  sur  la  droite  de  la  Werra  , 
dans  I'argile  alluviale  ,  une  dent  de  niamniouth  ,  de  20  livres 
pesant.  A  Bolobonow,  dans  le  cercle  de  Kirmiscbk  ,  dans  legon- 
vernenient  russe  de  Simbirsk  sous  56"  lat.  nord,  on  a  decouvert 
dans  le  fleiive  Kirmiscb  une  dent  d'elepbant,  qui  est  a  present  au 
musee  de  Moscou.  — Pres  de  Stoliberg  ,  dans  le  Harz  a  la  sortie 
de  la  vallee  de  Rottleberode  ,  il  y  a  le  mont  calcaire  du  Krei- 
selsberg  ,  qui  a  offert  des  os  de  bullle  primitif,  conserves  par 
le  docleur  Meblis  a  Claustbal.  —  Sur  le  boid  du  Solway-Firtb  , 
vis-a-vis  de  Brougb,  on  a  trouve,  a  3  pieds,  du  bois  qui  y  etait 
entene  depuis  plus  de  millcans. — On  a  trouve  sur  la  tourbiere 
de  Neukalden  en  Mecklembourg,  des  os  qui  ress  mblent  a  ceux 
de  rUrsns  spelaeus.  En  septembre  1824  on  a  deterre  a  Wruk- 
lewski ,  pres  Bombino ,  dans  le  grand-ducbe  de  Posen ,  3o  a  40 
crapauds  qui  etaient  dans  un  sable  leger  sous  6  pieds  de  terre 
jadis  remuee. 

i5i.  Notices  et  Extraits  des  euistres  de  la  Socikte  gkologique, 
(  Transact,  de  la  Soc.  gc'ol.  de  Londres  ;  vol.  2  ,  part.  I ,  p. 
i3o  :  nouv.  serie.  ) 

M.  Gideon  Mantcll  ofFro  a  hi  Societe  des  fossiles  du  gres  vert 
do  Tilgate-Forest.  Les  coiicbes  de  Tilgate  re|)ondent  a  celles 
dii  gr^s  ferrugincux  de  Sussex,  et  elles  peuvcnt  se  divisor  en 
co;!chcs  de  calcaire  argileux    et    d'.irgilc   (Asbburnbam)   et  en 


202  Gi'oIogLc. 

roucl.es  de  gres  ct  tl  argile  (Tilgalo-Fon'sl  j.  L'aiiteur  comiiiii- 
iiiqne  une  coupe  dune  carrii  re  de  gres  veit  pres  de  Horsliani. 
11  y  a  des  restes  dun  animal  dans  le  gres  calcaire  supeiieur  et 
a  Sedgwick  des  gres  a  paver.  A  Tilgatc  on  trouve  des  dents 
dun  Lacerta  et  dun  Rej)tile  herbivore  ,  des  reslcs  de  poissons, 
d'oiseaux  ,  de  crocodiles,  de  grands  sauriens  et  de  tortues  ; 
des  leiiilles  de  fougores  et  des  troncs  de  genres  vnisins  du  Cycas 
et  de  VL'upIiorliium.  M.  Yeats  ecrit  qu'en  creiisant  un  puils 
Jl  Streatham  comraon  (Surrey)  a  285  pieds  de  profondeur,  on 
a  trouve  dans  I'argile  de  Londres  des  Huitres  ct  d'autres  cn- 
quilles.  Une  coupe  des  lits  acconipagne  sa  lellrc.  M  J.  Yeats 
ofiTre  des  echantillons  d'une  roclie  quartzeuse  coquilliere  de 
Bronsgrove-Lickie.  C'est,  une  roche  intermediaire.  M.  Bostock 
donne  des  details  sur  une  couche  d'argile  contenant  des  cailloux 
et  recouvrant  le  gres  bigarre  duS.-O.  du  Lancashire.  Pres  do 
Liverpool  cette  argilc  a  jusqu'a  4o  pieds  d'epaisseur ,  et  ne 
contient  point  de  fossiles.  Les  cailloux  sont  du  schiste  ,  du  griin- 
stein  ,  du  quartz  et  du  granite.  I\L  Gordon  ra|)porte  que  la 
tcurbiere  d'Auldguissack  dans  le  district  de  Braemaron  (  Ecosse) 
olFre  trois  series  de  troncs  et  de  racines  de  pin,  placees  les  unes 
sur  les  autres.  II  y  a  done  Irois  I'orets  ensevelies  IM.  Marschall 
presenle  des  echantillons  de  cuivre  carbonate  dans  le  calcaire 
uiagnesien  de  ]\ewlon-Kynie  ,  pres  ladcaster.  On  exploilait  ce 
mineral  a  deux  niilles  IN.-O.  de  Knaresborougli  ii  Farnliani. 

i52.  PiKVUE  DU  Volume  I  {"i''  serie)  des  Transactioks  geologkjuf.s  , 
'de  Londres.  {Quarler/jy  Mcvicw  ;  sept.    182(5,  p.  5o^.) 

L  auteur  de  cet  article  commence  par  passer  en  revue  tons 
les  genres  fossiles  connus  de  qiiadrupedes ,  et  fait  remarquer 
que  ces  debris  gisent  souvent  sous  des  couches  marines.  A 
celtc  occasion  il  parle  des  coquilles  d'eau  douce  qui  se  trou- 
vent  dans  le  terrain  houiller ,  dans  le  gres  vert  (i)  ,  dessus  et 
dessous  le  premier  calcaire  tertiaire  et  dans  les  sables  terliaires 
superieurs.  II  semble  vouloir  en  deduire  que  des  formations 
d'eau  douce  et  d'eau  salee  se  sont  succcdees,  et  que  soit  par 
le  soulcvement   et  I'abaissement  succcssif  du  terrain  ,   soit  par 

1)  Ici  lauteur  est  roniplelcnieiit  dans  Icrreur  ,  autiiiic  coquillc 
il  iMU  douce  ,  bicn  rcconnue  telle  ,  n'a  ete  trouvec  dans  ens  terrains  , 
du  inoins  jusqu'a  present.  Fekussac. 


Geologic.  203 

le  rctrait  ou  le  retoui-  de  la  nier,  ces  curieux  depots  alternans 
se  sont  formes.  Notre  auteurn'a  point  oublie  la  difference qu'ily 
a  entre  un  depot  d'eau  douce  veritable  et  un  melange  accidentel 
de  coquilles  marines  et  d'eau  douce  r  or,  il  n'y  a  quele  calcaire 
d  eau  douce  posterieur  a  toules  les  couches  tertiaires  marines 
qui  ait  vraiment  les  caracteres  d'une  formation  d'eau  douce  ; 
partout  ailleurs  les  coquillages  fluviatiles  ou  terrestres  ont  ete 
siniplement  charries  dans  une  mer  jadis  existaule;  ou  hien  plus 
rarement certains  mollu,sques,  tels  que  les  Paludines,  etc.,prou- 
■vent  par  le  nombre  de  leurs  depouilles  ,  qu'ils  ont  vecu  sur  les 
bords  de  nier  raeme  ,  comnie  cela  arrive  encore  aujourd'hui 
dans  la  Baltique,  a  Venise,  Terracine,  etc.  Pour  s  expliquer 
le  soulevement  du  terrain,  lauteur  cite  ceux  qui  ont  ete 
produits  par  le  trembiement  de  terre  de  1822  ,  au  Perou  et  a 
Pulonias  pres  de  Sumatra,  etc.  ,  etc.  II  trouve  que  M.  Cuvier 
a  tort  de  pretendre  qu'il  est  inqiossible  de  s'expiiquer  les  ter- 
ribles  revolutions  de  I'epoque  secondaire  et  tertiaire  par  les 
forces  actuelles  de  la  nature;  nous  ne  voyons  pas  uoq  plus 
qu'on  doive  cacber  notre  ignorance  sous  des  suppositious  de 
miracles.  On  observe  seulement  dcpuis  les  temps  anciens  aux 
temps  modernes  des  decroissemens  dans  les  forces  employees  et 
dcspcriudes  altcrnantcs  de  grande  aclivite  et  de  repos.  La  for- 
mation des  grrs  et  des  agglomerats,  n'est  pour  I'auteur  qu'une 
suite  du  sonlevenient  ou  de  raiTaissement  dun  continent.  11 
croit  que  le  cbangemcnt  dans  la  place  de  I'Ocean  a  du  influer 
sur  les  variations  de  temperature  qu'ont  eprouves  certaiues  par- 
ties du  globe.  II  ne  pent  pas  admettre  un  refroidisscnient  gra- 
duel  du  noyau  terrcstre,  et  il  oublie  que  la  clialeur  atmospiie- 
ri(jue  a  jiu  etre  elevee  encore  par  une  atmosphere  fort  liumide, 
par  de  grandes  masses  ignees  ,  etc.  Enfin  ,  il  vient  a  parler  du 
mamniifere  fossile,  des  oolites  de  Stonesfield;  il  trouve  avec  raisoa 
qu'on  a  pousse  le  scepticismo  bien  loin  sur  le  continent,  parce 
(jue  cet  accident  dun  mamniifere  dans  le  terrain  secondaire 
nentrait  pas  dans  Ic  cadre  systematique  de  quelques  savans.  11 
montre  que  M.  Prevost  aurait  du  visiter  toiites  les  localites 
dont  il  parle  avant  de  nier  qu'on  reconnait  ailleurs  la  schiste  de 
Stonesfield  au  milieu  des  oolites  jnrassique.s.  D'ailleurs  il  y  a  des 
debris  de  cetacees  dans  le  gres  vert;  de.o  fossiles  d'eau  douee, 
des  bois,  des  plantes  terrestres  dans  le  lias,  le  terrain  houiller, 
etc.;  puistpi'ilya  done  loujours   eu  des  continetis  ,  ponrqiiov 


20.{  Geologic. 

les  rivit-res  n'auraiciU-cUes  pas  pu  charrier  aussi,  pendant  I'tipo- 
que  sscondaire  ,  des  os  de  ni  am  mi  fores  dans  la  nier  et  pourquoi 
s'ctonner  qu'on  en  i-encontre  si  rarenient  au  milieu  du  sol  se- 
condaire?  D'ailleurs  M  Prevost  n'a  pu  rapprocher  ce  depot  de 
Sionesfield  d'aucun  depot  tertiaire ;  les  fossiles  marins  jurassi- 
qaes  s'y  opposent.  Les  tremblemens  de  terre  sent  la  cause 
princijiale  du  changement  de  position  des  couches  deposees  lia- 
rizontalenient.  A.  B. 

l55.    TrEIZIE.ME    RAITORT    DE   LA    SoCIEIE    ROYALE  GEOLOCIQUK   DU    CoR- 

NOUAILLES.  {Jufia/s  of'  P/ii/osnj>hj  ;  diic.   1826,   p.  457-  ) 

La  Socii'tii  a  augnienteson  Musce  |)ar  do  nouvolles  acquisitions, 
■rfe  mineranx  etrangers,  coninie  d'Amerique,  etc.  Le  capitaine 
\Vains  a  envoye  des  echantillons  goologiques,  une  description 
«rt  line  carle  du  pays  entre  Ilydrabad  et  Madras  dans  I'Jnde.  La 
Sbciete  veut  faire  des  collections  de  rodies  pour  pouvoir  les 
echauger  centre  d'autres.  Dans  I'annee,  M.  Jos.  Cornea  hi  un 
Memoire  sur  le  granit  occidental  du  Cornouailles  j  M.  Hoase 
snr  les  bancs  de  sable  de  la  cote— nord  de  Mount's-Uaj'  ;  M.  Ba- 
rhan  sur  des  enceintes  circulaires  du  mont  Botrea  ;  M.  Hawkins 
sur  les  changcniens  qua  eprouves  le  Cornouailles  ;  M.  Boase  sur 
Ii  temperature  des  mines  ;  M  Ilcnwood  sur  quelques  accidens 
d'lia  relevement  d'unfilon  cuivreux  par  un  filon  pierreux  dans 
l»  parorsse  de  Gwenap;  M.  Carne  sur  la  geologic  de  la  cote 
de  Sennen-Cave  a  Land's  End;  M.  Henwodd  sur  un  suintemcnt 
«fu  gaz  dans  les  mines  de  I'Union  ;  M.  Boase  sur  une  suspen- 
$iii»  du  conseil  pour  letain  ;  I\L  Collins  sur  une  nouvelle  fusee 
}innr  fairc  sauter  les  roches ;  M  Carne  sur  la  quantite  detain 
prcxhiit  dans  I'annee;  et  M.  Jeukyns  sur  la  quantite  de  cuivre 
prodiiitedans  I'anaee.  M.  Boase  a  Irouve  une  ancienne  mannite 
inotaMique  a  12  p.  dans  les  alluvions,  pres  Saiut-CoLorab.  La  So- 
ciete  renouvelle  son  bureau;  et  elle  decide  la  publication  d'utt 
iionveau  volume  de  memoire,  et  deplore  que  I'ecole  des  mines 
nait  pas  encore  etc  etablio. 

104.      SoCIETE      LlNNEE.NXE      DE     New    -  YoRK.      (  AmCfic.     JoUIH.      oj 

Sciences;  vol.  XI,  Oct.,  no.    2,  p.  58o.) 

CcUc  Socicte ,  qui  dit  fairc  partie  dc  cellc  de  Paris  I  s'cst 
rconie  pour  un  din„r  ct  des  discours.  Le  U' .  S.  Mifchill  a  lenii 


Geologie.  205 

tin  discours  auquel  M.  Pascalis  a  I'l'-pondii  en  faisanf  incntiori 
(les  progrcs  en  agriculture  faits  par  la  sociL'te  Linneenne.  II  a 
parle  des  paragrelcs  et  des  niois  jn'opres  a  ensemenccr  Ics 
terras  tot  ou  tartl.  M.  Paupaile  a  pro|)ose  d'iiiviter  les  horlicul- 
teurs  a.  essayer  diverses  substances  cliiniiques  et  a  eludier 
la  botanique.  II  y  a  eu  en  menie  temps  aae  exposition  de  ileufs 
et  de  fruits. 

I  35.     SoCIETK    ASIATIQUS     LK    CALCUTTA.     ScanCG    du    5    mai    l8'i6. 

[Calculla  go^evnin.  Gazelle  ;  Asiatic  Journal  j  novem.bre  1826, 
pag.  573.  ) 

Pinsieurs  dons  sont  faits  a  la  Sociele  ,  entre  autres  des  eclian- 
tillons  niineralogiques  de  Martaban  et  des  provinces  du  sud , 
envoyes  par  Ic  capitaine  Low.  Dans  ce  nombre  se  trouvent  Aes 
stalaciites  et  d'autres  niorceaux  de  carbonate  de  cbaux  ,  prove- 
nant  des  caverncs  de  Pbounga  ,  a  Junk-Ceylon  ;  du  niinerai  tie 
fer  magnetique  de  Tavai ,  et  de  lean  de  diverses  sources  tlier- 
males  de  ce  district  de  i'ancien  empire  birman.  Les  roches  py- 
ramidales  de  Pbounga  formeat  une  ligne  d'environ  10  milles  , 
qui  s?;  dirige  a  peu  pres  du  sud  au  nord;  les  degres  meridio- 
naux  ne  sont  qu'a  environ  4  milles  de  la  cote.  Ces  rocbes  sV-- 
levent  de  aoo  a  5oo  pieds  au-dessus  du  niveau  de  la  mer  :  les 
plus  imposantes  presentent  de  loin  I'aspect  de  colonnes;  mais 
ea  approcliant  on  s'apercoit  que  cette  apparence  provient  de 
ce  que  les  parties  les  plus  friables  se  sont  decomposee? ;  les  eaux. 
qui  ont  filtre  a  travers  le  roc  ont  depose  a  sa  surface  les  nia- 
tieres  qu'elles  tenaient  en  dissolution  ,  ce  <(ui  a  produit  de< 
bandes  alternatives  de  teinte  roiigeatie  ,  grise  ou  bleuatre  ,  et 
blancbes  A  environ  6  pieds  au-dessus  du  niveau  des  haufes 
eaux,  il  y  a  une  suite  d'excavations  naturelles;  la  vouite,  elcvce 
d'environ  10  pieds ,  est  soutenue  par  des  piliers  de  stalactites 
de  diverses  formes  et  grosseurs;  les  parois  des  grottes  sont  pa- 
reillement  couvertes  de  stalactites.  Aupres  de  cette  rangee  de 
cavernes  on  voit  un  roc  entierement  perce ;  I'ouverture  foraid 
une  belle  arcade  d'environ  ao  pieds  de  baut;  des  groupes  mas- 
sifs et  bizarres  de  stalactites  sont  siispendus  a  la  voute.  Les  ro- 
chers  de  Pbounga  sont  evidemmcnl  lies  a  ceux  de  Traiig ,  et 
comnie  il  y  a  des  formations  semblablcs  dans  lo  Marlaban  .  il 
par;»il  probable  que  la  cbaine  s'etemlait  autrefois  jusqu'i  cette 


206  Geologic.  , 

province.  CcpciKJant  v\\  Tavai  ,  c'cst  Ic  ^jranite  el  le  scliisle  f|Uii 
])rcdomineiit. 

La  fornialion  stannifere  de  la  Peninsule  parait  au  capitainc; 
Low  cesser  vers  iS"  ile  latitude  nord ;  toutefuis  ,  comme  les 
contrees  a  I'ouest  de  la  {'rande  chaine  de  niontagnes  qui  divi- 
sent  Siani  de  la  portion  occidcntale  de  la  Peninsule,  et  se  pro- 
loDfcnt  au  nord,  vers  Ava  propremetit  dit ,  n'ont  pas  eucoio 
ete  explorees,  et  sont ,  diton  ,  nial  peuplees  ;  il  n'est  pas  im- 
probable que  les  lilons  metalliques  continuent  dans  celle  di- 
rection. Ce  qui  vienf  a  lappui  de  cetje  conjecture  ,  c'est  qu'ou 
trouve  de  I'etain ,  ainsi  que  d'autres  minerals,  tels  que  du 
plomb ,  dans  le  district  de  Tliaumpe,  sous  environ  19°  de  lat. 
nord,  et  loo°  de  long.  (Greenwicli).  On  assure  que  I'etain 
)sy  presente  sous  la  forme  de  sable  noir,  qu'on  le  trouve  dans 
le  lit  des  rivieres,  et  qu'il  ressemble  tout-a-fait  a  celui  des  la- 
titudes plus  iiieridionales. 

Les  ecliantillons  d'eau  minerale,  adresses  a  la  Societe  de 
Calcutta,  proviennent  de  Laukyen  ,  a  environ  t5  rallies  N.-E. 
de  Tavai ,  d'Enbien,  et  do  Seinle-Daung,  dans  le  Martaban. 
La  temperature  de  la  i'".  de  ces  sources  est  de  i44°>  celle  de 
la  2".  d'environ  107°,  et  celle  de  la  5"  de  iSS"  de  Fabrenlicit  : 
celle-ci  est  ferrugineuse ;  les  autres  n'ont  pas  de  qualites  sen- 
sibles  particulieres;  il  est  vrai  qu'ellrs  n'ont  pas  encore  ete 
analysees.  Le  bassin  de  la  source  de  Soinle-Daung  ressemble 
bcaucoup  au  craterc  d'un  volcan. 

CORRECTIONS. 

Bulletin  de  Janvier  1827.  Partie  Geologiquc. 

Page  9,  ligne  38,  Rimini,  lisez  Cimini  ;  —  p. 11, 1.17,  Rupee,  Use/, 
Rupcs ;  1.  36 ,  Payon,  lisez  Poyas  ;  —  p.  13,  1.  12  ,  Veruont  ,  lisez  Ver- 
nant ;  — p.  15,  1.  22,  Seminenthal,  lisez  Simmenthal  -.  — p.  30,  1.  4, 
Nebellach,  lisc/.  Nebellorh  ;  — p.  34,  1.  25,  Kouskie,  lisez  Konski;  — 
1.  27,  Czensbochau,  lisez  Czenstochau;  —  1.  31,  Psclioii,  lisez  l^cliow; 

—  1.  35,  Altlitschcin,  lisez  Alttischein  ;  —  p.  36,  1.  1 ,  Jogelstein,  lisez 
Jugelstein;  —  p.  4i)  ,1.  33  ,  Srabernicza  ,  lisez  Srabernicza  ;  —  p.  41, 
1.  28,  Slivno,  lisez  Slivno  ;  —  1.  35  ,  Colomota,  lisez  Calamota;  —  Ra- 
binopaglie,  lisez  Bubinopoglio  ;  —  1.  36,  Ro.sscglinu  ,  lisez  Bosseglina  : 

—  p.  47,  1.  22,  Tiintla,  lisoz  Tiixtla  ;  — 1.  27,  Gronoda,  lisez  Granada; 

—  1.  29  ,  Puraco  d  Asto,  lisez  I'uracu,  Pasto  ;  —  Fraqua,  lisez  Pragiia: 

—  I.  3i,  Cliilloii,  lisez  Chilian;  —  p.  48,  1.  1,  Omnek,  lisez  Omnak:  — 
p.  52,  1.  25,  Seminenthal,  lisez  Simmenthal ;  —  p.  53,  1.  37,  cntoure  , 
lisez  occupe;  — p.  54,  1.  12,  Laposbnnva,  lisoz  Laposbaiiya. 


llistoirc  uafarellc p^cnende.  207 

Fevriev. 

Page  206,  ligne  23,  Hauteloeher,  lisez  llautclocher; — 1.  28,  Petelauge, 
lisez  Petclange  ;  —  1.  33,  jM.ider,  lisez  Nieder  ;  —  p.  210,  1.  31 ,  Diron, 
lisez  Down  ;  —  p.  211  ,  1.  26  ,  Longwood  ,  lisez  Loxwood  ;  —  p.  215  , 
1.  27  ,  Ambersnas  ,  lisez  Ombersnas  ;  —  I.  216  ,  40 ,  llongsund  ,  lisez 
Hougsimd  ;  —  p.  217,  1.  8,  Skonge-Engoens,  lisez  Skouge  et  Eugnoes; 
—  table,  1.  3,  Faundler,  lisez  Pfaundler. 


HISTOIRE   NATURELLE  GENERALE. 

l56.     GOJSSIDERATION    SUR    LK    SYSTEME     SPIIERIQUE   KT    NUMERIQUE   DE    LA 

NATURE,  tie  "SI.   E!ie  Fries;   par  JoniN  Lindley.  {Philnsoph.  Ma- 
gai.  (iiul  Jnuninl ;  aout  1826  ,  n".  34o  ,  p.   81.  } 

M.  Fries  a  pnblie  ,  cq  iS^S,  un  travail  sous  le  titre  de  Sy.i- 
trnia  orbis  vegetdbilis ,  dans  lequel  il  propose  pour  tous  les  etres 
de  la  nature  un  nouvel  arrangement  quatcrnaire  ,  philosophi— 
que,  reduit  a  ses  moindres  ternies  ,  et  renferniant  les  princi- 
])es  les  plus  generaleraent  admis.  Ce  travail  important  et  diffi- 
cile merite  au  moins  d'etre  examine.  Yoici  s^s  principales  bases: 
La  nature  est  la  complication  universelle  des  plienomenes 
existant  et  agissant  pour  manifester,  par  des  pouvoirs  iufmis , 
une  evolution  successive  d'etres.  La  matiere  marche  a  sa  per— 
fectian  dans  le  temps  futur.  L'etat  de  la  nature  est  une  rota- 
tion pcrpetnclie  de  pouvoirs  de  formation  et  de  destruction  ; 
elle  tue  et  regenere,  et  I'esprit  humain  appelle  e'tcrititc,  celte 
variation  qui  ne  cesse  jamais  dans  la  nature. 

La  nature  peut  etre  considerec,  ou  coninie  parfaite,  ou 
comme  approchant  de  la  perfection.  (  C'est  la  nnlura  iinturans 
et  la  natura  nntui-ata.  ) 

La  puissance  et-  la  production  sont  coexistans  dans  la  nature. 
11  n'y  a  point  de  pouvoir  sans  production  ,  ni  de  production 
sans  un  pouvoir  formateur. 

Les  pouvoirs  de  la  nature  sont  la  manifestation  d'une  puis- 
sance primitive,  eterncUc,  immuable  ,  absolue  dans  les  lols  de 
ses  productions.  Les  |iuissances  de  la  nature  ont  des  reactions 
mutuelles  ;  elles  peuvent  etre  empechecs  ,  interronipues  , 
quiescentes. 

Le  pouvoir  d'ou  emanent  Ics  existences  est  successif,  evo- 
lutif ;  il  resulte  dune  multitude  d'elemens.  D'autres  puissance* 


208  Histoire  naturelle  generate.      N".  ISG. 

out  ltnir3  antiigonisles  ,  tellcs  que  lattraclioii  ct  repulsion  ,  les 
deux  poles  du  inagnetisnic,  de  I'electricite,  etc.;  telle  est  en 
yeneral  la  poi.aritk. 

De  la  tant  d'actions  complexes  qui  rendent  leur  explication 
diiGcile  ,  comme  les  lois  de  rrt^«//u' lorsqu'ou  les  veut  lappoi- 
ter  au  mouvemcnt,  ou  celles  de  la  vitalite  k  la  sensation. 

On  peut  resoudre  toutes  les  parties  de  I'univers  a  la  consi- 
deration de  ses  atonies  ou  particules ,  dernier  tcrnic  ou  se  perd 
la  subtilite  de  I'esprit  liuniain.  Mais  la  plante  forme  un  tout,  la 
terre  un  tout,  I'univers  un  tout.  Le  principe  vital  constitue 
les  individualites ,  et  une  vitalite  anime  cet  univers,oule 
pouvoir  primordial  se  revele  a  nous  en  divers  degrcs  de  perfec- 
tion ,  d'apres  ses  phenomenes. 

On  peut  concevoir  la  nature  comme  une  sphere  immense , 
dont  les  rayons  convergent  vers  un  centre  ou  point  unique  , 
lequel  constitue  Y identite.  Ce  point  comprend  tons  les  rayons 
de  perfection  :  c'est  ainsi  que  le  soleil  est  le  centre  de  notre 
systeme  et  la  source  de  la  plupart  des  operations. 

Les  pouvoirs  de  la  nature  divergent  d'un  centre  en  rayon.? 
qui  forment  des  poles  opposes,  et  qui  passent  de  I'ua  a  I'autre 
continuellement. 

Ainsi  la  plupart  des  compositions  sont  formees  de  deux  prin- 
cipes  contraircs  ;  par  exeniple,  les  sels  neutres  dun  acide  et 
dun  alcali,  etc. 

II  serait  impossible  a  I'esprit  liumain  de  comprcndre  tons 
les  etres  de  la  nature,  ou  a  peu  pres,  sans  un  arrangement  sys- 
tematique  qui  empeche  de  les  confondre.  11  y  a  des  systemes 
artificiels ,  et,  comme  dit  Galien  ,  les  hommes  ont  neglige  les 
choses  lorsqu'ils  se  sont  trop  attaches  aux  mots. 

Le  vrai  systeme  doit  contenir  comme  les  germes  des  princi- 
pes  naturels,  d'ou  ceux-ci  peuvent  se  developper  sans  arbi- 
traire,  mais  d'cux-memes;  le  faux  systeme  n'est  que  le  fd  d't\- 
riane  dans  le  labyrinliie.  Au  reste,  il  nest  point  de  systeme 
absolument  naturel ;  il  faut  toujours  avoir  recours  a  quelques 
divisions  factices,  pour  la  commodity  de  notre  esprit.  Cepen- 
dant,  par  la  comparaison  de  plusieurs  systemes,  on  en  voit  de 
plus  naturels,  et  d'autres  plus  artificiels,  comme  dans  Tour- 
nefort,  Linne  ,  etc  ,  pour  les  vegetaux.  Le  sublime  serait  d'a- 
voir  les  vraies  lois  de  la  nature,  pour  proceder  de  la  cirronfe- 
rence   au    centre,  comme   dans   les    piinripes    niallii''iii;iU'|iH's. 


Hhtoire  naturelle  generale.  209 

Mais  les  corps  natiu-els ,  clans  leurs  ileveloppemens ,  constituent 
des  groupes  oii  ties  spheres  particuliercs  qui  ne  s'etendent 
point  en  rayons  directs,  mais  tantot  niontent  ou  descendent. 
Ainsi,  il  y  a  des  ordres  d'animaux  et  de  plantes  parasites  cmi 
ont  dii  naitre  sur  des  etres  primordiaux;  tels  sont  aussi  les 
champignons. 

Dans  les  mineraux,  les  corps  les  plus  simples  adniettent  des 
combinaisons  plus  mathematiques,  mais  les  variations  des 
corps  vivans  n'admeltent  pas  cette  precision  philosophique. 

Aussi  I'arrangement  systematique  de  ceux-ci  doit  etre  phy- 
siologique;  il  doit  partir  de  leur  evolution.  Celle  de  I'animal 
et  du  vegetal  suivent  la  nieme  marche  et  un  mouvement  paral- 
lele  ;  parexemple,  les  algues  sont  des  vegetaux  aussi  imparfaits 
que  peuvent  I'eli'e  les  entozoaires  parmi  les  animaux.  II  serable 
que  la  nature  ,  comnie  I'ordre  de  nos  idees  ,  procede  du  simple 
au  compose. 

Un  systcme  philosophique  doit  etre  base  sur  des  idccs-prin- 
cipes  ou  eternelles  et  immuables,  non  individuelles  ni  modifia- 
hles,  et  aller  du  centre  aux  circonf^rences,  d'apres  une  ''-^- 
duction  logique  ;  mais  le  perpetuel  mouvement  de  rotat;  a  des 
etres  rompt  les  lois  de  notre  logique  ordinaire. 

Un  systeme  pbilosopbiqne  est  supiirieura  tout  autre.  La  na- 
ture niarcliant  par  series  d'oppositions  polaires  ,  sa  disposition 
dichotomique  est  la  plus  naturelle,  ou  la  vraie.  Ainsi  les  corps 
sontorganiques  ou  inorganiques ;  les  premiers  sont  aniniaux  ou 
vegetaux;  dans  ceux-ci  il  y  a  des  cotyledones  et  des  acotyle- 
dones ,  et  les  monocotyledones  sont  opposees  aux  dicotyle- 
dones  ,  etc. 

Mais  on  pent  ponsser  jusqu  i  I'abus  cette  dicliolomie, 
comme  la  fait  le  professeur  Lamark,  dit  Fries;  ce  qui  nest 
pas  une  raison  pour  la  rejeter.  La  division  dichotomique  di- 
visee  forme  la  distinction  quaternaire. 

De  savaos  observateurs  ,  tels  que  MM.  Oken ,  Mac-Leay 
ont  etabli  que  la  nature  suit  des  nombres  fondamentaux.  Mais 
il  faut  craindre  de  s'egarcr  dans  des  vncs  cabalistiques  ,  telles 
que  les  anciens  en  avaient  lorsqu'ils  attribuaient  certaines  ver- 
tus  occultes  il  des  nombres  particuliers.  Tout  ce  qu'il  v  aurait 
d'admissible   est,    au    contraire ,    la    multiplicile   des   organes 

n.  ToMR  xr.  ,/ 


210 


Histoire  naturelle  senerale.        N°.  i36. 


comnie  les  spheres  qui  donnent  une  infinite  de  rayons  en  tous 
sens,  partant  de  leur  centre. 

A  cct  egard,  nous  croyons  que  M.  Fries  passe  trop  rapide- 
ment  snr  divers  point  de  Varithmetique  naturelle,  dont  nous 
avons  aussi  donne  quelque  part  des  temoignafjes.  Qui  ne  sait 
que  le  nombre  5  et  scs  multiples  sont  tres-frequens  dans  les 
oreanes  de  fecondation  et  de  fructification  des  plantes  mono- 
cotyledones,  comnie  le  nombre  5  et  si?s  multiples,  lo  ou  20, 
parmi  les  dicotyledones  ?  Qui  ignore  que  d'autres  plantes  ont 
le  nombre  4  et  ses  multiples,  comme  celles  a  tiges  quadranjju- 
laires,  la  plupart?  Qui  ne  sait  pas  que  le  nombre  des  jambes 
ou  des  membres,  celui  des  doigts  ou  autres  divisions  ,  est  fixe 
dans  les  animaux?  Lenrs  divisions  osseuses,  la  distribution  des 
nerfs  ,  ont  des  nombres  determines  et  primitif^  qui  etablissent 
les  formes  des  animaux  rcgulierement ;  ainsi  les  asteries  ,  les 
oursins,  el  autres  echinodermes,  ont  pour  principe  le  nombre 
5  et  ses  multiples  ,  comme  I'homme  et  d'autres  mammiferes 
ont  cinq  doigts  a  chaque  membre.  La  structure  binaire  est  aussi 
un  resnltat  nccessaire  de  tons  les  etres  formes  de  deux  moities 
symetriques  accolliies ,  etc. 

M.  Fries  fait  remarquer  que  le  triompbe   des   caracteres  es- 
sentiels,  en  liistoire  naturelle,  sur  les  reniarques  accidentelles 
et  superficielles,  est  la  prenve  des  progres  de  cette  science.  Ainsi 
les  camctcres  cssciilic/s  remplaccnt  les  superficicls. 


10.  Mammiferes,  Amphibies  , 
Poissons  de  Linnaeus. 

2°.  Monocotyledons  ,  Dicotyle- 
dons. 

3°.  Hymenomycites  ,  Gasti'ro- 
mycites ,  etc. 

40.  Lichens  J'aptes  leur  fructi- 
fication. 


lo.Quadrupedes,  Serpens,  Pois- 
sons avec  ou  sans  coquilles  des  an- 
cieiis. 

2".  Arbres  ,  Arbustes,  Herbes, 
etc. 

3".  Champignons  pediculcs,  ses- 
siles  ,  en  niassuc  ,  etc. 

4°.  Liciiens  d'apres  leur  thallus, 
etc. 


II  est  vrai  que  I'liistoire  naturelle  a  besoin  d'observations 
microscopiques  aujourd'bui,  mais  c'est  preuve  qu'on  s'enfonce 
davantage  dans  la  veritable  observation,  landis  ipi'on  sen  te- 
nait  jadis  aux  simples  superficies. 

Voici  le  tableau  des  puissances  primitives  do  la  nature  ,  d'a- 
pres les  lois  exposces  par  M.  Eiie  Fries,  dans  son  Essai  sur  le 
sysieme  spheriqiie  cl  numcr.quc  de  la  nature. 


Histoire  natiirelle  generale.  21 1 

A,  PouvoiRS  TELLURiENS  ( t)U  TEURESTRns ) ,  afrissant,  si mu Itaneiiieiit 
ou  pai'  contact. 

a.  Actions  d'ensemble  et  continues  dans  leurs  productions. 
i".  Sensibilitt,  ou  pouvoir  de  mobilite ,  de  sensibilite  et 

de  conscience  :  objet  de  la  psychologic. 
•1°.  Vitalite,  ovi  pouvoir  d'absorber  des  materiaiix  betero- 
genes  et' de  les   assimiler   au  moyen   d'une  circulation 
interne,  puis  d'engendrcr    une  progeniture   semblable 
a   la    nature  des   parens  :    objet   de   la  phjsiolngie. 

b.  Actions  de  contact,  absolues  pour  leurs  pi-oductions. 
3";  Affinite  :  objet  de  la  chimic. 

4°.  Electricite  :  objet  de  la  phjsiquc. 

R.   PouvoiRs   siiiERAux  (ou  CELESTES ) ,  agissant  :'i  de  grandes  dis- 
tances. 

a.  Reproduction.  i.  La  lumieie. 

h.  Production.  >>..  L'attraction. 

§  1 8.  Les  productions  de  la  nature  sont  cocxistantes  avoc  ce.i 
principes;  niais  de  plus  on  pent  considei-er 

A.  Les  OBJETS  TERRESTRES   dans  la  variete  de  leurs  formes      leur 

ptat  de  jiixta-position  ou  de  cohesion  avec  d'aulres  leurs 
arrangemens  par  rapport  aux  influences  terrestres  ou  side- 
rales ,  composant,  soit  un  ensemble,  soil  des  parties  sepa- 
rees.  Ainsi  consideres,  les  corps  natnrcls  constituent  les 
objets  de  \' histoire  natufelle. 

n.  Corps  organiques ,  reproductifs  ,    composes  d'organes   va- 
ries, definis  par  relTet  dun  devcloppement  interieur. 
1°.  Animaux  possedant  la  sensation  -.  objets  de  la  zoolo'^ic. 
■1°.  Yegetaux   possedant   la    vilalite  (sans    la    sensation)  : 
objets  de  la  holaniquc 
h.  Corps  inorganiques  productifs,  homogenes,  formes  de  par- 
ticules  en  juxta-position  (ne  possedant  point  les  qualiti's 
des  corps  organises). 
5o.  MiNERAux  ponderables  :  objels  de  la  mi/ic'ra/ogia. 
4°.  Elemens  imponderables  :  objets  de\a.  physique 

B.  Objets  sideraux  :  font  le  systeme  de  la  terre  ,  comme  splie- 

roide,  distans  d'autres  corps  sideraux  ,  siijels  aux  influences 


212 


Histoirc  mUurelle  geiierale. 


i^^  136. 


ties  pouvoirs  celestes  ;  conslitmis  de  masses  heterojjenes  qui 
s'attirent  reciproqueinent ;  telles  sont  les  etoiles  el  autres 
productions  de  la  nature  :  objets  de  Vnstronomie. 

a.  Corps  possedant   la   lumioic  et  I'attraction ,   rcproductifs 

outre  enx  :  les  soln'/s. 

b.  Corps  possedant   des    ponvoii-s    attractifs,    uou   luinineux 

par  eux-meines  ,  productifs  ,  places  aux  circonferences  : 
les  plnnelcs. 
(NoTA.  L'auteur  couiprend  sans  doute  dans  ce  dernier  ordre 
aussi  les  cometes.) 

\egetaux. 

Corps  organises  vivans  et  insensibles. 

Leur  vie  ,  <lnnt  le  mode  est  la  vesjetation  ,  consisle  en  deux 
f'nnctions,  dont  I'une  conserve  V individu  ,  I'autre  V cspccc ;  am^'x 
la  premiere  est  la  nutrition,  la  seconde  la  gcnc'rntion.  De  la 
deux  ordres  d'organes  •  ceux  de  nutrition  se  distinguent  en 
ceux  de  germination  et  de  vegetation  ;\es  organes  reproducteurs 
sont  ceux  Ac  Jlornison  et  Ae  fructification.  D'aprcs  ccs  principes 
voici  I'arrangement  propose  par  M.  E.  Fries. 


A.  Organes  de  nutrition. 
«.  Dans  la  germination. 

1 .  Colyledones  ,  produisuns  des 
cotyledons. 

2.  Nemeens  ,  produils  par  des  li- 
lamens. 

b.  En  vegetation. 

1 .  yascidaires  ,  formes  do  tissu 
ceUuleux  et  des  vaisseaux  spi- 
raux  (trachees). 

2.  Cdlidaires  ,  formes  de  tissu 
celluleux  sans  vaisscaux  spi- 
raux. 


B.  Organes  do  multiplication. 

c.  Dans  la  lloraison. 

1.  Phcnogaiiies,  portant  des  sexes 
manifestes  dans  des  fleurs  vi- 
sihles. 

2.  Cryplagiiwes  ,  point  de  sexe.^ 
ni  de  Hours. 

d.  En  fructification. 

1 .  Spcrmidiens  ,  on  portant  des 
semences. 

2.  Sporidi*ns  1 )  ,  portant  des 
sporulcs. 


D'aprts  les  nienies  principes,  les  vegetaux  cotyledones  ( vas- 
culaircs,  jihancrogames  et  sperniidiens)  sont  distribues  conimo 
il  suit  : 

A.  D'aprcs  les  organes  de  nutri-  |  B.  D'apres  les  "organes  de   niulti 
tion.  I  plication. 


(1)  La  spora  est  un  embryon  albumineux  rcnfermc  dans  un  simple 
tegument  et  prive  dc  hilc  ,  mais  produisant  dans  sa  germination  unc 
fcuille  analogue  au  cotyledon  ,  culyicdonidium  du  prof.  Agardh. 


Histoire  naturelle  generale. 


213 


«.  Dans  la  germination. 

1 .  Dicotyledones  ,  ou  pourvus  de 
double  expansion  de  cotyle- 
don. 

2.  Monocotyledones  ,  ne  develop- 
pant  quun  seul  cotyledon. 

b.  En  vegetation. 

1 .  £xogeiies  ,  dont  le  tronc  croit 
par  sa  circonference  avec  un 
centre  diir. 

2.  EiiJogeues  ,  dont  le  tronc  est 
tendre  a  I'interieur  et  dur  a  la 
circonference. 


c.  Dans  la  floraisoii. 
1 .  {Androdyiinmes  ?  ). 


2.  (fiynodytiames  ? ). 

d.  En  fructilication. 

1 .  Semini/eres  (  selon  Agardh  ) , 
senience  a  deux  lobes. 

2.  Graniferes  (selon  Agardli),  se- 
nience unilobee  (  avec  un  al- 
bumen adne  a  I'embryon  te- 
nant lieu  de  cotyledon  ). 


Les  vegetaux   neineens  (qui  sont   Ins   Cellulaii-os ,  k-s  Cryp- 
logames  el  les  Sporidiens)  seront  classes  il'apirs  lordre  suivant; 


A.  Organes  de  nutrition. 

a.  En  germination. 

1 .  Heteroiieineens  ,  filamens  dans 
la  arermination  s'associant  avec 
un  corps  hetero;;ene. 

2.  llomoneineeiis  ,  lilaniens  dans 
la  germination  se  separant 
chacun  de  leur  adherence  a 
un  corps  homogene. 

b.  En  vegetation. 

1 .  Diplogeiieens  ,  constitues  dc 
cellules  regulierement  unies. 

2.  Haplogeiieciis  ,  formes  de  cel- 
lules tilameateuses  en  partie 
anomalcs. 


B.  Organes  de  multiplication. 

c.  Dans  la  floraison. 

1 .  Cryptandriques  ,  en  quelque 
maniere  analogues  aux  par- 
ties sexuelles. 

2.  Aiiandriques  (  de  Link )  ,  rien 
d'anal.  aux  parties  sexuelles. 

d.  En  fructification. 

1 .  .'  Sporifires  d'Agardh. 

2.  !  Sporidijires  (1)  d'Agardh. 


IM.  Fries  trace  eucorc  ilautrcs  considerations  sur  les  vege- 
taux  ,  d  aprrs  leiir  evolution.  Ainsi ,  la  germijintion  oil  re  peu 
de  diversites  urganiqnes ;  la  vcgitation  en  plus  grand  nonibre  ; 
la  Jlorahson  davantage  encore;  \a.  fruclijicalion ,  des  modes  in- 
finis.  Quant  a  la  valeur  des  caracteres  ,  elle  est  linverse;  ainsi 
la  plus  grande  est  dans  le  mode  do  i^crmiiialinn ^  puis  de  ve'gc- 
Uitinii ;  il  en  est  de  inoindres  dans  \a Jlniahon  et  dans  les  cnve- 
lopi)e.s  iXnJruit. 

Ainsi  le  monde  vegetal  se  partage  en  deux  hemispheres  par 
la  germination;  en  quatre  parlies  ])ar  la  vegetation;  en  royau- 
mes  par  les  lleurs,  et  en  nations  ou  families  par  la  fructi- 
lication. 


(1j  Lc  sporidmm,  selon  cet  autcur,  est  un  enibryon  destitue  dc  hitc , 
de  radicule  et  de  cotyledon  (Agardh,  aphor.  125.) 


21 4  Histuite  naturelle  generale. 

Apres  avoir  expose  eii  detail  ces  recherches  philosophiques 
de  M.  Fries,  nous  pourrions  lui  contestcr  que  la  nature  se 
laisse  ainsi  toujours  partager  egalenient  en  quatre  morceaux, 
avec  une  regularite  affeclee.  C'est  la  couper  et  trancher  selon 
une  methode  ,  phUot  que  d' observer  sa  marche  sou  vent  librc 
et  vagabonde.  H  y  a  pourtant  beaucoup  d'csprit  et  d'habilete 
dans  ce  syslenie  ,  et  c'est  en  quoi  il  nest  pas  le  plus  naturel  ; 
inais  ofTrant  quelques  points  de  vue  nouveaux  en  philosopbie , 
il  est  digue  d'attentiun  de  la  part  des  intelligences  qui  s'elevent 
aux  generalites  et  au  soinmet  de  la  science.        J. -J.  \  iret. 

i5y.  Voyage  de  !MM.    Spix  et  Martius. 

La  niort  iniprevue  du  D'.  de  Spix  donae  occasion  au  sous- 
signe  de  faire  connaitre  aux  amateurs  et  aux  abonnes  du  Voyage 
nil  Bresil,  ce  qui  suit  : 

La  description  dc  ce  voyage  sera  continsioe  par  le  soussigne, 
qui  proGtera  aussi  des  papiers  de  feu  M  de  Spix,  que  S.  I\L  le 
roi  lui  a  fait  communiquer.  La  plus  grande  partie  da  second 
tome  et  LAtlas  sont  deja  iinprimes.  Cependant  rimpossibilite 
de  renfermer  tout  le  reste  des  matieres  dans  un  volume,  en 
necessite  un  5*^.  sans  Atlas,  qui  contiendra  le  voyage  sur  la 
riviere  des  Amazones ,  et  quelques  memoires  geographiqnes, 
statisliqucs  ,  pliysiques,  etc.  L'auteur  tachera  de  cette  maniere 
de  repondre  cgalement  au  besoin  litteraire  et  an  desir  des 
abonnes,  en  ne  donnant  a  son  oavrage  ni  trop  d'etendue,  ni 
un  prix  trop  considerable.  L'Allas  sera  dc  20  au  lieu  des  i5 
feuillcs  annoncees,  avec  vues,  portraits,  etc.,  avec  la  seconde 
feuille  de  la  carte  generale  de  I'Amerique  meridionale  ,  et  une 
oil  plusieurs  cartes  speiialcs. 

Les  ouvrages  bolaniques  seront  continues  de  mome.  Les  Ge- 
nera el  Species  Palmarum  seront  termines  par  la  5°.  livraison 
(jui  y  manquait  encore ,  et  les  Nova  Genera  Plantarum  seront 
termines  par  un  5^.  volume.  Ce  dernier  onvrage  sera  augmente 
d'une  Monographic  des  Cryptogames  les  plus  curieux ,  dont  la 
moitie,  de  25  tableaux,  est  dejii  achevee. 

La  description  des  coquillagcs  et  des  pois-mns  du  Bresil ,  que 
la  moit  empccha  M.  de  Spix  de  mettre  an  jour,  sera  publiee 
par  le  soussigne  ,  qui  esperc  aclicver  I'ouvrage  cnlier  sur  le 
Bresil  dans  Tcspacc  de  v.  ou  5   ans,  et  dc  donner  dc  cettc  ma- 


Histoire  naturelle  generale.  21 5 

mere,  un  apercu  des   richesses  naturelles  dun  pays  qui,  sous 
tant  de  rapports,  attire  I'attention  et  I'interet  de  I'Europe. 

Le  D^  de  Map.tids,  membre  de  I'Acad.  roy.  de  Baviere. 

11  a  deja  paru  :  i".  de  la  Description  du  voyage,  le  \" .  vo- 
lume (t'li  allemand),  avec  un  Atlas  de  \5  grandes  feuilles  li- 
tliograpiiiees,  une  feuille  supplementaire  de  nvusiqiie ,  et  la 
partie  septentrionale  d'une  carte  generale  de  I'Amerique  me- 
ridionale. 

2".  Des  ouvrages  botaniques  :  i.  Martins  Palm.  Gen.  cl  Spe- 
cies. Grand  in-folio  avec  io8  tableaux,  contenant  en  partie  Ta- 
nalyse  des  palmiers,  et  en  partie  des  palmiers  reprtsentes  dans 
des  paysages  tropiques.  2.  Nova  Gen.  Plant  i"' .  et  2*^.  vol  , 
avec  '2  0  0  tableaux. 

l38.       PuBLieATION       DES      TRAVAUX      DES      NATURALISTES        AtlTRICnlENS 
ENVOYES     AU   BreSIL. 

L'empereur  d'Autriclie  a  ordonne  de  publier  tous  les  dbjeis 
tares  d'bisloire  naturelle  qui  ont  ete  recueillis  au  Bresil,  par  les 
naturalistes  autricbiens.  M  le  D''.  Paid  ,  I'un  des  voyageurs  , 
comuiencera  par  la  botanique  II  decrira  toutes  les  plantes  qui 
ne  se  truuvent  pas  encore  meationnees  dans  les  ouvrages  con- 
sacres  aux  plantes  du  Bresil  ,  de  sorte  que  cette  publication 
pourra  servir  de  cuniplement  aux  ouvrages  de  MM.  A.  de 
Saint-Hilaire ,  Spix  et  Martins.  L'ouvrage ,  qui  paraitra  par  ca- 
biers,  portera  le  titre  de  ;  Plantarnm  Brnsilice  Icones  et  Descrip- 
tioncs  hactenus  inedilce.  Cbaque  cahier  aura  9  a  10  feuilles  avec 
i5  planches.  4  cabiers  font  un  volume.  Petit  in-fol.  ,  grav.  eu 
noir,  pr.  6fl.  ;  grand  in-fol.  ,  papier  velin,  grav.  enlura.  ,  3o  fl. 
Vicnne.  {/lllgemcines  Repertariurn  ;  i  826  ,  vol.  1 ,  cab.  3  ,  n.  g  , 
p.  240.  ) 

j3q.    Nouvelles    zoologkiues   du    voyage    par  terre    vers   le    pole 
arctique. 

Tout  ce  qui  a  trait  a  cette  expedition  ne  pouvant  qu'intt- 
resser  nos  lecteurs  ,  nous  croyons  devoir  leur  faire  part  de 
I'extrait  suivant  d'une  lettre  du  D'.  P.ichardson  ,  adrossee  au 
professeur  Jameson,  dont  I'insertion  a  ete  omise  dans  le  temps 

Jusqu'a  present  notrc  voyage  n'a  rien  offert  d' important,  et 
nous  ny  avons  point  fait  d'observations   sciontiliques   qui  me- 


216  Minera  logic . 

ritent  d'etre  citees.  Nous  touchons  ,  ea  ce  moment,  aux  li- 
mites  occidentales  de  la  culture  du  Haut-Canada  ,  les  etablis- 
semeus  avances  n'etant  qu'a  quelques  milles  de  cette  station. 
Le  rat  domcstique  ,  inconnu  un  peu  a  I'ouest  de'Kingston  ,  sur 
le  lac  Ontario  ,  n'a  pas  encore  voyage  jnsqu'ici.  Le  saumon  et 
les  autres  especes  de  poissons,  qui  font  des  voyages  periodiques 
a  la  mer,  ne  peuven-t  point  depasser  les  chutes  du  Niagara,  et 
on  ne  les  trouve  point,  par  consequent,  au  dela  du  lac  On- 
tario. Ces  sauts  sont  de  meme  un  obstacle  insurmontable 
pour  I'anguille ,  quoique  ce  poisson  soit  capable  de  voyager  a 
une  distance  considerable  par  terre.    II  se  trouve ,  toutefois , 

de  bel  eslurgeon  dans  les  rivieres  qui  se  jettent  dans  le  lac 
Huron  ;  niais  jo  n'en  ai  point    vu  ,- et  j' ignore  de  quelle  espece 

il  est... 

Nous  esperons  gagner  nos   quartiers  d'hiver  pour  la  fin  de 

septembre.  Tout  le  detachement  jouit  pour  le  moment  dune 

bonne    sante.    L'etat  avance    de  la    saison   est    tres-favorablc  a 

nos  vues. 

Penetanguisliene  ,  lac  Huron  ,  le  2  >.  avril  iS'i^.  (  Ediiibiirgli 

Philosoph.  Journ.  ;  juillet  iSaS,  p.   173.  ) 

MINERALOGIE. 

i4o.  Manuki,  de  MiiNERALOGiE  DE  Leoniiaru  ,  'ic.  cdit  I  vol.  in-8. 
de  832  pages,  avec  7  tables.  Heidelberg,    1826;  Molir. 

i4j.  Practische  AsLErrusG  zur  coemiscuen  Akalvtik  ,  etc. — 
Elcmens  pratiques  de  chimie  analytique  ou  de  la  cbiitiie  mi- 
neralogiqiic  ;  par  Fr.  Joyce,  trad,  en  allemaud  et  enriclii  de 
notes  et  d'additions,  par  Jos.  Walbaof  de  Waldensti  in  ,  avec 
une  table  et  4  litbog.  Viennc,   18-27. 

142.  Sur  l'Ilmenite,  nouvelle  substance  minerale,  et  sur  des 
varietes  nouvelles  dc  zircon  et  de  gadolinile  de  Siberie  ;  par 
A.  T.  KuPFFEr. ,  profess,  a  Casan.  [Jrcliivcs  dc  Kastner;  t.  X. 
I*',  cab.  ,  p.   I  .  ) 

Parnii  les  mineraux  que  INI.  Monge  de  Lubeck  a  rapportes  de 
I'Oural,  il  sen  trouve  un  que  Ion  a  pris  d'abord  pour  la  tau- 
talitc  ,  mais  qui  sen  distingue  cssenliellement ,  et  psrait  con- 
slitucr  une   nouvelle   espece.   I,a  crislallisalion   de  la   tanlalile 


Mincralogie.  217 

n'^tant  conaue  que  dune  roaniere  inipaifaite,  ii  se  pourrait 
sans  doute  que  la  difference  sensible  qui  existe  entre  la  forme 
du  nouveau  mineral  et  celle  queplusieurs  mineraldgistes  atlri- 
luientalatantalite,  ne  provint  qued'un  defaut  d'exaclitude  dans 
la  determination  de  cette  derniore  ;  mais  la  pesanteur  specifi- 
que  de  ce  mineral  s'eloij^ne  tant  de  celle  de  la  tantalite  ,  que 
M.  Kupffcr  ne  doule  nuUemeut  que  Tanalyse  ne  confirme  un 
jour  la  non-identitii  de  ces  deux  sul)>tances. 

Ce  mineral  a  ete  trouve  au  pied  de  lllmen,  dans  I'Oural  ,  a 
vine  lieue  de  Miask,  au  milieu  d'un  granite  a  mica  noir,  a  feld- 
spatli  blanc,  et  a  quartz  gras  ou  laiteux,  dans  lequcl  des  zir- 
cons sont  aussi  dissemines.  L'ilmenite  se  presente  frequem- 
menten  masses  compactes,  tres-rarement  en  cristaux.  BI.  Kupf- 
fer  u'en  a  vu  rju'un  seu!  cristal  ,  dont  les  faces  avxiient  assez  de 
brillant  pour  que  leurs  incidences  pussent  se  mesurer  au  go- 
niomi'tre  a  reflexion.  La  couleur  de  cette  substance  est  le  noir; 
celle  de  Fa  jjoussiere  tire  sur  le  brun.  'Sa  cassure  est  conchoide, 
et  a  I'eclat  de  la  cire  ;  die  n'offi'e  point  de  clfvage  sensible;  les 
fragmens  sont  a  bords  tranclians  ,  el  translucides  dans  les  par- 
ties les  plus  minces.  Sa  pesanteur  specifique  est  de4,75  a  4i78- 
EUe  agit  faiblement  sur  I'aiguille  aimantee  ,  sans  manifester  la 
vertu  polaire.  'J'raitee  seule  sur  le  charbon,  au  cbaliiineau, 
elle  n'eprouve  aucun  cbangement;  avec  le  borax  et  le  pbos- 
])bale  de  soude ,  elle  se  dissout  aisei»ent  eu  un  verre  d'un  brun 
noiratre,  qui  est  translucide  et  dun  vert-bouteille  sur  les  bords; 
elle  est  soluble  dilficdement  a  chaiul  dans  I'acide  nitro-muria- 
tique. 

La  forme,  sous  laquelle  51.  Kupffer  a  observe  ce  mineral, 
est  celle  d'un  prisme  rbomboi'dal  oblique  ,  legercnient  tronque 
vers  chaque  base  sur  les  angles  inferieur  et  superieur.  En  le 
circonscrivant  lateralement  par  des  faces  paralleles  aux  plans 
diagonaux  ,  on  le  transforme  en  un  prisme  rcctaiigulaii'c  a  base 
oblique,  que  Ton  pent  aussi  considerer  comme  un  prisme  droit 
a  base  ile  parallelogramme.  C'est  celte  derniere  forme  que 
Kupffer  adople  comme  primitive;  le  grand  angle  de  la  base 
est  de  96"56' ,  et  les  cotes  de  cette  base  sont  a  la  bauteur 
comme  les  nombres  i,  0,^3  et  0,67,  d'apres  le  calcul  des  mo- 
dilications  observees.  A  I'occasion  de  ce  calcul,  I'auteur  ajoute 
quelques  remarqnes  sur  la  maniere  de  determiner  une  facettc 
modifiante,  sans  aucune  mesui(>  d'angle,  et  en  se  fondant  seu-. 


2 1 8  Mm  era  lo^ie . 

lenient  sui-  le  parallelisnie  des  aretes  ,  lorsque  cette  facette  se 
trouve  a  la  fuis  dans  deux  zones  diflerentes.   Les  forniulos  qu'il 
donne  pour  la  solution  de  ce  problemc  ont  beaucoup  d'analo- 
gie  avec  celles  que  M.  Levy  a  developpees  dans  les  Annates  dc 
physique  et  de  chimie ,    de  novembre  iSau.  —   Le  meme    nu- 
mero   des  Archives  de  Kastner  ,    conticnl   unv.    note  addition- 
nelle  au  nienioire  de  ftl.  Kupffer,  dans  hiquclle  ce  savant  ex- 
prime  ropinioii    que  rilmcnite   de  Siberie   pounait   bien  el  re 
identique'avec  le   mineral   que  iVI.  Hcrzelius  a  decouvcrt  dans 
la  sienite   zirconienne,    et  qu'il  a  nomme  poljmignili:.   Tl  an- 
nonce  qa'il  enverra  quelques  fragmens  d'ilnienite  a  ce  ctiltbre 
chimiste,   pour  quil  puisse  prononccr  snr  lidentite  des  deux 
substances.     —    Parnii     les    autres    mineraux     rappoites    par 
M.    Menge  ,    se   trouvent   de  beaux   cristaux   do  zircon,    ayant 
la  meme  gangue   que  I'ihnenite.  Un  de   ces  cristaux  peso  plus 
de  deux  oncfS  et  demie  ,   et  pent  etre  considere  comme  (jfFrant 
une  variete  nouveile  ;  car,  outre  les  faces  decrites  par  Haiiy,  il 
presente  une  modificalion  dont  le  signe  est  p.  Plusieurs  cris- 
taux que  M.  Menge  avait  deja  signales  comme  se  rapportant  a 
la  gadolinite  ,    et  dont  les  caracteres  tant  exterieurs  que  pyro- 
gnostiques  sont  conformesa  ceux  de  ce  mineral,  ont  une  forme 
qui  s'eloigno  beaucoup  de  celle  que  Ton  assigne  ordinairement 
a  cette  espece.  Ce  sont  des  prismcs  droits  a  base  rlioinbe,  d'cn- 
viron  i5o"et  5o°.  G.  Del. 

145.   SuR  LA  SciiEERERiTE ;   par  M.    Stromeyer  ,    de    Gottingue. 
[Arclwes  de  Kaslner ;  t.lL  ,  \"    cah.  ,  p.  ii5.) 

Une  letlrc  de  M.  Stromeyer  contient  qu(l([iies  details  sur 
une  nouveile  substance  inflammable,  trouvee  dans  une  couche 
de  lignite  ,  non  loin  dc  Saint-Gall  en  Suisse.  On  doit  la  de- 
couverte  de  cette  substance  au  colonel  de  Scheerer,  de  Saint- 
Gall,  qui  en  fait  passer  un  ccbantillon  >  M.  Stromeyer,  pour 
I'examen  de  ses  caracteres  chimiques.  EUe  se  presente  en  pe- 
tites  lamelles,  ou  en  grains  cristallins  blanchatres  ,  faiblement 
nacres  et  plus  ou  moins  Iransparents  ,  formant  de  petits  nids 
au  milieu  du  lignite.  Elle  est  un  pcu  plus  pcsante  que  I'eau  ; 
nest  point  grasse  au  toucher;  est  trcs  -  friable ,  n'a  au- 
cunc  saveur  remarquable,  et  no  devcloppe  aucune  odeur  a 
froid;  niais  lorsqu'elle  est  cliaullec  elle  rcpand  une  faiblc  odeur 
aromatique   ou  d'empyreumc.  Elle  entre   en   fusion    a  56°  dr 


Mineralogie.  21 9 

Reaumur,  et  produit  un  liqiiide  incolore  ,  qui  ressrniblc  a  nuc 
huile  grasse;  ce  liquide,  par  le  refroidissement ,  cristallise 
en  aiyuillcs  rayonnees,  qui  paraissent  etre  des  prisnies  a  quatre 
pans.  On  peut  cependant  la  conserver  plusieurs  jours  a  I'etat 
de  fusion  ;  mais  sitot  qu'on  vient  a  la  toucher  avec  un  fil  de 
plaline  ou  une  baguette  de  verre  ,  elle  se  solidifie  instantane- 
nient  et  cristallise  en  aiguilles.  Si  on  la  cliaulfe  fortement  dans 
un  tube  ou  un  petit  ballon  de  verre,  elle  se  volatilise  sans  se 
decomposer  ,  et  se  condense  de  nouveaii  sous  la  forme  d'ai- 
guilles  dans  le  haut  du  tube.  Elle  exige  cependant  pour  sa 
volatilisation  un  degre  de  temperature  qui  surpasse  celui  de 
I'eau  bouiilante.  II  parait  meme  que  sa  vapeur  n'eprouve  au- 
cune  alteration  ,  lorsqu'on  la  fait  passer  a  travers  un  tube  de 
verre  porte  jusqu'a  la  chaleur  rouge.  Cbauffee  dans  une  cuil- 
l^re  de  jdatine,  au-dessus  de  la  lampe  a  esprit-de-vin ,  elic  s'en- 
flamme  et  brule  en  repandant  une  faible  odeur  ,  avec  une 
flamme  legerement  fuligineuse  ,  et  sans  laisser  le  nioindre  re- 
sidu.  Elle  est  completement  insoluble  dans  I'eau.  Lalcool  la 
dissout  au  contraire  avec  facilite  ,  surtout  lorsque  son  action 
est  aidee  par  une  certaine  chaleur.  La  solution  est  incolore; 
elle  dcvient  d'nn  blanc  de  lait  par  I'addition  de  I'eau,  et  si  elle 
a  ete  saturee  a,  chaud,  et  qu'on  la  laisse  refroidir,  elle  precipite 
une  certaine  portion  de  la  matiere  dissoule.  II  se  forme  aussi 
des  cristaux  en  aiguilles  par  I'evaporation  spontanee.  La  schee- 
rerite  est  egalement  soluble  dans  les  ethers  siilfurique  et  ace- 
tique,  et  dans  les  huiles  grasses  et  volatiles  La  potasse  caus- 
tique  est  sans  action  sur  elle  :  elle  est  altaqnee  par  I'acide  nitri- 
qne,  et  parait  meme  se  decomposer  lorsqu'on  la  fait  digerer 
long-temps  dans  cet  acide  concentre.  L'acide  sulfurique  ,  pa- 
reillement  concentre ,  la  dissout  aussi  avec  assez  de  facilite  , 
surtout  lorsque  son  action  est  aidee  par  la  chaleur.  M.  Stro- 
meyer  a  donne  a  cet  interessant  mineral  le  nom  de  schc'cre- 
ritc,  et  le  regarde  conime  une  combinaison  binaire  d'hydrogene 
et  de  carbone  ,  analogue  a  la  napbtaline.  G.  Del. 

i44-  Sur  i.a  cristali.isation  du  Pnosi'nor.E  ;   par  J.-B.  Trautwein, 
pharmacien  a  Nuremberg.  {Ibid.  ;   p.   la-^.) 

M.  Trautwein  a  obtenu   par  la  fusion  et  le  refroidissement 
dune  masse  considerable  de  phosphorc  ,   de  beaux  cristaux  de 


220  Mineralogie. 

cetle  substance  de   forme  octaedrique,    et   dont  quelques-uns 
avaicnt  la  grosseur  dun  noyau  do  ceiisc. 

145.  Remabques  sur  l' Anthracite;  par  le  prof.  Auc.  Hkkitiiaupt. 
[Zcilschrift  fur  Mineral  j  yAxw.    iSuy,  p.  47-) 

On  sait  depuis  lons^-temps  que  I'anthracite  ou  le  fjlanzkohle 
a  sou  gisement  principal  dans  les  terrains  intermediaires;  niais 
les  opinions  varient  sur  sa  niauiere  d'etre  dans  res  terrains. 
Toutcs  les  localites  oil  M.  Hreitliaiipt  a  eu  I'occasion  de  loi)- 
scrver,  telles  que  Wezzcistein ,  pros  Saaifeld  ;  Lischwiz,  pres 
Gerz  ,  etc.  ,  le  lui  ont  ofTert  en  filons  et  jamais  en  couches. 
Dans  I'automne  de  1826,  M.  de  Warnsdorf  decouvrit,  dans  les 
carricres  de  schiste  de  VVurzbach  ,  pres  Lobenstein,  dans  le 
Voigtland,  j)lusieurs  filons  quarzeux  ,  dont  un  renferme  une 
variete  tres  inleressante  d'antliracile.  On  la  trouve  en  baguet- 
tes isolees  ,  qui  ,  comnie  toutes  les  former  cristaliines  de  cette 
espece,  vont  de  Tune  des  saibandes  a  I'autre  dans  une  dii<?r- 
tion  a  pen  pres  perpendiculaire.  Ccs  baguettes  sont  entourees 
de  fibres  quartzeuses  perpendiculaires  a  leurs  faces  lateraies,  et 
par  consequent  paralleles  au  plan  du  filon  ;  ce  qui  semble  prou- 
ver  que  leur  formation  est  pos:erieure  a  celle  de  I'anthracite 
M.  Breithaupt  enumere  tous  les  mrtifs  qui  le  porteni  a  rogar- 
der  ces  baguettes  comme  ctant  reellenient  cristallisees  ,  et  ii 
rapportcr  les  crislaux  d'anthracite  au  systeme  de  cristallisation 
du  ])risme  ou  de  loctai'dre  rhoniboidal.  G.    Del. 

146.    Oil   MASSIF    TnOIJVK    EN   RuSSlE. 

On  a  trouve,  depuis  le  12  jus  u'aa  19  avril  iS^S,  dans  les 
mines  de  Zlatooust,  c'est-a-dire  dans  la  j)aitie  do  ces  mines 
quiapjiarlionta  laCouronne  el  qui  estsiluee  dans  le  district  de 
Troilzkoi,  gouvernement  d'Orembourg,  neuf  morceaux  d'or  mas- 
sif;  le  j)reniier  pesait  iGlivres  r  u  zolotniks  (1  2  onces);  le  second, 
9  liv.  -jG  zoiot. ;  le  tr.nsienie,  7  liv.  11  zoh^t.  ;  le  quatrieme , 
5  liv.  12  zoiot.  ;  le  cinqnieme,  5  liv.  9  zolot.  ;  le  sixieme  ,  4 
liv.  58  zolut.  ;  le  scptienie  ,  4  'iv.  20  zolot.  ;  le  liuitieme  ,  5 
liv.  86  zolot.  J  le  neuvieme  ,  2  liv.  i3  zolot;  total,  07  liv.  8G 
zolot.  —  D'aprcs  un  rapport  postcrieur  du  departenieut  des 
mines  ,  on  a  en  outre  trouve,  jiisipi'au  21  mai  tie  la  menu;  an- 
nee,  25njorceaux  d'or  massif  pesantensemble  loG  liv.  70  zolot. 
II  y  avait  denx  morceaux,    I'un  de  i3  liv.  80  eolol.  ,  et  lautre 


Mineralogie.  •  221 

de  i5  liv.  6  zolot.  i^Snnct-Petcrsbiirg.  Zeilschrift  ;   \'ii5  ,  sept, 
et  Oct.  ,  p.   1 1 4) 

147.  SUR     LA     DECOUVERTE    DU    DIAMANT    EN    SiBERIK.    [ZcUschrift  fi'lV 

Mineral..,  fev.   1827,  p.  i']5-) 

On  espcre  trouver  des  diamans  en  Siberie.  Une  lettre  ecrite 
parun  naturaliste-voyageur  au  recteur  de  I'Universite  de  Dor- 
pat,  contient  les  details  suivans  «  le  sable  platinifere  de 
Nischni-Toura  montre  une  analogie  frappante  avec  celui  du 
Bresil ,  dans  lequel  se  rencontrent  ordinairement  les  diamans. 
D'apres  la  description  qu'en  a  donnee  M.  d'Esclnvege,  ce  sable 
est  compose  principalement  de  fragniens  routes  d'hydrate  de 
fer  et  de  jaspe ,  et  contient  plus  de  platine  que  dor.  Le  sable 
de  Nischi-Toura  est  visihlement  forme  des  memes  parties  com- 
posantes  ;  et  la  presence  du  fer  hydrate  y  est  d'autant  plus  re- 
marquable  que  c'csl  dans  un  conglomerat  de  cette  espece  que 
les  diamans  du  Bresil  sont  enga;;es  ,  que  ces  deux  mineraiix  ne 
se  rencontrent  point  accidentelSement  I'un  avec  I'autre  ;  mais 
qu'ils  soul  les  debris  d'une  seule  et  meme  formation.  L'auteur 
de  cette  lettre  explique  pourquii  il  n'a  pu  se  livrer  a  la  re- 
cherche du  diamant,  dans  un  lieu  ou  il  est  persuade  qu'on  le 
trouvera  ;  il  a  fait  part  de  ses  observations  au  directeur  de 
Kischni-Toura  ,  qui  parait  dispose  a  ordonner  dans  son  district 
tons  les  travaux  necessaires  pour  arriver  a  ce  but. 

148.  IIuii.E  DE  PF.TROLE  uu  CANTON  DE  Geneve.  [Jotirii.  cle  Gcnwc ; 

16  novemi).  182G,  p.   t.) 

En  chcrchant  de  la  lioiiille  sur  le  territoire  du  canton  de 
Geneve,  on  a  decouvert  des  sources  abondantes  d'une  huile 
bituniineuse  ,  dite  huile  de.  pc'lrole.  Le  coteau  eleve  des  com- 
munes do  Dardagny  et  de  Chalex  ,  quoique  isole  de  trois  cotes 
par  le  Rhone,  TAllondon  ,  et  le  ruisseau  de  Roulave  ,  jiarait 
etre  la  continuation  des  molasses  qui  s'etendent  do  i'autre 
cote  du  Rhone  ,  et  qui  en  forment  le  lit.  Les  couches  dont  il 
est  conqiose  semblent  sc  relever  dcpuis  le  fleuve ,  en  forniant 
un  angle  assez  aigu  dans  la  direction  de  I'est  a  Touest,  et  du 
sud  au  nord  ,  et  se  trouvent  rompues  pres  de  Dardagny  ,  par 
le  cours  de  I'AUondon.  C'est  vers  cet  endroit  que  les  couches 
imprrgnees  de  bitume  paraissent  a  la  surface  ,  partoiil  on  I'cnn 


222  Mineraiogie. 

;i  enlcxc  Ic:  tcireaii  vegetal  el  I'artjile.  La  ooiiche  de  niola.sse 
Lituniiiieuse ,  achjelleniont  oxploitee,  a  environ  20  pieds  d'e- 
paisseur. 

l49-    SUR   UME  NOUVELLE  UECOUVERTE   DU  SeLENIUM  ;  \rAV .  Ch  .    KekSTEN. 

[Avchiv.  de.  Knrslcit  ;  t.  9,    T'^  call    ,  p.  80.) 

Le  cuivre  rouge  capillairo  de  Rheinbreitenbacli ,  sur  le  llhin, 
developpe  au  clialuiucau  une  odeur  de  Selenium.  M.  Kersten 
s'est  assure  par  de  nonibreux  essais  chimiques  qu'il  realerine 
ce  corps  au  nombre  de  ses  principes  composans  ;  mais  il  ne 
pent  encore  dire  dans  quel  etat  il  sy  trouve  combine  avec  le 
cuivre. 

i5o.  Sur  LA  MATiERE  MicACEE,  quise  trouve  dans  certains  cni- 
vres',  par  MM.  Stromeyer  et  Hausmakn.  ( Jrchi\'.  dc  Kars- 
ten;XOTa.  1'2,  et  Annalet  de  Chimie  et  de  Physique  ,  nov. 
1826,  pag.  52y.) 

On  appelle  cuivres  micacc's ,  les  cuivres  qui  coutieiinent  des 
particulesecailleuses,  luisantes,  qui  se  montrent  sur  la  tranche 
des  cassures.  Ces  cuivres  ont  une  couleur  jaunatre  ;  ils  soul 
durs  ,  cassans  ;  on  ne  peut  ni  les  laminer,  ni  les  treiiler,  et  ils 
sont  nieme  inipropres  a  la  fabrication  du  lait'in.  On  les  obtient 
dans  la  plupart  des  usines  ou  Ton  pratique  la  liquation  ,  et  ils 
pi'oviennent  principalement  des  crasses  de  la  liquation,  ct  des 
residus  du  plonib  qui  a  servi  a  cette  operation.  Les  paillettes 
micacces  (Glimmerkupfer)  dont  il  est  question,  ont  jusqu'a 
une  ligne  de  diametre  ;  mais  elles  sont  tres-minces;  elles  ont 
la  forme  dune  table  hexaedrique;  leur  couleur  est  intermediairc! 
entre  le  jaune  d'or  et  le  rouge  de  cuivre  ,  et  elles  ont  un  grand 
eclat  metalliqiie;  mais  elles  sont  translucides  ;  elles  sont  dis- 
seminees  dans  le  cuivre  comme  le  carbone  lest  dans  la  fonte. 
(]ettc  substance  est  principalement  composee  d'oxides  decuivre 
ct  dantimoine  ,  et  contient  en  outre  un  peu  de  plomb  ,  de 
f(M-,  (I'argent,  de  soufre  et  de  silice.  On  doit  la  considerer 
comme  une  scorie  crislalline,  qui  se  forme  durant  I'aftinage  , 
s'infdtre  dans  le  cuivre,  et  y  leste  unie  par  une  force  d'adbe- 
sion  considerable.  II  est  possible  que  les  petites  ecailles  bril- 
lanles  qui  se  trouvent  dans  le  verrc  aventurine  soient  idcnti- 
qnes  avec  le  glimmerkupfer  •  elles  cristallisent  cnnime  eelui- 
ci  en  lir-xaedrcs  rcriuliers. 


Mineralogie.  223 

l5l  .    SUR   LK  GVPSB  ET  LKS  METAUX  DE    l'HiMAL.WA.   [Asitttic  Joum .  ; 

janv.   1827,  pag.  6i.  ) 

SociETE  AsiATiQUE    DE   CALCUTTA.  —  Stance  dit  5 juHlet  1826. 
—  II  a  ete  fait  lecture  dune   notice    du  capitaine  Herbert  sur 
le  gypse    qui  se   rencontre   dans   les   contrees    des    montagnes 
d'Hinialaya,  voisines  du  Gange.  Co  gj'pse,   dont  on  a  produit 
plusieurs  echantillons  a  la  societe  ,  se  trouve  dans  la  formation 
du   schiste  argileux ,    qui  constitue    la   liniite   des   vallees   qui 
longent  le  pied   de  la    grande  niontagne  ,  et  qui  ne    possedant 
aucun  des  caracteres  des   roches  secondaires,    doit  etre   consi- 
deree  soit  conime  intermediaire ,  soit  comme  primitive.  La  po- 
sition de  ce  gypse  .semble  I'elever  au  rang  de  roclie  primitive  , 
suivant  la  description  qu'en  a  donne  Werner,  bien  que  ce  titre 
Ini  ait  ete  conteste  ou  refuse  par  quelques-uns  des  principaux 
ecrivains    de   I'ecole  de    ce  savant.  Le  depot  le  plus  vaste    du 
gypse  de  I'Himalaya    se   trouve  dans   le  lit  d'un  courant  d'eau 
qui  surgit  des  montagnes  ,  immediatement   au-dessous  du  vil- 
lage de  Nagul ,  dans  le  Delira-Doon.  Ce  mineral  appartient  a  la 
variete    appelee  gypse  grano-lamellairc ,    d'un  blanc  de  neige, 
d'un  lustre  un  peu  superieur  a  celui  du  marbre  blanc,  etpeu 
ou  point  transparent.  Sa  pesanteur  specifique  est  de  2,24-  H  se 
trouve  un  deuxicme  depot  de  ce  gypse,  a  deux  rallies  en  amont, 
dans  le  lit  d'un  autre  courant  d'eau  qui  se  jette  dans  la  vallee , 
et  un  troisieme  depot  sur  la    rampe   de  la  niontagne  ,  a  parlir 
du  village  de   Rajpuz  ,  immediatement  au-dessous  du  hanieau 
de   Juree-Panee.   Dans   toutes  ces  localites  ,   la  roche  dans  la- 
quelle  ce    gypse    se    trouve    incruste,    exhale,    lorsqu'elle  est 
cassee  ,  une  forte  odeur  d'liydrogene  sulfure. 

Un  second  niemoire  du  capitaine  Herbert  contient  des  no- 
tices sur  diverses  productions  nietall;ques  de  la  cliaine  des 
montagnes  d'llimalaya.  Parmi  ces  substances,  on  distingue  une 
poudre  de  fer  magnetique ,  qui  se  trouve  disseminee  en  tres- 
grande  abondance  dans  le  micascliiste.  Les  grains  de  cettc 
substance  possedcnt  eminemment  la  vertu  magnetique,  et, 
aprcs  avoir  ete  broyes ,  se  separent  promplemcnt  de  la  matrice. 
Leur  pesanteur  specifique  est  de  4781.  Ce  mineral,  fondu, 
donne  un  fer  d'une  qiialite  tres>i!uperieure.  11  existc  dans  les 
districts  de  Borcla ,  de  iVIyyaz  et  de  liliutnor,  des  mines  de 
plomb  qni    ont    ete   loiig-teinps  expbiilees   jiar    les    indigenes. 


224  Mineralogie. 

Dans  ces  liois  localites  ,  le  ininerai  oHVc  une  galrno  a  jjiaiii 
d'acier  et  ;;ri.se,  dout  la  pesanteur  specifique  est  de  y,2.  On 
dit  que  vers  ces  derniers  temps  ,  ces  mines  ont  ete  nioins  pro- 
ductives  qu'elles  I'etaient  jadis  ;  mais  il  se  pent  que  cela  pro- 
vienne  de  ce  que  les  veines  de  la  snpei'ficie  dii  sol  se  trouvent 
e]niisecs ,  et  aussi  d'un  niancjue  de  moyens  suflisans  pour 
penetrer  plus  avant  dans  le   roc. 

i5'i.  iVoTicE  SDR  LK  succiN  DE  Traheghies.    (  Joumnl  cl jdgriciihurr 
fie  Bruxelles I  jnin  1826,  pag.  076.  ) 

Le  chev.  de  Ronnay,  president!  de  la  colonic  linneenne  de 
Bruxeiles  ,  lui  a  communique  dans  une  seance  solennelle  ,  une 
uoiice  siir  le  succin,  ayant  pour  objet  paiticulier  de  faire  con  • 
naitie  I'epoque  de  sa  decouverte  dans  le  Ilainaut.  Le  succin 
du  Hainaut  a  ete  decouvert  en  17^9,  a  Traheijuies,  hameau 
situe  a  une  lieue  de  Binch,  allant  vers  Charleroy;  ony  exploite 
une  argile  plastique.  C'est  a  .M.  Gossart,  que  Ton  est  rede- 
vable  de  celte  dt'couverle. 

i53.  SuR  LES  MINES  DE  PLOTNiB  DE  Chejielette  ,,  ct  excursiou  iTiine- 
ralogique  dans  les  environs  de  cette  commune,  par  M.  Ta- 
BAREAu.  (Archives  historiqiie.i  ct  staiisliques  du  dc'partemcnt  ihi 
Rhone;  janv.   i8a5,  pag.    170.) 

En  remontant  la  vallee  d'abord  legeremeut  encaissee  ,  oi"i 
coule  la  petite  riviere  de  I'Ardiere  ,  on  remarque  sur  la  rive 
droite ,  la  liinite  des  depots  calcaires  qni  terininent  le  terrain 
de  nieme  nature  dans  la  partie  meridionale  du  Beaujdlais.  Sur 
la  rive  gauclie  est  le  pied  des  granites  ,  qni  bicntot  forment  les 
deux  cotes  de  ia  vallee  et  conduisent  jusqu'a  Cheneletle..  Dans 
les  directions  de  Chenelette  k  Fay,  on  remarque  dans  un  por- 
phyre  ,  tantot  dccomijose,  tantot  reconvert  seulenient  de  teiic 
vegetale,  une  bande  presqiie  continue  que  ia  blancbeur  du 
quartz  et  du  sulfate  de  barytc ,  qui  la  composent ,  signale  fa- 
ciiement.  L'aspect  brillant  ties  lames  de  sulfurc  de  jdomb  ap- 
prend  que  c'est  un  riclu!  (ilon  plombifi'MC  ,  dont  le  develop- 
j)enicnt  parait  avoir  ])lusieurs  lieues.  On  reconnait  aussi  le 
phosphate  de  plorab  dans  une  pierrc  pesante  et  jaunalre  ,  q;ie 
rencontre  partout  le  soc  de  la  charruc. 

L'n    echantillnn  de    sulfnre    do    plonih  m  domic  :'i  I  ati.ii\>c 


Botanique-  225 

plomb  79,90;  soufre  18;  silice  i,5o;  et  quelques  traces  de 
cuivre  et  d'arJjent.  On  trouve  du  fer  oligiste  ecailleux  a  un 
demi-quart  de  lieuc  de  Ponle ,  aux  environs  de  Chenelette. 


BOTANIQUE. 

1 54.  I.  Memojke  sur  les  Chaeagnks;  par  M.  le  prof.VAucHER.  {Me- 
moires  de  la  Soc.  de  Phjs.  et  d'Hist.  iidt.  de  Geneve  ;  Tom.  I, 
1''".  partie,  p.  168-179,  1  82  t  .  )  ( Voy.  le  ^m//.  ;  tiiaii826, 
torn.  YUI,  n".  &6.) 

1 55.  II.  Sur  i.'oRGANrsATioN  DES  CnARAGNES  et  la  circulation  oh- 
servee  dans  les  especes  de  ce  genre;  par  ftl.  C.-A.  Agardh. 
(  Acta  Jcadem.  Ctes.  Leap.  Car.  natur.  curios.;  vol.  XIII ,  p. 
ji3 — 163,  1825.)  (Voyez  le  Bull.,  \%i5,  to.  VI,  no.  3oi.) 

1 56.  III.  Erfaiirungen  ueber  das  Keimen  dkr  Charen,  etc. — Obser- 
vation sur  la  germination  des  Charagnes,  etc;  par  M.  G.  Fr. 
Kaolfuss.  Leipzig,   1825. 

I  57.  IV.  Sur  UJIE  FORMATION   RECEINTE  DECALCAIRE  d'eAU  DOUCE  danS  ic 

comte  de  Forfar,  etc.,  avec  un  appendice  sur  les  Gjrogo- 
nites;  par  M.  Cii.  Lyell  (i).  {Transact,  of  the  geol.  Soc.  of 
London;  vol.  11  ,  p.  73-96,  i825.) 

i58.V.  SuR  UNE  NOCVELLK  Gyrogonitk  ou  capsule  deChara  f'ossile, 
tres-abondanie  dans  les  nienlieres  d'eau  douce  des  environs 
de  Paris;  par  M.  Constant  Prevost.  {Noui>.  Bull,  de  la  Soc. 
philomath. ;  dec.   1826.  J 

159.  VI.  Tableau  des  espkces  du  genre  Chara  ,  acconipagne  d'ob- 
servations  critiques,  d'apres  les  Observationes  in  genus  Chnrce 
de  M.  Eberbard  Liljevalch  de  Lund  ;  par  AL  FiiRNRoiiR.  (  Gaz. 
botan.  dc  Jiatisbonne ,  n".  3i  ;  aoiit  1826,  p.  481-94.) 

Nous  reunissons  ces  six  ouvrages  (|ui,  joints  aux  travaux  de 
M.    Amici  ,    de    Martins ,     Schultz  ,     Nees     d'Esenbeck  ,     et 


(1)  Fils  dun  botaniste  anglais  tres-Jistingue ,  M.  Lyell  s'occupe  de 
sciences  uaturelles,  et  suttout  de  geoloajie,  avec  autant  de  succes  que 
d'ardeur. 

R.  Tome  XI.  i5 


226  Botanique.         ]\"\  154—159. 

d'autres  deja  connus  ,  reuiiissent  tout  ce  qu'on  sait  jusqu'a 
prcseul  siir  le  genre  Cliara.  ]\ous  allons  en  donner  une  analyse, 
en  ayant  soin  de~ signaler  ce  qui  appartieji  a  chacun  de  ces  ha- 
biles  observateurs. 

M.  Kaulfuss  rapportc  fort  en  detail  les  vicissitudes  que  ce 
genre  a  eprouvecs.  Crce  par  Yaillant,  qui  le  separa  de  YEqui- 
setum,  place  par  Linne  cntre  le  Marsilea  et  le  Fiicux ,  par  B. 
de  Jussieu  entre  les  Confcn>cs  et  les  Epoiigcs ,  par  Schreber 
dans  la  Moncecie  nionandrie  ,  par  A.  L.  de  Jussieu  parmi  les 
Naiades ,  par  Ricbard  et  Kunth  entre  les  Marsilc'aeees  et  les  Pi- 
pe'race'es  ;  rapprocbe  des  Conferees  par  Wallrotb  ,  et  des  Fucus 
par  Martius  ,  il  parait  devoir  se  maintenir  dans  celte  dcrniere 
place.  Nous  exposerons  plus  tard  les  raisons  qui  deterniinent 
M.  Agardli  a  I'y  fixer. 

HI.  Agardh  ,  dans  son  Sjslema  yilgarum,  a  divise  en  deux  le 
genre  Chara.  «.  J'avais  trouve  ,  ou  cru  trouver,  »  dit  ce  niodeste 
savant ,  «  que  les  Chara  a  tube  simple  etaieut  depourvues  de 
»  bractees  ,  et  que  les  globules  et  nucules  { antheres  et  styles ) 
»  se  trouvaient  sur  des  individus  separes,  tandis  que  les  aulres 
»  avaieut  des  bractees  et  les  deux  sexes  sur  le  nienie  individu.  » 
Les  premiers  forniaient  son  genre  Nitella,  les  autres  le  Chara; 
mais  M.  Aniici  ayant  observe  des  bractees  ,  des  globules  et  nu- 
cules sur  une  Characee  a  tube  simple  ,  M.  Agardh  a  concu  des 
doules.  Toutefois  il  conserve  ,  pour  plus  de  commodite,  ses 
deux  noms  ,  qu'il  applique  aux  Cham  a  un  ou  a  plusieurs 
tubes. 

La  tige  des  vraies  Cbaragnes  se  compose  d'un  tube  entoure 
de  plusieurs  autres  plus  minces,  en  nombre  indetcrmine,  se 
prolnngeant  d'un  nceud  ii  I'autre,  quciqucfois  coupes  dans  leur 
longueur  par  des  especes  de  diapbragmcs  (K.)'  ^^  ^^  separant 
facilement,  comme  I'avait  aussi  observe  M.  Aniici,  en  ajoutant 
que  cette  circonstance  a  ete  egalement  remarquee  dans  d'au- 
tres plantes,  par  exemple,  le  Ranunculus  repcns. 

Les  brandies  out  la  meine  orj^anisation. 

Les  racines  sont  formees  de  fils  menus  ,  qui  jiaraissent  etre 
Je  prolongement  des  tubes  extcrieurs.  La  scule  dilVerence  con- 
siste  en  ce  qu'ils  ne  sont  pas  accoles  i  un  tube  principal,  ni 
reconverts  de  grains  verts.  (Ag.) 

Les  parties  de  la  fructification ,  aprcs  avoir  etc  long-temps 
enveloppeesd'nnc  grande  obscurite,  out  ete,  dans  les  dernieres 


Botanique.  227 

annees  ,  decrites  avec  soin  par  MM.  Aniici ,  de  Martius ,  Ag^rdh 
et  surtout  par  MM.  Vaucher  et  Kaulfuss.  Ces  differens  obser- 
vateurs  ne  sont  pas  d'accord  sur  la  nature  des  globules  roui>es 
places  au-dessous  de  la  graine.  M.  Vaucber  Ics  regarde,  avec 
M.  Aniici,  comme  des  antheres.  M.  Kaulfuss  y  voit  des  femnies 
qui  servent  a  la  reproduction  :  c'est  aussi  lopinion  de  M.  JVees 
d'Esenbeck.  Ony  reconnait  une  petite  brancbe  munied'un  ver- 
ticille  a  six  rayons,  comme  les  fdamens  ai-ticules  des  vaisseaux 
adducteursdes  mousses,  ayant  aussi  des  rapports  avec  les  touffes 
des  fds  qu'il  a  observes  dans  les  soi-disant  fruits  du  Fucus  i>e- 
siculosus  ,  qui  ne  s'en  distinguent  que  par  un  renflement  en 
massue  a  la  base 

M.  Wallrotb  assure  nieme  avoir  vu  ces  globules  donncr  nais- 
sance  a  de  jeunes  plantes  ;  mais  il  ne  fournit  aucun  detail  sur 
leur  developpement. 

M.  Agardh  n'a  pas  encore  pu  se  former  une  opinion  sur  cet 
organe.  Les  autres  parties  des  Charagnes  sont ,  a  ses  yeux,  plus 
ou  moins  soumises  aux  lois  generales  de  la  vegetation.  Les  pIo- 
bules  seuls  prescntent  une  anomalie  complete.  II  ne  partaee 
p;is  I'opinion  de  M.  Kaulfuss  ;  les  filamens  (semblables  a  ceux 
des  Oscillaires)  et  les  cupules,  dont  sont  composes  les  q\o- 
bnles,  ne  lui  paraissent  nullement  propres  a  reproduire  des 
tiges  de  Charagnes. 

M.  Agardb  leur  trouve  aussi  de  I'analogie  avec  le  fruit  du 
Fucus  vesiculosus ,  mais  plus  encore  avec  ceux  des  Polyides 
hwibricalis  Ag.  ,  et  Da.iia  pedicellata  Ag.  ,  composes  unique- 
ment  de  grains  rouges  ,  reposant  sur  des  fdamens  articules  - 
peut-etre  avec  ceux  du  Balrachospermum  monili forme ^  qu'il 
n'a  pu  examiner;  enfin  avec  ceux  du  Mcsogloia.  II  ajoute  que 
la  couleur  rouge  de  la  poussiere  n'est  point  un  caractere  nou- 
veau  ,  puisqu'elle  se  trouve  egalement  dans  les  Conjcrvcs  proli- 
fcrcs,  et  dans  le  Cojifervn  cjc/opliora,  nouvelle  el  jolie  espece 
qu'il  a  decouverte  en  iS'jS. 

11  a  ct('  repandu  plus  do  lumierc  sur  un  autre  onvane  au 
moins  aussi  iiiiporlant,  le  fruit.  Analyse  par  plusieurs  observa- 
teurs ,  il  parait  I'avoir  ele  avec  plus  d'cxactilude  par  MM.  Vau- 
cher et  Kaulfuss.  Nous  ne  pouvons  les  suivre  dans  les  details 
qu'ils  donncnt  au  sujet  des  differentes  enveloppes  ,  et  desstries 
qui  s'etendcnt  en  spirale  sur  la  sccoude,  faisanl  un  tour  etdemi 


i.^. 


228  Botanique.         N"'.  154—159. 

(V.),  deux  tours  (  K.. ) ,  moins  de  deux  tours  snr  le  Ch.  tuber- 
culata  (L.),  plus  de  deux  tours  sur  le  Ch.  hispida,  deux  tours  et 
denii  sur  le  Ch.Jlexilis  (L.j  (i) :  enfin  an  sujct  des  dents  qui  cou- 
ronrient  le  fruit,  et  de  la  nature  de  la  substance  qui  constitue  sa 
masse  interieure.  Quant  aux  globules  qu'on  y  decouvre  ,  ils 
n'y  voient  qne  des  portions  de  mncila;;e ,  qu'on  pent ,  par  la 
pression  ,  reduire  a  un  volume  extremement  petit;  et  Ion  ne 
doit  j)ar  consequent  pas  ,  comme  I'ont  fait  quelques-uns  de 
leurs  predecesseurs ,  les  confondre  avec  la  gvaine  meme  ,  qui 
est  simple,  ainsi  que  I'a  egalement  observe  M.  Amici  sur  le 
Ch.  Jlexilis.  Mais  M.  Vauclier  nous  parait  etre  le  premier  qui 
ait  constate  ce  fait  admTs  par  Yaillant  et  Linne. 

La  presence  des  graines  ne  prouve  nullement  le  doveloppe- 
raent  complet  de  la  plante.  IM.  Kaulfuss  les  a  distinguees  sur  les 
Ch.  pidchella  et  crinita,  dans  leur  jeunesse  ,  et  on  en  a  vu  ega- 
ement  avant  I'epanouissement  du  bourgeon. 

Le  premier  niouveinent  de  la  graine  s'annonce  par  I'allonge- 
ment  du  sac  interieur.  Les  deux  enveloppcs  cxterieures  s'ou- 
vrent  en  haut  ,  et  donnent  jour  a  une  vesicule  qui  prend  la 
forme  dun  cylindre  ,  et  n'est  que  le  prolongement  du  sac(K.). 
Le  germe  remplit  alors  toute  la  capacite  de  ce  sac  (V.) ,  qui  lui- 
mSme  se  dilate  (K.),  et  pousse  un  petit  filet  qui  perce  au  tra- 
vers  des  cinq  dents  (V.  ).  On  y  distingue   deja  quatre  entre- 


(1)  Reconnu  par  M.  Hooker  pour  etre  celui  de  son  Flora  scotica  (L.) 
Lc  nombre  des  tours  de  spire  est  un  caractere  peu  sur  ,  et  M.  Cons- 
tant Prevost  fait  observer  que  «  les  graines  dune  meme  espece 
•  de  Chara  recueillics  sur  la  meme  tige ,  oflVent  dans  le  volume  , 
»  dans  la  forme  generale  plus  ou  moins  allongce  ,  dans  le  nombre  des 
«  spires,  des  differences  qui  sufiiraient  sans  doute  a  des  nomenclateurs 
>  pour  etablir  plusicurs  cspeces.  II  a  retrouve  les  memes  variations 
»  dans  les  Gyrogonites  fossiles,  dont  il  possede  un  grand  nombre,  etc.  • 
II  n'y  a  presque  pas  de  plante  a  laquelle  on  ne  puisse  appliquer,  d'une 
maniere  generale,  cette  observation  tresjustc. 

Les  .Stries  des  graines  du  Ch.  hipsida  ,  et  gencralement  de  toutes  les 
autres  especesj  torment  en  sens  inverse  de  celles  de  la  tige  ,  qui  , 
comme  on  sail  ,  sont  un  peu  disposees  en  spirale  :  circonstance  qui 
ne  parait  pas  avoir  ete  jusqu'ici  indiquee  sur  les  dessins  de  Chara  (L.). 
Mais  la  direction  des  striesdesgraincs  estexprimee  tres-nettement  dans 
les  plancbes  de  MM.  Cuvier  et  liroiigniard  (  Ossem.  foss.  ,  I  ) ,  Vau- 
rher  Kaulfuss  et  Lyell;  laplanche  de  M.  Agardh  presente  celle  de  la 
(  iirul;iti()",  qui-est  sans  doute  la  meme  quo  celle  ilrs  stries  des  tubes. 


Botanique.  229 

noeuds.  Dans  les  Ch.  vulgaris  L.  et  pulchella  Wallr.  ,  les  deux 
premiers  entre-nceuds  de  la  jeiinc  plante  sont  simples.  Cc  nest 
qu'au  troisieme  ou  quatrirme  que  la  tige  devjent  comjiosee 
(K.).  Le premier  verticillequ'on  apercoit  un  pen  an-dessus  des 
dents ,  se  compos.e  d'abord  d'un  rayon  ,  puis  de  deux  et  plus  , 
a  mesure  que  le  filet  s'alloage  (V.) ;  et  au-dessous  des  rayons  , 
il  se  forme  des  renflemens(  V.  et  K.) ,  d'ou  partent  des  racines 
simples  ( v.),  blanches  et  tres-delicatcs ,  qui,  plus  tard  ,  se 
trouvent  en  rapport  avec  d'autres  renflemens  ou  noeuds  ob- 
serves sur  la  tige  (V.  et  K.). 

Le  developpement  du  germe  est  ordinairement  accompagne 
de  celui  dune  racine  principale.  Dans  ce  developpemenl, ,  les 
globules,  dont  nous  avons  deja  parle,  deviennenl  exces- 
sivement  petits  ,  et  finissent  par  passer  dans  la  plante  (les 
tubes,  sans  doutej,  oii  i!s  prennent  part  au  mouvement  de 
la  circulatiin  (  K. ). 

Quant  aux  enveloppes  des  gi'aines ,  elles  restent  long-temps 
adherentes  a  la  tige  (V.  et  K.J. 

II  y  a  souvent  sur  un  ou  plusieurs  tubes,  quelquefois  sur 
tons  ,  solution  de  continuite  ,  c'est-a-dire  qu'il  s'etablit  uue 
espece  de  diaphragme.  On  voit  aussi ,  principalement  sur  le 
Cli.  hiSjfjida,  un  tulie  ,  pour  ainsi  dire,  surnumeraire  s'etablir 
sur  les  parois  de  deux  autres  ,  dont  il  diminue  le  volume  (K..). 
Les  racines  s'allongent  indefiniment  et  s'enfoncent  dans  la 
vase  pour  y  fixer  la  plante  ety  puiser  sa  nouniture  (  V.) 

M.  Kaulfuss  a  examine  attentivement  les  giaines  de  plusieurs 
especes  dans  tons  leurs  details,  et  il  regarde  avec  raison  cette 
precaution  comme  indispensable  pour  prevenir  retablissement 
inutile  de  nouvelles  especes. 

JN'ous  ne  pouv;  ns  terminer  I'aiticle  de  la  germination  ,  sans 
faire  mention  dune  experience  furt  curieuse  de  M.  Agardh. 
Ce  savant,  desirant  faire  des  observations  sur  les  globules 
rouges,  afin  d'arriver  a  determiner  leur  nature,  avail  place 
dans  une^tasse  pleine  d'eau  quelqucs  fragmens  du  Cbara  IIccl- 
wigii.  Mais,  au  lieu  du  developpement  des  globules  ,  il  vit  les 
arliculations  (  noeuds)  donner  naissance  a  de  jeunes  pousses, 
ainsi  qua  une  grande  quantite  de  racines  ,  le  tout  si  scmblable 
aux  dessins  de  BI.  Kaulluss  ,  que  ceux-ci  semblaienl  destines  a 
rcpiesentcr  ce  tjue  M.  Agardh  avait  sous  les  yeux.  11  en  conclut 
que  les  iiiiciili    nu    pretcndues    ;;raines  nc;  sont  que    des    gem- 


230  Botamqiie.         N°\  154—159. 

raes  ,  et  que ,  en  raisonnant  d'apres  la  thcorie  des  metamor- 
phoses ,  on  doit  les  regarder  comme  des  branches  rabougries. 
Les  gemnies  et  les  graines  sonl  les  points  derepos  d'oii  recom- 
mence la  I'amiGcation  ,  lorsque  celle-ci ,  qui  j)ai't  des  verticilles, 
est  arretee  par  une  cause  quelconque. 

Les'bractees  etaht  trop  faibles  pour  se  developper  en  bran- 
ches, et  etant  avortees,  ce  sont  leurs  parties  concentrees  qui 
fornient  les  nucules. 

Nous  regieltiins  de  ne  pouvoir  suivre  31.  Agardh  dans  ses 
deveiop|)einens  fort   ingenieux. 

De  tout  ce  que  nous  venons  de  dire,  il  resulte  que  le  genre 
Chara  presente  dans  son  organisation  des  anomalies  fort  re- 
luarquables  ,  et  qui  senibieut  devoir  I'eloigner  de  toutes  les 
families  de  vegetaux  connues. 

Kous  avons  deja  vu  que  les  globules   rouges   scmbleraient 

avoir  quelque  rapport  avec  les  fruits  dn  Fucus  vcsiculosus  (K.), 

des  Poly  ides  himbricnlis  Ag.  ,  Dnsia  pecUccllalak^.  ,  etc.(Ag.). 

Voici  les  principales  considerations   sur  lesquelles  se  fonde 

M.  Agardh  pour  rapprocher  ce  genre  des  Algues  -. 

1°.  La  membrane  des  Charagnes  est  de  la  meme  nature  que 
celle  des  Vaucheries  ,  des  Ulves  et  des  Conferees.  «  On  ne  peut 
w  distinguer  le  tube  dun  Vauchcrla  de  ceiui  d'un  Nilclla.  Dans 
»  les  Naiades,  comme  dans  les  plantes  parfaites,  la  membrane 
»  des  organes  n'est  qu'un  moyen  pour  conduire  a  un  but  plus 
w  eleve.  Dans  les  Charagnes,  comme  dans  les  autres  Algues,  la 
u  membrane  est  I'organe  principal.  » 

2".  La  poussiere  verte  qui  tapisse  la  paroi  interieure  dun 
Vaucheria ,  est  la  meme  que  celle  d'un  Chara. 

5".  Le  mode  de  develojipenient  (  Gliederung)  des  entre- 
nceuds  est  egalement  celui  des  Conferees.  On  peut,  par  excm- 
ple ,  comparer  ccux  du  Conferva  fracta  et  des  Nilclla. 

Si  I'organisalion  des  vrais  67ja;'rt  est  plus  compliquee  que  celle 
des  Nilclla,  celle  des  Ilutchinsia  est  dans  le  meme  rapport  a 
regard  des  Ceramium. 

4°.  Les  Ilutchinsia  presentent  une  double  fructification 
comme  les  Chara.  L'un  des  organes  est  capsulaire,  en  spiralc, 
et  souvent  couronne  c'c  dents;  I'autre  se  compose  de  petits 
frains  rouges,  qui  paraissent  etre  dc  la  nieuio  nature  que  les 
globules  des  Chara. 

Lorsque  \es  Cc'nimie'cs  ,   Ectocarpccs  et  Balrnchospcrniccs ,  au 


BotajiUjue.  231 

lieu  d'etre  de  simples  tribus ,  seroat  des  families  bien  carac- 
terisees  ;  les  Charagnes  pouiTont,  selon  le  meme  observateur, 
former  uu  passage  entre  les  trois  families  et  celles  dun  ordre 
plus  eleve. 

La  presence  de  racines  dans  les  Charagnes  nepeut  etre  la  ma- 
tiere  dune  objection  fondee.  Ces  racines  peuvent  etre  regardees 
comme  des  tubes  alteres  par  la  vase.  Les  algues  placees  dans  la 
meme  position,  se  decolorent  ,  et  ont  I'aspect  des  racines  des 
Charagnes ;  c'est  ce  qu'on  observe  dans  les  Faucheries  ,  et 
surtoiit  dans  le  F".  radicata. 

Toutefois  M.  Kaulfuss  trouve  dans  leur  station  uu  motif 
pour  les  eloigner  des  Confcrvcs.  Celles-ci  offrent  des  especes 
qui  peuvent  vivre  liors  de  I'eau ,  tandis  que  \q%  Charagnes  vnew- 
rent  quand  elles  en  sont  privees  ;  et  il  pense  que,  si  elles 
n'ont  aucune  analogie  avec  les  Pipe'racces^  elles  peuvent  etre 
placees  convenabiement  pres  des  Marsileacces.  , 

Enfin  le  meme  observateur  rappelle  que  MM.  Bucbner 
(  Mem.  dc  Bonn  ,  Tom.  IX,  pag.  568  ) ,  Chevalier  et  Lassaigne 
[Giorn.  di  Fis.  c// Brugnatelli,  i  8  i  8),  n'ont  pas  trouve,  dans  les 
Charagnes,  de  carbonate  de  cbaux ,  dont  le  premier  n'a  decou- 
vert  qu'nne  tres-petite  quantite  seulement dans  I'eau,  ou  avait 
vegete  le  Chara  hispida ;  enfui  que  le  meme  n'a  point  vu  d'iode 
dans  les  Chara.,  tandis  que  cette  substance  est  assez  abondante 
dans  le  Fuciis  saccharinus. 

Dun  autre  cote,  M.  Lyell  a  trouve,  dans  des  echantillons 
du  meme  Ch.  hispida,  desseches  et  depouilles  de  leur  incrus- 
tation calcaiie,  assez  de  carbonate  de  chaux  pour  faire  effer- 
vescence avec  les  acides ;  et  il  rappelle  que  le  D'.  Brewster 
{Edinb.  Philosoph.  /owm.  ;  janv.  i  Sao)  en  a  trouve  de  pelits 
cristaux  reguliers  sous  I'epidcrrae  dc  cette  meme  cspece.  Enfin, 
M.  Constant  Prevost  donne  des  details  plus  speciaux.  Selon 
lui ,  c'est  la  partie  exterieure  de  I'enveloppe  qui  fait  efferves- 
cence avec  I'acide  nitrique.  Get  acide  la  delruit;  mais  il  laisse 
intact  le  noyau,  qui  est  aj)pareminent  siliceux. 

M.  Vaucher  fait  remarquer  que,  si  la  (unique  exterieure  n'eiit 
paseted'uneconsistancedure,  ily  a  long-temps  (juece genre  eiit 
etedetruit;  et  que  ,  si  la  fleur  male  n'eiit  pas  ele  formec  dune 
substance  resineuse  ,  ellc  n'cut  pas  rempli  ses  fonclions  ;  enfin 
il  appelle  I'altention  sur  la   conformation  ct    la  nature  des  or- 


232  Botaniquc.        N".    154—159. 

jjaties  sexoels  iles  autros  plantes  dont  la  fecondation  s'opeie 
sons  lean. 

Quelque  intercssans  que  soient  les  details  sur  I'onjanisalion 
et  la  reproduction  des  Charagnes,  contenns  dans  les  trois  pre- 
miers des  memoires  que  nous  analysons  ,  I'objet  qui  nous 
reste  a  examiner  presente  une  bien  plus  grande  importance,  en 
ce  qu'ilse  lie  a  des  questions  tres-graves,  dont  il  faut  chcrcher 
la  solution  hors  de  la  physiologie  vegetale  :  nous  voulons  parler 
du  mode  extraordinaire  de  circulation  observe  dans  ces  plantes. 

En  17745  Corti  ,  exaniinant  la  circulation  du  sue  des  Cha- 
ragnes ,  vit  que  cette  operation  se  faisait  separeinent  dans 
chaque  entrenoeud,  et  que  le  sue  montait  d'an  cote  et  redescen- 
dait  de  I'autre  ,  admettant  dans  la  longueur  du  tube  deux  ca- 
naux  separes  par  une  cloison.  Cette  observation  fut  confirmee 
peu  de  temps  aprcs  par  Fontana  ;  mais  ellc  ne  fut  point  con- 
nue.  M.  Treviranus  la  fit  de  son  cote,  avant  d'avoir  connais- 
sance  des  ouvrages  de  ses  predecessenrs  ;  mais  il  ne  la  pubiia 
qu'au  bout  de  trois  ans  dans  les  Mem.  d'Hixt.  nnt.  ,  de\\'cber, 
181  o,  et  dans  ses  Mem.  dc  Physiologic,  1811.  M.  Wallroth 
nia  I'existence  de  ce  mode  de  circulation  fpi'il  n'avait  point 
observe  ,  et  qui  lui  paraissait  contraire  a  lorganisation  des  \&- 
yetaux.  M.  Trevirantis  (  Melanges,  Tom.  II ,  1817  )  reitera  son 
assertion  ,  en  y  ajoutant  des  observations  iniportantcs  sur  la 
circulation  de  la  matiere  verte  dans  les  plantes.  M.  do  IMartius 
partagea  I'opinion  de  .^tl.  \'\'allrolh.  Gozzi  appuya  celle  dc  son 
compatriote  ,  mais  en  niant  I'cxistence  de  la  cloison  loiigitudi- 
nale  ,  et  ajoutant  que,  lorsque  la  plante  est  agitee  ,  la  circula- 
tion est  suspendue  ;  qu'au  moyen  de  ligatures  pratiquees  entre 
les  articulations  ,  cette  circulation  s'ctablit  au-dessus  et  au- 
dessous  ,  selon  le  mode  ordinaire;  que  quelquefois  raccumu- 
lation  des  globules  mucilagineux  occasione  dans  les  canaiix  une 
suspension  demouvement;  qu'il  en  resulte  un  changement 
dans  la  direction  de  la  circulation  ,  qui  neanmoins  triomplie 
souvent  des  obstacles  et  continue  sa  marche  (  Giorn.  di  Fis.  , 
di  Brugn. ,  1818,  dec;  etJourn.  dcPliysiq. ,  par  Blainv. ,  t.  87  ; 
Man.  de  Bot.  de  Kees  d'Es.  ).  M.  Ehrenberg  observa  la  meme 
circulation  dans  les  petils  tubes  qui  entourcnt  le  tube  princi- 
pal. Enfin  les  belles  observations  de  I\I.  Amici  vinrcntjetcr  un 
nouveau  jour  sur  cette  matiere.  On  trouve  un  extrait  de  son 
travail  dans  \' Isis  (18:22  ,  6".  cah. ,    p.  665)  ;  les  circonstances 


Botanique.  233 

les  plus  importantes  soat  nieijlionnees  dans  les  observations  mi- 
croscopiques(.^«7«.  dcx Scienc.nat.,  niai  1824)  ;  enlin  le  fait  prin- 
cipal a  ete  encore  constate  par  MM.  Link,  Ilorkel,  Schultz  ,  etc. 

