BULLETIN
DES SCIENCES NATURELLES
ET DE GEOLOGIE.
TOME X,
LISTE
DE MM. LES COLLABORATEURS
DE LA IP. SECTION
DU BULLETIN UNIVERSEL DES SCIENCES
ET DE I'lNDUSTRIE (i).
IllSTOlRE NATUBKLLE GENERALE.
Geologie ET MiJiERALOGiE. — CoUtibomleurs : MM. Berthier (R. ),
de Bonuard(B. d.), Boue (A. B.), Brochant de Yilliers
(Br.), B"n. Coquebert de Montbret ( C. M, ), B^". Cuvier,
Desnoyers, Dufresnoy, de Ferussac (F. ) , Iluot, Menard do la
Groie (M. G.), C. Prevost(C. P. ). — Redactcur principal ,
M. Delafosse (G. Del.)
BOTANIQUE, PlIYSlOLOGIE ET PAI..flEONTOGRAPHIE VEGETALES. CoUo.^
boratcurs : WSl. A. Brongniard , Duvau (D.-u.), Gaudi-
chaiid, Gay, Gnillemin (J. -A. Gn. , ouGn.), A. de Jussieu
(A. DE Ju.ss. ), Kunth, Merat , Richard, A. de Saint-Hilaire
(Aug. de Sir.-HiL.). — Rtdacteur principal -. M. Raspail.
ZooLOGiE, Anatomie ET PiiYSiOLOGiE gcncrales et speciales des
animaux, Pal/kontograpiiie amimale. — Collah. : MM. Audinet-
Serville (Aud. S. ), Cory-de- Saint -Vincent (B. de St.-V.),
Bosc, Breschet, Cocteau ,,Bo". Cuvier, Fred Cuvier (F. C),
Defevmon, DetVance , C"^ . Dejcan (D'.), Desmarest , Des-
nioulins (D. M.), DiTclos , Dunieril , Ferussac (F.), Gaimard
(P. Gaim. ), Guoriu ( E. G. ), Latreille , Lcpelletier de Saint-
Fargeau (L. S.-F.), S. G. Luroth, Payraudcau , de Roissy,
Straus (S. s. ), Virey. — Rcdaclcur principal -. M. Lessom.
(I) Ce Recueil , catnposi* de huit sections , auxquelles on peut s'a-
bonner se'pare'nient, fait suite au Bulletin f;en('ral et uniuersel des
annoticcs el des noni'elles scienlifiques , qui forme la jircmiLre anue'e
lie cc journal. Le prix de celte premie-re anncc est de 40 fr. pour la
Tiunieros , composes de lo feiiilles d'impression cliacun.
»ARIS. IMPRniF.RIE HE FAIN, lUIE RACINK, N". /( , PLACE OE
L'oIIEdN.
BULLETIN
DES SCIENCES NATURELLES
ET DE GfiOLOGIE,
Mmoi PAR MM. DELAFOSSE, RASPAIL et LESSON.
DEUXIJfcME SECTIOW
DU
BULLETIN UNIVERSEL DES SCIENCES
ET DE LUNDIISTKIE ,
PUBLIE
SOUS LA DIRECTION DE M. LE Bom. dE F£RUSSAC,
OFFICIER SUPERIEUR AU CORPS ROYAL d'eTAT-MA JOK ,
CHEVALIER DE SAINT-LODIS ET DB LA LEGION-d'hONISEUR ,
MEMBRB DE PLDSIEDRS SOCIETES SAVANTES RATIONALES ET ETRAI16ERES,
TOME DIXIEME
A PARIS,
Au BUREAU nu Bulletin , rue del'Abbaye , n°. 3 ;
Cliez MM. DurouR et d'Ocagne, quai Voltaire, n°. I'i; et inline
maison de commerce, a Amsterdam ;
Cliez MM. Treuttel et Wurtz, rue de Bourbon, n". ^7; et
meme maison de commerce, a Siiasbourg, nie dcs Serruricrs ;
a Londres, 3o, Soho- Square;
Et chez M. Lkvrault, rue de la Ilarpe , n". 81.
BULLETIN
DES science's NATURELLES
E T DE GEOLOGIE.
OEOJ.OrxIE.
J. OEuvHES coMi'LETES DE BuFfON , avec les descriptions nnafo-
. miques de Daubentoii; nouv. edit. , commencee par ieu
Lamouroux, et continuee par A.-G. Desmarest. Thcorie de la
Terre , T. VI , VII et VIII (Voy. le Bullet. , t. V. , , 8q3 ,
llo- 107 }.
Les t. VI et VII ayant deja ete annonces dans le Bulletin dp
janv. 1826, n°. 27, avec I'indication de leur contenu, nous nous.
3)ornerons a signaler les matieres traitees dans ce 8e. volume^;
en voici I'enunicration. Liqueur d<;s caiUoux , alun , acides des
vegetaux et des animaux , alcalis et leurs combinaisons , sel
marin , fel geinmo , nitre, sel ammoniac , borax ; dn fer, de
I'or, d<j^ i'argont , dii cuivre.
2. Considerations on Volcanos , the probable causes of their
PHENOMENA, etc. —Considerations snr les volcans , silr le*
lois qui president a la disposition de leurs produits et les
causes qui determinent ces phenomenes , suivies dun exa-
men sur les rapports que les volcans presentent avec les
revolutions que notre globe a siibies et avec son elat actuc!,
rapports quiifonduisent a une nouvelle Tli eoric dc la trre,
parG.-Poui,ETTScROPE, Esq. , secretoire dc la Soc. eolog. ;'
1 vol. in-8". Londres , i8'^.'j; Phillips.
L'autenr , dans cet ouvrage ecrit avec unegrande nietho(!e,
parcourt successivement les differenles phases que presentent
les phenomenes volcaniques. II decrit , ainsi que I'indiqne le
D. ToiMn X.
2 GeoUgie. N°. 2.
title dc sou ouvrage , les lois qui ont preside a leurs erup-
tions , et il dcnne une explicatioa de ces phenomenes , qu'il
ie}jarde comme le rcsultat dune chaleur ccntrale ; comparant
ensuite I'analogie que prcsentent certaines couches de notie
fjlobe avec Ics produits volcaniqucs , il trouve que ., sous le
rapport de la composition , cottc aualo|;ic est prcsque complete, '
ctqu'elleest egalement frappantesousle rapport de leur position
et de leur maniere d'etre dans la nature. Ccs considerations ,
de I'ordre le plus eleve , le conduisent a udopter une nouvelle
tlieorie de la terre , dont nous allons donner un exlrait assez
detaille pour mettre uos Iccteurs a meme de pouvoir la juger.
M. Scrope suppose que la masse du globe, on au moins sa
'zone exterieure , dont I'cpaisscur, etant consideiiible , a ete
primitivement ( c'est-k-dire au moment ou elle A pris sa posi-
tion actuclie dans le systeme planetaire ) de granite a
gros grains , sa cristallisation ayaut ete favorisee par des cir-
constances qu'il ne peut assignor. II suppose ensuite qu'au
moment ou la terre a ete placee dans I'orbite qu'elle occupe
actuellement et meme avant cette epoque , sa surface a eprouve
une grande diminution de pression , pression qui I'avait main-
tcnue a I'etat de cristallisation , quoique sa temperature fut
tres-intcnse ( peut-etre empruntee au soleil ).
De cette diminution de pression exterieure , il est resulte
une expansion , par suite de laquelle la premiere couclie de la
masse s'est volatilisee plus ou moins rapidement, et la seconde
s'est liqueGee en partie.
Si la diminution de compression a eu lieu, comme il est
probable, au moment ou la terre a ete detachee du soleil, son
atmosphere formec par la vaporisation de sa surface exterieure
a du commcncer a so produire i cellc epoque j elle a du pre-
senter, de meme qu'une coniete , une longue trainee de la
maticre qui la compose , raais sous un etat gazcux. Cetle enve-
loppc aeriforme, origine de son atmosphere a fourni, par des
condensations posterieures , les eaux qui existent i sa surface.
Si notre planete, lorsqu'elle s'est detachee du soleil, avait
une forme irreguliere , elle a du necessairement prendre cello
qu elle nous preseute actuellement par la vaporisation de sa .
surface , la fusion de la seconde zone et le mouvement de ro-
tation qu'elle possede ; a mesure que I'expansion augmcnta
dans I'interieur , les couches de granite originaircs furent
i
Ge'ologie. 3
(I'aljoril en partie desaj^gregees , ensuitedesintt'grecspt plus ou
nioins liquefiecs.
L'eau qui tilait disseniinee entre leurs lames, s'echappa o1.
produisit une grande quantite de vapeurs aqucuses qui envc-
loppa le globe , k mesure qii'elle acquit une plus grande ex-
pansion ; la temperature de cette vapeur s'abaissa , une jiarti^-
se oondensant en eau , tomba sur le globe, et s'introduisit
jusqu'aux couches les plus solides. Pendant un assez lonsr es-
pace de temps , cette emission continuelle de torrens de va-
p«urs, et cette condensation de masses enormes d'eau eurent
lieu ; ce liquide s'accumulant dansdes parties du globe qui n'e-
taient pas encore consolidees , donna naissance au premier
Ocean. La surface de cet anias d'eau etant continuellement
soumise a la vaporisation, abaissait la temperature des couches
qui formaient son lit. Cette eau contenait , soit en dissolution ,
soit en suspension, les parties enlevees au granite par les va-
peurs qui le traversaient dans tous les sens. Les matieres dis-
soutes etaient de la silice , des carbonates et des sulfates de
chaux et de magoesie , des muriates de soude , et toutes les
autres substances que l'eau a une haute temperature et sous
une haute pression peut dissoudre.
Les matieres suspendues out ete celles de la partie exte-
rieure desaggregees qui ont ete reduites en parties fines et le-
geres : le mica , par exemple , a raison du peu d'epaisseur de
ses lames doit etre reste long-temps en suspension.
A mesure que les torrens de vapeurs qui entrainerent ces
particules, se condenserent , il s'etablit un equilibre enire la
force d'expansion iuterieure du globe et celle de pression
qu'exercait la colonne de liquide et de gaz qui enveloppait sa
surface .
On peut regarder cette colonne comnie formee de diffe-
rentes couches, dont les plus inferieures etaient encore solides ,
tandis que les plus extremes etaient au contraire entierenieut
vohitilisees ; la couche la jilus inferieure, celle immediatement
en contact avcc la partie encore solide du globe , a ote lo
granite a |)eine desaggrege et rendu imparfaitement liquide par
la vaporisation partiellc de l'eau qu'il contenait.
F^a 2*. couche a ete le granite entieremcnt dt'sintogre , niais
aui s'est resolidific u I'l'ilat de grauile a phis pelils grains.
^ (ieulo'^ic. IS'. 2.
L;» 3*. cjuche a tie tellement ilcconiposue que la plus
j'laiulu partie du mica a etc eiitrainee par les vapeurs qui s'e-
Lhappaicnt, et que le quartz a etc en grande partie dissous ; les
cristaux dc feldspalli avec ie quariz restant, obeissant a la gra-
vitc , se sont deposes par couches liorizonlales et ont donue
naissance au gneiss.
La 4*. zone ctait un oceau d'eau Irouble et chaude tenant
en suspension le mica ct autres nsateriaux , et en dissolution Ic
quartz , le carbonate de chaux, etc. EUe etait continueilement
traversde par les courans de vapeurs cbaudes qui provenaieut
du bas et les courans d'eau condensee qui se precipitaient Ix sa
surface. Ce mouveiaent a retarde long-temps le depot des
parties suspenducs , mais cnfm la precipitation coinmenca et
les franmens dc quartz et de niicaaedeposerent, en meme temps
qu'une nrande proportion de quartz dissous se precipita. Aiiisi
eut lieu progressivement la formation du mica-schislc.
Posterieurement , an lieu de quartz , ce fut le carbonate de
cliaux qui se precipita avec unc petite quanlite de mica ; el les
ealcaires saccharoides se formerent.
A une pcriode encore plus rapprocbee de nous, quand
i'Ocean eut encore perdu une quantite de cbaleur plus consi-
derable , le sel gemme et le sulfate de chaux se depost-rent
dans quelques localites.
La 5'^. couche , entierement gazeuse, consislait en grande
partie en vapeur d'eau melee de quelques gaz pernianens ,
dus sans doute a la volatilisation de substances contenues dans
le (Ti-aiiite formant le noyau du globe , substances qui avaient
ete entrainees par les courans de vapeurs. Ces gaz, meles en-
semble, fcrmaient I'almospUere, ou, pour autrcinent dire , la
louche aeriforme qui enveloppait notre globe.
Quaad I'cxpansion, produite continueilement par I'emission
de la chaleur du noyau primitif fut vaincue par les coucbes
solides etpazeuses qui I'envelopperentde toutcs parts, la cbaleur
de la surface diminua alors graduellement et permit a une
irrande partie des matieres tenues en dissolution , principale-
Mient la silice, de se precipiter ; ces substances servirent de
ciraent aux matieres qui n'etaut qu'en suspension se depo-
serent, et il en r -sulla les terrains de transition.
Une nouvelle operation commenca alors au-dessous de cette
croute ; les zones cxterieures ayant ete subitenient rcfroidies
(}eoloiiie. 5
))ar la vapoi-isatjoa rapide ct partielle dt- lean quelle conte-
nait , soutirerent le calorique du centre du globe ; la tempe-
rature de ces conches cristailines aiigmenlant bientol. , elles
conimuniquerent kur temperature , et par suite leur force d'ex-
pansion , aux couches qui les recouvrirent ; composecs de
maticres desaggregees , celles-ci rengirent sur les couches supe-
rieures les plus liqurfiees. Enfin , ces dernieres , soumises a la
pression causee par Ic poids ot la tenacite des depots sedi-
menteux , ue pouvant s'tchapper, fnrent obligees de sc con-
denser et dese solidifier.
Celte methode de consolidation doit avoir commence aux
couches superieures et s'etre propagees ainsi eu descendant; le
gneiss en fut done le rcsultat. La conche suivante inferieure ,
qui elait du granite desintegre ot duquel seulement une partie
de la vap^^ur etdu quartz avait ete enlevee, se solidifia avec nne
structure granitique; les cristaux rompus de feklspath et de
mica, ainsi que les grains arrondis de quartz, les concretions et
les mineraux nouveaux que ce granite renferme, nous ofFrent
encore les marques de Taction a laquelle il a ete soumis.
Au-dossous de cetle zone, le granite simplement desaggrege,
fut sididiGe de nouveau et reprit sa premiere forme. Cependant
!a temperature , et par suite la force expansive des couches
inferieures s"accrurent, le calorique que possedait le noyau
eherchant a se niettre en equilibre en se repandant dans les
couches dont la temperature etait plus basse , il arriva enfin
une epoque oi'i la force expansive, devenant predominante ,
I'emporta sur la resistance que lui opposaient les couches deja
solidifiees; il donna alors naissance a ces fissures a travers
quelques-unes desquelles furent soulevees des parties de la zone
cristalline inferieure, dans un etat solide ou a peu pros, quel •
quefois sous la forme granitique, ou sous celle de porphyrc et
de laves.
La violence avec laquelle ces roches furent elevees et les
replis qu'elle occasiona dans les couches solides snperieines ,
produisirentde nonibreuses fissures dont quelques-unes fornient
encore certaines vallces et les autres furent rcmplies par une
des trois melhodes suivantes :
1°. Par le soulevement du granite quand la fissure fnl ou ■
verte immediatement au-dessus de lui ;
1°. Par la rapide expansion de la matiinc cristalline ql^i
^> Geologic. N". 2,
loinposait les parois de la fente, qiiand la temperature fiit
assez grande pour produire I'tibullition de I'eau quelle conte-
uait, etc. Dans I'un ct dans I'autre cas, la matiere produitc fut
jjiobabienient une rochcgranitoide a grains fins, un p:)rpliyi'e,
line serpentine, une sienite, une roche de diallage, etc.
5°. Lorsquc la temperature de la roche ne iut pas assez
grande pour produire une fusion rapide des parois de la fente,
la vapcur aqueuse qui restait dansla roche fut obligee de ceder
a la pression dela masse supcrieurc, de s'echapper, pour ainsi
dire , par les pores que presentaient ces parois et ue prccipilor
dans la cavite la silice et les autres niineraux qu'elle tenait en
dissolution et qui se crislalliserent parle refroidissement ; c'est
ainsi que se formerent les veines dequartzen roche, dc gneiss,
de niica-schi.sie , etc., et les filons metalliferes.
L'agitation que ces vapeurs doivent avoir produite dans
lean recouvrante fait concevoir les amas d'argile et de galets
qui existent dans les fiions et qui se sont precipitcs avec les
niineraux cristallises.
Ces elevations partielles de la croute du glo])e ct les autres
causes qui, a cette epoque, troubl(^rent latranqnillite del'Ocean
jniniitif , produisirent des courans rapides qui detruisirent les
sommites saillantes dans son lit. Lesfragmen^ qui en resulterent
furent repartis dans les couches arenacees, et comme, a cette
epoque, la surface du globe consistait principalenient en roches
niicacees, il est naturel de voirle mica el. Ic feldspalh dominer
dans les conglomeratsde ces formations qui sont les grauwackes.
Le depot de ces fragmens fut accompagiie et suivi , durant
les momens ou la tranquillite rcgnait, par la precipitation des
matieres tenues en suspension dans I'Ocean et de celles en
dissolution ; de \k ces passages frequens entre la grauwacke et
le mica-schiste , le quartz-roc et le calcaire de transition. Les
eruptions qui enrent lieu pendant que ces roches se deposcrent,
exp'.iquent I'occurrence frciqnente des dykes, des sionites, des
porphyres, des serpentines et des roches trapeennes que Ion
observe dans ces formations.
Dans le memo temps , la temperature dc I'Occan s'etant con-
siddrablement abaissee , il devint habite par des animaux donl
• I'organisation etait simple et en harmonic avec les circonstan-
ces dans lesquelles ils furent erees. Les parties dn continent
(lui s'elevaieiit aii-dessus du uivr-au de in mer se couvrirenl de
Geologic. 7
plantes qui pouvaient vivi'C dans une atmosphere dont la tem-
perature etait fort elevee ; ces plantes pourissant a la surface
et sur les rives des bales et des golfes sur lesquels elles crois-
saient, furent promptement carbonisees et se preeipiterent au
fond des eaux ou des torrens , et y apporterent des depots are-
iiaces qui , conjointemeiit avec ces depots vegetaux, fornierent
les terrains houillers.
Enfin, amesureque la temperature de la surface du globe, et
consequemmentcellederOceanetderatmospherejdiminuerent,
la quantite d'eau qui se vaporisa etqui, par suite , se condensa
fut moindre, les continens ne furent plus soumis a ces torrens
de pluie. De nouveaux eires organises , vegetaux et animaux ,
liabiterent le globe : les depots qui se formaient sous les e.uix ,
contenant moins de matieres cristallines, devinrent compactes
et terreux; des couches de schiste , de calcaire couipacte , de
niarne , de craie , suivirent celles d'argiie schisteuse, de mar-
bre et de brecnes.
Une consequence de ce changemen! gradual est que les
depots contemporains presentent des caracteres uniformcs et
different de ceux qui leur' sont anterieurs ou posterieurs. Ce
fait est surtout remarquable pour les depots qui contien-
nent des corps organises; mais il n'en faut pas conclure
cependant que tons les depots analogues sont exactement con-
temporains , et encore moins qu'ils aient ete universels et
qu'ils aient reconvert toute la surface du globe, opinion assez
generalement adoptee , et qui conduit a regardcr les formations
analogues que Ton observe sur la surface du globe comme etant
les lambeaux d'une meme formation.
M. Scrope se resume , en disant que la formation de toutes
les couches qui constituent la croute solidc de notre globe peut
etre altribuee a trois causes distinctes dans leur nature , mais
dont les produits out souvent ete meles et confondus. lo. La
precipitation chimique des difFerentes substances niinerales
dissoutes dans rOcean , precipitation en rapport avec la tcni-
[icrature et le pouvoir dissolvant , qui diminuent gradtielle-
luent ; -i". le depot des parties tenues en suspension dans I'eau
a differcns degres de tenuite, et qui avaient ete onlevces au
noyau primordial du globe par les torrens de vaneurs nui sen
echappaieut , depot qui avait lieu en iiieine lomps qne cc];\\ des
coquillcs et des vo'jelaux existans .-liors siir ir .'jlobe. 5". L eh;-
8 Geulogie.
\aLiou subile ou successive tie inatieres cristalliiies appartcnnnt
;iux couches inferieures du globe et qui s'introduisaient par ies
lissures produites par rexpansion des gaz interieurs.
Ces trois causes agissent encore actueileinenl, avec beaucoup
iiioins d'energie a la verile , mais forment des drpots senibla-
bles a ceux qui constituent notre glo])e. Ainsi certaines sources
rhaudes produisent des roclies calcaires et siliccuses ; des de-
pots luarneux et arenaces se font journellement au fond des
eaux , et ies volcaus ouvrent encore des fissures qu'ils remplis-
sent de inatieres cristallines analogues a celles que nous sup-
posons etre Ic pioduit d'aclions souterraines. D.
3. DiiscuiPiiOiN OF ACTIVE AND EXTiN'CT Yoi.cAiNS , el.c — Description
des volcans briilans et eteinlsj avec des reuiarques siir leur
originc , leurs phenonienes cliiniiques , siir Ies crateres et
leurs jiroduits, par rapport a I'etat de la Icrre pendant leur
formation; par Ch. Daubeny. In-8o. de 466 pag- , avec 5 pi.
grav. sur hois; prix, i6 sh. Londres, iS-^G; Phillips.
Get ouvrage est divise en quatrc chapitres , dont cliacuis a fait
le sujet d'une iccon a 1 Universite d'Oxfbrd. Le t". chap, coni-
prend Ies pajs volcaniques de la France et de I'Allemagne,
c est-ii-dire Ies volcans eteintset Ies basaltesterliaires. L'auteur
divise Ies volcans en brulans et eteints, etdonne la classificaiiou
tie leurs produits. Jl parle successivement des roches volcani-
ques postdiluviennes de I'Auvergne , des roches probleniatiques
du Puy- de-Dome , et des roches volcaniques antediluviennes
pres de Clermont, du Mont-d Or , du Cantal, du Puy-en-
V elay et du Vivarais , des roches volcaniques j)ostdiluviennes
de Velay et du Vivarais et des preuves de lactivilt* vol—
canique dans il autres parties de la France. L'on compreud
i|ue I'auleur distingue Ies produits volcaniques suivant qu'ils
jemplissent des vallties encore exislantes , ou des vallees
(jui sont plus ou nioins effacees. II est laclieux qu il y mele
inutilement le deluge, sans donner aucune preuve que la
formation des vallees exislantes soit le resullat de ce cata-
clysme niosaique. 11 adopte I'idee de M. de Buch sur I'lile-
valion des trachytes, et il regarde Ies amas tuff.ices de la
Limagne comma intercales dans Ies terrains d'eau douce. Lc
rocher rouge du Puy est un immense film mis a nu poste-
) JMiroincnt. I.fs volcans d'.Mlemagnc ciniprcnncnt Ies rocho.s
Gdoloi^ie. \)
vokaiiuiiies autediluvienrics del'Eifel ft le IrabS d'Amlei iiai :h.
11 ouLlif ici le Kammerberg pres d'Eger, la peiife Schnee;irulje
(lansle RiesengcLirge ct le llautenberi; pres de Ilof en Moravie.
llcontre\lit M. de Biich sur la dolouiie de Gerolstein, et pretend
que I'existencc postdiluvienne de ce volcan rend la cunversion
du calcaire en dolomie inadmissible. 11 decrit bien les cunes de
scories de BerirJch et les coulees qui se sont repandues du
pied des montagnes dans la vallee ; eufin il elabiit une lonsjue
discussion sur I'age des depots d'Andernach, etc. 11 passe rapi-
denienl en revue les i-oclies volcaniques antediluviennes des
bords du Rhin, du Westerwaid , des environs d'Eisenacli ,
Eschwege, deCassel, deFrancfort , de Heidelberg, du IJrisgau,
duHegau , duWirtembes-g, delaFranconie, de la Bobenie , de la
Saxe , de la Silesie et de la Moravie. On coniprend que uo j). sont
peu suffisantes pour rendre un compte detaille de lOuU's ces
locitlites; aussil'auleurseborne-t-il surtout a ce qu'il a observe.
Le 2". chapitre commence par les roclies volcaniques de Kon-
grie. 11 decrit les differcns trachytes, raliinite, et il compare
les trachytes aux porphyies auriferes. II pense que les passages
duns de ces roclies a I'autre s'expliquent par la su])position
que les porphyres ont ete alteres par I'agent volcanique qui a
soulevc les trachytes, et qu'ils ont meme ete changes en partie
en trachytes. M. Boue lui a envoyc une description courte de
la chaiue trachytique qui separe la Transylvanic , proprement
dite, de la vallee du Szecklerland. Les trachytes y ressortent
au milieu de grands depots de breches ; il y a des trachytes
inoiaires ou siliceux a Tscliik-Sereda ; des depots ponceux dans
toute la vallee, des bois silicifies, deux mares, un cratere lac
au milieu des trachytes pres de Tuschnod, ct une solfalare ac-
tive sous la forme d'unc fente dans le trachyte du Mont-B; -
doshegy. Le cone basaltique d'Ober-Pullendorf dans la Hon-
gric occidentale, est un depot tertiaire, et nonpas secondaire,
comme le pretend SI. Beudant. L'auteur decrit les trachytes dc
Gleichenberg cu Styrie; il suppose que cette roche a perce les
depots alternans de calcaire grossicr superieur et de tuf Irap-
peen du voisinage. Le resle de ce chapitre est consacre i i Italic
et -i la Sicile; il y passe en revue les Monts-Euganeens ct le
\icentin , les Monts-Rimini , le lac de Bolsene , les Lagoni de
Toscane, les environs dc Rome , Rocca-Monlina, Ic; ilcs Poa-
'cs, le Alont-YuUur, et Ic lac d'Ansanto, etc. Le Yesuvc, les
10 Oeologie. N°. 5
environs de Aaples, les lies de Piocida et d'Isclua y sont de-
crits, et les phenomenes chimiques de la solfatare , sont ex-
pliques. II adopte I'idee de Goethe pour le temple de Serapis ;
il donne des details inteiessans sur Ischia : I'ajjglomerat tra-
chytique 3' repose sur des argiles coquillieres, etc. II donne des
coupes des filons delave poreuse , qui se voicnt dans le tuf de
Stromboli , et de Lipari, et on lira avec intcret ce qu'il a dit
en general sur les lies Lipari. Enfin on trouve un resume de sa
description de la Sicile, et des di'tails sur les eruptions de
I'Etna et ses prodnits. 11 y trouve des roches volcaniques ante-
diluviennes (ValdiNoto, pied de I'Etna) et postdiluviennes
(laci Reale , Etna).
Le 5''. cliapitrc n'est qu unecompilxtion,dans laquellel 'autcur
passe en revue tous les volcans et lieux volcanises du globe
qu'il n'a pas visites. II entre dans des details sur la mer Morte
et donne une carte du pays.
Le 4* • chapitre contient les idees theoriques. 11 parle de dif-
ferentes theories sur les phenomenes volcaniques, sur la situa-
tion des volcans pres de la mer, sur les phenomenes des vol-
cans actifs et leurs laves, sur I'origine des trachytes, et sur la
profondeur des centres volcaniques. Les trachytes sont des ro-
ches ])rimitives altcrees.Il donne une theorie des operations vol-
caniques. II compare les roches volcaniques ettrappeennes ; il
csquissc les caracteres des laves , ceux des trachytes , des tuffa
et des anciennes laves, ou des basaltes en fdons. II cherche a
distinguer les tuffa formes par des pluies de blocs et de cen-
dres qui sont le produit d'espece de coulee boneuse. II revient
encoresur la theorie de 31. de Huch , siir le changement de cal-
caire en dolomie , et, tout en rendant justice aux talens emi-
nensdcM. deI{uch,ilcroit que cettehypothese est peu digne de
lui , gratuite etpeu intelligible dans ses details ! 11 fait ressortir
les analogies des roches volcaniques et destrapps, et celles des
trapps , des granites et des serpentines. II pense que I'origine
ignee de ces derni^res roches est une question sur latjuclle on
est aussi avance qu'on I'etait sur cello des basaltes ily a i5 ans.
11 contredit les assertions dc M. Fourier sur la chalcur cen-
trale et le refroiilisscmcnt du globe, et il attache peu d'impor-
tance aux observations trompeuses sur la chalcur des mines.
Les causes finales des volcans sontpour lui des soupapcs de su-
rele. II y a joint encore quo.'ques notes sur la mer Roinjc , In
Geologie. 1 1
nier Morle , les laves tertiaires, le cliangemeiit des idees tlieo-
I'iques dcs geologues. Un thermometre geologiqiie des opinions
(les principaux geologues accompagne cet ouvi-age; il est peu
correct, et beaucoup de geologues distinguesy sent places trop
has. Une liste des ouvrages qui traitent des volcans et des ba-
saltes , termjne cet ouvrage , qui sera utile en Angletcrre, et
qu'on lira avec interet en France et rn Ailemagne, pour les
localites etrangeres a ces deux contrees. A. B.
4. Lettre du rROFEssEun L. A. Necker au professeur G.Maurice,
sur les filons granitiquc et porphyriquc de Valorsine , et sur
le gisement dcs couches coquilliores des niontagnes de Sales,
des Fizs et de Platet. [Biblioth. unii>ers. ; sept. 1826, p 62.)
Le fond de la vallee de Valorsine est creuse dans la proto—
gyne, qui forme la couche la plus elevee du sol primordial. Un
gneiss violalre forme la base de la chaine du mont L'\guia et du
gros Perron sur la cote N.-O. de la vallee. Cette roclie est su-
bordonnee a la premiere. Pres du granite, I'inclinaison et la
direction de ces roches varient; dans le ravin du Rupee, se
tiouve du granite porphyrique , qui se distingue bien de la
protogine. Les granites sont associes en general avec les por-
phyreSjles protogynes avec les scbistes talqueux et cliloriteux,
les pierres ollaires , les pclrosilex scbisto'ides, etc. Cette der-
niere roche est stratifiee et la premiere ne Test pas, et le chlo-
rite et la steatite n'existeraient, suivant M. INecker , que dans
la protogyne. Je crois que cette bonne observation ne laisse pas
que d'avoir des exceptions ; ainsi le granite du Brocken con-
tieut quelquefois ces mineraiix, etc. Le granite du ravin des
Rupes est un amas ou un filon de 2 ou 5 toises de puissance.
Le granite ne passe pas au gneiss qui I'entoure et qui y est tres-
compacte. Le granite pres de ces roches devient un porphyre
feldspathiquequi rappelle ces cailloux porphyriques des rivieres
des Alpes; il y en a dcs varielcs qui ressemblcnt au trachyte.
Sous I'amas de granite, il y a des filons granitiques dans le
schiste, et ils viennent se terminer dans lamas. L'auteur en a
compte 6 sur laberge meridionale et un sur laberge septentrio
nale. Ce dernier a 25 pieds de long et 5 ^ pieds d'epaisseur.
On revoitdu granite entre le Payon et Couteraic et ;i la cascade
de la Barberine; parlout le granite est avec le porphyre quart-
zifere. L'auleur donne nne coupe depuis Je Buet au col de
12 Geologic. IN'°. 4.
Balme, et niontre que le granite de Yalorsine est reiiiarquable
parce que les couches inclinent diversemeiit des deux cotes.
DcpuisValorsinea la Tete-I\oire, on voit se succederdu {j;ranite,
du j^neiss ou roclie de Came de Saussure, la piotoijync , des
schistos talqueux, des grauwackes cornpacles , du calcaire mele
do quartz , du schiste aiijilo talqueux , du schiste calcaire a be-
lemnites. Toutes ces couches se revoient eu niontant au Buet,
et les loches vraiinent intermediaii-es comniencent au col de Sa-
lenton. En coniparant ces faits avec ceux de I'Ecosse et d'au-
tres pays, il est clair que le granite de Valorsine n'esl que le
nienie d'un nrand anias granilique cache.
La couche coquillieie da Fizs est recouvcrte par une
epaisseur tres-considerablc de calcaire, surnionte de gres , qui
forme des aiguilles de plus de 100 toises de hauteur. On voit
dans les rochers de Sales et des Fizs de has en haut, 1°. un
gTes ou (|uaitz grenu sans fossiles ; a", un calcaire sublaniel-
Jaire bleu a grains verts et a fossiles (Turrilites, Hamites ,
Inocernmus sa/cntus , Spatangues , Belemnites , Ammonites,
Scapliili's ccqualis cX. obliqmis Sow. et Buffonites) ; 3". uu cal-
caire plus clair a Huitrcs et Belemnites ; 4°- un calcaire fence
fetide ; 5". un gres a fdons spafhiqucs; 6". un second banc de
calcaire coquillierbleuatre a Turrilites • 7°. un calcaire bitumi-
neux et carbure comme dans le has de la montagne ; 8°. un
calcaire sabieux gris a petits filons spathiques. En allant au
iX.-E. le calcaire schisteux s'enfonce sous le gres quartzeux de
I'Aiguille del'Anc et d'Anterne.Aux chalets deSales, lecalcaire
no. 8 se perd sous des calcaires compactes carbures.Les couches
remontent au haut de la montagne qui separe Sales de Platet.
En allant du premier endroit a I'autre , I'auteur dit avoir vu
evideniment le gres quartzeux couvrir tons les calcaires prece-
dens. 11 y a du quartz hyalin dans le gies. An col de Platet
on voit de haut en has sous le calcaire schisteux un calcaire
compacte a rognons de fer hydrate; 1° . un calcaire a grains
verts pen coquillier; o**. un calcaire gris carbure; 4°- un cal-
caire fetide arenace et aNummulites , Cerithes , Turbinolites ,
inais sans Belemnites ni Turrilites; 5°. un gres vert compacte
k cristaux de quariz; G". un calcaire gris foncd carbure ayant
I'appaicnce dune fausse breche. Plus has, est la cnuche co-
quilliere semblable a celle des Fizs, enfermee comme couche
subordonnte dans un calcaire gris. 11 est done evident que les
Geologic. lZ^
«alcaires cocjuillieii et a Kiiiiirmilites sont iiitcrcales dans uu
nrand depot calcaiie qui est place sur des calcaires et des
.«cliistes intermediairi.'S, doiit il est difficile, pour ne pas dire
impossible, dele disliiiguer. Sur ce menie depot (;it un I'rand
massif de gres , dont la partie infeiieure est foriiiee de gres
vert a quai-tz , mica uoir, f. Idspath et aniphibole cristallisue.
Cest la le gres des Diahlerets et de Tavigliona. Le gres dont
parle uotre auteur est si singulier, que nous ne serions pas
t'tonne qii'on en fit une roclie ignee, car aucun gres ne nous a
oflTert des crista ux d'ainphibole, etc. Les gres precedens Tor-
ment I'arete entre I'Arve et le Giffre, la pointe Pelouse , les
sarnites du lac Vernont et des Fretes ; ils descendent sur St.-
Sigismond et Cluses. Pres de Pernant on a exploite de 1 an-
thracite sur la liniite des calcaires et des gres ; le coinljustibic
y alterne avec dn calcaire noir carbure, et repose siir nn cai-
caire arenace ferugineux et un calcaire bituinineux soinblabb;
a celui des Diablerets et plein de Cerilhiurn diaboli, d'Anipnl-
laires, de Maclra Sircna , Venus Maura et Pnserpina , Fohila
/^<««.' L'anthracite est convert d'alternats de gres a ciment
calcaire et de calcaire sableux gris qui supportent un calcaire
gris schisloide et du gres vert feldspathique. Ce sont bien les
couches des Diablerets. Eafin , pres de CJuscs, sur la route de
Saint-Sigisniond , on troiive une couche de calcaire a crains
verts enclave dans le calcaire compacte beaucoup moius carbure
qu'aux Fizs et sans cristaux de quartz. II y a des Ilamites, des
Ammonites, di?s Arches, etc. Ce memoire si nouveau doit
nous faire attendrc avec bien de I'impatience le travail complet
de I'auteur.Les Alpes suisses recclent encore bien des secrets;
M. Keeker a commence d'en reveler un , nous en soupconnons
deja d'autres. A. B.
5. Paeticularite des Filons ; par C. Mahtu^i de Schneeberg.
[Zeltschriftfiir Mineralogie; i825, no. 18, p. 335.)
A Aue, pres de Schneeberg, des domes granitiqiies percent
le inicaschiste, passant au gneiss ( Lunibach , Heidelberg et
Seiltiiuren } , et il en part des lilons qui so ramifient et se ter-
uiiuent dans les roches schisteuses. Ce fait se voit bien dans la
mineWeiss et RothAndreas StoUen , oi'i Ion cxploite du kaolin,
et du fer au contact du granite et du schiste. Sur le rocher da
Seilthurea il y a des fdons granitiques qui se terminent par en
1 4 Geologic.
haut , et qui ont aS p. ilc long. Ce fait est analogue a cc qu'on
connait en Norv^ge , en Ecosse, aux Pyrenees, en Brctagne ,
dans le Cornouaille, a Valorsine, a Johann Gcorgenstadt, dans
le Boiimenvaldgebirge ct aux Etats-Unis.
6. SuR LESPROGRJis DE LA SCIENCE DK LA Geologie, ctlcs controverses
relatives aux causes et a I'histoire des debris fossiles. {Orien-
tal Herald ; ']\i\\\. i8i6, p. 12. )
Get article est specialement destine a exposer I'opinion d'un
auteui- anglais, John Ranking, qui a ete pendant 20 ans resi-
dent britannique dans THindoustan et en Russie, ct qui a rc-
cemmcnt publieaLondres uu ouvrage in^"., ayant pour titre :
Historical Researches on the wars and sports of the Mongols and
Romans ; Recherches historiques sur les guerres ct chasses des
Mongoles et Remains, dans iesquelles ont etc employes, ou tues
des elephans et des betes feroces ; et les analogies historiques
de ces divertissemeas avec les localites de I'Europe et de la
Siberie, ou Ton trouve des restes de ces animaux (5i 6 p. avec
une carte et 10 pi). L'auteur de cet ouvrage singulier a fait dc
grandes recherches pour prouver que , sous la domination ro-
niaine , une quantite d'animaux des climats chauds ont ete le-
pandus en Europe , et que les Mongoles en ont fait autant en
Asie. On servit a Heliogabale la cervelle de 600 autruches ;
5oo ours furent tues dans la lice pendant un seul spectacle; la
main de Commode immola cent lions; et a I'anniversaire de la
naissance d'Adrien, on faisait perir un raillier de betes feroces.
Partout ou les Remains avaieut des garnisons el des villes, ils
erigcaient des amphitheatres, et se plaisaient dans des carnages
semblables. Suivant M. Ranking, c'est dans le voisinagc d'am-
phitheatres semblables, qu'on trouve aujourd'hui de ces de-
pots d'ossemens de betes sauvages , qui ont excite si vivement
I'attcntioa des geologues. L' Oriental Herald oppose k M. Ran-
king , auquel il rend justice a cause de ses savantes recherches,
I'existcnce des ossemens fossiles de I'elephant asiatique dans
I'Amerique septeutrionale , I'absence dc tout ossemeat humain
parmi les debris fossiles du regno animal, enfin divers I'aits geo-
logiques, tels que celui qui se rapporte au crocodile dont ou
n'a jamais trouve les restes qu^ dans des formations plus an-
ciennes que le calcaire. '^ — ^'-
Geologic . 1 5
-J. EXTRAIT DUNE LETTBE DU COMTE DE MCNSIEU DE BaIEEUTH. {Voy
le Bullet, de nov. 1826 , n°. 23^.)
Ce javant aiarque qu'il a pres de 20 cspeces de Macrourites
de Soleuliot'ea, et une veritable tete d'Oiseau ou uu Ornitlio-
lithe du meme lieu. Le calcaire jurassique' lui a offert pres de
70 especes de Scyphia de Schweigger, dont 5i out etc ligurees
par le profess. Goldfuss de Bonn. II pretend que les fossiles da
gres du lias (place entre le calcaire jurassique et les marncs
du lias) out plus de ressemblance avec ceux du premier depot
qu'avec ceux du second. Sur 68 Ammonites du lias et 64 Am-
monites du gres du lias , il n'y en a pas une espece analogue,
et sur 3g Ammonites du calcaire jurassique , il y en a 10 especes
qu'on retrouve dans le gres argileuK du lias. Le muschelkalk lui
a oiiert Aes Spirorbis , Calyptrea , Parmophorus , Nucula , lo
Pectcn ina'quistriatus et deux especes de Bees de Seclies. Le
calcaire intermediaire de Baireuth parait abonder en especes
diverses d'Ortlioceralites, de Nautilites, de Planulites et de
Produclus. Le nombre des nouveiles especes est fort conside-
rable. Ce meme savant a acquis la precieuse collection des fos-
siles d'.i lias et du calcaire jurassique de feu le profess. G. d'Am-
berg.RL Pareto de Genes, maintenant a Lausanne, a trouve pres
d'Oberwyl , dans le Seminenthal (canton de Berne) , les memes
Fucoides, et dans les memes gres marneux qu'en Ligurie.
Ccs fucoides paraissent abonder dans plusieurs massifs arcna-
ces des Alpes suisses , qui sent peut-etre d'age fort different.
II y en a aussi aux Voirons pres de Geneve , uou loin d'un cal-
caire compacte a Ammonites , qui ne peut etre que de la craie
ou du calcaire jurassique.
8. Memoire sur la geognosie du departement du Nord; par
M. Poirier-Saint-Brice, ingenieur des mines; memoire cou-
ronne par la Sociitc des sciences , de ^agriculture et des arts,
do Lille. {Annalcs des mines; t. XUI , 4*- et 5^. liv. 1826,
p. 5 et 287. )
Le departement du Nord ne presente point do formations
PRiMORDiALKS : Ics terrains en couches incliuc'cs qu'on y observe,
et qui sont reccuverts par d'autres terrains en couches horizon-
tales, sont rapportes par I'autcur aux terrains de transition les
plus modernes. II distingue deux formalions de ces terrains en
tT) Gcokr^ic. iS^ .^.
coiiclics iircliiiiios : i*. ciilcaire fc'lide el sckiste argilnu.r ; a", ter-
rain liouHlcr. Cekii-ci forme une b4nde 6u zone dirigee de
rO -S.-O. a I'E.-N.-E. entre deux bandes de calcaire et schiste.
Du cote dii nord , on leconnait la superposition de la forma-
tion liouillere a la formation calcaire, et le passage prcsque
insensible de I'une a I'autre. Au midi , la jonction des deus
formations, recouyerte par des terrains borizontaux, ne peut p:-s
ctre aperciic; niais I'autenr regarde comme probable que,
de ce cote aussi, le calcaire fetide s'enfonce sons le teri-nin
houillcr.
Le calcaire fc'lide est generalement conipacfo , dur, suscep-
tible de poll, d'un gris bleuatre passant au noir, coiore ainsi
par le carbone, et exbalant par le clioc on la raclure une
odeur d'liydrogene sulfure; quelques bancs rouges, veines de
Jdanc, n'exbalent ])oint cette odeur. Le fer sulfure , la chaiix
carbouatee ferrifere et la cliaux fluatee se presentent dissemi-
iies en veinuies et nids dans le calcaire gris. Une substance
verte, analo'nie it la pretendue chlorile de la craie et d'autres
terrains pins ou moins niodernes, se presente aussi aupres de
Blaton (Belgique), abondamment disscminec dans une espece
de sable calcaire qui penetre en veinuies dans l.i roche cal-
caire fetide , et que M. Sainl-Brice regarde comme appartenani;
a la memo formation, observation tout-a-fait remarquable , eii
cgard a I'age ([ue I'anteur assigne a ces terrains.
Les fossiles que le calcaire fetide renferme sont : une mal-
litude d'Encriniles, par le noni desquels on I'a souvcnt dcsigne,
des Miulrcfores , des Tc'rc'bralules ,' Spirifer , Prodiiclus, ct
quelciues yJnimoniles, mais point de Bclemmdes ni d'Orlhoce-
ratiles. (IM. Saint Brice exprime I'opinion que ces deux der-
niers genres de fossiles appartiennent surtout aux plus anciens
terrains de transition, sans dire sur quelles observations il
appuie celte maniere devoir, qui differe , en ce qui concerne
les Belemmites , des opinions generalement recues. L'existence
dAmmonites dans un terrain do transition est aussi un failqui
merite lattcntion des geol .gues. M. Sainl-Brice annonce en avoir
trouvc deux fragmens dans une carriere de marbre des envi-
rons d'Avesne ; illes rappoit- a une meme espect; qu'il nomme
Ammonites simplex.)— he schiste argilcux , d'un gris bleuatre,
passant au jaune et au vert, onctueux au toucber , parseme
t\p paillettes de mica, renferme, comme le ralcairc , de-, Encri-
Geologic. J J
ri.i/i;s, dcs Tc'rc'bmtulcs , etc. Le tout se presente en couches
alternatives, constamment dirigecs dc I'O.-S.-O. a lE.-N.-E. ;
niais liiiclinaison de ccs couches dans la bande du sud, est
tantot vers le nord, et tantot vers le midi. La bande du nord
n'est bieu visible qu'en Belgique : les couches , souvent presque
horizontales , inclinent en general vers le sud. Cette formation
renfernie des couches subordonnees dune roche arenacee
quartzeuze, que I'auteur rapporte a la GrrtMwacAe, et de Mineral
defer soit oxide , soit hydrate.
Le calcaire de cette formation est exploite conime marbre :
M. Saint-Brice fait conuaitre les nombreuses carrieres dans
lesquelles cette exploitation prend, depuis quelques annees ,
une activite toujours croissante, et qui livrent an commerce
desproduitsvaries, semblables a ceux des carrieres de Bebnque,
ouvertes sur les niemes terrains. II donne aussi des details sur
les mines de far du canton de Trelon , dans lesquelles on ex-
ploite des couches de mineral rouge etjaime, subordonne au
terrain de schiste. La calamine se presente frequemment en
concretions au milieu des ininerais jaunes ou liydrates.
La Jhrmatio/i houillere , composee de couches de schiste,
gres des houilleres et houille, placee, ainsi qu'on I'a dit, entre
les deux zones calcaires, presente, pres de Blaton (Belgique) et
ailleurs, une liaison telle avec la formation de calcairo et
schistes quelle recouvre, que M. Saint-Brice nc pcnse pas
f]u'on pnisse les separer : c'est ainsi qu'il est conduit a rappor-
ter aussi le terrain houiller aux terrains de transition les plus
niodernes. Cette formation ne parait pas a la surface dans le
departement du Nord : elle y est connue par les ceiebrcs ex-
ploitations auxquelles elle donne lieu, et par les nombreuses re-
clierches dont la houille estl'objet sur d'autres points. L'anteur
rappelle brievement la nature des roches compnsantes de la
formation , les nombreux debris vegetaux que ces roclies ren-
ferment, la nature de la houille, les substances accitientelles
(fer sulfure, spath calcaire, spath pesant, et steatite) qui se
rencontrent dans les roches, les couches subordonnees de fer
carbonate litho'i'de qui les accompagnent, enlin Failure gencrale
de toutes les couches de la formation, dont la direction est
constante, mais dont linclinaison varie d'unc maniere bien
remarquable, par suite des plis et replis nombreux sip-nale^
B. Tome X. ■>'
,8 Geologic. N". 8.
ilcpnis long-temps ii I'observatioii dcs naturalistes et des nii-
ncurs.M.Saint-Brice donne cnsuite quelques renseignemensin-
tL'iessans sur les lecherches les plus importantes qu'on a faites
et qu'on fait encore pour tiouver de la houille en diverges
localites, et sur les terrains quo ces reclierches ont traverses.
Dans I'une d'elles , situee au niidi d'Avesnes, on a rencontre
deux veines d'ajii/uacite, dans un scbiste niicace bleuatre ,
appartenant a la formation de calcaire fetide et schiste ar-
gileux.
Les TEBKAiMS SEcoiNDAiRES , disposes en couches horizontales ,
qui recouvrent les precedens, en gisement iransgressif, sent
divises par I'auteur en deux formations : i°. sables et argiles
injcrieures a la ciaie ; 2°. cr-aie.
La i"^'. formation se divise elle-meme en deux couches de
nature tres-differente : la couche infcrieure, nommee tourlin
par les mineurs flamands, est un poudingiie a pate calcaire , et
a nojaux siliccux de diverses natures, assez gros dans la partie
infericure de la couche , diminuant ii mesure qu'on s'eleve,
ct n ctant plus que de petits grains a la partie superieure.
Le tourlin renferme des pyrites , du hois fossile souvent pyri-
tise, des fragmens de houille, et meme d'anthiacite, une
grande quantite de coquilles marines , dans quatre etats diffe-
ren*^ de petrification, et des dents de squales. Celte couche,
qui a ordinairement 5 metres d'epaisseiir , repose iminediate-
ment sur les tranches du terrain houiller, et parail ne se
trnuver que suv ce terrain, de la rencontre duquel les n>ineurs
la regardent comme indice. La seconde couche, siiperposee a
la precedentc , est une argiie calcaire grisatre , nommee die'vc
paries mineurs, qui retient routes les eanx supurieures , et
qui sert a elablir \cs picutagcs des puits de mines. Cette argiie,
dont I'epaisseur varie de i5 a 5o metres, contient beaucoup
de pyrites. M. Saint-Brice n'y a reconnu qu'une seulc coquille
fossile, qui est une espece d'huilre.
La craie du departement du Nord se rattache a la grande
formation crayeuse du nord et de I'ouest de la France : ellc
pre>ente les trois varietes de nature reconnues partout dans
ce terrain; mais ici la craie tifcati est la plus inferieure: elle
contient beaucoup de rognons de silex, d'ou les mineurs don-
ncnt a la couche elle-meme le nom dc cornus , elle a 10 a
\i metres dc puissance. Des couches plus ou moins argileuses
Geo tog ie. ig
designees sous Ics noms de bleuset de /brte-toise, et dont I'en-
semble a une epaisseur de i5 i 20 metres, se presentent entre
les cornus et les argiles dieves. Au-dessus de cette craie tufeau
aont des couches parsemees de grains siliceux de fer, nomn^ees
par les mineurs bonne pierre, vert et gris -. c'est la glauconie
crajeuse^ ou la crai" preteudue chlorite'e, qui dans d'autres
eontrees existe au-dessus de la craie tufeau. Ici son epaisseur
varie de 5 a 10 metres, puis vient la marie ou marne, qui
est la craie blanche, de 6 a i5 metres d'epaisseur.
Parmi les terraixs tertiaibes , une seule formation , celle des
sables et gres sans coquilles , se trouve dans le departeraent du
Word: elle forme des collines assez elevees, ou remplit de
grandes excavations du terrain quelle recouvre, et qui- est
tantot la craie, tantot le calcaire fetide. Les sables de cette
formation sontsouveut dun beau bleu; les gres, presque tou-
jours tres-durs, se presentent quelquefois en bancs assez con-
tinus au milieu des sables ; mais le plus souvent les couches
de rres sont formees de gros blocs separes les uns des autres ,
mais peu eloignes, et disposes horizontalement.
Les TERRAINS 6'ahuvion appartiennent aux alluvions modernes
desplaines. M. Saint-Brice en forme trois divisions . i". celles
qui recouvrent par iutervalles la formation de calcaire fetide
et de schiste ;irgileux; 2". celles qui recouvrent par intervalles
la fcirmaliou des craies ; 5°. celles qui recouvrent la craie d'une
maniere continue, depuis Cassel jusqu'a la mer. Tous ces ter-
rains sont formes de couches alternatives de sable et d'argile.,
renfermant par places des depots defer linwneux et des depots
de tourbe. L'argile alimente de nombreuses fabriques de bri-
ques, tuiles et poteries. Dans quelques localitcs elle est assez
pure (pres de Maubeuge) pour servir a la fdbrication de la
poterie fine et de la faience. Un gres fcrrugineiix de couleur
brune , qui devient quelquefois la pate d'un poudingue a cail-
loux de siiex et de quartz, se presente aussi, en stratification
horizontale , au milieu des couches de sables.
Les dunes, masses de sable pur, que la mer a peu a peu
amoncelees sur ses rivages , bordent le terrain d'alluvion, u la
limite maritime du departeraent. Y\ — d.
2() Geologie.
y. Memoirs sur les corps obganisks fossiles du {{res intenne-
(liaire du Calvados ; par M. Eudes Deslongchamps. ( Mc'moires
de la Soc. Linc'cnnc du Cahadnt , annec i 8a5 , p. Qgi . )
II y a deja quelque temps que M. Ilerault decouvrit dans Ic
gres quartzeux de May , des restes de coquiUes dorit il a fait
connaitre le gisemcnt dans un memoire snr les terrains intcr-
mediaires du Calvados. M. Deslongchamps se propose de dc-
crire et de Cgurer ces fossiles interessans , renfernies dans des
roches que, jusqu'alors, on ne soupconnait guere coutenir
des debris d'etres organises. Les principales exploitations de
gres sont a May et a Feugnerolles , villages situes a deux lieues
au S de Caen , sur les Lords de I'Orne. Les bancs s'enfoncent
dans la direction du N.-E. sous un angle de 45 a 5o deg. lis
sont ordinairement separes les uns des autres par des couches
d'argile reniplies de parcelles de mica. Qnoiqne les fossiles
trouves dans les grfes de May soient assez nombreux , il sen
faut beaucoup qu'ils y abondent : on ne les trouve que dans
quelques points de certains bancs et assez rarement. II faut
excepter neanmoins une petite coquille du genre Productus ,
excessivement commune dans un des bancs, et tres-rare dans
les autres. Tons les fossiles ont completement perdu leur test ;
raeme les Terebratules. Tout ce que Ton a trouve jusqua ce
jour ne consiste qu'en des moules interieurs et des empreintes.
Celles-ci sont presque toujours couvertes dun oxide ferrugi-
neux , dont la couleur varie du noir au rouge. Les empreintes
de Trilobites ne sont pas rares ; I'auteur en distingue de trois
especes inedites , qu'il nomme : Jsaphus Brorigniardu , Js.
brevicaudatus et Js. incertus ; elles sont decrites et figurees avec
( G. Del. )
soin.
lo. Sur la geologie do Departemejit de la Moselle. ( Compte
rendu des travaux de la Societe des sciences , etc. , de Metz,
pendant lannee iSaS— 1826 ; seance generah du i5 raai
1826, p 34- )
M. Simon a lu un memoire dans lequel il decrit les terrains
qui constituent ce dcpartement , et s'attaclie principalcment a
faire connaitre leur superposition.
Les terrains qui constituent le sol du departement de la
Moselle sont secondaires. Les 3 formations qu'on y rencontre
le plus souvcnt , sont le calcaire oolitiquc , le calcanc bleu a
Ge'ologie. 21
gryphites ct Ic calcaire coquillicr ; \iennent ensuile les gres ,
principalement ceux qui accompagnent la houille ; les autres
formations ne jouent qu'un role accessoire , et cependant elles
presentent aussi des ressources a I'industrie. M. Simon a joint
a son memoire une coupe qui montre les positions respectives
des terrains dont il a parle.
En parlant aussi, dans ce memoire, de la raontagne hrulantc
dite de Dalveillers, dont I'incendie a commence a une epoque
inconnue : « Pour arriver , dit-il , a ce lieu, on traverse une
belle foret par un cliemia tres-agreable ; lorsqu'on est parvenu
au sommet , on apercoit quelques fumeroUes et des debris de
roches qui ont subi Taction du feu ; un pea plus loin on de-
couvre un petit vallon ; c'est la que parait etre le foyer de
I'incendie. Au versant de gauche , des rochers s'elevent en
murailles. Ces rochers ont subi aussi Taction du feu , et a leurs
pieds sont des soupiraux par lesquels on entend un murmure
imposant : il sen degage une colonue de fumee qui depassc
les roches; mviis elles n'en sont pas moins couronnees par des
arbres d'un beiu vert. »
Le fond du vallon est couvert de debris de rochers et de
schistes ; sur differens points du sol , la chaleur est a peine sup-
portable ; parmi les debris on trouve de beaux cristaux d'alun ,
de Talun de plume et du soufre natif.
« C'est, dit M. Simon, en examinant successivement ces
formations, en s'arretant aux faits qu'elles presentent, et en
s'assurant que des terrains qui , au premier apeicu , semblaient
n'etre que des masses informes, sans aucun arrangement, sont
au contraire disposes dans un ordre admirable, et nous conser-
vent tellement bien les debris des animaux et des vegetaux
qu'ils enveloppent, que les coquilles montrent encore les pre-
miers dans leur entier , et que les nervures, menie les plus
delicates des feuilles de fougere, ne sont point eEFacees ; c'est
alors que Thomme sent tout son neant et toute la grandeur de
son Createur. »
ir. Decouverte d'une cavernk a ossemkns fossiles pres ot
Bordeaux. — M. Michelot , instituteur a Paris , ecrit i TAcade-
mie royale des sciences (seance du i'). juin iSuG), pour liii
donncr toniiaissancc de la decouverte qu'on \ient de lairc d'une
a 2 Geologic.
caverne ^ osseinens situee sur les Lords tie la Garonne, a qnel-
que distance de Bordeaux. Cette caverne renfermait des osse-
mens de Tigre et de Hy^ne d'especes analogues a celles dent
on trouve des debris dans les environs de Paris.
12. Notice sur un gisement de Calamine, dans les environs dc
Philippeville , province de Namur , par M. Bouesjsel. ( Jnnnl.
des Mines; 1826, 2". livraison , p. 245. )
Le terrain de transition qui constitue le sol des environs de
Philippeville, est forme, i". de calcaire bleu, 2°. de scliiste
argileux et Grauwacke, 1°. de terrain ardoisier. Pres du vil-
lage de Sautour on observe dans le terrain de calcaire bleu ,
un filon tres-epais et d'une grande etendue , dont la masse
mouchelee de galene , est une pierre blanche , greniie , a pe-
tites lames eclatantes et nacrees, ou tirant au mat, avec des
parties celUilairesdemi dures,ayant unepesanteur specifiquc de
2,8, donnant une poussiere jaunatre par la raclure , taisant
peu d'effervescence avec les acides , se calcinant au feu et de-
venant caustique L'analyse de plusieurs echantillons a donne
pour rcsultat : 45 a 47 d'acide carbonique, 25 a 27 dc chaux ,
19 a 21 de magnesie , 5 a 9 d'oxide de zinc, et de faibles
nuantites de protoxide de fer et de residu siliceux. Cetle sub-
stance est done uu double carbonate de chaux et de magnesie ,
melange de carbonate de zinc en divcrses proportions. En
d'autres lermes , c'est un calcaire magne'sicn renfermant de la
calamine et de la galene, , comme celui de Combecave pies
Figeac , et dispose en filon puissant dans le calcaire de transi-
tion , circonslance qui reunit les deux modes de gisement
sous lesquels la galene et la calamine se presentent en Angle-
terre, etqui duit faire presumer , dit M. Bouesncl , que la for-
mation des antics filons de plomb et calamine de la Belgique
ne remonte pas a une epoque plus ancienne que celle de la
formation du calcaire magnesien. B-d.
i5. Sur les miinks de plomb du Cumberlamd et du Derbtsiiire;
]>ar M!\L Bkochant de Villiers , Dufrenoy et Elie de Beau-
mont. i"=. partie. Gisement des minerais ; par M. BROCIIA^T
DK Villiers. ( Annal. des mines; 1826 , a"', livrais., p. oSg. j
Li produclion annuellc en plomb du royaume-uni dc la
Graiide-Bretague , est evaluee , par TVI. Taylor , a 019 millc
Geologic. a 5
fiuintaux metriques, quantity dans laquelle le Derbyshiic entie
pour I o niille quintaux , et le Cumberland , avec les parties
adjacentes des comtes de Durham et d'York , pour igo milie
quintaux metriques.
Dans cette contree, qui fournit ainsiapeu pres les ^ dupro-
duit total, les mines de plombsont exploitees dans un terrain
principalement compose de roches calcaires , et designe sous
les noms de calcaire dc moiitagncs , calcaire a encrines , cal—
caire mclallifere , calcaire carboniferc. Ce dernier nom provient
de sa liaison avec le terrain houiller proprement dit, qui le re-
couvre en stratification concordante , et de ce que ses coucbes
superieures contiennent meme deja quelques coucbes subor-
donnees de bouille de mauvaise qualite. II est superpose, ega-
lement en gisement concordant , au terrain de vieux gres
rouge ( old redsandslone ) qui repose sur n terrain de grau-
wacke , et qui est lui-meme rapporte a la grauwacke par le plus
grand nonibre des geologues. Situe ainsi a la limitc des deux
classes de terrains intermc'diaircs et secondaires , le terrain me-
tallifere du Cumberland et du Derbyshire est place diuis I'uno
de ces classes par les geologues allemands , et dans I'autre par
les geologues ahglais.
Dans le Cumberland , ce terrain est compose de couches cal-
caires, alternant avec des roches schisteuses et des gres ; il con-
tient aussi , en gites subordonnes , intercales irregulierement
entre les couches , une roche trappeenne designee dans le pays
sous le nonide w/h'/w///, qu'on retroiive dans le terrain bouiller
snperieur, et que pliisieurs geologues regardent comma ayant
une origine ignee, et ayant ete injectee lateralement , entre les
couches du terrain calcaire preexistant. L'epaisseurdes couches
calcaires varie de 5 a 4o metres : les mineurs ea reconnaissent
environ une vingtaine, qu'ils distinguent par des noms parti-
c'.Uiers. Leur stratification est reguliere et presque borizontale ;
I'epaisseur totale du terrain, depuis le vieux gres rouge ]\\%i\a.' li
la couche la plus inferieure du terrain houiller, qu'on dcsi^ne
sous le nom de millslone grit ( gres a meules } , est d'enviroa
845 metres.
Les gites de plomb se montrent dans cc terrain , en Iilon«
( rackc-veins ) , amas {pipe-veins), et veines [Jlal-vcins). Les
fdons sont de beaucoup le gite le plus abondant. lis presentcni.
les caracleres reconuus ailleurs a cc gite, et particuliereinsnt
24 Geologic. N". i5.
une differeace frequcnte de niveau entre Ics couches corres-
pondantes des deux j)ar()is. Ceitains filons sont disposi-s de
telle sorte , que leur ensemble forme des especes dc marches
ou de Zig-zags ; mais la continuite entre les parties du filon qui
Iraversent perpendiculairement les differentes couches, est
mainteaue par une prolonjjjation du fdon , dans un sens pres-
que horizontal , au travers d'une couche d'line autre nature,
et ordinairement argileuse et feuilletee. On observe aussi que
les filons sont plus puissans et ))lus riches , dans les parties oil
ils Iraversent les couches calcaires, que dans celles qui corrcs-
]iondent soit a des couches de gres ou a des conches schis-
tcuses , soit a des couches de diverse nature sur leurs deux
parois.
Le mineral cxploite est le plomb sulfure , quclquefois aussi
le plomb carbonate. Les ganguos sont calcaires , lluoriqucs ,
baryliques et quartzeuses.
Les amas et les veincs se rencontrcnt dans le voisinage des
filous , contiennent les memos ininerais , et paraissent etrc
des epanchemens de la maticrc des filons entre les plans des
couches.
Dans le Derbyshire , le trapp est intercale trois fois au ter-
rain calcaire, qui nerenferme d'aillcurs, sur environSoo metres
d'epaisscur , presqu'aucune autre roche subordonnee, excepte
lie minces veines d'argile , mais qui contient abondamment des
lognons de silex ( chert ). On y observe , conime dans le Cum-
berland , beaucoup d'e/icr/«e.y , Ac?, madrepores , des aiiomies ^
des produclus et autres fossilos. La jiartie superieurc de la
seconde assise calcaire est magnesifere, et un peu saccharoide.
Tout le terrain calcaire est penetrc par une grande quanlite de
cavernes. La roche de trapj) , de structure en general ainygda-
lo'i'de , est connue sous le noni de loadstone ; elle ne present c
pointdc stratifications distinctes , et ses assises sont limitees ,
en dessus et en dessous , peu reguliercment , ce cpii leur a fait
refuser le nniii de couches par plusieurs geologues qui les re-
gardeut commc des masses intcrca/c'cs au calcaire, el leur attri-
bnent une origine volcanique.
Les gites de minerai sont distinguiis , en rakc-vcins , pipe-
veins et flat-veins dc memecjue dans le Cumberland, et de
nienie aussi on n'expioiie [)rt;s([ucque Ac.^ rnke-vcins nu filons.
C"cs filons sont assez scniblablcs aux premiers, pour leuis mine-
Geologic. 26
rais et lears gangues ; leurs beaux spaths fluors sont un objet
(I'ex-ploitation et d'industrie tres-connu ; mais ce qui les rend
particulierement interessans pour les geologues , c'est leur dis-
position extraordinaire par rapport aux roches du terrain
qu'ils traversent : plus ou moins riches dans les couches cal-
calcaires , ils disparaissent ordinairenient en arrivant au load-
stone, et on assure qu'on les a retrouves quelquefois dans le
calcaire inferieur, aprcs avoir traverse le toadsione. Ce fait est
depuis long-temps celebre par le parti qu'on a voulu en tirer,
pour combattre la theorie de Werner , qui considcre les fdons
comnie des feiites remplics. Mais I'auteur fait observer d'abord
que celte interruption des Glons , quoique se pi-esentant le plus
sonvent, n'est pas a beaucoup pres generalc, et que sur 280
mines anciennes ou nouvelles , citees par M. Faiey , dans le
Derbyshire, il y en a 19 dans lesquelles on a trouve du mi-
neral dans le loadstone. M. Brochant de Villiers a observe
ce fait lui-memc dans deux mines , dans I'une desquelles le
filon se divise , en entrant dans le loadstone , en plusieurs
petits filets paralleles , mais conserve son mineral et sa gangue.
En admeltant done meme, avec les gcologues volcanistes, que
le loadstone est le produit d'une formation ignee , injeclee
entre des couches calcaires , posterieurement au depot de ces
touches , il faut admettre aussi que cette injection a eu lieu
avant la formation de ceux des filons qui ti'aversent le load-
stone , et meme de tons les filons du Derbyshire ; car rien d'ail-
leurs nc peut porter a admettre la distinction de deux epo •
ques de formation , dans ccttu contree , pour des filons entre
lesquels on n'a reconnu aucune difference essentiellc.
De plus , M. Brochant pense que si Ton cousidi-re d'une
part la grande difference de durete qui existe entre Ic calcaire
ct le loadstone ., dont les assises alternent entre elles , d'autre
part le peu de soiu avec lequel , par suite de cette durete du
toadstone , on a du y rechercher les traces des filons qui scm-
blcnt se perdre a sa rencontre, il est permisde regarder I'ano-
malic que ces filons presentent, conimc ayant |)robablemeut
beaucoup de rapports avec cellos que presentent los filons dc
beaucoup d'awtres contrces, qui traversent des couches de du-
rete diflerente , lels que les filons en zig-aags du Cumberland,
et comme n'etant quuu cas particulier , facile aconcevoir, dans
I'hypolhese de la formation des filons par des fentes. B-d.
26 Geologie.
14. Relation sub iks couches au word de l'Humber pres Cave, par
W. Vkbson, avec une carte. [Jnnals of philos. , join 1826 ,
p. 455. ) I
L'auteur a examine le pays siir les cotes de la route de Good- |
manliam a Erongh ; il entre dans des details de geoijraphie geo-
logique difficiles a extraire. Iltrouve d'iibordle lias, qui setend
d'EUerkes a South-Cave , North-Cave , Hotham , South-Cliff,
INorth-Cliff, Houghton, Market-Weighton et Goodmanham. II
V cite des graphites, \es Plagiostoma gigantcum etiiisticum, des
Ammonites et le Pentncrinus caput Medu.uv. Au-dessus il y a
des oolites inferieures avec le Tcrebrntula speciosa eXLimn prn-
iojc/V/f«,desErigonies et desTurritelles. Sancton-North etSouth-
Wewbald, South-Cave, ElIoughtOQ et Wellur se trouvent situes
surce depot, Les roches calcaires de Kelloway A\ec\'Jmmo-
nites calloricusis et peut-ctre le cornbrash forment ca et la des
petites masses entre South-JNewbald et South-Cave, et suppor-
tent I'argile de Kimmcridge, car le coralrag, le calcareous grit
et I'argile dOxford ne reparaissent que phis au nord. Le haut
des collines appelees Wolds est forme par la craie infericurc
qui s'eleve sur I'argile de Kimmeridge a Melton, Brantlingham
et pres de South-Newbald, et sur I'oolite ou le lias pres de «
Sancton et de Goodmanham. La marne rouge [redmarl) sc «
irouve a I mille a I'onest de Shipton. L'auteur donne une j|
coupe generale et les coupes parliculieres du pays qu'il decrit
A. P..
I 5. SuR LA GEOLOGIE DE Sr^owsoN. [Jfincils of philos.; janv. 182J,
P- 74-)
Dans un memoire ou MM. Phillips et Wood ont donne une
description geologique de Snowdon , ces savans ont annonce
que leurs rechcrches avaient ete vaines pour decouvrir une
roche feldspathique , qu'on leur avait dit exister dans cette lo-
calite. L'auteur de cet article indique le gisement precis de
cette roche aux environs de Caernarvon: elle recouvre le schislc
argileux.
16. SOR LA fORMAlION DE LA VALLEE DE KlNGSCLERK et d'aUtreS Val-
lees par I'elevation des couches qui les enclavcnt, ctsurl'evi-
dence de la conlinuite primitive des bassins de Londres et
de Hampshire ; par le Rev. W, Buceland. ( Transact, dc la
Soc. gc'olog. dc Londres ; vol. 2, part, i"., p. 120, 182G. )
Ge'oiogie. ay
Le bassin de Londres se retrecit a Savernakforest et se lie a
celui du Hampshire. La craie forme cette cavJte par I'inc.liaai-
siin diverse de ses couclies vers I'axe du bassin. II y a cepun-
dant une exception pour I'extremite sud-ouest a Kingsclere.
Une jolie carte geolofjiqne marque les limites ^e I'argile plas-
tique de Kingsclere a Inkpen et Newbury. L'argile rouge et
blanche est dessous I'autre , le sable et les graviers dessous la
marue , et le gres vert occupe les vallees de Kingsclere et de
Hani. A Inkpenhill, la craie s'eleve a loi i p. , la plus grande
hauteur qu'elle atteigneen Angleterre. D'lnkpena Ilighclereet
atravers lavallee de Kingsclere se trouve le faite d'une double
serie de couches crayeuses doiitchacune incline en sens oppose
de I'autre. II y a d'autres exeniples de vallees de gres vert au
milieu de la craie comme a Bower-Chalk, a Poxwell pres Os-
mington , etc. ; ces vallees sont formees suivant I'auteur par
soulevement, et il les appelle vallees de soulevement. II en
trouve de seniblables a VVestbury , pres Bristol et dans le Gla-
morganshire. II en reconnait dans les vallees de Pewsey , de
Yily et de INadder, oil Ion voit paraitre nieme des calcaires
jurassiques superieurs, et enlin dans la grande vallee du Weald
of Kent et Sussex. Les couches crayeuses du bassin de Londres
n'ont pris leur inclinaison actuelle qu'apres la' formation de
l'argile de Londres , et les bassius de Londres et du Hampshire
n'ont ete separes que par des souleveniens de la craie. Ses ar-
guniens sont peu convaincans , car il avoue que les couches
tertiaires sont horizontales partout, excepte a Highclere , oii
elles suivent les inclinaisons assez fortes de la craie , comme
tons les depots formes sur des pentes. Les deux bassins sont
separes par des masses de craie de 600 a 1000 pieds de haut, et
sur cette digue il y a des a mas d'argile ])lastique , de sable et
de gray wethers ou de gres , ce qui montre qu'ils ont ete con-
tinus. II compare ce fait a ces craies chloritees des cinies des
Alpes. Les alluvions anciennes de Londres ne different pas du
gravier du bassin et les alluvions modernes sont limitees aux
prairies de la vallee de la Kennet, de Ilungerford a Reading. Ce
sont des lourbes de 5 a i5 pieds d'epaisseur et a ossemens
d'animaux et dhommes , et des marnes de 2 a 10 pieds d'epais-
seur a eoquillcs d'eau douce, ab'ois, etc. Ces nuiruieres sout
marquees sur sa carte et sont au nord de la Kennet ; dc nia-
niere que I'auteur altribue justement Icur originc a dus amas
28 Geologic.
:le oquillages amends naturellement sur ce cote dans les hautcs
eaux. A. B.
ly. ScR LA r.RAiE ET r.ES SABLES VERTS dcs envii'ons de Lyme-Re-
gis, Dorset ct lieei-, en Devonshire; parM. de la Beche. (T/wj-
sact. de InSoc. ge'olog. de Londres ; vol. 2, pari. 1'''=., p. loy.)
L'auteur se plaint qu'il n'y ait pas de noni approprie aux
sable; sous la craie ; il nie scnible que celui de sable vert est
fort snfiisant et surtuut beaucoup plus simple que son sable
glaucn-fcrrugincux .\\ examine d'abord la craie de Lyme-Regis,
et enumere soigneusenient ses fossiles , puis il en fait de nienie
pour les yres et les sables sous la craie. Cette derniere forme
urie epaisscur do 200 pieds, dont i5o sont a silex , 40 sans
silex et le reste a grains de quartz; au-dessous , le gres vert a
200 pieds d'epaisseur et se lie a la craie par un sable jaune-brun
a silex, et plus bas vient un sable vert. II decrit ensuite la craie
de Wliite-ClifF et les sables au-dessous d'elle ; et enfin il parle
de la craie et des sables de Bransconibe et de Beer. Ce sont des
details qui ne sont pas d'un interet assez general pour les ex-
traire ; niais la conclusion sage de l'auteur merite d etre citee.
11 trouve que sur un espace de quelques niilles , les masses di-
verses du gres vert varient beaucoup de place et de grandeur ,
et il en conclut que les equivalens geologiques de dilFerentes
contrees eloignees doivent differer beaucoup les uns des autrcs.
Quatre coupes coloriees font bien sentir les irregularites dcs
couches de gres vert. A. B.
18. EssAt gkologique, gkognostique et oryctognostique sur la
principaute de Pyrmont , par le D'. Mencke. Suite. ( Voy.
le Bulletin du 10 Oct.). {Zcitschrift fi'ir Minera/og.;min 1826,
p. 585. )
Ce memoirc traite du keuprr , ou du 5*^. gres secondaire de
Pyrmont, qui cnvironne et recouvrc les montagnes de mus-
chelkalk des environs de cette ville ; il existe un passage insen-
sible de I'une a I'autre formation; la le gres contient un cal-
caire semblablc au muschelkalk qui olTre rarement \' Oslrncile
(Plcuroneclcs) disciles. Le keuper ofFre des gres , des niarnes ,
des argiles et des argiles schisteuscs ; il ressemblc souvent au
gres bigarre, et il sen distingue par ses impressions de plantes
el ses niarncs bilumincuses, etc. L'auteur decrit succcssivcmcnt
Geologic. 20
ses parties constituantes. Le gn's infcrieur cunticnt clu for
hydrate, des grains de feldspatli, des druses de quartz, de la
malachite et des pyrites ; il y a des couches do gres quartzeux ;
uperieurementlegresest quelquefois tres-qnartzeux,et il forme
les ciraes de quelques montagncs. Les gres offrent des impres-
sions de Calamites et d'autres graminees ; le gres gris noir a des
inipressions|deCythert'es,Lam.?,deTellinesetdespointesd'Our-
sins ou des Dentales. Dans pkisieurs endroits , quelques frag-
mens de bois bitumineux et les marnes noires ont fait croire ;i
I'existence des couches de houille. Ce depot renferme un gres
trachiforme, compose en partie de debris de roches et de co-
quillages, comme au pied du Kotersberg. L'argile scliisteuse
contient da fer hydrate jaune et rougeaire , de la baryte et des
petits nids de galeae etde quartz hyalin. Pres de Rodsiek, ily a
du bois petrifie en fer hydrate, et a OElentrup, dans le Lippe,
il y a des bois siliceux. Les marnes irisecs du keuper sont bi-
garrees comme celles du second gres secondaire. Elles con-
ticnnent des nids de calcaire grenu, des lits dune marne bre-
chiforme, des geodes marneux, des quartz hyalins prismas, des
pyrites en cubes et en dodecaedres pentagones. Ces derniers
existent surtout pres d'Aerzen,a Bosingfeld, etc., dans le paysde
Lippe ; de nombreuses indications de localites accompagnent ce
memoire,auquelil manque essenticUementuno carte geoiogique.
19. Observations faites pkndant un voyage de Stuttgard a Ulm ,
par G. de Martens. Partie Geolngiquc ( Corresp. Blatl de.}
Wurtemberg. Landwirtschaftl. Fcreins; mai 1822, p. oSj. )
En deca du Necker , s'eleve autour de Stuttgard uuc rangee
dc hauteurs dont I'une , le Bopser, atteint i,4Jo pieds
au-dessus de la mer, et dont lelevation gencrale est de 1,200
a i,5oo. Dans ce terrain degres, on remarque le gres grossier
quartzeux superieur, les marnes bigarrees , l'argile sch'isteusc
et dn gypse compacte et Qbreux. Le nagelkalk du Kriegsberg ro-
couvre les Marnes de Mettingen; a Goppingen dominc le mus
chelkalk. II y a beaucoup de fossiles a Ball, a Rentlingen, a
Filder, etc. La chaine jurassique bavaroise et de la Souabc a
25 miUcs geographiques de long et 4 a 5 milles de large. Ses
plus hautcs cimes sont le Rossberg, qui a 2,679 pieds , le Gu-
genberg pros Urach, qui en a 2,607, etc. On trouve du luf basal-
tiquepresduTek, au llcpsisauer et R Mibersteige. LAlpoirig
n,) Geologic.
dos traces tie pyrites et de fcr hydrate. II y a du mineral de fer
en grain a lieidenheim , Tuttliugen et Aalen. II y a beaucoup
de cavernes dans lAlp ; I'auteur en cite unc douzaine. celle de
IVeLcllach pres Pfullingen est la plus grande.
uo. Cartes gkognostiqurs des boiids du Ruin entre Basle et
Mayence, dressees par MM. de Oyenbausen , de la Rocbe et
de Decuen, et gravees par M. Brose ; a feuillcs in-fol. ,
et I feuiile in - fol. de coupes. Prix, 60 fr. Berlin ,
Sciirapp , etc.
A Tannonce deja faite de cette carte , ( voy. le Bulletin
d'octobre 1826, 11° i'6), uous ajouterons quelques details.
Cette l.elle carte fait partie de I'ouvrage des autcurs cites , dont
nous rendrons compte , mais elle se vend a part. Le trace en
est agreable ; toutes les nioutagnes n'y sont pas indiquees , on
n'y trouve que I'ind.cation des plateaux de montagnes et les
plus hauts groupes. Cette carte est , avec celle du Hartz de
M. Berghaus et celle de I'Angleterre , la plus belle carte geolo-
gique qu on ait encore publiee. Elle comprend les deux chaines
de montagnes des deux cotes du Rhin, une partie de la Lor-
ra4ae et de la Franconie. Les details geologiques en sont mi-
nutieux ; les autenrs ont puise aux nieilleui-es sources , et
ont eu beaucoup de cartes inedites a leur service. On y trouve
indiquees, par des couleurs ct des chiffres , {i especes de de-
pots, savoir : granite , gneiss, sienite, micascbiste, calcaire
dugres, grauwacke et schistes , diorite , calcaire interme-
diaire, terrain bouiller , calcaire bouiller , porphyre rouge,
agglomerat du porphyre, porphyre noir, amygdalo.de de ce
porphyre, agglomerat de ce porphyre , gres ronge, zechstem,
gres bigarre, calcaire de ce gres, gypse de ce gres, muschcl-
ka:k, gvpse de ce calcaire, keuper, gr^s du keuper , gypse du
keupcr, gres du lias , lias, marnes du lias , oolites jurassiques ,
calcaire compacte jurassique, dolerite, agglomerat basallique,
trachyte, calcaire dans la dolerite , calcaire dcau douce, fer
du lias, marnes fluviatiles, luf calcaire, tourbe moUasse . sable
a poix. Nous voyons avec etonnement que Ic calcaire grossier
du Rbinysoit taxe de calcaire d'eau douce, car les fossiles
d'eau douce y sont subordonnes aux coquillages marins. Les
auteurs distinguent le gres du lias de celui qui est dans le
Luxembourg sous une couche de lias. Les details sur le Pala-
Geologie. 3 1
tinat sont faibles , et Ic keuper est souvent la ou il y a tin
|[res Ligane, comme a Luneville, Treves, etc. II y a g coupes
fort joiies, mais leur ba:?e nous parait souvent theorique. Des
coupes de niontagnes sont bicn plus instructives que des
coupes generales , faites d'apres des idees sur le prolongement
probable des coucbes On y trouve un proGl enire le lac de
Constance et la Lorraine , un autre depuis les Ardennes a la
Bouche Alpe, un autre depuis Metz a JNiedernhall , sur le
Necker, un autre depuis Luneville a Hochwalde , un autre du
Ballon d'Alsace au Tauniis, un autre a travers le Spessart et
la P'oret- Noire, un autre depuis Sulz a Eglisau , et deux pro-
fils, I'un des b )rds du Keeker, en Wirtemberg, et I'autre des
environs de Scbaffhouse. IN'ousle repetons, ces profils peuvent
etre conformes a la nature, mais jusqu'a present nous n'en sa-
vons encore rien. Est-ce que les couches degypise de gres , etc.,
se prolongent en droite ligne comme le montrent ces coupes ?
Est-il permis de faire de pareilles suppositions , parce qu'on
a perce dans trois ou quatre endroits les terrains? Nous adres-
sons ces questions au public savant; mais nous ue pouvons en
menie temps que lui recommander la carte et louvi-age classique
de ces auteurs. A. K.
2 1. Le fer oligistf. micace schisteux , comme roche , dans le
Hundsrnck; par D. J. Noggkrath. {Journal fur Chemic unci
Phjsik , par Schweigger; vol. i5, cah. 4, l8a5, p. SSg.)
L'auteur a trouve cette roche au pied sud du Sohnwald ,
entre Winterburg etGebroth, sur la liniite du terrain houil-
ler et intermediaire. Cette roche du terrain de transition a tous
les caracteres de celle du Bresil. Lefer micace y est associe avec
des grains de quartz, qu'on n'apercoit que sur la tranche des
morceaux. Sa pesanteur specifique est 5,i86 a 5,52i.
2 2. Sur les Basaltes de Pflasterkaute, extrait d'unelettredeM.
SoRET, correspondant de la Socicle philoniathique, a M. Lemaa
{Weimar, 1 1 aout iSaSj, lue a la Societe philomathique , le
27 aout 1825.
Le gisement des basaltes dc Pflasterkaute , pres Marksuhl ,
est un des plus curieux; il est cite souvent par les geologues ,
et a ete dccrit avec soin par M. Sartorius , en 1802. M. Boue
en a egalement fait I'objet de ses observations ; mais ces sa
vans ne paraissent pas avoir connu les faits suivans :
32 Geologie. Nf'. 22.
Lc plus leinarquable est celui de la presence d une quantite
cVeau assez aboudante dans les cavites du basalte le plus sain ,
dans celui, par exemple , qu'on extrait en boule. M. Soiet
dit avoir vu couler cette eau avec tant d'abondance, au mo-
ment ou Ton cassait la pierre , qu'il tomoigna le desir qu'on
cherchat a la recueillir , et le Grand-Due de Weimar en a
donne Tordre aux ouvriers. On a recueilli unc petite fiole de
cette eau , et voici comment on y a procede. L'un des ouvriers
casse la picrre , un second se tieni aupres de lui avec du colon ,
qu'il appuie inimediatement sur les cavites encore humides ,
ensuite il exprinie I'eau dans une cuillere. M. Soret a vu
extraire ainsi en sa presence une cuilleree a soupe de cette eau,
qui a ete envoyee sur-Ie-champ a M. Dobereiner pour en faire
I'analyse. M. Sartorius a egalement assiste, une autre fois , a
I'extraction de I'eau , et il en a vu prendre encore la raeme
quantite. II n'y a pas lieu a craindre quelque supercherie.
Toutes les cavites ne renferment pas egalement de I'eau : celles
qui sonttapissees de mesotype fibreuse, par exemple, ou de
stilbite seulement, n'en ont point; celles, au contraire, ou
Ton trouve de petits cristaux de cliaux carbonatee , et surtout
de la calcedoine niammelonnee, en sont remplies. Cette eau a
un gout trts-faiblement amer ; il est a presumer que la silice et la
chaux carbonatee y sont en dissolution ; mais c'est au celebre
et habile chiniiste , M. Dobereiner , a resoudre cc probleme ,
et nous esperonsqueM. Soret voudra bien nous en transmettru
le rcsultat, qui ne pent manquer d'interesser la science. Nous
ferons observer que lesbasaltcs de Feroe et ceux du Vicentin
offrent des calcedoines globuleuses, dont I'interieur contient
de I'eau, meme en assez grande quantite. Nous avons eu une
agate anbydre , de Bragance , dans le Vicentin , qui pouvait
bien contenir une bonne cuilleree d'cau. Nous cilcrons encore
un silex pyrnmaque, de la grosseur d'une pomnie, dont I'inte-
rieur pent contenir un demi-vcrre d'eau. Cette piece est con-
servee dans le cabinet d'histoire naturelle de la villc do Nantes ;
elle est d'autant plus curieuse , que le silex est de la nature
• de ceux qui appartiennent au terrain de la craie. On connait
encore de I'eau prisonniere dans les cavites d'autres mineraux ,
par exemple, le quartz des terrains amines et des terrains pri-
mitifs ; aussi, sil etait dans les cboses possibles de pouvoir
analyser ces diverses caux, peul-etre obtiendrait-on des resul-
Geulcgie. 55
hits ini])oriari.s pour Icxplicatioii <ie \.\ crchilion de subsl.ir.cr;;
que Ion croit avoir line origine iguce.
Pour en i-i'venii- au basalte de Pllastcrkaute , Ttl. Sorot v a
rcmarque les substances niinerales suivantos ; elies soiit ren-
f'ermees dans les cavites assez abondaiitcs , on dans la masse
nienie du basalte. W. Sar'.orii' ; y a doja reeounu le peridot
le pyroxene , la cbaiix carboualee crislallisee , la calcedoinc , la
stilbite, la mesolype primitive tt acicnlaire , des cristaux noirs
oclaedrcs, dccrits c.;mme for niagnetiquc par M. Sartorias , ct
que M. Sorct presume elre du pleonasto , c'est-a-dire du spi-
nelie noir, et de la steatite ; enfin , ce dernier savant y a obser-
ve de petits cristaux blancs octaedres f oc;:aedre a base rboin-
boVdale ) , que iM. Soret se propose de soumcttrc a un exainen
regulier, et qui out quclques rajiports avecia zcagonite.
Au point de contact de la masse basaltif[ue avec le saiidsteia
(legres j , on Irouve un basalte, decompose en fragmens irre-
guliers etbrises, donlles fentes sont qiiclqiiefois reinplies par
des masses de cbaux carbonatee crislaliine, qui reuferme eile-
nieine dans son intericur du basalte en fragmens ; la se trouve
aussi une roche pyroxcnique en morceaux de nioyenne cran-
dcur. Ce sont des cristaux de pyroxene gris aciculnires, ein-
pates dans une substance qui parait etre du feldspath.
Enlre Marskuhl et Liebenstein , c'est-ii-dire dans un espace
de cinq a six lieues , on peut observer a peu pres toutes les
rocbes qui caracterisent la Thuringe , depuis le granite ou
gneiss, avec apjjarence gianitique , jusqu'au basalte, etc.
[Nottv. Bulletin des sciences- de la Snc. Philnmnt. ; avril iSaS
page. 124. )
2"). PaRALLELE GEOGNOSTIQUE de la FOnjIATION SAMFEfiK UES Al.PES
ET DE'; CAI'.PATnES SEPTENTRIONALES ; par G. LiLL. de Lir.lE.MlACri.
{Inhrbiich. des K. K. polytcchn. Instituts in JFicn; vol. 6,
p. i(JG ; 18^5. )
1/auteur commence par donner un coup d'a'il i'eneral si;r
!a Structure des Alpes septentrionales en Autricbe, dont cer-
tains i)oints nous paraisseut fautifs, et il passs cnsuite k la con-
sid^'ration des Carpalbes qa'il a etudiees. II trouve que les ro-
cbes primitives forment quatre groupcs dans les Carpatlies ,
savoir : Les monlagnes aurif'ercs de Posing, le Fax Kower Ge-
B. Tli.ME \. ",
?)/y GeoIoi;ie. N. 2".
hir'C, le Tatra et le groupe de la Bukovine. Le granite y est
rntouru de roches quartzeuses et amphiboliques, quelquefois
iiietalliferes, et a lils de calcaire, de inicaschiste , de schiste
argileux , et de scliistc de for oligistc (Badhaus, pres Posing).
Une roche quartzeusc a grains de fcldspatli forme la masse
superieure, et supporte le calcaire interniediaire le plus re-
cent, quia de 4 ^ ^^'^ toiscs d'epaisscur, et qi:i est arenace
inferieurement. Apres ccla , vient une grande formation are-
nacee et calcaire, qui commence entre la March ct la Waag, et
forme la plus grande partie des Carpathes septentrionales jus-
que dans la Buknvinc. Elle a plus de 5o heures de largeur ea et
la, et on y trouve des gres clilnritenx, et dans I'Olsatlial en Si-
lesie , on voit qu'elle repose sur des alternats de calcaire bitu-
mineux et siliceux a diorite et cuivre. Au nord de Wieliczka,
le calcaire interniediaire est recouvert par le gres liouiller. Le
sel, le pypse et le soufrc se trouvent dans ce calcaire bitumi-
neux ou entre lui et le gres carpathique precedent. L'auteur
cite beaucoup de localites de sel ct de sources salees ainsi pla—
cees en Gallicie , Hongrie et Transylvania. En Moravie , ces
roches saliferes rcposent sur du calcaire interniediaire , et en
Silesie sur du gres liouiller. Un calcaire de couleur claire se—
tend de iMoravie en Gallicie. Le calcaire jurassique recouvre en
stratification non concordante un grand espace entre les cal-
caires intermediaircs et les roches quartzeuses de Kielce et la
"Vistule et le gres rougeafer de Przedborz et Kouskie Un de-
pot an'ilo-ferrugineux a lignite et a fossiles du Jura le recouvre
a Czensbochau et Dzialosyn , et est lui-nienie reconvert de
craie. Le calcaire mavneux jurassique, a gypse spathique et
soufre (Czarkow), est dans la partie orientale (Wislica Busko),
ct le calcaire compacte ct en grands rocliers est d.ms la partie
ouest. Les gypsf^s de Dirschel, Troppau, Pschou, et les sources
salees de Solcza sont dans le terrain jurassi(pie marneux , qui
n'a jamais donne de sel. tizczerbakow est sur les limites du
Jura et do calcaire aucieu sccondaire de Tetschen. Le gri-s vert
cxisterail entre Altlitschein et Fridck , sous la forme d'une
marne verte , alternant avec du calcaire siliceux et un silex
carie; il y a des gres chlorites a debris vegetaux ou a fragmens
ralcaires. L'extremite Est du bassin de la Moravie olFre du li-
gnite et du calcaire d'eau douce a Limnees , etc., a Weissen-
Yerg, prts Leskow, ct Ic dernier calcaire va de li jusque dans
Geologic. 35
le Magthal ( Beczkow}. II y a des gres tertiaires coquilliers et it
cerithes pres des gypses jurassiques de Busko ; du lignite cou-
vert de calcaire tertiaire existe dans la vallee du Saon et du
Dniester (Mokrotyn). II y a du calcaire d'eau douce a Gyogy
sur la Marosch, en Tr;insylvanie, et le sol tertiaire abonde au-
tour de Cracovie , Mlyni et Korytnica en Pologne , I'argile re-
couvre le sel de Wieliezka. Dans les Carpathes les depots are-
naces et calcaires s'appuieraient , scion I'auteur, sur les roches
intermediaires des Sudetes, et ne feraient que recouvrir les
groupes primitifs des Carpathes. II donne une table des equi-
valens geognostiques des Alpes, des Carpathes et des Sudetes.
On voit d'apres cela qu'il classe dans le gres bigarre la partie
snperienre du gres car|)3thique , et qu'il rejette le reste dans
le zechstein superieur. Celte idee de vouloir retrouver partout
un depot si niinime que le zechstein, est tout-a-fait etrange, et
Ton apercoit clairement que les Carpathes out la nieme com-
position que les Alpes calcaires , savoir : que le calcaire inter-
mediaire a gypse , sel, gres, etc., est surmonte de gres se-
tondaires qui se terminent par le calcaire jurassique. Les
Carpathes n'offrent pas, d'un autre cote, le gres vert des Alpes
et le calcaire coquillier compacte du Salzberg et du Tyrol, etc.
A. B.
•24 ■ Arrangement oRocRApniQus des roches de .loACHiMSTHAt ;
par Cl. Paulus. ( Neue Schriflen dcr Snciel. fi'ir die ges. Mi-
neralog. in Jena; vol. 2, p. 199.J
C'est une enumeration fort seche de toutes les roches de
cette interessante contree. Ce sont des granites, des gneiss pra-
nito'ides , des gres, des schistes silicieux, des hornschiefer
des serpentines , des trapps en couches , des porphyres en
partie a amphibole , etc. Parmi les mineraux on remarque da
fluor , de I'urane, du kupfcrnickel , du manganese , de I'ar-
gent natif , de I'etain , du bismuth , du cobalt gris et de I'ar-
senic. II y a du kaolin dans un filon de 3 a 4 pieds d'epais-
seur. 11 y a des filons de basalte et de wacke avec des cristaux
de pyroxene, de I'olivine et des fragmens de granite, de pueiss
de micaschiste , de schiste, de porphyre , de sienite, d'anti-
moine et de lignite. C'est la celebre Butzen-wacke. On v voit
de la grauwacke, et il y a des basaltes au Plaffen-Gruner-Spjtz-
3.
56 ^ GenJogic
l)ev!^ , Ml Jogr^lsteiii, ;i Gollnsgahcr-Spilzbor!;, an Prossn , piv-^
tl Erbcn , an RIossberg ot Dio^'-Hrudorsstein pivs Aberthoiv ct
au Hirschstein entre Mariasor;; ct Uiliscbgrun. Enlin , il y a
des alluvions, des lignites, des argiles, du fer limoneux et
des produits pseudovolcani(]ncs. l.a description des caractt'ies
niinoralogiques de toutes ces substances forme le fond de ce
menioire.
aj.CounxE description de la caverxe de IIackeksiioeiile au IIarz;
par Binge {Ibid., p. lyS; iSsS.)
Cette caverne existc dans le StoUberg pres de Questenberg ;
sa profondeur est de 4o pieds; on y descend par une ecbelle
de i5 a 3.0 pieds de hauteur. Le sol est couvcrt dalbatre , et
les murs de stalactites et de cristaux de selenite. LeDiesterbacli
a i hcure de Questenberg se perd en partie dans des trous ; il
en estde nu-niedu Ilungerseeou Baucrngraben presBreitungen.
26. RECnEKCHES CHlMlgUES son DIFFERENTES rORMATIONS CALCAIRES DE
i.a Souabk, par rapport a lour quantite de r.iagnesie, et a la
distribution generale de cette terre dans ces roches ; par G.
Gmeli.-v. [NaliirwisseiischaftUche Abhandlungen dc Tubingue;
i"-vol., i" cab., p. i55; i8a6.) Partie mine'ralogique.
L'auteur a pour but d'etre utile a la geologic et a la techno-
logic Apres avoir expose sa methode analytiqne, il donne la
pesanteur specifique et I'analyse des roches principales du Wur-
temberg, ce qui sera suivi dans le prochain cahier dc ranalysc
des sources salees du Wurleniborg. Entre Rotenburg et Nie-
dernau. la vallee de Necker offre de belles coupes de Mus-
chelkalk, qui est bleu-gris inferieurement, gris et cri.staliin on
a I'etat dc Rauchwacke plus haut, et sous la forme d'une Dolomie
"rise et poreuse superieurement. Le muschelkalk de Nagold
repose sur le gres de la foret Koirc II est doloniitique dan; le
bas. L'auteur donne lanalyse de 5 especes de calcaire enn?n(--
rees, etily a;oute loautres analyses, savoir : cellc dune cliaux
carbonatee, d'une rauchwacke de Rotweil, celles dc deux rau-
wackesde Rotweil, celles des rauchwackes de Wendclshcini,de
Dornstetten et de Weiler. II donne la coupe de Sulz , ou Ion
yoxt se succeder de haut en bas le keupcr, la grauwackc, 1 ag-
glomcrat delarauclnvacke , le muschelkalk a Peignes et Entro-
ques, du silex corne . du gypse , de laubydrilc, de largilc
Geoloi^ic. 5y
scliisU'iise , lie laisjilc salilere , du gypsc , tie I'itigile scliis-
l€use, du calcaiie, de laigile schistcuse rouge avec des boules ~
de gypse, du calcaire magnesien appele ff'ellenkalk , une dolo-
iiiie ])oreuse d'oii sortent les sources salees. L'auteur donne
lanalyse du muschelkalk , de i'argile scliisteuse , du calcaire
pres de I'argile rouge, de cette derniere ai-gile , du Wellenkalk
et de la Doloniie. La magnesie est distribuee suivant la polaritc
<iaiis les roches ou elle s'est formee completement. L'auteur
ajoute I'analj'se d'une chaux carbonatee niagnesifere d'Alpirs-
bacli et un calcaire du Glarisch dans le canton de Claris. Dans
ie Keuper, l'auteur a analyse une marne endurciede Tubingue,
tme marne d'Unterroth, une marne ai-gileuse de Tubingue, et
trois marnes bigarrees de Stuttgard. Dans toutes ces roches, ii
a trouve de la magnesie. La coniposition de la marne endurcie
est celle de la Raucbwacke , quand on fait abstraction du sable
melange, et la magnesie carbonatee est, meme dans les marnes
ai-gileuses , plus abondante que la chaux carbf)natee. On dirait
(pie la quanfite seule du sable a empcche la formation de la
Dolomie. Cette derniere roche n'est connue dans le Keu|)er en
masses de ^o a 5o pieds qu'aiitour de Cobourg. Dans le cal-
caire a gryphees l'auteur a analyse le calcaire maigre de'Vai-
hingen, la marne bitumineuse de Boll, si riche en fossiles ,
le calcaire a gryphees de Degerloch , le calcaire a huitres de
Dctlingeu, et le nagelkalk de Donzdorf Ces roches contien-
nent fort pen de magnesie. Dans le calcaire jurassique , I'au-
i('iir aanalysii le calcaire compacte du Floriansberg, le calcaire
lithographicjue de Solenliofen et la Dolomie jurassique. Le se-
cond calcaire contient seul de la magnesie, et l'auteur attribue
a son argile sa textuie schistcuse. La Dolomie ofFre des traces
d'acide muriatique. Les cavernes de Franconie, de Muggen-
dorf sont dans la Dolomie, celles du Wurtemberg en partic
tlans le calcaire con)pacte, favoir -. le Sibillenloch , le Fried-
richslicihle, le Nebellidhle. Quoique l'auteur ne pnisse pas se
(igurei- une terie si refractaire que la magnesie sublimee au
luilieu des calcaires, neanmoins il pense que les observations
de M. deBuch sont a mediter. Le basalte a olivine du Karfen-
buhls dans I'Ermsthal a Dellingen contient du calcaire non
magnesien. La craie changee en cal«air(! grenu jiar le basalte
<les cotes d'Anlrim ne contient pas de traces ilc. magtiesic. fl
•oifre I'analyso de >. molasses de Koiiigscgg et de Roseliitcii, qui
38 Geologic.
lenferment a J» 3 p. ° de niagnesie. Enfin il a analyse les cal-
caiies d'eau douce d'OEnin^'en , d'Ulm , du Stiibenthal et de
Wallenstein , et les tufs calcaires de PfuUingen pres Reutlin-
gen et des Lords d'Ach sur le lac de Constance. Lc calcaire
d'eau douce forme a Wallenstein la butte de Goldbuigliausen
isolee au milieu de la plaine de Ries. Le tnf calcaire ne cnn-
tient pas de magnesie; mais il y en a dans les calcaires d'eau
douce. II en conclut : i°. Que la magnesie abonde le pins dans
les calcaires anciens, qu'eile est dans differentes proportions
dans le Ken))er; qu'il y en a peu dans le calcaire a grypiiees ;
qu'eile est releguee dans le calcaire jurassique, vers le haut
de ce depot, tandis que le lias en renferme partout ; qu'il y
en a extremement peu dans la niollasse ; qu'il y en a fort peu
dans le calcaire d'eau douce , et point dans le tnf calcaire.
u°. Le carbonate de magnesie se rencontre sous deiix combi-
naisons dans ces roches : dans la Dolomie jurassique et du
muscbelkalk , on la trouve combinee avec le carbonate de
chaux , dans le rapport dun atome a un atonie; dans les raub-
wackes et les marnes endurcies du Keuper, dans le rapport,
de deux atonies a deux atonies. Le carbonate de niagnesie est
mele mecaniquement dans les muscbelkalk conipactes et les
marnes argileuses dans des proportions variables. 3°. La pc-
santeur specilique et I'effervescence sont les seuls caracteres
SUPS pour distinguer le calcaire niagnesien de celui qui ne
lest pas ; le premier a pour pesanleur 2,78 a -2,86, tandis
que celle de I'autre est 2,6 a 2,75.