Ces  details  historiques  sont  empruntes  a  I'excellent  memoire 
deM.  Kaulfuss. 

M.  Agardh  s'est,  a  son  tour,  cmpare  de  cet  interessant  sujet. 
Nous  allons  indiquer  succinctement  ce  qu'il  nous  parait  avoir 
ajoute  aux  vesultats  de  ses  pred6cesseurs. 

Nous  rappellcrons  que  sur  chaque  entre-noeud  on  distingue 
un  courant,  qui  nionte  a  gauche  et  redescend  a  droite  ,  decri- 
vant  une  espece  d'ellipse  ,  et  laissant  au  milieu  un  espace  vide. 
M.  Agardli  represente  cet  espace  sous  la  forme  d'une  bande 
blanche  ,  qu'il  appelle  indifferenzstreif  (  raic  indiffc'renic  )  sur 
laquelle  il  ne  sopcre  aucun  niouvement. 

Voici  les  lois  qu'il  a  cru  pouvoir  deduire  des  diffcrentes  ob- 
servations faites  par  les  autres  naturalistes  ,  et  par  lui-meme  : 

i".  Loi.  La  bande  mc'diarie  s'etend  siir  toute  la  lige  en  spi- 
rale ,  et  de  sorte  que,  comme  pour  les  fend  les  des  Labie'es  ,  sa 
position  SUV  un  e/itrc-nceud  indique  cclle  quelle  occupc  sur  ious 
les  autres. 

"2^.  Loi.  Sur  tous  les  entre-nceud^ ,  le  moui'cmeni  de  la  circu- 
lation s' execute  dans  la  mcnie  direction. 

3°.  Loi.  Les  courans  de  deux  entre-noeuds  sc  croisent  ne'ccssai- 
rement  dans  les  nceuds. 

4*^.  Loi.  La  lignc  mtdiane  sc  trouve  constanimcnt  sur  les  deux 
cote's  du  rameau  ,  jamais  sur  le  dos  ;  le  courant ,  au  contraire , 
monte  par  le  dos  et  descend  par  i inte'rieur. 

5".  Loi.  Quand  une  branchc  est  f endue  ,  ce  qui  arrii'C  souvent 
dans  les  JMtellcs ,  la  ligne  mc'diane  I'est  c'galcment ,  et  les  deux 
lignes  des  rameaux  superieurs  paraissent  n'ctrc  qu'une  division  de 
la  ligne  dc  Ventrc-nceud  infc'rieur.  Ceci  est  une  consequence 
de  la  premiere  loi. 

6".  Loi.  Les  rameaux  qui  rc'sultent  dc  cette  di^fision,  clant 
toujours  de  grandeur  inc'galc  ,  le  courant ,  sur  Ic  tube  non  dii'ise, 
monte  du  cote  du  principal  rameau,  et  descend  du  cote  du  plus 
petit.  Cette  marche  est  tellement  constanle  qu'on  peut,  meme 
sans  microscope  et  d'apres  la  disposition  des  rameaux  ,  indi- 
quer la  direction  des  couraus  sur  chacun  deux. 

•j'.  Loi.  Lcs courans principaux  des  cntrc  nceuds  sc  dirigent  ton- 


m  Botanique.        N°\  154—159. 

jours  en  sens  inverse ,  el  pcrpcndiculnirement  aiix  lignes  mt- 
dianes. 

8".  Loi.  La  direction  dcs  cniirnns  dans  le.s  Iiuil  brnnchcs  rc- 
presenle  itnc  e'toi/e ,  dont  les  rayons  par  lent  du  centre  du  noeiid , 
et  dans  laqiicllc  deux  cournns  marclient  dans  la  direction  des  deux 
courans  principaux  cites  plus  haul  ,  et  deux  autres  dans  celle  de 
la  ligne  me'dianc  ,  tous  formanl  les  wis  avec  les  autres  un  angle 
de  45°.  C'est  avec  etonnement  qu'on  clecouvre  cette  regula- 
rite  ,  qui  est  si  evidente  qu'elle  finit  par  ne  plus  laisser  aucun 
doute. 

IVous  regrettons  de  ne  potivoir  parler  des  corpuscules  qui 
se  trouvent  dans  les  Charagnes  ,  et  qui  ,  selon  M.  Agardli , 
sont  difFerens  dans  les  vrais  Cliara  et  dans  les  Nitella. 

Plusieurs  auteurs  ont  examine  les  difTereutes  parties  de 
la  plante  ,  pour  y  etudier  le  mode  de  circulation.  M.  Agardh 
n'en  a  point  vu  dans  les  racines.  M.  Kaulfuss  i'a  suivie  dans  plu- 
sieurs parties,  et  a  observe  une  difference  entre  celle  de  la 
tige  et  celle  des  racines.  M.  Amici  ,  dont  les  assertions  sont 
d'un  si  grand  poids  dans  une  pareille  matiere  ,  a  reconnu  qu'elle 
s'opere  d'utie  maniere  dilTererite  dans  les  tiges ,  les  bourgeons, 
les  feuilles  coniqnes  et  les  cinq  stigmates  [Obs.  micros.  Annal. 
des  sc.  nat.  ,  mai  i8'24-  ) 

Nous  rappelleron.':  ici  I'observation  curieuse  de  M.  Kaul- 
fuss, nientionnee  plus  haut  ,  sur  la  formation  de  diaphragmes 
dans  la  longueur  des  tubes,  et  sur  celle  de  tubes  nouveaux.  II 
est  probable  que  ,  dans  le  premier  cas  ,  la  circulation  suit  la 
marcbe  gi'-ni-rale  ,  c'est-a-dire  qu'elle  s'etablit  d'une  luanierc 
independaute  au-dessus  et  au-dessous  de  ces  diapbragmes  , 
comme  entre  les  noeuds.  Dans  le  second  cas  ,  il  en  est  sans 
doute  de  memo  pour  le  tube  nouveau.  Mais  il  serait  cu- 
rieux  d'examiners'il  ne  se  manifesto  point  de  perturbation  dans 
la  circulation  des  deux  tubes  voisins  ,  dont  I'organisalion  a  dti 
etre  plus  ou  moins  alteree  par  la  parte  d'une  portion  de  lefir 
volume. 

On  voit,  par  cequi  precede,  que  celte  circulation  no  di'peud 
point  de  causes  accidentelles  ,  niais  qu'elle  est  assujetie  a  des 
regies  tellenient  rigoureuses  et  precises  ,  que  la  marcbe  d'un 
courantdansune  partiede  la  plante,  indique,  menie^  I'oeil  nu,  la 
marcbe  des  autres  courans  dans  toutcs  les  autres  parties  (8"^.  loi 
de  M.   Agardh).    Maintenant  ,    comment    expliqucra-t-on    un 


Botanique.  235 

phenoniene  aussi  contraire  a  toutes  les  lois  de  la  meicanique  et 
de  riiydrodynamique?  Comment  ces  deux  courans  peuvcnt-ils 
m:irclier  eu  sens  inverse  sans  se  confondre  ?  M.  Agardh  voit  , 
dans  lacloison  de  Corti,  et  dans  la  couche  d'air  de  M.  Scliullz  , 
une  couclie  d'eau.  L'experience  a  demontre  que  le  liquide 
des  courans  ne  se  niele  point  avec  I'eau  ,  ce  qui  a  lieu  pour  Ics 
membranes  des  lignes  ,  mais  non  pour  leurs  molecules  vertes  , 
nouveau  trait  de  ressemblance  entre  les  Cliaragncs  et  les 
j^lgues. 

JMais  quel  est  le  principe  du  mouvement  ?  On  pourrait  y 
voir  d'abord  quelque  analogie  avec  I'altraction  et  I'electricite. 
Mais  on  se  rappelle  ^[u'a  cliaque  extremite  des  entre-nceuds 
les  courans  se  rajiprochent  des  noeuds  en  s'eloignant  du  foyer, 
que  ,  dans  cette  premiere  supposition  ,  il  faudrait  jjlacer  aux 
extremites  des  lignes  medianes. 

M.  Agardh  serait  plutot  dispose  a  voir  ,  comme  M.  Aniici  , 
des  piles  de  Volta  dans  les  lignes  de  molecules  vertes.  Mais 
alors  il  landrail  adniettre  une  electricite  d'un  ordre  superieur, 
pour  ainsi  dire  ,  une  electricite  organique  ,  qui  suivrait  des 
lois  differentes  de  celles  par  lesquelies  I'electricite  se  mani- 
feste  dans  les  corps  non  urganises. 

Le  mouvement  qui  s'opere  dans  les  n  ceuds  en  sens  inverse 
pourrait  donner  I'idee  d'une  chaine.  Mais  cLaque  entre-noeud 
a  sa  vie  particuliere.  ]\I.  Agardh  a  conserve  pendant  huit  jours 
un  entre-noeud  isole  de  Clinra  liispida  ,  dans  lequel  le  mouve- 
ment n'a  pas  cesse  de  se  manifester. 

Kous  sommes  obliges  de  supprimer  plusieurs  developpemens 
du  meme  auteur.  Mais  il  parait  avec  raison  indiquer  I'extre- 
mite  concave  des  entre-nceuds  ,  comme  le  but  de  la  circula- 
tion. Ce  serait  par  consequent  le  point  le  plus  important 
a  examiner  ,  et  nous  ne  pensons  pas  qu'on  doive  prononcer, 
avecM.  Agardh,  qu'il  est  impossible  do  decouvrir  son  organi- 
sation. Ainsi  que  ncis  facultes  ,  le  microscope  a  ses  Lornes  ; 
mais  ici  il  ne  parait  y  avoir  qn'une  impossibilite  relative. 

«  Remarquons,  »  dit  en  terminant  M.  Agardh,  «  que  I'orga— 
»  sation  des  Charace'es  ,  si  simple  au  premier  coup  d'oeil  ,  nous 
M  parait  fort  compliquee ,  des  que  nous  voulons  expliquer  la 
»  circulation  qui  s'y  opere  par  les  lois  de  I'electricite.  La 
»  memlirane  du  tube  ,  les  lignes  des  molecules  vertes,  le  sue, 
)'    les  corpusculcs  qui  y  nagent  ,    cnfin  la  ligne  mediano ,  con- 


236  Botanique.         N°\  154 — 159. 

»   stituent   cinq  elemens   d'action,  taadis    que   le  plieaomene 
n   simple  dc  I'electricite  n'eu  suppose  que  deux.  » 

Kous  demandoDS  la  permission  d'ajouter  quelques  mots  sur 
les  Gyrngonites  ,  ces  pretendues  caquilles  ,  que  rinjjenieuse  et 
jolie  decouverte  de  M.  Lemati  a  lattachees  a  la  botanique. 
JVous  ne  leviendrons  pas  sur  ce  qui  a  ete  publie  a  ce  sujet  par 
M.  Leman  lui-meme  [Nouv.  Bull,  des  Sc.  de  la  Soc.  Pliilomnlh., 
o'.  annee),  et  depiiis  ,  dans  \es  Kecherdies  sur  Ics  ossemens  fo.9- 
siles,  et  dans  plusieurs  autres  ouvrages  ou  recucils  francais.  On 
sait  que  cette  opinion  a  ete  adopiee  par  les  savans  francais  et 
etrangers.  Nous  dironsseulement,  d'apres  M.  Kaulfuss,  quelques 
motsdu  creta ierrcstris  testaceorum,  de  Schreber.  C'est  ainsique 
ce  savant ,  dans  son  Lithographia  halensis,  p.  7  5,  caracteiisait  les 
Gyrogn/iilcs.  M.  Kaulfuss  y  a  reconnu  des  portions  de  tiges  de 
Cliara  d'un  denii-pouce  ,  et  des  graines  tres-bien  couservees  , 
assez  scmblables  aux  figures  de  Schreber,  et  qui,  ainsi  que  les 
fragmens  de  tiges  ,  pouvaient  etre  rapportces  au  Ch.  hispida. 
Comnie  ces  corps  se  trouvaient  meles  avec  des  tests  d'Hclices  , 
Schreber  vit  dans  les  fragmens  de  tiges  des  enveloppes  de  Zoo- 
phytes ,  ct  Rosel  ,  celles  de  larves  de  Phrygaiiees.  Quant  aux 
petits  grains  ronds  ,  ce  dernier  naturalislc  les  prit  pour  des 
vers,   qui  n'etaient  pas  encore  completement  a  I'etat  fossilc. 

M.  Vaucher  fait  remarquer  que  les  Gyrogonitcs  sunt  plus 
grosses  que  les  graines  du  Ch.  vulgaris;  mais  il  ajoute  qu'oa 
pourra  en  trouver  de  plus  petites  (i ),  et  que  quelques  espe- 
ces ,  entre  autres  le  Ch.  tomenlosa  du  lac  de  Geneve,  ont  des 
graines  plus  grosses  que  le  Ch.  vulgaris. 

JI.  Lyell  a  egalement  remarque  que  les  Gyrogonitcs  sont 
plus  grosses  que  les  graines  <le  Chara.  11  fait  observer,  tou- 
tefois  ,  qu'il  est  diflicile  d'etablir  la  compaiaison  ,  celles -ci  se 
detachant  avant  leur  parfaite  maturite.  Cependant  iM.VI.  \  au- 
cher  et  kaulfuss  en  ont  trouve  uue  quantite  considerable  dans 
la  vase. 

M.  Lyell  a  deconvert  en  grande  aboadauce  dans  les  rocbers 
du  lac  Baki  et  des  autres  lacs  du  cumte  de  Forfar  ,  des  tiges  de 


(1)  M.  Kaulfuss  nous  apprend  que  M.  de  Schlotliciin  ,  dans  un  ecrit 
a  M.  Kefcrstein  ,  annonce  avoir  trouve  ea  Thuringe,  dans  du  tuf ,  des 
Gyrogoniies  fort  diflerentes  de  celles  qui  ont  ete  decrites  par  les 
Francais. 


Botaniqiie.  237 

C/iara  ,  qui  lui  out  paru  apparlcnir  au  Ch.  vulgaris,  avec  les 
tiges  duquel  elles  ont  line  grande  lessemblance.  EUes  n'ont 
guere  que  la  moitic  du  diamotre  du  Ch.  hispida,  ct  leurs 
stries  sont  nioins  profondes.  Ce  sont  les  seuls  caracteres  qui 
puissent  faire  distinyuer  ces  deux  especes.  M.  Lyell  veut  sans 
doute  parlor  ici  des  ecliantillons  fossiles.  H  y  a,  de  plus  ,  dans 
les  (jchaatillons  vivans,  les  aiguillons  du  Ch.  hispida;  mais  nous 
devons  ajouter,  avec  le  lueme  observatenr ,  que  ces  aiguillons 
se  detachent  si  aisement. ,  qu'il  en  reste  ties-peu  nieme  dans 
les  (ichantillons  desseche.s ,  et  qu'on  n'en  trouve  point  sur  les 
ecliantillons  fossiles,  circoustance  qu'on  ne  doit  pas  perdre 
de  vue  quand  il  s'agit  de  determiner  des  ecliantillons  de  cette 
espece  dans  ces  duux  dernieres  conditions. 

Ce  qui  peut  aussi  rendre  la  determination  plus  difficile,  c'est 
que  Ion  rencontre  souvent  des  noix  fossiles  du  nieme  Chara , 
entierement  separees  de  leur  enveloppe  exterieure.  (L.  et  C. 
Pr. )  D'autres  fois  ,  elles  sont  simplement  delachees  par  eu 
haut  et  tiennent  encore  par  la  base.  (L.  j 

Le  cas  inverse  se  presente  dans  une  nouvelle  espece  fort  re- 
marquable  ,  trouvee  par  M.  Lyell  en  grande  quantii.e  dans  un 
calcaire  siliceux  compacte ,  dune  formation  inferienre  d'eau 
douce,  entre  Bembridge  et  Culver-Cliff  (  ile  de  Wifht  ).  II  I'a 
nommee  Ch.  tuberculata,  parce  que  les  valves  sontgarnies  d'une 
rangee  de  tubercules  places  tres-regulierement.  Sa  forme  est 
presque  spherique  ,  et  les  stries  font  moins  de  deux  tours.  Mais 
on  ne  trouve  que  I'enveloppe  exterieure  ,  et  les  noix  nianquent 
dans  tous  les  ecbantillons  (r).  Ellc  est  figuree  dans  un  dessin 
tres-net,  comme  tous  ceux  qui  accompagnent  cet  appendice. 

Celle  qui  fait  le  sujet  du  memoire  de  ^L  Constant  Prevost 
a  ete  trouvee  par  ce  savant  geologue  sur  les  liautpurs  de  Mont- 
morency. Elle  lui  parait  differer  de  celles  qua  decrites  M.  Ad. 
Brongniart,  et  se  rapprocher  de  celles  du  comte  de  Forfar,  par 
consequent  du  Chara  vulgaris. 

Nnus  dirons  peu  de  cbose  du  liavailde  M.  Fiirnrolir.  C'est 
un  tableau   rcsserre   des  Cliaragnes.  L'auteur  n'a  point   la  pre- 


(1)  Dans  les  roches  calcaiies  qui  contiennent  des  Gyrogonitcs  fos- 
siles, c'est  I'enveloppe  exterieure  qui  a  etc  conservce,  tandis  que  le 
noyau  a  disparu,vesultat  oppose  ;i  ce  que  montrent  les  roches  siliceuses 
(C.  Pr.) 


238  Botanique.  N'\  154—159. 

tention  de  I'ofFrir  comme  iine  monographic  complrtp,  oiivrago 
devenu  fort  diflicile  ,  en  raison  de  la  );rande  quantitc  d'obser- 
valions  pliysiologiques  publiees  sur  ce  genre ,  qnil  faudra 
examiner  ct  discuter.  !M.  Fiirnrohr  ne  doune  ni  considerations 
generales  ,  ni  analyses,  ni  dessins,  trois  conditions  necessaires 
maintcnant  pour  toute  bonne  monographie  ,  dans  le  sens 
large  de  ce  mot,  niais  seulement  la  phrase  de  cbaqiie  espece  , 
accompagnee  de  la  s}  nonymie  ,  et  souvent  des  remarqnes  sur 
cette  synonyniie  et  sur  les  descri|)tii)ns  des  auteurs.  Voici  les 
especes  qu'il  decrit;  elies  sout  au  ndnibre  de  '^5  : 

Chara  crinita  WaUr.  ,  —  comjircssn  Kuntli,  —  squamosa 
Desf.  ,  —  ballica  Fries  et  Aspegren.  ,  intermediaire  entre  les 
CIi.  hispida  et  crinita,  —  ceralophylla  Wallr.  ,  —  tomentosa 
L.  fl.  Suec,  —  hispida  L.  ,  — J'oliosa  VV.  ,  —  zcylanica  W.  , 
vulgaris  Sm.  ,  Hcdwigii  Lill  et  Fiirn.  (i'ulgarii  L.  (1.  Suec.,) 
— -fibrosa  Ag.  Herb., —  sctosaV^ .^  —  delicatula  Desv.,  Obs.  sur 
les  pi.  d'Ang.  et  Lois.  A'ot.,  —  aspcra  VV.  {ga/ioidcsUe  C  ),  — 
corallina  VV.  act.  Ber., — furcata  Roxb., —  traiis/ucc/is  Pcis., — 
Jlcxilis  L.  fl.  Suec.  ,  —  opaca  Ag.  ,  —  nidifica  Sin.  ,  —  gra- 
cilis Sm.,  ^—  capilata  Wees  ab  Es. ,  —  hjaliiia  De  C,  —  lia— 
trachospcrma  De  C. 

M.  Fiirnrohr  ajoute  comme  especes  douteu.scs  :  Chara  cauli- 
bus  loii'ibus  Roy.  Liigd.  555,  —  Ch.  caule  loii'i  J'raf;ili  Hall. 
n".  iGSi.  —  Ch.  Iransluccns  major  Jlcxilis  \a\\\.'  ylct.  par.  , 
t  5  ,  f.  8.  —  Equisetum  fragile  H.  Ilelv.  n".  i6S3.  —  Ch. 
intricata  Rolli.  ,  Cat.  11,  p.  laS.  —  Ch.  syiicarpa  Thuill.  fl. 
Par.,  p.  'i-ji.  —  Ch. fc.vilis  stcllata  VVallr.  aim.   bot.  p.  i^8. 

M.  Vaucherale  mcrite  d'avoir  appele  I'attention  sur  hi  germi- 
nation qu'il  decrit  avec  soin,  et  dont  ses  dessins  representent  les 
dilTerens  progres.  II  nous  promet  sur  les  globules  rouges  (An- 
theresV.),ua  luemoire  detaille,  qui  ne  pent  mancpier  de  com- 
pleter nos  notions  sur  cet  organe  ,  et  piincipalenicnt  sur  sa 
destination.  11  nous  fait  anssi  esperer  une  monographie  du 
genre  Chara.  Aucnn  lunn  n'est  i:n  plus  sur  garaut  que  tnules 
les  condilions  d'uii  jiarcil  travail  seront  remplies.  Au  reste  , 
nous  en  aurons  deux  excellens  sur  Ic  meinc  sujet  ,  M.  Leman 
s'occupant  aussi  de  I'etude  des  Chara  vivans  et  fossiles. 

M.  Kaulfuss  donne  des  details  tres-precieux  sur  I'histoire  dc 
ce  genre,  son  organisation  et  sa  germination  :  une  planchc 
dc   dessins   conticnt  d'excellcntes    analyses     Ku  uu  mot,  son 


Botanique.  239 

memoire  est  un  des  travaux  speciaux  les  plus  estiniablcs  qui 
aient  paru  depuis  long-temps  ea  Botanique. 

M.  Agardli  decrit  d'une  nianicre  precise  la  tige  et  Ic  niou- 
vement  de  la  circulation  ;  et,  avec  sa  sagacite  ordinaire  ,  il  con- 
vertil  en  lois  les  resultats  microscopiques  ,  dout  plusieurs  lui 
sont  dus  ,  et  sait  leur  rattacher  des  considerations  dun  orure 
tres-eleve. 

M.  Ljell ,  dans  son  Jppendice  court ,  mais  substanliel,  com- 
munique des  observations  botaniques  el  geologiques  tres-in- 
teressantes. 

On  lui  doit  surtout  I'examen  comparatif  de  plusieurs  especes 
de  Cham  vivans  et  fossiles.  II  lenvoie  a  MM.  R.  Brown  et  Ja- 
mes de  Carle  Sowerby  tout  ce  qu'il  pent  y  avoir  de  bon  dans 
son  travail.  C'est  un  combat  de  modestie  ,  siir  lequel  nous  n'a- 
vons  point  a  piononcer. 

M.  Constant  Prevost  presente ,  dans  sa  note  de  trois  pages, 
des  faits  curieux  et  nouveaux  ,  ou  servant  ii  confirmer  des  faits 
rapportes  par  d'autres  observateurs. 

Enfin  ,  le  travail  de  M.  Fiirnrobr,  pour  etre  modeste  ,  n'en 
est  pas  moins  utile  ,  et  devra  etre  consulte  par  ceux  qui  s'oc- 
cupernnt  de  la  monograpbie  du  genre  Chnra. 

Hahcnt. . .  Vlantce...  sua  fatal  JXous  ne  pouvons  nous  em- 
pecber,  en  terniinant  cette  longue  analjso,  de  faire  remarquer 
la  singuliere  destinee  de  ce  genre  si  modeste  ,  qui  a  deja  eu 
I'avantage  d'occuper  la  sagacite  de  12  — 15  des  plus  babiles 
naturalistes  de  I'Europe,  avantage  que  peuvent  liii  envier  plu- 
sieurs geants  de  nos  forels;  sur  lequel  pourtanl  tout  est  loin 
d'avoir  ete  dit ;  enfin,  dont  I'histoire,  liee  aux  sciences  les  plus 
elevees  ,  parait  devoir  modifier  quelques  points  de  la  pliysio- 
logie  vegetale.  Aug.  Duvau. 

160.  De  l'existence  du  sucre  ordinaire,  sous  forme  de  grains, 
dans  les  fleurs  du  Rhododendron pnnticiim  ;  \)Ar  M.  G.  Jaeger. 
(Tiedemann  et  Treviranus  :  Zcilschrljl  J'liv  Physiologic; 
Tom.  u  ,   »*''.  cab.) 

M.  Jaeger  a  trouvc  en  avril  189.5  sur  un  pied  de  Rhodo- 
dendron jwnticum,  qu'on  tenait  dans  une  cbambre  et  qui  etait 
tout  convert  de  fleurs,  des  grains  de  sucre  ordinaire  pur  et 
blaac  ,  a  la  face  interne  de  la  division  supericure  de  la  corollc. 
La    quantite  dc  grains  recueillis  sur  environ  i/|0  fleurs  s'elc- 


240  Botaniquc. 

vait  a  -275  centigrammes;  Ic  poids  de  cliaque  grain  elait,  terinc 
moyen ,  de  i  centigrammes  ;  les  proprietes  physiques  et  clii- 
mifiues  de  ces  yrains  approrliaient  telleiniMit.  de  celles  du  sucre 
ordinaire  ,  qii'ou  ne  saurait  indiquer  aiicune  difference  essen- 
tielle  cntre  les  deux  substances. 

l6l.     ESSAI     SUR     LES     DEDOUBf.EMENS     OU     MULTIPLICATIONS     d'oRCANES 

DANS  LES  VEGETAUx;   par  M.  MoQUiN-TANDON.  In-4°.  de  24  pa;?-, 
avec  2  pi.  INIontpellier,  1826  ;  Gabon. 

Le  travail  de  iauteur  est  plutut  une  application  qu'une  de- 
monstration d'lin  principe  einis  par  M.  Dunal  dans  im  travail 
inedit  snrles  Vacciniees  ;  savoir:  que  diffeiens  organes,  en  se 
dedoublant,  pcuvent  augincnter  en  nombre  el  eff'acer  plus  ou 
moins  la  symeirie  des  parties  de  la  fleur.  L'auteur  merite 
beaucoup  d'encouragemens  ,  et  il  s'annonce  dans  la  carriere 
de  I'observation  dune  maniere  ties  favorable. 

Cependant  nous  ne  pouvons  dissimuler  que  la  plupart  de 
ses  idees  sont  trop  generalisees  ;  et  qu'ainsi ,  pour  en  citer  un 
exemple,  l'auteur  assure  dans  une  de  ses  conclusions:  que  les 
organes  dc'doublc's  sont  pour  iordinaiic  individuellcmcnt  moins 
gros  que  ceux  qui  leiir  out  donnc  naissance  ■  et  qu'i/s  sont  d'autant 
moins  grands  ,  que  leur  nombre  est  plus  considerable. 

L'observatioii  la  plus  superficielle  des  monstruosites  suffit 
piiur  demontrer  I'iucxactitude  de  cet  axiome;  et  rien  nest 
plus  frequent  que  de  trouver  des  etamines  multipliees  ,  et  an 
moins  tout  aussi  grandes  que  les  etamines  a  I'etat  normal. 
D'ailleurs  est  il  bien  prouve  que  ce  soit  par  dedoublement  et 
non  par  exces  de  fertilite  ,  que  les  organes  se  multiplient  ?  Nons 
sommes  bien  loin  de  le  peuser.  H. 

162.  Organographik  VEGETALE ;  observations  sur  quelques  vege- 
taux  microscopiques  ,  et  sur  le  role  important  que  leurs 
analogues  ji'Uent  dans  la  formation  ct  I'accroissement  dn 
tissu  cellnlaire;  par  M.  Turpin.  {Memoir,  du  Mus.  dhist. 
nalur.  ;  ann     1827,   ■j'^.  cab.,  p.   i5.) 

Dans  un  tableau  iconographique ,  public  il  n'y  a  pas  long- 
temps,  l'auteur  qui  ne  connaissait  alors,  dit-il ,  rien  de  plus 
simple  dans  la  nature  que  le  Monilia  ,  s'etait  scrvi  de  cette 
plante  comme  point  dc  depart,  pour  expliquer  la  formation 
des  tissus  cellulaires  ;  ft  il  annonrait  qn'cn    rerjardant  les  vesi- 


Botanique.  241 

«;ules  conime  etant  nees  le.s  uiics  au  bout  des  autres,  on  pon- 
vait  arriver  ainsi  du  vegetal  Ic  plus  simple  au  plus  compose.  11 
appelaih  cetteloi,  loi  de  surajoutement. 

L'auteur  soupconnait  pourtant  alois  I'existence  de  ve!>etau.K 
univesiculaires,  ou,  pourparler  autrenient,  de  vegetaux  n'ayaat 
jinur  tou'e  composition  qu'une  scale  vesicule ;  niais  il  ne  fit 
que  s'arreter  a  cette  hypothese;  ce  n'est  que  depuis  que  Tau-* 
tear  a  fait  usage  d'un  bon  microscope,  qu'il  est  parvenu  dit- 
il  ,  a  rencontrer  des  myriades  de  ces  etres  si  simples  (i)  qu'il 
foulait  aux  pieds  sans  le  savoir. 

C'etait  par  une  espece  de  loi  de  surajoutement  que  M.  Gail- 
lon  avait  explique  la  formation  de  certaines  substances  qui  se 
trouvaient  placees  primitivement  dans  les  conferves.  M.  Tur- 
pin  ,  qui  dans  ce  memoirc  niodifie  sa  premiere  idee,  proteste 
contrc  toute  analogic  qu'on  croirait  entrevoir  entre  son  opi- 
nion et  celle  de  RI.  Gaillou  ;  et  sans  nier  que  certains  animal- 
cules puisscnt ,  (t  une  ceriaine  cpoque  da  leuv  vie. ,  sc  rechcrchcr 
jjouv  sntisj'nirc  a  des  besoins  ,  soil  d' association  ,  soil  de  vepra  - 
duction  ,  ct  que,  dans  ce  cas ,  Us  s  ajusteni  bout  ci  bout ,  taiitol 
cote  a  cote  ,  et  d' autrefois  dans  tons  les  sens ,  </e  manicre  a  former 
des  fdamens  simples  ou  ramcux ,  des  lames  ou  bien  des  masses, 
cependant  d'un  autre  cote,  il  declare  formellcment  que  cos 
aniniaux  ne  revetiront  pas  par  la  la  nature  vegetale,  et  nu'ils 
n'offriiont  que  des  siraulacres  de  vegetaux. 

L'auteur  a  verifie  son  opinion  sur  I'Osciltaire  parieiine  et  la 
Conferva  comoides  Dillw.  ;  et  en  cela  ,  il  est  parfaitenient  d'ac- 
cord  avec  une  foule  de  physiologistes ,  qui  ont  comb.ittu  avec 
plus  ou  moins  de  publicite  un  systeiiie  que  n'ont  p.is  dediiijvnn 
j)ourtant  de  defendre  les  Agardh  ,  les  Lvngliye  ,  etc. 

Mens  ce  quim'est  bien  prouvc,  dit  IM.  Turjiin  ,  c'cit  que    san^; 


(1)  Coppndant  tous  les  traitcs  de  Cryptogamie  aiiraiont  di'i  reveler  a 
l'auteur  rexisteiice  de  cc  vegetal  :  les  Uredo,  les  Lepra,  etc.,  navaient 
pas  etc  autrenient  decrits.  «  II  y  a,  dit  M.  Frie.s,  dans  les  Lepra, 
-  une  division  quon  peut  comparer  avec  les  aniniaux  infusoires  :  elle 
•  se  compose  des  plus  simples  de  tous  les  vegetaux  ;  ce  sont  dcTpetiles 
>•  vessies  groupees  ensemble.  On  peut  caracteriser  cette  division  de  la 
»  mamere  sai\  ante  :  vesicutce  mitttitissitrKp,  sanguiui'is,aggreg^atce.  (Voy. 
'   le  Bull.,t.  II,  no.  94,  1824.) 

B.  Tome  XI.  i(j' 


242  Botanique.  N".  162. 

que  les  esptces  les  plus  simples  aictil  besom  ile  s'uriir,  et  dc  se 
souder  a  d'nu/res  pour  former  dcs  especes  plus  compose'es ,  on  nc 
peut  s  empccherde  voir  dans  ceUes-ci  des  sortes  d' aggregations  des 
prtmieres.  Ainsj,  en  soudanl  bout  a  bout  une  vesiciile  a  une 
vesicule,  on  a  un  Monilia ;  si  Ton  continue  d'ajouter  d'aulres 
vesicules  ,  on  obtiendi-a  une  conferve  a  filamens  simples  ,  c'est- 
a-dire,  une  conferve  coniposoe  dune  seuie  serie  de  vesicules  ; 
si  sur  le  somniet  lateral  de  quclqucs-unes  des  vesicules  de 
celle-ci ,  on  ajoute  encore  d'antres  series  de  vesicules,  on  for- 
mera  une  conferve  rameuse.  En  soudanl  cote  a  cote  plusieurs 
conferves  simples  ou  uniseriales  ,  un  tel  assembliiye  pruduira 
la  composition  laminaire,  et  Ton  aura  rcellement  lorgaiiisation 
dune  uha.  bi  enfin  on  applique  un  certain  nombre  de  ces 
lames  les  unes  sur  les  autres,  on  arrivera  a  cette  masse  de  tissu 
cellulaire  a  I'aide  de  laquelle  la  nature  modele  a  son  gre  les 
formes  des  autres  vegetaux. 

La  feuille  reduite  a  sa  partie  essentielle  est  une  ecaille  ;  en 
ajoutant  a  cette  ecaille  elle  devient  petiole  ;  en  elargissant 
celui-ci,  on  forme  une  lame;  en  decoupant  cette  lame,  ou 
fait  une  feuille  lobee  ;  en  articulant  et  en  multipliant  plus  ou 
moins  ces  lobes,  on  oblient  enlin  le  dernier  degre  de  develop- 
jiemcnl  de  cet  organc  ,  c'est-a-dire,  une  feuille  plus  ou  moins 
Ibliolie  ,  plus  ou  moins  composee. 

11  en  est  encore  de  meme  pour  la  comjdication  du  pericarpe. 
Deux  pericarpes  simples,  uuifolies  ,  uniloculaires  conimc-  celui 
du  haricot ,  sondes  par  le  cote  qui  donne  naissance  aux  graincs, 
jiroduisent  le  pericurpe  biloculaire  d'uue  gentiaue. 

Dans  ces  explications  de  la  feuille  et  du  pericarpe  ,  dont  la 
dcrniere  retombe  entierenieiit  dans  I'opinion  de  31.  Mirbel  (i), 
nous  voyons  bien  la  descri|)tiou  de  I'elfet,  mais  non  pas  la 
theorie  de  la  cause. 

Maisce  surajouteinent,  d'apres  I'auteur,  n'est  pas  une  juxfa- 
position  ,  mais  une  augmentation  progiessive  du  centre  a  la  cir- 
conference.  En  verite  comment  peut-on  Irouver  un  centre  et 
nne  circonference  dans  la  conferve  composee  d'apres  M.  Turpia 

dune  seule  serie  de  vesiculis  ajoutees  bout  a  boul? La  ligne 

niailiematique  aiirait  done  une  circonference!  JN'ous  avoiis  cm 

(1)  Voy.  le  B,dl.,  t,  VllI,  n.  34,  raai  182r>. 


Botanique.  213 

apercevoir  en  cet  endroit  que  I'auteur  ;i  epir.uve  uno  vivtie  dil- 
liculle  pour  passer  par  une  transition  insensible  de  sa  preniieie 
opinion  a  celle  qu'il  va  embrasser  a  la  lin  de  sun  menioire. 

L'auleur,  s'etant  suffisaniment  expliqne  ce  qu'il  appelle  laloi 
de  surajoutement ,  revient  au  snjet  de  son  niemoire,  c'est-a- 
dire  ,  a  la  description  du  vegetal  le  plus  simple  qu'il  ne  connais- 
sait  point  a  I'epoque   de   sa  premiere  puJjUcation. 

Ces  couches  de  verdure  qui  ont  ete  designees  par  les  auteurs 
sous  les  noms  de  Byssus  botryoides  ,  et  de  Lepra  botryoides  nc 
sent  point  des  etrcs  leprcux  ou  poudrcttx ,•  mnis  hien  dc  grundes 
associations ,  desjorcls  d' individus  distincts ,  quon  a  conside'rc's 
com/nc  dcs  litres  particidicrs.  Le  que  de  cette  phrase  se  rapport.e 
sans  doute  a  associations  et  non  a  individus.  Mais  on  a  vu,  par 
la  citation  de  Fries,  que  certains  auteurs  avaient  dejii  detini 
ces  etres  dune  maniere  aussi  simple.  M.  Fries  avait  nieuie 
propose  le  nom  Ae  Lepraria  pour  cette  division  des  Lepra. 
M.  Turpin  propose  a  son  tour  de  substituerle  nom  de  Globu- 
lina  a  ceux  de  Bjssus  et  de  Lepra.  Le  Bulletin  n'a  jamais  laissii 
passer  I'occasion  de  reprocher  a  un  auteur  cette  creation  de 
noms  ,  qui  tend  a  rendre  la  nomenclature  plus  difficile  a  rete- 
nir  que  la  science  elle-nieme  ;  et  nous  ne  pensons  |5as  que 
M.  Turpin  puisse  echapper  en  cette  circonstance  a  un  reproche 
que  nous  ne  saurions  trop  souvent  renouvelcr.  La  science  ne 
marclie  que  par  la  nouveaule  des  faits  ;  et  la  nouveaute  des  mots, 
ou  bien  la  rend  stationaire  ou  bien  la  fait  letrograder. 

L'anteur  ne  pense  pas  que  les  globules  verts  quon  observe 
isoles,  etqu'ona  nommes  Byssus  botryoides ,  soient  autre  chose 
que  I'etat  naissant  de  I'Dscillaire  parietine.  Mais  il  n'appoj'te 
aucun  fait  propre  a  appuyer  son  opiniou  d'nne  maniere 
peremptoire. 

(^uand  on  met  de  la  globulinc  dans  i'eau ,  dit  I'auteur 
([uehpie  temps  apres  il  se  degage  ,  a  la  surface  de  cetle  meme 
eau,  une  grandc  quantite  de  buUes  d'air.  La  cause  de  ce 
degagement  est  tonte  facile  a  concoAoir  d'apres  lui  Ce  sont 
les  globules  meres  qui  se  crtvent,  et  laissent  echapper  en 
meme  temps  que  la  nouvelle  generation  qu'ils  contenaient, 
cette  portion  d'air  qui  y  etail  enfermee.  A|)res  les  belles 
recherches  des  Priestley,  Saussure,  Senebier,  etc.,  cette  asser- 
tion,   que   n'appuie  aucune   experience    directe,    est  vraiment 


2U  Botanique.  N°.  162. 

snrprenante.  Qui  ne  salt  que  les  plantes  aspirent  et  lespircnt 
Tail-  dont  elies  s'assimilent  on  partie  les  elemens?  L'auteiir 
pense  (\"g  Priestley,  Ingenhouz ,  etc.,  ont  jete  un  grand 
vapuc  siir  la  nature  de  la  matiere  verte  ;  et  il  ne  croit  pas 
que  Priestley  ait  designe  par  ce  mot  la  Globidine  botiyoidc. 
Mais  ces  deux  celebres  chimistes,  qui  envisageaient  la  matiere 
verte  dans  ses  rapports  avec  les  lois  de  la  vegetation  ,  n'avaient 
pas  besoin  de  preciser  la  forme  qu'elle  revet;  et  il  leur  suffi- 
sait  de  constater  que  toutes  les  f.iis  qu'elle  apparaissait  elle  se 
coniiiortait  de  menie  et  fournissait  les  niemes  resullats.  Les 
belles  recherches  du  premier  passeront  a  la  posterite  la  plus 
reculee,  alors  peut-etre  que  nos  nomenclatures  seront  tombees 
dans    I'oubli. 

Ayant  place  des  pommes-de-terre  dans  I'eau  de  Seine,  le 
premier  avril  ,  a  une  exposition  eclairce  par  les  rayons  du 
soleil  lauteur  n'a  obtenii  que  des  globules  rouges  ocreux  ; 
tandis  que  Priestley  avait  obtcnu  de  la  matiere  verte.  L'auteur 
se  demande  d'ou  peut  venir  la  difference  de  ces  resultats. 

On  en  trouvera  peut-etre  I'explication  aux  pag.  j  lo  ct  i  i  i . 
du  toin.  2  des  Exper.  ct  obs.  siir  diff.  brandies  dc  la  phj- 
siqup.  par  Priestley 

Ccla  depend  de  relevatitm  de  temj)erature,  de  la  ([uantitc 
relative  d'eau.,  de  I'age  de  la  pomme-de-terre  employee,  enlin 
de  re  que  la  matiere  verte  f)asse  a  la  couleur  d'ocre,  passage 
qui    peut  avoir  lien  d'une  maniere  plus  ou  moins  rapide 

M.  Turpin  arrive  ensuitc  de  ce  qu'il  nomme  la  Globuline 
solitaire,  a  ce  qu'il  nomme  la  Globuline  cnchaine'e,  Jlyspha;ria , 
genre  qui  comprend  les  globules  qui  viennent  sur  uu  thalle 
fibreux,  leiTcrenienL  aplati  ,  ou  coralloide,  dont  ils  emanent 
directenient  ,  c'est-ii-dire  les  especes  Lepra  candelaris , 
Chlorina  flavovirens  ,  faririosn ,  autiquitatis-,  et  sans  doute 
tons  les  autre;  lichens.  Mais  si  des  observations  que  nnns 
pouvons  prevoir  d'avance,  viennent  a  prouver  que  la  GlnhuVmr 
solitaire  est  aussi-bien  cncbainee  a  un  thallus  que  la  Globuline 
cncliainee,  la  science  ne  perdra  en  tout  ccci  que  deux  mots. 

De  ce  second  degre  de  I'organisalion  l'auteur  passe  a  la  for- 
mation du  tissu  cellnlaire  primitif  des  veg'etaux. 

Les  confervcs  ne  sont  quo  de  la  globuline  allongee  en  vosi - 
cules  tubuleuses,  nees  succcssivement  bout-a-bout  et  dans  la 
quelle  parait  cette  autre  globuline  que   Ion  nomme  iniproprci 


Botanique.  245 

raent  de  la  matiere  verte.  Dans  aucune  des  especes  de  cette 
faniille  I'auteur  n'a  pu  voir  ce  tube  unique  qui  ,  selon 
M.  Edwards  ,  sert  d'enveloppe  a  un  autre  tube  articule.  Les 
deux  lignes  que  M.  Edwards  a  vaes  quelquefois  au  point  d'ar- 
ticul.nion  des  vesicules  tubuleuses  de  la  conjuguee  majeure  de 
Yaucber  n'indiquent  point,  d'apres  M.  Turpin,  I'extremite  des 
deux  tubes  inlerieurs,  niais  bien  les  deux  cotes  ou  les  deux 
Lords  du  diapbragme  compose  vu  presque  de  profd.  Ces  idees 
ne  nous  paraissent  pas  bien  assurees  ni   bien  faciles  a  saisir. 

La  gloliuline  qui  se  muntre  dans  les  vesicules  tubuleuses 
des  conferves  ,  est,  d'apres  lauteur,  ou  jiarictale,  c'est-a-dire 
nee  des  parois  interieures  des  tubes  ou  vesicules  (  Conferva 
rivularis  ) ;  ou  agglomeree  en  masse  (  Eclospermes  ) ;  ou  nee 
d'un  placenta  crinuliforme  contourne  cu  spirals  (  Conferva 
jugalis  ). 

L'auteur  ne  pent  croire  avec  Yaucber,  ct  plusieurs  autres 
auteurs  qui  I'ont  suivi,  que  la  globuline  qu'irs  nomment  ma- 
tiere vertc ,  s'agglomere  et  se  Sonde  dans  les  conjuguees,  de 
mauiere  a  constituer  une  graine.  Nous  ne  pensons  pas  que 
l'auteur  ait  bien  compris  la  pensee  de  Yaucber  et  des  autres  ; 
mais  ce  qui  nous  parait  certain,  c'est  qu'il  n'a  pas  ete  temoin, 
avant  la  publication  de  son  memoire,de  I'accouplement  des 
conferves  ;  ce  spectacle  lui  cut  rendu  I'opinion  qu'il  refute 
plus  facile  a  saisir  et  a  a<lopter.  Des  conferves  considerees 
comme  des  series  de  vesicules  analogues  a  cclles  qu'ou  peut 
detacher  de  la  masse  tissulaire  des  vegetaux  ,  on  an-ive,  sans 
presque  s'en  apercevoir,  au  tissu  cellulaire  en  general.  En  ob- 
servant celui-ci  tout  duveloppe,  on  voit  qu'il  n'est  qu'un  amas 
de  vesicules  soudees  par  apprnclic.  Quant  a  la  coloration  de 
ces  cellules,  l'auteur  I'attribue  a  la  globuline  qui  est  verte  dans 
les  tissus  verts,  jaune  dans  los  tissus  jaunes,  blancbe  dans  les 
tissus  blancs  ,  rouge  dans  les  tissus  i-ouges.  Les  auteurs,  autres 
que  M.  Turpin,  ont  appele  ces  globules  diversemeut  colores  , 
les  blancs  ,  amidon ;  les  verts,  chlorophjllcs ;  la  globuline  des 
antberes  ,  pollen.  Mais  la  globuline  a  ete  toujours  meconnue 
dans  scs  analogies  ;  malgre  les  dilTerenlcs  formes  qu'ellc  peut 
revotir;  Pollen,  Lepra,  Amidon ,  Chlorophylls,  c'est  tou- 
jours la  mome  chose  aux  yciix  de  1\L  Turpin,  et  ses  diverses 
colorations  ne  sont  que  des  jeux  de  luniiere. 

M.  Turpin  rappclle  ,  dans  le   cours  do  son  memoire,  uu    fait 


'24i:>  Bottmicjuc  N".  162. 

dont  M  Poiteau  a  rcvendique  la  decouverte  dans  le  Bulletin 
d'aout  1826,  torn.  VIII,  n°.  556 ,  au  sujet  des  bulLilles  qui  se 
sont  developpees  sur  les  feuilles  de  Y  Ornithogalum  thjrrso'ides. 
Cc  fait  n'aj)pait.icnt  ii-ellement  ni  a  M.  Turpin  ni  a  M.  Poiteau  ; 
il  a  etc  public  par  Rafn  avec  toutes  les  ciiconstances  indiquees 
par  les  deux  premiers  auteurs.  Sculement  la  plante  est  diffe- 
lente  ;  c'est  VEticomis  regia.  On  peut  voir  ce  fait  dans  Senebier, 
Plij'S.  fcgc't.,  torn.  IV,  p.  564- 

L'autcur  Unit  en  avouant  que,  dans  un  travail  tout  recein- 
ment  public ,  et  dont  il  n'a  eu  connaissance  que  lorsque  le  sien 
elait  Icrmine,  M.  Raspail  est  parvenu,  dc  son  cote,  a  quelques 
riisultals  scniblables  aux  siens.  Le  niemoire  de  M.  Raspail  a  ete 
iiu])rime  (i)  un  an  avant  la  lecture  de  celui  de  M.  Turpin  ;  il 
avait  ete  lu  aux  Societes  Philomatbique  et  d'bistoire  naturellc, 
dont  M.  Turpin  est  membre;  a  ITnstitut,  aux  seances  duquel 
assiste  M.  Turpin.  II  a  ete  annonce  dans  divers  journaux  de  la 
capitale.  En  verite,  le  hasard  nous  a  tres-mal  servis,  si  notre 
memoire  est  parvenu  si  'ard  a  la  connaissance  de  I'auteur.  Du 
reste  nous  n'avons  pas  la  pretention  de  reclamer  beaucoup  de 
cboses  dans  le  travail  de  M.  Turpin  ,  tel  qu'il  I'a  publie.  Rous 
eussions  seulement  desire  (jue  I'auteur  ne  se  hatat  pas  d'anti- 
oiper  sur  une  de  nos  publications  prochaines ,  en  ajoutant  a  sa 
plancbe,  et  les  figures  de  la  lupultne,  dont  nous  avons  fait  con- 
naitre,  en  juillet,  I'organisation ,  et  la  vesiculc  vegctale ,  que 
nous  comparons  a  un  colpode.-  II  faut  en  general  laisser  a  cha- 
cun  le  soin  de  publier  ses  dccouvertes;  on  s'expose  d'ailleurs 
Ji  les  alterer.  C'est  ainsi,  par  exeniple  ,  que  M.  Turpin,  ayant 
eu  connaissance  de  I'organe  que  nous  avons  appele  le  Hilc  de 
la  Fecule  etdu  grain  de  Pollen,  etc.,  a  indique ,  a  la  note -24, 
pour  cet  organe ,  la  tacbe  luniincuse  qui  n'est  autre  chose  que 
le  foyer  lenticulaire  d'un  globule  cpi'on  examine  par  refraction. 
Le  memoire  est  accompagne  dune  plancbe  faite  avec  beau- 
coup  de  luxe,  et  destinee  a  moutrer  les  globules  dans  leurs  di- 
vers etats.  r^- 


(1)  Annal.  des  Sciences  nalurelles  ,  oct.  et  nov.  1825. 


Botanique,  247 

1 63.  ORGA>0GRApniK  VEGiiTALE,  ou  Description  raisonnee  des  or- 
igan esdes  pi  antes;  parM.  A.-P.DeCamdolle.  2  vol.  in-8°.  avec 
do  pi.  Prix  :    18  iV.  Paris;   1827';  Deterville. 

La  Tlic'orie  e'lemrntaire  de.  la  botanique,  un  des  ouvrages  qui 
ont  assure  la  haute  reputation  de  M.  De  Candolle,  et  dont  la 
seconde  edition  a  paru  en  18  19,  exigeaitque  I'auteur  appliquat 
d'une  nianiore  plus  detaillee  les  doctrines  qui  y  etaient  jiropo- 
sees,  aux  diverses  parties  de  la  science,  et  surtout  a  la  descrip- 
tion des  organes  et^^des  families  des  plantes. 

C'estce  qu'il  a  cofnraence  d'executersousce  dernier  point  de 
vue  dans  les  2  premiers  vol.  du  Sjsteina  naturalc  regni  vegclabilis, 
et  plus  receninient  dans  le  Prodromus  destine  a  servir  de  base  a 
cette  immense  entreprise.  Quant  a  la  description  raisonnee  des 
or!;anes  des  j)lautes,  I'auteur  a  pense  qu'un  nouvel  ouvrage  de- 
vait  lui  etre  consacre,  quoiqu'il  eiit  deja  public  un  sommaire 
de  scs  conceptions  botaniques  dans  les  Principes  elemental  res 
qui  sont  en  tete  de  la  Flore francaise ,  et  qu'il  les  eiit  develop- 
pees  dans  plus  de  vingt  cours  publics  piofesses  a  Paris,  a  Mont- 
pellier  et  a  Geneve. 

L'organograpbie  vegetale  doit  done  etre  consideree  comme 
iulimenient  liee  avec  la  Theorie  elenientaire,  puisqu'elle  four- 
nit  toutes  les  jiieces  justificatives  des  questions  soulevees  dans 
cet  important  ouvrage.  L'auteur  n'a  pas  eu  pour  unique  inten- 
ti  n  de  corroborer  ses  idees^  nouvelles  par  des  faits  choisis,  et 
d'expliqncr  ceux  qui  pourraient  lui  etre  opposes;  mais  ila  pense 
au  contraii'e,  comme  il  le  dit  lui-meme  dans  sa  preface,  <c  que 
»  les  faits  depouilies  de  toute  idee  theorique  seront  admis  avec 
I)  plus  de  cnnfiance  par  ceux  qui  s'efTraient  des  theories  nou- 
»  velles ,  comme  si  repousser  celles-ci  etait  autre  chose  que 
»  conserver  une  theorie  ancienne,  le  p^s  souvenl  admise  sans 
»  examen.  »  Avant  de  faire  counaitre  a  nos  lecteurs  la  maniore 
dont  M.  De  Candolle  a  execute  son  nouvel  ouvrage,  qu'il  nous 
soit  permis  de  rappelcr  que  la  dpscri|)tion  des  organes  des 
plantes  iie  pent  se  passer  de  I'liistoire  des  fonctions  de  ces  or- 
ganes, ou  de  la  Physiologic  K'cgc'tale..  Cette  dernicrc  sera  le  com- 
])lement  du  Cours  de  Botanique ,  ou  plutot  ello  en  formera,  avec 
rOrganographie,  la  premioro  partie  ;  la  Theorie  elementaire,  oil 
sont  exposees  les  lois  qui  president  ii  la  classiGcalion  ct  a  la  sy- 
metrie  des  vogetaux,  eu  sera  la  secondi*-,  enfin  on  trouvcra  les 


248  Botanique.  N°.  163. 

applications  <le  ces  etudes  preliniinaires  dans  le  vaste  repertoire 
des  richesses  vegetales  ,  public  sous  le  titre  de  Prodromus. 

L'auteur  a  divise  rOrganograpliie  vegetalc  en  cinq  livres, 
dont  nous  allons  indiquer  en  abrege  le  contenu.  Dans  le  i^'., 
il  traitc  des  organes  e'lementaires  et  des  combinaisons  premieres 
de  ces  organes'tjui  peuvent  etre  prises  pour  des  organes  elenien- 
taires.  Ce  livre  est  subtlivise  en  ly  chapitres,  oii  sont  exauiines 
successivement  le  tissu  cellulaire,  Ics  vaisseaux,  les  fibres,  I'e- 
pidernie,  les  glandes ,  etc.,  etc.,  en  un  mot,  toutes  les  parties 
qui  concourent  a  la  structure  vegetale ,  et  dont  la  grande  res- 
semblance  dans  toutes  les  plantes  leur  a  valu  les  noms  de  Tj)-Ar- 
Xiei  siniil aires  on  t'lcmentit ires.  Le  nombre  et  de  ces  parties  ct  des 
points  de  vue  sous  lesquels  on  pent  les  considerer  est  si  grand  , 
que  nous  donnerions  uue  idee  fausse  dc  I'ouvrage,  en  essayant 
de  presenter  ici  une  sorte  de  table  des  matieres.  Tous  les  traites 
de  botanique  out  expose  plus  ou  moius  bien  I'organisation  des 
vegetaux,  etM.  De  Candolle  ne  pouvait avoir beaucoup  d'objets 
nouveaux  a  faire  connaitre  C'etait  par  la  maniere  dunt  il  ana- 
lyserait  les  opinions  des  auteurs  ,  dont  il  presenterait  un  re- 
sume de  leurs  travaux,  et  surtout  park  rectitude  de  son  projjre 
jugement  dans  ies  questions  difliciles,  que  son  nouvel  ouvrai?,e 
surles  organes  des  vegetaux  devait  presenter  non-seulement  de 
I'originalite ,  niais  encore  beaucoup  d'utilite  pour  toutes  les 
personnes  qui  regardent  encore  I'anatomie  vegetale  eomme  un 
chaos,  c'est-a-dire  pour  la  majorite  des  botanistes.  ISous 
sommes  en  general  fort  ignorans  en  France  de  ce  qui  se  fait 
chez  nos  voisins  ,  tandis  que  ceux-ci  sont  toujours  parfaitenient 
informes  de  nos  progres  dans  les  sciences  (i).  Quoique  M.  De- 
CandoUe  ne  puisse  se  flatter  d'avoirrassemble  toutes  les  obser- 
vations faites  en  Angleterre,  en  AUeniagne  et  en  Ilalie,  cepen- 
dant  son  livre  nous  decile  les  j)lus  importans  travaux  publics 
par   fllM.    Kieser,   Knight,  Iledwig,   Link,  Rudol})hi,  Trcvira- 


(1)  Depiiis  le  commencement  de  la  publication  da  Bulletin,  des  Scien- 
ces ,  a  la  redartion  tluquci  nous  avons  I'lionneur  dc  cooperer  ,  c'cst-a- 
dire  depuis  environ  qualrc  ans,  on  nc  peut  nous  reprocher  avec  autant 
de  fondcment,  iiotie  ignorance  sur  la  litteraturc  botanique  dos  etran- 
gers  ;  mais,  cnnvenons-en  avec  franchise,  la  diflicultodc  nous  instruire 
dans  les  langucs  du  noid  ,  sera  toujours  un  obstacle  a  cc  que  nous 
soyons  bien  au  courant  <lcs  travaux  publics  par  les  sayaus  de  ces  pays. 


i 


Botanique.  249 

nus,  Amici,  PoUini,  et  une  foule  d'auteurs  imparfaitcraent 
connus  ,  pour  ne  pas  dire  completement  ignores  des  Francais  , 
puisque  dans  certains  de  leurs  onvrages  elemeniaires  les  nonis 
de  ces  savans  y  sont  a  peine  mentionnes,  ou  s'ils  y  sont  cites 
par  hasard  ,  c'est  comme  si  Ton  parlait  d'etrangers  donL  on  a 
seulement  entendu  parler ,  raais  que  Ton  ne  conuait  en 
aucune  facon. 

Quoique  M.  De  Candolle  n'ait  pas  cherche  a  donner  plus 
d'exlension  aux  chapitres  concernant  quelques  organes  peu 
connus  que  leu«  degre  d'importauce  ne  I'exige  ,  cependant  il  a 
fourni  dus  renseigneniens  qui  seront  sans  doute  nouveaux  pour 
beaucoup  de  personnes.  Ainsi,  par  exeniple  ,  le  chapitre  XlII 
du  livre  i^'.  est  consacre  a  I'examen  des  Jinphides ;  cest  le 
nouveau  nom  donne  par  I'auteur  a  des  corps  assez  singuliers  , 
decouverts  depuis  peu  d'annees  ,  et  dont  le  role  est  fort  obscur. 
Ces  corps  out  la  forme  de  tubes  poinlus  aux  deux  extreniites  et 
agglonieres  en  faisceaux  fusifornies  ;  ils  existent  dans  les  meats 
intercellulaires  de  quelques  vegetaux  a  tissu  lacbe.  M.  Sprengel 
les  a  trouves  dans  le  tissu  cellulaire  du  Piper  mag)ioUcefoliuin ; 
M.  Rudolphi  dans  le  Tradcscantia  et  le  lUusa ;  M.  Kieser  dans 
le  Calla  a'thiopica  et  V^lloe  verrucosa;  MM.  De  Candolle  pere  et 
fils  dans  le  Tritoma  mmria,  \e  Litlcea  gcmLiiiJlora  ,  le  Crinum 
latifolium  ,  le  Njclago  jalappce  ,  et  le  Balsamina  hortciisis.  Ce 
sont  les  seuls  vegetaux  on,  selon  M.  De  Candolle ,  on  a  rencon  • 
tre  les  Iia)iliides.  Cependant  il  observe  judicieusement  que, 
comme  ces  vegetaux  apparliennent  aux  deux  grandcs  classes 
des  vegetaux  vasculaircs  et  a  plusieurs  families  disparates,  il 
est  probable  qu'on  les  renconlrera  dans  beaucoup  d'autres  ,  et 
surtout  dans  les  plantes  a  tissu  lacbe.  Ce  soupcon  s'est  deja 
verille  ii  nos  yeux  ;  il  y  a  pen  de  jours  que  M.  Tur|>in  nous  a 
fait  voir  de  beaux  dessins  d'anatomie  vegetale,  oii  sont  ligurees 
des  llaj)iiides  observiies  sur  diverses  especes  de  Mcsanbrjan- 
thcinuni  (ij. 

Le  second  livre  a  pour  objet  les  orgnnes  fo/idamciitaux ,  ou 
les  parlies  organiques  essenticUes  a  la  nutrition  II  no  contient 
que  4  cliapilres,  mais  4  cbapitres  imnienses  ,  dont  les  5  pre- 
miers Sont  consacres  a  leliide  des    tiges  ,   dcsracines,   et   des 


(1)  D'aprcs  le  memo  uaturaliste ,  les  rapliides  composent  au  moins 
le  quart  de  la  masse  libreuse  du  Phytolacca  dccandra. 


250  Botanlque.  N°.  1G3. 

foiiilk's  lies  vegetaux  vasciilaires,  Lo  4«-  traile  des  organcs  nu- 
tritils  des  vegetaijx  cellulaires.  Ces  cliapitrcs  sont  sulxlivises  en 
plusieurs  sections,  ou  I'auteur  considere  sncoessivement  les 
diversps  ])arties.dont  se  compose  cliacun  des  organes  fondamen- 
laiix  ,  ft  ensiiite  ce  qii'ils  oITient  de  particulicr  dans  certaines 
families  de  planles.  Ainsi  les  tiges  des  Exogtne  sforment  une 
grande  section  ,  et  les  tiges  des  Endogenes  une  autre  ,  oii  I'au- 
teur passe  en  reviie  la  structure  de  celles  des  Palmiers,  des  Li- 
liacees  ,  des  Bananiers,  des  (iraminees,  des   Foug»,'res  ,  etc. 

Le  S*'.  livre  presente  I'histoire  des  organes  teproducicurs  ou 
des  parties  organiques  essentiellcs  a  la  reproduction.  C'est  la 
plus  considerable  partie  de  I'ouvrage  ;  celle  qui  parait  avoir  le 
plus  fixe  les  meditations  de  I'auteur,  tant  a  cause  de  la  diversite 
de  structure  qu'offrent  les  organes  floraux  dans  les  diverses 
classes  de  vegetaux,  qu'en  raison  de  leur  importance  pour  la 
taxonomie.  Le  chapitre  i"'.,  divise  en  plusieurs  articles,  traite 
de  I'inflorescence  dans  les  plantes  Plianerogames  ;  le  2*.  de  la 
structure  de  la  fleur  de  ces  memes  plantes.  Dans  ce  dernier 
chapitre,  on  trouve  I'exposition  non-seulement  de  tout  ce  qui 
est  relatif  a  I'exanien  de  chaque  organe  en  particulier,  comme 
par  cxemple  du  calice  ,  de  la  coroUe ,  des  etamines,  dii  pis- 
til, etc. J  mais  encore  on  y  rencontre  des  considerations  inge- 
nieuses  et  iiiultipliees  sur  les  avortemens  et  les  degencrescences 
des  parties  de  la  fleur,  sur  les  fleurs  a  une  seule  envcloppe 
proprr  ,  sur  les  rapports  de  position,  et  sur  la  multiplication 
des  verlicilles  floraux;  sur  les  fleurs  irregulieres,  I'estivation  ou 
la  prefloraison,  les  fleurs  soudees  ensemble,  les  nectaircs,  I'a- 
nalogie  des  organes  males  et  femcUes,  etc.,  etc. 

Dans  le  5",  cliapitre  est  develo])|iee  la  structure  du  fruit  des 
jdantes  [)lianeiogames.  En  parlant  dvi  fruit  en  general,  I'auteur 
insiste  principalement  sur  la  consideration  du  fruit  divise  en 
plusieurs  carpelles  ,  le  plus  souvent  coherens  ,  mais  quelquefois 
libres  et  ne  presentant  aucunement  I'idee  d'un  systeme  unique 
et  lioniogene.  II  etudie  done  les  carpelles  dans  leur  etat  d'isole- 
iiient  les  uns  des  aulres  ,  puis  11  les  considere  dans  leur  ensem- 
ble,  qui  constitue  le  fruit. 

Le  4*^-  chapitre  traite  de  la  structure  de  la  graine;  cliacune 
des  parties  qui  composent  erdinairement  celle-ci  fait  1  objet 
dun  article  particulier.  Uaus  les  deux  derniers  cliapitres  I'au- 
teur examine  les  organes  de  la  reproduction  sans  fecondation 


Jiotanique.  251 

dans  les  vegetaux  phanerogames,  et  les  organes  de  la  reproduc- 
tion dans  les  cryptogames. 

Souslenom  d'Orgnnes  nccessoires,  M.  DeC;mdolle  cnniprend 
les  diverses  parties  des  organes  soit  de  la  vegetation,  soit  de 
la  i-eproduction,  qui  ont  ete  consideres  coinme  des  organes 
speciaux  ,  mais  qui  cependant  ne  remplissent  que  des  fonctions 
acct!Ssoires  a  I'existence  ou  a  la  propagation  dfs  individus,  et 
sont  evideniment  des  modilications  de  certains  organes  fiinda- 
nientaux  ou  reproducteurs.  Ces  degenerescences  sont  ordinai- 
renicnt  nonimees  piquans,  vrilles,  expansions  i'asciees,  ecail- 
les  ,  bourgeons,  etc.  Le  dernier  livre  de  I'organogiapliie  vege- 
tale,  consacrea  I'etude  des  organes  accessoires,  est  le  phis  court, 
parce  que  1  auteur  en  a  dcja  examine  plusieurs,  en  traitant  dans 
les  auires  livres   des  organes  essentials    d'ou  ils  derivent. 

Enfin  le  5*.  livre  de  I'ouvrage  presente  des  generalites  sur 
I'individu  vegetal,  et  sur  la  symetrie  des  vegetaux.  Ces  deux 
cliapitres  meritent  I'attention  des  botanislcs-pliilosophes,  et 
fixera  sans  douie  leiir  opinion  sur  des  questions  d'une  grande 
importance,  soit  ([uon  les  considere  commes  des  nioyens  d'arri- 
ver  a  la  connaissance  des  lois  qui  president  a  I'organisation  , 
soit  qu'on  s'en  serve  pour  la  classification  du  nombre  immense 
des  etres  repandus  sur  la  surface  du  ghsbe  et  dont  les  formes 
sont  souvent  si  extraordinaires. 

Dans  un  5«.  cliajiitre ,  31.  De  CandoUe  donne  un  resume 
general  de  la  structure  des  vegetaux,  sous  formede  propositions 
aphoristiques  extraites  de  I'organograpbie  et  de  la  theorie  ele- 
mentaire. 

Pour  ne  rien  laisscr  a  desirer  dans  son  ouvrage,  et  pour  le 
rendre  plus  utile  a  ceux  qui  veulent  faire  des  recherches  sur 
1  organisation  des  plantes  citees  comme  exemples  ,  I'auteur  a 
dresse  une  table  alpliabetique  des  noms  de  celles-ci  et  il  a 
lermine  par  une  explication  tres-detaillee  des  planches.  Le 
nombre  de  ces  dernieres  est  de  (3o  gravees  en  taille-douce  par 
MIM.  Plee  pere  et  fils ,  et  du  format  in-S".  comme  le  texte  de 
de    I'Organographic  vegetale.  Guillemin. 

1G4.    De  DlGITALI   PURPUREA  HEPTANDRA  ;   aUCt.     Adelb.    De  CllAMISSO. 

{ Li/i/uea ;  iuillct  iSaG,  p    5ji.) 

I)(>s  lleurs  hhmclies,  une  corrdlc  en  partie  metamorphosee 
qn  etamincs,  I'ovaire,   le  style  et  le  stigmatc  a  I'etat  normal  ; 


252  Botanique. 

des  ovules  noD  fecondes ;  les  etamines  au  nombre  de  scj)t ;  les 
qnatre  ordinaires,  opposees  aux  divisions  plus  grandes  du  ca- 
lice  ;  les  trois  de  surcroit  alternant  avec  les  nienies  sepalcs  ,  et 
tirant  Icur  origine  des  laciuiiires  de  la  corolle  ;  la  division  su- 
perieuie  de  la  corolle,  pctaloide,  opposee  au  moindre  sepale, 
tantot  labiee  et  protegcant  ie  style  comme  dans  la  fleur  nor- 
male  ,  tantot  bifide  ,  a  divisions  dentees,  tantot  contractee  en 
deux  ailes  laterales  etroites  et  en  une  languette  setacee  et  in- 
termediaire  aux  deux  ailes;  telle  est  en  general  la  monslruosite 
que  decritM.de  Cliamisso,et  dontil  donne  de  bonnes  figures. 

L'auteur  decrit  ensuite  diverses  niodifications  de  celte  struc- 
ture monstrueuse  ,  et  se  livre  a  des  consideM-ations  generates 
sur  son  origine.  II  a  suivi  le  developpement  de  certains  ovaires 
dQ  ces  fleurs  qui  lui  ont  paru  fecondes  ,  et  il  se  propiise  de 
s  assurer,  par  la  voic  de  Icxperience  ,  si  les  graines  reprodui- 
ront  des  individus  frappes  de  la  nieme  deviation  oi'ganique.   R. 

r65.  Voyage  a  Meroe  ,  au  fleuve  Blanc,  etc.;  par  31.  Fred, 
(.'ailliaud.  —  Partie  Botanique,  par  M.  Rafpenkau-Delile  , 
profes.  de  botanique  a  I'Ecole  de  Medecine  de  Montpcllier 
(tire  a  part  sous  le  titre  de  Ccnturic  de  plantes  d'Afriqac^  du 
Voyage  a  Mc'roc  ,  rtcueillics  par  M.  Cni.liaud  ,  texle  in-8".  , 
avec  lig.  lithogr. )  Paris,  1826;  Imprim.  royale. 

II  appartenait  a  l'auteur  de  la  Flore  d'Egypte  ,  de  decrire  les 
plantes  qu'un  celebrevoyageur  aval trecuei Hies  dans  les  conlrees 
situees  il  est  vrai  au  sud  de  cette  vaste  partie  de  I'Afriquc  , 
mais  qui  offrcnt  de  grands  rapports  avec  celles  do  I'Egyple.  Ce 
travail,  facile  pour  M.  Delile,  aurait  offert  beaucoup  de  dif- 
ficultes ,  peut-etre  raerne  n'aurait  presente  aucune  garantie  , 
quant  a  la  determination  rigoureusc  des  especes  ,  s'il  avait  ete 
entrepris  par  tout  autre  bolaniste  ;  car,  outre  que  les  dchantil- 
lons  de  ces  plantes  elaient  pour  la  plupart  en  tres-mauvais  ctat, 
plusieurs  especes  appartcnaicnl  a  la  Flore  d'E;;y[)te,  et  conse- 
qunniinent  etaieiit  fort  connues  de  M.  IJelile.On  vcrra,  par  I'c- 
nunieration  siiivaiitc,  qu'il  y  a  iin  grand  nombre  d'especes  dont 
la  presence  caraclerise  une  grande  region  botanique,  deja  tres- 
distincte  de  la  mediterraneennc,  region  qui  semble  occuper 
toute  I'Afrique  centrale  en  suivanl  une  ligne  oblique  dcpuis 
les  bnrdsjdu  golfe  d'Arabie  jusqu'aux  cotes  du  Senegal. 

Les   documcns  que  Ion  possede  sur  cette  legion  sont  loin 


Botanique.  253 

d'etre  suffisans.  A  I'exception  de  la  Flore  d'figypte  et  d'Arabie 
de  Forskal  ,  et  surtout  de  cette  Flore  soniptueuse  qui  fut  un 
des  plus  beaux  monumens  de  la  glorieuse  expedition  du  gene- 
ral Bonaparte  ,  nous  ne  connaissons  que  des  catalogues  pen 
uonibreux  en  objets ,  et  pour  la  plupart  etablis  d'apres  des 
echantillons  rapportes  par  des  voyageurs  qui  n'etaient  pas  bo- 
tanistes.Cependant  ces  catalogues,  travailles  par  des  savans  d'un 
merite  eminent  ,  sont  encore  tres-utiles,  en  egard  a  la  penurie 
oil  nous  nous  trouvons  pour  tout  ce  qui  conceine  I'interieur 
de  I'AtVique.  Cette  consideration  a  sans  doute  frappe  M.  De- 
lile  qui  ,  en  se  bornant  a  la  publication  dune  centaine  de 
plantes  rapportees  par  M.  Cailliaud,  avoulu  imiter  M.  K.  Brown, 
auquel  on  doit  de  savantes  dissertations  sur  les  glanoges  des 
voyageurs  de  sa  nation  ,  tels  que  3Il\I.  Salt ,  Oudney,  Denham 
et  Clapperton, 

Dans  une  introduction  ,  I'auteur  parle  des  observations  ma- 
nuscrites  de  I'infortune  Lippi,  medecin  attacbe  a  I'anibassade 
que  Louis  XIV  envoya  sur  la  fin  de  son  regne  en  Abyssinie. 
Ceprecieuxmanuscrit,  le  seul  qui  fournisse  quelques  renseigne- 
niens  sur  les  plantes  de  cette  contree  ,  est  aujourd  hui  dans  la 
bibliotheque  de  M.  de  Jussieu.  Vingt  plantes  seulenient  y  sont 
signalees  comnie  pa''ticulieres  a  la  Nubie,  sur  lesquelles  on  en  a 
relrouve  ,  dans  des  voyages  plus  recens  ,  a  |  en  pres  la  moitie. 
Cette  indiration  estune  preuvedelapaiivrete,  nonpasde  la  Flore 
de  la  Nubie,  niais  de  nos  connaissances  sur  les  especcs  qui  la 
composent.  M.  DcJile  donne  quelques  apercus  generaux  sur  les 
plantes  usuelles  et  economiques  qui  ont  fixe  rattcution  de 
M.  Cailliaud,  et  particulierement  sur  Ic  Carissa  cdulis ,  sur 
W'ldansonia  digitata  ou  Baobab,  et  sur  le  CuUuimia  de  Forskal, 
qui  est  une  espece  de  StercuUa.  Un  arbic  ,  forniant  des  bois 
dans  le  pays  de  Berlat ,  a  une  ecurce  qui  se  souleve  en  feuillels 
seniblabies  a  du  parcliemin  et  sur  lesquels  les  iiiusulnians  ecri- 
veiit  les  legendes  mysterieuses  qu'ils  ]  ortent  au  bras.  D'apies 
des  flcurs  bieu  conservees  ,  M.  Delile  a  roconnu  que  cet  arbre 
appartient  an  genre  Amyris. 

]Nous  croyons  utile  d'offrir  a  nos  lecleurs  la  listo  complete 
des  plantes  decrites,  en  nous  bornant  touti^iois  ii,  donncr  la 
simple  indication  de  celles  qui  sont  deja  connucs,  et  la  phrase 
specifique  ainsi  que  la  palrie  des  especes  nouvelles. 

\. Acacia  Itclcrocarpa.  Delile,  11.  a'gypl.  v..  A.  Seja/.  id.  1.  c. 


254  Botanique.  N'\  1G5. 

3.  A.  gumviijha .  Id.  1.  c.  4-  ^-  nllotica.  L.  (sub  mimosa).  5. 
Mimosa  Habbns.  Delile,  I  c.  6.  Cassia  Absui.  L.  y.  C.  acutifo- 
lia  Del  1.  c.  8.  C.  Senna.  L.  g.  C  singueana ;  ramis  apice  tn- 
mentosis  ;  fi>liis  pinnatis  septemjiifjis  ,  foliolis  snbpoUicaribus, 
ovato-oblongis  ,  obtiisis  ,  intcrglandulosis  ,  iiiargine  dorsoque 
pnbescentibus.  — Get  arbrisseau  croit  a  Singue.  lo.  Cassia  Sn- 
bnk :  ramis  glabellis  ,  ferinigineis  ;  corollis  sesquipollicaribiis  ; 
floribus  nunierosis.  Arbrisseau  du  mont  Aqaro.  On  se  serl.  de 
ses  gousses  pour  la  preparation  des  peaux.  ri.  Cassia  Arereli ; 
foliis  bipinnatis  ,  eglandtilatis  ,  glabris;  foliolis  ovato-oblongi* 
glauco-viridibus  ;  leguminibus  longis  cylindricis  ,  seniina  ma- 
tura  intra  pulpam  viiideni  foventibus.  —  Cette  espace,  ties- 
"S'oisine  du  C.  Fisiula  ,  croit  a  Abqoulgui  dans  la  province  de 
Qamamyl.  )2.  Tamarindus  indica.  L.  i3.  Bauhinia  tamarinda- 
cea ;  fuliis  cordatis  bilobis  ,  suborbiculatis  ,  nervis  e  glandula 
spbacelata  in  sinu  folii  ,  per  paginam  superioreni  excurrenti- 
bus,  paginae  verb  inferioris  glandu«.is  niinoribns  ad  originem 
nervorum  confluenlibus ;  fructu  crasso  nervoso  ,  intus  niedul- 
loso  ;  seminibus  ovoideis  inordinate  multiseriatis.  —  Arbnste 
trescommun  uu  mont  Aqaro.  i4-  Crotalaria  macilenla.  PI.  Ill, 
fig.  2;  ramis  subdichotomis  gracilibus,  petioliff  fere  longitu- 
dine  foliorum  ;  foliolis  ternatis,  ovatis ,  subtus  brevissime  pilo- 
sis ;  spicis  elongatis;  fl.  ribus  minime  confertis ;  fructuoligo- 
spernio  ,  pubescento,  bmgitudine  florum.  —  Cetle  plante  es( 
une  herbe  que  les  chameaux  mangent  a  Sonnaar  i5.  Clilo- 
ria  Teniatea.  L.  var.  minor.  i6.  Glycine  moringaiflorn .  —  On 
ne  connait  que  les  fleurs  qui  sont  en  grajjpes  et  ressemblent  a 
celles  du  Moringa  olejfcra.  Par  les  caracteroselles  serapproclient 
plus  du  genre  Galactia  que  du  genre  Glycine,  consideratinn  qui 
devra  faire  ajournrr  I'admission  definitive  de  cette  nouvelle 
espece.  17.  Galcga  npoUinea.  Delile,  1.  c.  18.  Indignfera  par- 
vula.  PI.  Ill  ,  fig.  I ;  ramis  spithamei.s.  difTusis  ;  foliis  imjiaripin- 
nalis;  foliolis  bitrijugis  ,  obovalis,  cinercis;  stipulis  subulatisj 
spicis  floralibus  folia  subaequantibus.  19.  I.  paucifoUa.  Delile, 
1.  c.  20.  Alliagi Maiirorum .  D.  C.  21.  Vcrnonia  aniygdalinn  ;  caule 
fruticoso  ;  foliis  lanceolatis  integriusculis ;  ramis  apice  pubcs- 
centibus;  paniculis  difTusis  longitndine  foliorum;  pedicellis 
unilloris.  —  Arbre  qui  croit  dans  le  Fazoql.  22.  Conyza  Dins- 
coridis.  L.  (sub.  Baccharide).  25.  C  dongidcnsis ;  raiwx  villosis  ; 
foliis  scssilibus,  oblongis,  dentatis,  sublyratis,  basi  incisis  vel 


Botanique.  255 

pinnatifidis,    segmentis  acutis.    —  CuciUie   a   Dongolah ,    sans 
fleurs.  nly.    Inula  undulata  L.   25.   /.   crilmoides  L.  iO.  Ethulia 
gracilis.  PI.  Ill ,  fig.  5  ;  ramis  strictis  paniculatis  ,  foliis  lanceo- 
latis.  —  Plante  recueillie  a  El-Gerebyn.   nj .  Eclipta  erecla  L. 
28.  Acmdla  cauUrlii:a.  PI.  Ill  ,    fig.  7  ;    caule  prostrate  sub  pe- 
tiolis  raclicante  ;   foliis  ovato  ■  rhombeis  ,   subcreaatis  ,   basi  tri- 
nerviis.  —  Cette  espece  croit  a  Sennar.  29.    Cynanchum  liete- 
rophyllum.  PI.  1 1 ,  fig    4;   ramis  scandentibns  glabris  ;   foliis  in- 
ferioribns  cordatis  dilatatis  ,  superioribus  ovatis  ;  fluribus  minii- 
tis  umbellatis;   corolla   intus   hispida;  fructu   glabro. — Plante 
sarnienteuse  du  pays  de  Dongolab.  5o.  C.  y//-g^e/ Delile;l.  c.  5l. 
Asclepias  lanijlora.   PI.  Ill,  fig.  5;   foliis  subsessilibus  lanceola- 
tis,  pedunculis  folia  suboequantibus,  raceniosis  ;  coroUis  campa- 
nulatis  ,   laciniis  limbi  ovatis  intus  lanosis.  —  Plante  du  mout 
Aqaro.   "hi.   Carissa  edulis.  Vald.  syinb.  bot.  ,  t.    i  ,    p.   22. — 
M.  Delile  en  donue  une  figure,  pi.   11,  fig.   i.  —  33.  Strjchnos 
innocua  ;  porno  spbaerico  ,   infra  maninioso,  sub  cortice  lignoso 
nitido  fovens  seraina   orbiculata   insipida  ininiersa  per  pulpani 
fundo  pericarpiiprsesertini  adhaerentem.  54-  Apocinece species? — 
Arbre  dont  les  parties  rapportees  par  M.  CaiUiaud  etaicnt  dans 
un  trop  niauvais  etat  pour  pouvoir  etre  decrit  convenablenient. 
35.  Sah'adora  pevsica  L.  36.  Salsola  inermis   Forsk.  3j.  Cornu— 
Inca  monacantha  Delile,  Flor.  aegypt.  38.  Tragnnuin  nudalum  id. 
09.  Atriplex  Halimiis  L.   !^o.  Zea  mays  L.   4'-  Sorghum  vulgare 
Pers.  42    Oryza  sativa  L.  45.  Bamhusa  arundinacca  Willd.  44> 
Hibiscus  doiigolcnsis  ;   foliis  ovatis  subcordatis  acuiuiaatis  ,  cre- 
nato-serratis;  floribus  breviter  pedunculatis ,  laciuiis  involucri 
anguslo-linearibus  ;    calycis  segmentis  basi  dilatatis,   trinerviis, 
discoloribus  ,    apice   lineari   reflexo  virentibus.  4-5.  Sida  mutica 
Delile  ,  1.  c.    4G-  Adansnuia  digilala  L.  47-    Stcrculia  seligera. 
C'esl  le    culhamia  de  Forskal.  48.   Ficus   sycomoms  L.   49-  P' 
platyphylla:  foliis  coidatis,   ovalibus ,    obtusis ,  glabris,   siiprk 
lucidis,    subtiis    niollibus ,    jiedunculis    axillaribus    geminatis, 
fructu  globoso  longioribus.   • — ■  Arbre  commun  a  Singue.   So. 
Ficus  glumosa;  ramis  apicc  pilosis;   foliis  ovatis  cordatis,  bre- 
vissinie  acuminatis  ,  junioribus  sericeo-pilosis  ,    adullis  pubes- 
centibus;   gemmarum   stijiulis   subglabris   folia   dense   v;'lutina 
tegentibus.  — Get  arbre  croit  au  Djebel-Slouyl.   5i.  Ficus  in- 
termedia; foliis  subreniformi  — cord.ilis  ,    acuminatis,    glabi'is  , 
longe    petiolatis  ,    nci  vo   medio   poslicc   glaudula    nolato  juxla 


\ 


256  Botanique.  N°.  165. 

origineni  pctioli.  —  Co  fu^uieM-  est.  tres-voisin  du  F.  rcliginsu. 
.■)2.  IMusswuila  lutcola.  PI.   i,  ("ijt.   i.  — C'est,  entre  autres  sy— 
nonyme.s ,  lOphiorhiui  lanceolata  de  Forskal ,  et  le  Musswnda 
(Sgjrptiaca  de  I'Encyclopedie.  55.  Psycholria  nubica;  foliis  ellip- 
ticis  ,   superne  ylabris  ,   basi  et  apice  subacutis,   nervis  siibtus 
pube?centibus    ])rominulis ;    floribus   numcrosis   cnnCortis    bitr 
cymosis  pubescentibus  ;  stylo  Ionise  exs'jrto.  —  Arbrisseau  crois- 
sant pres  de  Singne.   04.  Nauclea  microcephala  \   foliis  lanceo- 
latis  verticillatis  quaternis  ;   capiiulis  florum  parvulis  long^  pe- 
duncubttis  ;    calyce  corollaque  pubescentibus  luininiis.  —  Ar- 
brisseau qui  croit  pres  de  Sinyue.  55.  llclinlropium  pallcns.  PI. 
Ill,  fig    4  ;  caule  niolli  pubescente  pallide  vircnli ;   loliis  ovatis 
acutis  ;  spicis  prffilongis  rainosis  ;    iViictu  glabro  rrticniato   sca- 
berulo.  — Cette   espece  ,   tres-voisine  de   \ llcUotropium  euro- 
pcvum,  croit  a  Dongoiab.  56.  Echium  Rauwolfii  Delilo,  fl.  aegypt. 
5'].  Cordial  —  Espece  iion  dcterminee,  qui  cri;it  au  Djebel— 
Mouyl.  58.  Plicenix  dac'ilij'ern  L.  Sg.  Cttcijera  thebaica  Deiile, 
1.  c.  Go.  Ci-losia  Irigyna  L.    61.  Mrua  tomcnlosn  Forskal.    69.. 
jicnnthus  pnlystacliius.  PI.  I,   fig.   u;  caule  frutescenle;   spicis 
panirulatis;  br.icteis  pectinato-spinosis  acutissimis  ;  corolla  la- 
bio  grandi  .  5— lobo  ;  staminibus  diinidium  coiolla;  vix  sequanti- 
bus.  —  Arbi'isseau  de  Singue.  65.  RutlUa  nubica-^  raniis  fistu- 
losis  ,  glabris  ,  subcylindricis  ,  quadrisiilcatis  ;  foliis  peliiicido- 
punctatis  ,  bi-tripollicanbus,  acuniinatis,   ovatis,    nodis  trans- 
versim  barbuiatis  ;  calycibus  pilosis;  fruclibus  ciavatis ,  rostra- 
tis  ,    pubescentibus.  —  Plante   dont   la  graine   est  eni[)loyee   a 
Sennar   conune  medicament.   64     Hyoscinmit.i   datura  Forskal. 
65.  Pliysnlis  somuifcra.  \j.   Q6.  Scsainum  orientate  L.  67.  J{ngc- 
ria  adenophylla.  PI.  II,  fig.  5.  —  Cette  plante  est  le  type  d'un 
genre  fonde  par  M.  Gay  {Aimal.  dc.t  Scienc.  naliir.  T.  I ,  p.  457.) 
Quoique  M.  Delilc  regarde  ce  genre  comme  trop  peu  distinct 
du  Pcdaliiun  de  Linne,  il  n'en  a  pas  nioins  adopte  le  nom  pro- 
pose, <'l  il  a  donnii  unc  descri))tinn  tres-detailloe  de  cette  l)ell<' 
plante  qui  croit  au  mnnt  Mouyl ,  et  qui  ne  differe  pas  tie  celle 
du  Senegal.    68.  Cleonic pcntapliylla  L.  69.  C.  drnscrij'olia  De- 
iile, 1.  c.  70.  Grcwia  echiindnta ;  ioWh  suborbiculatis  cordatis  ; 
peduuculis  exlraaxillaribus ;   fructibus  umbellatis  globosis  de- 
pressis ,  verrucoso-hi.spidis ,    ossiculos   quaternos   conniventes 
trispermos  incliidentibus.  —  .Vrbre  du  Djebbel-Mouyl.  71.  Xr- 
ropelnium  qiiiiitfuesetum.  —  Celte  plante,    dont  on   ne  cnnnait 


BoLdimjae.  257 

que  les  fleurs  ,  forme  le  type  il'ua  f;enre  nouveau  que  M.  De- 
Ijlc  place  dans  la  t'ainille  des  Tiliacees.  Voici  le  caractore  genti- 
rique  :  Calyx  5-Jidus.  Pelala  5 ,  cum  calyce  et  genitalibus  per- 
sistentia,  netvosa  ,  obovata  ,  emarginnln  ,  obliquala.  Staminitm 
filamenta  20  aiU  circiter,  quorum  5  t'ojigiom  castratn.  Captula  iri- 
locularis  irivalvis.  Flores  pniiiculato-raccmosi,  inunibellas  biqua- 
driradiatas  digesli.  72.  Tribulus  Icrrestris  L.  ^5.  Zjgopkyllum 
coccinemn  L.  ^4-  Tamarix  afvicana  Desfont.  "j^.  T.  oricntalis 
Gniel.  y6.  Ziziphus  spina  ChrisliDei^L  77.  Z . parvi folia;  aculois 
geminis,  altero  longiore  recui-vo;  foUis  intcgerriniis  ,  breviter 
petiolatis,  ovatis,  acutis.  —  Arbiisseau  du  Dakhel.  y8.  Riciuus 
megalospei-niwi  •  folio  prajgrnndi  ;  pctiolo  apice  sub  origine  disci 
glandidifefo  ;  glandulis  paiiter  2-5-agi;i-egatis  peliolum  utiiiupie 
stipantibus  jaxta  cicatriceui  stipi'.lse  decidus ;  cajisulis  echinatis 
nuceni  juglandis  a'qnantibus.  —  Gros  Ricin  dout  on  fait  dc 
riiuile  dans  la  province  de  Qamaiiivi.  79.  Croton  plicntum  Yald. 
80.  Dioscorca?  —  II  u'y  a  aucuns  details  botaniques  sur  ccllc 
plaiite;  on  n'y  trouve  que  que'qiies  notes  sur  la  racine  qui  est 
comestible.  81.  Jmomun  zingiber  L.  82.  Pista  stratinlcs  Ij.  85. 
Terniinalia  psidiij'olia  ;  foliis  obovalis,  oblongis  ,  acutis,  basi 
subcordatis ,  oppositis  aut  terno-verticillatis  ;  fi'uctibus  ovatis, 
acutis,  angulis  4  a;qualibus  carinatis.  —  Grand  arbie  qui  croit 
a  Qamamyl.  84.  lioerrhai>ia  repens.  L.  85.  Pldoniis  ncpetifnlia 
L.  86.  Cardiospermum  halicacabiim.  8y.  Balanites  cegyptiaca 
Delile,  Fl.  aegypt.  88  et  8g.  Deux  platites  indetei  iniuees  que 
M.  Delile  rapporte  avec  doute  aux  genres  Cissus  cX.  Jnona.  90. 
Nigclla  saiiva.  L.  91.  Bistclla  gcmini/lora.  PI.  II,  iig.  2.  — 
Cctte  plantc  avail  ele  nientionnee  dans  les  manuscrits  de  Lip- 
pi  ,  et  Adanson  en  avait  forme  un  genre,  auquel  M.  Delile  as- 
signe  des  caracteres  inoins  incomplets,  et  qu'il  place  avec  doute 
parmi  les  Saxifragees.  Voici  ces  caractercs  :  Calyx  adlicere?is , 
limbo  quinqitedcnialo .  Corolla  5-petala.  S lamina  5.  Slyli  2  di- 
vergenleSf  ima  basi  coeuntes.  Capsula  globosa  genitalibus  cum 
corolla  et  calyce  persiste.ntibus  coronata,  pen'ia  porn  centrali  in- 
ter  stylos  liianti\  Trnpliosperniium  c.  disco  /loris  sub  basi  slyloruni 
pendulum  bilamellatum  ,  lamcllis  connivenlibiis  scmioi>atis  ex~ 
Irnrsiim  convex  is.  —  Ilcrba  villis  brcvibiis  glandulosis  obsila. 
Folia  ovalasessilia  opposita.  Rami  alterni.  Pedicclli  biflori aut  /lo- 
res geminati subsessilcs  in  axiUis  f'nliorutn.  —  ('ol'o  plantc  croit  i 
B.TOMB   XI.  I- 


!258  Botaiiique. 

Dongolah.  92.  Nitraria  tridcntata  Desf.  gB.  Aniyvis pnpyrifera; 
ti'iincoarboreo  tunicato  laniinis  corticalibiis  subdiaphanis  noc  fi- 
brosis, membianani  quasi  pei'ganienaniscriptoriam  fingentibus ; 
tloribus  raceraoso-paniculalis  ,  decandris.  —  Grand  arbre  tres- 
comniiin  an  pays  de  Bestat.  g/f.  Cclastrus  dccolnr.  PI.  Ill,  fig.  6; 
foliis  obovato-oblongis  serinilatis,  exsiccatione  griseis  decolora- 
tis ;  pedunculis  axillaribus  petiolo  tenuioribus,  subumbellatis. 
— Arbrisseau  croissant  au  Sennar.  gS.  Momordica  balsamina.  L. 
Les  cinq  dernieres  plantes  sont  des  especes  indeterminables, 
et  qne  M.  Delile  rappoite  avec  le  plus  grand  doute  aux  genres 
Eugenia,  Plumeri'a,  et  Chr-ysoba/anu.f.  Guiixe.min. 

166.    IN'oTE  suR  LE  GEKRE  Nastus  Juss.    [Bambusa  Schreb.). 

Dans  notre  classification  des  graniinees  (Voy.  le  Bull.,  t.  YllI, 
N°  174)  nous  avons  eveille  I'attentinn  des  botanistes  siir  la 
versatilite  des  formes  florales  coninie  une  circonstance  alaqiielle 
on  doit  attribuer  la  creation  des  quatre  ou  cinq  genres  qu'on  a 
pris  aux  depens  du  Nastus. 

A  la  page  5-j  de  I'interessante  centurie  dont  on  vicnt  de 
lire  I'analyse,  M.  Delile  signale  une  autre  espece  de  caractere  k 
I'egard  du  Bnmbusn  nrundinacea ,  caractere  qui  pourrait  faire 
croire  que  I'auteur  serait  porte  a  regarder  cette  espece  comme 
noiivclle  i  c'est  d'avoir  une  feuille  articulee  avec  la  gaine  j 
Bambusa  foliis  lincaribus  acutis  ,  margine  deorsiim  scabris ; 
larhince  abruptiin  angustalce  nervo  medio  vaginam petente  ,  inter 
ligulnm  veram  interiorem  et  ligulum  dorsaleni  spuriam  quasi 
articulo  quodam  suppositam.  L'auteur  ajoute  que  ce  caractere 
ne  parait  pas  avoir  ete  observe  par  les  botanistes  dont  il  avait 
les   ouvrages  sous  les  yeux. 

Dans  linteret  de  la  science  ,  nous  nous  perinetlrous  de  faire 
observer  i".  que  ce  caractere  de  la  feuHle  est  comniun  a  toutes 
les  especes  de  Bambusa,  et  qu  ainsi  il  ne  doit  point  entrer  dans 
la  phrase  specifique  :  qu'on  le  retrouve  encore  sur  bien  d'aulres 
especes  de  genres  differens;  2".  que  non-seulenient  nous  I'avons 
Ggure  sur  la  (.lanche  8  du  cabier  d'aout  iSaS  des yJnnalcs ,  n.ais 
encore  que   nous  lavons  decrit  daus   1  explication  des  figures. 

Hasi'aii.. 


Botanique.  259 

167.  Hkrrn  Raspail's  Abhanuluing  i'ibkh  die  Bildung  des  Embryo  in 
DEN  Graeskrn,  etc. — Memoire  de  M.  Raspail  sur la  formation 
de  Teinbryondans  les  grarainees,  et  Essai  d'une  classification 
de  cette  famille  ;  traduit  par  M.  C.  13.  Triniu-s.  In-8°.  XII  , 
121  p.  ,  avec  2  pi.  au  trail.  Saint -Petersbourg  ,  1826;  aux 
frais  de  I'Academie  des  Sciences,  (voy.  le  Bull.  ,  t.  IX,  i\° . 
283,    1826.) 

L'ouvrage  de  M.  Trinius  nous  etant  parvenu  ,  nous  ailons 
remplir  la  promesse  que  nous  fiines  a  nos  lecteurs  ,  en  trans- 
crivant  I'annonce  de  X'Isis.  Nous  devons  nous  dispenser  de 
leur  faire  part  des  eloges  que  notre  tiadiicteur  celebi'e  en 
Agrostograpbie  ,  a  la  complai.sance  de  donner  a  notre  travail  ; 
mais  il  est  de  notre  devoir  d'exposer  et  de  discuter  les  points 
sur  lesquels  !M.  Trinius  enict  des  objections  on  des  doutes. 

M.  Trinius  n'a  traduit  de  notre  essai  de  classification  que 
les  principes  generaux  publics  en  avril  i825;  la  suite,  n'ayant 
ete  inipriniee  que  deux  mois  plus  tard  ,  n'etait  pas  encore  par- 
venue  a  M.  Trinius  en  novembre  i825  ,  epoque  a  laquelle 
I'academie  des  Sciences  de  Saint- Petersbourg  arreta  I'impression 
de  sa  traduction.  Ainsi  I'auteur  n'a  pu  connaitre  que  tres— iin- 
parfaitenient  nos  idees ;  et  il  ne  nous  paraitpas  les  avoir  jugees 
toutes  en  connaissance  de  cause.  ' 

Cette  premiere  partie  meme  ,  imprimee  a  la  bate  dans  les 
Annales  ,  renferme  beaiicoup  de  fautes  graves,  que  nous  n'a- 
vons  pu  reparer  qn'en  faisant  nous-nienie  I'analyse  de  notre 
travail  dans  le  Bulletin  en  Janvier  1826,  n".  55. 

La  plancbe  qui  raccompagnait  ,  confiee  a  un  apprenti  ,  est 
executee  de  la  maniere  la  plus  grossiere.  Quant  aux  deux  plan- 
cbes  calquees  au  simple  trait  dans  I'ouvrage  de  31.  Trinius 
ell  s  sont  inferieures  encore  a  celles  des  Jnnales.  La  premiere 
nieme  qui  n'est  pas  complete  est  ,  pour  ainsi  dire  ,  meconnais- 
sable.  Nons  ajuulerons  enfin  que  dans  un  memoire  imprime 
dans  les  livraisons  d'octobre  et  novembre  des  Annales,  nous 
avons  apporte  une  modification  impoitante  a  notre  premier 
memoire  ,  modification  qui  ne  se  trouve  point  dans  la  traduc- 
tion. Nous  reclamons  done  beaucoup  d'indulgence  de  la  part 
de  ceux  qui  liront  cet  ouvragc  ;  el  le  temps  nest  peut-el,rc 
pas  eloignc  ou  nous  oiTrirons  au  public  quclque  chose  de  phis 
complet. 

'7- 


260  Botanique.  N".  167. 

La  traduction  de  M.  Trinius  est  lerminec  ,  iion  pas  par  \}.\ 
pages  de  notes  ,  coinme  nous  I'avions  d'al)Oid  anuonce  ,  niai^r 
par  11  seulcnient ;  nous  allons  repondre  iicjutlqucs-unes  d  enlre 

elles. 

M.  Trinius  commence  par  une  objection  qni  nous  a  bicu 
elonne  ,  et  qui  nous  a  fait  repenlir  pour  la  premiere  fois  du 
laconisme  de  nos  menioires.  II  avance  positivemeut  que  la  pail- 
lette superieure  des  Crypsis  ,  Cinna ,  Oryza  ,  /Inthoxanthum, 
Zoysia  a  deux  nervures  ,  au  lieu  d'une  que  nous  leur  avons 
assicnee  ;  cnfin  que  toute  notre  division  a  paillette  suptrieurc 
imparinerviee  croule  d'uii  seul  coup. 

Fonder  une  classification  sur  des  caracteres  qui  n'existcut 
point ,  c'eut  ete  conimettre  one  errenr  bien  grossiere  et  bieu 
peu  pardonnable  ;  et  pourtant  comment  donner  un  dementi  a 
un  aprostographe  aussi  renomme  que  M.  Trinius?  Aussi  quoi- 
que  nous  possedions  les  analyses  bien  detaillecs  de  tons  les  ca- 
racteres assignes  a  nos  genres  ,  et  que  nous  ayons  piis  un  soin 
scrupulcux  de  dessiner  toutes  les  nervures;  cependant  ni  us 
avons  cru  devoir  verifier  sur  la  nature  tous  les  faits  que  nous 
avons  avances  ,  et  c'est  dans  la  conviction  la  plus  intime  et  la 
mieux  motivee  que  nous  declarons  que  la  meprise  de  M.  Tri- 
nius ne  pouvait  etre  plus  grande. 

II  est  vrai  que  I'auteur  ajoute  que  les  deux  pretendues  ner- 
vures de  ces  paillettes  sont  tres-rapprochees  ct  rennies  an  som- 
met ;  et  cette  observation  nous  a  explique  le  fait  et  la  meprise 
Car  ceque  I'auteur  designe  icicomme  deux  nervures,  c'est  pre- 
cisement  la  nervure  simple  que  nous  entendons  ,  que  tous  les 
agrostographes  entendent  avec  nous,  mais  que  M.  Trinius  a 
admis  double  parce  qu'il  n'a  pas  eu  la  precaution  de  se  faire 
une  idee  juste  et  comparative  des  nervures  des  graminces 

Car  qu'on  prenne  une  paillette  inferieure  de  Uromus  dccrite 
par  tous  les  aulcurs  a  sept  nervures  ,  et  qu'on  examine  a  part 
chacune  des  sept  nervures,  on  verra  que  cliacune  d'elles  est 
formee  d  une  ligne  blanche  bordee  de  deux  lignes  vertes  ,  les- 
quelles  se  reunissent  au  sommet  de  la  ligne  blanche.  Voila 
ce  que  tout  le  nionde  appelle  une  nervure.  Or,  sur  les  Cinna, 
Crypsis  ,  a  I'etat  frais ,  la  nervure  unique  se  compose  d'une 
ligne  blanche  bordee  de  deux  lignes  vertes  reunies  au  sommet. 
Le  Cinna  et  le  Crypsis  n'ont  done  qu'une  seule  de  ces  nervures 
qui  sont  au  nombre  de  sept  sur  certains  Bronius. 


Botaniquc.  26i 

Sur  les  Cinna  ,  M.  Trinius  a  pris  les  deux  lii^nes  veiles  pour 
deux  nervures;  maisalors  M.  Trinius  devrait  etablir  que  toutes 
les  paillett»s  inferieuies  des  balles  et  toutes  les  feuilles  cau- 
linaires  des  graminees  sont  parinerviees  au  lieu  d'etre  impari- 
nerviees ;  qu'ainsi  la  paillette  inferieure  dun  Bromus  nunit  i4 
nervures,  celle  dun  Festuca  lo  ,  celle  d'un  Cj-nodon  6 ,  etc.  , 
ce  qui  est  absurde.  Nous  invitons  M.  Trinius  a  se  faire  une  idee 
cxacte  d'une  nervure,  et  ii  ne  manquera  pas  de  convenir  que 
les  paillettes  superieures  des  graminees  de  notre  premiere  divi- 
sion, dans  toute  la  rigueur  de  I'expression,  sont  imparinerviees. 

M.  Trinius  trouve  que  U  place  des  Microhvna  ,  Ilicrochloa  , 
AnthoxanUiuin  aupres  de  YOryza  et  du  Mibora  n'est  p;s  natu- 
relle.  Nous  ferons  d'abord  observer  que  placer  des  genres  les 
uns  pres  des  autres ,  ce  n'est  pas  les  reunir;  d'un  autre  cote, 
qu'il  est  impossible  de  faire  une  classification  exactement  natu- 
relle  des  genres  d'une  faraille  par  elle-meme  tres-naturelle ; 
qn'enfin  notre  classification  etait  destinee  a  faire  sentir  le  pas- 
sage des  formes  d'un  genre  simple  a  un  genre  plus  complique  j 
qu'il  est  impossible  de  montrer  un  genre  de  graminee  qui  ne 
vienne  s'y  placer  ,  et  qu'on  ne  puisse  y  retrouver  sans  peine  , 
avantage  qu'aucun  tableau  synoptique  de  graminees  u'a  pre- 
sente  jusqu'a  ce  jour.  Car  les  caracteres  anciens  s'arretent  a 
I'arete  et  au  port ,  et  le  port  et  I'arete  variant  sans  cesse  ,  il 
s'ensuivait  que  les  anomalies  etaient  aussi  nonibreuses  que  les 
iudividus  a  etudier.  Notre  tableau,  si  simple  en  apparent;e,  est 
pourtant  le  fruit  de  deux  ans  dun  travail  assez  opiniatre  ;  et 
pour  le  combattre  il  faut  neccssairement  faire  mieux  ,  c'est-a- 
dire  en  pnblier  un  qui  fasse  ))arvenir  plus  facilement  a  la  con- 
naissance  d'un  genre  donne. 

M.  Trinius  a,  dit-il,  trouVe  un  pedoncule  avoite  a  la  base 
de  la  paillette  superieure  du  Cinna  ;  le  fait  est  possible,  niais 
alors  la  paillette  du  Cinna  dcvait  avoir  deux  nervures  reelles. 

L'auteur  avance  que,  malyre  toutes  ses  recherches ,  il  n'a  pu 
renconti'er  sur  les  Lolium  compos iliim,\a.  paillette  inferieure  pa- 
rincrviee  et  portant  a  sa  base  le  pedoncule  dune  locustc,  ainsi 
que  le  porte  la  paillette  superieure.  II  est  facheux  que  la  nature 
ait  etc  si  prodigue  envers  nous  de  parcilles  deviations,  el  quelle 
en  ait  ole  si  avarc  envers  IM.  Trinius.  Nous  avons  nionlro  ce 
fail  a  un  assez  grand  uonibrc  de  botanistes;  mais  si  W.  Trinius 
no  1  n  pas  apcrcu  sur  les  Lo/iurn,  qu'il  Ic  chcrcbc  sur  les  Naslus, 


262  Boiamquc.  No.  167- 

y}iilUist]ria\\\\%  nu  nioins  vivipares  ,  et  il  ne  manquera  pas,  je 
pen-e  ,  di;  nous  annoncer  que  le  fait  se  preseute  si  souvent, 
qu'on  ne  pent  le  reg:iider  comme  un  phenonicne  rare.  Ou  peut 
voir  ceque  nous  avons  dit  et  decrilfig.  3  de  la  planclie  8,  et  fig. 
5  delaplanche  9  de  notre  5*.  ftlemoire,  imprinie  en  aout  i825, 
Annal.  des  Scienc.  naturellex . 

M.Trinius  s'ecrie  a  ce  sujet  :  il  en  sera  done  du  Lolium  com- 
pnsitiim ,  comme  des  Cinnay  Crjpsis ,  Jn/hnxanthiim ,  etc.? 
JNous  osons  lui  repondrc  qu'oiii ;  niaisque,  comme  il  se  trompe 
grandemcnt  au  sujet  des  China,  Ciypsis,  yhillioxanthum,  etc  ,  il 
conviendra  un  jour  qu'il  avail  prophetise  un  peu  trop  vite  au 
sujet  des  Lolium  compositum ,  etc. 

L'auteur  cherche  ensuife  ;'i  comb;ittre  ce  que  nous  avons  dit 
au  sujet  de  limpossibilite  de  trouver  dans  le  fait  d'une  com- 
pression quelconfiue  ,  la  cause  de  I'absence  de  la  nervure  me- 
diane  ;  mais  les  raisous  qu'il  apporte  ctanl  les  memes  a  peu  pres 
que  celles  que  nous  avons  cm  refuter  dans  notre  raemoire  , 
nous  y  renvoyons  nos  iecteurs.  11  y  ajoute  quelques  considera- 
tions ,  niais  dont  le  sens  nous  echappe  enticrement  et  qu'il 
nous  serait  par  consequent  impossible  de  discuter. 

Ce  qui  parait  avoir  le  plus  indispose  M.  'J'rinius,  dans  notre 
classification,  c'est  qu'eu  adniettant  notre  principe,  il  soit 
force  d'abandonner  le  fondement  en  entier  de  la  classification 
qui  lui  est  propre  ;  je  veux  parler  de  I'organe  qu'il  a  annoncc 
sous  le  nom  de  Callus. 

Nous  avons  assez  souvent  exprime  noire  opinion  au  sujet  de 
ce  pretendu  organe,  et  nous  pouvons  repeter  ici  que  le  Callus 
de  M.  Trinius,  n'cst  autre  chose  qu'un  pli  qui  se  trouve  mc-mc 
an  bas  des  articulations  caulinaires;  que  ce  pli  n'a  aucun  rap- 
port de  continuite  avec  le  pedoncule  Icquel  part  de  la  base  dc  la 
paillette  superieure;  et  que  la  figure  qii'en  a  donnooM.  Trinius, 
pi.  I  fig.  12 -i5  de  son  traite  de  uni  et  ttcsquijloris ,  en  est  si 
fausse,  que  M.  Trinius  nous  parait  n'avoir  cherche  a  verifier 
ce  fait  qu'une  fois,  ou  ne  I'avoir  verifie  qu'a  une  loupe  ordi- 
naire et  en  tenant  I'objr  t  dc  la  main.  Cette  maniere  d'observer 
dans  les  analyses  vegetales ,  ne  pent  qu'induire  en  erreur,  a 
cause  des  vacill.Ttions  de  la  main.  II  faut  un  pnrle-nbjrl  immo- 
bile, et  il  faut  dissequer  sur  le  porte-objet.  Au  restc  ce  Callut 
<'st  d  une  si  petite  importance  dans  la  famille  des  graniinees , 
qn'avant  la    fecnndation  il  rst   a   peine  \'1sible  sur  les    Brnnnis 


Botanique.  '  263 

et  Festuca,  et  qu'il  vaiie  d'espece  a  espice.  Dans  notre  classifi- 
cation, nous  nous  soinincs  conreiites  do  Ir  designei-  dans  les  ca- 
racteres  accessoires  d'un  genre,  par  ces  mots  ;  basi  oblique pul- 
vinati. 

Ainsi,  nialgre  tout  le  desir  que  nous  nous  sentons  de  rendre  k 
M.  Trinius  les  choses  flatteuses  qu'il  a  la  bonte  de  nous  dire 
dans  sa  traduction,  il  nous  serait  impossible  dadmettre  \e  Callus, 
I' evolution  de  la  substance  callcuse  ,  l' accumulation  de  la  matiere 
Jlorale  et  tant  d'autres  idees  qu'il  aura  sans  doute  modifiees  ou 
abandonnees  tout-a-fait  dans  les  dissertations  qu'il  vient  de  lire 
a  I'Academie  de  Saint-Petersbourg ,  et  qui  ont  pour  objet  les 
Panicum  et  les  Avena. 

M.  Trinius  assure  avoir  trouve  des  Paspalum  dont  la  glume 
appliquee  coutre  le  rachis  n'avait  que  deux  nervures.  II  est 
tres-probable  que  M.  Trinius  ne  juge  de  I'existence  d'une  ner- 
vure  que  par  son  relief;  mais  s'il  veut  se  donner  la  peine  de  re- 
garder  la  glume  a  travers  jour,  il  ne  manquera  pas  d'y  decouvrir 
la  nervure  mediane. 

M.  Trinius  ayant  lu  dans  notre  premier  Memoire  ,  qu'en  ge- 
neral les  stigmates  epars  indiquaient  que  la  plante  avait  une 
ligule  en  poils  ,  s'est  empressc  de  faire  remarquer  que  sur  deux 
panicum  exotiques  ,  il  avait  trouve  la  ligule  membraneuse.  Si 
I'auteur  avait  attendu  la  publication  de  nos  deux  derniers  Me- 
moires,  il  aurait  vu  que  nous  avions  pris  soin  dans  les  carac- 
teres  generiques,  d  indiquer  les  exceptions  a  cette  regie  gene- 
rale.  Ainsi  dans  les  Panicum  nous  avons  dit  :  ligula  pilosa  Jl  in 
digitaria  et  perpaucis  aliis  menibranacea. 

L'auteur  se  recrie  centre  les  caracteres  tires  de  la  forme  des 
ecailles.  II  est  vrai  que  M.  Trinius  a  tellemenfc  neglige  ces  or- 
ganes  dans  sa  classification,  qu'on  s'apercoit  bien  qu'il  n'a  pas 
consacre  beaucoup  de  temps  a  leur  etude.  Quant  a  nous  nous 
avons  etudie  ces  ecailles  sur  pres  de  800  especes ,  avec  un  soin 
si  minutieux,  que  nous  avouerons  sans  rougir,  avoir  passe  4 
jours  consecutifs  pour  nous  assurer  de  la  forme  des  ecailles  du 
Poa  rigida;  qu'on  juge  par-la  du  soin  que  nous  aurons  mis  k 
decrire  d'autres  ecailles  plus  faciles  a  examiner. 

Nous  portons  meme  un  defi  ;  c'est  de  nous  offrir  une  ecaille 
bien  conscrvee ,  sans  que  nous  puissions  assignor  au  moins 
<[uatre  ou  cinq  caractorcs  qui  doivont  accompagnor  cos  organcs 


2tii  Bolainque.  N".  167. 

(liiis  la  jjlaiilc  a  lacjuclle  ils  appartiendroni .  Souvont  mt-ine  iioas 
poiinons  iodiqiier  le  genie  d'avancc. 

.>l.  Trinius  rcgardc  au  nioins  comnic  proliable  I'explication 
(iiu-  nons  avons  donnee  de  lopeion  qui  parait  a  la  base  de  la 
lotiistp  (Ic  son  genre  Ccntrophorum. 

Cepeiidant,  il  I'oxplique  a  son  tour  d'line  manitre  que  nous 
n  avons  pas  cu  I'nvantage  de  coniprendie.  M.  Hob.  Brown  I'a 
txpliqne  en  disaut  que  c'etait  une  articulation  oblique;  celte 
ix'dicntion  doit  paraitre  un  peu  singulieie,  quand  on  pense 
<]u'une  ailiculalion  est  un  point  pourainsi  dire  niathemalique, 
qiK'C  estle  point  de  contact  de  deux  systemes;  et  qu'il  est  aussi 
impossible  de  penser  qu'une  articulation  se  change  en  eperon, 
qu'il  le  serait  de  dire  que  le  point  de  contact  soit  un  organe 
qiieloonquc. 

Nous  passons  bien  d'aiitres  observations  de  peu  d'importance 
que  I'aateur  emet  sans  Icur  donncr  plus  d'iniportance  qu'elles 
ne  valent,  et  nous  deciarerons  francbement  que  detoutes  ies  20 
notes  qu'a  ajoutees  M.  Trinius  a  notre  travail,  une  seule  nous  a 
].aru  valable.c'estla  5''.  delap.  104.  La  paillette  que  nous  avons 
fiouree  fig.  17  bis,  J)l.  i3,  de  notre  Me'mnire  sur  rembryon,  a 
ete  donnee  pour  la  paillette  superieure  de  VJvcria  subspicata; 
elle  a  quatre  nerviires.  IM.  Trinius  qui  a  observe  V Aim  xiib<;i)i- 
c.ala  synonynie  de  X Avcna  subspicnta,  n'y  a  trouve  que  deux 
nervurcs.  C'est  par  erreur  que  nous  avons  designe  X'Avena  sub- 
spicaln  ;  c'est  la  paillette  du  Psnmma  littoral  is  de  Va.\\%oX.  de 
Beanvois  que  nous  avons  liguree;  mais  sur  I'^fe/m  subtpicata 
el  sur  une  foule  d'antres  paillettes  parinerviees ,  nous  avons 
souvent  trouve  4  nervures,  el  jusqu'i  i4  sur  celles  AesNaxtux. 
Du  reste,  I'anteur  adnict  en  entier  notre  tbeorie  sur  la  for- 
mation de  I'einbryon  aiiisi  que  la  description  des  organes  de  la 
graine  (1 }. 

(1 )  Les  consequences  imraediates  des  memoires  que  nous  avons  pu- 
blics dans  les  Annates  des  Sciences  naturelles  viennent  enfin  d'etre 
adoptees  en  France  par  M.  De  Candolle,  dans  son  ouvrage  eler.ien- 
tairc  intitule  :  Organographic  vcgitale  ,  savoir  :  que  la  Jlcur  n'est  qu'un 
bourgeon  terminal  compose  de  dip'crens  verticilles  (  to.  2,  p.  2£>2,  et  to.  1, 
p.  448  et  suiv.)  ;  que  I'embiyon  it'cst  qu'un  bourgeon  diu'eloppe  sur  la  ner- 
vwc  mediane  de  I'ovaire  (to.  2,  p.  255,  ait.  48  )  ;  que  par  le  dichircment 
leul  de  la  fcuille  on  pent  isotcr  les  cellules  de  cerlaines  plantes  les  unes 
Jet  aulres    (ton).   1,  pair.   24);  que   Ls  parois  des  cclliilrs   u/nt  par    elles- 


Botanique.  265 

INos  menioires,  qui  certes  n'ont  pas  obtenu  tie  I'Academie 
ties  Sciences  de  Paris,  les  menics  honneurs  que  de  I'Academie 
dcs  Sciences  de  Saint-Petersbourg,  ont  ete  imprimes  dans  un 
journal  ou  le  nombie  des  pages  nous  etait  limite  ;  nous  avons 
ete  obliges  de  jjressurer  notre  pensee ,  de  reduire  en  deux 
mots  de  longs  resultats,  enfin  de  nous  contenter  de  prendre 
date.  C'est  poniquoi  les  juger  dans  le  detail  et  noa  dans  I'en- 
senible ,  ce  serait  les  traiter  en  ouvrage  complet.  Nous  nous 
proposons  de  publier  tot  ou  tard  toutes  ces  idees  avec  tons  les 
faits  et  toutes  les  figures  necessaires  a  I'intelligence  du  texle, 
enfin  de  faire  un  gros  volume  ;  car  dans  les  sciences  d'observa- 
tion  on  parait  ne  pas  aimer  beaucoup  les  formes  precises 
des   sciences   exactes ;    on   veut   lire,    et    non    etudier. 

Raspah.. 


memes  incolores  et  que  leiir  couleur  ne provient  que  des  substances  contenues 
(to.  1,  p.  18)  ;  que  la  stipule  du  Meliantlius  major  est  formee  de  deux 
stipules  reunies  (to.  1,  p.  338,  la  figure  en  est  tres-confuse  et  I'explica- 
tion  erronee)  ;  enfin,  et  c'est  ici  que  M.  DeCandolle  oflre  un  exemple 
bien  rare  dans  la  science  :  il  al)andonne  I'opinion  qu'il  avait  emise  sur 
I'origine  des  spongioles  ,  et  il  adopte  I'opinion  que  nous  lui  avons  op- 
posee  dans  le  Bulletin,  en  mai  1826,  savoir,  que,  lA  Spongioles  ne  sout 
que  des  debris  de  I'epiderme,  et  que  les  racines  peuvcnt  sortir  de  tous 
les  points  de  la  surface  de  I'ecorce  (to.  1,  p.  9G  et  p.  91  )  ;  il  adopte 
encore  la  critique  que  nous  avons  inseree  dans  le  Bulletin  ,  mai  1826, 
n.  34  (to.  2,  p.  3). 

II  est  vrai  que  INI.  DeCandolle  ne  cite  point  notre  nom ;  niais  dans 
un  ouvrage  de  compilation ,  on  n'est  pas  oblige,  de  citer  les  auteurs 
quand  leurs  travaux  sont  generalement  repandus.  Nous  pensons  seu- 
lenient  que  M.  De  Candolle  aurait  pu  se  dispenser  (t.  1,  p.  27,  art.  v) 
d'attribucr  a  M.  Treviranus  une  opinion  qu'il  u'a  jamais  emise  :  ce 
qui  nest  sans  doute  provenu  que  d'une  erreur  de  souvenir  ,  puisque 
M.Ds  Candolle  ne  cite  ni  la  page  ni  le  menioire  meme;  c'est  sur  la  for- 
mation du  tissu  cellulaire.  II  est  facheux  que  M.  Ue  Candolle  ait  cite 
une  seule  fois  notre  nom  pour  chercher  a  attribuer  a  d'autres  une  opi- 
nion que  ,  mieux  que  personne  ,  il  sait  nous  appartonir  exclusivenient. 
Du  reste  ,  nous  nous  .soinmes  permis  toutes  ces  reflexions  pour  faire 
reniarquer  les  changemens  qui  s'operent  dans  les  etudes  botaniques. 
Car  des  idees  que  certaincs  gens  en  France  taxaiunt  hautement  <le  sin- 
gularitcs  ,  sc  trouvcnt  aujourd'iiui  adoptees  en  France  tout  aussi-bien 
qu'en  Alleniagne. 


266  Zoologie. 


ZOOLOGIE. 

168.  American  natural  History.  —  Histoire  naturelle  d'Aineri- 
que.  Vol.  I.  part.  II;  contenant  22  pi.  giav.  par  D.  John 
GoDMAN.  Philadelphie ,  1826;  Carey  et  Lea.  [f^oj.  le  Bullet. 
182^  ,  n.         ). 

Nous  nous  enipressons  d'annoncer  la  publication  de  la  2°. 
partie  du  i*''^.  vol.  de  cet  importaut  ouvrajje  ;  nous  la  ferons 
connaltre  en  detail  des  qu'elle  nous  sera  parvenue. 

169.  Catalogue  uu  cabinet  celebre  et  tres-renomme  d'objkts  c'nis- 
TOiRE  naturelle,  consistant  en  Papiilons  de  nuit  et  de  jour , 
Escarbots  et  autres  Insectes;  de  plus,  Oiseaux  conserves, 
Coquilles  ,  Ecailles  ,  Coraux,  Petrifications  ,  IVlineraux,  etc.  , 
etc.  ,  rassemble  pendant  de  longues  annees,  delaisse  par  feu 
John  Raye  seigneur  de  Breukelerwaert ;  lequel  sera  vendu 
pnbliquement  en  detail  aux  plus  olTrans  ,  a  Amsterdam  ,  le 
5  jiiiliet  1827  et  jours  suivans,  au  domicile  du  defunt,  Ilee- 
rengracht,  no.  29,  par  les  courtiers  II.  Winkelman,  etc.;  in- 
8°.  de  222  p.  PHk,  5o  cent,  en  faveur  des  pauvres.  Amster- 
dam ,   1827  ;  freres  Van  Cleef 

Les  acheteurs  seront  tenus  de  payer  7  -^  p.  ^  de  chaque  flo- 
rin en  sus  de  I'enchere.  La  vente  se  fait  au  comptant. 

II  parait  que  celte  collection  est  celebre  en  Hollande  ,  pays 
oil  il  y  a  beaucoup  d'aniateurs  ;  mais ,  ou ,  dit-on ,  les  simples 
amateurs  sont  fort  peu  communicalifs  ,  en  sorte  que  les  sa- 
vans  etrangers  connaissent  peu  leurs  collections  ,  et  que  la  ce- 
lebrite  de  celles-ci  ne  s'etend  guerc  liors  de  la  ville  ou  du  pays 
ou  elles  existent. 

Les  quadrupedes  sont  peu  nombreiix  dans  cette  collection; 
ils  coraprennent  73  n°*.  ,  relatifs  chacun  ;\  un  individu  ,  mais 
dont  trois  ap)>artionnent  quelquefois  a  une  meme  esp^ce.  Les 
plus  remarquables  sont  le  Simia  Icucisca,  deux  Lnris ,  un  Ga- 
Itopilhiqtic .,  le  Tnguan  de  White,  le  Felis  Pardalis ,  le  Fivcrra 
caudivoU'ula.. 

Les  oiseaux  ,  classes  d'apres  le  Rcgnc  animal  de  M.  Cuvicr  , 
oflVent  une  suite  de  1  io5  iudividiis  ,  pariiii  ksquels  on  distin- 
gue :  les  Vullur  papa  dans  la    livree  adullo  el    du  jeuno  age  , 


Zoologie.  267 

plusieurs  Fnlco  rares  ,  le  Slrix  Azio  ,  une  suite  uombi'ouse  de 
Laiiiux  et  de  Tnnagrn  ,  le  Gymnoceplialc  ,  des  Anipelis  ,  XEdo- 
lius  superbus ,  des  Tiirdus ,  qiiatre  especes  de  Philcdon ,  la 
Lyre,  les  Rupicoles  male  et  femelle,  une  suite  de  Loxies, 
des  Heorotaires  de  la  mer  du  Sud  ,  3  Epimaques,  des  Oiseaux- 
Mouches,  des  Malcohas  ,  une  serie  d'especes  exotiques  de  Gal- 
linaces  et  de  Palniiprdes. 

II  n'y  a  qu'un  scul  Rei)tile  ,  le  Kaiman  ,  Crocodilus  sclerops. 
Les  insectesColeopteres  sont  classes  d'apres  Olivier;  les  Hemip- 
teres  d'apres  StoU  ;  les  Lepidopteres  d'apres  Cramer  et  Iliibner. 
lis  ne  forment  point  une  serie  unique  ,  les  Coleopteres  et  les 
Hemipteres  offrent  ensemble  457  n"*.  Les  Lepidopteres  ,  les 
Nevropteres  ,  les  Dipteres  et  les  Aptercs  ensemble  5t8.  Ainsi 
Ton  voit  que  la  collection  d'lnsectes  n'est  pas  considerable  : 
on  y  distinjjue  cependant  plusieurs  especes  rares  et  belles. 

Les  3Iollusques  ,  dans  lesquels  on  comprend  les  Asteries  et 
les  Oursins  ,  ranges  d'apres  le  systeme  de  Linne  ,  edition  de 
Houttuyn  ,  toutes  les  coquilles  classees  d'apres  Gmeiin  et  les 
Coraux  d'apres  Linne.  Pour  les  coquilles,  cliaque  espece  est  ac- 
compagnee  de  la  citation  de  la  figure  de  Chemnitz  a  laquelle 
elle  se  rapporte.  Dans  son  ensemble,  cette  section  dn  catalogue 
comprend  902  n''^  ,  savoir  les  Asteries  et  Oursins  53  ,  les  co- 
quilles n°^  34  a  854,  et  les  Coraux  855  a  902.  On  voit,  d'apres 
cela ,  que  numeriquement  parlant,  cette  collection  est  encore 
peu  considerable,  d'autant  qu'il  y  a,  par  exemple,  16  n°*.  pour 
le  Conus  Amiralis  ,  etc  ,  On  remaique  dans  les  coquilles  quel- 
ques  genres  nombreux  ,  et  quelques  belles  et  raies  especes. 

Les  Mineraux  qui  terniinent  ce  catalogue  forment  une  serie 
de  860  nunieros.  D. 

lyo.  Des  vaisskaux  EivcErrALiQUES  et  de  i.'greille  interne  de  quel- 
ques ANiMAux  QUI  s'engourdissent  EN  iiiVER,  lettrc  adressee  au 
venerable  professeur  Jean-Frederic  Blumenhacli ,  a  I'dccasion 
de  I'anniversaire  de  sa  So*^.  annee  de  prolessorat;  honneur 
decerne  au  nom  de  I'Academie  des  Curieux  de  la  nature  , 
par  Ad.-Guill.  Otto,  professeur  a  Breslau,  etc.,  avec  fig. 
(  Nova  acta  physico-medica  Acad.  Cces.  Leopold.  Car.  Nat. 
Curios.  ;  Tom,  XI 11,  part,  i  ,  p.   aS.  ) 

Lephenomene  de  I'liibcrnation,  chcz  la  plupart  des  Mammi- 
feres  qui  I'eprouvcnt,  avait  excite  la  curiosile  do  plusieurs  an- 


268  Zoologie.  N°.  170. 

riens  naturalistcs  pour  lexpliquer.  Dans  ces  dciniers  temps  , 
on  s'etait  surtout  airete  aux  deux  opinions  eniises  ])ar  Mangili  ^ 
«-t  jiar  Saissy,  coninie  les  plus  probables.  Le  premier  elablit 
(  y)nn.  du  Museum  d'llist.  iiatur.  ,  Tom.  X,  p.  460  J  que  dans 
la  niamiotte  et  probablement  dans  les  autres  mamniiferes  dor- 
nieurs,  I'artere  carotide  interne  manque  tout -h-fait ,  etquel'ar- 
tere  vertebrale  fournit  senle  au  cerveau  du  sang  en  petite  quanli 
te,  en  sorteqne  cet  (ugane  a  peu  d'excitabilite.  Le  U'.  Saissy,  de 
Lyon,  qui  a  remporte  le  prix  de  I'lnstilut,  propose  sur  la  ques- 
tion des  animaux  liibernans,  dit  avoir  observe,  cliez  ces  ani- 
inanx  ,  que  le  coeur  et  les  vaisseanx  internes  sont  proportion- 
nellement  plus  larges  que  dans  les  autres  especes  ;  tandis  que- 
les  vaisseaux  de  la  circonference  du  corps  sont  plus  etroils. 
If  ajoute  que  leurs  nerfs  cutanes  sent  plus  volumineux  que 
chez  d'autres  animaux  ,  et  de  la  vient  qu'ils  sont  frappes  plus 
fortement  jjar  le  froid.  Le  professeur  Otto  ayant  voulu  repeler 
ces  reclierches ,  non-seulemcnt  ne  les  a  point  confirmees;  mais 
il  a  ti'ouve  des  faits  que  ni  Saissy ,  ni  Mangili  u'avaient 
obsei'v'es  ;  car  il  affirme  ,  au  contraire,  qn'aucun  de  ces  animaux 
biHTernans  ne  manque  d'artei-e  carotide  interne,  ni  d'aucune  autre 
arlere  du  cerveau.  A  la  verite,  celte  carotide  interne  est  petite 
dans  ces  especes  danimaux,  et  elle  echappe  aisementa  lavuc, 
parce  quelle  suit  uneniarche  partictiliere,  en  penetrant  dans  le 
crane  parun  trou  pr.ipre,  ouvert  au|)res  on  dans  I'interieur  menie 
dn  trou  decliire  posterieur,  se  rendant  dans  la  cavite  du  tympan, 
sc  portant  enhautsur  le  limacon,  penetrant  par  le  milieu  du  trou 
tfe  I'etrier,  et  de  )a  dans  un  canal  osseuxparticulicr  qui  sc  dirigc 
en  devant  et  en  liaut  jusque  dans  la  cavite  du  ciane,  ou  elle  sc 
ramifie  dans  le  cerveau,  la  dure-mere  ,  et,  si  I'artere  maxillaire 
interne  est  petite  ,  dans  les  yeux  et  dans  le  nez.  Dans  certains 
animaux  la  carotide  interne  est  entouree  dune  gainc  osseusc 
dans  tout  son  trajet  par  la  cavite  tympanique,  de  maniere  que 
i'etrier  se  trouve,  en  quelquc  sorle,  pose  a  clieval  sur  unpedi- 
Giile  osseux  creux ,  le  pcs.iulus  de  Carlisle  ,  qui  avait  deja  decrit 
celte  partie  dans  le  Cochon— d  Inde  et  la  IMarniolte  ( Philos. 
Transact.  ,  i8o5,  p.  204  ).  IVI.  Iludolplii ,  qui  a  vu  I'artere 
dans  la  Taupe  el  le  Chrysochlore  du  Cap  {(hiuidriss  dcr  Phjsio- 
^ij;,'<c  ,  tom.  II ,  p.  102,  i35),  la  regardait  comme  appartenant 
a  la  meningec  posterieurc  ;  dans  d'aulres  animaux  liibernans, 
U-  jicssulus  nest  osseux  qu'en  parlie  ,  et  mcnibranrux    dans   le 


Zoologie.  2(;9 

vesle   de   son    etenclue.    Les   filets  do  communication   d.i  nevf 
grand  sympatl.iqne  avec  la  S".  et  la  6^  pair^s  de  nerfs,  suivenf. 
la  smguhere  marche  de  la  carol ide  exteine  dont  le   volume  est 
iin  peu  moind.e  que  celui  de  lartere    vertebrale.    Le  samr  nia 
rev.ent   du    cerveau  passe  ,    po.u-  la  majeure  partic  ,  non"  pa. 
dans    la    veine   jugulaire    interne,    comme    cl.ez    I'hoiume    et 
Cher  d'aulres  mammiferes  ,    mais  dans  un  canal  particulier  au- 
quel  M.  Otto  donnc  le  nom  dc  temporal,    parce  qu'il  traverse 
le  rocher  et  I'os  temporal  ,  et  qu'il  se  decharge    dans  la  veine 
jugulanc  externe  ,  qui  est  en  consequence  plus  grosse  chez  ces 
anmiaux  que  la  veine  jugnlaire   interne.    Cette  meme  disposi- 
tion se  retrouve    cependant  ,  non-seulement  chez    les  animauK 
hibernans  ,  mais  aussi  chez  beaucoup    d'autres  mammiferes   et 
meme  chez  quelques  singes;   elle  paralt  meme  etre  en  rapport 
avec  la  marche  quadrupede.  Les  anin.aux,  suriesqnels  M    Otto 
a  tronve  les  dispositions  anatomiques  qui  viennent  d'etre  si.na- 
lees,sontnombreux.  Ce  sont  dabord  les  Chauves-souris,  paTmi 
lesquelles  il  a  examine  les  especes  suivanles  :  Fespcrllll  muri- 
nus  ,  proterus  ,auritus  et  pipistrellus,  Pteropus  cnpcnsis,  Nyctcris 
thebaica  ,   Rhinopoma  microphyUwn  ,  Ehmslophu,  tridcns     Ta^ 
phozous  paforatus,  et  deux  especes  indeterminees ,    lune  du 
genre  Molossus  et  Tautre  du  genre  Phyllostomn.    Le  Ilerisson 
deja  anatomise  par  Wetter  en  ,8.8.  lui  a  presents  une  dispo- 
sition analogue  ;  les  Musaraignes ,  la  Taupe  qui  a  une  oreiUe 
SI  developpee  ,  comme  la  montre  Jacobs  en  18.6  •  les   Ours 
le  Blaireau,  le  Castor,    le  Campagnol  { Ifypudcvus' ar^alis)  ,  le 
Lemming  (  Georhychus  Lemnms  ) ,  le  Loii-  (  Myoxus  Glis  )     les 
Rats  ,  le  Hamster  (  Cricelus  ) ,  les  Gerboises  (  Dipus),  les  Rats 
Ae^xxilSathyergus),    les    Marmottes ,    le    Bob.,c,    le   Souslic 
rEcureuil,    le   Pore-epic,   le    Lievre  et   le  Lapin  ,  les    Cavil 
{Hydrochce,-us),  I'Agonti  (  Dasyprocia  Jguti),  et  le  Cochon- 
dlnde  dissequeparTreutleren  .8.0,  et  plusieurs  autres  ron- 
geurs fournissent  a   SL  Otto  des  descriptions    de   ce.te  parlie 
propres  a  confirnier  les  principes  qu'il  etablit. 

II  en  tire  la  conclusion  ,  que  la  plupart  dentrc  ccs  animaux 
etant  ou  nocturnes,  on  habilans  des  casernes  et  des  lieux  obscu,-^ 
ou  soulerrains  ,  ont  du  avoir  I'organe  de  rouie  plus  develonvH- 
que  d  autres  races  ;  ainsi  Ton  pourrait  juger  d'apres  la  stracl,,;. 
de  lore.Ue   interne  dun  animal,  s'il   est  dormeur  en    hivrr 
>o,r    par  le  canal   arteriel  ossciu  ,    snit   par   le  .illon  que  u^^l 


270  Zoologie. 

larterecarotido  interne  a  la  basedu  liinacon,ou  par  I'ampliludc 
de  I'elrier  a  cause  du  trajet  de  la  carotidc  ,  etc.  11  y  a  pliisieurs 
autres  considerations  analomitiues  fort  deiicates  (ju'on  trou- 
vera  dans  cc  travail  un  pen  long,  niais  (jui  paralt  aussi  exact 
qu'inslruclif.  J  -J.  ViKEr. 

171.    ESSAI   GEOLOGIfJUE   ET  M INERALOGIQUE  SUR  LES   ENVIRONS   d'IsSOIRE, 

departenient  du  Puy-de-D6me,  el  principalemetit  surlaniun- 
tacnede  Doulade,  avec  la  description  ct  les  figures  lithogra- 
phiees  des  ossemens  fossiles  qui  y  ont  etc  recueil'is;  par 
MM.  Deveze  dkChabriol,  ancien  elfeve  de  I'ficole  Polytechni- 
que,  correspondantdela  Soc.  roy.  etccnt.  d'agriculture,  etc.  ; 
et  J.-B.  BouiLLET,  de  la  Societe  d'encouragement,  etc.  IV^. 
etY*.  LivRAisojis.  Clermont-Ferrand,  1826  et  i  827,  Thihaut- 
Landriot  ;  Paris  ,  Treuttel  et  Wijrlz.  (  Foy.  Ic  Bullet.  ; 
torn.  V,    n°.  38o,    et   toni.  VII,  n".  290.) 

iS'ous  annoncons  avec  beaucoup  de  satisfaction  aux  natura- 
listes  et  aux  geoiogues  la  fin  de  cet  ouvrage  interessant  ,  et 
nous  nous  enipressons  de  feliciter  les  auteurs  sur  la  suite  et  la 
perseverance  qu'iis  bnt  apportees  dans  I'execution  d'une  entre- 
prise  qui  iemoigne  si  hautement  de  leur  zele  pour  la  science. 
Nous  esperons  que  leurs  compatriotes  et  tous  les  amis  des 
sciences  naturelles,  en  se  procurant  cet  ouvrage  ,  les  auront 
bientot  dedommages  des  genereux  sacrifices  qu'iis  so  sonl  im- 
poses pour  contribuer  a  I'illustration  de  leur  pays  et  aux  pro- 
>rres  d'une  des  parties  des  sciences  naturelles  la  plus  digne 
de  I'inti'ret  et  des  meditations  de  tous  les  esprits  eclaires. 

Nous  i-appelierons  ,  avant  de  signaler  Ic  confeuu  de  ces  deux 
dernieres  livraisons  ,  les  conditions  dc  la  souscripion  a  cet 
ouvrage.  Les  cinq  livraisons  in-fol.  raisin  velin,  dont  il  se  com- 
pose, contiennent  chacune  six  |;lancbes  litliograpbiees  avec 
beaucoup  de  soin  ;  la  cinqui^me  comprend  le  texte  aussi  in- 
fol.  ,  compose  de  5o  feuilles  d'impression.  Le  prix  de  chaque 
livraison  est  de  5  fr.  pour  les  souscripteurs ,  ce  qui  fait  i5  fr. 
pour  tout  I'ouvrage.  Les  uon- souscripteurs  le  paieront  20  fr. 
On  doit  encore  signaler  ici  le  desinteressenient  des  auteurs  ; 
car  peu  d'ouvrages  dc  ce  format  ,  ornes  d'autant  de  plancbcs  , 
ont  ete  portcs  a  un  prix  si  bas  ;  et  cependant  ils  donnent  ])lus 
qu'iis  n'ont  promis  ,  d'autant   que  le  texte  dcvait  etre  in -80., 


Zoologie.  271 

et  qu'ils  le  publient  dans  le  format  in-fol.  pour  qu'il  pnisse  se 
relier  avec  les  planches. 

Nous  ne  considererons  ici  le  livre  de  MM.  DevezedeChabriol 
et  Bouillet  que  sous  le  point  de  vue  zoologique  ;  dans  ua 
autre  article  nous  le  ferons  connaitre  plus  tard  aux  geologues, 
dans  la  partie  geologique  du  Bulletin. 

La  IV*.  livr.  n'olTre  que  des  figures ,  sans  determination  dfis 
especes  auxquelles  appartienneut  les  osscniens  representes  , 
quoiqu'on  indique  leur  genre. 

La     V^.    donnant    tout   li-    texte ,    c'est    celui-ci   que    nous 
allons     nous     efforcer    de    faire    connaitre     a     nos    lecteurs. 
Cette  derniere  livraison  ne  devait  contenir  quetrois  planches; 
les  auteurs  en  donnent    six  :   en  sorte  que  la  totalite  des  plan- 
ches de  I'ouvrage  est  de  trente  ,  y  compris  la  carte  geologique 
du  gite  de  Boulade  et  une  planche  pour  les  profils  et  les   cou- 
pes de  cette  localite  :  ces  deux  dernieres   sont  (.oloriees.    Dans 
leur  preface  les  auteurs  s'expriment  avec   une  grande  conve- 
nance  sur  leur- position  ,  et   Ton   ne    pourrait,  sans  injustice, 
demander  a    des  amis  de  la  science,  qui  s'expliquent  d'ailleurs 
avec  une  modestie  non  affectee,  ce  qu'on  aurait  droit  d'exiger 
d'un  savant   de  profession.    II  serait   bien  a  desiier    que    dans 
tous   les   departemens  de    la    France    on    put    rencontrer   des 
honimes   aussi    zeles   et  aussi  capables  que    MM.  de   Chabriol  , 
Bouillet,  Bravard ,  Jobert   et  Croizet ;    une    foule   de   localites 
importantes  seraient  bientot  counues  ,  une  foule  de  fails  igno- 
res seraient  enregistres  dans  les  annales  de  la  science  ,  et  quel- 
quefois  mieux  que  paries  savans  proprement  dits,  qui  voyagent 
ordinaireuient  en  courant,  et  ne  peuvent ,  connne  les  habitans 
du  pays  ,    observer  a  loisir  et  avec  tout    le  temj)s  et    les    soins 
necessaires  les  objets  digues  de  leur  attention.    MM.  Deveze  et 
Bouillet  out  accompagne   le    professeur   Buckland  a  Boulade  ; 
iis  ont  eu  I'avanlage  d'entendre  sur    les  lieux  menies  les  idees 
de  ce  celebre  geologue  sur  les  phenomenes  dont  cette  localite 
a  ete  le  theatre  ;  ils  ont  profite  des  conseils  de  M.  le  comle  de 
Montlosier,  de  MM.  Cordier  et  Le  Coq  ;   M.  le  baron  Cuvier  a 
bien  voulu  faire  determiner  les  genres  des  ossemens  qu'ils  de- 
irivent,  ]jarM.  Laurillard  ;  ils  s'l-mpresscni,  de  payer  ;t  tousces 
savans  le  tribiit   de  leur  reconnaissance. 

Les  auteurs    renouvellent  dans  leur  preface  I'annonce  faite 
dans  leur  prospectus  tie  la  publication  dun  autre  ouvraj'e  fai- 


272  Zoologe  N-^.  171- 

sant  suite  a  celui-ci  ,  et  qui  conliendra  la  description  ifes 
plantes  ,  lies  coquillages,  des  poissons  et  dos  niammiferes  fos- 
siles  de  I'Auvergne.  Oulie  les  ossemens  qu'iU  font  connaiti-e 
aujoucdluii  ,  ils  onl  reciicilli  dans  divers  giseniens  .  tels  que 
ceux  de  Boulade  ,  Malbattu  .  Mascoin  ,  Gergovia  ,  Chaptiizal  , 
ilus  de  aooo  beaux  echantillo-ns  ,  dont  plusieiirs  ont  dtja  ete 
determines  par  M.  Cnvier.  Toutes  ces  collections  sont  deposees 
chez  M.  Bouillet  ,  a  Clermont-Ferrand. 

>'oustrouvous  dans  I'introduction  ,  de  24  pages  ,  qui  precede 
cet  ouvra^^e,  I'liistorique  des  observations  successives  faites  sur 
les  debris  tossiles  detres  organises  en  Auvcrgne.  C'est  a  M.  de 
Laizer  pere  que  Ion  doit  la  premiere  indication  de  I'existeuce 
d'ossemens  fossiles  de  quadriipedes  dans  cetle  contree.  II  fit 
connaitre  ,  da*s  une  lettre  ecrite  ii  I'lnstitut  en  i8o5,  uu 
femur  et  un  astragale  deRhinoceros  ,  qu'il  avail  trouves  pres  de 
Montaiput-le-Blanc  sous  une  enorme  conche  de  produits  volca- 
niques.  MM.  Ramond  et  Le  Cocq  ont  signale,  depuis ,  quelques 
gisemens  de  produits  organiques.  L'abbe  Lacoste  adressa  a 
M.  Cuvier  un  os  de  Rhinoceros  ,  ct  quelques  ossemens  d'oi- 
seaux  ;  enfin  ,  comme  nous  I'avons  dit  dans  le  temps  ,  M.  de 
Laizer  filspresenta,  en  iSi4,  a  I'ancienne  societe  de  Mineralo- 
gie  et  de  Geologic  de  Clermont,  dont  il  etait  president ,  une 
dent  d'Hippopotame  ,  un  crane  et  le  bois  de  plusieurs  varietes 
de  Cerfs  inconnues,  trouves  a  la  Montagne  de  Boulade.  Cest 
au  hasard  ,  suivant  les  auteurs  ,  qu'est  due  la  dccouvertc  de 
ce  gisement  devenu  si  celebre.  Deux  chasseurs  decouvrirent 
quelques  ossemens,  et ,  depuis  ,  I'altention  ful  eveillee  sur 
cette  localite. 

L'introduction  offre  ,  apres  cet  apcrru  historique  ,  des  vues 
penerales  sur  I'importance  de  I'etude  des  Fossiles  pour  la  Geo- 
lorie  ,  puis  des  idees  d'enscmble  sur  les  phenomenes  geologi- 
ques  qui  ont  procure  les  resultatsqu'on  observe  aujourd'huid.ms 
le  bassin  d'lssoire.  MM.  Deveze  et  Bouillet  tirent  des  faits obser- 
ves cette  conclusion  ,  deja  bien  etablie  ,  et  qui  n'en  est  quune 
consequence  ;  1°.  que  les  eaux  donees  et  les  irruptions  volcani- 
ques  agirent  alternativement  sur  le  sol  de  lAuvergne,  puis- 
qu'on  voit  leurs  produits  sintercaler  de  maniere  a  prouver  que 
leurs  cffets  etaient  contemporains  ;  u".  que  la  vegetation  et  la- 
nimalisation  existaient  sur  le  sol  de  lAuvergne  ,  dans  le  temps 
mtme  des    inuptions   volcaniqucs  ,    piiisqi:e   Ictii*   dubns    eu 


Zoologie.  273 

son't  recou verts  ;  il  eiit  ete  bon  cependant  de  faire  preceder 
ces  reflexions  de  la  determination  precise  des  epoques  relatives 
des  coulees  qui  recouvrent  le  sol  ,  et  de  preciser  si  ces  debris 
se  trouvent  sous  les  plus  ancionnes  de  ces  coulees.  Quant 
a  I'homme  ,  tout  dit  qu'il  n'etait  point  contemporaiu  de  ces 
eveneniens  ,  et  nous  voyons  avec  peine  que  MM.  Deveze  et 
Bouillet  paralssent  peacher  a  croire  ii  cette  contemporaneity  , 
[)uisqu'ils  rapportent  fort  au  long  ^  pour  etayer  cette  opinion  , 
des  passages  de  I'ouvrage  de  I'abbe  Giraud  de  Soulavie  sur 
XHisloirc  naturelle  dc  la  Finance  nicridionalc  ,  auteur  qui  ne 
jouit  d'aucun  credit.  Tout,  aureste,  se  reduit,  dans  ce  passage, 
a  un  morceau  de  planche  qui  paraissait  travaille  par  la  main 
des  liommes  ,  et  qui  a  ete  trouve  par  le  marquis  de  Si- 
miane  dans  le  gisement  de  Lignite  de  Boutaresse  (i).  M.  Sou- 
lavie dit  avoir  vu  ce  morceau  ,  ainsi  que  M.  Cadet ,  de  I'Aca- 
demie  des  sciences  ,  et  M.  «de  Marivetz  ;  et  il  part  de  la  pour 
etablir  ses  hypotheses.  Les  auteurs  citent  egaleinent  des  mor- 
ceaux  de  Lignite  de  Chambeuille  ,  pres  Murat  ,  oti  Ton  croil 
i'oir  V cmpreinte  des  coups  de  hache ;  ils  possedent  un  de  ces 
morceaux  dans  leur  collection.  lis  rappellent  a  ce  sujet  les 
morceaux  de  fcr  travailles  par  les  hommes  ,  cites  par  Lame- 
theric  ,  comrae  ayant  ete  trouves  a  Montmartre,  et  quelques 
autres  faits  analogues.  Nous  repondrons  qu'aucnn  f;.it  re'clle- 
inent  constate'  et  hors  de  toute  suspicion  n'est  encore  venii  ap- 
puyer  une  telle  ancicnnete  relative  pour  I'espece  humaine  ,  et 
qu'il  en  faudrait  plusieurs  d'incontestablement  etabiis  pour 
detruire    I'ensemble  des    preuves   contraires   qui  existent. 

Les  auteurs  terminent  cette  introduction  par  quelques  con- 
siderations sur  les  causes  de  I'abaissement  de  la  temperature  a 
la  surface  terrestre.  Ici  ces  ecrivains  ont  emprunte  a  d'anciens 
auteurs  des  faits  sans  valeur,  ou  aux  astronomes  des  obser- 
vations encore  en  partie  hypothotiques  ,  et  du  reste  peu  appli- 
cables  a  lobjet  en  question  ;  ils  auraient  pu  se  borner  a  recourir 
au  incraoire  de  M.  le  baron  Fourier,  a  celni  de  M.  Crichton  , 
et  a  nos  articles  du  Jnurnal  de  physiqur  ,  du  Dictionnaire  clas- 


(1)  Ce  gisement  do  Boutaresse  est  fort  interessant ;  nous  donnerons 
son  sujet  une  notire  geologique. 

J}^.  TOMR  Xf  "  I  8 


271  Zoologie.  i\°.  171. 

siquc  et  (lu  Bulletin  ,  oii  nous  avons  developpe  toutc  notro 
theorie  a  ce  sujet.  Le  changeincnt  de  la  temperature,  quia 
perniis  aux  plantes  et  aux  aiiimaux  des  zones  equatoriales  dc 
vivre  siir  Ic  sol  de  la  France  ,  est  bieu  auterieur  a  toutes  les 
epoques  historiques  ;  peut-etre  cut-il  niieux  valu,  dans  un 
ouvrage  de  cc  genre  ,  evit(!r  ces  idees  generales  et  s'en  tenir 
aux  fails  speciaux  ,  objct  de  I'ouvrage  de  nos  savans. 

Le  chapitre  i  ^'^.  est  consacre  a  la  description  du  Bassin  d'ls- 
soire  et  des  lieux  qui  I'environnent.  Le  2"^.  est  egalenient  tout 
geoiogique;  on  v  trouve  cependant  le  tableau  suivant  "des 
aniinaux  dont  on  rencontre  les  restes  dans  la  couche  alluvialc 
sableuse  de  la  montagne  de    Boulade. 

AIammiferes.  Ours,!}  especes,  dontl'uneinconnuc.  Ursus cultri- 
dens,  et  uue  espece  douteuse.  —-Felis,  5  esp.  nouv.  —  Cltini,  i . 
esp.  indeterminee  et  une  Hyeue.  —  Castor,  une  esp.  ,  peut- 
etre  le  Castor  Fiber?  — Elephant  ^5  especes.  —  Tapir  ,  i  — 
Rhinoceros,  i ,  —  Hippopotame  ,  i .  —  Cerfs  ,5.  —  Rciine  ,  i . 
—  Elan  ,  I.  —  Juroclis  ,  i.  —  Cheval ,  i  dont  une  eot  \  E- 
quus  Cnballus ,  selon  les  autciirs. 

Cetaces  indeterminables. 

Le  3*^.  chap,  est  consacre  a  des  considerations  geologiques 
sur  les  trois  plateaux  d'Issoire  ,  de  la  Craix-St.-Antoiue  et  de 
Boulade.  Dans  le  paragraphe  4  ,  les  auteurs  traitent  de  V exis- 
tence en  Juvergne  des  animaux  des  regions  me'ridionalcs  et  des  re- 
gions scptcntrionales.  Apri's  avoir  enumere  totis  les  animaux 
trouves  a  Boulade  ou  i  Malbattu  ,  les  auteurs  se  rcsunient  ain.si  •. 
Des  2y  especes  qui  )' ont  etc  recucillies,  ly  appartiennent  a 
des  genres  encore  existans  ,  niais  leurs  especes  n'ont  plus  d'a- 
nalogucs.  9  autres  appartiennent  a  des  genres  et  peut-etre  a  dns 
especes  analogues  encore  vivantes.  L'existence  des  animaux  du 
nord  dans  I'Auvergne  n'oHVe  rien  d'impossible  a  conces'oir  ; 
quant  a  ceux  des  ])ays  nieridionaux  ,  les  auteurs  I'expliqnent , 
comnic  nous  ,  ])ar  lelevation  de  la  temperature  ii  Icpoque  oil 
ils  vecurent. 

Les  auteurs  pensent  que  tons  les  os  fossiles  de  Boulade  ont 
ete  enfouis  par  suite  dune  irruption  boueuse  des  volcans  situes 
autour  de  Boulade  ;  puis  ils  traitent  des  ditferentes  especes  de 
terrains  dans  Icsquels  on  a  trouve  des  ossemcns  fossiles  ;  a  cet 
cgard  ils  donnent  un  grand  tableau  ,  dont  le  but  est  de  mon- 
trer  que    les   memes  especes   d'animnnx    se  trouvent  drms   des 


Zoologie.  275  . 

tcirains  de  divers  ages  et  de  nature  differente.  Lc  paiagraplie 
suivant  offre  ua  tableau  dc  la  compositioQ  cliimiqiie  de  quel- 
ques  ossemens  fossiles  et  de  roches  contenant  de  la  matiere 
antmale.  Apres  d'autres  considerations  geologiques  ,  les  auteurs 
terniinent  leur  ouvrage  par  rexplication  tres-detaiUee  d(  s 
planches  dont  il  so  compose  et  par  une  table  alphabetique. 

L'explication  des  planches  n'offre  malheureusement  ])oint 
une  determination  des  especes  ;  on  y  indique  simplement  le 
nom  du  genre  auquel  appartiennent  les  ossemens,  queiquefois  peu 
caracterises  ,  et  leur  nom  osteologique.  Les  auteurs  ont  laisse 
aux  savans  qui  se  .sont  occupes  specialement  de  ces  determi- 
nations le  soin  de  determiner  ceux  de  ces  ^ossemens  qui  se 
rapportent  a  des  especes  deja  connues  et  de  nonimer  les 
especes  nouvelles.  On  ne  pent  qu'applaudir  a  celte  reserve  , 
puisqu'ils  n'ont  point  cru  pouvoir  le  faire  eux-memes  avec 
certitude  :  il  eiit  ete  du  moins  a  desirer  qu'une  description 
exacte  et  complete  put  niettre  sur  la  voie,  et  que  les  dimen- 
sions de  ces  ossemens  fussent  donnees  avec  soin  ;  heureuse- 
ment  que  nous  pouvons  esperer  un  travail  plus  scientifique 
sous  ce  rapport  dans  I'ouvrage  de  MM.  Bravard ,  Jobert  et 
Croizet ,  qui  ont  pu  ,  avec  le  secours  de  M.  le  baron  Cuvier , 
determiner  toutes  les  especes  qu'ils  decrivent  dans  leur  ou- 
vrage. Nous  devons  croire  qu'ils  decriront  reellement  tous 
les  ossemens  qu'ils  figureront,  etsurtout  qu'en  citant  avec  soin 
toutes  les  figures  de  MM.  Devezeet  Bouillet ,  ilsfixeront  toutes 
les  incertitudes,  et  eviteront  les  doubles  einplois  qui  pourraient 
resulter  de  leur  silence  au  sujet  de  cet  ouvrage.  F. 

172.    Beitb.'EGe  zur  NATURGEScnicnTE  VON  Brasilien.  —  Materiaux 
pour  servir  a    I'liistoire   naturelle  du   Bresil  ,  par   le  prince 

MaxIMII.IEJJ    DK    WiED.    T.   11.    MAMWIFIiRES. 

L'analyse  de  cet  ouvrage  dnnnec  dans  le  BiiUclin  ,  torn.  X  , 
u".  log,  ne  contenant  que  les  noms  et  la  distribution  gen(i- 
rale  des  genres  et  des  especes ,  nous  allons  reproduire  dans 
ce  second  article  ,  la  description  systematique  des  especes  et 
des  genres  que  I'auteur  a  signales  comme  nouveaux  ;  quelques- 
uns  avaicnt  deja  ete  publics  par  Kuhl  [Britragc  zur  Zno- 
logii-  iind  i'cvc;!.  Anatnmie,  par  ^\.  Scliinz  {das  T/iicrrcic/t ,  etc.). 

iS. 


276  Zoologie.  N°.  1 72. 

et  par  M.    l^iclitenstein.    {f^cr/iand/ungen  der  konigl.  Acad,  de.r 

tVissensch.  zii  bcrlin). 

I.     QUADRU.MANES. 

Le  !Mico  brun,  Ccbm  robuslus. 

Tete  piesque  noire  ;  les  mains,  les  avant-bras  et  les  niembres 
a  leur  face  interne  ,  ainsi  que  les  jambes  et  la  queue  de  cou- 
leur  brune-noiratro;  les  autrcs  parties  dun  rouge  brun  cha- 
taigne. 

Hab,  les  forets  de  la  cote  du  Bresil  entre  le  i5",  et  le  19°-^- 
de  lat.  S.  Yoisin  du  C.fatuellus  Geoff. 

Le  i"ai  a  poitrine  jaune.  Ccbus  xanthostcrnos.  Le  vertex,  la 
nuque,  la  barbe  et  la  queue  noirs  ;  les  bras  et  les  jambes 
avec  des  poils  bruns-noiratres  a  pointe  jaunatre  ;  la  poitrine  et 
la  partie  superieure  des  bras  jaunes-rougeatres  ;  le  dos  brun  ;  la 
partie  anterieure  du  col  et  le  ventre  de  couleur  jaune  ,  passant 
au  rouge  brun.  Voisin  du  precedent. 

Hab.  la  cote  du  Bresil  entre  le  i4®.  et  le  16'.  lat.  S. 

Un  jeune  individu  de  cette  espcce  est  figure  dans  les  plan- 
ches des  mammiferes  do  MM.  Geoffroy-Saint-Ililaire  et  Fr. 
Cuvier,  sous  le  nom  de  Sa'i  a  grosse  ttte. 

Le  Sai  lion  noir  et  roux.  Ilajiale  chrjsomelas .  Corps  noir, 
le  contour  de  la  face  et  les  avant-bras  rouges  couleur  de 
rouille,  le  front  jaune  clair,  une  bande  de  nieme  couleur  sur 
la  face  superieure  de  la  queue,  depuis  la  racine  de  cette  der- 
niere  jusqu'a  son  mi'ieu. 

Ilab.  les  frrandes  forets  de  I  iuterieur  du  Bresil  dans  une 
etendue  comprise  entre  les  i4"  et  i5o  i  lat.  S. 

C'est  done  k  tort  que  M.  Desmarest  place  la  patrie  de  ce 
singe  a  Para;  il  ne  se  rencontre  que  dans  le  Sertong  du  Bio— 
Pardo ,  de  Belnionte  et  d'llbcos. 

IT.    Car.mvorf.s.  —  Cbeiropteres. 

A.  Phyllostomc  a  queue.  Incis.  |,  can.  7—7,  mol.  |— ^ . 

Pliyllosloma  macrophyllum.  Queue  presqu'aussi  longue  que 
le  corps;  tragus  etroit ,  lanceole  ,  pointu;  la  feuille  membra- 
neuse  du  nez  longue  et  pointuc,  en  fer  de  lance  ,  ayanl  a  peu 
pros  le  quart  de  la  longueur  de  la  queue  ;  I'eperon  de  moitie 
moins  long  que  la  queue;  des  lignes  dcmi-circulaires  ooncen- 
triques  sur  la  merabtanc  inlerfcmorale  ;  le  pelage  brun  de 
suie  uniforme. 


Zoologie.  ^11 

Hnb.  les  rochers  et  les  vieux  troncs  des  bois  ,  prcs  de  la  ri- 
viere Miicuri. 

?  Phyllostoma  brevicaudum.  Queue  f  irt  courle,  n'excedant 
que  peu  la  longueur  de  la  fcuille  nasale  ;  I'eperon  aussi  long 
que  la  queue;  roreilie  large;  le  tragus  court,  etroit,  lanceole  ; 
le  pelage  gris-rouge;itre  ,  briin  aux  parties  superieures  ,  un 
peu  plus  pale  aux  parties  infcrieures.  Espece  voisine  du  Phjl- 
lostoma  elongntum.  GeofFroy-Saint-Hilaire. 

Hab.  les  grandes  foruts  des  environs  du  Rio-de-l'Espirito- 
Santo. 

B.  Phyllostome  sans  queue.  Incis.  |,  can.    |-^  ,  raol.  f—l- 
Phjllostoma  brachjotum.Corpslarge,  oreilles  courtes  etlarges, 

tragus  fort  jielit  et  tresarrondi;  feuille  du  nez  elancee,  termi- 
nee  en  une  pointe  etroite  ;  ^peron  court ;  pelage  conleur  de 
suie  aux  extremitesdes  polls;  plus  clair  aux  parties  infericures. 

Hab.  les  forets  et  s'approche  des  habitations  pendant  ie  cre- 
puscule. 

Espece  dont  les  dents  n'ont  pu  etre  examinees,  niais  qui 
doit  probablement  rentrer  dans  cettc  section  : 

Phyllostoma  superciliatum. 

Tragus  coui't,  pointu ,  blanc  ;  pouce  fcit ;  poil  l)nin  lonce  , 
bande  blanche  s'etendant  de  la  feuille  nasale  jusqu'a  I'oreille. 

Hab.  les  bois  de  la  Lagoa  de  Ponta-Negra,  Sago  ,  Arema,  etc, , 
ou  il  y  a  beauconp  de  lacs. 

C.  Phyllostome  sans  queue.  Incis.  |  ,  can.  \ — '-  ,  mol.  \—^. 
Phyllostoma  ob'scurum. 

Oreilles  de  dimension  moyenue,  de  forme  assez  ovale;  tra- 
gus fort  petit  i  assez  large;  machoire  inferieure  proeminente  ; 
feuille  nasale  etroitement  ovalaire,  pointue;  eperon  court;  pe- 
lage fonce  ,  noiratre  ,  coulcur  de  suie  ,  sc  rapprochant  du  gris 
cendre  sous  I'abdomen. 

Hab.   a  Villa-Vicosa  sur  la  riviere  de  Parahyba. 

Le  genre  Dysopes  est  adopte  par  I'auteur,  d'apres  les  carac- 
t^res  etablis  par  Illiger.  La  seule  esjiece  de  ce  genre  que  I'au- 
teur ait  rapportee  du  Bresil  n'a  pas  les  incisives  superieures 
crenelees ;  ce  qui  fait  que  ce  cai-actere  ,  etabli  oomme  gencn- 
qne  jnir  M.  Desmarest,  ne  saurait  etre  conserve. 

Vysopcs  perotix.  Oreilles  grandes  et  fort  larges  ,  partagees 
en  deux  poches ;  nez  fendu;  queue  forte;  pelage  fonce  gris- 
lougeatre,  brun  en  dcssus  ,  plus  jiale  en-dessous. 


278  Zoologle.  N°.  172. 

Hab.  Cu  seul  individu  dc  ccttc  espece  a  ete  pris  a  Villa-de- 
San-Salvador-dos-Caiiipos  sur  Jo  ParahyLa. 
Dksmodus.  Nov.  gen. 

Incisives  dc  la  maclwirc  sujjc'ncurc  ,  au  nonibrc  dc  2  ,  graii- 
des,  coniques,  courbees,  coniprimecs,  pointues  ,  a  base  fort 
large.  Incisivcs  dc  la  maclwirc  infcrieure,  au  nombre  de  4  5  fo''- 
temcnt  dirigees  en  avant,  a  couroniie  profondement  fendue  , 
les  deux  portions  prolongees  en  cylindre  et  un  peu  arrondies  ii 
leur  extrcinite.  Canines,  grandes,  pointues,  en  cone ;  les  in-? 
ferieures    s'elevant   directement    en    pyramide.   Molaires  stipc- 

rieurcs Molaires  inje'ricures ,    5    de   chaf)ue  cote,   separees 

des  canines  par  une  petite  lacune  ;  la  premiere  et  la  seconde  a 
une  seule  pointe  ,  recourbees  en  arriere ,  et  tres-exactenient 
appliquees  I'une  contre  I'autre ;  la  3^.  a  2  pointes.  iVei  marque 
par  divers  plis  cutanes,  garnis  de  poils,  plis  parmi  lesquels  se 
distinguent  snrtout  3  saiUies  en  bourrelets  legerement  pointues; 
orcillcs  pourvues  d'un  tragus;  hinguc.  .  .  .;  ictc  petite  et  fort 
courte ;  macboires  tres-raccourcies ;  Vinjcricure  plus  lougue 
que  la  superieure  Membres  cxtcricurs  avec  une  membrane 
forte  ;  pouce  ties  grand  et  forme  de  deux  articles  ;  c'pcron  nul; 
queue  nulle. 

Ce  qui  distingue  ce  genre  de  celui  des  Rhinolopbes  ,  dont  il 
se  rapproclie,  c'est  la  reunion  des  molaires  qui  forment  en 
quelque  sorte  un  seul  faisceau,le  nomI)rc  des  dents  en  general, 
la  presence  d'un  tragus  ,  etc. 

Dcsmodus  rufus.  Corps  sans  queue,  brun  rougeatre;  pouce 
tres-long  et  tres-fort,  aussi  long  que  lepied.-  . 

Hab.  les  vieux  edifices  de  la  Fazenda  dc  Muribeca    sur  la  ri- 
viere Itabapuana. 
s       DicLiDURus.  Nov.  gen. 

Incisivcs  sitpcrieures  ,  probablejnent  au  nombre  de  2  ;  injc- 
ricures  au  nombre  de6;  3  dc  chaque  cote  ,  formant  une  seric 
continue  avec  la  canine  ,  et  Jaissant  une  lacune  au  milieu  en- 
tre  eiles  ;  elles  sont  pelites,  a  trancliant  large  "et  a  3  crenelures. 
Canines  snperienres  au  nombre  de  2,  coniques,  dirigees  en 
avant,  legerement  comprimees,  et  courbees  avec  une  seconde 
petite  pointe  a  leur  face  posterieure;  canines  infc'rieurcs,  re- 
dressees,  droites  ,  avec  une  bande  saillante  a  leur  base  ante- 
rieure.  Molaires  supc'rieures ,  au  nombre  de  5  dc  cbaque  cote, 
une  petite  dent  immedialemenl  derrierc  la  canine;  ensuile  une 


Zoologie.  279 

forte  lacune ,  suivie  de  4  grosses  machelieres  garnies  de  poia- 
tes  fortes  et  longues  ;  la  plus  aaterieure  de  ces  dents  lonsue  et 
conique,  un  peu  courbee,  a  pointe  simple  et  aigue ,  environ- 
nee  de  quelqiies  legferes  saillies  SLCcessoives.  Molaires  infc'rieurcf 
5  de  chaque  cote  ,  les  deux  antsirieures  ,  avec  une  pointe  coni- 
que simple  et  quelques  saillies  accessoires. 

Tete  :  machoire  inferieurc  plus  longue  que  la  superieure  • 
sur  la  tete  osseuse  cette  derniere  offre  au-devant  et  enlre  les 
deux  orbites  un  grand  enfoncement  elliptique  qui  fait  pai'aitre 
les  OS  de  la  face  au-devant  des  orbites  :  les  os  du  front  et  du 
vertex  sent  boursouflles  d'c'minences  celluleuses.  Langiie  cbar- 
nue,  entiere  surlesbords,  plus  courte  que  la  machoire  infe- 
rieurc ,  adherentepar  la  plus  grande  partie  de  sa  surface  infe- 
rieure.  Queue-,  au  lieu  de  former  une  queue  exterieure  les  os 
du  coccix  se  tcrminent  par  plusieurs  articulations  dans  deux 
pieces  cornees,  fixees  a  la  peau  exterieure  et  formant  un  or- 
gane  compose  de  deux  valves  ou  capsules.  La  valve  superieure 
est  semi-lunaire  ,  en  forme  de  disque  ,  a  bord  legerement  ren- 
fle,  creusee  en  forme  de  capsule  ;  I'infericure  est  plus  petite, 
unpeu  triangulaire,  pointue,  appliquee  liorizontalement  contre 
la  superieure,  concave,  egalement  formee  par  la  peau.  Ces 
deux  pieces  cornees,  placees  horizontalement  sur  leur  plus 
grande  surface ,  sont  mobiles  I'une  sur  I'autre ,  se  laissent 
ecarter  cntre  elles,  et  sont  formees  a  leur  base  par  une 
membrane  particuliere  fort  mince  ,  qui  les  isolc  du  corps.  L'os 
coccjx  enlre  dans  la  capsule  superieure.  Le  bord  posterieur 
de  la  membrane  interfemoralc  est  tendu  par  dessous  la  valve 
caudale. 

Diclidurus  albas. 

Oreille  large,  naissant  au-dcssus  de  loeil ;  poll  du  corps  tres- 
epais  ,  long  ,  avec  une  teinte  blanchatre  ;  bras  forts  et  longs  ; 
tibias  longs  et  greles;  eperon  long. 

Cette  description  se  trouve  deji  inseree  dans  Xlsis,  annee 
1819 ,  pag.    rtiag. 

Hab.  Un  seul  individu  a  ete  trouve  sur  les  cocotiers  cultivcs 
pres  de  Canavieras  a  Tembouchure  du  Rio-Pardo. 

Genre  P'esperlilio  des  auteurs  modernes."* 

V.  caninu.i.  Machoire  superieure  prolongee  etun  peu  retrous- 
sec;  chanfrein  legerement  fendu;  queue  courte  et  se  terminant 
tlansla  membrane  intcrfemoralo,  orcille  un  peu  cnnique,  tragus 


280  Zoologie.  N°.  172. 

fort  court,    plus    etroit    a   la  racioe;    cpeion   fort  et  loug  de 
plus  d'un  demi-pouce. 

Uab.  les  vieux  edifices. 

f^.  nigricans.  Oreille  moyenne  ,  echancree  sous  la  jjointe  ait 
cote  externe;  tragus  prcsqiie  lineaire  ;  niuscau  court,  chanfreia 
divise  par  un  sillon  ;  queue  comprise  dans  la  membrane  in- 
terfemorale  ,  ayarit  la  nioitie  de  la  longueur  du  corps  ;  pelage 
noiratre ,  couleur  de  suie.  Espece  voisine  du  Vcsp.  albescens 
Geoffr. 

Hah.  la  region  de  la  riviere  Iritiba  ou  Reritigba. 

V .calcaratiis.  Museau  un  pen  pointu,  (]ueue  courtc  etconiprise 
dans  la  membrane  interfcmorale  ;  pied  petit,  membrane  lalerale 
s'attachant  a  I'articulatiou  du  pied ;  eperons  fort  longs  se  tou- 
chant  presque  par  lenrs  extremites  ;  pelage  brun-rougeatre. 

Hab.  les  rochers  et  les  vieux  troncs  dcs  forets  viergcs  sur 
les  bords  de  la  riviere  Mucuri.  , 

V.  ««jo.  Clianfrein  prolonge,  fendu  et  preeminent  par  dessiis 
lamachoirej  cperon  long;  queue  libre  a  son  exticniite  ,  attei- 
gnant  le  tiers  de  la  longueur  de  la  membrane  interfemorale  ; 
membranes  assez  velues. 

Hab.  les  forets  vierges  sur  les  bords  des  rivieres,  surtout 
du  Mucuri,  dans  les  environs  d'Arara. 

V .  leucogaster.  Museau  tres-court;  oreille  droite  sur  les  bords 
lateraux  ;  tragus  de  longueur  mediocre  et  lanceolo;  extremite  de 
la  queue  a  peine  libre  ;  eperon  a  peine  un  pcu  plus  long  que 
I'oreille;  pelage  noir-brun  j)ointille  de  jaunatre  en  dessus; 
blanc  grisatre  sous  le  ventre. 

Hab.  avec  la  precedente. 

m.    Carnassiebs  sanguinaires. 

Le  petit  cbat  tigre.    Fclis  macroura. 

Le  dessus  du  corps  fauve  gris-rougeatre ,  Ic  dessous  blan- 
chatre ;  I'un  et  I'autre  irregulierement  gris-brun  ou  noir,  pas- 
sant au  brun  ,  en  partie  tacbetes,  presque  sous  forme  d'jeux. 
Cinq  bandes  longitudinales  obscures  sur  la  partie  supcrieure 
tlu  cou;  deux  bandes  brunes-noiratres  sur  ie  front,  des  ])oints 
entre  ces  bandes  ;  deux  bandes  longiludinalcs  sombres  sur  les 
cotes  de  la  tete ,  une  baiuie  tninsversalo  sombre  sous  la  gorge, 
la  plante  dcs  pieds  grisc-bruni- ,  la  queue  surpassant  la  nioiliti 
du  corps. 


Zoologie  2&1 

Hab.  dans  les  grandes  forels  primitives  sur  les  bords  du  Pa- 
rahyba,  de  I'Espirito-Santo  ,  du  Mucuri. 

Cetle  espece  est  voisine  du  Fclis  PaidaUs.  Lin, 

IV.  Maksupiaux  (avec  un  duvet  laineux,  recouvert  de  soies 
longues  ct  blanchatres.) 

?  Didelphis  aurila. 

Ties-voisin  du  Did.  marsupialis  par  sa  coloration  et  sa  con- 
formation, raais  s'en  distinguant  par  sa  tete  et  ses  oreilles  plus 
grandes,  sa  queue  plus  longue  ,  son  front  plus  deprime. 

Hab.  Un  seul  individu  en  a  ete  pris  k  Villa-Vicosa  sur  le 
Parabyba. 

V.  Rongeurs,  ' 
Le  Rat  Catinga.  Mus  pjrrhorliinus. 

Queue  fort  longue  ;  poil  gris-jaunatre  ;  nez,  oreilles  et  partie 
posterieure  des  cuisses  rouge-brun. 

Hab.  les  forets  basses  et  seches  et  les  buissons  nommes  Ca- 
rasco  dans  le  Sertong  de  la  Capitainerie  de  Babia. 

Le  Rat  fouisseur  a  poils  rudcs.  Hypudceus  dnsytrichos . 

Queue  assez  garnie  de  poils,  pourviie  d  anneaux  membra- 
neux  en  ecailles ,  plus  courte  que  le  corps;  oreille  courte  ct 
garnie  de  poils;  fourrure  tres-epaisse,  brune-noiratre  ,  poin- 
tillee  de  jaune-i-ougeatre. 

Hab.  Repandu  probablement  sur  toute  la  cote  orientale  du 
Bresil  et  peut-etre  dans  tout  I'interieur. 

Le  Moco.  Cavia  rupestris. 

Pelage  gris  cendre,  niele  de  rougeatre  et  de  jaiine-rougeatre, 
plus  noir  sur  le  dos;  le  dessous  blancbatre  ;  I'anus  et  la  partie 
posterieure  des  cuisses  de  couleur  rouge  rouillee. 

Hab.  entre  les  rochers  sur  les  bords  des  rivieres  dans  Tinte- 
rieur  du  Bresil.  S.  G.  L. 

lyo.  L'HoMME  [Homo).  Essai  zoologiquesub  le  geisre  uumain.  i". 
Edit.;  par  Bory  be  Saint-Vincent.  2  vol.  in-i8;pag.  XIV, 
028  ,  uSg,  avec  une  caite.  Paris,   iSay  ;  Rey  ct  Gravier. 

Get  ouvrage  est  le  developpement  de  I'article  du  Dictionnaire 
classiqur.  des  Sciences  nalurellcs ,  analyse  dans  le  Bulletin, 
To.  IX,  n".  85. 

Quelques  exemplaires  tires  a  part  et  distribucs  par  I'autcur  a 
ses  amis,  ayant  circule  dans  le  public,  de  nombreuses  dcmandes 
furcnt  adrcssccs  au  libraire-editeur.  ;\1.  Borv  de  Saint-Vincent 


282  Zoologie. 

a  repondu  a  un  accueil  aussi  favorable  ,  en  eniichissaat  son  ar- 
ticle de  notes  tres-nombreuses  ,  dans  lesquelles  la  nouveaute 
des  apercus  cl  I'originalite  du  style  s'allient  a  la  variiile  des 
rechcrches  scientificjues.  L'onvrage  tres-elegamnient  iniprime 
est  terniine  par  une  carte  geofjraphifiue,  sur  hujuelle  I'auteur  a 
indiqnepardiverses6oiileurs  la  reparlition  des  races  qu'ildecrit. 
Ce  travail  sera  recherche  et  par  les  savans,  et  par  les  gens  du 
monde ;  il  fournira  aux  uns  des  indications  nombreuses ,  et  aux. 
autres  une  lecture  agreable.  1^. 

174-     Du  CERVEAU  DU   SINGE,   COMPARE   A^CELUI  DE  l'hOMME   Ct   a   Ccllli 

d'autres  animaux  ;  par  C.-F.  Schumacher,  Prof,  d'anatomie  a 
rUniversite  de  Copenhague ;  avec  2  pi.  {Del  kong.  danske 
vidcnskab.  Selskabs  natun'idc/iskab.  og  mathcmat.  yijiiandl.  ; 
vol.  II ,  1826,  p.  65. ) 

Le  singe  disseque  par  I'auteur  ctait  ie  Simla  cynomolgiii  L   , 
qui  avait  etc  apporte  par  un  vaisseau  de  Chine;  niais  I'auteur 
presume  que  laninial  avait  ete  achete  sur  la  route.   La  dure- 
mere  etait  tres-mince,  et  a  travers  cette  membrane  on  distin- 
guait   mieux  que  chez   Ihomiiie   les    vaisseaiix  sanguins  et  les 
circonvolutions  du  cervcau  ;  la  pie-mere  etait,  aussi  tres-mince. 
Le  cervcau  a  presque  la  meme  fiirme  que  chez  I'homme;  cepen- 
dant ,  la  surface  superieure  est  plus  aplalie,  etparail,  vers  la 
partie  posterieure ,  un  peu  plus  large  ;  la  partic  anterieure ,  au 
contraire,  est  plusetroite.  Les  circonvolutions,  qui  sont  si  nom- 
breuses chez  I'homme  ,   ne  se  trouvaient  qu'en  petite  quantite 
chez  le  singe  disseque  par  M.  Schumacher  ;  elles  etaient  sitnees 
principalement  dans  les  parties  anterieures  ct  moyennes  ;  elles 
etaient  a  peine  marquees  a  la  parlie  postL'rieure.  Cellcs  du  mi- 
lieu etaient  presque  toutes  en  travers;  celles  de  devant  etaient 
plus  convexes  ,  mais  pas  autant  que  chez  I'homme.  La  couleur 
de  la  substance  corticale  etait  plus  jaunalre  ;  la  substance  nie- 
duUaire   etait  peu   considerable ,    relativenient  a    la    substance 
corticale  ;  les  slries  Inngiludinales  de  Lancisi ,  qui  chez  Ihomme 
sont  souvent  si  faibles  qu'on  les  apercoit  a  peine,  etaient  assez 
prononcees;  les  cornes  superioures  des  cavites  laterales  du  cer- 
veau  Etaient  plus  saillantes  ;  les  Eminences  striees  etaient  for- 
tement  voiitees;   les  plc.\us  choro'ides   etaient  In-s-pointus   et 
minces;  ils  s'elargissaient ,  vers  le  bas,  au  point  de  couvrir  en 
partic  los  couches    optiqucs.    Aprcs  avoir  ecarte  ces  couches  , 


Zoologie.  283 

on  vit  le  troisieme  veutricule  qui  n'etait  pas  aussi  large  que 
chez  rhomme  ,  et,  apres  avoir  enleve  le  cerveau  du  criine,  on 
remarqua  que  la  tente  ilu  cervelet  avail  la  meine  apparence 
iiicmljraneuse  que  chez  Ihonime.  La  face  inferieure  du  cerveau 
dilFerait  de  cellede  I'liomme  ,  en  ce  que,  sur  ledevant,  elle  etait 
plus  etroite  ,  et  que  les  lobes  nioyens  elaient  evidemnient  plus 
eleves  :  il  y  avait  moinsde  circonvolutions  que  sur  la  face  supe- 
rieure  et  moyenne.  Les  lobes  anterieurs  etaient  Ires-etroits  , 
et  cluicun  d'eux  etait  tres-enfonce  ;  les  lobes  nioyens,  tres- 
eieves  ,  avaient  une  forme  irregulierement  quadrilatere  ;  les 
angles  etaient  obtus  ,  et  avaient  leurs  bords  echancres.  M.  Schu- 
macher pretend  qu'il  n'existe  pas  recllement  trois  lobes  a  chaque 
moitie  du  cerveau  de  Ihomme  ,  et  que  c'est  parce  qu'on  a  suivi 
servilement  les  descriptions  des  anciens,  qu'on  admet  ces  trois 
divisions  ;  cette  consideration  conduit  I'autcur  a  penser  que 
les  anatomistes  anciens  ont  commence  par  dissequer  le  cerveau 
du  singe,  qu'ils  en  ont  distingue  et  nomme  les  diverses  par- 
ties, et  que  ces  denominations  ont  ete  appliquees  ensuite  par 
les  nioderncs  au  cerveau  de  rhomme. 

Le  cervelet ,  par  rapport  au  cerveau,  etait  petit  chez  ce 
singe  ;  la  surface  en  etait  lisse  ,  et  on  y  trouva  a  peine  les  ves- 
tiges des  divisions  paralleles  qui  sont  si  visibles  chez  I'homme  ; 
le  contour  en  est  ,  au  contraire  ,  plus  sinueux.  II  etait  divise 
pareillement  en  deux  moities  ,  dont  chacune  consistait  en  deux 
Ipbes  ,  un  grand  et  un  petit  ;  dans  la  nioelle  ,  I'auteur  n'a  pu 
decouvrir  le  corps  dentele  ou  fcstonne  dont  parle  Yicqd'Azyr, 
et  qui  existe  chez  I'homme  ;  I'arbre  de  vie  etait  assez  pro- 
nonce.  La  nioelle  allongee  ressemblait  beaucouji  a  celle  de 
rhomiiie  :  seulenient  les  corps  pyraniidaux.  etaient  un  peu  plus 
etroits ,  et  se  prolongeaient  plus  en  arriere.  L'auteur  continue 
ainsi  de  comparer  chaque  parlie  du  cerveau  du  singe  avec  celle 
du  cerveau  humain. 

Apr^s  cette  coniparaison,  il  se  livre  a  quelques  considerations 
generales.  Le  cerveau  du  singe  est  dans  toutes  ses  parties  sem- 
blable  a  celui  de  rhomme  ;  la  difference  ne  consistc  cpie  dans 
quelques  modifications  de  forme  ,  et  dans  un  dcvcloppement 
nioins  parfait  de  quelques  parties;  Or,  puisqu'on  regarde  le 
cerveau  en  quelque  sorte  comme  I'organe  ,  le  siege  de  I'ame  ; 
nu  conime  une  condition  niaterielle  de  ses  manifestations ,  on 
pourrail  coiiclnre  dc  I'anatomie  comparce  des  deux  cs[ieces  do 


284  Zoologie.  N".  174. 

cerveau,  que  Ic  singe  ,  plus  que  tout  autre  animal  ,  possede  des 
facultes  intcllectuelles.  Cependant,  cette  conclusion  seiait  cun- 
traire  a  toutes  les  observations  des  naturalistes.  L'auteur  a  eu  , 
pendant  quolques  annees  ,  plusieurs  individus  de  I'espece  qu'il 
a  dissequee  ;  niais  jamais  il  n'a  vu  de  leur  part  une  action  qui 
annoncat  de  la  reflexion.  Sur  sept ,  il  n'y  en  avait  qu'un  qui  te- 
nioignat  quelque    altachement    a    son    niaitre.    Les    singes    ne 
montrent  aucun   instinct  industriel ;   ce   qu'on  a  racontc  a  ce 
sujetparait  controuve,  et  beaucoup  d'animaux  sont,acet  egard, 
superieurs  aux  singes.  Ce  n'est   qu'a  force  de  coups  que  Ion 
parvient  a  dresser  les  singes  a  executer  quelques  manoeuvres, 
ou  a  rendre  a  Ihomme  quelques  petits  servijces ;  les  cbevaux  , 
et    surtout  les   cbiens ,    sont  dresses  plus   facilement   que    les 
sinpes  ,  quoique  le  cerveau  de   ces  premiers  animaux  soil  bien 
plus  aplati  et  ressemble  bien  moinsau  cerveau  humain.  L'auteur 
n'a  point  trouve,  cbez  les  singes,  i'organe  de  I'amour  matcrnel 
bien  prononce  quoiqu'on  leur  attvibue  a  unbautdegre  cette  fa- 
culte.  La  protuberance  qu'on  veut  avoir  remarquee,    et  qui  se 
trouve  aussi  cbez  d'autres  animaux,  provient  non  pas  dudevelop- 
pement  du  cerveau  ,  mais  dc  I'insertion  des  muscles  de  la  nuque 
etducou    L'auteur  n'a  pas  trouve  non  plus  que  I'organe  dc  la- 
moui-  sexuel  qu'on  place  a  la  partie  inferieure  de  I'os  occipital , 
ou  s'inserent  les  muscles  du  cou  et  de  la  tete  ,  fut  bien  deve- 
loppe  cbez  cet  animal.   Le  cervelet  ne  saurait,  dit  M.  Scbuma- 
macber,   faire    saillie   a    cette    partie;  et   il   se   dcmande    com- 
ment on  peut  cbercber  une  protuberance  dans   un  endroit  ou 
taut  de  muscles  empechent  qu'il  n'y  en  ait  une?  M.  Scbumaclier 
pense  ,  qu'en  general  ,  I'influence  du  cerveau  sur  rinitabilito 
et  la  .sensibilite  est  moindre  dans  le  singe  que  dans  I'bonime. 
La  pression  ou  la  stimulation  par  un  corps  etrangcr  sur  le  cer- 
veau bumain,  produit  hi  paralysie   d'une   partie  du    corps,  ou 
des  mouvemens  convulsifs  ;  quelquefois  les  deuxcffets  ont  lieu. 
Un    singe  ,  que  possedait  M.  Scbumacber,    mourut  an  mois  dc 
septembrc,   d'un  cpancbement    sanguin  dans  le  cerveau  :  cet 
epancbement  qui  avait  le    volume  dune     noix    etait    ia    suite 
d'un    coup     violent   que    I'animal   avait  recu  au  mois  de   mai 
precedent.    (^)uoique  cette  masse  eiit  comprime  le  cerveau  de 
mani^re  a  y  produire   un  cnfoncement  considerable  ,   le   singe 
avail  continue    de    manger   commc    dc   coutume ,    ct    pendant 
quelque  Icmps  il  avait  memo  conserve  sa  gaitc. 


Zoologie.  285 

L'anteur  doute  que  les  singes  aient  un  tact  plus  parfait  que 
d'autres  animaux,  ou  qu'ils  saclient  mieux  s'en  servir;  sous  le 
rapport  du  gout,  ils  ne  paraissent  avoir  aucun  avantage 
particulier ;  ils  ont  les  nerfs  olfactifs  plus  developpes  que 
Ihomme  ;  cependant  leur  odorat  n'en  est  pas  plus  parfait  ;  ce 
qui  le  prouve  ,  c'cst  qu'ils  sont  obliges  de  goiiter  d'abord  leur 
nourriture  ou  leur  boisson  pour  savoir  si  elle  leur  convieat  ; 
les  singes  soat  nicnie  ,  parnii  les  quadrupedes,  ceux  qui  ont  le 
moins  d'odorat  ;  les  chevaux  ,  les  vaches,  les  pores,  etc.  ,  dis- 
tinguent  les  objets  de  nourriture  par  le  simple  odorat.  La  vue 
du  singe  parait  etre  plus  percaute  que  celle  de  Ibonime  ;  aussi 
les  nerfs  visuels  de  cet  animal  sont  en  proportion  plus  forts. 
Quant  a  I'ouie,  on  ignore  s'il  la  pins  fine  que  rhomnie  et  que 
les  autres  animaux  ;  du  moins  ,  les  nerfs  auditifs  sont ,  chez  le 
singe ,  plus  developpes ,  et  la  cavite  de  I'oreille  plus  vaste  que 
chez  Ihomme.  D — g. 

fjB.  Ursus  i.oNGiRosTRis  (  avec  planche);  par  le  D^  Reichenbach. 
{Nov.  Jet.  Acad.  Nat.  Curios.}  T.  XIII,   i".  part.,  p.  525.) 

L'animal  dont  il  s'agit  a  ete  decrit  et  figure  p.ir  M.  Tiede- 
mann  dans  une  Monographie  publiee  a  ce  sujet  [AbJiandl.  iiber 
das  vermeinte  hnerenartige  Faultier,  etc.:,  Heidelberg,  i8'2o);mais 
la  figure  que  cet  auteur  en  donne,  ainsi  que  celle  qu'on  trouve 
dans  I'ouvrage  de  Cotton  [Jinimals  drawn  from  nature  and  engra- 
ved, etc.;  Londres,  1788,  fol.  ),  et  celle  donnee  en  inc^'i  par 
De  Lametherie  ,  ne  presentent  p;is  tons  les  caracleres  essentiels 
propres  a  VUrsus  longirostris.  G'est  cette  lacune  que  M.  Rei- 
chenbach remplit  en  donnant  une  nouvelle  figure  dans  laquelle 
on  voit  representees  les  dents  incisives,  que  quelqnes  uatura- 
listes  avaient  meme  refusees  a  cette  espece ,  et  la  marque  blan- 
che caracteristique,  au  has  de  la  gorge.  — La  relation  sur  cet 
animal,  qu'on  trouve  dans  I'ouvrage  de  Cotton,  est  egalemenl 
rejModuite  par  M.  Reichenbacii. 

176.  Observations  sur  les  habitudes  de  lhyene  ;  par  Rob.  Kivox. 
{Edinb.  Journ.  ofScienc;  juill.   iSotS,  p.  80) 

La  plupart  de  ces  observations  so  trouvent  deja  consignees 
dans  un  memoiro  analyse  dans  le  Bulletin,  T.  VI,  n".  84  Les 
conclusions  do  I'auteur  sont  les  monies ;  c'est  ce  qui  nous  dis- 
pense d'y  revenir  avec  plus  de  iletaiis. 


286  Zoologie. 

lyy.  Rkmarquf.s  sur  i.es  observations  du  doctkur  Knox,  relative- 
ment  aux  hahiludes  de  la  Hyene,  inserces  dans  le  5*^.  cahier  de 
la  Jievue  scientifiqucd' Edimbourg ;^?LV  W.-H.  Wayne.  [Edinb. 
Journ.  nJ'Scicnc.  ;  n".  lX,jiiin  iS'^G,  p.  45) 

On  se  lappclle,  d'apris  I'analyseque  nous  avonsdonqee  dans 
le  Bull.,  T.  YI,  n".  84,  de  la  note  de  M.  Knox,  sur  les  habitudes 
de  la  Hyene  d'Afrique,  que  cet  habile  aiialoniiste  eincLtait  les 
plus  grands  doutes  sur  I'opiuion  du  D'.  Auckland,  qui  tendait 
a  faire  adopter  I'idce  que  les  ossemens  d'aniuiaux  reunis  dans 
la  caverne  de  Kirkdalc,  y  avaient  ete  apportes  par  une  Hyene 
anti-diluvienne  qui  en  avait  fait  sa  proie  journaliere.  M.  Wayne 
defend  I'ojjinion  de  .M.  Buckland,  et  combat  dc  point  en  point 
celle  de  M.  Knox  ,  qui  croyait  que  les  os  avaient  ete  aiusi  reu- 
nis  par  les  eaux  ou  par  des  toi'rens  accidentels  IM.  Wayne 
s'appuie  sur  un  autre  fait,  dontM.  Knox  n'a  point  parle ,  c'est 
la  presence  d'une  ^rande  quantite  A'album  grcecum  dans  ces 
cavernes.  Cette  eontroverse,  peu  importante  sous  le  rapj)ort 
des  resultats  positifs  ,  ne  peut  etre  ici  Tobjetdun  examen  plus 
etendu.  Lesson. 

iy8.  Animal  inconnu.  — On  a  decouvert  dans  les  niontagnes 
de  Skipsca,  et  muntre  a  Bridlinyton  ,  la  tete  ,  le  bois  ,  les  ver- 
tebres  dii  ecu  et  quelques  cotes  dune  grandc  espece  du  genre 
Daini ,  qui  pent  etre  regardee  comnie  eteintc.  Ces  debris  se 
trouvaicnt  ensevelis ,  en  parlie  dans  de  I'argile  saponacee, 
recouverte  d'une  couclie  de  niatieres  veg6tales  d'environ  cintj 
pieds  d'epaisseur ,  ct  dr;ns  differens  etats  de  decomposition. 
Cette  couche  etait  formee,  moitie  de  sol  marecageux  et  nioitie 
de  feuilles  ,  dc  branches,  etc.,  a  demi  pourics,  et  la  couche  la 
plus  superficielle  du  terrain  etait  un  pied  environ  de  terre  or- 
dinaire. La  tete,  avec  la  uiachoire  superieure  arniee  dc  chaque 
cote  dun  rang  de  belles  dents  ,  est  entieie;  la  machoire  infe- 
rieure  manque.  Les  cornes  ,  cassees  vers  leurs  extemites,  sonl 
grandes  et  branchues.  Les  premiers  andouillers  ,  de  nienie  que 
les  merrains  ,  sont  palmes  et  legerement  divises  a  leurs  bouts. 
{London  and  Paris  Obscn',;  i  i   mars  182^.) 


Zoologie.  287 

rjg.     Les   MUSARAIGNES    AQUATIQUES   INDIGENES    DE    l'AlI.EMAGKE  ;   pal" 

M.  Breiim.  [Ornis;  2".  Cah.  ,   1826,  p.        .) 

Les  Musaraignes  aquatiques  forment  une  section  particu- 
liere  du  genre  Sorex,  caracterisee  par  les  polls  qui  farnissent 
les  cotes  des  tarses  et  des  orteils  ,  et  servant  a  la  natation. 
Ces  polls  sont  raidcs ,  pointus  et  plus  on  moins  longs,  suivant 
liige  de  ranlnial  et  suivant  la  saison ,  mobiles  et  erectlles  a  vo- 
lonte,  coninie  les  plquans  du  Herlsson  ,  probablement  par  ['ac- 
tion de  quelques  fibres  musculaires  qui  s'attachent  sans  doute 
aleursbulbcs  ,  niais  que  M.  Brehm  n'a  pu  demontrer  jusqu'ici. 
Les  especes  qu'il  decrit  sont  au  nombre  de  quatre  ,  parmi  les- 
quelles  Irois  nouvelles. 

i".  La  Musaraigue  deau  ,  Sorex  fodiens  Bechst. 
Dents   incisives  de  couleur  rouge-brun  ,    comme   Lriilees   a 
leur  pointe  ,  blancbes  dans  le  reste  de   leur  etendue  ;    mache- 
lieres  grandes  ,  de  couleur  jaune-brulee  en  devant ,    a   pointe 
dislincte  ;  queue  aussi  longue  que  le  corps. 

2°.  La  Musaraigne  a  queue  courte  ,  Sorcx  amphibius  Brehm. 
Cette  espece  se  distingue  de  toules  ses  congeneres  par  sa 
queue  courte,  qui  n'a  que  |  de  la  longueur  du  corps.  Elle  se- 
journe  tant  sur  la  terre  que  dans  I'eau.  Ses  poils  natatoires 
sont  plus  courts  que  ceux  de  I'espece  precedente.  Elle  se 
nourrit  d'insectes  aquatiques  et  menie  de  viande.  M.  Brehm 
soupronne  que  les  pays  du  nord  sont  la  patrie  de  cette  espece, 
parce  qu'il  I'a  vue  tres  -  rarement  en  ete  et  beaucoup  plus 
communement  en  hiver. 

3°.  La  Musaraigne  a  queue  en  rame  ,  Sorcx  natans  Brehm. 
Toutes  les  dents  superieures  grises-blanchalres  ;  les  canines 
superieures  et   infericures    ayant   antcrieurement   des    pointcs 
peu  distinctcs  ,  non  separees. 

Cette  espece  se  distingue  de  toutes  les  autres  par  une  touffe 
de  poiis  qui  donne  i  la  queue  I'apparence  d'une  rame,  et  par 
ses  dents.'  Elle  est  plus  grande  que  les  5  autres  especes. 
M.  Brehm  ne  I'a  trouvee  que  rarement  et  toujours  en  automne  ; 
sa  patrie  proprement  dite  lui  est  encore  inconnue.  Elle  ne  s'e- 
loigne  jamais  des  eaux. 

4°.  La  31usaraigne  a  dents  blanches  ,  Sorcx  stagnalilis  , 
Brehm. 

Dents  canines  petiles  et  blanches  comnic  toutes  les  autres 


288  Zoologie. 

quclquefois    seulcmcnt   une  des  dents  offre  une  petite  pointe 
roiigeatre. 

La  blanclieur  dcs  dents  el  la  forme  particuliere  des  incisives 
infei'ieures  et  des  canines ,  distingue  cette  espece  de  ses  con- 
generes,  auxqiielles  elle  ressemble  d'ailleurs  beaucoup.  Elle 
est  tres-commune  dans  les  etangs  de  la  foret  montagneuse  de 
Thuringe  ;  il  est' plus  facile  de  la  prendre  que  les  autres 
espcces. 

1 80.  Memoire  sur  les  Phoques  blancs  ,  par  M.  LicnxEssxEiN. 
[Abliandl.  der  konigl.  Acad  der  JVissensch.  zu  Berlin;  1821, 
p.  I  ,  pi.  I,  Gg.  I  et  2. ) 

L'auteur  fait  d'abord  reniarquer  combiea  les  diverses  especes 
de  Phoques  sont  encore  mal  determinees  ,les  caracteres  qui  Ic^ 
distinguent  etant  peu  nombreux  et  tres-variables ,  tant  suivant 
les  ages  que  suivant  les  sexes.  Tous  les  auteurs  qui  ont  ecrit 
sur  ces  animaux,  s'accordent  a  dire  que  les  jeunes  Phoques  ont 
leur  poil  tres-doux,  a  leur  naissance  ,  et  que  la  couleur  est  en 
geneialement  blanche  on  uu  peu  jaunatre.  Chez  quelques-uns, 
et  ce  sont  probablement  ceux  qui  sont  deja  un  peu  avances  en 
age  ,  la  robe  est,  ca  et  la,  poiutillee  de  taches  plus  foncees.  Ce 
sont  cespeaux  detres-jeunes Phoques  queles  Islandais  nooiment 
SnodfcU ,    ct  qu'ils  rechercheat  pour   en  faire   des   veteniens 
d'hivcr.  Les  Phoques  ne  ])ortout  cette   fourrurc    que   pendant 
quelques   semaines  ,    et   lechangeut  ensuite  conlre    une    autre 
dont  le  poil  est  an  contraire  trcs-dur.  Aucun  auteur  ne  donne  a 
entendre  que  cepoil  doux  puisse  se  trouver  aussi  chez  certainos 
especes  dans  I'age  plus  avance  ,  et  cependant  on  en  a  dccriles 
conimecouvertes  depoils  longs,  doux  et  blancs,  tels  que  les  i'/iocrt 
cucuUata^  Ph.   leporina  et  Ph.  fcetida .,  etc.  ,  chez  lesquels  on 
a  regarde  celtc  espece  de  poil  conime  permanente.  Mais  il  est 
bien  certain  (jue  ccla  nest  pas  ,  conime  Ic  pronve  une  observa- 
tion  que  l'auteur  rapporle  ,  do  plusieurs  Phoques  qu'on  a  pris 
au  mois  de  mars  sur  les  cotes  de  la  Pomeranie  ,  et  dont  le  poil 
doux  est  d'un  blanc  pur  ct  long  d'environ  un  pouce  et  demi. 
Ces  Phoques  avaient  a  peu  pres  trois  pieds  et  demi.  L'un  d'entre 
eux  fut  apporle  a  Berlin  ,    ct  c'cst  la  que    M.  Lichtenstein    la 
observe  vivant  jusqu'au  mois  d'aoiit.  Dans  ce  premier  etat ,  ce 
pho<iue  avail   exactemeut  les  caracteres  que  Pennant   assigne  a 
son  Phoca  ciwnllnta  ,    a  I'exiM-plion  toutefois  de  la  synonymie. 


Zoologic.  289 

qui  se  rapporte  a  une  autre  espece  ;  rnais  au  bout  de  tres-peu 
dc  jours  cet  animal  perdit  presquc  siibitenient  son  poil  Jilanc 
et  laineux ,  pour  paraitre  avec  une  robe  d'un  bianc  sale,  a  poil 
court  ,  dur  et  plat ,  parseme  de  petites  taches  brunatres  ,  en 
un  mot,  iletait  tout  ;i  coup  dovenu  semblable  a  un  pboque  tout 
ordinaire. 

En  examinant  cet  individii  apres  sa  mort ,  M.  Liclitenstein 
lui  trouva  cependant  do-;  caractcres  qui  le  distinguaient  de 
toutes  les  especes  generalement  connues  ;  ses  dents  molaires  , 
au  lieu  d'etre  serrees  ,  aplaties  et  a  trois  pointes  comme  celles 
de  tons  les  phoques  ordinaires,  etaient  au  contraiie  pl;:s  espa- 
cees  ,  coniques  et.  courbes ,  seniblables  a  des  cauiues  ,  et  par 
consequent  plus  rapprochees  des  dents  du  Daupliin  ;  et 
nieme  les   incisives  claient  coniques  et  courbees  en  arriere. 

En  coniparant  cette  espece  a  toutes  celles  deja  decrites  , 
I'auteur  trouve  que  la  figure  que  Fabiiciui  donne  de  la  tete 
osseuse  de  son  Pliocn  Giyphus  ,  s'accordait  parfaitement  avec 
celle  que  M.  Licblenstein  avait  sous  la  main  ;  et  quoique  le 
naturaliste  danois  n'ait  d'ailleurs  donne  qu'une  description 
inconqilete  du  Phoca  Grjplius ,  I'auteur  ne  doute  aucunement 
que  I'individu  qu'il  a  observe  n'appartint  a  cette  dernierff 
espece. 

Le  Phoca  ochoiens/s  de  Pallas  (  Zoogr.  rosso-asiat.  ,  t.  I,  p. 
117)  appartient  evidemment  a  la  meme  espece,  quoique  sa 
description  ne  s'accorde  pas  exactement  avec  celle  de  Fabri- 
cius  ;  mais  la  difference  dans  ces  descriptions  vient  de  ce  que 
I'individu  qu'avait  vu  Pallas  etait  un  jeune  ,  et  celui  de  Fabri- 
cius  un  adulte. 

Voici  les  caracteres  que  presentent  les  dents  suivant  Fabri- 
cius  :  Denies  omncs  conici ,  retrorsum  curi>ali ;  primores  super, 
sex,  inferior,  fjuntuor;  iiiferiorcs  cequales  ,  breves,  per  paria 
disjunct i  spatio  intcnnedio  ;  superiorum  utrinque  externus  major, 
laniarium  siniulans  ,  postice  exaralus  canaliculo  anguslo  ,  qualuor 
intermedii  longiusculi  subcequales. 

Laniarii  infcriores  approximnti,  postice.  et  interne  cannticu/ati, 
superiores  eprinioribus  inlerstitio  dirempti;  {j/ro  recipicndo  laniario 
injeriore)  forma  inferioribus  similes. 

Molares  utrinque  utrinsecus  quinque  alternanics ;  superiorum 
prinuis  ceteris-  minor,  apice  inlrorsum  incunnts  ,  rcUqui  subtri- 
n.  ToMR  XI.  ly 


290  Zoologie.  N°.  180. 

quetri ,  latere  cxterno  convexo  retrorsum  el  introrsum  uncinati , 
tertius  et  quartus  omnium  maximi ;  inferiores  subtriquetri  nut  py~ 
ramidales,  sccuiithis,  tcrtiun  majore.i  {max/mis  superiorum  fere 
(equales) ,  simplices  ,  primus,  quartus,  quintus  compressiusculi  , 
utrinque  gradu  mi/iuto  audi. 

A  ces  caracteres,  donues  par  Fabricius  ,  on  pent  ajnuter  que 
les  ongles  des  pates  anterieures  sonl  plus  lonys  ,  plus  etroits 
et  plus   courbes  que  chez  les  autres  Phoques. 

Les  polls  des  moustaches  sont  plats  et  ondules  dans  le  mi- 
lieu, etimplantes  en  six  rangs  les  uns  au-dessus  des  autres,  et 
sur  chaque  ceil  se  trouve  une  longue  sole  blanche  avec  trois 
plus  courtes  et  de  couleurs  plus  foncees.  L'auteur  pense  que 
Fabricius  a  ete  dans  I'errenr  en  disant  que  cette  espoce  devait 
etre  la  meme  que  celle  decrite  par  Parson  [Pli.  lougicollis  Penn.) 
et  qu'elle  difFere  egalement  du  Phoca  iestudineadu  meme auteur, 
veau-marin  de  PerrauU ,  ces  deux  espt^ces  etaient  trop  mal 
decrites  pour  qu'on  piit  etablir  lenr  synonymic.  Mais  il  est 
tres-probable  que  le  Ph  Gryphus  a  souvent  etc  confondu  avec 
le  Ph.  /j;vD«V/«,quoique  Fabricius  dise  specialement  qu'elles  sont 
dislinctes. 

En  resumant  ce  qu'il  a  dit  sur  cette  espece  de  Plioque  , 
M  Lichtenstein  fait  remarquer  que  la  grande  tailie  de  I'indi- 
vidu  qu'il  a  eu  sous  les  yeux  ,  et  snrtout  la  consistance  des  os 
du  squelette  ,  ne  permetteat  pas  d'admettre  que  c'etait  un 
ieune  et  qu'il  faut  par  consequent  admettre  que  cette  cspece, 
et  probablemcnt  plusieurs  autres  conservcnc  long-temps  leur 
lonr  poil  laineux.  II  fait  remarquer  encore  que  tous  les  natu- 
ralistcs  qui  ont  decrit  de  ces  Phoques  a  long  poil,  paraissent 
les  avoir  observes  pendant  I'liiver  ou  au  commencement  du 
printeuqis  ,  ce  qui  semble  indiqucr  que  ce  long  poil  est  leur 
robe  d'hiver,  et  ne  constitue  point  tin  veriUible  caractere  spe- 
cifique.  i\l  Lichtenstein  pense  done  qu'avant  de  considcrer  les 
Ph.  cucul/ntn  ,  Irpnrina ,  hispida  et  fcetida  comme  des  espc^ces 
distinctes  ,  il  faut  bien    s  assurer    si   elles  ne  changent  pas  de 

poil  en  etc. 

L'auteur  ajoute  quelques  remarques  sur  le  genre  Otaria  Pe- 
ron  qui  dilTere  tellement  du  Phoca  ,  qu'il  est  etonnant  qu'on 
les  ait  si  lonf-temps  confondus;  et  comme  on  n'a  point  encore 
indique  d'une  manitre  assez  cxacte  les  caracteres  de  ce  genre , 
M.  Lichtenstein  les  donne  de  la  maniere  suivante  : 


Zoologie.  291 

Pates  posterie.ures  trts-rapprociie'es  ,  a  angles  fort  etroits  ,  dc- 
passe's  fie  beniicoup  par  unc  membrane  natatoire  lobe'e. 

Pales  aittc'rieures  en  nageoires  ,  sans  aucune  trace  d' angles ,  et 
place'es  pvesquau  milieu  de  la  longueur  du  corps. 

line  conque  auditive  exte'rieure  enrouk'e  et  recouvrant  V orifice 
de  Vnreille. 

Lcmuseau  et  le  pnurtour  des yeux  approchant  plus  de  ceux  des 
Lutra  que  des  Phocn. 

Les  incisives  supe'rieures  a  deux  tranchans ,  les  injh'rieures  a 
tranchans  simples  penetrant  dans  les  bifurcations  des  supe'rieures . 
Les  ntol aires  espacees  et  coniques. 

Les  especes  appartenant  a  ce  genre  sont,  : 
1.    Ph.  ursina.  —  i.   Ph.     leonina   [Ph.    jubata   Gmel.  )  — 
3.    Ph.  aus trails   Penn.    (  et  Ph.    longicollis  Pars.)   —  4.    Ph. 
aurita  Penn.  [Ph.  Jlavcsccns  S\vaw .  )  — 5.  Ph.  pusilla  Schr. 
[Ph    nigra  Pall,  j 

11  est  probable  que  \ePh.  lupina  de  Molina  appartienne  a  ce 
genie  ;  inais  cela  est  plus  tlouteux  pour  le  Ph.  cristata  ou  ele- 
phanfina,  qui  forme  peut-etre  un  genre  a  part. 

II  serait  possible  aussi  que  les  Ph.  australis ,  aurita  et  pu- 
silla se  rapportassent  tons  trois  au  petit  Plioque  de  Buffon  , 
dont  la  figure  est  d'ailleurs  mauvaise.  Les  pates  anterieures  y 
sont  representees  comme  dans  les  Pboques  ordinaires  ,  quoique 
Buffon  disc  qu'elle  se  trouve  au  milieu  du  corps  ;  elles  ont  en 
outre  des  ongles  ,  tandis  que  Bulioa  n'en  fait  auci'.nement 
mention.  S — s. 

181.    NOLVEAU    RECUEIL   DE    PLANCHES  COLORIEES   d'oISEAU.K  ,    pOUr  SCr- 

vir  de  suite  et  de  complement  aux  planches  enluminees  de 
Buffon  ,  publices  p;ir  MM.  C.-J.  Temminck  et  Meiffren  Lau- 
GiER.  Livraisons  66  a  72.  In-fol.  Paris;  Dufour  et  d'Ocagne. 
(V.le  Bull.,  T.  VllI,  n°.  206.) 

La  66".  LivRAisoN  de  ce  recueil  contient  la  description  et  la 
figure  des  oiseaux  suivans  :  1°.  le  Pic-Meunier,  Picus pulveru- 
lentus  Temm.  ,  pi.  089  ,  male  adulte  des  lies  de  Java  et  de  Su- 
matra. '1°.  le  Pic  poignarde  ,  Pious prrcussus  Temm.  ,  pi.  Sgo  , 
le  male  ;  pi.  4-24,  la  fenielle  :  de  Cuba.  5".  le  Martin-Pecheur  a 
bee  noir,  Alccdo  melanorhyncha  Temm.  ,  pi.  591  ,  la  femelle  , 
de  I'ile  de  Celebes.   4°.  le  Fourmilier  Andromede,  Mjiothera 

'O' 


!292  Zoologie.  ]\o.  181. 

Andivmediv  Toinin.  ,  pi.  Sga  ,  ties  lies  de  Java  ct  tie  Sumatra 
Le  /t'riichrptcryx  montana,  decrit  recemmcnt  par  M.  Ilorslield 
dans  \es  Znol.  Researches  in  Java,  doil  se  rapporter  ,  siiivant 
les  autours,  an  ijenre  Mjiothera.  5".  1' Alouetlc  bisfasciee,  Alauda 
bifasciata  Lichtenst.,  pi.  ogS  ,  lo  male,  de  Kubie ,  qucl<iuefois 
en  individns  isoles  sur  les  cotes  de  Provence  et  d'lialie.  6°.  le 
Pardalote  pare,  Pavdalotus  ornatus  Tcmn\.  ,  pi.  Sg^  ,  'i;;.  i.  de 
I'inlerieur  de  la  rSonvellelioUande.  7"  le  Pardalote  p.iJ!,'uar- 
de  ,  Parchtlotus  percussus  Temm.  ,  pi.  594,  Cg-  '^  ■>  de  Java. 
Vicnt  ensmte  la  description  du  yenre  Anhinga,  Plmus  L.  ,  ct 
cellede  lAubinga  Le  Vaillant.  PI.  Le  VaiUanlii  Temm.,  pi. 
58o.  PL  niclaiiogaster  Latham,  Forster  :  de  rAfrique  et  de 
I'Indc;  espece  distinctc  de  I'Anliinga  noir.  PL  Jnhingu  des  sys- 
tematiques,  qui  babite  le  Nouveau-Monde. 

L1VRAISON67.  On  trouve  dans  cette  livraison  la  description 
Ct  la  figure  :  1  .  Du  Piroll  velontii  ,  Killa  hnloscricea  Temm.  , 
pi.  5c)5  ,  le  male  adultc  ;  pi.  4'-^2  ,  la  femelle  :  de  la  Psouvelle- 
WoW^yxAe.  PtUorhjnchusholuscviceus  Kubl.  2".  Du  PiroU  \erdin, 
Kilta  virescens  Temm.,  pi.  Sgd  ,  le  male  adulte  ,  des  lies  de 
I'Oceanie  ;  espece  envisagee  primilivcment  comme  le  jeune  du 
Piroll  vcloute.  5o.  Du  Martinet  vieillard  ,  Cypselus-  Seiiex 
Temm.,  pi.  597,  le  male,  du  Bresil.  4".  De  1  Engoulevent 
distingue  ,  Caprimulgus  eximius  Rupp.  ,  pi.  SgS  ,  du  Sennaar. 
5°.  Du  Houvreuil  Githagine  ,  Pyvrhula  githaginen  Temm.  ,  le 
male  et  la  femelle,  pi.  400  ,  fig.  i  et  2  ,  d'Egypte  et  de  Nubie. 
Lesauteurs  donnent  ensuite  les  caracteres  des  genres  Glareole, 
G/rtrr?r./«Brisson,et  Heteroclite,  Sj-rrhtipicslWii;.  lis  admettent 
4  especes  daus  le  premier  de  ces  genres  Le  Glnreola  laclea 
Temm.  ,  des  bords  du  Gauge,  est  decrit  en  particulier  ct  re- 
presente  pi.  099.  Quant  au  second  genre  ,  I'espece  unique 
qu'il  renferme  (le  Trtrao  paradoxus  Pall.) ,  est  designee  et  de- 
critesous  le  nom  de  Syrrliaptes  Paliasii.  Une  figure  de  ce  sin- 
gulier  Galliiiace  se  tiouve  pi.  gS  du  recueil  ;  niais  comme  elle 
n"est  faite  que  d'apres  un  dessiu  et  non  d'apres  nature  ,  et  que 
M.  Lichtenstein  y  a  signale  piusieuis  erreurs,  les  auteurs  en 
promettent  une  nouvelle  <pn  sera  peinte  d'apres  nature. 

LivRAisoM  68.  !•>.  Figure  du  Pic  vigoureux ,  P/r(«  ert/;V/(/.v  , 
femelle,  pi.  4oi.  Description  et  figure  :  u<>.  Du  Piroll  tbalassin, 
Kitta  tbalassina  Temm.  ,  I'adulte  ,  pi.  4oi  ;  espece  distinctc  du 
Rollier  de  la  Cbine  ,  figure  a  In  plancix!  enhnn.  de  Bulfon  ,  n". 


Zoulogie  293 

620  ■■  de  Java  ct  cle  Sumatra.  5^.  Ue  la  Hocassine  geante,  Sco- 
lopax  gignntca  IVattcrer,  pi.  4o5,  voisine  du  Sc.  pnludosa;  hab  . , 
le  Bresil.  4°-  Du  Conroucou  Rousseau  Trogoii  ardens  Teinni.  , 
pi.  4o4  .  de  Mindanao.  5°.  Description  du  genre  Taleve  ,  Por— 
phyrio  Briss.,  conlenant  6  especes  ,  aujourd  hui  conniics  ,  et 
parmi  lesquelle&  le  Taleve  Rleunier.  P .  pulverulentus  Temm.  , 
est  figure  pi.  4o5  ;  hab.  I'Afrique  meridionale.  6°.  Description 
et  figure  de  I'Hydrobate  a  fanon,  Hydrohates  lobnlus  1'enim.  , 
pi.  406  ,  le  male  vieux.  Le  genre  Hydrobate  est  separe  de  ce- 
lai  des  Canards  ;  I'espece  designee  est  donnee  comnie  type  du 
nouveau  genre. 

LiVRAisoN  69.  Description  1".  Du  'I'urdoide  verdin  ,  Ixos  vi- 
rejce/w  Temm.  ,  pi.  58  i,  iig.  1  ,  de  Java.  2".  De  I'Echenillcur 
Oranga  ,  Cchlcpyris  aureus  Temm.,  pi.  j8u  ,  fig.  2  ,  de  I'lle  de 
Timor.  5°.  Du  3'Ierle  a  pieds  rouges,  Tuvdus  rubripcs  Temm.  , 
pi.  409  5  male  adulte  des  Antilles  ,  notamment  do  Cuba.  4"- 
De  I'Engouleveut  Monstac  Caprimulgus  myslacalis  Temm.  , 
pi.  410  )  le  male,  de  !a  Kouvelle-Hollande.  5°.  Du  Megapode 
a  pieds  rouges  ,  Megapodiits  rubripcs  Temm.,  pi.  4i'  »  male 
adulte  ,  de  Celebes  et  d'Ambolne.  Les  oiseaux  de  ce  genre  pa- 
raissent  avoir  ete  deja  connus  des  voyageurs  des  Terres  de  Ma- 
gellan. 6°.  Du  Megapode  Lapeyr  juse  ,  Megapodius  Lapcyrousii 
Gaiin.  7°.  Dii  Tinamon  Isabelie  ou  Guazu  ,  Tinainus  rufrscens 
Temm.,  pi.  4'''i  1  adulte  du  Paraguay  ct  du  hvv'iW  {lUiynclw- 
tus  fasciatus  Spix ). 

Les  especes  ligurecs  dans  cette  livraison  sont  :  le  \  autour 
cegyplius  adulte,  pi.  407;  le  Catharte  Condor  ,  femelle  tres- 
jeune,  pi.  408  ;  le  Merle  a  pieds  rouges  ,  male;  I'Engoulevont 
Monstac,  male;  le  Megapode  a  pieds  louges  ;  et  le  Tinamou 
Isabelie. 

LivnAisoN  rn.  Texte  :  1°.  Description  du  genre  Corbeau  , 
Corvus  h.  ,  qui  comprend  encore  18  especes,  iorsquou  en  se- 
j)aie  les  Pies  etlesGcais,  quo  M.  Temminck  reunit  dans  le  genre 
liarridus  Briss.  2°.  Description  du  Corbeau  nasique  ,  Corvus 
/lasccux  Temm.  ,  pi.  4i5  ,  de  I'lle  de  Cuba.  5°.  La  Poulo  d'cau, 
large  bande  ,  Gnllinula  eiuyzona  Temm.  ,  jil.  4  '7?  de  Java.  4°- 
Le  Coucou-Geai  ,  Ciicidu'i  glniiddviii.i  Linn.  ,  pi.  4 '4?  femelle 
adulte,  du  nord  de  I'Afrique  juscjuau  Senegal,  d'ou  il  vieut 
passer  en  I'.urope  jus(pi'en  AlleniaLjne.  5°.  Description  du  genre 
Tinamou  ,  TiiKimux  Lath.  Ce  genre  se  subdivise  en  2  sections.. 


294  Zoologie.  N'.181. 

savoir  celle  des  Tinamous  sans  pennes  caudales  ,  avec  5  especes 
aujourd  liui  connues,  et  celle  des  Tinamous  ayant  une  petite 
queue  cachee  ;  comprenant  lo  especes  distinctes.  6  .  Desci'ip- 
tion  du  Tinamon  Tatauj)a  ,  T.  Tataiipn  Teniin.  ,  pi.  4 '5, 
adulte  ,  du  Bresil.  — Figures  du  Coibeau  nasique,  du  Coucou- 
Geai,  du  Tinamou-Tataupa  ,  du  Petrel  hasite,  pi.  4 '6,  adulte, 
de  la  Poule  d'eau  large  bande  ,  du  Drymophile  militaire  ,  pi. 
4i8,  fig.  I,  et  du  Dryniophiie  tribande,  ibid.  ,  fig.  2. 