27. Sur les sels efflorescens des rogues volcakiques , en par-
ticulier sur ceux du Trass des environs du lac de Laacli et
des laves de Bertricb ; par les DD". G. tlisciior et J. Kos-
CERATH. {Dns Gebirgc im Jiheinlandc H'estplialcn; voL 4,
pag. 258. )
Le Trass des vallees de Brobl ct de Tonneslein ofiFre des ef-
florescences salines que les auteurs out aualysees. lis onttrouve
18,901 de sulfate do potasse, 18,273 do muriate de potasse,
43,872 de carbonate de potasse et 20,616 de carbonate de
soude. Ud autre sel de Brobl a donne du sulfate- d'aluniine
avec un peu d'oxide de fcr , de la magnesie , et un peu d alcali
et d'acidc niuriatiquc. lis ont recherche si ces sels etaient deja
tout f. rmcs dans le Trass , et ils y ont trouve outre les tcrres
Qeologie. Sq
oitlinanes, dc l.i potasse, de la sonde el do I'acidc murialiquo ;
les alcalis sont. combines en giando partie avec les tcrres , et en
moindre partie avec I'acide. Les auteurs recherchent I'origine
de ces efflorescences salines , et ils en tiouvent la cause dans
I'aclion de Ihuniidite et dune plus ou moins grande chalcur.
Enfin ils s'etendent sur le changement du feldspath en kaolin
«xplique par Fuclis.
28. Exploration gkognostique de la Litiiuanse , de la Livomie, dk
l'Esthosieet delaCourlande. {Jlertha; vol. 5, cah. i'"'', Gaz.
Ge'ogr. pag. 02. }
Dans I'ete de i8a5, deux employes du departement des
mines, ont examine les susdiles provinces russes , conjointe-
nient avec I'inlendant des mines de Pologne , M. Uiman et le
chambellan Liachnicky.lls ont recherche s'il y avait des mines et
des sources salees; ils n'ont trouvci qu'uue mine de fer. On
attend la publication du fruit de lours travaux.
7.9. MoNTAGNEs DE TKANSiTioN EK KoRVEGE. Extrait du programme
des prix de la Sociele royale des sciences, a Copenhaguc.
{Daiisk Lilerat. Tidcnde ; 1826, n'. 29.;
La Societe royale avait, a piusieurs reprises, propose pour
sujet dun prix extraordinaire , fait par le ministre d'etat comte
de Mollke, de docrire les raontagnes de transition en Norvege.
Elle a recu enCn un memoire avec la devise : II filosofo debc
essere scuotnre , c iion maestro delta natura. Ce memoire conticnt
une foule de renseignemens importans et instructifs sur les
formations de terrains de transition aux environs de Chris-
tiania. Les rapports entre les diverses parties de cette formation,
ainsi que les rapports entre ces parties et les monlagnes plus
anciennes sont developpes d'une maniere claire ct precise , et.
eclaircis par de nombreuses observations et quoiqu'on puisse
desii-er de voir divers objets tratlcs plus en detail , surtout le
rapport qui existe dans les roches primitives et les roclies do
transition dans le nord du systeme, ou elles se touchent , on
peut du moins se contenter de cette partie du memoire. Ce que
I'auteur a traite d'une maniere moins satisfaisaute , ce sont les
rapports entre les corps subordonncs. A la vorita il a cherchea y
suppleer, en envoyant a la Sociote des cchautillons de roches de
cette ccnlrec remarquablc; mais la collection n en est pas ;.om.-
4(^ Geologic.
\AiiU:. Eiiiin, enfaisantiniprimer son iiicnioire, ila asjiconlro les
conditions du progtaniinc. Cependant la Socicte aju<i[ea propos
d'accorder unc recompense do 200 rixdal. i un travail qui com-
prend taut dc rensei;';npiiii'ns iiiiportans relatifs a la question
proposee. L'aulour est \\. Keilhau, de riirisrianin.
5o. DERicirr iJBEP.uAsDEiONATioN.si'ii.iiNoMEN. — i\ap[)ort sui' Ics deto-
nations de rile de Meleda pres de Rayuse, avec des notices
geographiques, statistiques et liistoriques sur cette ile, etune
esquisse geologique de la Dalniatie, par P. Pahtsch. In-8°. de
■ill pages, avec line jolie carte. Vienne, 18-26; Heubner.
(Voyez le JiuUctin, torn. 4, iSsS, n"'. i?)8 et i5f).)
En iSa/t, MM. PartschetRiepl recurentlacommi-^sion d'aller
examiner I'lle de Meieda, pour donner au gouvernement les
moyens de juger les renseignemens contradictoires ohtenus sur
les detonations qui avaient lieu dans cette tie, etdont noiisavons
deja entreteuu nos lectcurs. M.Partsch s'esi. charge de la redac-
tion dc ce rapport, et la commission d'impression en a exclu un
rapport technique et geo^jnostique , fait par M. Riepl, sur lesli-
:;niles de Dernis et Sign , en Dalmatie. Get ouvrage fort interes-
sant contientheaucoup de faits nouveaux; ilsediviaeen six clia-
pitres. Le premier contient la partie gcographique et statistique,
(juelques donnees sur la temperature, les produits naturels, les
liabitans, leurindustrie, etrhistoiredel'ile. II nous suffit dedire
que cette ile n'est evidcmment que les sonimites dune chaine
sous-marine et que sesplushaulescimesparaisscnts'elcverde i5a
1800 pieds. EUea lolieues de long, etsa pliisgrande largeurest
d'cnviron une lieue. Le second chapitre contient les faits geologi-
qiies recueillis en Dalmatie et dans 1 ile de Mcleda. L'auteury
reconnaitdeuxespeces de calcaire; un depot ancien qui abondeen
Carniole , en Croatie et en Bosnie , et qui est raetallifere , et un
autre qui est le calcaire jurassique. II nous niontre dans le pre-
mier , le mercure de Kressova , la galcne de Plarno , I'argent de
Sraberniesa, Krupa, Kamengrad , etc. , en Bosnie. L'or existe
en Bosnie dans ks alluvions, pres deTarnik. Pour bien etudicr
la Dalmatie, il faudrait pouvoir visiter lihrement la Bosnie, ou
les depots les plus anciens existent, tandis qu'en Dalmatie , le
calcaire jurassique domine. Tout geologue lira avec interet les
nouveaux details donnes sur ce depot. II y a des calcaires com-
j.actes, des doloniies (Meleila), des calcaires litliographiques
Ge'ologie. 4*
(lie de Lesiiia), et siutout beaucoup ile calcaire niarncux a
Wummulites. Comme en Istrie , «e dernier depot est le seul qui
soit fertile, tandis que la sterilile la plus coiuplete caracterise le
calcaire compacte lorsqu'il est a nu. M. Partscli nous parle
des sources qui s'y engouffrent. Le silex y est assez frequent.
Lesfossiles sont peu varies et abondans, Ce sont des Ecbinites,
des Hippurites et des debris de bivalves , mais les Nnmniulites
sont caiacteristiques. Les roches compactes sont, comnie en
Jstrie, en Italie et a Nice, posterieures aux rocbes niagne-
siennes. Ce depot comprend des breches calcaires ( Knin, etc. ),
des niarnes qi^jelquefois coquillieres (Zara) , et des gres niar-
neux gris , raremeht a impressions. C'est dans ces gres que I'au-
teur place, par analogie, les bouilles de I'lstrie et des iles dc
Ycglia, etc. Mais nous niontrerons plus tardque cctte presomp-
tion est fausse et que le combustible y exfste en couclies et en
amas dans le calcaire compacte. Au contraire , la Dalmatie offre
de la poix minerale en abondance dans le calcaire compacte de
Vergoraz, de I'ile Bua, et en Albanie. Le fer bydrate argileux y
forme desanias (Sign, Verlika, etc.], et le gypse grenu apparait
ciict la en Dalmatie comme dans un gres rougeatre , entie Knin
etTopoglie, etc.L'anleur croit que ccsgypsesappartienncnl aune
epoque plus ancienne que le Jura , quoiqu'il y en ait d'autres,
comnie a Lissa , qui pourraient eire jurassiques. II y a encore a
Zengg du gres rouge secondaire et un porpbyre noir, place au
milieu d'un calcaire ancien. II y a tres peu de depots tertiaires.
Ce sont des lignites et des marnes a seleniteet a Planorbos, He-
lices, IMelanopsides et Paludines comme aDernis, Sion, i!e Pace
et SlirnopresNarenta. Les fossiles sont surtont dans une couchc
calcaire brunatre. Enfin , I'auteur donne des details sur les
brecbes osseuses. 11 n'y a vu que des coquillcs terrestres ou
d'eau douce; niais il a tort de generaliser cette observation,
puisquo la brecbe de Nice ofi're aussi des coquilles marines. Les
Iccalites connues sont celles deNona, les iles Grossa et ('oro-
r.ata , Dernis , la riviere de Salona a sa source, etc. L'aiiteur
les retronve a I'lle de Colomota, a Babino'iaglie sur Meleda , a
Lesina, a Rogosnizza et Rosseglina. II croit qtie M. Germar a
t'irt d'y citer des os humains, quoiqu'il ne le contredisc pas
oiivertenient. II decrit I'Jle de Meleda en partienlier. La Do-
lomie y abonde. Les alternals de gres, de calcaire a nummii-
lites et'Ie calcaire jurasrsique trouvcront jieut-etre des incie-
42 Geologic. ISO. 5^j^
dules ; mais M. INecker va repeter la luume those tlaus sun
travail sur I'lstrie , et j'en dirai tout aulant sur le ineme pays.
J'espere que lunanimite de trois geologues suflira pourebranler
les vues etroites el thooiiques des geologues de cabinet. Le 5".
cliapitre contieiit la description des detonations entendues a I'lie
de Mcleda depiiis le mois de mars 1822 jusqu'en fevrier iSaS.
EUes resseniblaient a des coups de canon et etaicnt acconipa-
gnees quelquefois de legers trembleniens de terre. L'auteur
entre dans de longs details sur un phenomene tout simple , qui
n'a pu effrayer que les ignorans-, et qui n'a cause que la chute
de quelques pieires et le fendillement leger de quelques murs.
Le 4" chapitre discute les idees emises par i5 diiTerens savans
ou medecins. Dans le 5* et le t*, la commission envoyee etabliv
que ce sont des plienonienes volcaniqups, et elle rassure en menie
temps les babilans sur la possibilite de la formation du volcan.ll
ue nous resle plus qua parler d'une longue note dans laqiielle
I\L Partsch donne quelques details sommaires sur la structure
des Alpes autriciiiennes , fruit de 5 ans de voyages. 11 trouve en
Autriche 5 grands depots: 1°. Les roches primitives centrales ;
2°. les schistes talqueux avec le calcaire ferrifere, des grau-
■wackes et des serpentines ; 5". un calcaire compacte comprenant
des couchi s subordonnecsde gres marneux, niicace , avec des
houilleSjdesamasdegypse et desel, et des reseaux raetalliferes.
C'est uotre calcaire intermediaire recent. Les agglomeratsy sont
une roche remarqiiable, et les fossilesde certaines marnes (Ceri-
tlie, Dentale, INucule, Rostellaire, etc.) le sont encore plus.
Neanmoins, ces marnes du Salzbourg et de 1' Autriche (Go-
sau , elc] , paraissent encaissees dans !e calcaire et en etre in-
separables. W. de Buch le couGrme , et nous pouvons assurer
qu'a Dreystellen et Gims les roches coquillieres sont tellement
liees au calcaire qu'il faudrait , pour expliquer ces giseniens ,
supposer que la structure des Alpes n'a aucuu rapport avec
celle du reste de TEurope. 4"- Une grande formation marno-
calcaire et arenacee a fucoides et a houille coUante a fougeres ,
dans les assises inferieures (Ipsitz) : c'est le gres des Apennins
et des Carpathes. La serpentine s'y trouve en Autriche a VVaid-
hofen. 5°.Cegre.s passe enlin au calcaire jurassique a Nunimu-
lites, Ammonites el Diceralites (Erustbrunn, etc.). Cc dernier
depot s'etend du Danube en Moravie, et y est bien caraclerise.
6". L auUiir voil ailleurs , au Ilaunsbcrg dans le Salzbouigct
Geologic. 45
dans le TeiseuJoil en Kaviere , au-dessus des gics carputhiqncs.
le gres vert ferrifere a Nummulites, a Belemnites et Crabes.
EnOn, lAutrichesuperieureoffre , dans sonLassin tertiairc , dcs
mollasses semblables a celles de la Suisse , des argiles a. lignites
et un immense depot alluvial de nagelfluh horizontal 1/au-
leur inontie I'absurdile d'appeler zechstein son n°. 5,pllis■
qu'il est sous le gies a houille collante, et , comme moi , il ne
croit pas qu'on puisse paraileliser son n°. 4 , autrement qu'a
tous les depots secondaires, entre le gres liouiller et le calcaire
jurassique. Sur le cote sud des Alpes, il voit de mcme un cal-
caire intermediaire ancien en Carinlhie , des calcaires de tran-
sition plus recens, des gres marneux et le calcaire jurassique.
C'est la coupe que donne la route de Klagenfurt a Trieste. Le
gres impressionne de Trieste repose sur le calcaire jurassique a
Nummulites du Kaist. 11 scrait bien heureux que chaquc trein-
blement de terre en Autriclie engageat le gouvernemcnt a
envoyer des commissions, et a faire publier des docuuiens si
nouveaux et si interessans , dont notre analyse n'a pu etre que
fort abregee. On y reconna'.t le talent, I'exactitude et I'crudi-
tion de son savant auteur, que son pays pourrait employer a
des choses bien plus utiles et plus elevees que la simple inspec-
tion dun cabinet niineralogique. A. B.
5i, Sur quelques apparexcks geologiques dans les environs du lac
Lugano, par L, de Bucii. [Uiilcrhallungsblactterfiir If ell-und
Menschcnkiuide ; V. annee, aoiit 1826, n"*. 820 — 54- Aran.)
Lesapparences si curieuses des roches pyroxeniques de Fassa,
se I'etrouvent dans la Suisse italienne, surlout entre Lugano et
Melidc , et on peut les y observer toute I'annee facilement ,
tandis qn'en Tyrol ceia n'est pas si commode. En 1^84. Lama-
non avait indique de la lave ou du trapp a Lugano. Breislak y
place les porphyres, et M. Lardy y connait depuis long-temps
<les porphyres quartziferes et pyroxeniques. Ces roches lient
c(!lles du Lago-d'Orto en Pieinont avec le porphyre du Tyrol.
Brocchi ct Gualendis nous ont appris que ces roches existaieut
dans les vallees au-dessus de Brescia et de Bergamesur la Mella,
rOglio et la Serio, et qu il y a des Dolomies sur le lac discs. A
Capo di Lago le porphyre rouge parait sous les calcaires qui
s'eiendent de iMendrisio au Lac. Vers Melano, cette roche con-
tient des iilons puissans de porphyres uoirs qui se rcvoicnt
4+ Ge'olo"rie. N», 3i.
O'
au torrent tie Sav!'idi;i qui «lescend tlu Monte-Generoso. A
4oo picils de hauteur dans ce torrent , Ton voit la rocho noire
sons le porpliyi-e roujjo, et leurs limitcs sont fort irnvjulii-rcs.
Sur la gauche du torrent, le porphyre rouge s'eleve a joo pieds
plus haut jnsqu'a!! village de Uovio et y est reconvert de cal-
caire lonnant ics hauteurs a I'est. Sur la droile, le ])orpliyre
iioir forme toutes Ics montagnes qui s'etendent pendant tro s
hemes jusqu'a Canipione et qui separent Canipione de Bissone.
La roehe nnire ne conlient pas de quartz, et I'albite y fonii'j
])eut-etre t us les cristaux tandis qu'cUe est rose dans I'autre
])!irphyre. Le pyroxene y est pcu distinct a Rovio et Bissone.
Sur la cote oncst du lac pres Melide et Corona , la roche py-
roxenique olfre des nids d'epidote. Sous Rovio, il y a de petits
(ilons de chaux. rnagnesifere. Au-dessus de Corona, il y a nii
i'll'jn de Laryte. C'est done le iiieme porphyre (pi'a Cliristiana ,
en '/ huringe, au Hartz et dans les Yosges.
Siir la cote Est du lac , toiites les collines , pri-s de Lugano
et le pied du Salvadore sont composees de niicaschiste ; arrive
au bord du Isc , cette roche est remplacee par des agglomerals
ronges , scmblabies ii ccux d'Eisenach et rcnfermant du quartz ,
dn micasehiste et dii porphyre rouge. On n'y voit point de
fragmens calcaires. La chapelle Saint- Martin est situee sur ces
<:ouches inclinant de 70" au sud ; plus loin I'inclinaison est
de 60", et Ton voit au-dessus du calcaire gris forme en lits
nunccsd'un pied et inclines de 20"ausud, Ces calcaires passent
insensiblement dans les doloniies non stratifiees qui fornienl
d(!S montagnes escarpees, et en particulicr I'escarpenieut do
1 980 pieds de haut qui supporte la chapelle de Saint-Salvador.
L'anteur et scs compagnons de voyage, MM. Studer et Mousson,
iis'snrcnt que ron pent parfaitementy suivre la dolomisation du
cafcaire, et que cette localite leve tous les doutes.Le cote sud du
mont Salvador esl compose de porphyre pyroxenique epidn-
liqnc , qui s'etend jusqu'a Melide. La partie occidentale de la
presqu'ile , entre Agno et Lugano , olFre du micasehiste , a I'cx-
erption de la pointc sud vers Casoro, qui est calcaire. Dans la
partie orientale , separee par une vallee de la precedenle , on
tronve la Crete du Salvadore etie large dosdu Mont d'Arbosloro.
Le porphyre pyroxenique sc terminc pres Figino a la sortie de
la vallee ou il regne jus<[u'a Morcole. .Vu delii il y a du porphyre
rtjuge, et lueatot ce'.lc roche dcvient un granite seuihl ible a
Geologic. /\5
rcliii tie IJavcno, c'csl-ii-dire calcaiic eL a druses <lc (luaitz, <\o
ff'ldspath ct d'albite. L'albile y rxiste en politrs tables niince^
et en niacles, De petites boiiles de cblorite se ti oovont dans ces
druses qui ont dii elre remplis apres la rorniation du jjranite.
M. Monsson y a trouve aussi des cavites tapissoes de tourma-
line. Ce granite se trouve pres Brusin-Arsizio et Poilo-Morcole.
II forme la bulte de Besano dans la vallee de Porto et d'Ort.-;
Plnfin notre celebrc geologuc reconunande forlement les envi-
rons de Lugano pour ceux qui desirent s'assurer de ses idi-es
connues siir les soulevemens, les alterations produites par les
poipbyres et les dolomies.
5-2. SUR LE SEL AMMONIAC VOLCAMQUE DE l'iLE DK LaNZEHOTE , par
\eI)''.BRATiv'e.s.{Journa/fu?- Clicmic ttnd Phjsi/c, deScbweigge;-;
vol. 1 5 , cab. 2 , p. 2'iJ , 1 825. )
Le 29 ji;illet ily cut uu tremblementde terrc dans I'lle ; le 5o
on entenditbeaucoup de bruits souterrains et, le5i ay beiires
du matin, la terre s'ouvrit a i lieue de la capitale a I'ouestentre
Tao et Tia-Agua et '- lieue du mont Francia. De ce goulTrc sor-
tirent des flammes et une si giande quantite dc picrres quCu
24 heures une montagne en fat forniee. Le 5 i , dans la nuil,
I'eruption etait la plus forte, et toute lile en etait eclairc-e. Le
i*""^ aout a 10 heures du matin le feu cessa et on vit beaucoup
de fumee qui forniait le 2 trois colcnnesde diiTercntes coulcurs,
lune blanche , I'autre noire ,,et la troisieme rouge. Cette der-
niirc sortait isolement a quelque distance des auti es. Plusieurs
citernes sechereut. Le 4 aoiit, )1 y cut encore de la finnee, et !e
22 kn heures du matinle volcan rejeta bcauccup d'ca;i qui c>m-
tinua a couler encore pendant plusieurs^jours. La lave rejetee
couvrit un espace d'^ lieue de long et j lieue de lan^e. II n'y
cut pas de courant de lave proprement dit : ces laves sont ]^o-
rcuscs on pesantes ou menie ponceuses, et ellcs sont couveri^'s
de sel ammoniac niele d'un petite quantite d'acidc arsenique, de
magnesie ct de deux autres sels de selenium et d'hydriodinc.
L'auteur expose son analyse du sel ammoniac.
55. A GEOLOGICAL SUUVEY OF THE ENVIRONS OF Pill L'.DELPllI A, CtC. IXv.
connaissance geologique des environs de Philadelpbio , laitn
par les soins de la societe formee dans cctfe villc , pour ie
perfectionnement de I'agriculture ; par T»i. Froo.st. Philadei-
phie, 1826.
4(> Gcnldgic.
<^)iioique 1 aj;ricnlturi,' soil rolijct special de ce iiit-nioirc , Ics
[;('olo{i[ues y trouveront des details iniportans. M. Froost y a
joint line carte o»i Ics diffei-entcs substances et les modes de for-
mation sont representees, ainsi que leur etendue. [Revue Ency-
clnp.; octobre 1826, p. io4.)
54. Geolocie DU DETROIT DE liEHRiKG , clc. {Zcitschriflfiiv Miiicialo-
gie ; rSaS, n°. 7 , Me'langes, p. 88.)
iM. Enfjelhardt rapporte, d'apres Eschliolz , les fails j{ooloj'i-
ques suivans, observes pendant le voyage de Kolzebue au de-
troit de Behring.Dans la IN'ouvelle-Californie, la poinle nord est
composee de serpentine diallagique. L'lle Unalaschka est com-
p ;see de granite et de porphyre, ct il n'y a que des roches pri-
ri:ures dans le Kamtschatka , les lies Aleoutes et la cote nord-
ouest dc I'Amerique. A Unr.laschka il y a aussi un gres secon-
dairc ancien avec des porphyres et des amygdaloides. Au havre
appele Capitaine, il y a encore du phonolite et des basaltes. II
y a des ainvgdaloides et des porphyres sur les bords des baies
de Saint-Pierre et de Saint-Paul dans le Kamtschatka. U y a du
calcaire grenu micace dans du micaschiste dans la baie Saint-
Laurent, sur la cote des Tschuktches, ct vis-k-vis, dansleSiind de
Kotzebue. Les roches du diitroit de Behring se corrcspondraient
done, el ses bords eleves a lest ct bas a I'ouesl resseniblent u
ceux d'un fleuve. Dans le Sund de Kotzebue , il y a du por-
phyre sieniliqiie , et sur la cote nftrd d'Uiialaschka , des caiUoux
de gneiss-sienite, roches qui pourraient supporter cellesdes Ilea
Aleutiennes. Le bassin , entre ces iles et la Nouvelle-Californie
aurait un fond primitif et scrait rempli de roches sf>condaires.
Des lies volcaniques sont au-devant du detroit de Behring
comme devant tant d'autres fentes. Les lies Aleoutes sont-eiles
sorties des eaux conmie 1 ile pres d'Umnek en 1795 et 1797 , ou
bicn nc sont-ce que les cimes d'une chaine ?
35. Sur Lk GEOLOGiK DE Rio DE Janeiuo . par Al. Caldcleugh.
[Transact, de la Soc. ge'olog. de Londres ; vol. i , part. i'''. ,
page 69.)
t,e sol alluvial de la belle baie de Rio est jaune ou rouge, et
contienl de lor.Le gneiss forme les montagnes des environs et
il court du S.-S.-E. au N.-N.-O. ou du S -E. au N.-O.;
des filons granitiques I'entrecoupent. II y a uoe coupe de
Geologic. ^y
j;rnns;eiii pies Valongo et de ferargileux aii Palais de la Reine.
I.e pic de Corcorado , situ<i sur le cote de Botafogo , a 2 i oo pieds ;
3e gneiss porphyiique forme sa ciirie, et en general cette variere
est frcquente dans ccs environs. Lc feldspath y passe souvent
a la picrre de lune. Le gneiss contientde I'apatite, des crenats
des pyrites , de la chlorite, de I'amphibole. II y a des stalactites
siliceuses a la juxtaposition non conforme de deux couches
dp gneiss. II explique la formation deces stalactites par la cha-
leur de I'eau sous une temperature de i4o a i5oo F.
56. LiSTE DES VOI.CANS ACXUELLEMENT EMFLAMMES , par M. ArACO.
( Annuaire du Bureau des longitudes pour 1824; p. 168.}
L'autenr a Irouve fort difficile de dresser cette liste et d'en
separer les soulevemens volcaniques ; il s'est aide des lu-
mieres de MM. de Ilumholdt et de Buch. Voici sa liste en En-
rope : le Vesuve, I'Etna, Stromboli , I'Hecla , I'Eyafialia-Jokul,
Eyreka-Jokul, Skaptaa-Jokul et Syssel , Wester -Jokul et Esk.
Dans les iles africaines, le pic des Acores, le pic de TenerilTe ,
celui de I'lle de Fuego , les trois Salasses dans I'lle de Bourbnn
le Zibbel Teir dans la mer Bouge et celui de 1' Ascension. Sur
la cote nord-ouestde I'An^^rique, le mont Saint-Elie, le mont
del Buen Tiempo et le volcan de las Virgenes. Au Mexique,
rOrizaba, le volcan de la Puebla, le Tuntla, le Xorullo et le
Colima. Dans le Guitemala et le Nicaragua, les volcans de
Soconusco , SacatPpeque, d'llamilpas , d'Atitlan, de Guate-
mala, d'Acatinango, de Sunil, de Toliman , d'lsalco , de Saca-
tecoluca , de San Vicente, de Traapa, de Bezotlen, de Coci-
vina, de Viego, de Momotambo , de Talica , de Gronoda , de
Bombacho, de Pappagallo etde Barua. A Popayan , les volcans
de Sotora, Purace-d'Asto et Rio-Fraqua , dans les Pastes les
volcans de Cumbal , Chiles et Azufral. A Quito, les volcans
d'Antisana, Rucupichincha , Cotopaxi , Tunguragua et Sangay.
An Perou le volcaa d'Arequipa. Au Chili les volcans de Co-
piapo , Coquimbo , Coapa , Aconcagua , Santiago , Peteroa ,
Chillon, Tucapel , Callaqni , Chinal, Villa-Rica, Votuco ,
Huaunauca, Ojorno, Huaiteca , San Clementc. Au-v Antilles,
les volcans de Saint-Vincent , de Sainte-Lucie ct de la (iua-
deloupe. En Asie, I'Elburs en Perse, le Tourfan, le Bisch-Ba-
likh , I'Avatsca, le Tolbatchick et 3 autres. Aux lies kou-
rdes, y volcans, aux iles Aleutiennes 4,a Ouminga, Ounalaska,
48 Geologic.
Omnck ct Ouriniack. An ,T;iji()ii, id vulcans dont 5 dans I'llc dc
Kiplion. Un dans I'lle <le Soufro. Dans I'Oceanie , J volcans.
Aux Philippines lAhlja}, dans I'Jle dc I.nron, Ic Taal an sud dc
IManille, leFuego au sud de Liicou el a Mindanao. On en trouve
a Borneo. II y en a un a 1 ile de Barren-Island. I! en existe 4 a
Sumatra. A Java on en connait ii. A Suinbava il y a le Toni-
boro ; il y a un volcan a I'ile de Flores et dc Daunier et siir unc
petite lie entre Timor et Cerani. A Banda ii y a le Goonoung-
Api. Les lies de Ternate , de Tidarc, de Celebes ct de Sanj^juir
ont chacunc un volcan. ]1 y en a 2 a la Nouvelle-Guinee, 5 a la
]Xouvelle Bretaijne , i dans I'lle d'Amliryni , i dans I'llc dc
Tanna, 9 aux Mariannes, i a I'lle Owhyliee, i al'ile dAmster-
dam , I dans les iles du Marquis de Traverse. II y a done i65
volcans brulans, sur la terre , dont 96 sont dans des iles. L'au-
teur ajoute des details sur les plus connus et les plus remar-
quables , et il donne leur hauteur.
3^. Gedanke.n UND Ansiciiten iiBER DIE Ursacukn dee Erdbeben , etc.
— Reflexions et considerations sur les causes i!es trenii)le-
mens de terre , d'apres la theorie d'airgrcgation dc la Terre ;
par F. P. de Gruithuisen. Nurenbera , iSaS.
Outre les villcs , les routes , les uomines et les montagnes
de la Lune, lastrononie de Munich pretend avoir decouvert
que les montagnes circulaires de eel astre sont des masses
etrangeres qui sont toinbees sur sa surface. II applique celte
idee a la terre et fait ainsi descendre avec M'. .. du ciel toules
les roches schisteuses ancienues sur lesquellcs I'cau a depose
les calcaires et les alluvions. II compare lebassin de la Bohemo
a ces cercles de montagnes de la Lune. II a dd se former ainsi
souslacroute de la terre de grandes cavites, et ralTaissemcntdes
masses a dii produire beaucoup de matieres triturces. C'est l;i
la source des treniblenicns de terre el des volcans ; les p re-
miers sont produits par I'ecroulement de quclqucs masses ou
par des causes cliimiqucs. Si un IremLlement de icne nieca-
nique laisse entrer de I'air dans une cavite de j)lusieurs 100
milles de long, I'air agira par la compression coniiue I'acide
nilrique, les rochers seront dissous , ii y aura des ecroulcniens
ct un tremblement dc terre chimiquc. Si lean , en nieine
temps, est en jeu , de grandes masses sablouncuses cnlreroiit
en action electro-galvauique , la chaleur fondra les couclios de
Geologic. ^q
])yihcs , vn volcan se fera jour et la fermentation produira la
lave.
38. Trkmblemens de terre. — Dans la nuit du i6 octobre on
a ressenti a Calanzaro , dans la scconde Calabre iilterieure
une forte secousse de treniblement de terre. [Jouvn. deSavoie,
10 nov. 1826 , p. 1089. )
Des avis do Santiago de Cuba , portent que le plus fort
treniblement de terre qu'on eiit eprouve depuis 5o ans , s'est
fait sentir le 1 8 sept, dans cette ville, et en a detruit la moitie.
On'a ressenti deuxsecousses, dont la seconde a eteplus violente
que la premiere; elles ont dure chacunc environ une minute
et onl etc annoncees par un bruit semblable a celui que fe-
raient des chariots pesamment charges, traines sur une voutt*
pavee, et ont iini p;;r une explosion terrible , semblable a la
decharge d'un nombre immense de canons. Hommes , fcmmes,
cnfans , ont quitte leiirs lils et se sont refugies dans la cathe-
draie en pcussant des cris affreux. { Monitcur; 00 nov. 1826. j
59. ECLAinCIS'SEMENS SUR QUELQURS PREJUGES C0.11CERNAINT LES EaUX
MiNERALEs , parloprof. P. Merian. { JVissenschafflichc Zcil-
schrij'l, de Bale; 4'*. annec , 2*^. call., p. i . }
On fait trop soUvent des theories sans avoir rassemble assez
de faits. Les eaux niinerales offrent, ditl'auteur, des elemens
tres-difforens. Eergmann connaissait presque tous les elemens
les j)lus actifs de ces eaux, a I'exception de I'iode. 11 est fort
douleux qu'elles contiennent certaines matieres qu'on y a dit
exisler, telle que la niatiere extractive de certains medecins , la
niatiere animale des sources cliaudes , des sels qui se decom-
poseraient sils y etaient veritablement , des elemens cliiniiqnes
combines loujours sous certaines quantites prinderables et fixes,
I'electricite et le calorique sous une autre forme que dans les
.solutions salines et gazeiizes ordinaires. Des oeufs ne peuvent
]jas se cuire dans lean de Louesche , qui a 4i ^° R- La tbejrie
de M. Walckersiir I'electricite deces eaux est faiisse on incom-
prehensible. La comp sition constante de ces eaux est fort rcmar-
quable ; cependant nous ne connaissons exactenient la tempe-
rature des eaux chaudes que depuis lySo, et la composition de
quelques-unes n'a certainement jias varie depuis 5o ans : mais
B. Tome X. A
5t) Ge'oloi^ie.
qu'est-cf que ")0 aus eii coinparaisoii tic niillioi'S d'aiinecs ?
Certaincs sources varient dans certains temps ct cerlaines sai-
sons ; quelques autres soinblent avoir change ini |)eu : ainsi ii
Loucsclie, enire la Dela ct les sources, il y adu tuf calcaire qui
a ductredi'poscjadis parces eauxfiuoiqu'ellcs u'cn forinent plus.
Les sources salees onl od'crt l)eaucou|id(; din'crciiccdesalurc.On
s'est expliqne difTcreninient la formation des caux niinerales; la
plupartdeleurs elemens setrouvenl dans I'intcricur, dcnianierc
(lue la theoric de la dissolution est encore la plus probahle ,
nicnie pour les eaux cliaudes. On a atlribue la composition
constante de ccs caux a des piles galvaniquesdansrintericur de
la terre ; mais Taction de ces piles ne pcut pas etre eternelle.
Les caux se chargent fort lentement de lenrs elemens etrangers
et la rencontre de difPerentes eaux pourrait expliqucr cerfaincs
sources niinerales. L'auteur cherche a lever la difliculte oppo-
see a cette theorie en faisant considerer les masses volumineu-
ses que les eaux doivent ainsi faire sortir de la terre. L'auteur
pense qu'on doit s'en tenir a la theorie de dissolution. Enfin ,
l'auteur piirle de la maniere souvent peu rationelle dont on
emploie les eaux niinerales ; on envoie a Louesclie pour des
maladies de la ])eau , quoique I'eau n'y contienne pas de
soufre. Lean de Pfeffers est simplement chaude, et cependant
elle fait du hien a certains malades. On devrait imiter les eaux
minerales naturelles et essayer leurs effets sur les malades pour
voir si veritablenienl une maticre inconnue se trouve dans les
eaux naturelles.
4o. RECIIERCnKS CEOLOGinUES ET GEOGNOSTIQUES SUR LA ToUBBE et
d'autres substances qui se formcnt encore, par rapport sur-
tout a I'Allemagne; par W. Kefkrstein. ( Deutsdilnnd t^cola-
gisch dnrgcstcllt ; vol. 4, i cah., p i a 67. )
Cc travail est divise en 7 chapitres ou l'auteur considere sue-
cessivcment les opinions diverses sur la formation de la tourbc,
sa composition chimique, son gisement , sa nature et ses va-
rietes ; les melanges etrangers a celte substance, les restcs
organiques , son origine et son accroissement. Cetle compila-
tion se lit avec interit; nous y ferons remarquer que la liste
des auteurs sur la tourbe est peu complete. M. Keferstein
signale les principaux depots de tourbes de TAllemagne dans
les montagnes , dans les plaines secondaires , dans les ]il;iinos
Geolo^ie.
tPiliaiiTs ct so; s Ic nivpaii ch; la inor (la Scanie en Supdo ■.
Toutrs los cliaiiies allemantlcs en ont beaucoui), exceple daus
le Bas-lUiin. 11 y en a pen dans les plaines secondaires, et \.\
touiLe y est en amas ; mais il y en a beancoup dans les has
fond du diluvium. La t:>urbe contient de raliin , dii pliosphate
de fer, iine vnriete dc relinasphalte terrense aux environs
d'Osnabruck, el memo, dit-on, du cuivie.Les ossemens y son!
rares et ne se voient gui-ro (jue dans les marnes cpii les accom-
pagnent. L'auteur n'admer. pas I'opinion da Parkinson sur le
changement des vegetaux en tourbe ; il compte donner ses idees
a CO sujet dans un second menioire.
4i. Sur l'klan FossiLE d'Irlande ; par Th. Weuver. { Pliilosoijli.
Magazine; mars 1826, p. 196. j
On en a trouve dans le conite de Down a i - miile O. da
village de Dundrum. Ce pays est compose de schiste argileux
et de grauwacke a petits fdons de quartz et de spath ca'lcaire
el a filons metalliferes. Les montagnes y ont de i 5o a 5oo pi,
de hauteur. Le marais de Kilmegan y est situe dans un fond
jadis occupe par un lac. Les ossemens sont dans uue niarne
sous la tourbe; il y a dans la marne beaucoup de fossiles tels
que \' Helix putris de Linne, le Turbo fontiiialu, de Donovan
la Tellina cornea du menie. On en a aussi Irouve dans la tour-
biere de Ratbcannon a 4 milles O. de Bruff , dans le conite de
Limerick, au milieu du calcaire niefallifere. Du graviery sup-
porte I a 2 pieds de niarne et la tourbe. On y a trouve 8 sque-
lettes d'Elans adultes ou jeunes ; une partie des os elait dans la
tourbe , quelques-uns paraissent avoir ete brises ou caries, une
cote est perforce de maniere a n'avoir pu etre trouee que par
un instrument tranchant. Dans uu os long il y avait de la
moelle sous la forme d'un suif frais. On dit que depuis 20 ans
on a trouve dans ce lieu 20 elans. Ces restes se revoient dans
la n\eme position dans lile de fllan. L'auteur croit que cet ani-
mal a ete petit a petit extirpe , et il ne croit pas que Icur des-
truction soit due a une catastrophe.
42. Notice sur les restes de Balkine dans le districi- de Mo.-Nri;rrH;
par II. Drummond. {Memoir, de. la soc. Werner. ; vol. 5, part.
2, p. 440.)
Ces (,s ont (-le troiives a ] de iiiille de la piMoissr de Kineai-
4."
5:1 Geoloi^ic.
(line el :« i iiiilh; tlu Forth. Les os elaicnt dans uiie touibe au-
Oessous d'une aiijile appelee Coarseclay, inft rieurea des touibie-
res. L'arcile a 4 pietJs d'cpaisseur, eten general ce depot s'amin-
cit a mesurequ'il s'eloigne dii Forth. C'elaicnt des vertebrcs ct
un scapula , il y avait aussi des bois de cerf semblables a ceux
tiouves iivec la balcine d'Airthrey. Du bois ct des plantes aqua-
tiques accompaijnent les os , cetie couche a 6 pied.^ d'epaisseiir
<t repose sur du sable bleualre. A. B.
45. Travaux des SociETES HELVETiQUES GANTOMNALEs d'liistoi ro natu-
relle, depuis le i". aout 1824 au 5 juillet 1825 [Fcrhand-
lungen (lev allgemein. Schweizcrisch. Geicllsch.; Solcure , 27-
•29 juillet i8a5, p. G7. } Partie gcologiquc.
A Lausanne, M. Marcanton a lu I'analyse d'une euphotidc ,
et une relation d'un voyage en Auvergne. M. John, de Berlin ,
a donne un memoire snr Tambre jaune. A Zurich , M. Schinz
a decrit les restes d'un Tapir et dun Mastodonle dans le lignite
de Kapfnach ct d'Elgg. M. Tasi a fait des lecherclics sur I'argent
qn'on dit avoir ete tire en i558 et iSag du Schnabelberg, qui
lie consiste cependant qn'en un terrain <le nioUasse et de grcs a
lirrnite ; ])res de Laufen , a Turlinghen, il a decouvert des mi-
nerals defer en grain. M. Ebel a donne des remarques sur le
cisement du sel qu'il croit devoir existcr et etre'cherche pn'-s
dps gypses du Sulzthal , dans le canton d'Argovie , dans le
Schlierentobel, pros d'Alpnacli , ou sur le lac do Thun, dans
le Seniinenthal, ou cntre Erndingen , Baden, Scliin/.na<:h ,
jusqu il Rothelfluh.
31. Hirzel a trouvo que , dans le mout Rosa , les couches de-
viennent d aulant nioins inclinces quon nionte plus haut; cc
qui est le contraire dans les autres pics des Alpes. A Geneve,
M. Bourdet de la Nievre a communique une note sur le gi-
sement des os fossiles de la Moliere. M. de Luc s'est occupe de
la correspondance des fossiles du gres-vert et de ceux des Fiz
et de la perte du Rhone. M. Necker a fait un rapport sur ses
voyages ea Carniole et en Carinlhie. Les caillnux roules au
pied sud des Alpes , depuis Turin jusqu'auTagliamento , nc se
rencontrentqu'au dtibouche des valleps transversales , dout le
iaUe atteint la region primitive des Alpes. II a fait observer
les changeraens de direction des couches dc la partie septen-
trionale du Frinul A Saint-Gall, M. Kaiser a donne une
Geologic. 55
<lescri|)!i(iii dcs sources acidules des Grisons ; le D' . Khesiier ,
des e;u!x mineralcs de la Suisse , et le Dr. Rusch dcs sources
luineiales en deca du Goldach , dans I'AppenzeU ; le D"'. Schlap-
fer a lu une description naturelle des Alpes , du canton d'Ap-
penzell. Ce travail a ete insore dans le Mo/mt.iblatl , du canton
d'Appenzell. Le Li''. Zollikofer donne un raj)port siir le lignite
d'Utznacli. A Aarau , on a otfert a la Societe des echantillons
de cuivre sullure et de pyiite des Grisons, et de la strontiane
sulfatec du Jura , et on a parle dc la nouvelle source sulfureusc
de BirnienstortT.
A Soleure, le prof. Ilugi a lu un Monioire sur la formation
jurassique, eatre Soleure et Greutlien ; un autre sur la dispa-
rition des fossiles dans Ic calcaire compacle du Jura , et lour
remplacement par des cavites ; un 5*=. sur la position et la struc-
ture de la mollasse, du nagelfluh <'t des gres coquilliers et a
lignite, et un 4"'- sur les difTerentcs marr.es du canton de So-
leure. Le calcaire de cette ville renfermedes druses deselenite.
11 distingue a Soleure neuf bancs calcaires; dans les uns il y a
certains fossiles en famille , comme les Terebratules , les
Strombes , les Turbinites du 5e. banc , les Buccins du /t"-". ; cer -
taineshuitres, etc., sontdistribuees, au contraire, isoleinent. De}
Paleotherions n'y existent que dans les bancs toiit-a fait supe—
rieurs ; les Megalosaures dans le 3", des Protosaures dans
toutes , les Crocodiles de Caen dans la 5'. — Des debris do
Tortues d'eau douce et salee sontpartout. Onreconnail dansles
niarnes du 4"'. banc, VEinj-s serrata; les autres tortues appar-
tiennent, la plupart , a la famille des Chelis. On a trouve beau-
coup deChelonies, en particulier un bel echantillon de Chelo-
nia Midas. Des debris des genres Spams , Rain, eX. Anarchidas,
j)araissent ca et lii.
Le D'. Renggers a lu un memoirc sur b; gisenuMit des niat-
nes du Jura.
44- ExTBAiTS DK Lettbes. ( ZcilsckriJ'l Juv Minctalogie \ i8a.J,
n" 6, p. 5o8. )
M. Boue donne une esquisse de la geologic de la Ti-ansylvanie.
Ce pays est un bassin eleve, entoure dc schistes intormediaires
et crislallins ; son milieu est entoure par le gres salifeie des
Carpathes, qui correspondrait en partic avcc Ic gres bigarre ,
quoiqnc les roches different un peu. La mollasse dc ilouyrie ue
54 Geologic. N«. 44-
jnolongc dans hi Traiisjlvanic , par Samoscli. Les loclies pii-
maires y sont le niicascliiste , le lalcschiste, le maibic (Saint-,
Georgyo), lasieui^e, etc. Lcs [jrauwackes rei^nent autouf de
Zalathna. 11 y a an nioins 4 depots iynes dans co pays, savoir :
les si(;nites dans lcs scliistes on la giauwacke, les porphyies
dans les roclies intcrnicdiaires, les serpentines dans les schistcs
ct lcs trachytes. La sienite fi)rme souvent dcs fdons dans les
scliisles, le calcaire conipacto devieut yrenu au contact, et il
s'est produit des amas metalliferes , comnie dans le Bannat, etc.
Les cones p.-rphyriques oflVent deux porphyres de diffeiens
ajjcs , dont le plus ancien est aurifere. II y a des fragmens de
cjuartz dans le porphyre de Kapnik; a LaposLonya, des grau-
•waclves sunt alterees au contact , et a Yorospatak, ces voches
ontete, de plus, soulevties, brisees et remplies d'or. 11 y a la
de I'or dans du Lois mineral. M. Reudant a cheiche inutile-
ment i separer les porphyres des trachytes. La chalne entre la
Transylvanie et le Secklerlaud , est composee d'agglomcrat tra-
cliytique, enveloppant des montagnes de trachytes. II y a des
ponces et dcs porphyres molaires, et, au nord de Vasarhely ,
i;a cratere, deux mares et une solfatare active, sous la forme
0 une fenle. II y a des calcaires a Numniulites , ou du premier
calcaire tertiaire a TO. ou N.-O. de Clausenburg, et le bas-
••■n de I'Aluta et la vallee de Hatzcg, sont occupes par les de-
pots tertiaircs superieurs de sable, de niarne et du second cal-
tiaire lertiaire.
L'auteur donae uue idee de la succession de toutcs les
r ches secondaires dans les Alpes Italiennes , si bien decrites
par M. Maraschini ; il indique la craie dure, depuis Udine
(Msquau lac de Come. Le calcaire terliaire conticnt dans sa
partie superieure , des schistes bitumineux, el plus on va a
I'E. , plus la structure des Alpes calcaires se rapproche de celh;
du revers nord. A Idria , le calcaire interniediaire repose sur
le gres rouge intermediaire ; le muschclkalk et le zf^chstein dis—
paraissent , Ton ne trouve plus que des calcaires jurassiques
oolitiqups ( Carniole) , a Kummulitei (Istrie), ou compacte
; Dahuatie , mont Capellengcbirge) , et des gres carpalhiques ,
qutlquefois dessous et quelquel'ois daus ce calcaire (Istrie,
Daliuatie ). L'auteur parlc enlln des depots igues , des por-
phyres du pied S. des Alpes, des porphyres pyr()xeniquci ;
(fes trachytes et des cones et filons basaltiqucs, qui loudcut le
Ceologie. ^ 55
%'icentin si interessant. A Preda/.zo il y a iles masses arenai oos
et calcaires , evideinmeut soulevees et alterecs par les roches
granitoides ; pres de Schio il y a un ainas stratifonne de basaltc
dans la craie inferieure.
M. Bulzengeiger a trouve des cristanx cubiqucs de Rulile
dans le calcaire cipolin dc Vogsburg, au Kaiserstuhl. M. Wal-
cliner decrit ce mineral. M. de Pittoni ecrit que le D, .
Grohmann a rapporte de Macodoine un metsorite de i5 livrcs
pesaiU, qui offre dcs apparences dendritiques , et contient du
fer natif.
45. Rappohts anciens stiR des aerolitiies , par lo D^ JVosgekatii.
[Journal J'ui- Cliemie unci Physik ; vol. i4 , cah. 3 , p. SSy.)
On trouve dans le Laboratorium chimicuni de Becher , Frauc-
fort, 1680, ce qui suit, et ce qui a ete en partie omis par
Chladni. Albertus Magnus raconte d'Avicenue , qu'un morccau
d« fer de 100 livres est tombe du ciel ; c'est celui que Cbladni
place dans Ian 1009, 6ur les bords de la mer Caspienne. A
Grimma, dans le pays de Meissen, il en est tombe un autre que
Clialdni place entre i54oct 1 55o. Petermann Eterlein ecrit,
dans sa Chronica helvetica , que , pendant un orage , il est
tombe du ciel un morceau de fer de t6 pieds de long, i5 de
large ct 2 d'epais; il compute que cette masse a du peser
48, 000 livres, ce qui paraU trop peu. Paul Merula ecrit dans
sa Cosmographie , qu'il est tombe du ciol G bacbes de fer; il
ajoute que ce sont probablement des pierrcs en forme dehaclie,
appelees par les Allemands donncraxt. Cbladni n'a pas eu con-
naissance de ces deux derniers faits. A. B.
46.ExTRArrD'uNE lettredeM. Steininger, a M. Berghaus. [Hertha;
i"'. annee, 3^. vol. , 2c cah. Gengr.Zeit. , p. 09.)
L'auteur envoie un memoire sur le terrain salifere dc la
Lorraine avec des coupes et des cartes, et il anuonce qu il y a
un gypse salifex-e dans le pays de Treves. II y a du sel a Igel ,
<'t ailleurs il sort du gypse des sources salees. La source de
Born sur la Saar contient peu de sel; mais il y en a plus dans
iiiio source de Metzdorf. L'eau y a unc posanuur spccilique
"le 1,0 n sous 20" R. , et elle sort du gypse.
56 liistoire naiureUe i^enerale.
HISTOIRE NATURELLE G£n£RALE.
47. OEuVRES COMPLETES DE BuFFON, AVEC I.ES DESCRIPTIONS ANA-
TOMiQUES DE Daubentoj; , son coUaborateur. Nouv. edit. ,
commencee par feu Lamouroux , et continuee par M. A.-G.
Desmarest. Paris •, \ erdiere et Lagrange.
Nous indiquerons sommaireinent ici ce qui a paru dc cette
nouvellc edition , dont nous avons annonce en detail le plan
et les conditions de souscriptiou. ( Yoy. le BtiUi-t., 182 • ,
to. I , n°. 55 , et to. 2 , n". i55 ).
Theorie de la terre. Ou a compris egalement sous cc titro
YHistoire iiaturelle dcs mintraux et les E xpe'riences ct Mcnioires
sur les bois , to. I a VIII. ( Voy. pour les to. I et II , Bullet.
to. 4 , 1825, n". \^-i ; pour les to. Ill , IV et V, Bullet, to.
5, 1823, n°. 127 ; pour les to. Viet VH, /»«//(?/. to. 7, 1826,
n°. 27 , et pour le to. VIII ci-dessiis le n". 1 -
Mammiferes. Voy. pour les to. I et 11 , Bullet to. 2 , rSi^ .
n". i55 J pour les to. Ill et IV, Bullet, to. 5 , 1 824 , n". 240 ,
pour les to. V et VI , Bullet, to 7 , 1826, n°. 27.
Les to. VIIetYIIIoat paru; nous enrcndrons cosnpte inces-
samment.
OisEAUx. Voy. pour le to. \ , Bullet, to. 2, 1824, »"• ij5;
pour les to. II el III , Bullet, to. 7, 1826 , Uq. 27.
Les to. IV , V et VI sont publics ; nous ea rendrons compte
avcc les nouveaux volumes des maniniifercs a la section de
zoologie.
48. DicTioNNAiRE DES SCIENCES NATURELi.ES , dans Icqucl ou traitc
methodiquement des diflPerens etres de la nature , etc. , etc. ;
suivi d'une biographic des plus celebres naturalistcs ; par
plusieurs profcsseurs du jardin du Roi et dcs principales
ecoles de Paris, torn. XXXIX , XL, XLI , XLII et XLIII
( PER. a PSY ) , 5 vol. in-80. , avee les livrais. de planches et
de portraits des naturalistcs correspondantes Paris et Stras-
])0urg; Lcvrault. (Voy. \c Bullet, de janv. 1826, n„. 25 }
Kous signaierons sous peu a nos Iccteurs les articles les plus
rcniarqnablcs de ccs cinq nouveaux volumes.
Histnire iiuiurelle ^cne'rcile. 67
4q. DicTiojNK.NAiRK ci.A.ssiQUE d'histoire naturelle ; paf MM. Au-
BouiN, Isid. Bourdon, etc., etc., et Bory de St. -Vincent ,
ouvragc redige par ce dernier coUaboialeur , et dans letjuel
on a -ajoute , pour le porter au niveau de la science, un
grand nombre de niots qui n'avaient pu faire partie de la
plupait des dictionnaires antericuis, lo. YII , YIII , IX et
.X, contenant jusqu'aux lettres MN inclus , 4 ^'o'- in-8". ,
avee 4 iJv. de planches. Paris, T.ey et Gravier, et Bau-
douin freres. ( Yoy. le Bullet, de janv. i8'26 , n". 2G. }
Nous reviendrons sous peu sur ces 4 vol. , pour en signaler
ies articles lesplus iinportans.
5o. Gem/isi-de der oRGANiscnEN Welt. — Tableau du nionde orga-
nique ; par J.-G. Sommer. In-8". de x et 565 pag. Prague ,
1826 ; Calve. ( Voy. le Bullet.-, to. 4, 18-25, n«. i45. )
Cc tableau forme le 6*"'. et dernier volume dun ouvrage que
I'aulcur a commence a publier il y a deja plusieurs annecs,
sous le litre de Gemcelde derphysischen ^fe//(Tableau dumondc
physique ). Le volume que nous avons sous Ies yeux couticiit
line ex])osition succincte d'abord du regue vegetal et ensuite du
regiie animal.
L'auleur n'ayaut eu ]50ur but que de faire un ouvrage ele-
luentaire qui fiit a ia pnrtee de toutes Ies intelligences , n'a pu
y reunir que Ies faits Ies plus anciens ct Ies plus saillans qu'ont
pu lui offrir Ies sciences natiuellcs, eu menie temps qu'il s'est
appliqu' a presenter ces faits sous une forme methodique. Le
volume est divise en 55 sections, dans lesquellcs I'auteur parle
d'abord du raonde organique en general ct des differences que
Ies corps oi-ganises preseutent enlrc eux. Passant ensuite aux
planles, il donne une notice tres-sutcincte de I'anatomie et
de la physiologic vegetales pour en venir ii la revue des huuilles
naturelles des plantes, parnii lesquelles il cite Ies genres et Ies
especes , Ies plus remarquables. Celte revue est suivie dun
apercu sur la geographie vegetale , d'aprcsles dounees fournies
par MM. de liumboldt et Bonpland , Schouw et autres. La
menie marche est suivie dans rexposition du regne animal ;
I'ordre dans iequel Ies animaux sont presentes est celui qui a
ete indiquc par Linne; des remarques sur la distribution geo-
grapbiquc des animaux terminent le volume. Une petite carle,
58 IHstoire naturelle generale.
sur laq[uelle sc trouvc indiqucc la distribution geograpliiquc
ties principales families tlu regne vegetal est jointe a I'ouvrage.
Celui-ci n'est a la vcirite qu'une compilation , mais on pent
dire qn'elle remplit assez bien son but par la maniere dont
lauteur a su mettre en oeuvre les materiaux qu'il avait cimi-
j)ulsc'S.
Les principales sources on il a ]iuise , sont la Biologic dc
M. Treviraniis , le Manuel d hisloirc naturelle de M. Bluincn-
bach , celui de AI. Oken et plusieurs autres. Un reprochc ([udn
pourrait lui adresser ce scrait de ne pas avoir assez consulte
les ouvrages originaux qu'il ne cite le plus souvent que d'apres
ies citalioas iju'il en a trouvefis dans d'autres ouvrages.
S. G. L.
Ol. UrWELTLICHE NATURGESCIUCnT3 DER Or.GANISCHEN ReICH E. TIls-
toire naturelle des regnes organiqucs du nioncle priuiitif ,
exposee sous forme alphabetiquc ; par J.- F. Krueger. -i vol.
in-8°. Quedlinbourg et Leipzig, iS^S ; Basse.
En publiant cet ouvrage I'auteur a eu pour but de fournir ,
surtout a ses compatriotes , un moyen commode et peu dispen-
dieux , pour prendre un apcrcu general des especes aiiimales
et vegetales du monde primitif decouvertes jusqu'ici et desi-
gnees par des noms distinctifs. En meme temps ce dictionnaire
doit servir a faciliter I'etude des ouvrages geognostiques , ct a
former un complement aux dictionnaires generaux d'histoire
naturelle. Comme il est destine principalement a ceux qui
commencent I'etude de la palaeonlologie , il a etc en effet con-
venable dele presenter sous forme alphabctique , plutot que
d'y suivre un ordre systematique. L'auteur n'a cepeiulant pas
voulu comprendre dans son travail tous les noms qu'on a in-
ventes , surtout dans ces dcrniers temps , et dont un grand
nombre sont bien loin d'etre g^neralement admis ; c'est ainsi
<iu'il ne donne pas les nombreuses denominations des coupes
collectives etablies dans la classe des mollusqnes , mais il se
borne a indiqiier celies que M. de Lamarck a adoptees dans son
s-ysteme : les bases adnjjtees pour la classillcation des cor])s
fossiles sont d'ailleurs em))runtces a diflVrens auleiirs.
Les ouvrages que i\I. Kriiger a mis a profit pour compoior
Ic sien , sont principalement celui qui! a publie lui-meme en
189. 1 , sous le titrc de Gcschichle dcr Urwclt (Hist'>iro d»
His tot re naturelle generale. 5g
nionde priinilif ); pour les vegetans fossiles la Flore du monde
primitif tlu corate de Stei-nberg; celle du baron de Schlot-
lieini , et les menioires de M. Ad. Brongniart sur ce sujet ;
pour les animaux invcitebres , il s'cst servi des ouvrages d'Es-
per el 31. de Lamarck ; pour les coquillcs fossiles des travaux
de MM. Brocchi , Sowerby , Parkinson et Al. Brongniart ; pour
Jcs crinoides , de la Monograpliie de i\iiller; pour les crustaces,
de I'ouvrage dc MM. Al. Brongniart et Desiiiarest ; pour les
poissons de I'article Poissons fossiles dn nouveau Dictionnaire
d'bistoire naturelle, par M. de Blainville, et pour les aniniauK
vertebi-esdes classes snperieurcs, du!;rand ouvrage de M. Cuvier
sur les osseinens fossiles ; enfin debcaacoup d'autres qu il serait
Hop long de mentionner ici.
Les articles qui composent louvrage lui - rneme sont bien
rediges ; la description de chaque genre est accompagnee de
I'indication par ordre alpbabetique des jirincipales especes qui
s'y rapportent et qui sont toujours suivies dune courte phrase
descriptive. En un mot, I'autenr a fait tout ce qu'il etait
possible de faire dans I'elal de la science en se servant des
documens existans. L'utilite de ce travail ne saurait etre con-
testee , quoique la science elle-meme ne soit pas directement
enricliie par hii. S. G. L.
J'2. HiSTOIRE NAT«nELLE DKS PRINCIPALES PRODWCTIOiNS DE l'Eu-
r.oPK MERiDioNAi.E, ct priucipalemen t dc celles des environs de
Nice et des Alpes maritinies ; par A. Risso. To. I, in-8». de
xij et 44''' ?• » avec i cartes color. To. IV , vij , et 4^9 p. ,
avec 12 pi. grav. , contenant i85 fig. de nioUusques ou de
coquilles. Paris et Strasbourg, 1826; Levrault.
Nous nous bornons aujourd'bui a signaler la publication de
cet ouvrace d'nn naturaliste estimable et bien connu. Les
to. II et III sont sous presse. Sous pen nous donnerons des
articles detailles sur ce nouvel ouvrage dans les diverses sec-
tions du Bulletin aux([uellcs il se rapporte. Le i"'". vol. , par
oxeniple, olTre d'abord une statistiqiia sornmaire de» Alpcx marl-
lirncs, ensuite un coup d'txil gtologiquc sur les environs dcNicc,
])uis , le rc'sullat des observations inc'lc'orologiques Juiles a Nice ,
lie 180G il 1825, enfiu co volume est, tci;min(i par lUi apcnu
sur le rignc vegetal. Le to. IV est cnliercment cousacre aux
njoUusqiics et aux annclidcs viyanj ou fossiles '.'os bords de la
do Tlisloire naturelle generale.
Wediterranee. Un premier coup tl'ceil sur cc volume , et l.i
connaissance d'une parlie du raanuscrit et des dessias que nou*
avail niontres M. Risso, nous permet d'avancer qu'il faut se
servir de cet ouvrage avec beaucoup de reserve. L'auteur a
cree , sans aiicuu motif, une icule de noms gciietiques et spe-
cifiques ; quelques-unes de ces nouveiles denomiua'.ions gene-
riqucs paiaisscnt empruntecs au D"^. Leach , sans qu'il en soit
fait mention : la synonymie est nulle ou fort legercment (ita-
blie. Du reste, cet ouviage sera utile anx personncs versees dans
la connaissance des especes , comme indications, et plusieurs
genres curjeux y sent signales pour la premiere fois.
j5. Sur i.a uiicouvERTE ev la pudi-icaticn des mauxscrits du U"' Fkan-
cisco iiERiNANDEz, rclatifsa I'histoire naturelle de la Nouvelle-
Espagne {Ocios dc Espai'wlcs cmi^iados ; i\cc. iS^S, p. ^/S.)
Penetrc de I'importance de recueiliir et d'observer les pro-
cieuses productions natureiles de I'Amerique , le roi Philippe II
confia ce soin a son medecin , le D"^ Francisco Hernandez, sa-
vant aussi recdmmandable par scs connaissances eh hisloire
naturelle que p;ir celles qu'il reunissait dans toutes les autres
branches des sciences. Ce roi employa 60,000 ducals (somme
tres-considerable pour I'epoque } , a cette expedition. Au
bout de "J annees , Hernandez eut completement renipli sa
mission, en rccueillant en ly grands volumes, un herbiei
complet, accompagne des dessins et des descriptions tant des
plautes que des animaux, mineranx , antiqiiites , et dune
topograjihie des possessions espagnoles. La mort de l'auteur et
d'autres circonstances interrompircnt la publication de cet ou-
vrage (]ui contenait des decouvertcs importantes pour la mede-
cine , les arts , les sciences ct le commerce. L'incendie de i 67 i
ayant consume, avec une grande partie de la bibliotheque do
I'Escurial , I'ouvrage original de Hernandez, lit perdre I'espoir
de voir un jour publier ces manuscrifs precieux, au grand
regret des savans les plus celebres, tels que Tuurnefort , Linne
el autres. Enfm , au moment ou Ton s'y attendait le moiiis, on
decouvritdans la bibliotheque du c;)llcge imperial de Madrid , .'»
vol. in-fol. , contenantles minutes et brouillons de I'ouvrage du
D' Hernandez, avec des additions et correctijns interlineaires
de sa propre main. Le rainistere des Indes ayant rendu eomptc
de ccttc decouvcrtc a Charles HI, ce monaiquc decida que ces
Hisioirc naturelle getierale. 6 r
iiiaimscrits originaux seraient immediatement publics, et il
lit, en meme temps, partir a ses frais une expedition pour la
]Nouvelle-Espa!>ne , .i I'effet de remplacer Ics dessins originaux
perdns a I'Escurial. Tout I'ouvrage se compose de 5 volumes.
Les 3 premiers oomprennent, en a4 livres, I'histoire des plantes
du Mexique. Outre une notice bistorique sur le D'' Hernandez
et sui- ses travaux , le 4* vol. contient I'liistoire naturelle des
quadrupedes, oiseaux , reptiles, insectes , poissons et mineraux
de la Nouvelle-Espagne , et la description de diverses plantes des
Indes orientales et des Philippines , egalement observees par
Hernandez. Le 5«. contient divers opuscules inedits sur les anti-
quites, les moeurs et la topograpbie de diverses parties de I'A-
meriqne espagnole. G.
54. OBSERVATIONS GENERALES d'histoire NATURELLE, faitcs pendant
' un voyafe dans les Wontagnes Bleues de la Nouvelle Galles
du sud, par M. R.-P. Lesson. [Aimales des Scieiic. Nnliir.;
Dov. 1 825 , pag. 241 •)
Cememoire est une relation succincte dune excursion entre-
prisp par I'autPur et par M. Durville, officier de marine , dans
le but d'explorer sous le rapport de I'bistoire ni'turelie, la
chaine des Montagnes Bleues et les parties de laNouvellc-Gailes
meridionaie , situee au dela de cette cliaine que MM. Lawson ,
Blaxland et Wentworih avaient frauchie pour la premiere fois
en 181 5. Les observations que M. Lesson a pu faire dans ce
voyage se rapportent tant a la geologic, qu'a la botaniqne eta la
zoologie; ainsien faitde geologie, ilavu au pied des Montagnes
Bleues, kProspect-Hill, une coUine entierement formce de dole-
rite, enveloppee a sa basede gres qui est uniformement de meme
nature. Un fait tres-interessant sous le rapport de la botanique ,
c'esl que la Nouvelle-Hollande, dontla vegetation oflVe une pby-
sionnmie sitrancbee et si uniforme dans son enseinblc , possede
cependantaussi des localitesdanslcsquellesonretrouveuii certain
nombre d'especes de plantes communes en Europe. Tels sont les
bords de la riviere Macquarie et cette riviere meme, ou Ton voit
croitrc des Potamogetons , des Rcnoncules aquatiques, la Sali-
caire, la Samole , la verveine oflicinale , le Folygoituni avicularc
ou du moins une espece Ires-voisine, etc.M. Lesson a trouve
dans cette meme riviere des poissons qui forment deux genres
nouveaux , sas'oir, le Gryplcs Brisbanii eX. le Mnctjuaria aitstra-
fia Histoira naturelle generale.
la.tia; «le pins une Knivde, Emys longicol/is Shaw, la Rainetfe
doroe (le Peron , Ic P/iysa nuslralii ct unc Liinnee a test tres-
frajjilc. Aprrs avoir d:)nn(' la relation de sou voyage, J\[. Lesson
ajonte qiielc|ues observations siir la race humaine negre qui
liahitc la JN'ouvelle-fjalles nic'ridionale. Cette race no dilTerc
j)as esscntieilemcnt de la race negre occanienDe, qui tient
elle-meme par son orii;ine ii la race negre d'Afrique. L'auteiir
s'est propose de developpcr scs idees a ce sujet dans iin travail
special qui ne pent nianquer de devenir fort interessant. Les
indigene ^ diminuenl successivenient en uombre dans le cointe
de Cumberland , et avec eux les aninianx autrefois pi-oprcs a ces
contrees ; les Casoars, Casuaiius australis , les Kanguroos, les
Ornithorynques, les Dasyures, etc., deviennent de plus en plus
rares al'etat sauvage. Le Pbalanger volant, PeteM/w/a laguanoidcs
Desm. , est tue en grand nombre par les naturels qui sie servant
de sa peau pour en faire de petits mante.:ux. Les autrcs animaux
que jM. Lesson a eu occasion d'observer dans ce meme pays
sont : Ic cbien d- I'Australasie parnii les maniniiferes , une
foule de petits oiseaux a plumage vivement colore , le cygne
noir, le faucon de la NoiiveUe-Hollande , plusicurs especes de
perroquets , surtout le King's parrot Plalycercus scapulnttt.s
Yigors, le Loriot prince-regent, Oriolits rcgcns Q. et Gaim.,
une espece de Chouette et I'Epimaque royal , Epimadms re-
gius Garnot etLess., qui est decrit avec plus de d(;lail et aiiquel
I'auteur assigne les caracteres suivans : Ep. rcgiiis • Corporc
atro-purpurascente;capile, pectnre sjnnragdn-virescentibus; abdn-
mine ceris viride ; hjpuckoiidrium pcniiis longioribiis nu/lii, rostra
et pedibus nigris.
Enfin les environs du Port-Jackson ont fourni en espt'ces nou •
velles un Faucon , une Pie-griecbe , un grand Cassican gris des
Montagnes-Hlcues, dc\x\ Muscicapa ^un Pbiledon, un Pouillot,
et un Coucou tres-pctit. Ces (.iseaux seront decrils par JL Gar-
not , qui est charge particulierement de publier les maniniiferes
et les oiseaux dans la partie zoologique du voyage de la
Coquille. S Ct. L.
55 NATcnwissENScnAFTLicnF. Abiiandluncbn. — Memoires sur les
sciences naturelles publiees par une societe du Wurtemberg ,
i"=. part, du !<•'•. vol. gr. in-S"., de 9.28p., avec a lith.;5 fr.
Tubingue,' i8?.6; Laupp.
Tlistoire naturellc generale. 65
Ca^ iioiivoaii recuoil no conliendra qnt; dcs riu'moires orijjinaux.
foiiinis par des savans de Tubingue ct de I'Allemagne. Le \".
caliier que nous annonrons renferine 8 menioires, savoir :
I", snv la. ile'fcrmiiia/i'on dc la longueur du pendule a sccondes ,
simple, par Dohnen)icr{{er ; 1°, dc'taUs sur dcs essais sur lafc-
condadnn de quc/ques rege'Uuix , par Gaert.ner. [Fny. le Bullet.
dece niois n". jS); 5o. sur l Jrgonauta Jrgo , par Rapp ( f^oj.
le Bullet, t. IX. no. 212); l^°.Mc'moire sur la connaissance des me-
tamorphoses des vc'gelaux , surtout par rapport a Icurs conditions
intcrieurcs et extc'rieures , [Voy. ci apres , no, '^6); So. Sur le.s
calculs urinaires , parlememe; 6°. liecherchcs chimiqucs sur Ics
diffi'rentcs formations calcaires de la Souahe , par rapport it la
quantitd de magne'sie qu'elles contienncnt el la distribution gene-
rale de rette tcrre dans ccs roches , par Gmelin [f^oy. ci-dessus
n°. 26 ) ; ']'>. Observations sur l' evaporation de la glace, par
G. Schubler; 8". Notice sur re'tnblissr.ment dim baromctre nor-
mal , par Bohnenbergcr.
56. Magazijn vook wis-e.v natuurkundI&e wetensciiappen. — ]\Ia-
gasia des sciences pbilosopliiques et naturelles; par cahicr •
in-8°. Amsterdam, 1S26.
IWalgre son titre savant, ce recueil parait destine plutot a
rappeler des cboses connues , qu'a en pnl)!ier d'inconnues. Dans
le cahicr 5 du vol II, que nous avons suus les yeux, nous
trouvons une notice sur la floraison des plantes, u;ie courte
description de la caverne de Licl)enstein , des details sur les
cliiens de Kamtchatka , traduits de Tallemand de Storch , des
rcmarques sur les eaux , montagues et ilc<; un perit memoire
sur les symboles astronomiques des anciens , un article intitule
Opinion des natural istes sur les causes du tonncrrc , pn ir lequel
on cite en note VJcad. rojale des sciences de Suede, mem. 21 ,
sans indication d'anuee et de volume.
Des s lutions de probleuies d'arithmetique ct d'algebre ter-
mineut le caliier. D-g.
57. The natural history of the Bible. — llisloirc naturelle de
la Bible, ou description de tous les quadrupedes , oiseaux ,
poissons , reptiles el. insectes ; arbres , plantes, fleurs ,
gommes et pierres precieuses , dont il est fait mention dans
les livres sacres ; ie tout puise aux meilleures sources et ar-
C)/f Miiieiolo^ie.
raiii'e jKir orilre alphabetiquc ; p;ir Th. ]\I. llAniiis. Iii-S". ,
pp. 47^- Boston , 1820 ; Wells et Lilly ; el leimprime a Loii-
dres , I 824 ; Tegij. ( Philos. Mngaz. ; jauv. i SaS , p. 48. )
Pom- la botanifjue sarrce , rantcur a suivi Ilillcr ( ///Vro-
piiyticnn, in-4° ly^S), Celsius {Ilicrobotanicon, i-j ^S-ir^-).],
Hasselquist ( F/om /;rt/rt//H(7 ), Rauwolf, Sliaw , Riissel, Fors-
kal, etc. Son principal guide ]iour la zoologie a etc Bocliart
[liicrozoicon , Londres, 1 665 ) ; il assure avoir eu recoursaussi a
des autorites plus modernes. Rndbeck a ele sa piincipale source
jioiu I'iclityologie; Leninius et Brauniiis lui ont servi pour h
connaissance des niineraux et pierres principales; cnfin a I'e-
!;ard des serpens et insectcs, M. Harris a cu recours a la Phjsi-
(juc sacre'e de Scheuchzer. D-g.
MIKERALOCIE.
;>8. De L'lsoMor.pnisME, par le I)''. G. FoRcniiAMMEn. [Tidsskrijl
for Natuiviclcnskab. , call, xi, p. lOy.)
L'autein- rappelle les observations faites depuis Ilaiiy snr
les formes et rapports cristallographiques , par MM. Beudant,
■\Htscherlicli et autres. II fait observer que Mitsclierlicli a le
premier eu I'beureuse idee d'examiner I'iniluence que lean
piue dans les cristallisations. M. Forchhammer ayaut repete
plusieurs experiences de ce savant, a troiive entierement con-
lirmces les observations sur les formes ger.erales et les angles.
L'auteur se propose de publier ses propres observations d^s
qu'il les aura rompletecs. 11 delaille les principales composi-
tions dont les formes, d'apres la loi qu'il a citee pour I'iso-
morpliisme, devraient etre les memcs , etqui, dans le fait,
sont ponrlant differentes entre elles ; il indique aussi les diffe-
rences legeres qui se trouvent dans les angles, meme dans
les crislaux d'une seule substance , et il terminc par cette
conclusion : il y a au moins trois causes qui niodifient I'etat
primitif des formes de cristaux, savoir : la chaleur, la diverse
nature des corps isomorphes, et les developpemens divers des
eorps secondaires. II en resulte necessairement que tous les
essais faits jusqu'a present pour decouvrir les rapports nume-
riques entre les formes productives des series de cristaux ,
n'oiit p'l avoir plus de sncces qu'ils n'cn ont eu en elfct: qu'il
Mineralogle. 65
faut donc^avoir egard a ces conditions, et que, dans ce cas ,
on pent esperer de decouvrir aussi nn jour pour cette partie
de la cristaliographie des lois semblables a celles qu'nn a de-
couvertes avec tant de bonheur dans d'autres parties de cette
science. D — g.
Sg.SuR LK Kakoxene, nouveau mineral; par J. Steinmann, prof,
de Chimie a I'Universite de Prague ; cxtrait d'un mem. lu a
la Soc. jphilosoplu'que de Bohcmc, le i4 mai iSiS, {Edinb.
Jourii. of science; \u\n 1826, p. i65.)
Dans une mine de fer de Hrbeek , sur le territoire de Zbi-
row en Boheme, on trouve un mineral de fer argileux , qui
renferme uue substance etrangere deposee dans les fissures
qui le traversent, et qui, jusqu'a present , a echappc a I'at-
tention des minei'alogistes. Elie pent etre aisement confondiie
avec la carpholite , qui presente la meme disposition rayonnee
dans les fissures d'un gres. Quelquefois de petits cristaux fila-
menteux se groupent en forme de toulTes; quelquefois aussi
ce mineral est sous la forme dune poudre jaunatre, et res-
semble alors au mineral de fer bran. Comme on n'a pu encore
le degager des substances qui raccompagnent, ses caracteres mi-
neralogiques et sa composition chimique ne sont pas encore
determines d'une maniere certaine; un essai d'analyse semble
indiquer les proportions suivantes ; silice 8,90 ; acide phosph.
1^,86; alumine 10,01 ; oxide de fer 36,32 ; chaux o, i5 ; perte
par le feu, consistant en eau et acide fluorique 95,09. L'au-
teur compare ce mineral avec la wavellite , et trouve qu'il ea
diifere a plusieurs egards II lui a donne le nom de kakoxene,
qui fait allusion a I'influence pernicieuse de I'acide phospho-
rique , et consequemment aussi du mineral en question sur !i
qualite du fer extrait du raineiai avec lequel il se rencontre.
G. Del.
60. Sur le systeme de cristallisation du Gvpse ; par le D'. Hes-
SEL , prof, de niineralogie a Marburg. {ZeitscfiriJ'tJ'ur Mine-
ral.; sept. i82(), p. -111.)
On a pu douter jusqu'a present, dit le D^ Hessel , si les
cristaux de gypse , comme ceux de quelqiies aut^es sab-
stances ininerales, peuvent ou non cue raiuerics ii '.rois ax*?
B. Tome X. 5
66 Mineralogie.
rcctangulaires. Le beau travail de Weiss sur le meme sujet
laisse encore celte question indecise. De aouvelles observa-
tions que M. Hessel a faites sur des cristaux de gypse de
Gernrode au Harz , lui scniblent pouvoir en fournir la solu-
tion. II decril ces cristaux, les diffeientes directions de cli-
vage qu'il y a remarquues , ainsi que celles des plans dc jonc-
tion des individus qui les composent ; parnii les clivages qui
ont lieu lateralenient , il distingue celai qur mcne a une face
dont la texture a quelque resseniblance a-vec celle d'une cas-
sure ecailleuse, et cclui qui mene a une face a texture fibreuse.
Prenant ensuite 5 axes rcctangulaires a, b, c, dont I'un (b)
est perpendiculaire au plan du clivage le plus net ou paral-
lele a I'axe principal des cristaux, un autre (c) est parallele
a la direction du clivage a texture ecailleuse, et le trorsicmc
(a) est perpendiculaire a cette meme direction, il montre que
les cristaux de gypse se laissent ramencr a ces trois axes, de-
termines par le rapport a : b : c = y/TT : 2^/23 : y'T. 11
calcule dans cette bypothesc les principales incidences des
cristaux de gypse, et les compare aux valeurs dangles don-
uees par Haijy et par Weiss.
6l. ExAMEiN CniMlQUE DE QUELQUES MINKRAUX dc Finlaudc Ct d'O-
lonez ; par M. Hess de Dorpat. {Archiv. des sc. 7iatur. de
Kastner; t. VI, 5*^. call., p. 52 1.)
Ces mineraux ont ete recneillis ])ar M. d'Engclbart, dans un
voyage qu'il a fait dans ces contrees. Lebord N.-O. du lac Ladoga
est entrecoupe par de nombreuses bales bordees de terrains de
pneiss, qui presentefrequemmcnt de la hornblende, etdansleurs
coucbes subordonnees ou leurs filons differentcs substances me-
talliques ou terreuses. Dans une de ces bales, non loin du village
Pitkaranda , on trouve un mineral en masses cristallines a gros
grains, qu'accompagnent des cristaux dc (juartz etdu cuivrc py-
riteux. La forme de cc mineral est celle d'un prisme rhomboidal
oblique de 84° 96, dont la base est inclinee surl'arete vcrticale
obtuse de 104°. Sa structure est fibreuse comme celle de I'as-
beste; sa durete et sa densitc sont sensiblement celles de cette
derniere substance ; sa couleur est le vert de montagne , et
son eclat est soyeux dans les cassures fraiches. II est compose
de : silice 45, 5^ , oxidule de fer iQjyS, alumine 5, 00, cbaux
4,40, msgncsie 23,4o> can 2, total 98,10. D'apres I'accord
I
Mineralogie. 67
que presente cette analyse avec celle de I'asbeste, et I'identite
des caracteres exteiieuis dans ces deux mineraux, on peut
regarder la substance de Pitkaranda conime etant une variete
cristallisee d'asbeste. Ua cristal de roche a trois clivages rhom-
boedj-iques, dont denx etaient trcs-distincts , et le 3*. moins
sensible, ayant ete souinis a I'analyse, a donne les resultats
suivans : silice g5, oxidule de for 4,6, aluniine o,3; tot. 99,9.
Dans Ic griinstein des environs de Kontschosersk , on ren-
contre frequemment des filons qui contiennent , au milieu
dune gangue de quartz et de calcaire, des minerais de cuivre,
et particulierementdu cuivre pyriteux. Dans un de ces filons
se trouve un niineial en masse, reuni sous forme de veine,
avec le calcaire ct le cuivre pyriteux, ou dissemine en rognons
<laus le calcaire. Sa couleur est dun noir-verdatre , son eclat
■varie entre le pcrle et celui de la cire , il est opaque. Sa pc-
sanleur specif, est de 2,7 ; il esttendre, et donne aisenientune
poussiere d'un vert grisatre. Seul au chalumeau, il fond diffi-
cilement; il est compose de : silice 43,78, alumine 6,20, oxi-
dule defer 34,10 , oxide de cuivre 3, 00, magnesie 5,oo, eau
7,02; total 99,10.
Analyse du grcnat de Pitkaranda. — Ce frenat est d'un
n<jir-verd;ilre fonce, et il est associe au cuivre pyriteux et a la
scapolite ; il contient les parties suivantes : silice 55,55,
oxidule de fer 02,75, cliaux 22,88, alumine 3,4o, niapnesie
4,00; tot. 98,58. G. Del.
62. Notice sur le sulfate de soude cristallise, trouve en Suisse
dans le canton d'Argovie, par M. Cn. de Gimbkrnat. [Aiinal.
de chimic et de physique; sept. 1826, p. 98.)
Ayant observe des effervescences salines dans un tas de
gypse qu'on ex])Ioite par deux galerics , a un quart de lieue
du village dc Miibligen , sur la rive gauche de la Rcuss, M. de
Ginibernat a eu la curiosite d'examiner la palerie du cote sep-
tentrional, de laquelle il provenait, et il a vu , a la favour
de la lampe , que les surfaces de la rocbe recemment taillce
etaient parsemees de plaques eclatantes comnie aux mines de
sel gemme. II a reconnu a la saveur que ces cristaux sont du
sulfate de sonde, et que la poudre blanche qui tapisse les parvis
de la galerie , est le meme sel tombe en eJlloresccnce, eu per-
^,g Minernlogie.
<]ant so.i wa de cristallisalion par le contact de lair. II y %
frois bancs de gypse secondaire parsenies de sulfate de soude
cristallise, et separes par une mince interposition de marne
feuiUetre laquelle renfernie anssi ledit set, niais en moindre
emanti'e que le gypse CMe. Jnrni'ah,t saUfb-e :i environ lo
- Lds d'epaisseur; on ignore sa profondenr, Ics bancs etant
en position presque verticale. La decouve.le de ce sel cns-
talli^e k Miihligen est assez interessanle sous le rapport geo-
^nctique, parce quelle rend tres probable rex.sleoce du sel
Lrin en Suisse , dans la formation de gypse et de marne
oni traverse le canton d'Argovie. Elle donne auss. une ex-
plication plausible de la presence du sulfate de soude dans
les eaux minerales et dans quelques lacs.
63. AN.^!.vsE DE L. P.cnosM.iNE; par Gust. Mac.nus do Berlin.
[EcUnb. Journ. of science ; ]ixn\\ec x 8uG, p. io8.;
Ce mineral, que M. Haid.nger a determine comme consti-
.uantune espece particuliere , a ete decrit dans sa traducUoa
d.trai.e de Mobs, t. Ill, p. .87, et dans le n". du Jour-
nal des sciences dEdinbourg. Seul au chalumeau .1 est infu-
sible, n.ais U acquiert un plus grand degre de durete Dans
le matras, sa couleur passe dabord au noir , puis elle redev.ent
blancbe, et il donne de lean. Soumis a ^'analys. •! a fourni
lea parties suivautes : silke 54,886; magnes.e 3:>,.4b; ala-
nine o ^q^ ; peroxide de fer 1,599; P'Ot. de mang. o,4ao;
e'L ,5o.'-total98,.46. L'auteur ne considere pas I ochan-
Ullon analyse comme parfaitement pur , parce quil contena.t
(tr^vers sa masse de petites taches dendr.tiques bruuatres ,
d-oaproviennentprobablementl'oxide defer et I'alumme^ La
iormale mineralogique qu. se rapporte aux composans fixes
de l-analyse, est '' \ S' , ou en negligeant la petite quant.te
de man^anese , il/ s". ; et si Ion a egard aux parties volatiles et
fleur contenu e„ oxigene, la formula totale sera .MS^+J,-
*• ( r. l)Et,.
64 AN..VSE ..s vis.v>E>-.Es BE Muss. .X DC MoNx.oN, ; par E^-. de
Ko..... {^rclu.. d-s sc. natur. deKaStner;t. VII . 4 • cah.,
page 599. ) . . . -
.Ola vesuvienne de 1' Alpe de la Mussa , qui se presents en
p.ism.; q^xadi-ansulaires simples, ou bem.trope., modifies sur
jVine'ralogie. G9
les aretes des bases, et qui est cl'ua vert <ie piitache olair cu
foDce, est compose ainsi qu'il suit ;
Silice 54,848; alumine u 1 jQoo ; cliaux 35, 609; oxidule de
fer 5,400 : tot. 97,790.
2°. La vi'suvienoede VIontzoni, qui est en masses amorphcs,
ou ea crisfaux parlaits, iinplantes dans un calcairc bleuatrer
et i bquelle s'associe le pyiyome ou pyroxene verdatre,est
coniposee de :
Silice 57,644; alumine 16,668; cliaux 58,24© ; oxidule de
fei" 6,4'io •• total 98,772.
65. Analyse du spnyCROsiDERixE compacte ; par Gust. Bisrnor.
{Noeggerath, das Gebirge in Rheinl.-fFeslphal. ; torn. IV,
p. 586.)
On rencontre frequemment dans les lits d'argiie qni lent
partie de la formation de lignite des provinces du Biss-Rluu ,
un spbaerosiderite compacte ou fer carbonate [gemeiner Tlion-
eisensiein Werner), en masses spberoidales de quelques pouces,
iet meme d'un pied de diamtlre , a cassurc ecailleiise , et d uu
gris jauriatre, et dont la pesanteur specifique est de 5, .568.
Ce minerai est com])ose , dapros I'analyse qu'en a faite IM. Bi-
scbof , des parties suivantes : acide carb. Ds.aSi ; oxidule de
fer 52,ia8; silice 5,676; alumine, chaux et magnesie 9,963 :
tot. 100. II renferme 4o,25 parties de fer metallique sur too.
On le trouve principalement dans laforet de Geisting , entre
les villages de Dambruch et dc Rott , au N.-O. du Siebeu-
gebirgc. 31. Bleibtreu ayant annonce que le spbaerosiderite
fenfermait de I'eau dans wne cavite interieure, et ayant adrcsse
line certaine quantite de cette eau a 31. Bischof , ce cbimist;-
I'examina, et trouva que sa saveur etait fade, et son odeur
semblablc a celle d'une eau sulfureuse un pcu faible; qu'clle
lie contenait point d'acide carbonique librc, mais une tres—
petite quantite de sel alcalia et dc sulfate de cbaux. L'absencc
du fer est remarquable, puisque cette eau est renfermee dans
un carbonate de fer; mais il manqiiait de I'acide carbuniqiie a
I'etat de liberte pour tenir ce sel en dissolution.
66. Sun LE CARBONATE DE souDE NATiF ; par Rl . IIaidijiGer. {Edin-
burgh Journal of science ; 1824, p- ; et Annalcs dot
mines; t. XII*. , p. 279. )
Ott connait 3 espi;ces dc carl)onate de sonde; ie tiona , !«•
yo Minernlogie. N'\ 66.
nalron prismatiqne et Ic natron hemi-prismatiqnc. i°. I.es
cristaux de trona sont hemi-prisniatiques , I'inclinaison de M
sui- T est de io5° i5'; ils se clivent facilement parallelcment
a HI. Leur eclat est vitreux, leur couleur est le blanc passant
au blanc jaunatrc ; les pctits sont transparens , les j^randes
masses sont seulementtianslucides. lis ont la refraction double,
leur durete est nn pen superieure a celle de lalun, leur den-
site est de 2,11-2. 1°. Le natron liemi - prismatiqne a unc
forme bemi-prismatique, dans laquclie P= f y^^^ j ,i54"5i',
II 5" 22', et I'inclinaison de I'axe sur le plan de la grande
diagonale est de 5". Sa cassure est concboidale; jl a I'eclat
vitreux, et il est demi-transparent. Sa densite est de 5,423-
3". Le natron prismatiqne a pour forme fondamentale un
prisme, dans lequel P==i 4 i° 48', 52" 9' , i45°52', et dans
Jequel a: b: c:: i : V^ 07806 : \/'0^^m. H a rcclat vitreux, il
est transparent, sa densite est de i,562.
Scion M. Donald Monro , le trona se trouve dans I'interieui-
du pays de Tripoli, en veincs minces dans le sel semmc. D'a-
pres M. Brogge, consul suedois a Tripoli, il existe en coucbes
trcs-minces a la surface du sol, a 28 journees de marcbe de
la mer, dans la province de Sukava, a 2 jours de Fezzan : oa
en exporte de grandes quantites dans le pays des Kegres, en
Egypte et a Tripoli. Klaprolb I'a analyse, et son resultat est
a pen pres identique avec celui que M. alariano de Rivero a
obtenu du carbonate de sonde de Colombie. II suit de ces
analyses que le trona pur se compose de : sonde 0,5799;
acide carboniquc o,4oi5, eau 0,2186; et qu'ainsi sa formule
alomiqiic est N 6^+4 ^<]-
Lorsqu'on cbauffe ce sel a une cbaleur moderee , il laisse
degager son eau avec bruit, et sans perdre sa forme, parce
qu'il ne se fond pas dans son eau de cristallisation comme le
caibonate de soude ordinaire; il n'cst pas du tout efflorescent.
Les carbonates bemi-prismatique et prismatiqne ne different
I'un de I'autre que par la proportion d'eau quils contiennent ;
inais cette proportion n'a pas encore cte determinee pour le sel
];rismatique. On pent facilement obtcnir ce dernier, en faisant
evaporer pendant un certain temps une dissolution saturee de
c;.il)' nate de soude a la temperature de 80 a 100" Fabrcnbcit,
Mineralogie. 7 1
ct laissant ensuitc refroidir. Souvent on a un melange dc cris-
taiix des deux especes.
Lorsqu'on fait evaporcr lentement unc dissolution dc bicar-
bonate de sonde , il se depose de petits cristaux prisniatiques
transparensqui different des precedens, mais dont la composi-
tion n'est pas connue : ils sont tres-efllorescens.
67- SuH LA FORME Du Br.EcnwEiNSTEiN , ou tartrate acide dc
potasse; par R. Wakkernagel. [Archw. des sc. natur. , de
Kastner ; t. V, 5°. cah. , p. 3i6.)
M. Wakkernagel a observe ce scl sous la forme de doubles
pyramides a six faces , avec ou sans prisnie intermediaire. Les
angles, comme entre les faces des pyraraides et celles des
prismes, etaient de i47''-j;ce qui conduit an rapport y/2 • \/^
pour les dimensions du prisme fondamental.
68. Sl'r lk Sei.eniure katif ee rioMu et le Sulfure katif de
Selenium. {EiUnb. pliilos. Journal; juin iSaS, p. 188. )
Une lettre du docteur Turner, adrcssee au redacteur du
Journal pltilosophiquc , contient I'analyse dun memoire lu a la
socie'lc rojale dc Goltingue , par les professeurs Stromeyer et
Haussmann, sur le seleniure de plomb natif, trouve dans la
mine de Saint-Laurent pres Claustlial ; ce seleniure ressemble
exterieurement a la galone a grain d'acier, ayant une teinte
bleuatre comme lemolybdeue; il est moins dur que la ga-
lene, et sa densite est de 7,697. II se decompose aisement au
clialumeau sur le cliarbon. Sa composition est representee par
le resultat suivant, qui est la moyenne entre 5 analyses cor-
respondantes ; plomb 70,98; cobalt o,83; selenium 28,11 :
total 99,92. M. Stromeyer fait remarquer que la quantite de
selenium correspond aux quantites de plomb et de cobalt, et
qu'ainsi ces deux metaux doivent etre regardes comme combi-
nes avec le selenium.
M. Turner ajoute quclques mots sur le sulfure natif de se-
lenium , decouvert par le prof. Stromeyer parmi les produits
volcaniques des jlcs Lipari , avec le soufre et le muriate
d'ammoniaque,
69. IN'otice sur le plomb cardonate de la mine de Mnnleponi
dansla Sardaigne; par M. V. IMicnELoxTi, {Memoir, del Acad,
de Turin; t. XXX, p. 45. )
7 a Mineralogie.
L'auteur ayant foiulu dans uii tube de vcne ua echantit-
Ion de plomb carbonate l/ncillaire, n'en a point vu soitir
d'eau, Trois autres eclumlillous dc la meme variute de plomb,
provenant de Leadhills, du Ilartz et de Monteponi , n'ont
point donne de vapeurs aqueuses , conlrairement a I'analyse
de ce mineral, faite par Klaproth; niais un plomb carbonate
massif de la Sardaigne (peut-etre de Monteponi), s'est tiouve
contenir de I'eau; son anal)'se directe a donne : ])rotoxide
de plomb 58. pa; silice 25, 06; acide carboniqtie 11, 25;
chaiixo,y5; oxide de fer o,iy ; eau 5, 00 : total 99,1 5.
^o. Grenat dans i.e poRPnvRE du terrain jiouiLLER. {Noeggcraih ,
da<! Gcbirge in liheinl. IFestpliaL; t. IV,pag. 565; Bonn ,
1826.)
On a trouve du grenat rouge dans un porpbyre feldspathique
du terrain liouiller, a. Diippenweiler , pres de Saarlouis. La
masse principale du porphyre est d'un bleu de lavende ; elle.
renferme IVeqiicmnient de pefits cristaux de feldspatb , blancs
et rouges, la plupart alteres ; ca et lii des cristaux de mica noir,
et des grenats rouges qui tranclicnt f.irtement par leur coiileur
hyacinllie. C'est la prcniiiMe fois que Ton decouvre ce mineral
dans toute la parlie de cette formation au sud du Hundsriick ;
mais on a deja rencontre le grenat rougcatie en grains arrondis
dans le porpliyre du comte de Hobenstein , partie meridicnale
du Harz. (G. Del.)
'7 1. SUR LES MINES DE DiAMANT DE l'InDE MERIDIONAI.E , par W. VoY-
SEV. {Jsiatic Researches; t. XV, p. 120, Serampore, iSiS.)
M. Vrysey a visite I'es principales mines de dianiant de la
partie meridionale de I'lnde , et a lu a la Socie'le asintique du
Bengale un m^nioire contenant ses observations sur les rela-
tions geologiqnes de ce mineral. Entre les 7';<' et So^ de longi-
tude orienlale , est une cbaine considerable de montagnes ,
appeli'>es les Nnlln Malta ( monlagnes bleues ) , dont les sommets
les plus eleves sc trouvent entre Cummuni , dans le district de
Cuddapali, et Amrabad, an nord de la Kistna ; ils varient eu
hauteur de 2,000 a 5,5oo pieds au-dcssus du niveau de lamer.
Les cimes sont en general plates ou arrondies, et elles sabaisscnt
graducllcmenl jusqii'i ce qu'elles se reunissent aux montagnes
de grc's et do schistes argilciix du Godavery , prcs PaJunshah.
Mineralogie. 7 5
Leur largeur est vai-iable , mais n'excede pas 5o milles. 11 est
difficile de se rendre compte de la structure geologique de ces
montagnes, et on ne pent I'expliquer aisement ni par la theorie
de Hutton , ni par celle de Werner. Lesdifferentes roclies d nt
elles sont composees sont tellenient melees entre elles , que
cbacune d'elles se trouve a son t lur placee au-dessus des autres ;
cependant comme le schiste argileux est celle qui doniine ,
M. Voysey croit devoir considerer ces terrains comme constituant
une formation qu'il nonime Schisteuse, et qu'il regarde comme
uue formation contemporaine du Tlionschiefer de Werner. Elle
se compose de schistes argileux , de quartz en roche , de schiste
siliceux , de calcaires , de gres et de breches arenacees. Elle est
entouree de granite, et cette roche parait servir debase a la
formation. La chaine de m )ntagnes est coupee et fortement en-
tamee par les rivieres Kistna et Pennar. La seule roche de cette
formation dans laquelle on trouve le diamant, est la breclie
arenacee. Les mines que M. Voysey a visitees sont celles de
Banganpally , village silue a deux milles a I'ouest de la ville de
Wandiala II y a trouve la breche sous une roche arenacee com-
pacte, coraposee de grains de jauge rouge et jaune , de quartz,
de calcedoine et silex corne de diverses couleuis, cinientes par
une pate siliceuse. Elle passe a un poudigue forme de cailloux
I'oules, agglutines par une terre argilo-calcairc , a texture
friable, dans laquelle on trouve frequemment des diamans.
Quelques ecrivains ont donne a tort a cette roche le noni
d'amygdaloide ou de wacke , et ont pretendu que les mines dc
diamant etaient placees sur des sommites coniques formees par
la meme roche. La verite est que ces cones sont artificiels et dus.
au mode d'exploitation du mineral. La montagne est un pla-
teau, sur lequel I'auteur n'a apercu aucune elevation conique-
ni depression de niveau dans une etendue de vingt milles du
nord au snd. — De nouvelles excavations n'ayant pas eu lieu ,
depuis plusicurs annees, il n'a pu s'assurer de la maniere dont
les mineurs parviennent a la breche. lis se contentent mainte-
nant d'cxaminer les anciens deblais, toujours prevenus de I'idee
que le diamant s'accroit sans cesse , et que les petits cristaux
que Ton a negliges anciennement, ont dii devenir a la longue
des tr^s-gros diamans.
La breche qui renferme les tliamans est a des profondeurs
variables. Dans un cndroit , I'auteur I'a observee i une prvfou-
74 Mineralogie.
deur de 5o picds , I'assise supcrienre etant fornieo de gres , dt*
schisle arjjiloux, ct dc calcaire scliistoide. L'epaisseur de la
Lreclie etait de deux picds, et immediateraentau-dessous, etait
un banc de poudinguc compose de fragmens de quartz et de
fdex corne, cimciites par une matiere argilo-calcaire et dcs
grains de sable. II est probable que ce banc serait tres-produc—
tif en diaiTKins, et I'auteur ne doute pas que ceux que I'on
troHve dans le lit de la Kistna n'en aient ete detaciies par les
oaux , dans le temps, des grandes crues. C'est dans le sol d'al-
luviou des plaines situees a la base des montagnes , et surtout
en remontant le long des bords des rivieres Kistna et Pennar ,
que sont situees les miaes qui ont produit les plus grands dia-
inans du monde. Parmi elles sont les fameuses mines de Gol-
condah , ainsi nommees parce qu'elles se trouvent dans les do-
maines des souverains de Golconde, quoiqu'elles soient tres-
eloiguees de la place forte dc ce noni , qui a donne le sien a la
])rovince et a la dynastic de Cootel>Sbah. Elles sent au nombre
de 20 environ , et les plus celebres sont celles de Gani-Par-
teala, situees a 3 milles environ de la rive gaucbe de la Kistna.
M. Vojsey resume ainsi les fails qu'il a constates dans son
voyage. i°. La gangue des diamans de I'lnde nieridionale est la
brecbe arenacee (Sandstone Breccia) de la formation dc scbiste
argileux ; '1°. Ceux que Ton trouve dans le sol d'alluvion
proviennent des debris de ccs rocbcs , arraches ct transportes
au loin par quekpie grande inondation, dont I'cpoque est ante-
rieure aux temjis historiqucs; 5<'. Les diamans que Ion
trouve maintenant dans le lit dcs rh'ieres y sont transportes
par les crucs annaelles. — 11 lestc maintcnant a rcconnaitre si
les diamans de I'lndostan peuvcnt etre rapportes a la meme
roclie ct a une seniblable origiue. G. Del.
•Jl. RECHEnCIIES SUR QUELQUES ARCILES EMPLOYEES DANS LES USINES A
Feii. [Jrcliivcs mc'lall. de Karsten; t, \1I , p. 5yi.)
Trois argiles tres-refractaires ont ete examinees; elles ont
donne a I'analyse les resultats suivans :
i". Argile dc Stourbridge : silice o,6485; alumine, 0,2207 ;
oxide de fcr, o,o555; manganese et alumime avec un pen de
magnesie , o,oo55 ; perte par calcination , o,o85o ; total :
«,596o.
2". Argile de Rouen : silice o,448o ; alumine y,5446; oxide
Mineralogie. 7 5
■de fer 0,0435 ; manganese ctaluniine, o,oo6i; pcrte par calci-
nation : 0,1600; total: 1,0022.
5". Aigile de Ilceganaes : silice 0,56^1; alumine, 0,2188;
oxide de fcr , o,o3oo ; manganese et alumine 0,0120 ; parte par
calcination : o,iy4o; total : 1,0020.
Toiites ces argiles ont donne des traces de chaux. Elles sont
d'un gris noir ou d'un gris cendre. Lorsqu'on let distille dans
tine cornue de verre, elles donnent de I'eau , quelques gonttes
de bitume ; et o,oi a o,oi5 de substances gazeuses. Le residu
est grisatre. Au clialumeau , elles se decolorent et se friltent
sur les bords minces. L'acide muriatique ne les atlaque presque
pas, et dissout seulement un peu d'oxide de fer.
L'argile de Stourbridge est la plus refractaire de toutes ccUcs
qu'on eraploie en Anglelerre. On I'emploie pour fabriquer les
pots de verrerie, et les creuscts dans lesqucls on fondl'acier;
elle devient dun blanc-jauniitre par la calcination. L'argile de
Rouen est souvent tachee ca et la d'oxide de fer; elle devient
blancbe par la calcination. L'argile de Ha3ganaes,en Suede,
provient dun terrain bouiller; elle est scliisteuse et devient
d'un gris-clair par la calcination.
73. Or de Vermont. — Lc Palladium, journal de Boston, con-
tient la lettrc suivante :
Je vicns d'examiner im echantillon d'or natif qui fut trouve
il y a quelques jours sur la forme de M. Ingram , a Newfane. Le
poids du bloc, lorsqu'on le decouvrit, otait de 8 livres et unc
demi-once ; mais il s'y trouvait attaclies plusieurs petits cristaux
de quartz qui, probablement, pesaient^ once.
Le bloc , degage de ces matieres heterogenes , est d'un or
tres-pur. II a le lustre metallique de lor vierge; mais sa couleur
est d'un jaune plus fonce que celui de la guinee anglaise ou de
I'aigle americaine. II est doux et malleable ; sa pesanteur speci-
lique est de i5,5.
Le sol dans lequcl cet or a ete decouvcrt , est diluvien , et se
compose de pierres usees par Taction de I'eau , de gravicr
commun et de sable; mais dans les environs, ce sol est argi-
lace, et presente des coucbcs de tcrre a potior. Les rocbes ,
dans celte region, apparticnnent toutes a la classe primitive,
et consistent en blendes et porphyres dont Icslits alternentavec
le scbiste micace. Comme il n'a point encore ote fait de fouillcs
76 Botanique.
dans le terrain, on ignore s'il contient de plus grandes quaa-
tites de ce precieux metal. [Niles liegisler; 2 sept, 182G.}
^4- DESCRiPTio^f d'un Ciiai-umeau a mouveme.nt spontank , par
I\I. Leeto.n. [Repertory of arts ; 1824, p. 172.)
On prend des bouteilles de gomnic elaslique , de couleur
hrune, qu'on puisse lirer en lames assez inince> p lur qu'elles
devienncnt transparentes ; on les met tremper pendant environ
im quart d heme dans I'eau bouillanle. Lorsqu'elles s jnt re-
froiilies , on introduit dans le col un tube de cuivre jaune,
portant pres de son extreinit<^ une saillie qui sert a fixer la bou-
teille, qu'on attache avec un fil cire tres-fort. Co tube de cuivre
est muni dun robinet vers son milieu , et a son autre extrenjite
il se visse a une poinpe de compression, au niojen de laquelle
on fait entrer dans la bouteille le gaz qu'on vent y introduire.
La bouteille se dilate, et Ion peut aller jusqu ii ce quelle ait
acquis un diametre de 14 a 17 pouces. Cela fait, on devisse la
pompe, et Ion met a sa place le tube du chalumeau garni, s'il
est necessaire , de toile metallique tres-Gne. Get instrument
ainsi prepare peut donner un jet de gaz constant pendant une
demi-heure ou une heure , selon la force du courant qu'on
veut etablir. La bouteille ne reprend pis son volume primitif
en se vidant, elle occupe un espace a pen pres double. On
peut, sans danger, y comprimer le melange detonant d'oxi-
gene et d'hydrogene; en cas d inflammation , la vessie se dc-
chire sans blesser loperateur.
BOTANIQUE.
n5. Notice sur des experiences comcernant i.a fecondation de quei.-
QUES vegetaux; par C. F. Gaertner. [ NaturKvissciichaflliche
Abhandlungen , etc. Tubingue , 182(5, t. 1 , 1". cab. )
Les experiences dont il s'agit ont etc entreprises par I'au-
teur a loccasion des contestations assez vives qui se sont ele-
vees recemment entre les bolanislcs allcmands sur I'existence
de la sexualite des plantes. Lc present nicmoire n'est que le
precurseur d'un travail experimental plus etendu et plus com-
plet sur le meme sujct. L'auteur donne d'abord une idee de sa
maniere de proceder dans ses experiences, alia d'en faciliter
Botanique. 77
•iix auti'es la repetition ; il indique les precantions qui ont ete
prises et les points sur lesquels il a do preference dirige soa
attention dans le cours de ses experiences.
De lelles experiences ont ete faites jnsqu'ici sur des vegetaux
de quatre families dillVrentes , foimant 3o especes appartenant
a 16 genres. Quoiqu'elles soient deja au nombre de 600, I'au-
teur se propose de les conlinuer et de les varier davantage
pour en tirer des conclusions plus g^nerales et plus certaines.
Celles qui ont deja etc faites peuvent etre rapportees a quatre
series distinctes, dont la premiere contient, 1°. des observa-
tions sur le procede naturel de la fecondation des vegetaux,
sur I'etat et les cliangemens des differentes parties de la
fleur avant et apres la fecondation , sur le developpement
des fruits et des semences , siir le temps necessaire pour
amener la maturite , etc. ; 2*^. des essais pour operer arlificiel-
lement la fecondation des ovaires avec le propre pollen de la
fleur.
La seconde serie contient les observations sur la fecondation
hy bride.
La troisieme serie d'experiences fera connaitre les pbeno-
menes produits par cjuelques autres niatieres pulverulentes ,
telles que lesjleurs de soujre , la poudre de charbnn , le carbo-
nate de magne'sie et la poudre de lycopodc , iorsqu'on les appli-
que sur le stigmate et sur les autres parties de la fleur.
Enfin , la quatrii^me serie avait pour but d'explorer la ditre'e
et le mode de i action du pollen sur des ovaires etrangers , prin-
cipalement pour repondre a la question de savoir : si le pollen
ctranger exerce une influence sur la forme, la couleur et I'epo-
que de la maturite des fruits ct des semences.
Les resultats deja obtenus par 4'autenr doivent I'encourager
Il conlinuer des recherches aussi intcressantes qu'utiles ; elles
pourront servir a fixer enfin definitivement les opinions sur un
des points les plus importans de la physiologic vegetale , et
dies merileront, au successeurde Kohlreuter , une place dis-
tinguee parmi les botanislcs cxperimentateurs.
Pour prouver ce que nous vanons de dire, nous n'avons
qu'a citer quelques-uns dee fails constates par I'auteur, et rap-
portes dans le precis qu'il donne de ses experiences sur les fe-
€ondations hybridcs.
Ainsi , une quantite microscopique du pollen proprp de la
yS Botaniijue.
plantc a suf son pistil line influence tellement preponderaiUc,
qu'cUe rend nullc Taction d'une s^randc masse de pollen d'une
autre plante , quoi(|ue d'une espece Iros-voisine ; le pollen
propre de la plante appliqtie sur le stigniate a I'aide dun pin-
ceau s'y attache si exactement qu'il dcvient difficile de i'eulevei-
ensuite sans leser le, stigniate ; il en est tout autreraent du pol-
len (itranger , que le stijjmate ne s'approprie qu'avec difficulte
et avec lenteur; cette difficulte augniente menie en raison dela
difference des especes. Lorsque la fecondation hybride reussit ,
le pollen appli(iue sur le stigniate disparait en plus ou moins
de temps, toutes circonslances egales d'ailleurs, suivant I'affi-
nite plus ou moins giande des especes. Une fois que le pistil
est sature de matieie fecondaute , celle qu'on applique de noa-
veau ne subit plus aucun cbangement ni dans la forme , ni
dans sa couleur. Dans la fecondation naturelle,le stigniate
perd son air de fraicheur ct de plenitude aussitot qu'il est sa-
ture de matiere fecondante; dans la fecondatiim hybride le
stigniate se conserve plus long-temps et senible memequelque-
fois se rajeunir ; dans ce cas , le pollen recu de nouveau dispa-
rait jusqu'a ce que le stigniate perde enfin sa fraicheur ; le pol-
len etranger retarde plutot la fecondation qu'il ne I'ac-
celere , etc.
Ces donnees suffii'ont ])0ur notre objet, et nous nous dis-
penserons de reproduire ce que I'auteur a pu observer sous le
nienie rapport, sur la corolle , surla secretion du sue mielleux ,
sur la periode de la nialuiatiou des fruits hybrides , sur les
differens etats des seniences contenues dans ces fruits, et sur
I'influence directe qu'exerce le pollen etranger dans la forma-
tion de ces fruits et de ces seniences. S. G. L.
t6. Materiaux pour servir a la connaissance de la metamorphose
DES veoetaux, sous Ic lapport de ses conditions externes et
internes ; par F. G. Gmelin. ( Naturwissenschnfll. Abhaiid-
liaigen; T.I, i'"". cah. Tubingue , 1826.)
Ce ne sonl pas des fails nouvcaux qu'il faut cherchcr dans
ce memoire ; ce qui lui donne son principal interet, c'est la
raani^re dont I'auteur em,ploie des fails , pour la plupart deja
connus , afin d'expliquer a leur aide , d'une maniere fort inge-
nieuse, plusieurs phenomenes encore obscurs de la vegetation.
11 dit d'abord ce qu'il entend ])ar la metamorphose des vege-
Botanique. 79
taux, qn'on pent definir I'evoliition successive et graduelle des
dilTerentes parties d'un vegetal I'une de I'autre , evolution
(ni'on peut regarder en quelque sorte comme une transition
successive d'une conformation en une seconde, d'une seconde
en une troisieme , etc.
Les conditions generales de cette metamorphose, et les dif-
ferens modes d'accroissement des vegetaux , sont ensuite deve-
loppes par I'auteur, qui passe de la a son sujet special , cest-
ii-dire a I'explication des transformations des differentes parties
du vegetal, et a la determination des conditions de ces niesnes
transformations.
Le vegetal produit des parties nouvelles dans deux direc-
tions opposees , savoir par sa racinc et par sa tige ; cette pro-
duction est successive, I'eguliere et necessaire , et c'est pour
cela qu'on I'appelle metamorphose rc'gulicrc ow progressive; il y
a aussi nnc. metamorphose regressive, caracterisce par la trans-
formation d'une partie organique vegetale plus tardive en une
autre qui est, dans I'etat normal , plus precocc.
Ces deux especes de metamorphoses sont traitees par I'au-
teur dans deux sections distinctes ; dans le memoire present
il est question de la metamorphose progressive, jusqu'a la for-
mation de la fleur ; celle du fruit et de la semence et la
metamorphose regressive sont reservees pour un autre cahier
des memoires.
Dans la premiere partie sont successivement expliques , i°. le
mode de formation et de developpement des deux extremites
de I'axe vertical represente par chaque vegetal , c'est-a-dire de
la racine et du tronc; en second lieu , la formation des feuilles
qui nous semhle ctre tres-hien concue ; puis la formation des
hourgeons , qu'on counaissait deja assez bien avant le travail
de I'auteur ; enfin la formation de la fleur, chapitrc consacre
en partie a refuter I'opinion de Linne et de Wolff , qui soute-
naient que la formation des fleurs etait due essentiellement
a une diminution dans la quantite des sues nutritifs, et la ma-
niere de voir de Gothe qui en outre tient compte de rinfluence
del'air, de la lumiere et des feuilles elles-memes , pour ela-
borer et depurer les sues destines a la formation de la Hour.
Suivant I'auteur, la formation des fleurs est un phenomene
priraitif et essentiel dans la vegetation, phenomene que ses
influences exterieures ne peuvent que modifier ct non pas
So Botanique.
produiie. Cette idee est developpee, dans le reste dii pararfra-
phe, et non sans succes ; I'auteur y fait aussi quelques excur-
sions dans ie champ de la philosophic speculative, surl'utilitc
xlesquelles nous ne pouvons pas decider. S.-G. L.
r"] . Influence de l'electricitk sur la vkgetation; par M. Giov.
Bruno. ( Propagat. cli Turino ; t. IV, fevrier 1829 , p. gS.)
Observations sur le memoire precedent; par M. Rocco Ragazzoni.
(Ibid., juillet, torn. V, p. og.) Yoy. le BuU. de juin 1826,
n". 161.
L'auleur du memoire , qui ignorait sans doute les experien-
ces de Saussiire sur les epines , experiences repetees derniere-
ment par M. Astier (i) , a conlirme que les epines du Glcditzia
iriacanthos souliraient des bleuettes electriques a une bouteille
de Leyde. 11 avait tire de ses experiences des conclusions qui
se trouvent precisement celles que le Bulletin a conseille aux
observateurs de ne pas en tirer, et M. Rocco Ragazzoni oppose
a M. Bruno les objections qui se trouvent en abrege dans I'ar-
ticle du Bulletin ci dessus cite. R.
t8 Experiences pour ktablir la methode naturellk de botaniqub
sur des cARAcxiiRES cuiMiQUEs; par ledoct. Runge. [his, F"'. ca-
hier , 1826 , p. 17-21.)
On connait les efforts de differens naturalistes , dcpuis Ca-
merarius jusqu'a M. De Candolle, pour etablir les rapports en-
Ire les formes exterieures des vegetaux et leurs proprietes medi-
cales. M. Runge a entrepris de prouver, par I'aualyse, et il
ctahlit, sous forme d'axiomes , qu'il y a un rapport chimique,
1". entre les differentes parties dune plante (especej ; 20. entre
les differentes especes dun genre; 3". entre les differens gen-
res d'une famille. Quant au premier point , il cite les expe-
riences de M. Vauquelin sur I'llippocastan , et les sicnnes sur
la Belladonne et le Chene , d'oii il resuite que Ion trouvc le
tannin dans toutes les parties du premier et du Iroisicme, et
jusque dans les cotyledons de celui-ci , ct le priucipe narcoti-
qne dans toutes les parties de la seconde.
Quant au second point, il rappclle que Ion a deconvert I'a-
(1 ) Annttl. lie la Soc. Liniicenne d« Paris ; nov. 1825 , p. 566.
Botnniquc. 8i
f iile prussique dans les amandes de toutes les especes du fjenre
J'runus , et une teinture jaiiiie dans I'ecorce dcs racines du tous
les Galium, conime M. De Candolle I'avait dejii reniarque.
Quant au troisieme , enfin , il cite la Strychnine et la Vera-
trine , trouvees par MM. Pelletier et Caventou , la premiere
dans la plupart des Strychnees, et la seconde dans plusieurs
Colclucacc'es .
L'auteur pense avec raison que le meme principe pourrail
elre applique aiix differeiites (aiiiilles qui composent un groupe
(ordre).
Toutes ces idees ne sont point nouvelles ; elles sent seule-
ment presentees en d'autres termes. Mais les resultats dune
grande quantite d'experiences que M. Runge communique d'une
maniere generale , donnent un veritable prix a son travail.
Toutes les especes de Scmijlosculeuses , de Floscideuses , de
Radices , de Dipsacees, de P^alcriaiic'cs et de Scabiciises , qu'il a
analysees, lui ont olTert un principe conimun, seulcment dans
des parties differentes, dans la racine, dans la tige , dans la
fcuille , etc,
Ce principe secomportecomme les acides vegetaux qui forment
avec les alcalis des combinaisons solubles et incristallisables,
et avec la plupart des oxides metalliques , des precipites inso-
lublcs. Dans le premier cas, il sc colore enjaune, et, avec ad-
dition d'oxigene , en vert bleuatrc. M. Runge a traite ce prin-
cipe dans ses deux etats , colore et non colore, par I'oxide de
plomb, et a obtenu les deux resultats suivans :
EXPERIENCE.
2 . EXPERIEMCE,
52,9
Acidc colore ,
54,6
47,1
Oxide de plomb.
45,4
100,0
100,0
Acidc non colore ,
Oxide de plomb ,
L'auteur ayant reconnu la presence de ce principe dans des
families voisines, a soumis a I'analyse, des families eloigneesde
celles que nous avons citecs plus liaut , et il I'a retrouve dans
les Ombclliferes, les Caprifoliccs et les Plantains; mais il n'en a
trouvc aucune trace dans les Campanulacces et les liubiacc'cs.
Dun autre cote, il a decouvert dans cellcs-ci un principe qu'il
n'a trouve dans aucune autre Famille.
JJ. Tome X. 6
§2 BotiiJiique.
I.e niemoire de M. Ilnuge, comme on \e voit , nest guere
nn'une annonce. Tons les amis de la science doivent desirer
qu'il continue un travail dont on peut attendre des resultats
fort utiles pour la classification des vegetaux, pour la medecine
et pour les arts.
II se presentera sans doutc dc nonibreuses anomalies. Deja
des families, des genres meme tres-bien etablis en offrent de
tres-marquees. Is'os meilleurs systemes sont plus ou nioins de-
fectueux. Mais ce sont les fails qui constituent la science, et
Ton ne peut trop encourager les efforts de ceux qui s'attachent
a les decouvrir et a les rassembler. D — u.
79. ESSAI SUR LA DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE DE LA TAMILLE DES ChENO-
PODKES; par M. Mirbel. [Mem. duMus. d'Hist. nat.; 7^ ann.,
5". cah., p. 192)
Lesbotanistes connaissen; environ 534 especes de Chenopo-
dees, mais ils ignorent la terre natale de 1 1 ; reste done pour
la geographie botanique 320 especes.
Depuis le nord de la Laponie jusqu'au cap de Bonnc-Espe-
rance , ou trouve les Cbenopodees dispersees en nombre plus
ou moins considerable.
Cette famille abonde en Siberie, s'etend jusqu'aux extremites
meridlonales de I'Asie, et arrive jusqualaNouvelle-IIollande.
En Amerique, la partie septentrionale (le Groenland , I'ue
Melville, le Labrador) ne possede aucune Chenopodec ; mais
depuis le 5o^ parallele jusqu'au Cbili , inclusivement , il nest
aucune contree ou Ion n'ait trouve quelques especes de icette
famille.
Dans la cbaiiie des Andes equatorialcs, le Ilivina humi/isn.ct6
trouve a 700 toises au-dessus du niveau de la mer ; le J\. gla-
brala, a gHo; le Boussingaultia basellnidcs , a i,oGo; le Basel/a
obovata, a i,35o ; le B. tubcrosa, entre 900 et t,4oo ; le B.
marginata, a 1,600 ; le Phjtolaca bogotensis, a i,i65; le Che-
nopodium qiu'noa, entre 1,200 et 1,600 ; le Ck. ambrosioidcs ,
entre 3o et 1,600. Dans les Alpes de la Suisse et du Tyrol, le
Bliium virgalum s'elcve de la plaine jusqu'ii 700 toises. Dans
les Pyrenees et les Alpes , le Chcnopodium bonus Ilenricus par-
vieutjusqu'a i coo toises.
La section borcale a presdc 5 Ciienopodccs herbacees pour
unc licneuse; dans la zone equatoriale. le nombre des Cbeno-
Botanique. 85
podees herbacces et celui des ligneuses se balancent; dans la
section australe , le nombre des ligneuses surpasse d'un tiers
celui des herbacees.
Parmi les Cbenopodees herbacees de la zone equatoriale,
I'auteur a compris les Phytolacca decandra ct le Chenopodium
ambrosio'idcs , ficifoliwn , album , inurale , hybridum , et le Sal-
sola Kali , qui existent reunis ou separes dans toutes les parties
du monde. Mais en admettant , avec plusieiirs botanistes, que
le Phytolacca decandra et la Che/iopodium ambrosin'ides sont ori-
ginaires d'Amerique ; que le Salsola Kali , les Chenopodium hy-
bridum, murale , album eX. ficifolium sont originaires d'Europe ,
■ il n'y aura plus alors egalite de nombre entre les Chenopodees
«qiiatoriales, herbacees et ligneuses, et >ces dernieres devien-
dront dominantes.
Les copsidcrations suivantos paraissent a I'auteur confu'mer
rintroduction et meme la naturalisation de plusieurs Chenopo-
dees dans des contrees si difFerentes par leur temperature.
Sur 17 Chenopodees herbacees qui croissent sur le littoral
de I'Afrique septentrionale, une seule habite TAmerique ;
c'est le Phytolacca decandra, naturalise aussi dans differentes
parties du midi de I'Europe ; 1 4 vienneut en Asie et en Europe;
ce sont les Chenopodium botrys, murale , vulvaria , album et ru-
brum ; les Salsola Kali, tragus et soda ; le Camphorosma plcran-
thus , les Beta marilima et vulgaris ; les salicornia herbacea et
strobilacea;\cceratocarpus arenarius; et deuxseulement n'ontete
jusqu'ici trouvees que dans cette partie dc I'Afrique, ce sont le
Chenopodium triangularc et le Salicornia amplcxicaulis. C'est tout
different pour les sous-arbrisseaux, puisque sur 3g qui crois-
sent en Egypte et en Barbaric, il en est 13 qu'aucun auteur,
que Ton sache, n'indique ailleurs.Ce sont les Chenopodium bo-
ryosmon et hortcnse ; les Salsola mollis , vcrticillata , brevifolia ,
baccata ,farinosa , imbricata , monoica , tetrandra , alopccuroides,
glomerulata, piunntifida , villosa , annularis, globuli folia et
Suceda ; le Salicornia cruciata , le Cornulaca monachanta , lo
Traganum nudatum , les Atriplex mollis et coriacca. Les i() au-
ti'es sont des productions communes aux cotes africaines et aux
regions de I'Europe et de I'Asic boreale les moins eloignees du
tropique du cancer.
Cepondant lautcur fait observer que dcpuis la cute de Fez
G.
o/f f!otani(jue. N°. 79.
et de Maroc , jusqu'a la I'ive gauclie <le rEiiplirale , la plupart
des Cheaopodees ligneuscs sont tlispersees ilaus les sables qui'
cnuvrent vn partie ces contrees de I'Afriquc bo:x'a!e ct de I'A-
sie , sables deserts souvent charges de sel rjemine, toujours pri-
ves d'eau , briili'S jiar le soleil , et qui sc refuscnt a produire
aucune herbe.
Cette superiorite nuiueiique est plus marquee dans les tcrres^
australes de I'Afrique et de la INouvelle-IIollande , que dans la
zone equatoriale. Cc fait etait indiquc par I'analoijie ; puis'.pie
le cap de Bonne-Esperance , la Noiivelle-Hollande , et nienic la
Terre de Dienien, ne s'etendent pas plus vers le jiole antarcliquc
que s'etendent vers le pole arctique I'Afrique septentrionalc ,
la Turquie d'Asie et la Perse.
La section boreale parait plus riclie en Cbenopodees que le
reste du j;lobe; la proportion est corunie 1 •} a i ; et c'esl dans
I'ancien nionde, et surtout entre le 4^' et le 3o* degres, dans
la partie occidentale, que les especes abondcnt. Elles vont
croissant en nombre dcs regions bjperborecnnes ii cellos qui
se rapproclient du tropique du cancer. Cette progression est fa-
cile a (itablir nuiiieriquement pour I'Europe occidentale et les
cotes septentrionales de I'Afrique. On ne trouvequ'une Clieno-
podee , le Chenopodium album, dans la Laponie du Word. Cette
espece se joint a Y yJ triplex patula dans la Laponie meridionale,
et toutes deux reparaissent en Suede. Elles y sout accompa-
gnees de ly autres especes, savoir : Chenopodimn bonus Ilcn-
ricus , urbicum , murnle , rubrurn , K>iridc , hjbridum , glaucum ,
vulvnria, poljspermum et marilimunt; le Snlsoln Kali ^ le Sali-
cornia herbacea , les yl triplex porlulacoidcs , laciniata , has lata et
littoralis , le Blitutn virgatum. Ces especes exigent pour se devc-
lopper la temperature moyenne la moins elevee. Les iles Bri-
tanniqucs olTrent 27 cbenopodees; I'Allemagne et la France,
non compris le littoral de la JMediterranee , environ 4o ; I'lta-
lie , les cotes nieridionalcs de la France, I'Espagne et Ic Por-
tugal, au moins 62 ; cnfin I'Egypte, la Barbaric et les Cana-
ries, lj&.
Dans ce recensement les 17 especes du INord cnumerces ci-
dessiis reparaissent toujours en totalit.e ou en partie.
C'est au sud-est de I'Allemagne en Ilongrie que se montrent
les premieres especes inconnues en Occident. Elles sont au
nombre de 12 , savoir : les Chenopodium acutifolium et hrrso-
Bolanique. 85
mclanospermum , la Snlsola hyssopij'olia ct scdoides , les j4 tri-
plex acuminata, hesscriana , et oblong ifolia , les Camphorosma
ovala, le Corisperniuni nilidnm , cancscais , eX, squarrosnm , cnfin
le Beta trigyna.
Les especes de Chenopodees de I'ancien monde sont beau-
coup moins nombreuses entre les tropiqaes que dans les regions
boreales : la proportion est de i a 5 ; niais il semble que la
decroissance du nombre s'opere en sens inverse dans le Nou-
veau-Monde, puisque les especes de I'Amerique equatoriale
sont a celles de I'Amerique du Nord dans la proportion de i |
a I . Ce rapport ne doit etre admis qu'avec reserve, et comma
uniquement fonde siir I'etat eucore pen avance de nos connais-
sances a I'egard de larithnietique botanique de la Flore Ameri-
caine.
Les Cbenopodees de I'Afrique et de la Nouvelle-Hollande
australessont aux Cbenopodees de I'Afrique, de I'Asie et de la
Nouvelle-Hollande equatoriale conime i ^ a i.
Plus de la moitie des especes de Cbenopodees qui nous sont
connues se tiennent, par preference ou par necessite, sur un
sol inipregne de sels de sonde. Tels sont les Saliconiia, les
Cornulaca , les Salsola , les Anabasis , les Axyris , les Beta , les
Corispcrmum , la plupart des Polj-cnemum , un grand-nombre
■d'Atfiplcx , de Chcnopodium , etc. Beaucoup languissent ou nc
pourraient croitre sur un autre terrain. R.
80. MEMoiiiEs son LES CoNiFEKEs ET LES Cycadees ; ouvrage jios-
tbume de L. C. Richard, termine et public par Achille Ri-
chard fiis , D. M. I gros volume grand in-4''. avec 3o pi.
Prix, 60 fr. et grand papier velin , carlonne , 84 fi". Stuttgard,
1826, Cotla ; Paris, Renouard.
Les botanisles de lEurope n ignor;uent pas que le pro-
fesseur L.-C. Richard avait laisse en nianuscrit des obser-
vations fort importantes , accompagnees de superbes dessins,
sur les families des Coniferes et des Cycadees. On altendait
avec une vive impatience que ce travail d'un liorame considcre
a juste titre comme celui qui a porte ranalysc botanique au
plus haut point de perfection , trouvat un oditeur qui prit
assez d'interet aux progres de la science pour ne pas besiter
•a se charger dune aussi grande entreprise; et cet cditenr,
•c'est le bnron CoKa de Slull'jard. Gijce h cot honorabh;
86 BoUin'que. IN°. 80.
libraire, M. A. Richard a pu s'acquitter d'une dette qui pesait
vivem«nt sur son coeur : capable, plus que personne, de bien
comprendre I'ouvrage de son pore, il la termine d'une ma-
niere qui doit satisfaire tons les amis de la botanique. L'ou—
vrage est dedie a iM. de Humboldt. Cest un hommagc qui lui
etait du ainsi qua M.Ivunth, tons les deux dignos appreciateurs
du talent de L.-C. Richard, et qui ont employe leurs bons
offices pour la publication de son ouYrage.
Dans un avertissement et dans une preface qui fait suite ,
M. A. Richard expose le but et le plan d« I'ouvrage. Sa rao-
destie ne lui permetlait pas de faire I'eloge du travail qui
lui appartenait en propre , et le sentiment de i'amonr filial lui
faisait uu devoir de declarer que la partie descriptive etait
celle a laquelle il n'avait aucune part, celle qui formait la
base fondamentale de I'ouvrage, et dont toute la gloire appar-
tenait a son pere. Mais nous, qui ne sommes fiaint rctenus par
des motifs aussi respectables, nous osons dire qu'il etait peut-
etre plus difficile de coordonner de vastes materiaux pour edi-
fier le beau monument ofTert aujourd'hui aux botanistes sans
les avoir soi-meme prepares , que de travailler d'apres ses ob-
servations particulieres. On concoit quelle peine il a du se
donner, et quelle attention il a dil apporter pour se penotier
des idees d un autre, que son profond savoir rendait inacces-
sibles aux intelligences ordinaires. Kous croyons done qu'il est
de loule justice d'associer le fils au pere, pour le merite des
mcmoires sur les Coniferes et les Cycadees.
V. Memoire. Des Coniferes.
Dans la premiere partie de ce memoire, I'auteur examine les
travaux des botanistes sur les genres qui composent cette fa-
mille, mais il ne remonte pas au delii de Tournefurt. II enu-
mere les genres admis par ce pere de la botanique francaise ,
parLinne, Adanson, M. A.-L. de Jussieu, M. de Lamarck et
Gaertner. II fait connaitre les diverses opinions que ces anteurs
ont exprimees sur la circonscription de ces genres et sur leur
classification. Des travaux de ces botanistes, resaltent huit
genres, savoir : Ephedra, Taxus , JunijtTits , Cuprcssus ,
Thuya, Piints , Abies et Araucaria. Quelques genres de coni-
feres ont ete I'objet particulicr des recherches de plusieurs sa- "%
vans. Ainsi le Uacrydium a etc etabli par Solander dans la dis-
Botanique. 87
serlation de Forst'ir sur ies plantcs comestibles de I'Occan
austral, et M. Lambert a expose Ies vdritables caraclcrcs de ce
genre dans la description du genre Piiuis, L'Heritier fonda le
genre Podocarjjus , dont nous devous a M.de L« Billardiere une
plus exacte connaissance. M. Smith nomma Salisburia le genre
forme sur le Giucko decritpar Ksmpfer. Un genre Jgalhis ial
etabli par M. Salisbury sur le Dammara alba de Rumphius. Le
Thuja articulaia de M. Desfonlaines devint le type da Callitris
de Ventenat. Enfm, dans Ies Annales du Museum, L.-C. Ri-
chard a forme Ies genres TaxocUum et Phjllocladus , I'uu sur
le Cupressus clistichao.es auceurs, I'autre sur le Podocarpus
asplenifolius de Labillardiere. INous omettons de rapporter ici
Ies genres que plus tard on a eiimines de la famille ; nous pas-
sons egalement sous silence Ies noms des "genres qui ne sont
que des doubles emplois de ceux que nous venous de citer;
cette partie historique et synonymique de la Monographie des
Coniferes est traitee avec beaucoup de details et nest pas sus-
ceptible d'analyse.
Aprps avoir dit un mot des classifications proposecs par quel-
ques auteurs pour disposer methodiquement Ies genres de la
famille des Coniferes , M. A. Richard expose celle que son pere
a publiee dans le t. XVI des Annales du Museum. En voici le
tableau :
CONIFERiE.
Sectio I. Taxoe-e. S. II. Cupressiiie,e. S. III. Abietine*.
A Florcs inversi.
Podocarpus. {L'hir.) Juniperus. (i.) Pinus. (/..)
Dacrydiuni.(6o/n«(f.) Thuya. {L.) Larix. (Touni.)
B. Floras erecti.
Phyilocladus (AcA.) Callitris. {^Veiit.) Cuninghamia. (/f./Vr.)
Taxus. {L.) Cupressus. (i.) Agathis. {Salisb.)
Salisburia. (iS/TjiVA.^ Taxodium. {^Rich.) Araucaria. (Juss.)
Epiiedra. (/-.)
La deuxieme partie des Memoires sur Ies Coniferes, qui est
entierement I'Duvrage dc L.— C. Richard, se compose des des-
criptions detaillecs d'une ou de plusieurs especes de cliacuu
des genres cites dans le tableau precedent. Ces descriptions
sont failcs en langue latioe, et elles sont en rapport avec Ies
excellentes figures dessinees par Richard, et gravces sous ses
ycux par Plee pere. L'auteur n'a neglige aucun organe , il a
exprime tout ce que I'cxamen le plus rigoureux , nous dirons
88 Bola/iiqiic. N'^. 8o/
ineme Ic plus minutieux, iui a fait decouviir ; ot il la exprime
avcc celte nettetc qui ne laisse point do vague dans les idees,
ni rien a desirer. G'est avec un tel soin que sont decrits succcs-
sivement la tige , les feuilles , toules les parties des fleuis males
et femelles, les fruits, les graines et I'embryon. Le nonibre
des especes tlecrites et figurees s'y eleve a 55.
La troisicme partie du Memoire sur les Coniferes est consa-
cree a lexamen des differens organes etudies comparativement
dans tous les genres de cette famille. Les racincs, les tiges , les
feuilles, les hourgeons , les fleurs, les fruits et les graines
forment autant de chapitres, ou M. A. Richard a fait connaitre
la structure dominante dans chacun de ces organes, structure
caracteriscc par telle ou telle singularite qui isole en quelque
soite la famille des Coniferes du reste des autres vegctaux pha-
nerogames. Aussiles botanistes ont-ils ete long temps sans s'en-
tendre, non-seulenient sur le nom, mais encore sur la nature
des organes. Cette partie du Memoire , ecrite en francais , est
un i-esume de toutes les opinions; mais I'auteur , fort de ses
profondes etudes , s'attache a combattre celles qui etaient en
opposition avec les sienncs , et qui out neanmoins ete accredi-
tees. Les fleurs surtout ont fait I'objet de plusieurs conlro-
versips , et il y a eu beaucoup de travaux publics avant qu'on ne
silt a quoi s'en tenir sur ce qui devait etre regarde conime le
calice ou la corolle , la capsule, les parois de I'ovaire , le stig-
mate et le fruit. Encore aujourd'hui que les travaux de L. - C.
Richard ont jete le plus grand jour sur ces questions, nous
■ voyons un botaniste du premier ordrc s'elever contre la ma-
niire de voir universellenient admise. Mais cnmme ce point a
ete discute par M. Achilla Richard a la fin de I'ouvrage , nous
en parlerons en son lieu. II nous suffit de dire maintenant que
les generalites sur les organes des Coniferes sont presentees
clairement et avec la plupart des details imporlans que con-
liennent les descriptions latines, details qu'il fallait metlre en
regard les uns des autres et qui font apprecier le fini des ob-
servations de feu le professeur Richard. C'est a cause de eel to
mnltiplicite de details interessans que nous nc pouvons presen-
ter a nos lecteurs une analyse de la troisieipe partie des Me-
moires sur les Coniferes L'auteur y a joint un chapitrc sur la
germination , suivi dune recapitulation succincie des travaux
des botanistes qui ont amend la connaissance dc celte familU;
Botanique. 8g
nn point oil elle est ofl'erte anjonrd'hui aux savans. M. Achille
Richard termine ce chapitre par I'exposition des idecs qui re-
siilteut des observations consciencieuses de son pere , sur la
nature des organes floraux, idees oppo?ees, il est vrai , a cellos
de MM. Mirbel et R. Brown. Mais il les a combattues avec cette
defiance de ses propres moyens qui est la meilleure preuve dii
vrai talent. « Si nous avons combattu , dit-ii, uii grand nombre
)' d'opinions emises par des botanistes du premier ordre, nous
i> nous sonimes efforces de le faire avec toute la niesure qui
)) convient a un disciple qui combat avec ses maitres , et il ne
» nous a fallu rieri nioins que I'exactitudc universclleraent re-
)> connue des observations de nion perc , pour entreprendre
)) cette tache aussi penible que difficile. »
M. A. Richard clierche ensuite a evaluer les caracteres dans
la formation des genres. Les differences qui distinguent les
genres de Coniferes entre eux ne porlent pas sur les organes
cssentiels, tels que I'ovaire, le stigmate , le perianllie et les
ctamincs , ces organes n'offrent que peu de variation dans leur
struclure ; maisles organes accessoires tels que les bractees , les
(icailles , etc. , subissent des alterations et des changemens qni
suffisent pour etablir des groupes auxquels on donne le nom de
genres.
Les Coniferes fornient un ordre tres-distinct dans la serie
naturelle; elles n'offrent de rapports reels qn'avec les Cycadees
par I'organisation florale, et qn'avec les Cupuliferes et les
Betulinecs, sections remarquables de la grande famille des
Anientacees. Enfin elles sont un point de contact avec les Urti-
cees, il cause deleur ovaire uniloculaire , renfermant un seul
ovule renverse.
Dans la quatrieme partie de ce Memoire sont exposes les ca-
racteres de la famille et des genres de Coniferes. Le caractere
generique trace en langue latine est aussi raccourci que pos-
sible, mais pourtant assez detaille pour qu'on puisse faire ia
comparaison des organes dans chaque genre et en bien saisir
les differences. A la suite de chaqnc caractere, on trouve des
observations en francais qui ne sont, a proprement parler , que
Ic commentaire explicatif de la synonymic et de la description
latine. On y rencontre neanmoins phisieurs remarques bota-
niques qui nianquaient dans celle-ci. Le nienioire est termine
par 1 explication des pian-ches. Ces dernieres presentent uuc
^o Bolanique. N". 80.
inflaite de details anatomiques dont il a fallu exprimer toutes
les parties; quoique la nettete du dessia et de la graviue ne
laisse riea a desirer pour leur intelligence, I'cxplication de ces
figures n'est pas superfine , et elle doit faciliter les recherches
du botaniste qui n'est pas encore familiarise avec I'organisation
d'un groupe aussi anomal que celui des Coniferes.
2*. Mcmoire. Dcs Ctcadees.
L'liistoire de cette petite famille , qui ne comprend que les
deux genres Cjcas et Zamia » ne laisse pas que d'etre asscz dif-
ficile. Ces genres, en effet, ont ete transportes par divers au-
teurs des fougeres aux palmiers, et M. Richard les reporte a
cote des coniferes. Voila done les trois grandes divisions pri-
maires des vegetaux , Acotjk'doncs , Moiiocotjledones et Dico'.j-
ledonca , que cette famille a j)arcourues ; nous le disons a re-
gret, sa derniere place n'est pas irrevocablement fixee. IM. Ri-
chard, il est vrai, tirant ses prenves de I'organisation florale ,
•n'hesite point a les lier aux coniferes ; mais des tiges absolu-
jnent semblables a celles des palmiers, et un port analogue ,
cntraineront sans doute bcaucoup de sectateurs des aflinites ua-
turelles vers ro])inion de MM. Desfontaines et De CandoUe ,
qui regardent la structure generate des organ es de la vegeta-
tion chez les plantes comme un caractere qui doit reniporter
<lans la classification snr les rapports des organes de la fructifi-
cation. Ce n'est point I'avis de M. R^ichard ; et il faut couvenir
qu'il a soutenu la these contraire avcc un talent qui prcnd sa
source dans une intinie conviction.
Dans la premiere partie du Menioire sur les Cycadees , I'au-
teur expose I'etat des connaissances acquiscs sur les genres
Cjcfis et Zamia , jusqu'a I'epoque oil ils ont ete de nouveau etu-
dies avcc le plus grand soin par L.-C. Ricliard. La secnnde par-
tie contient la description generale de la famille de laquelle
I'auteur infere ses affinites avec les coniferes , en avouant toute-
fois la dissemblance extreme que ces families ofTrent dans leur
port, ainsi que dans 1^ structure des tiges.
Mais cette consideration ne parait que secondaire anx yeux
de M. Richard, puisqu'il n'est aucunc famille de Monocotvle-
dones avec laqucUo puissent convenir les Cycadees, quant aux
organes floraux , tandis que , sous cc rapport , il n'y a nieme
aucunc distinction importantc enlre celles-ci e» les coniferes.
Botanique. 9 1
Deux esn^ces de Cycad(5es sont decrites avec encore plus dc
details que les especes de coniferes que nous avons citees plus
haut i ce sont les Cycas circinaUs L. Rich., tab. 24 , '-25 et 26 ;
et Zamia integrifolia Ait. Rich., tab 27 et 28.
L'exposition des caracteres de la famille et des genres , et
rexplication des plauches teiininent le niernoire sur les Cy-
cadees.
L'ouvrage etail presque entieremeni imprime, lorsque M. R.
Brown fit paraitre dans I'Appendice botanique du voyage a la
Nouvelle-Hollandedu capitaine Kini;(V.le Bu//.t.g,n°.\55), des
observations fort interessantes sur I'organisation de I'ovvile en
general, anterieuremcnt a I'impregnation, et surla strucUu'C de
la fleurfemelledes conift-res et des Cycadees. Ce savanibotaniste
^mit une opinion dianietralenient opposee a celle qui domine
dans les Memoires de M. Richard; car le frijit des coniferes et
ties Cycadees est assimile aux graines nues des autres vegetaux
phaneroganies. Cctte opinion se fonde sur le nombre des enve-
loppes de toutcs les graines, et sur la position respective des
organes dout ils sont formes. M. Achille Richard a done cru ne-
cessaire de rcpondre a une objection aussi specieusc ; et dans
les notes qui se trouvent a la fin de l'ouvrage , il s'applique a
prouverque chaque fleur fenielle de coniferes ou de cycadees
presente en realitd tontes les parties qui composent un ovaire
■ent.jure par «n calice. Ces parties confondues ensemble, et
•qu'-il «st. impossible de distinguer avant la fecondation, se ap-
parent facilenient les unes des autres a une e])oque fort avancee.
On y reconnait alors toutes les parties constituantes des (leurs ;
■c'est-a-dire un ealice osseux, un ovaire membraneux qui ad-
here plus ou moins a celui-ci , et un ovule qui pend de sa partie
interne, ea occupe toute la cavite , et n'y adhere que par sa
base. M. Richard convient neanmoins que I'ovnle n'est revetu
que d'une membrane pcUucide excessivement mince , et dont la
composition est loin d'etre aussi compliquce qu'ellc se pre-
sente dans les ovules des autres plantes. Enfin, selon M. Ri-
chard, cet ovule a une structure particuliere qui fait un trait
caracteristique de plus pour les deux families dont il s'agit;
mais il prefere s'arreter a celte consideration que d'enibrasser
une opinion nouvelle, et tellement extraordinaire, qu'clle rem
prait toutes les analogies connues, et renverserait les idees les
plus repandues sur la nature du fruit et sur les phcnoiuencs de
92 Botanique.
la fecondation; car, siiivant I'hypothese dc IM. R. Brown, il
faudrait admettre que les coniferes et les Cycadees ont des ovules
nus , et que la fecondation s'opere par le contact immediat des
grains de pollen avec la partie de I'amande qui doit sorvir dc
malrice a I'embrj'on.
TJne seconde note additionnelle a pour oLjct do faire con-
naitre I'etat de I'enibrj-on des conifrres et des Cycadees avant et
apres sa maturite Qn y volt les clianivemens que la radicule
eprouve , d'apres lesquels cet organe , d'abord libre et separe
de I'endosperme ou aniande , finit par se confondre avec lui ,
en laissant quelquefois des traces assez visibles dune oi'ganisa-
tion dislincle. Gdili.emiji.
8f. Floua Sicula ; auct. C.-R. Presi. Tom. i, in-S". p. xi.vi, 216.
Prague, 1826; Borroscb.
Cette Flore comprendra toutes les plantes vasculaires indi-
genes ou communement cultivees en Sicile. Les plantes y
sont disposees d'apres la m^tbode adoptee par M. De Can-
dolle, et ce volume s'arrete aux Rutacees. Cbaque plante y
est accompagnee dune pbrase qui nous a paru en general un
peu longue, de 7 a 8 synonymes, et quelquefois dune courlc
description. Les caracteres des families et des genres n'ont
pas ete oublies par I'auteur. On y trouve un assez grand nom-
bre d'especes nouvelles , dont I'auteur a eu soin de repeter
la pbrase specifique dans le catalogue des plantes siciliennes
qui se trouve en tete de la Flore.
Cet ouvrage est Ic fruit dun voyage que M. Prcsl a fail;
en 18 17 en Sicile, contrec deja exploree par Jacquin, par
Schow , en 18 19 par Moricand de Geneve et Brocbi, en
1820 par lleckel, et en 1821 par I'infortune Scliweigger.
La preface renfermc la geograpbic botanique de 1 ilc. Nous
en donnerons ici un exlrait. La temperature moyenne de-
rile est de 14°, 4 I^- > dans les mois de Janvier et fevrier la
temperature moyenne est de 8", 9 R. Pendant vingt ans les
plus grandes cbaleurs nont pas surpasse 53», 3 R., et les plus
grands froids ne sont pas arrives au-dessous de 2" R- La
moyenne des pluies y a ete de 22,149 pouces anglais pen-
dant un espace de vingt ans. Le sol s'y eleve, en un cndroit,
presqu'a 10,488 pieds, ce qui rapprocbe sa vegetation de ccll<!
de Tencriffe et de Madire.
Botaiiiqu^. ' g5
L'auteiir divise, sous le rapport botanique, la Sicilc en sept
regions.
,fe_ j-egion. Sous-tropicalc, qui s'eleve jusqii a loo p. au-des-
sus du niveau de la mer ; on y trouve les Phcenix, Musn, Cac-
tus, Saccharum, Mesembiyanthemum , Cjpertis, Papyrus, Pas-
si/lora ceeridea, Erythrma corallodendron, SlercuUa platanifolia,
les Cacalia et Euphorbia ai'borescentes, des Mimosa et Acacia
qui, dans le nord , viennent en serres cliaudes.
2e. region, des Collincs , qui s'eleve jusqu'a 2,00c p., point
ou finit la culture de la vigue ; on y trouve solitaires les Pi-
mts pinea et marilima; des Cistinees, Ericees , le Cliamarops
humilis, le Nerium , etc. Cette region pent se divisor en re-
gion inferieure et region superieure. Dans I'inferieure, crois-
sant une foule de Graminees, les vrais Cypei'acees et les Scir-
pinees; on y cultive le Fronient, le Mai's , le Riz, les Citrons,
les Jujubicrs , et I'Olivier qui en forme le ternie ; ellc produit
plusieurs plantes de I'Afiique septentrionale , tellcs que le
Caj'dancellus tingitanus, V Asparagus horridus, les Olbia hispida
cX. Jlava , le Scoljmus grandijlorus ; et la seulement la vifne
donne un vin genereux. La partie superieure de cette region
represente deja la vegetation des montagnes. Le Ble, le Mais
et la vigne y prosperent moins facilement; on n-'y retrouve
plus les Jujubiers , les Citrons, le Riz, les vrais Cyperacees
ni le Nerium oleander. Les Icguuiineuscs , les ombelliferes et
les composees y abondent.
3°. La 3". region , que Ton pourrait appeler la region in-
Jericiire des forcts , s'eleve depuis 2,000 a 4,000 pieds. On y
trouve des forets de clienes , et le Chataigner y est cultive.
On y I'encontre solitaires les Erables, le Carex Linkii , le Ca-
lamagrostis epigeios, le Genista Mtnensis, \ Adenocarpus Bivonce,
\esSeiiecioclirj-sanihemiJolius et squalidus, le Tanacetum vulgarc,
Le Pleris aquilina y croit en abondance.
4°. La ^<^. region , qu'on pent appeler la region du Fagus
sylvestris et du Pinus syhcstris, s'eleve de 4,000 a 6,000 pieds.
On y rencontre une foule de plantes subalpines; les Belulaalba
et JRlncnsis en tracent i,\w I'Etna la liniite superieure.
5°. La 5", region s'etend depuis 6,000 jusqu'a j,5oo pieds;
ses laves produisent un petit nonibre de vegetaux , parnii Ics-
quels se trouveut trois arbustes, le Berberis /Elncnsis, V Astra^
galuf Sicu/us et le Juuipcrus ficniisphicricn.
O'l Botanique.
G". La 6". region possc-de toutes Ics planles de la 5"., i
I'exceptioQ des trois aibustcs ci-dessus cites; elle s'elcve jus~
qu'ii 9,000 pieds , liinile dc laquelle appiochent Ics Sapona-
ria drprex-ta , llunicx jEtncnsis, Scnccio ctirnntus et inc-fw.
■j". La dei-ni(>ro rei^ion, qui s'elove jusrju';'. 9,200 pieds,
prodiiit quelques Lichens, parini lesqucls abonde le Slcreo-
caulon paschnle.
Lc reste de I'Elna, qui s'eleve jusqu'a 10,488 pieds, est
absolument sterile. 1*,.
82. Tentamen Fi.oR.Ti Alpin.e IIelvetIvT!, iconibiis lapidc inci-
sis et descriptiouibus illustratae; auctore C.-F. Zollikofer,
St. -Gall, Iluber et Ce. {Prospectus.)
On a deja beaucoup ecrit sur les plantes de la Suisse; mais
il n'existe point, a notre connaissance, d'ouvrage qui Iraile
dune nianiere speciale des especes qui croissont dans les Al-
pes de cette delicieuse contree. Get ouvrage, le D'. Zollikofer
vient de I'entreprendre, et peu de botanistes poi'vaient, par
leurs talcns et par leur position , reussir aussi bien que lui.
M. Z. babite le pays de St. -Gall, a 3 lieues des Alpes si in-
tercssantes du canton d'Appenzell; il dossine avec gout, et
reunit des connaissanccs varices a I'amour dc la science. II a
deja public le prospectus <le son ouvrage, et la aecompagno
de deux descriptions ct d'autant dc planches lilhographieos et
coloriees. Le livre de M. Z. duit coniprendre environ 5oo es-
peces croissant an-dessus de 2,000 pieds, et il doit paraitre
par livraisons de lo plantes, livraisons qui couleront 1 (1. 00 kr.
Les deux qui ont ete piibliees avec le prospectus, savoir : VJ-
nemone narcissiflnra et V Hieracium hyoseridifnlhtm , ont pour
but de faire connaitre ce que sera I'ouvrage. Le format in-4**.
est celui qu'a choisi I'auteur. Le texte est ecrit en allemand et
en latin. M. Z. commence parune courte indication des carac-
teres generiques, au-dessous de laqucUc se trouvent notes la
classe de Linne et I'ordre de Jussieu. Le nom specilique adopto
par I'auteur vient ensuite, puis la phrase, la synonymic, la
descri[)tion, I'indicalion des localites. et enlin cellc de la flerai-
son. Les descriptions ont un peu plus d'ctendne que celles de
MM. Lamarck et De CandoUc dans la Flore Francaise. Quant aux
planches , nous sommes etonnes que la lithographic puisse pro-
duirc quclque chose d'aussi agreable. Si a present nous voulioii>
Botanique. 95
faire la part de la critique, noris dirions que nous avnns re-
i>rette de voir encore appeler scin^nccs les fruits de )l Anemone
et de YHieracium , et nous ajouterions que la fleur de V Hicra-
cium hyoseridifolium nous parait dessinee trop a vol d'oiseau.
De petites taclies de ce genre peuvent au reste disparaitre
facilement dans la suite de I'ouvrage. Ce livre doit surtout
interesser ceux qui habitent les pays de montagnes , et etre
encourage par les Suisses , donl I'amour pour tout ce qui
est national est si bien connu. Si M. Z. trouve a couvrir ses
frais, les souscripteurs n'attendront pas les livraisons , car
nous-meme nous avons eu le plaisir de voir chez M. Z. un
grand nombre de jolis dessins qui n'altendent que le travail
du lithographe. Augoste de Saint-Hilaire.
83. Flora Belgu sEPTENTSioNALis ; auct, H.-C. Van Hall. Vol. r,
pars 1. ( Yoy. le Bullet, torn. 5, n". 2gy , juillet iSaS. )
Nous avons deja rendu compte precedemme'nt de la i''".
partiedu I'^'.vol. decette Flore. Cette seconde partie complete
la phanerogamic ; elle comprend depuis la dodecandrie jusques
et y compris la dioecie. Le nombre des genres decrits dans les
deux premieres parlies de cot ouvrage s'eleve a 45o , et celui
des especes a 1 1 16. Nous avons peu d'observations a faire sur
cette Flore, qui renferme peu de clioses nouvelles. L'auteur a
cru devoir copier les caracteres des genres dans le sjnopsis de
la Flore francaise et emprunter a d'autres les phrases speciG-
ques, ce qui reduit le merite de son livre a celui d'un simple
catalogue. L'auteur cite parmi les plantes de la Belgiquc septen-
trionale X'Erjtlircea linarifoUa de Persoon. Mais nous pensons
qu'ily a erreur, et que M. Van Hall aura pris pour cette espece
quelque variete de YErythrcea pulchclla. En elTet , la veritable
Erythrcea linarifoUa, qui serait beaucQup mieux nommee E,
crassifolia , car ses feuilles sont tres-epaisses , charnues et fort
obtuses, est une plante du midi de I'Europe. Elle a etc trouvee
par Cavanilles en Espagnc, ct nous I'avons recueillie sur les
Lords de la Durance aux environs d'Avignon, qui est le point
le plus septentrional cii elle ait etc trouvee, II nous parait im-
possible d'admettre que la memo espece croisse egalement dans
Ic nord de I'Europe. A. Ricjiaeu.
qG J^oia/iique.
84. Exotic flora ; iios. y.5 , 9.6 , ly , 'iS , 29 , 5o , 5i , 52 , 55 ,
34 ; pai' ^V - . Hooker. ( Yoy. Ic JJiiUet. dc jan\it'r )82(i ,
n". 62. )
1G8. Rliodoacndroii arboreum ( deja liguree dans luBot. reg.,
890). — i6g. Habciifiria (data, espece d'orchidce nouvclle :
Tuberibiis sp/nvricis, labello bast bidciitulo petalisque duobits iii-
tcrioribtis minoribiis lunccolalis , trdms extcrioribus ovatis siibpa-
tulis , germine aialo , cnriiu Uncari-comprcsso gcrmine brcviore ,
originaire de I'lle St.-A'incent. — 170. Arethitsa bidbosa L. -^-
17 1. Nuttalia digilaia , Qcni-e nouvcaii de 31alvacees , ayaiit
pour type le Callirhoe digUata Nult. Joiini. of acad. N. sc. of
Plulddelph.,y.i i , p. 1 81, etdontles caracteresgeneriquessont :
Calyx simplex , quinquefidus , capsules plurimce nionospermce in
annulo congestce. — 172. Nuttalia pedata , espece nouvclle :
Folds Inci/iiatO'pedntiJitlis , suprcmis trifidis , Jloribus panicu-
latis. Toutes les deux originaiies de I'Amei-ique. — lyS. T.d-
landsia bulbosa , espece nouvelle de bromeiiacees oiiginairc
de la Tiinite, et qui a fleuri dans le jardin de Glascow : Fold',
panels c basi lalissimii longe subulatis Jlexuosis convolutis , spied
subsimplici , bracieis distichis imbricatis ( viridibus ) ,Jlore paulb
bre\'ioribus , corolla [purpurea], laciniis acuminulatis, slaminibus
insertis. — 174- Corallorhiza multi/lnrn Kutt. Journ. acnd.
Philad. • — 173. Ilabcnaria bracteala Hr. II. Kew. — 176.
Cinnamomum nitldum [ Lauras cassia iS'ees ab Esenb. Dissert.
cinnam.) — 177. Thunbergia alala : pubescentisericca ., folds
cnrdatis acutis angulatis , peliolis alatis , caule volubili. Origi-
nairc de Zanzibar ct de Pemba. — 178. Gongora atro-purpurea,
espece nouvelle d'orcliidees provenant d'un jardin de la Tri-
nite ct de celui de Liverpool : Pcialorum trium cxteriorum inar-
ginibus rejlcxis , labello supcrnc subseptemdcntato. — 179.
Brassica caudalu Liudl. Bot. reg. 85o, — 180. Ljsimachia_
atro-purpurea h. — 181. AlstrKineria rosea, espece nouvelle
originaire du Chili ct qui a fleuri dans le jardin de Glascow:
Caulc erecto gracili , folds Uncaribus glaucis sublortis , umbella
{ pahiculii ) subsexflora , pcriaiithis foliolis recurvato-cainpanu-
latis subscrraiis 5 extcrioribus obovatb-spathulalis , "b-int. lirieari
spaihulatis. — 182. Caladium virginicum{ Arum lurginicum L.),
J 85. JEnollici-a odorata Jacq. Ic. rar. — 184. Ueiidrnbium
calceolaria, orcbidee nouvelle originaire de I'lnde : Caulcscens ,
urticulatiim cum apicc processus unguifonuis , cujus Inlcribus
Botntiique. gj
pntaln ant'ica adnata , calcav (vinulaiitiu ; inassw poUini.i 4 , pa-
rallelce Br. — • i85. Galega tricolor : pubescentipi/nxa ,foliolis
oblongo - cuneatis rctusis mucronulatis , Jloribus cernuix , stipulis
lanceolato-subiilatis basi deutatis. — 186. Cattleja Loddigesii
Liudl. — 187. f^anda reciava {Vanda roslrata Lodd. Bot. cab. )
— 188. Dalbcrgia Barclayii , fnliis pinnatis , foliolis lineari-
lanceolatis margin/bus rcvolutis , subtus scriceis , raceinn icrmi-
nali elongate , caljcibus scriceis dentibus subulaiis , I'exillo dorso
sericeo , originaire de Madagascar. — 189. Groemia ^ i»enre
nouveau d'Antheniidees Cas&. , dont les caracteres sont Ics
suivans : Involucrum cfoliolis liuenribus , laxis , demum rejlcxis.
Receptaculum ovatum tuberculatum , pahaccuni. Flosculi ovali
subinjluti. Jcheiiia squamis 5-'j , membranaccis , aristatis corn-
nata. Capitula exacte sphcerica. Ce genre iie possede qu'une
seule espece originaire du Chili : Grcemia aroinalica. — '9o-
lieliconia brasiliensis , espece nouvelle de Miisacee : Foliis
ovatO'la/weolatis acutis, basi cordatis , spalhis universal ibus
patentibus paucis subdistantibus disticliis [ coccineis ). — iQ'-
Ruellia anisophylla, espece nouvelle originaire du Nej)au! :
Glabra , Jbliis breviter petiolatis distich's oblorigis acuminafis
scrratis , singula opposito alternatini abortivo. Floribus capitntis ,
caulc acutangulo. — 192. Andromeda salicijhlia Lam. — iga.
Abronia arenaria ^ espece originaire de la Californie : Foliis cor-
datis. — 194- Abronia umbellata Lam. — igS. Thunbergia
coccinea(jVA\\.\ oy .Jameson s Edin. pliil. Journ. — 196. Isocliiliis
grnminoidcs ( Epidendrum grnminoides ). Sw. Prodr. — '97-
Plcurothallis ruscifolia Br. //. Kew. — 198. Utricularia alpina
L. — 199. Solanum Anguiifi Lam. — 200. Crinum undulatum .
Foliis lineari-lanceolatis, canal iculatis , Inciniis corollce linearibus
acutis marginibus undulntis , tuba longissimo cuniato {demum
erecto ) , scapo compresso. — 201. Glycine mollis, voisine du
Glycine caribcea de Jaccj. Cette espece ne doit jias etre con-
fondue avec I'ancienue Glycine mollis qui a cte transportee
dans le genre Rhyncliosia. — 202. Pycnoslachys ccerulea , genre
nouveau de Labiees : Flares de/isissime spicati , inj'eriares brnr-
ieali. Calyx tubn bre^'i subungulata , dentibus spinasis , a-qunli-
bus , sinubus involutis oram tegeniibus. Corolla biinbiata , decli-
nata, tuba longiusculo , labia inferiare longinre , oiuito-concavo ,
iiilrgcrrinia ; superiore cnncaviusculo , tn/ida , lobo medio bifida.
li. 'J'oMli X. 1
1)8 no1ani(jrtp.
Setnina { achenia) 4 rolunddUi compressa. L espece est oi'ii»i—
naire dc Madagascar et le genre est voisin du genre Ifypl/s. —
uo5. Campideia coccinea , P. Tli. — 204. ylneilcma Ion f^i folia •
■Glabra , caule credo ,foliis linearibits acuminatis basi cilia t/s ,
paniculce ramis bractcatis submultifloris , filaniciitis fcrtilibus
barbnlii, abor/iwis nudis tri^landulosis. Originaire de la Wou-
velle-IIollande. — 2o5. Tillaudsin aloifolia .- Foliis e basi lata
lanceolalis concavis longe acuminaiis rigidis sqiuimuloso-farina-
ceis , spiraliler torlis obxcia-ejasciatis, caule supernc aphyllo divi.10
flexuoso floribuf! rcmotis distichis, corolla ( rosea ) calyce duplo
breviore , staminibus exscrtis. — 206. Caladium pcdatum : Cini-
lescens , foliis Innge pctiolatis cordatis profundi tripartitis, laci-
nia superiors niaximd pinuatfida^ inferi'us nuriculatis iucisis , pe-
duncuUs petiolo brevioribus ^spatha cucutlatd irn'olulci. Originaire
du Bresil. — 2oy. Epidendrum cllipticum : Foliis allernis subel-
UpticLs succulenlis , pedunculis termiiudibus clongatis , Inbcllo
perianthio cequali tripartita Jimbriato, lobo inlermcdio minora
lineari Graham Mss. — 208. Asplenium Jlahcllifolium Cav. —
209.. Eucrosia bicolor. Bot. Teg. — 310. Pothos coriacea Gra-
ham. Edinb. Phil, journ. , avril 1826. — 211. Pothos Harrisii
Graham. Ediub. journ., april. 1826. — 212. Justicia callitricha .-
PaniculA terminali compactd, corollis brcvitcr bilabiatis , labio
inferiore recurvato trifido , calyce 5-partito , segment is tongissimis
setaceis , foliis cordato-ovatis undulatis.
85. Magazin her Gabten-botanik, etc. — Magasin du hotaniste
jai-dinicr , ou dcssins et descriptions de plantes rares , etc. :
parH.-G.-Z. Reichenbacii. i^'^.-iG''. cah. in-4°- Chaque cah.
acxompag. de 6 pi. j les 2 i''". dc 1824, Ic 5'. sans date.
Le 4*^- caliier contient : Lilium tenuifolium , pumilmn Red. —
jinuirceltis reginy L. — A. miniata, crocata Red. — y1. lilurnln.
— Aloii plicatilis Lam. — Cassia alata L.
Le if).'' cahier : Pceouia aloiflorn PaU. -— Templetonia retusa
R. Br. Kew. Rafnia Vent. — Muralla Heisterii INeck Dec.
Polygnla I'hutib. — Acacia alata R. Br. Kew. — A. decipiens R.
Br. — A. undulala W. — A. armata R. Br. A. astricta W.
Le 16.'' cahier : Acacia dodonceifolia W. Mimosa Pei's. —
yiminariadenudata Sim. Dariesia Vent. Ch. — Soidinra jiin-
cra Sclir. Sert. liann. — Poinrianii nulchn rinin . — Ihrinhlia I,.
pallida Ker. C.'(tle phmtc. cullivee d':\I)or(l par M. I,()ddi;;t's , a
Botanique. gg
fleuri aussi a Kensititon , Dresde, Leijjzig, et n etc decrife
par M. Ker {Edw. Bot. Reg.) — Eibes aiireurn Puisli. — Dra-
coceplialum altaiense L.
Les couleurs ne sont pas toujours tres-naturelles , et quel-
<jues planches sont trop petites pour flonner une idee de la
plante ; p. ex. celle Au Poinciana pulcherrima. Mais les dessins
sont bien faits, et quekjucs-uns , tels que celui du Viminaria
de/iudata , sont accompagnes de details analytiques. D u.
S6. HoRTus BOTANicus, etc., auct. Eudes ReicHENBAcnj cent. I
dec. Ill, IV et V. Leipz., 1824; gr. in-4°. ; la dec. non col,
18 gr.; col., 1 rixd. 17 gr. (Bc'pert. gen. de Leipzig , iSaS;
I''", vol. , 4e- C. , p. 253 4 • )
Les trois decades contiennent les plantes suivantes.
Buddleia iieemda Roxb. , espece de Viticee. — Cistuspan>iflorus
Lam. — Jdenophora coronopifolia Fisch. — Cineraria acanthifolia
Roxb., des Indes Orientales , voisin du C. hicolor. — Dianthiix
hicolor M. B. , auqueldoit etre rapportele D. cinnamomum du
Prodr. fl. Grcecce. — Silene compactaM. B. — Geranium ulassa-
f/awum Fisch., figure pour la premiere fois , ainsi que la plante
precedente. - — Slacliys tenuifolia Pall. — Trillium obovatum
Pursh, d'apres un echantillon envoye du Kamtschatka. — Li-
lium spectabile Lk. — Melaleuca p arvi flora , Otto. — Adenu-
phora pra^'colens Y'xsch . — Sida spircei folia Lk. Carp inoides D C.
— Jnada braclijnntha Rchb. , Nouv.-Esp. — Dianthus Schra-
deri Rcbh. Pulchellux Shr. non Pers. — Pjrethrum cincrari-
folium Trev. — Hornemannin bicolor W. — Tittmannia viscosa
Rcbh. [IIornemannia'SN .) Ce nouveau genre comprend aussi le
H. ovata Lk. — Hypericum undulaium. Shomb. — S tacky s
insculpta Rchb. , de Teueriffe. — Besleria pulchella. —
Melanipodium ovadfolium Rchb. — JElhionema arabicum
Andr. Thlaspi. W. — A?ioda parviflora Cav. — Adeno-
phora stylosa Fisch. — Lerium virginianum Lk. — Mnotliera
roseo-alba Bern. , Nouv. Esp. du Nepaul. — Dianthus versico-
lor Fisch. — Banunculus tuberosus Cap. Tausch assure quo
c'est le /f. iP;7///wj Ten f.oliis crnticus L. D — v.
1 oo Botatiique.
87. Bkschbeibusg , etc. — Description des especes de Bruyeres,
acconipagiK'e de details siir leur culture; par C.-F. Waitk.
555 p., 1 pi- in-4°- AUenbourg, i8o5. {Isis, \%i5, 6". cah.,
p. 680 — 90.)
h'Isis donne en cn'ier le tableau de la classification de Tau-
teur. Nous en extrairons les coupes priacipales , et nous nom-
merons , dansl'oidre de rouvrage , les difFerens organes sur
lesquels sont fondees les sous-divisions.
\. Ericce aalheris aristal-s. — Feuilles, style, coroUe, fleurs ,
calice.
II. Erica- nrilhrns crislatis. — Feuilles, corolie, fleurs, style,
calice,
III. Ericw antlicris muticis. — Feuilles , coroUo , fleurs, an-
theres, calice, style.
L'importance des caracteres est comparee au raoyen de la
inethode dicliotomique , et 178 especesse trouvent decrites
dans cetle monographic. D u.
88. iMemoire sun i.a famu.lk tks BRcmACi^KS ; par M. Adolphe
Brosgmaut. {Jnnnl des Sc. nat. ; aoiit 1826, tome VHI,
page 557.)
Linne crea le genre Bruiiia, dont le type etait le Brunia no-
dijlom figure par Breynius; dans la suite il ajouta a ce genre
deux nouvcUes especes, les Brunia lanuginosa et abrotanoidcs.
Plusieursauteurs, et particulier^mentThunberg , accumulcrent
dans ce genre des especes qu'ils ne cheicberent pas a etudior
avpc soin. En i 8 1 8 , M. R. Brown , en etablissant la fan^ille des
Hamamelidces, indiqua celle des Bruniacees, a la<j.ielle il rap-
porta outre les deux genres inedits de Solandcr , VErasma et
le Thamnca; mais il ne fit pas connaitre les carac eres de cette
faViille.M. DeCandoUe, en decrivant cette nouvelle faniille, la
placa immediatement apres les Rhamaees. L'autcur, etudiant
la .nande famiUe des Rbamnees, fut frappe de la grande diffe-
rence qui existe entre les Bruniacees et la I'e. famiUe , ce qui
I'a amend a isoler celte partie de son travail. Un calice dont le
tobe adhere en partie a lovaire, et doat le limbe est divise en
.5 parties ; des petales oblongs ou onguiculcs a limbe ctale , al-
ternant avec le calice ; des etamines en uonibre egal a celui des
petales (lui alteineui avec onx , et dont les filets L.dlierent jnes-
Botanique. i o i
que toujours par an cote a leurs onglets , mais <|mi ne sont pas
places devant commc la plupart des auteurs I'oat avance : eiifiii
uii ovaire a deux loges renfermant cliacun un ovule ou deux
ovules coUateraux suspendus vers le haut de la cloison. Deux
styles ordinairement libres et quelquefois reuais. Un fruit a a
coques divergeates qui s'ouvrent interieurernent. Les graines
ovoides, lisses , renfermant un tres-petit enibryon dicotyledon
place a la partie superieure d'un grand perlspernie chariiu : tels
sont les caracteres de cette famille.
EUe comprend g genres :
I. Berzclia Brongn. Genre uouveau dedie a M. Berzelius.
Calyx ovario adhcerens ; laciniis, incequalibus, gibbosis.Oimrium
injeritm, uniloculare ^ monospermum. Sljlus simplex. Fruclus in-
dehisccns. Ce genre renferme deux esprces : i°. Uerzelia ahrn-
tanoides {Brunia abrntanoides Burin.) u". Berzelia lanuginosa
[Brunia lanuginosa L. ) toutes deux originaires du Cap.
n. Brunia L. calyx adhcerens. Ovarium stmi-infc.rum , bilocu-
lare; loculis \-i-sperinis. Styli duo. Fructus indehisa-ns , abortu
monospermus . Ce genre renferme cinq especes , qui sont les
Brunia nodiflora L,, Brunia racemosa [Phylica racemosa L.), Bru-
nia pinifoha [Phylica pinifolia Thunh. ), Brunia alopccuroides ,
espece peut-etre identique avec le Brunia du meme noin de
Thunberg. (EUe exisle dans I'herbiei de Burman et est origi-
naire du Cap.) Foliis subulatis, irigojiis , acutis , glabris , inibri-
cutis, incuri'is, apice uslulatis ; capilulis termiiialibus, owilo-glo-
basis , dcnsis , piso dup/b mitioribus , nudis ; bractea: floribus brc-
viorcs.
Brunia virgnta, espece peut-etre identique avec le Brunr.t
verticillata Tbunb. (EUe existe dans I'berbier i3elessert , et clle
est originaire du Cap.) Les tetes des fleurs en sont grossc-s
comme un pois cliiche et les feuilles sont serrees contre la ti"e
et lanceolato-subulees , aigues , canaliculees.
III. Raspalia Brongn. Calyx liber i. Pelala et stamina in'arto
libera inserla. Ovarium biloculare , loculis monnspcrniis. Styli duo.
Ce genre ne renferme qu'une espece, Baspalia microphyllfr, qui
est peut-etre le Brunia microphylla de Thunb. (EUe existe dans
Iherbier Delessert et est originaire du Cap. ;
IV. SxAAvrA Tiiunb. Calyx adhcerens , Peiala libera. Ovarium
semi-inferum , biloculare , loculis monospcrmis. Stylus simplex .
Fructus bicoccus. Ce genre renferme quatre especes : Staavia ra-
I02 nntatwjue. N°. b^.
diata Thunb. Slaavia ^hitinoxa Thiinb. Sfaavia rnida , espece
nouvclle ■.KaniisJ'nslif^inlisJ'oliixque glnbris ; foliis oblango-linea-
ribus, brevibus, trigonis, erectis ^ imbricaiis ; capilulis solitartis ,
termina/ibiis ; itn'olucro Jloribiis brevion i>el subcequnli ^foliis con~
colon, (Cap, herb, de Richard.) Slaavia ciliata (qui est peut-
etce le Brunia ciliata? Lin. Herb, de Desfontaines, et originaire
du Cap. )
V. Berardia , genre nouveau , dedie a M. Berard , professeur
de chiniie a Montpellier et correspondant de I'lnstitut. Calyx
ovario acllicercus. Petala basi in tubo cohcercntia. Ovarium semi-
irifcruni, bilocularc, loculis moiiospertnis . Stjliduo. Fruclus bicac-
cus. Ce genre renferme les 5 especes suivantes : i Berardia
paleacea. {Brunia palcacea Thunb.) i Berardia afflnis ; calycis
lacinia petalis longiora, glabra. 5 Berardia Phjlicoides [Brunia
Phjlicoides Thunb. )
VI. LiNCONiA L. Calyx adhcerens. Petala oblonga convoluta.
Stamina inclusa , antherarum loculis inferiius divergenlibus . Ova-
rium semi'injerani bilocularc, loculis dispermis. Fructus bicoccus.
Ce genre renferme les deux especes suivantes : Liiiconia alope-
curdidea L. Linconia cuspidata S^vartz.
VII. AuDooiNiA , genre nouveau, dedie a M. Audouin , un
des editeurs des Jlnnal. des Sc. nat. Calyx adhcerens ; laciniis
maximis , imbricaiis. Petala unguiculata. Ovarium scmi-inferum,
3-loculare ; loculis dispermis. Stylus simplex. Ce genre ren-
ferme une scule espece : Audouinia capitata. ( Diosma capilata
Thunb.)
VIII. TiTTMANNiA, genre nouveau dedie a M. A.-J.-A.Tittman.
Calyx, tubo adnata, splicer ico , laciniis crectis, scariosis. Petala
unguiculata ; ovarium inferum , sphcericuni , hiloculare ; septo
membranaceo , ad margincm libera , loculis dispermis. Ovula
septo affixa , pcndula. Ce genre ne renferme que Icsprce sui-
vante ; Tittmannia laterijlora. (Cap, dans I'llerb. Desfontaines.)
IX. TnAMNKA Sol. Calyx adhcerens , laciniis lance olalis ; ova-
rium inferum , disco carnoso tectum , uniloculare , polyspermum ,
ovulis ex apice columnce centralis dependentibus. Stylus simplex.
Ce genre ne renferme qu'une seule espece. Tliamnea uniflora
Sol. Mss. (Cap, dans I'lIerb. de Banks). Le memoiie est accom-
pagne dc quatre planches d'analyse. R.
Botaniqiie. jo-5
8ij. MiiNOGKAPHiE DEs Globulairks ; par M. J. Cambessedes. {Annal.
lies Sc, nat. ; sept. 1S26, torn. IX, p. i5.)
I.c genre Globularia, compose d'arbrisseaux peu elevcs , de
sous-arbrisseaux rampans , et de plantes herbacees vivaces a
feuilles alternes , souvent ramassees en faisceanx, et dont Ics
fleurs sont reuuies en [{rand nombre sur un receptacle commun ,
rcnferniait sept esprccs dans le Species de Linne ; I'auteur Ics
conserve toules, a I'exception duG. bisnagarica. M. de Lamarck
ctablit dans son Dictioiinaire Irois especes nouvelles : G. linifo-
lin , nana , et salicina ; la premiere n'est qu'une variete dii
G. spiiiosn de L.; c'est le G. coespitosa d'Ortega. A rexemple de
Bertoloni I'auteur reunit le G. nana au cordifolia de L. , parce
que le caract^'re distinctif fonde sur la fente de la levre supe-
rienre est tres-variable dans les Globulaii-es. C'est par lo menie
inolif qu'il n'a pas adople le genre Alypimi, propose par Fis-
cher, et adopte par M. Lamarck. II adopte le G. incanescens Ae
Viv. ; ilreiinitau G. cordifolia L., le G. minima Vill. , le G. bel-
Udifolia de Tenore , et le G. punctata de Lapeyrouse. II porle
ainsi a huit le nombre des especes de Globulaires. Traitant en-
suite du voisinage de ce genre, considere comme famille , il
pcnse que les globulariees tiennent de plus pres aux dipsacees
qu"a aucune autre famille.
Celte opinion avait ete deja emise par M. Aug. dc St -Hi-
laire, et I'auteur s'est assure a son tour que I'adlierence du
calice au sommet de I'ovaire , dans les dipsacees, n'est p')iiu
une adherence organique , mais accidentelle. Ainsi les dipsa-
cees ne doivent pas etre eloignees des Globulariees.
M. Cambessedes ne partage pas I'opinion de M. Ciioisy an
sujct de I'organisation des antheres des Selaginees et des Glo-
bulariees ; il les rcgarde comme unilnculaires ; cependant la
forme de ces antheres se rapproche tellement de celle des Mal-
vacees, qu'il serait tres-possible que I'auteur n'eut pas apercu
la cloison a cause de sa tenuite et de I'epoque trop avancee de
I'anthtre. L'auteur expose ensuite en detail les caracteres ge-
neriques du Globularia , et decrit les huit especes suivantes :
I. G/obularia nudicaalis L. hevhacca., foliis spathulatis , uiii-
nerviis, iutegerriinis ; calyce bilabiato , fauce nuda! Corolla bi-
labiata , labio superiori rudimentali vol aborlivo , inferiore
profunde trilido. (J/pes, Daupliine , Naples.)
io4 Botani'iue.
1. (llnbidnria spinosa L. herbacea , I'oliis spalhulalis ?i-5 ncr-
viis, apice 0-7 dentatis, calyce hilabiato ; corolla bilabiala,
labio superiors biparlito, inferiore trilido. [Grenade, tie Mn-
jorque sur Ics mnnlagnes. )
3. Glnbulnria vulgaris h. beibacea, foliis spathulatis , 5-ner-
viis , subinlcijris ; ca'.yce aequali j ooi'olla bilabiata , labio siipe—
riorc bipartito, inferiore tripartito. [Toute i Europe depuis la
France jusqu'au Caucasc.)
4. Globularia incnneicens Viv. lierbacea , foliis spatbulatis ,
trinerviis , pulverulento-leprosis , apice emarginatis ; calyce
xquali ; corolla bilabiata , labio superiore indiviso , inferiore
profunde trifidi. [Ligurie orientale.)
5. Globularia cordifolia L. sulTruticosa , foliis spathulalis :
calyce ;equali ; corolla bilabiata, labio superiore bipartito, in-
feriore trifido vei subtripartito.
Var. a. cordifolia; foliorum limbo subrotundo , apice tri-
dentato; labio inferiore coroUae subtripartito.
j3. nana; foliorum limbo sublineari-oblongo , apice subinte-
jjro; labio inferioi-e corolla; trilido. {Pyrenees, laLozere, Alpes ,
Suisse, yJllemagne, Tauride, Ligurie, Naples.)
6. Globularia nricnlalis L. fruticosa, foliis spathulatis , inte-
jjris; capitulis lloruni pluribus conferlis ; calyce aetjuali ; corolla
Lilabiata, labio superiore bipartito , inferiore profunde trifido.
(JVatolic. )
7. Globularia alypuin L. fruticosa, ioliis obovato-oblongis .
apice mucronatis veltridentatis; calyce aequali ; corolla bilabiata ;
labio supei'iore rudimentali , bifulo; inferiore longissimo , tri-
dentato. (Maderc, sur tout le littoral dc la Mcditerranc'e.)
8. Globularia salicina Lam. fruticosa, foliis lanceolatis , inte-
gerriinis ; pedunculis axillaribus ; calyce aequali j corolla unila-
biata, labio profundi; tridentato { Te'nc'riffe , Madcre.)
Les G. spinosa, vulgaris, et orienlalis scat figures sur deux
planches avec leurs details analytiques. K.
go. ExcunsioNS dans i,es iles de IVIadere et de Porto - Santo ,
faites dans I'autonine de i825; par feu T.-E. BowDicir. Ou-
vrage traduit de i'anglais et acconipagne de notes de M. le
Baron de Cuvier, et de IM. le Baron de Humboldt, i vol.
in-80. 447 P- Paris, 1826; Levrault.
Cet ouvrage Ptant une simple traduction do I'oiivrajji' anglais
Botanique. io5
tjiie Ic Bulletin a analyse en juiUet i825, torn. 5, p. 347,
nous ne pouvons mieiix faire que de renvoyer nos lecteurs a
cette analyse. La traduction nous a paru faite avec exactitude
et elegance ; et MM. de Humboldt et Cuvier I'ont enrichie de
deux appendices, le premier sur la geographie botanique, et
le second sur la partie zoologique de louvrage. R.
91. Note sur i,e genke Malachra , par M. Auguste de Saint-Hi—
LAIRE.
En 1767, Linne dt'crivit le genie Malachra dans ses Man-
tissce , mais il n'en indiqua aucune espece. Pour la premiere
fois deux especes furent signalees dans le Sjstema de 17747
savoir : M. capitata et radiata; mais ce dernier etait une plante
douteuse; done c'est le capitata qui doit servir de type au
genre Malachra , qui est reste mal connu. Or, dans ce M. ca-
pitata des involucres partiels sont places , comme dans
beaucoup de Malva , au sonimet du pedicelle , le style est 10-
fide (cor.) avec un fruit a 5 coques ; et M. A. de Saint-Hilaire
a reconnu a cctte plante uue semence virguliforme ascen—
dante , avec un onibilic qui regarde le centre de la fleur. II
est evident que les seules especes qui offriront ces memes ca-
racteres, c'est-a-dire ceux du type, devront rester dans le genre
Malachra, qui, comme I'a soupconne M. Kuntli,se confond
presque avec les Pavonia. Par consequent , il faut exclure du
genre Malachra le Sida pliimosa et ses analogues, qui ont ab-
solument tons les caracteres que M. A. de Saint-Hilaire a re—
connus dans les Sida.^a efFet la graine y est egalement trigone,
convexe au dos, plane sur les cotes, inegaieraent echancree en
cceur au sommet pericarpique ; I'ombilic regarde egalement le
sommet du fruit; enfin les cotyledons et la radicule sont aussi
tout a la fois superieurs. Par consequent le Sida plumosa et ses
analogues doivent etre places avec les autres Sida , dont ils ne
different que par des caracteres etrangers a la fructification ,
savoir : des feuilles superieures rapprochees en involucres au—
tour des tetes de fleurs , et une bractee qui, situee au-dessous
de I'articulation du pedicule , ne pent en aucune maniere etre
assimulee a un involucre partial. {Noiii'. Bull, des scienc. de la
Sac. philomath. ; aout 1826, p. 120.)
loS Botam^ne.
92. AoTE suR LK GENRE Uncinia Pers. ; par M. Raspail. ( Lu a la
Socie'te d'hisi. nalurellc de Paris ; le 18 aout 1826.)
Le caraclere essentiel du Cnrex hnnin<;a, aux depens diiqncl
est forme le genre Uncciiia, consisfc dans un petit fdaiiient in-
sere a la base de I'ovaire et qui sort de I'utricule en se recoiir-
bant an soniniet
M. Raspail a rencontre, dans les prairies de Gcutiily, un Ca-
rer pa hido.ta dont les utriciiles renferniaient des particularites
propres a expliquer la structure du genre Unciiiia.
On voyait tres-souvent daas le sein de I'utricule, une petite
feuille absolument semblable a la bractee , de I'aisselle de la-
quelle part I'utricule; niais cette petite feuille alternait avec le
Racbis contre lequcl est adosse I'utricule. Dans I'ordre altei'ne
avec cette petite feuille se trouvait un ovaire pcu avance, et en-
tre Oct ovaire et la petite feuille etait I'ovaire normal , en sorte
que I'ovaire peu avance se trouvait justement a la place du fi-
lament du genre Uncinia. Tantot cet ovaire peu avance posse-
dait un style atrois stigmates, et alors I'utricule etait surmonte
de six stigmates. Tantot le nombre des stigmates se reduisait a
un ; et enfin il arrivait que cet ovaire peu avance se sphacc'lait
de maniere a ne plus ressembler qu'au filament du Carer ha-
ftiosa. En consequence ce petit filament ne semble dans le Carcx
liamosa etre autre cbose qu'un ovaire de surcroit et avorte ; et
tout porte M. Raspail ii croire que Ion pourra trouver dans la
jiatrie du Carex hamosa , le Carcx normal et depouille de cette
espece de monstruosite , qui pcut etre plus commune dans un
climat que dans un autre, de meme que dans certaines localites
de nos environs le Poa vivipara est plus coinmun que le Pna
bidbosa normal , et que le Lnliian cristalum est plus commun
que leLolium pa-enne dont le premier n'estqu'une deformation.
C'est dans le cours de cette etude, que 1\I. Raspail a decou-
vertque I'utricule detouslesCrtre.r estorganisccomme la bractee
parinerviee des graminees ; qu'il est toujours traverse de deux
nervures principalcs, mais qu'il faut chercher a les voir dans le
jeune age, parce que I'organe ne tarde pas a epaissir.Quelque-
fois de nouvelles nervures intermediaires se ferment a cote des
])rincipales , mais on j)eut toujours a leur calibre reconnaitre
(ju'elles sont de nouvelle formation. {Noiw. Bull, de la Soctcti:.
philoniaUi. dc Paris; aout iSaO, p. 121.)
Botnnhine. 107
93. Catalogue of plants , etc. — Catalogue de plantes recueii.-
LiEs DANS UN voyage aux Montagnes RociiEusEs (Rockj Mountains)
pendant I'^te de 1820; par L.-P. James, attache a I'expedi-
lion commandee par le major Long, ingeoieur des Etats-Dnis
d'Anierique. (T/'rt«.yrtf^. of the Amer. pliilosoph. Society;\o\.
1 , new series, p . 172.)
Ce catalogue se compose d'un tres-grand nombre d'especes
(envii'on 1680} enumerees selon le systeme sexuel , et d"apri;s
l6 Genera plautarum de 31. Nuttall. La plupart appartiennent a
la flore des £tats-TJnis , et il n'y a que bien peu de plantes nou-
velles. Les localites ne sont indiquees que pour les plantes
qui ne se rencontrent pas abondamment dans tout le nord de
I'Amerique. Les espcccs indiquees comme nouvelles sont :
1°. Le Veronica plantaginea qui croit dans \e& Montagnes Ro-
cheiises. L'auteur en a fait une petite description en langue an-
glaise ; lo. le Solanum hir-futum, qui differe suffisamment du S.
trijlorum de Nuttall ; 3°. le Ranunculus amphibius et une autre
espece anonyme de Jianunculus, qui croit sur les bords des ri-
vieres Cumberland et Tennessee; 4"- Pcnlstemon coccineum tres-
abondant, ainsi que les autres especes de Penlstemon, dans les
Montagnes Rocheuses; 5° \e Rudbeckia ramosa , indigene du
Canada; 6^. le Stanleja integrifolia , plantc qui croit su^' le
liaut du fleuve Ark ansa.
Ce catalogue, quoique peu ricbe en nouveautes, n'en est pas
moins tres-interessant. II parait avoir ete dresse avec beaucoup
desoins et apres de nombreuses verifications ; ce qui a empeche
probablement l'auteur de faire des especes nouvelles. II con-
tient d'ailleurs plusieurs renseignemens tres-uliles pour la
geographic botanique. G...N.
g4. Wotice sur quelques vegetaux rares du nord de LA Suede , avec
des observations sur la Geographic vogetale ; par L.-L. Les-
TADius. [R. Vctensknps-Academ. Handling, fcer aar i8'24;
p. 160. ) (Voy. le Bulletin de iSaS, t. VI, n°. oBy.)
M. Lesladius ayant visile pendant I'ete de 1824 diverses pro-
vinces de la Suede septentrionale , telles que I'Aangermanland,
le Vesterbotten ( Bolhnie occidentale ) et une partie du Lapp-
mark , y a observe plusieurs plantes qu'on ne croyait pas in-
digenes a la Sui'do ou dont on ne connaissait momc pas la
patric.
loS Boianique. N". 94.
1". Arundo lapponica ^ chalybea: Panicula laxik, glutnis ca-
lycinis hirtellis ; aristi coioUae dorsali inclusa , pilis corolla
brevioribus. (Cueilli daus les forets de sapins du mont Taasjce-
berget. 11 parait a I'auteur plus analogue a I'Ar. lappon Wah-
lenb. qua \'Jr. sylvatica Schr. , quoiqu'il differe aussi du pre-
mier.)
20. Potamogelnn grnmineum : Pedunculis incrassatis porrec-
tis , foliis line.iribus venosis fere septemnervibus. a boreale ; p
gramineuni; 7 curvifoliunt ; (a et p dans les rivieres, et 7 dans
I'eau stagnante de la Suede septentrionale jusqu'en Laponie. }
3°. Viola canina : Caule triquetro , foliis cordatis crenatis ,
stipulis setaceo-dentatis , pedunculis siiprerais foliis longiori-
bus. a canina, j3 arenaria (Viola arenaria De Cand.}, y sjlvestris,
S elalior Lest, caule ramoso multifloro , foliis glabris : radice
crassa , lignosa et coespitosa?. yra^/rrtwea Lest, caule pedal i ;
floribus apetalis nou fructificantibus.
L'auteur avoue qu'il y a dans cette espece tant de varietes ,
qu'il est difficile de les enumerer.
4°. Viola palustris : va.r\et. sciap/iila Lest., Foliis cordatis
acutis, tenuissimis, hirtellis; calycis laciniis acutis. (M. Lesta-
dius laisse encore a decider si c'est une variete du Viola palus-
Iris, attendu qu'il en differe par laracine, la forme des feuilles
et le calice. }
5o. Tamarix gernianica : Frutex virgeus foliis pinnatis an-
nuls , spica flotibunda 'et tenninali , floribus monadelpliis
decaudris , stipulis pedicellis longioribus. (Sur les bords des
rivieres, entre autres de rAngernian-Elfven. )
()o. Stellaria iiliginosa , var. paludosa .- Caule erecto ; foliis
cordatoovatis, inflorescentia subpaniculata terminali ; petalis
calyce subenervi longioribus. Ex vulgari ilia nliginosa ha'i
differt : caule erecto, foliis subcordalis acutis, inflorescentia
paniculata et imprimis petalis calycem dimidio siiperantibus.
n". Draba nenwvosa : Floribus luteis , siliculis gibbis , stel-
fato-pubescentibus. (L'auteur fait observer que c'est a tort que
quclques auteurs confondcnlce Dr. Ave»\eDr.muralis.)
8". Arabis pelrcea . Foliis radicalibus oblongis, sinuato-den-
tatis , basin versus longe attenuatis ; caulinis lineari-lancolatis
crassiusculis, caule procumbentc. (Dans I'ile dllernoen aupres
dc la ville dllernosand. )
9". Hicmciitm diibium . (Jaulc slmplici , foliis radicalibu*
Botaiiiquc. lOO
lanceolalis pilosis et stellato-jiubeseentihus ; I'oliolis c;\uliiiis
paucis ad inferiorem caulis partem approximatis. a dubitim, 8
strigosum, y dentatuni, § rnmimum.
1 o°. Hieracium syhaticum . Gaule erecto folioso , foliis laa-
ceolatis dentatis, calycibus lanceolatis glabris, pappo breviori-
bus. a sylvaticum , ^ rigiduin, y Longifolium , S rupestre Lest. ;
caule sinipiici paucifloro , foliis lanceolatis , utrinque acumina-
tis et apiculatis , denticulatis , pilosisque et moUibus. (L'auteur
convient que les 5 premieres varietes ne sont pas exactement
denommees.)
11°. Hieracium murorum : Foliis radicalibus ovatis , petio-
latis dentatis, caiilinis subsessilibus minoribus ; calycibus seta-
ceis pappum aequanlibus, una cum pedunculis albo-tomentosis
et glandulosopilosis. a vulgare , [3 coUinuni.
12°. Hieracium pellucidum .- Caule erecto, fistuloso, panicu-
lato ; foliis radicalibus longe petiolatis, cordato-ovatis , denti-
culatis , obtusis ; caulino unico , petiolato , cordato , ad basin
dentato. Hieracium dinphanum? Fries, p (?) combinans , foliis
caulinis pluribus subsessilibus. ( M. Lestadius n'est pas encore
bien siir si cette variete n'est pas le H. murorum.)
1 5°. Gnaphalium uliginosum p simplex. Caulis et simplex et
inter pollicarem et digitalem altitudinem varians. Flores ad
superiorem caulis partem approximati , axillis foliorum insident
sessijes; aeque ac folia quae lanceolata sunt, albo-tomentosi.
(II ressemble du reste au Gn. Juscum.)
\^°. Salix amygdalina : TviAwAra. , amentis serotinis folia-
ceis ; germinibus pedicellalis glabris ; foliis ovato-lanceolatis ,
acuminatis, seiratis , glabris; subtus glaucis , stipulis foliorum
semicordatis serratisque.
1 5°. Epipogium aphyllum. L'auteur n'en a trouve qu'un
seul individu dans la paroisse de Bjertra en Angermanland ;
Fries en a trouve quclques individus dans le Smoland.
16°. Botrychium virginicum -. Folio in medio stipitis solitario
bipinnato ; foliolis lanceolatis pinnatifidis , laciniis serra'o-inci-
sis , cuneiformibus. Willd. Spec, pi., torn. V, p. 64. M. Les-
tadius n'en a trouve que 5 individus au mont Tasjceberg.il a vu
une esp^ce intermediaire cntre le B. 7'utaceum etle B. ^'irgini
cum. Mais n'en ayant vu qii'un seul individu qui croissait dans
la paroisse d'Anundsjoe en Angermanland, il n'ose rien cnn-
t:\urc do cetto th'coiivcrte.
iio Botatiique. N . 94.
L'auteur passe ensuitea des observations de geographic bota-
nique ; il indique les vegetaux meridionaux dent la limite sep-
tentrionale est. Tuna en Medelpadie; de ce nombresont le Cam-
panula, Tracheliuni , le Malva rotundifolia. A Sundsvall il
y a une montagne riche en vegetaux, parmi lesquels se trou-
vent encore beaucoup de formes meridionalcs : Ce sont le
Viola hirta, le Hcrniaria glabra, le Chclidotiiimi ma jus , le Po-
lemonium cwruleum ; a Sundsvall \e Ranunculus sceleralus , le
Geranium cicularium , et dans la paroisse de Sillanger le Pota-
mogeton zosteriefolium, les Ccratophjllum dcmersum, claline et
peplis , Lamium mollucellcefolium , Rosa canina a feuilles lisses ;
plus au nord on ne trouve plus que le R. vidosa et le R. cinna-
motnma.
Autour d'Herncesand et sur la rive meridionale du Aanger-
manelfven le Lemna minor, les Veronica verna et agrestis , le
Beccahunga paraisseut avoir leur limite septentrionale.
L'auteur indique aussi diverses localites en avancant vers le
nord. Aux environs d'TJmeaa il trace la limite septentrionale
du Potentilla norvegica , du Mjagrum sativum , du Sinapis ar-
vensis , du Gcntiana amarella , etc. On dit que le Viola canina
y croit aussi , mais l'auteur ne I'a pas rencontre. Plusieurs
plantes, telles que le Bromus arvensis , VJgroslis spica-venti , lu
Polygonum persicaria vicnnent en Lappniark de graine ,
mais elles perissent au bout de quelque temps.
M. Lestadius indique ensuite ja limite meridionale de plu-
si&ars plantes du INord ; le Betula nana s'avance en Aanger-
manland et en Medelpadie, et meme dans une partie du Hel-
singland. Le Carex alpina av. mont Taasjoeberg, le Ranuncu-
lus lapponicus a Piteaa et Sollefteaa , le Sali.x majalis en
Vesterbotten et en Aangermanland. L'auteur terniine par une
liste des mauvaiscs herbes qu'on trouve dans les provinces les
plus septentrionalcs de la Snede , savoir : en Aangermanland ,
dans la Bothnie occidentale ( Vesterbotten ) et dans la Lapo-
nie. Les deux dernieres ont decommnn la plupart de ces her-
bes, il Texccption de I Jvcna faiua , du Cenlaurca cyanus , le
Chrysanthemum inodorum , le Crepis tcctorum , le Myosotis ar-
vcnsis et le Polygon, persicaria, dont on ne trouve en Lapponi*'
que des individus isoles. i'-
Botanique. 1 1 1
95. PlANTARUM CapENSIUM DESCRIPTIONES EX SCnEDIS DERELICTIS
Bergianis; auct. D.-F.-L. Je Schlkchtendal. {Linncea. avril
1826 , p, 25o. )
C.-W. Berg, nalif de Berlin, chef <le pliarmacie du Cap, a
trouve dans ces parages une niort preniatnree. Le niusee de
Berlin est en possession de ses collections en tout genre.
L'auteur public ici quelrjues-unes des plantes decrites ot fi Pu-
rees par ce jeune botaniste, et il acconipagne ses descriptions
de notes synonymiques.
Polemannia IijacintJiiJlora Berg. , genre dedie a Poleniann
pharmacien du Cap, et espece qui se distingue a peine de
Y Hjracinthus serotinus L. d'apres M. Schlechtendal. Hessen yji-
rnlis Berg, C'est le Crinum tenellum Jacq. Ce genre, dedie au
niinistre de I'Evangile Hesse, differe des Strumaria par I'mL-
sence des gibbo ites, des Crinum et de \ Hcemanthus par un
port different.
Ornitlwgalum Bcrgii Sch\. : foliis scapo brevioribus birsutis
racemo paucifloro , bracteis cordato-amplexicaulibus , su!)u-
lato-acunlinatis pednnculos Jequantibns superantibusve fi!a-
mcntis omnibus basi latioribus, interioribus inferne dilatatis
bidentati^. ( Cette espece , d'apres la description de Bcn^
parait a M. Schlechtendal differer entierenient Aes, Jlbucca.)
SchieperiajunceaD. C. Prodr. [Cleonic juncea L.) Cette espece
est fignree en couleurs a la fin de la livraison.
UtriculariacapensisS^v.[JntirrhinumaplijUum L. et Tliuiib )
R.
96. QUELQUES OBSERVATIONS SUR I.E GENRE CfiOCUS ; par C. BoLICHE.
{Linncea; avril 1826, p. 227.}
Parmi les divers caracteres qu'on a employes jusqu'a present
pour distinguer les differentes especes du genre Crocus, il son
trouve plusieurs qui ne sont ni assez constans , ni assez tian-
ches pour servir avcc siircte de ligns de demarcation ; tels
sont, par excniple , la couleur ou le nonibre des fleurs, ou
la position et les proportions relatives des differens on^ancs
de la fleur.
Apres avoir decritles differentes parties de la fleur, lauteur
passe a revaluation des caracteres que Ton doit employe!' de
preference dans la ^classification des especes de ce pcnrc.
Des observations continuees pendant plusieurs annces et
do nonibreuscs rccbcrches stir plusieurs especes de ce pcure
H2 Botanique: N°. 96.
lui ont fait connaitre que parnii les caracteres du Crocus, quel-
ques-uns seuleraent eprouveiit, mais fort raretnent , un leger
changeraent, tandis que les autres ne sont sujets a aucune
alteration.
Ainsi 1°. La forme de lafeuille. II est toutefois a observer
que les feuilles sont tantot plus larges, tantot plus etroites
chez la meme espece , selon la vegetation plus ou inoins riche
de ces plantes. II faut encore voir si la surface inferieure et cela
sur les deux cotes presente des nervures longitudinales. Ce
dernier caractere ne change jamais.
10. Les spathes de lajleur. Sous ce rapport, I'auteur divise
en deux classes les especes de ce genre : la premiere classe
comprend les especes a spathes communes , et la seconde les
especes a spathes partielles et isolees ; cettedernierc classe olfre
beaucoup de varietes.