LiVBAisoN  7  I .  Texte.  \°.  Description  du  genre  Flanitnant , 
Phcenicopterus  L.  ,  comprenant  5  especes  ,  savoir  le  Flammant 
plioenicoptere  de  Buffon  ,  Ph.  aniiquorum  Temm.  ;  espece  dis- 
tincte  du  Flammant  rouge  de  Wilson ,  Ph.  ruber  de  la  plupart 
des  melbodes,  et  habitant  I'Amerique;  et  le  Flammant  pyg- 
mee,  Ph.  minor  ~S  ie'iW. ,  decrit  et  figure  dans  cette  livraison  , 
pi.  4i9»  I'adulte,  hab.  I'Afrique  meridionaic.  2°.  Description 
du  Taleve  emcraudin  ,  Porphyrin  smaragdimis  Temm.  ,  pl. 
4^1,  I'adulte,  des  iles  de  Java  ,  de  Banda  et  de  Sumatra.  3°. 
Description  du  Pic  grenadin,  Picas  piiniceus  Horsf.  ,  pl.  4^5  , 
le  male  :  de  Java  et  de  Sumatra.  4°.  L'Autour  tachiro  ,  Falco 
Tachiro  Daud. ,  le  male  adulte,  pl.  377;  la  femelle  jeune ,  pl. 
420  ,  du  pays  des  Cafres.  5".  Le  Turnix  MeifFren  ,  Ileinipodius 
Meiffreiiii  Vieill.  ,  pl.  Co,  fig.  i  ;  H.  nivosus  Vigors.  La  pro- 
position de  M.  Vieillot  de  distraire  cette  espece  du  genre  Tur- 
nix, n'est  point  admise  par  M.  Temminck;  hab.  I'Afrique, 
dans  les  districts  du  Senegal.  6°.  Le  Turnix  combattant,  Hemi- 
podiiis  pugiiax  Temm.  ,  pl.  60,  fig.  2,  le  male,  des  lie.-!  de  la 
Sonde.  Les  figures  de  cette -livraison  se  rapportent.au  Flam- 
mant Pygmce ,  a  I'Aulour  Tachiro,  au  Taleve  emeraudin  ,  aju. 
Piroll  veloule  ,  pl.  422  ,  femelle  adulte  ,  au  Pic  grenadin  et  au 
Pic  poignarde,  pl.  424  >  femcilc. 

LivRAisoN  72.  Texte.  i".  Le  genre  Vautour  ,  Fullur.  Les  au- 
teurs  s'attachent  principalement  a  faire  ressortir  la  confusion 
qui  regne  dans  la  synonyniie  des  especes  de  ce  genre  et  a  y  re- 
niedier  autant  que  possible  ;  ils  eu  signalcnt  10  especes  bien 
deterniinees  et  5  autres  plus  ou  uioins  incertaines.  2".  Le  genre 
Onguicule,  Orlhonyx  Temm.  ,  fonde  sur  uneseule  espece  dont 
on  ne  connait  que  la  depouille,  et  qu'il  faut  rapprocher  des 
Dendrocalaples  d'Anieriquc.  L'especc  decrite  et  figuree  pl. 
428  et  429  ,  le  male  et  la  femelle,  est  \' Orthony.x  spinicauda 
Temm.  ;  hab.   la  Kouvelle-Zelande ,   ou  du   moins  les   parages 


Zoologie.     '  295 

del'Oceanie.  3".  Le  Corbeau  eclatant,  Cori^wj  j^/eWe«^  Vieill., 
pi.  4a5  ,  de  rinde  et  des  iles  de  I'Archipel  asiatique.  4o-  L'Hi- 
rondelle  de  mer  a  nuque  noire  ,  Sterna  melaiiauchcnTemm. ,  pi. 
427,  radulte  ,  de  Celebes  et  des  lies  les  plus  rcculees  du  grand 
Archipei.  5°.  L'llirondelle  de  mer  a  ventre  noir  ,  Sterna  me- 
latiogasler  Teraiu.  ,  pi.  4^4  ,  I'adulte  ,  bab.  Ceylan  ,  Java  et  le 
littoral  de  i'lnde.  6°.  Le  genre  Turnix  ,  Ilemipodius  Temm., 
comprenant  1  i  especes  distinctes.  7".  Le  genre  Drome  ,  Dro- 
mas  PaykuU.  ,  espece  unique.  Le  D.  Ardeola  Paykull.  ,  pi. 
362  ,  la  fenielle ,  des  bords  de  la  mer  Rouge  et  de  la  mer  des 
Indes  ,  et  du  Bengale.  Les  figures  de  cette  livraison  appartien- 
nent  au  Corbeau  eclatant,  au  Vaatour  imperial,  planche  426, 
adulte  en  mue ,  a  l'llirondelle  de  mer  a  nuque  noire,  a  I'Ou- 
guicule  spinicaude,  male  et  femelle ,  au  Drymopbile  Alecto, 
et  au  Drymopbile  cendrillard.  S.  G.  L. 

182.  Atlas  des  Oiseaux  d'Europe,  pour  servir  de  complement 
au  Manuel  d'ornitbologie  de  M.  Temminck  ;  par  J.-C.  Wer- 
ner. IY«.  livr.   (Voy.  le  Bull,  de  mai  ,  n°.  78.  j 

Ce  joli  ouvrage  parait  avoir  enfin  pris  son  essor  ;  voici  les 
especes  figurees  daus  cette  nouvelle  livraison,  qui  merite  les 
eloges  qu'ont  obtenus  les  precedenles  :  —  Busard  Montagu  , 
Falco  cinernceus  Mont.  — Chouette  laponne,  Strix  laponica 
Relz.  —  Chouette  Ilarfang,  Strix  nyctea  Lin.  —  Chouette  de 
rOural,  Strix  uralensis  Pallas.  —  Chouette  Caparacoch  ,  Strix 
Junerea  Lin.  — Ch.  nebuleuse,  Strix  nehulosa  Lin.  —  Ch.  bu- 
lotte  ,  Strix  Aluco  Meyer.  — Ch.  Effraie  ,  Strix  Jlammea  Lin. 
—  Ch.  Cheveche  ,  Strix  passerbia  auct.  —  Ch.  Tengmalm  , 
Strix  Tingmalmi  Lin.  D. 

1 83.  Relation  de  voyages  faits  dans  les  hemispheres  septentrional 
ET  meridio.nal,  comprenant  trois  voyages  autour  du  monde  , 
et  un  voyage  de  decouvertes  execute  dans  I'Ocean  Pacifique 
et  les  lies  orientales.  Par  Amasa  Delano.  Partie  ornitholo- 
gique.  I  vol.  in-8.de  SgS  pag.  Boston,  i  817. 

Qiioique  le  voyage  de  M.  Delano  ait  ete  publie  il  y  a  deja 
plusieurs  annees  ,  les  details  d'ornitbologie  qu'il  contient  sont 
si  interessans  ,  que  nous  avons  cru  devoir  les  extraire.  Ce  vo- 
lume d'aillcurs  est  excessivement  rare  en  France  ,  et  les  habi- 
tudes des  oiseaux  des  mcrs  antarctiques  sont  si  pen  connues,  que 


29G  Zuologle.  N".  183. 

nos  lectcias  seruiit  bieii  aises  d'avoir  siir  ce  sujet  ties  renscicne- 
mens  precis.  Cost  pour  ccla  que  nous  recherclicrons  toujours 
les  citations  aulhuntiques  de  voyajjeurs,  coninie  docuinens 
positifs  a  mettre  en  oeuvre  pour  les  uatuialistes  sedenfaires. 

P,  •262.  «  Un  oiseau  leniarqnable  qu'on  trouve  aux  Ma- 
louines  ,  c'est  I'Albatrosse.  C'est  le  plus  iiji-and  oiseau  que  je 
connaissc  qui  live  sa  nourriture  de  la  mer.  11  y  en  a  de  deux  ou 
trois  especes  :  la  plus  grande  est  de  couleur  grisatre  ,  et  exac- 
teiuentconforniec  comme  laMoueltc,  ayantla  tete  et  le  bee  d'une 
ijjrandeui'  reinacquable  ;  ses  coups  de  bee  sont  tres-rudes.  Ces 
oiseaux  ont  des  pales  nionstrueitses  ;  une  seule  couvrirait  a  peu 
presle  fond  dun  seau.  Leu  is  ailes  ont  quatorzc  pieilsd'uu  bouta 
lautre.  lis  deposent  leurs  ceufs  dans  les  rookeries.  II  y  en  a  utie 
plus  petite  espece ,  de  couleur  blanche  sous  le  ventre,  et  noire 
surla  partie  posterieure  des  ailes  et  sur  la  tete.  lis  deposent  leurs 
ceufs  comnic  nos  Fuhl-birds  ,  etablissaiit  leuis  nids  pele-niele 
sur  le  sable.  Enti-e  lea  deux  es]>eces  que  nous  venons  de  decrire  , 
il  y  a  une  autre  sorte  d'oiseau  qui  ressenible  a  la  premiere, 
quant  a  la  couleur,  niais  elle  est  de  grandeur  plus  petite  et  de- 
pose ses  ceufs  comnie  la  premiere.  11  y  a  aussi  des  Shags ,  des 
mouettes  ,  des  Capc-heiif;  ;  des  Cannets ,  et  un  nombre  consi- 
derable d'aufres  sortes  d'oiscaux  ,  qui  toutes  deposent  et 
couvcnt  leurs  ceufs  de  la  nieme  manirrc.   » 

«  Comme  la  nianiere  dont  ces  oiseaux  font  lours  nids  et  convent 
leurs  ccnfs  ,  dans  ce  que  nous  appelons  rookeries  ,  est  extreme- 
ment  reiiiarquable  et  ciirieuse  ,  et  quelle  pent  interesser  bien 
des  lecteurs  ,  je  vais  tacher  den  donner  une  description.  Lors- 
que  ces  oiseaux  commeucent  une  rookery,  ils  choisissent  une 
piece  de  terre  situee  aux  environs  de  la  mer  ,  aussi  nivelee  et 
degagee  de  pierres  que  possible,  et  disposent  la  terre  en  carres  ; 
les  liguc's  secroisant  a  anglesdroils,  aussi  cxactcment  que  pour- 
rait  le  faire  un  arpenteur  ,  formant  les  carres  justement  assez 
larges  pour  des  nids,  avec  uuecbambre  pour  ruelle  eatrceux.Ils 
enlevcut  tonics  les  pierres  qu'ils  pcuveut  li-ouvcr  ou  arracher 
de  la  Icrre  ,  et  les  deposent  en  dehors  de  la  promenade  exte- 
rieure  ,  qui  a  communemeut  dix  ou  douze  pieds  de  largcur  ,  et 
fait  le  tour  sur  trois  cotes  ,  le  quatrienic  cote  pri^s  de  la  mer 
restant  ouvert.  La  promenade  extericure  autour  de  la  roo- 
kery est  aussi  de  niveau  et  aussi  reguliere  et  douce  que 
Ics  Irottoirs  de  nos  cites.  Elle  occupc  souvent  de  trois  a  qualrc 


Zoologlc.  297 

acres  ,  niais  il  y  en  a  dc  plus  jietites.  Apres  avoir  prepare 
leur  rookery  ,  ces  oiseaux  clioisissent  chacun  un  carro  pour 
un  nid  et  en  prennent  possession.  Toutes  les  differentes 
€speces  qui  gisent  dans  Jes  rookeries  ,  I'albatrosse  excepte  , 
soignentleur  nichee  comnie  unc  famille,  et  sont  gouvernees  par 
une  seule  et  meme  loi.  Elies  ne  quittent  jamais  un  moment 
leurs  nids  ,  jusqu'a  ce  que  leurs  petits  soient  assez  grands  pour 
se  soigner  eux-memes.  Le  male  se  tient  pres  du  nid,  tandis  que 
la  fenielle  est  dessus  ;  ct ,  lorsqu'eile  est  sur  le  point  de  se 
retirer ,  il  sy  glisse  lui-meme  aussitot  quelle  lui  fait  place  ;  car 
si  elles  la!ssaient  apercevoir  leurs  oeufs  ,  leurs  voisins  les  plus 
proches  les  leur  voleraient.  Le  roi  pingouin  etait  le  premier  a 
faire  des  vols  de  cetle  sorte  ,  et  nc  perdait  jamais  I'occasion 
de  voler  ceux  qui  se  irouvaient  pres  de  lui.  Quelquefois  aussi 
il  arrivait  que,  lorsque  les  ccufs  etaient  eclos  ,  il  y  avait  5  ou  4 
especes  d'oiseaux  dans  un  nid.   » 

«  C'est  une  chose  digne  de  la  contemplation  dun  honime  de 
genie  que  I'observation  de  tous  leurs  mouvemens.  On  les  voit 
faire  le  tour  de  la  promenade  exterieurc  par  couples,  reunis  de 
4  a  6  ,  etc.  ,  semblables  a  des  officiers  ou  soldats  marcliant  ea 
parade  ,  tandis  que  le  camp  ou  rookery  paralt  etre  dans  un 
mouvement  continuel  ,  les  uns  sortant  ,  et  d'autres  allant  a 
travers  les  ruelles  trouver  leurs  compagnons.  C'est  une  chose 
incroyable  de  voir  tout  ce  qu'ils  font,  et  la  regularite  avec  la- 
quelle  ils  I'executent,  quand  on  considere  que  c'est  eflFectue  par 
unc  espcce  d'auimaux  dun  rang  pas  plus  eleve  que  les  oiseaux. 
Comme  il  n'y  en  a  aucun  capable  de  leur  faire  du  mal  ou  deles 
elTrayer,  ils  se  trouvent  en  grand  nombre  dans  ces  rookeries. 
Toutes  ces  especes  d'oiseaux  tirent  leur  nourriture  de  la  mer. » 

P.  262.  On  trouve  auxMalouines  trois  sorlesde  pingouins  :  le 
King,  le  Macaroni  et\c  Jackass.  Le  roi  pingouin  est  aussi  grand 
qu'unc  oie  ct  marche  debout  ,  ses  pates  se  projetant  direct.e- 
ment  en  dehors  de  I'arriorc.  11  so  tient  tout  droit,  et,  a  ccrtaine 
distance  ,  il  ressemble  a  un  honiine,  II  a  le  ventre  blanc  ,  la  tcte 
et  le  bee  a  peu  pros  noirs  ,  les  machoires  jiyramidalcs  et  poin- 
liies  aux  cxtremites  ,  dc  pel!t(,'s  bandcs  de  ])lunios  rouges  res- 
semblant  a  des  sourcils  sur  chaque  ceil  ,  touibant  de  u  pouces 
sur  le  con  ,  ct  donnant  a  I'oiseau  uno  apparcnce  tres-jolie.  Le 
pingouin  macaroni  a  tout  au  plus  les  ^  de  la  taille  du  premier; 
il  a  la  meme  forme,  mais    sa    coulcur  est   un   peu   diffcrcntc  :■ 


298  Zoolo£[ie. 

die  est  plus  Llancbe  autour  de  la  gor^e  ;  au  lieu  d'avoir  des 
plumes  rouges  sur  les  yeux  ,  il  a  un  certain  nombre  de  fibres 
ou  plumes  ,  semblables  aux  longs  poils  qui  sont  autour  de 
la  gueule  des  chats  ,  ce  qui  lui  doune  I'air  macaroni  ,  d'ou  il 
prend  son  noin.  Ces  deux  especes  deposent  leurs  ceufs  sur  la 
terre  dans  les  Rookeries.  Le  pingouin  jackass  est  ainsi  appele 
du  bruit  qu'il  fait  et  de  ce  qu'il  est  moins  beau  que  les 
deux  autres  especes.  Son  chant  ressemble  a  peu  pres  au 
braiement  des  anes.  II  ne  differe  pas  beaucoup  en  grandeur  ou 
en  coulciii-  da  dernier  qu'on  vient  de  drcrire  ;  niais  il  est  un 
peu  plus  petit.  II  vient  a  terre,  faire  son  nid,  et  y  deposer 
ses  ceufs.  II  creuse  des  trous  sons  des  tus.sacks  ,  et  dans  toute 
terre  degagee  de  pierres  ,  choisissant  ordinairement  le  cote 
d'une  montagne  ou  il  n'y  a  pas  de  tussncks  a  trouver  au-dessus. 
lis  se  rendent  a  terre  le  soir,  male  et  femelle,  et,  quand  il  fait 
nuit  ,  ils  font  entendre  le  braiement  le  plus  desagreable 
qu'on  puisse  imaginer  Aucune  espece  n'est  pourvue  d'ailes ; 
leurs  j)etites  nageoires  ou  ailerons  les  aident  seulement  a 
tourner.  Lesson. 

184.   Additions   et  Corrections   aux  esquisses  ORMTnoLOGiQUKS  dk 
M.  Vigors.  [Zonlog.  Joiirn.;  t.  VIU,  p.  5i8.) 

M.  Vigors  rectifie  quclques— noes  des  vues  qui  I'ont  dirige 
dans  ses  travaux  ornitholnsjiques  ;  il  ajoute  des  details  synony- 
miques,  devenus  nccessaires  pour  des  objets  dccrits  avant  ou 
en  menie  temps  que  les  siens,  et  donl  il  n'avait  pas  eu  connais- 
sance.  C'est  ainsi  que  le  genre  qu'il  a  adopte  sous  le  nom 
d'Harpagus ,  est  nomme  Bidcns  par  M.  Spix;  que  le  groupe 
des  Psillacara,  est  encore  etendu  par  M.  Spix  et  nomine 
Aralinga.  Le  Lcislcs  Suchii  est  le  Xanthonius  gasquct  de  Quoy  et 
Gaimard;  lePi///rtcrtAwym«/rtte  est  \ Aram  inacrngnatltns  de  Spix, 
et  le  Fsiltacus  cruen/attis  do  Temminck.  Quant  au  Pst'llacula 
Kuhlii ,  M.  Vigors  rappelle  nos  observations  inserees  dans  le 
Bulletin  de  JNovembre  iSaS.  Tout  porte  a  croire,  eu  effet, 
qu'il  a  parfaitement  raison  de  considcrer  comme  espece  le 
Psillaciis  J'riiigillaccus ;  mais  son  Psiilacus  Kuhlii  est  vraiment 
le  Phigy  {Ps.  coccineus) ,  et  voici  les  raisons  sur  lesquellcs  jc 
dois  fonder  mon  opinion.  Une  perruche  de  cettc  espece,  que 
j  ai  conservee  en  vie  pendant  plusieurs  mois ,  ne  differait  en 
rien  du  Phigy  :  sa  cretc ,  d'abord  nulle,  ne  s'accrut  que  succes 


Zoologie.  299 

sivenient,  et  finit  par  devenir  notablement  longue,  et  c'est 
alors  quelle  prit  une  teinte  violetlo-bleuatre  assez  prononcee. 
Du  rcsle,  j'espere  par  une  coniparaison  attentive  et  deux  bon- 
nes figures,  que  je  piiblierai  de  ces  deux  esp("'ces  ,  resoudre 
tout-a-fait  cette  question.  Lesson. 

1  85.  Distribution  geographique  de  quelques  oiseaux  marins,  observes 
dans  le  f^ojage  autour  du  monde  de  la  corvette  la  Coquille; 
par  R.  P.  Lesson.  {Annal.  dcs  Scienc.  natiir.;  t    6,  sept,   i  SiS.) 

Ce  memoire,  qui  est  un  resume  tres-succinct  des  materiaux 
nombreux  que  I'auteur  a  rassenibles  sur  le  sujet  dont  il  s'agit, 
durant  le  voyage  autour  du  monde  de  la  corvette  la  Coquille, 
se  fait  reniarquer  par  des  faits  curieux  et  des  details  du  plus 
grand  interet.  II  eclaircira  I'histoire  de  plusieurs  oiseaux  pela- 
giens  ou  de  haute-mer,  dont  les  mocurs,  jusqu'a  present,  n'ont  pu 
etre  que  tres-imparfaitenient  etudiees.  Ces  oiseaux,  doues  dun 
systeme  robuste  d'organisation,  seniblent  braver  avecsecurite  la 
fureurdes  flots,  et  sejouer  des  vents  et  d«s  tenipctes;  ils  parcou- 
rent  en  pen  d'lieures,  la  plupirt  a  la  favour  d'un  vol  puissant 
et  rapide,  des  trajets  inimenses,  s'avancent  au  large  a  plusieurs 
centaines  de  lieues  ,  et  echappent  a  presque  tous  nos  moyens 
d'investigations.  II  ne  fallait  rien  moins  qu'un  concours  de  cii-- 
constances  tel  que  celui  qui  s'est  presente  par  le  voyage  de  la 
Coquille,  pour  que  le  naturaliste  zele  qui  faisait  partie  de  cette 
expedition  ,  put  etre  a  nienie  de  recueillir  les  observations  im- 
portantes  consignees  dans  le  travail  qui  nous  occupe  en  ce 
moment.  Les  limites  et  les  paralleles  qu'aO'ectionnent  de  pre- 
ference les  oiseaux  de  haute  mer  y  sont  traces  avec  une  gi-ande 
habilete;  chacuu  des  trois  groupes  dans  lesquels  sont  reparties 
les  differentes  especcs  raentionnees  dans  ce  memoire,  est  pre- 
cede d'apercus  generaux  ;  les  especes  sont  accompagnees  de  des- 
criptions detaillees. 

Dans  le  premier  groupc  ;  oiseaux  grands  voiliers,  vicnnent  se 
ranger  les  genres  Petrel,  Albatros  et  Phaeton. 

Les  especes  du  genre  PeUel,  sont  :  le  Petrel  tempete 
(Piocc/laria  jiclagica  Gm.,  Lath.);  le  Petrel  a  ventre  blanc 
(Pr.  frcgata  Gm.,  Lath.) ;  le  Petrel  puffin  (  Pr.  puffinus  Gm., 
Lalh.)  Cette  especeest  tres-repandne  sur  la  Mediterranee ;  elle 


300  Zoologie  NM85. 

u'iche  en  grand  nonibre  sur  les  cotes  do  la  Corse  et  de  la  Sar- 
daigne);  le  Petrel  damier  {Pr.  capensis  Gm.,  Lath.);  le  Petrel 
brun  [Pr.  cequinoxialis  Gm.,  Lalli.j;  le  Petrel  antarctiquc  (Pr. 
nntarctica  Gm.,  Lath.);  le  Petrel  gi^int  {Pr.  gigantea  V^m., 
Lath.);  le  Petrel  oendre  [Pr.  cinerea  Gm.,  Lath.);  le  Petrel 
prion  (Pr.  viltata  Gm.,  Proccl.  For^^e/v  Lath.) ;  le  Petrol  a  hec 
Lieu  {Pr.  pacifica  Gm.,  Lath. ) 

Une  espece  d'une  taille  plus  forte  que  le  Pelagicjue  ,  a  etc 
apercue  dans  le  grand  Ocean  ;  mais  on  n'a  pu  se  la  procurer. 

M.  Lesson  a  remarque  que  les  Petrels  et  les  Albatros  out 
I'habitude  de  faire  toucher  I'extremite  dune  des  ailessur  I'eau  , 
en  rasant  la  surface  de  la  mer,  et  dans  les  momens  ou  ils  pla- 
nent  d'une  maniere  continue,  quoique  leur  vol  soit  rapide  et 
sans  niouvemens  apparens  des  ailes.  Par  cette  action ,  ils  sem- 
blent  vraiment  palper  la  mer,  et  vouloir  acquerir  la  conscience 
de  la  distance  a  laquelle  ils  se  trouvent  du  liquide ,  ou  se  servir 
de  I'agitation  de  I'cau  par  I'extremite  de  I'aile  ,  comme  d'un 
appat,  pour  faire  monter  le  poisson  a  la  surface,  ou  bien  pour 
le  porter  a  fuir  avec  frayeur,  afiu  de  sen  saisir  plus  aisement. 

Le  genre  Albatros  renfcrme  quatre  especes  : 

Albatros  commun  {Dionicdca  cxula/is  Gm.,  Lath. ); 

Albatros  a  epaulettes  {Diomedea  epnmophora  Less.); 

Cette  espece  est  nouvelle  et  caracterisee  ainsi  qu'il  suit  : 
taille  moindre  que  celle  du  D loniedea  cxulans ;  tete  ,  cou  ,  ven- 
tre, dos  ,  croupion  et  queue  d'un  blanc  de  neige ;  couvertures 
des  ailes  d'un  noir  vif ;  deux  larges  taches  en  losange  sur  le 
coude  de  chaque  aile  ;  bee  javinatre. 

Albatros  chloroi-hynqiie  {Diomedea  chlororliynchus  Gm., 
Lath.); 

Albatros  fuligineux  {Diomedea  spadicea  Gni.,  Lath.); 

M.  Lesson  dit ,  d'apros  M.  de  Roquefeuil ,  quo  ces  oiseaux 
que  Ton  avait  regardes  pendant  long-temps ,  comme  propres  a 
I'hemisphere  austral,  sn  trouvent  aussi  dans  le  boreal.  Cette 
observation  vicnt  confirmer  I'opinion  de  M.  Vieillot ,  qui  a 
signale  le  meme  fait  il  y  a  dejii  plusieurs  annees  :  les  Albatros 
friiquenlent  regnliemeut  chaque  annee  ,  vers  la  fin  de  juin,  les 
cotes  du  Kamtschatka  ,  de  Tile  de  Rchring,  la  mer  d'Ochotsk  et 
larchipel   des  lies  Kuriles;  et  c'cst  sans  doulc  a  la  multitude 


Zoologie.  301 

innombrable  de  poissons  ,  dont  ils  Eont  a  cette  upoqne  les  pre- 
curseurs  dans  ces  contrees,  (ju'il  faut  altrihuer  leur  apparition 
instantanee.  Leur  depart  a  lieu  a  la  fin  dejuillctou  au  commen- 
cement d'aout. 

Genre  Phaeton.  — Paille-en-queue  ordinaire  [Phaeton  ccthe- 
reus  Gm.,  Lath,  j  Paille-en-queue  a  brins  rouges  [Phaeton 
phcenicurux  Gm.  ,  Lath.) 

Le  2"'".  groupe,  oiseaux  nageuss  ,  se  compose  des  oenres 
Manchot  ,  Sphenisques,  et  Gorfou. 

Les  trois  especes  de  ces  trois  genres  sont , 
Le  grand  Manchot  [Aplenodyles patagonica  Gm.  ,  Lath.) 
Le  Manchot  a  lunettes  ou  Sphenisque  du  Cap  [Jptenodjtes 
demersa  Gm.  j  Cette  espece,  tros-commune  aux  environs  du 
cap  de  Bonne-Esperance,  a  ele  vue  en  grand  nombre  par 
M.  Lesson  dans  I'Ocean  Pacifique  ,  surtout  dans  la  rade  de 
Callao. 

Le  Gorfou  Sauteur  [  Aptenodjtcs  chrysocoma  Gm.) 
Au  o"^  groupe,  oiseaux  maritimes  ,  appartiennent  les  genres 
Fou,  Fregate,  JNoddi,  Sterne,  Stercoraire ,  Chionis. 
1-es  especes  observces  dans  ce  genre  sont  les  suivantes  : 
Le  Fou    commun    [Sula  communis)  ,    tres  -  probablement  le 
meme    que  le    Sula  alba  Meyer;  le  Pclecanus  Bassanus  Gm.  , 
et  le  Pelecanus  Sula  briss. 
Le  Fou  blanc  [Su/a  Candida  Briss  ;  Pclecanus  Piscator  Gm.) 

Toutes  les  especes  du  genre  Sula  auraicnt  besoin  d'etre  exa- 
minees plus  attentivement ,  afin  de  les  determiner  avec  plus 
de  certitude. 

La  Fregate  [PeleCanus  Aqudus  Gm.  ,  Lath. ),  d'apres  les  ob- 
servations de  I'auteur,  ne  parait  jamais  s'eloigner  des  terres  a 
plus  de  quinzc  a  vingt  lieues  II  eut  ete  important  de  savoir 
dans  quel  temps  ces  observations  ont  ete  faites;  si  c'est  a  I'e- 
poque  des  amours,  elles  nous  paraissent  tres-jusles  ;  mais  si 
c  etait  dans  toute  autre  saison  il  serait  difficile  de  les  faire  coin- 
cider  avec  le  recit  des  voyageurs  qui  souvent  ont  rencontre 
des  Fregates  a  plus  de  5  et  4  cents  lieues  de  toute  terre. 
Le  JVoddi  [Sterna  stolida  Gm.  ,  Lath.) 

Le  Sterne  ou  la  petite  Hirondellc  de  mer  [Sterna  mimtta  Gm 
Lath.) 

Le  Stercoraire  Cataracte  {Lnru.<:  Cntnrrhnctcx  Gm. ) 


302  Zoologie. 

Lc  Bee  en  fourreau  blanc  [CltioiiiK  (Uba  Forst ;  Cli.  vaginalis 
alba  Gni.) 

Le  lueinoire  de  M.  Lesson  offre  un  grand  notnbre  de  fails 
nouveaux  pour  la  science  ,  et  ttn  pareil  travail  merite  des  eloges 
a  son  auteur.  B.  C.  Pavraudeau. 

186.  Description  de  deux  kspeces  nouvelles  d'oiseaux  appartenant 
aux  genres  Mouette  et  (-ormoran  ;  par  \I.  Payrauceao,  (Annal. 
dcs  Scicnc.  natur   ;  auuf  182G,  p.  460.) 

M.  Pavraudeau  ayant  fait  en  1824  un  voyage  en  Corse  ,  dans 
le  but  d'examiner  celte  lie  sous  le  ra]iport  zoologique,  en  a 
rapporte  de  nouvelles  richesses  pour  la  science  ,  qui  ne  tarde- 
ront  pas  a  etre  publiees  dans  Icur  ensemble.  Deja  il  a  ete  ques- 
tion dans  le  Bulletin  des  Annelides  et  des  Mollusqnes  qu'il  a 
recueillis  dans  son  voyage  (V.  le  Bullet.  T.  IX  ,  n".  Bog.)  Voici 
luaintcnant  la  description  des  deux  nouvelles  especes  d'oi- 
seaux dont  il  parle  dans  son  meinoire.  La  premieie  est  ap- 
pelee  par  lui  Mouette  d'Audouin,  Larus  Audouinii,  L.  Capite  , 
collo  ,  peclore ,  latcribus ,  ventre  ,  abdnmine  ,  uropygio  caitddquc 
candidis;  dorio ,  scapulariis ,  alarum  iectricibus  et  parvis  rcmi- 
gibus  nigris  apicc  albis,  prima  excepta  intus  alba  ex  macula.} 
rostra  rubra  duabus  fasciis  transversis  nigris  lincato ,  pnlpebris 
aureis ,  pedibus  nigris;  elle  habite  les  cotes  de  Sardaigne  et  de 
Corse  ,  surtout  de  la  partie  meridionale  de  cette  tie.  —  La  se- 
conde  espece  est  nommce  le  Cornioran  de  Desmarest,  Carbo 
Desmarcstii.  PayvTotn  corpora  nigro-o.'rescenle,  capile  non  cris- 
iato  ;  mcmbrana  gulluralc  luleil ,  pedibus  Jlavis  j  rostro  tenui , 
fusco  ,  a  conimissura  dun  polliccs  ;  ab  acuminc  rostri  ad  exiremum 
Cauda;  duo  pedes  et  sedecim  lineai ,  rcctricibus  quatuordccim 
(  Mat).  —  Femina  superne  fusco  viridi  albidoque  variegata  ,  in- 
Jcrnc  alba.  S.  G.  L 

I  8j.  Description'  d'une  esi'ece  nouvelle  d'Eurvlaime  ;  par  IMAL  Les- 
son et  Garnot. 

Genre  EuryLiinie,  Kurytamus ,  Tlorsfield.  Fam.  des  Gobe- 
Mouches.  [Zool.  Jxcscarcli.  in  Java.  Lond.  ,   1822.) 

Eurylaime  de  Blainville  ,  Eurylamus  Blainvillii.  N.  Fig.  11, 
pl     '9- 

/s'.   Corpore  ,  alls  ,  caiiddqur.  aterrimis  .  gcnis  niveis  et  macula 


Zoologie.  303 

niba  (lorso;  uropygio  et  caitdce  tectricibus    I'gneis ;  rastro  pedi- 
busqiic  nigris. 

Forme  dans  ces  derniers  temps  par  le  savant  vuyageur  aa- 
glais  Ilorsfield  ,  le  genre  Eurjlamiis  se  compose  de  4  a  5  gran- 
desespecesdeGobe-mouchesdel'ile  de  Sumatra,  dont  on  trouve 
de  bonnes  figures  dans  les  planclies  coloriees  de  iM.  Temminck, 
et  dont  MM.  Diard  et  Duvaucel  envoverent  des  individus  au 
Museum.  L'espece  que  nous  y  ajoutons  est  de  la  Nouvelle- 
Guinee  ,  et  autorise  a  penser  que  le  nombre  des  especes  de  ce 
genre  s'augnientera  encore,  et  qu'elles  doivent  exister  sur  tou- 
tes  les  Moliiques  indistinctement. 

L'Eurylaime  de  Blainville  a  le  bee  allonge,  aolati ,  convexe 
superieurement ,  a  arete  simple,  termine  par  line  ji  linte  re- 
conrbee  ,  crochue.  La  mandibule  infericiire  est  tres-aplatie , 
large  a  la  base  ,  pointue  et  droite  au  sommet.  Les  narines 
sont  laterales,  tres-distantes  ,  arrondies  et  ou,vertes ,  (farnies 
de  soies  simples  et  droites.  Les  piedssont  greles,  atarses  courts. 
Les  doigts  sont  tres- peu  prononces  ,  celui  du  milieu  et  I'ex- 
terne  sont  reunis  fortement  a  la  base.  Les  ongles  sonttres-petits. 
La  longueur  totale  de  I'oiseau  est  de  6  pouces  ,  y  compris  la 
queue  qui  offre  2  pouces  4  lignes  ,  et  le  l)ec  qui  a  lo  lii'nes.  La 
queue  est  un  peu  ecbancree  au  milieu,  composeedes  2  pennes. 
Les  ailes  vont  jusqu'a  la  moitie  de  la  queue  ;  elles  sont  pointues 
a  premiere  penne  plus  courte  ,  a  2  ,  5  et  4  pennes  d'egale  lon- 
gueur. 

Le  plumage  de  cet  oiseau  est  remarquable  par  les  trois  cou- 
leurs  distinctes  qui  le  revetent  Le  corps  entier  est  noir,  pas- 
sant au  brun  sur  les  ailes  et  la  queue.  Deux  larges  taclies  d'un 
blanc  vif,  partant  de  I'oeil ,  se  dirigent  sur  les  cotes  du  cou  ; 
une  troisieme  tache  blanclie,  placee  sur  la  nuque,  va  so  rcndre 
sur  le  dos.  Le  croupion  et  les  plumes  du  dessiis  de  la  queue, 
celles  de  I'anus  et  des  couvertnres  inferieures  de  la  queue  sont 
dun  rouge  de  sang'  exlremement  vif. 

Nous  trouvames  aux  alcntours  de  Dorery  cet  oiseau  ,  sur  les 
nueurs  du(juel  nous  no  nous  procuramcs  aucun  renseii'ue- 
nient. 

t88.  Second  me.moike  sur  l'Oologie,  traitaut  des  <ioufs  des  reptiles; 
par  M.  Moquin-Tandon.  {Annal.  dc  la  Sac.  Linn,  dc  Paris. 
r>«.  livr.  ;  juillet ,   iSaSjp.   j4i.) 


304  Zoologie. 

Api-os  avoir  parle  dans  uu  premier  niemoire  (V.  le  Bulletin, 
T.  II,  n°.  aSy)  des  oeufs  parfaits  qui  ont  besoin  d'etre  convos , 
ou  de  ceux  des  oiseaux  ,  I'auteur  passe  dans  cclui-ci  a  la  con- 
sideration des  oiufs  imparfails  ;  on  sait  deji  qii'il  distingue  ces 
derniers  en  vrais  et  faux  ;  il  donne  aussi  un  nom  different  a 
I'enveloppe  exterieure  des  ocufs  lorsqu'elle  est  siniplenient 
membraneuse  ,  et  il  I'appelle  pc'rigone.  Ce  mot  n'est  pas  beu- 
reusement  choisi  ,  rar  son  sens  etymologique  comprend  tout 
aussi-bien  la  coque,  ou  cnveloppe  calcaire,  que  I'enveloppe 
membraneuse.  Ce  que  I'auteur  jdit  dans  la  suite  du  menioirc 
sur  les  oeufs  de  cbacun  des  4  ordres  de  la  classe  des  reptiles, 
est  moins  le  fruit  de  ses  observations  i)ropres  ,  quune  reunion 
de  ce  qu'ont  di,t  a  ce  sujet  les  naturalistes  les  plus  estinies. 
Nous  nous  dispenserons,  par  consequent,  d'entrer  dans  de  plus 
amples  details  a  cet  egard. 

189.  Sur  les  organes  uiiinaires  et  les  organes  gemtacx  males  des 
TORTUEs  en  general,  et  sur  ceux  de  VEinys  scrrata,  avec  fig.  ; 
par  G.  R.  Treviranus.  [Zeitsclir.  fiir  Physiologic  ,  T.  Jl,  2*'. 
cab.  ,  I  82^  ,  p.  282.) 

M.  Treviranus  a  disseque  4  especes  de  tortues  appartenant 
a  differentes  sections  de  la  famille  des  Clii'loniens ,  savoir  .-  les 
,  Caretta  esculenta ,  C.  imhricnla  ,  Emjs  scrrata  et  Terrapene 
clausa.Merv.  II  s'est  convaincu  qu'il  existe  parrai  les  Tortues, 
sous  le  rapport  des  organes  urinaires  et  des  parlies  gcnitales 
males  ,  des  differences  beaucoup  plus  grandes  que  chez  les  au- 
tres  animaux  vertebres  dune  nienie  faniilli:.  Les  unes  [Caretta) 
ont  une  vessie  urinairc  ronde  ,  nuisculeuse  ,  recevant  les  ure- 
teres  a  son  col;  tandis  que  la  nieme  vessie  chez  les  autres  (Ter- 
rapene clausa)  est  membraneuse,  bicorne  et  dans  un  rapport 
moins  intime  avec  les  ureteres.  Les  Carettes  se  distinguent  de 
toutes  les  autres  Tortues  par  les  dimensions  et  la  conformation 
de  la  verge;  cet  organe  est  rcpresente  sur  la  planche  dans  la 
Caretta  imbricata  ,  espece  dont  I'auteur  s'est  propose  de  decrire 
plus  tard  ,  avec  detail,  les  organes  secrct(!urs  de  ruritie  et  du 
sperme.  11  ne  s'occupe  plus  dans  ce  memoire  que  des  observa- 
tions qu'il  a  faites  sur  la  structures  des  organes  genitaux  in- 
ternes et  externes  de  \' Emys  scrrata. 

Ces  organes,  qui  sont  en  meme  temps  decrits  et  figures, 
so  composent  des   testicules   cuvcloppes  d'^  deux   inenibranes  , 


Zoo/ogie.  305 

Tune  ext^rieuie  ,  continuation  du  peritoine  ,  I'autie  interieure 
albuginee;  et  formes  a  I'interieia-  pav  des  tubes  seminilcres  jux- 
ta-poses  qui  se  reunissent  en  line  douzainc  de  conduits  plus 
gros,  iesqiiels  vont  aboutir  au  conduit  exci-eteur  coniniun  du 
sperme  on  canal  deferent.  Ce  condait  se  rend  de  cliaque  cote 
dans  la  vesicule  seniinale  (I'epididjme  des  anteiirsj ,  forni6e  par 
un  simple  ccecuni  cylindrique,  ti'es-flexueux  ,  ramasse  sur  lui- 
meme  par  un  tissu  celliilaire  noir.  De  la,  ce  conduit  penetre, 
apres  s'etre  reuni  avee  cejui  du  cote  oppose,  dans  le  commen- 
cement de  la  rainure  ])ar  laquelle  la  verge  est  creuseea  sa  face 
supejieure  pour  le  passage  du  sperme. 

Le  conduit  deferent  de  chaque  cote  est.  en  connexion  intinie 
avec  le  rein',  d.mt  les  vaisseaux  s'aboucluut  dans  un  large  re- 
servoir qui  suit  la  direction  du  canal  deferent  et  dent  la  struc- 
ture est  caverneuse. 

La  verge,  pourvue  de  son  gland,  a  des  dimeusions  considera- 
bles :  deux  ligamens  niusculeux  I'unisseut  en  dessous  a  la  peau 
exterieure;  elle  offre  de  plus  un  corps  miloyen,  de  forme  navi- 
culaire  et  d'un  tissu  serre  et  caverneux,  et  deux  aopendices  la- 
teraux  demcme  nature,  mais  dune  texture  plus  lache.  Le  pland 
est  entoure  de  bourrelets  dont  le  plus  exterieur  se  continue  sur 
la  verge  pour  fermer  la  rainure  longitudinale  destinee  a  remis- 
sion du  sperme  ;  outre  cela,  on  trouve  dans  I'interieur  de  la 
verge  un  tissu  cellulaire  compacte  qui  se  gonfle  peut-e!re  pea- 
dant  la  copulation  ,  et  dans  lequel  s'etendeut  parallelement  k 
I'axe  de  la  verge  des  sinus  sauguins,  dont  deux  surtout  se  dis- 
tinguent  par  leur  largeur.  La  raciue  de  la  verge  est  percee  d'une 
fente  longitudinale  par  laquelle  le  sperme  se  parte  des  conduits 
deferens  dans  la  rainure.  Le  prolongement  de  la  membrane  du 
rectum  vient  ici  se  continuer  sur  les  deux  bords  de  la  rainure. 
Le  corps  de  la  verge  est  partout  revetu  dune  membrane  poin- 
tillee  de  noir  S.  G.  L. 

190.  KoTE  SUR  UNE  ESpicE  DE  SciNQUE  supposec  nouvcllc  ;  par  l\, 
Harlan  {Jourii.  of  the  Acad.  of.  nal.  Scitnc.  of  Pliiladelphia; 
Vol.V,  p.  221). 

Cette  note  a  pour  but  de  recliJier  une  crreur  de  ftl.  Harlan, 
qui  a  decrit  sous  le  nom  de  Scincu.i  lateralis.,  une  espece  qu'il 
r>.  Tome  XI.  20 


306  Zoologie. 

avail  deja  publico  sous  le  nom  de  Scincus  um'color ,  et  qui  est 
omise  dans  la  narration  de  I'expc'dition  du  major  Long  aux  Mon- 
tagnes-Rocheuscs.  L. 

igi.  Fragment  inedit  de  Cavolini  ,  sur  la  generation  des  poissans 
cartilagineux  ou  des  amphibies  qui  respircnt  par  dcs  bran- 
cbies.  {Jtti  delta  R.  Accad.  ddleScienze  diNapoli  ■  torn,  i  , 
avec  fig.  ,  p.  291 .) 

Le  litre  de  ce  fragment  n'indique  que  hes-imparfaiteraent 
son  contenu.  L'auteur  comnience  par  approuver  la  maniere  de 
voirdeLinne,  qui  range  les  poissons  cartilagineux  dans  la 
classe  des  anipbibics;  niais  en  nienie  temps  il  refute  I'argu- 
ment  que  Linne  faisait  valoir  en  faveur  de  son  opinion  . 
en  soutenant  que  les  poissons  cartilagineux  jouissent  d'une 
double  respiration,  d'un  cote  par  les  branchies  ct  de  I'autre 
par  les  poumons.  La  refutation  de  cette  assertion  est  appuy^e 
d'abord  sur  un  passage  d'Aristote  {Hist,  n/iiin.,  lilt.  Ill,  c.  2), 
et  ensuite  sur  des  observations  anatomiques  que  Tauteur  lui- 
menie  a  faites  avec  soin  sur  plusicurs  reptiles  et  poissons  carti- 
lagineux. II  dticrit  successivemeut  les  organes  circulatoires  et 
respiratoires  du  crapaud  adulte  et  de  son  tetard  dans  les  di- 
verses  phases  de  son  develuppement  ;  il  fait  ensuite  quelques 
observations  comparatives  sur  les  raemes  organes  dans  les  Le- 
zards  et  les  Salamandres.  Parmi  les  Poissons  cartilagineux,  il  a 
specialement  examine  sous  le  nieme  rapport  le  Chien  de  mer 
Squalus  Canicula  L  ,  el  quelques  cspeces  de  Raies.  Tout  en  ad- 
metlant  que  les  Poissons  cartilagineux  sont  a  considerer  comme 
des  Amphibies  ,  maigrc  leur  respiration  branchiale ;  (hv.iiini 
exccpte  cependant  de  leur  nombre  les  Lamproies  et  les  Cen- 
trisques,  dont  il  a  egalement  fait  I'examen  anatomique  et  qu'il 
range  dans  la  classe  des  Poissons  osseux.  Passant  a  la  question 
de  la  generation ,  il  decrit  les  organes  geuitaux  de  la  femelle  et 
du  male  du  Lezard  ordinaire  [Laceria  vulgaris,  L.),  et  il 
combat  lopiuiqudc  Linne,  en  demontrant,  que  les  organes  que 
ce  derLier  avait  rcgardes  comme  deux  verges  ne  servent  qu'a 
fixer  la  femelle  dans  I'acte  do  I'accouplement ,  tout  comme  cela 
a  lieu  chez  les  serpens.  Le  memoire  se  termine  au  point  meme 
on  Tauleur  sc  propose  de  tirer  les  consequences  dcs  faits  qu'il 
a  rapportes. 

Lne  pjanche  qui  y  est  joinle  jepresente  les   devoloppemens 


Zoologie.  107 

successifs  dn  foetus  dans  I'oeuf  du  Lezard  commun.  Les  figures 
de  cette  planclie  sont  en  general  trop  petites  poor  bien  faire 
distinguer  lesobjets. 

Les  questions  que  Cavolini  a  agitees  dans  ce  travail  sont  a  la 
verite  bien  decidees  aujourd'hui;  cependant  Ic  nom  celebre  de 
ce  naturaliste  et  les  recherches  anatoniiques  sar  plusieurs  ani- 
maux,  qui    se   trouvent  consignees    dans  ce    fragment,    nous* 
ont   sufEsamment    autorises  den    donner    ici    une    notice. 

S.  G.  L. 

J  92.  SuR  UN  RUDIMENT  DE  BAssiN ,  trouve  dans  une  espece  de 
truite;  par  le  D"".  A.  W.  Otto.  [Zeitschr.  fiir Physiologic;  t.  II, 
Q^.  cab.  ,    1827,  p.  3oi-5o4-  avcc  fig.  ) 

L'auteur  de  cette  notice  faitd'abord  observer  que  les  diverses 
Variations  qu'on  remarquc  cbez  la  Truite  ordinaire  [SabnoFario], 
We  se  bornent  pas  seulemcnt  a  la  couleur  exterieure,  mais  aussi 
<i  I'organisation  interne  dc  ces  poissons,  qui  devront  par  conse- 
quent former,  non  pas  des  varietcs  d  une  seule  espece,  comme 
on  le  pense  en  general,  mais  des  especes  distinctes,  dont  la 
determination  exacte  est  recommandee  par  M.  Otto  ,  aux  zoo- 
logistes  qui  seront  le  mieux  a  meme  d'en  faire  un  examen  ap- 
profondi.  La  Truite  doree,  ou  des  etangs,  se  distingue  anatomi- 
qviement  de  celle  des  ruisseaux,  ct  cette  derniere  parait  a  son 
tour  contenir  deux  especes  distinctes  ,  si  on  vent  s'en  tenir  aux 
particularites  que  M.  Otto  a  observees  sur  deux  individus  qu'il 
a  distitjgues  parmi  un  certain  nombre  d'autres. 

La  principale  de  ces  particularites  consiste  en  un  rudiment 
de  bassin  et  en  un  mode  d'attacbc  des  nageoires  ventrales, 
autre  que  dans  toute  espece  de  poissons  connue ;  la  i4^.  cole 
de  cbaque  cote ,  semblable  en  tout  a  ses  congeneres  ,  presente 
a  5  lignes  de  son  extremite  inferieure,  et  en  arriei-e ,  une 
pcliancrure  encroiitee  de  cartilage  ou  une  fossette  articulaire 
qui  recoit  la  lete  egalement  encroiitee  de  cartilage,  d'un  petit 
OS,  de  meme  grosseur  a  pen  pres  que  la  cote.  L'articulation 
est  affermie  par  un  ligament  capsulaire.  Le  petit  os  en  question 
est  courbe  en  S,  comme  la  clavicule  bumaine ;  il  a  8  lignes  de 
long;  inferieurement  il  est  termine  en  pointe;  il  se  dirige  de 
baut  en  bas  et  d'avant  en  arriere  ,  et  pres  de  son  extremite 
posterieure   et  infc'rienre    nait  un    filament  tendinenx  Ion."  do 

20.' 


308  Zoologie. 

6  lignes  environ  et  allant  de  la  s'attacher  a  lextremite  ante- 
rieuiede  la  nageoirc  ventrale  de  son  cote,  qui  est  ainsi  mi3e  en 
connexion  avecles  cotes,  d'une  raaniere  toiit-a-fait  insolite  chex 
les  auties  poissons  Des  muscles  particnliers  elevenl  et  abais- 
sent  CCS  petits  os  que  M.  Otto  reconnait  pour  elre  un  rudi- 
ment de  bassin. 

Les  deux  individus  sur  lesquels  cette  disposition  fut  trouvee, 
avaient  ete  pris  dans  les  eaux  des  monts  Sudetes  en  Silesie ; 
I'un  deux  avait  18  et  I'autre  i4  pouces  de  long;  un  grand 
nombre  d'individus  plus  petils  n'ofiFraient  rien  de  semblable,  et 
M.Otloen  conclut  que  les  deux  premiers,  qui  presentaient  en- 
core d'autres  caracterrs  distinctifs,  appartiennent  a  une  espece 
non  encore  deteruiinte  et  faisant  le  passage  de  la  Truite  ordi- 
naire, a  la  Truite  saiimonee  (S.   Trutta). 

Si  le  rudiment  du  bassin,  dit  I'auteur ,  qu'on  trouve  ici  sur 
un  poi^son  osseux ,  s'attache  non  pas  a  la  colonne  vertebrale 
mais  aux  coles,  c'est  que  toutes  les  vertebres,  jnsqu'a  la  cau- 
dale,  lorteut  des  cotes  longues ,  et  empecbent  ainsi  le  bassin 
de  se  rapprocber  de  la  colonne  vertebrale.  II  est  en  outre  iute— 
ressant  que  celte  conformation  particulierese  rencontre  preci- 
sement  dans  uupenrede  poissons  sauteurs,  danslequel  on  trouve 
aussi,  com  me  le  prouvele  Piraya  [Salmo  rhombeus,  L.},  un  ster- 
num qui  s'unit  avec  les  cotes. 

iq5.  Katcrhistobische  Abhasdlcnge.n  u>d  Eblaecterdncen  etc. — 
Memoires  et  recberches  d'bistoire  naturelle  ,  concernant 
specialeroent  I'Oryctologie  par  le  D'.  A.  De  Tilesos.  Petit 
in-tfol.  de  XIV.  et  i54  pag.  avec  8  pi.  lithogr.  Cassel , 
1826;  Krieger  et  C". 

Les  naturalistes  recevront  ce  nouvel  ouvrage  dun  vojageur 
bien  connu  ,  avec  tout  I'interet  qu'inspirent  ses  travaux  prece- 
dens,  et  aussi  avec  cette  esperance,  si  long  temps  decue,  de 
connaitre  enfin  une  partie  plus  considerable  des  observations 
que  M.  de  Tilesins  a  dii  faire  pendant  cette  expedition  ceie- 
bre  dont  le  siipcrbe  atlas  qui  accompagne  le  Voyage  de  M.de 
Krusenstern  leura  jnsqua  present  revele  toute  i'etendue. 

Le  -volume  que  nous  annoncons  renferme  une  serie  de 
memoires  sur  difiFerens  sujets  de  la  science  des  corps  fossiles ; 
a  leur  tete  se  trouve  une  introduction  dans  laquelle  I'autear 
Alt    qii'il    s'est   propose    de   repondrc  a  la  question  suivanto  : 


Zoologie.  309 

Comment  une  science  aussi  utile  et  aussi  instructive  que 
r Orjrctologie ,  qui  nous  fait  connaitre  les  productions  du  monde 
primitij",  les  changemens  qui  se  sont  passes  sur  le  globe  depuis  dcs 
siecles,  I'e'poque  et  les  rapports  de  ces  changemens ,  peut-elle  etre 
considere'e  comme  une  simple  occupation  d amateur  ?  Sans 
doute  M.  de  Tilesius  a  pris  I'occasion  de  repondre  aiasi  a 
quelque  dissertation  obscure  ,  pour  nous  faire  connaitre  ses 
observations  sur  les  corps  fossiles  ,  car  I'opinion  generaleruent 
recue  parmi  les  savans  ,  n'est  point  celle  qu'il  veut  combattre. 
Du  reste  ,  on  voit  bientot  qu'il  ne  la  regarde  pas  comme 
digae  d'etre  serieusement  attaquee  ,  car  il  s'y  arrete  peu  et 
soccupe  a  faire  connaitre  les  vues  qui  I'ont  dirige  dans  ses  re- 
cherches  ,  et  qu'on  pourra  apprecier  par  I'analjse  que  nous  al- 
iens donnerdechacun  desmemoiresqui  composentson  ouvrage. 

1 .  L'Epithonide  (  Schraubenstein  )  de  Rubeland  dans  le  Comte 
de  Blankenhourg; petrification  siliceuse  etferrugineuse  avecdcs 
traces  de  zoophytes.  (  Pag.   i,  pi.  I,  fig.  i,  2.) 

La  masse  fossile  calcaire  dont  I'auteur  donne  la  description 
dans  ce  memoire,  existe  a  Cassel  dans  la  collection  de  M.  de 
Canitz  qui  I'a  recue  de  la  localite  indiquee.  Cette  masse  cpn- 
tenant.,  a  cote  de  plusieurs  autres  corps  fossiles  d'origine  evi- 
denuuent  marine,  des  disques  d'Epithonides ;  1  auteur  revient 
sur  des  vues  qu'il  avait  deja  emises  dans  un  autre  ecrit  (  Alb. 
Ritler.  sped.  Oryctograph.  Calcnberg.  p.  ij  .fig. 5. Hitter  :  Oryc- 
tolog.  Gosslaricnsis.  p.  23.  §  8.  tab  i .  fig  5  ),  ou  il  avait  fait 
sentir  la  difference  qui  existe  entre  les  Trochites  du  pedicuie 
des  Encrinites  et  les  Epithonides  dun  brillaut  metallique  du 
Hartz.  D'apres  les  preuves  etablies  dans  le  present  memoire  il 
n'est  point  douteux  que  ces  petits  corps  fossiles  en  disques 
rayonnes,  aniincis  vers  la  circonference  et  sans  perforation 
au  centre  ,  rassenibles  eufin  en  petites  colonnes  circulaires  et 
quelquefois  pentagones  ,  ne  different  essentiellement  des 
Trochites,  et  des  Entrochites  desquels  ils  ont  ete  rapproches 
par  Mylius,  Schulz,  Lehmann,  ainsi  que  par  Luyd  et  Haven- 
berg,  et  avec  lesquels  on  les  confond  encore  aujourd'hui.  Mais 
lorsqu'ils'agit  de  determiner  leur  origine  propre,  I'auteur  avoue 
qu'il  ne  connait  aucun  animal  niarin  de  notre  epoque  auquel 
on  puisse  les  rapporter  ;  il  lui  parait  seulement  probable  que 
les    rayons    saillans   et    fins    de    la  surface    des   disques    et   le 


310  Zoolocrie.  ^^  19 


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sillons  correspooJans    sont    les    empreiules  ct  les  restes  d'une 
masse  gelatinense  molle ,  ronge  foacee  ,  a  pea  pres  serablable 
aux  oscnles  gelatineuxdes  madrepores.  Le  passajjed'une  pareille 
masse  a  I'etat   fo5sile   n"a  riea  d'invraisemblable,  suivant  1  au- 
tenr;  aassi  troave-t-il  dans  I'analyse  de  I'echaniilloa  raentionne 
plus  haut  nn  espace  considerable  dont  la  surface  lui  presente,  a 
1  etat  petrifie,  les  vesicnles  gemmiferes  de  certaines  Sertulaires 
i-ampantes.  Outre   les  Epitbonides  isoles  et  en  colonnes,  et  les 
granules  ou  vesicules  (  ?  ,  nomraees,  recbantillon  offre  encore 
des  enipreintes  distinctes  d  encroutemens  de  polypiers  ,  crene- 
]es,  grannies,  et  ccailleas,  el  de  troncs  entiers,  qui  paraissent 
avoir    ets  branchus ,  ainsi    que  des  restes  de  veritables  Encri- 
Bites,  d'Escharites  et  d  Alcyons.  Les   restes  poudreux  ou  gra- 
nules qui  existent  toojours  dans  les  sillons  rayonnes  de  la  sur- 
face des  Epitbonides  etqui  contiennent  da  fer,  paraissent  pro- 
venir  de  I'oxide  de  ce  metal,  contenudans  la  pate  environnante 
et  combine   ensuite  avec    les   sels  de  I'eau   de  mer  qui  abreu- 
vait  le  corps  gelatineux  de  I'animal   vivant.  Quant  a  laxe  cen- 
tral  qui  doit  reunir  les  difiFerens  disques    enfiles  les  uns  a  la 
suite    des   autres  :   comme   on   le  trouve    toujours    avec   une 
extremite-  arrondie ,  non  fracturee,  dans  les  cavites  ou  il  existe 
encore,  I'auteur  ne  pense  pas  qu'il   ait  traverse  tons  les  dis- 
ques,   ou   que   ce  soit   un    caual  obstrue    comme    I'avait  cm 
Lehmann,    si    toutefois   1  echantillon    qua   lig^ure    ce    dernier 
appartenait  a  la   meme  espece  que  celle  de  I'autear.  La  figure 
pentagone  de  quelques  disques  ne  parait  etre  qu'accidentelle  , 
on  plutot  elle    n'existe   quautant  que  les  disques  sont  rennis 
en  colonnes,  qui  sont  rendues  pentagonespar  5  lignes  saillan- 
tes ,  bordant,  a  des  distances  egales ,  la  longueur  de  la  colon- 
ne,   sans  cependant  laisser  aucune  empreinte  sur  les  disques  , 
qui  sont  t'Ut-a-faitcirculaires. 

II  resulte  enlin  de  tout  cela ,  que  tout  est  encore  problema- 
tiqae  dans  ce  qui  conceme  la  determination  des  restes  fos- 
siles  dont  il  vicnt  d'etre  question. 

IL  X?  grand  Oscabrion  du  Kamtschatka  {Chiton  giganUus 
KamUchadicus ) ,  rapprocbe  du  Trilobite  de  Prague;  pag.  \i  , 
pi.  II  et  III.   (  VoY.  le  BulUl.,  To.  YII,  n°.  216.} 

Parmi  les  habiUns  actnels  des  mers  du  globe,  dit  I'auteur, 
^-n  ne  trouve  presque   aucun    genre    d'animaux ,    si  ce  n'est 


Zoologie.  31 1 

celui  des  Oscabrions,  qu'on  puisse  ,  jnsqu'a  un  certain  point 
sculement,  comparer  avec  le  genre  fossile  des  Trilobites;  et 
parriii  les  especes  du  premier  de  ce's  genres  ,  la  plus  grande  est 
sans  doute  ceile  du  Kamtschatka  ,  qui  atteint  quelquefois  6 
pouces  de  long  ,  et  pese  jusqu'a  ~  livre.  C'est  elle  aussi  qui  se 
lapproche  le  plus,  du  moins  quant  aux  dimensions  ,  du  Trilo- 
bite  de  Prague. 

m.  Tilesius  donne,  dans  ce  mem  .ire ,  une  description  cora- 
j)lete  du  grand  Oscabrion  du  Kamstchatka ,  qu'il  avait  pu  ob- 
server sur  les  lieux ,  aux  iles  Kuriles  ,  en  i8o5-i8o6  ,  lors  du 
vovage  de  I'amiral  Krusenstern.  Les  tigures  qu'il  en  donne  re- 
presentent  le  test  par  sa  face  dorsale,  et  borde  du  manteau  de 
I'animal ;  le  meme  vu  par  sa  face  laterale  ,  I'animal  par  sa  face 
inferieure,  deux  pieces  du  test  separees  des  autres  et  deux 
portions  de  branchies  sous  un  grossissement  considerable. 

Les  traits  de  ressemblance  qui  rapprochent  les  Oscabrions  des 
Trilobites,  et  specialement  I'Oscabrion  du  Kamtscbatka  da 
Trilobite  de  Prague,  sontfburnis  i°.  par  I'enveloppe  exterieure 
granulee,  gelatineuse  ou  coriace,  qui  recouvre  les  pieces  du 
test  du  premier,  et  caracterise  son  large  manteau  ,  ainsi  que  le 
rebord  du  Trilobite  de  Prague;  Sq.  par  la  circonstance  :  qn'on 
trouve  quelquefois  des  Trilobites  qui  adberent  aux  masses  pier- 
reuses  dans  lesquelles  its  ont  passe  a  I'etat  fossile,  de  la  meme 
maniere  que  les  Oscabrions  s  y  attacbent  dans  certaines  occa- 
sions, au  moyende  leur  bouche  et  de  leur  pied  qui  font  alors 
I'eiFet  de  ventouses;  5°.  par  le  fait  ;  qu'on  trouve  des  Trilobites 
contractes  et  enroules  sous  forme  de  boule  ,  clans  une  position 
semblable  a  celle  qu'on  observe  encore  -aujourd'bui  sur  les 
Oscabrions,  lorsqu'on  les  irrite  ou  qu'on  les  manie.  Tels  sont 
les  points  que  I'auteur  soumet  aux  reflexions  de  ceux  qui  regar- 
dent  les  Trilobites  comme  des  insectes  ou  comme  des  crusta— 
ces  ;  il  ne  se  dissimule  pas  cependant  les  objections  qu'on  pourra 
faire  a  ses  idees,  en  citant  les  pieces  testacees  de  la  tete,  et  les 
eminences  bemispheriqnes  qu'on  rencontre  dans  certaines  espe- 
ces de  Trilobites,  et  qu'on  a  regardees  tantot  comme  desveux  et 
tantot  comme  un  autre  organe  sensitifjet  il  fait  reraarquer  lui- 
raeme  combien  la  presence  de  5  series  de  pieces  testacees  etroi- 
tes,  minces  et  nombreuscs  dans  les  Trilobites,  devait  netrssiter 
noe  disposition  du  manteau  ,  differcntc  dc  ccUc  des  Oscabrions, 


312  Zoologie.  NM93. 

oil  les  pieces  du  test,  peu  nombreuses  et  plus  epaisses,  ne  for— 
mcntqu'iine  scrie  unique. 

En  resume,  I'opinion  precise  ile  IVl.  Tilesiiis,  est  que  les  "J'ri- 
lobites  ctaient,  coinme  les  Chitons,  dcs  Alollusques  niarins,  cou- 
verts  d'un  test,  et  voisins  des  Doris,  desquelles  lis  difFerent 
cependant  encore  notablement. 

III.  Lettve  an  cojiseiller  d'etat  et  chevalier  de  Severguine  sur 
la  nature  dcs  Trilobites ,  pag.  27,  pi.  V,  fijj.  5-5;  pi.  II  ct  III, 
pi.  IV,  fig.  ,-.,. 

Celte  lettre  a  pour  objet,  conime  ie  mcnioire  qui  precede, 
de  faire  voir  que  les  Tribibites  ne  sont  pas  des  Entomolithes  ; 
mais  des  Helniiiitholithes  (  Linne ). 

L'auteur  repi-te  en  grande  partie  cc  qiiil  avait  deja  dit   dans 
le  precedent  memoire,  et  il  ajoute  quelqucs  nouvelles  conside- 
rations servant  a  la  confirmation  des  premieres.  L'examen,  a  la 
loupe,  de  laplnpart  des  fossiles  donl  les  caracteres  fournis  par 
la  conformation  exterieure  ne  suffisent  pas  pour  faire  arriver 
a  line  determination  precise,   a  permis  i  M.  Tilesius  d'appro- 
cher  de  ce  but,  en  lui  faisant  voir  des  differences  qui  tenaient  a 
la  structure  primitive  des  parties    de  I'animal  qu'il    examinait. 
«  C'est  ainsi,  dit-il,  que  la  substance  granuleuse  des  membranes 
muqueuses  des  MoUusqiies,  ainsi  que  le  reseau  de  Malpighi,  que 
j'ai    observe  fort  souvent  sur  des  Limacines  ,    presente  a  letat 
fossile  ,  sous  la  loupe  ,   la  meme:  forme  et  le  meme  aspect  que 
sur  le  veritable  animal ;  »  les  restes  testaces  dcs  MoUusques ,  la 
substance  membraneuse  des   insectes,   Tenveloppe  cornee  des 
Scrtulaires ,  la  matiere  celluleuse  des  Escliares  ,  la  masse  spon- 
gieuse  des  Alc}'ons,  la  substance  osseuse   des   animaux  supe- 
rieurs,    etc.,  presentent  a  leur  tour  d>es   caractcrfs  distincts 
qu'on  reconnait,  a  I'etat  fossile,  par  la  forme  et  la  disposition 
de  leurs  particules  constituantes.  C'est  en  cxaminant  de  cette 
maniere  deux  echantillons  de  grands  Trilobites,  qui  se  trouvent 
dans  la  collection  de  M.  de  Canitz ,  i  Cassel,  que  l'auteur  a  re- 
connu  la  structure  propre  de  la  membrane  muqueuse,  qui  re- 
couvre  les  pieces  du  test  des  Trilobites,   et  snr  le  contour    de 
ce  test  une  masse  muqueuse  considerable  ,  qui  sc  niontre  sous 
forme  graiiulee  [f^oy.  les  figures).  D'apres  ces  faits,  I'animal  des 
Trilobites  ne  pent  avoir  ete  qu'un  Mollusque,  semblable,  a  peir 
pies,  aux  Oscabrions.  Lapierre  calcairc  grise-noiratrea grains  gris 
dc  Kocbelsbad  pres  Prague,  est  la  roche  danslaqnello  on  pent  le 


Zoologie.  3<3 

mieux  t-tudier  les  Trilobites  ;  elle  en  conserve  les  empreintes 
les  plus  delicates  et  les  formes  des  parties  les  plus  petifes  et  les 
plus  moUes.  Les  echantillnns  de  M.  deCanitz,  sont  dela  localite 
indiquee.L'auteur  les  decrit  avec  soin  et,  en  donne  des  figures; 
en  meme  temps  il  donne  aussi  celles  de  plusieurs  autres  Tri- 
lobites venant  de  difTeientes  localites  ,  et  les  represente  dans 
des  positions  varices. 

IV.  Les  Esclinrites  et  les  Celhdaritcs ,  p.  46,  pi.  VI,  fi.'jf.   1-2. 
Ce  mcmoire  se  rapporte  a  un  ecliaulillon  d'une  petrification 

calcaire  du  Hai'tz ,  formee  presque  uniquement  d'Escliarites  et 
de  Cellularites  ,  raais  offrant  aussi  des  traces  douteuses  d'Alcyo- 
nites  et  de  Balanites.  Les  especes  que  I'auteur  a  pu  y  deter- 
miner avec  quelque  vraisembhnce  soot  le  Cellaria  fasligialn  , 
dont  il  donne  aussi  pour  point  de  comparaison  ,  un  echanfillon 
vivant ;  VEschara  carbasea  ou  pnpjraccn  ?  Moll.  ;  le  Cellepora 
pumicosa  ou  verrucosa  L. ;  le  Flustra  tubulosa  ?  Es'per.,  etc.  Le 
memoire  se  termine  par  quelques  remarques  criiiques  sur  le 
primum  specimen  archceologice  Telluris  de  M .  Blumenbach ,  et 
notamment  sur  la  determination  de  plusieurs  especes  decrites 
et  Cgurees  dans  cet  important   ouvrage. 

V.  Ocellarin  Menndriles. — Tubiilitcs  Terebe/fce  TWes.  ,  p.  56, 
pi.  VI,  fig.  3,  4,  5. 

Dans  une  premiere  partie  de  ce  memoire,  I'auteur  decrit 
un  ecbantillou  dune  petrification  tiree  du  Hibigenstein  ,  pres 
de  Grund;  il  eu  donne  des  figures,  et  il  la  compare  avec  le  Tu- 
bipora  arenosn  anglica  d'EUis.  Au  premier  aspect,  la  petrifica- 
tion dont  il  s'agit  ressemble  assez  ,  par  sa  bouclie  ocellee ,  a  un 
Madrepore;  mais  ce  n'est  ni  un  Madrepore,  nj  un  Tubipore, 
ni  meme  un  Zoophyte  ;  c'cst,  dit  I'autjur,  la  simple  habitation 
d'un  ver  Mollusque  intermediaire  aux  Annelides  et  aux  Acti- 
nies.  L'animal  qui  habitait  les  tubes  creux  dans  la  masse  pe- 
trifiee,  se  rapprochait  des  Actinies  par  la  forme  de  sa  bouche; 
mais  le  reste  de  son  corps,  allonge,  cylindrique ,  vermiforme, 
termineen  pointe,  sans  communicationavecses  voisins,  reticule 
a  sa  surface  ,etc.,  doit  le  faire  rapprocher  des  vers  annqlides. 
Voici  les  caracteres  que M.Tilesius  donne  a  cefossile  :  Occllaria 
Mcandriles ;  ocellis  oi'atis,  J'liscis  ,  sparsis ,  nniiuto  albn  cinctis  , 
papulosis,  sulcis  gyris  mcandrilicis per  pnna,  perspicilli  i/istar, 
unilis  ,  per  oinnc.m  siiperficiem  c.xaratis.  Ocelli  sunt  verminurn 
o<!cula  in/iis,    snlidam  massam  tubulosnm  oblique,  prrrrplantitint. 


31  i  Zoologie.  N'.193. 

Lc  iiieme  fossile  se  trouve  aussi  ea  abondanro  dans  le  gou- 
vernement  de  INovogorod  en  Riissie,  et  en  Alleniagnc  dans  le 
Hartz.  Les  avis  ont  tonjours  ete  fort  divises  sur  sa  nature  ;  c'cst 
ce  qu'on  voit  aussi  par  la  •i'^.  partie  dn  nienioire  ,  oil  lauteur 
me^  en  face  les  diffeientes  opinions  emiscs  a  ce  sujet  parShaw, 
qui  nonimait  I'aninial  Tcir.bclla  madreporarum ;  Pallas  et  Blu- 
menbacli,  qui  le  rapportent  anx  Serpules;  Seba,  qui  le  mMnnie 
Urticce  marines  pecidiaris  species  (Tliesanr  ,  v.  I ,  tab  Qg,  f.  i -aj; 
etlasienncsuivant  laqnelle  c'est  un  Taret  (Tercf^o),  ouuneTerc- 
Lelle,  qui  penetre  dans  la  masse  pierreuse  dent  il  veut  fairn  son 
habitation  ;  les  orifices  ocelles  a  la  surface de  cette  dernieresont 
alors  les  brancbies  retractees  de  I'animal.  La  premiere  opinion 
de  I'auteuv  est  par  consequent  modifiee  dans  la  seconde  partie 
du  nienioirc. 

VI.  A.  Anomiles  du  Iliirtz,  p  -5-^5,  pi.  I  ,  f.  5. 
L'ecliantill  )n  decrit  et  figure  dans  cette  courte  notice  est 
fort  bien  conserve.  La  masse  dans  hquelle  les  coquilles  sent 
t-mpateei,  estun  GrauwacUe  gris  et  metallifere,  avec  destraccs 
de  fer  oxide  vers  la  face  postorieure  de  la  piece.  Celle-ci  est 
de  la  collection  de  M.  de  Canitz.  Les  especes  que  M.  Tilesius 
a  cru  v  reconnaitre  ,  sontVJnomia  plicnta  L. ,  plicatcUa  L.  , 
et  rcticulaiis  L.  ;  mais  il  ajoute  lut-meme  (jue  toutcs  ces  deter- 
minations sont  fort  incerlaines. 

B.  Testaccolile.  avcc  des  MusculiU'i  ,  des  Uninlites  ,  des 
Pectiiiilcs ,  des  Biaardites ,  des  Muricites  ,  des  Scalnrilcs  ct  des 
Turrilelles,  tires  d'un  gres  fcrrugineux  brun  et  pesant  ,  de  la 
montagne  sur  laquelle  setait  trouve  le  temple  d'ApoUoa  ,  sur 
laVVilhelmshoebe,  pres  Cassel ,  a  cote  de  I'aqueduc  ,  p.  75-77, 
pi.  I  ,  (ig.  4-5  ,  C.  C.  F.  G.  L'echantillon  ici  deci'it  et  figure 
est  encore  de  la  collection  de  M.  de  Canitz. 

C.  PliYtolilhus  Cacti  L.  des  environs  de  Landsbul  en  Sile- 
sie;  p.  78-79.  pl-  ^''  H-   '-■2- 

Ce  fossile  a  ete  trouve  dans  un  grrs  vcrdatre,  d  une  espece 
particuliere  ,  et  dont  la  teiiite  verle  i)ouirait  peiil-etre  tcnir 
encore  a  la  presence  du  vegetal  indiquo,  dont  I'espece  cepen- 
dant  n'a  pu  etre  determince. 

D.  llclmintholithus  Alcyonii,  p.  79-81  ,  pl.  IV,  fig.   12-16. 
l/echantillon  fort  bien  conserve,  comme  le  montre  la  figiue, 

cl  de  la  grosseur  d'un  haricot  ,  appartient  a  Y Alcyoittum  pnni- 


Zoologie.  315 

ceum,  ou  meduUarc  Lmk.  ,  Spongia  panicen  Pallas.  II  se  tr.uve 
dans  la  collection  deja  plusieurs  fois  nientionnee. 

VII.  Les  Encriniles ,  p.   82-101,  pi.  YII,  fig.   i-ii. 

L'auteur  rapproche  dans  ce  niemoire  ce  qu'ont  dit  sur  la  na- 
ture de  ces  fossiles  ,  Reinliold  ,  Rosinus  ,  Ellis  ,  Guettard  ,  et 
plusieurs  autres.  II  ne  pense  pas  que  les  Encrines  aient  ele 
des  Zoophytes  ,  c'est  a-dire  des  animaux  a  Louche  multiple, 
comme  ou  le  croit  en  general  depuis  Linne.  La  grande  masse 
que  forme  I'etoile  de  I'Encrine,  et  sa  base,  beaucoup  plus 
volumineuse  que  celle  du  Palmier  marin  ,  le  mecanisme  des 
articulations  de  la  couronne  dans  laquelle  se  reunissent  cinq 
muscles  extremement  forts  et  bombus  ,  pour  reunir  en  une 
etoile  Ics  dix  rayons  de  1  Encrine  et  les  pieces  t.cstacces  tres- 
fortes  qui  recouvrent  ct  prolegent  les  muscles  ,  ne  rendent 
pas  probable  que  tant  de  force  ait  ete  accumulee  sans  raison 
sur  un  seul  point,  qui  est  precisement  le  point  central  ou  se 
reunissent  a  la  surface  interne  les  rayons  de  I'etoile  ,  et  qui 
doit  avoir  ete  le  siege  dune  bouche  unique,  Le  Pentacrinite 
de  Davila  parait  offrir  un  point  d'analogie  fort  important  sous 
ce  rapport;  en'general  on  ne  saurait  nier,  dit  l'auteur,  en  con- 
siderant  I'analogie  des  Encrinites  ,  des  Pentacrinites  et  de  leur 
original ,  le  Palmier  marin  ;  et  d'un  autre  cote  cello  des  Asteries 
ramifiees,  Ijgurees  par  Link  ,  et  les  ressemhlances  de  certaines 
parties  de  ces  dilTerens  animaux  ,  qu'un  chainon  remarquable 
s'est  perdu  avec  eux  dans  la  grande  serie  des  animaux,  ou  plu- 
lot  une  maille  du  reseau  des  afBnites  enlre  les  Polypes  ,  les 
Asteries  a  rayons  divises  et  les  animaux  articules.  Les  figures 
representent  des  Encrinites  et  des  iVagmens  d'Encrinites  sous 
differens  aspects  ,  surtout  par  la  face  interne  des  rayons  ,  pour 
faire  ressortir  la  disposition  des  pinnules  qui  y  sont  disposecs 
par  rangees  l.mgitudinales  ;  ti'ois  figures  apparlicnnent  aux 
Pentacrinites  et  la  dcrniere  au  Palmier  marin. 

YIII.  Memoirc  sur  iiii  Aclinitc ^  p.  lO'j-iaj,  ])1.  ^  111,  fig.  12, 
Aclinic  fossile;  fig.   i5,  etc.  Actinies  vivantes,  fig.  i4  tt  suiv. 

«  J'ai  la  satisfaction,  dit  l'auteur  en  commenrant  ce  nie- 
moire, de  poDVoir  enrichirla  science  des  corps  fossiles  d'un  ob- 
jet  qui  paraitra  egalement  incroyablc  et  inou'i  aux  minoralogisteS 
otauxzoologistes,  et  qui,a  son  premier  aspect,  m'ajete  dans  I'em" 
barras ,  I'etonnement  cl  le  doute  ,  au  point  que  j'avais  presque 
de  la  peineacroire  a  niespropres  yeux.»  Get  objet  est  une  Acti- 


316^  Zoologie.  N^.  193. 

nie  a  I'etat  fossilc  ,  donnant  des  clincclles  au  briquet,  se  trou- 
vant  dans  la  collection  de  !\I.  de  Canitz  a  Cassel ;  elle  a  ete 
trouvee  dans  un  roguon  d'ajjate  aux  environs  de  Cunersdorf 
en  Saxe.  Elle  a  au-dela  d'un  pouce  et  demi  de  diametrc  ;  sa 
houche  est  ouverte,  on  en  distingue  les  levres  ,  ainsi  que  le 
ceicle  epais  des  nombreux  tentacules.  L'aniinal  fossile  est  en 
entier  recouvert  d'une  couthe  de  fer  oxide  rouge-brun,  qu'on 
trouve,  snivant  I\I.  de  Tilesius,sur  tons  Ics  animaux  gelatineux 
qui  ont  passe  a  1  ctat  fossile.  Toutes  les  parties  sont exactement 
exprimees  dans  la  masse  pierreuse,  et  ce  n'est  pas  la,  certaine- 
ment,  la  chose  la  moins  curieuse  ,  lorsqu'on  songe  tivec  quelle 
promptitude  I'Actinie  vivante  secontracte  en  demi-boule  po-ur 
lamoindre  cause  exterieure.On  a  meme  de  la  peine  a  so  figurer 
combien  la  mort  doit  avoir  ete  prompte  cbez  I'individu  dont  il 
s'agit,  pour  empecher  cju'il  ne  se  contractat.  On  voit,  au  reste, 
que  I'admission  du  fait  du  passage  a  I'etat  fossile  ,  d'un  ani- 
mal aiissi  niou  que  I'Actinie,  sc  rattaclie  a  ce  que  I'auteur  avait 
dit  dans  un  precedent  memoirc  ::iir  la  petrification  du  rcbord 
gelatineux  ou  pied  circulaire  des  Trilobites,  et  la  meme  idee 
reviendra  encore  dans  le  memoire  suivant.  La  couleur  ochracee 
sombre  est  un  des  principaux  caracteres  de  la  petrification 
d'une  substance  gelalineuse  qui  etait  abreuvee  d'un  liquide 
salin  ,  lequel  a  dissous  le  fer  de  la  masse  minerale  environ- 
nante,  et  la  en  quelque  sorte  absorbe.  Dans  la  suite  du  me- 
raoire,  I'auteur  s'occupede  la  determination  de  I'espece  alaquelle 
il  faut  rappdrter  son  Actinic  fossile,  et  de  la  production  ,  des 
melanges, des  separations,  etdu  durcissementdes/Z/^MiV/e^  siliccux 
qui  sont  necessaires  pour  expliquer  la  petrification  et'les  em- 
preintes  tros  exactes  des  animaux  mous  et  gelatineux.  L' Actinic, 
dont  il  s'agit,  rcssemble  Ic  plus  aux  y^.  discijlorn  gX.  Anemone  ■ 

IX.  Coniparnisnn  de  V II j sterol ilhe  (pi.  YllI ,  Cg.  5-io),«fCC 
le  Gaste'n^plcre  de  3Ieckcl  [ib.,  fig.  11-18),  le  Gastc'roptcre  des 
lies  Curdcs  {ib.,  fig.  i),  ct  aiitrcs  P  le'ropodes  {  ib .,  fig.  2-19). 

Les  Il3-sterolithes,  rapportes  coininunement  paries  orycto- 
graphes  et  les  zoologisles  aux  coquilles  bivalves,  et  notaniment 
au  genre  Anomie,  dans  lecjuel  on  a  admis,  pour  cela,  une  espece 
imaginaire  sous  le  nom  d'ylnoniia  liystcrila  ,  sont  compares  , 
dans  ce  memoire  ,  a  d'aulres  IMoUusques  bien  dilTerens  ,  des- 
qucls  ils  se  rapprochent  nalurellenicnt,  suivant  I'auteur.  L'ab- 
sehceconslanle  de  toule  trace  de  coquiUe,  la  structure  graniilDt- 


1  Zoologie.  3-17 

de  la  surface  de  ce3  fossiles  ,  leur  aspect  rniiqiieux  et  d'un  bril- 
lant  graisseux  lorsqu'on  les  lave  dans  line  can  alcaline  ,  leur 
forme  variable  ,  demontrent  que  le  corps  de  lariimal  etait  niou 
et  spoiigieux,  comnie  celui  drs  Mollusques  nus;  les  ailes,  min- 
ces sur  les  Lords,  niais  renflees  vers  le  milieu  ,  lie  peuvent 
cacherune  substance  musculaire  sous-jacente  et  une  structure 
qui  n'est  propre  qu'aux  Mullusqnes  gelatinenx  ;  et  l'ensemb!e 
de  la  forme  ne  peut  faire  rapporter  I'Hysterolitbe  qu'a  un  Pte- 
ropode  sans  coquille  ,  tel  que  le  Gasteroptere  de  iWeckel ,  et 
surtout  celui  des  lies  Curilcs  ,  tri)uve  pour  la  premiere  fois  par 
I'auteur  lui  meme  et  par  M.  Langsdorff.  Telle  est  I'opinion  de 
I'autenr  qu  il  expose,  coinme  il  le  dii  lui-nieme  ,  sans  la  pre- 
tention de  la  croire  infaillible  et  sans  I'imposer  a  personne. 
Les  ecbantillons  d'Hjsterolitbes  ,  figures  sur  la  planche  Vill , 
sont  encore  du  cabinet  de  M.  do  Canitz  ,  qui  en  a  fait  faire  de^ 
empreintes  parfaitcment  seniblables  aux  originaux. 

Dans  un  appcndice  ajnute  ace  dernier  memoire  ,  I'auteur 
fait  connaltre  ,  avec  candour,  (pi'il  a  trouve  dans  le  4'-.  volume 
des  Mc'inoires  des  .amis  des  sciences'  naturelles  de  Berlin  ,  it85 
une  notice  sur  les  Hyslerolithes  dans  laquelle  le  conseiller  C- 
Fr.  Ilabcl  ,  qui  en  est  I'auteur,  refuse  deja  de  reconnaitre  ces 
fossiles  pour  dps  Mollusques  concliiferes  ,  et  expose  les  raisons 
qui  I'engageut  a  les  regarder  comme  provenant  de  corps  mous. 
II  les  compare  pour  leurs  ailes  a  des  Plialenes  ,  vu,  dit  M.  Ti- 
lesius,  qu'il  ne  connaissait  pas  alors  les  Mollusques  Pteropo- 
des  ,  et  qu'il  ne  pouvait  par  consequent  pas  les  prendre  pour 
point  de  comparaison.  Un  fait  interessant  est  :  que  M.  Ilabel  a 
trouve  quelques  Hysterolithes  qui  etaient  creux  ,  et  dans  les- 
quels  elaient  renfermees  des  Trocliites,  ce  qui  semble  indiquer 
I'existeiice  simultanee  des  Hysterolitbes  et  des  Encrijiites  a 
I'etat  vivant. 

M.  Ilabel  avait  aussi  recu  du  conseiller  prive  Carlbeuser,  des 
Hysterolitbes  venaut  du  Hausberg,  pros  Butzbacb  ,  et  dilferens 
de  ceux  de  Darmstadt  et  de  Mayence  ,  par  leur  corps  etroit  et 
leur  forme  gcnerale.  M.  Tile;;ius  soupconiie  que  c'etaient  de 
veritables  Clionites  ;  mais  cette  opinion  n'est  eucore  qu'un 
soupcon.  Pour  appuyer  ce  rapprochement  ,  I'auteur  donne 
3  figures  du  Clio  borca/is ,  et  une  du  C/io  hclicinn.  II  serait  bien 
a  desirer  qu'il  lui  eut  etc  possible  de  doiiner  plusieurs  bonnes 


318  Zoologic. 

Ijjfijrns  de  son  Gn<!t(Toptcron  ciirillicum ,   dont  il  n'oirre  qn'une 
figure  bien  mediocre. 

Apres  avoir  fait  counaitre  le  fonds  ou  la  substance  des  nie- 
moires  que  I'auteur  a  reunis  dans  ce  volume,  qui  excitera  I'in- 
teret  et  les  nieditalrons  des  naturalistes  ,  ajoutoas  encore  , 
pour  parler  aussi  dc  la  forme  de  louvrage ,  que  I'execution  ty- 
pographique  en  est  digne  d'eloge  ,  quoique  plusieurs  figures, 
surtout  celles  de  la  derniere  planche,  laissent  a  desirer  sous  le 
rapport  du  coloris.  Les  differens  memoires  ayant  ete  ecrits  dans 
des  temps  differens  ,  a  ce  qu'il  parait ,  n'offrent  pcut-etre  pas 
une  niethode  assez  severe  dans  I'exposition  des  idees ,  et  Ion 
y  tronve  des  repetitions  qu'il  etait  cependant  diflicile  d'eviter 
dans  unpareil  mode  de    publication.  S.  G.  L. 

194.  EssAi  suR  LES  Spherulites  qui  existent  dans  les  Collections 
de  M.M.  F.  Jouannet,  membre  de  TAcadeinie  roy.  des  Scien- 
ces, belles-lettres  et  arts  de  Bordeaux,  etc. ,  et  Charles  Des 
Moulins  ;  et  Considerations  sur  la  famille  a  laquelle  ces  fos- 
siles  appartiennent;  par  Charles  Des  Moulins  ,  vice  president 
de  la  Soc.  Linneenne  et  membre  de  I'Acad.  roy.  des  Scien- 
ces ,  beilef-lettres  et  arts  de  Bordeaux,  etc.  In -8.  de  i56  p. 
avec  y  \A  in-fol.  oblong  tri'S-bien  lithogr.  Bordeaux,  nov. 
1826;  imprim.  de  Laguillotiere.  (Extr.  du  Bullet,  d'liist.  tiat. 
dc  In  Si)c.  linn,  de  Bordeaux ;  T.  I,  5°.  liv.,  mars  182^.) 

Nous  nous  bornercns  aujourd'hui  a  signaler  I'intcressant 
memoire  de  M.  Charles  Des  Moulins  sur  un  sujet  difficile,  et 
qu'il  a  traite  avec  bcaucoup  de  soiu  et  de  talent.  La  nece^site 
d'etudier  nous-memes  ses  apercus  ingonieux  et  les  vues  nou— 
velles  qu'il  developpe  dans  ce  travail,  nous  oblige  a  remettre  a 
un  prochain  numcro  du  Bulletin  I'analyse  detaillce  que  nous 
vonlons  en  donner.  Les  fossiles  encore  si  peu  connus  que 
M.  Des  Moulins  a  etudies  ,  nieritcnt  un  cxamen  attenlif ,  et  la 
question  de  Icur  classcment  methodique,  dont  nous  nous  som- 
nies  occupii  dcpuis  long-temps  ,  a  besoin  d  etre  discutee  de 
nouveau  par  nous,d'api('s  les  nouvelles  idees  emiscs  par  ce  na- 
t.uraliste,  avant  de  porter  iin  jugement  sur  sim  travail.  L'ou- 
vrage  de  M.  Des  Moulins  prouv(!  tout  I'avantage  qui  resulte 
pour  un  ecrivain  d'etudier  a  fond  son  sujet  avant  de  so 
liasarder  4  le  traiter  pour  le  public  ;  c'est  par  des  tiavaux  de  cc 
pCnre  que  Ton  ctablit  sa  reputation  sur  drs   bases  solid(;s.  Au 


Table  des  principaux  articles.  319 

liierite  d'avoir  Lien  observe  les  dlijcls  qu'il  avail  a  tlpctire,  se 
joint  dans  ce  niemoire  ,  celui  d'avoir-  envisage  les  corjis  dont 
il  s'agit,  sons  tous  les  poinls  de  vue.  Enfin  il  regne  dans  cet 
ecrit  un  esprit  de  bonne  foi ,  d'independance  et  une  sage 
defiance  qui  est  le  cachet  du  talent,  et  rjui  ne  peut  que  faire 
prejuger  Ires-favorablement  des  services  que  IM.  Des  Moulins 
peut  rendre  encore  a  la  science.  F. 

TABLE 

DES  PRINCIPAUX   ARTICLES  DE   CE  NUMKRO. 


Gcolosie. 


Sens  du  moi  for  ma  lion;  Puscli 177 

Existence  d'une  formation  calcaire  superieure  au  calcaire  glossier  ; 

Marrel  de  Serres  .  '.   . ///. 

Hauteurs  de  plusieurs  montagnes  ,  etc.,  en  Angleterre 180 

Geognoslische  Kiirle  von  Deutschland ;  Schropp id. 

Les  montagnes  de  Phonolithe  du  Rlion 184 

Observat.   geologiques  faites  en  Sicile  ;  La  Via 186  et  189 

Lcttre  de  M.  Menge,  195.  —  Geologie  de  !a  vallee  Ontario ;  Ro- 

meyn-Beck  ,  19G.  —  Cliniat,  maladies,  etc.,  de  I'etat  de  I'Oliio; 

Caleb  Atwater,  il>.  —  Sur  le  nouvel  etat  de  Guatemala  (  Extraits 

de  lettres  de  M.  de  Humboldt) 197 

Melanges.  —  Extraits  de  lettres.  —  Oljscrvations  geologiques  di- 

verscs.  —  Societes 199  a  20.') 

Jlisloire    na Curdle  generalc. 

Considerat.surlesysteme  spherique  et  numeiiquc  de  la  nature,  do 

M.    Fries:  .lohn   Lindley .   207 

Voyage  de  MM.  Spix  et  Martius 21 4- 

Travaux  des  naturalistes  autrichiens  envoyes  au  Biesil 21  .'S 

Nouvellcs  zoologiqucs  du  voyage  vers  le  pole  arctique ili. 

Miniralogie. 

Alanucl  de  mineralogie  de  Leonhard,  21(5.  —  Practische  Anleitimo- 

znr  vhemischen  Analytik ;  Waldauf  de  Waldeii.sti'in  ,  ib. lime- 

nite;  Kupffer,  ib.  —  Sclieererite ;  Stromoyer,  218.  —  Cristalli- 
sation  du  pliospliore;  Trautwein,  219.  —  Sur  I'anthracite- 
Breithaupt,  220. —  Or  massif  trouve  en  Russie,  ib. —  Sur  la  de- 
fouverlf  du  diamant  en  Siberie,  221.  —  Huile  de  petrols  ilu 
canton  de  (ieneve  ,  //).  —  Nouvelle  decouverte  du  Selenium  • 
Kersten,  222.  —  Matiere  micacee  dans  certains  cuivres  ;  Stro- 

meyer  et  Hausmann ji 

Gypsc  do  I'llimalaya,  22."?.  — ■Succin'dc  Tralii'guies '       2''> 


320  Table  des  piincipaux  articles. 

IVJinesde  plonib  de  Chenelette  ;  Tabareau 224r 

Bolaniqne. 

Sur  les  Cliaiagncs  et  le  genre  Chara;  par  divers  autcurs  (  no*.  154 

a -1 59) 225 

Existence   du   sucrc   dans   les   ilciivs    du   Jllwdodeiidron  ponticum ; 

Jaeger 239 

Dedoublenieiis  d'organes  dans  les  vegetaux  ;  IMoqyin-Tandon.   .  .  2'rD 
Organographie  vegetale  ;  Turpin  ,  ih.  —  Idem;  de  Candollc.   .   .   .  247 

De  JJiifitnti  pcirpurea  heptaitdra  ;  de  Chamisso -.   .   251 

Vovage  a  Meroe,  etc. ,  de  F.  Cailliaiid  (part,  hotau. ),-  RafFeneau- 

]Jelille 252 

Note  sur  le  genre  NasUis  Jiiss 2d8 

Herrn  liaspail's  Abhandluuguber  die  Bildung,  etc.,  '\\-\.n\.\xs 259 

Zoologie. 

American  natural  history;  Godnian.  —  Catalogue  du  Cabinet  d'hist. 

nat.  de  JoliJi  liaye 2G6 

Des  vaisseaux   encephaliques  deiquelques  animaux  liibernans: 

Otto. :.....   ^.      ...  . . 2G7 

Es-sai  geologique  et  inineralogique  sur  les  eu\ir.ons  d'Issoire,  etc.; 

Deveze  dc  Cliabriol  et  Bouiilet •  270 

Beitrwge  ziir  Nalurgcschichte  i-on  Brasilien;  prince  Max.  de  Wied.  275 
L'Honime;  essai  zooiogiquc  sur  le  genre  liumain;  Eovy  de  Saint-\  in- 

cent. —  Le  cerveau  du  .singe  compare  a  cclui  de  I'honnnc  ;  Schu- 

niaclier 282 

Sur  les  habitudes  de  riiyene  ;  11.  Knox.   . •   .  285 

Remarques  sur  les  obs.  du  doctcur  Knox. ;  Wayne. —  Aniinaifossile 

in«'oiinu 2oo 

Les  Musaraignes  aquatiqncs  indigenes  dc  rAliemagne;  Brehm.   .   287 

Memoiresurles  Phoques  blancs  ;  Liclitenstcin .  288 

Recueil  de  ])lanches  coloriees  d'oiseaux ;  Temminck  et  Laugier.  291 
Atlas  des  oiseaux  d'Europe;  Werner. —  Habitudes  des  Albatrosses 

et  des  Pingouins;  Aniasa-Delano •  295 

Additions  et  corrections  aux  Esquisses  ornithologiuues  de  M.  Vi- 

gors -"^^ 

Distribution  geographique  de  quclques  oiseaux  marins  ;  Lesson.  .  299 
Descript.  de  2nouvelles  esp.  d'oiSeaux  des  genres  Mouotte  et  Cor- 

moian;  Payraudcau. —  iNouvelle  espece  d'Euryiainie  ;  Lesson.  302 
Second  meuioire  sur  I'oologie;  Moquin-Tandon.   .........  203 

Organes  urinaires  et  genitaux  des  Tortues  et  surtout  de  V£mys  ser- 

rata;  Treviranus ' ^'^* 

Sur  une  nouvelle  esp.  de  scinque  ;  Harlan 305 

Fragment  inedit  de  Cavolini  sur  les  poissons  cartilagineux.  .  .  .  306 
Sur  un  rudiment  de  bassin  ciiez  une  espece  de  truite ;  Otto.  .  .  .  307 
Naturfiislorische    Abhandlungcu   iind   Erloeuterungcn    (Memoires  et 

recherclics  oryctologi(|ucs)  ;  de  Tilesius 308 

Essais  sur  les  Splierulites,  etc  ;  JL)es  Moulins 318 

EnHATAdemai'\mi. 
Page  107,  lignc  13,  no.  78,  lisez  :  77  ;  id.  140,  dcrniere  ligne  dc  la 
note  ,  parlel ,  lisez  :  partent. 

PAIUS.  —  IMPRIMERIE  DE  FAIN,  RUE  RACINE  ,_  N-.  /,, 

PLACE    DE    l/oilKON. 


BULLETIN 

DES    SCIENCES    NATURELLES 
ET  DE  GEOLOGIE. 

GEOLOGIE. 

195.  Souvenir  des  services  rendus  a  la  geologie  par  Blumenbachj 
par  M.  DE  HoFF.  {Zeitschr.  Jiir  Mineral.;  oct.   1826,  p.  oi'i.) 

D'apres  notre  auteur,  Blumenbach  sciait  le  premier  qui  au- 
rait  divise  les  fossiles  en  especes  cteintes,  en  especes  vivantes 
encore,  et  en  especes  n'ayant  plus  leurs  analogues  dansle  pays, 
mais  vivant  encore  sur  la  terre  ;  il  aurait  aussi  presume  que 
Ton  ne  retrouvcrait  que  peu  d'especes  identiques  avec  celles 
actuellement  e.\istantes,  et  il  aurait  montre  que  la  conchyolo- 
gie  et  surtout  la  palaeonthologie  doivcnt  se  fonder  sur  lanatomie 
comparee  et  jirincipalement  sur  rosteologic.  Avant  lui  on  avait 
beaucoup  parle  de  la  possibilite  de  la  degeneration  graduelle 
des  especes ,  des  restes  d'animaux  tropiques  amenes  dans  le 
nord  par  un  deluge ,  et  d'une  grande  quantite  d'analogues  vi- 
vans.  Buffon  supposait  que  les  genres  perdus  deniandaient  une 
plus  haute  tcmperalure  pour  leur  existence  (n'avait-il  pas  rai- 
sonPJ  ;  Camper  et  Merck  parlerent  plus  tard  de  genres  elcints. 
Blumenbach  montra  le  premier  que  des  creations  entieres  etaieut 
enseveliesdans  la  terre  et  avaient  ete  suivies  par  d'autres  ( Voy. 
le  Bullciia  de  mai  ,  no.  69  )  ,  et  il  ridiculisa  les  comparai- 
sons  vulgaires  des  fossiles  avec  la  creation  vegetale  ou  aui- 
inale  actuelle  :  il  combattit  le  systeme  de  la  degeneration  fussile 
des  etres  ,  et  s'appliqua  a  faire  voir  qu'apres  la  destruction 
dune  creation  ,  une  autre  ctait  appelee  a  la  vie  par  les  nieiues 
forces  naturelles  qui  avaient  produit  la  prcccdeule.  (^oy. 
idem.  )  Ses  Beitvcege  zur  Naturgeschichtc  et  son  Ilandbuch 
contiennent  ces   idees  des  leur  premiere  edition. 

B.  Tome  XI.  21' 


322  Geolpgie. 

196.  Mkmoik  on  the  Groi.ocy  or  central  France,  etc.  —  Memoirc 
sur  la  Geologic  de  la  Fiance  centrale,  y  compris  les  forma- 
tions volcaniques  de  I'Auvergne  ,  du  Velay  et  du  Vivarais  ; 
par  G.  PouLETT  Scrope,  F.  R.  S.  ,  F.  G.  S.  ,  etc.  In-4°.  de 
XYI  et  182  p.,  avec  un  Atlas  obi.  de  18  pi.  et  a  cartes 
geologiques  coloriees.  Londres  ,  1827  ;  Longman. 

Kous  noMS  empressons  de  signaler  aux  geologues  la  pu- 
blication de  ce.t  ouvrage  ,  qui  ne  pent  manquer  d'eveiller  leur 
attention.  Les  precedens  ecrits  de  BI  Scrope  sur  les  volcans  , 
I'interet  dusujct  qu'il  traite  aujourd'1-.ui ,  sont  dcs  gages  assu- 
res du  succos  de  cet  ouvrage  ,  que  nous  feroiis  connaitre 
procbainement  avec  tout  le  detail  qu'il  merite.  L' Atlas  , 
compose  dune  quantite  de  profils  ,  de  coupes  ,  de  vues  en 
panorama  ,  est  execute  avec  beaucoup  de  soin  et  de  talent,  et 
offre  le  merite  d'une  graude  exactitude  dans  toutes  les  vues 
generales  qu'il   conlicnt.  D. 

\c\-i.  Note  SUE  les  volcans  eteints  du  midi  de  la  France  ,  dont 
les  eruptions  ont  ete  posterieures  au  depot  du  deuxi^me 
terrain    d'cau    douce    de   MM.    Cuvier    et   Brongniart ;   par 

M.  MAiCfiL  DK  SeERES. 

Certains  volcans  eteints  du  midi  de  la  France  ont  eu  leur.s 
eruptions  non-seulement  posterieures  au  depot  des  terrains 
sccondaires  ,  niais  encore  au  depot  de  la  plus  grande  partie 
des  formations  tertiaircs.  Les  volcans  eteints  de  la  Provence 
et  de  lancien  Languedoc  ont  en  cITet  certaines  do  leurs 
eruptions  non-seulement  posterieures  au  depot  du  calcaire 
grossier  ,  niais  encore'au  depot  du  calcaire  nioyen  d'eau  douce; 
puisque  les  laves  qu'elles  ont  lancees ,  ont  saisi  et  erapate 
ces  calcaires.  Ces  eruptions  de  nos  volcans  eteints  n'ont  pas 
ete  asscz  violentes  pour  soulever  la  masse  enti^re  des  couches 
d'eau  douce;  en  sorte  que  les  laves  sont  partielleinent  recou- 
vertes  par  ces  depots,  tandis  que  dans  d'autres  parties  elles 
les  ont  saisis  et  enveloppes  dans  leurs  masses. 

Los  volcans  descnvirons  d'Aix  en  Provence ,  et  particulii^re- 
ment  ceux  de  Beaulieu  ,  presentent  de  pareils  faits  ;  IVL  de 
Saussure  les  avait  en  quelquc  sorte  remarques.  Mais  comme, 
a  I'epoque  ou  il  ecrivait  ,  la  distinction  enli-e  les  terrains  d'eau 
douce  et  les  terrains  marins  n'etait  point  encore  admisc  ,  il  se 


Geologic.  323 

honia  a  decriic  Ic  calcaire  siliceux  tics  volcans  de  Beaulieu  qui 
accoiiipagnc  et  signale  quelquefois  les  terrains  fVean  douce  , 
sous  le  noni  de  Silicalcc.  II  fit  reraarquer  que  ce  Silicalcc  ,  qui 
n'est  qu'un  calcaire  siliceux,  etait  nieie  le  plus  ordinnirement 
avec  les  laves  ,  fait  qui  prouve  que  ces  laves  out  ete  soulevees 
posterieureinent  au  depot  de  ces  calcaires  quartzeux. 

Quant  au  calcaire  compactc  d'eau  douce,  qui  a  Beaulieu 
cimnic  ailieurs  est  lie  au  calcaire  siliceux  ,  M.  do  Saussure  le 
crut  renipli  de  coquillages  marins ,  et  surtout  de  Vis  ou  Strom- 
bulilcs  tubcrcides.  Mais  ces  coquillages  appartiennent  au  con— 
Iraire  aux  Mc'lanics  ou  aux  Potnmides  ^  et  se  trouvent  avec  des 
Limnc'fs ,  des  Planorbcs ,  et  sonl  par  consequent  des  especes 
d'eau  douce.  Quelques  coquilles  de  terre  ,  du  genre  des  Helix  , 
leur  sont  egalement  melees. 

Les  niemes  faits  et  presque  avec  les  raemes  circonstances  se 
montrent  dans  les  volcans  cteints  du  departement  de  I'Herault, 
et  particulierement  dans  ceux  des  environs  de  Montpellier. 
Ainsi  nos  volcans  eteints  out  eu  leurs  dernieres  eruptions  apres 
le  depot  des  calcaires  d'eau  douce  moyens  ,  ou  deuxieme  cal- 
caire d'eau  douce  de  MM.  Cuvier  et  Brongniart ;  ces  eruptions 
out  etc  tellenient  faiblcs  dans  certains  points  ,  que  les  laves 
n'out  pas  pu  percer  toute  la  masse  de  ces  calcaires  ,  qui  dans 
diverses  parties  de  nos  pitons  volcaniques  sont  rcstees  dans  la 
position  qu'ils  occupaient  primitivement. 

Les  formations  d'eau  douce  qui  recouvrent  en  partie  les 
laves  des  volcans  eteints  du  departement  de  I'Herault  ,  ou 
dont  les  i-oches  out  ete  saisies  par  les  produits  volcaniques  , 
sc  licnt  aux  formations  d'eau  douce  de  Salinelles  dans  le 
departement  du  Gard,  formation  que  nous  avons  decrite  depuis 
long-temps,  et  ou  ,  d'apr^s  la  decouverte  de  M.  Dumas,  nous 
aurons  a  signaler  une  Cyrene  toute  nouvelle  que  nous  nom- 
nierons  Cyrenea  Dumasii.  En  effet,  de  Salinelles  on  suit  les 
formations  d'eau  douce  jusqu'a  nos  volcans  eteints  de  Valma- 
hargues  ,  dc  Mont  -  Ferricr,  de  Lodeve  et  d'Agdc  ,  presque 
sans  interruption,  autant  que  cela  est  possible  pour  des  for- 
mations aussi  morcelees  que  le  sont  celles  d'eau  douce.  En 
effet,  en  partant  de  Sommieres  et  gagnant  a  Test ,  on  voil  les 
formations  d'eau  douce  se  prolonger  vers   Montrcdon ,    Sali- 

21  .' 


324  Geologie.  No.  197. 

iicUos  ,  PoniliLS  Souvi!][narj;ncs  ,  Montpczat,  point  ou  elles  sont 
le  plus  elovefs  au— dessus  du  niveau  de  la  mer  ,  Saint-Mainet , 
Dioiii,  Bonrdic  etGarrigucs,  s  adossantparfois  au  grc's  liouillor, 
comnie  par  exemple  a  Serviers.  Ces  nienies  formations,  plus  ou 
nioins  elendues  dans  tout  cct  espace,  se  prolongent  bien  plus  a 
IVucstou  elles  passent  par  Beauvour,  Saint-Drezeri  de  Courbe- 
sac,  Assacles-Matelles,  Saint-ftlartin-dc-Londres  ,  Saint-Bauzile- 
les-Pulois,  point  le  plus  eloigne  vers  le  nord  ou  nous  les  ayons 
suivies  :  tandis  que  d'Assac  elles  sedin|]enl  brusquementvers  le 
sud  par  Prades,  Montferrier  ,  Yalmaliaryues  et  Grabels  ,  pour 
s'etendre  vers  la  vallee  de  I'llei-ault  a  I'oucst ,  et  vers  celle  de 
I'Ergue  tout-a-fait  au  nord. 

Pari  out  ces  formations  sont  coniposees  de  calcairc  conipacle, 
quelquefois  a  tel  point  que,  sans  les  coquilles  qui  I'accompa- 
gnent ,  on  pourrait  facibment  se  meprendre  sur  son  origine 
et  le  croire  uu  cilcaire  secondaire  (i).  Sur  differens  points  ces 
calcaires  d'eau  douce  sont  accompagnes  de  calcaire  pisolitiquo 
et  de  calcaire  siliccux  plus  ou  moins  semblables  au  Silicalcc  de 
Saussure.  Ces  formations  d'eau  douce  se  montrcnt  tantot  su- 
perposees  au  calcaire  secondaire  ,  tantot  en  recouvrement  sur 
les  terrains  volcaniqucs  ,  niais  tellement  lies  a  eux,  ou  bien 
empates  par  eux  que  ,  soit  en  Provence  ,  soil  en  Languedoc, 
elles  ont  ete  evidemment  deposees  anterieurenient  aux  der- 
nieres  eruptions  de  nos  volcans  eteints.  Quelquefois  enGu  ces 
formations  d'eau  douce  recouvrent  immediatement  le  calcaire 
grossier  et  sont  recouvertes,  a  leur  lour,  soit  paries  terrains 
raarins  superieurs  ,  soit  nieme  immediatement  par  les  ter- 
rains d'eau  douce  superieurs  ,  circonstance  du  resle  tellement 
rare,  que  nous  ne  connaissons  encore  qu'une  seule  localite  oii 
existe  une  pareille  superposition. 

Les  calcaires  compactes  ou  marneuxsont,  avec  les  raarnes  et 
les  s'ilex  qui  les  accompagnent ,  presque  les  seules  coucbes  oil 
I'on  voit  des  traces  de  coquilles  lluviatiles  et  terrestres.  Les 
preraitres  sont  singulierement  en  exces  sur  les  secondcs  , 
soit  qu'elles  aient  conserve  leur  tet ,   soit  que  leur  let  ait  en- 

(l)Cc  que  nous  avions  fait  nous-nicmcs  dans  nos  IMenioircs  sur  les 
Volcans  eteints  du  departenient  dc  1  llcrault,  publics  anterieurenient 
a  la  distinction  des  terrains  tcrtiairts  en  terrains  ruarius  et  d'eau 
douce. 