5°. La corolle. L'oriQce du tube pent etre nu ou velu. Ce
caractere n'eprouve jamais de changement.
4°. Le style. La substance de cet organe est rigide ou molle,
il pent etre aussi long ou plus court que les antheres.
5°. Les etamines. II y a des especes dont les etamines sont
glabres , chez d'autres elles sont velues.
L'auteur trace ensuite, d'apres ces principes , les caracteres
du genre de la maniere suivanle :
Crocus Linn.
Spntha universalis , vel nulla ; partialis simplex, \>el duplex ,
ad basin f^erminis. Corolla infundibuliformis , sexfida. Stamina
Iria, filamentafauci tubi inserta, antheris erectis. Stjlus Irifi-
dus. Stigmata tria , plicata, incequaliter lacii'ulata. Capsuia
in/era , trilocularis , poljsperma. Semina subglobosa. II don no
ensuite la phrase specifique des especes qu'il a pu cultiver die/.
lui, et qui s'elevent au nombre de six.
* Spatha universali.
I. Crocus sativus Linn.
Cr. foliis filiformibus, lateribus sublus enerviis ; spallia
partiali duplici , exteriori iategra, interior! dimidiatii ;;ubul;ita :
fauci tubi villosa ; filamentis subhirtis ; segiiienlis stylorum
laxis antheras longo superantibus
La corolle est violctte avcc des stries foncees. D'apres li
description de Marschall de Rieberstein, danslesupplenient lU'
Botanique. irS
la Fl. Taur. Caucnx. , p. 56, les feuiiles de cette espece ne
paraitraient qu'apres la fleur. L'auteur n'a pas eu I'occasion
de faire cette observation , quoiqu'il ait cultive cette plante
pendant dix ans dans son jardin; il a au contiaire observe
que les feuiiles paraissaient toujours avant la fleur; cette cir-
constance lui fait supposer que Marschall de Bieberstein a ob-
serve une autre espece ; quant a la sieune, il croit pouvoir
assurer que c'est celle dont on tire le veritable safran oriental.
2. Crocus vernus Willd.
Cr. foliis subulalis, lateribus subtus encrviis ; spalha partial!
simplici integra ; fauce tubi pilosa glandulosaque ; filanientis
glabris ; segmentis stylorum patentibus antheras longe supe-
rantibus.
La couleur de la coroUe varie beaucoup, selon les annees
et la culture, depuis le violet fonce jusqu'au blanc ; mais elle
oflFre toujours des stries ou taclies foncees.
5. Crocus versicolor Ker.
Cr. foliis subulatis, lateribus subtus nervosis ; spatba par-
tial! duplici , exterior! integra , interior! dimidiatii subulata ;
fauce tubi glabra; filanientis glabris; segmentis stylorum
patentibus antberas pariim superantibus.
' * Spatba universal! nulla.
4. Crocus reticulatus Bieberst.
Cr. foliis filiformibus , lateribus subliis nervosis; spatha
partiali duplici, exterior! et interior! integris; fauce tubi glabra;
filanientis pubesceutibus ; segmentis stylorum recurvato-pa-
tentibus antheras superantibus.
5. Crocus sulphureus Ker.
Cr. foliis filiformibus, lareribus subtus encrviis; spatha par-
tiali duplici, extei'iori integra, interior! dimidiata subulat.i;
fauce tubi glabra; filainentis pubescentibus ; segmentis stv-
lorum erecto patentibus antheras longe superantibus.
6. Crocus luteus Lam.
Cr. foliis subulatis, lateribus subtus enerviis ; spatha par-
tiali duplici , exterior! integra, interior! diniidiata subulata ;
fauce tubi glabra; filanientis pubescentibus; segmentis stylorum
' erecto-patentibusantheris brevioribus.
Le Crocus aureus dc Smith no saiirait etre considore coniiiie
B. Tome X. iJ
ii4 Bninniqite.
un synonyme de cetic esprce, attPiuhi qu'il dit dans sa Flnr.
grthc. , I , p. "25, que son Crocus aureus a luie spathe mono-
phylle, ce qui est egalenient bien exprime par la figure qui y
est ajoutee; et independamment de cela les parties du style sont
beaucoup plus elevees que les aniheres. Wayant pas eu I'oc-
casion de faire des recherches sur cette espece dans son etat
de vie, il est impossible a I'auteur den donnerune descrip-
tion complete.
L'auleur invite les amis de la science qui possedent les
autres ospeces vivantes deluien faire passer lesgraines, ou , si
cela n'est pas possible , de lui conimuniquer leurs observa-
tions.
97. DiSSERTATIO INAUGURALIS BOTANICA , DE SalVINIA MATANTE; aUCt.
G.-L. DuvERNOY. Br. 10-4". de i5p.av.pl. Tnbingue, 1825.
Micheli , Guettard, Hedwig, "Vaucber, et , en dernier lieu,
Savi , se sont occiipes de cette plante. L'autcur de cette disser-
tation , par des experiences dirigees ayec beaucoup de precau-
tion, a constate que les grains oblongs et reticules etaien-t
les semences, et que les grains ovoides et plus pelils qui,
comrae les premiei's, sont renfermes dans des capsules placees
entre les raciaes, sont les antheres , ainsi que Guettard et Savi
I'avaient avance.
II compare ensuite la germination du Sahiiiin avec celles
des AJoTsi/en, Cham, Pilularia, etc. Hieu ne demontre I'exi-
stence d'un embryon dans la graine des Sahinia , et ce n'est
qu'apres la germination qu'on apercoit a la pointe du peri-
sperme, un point vert qui fuiit par devenir la plumule. La
^cmence n'a point de style. R.
98. Description d'une espece (jigantesque de Charagne; par
M.-Ant. Bkbtoloki. {Annul. delaSoc. Linn, dc Paris; ']\x\\\el
1826 , v. vi)l. , p. 525. )
Cliara ulvdidcs ■■ crassa , teres , Jle.xilis , glaberrinin , i'crd-
cillato-ramulosa , memhrana atro-virenti, diaphann : inlernodiis
inarticulatis , lemiinalibus acutis ; drupis a.xillaribus , oblnngis,
ci!iTOc<ca<M. Cette plante a ete decouverte en 182^ dans le lac
su])eiieur de Mantoue, bors de la porte de Pradella, Cette
espece, par la simplicity de son tube et par ses drupes, ap-
partient au genre Nilella d'Agardb. EUe se rapprodie au pre-
mier coup d'oeil du Charajlcxilish. , dont elle s'cloignc par le
Botanique. ii5
port et par ]e calibre des tubes, L'auteur a eu I'occasion
rl'observer sur cette plante la circulation de la seve, deja de-
crite par Corti et Arnici sur d'autres Charagnes. R.
gg. Description de deux nouvelles kspeces de Cvperus de TAmeri*;
que scplenti ionale, el de 4 es])eces de KyUingia de la cote du
Bresil etdes bords du Rio-de-la-Plata; parW. Baldwin, D.M.
[Transact, of the. Amer. yhilosoph. society; v. 2, new series.
pag. 167.]
Cvperus sparsiflorus ; culmo erecto subnudo : foliis canalicu—
latis, nervosis, scabris ; capitulo globoso : involucre 3-4-phyilo;
foliolis canaliculatis scabris: spiculis lanceolatis, aciitis, 4-7-
floris : squamis reniotis, ovatis obtusis : semine triquetro, basi
attcnuato. Pistilluni trifidum.
Cette plante croit dans les forets de pins du voisinage de Sa-
vannah et de Sainte-Marie en Georgie. Elle y fleurit depuis le
mois de niai jusqu'en octobre. M. Muhlenberg I'avait confondue
avec les Scirpus cjperifnrmis dont elle est suffisammenl distincte
par snn chaume dresse , son capitule solitaire, et ses epiliets
plus courts et plus colores.
Cvperus ovatus : culmo subnudo : foliis linearibns : involucro
subtetraphyllo : capitulis Oi'atis , obtusis, sessilibus, et pedun-
culatis . pedunculis subteretibus , striatis, brevibus , oc«.eis ob-
tusis : spiculis linearibus , 4-6-floris , bibracteatis ; squamis
ovatis, subacutis, remotiusculis : semine triquetro, nigro. Pis-
till um trifidum.
Cette espece croit dans les lieux humides aux environs de
Sainle- Marie en Georgie.
M. W. Baldwin ajoute aux phrases specifiques latines que
nous venons de transcrire, des descriptions en anglais. II an-
nonce des observations sur les especes douteuses du genre
Cjperus qui se trouvent dans les Etats-Unis.
KvLLiNGiA TENUIS : culmo triquetro , tcniii , basi folioso j foliis
angusto-lanceolatisacutis ; involucro tripliyllo ; capitulo globoso,
minimo : glumis inaequalibus, membranaceis, acutis ; carinis
albidis glabris : semine ovaii , compresso ; Jloribus triandris-
Pistillum bijidum. Cette espece fleurit depuis fevrier jusqu'en
avril , sur les bords du Bio-de-la-Piata , dans le voisinage de
Bueno.s-Ayres.
8.
1 1 G Boitifii'jne.
Kvi.iiM.iA BiKiBV : (ulfTio ltiqii<;tro . Ibliis linearibus, Lrcvis-
siiHis, abriiple aciUis : involncro triphyllo, brcvi , acuto : ca-
pitiilo ovalo, obtuso : glumis inajqiuiUbus , mcmbranaceis ,
obtusis : carinis viridibus, glabris : semine obloago, snbtii-
cjueti-o. Pistil/um bifidum. Planla rigida.
l.cKyllitigia rigida sc rapproche du K. brevifolia deRotrbcell.
It croit dans les localites biiniidcs autonr de Rio-de- Janeiro ,
ainsi que pies du Rio-de-la-Plata daus la Banda Oiientale.
Kyllingia lkucocephala ■• culrao subtriquetro , sulcato : foliis
angustis, acutis : invoiucro tiipbyllo •• capitulis i-5-glomeratis,
albis , subcylindricis : gluinis subaequalibus nieinbranaceis , ob-
tusis: carinis pallide viridibus : semine obovato , compresso ,
inarginato -.Jloi-ibus omnandris, bibvacteatis .- bracteis incequalibus .
mrmbranaceis , obtusis, corolla mul to brevioribus -. pistillum bifi-
dum. Esptce commune pies de Rio-de-.laneiro , de Babia , et
dans la Banda Oiientale.
Kyllisgia squarrosa : culmo exacte triquetro .- fuliis angusto-
lanceolatis : invoiucro 3-6-pbyUo, longissimo : capitulis S-j-glo-
meratis, subsquarrosis, cylindricis, uno in medio verticali : glu-
niis subaequalibus, obtusis: carinis viridibus . Jlnribus trictndris^
bibracteatis ; bracteis incequalibus, caljce brevioribus ■■ pistillum
trifidum. Espece commune dans les memes lieux que la prece-
dente.
L'auteur donne les descriptions en langue anglaisc de ccs
especes, elilajoute quelques observations surle genre RyU.ingia ^
dent 5 especes seulement se trouvent dans rAnicrique septeu-
trionale, tandis qu'un grand nombre habitent les cliraats sitius
dans rheinisphere austral du continent americain. G...-N.
lOO. SUR LA NEIGE ROUGE TROUVEK SOUS \.k ZONE GLACIALE ; par 1;;
D'. C -A. Agardh. [Novaacia Acad. C. L. C. natural curias. ^
vol. XII, p. 735-750, )
Dans ua moment ou la passion des recherclies est tel'einfnt
generate , et ou les questions les plus conipliquees de I or:;ani-
sation animale et de la physiologic occupent lant d'hommos
edaires, le pbenomene qui fait le sujet de ce memoire , nc
pouvait nianquer d'iuteresser uu grand nombre de personncs.
Rpjete pendant plusieurs siecles dans la classe des faits qu'il
etait plus aisc de nier que d'expliquer , il a ete , depuis quel-
ques annees , soumis a I'examen des chimistes, des hotanisten
Boianiqni'. \xn
«t. desphysiciens; etsi I'ou u'est pas encore parvenu a expli-
<]iier sa nature, on est du moins daccord sur les priuci-
paux faits.
M. C.-G. Neesd'Esenbeck, qui appliqua avec succes a tant
d'objets diffcrens son activite et ses lumieres, s'est egalement
empare do ce sujet. Le second volume de sa traduction des
cem'res de Robert Brown se termine par une suite de morceaux
qui y sent lelatifs. Lorsque nous rendimes compte de celte en-
treprise si meriloire ( Bull, des sc. nat., t. 7, no. 169). nous
annoncames en pen de mnts ce supplement a son travail. Mais
nous nous pro])osions d'y revonir plus lard, el d'en cnlretcnir
nos lecteurs plus en detail.
i.es observations faites sur la neige rout^e out rappelc des
plienomenes meteoriques du nieme genre , tc!s que h jiluic de
sang, hgrele rouge, etc. Nous allons , d'apres M. N. , donner
un tableau succinct de leur histoire et dos caracferes qu'iis ont
Jjresente.s a quelqucs o])servat<.'Ui s.
Gkele rougk. M. de Humboldt rapi)orte qu'au Paramo de
Ciianacos, sur la route do Bogota aPopayan, a -2,300 t.oises
de I'.auteur . on a vu tomber de la grcle rouge. II est fort a re-
gretter qu'il n'ait pas ete lui-merae temoin dc ce pbenomene :
ses observations eussent porte avec elles I'anrorite qui accom-
Jiagne son nom. Quoi qu'il en s it, il donne ce fait comme con-
stant; nous devons done le regarder coinnie tel ; et quoique
isule , il n'en est pas nioius precieux , taut en lui-meme , que
parc.^ qu'il se lie aux faits analogues que nous avons a citer, et
sert a fortilirr les inductions sur leur nat'.ire et leur oiigine
commune.
P;.uiK L>E soui-RK. M . Agardb (V. le mem. que nous analysous;,
qui en fait mention, cite nne pluie de ce genre qui tomba ,
jlya quelqnes annees, ii Lutid. II I'exaiuina , et , ainsi([uc ceu.'c
qui en avaient observe de seniblable , il y irouva, uon du sou
fre , mais une giande quantile de pollen du Pinus sjlvestris ,
quoique les forets composees de eel arbre fussent eloignees dc
lund de 5 a 6 niilles de Suede.
Pluie bouge on DzsA^c;. M. N. en distiugue tross sortes .
i". Pn'iE ROUGE, dont l<i nature nest pas connuc. II en est
I.iit mention dans Homere (11. p. 469 , et \. 52-4), ct pile a etc
GJKservec trcs-frequcmnicnt dans les temps aiiciens et nioderncs.
ii8 Botani(jue. N". loo.
M. IS. cite les faits seinblables iap|Kirtcs par les diff<5rens au-
teurs , depuis Ian i8i av. J. C. jusqu'en 1809.
2°. PujiE KOUGK , colore'e par des substances minerales dissou-
tes dans I'enu. Le fait le plus connu est celui qui se trouve rap-
porte par M.Bory de Saint-Vincent (Ann. dcs sc. physiq., u,p.
i65] et d'autres auteurs ; la pluie contenaitdu muriate de sonde
et du muriate de cobalt.
3o. Pluie rouge, paraissant avoir une originc analogue a celle
de la neige rouge.
On en connait plusieurs exemples. Cette espece de pluie a
ete analysee par i>lM. Sementini et Ziramermann, qui tous les
deux y ont trouve de la silice , de I'oxidc de fer , de I'acide
chromiquc , du carbone , quelques autres substances en tres-
petilc quantite , enfin le premier du cbrome , et le second un
peu de talc. Les autres caracteres avaient du rapport avec ceux
de la neige rouge.
M. N. donne (p. 629, etc.) des travaux deM. Zimmermann,
sur cesujet, une analyse d'un grand interet, niais qui, quoique
succincte , est encore trop etendue pour le Bulletin. Nous rap-
porterons sculement la conjecture de cet aiiteur. II regarde la
niatiere coloranle ( qu'il ajjpcJle ^yn7i//ie , d'apres le caraclere
dominant de sa couleur ) comme « une substance produite par
D divers elemens , d'une nature tres-volatile , existant a la sur-
» face organique de la terre, et qui, apparlenant aux parties
>i generatrices de I'atmosphfere inferieure, liee a la vie organi-
» que, s'y presente sous forme d'exhalaison , passe ainsi dans
« les nuages , et est rendue par ceux-ci a cette menie surface
» comme principe nutritif et protectenr. » (p. 633.)
PoussiERE ROUGE tombe'c de I' atmasphcre.
Nous trouvons six faits de ce genre, le premier de 52C) a
Bagdad, le sixieme de 1689 a Venise. Quelques observations
furentfaites sur cette derniere.Elle avaitunc saveur d'acide mu-
riatique. Elle communiquades qualites malfaisantesaux legumes
sur lesqueis elle etait tombee, et qui incomraoderent les pcr-
soinies qui en firent usage.
Masses solides et secoes, d'une nature w'gc'tale en apparcncc ,
tonibees de l atmosphere.
Le fait le plus curieux et le micux examine est celui qui eut
lieu en Courlande en 1686. II y tomba dans un orage, sous
forme de flocons, comme la neige qu'ellc accompagnait, uiie
Botanique. i ig
substance noire et papyracee , qui couvrit un espace conside-
rable. Son odeur etait celle des algues rejetees sur les cotes,
sa consistance celle du papier brouillard. On ne pouvait, par.
le frottement, la reduire en poussiere , elle se separait en pe-
tites pellicnles giuantes , qui , humectees avec la saliva, ne co-
loraient point les doigts. Elle donnait au feu une flamme claire
et une odeur de papier. Elle etait indissoluble par I'acide nitri-
quc. Sa couleur noire passait au rouge, les alcalis dounaient
aunoirplus d'intensite.(A/ew.r/e la soc. de Coii?-lande,t.ll,\).5g.}
A I'analyse , elle ofFrit de la silice , dn fer , du nickel , de
I'argile on du talc , de la clnux, du carbonc , enfiu une sub-
stance qui donnait au feu une odeur de soufre.
Substances glaireusks et ftELAxiNEosEs observe'es aitx lieux ok
etaicnt iombe's des melcorcs igne's.
Les unes se sont presentees sous la forme d'ecume d'un blanc
jaunatre, huileuse et gluante , fondant a 1 air et prenani la
consistance d'un miel brun et epais , ce qui ieur donnait I'ap-
parence du Spumaria inucilago Pers. , ou plutot de VjEthalium
Jlavum Link. Or , les deux dernieres substances n'auraient-elles
point une origine nieteorique?
D'autres ressemblaient a I'ecume qui se forme sur uno nier
agitee ; d'autres a de I'amidon , d'autres a des membranes min-
ces ; enfin , Mengel trouva , en i 653 , entre Sienne et Rome
dans des circonstances semblables , c'est-a-dire apres la chute
d'un meteore, un corps gluant , transparent. II en separa une
portion, qui se durcit. Elle se trouve dans le cabinet de son
fils a Berlin.
Nous passons au memoire de M. Agardh.
Keigk rouge. Le 17 aout 18 18, le capitaine Ross, comman-
dant I'expedition chargee de visiter la baie de Baffin , trouva
par ^5f 54 lat. N. et 67" long. O. (Greenwich), sur des pointes
de rochers , appelees rockers e'cnrlates , une croute verdatre ,
passant au jaunc et au brun rouge. 11 en Jit ramasser une cer-
taine quantite, qu'il recueillit dans des bouteilles et les ap-
porta on Europe , ou ptusieiirs savans, MM. Brown, Bauer,
Agardh, De Candolle, etc., en eurent commur.icalion.
Ce phenomene excita autant de sensation que s'il eut cte
Bouveau. Cependant il n'etait rien moins que tel. Saussure
*vait trouve cettc substance , on 1760 , sur le Breven , et de-
1 20 Botanique. N". lOO.
puis tres-souvent dans les Alpes ; M. llamond I'avait observe
dans \cs Pyrenees, M. Sommevfeldt en Norvcge ; elle I'avait
ete egalcment plusieurs fois dans difierens cantons d'ltalie.
Saussure ayant place cette substance siir des cliarbons , elle
prodnisit Todeur ordinaire des vegetauxj distillee k I'alcool,
elle se- comporta egalement comnie un vegetal, et Saussure
pcnsa que c'etait le pollen dune plante quoique aucune
plante riche en pollen, nen ait de cette couleur.
La ueige rouge tcmbee en Italic avait offert aux naturalistes
de ce pays , qui I'avaient analysee , de la silicc , de I'argile , de
Toxide de fer et une subslauce organique. MiM. WoUastOn et
Thenard obtinrent les meines resultats de celle du cap. Ross
( M. Seinentini les avait egalement trouves dans une pluie,
rouge tonibee en Calabre ) et le premier soupconna que ce
pouvaient etre les fruits d'line mousse.
Les b'.-tanistes Icxaminerent a leur tour. M. 1'. Brown la
rangea avec doute parmi les algues : Confervis simplicissimis cl
Ticincllce cruentce quodammodo affinis?? {Y^n^. Bot. s8oo)
M. Bauer en donna une description tres-detaillee , et la
placapanni les champignons niicrosccpiques , pres de V Us Ida go
segctum , sous le nom d' Uredo nwalis.
M. Hooker crut y reconnaitre une espece de pnlmc/la.
Jl. Sprengel la placaa cote du Faucheriu radicata Ag.
tnliu BL De Candolle, qui en aVait recu une petite qvantite,
cousidera cette neige comme un amas de j)etites plantcs de la
famille des algues, voisines des Nostocs.
M. Peschier, qui avait deja reconnu dans la neige rouge des
Alpes, la presence d'une substance organique, recut en 1824
( y . Note sur la neige rouge des Alpes , Bibl. uuiv. , oct. 1 8-24 ,
p. i3a) de M. de Barron, chauoine de I'hospice du Saint-Ber-
u rd, une petite bouleille d'eau provenaut de la fonte de cette
neige. M. de B. lui raandait que la neige rouge prenait une
couleur plus loncee a mcsurc que la saison avancait ; nuus que
les couches inferieuresconscrvaient leur teinte rouge.
Kn penchant la bouteillc sur son axe, M. Peschier vit lo
depot forme au fond reflechir une couleur rougeatre seniblablo
i celle de la neige. II I'cxamina, ainsi que le depot de la neige
rouge du pole , avec MM. Prevost et De Candolle , au micros-
cope d'Amici, fct ils trouvercnt ontre ces deux substances uue
Botanique. < 121
analogic complete (i) ; la neige des Alpes <5tait douc, aux
yeux de M. De Catidolle , coninie celle du Nord , un amas de
petites algiies.
M. Agardh n'avait point encore pu fixer son opinion , quoi-
qiie celle de M. Brown lui pariat la plus vraisemblable. Charge
par I'academie des sciences de Slockholni d'exaniiner un nie-
nioire de M. Wrangel sur une substance que celni-ci donnait
comnie un liclien sous le nom de Lcprnria kermesina ; il la
placa parnii les algucs. Peu de lenips apres il recut des echan-
lillons de cette substance, ainsi que de celle de la iiei^^e rouge.
Au bout de cinq ans le pretendu Urcdo uh'alis n'avait rien
])erdu de sa couleur ni de sa forme. II se presentait au fond de
la bouteille pleiue de I'eau produile par la neige fondue, un
depot comme dun rouge brun de 2-3 lignes d'epaisseur qui se
nielait avec I'eau, quand on secouait la bouteille.
Vu au microscope, il lui offrit une uuiltilude de globules
ronds , sans tige , pi-esque tons d'uu rouge de sang , brillans ,
mais opaques, a quelques-uns pros, de grosseur variable,
niais en general dun diametre decuple de cclui du TrcmelUi
cntenla.
Le Lepraria kcrniesiiia que M. Wrangel avait observe sous la
forme de croule etenduesur des roches calcaires, ou de-
\aye dans I'eau que contenaient quelques Irous, elait rouge
et avait une faible odeur de violette , ce qui I'avait fait re-
garder par I\I. W, coninie le Bjssus iolithus de plusieurs au-
teurs.
Linne en parle dans son Wcslgoiha Rcsnn. M. Agardh lui
trouve une ressemblance complete Avec \' Urcdo nii'ulis. Or,
le Lepraria kermesina n'etaut point tombc avec la pluie (a),
M. Ag. pensa que cttte circonstance pouvait donner lieu a
quelque induction sur I'origine commune de ces deux sub-
stances. (Voy. le Biill. dei824, t. II, n". 994, el t. Ill, n". 46.)
La himiere est , apres la chaleur, le princii)e le plus actif
(1) Ces details sur la neige rouge des Alpes ont deja ete donnes , et
avec plus d'etendue, dans le Bullet, des Sc. /««<Hr., jauvier 1825, n". 63.
Wousavons cru devoir en rcpioduiro ici luie partie , pour completer
notre petit tableau historique, de ce pheiiomeue et de quelques autres
qui ont avoc luidc I'analogie.
(?; Quelques auleurs rcgarderont la chose comme donteuse. Vovez
plus liaut re que 1 ous avoiis dit de hi pluic rouge.
J22 Botanique. N°. loo.
dans la production des algues infcrieurn.s , commc dans celle des
infusoiies, deux ordrcs que M. Ay. regarde coniine deux etats
diflerens de la lueme substance. C'est elle qui communique la
couleur rouge aux corollesdes Pliaaerogames, croissantdansdes
terrains calcaires. Or, c'est sur un terrain dece genre seulement
qu'on trouve VAnllijllis vulncraria , var. coccinea, le Tremella
cruenta , le Bjssus cobaltiginea et le Lepraria kermesina. Dans les
fentes des rcchers inaccessibles a la lumiere , le dernier est de
couleur verte. Cette circonstance ne doit point teudre a faire
nier I'influence des corps sur lesquels elle tombe, quoiqu'on
ignore encore comment elle s'exerce. Nous Savons, par exem-
ple, que les corps blancs sont ceux qui la reflechissentle plus.
D'apres ces observations, on pent supposer que I'algue de la
neige rouge et le Lepraria kermesina , sont produits, lorsque 'a
clialeur dusoleila faitfondre la superficiede la neige, par Taction
de la lumiere, concurremment avec la propriete non enc ire
calculee qu'a la neige de produire la couleur blanche , mais seu-
lement , comme le dit Saussure; « dans une certaine periode
» de la fonte des neiges , car lorsqu'il ne s'en est pas beaucoup
J) fondu, la quantite du residu rouge est tr'-s-petite , et s'il s'en
» est trop fondu, on n'on trouve rien. » Ajoutons que ce phe-
nomene se presente en Italic precisement dans les mois oii la
ueige commence a fondre , c'est-a-dirc mars et avril.
Apres avoir etabli I'origine de ces corps, M. Ag. cherche a
expliquer leur nature. Ce ne peut etre, i". un champignon
comniele pense M. Bauer, car les champignons nese forment ni
ne se conservent dans I'eau -, 9.". ni un lichen , commc I'a avance
M. Wraugel, determine j)ar la furme de crotite sous laquelle
il couvre des pierres calcaires. Cctte croiite serait j)lutut un se-
diment ([ui reste apres I'evaporation de I'eau.
C'est done une alguc ou un infusoire: Nous avons dejii vu
que M. Ag.admet les rapports intimes de ces deux ordres d'etres
organises.
Enfin , nous tmuvons dans les algues des fails analogues a la
propriete colorante de la neige rouge. Ou voit en automne sur
les murs a Tombre une poussiere composeede petits globules,
qui deviennent tantot un Oscillutoria muralis, tanlot un Ulva
crispa. Le Lepraria kermesina a beaucoup de ressemblance avec
ce corps, aiosiqu'avec le Tremella cruenta, R. B. ; V Uh'a man-
Botanique. 1 25
tuna. Seulement il est libre , et nea enfonce dans one masse
giilatineuse.
M. Aij. en a en consequence fait, dans son Sjsteniaalgaruin ,
un genre iiouveau sous le nom de Proticocius kermesifius.
Tel est en substance le contenu du memoire de M Agardli ,
qui offre, comrae tous les travaux de ce celebre natuialistc,
des faits curieux et des idees ingenieuses.
M. Nees rapporte aussi (p. 549) ^^^ experiences ro-
marquables de M. Wrangel, qui tendraient a faire cr;:ire
que son Lepraria kermcsina est alternativeiuent de la nature
vegetale et aniniale , c'est-ii-dire, tantot un lichen et tantot uu
infusoire. II en est parle dans \e Bull, de 1824, t. Ill, n°. 46.
M, De Candolle [Ann. dechim. XII, p. yy , etc.] se declare
centre I'aninialite de la neige rouge , se fondant sur sa duree
comparee a I'existence ephemere des infusoires , et sur sa
iorme globuleuse ; nous avous vu qu'il la regarde coinnie une
alj^ue.
M Nees n'adniet point cette derniere raison , et rappelle
entre autres que cette forme n'estpas rare parmi les infusoires,
et que celui qui sort du Vaucheria bursnta , parait d'abordsous
forme elliptique , puis, quand les muuvemens cessent , sous
forme ronde.
Apres avoir rapproche les resultats cbimiques et les obser-
vations des jihysiciens et des botanistes , M. N. developpe
I'opiniou qui tendrait a etablir, non-seulenient que la neige
rouge est de raeme nature que les substances atmospberiques ,
mais encore qu'elles ont toutes une origine mixte , terrestre et
aerienne; mais ii ne s'avance sur cette route si difficile qu'avcc
une extreme circonspection , rapportant conime pieces du pro-
ems, d'un cole, les faits constates, de I'autre , les bypolheses
des dilferenssavans, et ne presentaut ses propres inductionsqiie
sous la forme ilu doute. Cest la marclie de la vraie science.
C'est la seule praticable dans un siijot aussi compliqu(5 que c;--
lui qui vient de nous occuper , et qui , malgre les travaux de
plusieurs habiles observateurs, parait devoir presenter long-
temps encore un probleme insoluble.
Quoi qu'il en soit , nous croyons avec M. N. que , lorsqu'il
se presentera des phenomenes du genre de ceux que nous
avons cites , il est a desirer que les substances recueillies , si
ellcs sont en petite quanlite , soient conununiquecs d'abord
'^4 Jiotaniquc.
aux Lotauisles , qui tie duUuisent que les formes exterieurcs ,
plutot qu'aux chiiiiistes qui detruiseut les corps eux-memes.
Adg. Duvau.
I ox. SySTKMA LICHENUM, GKKKftA EXHIBENS RITE DISTINCTA, pluri-
l)us Dovis adaucta; auct. Fr.-G. EscnwEiLKn. In-4°. de y8 p.,
avec I pi. lithogr. Nuremberg, i8'24; Scluag.
Cet ouvrage important, malgre son petit volume, a dcyi et6
analyse d'apres un article de M. Wees d'Esenbeck [liulletin de
juillet 1826, n°. 5ii). Nous en reproduisons le titre pour
remplir lintenlion de I'auteur, qui nous prie de rappeier a
nos lecteurs la date de son ouvrago , lorsqu'ils aurotit occasion
de consulter les mc'thodcs lichc'nogiaphiqucs qui ont paru depuis.
102. AxTiQUiTATES Lin.neanjE; auct. Agabuh. ]ii-fol., iS p.
Lund, 1826.
Ce programme de la solennite inaiigurale qui a eu lieu le
23 juin 1826, a I'universite de Lund, reuferme, outre quel-
ques parlicularites de la vie de Linne, quatre lei Ires inedites
de ce grand homme.
La premiere, adressee a Olaus Celsius d'Upsal, paraitavoir ete
ecrite en i^56 de la Belgique ; on y trouve des details piquans
sur plusieurs de ses contemporains , et entre autres sur les pe-
tits caprices de Dillen , qu'il venait de visiter a Oxford.
La 2^. , adressee de Stockholm en 1709 a Olaus Hudbeck
d'Upsal, anuonce la publication de Y Ilortus ugerumcnsis smus le
nom de Rotmaun ; il parut pourtant sous le nom de Ferber.
Linne s'etait servi de ce deguisement pour pouvoir d une ma-
niere plus efficace faire passer les eloges que Rotmann , auleiir
de la preface , donne au Sjstcma.
La 3''. leltre , ecrite d'Upsal a un sicur Bedoire en 1 7O7 , a
pour but d'apprendre a c<; dernier la mort d'une jietite liete
que Linne en av.iit recue en present. La douleur de Liune y est
si vive (pi'il va jusqu'a dire que cet evenement est capable d'ac-
celerer sa mort. Cette iettre est touchante par sa naivete.
EnGn la 4''.» concue en 4 lignes, est pour ainsi dire une lettrc
d'adieu a la vie et k ses amis. Elle est adressee a Back , medccin
du roi , en date du 5 dec. 1776. Tous-les roots sembient cntre-
coupes par la douleur.
Ces quatre lettres sont ecritcs en sucdois, et traduilrs par
M. Agardh. R.
Zoologic. 1 25
loS-ttOGK HiSTORiQUE DE M. Banks ; par M. G. Cuvier. {Mc-
inoires du Museum cl'hist. nat. ; j*. annee, 5« cahier, p. 297.
1826.)
Banks, compaguoti de Cook clans son premier voj'age, presi-
dent pendant ^o annees dc la societe roy. de'Londres, dont
Newton ne I'avait ete que 24 ans, conseiller d'etat du Roi d'An-
gleterre, correspondant de I'lnstitut de France, n'a laisse k la
verite aucun ouvrage scientifiqne ; il a plus fait peut-etre, il a
ouvert a tous les savans les itnnienses cullections en tous genres
qu'il avait rapportees, de concert avec Solander, de ses noni-
breux voyages a Terre-Neuve en 1766, autour du monde en
1769, en Islande en 1772; et cette faveur insigne se continue
encore apres sa niort sous les auspices de M. R. Brown , qui
est reste I'heritier de ses richesses scientifiques et de ses in-
tentions philantliropes.
Non-j^eulement il a protege les sciences, mais encore il n'a
cesse de proteger les savans de toutes les nations et de toutes
les classes. Ses bienfaits allei-ent dccouvrir Doloniieu dans les
cachots , Broussonnet dans sa fuite. C'est a sa genereuse inter-
vention que MM. Labillardiere et de Kuniboldi. sent redevables
d'une partie de leurs collections, capturees par des vaisseaux
de sa patrie. II est reste ferme au milieu des altaques et des
sarcasmes de I'envie , qui nest jamais si effrenee que lors-
qu'elle s'attache aux pas dun homnie bienfaisant. II est decede
le 19 mai 1820, et a eu pour successeur dans sa presidence
M. Humphry Davy. R.
ZOOLOGIE.
1 04. AbbildungenzurNaturgesciuciite Brasilieno. — Planchespour
I'Histoire Naturelle du Bresil, publiees par Maximilien, prince
de Wied Neu-Wied. Livr. VII, YllletlX, 1824 — iSsS. Wei-
mar. Comptoir d'industric. (Voy. le Bullet., t. VIII , n". q-'.)
Voici le catalogue des csp^ces et varietes de Reptiles et de
Mammiferes figurees dans les trois livraisons que nous anncn-
90ns :
Bujo Jgun , Daud. Le n)ale et la femelle. — Coluber i>enus-
tissimus , varittc de Y Elaps coralUnus. — Cnphias Jaravaca
Merr. Jeune individu. — Hyln faber, vue endessus, ct en des-
sous. — Hyla piiiiclatn.~*-n. elegans. — //. luteoln. — //. aurnla.
1 2() Zoolo^ie.
Scjtalc coronata Men-. — Coluber Merrcmii. — C. po'cilngyrus ,
jeune individu. — C. doliatus Lacep. — C. bicarinalus. — C.
pilcatm , — C. jjw(ilngyru.f , adtilte. — ffyla crepitaus . — H .
sibilatrix. — Cophias Jararaca , adiilte — Jmpliibwna punc-
tata.— A. flavrscenx. — Ceivus rujus lUig. — Coluber pyrrhapo-
goii. — Emys drpressa. — Noclilio dorsnlws Gooff. S. H.
Les planches mcritent les nienies c-loges quo nous avons don-
nes a cellos des procedentes iivraisons. L.
io5. Excursions dans i.es iles de Madere et de Porto-Santo , faites
en iS'iS, par IM. J.-E. Rowdlch. Trad, de lani'lais , avec des
Notes do M. le baron Cuvier et de M. de Humboldt. In-8°. dc
445 p. Paris; 1826; Lovraiilt. (Jppendice zoologique par
madanie Bowdich. )
L'ouvrape dont nous venons de donner le litre a deja ete
analyse dans le Bulletin sous differens points de vue. ( Voy. sous
le rapport de la Zoologie le torn. VI, n°. 5i2 , et le torn. VIII,
n°. 2i5.) II no reste plus qua donner un apercu des notes que
M. Cuvier a ajoutees a la traduction et qui so rapportenl prin-
cipalemont a la detcrniinatioa et a la synonymie des especes
d'animaux signalees par niadame Bowdich dans son appendice
zonlofjique. Nous allons presenter cet apercu sous forme d'un
tableau de concordance :
Noras donnes par Jlf™". Bowdich. Determin. ajontee par ilf. Cuvier.
OlSEADX.
iRacftnmah Brncp Le nom de Falco bidenlatus Linn.
^f'ultur percitopterus ' Gmclin. . est ajoute a tort a cette espece.
j4nuila Esp. du genre Haliccius Sav.
Naniyia. Ciicaete gris, Vieillot.
^stiir Espece nouvellc.
LanlmW.^. Espece nouvelle.
Luiiius u". 2 Laniiis seneffidansis Gmelin.
Laniusn".3 Laniusplumatus. Shaw.
Laniusn". 4 Lanius scucffalcns,.':.
Tnnagra Espece de Pie-gvieche -
Micscicapa n" . 1 Espece de Pie-gneche ?
Musricapn n". 2 Espece nouvelle.
Miiscicapa n". 3 Nest pas un veritable Gobe-
mouche.
Jlauda africana Gmelin PjrgiUi ignicolor Vieill.
CoccoLhrausles Espece nouvelle .IcCarrf^e/;. .'
j^l^,,.,ts Espece du genre IHoceus Luvier.
Col'iris ■ iljiiipa cryihrnr/nrirlios. Gnwhu.
Colibri . . . . Souimanga a coiiiturc rouge.
Ibis n"' 3 Ibis religiosa Ca\ ■ Levail.
Zootogie. 127
PoiSSONS.
Tetraodon Itsvissimus Bowd. . . . Esp. non decrite.
Balisies radiata Bowd Esp. bien distincte.
Pimelodus gambensis Bowd Esp. nouvelle.
Dcntex tmispinosus Bowd Type dun nouveau sous-genre ?
Dentex diplodon Bowd Esp. qui se rapporte phitot au
genre Lutjaims.
Bodianus maculatus HoMvd. Tres-rappr. du &rrareH.! C«iH.« Cuv.
Anomalodoa incisHs Bowd Plutotuneesp.dugen. Pristipoine.
Diastodon speciosus Bowd Probablement un jeune Scare.
Seleiina aurata Bowd Tres-voisin du Sparus Salpa.
Nous n'avons nomme que les especes pour lesquelles M. Cu-
vier avait ajoute des notes. S. G. L.
1 06. Remarques sur la zooLOGiE DES iLES Malouines , faitcs pendant le
Voyage autour du moude de la corvette la Coquille , execute
.en 1822, 1823, 1824 et iSaS; par M. Garnot. {Annul, des
Sc. Nat. Janv. 1826, p. 09.)
II nest question dans ce memoire que des mammiferes et des
oiseaux que les naturalistes de la Coquille out eu occasion d'ob-
server aux ties Malouines. Les Mammiferes sont peu nombreux.
Outre ceux qui ont ete importes dans ces iles par les Espagnols
(le cheval , le bceuf et le coclion ), M. Garnot ne siynale que le
lapin qui y est trcs-commun et dont une nouvelle espece ou
variete est designee par lui sous le noni de Lcpus ma.gellanicus ,
fusco-rufo-violaceiis , pilis albis passim sparsis, macula alba
naso, interslilio iiarium , nienlo , gulce , frontiquc. On ya pris
en outre un individu de I'espece de Phoque appelee Oiarie
Guerin, par MM. Quoy et Gainiard, et Ion a vu quelques
Baleiues franclies [Balmna Mysliceliis L.)L'ornithr)logie des iles
Malouines est assez riche en especes ; les Palmipedes et les
Echassiers y sont les plus nombreux. Voici d'ailleurs I'enume-
ration des especes signalees par M. Garnot.
OisKAUx DE PRoiE : le Vautour , Vullur aura , VieiU ; la Buse
polyosome, Falco poljosoma , Quo}' et Gaim., le Busard bariole,
Falcn histrionicus , Q. et G . ; le Caracara , Falco No\>(ie Zclandice ,
V, Brasiliensis ; une Chouette a liuppe courte , semblable a celle
d'Europe.
Passereaux : la Grive des Malouines, Tardus Falklandice ,
Q. et G. ; la Grive Guivrou , semblable a celle du cap de Bonne-
Esperance ; la Fauvette des Malouines , SyU>ia macloviana.,
Garnot; capiie urnpygioque fuscis , corpnre suprii cincracco ., sub-
128 Zoolo^ir. N"\ io6.
iii.f grifco albo , rcmi^ibits caiuUv el n'clrici'bus alarum yuscis
albo circumdalis , gulafcrruginea; une Fauvette semblablc a la
Cisticole , Sj-lvia cisticnla-, le Bruant a gorge noire, Embcriza
me/anodera, Q. etG.; rEtourneau magellanique de Buffon ,
Slurnus mitilaris , Gni. ; le Grimpereau antarctique , Certhia,
antarctica, Garn. C. rostro pcdibusque. nigris , guld gik>o ctfer-
rugineo uarid , capile corporcqiw in totum rufo-fuscis , vestigio
sub alls fcrrugineo .
EciiAssiERS. Une nouvelle espece dePluvicr, Charadrius pyro-
cephalus , Garn. C. capile rufo , fronle , guld, dorso griseo ,
pectorc , abdoinine cauddque infra albis , fascia supra frontem
duabus ifillis pcclori cxlcr/iis , rcniigibus uropyginque jiigris ; iin
Vanneaii , Tringa Urvillii , Garnet. T. roslro nigra, pedibiK
subviridibus , capile dorsoquefusco-cincrcis, gala griscd , iirnpy-
gio cauddque insupcr snbrtigris , fatcid supra oculos , abdominc—
que albis, pectnre rubra, villd nigra intcrjccla pectori ventrique ;
deux esp^ces d'Huitricrs, savoir : l Ila^malopus- niger , Q. ct
G. , ct YHceniatopus leucopodius , Garn. //. roitro rubra recto,
cuneiformi ; pennis siniilibus Hcemalapi Oslralegi; pedibus albis ,
le Bihorcau pouacre, la Eecassine, Scolapax longiroslris ; le
Sanderling, Charadrius calidris ; le Bec-cn-fourreau , Chionit
vaginalis Vieill.
Palmipedes. Deux especes de Grebes , savoir : le Podiceps Hol-
land , Q. etG.,et le P. occipitalis Garnet. P. roslro nigra,
pedibus i'iridi colori proximis; fronle , col la a tergo, uropygioque
fuscocineraccii , occipile alro; mails fulvo-leucopho: is , priori
parte colli peclore , abdoniineque sells albis ; le Manchet, Apte-
nodyles demcrsa ; di verses especes de Petrels, netamment le
pelaiiique, le Petrel Berard , Proccllaria Bcrard Q. et G. ; le
Petrel geant , le Petrel bleu, P. vdlata et P. ccerulea Gni. ;
une espece neuvelle, P. Lessonii Garn P. capile griseo albido,
cello , pectorc , abdominc cauddque infra albis , dorso fusco cinc-
raceo ; caudd supra griscd ; roslro , alls , ambilu oculorum subni-
gris ; pedibus albido-carneisfimbriatis nigris ; plusieurs Goelands
et Mouetlcs , savoir -. les Larus mnrinus et ncevius Gra. L.
glaucus et argentatui Gm. ; enfin le L. ridibundus Gm ; le
Stercoraire cataracte ; I'llirondelle de mer , Sterna hirundo L.
trois Corniorans , savoir : le Pelecanus fiber Gm. , le Carbo
Leucotii Guy. ct le Carbo graculus Meyer. ; deux, especes
d'Oies tpii sent -. lOic des Malouincs , Anas Irucoptern , et 1 oie
ZrOologie. 1 2C)
antarctique , Anas antarctica Gni. , donf. la fcmelle a ete mal
connue jusqu'ici , et que M. Garnot caracterise sous le nom
A' Jnser antarcticus , ainsi qu'il suit : A. capile colloque nigris
pectore abdomincque nigra alboque variegatis , abdomine retro
Cauda binis spcculis, alt's a/bis, a/it's parlibus a/arum nigro-subviri-
dibus, rostro pedibusque Jlavis; enfin quatre especes du genre
Anas, savoir : YAnas cinerea Gni. , A. braclijpiera Lath; le
Milouin des Malouines ; le Canard a bee janne et noir d'Azzara
et le Canard a sourcils blancs , Anas supcrciliosa. Lath.
Les especes dontM. Garnot donne une description plus de-
taillee sent : le Chionis alba, \' Aptenodjtcs demersa , dont il
ajoute en outre une courte description anatoniique, le Procel-
laria Lessonii etVAnser antarcticus. S. G. L.
1 07 . Memoire sur lks animaux vivans tuouvks dans les corps solides ;
par M . V ALLOT, medecin a Dijon ; lu a 1' A cademie des sciences,
le 20 nov. 1 826 ; et Observations a ce sujet ; par MM. de Blain-
viLLE et Edwards , communiquees a laSociete Philoniathique.
L'auteur traite successivement, dans autant de chapitres :
10. des vers i'ii>ans troui'c's dans les pierres. Suivant lui les ecri-
vains qui ont fait des recits de ce genre, parlaient tons de la
larve de la Megachile des murs , dont le nid avec la larve ont
ete decrits et figures par Aldrovande, sous le nom de Apis syl~
vcstris nigra; nidus. 1" . Des vers vivans trouvc's dans le bois. Les
auteurs qui en ont parle designent quelques-unes de ces nom-
breuses larves qui vivent en effet dans le tronc des arbres-
5". Poissons vivant dans la terre. Ce sont certains poissons fos—
siles dont on n'a trouve que des debris. 4° Poissons vivans dans
la pierre. Meme remarque ; il y a seulemeut de. plus ici un abus
de mots ; on a voulu designer des coquillages qui , pour les an-
ciens, en leur qualite d'aniniaux aquatiques , etaient des pois-
sons 5o. Serpens trouve's dans les pierrcs. Ces pretendus serpens
n'etaient que des ammonites, embellis, soit par I'amour du
merveillcux , soit par I'ignorance et la superstition. Quelque-
fois pourtant on a pu trouver dans les carrieres de vrais serpens
qui y etaient tombes par des femes ccmmuniquant a I'exterieur
60. Chiens vivans trouve's dans les pierres. L'auteur ue parlc dun
fait de ce genre , le seul que Ton rapportc , que pour en sifrna-
ler le ridicule evident. 7°. Crapauds vifs trouve's dans les pierrcs.
B Tome X. ,-,
i3o Znologie. N'^. 107.
L'auteur s'arrete d'une mauiere particuliere sur ce sujet , k.
cause des nonibreux i-ecits qui existent de cette pretendue mer-
veille. Suivant lui , la cause principale de I'erreur des observa-
teurs ne consiste que dans ua abus demots; et conime les ou-
vriers appellent crapauds les cavites qui se trouvent dans cer-
taines pierres, les naturalistes ont cru mal a piopos qu il etait
question du reptile qui porte ce nom. Suivant M. Vallot ,
Anibroise Pare, qui se donne pour temoin oculaire , s'y est
trompe. Bacon aussi s'est laisse induire en erreur. Quant a ce
qu'on lit ordinairement dans les traductions francaises, il ne
faut pas perdre de vue que le mot vivus en latin ne doit pas
toujours etre traduit par vivant , et que c'etait une epithete que
les auteurs employaient pour designer la vivacite de la couleur
blanche des cristaiix que presentait la cavite designee sous le.
nom de crapaud par les ouvriers , et que les niineraloyistes ap-
pellent Gc'ode. Qielquefois pourtant on a pu trouver de vrais
crapauds dans des blocs ayant I'apparence pierreuse , mais ce
n'etaient pas de veritables pienes ; c'etait seuleme* t de la terre
dans laquelle le crapaud s'etait renferme pour hiverner, et qui
s'etait durcie. 8°. Crapauds vivans trouves dans des troncs d'ar~
bres. Tons les savans connaissent le recit fait par Fonteneile
dun crapaud trouve dans un tronc d'arbre. Celui de Bradley,
qui en avait vu uii dans le centre ou le cceur d'un gros chene ,
observation inseree dans les niemoires de 1' Academic des
sciences, \in^, n'cst guere nioins curieux. M. Yallot explique
ces deux recits et d'autres semblables , en supposant que les
crapauds s'etaient introduits pour hiverner , par quelque ouver-
ture dontles observateurs ont neglige de constater I'existenoc.
go Grenoudles dans des pierres. Lauteur croit qii'il ne s'agit,
dans t> us les recits qu'on en a faits , que de veritables tours de
passe-pnsse , ou bien de grenmiilles tombces au fond de certains
trous, et qui ont pu y vivre dans rhuniidite.
M. Yallot, dans un supplement, park d'un passage dn Bul-
letin universel de M. de Ferussac (torn. YIII, 1826; Sciences
naturclles) , dans lequel il est dit, qu'entre Liege etNamur,
il existe un banc de schiste alumineiix, oii les mineurs assurent
qu'ils trouvent des crapauds vivans a 3o metres de profondeur.
Suivant lui , ec recit cnnGrine parfaitemenl son idee, qu'il ne s'a-
iritquedegcudes. -MM. BronfMiiarl et Beudant sontnommes ccm-
missairespourl'exaniendecclVIemoire.(Z-e Globe;i'b nov. 1826.
Zoologie. i5j
A LA Societe philomatliique dans sa Sea,ice dtt samcrli -iH noi-.
i8i6 , ftDI. de Blainville et Edwards oat piis successivement la
parole au sujet du menioire de M.Vallotsurles animaux trouves
daas des pierreset lu dans la derniere seaace derAcademie des
sciences.
Lesdeux honorables membres , tout en donnant des eloges
i lesprit dans k>quol a (He fait ce travail, s'accordent a le re-
garder comnie tres-incon.plet. M. de Blainville regretle surtout
que laufeur ail omis de presenter certains faits qu'il est impos-
sible dexpliquer par les cau-es ,!'erreurs signaleesdans son me-
moire. Ou possede, par exemple, des relations sur des crapauds
trouves dans des pierres , accoinpagnees de gravures represen-
tant lauimal dessine dans la pierre meine qui le renfermait.
M. de Blainville, tout en declai'ant qu'il n'a aucune opinion
relativement a la realite du phenomene en discussion , avoue
qu'il en concoit la possibilite. II rappelle que , dans un ecrit ex
i,roj,sso sur le uienie sujet, il a deja fait re.narquer que presque
Vontes les observations qui paraissent meriier quelque confiance,
ont etc faites dans des pays froids et dans des lieux ou la tem-
perature reste a peu pres invariable. Le froid et I'uniformite de
temperature sont en effet , dans ses idees , les deux conditions
les plus favorables au niaintien dela vie vegetative dont on peut
coucevoir la persistance cbez un animal renferme dans une
pierre.
M. Edwards , apres avoir rappele ses curieuses recberches sur
le meine sujet, annonce que M. Colladon lui a parle d'uqe ob-
servation de crapaud trouve dans une pierre, dont il a ete lui
meme temoin oculaire. M. Edwards attend la relation qui hu
a ete promise par cet observateur , dont I'exactitude est connue.
{Ibid. , 28 nov. 1 826.)
108. Classification naturelle des Mammiferes ; par le professeur
RiiGEN de Cxiessen ; in-S" de 64 pag. Giessen , 1824; MiiUer
{Isis; 1826, 8e. call., p. 852.)
Cette classiOcalion est fondce , non pas sur les caracteres
vraiment zooloyiques et anatomiques des mamniiferes , mais sur
le genre de vie et sur les rapports de ces animaux avec'le monde
environnant. Elle rcssemble done, acetegard, acelles quietaient
deji etablies par les anciens naluralistes , sauf cepeiidant lavan-
9
i32 Zoologie. N". 108.
lage qu'elle a d'etre plus complete que ces deinieies. Les Mam-
miferes sont divises en aquatiques, aeriens et terrestres. Les
inamniiferes aquatiques sont distingues en deux families com-
prenant ceiix qui rcssemblcnt aux pnissons ( les Cetaces), et
ceux qui out de I'analoyie avec les Amphibies (les Phoques et
les Lamantins) ; les Manimiferes aeriens sont a pieds ailes, et
sont alors on mordans [beissendc) (les cbauves-souris) , ou Ron-
geurs {Pteropus, Petaiirus , Ptcramys), on bien ils sont a
mains ailees (les Galeopitbeques). Les Mammiferes terrestres
ferment trois divisions ; savoir : ceux qui n'ont que des pieds ,
ceux qui n'ont que des mains , et ceux qui out des pieds et des
mains (1 bomnie).La premiire division comprend :
I. Les Mammiferes a sabots, divises en deux families : celle
des Machcurs {Kaucr) , composee de deux series, qui sont
celle des Pacbydermes (habitant les marais) , et celle des Soli-
pedes (habitant les plaines), et la famille des Ruminans, com-
posee de la serie des habitans des bas-fonds (Boeufs), de celle
des habitans des plaines (Chanieaux) , et de celle des habitans
des hauteurs (Chevrotain , Lama, Chevre , Chamois).
IL Les Mammiferes ongulcs , divises en deux families : celle
des Broyeitrs et celle des Mordans ; la premiere comprend trois
series , dont I'une sejourne dans les eaux (les Ornithorynques),
la seconde dans la terre (I'Orycterope ) , et la troisieme sur la
terre (les Fourmilicrs et les Tatousj. La seconde famille est
divisee en deux sections. Les auimaux de la premiere dccliircnt
leur proie ; ils forment quatre series :
10. Ceux qui habitent I'eau : a) digiligrades (Loutre, Chiro-
nectes); h) plantigrades (Rat musque).
1°. Ceux qui sejournent sous terre : digitigrndcs (J^vramlAes);
plantigrades (Blaireau , Hcrisson , Taupe , Musaraigne ).
5". Ceux qui vivent sur la terre : digiligrades (Dasyuie,
MoufFetle, Hyene , Chien) , plantigrades (Raton).
4°. Ceux qui vivent sur les arbres : digiligrades (Didelphc,
Chat , Civettc , Marte ) ; plantigrades ( Ours , Glouton , Coati ,
Kinkajou).
Les animaux de la seconde section sont roni;curs ; ils sc di-
viscnt en 4 series.
Ceux de la premiere vivent dans I'eau (Castor, Ondatra, Ca-
biais , llydi-omys).
Zoologie. 1 35
Ceux de la deuxiume dans la tene ( Wombat , Hjpudceus ,
Bnthyergus , Rats, Marmottes ,' Pore-epic, Gerboises).
Ceux de la troisienie sui- la tene (Kangouroos, Lievre, Co-
baye, Cheiromys , Ilelamys, Daman).
Cent de la quatrieme sur lesarbres (Phalangec , Koala , Loirs,
Ecureuil . )
La seconde division des Mammiferes terrestres comprend les
Quadnimanes , et la tmisicme I'Homme.
Cette exposition est suivie d'un aperca des Mammiferes fos-
siles et d'un tableau synoptique de la classification elle-meme.
109. Beitb^egk zuk NATURGEscnicDTE VON Brasilien. — Matefiaux
pour servir a I'liistoire naturelle du Bresil; par le prince
Maximiliesde WiED ; in-S"., tome 11, de p. Mammiferes, avec
5 pi. Weimar, 1826; Comptoir de I'industrie.
Le I"^'. tome de cet important ouvrage a dejk ete annonce
dans le Bulletin de niai 1826, n° gy. Celui que nous annon-
cons aujourd'hui est consacre a I'exposition de I'liistoire des
Mammiferes que le prince de Wied a pu observer ou se pro-
curer pendant un sejour de deux ans qu'il a fait au Bresil.
Cette exposition n'est cependant donnee par I'auteur que
comme un supplement a I'ouvrage d'Azzara , intitule: Essni
sur les qiiadvapcdcs du Pdraguny. Elle est precedee d'une in-
troduction dans laquelle il est question de la distribution geo-
gi'apbique des animaux en general et des mammiferes de I'A-
merique du Sud en particulier. Relativement a cette dernicre
on peut dire que la variete et Taugnientation dans le nombre
des formes animales , sont plus grandes dans la direction de
la latitude geograpliique que dans celle de la longitude ; le
nombre des especes augmente aussi a mcsure qu'on avance
vers l'e([uateur. Celui des especes dont I'auteur parle dans ce
volume est de 82 ; les Quadrumanes , les Carn^ssiers et les
Insectivores en forment la grande majorite ; les lierbivores
sont beaucoup moins nombreux. Plusieurs especes de Quadru-
manes, de Cliauves-Sonris et de Rongeurs sont uu premier rang
pour le nombre des individus.
Aprcs ies considerations generales de I'introduction , I'au-
teur entre en matiere en coinmencant par l'ordre des Qoadru-
MAfiES , qu'il divise en deux sections , savoir : 1°. Singes a. queue
prc'/iensde ; 20. Singes ci queue liichc. Dans la jiremierc section
1 5/, Zoologie. N". 109.
il decrit le genre Ateles Geoffr. , et dans celiii c I'esp^ce
qu il nomme Aides hypoxnnlhns , voisine de X Aides aradi-
noidcus Geoffr., niais non dccritc jusqu'icij le second genre
de la premiere section est celui des Alonates Mycelcs lUig
L'auteur en demerit deux espeecs : le Barbado, Mjcrtes iirsinw;
Hunib. {Stentor lusinus Geoffr. St.-Hii.) et le Guariba noir,
Mjcdes nigerKvAA { Stentor GeoSv.), 5^ genre : les Sajous
Cdnis. Especes decritcs : 1°. le Sajou corn'.i ; Cebus fatudlus
Geoff., d'aprcs un individu qui venait d'etre pris; 2" le Mico
brun, Cebus robustus \\nh\. , espece nouvcUe ; 5°. le Sajou a
poilrinc jaune Cebus xanlhoslcrnos Kuhl., peu different du
precedent; 4°. le Sajou a cercle blanc a la face , Cebus cirrifer
Geoffr. ; 5° le Sajou jaune, (Cebus Jlavus Geoffr.
Dans la seconde section des quadrumanes sont decrits les
genres Sapajou , Callilhrix Geoffr., et Sai , Hapah , et dans
ceux-ci les espcces suivantes : 1°. le Saliuas3U , Callithrix per-
sonatus Geoffr. ; 0.0. le Gigb, Callithrix melanodiir Kuhl. ; 5° le
Sai a bouppe blanche , Ilapnle Jacdtus Kuhl ; le Sa'i a tete
blanche, Hapale Icucocephalus K\\\\\ [Jncdms Geoffr. ); 5o. le
Sai a touffe noire aux oreilles, Hapale penicillalus Kuhl ; G". le
Sajou rouge , Hapale Rosalia lUig. ; 7°. le Sai Lion noir et
couleur de rouille , Hapale dirjsomdas Kuhl, nouvelle espece.
Deuxieme ordre. Les Carnivores. Apres quelques considera-
tions foit interessantes sur la distribution geographique des
carnassiers en general , l'auteur passe a la famille des Chcirop-
teres dont il fait connaitre un grand nombre despeces , en
avouant cependant que ses descriptions s:)nt en ])arlie incom-
pletes , parce qu'elles ont souvent ete faites sous des circon-
slances defavorables , et que la perte des individus a empeche
en partie de les rendre plus completes Voici du re&te les gen-
res et les especes dont il est i[uestion dans I'ouvrage :
Phjllosloina hastalum Geoffr. St.-Hil.; mncrnplijllurn, n. sp.,
brei'icaudum , n. sp., bradijotum, n. sp., suprrciliulum, n. sp.,
obscurum , n. sp. Glnssopha^n amplexicaudn Geoffr. Sl.-Ilil. ;
ecaudata GeoSv. St-Hil. Noclilio dorsalus Geoi^v. Sl-Hil.;M«/-
co/or Geoffr. St.-Hil. Djsopes perolis , n. sp. Desmodus rtifus,
nouv. genre et nouv. espece. Dididunts albus, id. La descrip-
tion de cette espece est suivie d'un appendice, par M. Oken ,
contcnant la description du crauc du Dididure, les parties o.s-
neuscs dn la tele sont en onlrc lignrees sur la premiere planchc,
Zoologie. 1 55
comp.irativeinent avec celles de la Musaiaiguc et Je la Taupe.
M. Oken conclut , de I'analogie qui existe entxe ces parties
dans les trois genres, que les Chauves-Souris ne doivent pas
etre ringees dans le voisinage des Singes, a moins qu'on ne
veuille rapprocher egalenient de ceiix-ci la ''^aupe.
f^espertilio caninus , n. sp.; nigricans, id.; calcaratus , id.;
leucogasler , id. ; naso , id.
Famille des Plantigrades. LeG genres et les especes que I'au-
teur decrit sont : les Contis , Nasua socialis ( Viverra nasua L.)
Nasua solitnria Schinz. Nasua nocturna (description incom-
plete); le Raton crabier, Procyoncancrivorus, espece difFerente
suivant I'auteur du Proc. Lotor de I'Amerique du nord.
Dans la 3*. famille qui est celle des Carnassiers agiles [Agi-
lia Illig.), I'auteur ne deciit que deux esppces appartenant aussi
a deux genres , savoir : le Hyrare :'n grand Furet Azz. Mustela
barbara, etc.; la Loutre du Bresil, Lutra brasiliensis Vt.Si]U^.
Dans une quatrieme famille comprenant les car/iflw/er* faw-
guinaires Illig , sunt decrits :
Le Loup rouge de I'Amerique , Canis cnmpeslris ; le Renard
du Bresil , Canis Azzarce.
L'assertion de plusieurs uaturalistrs et voyageurs sur I'exis-
tence des chieos sauvages, provenant de I'espece europecnne
dans le Bresil, est mise en doute par I'auteur; le Yagnar ,
Felis Onca L. ; le Yaguar noir, qui n'est d'ailleurs regarde que
comrae une varicle du precedent ; le Couguar , Felis conco—
lor L.; le Maracaya, Felis Pnrdnlis L.; le Petit Chat-Tigre , Fe-
lis miicrnura , n. sp.; le \aguaroudi, Felis Yaguarundi; le Chat
Eyra , Felis Fjra AzzarcB.
Le 3". ORDRE comjirend les Marsupinux du Bresil ; I'auteur
ne parie que de 5 especes qui sont : le Sarigue Criihier , Di-
delphis marsupialis L. ; le S. a oreitles longues, D. atiritn; le
S. myosure , D. myosiiros Temm. ; le S. cendre, D. cincrea
Temm. ; le S. Souris, D. murina Temm. 11 pense que le
genre Didelphis poiirrait etre distingue en deux d apres des
caraclere.'i tires des dents, des poils , etc.
Le 4"' ORDRE, qui est celui (\es Rongeurs , et qui se com-
pose de plusieurs families, offre la description des especes sui-
vantes :
\"^. famille : Rats, le Rat catinga, Mas pjrrhorhinus, espece
nouvellc.
i36 Zoologie. No. 109.
a'. Jamille .- Cuniculaires, Jlypudoeus dnsytrichos Schinz.
"b' . famille : Agilcs , Sciurus cestitans L.
1^^. famille . Porte-aiguillons, I/jslrix insidiosa Lichtenst.; le
Pore-epic a epines cowries , Hystrix subspinosa\J\c\itensX..; le
rat cpineux a qutue Innjjue, Loncheres mynsuros Lichtenst.
5'. famillc : Ji(Wffeurs a dents doubles { duplicidentata ), le
Lievre du Bresil, Lepus brnsiliensis L.
ff^.famille: Sttbougulc's , le Paca commun : Ccelogcnus fiih'm
F. Cuv.; rAfiOuti , Dasyprnctn Jguti Illig. ; I'Aperea, Cavia
Jperea L.;Ie Cabiais tics rochers, Cm'ia rupestris, n. sp., dont
ladecouverte est attribuee a M. Geoffroj St.-Ililairc par M Cu-
vier; le Capibara, Hydrochcerus CapibaraEnd.
Le 5e. ORDRK, dans lequel se rangenl les animaux sans dents
incisives [Bnttn) , se compose de deux families.
1°. Des Tardigmdes , dans laquelle se trouvent dccrits I'Ai
commun , Bradypus tridaclylus et le Bradypiis torquntus lUig.
M. Oken y a joint dans uu appendice la description et I'ana-
tomie d'un foetus du B. Inrqualus, et la comparaison de la tete
ossense du B. tridaclylus et du Zf. torqualus. Ces memes objets
se trouvent aussi fij^'ures sur les planches qui sent jointes a
Touvrage.
a". Des Fouisscurs on Tatous : Tautonr n'a observe dans le
Bresil oriental que le Tatou geaat, Dnsypus gigas Cuv., le
Tatou soyeux, Dnsypus setosus y le Tatou a queue nue , Da-
sypus gymiturus lUig., et le Tatou commun , Dnsypus loiigi-
cnudatus.
Dans le 6'. ordre, formii par les Edcnits, il est question du
Grand Fourmilior, Myrmccophaga jubata L. et du Fourmilier
nioyen, M. tetrndactyln L.
'j'. OBDRE, cclui des Multiongules, ne comprend que \eTapir,
Tapirus americanus L., le Pecari , Dicotylcs torquntus Cuv., et
le Dicotylcs labiatus Cuv.
Dans l'ordre ues rumi.nans, I'auteur parln du Cerf des marais,
Ccrvus paludosus Desni. , qu'il n'a cependant pas vu lui meme;
du Cerf des champs , Cervus campcstris F. Cuv., du Corf roux,
Cervus rufus IHig., ct du Chevreuil des taillis, Ccrvus siin-
plicicoriiis Illig. {C. ncmoriwagus F. Cuv.)
Enfni dans le der.mer ordre, qui est forme par les mammi-
feres naireurs, il est fait mention du Manali amci\cA\n, Mn/iatus
americanus Desm. Quelqucs additions termiiient le volume.
Zoologie. \ Zj
Le grand nombre de fails inipnrtans observes avec soin ,
presentes avec precision et clarte, et consignes dans I'ouvrage
que nous venons d'analyser, assurent a ce dernier un dcs
premiers rangs dans la litterature zoologique nioderne , et le
feront rechercher de tous ceux qui s'interessent a I'histoire
naturelle du Bresil. S. G. L.
I 10. Considerations sur la diversite des bassins de differentes
races humaines; par G. Yrolik , D. M. Prof, a \ Jthenceum
illuslrc d'Amsterdam; tiaduit du holland. In-8o. de 32 p , et
8 pi. in-fol. Amsterdam, i8a6; Yan der Hey et fils.
Dans ce niemoire I'auteur a indique les dilferences de con-
formation qui existent entre le bassin dcs Europeens, celui
des ]\'egres, et celuides Javanais et des Boschisraans. Mais avant
de decrire les caracteres differentiels tires du bassin , nous
observeroQS que le seul bassin de Boschismanne examine par
M. Vrolik , est celui de la femnie connue sous le noni de
Venus Hottenloie, que tout Paris a vue il y a qnelques annees ;
or je ne sais si cette piece etait bien propie a faire ressortir les
varietes de conformation du bassin de cette race, car on a
conteste que cette femme futune Boschismanne; divers carac-
teres et surlout la hauteur de sa taille I'ont fait supposer Hot-
tentote. De plus, M.Desmoulins, dans son Histoircdes i-aces hu-
maines, a apportecYiverses raisons pour combattre cette pretendue
analogic de conformation que M. Vrolik a cru trouver entre la
race Boschismanne et les singes les plus parfairs, les Orangs, les
Gibbons, les Pongos. M. Desmoulins ne voit qu'un seul point
d'organisation commun, c'cst I'extreme cpaisseur de la cloison
des narines. Nous n'en exposerons pas moins les opinions de
M. Vrolik sur ce sujet, laissant aux physiologistes et aux zoo-
logistes ajuger la question. Du reste , M.Knox, dans son Mc-
mnire sur les races de V Afrique auslrale , etait du meme avis
que M. A^rolik ; il rapprochait les Boschismans der. singes , et
il les rangeait parmi les races sinlques mongoliques. Avant de
faire connaitre les dilferences dc conformation des Javanais et
des Boschismans avec les Europeens , M. Vrolik compare les
bassins de Ihomme et de la femme europeens avec ceux des
^ Negres et Negresses et avec celui d'une femme Mestiche { nora
donne a Surinam a cette seconde generation) , c'est-i-dire nee
, dun Blanc et d'une Mulatresse.
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Zonloaie.
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Europeen. . .
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II resulte de I'examen de ce tableau el de diverses autres
considerations sur la structure de ces bassins qu'il existe des
difiPerences tres-remarquables, non seulement entre le bassin
de Ihiimme et celni de la femme de la meme race, niais entre
les bassins des races diffcrentes. Les caracteres differentiels du
bassin de I'Europeen et de I'Europeenne sontconnus, mais on
avait fait moins d'attention a ceux des bassins des IS'egres et
Negresses; il suit de la comparaison faite par M. Vrolik ,
que la Negresse, o.Tre, a part les differences de dimensions ,
d'antres differences telles qu'on ne croirait pas que le bassin
du Nogre et celui de la JVegresse appartiennent a la nieme race.
Le bassin de cette derniere offre une delicatesse de forme ,
une legerete, une rondeur dans les saillies, qui le rapprocheun
peu de celui de rEuro])eenne; mais sa forme allongee s'en eloigne
et ie rapprocbe de celui des singes ; tandis que le bassin du
Negre , quand il serait pris de quelque bete feroce ( dit
M. Vrolik J, ne pourrait pas ctre d'une substance plus ferme
ou avuir des os plus forts.
Le bassin de la femme Boscbismanne que M. Vrolik a decrit
est celui de celte rmus liolteiitoti; qu'on a fait voir a Paris ;
M. G. Cuvier avait donue la desciiption et la figure de cette
femme dans Vllisloire naturelle des mammifcres , que publient
MM. F. Cuvier etGeoffroySt.-Hilaire.
L'examen de ce bassin porte M. Vrolik a penser que la race
IVegre est de beaucoup superieure a la race Boscbismanne ; se-
lon lui , le Negre serait bien plus snpe'rieur au Boschismnn, que
celui- c i nc lest a la bdte brute.
L'examen des bassins d'individus de race .lavanaise offrc ([uel-
qucs considerations dignes d'interet.Le bassin deJavanafse qui
se trouve figure , appartenait a une femme de -in a 25 ans ; il est
d une singuliere legerete, I'ouverture du detroit superieur est
a peu pres ronde,le diametre droit du petit bassin varie entre 4
pouces J et 4 p. I du Rhin; cependant elles araenent facile-
menta terme leurs enfans ; ceux-ci ont I'occipul peu saillant. Le
rapport qui existe entre la forme de la tete et celle du bassin
avait deja ete observe par Weber, qui a developpe cette idee;
liaus un niemoire special (ij.
(,t) Voycz Bulletin des Sciences medicaleiA82i), Tom. VI, art. 1.
i/|0 Zoologie.
Lc dernier bassin dont M. Vrolik Jonne la description , est
celui dune feninie WM//r/i«' , c'est-;i-dire , nee d'un Blanc et
d'une Mulatresse ; I'etendue des dimensions de ce bassin pnrte
notre autcur a penser que le melange des races pourrait avoir
une grande influence sur la forme du bassin. Cependant , il
u'ose en conclure, faute d'obsei'vations assez noinbreviscs , que
la grande capacite que prcsente ce bassin soit unc suite constante
dn melange des races.
L'auteur termine par cette conclusion generale , que les par-
ties destinees a la conservation de I'espoce doivent subir cer—
taines modifications aussilot que le reste du corps se distingue
par des caracteres particuliers. D. F.
III. Rklatioh d'u.ne dissection do Simia Sattrds, ou Orang-Ou-
lang ; par Jobn Jeffries. {Boston journ. ofP/iilos. , etc., n".XII ;
aoiit i8a5, p. Sjo ; et Philos. Mag.; mars 1S26, p. iSu.)
L'auteur fait rcmarquer Tiniportance pour ranatomie compa-
ree et la medecine, de lexanieu dun animal aussi analogue a
Ihomme par sa structure. Get orang-outang etait originaire de
Borneo, lie des mers d'Asie, sous lequateur, paries 110 a lao
degres de longitude orientale. Apporle a Batavia , il fut cede au
capilaine Bl.inchard. Au premier aspect, il avait quelque res—
semblance avcc un negre ))ar son museau prolonge et la couleur
noiratre de sa peau , a I'exception des levres , du lour des yeux,
du dedans des mains et des pieds ; du reste, sa peau, dans les
lieux prives de poils , ressemblait , par ses plis , a celle des
bommes ; il luarcbait soit sur deux pieds, soil sur ses quaire
membres; ses bras p.iraissaient elre a proportion plus longs
que ses jambes. Ses yeux bruns etaient enfonces dans leurs or-
bites; le cez court, les levres epaisses et saillantes comme
dans le nt'gre , les epaules assez larges et aplaties , des fesses
a demi nues , un sacrum et un coccyx sans prolongenient cau-
dal, des mamelles sur la poitrine, un nombril distinct, un
scrolura saillant, rugueux , etc. : tout se rapprocbait des for-
mes bumaines.
Le capit. Blancbard, a bord du navire YOcltn'ic, put ob-
ser\'er les moeurs de cet interessant animal. 11 vivait familiere-
jnent avcc les marins , qui I'appelaient George, et le conside-
raicnt presque comme un negrc ; il servait juscju'a du cafe a ta-
ble , comme dans la roaison de son premier i)0ssesscur; il
Zoologie. i^i
rendait plusicurs services au bon ordre sur le vaisscau , pour
ncttoyer, apporter de I'eau , etc., arranger les habits tout
comme un hoinme; docile, obeissant , il servait a Tamusement
de I'equipage. Corrige une fois par le capitaine, il jetait des
cris imitant la voix d'un enfant. II niangeait du riz etaimait les
fruits, le the, le cafe, et buvait aussi du vin blanc au diner.
II s'asseyait sur un siege eleve , et noa sur le plancher; du
reste, ses gouts ressemblaient a ceux des singes. D'apres la-
vis de son premier maitre (M. Forestier) , lorsqu'il etait incom-
mode, on lui donnait de I'liuile de ricia ; une once le faisait
vorair et le purgeait par has. Durant le voyage , une seconde
dose de cette huile resta dans son estomac , et le mal ayant em-
pire , I'appetit de I'animal se perdit ; il cessa de manger et
maigrit. L'obstruction des visceres intestinaux fut sans doute
I'origine de sa maladie et la cause de sa mort. Le capitaine ta-
tait son pouls a I'artcrc radiale , coninie au bras d'un homme ,
car ellc donnait a peu pres aulaut de pulsations par minute.
La peau etait attacheo par du tissu cellulaire dense a la face,
aux pieds et aiix mains , comme chez I'liomrae, et il n'y avait
de muscle cutaneque I'occipito-frontal. L'abdomen ouvert pre-
sentait la meme cunforniation que dans Ihomrae ; les intestins
etaient, avec I'epiploon , colores par la bile. Le peritoine , les
ligamens suspcnseurs du foie, du inesentere , etaient forts ; le
cordon spermatique glissait le long des muscles et du ligament
de Poupart, ainsi que chez I'honime. La longueur proporlion-
nelle des intestins greles et des gros etait comme dans
riinmme ; la courbure du colon excedait celle de I'espece hu-
maine, et son appendice vermifornie etait allonge de plus de
quatre doigts de longueur ; il conlenait a son fond des concre-
tions picrreuses et des feces. Les gros intestins contenaient
aussi des excreniens durcis au haut du colon et a I'extreinite du
rectum. L'estoniac, dans sa forme et sa situation, se rajiprochait
de celui d'uu homme; I'orifice cardiaque etait rctreci et le py-
lore dilate. Kn renflanl cet estomac, la courbure de son fond
devenait plus arrondie; la circonference de ce fond portait
9 pouces. Le foie bilobe avait sa fissure peu dislinctc ; les au-
tres visceres, dans leurs connexions, paraissaient plus conside-
rablos que dans I'liommc. Une bile noire, epaisse , coulait dilll-
cilemeut dans le canal choli'dor)iie. Les reins avaient de graiuies
capsules ; i'uretlire, la pioslate , le gland , les vesiculcs seuii-
i4a Zoologie. No. III.
nales , !e prepuce, etc. , dans lenr fifjuie , leur situation, leurs
connexions, se rapportaientaux niemesparticsque choz Ihomme.
II y avail peu de difTerence pour la structure des pouinons ; di-
vises distinctement en deux lobes, ils n'elaient pas aussi separes
que chez I'homme : ils etaient sains. Le coeur , de forme coni-
que, etaitegal, en volume, a celui d'un homme. La conrbure de
I'aortedpscendanteetait moindrequela n6tre,eten rapport avec
la situation du coeur place au centre du thorax. Lc pcricarde
avait des connexions etendues et fortes avec le diaphniguio ; le
mediastin et la glande du thymus se reuiarquaieut dans leur
place ordinaire.
La bouche et la gorge ressemblaient a celle de Ihomme, mais
etaient plus prolougees ; le voile du palais ct la luelte etaient
tres-rclaches ; celle-ci pouvail fermer exactement roriCce in-
terne du nez. La glotte et I'epiglotte , I'os hjoide et les cartila-
ges du larvnx se rapportaient a la forme des momes parties dc
Ihomme; mais vers le cartilage tliyrdide, et a I'entree du la-
rynx, dans sa region inferieure existait une poche que I'ani-
mal pouvaitgonfler d'air a volonte , ce qu'il faisail aussi quand
it nai-eail, car cette vessie aidait a supp rter sa tete au-
dessus des eaux. ( Du reste , cette poche a ete decrile par
P. Camper, De organo loquelce Simiarum Diss., etc.) Le cer-
veau pnsait ponces |; les nerfs qui en emanaient sortaient de
la base du crane absolunient de la nieme maniere que dans
Ihomme. La situation du cervcau etait pourtant dilferente en
ce que les lobes anterieurs s'avauQaient en s'aplatissant sur le
plancher interne des orbites , par I'abaissement do I'os frontal ;
mais quant aux lobes posterieurs et au cervelet , ils se rappor-
taient a la forme de ceux de I'homme vers la base du crane.
Les divers organes encephaliques n'ont pas ete disseques. Quant
a I'anatomie speciale des muscles, des vaisseaux sanguinset des
nerfs, elle n'a pu etre snivie en detail a cause de la saiso:i ar-
denlequi acci'lerait la decomposition. Les fibres musculaires . nt
paru tres-Tobuslcs , et les vaisseaux sanguins generalement
etroits dans leurs diamfelres.
Le squelette a ele decrit avec plus de developpement ; tout
I'animal presentait S.pieds 4 pouces de hauteur; de sa premiere
vertohre a lextremite du coccyx, il y avait 19 ponces de lon-
gueur. Les proportions de toutes les autrcs parties osseuses
sent evalueos en parficulier ; mais commo on connait doja les
Zoologie. 145
sqiielettes de ces singes dans plusienrs cabinets, ils n'offrcnt
pas autant d'interet que les parties molles sur lesqiielles
M. Jeffries nous laisse desirer beaucoup de renseignemens iiu-
poi'tans apres les travaiix de Tysoa , Camper, etc. L'examen
particulier des divers organesdu cerveau eut ete du plus haut
interet entre les mains d'un liabile analomiste , qui i'aurait pu
coni|)arer avec un cerveau humain. On ne nous apprend pas si
I'animal etait adulle. (Voy- le Bullet., To. IX, no. -2^5. )
L'auteur termine par quelques remarques relatives aux mou-
vemens des membres, et prouve , par la disposition des surfa-
ces articulaires des os da bras et de I'avant-bras , que I'Oranpf-
Outang n'exerce pas des mouvemens de pronation et de supina-
tion aussi prononces que riiomme ; ses jambes , egalement , ne
snnt pas aussi bien disposees pour la progression que les no-
tres , etc. , mais tons ces fails sont deja bien connus Du reste,
I'attache du pericarde au diaphragme , les forts ligamens du
foie , prouvent que ce singe satyre est aussi conforme pour se
tenir debout , de meme que la descente du cordon sperinatique,
autrement que chez le cliien ou d'autres quadrupedes oii il per-
fore le peritoine et les muscles. Mais cette disposition se remarque
cliez tous les quadnmianes destines a se relever et a grimper
sur les arbres. J. J Virky.
112. Sur la CniRU ou prktenduk Licornk cu Nepaul. (Quart.
Orient.AJagaz. , dec. 1824, p. 260.)
Semblable a la chimere fabuleuse, la Licorne n'a cesse d'etre
un epouvantail pour les erudits : les anciens y cro3'aient ferme-
ment , et les modernes nient , avec raison , son existence. De
temps a aiiire quelques esprits essaient de rajeunir sa vieille
bistoire , et n'a-l-on pas vii Barrow, ce critique si acerbe pour
ses devanciers , croire avec puerilite a son existence , d'apres
unegrossiere figure de Hottentot, barbouillee sur un rocher.
M. Cuvier d'ailleurs a paifaitenient deniontre que ce ne
pourr.iit etre tout au plus qu'une esquisse d'une grande especc
d'antilope , faite de profil. Le redacteur de I'article que nous
iudiquons dit: « les Bhu/cas nomnieut Cliirii uu animal qu'ils ne
purent dire etre unicorne, jiuisqu'il n'avait pas de come, niai;i
qu'on croit etre dans I'Inde la Licorne. » Une ])eau de cette
espece a depuis ete envoyee au resident anglais, et il en re-
sulle que c'est une AntHopc , que Ton suppose jirobablemenl
1 44 Zoologie.
nouvelle , et qui perd frcquemnicnt unc de sesconios. La con-
leur de son pelage est dun bleu giisatre , passant au rouge sur
le dos. Son poll est long d'un ponce et tres-fourni. Le con est
tres-long ; les janibes sent noircs, et le ventre est blanc. Les
cornes sont tres-rapprocliees. Les diinenssions qu'ou en donne
furent prises sur une peau. Sa longueur totale est de cinq
pieds huit pouces anglais. Lesson.
ii5. Sur la structure de la bourse du Chevrotain-Musc, par
Oken. avec fig. (/.fw, 8" cah. , i8'i6, p. 849. PI. YI.)
RL Oken ayant eu occasion d'examiner un eclianlillon com-
plet et assez bien conserve de la bourse qui contient le muse
cliez le chevrotain, en donne une figure et une description suc-
cincte. L'enveloppe exterieure du sac en question n'est qu'un
repli du la peau ; le sac lui-meme est constitue par deux mem-
branes d'un brillant argentiu , dont I'exterieure est parfaite-
nient lisse et sans adherence avec la peau, si ce n'est autour de
I'orifice excreteur de la bourse , qu'on trouve a I'endroit le
plus declive de celle-ci. La tunique interne forme egalement
un sac , sans autre ouvei'ture que celle de I'orifice excreteur;
elle est parsemee interieurement de plis reticules , teints en
bruu par la matiere musquce, dout elle est probablement I'or-
gane secretcur. La surface reliculee presente un aspect villcux.
M. Oken presume que la secretion du nuisc chez le mule du
chevrotain (la femcUe n'en secrete pas) correspond a la secre-
tion dela matiere sebacoe du prepuce dans les autres animaux ,
mais le mode de transition ne lui est pas encore connu : il
pense qu'il faudra examiner sous ce rapport les animaux
voisins et surtout les petitcs Antilopes de I'Afrique et le Kan-
gouroo. S. G. L.
Il4.QuELQUKS Co.NSIDERATlONS SUR UN ANIMAL DU GENRE RoEUF qu'on
nomme Gour (i) dans I'lnde ; par Thomas Stewart Trail.
{Edinb. Philos. Journ. ; oct. , 1824, p. 354.) (^T- /'' ^"^Z-
t. 1 , 1824 » n°- 3, 'jSg et i\o. )
]\f. Stewart Trail s'etonnc que dcpuis le temps qu'il existe
de frequentcs coiiiiiiuuicalionsentrc lus jiartics occidentales du
globe et rinde, Ihistoire nalurelle de quelques grands animaux
(1) Le Gour dc I'lnde est bien different de I'animal qui porte le
mcme noni en Pcisc.
Zoologie. 145
do ces regions, soit encore impaifaitement conaue des natu-
inlistcs tie I'Europe, Cette obscurite parait etie specialement
relative a des animaux du genre Boeuf.
Avant d'aborder la question principale, I'autcui-dit un mot
de I'Arni , animal que M. Cuvier a considere avec juste laison
comme nne simple variete du Buflle. M. Stewart Traill par-
tage cette opinion et cite a I'appui les observations qui lui ont
ete communiquees a ce sujet , par son ami M. Roger, capi-
taine de laniiee du Bengale, qui dit que le Buffle domestique
ct I'Arni ou Urna sent d'une ressemblance si frappante qu'il
estsouvent tres-difficile de les distingiier, lors meme quon les
voit a une petite distance ; les senles differences qu'on puisso
apercevoir quand on les compare sont : que I'Urna est d'une
taille plus elevee , que ses cornes sont plus grandes, et qu'en-
fin son pelage estplu^ fence. L'un et I'autre ont le nez saillant,
lescornes ridees transversalement , aplaties sur le cote dans le
plan de I'os frontal et recourbees vers les epaules, I'animal
etant dans sa position la plus babituelle. Leurs jambes indi-
quent une grande force : ils ont le metatarse et le metacarpe
eourts et gros ; les articulations amples et plus rappocbees que
dans le bceuf domestique : ils ont le front plus bombe que ce
dernier; ils ont de plus un petit fanon , la peau noire , par-
semee de poils noiratres. On ne peut raisonnablement les
considerer comnie deux especes distinctes. Les indigenes
sont tellement peisuades de I'idenlite du Buflle et de I'Arni ,
que ce dernier est plus ordinairement appele le Buffle sauvage.
II n'en est pas de nieme du Gour. Get animal est regarde par
les Indiens comme une espece entierement distincle : on dit
qu'il a une forte antipatbie pour I'Arni. 11 differe de ce der-
nier par ses formes exterieures et par la couleur de son pelage.
Dans un journal manuscrit d'une pariie de chasse au Gour, on
qualifie cet animal, de gc'ant de la race des bwiifs. La lecture
de ce manuscrit et Its explications verbales du capitaitxe Roi'er
qui a fait partie dc cette cbasse , eugagent M. Stewart Traill k
croire que le Gour est inconnu dans nos systema dhistoire
naturelle : il pcnse en outre qu'on n'a jamais public aucun de-
tail sur son compte.
Le seul animal avec lequel il semble avoir quelque rapport
c'est le Gayal, Bos gavceus , dccrit dans le memoire de M. Co-
B. ToMK X. 10
1 \G Zoologie. N". 114.
lehroolio, pul>lic dans les Ilcclierclics aslatiqucs (vol. VIII ,
art. 8). Us out. I'un et I'autre Ic soinmet dii dos eleve, ua peu
scmblable. La forme de la tcte, la presence d'lin fanon et la
couleui' du pelage dans le Gayal sutliscnt pour Ic distinijuer du
Goiir. Ce dernier, dit M. Ro;;er, nc ressemble pas plus a la
description el a la figure du Gayal, publiee par AI. Colebraoke,
que les autres animaux de ce genre compares entre eux.
Lo Gour, d'apres le rapport de l\I. Roger, se tient dans plu-
sieurs monlagnes du centre de I'lnde ; mais on le trouve prin-
cipalement sur Myii-Pal (l) ou Mine-Paul , haute niontagne iso-
lee dans la province de Sergojan, dans le Sud-Behar. II fait s;»
rotraite favorite dans les verdoyans gazons qu'olTrcnt les gorges
de cette niontagne. Lorsqu'oa le trouble , il se retire dans d e-
paisos fourrees de saules,qui couvrent le flanc de la niontagne.
IMyn-Pat est aussi le refuge de divers animaux feroces. Le
Gour, disent les Indiens, combat avec succ^s le Tigre. II n'est
])as moins redoutable a I'egard du Buflle.Ce dernier, qui abonde
dans les plaines qui avoisineut cette niontagne , n'entrcprend
que rarement de s'eniparer du repaire du Gour.
Les furets qui servent d abri au Gour sontegalemeat habitees
par des Ceri>us jMJrci/uts,t\es Cen'us Elcphas et des tljstrix cristaia.
Lorsqu'on se propose de faire la chasse du Gour, les lieux
sont battus par un grand nonibre de naturels, et les chasseurs
prennent leurs stations dans les endroits oil cet animal , a son
reveil , doit vraisemblableiucnt passer.
Dans la partie de chasse mentionnee ci-de<sus , plusieurs
Gours furent poursuivis, un fut blesse par le capitaine Roger
et son compagnon. II ne toniba qu'apres avoir recu si.\ a sept
balles. On en blessa un second qui s'avanca vers les assaillans
en secouant la tete , en signe de defi , et prcs de s'elancer pour
attaquer le chasseur qui I'avait Llesse , il rerut uue balle mor-
telle qui penetra dans le cervcau. La taille du Gour est d'une
grandeur surprenante. Ceuxtues dans cette partie de chasse ne
furent point mesures. Les dimensions ci-dessous ont ete prises
sur un Gour non encore adulte.
Hauteur du garrot aux pieds. 5 pieds (^) i ipo nces ^' .
Des epaules (ou garrot) au sternum. 3 6
Longueur dunezau bout de la queue, i i i i --.
(1) Pcii ou Paul , en Indoustan , signifle tcrre cu forme de table.
(2) II est boil d'oliservei- que cost Ic pivd anglai.s.
Zoologie. 1^7
Le capitaine Roger dit que plusieurs des Goiirs tues sur Myn-
Pat eta'ient considerablenient plus grands que celui ci-dessus.
La forme du Gour n'est point aussi allongee que celle de
rUrna. Son dos est fortement voute et presente une courbe
gracieuse et uniforme du nez a I'origine de la queue, quand I'a-
ninial se tient en repos. Cette disposition est particulierenieut
due a la courbure du nez el du front, et plus encore a I'ele-
vation qu'on reniarque a la region dorsale. Cette eminence qui
peut avoir de six a sept pouces, et qui s'etend de la derniere
vertebre cervicale au dcla du milieu des vertebres du dos , pro-
vient d'un prolongement extraordinaire des apophyses epi-
neuses. Elle ne ressemble point a la bosse qu'on trouve dans
quelques aniniaux domesliques de I'lnde. Le Gayal , sous
ce rapport, a quelque resseniblance avcc le Gour, mais ce der-
nier n'a pas conime lui un fanon. Ni le male, ni la femelle ,
n'importe 1 age , n'ont aucune trace de cet accessoire , qu'on
trouve dans tout autre animal de cette espece.
La couleur du Gour est d'un noir brun fonce , apnrochant
du noir bleu , excepte un toupet de poll frise blanc pale en-
tre les cornes , et des anneaux de la meme couleur, precise-
ment sur les sabots. Le poil surle corps est extremement court
et uni , il a en quelque sorte I'apparence dune peau sur la-
quelle on a repandu de I'buile. La tete du Gour differe peu de
celle du Bocuf domestinue. Les parties laterales de la face sont
un peu plus conrbees. Le frontal plus solide et plus prononce.
Les cornes sont courtes, epaisses a la base , considerablenient
courbees vers le bout; legerenient comprimecs sur un cole,
et un peu raboteuses. Elles sont susceptibles de prendre un
beau poll. M. T. S. Tiaill a en sa possession une pairede cornes
de cet animal , qui ont pied du centre de la base , au bout en
ligne droite, i pied i i pouces le long de leur cote convexe, et
un pied de circonference dans la partie la plus large. li ob-
serve que ces cornes sont polies et coupees. Elles pesent 5 li-
vres 1 1 onces.
L'ceil est plus petit que celui du Boeuf doniestique, il est de
couleur. bleue claire ; quoiqu'il y ait un peu de fierte dans son
regard , il est cependant plus doux que celui de lUrna. Les
membres du Gour se rapproclient davantage pour la forme de
ccux des betes fauves que tout autre animal du genre Boeuf.
10.
, '8 /jOoJoc^ie.
La queue est epaisse.
On n'a pu coiinaitre le cri du Gour que lorsqu'on en enf
Llesse ; il fit entendre alors un court mugissenicnt qu'on pent
rendre par les syllabes ugh , ugh. On tieot deSjOaturels que 1<;
Gour ne veut point vivre en caplivite, meme lorsqu'il est pris
tres-jeune. II s'attriste promptcnicnt et meuit. La periode de
la gestation est de douze niois : c'est hal)itueHcment au mciis
d'aoutque les femelles parlurent. EUes donnent une grande
fiuantite de lait. II est quelquefois si abondant et si riche en
principes nutritifs , qu'il cause la mort du veau.
Le jeune tauieau est appele par les nalurels Purornh ; la
jeune femelle Paricah ; et lorsqu'il est entierement adulte lis
le nomment Gourin.
Les Gours vivent en troupeaux de lo ou de ao. lis sont si
nonibreux sur Myn-Pat que dans une chasse on en a coniptc
au moins 80 qui ont passe dans les stations occuptes par les
chasseurs.
Les Gours broutent les feuilles et les ten'res bourgeons
d'arbres et d'arbrisseaux , et vont paitre sur les bords des ruis-
seaux. Dansl'hiver , ils restent caches dans les forets de saules
ils n'en sortent que dans les journees chaudes pour aller pai-
tre dans les vertes vallees et les grantles plaines qui entourent
Myn-Pat. II ne parak pas qu'ils sc vautrent dans la faq;;e ,
comme le Bufflc , habitude que Ic poli de leur peau ue rend
point du tout probable.
Telles sont les particularites recueillies par M. T. Stewart
Traill. L'on espere que plus tard on pourra se procurer de
nouvelles observations sur le Gour.
M. Geoffroy Saint-Hilaire donne dans Ic 9^ vol. des Mem.
du museum d'hist. mit. quelques details sur I'hist. nat. du
Gour. P Garnot, D. M. V.
1 15. Sur le Wombat de Flinders; par le D' Kinox , prof, d'anat.
etdephysiol. a Edinibourg. {Ediitb. new philosnph. .Tourn.;
avr. a juill. i8'iG; p. io4 — 112).
M.Knox dit d'abord que le genre Phascolome a ete elabli
par M. Geoffroy Saint-IIilaire , sur un animal rapporle duu
■voyage entrepris par les Francais sous le regne de Napoleon;
ranatomic en a ete donnee par M. Cuvier. Celui-ci dans son
Regne animal a constitue sous le nom do Koala un genre
Zoologie. 1 49
^distinct des Plialangers, des Phascolomes, et des Perameles.
JMais Knox dit qu'il n'y a point de motifs suffisans pour le
separer dii Wombat de Flinders , car I'animal decrit par Ic
chirurgien Bass, compagnon de I'infortune Flinders, sous le
nom de Wombat , constitue une espece distincte qui differe
du Phascolonie. II y a done une sorte d'incertitude a I'egard
de ces especes. lUiger avait deja soupconne que le Wombat de
Bass differe du Phascolome de Peron , et il en avait fait un
sous-genre sous le nom d'^mbhds , car les naturalistes de ce
temps, ajoute Knox, mettcnt une haute importance a la decou-
verte dune nouvelle espece. Voyez la-dessils ce qu'en rappor-
tent les memoires dePetersbourg, tom. I, p. 444t etTexcellent
travail de M. Desmarest sur les mammiferes, dans I'Encyclo-
pedie methodique et lenouveauDictionnaired'histoire naturelle.
II est vraiseniblable que I'animal decrit par Flinders est le
vrai Phascolome des naturalistes , et qu'il y a deux especes de
Wombat dans les terres australes. En 1808, Everard Home a
public dans les Transactions pitilosophiques des particularites
anatomlques sur le Wombat, d'oii il resulte que I'animal de
Flinders et le Phascolome de Peron sont bien du meme genre,
mais forment deux especes distinctes. Le gouverneur general
de I'Australasie, sir Thomas Brisbane, a envoye un animal res-
semblant au Wombat et qui se rapporte aux descriptions de
Cuvier et de Desmarest, mais qui differe essentiellement du
Phascolome de Peron, et qui ne ressemble pas non plus au
Koala figure dans le tom. IV". du Regne animal de M. Cuvier,
sous le nom de ce Koala. M. Knox, ayant dissequecetanimal, a
vu que le Phascolome de Peron, Cuvier et Geoffroy, a 1 longues
dents incisivesachaquemachoire, point de canines, 10 molaires.
Le Wombat de Flinders, au contraire, presente6 incisivcs, 2 ca-
nines, 10 molaires. L'estomac decelui-ci ressemble a celui du Cas-
tor. Le Wombat de Flinders forme le jiassage des mammiferes
iiiarsupianx al'ordrc des rongeurs. Chez les habitans de la Nou-
velle-Hollaiide , le nom de Wombat est gencrique ; I'excellent
naturaliste Desmarest decrit ainsi les dents du Koala : inci-
2 . 2—2 4-4
sives~, fausses canines , molaires . M. de Blaiuville ,
2' 0—0 4—4
aussi habile anatomiste que naturaliste", a deja rcmari|ut' que cette
description differe de celle du Wombat. Pour faire cesser toute
incertitude a cct ogard, le D' Knox elablit ainsi la dassidcatiou
i5o Zoologie.
<lc ces animaux dcja proposee par M. Desmarcst dans son ta-
bleau methodique des 3Iammi feres public en 1804.
Genre Wombat.
Pluiscolarctos de Blainvillc , Koala de Cuvier.
^ ., ... 6 .2 .^_5 18
Caracteres : incisives , canines -, molaires = — .
2 0' 5—5 12
1". Espece, TFombat dc Flinders. Phascolarclos de Blainville,
Koala de Cuvier et Desniarest. Son anatomic a ete donnee par
sir E. Home, dans Ics Transact, philosnph. dc 1808.
2'. Espece, Phascolomc de Gcoffroj, Wombat de Bass, Didel-
phis ursinn de Shaw. Phascolome de Cuvier. Pour son anato-
mic, voyez VJnatomie comjiare'e dc Ciivicr ; son histoire
naturelle a ete donnee dans Annalrs dti Museum.
i. J. VlRET.
116. ORNrS. ODER DAS NeiIESTE UND WlCIITlGSTE IN DER YoEGEL-
KUNDK. — Ornis, ou Ics dccouvertcs ct Irs obscn'afinns Ics plus
rc'centes ct Ics plus imporlnnles de I' Ornithnlni^ic , par Chr.-
L. Brehm , pastcur 4 Rcnthendorf. In-12, i'^ cali. Jena,
1824; Sclimid.
Cc recueil, public par Ic pasteur Urcbm , cnnjointeinont avec
pliisienrs coUabnrateurs, qnoitjue spccialrnient desline a I'Orni-r
thologie,n'ejclut cependani pas Ics autres j)arlies de la Zoolojjie
Kous allons donner ici unc revue dcs nienioires Jii jxeniicr
cabier que nous aunon^ons.
I. L'aigle marin du nord fAigle marin ii queue blanche),
Aquila borealis Brchm. Nouvclle espece confondue jusqn'ici
avec I'y/tjui/a albicilla et ossifrnga. 31. Brehm la caracterise
ainsi qu'il suit :
Bee droit, fortement bombe , a peine arquc au-devant de la
cire ; tarse baut de 3 pouces et ^ , queue presqu'en forme de
coin, a pennes elroites , longue de i4 i'l '5 pouces, deux
grosses tuberosites sur I'occiput.
Ce diagnostic est suivi dc la description comparative du male
et de la femelle, ainsi que de cclle du plumage qui se renou-
vclle quatre fois pour alteindre son etat de perfection , cc qui ,
siiivaiit I'aulcur, ne doit pas avoir lieu avant 1 age de 8 ans.
L'anatomie de cct aiglc fait aussi decouvrir jjuelqucs j)articula-
rites , surtout au crane, aux organes du vol el dans ceux dc la
digestion.