Geologic.  325 

tierenicnt  dispai'u.  Lcs  genres  les  plus  abnndans  dans  ces  for- 
mations, quelles  que  soient  les  roches  quelles  rccouvrent,  sont 
les  Lininecs  et  les  Planorbes ;  et,  apres  ceux-ci  ,  on  peut 
signaler  les  Pnludincs  ,  les  Hc'lice.'i ,  les  Mc'Innies  ou  Potnmides 
et  les  Cyrbies.  Enfin  les  genres  les  plus  rares  sont  les  Cycladcs, 
\cB  J iicyles ,  les  Physcs  et  les  Agalliines ;  ce  dernier  genre  , 
represente  jusqu'i  present  par  une  seule  espece  qui  nous  pa- 
rait  nouvelle,  et  que  nous  nommerons  j4galliina  Hopii,  en 
I'honneur  de  M.  Hope,  auquel  nous  devons  la  decouverted'une 
Agatliine  vivante  qui  parait  avoir  ete  I'objet  d'une  meprise 
asscz  singuliere.  Quant  aux  autres  especes ,  quoique  nous  en 
ayons  signale  depuis  long-temps  un  assez  grand  nonibre,  nous 
en  aurons  encore  de  nouvelles  a  indiquer. 

Quant  au  calcaire  pisolitbique  et  siliceux  plus  ou  moins  re- 
pandu  dans  ces  formations.  Ton  y  voit  peu  de  traces  de  co- 
quilles  ;  il  en  est  de  meme  des  marnes  calcaires  crayeuses  qui 
accompagnent  les  derniers  de  ces  calcaires.  Cependant  un 
Helicc  a  ete  apercu  dans  ces  dernieres  marnes  et  quclques  pe- 
tits  Planorbes  dans  les  calcaires  siliceux.  Cc  calcaire  pisoli- 
tbique merite  d'etre  mentionnc  a  raison  de  cc  qu'il  est  forme 
par  une  chaux  carbonatee  ,  concretionnee ,  globuliforme  ,  tes- 
tacee ,  avec  des  cristaux  calcaires  au  centre.  Ces  concretions 
globuliformes  ou  cylindroides  sont  agglutinees  par  un  ciment 
calcaire,  forinant  un  veritable  poudingue ,  ou  plut6t  une  pi- 
solitlie.  Certains  de  ces  globules  calcaires  out  plus  d'un 
metre  dc  diamotre.  Cette  roche  ,  aussi  intoressantc  que  sin- 
guliere ,  est  immediatement  supcrposec  sur  le  calcaire  d'eau 
iliiuce  conij)acte  ,  du  moins  dans  de  certaines  localite> ,  commc 
a  Saint-Di'ezery  pres  de  Summieres.  Jusqu'a  present  on  n'y  a 
point  observe  de  debris  de  moUusques  terrestres  ou  fluviatiles. 
Quant  au  calcaire  siliceux  nous  ne  le  counaissons  encore  que 
dans  un  petit  nombre  de  localites  ,  soit  rapprocbees  de  nos 
volcans  eteints  ,  soit  plus  ou  moins  eloignees.  Nous  avnns 
deja  mentionnc  sa  presence  au  milieu  des  volcans  eteints  de 
Beaulieu  en  Provence  ,  et  c'est  Saussure  qui  I'y  a  indique  le 
pi-emier  sous  le  noni  dc  Silicalcc.  II  se  montre  egalenicut  a 
Sommieres,  d'apres  les  observations  de  M.  Dumas  j  a  iMonl- 
ferrier  et  W  Grabels,  d'apres  celles  de  M.  de  Cbristol ;  tt  enlia 
a  Valmabargues  ,  d'apres  nos  propres  observations.  Uu  rcste, 
il  n'a  jamais  I'ctendue  ni  I'importance  des  calcaires  conqiacles 


326  -  Geologic. 

d'cau  douce  qui  signalcnt  toujours  dune  iiianiere  ])lus  ccrtainc 
cet  ordre  dc  forrualion  en  raison    du    grand  nombrc   de  corps 
organises ,  soit  terrestres  ,    soil  fluviatilcs  ,  qu'ils   reiiferinetit. 
II   resuUe   done  de    ces    fails  que    nous   developpcrons    du 
reste  dans  notre  travail    sur  les    volcans    eteinls   du  sud  de  la 
France  ,  que  les   dernieres    eruptions   de    nos   -volcans    eteinls 
ont  ea   lieu   posterieureinent    au    depot   du  deuxieme    terrain 
d'eau  douce    dc   SMM.  Cuvier  et  Brongniart,  et  par  consequent 
au  depot  de  certains  menibres  des  terrains  terliaires.    Nos  vol- 
'cans  clcinls ,  conime  cetix  du  Yelay  si  Lien  decrits  par  M.  Her- 
trand-Roux,  ont  done  jn'oduit  leurs  pitons  depuis  une  epoque 
geologique  peu  ancienne  ,  puisque  les  laves  qui  les  ont  formes 
se  sont  fait  jour  a   Iravers  des  couches   d'nne  formation    aussi 
recente  que  le  sont  celles  qai,composent  nos  formations  d'eau 
douce   niojcnne.    Du  reste  nous   rendrnns  trcs- vraiscmblablc  , 
du  moins   nous  I'esperons ,    la    supposition    a    laquelle    amene 
lobservation  des  terrains  lertiaires  du  midi  de  la  France  ,  que 
les  derniers   temps  geologiques  sont  moins  eloignes  des  temps 
actuels,  qu'on  ne  I'a  suppose  jusqu'a  present.  On  est  conduit 
involontaircment  a  celte  idee,   en  observant  nos  terrains  pos- 
terieurs  au  depot  du  calcaire  grossier  receler   une    infinite  de 
corps  organises  fossiles  ,    seniblables    aux    especes    qui    vivcnt 
,  encore  aujonrd'liui  sur  le  sol  ouon  les  decouvre  ,  fossiles  meles 
et  confondus   avec   d'autres  especes   qui  paraisseut  lout-ii-fait 
perdues. 

Si  Ion  s'en  tenait  a  la  seule  observation  des  premiers ,  il  s'cn- 
suivrait  que  cCs  formations  seraient  coiume  de  noire  epoque; 
tandis  que  si  Ton  ne  fai^ait  attention  qu'aux  fossiles  tout-ii-fait 
inconnus  ,  on  croirait  les  terrains  posterieurement  deposes  au 
calcaire  grossier,  d'une  date  bien  plus  ancienne;  tandis  qu'il 
est  possible  que  cette  reunion  ,  qni  nous  parait  extraordinaire, 
tienne  uniquement  a  cc  que  les  especes  fossiles  inconnues  dans 
la  nature  vivante  ctaient  des  especes  delicates  sous  le  rapport 
des  conditions  d'existence  auxquelles  elles  avaient  ete  sou- 
niises  ;  tandis  que  celles  qui  ont  survecu  a  toutes  les  revolu- 
tions du  globe,  etant  robustes  ,  ont  resiste  a  loutes  les  circon- 
stances  qui  ont  tendu  a  les  diHruire  pour  toujours.  Du  moins 
I'observation  de  nos  diflercns  terrains  a  osseinens  ])rouvc  , 
1".  qiic  la  plupart  des  es|)eces  ])crdues  devaienl  avoir  besoin 
d'une  teuiperalure  plus  elevce   que  ccUc   que  prescnte   notrc 


Geologie.  327 

cliraat  actuel,  puisque  les  especes  actuellement  vivantes  dont 
elles  se  rapprochent  leplus,  vivent  aujourdiiiii  dans  les  regions 
les  plus  chaudes  de  la  tone  ;  2".  que  les  especes  fossiles  dont 
nous  relrouvons  encore  les  analogues,  vivent  a  peu  pres  dans 
des  regions  temperees.  11  y  a  done  plus  d'especes  perdues  des 
climats  cliauds  que  des  pays  temperes  dans  nos  formations  ter- 
tiaires  ,  et  peut-elre  generaleiuent  dans  ces  formations  ,  ii  quel- 
que  partie  de  la  terre  qu'elles  appartiennent. 

igS.GEOGNOSTisciiK  Umrisse  der  RiiEiNL/ENDKR,  ctc. — Esquisse  geo- 
gnostique  des  bords  du  Rliin,  enlre  Bale  et  Mayence  ,  sur- 
tout  par  rapport  aiix  depots  saliferes;  par  C.  de  Oeynhausen, 
deDeche?)  et  DE  La  RocnE.  2  vol.  in-S".,  chacun  d'environ  4oo 
pages,  avec  une  feuille  de  prolil.  Essen,  iSaS;  RaJeker. 

Get  ouvrage  important  est  accompagne  dune  belle  carte  geo- 
logique ,  dont  nous  avons  rendu  comple  dans  \c  BuUctin  d'oct. 
i8q6,  p.  140.  II  se  divise  en  une  preface  geographique  et  to- 
pographique  ,  et  en  3  parties  consacrecs,  I'une  aux  terrains  an^. 
ciens ,  la  seconde  au  sol  secondaire ,  et  la  troisieme  aux  roches 
tertiaires  et  basaltiques.  Dans  la  preface,  les  auteurs  passent  en 
revue  la  direction  et  la  configuration  generale  des  Yosges,  du 
Harz,  de  la  Foret-Koirc,  de  I'Alp  de  Souabe,  des  montagnea  dc 
la  rive  gaucbe  de  la  Moselle,  du  Taunus  et  du  llundsruck.  lis 
parlent  des  vallees,  des  basfonds,  des  rivieres,  des  ruisseaux,  et 
ils  s'etendent  surtout  sur  la  constitution  geognostique  generale 
de  ces  diverses  chaines,  etsurla  hauteur  qu'atteignent  les  diver- 
ses  formations.  La  distribution  gedgrapliique  des  divers  terrains 
esten  rapport  avec  la  direction  des  montagnes,  la  formation  des 
vallees,  I'elevation  et  la  configuration  du  sol.  Un  tableau  de 
hauteurs  mesurees  termine  la  preface.  (Yoy.  le  Bulletin  d'aoiit 
1825,  p.  59G.)  La  premiere  partie  se  divise  en  5  chapitres.  Le 
I*',  a  pour  objet  les  roches  primitives  et  intermediaires  des 
Yosges.  Les  auteurs  y  parlent  de  la  vallee  du  la  Breusch,  cptre 
Strasbourg  et  Framont ,  des  mines  de  fer  de  Rothau  et  dc  Fra- 
mont,  des  porphyres  de  Raon-sur-Pleine,  des  graniles  du  Banc- 
de-la-Roche  et  du  Champ-du-Feu  ,  des  vallees  de  Yiler  ,  Lallay, 
Elimont,  Lubine  ,  etc.  ,  de  Sainle-Marie-aux-Mincs;  des  houil- 
leres  de  Saint-Hippolyte,  de  la  partie  Est  des  Yosges  dc  Ribau- 
villii  a  la  vallee  de  Thann  ,  ct  de  la  parlic  Quest  des  Yosges  et 


328  Geologie.  N^  198. 

<les  houillcres  cle  Ronchamps.  Le  second  rliapitre  ost  consacre  a 
la  Foret-Noire.  On  y  trouve  surtont.  iles   descriptions  des  gneis 
de  Laufenburg  sur  le  Rhin ,  de  la  vallee  d' Alb  et  de  Wieso ,  des 
environs  dc  Neustadt,  des  giauwacke  dOberweilcr  ct  Sclnvcicli- 
liof ,    de  la  vallee  de  JIunster  etde  Sulzburg,  des  rochos  primi- 
tives entre  Fribui-g  et  Wolfach  ,  des  mines  autour  de  Wolf  cli, 
du  granite  de  I'Enztbal,  deshouilleresdeZunsweiler,  etc.  Dans 
le  3".  cbapitre  les  auteurs   considerent  les  rocbes  anciennes  dc 
rOdenwald  (  pres  de  Heidelberg,  Weinheini ,  Darmstadt,  etc.), 
et  du  Spessart ,  ou  il  y  a  des  filons    metalliferes  dans  du   mrca- 
scbiste.  Le  quatriiMiie  cbapitre  traite  des  rocbes  intermcdiaires 
du  Taunus,  du  Hur.dsrnck  et  du  Palatinat  du  Rbin.  On  y  re- 
niarque  les  bancs  de  calcaire  ,  de  quartz  et  de  diorite ,   et  les, 
filons  metallifei'es.  La  Gn    de  ce  cbapitre  comprend  une  des- 
cription generale  des  houilleres  du  Palatinat  du  Rbin  ,  ou  I'ou 
trouve  quelques  details  sur  les  coucbes  calcaiies  subordonnees, 
les  bancs  trappeens  et  le  mcrcure.  On  renvoie,    ponr   plus  de 
details,    a  26    ouvrages   enumeres.  Enfin,    le   cinquieme   cba- 
pitre est  un  resume  des  precedens.  Le  granite  et  le  gneis  ,  sou- 
vent   porpbyrique  ,  forment  les  rocbes  primitives   des  monta- 
gnes  principales.  Dans  la  Foret-Noire  il  y  a  3  groupes  de  gra- 
nite ,  dans  les  Vosges  il  est  plus  mele  avec  les   sienites  et  les 
gneis.   La   sienite   abonde  dans   I'Odenwald  ct  les  Vosges  ;  le 
porpbyre    ct    I'agglomcrat    porpbyrique    de    ccs    cbaiues    ont 
etc  formes  en  meme  temps  par  soulevement.  Les  trapps  inter- 
mcdiaires ont  traverse  violemment   les  roclies  intermcdiaires  , 
et  produit  les  minerals  de  fer.  Les  bouilleres  des  Vosges  et  de 
la  Foret-Noire  font  suite  a  la  grauwacke,  a  iaquelle  elles  sont 
entiercnicnt  unies.  Les  bouilleres  du  Palatinat  peuvcnt   etre 
en  parlie  plus  recentcs.  La  seconde  partie  commence  par  une 
description    detaillee  et  de  la  nature  des   subdivisions  et  de  la 
distribution  geograpbique    du  zecbstein  ,    ct  du  gres  inferieur 
au  zecbstein  ,  qui  se  trouvcnt  sur  le  cote  nord-ouest  du  Spes- 
sart. On  y  rcmarque  des  bancs   ferrifercs  el  des  dolomies.  Lc 
Todtliegende  sc  trouve    dans   la  Foret-Noire,  commc  a  Han- 
sen ,  Scbillingsbof  ,   Seckingen  ,   etc.  ,  et    sur    la  pcnte    sud 
des  Vosges  (Roncbamps  ,  etc.  )  Les  auteurs  donnent  le   nom 
de  gres    bigarre  ii  tons   les   autres    gres   rouges  ,  en  partie  fort 
grossiers,  des  cbaines   des    bnrds  du   Rbin.   lis    dccrivent  Icur 
distrjbuiion  ,  icur  position  ,  leurs  lits  subordonnes  ,  leurs  fos- 


Geologic.  329 

silcs  vegetaux  ,  leurs  minerais  dc  cuivre  ,  de  galcne  ,  etc. 
Enfin  ,  les  niarnes  rouges  qui  les  surinonlent.  A  cette  nccasiou 
ils  detaillent  les  rappoits  des  roclies  de  la  vallec  de  la  Moselle, 
de  la  Saar,  etc.  Un  troisieme  article  est  entierement  consacre 
au  niusclielkalk.  Apres  avoir  parle  de  sa  distribution  ,  de  ses 
couches  inferieures  ,  des  sels  ,  des  fossiles  ,  elc. ,  ils  decrivent 
les  calcaires  de  diverses  localites  ,  conime  a  Saint-Avoid  ,  Sa- 
verne,  Blamont,  Biile  ,  Yillingen  ,  Snlz  ,  des  vallees  de  Jaxt  , 
de  Tauber  et  de  Kuclier  ,  et  de  rOdenwald  ,  etc.  Le  qua- 
trieme  cliapitre  est  le  plus  important,  parce  qu'il  expose  la 
la  formation  uouvelle  du  keupcr.  Dans  ce  cliapitre  les  auteurs 
suivent  la  nieme  mai-che  que  dans  le  'precedent.  Ils  decrivent 
les  environs  de  Vic  ,  de  Luxembourg  ,  dc  IJalc,  de  Durrlieim, 
de  Sulz ,  de  Stuttgard  ,  de  Winqifen.  Tout  le  sel  de  la  Lor- 
raine serait ,  suivant  eux  ,  dans  ce  keu])er ,  qu'ils  trouvent ,  ca 
et  la  ,  sur  le  niusclielkalk  de  ce  pays.  Leur  description  du 
keuper  de  la  vallee  du  Keeker  est  beaucoup  plus  precise  ;  il  n'y 
a  aucun  doute  ,  d'apres  les  coupes  ,  que  le  keuper  ne  recouvre 
Ja  ie  niusclielkalk  dune  masse  puissante  degres;  iiiais  il  n'oCTre 
point  de  traces  de  sel.  Le  cin(|uieme  cliapitre  traite  du  lias  de 
la  J^ovraine  ,  de  I'Alsace  ,  de  Bale  et  du  Wurtemberg.  Les  fos- 
siles y  sont  enuniercs  soigneusement  comme  ailleurs  ,  et 
d'apres  Schlotlieim.  Le  cliapitre  six  est  consacre  au  gres  du 
lias  wurtembergeois.  Le  septienie  au  calcaire  jurassique,  tantde 
la  Lorraine  que  duS.-O.  de  rAlleniagnc.  Ensuite  vieutune  com- 
pilation des  resiihats  des  sondages  fails  pour  la  decouvertedu  sel 
hi  Candern  ,  Eglisau  ,  Durrlieim,  Hall,  Wimpfcu  en  Lorraine  , 
et  une  revue  generale  des  sources  salecs  et  minerales.  La  troi- 
sieme partie  est  plus  maigre  etplus  faible  que  le  reste  ;  elle 
coniprend  la  description  des  terrains  tertiaircs  du  nordduRliin, 
dans  lesquels  ils  distinguent  mal  a  propos  le  calcaire  ii  Palu- 
dines  de  IMayence,  du  reste  du  premier  calcaire  tcrtiaire ;  uue 
description  du  Bastberg  et  des  lignites  de  Lobsan  et  de  Lara- 
pertslocli  vient  ensuite,  et  quelques  pages  sont  consacrees  aux 
marnes  alluviales  du  Rliin,  ou  a.nLos.i  des  AUemands,  aux  cal- 
caires d'eau  douce  de  Bale ,  de  Schaffliouse  et  de  I'Alp  ,  et  a  la 
niolasse  du  Danube  etdel'lUer.  Dans  un  article  a  part  on  traite 
des  basaltes  du  Kaiserstulil  ,  de  I'llogau,  et  de  I'Alp  du  Wur- 
temberg. Enfin  ,  dans  les  dernieres  20  pages  de  louvrage,  les 
auteurs  sc  rcsumcnt  ct  tachcat  d'appuycr  leur  classificatiou  sur 


330  Geologie. 

des  faits  de  superposition  ,  ou  de  montrer  a  leurs  advei'saires 
leurs  opinions  erronees.  Les  discussions  de  la  classification  ont 
lieu  suitout  poui-  la  position  du  keuper  salifere  de  la  Lorraine, 
et  pour  le  grcs  vosgien ,  regarde  entierenient  conime  gres 
bigari-e ,  et  pour  I'espece  de  parallelisme  quils  clierchent  a 
etablir,nous  croyons,  a  tortentre  \e  Loss  et  les  di'puts  tertiaires 
d'eau  douce.  Les  coupes  re|n'esenlcnt  un  prolil  du  Kiffhauser 
prcs  du  Harz,  jusqu'en  Souabe  ,  et  des  coupes  du  Batsherg,  des 
alternats  de  porphyre  et  d'agglomerats  de  Lutzelhausen  et  de 
Yiller  ,  et  du  keuper  de  Morbange.  Get  ouvrage  doit  etre  entre 
les  mains  de  tout  geologue  ,  qui  cherche  a  suivre  les  progres  de 
la  science.  C'est  une  compilation  judicieuse  enrichie  d'obser- 
-  rations  nouveiles  ,  et  chacun  y  est  scrupuleusement  cite,  en 
particulier  Monnet,  qu'on  feint  d'oublier  en  France,  quoi- 
que  ses  cartes  comprennent  un  reievc  geognostique  d'une 
grande  parlie  de  la  France,  etnotamment  des  environs  de  Paris. 

199.  SUR  QL'ELQUES  MONTAGNES  BASALTIQUES  EN  TrAT«SVLVANIE  ;  par  Fr. 

Tamnau.  {  Zeilschr.  fur  Miiieralog. ;  oct.   1826,  p.  333.  ) 

A  Tultori ,  pros  de  Zalathna ,  il  y  a  du  micaschiste ,  et  plus 
an  baut ,  du  porpbyre  et  du  scbiste  argileux.  Le  mont  Vulkoi, 
au  baut  du  vallon  ,  est  porpbyrique  et  aurif^re  ,  et  ofTre  un 
agglomerat  grossier  de  quartz,  scbiste  et  calcaire.  En-dccii  de 
la  vallee,  ou  dcca  de  ce  mont,  s'eleve  le  cone  de  Dyc-Tunatn- 
Floccnsa,  qui  a  400  pieds  de  haul,  et  offre  une  rocbe  feld- 
spatbique  noire,  divisee  en  prismes,  quo  I'auleur  appelle  peut- 
etre  improprement  basalte.  A  ^  beure  dc  ce  mont  est  un  se- 
cond cone  semblable ,  appele  Dye-Tunata-Goala ,  qui  a  3  a 
400  pieds  de  baut  ,  et  i5oo  toises  de  circonfercnce.  Pres  d'Of- 
fenbanya  ,  il  y  a  3  cones  d'une  forme  semblable  ,  dont  I'un  a 
ete  visite  par  I'auteur  ,  et  a  ete  reconnu  pour  etre  aussi  basal- 
tique.  Une  figure  de  la  colonnade  du  j)reraier  mont  accompagne 
cette  notice. 

100.  AliAlSSEMENT  DU  NIVEAU  DU  LAC  SoUWANDO   EN  \KvSS\K.{J bcillc  (III 

A'ord;  1820,  n"'.   1 46  et  147  ;et  1826,  n"  g.  Si.-  Petersburg 
Zcilschrift;  i  825,  cab.  12";  et  1826  ,  supplem.  n".  8.) 

Le   lac    Sonwando   est    situe  dans  le  gouvernemcnt  ru  ssede 
\V  jbourg  ,  el  dans  la  paroisse  dc  Sakkola  ,  et  entoure  des  terres 


Geologic.  331 

ties  barons  Friedrichs;  il  a  pres  de  4o  verstes  de  long  ;  s;i  forme 
esl  celle  du  r  on  G  gcec.  Avantlannee  1818,  il  etait  sepaie  du 
lac  Ladoga,  par  uri  espace  d'une  verste  appele  Taipale  surlequel 
s'elevait  nne  colline'  sablonneiise ;  ses  caiix  sur.ibnndantes  s'e- 
coulaient  dans  la  rivi6re  de  Wiioxacjui  unit  le  lac  Saima  avecle 
Ladoga.  Le  i4  mai  181  8,  les  eaux  du  Souwando  ,  gontliies  par 
le  deg'el  et  par  les  tcmpetes,  se  preci|iiti'rent  sui'  la  digue  na- 
turclle  qui  les  sep'arait  du  Ladoga  ,  ruinerent  la  colline  de  sable, 
la  iircnt  ecrouler,  entrainerent  les  terres  d'alentour,  et  fu-cut 
disparaitre  a  jamais  la  barriere  qui  separait  les  deux  lacs.  Une 
chapelle   et   une  maison    de   paysan  fureat  engloutis  avec  les 
cbamps  et  les  pres.  Les  eaux  du  Ladoga    se  troublercnt   et   se 
couvrirent  de  debris.  Le  niveau  du  Souwando  baissade  laarclii- 
nes  et  demi;  sa  longueur  n'est  plus  que  de   i5  verstes  :  au  lieu 
de  fournir  des  eaux  a  la  Wuoxa  comme  auparavant,  il  se  jette 
actuellement,  ]iar  un  prol'ond  canal  el  jnir  cascades,  dans  le  La- 
doga. L'agriculture  prolite  deja   du  terrain  abandonne  par   le 
lac,  et  se  dedommage  de  la  perte  des  pecberies  autrefois  tres- 
lucratives.    Depuis  la   disparition    de   la  colline  et  la  reunion 
des  deux  lacs  ,  le  pa)  sage  s'est  agrandi  et  embelli.  Beauconp  de 
lacs  de  la  Finlande  ,  oil  il  yen  a  un  si  grand  nombre,  ont  pro- 
bablement  disparu  ou  diminue  par  des  catastropbes  semblables  a 
celle  qui  a  reduit  subitement  de  nos  jours  le  Souwando.  D — g. 

201.    Sua    LE    CISEMENT     REMAUQUA  CLE  DUNE  ARGILE  PRISMEE ,  daUS     Ic 

Basalte  du  Yogelsgebirge  ;  par  A.  Klipsteijj.  [Zcitsch.  filr  Mi- 
neral. ^  \xx\n  1826,  p.  496  ei  Isis,  1826.) 

A  Eltingbil'asen,  au  Vogclsgebirge ,  on  a  trouve  dans  le  ba- 
salte une  argile  blancbe  ou  rouge  ,  divisee  en  prisnies  de  2  lig. 
d'epaisseur.  L'auteur  suppose  que  cette  masse  est  enveloppee 
dans  le  basalte,  parce  qua  Licli  (a  i  b.  ^  d'Ettingbausen),  on  en 
voit  un  auias  seniblable  de  8  pieds  de  long  dans  le  basalte.  L'au- 
teur pense  que  le  Vogelsgebii-ge  a  ete  forme  sous  I'cau  qui 
s'elevait  encore  a  la  bauleur  du  gres  bigarre.  Les  forces  volca- 
niques  ont  agi  surtout  dans  la  direction  du  S.-O.  au  N.-E. ;  les 
basaltes  et  les  laves  ont  traverse  le  gres  bigarre  et  se  sont  re- 
pandus  sur  les  depots  tertiaires  que  l'auteur  appellc  impropre- 
nient  alluviaux.  II  pretend  appuyer  cette  opinion  sur  des  ba- 
saltes recouvrant  des  arciles  ,  des  sables  el  des  lignites  aMiinster 
et  a  Ettinghausen ;  mais  l'auteur  ne  couuail  pas  probablenient 


332  Geologie. 

tous  les  caraclt'res  alliiviaux  du  sol  tertiaire.  Lc  lignite  est  al- 
tere  pies  du  basalte,  comine  auMeissner,  et  I'argile  entre  le  ba 
salte  et  le  lignite  a  ete  impregnce  de  bitunic,  en  consequence 
de  Taction  de  hi  chaleur  sur  le  lignite  inferieur. 

202.  Notice  sur  la  uicoDVERTE  de  restes  de  Mastodonte;  par  Jer. 
Van  Rensselaer.  {Americ.  Journ.  of  Scieiic.  ;  vol.  XI,  IN.  2, 
oct.  1826,  p.  246.  ) 

On  a  trouve  unc  dent  de  Mastodonte  dansun  maiais  a  3  milies 
de  Poplar,  dans  la  region  tertiaire  de  New-Jersey.  L'auteur  se 
rendit  dans  ce  lieu,  et  y  deterra  plus  d'un  squelette  entier  de 
Mastodonte,  dont  il  enumere  les  os,  savoir  22  vertebres,i  i  co- 
tes, 2  bassins,  etc.Quelques  os  contcnaient  unpeude  pbosphate 
de  ffret  du  sulfate  de  chaux.  Le  squelette  etait  vertical  comme 
celui  du  Wabash,  et  ses  pieds  rcposaient  sur  un  lit  de  sable  et  de 
gravier  ;  sa  tote  elait  dirigee  au  sud  -  oucst.  Le  IMastodonte 
est  un  des  derniers  animaux  eteints.  Sous  le  sable ,  il  y  avail 
du  fer  limoneux,  une  terre  noire ,  de  I'argile  ,  des  altcrnats  de 
sable  et  de  terre  noire  ,  des  cailloiix  ,  olce  sont  des  depots  ter- 
tiaires  superieurs,  comme  ceux  de  la  cote  atlantique  des  Etats- 
Unis.  Ce  Mastodonte  apparticnt  a  I'espcce  gigantesque,  et  ses 
restes  sont  conserves  au  Musee  du  lycee  de  New-York, 

2o5.     NoBVELLEs   sciENTiFiQUES.    {Zcitsclw.  fiif  Mincralog .  ;  ]\\\n 
1826 ,  p.  53o.) 

M.  Puscli  communique  des  observations  sur  des  fossiles 
crayeux  observes  dans  des  lilons  siliceux  du  porpliyre  de 
Toplitz  en  Bolieme.  On  les  trouve  au  Aopfhubcl ,  ct  il  y  a  ob- 
serve le  Tercbrntulitei  hclveticiis  Scblol.,  oc topi icnta  Sow  ;  Pln- 
giostoma  spinosa,  Spntaiii^us  Coraiiguiiium  ,  Cidaritcs  vnriolnris 
Cuv.,  des  Pectiiiites  et  des  Planites.  A  Jurgony,  pres  Pialteu  en 
Boheme,  3L  Slolz  a  observe  du  fer  nalif  lie  ii  du  gres  ;  comme 
les  ])seudovolcans  de  Toplitz  prqduisent  du  fer  oxidule,  il  est 
possible  que  ce  fer  natif  en  derive  aussi.  M.  Hartmann  rend 
comj)te  de  I'ouvrage  sur  le  Ilartz  oriental  de  M.  Zinkcn  ;  il  con 
viciit  avcc  lui  que  lc  granite  du  llartz  est  une  roclio  anomale. 
L'ouvi-agc;  de  Ziiiken  est  divise  en  geologie  et  oi'yctognosic ,  et 
il  est  acconipagne  dune  carte. 

RL  llariniann  fait  paraitrc  par  cahier  de  10  feuillcs,  chez 
Brockhaus  ,  a  Leipzig ,  son  JVcerterbuch  der  Mineralogic. 


Geologie.  333 

M.  Hoffmann  ecrit  qu'il  a  examine  les  impressions  houilleres 
dlbbenbuhren  et  du  Piesberg,  dans  I'Osnabruck,  ct  qu'il  y  a 
reconnu  \e Neuroptcris  smilacifolia  St.,  Pcropteris  aqitilinn  Schl. 
Jleopteris  lonchitidis ,  i  Neiiropteris  qu'il  appelle  cUkcbcrgeiisis , 
figure  par  Sclieuchzer,  Tab.  X,  fig.  5  ;  des  fragmens  de  Sy- 
lyiigodendron  pulchellum ,  Lepidodcndron  aculeatum  ,  des  Cala- 
niites ,  Annulaires,  etc.  C'est  done  decidement  un  terrain 
houiller  ancien. 

204.  Notes  geologiques.   {Ibid.  ;  oc\.  1826,  p.  34o.) 

M.  Ilessel  a  trouve  de  I'byalite  dans  la  dolerite  de  Nordeck, 
pres  de  Marburg.  JM.  Merian  decrit  la  mollasse  qui  existe  sous 
les  marnes  alluviales  entre  Habsheim  et  Rixheim  ,  en  Alsace. 
II  coutieut  dec  concretions  argileuses  ,  des  feuilles  de  dico- 
tyledons et  du  far  hydrate.  Ce  gres  repose  sur  une  marne  grisc 
qui  contient,  dit-on  ,  du  lignite.  11  y  a  des  lits  de  gypse  dans  la 
marne,  et  ce  gypse  est  marneux  et  fibrcux.  Le  gres,  malgrc 
son  niveau  inferieur,  reconvriiait  cette  marne.  Sur  la  route  de 
Rixhcini  a  Breubacli ,  il  y  a  deux  carrieres  de  calcaire  d'eau 
douce  borizontal.  II  contient  des  fossiles  d'eau  douce  et  des 
silex  ,  et  il  est  convert  de  marne  fluviatile  contenant  des  con- 
cretions a  coquilles  teriestres.  Ce  calcaire  doil  passer  sous  les 
niarncs.  Toute  la  colline,  qui  s'etend  de  Ziemersheim  a  Muhl- 
hausen,parait  formeede  calcaire  d'eau  douce,  exploite  a  Briinn- 
stadt,  Rixheim  et  Ricdesheini.  A  Rixheim,  on  y  reconnait  des 
Planorbes,desLimnees,  desCyclostomesetdes  Cerithes;  ces  der- 
nieres  existent  aussi  a  Brunnstadt.  Dans  une  cavite  dece calcai- 
re, on  a  trouve  dans  I'argile  alluviale  des  os  d'animaux  terrestres 
( savoir  :  des  dents  de  Chevaux,  une  dent  de  Cerf ,  une  rao- 
laire  de  Tapir,  une  maclioire  superieure  de  Ilyene  ,  des  os  de 
Mammoulh  et  d'lJippopotanie  ou  d'un  Tapir).  Des  morceaux  de 
bois  et  des  cailloux  primitifs  accompagnent  ces  os  evidemment 
roules  etbrises.  M.  Hailmann  decrit,  d'apres  la  methode  deM. 
Mohsjles  cristallisalions  du  plonib  sulfate  et  carbonate  de  Tan- 
ne  au  Hartz;  ceplondi  est  dans  un  filon  avec  de  la  blende,  de  la 
galene,  du  fer  spathique  et  hydrate  :  d'autres  filons  ferriferes, 
a  Tanne  ,  contiennent  de  I'AUophane,  ct  d'autres  de  la  Mala- 
chite ,  de  la  pyrite  blanche  et  un  mineral  qui  pourrait  bien  eire 
de  la  Wavellite  ou  du  plomb-gemnie. 


334  Geologic. 

9.o5.  Notes  diverses.  (Ibid.;   nont  iS-jG,  p.   167,  ot  sept.) 

Le  i5  mars  1826  ,  il  est  lonibe   ties  aurolithes  dans  la  vallee 
tie  LiiTauo  ,  aprcs  la  detonation  d'un  meteore  lumincux. 

Lc  2C)  juillct  1825,  il  y  a  eu  un  ecroulcmenl  dans  la  com- 
mune de  Barbis,  district  do  Scharzfcls  ,  dans  la  Ilanovrc  ;  il  s'est 
forme  un  trou  profond ,  de  100  picds  dediametre.  iM  Erdmann 
dans  son  ouvrage  Ueitrcigc  ziirKcimtniss  dcs  Inncrn  vo'iJiusshind, 
decrit  le  lit  nurifere  de  Beresowka  :  I'or  y  est  mele  de  quartz,  et 
la  couche  a  4  toises  d'epaisseiir  et  rejiose  sur  un  schiste.  Un  lit 
semblable  se  trouve  sur  la  droite  du  Melkowka,  et  c'est  une 
alluvion  qui  s'etend  sur  la  cote  E.  de  I'Ural,  dans  I'immense 
plaine  de  Wercboturje  .  jusqu'au  fleuve  Ural,  sur  1000  werstcs 
du  N.  au  S.  Les  endroits  les  plus  riches  sent  INischni,  Tayils- 
koi,  Kusclitymskoi ,  Lenowka  et  Lugowka.  On  a  trouve  des  pc- 
pitespesanl  8  a  16  livrcs.  Le  platine  y  est  mele  et  presente  des 
traces  dun  prisme  a  6  pans.  Les  tourmalines  rouges  sent  rares 
a  Sarapulsk,  au  S.-O.  de  Mursinsk. 

Le  prof.  Steffens  ,  de  Breslau ,  prepare  une  desci-iption  geo- 
fjrapliique  et  geognostiejue  de  la  Korvege  ,  de  la  Suede  et  de  la 
Finlande.  Cetlc  compilation  sera  accompagnce  d'une  carte,  et 
sera  enrichie  de  notices  inedites.  Le  prof.  F.  Hoffmann,  de 
Hall,  afaitdepuis  1821  a  i8251e  releve  geologique  de  tout  le 
pays  enlrc  I'Elbe  etl'Ems,  et  meme  jusqu'a  Hentheini  et  la 
HoUande.  Cette  annee  il  va  rediger  son  travail,  et  il  piibliera 
une  carte  geologique  de  toute  la  Westphalic  et  des  petits 
pays  adjacens.  [Ilcrlha;  5^  annee,  fol.  9,  call.  2,  fcv.  1827  , 

p.  4'  et  45. ) 

206.    SociETE  noLLANDAKSE  DES  SCIENCES  A  Harlem.  Extrait  du  pro- 
gramme de  1827. 

Cette  Societe,  qui  a  tcnu  sa  74"-  seance  annuelle  le  19  niai 
dernier,  a  mis  la  question  suivante  au  concours  pour  1829  : 
Quelle  est  I'origine  des  blocs  de  rochcs  granitiques  et  aulres 
roches  primitives  de  differentes  dimensions,  que  Ton  trouve 
en  tnande  abondancc  disseminees  dans  les  plaines  et  dans  quel- 
ques  terrains  sablonneux  du  royaume  des  Pays-Bas  et  de  I'Al- 
lemagne  septentrionale?  Est-il  possible  de  s'assui'er  parune  com- 
paraison  exacte  de  ces  blocs  de  granite  et  des  terrains  sablon- 
neux avecles  parties  composantes  des  formations  g<5o!ogiques, 


Mineralogie.  335 

observees  en  place,  que  les  premiers  faisaient  auparavant  partie 
<1es<lerniercs,  et  comment  peut-on,  dans  le  cas  de  raflirmative  , 
rendre  raison  de  leur  transport  dans  nos  plaines  et  dans  celles 
de  I'Allemagne  septentrionale?  La  Societe  desire  qne  I'on  indi- 
qiie,  aulant  qu'il  sera  possible  ,  quels  sont  les  differens  en- 
droits  oii'ces  blocs  ont  ete  »ljserves,  et  de  quelle  maniere  lis 
se  trouvent  disperses  ;  que  Ton  decrive  exactement  leur  nature 
et  lenr  composition  mineralogiques ,  qu'on  la  compare  avec  les 
parties  integrantes  d'autres  formations  ,  et  qu'enfin  I'on  pese 
scrupuleusement  les  consequences 'qui  peuvent,  avec  plus  ou 
moins  de  probabilite ,  ctre  deduites  de  toutes  ces  observations. 
Le  prix  sera  une  medaille  d'or  de  la  valeur  de  i5o  florins 
deHollande,  plus  une  gratification  de  i5o  florins.  Les  repon- 
scs,  ccriles  lisiblement ,  en  bollandais  ,  en  francais  ,  en  anglais, 
en  allemand  ou  en  latin,  doivent  etre  adressees ,  franches  de 
port  et  dans  la  maniere  accoutumee,  a  M.  Van  Marum  ,  secre- 
taire perpetnel  de  la  Societe  ,  avant  le  i'^'.  juillet  1829. 


MINERALOGIE. 

207.    SUR   UNE    NOUVELLE  ESPECE   DE  SULFURE    DE   FER   qui    SO    fnrmC   aC- 

lueilement  au  Vesuve  ;  par  M.    K.  Covelli  ,  de  I'Acad.  roy , 
des  sciences  de]>~r.ples. 

Les  fumeroles  de  la  parol  intcrieure  et  orientale  du  cratere 
actuel,  forment,  en  ce  moment  ,  une  substance  d'un  noir  de 
fer  qui  s'incruste  siir  la  surface  des  scories  et  des  thermandites 
exposees  au  courant  des  vapeurs  cbaudes.  N'ayant  jamais  ob- 
serve cette  substance  parmi  les  produits  du  Yesuve  ,  j.e  me  suis 
empresse  de  I'examiner  sur  place  ,  avant  que  de  I'eisayer  au 
laboratoire. 

La  temperature  de  la  vapeur  qui  s'ecliappe  des  fumeroles  ou 
se  trouve  cette  substance  est  d'environ  85°  centigr.  Celtc  va- 
peur a  une  faible  odeur  d'ocufs  jiouris;  elle  rend  brun  le  pa- 
pier trempe  dans  I'acetate  de  plonib  ,  et  rougit  celui  de  tourne- 
sol.  Condensee  dans  I'appareil  dislillatoire  de  verre,  elle  est» 
limpide  et  iucolore  comme  do  I'eau  pure  ;  mais  le  nitrate  d'ar- 
gent  et  I'acetate  de  plomb  montreat  qu'cUe  ticnt  en  dissolu- 
tion une  faible  proportion  d'acide  muriatiquc  ct  d'liydrogene  ' 
sulfure. 


330  Mincralogic.  N».  207 

La  siibslance  noire  est  eii  forme  de  croiite  tres-mincc  ,  de 
Icpaisseuf  d'lui  cinquienie  <le  ligne  a  jieu  pros.  Observee  a  la 
loupe,  cetle  espcce  d'entluit  se  prescnte  coinme  iin  agregat  de 
tres-pctits  ciistaux ,  (ju'on  pounait  rapporter  a  dcs  prismes 
obliijucs  a  base  rboniboidalc ;  elle  est' superposec  immediate- 
ineut  a  la  croute  de  sulfate  de  cliaux,  impregnee  de  sulfate  de 
fer  et  de  muriate  de  fer ;  la  gangue  est  une  lave  en  decompo- 
sitii)n ,  ou  un  agregat  de  sable  ct  de  fragmens  de  scorics  , 
qu'on  nomme  ordiuairement  tlicrmandiles.  La  croute  de  la  sub- 
stance noire  est  tellement  mince  et  altacbee  de  telle  maniere 
aux  sels  quelle  enduit ,  qu'il  est  tres-diflicile  den  detacber  la 
phis  petite  |iarcelle  dans  I'etat  de  purete,  pour  la  soumettre  a 
I'exanien  convenable.  Voici  le  resultat  de  mes  lecbcrches  pra  - 
tiquees  sur  une  tres-petite  portion. 

Caractcrcs  physiques.  —  La  couleur  de  la  substance  est  le 
noir  de  fer  un  peu  luisant.  EUe  n'cst  pas  aitirable  a  I'aimant ; 
ellc  est  rayee  facilement  par  le  couleau  ,  et  sa  pesanteur  speci- 
fique  est  blen  plus  forte  que  celle  de  lean. 

Caractcres  obtcnus  par  la  voie  scclie.  ■ — La  substance  noire 
traitee  au  cbalunieau  ,  dans  un  tube  ouvert  aux  deux  extremi- 
tes,donne  une  odeur  forte  d'acide  sulfureux  ,  et  une  fumee 
cjui  dccolore  proniptetnent  le  papier  de  fcrnambouc;  la  scorie 
d'un  lirun  rougeatre  qui  se  forme  ,  traitee  snr  la  ])incette  de 
])latiiie  a  la  flatiune  interioure  de  la  lampe  ,  dcvicnt  aitirable  a 
I'ainiant. 

Caractcres  obtenus  par  In  vuie  Itumide.  —  Lean  ne  dissout 
pas  la  substance  noire  ;  mais  les  ))arceUes  de  cctte  substance 
sent  (lecomposees  par  I'eau  bouillantc,  en  tres-peu  de  temps, 
et  il  en  resulte  un  depot  dune  poussiere  jaune-rougeatro  ,  dont 
le  volume  est  plus  de  dix  fois  plus  grand  que  cehii  des  parcelles 
employees.  Cette  poussiere  se  dissout  couiplctcmcnt  dans  I'cau 
regale,  et  la  dissolution  ;  traitee  convenablcment ,  ne  montre 
que  la  presence  du  fer  et  de  I'acidc  sulfurique,  Les  acides  nitri- 
(juc  et  muriatique  n'attaquent  que  lentenient  les  parcelles  de  la 
substance  noire.  II  ne  s'cst  pas  dcgage  par  cette  reaction  une 
quantite  sensible  d'bydrogcne  sulfure  ,  car  je  n'ai  senti  au- 
cune  odeur  de  ce  gaz ;  ce  qui  jjcut  etre  attribue  a  la  quantite 
trop  petite  de  la  substance  soumise  a  I'experience.  Les  dissolu- 
tions de  ces  deux  acides  ont  confirme  ce  qui  avait  etc  annonce 
par  la  dissolution  de  I'cau  regale.  L'action  de  I'air  ct  de  riiu_ 


Mineralogie.  337 

iiiuiile  si'c  la  ubslance  on  question  est  telle  que  ,  dans  I  espace 
tl'iu)  mois  l\  pen  pi'es ,  lorsqu'on  la  garde  dans  un  lieuhumi- 
<le  ,  elle  passe  du  nviir  luisant  an  jaiine  hrunatre  terne,  et  enfin 
au  jauue  teneux.  Le  resiiltat  de  cette  decomposition  est  le  sul- 
fate de  fer  melange  dun  pen  de  soufre. 

Si  de  ces  essais  on  pent  conclure  que  la  substance  en  ques- 
tion est  un  sulfure  ferrugineux,  I'on  ne  peut  pas  en  inferer  a 
quelle  espece  de  sulfure  de  fer  elle  appartient.  Dans  I'impossi- 
bilite  de  reunir  une  quantite  suffisante  de  cette  matiere  a  I'etat 
de  purete,  pour  faire  une  analyse  rigoureuse ,  nous  avons  cher- 
clie  a  atteindre  le  meme  but  par  la  synthese.  Et  ce  qui  est  bien 
singulier ,  le  meme  volcan  qui  nous  donne  ce  sulfure  tout  for- 
me, ne  nous  cache  pas  le  precede  qu'il  emploie  dans  cette  ope- 
ration chimique. 

Nous  avons  observe  que  c'est  sur  les  laves  ,  sur  leg  scories 
e\  sur  les  thermandites  exposeesau  courant  d'bydrogene  sulfure 
que  se  forme  ce  sulfure  de  fer;  nous  avons  encore  vu  que  cet 
enduit  pyriteux  est  immediatement  attache  sur  le  sulfate  de 
chaux  impregne  de  muriate  et  de  sulfate  de  fer.  II  semble  au 
premier  apercu,  que  c'est  a  Taction  reciproque  de  ces  sels  et 
de  Thydrogene  sulfure  que  le  sulfure  en  question  doit  sa  nais- 
sance  ,  ce  qui  serait  coutraire  a  ce  que  nous  connaissons  relati- 
venient  a  cette  reaction.  Mais  lair  almuspherique  joue  a«ssi  un 
lole  important  dans  cette  operation  ;  car  les  sels  de  fer  sont 
d'abord  attaques  par  cet  air  huniide;  par  ce  moyen  il  se  forme 
du  peroxide  de  fer  que  Thydrogene  sulfure  decompose;  ^t  trans- 
forme  en  sulfure  de  fer  (i)  ;  mais  ce  sulfure  qui  vient  recou- 
vrir  les  sels  de  fer  empeche  Taction  ulterieure  de  Tair  sur  ces 
sels,  et  la  formation  de  ce  sulfure  est  arretee.  Voila  pourquoi 
on  ne  peut  ohtenir  que  des  croutcs  tr^s-minces  de  cette  sub- 
stance. 

.Fe  crois  que  cette  operation  chimifjue  du  Vesuve  s'opore  a 
une  temperature  bien  plus  elevee  que  celle  que  j'ai  remarquee 
dans  les  fumcroles  ,  et<lans  un  courant  plus  abondant  de  oaz 
hydrogene  sulfure  j  cardans   le  moment  ouj'ai  observe  cette 


(1)  Les  chiniistes  francais  vegardent  ce  compose  comnme  un  liydro- 
sulfate  de  for;  d'autrcs,  M.  Uerzoliiis  a  leur  tete,  le  regardent  comnie 
un  sulfure  du  meme  metal.  J'ai  adopte  cette  dcrniere  opinion. 

M.  'ToMF.    XI.  'j-jl' 


338  Mineralogie. 

localite  ,  ni  la  toiiipurauue  iii  l;i  force  tin  p,az  ne  semblaient  .13- 
sez  efficaces  pour  ameaer  ce  icsultat. 

Or  si  I'liytlrfigL'ne  sulfure,  par  sa  reaction  siir  le  peroxide  ile 
fer  ne  produit  qu'un  sulfure,  on  doit  considerer  ce  coniposd- 
coaime  un  tri  -sulfure  de  fer  ,  car  il  resulte  de  la  decomposition 
dun  oxide  qui  contient  trois  atomes  d'oxigene.Ce  resultat  ob- 
tenu  par  Ja  theorie  pent  tenir  lieu  d'analyse,  et  je  crois  qu'ii 
n'est  pas  necessaire  d'aulres  preuvespour  admettre  cetle  nou- 
velle  espece  raineralogique.  Toutefois  je  suis  pret  a  entrcpren- 
th-e  I'analyse  directe  de  ce  sulfure,  quand  le  Vosuve  m'en  aura 
donue  des  portions  que  Ton  puisse  porter  a  la  balance.  D'apres 
cela  il  n'est  pas  inutile  de  rappeler  ici  les  especes  connues  jus- 
qu'a  present  de  sulfures  de  fer,  pour  voir  quel  rang  doit  oc- 
cuper  notre  sulfure  dans  cette  serie. 

I.   Fer  sulfure  magnetique  jaune-brunatre.  FS-  melange  dc 
FS*  Berz.  ;  forme  primi'-ive;  prisme  hexaedre  regnlier. 

a    Fer  sulfure   noir  du  Vesuve.  FS^.  Le  prisme  rhoniboidal 

oblique  ? 

5.  Fer  sulfure  jaune.  FS^.  Le  cube. 

4.  Fer  sulfure  blanc.  FS^.  Le  prisme  rbomboidal  droit. 
10%.    Observations  sur  la   forme  cristalline  de  la  Gay-Lussite  ; 
nar  "W    Piullu>s.  (  Pbilosoph.  Magazine  ;  avril  1827,  p.  -203.) 

M  Pbillips  a  eu  entre  les  mains  un  crislal  regulier  de  celte 
substance,  dont  les  faces  etaient  trcs-eclatanles ,  et  il  en  a 
profiti'  pour  repeter  et  verifier  au  moyen  du  goniomelre  a  re- 
flexion ,  les  principales  mesures  que  M.  Cordier  avait  prises 
avec  le  goniometrc  ordinaire.  La  forme  primitive  adoptee  par 
M.  Cordier  estun  octaedre  irregulier,  auqucl  il  a  subslitue  un 
prisme  oblique.  La  mcsure  des  angles  et  I'observation  des  cli- 
vaf^es'ont  conduit  M.  Pbillips  a  un  autre  resultat.  Selon  Ini ,  la 
forme  primitive  est  reellement  un  prisme  oblique  rbomboidal, 
dont  les  bases  reposent  sur  Tangle  aigu  ,  et  qui  difft!re  de  ce - 
lui  de  M.  Cordier  par  la  position  de  ses  faces  el  la  mesure  de 
ses  angles.  Le  petit  angle  des  pans  est  de  08°  5o' ,  et  la  face 
terminale  fait  avec  les  faces  laterales  anterieures  un  angle  den- 
viron  96"  3o'.  Cette  face  terminale  remplace  I'arete  de  jonction 
des  pans  du  prisme  adopte  par  M.  Cordier.  L'incidence  mu- 
tuelle  de  ces  derniers  pans  ei.t  de  70°  3o' ;  celle  de  la  base  de 
ce    piisme   sur  la  incme  arete    dc  jonction  serait   de  /|f)"  55'. 


Mineralogie.  '  339 

M.  Pliillips  lerminc  sa  note  par  unc  description  de  la  Gay-Lus- 
site  ,  extraite  des  Blemoires  publies  par  !MI\I.  Boussingault  et 
Cordier.  G.   Del. 

aog.  Observation's  suR  la  mine  de  plomb  dc  Perriome.n  ,  en  Pen- 
sylvanie;  par  John  P.  WKTHEniLL.  [Journ.  de.  VAcad.  dcs 
Sc.  natur.  dc  Phdadelphie ;  t.  V,  n".  lo,  dec.  1826,  p.  5o5.) 

La  mine  de  ploinb  de  Perkiomen  est  situee  dans  le  comte  de 
Montgomery,  sur  la  baie  de  Perkiomen,  a  23  milles  N.-E.  de 
Philadelpliie.  Les  voches  de  ses  environs  se  rapportcnt  a  la 
formation  du  vieux  gres  rouge,  snivant  M.  Maclure,  et  a  celle 
du  second  gres  rouge,  ou  du  gres  Ligarre  ,  suivant  M.  Finch. 
Le  principal  mineral,  qui  est  la  galene  ,  renferme  ^5  pour  too 
de  plonib  ,  et  quelques  traces  d'argent.  Un  tres-grand  nombre 
d'autres  mineraux  lui  sont  associes  ;  entre  autres  les  carbonate, 
phosphate,  sulfate,  et  molybdate  de  plomb;  le  cuivre  natif, 
et  le  cuivre  oxidulti  ;  le  cuivre  pyriteux  et  les  carbonates  de 
cuivre  vert  et  bleu  ;  le  fer  hematite  et  le  for  micace  ;  les  sul- 
fure  et  carbonate  de  zinc  ;  le  cjuartz  et  le  sulfate  de  baryte,  et 
enfin  I'anthracite  ,  (juc  Ion  a  trouve  en  pelites  veines  dans  le 
gres. 

210.     LeTTRE     sun    LA    DECOUVERTE      ET     LA     SITUATION    GEOLOGIQUE    DE 

l'or  NATIF  DE  Vermont,  par  le  general  Field. 

J'ai  pris  des  reuseigneniens  touchant  lor  natif,  derniere- 
ment  decouvert  a  New-Fanes  ,  en  Vermont  :  en  voici  les 
resultats;  lor  fut  trouve  dans  un  grand  chemin  pres  de 
I'habilation  do  Samuel  Ingram,  par  I'un  de  ses  fils.  Get 
oravaitete,  sans  doute  ,  depose  en  cet  eiulroit  avcc  un  tas 
d'argile  ,  de  sable  et  de  gravier,  que  ,  quelques  jours 
auparavaut,  le  voyer  avait  fait  jeter  sur  la  route,  a  i'occasion 
de  la  reparation  d'un  pont  c[ui  avait  ete  endommage  par  des 
eaux  sauvagcs.  En  examinant  I'excavation  d'ou  lor  aura  ete  tire 
je  leconnus  que  le  sol  etait  alluvial,  et  il  parait  que  cet  or  y 
aura  ete  transporleet  depose  par  un  petit  ruisscau,  qui  descend 
dune  haute  colline.  Le  sol  consiste  en  unecouche  mince  d'ar- 
gile, de  sable,  de  gravier  et  de  pierres  usees  par  le  fiotteinent 
do  lean.  L'argilc    contieiil    une  graiide  quantit(3  dc  inicajaune 

■21. 


340  Mineralogie. 

qui,  parleffettle  son  lustre  l)rill.inl  ,  fait  illusion,  ct  qui,  s'il 
uiitait  attenliveinent  pxaniine  ,    jioiiiiail  elie  \n-\s  pour  An   I'm 

L'ecliantillon  del'or,  lorsqu'on  le  Irouva ,  clail  rovilu  d  iine 
incrustation  d'une  couleur  brunatre  que  Ton  enleva  prompte- 
inent  en  la  lavant.  Son  poids  etait  de  8  ^  onces,  et  sa  lorcn.- 
conique.  A  sa  base  adheraient  nombre  de  petils  cristaux  de 
roche  trausparens.  L'or  est  doux ,  ductile ,  flexible  et  mal- 
leable. Sagravite  specifique  est  de  16. 5.  II  a  le  lustre  metai- 
lique  de  lor  vierge.  Daprcs  les  diverscs  touches  auxquelles  il 
a  ete  soumis,  il  n'y  a  aucun  doute  (juant  a  I'identite  et  a  la 
purete  du  mineral. 

Le  sol,  dans  la  region  ou  lor  a  ete  trouve ,  est  argilace  , 
et  contienl  des  lits  dune  excellente  argile  a  potier.  Les  roches, 
en  place,  toutes  de  la  classe  primitive,  consistent  en  horn- 
blendes, amphibolitcs  schisteux,el  porphyre  vert,  qui  souvenl 
alteraent  avec  le  micascbiste.  Les  sulfates  de  fer  et  d'alnmine 
abondent  dans  le  micascbiste  de  cette  region.  On  les  trouve 
dans  I'etat  d'cfllorescence  a  la  surface  des  roches  ;  et  dans  les 
saisons  secbes ,  on  pourrait,  avec  pcu  de  peine,  recueillir  de 
frrandes  quantites  de  ccs  sels. 

"    p    «;    je  vous  envoie  avec  la  presenle  uu  ucbantillon  de 

lor.  II  a  ete  pris  de  la  surface  exterieure  du  bloc.  G'est  I'ecban- 
tillon  le  plus  beau  quil  m'a  ete  possible  de  me  procurer.  (II  » 
ete  depose  au  cabinet  du  college  dllarvard. }  [Boston  Journal; 
oct.  ,   nov.  ct  dec     182G,  p.  59-2.) 

•ill.  A:<ALYSE  DU  PvROcni.oRE,  par  M.  Wohlkr.  {Annul. dcr  Physil 
und  Chem.  ;  8'.    cabier,  i8?.6  ,   p.  4i7-  ) 

Ce  mineral  a  ete  decouvert  par  M  Tank  dans  la  syeniie  zir 
conienne  de  Fredrieksvarn,  en  Norvege;  on  la  trouve  aussi 
pres  du  petit  port  de  Laurvig.  II  est  ea  petits  grains,  tout  ai 
plus  gros  comme  un  pois,  empate  dans  du  feldspath  et  (piel 
quefois  dans  releolithe.  Sa  couleur  est  le  brun  rougeatre  ;  en 
masse,  il  est  opaque,  mais  ses  fragmens  minces  sont  trauspa- 
rens :  sa  cassure  est  conchoide  et  eclatante ;  sa  poussiere  est 
d'un  brun  clair.  II  raye  le  spatb-fluor  et  il  est  raye  par  le  feld- 
spatb.  D'apres  M.  G.  Rose,  il  cristallise  sous  la  forme  d"un 
octaedre  regulier,  et  sa  densile  est  de  /,,2o6  a  4, "2 16. 

Auchalumcau,   lorsqu'ou   le  cbaufle    sans  addition ,   il   de- 


Minera  logie .  3  4 1 

vient  (I'un  jannc  brun  clair  ;  de  la  vient  le  noin  de  pyiochlore 
qiieRI.  Borzelius  lui  a  dontie.  Avec  le  borax,  il  se  fond  en  un 
vene  transparent,  qui  est  dun  jaune  orange  au  feu  d'oxida- 
lion  ,  et  devient  souvent  blanc  et  opaque  en  se  refroidissant , 
et  qui  au  feu  de  reduction  est  d'un  rouge  fonce  tant  qu'il  est 
cbaud  ,  et  bleu  apres  qu'il  s'est  refroidi.  Avec  le  sel  dc 
phosphore  il  se  fond  facilement  avec  effervescence  :  au  feu 
d'oxidation  ,  la  perle  est  jaune  et  devient  dun  beau  bleu  par 
le  refroidissement ;  au  feu  de  reduction,  elle  est  dun  rouge 
fonce  tirant  sur  le  violet.  Avec  la  soude  sur  le  platine  le  pyro- 
cblore  donne  la  reaction  verte  du  manganese. 
Son  analyse  a  donne  : 

Acjde   titanique 0,62^5 

Chaux o,i285 

Protoxide  d'urane o,o5i8 

Oxide  de  cerium  (impur) 0,0680 

Protoxide  de  manganese o,oi'j5 

Oxide  de  fer 0,0216 

Oxide  d'etain 0,0061 

Magnesie traces 

Eau.     . 0,0420 

Acide  fluorique 

0,9700 

212,  De  l'Jskrine  ht  du  sable  ferrugineux  du  Cbeshire.  Lettre  du 
doct.  Traill,  de   Liverpool. 

«  Je  vons  envoie  de  I'iserine  et  du  sable  ferrugineux  dont 
j'ai  decouvert  une  veine  qui  traverse  le  canton  de  Wirral  , 
dans  le  Cbeshire  ,  depuis  les  rives  de  la  Mersey  jusqu'a  celles  de 
la  Dee.  Jen  trouvai ,  il  y  a  quelques  annees  ,  a  Seacourse 
vis-a-vis  de  Liverpool.  Ces  niatieres  etaient  detacbees  sur  le 
rivage ,  et  disseminees  a  travers  un  lit  de  pierre  sablonneuse  , 
sous  la  couche  epaisse  de  terre  grasse  qui  forme  le  sol  du 
(Jliesbirc,  en  cet  endroit.  Par  la  suite,  j'en  suivis  la  trace  I'es- 
jiace  dc  plusieiirs  milles  ,  le  long  des  bords  de  la  Mersey;  et 
ilorniercinonl ,  dans  une  courle  excursion  maritime  que  je  fis 
a  I'llot  dv  Kilberry  ,  j  ens  le  plaisir  dcu  relrnuver,  que  les 
caiix  dc  la  mci-  avaicnt  dctaclie  fb-   la   piciie  sablonneuse  qui 


342  Mineralogie. 

lorrae  cctle  tie  et  la  ])lus  grande  partic  de  la  chaine  de  monta- 
gnes  du  canlon  de  Wirrel.  Je  tiens  ce  niinoBal  pour  etie  la 
poussi^re  des  pierrcs  a  menle  des  geologues  anglais.  Sa  couche 
supeiieure  est  prcsque  une  farcilite ,  cq  ce  qu'elle  contient 
pliisieurs  nodules  de  quartz,  et  parfois  quelqucs  nodules  de 
feldspath  rougeatre.  Cetle  pierre  forme  la  chaine  du  Bidstoiii- 
liill  et  du  Yallescy.  A  Hilberry-Isle  ,  clle  git  immedialenicnt 
sous  le  sol,  qui  ,  en  cct  endroit ,  e-;t  rare,  et  sur  une  pierre 
k  sablon  rouge  beaucoup  plus  raolle  ,  qui  parait  avoir  de  I'i- 
dentite  avec  celle  sur  laqfielle  est  bati  Liverpool ,  et  qui  coupe 
les  veines  de  charbon  de  St. -Helens  et  de  Prescot,  a  lo  luilles 
a  Test  de  Liverpool,  ainsi  que  celles  de  IVeston  ,  ea  Wiriel, 
sur  les  bords  de  la  Dee  ,  vis-a-vis  de  Flint ,  et  les  parlies  du 
nieme  bassin  situees  sur  les  rives  galloises  de  la  Dee.  II  est  de 
fait  qu'a  Liverpool  la  couche  superieure  ,  qui  est  dure  ,  a  fourni 
des  meuies  de  moulin,etque  la  pierre  a  sablon  rouge  ou 
jaune,  qui  se  trouvc  en  dessous ,  est  tres-chargee  defer,  ne 
donne  que  des  niateriaux  peu  propres  a  la  batisse,  et  se  corrode 
proniptement  quand  elle  est  exposee  aux  inteniperies  de  I'air.* 
(  Edinb.  riav  pliilos.  Journ.  ■  4".  trim,   i  826,  p.  200.) 

2i3.   Analyse  DE  la  ZfNKENiTE  et  de  la  Jamesonite,   par   M.  IL 
Ros,E.  {Jiinal.   cler  P/ijs.  unci   Chcmic  ;   1826,  p.  99.) 

La  zinkcfiitc   a   ete  decrite    par    uioii    frcre  Gi:stave.    Jc  I'ai 
trouvce  composce  de  : 


Plomb.    .    . 

0,0184 

Snlfurc  de  ploiiib.  .    . 

0,5679 

Antimoine. 

0,4459 

Siilfuro    d'.Tntiuioino. 

o,Gioo 

Soufre.    .    . 

0,2254 

Cuivre.    .    . 

0,0043 

o,99'-i«  0.9779 

Sa  formule  est  PbS^-j-aSbS^  :  clle  est  melee  d'lUK'  pclilc 
quantite  de  sulfure  do  cuivre. 

L-A  jamcsonitc  contient  les  mcines  eleiiii'iis,  iiiais  dans  des 
proportions  difTerentes.  Trois  analyses  m'onl  doiine  : 


Mineralogie.  343 

La  i".  La   2'.  La  3'. 

Plomb 0,4075  —  0,5871    —  0,4075' 

Antimoii>e o,344o  —   0,2490   —  0,5547 

Soufre 0,22 1 5  —  o,2255  -r- 

Cuivre. 0,001 5  —   0,0019  —  0,0021 

Fei- 0,0025  —  0,0265  —  0,0296 

Plomb  avec  for  et  zinc.  o,  —  0,0074   — 

0,997^  0.997^ 

La  formule  de  I'espece  pure  est  5PbS2  -f-  4SbS^,  et  il  y  a 
melange  de  sulfure  de  cuivre  et  de  sulfure  defer. 

Dans  le  RotligiiUigevz,  le  sulfure  d'argent  reniplace  le  sul- 
fure de  plomb ,  et  la  quantite  de  soufre  des  deux  sulfurcs 
elementaires  est  egale ,  ce  qui  est  expriine  par  Li  formula 
3PbS2  +  2SbS^  D. 

2  i  4-   TopAzE  nu  Connecticut.  {American  Journal  of  Science  ;  vol. 
XI,  no.   I  ,  juin   1826,  p.  192.) 

On  a  creuse  un  filon  de  2  pieds  de  profondcur,  et  on  a  trouvii 
bcaucoup  de  topazes  qui  ont  7V  <t-  ^  -j  pouces,  dans  une  roche 
coniposee  dequartzetde  mica  ;  ellessont  jaunes  ou  rougealres. 
L'auteur  n'a  pas  pu  voir  dans  ces  topazes  tons  les  pbenoinenes 
optiques  que  M.  Hrewster  altribue  a  c&  mineral  dans  son  me- 
moire  sur  la  distribution  de  la  inatiere  coloranteet  sur  la  struc- 
ture et  les  proprietes  optiques  de  la  topaze  dii  I'resil. 

2i5,  Note  SUR  LE  GisEMENT  DES  Ghenats  ET  DK  I,' .^.NALCf ME ,  daus 
les  laves  des  volcans  eteints  du  departement  de  I'llerault, 
parM.  Marcel  de  Skrkes.  [Bullet,  clc  la  Soc.  I'kiloniat.  ;  sept. 
1  826  ,  p.   1 56.) 

M.  Marcel  de  Scrres  a  conclu  de  se.s  observations,  que  les 
formations  volcaniques  du  sud  de  la  France  preseutcnt  des 
grenats  et  des  analcimes ,  conime  cclles  des  environs  de  Lis- 
bonnc  et  de  plusieurs  parties  de  I'ltalie  ;  mais  que  cos  especes 
minerales  ne  se  montrent  dans  ces  terrains  pyrogenes  ,  que 
fl'une  maiiicrc  advontivc  ,  coinnie  les  spinellcs  pleonastes  qu'il 
y  avait  deja  signalees.  On  ne  les  y  Irouvo  que.  par  suite  des  sou- 
levcmcns  produits  par  les  eruptions  volcaniques ,  dans  les 
masses  inferieures  do  granite  ,  qu'cllcs  out   brisces  et  i)orlues 


344  AJineni/ogie. 

a  I'exterieur.  11  en  est  de  nieme  du  feklspath  ,  du  mica  ,  do  I» 
chaux  phos()Iiatee  ,  du  zinc ,  du  fer  snifurc  et  de  plusiems 
autres  niineraux  dissemincs  dans  les  laves  du  ci-devant  Lan- 
guedoc. 

216.    Note  sur  quclques  ^tlNERAux  observes  en  Asik.  [Ibid.  ;  nov. 
1826,  p.   160. ) 

Cettc  note  renferme  quelques  details  sur  \c  i:;ypse  de  I'Hi- 
malaya  ,  dont  nous  avons  deja  parle  dans  ce  Bulielin  (  voy.  le 
Jfu/L  de  mars  iSay)  ;  sur  le  fer  de  I'Himalaya  ,  que  Ion  trouve 
dissemine  tres-abondamment  sous  la  forme  de  sable  magne- 
tique  dansun  schiste  micace ;  sur  les  mines  de  plomb  des  can- 
tons do  Borela  et  Maivor  ;  sur  cclles  detain  de  Johor,  dans  la 
presqu'ile  de  Malacca  ,  et  sur  le  mineral  d'antimoine  de  Borneo. 

217.    LoCALITES    DE    iMlNERAUX. 

A  Bellows-Tails,  Vermont,  il  y  a  de  la  Fibrolite  et  non  pas  de 
la  Finite  ou  Rubellite,  et  dans  le  granite  a  Prehnite  de  la  mcme 
localite,  il  y  a  du  feldspalh  rouge  qui  a  elc  pris  pour  la  Rubel- 
lite. (ytmcric.  Journ.  oJ'Scienc.  ,  de  Silliman  ;  vol.  XI,  n".  2, 
oct.   1826,  p.  5840 

Une  belle  collection  demineraux  etrangers  et  americains  est 
a  vcndre.  {Ibid.,  p.  585  ) 

•2 1  8.    iMi.viiRAux  desPats-Bas;  par  M.  SciruLL,  avocat.  [Bijdragen 
tot  de  natuurkund.   JVelensch.  ;  Vol.  II,  cah.  le'.  ,  p.  5i.) 

Sous  ce  titre ,  I'auteur  so  borne  a  signaler  quelques  niine- 
raux remarquables,  savoir  : 

i".  La  bnryte  .iiilfatec  cnncretionnce  fibreusc  de  Chaud-Fon- 
tainc  aupri's  de  Liege.  On  la  tronve  dans  le  schiste  ardoise. 
L'autcur  doute  que  ccllc  de  Bavirre  et  de  lAmerique  septcn- 
trionale  soil  plus  belle. 

■}.".  La  diallnt^c  mclalloide  (en  liollandais  Olrc  //c/)  d'Othe 
aux  environs  de  Spa.  Son  aspect  est  tcllcment  mctalliqne  ,  que 
les  premiers  inventeurs  crurent  avoir  decouvert  un  nouveau 
metal.  M.  Vanquelin  a  qui  on  avait  remis  des  echantillons,  n'y 
rcconnut  qu'une  diallage  nietalloide ;  toutefois  il  parait  que 
celle  d'Olfre  presente  assez  <\(i  particularitts  pour  meviter  d'r.lic 
considerce  comme  une  variele. 

5".    Qiiarl:  hyaliri  primilif.  Crislaux  de  forme  ibomboidalr  '-^ 


Botanique.  345 

angles  obtus ,  qu'on  troiive  dans  line  espece  cie  doloniie  aiipres 
de  Theux. 

4°.  Marbre  noir  de  Theux.  On  connaissait  les  maibres  noirs 
de  Liege,  Namur  et  Dinant ;  niais  depuis  cjiie  Ion  a  lepris  lex- 
jiloitation  des  carrieres  de  Theux  ,  on  a  deeouvert  iin  niaibre 
infininient  phis  noir.  Elantpolies,  les  plaques  de  ce  marbre 
peiivent  servii-  de  miroir. 

5".  Jsbcste  trcssc'e  d'Otfre  aupres  de  Spa  ,  Ires  beau  mineral, 
entierement  blanc,  a  lils  entrelaces  ou  a  tresses. 

L'auteur  terniine  par  nne  conjecture;  puisqu'on  a  trouvc 
des  hyacinfhes  dans  des  localites  analogues  en  Auvergne  ,  en 
Boheme,  en  Espagne  ,  a  Ceylan  et  sur  les  bords  du  Rhin,  on 
en  trouvera  probablement  aussi  dans  la  partie  des  Pays-  Bas  ar- 
rosee  par  le  Rhin  ,  la  Mense  et  la  Moselle.  Personne  ne  doute 
plus,  selon  l'auteur  ,  de  I'etat  volcanise  de  I'Yssel.  D. 

■2  19.  Avis. — Le  chev.  Giuseppe  de  Cristofori,  de  Milan  ,  offre 
gratis  aux  Musees  publics,  et  aux  mineralogistes  de  quelque 
nation  qu'ils  soient ,  en  echange  d'autrcs  mineraux  dont  il  desire 
avoir  au  prealable  le  catalogue  ,  les  principaux  mineraux  eti-oches 
de  la  riaute- Italic,  comme  cOrindbns  ,  mussites  ,  diopsides  , 
cobalts,  etc.  du  Piiimont;  strontiane  snifatee ,  mesotypes , 
aualcimes  ,  gmelinites  ,  arragonites  ,  zircons  ,  spinelles  ,  re- 
tizites,  etc.  du  Yicentin  ;  chaux  fluatee  siiicifere ,  grenats , 
iddcrases,  etc.  de  la  province  de  Bergame ;  la  serie  des  roches 
et  mineraux  des  monts  Euganeens  ,  et  les  substances  volcani- 
ques  de  la  province  de  Come,  etc.  ,  etc.  — Milan,  le  i"^.  mai 
18 /y  ;  signe  Gius.  de  Cristofori,  rue  Uel  Durino  ,  n".  4^8. 


BOTANIQUE. 

2'20.     M0i\OGRAPUIE     DKS      ORCniDEES      DK      1,  ilK      SakNT-M AUKICE  ;      par 

M.  A.UiciiARD.  (Lu  a  r Acad.  roy.  des  scienc,  le  16  avr.  1  Sj^.; 
Cclte  monographic  fait  partie  de  la  Qore  de  cctte  ile,  que 
M.  Richard  se  propose  de  publier.  II  est  remarquable  que  la 
(lore  de  Saint-Maurice  n'ait  aucun  rapport  bieu  sail'ant  avec  l,i 
llore  du  Caj) ,  et  qu'elle  se  rapproche  de  fort  pres  de  la  flore 
des  Indes.  Cette  anomalie  disparak  quand  on  pcnse  que  les 
(lores  ne  sont  pas  en  ralson  du  continent,  mais  en  raison  des 
parailclcs ;    il    ncsl    done   pas  plus   (•lonnaiit   que    lilo    Saint- 


346  Botanique. 

Maurice  nc  losscilc  aiicunc  dcs  orchidui's  duCap  ,  qu'il  ne  Test 
que  la  cote  septeiitrionale  de  I'Afriquc  ,  differe  sous  tant  do 
rapports  de  la  flore  de  la  cote  australe  du  meme  continent. 
L'auteur  s'oicu|)ant  de  la  structure  dc  la  fieur  des  orchidees, 
et  s'appuyaut  sur  deux  ou  trois  monstruosites ,  pense  que  I'or- 
ganisatiou  normale  des  orchidees  consiste  en  une  corolle  a  6 
divisions,  dont  5  externes  et  3  internes,  et  a  6  ctamines,  dont. 
5  avorlent  en  general. 

•2i\.  Uesckizionk  de'  Zaffkbam  riALiAM.  —  Doscriplion  des  Sa- 
ltans d'ltalie  ;  par  le  D'.  Aiiloine  Hehtolom  ,  prol'esseur  de 
botanique  a  I'universite  de  Bologne.  Exlrait  dune  letlre  a 
i\l.  Gay,  de  Paris.  [Nuov.  Colle-..  di  Opiisc.  scicnl.  ;  i  8uG  , 
p.  1^5 — i5i.) 

■J?-2.    MeMORIA    SULLE   specie   E   VARIETA   Dl  CroCHI   BELLA    FlORA    NAPO- 

j  ii-Ai^A.  —  Memoire  sur  les  especes  et  varietes  de  Crocus  qui 
croisseut  dans  le  royaunie  de  Naples;  par  M.  le  Dr.  Michel 
Tenore  ,  profcsseur  de  botanique  a  I'universite  de  Waplcs. 
Broch.  in-4.  de  19  p.  avec  4  pi-  color.  Naples,  i8-i6;  iuipr. 
de  Marotta  et  Vanspandoch. 

Lorsqu'il  y  a  dix  ans,  je  commenrai   a  moccuper  serieusc- 
ment  du  genre  Crocus  ,  avec   le  projet  d'en  tracer  la  nionogra- 
phie,  je  ne  tardai  pas  a  m'apercevoir  que  ce  travail,  quoique 
circouscrit  dans  d'clroites  liniites,  etait  herisse  de  difficultes. 
M.  Decandolle  ,    dans  les   Liliacees   de    Redoute  ,   et  Gawler , 
dans  le  Botanical  Magazine ,  avaient  puissaniment  contribue  a 
tirer  ce  pcnre  de  son   obscurite;  ils   avaient  retaldi   plusieurs 
especes   mentionnees  par  Clusius  ,  Parkinson  ,  etc.,  et  indique 
quelques   bons  caracteres  propres  a  les  distinguer.  Ilaworth  , 
en  Angleterre.,    et  Goldbach  ,   eu   Ilussie  ,    venaient  aussi  de 
publier,  sur.le  meme  genre  ,  des  essais  nionographiques  fort 
interessans.  Mais  que  de  choseg  restaient  a  faire  !  Les  auteurs 
que  je  viens  de  nonimer  navaient  guere  observe  que  les  espe- 
ces cullivees,  dont  la  patrie  etait,  en  general,  tres-douteu-,e,  oh 
toul-a-fait  inconnue,  et  qui  d'ailleurs  pouvaient  avoir  ete  sen- 
sibleinent  alterecs  par  suite  dune  jonguc  domesticite.  D'autres 
especes,  en  nonibre  au  inoins  egal,  elaient  dispersees  sur  toute 
la   surface  de   I'Europc   meridionale  ,   tantot  conlondues   dans 
les  florcs   locales,   sous  un  soul  et  mcnic  noni  ,  lanlot  rappor- 


Botauiqnc.  347 

tees,  presqne  an  liasaid  ,  a  I'unc  ou  liiulre  des  cspeces  nou- 
vellement  elablies,  et  nulla  part  decrites  avec  ce  soiii  qui  sou- 
vonl  dispense  le  botaniste  de  cabinet  de  recourir  aux  oiigi- 
iiaux.  De  la  une  grandc  lacune  dans  I'liistoire  du  genre,  nne 
confusion  inextricable  dans  la  synonymic,  une  incertitude 
toujours  croissante  sur  les  especes.  Non-seulement  leur  dis- 
tribution geofjraphique  etait  completement  ignoree  ;  niais  on 
n'avait  pas  menie  d'idees  fixes  sur  Ics  caracteres  qui  pouvaient 
servir  a  les  distinguer  les  unes  des  aiitres. 

Pour  debrouiller  ce  cliaos  ,  il  ne  sullisait  pas  de  niettre  en 
ceuvre  les  noinbreux  niatc-riaux  que  renferment  les  lierbiers  de 
Paris  Une  longue  babitude  de  la  nature  vivante  peut  biea 
donner  ce  tact  au  moyen  duquel  on  reconnait,  dans  un  echan- 
tillon  dessecbc  et  decoiore  ,  la  plante  qu'on  a  etudiee  sur  Ic 
Irais.  Mais  s'agit-il  d'especes  inconnues  ou  litigieuses  :  si  on  ne 
les  examine  qu  a  I'etat  sec  ,  les  ideesque  Ton  s'en  forniera  man- 
queront  necessairement  de  justesse.  Cela  est  surtout  vrai  des 
plantes  a  tissu  delicat,  comme  les  Liliacees  ,  les  Iridees ,  etc. 
En  perdant  leur  relief,  leurs  couleurs,  elles  perdent  ordinai- 
rement  tout  ce  qui  pouvait  eveilier  I'attention  sur  leurs  vc-ri- 
tabies  caracteres.  11  est  d'ailleurs  impossible  de  bien  connaitre 
uiie  plante  qu'on  n'a  pas  suivie  dans  toutes  les  pbases  de  son 
existence  ,  et  il  ne  me  souvient  pas  d'avoir  vu ,  dans  les  her- 
biers  de  Paris,  nn  seul  ecbautillon  de  Crocus  qui  fiU  a  I'ctat 
de  fructification.  Enfin,  toute  question  relative  a  la  vraie  struc- 
ture dune  plante,  exige  de  nombreuses  analyses,  et  il  est  rare 
que  les  herbiers  permcttent  ce  genre  de  recberches. 

f.es  moyensque  j'avais  sous  la  main  se  Irouvant  ainsi  reduitr 
a  une  utilite  secondairc,  je  lesolus  do  renionler  aux  sour,ccs. 
Le  depouillement  d'cnviron  cent  cinquante  oavrages  ,  dissemi- 
nes  dans  les  biiiliotbeques  de  Paris,  m'apprit  bientot  ^uelles 
etaient  les  lncaliles  oii  les  especes  de  Crocus,  mentionnees  par 
les  auteurs  ,  avaient  ete  observees.  J'en  dressai  le  tableau,  di- 
vise  par  contrees,  et  partout  ou  il  y  avait  un  secours  eclaire  a 
attendre,  mes  leltres  allerent  le  cbercber.  C'est  ainsi  que  je 
suis  parvenu  a  reunir  dans  le  jardin  du  Luxembourg  la  pres(pie 
totalite  des  especes  connues ,  sans  compter  un  grand  nonibre 
de  varietes. 

En  Italic,  je  m'adrcssai  succcssivemcul  a  tons  les  botanisles 
que  jc  savais  residcr  dans  cetle  peninsule.  La  plii|)art  salislircnt 


348  Bntanique.         N".  221  —  222. 

a  mcs  piiores  ;ivcc  uii  eiii[)ressLMiu>iit  qui  excite  encore  toule 
nia  reconnaissance  ,  et  ils  ni'envoyi'i-ent  tout  ce  dont  ils  pou- 
vaient  disposei-,  soit  en  hulbcs,  soit  en  echantillons  desscclies. 
Je  diois  a  M.  Gnssone  les  especes  de  la  Sicile  et  dn  royaunic  dc 
IVaples,  ii  M.  Mauri  celles  de  la  campagne  de  Rome,  ii  iM.  Jan 
celles  de  Parme,  a  MM.  Jan,  Berini ,  Hruniati  et  '/.ampieri  celles 
du  Frioul,  a  M.  Moretti  celles  de  la  Lombardie,  du  Yicentin 
et  de  plusieurs  aulres  parties  de  I'ltalie  superieuie,  a  M.  Balbis 
celles  de  1^  Sardaigne,  et  a  M.  Risso  celles  de  Nice. 

MM.  Bertoloni  et  Tenore  (ii-ent  plu^  que  dc  n»e  fournir  des 
niateiiaux.  Pour  mieux  resoudre  les  questions  que  ma  cones- 
pondance  a\ai("nl  soulevees  ,  ils  entreprirent  d'etudiei-  diVec- 
tement,  cliacun  de  son  cote,  les  especes  d'ltalie  qu'ils  avaient 
pu  se  procurer.  Le  resultat  de  leurs  observations  est  consigne 
dans  les  deux  niemoires  que  j'annonce. 

Le  premier  porte  la  date  du  10  juillet  i  8a6  ,  et  m'est  parve- 
nu ,  avec  une  loUre  de  lauteur,  du  12  aout  ,  nieme  annee. 

M  Bertoloni  embrasse ,  dans  ce  memoire  ,  tons  les  Crocus 
d'ltalie,  et  il  en  decrit  neuf  especes  ,  dont  six  printanieres  et 
trflis  d'automne.  Peu  ou  point  de  synonymrs  eniprunles  aux 
anciens  auteurs.  Les  caracteres  employes  sont,  en  general, 
ceux  dont  on  s'est  servi  jusqu'a  ce  jour.  Un  seul  caractere, 
tout-a-fait  neuf, est  celui  que  M.  Bertoloni  tire  du  scape  qui  est 
tantot  cnveloppe  dune  gaine ,  tantot  parfaitement  nu.  Les 
autres  ne  sont  pas  tnus  egalement  solides,  et  plusieurs  sont 
tellement  variables  que  j'ai  cru  devoir  les  exclure  entierement 
de  nion  travail.  Ue  ce  nonibre  sont  les  feuilles  ,  considerecs 
dans  leur  largeur  plus  ou  moins  grande  ;  la  spathc  ,  scion 
qa'elle  est  aigue  ou  obtuse  ,  ou  acuminee  ;  la  longueur  rela- 
tive des  elainines  et  des  stigniates  ,  et  des  antlieres  comparecs 
aux  iil.imiMis;enliu  la  diviion  plus  ou  moins  prol'ondc  du  style 
en  trois  sligmales. 

,.  c.  KH'.rims.  All.  — il  se  trouvc  non-seulcment  dans  toule 
I'ltalie  s.'pericure  ,  sur  les  Alpes  et  a  leur  pied  ,  mais  encore 
sur  plusieurs  points  de  lApenuin  ,  depuis  la  Ligurie  orientale 
jusque  dans  la  Calabre  cilerieure.  — Tons  les  synonymes  sont 
exacts,  a  I'exception  du  C.  Impcrali  de  Ten.  qui  appartient  au 
C.  suavcolens.  Lauteur  ne  distingue  point  de  varieles.  11  ne 
fait  aucune  mention  des  polls  longs  tt  nombicux  qui  lapissent 


Botanifjue.  349 

la  gorge  de  la  roi-ollo  ,  cl  <[ui  siiftiraient  pour  ilislingntM-  le  C. 
vermis  de  toutes  les  aiitres  especes  printaiiieros. 

•2.  C.  albiflorus.  Kit. —  II  n'existe,  en  Italic,  qu  aux  environs 
<le  Trieste,  ou  il  a  ete  observe,  pour  la  premiere  fois,  par  nlM. 
lloppe  et  Hornscliuch.  M.  Hertoloni  ne  I'a  vn  rju'a  I'elat  sec  , 
et  il  n'ose  ])i)int  aflirnier  qu'il  mcrite  d'etre  distingue  de  I'es- 
pece  precedente.  Je  ne  puis  qu'applandir  a  cette  )-eserve  ,  car 
j'ai  recu  le  C.  ,nlbiJlorus  de  Trieste  ,  je  le  cullive  depuis  six  ans, 
et  je  me  suis  assure  qu  il  ne  devait  pas  meme  etre  considere 
comnie  une  variete  du  C.  verniis.  C'est  uiie  sim))le  variation  de 
couleur,  semhlable  a  celles  que  presenlent  beaucoup  d'autres 
Crocus. 

5.  C.  suai'eolr/is.  Bert.  —  M.  Bertolnni  doci-it  sous  ce  nom, 
comme  espece  nouvclle  ,  le  C  vermis  a.  de  JSebast.  et  Maur.,  tel 
qu'il  croit  a  la  valle  deli  Inferno  pres  de  Piome  ,  a  Teiracina  et 
a  Itri.  II  le  distingue  des  deux  precedens  ,  principalement  par 
son  perigone  a  gorge  jaune  et  a  segniens  exterieurs  marques  de 
trois  stries  violettes  siir  le  dos.  Ces  caracteres  indiquent,  en 
effet  ,  line  difference  specifique,  car  le  C.  vernus  n'a  jamais  de 
veritables  stries  ,  an  moins  a  I'etat  sauvage,  et  c'est  une  des 
especes  ou  la  gorge,  tantot  blanclie,  tantot  lilas,  ne  passe  ja- 
mais au  jaune.  Rcste  a  savoir  si,  parmi  les  especes  ancienne- 
ment  etablies  ,  il  n'en  est  pas  quelqu'une  qui  fasse  r.aUre  un 
doute  tres-fonde  sur  la  legitimite  de  la  nouvelle  especc  ;  j  exa- 
minerai  cette  question  a  I'article  du  C.  minimus ,  et  en  rerKlani; 
compte  dii  memoire  de  M.  Tenore.  Au  reslc ,  c'est  a  (ort  que? 
M.  Rertoloni  altribue  a  son  C.  sunvolens, ,  ainsi  qu'a  toutes  les 
aulres  especes  de  printemps  comprises  dans  sa  monograpliie , 
des  I'euilles  naissant  en  meme  temps  que  les  fleurs  [folia  sjn- 
anl/i'n).  Ce  caractere  n'appartient  qu'au  C.  veriius ;  dans  toutes 
les  autres  especes  de  printemps  enumerees  par  I'auleur,  les 
feuilles  devancent  les  fleurs  dune,  deux  ou  plusicurs  seniaines, 
ainsi  que  je  I'ai  appris  en  cullivant  ces  especes.  Je  dois  faii-e  re- 
marquer  aussi  ,  qu'en  decrivant  la  gorge  du  C.  sunveolens 
eomme  glaiululeuse  ,  I'auteur  a  donne  lieu  a  une  equivoque- 
f|u'il  fallait  eviter.  On  pouvait  croire  ,  et  on  a  cru ,  en  effet, 
qu'il  s'agissail  de  glandes  allongees  et  capillaires,  semblables- 
aux  poils  qui  tapissenl  la  gorge  du  6'.  vernus  ,  glandes  qui  n'exi- 
stent  ni  dans  le  C.  suaveo/e/is ,  ni  dans  le  C.  biforiis  ,  autre  es- 
pecc  a  laquelle  M.  Tenore  attrihnc    le    meme   cai'actere.    Saus- 


350  Botanique.  N"'.  221—222. 

(loute,  M.  Bertoloni  aura  nientionne  sous  Ic  nom  de  glandes  , 
les  papilles  que  preseulc  la  gorge  des  C.  siiai'en/ens  et  bi/Iorus, 
vues  a  une  forte  loupe;  mais  conune  on  les  retronve  dans  toul.es 
les  especes,  y  comprises  celles  ii  gorge  poilue  ,  il  cut  mieux  va- 
in n'cn  pas  parlor, 

4.  C.  biflorus.  Slill.  —  Cest  lespece  la  pins  repandue  en 
Italie  ;  elle  se  trouve  a  Milan,  Verone,  Mantoue,  Parme  ,  Bo- 
logne,  Pise,  Rome,  Terracine,  Naples,  etc.  ,  tonjours  dans 
les  plaines,  jamais  sur  les  montagnes.  L'auteur  reunit,  avec 
toute  raison  ,  le  C.  bijlorns  dcs  Anglais  ,  le  C.  pusillus  de  Te- 
nore  ,  et  le  C.  lineatiis  de  Jan  ;  mais  il  parait  ignorer  que  ces 
trois  plantes  constituent  autant  de  varietes  qui,  dans  un  ou- 
vragc  special  ,  doivent  necessairement  etre  distinguees.  Parmi 
les  autres  synonymes  rapportes,  celni  de  Moretti  est  seul  liors 
dc  place.  La  description  de  Moretti ,  que  j'ai  sous  les  yeux  ,  ne 
pent  appartenir  qu'au  C.  vernus.  11  en  est  de  nierae  des  echan- 
tillons  que  M.  Moretti  m'^  euvoyes.  II  est  neanmoins  .certain 
que  le  C.  biflorus  croit  spontanoment  a  Aquileia  ,  une  des  lo- 
calites  ou  M.  Moretti  indiqnait  son  C.  vpviius.  Quoi  qu'il  en 
soit,  le  C.  biflorus  difteie  de  toutes  les  autres  especes  printa- 
nieres  ici  decrites ,  par  ses  tiiniques  radicales  non  relevecs  de 
nervures,  et  dont  le  tissu  cellulaire  ne  se  decompose  point, 
dans  I'etat  de  vetuste  ,  de  maniere  a  isoler  les  lihres  qui  le  tra- 
versent.  Ce  tissu,  parfaitement  lisse  et  continu,  est  une  veri- 
table membrane  qui  ne  se  ronipt  que  par  decliirement. 

5.  C.  minimus.  Dec.  —  Espece  de  Corse  ,  tres-peu  connue, 
decrite  d'abord  par  M.  Decandolic  dans  les  Liliacces  de  l\e- 
doute,  puis  reproduite  ,  sur  la  foi  de  cet  autcur,  dans  tons  les 
Species  publies  depuis.  D'apres  les  echantillons  desseclies  qu'il 
a  eus  a  sa  disposition  ,  et  qu'il  a  bien  vnulu  me  communiquer  , 
M.  Bertoloni  atlribuc  une  double  spatlie  a  cctteplante,  et  , 
pour  cette  raison  ,  il  la  croit  plus  voisine  du  C.  biflorus  que  dn 
C.  suaveohns.  Mais  un  grand  nombre  d'ecbantillons  examines, 
tant  sur  le  frais  que  sur  le  sec  ,  m'ont  appris  que  la  spatlie  y 
etait  plus  souvent  simple  que  double ,  et ,  ce  caractire  ccarle  , 
je  n'ea  ai  trouve  aucun  qui  put  la  faire  distinguer  du  C.  suaveo- 
lens ,  autrement  qu'a  titre  de  variete. 

6.  C.  variegnlus.  Hopp.  et  Hornsch.  — Espece  tres-distincte 
des  precedentcs  ,  surtout  .par  ses  tuniques  radicales  rele- 
vees   de  grosses  ner\iircs  ,  f'requemmcnt    anastomosecs   et  for- 


Botanique.  351 

mant ,  par  la  decomposition  du  tissu  cellulaire  ,  uu  rescau  tfes- 
marque. —  Croit  dans  leFrioul,  ou  elle  a  ete  observee,  pour  la 
premiere  fois,  par  MM.  Hoppe  et  Hornschucli. 

7.  C.  satii'us.  Lob.  —  Cette  esp^ce  est  cultivee  depuis  les 
temps  les  plus  recules  pour  1' usage  de  ses  stigmates  dans  les  arts 
et  la  niedecine.  On  ignorait  sn  patiie  ,  lorsque  sir  i.-lL.  Smith 
lacomprit,  en  ,8^'j,  dans  Ic  Prodr  Fl.  Grrer.,  an  nombre  des 
plantes  que  Sibthorj)  avail  recneillies  dans  les  basses  montagnes 
del'Attiqiie.  Depuis  cette  epoque  deja  cloignee,  personne  n'avait 
observe  le  C.  salivas  a  I'etat  sauvage.  M.  Bertoloni  ajoute  done 
un  fait  curieux  a  son  liistoire  en  annoucant  qn'il  croit  s|)onta- 
nement,  en  grande  abondance  ,  aux  environs  d'Ascoli  ,  dans  la 
Marche  d'Aucone.  II  n'est  guere  possible  de  mettre  en  doute 
la  verite  de  cette  assertion  ,  jiuisque  M.  Bertuloni  decril  la 
plante  d'Ascoli  comme  ayant  les  stigmates  de  la  longueur  du 
perigone  et  pendans ,  caracteres  particiiliers  au  vrai  C.  sath'us. 
II  faut  d'ailleurs  remarquer  que  la  plante  d'Ascoli  se  trouve 
dans  les  bois  montuenx  ,  unllement  dans  la  plaine  ,  ni  dans  les 
lieux  d'ancienne  culture;  c'est  du  moins  ce  qui  resulte  d'une 
lettre  que  M.  Bertoloni  m'a  ecrite,  posterieurement  a  la  publi- 
cation de  son  memoire. 

8.  C.  serotinus.  —  M.  Bertoloni  reunit,  dans  cet  article,  le 
C.  serotinus  SAhh .  et  le  C.  odoriis  Biv.  ,  deux  especes  qui  sont 
effectivement  tres  voisines  ,  mais  que  je  ne  crois  point  iden- 
tiques.  J'aurais  meme  de  la  peine  a  concevoir  comment  1  au- 
teur  a  pu  s'en  former  une  autre  opinion  ,  si  les  lettrcs  V.  S. , 
placees  en  tete  de  la  description,  nindiquaient  des  observa- 
tions faites  sur  le  sec,  c'cst-a-dire  siir  des  materianx  tres-in- 
complets.  Pour  moi ,  je  cultive  depuis  quelques  annees  les  es— ■ 
peccs  dont  il  est  ici  question,  et  je  les  ai  constamment  tronvees 
bien  distinctes.  La  premiere  differe  en  efFet  de  la  seconde  , 
I  ".  par  ses  tuniques  radicales  a  peine  reticulees  ;  2".  par  sa  gor- 
ge tres-poilue,  non  jiresque  glabre,  souvent  blancbe  ou  d'nn 
lilas  pale,  non  toujours  jaune  ;  3".  par  ses  stigmates  multifidcs, 
non  pres([uc  entiers;  4"-  par  sa  capsule  toute  blanche,  a  I'etar 
frais  ,  non  verte  avec  six  stries  longitudinalos  violettes. 

M.  Berto'oni  a-t-il  en  les  deux  especes  sous  les  yeux  ?  (^'cst 
ce  qu'on  ne  saurait  ni  allirmer  ni  nier  avec  queique  certitude, 
|)nisque  I'auteur  ne  s'expliipie  pas  sur  les  circonstances  d'oi'- 
gnnisation  que  je  viens  d'eniimercr.   11  est  cepcndant  a  remar— 


?>y2  Bota/iifjuc.         N"'.  221—222 

quer  qiu?  I'line  dcs  dciix  locylites  assignees  jiar  I\I.  Berloloni  a 
son  Cf.  serotinus ,  n'a  jamais  ele  citee  que  pour  le  C.  odorus. 
.le  veux  parler  tie  la  Sicile.  Quant  i  la  Dalruaiie,  clle  n'est 
rappoitee  ici  que  d'apres  un  seul  echantillon  desseche  qui  peut- 
etre  n'appartient  a  aucune  des  deux  espsces ,  et  qui ,  vraisem- 
blablement ,  n'aura  point  influe  sur  la  description.  Les  proba- 
bilites  sont  done  que  le  C.  serotinus  Bertol.  se  i-apporte  exclu- 
sivement  au  C.  odorus  Biv.  ,  et  qu'en  admettant  I'identite  de 
cette  deinieie  espece  avec  le  C.  serotinus  Salisb.  ,  M.  Bertoloni 
aura  ete  entrainc  par  I'exemple  de  Sprengel  qui  seul  a  propose 
\v\\v  reunion.  (Voy.  Sprang.  Neuc  Entdeck.  et  Syst.  veget.) 

9.  C.  niedius  Balb.  —  M.  Balbis  avail  decrit  sous  ce  nom  ,  en 
I  800,  un  Crocus  d'automne  ,  recolte  aux  environs  de  Tende 
par  le  jardinier  Molineri.  Quatre  ans  apres  ,  M.  Balbis  crut  y 
r<=connaitre  le  C  nudiflorus  de  Smith,  et  il  consigna  cette  ob- 
servation dans  ses  MisccUanca  prima.  Depuis  lors  ,  tous  los  au- 
"leurs  qui  ont  parle  du  C.  nudijlorus  (a  commcncei-  par  M.  De- 
randolie  ,  dans  sa  Flore  francnise) ,  y  ont  rapporte  le  C.  medius 
comme  synonyme.  Pour  juger  s'ils  I'avaient  fait  avec  raison  , 
m'ctant  assure  que  la  plants  n'existait  plus  dans  J'herbier  de 
1\I.  Balbis,  je  me  rendis  a  Tende  ,  eu  septembre  1821,  uiais  ce 
fut  inutilement  :  j'eus  beau  cherclier ,  je  ne  decouvris  ni  le  C, 
niedius .,  ni  aucune  aulre  ospocc  du  meme  genre.  11  ne  me  res- 
tait  done  qu'un  parti  a  prendre  ,  celui  de  suivre  I'exemple  des 
autieurs  ,  au  nombre  desquels  je  comptais  M.  Balbis  qui  avait 
propose  I'espece.  Cast  ce  que  je  Cs  dans  ma  description  ine 
dite  du  C.  nudijlorus.  II  parait  cependant  que  nous  ctions  tous 
dans  I'erreur.  A  defaut  d'echantillons  authentiques,  provenant 
<ift  Tende,  IVI.  Bertoloni  s  est  procure  uue  copie  de  la  figure  du 
C.  niedius,  telle  qu'elle  cxistc  a  la  bibliothoque  royale  de  Tu- 
rin ,  dans  la  collection  des  Iconcs  Taurinenses  ,  et  il  y  a  recou- 
nu  une  plante  parfaitement  semblable  a  celle  qui  se  trouve  sur 
plusieurs  points  de  la  Ligurie  orientale ,  notamment  a  Varcse 
et  dans  les  montagncs  del  Brncco.  Or  cette  derniere  plante  , 
tjuc  M.  Bertoloni  a  vue  vivante  ,  differe  du  C.  nudijlorus, 
\".  par  ses  bulbes  beaucoup  plus  gros  (caractere  qui  nest  pas 
sans  valeur) ,  a",  par  ses  tuniqucs  radicales  a  nervures  anasto- 
mosees  en  lescau  ,  non  libres  (caractere  impiirtant) ,  5".  par  se-> 
sligniales  plus  longs,  plus  etaies,  plus  profondenient  decoupes. 
Je  j)arle    ici  d'apres   M.   Berloloni,  carje   ne  connais  poini  la 


Botauiqiie.  353 

piante  de  Ligurie  ,  ou  plutot  je  ne  puis  rien  affirmer  d'apres 
I'echantillon  tres-incomplet  que  j'en  possede.  Neanmoins  ,  si  la 
description  est  fidelc  ,  coinine  j'ai  tout  lieu  de  le  supposer,  il 
faudia  necessaiiement  admettre  une  difference  specifique  entre 
le  C.  medius  et  les  deux  especes  avec  lesquelles  seules  il  peut 
ctre  compare  ,  en  raison  de  ses  feuilles  naissant  apres  les 
fleurs  ,  je  veux  dii-e  les  C.  nudiflorus  et  speciosus.  Le  besoin  , 
tons  les  jours  mieux  senti,  de  I'exactitnde  exige  senlement  que 
M.  Bertoloni  complete  sa  description  ,  en  y  ajoutant  quelquBS 
details  sur  les  feuilles  ,  sur  le  scape,  sur  la  gorge  de  la  corolle, 
surle  fruit,  etc.  L'absence  de  ces  details  qui,  ordinairement , 
fournissent  de  bons  caracteres ,  peut  seule  laisser  des  doutes 
sur  la  legitiniite  de  la  nouvelle  espece.  II  est  surtout  important 
d'exaniiner  si  les  bourgeons  lateraux  du  bulbe  se  developpent 
en  tiges  souterraines  ,  ainsi  que  je  I'ai  observe  ,  le  premier 
apres  Clusius  ,  dans  le  C.  nudiflorus,  ou  s'ils  ne  produisent  que 
des  caicux  spheroides  ,  semblables  a  ceux  de  tons  les  autres 
Crocus. 

Pendant  que  M.  Bertoloni  redigeait  a  Bologne  sa  Descriziotic 
dc  Znffcrani  itnUnui  .,  M.  TenOre  lisait  (au  commencement  de 
mars  182(1)  devant  I' Academic  royale  de  Naples  ,  son  Memoria 
sullc  specie  c  varieiii  di  Crochi  delta  Flora  napolilana ,  et  il  y  de- 
crivait  qnatre  especes  ,  dont  trois  printanieres  et  une  d'au- 
tomne.  M.  Tenore  avaitdonc  des  idees  toutes  faites  sur  les  es- 
peces tie  la  Flore  napolitaine  ,  au  moment  ou  M.  Bertoloni 
besitait  [leut  -  etre  encore  sur  celles  d'ltalie.  L'ouvrage  de 
AI.  1'enore  ,  anterieur  di;  fait,  ne  Test  cependant  point  de 
droit,  car  il  n'a  ete  publie  qu'en  decembre ,  quatre  mois  au 
iiioins  apres  celui  de  I\I.  Bertoloni.  Cette  obsei'vation  n'est  pas 
sans  importance;  clle  trouvera  son  ap|>lication  ailleurs. 

Quoifpic  imparfait  a  plus  dun  egard  ,  le  memoire  de  M.  Te- 
nore n'en  est  pas  moins,  selon  nioi  ,  un  des  ineilleurs  qui  aient 
ete  ecrits  sur  la  matieie.  L'auteur  s'est  donne  beaucoup  de 
peine  pour  rassembler  les  materiaux  epars  de  son  travail ,  et 
pour  les  obtenir  dans  I'etat  le  plus  favorable  a  I'observation 
(toutes  les  especes  ont  etc  decrites  sur  le  frais).  II  a  porte  le 
barometre  sur  les  montagnes  pour  fixer  les  limites  de  cliaque 
espece  dans  la  ligne  verticale  ,  et  pour  ajipuyer  ainsi  sui-  les 
habitudes  les  differences  materielles  qu'il  avait  reconnues  daas 
B.TomhXI.  25' 


354  Botauiquc.         rS"\  221—222. 

les  organes.  Toutes  les  fois  ([u'uiie  espj  ce  oflrait  ties  varictes  , 
il  s'est  cfforce  de  les  distinguer.  Enfin  ,  il  a  decrit  avec  con- 
science, et  avec  tons  les  developpemens  qu'on  pouvait  desirer, 
les  objets  qu'il  avail  sons  les  yeux;  ses  phrases  specifiques  sont 
longues  el  comparatives,  et  il  nest  pas  nne  de  ses  descriptions 
H  la  suite  de  laqaelle  on  ne  trouve  des  observations  pleines 
a  interot  sur  la  structuie  de  la  plante,  sa  synonyniie  ,  sa  distri- 
bution geograpbiqne,  etc. 

II  est ,  sans  doute  ,  des  ombres  a  ce  tableau.  BI.  Tenore  n'a 
pas  toujours  vu  la  nature  telle  qu'elle  etait  (  exeniple  :  les  tu- 
niques  radicales  du  C.  vernus).  II  ne  s'est  pas  toujours  fait  une 
juste  idee  de  I'espece  qu'il  decrivait,  consideree  relativement 
aux  autres  especes  du  meme  genre  (  exeniples  :  C.  Imperati  et 
Tliomasii).  II  lui  est  arrive  aussi  de  rapporter  a  une  variete 
les  synonymes  qui  appartcnaient  evidennnent  a  une  autre 
variete  (Y.  I'arlicle  du  C.  vernKs).  Mais  toutes  ces  imperfections 
s'expliquent  par  les  circoni-tances  dans  lesquelles  se  trouve 
I'auteur.  Comment  voir  tout-a-fait  juste  lorsqu'on  manque 
d' objets  de  comparaison?  Comment  ne  pas  se  tromper  sur  les 
affinites  lorsqu'on  est  oblige  de  les  cliercber  dans  les  livres  ? 
Comment  citcr  exactement  des  figures  et  des  ouvrages  que  Ton 
n'a  pu  consultcr  directement?  Do  telles  fautcs  sont,  pour  ainsi 
dire  ,  inevitables,  lorsqu'on  travaille  a  une  des  extremites  de 
I'Europe ,  loin  des  grands  depots  litteraires  et  des  grandes  col- 
lections d'histoire  naturelle.  Je  me  permettrai  cependant  de  les 
rclevcr,  dans  I'interet  de  la  verite  ,  et  j'aime  a  croire  que  cette 
franchise,  loin  de  dcplaire  a  ftl.  Tenore  ,  lui  fournira  une  nou- 
velle  preuve  de  mon  cstime. 

Avant  de  passer  a  I'examen  des  especes,  je  dois  dire  un  mot 
des  caracteres  qui  ont  servi  a  les  distinguer.  M,  Tenore  n'a  omis 
presqueaucun  deceux  qui  avaient  etc  employes  parM.  Bertoloni, 
et  il  a  ainsi  donne  lieu  aux  observations  que  j'ai  faites  sur  une 
partie  de  ces  caracteres.  Mais  en  portant  son  attention  sur  les 
poils  qui,  dans  cerlaines  especes,  garnissentla  gorge  du  pcri- 
{'one ,  et  en  tenant  compte  des  iialjitudes  des  feuilles  ,  il  a  cte 
plus  loin  que  M.  Rerloloni.  Les  feuilles,  scion  qu'eiles  naissent 
en  meme  temps  que  les  fleurs  ou  avant  elles,  selon  qu'eiles  af- 
fectent  une  direction  verticale  ou  qu'eiles  se  courbent  vers  la 
terre  ,  scion  qu'eiles, sont  depoui'vues  ou  garnies  de  cils  trcs- 
serres  sur  lys  herds,  offrent  en  efTct  de  tres-bons  caracteres  , 


Botanique.  355 

et  je  dois  feliciter  M.  Tenore  d'avoir  su  les  d^couvrir.  Je  ferai 
soulement  observer  que  I'auteur  na  pas  ete  heureax  dans  Ic 
choix  des  ternies  lorsrju'il  a  designe  ,  sous  le  nom  Ac  folia  Iiy— 
pcrantliia  ,  les  feuilles  qui  naissent  avant  les  fleurs.  Ccs  mots 
signifienl  proprement  yew/Z/e^  dominant  ou  de'passant  les  fleurs  , 
ct  une  telle  circonstance  n'a  riende  reniarquable,  puisqu'elie  se 
trouve  dans  toutes  les  especes  napolitaines,  vers  la  fin  de  leur 
floraison.  11  fallail  ecrwe  folia  proteranthia  ,  pour  se  conformer 
a  I'usage  qui  a  deja  consacre  les  exprcssionsyb//a  sjnanthia  et 
folia  hysteranthia. 

I.  C.  vermis.  All.  —  Celtc  espece  avait  ete  indiquee,  avec 
un  caractere  certain  (gorge  poilue),  dans  leFlora  mcdica  univer- 
salis de  M.  Tenore  ,  public  en  1821  ,  et  dans  la  i-i".  livraison 
de  son  Flora  napolitana,  livree  au  commerce  en  1824.  M.  Te- 
nore croyait  I'avoir  observee  ,  dabord  sur  les  montafnes  de 
rile  de  Capri ,  puis  sur  les  flancs  du  montS.-Angelo  ,  pres  Cas- 
tellamare.  Mais  je  connaissais  assez  et  le  peu  d'elevation  de  ces 
montagues  et  les  babitudes  du  C.  vernus  ,  pour  etre  en  etat  de 
decider  a  priori  qu'il  y  avait  erreur  dans  ces  indications.  Je— 
crivis  plusieurs  fois  a  M.  Tenore  ,  afin  d'appeler  son  attention 
sur  mes  conjectures  ,  et  j'insistai  de  nouveau  aupres  de  lui 
lorsque  nous  eiimcs  I'avantage  de  le  voir  a  Paris  en  1824. 

Slimule  par  mes  questions,  par  les  doutes  que  j'avais  eleves, 
M.  Tenore  resolut  de  soumettre  a  un  nouvel  cxanien  tons  les 
Crocus  de  la  Flore  napolitaine.  11  conimeuca  par  la  plante  de 
Castellamare,  et  il  n'eut  pas  de  peine  ;\  reconnaitre  que  ses 
feuilles  naissaient  avant  les  fleurs,  que  de  plus  elle  avait  la  gor- 
ge parfaitcinent  glabre  et  fortement  coloree  de  jaune;  caracte- 
res  tout-a-fait  etrangcrs  au  C.  vernus  ,  dont  les  feuilles  naissent 
en  meme  temps  que  les  fleurs,  el  dont  la  goige  ,  toujours  be- 
rissee  de  longs  poils  ,  est  constamnient  teintc  de  blanc  ou  do 
lilas,  sans  aucun  melange  de  jaune. 

Le  C.  vernus  ne  se  trouvait  done  point  aux  environs  de  Na- 
ples. Restait  a  savoir  s'il  existait  dans  quelque  autre  autre  par- 
tie  du  royaurae.  Cette  question  ^e  tarda  pas  etre  resolue  affir- 
mativemeut  par  des  ecbantillons  qui  fiirent  envoves  a  M.  Te- 
nore. lis  avaient  etc  recoitcs  dans  la  region  la  jilus  elevi'e  des 
nioutagnes  de  I'Abruzze  ,  de  la  Hasilicata  et  de  Ja  Province 
Ulterieure.  M,  Tenore  y   reconnut  do  suite  les  caracleres  du 

2  5. 


350  Botaniqiie.         N"'.  221—222. 

vrai  C.  vernm  ,  cX.  bientot  apivs  ( le  1 2  juillet  i  826} ,  il  observa 
lui-merae  cette  espece,  en  fleur,  sur  une  des  plus  hautes  som- 
mites  du  niont  Pollino,  dans  la  Calabre  citerieure. 

M.  Teiiore  distingue  deux  varietes  dans  le  C.  vermis ,  Tune 
i  fleuis  plus  petites,  plus  precoces ,  a  gorge  tapissee  de  polls 
plus  longs,  a  stigniatcs  phis  coiirls  que  les  etaiiiincs  ;  I'autre  a 
fleurs  i)lus  grandes,  plus  tardives,  etc.  La  premiere  est  particn- 
liere  aux  Abruzzes  ;  la  seconde  se  trouve  daus  la  Basilicata,  la 
Province  ullerieure  et  la  Calabre  citerieure  (i). 

Une  longue  experience  m'a  appris  que  la  proportion  des  stig- 
mates  ,  relativenienl  aux  etamines  ,  varie  dun  individu  a  I'au- 
tre, dans  toules  les  especes  ,  et  que,  dans  une  seule  et  menie 
variete  du  C  vermis,  les  pnils  de  la  gorge  sont  tantot  plus, 
tantot  moins  longs  et  nombreux.  L'c'poque  de  la  lloraison  est 
plus  importante,  et  s'il  venait  a- etre  dcniuntre  que  le  C.  ver- 
jius  S,  toutes  circonstances  de  local ite  et  de  temperature  ega- 
les  fleurit  habituellement  deux  ou  trois  semaines  apres  le  C. 
vernus  «  il  ne  men  faudrait  pas  davantage  pour  soupconner 
tine  difference  spccifique  entre  ces  deux  plantes.  Mais  tel  n'est 
point  le  cas  de  la  variete  |3 ,  puisque  M.  Tenore  la  trouvec  ea 
fleur  ,  le  12  juillet ,  sur  le  niont  Pollino,  et  que  I'autre  fleurit 
en  juin  et  juillet  sur  les  montagnes  des  Abruzzes,  d'apres  le 
temoignage  de  M.  Tenure  lui-meme.  Selon  toufe  a|i[,:ii('nce  , 
il  en  est  du  C.  vernus  napolitain  coinme  de  celui  lies  Alpcs,  qui 
n'attend  que  la  fonte  des  neiges  pour  se  developper  ,  ot  que 
Ton  pout  trouver  flcuri  ,  a  differentes  hauteurs  ,  depuis  le  niois 
d'avril  jusqu'au  niois  d'aoiit. 

M  Tenure  clieiclie  un  autre  caractere  dans  la  grandeur  des 
fleurs.  A  cet  egard,  le  C.  vernus  varie  effectiveinent  dune 
nianiere  tres-remarquable.  Le  limbe  de  la  fleur  ,  dans  le  C. 
albiflorus  de  Trieste  ,  n'a  qu'un  pouce  de  long  ;  il  prend  jus- 
qu'a  deux  pouces  deux  lignes  dans  le  C.  vernus  des  environs  de 
rvollini'bani  eu  Anglclerre.  Ces  differences  de  proportion  sem- 


(1)  C'cst cette  dcrnicrc  variete  qui  est  figuiec  ettri-s-bicn  represen- 
tee ,  planilic  I  du  memoire. 

Jc  parle  ici  tl'apres  men  cxcmplaire  ,  ilont  les  planches  out  etc  rc- 
toadices  ail  pinicau.  Jai  vu  plusicurs  autres  cxemplaires  oil  les 
plaudics  avaicJit  (ite  simplcment  tiii'cs  en  couleur  ;  ces  deinicres  lie 
doivcat  i.1.0  coiisultees  que  pour  le  dessiii. 


Botankjue.  357 

])lent  indiqucr  des  formes  bien   Jistinctes  ;  iiiais  elles  ne  sont , 
en  realite ,  que  les  deux  extremes  d'unc  echelle  qui   comprend 
tous   les   degres  interniediaires.    Ainsi  ,  le    C.  vernus  du  iiiont 
PoUino  (un  pouce  et  derui )  tient  exactement  Ic   milieu  entie 
celui  de  Trieste  et  celui  d'Angletene ,  comme  le  C.  vermis  des 
Alpes  et  des  Pyrenees  (i4 — 15  litjnes)  tient  le  milieu  entre  ce- 
lui de  Trieste  et  celui  du  mont  PoUino.  Kotez  que  ,  dans  cha- 
cune  de  ces  quatre  formes,  la  grandeur  de  la  fleur  peut  varier 
dune  ,   deux  ou  plusieurs  ligoes,  suivant  la  nature  du  sol  et  la 
temperature    de  latmosphere.  II   u'est  done  pas  possible  d'as- 
seoij'  sur  ce  caractere  une  distinction  taut^^it   peu   solide.  Je 
I'emploierai  neanmoins  dans  la  monographie  que  je  prepare,  et 
je  distinguerai  un  C.  vcrnus  <^  grnitdijloriis,  pour  avoir  occasion 
d'indiquer  separenient  quelques  localites  excentriques  (  Nottin- 
gham ,  niout  Pollino,  etc.),  et  d'y  rattacber  la  longue  synony- 
mic de  la  plante  des  jardins  ,  qui  est  toujours  a  grandes  fleurs. 
Quant  aux   synonymes   qui,  dans   le  travail  de  31.  Tenorc  , 
figurent   sous  la  variete  «  ,    ils   pourraient    induire   en   erreur 
quiconque  ae  connait  pas  la  plante  dont  I'auteur    a  voulu  par- 
ler.  Les  citations  de  Parkinson,  de  Redoute  et  de  I'Engl.  Bot., 
qui  font  partie  de  celte  synonymie  ,  appartiennent  sans  aucun 
doute  a  la  var.  p. 

M.  Tenore  se  trompe  egalement  loisqu'il  rapporte  a  sa  va- 
riete [3  un  C.  neapolitanus.  Sims.  Bot.  Mag.  La  citation  est 
inexacte,  car  la  plante  dont  il  est  ici  question,  plante  quirentre 
effectivement  dans  la  var.  p,  n'a  jamais  ete  proposee  comme 
espece  par  les  auteurs  du  Botan.  Magaz.  Elle  a  ete  decrite  et 
Cguree  sous  le  nom  de  C.   i>eriiiis  p  neapolitanus. 

Je  termine  cet  article  en  faisant  observer  que  les  tuniques 
radicales  du  C-  vermis  ne  sont  point,  comme  le  dit  M.  Tenore, 
semblables  a  desetoupes  [tunicis  radicalibus  Jibrillosostupaccis) , 
niais  composees  de  fibres  entrecroisees  et  reticulees ,  comme 
celles  du  C.  Thomasii ,  fort  bien  decrites  par  M.  Tenore. 

2.  C.  pusillus.  Ten.  —  Les  seules  localites  qui  soient  indi- 
quees  pour  cette  espece  ,  dans  les  limites  du  royaume  de  Na- 
ples, sont  les  vallees  de  Saint-Rocli  et  d'Orsolone.  Je  puis  y 
ajouter  les  environs  de  Caserta  ct  le  mont  Gargano,  d'apres  des 
bulbes  qui  ont  lleuri  au  jardiu  du  Luxembourg ,  et  qui  m'a- 
vaient  ele  envoyes  par  M.  Gussone. 

M.  Tenorc  nc   vit  d'abord  dans  cclle  j  lanlc  (ju'une  var-eto 


358  Botanique.         N«'.  221— 222. 

du  C.  i'ernus ;  c'est  elle  qui  est  mentionnee  dans  le  Prodromus 
jlorce  jieapolitnnce  ,  public  en  i8i  i  ,  sous  le  nom  do  C,  vermis 
var.  pusilhis. 

Bientot  apres  ,  M.  Tenore  se  determina  i  la  considercr  com- 
me  espece  distincte ,  ct  il  I'insera  ,  en  1 8 1 3  ,  dans  le  catalogue 
du  jardin  dcs  plantes  de  Naples ,  sons  le  nom  de  C.  pusilliis , 
qui  fut  adopte  en  1822  par  M.  Bertoloni,  dans  \e  Mantissa  au 
premier  volume  du  Syst.  vegct,  de  Rcem.  et  Schult. 

Dix  ans  plus  tard  ,  M.  Tenore  crut  reconnaitre  cette  plante 
dans  les  descriptions  du  C.  minimus  Dec.  C'est  sous  ce  dernier 
nom  quelle  figui^^ans  le  premier  volume  du  Flora  medica 
universalis  (i825),  dans  la  ii" .  livraisou  du  Flora  napolitana 
(1824),  et  dans  le  catalogue  des  graines  recoitees  en  iSaS  au 
jardin  des  plantes  de  Naples. 

Cette  erreur  ne  tarda  pas  a  etre  relevee  par  I'autcur  lui- 
meme  ;  le  C.  pusillus  reparait  sur  la  scene,  accompagne  d'une 
tres-bonne  description  ,  dans  le  memoire  que  j'annonce. 

En  fait,  le  C.  pusillus  diffcre  de  toutes  les  especes  qui,  jus- 
qu'a  ce  jour,  ont  ete  observees  en  Italic,  par  ses  tuniqucs  ra- 
dicales  membraneuses,  lisses  ,  nuUement  relevecs  de  nervures, 
ni  decomposees  en  lanieres  filiformes.  II  dilTere  surtout  du 
C.  vernus ,  par  ses  feuilles  plus  etroiles  et  plus  precoces  (i)  , 
relativement  aux  fleurs,  par  sa  spathe  double,  et  par  son  peri- 
gone  a  gorge  jaune,  parfaitenient  glabre. 

Mais  le  nom  de  pusillus  ne  saurait  etre  conserve  a  cette 
plante,  puisqu'il  est  impossible  de  la  distinguer  spccifique- 
ment  du  C.  biflorus  Mill.,  espece  cultivee  dans  les  jardius  ,  au 
moins  depuis  1  an  1768  (date  de  la  8^  edition  du  Dictionnaire 
de  Miller],  et  dont  Andrews  a  donoc  la  premiere  bonne  figure 
dans  le  Botanical  Rcposituij.  L'origine  du  C.  biflorus  etait 
completement  ignorec,  lorsqu'elle  ine  fut  subitement  revelee  , 
il  y  a  ])r<s  de  quinze  ans,  par  I'inspection  des  ccliautillons  que 
J..  Thomas  avait  rucoltes  au  val  S.-Rocco  ,  prcs  de  Naples.  Mes 
recherches  posterieures  sur  les  Crocus  furent  meme  motiveos 
par  cotle  deciuverte  ,  qui  tn'rclaira  snr  la  possibilite  de  rom- 


' ,  M.  Tenore  me  parait  manquer  a  I'cxaclitudelorsqu'il  attribiie  au 
pusillus  dcs  feu  i!cs  naissant  en  meme  temps  que  les  Hears  {/ulin 
.y   .anlhia  ). 


Botanique.  359 

pleter  I'histoire  de  plusieurs  autres  especcs,  generalement  cul- 
Vivees  ,  donl  la  patrie  etait  restee  inconnue.  M.  Beitoloni  ad- 
met,  commc  moi  ,  I'identite  des  C.  biflorus  etpusillus,  et  j'ai 
lieu  de  m'en  felicitei',  puisqiic  cette  concordance  tend  a  (ixei" 
I'opinion  sur  une  des  plus  jolies  plantes  que  nous  cultivions 
dans,nos  jardins. 

M.  l>eitoioni  decrit  le  C.  biflorus  sans  parler  de  ses  varieles. 
M.  Tenure  eu  distingue  trois  ,  d'apres  la  couleur  des  fleurs. 
Dans  I'une  d'elles  ,  les  segmens  exterieurs  du  perigone  sont 
marques  de  stries  longitudinaies  violettes  sur  le  dos  ,  et  les 
segmens  intcriears  sont  blancs  sur  les  deux  faces,  ainsi  que  la 
face  interieure  des  segmens  exterieurs.  Dans  la  seconde  variete, 
le  blanc  est  remplace  par  le  bleu  pale  (ou  plutot  le  lilas).  Dans 
la  troisieme ,  tons  les  segmens  sont  dun  pourpre  violet  ( ou 
plutot  libs)  sur  les  deux  faces  ,  sans  aucune  strie  dorsale. 

Cette  diversite  de  couleur  dans  \e  C.  pusi/lus,  est  ici  indi- 
quee  pour  la  premiere  fois.  Elle  meritait  assurement  d'etre  si- 
gnalee  ,  mais  je  ne  crois  pas  quelle  puisse  etre  employee  k 
distinguer  des  varietes,  dans  le  sens  qu'on  attache  aujourd'hui 
a  ce  mot.  Une  longue  etude  des  Crocus  ma  appris  a  chercher 
ailleurs  les  caracteres  de  quelqu  importance,  et  lorsqu'il  m'ar— 
rivera  d'etablir  des  varietes  dans  ce  genre,  elles  seront  toujours 
fondecs  sur  I'ensemljle  de  la  vegetation.  C'est  d'apres  ce  prin- 
cipe  que  j'admets  trois  varietes  dans  le  C.  biflorus  ^  I'une  plus 
grande,  dontles  feuilles  naissent  en  menie  temps  que  les  fleurs 
(c'est  le  C.  biflorus  des  Anglais)  ;  I'autre  de  meme  taille  que  la 
prccedente  ,  ot  dont  les  feuilles  naissent  avaut  les  fleurs  [C. 
fi/ic/ilus  Jaa) ;  la  troisieme,  de  moitie  plus  petite  dans  toutes 
ses  parties,  a  feuilles  beaucoup  plus  etroites  et  se  develop- 
pant  ,  comme  dans  la  seconde  ,  avant  les  fleurs  (C.  pusillus 
Ten.).  Dans  la  premiere  de  ces  varietes,  la  fleur  est  toute 
blanche,  avec  des  stries  violettes  sur  le  dos  des  segmens  ex- 
terieurs.  Dans  la  seconde,  elle  est  ou  toute  blanche  ou  toute 
entiere  dun  lilas  tendre,  avec  ces  raemes  stries.  La  troisieme, 
plus  variable  ,  ofire  trois  principales  modifications  :  fleurs  blan- 
ches, segmens  extcrieurs  stries  sur  le  dos;  fleurs  lilas,  serf- 
mens  exterieurs  comme  dans  la  prccedente;  fleurs  lilas,  sans 
stries.  11  y  a  done  ,  suivant  moi,  trials  varietes  et  plusieurs  va- 
riations dans  le  C.   biflorus. 

La  planche  2,  qui  accompagnc  Ic  niciuoirc,  dontic,  en  a  ,  uii 


360  Botaiiique.        N"'.  221—222. 

individu  entier  a  fleurs  blanches  ,  qui  parait  appartenir  a  la 
seconde  variete  {C.  /ineatus) ,  e!,  en  d,  une  fleur  detachee  de 
ma  troisieme  variete,  variation  lilas.  La  fleur,  dans  la  premiere 
figure ,  est  representee  a  inoitie  ouverte  ,  mais  dune  nianiere 
qui  n'est  pas  naturelle  et  qui  ne  fail  point  connailrc  le  verita- 
ble mode  d'expausion  des  segmeiis.  Du  reste,  le  dessin  est 
bon  et  rend  exactement  le  port  de  la  plante.  Les  couleurs 
seules  laissent  beaucoup  a  desirer ;  elles  ont  ete  mal  appliquees 
sur  les  fleurs,  ainsi  que  sur  les  tuniques  ;  il  resulte  de  la  que 
le  caractere  essentiel  de  I'espece  ( j'ai  dit  qu'il  residait  dans  les 
tuniques  radicales)  n'est  point  exprime  dans  ce  dessin. 

Quant  aux  synonymes  rapportes  par  M.  Tenore  ,  ils  sont 
tous  parfaitement  justes  ,  mais  je  crois  qu'ils  appartiennent 
tous  a  la  variete  a  de  I'auteur ,  non  a  sa  variete  p ,  sous  la- 
quelle  ils  se  trouvent  places  dans  le  memoire  imprime. 

3.  C.  Iriiperali.  Tea.  —  C'est  la  plante  que  ]\I.  Tenore  avait 
decrite  sous  le  nom  de  C.  vernus  dans  ses  premiers  ouvraces. 
EUe  etait  tres-distincte  du  C.  vcriius ,  ainsi  que  du  C.  pusillus. 
M.  Tenore  sen  apercut  bientot,  et  il  fit  de  vaines  recherches 
pour  la  rapporter  a  une  des  especes  decrites  par  les  modernes. 
11  la  proposa  done  corame  nouvelle,  sous  le  nom  de  C.  Impernli, 
parce  qu'il  crut  y  reconnaitre  le  Crocum  vernum  Infifolium  Jlore 
purptirco  mitjore  de  Clusins,  plante  que  Ferdinand  Iniperati 
avait  jadis  cnvoyee  de  ]\aj)los  a  Clusius. 

Telle  etait  I'opinion  de  I\l.  Tenore,  en  mars  1826,  lorsqu'il 
lut  son  memoire  devant  I'Academie  royale  de  JN'aples.  J'cn  jiarlo 
d'apres  les  Icttres  de  I'auteur  et  d'apres  I'extrait  qu'il  voulut 
bien  m'adresser  de  son  memoire,  a  I'epoque  que  je  vii;ns 
d'indiquer. 

Alors,  ftl.  Tenore  rcgardait  comme  autant  de  varietes  les  va- 
riations de  couleur  que  presente  le  C.  K'ernus ,  et,  confornie- 
mcnt  a  cette  maniere  de  voir,  il  n'admettait,  pour  la  Flore  de 
Naples,  qu'une  seule  variete,  celle  a  fleurs  pourpres. 

II  y  avait  cependaut  entre  les  individus  du  C.  vermis ;  des 
differences  bien  plus  cssenlielles  a  saisir.  M.  Tenore  ne  fut  pas 
long-temps  sans  en  clie  I'rappe.  Parmi  les  formes  de  cette  es- 
pi'ce  qui  existaient,  a  I'etat  sauvage ,  dans  le  royaume  de  Na- 
ples, il  distingua  deux  varietes,  I'une  a  petites,  I'autre  a  gran- 
des   fleurs,   et  ce   fu:   en    cliercliant    la  synouymio-  de   cette 


Botanique.  361 

derniere ,  qu'il  la   trouva   nientionnee  dans   les   ouvrages  les 
plus  recens,  avec  le  synonyme  que  j'ai  indique  plus  baut. 

Gawler  avait ,  le  premier,  fait  ce  rapprocliement  dans  le 
Bot.  Mag.  [C.  vermis  ^  neapolitanus.  Hot.  Mag.  p.  860),  et 
son  opinion  etait  tiop  bien  justifiee  par  la  description  de  Clu- 
sius  ,  pour  ne  pas  etre  adoptee  aussitot  que  connue.  Aussi  le 
Crocum  vcrnum.  latifolium  Jlorc  purpureo  majore  ne  fijiure-t-il 
plus,  dans  le  present  niemoire ,  au  nombre  des  synonymes  du 
C.  Impcrati. 

M.  Tenore  y  substitue,  avec  doute  ,  le  Crocum  vcrnum  lati- 
folium purpurea  versicolore  Jlore  de  Clusius,  plante  dont  la  pa- 
trie  n'est  point  connue,  que  I'auteur  avait  elevee  de  graines  en- 
voyees  par  Alphonse  Pantius ,  medecin  du  due  de  Ferrare.  II  y 
a  deux  observations  a  faire  sur  ce  synonyme  :  la  premiere  ,  c'est 
que  la  description  de  Clusius  s'ajjplique  au  C.  versicolor  et  a 
cerlaines  varietes  cultivees  du  C.  vernus,  aussi  bien  qu'au  C. 
Imperati ;  la  seconde,  c'est  que  Vaillant,  dans  son  berbier,  rap- 
porle  le  meme  synonyme  a  des  ecbantillons  qui  appartiennent 
incontestablement  au  C.  versicolor. 

Des  i'annee  iSqS,  M.  Mauri,  professeur  de  botanique  a 
Rome  ,  avait  bien  voulu  m'envoyer  les  bulbes  des  trois  especes 
de  Crocus  qui  sont  indiquees,  comme  varietes  da  C.  vernus, 
dans  le  Prodromus  Floras  Romance.  De  ce  nombre  etait  le  C. 
vernus  a,  recueilli  a  la  valle  deU  Inferno.  M.  IMauri  I'avait 
aussi  communique  a  M.  Bertoloni  qui  I'avait  considere  comme 
iiouveau ,  et  qui  devait  le  publier  sous  le  nom  de  C.  suaveolcns. 
Le  projet  de  M.  Bertoloni  etait  necessairement  connu  de 
1\1.  Tenore,  puisque  le  C.  suavcolens  Bertol.  ined.  est'cite  avec 
doute  parmi  les  synonymes  du  C.  Imperati,  dans  le  memoire 
manuscrit  que  I'auteur  voulut  bien  m'envoyer  en  mars  1826. 
M.  Tenore  n'a  cependant  pas  conserve  ce  synonyme  dans  le 
texte  imprime,  et  il  faut  convenir  que  la  description  de 
M.  Bertoloni,  a  pu  le  determiner  a  ce  retrancbenumt. 

II  est  tres-vrai  que  M.  Bertoloni  attribue  a  son  C.  siiaveoleiis 
des  feuilles  naissant  en  meme  temps  que  les  fleurs  ,  une  spatbe 
simple,  un  perigone  odorant,  a  gorge  glanduleuse  et  a  segmens 
ovalcs— oblongs  ,  obtusiusculcs  ou  aigus  ;  tandis  que  le  C.  Im- 
perati, tel  que  M.  Tenore  I'a  decrit,  est  rcmarquable  ])ar  la 
precocite  de  scs  feuilles ,  par  sa  spatbe  double  et  par  ses  fleurs 
iiiodorcs,  a  gorge  nue  et  a  segmens  tres  obtus. 


362  Botanique.         W\  221  —  222. 

Mais  i!  faut  observer  :  i".  que  M.  Bertoloni  atlrlbue  des 
feuillos  svnanthiees  a  tous  les  Crocus  printaniers  d'ltalie,  quoi- 
qu'elles  soient  pioteranlliiees  dans  toules  ces  especes,  le  C. 
i>rrnus  cxcepte ;  a",  que  le  nombre  des  spathes  varie,  dans  p!u- 
sieurs  especes,  de  uu  a  deux,  et  ne  fournil  par  consequent 
pas  toujours  un  caractere  bien  precis;  5".  qu'il  n'cxisle  ,  a  nia 
connaissance,  aucune  espece  de  Crocus  dont  les  fleuis  soient 
remarquablement  odovantes,  autrement  que  par  lours  stig- 
mates ,  ancune  dont  la  corolle  soil  comiiletement  inodore ; 
4°.  que  les  differences  tirees  de  la  foime  des  segmens  du  peri- 
gone  n'ont  ici  aucune  valeur,  attendu  leur  extreme  mobilili'; 
dans  les  divers  individus  dune  seule  et  nieme  espece;  5°.  que 
Tcpithete  glnndulosa,  donnec  par  M.  Bcrloloni  a  la  gorge  des 
C.  suavcolens  et  bijlorus^  quelqu'impropre  (ju'elle  soit ,  ne  peut 
s'enlendre  dune  gorge  armee  de  poils  ,  piiisqu'en  decrivant  la 
seule  espece  printaniere  qui  ait  la  gorge  poilue  (  C.  I'crnus) , 
M.  Bertoloni  dit  expressemcnt :  Jhux  nuiiquaiii  glanduloso-lutea. 
II  ne  resulte  done  pas  de  la  description  de  M.  Bertoloni  que 
Ic  C.  suai'po/e/is  doive  elre  distingue  du  C.  Impci-ati.  Loin  de 
la,  ces  deux  plantes  sont  parfaitcnient  idenliques,  ainsi  que  je 
m'en  suis  assure  ,  en  comparant  les  individus  que  MM.  Tenore 
et  Mauri  m'avaient  envoyes,  tels  qu'ils  ont  fleuri ,  le  printeinps 
dernier,  dans  le  jardin  du  Luxembourg.  J'ai  cependant  note 
eomme  une  cbose  remarqiiable  que  les  individus  venant  de 
M.  Tenore  {C.  Imperati)  avaient  tous  la  spatlic  double,  I'inte- 
ricure,  nienie,  beaucoup  plus  developpee  qu'olle  ne  I'cst  dans 
les  especes  a  double  spathe,  tandis  que,  sur  un  assoz  grand 
nombre  d'individus  communiques  par  M.  Mauri,  tous,  un  seul 
exceple,  avaient  la  spathe  simple.  Mais  je  suis  fonde  a  croire 
(|ue  la  Constance  du  nombre  binaire  dans  les  ecliantillons  de 
M.  Tenore  est  un  simple  effet  du  basard,  car  M.  Talbot  m'a 
fourni  un  grand  nombre  d'ecliantillons  dcsseches,  prnvcnant 
de  la  meme  localite  (Castcllaniaie),  et  la  plupait  ont  la  spathe 
simple  ,  comme  ceux  de  Rome?. 

L'idcntite  des  deux  plantes  ctant  ainsi  dcinontree ,  le  nom 
de  C.  siiaveolens  devrait  prevaloir,  puisqu'il  est  anterieur  a  ce- 
lui  de  C.  Imperati  (i],  ol  que,  sans  etre  suffisamment  caracle- 


(I;  Les  h.cturcs   aciuli'miqucs  sufliscril   pour  conslator  raiiterioritc' 


Botanique.  363 

ristique ,  il  n'lmplique  pas  contradiction  comme  ce  dernier. 
Mais  j'ai  depuis  long-temps  avance  I'opinion  que  la  plante  dont 
il  est  ici  question  ne  differait  pas  specifiquement  du  C.  minimus^ 
je  I'ai  soutenue  a  une  epoque  ou  je  ne  connaissais  encore  le  C. 
Imperati  que  par  des  echantillons  desseches ,  et  j'y  persiste, 
aujourd'hui  que  tous  les  elemens  de  la  question  sont  reunis  , 
sous  mes  yeux  ,  dans  le  jardin  du  Luxembourg. 

Cette  identile  resulte  meme  des  observations  consii^nees 
dans  le  memoire.  M.  Tenore  compare  sa  nouvelle  espece  aux 
C.  ver/iiis  ,  versicolor  et  minimus ,  et  il  n'a  pas  de  peine  a  la  dis- 
tinguer  des  deux  premiers  ,  quoiqu'il  ne  paraisse  pas  avoir  une 
idee  sullisamment  exacte  de  leur  organisation  (i).  Mais  lorsqu'il 
arrive  au  C.  minimus,  il  est  oblige  de  recourir  a  des  caracteres 
dont  la  faiblesse  «st  evidente.  Comment  en  effet  admetlre  une 
difference  specifique,  foiidee  uniquement  sur  la  grandeur  des 
fleurs,  sur  la  forme  des  segmens  du  perigone  et  sur  la  lon- 
gueur des  feuilles?  J'ai  dt'-jii  fait  connaitro  mon  opinion  a  re 
sujet,  en  parlant  du  C.  biflorus. 

Selon  moi ,  le  C.  minimus  presenle  deux  varietes  remarqua- 
bles  ;  I'une  a  feuilles  larges  ( depuis  uue  ligne  jusqu'a  une  ligne 
et  demie) ,  a  gorge  et  filamens  ordinairement  d'un  jaune  oran- 
ge ,  et  a  capsule  entiercment  verte  ou  ])lanclie,  lorsqu'elle  ap- 
jn-oche  de  sa  maturite;  I'autre  a  feuilles  tres-etroites  {  ayant 
depuis  une  dcmi-ligne  jusqu'a  trois  quarts  de  ligne  de  largeur), 
a  gorge  et  filamens  le  plus  souvent  d'un  blanc  tirant  sur  le  ii- 
las  ,  et  a  capsule  marquee  ,  avant  la  dessiccalion  ,  de  six  stries 
violettes. 

La  seconde  de  ces  varietes  n'a  jusqu'ici  ete  trouvee  qu'en 
Corse,  oii  elle  varie  excessivement ,  tant  pour  la  taille  de  la 
plante  entiere ,  que  pour  la  grandeur  des  fleurs,  la  couleur  et 
la  forme  des  sogmens.  Une  seule  de  ces  nonibreuses  variations, 
el,  je  crois  ,  la  plus  rare,  a  ete  decrite  pai-  H.  Docandol'e  sous 
le  nomde  C.  minimus. 

La  seconde,  dans  laquelle  jusqu'a  ce  jour  je  n'ai  obscrvi'  que 


d'une  decouverte;  mais  I'impression  pent  seule  assurer  la  piioiite  aux 
noms  geneiiques  et  .spccifiqucs. 

(1 )  Cost  ainsi  que  IM.  Tciiorc  attiiliuc,  au  C  versicolor,  uiic  spathc 
univalve  et  des  l)uil)es  agreges  ,  quoiqu<;  celle  espece  ail  Ii.ihiluellfv 
mcnt  la  spatlie  bivalve  et  les  imlbcs  solitaires 


364  Botanique.  N"\  221—222. 

dps  variations  di'-pcndantes  dc  la  couleur,  est  indiquiie  a  la  valle 
dell'  Inferno  pies  de  Rome,  a  Terracine  ,  a  Itri ,  dans  I'lle  de 
Capri,  sur  les  flancs  du  moat  S.-Jngclo  de  Castellamare  (ou 
elle  s'eieve  jusqu  a  5, coo  ])ieds  audessus  du  niveau  de  lamer), 
aux  environs  de  Potenza  ,  et  sur  le  mont  PoUino  dans  la  Ca- 
labre  citerieure. 

D'apres    les   ecliantillons    que    j'ai   recus  ,  je   puis   garantir 
I'exaclitude  de  queiques-unes  de  ces  indications,  telles  que  la 
vallee  dc  i'Enfer,  Itri  et  le  mont  S.-Jngeln.  II  n'en  est  pas  de 
merae   du  mont  PoUino.    M.   Tenore  ,  herborisant  sur   cette 
niontagne  ,  le  12  juillct  1826,  a  une  elevation  d'envirou  6,000 
pieds  ,   rencontra   quelques  tas    de  neige  ,  et  tout  aupres  ua 
Crocus  A  giandcs  fleurs  vii  lettes  ,  qu'il  reconnut  de  suite  pour 
le  C.  vermis.  D'autres  individus  ,  defleuris  et  en   etat  de   fruc- 
tification, se  trouvaient  confondus   avec  les  premiers.  A  I'in- 
spection  de   leurs  feuilles  et  de  leurs  bulbes  ,  M.  Tenore  crut 
qu'ils  appartenaient  a  une  autre  espece  ,  et  il  les  rapporta  sans 
hcsiter   au  C.  Inipcrati.  M.  Tenore  a  done  imprime  que  cette 
espece  pouvait  s'elever  sur  les  montagnes  jusqu'a  la  hauteur  de 
6,000  pieds   anglais.   IMais  ces    individus   fructiferes  n'avaient 
pas  encare  ete  vus  dans  I'etat  de  fleuraison.  M.  Tenore  a  biea 
voulu  m'en   cnvoyer  quelquos-uns  ;  ils  ont  fleuri  ,  au   mois  de 
mars  dernier,  dans  le  jardin  du  Luxembourg,  et  je  les  ai  trou— 
ves  en  tous   points   semblables   au   C-   vermis  grniidiflorus .,  tel 
quejel'avais  deja  recu  ,  venanl  de  la  menie  localiLe.  Le  C.  Ini- 
jjerali  ne  croit  done  point  sur  le  mont  Pullino.  Done  il  ne  s'e- 
leve  point  a  une  hauteur  notable  sur  les  montagnes;  done  il 
est,  a  cet  egard  ,  tres -different  du   C.   vcriius.    D'apres  les  faits 
rapportes  par  M.  Tenore  ,  et  rectifies  ainsi  que  je  viens   de  le 
dire,  le  C.  vermis  occujie  ,  dans  le  royaume  de  Naples,  la  re- 
gion des  montagnes,  comprise   entre  4  t't  G,ooo  pieds  ,  tandis 
que  Ic  C.  Inipernti  ne  dcpasse  point  la  hauleur  de  5, 000  piods. 
Ce  (pic  j'ai  dit  de  la  figure  du  C.  pusillus  peut  s'appliquer  a 
celle  qui,  dans  le  niciiio  iiieiuoire,   represente  le  C.  Imperali. 
Les  couleurs  y  sont  toutefois  meilleures,  quoiqu'elles  ne  soient 
pas  parfaitement  vraies.  La  forme  de  la  (ItHir,  resultant  de  I'ex- 
pansion   des   segmcns  ,  nest  i)as  non  plus  rendue   avec    toutc 
I'exactitude  desirable. 

4.    C.  Thoiiiasii.  Ten. —  Dans  son  Proclroinus /lonv  IVeiipoli- 
/u/KV  ,  })ublie  cu  1 8  1  1  ,  RI.  Teuorc  avait  insere  Ic  noni  du  C.  sa- 


Botamqiie.  365 

thus,  conime  celui  d'une  plante  indigene.  Dans  le  premier 
volume  de  son  Flora  inedica  universalis  ,  sous  la  date  de  1825, 
ct  dans  la  22''.  livraison  dii  Flora  Nnpolilann,  distribuoe  en  1824, 
M.  Tenore  decrivit  le  C.  satiKnis  dune  manicre  satisfaisante ,  et 
il  Ini  assigna  les  Abruzzes  poui-  patrie.  Dans  ma  correspondance 
avec  M.  Tenore  ,  je  me  perniis  d'elever  des  doutes  sui-  la  jus- 
tesse  de  cette  indication.  II  me  seinblait  qu'une  plaTite  sensi- 
ble au  fi'oid,  comme  le  C.  salivas ,  ne  pouvait  croJtre  sponta- 
nement  dans  les  monlagnes  (expression  du  Flor.  med.  uiiiv.) 
des  Abruzzes,  la  plus  elevee  de  toutes  les  contrees  de  I'ltalie 
Je  savais,  d'ailleurs,  que  le  C.  salivas  est  cultive,  depuis  un 
temps  immemorial,  dans  les  plaines  de  cette  meme  province, 
surtout  aux  environs  d'Aquila,  et  il  etait  naturel  de  supposer 
que  des  bulbes ,  echappes  a  la  culture  et  disperses  autour  des 
lieux  babites,  avaient  seuls  motive  lassertion  de  M.  Tenore. 

Je  ne  croyais  cependant  point  que  le  C.  sativus  fut  etranfer 
au  royaume  de  Naples.  Depuis  long-temps,  j'etais  averii  de 
I'existence  d'un  Crocus  d'automne  dans  la  Calabre  ulterieure. 
L.  Thomas,  qui  I'avait  decouvert  pres  de  Monteleone,  le  rap- 
portait  avec  assurance  au  C.  salivas,  espece  bien  connue  de 
lui ,  et  j'accordais  d'autant  plus  de  confiance  a  son  temoignage  , 
qu'il  s'agissait  dune  localite  Ires-peu  elevee  (la  Serra  di  S. 
Bruno),  sous  une  latitude  d'environ  (jualre  degres  plus  meri- 
dionale  que  la  capitale  des  Abruzzes.  iMais  pour  acqucrir  une 
certitude,  il  fallait  des  echantillons  ,  et  la  mort  prematuree  du 
digne  Thomas  m'a  ote  tout  espoir  de  les  obteuir. 

II  appartenait  done  a  M.  Tenore  de  pronnncer  sur  les  deux 
questions  que  j'avais  ainsi  prejugees  ,  iipriori,  i\'A\n-vs  la  nature 
connue  des  lieux  et  quelques  i-approchemens  geographiques , 
sans  aucun  moyen  direct  de  verifier  nies  suppositions. 

Je  ne  m'etais  point  trompe  sur  le  premier  article.  M.  Tenore 
a  recueilli  des  temoignages  positifs,  d'oii  il  resulte  que  le 
C.  salivas  ne  croit  nulle  part  a  I'etat  sauvage  dans  les  Abruzzes. 

Quant  au  Crocus  de  la  Calabre  ulterieure,  M.  Tenore  le  dit 
tres-distinct  du  C.  salivas  ct  parfailement  semblable  a  une 
plante  du  memo  genre,  qui  est  cultiv'ec  au  jardin  de  Naples, 
provenant  du  montc  dclla  Slclla,  province  da  Salerue.  Celle 
derniere  plante  est  la  seule  que  M.  Tenore  ait  pu  voir  a  I'etat 
frais;  il  la  cro  t  entierement  nouvelle  ,  et  il  la  diicrit  ici,  sous  Ic 


366  Botanique.         N"'.  221—222. 

iioin  tic  C.  Tfiomd'tu  ,  poitr  rappeler  lo  noin  ot  les  seivices  de 
celui  qui  la  decoavcrte. 

M.  Tenore  y  rapporte  coninie  synonynies  ,  avec  le  signe  da 
doute  :  1°.  le  C.  ncapolilanus  IIopp.  que  jc  crois  appartcnir  an 
C.  Imperati;  i°.  le  C.  montanus  autumnalis  de  G.  Bauh.  ,  sui- 
Icquel  il  n'existe  aiicune  donnee  dans  les  auteurs ,  niais  qui  fat 
nriginairement  nomme  par  un  savant  naturaliste  de  Naples, 
J.  Dapt.  della  Porta. 

A  en  jui'cr  par  la  dcscriplion  et  pai-rc'chantillon  ,  ii  la  verite, 
sans  bulbe,  que  j'ai  sous  les  yeux,  la  plantc  (7w  montc  ilella 
Slclla  est,  en  elTet,  biea  distincte  du  C.  sutiuus,  puisque  scs 
(Vuiiles  sont  plus  precoccs  que  les  fleurs ,  sa  gorije  jaune  et 
beaucoup  nioins  velne ,  enfin  ses  stigraates  dresses  et  de  nioitie 
plus  courts  que  la  coiolle ;  caracteres  fort  iniportans,  si  ce 
n'est  en  general,  du  moins  relativemcnt  au  C.  sntivus,  dont 
la  porrfe  blancliatrc  ne  passe  jamais  au  janne,  et  dont  les 
sligmates,  pendans ,  sont  toujours,  au  moins,  de  la  longueur 
du  perigone. 

Le  C.  Tliomasii  est  bien  plus  distinct  encore  des  C.  nudi- 
florus^  mcdius  etspeciosus,  non-seulement  par  ses  feuilles  tres- 
precoces,  comparativemeut  a  la  fleur;  mais  encore  par  d'autres 
caracteres  que  je  ferai  connaitre  dans  ma  nionographie. 

La  veritable  aflinite  du  C.  Tliomasii  reside  dans  les  C.  sera- 
(inus,  odnius  et  Pnllasii.  M.  Tenore  I'a  bien  scnti ;  mais  il  parait 
qu'il  n'avait  pas  toutes  ces  cspeces  sous  les  yeux  lorsqu'il  a 
redige  son  travail.  Jc  serais  porte  a  le  croire ,  en  remarquant  : 
1°.  qu'il  parlc  du  C.  serotinus  comme  dune  espece  distincte  du 
C.  autumnalis  Mill.  ;  i" .  qu'il  altribue  une  spatbe  simple  au 
C.  serotinus^  des  stigmates  pins  ou  moins  decoupes  au  C.  Pal- 
Insii  et  une  gorge  glabre  au  C.  auiumnalis  W\\\..  II  s'appuie, 
d'ailleurs,  snr  d'autres  caracteres  dont  quelques-uns ,  ainsi  que 
je  I'ai  deja  dit,  n'ont  aucune  valeur  specilique,  tels  que  la  lon- 
gueur du  tube  de  la  corolle ,  comparee  a  celle  du  linibe,  et  le 
plus  ou  moins  do  largeur  des  segmens.  On  n'aurait  done  qu'une 
idee  imparfaile  du  C.  Tliomasii ,  considere  dans  ses  rapports  avec 
les  esneccs  ci-dessus  nommees,  si  Ton  s'cn  tcnait  trop  exclnsi- 
vement  aux  observations  de  M.  Tenore. 

En  fait,  le  0.  Tliomasii  ressemble  au  C.  serotinus  Salisb. 
(svuonyme  du  C.  nutumnalis  MM.)  par  ses  feuilles  naissant  un 
pen    avant  les    fleurs,    par   sa   spathe    double  et   par   sa  gorge 


Botanique.  367 

velue.  Mais  le. second  diCFere  du  premier  :  i".  par  ses  tsiniques 
radicales  pen  ou  point  reticulces ;  2°.  par  ses  feuilles  presque 
entierement  'isses  sur  les  bords  ,  noti  herissees ,  loi'squ'on  les 
voit  sous  la  loupe,  tie  petils  cils  raides  et  tres-rapproches  ; 
5°.  parses  spathes  plus  ou  moins  epaisscs  et  opaques,  noii  Ires- 
niinces  ,  inenibraiieuses  et  pellucides  (caractere  dont  j'ai  tou- 
jours  tenu  compte  dans  mes  descriptions,  et  que  je  crois  assez 
iniportaat);  4°-  P^i'  sa  gorge  plus  souvent  blanche  que  jaune,; 
5".  par  ses  stigmales  inodores,  beaucoup  moins  colores,  et  fen- 
(Iiis  jusqu'aii  milieu  en  lanieres  filifornies,  non  part'aitenient 
entiers  an  sonimet. 

Le  C.  odorus  s'eloigne  aussi  du  C.  Thomasii  :  1°.  par  ses 
fouilles  entiereraent  glabres ,  naissant  en  mcme  temps  que  les 
fleurs;  1°.  par  sa  spathe  toujours  simple ,  non  double,  etd'une 
substance  opaque,  non  pellucide  ,  5o.  par  sa  gorge  presque  gla- 
bre  ,  ou  garnie  de  poils  beaucoup  moins  nombreux;  4°-  P^r  ses 
stigmates  plus  ou  moins  incises,  non  tres-entiers  au  sonimet. 

Resle  le  C.  Pallasii.  Dans  celui-ci,  comme  dans  le  6'.  Tho- 
masii, les  tuniques  radicales  sont  reticulees  ,  les  feuilles  nais- 
sent  avant  les  fleurs  et  ont  les  bords  herisses  de  cils  tres-rap- 
proches ;  la  spathe  est  double  ,  mince  et  pellucide  ;  la 
gorge  enfin  est  tapissee  de  poils  nombreux.  II  y  a  done  des 
rapports  intimes  entre  les  deux  plantes.  Ces  rapports  sont 
tels ,  que,  dans  I'etat  actuel  de  mes  connaissances  ,  je  ne 
vols  pas  de  motifs  sufiisans  pour  distinguer  le  C.  Thomasii 
du  C.  odorus.  Cependant  le  C.  Pallasii  n'a  pas  encore  ete 
trouve  ailleurs  qu'en  Crimee.  Ses  feuilles  sont  grisalres,  non 
vertes ,  etalees  sur  la  terre  des  le  moment  de  la  floraison  , 
non  dressees  (i).  Enfm  sa  gorge  parait  etre  constaniment  d'un 
blanc  sale  ,  jamais  jaune.  Avec  de  meilleurs  materiaux ,  peul- 
etre  trouverait-on  d'autres  differences ;  je  rcpcte  que  je  n'ai  vu 
ni  ie  tubercule  du  C,  Thomasii,  ni  son  fruit,  ni  les  appen- 
dices de  son  pedoncule  ,  parties  que  j'ai  soigneusement  de- 
crites  dans  les  autres  especes  ct  qui  m'ont  fourni  des  caracteres 
imporlans,  Je  no  puis  done    qu'engager  M.  Tcnore  a  examiner 


(1)  Cost  ainsi  quo  M.Tenorc  repvesoite  les  feuilles  du  C  Thomasii 
cl.nis  la  plaiiclic  3  du  m(;nioiie.  Pour  le  rlc-ssiu  tt  la  couleur,  cette  figure 
est  sciisiMpiiiont  niciticure  quo  les  deux  prcicdcutes 


368  Botunique.         N"'.  221— 222. 

de  phis  prt'S  sa  noxivelle  espece,  ou  a  me  piocurer  les  moyens 
de  I'eiudier  moi-menie  siirle  vif,  comparativement  au  C.  Pal- 
/«.?// que  je  cultive  dans  le  jardin  du  Luxembourg  avec  toutes 
les  autres  especes  d'automne  decrites  jusqu'a  ce  jour. 

J'eprouve  le  meme  besoin  de  renseignemens  ulterieurs,  re- 
lativement  a  une  seconde  forme  de  Crocus  autumnal  ,  prove- 
nanl  eifalenient  du  monle  dclla  Stella,  qui  a  lleuri  I'annee  der- 
iiiere  dans  le  jardin  de  Naples  ,  pele-mele  avec  le  C.  Tliomnsii, 
it  dont  31.  Tenore  dit  quelques  mots  dans  une  note  qui  ter- 
niine  sou  niemoire. 

Jai  sous  les  yeux  un  echantiilonauthentique  de  cette  plante. 
Elle  a,  comme  le  C.  Tliomasii,  des  tuniques  radicales  finement 
reticulees,  une  double  spathe,  ct  une  gm-ge  jaune  ,  tapissee  de 
polls.  Mais  elle  differe  essentiellement  du  C.  Thomasii,  i°.  par 
ses  fenilles  lisses   sur  les  bords,  non  armees  de  oils  tres-serres  , 
et  qui  se  d(;veloppent  enmenie  temps  que  les  fleurs,  non  avant; 
2".  par  sesspathcs  epaisseset  opaques,  non  tres-minces  ettrans- 
parentcs.   Elle  est    done    bien   plus    voisine  des  C.  odorus  et 
serotinus.  M.  Tenore  suppose  qu'elle  devra  etre  reunie  a  cette 
derniere    espece  ;  mais   les  stigmatcs  du   C.  serotinus  sont  con- 
starnnient  multilides  ,  tandis  que  je  les  vois  presqu'cnticrs  dans 
I'autre  espece;  les   tuniques   radicales   ne  sont,  d'ailleurs,  ])as 
les  memes  dans  les  deux  plantes.  A  ces  deux  egards,  la  plante 
de  la  Stella  ne  diflere  point  du  C.  odorus ;  je  suis  meme  porle  a 
croire  qu'elle  ne  pourra  pas  en  etre  distinguee  specifiquement. 
Je  terniine   cet  expose    par  I'enumeration    des   especes   qui 
croissent  spontanement  en  Italic  ou  dans  les  ilcs  qui  en  depen- 
dent, au  noinbrc   desfjuelles    il  en   est  une  [C.  i'crsicolor)  que 
MM.  Bertoliini  et  Tenore  n'ont  point  mentionnee.  J'indique- 
rai ,  pour  cliaque  espece,  les   caracteres  essentiels,  tels  que  je 
les  con^ois  ,    la   synonymic  des   auleurs  italiens  modernes ,   et 
les  principalcs    localilos.    On  trouvera  dans    cette  esquisse   le 
resume  des  observations  que  je  viens   de   faire,  et,   en    meme 
temps,  un  echantillon  du  travail  plus  consideralile  que  je  pre- 
pare sur  le  genre  entier,  travail  qui   ne  tardera  pas  a  parailre  , 
accompai'ue  d  une  trentaine  de  ])lanches  coloriees. 

1.  C.  biflorus.  Mill.  —  C.  tunicis  radicalibus  cucrviis,  meni- 
branaceis,  supra  basin  circumscissis  ;  foliorum  canaliculis  cner- 
viis;  scape  uudo ;  spatba  duplici,  opaca ;   perigonii  limbo  sub- 


Botanique.  369 

infandibiliformi ;   fauce  glabra,    flava;    filamentis   hispidulis; 
stigniatibus  erectis  ,  indivisis;  capsula  estriata. 

C.  biflorus.  Bertol.  in  Nuov.  Collez.  diOpusc.  scient.  adann. 
1826,  p.  i47- 

(xMillcri.  —  C.  major,  foliis  synanthiis ,  perigonio  albo , 
segmentis  exterinribus  dorso  violaceo-5-y-striatis 

C.  biflorus.  Mill.  Diet.  edit.  S'".  — Andrews  Bot.  Repos. 
562.  —  etc 

Colitur  in  liortis  Europae  septentrionalis.  Floret  vere. 
P  Janii.  —  C.  major,  foliis    proterantbiis ,  perigonio  lilacco 
vel  albo  ,  segmentis  exterioribus  dorso  violaceo-3-strialis. 
C.  lineatus.  Jan!  Herb.  Fl.  Ilal.  super. 

Habitat  in  coUibus  siccis  agri  Parraensis  et  verisimiliter  totius 
Italiae  superioris.  —  Floret  vere. 

Y  Tenorii.  — C.  omnibus  partibus  Iriente  minor,  perii'onio 
albo  vel  lilaceo  ,  segmentis  exterioribus  dorso  plerumque  vio- 
laceo-3-striatis,  rariiir.  concoloribus. 

G.  veraus  var.  pusillus.  Ten. !  Fl.  Neap.  Prodr.  p.  VII. 
C.  piisiUns.  Ten.  !  Cat.    PI.   Hoit.   Neap.  (i8i3j  p.    5i.  — 
Bertol,  !  in  Scliult.  Syst.  Veget.  I.  Mant.  p.  272. 

C.  veraus  7  minor.  Sebast.  et  Maur.  !  Fl.  Rom.  Prodr.  p.  16. 
(cxcl.  syn.  Redo;;t. ) 

C.  vernus?  Poll.  Fl.  Veron.  I.  p.  46;  III.  App.  p.  768. 
excl.  plerisq.  syn.  et  habit,  alp.   et  mont. 

C.  minimus.  Ten.  !  Fl.  mod.  univ.  I.  p.  21.  —  Ejusd.  Fl. 
Kap.  III.  p.  55  (cxcl.  omnib.  syn.).  —  Ejusd.  Cat.  Sem.  ann. 
1825  in  hnrt.  Neap,  collect,  p.  5  et  11. 

C.  pusillus  A  efB.  Ten.  Mem.  sui  Croch.  p.  8.  tab  2.  (excl. 
fig.  A.  quae  ad  var.  p  spectare  vidctur). 

Habitat  in  Eiruria,  agro  Romano  ,  regno  Neapolitano  et  Si- 
cilia.  —  Floret  vere. 

2.  C  i'crsicolor  Gawl.  —  C.  tunicis  radicalibus  nervosis, 
in  fibras  tenues  liberas  demuni  solutis  ;  foliorum  synanthiorum 
oanaliculis  exstanter  nervosis ;  scapo  siipiii  basin  vaginifero  ; 
spatlia  duplici ,  opacu ;  perigonii  limbo  campanulato ,  fauce 
glabra,  plerumque  flavescente ;  stigniatibus  erectis,  integris 
incisisve  ;  capsula  violaceo-sex-striala. 

C.  versicolor.  Gawl,  in  Bol.  Mag.  tab.   1  i  10. 

B.  TomhXI.  24' 


:iTO  Botanique.        N".  221  —222. 

il;il)itat  circa  i\'iLa.'a;n  et  in  tuta  G.illoprovincia  oiieiitali.  — 
Floret  vere. 

3.  C.  minimus.  Dc. — C.  tnnicis  radicaliljus  nervosis,  in  fibras 
lenues  hinc  iiuU'  anastomosanles  deiiiuiii  solulis;  foliorum  pro- 
teranthioium  canaliculis  enerviis  ;  scapo  supra  basin  vaginifero; 
spaiha  phrunuiUG  simplici ,  opaca  ;  perigonii  limbo  campanu- 
lato,  lance  glabra,  flavescente  vel  albida ;  stigniatibus  erectis  , 
i)rofuude  crenalis  incisisve  ;  capsula  vel  tola  viiidi,  vel  viola- 
ceo-sex-striala. 

a  ilnliciis.  —  C.  major,  foliis  i-i  '-  lin.  latis  ,  fauce  filamon- 
tisque  plerumque  aurantiacis  ,  capsnla  tstriata. 

C.  vcrnus.  Ten.  Fl.  Keap.  Prodr.  p.  Yll.  —  Ejusd.  Fl.  med. 
nniv.  I.  p.  21  (quoad  loc.  nat.,  excl.  descript.)  —  Ejusd.  Fl. 
Kap.  III.  p.  34  (excl.  descript.) 

C.  vernus  a  Sebast.  et  Maur.  !  Fl.  Rom.  Prodr.  p.  i6. 
C.  suaveolens.  Bertol.   in    Kuov.  CoUez.    di   Opusc.  scient. 
ad  ann.  i8a6.  p.    i47-  (e.xcl.  syn.  Ten.) 

C.  alter  \erno  tempore  florens  ,  etc.  Tea.  Cat.  sem.  ann. 
1825  collect,  p.  II.  (excl.  syn.) 

C.  Imperati.  Ten.!  Mem.  sui  Croch.  p.  lo.  tab.  3  (excl.  syn. 
Clus.  et  J.  Bauli.  et  babit.  in  nionte  Pollinoj.  —  Ejusd.  Fl. 
]\cap.  Prodr.  App.  5\  p.  4. 

Habitat  in  agro  Romano  et  JXeapolitano ;  item  in  Sardinia. 
—  Floret  vere. 

S  corsicus.  — C.  minor  ,  foliis  angustissimis  ,  fauce  iilamen- 
tisque  plerumque  exalbidis  ,  capsula  violaceo-sexstriata. 

C.   minimus.  Dccand.  in   Redout.   Lil.  II.  tab.  81  ;    V.    fol. 
2t)4.  —  Bcrlul.  !  in  JNuov.  CoUez.  loc.  cit.,  p.   148. 
Habitat  in  Corsica.  —  Floret  vere. 

4.  C.  rcliculatus  Stev.  —  C.  tnnicis  radicalibus  nervosis, 
in  (il)ras  crassissimas  ,  crebro  anaslomosantes  et  exiniie  reticu- 
latas  doinuni  solulis;  foliorum  proterantliiorum  canaliculis 
exstanter  nervosis;  scapo  nudo;  spatba  duplici ,  tenui;  peri- 
gonii limbo  campanulato  ,  fauce  glabra,  flavescente ;  stigniati- 
bus erectis  ,  inlcgerriinis  ;  capsula  supra  niediuiii  tota  a;nea. 

C.  reticulatus.    Slev.  ex  Adam,  in  Web.  ct  Mohr.  lieitr.  zur 
IVaturk.  I.  p.  45.  —  Link.  Enuni.  Bcrol.  alt.  I.  p.  49. 
C.  reticulatus  p.  Marsch.  Fl.  Taur.  Cauc.  I    p.  28. 
C.  variogatus.  Hopp.    et  Hornsch.  Tageb.    eiu.    Rois.    nach 


Botanique.  371 

xlea  Kiist.  des  Adriat.  Meer.  I.  p.   187.  ic.  —  Bertol.  in  A'nov. 
Collez.  di  Opusc.  Scient.  loc.  cit.  p.  149(0x0!.  syn.  Link.) 
Habitat  in  Forojulio  et  insula  Veglia.  — Floret  vere. 

5.  C.  vermis  All.  — C.  tunicis  radicalibiis,  ncrvosis,  in  fibras 
tenues  anastomosanles  et  reticulatas  deniiim  solutis  ;  folioruni 
synantHiorum  canalicylis  enerviis  ;  scapo  supra  basin  vagini- 
fero  ;  spatbii  siniplici ,  opaca ;  perigonii  limbo  campanulalo  , 
fauce  exaibida,  pilis  longis  barbata ;  stigmatibus  erectis  inte- 
gerriniis  crenulatisve  ;  capsula  eslriata. 

C.  vernus  13ertol.  1.  c.  p.  4O.  (excl.  syn.  Ten.  ) 

K  pan-i/lofu.f.  —  C.  perigonii  limbo  12-14  li"-  loneo. 

C.  vernus.  All.  Pedem.  1.  p.  84.  — Morett.  Notiz.  Plant. 
Viceni.  p.  4.  — Pollin.Fl.  Veron.  I.  p.  46.  III.  App.  p.  768. 
(quoad  plant.  Tyrol.  etBrix.  ,  excl.  syn.  C.  Bauli.  et  Seg.  ; 

C.  vernus.  var.  A.  flore  niinori.  Ten.  Mem.  sui  Croch.  p.  5 
(excl.  syn.  Park.  Piedout.  et  Engl.  Bot. ) 

C.  albiflorus.  Kit.  in  Scbult.  OEsterr.  Flor.  I.  p.  loi.  — 
Hopp.  et  Ilornscb.  !  Tageb.  I.  p.  187  et  188.  ic.  —  Bertol.  in 
l\uov.  Collez.  1.  c.  p.  i46. 

Habitat  in  Alpibus  pedemontanis  ,  mediolanensibns  ,  tyrolcn 
sibusque  ;    in    Forojulio;    in    niontibus    Liguri;e    orientalis;   in 

Aprutii   montibus,  —    Floret   vere,    post  omnes    vcrnales.  

Variat   flore  lilaceo    in  violaceum    vergente,    albo ,    et  partim 
lilaceo,  partim  albo. 

p.  grandifloriis.  —  C.   perigonii  limbo  18-26  lin.  lougo. 

C.  vernus.  Smith  Engl.  Bot.  —  Redout.  Lil. 

G.  vernus  [3  neapolitanus.  Gawl.  in  Bot.  Mag.  860.  — 
Scbult.  Syst.  veget.  I.  Mant.  p.  272. 

C.  vernus  |3i  Scbast.  et  Maur.!   Fl.  Rom.  Prodr.  p.    16. 

C.  vernus  var.  B.  Ten.  Mem.  sui  Croch.  p.  5,  tab.  i. 

C.  vernus  var.  neapolitanus.  Tea.  Fl.  Neap.  Prod.  app.  ,7, 
pag.  4. 

Habitat  in   agro  romano  ,    turn  in  suniniitatc  montis  Ciinini 
turn    ad  Albanuin;    item    in   regno   neapolitana,    spcciatim  in 
monlibus    Lucaniae  ,    Calabriae   citerioris   et    Priucipatiis    ulie 
rioris.  —  Floret  vere.  —  Flores  ,  in  omnibus  visis  s,)ecimini_ 
bus   unicolores,  lilaceo-violacci. 

0.    C.    salii'iii.    L;)b.    —   C.    tunicis  radic.iiibis   n  mvosIs     in 


372  Botaiiique.      N".  221.— 222. 

fibras  capillarcs  crebro  anastomosaules  denium  solulis;  folio- 
rum  synanthiorum  canaliculis  enerviis  ,  marginibus  confertim 
ciliolatis;  scapo  supra  basin  vaginifero;  spatha  duplici,  tenuis- 
sima,  semipellncida  ;  perigonii  limbo  campanulato  ,  fauce  lila- 
cea,  dense  barbala  ;  stigmatibus  iongissimis  ,  pendulis  ,  indi- 
visis  ;  capsula  eslriata. 

C.  sativus    Lob.  Adv.   p.   53.  — Ten.  Fl.  mcd.  univ.  I.  p. 

2,.  Ejusd.    Fl     Nap.   III.  p.  34   (excl.   loc.  nat. )   — Ber- 

tol.  in  Nuov.  CoUez.  1.  c.  p.  149). 

Sponte  in  Piceno  (ad  Asculuin)  nasci ,  testis  est  CI.  Berto- 
loni    —  Floret  auliimno. 

7.  C.  Tlwmnsii.  Ten  —  C.  tunicis  radicalibus  nervosis  ,  in 
fibras  tenues,  crebro  anastomosanles  demum  solutis;  folioruni 
proleranthiorura  canaliculis  enerviis,  marginibus  confertim 
ciliolatis;  scape...  ;  spatha  duplici,  tenuissima,  semipellucida; 
perigonii  limbo  campanulato ,  fauce  barbata,  flava  ;  stigmatibus 

erectis  ,    indivisis  ,  perigunio  multo   brevioribus  ;  capsula 

C.  Thomasii.  Ten!  Memor.  sui  Croch.  p.  12.  tab.  4.  (excl. 
syn.  Ten.  et  Hopp. ) 

Habitat  al  mnnlc  ddla  Stella  in  Principalu  citeriore  (  Ten.), 
et  alia  Sena  di  S.  Bruno  in  Calabria  ulteriorc  (L.  Thomas  et 
Ten.)  —  Floret  autumno. 

8.  C.  lon^^iflorus.  Baf.  —  C.  tunicis  radicalibus  nervosis,  in 
fibras  tenues,  crebro  auastomo: antes  demum  solutis  ;  foliorum 
synanthiorum  canaUculis  enerviis  ,  marginibus  Ix'vissimis  ; 
scapo  supra  basin  vaginifero;  spatha  simplici  ,  opaca;  i)eri- 
gotiii  limbo  campanulato  ,  fauce  glabriuscula  ,  flava  ;  sligmati- 
l)us  erectis,  inciso-crenatis  integrisve  ,  perigonio  brevioribus  j 
capsula  violaceo-sex-.striata. 

C.  longidorus.  Rafin.  Caratt.  p.  84.  tab.   19.  fig.  1. 
C.  odorus.  Biv.  Bern.  Slirp.  rar.  Sicil.  3.  p.  8.  lab.  2  (  stig- 
malibus  justo  profundius  incisis). 

C.  serotinus?  Bertnl.  in  Nuov.  CoUez.  I.  c  p.  i5o.  (excl. 
syn.  cmnib.  ad  C.  scrolin.  pertinentibus,  excl.  etiam?  Dalmatia). 
Habitat  in  Sicilian  pratis  apricis.  —  Floret  autumno. 
g.  C.  mcdius.  Balb.  —  C.  tunicis  radicalibus  nervosis,  in 
fibras  tenues  ,  crebro  anastomosantes  et  rcticulatas  dcmiim  so- 
lutis; foliorum  hysteranthiornm  canaliculis ;  margini- 
bus..... ;  scapo,...  ;  spalha  simplici  ;  j.erigonii  limbo  campauu- 


Botanique.  373 

lato;  fauce... ;  stigmatibus  pcriijunij  jjaulo  bievioribus,  ereclis, 
profuude  multiddis  ;  capsula 

C.  medius.  Balb.  Addit.  ad  Fl.  Pedeni.  in  ejusd.  Elench. 
dell,  plant,  crescent,  ne'  cont.  di  Tor.  p.  85.  —  Ejusd.  Mis- 
cell,  prim.  p.  6.  (excl.  syn.)  —  Bertol.  in  Kuov.  CoUez.  1.  c. 
pag,  i5o. 

Habitat  in  Pedenionlii  montibus  circa  Tendam  (  Molineri , 
Balbis) ;  in  Liguria  occidua  circa  Za/g-j/eg-Z/a  el  copiose  in  Liguria 
orientali  ,  turn  circa  Varese ,  turn  in  montibus  del  Bracco 
(Bertol.)  —  Floret  autumno.  —  Species  affinis  C.  nudijloro ^ 
diversa  tamen  tunicis  radicalibus  ,  ex  Bertolonio  ,  reticulatis  , 
non  rectilinee  librosis.  J.   Ga^. 

ii'h.  IcoNEs  FiLicuM  :  ad  eas  potissimnm  species  illustrandas 
destinatae ,  quae  haclenus  ,  vel  in  herbariis  delituerunt  pror- 
sus  incognita;,  vel  saltern  nondum  per  icones  botanicis  inno- 
tuerunt;  auct.  VV.-J.  Hooker  et  R.-K.  Greville,  fasc.  I.  In- 
fol.  fig.  (  Voy.  /c  Bullet.,  mars  1827,  T.  X,  n°.  261.) 

Le  titre  de  cet  ouvrage  en  fait  connaitre  suffisamment 
i'importance.  II  est  destine  a  servir  de  complement  aux  belles 
figures  de  Fougeres  piibliees  par  les  auteurs  moderncs  ,  et  par 
consequent  a  ne  donner  que  de  nouvelles  especes  ou  du  moins 
a  reproduire  seulement  quelques-unes  de  celles  qui  auraient 
ete  figurees  par  d'anciens  botanistes.  C'est  ainsi  qu'on  doit  in- 
terpreter, ce  nous  semble  ,  le  sens  d'une  partie  dutitre  {non- 
dum per  icones  botanicis innotuerunt) ;  cars'il  en  etait  autreraent, 
MM.  Hooker  et  Greville  auraient  deja  contrevenu  aux  condi- 
tions qu'ils  se  seraient  iraposees.  La  premiere  plancbe  en  est 
unepreuve;  elle  represente  une  yAawW  [AcroslichumcrinituinX^.) 
assez  bien  figuree  par  Plumicr  [Filicel.  yJmeric.  Table  \i5)  , 
ainsi  que  les  auteurs  le  notent  eux-memes  dans  leur  synonymie. 
Quoique  les  dessins  de  MM.  Hooker  et  Greville  soient  dignes 
de  lepoque  actuelle ,  quoique  les  descriptions  ne  soient  pas 
infeiieures  aux  dessins,  on  regreltera  ccpendant  de  voir  Plu- 
mier  confondu  avec  les  vieux  auteurs  qui  ont  si  nial  observe 
les  plantes,  qu'on  peut  regarder  conime  non  avenues  Jcs  des- 
criptions et  les  figures  qu'ils  nous  en  ontlaissees.  II  est,  an  con- 
traire  ,  reconnu  par  tout  le  monde  que  ,  sous  le  raj)port  dc  la 
distinction  des  especes,  Plumier  est  un  autcur  bien  supcrieur, 
nou-seulement  a  ses  contemporaius  ,    inais  encore  a  beaucuup 


374  Botanique.  N^.  223. 

Ac  cewx  qui  ont  paru  plus  tare!  et  dont  on  n'a  pas  juge  neces- 
saire  de  reproduiie  les  plantes.  Nous  prevoyons  la  reponse 
de  MM.  Hooker  et  Greville ;  c'est  qu'a  Tepoque  oii  Plumier 
faisait  connaitre  ses  fougeres  d'Amerique,  on  n'avait  aucune 
classification  de  ce  groupe  de  vegetaux ,  et  que  d'ailleuis  les 
njeilleures  figures  dcvaient  toujours  laisscr  qiielcjue  chose  a  de- 
^irer,  puisque  le  plus  souvent  on  n'y  donnait  aucune  attention 
;'i  la  disposition  et  menie  k  I'existence  des  nrganes  fructifica- 
teurs.  Cette  consideration  peut  etre  vraie,  lorsqu'on  I'envisage 
sous  le  point  de  vue  du  perfectionneinent  vers  lequel  on  doit 
tendre  en  publiant  de  nouvclles  figures  de  plantes ;  ce  sera  ,  il 
est  vrai  des  representations  d'esprccs  deja  figuroes  ,  mais  elles 
sei'ont  meilleuies,  plus  completes  et  an  niveau  de  la  science. 

Voici  la  maniere  dont  cliaque  espece  est  traitee  en  general  : 
on  y  donne  d'abord  les  s(^is-divisions  dans  lesquelles  ellc  est 
placee  par  les  divers  auteurs  ;  puis  vient  I'exposition  du  carac- 
tere  generique ,  ensuite  la  phrase  specifique  de  la  plante  ,  sa 
synonymie,  sa  patrie ,  sa  description  complete  et  I'explication 
(!e  la  planche.  Tout  cela  est  en  langue  latine  ;  mais  les  auteurs 
ajoutent  de  courtes  observations  en  anglais,  qui  facilitent  I'in- 
telligence  du  texte. 

Suivant  I'lisage  recu  dans  le  Bulletin  ,  nous  ne  ferons  que 
mri.tionner  les  especes-connucs  ,  et  nous  dounerons  les  phrases 
caracteristiques  de  celles  qui  seront  annoncecs  coninie  nou- 
velips. 

I.  yJcrosticJnim  crinilnm  L.  — Q.  jicrnstichum  succiso'folmm 
Du  Petit-Tliouars.  II  n'exi.stait  aucune  figure  de  cette  fougere. 
—  3.  Jciostichum  glanchdosum  -.  fronde  simplici  oblonga  co- 
rir.cea  hasi  apiccque  acutiuscula  subnervosa  nudiuscula  glabra 
glanduloso-punctata ,  stipite  subsiiuamoso  caudice  dense  pa— 
leaceo.  Cette  espece  recueillie  au  cap  de  Bonne-Esperance  par 
le  cap.  Carmichael  ,  est  peut-etre  VJcrostichum  oblonguni  de 
Dcsvaux.  —  4-  yicroslichum  raddianian.  Cette  plante  originaire 
du  Bresil  avait  ete  decrite  et  figurec  par  M.  Raddi  (Filic.  Iha- 
sil.,p.  5,  t.  XV,  f.  2)  sous  le  nom  A' Jcrostiditim  spnthuldliim. 
Mais  ce  nom  ne  pouvait  etre  conserve  altendu  I'existence  d  un 
Acroslichum  spathidatiun ,  qui  croit  k  lile  de  France,  et  (jue 
M.  Bory  de  Sainl-Vincent  a  figure  dans  son  Voyage  aux  4  »les 
des  mers  d'Afrique  ,  pi.  20  ;  celui-ci  en  dilFere  par  ses  frondes 
Icililes,   dmt  les  cxircmiu's  sont  emargiuees.  — J.    Cclcrach 


Botanique.  375 

j)ctlunculata   :   fronde   simplici   lato-lanceolata  sinuato- crenata 
reticulata  basi  attenuata,  fertili   longe   stipitata,   soris  e   costa 
ad  marginem  frondis  atlingentibus.  Cette  espece  est  oricinaire 
de  Sylliet  dans  les  Indes  orientales,  d'ou  elle  a  ete  envo3ee  par 
le  Dr.  Wallich.  Quoique  MM.  Hooker  et  Greville  aient  fort  bien 
remarque  que  dans  cette  plante  les  sores  elaient  ])laces  sur  des 
veinules  ou  reticulations  qui  occupaient  une  partie  de  I'espace 
compris  entre  les  veines  droites  et  laterales  de  la  fronde  (dis- 
position qui  empeche  de  placer  cette  fougere  parmi  les  Gnim- 
mitis),  ils  ne  paraisseat  pas  avoir  ete  tentes  d'en  faire  ungenre 
nouveau.    Ils  ignoraient  probablement    qu'elle  avait  servi    de 
type  a  rotablissement  du  genre  Sclliguea  de  M.  Bory  de  Saint- 
Vincent    dans   son  article   Fougere   du    Dictionnaire   classique 
d'histoire   naturelle  ,    et   qu'elle   avait  ete  bien   figuree  dans 
I'atlas  de  ce  Dictionnaire,  sous  le   nom  de  Selliguea  Feci. — 
6.    Grammitis  decurrens   Wall.   Mss. ;    fronde  pinnatiCda ,  seg- 
nientis  reinolis  lanceolatis  acuminatis  integerriinis,    stipite  ra— 
cliique  glabris.  Origiuaire  de  I'lnde  crientale  ,  et  peut-etre  du 
Napaul. —  7.    Tceniiis  furcata  Willd.  ou  Plcris  f areata  L.  — 
8.   Pteris  austrnlis.  Cette  plante,  originaire  de  I'ile  de  France 
et  de  Bourbon  ,  avait  ete  placec  par  Linne  dans  le  genre  Jcros- 
tichum  et  par  Swartz  dans  VAsplenium.  —  g.  Trichomanes  flori- 
bundum  Willd.  et  Kuntli.  Belle  espece  originaire  de  I'Amerique 
meridionale;  et   qui  a  pour  synonymes  les  T  piimatum  et  T 
rhiznpliylla  de  Swartz.  —  lo.    Trichomanes   lucens     Swartz. — 
II.    Tricliomancs  alatam    Swartz,    Willd.,    etc.  Non  Hook,  in 
Flor.  Lond.  —  12.  Trichomanes  ci'tspum  L.  —  i5.  Trichomanes 
siniiosum    Richard,    Willi!,    et    Lamarck,    lllusLr. ,     t.    871. — 
14.    Gleichenia  Hermanni  R.   Brown.   Cette   belle  fougere  qui 
fait  le  tour  du  globe  sous  les  tropiques  a  recu  plusieurs  deno- 
minations.   C'est    le   Mertensia    dichotoma    de    Willdenow ,    le 
Polypodium  dichotomum  de  Tliunberg,  et  le  tj'pe  du  geurc  Vi- 
cranoplcris  de  Bernliardi.  —  i5.  Gleichenia  imrnersa.  Kanlfus.s, 
(  sub  ftlcvtensia  ).  —  16.  Anemia  adianthijhiia    Swartz  et  Willde- 
now. L'yJnemia  asplenifolia  du  j)reniier  de  ces  auteurs  n'cn  est 
cju'une  variete.  —  ly.  Schizcva  dichotoma   Swartz.  —  18.  Dantva 
alala    Smitb. —  ji).  Opiiioglossum  pcitdulam    L.  —  jo.   Ophio- 
glossum  rclicuii:luni  I..  G uh.lkm in. 


376  Botanique. 

25.4.  Existence  dans  les  vtGKiiMjx  uk  cristaux  d  oxalate  dk  cuaux. 
[Jcadtmie  des  sciences,  Iiistitut  de  France;  seance  du  a 5 
jiiin  i8'jy.) 

W.  Raspail  a  lu  un  memoire  destine  a  demontrer  I'analojjie 
de  la  disposition  qu'affectent  dans  le  tissu  des  Spongilles  et  des 
EpoDges,  des  cristaux  d'une  nouvelle  variete  de  quartz,  a  py- 
ramide  tres-allongee ,  qu'on  propose  de  nomiiier  quartz  hjpcr- 
oxide ,  avcc  la  disposition  qu'affectent  dans  Ic  tissu  des  vege- 
taux  plianerogames  des  cristaux  d  oxalate  de  chaux. 

Les   crislaux   d'oxalate  de  cliaux  avaient  ete  apercus .   pour 
la  premiere  fois ,  par  Rafn  et  Jurine ,  qui  ne  les  regarderent 
que  comnie  des  o'ganes  fibrillaires  ,  dont  ils  ignoraient  absolu- 
ment  les  usages,  l.e  memoire  de    Jurine  (i)  est  resto  comple- 
tement  dans  I'oubli ,  et  il  ne  parait  pas  que  les  botanistes  en 
aient  pris  connaissance  depuis  que  nous  I'avons  exhume  dans 
leBuUetindefev.  iS^^.n".  17 5,  p.  241,  carM.  De  CandoUeqni 
vie-nt  d'annoncer  avoir  rencontre  des  objets  analogues,  [f^.  le 
Bull,  juin  18-27,  n".  i65,  p.  -349),  ne  parait  pas  s'etre  d<  ute  que 
ces  oblets  cussent  ete  trouves  dans  d'autres  plantes,  que  dans 
le   petit  nonibre   de  celles  qu'il  cite  ;   et  ce   botaniste   celobre 
sVst  peut-etre   un  peu  presse   de  leur  imposer  un  ncm  parti- 
culier,  avant  d'en  ccmnailre  la  nature;  ils  lesa  appeles  rnphides 
(aii'uilles)    parce  qu'il    a   cru   qu'ils  affectaient  une  forme   en 
fuseau  telle  qu'il  I'a  fait   figurer  sur  une  dc  ses  planches.  Mais 
la  fipure  publiee  par  M.  De   Candolle   est  Teltet  dune  illusion 
nu<  n  doit  attribuer  ii   ce  que   les   cristaux  qu'il   observait  et 
qu'il  etait  porte  l\  regarder  conime  des  fibrilles  organiqnes  ,  se 
irouvaient  jilongcs  dans  I'rau  ;  car  a  sec  ,  il  cut  facilenicnt  re- 
connu  que  ces  aiguilles  sont  des  cristaux  tetraedres  et  tres-re- 
guliers  ;  il  est  vrai  qu  ils  sont  tres-pctits  dans  une   foule   de 
iilantes  ,  Orchis ,  Pandaiius  ,   ()rnit]io^;alnm  ,  Jacinihus  ,  Pliyto- 
laca  dccandra,  Mcsembifantliemum  dcltoidcs,  etc.,  oil  ils  nairec- 
tcnt  que  -^  de  millimetre  en  largeur  et  -^  en  longueur.  Mais 
«lans  les  tuberculcs  de  I'iris  de  Florence,  ils  ont  -^  en  largeur 
et  ^  environ  en  longueur,  ce  cjui  rend  I'observation  aussi  fa- 
cile a  poursuivre  qu'on  peut  le  desirer.    MM.  Saigey  et  Dela- 
fosse  ont  bicn  vonlu  prendie  la  peine  dc   determiner  exaclc- 


(I)  JoHin.  lie  Phys.,  torn    OG ,  p.  188,  pi.  viii. 


Zoologie.  377 

ment  la  forme  Ae  ces  deux  sortes  de  cristaux  ,  de  silice  et 
d'oxalate.  On  peut  annoncer  d'avance  qu'il  n'est  peut  etre  pas 
de  plante  phanerogame  ou  Ton  ne  trouve  de  semblables  cris- 
taux d'oxalate  calcaire.  La  niineralogie  se  trouvera  ainsi  enri- 
chie  de  deux  nouvcUes  formes;  et  sans  aucun  doute  les  mine- 
ralogistes  n'imiteront  pas  certains  chimistes  qui  s'obstinent  a 
hannir  de  ce  qu'ils  appellent  chimie  tout  ce  qu'ils  ne  peuvent 
pas  apercevoir  de  leurs  deux  yeux. 


ZOOLOGIE. 


■ii5.  Naturalist's  Repository,  etc. —  Le  Magasin  du  naturaliste, 
etc.;  par  M  E.  Donovan  ,  n°*.  XLIX  a  LVI.  {Foy.  le  Bullet., 
T.  IX,  no.   190.) 

Le  n".  49  contient  les  descriptions  du  Pnpilio  Laireillii  et 
du  Madrepora  sidcrea  dont  les  figures  sent  dans  le  u".  45.  Les 
jilanches  du  n°.  49,  dont  les  descriptii)ns  font  partie  du  n".  5i, 
rcpresentcnt  la  Fulgora  Diadcma  Lin.  ,  \ Echinus  biforls  Leske 
[Scutella  bij'ora  Lam.  j  et  le  Conns  yhigur  Lam. 

Le  no  5o  offre  le  Papdio  boeticus  Lin.  ,  une  variete  a  colu- 
luelle  rose  de  V Aclmtina  marginala  de  Svvainson  ,  et  le  Papdio 
Cnchrus  Fabr. 

Le  no.  5 1  contient  le  Papdio  Furcula  Fabr.  ,  le  Conns  vcxil- 
luni  Gmel.  ,  et  Ylsis  ochracea  Gmel. 

Le  n°.  52  presente  les  figures  duConns  Capitancus  Lam.,  du 
Papdio  y4icadius  Fabr.,  et  de  la  Spongia  tubnlosn  d' Ellis  et 
Solauder. 

Le  n".  53  olfre  le  Madrepora  radiata  Ellis  et  Sol.  (y/j/rca  ra- 
diata  Lain.) ,  le  Papdio  Drjasis  Fabr.  ,  et  la  Valuta  Pjrum  de 
Gmel.    (  Tuibinclla  Lam.  ) 

Le  n°.  .■j4  contient  r£'f/i///KV(7//v//K,y  Gmel. ,  trrs-belle  espece  , 
le  Papdio  Proluninus  Lin.  ,  et  le  Madrepora  Cjnthus  Ellis  et 
Sol.    (  Caijophjllia  ) . 

Lc  n".  55  presente  le  Turbo  australis  [Scalaria  Lam.) ,  \' Isis 
liippuris  Lin.,  et  uu  Papillon  dont  la  planche  portc  le  n".  iG5, 
et  que  la  description  qui  se  rapporte  a  celle  pjancbe  indique 
conime  elant  le  Papdio  Vanessa  de  Fabr.  ,  <[uoi(pic  cette  es- 
pi'ce  soit  figuree  a  la  plauclic  166.  Nous  ue  tiouvons  aucunc 
descripliou  pour  co  papillon  de  la  plancbc  i65. 


378  Zoologie. 

Lc  n„.  56  off  re  le  Papilio  FanessaYAhv.,  le  Spon^iatruucnta, 
curipuse  espece  non  decrite  i  ce  qn'il  parait ,  niais  peiit-elre 
figuree  par  Scba  selon  M.  Donovan;  Bitccinum  jnaculaiiim 
Lin.   (  Tcrebra  Lam. ) 

Lcs  a.°K  des  descriptions  ne  se  rapportent  point  a  ceux  des 
planches  dans  oes  deux  dernieres  livraisons  ,  non  plus  que  dans 
les  suivantes  n°\  5j  et  58.  Nous  enfjageons  M.  Donovan  a  re- 
parer  le  plus  lot  possible  ces  inadvertances  facheuses.      F. 

226.  Voyage  Auxoun  du  monde,  execute  sur  la  Coquil/e  p^r  h. 
J.  DupERREY ,  commandant  de  I'expcdition  :  Zoologie,  par 
M!\L  Lesson  et  Garnot  ,  IP.  ct  IIP.  livraisons.  {Foj'.  lc 
Bullet,  de  nov.   1826,  T.  IX  ,  n°.    291.) 

En  attendant  I'article  detaille  snr  ce  magniCque  ouvrage  que 
nous  offrirons  sous  peu  a  nos  lecteurs  ,  nous  leiir  signalons  la 
publication  des  3".  et  4*^-  livraisons,  dont  I'execution  ct  I'in- 
teret  des  sujets  qui  y  sont  traites  ,  conOrment  de  plus  en  plus 
loutes  les  esperances  qu'avaient  concues  les  natnralistes.  Voici 
I'indication   des  animaux  qui  y  sont  figures 

li".  LivR.  Cranes  d'Alfourons,  liabitans  de  I'interieur  de  la 
Kouvelle-Guinee  5  Kangourou  oualabat ;  Pie-grieclie  cap  gris  ; 
Coucal  atralbin;  Megapode  Duperrey  ;  Vanneau  a  ocliarpe. 

III".  LivR.  Vespertilion  de  Buenos- Ayres  ;  Rat-Tau]je  Hot- 
tentot;  Piegrieche  Karon;  Gobe-mouche  aux  longs  pieds ; 
Eurj'laime  de  Blainville  ;  Manucode  femelle  ;  Pic  du  Chili,  fe- 
nielie  ;  Sterne  des  Ipcas. 

Toiites  ces  cspeces  sont  uouvelles.  Le  texte  est  compose  des 

fcuillcs  y  a  17  ;  nous  en  ferons  connaitre  le  contenu  prochai- 

nenient.    L'ordre  numeriqiie   des  planches   n'etant   pas   suivi , 

'nous  ne  pourrions  aujourd'hui  rapportcr  les  figures   a  la  des— 

criplion  des  objets  qu'elles  representent.  D. 

227.  Sturm,  Deut.schlands  Fauna  ,  etc.  —  Faunc  d'Alleniagne  , 
avec  des  figures  faites  d'apres  nature  etavec  les  descriptions. 
5*^.  section  Insectes.  6  petits  volumes  :  Colcopteres  ,  avec 
27  planches  coloriees  ,  format  de  poche  ;  188  pag.  JNurem- 
licrg  ,  1825.  (/j/>,  torn.  XX,   1"'.   c  iliier  ,    1826,  |).   lo./,.) 

Le  j)clil  \cliime  qiu-    nous  anuoncuns  conlienl   no    nonjbre 
c.iisidcjaLl!,-    dc  bunncs  li;;'ircs   et  de  descriptions    de   coleu- 


Zoologie.  379 

pteres  ,  avec  le  nom  des  auteurs  et  la  synonymic.  Les  especes 
que  contient  le  volume  sont  gu  nombre  de  112,  dont  38  se 
rappoitcnt  au  genie  Stomis ,  i  au  genre  Oodes ,  -ii  au  genre 
Trt'chus  et  5i  au  genre  Bcmbidium. 

228.  Saggio  di  zoologia  rossiLK  ,  etc.  —  Traite  de  Zoologie 
fossile,  ou  Observations  sur  les  petrifications  de  la  province 
austro-venitienne  ,  avec  la  description  des  terrains  dans 
lesquels  elles  se  trouvent  ;  par  Touss.-Ant.  Catullo,  prof, 
d'liist.  nat,  au  Lycee  imp.  et  roy.  de  Vicence.  Avec  grav. 
Padoue  ,  182^  ;  iraprim.  du  Seminaire.  (  Prospectus.  ) 

Nous  nous  felicitous  d'avoir  a  annonccr  cet  ouvrage  d'un 
professeur  bien  connu  de  tous  les  geologues  et  des  naturalistes, 
et  qui  ne  peut  manquer  d'exciter  leur  interet.  Cet  ouvrage 
formera  un  volume  grand  in-4''.  ,  d'cnviron  \o  feuilles , 
accompagne  de  planches  gravees  on  seront  figures  lous  les 
restes  d'animaux  que  I'auteur  croira  utile  de  faire  connaitre, 
et  dont  il  ])ourra  donner  une  desciiplion  ])recise.  Le  prix  sera 
de  3o  cent,  la  feuille.  Les  planches  livrees  a  part  seront  payees 
40  cent,  chacnne.  On  donnera  un  cxempl.  gratis  aux  libraires 
qui  en  auront  fait  placer  20.  On  peut  s'adresser  a  Alilan  ,  chez 
liocca  ;  a  Vienne  chez  Volke,  libraire. 

Un  avis  de  I'auteur  termine  ce  prospectus.  II  y  fait  con- 
naitre son  but,  qui  est  de  decrire  de  preference  les  fossiles  les 
plus  anciens,  en  suivant  les  divisions  geologiques  proposees 
par  M.  Brongniart.  11  s'occupera  dans  un  i"''.  chapitre  des 
roches  cristallisees ;  il  le  terminera  eu  traitant  des  terrains 
jntermediaires.  Ce  chapitre  peut  etre  considere  comme  le 
preambule  de  I'ouvrage.  Dans  le  2".  il  parlera  des  formations 
secondaires  les  plus  anciennes  ,  du  calcaire  alpin,  etc.  ,  eu  li- 
nissant  ce  chapitre  p.ir  le  musclielkalk.  Le  5".  cha|)itro  com- 
prcndra  les  terrains  secondaires   les  plus  modernes,  etc.,  etc. 

D. 

229.     PlECIIEr.CnES     SUR      LES     OSSE.MENS      FOSSILES     DU     DEPAIITEM  EMT     UU 

Puy-DE-DoME;  par  A.  BiuvARn,  I'abbe  Croizst  et  Jobeut  aine. 
VI".  et  VIl".  livraisons  (Voy.  le  BiiHctiii,  T.  XI,  n'\  Ci, 
inai  1B2J.) 


380  Zoologie. 

Nous  voyons  uvec  bien  de  la  satisfaction  que  cct  intcicssant 
ouvraije  parait  reprendre  avec  activite  le  cours  de  sa  pnblica- 
tiou.  Cos  deux  nouvelles  livraisons  sont  executees  avec  les 
memes  foins"  que  les  preccdentes  et  n'offrent  pas  nioins  d'in- 
teret.  La  Qc.  livraison  represente ,  dans  Ics  4  premieres  plan- 
ches, des  ossemens  d'Elephant,  a  ['exception  de  3  figures,  qui 
donnent  des  os  de  Cheval.  La  5«.  planclie  est  consacree  a  des 
ossemens  ou  des  bois  du  Ccrvus  mvernensis.  La  n<: ,  livraison 
est  consacree  aux  Cariinssicrs  des  terrains  nieubles.  Deux 
especes  d'Ours  et  tr  is  especes  de  Chats  sont  caracterisees  par 
les  ossejuens  que  figurent  les  aiiteurs. 

Les  2  especes  d'Ours  ,  qu'ils  rapportent  au  sous-genre  Cid- 
tiiclc/is,  sont  nommees  Ursus  Eiucriarum  et  Issiodoreuxis  ;  les 
Chats  sont  nonimes  Felis  gigantea,  rnegantercoti  et  media.  De 
tres-bea'ux  ossemens  ont  permis  aux  auteurs  de  caracteriser  ces 
nouvelles  especes.  F, 

23o.  YoYAGE  DE  M.  Pa?ider  EN  Crimee.  —  M.  Ic  D''.  Pander, 
memhre  de  I'Academie  des  sciences  de  Saint-Petersboun;,  a 
troiive  en  Crimee  un  grand  nombre  de  ccqnilles  fossiles,  pour 
la  plupart  anlc-diluvicnnes.  Ce  savant  est  en  ce  moment  occupe 
a  terminer  son  ouvrage  surla  riche  collection  qu'ila  recueillie 
dans  ce  pajs.Ce  travail  important  doitbientcit  paraitre,  accom- 
pngne  de  dessins.  M.  Pander  est  deja  avantageusement  connu 
par  ses  voyages  dans  les  steppes  kirghises.  (  Hermes;  mars 
I  827  ,  n".  78  ,  p.  3i  2  j 

a3i.  EssAi  sur.  LA  DOMESTiciTE  DES  Mammife RES  ,  precede  de  con- 
siderations sur  les  divers  ctats  des  aaimaux  dans  lesquels  il 
nous  est  possible  d'etndier  leurs  actions;  par  M.  Fred. 
CuviER  (Memo/res  du  Museum  d  hist.  nat.  ;  '^'\  annee  ,  To. 
XllI,  YI---.  cahier,  p.  4oG.  ) 

L'autcur  c  nibat  d'abord  BulTon  qui  avait  dit  :  L' animal sau- 
vnge,  n'obe'issanl  fju'ct  la  nature ,  neconnaft  d'autres  lois  queccltes 
du  besoin  et  de.  la  liberie.  11  pensc  au  contraire  que  I'ctat 
de  domesticite  ou  de  cajilivite  nou-  devoile  davantage  le  na- 
turel  des  animaux  (|ue  Icur  elat  d'independance.  Selon  i\I.  Cu- 
vier,  aucun  des  animaux  nc  jouit  de  cet  etat  imaginaire  d'in- 
dcpendauci;  absuhie  qu'ou  appelle  etat  de  nature  ,  parce  que 
tons  se   trouvcnl  sous    I  inevitable   poids  des  circonstanccs   au 


Zoologie.  381 

milieu  desqiiellcs  ils  soiit  pi.ices.  Diiprc-s  ce  principo,  ancun 
etie  tie  I'univers  ne  serait  suscej.lible  ile  possedcr  celle  inde- 
pendance,  pas  nieiiie  la  diviiiite  des  Stoiciens  {  semper parct , 
scinel  jussit  ] . 

]\I.  F.  Cuvier  combat  aussi  I'opinion  qui  fait  deliver  la  per- 
fection des  facultes  des  animaux  de  la  perfeclion  de  leurs  or— 
ganes  ;  il  rappelle  que  chez  Ics  Phoques  ,  dont  les  membres  sont 
formes  en  nageoires  et  les  sen.>.  ohlus ,  les  facultes  intellec- 
tuelles  sont  plus  etendues  que  dans  d'auti'es  animaux  tres-bien 
organises;  rhais ,  pour  que  cette  conclusion  fur  exacte  ,  il  etait 
indispensable  de  montrcr  que  lencephale  des  Pboques  n'a 
point  des  liemispheres  |)lus  voluinineux  et  d'autres  pai-ties  ser- 
vant aux  facultes  intellecluelles  jilus  perfectionnecs  que  des 
Rongeurs  ou  des  Ruminans.  Or,  c'est  ce  deploiement  des  or- 
ganes  encephaliques  quidonne  la  principale  mesure  des  facultes 
des  animaux,  nieme  chez  ceux  dont  les  sens  sont  mal  deve- 
veloppes.  M.  Gall  a  mis  particulierement  cette  verite  hors  de 
doulc.  ■ 

De  mcmc,  M.  F.  Cuvier  dit  que  chez  les  animaux  en  liberie, 
I'intelligence  ne  suit  pas,  comme  chez  Ibomme  ,  la  progression 
de  I'age,  et  que  des  singes  jeunes  ont  alors  plus  d'etendue  et 
d'activite  d'intelligence  que  dans  nn  age  plus  avance.  II  nous 
paiait  ici  que  I'auteur  confond  I'instinct  primitif ,  qui  agit  spon- 
tanemeut  chez  les  jeiincs  animaux,  et  qui  diminue  a  propor- 
tion des  connaissances  que  ceux-ci  acquiorent  avec  I'age,  tout 
de  meme  que  I'enfant ,  en  grandissant ,  desapiirend  les  impul- 
sions instinctives  aiixquelles  il  obeissait. 

L'auteur  remarque  tres-bien  que  tons  les  ("astors,  meme  so- 
litaires, ont  I'instinct  de  la  construction;  il  montre  que  des 
carnassiers  sont  plus  capahles  de  doniesticite  (|ue  plusieurs  her- 
bivoi-es  ruminans;  que  le  penchant  a  la  societe  et  la  douceur  de 
mceurs  facilitent  la  domeslicite  des  animaux  ,  qu'on  les  appri- 
voise  surtout  par  la  faim  ,  el  en  les  nourrissanl  bien  ensuite, 
en  les  caressanl,  et  a  I'aido  de  bons  Iraitemens,  aprrs  les  avoir 
domptes  par  des  chatimens  convenables,  par  la  castration  ,  qucl- 
fjuefois  par  des  veilles  ,  etc.  Un  point  interessant  de  ce  niemoire 
est  celui  ou  l'auteur  traite  de  la  mesure  que  Ion  doit  employer 
en  soumetfant  les  animaux,  et  ex])liqiie  (ju'on  jieut  les  faire  se 
revolter,  en  soulevaut  leur  instinct  de  conservation  par  I'cxces 
tie  la  violence.  Uu  croiraji  piesquo  iju'ils  couuaisscnl  Ic  point 


382  Zoolog'ie. 

oil  s'arrutent  la  justice  ot  leur  csci.ivagp.  M.  Cuvicr  distingue 
fort  bienaussi  la  volonle  des  brutes  du  libre  arbitro,fjui  est  I'a- 
panage  deriiomme  moral.  II  passe  en  revue  les  divers  genres  dc 
Manimiferes  relativement  a  leur  disposition  a  la  domesticit;',  et 
montre  que  le  Tapir,  I'Alpaca,  la  Vigogne  ,  pourraient  y  etre 
facilement  habitues,  tandis  que  les  Singes  et  d'aulres  especes 
intelligentcs  en  sont  peu  susceptibles.  La  succession  des  g-ne- 
rations  dispose  les  individus  a  cetle  donicslicite ,  coniuie  dnns 
les  Cbiens,  qu'elle  a  si  longuement  modifies. 

Ainsi  ,  une  intelligence  developpee,  un  caract(;r>3  doux  ,  le 
penchant  4  lattroupement  ou  a  la  societe  ,  offrent  des  moyens 
de  rendre  les  animaux  domcstiques  par  les  proccdes  connus. 
Telle  est  la  substance  du  memoire  de  M.  F.  Cuvier  ;  il  eut  etc 
a  desirer  que  ses  recherches  se  fussent  etendues  ;'i  d'aulres 
classes,  particuliorement  a  celle  des  oiseaux.  J. -J.  V. 

252.     DeSCRIITIOiN    d'uM    KOUVEAU  genre  dans    la    ClASSK    des    MAMM!- 

FERES  (yJihirus,  F.  Cuv. ) ,  d'apres  un  individu  provccatit  de 
la  chainc  de  I'llimalaya,  entre  le  Nepaulet  les  Montagues  Nei- 
geuses;  par  le  major-general  Hardwickk.  Lue  le  G  nov.  1821. 
(Transact,  of  Linn.  soc.  of  Lond./H.  Xf^,   x^.part.  p.  iGi.) 

Nous  rapporterons  les  details  fournis  par  le  laborieux  gene- 
ral Ilardwicke ,  quoique  I'espece  qu'il  decrit  ne  soit  plus  nou- 
velle  pour  nous,  parce  qu'ils  corroborent  les  observations  dont 
on  est  redevable  a  M.  Frederic  Cuvier,  snr  \' K\i.v?iMsfulgcns. 
(Voy.  le  Bull.,  T.  VIII,  n'.  198  ).  Le  genre  Ah.urus  en  elTet 
n'est  autre  que  celui  de  M.  Hardwicke,  dont  la  publication  a  ce 
qu'il  parait,  par  des  causes  qui  ne  nous  sont  pas  connues,  a 
ete  retardee  jusqu'en  1826;  de  sorte  qu'il  a  juge  convenable  de 
supprimcr  le  nom  qu'il  avait  impost  d'abord  a  cet  animal. 

La  plaiiche  qui  accompagne  cette  notice,  donne  le  systeme 
dentaire  de  ce  carnassier,  ainsi  que  les  extremites  des  mem- 
lires.  On  se  rapj)clle  que  la  plante  des  picds  chez  le  panda  est 
tntierement  veiue. 

Le  Panda,  ailuhus  fuloens,  F.  Cuv. 

Caract.  gener.  Denies  primorcs  utrinque  sex  ,  in  eadem  serie 
collocati ,  supcriorum  laterales  majores ,  basi  gradu  interiore 
obliquo  aiicti,   inferiorum   laterales  incrassati ,   apice  laliores  , 


Zoologie.  383 

extern^   obliqu^  truncati,  intennedii   duo  paululum  brcvioies. 
Zrt/(/rtr/V  primoribus  imilto    lorigioros  ,  suppi-iores  conici  recti, 
inferiores  subarciiati ,  oblique  patentes  ,  ntrinque  pagin;!  extc- 
riore  sulcis  duobus  longitudinalibus  exarati.  Mo/ares  utrinque 
quinque,  serie  recta  coHocati ,  gridalim  anipliores  ad  quarfuiu 
usque:    supra  priuius  iutervalio    brevi    ab    laniariis    romotus, 
majuscnlus  ,    acie    conoidea    procera  postice   gradu  abbreviato 
jiraeditu  ,  latere  interiore  ad  basin  marginatus  ;  ,yecj/«(5?/«  subiti- 
crassatus  ,  cuspidibus  tribus  lateralibus,  media  elatiore,  duabiis 
intermediis  brevioribus  una  interiore  simplici    minima,  omni- 
bus aculis  conicis  aut  compressis;  tertius  multicuspidatus,  cus- 
pidibus exterioribus  subercctis  ,  serie  eadem  dispositis,    inter- 
media   majore    elatiore,    interioribus  duabus    anticis  conicis 
basi  tumidis ,  postica  minore  ,  cuspidibus  lateralibus  adpressa 
omnibus  suboblique    truncatis,    apicibus    maroinatis,  circula- 
ribus  aut  undulatisconcavis,  tuberculo  interiore  miniino  abbre- 
viate  margini    basilari    apposito ;    quartus    maximus    multicu- 
spidatus,   cuspidibus    duabus    exterioribus,    antica    tripartita 
elatiore,  intermediis  duabus  maximis ,  his  omnibus  truncatis 
margine  subprominente  circular!  aut  undulate    cinctis,   tuber- 
culis    tribus   interioribus    abbreviatis  ,  simplicibus ,   acutis,  in 
marginem  interiorem  coadunatis;  (/(</«//«  paululum  anpustatus 
multicuspidatus,    quarto  structura  ac   divisione  similis.  Denies 
mnxillce  inferioris   angustiores :   primus  seciorius   comjn-essus  , 
acie  procera  gradu  postico  basilare  praedita;  secundus  ampliatus 
cuspide  intermedia  latere  exteriore   truncata,  gradibus  acces- 
soriis  duobus,  antico  brevi  compresso,  postico  latiore  truncate 
tritorio ;   tertius   multicuspidatus ,    cuspide    anteriore    oblique 
truncata,    intermedia  maxima  ,  sulco    profundo    sejuncta,  basi 
conica    irregulari ,    latere  exterioie    truncato  ,    interiore  dorso 
obliquo    emarginato    excurrens,    cuspide    postica  lata ,  abbrc- 
viata,  truncata,  tuberculo    minimo   interiore;    quartus  cuspi- 
dibus   pluribus   inaequalibus,    aliis    apicibus   truncatis,  mar^i- 
natis,    subprominentibus  ,    aliis  acutis ,    mamillaribus  ,    abbre- 
viatis ;    quintus    longissimus    multicuspidatus  ,    cuspidibus    in- 
terioribus truncatis,  exterioribus  acutis. 

Caput  sub,;iobiisuni ,  maguutn  ;  fades  subrodimla  ;  i:;cno: 
turaida?  ;  J'ro/is  plana,  elongata  lata.  Lingua  scabriuscula. 
J{ost rum  hrevc ,  conicum,  lalissinium.  Jlictus  mciiiocris.  Jihi- 
naiiiim  ohlusn\u ;    naf's    tcrniinaics.     /(uriculiu    breves,    acut;e 


384  Zoologie.  N".  232. 

posteriores  ,  distantes,  villosae.  OcuH  rhinario  approximati , 
antice  positi.  Maxilla  intumescens.  Mandibula  sxxhreconA'WA. 
VibvisscB  mystacales  nonnuUae ,  albae. 

Col  I  urn  breve. 

Corpus  magnum,  cylindriciim ,  obesum  ,  codavio  villosissimo 
et  pilis  longis ,  a?qualibus,  molliusculis ,  basi  lanuginosis , 
vestituni. 

Cauda  lonijiltidine  corporis,  basi  aiiiplissima ,  cylindrica , 
versus  apiceiii  subattenuata  ,  villis  longissimis  patenlibus 
vestita.  Pedes  plantigradi ,  pentadactyli.  Plantce  lanugine  mol- 
lissima  dense  vestitae.  Ungues  falcatae,  arcuatae,  acutissimae 
( retractiles). 

Le  dessus  du  corps  est  dime  belle  couleur  fauve  brune,  qui 
s'eclaircit  sur  le  dos  et  prend  uue  nuance  doree.  La  coulenr 
brune  est  un  peu  plus  1  ncee  snr  le  cou  ,  les  cotes  de  la  lete 
et  les  oreilles  posteiicurement ;  et  une  bande  de  meme  cou- 
leur part  des  yeux,  et  va  rejoindre  le  derriere  du  cou.  La  face, 
le  museau  et  les  oreilles  sont  blancs.  Quelques  poils  fauves  et 
jaunatres  se  melent  au  pelage  blanc  du  front. 

L'abdomen  et  les  extremites  sont  noirs  et  separes  par  une 
lii'nc  de  la  couleur  des  parlies  superieures,  La  queue  est  mar- 
quee de  bandes  alternativenient  fauves  ,  brunes  et  jaunes,  et 
annelee  de  noir.  La  couverturc  laineuse  de  la  plante  des  pieds 
est  de  couleur  grise  ou  noiratre. 

Les  dimensions  de  cet  animal  sont  :  longueur  de  la  tetc 
7  pouces  et  denii;  de  loccipata  I'originede  la  queue  19  pouces 
et  dcmi  ■  de  la  queue  i5  pouces.  Longueur  totale  !^1  pouces  , 
ou  5  pieds  C  pouces. 

Les  caraclcres  qui  servcnt  a  fairc  de  cet  animal  uii  genre 
nouveau  sont  remarqiiablcs  it  tres-saillans  ;  mais  sa  classilica- 
tion  dans  les  series  natiuelles  est  encore  obscure,  parce  qu'il 
vessenible  sous  divers  points  aux  individus  de  cette  subdivision 
de  dii^itiiM-ades  carnivores,  dont  il  differe  essentellement  et 
parses  dents  et  par  sa  marche  plantigrade.  Parmi  ses  caracleres 
on  doit  remarquer  la  grandc  largeur  du  museau  et  la  coustruc- 
lion  singuliere  des  dents:  mais  le  caraclere  le  plus  frappant, 
et  pour  lequel  on  doit  princi|)alement  le  dislinguer  depend 
des  poiiites  .•^aillautes  qui  s'elevent  sur  les  molaircs.  Cette 
particularile  est  unique,  et  n'existe  que  tres-rareincnt  dans 
tout  autre  g'  -nc  de  quadrupedes  carnivores.  Par  l:i  (lisj)osition 


Zoologie  385 

el  an^nie  par  la  forn>e  dcs  denls  notre  aniin.il  paiatt  avoir  quel- 
vne  i-ap!)nit,avt'c  les  genres  A'«.f««  et  Piocyo/i;  inais  il  en  diCfere 
essentiellenient  par  plusieurs  caractercs  reniai'cjiiahles  :  ses 
tanieres  sont  prcs  dcs  rivieres  et  des  torrens  montagneux.  11^ 
vit  dans  les  arbres  et  se  nourrit  d'oiscaux  et  des  plus  petits 
quadrnpedes.  On  le  decouvre  souvent  par  son  cri  qui  est  tres- 
fort  et  qui  ressemble  an  mot  wha  qu'il  repete  souvent :  deli 
vieiit  un  des  noms  par  lequel  il  estconnu,  savoir  celui  do 
Cliitwa.  Lesson. 

u55.  Note  sur  vs  Ouisrrri  nolveau.  Oiiistiti  a  cuisses  jaunes, 
Jacchus  clirjsopygus ,  IVatterer.  [DdcclusFlorce  clFaunceBra- 
silieiisis ,  auct.  J.-C.  Mikan,  fasc.  tert,  iu-folio. ) 

Une  belle  figure  de  ce  singe  a  cte  donaee  par  M.  Mikan  dans 
un  ouvrage  de  luxe  rare,  dont  je  dois  la  communication  a  la 
Lienveiliance  de  fll.   Benjamin  Delessert. 

Ce  Ouisliti  est  entiercnient  noir,  excepte  les  fesses  et  les' 
cuisses,  qui  sont  en  dehors  comme  en  dedans  d'uu  jaune  assez 
vif  melange  d'orange  et  de  brun.  Le  front  est  dun  jaune  ver- 
dalre  luride;  les  polls  de  la  tete  et  du  cou  sont  assez  longs,  et 
rclonibent  jusque  sur  les  epaules  ;  les  pieds  sont  noirs;  toutes 
ses  mains  sont  pentadactjlcs;  queue  noire,  recouverte  de  polls 
mediofllfement  laches ;  i!  a  de  longnenr  du  corps  lo  po.  glignes, 
et  la  queue  a  i4  po.  5  lignes.  II  est  voisin  du  Jacchiis  Rosalia. 
Use  nourrit  de  fruits  j)ulpeux  et  bulyrenx  eqnatoriaux ,  d'in- 
seetes,  et  il  aime  surtont  beaucoup  les  ceufs  d'oiseaux.  On  le 
trouve  au  Bresil,  dans  la  capitainerie  de  Saint-Paul,  on  les 
h.bilans  le  designent  par  le  nom  de  Sagulty   dos  grandos. 

Lesson. 

234.    Os  DE  MAMAlOUXn  TROUVES   DAiNS  LA  LoUISIANE. 

Une  feuille  publique  dc  Columbus,  ville  de  I'etat  de  I'Ohio, 
annonce  qu'il  est  arrive  a  Sleubenville  un  bateau  ayant  a  bord 
les  ossemens  d'un  animal  non  decrit.  On  jiretend  qu'un  de  ces 
OS  avait  20  ]iipds  (americ.)  de  long  sur  8  de  large,  et  pesait 
environ  1200  livres.  Une  vertebre  avait  16  po.  dediauielre,  et 
les  cotes  etaient  longues  dc  9  jiieds.  On  a  calcule,  d'afires  la 
longueur  dcs  os ,  que  I'aninial,  lorsqu'il  etait  en  vie,  devait  a- 
B.  Tome  XL  25' 


386  Zoologle. 

voir  environ  So  pieds  de  long ,  20  ii  26  «le  large ,  Dt  pres  de  20 
de  baut.  H  a  du  pcser  au  nioins  20  tonneaux,  ct  surpasser  cu 
volume  aiitant  le  IMammonth  que  le  MammoutU  snrpasse  le 
Chieu  coniniun.  Ces  os  out  tie  trouves  en  Louisiana  aupros  du 
Mississipi.  II  faut  etro  un  pen  incredulc  sui-  I'exactitude  des 
uiesnres  ,  jusqu'a  ce  qu'clles  soicnl  iDiOuvecs  d'uue  nianierc  au- 
ihcnlique.  Un  animal  de  pareilles  dimensions  autait  du  etre 
contemporain  du  fabuleux  Krnken.  (  Niles  weekly  Register;  17 
mars  1827.  ) 

235.  Atlas  des  oiseadx  d'Europe  ,  pour  servir  de  complement  au 

Manuel  dOrnithologie  de  M.   Temmi^ck,  par  J.-C.   Wer.\er. 

\*.  livr.  (Voyez  le  Bullet,  de  juin  ,  n".   182.) 

Cette  nouvelle  livrai'^on   de  )a    charniante  collection    de    M. 