Zoologie. 1 5 1
Cette espece habite les bords de la incr ile i'Enroiu" sojiLmi-
lentrionale jusqu'a I'lle de Riigen ; elle est comnujno snr les
lochers niaritimes dc I'lslandc et de la INonvegc ; (>n liivci
on en trouve quelquefois des individus jusqn'aii centre de
I'AUemagne.
Quanta ses mceurs , I'Aigle niarin du INord est un des oi-
seaux les plus terribles et les plus voraces de I'Euiope; il
altaque les grands animaux et meme I'liomme, lorsqu'il est
pousse par le besoin et qu'il se trouve en conqiagnie. 11 niche
sur des rocliers prcsque toujoui-s inaccessibles aU bord de la
mer , et il n'est pas facile de le prendre a la cbasse.
II se distingue des deux especes avec lesquelles on la con-
fondu jusqu'ici, par les dimensions plus grandes de son corps,
tt par les deux grosses tuberosites k I'occiput, qui sent peu mar-
quees dans YJquila /eucocpyj/itz/aet nuUesdans VJtjui/a albicilla.
11. Le Petrel d'hiver Procellaria hienial/s. Brelim.
Bee gros et court , raesurant 21 a 22 lignes dans sa courbure
du front jusqu'a I'extremite , et 9 a 10 lignes depuis I'origine
des plumes du mcnton jusqu'a I'extremite de la machoirc infe-
rieure.
Cette espece, tres-voisine du Proccl/nrin glacialis , s'en dis-
tingue par son bee plus court , j)lus raiiiasse et plus eleve de-
puis la puinte de la niaclioire inferieure, par les callosites plus
distinctes de ses pieds et par la saillie du tibia qui s'avance
doucement sous forme d'arc et proemine assez notablement
au devant du condyle inferieur du femur, tandis que dans le
Procellaria glacialis , elle s'avauce en formant un angle, mais
sans proemincr considerablement an devant du meme con-
dyle. Cette dernit'i'e esjiece est d'ailleurs aussi un peu plus
grande que le Procellaria hicmalis. Hnbilation : les mers
arctiques. Nourrilure •• des poissons ir.orts et des moUus-
ques nageant k la surface de la mer, et surtout la chair et le
lard des baleines. Cet oiseau serl de nourriture aux Groenlan ■
dais, qui en font provision pourl'hiver.
in. Le Canard jilongeur de hc\s\ev , PI(i/j-j)ils Lrnlrrilirchm.
]}cc un peu court, fori liaut au front, s'elendant assez loin
sur le front par deux branches legerement saillautPS, formant
a son extremitc un crochet a peine marque, el n'olfrant point
de saillie distincte au devant de la membrane du menton.
1^2 Zoologie. N". 1 1 6.
Esjjcce Ires-voisinc du Plaljpus mollissimus et du Platypus
horcalis , mais distincte de ceux-ci par les dimensions du corps,
qui tiennent le milieu entre cellos du PI. mollissimus et du
P/. borealis, par la conformation du bee, par l;i couleur blanche
et noire, et la courbure des pennes posterienres de I'aile du
vicux male , cnGn par le plumaije de la ijorije et du ecu cliez le
!e jeune male Habitation -. les cotes du Groenland. Nourriturc :
des testaces qui se tiennent au fond de la mei-. JMoeurs analo-
gues a celles de ses congenercs.
IV. Le petit Cormoran, Carbo subcormoranus Brehm.
Bee mesure dans son arc depuis le front jusqu'a son extre-
mite, donnant 36 a Sg lignes et 46 a 49 en ligne droite depuis
Tangle jusqu'a la pointe ; queue longue de 8 pouces et a t4
pennes.
M. Brelim distingue cette espece du Carbo Connoranus Meyer
et Temmink , et du Carbo borealis, en ajoutant que le genre
Carbo renferme certainement encore plusieurs especes d'Eu-
rope, que les naturalistes ont jusqu'ici coufondues en une
seule. La patrie du C. subcormoranus est la Hollande ; ses
mcEurs, sa nourriture, son modede propagation, etc., nedifferent
pas essentiellement de ceux des especes voisines.
V. Observations sur la Pie-gricche {Lanius L.j communiquees
par le Baron do Seyffertilz.
Ces observations out pour objet les mceurs de differcntcs
especes de Pie-grieche, notamment du L. excubitor, L. collu-
rio , L. minor, L. ruficeps. Elies tendent k prouver que la
place de ces oiseaux, dans le systeme , doit etre immcdiatenient
aprps les rapaces. Ces observations sont suivies de quelques
additions par M. Brehm, qui conduiscnt au meme resultat.
VI. Observations remar/juablcs sur la Grue cendre'e', Grus ci-
nerca Bechst., communiquees par le baron de Seyffertilz.
RI. de Seyffertilz ajant eu occasion d'clever et d'apprivoiscr
deux jeuNies individus de I'cspece designee, il en rapporte
I'histoire avec des details fort curieux sur le degre d'intelli-
gence dont ces oiseaux sont susceptibles , et qui est vraiment
surprenant, si toutefois I'imagination dc I'auteur ne s'est pas
trop plu ^ embcUir son tableau , supposition contre laquelle
proteste ccpcndant M. Brehm dans une note ajoutee au me-
moire. — Ces observations sont continuees dans le second
caliicr du memc recueil.
Zoologie. 1 55
YII Les notices de Mohr sur les oiseaux dc I'ilc d'lslandc,
traduites du danois et acconipas;nees de notes par F. Fabeu.
IVic. Mohr avait ete envoye en Islande par le gouvernenient
danois en 1780, poury faire des i-ecberches d'histoire naturelle,
dont il a public ensuite les results dans un ouvrage particu-
lier qui a paiu a Copenhague en 1786. C'est la 'partie relalive
aux oiseanx de I'lslande tjui est ici donnee en tiaduction et
accompagnee d'addilions et de corrections. Ce premier article
renferme des observations sur plusieui's especes des genres
VuUui\ Falco^ Strix, Corpus et Anas {\).
VIII. Critique de V om'ragc intitule ■■ Histoire mdurelle des
oiseaux de I'ylllemngne par J .-A. Naumann. Seconde edilion.
117. De l'habilete de quelques oiseaux a fabriquer des tissus
EN CAGE, relative-ment au genre Tisserin [P/oceus); quelques
remarques sur un Muscphaga persa et autres observations
ornithologiques ; par Ploss. {Ibid. ; a°. cab. , p. 8'0.)
D'apres les observations de M. Ploss, les especes du genre
Tisserin ne sont pas les seules qui i'assent une sorte de tissu
pnur la construction surtout de leur nid : une femelle de
Y Icterus capensis, deux males et une femelle du Fringilla
orjx , deux males et deux femelles du Fringilla sanguiniros-
tris L. , et meme des Moineaux domestiques eufermes dans
une cage, ont montre a difFerens degres la meme babitude,
lorsqu'ils avaient a leur disposition les materiaux necessaires.
Chez les 5 premieres especes I'instinct d'entrelacer des fils
aulour du grillage de leur prison etait un veritable besoin
tres-pressant ; a defaut de fds ils eniploient a cet usage des
pennes tombees de leurs ailes et de leur queue.
Ce inemoire se termine par quelques obsei'vations sur les
niceurs d'uu Musoplinga persa a])|)rivoise, sur les reufs de eel
oiseau et sur un Faisan dore niTde , qui couva Ini-iiiemc
4. ffiufs que sa femelle avait pondus , et ne permit pas ensuite
a cellc-ci dc s'approcher des petits.
(1) Un second article se trouve dans le second cahier du recueil , il
contient des observations sur quelques especes des genres Mergus ,
Alca et Procellaria.
1 54 Zoologie.
1 18. SoR LE Fou Dfi Bassan [Siila nlba Meyer; Pckcanm Bas-
saniis Linn.); parFKBRARV. {Bull. df. la Soc . philomathiq. ; janv.
i8a6.)
Cette note contient une excellente description dun Fou de
Bassan que M. Ferrary, pharmacien a Saint-Brieux, a possede
en domesticite pendant quelque temps.
Les differences avec la description que M. Temminck a
donnee de cet oiseau , sont les suivantes : M. Ferrary dit que
I'iris est d'un blanc de perle, entourant une pupille d'ua
tres-bean noir, que les ongles sont blancs , et que la seconde
penne de I'aile est la plus longue. Selon M. Temminck
I'iris est jaune, et M. de Blainville la vue de la meme couieur,
ce qu'on pent attribuer au changement que la mort apporte
dans eel oiseau; les ongles sont d'un gris obscur, la i'". re-
mige est egale a la seconde, et la troisieme les depasse un peu.
Quant au nonibre de 12, qui est celui des pennes de la queue
selon M. Temminck, et de 11 suivant M. Ferrary, il est
probable que ce dernier n'est pas le veritable, les pennes
etant toiijours en nonibre pair dans les oiseaux.
Cet oiseau marchait plus diiCcilemcnt que I'Oie,- il repandait
ay oil 8 pieds de ilisJauce une sorte d'odeur de muse melee de
sauvage. On ne pouvait d'abord le nourrir que do morceaux
de foie de raie , ou de lambeaux de cbair de congrc, qu'on lui
presentait avec des pinces ; huit jours apres il n'etait plus
besoin que de lui jeter les memes alimens; quinze jours plu.q
tard, il demandait a manger en faisant entendre un cri
rauque, et s'atlacbait a la personne qui en avait soin. Les chats
et les chiens ne lui causaient aucune frayeur, et il se coucliail
sous les tables dans les apparlemens; il ne prenait ses alimens
que deux fois par jour. Quand on manquait de poisson, il s'ac-
commodait fort bien de viande, et il fmit meme par la pre-
ferer au poisson. D'un naturelassez doux, il pin9ait neanmoins
tres-fort quand on cherchaita le prendre.
Cet oiseau avait pour parasite un insecte du f^enre Bicin, long
dune ligne, de couieur noiratre, 4 abdomen trois fois plus
long que la lete, divise en segmens par des lignes blanches, a
ijualre (i) paires dc pates ('gales , deux aiitennes et deux yeux
apparens. Insecte qu'on rapporte au pou du Cormoran.
(1; M. Ferrary vciit dire s.ins doutc 3 paires de pales. (Note du red.)
Zoologie. 1 55
I 19. Sob lk meme oiseau; par M. dk Blainville. {Bull. delaSoc.
philomath. ; janv. i 826. )
Cette note renferme mie description tres-detaillee d'un
oiseau de I'espece du Fou de Bassan , tue sur les cotes de
Normandie, aux environs de Dieppe , dans I'automne de 1824-
II avail I'iris jaune conime I'indique M. Temminck dans sa
description. M. de Blainville attribue cette couleur a la mort
de I'animal ; mais nous pensons qu'elle peut dependre de I'age,
car ii n'est personne qui ne sache que la teinte de I'iris des
oiseaux deviant plus foncee dans la yieillesse. Ac. Dksm.
120. Suite des esquisses ornithologiques , ou Observations sur
les veritables affinites de quelques groupes d'oiseaux, par
M.-A. Vigors.' — Sur quelques especes de Ramphastidees.
(Zoolog.Journ. ;n°.\m, p. 466. Voy.le Bullet., t.IX,no.85.
L'auteur annonce qu'il a fait faire une figure ( jointe a
son raemoire) d'un Toucan qu'il possede vivant, et qui lui a
cte envoye de Rio-Janeiro. Get oiseau , dont les depouilles ne
sont pas rares daus les collections , lui parait constituer une
espece nouvelle qu'il noninie :
Ramphasteos Jriel, et a laquelle il assigne les caracteres sui-
vans : R. niger j gula genis gultureque aurantiaco-lutcis , hujus
margine inferiore sulphureo ; regione periophthalmica nude minia-
cea; fascia pectorali , crisso uropjgioque coccineis ; rostro nigro ,
basi sulphureo-fasciato , culmine basi cceruleo.
Ensuite, M. Vigors donne une monograpliie detaillee des
oiseaux du genre Toucau, dont il admct dix especes distinctes,
sous les noms suivans : i**. R. Toco Gme\.; 1°. R. dicolorus
Linn, (parmi les itidividus de laquelle il en a observe dont Ic
bee presentait de grandes differences dans sa longueur); 3°.
R. carinalus (Sv.'ainsou , Zool. illust. , p. 45, et Edwards,
pi. 526) ; 40. R. vitellinus lUig. (Swainson, Zool. illust. , plan-
die 56); 5°. R. Tucanus Linn. ; 60. R. crjthrorhynchus Gnicl.
(Edwards, pi. 338); 70. R. Tomrr/ Vicill. ( Lever. Mus. pi. 9};
80. J{. Pisciuorus Linn. (Edw., jil. 64); 9... R- nmbiguus
(Swainson, Zool. illust, pi. 168); 10". R. pica/us Linn., M. Vi-
gors, qui n'a jamais vu ce dernier oiseau on nature, soupconne
qu'il n'appartient point au genre Toucan , niais qu'il doit plu-
tot prendre place dans lo genre Pleroglossc.
i56 Zoologie. N". 12^0.
Les especes qu'il ne mentionne pas , parcc qu'il ne les
trouve pas siiffisammcnt caracterisees, sont les J{. torqualus ,
paK>oniniis , I ulcus , cwrulcus ct dubius. Plu^ieiirs d'cntre
dies niemc lui semblent , d'apres les rcnseigneniens qu'on
possedc a leur cgard , devoir etre placees plutot parmi les
Pteroylosses qu'avec les Toucans. Les renseigneniens se bor—
nent pour I'ordinaire a des indications ires courles et des
descriptions iucomjdutes des anctens auteurs , et particuliere-
ment de Fernandez.
L'espece nouvelle dont on possede un individti vivant se
rappr'jche plus du R. Tucnnus que d'aucun autre. M. Vigors
nourrit ceToucan pfincipalement d'oeufs meles avec du pain,
du riz on des poninies-de-terre, ainsiquede fruits nouveaux ou
sees. La chair pai'ait etre fort de son gout, et lorsqu'uu oiseau
s'approche de lui , il herisse ses plumes , et fait entendre un
clappement particulier qu'il produit avec son bee; I'iris de
ses yeux se dilate, et on le voit faire des efforts pour s'elancer
sur cette proie. Lorsqu'il prend ses alimcns, il les saisit avec
le bout du bee , et les garde ainsi quelque tenips en les pal-
pant avec le bout de sa langue pennacee, puis il I'avale
brusquement, en donnant un mouvement particulier a son
cou et a son gosier. Son naturel est doux ct traitable , et il
raontre une grande activite et une sorte de legerete qu'on ne
soupconnerait pas dans un oiseau dont les formes sont si
lourdes. II aime beaucoup a se baigner. Lorsqu'il a faim, il fait
entendre un cri rauque et discordant, ct dans aucun cas sa
voix ne rappelle le inot Toucan; ainsi on ne pent attribuer ,
comma on le fait ])0ur beaucoup d'oiseaux, le nom qu'il
recoit des Indiens a I'expression dc sa voix. Lorsqu'il s'endort,
il s'affaisse sur ses jambes de mani^re a les recouvrir , ainsi
que les pieds par les plumes de son ventre, et raccourcissant
son cou , ii tient son bee droit devant lui : sa queue , qui se
releve totalenicnt ct se coucbe sur le dos, se meut c ommc a
charnirre sur Iccroupion, lorsqu'on !a baisse, pour rejirendre
sa premiere position, ("e nest (jue deux lieures apres s'etre
endormi que ce Toucan place son bee sur son dos, et I'en-
fonce lotalement dans les plumes de cette partie. Ce bee nest
point compressible comme on I'a dit; ait contraire , il a beau-
coup de fcrraete , ct pent prendre un objct avec beaucoup de
Zoologie. i5j
force ; c'ost orilinnirenient par Ic cote que I'oiseau saisit lc5
corps.
Le noni il' Ariel, donne ;» celle espoce nouvelle , est celui
iVun Sylphe de Shakespeare.
Enfin, 31. Vigors decrit uue espece nouvelle dii genre
Pteroglosse, a laquelle il donne'le nom de
Pteroglossus bitorqimtus , et reconnait les caracteres suivans :
P. olivaceo-viridis , capile iiigro , gula guttureque caslaneis ;
hoc subtus nigro-marginaio , torque pectorali arigusto, abdomine
crissnqiiC sulphurcis , pcctorc, nucha uropfgioquc coccineis ; inan-
dibuhi superiorc Jlavo-albesceuic , inferiorc albidd fascia obliqua
apicali nigra. Sa patrie est inconnue. L'oiseau dont il se
rapproche le plus est le Pteroglosse d' Jzzara , decrit par
M. Yieillot, dans le noiiveau Dictionnaire d'liistoire naturelle.
Kg. Uesm — ST.
121. Conservation des peaux d'oiseaux et autres aniinaux , et
du bee du Toucan; par Watekton. (Technic. Repository;
vol. V , p. iBo. )
Les Anglais ont long-temps ete en arriere dans I'art de pre-
parer et de conserver les aniniaux. Le premier traite qu'ils out
eu a meme ete traduit du francais. L'article de RI. Waterton a
ete ecrit pour rcpondre aux desirs de quelques amateurs ja—
loux d'appreadre les procedes par lesquels il savait conserver
dans un tres-bel etat la plupart des objets de sa collection ;
mais cet article succinct et tres-incomplet n'apprend rien a
ceux qui possedent le traite de taxiderniie de M. Dufrene.
Deptiis Mauduit , Pinel , Manesse , Girardin , BIouton-Fonte-
nelle, Ilenon , la taxiderniie a fait d'immenses progres eo.
France, et les preceptes en ont ete publics ])ar plusienrs
auteurs dans ces dernieres annees. Nous-memes avons imprime
une Taxiderniie a I'usage des marins, qui a ete iast^ree dans
six numiiros des Annalcs maritimes et coloniales pour I'annee
1819. Depuis, M. Boitard a dorine un manuel, et on annonce
un traite du meme genre de M. Dupont. M. Waterton n'iu-
dique rien de nouveau : il prend d'extrenies precautions, dans
ses dissections, pour ne pas eudonimager les plumes des oi-
seaux. 11 parait seulement employer un niujen particulier pour
conserver au bee du Toucan ,qui se noircit aj)res la mort, et perd
les tcinlesbrillaates qu'ila pendant la vie.Ce raoyen consiste iv
i58 Zoologie.
placer dans I'interieur du bee une dissolution do gomme
arabique, apres avoir neltoye la portion cellulaire , et a refer-
mer celui-ci ensuite. Lesson.
122, Description de quelques nouvelles especes d'Oiseaux recueil-
lies par 3I-M. Lesson et Garnot, dans I'expudition de decoa-
verte commandee parle capitaine Duperrey.
Genre Mainate , Mainatus , Brisson.
Sous-genre Mino , Mino , N.
Le Mainate religieux (Gracula rcligiosa) fonnait le genre
Mainatus dans rornithologie de Brisson, que Linne et Gnielin
supprimerent pour placer I'oiseaii qui lui servait de type ,
dans le genre Gracula, a la suite des Oriolus. MM. Yieillot ,
dans sa i3«. faniille de caronculees , et Temminck, dans ses
omnivores , apres les Cassicans et le Glaucope, conserverent le
^enre Gracula , reduit au seiil Mainate. M. Cuvier forma du
meme oiseau un genre qu'il nomnia Eutabes , et qu'il placa a
la suite des BoUiers et des Holies, tandis qu'il reserva aux mar-
tins ne nom de Gracula ; enfin , M. de Lichtenstein , dans un
memoire special , {Mem. de I'Jcadc'm. de Berlin, 1817, p. 1 45.
Temminck.) reunit les martins et les mainates sous le nom
commun deGracula , comme I'avait fait Linne.
Le sous-genre que MM. L. et G. etablissent en conservant
I'ancien nom indien de Mino on de Minor, donne par Edwards
et par Marsden au Mainate , difTcre du genre Mainatus par
quelques caracteres assez distincts. II semble former le passage
des ^enrci Mainatus et Pa-^tor par I'intermediaire du Philedoa
goulin {Pastor musicus , Temni., ou Gracula calm), qui devra
s'y rapporter tres-probablement.
Les caracteres essentiels du sous-genre Mino sont : bee fort ,
arrondi, convexe en dessus, legerement recourbe et ua peu
echancrd a la pointe, et les deux mandibules presque egales ; la
superieure moins large que I'inferieure, qui n'est point com-
primee , mais evasee et arrondie , a brandies infcricures ecar-
tees et bordees par une peau nue , descendant de cliaque cote
du con. Commissure du bee formant un angle cornnie dans les
Martins. Narincs lalerales fermees par une membrane a moitie
recouverte par des plumes non veloutees, petites , rigides ,
disposees en faisceaux , termines par plusieurs barbes ou poils
raides. Joucs ci jwurtour <ies yeux, enlierement degarnis de
Zoologie. 1 59
plumes , et envcloppes jusqu'a. i'occipul, d'unc membrane cou—
vcite d'appendices vermicules. Aila presque aussi longues que
la queue , a reraiges presque egales ; la premiere un peu plus
courte seulement; la seconde , la troisieme et la quatrieme
d'egale longueur, ou cette deruiere depassant de bien peu les
precedentes. Queue rectiligne ou carree , courte, formce de 12
pennes ; tarses forts et robustes , a scutelles larges. Doigts ex-
ternes reunis a la base ; ongles comprimes , convexes en dessus,
aplatis en dessous , recourbes.
Une seule espece appartient encore a ce sous-genre : c'est
le Mino de Dumont ( Mino Bumouiic, Less. ) de la Nouvelle-
Guin^e. Cependant tout indique que c'est a ces genres que le
goulin devra appartenir.
MiKO de Dumont, Mainatus Diimontii, Less.
M. corpore atromrescerite. Facieis, oculorum circuitii papu-
losis ncciion croceis. Super rernigcs specula albo ; colli phimis
nlbis spathulatis -. iiropygio et caudce tectricibus niveis. Abdomine
Jlavo : rostro pedibusquc aureis. Planche no. 26.
C'est encore dans les profondes forets de la Kouvelle-Gui-
nee , si peu connues et si riches en animaux nouveaux , que
M. L. rencontra le Mino de Dumont , remarquable par
ses couleurs vives et tranchees. Get oiseau, gros et ramasse
dans ses formes, n'a que 9 pouces de longueur totale; le bee,
a lui seul , est long de 1 5 lignes , et la queue n'a que 1 pouces.
Le bee est fort et robuste , de couleur orangee : la membrane
qui embrasse le demi-bec inferieur et qui descend sur les par-
ties laterales de la gorge , est jaunatre. Les cotes de la tete , du
front a I'occiput , sorit garnis d'une large peau nue , couverte
de papilles vermiculees , egales , crectiles , d'un jaune orange
tres-vif. Les plumes du front et des narines sont courtes , ri-
gides, non veloutees , composees de petites houpettes , termi-
nees par des tiges raides. Les plumes du front et du sommet de
la tete sont d'un vert noir luisant coinme celles du cou , du
dos , des couvertures des ailes , du ventre, des flancs et des
jambes : les premieres sont blanches a leur racine, et les der-
nieres sont grises.
Les jilumes du cou sont pinnulecs sur chaqiie barbo, et le
rachis est termine par un petit faisceau aplafi et oblong. Au
milieu de ces plumes, sur la gorge et sur les cotes , et derriere
le cou , naissent un grand nombre de petites plumes eparses
i6o Zoologie.
semblables a des polls , tres-fines et tres-simples en has, et s'e-
largissant , a leur sonimet , en une petite palette : elles sout
blanches.
Les ailes ct le dcssus de la queue sont d'un hrun vcrdatre.
Le croupion et les couveitures infeiieures de la queue sont
d'un blanc ties-pur. Un rairoir hlanc , pen apparent lorsii'.ie les
ailes sont fermees , occiipe le milieu des cinq premieres remi-
ces en commencant en dedans du rachis de la premiere.
L'extremite de celles-ci est brune , et leurs barbes exterieures
sont conime echancrecs on coupees un pen en biais vers le
bout de I'aile. La queue n'a que 6 lignes, longueur au-dela des
ailes. Le ventre , d"une couleur verte metalli'iue foncce comme
le dos , presente , entre les deux cuisses et jusqu'a I'aniis , une
large tache dun jaune vif. Quelques petites plumes analogues
a celles que nous avons mentionnees au cou , sont, ca et la,
eparses sur Tabdomen : le dessous des pennes de la queue est
brun.
Les tarses sont rohustes et forts, garnis de scutelles larges et
minces. Le doigt du milieu est ie plus long, et est uni , a sa
base, avec I'exierne qui est le plus court et le plus faible : le
tarse , les doigts el les ongles sont d'un jaune tres-vif.
Cette espece habite les alentours du havre de Dorery , sur la
grande terre des Papons. Nous ne nous en procurames que
deux individus, I'un lue par M. Berard , lieutenant de vais-
seau , et I'autrc par un de nos meilleurs marins , le nomme
Valentin , quartier-niaitre.
J 23, CAKACTKnES DE QUELQUES ESPECKS DE REPTILES DU J.\PON ; par Ic
D'. BoiE, k Leyde, {Isis, 1826-; 2^ cah. , p. 2()5.)
Ces especes se trouveut dans la collection dohjcts dhistoire
naturelle rapportes du Japon par M. BlomhofF a Leyde. La
plupart dentre elles n'ont jamais ete decritcs, quelques-unes
cependant sont identiques avec celles que Kuhl et Van llasselt
ont decouvertes dans I'ile de Java. En voici d'aiUeurs Tenume-
ration , a la(iuelle nous ajoutons les caracteres de deux genres
nouveaux etahlis par Kuhl et adoptes par lauteur.
A. Sauriens.
1". Tupinambis bivitlatus Kuhl.
B. Opuidiens.
Genre : Tropidonotus Kuhl. Caracteres r Denies cnlubrini.
Zoologie. 161
maxillares poslcriorcs coeleris mcdiocribiis , (equalibus miillb
longiorcs ; caput a ininco distinctuin , oblongn-ovaluni , anticc
subtruncatum , rictu amplissimo , oculi mediocres ant mngrti ,
scuta pilei novcm, i>erlica/i 5-angulo oblongo ; sculellis postoi-
bilalibus 3 ,. mentalibus paribus 1 ; ii-uncus longus cylindricus ;
Cauda corporis dimidia parte brcvior, continua , acuta; squamce
imbricatce per series longiludinales dispositce , lancenlatcB ,
omues aut plurima: carinala; ; scuta abdominalia simplicia , ar-
cuata , subcaudalia divisa.
1°. Tropidonotus tigriiius Boie. ( Serpent- tigre des Japfinais. )
3". Tropidonotus Vibakari Boie.
Coluber. Le caractere de ce genre, dont le precedent a ete
demembre , est egalement donne par M. Boie , ainsi qu'il suit :
Denies mediocres per scries 6 dispositi , oinnes cequalcs , caput k
trunco distinctuni oblongo - ovatum antice obtusum , rictu am-
plissimo , oculi mediocres aut magni , scuta pilei not'cni , verticali
atque superciliaribus longitudine cequalibus talis , so
nrbitalibus duobus , mentalibus paribus 1 ; truncus longus , cy-
lindricus , infra subplanus , cauda corporis dimidia parte brevior ,
continua , acuta , squama; imbricatce per ■ series Inngitudinnltis
dispo sita; , omncs aut plurinice Iceves , scuta abdominalia simplicia
utrinque angulato-rccuri'a , subcaudalia divisa.
4". Coluber quadrivirgatus Boie; 5". C. geminatus Oppel ; 6" .
C. climacophorus Boie; 7". C.conspicillatus Boie; 8". C. vulneratus
Boie ; 90. C. moluroides Schneid. Cette espece apparticnt an
genre Homalnpsis Kuhl , dont voici les caracleres : Denies
colubrini nunierosi , angiilo J'crc redo rccun'i , maxillares a;qua-
les , postici sulcati , palatinurum mandibulariumquc antici ccvtcris
longiorcs ; caput distinctuni antice deprcssum , rictu oris mc-
diocri, nares minutre , horizontalcs , scutum nasale uirinquc uni-
cum perforantes , oculi antici , parvi , subhorizontales , convex i ,
papilla rotunda , scuta frnnlalia duo parva aut unicum , mcn-
liilia parva , gula sqiiamata , truncus cylindricus crassus , subtiis
scutis abdominalibus brrvibus tectum , cauda tenuis , corporc mult'o
brevior , sublus scutis divisis tecta. L'especo en qnestiun est
appelee par M. Boie //. molitrus.
lOo. Trigonocephalus lilomh'fjii Hoie.
C. Batr.\ciens.
R. Tomb X. it'
iG2 Zoohgie.
- IT". Mn/gc pyrrhogaslcr.
_^i'j". lii'Jo pia'tcxlattts.
17.4. Fink (A.-F.) de Salamandr* tebrkstris vita, evolutionc,
form:ilione TraclaMis. In-fol. avec 3 pi. Dorlin, 1826;
Dmukri- et Uumblot.
Nous annoncons \c titi-e de cet ouvrage qui a dii paraltre
ni I ■S'jC) , et qui excitcra I'intei'et des naluralistes ; des qu'il
nous sera arrive , nous le ferons connaitre a nos lecteurs.
125. MkMOIRE Sim LE GENRE DK REPTILES BATRACIENS NOMMhAm-
pniuMA , et sur une nouvelle espece de ce genre : /Impltiiinin
iridactrli"fi ■ P'"' ^'- G- Cuvier. (Mom. lu a I'Acadeniie des
Sciences , seance du i5 noy. 1826. )
Los naluralistes qui avaient eu occasion de decrirc les rep-
tiles dii Nouveau-iNIonde nomnies AmpJtiumes , reniarqiiablos
surtout parlour corps allonge, cylindriquc, et pourvu de
niembrcs ii I'ctat plus 011 moins rudiinentairo , ne s'ctaiont
point accordes sur leur nature. Les uns les avaient conside-
res commc des animaiix voisins des grenouilles et des sala-
mandres ; d'autrcs , au contraire , et ceux menie qui avaient
ote a portee de les niieux observer , les regardaient comnie
des aniniaux a part , ct qui , compares aux salamandres, pre-
sentaient les plus grandes anomalies dans leur devolopi)onient.
En cffet , Ions les Batraciens , c'est-a-dire les grenouilles , les
salamandres , dans le premier temps de leur vie , vespirent par
des brancliies commc les poissons et vivent dans I'eau ; mais
bientot ces organes s'alterent , les pounums se developpcnt,
et d'animaux tout-a-fait aqnatiques, ils deviennont des ani-
maux dent la respiration ne peut plus s'opcrer que dans lair.
Les Amphiumes , an contraire, presenteraient cctte singuliore
exception qu'ils n'auraient jamais de brancbies et que leur
respiration, durant toute leur vie , serait aerienne.
C'est pour apprecier ce que pouvait avoir de vrai un fait
aussi extraordinaire dans les reptiles dont les analogies asec
les salamandres sont si grandes , que M. Cuvier a examine la
structure de I'Aniphiume a deux doigts connu depuis assez
lonp-temps, et dune espece nouvelle a trois doigts dont il
donne d'abord la description. 11 resultc des fails mnibn ii\
qu'il rajiporte et dc leur comparaison , que I'Ampbiunic a deux
Zoologie. i65
doigts a'est point , comme onl'avait cru, I'adulte de la sirene ;
que les Amphiumes s'en rapprochent beaucoup moins que de
notre salamandre aqiiatique ; que c'est avec la salamandre des
monts Alleghanysou Menopohia qu'ils ont le plus de ressein-
blance , et que toutes les particularites de leur structure ainsi
que toutes les analogies conduisent a penser qui/s ne different
point dcs Salnmnndres dans leur de'velnppement.
EiiGn M. Cuvier croit que d'autres especes se decouvriront
probablenicnt encore en Amerique, et que ces animaux pour-
rout servir de nourriture aux hommes lorsqu'onaura surmonte
la repugnance qu'un prejuge sans fondement fait eprouver pour
eux. ( Le Globe, 16 nov. 1826. }
126. EssAi POUR RCTABLiR LE BAssiN do quelques animaux du
monde primitif , avec les restes de leur squelette ; par le D^
Ritgen; avec fig. {Nov. Act. Acad. Nat. Curios. ; to. XIII,
part. I". , p. 529. )
Les bassins que M. Ritgen se propose de restaurer en coor-
donnant leurs fragmens , appartiennent a trois reptiles , dont
le premier est nomme par lui Halilimnosaunis crocodiloides.
{ Lacerta gigantea Soemmering, Mosasaurus Conyh . , Geosaiiru.t
Cuv. ) M. Sojmmering a decrit les restes dun individu de
celte espece, qui ont ete trouves a Daiting en Bavierc. ( Mem.
dc V Acad, des Sciences de Munich , t. 6, p. 37. )
L'examen special du bassin rapproche cet animal des croco-
diles et I'eloigne des Monitors avec lesquels on I'avait d aboid
range. II differe ccpendant des premiers : 10. par les vertebres
sacrees, dont les apophyses transverses sont fortlongues et for-
mees d'une seulc piece , tandis qn'elles en forment deux chez
lo Crocodile. 11 y a la une analogie entre le HaUUmnosaurus et
los Lezards propremeni: dits. 2". Paries os des lies, qui sont
])lus longs , plus etroils en havit et plus larges en bas que dans
le Crocodile du Nil, enfin moins ecartes inferieurement que
dans le Gavial. 5o. Par la conformation de la cavite cotyloide ,
qui ne peut cependant elre determinee avec precision , parce
(jue les restes osseux sont trop defectueux. L'absence de bou-
cliers cutanes durcis , reuuic aux caracteres tires du bassin ,
tend a placer le reptile en question cnlre li's Crocodiles et les
Lezards propremcnt dits , en le rapprocbant surtoiit de U race
1 I .
i6/j Zoologie.
I'lointc iles Lezards marins. Oa pourrait le consiileror coiniiK*
imc cspece tie Ci'OcoJile niarin , et voila poiircpioi M. Piitj^jeii
lo iiomme IlaUlimnosnitrus .
Dans !a seconde partie de son niemoire , lautcuf s'elTorce dc
rccmiposcr le bassin de \' Ornilhocephalus breviroslris. Suivant
Ini Cf bassin fail la transition de celui des crocodiles a celiii
des oispaiix, ct I'Ornithoccpbalc ne saurait etre range parnii ii-s
Sanriens , coninie il I'a rte par M. Cuvier. M. Ritgen propose
en outre do rbanyer le notnd' Oniithoccpliahis breviroslris conlrc
celui de Plrroddcljlus ncllecephaloides , poiir indiquer par la la
rcsseniblance de la tete de cet animal fossile avec celle d'nu
canard , et pour rappeler par le mot Ptcrodactjlus I'analojjic
qu'on trouvc entre lui et les Cheiropteres.
Le bassin de \' Oriiithocephalus longirostris est celui dont
M. Ritpfen s'occupe en dernier lieu. Apres avoir indique les
variations nonibreuses dans les opinions des naturalistes sur la
place fpie cet etre singulier doit occupcr dans la classification
zooloi^ique , il expose sa maniere de voir sur la determination
des parlies dont se compose le bassin dc cet animal. Ce bassin
lui parait faire la transition de celui des Reptiles a celui des
IVIaniniifcres , et VOr/iilhocephn/us lo/igiro.flris lui-meme ferail
le passage des reptiles aux Chauves-Souris. Pour rappeler I'ana-
loj'ie de la tete de cet animal avec celle du Gavial , M. Ritgen
])ropose de reniplacer son ancicn nom par celui dc Plcrodac-
tjhis erocndilocrphaluidcx. ( scsquipedalia verba ! ).
Des considerations purement hypolbetlques sur le degrc
d'anciennete et sur la piiorite d'cxislence des dilTerens ani-
maux du monde primitif tcrminent ce niemoire.
Les ba«sins des animaux mcntiouncs sont represenles sur
line planche , d'abord tols qu on les a trouves dans la nature,
et cnsuite tels que lauleur a entrepris de les recomposer.
S. G. L.
127. Description d'un poisson rare peclu- dans la nier <pii bai;;ne
les lies Shetland , par P. Neim,. [Edinh. new jdu'/ns. Jmnnnl -.
avril-juillet iS'-sG, p. i55 )
C'est le poisson connu des naluralisles sous le nom de
Scicenn Aquila , lequel a deja ete dccrit en detail sous la denomi-
nation dc Maigre, ou Aigle dcmcr, dans le 1". vol. <Irs \1("-
nioires du Musciuii d'liisloire nalurclle, en i 8 1 :> , in-.{". ; {>«
Zonlogie. iGf»
M. le baron Cuvier. (Jeja Noel de la Moiinicre en avait
iulresse uiie description a M. do Lacepede , qui la inseree tlans
son yrand ouvraije sur I'llisloire nalurelle des poissons , en le
iiommant Che'ilodiptbe aigle: la notice du nieuiu poisson a etii
lepioduite par Hipp. Cloquet, dans le Dictionnairo des sciences
iiaturelles, au mot Cheilodiptere. !M. Cuvier a pris soin de dc-
Lrouiller la confusion qui avait fait rapporter ce poisson a la
Scite/ia Uinbr/i de I^inne, ou nigra dc Bloch , le Cnrb de Rou-
delet, etc. J. -J. V.
128. Obsebvations sur les usages accessoibes des sacs brancimaux
CHEZ LA Bauoroie, ii I'occasion de la discussion rappelce dans
le Bull. , t. IX, n". 208 , par M. Geoffroy-Saint-Hilaire.
Ce nest pas sans une utilite qui lui soit relative que la mem-
brane branchiostege des baudroies s'est accrue outre mesure ct
qii'elle se repand sur le ventre pour s'ouvrir vers I'origine de la
queue. Son ampleur, qui ne prejudicie point aux. acles dc la
fonction respiratoire , rend la poche brancliiale propre de plus
a recevoir, k conteoir ct menie a capturer de jietits poissons ;
et en effet cette poche se compose de rayons brancliiosteges
tres-longs et tres-minces et d'vme membrane repandue sur ces
baguetles, de maniere a simuler les instrumeiis de nos peclies
counus sons' le nom de iiasscs. J'ai fait suivre cette re-
marque de la reflexion qu'en effet les baudroies miscs par la en
possession dun veritable instrument de j)eGlie , s"en scr-
vent ii la maniere de nos pecheurs.
L'article cite du Bulletin qui donue ccs fails rappclle
d'autres vues. « Ces poches, qui sont une extension du sac
■»• bi'anchial , sont seulement regardees dans I'autre systenK!
» conime un developpement des brancbies accorde a la baii-
)) droie qui se terre, pour lui permettre d'emporter sous le
M sable une provision d'eau , oil die puise I'element respirable ;
n et d'ailleurs, ajoute-t-on , Ion n'aurait jamais vu de poissons
11 dans les sacs brancliiaux. »
L'art. 208 precite, en rappclani avec une juste im(iailialile
ces deux opinions differeutes , laisse , ]iar sa concision, les
lecleurs du Bulletin dans une absolue perplexite ■ car cette con-
cision les prive du developpement des pi-euves alleguees de part
et d'autre ; preuves qui j)euvent nietlre ccs lecleurs dans le cos
de se former un jugcmcnl sur les points conlroverses. Jc vais
i66 Zoologie.
rapporter ce qui me ])ar;i!t viai loiidiaiil les objections qui
m'ont ete faites.
1°. Je declare avoir trouve des poissons dans les sacs bran-
chiaux d'une baudroie qui me fut adressee par uu dc nies coi--
respondans ; feu M. PichoD, professeur dbistoire naturelle a
Boulogne, a sur ma demande constate et veriCe ce fait; il m'a
de plus informe que les pechcurs de la INIanche ne rignoraient
point, et j'ai enfin rapporte ua passage de Delon qui s'y ap-
plique.
2 . Je ne crois ni possible ni necessaire que la baudroie fasse
une provision d'eau , avant de s'enfouir: i°. point possible,
parce qu'en doublant de volume par cette prise d'eau ; d'nne
part elle se rendrait moins apte i s'insinuer dans la vase , et
d'autre part, parce quelle ne pourrait y travailler qu'en y em-
])loyant des muscles qui ferment I'entree des sacs ; et 2°. point
necessaire , ce que prouvent les premieres notions de physio-
logie a I'egard des reptiles et des poissons. Et en effet , qu'un
de ces animaux se determine a s'enfouir sous terre , il est des-
lors livre aux effets du phenom^ne appele hibernation . sa vie
devient suspendue. Sans mourir absolunient , il a cesse de vivre,
parce qu'il a cesse de respirer. Mais c'est la le but qu'il se pro-
j)OSe : il s'abandonne au repos ; il craindrait toutes les causes
<rexcital)ilite. Dans ce cas , il n'imagiiiera point de se faire
d'avance une provision, ou il puisera lelement respirable. On
.sait que nul etre sur la terre no se livre a des travaux longs et
l)enil)les que sous la loi impericuse de la necessite.
129. Observations sur unk nouvbllk KspfecK de Squale , par
S. HIacri , av. fig. {/4Ui delta R. Acad, delle Scienze di Na-
poli; t. I. , pag. 55. )
Ce memoire fort etendu et tros-verbeux commence par une
exposition de tout ce que les anciens, et surtout Aristote ,
ont dit sur les squales en giineral, et notamment les difFiJrentcs
denominations qu'ils ont donnees a ces poissons. L'espece que
I'auteur veut dccrire avait dte prise en 1810 par des niarins
dans les environs de I'lle de Capri; I'individu lui avait etc en-
voyc eventre et sans langue ; dans cet etat il pesait 1 5^ livres ,
ct sa longueur depuis Textremite du muscau jusqu'a la queue
etait de 8 pieds et demi. Apres avoir consulte les auteurs qui
decriveiU les diflferenlcs espcces de squales, ct n'ayant trouve
Zoplogie. xC-s-j
aiininc description qui put s'appliqucr a son cs|)ccc, M. Maori
la icgarda conirae nouvelle et lui donna Ic nom de Squalus ixn-
tliis , en lui assignant les caracteres specifiques suivans : Squalus
dcnlibus minimis , subcotiicis , cequalibus , conjcrtis , duplici nr-
dine dispositis, ad oris interiora magnitudiiie dccrescentibus , f ova-
minibus mucosis ante oculos. II range cette espece entre le Sq.
juaxinuis et le Sq. Carcharins dans la seconde section des squales
de Gmelin, caracterisee par la presence dune nageoire anale
et par I'absence des events a la tempe ; dans le syslenie do
M. Cuvier le Sq. isodus doit se rapporter au sous-genre Pelerin
(Selachc Cuv. ) L'auteur distingue avec beaucoup de soin son es-
pece de toutes celles que Gmelin a decrites dans la nieine section
du genre Squalus^ et le principal caractere diagnostique qu'il
indique pour le Sq. isodus, c'est I'egalite des dents dans les
deux niachoires , tandis que ces parties sont inegalcs daus loutes
les autrcs especes.
Apres cette description l'auteur donne une notice fort in-
complete sur un autre grand poisson qui fut pris en lygS pres
de Reggio , et qu'il rapporte egalement.au genre Squalus, sous le
nom de Sq. rostratus , en lui donnant les caracteres specifiques
suivans : Sq. rostratus pinnii dorsali una, radiata, triangular i ,
cKitrris majore. Ce poisson est represente avecle precedent sur
les deux planches qui suiventle menioire; niais les figures sont
])eu satisfaisantes . surtout pour le dernier qui est nieme repre-
sente avec deux nageoires anales. Les ajtpendices cylindi-iquos
et coniques qui se trouvent a la partie interne des nageoires
.ibdoniinales , et dont I'usage n'a pas encore ete bien fixe par
les naturalistes , fournissent a M. Maori I'occasion d'exposer son
opinion a cet egard ; il regarde ces deux appendices comnie deux
verges qui out pour usage de transmettre le sperme du male
dans les oviductes, ou coinnie il dit dans I'uterus double de la
femelle Ulaisau lieu d'etablir sa nianiere de voir sur des obsei-
vations anatoniiques qui lui seraient propres , il nc la fonde (juc
sur un raisonnemcnt specieux en prenant pour point de depart
les faits plus ou nioins exacts rapportes ])ar Fabrice d'Aqnapcn-
dente , Willughby, Rajus et autres. Aujourd'hui cependant (n
jieut assurer sans admettre I'opinion de sir E. Home, de Biocli ,
de Lacepede , qui regardent ces appendices conime des organcs
propres a fixer la femelle dans I'accouplement , que ce ne sent
pas non plus des verges , puisque M. Treviranns a Ironve la
1 68 Zoologie.
\eige proprenient dile dans le SquuliLi Jcuiitliius ( F. le Bulle-
tin, t. IX, no. 5o7;,eD nieiue leiiips que les appendices exte-
lieurs y existent. Les considerations que 1 auteur ajoutc sur la
tjeneralion oviparc et vivipare cliez les poissons , la discussion
dc la question si les jeunes squales sortis du sein de la mere
peuvent y rentrer et en sortir de nouveau , opinion accreditee
par beaucoup de naturalistes ; enfin les apercus sur I'habitation ,
la nourriture, les moeurs et I'utilite de ces poissons, u'ofTrent
rien qui ne soit deja consiyne dans des ouvrages ante-
rieurs. S. G. L.
i3o. Suite ue nouvelles observations zoologiques {an. iiwertc-
bre's); par Otto Fabricius. Mem. lu a la Soc. roy. des scicnc.
xle Copenhague, le i"juia i8ao; av. 3 pi. [Del Kong, danske
Vedcnskab. Sdskabs natuifidenskab. og mathemat. Aj'hund-
linger; vol. II, iS'iG, p. i5.)
I. ESPECES MOUVHLLES OU PEU CO.NNUES DE PLA^'AIRE3.
Le genre Planuria est parmi les mollusfiues an des plus riches
eu especes; outre ceiles qui ont ctti decrites par des auteurs etran-
gers , et qui sont encore peu connues en Danemark , M. Fabri-
cius en a decouvert de nouvelles , independarament de ceiles
qu'il a fait connaitre dans son Faunce Groenland. species, et
dans le 4'. vol. des Memoires (danois) de la Soc. d'hist. nal.
1°. Planaria Gulo Miiller. A la simple vue c'est un fil blan-
chatre; mais au micro.scope on distingue I'appareil de la bouchc ,
un canal qui conduit a I'estomac, et lestomac meme. Miiller
eomptait ce Planaire au nonibre de ceux qui n'ont pas dyeux,
niais Fabricius en a vu 2 de chaque cote de la bouchc , sur un
plan mol)ile; il donne la fig. de ce Planaire.
2". Planaria appcndiculata , nov. sp. ; PI. elongata, sub-
pellucida, postice. in appcndiculam ciliatam dilatabilis. Quoique
ressemblant beaucouji a I'especc precedentc, elle en differe par
labsence des yeux ; I'exlremite antcrieure est moins obtuse , et
I'extreiiiite poslerieure moins pointiie.
3° Planaria vulgaris, nov sp. : a moins quelle ne suit
synonyme deVIlirudo invisibilis, Jldrovandi Insect. 7, p. 722.
On pent la caracteriser ainsi -.PI. elongata, sinuata, pallidi:
lutea , antici. hyalina obtusa , postice acuminata. On bii a vu uu
canal stomacal , et 2 estomacs ; il se propage en se partageant.
40. PI. i'ircm, different du PI. viridis Miiller; il est invisible
Zpologie. i6g
a I'oeil nu ; sous le microscope il se presente comme tin com-
pose de petits grains verts : au milieu on apercoit un grain plus
fence, qui indique peut-etre I'estomac. Ce planaire n'a pas
dyeux. On peut le caracteriser Pi. oblonga , virens marginc
hyalino.
5". PI grisescais , aussi peu connu que le precedent : PI.
oblo/iga, ocidis binis lineadorsali adnatis. S'il n'avait pas d'yeux,
on pourrait le regarder comme une variete du precedent.
6". PI. 4 — punctata., nouveau. PI. dongata subgrisea, antice
jju/icto nigro. On le trouve assez souvent sur le rivage , attache
a YUha Lima.
7°. Pi. wtipiinctata. Long de i lignes , et large d'un tiers de
ligue. Pi. eloiigata., teres, antice acuminata , postice ailcrnatitn
diialabilis. Meme localite que pour le precedent.
8°. Pi. creiiata. Miiller la decrit , mais non pas figure. Tout
le contour de ce beau ver parait crenele. Voyez la fig. donnee
par Fabricius.
9". Pi. iitnacina, nouv. esp. a 2 yeux , qui parait unir le
genre des limaccs a ceUii des planaires , ayant un corps poreux,
et ua pied plat mobile sous le ventre , comme les limaces , mais
ayant les yeux sur le corps , et point de corues , comme les pla-
naires. II ressemble beaucoup a \' Jkera builata zool. dan. II,
pi. 7 I , fig. 4 1 5 ; et on peut le ranger parmi les Limaces acornes
Miiller. On le trouve principalemcnt sur le Conferva poiymor-
piia. On peut le caracteriser : PI. obloiiga, dorso gibbo , antice
obtuse ■ quadrata , postice acuminata ventre piano productiii.
10 . Pi. gibba, nouv. espece a 2 yeux. Pi. antice dcpressa
crj-staliina , postice gibba , caudd papiiiari. C'est un des pla-
naires les plus communs , quoique invisible a la simple vue ; la
moitie posterieure du corps est raboteuse , il se remuo vivc-
ment, en portant lexlreniite anterieure de part etd'aulre.
- I r. Pi. cruciata, nouv. espece a 4 yeux. Pi. obionga , ci-
iuLla , (titticc supra cruce obscurd signata , postice in cauduiam
anguslala.
12°. Pi. excavata ., corps transparent sansyeux. Pi. obionga,
excauato-lriquctra , ci/iis minutissimis cincta.
1 3°. Pi.Jlcxuosa ; Miiller la designe par ce caractere : PI.
dongata , depressa , (equalis , postice truncata , sans la decrire
autrement. Ce planaire sans yeux est invisible a la simple vue,
il s'avance lenlemcnt en pliant Ic corps.
I JO Zoologie. IN". i5o.
t4o- jP'- nigricans , corps oviformc , a 2 yciix difticiles a de-
couvrir. PL ovalo-oblonga , nigra fusca, postice acuminata.
1 5°. PI. heteroclita. En raison de son corps cylindrique , il
meriterait plutot le nom de larve que celui de planaire II est
invisible a la simple vuc. PL clongata teres, antice et postice
obtusn.
16°. PI Icucophrcea, etre intermediaireentre les planaircs etlc
Leucophras Mii/icri. Corps ov'ihrme bordede poils,ayant ayeux.
PL Oi>ata, ciliata, antice attenuata, postice dilatato-rotundata.
17°. PL emarginata, corps gelatinsux a 2 yeux. PL glnba-
to-oblonga , antice truncato-emarginata , postice caudula appen-
diciilata.
18°. PL assimiiis , a 2 yeux, resscmble bcaucoup au prece-
dent, mais il est plus plat.P/. oblonga, antice truncata, postice
acuta,
190. PL iiibulosa, a 4 yeux. Corps oviforme , ressenible un
peu au n°. 10. PL ovalis , tubulo anali exscrtili.
20°. PL bistrigata, a 2 yeux. On pourrait Ic regarder comnie
une variete da. PL strigata Miiller; il en differe par le nombre
de rales qui n'est que de deux, taiulis que celui de Miiller en
a 3. II peut se raccourcir de la nioitic de son corps.
210. PL maculata, sans yeux. Sans quelques differences on
pourrait le regarder comme une variete du PL gri.iea , coo/.
dan. Ill, pi. io5, fig. I.
22°. PL crocea, belle espece a 2 yeux. PL nb/onga, terc-
tiuscula , crocea , antice atlcnuata pallidior.
II. ESPHCES DE SaNGSUES PEU CONNUES.
lo. Hirudo //«crt/rt. Miiller I'a bieu decrite, mais sans ajoutcr
la figure.
20. H. arcuata, espece seniblablc aux //. bioculatactll. Itjd-
lina Miiller; elle n'a que^ pouce de long sur 75 po. de large.
//. clongata , Jlavicans , intcraneis arcuaiis 6 utrinquc brunneis.
in. DKrEHMINATIO.N PLUS EXACTK DE QUELQUES EtoILES DE MER PEU
CON.NUES.
1°. Astcrias sanguinolenta. Miiller cite sous cc nom une es-
pece qui ne parait avoir ele reconnue par aucun ecrivain
p slerieur, mais queGmelin, sur la parole de Miiller, a fait
cnlrer dans son systcme. Fabricius en possede des cxcmplaires,
lo jilus grand a 4 po. I dune extremite a I'aulre.
Zoologie. 171
2o. J. pettusa. Miillur (P/'0(7/-. Zool. Dan. spec. 2809) la ca-
racterise en peu de mots : Fabricius le decrit en detail d'apres
Jos individus qu'il possede , et dont le plus grand a 5 po. | , et
le moindre i po. ^.Gette etoile tire sa denomination des enfon-
cemens disposes en qiiinconce, qu'on remarque a la surface ra-
boteuse des rayons ; ces rayons sont un peu obtus , et leurs
bases sont separees par desespaces.
3". A. perforata. EUe ressemble a la precedente , et a ete
caracterisee par Miiller ainsi qu'il suit : j4. stellata mutica dorso
punctis pcrlusa. Elle a des enfoncemens ou pores seulement a
la surface , tandis que ceux de \'A. pcrlusa se remarquent aussi
en dessous: les enfoncemens sont d'une forme carree.
IV. EcLAlRClSSEMEiNS SUU QUELQUES ESPECES HE CoQUlLLES DE LliNNE
que les ecrivains posterieurs n'ont pu bien reconnaitre.
1°. Turbo annulatus. Linne ne connaissait cette coquillc que
d'apres la figure donnee par Gualtieri qui nc dit pas d'oii il
avait recu I'individu qu'il a figure. M. Fabricius s'est procure
dans une coUeclion de Copenhague un cxemplaire dont I'eti-
quette portait : In aquis ihcrmalibui Apponensibus propc Pata-
viam. II a i de pouce de long sur une ligne de large a son
tour inferieur. Chaque tour de spire a une double carene ,
quoique la figure de Gualtieri n'en indique qu'une, I'une est
plus saillante que I'autre, qui dans les t'urs supcrieurs se perd
sous la spire. Au reste , les 8 tours de spire sont lisses et tres-
blancs; le tour inferieur oule plus considerable est oblong, ainsi
que I'ouverture de la coquille ; la levre infcrieure est considera-
ble pour une aussi petite coquille , et elle est appliquee comme
une feuille mince a I'inteiieur du tour de spire. Cette feuille
lai.sse voir la fente ombilicale avec un bordreleve.On pent signa-
ler ainsi cette coquille : T. testa iurrita pari\i. alba , perforata:
anfraclibus dupliciler carinatis , medio carina magis , iufcrius
miniis, promincnlc (ij.
20. Terebra minuta. Cbemnitz , Schroeter, Gmelin et autres
ont regarde les varietes du Turbo Terebra Linncei., appelo par
Fabricius Terebra legitima , comme de simples varietes. M. Fa-
bricius pense neannioins que le petit Terebra du nord ( Yoyez
Martini, vol. lY , pi. i5i ,fig. i4i8) doit faireune espece a
(1) Ccltc coquille est unc jolic Paliidlnc , cllc a etc troiivce pai
M. Broiiguiart dans Ic lae dc Gaiilc.
172 Zoologic. N". i3o.
]);ir(. moiiis par sa pelilcsse ([uo par lesyrands silloiis des s|)ires,
et paries pctits sillons entre les cotes elevees et traversieres.La
coqnille n'a pas plus de 7 lignes de long , et a la plus grande
spire, la largeur n'excede pas 2 li^^nes, elle a 1 2 tours de spire tra-
verses par d'aulres sillons dontily en a 5 a la plupartdes spires ;
la plus grande spire en a 8 , ct la plus petite 3. L'ouverturc est
ovale et lisse en dedans.
5". Turbo unguUnus. Linne I'a trop peu caracterise par ces
mots striw decent cxolelce. Elle parait etre le Buccinum teiiuc
dense striatum , i2 minimum spiris donatum Lister, et elle est
la meine que Schroeter cite avec doute sous le nom de Turbo
ungulinus. II y en a 2 varietes, I'une plus striee et ressemblant
plus a la fig. 1417 de Martini , I'autrc moins striee , et ressem-
Llant davantage a la fig 1419 du nieme : au reste la difference
est pcu de chose. Le plus grand exeniplairc que possede M.Fa-
bricius a i j depo. ; les 1 3 spires sont luunis dun bord enfonce
ct bien anondi, la coquiile est striee et mince , lembouchure
forme un carre oblong. Le nonibre des stries n'est pas assez
fixe pour qu'on doiveavec Linne en faire un caractere distinc-
lif. L'auteur en a compte 8 i 10 a la spire iriferieure , uiais ce
nombre diminue aux spires superieures jusqua 4 o" 5. Dans
la seconde variete, il n'y en a guere plus de 6 a la spire inf^-
rieuro, ou memc 5 et 4 . et en haut 3. M. Fabricius a eu des
individiis de I'lle krageroe, et de I'lleFanoe sous le Jutland ;
Cependant il a aussi un cxemplaire des Indes occidentalcs.
5". Valuta miliaria, et 6°. Valuta manilis. Linne n'a indi-
que de synonyme que pour la premiere de ces especes, sur
lesquelles les autres naluralistes varient entre eux. Quant au
V. mnnilis , M. Fabricius a des individus de I'lnde qui s'accor-
dent pour la forme avec la description donnec par Linne, et
avcc la figure 4^6 chcz Martini, vol. II. A<lanson attribue a
cette espcce 6 spires, niais Fabricius en a conipte a peine 5.
Adanson ct Martini parlentd'unc varictd ayant 2 liaiides jaunes,
M. Fabricius en possede 2 exeniplaires du cap de Honne-Fspc-
rance , -ils sont un peu plus pctits que les autres , et merilcnl ;i
cause de ces anneaux le nom de V. biannulata.
Le V. miliaria s'accorde avec la fig. 328 de Martini. Les
exeniplaires que poss^dc Fabricius, sont de la Meditcrranec
11 y a une variete entiercment blanche et qui n'a point cclto
pclilc biindc jaunalrc donl l.innc full un caraclcre dislinctif.
Zoo logic. 175
Le f. miliaria differe par la couleur et la grandeur du V. cxilis
Gmelin. M. Fabricius a compare les 2 coquilles avec soin , et
iudique 9 circonstaaces pour lesquelles le F. miliaria etie f^.
exilis se ressemblent ou different entre eux. D.
i3i. Note suR LKs coquilles de la famille dks Ammonees ; par
M. Defrance.
Dans la Conchyliologie sjstcninliqiie (i 808), Denis de Montfot t,
qui avait presente pour type des Ammonites un Nautile onibi-
lique a I'etat frais , avait donne le nom generique de Siniple-
;{ade a toutes cellos des Ammonites qui out des cloisons dente-
lees, lobees et persillees. M. de Blainville { Ma/iuel dc Mdhico-
logic, p. 584) a fait ce qu'il a cru que Denis de Montfo' ^ aurait
dii faire endonnant le nom de Simplegade, a celles des Ammo-
nites dont les cloisins ne sont pas sinueuses , et celui d'Ammo-
niles a celles dont les cloisons sont sinueuses cu persillees.
L'un des caracteres des Ammonites etant d'avoir des cloisons
sinueuses ou persillees (Lamk. , Anim. sans vert , 1801 ) , Denis
de Monlfort, pour faire passer une de ses idees, n'aurait pas dii
changer ce que M. de Lamarck avait fait; mais cot auteur se
jouait trop souvent de ses lecteurs.
II parait convenable de conserver le nom d'Ammonites a
toutes celles des coquilles roulees sur le meme plan qui ont
des cloisons lobees et decoupees dans leur contour.
On a divise les Ammonees en Ammonites, Orbulites, Planu-
lites, Ammonocerates , Turrilites, Baculites (Lamk.); Ellip-
sulites , Amaltes, Pelaguses, Simplegade, Tiranites (Monti.)
Kautiles, Argonautcs ( Rein. ) ; Ammonelliptiques ( Park. ) ,
Ophiopomorphitcs ( Plett. ) , Globites , Aratites, Gonialilcs,
Rhabdites (de Ilaan ) , Ortboceratites (Schlo!.), Hamites ct
Scaphites (Sow. ).
II semble que dc tons les genres ci-dessus il doit etrc sculo-
ment conserve, sous les noms les plus anciens, ecus qui ne vout
pas se fondre dans d'autres par des passages insensibles.
Sans tro|) savoir au juste ce que c'esl qu'un genre dans celles
des cotpulles fossiles dont on ne connait pas les aniniaux , je
vais passer en revue ceux ci-dessus et basarder mes opinions sur
cbacun d'eux.
Les Turrilites , qui, nialbeurcnsement vienncnt d etre nom-
inees'i'nrrilcs |>:u' un eslini.ible savant , «''tanl contoiirnees cu
\'j[\ Zoologie. N\ i3i.
spirale, et Ics Baculites qui sont droitcs , peuvent constitucr des
jjenrcs particuliers Iros-distincts.
Les Scaphites, avec la forme singuliiTe de leur dcrnicrc logc
ct de leur ouverture , ne sont peut-etre que dcs Ammonites.
LesOrbulites n'etant distingues que parlour dernier tour qui
enyeloppe tous les autres, et quelqucs especes faisant passer a
ce caractere par des tours plus ou moins enveloppans , il
semble que ce genre ne peut etre conserve, etqu'il doit rentrer
dans celui des Ammonites , ainsi que les Simplegades.
Les Planulites paraissent n'etre que des Ammonites aplatics.
Les Animonoceratcs se sont presectes rarement et paraissent
avoir ete mouies dans des coquilles auxquelles il etait arrive
quelque accident qui les avait brisees vers leur sommet.
S'il etaitreconnu,commeledit Denis deMontfort, que la forme
elliptique des Ellipsolites est toujours constante , ils pourraicnt
former une section dans les Ammonees ; mais cela n'est peut-
etre pas encore bien prouve ; on voit plusieurs especes d' Am-
monites qui se sont presentees sous cette forme j et il reste ;'i
verifier si elle est constante dans ces csprccs.
Les Amaltes ne sont que des Ammonites a dos carene, et
c'est par erreur quo dans la figure que Denis de Montfort en a
donnee , le siphon a ete place au milieu , au lieu d'etre pre-
sente sous la carene dorsale.
Les noms de Pelaguse et de Ccratite out ete donncs a la
inemc espcce d'Ammonites par Montfort et par M. do llaan.
Les cloisons de ces coquilles sont sinueuses , et si elles u'etaicnt
pas dccoupces ou persilleos , on pourrait peut-etre les ranger
dans un genre particulior; mais il parait qu'independamment
des sinuosites des cloisons, elles sont persillees ainsi que
Montfort I'annonce. Ce que je puis aflirmer i cet egard , cost
que jo posscdc trois mouies de ces coquilles , dont deux qui
ont ])lus dc cinq poucesde diamctre ont des cloisons sinueuses,
simples, non persillees, el un autre qui n'a que deux pouccs dc
diami'tre dont le bord dcs cloisons est garni de dents; en sorte
que ce caractere parait devoir fairo roster ces coquilles dans les
Ammonites, ainsi que le fait Jl. d Orbigny dans son tableau nio-
thodique de la classe des Cepbalopodes (page 76) , ou il a dit
que pour un tres-grand nombre de genres formes aux dcpens
des Ammonites, les passages sont inscnsibles d'une forme a
I'autre.
Zoologie. iy5
Les Tiranites de Montfort, qui sont les niemcs coquillcs que
celles que M. de Ilaau a nominees Rliabdites, elant droitcs, ap-
partiendraient aux Baculites si Ic siphon n'etait pas central;
mais je pense que ce caractere doit les faire rangerdans les Or-
thoceratites.
M. d'Orbigny(/f)c. cit.) range dans les Ammonites le Nnittilus
Jrgonniita, les Ammonselliptiqueset les Ophiopomorphites que
jeneconnaispas;je crois qu'ilen doitetreainsi desGIobites; inais
a I'cgard des Goniatites^ j'avais pense depuis long-lenqis que
leurs cloisons simples sur leurs Lords, anguleuses et non per-
sillees, devoient les faire dislinguer des Ammonites.
Commedans les Scaphites on ne voitquedes portions de cn-
quilles, on n'en c mnailpastous les caracteresj niaislafornie cou-
dee desportionsqu'on rencontre ne permet pas de les conf. ndre
avec les Ammonites, quoique leurs cloisons soient persillees.
Celles de \' Ammonites Gcri'i'llii (Sow. et de Haan ) parais—
sant simples sur leurs bords, et ayant cela de particulier qu'en
divisant la coquille dans son epaisseur , on voit que dans I'un
des morccaux elles sont concaves du cote qui regarde I'ouver-
tiire , tandis que dans I'autre elles prcsentent une convcxite,
il semble que cetle espece ddive etre distinguee des Ammo-
nites.
Lorsque les Ammonites sont entieres , elles prcsentent une
diversite etonnante dans la forme des boids de la bouclie ; q-ytel-
quefois elles sont munies d'un bourrelet epais et reflecbi on de-
hors ; dans quelques especes deux languettes allongees en
pointe, ou digitees , s'etendcnt de cliaque cote de la bouclie,
dans d'autrcs , un troisii-me appcndice part du milieu des deux
languettes et se replie sur I'entree de la bonche , enfin on en
voit (jui lerminent lenr ouverture en la retrecissant senlement.
i59. . Aduitions ct CORRF.CTIONS au Tableau mcthodique de la c'assc
lies Cffhaloj/otlcs , par M. d'Orbigny ; Ordre des Foraminifk!;es,
par M. DE Ferussac. ( V'oy. Ic Bullet, de nov. 1826, p. 565.)
Nous avons annoncc quelques Additions et Corrections a la
partie du Prodrome de M. d'Orbigny qui conccrnc les Cepha-
lopodes foraniiniferes. Nous croyons utile do publicr co tra-
vail le plus lot possible, afin d'eviter quelques erreurs aux pcr-
snnnos qui s'ocrupent de ccs petits etres. I.'ou s'apercevra fa-
cilemeul qne la pliiparl des corrections et des additions dont il
176 Zoologie. N". 1 52.
s'agit, tienncnt a romission de plusieurs osprccs mentionnees
par les auteurs qui ont ecrit avant M. d'Orbigny sur ces ani-
niaux, ct a cello de la synonymic de ces nienics especes ou
d'autres dont ccpendant. M. d'Orbiijny a fait mention. Ces rec-
tifications , dont la publicalion a ete convenue avec lui, sont
tVautant plus necessaires qu'on aurait pu penscr que ce natu-
raliste n'admeitait pas les especes qu'il ne cite pas, puisqu'il
annoncail un tableau complet; mais Ion ne peut atlribuer ces
omissions qu'a la precipitation avec laquelle il a du pubiier son
travail au moment de s'embarquer pour le grand vovarje qti'il
execute dans cc moment a travcrs I'Amerique meridionale.
Les especes suivantes sont restees inconnues ii M. dOi'biyny.
i<>. LiNNE, Sjst. nat , xii.
Nautilus rugosus , Granum et Sijjhu/icu/us { Nodosaria Si-
phunculus , Lam . )
20. FicHTELet Moll.
Nautilus' repandu! Eponide de Montf. ; [Placenluln puh'innta
Lam., eX.h\A\n\.);radiatus, venosus, sinuatus, pnpillosus, tube—
rosus (Cristellaria tuberosa Lam.). Celle-ci est peut-ctrc la
Truncatulina tuberculnta de M. d'Orbigny?
Oo- DiLLwvN, Descript. catal.
Nautilus cavinatulus.
4°. Lamarck Annalcs du Museum.
Roialites lenliculina, depressa, discovbula.
Lenticulitcs variolarin.
Nummulites scabra.
Lituolites difformis.
Mi Halites oppositn .
5°. Lamarck, /Inimnux sans vertcbres.
Orthoccra acicula.
60. Blainville, Malacologie.
Orthoccra rrgularis.
ERRATA ET ADDENDA.
I". FaMILLK. STICnCSTliGUES.
(te.nre \" . ISodosaire, Nodosaria.
1'. S. G. Nodosaires proprenient dites, cspcc^.s iioii siric'e.i
loiigitudinalemerit.
Pai;e 87 ; .sp. n". 3. rttab'issrz ainsi la synonymie.
Radicula Linne. ^ob. Mndiles , n". 1 , I". Livr.
Zoologle. I-yy
Nautilus Rndlcula Linne, Syst. /ml. XII, p. 1164 ; Schi-re-
tcr, Einleil. I , p. 17 ; Gmclin, p. ojjo ; Montagu , Test. Brit.
p. 197, tab. 6, f. 4, Pf tab. i4, f. 6; Malon et Racket, in Lin.
Trans. VIII, p. 119; Dillwyn, Dcscript. Catnl . p. 548.
Nnd&saria Radicula Lam., An. s. i<ert. VII, p. 5qG ; id'.,
Encycl. mc'tli. , pi. 465, I". 4-
Orthoceras Radicula , lUainv. , Malacol. , p. 579.
Plancus, Conch, p. i4, tab. i , f. V ; Lederniuller, Micrnsc.
I, tab. 4, f. ret tab. 8, f. e ; 31artini, Condi. Cab. I, Vig. i
ad. pag. I, fig. GG , et g^.
Ajoutez ensuile I'espc'ce suivante :
5 bis. suB-ARi;uATA Montagu, Test. Brit. , p. 198, t. 6 lif. 5.
Nautilus subarcuatus ; id. Maton et Racket , in Lin. Trans. VIII
p. 119; \j\\Wyn Descript. Cat. p. 54g.
Lederniuller , Microsc. tab. 4 7 f- ■<■ ??
Hub. Ics cotes d'Angleterre , pres Sandwich.
Sp. n^. i5. Retablisscz ainsi la synon3'mie.
1 5. SpiMur.osA; Nautilus spinulosus Montagu, Test. Brit. Sup-
pi. p. 86, tab. 19, f. 5. Dillwyn, Descrip. Cat. pag. 549.
Ilab. los cotes d'Anglclerre.
Espcccs strides longitudinalcment . '
P. 88. , Sp. n". 11 Retablissez ainsi la synonymie.
•22. Fascia Linne, Syst. nat. XII, p. 1 164 ; Nautilus fascia;
Schi'reler , Einlcit. I, p. 17 ; Gmclin, p. 55'7 5 ; Dillwyn,
Dcscript. Catal. , p. 349.
Orthocera fascia Lam., An. s. vert. VJII , p. 594-
Gualtieri, Ind. Test. , tab. 19, fig. O; ftlartin , Conch. Cab.
I, Vign. I, ad p. i, fig. D et r/ [ex Cualt.) ; Brookes, Conchol.
tab. 5, fig. 57 [ex Gualt.).
Ajoutez ensuite I'espece suivante :
'io. bis. Oblioua; Linne, Sjst. nat. XII, ]i. 116"), Nautilus
obliqiius ; SchrcC'lcr , Einleit. I, p. ij; Grnclin, p. 'b'^n-).-. IJJII-
wyn , Descript. Catal. , p. 547.
Orthocera obi iqua Lam. , y/«. s. vert. Vlf, p. C)C).\.
Guallieri, Ind. Test., tab. 19, f. IN, N ; Mailini, Conch.
Cab. I, ^ ign. I , ad p. i, f. II el h [ex Gualt.) ; IJrooke.s , Conch.
lab. i> , f. 56 ( c.r Gualt.).
Dal), la Mer Adrialiiiue. (Le lest est souvent droil.)
B. ToMK X. 1 ■;
178 Zooiogie. N°. i53.
Retablissez ainsila synonymic de I'csp^ce suivante :
23. CosTATA ; Montagu , Nauliliis costalus. Test. Brit. ,
p. 199, tab. 1 4, f- 5 et Siij)pl. , tab. 19, fiij. 2 ; Maton et Racket,
in Lin. Trans. YIII , p. 120; Dillwyn , Dcscript. Cat. , ]). 548.
EfFacez prcsquc toule la syuonyniie tie l'esj)ece suivante, et
retablissez -la ainsi :
27. Rapa Nob.
Saldani 2 , tab. 94 , f. T.
Ajoutez I'espece suivante :
27 bis. JuGosA ; Montagu Nautilus jiifrosii.f , Test. Brit.,
p. 198, tab. i4 , f. 4 ; Maton et Racket, in Lin. Trans. YIII ^
p. iig-
Hub. les cotes d'Anglcterre.
Sp. n°. 34, retablissez ainsi la synonymie de cette cspi ce ,
dont le nom doit etre chan;j;c et remplace ainsi qu'il suit :
34. Raphanistbom Linne Sy*<. «a<, XII, p. 11 63, Nautilus
JRaphanistrum ; Scbrcieter, Einlcit. , p. iJ; Gnielin, p. 33^2 ;
Dillwyn, Dcscript. Cat., p. 347.
Ortlwcera Raphanistrum Lam., An. s. vert. YII, p. 594-
Nndosaire. Baguette Deirance, Diet, dcssc. nat, tab
fig. 4; Parkinson, Org. Rem. , t. 5 , tab. 8 , f. if!, 17.
LederniuUer, Microsc. I, tab. 4 » f- .r posterior?
Ajoutez I'espece si)ivanl,e :
34 bis. iiNyEQUALis ; Gmelin, Syst. nat., p. 3370, Nautilus;
Dillwyn, Dcscript. Catal. , p. 35o.
Spengler, Da;n. gcs. Skrifter njc Saml. I, p. ojo , lab. II ,
i. 10 , a, b , c.
JIab. la mer Rouge .
lllo. S. G. Les Dentalincs-.
P. 8q. Sp. n". 35, retablissez ainsi la synonymic :
35. COMMUNIS Kdb.
a) SoUIani 2, tab. io5, fig. O.
p] Nautilus rectus Montagu, Test. Brit., p. 197, et
Suppl. , p. 82 , tab. 19, fig. 4 et 7 j Maton et Racket , in Lin.
Trans. YIII, p. 119; Dillwyn, Dcscript. Catal. , p. 35 1.
Sp. 40, au lieu de ScotrioNus , lisez ScoiiPiunLs , et ajoutez a la
synonymie Orthoccras Scorpiuruf , RIainv. , Malac, p. 379.
Ajoutez I'espe-cc suivante :
42 bis. BicARiNATA Montagu , Test. Brit., Suppl., p. 8G ,
Nautilus hicarinalus; Dillwyn, Dr.-icripl. Cdlal. , p. 349-
Zoologie. i^n
Hub. Ics cotes d'Anglctcrre , pies Sandwicli.
Retablissez ainsi i'espece n°, 43, en changeant son nom.
45. LINEARIS Montagu, Test. Brit. Supp/., jj. 8y, tab. 3o,
fig. 9 , Nautilus liiieai-is; Dilhvyn , Descript. Cataf., p, 35 1.
ffalf. les cotes d'Ecosse , pres Dunbar.
P. 90, apres I'espece n". 48 , Clavulds , ajoutez ;
Obs. Esp. incertaine : Schroeter, Neue Litterat. i , p. 3t6,
taL. I , fig. 8
P. 91. Genre V. Vaginuline , f^agi/iulina.
P. 92. B^etablissez ainsi la synonyniie de I'espece suivante :
•2. Legumen Linne.
Nautilus Legurnen Linn. Sjst. nat. XII , p. i 164,- Schroeter,
Einleit. i, p. 16 ; Gmelin , p. 35y3 ; Maton et Racket, in Lin.
Trans. VIII, p. 118; Montagu, Suppl. , p. 82, tab. 19,
fig. 6 ; Dillwyn , Descript. Catal. , p. 35o.
Orthocera Legumen Lam., An. s. vert. VII, p. 5g5 ; Id.
Encyclop. me'th. , pi. 465, fig. 3.
Plancus Conch. ^ p. 8, tab. i, fig. VII; Gualt., Test., tab. 19,
fig. P, p, Q; LederniuUer , Microsc. I , tab. 8, fig. G; Mar-
tini , Conch. Cab. i , Vign. ad p. i , fig. E, e (copie de Gualt. ) ;
Walker , Test. inin. , tab. 3, fig. y4-
Genre VI. Marginuline , Marginulina.
Sp. I . Retablissez ainsi la synonymie :
P. 93. I Raphanus Linne; Nob. Modclcs xIq. 6, I„. livr. ;
pi. 10, fig. 7, 8.
Nautilus Raphanus Linne, Sjst. nat. XII, p. 1 164 ; Schroe-
ter Einleit. , I, p. 16 ; Gmelin, Sjst. nat. , p. 33^2 ; Dillwyn,
Descript. Catal. , p. 347- •
, Orthocera raphanoides h^m.. An. s. vert., ir^. edit. , p. io3;
Orth. Raphanus, id. 1^. edit. VII, p. 593; id. Encjclop. me'-
thod.j'fl. 465, fig. 1 ; id. Blainv. , Malacol., p. 379; 3". gr.
Gronovius Zoophyl. , fasc. 3, p. 282 , n°. 1222.
Plancus, Conch, i, fig. VI; Gualt. , Lid. Test., tab. ig ,
fig. L, M, LL; LedermuUer, M/cro.iC, tab. 4) fig- X prior, ct
tab. 8 , fig. f; Da Costa, Elcni. , tab. 2, fig. 12 et i3 ; Martini,
Conch. Cab. i, Fign. 1, ad p. i, fig. A, B(cx Gualt.]; SoUiani
2 tab. 94, fig. N, P,Q, R, X , Y.
Gbnrk VII. Planulairk, Planularia.
P. 94. Sp. n". 5; PI. Auris , ajoutez la synonymic suivante :
12.
I go Zoologie. N". i35.
Spengler Dan. gcs. Skriflrr iijc. Saml. I, p. 365, tab. fig. i,
fi, b, c.
Id. Sp. n". 6. Rcitabli.sscz ainsi l;i synonymic :
6. Crepidula ; Ficlilcl ct Moll, Ndntilus Crepidu/u.f , p. 107,
tab. 19, %■,•;') /' > '•
Jslncnlus crepidulalits Montf. Conch. G. 66 , p. 26'.*:'
Cristellaria Crepidula Lam,, An. s. vert. VII, p. 608.
CrcpiduUna Jslacolus Blainv., Malac. , p. 585, ct Pnljslo-
mcUa mnrgaritnrea , p. 3 89.
Nnittihis liluilnliis SoUlani, i , tab. 58 , fig. b , Z* , p. 64.
W". faniille. Enallostegues.
Genke Y. PoLYMORPiiisE. Polymnrpliiitn .
p. gg. Apres les caiactcres generiques, ajoutez t
Obs. Presque toutos Ics especes de ce genre ont etc confon-
dues sous le nom de Miliolites Cor nnguinum Lam., J/in. Mas. ,
vol. 5, p. 55i , no. -i ; Encyclop. method. , pi. 469, f. n, n,
b, c; An. s. vert. VII, p. 612; Parkinson Org. Rem., t. 5,
tab. XI, fig. i4 , i5, 16.
Id. Apres I'espcce n". i5, ajoutez rcspece suivanle :
1 3 bis. LACTEA Montagu, Test. Brit., x>.5ii; Flcniming , in
Mem. of the ff'erncr. Soc. IV, part. II, p.. 5(")6 , lab. XV,
fig. 6.
Jeune iii>e. ) ^Valkel• , Test, min., tab. i , f. 5; Adams, Mi-
crosc, tab. i4 , Gg- 4-
Jlab,. Les cotes du Devonsbire.
in*^. fainillc. lIiiLicosTEGUES.
Genre V. P.osalwe, Rosniinn.
P. io5. Sp. n". 2. Meuiterranensis , ajoutez la synonymic
suivante ■•
Cidnrnlhis plicatus !\Ionlf. G. 28, p. 1 10?
Blainv. iV/«/"fo/., p. 591. Rolalitcs cidnrollus?
Genre VI. Piotalie, Rotalia.
V. 1 06. Sp. I. TROCiiiFORAns , liscz trochidiformis , ct ajoutez
la synonymic suivante : Lamarck, Fnc. method., \\\. 466, f. 8.
P. 108. Sp. 55. ORBICULARIS iXob. Mctlcz a la place de cc
nom ••
35. Yesicllaris \Am., ylnn. Mns., V, sp. n°. i; An. s.
vert. VII , p- 625, Discorbitcf Vcsicularis ; 'n\.L'ntjcl. method.,
pi. 466, f. 7 ; Parkinson , Org. Rem., t. 5 , tab. XI , f. i
(ix i-ain. )
Zoologie. i8i
P. lOQ. Sp. ^o. TORTUosA Fischer, cllacez ccs mols ; Nob.
Modelcs, n". 74, III", livr.
Id. ]N^. 4'^- Rectidez ainsi la synonymie dc cettc especo.
42. Beccarii Liiine ^Nob. Modcles, n°. 74 > HI", livr.
Nautilus Beccarii Liune , Sjst. 7«rt/.XII, p. i 162 ; Scbroclor
Einleit. I, p. 1 1 ; id. Inn. Bau dcr Conch., tah. i , f . 5; Gineliii,
p. 337o;"Montagu, Test. jBrit., p. 186, et SuppL, p. 74, lab.
18, f. 4; Maton et Racket, in Lin. Transact. YlII, p. j iG ;
YiiWyiyn \Descript. Catal. , p. 545.
Nautilus, Gronovius Zoophjl., fasc. 3, p. 282, n°. 1218.
Plancus, Conch, tab. i , f. 1, Gualt., Ind. Test. , lab. 1 9, f. 11 ,
1; Ginanni Adriat. 2, tab. i4)f- Hi; Lederiimller , Microsc. 1,
tab. 8, 1. Oct li, et tab, 4 f. b; Murray Test., tab. i , f . 16 ; Mar-
tini, Conch. Cab. I, tab. 19, f. 178, i79(ex Ledcrm ) ; id. tab.
20, fig. 175 a 177 (ex Gualt.); Walker, Test, niiii. , tab. 5,
f. 63; Adams's Microsc. , p. 64o , tab. i4 , f- 29; Dorset.
^ato/., p.42,tab. 19, f. 28; Favanne, Conch. ,\.Ah. 6g , 1'. D, i ;
Brookes Condi., tab. 5, lig. 58 (mala). Parkinson 0/;;.
Mem., t. 5, tab. XI, f.'26, 27, 28 ( mala;.
Nautilus pervcrsus Walker, Test, viiii. , lab. 5 , f. 64 ; IMoii-
tagu. Test. Brit. , p. 187, tab. i8, f. 7; I'\ivaiiue , Conch.,
liib. 7, fig. B, 2.
a.) Nautdus Balthicus Gmelia , Sj-st. nat. , p. 5570 ; Diltwyti ,
Dcscript. Catal., jf. 342.
Schroeter , Eiidcil. i, p. 20, tab. 1, i. 2 ; NalurJ'. 1 " ,
pag. 120.
S)? Nautilus Beccarii , var. a). Aiainiiiioides Gnielin , )i.
5570; Gronovius, Zoophjl., fasc. 5 , p. 282, tab. 19, f. .) , 6.
Nota. Lc Nautilus injlatus de Montagu, Test. Brit. Suppl. ,
p. 81 , lab. 18, fig. 3 , est sans doiite unc llotalic , mais il
est impossible den determiner I'espece.
Genre Vil. Calcarine , Calcarina.
^ P. 1 10. Sp. 4- Bectiliez ainsi la synonymie do cclte espece :
4. Spenglehi Gniclin.
Nautilus Sprng^lcri Gmelin, Sjst. nat., \). 5^7 i ; Sclirrelei- ,
Hinlei!. 1 p. 755 1); id. Ncue Litlcrut. i, p. Sog , lab. i, I". 5,
a, b; Scbreiber, Conch. Ke/tntn., 1, p. 5; Ficbtel et i\loll, p.
84 7 I'd). 1 4, fig. d — /ettab. i5 ; Spenglor, Skri^>ter Dcen. ges.
jijeSand. 1, p. 075, tab, 2, fig. 9, b , c.
Tinoporus baculatus Moulf., p. i4(i(c.\ Ficlil. tab. 1 5, fig. i, A'.
tSi Zoologie. N^. i35.
Siderolites Calcitrapoides Lam , An. s. vert. VII p. 624 >
id. Eucjclop. mc'fh., pi. 470, f. 4 (ex Fichtel.).
Siderolites Spenglcri Blainv., Malacol. , p. 3y5 ( ex Fichtel ,
tab. i5, fig. i, k. )
Bronn, taL.i f. 21 , p. 7, n". 9 (ex Lam.).
Jeune) Nautilus imguiculalus Gmelin, Sjst. tint. p. 55^2 ; id.
Dillwyn. Descript. Calal.,\). 346; Spengler, Skrivter Dcen. ges.
nyc Sam/. I p. 3j3 tab. II, fig. g , 1.
An. Cortalus Pagodas Monti. G. 29, p. ii5.
Hab. les sables de la mer des Indes.
Id. Ajoutez I'espece suivante :
4. bis. STELLATA, Nob.
Spengler, Skrivter Dacn.ges. nye Sand. I, p. 565, tab. fij. 5.
a, b, c , d.
Hab....?
Genre XX. Penerople, Pencrop/is.
P. 119. Ajoutez les synonymes suivans z.\\ Pencropl is plana—
ttis avant \' Habitat.
Schroeter, Neuc Lillcrat. I tab. 1 , f. 7, p. 3i4.
a.) Nautilus scmilituus Linne, Syst. nat. XII, p. 1 163 ; Schroe-
ter, Einleit. I, p. i4; Nautilus Lituus Schreiber, Conch. \,
p. 6; Gmelin, Syst. nat., p. 33^2; Montagu, TV^^ Brit. p. 196;
Maton et Racket, in Lin. Trans. VIII, p. 118; Dillwyn,
Descript. Catal., p. 546.
Colurana, Phytob., i744)2>tab. 58, fig. I). Semi-Lifuus ;
Martini, Conchyl. Cab. I, tab. 20, f. 186, 187; Spengler,
Skrivter Dcen. Ges. nye Saml. I, p. 365 tab. fig. 4j 5; Schrce-
ter, Neue Litlerat. i, p. 517, tab. i, fig. 9.
Spirolina striata Soyer-Willemct , Bullet. unii>. des Annonc. et
des Nouv. scicnt.y 1825, t. IV, n°. 337.
Jeune] Nautilus umbilicatus L\nne, Syst. nat. XII, p. 11 65;
Schroeter Einleit. i, p. 12; Gmelin, p. 3571 ; Dillwyn , Z?fcy-
cript. Catal., p. 344-
Colunina , Phytob. 2, tab. 58, f. E.
P)? Nautilus subarcuatulus Walker, Test, min., j). 5 , f. 75 ;
Adams, Micro.!c. p. 642 , tab. i4 , f- 38 ; Montagu, Suppl. p.
80, tab. 19 , f. I.
Genre XXI. Spiboline , Spirolina.
P. 120. Sp. n°. I. Cvi.iNnnACEA , ajoutez Ic synoiiyme siiivant:
Lamarck, Encyclop. method., pl. 466, fig. 2.
Zoologie. 1 85
P; 121 , ajoutez I'esp^ce suivante :
IV". -J. LiTuus Gmelin Sjxt. nat. XII, p. 5072 ; Dillwyn, Dcs-
■cript. Catal., p. 346.
Spengler, Skrivter Dceti. Ges. nye Sniril. I, p. 2y5 , lab. 2 ,
fig. 10 d, c,f, g; Klein, Bnnz. Natuif. Gescl. Schr. II, p. 47,
tab. I , f. «,
Jfab. la nier Rouge.
Genre XXII. Robuline, Robulinn.
P. 121. Sp. no. i.CuLTRATA, ajoutez les synonymcs suivans :
Nautilus Calcar Dillwyn, Descript. Cat. , p. 34o , var. ; Mon-
tagu, Test. Brit., p. 189, tab. t5, f. 4, Stipp. p. y6.
Nautilus rctatiis M.a.\.on el Racket, in Lin. Trans. YIII , p.
1 14 ; Dillwyn, Descript. Cat., p. 54o.
Nautilus IcevigatulusY^dWer, Test. niin. tab. 5, f. 61; Adams's
Microsc, 2^ edit., p. 64 i, tab. i4, f. 32 ; Montagu , p. 188 et
Suppl. p. yS , tab. I 8, f. 7,8, Maton et Racket, in Lin. Trans.
VIII, p. ii5; Dillwyn, Descript. Cat., p. 54 1.
Jeune age. Nautilus depressulus Walker, Test, min., tab. 5, f.
68; KAAxn's Microsc, 2*, edit., p. 641, tab. 14, f. 55; Montagu,
p. 190 Suppl., p. 78, tab. 18, f. 9; Maton et Racket , /«Z/«.
Trans. VIII , p. i i5 ; Dillwyn, Descript. Cat., p. 34 1.
P. 122. Sp. n". 3. CosTATA , supprlmez cette espece, double
emploi du n". i5,p. 123.
Id. Sp. u". i3. CosTATA, ajoutez le synonynie suivant . P<i-
Ijstomella cnstnta Lam., An. s. vert. VII, ]i. 625.
Genre XXIII. Cristeli.aire, Cristellaria.
P. 124. Sp.S.CASsis, ajoutez: LedermuUer , Microsc. I, tab. 8,
f. d? et Martini, Conch. Cab. 1, tab. 19, fig. 170 (ex Leder-
muler) ?
P. i25.Sp. n". 12. Calcar, ajoutez le synonyme suivant :
Gronovius, Zoophjl., fasc. 3, p. 282 , no. 1219. Ferussac.
1 34- MeMOIRE SUR UN NOUVEL animal qui VIT SU.". les bRANCIlIES DU
lIoMARDjparMM.V. AuDouiN et IMilne Edwards, (lua rAcadeniie
des Sciences. Seance du 6 novembre 1826) ; et Rapport
sur cc menioire par ftl. Latreille.
Bien que le petit etre dont ces naturalistcs ont entrctenu
TAcadcmie , sc trouvc en grande abondancc sur les brancbics
du Iloniard commun de nos cotes, son existence n'avait pas en-
core etc sigualee , et sa dccouverte parait selon les auteurs dc-
i84 Zoologie. N". i54.
voir jet.ei- un grand jour siu- les aaimaux qii'oii designe sous Ic
iioni de Lcrnc'c, mais dont I'organisation est encore tres-peii
connue. En cfiet MM. Audouin et Milne Edwards ont trouve
fjne le parasite dont il est ici ([uestion , et qu'ils nomrncnt Ni-
lolhoc , presente tous les caracteres d'uneLeruee, lorsqu'on
I'examine a I'oeil nn ou nienie avec une loupe assez lorle. On ne
peut y distinguer alors qu'unc jiartie centrale mediocre, d'une
petitesse. extreme, et 4 proloiigemens lateraux qui ont I'aspect
d'ailes, et dont la paaue posterieure renferine un nombre im-
mense d'cEufs. L'aaimal nc parait avoir alors ni pates ni an-
tennes , ni yeux ; on croit seuleraent apercevoir une bouclie a
sonextrcmite anterieure. Mais en examinant le Nicotlioe a I'aide
dun microscope de Selli^ue dont le pouvoir amplifiant est
enorme, les auteurs sc sont assun'-s ipi'il est pourvu de •->. yeux,
de deux antenncs, de cinq paires de pates, dun tliorax forme
de quatre anneaux, et dun abdomen egalement articulc. C'est
an premier segment de I'abdomen que sont fixes les sacs ovi-
geres ; enfin les prolonyemens lateraux anterieurs sont formes
<les tcgumens qui acquierent un developpement excessif dans
le point qui correspond au cinquieme anneau du thorax, et
constitue ainsi 2 longs sacs dans I'interieur dosquels on voit
I'ovaire interne et des especes de ceecums intcslinaux doues
d un mouvement peristaltique tres-energique.
11 est done evident que le Kicotlioe n'est autre cliosc qu'un
crustace trcs-voisin des Monocles de Jurinc; mais le developpe-
jnent monstrueux d'une ccrtaine partie du corps masque , pour
ainsi dire, les organes caractei-isliques , et lour donne I'appa-
lence bizarre qui distingue toutes les Lernees. Les auteurs du
luemoirc ont etabli que lors de sa sortie de Ircuf , ie Kicotlioe
est un ci;ustace normal , ct que c'est seulcment lorsqu'il s'est
lixc pour toujours sur les branchies du Homard qu'il acquiert
les formes anomales qui le rapproclient des Lernees. Guides par
la tlieorie des nionstruosites de M. GeofFroy Saiiit-llilaire, ils
comjiarent cet animal singulier anx fcelus monstrueux que ce
savant a nommc Ilc'lcmdclphcs , et qui, greffes sur un frere
,]umeau, viveut a sus depens, et tout en se develojipant , sc
trouvent reduits a leur enveloppe tegumontaire et aux organes
qui en sont des dcpendances. Les Nicothoessetrouvent dans les
smemcs conditions que ccs heteradelphcs, du moment oil ils se
^ nt fixes, el ils presenteut iles diri'ormilcs semblaliles. Ainsi
Zoologie. iS5
ces etres si dissemb'.ables sont soumis aux meiiies lois , ct ce
qui est le terme du developpenient des NicoUioes (et. piobable-
ment de toutes Ics Lernees), se reprodiiit d'unc nianiere acci-
dentelle dans les classes plus elevees. {Le Globe; i nov. 1826.)
M.Latreille, rapporteur, pense que le nouv el animal doit etre
range dans Tordi-e des brancbiopodes , et qu'il forme un genre
particulier de cesanimaux.Le noni AeTctralobe, qui indiquepar-
faitement sa forme, aurait scmble preferable a celui qucles au-
teurs du memoire ont cboisi. M.Latreille crnit qu'une question
interessante relalivcment a cet animal estcelle de savoir si le Ni-
cothoe du Homard ne serait pas herniaplirodite.il ne pense pas
qu'onpuisse adopterles inductions qui terniinent le memoire dont
ilrend compte, et finit en declarant que le memoire de MM.Au-
douin e tMilnc Edwards n'en est pas nioins remarquable, tant
pour les faits ncufs et curieux qu'il renfernie , et dont les
comniissaiics garantissent I'exactitude, qu'a cause de la difli-
culte du travail. II demande que ce memoire soil approuvc par
1' Academic et insere parnii coux des savans etrangers. ( Ze
Globe ; 00 nov. i8a6.}
l35. Ii\SECTES DlPxiiKES DU NOED DE LA FhANCE. TiPULAlRES; par
J. Macquart, de la Societe des Sciences, de I'agriculture etdes
arts de Lille. In-8". de i^3 pag. avcc 4 pl- gi'av. au trait.
Paris, i8v.5; Lille, imprim. de Leleu.
Get ouvrage , quoique dejk ancieu , meritant I'attentioa des
naturalistes , nous n'hesitons pas a en donner ici une analyse.
Apres un tableau synoptique des genres , I'auteur donne les
nonis , la synonymic et la description des especes qui sont
propres au nord de la France. i".G'''^. ScAxnorsE, 3 especes dont
une nouvelle , S. major. Long. 2. lig. Cotes ou thorax ar-
geutes. a°. BiBioN , 5 esp. 5°. Dilophe , 2. esp. 4°- Simulie ,
2 esp. 5o. RiivpHE, 2 esp. 60. Sciare, G esp. dont une noiivcllc,
<S. Firidipes. Long, i lig. ~. Noire, pieds verdatres. ■j^. Mvceto-
niiLE , ig esp. dont plusicurs nouvelles. M. pallicliconiis.
Long. 2 lig. Thorax roussatre avec le dos brun , abdomen
noir avcc ics coles et lo bord des 1"='^'. segnicns jaiines.
M. Jliwipes. Long. 2 lig. Noire , pieds jaunes. M. pjgmcea.
Long. I lig. i. Roussatre, dos ct dcssus de I'abdomen bruns ;
base des anlennes jaune. M. nana. Long, i lig. -^ . lloussalre
dessus du corselet et de I'abdouicn bruns ; antcnncs cnlicremeul
i8G Zoologie. N*. i35.
bruncs. M. riifii. Long, -j lijj. '. Roiissc , thorax marque dc
li[;nfs bruues ; uilcs d'unjaune roussatre. 3J. incomplcla. LorijT.
•2. Vv^. KoiiAlre , deux dcs nervurcs des ailos incompletes. M.
scricca. Lonjj. i lig. ^. Front et cotes du thorax soyeux. Ab-
domen noir avec le dessous et les cotes des segmens fauves.
M. nnmdata. Long. 2 lig. Ferrugineuscs. Autennes brunes k
bases jaunes , ailes jaunatres , sans taches. M. anoninla. Li)ng.
I lig. 4-. Palpes de trois articles distincts , dontlc premier tres-
epais et les autres tres-menus. 8". SciopniLE , 9 especes , dont
plusieurs nouvelles. S. unimaculatn. Long. 2 lig. Ailes marquees
dune petite tache obscure. S. /t/grwe/itris. Long. 2 lig. Ochracee.
Abdomen noir. S. lulcn. Long. 2 lig. Jaune , tete noire. S.
oc/iracea. long, i lig. -|. Ochracee. Abdomen a segmens jauucs
et noiratres. S. nigra. Long, i lig. i. Noire, velue. Palpes et
pieds jaunes. S.'cinerascens. Long. 2 lig. ^. Dun gris cendr<^.
Ailes sans taches. 9°. PLAxyuRE , 8 especes , les nouvelles sent :
P. pnllipes. Long. 3 lig. \. D'un roussatre pale. Abdomen a
Landes obscures, pieds dun jaune blanchatre. P . nana. Long.
I lig. ^. Koire , pieds fauves, ailes terminees par une bande
noiratre. P . flnva. Long, i lig, \. Jaune. Ailes jaunatres. P . bi-
color. Long, i lig. ~. Dessus du corps noir, dessous fauve.
10°. Mycetodie, une espece. i 10. Mackocerk , six especes, dont
deux nouvelles. M. maculipcnnis. Long u lig. ^. Ferrugineuse.
Ailes marquees d'uue tache stigmatique et d'nne tache irregu-
liere, avec I'cxtremite noire. Sejjmens de I'abdoraen birdes de
noiratre. M. nana. Lmg. i lig. ^. Jauiiatre. Thorax marque de
5 bandes lincaires. Abdomen fascie de noir. 12°. Bolitopuile,
line espece. i5". Dixa , 2 espec;'S. i4''' Triciiocere, 3 esp6ccs.
1 5". PxvciioPTERE , 2 cspeccs. 1 6". TiPULE , 20 especes , dont
quelques-unes nouvelles. T.nigricornis. Long. 6 lig. ^.Cendree
Aatennes entierement noires, thorax a 4 bandes, ailes tachetecs.
T. irrorala. long. G lig. Thorax cendre , a 4 bandes obscures.
Abdomen d'un gris roussatre. Ailes cendrecs , marbrees de
blaiic; stigmale noiratre. T. brcvitcrcbrata. Long, y lig. Thorax
cendre, base de I'abdomen roussatre. Tarierc de la femelle
courte. Ailes legerement obscures; stigmate pali;. 17". Nepiiro
TOME, I esprce. 18''. CriiNoi'iroiiE , Ci especes. 19" IIiiipidie, i es-
pece. 2'>. LiMNOBiE, 38 esp., dont plusieurs nouvelles. L. .tax—
maculala. Long. 4 iig- Cendrec. Ailes a six taches noires.
L. nigricans. U uu cendre noiratre. Hanches ct ))ase des
Zoologic. l8y
cuisses roussatres , stigmate des ailes , brun. L. scsi///.';.
Long. 3 lig. "-i. D'un gris roussatre; tliorax a qiiatrc bandes
brunes; ailes a stigmate pale. L. plafypfem. Long. 3 lifr. Koifc.
Ailes larges, sans taches. L. marginnla. Long. 3 lig. l. Noire,
segmens de I'abdomen bordes de fauve. Pieds jaunes. Ailes ii
stigmate obscur. L.atm. Long. 3 lig. -f. Noiratre , pieds obscurs.
Ailes sans stigmate. L. argentea. Long. 4 lig. \. Thorax noir,
cotes d'un blanc argente , metathorax gris cendre. L. variegata.
Long. 5 lig. Noiratre, ailes marbrees. L. grisea. Long. 5 lig.
Grise. Thorax a trois bandes noires , ailes hyalines, stygmate
trcs-pale. L. unimacidnia. Long. 4 lig. Noiratre. Ailes a stig-
mate brun. L. lcei>ignia. Long. 3 lig. D'un noir lisse. AiJes a
stigmate brun. Z. macroptera Long. 5 lig. i.Rousse, thorax i
4 bandes brunes, ailes fort larges. L. sericea. Long. i lig. ^.