Werner  contient  la  suite  des  oiseaux  de  proie  et  plusieurs  Cor- 

beaux.  EUe  oflFre  les  especes  suivantes  :  i".  La  Chonette  Cheve- 

cbelte  {Slrix  acadica  Lin. ),  L'Hibou  bracbiote  {St.  brachjotos 

Latb.),  L'H.    Grand-Due  {Str.  Bubo  Lin.),   L'H.   Moyen-Duc 

[Sir.  OtusUn.  ),  L'H.  Scoi)S  [Sir.  ScnjisUn.); — Corbeau  noir 

(  Corvus  Cornx  Lin.  ) ,  Corneille  noire  (  Cori'us  Coronc  Lin. ),  la 

figure  etun  squelette  de  la  Corneille  manlelee(C.  Cor/u'x  Lin.) 

et  le  Freux  (  Corvus f rug ilcg us  Lin.  ) 

Nous  ne  pouvons  qu'applaudir  aux  soins  continu.s  anportes 
a  I'execution  de  cet  ouvrag'e.  '^• 

206.  KouvELLE  EsrikcE  DE  Soui-MA.^GA  ;  par  MM.  Lesson-  et  Gar>ot. 

Genre  Soui-Manga.  —  Cinujris,  Cuv.  Mclllsuga  ,  Yieill. 

Soui-BIanga  dccore,  Cinnyris  eques^.  Amambo  on  Am  it  des 
nalurels  de  VVaigiou,  j>l.  5i,  fig.   i  *™. 

C.  Corporc  omnirib  olivaceo  fuliginoso  .  pennis  marginis  ala- 
rum pent  .subflavis  :  ante  jugulwn  fulgent i  tcenia  rubra. 

Le  Soui-Manga  decore  ne  brille  point  conune  la  plupart  de 
ses  congeneres  par  le  luxe  des  teintes  mctalliquesrepanduessur 
son  plumage.  Modesto  et  simple  qnanl  aux  couleurs  qui  lui  furent 
dc'partics,  sa  livree  estd  unbruu  I'uligineux  ct  olivatre  uniformc  , 
bormis  sur  le  devant  du  cou  ,  qui  est  occupe  par  un  ruban  d  un 
rouge  cclatant  large  de  2  lignes ,  ct  long  de  7  a  8.  Le  bee  ,  garni 
de  dentelurcs  serrees  et  nombrcuses  au  bord  de  la  mandibule 
superieure,  est  noir,  ainsi  que  les  pieds.  La  queue  est  composee 
de  douze  pennes  cgalcs  ,  qui  depassent  les  ailes  de  9  lignes. 


Zoologie.  387 

Ce  Soui-Manga  a  de  longueur  totale  4  pouccs  5  ligncs ;  le 
Lee  a  9  lignes  et  la  queue  i8  lignes.  Nous  I'observaraes  d  a- 
bord  sur  I'lle  de  Waigiou,  dans  de  grands  mimosas,  mais  nous 
le  revimes  plus  communement  ensuite  a  la  Nouvelle-Guinee , 
sur  les  cxtremites  des  branches  des  grands  arbres  du  pourtoar 
du  havre  de  Dorery. 

207.  American  Herpetologv,  etc. —  Herpetologie  americaine,  ou 
Genresdes  reptiles  del' Ameriqueseptentrionale,  avec  un  ta- 
bleau synoptiqiie  des  cspeces;  par  Richard  Harlan,  D.-M. 
In-8°.  de  8y  p.  Philadelphie  ,  1827. 

Get  iuteressant  ouvrage  est  extrait  du  Journal  de  lacademie 
des  sciences  naturelles  de  Philadelphie,  dans  lequel  il  forme 
plusieurs  articles.  Nous  le  ferons  sous  peu  connaitre  avec  detail 
a  nos  lecteurs. 

238.    Details    sur    les  organes  de    la    generation    du    Protee  du 
Mexique   appele  par    les    nalurels  Axolotl  ;    par  sir   Everard 
Home.  Lu  le  17  juin  18 2 4.  {Pliilosopk.  Traniaclioiis ;  1824 
2'.  part.,  p.  4i9-  ) 

Jl  faut  consulter  les  belles  planches  qui  representent  les 
organes  males  et  femelles  du  Protee  qui  se  trouvcnt  dans  les 
Tran.sactions  philosophiques;  car,  c'est  dans  ces  planches  seu- 
les  et  dans  leurs  explications  que  consiste  le  niemoire  do 
M.  Home.  Le  seul  fait  qui  puisse  trouver  place  ici,  c'est  que 
d'apres  cet  auteur  ,  pendant  le  contact  momentane  du  male 
et  de  la  femelle  ,  les  parties  externes  de  la  generation  du  male 
entourent  celles  de  la  femelle  ,  ce  qui  serait  le  contraire  de  ce 
qui  arrive  chez  les  aulres  animaijx. 

M.  E.  Home  admet  trois  especes  de  Protees  et  pretend  que 
c'est  a  tort  que  M.  Rusconi,  dans  ses  Amours  des  Salaniandres 
aquatiques,  a  accuse  Hunter  dun  defaut  de  sagacite.  RIM.  Rus- 
coni et  Lacepede  auraient  eu  tort  de  les  regardcr  comme  des 
larves. 

259.  Observations  sur  les'dimensions  des  dents fossiles  des  Reouins 
comparues  avec  les  dents  fossiles  d'un  poisson  analogue  au 
requin  actucllcmcnt    vivant,    decrit  par   Lacepede    et    Fau- 
jas  de  Saint-Fond  dans  les  Annales  du  Museum;  par  Robert 
Knox.   {Edinb.  Journ.  of  scienc;  n".  IX,  juin  1826,^.  16.) 

35. 


388  Zoolog'ie. 

On  se  rappelle  que  M.  de  Horda  dcconvrit  a  Dax  des  dcnt.i: 
de  requin  que  M.  de  Lacepcde  etudia  ,  et  qui  n'avaient  pas  moinS 
de  5  po.  5  ligiies  de  longueur,  sur  5  po.  de  largeur.  Le  conti- 
nuateur  de  Buffon  fiitporld  a  snpputer,  d'apres  ce  que  picscnte 
le  requin  ordinaire,  que  celui  dont  les  dents  fossiles  nous  re- 
velaient  I'existence,  et  qui  avait  du  vivre  avant  le  deluge, 
devait  avoir  au  nioins  79  pi.  de  longueur.  Une  dent,  provenant 
des  carrieres  delMont-Rouge,  devait  avoir  appartenu  a  tin  animal 
d'aumoins  5o  pi.  Des  dentsdece  meiue  Squale  fossllo  decrites  par 
Faujas  de  St. -Fond,  avaient  2  po.  61ig.  de  iongutur.  i\I.  Knox 
eut  occasion  de  recevoir  d'un  ami  les  maclioires  d'un  squale  lue 
sur  les  cotes  d'Afrique ,  dont  les  dimensions  elaient  de  27 
pieds  en  longnenr  totale.  Les  dents  avaient  1  ponces  -i  de 
longueur.  Partant  de  ces  donnees,  M.  Knox  en  conclut  que 
le  Squale  de  Faujas  de  St. -Fond  ne  pouvait  avoir  tout  au  plus 
que  3o  pieds  au  lieu  de  5o,  et  que  celui  nientionne  par  M.  de 
Lacepede ,  au  lieu  de  yg  pieds  devait  eire  riiduit  a  45-  Lesson. 

240.  Mineral  CoMCiioLOGv  or  Gheat  Britain  ,  etc.  —  Concliologie 
niinerale  de  la  Grande-Brelagne,  etc.;  par  J.-D.-C.  Sowerby, 
n°^  LXXXYIII,  LXXXIX  et  XC.  (  Voy.  le  Bullet.,  To.  YI, 
n".  332.) 

Ces  trois  nouveaux  nunieros  d'un  ouvrage  que  nous  regret- 
tons  de  voir  cheniiner  si  lentement,  contienncnt,  coninie  ii 
Tordinaire  ,  des  espocesnouvelles  el  interessantes.  Ce  sont  : 

K".  88,  les  Gervillia solenoidcs  Defr  ,  acuta  ]\.  Sp.,  aviculo'ides 
dej^  fifuree  sous  le  nom de Perna ai>lculo'ules;l' ^I'icu'a  Innccolata 
IV  Sp.,  ovata  N  Sp.;  les  Thciys  /lajoret  minor,  genre  nouveau 
que  propose  I'auleur,  et  dont  une  esj)t'ce  est  donnee  par  M. 
Manlell  dans  sa  Geologie  du  Sussex  conune  etant  une  Venus, 
ctXes  Ammonites  Tajlori^.  Sp.,  hippocastanumlS.  Sp.,  rolhoma- 
frensis  Cuv.  et  Brong.  — ]\".  8g,  Isocardia  sinulis  IV'.  Sp.,  Carl, 
Unio  Solandri  {  Mya pictoruni  Brand.  ?)  espece  remarquable  sj 
reellement  c'cst  un  Unio;  Fenus  capcrata  ,  parva;  Emarginula? 
sive  Fissurclla  ?  clalhrata  ,  tricarinala  ,  scataris;  Jslarte  striata  , 
orbicularis  ,  imbricata  ,  nilida,   bipartita,  oblonga. 

n° .  90.  Ampullarianobilis,  hclico'idvs  (ces  pretendus  Ampul- 
la-ires sont  des  Katices  ),  Mclanopsis  carinala,  brc^'is {la  j)reniicrc 
est  au  moius  douteuse);  Solarium  canal iculatum  , plicatum  ;  Fu~ 


Zoolo^ie.  380 

j/fv  ali'eolalus ,  cmiccUatwi;  Gnstrnclirena  toiiuosa  ,  contorta;  Cj- 
c/as  f,ive  Cyrcnn pidchra,  media,  viembranacca.  D. 

24  I-     SUR     l'eXISTENCE     DU     PaM^P-EAS    DAN'S    QOELQUES     ESPECES    DE     LA 

TKiBU  DEs  SiiciiEs  et  dans  le  Dori.t  Argo;  par  le  D' .  Grant. 

Le  D'  Grant  kit  dornierement  a  la  societt;  Wcrnerienno  , 
iin  memoire  sur  certains  oi'ganes  jjlanduLiires  du  Lnligo  sngt't- 
tata  de  Lamarck  ,  la  plus  commune  des  especes  de  Calmars  du 
Ijras  de  mer  de  Forth.  Ces  giandes  sont  situees  a  Ja  partie  in- 
icrieure  et  auterieure  du  foie.  EUes  sont  au  nombre  de  deux, 
ct  consistent  en  une  multitude  de  lobes  distincts,  d'lne  couleur 
rose  rouge;  on  lesregardait  autrefois  comrpe  I'ovaire  de  cet  ani- 
mal. II  ]iarait,  toutefois,  qu'ils  entourcnt  les  deux  canaux 
biliaires  dans  toute  leur  etendue  depuis  le  foie  j'.isqu'a  I'esto- 
niac  spiral,  et  coriin)unir|uent librement  par  denombrenx  petifs 
conduits  avec  I'interieui*  de  ces  eanaux.  Ces  glandes  existent 
loojours  etsontegalemcnt  dcveloppeesdansiemale  etla  fomelle, 
et  n'cnt  aucuue  connexion  avec  les  organes  de  la  generation 
Des  injections  d'ichthyocoUe  coloree  [coulowcd  size  inj  ctinn) 
poussees  dans  le  canal  digestif,  passent  de  I'estomac  spiral , 
dans  les  deux  conduits  biliaires,  et  i-emplisscnt  ces  lobules 
glandulaires.  D  apres  la  connexion  de  ces  glandes  avec  le 
systeme  biliaire ,  le  D'.  Grant  les  considere  comnie  etnit 
analogues  au  pancreas  des  poissons  chondropterygiens ,  ce 
()ui  le  porle  a  croire  que  cet  organe  se  trouve  dans  les  classes 
plus  infcrieures  que  celles  uu  on  en  a  jusquii  ce  joui-  recoiinii 
1  existence. 

Le  Di"-  Grant  preseiita  a  I'appui  de  ses  observations,  a  cet 
egard,  de  nombreux  individus  jmides  et  femelles  cliez  lesquels 
on  voyiut  les  viscerts  dans  leur  etat  nalurel  et  injecles.  11 
lit  aussi  d'interessantes  observations  sur  la  nature  de  1  ap- 
jjendice  veriniforme  glandulaire  qui  s'ouvie  dans  I'cstoniac 
lie  plusicui'S  MoUusques  gasteropodes ,  tels  que  \'  Jplysia  , 
la  Doris,  etc.  Jugeant  par  les  rapports  de  ce  ])etit  c(«;cuin 
glandulaire  avec  le  systeme  biliaire  ct  le  canal  alimen- 
taire  de  ces  animaux,  et  par  sa  structure  ])arliculi('r<' ,  le  1)''. 
Grant  le  considere  comme  etant  lout-a-iait  analogue  aux  jxtils 
C(t!cums  qui  cnlourent  le  pylore  cbez  les  pois.^ons  osseux  qui 
out  uu  pancreas  proprcmcnt  dil  ;  quoiquc  reprcscnlant  cet  or- 


390  Zoologie. 

gane  sous  une  forme  Leaucoup  plus  simple.  On  a  prescnte  der- 
nierenient  a  la  societe  Werneiienne  pUisieurs  echanlillonsde  la 
Doris  Jrgo,  dans  lesquels  on  voyait  les  connexions  de  cot  ap- 
])endice  panci  eatique  avec  I'estomac  et  le  foie.  ( Edinb.  phi/. 
Journ.;  juillet  iS^S,  n".  XXV,  p.  197;  et  Pltilos.  Magaz.  ; 
aout  1825,  p.  i55.  ) 

242.  Lettre  TF.iNDAKT  a  resoudre  LA  QUESTION  ;  Si  l' fuiimal  luibilaiit 
la  coqnille  de  I'Jrgonaute  en  est  le  cotislnicleur ;  ecrite  au  mar- 
quis Fr.  Baldassini  de  Pesaro  par  le  comte  Giuseppe  Mauriani. 
(Giorn.  di  Fisica,  Cliini.,  elc.  ;  to.  IX,  4'-'-  l>im.,  P..299.) 

Apres  quelques  reflexions  generales  ,  I'auteur  relate  les  rai— 
sons  que  M.  de  Blainville  a  donnees  en  faveur  de  I'opinion  que 
le  Ceplialopode  qui  se  trouve  dans  cette  coquille   est  un^etre 
parasite  ,  puis  celle  que  J\l.  Pianzani   a  avancee  pour  soutenir 
I'opinion  contraire  (V.  \e  Bull.,  T.  lY,  n".  54o;  T.  V,  n°.  io5; 
T.  VI,  n"'.   io5  et  9.55  ;T.  IX,  n°.  212).  M.  le  comtc  Mauriani 
fait  part  ensuite  de  1  observation  qu'il  a  eu  occasion  de  faire  ,  ot 
qui  confirmelesidees  de  M.  Ranzani .-  il  a  observe  un  Argonaute 
avec  son  pouipe  vivant ;  la  coquille  etait  fracturee  ,  et  sur  le 
trou  on  voyait  une  pellicule  mince,  ou  commencement  de  re- 
paration de  ]a  fracture,  conime  cela  se  voit  frequemment  sta- 
les liniacons  de   nos  jardins.  Get  obseivateur  ayant  ouvert  le 
sac  de  1  animal ,  il  trouva  vers  son  extremite  inferieure  un  petit 
sacbet  long  d'environ  2  po.  et  laige  dc  5  lij^nes,  replie  sur  lui- 
meme  et  forme  d'une  pellicule  ties-fine  et  transparenle.  Ayant 
rompu    cette    enveloppe  ,  il  vit  nager  dans  un  fluide  terne  ,  de 
petits    globules    en  grappe,    niais  separt-s,   blancs  et  de  2a5 
ligncs    de  long,  globules   qua  la  premiere  vue  et  ii  ra'il  nu  , 
il    ju!>ea  etre  de  jeunes  coquilles  d'argonaute,  ce  qu'il  verifia 
etre  exact  au  moyen  de  la  loupe. 

M.  Mauriani  public  cette  observation  pour  appuycr  I'opinion 
de  M  Ranzani,  detruirc  les  arguniens  de  M.  de  Blainville , 
rectifier  les  observations  de  M.  Home  ,  soutenir  ce  qu'ont 
avance  M.^I.  Cuviei',  Dumeril  et  de  Ferussac.  D. 

243.  Sur  unk  nouvelle  espece  im;  coquii.i.k  teisrestre  (  Sctilrlligcrn 
Amnierlandia) ,  Irouvee  dans  I'Ammerland  sur  le  lac  de  Sla- 
rcnberg  on  Havir  ro;  par  le  1)'.  de  Si'1.\.  [Dcnkichnflcn  d.  K. 


Zoologic.  391 

,4kad    d.  fP'issensch.    i.u  Mi'inclien  j   iS^o-i— i8i4(   classe  de 
mathem.  elphys.,p.   121.) 

Nous  avons  deja  signale  ce  nieiuoire  r?ans  le  DuIIclin,  Tom. 
VIl,  n".  107.  Nous  citons  de  nonveau  son  litre  po'jr  indi - 
quer  aux  naturalisles  le  volume  des  Memoires  de  I'Academie 
de  Munich  qui  c  mticiU.  ce  nicnioire,  et  nous  profitons  de  cetle 
circoiistance  jioni-  ajjpeler  dc  nouvellcs  observations  ausujet  do 
I'aninial  encore  proljleniatique  qui  en  est  I'objet.      F'erussag. 

■i44-  NoUVELLE  ESPKCE  d'ArROSOIR    FOSSILE;     par   RI.    HoENlNfillAUS. 

Ce  zele  naturaliste  vient  de  decoiivi-ir  u#&  espece  nouvelle 
de  coquiUe  d'un  genre  qui  n'avait  point  encore  ete  trouve  ii 
I'etat  fossile.  Cel'e  curiense  espece  a  ete  trouvee  a  Lcognan , 
localite  celebre  dcs  environs  de  Bordeaux;  sa  dilTerence,  dit 
M.  Hoeninghaus,  avec  Yagghitiiiniii  de  Lamarck  consisle  en  ce 
qu'elle  est  sans  fissure  au  centre,  et  que  son  disque  est  en  partie 
convert  de  s.djle  et  de  frai>incns. 

La  planclie ,  tFes-hien  lithographiee,  qui  acconipagne  la  let- 
tre  de  M.  Hceninghaiis  ,  destinee  a  annoncer  cette  nouvelle 
scientifique  a  ses  correspondans  ,  ofiTre  au  has  des  deux  figures 
de  cet  Arrosoir  la  phrase  caracteristique  suivante  :  Vagina  sub- 
clavatd,  coiyora  atiena  agglulinnitlc  ;  disco  [ ubul is  frequent ib us 
echiiialo',  eliani  nUeita  corpora  aggluiinantc  ,  fimbria  el  fissura. 
dcslitulo. 

245.  Anatomie  et  ttloNOGRArniE  Du  GENRE  Dentale;  par  !\I.  G.-P, 
Deshayes.  (Mem.  de  la  Sac.  d'hist.  nat.  dc  Paris;  to.. 2  ,  part. 
2,  p.  02  I ,  avec  5  pi.  )  {Yoy.  le  Build.,  To.  YI,  n".   104.) 

L'auteur  expose,  dans  une  introduction,  son  but,  et  fait 
<;onnaitre  les  circonstances  qui  ont  determine  et  faciiile  sou 
travail.  Apres  un  apercii  hi.storique  sur  les  changomens  de 
place  qu'ont  epiouve  les  Dentales  dans  le  syst^nie  ,  il  prescnte 
une  description  sommairc  du  test  du  Dentalium  Enlalis ,  qui  a 
servi  a  ses  observations  ,  et  une  description  coni|)lete  des  for- 
mes exterienres  et  dcs  caracteres  de  son  animal,  puis  il  en  ex- 
pose ranaloniie.  Nous  avons  donne  dans  le  Bulletin  cite  I'ana- 
lyse  de  cette  partie  du  travail  de  31.  Deshayes,  et  nous  y  ren- 
voyons  nos  lecteurs. 

Selon  ce  naturalislc  les  Dentales  etant  dc  vorilablcs  melius- 


392  Zoologie.  No.  245. 

ques,  il  recherche  la  classe  et  I'ordre  ou  elles  doivent  entrer;  il 
conclut  des  rapports  qu'il  eiiumere  entre  le  test  dcs  Dcatales 
et  la  coquille  des  Patelles,  ct  surtout  celle  des  Fissurelles,  ""t 
de  I'analogie  qu'il  trouve  enlre  son  animal  ct  celiii  dcs  Nucleo- 
Lranches  de  M.  de  Lamarck,  que  les  Dcntalcs  doivent  lormcr 
une  famillc  intermediairc  coniposant  un  nouvel  ordrc  poiir 
lequcl  il  adopte  le  nom  de  Cirrliobranclies  que  M.  de  Blainvillc 
a  donne  a  ce  nouvel  ordre. 

Passant  ensuite  aux  observations  sur  les  especes  de  Dentales, 
il  fait  observer  que  les  D.  corneuni  Lin.,  qui  n'est  pas  ceJle  du 
ineme  nom  dans  ]\L  de  Lamarck  ,  le  D.  niffrum  Lam. ,  sont  des 
eluis  de  Frigane^ainsi  que  M.  d'Orbigny  I'avait  indique  pour 
la  premiere  de  ces  especes.  II  en  est  de  meme  de  deux  autrcs , 
fii'urees  par  M.  Sowerby  dans  son  Genera.  L'auteur  rectifie 
ensuite  plusieurs  erreurs  de  synonymic,  et  expose  les  caracte- 
res  qui  lui  onl  scrvi  pour  etablir  les  divisions  mclhodiques  des 
especes  de  ce  genre,  dont  il  presenle  un  tablfeau  synoptiqne 
que  nous  i-cdiiisons  un  pen  pour  donner  a  nos  Icclcnrs  une 
idee  de  I'enscmble  de  son  travail. 

I"'"^.  sect.  C.\.  Especes  a  cotes  ou  stiies 

j      longitudinales. 
Coquille  non  fendue  a  .son  | 

extiemite  posteiieure.      (  U.  Especes  lisses. 

II«.  sect.  r  A.  Especes  a  cotes  ou  strics 

\      longitudinales. 
[Coquille  fenduo  h  son  ex- j 
G    Dentale.  /      tremile  posteiieuie.  (D.  Especes  lisses. 

III<!.  sect. 

jCoquillc  a  2  fentcs,  ouvcvluic  letrecic. 

IV".  sect. 

Coquille  ayant  un  bounolet  marginal  ,  nou  fendue  pos 
terieurenieut 

42  cs))cccs ,  dont  ao  sont  donnc'c:  roiunie  clant  noiivellcs' , 
composent  celle  monograpliie.  r>I.  Desliaycs  expose  avec  clarlc 
et  methode  les  caracteres  du  genre,  donne  une  synonymic  qui 
parait  complete,  de  chacune  de  ces  esjicces,  et  offre  sur  chacuue 
d'ellesaussi  dcs  observations  fort  utiles  sur  leiir  synonymic  ou  sur 
cur  localile    L"nn  ne  pout  jias  dire  que  1  on  truuvc  dans  cc  Ira- 


Zoologie.  393 

vail  de  vei'itables  de,"crij)tions  comjiaiatives  el  nictljodiques  tics 
especes  ;  c'est  le  seul  rcproclie  qii'on  puisse  !ui  faiic  ;  dans  tout 
le  reste  il  nidrite  dcs  e'.oges  et  sera  fit  i;tile.  lies  plan- 
ches fort  Lien  faites  accniipa;^nent  cette  niunograplwe ,  ct 
donnent  I'anatomie  du  genre  el  la  figure  des  uspeccs  signa- 
lees.  F. 

246.  Recherciies  asatomiques  sur  les  Carabioles  et  sur  plnsieurs 
autres  insectes  Coleoptrres;  par  iM.  Lev  n  Duroua.  { Fin  dc 
r article  n°.  io5  de  ce  volume.) 

Le  dernier  dcs  articles  de  ;\I.  l.eonDr.four  a  pouisr.jet  I'ap- 
pareil  des  secretions  exerenientitielles,  les  organes  de  la  lesjiir;- 
tion  ,  le  systeme  nerveux,  etc.  Le  premier  de  ces  ajiparcils  est 
un  des  traits  caraclerisliques  ct  Its  plus  constaiis  dans  I'or.'aui- 
salion  des  Coleopteres  carnassicrs  ,  notamnient  dcs  Carabique-:. 
11  cxiste  dans  toutcs  les  cspeces  de  cctte  dcrniiMc  Jribu  ,  que 
I'auteur  a  examinees;  il  est  eonimun  aux  deux  sexes,  et  binanc, 
c'est  a-dire  qu'ily  ena  un  scniblable  de  cliaque  cole  du  corps. 
L'auteur  y  decrit  successivetnent  I'organe  prej)arat,eur ,  qui  se 
compose  d'ulricules  secreteurs  et  de  canaux  efferens,  la  vessic 
ou  reservoir  el  le  conduit  excret'ur.  Les  autres  Colecpteres  dans 
lesquels  on  retrouve  I'appareil  excren'ientitiel  sout  :  dans  les 
Pentanieres  :  les  Ilydrocantbarcs  .  ies  liiachelylr 'S  ;  les  Si/jjha 
parmi  les  Clavicornes  ;  dans  les  Ilflercmeres  ,  cet  appareil  dc- 
gencre  inseusiblement  pour  disj^arailre  euGn  loul-a  faitdans '.-.s 
Tetramcres  et  les  Trimrres.  Dans  les  Melasomes  i'auteur  n'a  pii 
I'etudicr  avec  soin  que  chez  les  JJlaps.  Dans  la  faniille  des  Taxi- 
cornes  il  a  fait  ses  dissections  sur  V HypophUsus,  le  Diaperis  et 
\ Elcdona.  Quant  a  Torgane  qui  secrete  la  liqne;:r  onctueuse  et 
jaune  que  les  Meloes  et  les  Mylabres  repandent  par  les  articula- 
tions des  paltes  M.  L.  Dufour  n'a  pu  le  decouvrir 
'  Les  organes  de  la  respiration  out  ele  specialenienl  eUidies 
par  l'auteur  sur  le  Caralnis  nuvatus;  ii  indique  cepeudant  iiussi 
les  modifications  que  ])resentcnt  soil  les  stigiuafes,  soit  les  Ira- 
cheesetlcs  utricules  aeriens  dans  lesautres  I'aiiiilles  de  I'ordre 
des  Coleoj)t('ies. 

Le  systeme  nerveux  n'cst  decrit  que  dans  le  Cm-ahits  nuratus 
ou  il  se  prjsenlc  connne  cclui  de  tons  les  (.'oleopteres  sous  forme 
d  uu  cordon  nei-vcux  rcnfle  d'espace  en  espacc  en  ganglions  au 
noinbre   de    S  qui  fournissciit  les   ncrfs  des   dilTereules  parties 


^^^  Zuologle.  N".  246. 

tlu  corps;  il  commence  dans  la  tcte  par  Ic  cciveau  qui  fouinit 
Jui-nieme  les  deux  neds  opti([aes. 

Le  lissu  adipcux  splaiichnique,  dont  I'usage  et  les  fonclions 
ont  jusqu'ici  vainonient  exerce  la  palience  et  la  sayacite  des 
enlomologisles,  a  ete  examine  avec  beaucoup  de  soiu  par  M. 
Leon  Dufour.  Ce  nafuraliste  n'a  pu  encore  fixer  decidement  ses 
idees  a  I'egaid  de  ce  tissa.  11  ne  le  decrit  plus  sons  le  nom  d'^'- 
piploon.  comme  il  I'a  fait  dans  ses  memoiies  precedens.  11  la 
trouve  dans  tous  les  Coleopleres  dont  il  a  scrute  I'organisatinn 
inlerieuie;  ceux  qui  menent  une  vie  tros-aclive  et  qui  par- 
courenl  LaJjituellemenL  les  aits  ne  le  possedont  que  sous  forme 
rie  vesligespuicment  membr.ioeux,  tandis  que  les  larves  et  los 
insecies  qui  ont  moins  d'energie  vitale  Font  sous  forme  de 
bourses  spheroides  remplies  d'une  matiere  graisseuse. 

Un  resume  des  caracieres  analomiques  propres  aux  Coleop- 
teres  en  general  et  auxCarabiques  en  particulier  est  j)lace  tres- 
a-propos  aprcs  les  details  dont  nous  venons  de  donner  une 
idee;  enfia  ,  dans  un  appendice,  Tauteur  expose  plusieurs  faits 
curieux  dont  nous  ailons  encore  donner  un  expose  succinct. 

1°.  Sur  le  Toniicui  /j-jjogrrrp/ii/s  M.  Leon  Dufour  a  trouve 
entre  les  pali.es  et  surtout  dans  lexcavation  qui  caracterise  la 
partie  posterieure  des  Eljtres  uu  grand  nombre  diiidividus 
d'une  i17/Ve  qui  se  distingue  meme  sans  le  secours  de  la  loupe. 
Elie  d'flere  du  Gcuna-uis  coleopiraloriitn  Latr.,  et  elle  paraJt 
ineme  etre  d'un  genre  iuceriain  a  cause  de  ses  six  paltes  seu- 
lement. 

2".  Le  canal  intestinal  et  les  canaux  biliaires  du  meme  Tonii- 
ciis  ont  ofTert  a  I'auteur  des  vers  intcslinaux  dune  grande  tc- 
nuite,  qui  circulaient  dans;  le  lube  alinientaire  et  lui  communi- 
quaient  leurs  mouvemens  vciniiculaires.  Ces  vers  etaicut  assez 
semblablcs  auK  Yibrions  du  viuaigre  j  ils  vivaient  encore  deux 
jours  aprts  la  mort  de  I'infecte.  L'au:;cur  est  incerlain  s'il  doit 
les  rapporter  aux  Means,  aux  Oxyiirh  ou  plutot  aux  Fitaria. 

5".  Dans  le  tube  ■A\\mQn\i{[iii  ^a  Lucanus paralldcpipcdia,  de 
plusieurs  Melasomes  et  de  la  Timnidm  leiicbricosa,  I'auteur  a 
trouve  une  autre  espece  de  vers  intestinaux,  dont  il  donne  le 
dessin,  et  qu'il  avait  dt\ja  observes  auparavant  dans  le  lilups 
Oigas,  enEspagne.  Leur  organis;.tiun  les  faitentrer  dans  les  in- 
testinaux pavcucliymatcux  de  W.  Cuvicr,  et  parnu  ccux-ci  dans 


Zoologie.  395 

la  famille  ties  Trenialodes ,  dans  laquelie  ils  foinicront  prbba- 
blement  un  genre  particulier. 

4°.  Dans  la  cavite  abdominale  de  la  Cussida  viridis  M.  Leon 
Dufour  a  rencontre  a  pluslenrs  reprises,  dans  le  printemps,  une 
grande  lai  ve  qui  paraissait  f;iire  sa  nourriture  du  tissu  adipeux 
da  premier  insccle.  11  en  a  oblenu  un  diptere  qui  se  rapporte 
au  genre  Ocyplcra  d;iiis  lequcl  il  forme  uae  espcce  nouvelle  que 
1  autenr  nomine  Ocypiera  Cassidce  et  qu'il  caractcrise  ainsi  :  O. 
alcrriina,  unicolor,  iiilida,  /u'/ta ,  J'ac/e  luc  aigc/ncn,  /ird/rru/n 
squanils  dupUcalis,  albidis;  tarsnruin  pulvdih  oblon^is,  nlhuLs; 
abdomine  oblongo ;  alls  funwso-diaphniiis ,  cosla  cilinio-scrrala. 

llab.  larva  in  Cassidce  viridis  abdomine,  imago  in  jloribus 
Cinarce  Scoljmi. 

5°.  Dans  I'yhdomen  da.  Ltaps  morlisaga,  du  male  seiilenient, 
on  l.rouve  tou!-a-fatt  au-dessous  des  visceres,  d;ms  la  region  dii 
premier  et  da  second  anueaa  ventral,  un  organe  glanduleux, 
lormepar  ungroupe  de  vesicules  ovales,  blanches  ,  sessiles,  Siiiis 
communication  disiincteaveclesautres  parties,  etdont  laiUcnr 
ignore  I'usage.  II  en  estde  memede  deux  arbiisculesblancbatres, 
aboulissant  a  doux  troncs  distiocls,  coiitenant  une  bumeur 
blancbe,  dans  la  cavite  abdominale  et  la  poitrine  du  male  da 
Mylabris  melanvia. 

6*^.  Enfin  M.  Leon  Dufour  a  decouverl,  de  son  cote,  la  piece 
particuliere  qu'offrent  a  lenr  insertion  a  la  poitrine  Ics  E- 
lytres  des  Dyliques,  piece  que  RIM.  Latreille  et  Aodouin  ont 
signalee  dans  le  Dicliunnairc  classique  d'hisl.  rial.,  X.  i"^.  art. 
y4ilcro/i. 

Les  planches  qui  accomnagnent  ce  niemoire  representent  Ics 
appareils  qui  s'y  trouvent  decrits,  les  vers  intestinaiix  dont  il 
vient  d'etre  parle  et  la  Mite  qui  hubite  le  Tomicus  lYpographw!. 

S.  G.  L. 

247.  Description  d'une  esi'ece  ue  Lema  sfiuvEt.LR  pocr.  la  Faune 
FRANCAi.sE;  par  M.  Henri  Philippe  Boudier,  {AiitwIcs  de  la 
Sac.  Linn,  de  Paris ,- sept.  i8'25,  p.  209,  av.  1  pi.) 

Le  Lema  (  Crioccris  Lat.)  brunnca  Fab.  ,  dont  il  est  question 
dans  cet  article  ,  n'est autre  que  la  Chrysomela  merdigcra  Linn., 
Faun.  Suec,  u°.  56"^.,  la  description  lui  convenant  de  tout 
point ;  il  est  vrai  que  les  derniers  mots  qu'elle  renferme  (  variat 
capilc  pcdibwqac  rubri';)    devicnncnt  dilficilcs  a  couiprendre  , 


39G  Zoolo^^ic.  ]S°.  247. 

li;rsf|uc'  Ion  voit,  par  ce  qui  prccrdf ,  que  les  pattos  et  la  tetc 
soat  donnoes  conimc  presqno  entierement  ronj^es.  11  seniblerait 
qu'il  y  a  errenr  dans  ce  mot  rubric ,  mis  peut-etrc  pourn/g'm; 
ou  qu'il  y  a  otiiission  dii  mot  omninb ,  qui  exjuiniorait  que  dans 
line  variete ,  la  tete  et  les  patles  sont  entierement  de  coulenr. 
roujje.  Linne ,  dans  Ic  System,  naturce  ,  cjnfond  evidem- 
luent  en  uuc  seu'.e  ^osp^ce  qui  habite  sur  le  lys  et  cello 
qui  vit  sur  le  Convnilaria  :  la  preuve  se  trouvc  dans  les 
Citations  dc  Reaumur  et  de  Geoffroy,  qui  sont  jointes  a 
ceiles  de  la  Faun,  suecic,  et  snrtout  dans  la  citation  exiraite 
de  Dercer  (6*.  Lilii pedihus  nigris,  Convallarice  rubris).  Fabriciiw 
vintensuitft,  et  decrivit  dans  son  Entom.  .system,  la  Crioccris 
brimnea  .,  ronime  une  espece  nouvclle  propre  a  I'Allemaf^ne, 
la  Crioccris  merdigera,  commc  etant  celle  que  Linne  avait  nien- 
tionnee  dans  Scs  deux  oiivrasjes  que  nous  vcnons  de  citer.  Pay- 
kull,  jiosterieur  a  ces  auteurs  ,  regarde  les  Crinccris  brunnen  et 
nierdigera  de  Fab.,  coinme  varietes  I'une  de  I'auire  ;  mais,  bieu 
loin  de  les  confondie  ,  il  lapporte  a  la  mevdigcra  de  la  Faun, 
suec.  le  synonynie  de  Crioccris  brunnca  Fab.  et  celui  de  Crio- 
ccris merdigera  Fab.,  a  sa  var.  b.  Hers  i'e.spece  qui,  d'apres  la 
description,  e.st  celle  qui  vit  sur  la  Conv<^llnria,  c.?.m\nc  \\\c  dit, 
et  qui  ,  la  p,remiin'  ,  avait  recu  de  Linne  Ic  nom  specilique  do 
merdigera  Faun,  sut'c:  la  variete  b.  de  PayUull  est.  celle  qtii  vit 
sur  le  lys,  et  (pii  u'a  de  roiitje  que  le  orsclet  et  les  elytreSi 
Paykuil  ne  ])eut.  doncetie  accuse  davoir  coiifondn  ces  deux 
espcces  ,  coninie  I'autcur  i!u  inenioire  le  lui  reprocbe.  Celle 
confusion  se  trouve  manifestemcnt  dans  le  Sjstcina  na- 
tural de  Linne,  sous  le  rapport  d-  la  synonyinie  que  Pi.y- 
kull  a  au  contraire  fort  bien  etablie.  Fabriciu.s  avait  aiij,- 
inentc  Tenibarras,  en  faisant  une  cspice  nouveile  dun  insectc 
d.'ja  dccrit,  faule  d'avoir  etudie  sullisamuieut  les  deux  auteurs 
des  Faun,  succ,  ci.r  il  u'a  pas  ref  rnie  dans  son  Sjst.  eleul  la 
iaute  de  VL'niom.  sjst. 

M.  Bwudier  rend  un  serviic  aiix  F.utomolo-istcs  en  leur  in- 
diquant  avec  precision  que  celle  espece  se  trouve  en  France, 
ct  pres  de  Paris.  Au  reste ,  ce  qu'il  nous  dit  dcs  mceurs  n'est 
j>as  nouveau  ,  etant  absolunient  coniniun  Ji  la  Crioccris  du  ly.s  , 
dent  1  bisfoirc  est  counuc  dcpuis  lonf[-temps.  Les  jeunes  larves 
<le  la  brtutncn,  nous  dit-il  par  exeuij>lc  ,  \iventcn  Sjcielcquel- 
que   temps  ajiris   Icur   iiaissaiicc  ,  el    no   se  S(-parcnt  que   l<u's- 


Melanges  397 

cjfi'elles  sont  deju  assez  fortes  ;  cette  meme  societe  existe  pour 
toutes  Ics  larves  de  Crioceres  que  nous  connaissous.  Ce  n'est 
pas  la  ce  qu'oa  appelle  societe,  c'est  une  position  foicee  ;  les 
Crioceres  mores  deposant  leurs  oeufs  jiar  ])etits  tas  ,  il  est  na- 
tiirel  qu'il  faille  un  certain  temps  et  de  la  force  aux  jeunes 
larves  pour  s'ecarler  les  unes  des  autres.  M.  Boudier  nous  dit 
encore  que  les  excremens  qui  servent  de  bouclior  a  la  lai've  de 
sa  Lemn  bnuuiea,  devicnncnt  souvent  Ic  bcrceau  dcs  ceiifs  dun 
Ichneumon  ,  qui  y  cclosenl  cl  dnnncnl  fiaissance  a  dcs  hirves  qui 
la  dc'vorcnt.  S'il  avait  bien  observe  ,  il  aurait  vu  seulement  que 
la  tariere  de  I'lcbneumon  penetre  a  Iravcis  ces  niatieres  j us- 
que dans  le  corps  de  la  larve ;  celte  espece  d'lchneaniou 
nayant  point  d'autres  moeurs  qne  celles  qui  allaqucut  les  au- 
tres larves.  La  planclie  jointe  a  ce  mcmoire  represente  I'insecte 
dans  ses  difFerens  etats.  Aud.  S. 


MELANGES. 

248-     ACADEJIIE    ROYALE     DES    SCIENCES,     BELLES-LETTRES      ET     ARTS    DS 

Bordeaux.  —  Si-ance   du  5i  mai  182^.  (  Kxtrait  de   son  pro- 
gi'amme.  ) 

L' Academic  a  decerne  ,  dans  cette  seaiicc,  a  I^L  BRAttn  ,  au- 
teur  des  Nom'caux  ete'niens  de  rninc'ralogie  ,  de  la  Minc'rahgic 
populaire ,  et  de  plusieurs  autres  travaux  acadeiniques,  la  nie- 
daille  que,  d'apres  son  rej^lement,  elle  accorde  a  celui  de  ses 
associes  correspondans  qui  a  hi  mieux  mei'ite  de  la  conipagnie 
par  I'activite  de  ses  relations  avec  elie ,  ou  par  I'envoi  de  quel- 
que  travail  important. 

249.  Societe  hollasdaise  des  scie.nces  a  Harlem.    Extrait  du  pro- 
gi-ainnie   de   i8i'j. 

Cette  Societe,  qui  a  tenu  sa  jj"^-  seance  annuelle  le  ig  mai 
dernier,  rappelle  la  question  suivante,  qu'ellc  a  mise  an  con- 
cours  pour  I'annee  proclKune  :  Que  sa  t-on  acluellvMnent  de 
I'liisloiie  naturelle  dcs  poissoni  de  passage?  Quels  sont  les 
poissons  rocounus  comme  tcls  ?  Indi(juer  le  commencement,  la 
direction  et  la  liu  de  leur  tract,  ainsi  (jue  ies  jiarticularites 
observecs  a  Icur  cj^ard.  Le  prix  sera  uue  medaille  dor  de   la 


395  Melanges. 

valeur  <lc  i5o  florins  de  lloUandc,  plus  line  gratification  Ae 
i5o  florins  egalement.  Les  reponsrs  ,  ecriles  bicn  lisiblement 
en  hoUandais ,  en  francais,  en  anglais,  en  allcmand  ou  en  la- 
tin ,  doivent  elre  adressees  franc  de  port  et  dans  la  forme  ac- 
coutumee  ,  a  iVI.  Van  Marum ,  secretaire  perpetucl  de  la  Societc, 
avant  ie  i*'.  Janvier  iS'iS. 

a5o.  Memoires  de  la  Societe  d'histoike  naturelle  de  Paris.  — 
(  Eilrait,  du  Prospectus  ) 

On  se  plaint  avec  juste  raison  que  la  France,  cette  terre  clas- 
siqac  des  luiiiiercs  ,  ou  I'esprit  humain  rccoit  journellement  de 
si  nombreuses  et  de  si  brillantes  inspirations,  ne  publie  qu'a- 
vec  line  leuleur  dcsespeiante  les  nouvelles  decouvertes  qui  s'o- 
perent  dans  son  sein.  L'bistoire  nalurelle  surtout  geniit  de  ecs 
retards  ,  et  lesauteurs  sonl  presque  toujours  pi  ivcs  des  moyens 
de  faire  connaitre  au  monde  savant  I'etendue  de  leurs  travaux. 
C'est  dans  le  but  de  lever  cet  obstacle  qua  ete  fondee  la  Societe 
d'bist.oire  nalurelle  de  Paris,  heureuse  association  de  nos  no- 
labililes  scientifiques.  Deux  volumes  de  ses  memoires  ont  deja 
vu  le  jour;  I'importance  et  le  cboix  des  publications  ont  justi- 
fie  les  esperances  que  Ton  avait  concues ,  et  il  ne  manquait 
plus  que  d'accelerer  une  entreprise  qui  avait  aussi  bien  debute. 

La  resolution  que  la  Societe  vient  de  prendre  est  de  nature 
a  faire  cesser  les  retards  dans  rappariiion  des  livraisons.  Les 
volumes  subsequens  devant  etre  publics  par  livraisons  tri- 
mestrielles  ,  presenteront  les  memoires  dans  tootes  leur  frai- 
«lieur  et  dans  toute  leur  intcgrite.  De  cette  maniere  les  auleurs 
ne  verront  pas  le  sens  de  leurs  productions  defigure ,  et  leurs 
decouvertes  restreintes,  tronquees,  en  un  mot  reudues  loecon- 
naissables,  comme  les  presentent  ordinairement  ces  publica- 
tions abregtes  qu'i!s  sont  forces  d'inserer  par  anticipation  dans 
certains  recueiis  periodiqucs,  redigos  par  des  naturalistes  d'un 
grand  merite  ,  nous  n'en  doutous  pas,  mais  qui,  n'ayant  pu 
assister,  pour  ainsi  dire  ,  anx  pensees  des  auteurs  ,  n'en  con- 
naissent  bien  ni  le  fond  ni  la  portJe. 

Lorsque  le  sujct  d'un  raemoire  ne  permcttra  pas  dc  le  diviser 
en  plusieurs  parties  ,  et  qu'il  contiendra  des  developpcmens 
considerables,  on  le  publicra  sans  interruption.  Une  livraison 
trimcstrielle  pourra,  dans  ce  cas,  etre  coniposee  d'un  plus  grand 
nombre  de  ftuillcs  qu'a  I'ordinaire,  et  clle  le  sera  d'autaut  plus 


Table  des  matihes,  399 

que  I'abondance  et  liniportance  des  matieres  exigeront  une 
plus  prompte  publication.  Cet.lc  raesure  ,  essentielle  pour  les 
auteurs,  ne  pent  etre  desavanta^^euse  pour  les  sousciipieurs , 
qui  recevront  le  nonibre  de  feuilles  doat  se  compose  chaque 
volume  dans  un  temps  plus  ou  moins  court.  Mais  il  est  Ires- 
imporlant  pour  tous  que  chaque  liviaison  dun  nombre  inde- 
termine  de  feuilles  paraisse  a  une  epoque  fixe  ,  tous  les  trois 
mois  par  exemple ,  ainsi  que  I'a  resolu  la  Societe  d'bistoire  na- 
tui'elle. 

On  y  admettra  les  travaux  les  plus  remarquables  des  msni- 
bies  de  I'Academie  des  sciences  et  de  la  Societe  pbilomntbique, 
travaux  qui  ,  pour  plusieurs  raisons  qu'il  n'est  pas  necessaiie 
d'exposer  ici ,  ne  peuvent  etre  convenablcment  places  dans  les 
Miimocres  dii  Museum,  seul  et  insuflfisant  recueil  de  traraux 
offert  jusqu'a  ce  jour  en  France  aux  nombreux  amateurs  des 
sciences  naturelles. 

Les  planches  necessaires  k  I'intelligence  du  teste  seront  gra- 
vees  ou  litbograpbiees,  et  coloriees  selon  les  convenances,  avec 
le  plus  grand  soin.  Chaque  volume  en  contiendra  au  moins 
quinze  ,  annexees  aux  memoires  qu'eiles  seront  destinees  a 
eclaircir. 

On  souscrit  chez  Baudouin  freres ,  libraires,  rue  de  Vauc^i- 
rard,  n°.  17.  Prix  du  volume  ,  de  5o  a  60  feuilles  in-4.  ,  avec 
figures,  20  francs. 

^•^».\x^v»vv\»v^»v«»vv«vvvvvvv\v\■»vvvv\vvvlV^vv\•^•w»v•^MAv^\«v»vv^v«v^\v\»«^v\\»v\»\\•^^^ 

TABLE 

DES  ARTICLES  DE  CE  CAHIER. 


Geologic. 

Sou vonii- des  services  rendnsii  laseologieparniumcnhach;  delFolF.   321 

Memoir  on  the  Geology  of  cenlral  France;  Poulett  Sciope 322 

Volcans  eteints  du  niidi  do  la  France;  Marcel  de  Sorres ib. 

Gcognostischc  Umrisse  der  lUieiiiUvnder,  etc.;  G.  do  OeynIiausen,etc.   327 
Sur  quelques  montagiics  basaltiques  en  Tiansylvanie;  Tamnau.   .  330 

Abaissement  du  niveau  du  lac  Souvando  en  ftussie ib. 

Gi.senient  dune  argile  prismee  dans  le  basalte  du  Vogelsgebirge  ; 

Klipstein 33-J 

Rcstes  de  Mastodonte  ;  Van  Rensselaer 332 

Notes  ct  nouvellcs  geologiqucs 332  334 

Societe  hoUandaisc  des  sciences  a  Harlem 334 


400  Table  ties  matieres. 

Rliniralogic. 

Hspi'ce  dc  sulfuie  <le  fer  se  foimant  an  Vosuve  ;  Covelli ZZ't 

Forme  ciistalliiie  de  la  Gay-hussite  ;  rhillips 33G 

Mine  de  plomb  Jc  Peikionieii  (  Pcnsylvaiiie) ;  Wctherill.  —  De- 
coiiverte  et  situation  dc  lor  natif  de  Vermont;  le  gen.  Field.  ,  339 

Analyse  dii  I'yroelilore  ;  Wolilcr 340 

Lettrc  ilu  D''.  Traill  sur  i'lsenne  et  le   sable   ferrugineux  du 

Cliesliire 341 

Analyse  de  ia  Ziiikenite  et  de  la  Jamesonite  ;  Raso 342 

Topaze  du  Connecticut  — Gisenient  des  grenats  et  de  I'Analcrnie 
dans  IcS  laves  des  volcans  eteints  du  depattement  de  I'Herault; 

.Marcel   de  Serres .-.•'''*■'* 

IMineraux  observes  en  Asie.  —  Localites  de  mineraux.  —  Mine- 

raux  des  Pavs-lias;  Scliull 344 

Botiinique. 

UTonograpliie  des  Orchidees  de  I'lle  Sf. Maurice  ;  Richard 345 

Rlemoiies  sur  les  sal'raus  d'ltalie  et  les  Crotiis  du  royaume  de  Na- 
ples ;  lierto'.oni  et  Tenore 34G 

Jcoiies  Filkuin;  Hooker  et  Greville 373 

E?;istcnce  dans  les  vegetaux  de  cristaux  doxalate  de  cliaux.   .   .   .  376 

'  Zoologie. 

Naturalist's  Jicpositvry,  etc.;  Donovan 377 

Vova£;;e  autour  du  monde  de  Duperrey  (pih\ic  zoologiijue);  Lesson 

dt  Garnot 378 

Deutschluiids  Fauna  {Insectes  )  :   Sturm il>. 

Saggiu  di  Zoolog- a  fossile  ;  CaiaWo 379 

Os.^emcn^  fossilcs  dudepartenient  du  Puy-de-Dome;  Bravard,  etc.     i/i. 

Voyage  de  3! .  Pander  en  Criniee 380 

I'^ssai  sur  la  <loniesticite  des  iMammiferes;  Fred.  Cuvicr il>. 

Kouveau  p;enie  dans   la    classe   des    Mammileres   (  Ailurus ,    F. 

Guv  ).  etc.;  Haidwicke 382 

Onl^titi  nouveau  ;  Rlikan.  —  Os  de  Mammoutli 38,'> 

Atlas  lies  oiseaux  d'Fiirope  ;  Werner 386 

Kouv.  espece  de  Soni'-Manga  ;  Lesson  et  Garnot d>. 

American  Jlerpetology ;  Rich.  Harlan.  — Organes  de  la  generation 
du  Protea  .Axolytl;  Evcrard   Home. — Dimensions  des  dents 

fossilesdes  lieijuliis,  R.  Knox 387 

Alineral  Conchology  of  Great  Britain;  Sowcrhy ,   .   .   388 

ICxistence  du  Pancreas  dans  quelqucs  especes  de  la  tribu  des  Se- 

clics,  etc.;  (irant 389 

L'animal  habitant  la  coquille  de  IWrgonautc  en  est-il  le  con.struc- 

teur?  IMauriasii. — Nouv.  espece  de  coquille  terre.stre  ;  de  Spix.  390 
Arrosoir   f'ossile;    Hcenin2;haus.  —  Anatomic  du   irenre    Dentalc; 

Ueshayes ............   ^ 391 

Rccherclies  anatomiques  sur  les  Carabiques  ;  Dufour 393 

Espece  de  Lema  nouvelle  pour  la  Faunc  i'ranc;  Boudier 39.J 

Academic  dc  Bordeaux.  —  Socicte   liollandaise  a  Harlem 39' 

]\I('iuoires  de  la  Socicte  d'iiistoire  naturelle  de  Paris 398 

EIUiATAdejuin  1827. 
Pag.  235  ,  ligne  7,  lignes  ,  lisez  :  algucs. 


PAIUS.  —  IMPRIHilERIE  DE  FAIN,  RUE  RACINE,  N".  /,, 

P1,AC;K   DE    I-'oi)KON. 

1 


BULLETIN 

DES    SCIENCES    NATURELLES 
ET  DE  GEOLOGIE. 

GEOLOGIE. 

a5l.  DOUTKS  ET  DEMANDES  GEOLOGIQUES  ET  GKOGNOSTIQUES  ,    2*.  livP.  ; 

par  F.    DE  Hovel.  [Das  Gebirge  in  Rheinlande  Westphalen ; 
vol.  4,  P-  264) 

Nous  sommes  bien  faches  de  dire  que  ce  inemoire  de  70  pa- 
ges n'apprend  rien  de  uouveau ;  il  sort  certainement  de  la  plu- 
me d'un  homme  fort  estimable  qui  a  enricbi  la  geologie  d'ob- 
servations  sur  son  pa3's ;  raais  on  ne  peut  s'empecher  de  soup- 
conner  qu'il  n'est  pas  parfaitenient  au  courant  de  I'etat  actuel 
des  sciences  geologique  et  chimique  ,  et  surtout  qu'il  ne  court 
plus  lesmontagnes.  Cest  presque  le  seul  geologue  ecrivant  qui 
ose  encore  douter  de  la  formation  ignee  du  basalte  ,  tandis 
qu'elle  est  reconnue  par  tous  les  geologues  francais,  Italians 
(excepte  M.  Tondi)  et  la  plupart  des  geologues  allemands,  an- 
glais et  americains.  11  croit  cependant  utile  de  revenir  sur  ce 
sujet  rebattu  ,  et  que  I'Auvergne ,  le  Mont-Coupe  ,  la  Bianr- 
Kuppe,  etc.  ,  ont  decide  il  y  a  pros  de  i5  a  20  ans.  11  trouve 
que  les  fdons  basaltiques  ne  sont  pas  comparables  aux  fentes 
des  volcans.  II  combat  les  idees  de  soulevement  des  couches 
secondaires  de  M.  Hoffmann.  Si  les  fdons  metalliferes  offrent 
des  indices  ignes ,  cest  qu'il  y  a  eu  posterieurement  a  leur 
formation  des  conflagrations  electriques.  II  attaque  ensuilo 
M.  Boue  parce  qu'il  croit  avec  les  plus  grands  geologues  du 
siccle  que  la  croute  de  la  terre  est  composee  d'alternats  de  ro- 
ches  neptuniennes  et  ignees.  II  cite  encore  cet  alternat  comme 
unc  preuve  sans  rcpliquc  pour  le  neptunisme  ,  parcn  qu'il  n'.i 
B.  Tome  XI.  26  ! 


4((2  '  Gc<>I(>i^'i('. 

;.uii!iif    uKe  111    .Irs    ;uiias    u\  c'cs    lilr,ns  couclies  on   lilons  dc-s 
rochos  i.;iu-es.  A  la  paj^e  '^94  ,  I'auleur  avouo  qu'il  iie  peat  pas 
«leieimincr  cxactement  les  formations  ,  ct  trois  lignes  plus  loni 
il  pretend  que  les  volcaus  nc  peuvcnt  dans  aucun  cas  prodiure 
des  depots  regulicrs,  c'est-a-dire  des  especes  de  couches.  La  clii- 
niie  decouvriia  ,  pense-t-il,  le  m  yen  de  fail  ?  du  granite  par  la 
voie  aqueuse.  II  s'etonne  de  trouver  des  passages  de  la  graii- 
wacke  a  des  agglomerats  trappecns  ,  et  d'y  voir  quelquefois  des 
fossiles    Les  agglomerats  semblables  de  la  vallee  de  I\onca,  etc., 
peuvent  lui  servir  de  replique.    II   s'etonne  que  M.  de  lliiin- 
boldt  ait  embrasse  les  idees  ignees  ;  il  ne  salt  pas  que  M.  Brun- 
gniart   pousse  le  plutonisnie  aussi  loin  que  Breislak,  et  il  re- 
■vient  sur  deserremens  que  M.  Brocchi  a  rcconnus  faux.et  dont 
jl  sest  accuse.  II  compare  les  laves  aux  basaltes ,  et  ne-piuivant 
s'empecber  de  reconnailre  dans  ces  derniers  des  traces  ignees  , 
il  suppose  que  ces  roches   ont  ete  soumises,  apres  leur  forma- 
tion, a  Taction  de  I'inflammation  de  cerlaines  substances,  telles 
que  le  soufre,  le  lignite,  etc.  11  distingue  dans  le  terrain  sclii- 
steox  des  bords  du  Rbin  ,  quatre  depots  de  schiste  ;  un    depot 
superieur,   le  scluste    de  Sajn   et   Ludenscbeid  ,   le  schiste  du 
Rbeingau  inferieur  et  celui  de  Wiesbaden  qui  est  inferieur.  11 
y  a  des  roches  feldspathiques  dans  le  schisle  de  Oberhuntbeim. 
L'auteur  pense  que  les  sources  minerales  qu'on  dit  doriver  des 
basaltes  et  de  trachytes  ,  ont  au  conlraire  occasione  ces  depots. 
].a  chaleur  des  sources  vicnt  de  quelque  point  de  contact  ties 
sienitcs  et  des  porphyre?  avec  les  schisles,  etc.  A.  B. 

aS?..  jMemdire  pouk  servik  a  i.'iiistoire  du  Globe;  j.ar  le  prof.  J. 

EsMABR.  {HJagazin  for  Natiiividens/,ab. ;  a^ii^e   1824,  cah.  I, 

]>y;;.  28.  ) 

Apres  avoir  rappele  les  principales  llifories  sur  la  formation 
de  la  lerre  ,  l'auteur  adopte  I'avis  des  natural  istes  qui  ontattri- 
bue  I'exislence  des  grosses  piei res  roulees  dans  les  plaines  et 
sur  les  nKjntacne-. ,  aux  masses  de  glace  qui  ont  dii  les  empor- 
ter  loin  du  lieu  ou  dies  etaient  sur  place.  M.  Esmark  ,  ayaiit 
observe  altentivement  la  geologie  de  la  IVofvegc,  sest  convain- 
cu  que  des  masses  enormes  de  glaces  qui  ont  du  couvrir  les  mou- 
aones,  et  remplir  les  vallees  ,  et  qui  ontpcut-etre  ete  Dees  a  la 
ni'er,  alors  mcr  vraiment  glaciale  ,  y  ont  donnc  lieu  a  de$  bou- 
leversenicns    considerables.    Ces  glaciers  ,    en   se  detachant  eu 


Geologie.        -  403 

partie,  ont  du  entrainer  des  masses  considerables  do  roclics  , 
de  sable  et  do  gravier,  qui  en  effet  cuuvrent  on  plusieurs  eii- 
droits  de  la  Norvege  les  blocs  de  pierres  tonibees  dont  qncJ- 
ques-unes  ont  encore  des  angles  tranchans ;  M.  Esmaik  cite 
plusieurs  localites  qui  lui  paraissent  avoir  ete  des  glaciers.  II 
explique  par  la  aussi  les  escarpemens  des  rocbers  quisont  com- 
me  coupes,  et  qui  pourtant  n'ont  pas  laisse  de  debris.      D. 

253.  NATURniSTORiscHER  Atlas. —  Atlas  d'Histoire  naturellc  , 
par  livraisons,  grand  in  folio.  Dusseldorf  ;  Aniz  et  com- 
pagnie.  Partie  gkologique. 

Get  atlas  ,  dont  il  a  paru  buit  livraisons,  contient  de  jolies 
litbograpbies  d'_animaux ,  etc.  (  Voyez  le  Bullelin  de  1825, 
Tome  IV,  n".  8y) ,  et  la  huitieme  livraison  renfernie  le  com- 
mencement des  planches  geologiques.  Ces  derniei-es  seront 
au  nombre  de  35  4  405  et  se  vendront  anssi  separenient. 
Cette  livraison  offre  d'abord  une  vue  des  Scpt-Montagnes,  une 
planche  representant  diverses  sortes  de  rocbers,  tels  que  des 
basaltes,  des  calcaires  ,  etc.  Une  autre  planche  coloree  estcou- 
verte  de  dessins  propres  a  faire  saisir  les  gisemens  dilFerens  des 
roches.  La  quatrieme  planche  est  une  representation  ideale 
et  coloriee  de  la  position  de  toutes  les  formations  anciennes,  et 
une  cinquicme  doit  etre  I'image  de  la  position  de  tons  les  ter- 
rains secondaires  ,  tertiaires  et  volcaniques  ;  le  tout  est  arrange 
d'aprcs  les  vues  de  31.  de  Humboldt.  Enfin  ,  il  y  a  encore  trois 
aiitres  planciies  coloriees,  contenant,  I'une  le  panorama  du 
Rigy,  ct  les  deux  autres  les  coupes  deS  Alpes  ,  a  travers  le 
Mont-Cenis,  le  Mont-Blanc  ,  le  Saint-Gotbard,  etc.  Ces  coupes 
sont  en  parlie  copiees  d'Ebel  ou  de  Gimbernat.  Un  teste  tres- 
maigre  et  aussi  in-folio  accompagne  ces  planches,  dont  le  but 
a  I'egard  de  quelques-unes  nous  a  ecbappe ,  tandis  que  nous 
avons  senti  que  d'autres  pourraient  etre  utiles  a  I'enseignement 
elementaire  de  la  geologie. 

254.  Netz  und  Gkrippk  zur  ScnnAFFiRUNC  ,  etc.  —  Rescau  ct 
esquisse  pour  le  releve  dun  pays  montueux.  Lithographie  de 
H.-A.  ScBippAN,  prix  ,  i  fr.  ,  avec  des  coupes  qu'oa  vend  a 
part.  Prix,  18  sols.  1  feuilles.  Frcyberg,  1822,  Gcrlacb. 

2(J.' 


-U)l  Geologic. 

aSj.  Plan  elneu  gebiruiuF.n  Gf.gend,  etc.  —  Plan  dun  pnys  de 
montaj^nes  avec  ties  diicclions  pour  le  geologne  et  le  iiii- 
neur,  sur  la  recherche  da  p.rolongcment  dun  filon,  d  uno 
couche,  etc.  Lithographic*  d'apres  les  indicalion.s  du  niajm- 
Lehniann,  par  H.-A.  Schippan.  i  feuille.  Prix  en  noir,  i  fi-   , 

-   et  colorie,  3  fr.  Freyberg ,  i823j  Gerlach. 

•j5'o.  Berg  modellk.  —  Modeles  de  montagnes  pour  le  plan  tie 
M.   Schippan,  par  J.-G.  Joch  ;    chez  Gerlach  a  Freyberg. 

Ces  modules  sont  dans  une  boite  de  i4  7  po.  de  long,  1  i  ^ 
po.  de  large,  et  3  po.  de  haul ;  ils  sont  fails  pour  la  demonstra- 
tion ,  et  coiUent  5  fr.  i5  sols. 

ijn.  JIemoir  on  the  Geology  of  central  France.  —  Memoire  siir 
la  seoloFie  de  la  France  centrale  ,  coinprenant  les  forma- 
tions volcaniques  dc  I'Auvergne  ,  du  Velay  et  du  Vivarais  ; 
par  G.  Poi'LETT  ScROPE.  In-4.  de  xvj  et  182  p.  av.  un  Atlas  de 
I  8  plandips  ou  cartes  in-4^.  obi.  Londres  ,  1  827  ;  Longman  , 
Rocs  et  compngnie. 

Apres  avoir  visite  les  terrains  volcaniques  de  I'ltalie  et  de^s 
lies  voisines,  I'auteur  rcsolut  d'examiner  aussi  ceux  dc  I'Au- 
verpne  et  des  provinces  liniitrophes  ,  d'autaut  plus  remarqua- 
bles,  que  les  produits  volcaniques  s'y  tronvent  en  contact  ini- 
ni'-diat  ,  non  -  seulemeut  avec  te  qu'on  appelle  ,  dit-il,los 
roches  primitives  ,  mais  aussi  avec  les  strates  tertiaires  et  d'eau 
douce  qu'on  suppose  avoir  cte  deposes  en  d;.nuicr  lieu.  A  cet 
cflet  I'auteur  s'e'lablil,  selon  son  expression  ,  en  182  i  a  Cler- 
mont,  et  de  ce  point  central ,  il  fit  des  excursions  jusqu'aux 
eaux  du  Mont-d'Or  ,  au  Puy  et  a  Aubenas,  observant  tout  par 
ses  Yeux  ,  et  se  faisant  un  devoir  de  no  consulter  les  ouvrages 
d'aulresgeologues,  qu'apres  avoir  acheve  son  examen.  Di's  I'aii 
1822  il  cut  redige  ses  observations  en  forme  de  memoire;  la 
publication  en  a  etc  retardce  par  la  dirticulte  dc  trouver  un 
editour,  difficulte  qui  parait  exister  en  Anglcterre  aussi-biea 
quo  sur  le  continent. 

M.  Poult  It  Scrope  avertit  par  la  preface  qu'il  dilTere  d"opi- 
nion  avec  les  antrt-s  naturalislcs  au  sujct  des  vulcans  et  des 
ireniblemens  de  terre,  ainsi  (pion  a  pu  sen  convaincre  par  sou 
Essni  sur  les  volcaiis  qui  doit  etre  considere  comme  I  introduc- 
tion au  memoire  present;  niais  il  croit  avoir  etc  mal  compris. 


Geologie.  405 

Cest  ainsi  que  M.  P.  Scrope  souticnt  ou  suppose  (car  c'est  le 
tf rme  qn'il  emploie)  que  la  plupart  iles  laves,  au  moment  ou 
elles  coulent  sur  la  surface  de  la  terre  et  *  dticonvert  {in  open 
ttir),  ne  sent  pas  dans  un  etat  de  fusion,  mais  qu'elles  consi- 
stent en  ciistaux  solides  ,  gUssant  les  uns  sur  les  autres  a  cause 
de  I'intervention  de  petites  quantites  dun  flnide  elastique  pro- 
duit  dans  la  masse  de  la  lave  resserree  et  portee  a  une  grande 
iutensitC'  de  chaleur.  Or  lorsque  la  pression  exercee  sur  cette 
masse  est  diminuee  par  suite  de  reboulement  des  roches  su- 
porposees,  cu  par  leur  crcvassement ,  les  parcelles  cristallines 
e.t.  les  vapeuis  ,  melees  intimement,  s'elevent  et  s'echappent 
ou  s'ccoulent  ,  prticisement  conime  un  melange  d'eau  et  de  va- 
peur  s'ecliappe  ])ar  rembouchure  du  digesteur  de  Perkins  , 
lorsqu'on  tourne  le  r  binet.  L'aiiteur  convient  pourtant  que 
quelqucs  volcaus  ont  produit  des  laves  dans  un  etat  de  fusion 
complete  ;  il  met  dans  cette  categorie  ceux  de  I'lle  Bourbon  , 
de  JMonte-Biarico,  a  rextremite  orienlalc  de  Lipari ,  de  Tencriffe 
et  de  rirlande. 

Avant  de  trailer  des  volcAiis  d'Auvergne  ,  M.  P.  Scrope 
donne  ,  dans  le  livre  I*"^.  de  son  memoire,  une  esquisse  geo- 
1  igique  de  I'interieur  de  la  France,  en  distinguant  les  forma- 
li'>ns  primitives,  secondaires  et  tertiaii-es.  «  Si  nous  nous  ima- 
ginons,  dit  I'auteur  ,  une  ligne  tiree  a  travers  la  France  de 
IE.  a  rO. ,  et  passant  par  Besaneon,  Nevers  ,  Cliateauroux.  et 
Poitiers,  cette  ligne  divisera  le  ruyaume  en  deux  parties  ,  dont 
I'une  ,  la  parlie  septentiionale  ,  pent  eire  considoree  comme 
une  vaste  plaine,  s'inclinant  doucement  d'une  part  vers  10- 
cean  Atlanlique  ,  et  de  I'autre  vers  la  Manche  et  les  bas-fonds 
de  la  HcJlande.  Uue  ligne  semblable  conimencant  a  Niort,  et 
passant  par  Angouleme  ,  Perigueux  ,  Cahors  et  Aiby  jusqu'a 
Carcassonne,  separerail  du  reste  une  autre  p'aine  ties-etendue 
qui  se  peuche  vers  la  base  des  Pyrenees  ,  et  les  plages  sablon- 
neuses  do  I'Ocean.  Au  midi  de  la  premie- re  ligne  et  a  I'Est  de 
la  seconde,  le  sol  nionte  graduellement  vers  le  S  -E.  ,  de  ma- 
niere  a  former  un  plan  incline,  qui  progressivement  alteiat 
une  hauteur  considerable  en  Auvergne  eten  Forez,  et  une  pins 
considerable  encore  en  Gevaudan  eten  Yivarais,  ou  il  s'eleve 
jusqu'a  5,5oo  pieds  au  dessus  de  la  mer.  La  il  est  coupe  brus- 
quoment  par  le  profoiid  ct  long  b;issin  du  Ulienc  qui  lo  separe 
des  mor.t.igncs  des  dcp.u  leiiiciis  de    l.i  Drome,  de  J  Isi  re  et  d'-s 


406  Geologie.  N".  257. 

llautos-Alpes  situees  a  IE.  du  lleuve.  Les  montagnes  conscr- 
vcnt  a  peu  pres  la  meme  JDclinaison  et  une  bauteur  analoj^ue, 
pn  soi'te  que  lorsque  la  vue  franchit  ce  bassin ,  le  plan  incline 
parait  etre  prolonge  jusqn'aux  Alpes  mcnies  contre  Icsquclles 
CCS  montagnes  sont  adossccs.  La  principale  masse  de  cc  vaste 
jilateau  est  de  formation  primordiale  ;  le  gres  secondaire  et 
le  calcaire  horizontal  du  Perigord  ,  du  Poitou  ,  du  Berri  ,  etc.  , 
le  surniontent  au  nord  ct  a  I'ouest.  Au  midi  et  a  Test  il  descend 
sous  la  jjr.inde  formation  de  calcaire  jurassique  qui  constitue  les 
Dasscs-Cevennes  et  le  lit  du  Rhone.  On  fait  ici  abstraction  des. 
productions  volcantques  qui  s'elevent  en  enormes  rugosites 
sur  Jes  parties  saillantes  de  cette  plaine  elevee,  et  en  defor- 
mcnt  la  surface  qui  autrciuent  serait  unie.  Elie  epronve  aussi 
une  depression  considerable  le  long  des  hassins  de  la  Loire, 
de  TAliitr,  el  elle  est  profondenient  sillonnec  par  les  lits  des 
liviercs  Lot,  Tniycre,  Dordogne  ,  Sioule ,  Ardeche  et  de  Icurs 
afDucus.  Les  bassins  des  deux  fleuves  separent  de  la  masse 
juincipalc  du  plateau  deux  branches  elevees  qni  partent  en- 
semble du  Mont-Lezore,  point  ou  les  roclies  primitives  attei- 
gnent  leur  plus  grande  elevation  ;  avantde  se  separer,  les  deux 
branches  formant  le  plateau  du  Haut-Vivarais  ,  et  courant  dans 
une  direction  presque  parallele  vers  le  nord,  s'abaissent  et  se 
vetrecisscnt  graduelleii>ent,  jusqu'a  cc  qu'elles  se  perdcnt  dans 
la  grande  plaine  du  nord  Les  deux  bassins  de  la  Loire  ct  de 
I'Allier  presentent  des  traces  etcndues  de  formations  d'eau 
douce;  un  autre  depot  semblable  se  trouve  aupres  d'Aurillac; 
des  reslos  ))artiels  dun  grrs  trcs-ancien  ct  de  stratcs  houiilers 
se  montient  sur  deux  ou  trois  points;  partoiit  aiileiirs  ,  sur  ce 
grand  ])iateau  ,  les  roches  primitives  se  |)rcseiiteiit  a  la  surface, 
excepte;  la  (ju  elles  sont  ccuvcrtes  des  produits  des  nombreux 
volcans  qui  se  sont  fait  jour.  » 

Apri-s  ces  considerations  generales  ,  I'autcur  examine  se— 
paremeut  les  diverges  formations.  II  croit  ponvoir  distingucr 
trois  localites  de  roches  primitives:  le  granite  forme  «nc  large 
bande  entre  I'Allier  et  le  Rhone  ,  une  formation  de  gneis  se- 
pare  I'Allier  de  la  Sioule,  et  continue  dans  les  montagnes  de 
Cezallier,  la  Margiiridc  ,  et  une  partie  do  la  Lozere  et  des  Ce- 
veunes;  elle  est  suivie  du  micaschiste  q>ii  s'ctend  sur  toute  la 
pentc  orcidcntalc.  An  has  des  roches  priniiti\cs  ,  tians  les  Ce- 
venncs,  commcnccul  a   k"  m<iiilrer  des  bancs  dc  gres  qui  sont 


Geologic.  f07 

»i  i\s- inclines ,  la  oii  ils  reposent  sur  le  sol  priniilif,  niais  <]ni 
(leviennent  plus  horizontaux  a  mesure  qii'ils  s'en  eloi!:;nput. 
{'('lie  formation  est  entierement  analogue  au  Banter s(iiid<itein 
ties  Alleinands ,  et  aii  muveau  gr^s  rouge  des  geologues  an- 
glais, si  ce  n'est  qu'il  est  acconipagne,  sur  une  grande  ctendue, 
il'iin  grrs  contenant  de  vastes  depots  de  houille,  et  qui  parait 
le  i-eportera  la  formation  du  vicux  gres  rouge.  Une  formation 
seniblable  borde  le  plateau  primi'.if  du  cote  du  nord.  Aussi 
I  auteiir  croit  pouvoir  en  conclure  que  la  region  des  montagnes 
primitives  de  la  France  est  completement  envebppee  du  nou- 
veau  gres  rouge ,  aecompagne  par  intervalles  de  bancs  de 
luniille  qui  se  trouvent  toujours  au-dessous  et  jamais  au— des- 
sus  de  cette  formation  ,  laquelle  ii  son  tour  est  cacbee  par  une 
iorniation  massive  de  calcaire  jiirassique  a  I'ouest,  au  siid  et  a 
1  fsl  du  plateau  primitif.  Pour  les  formations  d'eau  douce  ,  I'au- 
teiii-  adopte  les  opinions  de  MM.  Cuvier ,  Brongniart  et 
Mai'cel  de  Serres.  11  en  decrit  trois ,  qui  se  trouvent  dans  la 
parlie  olevee  de  la  France  cenfrale  ,  et  jx'nse  qu'il  faut  Its  at- 
tribuei-  a  la  nseme  epi  que  ,  tanl  a  cause  de  leur  composilion 
que  parce  qu'elles  contienncnt  les  fossile^  pareils.  11  est  tcnte 
<le  classer  Ic  depot  reniarqnable  de  Tripoli  qui  exisle  a  Menat, 
sur  la  route  de  Riom  a  IMoutaigu,  dans  la  derniere  formation 
d'cau  douce  d'Auvergne  ,  el  dans  Ja  qualrierae  division  de 
jM.  Marcel  de  Serres. 

Dans  lo  second  livre,  I'autcur  aborde  les  volcans  d'Auvergne. 
]l  rappelle  riiistoire  de  leur  decouvertc  qui  ne  date  que  de 
Ian  ijSi  ,  et  il  enonce  son  jugement  sur  les  ouvrages  qui  en 
out  traite.  Faujas-Saint-Fond  qui  n'avait  pas  vu  de  volcan  en 
activite,  a  parle  des  eruptions  volcaniques  couime  un  avei'gle 
j)arlerait  des  coiileurs.  Les  cartes  et  descriptions  de  Dcsiuarest 
s  int  egalement  fautives.  Pour  cct  auleiir  cbiujue  fragment  d  un 
aiicien  courant  de  Jave  etait  un  culoL  ou  restant  de  lave  qui 
boucbe  un  craterc;  il  parait  avoir  neglige  toutes  les  dis'inctious 
niineralogiques  des  laves  qu'il  avait  observees.  Cependant  ces 
•icux  autcurs  ont  le  nierite  d'avoir  mis  ['existence  des  volcans 
en  France  Iiors  de  doute.  IJolomieu,  dans  sa  course  rapide  par 
I'Auvergne  ,  ne  parait  y  avoir  cbercbe  qu'une  confirmation  de 
son  sysleme  favori  de  la  fluidile  ignec  du  centre  du  globe. 
M.  de  Munllosier  est  le  premier  qui  ait  fait  connailic  le  viai 
caiaclere   des   jiics    el   plaleanx   basalliques  ;   il   a  fourni   ]  our 


i08  Geologie.  N".  257. 

I'elude  de  ces  volcans  ,  une  clef  dont  se  sont  servis  tons  ses 
successeurs.  II  est  facheux  que  M.  de  Buch  n'ait  pu  voir  I'Au- 
vergne  qu'en  passant.  M.  P.  Scrope  n'a  presque  pu  rien  tirer 
des  Letlres  de  Lacoste.  Le  Nivellement  de  Ramond  au  contraire 
Ini  a  ete  d'une  grande  utilile.  II  ne  parait  pas  avoir  connu  te 
travail  de  M.  Steininger. 

L'auteur,  rejetant  la  division  de  M.  de  Montlosier,  divise 
les  volcans  du  plateau  eleve  de  la  France  centrale,  en  deux 
classes  qui,  selon  lui,  sont  bien  distinctes  par  leur  compositioa 
inineralojjique.  La  i".  classe  des  formations  volcaniques  de 
cette  rejjion  comprend  les  groupes  des  moots  Dor,  Cantal  et 
Mezen,  dont  les  deux  premiers  s'elevent  k  6,000  pieds  au- 
dessus  du  niveau  de  la  raer,  et  les  derniers  a  5, 800.  Les  5 
groupes  portent,  selon  lui,  Tempreinte  d'une  origine  com- 
mune ,  quoique  le  temps  ait  efface  leurs  crateres ,  et  enleve  les 
produits  detaches  de  leurs  eruptions.  Ces  volcans  paraissent 
etre  les  plus  aneiens  de  la  contree.  Des  trachytes  ct  des  ba- 
saltes  de  diverses  especes  cnmposent  leurs  roclies  vnlcaniques ; 
niais  la  moitie  peut-etre  de  ces  roches  est  en  debris  et  niele 
de  pierres  ponces  et  de  scories ,  avec  des  fragmens  de  granite 
unis  en  brcches  de  diverses  qualiles  et  grosseurs. 

La  2"".  classe  de  formations  volcaniques  consiste  principale- 
nsent  en  basaltes  et  en  conglomerats  basaltiques  ;  dies  different 
de  celles  de  la  i"^*^.  classe,  en  ce  qu'elles  sont  disst'minees  sur 
une  vaste  etendue  du  plateau  primitif,  au  lieu  d'etre  unics  et 
de  former  des  gronpes  de  niontagnes  tW  s-elevees  Les  volcans 
des  nionls  Dor,  Cantal  et  Mezen,  dit  l'auteur,  paraissent  avoir 
possede  un  seul  foyer  actif ,  comme  la  plupart  des  volcans  en 
activite  que  Ion  cunnait,  et  avoir  produit  des  montagnes  par 
I'accumulation  continuee  des  matieres  lancees  par  une  seule 
Louche  .  fandis  que  les  ('rujAions  plus  recentes  qui  ont  produit 
)a  seconde  classe  de  roches  ,  paraissent  a  peine  une  seule  fois 
avoir  etc  repetees  sur  la  nienie  place,  (^es  eruptions  onl  dit 
avoir  lieu  isolemcnt  et  successivenient  sur  divers  jioints  dont 
la  serie  parait  avoir  une  direction  du  sud  au  nord.  Toutes  ces 
explosions  ont  eu  lieu  dans  les  limiies  d'une  zone  irrcgulicre, 
d'une  largeur  peu  considerable,  qui,  du  cole  du  niidi,  com- 
uicnce  aopres  d'Aubenas,  et  se  prolongc  vers  le  nord,  a  tra- 
vers  la  chaine  qui  separe  la  Loire  de  I'Allicr,  jusqu'a  I'aul- 
h.i;;i  et,  continue  le  lcn;j  dc  la  ba>.o  orientalc  du  nionl  Dor;  et 


Geologie.  409 

se  terniine  dar.s  la  serie  de  Puys ,  qui  longe  I'Auvergne  du 
cote  de  Truest,  traversant  alnsi  la  masse  du  plateau  jirimitif 
dans  la  direction  du  S  -S.-E.  au  N  -N.-O.  Cette  disposition 
particuliere  des  volcans  comparativement  recens ,  dans  un  sens 
qui  correspond  i  la  directiiin  des  bancs  granitiques  qu'iis  pa- 
raissent  avoir  perccs  ,  ajoute  I'auteur,  n'est  que  la  repetition 
dun  fait  connu,  savnir  :  leur  parallelisnie  a  I'egard  de  la  di- 
rection generale  des  slrates  ou  des  axes  des  cliaines  de  mon- 
t.:;jnes  aupres  desquels  les  volcans  se  trouvent.  L'auleur  ne 
doute  pas  que  ce  ne  soit  le  resultat  de  I'cxistence  de  quelque 
pi-ofonde  fissure  longitudinale  qui  s'est  forniee  pendant  que 
ces  chaines  se  sont  forcenient  elevees.  A  ce  sujet  M.  P.  Scrope 
renvoie  a  ses  Considerations  sur  les  volcans. 

II  decrit  ensuite  separement  et  en  grind  detail  chacune  des 
4  regions  volcaniqucs,  savoir  -.  lo.  nionts  Dome  et  le  Limagne; 
u".  mont  Dor  et  ses  dependances;  3°.  Cantal ,  etc.;  4°-  Ve- 
lai  et  Vivarais.  II  rappelie  les  diverses  opinions  qui  ont  ete 
enoncees  sur  le  domite  ,  et  pense  qu'il  est  gcneralement  adm^s 
que  le  domite  n'est  qu'une  variete  de  ti-^cliyte,  et  que  c'est  la 
meaie  roche  qui  constitue  la  plus  grande  paitie  des  monts  Dor 
et  Cantal,  les  monts  Euganeeus  ,  les  nionts  Cimini  et  les  iles 
Lipari  et  Ponza.  L'auteur  n'adopte  point  I'idee  de  M  de  Buch  , 
qui  suppose  que  ces  montagnos  o  t  ete  boursouflliies  comme 
uue  vessie  ,  et  il  pense  que  M.  de  Humboldt  s'est  un  pen  trop 
hate  d'adopler  cetle  idee,  et  de  I'appliquer  a  toutes  les  forma- 
tions trachytiques.  D'apres  le  meme  principe  l'auteur  rejette 
ailieurs  I'opinion  de  ceux  qui  ont  suppose  que  la  fameuse  roche 
rouge  dans  le  Velai  a  ete  soulevee  de  dessons  la  terre.  M.  P. 
Scrope  ne  voit  dans  cette  roche  qu'un  restc  dune  masse  de 
roclies  qui  a  ete  enlevee  de  sa  place. 

A  I'egard  des  conglomerats  dissemines  autour  des  ancicns 
crateres  des  monts  Dor,  M.  P.  Scrope  pense  que  la  dcscenle 
rapide  des  eaux  depuis  le  sommet  dos  nioutagiies  a  I'epoque  de 
leurs  eruptions,  a  contribue  avcc  la  chute  des  pierrcs  et  des 
ccndres  lancees  par  le  foyer,  i  firmer  ces  masses  conglome- 
rees.  II  cite  plusieurs  observations  a  I'appui  de  son  opinion. 
M.  P.  Scrope  renvoie  au  memoire  du  baron  Ilamond  pour  les 
details  sur  la  struclure  ou  la  constitution  du  mont  Dor,  ct 
signalc  quihpies  traits  pnncipaux.  11  a  examine  stiiloiil  !a  su- 
jiriposit!  jn  cl  1.1  qualite  des  lochos,  aupris  do  la  Ci'.SLade ,  ua 


4H)  Geolog'ie.  N«.  257. 

pen  au  des5ii3  des  bains  du  nimit  Dor.  II  y  a  rrconnu ,  an 
dessous  d  uri  banc  de  trachyte  poiphyrique,  de  i6o  pieds  d  e- 
paisseur,  ua  banc  de  tuf  arenace  parsenie  de  gros  cristaux  de 
i'eKlspath  vitrcux,  puis  line  clinkstone  colonnaire  passant  a 
I'etat  de  basalte ,  une  brcche  de  scories  et  de  fragniens  volca- 
niqiies  cimentes  par  le  tut";  des  banc^  epais  de  basalte  ainor- 
.phe  de  diverges  qualiles  ;  enfiti  un  tuf  bianc  envcloppant  qnel- 
<|ues  fra;|niens  dc  granite,  basalte  ct  trachyte.  L'auteur  ne  pent 
jconcevoir  cnniment  i\l.  Hcudant  et  d'antres  gcologues  iVancais 
unt  pu  nier  la  superposition  du  trachyte  snr  le  tiif  on  le  basalte. 
.11  refute  une  autre  assertion  de  iM.  Bendant,  d'apres  laquclle 
auciin  des  trachytes  du  niont  Dor  naurait  la  forme  des  cou- 
rans  de  lave. 

Apres  avoir  indiq^ie  les  restcs  volcani(iucs  niodernes  des 
munies  montagnes,  I'autenr  passe  a  I'exanien  des  nionts  Cau- 
tal ,  dont  les  laves  trachytiques,  ayant  pout-etre  un  plus  haut 
dcgrc  de  fluidite,  ont  coule  Ires-loin  ,  sans  s'aniasser  aussi  con- 
sidt"r.i!)lenient  que  ccUes  du  niont  Dor,  ce  qni  a  laisse  au  Can- 
tal  une  forme  plus  reguliere  et  plus  egale.  Pour  le  \  elai , 
M.  Poulelt  Scrope  avoue  etre  redcvahle  a  i^I.  Bertrand-Roux 
dun  grand  nombre  de  renseignemens.  II  examine  successive- 
inent  dans  ce  pays  le  mont  Mezen,  les  basaltes  et  les  breches  du 
Velai,  et  les  produits  d'eruptions  plus  recentes.  II  decrit  les 
cones  volcaniques  de  Montpezat,  Bnrzet,  Thueyls,  Jaujac  , 
>ouiUols  et  Ayzac,  dans  le  Bas-Vivarais.  Le  dernier  chapitre 
contient  les  conclusions  de  l'auteur;  c'est-a-dire  qu'apres  avoir 
resume  ses  observations ,  l'auteur  en  tire  les  resultats  suivans 
pour  I'hisloire  geologique  de  la  France  centrale.  Cetto  partie 
de  la  Fr;mce  formal  I  primitivement  un  noyau  elev<i  au  dessus 
de  I'Occan  qui  y  deposa  les  strates  secondaires.  Une  masse 
prntubirante  de  r^.ches  cristaliincs  fut  larcec  dans  ua  etat  so- 
lide  ;  les  bancs  secondaires  appuyes  contre  les  noyaux  glissi-rent 
de  tous  Ics  cotes  vers  les  niveaux  infcrieurs ;  quclques-uns  de 
ces  bancs  se  replierent,  comme  on  le  voit  par  la  position  ver- 
ticale  ou  contournec  des  roches  calcaires  des  Pyrenees,  dune 
part ,  et  des  departemens  de  I'lsere ,  de  la  Drome  ct  des  Basses- 
Alpes  de  lautre.  Apres  ccla  vint  une  epoque  marqnec  par  Ta- 
bortdan'ie  dejiosition  de.s  strates  calcaires  d'une  serie  dc  lacs 
d  eau  douce  qui  orrupaicnt  les  creux  des  districts  elevrs  ,  el 
qui    prnb.ihlcnmr.t    tlcbordercnl    1  uii    dans   I'aulr:' ,  dcpuis   les 


Gdologie.  41  f 

Tiiveanx  les  plus  elcves  jnsqu'aux  plus  bas;  vers  le  nieme  temps 
vi!i(?nt  lien  de  nonib reuses  ei-uptions  de  m<Tlit'res  volcaiiiques 
par  ti-iois  bouches  on  sources  habitnelles,  ainsi  rpie  par  quel- 
»]ues  bouches  secondaires  qui  s'etaietit  ouvertes  dans  une  cs- 
pece  dc  crevasse  se  prolongeant  du  nord  an  sud  ,  a  f  ravers  Ic 
•'.■strict  eleve,  c'est-a-dire  le  lon(j  de  I'axe  du  plateau.  Cet  etat 
de  clioses  parait  avoir  ete  cnGn  trouble  par  une  nouvelle  catas- 
stroplie  qui  a  souleve  le  plateau  primitif  et  les  formations  d  eau 
douce  qui  le  recouvraieul.  Les  digues  des  bassins  ayant  ete 
forcees  alors,  leur  contenu  a  inonde  les  regions  inferieares  par 
line  on  plusicurs  debacles  ;  les  eaux  ont  du  tout  balayer  devant 
elles,  par  les  vallees  de  I'Allier  et  de  la  Loire.  A  cette  epoque 
en  a  succede  une  auire  pendant  laqnelle  il  y  a  eu  des  eruptions 
volcaniques  partielles  par  des  bouches  separees ;  quelques- 
iines  de  ces  eruptions  sunt  dune  date  recentc  ,  et  pourraient 
J«ien  se  renouveler  encore.  L'auteur  remarque  que  les  forma- 
tions calcaires  d'eau  douce  de  la  France  centrale  ne  different 
qu'en  un  point  des  depots  de  marne  cnquilliere  dans  le  Bakie, 
et  d'antres  lochs  ou  lacs  d'Ecosse  ;  ce  qtsi  les  distingue,  c'est  la 
presence  dn  silex.  Dans  les  uns  et  les  aulres  on  trouve  des  Lim- 
ntjes,  Planorbes,  Helices,  une  espece  de  Cypris ,  des  resles  de 
Charae  et  des  Gyiogonites  :  il  y  a  des  strates  ou  tons  les  lestes 
de  coquilles  ont  disparu  ;  mais  quelquefois  ils  conliennent  des 
ossemens  de  Mamniiferes  et  d'oiseaux,  et  alternent  avec  des 
bancs  de  calcaire  jaunatre  tuface  ,  et  avec  des  lits  de  sable. 
Dans  I'un  et  lautre  pays  les  bassins  conliennent  des  sources 
inqiregnces  de  carbonate  de  cliaux ,  et  on  tronve  ces  formalions 
dans  le  voisinage  dc  roches  trappeennes  ou  volcaniqiies. 

L'atlas  de  cet  ouvrage  important  est  reniarquable  par  son 
execr.tiort  et  I'interet  qu'il  presenfe.  II  se  conijiose  :  i°.  de  deux 
carles  geologitpies  ,  I'une  offrant  toute  la  parlie  volcauique  de 
la  I'lancc  centrale,  la  seconde  donnant  la  chaine  des  puys  des 
«'nvirons  de  Clermont;  toules  les  deux  coloriecs  avec  soin;  u". 
de  1 6  vues  panoramiqiies,  aussi  coloriees,  representant  suuvent 
nne  grande  ctendue  de  pays;  ce  sent  des  bandes  plus  ou  nioins 
larges,  dont  Tunc  a  plus  dc  6  pi.  de  long;  celle-ci  represente 
les  envir  ns  de  Clerm.  nt.  Ces  vues  ont  ele  dossin(*es  |)ar  i'au- 
tcur.  .  D-<;. 


i  \  1  Geologie. 

u58.  Reponsk  au  MEMOiiiK  Du  D"^.  FiTTON  ,  instjre  dans  les  Annales 
de  philosopltic  de  novembre  i8i4,  ayant  pour  titie  :  Rc- 
cftcrcUes  sur  les  relations  gehlogHjues  des  Jormations  ,  com- 
prises enlrc  la  craie  et  le  cnlcnire  dc  Purbeck  dans  la  partie  sud- 
est  dc  I'Jiiglcierre ,  par  T.  Webster,  secretaire  de  la  societe 
yiiologique.  {^nuals  of  philosophy  ;  i^nviep  iSaS,  p.  35.) 

Nous  somines  avertis  que  uous  avons  omis  de  rendre  compte 
de  celte  Rc'ponse ,  et  nous  nous  enipressons  de  reparer  cette 
inadvertance  ,  qui  a  eu  lieu  inalyre  tous  nos  soins  pour  ne 
rien  ouLlier. 

L'lle  de  Wight,  remarquable  par  la  reunion  des  differentes 
formations  tertiaires  ,  a  ete  decrite  avec  beaucoup  dc  soiu  par 
M  Webster,  soit  dans  ses  leltrcs  a  1\I.  Ilcuiy  Eiipleficld  ,  soit 
dans  differens  memoires  inseres  dans  les  Transactions  de  )i  so- 
ciele  geologiqiie  de  Londres.  Ce  savant,  le  premier  qui  ait 
etudie  en  Angleterre  ces  terrains  recens ,  a  fait  voir  Tanalogie 
du  bassin  de  I'ile  de  Wiglit  avec  celui  des  environs  <lo  Paris, 
dans  lequel  on  trouve,  coiimie  dans  ce  dernier,  une  succession 
«li;  formations  marines  et  d'eau  douce.  Ce  rapprochement,  etu- 
tlie  dcpuis  par  tous  les  gcologues  anglais  ,  a  etc  trouve  dune 
granile  exactitude  ;  mais  il  n'en  a  pas  ete  enticrement  de  nieme 
iL-lativenient  a  celui  qu'il  a  fait  entre  le  gres  inferieur  a  la 
iraie  qui  e.xiste  a  I'ilc  de  Wight,  et  ceux  que  Ton  observe 
sur  la  cote  du  sud-cst  de  I'Angleterre.  Quelques  j)ersonnes 
out  cru  remarquer  qu'il  cxistait  un  peu  de  confusion  dans  la 
liniite  entre  le  gres  vert  et  le  gres  ferrugiueux  ,  confusion  due 
en  partie  a  la  nature  de  certaines  couches  de  gres  vert  qui  i-es- 
seniblent  au  gics  feri'ugineux  ,  et  en  partie  peut-etre  aussi  a 
1  ignorance  oii  Ton  tl;ut  alors  de  quelques  caracleres  de  la  for- 
mation de  gri'S  ferrugineux. 

M.  Fi;ton  ,  qui  a  etudie  avecun  grand  soin  les  gres  ferrugi- 
neux d'Hastings,  reconnut  qu'une  partie  dc  cette  formation  de 
M.  Webster  devait  remonter  au  gres  vert,  et  il  publia  uq  me- 
nioire  a  ce  sujet  dans  le  numero  de  novembre  i8'P,4  des  Anna- 
tes dc  philosophic  ,  memoirc  dont  nous  avons  deja  doane  un 
extrait  dans  ce  Bulletin,  et  dans  lequel  il  compare  aiijsi  la  di- 
vision adoptee  par  M.  Webster  avec  celle  <juil  a  rcconnue. 


Geologic. 


413 


Noms 
proposes  par  M.  le  D''.  Fitton. 


1 .  Craie 

2.  Gres  avec  chests,  etc.  (Fire  stone). 

3.  Arp;iled'Under-clift  (Gaiilt).    .   .    . 

4.  Gres  avec  difter.  fossil.  (Gres  vert). 
r>.  Argile  (of  the  Wealds  and  Tetsw.). 
6.  Gres  (  de  Hastings),  couches  les 

plus  inferieures  de  I'ile  de  Wight. 


Noms 
donnes  par  M.  Webster. 

Craie  et  craie  niarneuse. 

(xres  vert. 

Marne  bleue  (  blue  marl ). 

Gres  ferrugineux 
(Ferruginous  sand). 


M.  Webster  a  jnge  devoir  faire  une  reponse  a  ce  memoire , 
dans  laquelle  il  fait  remarquer  qu'a  I'epoque  ouilflt  paraitre  sa 
description  de  I'ile  de  Wij^ht ,  les  mots  gi'es  vert  et  gres  ferrn- 
gineux  etaient  employes  avec  I'acception  qu'il  leur  donne,  et 
qu'il  o'avait  pas  fait  la  confusion  dont  on  I'accuse  ,  puisqu'il 
avait  memo  divise  ce  qu'il  appelait  alors  gres  ferrugineux  {fer- 
ruginotis  sand)  en  deux  formations  ,  le  gres  ferrugineux  supe- 
lieur  et  le  gi-es  ferrugineux  inferieur  separes  par  Targile  de 
Weald  {ff'enld-clny).  A  la  verite  ,  il  associait  ces  deux  gres 
ferrugineux,  et  il  n'avait  pas  remarqueque  le  superieur  etait  do 
formation  marine,  tandis  que  I'inferieur  contenait  des  coquilles 
d'eau  douce  comme  le  gres  de  Hastings. 

Enfin  dans  une  dcrniere  note  inseree  dans  le  Philosophical 
Magazine  de  novembre  1824.  ,  M.  Webster  annonce  qu'il  a  ele 
assez  heur£ux  pour  trouver  dans  une  nouvelle  course  a  I'lle  de 
Wight  une  couclie  calcaire  entierement  analogue  a  celle  qui 
existe  dans  les  sables  ferrugineux  de  Hastings.  Cette  couchc  lui 
fournit  un  point  de  depart  fixe  pour  comparer  les  couches  infe- 
rieures de  I'ile  de  Wight  avec  celles  du  sud-est  de  I'Angleterre, 
il  la  tcrminepar  le  tableau  suivant  des  formations. 


Localites 

de 

I'ile  de  Wight. 

Localites 

dans  le  sud-est  de 

I'Angleterr  e 

Noms  proposes 

p.  les  couches 

correspondantes. 

Culver-c  lif. 
Idem. 
Idem. 

Guildford. 
Idem. 
Idem. 

Craie  avec  silex. 
Craie  sans  silex. 
Craie  marneuse. 

Groupes. 


Formation 
de 

craie. 


4I( 


Gdoloo'ie. 

o 


LoiMliti'-s 

do 

iile  de  Wi-ht. 


Uiuler-clil't. 

Idem. 

Red-clift  et  Blact- 
gang-chine. 


Sandown  bay  et 
Brixton  bay. 

Cowleaze  chine. 

Sandown 
Brook  point. 


Local  itus 

ilaiis  le  sud-est  de 

r.\iisrleterre. 


Reigate.Merstliam 
et  Beachy-head. 

Folkstone-clift. 


Folkstone  , 
Leith  hills,  «tc. 


Wealds  of  Kent 
et  Sussex. 

Hastings 

Hastings  and  Fair 

I'isht. 


Nonis   proposes 

p.  Ics  coiu-hes 

correspondantes. 


Gres  vort  supe- 
rieur. 

3Iarnc  bleue  du 
gi-es  vert. 

Gres  vert  infer.  ou| 
gres  vert  ferrug. 


Groupos. 


Formation 

de 
gres  vert. 


Argile  de  Weald 

(Weald  clay.)     F   Formation 

pas  encore 

Gale,  de  Hastings.  /    nommee. 

Gres  et  argile  de 
Hastings. 


En  coinparant  ce  tableau  avec  celui  du  D^  Fitlon,  on  volt 
qu'il  n'existc  que  tros-peu  de  difference  entre  Ics  ideas  ac- 
tueiles  de  'SI.  Webster  et  celles  de  M.  Filton,  qui,  da  pies  notro 
opinion  ,  a  eclairci  ce  point  iuteressant  des  formations  de  I'ile 
de  Wijjdit.  En  eniettant  cette  opinion  ,  nous  cioyons  devoir 
dcclaicr  que  la  description  de  I'lle  de  Wight  par  M.  Webster, 
n'en  sera  pas  nioius  toiijours  Ic  guide  des  voyageurs  dans  cette 
partic^de  I'Anj^lelerre,  el  qu'on  no  peut  lui  contestcr  I'lion- 
neur  d'avoir  le  premier  fait  connaitre  les  terrains  tertiaires  a 
ses  compatriotes,  et  que  quant  aux  terrains  compris  entre  la 
craie  et  le  calcaire  de  Purbcck,  si  de  uouvelles  observations 
ont  conduit  a  modifier  les  divisions  qu'il  avait  adoptees,  I'or- 
dre  dc  superposition  des  couches  qu'il  a  fait  connaitre  n'en  est 
pas  moins  conserve.  D. 

aSg.  Geological  and  histoiiical  Obskkvatio.ns,  etc. — Observations 
geologiques  et  historiqnes  sur  les  vallees  orientales  du  Nor- 
folk ;  par  T.-W.  RoBBKBDs  junior,  in-8.  Prix:  4  schill. 
LondrcB,  1826.  {Jnnals  o/P/iilos,  mavs ,   1827,  p.  2a5.) 

L'anlcur  cherchc  i  monlrer,  en  opposition  a  MM.  Cuvier  et 
Deluc,    que  Ic  niveau  de  la  mer  s'cst  abaisse  dcpuis  Ics  temps 


Geolos>'ie.  415 

^lisloriqiies.  Pour  claljlir  qnt;  Ics  vallecs  on  qiioslioii  diiNoirolU 
onl  ('li-  cics  Laios  ,  il  eniimi're  d'abord  Ics  prcuvcs  jilijsifjuos  , 
tellcs  que  des  traces  d'anciens  rivages ,  desamas  dc  sable  el  do 
coquillages  a  4o  pieds  au-dessiis  dc  la  riviei'c.  II  suit  ces  depots 
jusqu'au  fond  des  sinuosiles  des  vallons  ,  et  les  trouve  toii- 
j'^iurs  au  niAine  niveau.  11  donue  eiisuite  des  preiives  liisto- 
riquos ,  tels  que  des  traditions,  des  restes  d'antiquite,  des  eti- 
niologies  de  nonis  et  des  documens  authentiques.  II  trouve  loin 
dc  ia  cote  des  forts  romains,  batis  autrefois  pres  de  la  mer.  Eii 
1004  une  flolte  Gt  a  Korwich  un  debarquement.  Le  livre  de 
Domesday  fait  mention  de  fabriquesde  sel  situees  mainlenant  a 
8  milles  de  la  cote.  Yarmouth  etait  encore  en  i547  ""'^  ''^'  ^^ 
des  actes  juridi(]ues  prouvent  qu'en  i52y  ,  les  vaisseaux  de- 
cbargeaient  encore  leurs  marchandises  a  Norwich.  L'auteur  en 
conclut  que  les  rivieres  et  les  lacs  actuels  de  cette  partie  de 
I'Angletei-re  ne  sont  gue  les  restes  de  la  grande  masse  d'eau 
qui  couvrait  jadis  tout  le  pays  ,  et  qu'ainsi  I'Ocean  germaniquc 
a  du  baisser. 

q6o.    DunSCllNITTS    RiSS  DER  MIT  DEN  TIEFEN  WiESSERITZ-StoLL^',    Cf C  . 

—  Coupe  de  la  galerie  appelee  Ticf  IFiesserilz-SloH  ,  pres 
de  Drcsde,  a  Iravers  Ic  Sauberg,  avec  I'indication  dos  roches 
traversees ,  par  H.— A.  Scnipr.\pf.  i  feuille  lithographiee  et 
colorice  ,  prix,  1  fr.  Freyberg,  Gerlach. 

M.  Schippan  ,  geometre  et  ingenieur  geographc,  est  connu 
par  sa  jolie  carte  de  Freyberg;  il  a  public  de  plus  six  autres 
cartes  ou  plans,  qui  sont  fort  inleressans.  La  galerie  en  ques- 
tion traverse  le  porphyrc ,  un  agglomerat  porphyrique ,  de 
I'argile  schisteuse,  du  grcs  blancgris,  de  I'argile  schisteuse,  du 
gres  rouge  et  jaune ,  dc  I'argi'.e  schisteuse  ,  deux  couches  de 
houille ,  des  alternations  de  gres  et  d'argilc,  une  couche  dc 
houillo  en  fond  de  bateau ;  puis  elle  entre  dans  I'agglomerat  , 
cUc  court  a  travers  le  mCn*  porphyrique  du  Sauberg,  pour 
renlrer  dans  Tagglomerat,  et  pour  traverser  des  argiles  blan- 
ches et  (j  couches  de  houille  ,  alternant  avec  des  cres  et  des 
argiles  ,  et  rocouverle  dc  marncs  argileuses.  La  ceinlure-d'ag- 
glomerat,  autour  du  porphyre  ,  et  la  position  du  terrain  houil- 
ler  dans  des  cavites  porphyriques ,  sont  les  resultats  dc  ce 
releve. 


4i6  Geologie. 

5>6i  .Gkogxostisciie  BErGM.rjixiscHE  KAfiTB  DKR  Umcegknd  vo.\  Brai'.vs- 
DORF  ,  etc.  —  Cartn  r;(-0!;iioslique  des  environs  do  HraiinsdoiC, 
l^iecliberj;,  Seifcrsdorf ,  Lanjjlienncrsdoif  ct  Gioss-schirnia  , 
pves  de  Freyherg,  par  H.-A.  Schippan,  avec  une  coupe  des 
mines  de  Seifcrsdorf  et  du  gisement  de  I'Andalousite.  Une 
gvaiide  feuille  coloriee  et  une  plus  petite  avec  unefeuille  dvs 
couleurs;  Prix  :  6  fr.  Freiberg,  iSiS ;  Gerlach. 

Cetouvrage  interessant  offre  une  jolie  carte  coloriee  de  la  con- 
tree  indiquee.  On  y  trouve  disiingues  par  des  couleurs  et  des 
signes  le  gneiss  des  roclies  feldspathiques  du  Reinsberg,  sur  la 
Bobritsch ,  le  quartz,  le  micaschiste ,  le  calcaire  decouvert 
dans  les  mines,  le  scbiste  alumineux,  les  roclies  sienitiques  , 
le  scliisle  aigileux,  lugriinstein,  Je  scbiste  novaciilaire  avec  des 
lits  de  jaspe  ,  la  grauwacke  schisteuse  ,  Ic  scbiste  novaculairo 
avec  des  rocbes  talqueuses  et  schisteuses  ,  I'argile  alluviale  et 
la  toui'l>e.  La  maniere  dont  les  porpbyres,  les  sienites,  le 
quartz  et  les  micacbistes  grenatiferes  sencbevetrent  dans  le 
gneiss,  est  bien  exprimee  dans  cette  carte.  De  pareils  ouvrages 
doivent  aniener  enfin  a  reconnaitre  la  formation  particuliere 
de  ces  roclies.  Le  calcaire  se  trouve  au  Hungerberg,  le  por- 
pbyre  a  Langen-IIennersdorf ,  le  quartz  au  niont  Steihubel , 
pi'cs  Gross- scliirma,  la  sienite  a  I'ouest  de  Riecbberg,  et  le 
grunstein  avec  la  grauv/acke  et  le  scbiste  novaculaire,  surtout 
autour  de  Seyfersdorf.  L'argile  est  autour  de  Braunsdorf.  La 
coupe  d'une  gaici'ie  dc  Seifcrsdorf  traverse  la  pluparl  de  ces 
rocbes.  L'andalonsite  se  trouve  daus  un  raicascbiste  sur  la  route 
de  cct  cndroit  a  Gross-scbirma.  A.   B. 

262.  Sur  une  nouvrlle  GyROcnNiTE  ou  capsule  de  Ciiara  fossii.e  , 
tres-abondantc  dans  les  nieulicrcs  d'eau  douce  des  environs 
de  Paris  ;  par  1\L  Constant  Prevost.  (  Bullet,  de  la  Soc.  philo- 
tnal.  ;  cab.  d'octobre  1826.) 

L'anlcur  debute  par  un  apcrcu  bistoriquc  sur  les  Gyrogonitcs, 
ou  il  rappelle  tout  ce  qui  a  cle  dit  sur  ces  petits  corps  que  I'oii 
veconnait  aujourd'bni  generaleinent  pour  etrc  des  graincs  fos- 
siles  du  genre  CItara.  Jl  rappelle  surtout  le  beau  niemoire  dc 
M.  Lyel(Voy.  Ic  Bullet,  dc  1826,  T.  IX,  p.  026).  En  Ecosse , 
dit-il,  les  Chara  fossiles  unaloguci  font  partic  d'un  terraia  des 
plus  reccns,  et   dont  la  formation  ,  si   ellc    napp-irtient  pas  a 


Geologie.  HI 

Tepoque  acluelle  ,  est  an  nioins  plus  rccente  que  les  dejiots  di— 
luviens  sur  lesquels  les  inarnes  tie  Forfac  reposent  ;  au  con- 
traire,  les  Gyrofjouites  observees  par  M.  Constant  Prevost  dans 
les  meulieres  d'ea-u  douce  snperieures  des  environs  de  Paris  , 
se  rattachent  a  une  foiination  plus  ancienne  et  anterieure  pro- 
bablement  a  la  grande  revolution  qui  a  laisse  le  globe  dans  son 
ctat  actuel  ,  differenc*  de  gisenient  qu'il  imporle  de  fairo  re- 
marquer,  parce  qu'elle  sert  a  licr  par  des  nuances  insensibles 
les  productions  de  la  nature  actuelle,  avec  celles  de  lepoque  ou 
s  est  forme  le  sol  que  nous  habitons. 