Gnse ; thorax marque d'unebgne noire, ailes hyalines. Z.coi/iKr-
nata. Long, i lig. i. Jaune, genoux noirs. 21°. Erioptere,
hnit especes, dont les nouvelies sont : E. nigra. Long. 1 lig.
Noire; premiere cellule sous-marginale des ailes a long pedicule.
E. noduhsa. Long. 2 lig. ^. Thorax gris, abdomen noiratre,
ailes legerement obscures, stigmate plus obscur. F. pjgmcea.
Long. \. hg. D'un gris noiratre. 220. Psychode , cinq especes,
dont deux nouvelies. P. variegata. Long, i lig. Noire, ailes ii
franges variees de brun et de blanc. P.fusca. Long, i lig.i..
Noiratre, ailes obscures, sans taches. 23°. CECiDOMi'iE, 7 csp. ;
les suivantes sont nouvelies. C. variegala. Long. 1 lig. ^. Ailes
legerement tachees , pieds varies de noir et de blanc. C. ntirnn-
tiaca. D'un jaune orange. C. pygmcea. Long. ^. lig. Tele et
thorax obscurs, abdomen rougeatre. 24°. Lestremie, Lcslremia
Macq. M. Macquart introduit ce nouveau genre : voici le carac-
tere qu'il lui assigne : Antennes velues, courbees en devant,
un peu raoins longues que le corps, de i5 articles globuleu.x ,
pedicelles dans les males. Pieds asscz longs, greles, premier ar-
ticle des tarses long. Ralanciers a long pedicule. Ailes larges, ii
cinq nervures; point de cellule mediastine ni de stigmatique,
une marginale, point d^ sous-marginale, une discoidale etroite,
quatre posterieures, la premiere grande, la seconde assez petite
a long petiole, la troisit;mc de la longueur de I'aile, la qualrienu;
longue, fort etroite a sa base , point d'anale, ni d'axillairc. I.e
type de ce genre est la Lestremie ceiulrOe , Lcslremia cincrca
Macq. Long, i lig. D'un gris roussatre. 25". CisAxovouon , 18
i88 Zoolo^ie. N°. i35.
O'
vsj). , tlont quclqucs-uncs noiivcUos. C. cincrciif:. Long. 2 lig.
Tliorax cendre; abdomen noir, picds fauves a genoux noirs.
C. nilidus. Long. 1 lig. .'. Noir; pieds fauves, ailes sans taches.
C. unimaculatus . Long. 1 lig-^. Koir j piedi fauves, ailes marquee*
«l'une tache. C. ruficornis, long. 1 lig. ]\oir ; antenncs et pieds
roussatres. C. brwipainis. Loag. 1 lig. ^^ Noir ; pieds velus ; les
2 premiers articles des tarses , roussatres ; ailes courtes. C. aivo-
malus. Long, i lig. Une fausse nervure bifurquee dans la
cellule sons-marginalc. C. fidvus. Long, i lig '-. Fauve, abdo-
men a tache noiratre , picds a articulations noires. 26". Tanvpe,
i4 csp., celles-ci sont nouvelles : T. macu/alus. Loui^. 1 lig. \.
Brun, ailes a point noir au milieu et taches legeremeut obscures
vers I'extremite. C'est peut-etre la femelle du Tanypus nrbu-
losus Meig. T. fasciatus. Long. 1 lig. ~. Thorax pale a ])andes
obscures , ailes a tache noire au milieu. T. obscurus-
Long. I lig. Noiratre, ailes obscures a raouchelures hya-
lines. T. hirsufus. Long, i lig. Thorax roiix , abdomen
fortvelu. T. imiinaculntiis. Long. 1 lig. \. Noir, ailes d'uii gris
lonce avec une petite tache noire, -i-j". Chiroiiomc , qnaran'.e
espf-ces ; les nouvelles sont : C. tenuis. Long, une lig. \. Thorax
verdatre a 5 bandes noires. Abdomen et pieds noiratres. Ailes
hyalines. C. nigcr. Long. 1 lig. ~. Noir, pieds d'un brun noi-
ratre. C. gracilis. Long i lig. Thorax jaune a bandes noires.
Abdomen d'un brun noir, pieds jaunatres. C. pallipes. Loug.
1 lig. Brun , antenncs et pieds pales. C. tcslaccus. Long.
1 lii^. Testace. Thorax a bandes bruiies , picds pales. C. mnr.ula-
ius. long. I lig. Noiratre, pieds roussatres. Ailes tachetees.
C. annulatus , lougueiiri Ug. '-. Noir, jambes et tarses a bande
. Idanchc. C. irianmdntus. Long, i lig. \. Thorax jaune a
bandes noires, premier, quatricme et ciuqnienic segmeas de
I'abdomen jaunes. Jambos anterieures a bande blanche. C. mm-
ginntits. Long, i lig. ^. Thorax jaune a bandes noires , ab-
domen noir, segmens hordes de jaune, pieds noirs , jambes a
anncaux blancs. C. unifasciatus. Long, i lig. Thorax jaune
a bandes noires. Abdomen noir, son ^',^ segment jaune , jambes
anterieures a bande blanche. C. liiimr.rnlis. Long, i lig. '
Noir, thorax marque dune tache jaune de chaque cote, j)ie(l>
ohscurs, ailes blanches, une ligne noire a la base. '28". (ioHj-
ruRK, ti-ois especps. 2<j". Cousiv, trois especes. 5o". A.noi'uLle ,
deux cspeccs.
Melanges. 189,
A I'ouvraije est joint un supplement conteiuuil. les genres
snivans : lo. Nematocerh, line espece. i" . Lasioptebe, une esp.
?i<'. Campylomyze , line espece, et en outrc'un Sibioa , nne Si-
niulie, une Sciare et deux Tiptlles deja tlecrits dans I'ouvrage
de 31. lUeigen. Quatrc planches representent les ailes des diffe-
rens genres d'une maniere fort exacte. Get onvr.i^ie, emineninient
utile a rcnlomologie francaise, annoncait avantageusenicnt les
progres que son auteur a continue depuis de faire faire it la
science. A.-S.F.
MELANGES.
1 36. Ni':cnoLOGiE. — Lessciences ontadeplorcr la pcrtR dii prof.
fl. Struve, de Lausanne, memb. de plusieurs societes savantes.
J\e en lySi, il obtint, en 1784, la chaire de cliimie et de
mineralogie. L'union si precieuse de ces deux sciences, et I'cm-
'ploi de Directeur des mines et salines de tout le canton,
donnaient de grands avantages i cet homine laborieux, en le
tenant conslainnient entre la pratique et la theorie, eutre I'ex-
ploration des terreins et renseignement de I'ecole. Les connais—
sances varices recueiUies a celte double source out ele repan-
dues pendant 4o ans dans les ecrits que nous indiquons plus bas.
On jugera quels services M. Struve arendus, d'abordasonpaj-s
par ses travaiix statistiques, physiques et memo politiques sur a
Suisse, et surtout a la mineralogie , et a cette geologie, science
nouvelle alors, creee par son maitre Werner, si agrandie de-
puis par les Francais et les Anglais, et que M. Struve n'a ccsse
d'eclairer.Aussi ce profcsseur , ainsi que son riche cabinet, et
les mines qu'il dirigeait etaient-ils visites avec empressement
par tous les homines instruits, que des recherches pour les
sciences iiaturelics condiiisaient en Suisse. Tous ont apprecie
ses qualites morales, cette simplicite unie a taiit desavoir,
cette niodestie duuce, prcstjue tiinide devant ecus qui le cnn-
sultaient et I'admiraient.
La pei'te d'une epouse cherie et plcine de merite , les souf—
frances de ses dei'nieres annees ont signale en lui de nnuvcUes
vertus ; il est ir.ort le 29 novembre, daos les sentimens d'une
pieuse resignation. La veillc, il remcttait a un parent un travail
ayant pour objet special de rendre plus utile au Musec et i
I'Acadeniie d'enseignement , le don qu'il leurfait de sa biblio-
llieque et do sa collection de mincraux.
J go Melanges. No. 1 36.
Sa charite envers les pativres s'est elenduc au-dela clii
tonibcau , non moins que son zele pour rinstniction publi-
qiie. il assigne par son testament io,5oo fr. de Icjjs distincls, k
riiospicc ; a I'ccolo de cliaritejaux indigens du canton, de
la ville , nienie aux etrangc-rs ; a la Sociele Bihlique, etc. etc.
Lc Nouvcllistc Vnudoh , , en rendant liomniage aux vertus
ot aux talents de M. Struve ( n". du !"■. dec), donne la liste
suivante de ses ouvrages. Nous y ajoutons seulement les quatre
premiers*, que nous avons sous les yeux.
I *. Dcscript. topogr. , physique ct polil. du pays dc f^aud ,
fH'Cc la descript. des salines, etc. Lausanne, Luquiens (sansdate).
1 * . Mem. pour servir a. rhist. physique el naturcllc de la
Suisse. Laus. et Paris, 1788, par Rayniet et Struve.
5 *. Priiicipes de mineralogie, ou exposition etc. etc., d'apres
les lecons dn prof. Werner, avec des additions manuscrites
de cetauteur, par Vanberkhem ct H. Struve. Paris, an 5.
4 *. liinc'raire mincralogiquc. du Saint— Gothard ct du f^alais ,
avec une carte petrograpliique , par I\IM. Exliaquet, Struve e'
Taiibeikhein , Basic, 1795. (« Ouvrage excellent, dit M. Ebel,
dans son Manuel du vnyagcur en Suisse, et dun grand secours
])0ur les mineralogistes qui veulent faire le voyage avec fruit. »)
5. Mc'lhode analytiqus des fossiles , fonde'e sur leurs cnract-
exte'r. Laus. 1797; reimprimee a Paris, an 5. Ouvrage qui ale
plus contribue a la reputation de M. Struve.
6. Recucil dc memo it cs sur les salines. Laus. , i 8o5,
7. Descript. abre'ge'e des salines du ci-dewant gnuvern. d' Aigle.
Laus., I 8o4. (Cet ouvrage , dit Ebel , contient beaucoup de faits
d'une grandc importance pour la geologic. )
8. Fragments sur la ihcoric des sources, el sur son application
a r exploitation des sources sale'cs. Laus., 1804.
q. Itinerairc des salines. Laus. i8o5.
10. ylbrege de geologie. Laus. , 2*. edit., 1819.
Coup (V ceil sur I'liypothcse de M. Charpenticr. Laus., i8ig.
1 1 . ObscrK'nt. sur lc gisement du gypse salifcre, dans le dis-
trict d' yligle. Laus., 18 '.JO.
J 2. Mc'moircs sur dijfc'rens objcts rclatifs ii la geologic , aux
salines. Laus., iSoJ, i^^ caliicr. Les autres caluers jiublies
cbaque annee jusqu'cn 181 4, ferment une colU'clion de 10
volumes. Get" ouvrage est recommande par Ebel commc
renfermant bcaucoii]) de fails iniporlaiis. D.
Table des principaux articles. igi
TABLE
DES PKINCIPAUX ARTICLES DE CE NUMERO.
Geologic.
OEuvres completes <le Cufibn ; A.-G. Desmarest. — Consider, on
l^olciinos , etc. ; Poulett Scrope , 1 . — Actii'e and extinct J^ol-
cnno ; Cli. Duubeny, 8. — Lettre du prof. Neckcr au piofesseur
Maurice , sur les filoiis de Valorsine , etc. ,11- — Apparences
oliservces sur des filons ; C. IMartiiii , 13. — Progres de la geo-
logic , 14. — Extrait dune lettre du conite de Munstcr.— Men-,,
sur la geognosie du depart, du Kord ; Poiricr Saint-Brice , 15.
— Corps organises fossiles du gros intermediaire du Calvados;
DeslongcliaiTips. — Geologic du departcm. de la Moselle , 20.
— Gisenient de la calamine , pres I'liilippeville; Eouesnel , 21.
Mine§ de plomb du Cumberland , etc. ; MiM. Brochant de Vil-
liers , etc., ib. — Formation de la vallee de Kingsclere; le Rev.
W. Buckland , 26. — Craie ct sables de Lyme -Regis , etc. ; de
la Beche. — Essai geologique, geogn. ct oryctog. sur la princip.
de Pyrmont ; Mencke, 28. — Cartes geogn. des bords du
Rhin; MM. Oyenliausen , etc., 30. — Basaltes de PUaster-
kaute , 31. — Parallels geogn. de la formation salifoie des
Alpes , etc. ; C. Lill. de Lilienbacii , 33. — Arrang. orograp.
des roclies Joacbimstbal ; CI. Paulus , 35. — Cavcrne de
Hackershoelile au Harz ; Binge. — Formations calcaircs de la
Souabe ; G. Gmelin , 36. — Se's efllorescens des roclies volcan.;
])''s. Bi.scbof et Noggerath ,38. — Detonations de I'ile de Me-
leda -, Partsch , 40. — Apparences geologiques dans Ics enviions
lu lac IjUgano ; de Buch , 43. — Sel ammoniac volcanique de
Lanzerote ; Brandes , 45. — Geol. du detroit de Beliring , 46.
Id. de Rio de Janeiro , ib. — Liste des volcans actuellement
enflammes ; Arago , 47. — Causes des tremblemens de terre ;
F. - P. de Gruitliuisen. — Prcjuges sur les eaux mincralcs ,
Meriau, 49. — Rccherclies sur la tourlie ; W. Ket'crstein , 50.
— F]lan fossile d'lrlandc ; Th. Wcuver , 51. — Restes de ba-
leine ; Drummond, ib. — Travaux des Soc. lielv. cautorm., 52.
Extraits de Icttrcs, .53. — Rapports anciens sur les aerolitiies;
I)'-. Noggerath , 55
Histuire nnturelle gincrule.
OEuvrcs competes de Bufi'on ; Desmarest. — Ditionn. , 56 et 57.
Gumn'lde dcr organiseheu Jl'elt ; Sommer, 57. — Regnes organiq.
du monde primitif ; Kriiger , 58. — Principales productions de
I'Europe meridionalc ; Risso, 5'J. — IManuscrits du V>'. F.
Fernandez, , 60. — Observations d'liistoire naturelle aux montag.
Bleucs ; Lesson. — J'he natural J/i.Uiry of the Bible ; Harris. . . 65
Mincnddgic.
Dc I'isomorplii.sme ; Forclibainmcr , 64. — Crista'.lisation du
gypsc ; llessci , 65. — Mineraux de I'iniaiidc , etc.; Iless , 66, ;
Sulfate dc soude rristallise ; dc Gind)ernat , 67. — Picrosuiine;
Magnus. — Vesuviennc dc Mussa , etc. ; de Kobcll , ib. — Du
slipiBrosiderite ; Bisdiof , 69.— Carbonate de soude natif; llai-
dingcr , ib. — Forme du Breclnveinstein ; Wakkeruagcl ,71. —
Plomb carbonate en Sardaigne ; Miclielotti , //'. — ftliiies de
diamant dc I'lndc nicrid ; Voysey, 72. — Argiles employ- dans
les usiucs a fer , 74. — Or de Vermont , 75. — Clialuineau a
inouvement spontane ; Lceton 7C
iga Table des pn'ncipaux articles,
Bolaniqiic.
Fcconilation <le qnclq. vpgiH.; Gaeitner , 7G. — Mctamorpliofc <lc»
\egttaiix; Cimcliii , 78. — Iiilluenoe de Icloitiicito siir Ja vp-
gctation : l4aiu),80. — Expchicnccs pour ctal)lir la methodc
iiat, (le botaiiiqiie sur dcs caiacteros cliimiqucs ; Runge , ib. —
Distril)iit,ioii geograpliiquo dos Clieiiopt)dt'es;i\lirbol, 82. — Mem.
sur It's conileics et les cycadees ; Uicliartl , 85. — Flora Sicula ;
Presl , 92. — ■ 'J'enlamen Flora' AlpiiKv Hch'etiiv ; Zollikofcr , 94.
Flora Belgii sept. ; van Hall , 95. — Exolic Flora ; Hooker , 96.
Magasiii iter Garten-Botnnik ; II. - (i. - /'. Reiclicnljacii , 98.
Hortus liotanicus :Y.vlA. Rciolicnbach , 99. — Sur la famille dcs
hruiiiacee.s ; Adolp. Biousniait , 101. — Monographie des glo-
Lulaires ; Canibessedes , 103. — Note sur le genre Mnlachra ;
A. dc Saint-Hilaiie , 105. — /</. Sur le genre Uncinia Pers. ;
Ra.spail, 1U6. — Cafa/. of Plant >. etc.; L.-P. James, 1U7. —
Snr quelq. vegetaux rares du nord de la Suede ; Lestadius , ib.
— Plnnlarum Capeitsium Descript. , etc.; de Sclilechtendal ,111.
Quelques observ. sur le genre Crocus; C. Bouche, ib. — Especc
gigantesque de charagne ; Beitoloni, 114. — Deux nouvellcs
espeees de Cyperus , etc. , Baldwin, 11 5. — Neige rouge trouvee
daus la zone glaciale ; C.-A. Agardli , 116. — Systema Liche-
niun ; Eschweiler. — AiUiquitales Linneanee ; Agardh , 1 24.
Eloge histor^que de Banks; Cuvier 125
Zoologie,
Abbildungen zitr Naturgesch. Brasilicns; Maximilien , prince de
^Vied, 125. — Excursions dans les iles de Madere et de Porto-
Santo ; L'owdicli ( trad, francaise ) , 12(5. — Zoo'ogie dcs iles
Malouines; (larnot,127. — Aniniaux vivans trouves dans les
corps solides; Yaliot , 129. — Classilication naturelle des Mam-
miteres ; llitgen , 131. — Beitraege sur iVaturgeschichli- t'. Brn-
silien .P. deWied , 133. — Diversite des bassins de difl'erentes
races humaines ; A rolick , 137. — Anatomic du Simla Satyrus ;
Jofl'iies, 151. — Sur la Cliiru , ou pretendue licorne du Ne-
pau! , 143. — Structure de la Inurse du muse; Oken. — Sur
une espece de breuf nonimce Goitr ; I). Stew. Trail, 144. —
Sur le Wombak de Flinders; Ivnox, 148. — Orr.is; Breline, 150.
Sur le fou de Bassan Ferrary; Jtlainvillc , 154. — Esquisses
ornitiiologiques ; ^ig0IS, 155. — Conservation des pcaux
d'oi.seaux , Waterton , 157. — Quelques nouvellcs espeees doi-
seaux ; Le.':son et Garnet ; 158 Quelques espeees de reptiles
du Japon ; Boie , 160. — Memoire sur le iri nre AinphiuTiia ; G.
Cuvier , 162. — Reeoniposition du bassin de quelques animaux
fcssiles ; Ritgen, 1G3. — Usages des sacs brancliiaux dc la Bau-
droie ; Geodioi Saint-llilaiie , 165. — Nouvelle espece tie
squale, Sq. isodus ; Macri , 1(>6. — Nouvellcs observations zoo-
logiques; Otto Fabricius, 168. — Sur les coquilles dc la famille
dcs Animonccs ; DeiVance , 173. — Additions et corrections au
tableau metliodi(iue des ceplialopodes de M. d'Orbignv ; de
Ferussac , 175. — Sur le JNicoiho'c qui liabitc les biancbies <lu
liomard ; M.M. Edwards et Audouin. — Insectes dipteres du
nord de la France ; Macquart
Milan gcs .
Keciologie. — ]\iort de II. Struve de Lausanne. 189
Errata de diieinbrc 1826.
Pa". 4j4, lig. 30 , pntiercnu-ut , lisez inlcrieurcnnut.
Id. du piiscnl cnliier,
Pag. f 6 ; //g. 23 , dun autre , lisez dim auteiir.
y,\\\\S.— n.1\n\l'S)V.l\lV. UE JAIIN, RDK RACINE, IS". /, ,
|>I »rv in. I 'oHFiiN
BULLETIN
DES SCIENCES NATURELLES
ET DE GEOLOGIE.
'•««'««<«»%%A^%' «%««««/%«%»««. ^«««-%«^^<%«%^««.4'%%««/%«.««%%%«'««^
GfiOLOGIE.
^37. Defense do christianisme ou Coinfebences sdr la religiob ;
par M. D. Fravssinous , Eveque d'Herniopolis, Premier au-
monier du Roi , Ministre des affaires eclesiastiques et de I'in-
struction publique. 3 vol. in- 8°. Paris, iSaS; Le Clerc.
MoiSK CONSIDERE COMMK HlSTORlEN DES TEMPS PRIMITIFS. ( T. II ,
p. 49 de I'ouvrage. )
Nous nous reprochons d'avoir tant tarde k faire connaitre
aux geologues de tous les pays , la Conference ou M8^ d'Her-
mopolis, considerant Moise corame hislorien des temps primitifs,
examine son recit sur les deux fails principaux que contient ia
Genese , la Creation et le Deluge. II est utile de leur montrer
comment les sages et lumineuses explications de ce savant prelat,
ont rendu desormais impossible toute discussion raisonnable en-
tre la science et I'orthodoxie ; il est utile aussi d^ faire voir aux
hommes religieux que leur conscience n'a point a repousser
les saines theories de la science ; il est necessaire enfin de re-
pandre plus generalement des idees justes sur la Genese et sur
les principaux faits geologiqueS qui s'y rattachent , afin d'eviter
des discussions insolites, comme il s'en eleve souvent dans le
monde , telles que , par exemple , sur X'age du globe , sur le
deluge universel, si \es coquilles Jbssiles sont des products du de-
luge de Noe, etc.
En distinguant dans le langage de Moise les expressions con-
sacrees par I'usage et qu'il fallait employer pour etre compris,
en tenant compte de la difference des temps , des peuples et
du genie de la langue des llebreux, tout en respcciant cipen-
dant le recit de I'liistorien , M. de Frayssinous a consacre par
son suffrage des interpretations qu'appelait une raison con-
sciencieuse. Des lors la Cosmogonie de Moise, prenant, en quel-
que sorte, un autre caracterc, ne presentc plus (lu'un ensemble
B. TomeX. i5
194 Geologic. N". 107
tie fails qui rentrent sans efforts sous loinpire des lois nalu-
relles determiuees des I'origine par le Crcialpur des inondes ,
et qui par la s'accordent dans ieiir generalite avec les opinions
eclairees que Ion a pu se foimer sur I'origine de la terre. Car,
et il ne fant point perdre de vue cette observation in^Dortante,
Moise expose'en pen de mots sa Cosmogonie , et dans des ter-
mes tres-generaux , et une fois le sens du mot jour fixe, on ne
doit plus guere y considerer que I'ordre et la succession des
creations. M. de Frayssinous montre la concordance qui existe
sous ce rapport entre les faits scientifiques et le rccit de Moi'se,
envisage sous son vrai jour, et il rend par la un service eminent
a la religion , a la science et aux geologues.
Quand on se rappelle en effet les discussions si deplorables qui
eurent lieu dans les derniers siecles au sujetde la Genese, com-
ment la geologic, encore si conjecturale alors, parut servir d'auxi-
liaire aux attaques de quelqucs philosoplies ; comment, dun autre
cote, deshommes religieux , quelquefois plus zeles qu'habiles,
denoncerent avec taut de chaleur des opinions qui aujourd'liui
n'ont rien de blamable aux yeux des lumieres de I'Eglise , on
doit s'efforcer de signaler I'esprit dans lequel M8^ d'Hermopolis
a considcre laT>enese , etde repandre la connaissance des opi-
nions qu'il adopte au sujet des points fondanientaux qu'elle
contient, en fournissant ainsi a la religion, a la science et aux geo-
logues qui pourraient encore se trouver exposes a des attaques
analogues a celles dont nous parlions, des armcs victorieuses
pour les'repousscr.
S'il estcependant anjonrd'hui une verite generalement sen-
tie , c'est que les progres dc toutes les connaissances positives
ont tout-a-fait eloigne de nous cet esprit prctendu philosopliiquc
dont on fait encore tant d'etat, commc s'il pouvail renaitre ! Quel
est aujourd'hui le geologue qui , tout en admirant le prodigieux
genie deVoltaire, ne souriraitde pitic a sos argumentations scien-
tifiques conlrc la Gen6se? Et voit-on de nos jours paraitre une
seule dissertation composee dans cet esprit par un ecrivain jouis-
sant du moindre credit dans le,monde savant ? S'il se publiait
quelque (icrit de cette nature , le silence et le mepris des sa-
vans n'en feraient-il pas plus prompte et meilleure justice que
V index de la Sorbonnc ne pourrait le fairc ? En vain quelqucs
pcrsonnes interessces ou Irop credules veulent-ellcs ressusciter
la terreur des philosophcs dc cette espece , rien ne justifie Iculs
Geologie. ic)5
alarmes, et si tout ne tenioignait pas autonr de nous que les lu-
mieres sonttoujours le plus sur guide pourriiomme, la geologie,
qui , apres avoir fourni dans son enfance des armes contre les tra-
ditions sacrees , pourrait servii- aujourd'hui a appuyor la Cos-
mogonie de Moise, en fournirait le memorable exemple. En effet,
ct enlaissant de cote les considerations et lessentiniensquicom-
mandent la foi, c'est surlesrecherchesdeM. Cuvierques'appuie
le fait le plus iniportant du recitde Moise, I'ordrede creation des
etres vivans; cesont celles deMM. Champollionet Letronne que
M. de Frayssinous cite en tenioignage pour ses considera-
tions historiques ; enfin cesontles decouvertes duD''. Young et
de M. Fresnel qui donnent au savant prelat les mo3'ens d'ex-
pliquer le passage de la Genese qui concerne la creation de la
luiniere. Nous sommes done en droit de repousser avec force
toutes les insinuations perGdes et calomnieuses que I'esprit de
desordre voudrait chercher a propager contre les savans en ge-
neral et contre les geologues en particulier. Tout ce que de—
mandent les savans aujourd'hui , c'est de jouir en paix du fruit
de leurs travaux, et que la cause de la religion ne soit pas me-
lee inconsiderement aux resultats de leurs recherches.
Nous devons faire observer, qu'en notre particulier, nous ne
considerons ici la Genese que coninie un monument historique
de la plus haute antiqnite ; c'est-a-dire uniquement sous le
point de vue scientifique ; toute autre maniere de I'envisager
serait deplacee, dans le Bulletin. Buffon , de Luc, Buckland ,
Webster, etc., ont mis un grand interet a cet examen , et
il est temps que Ton abandonne ce ridicule de convention que
quelques savans attacherent a etudier ce precieux monument,
lorsque nous scrutons chaque jour avec tant de peine les Cos-
mogonies des Chinois , des Hindous et des Egyptiens ; lorsque
riiistoire ne dedaigne meme pas d'interroger les monumens
muets les plus anciens , et jusqu'aux allegories les plus mcns-
truenses des peuples de I'antiquite. Sans chercher a appuycr
une opinion, un sentiment, on peut reconnaitre un fait, ct
I'intolerance serait aussi blamable dun cote que de I'autre.
M^'. d'Hcrmopolis , s'appuyant du sentiment de St. Augustin
sur la valeur du mot jour, s'exprime ainsi sur cette question
capitate : « La chronologie de Moise date nioins de I'inslant de
» la creation de la matiere , que de linstant de la creation de
I >i 1 bomme, laquelle n'eutlieu que le 6". jour. L'ecrivain sacre
i3.
,96 Geologic. N°. iSy
» suppute le nombre d'annees du premier bomme et de ses
» descendans, et c'est de la supputation des annees des pa-
» triarches successifs que se forme la chronoloijie des livres
» saints ; en sorte qu'elle remonte moins a lorigine meme du
« globe qu'a lorigine de I'espcce humaine. Des-lors nous som-
>) mes en droit de dire aux geologues , fouillez tant que vous
» voudrez dans les entrailles de la terre, si vos observations
» ne demandent pas que les jours de la creation soient plus
» longs que nos jours ordinaires , nous continuerons de suivre
» le sentiment comnmn sur la duree de ces jours ; si , au con-
j» traire, vous decouvrez d'une maniere evidente que le globe
» terrestre, avec ses plantes et ses animaux, doit etre de beau-
it coup plus ancien que le genre humain , la Genese n'aura
» rien de contraire a cette decouverte : car il vous est permis
» de voir dans cbacun des six jours autant de periodes de
u temps indeterminees , et alors vos decouvertes seraient le
» commencement explicatif d'un passage dont le sens n'est pas
M eiitierement fixe. »
Or , I'observation montre qu'il s'est ecoule un long espace
de temps, 1°. entre la consolidation des coucbes primitives du
globe, et I'apparition de la vie a sa surface; 1° . entre la crea-
tion des diverses especes de plantes et des diverses races d'a-
nimaux; 3°. entre ceux-ci et la creation de Thomme. Les preu-
ves de ces faits sont irrecusables, puisque ces coucbes sont le
produit d'une succession d'effets lents, et que les debris de
plantes et d'animaux que certaines de ces coucbes renferment
supposent une prodigieuse succession de generations distinctes.
Les faits repoussent done I'idee de jours semblablcs aux no-
tres ; et nous n'avons meme encore aucun moyen d'apprecier la
duree des epoqucs dont il s'agit. C'est un calcul de meme na-
ture que celui de la distance des ctoiles a la terre , et rien
n'est plus ridicule aux yeux d'un bomme qui s'est occupe de
ces sortes de cboses que d'entendre parler de Vage du moncle ,
de Vantiquilc du monde , etc.
Comme il est egalemenl certain que I'espoce bumaine est la
derniere des creations, puisque Ion ne retrouve pas ses dc)>ris
parmi ceux des autres etrcs vivans qui aboudent dans les cou-
cbes solidcs , meme les plus superficiellcs du globe, on pent
dire que tons les pbenomcnes , quels qu'ils soient , auxciucis on
pcut rapporter la formation de ces couches , apparlicnuent a
Geologie. 1 97
I'histoire scientifique des epoques anterieures k I'existence de
Thomme. De la Ton voit tout le vide de ces phrases qui se re-
petent chaque jour , que les revolutions dont le globe ojfre le
te'moigtiage sont une preuve da deluge universel. II est evident ,
d'apres ce qui a ete dit, que c'est a la surface de la terre seule-
ment que Ton peut chercher, avec quelques geologues anglais ,
les traces de ce grand cataclysnie , et que les coquilles , les osse-
niens d'animaux , les empreintes de plantes que Ion trouve
dans les couches solides du globe n'ont aucun rapport avec le
deluge, puisqu'il n'a eu lieu que pour detruire I'espece hu-
maine , et que toutes ces couches , ainsi que les phenomenes
qui en ont change I'ordrc ou I'inclinaison , sont anterieurs a
I'existence de I'homme. (V.le Bull., i^. Sect., t. Ill, n". 2o3.)
Sans doute Dieu a pu , par un acte de sa volonte , creer dun
seul jet la terre toute consolidee et tous les etres qui I'embel-
lissent , ainsi que I'observe M. de Frayssinous; niais comma
rien ne nous defend de penser que la volonte du Createur a pu
recevoir son accomplissement par un enchalnement, une suc-
cession d'effets plus ou moins rapides, ou lents par rapport a la
duree de la vie humaine, et que I'orthodoxie ne s'oppose point
a voir dans I'ceuvre des six joyrs six e'poqties de temps inde'lermi-
jic'es; que d'ailleurs Moise n'a pu entrer dans le detail des causes
premieres par lesquelles Dieu a determine cette succession d'ef-
fets , que les seules choses qa'il precise sont d'accord avec les
observations ou les deductions qu'autorisent les lois naturelles,
on peut admettre sans difficulte cette succession , cet enchalne-
ment d'effets dopendans des causes premieres et preexistantes
qui ont amene snccessivement, et par voie de consequences,
la formation de la terre, et les modifications qu'a subies sa surface.
En suivant , avec M. d'llerniopolis , la serie de I'ceuvre des six
jours , nous ferons connaitre sommairement la suite de cette
Conference.
Au premier jour Dieu cre'a le del et In terre , dabord la
terre fut couverte d'eau , c'e'tait conune un abirne ie'ne'breux; mats'
Dieu dit ; Que la lumicre sait , et la lumicrefut. Quant a la crea-
tion de la lumiere avant que le soleil brillat au firmament ,
M. de Frayssinous denionlre que les objections qui ont ete
faitos a ce sujet sont sans valeur , en admottant toutefois avec
le savant prelat que Moise a moins voulu dire la luniiere vi-
sible et produitc , que la creation de la substance qui peut
198 Geologie. N*. iSy.
devenir liiuii^re. 11 s'appuie des recheiclics dii D^. Yoiinfj et de
celles Jc M. Fresnel , qui ont fait prevaloir la ihc-orie des vi-
bratioas sur celie de I'etnissioa que soutint INewtou. D'apres
cette premiere theqrie, la creation du fluide qui peut devenir
luminclTx, etait independanle de la creation du soleil, cetastre
etant ineme considere coinuie un corps opaque depuisHerscliel;
et des-loi'S la lumieie a pu etre, en cffet, produile des I'origiae.
Pnr la creation du ciel on ne pent cependant entendre que
I'espace et les corps qui composent I'univers, tout ce qu'oii
pouvait alors comine aujourd'liui coniprendre dans cette ac-
ception indeterminee. Mais cette creation ne suppose jjoint
absoUinient I'existence des astres dans I'etat ou nous les voyons
actuellement. Le soleil pouvait faire partie de la creation du
ciel , sans avoir encore I'eclat luraineux qu'il possede ; les
theories scicntifiques ne s'opposent point a I'adinission de cette
hypothese. Ainsi , rien ne repugne a concevoir au quatrieme
jour seulenient, ou a la quatrieme epoque, la manifestation des
astres. HI. d'Hermopolis n'a meme pas cru necessaire de men-
tionner cette observation.
Ce prelat rapporte les opinions des geologues nu des pliysi-
ciens sur la fluidite primitive du globe, pour montrer qu'en
eCFet laterrea ete couverte d'eau. Cette opinion est aujourd'liui
un des faits les plus inconteslables. ireulement les observations
ne laisscnt aucun doute sur la nature ignee de la fluidite du
globe dans I'origine; mais a peine le refroidissement de sa sur-
face permit-il aux gaz de limmcnse atmosphere qui I'entourait
dese condenser, qu'en effet la surface de laterrefut entierement
couverle par les eaux. Ainsi le recit de I'oeuvre du premier
jour doit etre considere par tousles esprits non prrvenns et qui
ne peuvent y chercher cette rigueur d'cxpression que les tcrnies
si gencraux de ce recit ne sauraient comporlcr, conime etant
d'accord avec les faits et les theories admises par la science.
Au 2' jour, Icscauxqui enveloppaient noltc planelcfurait divi-
se'es dc nianicre quune portion s'eleva dans les regions superieures .
Au o*"., In trrrefcrme commence a paraitre , les pi antes sorlent
de son sciii , la verdure et lesjlciirs rembellisscnl. Au 4*-» l^ soleil,
la hine el les etoiles brillcnl au firmament. Au 5"., les poissons
nagcnt dans les eavx , les oiseaux volent dans les airs, les repti-
les ranipc/it dans la pouss/ere et les quadrapcdcs marchent sur la
surface du globe Au 6*^. cnfin, i homnie jiarait. M<^^ dc Fraissinous
passe rapidement suu tous les fairs cnntciuis d.ins c-(>lU> par-
tie du recit do Moise, excepte sur I'ceuvre du G". jour ; il u'a
poiiil juge a piopos, il n'a pas cm necessaire , a ce qu'il parait,
d'expliquer en details cliacun de ces faits ; il se contente de
<juel(jues reflexions generales pour montrer cju'aucune obser-
vation constatee n'est en opposition manifeste aveccette forma-
tion successive desetres. En effet, la 2". epoque nous designe le
temps ou I'equilibre a du s'etablir entre les eaux des mers et
celles qui sent contenues dans I'atmosphere. La 5'. celle ou I'a-
baissemeat successif du niveau des mers dut faire decouvrir Ips
premieres surfaces terrestres , qui des lors purent se parer de
cette vegetation primitive dont on trouve des debris dans les
plus anciens terrains secondaires ; mais ici Ion a besoin d'e-
claircir une difficulte qui a souvent ete rcproduite comme un
argument fort embarrassant, et que les observations recenles
peuvent permettre d'expliquer dans un sens absolu. Comment
les plantes ont-eiles pu croitre et se reproduire alors que le
soleil ne briilait point encore au firmament? La chaleur pro-
pre, acquise au globe terrestre par son etat priniitif d'incau-
descence , suffisait pour developpei- et enlretenir cette vegeta-
tion , ei peut rendre compte de cctle difficulte appai'ente. Le
feu central de Buffon , qui a donne tant de discredit a la theoric
de cet illustre savant, est aujourd'hui au nombre des donneos
scientiQques les plus accreditees, tons les faits geologiques et
physiques viennent I'appuyer; les phcnomenes des volcans, des
tremblemens de terre et des eaux therniales s'expliquent seulc-
inent dans cette bypothese , dont toutes les circonslances sonl
d'ailleursd'accord,ainsique M. leR°". Fourier I'a niontre, aveclcs
tlieories mathematiques sur le refroidissement des corps soumis
d'abord a I'influence dune haute temperatiu'e. Nous sommes Ics
premiers qui, dans ces derniers temps, ayons cherche a rehabili-
ter la memoire de Buffon sous le point de vue des idees fondamen-
tales de sa theorie de lateiTe, et tpii ayons cssaye d'expliquer
tous les changemens de I'animalisation et de la vegetation a la
surface du globe princijialemcnt par I'abaissement de la tempera-
ture a cette menie surface (i); notre theorie a oe sujet a etc mem("
etcndue par un savant anglais, M. Cbrichton , qui a prouve
(1) Voyez Journal de Phys., torn. 93, 1821, p. 7i; ct Dictionn. class.
A'llist. nal. au mot Giugraphic des Mollusi/itcs.
200 Geologic. N°. 157.
I'indepcndance dans laquelle le climat primitif du globe terres-
ire a aii se trouver de la chaleur solaire. Toutes les preuves
qu'il reunit forment un faisceau de lumieres qui ne laisse au-
cun doule sur cette question j en sorte qu'en partant de cctte
donnee importante , on peut non-seulement concevoir com-
ment la vegetation primitive de la surface terrestre a pa exister
independamment de la chaleur solaire, mais les observations
menies prouvent que la chaleur propre du globe et une tempe-
rature moj'enne uniforme, beaucoup plus elevee que celle qui
regne aujourd'hui a sa surface ont pu seules donner naissance
a la vegetation de cette ^poque. En efFet , les debris de cette
vegetation trouves pres du pole et sous la ligne, montrent que
cette vegetation etait egale.nent uniforme , qu'elle etait ana-
Ipgue a celle qui couvre aujourd'hui les zones equatoriales , et
qu'ainsi les differences resultant acluellement, pour cette vegeta-
tion, de cclles des latitudes etaieat nulies alors. Tout prouve
que dans ce climat primitif, les saisons periodiques de nos cli-
mats actuels , dues a I'obliquite de I'ecliptique et a la prepon-
derance acquise par la chaleur solaire, n'existaient point. La
chalenr propre de la surface terrestre ayant une grande ele-
vation, I'infliience de la chaleur solaire, en admeltant que son
atmosphire fut deja en combustion , etait nuUe ou presque
nulle. Ce que nous avons dit rend superfine toute explication
par rapport au 4*^- jour, epoquc ou les astres ont pu devenir
Tisibles et briller au firmament. Quant au 5*., I'ordre des crea-
tions qui y sont enumerees est parfaitement d'accord avec I'or-
dre dans lequel on trouve les debris fossiles des diverses races
d'animaux. La vie animale se developpa d'abord au sein des
mers , puis dans les airs, les reptiles vinrent ensuite , les qua-
drupedes et I'homme enfin ; cette succession, outre qu'elle est
prouvee paries faits directs, est conformc aux diverses pha-
ses par lesquellcs la surface terrestre a du passer pour etrc suc-
cessivcment disposee Ji recevoir les differenlcs races d'etres vi-
vans. Nous avons prouve depuis long-temps : i". que I'nnnlogie
de station ct de destination , c'est-a-dire des conditions d' existence
et du role ii remplir, est la loi gc'ne'ralc qui a preside a. la distri-
bution de la vie sur le globe ; 1°. que les clinugcmcns que la vie a
eprouve's sur sa surface ont etc gradue's , quelle n'n point etc' re-
noHvele'e; que les races ri out point etc modifices , mais quit mesurc
que les conditions d'cxistcnce changcaient ou qu'il s'cnformait de
Geologie. 201
noiivcUes, des especes nouvcUes ont rcmplace celles qui ne pouvaient
plus cxister et qui n'avaient plus de role a remplir , et cela jusqu'a
fepoque oil, pour chaque partic de la surface successivcmcnt , Ve-
quilibre entre les causes injluenles a etc c'labli. Les <inimau\ d'a-
lors etaient en rapport avec la vegetation primitive , voila, pour-
quoi I'on trouve partout des debris d'elephant , de rhinoceros,
de lion, etc. L'animalisation et la vegetation ont ete modifiees
sur les memes points par les causes que nous venons d'indi-
quer , I'abaissement de la temperature a la surface du globe et
1 letablissement des climats terrestres.
M. de Frayssinous traite ensuite cette question : les astres
^ sont-ils habites? « La Pluralite des mondes, de Fontenelle , peut
bien n'etre, dit-il , qu'un ingenieux roman , mais vous etes
libres d'y voir une realite.x Puis il examine cette autre question
dent la science s'occupe beaucoup aujourd'hui , la tige unique
du genre humain. Toutes les raisons morales que M. de Frayssi-
nous fait valoir en faveur de cette opinion, sont tr^s— fortes,
et il adniet les idees de BufFon , sur les differences que I'in-
fluence du cliniat , de la nourriture, etc., ont pu apporter
a cette lige unique, et qui ont determine les modifications qu'oa
observe aujourd'hui dans les differentes races. Nous avons mis
hors de doute, que pour les animaux et les plantes, il faut ad-
mettre des centres ou des bassins pnrticuliers de productions ,
comme on admet en geographic physique des bassins et des mas-
sifs hjdrographiques , sc rc'pc'tant sur divcrses parties d'une
grandc surface ou dans des continens opposes , et etant affecte's
entre eux dun nombre variable de differences et d'analogies. De
meme , les bassins et les centres de productions prc'sentent des
productions semblables , equivalentes ou differentes , suivant les
lieux ; et r aninialisation , comme la vegetation , ont etc soumises
a de certaines conditions dependantes de la forme et de la na-
ture du sol, de I'e'tat de Fair et des eaux , de telle sorte que cer-
tains genres et certaines especes mcme se reproduisent a de gran-
des distances , ct j usque sur des continens opposes sans qu'on
puissc soupconner qu ils y sont arrives par voie de diffusion, en
partant dun centre unique ou de plusicurs centres de productions
distincts{Diction. class., au mot Geographic des Mollusqucs). Mais
ces observations que nous croyons inattaquables , peuvent bien
ne rieii prouver pour I'cspece humaine, ct la science a besoin de
uouvcaux fails pour adopter a cc sujct une opinion motivce.
202 Geoloi^ie. N,. iSy.
Mfi^ (VHormopolis pnsse k lexamen dcs traditions sur Ic
deliipp , il rnsscnil)le tous les tcmoignaqes liistoriques , trans-
mis par I'antiquitc la plusreculee, qui vicnnent appuyer la
traililiou de ce grand evenemcnt. 11 I'examine cnfin dans ses
rapports avec la chronologiej sous ce point de vue, nous fe-
rons observer, que MAI. Cliampollion ont montre qu'en suivant
la chronologic des Septante , adoptee par les peres de TEglise,
elle suffit pour se rendre raison de tous les fails hisloriques.
Quant au moyen dont Dieu se servit pour causer le deluge , cette
consideration qui occupeaussile savant prelat est peu importante
en elle-nienie ; le langage figure del'historien sacre n'offre rien
deprecis, des pluies extraordinaires , voila ce qu'on pent enten-
dre par les cataractes du ciel. Dieu a pu, sans doule, disposer a
son gre des Clemens , niais , sans recourir a des moyens incom
prehensibles, en envisageant le deluge comme il doit etre envi-
sage, c'est-a-dire restreint alaterre alors connne,alors habitee;
il suifit de quelque phenomene nioins general pour s'en rendre
raison. La seule chose importante a etabiir, c'est que le deluge
n'a point ete tiniversel ; les autorites respectables ne manquent
pas pour appuyer cette opinion, nous pourrions citer entr'autres
le temoignage du P. Mabillon qui soutint ce sentiment dans une
seance de la Congregation de Y Index a Rome, sentiment auquel
acquiescerent les neuf cardinaux qui y assistaient (t). Le deluge
avait pour but dedelruire loshnmmes;il etaitdonc inutile qu'un
cataclysine general submergeat les parties de la terre nou en-
( ore liabitees. Moise la qiialilie d'universel pour la terre alors
tonnue; a coup sur, il n'y comprenait pas lAmerique ct les
terres Australes. Cette facon de voir plus conforme a la raison
et aux observations geologiques, qui repoussent formclloincnt
les cataclysmes et les perturbations de tous les genres , ne sau-
rait contrarier I'esprit du texte sacre.
Nous terniinerons enfin cette analyse deja trop longite, niais
que I'interet de la matiere fera sans doutc excuser ; bciireux
si cct Essai pent contribuer a repandre des idees plus exactes
sur les questions qui y sont traitees. Ferussac.
(1 ) Lisez ravei'tissenieiit de Tediteur des Lcttres sur I'JIisloiie physii/ui
dit la lerre, par J. A- nr. Ll'c. Edit, de Paris, an VI ( 171)8), chcz Niun,
1>. xvij. Cette edition est due a leu M. Kymeii, supericur du semi-
iiairc ill' Suiiit-Sulpice.
GSologie. 2o5
1 38. Lectures on geology, etc. — Resume des lecons siii- la
geologic donnees a I'Athenee de New-York, en i825;parJER.
Van Rensselaer, M.D., prof, de geologic a I'Alhenee. New-
York, 1 825; Bliss.
Aucun ouvrage de geologic generale n'ayant encore ete pu-
blic en Amerique, M. le professeur Rensselaer, voulant faciliter
h ses concitoyens I'etude de cette science interessante , a reuni
en un volume les lecons qu'il a donnees a I'Athenee de New-
York. Ce volume estdivise en six lecons, ou pour mieux dire en
six chapitres,dont nous allons indiquer succinctement le c»ntenu .
Le premier chapitre est consacre au developpenjent des dif-
forentes theories de la terre qui ont ete publiees jusqu'a ce
jour; il est terminepar des reflexions tres-judicieuses, qui con-
duisent a conclure que les faits geologiques sent d'accord avcc
les revelations des livres sacres.
Dans la seconde lecon, I'auteur indique robjet de la geologic,
la position des roches, leur reunion en plusieurs terrains, ct il ter-
niinece chapitre par la description des formes ex teri cures du globe.
Le 5'. chapitre est consacre a la description des changeniens
produits sur la surface du globe, par les alluvions, les eiup-
tions volcaniques et les tremblemens de terre qui paraissent sou-
vent en etre la suite.
Dans le 4*^. chap. , M. le professeur Rensselaer decrit les mi-
nerauxqui entrent dansla composition des roches. '11 indique en-
suite la structure de composition etde separation de ces roches.
Les 5". et6*. chapitres renferuient la description des terrains
depuis les primilifsjusqu'aux terrains d'alluvion, qui formeut les
depots les plus modernes qui recouvrentla surface de notre globe.
Nous n'entrerons pas dans de plus grands details sur ce re-
sume fait avec clarte et methode , mais aussi , avcc trop de
concision , et dans lequel quelques pages seulemcnt sont consa-
crecs a la description des terrains secondaires , dont I'etude
est si interessante et ofiTre souvent lant de difiicultes. D.
log. Abrege klementairi! de geograi'hie physique, par M. le conite
O'fliER de Grandpre. ln-8". , divise en a parties , la i"^^. de
20O |iag.,la2'^. de 290 pag. avec pi. Paris, iSaS; Firmin Didot.
Nous citerons cet ouvrage, dont nous avons rendu coniptc
dans la sixicme seclion An Bulletin , pour les idces geologi-
ques qui y sont dcveloppees. La premiere partie est loutc con-
ao4 Geologic. N°. 159.
sacr<5e i la geographic astronomique et physique ; dansla secoude,
le chapitre premier du premier livre , contient un apercu fort
incomplet de la mineralogie. Le chapitre trois du deuxieme offre
une ihe'orie des montagnes, delcur filiation, de leur communication
sous-marine, etc.; I'auteur croit qu'elles ferment un systeme
continu;puis il traite des montagnes primordiales , qu'il dit for-
mees de roche vive, etdu depc'rissement des montagnes, c'est-a-dire
des effets des phenomenes almospheriques sur les roches qui
les composent C'est surtout dans le livre i". au chapitre 3
que I'auteur developpe les idees qui lui sont propres ou qu'il a
empruntees aux nombreux systemes deja publics sur les volcans.
« Les montagnes de troisieme formation , dit-il , sont celles
» que le feu organise; ce sont les volcans eteints ou existans. »
Ce sont les pyrites, surtout les pyrites martiales que Ion peut
regarder comme la cause de tous les incendies internes dont les
volcans et les tremblemens de terre sont les consequences; le
naphte , le petrole , le charbon de terre , etc. , propagent I'in-
cendie. Partout ou I'eau se fraie un passage pour arriver a un
amas de pyrite, il y aura fermentation et embrasement ; I'eau
est volatilisee par I'ardeur du feu , I'air rarefie fait effort par la
ligne de moindre resistance ; si cette ligne se dirige a la surface
du globe , voila un volcan ; si cette ligne est laterale , il en re-
sulte une galerie souterraine. Ainsi s'est etabli un grand sys-
teme de galeries souterraines et sous-marines avec lequcl I'au-
teur rend raison de tous les phenomenes volcaniques et des
tremblemens de terre.
Apres avoir esquisse son systeme I'auteur parlc des lies vol-
cani(|ues , qu'il passe en revue sous le rapport de leur constitu-
tion et de lactivite ou de I'extinction de leurs volcans. II examine
ensuite les volcans des continens , puis les volcans eteints.
Le chapitre deuxieme est consacre aux tremblemens de terre ;
le troisieme aux eruptions dont il donne une liste chronologi-
que , puis a la correspondance de certaines eruptions pour mon-
trerretoniiante relation qu'ontentre eux tous les soupiraux des
galeries volcaniques. M. de Grandpre ne nous laisse pas sans in-
quietude a cetegard : nous sommes riches en rliarbon de terre ct
en matiercs con)buslibles , dil-il ; cotte amorce pourrait bien
nous attirer, un jour, une visite d'ancienne connaissance : le
feu connalt la route , il la suivait quand il ravageait noire Pro-
vence, le Dauphioe , Ic Vivarais ct le Velay, dont les cicatrices
Geologic. ao5
tie sontpas encore gueries. Nous ne suivrons pasM. de Grand-
pre dans les details du livre quatrieme, consacre a I'histoire de la
retraite des mers et au sejour des mers sur les continens. Une
planche est destinee a representer les idees geologiques de
I'adteur. D.
\^o. Preuvks que la surface de la terre a ete balayee par des
courans puissans etuniversels. {American Journal of Sciences i
n°. I , juin 1826 ; p. 100. )
L'auteur pretend que toutes les surfaces de rochers non de-
composees, portent les empreintes des eaux qui les out rongees.
II explique les depots de cailloux loin des Lords des rivieres ,
par un changement dans la velocite du niouvement de la terre
sur son axe. Si la terre s'arretait un instant dans son mouve-
ment diurne , I'ocean Pacifique couvrirait I'Amerique. L'auteur
a tronvedans toute la Nouvelle-Angleterre les surfaces des ro-
chers polies par I'effet des eaux. En Europe, la culture du sol
apeul-etre efface ces traces. En Amerique il y a eu un deluge,
<jui a passe du nord au sud.
14 1- Observations sur le terrain salifere de la Lorraiise , avec des
considerations particulieres sur les terrains du district de Treves,
et une carte geologique du pays de Treves et de la Lorraine,
et II coupes, par le profes. Steininger. {Herlha; 1^. annee,
5'. vol. , 5. call. ; p. 259. )
On a conclu trop vite qu'il ne devait pas y avoir dans le
district de Treves de depot salifere profitable , parce que M. de
Oeynliausen ne voulait placer le grand amas salifere que dans
son keuper. On a doute sans exanien approfondi des idees de
cet aiiteur, et souvent ce dernier s'est trompe et a confondii
les argiles bigarrees du gres bigarre avec son keuper; telle est
I'idee de M. Stcininger et le but de cc memoire. Le gres de
Wittlich se pi'olonge jusque dans les Vosges et fait masse avec
les gres de cette chaine. Ce gres offre la reunion du gres rouge
secondaire avec ses porphyres et ses trapps et du gres bigarre.
Sur cc depot s'etcnd le musclielkaik, qui va de Bittbourg a Bla_
mont et Bi)urbonnc-les-Baiiis, et qui supporte un grand massif
de gres ct dc lias, dans Ic Luxembourg. Pour bien faire coni-
prendre ses idees, rautciir donne un profil des Vosges entre
Saint-Die et Rappoldsweiler. Du gueis cntoure dc deux massifs
ao6 Geologic. N". i/ji.
de granit y supportc au haut de Hury au S.-E. de Sainte-Croix-
aux-ftlines, un gres houiller avec du gr^s rouge et du gres bi-
gane, et du cote de St. Die le grt-s bigarre couvre le granit. Le
giesvosgien inferieurest toujours porpbyrique ou unagglomerat
prossier d(! roches de gi-au\vacke , de quartz et d'aulres roches
plus ancicnnes ; il a done tous les caracteres du Todtliegende.
Entre Tlioley et Bliescastel on voit le gres houiller avec des
masses de diorite et de rocbcs ampbiboliques , puis a Neukir-
cbeu du gres bigarre en de9a de Bliescastel , le gres bigarre
couvertde I'argile bigarre et du muschelkalk. L'autcur indique
soigneusemcnt aillenrs cette argile bigarree et y fait reniarquer
des gres, des gypseset des bancs marneux ou calcaires. II detaille
a ce sujet ce que Ton voit dans le pays de Treves, et il montre
que le muscbelkalk s'adapte a la surface ondulee de la marne
bif'arree, comme cela se voit bien entre Kittel et Temmels et
Wasserbillig.
11 indique le muscbelkalk a I'ouest des Vosges et du pays de
Saarbruck, et il fait observer qu'audela, a I'ouest, on trouve une
ctendiie d'argile bigarree non recouverte depuis Grevennia-
cliern jusqu'a Cbarmes pres d'Epinal. Cetle zone argileuse
s'etend dans sa plus grande largeur , entre Berg , Grevenmacbern
et Niederanwen, entre Remicb et Dalhcim, entre Chateau-
Salins et Hautelocber , entre Flavigny et Epinal. C'est la le
kcuper salifere et gypsifere de M. Oeyenbausen que M. Stei-
uinger place au contraire dessous le muschelkalk parce qu'il se
lie avec celui de Troves qui est evidemmeut rccouvert par le
muschelkalk. L'auteur y indique des gypses a Konigsmacbern
ct Petelauge, et il parle au long des bancs de marne endurcie
et dp calcaire qu'il renferme presque partout , et surtout au-
dessous dugypse. Ilidentifie completement ces argiles bigarrees
de la Lorraine avec celles du pays de Treves et indique les
sources salees des bords do la Moselle et de la Saar , par ex. a
Mider-Kons, k Scbengen , a Nittol, a Igel , pres de Merzig, ii
lliedorsdorf , a Mettlacb, a Dreisbach , etc. ; il y a meme du sel
dans le gypse <le Wasserliesch.
Apres avoir donne le detail de ses observations , notre savant
auteur affirme qu'il n'a jamais vu distinctement I'argile bigarree
gypsifere recouvrir le muscbelkalk et que partnut ou les ro-
cbers sont a decouvcrt, le contraire s'observe clairemcnt. Dc
plus les cndroiis ou il semblerail que le muscbelkalk supporte
Geologie. , 207
I'argile, sont ties h^un tromppiirs. Comme Icsdeux depots sont
en couches fort conlournees, on peut souvent trouver dans une
vallee ce qu'on se serait attendu de voir sur les coteaux ; et on
ne pent nullement se fier aiix prolongemens liypothetiques des
couches dun de ces depots; car elles se relevent ou s'ahaissent
au moment oii Ion s'y attend le nioins. D'ailleurs tons les ceo-
logues ne sont-ils pas d'accord que dans le Wurtemberp le
depot salifere est sous le muschelkalk ou cntre ses couches in-
ferieures? Enfin pres de Niederkons ou Sierk Ton voit dans une
vallee, d'un cote le depot d'argile bigarrpe convert de lias, et
de I'autre le muschelkalk couronne la meme argile. MM. Hauss-
mann et Oeynhausea devraient examiner ce point. Dans le
Luxembourg, le quadersandstein seul recouvre le muschelkalk
et supporte le lias et les oolites jurassiqucs. Entre ces deux
etages jurassiqaes , I'auteur intercaile avec raison les oolites fer-
rugineuses et les gres ferrugineux de Hayange et de Lonwy que
M. Boue avait reunis par erreur au quadersandstein, tandis que
c'est le gres du lias semblable a celui du Wurlemberg (Boll, etc.).
L'auteur reprend la description de Vic de M. Voltz et n'a pas de
peine a montrer I'identite des depots argileux de la Lorraine
et de Treves et la probabilite de trouver aussi du sel dans le
dernier pays. II donne une liste de ii4 sources minerales aci-
dules qui se trouveut dans le terrain schisteux de I'EifTel et du
Hundsruck. Enfin il conseille de faire des so'ndages a Rielchin-
gen , Nittel et Igel. On voit d'apres ce memoire inl;eressant
qu'il est encore fort douteux qu'il y ait entre le lias et le mus-
chelkalk une formation si etenduc et si puissante de marnes argi-
leusesgypsif^resetsaliferes,et que le tresor du pays et la bourse
des entrepreneurs se trouventfort mal de ce qu'on a suivi aveuide-
mentlesidees nouvelles sur la position si raoderne du sel. A. B,
I 4^- De l'etat geognostique d'une partie de la Sklandk et des lies
voisinesj par G Korciiiiammer , avec 4 pi- enluminees. ( Det
Kong, dan/ske Fidensknb. Selskabs iiaturvidaiskab. ognmthc'
mat. Jfhandl. ; vol. 2 , i 826 , j). 247.}
Nous avons deja donne nn apcrcu de ce memoire, d'aprt'< le
rapport des travaux de la Soc. roy. de Copenhague. {Bidlcl ,
om. VII, 1826; n". 235.) Nous ajoutcrous quelques details
ires du memoire meme, qui vient d'etre insere dans le recuoil
academique <le ccltc Societe. L'auteur considirc d'abord les
3o8 Geologic. No. 14^*
diverses formatioas de la Selande ; savoir, i°. craic ; c'est le band
le plus considerable du cote de Stevns-Klint, ayant environ
60 pieds d'epaisseur seulement au-dessus du niveau de la mer ;
elle renferme des masses plus ou moins arrondies de silex, se-
parees les unes des autres, mais formantdes couches de 6 pouces
a I pied {. La craie entre ces couches dc silex a 12 ou i4 po. ,
et quelquefois plusieurs pieds d'epaisseur. L'une des couches de
silex est reraarquable par son epaisseur et par sa regularite; elle
se ti'ouve a environ 10 pi. au-dessous de la limite superieure
de la craie. En dessous de cette couche de silex, il regne le pa-
rallelisme Ic plus parfait entre les bancs de craie et les couches
siliceuses ; tandis qu'au-dessus de cette couche principale , les
couches de silex sont froissees, prennent diverses directions ,
et sont quelquefois coupees par la limite superieure de la craie.
Au-dessous de la couche principale de silex, on trouve beau-
coup d'alcyons et d'autres animaux semblables transformes ea
silex , tandis qu'au-dessus il y a peu de fossiles. Immediatement
au-dessus de la craie repose une couche mince d'argile schi-
steuse; elle a 4 po- dans les endroits les plus cpais; dans d'au-
tres elle se reduit a une ligne, et ne ressemble plus qu'a une
raie tiree a travers ou le long de la craie. Cette argile se divise
en feuilles tres-minces : en dessus elle est calcaire, en dessous
elle est plus charbonneuse, Parmi les fossiles qu'elle renferme ,
M. Forchhammer a trouve une dent de requin et une petite
coquille profondement sillonnee.
A cette couche interessante en succede une autre cgalement
irregulicre dans son developpenicnt. Son epaisseur varie entre
quelqucs pouces et 2 i 3 pieds; en quelques endroits elle
manque nieme entiircraent ; la roche dont elle se compose varie
egalement ; tantot elle ressemble k la craie compacte et sonore ,
qui dans la chaussee des Goans , en Irlande, est situee au-
dessous du basalte ; tantot elle ressemble au calcaire a corallites
qui suit cette couche. Elle est parsemee de petits globules verts.
M. Forchhammer a trouve dans cette formation des especes
de 12 genres de cocjuilles ; quelques-unes lui sont particulieres.
Coramc le genre Ccritliium cM-acler'isc un calcaire plus moderne
que la craic , I'auteur a appcle cette formation calcaire a cc-
ritcs.
Les deux couches dont on vient de parler, et qui sont si peu
epaisscs, paraissent avoir ete genees dans leur developpement
Geologie. 209
par les 2 formations entre lesquelles dies se trouvent niais on
Ics trouve paiTaitenient developpees dans I'lle Faxoe.
Au calcaiie a cerites succede un calcaire dont Ja coucHr infe-
I'ieure consiste en coraux, echinites et bivalves fracasses et
unis par un ciment calcaire et terreux; la couche suivanfe se
compose de silex coherens dont la surface est tres-irrepuHtMe
Plus liaut ces couches de silex, epaisses de 6 a lopouces alter-
nent avec des couches calcaires epaisses de 5 a 4 pieds. La plus
grande epaisseur de tout ce banc de calcaire corallite doit etre
de 80 pieds. II parait avoir subi, comme toutes ces formati.jns
moderues, de violences convulsions : les couches ou bandes de
silex naturellement paralleles y sont souvent contournees de
maniere a former un eliipsoide ; quelquefois on voit une suite
d'ellipsoides semblables. Les memes formes se retrouvent dans la
masse principale qui constitue le sol du Dauemark, et qui se
compose de sable , argile , marne avec des grosses pierres rou-
lees de roches primitives. Le calcaire corallite renferme une
quantite innombrable de coquilles fossiles ; les echinites les
ananchitesetlesspatanguesserventale caracteriser. Cos coquilles
se trouvent iudistinctement dans le calcaire etdans le silex. Dans
les endroits ou les falaises de Slevns-Klint sont a nu, le calcaire
corallite est convert d'une efflorescence , de sonde carbo-
natee : c'est que I'eau de la mer, qui a jailli sur les falaises, a
penetre dans le calcaire poreux, et y a developpe ce carbonate.
L'auteur a reniarqne le merae phemimene dans les lies Feroe
ou, dans I'cte de 1 821, la plage couvertede coquilles coherentes
etait enduite du meiiie natron.
Le calcaire corallite n'est pourtant pas la formation supe-
rieure. Dans les endroits ou il atteint la plus grande elevation,
on trouve un conglomerat calcaire qui remplit les enfonceniens
des ellipsoTdes : c'est un compose de fragnwjns a angles aigiis, de
silex et de calcaire corallite , melc'S irreguliercment , et unis
par un sediment de chaux , dont les cavitcs renferment des
cristaux peu prononces. On voit des blocs de ce cnglomerat
disperses sur le rivage.
L'auteur examine cnsuite en particulier les formations qu'il
0 trouvees dans I'lle Faxoe etcelle deMccen, etdont nousavons
(U'ja parle dans la courte analyse du meme memoire : il nomme
les f.,ssilcs de ces deux iles oont la premiere surtout est riche
Is. Tome X. j^'
2IO Geologie.
ca coquilles. Le calcaire de Faxoe a de commun avec le cal-
caire h cerites de la Selande, une Turbinolite conique, qui y est
le fossile le plus commun, une Favosite, leTrochus niloticiformis ,
de Schlotlieim , et des dents de requin. Dans la craie do I'ilede
Mceen on observe la meme superposition des couclies en forme
d'ellipsoide, et la plupart des memes fossiles , tcls que Anan-
chytes ovata, Oslrea vesicidaris, une'Gryphee, Bckmnites mucro-
natus, deux esp^ces de Flustra; mais I'auteur n'a point trouve a
McEen les alcjons si communs dans la craie de Stevns-Klint
et de Jutland. II en conclut qu'il y a de grandes analogies
entre le calcaire corallite de Selande et la craie de Moeen , et
il regarde les deux formations comme etant du commencement
de I'epoque tertiaire. II paralt que des formations semblables se
retrouvent dans le Holstein, le Meklenbourg et la Pomeranie.
145. Observations sur les couches de Hastings, dans le Sussex j
par Tn. Webster. ( Transact, de la Soc. ge'olog. de Londrcs ;
vol. 2, part. 1^'., p. 3i. )
Ce raemoire a pour but de detailler les subdivisions du gres
vert et ferrugineux de Hastings. L'auteur trouve fort diflicile
d'etablir ces divisions neltemeot , parce qu'il y a beaucoup
d'irregularites dans ce depot ; neanmoins il place au baut un
gres calcarifere , dur et gris ; dans le milieu un grcs jaune ,
tendre , et dans le bas, des argiles, des argiles schisteuses , du
gres ferrugineux, avec des lits de mineral de fer et beaucoup de
debris de vegetaux. H entre ensuite dans des details minutieux
sur ses pretendues subdivisions generales , et il mentlonne les
restes dun Saurien , dun Lezard , de Poissons et d'un Oiseau
qu'il a trouves dans ce dej)6t et qu'il figure. II y a des monoco-
tyledons parmi les debris de vegetaux. Le gres calcaire conticnt
des noyaux dun univalve ressemblant a une Paludine. Plus loin,
dans le pays a Fairlee-Diron , l'auteur est tout etonne de trou-
ver le gres calcaire convert de sable jaune, et de ne pouvoir pas
raccorder les coupes de Hastings , de TiJgate-Forest et de
Cuckfield. II en conclut justement que les membres de ce de-
pot sont dune ttendue. fort limitee , et sont distribues fort
irrepulieremcnt. Si Ton continue a attacber autant d importance
au detail dune petite coupe, d'un petit depot , qu'a celui dun
ecbantillon de mincralogie , il est clair qu'a tout moment do
bous observatcurs scront en dispute sur de pretcndu) arrange-
Geologic . 2 J J
mens de couches, qu'ils seront enfin forces cVavouer ne pas
exister dans la nature. Una belle vue des cotes accompagne ce
memoire. a p
145. ESQUISSK G^OLOGIQUE DE l'eXTREMITE NORD-OUEST DE SuSSKX
et des parties voisines de Hants et de Surrey ; par MuRcnisoN,
(Transact, de la Soc. geol. dc Londres ; vol. II, part. r«.
P- 97-)
Cette contree offre la craie et le gres vert que I'auteur
irouve a diviser , dans ce petit canton , en sable vert supe-
rieur , Gault , sable vert inferieur , WeaJdclay, ou argile ct
sable ferrugineux ou de Hastings. II consacre un article! cha-
cune de ces subdivisions, et en cite les fossiles. Dans le sable
vert superieur on voit \' Ammonites rostralus et le Grjphcea ve-
siculosa, etc. ; dans le gault, V Ammonites dentatus ; dans le sa-
ble inferieur, des Ammonites et des Terebratules ; dans le
wealdclay, des Paludines et des Cypris Faba. Le mineral de fer
se trouve aussi-bien dans le wealdclay que plus has, Le sable
ferrugineux contient des ossemens de poissons , de crocodiles
et de sauriens aquatiques ; i'auteur en figure des vertebres et
des OS. Un appendice contient uu tableau de ces depots , dans
lequel I'auteur donne les subdivisions des divisions de la for-
mation du gres vert. Ceci est bon pour un petit coin de I'Anr
gleterre ; mais on se tromperait bien si Ton voulait generaliser
ces subdivisions. Un autre appendice mentionne la quantite
de chaiix contenue dans les roches du gres vert. Le sable de
Hastings forme un plateau de Longwood a Wisborough-Green
le wealdclay I'entoure et remplit un bas-fond qui va jusqu'a'
Battlehurst , Lynch , Chiddingfold et Cranley. Le gres vert
inferieur occupe les hauteurs , la vallee d'Arun, le Ilhidhead-
Common et la vallee de River-'Wey. Le gault et le gres vert
superieur forment les pentes du plateau de craie d'Amberley a
Grafham, PetersQeld , Selbourne , Binsted et Bentley. Une
coupe du terrain d'AltonhiUs a South-Down accompagne ce
memoire, qui est un exemple d'un detail geologique minu-
tieux. II serait a desirer que les Anglais apportassent aussi le
meme soin a I'etude dc leurs terrains anciens qui, certes , leur
oHriraient maliere a des subdivisions fort importantes. A. B.
«4.
313 ^ Geologie.
145. IdEES GEOLOGIQUES SUR la STBUCTUBE DE I.A CROUTE TEFRESTRE
dans le midi de lAUemagne; par C. Keferstein. ( Corrcspnn-
denzblait des IFiirtiimb. Landwirths.-Vercins ; fevrier i82G ,
p. 67.)
Dans tons les lieux oii Ic sol secondaire offre des basaltes, il
a ete souleve assez haut. (Rhon. ) L'eau n'a pas creuse la plus
grande partie des vallees dans les niontagnes. Le gypse , le sol
sont des produits sublimes. Le keuper, le gres bigarre et le
gres rouge secondaire ne forment qu'un depot ou le muschel-
kalk et le zechslein sont enclaves quelquefois. Sur un plateau
de eres de keuper I'auteur place U chaine jurassique de la Ba-
viere et il croit que les Belemnites ne penetrcnt pas plus bas
que ee depot. Nous croyons qu'il se trqnipe , du mollis
M. Scblotheim en cite plus bas, nous avons trouvc des W'-
lemnitcs dans le rauscbelkalk de Werkershausen , et rien ne
nous assure qu'il n'y en ait pas plus bas. Le gres ferruginciix
de Wurtemberg est subordonne au lias. Le calcaire jurassicjue
offre des calcaires conipactes et des dolomies ; I'auteur croit a
tort que ccs dernieres rocbes sont sans fossiles , tandis qu';m-
tour de Ratisbonne, d'Amberg, etc., elles n'en manquent pas.
Les dolomies sont intercalees entre des calcaires conipactes, cii
partie schisteux et lilhograpbiques. L'auteur indique sur le lias
du Spitzpraben , a Bodenwahr , un gi'es silicifie recouvert de
craie a Grrphea spiraia, el il suit avec nous ce gres vert autuui-
de Ratisbonne, a Abacb, a Egglofstein, sur les pentes du mont
Maria -Hulfsberg, a Rneiting et Kelllieim. Des argiles a niiiu -
rais de fer en grain couvrent le calcaire jurassique. La chaiiie
jurassique est la plus elcvee dans la Ranhc-Alpe , et de Bahlir.-
cen a Weissenbcrg elle est aussi escarpee au nord-ouest, el
offre des roches volcaniqucs. Le reste du memoire est coufacre
a montrer que le calcaire jurassique forme ks Alpes calcaires.
Le mont Saleve offre dans le bas du calcaire lonce a Gryphees,
Pianes elFicus , et le baut est couvcrt d'un gres semblable au
eres vert. 11 retrouve le lias par la pri'sencc des Grypbees, dfs
huitres et des poissons de Claris et du Tyrol. Nous somnicsbicii
facbes do croirc; que l'auteur confond ici le gres vertetle scbisic
intermediaire dans son lias. II voit le calcaii-e du Jura par les
Ammonites ct les Belemnites de Bex. Certains fossiles des Alpes
sont ccrlainemcnt singulicrs ; mais ncus ne connaissons jias en-
core asscz la dislribvlion des fossiles en general, ( t do cc;ix dos
Geologic. 21 5
Alpes en particulier ; ainsi , ne nous iaissons pas uniquenient
guidcr par ties motifs mal fondes. Les gneis et les niicascliistes
sont soiivent ties grauwackes motlifiees par le granite ; le lias
des Alpes a ete altere, et les Alpes ont ete soulevees tlans I'e-
poque terliaire par rapparitioti des porphyres pyroxeniques.
L'autcnr place nial a propos le trapp tie Geisalpe oil tie Hinde-
lang au Grunten. A. B
146. Description de dedx depots remarquablfs de Tourbe ; par Nic.-
Ad. Binge. ( ZVewe Schriften der Societ.fiir die gcx. Mincralog.
ill Jena; iSaS, vol. II, p. i6i.)
II y a entre Travemunde et Kiendorf une tourbiere qui est k
54 a 56 pieds au-dessus de la Baltique, et qui a 60 ou 64 p.
tie large , et ^ a 4 pouces d'epaisseur. Une niarne la recouvre
et la supporte. II y a des cailloux dans la tourbe qui ofPre aussi
des restes tl'arbres et des coquillages tl'eau douce. En 1 ans ,
I'aspect de cette tourbiere etait changee , et elle s'etait affaissee
On voyait bien que les mousses contribuaient a sa formation.
Sur le meme rivage il y a , a -^ heure tie Travemunde, une tour-
biere a 28 ou 3o pieds au-dessus de la mer ; elle a ^o pieds de
large, et 2 pieds d'epaisseur. Elle a le meme gisement, elle
s'etait aussi affaissee comme I'autre , et etait couverte de debris.
Les environs sont i-emarquables par la quantite de blocs de
sienite , de granite, de porpbyre et de trapp. II y a nn bloc
granitiquc a 20 pieds du vivage tlans la mer, et il y a quelques
tlizaines d'annees qu'il etait sur la terre ferme. Le rivage oflFre
encore du sable ferrifere et des Belemnites. Pendant un oura-
gan les vagues ont pousse si violemment des glacons, qu'un
bloc enorme a ete lance sur un rivage de 5o pieds de hauteur.
Quatre cbevaux auraient seuls pu mouvoir cette masse.
147- Observations sur l'emploi des lignites comme engrais pour
le Trefle; par F. Euler. {Neue Schrift. der Socict. fiir die
ges. Mineral, in Jena; vol. II, p. qSo.)
On cxploite , depuis i8ti , des lignites a Brauersschwend ,
dans le district d'Alsfeld ( Hesse-Darmstadt ).
148. Mesures barometriques FAiTBS dans les environs de Coblkntz ;
par Umpfenbach. ( Vas Gebirgc ini Rheinlandc Jf'eslphalen ;
vol. 4 , p. 222. )
L'aulcur s'cst »ervi des Tables dOllmanris, (t il tioiinc cu
:2i4 Geologic.
pieds la hauteur d'un grand nonibre de lieux au-dessus da
Rhin , a Coblentz et au-dessus de la nier.
149. PfiTROGRApniscnE Kartk vom Kbeisk Kassel. — Caite pe-
trographique du district de Cassel ; par Schwarzenberg. Cas-
Ecl, 1825.
i5o. I. Darstkllung DKR Uebergangsformation in Norwegen. —
Expose de la formation intermediaire en Norvege , par B.-
M. Keilhau ; trad. , d'apres le manuscrit, par le D"^, Ch. Nau-
MANN. In-S". de 166 p., avec une carte geolog. des environs
de Christiania et six planches de coupes. Leipzig, 1826;
Barth.
1 5 1 . II. Observations gbognostiques sur les environs d'Holmes-
trand ; par Keilhau, avec 3 planches de coupes. (Annul, der
Phjsik de Poggendorff; vol. V, p. 1''.; iSaS.)
1 52. m. Observations geognostiqces sur les environs de B^-e-
vig ; par le raeme , avec deux pi. de coupes. ( Ibid. , vol. V,
cah. 2 , p. i55. )
i53. IV. Observations ceognostiques sur le plateau de Para-
diesberg , sur Hortekollen , Solosbjerg et Yettakollen ; par
le meme , avec une planche de coupes. ( Ibid. , vol. V ,
cah. 3 , p. 261. )
i5i. V. Coup d'oeil geolocique sur le territoire de Christiania ;
par le meme , avec une carte geologique. ( Ibid. , vol. V,
cah. 4 , p. 389.)
M. Naumann a rendu service aux geologues en reunissant en
un volume les quatre Memoires si importans et si curieux de
lyj. Keilhau, dont nous venous de donner les titres, et qui ont
etc inseres dans les Annales de Poggendorff. II a separe du 4'-
Particle concernant le calcaire a Orthoceratites et les agglome-
rats etrangers au territoire de Christiania. Nous sommes faches
de dire que la lecture de ces Memoires est rendue peniblc par
le manque de resumes , et surtout par celui d'une table des
couleurs qui puisse mettre tout de suite le lecteur au fait des
details des coupes et des cartes coloriees. Le texte concis de ces
Memoires en rend I'analyse fort difficile. Les environs de Hol-
mestrand offrcnt quatre genres de depots ; les roches porphy-
riques forment le cote oucst de la baic de Sandefjord , el le gra-
Geologic. 2i5
nite le cote est. Entie ces roches , }e gres horde la bale Ji Fal-
kensteen et de Munlausen a Holm, d'ou elle s'cnfonce dans le
pays jusqn'au dela de Kokstad. Du calcairc se trouve a Bakke
sur le granite , entre Kokstad et le granite , et il constitae les
ilots de Lungoe, Bjerkoe,Gronsand et Kumrnersoo. Des obser-
vations detaillees sur le contact du grcs et du porphyre ne con-
duisent I'auteur a aucune idee fixe sur leur position respective.
Malgre cela, il donne des coupes qui seniblent mettre hors de
doute que le porphyre a souvent penetre le gres ; ainsi il nous
montre du porphyre enclave dans des gres , le porphyre s'insi-
nuant dans ces roches en bourrelots et pctifs filons , des roches
porphyriques ou basaltiques reposant sur des gres , un filon de
porphyre separant le gres du porphyre rouge, etc. II indique
aussi clairement dans ses coupes que le porphyre basaltoide ,
pyroxenique ou noir traverse \e porphyre rouge. Le granite
vient en contact avec le gres pres de Holm , et I'auteur donne
des coupes de ce lieu qui font voir que le granite coupe le gres,
s'y insinue en petits filons et le supporte. Dans le calcaire,
I'auteur indique des filons couches, et beaucoup de filons et
petits filons de Griinstein a Langoe et ailleurs. Le contact du
calcaire et du granite est surtoul fort interessant pres de Gron-
sand ; les coupes nomhreuses de I'auteur nous font voir le gra-
nite s'introduisant en petits filons dans le calcaire, et cettc ro-
che , devenue sihceuse et quartzeuse, et alternant avec des
petits feuillets de calcaire ordinaire.
Les environs de Brevig sont calcaires, le gneis aniphibolique
commence au sud entre Rogn et Ambersnas , et le granite am-
phibolique forme les lies au nord de Brevig et le pays a I'est de
la baie Eidangerfjord. Entie le gneis et Ic granite, Tespace
dun demi-mille geographique est occupe par du calcaire com-
pacte gris a crustacites, molluscites et polypites, par un cal-
caire grenu a fossiles qui passe au precedent , par un schiste
argileux , par du calcaire siliceux , quelquefois coquillier, par
des roches siliceuses et par des porphyrcs. Toutes ces roches
passent de I'une a I'autrc. Le contact du calcaire et des roches
granitoides a Zircon se voit a Aroii , Gjeteroe et au bout du Ei-
<langerfjord. L^s roches siliceuses et le calcairc siliceux sepa-
rcntlcs deux depots, et on y trouve aussi des jinrlies de micas-
chistc et de schiste aniphibolique dans lesquclles la si<''nite fra-
nitoi'de s'insinuc en petits filons. L'autcur donne quatrc couiips
2i6 Geologic. N°. 15/,.
semblables qui sont idenliques avec les rescaux huttoniens de
I'Kcosse et d'ailleurs. Le contact du gneis et da calcaire n'offre
rien de parliculier; mais le calcaire offre encore des fdons-cou-
clies, des filons et des petits filons basaltiqucs fort bizanes.
L'auteur en donne quatre dessins. Le plateau dc Piuadiesbcrq
oifre a Gjellebeck du niarbre a grenat qui passe au calcaire
compacte, etqui s'y trouve associe avec du calcaire siliceux et
un terrain granitiquc. Le granite rouge y projette souvent des
petits fdons dans Ics roches precedentes. Le niarbre presente
encore des filons porphyriques. Pros de Horte, a llortelvollcn ,
on voit le meme contact du granite et des roclies schisteuses ;
des filons de granite s'elevent du granite dans ces derni^rcs , et
certains schistes renfernient de petites zones ou des feuillets
d'une nature cristalline bizarre. Le niont Solvsbjerg , pres
Gi'ans , est un des points les plus remarquables pour suivre le
passage du calcaire compacte au niarbre et au\ roclies siiicifices
vn contact avec la sienite. Cette roclie renfernie des filons de
Griinstein. A Yeltakollen , a I'onest du bassin de Cliristiania ,
on revolt bien le meme contact irregiilior : le niarbre y est
'grenatifere ; le calcaire siliceux et scbisteux contient des por"
tions de niarbre, et la sienite s'y prolonge sous la foi'nu; d'un
filon de porpbyre : Tautcur donne line figure de cetle loca-
lite.
Les environs de Cliristiania , compris cutre Friedriksliall ,
Brevig , Tomie et Gartluius , ofTrent quatre depots : le gneis
avec les antres i-oches schisteuses, enclavent les roclies non
stratiGecs, les calcaires et les gres ; le district du gneis oriental
est limite par la baie de'Christiania , Grorud, Nittedal , Nanes-
tad , Minne et le lac au nord de ce boiirg ; il ne depasse ces
bornes que vis-a-vis de Drobak , a Holmsboe et k Test de Ro-
cen. Le district occidental de gneis est limite par Rogn , Pos-
sum , Ormetangen , Ilassel , Hole, Ilonefos, le I'andsfjord ,
Ovedal, Ilaakenstad et Gronen. Le calcaire, les gr(^s et le schiste
se trnuvent enlre le gneis et les roches porphyriques de IN'itte-
dal a Hakedal, de Misbjerg a Paulsgrube, de Rogn a Skeen et
Boa. Ailleurs, elles forment des bandes etroitcs entre le gneis,
le granite et le porpbyre, comme ;\ Mos, dc Grorud a Chris-
tiania , Asker, Gjellebek , Horn , Vigersund et llongsiind: d'oti
riles s't'teudcnt k rouc>l a Ormetangen , a Test a lloiiiiestrand ,
ct .111 Hi itl jiu(ju ^; liaakiMislad el Ovcrilal. Le gneis on enclave
Geologic. 217
(les portions a Aas , Bnlke, etc. Les roches graiiitoides, on jilu-
tot sienitiques , et les porphyres occupent tout le restc- dn
paj'S. il y a trois yrands districts porpliyriques : celiii a I'ouest
de Chvistiania, qui s'etend de Gjellebeck a Bogstad , Sundvold
etjiJsqu'au sud de Jeonager; celui de Drammen, qui va de cettc
ville jusqu'a Glitre-Yand , et celui de Holmcstrand qui est li-
mite par la mer , Netteroe, Skie , Flaatten , Laurdal , Tuft,
Eidsfos, Skonge et Engoens. Ce dernier renferme le district
granitiqup de Ramnas , et est limite ii I'ouest par du granite ;
tandis que celui de Drammen est entoure de granite, et celui
de Christiania est juxtappose a lest au granite. L'auteur con-
sidere tous les differens districts des roclies non stratifiees, I'un
apres I'autre , en allant du sud au nord. Les roches granitoides
de Laurvig offrent'des sienites , des porphyres, des grunsteins,
des amygdaloides. II donne des details surles filons et les lilons-
couches trappeens des calcaires et des grcs de Holmestrand
a Egar, etc. Autour du granite de Drammen , il fait remarquer
des roches granitoides, s'insinuant dans des gneis amphiboli-
qnes et porphyriques et en renfermant des fragmens ( Sairc ).
Dans le terrain calcaire et schisteux de Christiana , etc. , il
(inumere des mai-bres grenatiferes et metalliferes au contact
des granites , des schistcs alumineux, des gres , des roches sili-
cifiees , des porphyres en filons et en amas , des grunsteins en
Illons et le granite de Solvberg. Le district porphyrique de
Krogskoven , a I'ouest de Christiania , offre desGons de graiins-
tein et est juxtappose au granite. Le terrain granitique , au
nord de Christiania , contient des sienites , des porphyres en
amas, du fer magnefique et des grenats en nids, de la ser-
pentine en amas ; a Toten , du calcaire en amas ; a Sogns-
vand, etc.
D'apres tous ces fails curieux , on croiralt que l'auteur est
un ardent Huttonien, qui cherclie a etablir un systeme en Nor-
vege ; mais on est bien etoune de voir qu'il accorde , comme
conclnsion, que toutes ces roches diversessontliees intimement
ensemble, et ue sent par consequent qu'une seule el meme for-
mation. Ces idees de formation contemporaine de roclies si di-
vevscs n'est nullement en harmonic avec les co-.niaissancea
chimiques. Enfiii l'auteur donne des details sur I'otendue du
calcaire a Orthoceralites , et des agglomcrats de Norvege, qui'
^'clcndent jusijues dans-le Guldbraiidsdaien, cL qui reulcrment
2 1 8 Ceologie.
aussi (Ips roclies porpliyriques. Cet ouvrage doit etre cntre Ics
mains de tous les geologues ; et s'il etait ecrit avec un peu plus
de methode , il serait aussi classique que la description des
Hebrides i^e M. MaccuUoch, ou d'antres ouvrage sconnus. A. B.
i55. Sn LA GEOLOGIA DKLLA PROviNCiA Bergamasca. — Siir la geo-
logic de la province de Bergame; par Giov. Maironi da Pontk.
In-8°. de 200 p. Bergame, iS^S; Mazzoieni.
Dans le cours dune longue et laborieuse caniore, I'autcur
n'a cesse de decrire successivement, dans diverses dissertations,
dans des menioires particuHers, et jusques dans un diction-
naire odeporico , I'etat physique , en general , et celui des Irois
regnes de la nature, les montagnes , les fontaines intermit-
tentes et les eaux mineralcs, les inineraiix et les combustibles,
les cristaux et les petrifications, les terres ,. les pierres et les
fossiies de tous genres de la province de Bergame. En dernier
lien il a voulu jeter un coup d'oeil sur la geologic de cettc partie
de ritalic. Si , comnie il le declare, I'idee de ce travail lui a ete
suggeree par la Description gcologique de la province de Milan,
publiee par Breislak , on pourrait desirer qu'il se fut attache
davantage a suivre cet excellent modele , et qu'il se fut elev^ a
la hauteur des grands principes de la science, recerament expo-
ses dans leur plus grand jour par les Daubuisson , les Beudant,
ct surtoutpar le celebre Humboldt, dans ses Observations sur le
giscmcnt des roches dans les deux hemispheres .
Dans ce memoire , M. Maironi s'cst propose principaleuient
d'exposer un grand nombre de faits et de notices oryctologi-
ques ; en sorte que cet ouvrage pourrait etre considere plutot
sous ce dernier rapport que sous celui de la geologic propre—
ment dite. Dans le fait, etrangores a i'objet de cette derniere
science, les indications speciales qu'il couticnl sur le quartz et
ses cristaux, sur I'agathe, sur le jaspe et sur le giscnienl des
diverses cspeces de roches, sur la craie, sur le vitriol natif,
sur le sulfate de niagnesie , sur les metaux, etc., peuvent elre,
sous ua tout autre rapport , de la plus grande utilite ; mais Ton
ne saurait ouhlicr que la geologic a pour objet la connaissancc
de I'histoire du globe tcrrcstrc,consideree en grand et sous tous
ceux de ses r;i|)ports qui nu"'nent a la llicorie de la tcri'e. {Bi-
bliot.Ilal.; avril i8i6, p, 98.)
Histoire natnrelle ge'ne'rale. 2 1 9
i56. Geologie des terres arctiqubs. — Les roches , pierres et
autres mineraux trouves pendant le 5*. voyage du capitaine
Pai-ry, ont ete soumis a I'exaniea du prof. Jameson d'Edim-
bourg. II a tire de cet examen plusieurs conclusions interes-
santes pour I'histoire ancienne du globe, raais qui ne sont pas
toules liors de contestation : par exemple , il pense que les
rocbes primitives et secondaires , generalement placees ici dans
un ordre analogue a celui qui regne partout, supportaient au-
trefois des I'oches tertigires placees dans les creux et dans les
plaines ; que toute cette masse , contigue a un continent do
I'Amerique , a dii etre brisee par une cause violente, et reduito
a sa forme insulaire actuelle. Nous citerons des observations
plus sures et plus curieuses.
« Avant que la formation des cbarbons de terre fiJt de-
posee (comma par exemple a I'lle Melville], les coUines primi-
tives iiourrissaient une riche et abondante vegetation, surtont
de plantes cryptogames et de fougeres arborescentes ( tree
ferns), dont les prototypes ne se retrouvent plus aujourd'liui
que dans les regions tropiques du globe.
» Les coraux fossiles du calcaire secondaire indiquent aussi
qu'avant , durant et apres la deposition des couches de cbarbon
de terre , les eaux de I'Ocean etaient tellement constituees ,
qu'elles contenaient des polypiers , ressemblant de tres-pres a
ceux des mers equatoriales.
» Avant et pendant la deposition des couches tertiaircs, ccs
regions, aujourd'hui glacees, nouriissaient des forets d'arbrcs
de dicotyledones , trouves en rapport avec ces couches dans la
bale de Baffin , dans I'Ue de Blelville , dans celle de Byam-
Martin et au cap York. »
Ces terres arctiqucs sont, au surplus, riches en minerals de
fer magnetique , rhomboidal et prisniatique , en pyritc de cui-
vre , en titanium , en graphite, et en beaux cristaux de roche.
{Noitv. ylnnal. des Voyages; aout 1826, p. 287.)
HISTOIRE NATURELLE GfiNfiHALE.
iSj. Manuel d'iiistoire naturellk, comprcnant les trois rcgnes
do la nature, ou Genera coniplet des animaux, des vcgetaux
et dos mineraux; par M. Ijoitard. a vol. in- 18 de S-'a pag.
2 20 Hisioire natiirelle genertile.
Prix : 7 fr. Paris, 18^7; Roiet. (Collection ile Mannels foi--
mant une Encyclopedic ties sciences ct des arts. )
Dans une introduction dc 2 pages, I'autcur donnc quelques
idees generates sur I'liistoire naturcUc "ct les caraclcres distinc-
tifs des trois regnes. II commence son oiivrage par le Regne
animal , pour lequel il suit le systeme de i\I. Cuvier dans 1 expo-
sition des divisions methodiques qui le partagent. Cliaque classe
est precedee d'un tableau synoptique des caracteres des ordres
qu'elie renfcrme. Ceux des genres sont exprimes dune ma-
niere courte et precise. Ce travail, peu susceptible d'analyse ,
presente assez generalenient I'etat actuel de la science. Les
zoophytes ont ete cependant plus negliges. Le regne vegetal est
traitc sur le nieme plan que le regne animal; seulcment les
genres y sont caracterises d'une raaniere plus breve encore ;
I'autour suit le systeme sexuel de Linnc. Le regne mineral ne
contient que 44 pages. On conceit qu'on ne peutguere y trou-
ver que quelques generalites, et I'expose tres-siiccinct des di-
verses substances minerales. Ce traite d'ensemble est indepcn-
dantdes Manuels luiblies avec plus de detail sur les diverses
parties de I'histoire nafurelle. II nous semble que I'auteur ei\t
mieiix fait de presenter dans ce tableau d'ensemble des produc-
tions de la nature , toutes les vues gencrales , toute la philoso-
phie de la science, le tableau des principales methodes genera-
les, des idees sur la physiologic generate, en se bornant k bicn
caracteriser les grandes divisions , les classes et jusqu'aux fa-
milies naturelles , le detail des genres devant faire partie des
Manuels parliculiers. De cette nianiere , il eiit niontie tons les
grands rapjiorts ou les dilTerences saillantes qui unissent ou
distinguent les grandes coupes naturelles. II cut produit un
ouvrage qu'on eiit pu lire avec fruit et interet. D.
ij8. ZErrscnRiFT fur Tyrol und Voharlberg. — Journal pour le
Tyrol et le Vorarlbcrg ; public aux frais de retablissement
du Fernandeum. Vol. i et 2. { Arclw filr Geschicfitc, Sta-
tislili , etc.; Yienne , octob. 1826, no. iv.4. ) '
Ce nouveau recueil, peu connu, contient plusieurs articles
intercssans pour hi geologie et la mineralogic de I'Aulriche, tcls
que : Les mines abandonnc'cs du Roclircr-Biilicl ; par >I. deScnger, ~
avec une carte lithogr. ; notice f^cognoiliquc sur /cs moiilagncs,
Histoi'ie nalurelle generale. 221
depuis Inspruck jusqu'ii INleran et Brixen, etdepuislnspnick jus-
qu a Bregenz, ainsi que sur la vallee de Lisens et une pailie de la
vallee dite Oetz-Thal , par M. de Faundlei-'; Fojage gc'ogiiosti-
quc sur le moiit Mauriiz, avec quelques details sur I'existence
du quartz nectique ; lettre de M. de Bucli sur la dolomie du
Tyrol; extrait d'une lettre de M. de Huiuljoldt sur Ic Canzo-
calli noa loin de Predazzo dans le Tyrol meridional ; Ics Eia-
blisstmcHS de bains du cercle de I'Etsch ; eiifin la Moiiogniiikic
de la valle'c de Stubaj- , remarqiiable par ses usines.
l5g. De l'utilite des Conferves dans recononiie de la nature ;
par M. Bang IIoffmamn. {Mc'moires de la Socic'le' des Scicuccs
de Cupcnhngue ; torn. II , iS'jG, p. U09. )
Sons le noni general de confervts ( les paysans en Danemark
nomnient Grode celles d'eau douce , et les pecheurs appellent
Lie celles qui croissent dans la nier), ou comprend de**
plantes asscz semblables par leur apparence exterieure, mais
qui ofFrent, a I'aide du microscope, des particulantcs distiuctes
fort agreables a observer.
II y a des especes de licbens qui resscmblent si fort a des
conferves pour la structure et vice wej'sd, que M. Acharius a
place ])armi les lichens diffcrentes plantes, que Diilwyn
et d'autres auteurs rangent parnii les conferves. Ainsi Acha-
rius noniuie Cornicularia pubesccns, Parmclia i>clutina, Parmclia
pannosa, ce que d'autres appellent Conferva atrovire/is , yJc/ui-
rii, ct paiinosa.
M. HofiPmann est de ccux qui ass-ignent aux conferves en
general, et particulierement aux oscillatoires, une place sur les
limitcs du regno animal. 11 a observe, touchant ces dei-nieres,
qu'elles ue naissent et ne croissent jamais plus volontiers, ainsi
que les animaux infusoires, que dans le voisinage des corps or-
ganises toinbes en putrefaction , sans (|ue les eflluves fetitles qui
ontlieu en j)areilcasnuisent aux devcluppemens des unes ni des
autres. Les oscillate li res, ainsi que quelques conferves d'eaudouce^
sont douees de la propriete d'empechcr I'cau de se corrompro.
M. llollboll, habilo horticulteur, mettaitcctte j)roj)riete a jiolit
pour conservcr ccrtaincs especes de iN^'w^^/iCrt asiatiques qui out
besoin de jjasscr I'hivcr en ;errc chaude. 11 avait soin de mcttre
niie poignec de conferves dans cliacun des vases pleins d'oaij.
©u il Icnaitres plantes.
■in.2 Histoire naturclle generale. N\ i5g.
Quant a I'utilite dos conferves, <jui rst lohjet special de ce
lueinoiie , cllc consistc principalement a former dans I'eau une
sovte de filet, de tissu plus ou moins seire, capable d'aireter le
courant, de fixer les graines des differentes plantes , et de
corabler peu a peu les mares etles laguues.
On km- doit aussi, en partie, la formation de la tourbe, non
pas, a la vcritc, au Conferva iwularis comme le pensait M. Van-
Mar uni , niais surtout aux espoces suivantes, savoir : dans les
eaux profondes aux Conferva capillaris, quinina, distorta, fracta,
flos aqucB etfugacissima; dans celles quile sont moins , aux C. cri-
spata, bipunctata, genu/lexa, sordida et a \' Eclospcrmum sessile;
dans les eaux saumatres , a la Conferva linum ^ fracla var.^ jna-
rina, et a V Ectospcrmum elcvatum.
C'est ainsi que, dans des eaux courantes, I'auteur a vu
\' Ectospcrmum ccespiiosum , former une sorte de feutre, sur
lequel s'elablit par la suite le Monliafontanu, ainsi que dilFe-
rentes especes de Jones. 11 a observe de meme, dans les rivieres
torrentueuses de la Norvege, la Conferva seiigera de Dillwyn et
la Lemaniajluviatilis, qui croissant I'une et I'autre sur les cail-
loux , y preparent la place pour le Grimmia apocarpa var., rivu-
laris, et pour diverscs especes de fondnalis.
On trouve, en autoninc et au printemps, sur les cotes du
Danemark, dans les crcuxdes pres sales, une conferve((^o///erwi
moniUformis) dont les filamens, enduits de vase, remplissent
les creux a tel point, que I'eau en semble convertie en une
I'elee de couleur grise. Au bord de ces petites lagunes , crois-
seut le Poa maritima et YJgroslis stolonifcra , qui au printemps
s'avancent vers I'eau parleurs racines tracantes parmi ces con-
ferves. Celles-ci, en s'affaissant a mesure que I'eau s'evaporepar
la cbaleur , scrvent de base au gazon qui finit par prendre la
place que I'eau couvrait au fond de ces creux. Sans le Conferva
floccosa, le Scjtosiphon crinilum, et plusieurs algues qui crois-
sent sur le sable inonde et qui les recouvrent dune croiite
brune lorsque la cbaleur met ce sable a sec, les terrains sablo-
neux pris sur la mer et endigues , seraient tr^s long-temps & sc
couvrir de vegetaux ; niais, a la faveur de cette couche qui rc-
tient les graiues apporlees par le vent et qui en facilite le de-
veloppement par sou liuiiiidite, quelques graraens, particuliere-
meuL le/'ort ;««n7 ///(«, s'etablissent dans ces terrains , et finis-
senl jiar convertiren prairies des sables stcriles. Pour alleindre
Histoire naturelle general e. 2 25
ce but , il fant avoir soin de reteuii- les eaux pluviales sur ces
nouveaux polder, en liiver, assez long-lemps pour favoriser le
developpement des conferves, et faire ecoulei I'eaa k temps ,
c'est-ii-dire pas assez tot pour que le froid des nuits puisse at-
taquer les jeunes pousses de I'herbe, et pas assez tard pour que
I'eau puisse leur nuiie. On doit eviter de faire paitie les hes-
tiaux dans de tels lieux, jusqu'a ce qu'ils soient completement
gazonnes, aGn de nienager la croiite formee par les conferves,
que les pieds de ces animaux romprasent par places , et qui se
leverait par larabeaux en se dessechant.
Les conferves dont nous avons parle, occupent souvent le
fond de I'eau ; an conlraire , V Oscillatoria cestiinrii de Martens,
se tient toujours a la surface; mais le feutre d'un vert fonce
auquel elle donne naissance va an fond en autoinne, et ajoute
a I'epaisseur de la croute formee par les conferves. L'auteur a
ete a portee d'observer ces faits dans les terrains conquis sur les
sables de la mer , a la cote orientale de I'lle de Fionie. II a con-
state que les gazons qui s'y trouvent maintenant, reposent
en effet sur une ancienne vase qui doit son origine aux con-
ferves.
Ce qui vient d'etre dit de I'utilite des conferves ne concerne
que celles d'eau douce. On a raoins de renseignemens sur celle
que peuvent avoir les conferves marines. Cependant l'auteur a
fait une observation qui merite d'etre notee, sur I'espece decrite
dans la Flora danica^ tab. i485, sous le nom de Conjtrva
chtonoplastcs. II a vu cette plante se propager tellenient dans
une partie du golfe d'Odensee , quelle a exhausse graduelle-
ment le fond de la mer, an point de former , par laggregaliou
de la vase et du sable , un terrain presque solide oil croit en
abondance le Poamaritima, accompagne du Salicornia licrbncca
et de VArcnaria marina.
Au-dessous de I'eau , les conferves et les fucus tapissent los
roches, comme les lichens le font plus bant a partir de la sur-
face de la mer. Ainsi ces deux families de Cryptogaines c.m-
coarent, cbacune dans la situation qui lui est propre , a couvrir
les rochers maritimes de vegetation, I'une dans I'air , I'autrc
dans I'eau.
Dans la famille des algues et des conferves, celles qui reni-
plissent cettc destination, sont, suivant M. Hoffmann, les Con-
ferva .icopuloriim , rupestris , cerea , de Dillvvyn ; le Ba/igtu
23A MiiiCKilo^ie.
crispa, i\e Lyn8byc,les Uh-n inicstinnlis, umbiUcalis , ct plicata,
le Rnmaihia scopuloruni, le Sicreocolon confine.
11 est probable que plusicurs especes de conferves servent
de nourrilure aux poissons et a d'autres animaux aquatiques.
Cela est certain du moins a I'eyaid des gienouilles L'auteur en
a conserve quelqucs-uns de ces animaux dans un bocal ; il leur
donnait journellement un pen de Conferva fmcta et il leur
voyalt manger cette plante avec appetil.
M. Hoffmann a joint Ji ce memoire une planchc icprescntaut
les filamcns d(- la Conferm chlonoplastei , tcls que M. Lyngbve
les a observes au microscope. On voit que cc qui , au milieu
de I'ete, semble n'etre qu'un fdament unique , est en effet
une reunion de plusicurs librilies contenues d'abord dans unc
meme gaine, comme dans VOsciUatovia vnginala de Yauclier,
et qui se divisent et deviennent visibles separement, lorsque
cclte -atne se romnt par I'offet de IT.ge on de quelque acci-
dent
i6o. Voyage A LA Grande-Chartreuse etalaTrappe d'Aigue-Beli.e,
suivi d'une notice sur les petrifications des environs de Saint-
Paul-trois-Chateaux ; par le D. Guerin, d' Avignon ln-i8". de
3 feuilles ; pr. yS cctit. Avignon , 1826; Scguin.
MINER ALOGIE.
iGi. A Manuel OF Mineralogy and Geology. — Manuel de Mi-
neralogie et de Geologic, a lusage des ecoles , etc., par
Ebenezer Emmons. Ouvrage adopte par I'ecole de Rensselaer,
d' Albany. In-8". Albany ( Etats-Unis) , 1826.
162. LKHRBUcn DER MiNERALOGiE. — Trailc de Mineral,;gic , par F.
S. Beudant ; trad, en allemand par C.-F.-A. Hartmann. In-80.
de 83o pages, avec 10 pi. lithog. Leipzig, i826;Brock-
haus.
L' important ouvrage dans k-quel M. lieudant a prcsente d'une
maniere si ncuve toute la pbilosopbie de la science des mine-
raux, ne pouvait manquer de prcduirc une vive sensation dansle
iiionde savant, ct Ion nc doit pas s'elonncr que les etrangers
a'empressent do I'accueillir et de le traduire dans leur languc
'M. llaitmann a vculu rendre service a ses conipatriotes , eu
leur facililant les moyens detudier et d'apprecier k sa juste
iMineralogie. -^aS
valeur un ouvrage aussi inteiessant. Soi traduction est failo
avec beaucoup de soin , et une exactitude scrupuleuse ; seule-
ment il a juge necessaire d'ajouter au texte quelques notes
ou developpemens , principalement en faveur de ceux qui sont
familiers avec les synonymies etrangcies, et avec la nitilliode
cristailographique du professeur Weiss. II a de menie introduit
dans le tableau de la methode , ou dans ses appendices, quel-
ques substances recemment dccouvertes , et a fail prL-cedcr
sa traduction d'une bibliographic des ouvrages, que les mine-
ralogistes peuvent consulier, sur les differentes parties de la
science. Toutes les additions ou notes qui sont dues au
traducteur , sont faciles a reconnaitre , puisqu'elles portent
la lettre initiale de son nom. G. Del.
i63. Des combustibles m'ineraux, etc. , d'apres un ouvrape de
M. Karsten ; extrait par M. Heron de Villefosse. {Jnnalcs
des Mines ; torn. i5, 4i--. liv. , 1826, p. iii.j
Get extrait comprend le rapport fait a 1' Acadeinie des Scien-
ces, parM. deVillefosse, sur un ouvrage alleniand deM. Kaisten
public a Berlin en 1876, sous le titre de Untersiichungeu iiher die
kohligien Siihslanzen , etc. — Rechcrclics sur les substances
charbonneuses du regne mineral , et particidiercnient sur la com-
position des liouilles que presentent les mines de la monarchie
prussienne. Mais I'extrait, tres-developpe , est unc veritable !ra-
duction abregee de I'ouvrage allemand, et contient , d.ins un
•cadre plus resserre , mais dispose d'une maniere qui le rend
plus facile a saisir pour des lecteurs francais, a peu pres tout ce
que I'ouvrage original renfernie d'important.
M. de Villefosse fait connailrc d'abord I'ensenible du tra-
vail de M. Karsten, en sexprimant ainsi qu'il suit. « L'auteur
» apres avoir expose des considerations generales sur les
» combustibles, soit veg^taux, soit mineraux, les a soumis
M a des experiences comparatives, tant par la carbonisatiou
» que par I'analyse chimique. Ayant ainsi determine la conipo-
» sition de ccs substances , l'auteur en deduit I'explication
» des differcus aspects que presentent les divers resi<ius ea
» cbarbon ; il en conclut les dilTerentcs proprietes de ces
>< combustibles, pour la pratique des arts. II indiipic les
» moyens de deviner , pour ainsi dire, au seul aspect dune
B. TomkX. ,5'
5 26 Mineralogie. N°, i65.
» liouille, quelle eii est la composition, et par consequent
» de prevoir f[iiels peuvent en etie les usages, sauf ii re-
)) courir ii la carbonisation, niais seulemcnt dans certains ca«.
» Ensuitc , aux lesultats de ses experiences fondamentales ,
» M. Karsten compare ceux qu'il a obtenus , en soumettant a la
» carbonisation la houillc qui provient de cbacune des nom-
)) breuses mines de la Prusse. Par ce moyen , I'auteur etablit,
« pour cbacune des mines de sa patrie , que la bouille quelle
» fournit est analogue, par sa composition et par ses proprie-
« tes, a quclques-uns des combustibles pris pour exemples dans
« ses premieres experiences. Ainsi , par un petit nombre d'a-
3> nalyses cbimiques faites avec soin , I'auteur offre a toutes les
» contrees -ou Ion exploite des combustibles mineraux , la' fa-
j) cilite de les juger tons, pour ainsi dire, somniaircmenl ,
» d'en prevoir les divers efiFets, soit d'un coup d'ceil, soit par
» une simple carbonisation, d'en eclairer lecboix, et d'en re-
M gler I'usage dans les ai-ts. «
Aprcs cet apercu rapidc etcomplet, M. de Yillefosse analyse
I'ouvrage avec detail, et classe ces details en trois parties, qu'il
intitule ; i°. Reclierches preliminaires, et considerations gene-
rales sur les combustibles ; 20. examen cbimique des combusti-
bles mineraux ; 5". application des principes exposes aux mine*
de lioiiille de la Prusse , et coup d'ocil sur cellcs de la France.
Wous ne pouvons le suivre dans les develuppemens nombrcux
que renferment ces diverses parties. INous indiquerons seule-
ment, conime particuliferement remarquables , les observations,
interessantes de I'auteur sur les passages evidens que presen-
tent lun a I'autre, dapr^s leur nature cbimique conime d'a-
pres leur aspect , la fibre vcgetale non alteree , le bois fossile ,
le lignite , la bouille , I'antbracite el le graphite; sur laiigmen-
tation de proportion du carboue et l.i diminution de I'oxi-
pene et de I'bydrogene , a mesure que I'alteralion de la fibre
veactale a fait plus de progres ; sur la carbonisation, ctsur la
difference des resultats qu'clle presente siiivant la manicre
dont elle est opcrec ; sur la division des houilles, d'apres I'ap-
parcnce des cokes quelles ])roduisent , en trois classes,
savoir : 1°. houilles k coke pulverulent; 2o. liouillcs a coke
frilte ou coagule ; 3". houilles 4 coke boursouflle, et sur les
caracteres et les proprietes qui app;irlienncnt a cbacune
de ces classes; sur lanalyse cliiinii|ue des houilles, et sur
H/ine'ralogie. 227
ies relations trouvc'es par cette analyse eritre leni-s divcis
principes constituans, relations qui conduiscnt rautuur a plu-
sieurs conclusions, parmi lesquelles on pent rcmarquer celle-ci
que la propviete de se boursouffler,plus ou nioins au feu, de-
pend uniquement dii rapport de I'liydrogene a I'oxiiiene , et
que la teneur en carbone est a cet egard sans aucune iuduence;
sur Ies usages auxquels convienl le mieux cliacune des trois
classes de houille ci-dessns indiquees , selon qu'elle est elle-
meme plus ou moins carbonee ; sur la difficulte que I'etat pul-
verulent des combustibles oppose a la combustion , et sur I'an-
plication de ce principe a I'eclaircissement de la pretendue
incombustibilite du charbon de bnis mineral ; sur Ies moyens par
lesquels on peut deviner la composition et Ies" proprietes des
liouilles, a leur seul aspect ; enfin sur la composition de Tail—
tbracite , qui n'est selon I'auteur qn'iine bouille tres-ricbe en
carbone, et sur celle du graphite qu'on doit rcgarder comme
un charbon altere par un melange accidentel de roches ferri-
feres, et comme tres different de la substance obtenue dans le
travail des hauls fourneaux, ii laquelle on donne le memo nom.
Les resultats des experiences multipliees de M. Karsten out
ete rassemblesparM. deVillefosse sur plusieurs grands tableaux
qui rendent I'instruction plus facile que ne le ferait la lecture
des nombreuses pages dent ils presentent I'extrait substantiel.
Le dernier de ces tableaux offre i'application a vingt houillcs
provenant des diverses parties de la monarchic prussienne , des
principes exposes par I'auteur dans le cours de son livre et
qui , dausl'ouvrage original, sont appliques aux houilles de aSg
mines differentes. M. de Yillefosse termine son extrait, en ex-
primant le voeu et lesperance de voir les interessans resultats
des travaux de M. Karsten etendre leur utile influence aux
mines de houille de France, dont I'exploitation active et loa
jours croissanteacquiert inccssamiiicnt uo nouveaux diiboucbes,
et offre de nouveaux moyens au developpement de rindustric.
B — D.
164. Memoires crista llonomiques ; par M. FnANRESHEii\r. ( Iti.i ;
5^. et 6c. cahicr, i8uG. }
L autenr de ces memoires commence par rechercher quelle
estl'cssence dela cristallisalion : ilOtablilquc loscorjis peuveiU
2 28 Mineralogie. N°. i64-
presenter trois etats diff^rens d'aggregation qn'il caraclerise.
La nature des corps solides , susccptibles de cristalliser , lui
parait consistcr dans I'inegalite des forces de cohesion des par-
ticules , suivant des directions differentes, d'oii resiiltent les
formes polyedriques par lescjuelles ces corps sont limitcs. Sc-
ion lui, la cristallisation peut aussi exister dans des corps
doot la cohesion soit assez faible pour que leur forme no
puisse etre determinee , comme celle des fluides , que par la
surface des vases qui les contiennent et par la pesantenr. A
cette occasion, il se demande, s'il ne serait pas possible que
I'observation de Biot , sur la polarisation de la liimi6re dans
I'huile , dependit d'line semblable cristallisation.
Apres avoir rappele le principe de I'invariabilite dans les
incidences muluelles des faces cristallines, il cherche les moyens
de determiner les positions de ces faces et de leurs lignes d'intor-
section. A I'exemple de plusieurs cristallographes , il adopte ,
comme etant plus appropriee au but qu'il se propose, la me—
thode qui consiste a rapporter a des axes de coordonnees rec-
tangulaires , les positions de ces faces. Pour cela , il repre-
sente par ax -\- hj -\- cz = /"' , lequation d'une face
quelconque , par a'or-f- Z^'j- ~\- c'z = J'^ , celle d'une autre
face ; et il a pour determiner le cosinus de Tangle des deux
aa' -\- hb' -\- cc'
faces, la formule connue , ■ ; , dctd etant de-
mines par les equations d^ = a^ -j- ^^ -f- t-^ , ct d'' = a^ -f-
b'^ -j- t''. 11 cherche ensuite les equations de la normale a une
face cristalline, celles de la droite d'intersection de deux faces ;
et il etablit la condition a laquelle doivent satisfaire les equa-
tions de trois plans, pour que leurs intersections mutuelles soient
-paralleles ; ou , comme on a coutume de s'exprimer, pour que
ces plans forraent une meme zone sur la surface du cristal. II
se propose de consacrer un memoire particulier a la doctrine
des zones , qui n'a encore ete presentee avec quelque develop-
pement que par Neumann.
Au lieu de lequation ax -j- hj -\- ct "^^f' , on pent em-
ployer, a limitation tie Weiss, pour designer la face qu eile
represente , le signe [a -. b -. c\ L'autenr etablit ensuite la loi
lie rationnalite, ct laquelle sont soumises les differentes valeurs
de rt, Ij 1 f, pour tous les plans d'une meme seric dc crist.dlisa-
Mineralogie. 239
tion. Cette loi est telle que les rapports —;,—,—; des indices
' a b c
qui coniposent les signes de deux faces quelconques a -. b -. c
et a: b' : c doivent etre i-ationnels ; ou en d'autres termes, que
si I'un des plans de la serie est represente para : b : c , ua
autre plan quelconque de cette serie aura pour notation
art : ^b : yc , a. S , y ayant des -vakurs ralionnelles , entieres
ou fraction naires. a : Z» : c est le rapport fondamental de la
serie.
M. Frankenheim divise ensuite en quatre classes ou systemes,
toutes les series de cristallisation qui peuvent se rapporter a
des axes rectangulaires. Ces quatre systemes soot : i°. le sy-
sleme binaire de Weiss (le trinietrique de Ilausmann) ; a°. le sy-
sleme quaternaire de^Veiss. ( nionodimetrique de Hausmann ) ;
5". le systeme regulier de Weiss ( isometrique de Hausmann );
4°. le systeme ternaire ( monotrimetrique de Hausmann. )
1°. Systeme binaire. Le signe general d'un groupe symetri-
que de faces, ou dune forme simple, est aa : ^b -. ya; et
comme chaque coefficient ou indice peut etre positif ou nega-
tif , ce groupe doit renfermer au plus i^ ou 8 faces. L'auteur
donne les signes de chaque espece de groupe en particulier ;
ces groupes sont des octaedres, des prismes a 4 pans, des cou-
ples de faces terminales.
2°. Le systeme quaternaire. Dans ce systeme, dont le signe
general est <xa -. ^a : yc , a et b ont la menle valeur, celles de
a et 6 peuvent etre echangees entre elles dans le signe ; et le
nombre total des faces qui peuvent composer un raeme
groupe , est de i. 2. 2^ = 16. Les dilferentes especes de grou-
pes sont ici au nombre de 7. L'auteur les enumere , en donnant
leurs signes.
3". Le systeme regulier. Signe general : an -. [3a • -j/a maximum
du nombre des faces, dans un meme groupe -. 1. 2. 3. 2^ =
48 — six groupes particuliers.
4°. Le systeme ternaire ou senaire. Ici l'auteur, a I'exemplc
do Weiss , modifie un peu la mcthode ordinaire de determiner
un plan par des coordonnecs ; il prend Ic mot de coordonnees
dans un sens plus general , en cntendant par la les parties de
dilferens axes, comptees a partir de leur origine commune, et
determinees par les perpendiculaires abaissees d'un point sur
ces uiemes axes, en quelque nombre qu'ils soient. Pour donner
2 50 Minernlos^ic.
o
:i la loi dc rationnalite I'expression la jilus simple dans le sy •
sti'iiie en cjucstioii , il choisit, comme le fait M. Weiss, 4 axes,
dont iin vertical , et les trois autres perpendiculaires au pre-
mier , et faisant entrc eux des angles de 60°. Lc sigue general
d'une groupe de faces est alors de la forme arz : p« : ta : yc
!es trois indices a , |3 , £ etant lies entre eux par la relation a-(-
6 -j- 6 =0. Le nonibre des espcces des groupcs on de formes
simples du systeme, est de 7.
Apres avoir divise I'ensemble des series de cristallisation en
quatre grandes classes , M. Frankenheim entreprend de sous-
diviser chacune de ces classes en ordres , d apres le plus ou
nioins de symetrie qu'alTectent enti'e elles les faces d an meme
groupe qui se conibinent dans les cristaux naturels. Lorsque la
symetrie est complete , les series de cristallisation ne se com-
posent que des formes entieres , tellcs qu'elles ont ete decrites
dans les classes prccedentes. Ces formes qu'il appelle sjmc'lriques,
composent le premier ordre de chaqne classe. Les autres or-
dres ne renfei-ment que des funiies qui sont , relativcment au
nombre de Icurs faces, des moities, des quarts ou des liuitie-
mes des formes i^ymetriques. L'auteur passe en revue tons les
ordres dont se compose chacune de ses classes , et par sa nota-
tion cristallograpbique , il caracterisc les diiTerens genres dc
formes qu'ils comprenrient. G. Del.
iG5. SuR LK r.RoupEMENT REGULiER UEs Cristaux; par NMlliani
Haibinger. [Edimb. Journal nf sciences ; t. 1, p. 5i , et t. 11
ct HI. )
iJepuislepoiius oiii'on a commence a appliquer la geometric
iiux formes regulieres des mineraiix, la consideration des macles
oucristaux bemitropes atoujours constituel'une des parlies les
plus interessantes de la science, et fixe I'attention des naturalistes.
La premiere explication que Ion ait cue de la loi qui preside a
la formation d'un grand nombre de ces groupes, est due a
Home de I'lsle et a I'llermina , dont les recherches ont eclairci
le mvstere, qui jusqa'alors semblait separer les formes du
spinellc, de I'oxidc d elain etc., de celles des aulies mineraux.
ilaiiy a suppose qu'on ]>ouvait en general rendre raison de la
fiirme des macles ou liemilropies , en cons derant un crislal
iiilier, coupe par le milieu, dont une des moities serait
lournee en sens contraire" de 1 autre; il a explique d'aprcs
Mineralogie. 2 3 1
cctte idee, un tres-grand nombic dc cristaux , qui n'etaient
pas connus avant lui. Beaucoup d'auties oat ete decouverls
et decrils semblableinent par le comte de Bournon, M. Pbillips,
le professeur Weiss , etc. M. Haidinger se propose de reunir
tons CCS diflFerens faits sous un meme point de vue , et de les
I'amener a un pelit nonibre de lois generales. II commence
par enumerer les signes cristallographiques auxquels on peut
reconnaitre la structure simple ou composee dun cristal : le
plus constant est la position renversee de certaines parties de
I'un des individus a I'egard des parties homologues de I'au-
tre. II y a souvent production d'angles rentrans, mais ils ne
sont pas une consequence uecessaire de tout groupement regu-
lier. La direction des stries , les phenomenes de clivage et de
double refraction, peuvent encore servir de caracteres dans
I'examen des formes composees.
Lorsqu'il s'agit d'expliquer le mode de reunion de deux in-
dividus regulierement cristallises , on a deux choses a conside-
rer : i". la position relative de ces individus; 20. les faces par
lesquelles ils sont en contact I'un avcc I'autre. Le groupement
n'est legulier , qu'autant que ces deux conditions sont reducti-
bles a quelques iois generales. Ces lois auxquelles se ramenent
tons les groupcmens reguliers , dans le syslerae cristallogra-
phique de Mohs , sont les suivantes. I'*, loi. Que Ton se re-
presente deux crislaux egaux et semblables de la meme espece ,
dans une position parallele. L'un de ces cristaux restant fixe ,
que Ton fasse faire au second une demi-revolution autour
d'une ligne interieure , ou axe , qui peut etrc parallele a une
arote ou perpendiculaire a une face ; on aura de cetle maniere
la position relative dans laquelle les deux individus peuvent se
reunir. Le plan par Icquel ils se reunissent, ou le plan de
jnnclion, est ou perpendiculaire a I'axe de revolution, ou pa-
rallele a cet axe , el en meme temps a Tunc des faces secoudai-
res du systeme dc cristallisation. II". loi. Dans les especcs
dont les formes possedent la propriete particuliere de n'avoir
que la moitie du uombre des faces qu'exige la symetrie pour
etre complete, la position relative des individus est celle qui
sc deduit de la forme totale , par sa sous-division en deux
moities separees. Ainsi, la position relative de deux tetraedres,
qui sc groupent avcc penetralion apparente, est precisement
ccUc qu'ils ont dans I'octaedre dont ils sout derives.
232 Mineralogie. N°. i65.
iVI. Haidinger passe successivement en revue les clifTerens
syslemes de ctislallisation , et decrit avec soin les hemilropies
les plus remaiquables que Ton a observees dans cliacun deux.
I. Systeme tcssulaire. iXins ce sysleme, la position du plan
de jonction est toujours comprise dans I'un des deux cas sui—
vans : ou I'axe de revolution est perpendiciilaire a I'une des
faces de I'octaedre, ct alors le plan de jonction lui est paral-
lel^; ou Lien, I'axe de revolution est perpendiculaire a I'une
des faces da dodeeaedre rhondjoi'dal, ct le plan de jonction
parallele a cette face. L'auteur decrit les doubles-cristaux que
Ton a reniarqiies dans le spinelle , le diamant, le fer magneti-
que, la blende, le spath fluor, etc.
II. Systeme rhomboediique. Les groupemens reguliers qui
appartiennent a ce systeme sont en general partages en deux
grandes classes, suivant que les axes des individus reunis sont
paralleles , ou se croisent sous un certain angle. L'auteur de-
crit les macles les pins remarquables de chaux carbonatee, d'ar-
gent rouge, de cinabre, de fer oligiste , de cbabasie , de
quartz, etc.
III. Systeme pyramidal. La position du plan de jonction,
dans un groupe regulier de deux cristaux ajjpartenant a ce sy-
steme, ct celle des axes des cristaux simples, donnent lieu a
diviser I'ensemble de tous les groupemens, en deux classes,
comma dans le systeme rhomboedrique , selon que les axes
des cristaux simples sont paralleles , Oii font un aiigle I'un avec
I'a'utre. Dans ce dernier cas, le ])lan de jonction est toujours
varallele a une face ou perpendiculaire a une arete dun des
uctaedres a triangles isocelcs qui font partie du systeme.
Mais si les axes des cristaux simples sont paralleles , et que
I'un ait fait une dcmi-revolution sur I'autre , il n'y aura riea
de change lians I'aspect du groupe , a moins que les formes
cojnbinees ne possedent un caractere hemi-pyramidal. Les for-
mes pyramidales sont les plus rares parnii cellos qu'affectent
les productions de la nature inorganique; et un tres-petit
nonibre de ces formes out ete oijservees en gn;upement regu-
lier. i\l. Haidinger examine ici les macles de I'oxide d'etain
( pyramidal tin-ore), si bien decrites par W. Phillips, dans
les Tranuictions de la socic'tc gc'ologique , t. ii. Le nombre de
cellos qu'il a figurees, est de huit. Les especes qui lui fournis-
sent de nouveaux exemplcs do groupemens, sont lo lilane
Miner a loi^ ie. 255
oxide (peritonions titanium-ore ) et le pyramidal manganese-
ore de rUmenau en Thuringe. La scheelite et le cuivre pyriteux
sont les seuls mineraux qui lui aient presenle des groupemens
de formes liemi-pyramidales. 11 decrit avec beaucoup de soin
ceux de cette derniere espece. [La suite inccssamincnt.)
1 66. SuK LE Pyrochlore, nnuvelle espece minerale ; par le D''.
WoEnLER. [Zcilschrift fiir Mincialng.; nov. 1826, p. 585.)
Le pyrochlore a ete trouve pour la premiere fois dans la sie-
nite zirconienne du pays de Fredriksvarn , en ^orvege, par
M. Tank, I'auleur de la decouverte du polymignite el de lyt-
tria phosjiliatee. Dans un voyage que M. Woliler fit conjoinle-
raent avec MM. Berzelius etBrongniart, ce mineral se representa
pres de Laurvig, en forme de filon dans une sienite , remai'-
quabie par les gros cristaux de zircon qu'elle contenait, et de
plus par de I'eleolite verte , de grands cristaux de hornblende
noiratre, et de I'apatite cristallisee. Le nom de pyrochlore est
tire du caractere chimique qui distingue la nouvelle substance
du polymignite avec lequel elle se rencontre a Frederiksvarn ,
et qui, chauffe au chalumeau, conserve sa couleiir noire, tan-
dis que le pyrochlore devient jaunatre. Sa teinte ordinaire se
rapproche beaucoup de celle du sphene d'un brun sombre;
celle de la cassure fraiche parait presque noire. II est opaque, et
seidemenl ti'anslucidc sur les bords amincis ; presque toujours
il est a I'etat cristallin. Sa forme primitive est, d'apres les nie-
sures du professeur G. Rose, un octaedre regulier. La grosseur
de ses cristaux varie depuis celle d'une tete d'epingle, jusqu'a
celle dun pois. lis sontle plus souvent implantes dans le feld-
spath, et souvent aussi dans I'eleolite. La pesanteur specilique
de cette substance est, d'apres I'observation de M. Rose, de
4 ,2 1 6 a I o" R. EUc raye le spath fluore , et est rayee par le feld-
spath; sa poussiere est d'un bruu clair. Sa cassure est ecaillcuse ,
sans aucun indice de clivage. Soule au clialumeaLi , elle devient
d'un jaune brunatre clair; et fond difficilcment en une scorie dun
brun noiratre. Son analyse a donne sur lOO parties : acidc ti-
tanique 62,70; cliaux 12, 85; oxidule d'urane 5, 1 8 ; oxide de
cerium 6,80; oxidule de mangan6se 2,^5; oxide de fer 2,16;
oxide de zinc 0,61 ; can 4)'2o; total 97, 5o. — La pertc pro-i
vieiit principalcmcnt de I'acidc fluoriqiie. ("■• Dei.,
234 Mineralogie.
iC)n. SuR i,E Zinkunite; parG'. Hose. [Aiinalcr. clcr Phjsik und
Cliemie. , de Pogjj;endorr; L. Vll , p. 91.}
Lg /.inkenite sg presente on prisincs ;i six pans , epointes,
layos fortement dans le sens longitudinal et souvent sillonues
tres-profondenient. Ces prjsmes ne jiaraissent pas roguliers : il
<n;t vraisemblable que ce sont des prismes di-oits , groiipes trois
a trois comme ceux de I'arragonite. Le zinkenite a une cassian
inegale, un vif eclat nictallique , et une couleur dun gris da—
cier. II raye le carbonate de chaux , et pesc specifiqiiement 5,5 1 .
Seal au cbalunieau il decrepite fortement , et fond avec la menic
lacilite que rantimoine sulfure. Traite sur le cbarbon avec la
soude , il donne uu regule de plonil) Ce mineral se trouve ;i
Wolfsberg, pres Stolberg, au Harz. G. Del.
168. Slr U?JE KOUVELLE rr.OPKlETE OPTIQUE DU DlCnROiXE OU CORDIE-
RiTE; par le prof. Maex de Craunsclnveig. {Z^cUnlivifl filr
Mineral. ; WQ\. i826,p, 4ii-}
Ce mineral , dejii si intercssant par les diverses couleurs qu'il
manifeste , lorsqu'on I'expose a la lumiere direcle et surtout ii
un rayon polarise , le devient encore plus par la propriete que
M. Marx vient d'y decouvrir, celle dc polariser lui-meme la lu-
miere qui le traverse. On sait que M. Biot a reconnu le premier
cctle propriete dans la tourmaline transparente , et qu'il se scrt
de deux lames de cette substance taillces parallclement a I'axe ,
et placees I'une sur I'autre a angles droits, pour etudier les
projirietes optiques des autres mineraux ; on peut employer au
meme usage les lames de dichroite; celui de Bodemnais est
tres-propre k ce genre d'cxperiences. Ce qu'il y a de remarqua-
ble , c'est que, suivantM. Marx, ces lames peuvent etre taillces
indiiTeremment ou dans le sens paralleled I'axe , ou dans le sens
perpendiculaire. Ce savant pcnse que le dichro'itc n'apparlient
pas au syslomc rbomboedriqne ct qu'il possede deux axes op-
tiques, dont Tangle est divise en deux parties par I'axe de cris-
taliisation. G. Dhl.
j()(). Sun LA DISTRIBUTION DE LA MATIKRE COLORANTE Ct SUr CCrtaiuCS
particuiarites dans la structure et les proprietes optiques de
Ja Topaze du Bresil; par le D"". Brewster. {Transact, dc la
Sue. plulos. (le Cambridj^c; t. II, i*^"". partie, p. i.)
J.c D'. Brewster a fait polir les bases dun grand nombre de
Mine'ralo^ic. 255
topazes du Bresil , ct les ayant cxposees a la luniitTe polaiisec ,
il observa les particularites qu'elles ofFraient dans leur structure.
La partie interieure des cristaux etait toujours d'uue autre cou-
leur que la partie externe, et deux petits prismes rliomboidaux
dune teinte rouge particuliere se montraient aux angles aigus
du prisme de la topaze ; cette teinte variait, suivant que le plan
de polarisation du rayon lumineux coincidait avec I'une ou I'au-
tre des diagonales de la base. Dans qnelques cristaux, la nia-
ticre colorante rouge prenait la figure d'un prisnic Iriangulaire;
dans quelques autres, celle d'un rbonibe, dont les cotes etaient
paralleles aux faces primitives ; ou bien elle se repandait uni-
i'ormenicnt sur toute la base du prisme.
M. Brewster a aussi observe dans la topaze du Bresil cette
sorte de structure composee a laquelle il a donne lenom de Tes-
selalcd, et qui est du en general a une beniitropie, et elle y est
si commune , qu'il est plutot porte a la regarder comme un ca-
ractere essentiel du mineral, que comme un accident. L'hemi-
tropie de la topaze du Bresil est d'un genre tres-singulier. Les
lames successives qui par leur superposition forment le prisme
do la topaze , ont leurs sections principales inclinecs I'une a
I'autre sous des angles differens, de telle sorte que la denomi-
nation de cristaux polyfropcs scmb'.e plutot convenir aux ccban-
tillons qui presentent ce genre de structure.
M. Brewster ayant trouve que la topaze du Bresil exercait sur
la kuniere une action differente de celle que produisait la topaze
incolore de la Kouvellc-Hollande, a ele conduit a les comparer
sous le rapport de leurs axes de refraction. Dans la topaze bleue
du comtc d'Aberdeen , et dans la topaze incolore de la Nouvelle-
llollande, Tangle des deux axes est d'environ 65°; dans les to-
jwzes du Bresil, cet angle est variable; dans quelques ecbantiU
ions, il est de 5o" et descend meme jusqu'ii 4^" j ^t ce qui est
dignc de remarque , c'est que Tun des axes est souvent plus
incline que I'autre aux plans uaturels <les lames du crislal. Les
topazes du Bresil sont en general pliospliorescentes, quand oa
les place sur un fer cbaud ; celles qui ont une structure com-
posee, developpenfc leur pliospborescence d'une manierc toutc
l)articulicre. Qiielquefois elle est dune belie coulcur orangee ;
et dans un grand ilombre de cas, le boixl exterieur est pbospho-
rcsccut , laudis que le noyau intericur est totalement dcpourvu
236 Mineralogie.
de InmitVe. En general la luniiere phosphorescentc est phis in-
tense dans les lames situees a la parlie exterieme.
Dans un grand non)bre de topazes du Bresil, on trouvc inter-
posee entre Icurs lames line matiere blanche ])ul/ci'ulente , qui
parait de formation conteniporaine. !M. Burzelius , qui la sou-
mise a I'analyse, la reyarde comme une sorte de marne , com-
posee de silice , d'aluniine , de chaux et d'eau. Dans quelques
echantillons , M. Brewster a observe une autre substance d'une
espece tres-singuliere. Elle est d'un rouge Ires-vif, et parfaite-
ment transparente. Tantot elle est en couches minces interpo-
sees entre les lames de la topaze ; tantot elle forme de longues
raies, paralleles a I'axe du prisme.
Quand M. Brewster eut determine la difFerence marquee qui
existo entre les proprietiis optiqucs dcs topazes du Bresil et cel-
les de Saxe , de la IN'ouvelle-lIollandc et d'Ecosse , il ne put dou-
ter un seul instant que cettc difference ne provint de quelque
modification dans leur composition chimique. II cite des essais
d'analjse de William Grcgor, qui paraissent veuir a I'appui de
cette opinion. G. Del.
170. SuR LA sTRUcTur.EopriQUE DE l'Edingtomte ; par le D'. Brews-
ti;r. [Ediinb. Journal of sc. ; \vLnv\er 1826, p. )
M. ilaidinger, qui le premier a decrit ce nouvcau mineral,
analyse par le D'. Turner, en avait remis quelques petits
cristaux a M. Brewster : ce physicien les a examines, et a re-
connu qu'ils possedaient un axe de double refraction coin-
cidant avec I'axe de I'octaedre symetrique , qui est sa forme
fondameutale. Le caractere de son action sur la luniiere est
negatif, comme celui du spalh calcaire. Ces observations
fournisscnt une nouvelle preuve en faveur de la loi optique,
reconnue par M. Brewster.
I'ji . Note sur un sable oxidule titaniferk des bords de la Loire ;
par M. Olmvier d'Angers. {Aiinal. dcs sc. natuv., juillet iSaS,
p. 5-29. )
On trouve freqiicmment sur les rives de la Loire, dans les
endroits oii le flot laisse a decouvert un sable fin et brillant ,
des bandes sinueuses plus ou moins noires, qui paraissent , au
i''' aspect, formees par la depisilion dun sable de celte cou-
Icur. Celte cspecc de sable n'osl autre cliosc que dufer oxiduli
Mill era logie . 2 5 7
titane, pulverulent, qu'on pent isoler du sable cnvironiiant ;i
I'aide du Larreau aimanle. Cette variete de fer oxidule forme
quelquefois des couches de 4 i 6 lignes d'epaisseur ; elle est si
abondante snr une grande parlie ties boids de la Loire , que
I'autenr de cette note a cru devoir signaler ce gisenicnt, qui
n'avait pas encore ete indique. L'analyse de ce fer, faile par
M. Blondeau, a donne : deut. de fer, 86, o4; oxide de titane,
10,25; sable, 2,5o;perte, i,2i;tot. ioo,oo. Ce fer ne con-
tient ni chrome , ni nickel. G. Dul.
lya. Notice sur les mines et usines a zinc de la Silesie-Supe-
rieure; par M. Masks. [Annal. des mines; 1826, 2". livrais. ,
p. 249 ) (Voy. le Bull., t. VII, no. i59;ett. VIII, 11". 555.)
Les calamines de la Silesie-Superieure sont deposees, an sud
de Tarnowitz , dans une suite de bassins situes sur le calcaire
vieux , et remplis d'argile grise^ jaune ou brune, dans laqucUe
la calamine se presente en veines, ou disseminee en parties ir-
regulieres. Cette calamine est en general dun jaune grisatre ou
blanchatre. Quelquefois elle reniplit Us fentcs du calcaire , ou
I'impregne et forme alors la roche nommiie Suchnrrc . Daus cer
taines localites, au-dessus de la couche a cahimine blanche , on
observe une couche a calamine rouge, separee de la pi-emiere
par une couche d'argile d'un rouge brun , plus coinpacte que
celled , et divisee en fragmens irreguliers par <lcs fentes rem-
' plies d'argile ocreuse.Les couches calaminaires renferment sou-
vent, dans leur parlies superieures, des minerais de plonil) sul-
fare, carbonate, ou oxide terreux. Au-dessus d'ellcs sont des
couches d'argile compacte grise ou brune, qui vont jusqu'a la
surface , ou qui sont recouvertes par plusieurs toises de terraia
d'alluvfon. La calamine blanche est un carbonate de zinc, mele
de 10 a 1 5 parties sur cent de silice , oxide de fer,chaux, cad-
mium, etc. La calamine rouge, raoins riche , est un melange
des trois carbonates de zinc , de fer et de manganese , ou seule-
meut de carbonate de zinc et d'oxide de fer.
La grande poussee des lerres oblige a ne preparer que des
champs d'exploilation tres-bornes. On peiietre jusqu'aux cou-
ches calaminaires par des puits nombreux , au foud desquels
on etablit divers systemes de travaux pargaleries, suivant la
puissance et la consistance du gite exploitable. On separe, dan*
la niine, la calamine du calcaire, et au jour on I'oxpose pen-
258 Mincrnhgie. No- 175.
(lanl long-temps ;i lair, en petits tas , pour la scparer de I'ar-
gile qui liii est reslee adherente. Cinq mines de calaniitie sont
cxploitees dans la Silesie-Superieure ; elles prodiiisont annucl-
lomcnt aujonrd'liui plus de loo niille quintaux mi^triques de
calamine qu'on vend aux usines a raison de 5 fr. le quintal nie-
Irique, a peu pres.
Autrefois on envovait la calamine grillee en Suede et en
Russie : depnis 1808 on la traite pour en extraire le zinc,
avec beaucoup d'avantage. Ce traitemcnt se compose des ope-
rations suivantcs •. 1°. Calcination de la calamine sur la sole
d'un fovirncau a reverbere. En 24 heures on calcine ainsi 100
quintaux de calamine brute , enbrulant t5 boisseaux dehouille,
et on obtient 60 a 65 quintaux de calamine calcinee. 2°. Distil-
lation de cette calamine calcinee , dans des moufles de tei-re
places dans un four a reverbere , et communiquant avec un
recipient exterieur. Chaque moufle contient im demi-quintal
de calamine, melange d'un volume egal (environ aa livres) de
petit coke ou cinder. On cbaufFe a la liouille, avec un fort cou-
rant d'air ; le zinc se sublime, et coule en gouttelettes dans le
recipient; il est melange d'oxide qui se forme par la combustion
d'une partie du metal sublime. Dans celte operation 100 rjuin-
taux de calamine calcinee emploient 53 quintaux de coke et
522 quinlaux de houilie , et ils produisent 48 quintaux do zinc ,
niele d'oxide. Un fourncau de 10 mi.ufles donne 17 quintaux
de zinc par semaine. 5°. Refonte du zinc impur : elle a lieu dans
des pots de fer de 12 pouces de diametre et de profondeur,
suspendus a la voute dun four a reverbere, et portant sur une
plaque de fer. On y puise le zinc fondu avec une cuillere, et on
le coulc sur une plaque horizontale de gres. Cliaque pot peut
contenir 2 a 5 quintaux de metal. En douze lieures on fond
ainsi i5 quititaux de zinc, en brulant 2 boisseaux de bouille.
Le dechet est de i5p. ioo;mais les crasscs reliennent 70 p.
100 de zinc, et sont repassces a la distillation avec la calamine.
Par I'ensemblc de ces operations, on obtient, de la calamine
brute, 5o p. 100 de zinc , au lieu de 45 p. 100 quelle contient
reclleraent, et on briile 12 boisseaux de bouille , par quintal dc
zinc obtenu. Ce zinc revient a aG ou 28 fr. le quint. metrique\
on le Veiid, a peu pres 56 fr. La prcsque lotalite est cxpedioo
a Hambourg. I^ — "■
Mincrnlogie. g'^g
l''J, EXAMEN DU PLATIiNE TROOVE EN SlBERIE ; par M. LAUGIKfi.
[ylnnal. des Sc. iinlur. ; ']a\\\e\. iSaS, p. 553. )
Deux echaatillons dc platine de Riissie ont ete remis a
M. Laiigier. Le premier avait etc tronve dans les sables auri feres
de Kuscliva. II a fourni sur loo parlies : platine, 65; oxide de
fer, 20; cuivre, osmium, iridium, des traces. M. Laugier n"a
pii y reniarquei- la presence du palladium et du rhodium. Ayant
rcpete deux fois son analyse , il a toujours eu une perte d'uu
septieme , doht il n'a jiu trouver la cause. Le second echantillon
provenait des terres du negocianl Rastorgujers, dans i'Oural ,
prrs Ekaterinebourg. II etait considei'e comme une coinbinaisoii
d'iridium et d'osniium , et forme de grains du volume de grosses
teles d'epinglc. Ces grains differaient en couleur ; les urs
etaient attirables par le barreau aimanle; la portion non aUi-
rable, et composee de grains blancs et gris , a donne les parties
suivantes : fer, 5o ; platine, ao ; cuivre, 2,5? iridium, j5;
osmium , 8 ; titane et chrome, des traces. On an pas ajjercu non
plus le rhodium ni le palladium dans cette analyse.
i'j\. Anngnce. — CoMPToiK DEMiNERAux, a Heidelberg : Col/cc-
iiom de rochcs ci dc pclrijlcations.
Le comptoir de m^ineraux, etabli a Heidelberg, se flatle de
contribucr a I'avancement des etudes geognostitjues , par une
entreprisc a laqucllc , comme tout connaisseur I'avouera, il n^ a
pu elre porte que par I'amour de la science. On sait que des
collections de roches , en quelque sorte completes, appartien-
nent a cette classe d objets qu'il est difficile de se j)rocurcr,
parce que les roches offrent aux commercans trop peu de profit ,
pour qu'ils en fassent la base de leurs speculations. Les savans
n'ignorent pas non plus qu'il a ete encore plus difficile , et Ton
pent dire, presque impossible jusqu'a present , d'obtenir, par
voie d'acquisition , ce grand uombre de petrifications qui deter-
niinent le caracterc geologique des formations; et neanmoins
I'etat actuel de la science exige impierieusement que ces objets
fassent partie de toute collection de roches, qui doit servir
a I'etude comme a renseignemcnt.
C'cst a cette necessice , qu'eprouvent bien des amis de la
science, que nous voulons remedicr, en leur offiant des collcc-
iiniis dc roches ct dc petrijlcntions , que nous nous engageons i
fournir en cchantillons complels , bien c^iraclerises, ct surpa-
24o Botaniqiie.
sant tout CO qui existe en cc genre. Pour en faciliter I'acquisi-
tion a nos honorables corrcspondans , nous Icur ferons passer,
de six en six niois, par vole de roulaye et aux moindres frais ,
des livraisons , dont chacune consistcra en 5o a 60 echantillons ,
lant de roches que de petrifications ; les premieres du format
de 12 pouces carres ; le lout du meilleur choix , en moiceaux
frais et caracteristiques ; ayant soia d'omettre les doubles su-
perflus et les varietes sans interet. Chaqiie echantillon sera
accompagne d'une etiquette, indiquant la nomenclature syste-
matique en allemand, en fi-an^ais et en anglais, et en outre la
localite precise. Chaque livraison contiendra, autant que faire
se pourra , des echantillons propres ii repVesenter les princi-
pales formations, de sorte que les abonnes pourront les classer
aussJtot, d'apres les systemes geologiques les plus acciediles.
Enfin la derniere des livraisons contiendra encoi'e le catalogue!
raisonne de la collection entiere , laquelle sera fournie en 8 on
10 des termes indiques.
Deja nous sommes lellement pourvnsd'ecliantillons ])ropres a
cette entreprise, qui nous occupait dej)uis long-temps, que dans
tous les cas possibles il n'y a aucune interruption a craindre. Le
nombre de ceux que nous avons en magasin , est maintenanl de
plus de 3o,ooo.
La i"^^. des livraisons sera ex-pediee au commencement dti
mois de juin 1827, et jusqu'a cette epoque nous tiendrons la
souscription ouverte.
Le prix de chaque envoi sera de 44 fi'ancs nets, dont, pourla
facilite des abonnes , nous nous rembourserons par assignation
a deux mois de date de la facture. Kous profitons de cette occa-
sion , pour recommander notre etablissement a la bienvcillance
<lu public. Nous tenons toujours grand choix de mineranx, tant
en eclumtillons isoles , qu'en collections systematifjues , aux
prix les plus moderes, dont nous cnverrons le catalogue gratis,
(Le Comptoir tie miiic'iau.r , a Heidelberg ; I'^ dec. 1826.)
BOTANIQUE.
1-5. L'agent iMMtDiAT nu MouvEMENT VITAL, ucvoile dans sa na-
ture et dans son mode d'action, chez les vegetaux et chez
les animaux ; par H. Dutrochkt. In-S". de VII — '27G p.
Prix, 4 fr. Paris, 1826; F.aillere.
Botanique. i'^i
Cc nest pas precisement dans les 5 premiers cliapitres de
louvrage, qu'il faut s'attendre a trouver quelque chose de
nouvcau. L'onvrage ne commence •verltablement qii'au 4^-
Chap. I'''. Sur les routes de la scve. L'auteur etablit, dans ce
cliapitre , qu'il cxiste une seve ascendante, une si've descen-
dante ct une seve laterale , opinion deja si hien ctablie par Irs
experiences de Hales, Duhamel, de la Hire, Mustel , etc. Los
experiences qu'il apporte ne dilTereut pas esscntiellement d:;
cellCT de ces derniers auteurs. On y rctrouvC , a peu dc chos:;
pres, I'experience de Senebier, sur les phenomeiies d't-coule-
nient'de la seve, que presentent les entaiiles faites a di verses
hauteurs sur un s-arment de vigne qui pleure. ( Sen. Physiol,
ve'g., t. 4, p. gS. )
]M. Dutrocbet reconnait que les experiences relatives aux ti-
ges soutcrraines du Solanum tuberosum qu'il a consignees dans
ses Rccherches sur V accroissement et la reproduction des ve'ge'laux
avaienldcja ete publiees, par M. Knight; il' ajoute ici quelques
developpemcns.
Pour prouvcr I'existence de la seve descendante , l'auteur c
refait ( p. 54 ), a son insu, I'experience de Hales et de Duha-
mel, qui, ayant greffe par approche trois arbustes, en coupr-
rcnt un par le pied; celui-ci ne laissa pas que d'etre aliinent<;
par !es deux autres, et poussa , comnie eux, des rejelons.
M. JJulrochet assure avoir demontre le premier, que Icf
pores de M. Mirbel ne sont que des corpuscules. Mais, sans par-
ler ici des Allemands qui out avance ce fait avant l'auteur ,
nou^ ne pouvons nous dispenser de citer un excellent mi'.-
moire de M. Jiirine , dans lequel ce savant a conibattu I'opi-
nion dc M. Mirbel par les experiences les plus decisives et le>
plus ingenieuses Cc niemoirc, qui parait etre tonibe dans I'ou-
bli, est ini|)rime dans le Journal dc. Physique, torn. 56, pai^.
188-192.
On se rapelie que M. Dutrocbet avail avance que les globules
verts des cellules vegetales etaient des corpuscules nerveux , et
que I'acide nitrique les rendait opaques. L'auteur croit par la
etre arrive de son cote aux resuitats de M. Raspail, sur la fe-
cule. 11 nous sendjle qu'il y a en cela deux choses dilTiciles a
concilicr avec lespece dc reclamation de I'autenr. C'est 1° que
I ces corpuscules verts ne sont pas de la fecule , el qu't>nsuite
B. To.ME X. 1 0
2^2 Boianujue. N". in5.
lacitle nitrique , au lieu ilc rcudrc opaques les grains de le-
ciilc, les vide et les i-end an contraire traiisparens.
Lauteur se deniande onsuite si ccs corpusculcs sont desti-
nes i la nutrition de la plante ( opinion de M. Raspail ). Cette
opinion lui parait vraie , niais cependant la sainc pliilosophie
s' oppose a ce qu'elle soit admise sans restriction et sans distinc-
tion : Evcntuellement , I'auteur I'accorde; cxpressc'ment , I'au-
teur le nie
Les rajons nicduUaires sont destines a epanclier la seve entie
I'ecorce et le bois.
EnCn , les organes que I'auteur avail appeles C/ostrcs, ne
sont plus, a ses yeux , que des cellules allongees.
CflAPiTRElI. De laprctendue circulation clu sue jaune dans la
grande Chclidoine.
M. Dutrochet avait annonce, il y a quclques annees, que
les experiences de ]M. Scliultz , a ce sujet , etaient erronees ,
et que tons les phenoraoues decrits par I'auteur alleinand ,
provenaient d'un trcmblotemcnt inherent a I'ceil de I'observa-
teur. M. Savi refuta lopinion de M. Dutrochet, en faisant ob-
server, que si ce tremblotementetait inherent a I'ceil de I'obser-
vateur , tout devrait sembler trenibloter au microscope , ce qui
est bien loin d'arriver.
M. Dutrochet rcvient aujourd'hui entierement sur cette opi-
nion ; il avoue franchenieut son erreur, sans pourtant conve-
nir qu'il ait du i M. Savi, au moins, I'occasion de la reconnaiir(>.
II nous semble pourtant que les raisons qu'apporte M Dutro-
chet, ne sont qu'une modification, ou plutot qu'une legere
alteration des raisons fort sages de M. Savi. ( Voy. le Bull.,
aoijt 1825, torn. V, p. 067. )
Enfin , I'auteur combat I'existencc dans les vegetanx dune
circulation analogue a cellc des aniniaux ; et son oj)inion en
cela ne diffcre j)oint de celle de Mustel , etc.
Chap. III. De la cause de la progression de la seve.
Pour elablir les caracteres de la (laccidite et de^ ce qu'il
nomme I'etat iurgidc, M. Dutrochet expose des experien-
ces absolument semblables a celles que Senebier a consi-
gnees dans sa Phjsiol. veget. , t. ^".^ p. ^7-78, experiences
empruntees a Hales, Yan Marun , Saint-Martin, etc. Ellcs ont
pour but dc prouver que le vegetal non drssedu; aspire lean
Botanique. ii^
par la section de la tige ; que, riiduit a une certaine llacciJite, le
vegetal, place dans tine atmosphere humide , aspire I'eaupar sa
tige et ses feuilles ; qu'il aspire Tacide sulfiirique ou uitriquc ,
dontses organes ne soiit que successiveraent attaques.
D'apres I'auteur, la spongiole des racines , bien loin d'etre
un simple epiderme decompose , est un organe qui renait
tous Ics ans. Nous ne croyons pas que les raisoas et les obser-
vations que nous avons publiees dans le Bulletin ( niai 1826,
torn. Vni, n». 55 ) soient parvenues a sa connaissance ; raais
nous osons repeter ici que I'opinion des auteurs qui pensent
corame M. Dutrochet, supporte difficilement I'observation sui-
vie sur les racines qui poussent dans I'eau.
M. Dutrochet pense quel'impulsion de la seve, par les ra-
cines, se fait par la spongiole.
Dans le chap, i"., il recherche la cause qui porte le ve-
getal a aspirer les liquides, et ses cellules a devenir turgides ;
c'est veritableraent ici , comme nous I'avons dit plus haut, que
I'ouvrage commence.
Chap. IV. Observations et experiences sur la cause et sur les
effets de T etat turgide.
Des moisissures survenues sur la queue amputee d'un pe-
tit poisson , offrirent a I'auteur I'occasion d'observer un phe-
nomene semblable a celui qu'avait primitivement observe
Needham. La capsule qui terminait la moisissureexpulsa tous les
granules qu'elle conteuait, sans pourtant changer de forme.
L'auteur vitdans ce phenoni^ne une force a tergo , analorrue au
jeu du piston dune seringue , laquelle force chasse ces globules
vers la pointe de la capsule, et de la en dehors. Mais d'ou ve-
nait cette force , et quel ctait son agent?
L'accouplement des limaces fournit a I'auteur I'occasion de
•le rechercher.
Si Ion trouble l'accouplement de ces animaux , la limace, ef-
frayee , se cont^-acte avec force, et chasse hors de son organe
femelle un petit sac rempli de sperme. Ce sac ressemble a une
cornue; il a environ i5 millimetres de longueur sur 5 milli-
metres a son exlremite reuflee.
L'auteur plongea un de ces sacs spermatiques dans I'cau , et
il s'y vida de tout le sperme. II placa le sac de maniere que I'o-
rificc du col etait tourne vers le haut et le sac se vidade meme
de la paU- spcrmatique pour se remplii- d'eau. D'ou l'auteur
i(J.
2:J4 Botaiiique. N". lyS.
coiiclut que 1' expulsion «le la pate spcrmatique est due a une
force de IVauqui ai;ita tergo, et ([ni poiissc la pate vers roiifice
de la cornue organique , en s'introduisant a travers ses parois.
La presence (Fun corps plus dense que lean clans Irs petilcs cai'i-
te's organiques , ajoute-t-il, est une des conditions nc'cessaires pour
y determiner I'exercice de I'action physico-organcquc qui inlro-
duit avec violence Veau dans linterieur.
II nous senibie quo I'autciir auiait du verifier cettc conse-
quence en remplissant une jietite cornue metalliqno de la incnie
pate spermatique ; il est assez probable que la pate spernKitique
serait sortie de meme de la cornue, par le seul clTet de la ten-
dance qu'elle a a s'imbiber d'eau, a se gonfler et a s'ecliapper
par la compression exercee sur son tissu gonfle, de la pari des
parois de la cornue.
En consequence de cette double experience, I'auteur etablit
I'existence d'une nouvelle action physico-organiquc, dont le
'double fait est de pousser le liquide de dehors au dedans, et
dexpulser Ic liquide de dedans au dehors ; la premiere il la
nomme endosmose et la seconde exosmo.se (i). M. Dutrocliet
desira verifier s'il ne pourrait pas reproduire ce pbenonii-ne a
volonte; voici la serie d'experiences qu'il entreprit a ce sujet.
II prit un caecum de poulet qu'il nettoya et reraplit a moitie
de lait pur; il en fernia I'entree par une ligature, et le plongea
dans I'eau de piuie. Dans I'espace de 56 heures, ]e ccecum avait
introduit dans sa cavite 3i5 grains d'eau. Mais bientot le caecum
perdit de son poids ; et 56 heures apres I'auteur leutrouvrit et
trouva le lait putride. La temperature etait do i8° a 21" il.
L'auteur conclut que la densite de la substance contenue
avait exerce une aciion physico- organique, puisquc limbibitioii
a cesse (piand le lait est devenu putride.
(1) Ces deux mots viennent de «vJov et ic , et de drfiU impulsion..
Bien des gens ne manqueront pas de les deriver de ifr^oc otleur. II cut
ete bon d'eviter cette ;MnphLbologie en eciivant endoosmose ou endos-
mose, ou plutot cndormose et exormose, dc ofyuii, impulsion. Enfin, endos-
mose ou endormose ne signifierait que impulsion ou mou\-ement intcrieur,
ct non pas impulsion du dehors au dedans, II faudrait ecrirc eisormose.
Pourquoi nous montrons-nous si empresses a tiicr nos denominations
d'une langue que nous manions tous difficilcmcnt , alors que la notre
nous cu fournit deja un si grand nombic de surcroit f E.rpulsion et I'm-
pulsion nc sulii*iit"t-ils pas ?
Botaniqiip. o.\5
Cp|)enclant le nieme effet se produit en rem[)l;icaiit le lail. pav
Vcau de pinie, ot nieine en lafesant vide le caecum, ainsi quo
la verifie I'autcur ; en sorte que la consequence qu'il lire de la
premiere experience se trouve reCutec par lui-meine. Ces expe-
riences se leduisent a celles par lesquelles Hales, Senebier ont
pifiuve la faculle qu'cnt les tissusors^aniques de s'inibiber d'eau
et d'augmenter ainsi de poids et de volume.
Dans ces experiences, peu imporle que Ton mette en contact
avec I'eaH du vase la paroi interne on exierne de la membrane .
Car il ne s'agit pas d'un effet du a dcs modifications de structure,
niais seulenient a la faculte de s'inibiber. ,
Pour prouver que I'introduction de I'eau pure a travers les
jvarois de la membrane est due a I'endosmose, I'auteur prit un
ccpcum de pouiet de i o cent, de long ; il Ic remplit a moitie d'ai-
buminedel'ceuf. II le ferma, le plongea dans I'eau. Huit heures
apres le ccecum avait gagne en poids 72 grains. Get etat se main-
tint 3 jours. Le 4'- jour, le cceciim perdit de son poids; le li-
<iuide etait pulride, et alors I'rau sortait assezrapideraent de la
cavile.
Cette sortie de lean devait-elle etre altribuee a cc que, Ten-
dnsmose ayant cesse , les parois du caecum comprimaient , par
leur pesanteur, le fluide contenu dans sa cavite, et le for^aient
ainsi a filtrer au travers de ces memes parois? L'auteur ne le
]>ense pas. Ayant place un ccecum rempli d'une solution de
gomme arabique dans une solution plus concentree de la nienic
siii)Stance, \g ccecum perdit de son poids. Done, dit l'auteur ,
Itjisque le plus dense des deux fluidcs est dans la cavite, I'eau
\ est introduite par Taction qu'il A\i\ic\\e endosmoso ; et (|uand
io plus dense des deux fluides est dehors, I'eau de la cavite en
s'lrt par I'action qu'il appelle exosmosc.
Les alcalis enfermes dans le ccecum produisenl Ve/iaosmosc ,
et les acides l exosmose , les deux agens employes k des doses
jisscz faibles. Ces rcsultats firent prcssentir a l'auteur que I'im-
. ]uilsion qu'eprouvent les liquides dans ces experiences depeu-
tlait d'un cnurant electrique determine par le voi-^inage des deux
fluides de densite ou de nature clumique differentes, et separes
i un dc I'autre par une membrane permeable.
L'auteur remplit un caecum de pouiet dune soUiliou tie i
parlie de gomme arabique snr 5 parties d'eau ; il adapta a
'lt>uverture un tube vertical dc 7. iriiHim. de dianietre inlcrjeur,
r>4G Botanique. N\ lyG. ^
et de 5.2 cent, de long. Le cu'.cwn fut plonge dans 1 eau do pluie.
Bientot le cuscum devinl tuig^e, le linuide moiita de 7 cent,
par heme, et quatre heures et demie apres, le liquide, parvenu
au soniniet du tube, deborda par son ouverture, et s'ecoula au
dehors. Get ecoulement (I'auteur ne dit pas s'il etait abondant)
s'arreta apres nn jour et deuii et le liquide baissa. La tempe-
rature, pendant cette experience , se trouvait de iy° a 19" H.
avcc un tube de 5 niillim. de diametre et de 6 deciin. de long;
le phenomene Jut moins intense. Un 5o=. de goninie arabique
fait monter le liquide, mais bien plus lentement.
L experience lui reussit avec des organes creux vegiitaux ,
tels que les gousses de baguenaudier [Colutea arborcscens h.) ;
mais il parait que, dans cette dernicre experience, le liquide n'a
fait que monter.
Lauteur annonce dans le courant de son ouvrage que si on
adapte a la base du tube, au lieu d'une membrane, une lame
de gres ou d'ardoise, I'ascension dans le tube n'a aucunement
lieu. Dans une lettre ecrite le 27 nov. 1826, il a conCimii
cette assertion, et, en consequence, ila regarde le fait de I'en-
dosmose comme un phenoniene exclusivement organique. Mais,
dans une autre lettre en date du i5 janv. 182^, il a retracte sa
premiere assertion, et il est convenu que Ics plaques minces de
substances inorganiqucs poreuses produisaient le meme cflet
tjue les coecuin de poulet. Ces phenomenes, ajoute-t-il, appar-
tiennent done a la physique generale.
Dans une lettre adressee a 1' Academic des Sciences," nous
avons deja signale diverses causes fort conuues, qui ont pu in-
lluer sur 1 ascension des liquides dans les tubes. Is'ous allons
developper ici les principales idees de cette lettre. L'abaisse-
ment do la temperature s'oppose au succes de lexperience.
Ainsi, par -\- 9" U., lexperience repetoe plus de 20 lois, ne
nous a jamais rendu temoin do I'ascension du licjuide dans le
tube; 8 jours apres, non-sculenient le liquide gonnneux etait
stationnaire, mais encore le ccecurn et les gousses de Cardio-
sjjcrmum halicacabum dont nous nous sonimes servi u'ofFraiciit
aucunc trace reelle do putrefaction. Nous ne nions pas le moins
du monde les phenomouos observes par lauteur a la tempera
ture de 17" R; mais il parait deja au moins probable quo le
succts de I'cxperience est souniis, comme lo:is les pluMionienes
dororganisatiou, a riiillucnce d:.' la tcmporalure. L'auleur con-
Botanique. 2^j
vient a la fin du cliapilie, de I'effet de la temperature ; ct nous
]iourrions ajouter que , toutes ohoses egales d'ailleurs, la dilfe-
rence des saisons nest pas etrangere ii la di.Terence des
resultats.
11 est bon de rappeler que Hales avait deja reniarque le phe-
noraene de I'ascension des liqiiides dans un tube plonge dans
un tissu organique. Ayant plonge un tube de verre plein de
mercure dans le tronc dun arbre, il vit le niercure nionlcr
au dessus de 29 p.
Exposons maintcnant les diverses circonstances qui ont pu
operer ce phenonu-ne sans le sccouis il'une nouvelle loi.
1°. II est impossible de mettre une membrane en contacf.
avecl'eau, en ete , sans que cette membrane ne tende des ce
moment a se decomposer, et cette decomposition sera plus ra-
])idc sur la parol (|ui est en contact avec la cavite que snr la
parol externe. Or, Texterne '.ransmettra par sa capiilarilc le
liquide k la parol interne qui, en se decomposant , chassera
ce liquide dans la cavite. En meme temps, les viisicules de la
])aroi interne se gonfleront, chose dont nous avons eu lieu
do nous assurer ; elles formeront des especes de vessies qui
deplaceront le liquide contenu , et le feront montcr d'aulant
dans le tube.
2". Les solutions salines resserreront le tissu de la nicm-
i)raiie par leur astringence ; elles retreciront ainsi la capacite ,
ct forceront.le liquide contenu a monter. Mais bientot ce li-
quide salin repassera a ti'avers la membrane, et le tube sera
vitlij.
5". La gomnie arabique concentree et lalbuminc scut de
voritables tissus cellulaires qui s'organisent , ainsi (jue nuus le
demontrerons dans un memoire dont nous avons comiiuiniqLie
les principaux resultals a la Societe philoniathique, le uy janvii^r
I Buy ; ces deux substances, ainsi que les tissus , ne ])assent
point a travers les filtres de papier ; a plus forte raison ne
passoront-cUes pas a travers des membranes qui sont I'equiva-
lent d'uue foule de filtres. Mais elles joueront le role dun veri-
table tissu applique exactement contre le tissu do la menibratre
oil de la lame de gres qui est exterieuremcnt on contact avec
I'eau pure. Ces tissus internes s'imbiberont de I'eau que leur
transmclira la membrane ou la lame ilc gres. 31ais un tissu qui
s'imbibe, augmentc de volume : lalbuiiiine et la gomme conceu-
348 Botanique. N*. lyS.
tiocs montL'ioiU done dans le tube, tan t que la decomposition
de la membrane qui les contient ne sera pas encore parvenue
h. la putrefaction : circonstance qui s'oppnse a rorganisation
des tissus. La loi nouvelle de M. Dutrocbet , a part quelques
circonstances mecaniques qui sont capables d'en accroilre I'in-
tensile, se reduit done a une loi bion connue : absorption des
liquides par Ics tissus, on ca[>illarilt organique. Car Texperience
ne reussit veritablemcnt et dune maniere un pen suivie, nieme
d'apres I'auteur, que lorsqu'on emploie de la gomme ou de
Talbumine de I'ceuf, et non pas, ainsi qu'il I'avait primitivement
annonce, toutes les fois qu'on place dans I'interieur de la mem-
brane une substance plus dense que le liquide environnant.
On connait I'experieuce curieuse de 31. Porrelt : ayant separe
en deux porlions, par un diaphragme en parcbemin , la capa-
cite d'unvase, ce pb3'sicien remplit de liquide une des deux
portions , et n'en laissa qu'une coucbe legere dans I'autre. II
placa le fil positif de la pile dans le compartinient rempli d'eau,
et le fil negatif dans ceini qui elait a peu pr6s vide ; I'eau fut
poussee au travers des parois de la vessie dans le compartinient
vide.
M. Dutrocbet a eru trouver dans ses experiences do I'analogie
avec eelie de M. Porrett. CejDendant il est aise de concevoir que
si cette analogic etait reelle , M. Porictt n'aurait eu besoin que
de placer dans le compartimcnt vide une coucbe de liquide
gommeux , sans employer la pile; ur on prevoit quel exxX. cte
le resultat de cette experience.
M. Dutncliot a produit , par la pile, I'ascension du liquide a
travers le ccecum d'un poulot dans un tube de vcrre , et, vice
versii-, la descente du liqnide du tube a I ravers le caecum de
poulet : d'oii I'auteur conclnt que I'electricitc est la cause de
^' endosmose et de X'exosmose.
En consequence, le tissu vegetal, <jui se compose de vc's/cuies
agglomtrc'es (i) , ne serait qu'nn amas de boulcillcs de Leyde :
(1) M. Dutiochct croit avoir demontre le premier cette opinion rela-
tive au tissu ccllulaire. Cette opinion ayait ete , avant lui , udmise par
plusieurs autcurs , combattue par IM. Mirbcl , dunioutrce par
M. Amici. Le nioycn qua propose M. Dutrocliet pour la demonstra-
tion , n'est rien moins que propre a etablir le fait : il i'ait boiiillir
quelques installs le tissu vegetal dans I'acide nitrique , et parvient
ainsi a obtenir des cellules isolees. Mais comme I'acide nitrique a la
Botaniqrje. ^L^q
c esl-a-diif que chaqiie vc^sicule auniit une surface negative ct
une surface positive , et que Vcndosmose ou I'exosmose se uion-
trerait, selon que la surface externe, ])ar rapport a la surface
interne, serait positive ou negative.
L'auteur a fait, avec le tube de ses experiences qu'il propose
•I'appeler endosniomelre , divers essais sur Taction des sols.
L hydrochlorate de soude tres-concentre a fait montcr le
liquide, ce qui se coucevrait tout naturellement par Taction
astringente du sel marin, aiusi que nous Tavons explique plus
liaut ; niais bientot le sel a passe a travers la membrane et s'est
dissout dans le liquide. II expiiqiie ce double pbeaomeue en
admettant deux courans, Tun plus grand dii dehors au dedans
qui fait monter Teau dans le tube , et Tautre plus faible du
dedans au dehors, qui fait descendre le liquide salin, en sorte
(|ue Taccumulation du liquide dans le tube ne serait que Texccs
de Tun de ces courans sur Tautre Mais , pour adniettre cette
explication, il faudrait ou que le liquide ne montat point du
tout, ou qu'il continual toujours a monter; a moins d'admettre
une variation successive dans Tintensite de ces courans,
L'auteur pretend qu'il est difficile de constater Texistence des
deux courans en employant la gomme ou Talbuniine, Cependant,
par le moyen do Talcool ou de Tevaporalion par la chaleur , la
chose serait bien facile. II faudrait seulement avoir soin, au lieu
dun cceciuu de poulet,de se servir dune feuille de grcs ;
parce qu'ainsi on ne pourrait pas aftribucr la substance dissoute
dans Teau de pluie au contact de la membrane organique qui
termine le tube.
Pour verifier le fait , il a prefere colorcr la gomme contenue
avec Tindigo, et il a vu Teau de pluie, dans laquelle plongeait
le cceciim de poulet , se colorer en bleu, ce qui devait etre ,
Jiuisque T/«r//i,'-opasserait a travers une foule de fdtrcs reunis, et
que cette substance ne saurait etre comparee'a Tall)umine et a
la gomme, vcritables tissus qui s'organisent.
piopnete de cliangev les ti.ssus vegetaux en acidc oxalique , on pourra
toujouis objecter que la celhde isolee ne parait telle que parce que les
iragnicns des paiois ile lautre out etc corrodes. Nous avous propose
uii moycn moins suspect dans notrc Memoire sur lafecule , en conseil-
lant lie fairc Icxperience sur les plantes grasses a I'ctat fiais ; le seal
decliiieinent de la feuille sullit pour isolor mecainqucment les cellules.
25o Botaiut^nc. N'\ lyS.
D'api eslautcui-, I'alcool piMtluit V cndosinnsc; mais il iie marque
pas si c'estcVuue mauiiie proloni^ee. Car I'alcool a plus dc ten-
tlance a s'evaporer qu'a absorber de 1 eau. Eiisuite il serait ne-
cessaire d'obscrver si rascension dans le tube aurait lieu en
cmployant, pour farmer sa base , une tout autre substance qu'ua
icecurn de poulet. Car il est tres-possible que rascension instan-
tanee de ralcool ne soit due qu'a la proprieti qu'il a de dissoudre
les substances r;rasses des cellules des tissns animaux, ce qui au^'-
mente considerablement son volume. 11 faudiait s'assurer aussi
si, en bouchant bermii^iquement la sommite du tube de verre ,
ou en la faisant comniuniquer par une courbure avec le nier-
cure , I'alcool , separe par une membrane de gres de I'eau pure ,
et ne pouvant plus s'evaporer, continuerait pourlant a monter
dans le tube. Enfin cette experience serait en contradiction avec
I'cxplication que I'auteur donne du plienomene de Y endosmosc ,
puisqiie I'alcool est moins dense que I'cau.
En resume, I'cxperience de lauteur ne reussit recUcment
qu'en emplojant de la gomme ou de 1 albuniine de I'ocuf. Cette
experience ne nous a jamais reussi en aulomne , racme apres
huit jours d'observation. La gomme concentree et I'albumine
sont des tissus qui s'ory;anisent. Le pbenomene tient done a une
cause bicn simple .- da'vcloppctncnt des tissus rudinicntaircs sou.i
r influence de la lempe'rdturc , absorption de I'cau par les tissus ^
cnfin capillaritc organique.
L'ouvrage est termine par deux chapitres dans lesquels 1 au-
teur fait I'application de la loi telle qu'il I'a concue et annoncee
en premier lieu. Le premier de ces deux chapitres traite de 1 ap-
plication de cette loi a la statique vitale des ve'getaux , le 6". et
tleruier ii la statique vilalc des animaux.
L'analyse que nous venous de faire dc ce travail etant deji un
peu etcndue, et nos lecteurs pouvant par eux-memes prevoir et
les applications de ces principes , et les modifications qu'elles
sont susceptibles d'eprouver, soit par les reilexions que nous
nous sommes permises , soit par les experiences subsequentes
de I'auteur, nous croyons pouvoir nous dispenser d'entrer dans
des details qui ne sauraient manquer d'etre ou trop longs pour
trouver place dans le cadre du Bulletin, on trop courts p"ur
elre compris avec exactitude.
Du rcste , il nous parait (|u'en remplarant les moLs iX'endns-
mosc ou exosniose par ceii\ d' absorption , cxUalalion, unbd'ilion ,
Botanhi^ue. 25 r
el transsudation, etc. , toutes les applications de laulein- ren-
trent dans tout ce qui a ete ecrit sur la statique de I'un et de
lautre icgae. jj
lye.'REciiERcjiEs cniMiQUES ET PHYsioLOGiQUEs , destiiiecs a cxp!i-
quer la structure et le developpement des tissus vogetaux ,
de la feuille, du tronc et des organes qui n'en sont qu'niie
transformation , ainsi que la structure et le developpement
des tissus animaux; par M, Raspail. [Exlrait tcxlud tel quit
a etc insert, le ij juillet 1826, dam le prods verbal de la
Socic'te dllist. Nalurclle de Paris. )
Ce travail se divise en trois parties distinctes quoiquc deperi-
dantes les unes des autres.
La i''=. a pour ])ut de determiner le genre de modification
que le temps, a laide du calorique, ou des acides, ou dc I'oau
pure meme , fait subu^ aux tegumens de la fecule et par conse-
quent aux tissus vegetaux.
La 2^ traite de I'analogie d'un grain de fecule avec un grain
de pollen , et de celui-ci avec la lupuline , les glandes vesiculiiircs
de Guettard et les pores corticaux.
Ces deux premieres parties , dans lesquelles la physiologie
s'aide du secours de la cliimie, amenent M. Raspail , par mie
application que Ton pent soumettre au calcul, a etablir I'orpa-
nisation et le developpement de la feuille, ainsi que de tons les
organes qui n'en sont qu'une transformation. C'est la la troi-
sieme partie.
L'auteur a soumis a une ebullition de 8 h. par jour, coii-
liuuee <lepuis le 9 mars 1826 jusqu'au 5 avril suivant, un
gros de tecule de ponime-de-terre dans une cornue de 3 j siiliers.
Apres 18 b., etsurtout apres 54 b. d'ebullition , il sest apercu
que les tegumens qui s'etaient elargis et distendus d'une ma-
nuL'e visible , commencaient a paraitre composes de granules,
el que les granules se detachaient pen a pen de la membrane ;
en sorte qu'apres une ebullition plus prolongee , ou ne vojait
presque plus dans le liquide que des granules isoles et ayant
''•'P"'** rh iic millim. jusqu'a -^ environ. L'ebullition, prolon-
gee jusqu'au 5 avril, n'cst jamais venue i bout de detruire ces
granules. L'auteur fera connaitre dans son memoire les modifi-
cations cbimiquos (pic la substance prc'sentail, soil a I'inslant 011
1 iippareil a tlO dcuu)iil':' , soil apres quo la suhstauco a ole
aSa lyotduique. N". 176.
vtl);in(Ioi\nt'e a elle-nieme dans un flacon bouchc , niais i dcmi-
pleiii d'air. Le resultat chimiquc le plus romarquable c est que
la feculea fourni alors autaiit d'acidecasci(jiie et d'oxide caseeux
<iuc le gluten lui-nieme.
Le phenoniene de ces granulations cl de lisolcnicnt des gra-
nules, s'obscrve surla feculc souniisea I'ebuUition pendant une
deiui-beure , abandonnee a elle-nieme dans un flacon bouclie
et entierement jilein d'cau. Mais ce n'cst qu'au bout d'envifon
six mois de sejour que I'auteur la bien reniarque (depuis le
•2y septembre i8a5 jusqu'au 12 mars 1826). Si cctte feculc
etait abandonnee a elle-meme pendant tout cetespace de temps,
dans ua flacon expose a lair, non-seulement le meme pheno-
mene se presenterait, mais encore la substance soluble fourui-
rait I'acide caseique , et les tegumens simuleraient le pretendu
oxide caseeux.
Les acides dont I'auteur s'etait servi dans ses experiences
publiees en mars 1826, dans les yJnnales des Sc. naturelles, lui
ayant offert des pbenomenes qui lui parurent curieux, il en-
treprit de les ctudier principalement sur I'acide hydrocblo-
liquc.
II s'est servi , a cette occasion , d'un appareil microscopique
Lien simple. Ce sont deux plaques do verrc suscepliblcs de s'ap-
pliquer I'une sur I'autre a frottement, et dont 1 uuc possede
une cavit(5 en segment de sphere. 11 a place quelqucs grains de
I'ecule an fond de la cavite , eta verse dcssusde I'acide bydroclilo-
riqne tres-concentre ; il a fait glisser subitemeut la plaque su-
perieure sur Tinferieure , de mauiere a ne pas permettre a lair
atmosphcrique de penetrer dans la cavite, et de cette nianiero
k fecule et I'acide se sont trouves cmprisonnes de facon a pou-
voir ctre observes chaque jour sans deranger les conditions de
rex|)ericn<-c.
Des grains s'y sont conserves eutiers pendant pres de
♦juinze jours ; jls sont dcvcnus pour ainsi dire polyedres apres
Hit niois (du 10 niai an iJ juin 1826). Mais, avant un mois, on
voyait dejk une foule de granules qui tcnaient encore a des te-
gumens granules, et ils commencaient alors a se carboiiiser, on
conservant toujours leur forme granulce et les granules leur
foruie vesiculeuse.
(>e que la nature fait par I'analyse, cllo Ic refait absoliinu-iit
<ii,> la meme inanioi'c par la s}ullu'se. Toule substance gniiuueusf,
Botnnuine. .:>55
telle que la gonime, la substance soluble ile la fc'cule , etc.,
abaiulonnee a I'air , s'organise eu mucilage, qui n'cst quiin
tissu cellulaire encore trop transparent et trop faible ; bientot
ce tissu offre des granulations qui grandissent en renfermant
d'autres granulations.
Deux consequences sededuisent de ces experiences :
i". Les tissus qui paraissent les plus nienibraneux se compo-
sent de globules agglutines les uns contre les autres; ce que
M. Raspail avait deja prevu dans son niemoire sur XaJccuIc.
1°. Les tissus sous I'influencc du calorique peuvent acquerir
des dimensions considerables, et si leur developpeuient n'est
pas indefini , cela ne doit etre attribuc qua la nature du calo-
rique faclice, et-que la vegetation n'anime pas.
C'est en clierchant a etudier de pareils phenomenes dans la
germination, que M. Raspail fut amene a I'etude d'un autre
ordre de faits qui font le sujct de la seconde partie de son
travail.
Non-seulement 11 trouva que la germination faisait subir aux
tegumens de la fecnle les memes modifications que les acides
ou Icau bouillante ; mais il s'apercut que les grains de fecule
vides lentement de leur substance soluble par les proqres de la
germination, se presentaient sous la forme la plus pittcrcsqne
d'l'n grain de pollen , dont les granules sont ramasses dans le
centre; en sorte que le grain de fecule n'est pas seulenient une
vesicule simple , mais une ve.sicule aussi compliquee qu'uu
grain de pollen, quoique ne renfermant pas dans ses vesicuies
les memes substances que ce dernier organe.
Ce nouveau fait se rattachait naturelltn^ent a d'autres de-
couvertes que I'autcur etudiait en ce moment.
L'ctnde de lalupidine, substance qu'on avait baptisee du noni
de subslance immediate , avait amene M. Raspail a etudier avec
les memes reactifs le pollen de plusieurs plantes. L'ammonia-
que, en s'insinuant dans les cellules du pollen, I'avait mis a
meme d'observer que le grain de pollen se compose dun epi-
/derme qui tient par une espece de bile , soit aux parois de
lantlure , soit a un tissu cellulaire glutineux qui reniplit (avant
I'antbese) I'antbere , et qui a toutes les proprietes du gluten.
Cet epiderme renferme une autre vesicidc que I'ammoniafjue eu
faitsortir; et cctte vesicule renferme deux ou plusieurs autres
vesicnies glutinoiises elasliqucs , et qui peuvent quelquefois
2^4 Botaiiiijiw. N". 176.
s'allonfjor commc iin lioyau. C est aiix parois dc ce biwau que
sont attaches les granules qui s'isolent dans I'explosion.
Le (jrain do fecule a aussi un liile par lequel il ticnt au
gluten.
La hipulinc se compose de glandcs vesiculaires attachces a
I'epiderme de toutes les jcunes feuilles on ecailles de Vlfumti-
lus liipiihis. C'est un organe aussi complicjue qu'un grain de
pollen, eclatant comme lui , renfermant les memes substances
que lui , et se colorant par I'iode coranie lui.
Cette lupuline , deja decrite par Guettard, se i-etrouve sur
une foule de plantes; elle abonde sur le Cannabis saliva fe-
nielle, et surtout sur le periantlie dc la capsule.
Les pores corticaux , etudies par le moyen des passages que
les plantes de diverses families offrent, sont organises comme
un grain de pollen; et la suture pretendue qu'ils presentent,
n'est autre chose que I'espace intermediaire forme par deux cel-
lules videes; cette meme suture pi-etendue s'offre sur le grain
de pollen vide.
On pent obtenir de certains cotyledons herbaces et parvenus
a leur sunimun de developpement, une fecule verte dont les
grains sont absolument conformes comme un grain de fecule et
un grain de pollen , avec la seule difference que les granules
attaches aux parois des cellules interieures sont remplis de
substance verte. Ces grains de fecule verte tienncnt par leur
liile a des cellules glutineuses qui correspondent au gluten des
cereales , et qui se sont accrues par le progres de la germination.
Le pollen des Pinus prcsente tres-visiblement les deux cel-
lules laterales dont I'interstice dans les autres pollens forme la
suture mediane en apparence.
Quand on observe les cotyledons de Y Acer dans la graine ,
on n'y voit aucan de ces grains de fecule verte, et les cellules
glutineuses, qui sont enormesi un age plus avance, y sont r(^-
duites a leur plus simple dimension, c'est-a-dire i la dimension
<ju'atteindront les grains de fecule verte. EUes out alors peut-
■etre ~ de millini. et elles atteindront ensuite jusqu'a un centi-
metre de longueur; elles seront alors glutineuses. Cette der-
niere observation, jointe aux consequences de la preraiercr
partie, est essentielle pour la demonstration de la 5*^. partie ,
qui consiste a elablir le developpement et I'organisalion des
tissus de la feuillc et dc tons les organes qui n'en sont qu'uno
Bota/iique. 255
transformalion , lels que I'antliere , I'ovairc, et I'ovnlc niuine.
Car laulcur prend un globule dc fJ'cule verte compose do
son epidornie , d'uiie vesicule interne et d'autres vcsicules qui
i)artent de la vesicule interne, et il le prend lorsque ce globule
n'a que ^ de niillim.
Toules les experiences precedentes deniontrenl que cliacuu
de ces tissus est susceptible de croitre , et comme ils sont tous
composes de globules , ceux-ci deviendront visibles en croissant
a leur tour.
L'epidernie de ce globule se presentera done bientot coni-
pose de cellules coninie tous les epidernies des plantes. Mais les
vesicules internes du globule ne resteront pas stationnaires , et
croitront avec lui; en sorte que la vesicule interne croitra ct
tapissera la parol interne de I'epiderme , et formcra sur le bord
un petit bourrelet apparent, parce que la seulement on pourra
voir I'intervalle des deux vesicules a travers jour.
Si deux globules du tissu de cette vesicule interne croissent
<ie front, ils formeront les deux cotes de la fenille, et I'intcrstice
formera la nervure mediane, dans laquelle les cellules qui croi-
tront ne pouvant pas se developper en largeur, mais seulement
en longueur, recevront la denomination de vaisseaux ou filets.
Chacune de ces cellules laterales renfermant d'autres globules ,
et ces globules venant a se developper a leur tour, formeront
par leurs interstices tout ce rcseau de la feuille. Et si, dans cba-
cune de ces cellules nouvelles, des cellules plus pctites s'isolent
remplies de substance verte, elle formeront la fecule verte que
Ton peut observer dans les feuilles grasses et dans les cotyle-
dons verdatres de I'^cer.
L'anthere se formera de menie ; le connectif et le filament
coi'respondront a la nervure mediane ; les deux cellules late-
rales formeront les deux Tlicca dans lesquclles un tissu non-
veau se formera par le developpement des globules du Thcca;
ce tissu glutineux donnera naissance a d'autres globules, qui .^e
detacheront quand ils seront composes d'autres globules pleius
dune certaine substance ; ces avant-derniers globules seront
les grains de pollen qui correspondront par leur organisation a
la fecule blanclie et a la fecule verte.
L'ovaire et I'ovule s'expliquent de la meme manierp. L o-
vairc simple etait un globule d'abord ; le placenta est I'lntci'"
' »tice des denx cellules laterales. De ce point un globule s'isole
V.56 BoianiqUe. N. 17G.
et dcvicnt ovule; dun jioiiit interne dc cet ovule ou globule
isolti (cxceptc pourtant par le hile) pail un autre globule, et
]c hile ou le point d'inscrlion de ce dernier forme la chalozc
Dun point de ce second globule part un autre globule qui
forniera I'embryon. Le tronc des vegetaux. s'explique dc la
menie inaiiiere, ainsi que M. Raspail a deja couinience a le
pronver dans dcs Ggures deposees sous le cachet depuis six
mois au secretarial de I'Instttut (i).
On peut par la syntliese redescendre au nir-nie resultat.
Qu'on prenne, par exemple, une feuille do tulipe a son
maximum de developpenient, c'est-a-dire de 20 cent, de long.;
que Ton conipie le nonibre des cellules, et que I'ou mesure la
(1) Ainsi , pour ajouter ici un leger apercu de cette theorie du
tronc , qui dccoule cvidenimcnt de la theorie de la feuille, suppose/.
que dans le trlolnile qui se dcveloppe , au lieu de deux gloLMdcs in-
ternes et symetriques , toute une rangee circulaire des globules dcs
parois tcnde a s'accroitre en longueur et de front , -vous anrez bientut,
par une coupe transversale, exactement la coupe transversale dune
Orange, c'est-a-dire que cliaque globule secondairc interne pressc par
ses cougeneres aura pris la forme d'un coin, dor^t la base sera placee
a lacireonference du globule maternel et le .sonimet au centre ; enfin,
les interstices de ces globules internes seront evideniment ce que I'oii
a si iniproprement nomine rayons medulla ires. A mesure que cliacun de
ces globules croitra en longueur et en largeur, les globules de ses pa-
rois croitront exactement de la menie maniere , et paraitront bientiM
composes a leur tour d'autres globules; cnsortc qua un certain age il
serait impossible de separcr les globules secondaircs que nou.s' avons
compares a des loges membraneuses d'orange av,ec la meme faciiite
qu'on isole celles-ci les unes des autres. Les interstices des globules
tertiaires, quaternaires, forraeront les etuis de ce quo nous nonnnons
vaisseaux et trachees , organes qui nc sont que des cellules develop-
pees en longueur , ou roulees en spirales a cause de la gene qu'elles
eprouvent dans leur developpement. Le tronc et la racine ne seront
que la continuation d'un memo tout ; la racine sera la portion du glo-
bule priniitif , qui se dirige vers la terre ; et le tronc sera par conse-
quent I'autre calotte qui pi end une direction opposee. Le collet n'exis-
tera veritablement qua la base dcs jcunes feuilles , et toute insertion
de bourgeon jcune sera un collet , c'est-a-dirc le point de separation
dun systeme nouvcau et d'un systeme ancieu.
Les developpemens de toutes ces idees, qui confirmcnt de plus en
plus tout ce que nous avons public sur la physiologic vegetale , se .
trouvent , accompagni'S dc figures , dans le memoire dolit cet-extiait
nest qu'une analyse incomplete. Ce memoire, ainsi que tous nos tra-
vaux subsequens , paraitront ailleurs que dans les Anmilts ties sciciicej
nnturetles. ( Note njnnlec pendniU liniprcssiiDi . )
Iwtanique. i5-j
lonj:;ueui' de cliaqwc cellule dune rangee longitudinalc prise
sur I'epiderme, y cnnipris les pores corticaux, qui ne sont ciix-
raomes que des cellules. Cela peut s'obtenir par un calcul Lien
simple, en prcnant : i°. la nioyenne du nonibre et de la lon-
gueur des cellules contenues dans un centimetre en longueur
de I'epiderme du has de la feuille, on les cellules sont les plus
longues; 2°. la moyenne du nombre et de la longueur des cel-
lules contenues dans un cent, de I'epiderme du haut de la
feuille, ou les cellules sont les plus petites. Qu'on prenne en-
suite la moyenne de ces deux moyennes ; elle donnera la lon-
gueur moyenne de cliaque cellule et le nombre des cellules de
lepiderme, depuis la basejusqu'au sonimet. Ainsi , par exem-
ple , si la moyenne du nombre de cellules qu'on trouve sur un
ruban de i cent, est de 10, un ruban pris depuis la base de la
feuille jusqu'au sommet, contiendra 200 cellules; ce qui sera
confirme par la contre-epreuve, je veux dire par la lonpueur
de chaque cellule en particulier, qui sera de, i millimetre.
Qu'on examine ensuite par les memes precedes les feuilles
moins avancees, graduellement des plus grandes aux plus pe-
tites, on trouvera que lorsque la feuille n'aura plus que 10
cent., cliaque cellule de I'epiderme n'aura que ^ de millim. ;
que lorsque la feuille sera reduite a 5 cent. , chaque cellule de
I'epiderme n'aura plus que ^ de millim., etc. II est evident qu'a
niesure que I'epiderme se reduit de cette maniere, tout ce
qu'il recouvre se reduit dans les memes proportions. Lorsque
la feuille n'aura plus que ^ de millim., ses cellules n'auront
done plus que ^^ de millim., et elles seront alors invisibles
avcc nos faibles nio^'ens d'observalion. La feuille dans cet etat
sera un globule dont I'epiderme sera analogue au tegument de
la fecule , et qui renfermera de^ globules plus petits que lui.
Ces resultats, deja trop longs pour un proces-verbal , ne
sont pourtant que la plus simple expression des experiences
que I'auteur developpera dans son travail; la societe lui rend
un vrai service en daignant recucillir dans son sein et protcpcr
de son temoignage centre des plagiats qui ])0urraient avoir lieu
au-deliors, des conceptions qui, toutes bardies qu'elles parais-
sent, sont tellement chores a I'auteur, qu'il se consolerait di.'lici-
lement de pcrdre le merite de Jleur decouvcrte.
P. S. Les giaudes de Guettard, les poi'cs corticaux parais-
K. Tome X. 17
a58 Botaniqiie.
sent a I'autcur non-seulcment destines h ft-conder les bourgeon*
caulinaires, niais rncore a suppleer au pollen lui-meme, et ce
sent ces onjanes qui ont donne Ic change aiix observateurs qui se
sont occupes de la fecondation des plantes. Ainsi, les plautes que
Spallanzani a vu produire des graines mures sans le secours de
la poussiere des etamines, sont precisement celles dont les
perianlhes sont couverts de/wy^M/zVie ou deglandes analogues an
pollen : le Cannabis saliva , par exeniple.
La nature semble confondre a chaqiie instant les deux re-
gnes, de maniere a ce que le fait que Ion observe a Tcgaid du
gluten des plantes, est I'analoguc de ce qui s'observe ii legarj
de I'oeuf des oiseaux. Le blanc est un tissu cellulaire glutineiix,
coar^ulable par la ohalenr comme le gluten ; le jaune se compose
d'un tissu dont les cellules tres-grosses peuvent s'isoler les unes
desautres, et renfermcnt d'autres globules.
Le liquide renlerme dans ces dernicrs globules forme relaVne ,
et les tegumeus des globules forment en se precipitant la stea-
rine. Une composition analogue s'observe sur les graisses des-
quadrupedes (i). — Certifie conforme , If. secretaire de la Socic'te
d'hisloire naturclle de Parii , J. Drsnoyers.
1.77. MeMOIRES SDR LA fAMILLE DES LEGUMINEUSES ; par M. Aug.
Pyr. Decandolle. YUJe. livr. 8 pi. Paris, i8j6; Belin. {Foj-.
le Bull, de sept. 1826, t. IX, n". 58.)
Cette livraisoD,. qui est la derniere, renferme les 1 5" , 1 4^- ft
(1) Un fzravail subsequent nous a appris que le blanc de I'oeuf (al-
bumine des auteurs ) , veritable tissu cellulaire , renferme dans ses
cellules une substance gommeuse , soluble dans Icau apres plusieurs
evaporations memes , par le vide ou a lair libre ( pourvu que dans le
dernier de ces deux cas on opere sur des pctites quantites , crainte de
la decomposition de cette substance ) ; que cette substance gommeuse
devient insoluble dans lean apres levaporation entiere a I'aide du ca-
lorique ; quelle doit cette deinicre propriete a Taction dessiccativo
du sous-carbonate de soude quelle possede en assez grandc quantite ;
car I'oxidc de sodium ou de potassium produit sur la gomme arabique
ic merae pbenomene d insolubilite, meme avant levaporation entiere.
Ainsi , lorganisation de losuf ne diflere pas de cellc dune graiiio ;
la coquille est destince a proteger comme Ic pcricarpe des graines.
Lalbumine lopiesonte le jierisperme , et renferme dans .son tissu la
eomnie di-slinee a nourrir les organcs internes Lc jaune renferme
i l.uile comme les cotvledons dune foule de graines , et lembnon
rste\a<loiiiciit :ippliMUO .ontrc vc rotvl'vlo".
Botaniijiie. aSg
i!)«. memoires, le i*'. sur les Cesalpinecs , le second sur les
genres de Icgumineuses dont 5a place est incertaine et qui sont
ies Phylhlobium, Amphinomia, Snrcodum , P'arennea, Crafor-
iJia, Jnimodciidron , Lncnra , Harpaljce , Diploprion. Ces deux
memoires soht precedes de la description it'un nouveau genre
de Miniosees, forme sur une espt'^ce qui est arrivee a IM. Decan-
dolle depuis la publication du Prodromus. Ce genre est inter-
mediaire entre le Schrauckia et le Desmanthiis. En voici les
caracteres generiques : Leptoglottis. Flares po/j-gami. Calyx
coloratus ^-dentaius, per <estii'atinticm i'alvatus. Petala 4 Ugulee-
J'ormia aut nulla [forsan caduca). Slamina S ,Jilamentis Uteris ^
in jloribus injerioribus li'gulecformibus plants sterilibus , in siipe-
rioribus fdifoiinibus cf-ispatis a/ither/feris. Stylus fdijbrmis . Legu-
men ignotum. Herha erecta, glabra, aculeis parvis uncinatis seciis
caulem petiolos pedunculosque hnrrida. Stipules subulatce. Folia
bipinnata , pinnis 5'-6-jugis ,Jhliolis multijugis , oblongis , mucro-
iiaiis , subtiis nervis paucis anastomnsantibus elevatis distincti et
singulari modo reliculatis. Flores albi.
L. Nuttalii, espece apportee par M. Nuttal de I'Amerique
septentrionale , et qui existe dans I'herbier de M. Mercier.
Le >5 . memoire traite de la geographic et de la ve'ge'talion
tfes Le'gumineuses dans scs rapports avec les stations.
Ce memoire sc divise en 2 paragraplies, le i"^. sur la distri-
bution des genres et le 2 . sur la distribution dcs especes. II
faudrait tianscrire en entier ces deux paragraplies, si on voulait
les analyser d'une maniere detaillee; nous nous contenteronS
d'en extraire les generalites sous forme d'axiomes.
lo. Les especes de 1» famille des legumineuses sont rdparties
sur le globe tout entier.
•Jo- Le nonibre dcs especes connues de legumineuses, est a
pcu pres semblable en Amerique, Europe et Afrique, Asie et
Nouvelle-Hollande.
3o. L'ancien nionde est a proportion plus riche en Papiliona-
Cees, et le nouveau en Swartziees, Mimosees et Cesalpinees.
4°. La faniille des legumineuses est distribuee presque ega-
lement sur le globe, quand on le considere comme divise dans
le sens des longitudes.
5°. Les pays chauds sont plus favorables aux especes de cette
famille que les p-iys froids.
6°. Les pays qui presentcnt la plus Iiaiitc moycniie d'espcces
•7-
260 Botaniqiie.
congeneres de legumineuses, sontle bassin de la MediterraneCy
le Cap de Bonne- Esperance, I'Amerique equinoxiale.
n°. Ceux au contraire qni offrcnt la moyenne la plus basse
sont les lies de la mer du Sud, les Canaries, les lies de TAfri-
que australe.
8°. Les especes de leguniinenses sont en general rares :
1°. sur les tres-hautes montagnes ; 2°. dans les terrains sales;
3 . dans les lieux trop habituellement aqueux ou inondes.
L'ouvrage est termine par un tableau en deux feuilles et sur
8 colonnes; il presente avec une grande nettete la distribution
geographique des legumineuses sur la surface du globe. R.
178. Flora coMiTATUs Pestiensis ; auct. Jos. Sadler. 2 vol. in-S" ,
p. 55G - 4oo- Pesth, 1 825 — 1826.
Ces deux volun)es , consacres exclusivement a la phanero-
gamic des environs de Pesth en Hongrie, renferment 1577'
especes distribuees en 461 genres. L'auteur a adopte le systenie
linneen, en ajant soin de reunir toutes les Graaiinees dans
la triandrie. 11 a fait proceder chaque closse linneenne, 1°. de
la description des families naturelles qui y sont representees ;
2°. d'une distribution methodique des genres empruntee aux
meillcures monographies modernes. Nous y avons cherche
en vain des innovations de genres ou d'especes. Quoique l'au-
teur adopte en general les phrases descriptives des auteius
qu'il a la precaution deciter lui-meme, cependant a la nianiire
dontilretablit les genres anciens, ou abandonnes, ou restes dans
I'oubli J et aux notes qui accompagnent chaque espece , il nous
a ete facile de nous convaincre que M. Sadlera etudie philoso-
phiqucment la flore qu'il profcsse, et qu'on pent lui appliquer
cet excellent mot de La Bruyere : Chez lui le choix des idc'es est
invention.
L'introduction de l'ouvrage se trouvcra dans les volumes
suivans et aura pour objet de devclopper les rapports de la
flore de Pesth avec la geob-gie de celte contree, ainsi qu'avcc
les flores et du reste de la liougrie et des pays etrangcrs. Les
plantes de Hongrie qui ne se renconlrent pas dans les environs
de Pesth, sont cnunierees en note. R.
17Q. Catalogue des plantes indigenes des Pvrenees et du Bas-
Langueooc; par George BtNinAM. ln-8". de 128 p.ng. Paris,
1826 ; iVl'"'. lluziiid.
Botanique. 26 1
Ce cataloque que nous devons au neveu du celebre publiciste
de ce nom , est precede d'un voyage botanique dans les Pyre-
nees, partic de I'ouvrage que les voyageurs ne peuvent nianqucr
de consulter avec fruit , avant de s'aventurer dans un pays qui
oifre lant de ressources aux jecbercbes et' qui en ofFre si peu
aus besoins ordinaires de la vie. Le catalogue des plantes est
une liste raisonnee et par ordre alphabetique. On y trouvera
d'excellentes reflexions sur les genres Hcliantliemum et Medi-
cago dont I'auteur prepare des Blonograpbies speciales. R.
180. Flora Fbiburgkpjsis etrcgionum proximeadjacentium; auct.
F. C. L. Spenner. Ia-i2, torn. I et 11 de LXXXVIIf— 608
pages avec 1 planches. Friburgi Brisgoviae , 1825-1826;
Wagner.
Get ouvrage , qui doit former trois volumes, prouve que
I'auteur, quoique jeune encore, cultive la science avec zele
et non sans succes. Remarquons d'abord que la metbode de
classification adoptee dans cette Flore, est celle des famil-
ies naturelles , chose assez peu commune jusqu'ici en AUema-
gne , ou le systeme linne^n est encore prefere par beaucoup
de botanistes. Le tome i*''. commence par une courte table
synoptique des principales divisions des vegetaux de la Flore ;
I'analyse de ces divisions est ensuite portee jusqu'aux geni'es
dans une table analytique , semblable a celle qui se trouve ea
tete de la Flore francaise de MM. de Lamarck et De CandoUe.
Cette menie analyse est enfin appliquee dans une troisieme ta-
ble, aux classes linneennes, afin de faciliter les recherches i
ceux qui ne sont familiarises qu'avec ces classes. Quant au
corps de I'ouvrage , il est a remarquer que les cryptogames
acolyledones n'y sont pas decrites. II commence par la famille
des fougeres ; les monocotyledones phanerogames remplissent
le reste du premier tome ; le second contient les dicotyledones
a enveloppe florale simple et les monopetales; il est facheux
que I'auteur ait a son tour trouve moyen d'operer des transpo-
sitions dans I'ordre de succession des families naturelles, qui
sont, pour ainsi dire , impitoyablement balloLees de colu et
d'autre par prcsque tous les botanistes (jui entreprcnncnt d'e-
crire une Flore.