La    nouvelle   Gyrogonite  observee   par   M.   Constant  Prevost 
n'est  pas  nioins  abondante  dans  certaines  iocalites  des  bauteurs 
(le  Montmorency,  que  la  G.  medicaginula  avec  laquelle  elle  se 
rencontre  ;  elle  differe  essentielleuient  de  cette  derniere  par  sa 
forme,  qui  est  ovoi'de  allongee ;  par  son  volume  ,  qui  est  moin- 
dre  do  moitie  et  meme  des  deux   tiers,  ce  qui  fait  qu'elle  est  a 
j)eine  visible  sans  le  secours  d'une  loupe  ;  enfin  par  le  nombre 
de  tours  de  spire  qui,   au  lieu  de  6  ,  varient  de  9  a  10  :  tons 
ces  caracleres  ne  permettent  pas  de  confondre  la  nouvelle  Gy- 
rogonite  avec  les  deux  especcs  decriles  par  M.  Ad.  Brongniart , 
et    i!s    servent  u  la  rapprocber  des  fossiles  que  M.  Cb.  I.ycU  a 
fi(it  conuaitre,  et  par  consequent  des  capsules  du  Chnra  vulgn- 
;«  actuellenient  si  comniun  dans  les  eaux  des  niares  nombreu- 
ses  qui,  existent  sur   le  terrain  meme' rempH  de    corps    fossiles 
analogues.  La    distinction  devient  d'autant  plus  diflicile  a  cta- 
blir,  ([ue  dans  les  graines  d'une  nienie  espece  de  Cham  recueil- 
lics  sur  la  meuic  lige,  on  apercoit  dans  le  volume ,  dans  la  for- 
me generale  plus  ou  raoins  allongee,  dans  le  nombre  des  tours 
de  spire,  des  difi'crences  qui    snffiraient   sans  doute   a  des  nci- 
menclatenrs  pour   etablir  plusieurs  especcs.    i\L  Constant  Pre- 
vost a  retrouve  ces  memcs  variations  dans  les  Gyrogoniles  fos- 
siles donl  il  possede  un  grand  nombre;  la  pluj)art  de  celles-ci , 
commc  dans  le  (i .  me'dicaginulc  ,  ocit  perdu  leur  tegument  ex- 
terieur,  el   la  partie   conscrvee  ,  ou  plutot  rcmplacee  ,  n'est  que 
le  noyau  interieur  de  la  cajisiile  donl  souvenl  cepcudant  I'eni- 
preinte  est  conservee  ert  creux  dans  le  silex  compact ;  ces  pelri- 
licalious  so  voient  principalcuient  dans  des  blocs  de  silex  d'eau 
douce  blancs  et   compactes,   qui   affeclent  des   formes   iiregu- 
lieres  ari-ondies,    representaiit  des  soites   de   Gecnles  qui  sunt 
n.  ToMF.  XL  77 


i  I H  Geologic. 

disseiniaecs  sans  oidre  au  milieu  d'une  argile  marbree  de  rou- 
ge et  de  bleualre  ;  ces  blocs  siliceux ,  souveat  creiix  dans  leur 
interieur,  sont  remplis  de  la  meme  argile  et  d'une  immense 
quanlite  de  (r.  mcdicaginula  et  de  la  nouvelle  espece.  Dans  ce 
cas  ,  les  fossiles  sont  libres,  et,  par  le  lavage,  il  est  facile  de 
les  separer  de  I'argile;  le  residu  oblenu  par  cette  operation  pa- 
rait  ,  a  I'ccil  nu  ,  n'etre  qu'un  sable  tres-fin  ;  mais  ,  a  I'aide  de 
la  loupe,  on  voit  distinctement  que  chaque  grain  est  une  par- 
tie  ou  un  moule  complet  de  I'nne  des  deux  Gyrogonites ,  ou 
bien  un  fragment  brise  de  liges  dont  la  structure  ne  differe  en 
aucune  maniere  de  celle  dcs  tiges  de  Cham  ;  lacide  nitrique 
n'altere  aucune  de  ces  parties,  ce  qui  fait  presumer  leur  trans- 
formation en  siKce.  Lorsque  Ton  verse  de  I'acide  nitrique  sur 
les  capsules  dessechees  et  memc  fraiches  des  Cham  recens  ,  il 
se  fait  une  vive  effervescence  produite  par  la  decomposition 
dune  graude  quantite  de  carbonate  de  cbaux,  que  contient 
I'enveloppe  exterieure  de  la  capsule  ainsi  que  les  tiges.  Cette 
effervescence  detruit  la  partie  opaque  de  cette  eoveloppe,  et  Ic 
noyau,  presqu'en  tout  seniblable  a  ccux  devenus  fossiles,  reste 
intact  dans  la  liqueur.  On  doit  remarquer  a  cette  occasion  que 
dans  les  rocbes  talcaires  qui  contiennent  dcsGyrogonites  fos- 
siles, c'est  I'enveloppe  exterieure  qui  a  ete  conservee  ,  tandis 
que  le  noyau  a  disparu,  resultat  oppose  a  ce  que  montrent  les 
rocbes  siliceuses. 

M.  C.  Prevost  a  triuve  la  meme  Gjrogonite  dans  des  silcx 
d'eau  douce  de  INogent-le-Rotrou  ,  qui  lui  ont  ete  donnes  par 
i\3.  J  Dcsnoyers ,  lecjuel  possrde  aussi  quelques  ecliantillons 
dun  calcaire  compacte  verdatre ,  rappelant  ,  par  son  aspect  mi- 
neralogique  ,  quelques  bancs  du  calcaire  jurassiquc  du  departe- 
ment  de  la  Mancbe ,  contree  ou  les  ecbantillons  ont  ete  trou- 
ves  en  fouillant  un  puits  ;  ils  contiennent  une  Gyrogonilc 
gldbulcuse,  qui  differe  en  quelques  points  de  la  G.  medicngi- 
nula.  Des  marnes  d'eau  douce  dcs  environs  d'Epernay,  recueil- 
lies  par  M.  Desbayes,  sont  remplies  de  Gyrogonites  egalement 
globuleuses  ,  mais  moins  parfaitenieni,  et  plus  grosses  que  la  G. 
nii'dicoginula,  et  peul-etre  semblables  a  cellcs  deja  iudiquees  par 
M.  liigotdcMorogues.On  a  encore  observe  dans  les  terrains  supe- 
rieursau  grt'S  do  FoDtainebleau,au  dessusdeValvin,  une  variete 
constante  de  Gyrogoniteallongee,  plus  grosse  que  celle  qui  fait 
le  sujcf  principal  de  cette  note.  Si  a  Icutes  ces  indications  on 


Geologic.  4^^ 

^Joinl  la  description  d  liiic^i.  /ubcrciilc.use  dtiCQU\evte  TpurM.  Cli. 
Lyell  dans  rile  de  Wiglit,  on  verraquele  genre  des  Chara  fossiles 
presente  beaucoup  d'iuteret  pour  le  botaniste  etpour  le  geolo- 
Ijne.  II  reste  sans  doute  beaucoup  d'especes  fossiles  a  decou- 
viir,  mais  il  iniporte  que  les  Gyrogonites  ne  recoivent  des 
n  )ins  specifiques  qu'aprcs  que  I'etiide  preliniinaire  des  Chara 
qui  existent,  aui'a  fixe  la  limite  des  differences  possibles  daus 
les  ca])sules  d'une  nienie  plante,  et  aura  fait  apprecier  la  valeup 
des  parties  qui  peuvent  fournir  des  caracteres  distinctifs ;  ce 
but  philbsophique  ne  peut  etre  mieux  atteint  que  par  le  savant 
qui  le  premier  a  recounu  I'existence  des  Chara  fossiles;  et  I'as- 
s.urance  que  M.  Lenian  s'occupe  dun  travail  sur  ce  sujet ,  a  dis- 
pense I'autcur  de  cette  nole  de  creer,  suivant  un  facbeux  usa- 
i;e ,  un  nouveau  noni  pour  designer  la  Gyrogonile  qu'il  croit 
avoir  observee  le  premier.  D. 

yGa.  Vebsteinerte  Palme,  etc.  —  Litliographie  de  la  coupe 
transvcrsale  et  longitudinale  d'lin  tronc  de  palmier  fossile 
trouve  en  Saxe,  et  inconau  jusqu'a  ce  jour^  parH.-A.  Schip- 
PAN.  Iu-4.  de  6  p.  avec  une  pi.  ;  prix  ,  i  fr.  5o  c.  Freiberg, 
1  HaS ;  Gerlach. 

Ce  bois  de  palmier  a  ete  decrit  sous  le  noni  de  Rolircnstein 
])ar  M.  Breithaupt  dans  \' his  ,  t.  .') ,  1820.  C'est  M.  Scbipnan 
(pii  la  decouvert ,  en  18  i5,  dans  une  roclie  purpbyrique  se- 
x-.ondaire  a  Gickelsberg  ,  jires  de  Freyberg.  Le  tronc  y  ctait 
.incline  de  45°  i  I'borizon,  il  avail  une  aune  de  long  et  de  5 
a  8  pouces  de  larye ,  et  il  etait  associuavec  un  autre  bois  beau- 
coup plus  commun.  Les  ecbantillons  sent  dans  le  cabinet  de 
Werner.  La  figure  de  la  section  transvcrsale  montre  que  tout 
le  tronc  etail  compose  de  tubes  d'aulant  plus  grands,  qu'ils 
sont  pres  de  la  surface.  Dans  cbaque  tube,  il  y  en  a  un  autre 
pons  la  forme  d'un  C.  La  coupe  longitudinp.Ic  fait  apercevoir 
1^1  (livenjeme  des  liil>es. 

)v)4-  VoLCAM  DE  KiKAjiK ;  j)ar  le  cbevalier   S.  Steward.  [Americ. 
Journ.  of  Srieiic  ;  Vol.  XI.  N.  2;  oct.   i8i(),  p.  562.  ) 

Le  r;ii  Kaabumanu  avait  donne  tous  les  ordres  necessaires 
pour  rendre  I'excursion  de  I'auteur  et  de  ses  amis  aussi  facile 
<pie  possible  ;   too  Insulaires  les  acct)mpagnaient.  Le  volcan  est 

37. 


420  Geologie. 

situe  flans  I'lle  tlOalni,  une  des  Sandwicli ;  le  cratere  forme  un, 
immeusc  bas-fonds,  dans  un  pays  eleve  ,  au  pied  du  Mouna- 
Roa.  L'on  y  descend  par  deux  terrasses  formees  par  des  aflais- 
semens  de  la  montagne.  II  y  a  60  petits  crateres  dans  le  fond} 
des  laves,  des  scories  ferment  son  entourage  ;  il  y  des  bancs  de 
soufrc  et  des  precipices.  L'auteur  desceudil  dans  le  veritable 
fond  du  cratere,  qui  a  1700  p.  de  profondeur  ,  des  crevasses  et 
des  trous  dont  il  sort  des  vapeurs  suffocantes.  Le  niont  Mouna- 
Roa  a  de  16  a  18000  p.  de  liaut.  (  Voy.  le  BuUelin  de  juin  et 
sept.  1826,  a"'.  I  40  et  29,  oii  il  est  sans  doute  question  du 
laeme  volcan.) 

265.  ExTRAiTS  DE  LKTTRKS.  {ZcHschri/t/ur  Miner.;  {c\r\er  1827, 
p.  J49) 
M.  Studer  communique  I'analyse  de  3  morceaux  de  dolomic 
des  environs  du  lac  de  Lugano.  C'est  M.  Brunner  de  Berne  qui 
I'a  faite.  Le  carbonate  de  magnesie  y  formait  de  4o,4  a  41,28 
parties,  et  le  carbonaie  de  chaux  de  57,4  a  56,56  parties  sur 
100.  M.  Breithaupt  donne  les  resultals  du  travail  de  M.  EL 
Harkort  sur  I'antbracite  de  Wurzbach. 
a66:  Melanges.  {Zeilschriflfuv  Mincralog.;  fev.  1827,  p.    167.) 

Le  28  Janvier  i825,  a  minuit ,  il  y  a  eu  un  tremblement 
de  terrea  Zyrianof  au  pied  de  la  cbaine  Kholzoun  dansl'Altai. 
La  direction  etaitd'E.  a  I'O.  En  1824,  les  11  mars  et  i".  avril 
on  en  a  aussi  sonti.  Un  inconnu  ecrit  de  Siberie  qu'on  espere 
trouver  des  dian.ans  danslOural.  Le  sable  platinifere  de  Nisch- 
ni-Tousa  resscmble  a  celui  du  Bresil ,  qui  contient  les  diamans. 
II  renferme  du  fer  bydrale.  M.  Decken  a  publie  un  ouvrage 
intitule:  Untersuchungen  ucber  die  Insel  Helgoland;  Rechcrches 
sur  1  lie  dHelgoland.  Dans  cot  ecrit  historique  et  geographiquc 
on  trouve  que  ce  rocher  a  cte  diminue  dcpuis  le  milieu  du  17'. 
siecle.  Depuis  1699,  le  rocber  a  perdu  on  91  ans  4900  P'<^^s 
de  surface.  Le  3i  aout  1826,  il  est  tombe  un  aerolithe  de  2 
livres  pesant  dans  le  gouvernement  d'Ekaterinoslaw,  au  dis- 
trict de  Pawlograd. 

AEEOLiTnE.— 11  est  tombe  dans  unovage  du  mois  d'aout  1826, 
un  gros  aerolithe  sur  les  coteaux  de  Galapian  dans  le  depar- 
temcnt  de  Lot-et-Garonne, 


Mineralogie.  42 1 


MINfiRALOGIE. 

267.    Db  NOTIONK     SPECIEI     IN     EKGNO     MINERALI  ;     aUCt.     J,     H.    BrEDS- 

roKFF.    In- 12    de     io4    pag-    Copenhague ,    1827;    Hostrup 
Schulz. 

La  notion  de  I'esp^ce  a  passe  de  la  philosophic  dans  I'histoire 
naturelle.  Mais  sa  definition  a  varie  suivant  la  nature  des  objets 
que  Ton  avait  a  classer  raethodiquement.  En  botanique  et  en 
zoologie,  ellea  eu  pour  base  un  fait  donne  directemeot  parl'ob- 
servation ,  savoir:  la  generation  successive  des  individus  con- 
stituant  I'espece ,  et  Ion  a  pu  deOnir  cellc-ci  une  reunion  de 
corps  dont  la  ressemblance  est  telle  ,  qu'ils  peuvent  etre  con- 
cus  comme  originaires  dun  seul  et  merne  individu,  dont  ils  ont 
conserve  tous  les  traits  caracteristiques.  C'est  done  dans  la  per- 
manence et  dans  I'accord  des  caracteres  les  plus  cssentiels  que 
Ton  trouve  finalement  la  veritable  notion  de  I'espece,  en  zoolo- 
gie el  en  botanique.  Ici ,  la  nature  elle-meme  a  mis  les  philoso- 
jjhes  sur  la  voie  pour  arriver  a  ce  but.  Mais  dans  le  regne 
inorganique,  ou  il  n'yapoiutde  reproduction,  aucun  autre  phe- 
nomene  sensible  n'a  pu  servir  do  lien  entre  les  differens  corps, 
que  Ion  devait  ra]iprocher,  pour  en  former  une  esprce;  aussi  les 
anciens  minei'alogistes  ont-ils  varie  de  sentiment  sur  les  prin- 
cipes  qui  pouvaient  servir  de  guide  dans  I'etablissement  de  ce 
groupe  fondamental ,  et  en  general  ils  ont  attache  moins  d'im- 
portance  a  la  notion  de  I'espece,  que  les  botanistes  et  les  zo'o- 
logistes. 

Cronstedt,  dans  son  Essai  de  mineralogie,  n'emploie  pas 
nieme  le  lerme  d'espece.  I.inne,  dans  son  Systonie  de  la  na- 
ture ,  propose  d'etablir  en  mineralogie  des  espoccs  ,  a  I'exemple 
des  botanistes,  mais  il  reganle  ces  divisions  comme  etant  arti- 
f;cielles,  el  de  peu  d'importance.  Wallerius  ,Cartheuser,  Werner 
et  Bergmann  ont  continue  a  se  sei~vir  du  mot  d'espece ,  pour 
designer  la  prelniere  division  de  leurs  systemes,  mais  sans 
chercher  a  la  definir  d'uae  maniere  rigoureu.^e,  et  Sfins  poser 
les  principes  qui  de\aient  les  guider  dans  les  determinations 
specifiques. 

Ilaiiy  est  le  premier  mincralogiste  qui  ait  precise  la  notion 
dr  lespccPjCn  la  faisanl  consistet  dans  1  accord  de  deux  carac- 


422  Mineralogie.  N^  2G7. 

teres  principaux  :  la  composition  cliiniique  ,  ct  la  forme  cristal- 
line.  Sa  maniere  de  voir  fiit  paita;;ee  par  Karstea ,  Berzeliiis  et 
d'autressavans.Apreslui,qiiel(]uesclian|femensfurentapp<irtt'Sa 
cetle  definition  de  respt'ce.  Dolomien  ,  Dionirniart ,  Heiulant  la 
fii-ent  consisterdans  la  reunion  dis  individus  formes  des  niemes 
principes  eten  meniesproporlions  ;  Molis,  Breithaupt  dans  la  col- 
lection des  corps,  qui,  dans  cliacun  dc  leurs  caracteres  ,  sont 
identiques  ou  peuvent  elre  consideres  ccmme  les  ternies  voisins 
d'uae  meme  serie.  Ainsi  parmi  les  savans  modernes,  les  mis 
s'altaclienl  principalenient  anx  caracteres  cliimiques  ,  elrap|ior- 
tent  a  la  nieme  cspece  les  ccrps  de  meme  composition,  ainsi 
que  le  font  Brongniart  et  Beiidant  ;  les  autrcs,  comuK;  Moiis  et 
Breitbanpt,  n'ont  egard  qu'aux  car;iclercs  exterieurs,  et  voicut 
line  esp^ce  dans  les  corps  tia  ily  a  identite  on  contiiiuite  de  ces 
caracteres;  d'autres  enlin  avec  Baiiy,  prennent  en  quelque 
sorte  le  milieu ,  et  font  ccnsister  I'espece  dans  I'ensemble  des 
corjis  qui  ont  meme  composition  et  meme  forme  primitive. 

i\I.  Bredsdorff  examine  et  discule  avec  soin  ces  diverses  no- 
tions de  I'espece  en  mineralogie.  Les  niineralogistes ,  qui  n'ap- 
proiivent  que  I'eniploi  des  caracteres  cliimi(iues,  reslenl  a  la 
verite  fidcles  a  leiir  principe  ,  mais  ne  prennent  pas  toujouis 
la  nature  pour  guide ;  et  dans  les  cas  oii  la  composition  ne  s'ac- 
cordo  pas  avec  la  forme  et  les  autres  caracteres  physiques,  ils 
sont  forces  d'etablir  des  sous-especes,  ce  qui  ne  surtit  pr.s  pour 
rendre  Icur  systcme  naturel.  Ceux  qui  n'accordent  dc  prix 
qu'aux  caracteres  exterieurs,  semblent  s'etre  venfermes  dans 
des  liniites  trop  etroites.  Les  proprieles  intrinsequcs  appartien- 
ncnt  egalemcnt  a  la  mineralogie,  quoique  snuveiit  ellcs  ne  se 
iiianifestcnt  qu'apresladeslruction  du  corps.  Heaiicoup  dc  carac- 
teres exterieurs  ne  peuvent  etre  observes  non  plus  s.ins  une 
destruction  au  moins  pai-tielle  du  mineral,  et  il  en  est  ainsi  de 
la  plupart  des  caracteres  en  botanique  et  en  zoologie.  Si  Ton 
objccte  que  les  jiroprietes  internes  sont  ccrtainement  digncs 
d'attention ,  mais  que  les  caracteres  exterieurs  suffisetit,  parce 
qu'ils  represenlent  ces  proprietes  que  Ion  pent  tonjoiirs  con- 
clure  dc  I'observation  des  premiers,  on  peut  repondre  k  cela , 
que  leur  diversite  n'est  pas  exawtement  en  rapport  avec  ceJIe 
de  eleniens,  quoique  ceux-ci  puissent  conlribuer  ii  determiner 
laforine  etles  autres  proprieles  exterieui-es  ;  etqiie  nos  organes 
sont  tri'j)  iiiq)arfaits ,  po;ir  appi'ccier  les  legercs  dilfeienccs  qui 


Mineralogie.  423 

resultent  souyent  de  compositions  analogues.  D'ailleurs ,  les 
partisans  des  caracteres  exterieurs,  qui  rejeftent  I'emploi  des 
caractoies  chimiques,  y  ont  recours  cependant,  lorsqu'ils  rap- 
portent  la  craielau  spath  calcaire,  le  silex  nectique  au  quartz 
lijalin  ,  etc.  Dans  les  idees  de  Mohs ,  I'espece  est  la  reunion  des 
individus,  dont  les  caracteres  forment  serie.  On  pent  objec- 
ter  centre  cette  definition,  qu'il  n'existe  qu'uneseule  classede 
caracteres,  que  Ton  puisse  ordonner  en  nne  serie  reguliere,  sa- 
voir  celle  des  caracteres  geometriques.  Les  autres  caracteres  de 
durete,  de  densite,  d'eclat  et  de  coiilcur,  forment  des  groupes 
composes  cliacun  d'lin  nomhre  inGni  de  lermes  entre  iesquels 
il  y  a  des  passages  insensibles.  Ainsi ,  tous  les  mineraux  qui  ont 
le  meme  systeme  cristallin  ,  le  tessulairepar  exemple  ,  devraient 
former  una  seule  espece.  De  plus,  si  ion  songe  que  les  angles 
des  cristaux  varient  par  la  chaleur,  comme  I'experience  la  de- 
montre  a  Mitscherlicli ,  on  verra  qu'il  pourrait  y  avoir  entre  les 
differentes  series  de  crislallisation ,  qui  composent  iin  meme 
systeme  ,  uno  connexion  telle  qu'elles  rentreraient  encore  dans 
les  limites  dune  seule  espece,  ce  qui  donnerait  a  cette  premiere 
division  de  la  methode  une  etendue  demesurec.  Ce  que  Ton 
vient  de  dire  des  regies  de  specification  etablies  par  Mohs  , 
peutaussi  s'appliquer  a  ceiles  deBreithaupt.  Beaucoupde  mine- 
raiogistes  paraissent  admettre  la  definition  de  I'espece  donnee 
par  Ilaiiy,  mais  nrndifiee  d'apres  les  decouvertes  recentes  tou- 
chant  risoniorpbisine.  II  resulte  des  noiiveaux  faits  ctablis  pa- 
Mitscherlich  ,  qu'une  s  )rte  de  passage  insensible  peutavoir  lieu 
d'un  mode  de  composition  a  un  autre.  Ces  savans  ont  pense 
d'api-es  cela  qu'il  n'cst  pas  ntccssaire  ,  pour  constiluer  une  es- 
jiice,  que  les  elemens  des  individus  scient  les  memes,.  mais 
qu'il  suffit  qu'ils  soicnt  isomorpbes,  parce  qu'avec  des  formes 
sembUbleslcs  mineraux  possedentrrequeniraraeutdes  proprietes 
analogues.  Cependant,  ayant  remarque  que  dans  certains  corps 
ou  la  substitution  des  elemens  avaitlicu,  les  caracteres  exte- 
rieurs etaient  beaucoup  trop  dilferens  ,  et  quo  dans  d'autres  ou 
lisomorpbisme  etait  sensible  ,  il  n'y  avail  point  de  pareillesub- 
siiluiioii,  ils  (;ut  elabli  une  exception  a  leur  principe,  comme 
ou  peut  le  voir  dans  le  Manuel  de  Leonliard.  Une  telle  excep- 
tion nc  saurail  elre  adniise  .  on  ne  peut  reuuir  dans  une  nienie 
espece,  ou  separer  en  autant  despeces  dive^'.ses ,  des  niiiicraux 
is  'luorplies,  et  de  composition  dilTeren'e  ,  a  nioins  q:ie  \\c  .■•eni 


"i^i  Miiieralogie. 

blablcs  rennior.s  on  scjiararions  n'aicnt  lieu  pour  t mslos  autrcs. 
QnclU;  csttlonc,  ciil  M.  brcdsdoi IT,  la  ineilleure  nianiore  (ie 
former  Ics   groiipes  fotulamentaax ,  on  especes?  II  lui   scmble 
que  Ton  satisferait  aiix  vocux  de  tons  les  mineralogistes,  et  que 
Ion  conserverait  toutes   les  affinites  naturelFes ,  en  cnipFoyant 
un  double  mode  de  division,  de  telle  sorte  que  par  I'un  de  ces 
modes,  on  ne  reunirait  entre  eux  que  les  mincraux  qui  auraient 
menie  forme   et    meme  composition  ,  conformenient  a  la  defi- 
nition d'Haiiy,  et  que  par  I'autre   on    rapprocherait  eiitre  eux 
tous  ceux   qui   auraient  des  formes  et  des  compositions  analo- 
t^ues.  Pcu    importe  quels  noms  on  dmnerait  a^es  deux  sortes 
de  groupes  :  on  peut  appeier  les  uns  des  especes ,  les  autres  des 
genres  ou  families ;  ou  bien   donner   aux  premiers  le  nom  dc 
sous-especes  ou  de  varietc's ,  etaux  seconds  celui  A' especes.  Mais 
la  premiere  designation  s'accorde   niieux  avec  le  langage    ordi- 
naire. L'aufeur,  pour  jiisiificr  ce  double  mode  de  reunion  et  do 
st'paration  des  mineraux,  passe  en  revue  les  differens  caracteres 
extericurs  ,  et  s'attaclie  a  nionlrer  qu'ils  varient   dans  les  sub- 
stances isoinorpbes,    par  suite   du    changement   de   nature  de 
leurs  elemens.  Ayant  pronve  par  li  que  la   composition  cliimi- 
que  exerce  une  influence  marquee  sur  presque  tous  les  carac- 
teres  des  mineraux ,  elle  lui  parait  assez  importante  pour  etre 
avec  la  forme  primitive  le  fondenient  des  especes;  el  il  conclut 
de  la  discussion  precedente,   que   Ion    peut   cnnserver  intacte 
la  definition  de  I'espece  ,  donnee  par  Ilaiiy.   Les  formes   secon- 
daires ,  les  groupemens  d'individus,  les  melanges  de  principes 
etrangers  ,  peuvent  servir  a  etablir  les  sous-especes  et  les  varie- 
tes.  Les  genres  doiventetre  formes  par  la  reunion  dv'^s  mineraux 
qui  ODt  un  systme  ciistallin  et  une  composition  analogues.  II 
y  a  analogic  de  composition  dans  deux  mineraux,  ou  les  elemens 
electro-positifs  et  electro-negatifs  ,  qui  se  correspondent,  sont 
en  meme  nombre.  Quant  aux  systemes  cristallins ,  leurs  classes 
sont  donnees  par  la  nature   elle  mem.e  ;  ce  sont  les  classes  des 
Tessulaires,  des  Tetragonaux  ou  pyramidaux  ,  des  TopazoVdes 
ou   prismatiques ,    des    Augitoides    ou    bemiprismatitiues ,  des 
Axinitoides   ou     Tetartoprismatiques,    crfin    des  llexagonaux 
iiu    rliomboedriques.    Deux     mineraux    sont    de    genres     dif- 
l.Tons  ,  lorsqu'ayafit    une   composition  analogue,   ils  different 
pai-  le  systeme  ciistallin  ,  ou  bien  lorsqu  ayar't  parh:ts>ifd  menu- 


Mill  e  /  -a  logie .  425 

forme  pi-imitivf ,  ils  ilifFiMcnl  totalcment  par  Itur  naluie    clii- 
niique. 

M.  BredsdorfFne  dissinuile  pas  les  difficultts  auxquelles  cette 
melhode  est  encore  soumise  ;  il  cherclie  a  prouver  tju'elles  ne 
sont  pasde  nature  a  en  detourner  les  mineralogistes  ,  el  repond 
a  quelques  ol)jcctioin  qu'on  pcurrait  lui  faire,  puis  il  fait  con- 
naitre  un  essai  de  classification,  qu'il   a    tente    pour    nioutrer    - 
rapplication    de  ses  principes ,    niais  dans  lequel  il  n'a  conipris 
que  les  principaux  genres,  et  quelques-unes  de  leurs    especes. 
Los  classes  de  son    systenie  sont  tirees   de    la  division    fouda- 
mentale  des  cristaux ;  elles  sont  au  nonibre   de  six,  comnie  les 
syslemes  cristallins  ,    et  portent  les  niemes  noms.  Les    ordreg 
sont  etablis  d'apres  les  degres  de  la  conibiuaison  chiniique  ,  de 
maniere  que  dans  chaque  classe  ,  les  mineraux  simples  forment 
16  premier  ordre  [ehmenta);  le  second  ordre  est  forme  des  mi- 
neraux composes  ,  dans  lesquels  les  parties  positives  et  negatives 
sont  simples  (<///72er/a?) ;   le   troisieme  ordre,  de   ceux  dent  les 
parlies  positive,    et    negatives   sont    binaires    { lelramerice ] ;    le 
4°.  ordre  enfin  ,  de   ceux  dont  la  conibinaison  est  plus  compli- 
quee  [poly inc. rice).  Quant  aux  genres  et  aux    especes,    ils   sont 
formes  d'apres  les  principes  ci-dessus  exposes.  G.  Del. 

q68.  Description  de  plusieurs  mineraux  nouvkaux,  ou  imparfai- 
tement  connus;  par  W.  Haidisger.  [Atmales  de  Poggcndorf, 
1 825;  lo*^.  cab.,  p.  i5y.) 

Cct  article  nest  qu'uu  extrait  de  I'appendice  n".  i  ,  que 
M.  Haidinger  a  joint  a  sa  traduction  anglaisc  du  traite  de  niine- 
ralogie  de  Mobs.  Comme  cet  ouvi-age  imprimc  est  mainlenant 
entre  les  mains  de  tons  les  mineralogistes,  nous  y  reiivoyons 
nos  lecteurs,  et  nous  nous  contentons  de  dimner  ici  la  listc  des 
substances ,  qui  ont  ete  decrites  par  le  savant  mineralogistc 
d'Edimbourg  :  ylUanite ,  Acmite  ,  Babingtonile ,  Baiy-localcite  , 
Brcw.itc'ritc  ,  Brnchantitc  ,  Brookilc  ,  Bucklnndiie  ,  CliildrenUe  , 
Coniptonile  ,  Euchro'ite ,  Fe.rgu.ionitc  ,  Fliiellite  ,  Forxfc'iile,  Grne- 
linile  ,  Ilope'ilc ,  Levync  ,  Roselitc  ,  Snmci\>illilc  ,  Fduquclinilc  , 
Zeagonilc,  IIabroneinc-J\Ialnchilc  prisniatifiue  (  jihospbate  de 
cuivre),  Kuplioii-Spalli  pyramidal  (  ii-lilliynphl!i;ilni  ,) ,  hup- 
Jcrldcs . 


426  Mineralugie. 

269.  SUR  t'OsTKAMTK,   WOUVELLE  ESPECE  MINERALE  ;  parAllg.   BrEIT- 

EWfT.  {  yJn/ial.   de  Po^gendotJ';   \  i' .  cah.  182^,  p.  Oj^.) 

Cette  substance  n'a  encore  ete  trouvoe  iju'i  I'etat  cristallin  , 
et  sous  la  forme  d'un  prismc  droit  rhonibo'i'dal,  legeremcnl  ino- 
difie  sur  les  aretes  laterales  aigiies ,  et  profondeiuent  tronqne 
sur  les  angles  des  bases.  M.  Breilbauptfait  derivcr  cette  forme 
d'un  octaedre  rbomboidal,  dans  lequel  les  trois  axes  sont  entre 
eux  coninie  les  nombres  1000,  qoSq  et  i854.  Les  faces  adja- 
centes  sur  une  menie  pyramide  font  entre  elles  des  angles  de 
128°  14'  et  i35°42'.  Elles  sinclinent  sur  la  base  de  yi^SG'. 
Les  angles  du  prisnie  rbomboidal  sont  96°  et  84°.  H  ya  un  cli- 
vage  a  peine  sensible  parallelement  a  la  pelite  diagonale  de  la 
base.  L'eclat  de  I'Ostranite  est  vitreux  :  sa  couleur  est  le  bruii 
de  clou  de  girofle.  Sa  durete  est  nioyenne  entre  celles  de  I'Or- 
toklase  et  du  Quartz.  Elle  est  trcs-cassante;  sa  pesanteur  speci- 
Cque  varie  entre  4i  ^2  et  4»4o-  Lescristaux  de  cette  substance, 
qui  ont  scrvi  de  base  a  la  determination  precedentc,  avaient 
environ  un  pouce  de  longueur  :  ils  faisaient  [lartie  de  la  collec- 
tion du  chev.  Heyer,  dc  Dresde.  lis  viennent  de  la  Nor- 
vege  ,  d'ou  ils  ont  ete  rapportes  par  M.  Neppei'schmidt ,  dc 
Hambourg.  On  ne  sait  rien  de  precis  sur  leur  gisement.  Quel- 
ques  essais  de  cette  substance  ont  ete  faits  au  cbalumeau.  Trai- 
tee  seule  ,  elle  ue  fond  pas,  mais  sa  couleur  devient  plus  pale. 
Avec  le  borax,  elle  fond,  mais  difiicilement,  en  un  verre 
transparent  :  elle  est  insoluble  ('jns  I'acide  nilrique.  D'apres 
scs  caracteres ,  et  la  j)lace  quelle  occupe  dans  le  systeme , 
M.  Dreitbaupt  presume  que  cette  substance  est  an  nouvel 
oxide  metallique.  11  lui  donne  le  nom  d'Oslranilc ,  derive  de 
celui  de  la  dccsse  Ostra  ,  afin  que,  si  Ton  vient  a  decouvrir 
dans  cet  oxide  une  nouvelle  base  metallique,  on  puisse  lui 
donner  ie  nom  d'Ostran,  ainsi  que  Ton  a  fait  ^  I'egard  de  titane 
et  titanite  ,  tantale  et  lantalite,  etc.  G.  Del. 

■■2-10.  Sur  lIIaiuingkritb,  ^olIVELLE  espece  MiNbRALE  ;  par  Edward 
Turner.  (Edinburgh  journ.  of  sciences ;  avrii  1827,  p.  5 17.} 

M.  Edw.  Turner  propose  de  don  nor  le  uoni  dc  llnidiiigcrile 
AW  Gypso-IIaloide  Diatome  (  V'oy.  Bull,  des  scir/iccs  ,  t.  VIII, 
•>;4)  cn  1  bonncur  du  savant  niineralogiste  qui  le  ))reniier  a 
fait  connaitre    rettc    substance.    On  sait  que  I'analyse   dc   ce 


Minendogie.  -i27 

mineral  ,  observe  dans  la  collection  de  M.  Ferguson  de  Raitli , 
a  ete  faife  par  M.  Turner,  et  quelle  lui  a  fourni  les  parties 
suivantes  :  86  d'arseniate  de  chaux  et  1 4  d'eau.  Dans  un  voyage 
que  fit  sur  le  continent  M.  Haidinger  avec  M.  Robert  Allan  , 
il  chercba  vainenient  a  se  procurer  des  eehantill  ms  d'Huidinge- 
rite ,  afiu  de  determiner  le  gisenient  de  cette  substance.  11  ne 
put  me  me  en  decouvrir  a  Carlsruhe,  parmi  les  nombrcux  et 
superbes  ecbantillons  d'arseniates  de  cbaux  et  aulres  produits 
des  mines  de  Wittichen,  dans  la  Foret-Noire  ,  rassembles  par 
M.  Selb,  et  maintenant  dans  la  possession  du  grand-due  de 
Bade.  L'examen  de  cette  collection  lui  prouva  que  le  Gypse- 
Haloide  Hemi-prismatique  ,  qui  acconipagne  le  Gypse-Haloide 
Diatome  ou  I'llaidingerite  ,  s'accorde  exactement  pour  la  forme 
avec  la  pbarmacoiite.  Les  crislaux  de  cette  dernierc  sont  des 
prismesa4  etii  Spans,  termines  par  une  base  obli([ue. 

G.   Del 

271.    Sur    UN   AUTRE    MI^'ERAL,    NOMME    Aussi     Haidingkrite  ;    par 
M.  Berthier.  [Memoire  hi  allnstilut,  le   aSjuin  1827.) 

Cette  substance  est  un  minerai  d'antimoine  d'espece  nou- 
velle  trouve  en  Auvergne.  II  y  a  un  grand  nombrc  de  gites  dc 
sulfure  d'antimoine  dans  la  formation  oolilique  qui  occupe 
I'Auvergnej  malbeureusement  ces  gites  sont  en  general  peu 
pruductifs.  On  a  decouvert  il  y  a  quelques  annees,  a  Cbazelle, 
un  nouveau  filon  qui  p.irait  etre  fort  abondant  ;  mais  on  a  ete 
contiaint  d'en  abandonner  I'exploitation ,  parce  que  les  fabri- 
cans  de  regule  ont  trouve  le  minerai  qu'il  fournissait  de  mau- 
vaise  quaiite.  M.  Bertbier,  ayant  eu  occasion  d'examiner  ce  mi- 
nerai,  a  reconnu  qu'il  constituait  une  espece  distincte  et  nou- 
velle  ,  et  lui  a  donne  le  nom  d'Haidirige'rite  ,  en  I'bonneur  du 
savant  d'Edimbourg  dont  il  a  I'av.intage  d'etre  I'ami. 

L'llaidingerite  est  ordinairement  en  masses  confusement  la- 
mellaires  ,  melees  de  (piarlz  byalin  ,  de  cbaux  carbunalee  fer-> 
rifere  et  de  pyrites  en  grains  cubiques;  sa  surface  est  souvent 
irisce  :  elle  a  moins  d'eclatquelc  sulfure  d'antimoine  ordinaire, 
et  sa  nuance  ne  tire  pas  sur  le  bb-i;  :  el'.c  est  composee  de  sul- 
fure d'antimoine  et  de  proto-sulfute  tic  fer,  unis  en  propor- 
tions tclles  que  le  premier  sulfure  conlient  deux  fois  autant  do 
sonfre  ([ue  le  second. 

D'apres  ccla  M.  Berliner  prjiive  aiseniei'.t  qu  en  Iraitant  ce 


428  Mineralogie. 

mincrai  par  Ics  procedes  ordinaires,  on  ne  pouvait  pas  en  ex 
traire  de  bon  regule,  puisque  ce  regule  devait  contenir  beau- 
coup  de  fer.  Mais  en  meme  temps  il  donne  une  methode  au 
moyen  de  laquelle  il  sera  facile  de  preparer  avec  le  minerai  de 
Chazelle  du  regule  d'aussi  bonne  qualite  qu'avec  le  sulfiire  le 
plus  pur.  Cette  nietliode  consiste  a  fondre  le  minerai,  sans 
le  griilcr,  avec  addition  du  tiers  de  son  poids  de  fer  metallique 
tout  au  plus,  et  dune  petite  quantite  de  sulfate  de  sonde  melee 
de  cliarbon.  Comme  la  France  fait  une  grande  consommation 
d'antimoine,  et  que  jusquici  elle  n'a  pas  pu  extraire  de  son 
sol  toute  la  quantite  qui  lui  est  necessaire,  on  doit  savoir  grii 
a  M.  Berthier  d'avoir  chercbe  et  d'avoir  trouve  un  moyen  de 
rendre  exploitable  une  mine  importante  qu'on  avait  ete  oblige 
ds  dclaisser.  {Le  Globe,  Jojuin   1827.) 

•2-1.     SUR     LA    jNojiTRONITE  ,      NOUVEAU    MINERAL;     par     M.      BeRTIIIER. 

(Me'moirc  lu  a  I'Instilut ,  le  aSjuin  1827.) 

Ce  mineral  a  ete  decouvert  recemment  dans  les  mines  de 
manganese  du  departement  de  la  Dordogne  ;  il  a  la  consistance 
de  I'argile.  II  est  d'un  jaune  paille  ou  d'un  beau  jaune  serin. 
n  deviant  translucide  ,  quand  on  le  plonge  dans  I'eau  ,  et  lors- 
qu  on  le  calcine  ,  il  prend  une  couleur  de  rouille  :  il  se  com- 
pose de  silice  ,  de  perixode  de  fer,  d'alumine,  de  magnesie  et 
d'cau.  On  ne  connait  aucun  mineral  qui  lui  soil  analogue.  La 
j)Aleur  de  sa  couleur,  quicontraste  avec  la  nuance  rouge-foncee 
du  peroxide  de  fer,  depend  evidcmincnt  de  la  grande  proportion 
d"eau  combinee  qu'il  contient. 

270.  SuR  LE  Petrosilex  ROSE  DE  Sahlberg  ;  par  M.  Berthier    {Me'- 
moirc lu  a  rinstitui ,  le  i5  juin.  ) 

M.  Bertbier  s'est  propose  de  soumetlre  a  un  exaraen  cbirai- 
que  le  petrosilex  de  Sahlberg  en  Suede.  Ce  mint'-ralogiste  ob- 
serve que  c'cst  a  tort  que  Ton  considere  tons  les  petrosilex 
comme  du  fcidspath  compacle  :  c'est  une  de  ces  denominations 
vagues ,  dont  la  science  est  encore  surcbargee  ,  et  qui  ne  ser- 
vent  qu'a  induire  en  erreur  ou  a  nous  faire  illusion  sur  ce  que 
nous  ignorons.  Le  petrosilex  de  Salilbcrg ,  non-seulemcnt  ne 
se  rapporle  pas  au  feldspalh  ,  muis  consliiue  une  cspece  nou- 
V.  lie  ,  coinposee  de  silice ,  d  aUiinine  ,  de  soude  et  de  magnesie. 


Botanique.  429 

■274  •    Notes    sur    quelqurs    mineraux.    {Extrnit  cVunc   letlrc    de 
M.  JoHis,  de  Berlin  I  a  M.  de  Ferussac ,  20  mai  1827.) 

Nonveau  mineral  du  Zillerthnl.  —  M.  John  ,  de  Berlin,  dont 
nousavons  donne  un  memoire  sur  une  substance  nomniee  Zil- 
lerthite  {f^oy.  Bullet,  de  1826),  et  f]ui  possede  aujourd'hui  ce 
mineral,  nous  ecrit  qu'on  I'a  dc'couvert  depuis  10  ans,  et  qu'on 
le  vend  tantot  sous  le  nom  A' Idokrasc ,  tantot  sous  ceux  de 
D topside  et  Strnhlstein. 

Nouvellc  analyse  de  V Olivine  de  Pallas.  —  Le  meme  chlmiste 
auquel  nous  devons  la  note  precedente  et  qui  nous  a  commu- 
nique dans  le  temps  son  analyse  de  I'Olivine  de  Pallas  [t^oy.  le 
Bullet,  d'avril  1827,  p.  440»  ayant  eu  une  perte 'considerable , 
a  voulu  la  repeter.  Voici  le  nouveau  resaltat  qu'il  a  trouve  : 

Silice,  59,50;  magnesie,  4'»oo;  protoxide  de  fer,  16,00; 
idem  de  manganese,  0,62;  idem  de  chrome,  0,^5;  oxide  de 
cobalt,  0,08;  chaux  et  alumiue ,  des  traces  seulement  ; 
perte,    1,55. 

Mine  de  Bleischwef.  (Queue  de  plomb).  — Celle  mine  de 
plomb  sulfure  d'Haiiy,  formant  dans  les  endroiis  ou  elle  git, 
les  sanlbandes  du  plomb  snlftire  et  dont  on  croit  qu'il  est  une 
conibinaison  de  plomb  sulfure  et  d'antimoine  sulfure,  est  tout 
autreinent  compose.  Celui  que  M.  John  ,  de  Berlin,  a  decou- 
verl  a  Przibram ,  en  Boheme,  conlient  d'apres  ses  recherches  : 

Plomb,  102;  soufre,  20;  zinc,  8  ;  argent ,  o,5;  etain,  nic- 
kel, antimoine,  cobalt  (?)  ,  selene  ,  3,5. 


BOTANIQUE. 

•2j5.  Voyage  autour  du  monde,  execute  sur  les  corvettes  l'Ura- 
NiE  et  la  PnTsiciENNE ,  sous  les  ordres  du  cap.  Freyclnet,  cii 
I  8  I  7-1  8io.  Partie  botanique ;  par  JI.  Ch.  Gaudichaud,  phar- 
macien  de  la  marine.  In-4°.  avec  atlas  in-fol.  de  120  pi. 
Ill",  livr.  Paris,  1 826-1 827  ;  Pillet  aine.  Prix  de  cliaque 
livr.,  pap.  fin,  i4  fr.;  et  pap.  vel.,  5o  fr. 

Si  nous  avions  a  annoncer  ce  graml  ouvrage  dans  un  journal 
destine  auxgensdu  monde,  nous  serious  naturellement  portcs 
a  raconler  avec  detail  tous  les  yenres  de  sacrifices  quo  ce  tra- 
vail a  covites  a  son  autenr,  et  son   naulViigc  sur  b's  cotes  inlios- 


130  Botanique. 

liitalif'ics  des  iles  Malouines ,  ou  le clanger  de pcrir  de  privations 
n'etait  pas  lo  plus  grand  tnuriiient  de  sa  nnuvelle  position;  car 
ses  manuscrits  et  ses  plantes,  ses  nouvelles  conquetes,  se  trou- 
•vaient  submergees;  et,  pour  les  rapporter  en  France,  il  lui 
fallut  les  conquerir  une  seconde  fois,  les  arracher  anx  (lots  et 
a  la  decomposition,  les  transporter  une  a  une  sur  d'autres 
feuilles ,  les  dessecher  de  u;uvcau,  enfin  refaire  en  quelques 
jours,  un  travail  de  deux  ou  trois  annees. 

Mais  tant  de  fatigues  et  tant  de  pertes  soni  a  denii  ouhliees 
par  I'anteur;  il  a  pu  ,  en  achevant  sou  ouvrage,  alteindre  le 
but  qu'il  se  proposait. 

La  partie  botanique  du  voyage  de  i\I.  Freycinet  forniera  un 
volume  de  yoo  pages,  qui  paraltra  par  livraisons  ,  acconipagne 
d'un  atlas  de  120  pi.  executees  avec  beaucoup  de  luxe,  de 
soins  et  de  details  analytiques  par  M.  Poiret  tils. 

L'auteur  a  apporte  dans  la  redaction  du  texte  deux  innova- 
tions tv^s-heureuses.  Avant  d'aborder  la  description  des  especes 
qu'il  a  recueillies,  il  a  juge  a  propos  de  coraniencer  par  jeter 
un  coup  d  ceil  rapide  sur  la  flore  des  localites  qu'il  a  visitees, 
ct  a  la  fin  de  chacune  de  ces  floret'  locales,  se  trouve  un  tableau 
des  proprictes  ciiiiniqnes  que  lui  ont  permis  de  decouvrir  dans 
les  eaux  des  difftrens  parages,  et  ses  occupations,  et  ses  herbo- 
risations,  et  le  court  espace  de  temps  qui  lui  etait  accorde. 

C'est  d'apres  ce  plan  qu'il  met  sous  les  yeux  du  lecteur  le 
tableau  physique  de  Gibrallar,  de  Rio  de  Janeiro,  du  Cap  de 
Bonue-Esperance,  de  I'lie  de  France,  de  1  lie  dc  Bourbon,  de 
la  bale  des  ('hicns-Marins  (  Noiiv.-Ilnll. },  de  Timor,  d'(Jinbai  , 
de  I'ile  Pisang,  des  lies  des  Papuus,  Rawak  et  Vaigitu,  des 
lies  de  rAiuiraute ,  Carolines,  Mariannes,  Rota,  Tinian  , 
Sandwich,  de  la  IS'ouvelle-HoUande,  Port-Jackson,  Botany- 
P.ay,  MoRtagncf-Bleues,  Batluirst,  etc.,  Terre-de-Feu  ,  et  enfin 
<1('S  lies  IMalr.uines  dont  il  avait  deja  presente  a  I'Academie  des 
.Sci(!nces  la  flore  en  1820.  (V.  le  iSull.  iSiS,  to.  VI,  n".  ijS}- 

Dans  cbaciine  de  ces  flores ,  l'auteur  a  soin  de  joindre  a  la 
listc  des  ])lantcs  observecs,  la  peintiire  dc  I'aspect  de  la  vege- 
tation, les  proprietes  et  les  usages  des  especes,  I'emploi  qu'en 
font  les  indigenes.  Ony  remarque  principalement  le  tableau  de 
I'lle  de  France,  dans  lequel  l'auteur  a  etu  aide  par  la  complai- 
sance dc  M.  Neraud.  avocat  a  la  Cliatrc  ;  des  iles  Sandwich  qu'il 
■  j)arta;;e  en  trois  regions  ,  la  pi-emierc;  qui  coinprcnd  la  vegelalion 


Botanique.  431 

ties  plages  cultivees  et  les  plantes  marines  :  la  seconde,  la  na- 
ture et  I'etat  du  peu  do  plantes  que  Ion  trouve  depuis  ce  point 
jusqu'au  bord  inferieur  de  la  ligne  ordinaire  des  nuages;  enfin 
la  troisieme,  qui  comprend  les  productions  vegetales  de  la  par- 
tie  des  montagnes  qui  est  renfermee  dans  la  region  entiere  des 
nuages.  Les  noms  vulgaires  des  indigenes  sc  trouvent  a  cote 
des  noiiis  systematiques  des  vegetaux,  ce  qui  facilitera  aux 
voyajjeurs  qui  visiteront  de  nouveau  ces  contrees,  les  nioj^ens 
de  retrouver  et  de  reconnaitre  les  plantes  indiquees  par  M.  Gau- 
tiicliaud.  Enfin  vient  le  tableau  tresetendu  de  la  vegetation  des 
lies  Malouines,  que  la  necessite  senilile  avoir  fini  par  rendi-e 
clieres  a  I'auleur;  car  I'observateur  de  la  nature  no  se  sou- 
vient  jamais  avec  horreurd'un  pays  qui,  en  alterant  sa  sante,  a 
cependant  enricbi  ses  collections  et  augmente  le  nombre  de  se-s 
decou,vertes.  Ce  sont  les  blessures  du  soldat;  il  les  montre  avec 
complaisance. 

La  description  physique  des  lieux  est  suivie  de  I'enumeralion 
des  especcs  ,  qui  commence  a  la  qualrieme  livraison,  laquelle 
vient  de  piraitre  et  que  nous  ana'ysernns  dans  un  n".  prochain. 
Les  5o  planches  qui  accompagnent  les  5  premieres  livraisons, 
sont  dune  belie  execution  et  flattent  autant  I'oeil  du  botaniste 
cue  cclui  de  I'amateur  de  beaux  dessins.  L'ouvrage  aura  12 
livraisons.  Raspail. 

2^6.  Memoibk  sur  la  generation  et  le  dkveloppement  de  l'bmbbvon 
dans  les  vegetaux  phanerogames;  par  M.  Adolphe  Brosgniart. 
[Bullet,  de  la  societe  philomatliiquc ,  nov.   1826,  p.   170.) 

L'auteur  ayant  presente  a  I'lnstitut  un  grand  travail  orne  de 
figures  nombreuses  sur  I'interessante  question  de  la  generation 
des  plantes  et  du  deveioppement  de  lembryon,  a  redig^  lui- 
nieme  un  extrait  de  son  memoire  pour  le  Bulletin  de  la  societe 
philomathique.  Cet  extrait  est  niallicureusenicnt  trop  conside- 
rable pour  que  nous  puissions  le  reproduire  en  entier ;  nous 
en  ])i'esenterons  seulement  les  principnux  resultats,  au  ris- 
que d'omrtire  quclques  details  tres-inteiessans  ,  mais  qui  ne 
se  lient  pas  essentiellement  ^  la  question  que  l'auteur  s'est 
j)roposce. 

Avant  de  chercher  a  connaitie  la  structure  intimo  du  pol- 
len ,  M.  A.  Brongniart  a  voulu  determiner  son  mode  de  dcvr- 
loppcmeiit      II    rrsnllo  dr   ses  observations    sur  Ii>s    jeunes  an- 


432  Bolanique.  N",  276. 

tlKTcs,  qu'oilcs  sont  d'abord  leinplii's  par  une  masse  celluleuse 
unique  et  lihrc  ,  tont-a-fail  difTerente  de  la  loge  elle-meme  ; 
pen  a  pen  cliaqiie  cellule  se  separe  de  sa  voisine,  s'isole  en- 
licreinent,  Pt  se  transforme  en  un  grain  de  pollen.  Quelqiie- 
fois  cependant  les  vesiciiles  qui  eprouvont  celte  transformation 
sont  rcnfermees  dans  d'autres  plus  grandes  ;  alors  celles-ci  se 
dechirent  et  lorsque  le  pollen  est  parvenu  a  son  point  de  per- 
fection ,  on  en  retrouve  ca  el  la  des  fragmens  isoles. 

Les  granules  que  renferme  cliaque  grain  de  jiollen  ,  sont 
d'une  telle  petitesse  que  les  idees  qu'on  pent  concevoir  sur 
Icur  ori^jine  et  Icur  nature  sont  pour  le  moius  fort  douteuses. 
M.  Bron;;niart  emet  I'liypothesc  qu'iis  ne  sont  point  secretes 
par  le  grain  de  pollen  lui-nieme,  mais  qu'iis  arrivent  dans  la 
cavite  de  I'anthere  au  moyen  desvaisseaux  nourriciers,  et  qu'iis 
sont  absorbes  par  le  grain  de  pollen  dont  la  superficie  est  cri- 
Llee  de  pores  bieu  distincts  ;  c'est  meme  avec  le  plus  grand 
doute  que  I'auteuv  exprime  son  opinion  affirmative  sur  le  nior.- 
veraent  propre  dont  sont  doucs  les  granules. 

La  structure  intime  de  chaque  grain  de  pollen  parait  tres- 
claire  aux  yeux  dc  M.  Brongniart,  il  le  considere  conime  com- 
pose dune  membrane  celluleuse  externe  assez  epaisse,  poui-vue 
de  pores  et  quelquefois  d'appendices  particuliers ,  et  dune 
membrane  inlerne  tres-niince  qui  parait  sans  adberence  avec 
I'externe.  Lorsqu'on  soumet  les  grains  de  jiollen  a  Taction  de 
I'eau  ,  ia  membrane  interne  fait  hernie  en  dehors  ,  soit  en  de- 
cl'iiraut  I'externe,  soit  au  moyen  de  certains  orifices  nienages 
fur  celle-ci  ,  et  elle  parait  alors  sous  forme  d'un  long  boyau 
transparent  rempli  de  granules.  M.  Amici  avait  deja  fort  bicn 
f  bserve  ce  phenomene  sur  Ic  pollen  du  Poriulncn  pilosa.  Le 
boyau  ou  appendicc  membraneux  ne  contient  interieuiement 
ni  cloisons  ,  ni  divisions  cellulaires  ;  on  n'y  apercoit  que  les 
granules  dont  le  dianiv  tre  est  toujours  extremcment  petit,  mais 
qui  varie  dans  les  diverses  families. 

Ayant  bien  connu  la  siruclure  de  I'organe  nuile  ,  I'auteur  a 
«)tudie  celle  de  I'organe  femelle ,  ainsi  que  les  resultats  de  I'ac- 
lion  du  premier  sur  le  second.  Jl  decritla  substance  interieurc 
du  sligmate  comme  formec  d  u!ricules  allonges  dirifes  de  la 
suiface  snperieure  vers  le  style;  ces  utricules  minces ,  rare- 
nient  jaunalres  ou  rougeatres,  sont  Ires-liicbement  unis  entre 
eux  ,  el  leurs  inlervalles  sont  reniplis  par  une  matii're  mncila- 


Botanique.  ^v^3 

gincuse.  La  surface  ilu  stigmate  est  le  plus  souvent  nue  ,  quel- 
quefois  revetue  dune  membrane  excessivement  mince. 

Lorsqu'on  examine  le  sligmate  au  moment  oil  les  antlieres 
viennent  de  s'ouvrir,  on  le  trouve  convert  de  grains  de  pollen 
qui,  pour  la  plnpart ,  n'ont  point  opere  leur  dehiscence,  car 
ils  n'y  sont  point  adherens,  et,  quand  on  les  projettc  dans  I'eau, 
ils  ne  tardent  pas  a  crever  et  a  repandre  leurs  granules.  Mais 
au  bout  dun  temps  plus  on  moins  long,  souvent  meme  apres 
quelques  jours,  et  lorsque  la  coroUe  commence  a  se  fletrir,  on 
reconnait  que  les  grains  de  pollen  ont  lance  leurs  appendices 
membraneux  ;  ceus-ci   se  sont  insinues  entre   les  cellules  du 
stigmate,  et  ,  dans  quelques  plantes  ,  par  exemple  dans  les  Da- 
tura ,  ils  simuleiit  des  epingles  enfoncees  dans  une  pelote  jus- 
qu'a  la  lete.  Les  granules  rassenibies  a  lextremile  de  I'appendice 
membraneux  ,  s'ecliappent  ensuite  par  I'ouverture  qui  se  forme 
a  cette   ex'a-emile   el  penetrent  dans  la  matiere  mucilagineuse 
qui  remplit  les  espaces  intercellulaires.  Ce   tissu  conducteur, 
cette  route  que   suivent  les  granules  pour  arriver  a  I'ovule , 
est  tres-visible  dans  le  stigmate  du  potiron  [Cucurbita  maxima), 
oil  Ton  suit  facileraentla  Irainee  des  granules,  dont  la  couleur 
brunatre  contraste  avec  celle  du  tissu  intercellulaire  qui  est  jau- 
nalre;  mais  on  n'apercoit  aucun  granule  dans   les  cellules,  ce 
qui  prouve  ,  contre  I'opinion  d'Hedwig  et  de  Link  ,  que  ce  n'est 
point  par  transmission  d  un  fluide  subtil  de  cellule  en  cellule 
que  s  optre  la  fecondation.   M.   Adolphe  Brongniart  explique 
le  transport  des  granules  par  I'hygroscopicite  du  tissu  inter- 
cellulaire conducteur  qui  est  constamment  sec,  tandis  que  les 
parties  voisines  sont  abondamment  luiniectees;  I'equilibre  se  re- 
tablit  au  moment  de  la  fecondation,  ct  lean  qui  est  alors  pom- 
pee  par  le  tissu  mucilaglneux   entraine  avec  elle  les  granules. 
Le  passage  des  granules  dans  I'interieur  du  stigmate  est  un  pen 
pins  difficile  a  concevoir,  lorsque  la  surface  de  celui-ci  est  rc- 
couverte  d'un  epiderme.  Dans  cocas,  I'appendice  tubulcux  ne 
tarde  pas  a  se  souder  a  lui  ;  Inn  et  I'autrc   vcnant   ensuite  a 
souvrir,  il  s'etablit  une  communication  directe  entre  les  deux 
organes  ,  phenomene  analogue  a  celui  qui  se  prcsente  dans  I'ac- 
couplemcnt  des  conjuguees. 

IMais  comment  ces  granules  spcrmatiques  penetrent-ils  dans 
Tovnle  pour  former  le  jcune  einliryon?  M.  IJrongniart  se  fon- 
RToMF.  XI.  'S 


i3i  Dotanique. 

dant  sui-  les  observations  de  M.  H.  Diown  qui  a  reccmment  de- 
voilc  la  composition  intinie  tie  I'ovule ,  pensc  que  I'ouverturc 
«|uc  presentent  les  enveloppes  de  I'amande,  et  qui  correspond 
oxactement  au  point  ou  se  termine  le  tissu  condacteur  ,  est  Ic 
point  de  communication  ;  il  ajoute  qu'un  tube  menibraneux  ct 
delie  sort  de  I'amande  ct  vient  s'appliquer  centre  le  placenta; 
nu'il  y  puise  les  granules  spermatiques  pour  les  porter  dans 
I'ovule  ;  que  la  petite  vesicule  contenue  dans  le  sac  embryon- 
naire  se  remplit,  aussitot  apri-s  rimprt'gnation  ,  de  ijranules 
nombreux  agglonieres  foi'niant  une  masse  verte  dont  ie  volume 
va  sans  cesse  en  augmentant ;  que  le  col  par  lequel  la  vesicule 
etait  fixee  au  sac  embryounaire  se  retrait ,  s'etrangle  coraple- 
lement  et  devient  la  radicule  de  I'cmbryon  ,  tandis  que  le  soui- 
niet  forme  la  masse  des  cotyledons. 

M.  Adolplie  Brongniart  termine  par  des  considerations  suv 
I'analogic  de  la  reproduction  dans  les  diverses  classes  d'etres  or- 
ganises ,  et  il  se  raontre  partisan  de  la  theorie  de  I'epigenesic, 
consequence    naturelle    des  fails  exposes  dans  son  memoire. 

G...    N. 

'>.']']■    RliCHEF.CIIES  CniMIQUnS  ET  PnYSIOLOGIQUES  DKSTINEES  A  F-XPLIQUER 
KON-SEULEMEKT  LA  STRUCTURE    ET    I.B  DEVELOrrEMENT  DE  LA    FEUILLE  , 

DU  TRONc  ,  aicsi  que  d€S  organes  qui  n'cn  sont  qu'une  trans- 
formation ,  mais  encore  la  structure  et  le  developpement 
des  tissus  animaux;  parM.  Raspail.  [Mem.  de  laSoc.  d'hisl. 
Jiati.r.  dc-   Paris,  t.  '5<^.  ,  p.  16  et  i85.  ) 

Ce  memoire  de  176  pages  d'impression  se  divise  en  trois 
parties  principalcs.  La  diversite  des  matieres  qu'il  traite ,  ainsi 
que  son  ttcndue  ne  nous  p(  1  uietlent  pas  de  rien  ajouter  a  I'a- 
nalyse  du  ])roc(S-verbal  inijjrinie  dans  la  section  du  Bulletin 
en  fevrier  1827  ,  n".  lyC,  prcces-vcrbal  (lue  I'anteur  a  soumis 
a  rAcademie  des  sciences  conime  unc  preuve  irrecusable  <le  la 
justice  dune  reclamati(.n  en  priorite  qu'il  lui  avait  adressec  au 
mois  de  jauYier  1827.  Une  moitie  de  la  partie  cliimique  de  ce 
travail  se  trouve  analysee  dans  la  premiere  section  du  Bulletin  , 
mars,  n".  ifig,  et  avril,  n".  197,  1827.  '-'^  memoire  est  acconi- 
pagne  de  trois  plancbes. 


Botanique.  435 

ayS.  Description  dk  deux  nouvkaux  genres  de  l'ordre  naturel  dks 
Crucifkbes;  par  Thorn.  Nuttal.  [Journ.  of  the  academ.  ofnnt. 
scicnc.  of  Philadelphia ,  vol.  V,  p.  i32,  dec.  iSaS.) 

1°.  Selenia  :  Calyx  basi  Kqualis  coloratus  patens.  Silicula 
magna  polysperma  elliptica  compresso  -  plana  marginata  sub- 
sessilis  ,  valvulis  dissepimento  minoribus  parallelis.  Glandulae 
decern  per  paria  intra  calycis  foliola  ,  et  solitaria;  emarginatae 
fnter  stamnia  breviora  et  pistillum. 

Herbacea  annua,  caule  angulato  triquetro ,  foliis  pinnati- 
fidis  ;  Acres  aurei  axillares  :  Brassicce  habitus  sed  fructus 
Lunari    . 

Selenia  aurea  :  Habite  pres  d'Arkansa  ,  sur  les  rives  de  la  ri- 
viere dePotloe;  fleurit  en  mars  et  milrit  en  avril.  Elle  est 
tr^s-bien  figuree  ;  les  feuilles  radicales  en  sent  subbipinnati- 
fides. 

2".  Streptanihus  •  Calyx  erectns  coloratus.  Petala  dilatata , 
unguibus  canaliculata  tortuosa.  Glandulae  nulls.  Stamina  fila- 
mentis  subulatis  basi  incrassatis.  Siliqua  longissima  angulata 
conipressa.  Seniina  uniseriata  plana  marginata.  Cotyledones 
accumbentes. 

Herba  annua,  foliis  intcgerrimis  ;  floies  purpurei;  siliqua 
longissima  ancipito-tetrahedra  ,  stricta. 

Streptanihus  maculatus.  Figure  apres  le  Selenia  ;  habite  le  ter- 
ritoire  d'Arkansa  et  fleurit  en  mai.  Cette  espece  par  son  port 
se   rapproche  des  Arabis  et  par  son  fruit  dcs  Tarritis.  R. 

ajg.  LiSTE  DES  PLANTES  RAEES  qui  ONT  FLEURI  dans  le  JARDIN  ROVAt. 

DE  BOTANIQUE  d'Edimbourg,    pendant    les  trois   derniers   mois 
(sept.  ,  Oct.,  nov.    iSaS);  par  le  profess.  Graham.  {Edinb. 
philos.  journ.,   n°.  XXVU,  Janvier  1826.)  Voy.  le  Bulletin 
torn.  VIII,  n».  44  ,   1826,  ettom.  X,  n°.   184,   1827, 

Simple  catalogue  ronfermant  les  noms  dcs  cspoccs  suivantcs: 
1.  Acacia  lophantha ;  1.  ylmaryllis  aurca  ;  5.  Banks ia  crici- 
folia  ■  4.  Bignonia  grand iflora  j  5.  Camellia  nleifcra ;  G.  Colum- 
nca  hirsuta;"]  .  Cunonia  capcnsis;  8.  Cyalhodes  abielina ;  o.  Epi- 
dcndrum  umhcllalum ;  10.  Eranthemum  variabiles  \  i .  Fuchsia 
arboresccus  (Hot.  mag.,  f.  2620);  12  Gonolobus  diadcmatus ; 
i?>.  Heniimrrif  p''dunculaj/^  ;  14.  from  nrborcsrciis  ;  i5.  Jasnii- 

28. 


436  Botnnique. 

uum  paniciilaliim  ;  i6.  Lechcrtniillia  formnsa  :  tj.  Liparia  ves- 
tita;  18.  Lobelia  gracilis ;  19.  Ornitliidium  rejlexum ;  la .  Rhus 
vernix;  ai.  Thunbergia  cnpetisis;  11.  Tk.  coccinea ;  Corolla 
subringenti,  limbo  arete  reflexo ;  raceniis  interruptis,  termi- 
nalibus,  secuiidis ;  foliis  anyiilatis  ,  hastatis  ;  caule  volubilj:. 
( Espece  venue  dn  jardin  de  Calcutta  en  xSiCt  sans  nom,  et 
dont  M.  Giabani  jiubiie  la  description  en  anglais.)  (i)  23.  Tul- 
lagia  alliacea  ■■,  i\.  Valisneria  spiralis  (fceni.  j 

280.   Sl'R  UNEVARIETE  NOUVELLK  HU  TrIC.ONKLLA  RIONSPKLIACA,  tPOUVCe 

aux  environs  de  Paris;  par  M.  Yignal. 

Le  Trigonella  monspeliaca  a  ete  mention ne  et  diicrit  par  un 
tres-grand  nonibro  d'auteurs,  qui  n'ont  nullcnient  parle  de  la 
superficie  de  la  silique.  Quelques-uns  seulement  I'ont  decrite 
comme  etant  pubescente.  J  ai  trouve  au  bois  de  lioulogne,  en 
inai  ct  juin  ,  un  tres  grand  nombre  de  pieds  de  Trigonella , 
pris  a  cote  les  uns  des  nutres.  Mais  les  uns  avaient  exclusive- 
ment  les  fruits  pubescens  ,  et  les  autres  les  avaient  exclusive- 
ment  glabres  :  je  m'assurai  que  ce  caractere  ne  dependait  ni 
de  lage  de  la  plante,  ni  de  loute  autre  circunstance  acci- 
dentelle  ;  il  ne  dependait  pas  non  plus  du  terrain  puisque  les 
pieds  (itaient  voisius  les  uns  des  autres.  Du  leste  les  deux  va- 
rietes  n'olTraient  aucune  aulre  difference  d'organisalion  sous  le 
rapport  des  feuilles,  stij)ules  ,  fruits,  fleurs  ,  graincs  et  sous 
celui  de  I'embryon.  J'ai  remarqnesur  les  deux  que  les  stipules, 
que  tant  d'auteurs  disent  selacees,sont  quelquefiisliueaires  et 
subulees  a  la  base  dei-  rauieaux ,  niais  conslaninient  palmalifides 
sur  le  reste  de  la  tige. 

La  pubescence  du  fruit  ne  pouvant  constituer  a  elle  seule  un 
caracterespeciCque,  jene  puis  considerer  mes  deux  formes  que 
cnmme  deux  varietes  tjue  je  designcrai  de  la  maniore  suivante  : 

Trigonella  monspeliaca ,  Var.  a.  ;  Silifjuis  pubescent ibus, 
Var.  S.  liilctiana ,  siliquis  gtabcrrimis. 


(1)  Cctte  especo  22«.  a  ete  figurec  et  decrite  depuis  par  M.  Hooker  , 
Exotic.  Flor.,  no.  195.  Voy.  le  linlletin,  janv.  1827.  Les  no..  1,  2,  3,  4, 
C> ,  12,  l4,  t5,  1fi  onl  eti'  fii;;ur(''s  il.iiis  It's  12  prciniors  volumrs  (hi  Un- 
tanical  lic^u^lor. 


Botanique.  437 

s8i.  Obsertations  sor  l'Akf.imo^k  Nuttai.ii  D.  Cj  par  Thoni. 
NuTTAi. .  [Jouni.  of  the  Acad,  of  tint.  sc.  of  PhUudcl.  vol.  V, 
.p.   I  58,  dec.  1  825. j 

Ces  observations  renfermeesen  iine  page  sontprincipaletnent 
destinees  k  annoncer  la  figure  de  cettc  plante  ,  qui  se  trouve  a 
la  fin  de  la  livraisori.  Cette  espece,  comnie  on  le  sail,  est  voisin* 
de  \ Anemone  pulsalilla  dont  elle  a  tout  le  port. 

282.   Note  sur  i,e  Festuca  bromoibes. 

M.  de  Saint-Anians  nous  ecrit,  en  date  du  28  Janvier  1827, 
pour  nous  rappeler  que  I'article  insere  par  M.  Willeinct,  dans 
les  Annales  des  sciences  nalurelles ,  avril  1826,  p.  44o  <  etdont 
le  Bulletin  a  donne  une  anal3'se  en  septembre  1 826  ,  torn.  IX  , 
n°.  66,  n'est  que  le  developpement  de  ce  que  la  Flore  Agenoise 
a  public  ea  i8at  (pag.  58),  au  sujet  A.\iFestuca  bromoides. 

283.  LiSTE  DES   JNOJIS  DES    TnES    LES    PLUS  CKLEDRKS  DE  LA   CniNB  ,   tra- 

duite  dun  manuscrit  chinois  appartenant  a  M.  le  baron  de 
Schilling;  par  M.  Kl\?rotu.  (Journ.  asiat.,  2o«.  caliier  ,  pag. 
120.) 

284.  Addition  a  la  note  precedente,  sur  les  noms  des  Thes  les 
plus  celebres;  par  M.  Abel  Remusat.  {Ibid.  2ie.  cahier,  pag. 

187, 1824.) 

La  1"^.  liste  renferme  Sg  noms,  et  la  2'".  18,  acompagnes 
de  la  traduction  francaise  et  del'indication  des  districts  ou  crois- 
sent  ces  divers  ihes. 

285.  Description  d'une  nouvelle  espece  de  Cjiara  ;  par  le  D'.  Ber- 
TOLONi.  (Gi'or/4.  di  fis.  c  chimica,  torn.  IX,  p.  20G  j  1826. 
Yoy.  le  Bull.,  t.  X,  u".  98  ,  jauv.  1827.  ) 

Les  premiers  resultats  de  ce  travail  avaient  deja  etc  annonces 
dans  les  Annales  de  la  Societe'  Unneenne  de  Paris.  L'article  du 
journal  italien  contient  deux  ou  Irois  particulariles  nouvelles , 
ainsi  »juc  I  histoiique  de  la  decouverte  de  celte  cspecc  giyantes- 
que  qui  est  curieuse  par  I'absencc  d'arliculatious  a  scs  entre- 
noeuds.  C'est  M.  Barbieri  qui  la  trouvee  aux  euvirons  de  Man- 
toue.  M.  Bertoloni  la  decrit  ici  avec  beauconp  de  details.  Nous 
en  avons  deja  fait  connaitre  la  phrase  spccifique. 

L'auteur,  qui  est  porte  a  regarder  cellc  cspecc  coninic  ctant 


-^38  Botanique. 

dioique,  la  place  dans  le  genre  iW/^-Z/rt  Aj.  Elle  allcint  deux 
pieds  de  long  sur  une  lignc  dc  diametre. 

M.  Bcrtoloni  aurait  du  s'assurer  si  cette  espece  est  sans  in- 
crustation calcaiie  ;  car  il  nous  senible  que  c'est  a  I'abscnce  de 
ce  carbonate  qu'il  Taut  attribucr  la  diaplianeite  du  tube. 

M.  Aniici  a  repete  quelques  experiences  de  Corti  sur  cettc 
nouvelle  espece.  II  a  constate  qu'une  simple  lentille  suftit  pour 
en  observer  la  circulation ,  et  que  les  globules  qui  roulent  dans 
le  liquide,  i  grani  delle  coroncine  ,  contiennent  dans  leur  sub- 
stance verte  divers  autres  globules  spheriqnes.  R. 

a86.  Illustration  du  genre  Inoconia  ,  famille  des  algues ;  par 
M"«.  M.  A.  Libert.  {Annul,  de  IwSoc.  Linn,  de  Paris;  \'.  vol  , 
sept.  1826,  p.  402.) 

Le  genre  que  publie  M^e.  Libert  est  forme  sur  une  espece  qui 
parait  etre  le  Byssus  minima  ,  ccerulea ,  non  ramosa ,  musco  in- 
/lawert*  de  Micheli -,  nov.  Gen.,  p.  212,  tab.  go,    f.    8. 

Genre  Inoconia  -fila  decumbentia,  subramosa,  ccespiiosa ,  con- 
tinua ,  rigidula ,  granulis  demum  per  superficiem  crumpcntibus 
aspera.  Nees  ab  Esenb.  /.  Micheli  L'lh.Jilis  cylindricis,  ca-ru/eis. 
Malmedy,  dans  un  lieu  frais  et  ombrage  ,  sur  les  mousses  ,  parmi 
les  rocbes  calcaires ,  et  melee  avec  le  Lejeunia  calcarca. 

Le  mot  Inoconia  est  derive  de  le,  fibre ,  et  zovtiw  couvrir  de 
poussiere.  Cette  espece   est  figuree  par  I'auteur. 

287.  Dk  Poltporo  PisAcnAPANi,  etc.;  auct.  fratribus  C.  G.  et 
Th.  Fr.  L.  Nkes  AB  Esknbeck.  {Nova  Acta  Acad,  nalur.  cur 
rios.  Bonnce;  torn.  i3,  i".  part.,  1826,  pag.  i.) 

Ce  memoire  a  paru  par  anticipation  dans  les  Annul,  dc  la 
Sac.  Linn,  de  Paris  en  1825,  et  le  Bull,  en  a  donne  I'ana- 
lyse  en  1825,  to.  IV,  n°.  198. 

288  FuMci  JAVANici;  auct.  C.  Blume  et  Tb.  Fr.  Lud.  Nees  ab  E- 
senbeck.    ( Ibid.  ;  pag.   11.) 

1".  DicHONEMiA,  genre  nouveau  :  mcmbrance  iomentosce ,  varic 
coloratce  ,  c  floccis  difformibus  conte.xtis  ,  aliis  tenuissimis  ramo.us 
pellucidis  articulatis  ,  aliis  simplicibus  validinribus  ninssa  gru- 
niosd  granulosei  farctis ,  formatai ,  sporidia  nulla. 

Ce  genre,  que  I'auteur  place  pres  du  Leioslroma  de  Fries,  ne 
5erait-il  pas  le  meme  que  le  nouveau  genre  crce  par  M.  Libert 


Botanique.  ^39 

dapres  les  conseils  de  M.  Nees  d'Esenbeck,  sons  Ic  nom  d'/- 
noconia?  [Ann.  de  laSoc.  Linn,  de  Paris,  sept,  i  8a6.  Voy.  le 
Bull,  ci-dessus  n".  2  85j. 

La  figure  de  M.  Nees  et  celle  de  M"=.  Libert  ont  les  plus 
grands  rapports  d'analogie,  et  leur  double  description  ne  con- 
treditpas  notre  supposition.  Ce  genre  ne  possode  qu'une  es- 
pece.  . 

Dichonemia  aruginosa  Nees;  lota  villosa,  membmnis  suborbicu- 
laribus  cemginoso-ccesiis  mnrgincfimbriatis  pallidis. 

Cette  espece  ainsi  que  celle  de  M"<=.  Libert  croissent  a  la 
manicre  des  Confervas,  sur  la  mousse;  niais  Icur  patrie  est 
difFerente  :  Java  et  Malmedy. 

1.  Thelephora  ostrea  ;  ccespitosa,  pileis  latere  affixis  disco  , 
concavis  et  conchasformibus  cnriaceis  cinerco-tomcntosis ,  marginc 
glabris  httesccntibus  ,  hjmenio  laivi  alulacco  pallidn. 

Cette  espece,  de  Java,  pourraitbien  n'etre  qu'un  grand  indi- 
vidu  de  Thelephora  cariophylhea. 

5.  Polyporus  carneus ;  suberosus ,  durus  ,  pileis  effusis  imbri- 
catis  rugosis ,  carneis ,  poris  minutis  concoloribus.  Java,  sur  les 
troncsd'arbres.  Qu'on  se  represente  les  fungosites  irregulieres 
qu  on  observe  si  souvent  autour  des  Boletus  imbcrbis  ou  versi- 
color, raais  colorees  en  purpurin  plus  ou  nioins  baii^.le  derou- 
geatre;  on  pourra  se  faire  une  idee  exacte  de  rcxccllente  figure 
que  M  .Nees  publie  de  ce  fungus. 

4.  Polyporus  lingua  ;  pileo  suberosa  duro  linguwformi ,  supra 
rugoso  glabro  fusco-nigro ,  subtiis  luteo  ,  poris  minutis  cinereo- 
fuscis.  Java,  sur  les  arbres.  Espece  singuliere  par  sa  forme  spa- 
tulee. 

5.  Polyporus  lutcus ;  pileo  rigido  ienui  glabro  lutescentc, 
poris  minutis  cincreo-lutescentibus,  stipitc  basi  dilatalo,  pileo  con- 
colori.  Java,  dans  les  forets  des  montagnes. 

Nous  avous  souvent  recoltc  a  Paris  des  individus  de  Boletus 
versicolor  qui  posscdaient  non-seulement  la  couleur ,  mais 
encore  Ic  petit  pedoncule  lateral  et  horizontal  qui  distingue 
cette  espece  javanaise. 

G.  Polyporus  ajjinis ;  pileo  tenui  rigido  coriacco  glabro  dii-.lc 
castanco  zonis  obscurioribus  picto ,  margine  nlbido  ,  poris  minu- 
tissimis  alutaccis ,  stipitc  tenui  glabra  castaneo-fusco.  Java. 

Cette  espece  se  distingue  de  la  precedcnte  ,  par  un  pedon- 
cule plus  arrondi,  et  une   couleur    plus    foncec.  On  observe 


440  Zoologie. 

sur  les  figures  ties  passages  marques.  D'apr^s  I'auteur,  les  deux 
especes  seraient  voisines  du  Poljp.  kaliic  Ehrenb.  Ilor,  Phys. 
Berol. 

8.  Polyporus  gibbosus ;  pUeo  duro  lignoso  tuberculato-rugoso 
teslacco-fusco  ,  poris  minutis  rubiginoso-fuscis  ,  stipile  clongato 
valido  toruloso  pilco  concolori. 

8.  Polyporus  cochlear;  pileo  duro  lignoso  subrugoso  nigro 
nitido  recto  {nee  horizontali),  hymenio  nigro-marginato,  pons 
minutis  albidis  i>el  fuscescentibus ,  stipite  laterali  eloiignto  terelius- 
culo  tondoso  pilco  concolori. 

Ces  deux  especes  neseraient-elles  pas  des  individusdel'espece 
polymorphe  Boletus  obliijualui  ?  IVous  pouvons  meme  assurer 
que  nous  possedons  du  bois  de  Boulogne,  un  individu  qui  ne 
diflfere  de  la  fig.  i ,  pi.  VI,  de  ce  nieinoire  que  par  rhorizonta- 
lite  de  son  chapeau. 

g.  Polyporus  rugosus  ,•  pileo  coriaceo  suborbiculari  obsolete 
zonato  nigricante  glabro,  hymenio  subvclutino  fusco,  poris  minu- 
tissimis ,  stipite  cxcentrico  subramoso.  Cette  espece  peut  egale- 
ment  etre  placee  dans  la  section  des  Pleuropodes  ou  dans  celle 
des  Mesopodes. 

Toutes  ces  especes  sont  tres-bien  ligurees  en  couleur  et  avec 
tous  les  details  d'analyse  propres  ii  faire  ressortir  leurs  carac- 
teres-.  R. 

ZOOLOGIE. 

•J  89       QuEI.^JUES     OBSEKVATtO.NS     SUr,    I.K   CABINET     DANATOMIK     COMPAREE 

du  jardin  du  roi  a  Paris;  par  J.  Van  der  Hoeve.n.  {Fadcrland- 
■iche  Lcttercufcningen  ,  i8a5;  n".  5 ,  p.  107;  n".  4,  p.  167; 
n".  5  ,  p.  2)6;  ji°.  6  ,  p.  262. } 

Dans  cette  suite  d'articles ,  I'auteur  fiiit  connaifre  a  ses  com- 
patriotes  ,  ce  qui  lui  a  paru  le  plus  digne  de  reniarque  dans  les 
galeries  du  cabinet  d'anatomie  coniparee  du  museum  di;^  Jar- 
din  du  lloi  ,  qu'il  avait  visite  dans  Ic  courant  de  I'ete  de  i824- 

2f|0.  j\'oTK.suR  LES  LACS  Lapisi.m,  avfc  une  carte;  par  Ic  professeur 
Catlllo.  [Giornale  diFisica,  Chimica,  Storia  Naturalc ,  etc. 
Decade  II,  torn.  IX,  niars-avril  1826,  p,  i5d.} 

Apics  unc  courtc  descrijition  lopographiquc  des  environs 
des  lacs  LapLuiu  siiues  dansic  val  di  S.  Crocc,  a  lendioit  ou  le 


Zoologic.  ii\ 

Piave  commence  a  couler  de  lest  a  I'ouest,  I'atileur  donue  li 
lisle  des  noms  des  oiseaux  aquatiques  et  des  poissons  qui  hab»- 
tent  ces  lacs.  II  espere  donncr  plus  tard  des  notions  plus  com- 
pletes surla  Flore  et  la  Faune  de  toute  la  contr^e. 

ag I.  Manuel  de  mamjialogie  ou  Histoire  naturelle  des  Mamnii- 
feres;  par  Pi. -P.  Lesso.n;  in-i8,  de  XV  et  44^  pajji-;  pi'ix,  3  fr. 
So  cent.  Paris,   1827.  Roret. 

L' Atlas  de  mammalogie  necessaire  pourrintelligencedulexte, 
compose  de  80  planches  representant  un  grand  nonihre  de  su- 
jets.  Prix,  fig.  noires  12  fr.,  fig.  color  24  f''-;  se  vend  separe- 
ment  cliez  le  meme  libraire. 

Nous  pouvons,  sans  balancer,  ranger  ce  manuel  an   nombre 
des  plus  utiles  el  des  mieux  fails  parmi  ceux  de  la  collection  donl 
si  fait  partie;  en  effet,  il  n'existait  point  jusquc-la  pour  la  classe 
des  mamniiferes  un   resume  succinct  niais  a  peu  pres  complet, 
une  espece  de  conspectus  systomatique  ,  niais  resserre  dans  le 
cadre  le  plus  resserre  possible  conime  on  en  possedait  deja  pour 
quelques  autres  parties  des  sciences  naturellcs.  Sous  ce  rapport 
le  manuel  de  M.  Lesson  remplira  done  une  lacune  qui  existait 
dans  la  litterature  mammalogique ,  et  il  est  bors  de  doute,  que 
ceux  a  qui  I'auteur  adresse  son  travail  ,  c'est-a-dire  les  person- 
nes  qui  frequentent  les  collections  et  surtout  les  medecins  de 
la  marine  qui   ont   occasion  de  visiter  les  plages  lointaines  du 
globe,  n'en  reconnaissent  I'avantage  et  ne  s'en  servent  comnie 
dun  vade-mecum  necessaire  a  leurs  recherches.  Quant  a  1' exe- 
cution de  I'ouvrage,  elle  merite  egalement  des  eloges ;  I'auleur 
a  choisi  pour  guide  principal ,  I'excellent  traite  de  mammalogie 
de  M.  Desmarest;  il  donne  cepcndant  encore  une  lisle  des  au- 
tres auteurs  dont  les  Iravaux  out  servi  a  completer  le  sien.  Les 
reneralites  placees   en   tele   de   celui-ci   no  reuiplissent  qu'un 
petit  nombre  de  pages  et  roulent  sur  la  definition  des  animaux,. 
sur  la  geograpbie  des  etres  vivans  en  general,  sur  les  animaux 
connus  des  anciens  et  sur  ceux  mention  nes  dans  la  Bible.  Erj 
tete   de  la  serie   systematique   des  descriptions  generiques  et 
specifiques  se  trouve  encore  place  un  tableau  mctliodi(iuc  des 
ordres  et  des  families.  Les  genres  deciits  sont  an   nombre   de 
252.  Parmi  eux  il  y  en  a  beaucoup  qu'on   a  elablis  recemmcnt 
sur  des  caracleres  souvcnt  fort  peu  tranches,  et  qui  pourronl, 
par  la  suite,  subir  de  grandes  modifications  ou  rentrcr  daus  d'au- 


442  Zoologie. 

ties  genres  ruicux  cUiblis ;  mais  pour  ic  moment  laulcur  n'a  pu 
Biieux  faire  que  de  les  laisser  subsistcr  tels  qn'ils  sont.  Le 
nonibre  des  espicts,  y  conipiis  rhonim;;qiii  n'en  forme  qu'une 
seule,  ct  plusieiusCetaces  mcntionnesa  part  dans  un  appcndice, 
s'eleve  a  i  i54  ,  parmi  lesqnelles  il  y  en  a  ;ans  nul  doulc  ,  beau- 
coup  de  fictives.  l^es  descriptions  sont  en  ijeniiral  precises  el 
bien  caracteristiques ,  quoique  tres-couites,  commc  ellcs  dc- 
vaient  I'etre.  Un  tableau  metliodique  des  genres  ct  une  tabic 
alphabetiqae  iatine ,  sout  places  a  la  suite  de  la  serie  des  des- 
criptions. L'errata  qui  vient  en  dernier  lieu  aurait  du  se  grossir 
dun  certain  nombre  de  I'autcs  typograpbiques  qui  ont  ecbappe 
a  la  correction. 

Le  succes  du  manuel  de  mammalogie  ne  nous  parait  pas  doi:- 
teux  ,  et  M.  Lesson  se  trouvera  engage  par  la,  a  publier  de 
meme  son  Manuel  d'ornithologic  dont  il  a  deja  reuni  et  prepare 
les  materiaux.  S.-G.  L. 

392.  Remarques  sur  le  CocnoN  marron,  ses  babitudcs  et  sesdiffe- 
rences  avec  le  Ptcari  ou  Patira  de  la  Guyane;  par  M.  Novkr. 
{Annal.  de  la  Soc.  Linn.  dr.  Paris ,  juillet  i  SsS  ,  p.  a'iO) 
L'auteur  de  cctte  notice  parle  d'apres  les  observations  qn'il 
a  faites  sur  les  lieux  memes.  Les  details  en  parlie  deja  connus 
sur  les  babitudcs  ct  sur  la  cbasse  du  Coclion  marron  (  Dicolj- 
les  labiatus  F.  Cuv  )  ne  manquent  pas  dinteret.  Les  dilFerences 
que  BI.  Noycr  trouve  entre  le  Pecari  et  Ic  Cocbon  marron  ou 
Cagnicati  sont  legeres  a  I'extericur.  Les  deux  especes  ne  se  me- 
lent  jamais  ensemble  ;  la  prfemiere  marche  toujours  par  couple  , 
la  seconde  par  bandes  de  quatre  ou  cinq  cents ;  le  premier  est 
timide  et  luit  devant  ses  ennemis  (I'bomme  et  le  Jaguar),  le 
second  a  le  courage  que  doune  le  nombre,  ct  altaque  bardi 
ment  son  cnnemi.  La  glande  du  cou  du  Pecari  secrete  une  bu- 
meur  d'une  odeur  douce  et  musquee  ,  celle  des  lombes  du 
Cocbon  marron  laisse  ecbappcr  une  liqueur  dune  odeur  forte 
et  desagreable.  Les  deux  especes  ne  font  que  deux  petits  a  la 
fois,  et  une  portcie  par  an. 

En  tcrminant ,  M.  Noyer  rclablit  comrae  exacts  les  rensei- 
cnemens  que  IJufibn  avait  donnes  sur  ces  animaux  d'apres  le 
D'.  Laborde  ,  el  que  d'Azara  avail  clicrcbe  a  refuler  mal  a  pro- 
pos(.).  S.-G.  L. 

(1)  Lc  prince  3Lixunilicn  Jo  Wicd  est  an  toutianc  d'aecorJ  sur  ce 


Zoologie.  443 

290.  NouvKAu  GENRE  d'oiseau  ;  par  M.  Lesson. 

Ce  genre,  voisin  de  I'Alcedo,  doit  prendre  place  apres  celui 
nonime  Dacclo  par  Leach. 

Genre  Svme  (i)  (Sjma)  Lesson.  PI.  3t  bis  da  Voyage  de  ia 
Coquille. 

(Male.)  Bee  long,  elargi  a  sa  base ,  comprime  a  son  extreniite, 
etaplati  sur  les  cotes;  a  mandibule  superieure,  a  arete  recourbee 
lenjeremeat  vers  son  extremite ,  celle-ci  tres-aiguii ,  plus  longue 
que  I'inferieure ;  mandibule  inferieure  carenee  en  dessous  et 
convexe ,  tres-aigue  a  sa  pointe  qui  est  logee  dans  la  rainurc  de 
la  mandibule  superieure ;  bords  des  deux  mandibules  garnis 
dans  les  deux  tiers  de  leur  longueur  de  dents  aigues,  en  scie , 
fortes  et  nombreuses ,  dirigees  d'avant  en  arriere;  pourtour 
inferieur  de  I'oeil  nu  ;  5".  et  4''-  remiges  egales,  longues;  la 
i'".  courte  ;  tarses  mediocres,  a  5  doigts  anterieurs,  reunis, 
I'externe  plus  court:  ailes  courtes  et  queue  mediocre,  a  rec- 
trices  inegales ,  au  nonibre  de  10  grandes  et  3  pctites  externes. 

Syme  torotoro  :  Sjma  iorotoro ,  Less. 

Capite  rufo,  rostro  aureo;  pedibus  abdomineque  Jlavis ,  dorso 
alro;  alis  et  uropygio  cyaneo-viresqentibus ;  cauda  coeruled;  ocu- 
lorum  circuitu  nigro  ;  lateribus  colli  macula  nigra. 

Cette  espece  inedite  a  7  pouces  de  longueur  totale  du  bout 
du  bee  a  lexlremite  de  la  queue.  Le  bee  a  deux  pouces  de  la 
commissure  h  la  pointe,  et  la  queue  a  vingt-sept  lignes.  Le  bee 
est  entierement  dun  jaune  dore  brillant.  La  tete  et  les  joues 
sont  d'une  couleur  jaune  cannelle  claire  et  uniforme,  separee 
d'une  teinte  plus  claire  et  en  collier  du  manteau  par  deux  ta- 
4;hes  d'un  noirfonce,  qui  ne  se  reunissent  point  tout-a-fait  sur 
le  cou.  Un  cercle  noir  entoure  I'ceil.  Les  plumes  du  manteau 
sont  d'un  noir  de  velours  ;  celles  des  couvcrlures  des  ailes  sont 
d'un  bleu  veit  uniforme,  et  le  croupion  est  dun  vert  clair. 
Les  pennes  sont  brunes  en  dedans  et  bordees  de  vcrdatre  me- 
tallise en  dehors.  Les  rectrices  sont  egales,  dun  bleu  assez 
fence  en  dessus ,  brunes  en  dessous.  La  gorge  est  d'un  jauna- 
tre  blond  tres-clair,   qui  prend  une  teinte  plus  foncee  sur  les 


point    avcc    dAzara     (  Bcilrirgc    cur  Nalurg.    .■.     Bras, lien  ,    tonic   II 
pag.  565.) 
(1)  iSom  n>ythologifiue  dune  nymplie  de  la  mei. 


44  i  Zoolosiie 


•o' 


cotes  du  venire  et  sur  la  poitrine,  pour  seclaircir  et  passer  a« 
blancliatie  sur  le  bas-ventre.  Les  pieds  sont  assez  forts,  dun 
jaune  clair  ;  les  ongles  sont  noirs. 

Get  oiseau  habite  le  bord  de  la  raer,  le  long  des  paletuviers 
(Brugniera).  II  rase  les  greves  en  volant  pour  saisir  les  petits 
poissous,  que  son  bee,  fortement  denteie  ,  ne  lui  permet  pas 
de  laisser  echapper.  Nous  en  observames  plusieurs  individus 
volant  en  rasant  les  eaux.  des  petites  rivieres  qui  se  jeltent  dans 
le  havre  de  Dorery,  a  la  Nouvelle-Guinee.  Les  Papous  le  nom- 
nient  tomtom,  sans  doute  par  analogic  avec  son  cri. 

294,  Erpetologie  des  envihoms  de  Bordeaux;  par  M.  Des  Mou- 
utis.  {Bullet,  d'/iist.  nat.  cle  la  Socicle  Linn,  dc  Bordeaux ; 
T.  1  ''.  ,  2=.  livr.,  p.  60. ) 

L'auteur  de  cette  notice  ne  parle  que  de  quelques  espijces 
rates  qu'il  a  rencontrees  dans  ses  excursions  botaniques  ,  sa- 
voir:  i".  de  la  tortue  jaune,  Tesludo  orbicularis  L.,  qui  se 
trouve  dans  les  niarais  d'eau  douce  du  bas  Medoc.  L'auteur  a 
observe  les  oeufs  et  les  petits  ,  et  d.)nne  quelques  details  sur 
les  moeurs  de  cette  espece;  2".  de  la  grenouilie  ponctuec,  Rana 
punctata  Daud.,  dont  il  n'a  trouve  qu'un  seul  individu;  5°.  du 
crapaud  sonnant  ou  pluvial,  Bufo  bombinus  D^ud.,  trouve  dans 
le  fond  d'une  sabliere  pres  Libourne.  II  est  enfin  question  d'un 
individu  de  Testudo  coriacea,  qui  fut  barponne  par  I'cquipage 
d'une  chaloupe,  sur  la  cote  du  departement  de  la  Cliarente- 
Inferieui-e.  Cette  tortue ,  tres  rare  sur  les  cotes  occidentales 
de  France,  pesait  de  6  a  700  kilogr.,  et  avait  9  metres  28 
cent,  de  longueur,  depuis  le  bout  du  museau  jusqu'a  I'extre- 
mite  de  la  queue.  Dans  la  description  que  M.  Bosc  a  donnee  de 
cette  espece ,  dans  le  Nouveau  dictionnaire  d'histoire  naturelle , 
To.  34,  pag.  25^,  un  caractere  assez  remarquable  n'est  pas 
indique,  c'est  que  toute  la  surface  inferieure  du  corps  est  mar- 
bree  de  blanc  et  de  noir,  a  peu  pres  comme  la  peau  d'un  ser- 
pent. La  figure  qui  accoinpagne  la  description  de  M.  Bosc  ne 
<lonne  qu'une  idee  inexacle  de  cette  espece  remarquable. 

•ig3.  Memoire  sur  le  Scare;  par  M.  le  baron  Cuvieh.  — Jcadc'mie 
des  Sciences.  Seance  du  25juin  1827. 

W.  G.  Cuvier  lit  un   uu-nioire  sur  lo  Scare.  — Le  Scare,    cc 
poisson  si  celebro  parini  les  naluralistes  anciens  et  les  {jojirmels 


Zoologie.  445 

de  I'ancienne  Rome  ,  existe  encore  sur  les  rivatres  <le  la  Grece 
et  conserve  toujours  le  mcme  nom.  M.  Cuvier,  a  qui  une  mul- 
titude d'exemples  ont  montre  que  les  noms  donnes  aux  ani- 
maux  se  perpetuent  avec  une  singuliere  fidelite ,  conjeclura 
que  le  Scaros  des  Grecs  modernes  pourrait  bien  etre  I'anciea 
Scarus.  U  a  fait  recueillir  des  renseignemens  sur  les  lieux ,  et  a 
fait  venir  un  de  ces  poissons ,  qu'il  presente  a  I'Academie,  et 
qui  parait  satisfaire  a  tous  les  caracteres  mention nes  par  les 
anciens  naturalistes.  Aristote ,  en  particulier,  a  signaie  le  goiit 
du  Scare  pour  les  vegetaux  ,  la  forme  de  ses  dents  ;  il  lepete 
aussi,  niais  comme  un  simple  oui-dire,  qu'il  rumine.  L'estomac 
du  Scare  ne  pent  permettie  la  rumination  5  mais  I'habitude 
qu'il  a  de  conserver  tres-long-temps  le  bol  alimentaire  dans  sa 
Louche,  a  pu  facileraent  faire  illusion.  Du  reste,  tout  dans 
le  Scaros  des  Grecs  d'aujourd'hui ,  s'accorde  avec  le  por- 
trait que  font  du  Scare  les  naturalistes  anciens  qui  eu  ont 
parle  ;  nieme  couleur,  meme  forme ,  ineme  delicatesse  de  la 
chair  qui  le  faisait  rechercher  si  fort  des  gourmets  de  Rome ; 
n>eme  gout  succulent  des  intestins ,  meme  adresse  a  eviter  les 
pieges  qu'on  lui  tend;  enfin  jusqua  I'opinion  populaire  relative 
au  secours  que  ces  poissons  preteraient  a  ceux  de  leur  espece 
pour  les  aider  k  sortir  des  filets  ,  se  retrouve  encore  parmi  les 
Grecs.  {Le  Globe;  28  juin  1827.  ) 

296.  Notes  .sun  quklques  Coquilles  ;  par  D.  II.  Barnes.  N°.  2. 
{ jdnnals  of  the  Lyceum  of  natur.  hist,  of  New- York;  janv. 
1826  ,  p.  585.) 

Volium  dcntalum,  deja  decrit  dans  le  meme  jouruai ,  vol.  i, 
p.  1 55,  et  pi.  IX.  M.  de  Ferussac  avail  pense  que  M.  Barnes 
avait  pris  par  erreur  le  genre  DoUum  pour  le  Cnssidaria, 
M.  Barnes  soutient  au  contraire  que  c'est  un  Dolium  bien  ca- 
racterise,  la  I^vre  exterieure  etant  etendue  precisement  comme 
dans  le  Dolium  fasciatum  Lamarck.;  la  spire  etant  cannelee 
comme  dans  les  Dolium  Galea,  D .  fasciatum  et  D.  Perdix ,  etc. 
11  ressomble,  dit  I'auteur,  plus  au  Dolium  Galea  que  tout  autre, 
et  si  Ion  placait  un  grand  exemplaire  de  I'une  et  de  I'autre 
esp.'ce  sur  le  dos  devant  I'observateur,  il  aurait  de  la  peine  * 
les  distinguer.  Depuis  quo  I'auteur  a  public  sa  description,  it 
a  rccu  de  Lima  un  exomplaiie  qui  conlirnie  sc!  ob.snrvalion?. 
int(Micure.s. 


H6  Zoologie. 

Natica  licUcoicks.  Cettc  coqaillo  qui ,  scion  Ic  Zoological 
Journal,  v.  i,  p.  6d,  rst.  si  rare  cii  Europe,  qu'il  n'ea  exists 
qu'un  scul  individu  en  Aiij^letcrre  ct  tin  autre  en  France,  est 
assez  commune  dans  les  cabinets  des  Etats-Unis. 

Cyprcea  maculata.  M.  Gray  s'est  trompe  en  prenant  cette 
espece  pour  le  C.  arnbica.  M.  Barnes  pos>ede  toutes  les  va- 
rietes  de  cette  derniere  espece  decrites  par  Gray,  et  quelques 
aulrcs ,  or  le  C.  maculata  difFere  de  toutes.  Depuis  <jue  lau- 
teur  la  fait  connaitre  ,  il  en  a  recu  hcaucoiip  d'individus  de  la 
iner  Pacifique.  Quand  I'animal  est  jeune  ,  I'interieur  de  la  co-' 
quille  est  dun  violet  tres-pale,  presque  blanc ,  et  I'exterieur 
est  obscurci  par  des  bandes  en  zig-zag,  et  par  des  taches  le- 
s'eres ,  ressemblant  au  jeune  C.  mauritiana ;  c'est  a  cette  espece 
que  le  C.  maculata  resserable  plus  qu'a  toute  autre  :  il  en  dif- 
fere  par  la  teinte  de  chair  qu'on  remarque  a  la  base  et  aux  cotes, 
et  qui  est  parseniee  de  taches  noires  etbrunes  foncees.  Lorsque 
I'aaimal  avance  en  age,  le  dos  de  la  coquille  prend  une  teinte 
dun  brun  rougeatre  fonce,  avec  des  taches  rondes  et  blanches 
bien  dessinecs,  et  semblables  a  celles  du  C.  cervina  Lamk. 

tJQy.    IVoTICE  SUB  QUELQUES  ESPECES  NOUVELLES  DE  MoLLUSQUES  FOSSILES 

tin  departement  de  la  Charcnte-Inferieure  ;  par  M.  C.  d'Or- 
KiCNY,  nienibre  correspondaut ;  avec  fig.  {Itecucil  des  Irav.  dc 
la  Socic'te  lie  Lille;  ann.   i825-i89.4;  Lille,    182G,  p.  282.) 

Ce  menioire  est  le  mcme ,  sans  aucun  chnngemcnl  ,  que  ce- 
lui  doiit  nous  avons  douue  I'extrait  dans  le  Bulletin  unii>crscl  des 
ann.  cl  des  noui>.  scienlij'.,  To.  II,  n".  2oy,  ct  qui  a  d'abord 
parn  dans  les  Memoir,  du  J\Jus.,  To.  VIII,  p.  98. 

208.  Figures  de  quelques  Coquili.es  de  la  collection  de  M.  IIar- 

DOUIS     MlCllELlN 

Nous  signalons  ici  une  planchc  lithographioe  avec  soin,ayant 
son  explication  en  regard,  et  qui  represenlcquatre  especcs,dont 
deux  ileja  connues,  et  les  deux  autres  donnees  comme  etant 
uouvelles  par  M.  Michelin.  Celle  planche  ne  se  vend  pas.  Les 
especcs  figurees  sont  :  >".  Crania  parisiensis  Lam.,  de  Meudon, 
«lans  la  craic  blanche,  vue  sous  trois  aspects;  2".  Cerilhiimi 
I.cfroyanum  Mich.,  de  Parnes,  calcaire  grossier;  5".  Olivn 
Marmini  ]Mich.,  de  ^':Jlll"I!dais  ,  ;;rt'';  mai-iii  snjMTieur;  /i"-  f'''" 


Zoologie.  4il 

'micyclonosta  jV iche/i/ti  Desh.,  Oc  la  Chapcllc   pros  Senlisy  gres 
niarin  superioiif. 

II  est  a  regietter  que  Ion  ne  trouvo  pas  les  caractores  de 
ce  nouveau  genre  ,  qui  parait  se  rapprochor  des  Corbules.    D. 

299.  Memoirs surl'Iridink  du  Nil,  par  M.  G.-P.  Desiiaiks.  (Mem. 
de  laSoc.  d'hist.  tint,  de  Paris.  Tom.  Ill,    i'"'.  livrais.  ,  p.  i.) 

Apres  quelques  observations  hisloriques  sur  le  genre  dont  il 
s'agit  et  sur  lorganisation  generale  des  Anodontes  et  des  Mu- 
lettes,  I'auteur  donne  I'anatomie  de  I'lridinc  d'apres  un  indi- 
vidu  de  celle  duKil,  rapporte  par  M.  Cailliaud.  Nous  n'entre- 
rons  point  dans  le  detail  de  cette  anatomic,  qui  presente  un  fait 
tres-remarquablc  a  1  appui  de  cette  observation  que  nous  avons 
souvent  reproduite,  que  descoquilles  d'ailleurs  tres-analogues, 
peuvent  avoir  des  aniniaux  tres-differens  ,  et  que  des-Iors  les 
classifications  artiCcielles  fondees  sur  la  coquille  ne  peuvent 
presenter  aucun  interet  reel.  Nous  nous  bornerons  a  repro- 
dnire  ici  les  conclusions  de  ce  Memoire   interessant. 

1°.  Le  manteau  est  trcs-different  de  celui  des  Mulettes  et  des 
Anodontes ;il  presente  ,  comme  dans  la  famille  des  Pylorides 
de  M.  de  Blainville,  la  reunion  des  deux  lobes,  qui  laissent  le 
passage  du  pied  et  donnent  naissance  a  deux  tubes  ou  siphons. 
■2°.  Dans  les  Mulettes  et  les  Anodontes  ,  le  feuillet  branchial 
cxterne  est  le  plus  petit ;  dans  I'lridinc  il  est  le  plus  grand. 
3".  Les  paipes  labiaux.  dans  les  Iridines  sont  grands,  egaux  , 
coriaces,  adherens  par  tout  le  bord  superieur;  et  dans  les  Ku- 
lettes,  ils  sont  plus  petils  ,  I'interne  plus  petit  que  Texternc, 
mousetadherens  seulcinent  par  la  partie  anlerieure  du  bord  su- 
perieur. 4°.  Les  orifices  des  oviductcs  des  Iridines  sont  places 
j)lus  antericurenient  que  dans  les  Mulettes.  5".  Le  sysleme  de 
la  digestion  se  compose  des  nienies  organcs ,  dans  les  deux 
genres;  senlement  dans  llridine  les  circonvolutions  des  intcs 
tins  sont  plusgrandes,  et  le  rectum  se  prolonge  davantagc, 
pour  porter  lanus  jusque  dans  la  cavite  du  sijilion.  Cet  orifice 
anal  se  distingue  aussi  par  un  etranglciiient  surmonte  d'uiio 
sorte  de  petit  pavilion.  6".  Le  systemc  mnsculaire  des  dcuv 
genres  est  senddable ,  si  ce  n'est  que  les  muscles  adducleuis  ;ui- 
terieurs  sont  separcs  aulour  de  la  partie  anlerieure  du  foio, 
et  iaissent  sur  la  coquille  «lcs  impressions  que  n'ont  pas  les  j\hi-  ' 
lettes.  7".  Le  pied,  louvcrturc  de  la  bouchc,  sa  forme  et  sa  nosj- 


4^S  Zoologie. 

tion  ;  CO  que  nous  avons  vu  ,  dit  I'auleur,  des  systcnies  arteriei 
et  veinoux  et  du  S3'stenie  nervcux,  ne  nous  a  point  preseutc 
dc  dilTerenccs  notaliles. 

D  apvi's  ces  observations  ,  M.  Deshaies  proposerait  de  placer 
le  genre  Iridine  dans  la  famille  des  Conques  de  M.  de  Lamarck 
ct  peut-etre  dans  celle  des  Pylorides  deM.  delSlainville,  en  en 
modiliant  un  peu  les  caracteres,  si  Toa  n'avait  egard  qu'aux  ca- 
racteres  que  presente  son  animal.  Mais,  en  tenant  compte  de  sa 
coquille  ,  il  propose  une  nouvelle  faniille  pour  ce  fenre  famille 
qui  se  placerait  a  cote  dc  celle  des  Kayades  de  31.  de  Lamarck 
qui  comprend  les  Anodontcs  et  les  Mulettes.  Cette  nouvelle  fa- 
mille comprendrait  en  outre  un  genre  nouveau  que  M  Deshaies 
doit  proposer  pour  \' Anudonla  ritbcns  de  M.  Lamarck,  dont  il 
a  etudie  I'animal  et  qui  parait  lui  avoir  egalement  offcrt  des  dif- 
ferences organiques.  F. 


DES  ARTICLES  DE  GE  CAHIER. 


Geologic. 

Doutes  et  demandes  geolog. ;  de  Hovel ,  401 .  —  Hist,  du  dobe  ; 
Esmavk,  402.  —  Atlas  d'hist.  natur.,  403.— Geol.  de  la  France 
centralc;  Poulett  Scrope,  404.  —  Rep.  au  mem,  du  D'.  Fitton  ; 

Webster,  412.  — Nouvelle  Gpogonite ;  C.  Prevost lb. 

Miiieralvgic. 

Dc  nolione  speciei  in  regno  mi n era II ;  Bredsdorff,  421.  —  Mineraux 
nouv.  ;  Haidinger,  425.  —  Sur  I'Ostranite  ;  Breitliaupt,  426.  — 
Sur  I'Haidingerite  ;  Turner,  lb.  —Autre  Haidingerite, ;  Berthier, 

427.  — Koutronite,  Petrosiles  ro^e 428 

Botanique. 

Voy.autourdumonde  du  cap.  FreYcinct(;j«r(.  ioi.);  Gaudichaud, 
429.  —  (ieuerat.  et  develop,  de  lembryon  dans  les  phaneroga- 
mes;  Broiigniart,  431. —  BecU.  cliini.  sur  la  struct.de  la  fcuillc, 
du  tronc,  etc.  Baspail ,  434. —  Nouv.  cruciferes  ;  Nuttal ,  435.  — 
Yariete  iia'l'rigondhi  inouspeLiaca;\'v^uj\,  436. —  Fungi javanici.  438 
Zoologie. 

Manuel  de  manimalogic  ;  Lesson,  441. —  Coclion  niarron;  Never, 
442.  —  Nouv.  genre  d'oiscau  ;  Lesson,  443.  ^  Erpctolog.  "des 
env.  de  Bordeaux,  444. —  Sur  le  Scare,  lb. —  Sur  quelq.  coquil- 
les;  Barnes,  445.  — Lidine  du  Nil;  Deshaies 447 

riN    DU    ONZiiiME    VOLUME. 


PAHIS. —  IMPRIMKRIE  DE  FAIN,  RUE  RACINE,  IV-. /,, 
Pi-Af;E_liE^j/oni'<ON. 


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