Un autre reprocbe qu'on pcut faire a I'auteur, c'ost d'avoir
chanjje sans raison suflisante plusicurs noms spcciGques ; ainsi,
262 Botanique.
]e nom du Colchicum vernale ile Hoffmann el des auleurs, est
change en cehii de C. jn-recn.r , )iarce que la planle des envi-
rons de Fribourg est un peu plus giele et plus maigre dans tou-
tes ses paities , que celie decrite par les auleavs ; V Ji rigcron
annuuni Pers. , est nomnie E. bellidioides , etc. — Dans la fa-
uiille des Orchidces , les Ophrys nidus avis, 0. Oi'aln et 0. cor-
data qui rentrent dans le genre Ncottia de Richard , forrnent
un genre particulier sous le nom de Distomcea. Si loulefois
quelques defauts deparent cct ouvrage, on peut aussi dire
qu'ils sont rachetes par des descriptions speciGques soignees,
que I'auteur a faites lui-meme sur les originaux. Une synony-
mie choisie, et Vindication des varietes sont jointes a chaquc
description speciCque. M. Spenner a su profiter des meilleurs
travaux monographiques qui rentrent dans son sujet, et J'on
peut ranger, sans hesiter, son onvrage an noinbre de ceux qui
font honneur a leur auteur et qui remplisscnt bien le but au-
quel ils sont destines.
La Flore de Fribourg est d'ailleurs interessante en elle-
nienie; elle offre dun cote les plantes des marecages et des has
fonds sur les bords du Rhin, de I'autre , celies de la region
subalpine du Kaisersteche, et celies d'entre ces derniires qui
habitent de preference les plaines.
Les deux planches du i". tome representent : Tunc, VJspi-
diiirn aculcatum ; I'autre, une espece qui en est tr^s-voisine ,
mais que I'auteur, s'appuyant sur I'autorite de M. Mougeot, re-
garde comme nouvelle, sous le nom A^Jsp. Braunli. A. pinms
rectis subhorizontaliter palcnttbiu , piiinulis moUibii.i omnibus
(equalibus, oblonge trapczoideis , basi exteriore obi ice truncal is,
obtusis , ciliato serratis; slipite , rachi, venis palcaceis. — - Var.
S. Minus pinnis pinnatifidis , laciniis latissimis . S. G. L.
I 81. De PLANTIS in EXPEDITIONE SPKCULATORIA EOMANZOFFIANA OBSEK-
vATis ; auct. Adelb. de Chamisso et Died, de Sciilecmteisdal.
( Linncea , Journal J'iir die Botani/{ ; }iullet 1826, p. u35. )
I. Eryngium paniculatum Dclar. f Brc'sil. ) 1. E. pandanifo-
lium foliis linearibus obsolete denticulato- spinulosis , caule
panicuiato polycephalo ; capitulo inermi , ovoideo , senii-un-
guiculari , colorato ; bracteis ovalis acuminatis , calycibusque
Ixvibus. {Partie mc'ridionalc du Brc'sd). 5. E prislis foliis an-
jjuslissiniis planis striatis patenlibus spinoso-ciliatis , spinis (s*-!
Botariique . 2 63
piiis ) accessoriis , caule paniculato polyceplialo , capitulo brac-
teis subulato-spinescentibus echinato , jiloboso, concolori ;
Lracteis calycibusque scabris. ( Rio gratide. ) ^. E. canalicida-
tum foliis angustissimis canaliculafis nitentibns , palentissimo
spinoso-ciliatis , spinis ( saepius) accessoriis ; caule paniculato ,
polyceplialo; capitulo subinermi, globose, concolori; bracteis ca-
lycibusque laevibus , bracteis involucranlibus connatis. ( /«/e'-
rkur dii Brcsil ) 5. E. sanguisorba foliis linearibus scrrato-spi-
nulosis , serraturis versus apicem obtusum retrorsis ; caule
oligocepbalo , capitulo bracteis subulato-acuminatis ecbinato
ovoideo colorato , bracteis calycibusque laevibus ( Parlic mc'ri-
dionale du Bre'sil. ] 6. E. ligtilcpfolium foliis linearibus denti-
culatis, denticulis inferioribus setiferis., superioribus obsolete
spinulosis, caule oligocepbalo ; capitulo inermi globoso conco-
lori; bracteis calycibusque scabriusculis. ( Par tie me'ridionale
du Bre'sil.) y. E. juncctirn foliis angustissimis, inconspicue
denticulato - spinulosis acutis ; caule oligocepbalo ; capitulo
siibinernji, globoso, concolori ; bracteis involucrantibus, conna-
tis , reli<juis calycibusque laevibus. ( Parlies les plus chaudes du
Brcsil. ) 8. E. e7wy>/io/7/n! foliis angustissimis , inermibus, inte-
gcrrimis , obtusis, basi villoso-fimbriatis; caule mono vel oli-
gocepbalo ; capitulo ovoideo , glabro , inermi , coerulescenti ;
bracteis elongatis , calycibusque Isvibus. [Rio Grande. ) 9. E.
ebracteatum Lam. 10. E. Jloribundurti foliis ensiformibus
spinoso-serratis, ciliatis ; caule paniculato , polycephalo ; capi-
tulo bracteis scabris subulato-mucronatis , ecbinato , concolori.
( Bre'sil meridional). 11. E. serra foliis ensiformibus spinoso-
sorratis , ciliatis; caule paniculato polycepbalo, capitulo un-
guiculari, ovoideo, concolori , echinato, bracteis laevibus subu-
lato-acuminatis, involucrantibus inferioribusque spinoso-den-
tatis. { Bre'sil meridional ). la. E. K«c<>«a/«ffi foliis lanceolatis ,
serratis, serraturis recurvato-spinoso-ciliatis ; caule oligoce-
pbalo, capitulo globoso? concolore , horrido bracteis scabris
tricuspidato , involucranlibus, spinoso-pinnatifidis. {Bre'sil
me'ridional). i5. E. elegans, foliis lineari-lanceolatis , patcntinx
spinoso-serratis, ciliatis, apice tricuspidatis ; caule polyce-
phalo; ca])itnlo semiungtiiculari , globoso, concolori, echinato
bracteis laevibus tricuspidibus , involucrantibus ct spinescenti-
dcntatis. 14. E. cilialum foliis obovato-lanceolatis , serrato-
seloso-pcctiuato- ciliatis ; caule mono vcl oligncojihalo ; capi-
264 Botanique. N". i8i.
tulo ellipsoideo colorato , echinato bractcis subulato-acuminati-s
laevibus. { Ilio Grande. ) i5. E. ttudicaulc. Lam. [Montevideo ).
16. E . fcelidum L. {Rio de Janeiro). — Toutes ces plantes ont
ete envoyees parSellow; les auteurs n'ont pas pris soin d'inili-
quer les aflinites ties cspcces nouvelles. i. Saiiicula Eurojxea
L. f. capcnsis. ( Cap. ) 2r>S. liberta foliis 5-partit,is, parlilio-
nibus cuneatis trilobis , incisn-scrratis, scrraturis setoso-cus-
pidatis ; floribiis masculis paucis pcdicellatis , pedicellis capil
laribus. ( Talcaguano. ) — Cette plante parait etre la meme
que celle que Willdenow a nommee dans son herbier Sanicula
marylandica , et que M. de Humboldt a lecueillie a 5oo toises
au-dessus de la mer , dans I'Anierique nieridionale. Elle est
voisine du Sanicula canadensis de Spreng.
AsTERiciuM , nouveau genre d'omljelliferes ainsi caracterise -.
Umbella simplex, siibglobosa. Involucrwn polyplijlluniy umbclld
brevius. Pclala cmarginata. Fructus comprcssus , tctragono pris-
maticus ^ quadrialalus , Icevis, dentibus calycis coronalus. Folia
simplioia. 1. Asteriscium chiliense. L'analyse de cette pi. est fig.
dans cette livraison. i. Ilydrocotjlc vulgaris L. { Ste.- Catherine
Calijbrnie). 2. H. pusilla Rich. { Rio de Janeiro). 5. //. bona.-
riensis him. ( Sainie-Calherinc du Bre'sil). ^. H. tnodcsta {o\\\%
longissim^ petiolalis siibrenifoinii-orbiculalis leviter lobatis
glabris novera-nerviis , petiolis apice parce pilosis, unibcUis
brevissim^ pedunculatis multiradiatis, fructu mininio utiinque
emarginato [Bre'sil meridional). 5. II. barbarossa foViis lon^c
])etiolatis orbiculatis octo-lobis, et crenatis , cum petiolis rufo-
hirsutis , umbeliis longe jiedunculatis multiradiatis , fruclu
subgloboso ovoideo subemargiaato acute jugato. [Rio de Ja-
neiro). 6. //. quinqueloba Ruiz, et Pav. [Rio dc Janeiro), y. //.
astcriaf , canlibus dcin dccumbontibus glabris , foliis petiolatis
3-5-lobis , dein glabris, lobis ianceolatis duplicato - scrratis ,
umbeliis longe pedunculatis multiradiatis, fructu tubcrculoso,
basi emarginato , conspicue jugato. [Bre'sil intertropical). 8. II.
Bonplnndi Rich. [Chili, Tacnguano). g. //. chamcemorus foliis
reniformibus septemnerviis subseptemlobis duplicato-crenatis
glabris, pcdiinculis brevibus petiolisque retro - hispidis, um-
beliis capilatis mullifloris , aclixtiiis resinoso-punctatis , triju-
gis, jugis lievibus, valleculis conve\'\s. [Chili Talcaguano). 10. //.
Icucocephala foliis orbicnlato-rcniforniibus ' snbiiovoiijnerviis ,
duplicato-dcntato-crcnatis , utrinqiic cum peduuculis clongatis
Botanique. 265
pctiolisque sparsim pilosis, umhcllis globosis niullifloris, acha?-
iiiis lajvibus piimiiin lacleis , trijiigis , jnyis auctis , vallcciilis
subconcavis. (Brc'sil, commune), i i. //. asiaticn L. ( Chili, ih:
Liicon , Cap, Brcsil). On troiivc dans la description dc cetlc.
plante beaucoup de details sur les modifications quelle revel dans
ces diverses localite's. \i. II. erianfha Rich. [Cap, mont de la
Table). i3. H. calliodus foliis reniformi-orbiculatis , grosse et
argute Kcjualiter dentatis , glabris , pediinculis piibescentibiis ,
involucri foliolis glabris , fruclu obovato multijugo dimidio
brevioribus. {Cap). \^. H. macrodus Spreng. {Cap). i5. //.
raniinculo'ides L. ( Chili). 16, H. natans Cyr. ( Calif ornie). ly.
//, villosa L. {Cap). 18. //. solandra L. {Cap). 19. II. triloba
Thbg {Cap). 10. H. monlana fruticosa , foliis peliolatis lau-
ccolatis integerrimis aut subtridentatis , Irinevviis , involucro
fructum duplo siiperante suborbicularem corrugaluni , jugis
(iliformibus , valleculis planiuscuiis. {Cap). 21. //. centella
{ccjitella glnbraia h. Cap , mont de la Table). 11. H. I'irgatu
L. et ses varietes. ( Ces plantes envoyees pai* Berg , Sallow,
Maire et Mundt, sont accompagnees de notes assez etendues ).
I Bowlesia tenera Spreng. { Brc'sil meridional). 2. B . gerani-
folia cinereo-pubescens caule erecto , foliis cordato-reniformi-
bus septemlobis , lobis tridentatis obtusis , pediinculis petiolo
tertia parte brevioribus. {Chili), i. Biiplcvrum angulosum L. 2.
B. Mm«J/// siiffruticosum ramosissimuni , foliis setacco lineari-
bus , umbellis 2-3-radiatis , involucellis 5-pliyllis , foliolis
anguste-lancc'olatis acutis umbellulas squantibus ; fruclibus
oblongis loevibus. {Cap). 5. B. diffhrme L,. {Cap).
HETEROMORpnA , genre nouveau , voisia du Buplevrnm. In\>o-
tiicrum et involucellum brevissimum polyphjllum. Calycis margo
5-dentatus. Petala Integra involuta ; fructus obovato-pynfor-
niis irialatits , acluvniis difj'ormibus , altera trlalato , nltcro bia-
lato , valleculis uniwitlatis , commissura bivittatd. i . //. ar-
boreits {Buplevrnm arborescens L. Cap. L'analyse de ceite
espece est Cguree). Sison ammi L. {Chili, talcaguano ). —
Cnidium sufjiuticosum {Co/iium suffrulicosum iiergm. fl. (Jap).
— Mnanthe filiformis Lam. {Cap). — Apiuui graveolens L.
{He de Pnques). — ylpiiim pctroselinuni L. { toute l' Jme'riqtr:
meridionale). — Bubon aphjLlus caule fruticoso aphyllo ( Cap).
— Anlhriscn^ nentorosaS\w {Kamtschactka). — Ligntlicnm sco-
Ileum L. — Peucedanunt virgnlum frulicosu:n, glabrum , foliis
266 Botanique. N^'. i8i.
pinnatis , pinnis lanceolatis , integerrimis mucronatis margine
levolutis, involucris invnlucellisquebrevibns polyphyllis. (C^rt/>).
— Hernclcurn sphondylium L. [ Unalaschka). — Angelica ar-
cfuingclicaL. ( Unalaschka).
LicnxENSTEiNiA , genre nouveau. Involucrum universale et par-
tiale pnlyphyllum , abbrei>iatfim , marcesccns nee deciduum. Um-
bellte tcrniinalesferlilcs , laterales qu(^m plurimuni steriles . Calyx
5-denlatus , dentibus ovatis acutis crassiusculis. Petala elliptica
in acumen longum , fere usque ad basin injlexum , producia.
Fructus immaturus dentibus calycinis ereclis coronatiis , stjrlopo-
Aio conico acuminata , sty Usque brei>ibus patulis supcralus. Achce-
nia lce\>ia 5-juga , jugis Jilijormibus cequalibus , lateralibus mar-
ginanlibus ; sub omnibus jugis canales oleiferi solilarii ampli , val-
lecula comissuruque intt-ali. Fructus variis in spcciebus varice lon-
gitudinis , teretiusculus nobis apparuit , commissura plana , ma-
turns quoad formam dcnub recognosccndus. i. L. /rtccra foliis
subintcgris laceris , setoso-cuspiilato-serratis scabris , fructu
oblongo. [Cap), i. L. trifida foliis tristtis dentatis glabris ,
fructu. elliptico. (Cap). 5. L. pyretkrifolia foliis bipinnatiGdis
serratis glabris, fructu elliptico. (Cap.). L' analyse du genreest
figuree.
Annesorhiza , genre nouveau , mais dont les caracteres sont
si longuenient enumeres , que nous nous voyons forces de les
restreindre. lis sont, du reste , figures sur la planche de cette
livraison. Fructus constans ex achteniis duobus disparibus , altera
irinlato , altera quadrialato. Caly.v 5-dentatus , persistens.
UmbellfB omnesfcrtilcs. Involucrum et involuccllum. oligopliylla.
Petala elliptica , apice emarginata. — //. capensis C'est , d'apres
le.s autours , le vrai Anyswortcl des habitans du Cap. — Paiuix
J'ruticosus L. { ile Lucon.) — P. vinosus arboreus , foliis sub-
scptemnatis, foliolis oblongis , cuneatis, rotundato-obtusis ,
niucronulatis , margine revolutis , integerrimis, subtus pallide
fcrrugineo st>riccis, ramis umbelluliferis paniculatis ferrugineo-
scricfis. [Brcsil tropical). P. macrocarpus a.vhoveas, foliis 5-j~
iiatis , foliolis obovato-ellipticis obtusis integerrimis margine
revolutis subtus ochraceo-lomentosis , racemis umbelliferis
jiiiniculatis ochraceo-tomcntosis ( Brc'sil). Arnlia arborca L^
[Bre^il. Ccs diverscs plantes ont c'te'recues de Sellow, Maire, etc.)
Suivront les Ericacces , a Toxception de cellos du Cap, etc. R.
Botanique. 267
i8a. Botanical BECISTER, n°. CXXIX — CXLII ; nov. iSaS^
tlecembie 1826. ( Yoy. le Bulletin de Janvier 1826 , t. Yll,
no. 63.)
926. Disa grandiflora L.— 927. — Pancratium caroUninnum
L. — 928. Acacia sulcata R. Br. Hort. Kew. — 929. Amomum
maximum Roxb. — 930. Rodriguczia secunda Kunth. A I'occa-
sion de cette plante , lauteur donne des details comparatifs sur
le Pleurothallis sagittifera Kunth , et le Pleurothallis punctata
Lindley , oicliidee.s qui lui fournissent le type dun nouveau
genre sur le nom de Nolysia. — 95 1. Gonolobus ninritimus
Brown, in Act. Soc. Jf'evn.—- 952. Calathea flavescens, acaulis ,
foliis oblongis, acnminatis, penninerviis, petiolatis, glaberriniis,
concoloribus, subtus glaucis , capitulo sessili, ovato , multi-
floro , laciaiiis lirubi interioris obovatis , oppositis, emarginatis.
Plante npportee de Rio- Janeiro. — Carmichwlia nustralis Br.
Mss. Genie nouveau forme aux depens du Lotus arboreus Forst.
Prodr. — 933. Jf'righlia tincloria Brown. — 934. Martynia
Ititca foliis cordato-orbiculatis , dentatis cum caule glanduloso,
pubescentibus , rostris pericarpio niulto longioribus. Fspcce
de Bignoniacee originaire du Brc'sil. — g35. Stelis ophioglossoi~
des [Epidendrum ophioglossoidcs Jacq. Araer. ) — 936. Knowlto-
nia vesicatoria Dec. — ^'b'j .Banisteria laurifolia Dec. — 938.
Hibiscus ficulneoides , caule fruticoso , inermi , foliis cordato-
cvalis, obtusis, grossedentatis, integris trilobisve involucelloque
pubescentibus. ( C est I'Althwa indica Flukn. Anialth., p. 1 1 ,
t. 355 , f. 4)?-^- 939. Euremocarpus scaber Spr. — 94o- Pan-
cratium mexicanum L. - — 897 ( bis ). Maxillaria harrisonioi. A
I'occasion de la description de cette orchidee , I'auteur forme
un genre nouveau qui a pour type le Dendrobium squalens ,
y32 , sous Ic nom de Xylobium. — 94 i • Mimosa pudica L. —
g42. Camellia oleifcra foliis ellipticis, utrinque acutis, argute
Hcrratis , subtus subavcniis ; petalis bilobis : sepalis decidiiis.
Originaire de la Chine, oiielle sert ii di\'crs usages e'conom. — 943.
Fuchsia arborescens , foliis bi-qualernatim-verticillato-ovalibus,
ucuminatis, glaberriniis, tliyrso terminali unifioro, petalis paten™
tibus, apiculatis, stigraate 4-fido radiate. Apporte'e de Mexico,
< — ^[\5 . Kennedin cordata, foliolis solitariis, cordalis, ovatis, apicu-
latis, petiole subicqualibus ; stipulis superioribus ovatis; raccmis
inullifloris pcliolo longioribr.s. — 945. Clcrodoidron lii'idunt
268 Botanique. N". 182.
foliis oblongis, dentatis, utrinque acaminatis, livtdis ; petiolo
costaque tonientosis ; calyce inflate pentagono , cymis tomen—
tosis, axillaribus foliis brevioribus. Jjjporlcc dc Chine ^ — 946.
JEgijiliila data Sw. — 947- Eucalyptus longijhlia; operculo he-
mispbrcrico submutico , fobis lineari-binceolatis , basi cuncatis
subitKcqualibus, unibcUis paucifloris pedunculatis axillaribus.
— 94^- Linlris intermedia; caule buiuili paniculato pilosiusculo,
foliis longis lincaribus scabriusculis marginatis , involUcris tur-
binatis multifloris ; foliolis exterioribus rigidis acutis subfolia-
ceis appressis , pedunculis foliosis. Cette compose'e est originairc
du Canada. — 949- Morcea Herberti ( Tigridia herbertiana W.
Herb, in Bot. Mag., t. 2599). — 95o. Ilcteroptcri^ nitida Kunth;
var p. [Banisteria nitida Lanik.). — gSi. Iloja pallida ; iaVus
ovato-laaceolatis acuminatis carnosis venosis , umbella benii-
spbaei'ica. — 952. Halcsia parvijlora Micbx. — 953. CaitleyaFor-
besii Lindl. Coll. Bot. in append. Orcbidee originaire de Rio
Janeiro. — 954- Brunswigia minor; foliis 3— 4-oblongis hunii-
fusis scapo brevioribus , scapo radiis umbellae longiore , spatha
erecta carnosa , periantbiis 6-partitis. — 955. Ruellia pcrsici-
folia; foliis ovato-lanceolatis, longe acuminatis serratis glabris ,
floiibus axillaribus corymbosis , coroUis venosis pilosiusculis ;
lobis crispis rotundatis eniarginatis , caulc angulato glaberrimo
ad nodos tumido. Fcnu de Calcutta. — 936. Draccena striata.
Bot. Mag, t. i5j5. — 957. Indigofcra incana D. G. — 958.
Mussonia grandi flora \ foliis flaccidis subrotundo oblongis , ob-
tusis , carnosis, nervosis glaberrimis, laciniis perianlbii pa-
tenti-reflexis obtnsis staminibus paulo brevioribus, melle copio-
sissimo. — 959. Podolobium staurophjllumX). C. — 93o. Cleome
rosea D. C. — 961 . Calalhca violacea ; caulescens , foliis ovali-
bus erecto-patcntibus subtus purpurascentibus, capitulo ovali
mnltifloro , periantbii laciniis exterioribus ovalibiis acutis; in-
teriorum laterali difformi apice cucullata , filanienti lobo sterili
apice deutato. {Venue de Rio Janeiro ). — 962. Dumasia pubes-
cens D. C. — 963. Tribrachia pendula Lindl. Coll. bot., t. 4i-
— 964. IsQtoma axillaris ; foliis sessilibus pinnatifulis dentatis,
pedunculis axillaribus foliis miillb longioribus. ( Espccc de
Lobe'liacc'e, originaire de la Noui'clle-ffollandc). — ^65. Bignnnia
pallida ; foliis oppositis unifoliolatis oblongis nblnsis basi sub-
cordalis, floribus axillaribus subsolitariis pedicellis calycibusquc
lepidotis. ( Venue du jardin bo^tanique de Saint-Vincent). — 966.
Botanique. 269
Cntasetuni cristatum Lindl., in Ilorl. Trans., vol. ^ , p. 85. —
967. Dcsmodium diibium ; caiile subfruticoso , ramis ani'ulatis
seciis angulos praecipue pilosis , foliolis oblongis ohovatisve ob-
tusis apiculatis, supra sericeis, subtus villosis glaucis, racemis
laxis tonninalibus multifloris, bracteis aridis acuruinatis deci-
duis pedicellis longioribus, calycibus subpilosis dentibus acu-
roinatis. ( Originaire dcs mnnls llymnlnjn). — 968. Psnralca
pubescensY^'iWd. — 969. Solanum scaforthiauurn Rom. ctSchult.
— 970. Lesscrliafrulicosa; foliis Unearibus obtusis 5-6-jugis ,
caule .peliolis pedunculis calycibusque pilosis, i-acemis oj-ectis -
dissitifloris, foliis paulo loDgioribus, leguminibus oblongis scs-
silibus 4-spermis. {Originaire du Cap de Bonne Espc'r. ) — 97 i .
Vellcia paradoxa R. Hr. — 972. Prockia crucis Willd. — 975-
Lobelia rt/g'wW ; suffrulicosa , caule subsiiiiplice , foliis lineari-
lanceolatis serrulatis utrinque glaberriniis, floribus axillat'ibus
glabris, foliis brevioribus , calyce bemisph;erico nudo. ( Ori-
ginaire du Chili). — 974- Uropelalum longifoliam j foliis lineari-
ligulatis acuminalis debilibus, racemo laxo paucifloro, floribus
cernuis , sepalis obtusis. {Mozambique). — 975. Gardenia pro-
pinqua ; ioW'is ovato-cordatis undulatis acuminatis pubescenti-
bus petiolatis , floribus fasciculatis terminalibus , spinis rectis
infra-axiliaribus — 976. Rosa JFoodsii\And\. Ros mon. — 977.
Hispidistra punctata ; foliis lougo petiolatis , perianthio S-fido.
{Apporlce dc Chine). 978. Eria rosea; bulbis costatis rugosis, foliis
solitariis coriaceis lanceolatis , spica axillari pauciflora , sepalis
glabris. {Orchidc'e originaire de la Chine. ) — 979- Leucadendron
argenteum B. Br. {Prolea argentea L.) — Cucumis qfricaiius L.
Suppl. — 981. Sarcanlhus roslraius L\nA\. Coll. Bot. — 982-
Crotalaria tcnuij'olia D. C. — 985. Camellia cur yo ides ; ramis
debilibus pilosis, foliis ovato-lanceolatis acuminatis truncatis
serralis, subliis sericeis, floribus solitariis turbinatis , peduncu-
lis scjuamosis. ( Chine. ) — 984. Hcemanthus pubescens.B albi-
flos. llort. Kew. — 985. Pelexia spiranlho'ides. { Satyrium ad-
nntum SwAvtz.) — 986. Chorizenia Jlenschmanni ; foliis aciculan-
bus puugentibus solitariis y ternatiiu fasciculatis , calycibus
villosis. ( Nouvelle-Hollande. ) — 987. Narcissus Macleaic
Lindl. — 988. Amaryllis vitlala y Harrisonice. — 989. Mcgn-
cliniumj'idcaluni; foliis bini* ovalibus emarginatis biplicatis ,
rachide conipressa falcata crenata , pcrianthii laciniu superiore
obtusa, ajjicc utrinqiic callosa , bUcralibus inlerioribus rcflexis
a70 Dotaniqiie. N^* 182^
Lidcntatis , mterioriLus minimis subulatis obtusis. ( Sierra-
Leone). — 990. Grifjiiiia intermedia j foliis ovalibus ill petio-
lum canaliculatum attenuatis, scapo ancipite, florihiis breviler
petiolatis, laciniis oblongis oblusis planis sub;e [ualibus. ( Rio~'
Janeiro ). — 99 > • Indig<rfera nngulata ; caule fniticoso , ramis
angulatis discoloribus , foliis pinnatis 2-4-jugis, foliolis oblon-
gis emarginatis aequalibus pelioloque glabris, racemis folioi-nm
lonqitudine. [Nouvclle-UoUande.) — 99'i- Gilliesia graminea
Lindl. in Miers. trad, chili. Sag. Cei genre de plants appartenant
aunefamille nouvelle dont la place est encore incertaine entre
les Asphodelees , les Cypcracces et les Restiacees , est dticrit
avec beauconp details par M. Lindley ; on y tronve aussi la
description du genre Aliersia, dont le type est une espece ori-
ginaire du Chili M. chilensis. — 990. AUsculus pavia D. C.
var. flrg-Hte. ^994- Swainsona galegifolia var. , albi/hra D. C.
— 995. Hjacinthus orientalis sp. pi. — 996. j^loe brevifoliu
Haw. — ggn. Sinningia Helleri Nees. Ann. dcs sciences nat. ,
6, p. "292. —998. Phalangium ncpalense Lindl. Hort. trans.
ggg. Convolvulus pudibundus ; foliis cordatis integris trilo-
bisque acuminatis glabris , pedunculis multifloris sepalisque
ovatis acutis subfoliaceis glabris, corollae tubo inflato limbo 5-
dentatolongiore. [JardindeSnintFincent.) — 1000. Boroniaden-
(iculatn D. C. — 1 00 1 . Hibbertia pedunculata D. C— 1 002. Eulo-
phia streptopeiala; foliis lineari-lanceolatis nervosis, scapis sim-
plicibus, sepalis exterioribus oblongis obtusis ; interioribusduplo
majoribuscoloratisbasitortis,labelli lobo medio rotundato emar-
ginato; calcare conico abbreviato. ( Habitc les regions Iropicales
de I'Inde ou de l Afriquc. ) — Salvia simsiana Sclmlt. Mant. —
1004. Gloxinia hirsuta , foliis oblongis cordatis buUatis , utrin-
que hirsutis , corroUae laciniis distantibus retusis , calycibus
acutis. ( Oiiginaire du Bre'sil). — ioo5. Daviesia cordata D. C
— 1006. Pyrus Jloribunda ; foliis obovato-lanceolatis , argute
crenulatis, costa glandulosa ; subtiis ramis pedicellis calycibus -
que dense tomentosis ; corymbis multifloris, pomis higris
spbaericis pcdicellisque glabris, ramis rcclin.Ttis. — tooy. On-
cidium pubes ; bulbis subcylindricis raonojihyllis , foliis lanceo-
latis nervosis, panicula simplice multiflorasubsecunda, sepalis
4-fasciatis ; inferiore minore bidentato , labello pandurato ,
columns alis lincaribus obtusis, stigmate rostelloque pubescen-
tibus. (Orcliidc'e originaire de Rio- Janeiro.) — iof8. /llslrnemc-
Botanique. 27 1
ria pulchella Exot. Flor. 64. — 1009. Msculus neglecla ; foMrs
lanceolatis senulatis, basi attenuatis planis subplicatis, subtns
l^labris ad axillas venarura pilosis, calyce campanulato obtuse
5-dentato pedunculi longitudine , staminibus corolla sublon-
({ioribus , petalis superioribus venosis , ovaiio lomentoso.
( Apportee. en Angleterre da jardin de M . Catrns , de Bordeaux. )
, — loio. Andromeda dealbala. [Andromeda specinsn glauca
Watson Dendr. i8a6 ). Orii^inaire de nord de I'Amerique. — '
loii. Pilcnirnia bromelirefolia Ait. Kew. — 1012. Sarcococca
prunijormis , genre nouveau d'euphorbiacees , qui se place
pies des D r^^ petes , et dont I'espece se rapporte peut-etre au
Buxus saligna de Don, Prodr.Jl. nepal 65, et au Pachysan-
dria? coriacea de I'Ex. Fl. 148. — ioi5. Cyclamen Chesii.
{ Cyclamen Europceiim v. L. ). — iot4- Sarcanlhus sticcistii
Lindl. Col/. Bott. ( Originaire de la Chine. ) — 10 15. Agasta-
chys pedicellata; foliis hn^ari-spatulatis subfalcatis , floribus pe-
dicellatis, bracteis subulatis canaliculatis. [NoM>ellc-IIollande. )
— ioi(i. Getliyllis afra L. — 1017. Arum venosum Willd. —
101 8. JEsculus kumilis Lodd. Catal. •— 1019. Salvia austriaca.
Willd. — io'20. Calathea longibracteata; caule simplici , foliis
acuniinatis lucidis concoloribus subtiis pubescentibus , capitulo
subr9tundo bracteis acuminatis floribus longioribus squarroso.
( Bio-Janeira). — 1021. Caragana pygmcea D. C. — 1022.
Hedychium maximum. — I023. Protea villifera ; foliis obovato-
longis, basi attenuatis , capitulo oblongo brevioribus ramisque
villosis , involueri foliolis exterioribus glabris ; interioribus
lineari-oWongis apice albo-barbatis. — i024- Pyretlunrfi ro'
. seumM. Bieb. — ro25. Pyrelhrunidiversifolium'En.ol. Fl. 21 J.
— 1026. Canlhium dubium; foliis oblongo-laiiceolatis coria-
ceis , stipulis ovatis acuminatis, floribus axillaribus subsessili-
bus calyculatis tetrandris, stigmate bifido rubiaceo. ( Originaire
de la Chine). — 1027. Juslicia flavicorna f paniculu terminali
1 congesta, calycis laciniis subulatis glandulosis corolla breviori-
bus, corollae laciaia superiore emarginata , inferiore tripartita
revoluta , foliis oblongo-lanceolatis acuminatis undulatis bre-
viter petiolatis albinerviis. ( Bre'sil). — 1028 licterotnxit
cras.fsi/'olia , genre nouveau d'Orcbidces dans le liibu des-
AretliusjL'es ; en voici les caractcres generiques •
Poliinia 2. (v. 4? binatim connata ) linearia, pulvcrca ;
caudictila glandulatjuo nullis. Asitlicra torniinalis oj)('rcul.-)i-i>
2^2 Botanlqiie.
tlecidua uniloculaiis , scptis duobus incomplclis. Stigma oblori-
{Tura excavafum : roslello obsoleto. Columna semiteres apice
alata. Labelluin ovatum liberum, integrum caraosum disco cal-
losum. Sepala subaequalia connivcntia carnosa ; 2 inferioribus
labello supposilis. rierba tersestris acaulis , fohis cainosis
aveniis, scapo radical! vaginato. {ylmc'rique c'quiiioxialc). — 109,9.
Brrnardin Scilldidcs , genre nouveau d'Asphodelees. Perian-
thium bexapctalo-partitum , patens, jequale , peisistens. Sta-
mina 6, filamentis basi dilatatis. Ovarium triloculare, 5-sper-
mura : ovulis solitariis ercctis. Stylus subulatus , contiauns ,
stigma simplex. Fructus.... — ( L'espece est originaire de la
Chine ).
i85. Revle dks plantes qui VIE.NNENT SPONTANEMENT AU\ ERVIRONS
DE Heidelbkrg; par le prof. Dierbach. {MagazinfurPharmacie;
avril i8'25 , p. 3 ; et sept., p. aoi .)
Ccs deux catalogues sont un supplement de la Flora Ileidelber-
f^ciisis que I'auteur a publiee il y a 8 ans. Les plantes y sont
rangees d'apres le systeme de Linne. Les deux premiers articles
que nous aunoncons renferment les plantes des 5 j)remieres
classes. La suite de ce travail sera publie dans les cahiers sub-
sequens du meme recueil.
184. List of kark plants, etc. — I.istc de plantes rares qui ont
fleuridans le jardin roy. bolanique d'Edimbourg,'pendantles
3 derniers mois (fcv. avr. ct mai iSaS), conimuniquee par
leprof. Graham. {Edinburgh philosophical Journal; n°.XXV,
juillet i8i5 , p. 174- )
Ces plantes sont les suivantes -. i". AIslrcEmeria pulchra ,
.".vec une description; 2°. Broniclia jtjramidalis, sans descrip-
tion ; 5°. Cactus spcciosissimus, avec une courte description ;
4". Calanthc vcralrifolia , et 5°. Ccrhera frulicosa , toutes deux
sans description; 6°. Chamwrops huniilis (Fem.), avec une
courle desciiption ; 70. Conanthera hifolia : on en donne une
description Ires-detaillee ; 8°. Crinum scabrum, avec une courte
description; 9°, lOo, i i^, 12°, iS", 140 et i5o. Curcuma viridi-
;lora , Dioiiwa muscipula , Fabricia mjrtifolia, Gesneria bulbosn,
(ii-ci'dlca iu?iiperina, Ilcdychium datum, Ilclicnnia Bihai, ton-
ics sopt sans descripti.n; 16". et 170. cnfin , //oja acuta et
Boianique. 2^^
tsmenc calathinum. On ne donnc qu'une tres-courte description
de ces deux plantes; la derniere parait former un nouvcau frenre,
cl aurait merite par ccla nieme d'etre decrite en detail ; mais
I'eehantillon que M. Graham avait sous les yeux etait imparfait.
1 85. Description de quklques espegks nouvelles jde Violacees,
recues de M. Adelbert de Chamisso , examinees en i8-25;
par M. De Gingiins. {Liiincea, Journal fur die Bo lanik } \m\\Gt
1826 , p. 4o6- )
1. Viola kaintschntica stigmate triangular! marginato? foliis
cordatis, stipulis lanceolatis, sepalis ovatis acuminatis , calcare
cylindrico , apice rotundato sepalis longiore. (Voisine du Viola
hirta L. )
2. Viola Langsdoifii Fisch. (Unalaschka). 3. Viola canina L.
(Kamtschatka). 4- Viola bijlora L. (Kamtschatka ). 5. Viola ca-
missoiiiana. Glabra, caulibus suffruticosis obliquis , foliis ovatis
acuminatis basi in petiolum brevissimum attenuatis, serratis,
serraturis adpressis remotis , stipulis lanceolatis dentato-lacerisj
calcare brevi, late saccato, membranis staminum omnibus ob—
tusis. (Voisine du V. stipularis Swartz). 6. Viola trachelii folia
glabra, caule sufFruticoso, foliis ovato-cordatis , acuminatis ,
Lrcviter petiolatis, serratis, serraturis acutis, stipulis lanceo-
latis integerrimis. (O-Wahu). 7. Viola rubella Cavan. ( Talca-
guano du Chili). 8. Viola capillaris Pers. ; tres-voisine de la
precedente. Chaque espece est accompagnee d'observations cri-
tiques de I'auteur. R.
186. Note sur les principales especes de Sida de la Flore du Bre-
sil meridional ; par M. Aug. de Saint-Hilaire,
§ I". Floras cnpitati, involucrati , pedicelli sub articulalione
bracteati. (Malachra; sp. auct.)
1. Sida plumosa , Cav. diss, i, t. 12, f. 4- — Malachra plu-
mosa , Dcsrnus, in Diet.
2. Sidafulva\ (t), caulibus humifusis ; foliis cllipticis , obiu-
sissimis , iiifcrne integtrrimis , scrralis , supra glabriusculis ; siib-
tiis villosis ; capiluli involucrati ; iiwolucris foliolis cllinlico-
(1) Les especes marquees du signe f sent idles qui paraisscnt nou-
velles.
B. Tome X. ,S
274 Bof unique. N". i8G.
nblongis; coccis submuticis. — Praecedenti validc aflinis; in arcnosis
maritimis ad limites provinciae Spiritus-Sancti.
5 . Sida anomnla , caulibus suffrulico.sis , subsimplicibus ,- foliis
ereciif: , Unearibus, basi cordaiii , apice iridculato—obtusis, su-
perne daitato-serratis, supra glabriusculii , subtiii pilosis, scabris;
pctiolo recurvato , apicc geiiiculalo ; capitulis involucratis ; invo-
lucrifoliolis lincaribus ; coccis n-rostratis , rugosis , subinuricatis.
In campis prope pagum Sando , provincia Cisplatina.
§. II. Floras baud involucrali; pedicel I i sub arliculaiionc niidi.
4. Sida angustijolia. Lam. Diet, i, p. 4-
5. Sida angusiissima f caule suffruticoso , ramoso ; foliis li~
nearibiis , angustissimis , basi obtusis , remote dentuto-serratis;
pedunculis axilla ribus , solitariis , unijloris , petiolo longioribus ;
coccis j-g-rugosis , apice pubcrulis , i-aristatis. Crescit prope
vicuni Contendas.
6. Sida linearifolia t, foliis breviter petiolatis, linearibus ,
apice remote serratis , basi subcordatis , supra pilosis , subtus in-
mentoso-pubescentibus , incanis ; stipulis peliolo longioribus pc-
duticulisque axillaribus , solitariis , i -floris ; capsuld glabra ,
mutica. IN'ascitur in parte occidentali desertaque provincias
Minas Geraes (\\\zm vocant Cer/rt.y prope pagum Contendas.
y. Sida linifolia. Cav. Diss. 1 , p. i4> t. 2, f. i. — S. vi-
minea , Fisch. in Link Hort. Ber. 2, p. 202 (ex D. C.}. —
Prope Sebastianopolini frequentissima.
8. Sida rhombifolia. Lin. sp. 961. — Prope Sebastianopoliia
frequentissima.
n. Sida i'iarum f, caulibus suffruticnsis , prostratis ; ramis sti-
pulis persistentibus vestitis , foliis parvis , oblongo-lincaribus ,
utrinquc obtusis, apice serratis, subtiis subfarinaceo-tomcntosis ;
pedunculis peliolum subcvquantibus ; Jloribus glomeratis ; coccis
5, glabris , attenuato-bifidis . — In parte provinciae Minas-
Geraes dicta Comarca do Rio das monies. Ad margines viarum
baud infrequens.
10. Sida ascetidens 4., cnulibtis suffruticnsis , ascendent/bus ;
foliis serratis , basi integcrrimis , utrinquc pubcrulis , ciliatis , pe-
dunculis axillaribus y vix articulatis , petiolo multb longioribus,-
calycibus 5-plicatis , ciliatis. — Crescit in campis lici'bidis
prope )'ivum Farcre, parte australi provincia; Saucti-Pauli.
I I Sida carpinifolia. Lin., f. supp. Soy. — In locis praeci-
puc iihi fueie o'lim S3 Iva- primaiva; , omniuiri jilantaruni brasi-
Botanique. 2j5
liensiuni vulgatissima. Crescit cum Ferbetia Jama'ivcnsi ad do-
mes marginesque viarum.
12. Sida sabcuneata , caulc subsimplici ; fnliis subciineato-
oblongis , bnsi \>ix cordatis , integerrimis , apice obtiinssimo
dentatis , utriiique. subscriccn-villosis ; coca's 5-mutic'S , glabris.
Lecta in sylvulis dictis Capoes , prope paguni Caxueira, baud
longc ab urbe f^i/la Kica.
1 3 . Sida aurantiaca f caulc sitffruticnso , erecto , ramoso ; fo-
liis parvis , ovatis ovato\>e Unearibus vel linearihus , oblusiusculis
basi siibcordatis , dentatis, utrinque pubescentibus ; peduncuUs
axillaribus , solitariis petiolo /ongioribus ; coccis 5-gibbosis , mu-
ticis , ajjice pubescentibus. — Lecta in inontibus prope priedium
dictum Caxueira baud longe a pago JN'ossa Senbora da Penna
in Minas Wovas.
1 4- Sida a/pcsf}-is j. Jhliis owitis , basi subcnrdatis, dentato-
serratis, supiii pubescentibus, subtiis subtnmentosis, pedicel/is ca-
pillaribus , petiolo multb /ongioribus , racemosis , scu paniculatis ,
coccis "i—rostratis — r- Lecta in montibns fcrrui'ineis prop6 vi-
cum vuigo Stabira dc Mato deiitro , provincia Minas-Geraes.
1 5. Sida martiana f caule suffruticoso, ramoso ; foliis cordifor-
mi-oblongis , acutiusculis , dentatis .^ utrinque pubescentibus ; pe-
duncuUs axillaribus , solitariis, i-Jloris , petiolo longioribus ; coc-
cis 5, m'uticis rugosis, apice obtusissimis. — Iti monte lecta dicto
Serra-d'OuroBranco, baud longe ab urbe Fillarica. {Nouv. Bull,
des scienc, Soc. phil., sept. 1826; p. i56.}
187. Jardin de Fkoihoint, pres Paris. (Ciixulaire pour 1827.)
Les plantes multiples, disponibles dans le jardin dirige par
M. Soulange-Bodin , s'elevent cette annee a 2,'ioo, dont la
circulaire que nous annoncons indiqne et les nonis et les prix.
Nous y avons remarqne que les plus beaux genres y sont tres-
ricbes en especcs, el. que les prix en sont trcs-niode—
I'es. Les Amaryllis , les Pelargonium , les Mcsembryanthe-
mum , les Cactus, les Daldia , les Roses, les Aster, les Crinum
et Hcemanthus , les Aloil, les Melaleuca , les Magnolia etc.
occupent presque des colonues enlieres du catalogue. Le zele
ft I'activite eclairee deM. Soulange-Bodin sont un silrgarant du
bon etat de conservation des individus qu'il promet de faire
passer aux demandcurs , et nous ne saurions trop reconimander
18.
276 Zoologie.
ce catalogue a I'altention Jcs amateurs de la belle vegctatioir.
Les dpmandes doivent etre adiessees aw jardinicrchef clu jardiis
de Frornoit , <i Jiis f Sciue-et-Oise). l\.
ZOOLOGIE.
188. OEuvRES COMPLETES DE BuFFON, Rvcc Ics dcscri pliotis an;it(i-
miques de Daubcntoii. ]\ouv. edit, coinmencee par 1\I. i.A-
Mounoux , et continuee par M, A. G. Desmarest. Majimiferes ,
t. YII. OisBALx, t. IV, V, YI. In-8°. Paris, 1826; Ver-
dierc et Ladrange. ( Voy. le Bull. t. Yll, 11°. 27 ).
Le t. Vll des Maramiferes de cette belle edition des OEuvres
dc Buffon , contient la description des aniniaux suivans : le su-
rikatc, la niangouste , le vansirc, la petite foiiine de IMadagas-
cai', le grison, la fouine de la Guiane , le tayra , la grande
marte de la Guiane, la zibeline , le pekan , le vison , les niouf-
fettes , le glouton, les cbacals , I'isatis, le cliieu de Sibtrie,
I'anonyrae , le caracal, ropossum , la marmose, le cayopoUin,
le pbilandre de Surinam , le touan , la petite loulre de la
Guiane, le pbalanger, le polatouche , le laguan, les ccurcuils,
I'aye-aye, le cabiai etle paca.
Pour ne pas allonger cette annonce , nous indiquous sim-
plement les tomes IV, V et VI des oiseaux. Une table des ar-
ticles et une table raisonnee des matieres sont ajautecs a clia-
que volume, el sei-vent ainsi a faciliter beaucoup les recberclics.
i8g. Notice SUR les Mammiferes et lks Oiseaux de la baie des
Chiens-Marins et de la Nouvelle-Galles du sud , sur Icurs
moeurs et leur distribution geograpbique ; par MM. Qloy et
Gaymabd. {Jnnal. des Scienc. nnt., aoiit iS^S, p. 476.)
Nous devons nous borner ici a rindication nominalc des
mammifei'cs ct des oiseaux dont les deux naturalistes dc la cor-
vette I'Uranie parlent dans ce memoire. Nous renvoyons, jiour
plusicurs autres travaux qu'ils ont dejii publies,aux precii-
denles annees du Bulletin.
Les mammifores Irouves sur les lies et dans les environs de
la baie des Cbietis-Maiins, sur la cote ouesl de la Nouvclle- •
lloUande, furent -. le Kanguroo a bandes, decrit par Pc-rou et
Lesueuv; une grande especc de Peramele (P), habitant sous des
Zoologic . 277
i.Duffcs de ftliruosa, dans dcs espcces do leniers ; beaucoup de
Kanguroo-Rats ; le Peramele Bougainville , nouvelle espece de-
crite dans la zoologie de I'expedition du capitaine Freyciaet;
etdin un Dugong , dont les auteuis ont trouvc deux niachoires
infcrieures qui presentcnt un trou nientonnier plus grand que
dans I'espece connue.
Les oiseaux de ces menies localites sont : un Aiglc ou Autour
a ventre blanc ou a dos gris , exlrememct vorace et nicliant sur
un rochcr isole de la bale; I'Aigle a queue etagee, un Grinipe-
reau varie, divers Traquels, quelques Philedons , des Colom-
bes, un Moucberolle, le Pluvier a front blanc, I'lluitrier noir,
le Pelican a lunettes, de grosses Corneilles noires , une nou-
velle espece de Morion (le M. leucoptere), et le Morion natte;
enfin un oiseau tres-singulier dont la voix ressemble au son
d'une clocliette qu'on frapperait brusquement. Get oiseau s'est
perdu avant d' avoir ete docril.
Dans la Nouvelle-Galles du sud, les auteurs signalent, en fait
de mamniiferes , des chiens sauvagcs nommes Ouarragal par les
indigenes; une nouvelle espece de Kanguroo {Kangurus lani-
gcr), decrite et figuree dans I'Allas zoologique doja cite; une
autre espece du meme genre qu'ils noninient Kangurus grisco-
lanosus. Ces animaux soiit presque detruits dans les regions ou
les Europeens se sont etablis , et il faut penetrer dans I'inte-
rieur pour se les procurer ; il en est de meme des grands Pha-
langers, des Ornithorynques et des Dasyures. Les Kanguroo-
Rats sont moins timides que les Kanguroos ordinaires ; I'espece
dont les auteurs font une mention parliculiere, est le Potoroo-
Wliile {IIfp.iypiyiiimts-Jf''^hile]. Yoy. leur Atlas zoologique.
Au contrairo des mammiforcs indigenes qui devieiinent dc
plus en plus rares, certaines especes d'oiseaux se niultiplient
davantage dans le voisinage des etablissemens europeens ; telles
sont diffcrenles especes do Perroquets, des Perruches omnico-
lorcs, des Kakaloos blancs ou a crote , le Cassican [Bnrtla tibi—
ccn), dcs Philedons, Ic Corbi-Calao , des Traquets. Apros coux-
ci les auteurs ciicnt encore, conime etant les plus rcniarquiiblos,
le Martin-Cliasscur-Geant , difforons Cassicans parnii los(iuels
line ospeco tout-a-fait grise {Baiila griscns), lo Philedon Corbi-
Calao , la Perruche a tete bleue , la Colombi-Galliiic Janiieson ,
le Cygne noir, le Ci'soar de la NouvcUc-IJollande , le Kakatoes
bauUsica , L- Crave noir a ailcs blanclies , dcs Couous, L'
^jS Zoologie.
Menurcon Oisenn-Lyre, dns Caillcs, dps Ilirnndelles, etc. A
lenrs oLsPi-vations zoologiques , les-auteurs rattachent avec
avantajje qiielqiics considrrations sur la 0311110 du terrain et
sur I'aspect de la vegetation dans ies regions quits ont par-
counies. ^- ^- '-"
igO. RECHERCnES SDR L\ MARCHE ET LA DISTRIBUTION DES VEINES de
qnelqiies oiseaux , amphihies et poissons, et specialement
sur Ies veines renales; par le docteur A.-H. NicolaL [Isss ;
46. cah. , i8a6 ; p. 4o4- )
Ces recherches ont ete provoquees par la decouvcrte des par-
ticularites du systeme veineux abdominal, faite parM. Jacobson,
principalement dans Ies veines renales des oiseaux, des araphi-
bies et des poissons. M. Nicolai a examine sous ce rapport
plusieurs de ces animaax, notamment la Poule , le Pigeon,
la Cigogne, le Milan, le Crocodile, la Tortue orbiculaire, la
Greuouille ordinaire, le Crapaud, la Lotto [Gadiis Lota), le
Silnre , le Brochet, la Carpe et la Percbe ; il expose la marche
et la distribution des vaisseaux veineux de la moitie posterieure
du corps, et il arrive aux resultats suivans : on peut conclure
des communications etdela distribution de ces vaisseaux, dans
tous ces animaux , que leur circulation veineuse doit diflerer
beaucoup de celle des mammiferes. Les differences consistent
en ce que le sang des membres posterieurs , de la queue et de
la partie posterieure du tronc ne se rend pas seulement dans la
veine cave comnie dans Ics mammiferes , mais aussi, a la veine
porte comme dans les oiseaux , au foie et aux reins comnie
chez les reptiles, et tantot aux reins et a la veine cave, tantot
aussi i la veine porte comme chez les poissons.
Dans les oiseaux , un rameau assez considerable, provenant
des veines caudales, se rend au foie et s'unit a la veine porte ,
apr^s avoir rccu un grand nombre de rameaux de la fin de 1 in-
testinj ce vaisseau peut-elre compare a la veine hemorrhoidale
interne des Mammifi-res. Le reste du sang des veines caudales,
obturatrices et cloacales se rend dans la veine bypogastriquc ,
a la formation do laquelle conlribuent quelques v«nnes renales
et caud;iles , les crurales posterieures et les fessieres. La veine
bypogastriquc se reuuit ensnite a la crurale anterieure pour
former la veine iliaque , dans laijuello s ubouchcul aiissi la
veine du lobule poslcrlcur el les veines, ordiuairemcnl au
Zoologie. 279
nonibre de deux, du lobule anterieur du rein. Les 1 Yeines
iliaques enfin se reunissent pour former la veine cave.
Suivant M. Jacobson , le sang de la veine hypogastrique des
oiseaux se porterait aux lobules posterieurs du rein ; ce qui
prouve que cette opinion est erronee, c'est que ce vaisseau r ■-
monte tout droit de la veine caudale a la veine crurale , trajet
dans lequel il recoit des veines renales posterieures et la veine
iscliiadiqne, et dans lequel son diam^tre aiigmente au lieu do
diminuer ; les veines renales posterieures s'unissent d'aiUeurs a
I'bypogastrique sous un angle aigu en arriere , et ce mode d'in-
sertion parle encore centre I'opinion de M. Jacobson. II en est
de meme du rameau de la veine crurale, qui, suivant M. Ja-
cobson, fournit le sang au lobule anterieur du rein. Mais une
autre preuve bien concluante contre cette assertion , c'est quo
I'origine de la veine du lobule anterieur du rein peut-eti'c suivie
jusque dans les trous des vertebres dorsales ( surtout dans la
poule et dans le pigeon); dans la supposition de :M. Jacobson,
il faudrait alors admet're qu'une partie du sang des reins se
rend dans le canal racbidien. Cette veine, qui se rend des trous
intervertebraux dans la veine renale chez les oiseaux, correspond
a la veine ilio-lombaire qui se rend daus I'hypogastrique, cbc/.
les maniniifcres.
Dansle Crocodile, une petite parlie seulement du sang des
veines caudale et crurale se rend aux reins par une veine renale
aCFerente ; la plus grande partie du sang des veines caudale et
crurale , de celles des visceres du bassin et de I'abdomen se
rend, par la veine onibilicalc, au foie et a la veine porte. La veine
cave recoit le sang des reins, qui avaient recu une parlie de
ceux de la veine caudale , et de celles du testicule ou des
ovaires.
Dans la Tortue, les reins recoivenl le sang de la veine can-
dale, de la partie moyenne de recaille et dos togumens de lab
domen , et des visceres pelviens ; le sang des men)bies poste-
rieurs, de la paroi posterieure de Tabdomen et une partift dc
cclui des niembres anterieurs se rend au foie.
Dans les Grenouilles, le sang de la veine rrui-ali- , tout
celui de la veine iscbiatiqiie , celui drs parois laterale el
dorsale du tronc, se rend aux reins par la veine renale airerente;
la majeure partie de celui dc la veine crurale traverse la veine
onibilicalc, fjui recoit aussi le sang de la paioi inferieure de
aSo Zoologie.
labdomeQ et le conduit au foie . oil il se mele a celui dc la
veine portc.
Dans les poissons, la circulation varie nieme suivant les es-
poces dun niume genre; elle a etii Lieu decrite par M. Jacubson.
S. G. L.
191 . Catalogue nAisoiNisE et iiistoriquk des antiquites decouvprtes
en Egypte, par M. J. Passalacqua. In 8°. de XV ct 5o5 p.
Paris, 1826; Galerie d'anticjuites egyptiennes.
Zoologie. — Examtn dusanimaux vertc'bres, momifie's et dtvc-
loppes de Icurs /angcs, classes dans la collection de M. Passa-
lacqua; par RI Geoffroi-Saint-Hilaike.
Dans ce nombre est un monstre humaiu anencephale ,
trouve dans un tonibeau de singe, et regarde d'abord conime un
singe du genre Cynocephaie. M. Geoffroy-Saint-Hilaire a com-
munique a JI. Passalacqua une notice spcciale qu'il avait lue i
rinstltut , sur ce monstre remarquablc. [Y .\^ Bullet, dcs Sc.
me'd., t. Yll , u°. 47 }
Les Mammiferes qui font partie de la collection sont : i". un
cbat domestique embaume ; 2°. un cliat desst-che, mort proba-
blement par accident dans une grolte sepulrrale; 5°. deux
grands individus du genre Musaraigne, ressoniblnnt assez exac-
tement a celle qui est figuree sous le nom dc Monjourou dans
les Planches dcs mammiferes de M. F. Cuvier , etvoisins des Si-
rex capensis , inyosurus et indiciis de M. Geoflioy-Saint Ililaire ;
4". 24 individus d'une ])etite espoce de Musaraigne que M. Isi-
dore GeofTr.iy-Saiat-lJilaire a designee sous le nom de Sorcx
religiosus (ij.
(1) M. Isidore Gcofifioy-Saint-Hilaiie a lu a la Societe d'histoiic 11a-
tuielle un mt'moirc sur les Musaraignes , dans Icquel ce jeune natu-
ralistc a fait coniiattre cinq especes nouvellcs , dont deux ont etc
trouvees dans la collection de M. Passalacqua. Nous rendrons conipte
dc ce memoire des qu'il sera public. En attendant, nous olfrirons ici
anos lecteuvs la subsfcmee des observations presentees a I'occasiou de
Tannoiice de ce mcmoiie, par M. Geoffroy-Saint-IIilairc pere, a la
Societe Piiilomatliique , dans -sa seance du 18 novcuibre dernier.
Les IMusaraignes , adit ce savant , etaieut I'objct d'un culte en
F.gvpte, et une villo meme Icur ctait consacrec. Ccp(Midant , ce n'est
pas dans ccttc villc qu'ont etc trouves les individus deciits par
M. Isidore GeofTroy. Par une CNceplion toutc particuliere , 011 a
trouve dans un scul tomboau une trentainc de ces aniniaux uon cn-
toures de bandelettcs , et simplenient plonges dans une liqueur con-
fervatrice. L'immersion dans I'alcool a pcrnus de les obtenir dans uu
Zoologie. 281
OiSEAUX : 1°. sept iadividus de Hobereau [Falco Subbuteo) ;
2°. un Epervier {Falco Nisiis); 5°. un Autour {Falco gal-
linarius) ; 4". un Aigle-pecheur non decrit , voisin du Baleleur
etat de conservation aussi pavfait que si leur mort avait ete toute
recente. Or , ces Musaraignes , qu'ou a pu par consequent caracteriser
avec la plus grande exactitude , n'appartiennent a aucune des especes
vivantes actuellement en Egj'pte ; et c'est dans I'lnde seulement qu'on
peut les retrouver aujourd'hui. Ce qui donne surtout de liinportance
a cette remarque , c'est que le fait d'un animal sacre de I'ancienne
Egypte etranger a I'Egypte moderne , et vivant actuellement dans
rinde J est bicn eloigne d'etre unique, h'lbis sacrc des momies , qu'on
avait cru reconnaitre de nos jours dans I'espece qui vit sur les bords
du Nil , en est bien sensiblemcnt difterent. 11 a constamment le bee
plus mince et plus long, et le plumage plus brillant. Or , cet Ibis des
momies , au bee long et au plumage plus brillant , se retrouve liors
de I'Egypte, et c'est dans I'lnde qu'on le trouvc. Enfin,iM. La-
treille a reconnu que, parmi les insectes sacres des anciens Egyptiens,
il en est tres-peu qui appartieanent a des especes vivantes dans
I'Egypte moderne , et que la grande majorite de ces insectes ne se
rencontre aujourd'hui que dans I'lnde.
Doit-on supposer que le climat de I'lnde ou celui de I'Egypte aient
assez change pour que les animaux qui vivaient il y a trois ou quatre
milie ans dans la derniere de ces contrees , ne se trouvent plus au^
jourdhui que dans la premiere ? Ou bien , admettant que rien n'a
change dans ces deux climats, voudra-t-on expliquer cette singularite
d'un culte rendu a des animaux dun pays etranger, en supposant
' que les Egyptiens , tirant leur origine de I'lnde , auraient conserve
une predilection particuliere pour tout ce qui appartenait a leur au-
cienne pa trie ? M. Gcoffroy ne liasarde aucune conjecture sur ce sujet,
et se liorne a consigner ce fait important , qu'un grand nombre d'ani-
maux sacres chez les anciens Egyptiens appartieanent a des especes
qu'on ne trouve aujourd'hui que dans I'lnde , bien que des animaux
de menie genie (■comme il anivc pour I'lbis et les Musaraignes ) vi-
vent habituellement en Egypte. {Lc Globe, 21 novembre 182G. )
Obscrs'. D'autres insectes sacres, tels que \&Scurahee sacra figure sur
lesmonurnens, et decrit par IIoiap;dlon, etc., ne se trouvent que
dans I'Ethiopie. II en est de menie de la Vache a bosse , et ce fait ,
joint a beaucoup d'autres preuves historiques, temoigne que la p!u-
part des objets du culte chez. les Egyptiens vcnaient trailitionnelle-
nient de leur ancienne patrie , ctant naturellement descendus des
contrees plus elevees. La Vache a bosse se trouve aussi dans I'lnde, et
il n'est pas impossible que plusieurs autres animaux sacres se rctrou-
vent egalement et en Ethiopie et dans I'lnde. D'autres animaux de
cette premiere contree se retrouvent au contraire au Senegal , tels qu^
la plupart des oiseaux de la Nubie ; plusieurs mollusques de lEgypte
hubilent egalement I'lnde. F.
282 Zoologie.
et da Vocifer et appole par M. GoofTioy-Saint-IIilaire Falco
hjrpogeolis; 5". le grand Hiboii a liiippes cotirtes , appele y/r-
calaphus par M. Savigny ; 6". des Hirondelles au nombre de
16; 70. deux Ibis lesseniblant par leur bee long et grele et
par leur plumage, non pas i ceux qu'on trouve aujourd'hui en
%yp'^e J mais a ceiix de I'lnde.
REPTtLEs : 1". Six jeunes individus de Crocodiles de I'espece
disJinguee sous le nom de Cmcodilus suclius, Geoffroy-Saint-
Hilaire; a", qnatre Batraciens voisins du Crapaud ; 5°. des
Couleuvres d'espece indeterminee.
FoissoNS : differens ecbantillons d'une petite espoce da genre
des Carpes , nommee par M. Geoffroy-Saint-IIilaire Cjpriiius
lepidotus. (Voy. le grand ouvrage sur I'Egypte. )
Exnmen des animaiix inverte'bre's ; par M. Latreille.
Get examen ne se rapporte qu'a deux especes de Coleopteres
qui sont d'aprcs M. Latreille : 1°. Le Bousier Sabeen {Copris
sabaiis Fabr. ) fenielle ; 20. une variete entieremeut verte da
Bapreste bossu [Buprestis gibbosa Fabr.)- S. G. L.
192. HisToiRE NATURELLE DES FACES HUMAiNKS du nord-est de I'Eu-
rope, de I'Asie boreale et orientale , et de I'Afrique australe,
d apres des reclierches speciales d'antiquites, de physiologic,
d'anatomie et de zoologie , appliquek a la recherche des ori-
gines des anciens peuples , a la science elymologique , a la
critique de I'histoirc, etc.; suivie d'un Menioire lu, en i8u5,
a I'Academie des inscriptions et belles-lettres de I'lnstitut j
par A. Desmoulins, D''. M., auleur del'Anatoniie des systemes
iierveux, In-8°. de xxxiv et 588 p., avec un tabl. et 6 pi.
lithogr. Paris, 1826; Mequignon-Marvis.
L'ouvrage qui nous occupe se recommandc par beauconp de
recherches d erudition et un grand nombre d'observation.s
pliysiologiques ou zoologiques. II deinande a etre lu et niedite.
II nous serait impossible de signaler toutes les opinions parti-
culieres a I'auteur , et toutes les inductions ncuvcs qu'il tire
des fails qu'il rapporte. Le temps et I'espace nous permettent
encore moins d'cxamincr, sous le point de vue critique, ce
noaveau titre de M. le D". Desmoulins a la reconnaissance des
savans. Nous nous borncrons a signaler les vues generales de
«ct anatomiste habile, el I'ordre des matieres renfermces dans
s>n livre, (jni, qut'llc que suit dn rcste I'opinion fiii'on ))rut se
Zoologie. 283
former a son sujet, ne peut dans son ensemble, comma dans
ses details que fournir des materiaux ciirieux et. nouveanx , et
des jdees originales aux liommes qui s'occupent de I'impor-
tante question de la diversite des races humaines, et de I'his-
toire des migrations et des melanges des anciens peuples.
Dans le livre I«^ M. Desmoulins s'occupe de la dcterminatinn
des peuples connus des anciens sous les nnms de Scythes, de Huns,
de Turcs , d' Jllains , de Khazars , etc. , par les caracteres jihysi^
ques que leur donnent les bistoriens. II expose dans ce livre tout
ce que I'histoire et les nionumens des arts nous ont transmis de
faits clairs et precis sur les caracteres physiques des peuples de
I'Europe et de I'Asie , au nord-est de la mer Noire, de la mer
Caspienne et la Perse, dont nous venons de donner I'enunie-
ration. Ce livre se divise en chapitres, dans cliacun desqueis on
voit le tableau des peuples connus j)ar les Grecs etlcs Remains,
par les Armeniens , les Perses , les Arabes et les Turcs , et enfin
paries Cliinois. L'accord avec lequcl le.s ecrivains se rencon-
trent dans les portraits qu'ils font des memes peuples , cliez
toutes ces nations, qui, en general furent toujours , sous le
rapport litteraire , etrangeres I'une a I'autre , donnera , dit
M. Desmoulins , a cette partie de mon travail un degre d'exacti-
tude dont on ne se serait pas attendu a tronver les motifs a de
pareilles sources. M. Desmoulins s'est attache, par une etude
suivie des lois de I'organisation chez rhomme et chez les mam-
miferes , a chercher des donnees silres pour le guider dans ses
recherches d'erudilion ; le principe qui lui a donnc le moyen
de cooi donner les regies qu'il a pu se tracer, c'est I'invaria-
bilite de la coiileur de la peau et des cheveux , celle de la forme
du visage chez les especes et les races non melangces.
M. Desmoulins distingue et caracterise 6 races en Asie et en
Europe , a I'ouest de I'espece mongolique : i . la race celtique ,
2. la race indo-germanique , 3. la race caucasique, 4. la race
arahe , 5. la race turque , 6. la race Cnnoise. II terniine ce livre
par un apercu sur la dispersion des peuples.
Dans le 2'. livre M. Desitioulins donne I' hisioire naturcllc
dc.i especes humaines du nord et de l orient de I'Jsie el de I' Jfri-
quitcenlrale. II expose leurs caracteres anatomiques ; 11 rapproche
des fails connus , tons ceux qui sont dus a ses propres tocher
ches ; il y fait voir de nouveaux rapports entre left resiiltals d(!
la zoologie des mammifcres, telle qu'il I'a presentee dans ses
^84 Zoologie. N". 192.
on wages, el la connaissance des especes du genre humain.
Chacunc dc ces espcccs fait le sujet dun cliapitre separe. Enfin ,
il tcrmine son ouvrage par un apercu dcs applications qu'il pre-
sente a plusieurs questions qui ne lui ont paru ni bien posees ,
ni tien resolues , sur I'etyniologie , les regies de critique his-
toiique , etc.
Voici I'indication dcs especes et des races que 31. Desmou-
lins croit poiivoir distinsjuer au nord et a I'orient de I'Asie et
dans I'Afrique australe, d'apres les resultats de toutes scs ob-
servations.
1°. Espcce mongoUcjue , qui se divise en trois races distinc-
tes , d'apres la grosseur de la tete , la proportion de la taille ,
celle de la barbe , et d'apres les formes et les racines des
langues : i) race iiulo-siniquc ; 2) race mongolc , qui se divise
en deux varietes , ou souches primitives ; a Test la souche ton-
gousc , a I'ouest la souche mougole proprement elite; 3) race
hjperborcenne.
1° . Espcce kourilienne.
5°. Espcce austro-africaine, qui se divise en deux races :
i) la race hotlcntote; 1) la race houzouanass on boschismane.
IVous recommanderons a nos lecteurs I'introduction au 2^.
livre , ou M. Desmoulins examine la cause de la couleur de la
peau et de I'iris , de la couleur et de la nature des cheveux , et
la correlation de ces caracteres superficiels avec d'autres carac-
ti-res plus profonds de I'organisation. Nous signalerons aussi le
cliapitre V de ce meme livre , oii il donne la concordance des
lois de la distribution geographique des animaux et des bomines.
Quant au mcmoire lu a I'Academie des inscriptions, et qui
tcrmine le livre de M. Desmoulins , il etait deja connu , c'est
celui dont nous avons donne I'analyse dans le Bulletin, t. I, no.
124 , et qui est intitule Mcmoire sur la patrie du Chamcau ii uiie
basse , et sur I'e'poque dc son introduction en yJJ'riquc.
Un tableau general, physique et geographique, place a la finde
cetouvrage, ofiVe I'ensemble des especes et des races du genre
humain, selon les opinions del'auteur. C'estceluiquenousavons
fait connaitre dans le Bui. t. VI, n». 22 1 . Nous renvoyons done
a cet article pour le nombre et les caracteres des especes et des
races dont il s'agit. Nous termincrons cette annonce par una
rcmarque critique sur la pluralite dcs especes que M. Desmou-
lins adiiicl dans le genre humain. Cclle niaiiiere de voir devait
Zoologie. ^ 285
nafurcUenicnt se produire dans iin siecle ou Ion a taut abuse
des distiuctious specifiques couime aussi du mot genre. Aussi iine
fois les bornes francliies , on a fait autaut d'esjjcccs d boninies
tju'on a cm apercevoir dc differences notables, et comnie I'a-
narchie regne quant a la valeur a accorder aux caracteres speciC
ques, le caprice ou les idees personnelles peuvent faire variera
I'inGni et le nonibre de ces especes et les especes elles-memes.
Nous eussions done prefere que M. Dunioulins , respectant les
usages recus , se fat borue a diviser le genre buniain en races ;
car, quoi qu'on puisse dire, il n'existe qu'une espece d'homme.
Les planches qui ornent le livre de M. Desinoulins repre-
scntent un Tcliou tkis de la cote americ5ine du detroit de Behrinfr,
un Aleoute , un Hottentot , un Houzananas ou Boschesman ,
un Kourilien ou Aiuos de File d'Yezo , etc.
Nous regrettons de ne pouvoir approfondir ct ctcndre davan-
tagel'expose de cetouviage, qui, uous le repetons, nierite d'etre
lu et niedite par lous les homnies qui s'occupent des grandes
questions qui y sont traitees ; ouvrage qui interesse autant
I'historien et le philosophe , que le zoologiste et le phjsiolo-
giste. F.
195. Description d'un Orang-Outang d'une grandeur rkmarquabt.e ,
trouve dans llle de Sumatra, avec une description de cer-
tains restes de cet animal, presentes a la Societe asiatique,
par le Cap. Cornfoot, et presentement deposes dans son
museum; par Clarke Abel. [Asiat. Research.; Vol. XV, iSaS,
p. 489. )
M. Abel rappelle qu'il donna dans un memoire precedent,
des details sur la maniere dont ce singe remarquable fut pris ,
et qu'il ytraca la description des debris qui lui furent presentes.
II y joignit aussi une notice sur r^inimal de Wurms, public dans
les Transactions de la Societe' itcBatavia, ou il essaya de prouver
I'identite de cet animal avec Y Orang-Outnng de Sumatra, et
une description de I'Orang-Outang de Borneo dans le but d'e-
tablir ses traits de ra[)prochement avec les duux especes prece-
dentes. Apres quelques autres details, M. Abel rappelle les
circonstances qui out preside a la capture du singe dc Suma-
tra, dont il donne une figure lithographiee , representant latete,
et trois figures coloriees des mains ct des pieds, ainsi que de la
disposition ct de la forme des dents de la machoirc infoi'ieure.
iSG Zoologie. N". 19D.
D'aprcs ces figures , la peau des mains et des plantes dcs pieds
est lisse, de couleur noire, tandis que le dessus de ces parties
est reconvert dun poil abondant, rouge et qui parait rude et
grossier.
Le maxillaire inferieur est fort, robuste et convexe en avant.
11 presente 16 dents Les quatre incisivcs sont aplalies, taillees
en biseau coninie chcz I'honinie , tandis que les canines sont
coniques , saillantes et tres-fortes. Les molaires sont a couronne
plate , et ne paraissent point differer de celles de rhomnie.
Le nez de lorang de Sumatra est tres-deprime, et le museau
esttres-proeminent. Le front est nu. Une epaisse chevelure re-
vet la tete et une barbe epaisse couvre les joues et le menton.
Voici le resume des diverses circonstances qui out eu lieu
lorsqu'on parvint a saisir ce singe d'enorme taille. Des marins
en debarquant a Sumatra, sur la cote N.-O. , I'apercurent et le
poursuivirent. L'Orang-Outang se refugia sur les arbres voi-
sins en courant, et en s'aidant quelquefois de ses mains. Sa
force et son agilite etaient extremes. II s'elancait avec faciiite
d'une branche a I'autre , a la maniere des autres singes , et il
eut ete fort difficile de le tuer sans employer la ruse. On y
parvint en se pachant derriere des buissons, d'ou on le frappa
de plusieurs coups de feu qui lui firent de nombreuses et
profondes blessures. Cinq balles le firent tomber des arbres
ou il cberchait.un refuge, et ce ne fut qu'avec de grandes
difficultes, qu'assailli par plusieurs personnes, il put etre as-
somme sur la place , tout en donuant des preuves d'un grand
courage et d'une force extraordinaire. En mourant il exprima,
comme le pourrait faire un bomme, la douleur qu'il ressentait
de ses blessures, et ily portait les mains en temoignant par ses
doleances et ses cris plaintifs les soulTrances qui le decliiraient.
Sa taille etait au-dessus de six pieds anglais, et dans sa plus
grande hauteur, il pouvait certainement avoir sept pieds.
On ne pent se dispenser d'admettre que la vie , chez ce singe ,
esttres-tenace, puisqu'elle resista a plusieurs blessures profon-
des. Lorsque les marins qui le tuerent le portaient a bord,
I'un d'eux en cnfoncant un coutcau d.ins sos t('-gumons, sonlit
et vit les muscles se contracter comme le font les cbairs entere
palpitanlcs sonmises au galvanisme.
M. Clarke Abel donne dc V Orang-Otilniig de Swiu^tv^, les
dimensions dcs diverses parties. C'cst air.si qu'il lui accorde 7
ZoiAo'^ie. ' 287
pjeds de longueur d'apres le Icuioignajfe du capitaine Corn-
foot , et 8 pieds 2 pouces d'une main a I'aulre , les bras etant
etendus ( c'est du pied anglais dont nous parlons et qu'on sait
etre de 1 i pouces francais seuleinent ). Le front avait de hau-
teur 4 pouces -J ; la main, jusqu'au bout du doigt du milieu,
un pied, et le pied uu pied deux pouces. La circonference de
la machoire inferieure en dessus de la peau avait onze pouces
et demi , et de hauteur vis-a-vis la symphyse du menton deux
pouces et demi.
Comme I'liomme , ce singe avait trente-deux dents. La
longueur des canines inferieures n'etait pas nioins de 2 pouces
sept lignes. Les incisives presentaient une longueur dun
ponce cinq lignes.
Get Orang-Outang a la face presque nue , et des poils courts
de couleur plonibee la revetent seulement ca et la. Les yeux
sent petits par rapport a cenx de I'liomme. Les oreilles sont
longues d'un pouce et demi , et ressembleraient parfaitement k
celles de I'espece humaine , si le lobule y existait. Le nez est
ecrase, les narines ont huit lignes de longueur, et sont diri-
gees obliquement de cliaque cote. La bouche tres-grande se
projette singulierement en avant. Lorsqu'elle est fermee , les
levres paraissent tres-etroites. Les poils de la tete sont d'un
brun-rougeatre et ont cinq pouces de longueur. La barbe est
de couleur marron ; elle pent avoir trois pouces de longueur,
et forme sur la levre superieure deux sortes de moustaches. La
face est tres-ridee. La paume des mains est tres-longue , et est
de la couleur de la face, les ongles des doigts sont tres-forls ,
convexes et noirs, Le pouce ne dejiasse point la premiere arti-
culation du doigt indicateur. La couleur du pelage est genera-
lement dun brun-rouge , prtisentanl en quelques endroits une
teinte brune , et dans d'autres une couleur rouge foncee. Par-'
tout le poll est tres-long, et il est plus epais et plus ramasse
sur le dos ou il forme une sorte de ligne remarquable. Les.son.
194. Note pour servir a l'histoire du Systeme vasculaiue des 01-
SEAUx; par J. F. Meckel. { Jrchiv fiir Anat. und P/iy.tin/. ;
1826, i''. cab. , p. 19.) Addition a cette note, par le mciiie.
( Ibidem , p. iSj. )
Au lieu de 2 arteres carotides communes, ]Movrn:!nt di\s
deux grandes raniilicahon<^^ dc TaMito qui soiU lifsiiccis a la
288 Zoologie.
moitie anterieure du corps des oiseaux, M. Meckel a trotive
dans le Kandou ( Struthio Rhea ) et dans le Flamant, une seule
cai'Otide commune, sitiiee exactement suf la ligne niediane,
et se divisant a pen de distance de la tete en deux troncs late-
raux ; dans rautruche elle prenait naissance dn tronc hrachio-
ceplialique gauche, ct dans le flamant de celui du cote droit.
Cette anomalie parait etre en rapport avec la grande longueur
du cou cliez les oiseaux, cjui meritent d'etre examines sous ce
point de vue. M. Meckel n'a pas encore pu constater si I'ori-
gine du tronc unique sur le cote droit ou gauche du corps est
constante dans les deux especes designees.
Une autre anomalie a etc observee par I'auleur sur le Butor
( Ardca stellaris ). Chaque tronc brachio— ciiphalique fournis-
sait une carotide ; mais a I'endroil ou ces deux, arleres s'appli-
quent 1 une contre I'autre dans les autres oiseaux , elles so
reunissaient en une seule qui se divisait de nouveau a la hau-
teur de la 3*'. vertehre cervicale pour former les deux arteres
carotides. Le tronc d'origine du cote droit ctait plus gros que
celui du cote gauche ; mais a la nouvelle bifurcation, les deux
carotides offraient un volume egal. Celte disposition a ete ob-
sprvec sur deux individus delamcnie espece, et ne parait done
pas etre une simple difference individuelle.
igS. Apercu succinct des oiseaux dk l'Europe; par M. Brehm.
( Ornis; i". cah. 1826. ) i'^''. article.
Cc travail , dont une petite partie sculemcnt est conlenuc
dans ce cahicr , a pour but de donner une revue analytique des
oiseaux de lEurope , dont I'auteur veut surtout bien distin-
guer les especes par des caractercs diagnostiques positifs. Ces
caractcres seront tires, de preference, du squelette des oiseaux ,
et notamment de la tete osseuse. A cet effet , I'auteur com-
mence par donner une petite esquisse de la nomenclature des
dilTerentes regions et parties osseuses de la tete des oiseaux.
Celles de ces regions et de ces -parties qu'il regarde comme les
plus importantes , sont I'os intermaxiilaire , les tuberosites
syncipitalcs , le synciput, I'occiput , les bords orbitaires et le
meat auditif externc. A ces notions preliminaires , succede h'
tableau analytique des divisions que lautrur elablit dans los
oiseaux dc proie , et que nous allons rcproduire, en omettant
Zoologi^. 389
cependant d'ajouter les caractercs diagnosticjucs des espcces
dont I'exposition nous entrainerait trop loin.
AvES EuROP/E;E. Gens prima. Aves rapaces. Classis x.Diurnce.
Tribus I . Improprie sic dictce.
Genus i"™. Catha?ies Temm. C. percnopteriis.
Genus a"™. Vultur.
Faniilia i^. Vultures grisei. V. cinereus L. V. JVigerBriss.
Fa m ilia 2*. V. Icucncephali. V.fulvus L.
Tribus 2. Aves rapaces diurnce proprit sic dictae.
Genus i"". Gjpactos Storr. G. ba'rbatus Cnv .
Genus 2""". Aquila. <
Stirps I*. Aq. propric sic dictce.
Familia 1*. — ■ nobiles. Aq. fulva Brehm. — nielanneloi.
Br. — chrysaelos Br. — imperialis
Familia 2,. — minus nobiles. — fusca Br. — ncevia Auct.
— bifascinta Hornsch. — pennata Br. — minula L.
Stirps 2". Aq. improprie sic dictce.
Familia 1'. — marilinice. Aq. albicil/a Br. — leucocephala
Br. — bnrenlis Br. — islandica Br. — grcenlandica Br.
Familia 2". Aq. piscatorial. — haliaetos Auct. — -Jluvinlilis Br.
Familia 5 . Aq. serpentarice. — • brachjdactj-la Wolf.
Genus 3""". Falco.
Stirps 1'. Falcones ignobilcs.
Familia 1". Mihi. Falco Mdvus L. ater, L.
Familia 2*. Buleones. F. murum Br. — medius Br. — Buteo
L. — lagopus L. — sublagopus Br.
Familia 5". Apivori. F. apivorus L. — vesparum Br.
S. G. L.
196. Description de quelques nouvelt.es especes d'oiseaux recueil-
lies par MM. Lesson et Garjnot , etc. ( Voy. le Bulletin t
VII, no. 125.)
Genre Cassican. — Cassican de Quoy, Barita Quoyi, JVob.
Kohuo/jue , en langue papoue.
Ba rila talus niger ; rostro nlbo ad bnsim , nigro aciei. ( Atlas
zool. , pi. u°. 14.)
La IVouvelle-Guinee, qui a olTert a MM. L. ct G. phisicurs
belles especes dc Cassican , enlre autrcs Ic Cassican Keraudren
B. Tome X. . 19
ago Zoologie. > N°. 196.
et le Cassican Sonnerat, ajoute encore a ce genre le Cassican
de Quoy, doul, le pluinage est entierenient dun bleu noii- uni-
forme.
Le Cassican Quoy a i3 p. de longueur totale. Le bee a pres
de 2 p. ; il est robuste, tres-cpais a la base, elargi en dessus,
comprime vers la pointe, la mandibule inferieure est terniinee
par un crocbet legerement recourbe en baut. Les narinos sont
etroites, ouvertes latiiralement. Le bee, a sa moitie, est d'un
blanc bleuatre et nacre, passant au bleu au milieu. L'extremite
des deux mandibules est d'un noir vif , s'affaiblissant a leur
pointe. Un cercle de peau denudee entoure I'ceil. L'iris est
gris-roux. Les plumes du front forment un denii-cercle lege-
rement ecbancre : elles sont disposees par petites bouppes, et
couvrent la base de trois poils raides et arrondis places de cha-
que cote , et implantes a se toucher , et dont celui du milieu
est le plus prononce.
Le plumage de cet oiseau est partout d'un bleu-noir lustre.
Les pennes des ailes et de la queue sont dun noir-brun avcc
quelques teintes , sur leurs bords , de bleu-noir analogue a ce-
lui des plumes qui recouvrent le corps : le dessous est dun
brun terne.
Les ailes s'etendent jusqu'aux deux tiers de la queue qui a
5 p. Les trois premieres remiges sont les plus courtes : les 4*^. ,
5". et 6"^. les plus longues. La queue, composee de 12 pennes ,
est legerement arrondie.
Les pieds et les ongles sont noirs : ceux-ci sont coniprinie.s
sur les cotes ct tres-accres a leur sommet. Le doigt posterieur
cstle plus fort. De larges dentelles couvrent les tarscs.
Le Cassican Quoy parait etre rare , du moins nous ne puiiies
nous en procurer qu'un seul pendant notre sejour dans le havrc
Dorcry a la Nouvellc-Guince. Les Papons lui donnaient le noni
<le Kobucique , qu'ils ont consacre aussi pour plusieurs oiseaux
a plumage noir. Scs babitudes sont tres bruyantes, et il ne de-
meure point tranquille sur les branches ou il va se percber.
M. L. el G. dedient cet oiseau au savant modeste et'labo-
rieux , dont la vie entiere est consacree a IVHude, au D'. et pro-
fesscur Quoy, I'un des autours de la Zoologie du voyage autour
i\n nionde de 1' Uraiiic , et que son amour aiNlent el dcsinteresse
])Our les sciences a portc a ropartir, comme lueclecin nalnralisle
Zoologie, 2g i
lie la marine , sur la corvette Y Astrolabe , commandee par
M. d'Urville.
Genre Corbeau , Corvus ^ Linn. — Corbeau triste , Corvus
tvistis , Nob. Mcngila des naturels de la Nouvelle-Guinee.
C. Fulvus griseus gen is nudis , capite, gulit pectorcque suhal-
bidis sordidis , rostro pedibusque albo-lividis . ( Atlas zool. ,
pi. 24.)
Le corbeau triste, de la grosseur du corbeau ordinaire, est
remarquable par la teinte nielangee de fauve-gris de son plu-
mage, la force de son bee et la nudite de ses joues. Brun-
fauve en dessus, les remiges exterieurs bruns ; ce corbeau a
la tete , le col et le baut de la poiti'ine dun blanc sale , pre-
nant une teinte grisatre sur I'abdomen. La queue, longue de 9
a 10 pouces, est legerement etayee. Les tarses ecussonnes, a
larges plaques, longs de 2 pouces , sont forts, a couleur blaiic-
jaunatre-paie ; les doigts sont tres-forts, armes d'ongles puis •
sans : celui du pouce est le plus long.
Les ailes , longues de 12 pouces , depassent tres-peu le crou-
pion : la 3'. penne est la plus longue.
Le bee, comme nous I'avons deja dit , est tres-fort, arque
legerement et aplati sur les cot^s , a la base ; les narines sont
grandes et rondes : quelques soies blanches I'entourent. Les
yeux sont places au milieu d'un large espace membraneux net,
de couleur jaune faible. La lon'gueur du bee est de 3 pouces.
La longueur totalede cet oiseau est de 19 pouces, II habite le
liavre Dorery ( Kouyelle-Guinee. )
197. SoPRA LE OSSA DEI CoCODRlLH BELLA FavoRITA. Sur les OS
de Crocodile trouves ii la Favorite , pres de Lonigo , pro-
vince de Vicence; par le D'. Franc. Orazio Scortegagna, D.
M. et Ch. In-8°. avec 2 pi. Padoue, 1826. Iniprime aussi
dans le Giorn. di Fisica, etc. Juill. et aout 1826. {(Horn.
dclf Ilal. Lctterat.; t. 64 , sept, et oct. 1 825-26, p. 3.)
L'auteur de I'Opuscule que nous annoncons a rendu un
service a la science , par les investigations atixquellcs il sest
livre povir parvenir .\ connaitre le genre auquel on doit rap-
povter les os decouverts a la Favorite , et pour s'etre en meiiie
'9-
292 Zoo logic.
lenips assui'e que la niontagne d'ou ils ont eli; tires est de
formation tertiairc. Tous ces os appartiennent aux especes en-
core existantcs , et paraissent se rapprochcr plus paiticuli<'-
rcment de ceux du Caiman a lunettes. Caiman ad Occliiali. On
peut done raisonnahlemcnt supposer que le crane de crocodile
trouve par Barctoni , et analogue a cclui de Ilonfleur, n'a au-
cun rapport avec les os de la Favorite, puisque Ic premier, sui-
vant I'attestation de M. Cuvier, appartient aune espece perdue.
Iq8. MaTEFIAUX pour SERVIR a UNE MONOCRAPIIIE ANATOMIQUE DU
Pita ( Rana Pipn) ; par C. Mayer, profess, a I'Universite de
Bonn; avec planclies. [Nova Acta physico-medicn Acad. C.
L. C. Nat. Curios.; t. XII, p. 2. )
M. Mayer ne se propose dans ce Memoire que de rectifier
les erreurs qui ont pu echapper a ses predecesseurs , sur I'ana-
tomie dii Jiana Pipa, et de remplir les lacunes qu'ils ont laissees
dans la description de cet animal si interessant. De plus, il ne
fait connailre que ce qui est particulier au Pipa , en omettant
ce qui lui est commun avec les autres Batraciens.
La litterature zoographique et anatomique du Rana Pipa est
donuee dans une note avaut I'exposition des fails particuliers.
Kous aliens presenter en resume les principaux d'entre ces
derniers.
Ostcologic. 1°. La rotule que IMM. Tiudolplii et Meckel refu-
sent au Pipa, existe chcz lui. 2". II y a dans le jarret un petit
osselet sesamoide qui sert dc point d'attacbe au tendon du
muscle du mollet [gastro-cncmien ). 5°. Un osselet pared se
trouve au point d'attache du long chef du muscle extenseur
de Tavant-bras, derricre la capsule de I'articulation liumerale,
40. Le calcaneum est partage en deux portions mohiics J'une
sur I'autre. 5". La crete de I'os des iles est garnie dun fort
cartilage. 6°. Le carpe est compose de 6 osselets sur deux ran-
gees ; premiere rangee : os naviculaire , os semi-lunaire , os
pisiforme ; seconde rangee : os crochu , petit os formant un
crochet avec I'os crochu , os capitatum. 70. Les os du tarse
sent au nombrc de dix , savoir : le calcaneum, un os form^
par la reunion de I'astragale, du scaphoide et du cubuide en uu
.'^^eul , un premier et un second os cuneiformes , et six pelils
osselets servant de poulios et de points d'appui aux tendons
Aw muscle flecl-.isscur des doigts du pied.
Zoologie. 2g5
Mjologic. 1°. II y a trois muscles abdominaux , savoir : deux,
anteiieurs dont I'un est externe , Tautre interne , et le troi-
slenie posterieur , comparable au transverse ou au carre des
lombes : tous les trois s'inserent le long du femur; I'attache
antevieure du ocemier est a la tuberosite externe de I'humerus;
celle du second au cartilage alaire du larynx et au pharynx, el;
celle du troisi^nie au pharynx. Le premier se confond, de plus,
avec uu muscle pectoral superficiel qui va du thorax a la ma-
choire infei-ieure, de sorte qu'un plan musculeux continu s'e-
tend du femur jusqu'a la machdire. L'action de ces mu.'icles doit
etre tliversement modifiec suivant les positions que I'animal
donne a ses extremiles posterieures. 2°. Un muscle abdominal
droit se porte de la symphyse des pubis an caitila^jc xiplioide.
5°. La face interne de ce cartilage donne attache a un autre
muscle qui va s'epanouir a la parol inferieure de la bo'iche :
I'anteur le nomme muscle sterno-niaxillaire. 4°- La place du
muscle mylo-liyoidien est cccupee par six faisceaux musculaires
distincts, appeles par M. Bayer muscle hexagastrique. 5". 11
y a tiois muscles pectoraux superficiels qui s'attac!\ent , d'uu
cote, au thorax, et, de I'autre , a I'humerus : Ic plus auterieur
s'attachd aussi a la machoire inferieure, comme il a deja ele
dit. 6". 11 y a aussi deux muscles pectoraux profonds ,_.al!ant ,
Tun, a I'avant-bras, et I'autre au bras. Parmi les autres muscles
dont lauteur fait encoi'e mention , le plus remarquable est
sans doute le muscle prOpre des poumons, qui s'attache a la
Crete de I'os des iles , se dirige en dedans et en haut , et se
lermine sur la face posterieure du sac pulmonaire inferieur, en
y distribuant ses fibres sous formes de rayons divergens Son
usage parait etre de tirer le poumon en arriere , de le dilatev
et de favoriser ainsi I'inspiration.
Splanclutologie. i". La cavite de la bouche est un sac vaste ,
retreci en arriere en cone , marque sur ses parois de plis on—
dules, sans aucune trace de langiic, L'cesophage , I'estomac et
I'lntestin presentent des plis longitudinaux. Au pylore on re-
marque un auneaii d'orifices glanduleux ; il y a trois lobes hepa-
tiques completement separes, un droit, un gauche , et un mi-
toyen ; un plexus vasculaire d'un vert fonce se dirige du foie
droit vers I'estomac : ce plexus est forme par reutrelacement
du conduit de la vcsiculc biliaire , des trois canaux hepaliques ,
des ramcaux de I'artere hepatique et de ceux de la veine porte.
^94 ' Zoologie. N°. 198.
Les conduits biliaires se r^unissent en un seul qui s'insfire dans
Ic duodenum , un peu aii-dessous du pylore , avec le canal pan-i
creatique. 20. L'entree du larynx n'est qu'une petite fente ante-
ro-posterieure , sans epiglotte ; il n'y a point d'os hyokle , mais
deux cartilages en forme d'ailes, unis par un cartilajje niiioyen,
sous lequcl passcnt, comme sous un pont, t*is ninsclos ap-
peles parl'auteur laryngo-glossiens, et qui vont s'atfacher au
fond de la cavite de la bouche. Le laiynx est 5 a 6 fois plus
grand cher le male adulte que chcz la femelle : quatie carti-
lages du larynx sont tous ossifies chez le premier ; les arytbe-'
noidiens restent cartilagineux cliez la seconde, Le larynx du
male a la forme d'une cloche dont I'extremite evasee est tour-
n<'e en arriere , et dans linterieur de laquelle les os arytbe-
noulcs se trouvent libres comme des battans de cloche. Les
pieces osseuscs du larynx sont mobiles entre ellcs par le moyea
des muscles propres de cet organe.
3°. La vessie urinaire ne recoit point I'inscrtion des ureteres ;
ceux-ci se terminent dans le cloaque. Les oviductes s'ouvrent
par un seul orifice dans la nieme cavite. Les pctits ovules des
ovaires sont fixps a ces derniers ; les plus grands s'y trouvent
sans attache. '
Le foetus, renferme dans les cellules dor.sales de la j)cau de
la femelle, possedc, lorsque son developpement est un peu
avance, un grand sac vitellin auquel il adhere, de grands yeux
a crislallin distinct, des extremites anterieures et postcrieiircs,
et une longue queue qui est deja resorbee lorsqu'il sort de la
cellule.
jingiologic. Le coeur est grand surlout chcz la femelle ; sa
figure est arrondie ; le ventricule est comme cmboite par l< s
oreilleltes qui nc forment aussi qu'une cavite unique, dans la-
quelle se rendent et les veines du corps ct celles du poumon.
Le ventricule qui recoit le sang par I'orifice auricnlo-ventricu-
laire ne donne naissance qu'a un seul tionc artericl. En sortant
du cceur, ce tronc sc diviseen six branches, dont trois de cbaque
cote, savoir la carotide , I'aorte dcsce.udante et I'arterc piihno-
naire , dont nous ne poursuivrons pas plus loin la distribution.
Mais ce sont les veines de la nioitie postericure du corps qui
meritentune mention particuliere : les veines cruralcs s^ nu-
nisscnt , chacune de son cote , apres avoir rccu quelqucs
veines pelvienncs, a un tronc qui est unc ramification il'un
Zoologie. 2g5
autre Ironc unique , lequel descend sous le peiitoine , a la paroi
abdominale infericure , et dans lequel se rendent les veines
splenique et mesenterique qui forment ordinairement la veine
portc. Ce tronc veineux unique se bifarque a la sympliyse pu-
Lienne; ses deux branches se recourbent en arcade pour rece-
voir les veines anterieures du bassin et se joindre chacune de
son cote a la veine cruralc. Le tronc qui.resulte de cetie reu-
nion se porte sur le bord exlerne des reins-et s'y terniiue en se
ramifiant dans cet organe , et dans les parties genitales, i la
maniere d'une artere. D'apres cela on voil que le sang veineux
du canal intestinal, de la rate et des extrcmites posterieures
pent contribuer a la secretion urinaire et spermatique. Mais les
veines mesenterique et splenique forment enc :rc un autre tronc,
qui parait etre plus petit que le premier et qui est la veine
porte , destinee aux trois lobes du foie , qui sont tout-a-fait se-
pares les uns des autres. Le sang de ces vaisseaux pourra done
servir tantot a la secretion biliaire , tantot a la secretion urinaire
ou spermalique , suivant qu'il afilie davantage vers I'un ou
I'autre organe secreteur. La veine cave a son origine dans les
veines renales propremcnt dites et dans les veines des parties
genitales ; elle recoit la veine hepatique du foie mitoyen , se
reunit ensuite a-vec la veine hepatique droite et avec la veine
cave superieure droite en un tronc commun, qui se terminc
immediatement dans I'ureillette du cceur. La veine cave supe-
rieure se rend dans I'oreillette apr^s avoir recu la veine hepa-
tique gauche. L'insertion des deux veines pulmonaires dans
I'oreillette a lieu entre les orifices des deux veines caves droite
et gauche.
Ncvrologic et Estlielc'riologic. — Le cerveau est pen volumi-
neux en proportion; le nerf olfactif prend naissancc par deux
fortes racines qui ne se reunissent qu'k la distance dune ligne
des hemispheres cerebraux. Le nerf optique est extiemeraent
petit et grele. Le cervelet n'a en proportion que la moitie da
volume de celui du crapaud ordinaire. L'orbite est petit, ainsi
que I'ccil , dans lequel il y a une cornee , une sclerotique, unc
iris, une choroule , un enduit noir, une retine , un corps vitre
ct un cristalliu.
Dans I'oreille, la membrane du tympan est recouveite par
la i>«au exterieurc; un ossclet de roui'e va de cetic membrane
a unc plaque cartiiagiucuse prescpic horiKonlalc , dans laqueUti
39^ Zoologie.
est enchass^ I'etrier , et au-dessous de laquelle la cavite tjmpa-
nique se continue en un canal osseux qui se retrecit et se
reunitacelui du cote oppose, pour s'ouvrir par un seul orifice
i la paroi superieure dii palais. Ce canal est la trompe d'Eusta-
che, dontTorificc palatin n'a point etc trouve par M. de Blain-
ville, qui a dit que chcz le Pipa la trompe d'Eustache se tcrmine
en cul-de-sac, du cote de la bouche. L'etrier enchasse dans le
cartilage presque horizontal recoit de I'interieur du conduit
auditif proprement dit, I'insertion du tendon d'un petit muscle
qui peut mettre cet osselet en mouveraent. L 'ouvertiircd ela
plaque cartilagineuse qui recoit l'etrier, est la fenctre ovale qui
conduit a un canal fort long, rctreci en cone, et communiquant
enfin par uue petite ouvcrture dans une fosse pratiquee a la
surface interne du crane et contenantlescanauxdemi-circnlaires
et le nerf auditif.
Nota. Dans I'interieur du canal intestinal, M. Mayor a trouve
sur tons les individus examines une espcce d'Entozoaiie, re-
connue deja par 31. Rudolplii : ce sont de petites vesicuies de la
grosseur d'une tete depingle, et rarement de celle d'un petit
pois Elles contiennent un liquide epais et un ver que M. Mayer
croit etie X Ascaris capsularis Pipw. S. G. L.
199. Notes sur quelques animaux marins orserves vivans ; lues a
la seance du 14 mars iSaS; par 31. Eodes Deslonciiahip. [Mc-
moires de laSoc. Linn, du Calvados; 18 25, p. a85.)
Ces observations out ete faites sur la plage de Calleville ; elles
concernent, \''.\'yJstcrias rubens, L.; I'Asterie commune, appelee
Fifatte par les pecheurs. M. Deslonchamp rapporle ainsi la
maniere tres-curieuse dontelle fait la cliasse aux mollusques.
A inesure que les vagues abandonnaicnt la plage , et iorsqu'il
restait encore 1 a 2 pouces d'eau sur le sable, on voyait rouler
des Asterics reunies au nombre de cinq ou six , leurs rayons
entrelaces et formant une sorte de buuh. J'cxaminai un grand
nombre de ces boules : il y avait constaniment au milieu des
Asteries i^nsx reunies une Mactre li.wr {Madia stultovum. Linn.),
non petite, mais adulte (dun pouce k un pouce et demi de
longueur). Les Asle'ries etaient rangecs autour du bord des
\alves qui toujours etaient baillantes'de deux a Irois lignes :
elles y (?laieut ap])liquc(>s par le milieu de Icur face iiifericuro.
Zoologic. 297
En les defachant de dessus la coquille qu'elles emprisonnaient
ainsi, je remarquai qu'elles avaient inti'oduit entre ses valves
de grosses vesicules arrondies , a parois tres-minces et remplies
d'un liquide transparent. Chaque Asterie presentait cihq vesi-
cules pendantes, rangees synietriquement autour de sa bouche;
elles etaientde grosseur inegale; il y en avait ordinairement 1
plus volumineuses et egalant environ uue tres-grosse aveline.
Les 3 autres", plus^ ou moins contractees, n'avaient que le vo-
lume d'un pois. Elles paraissaient tenir a \Asldrie par un pedi-
cule etroit et tres-court : 4 I'extremite opposee il y avait un
trou rond beant, par lequelle liquide contenu dans la vesicule
s'ecoulait lentement et goutte a goulte : les parois de ces vesi-
cules etaient tres-minces ; cependant la moitie superieure , c'est-
a-dire celle tournee du cote du pedicule, etait plus epaisse que
I'autre et ridee longitudinalement; I'inferieure titait tout-a-fait
transparente. Au bout de quelques instans, les vesicules con-
tractees et videes du liquide qu'elles contenaient , etaient a
peine grosses comme un petit plotnb de cliasse.
A peine les asteries sont-elles detachees de la coquille qu'elles
sucent , qu'on ne peut plus distinguer la place des vesicules.
M. D. trouva les animaux des coquilles a divers etats de destruc-
tion , quelques-unes n'avaient plus queleurs muscles adducteurs;
rnais, quelque peu entaraees qu'elles fussent , toutcs avaient
perdu la faculte de resserrer leurs valves et paraissaient mortes.
Les asteries etant si nonibreuses doivent causer un grand degat
parnii ces mollusques. M. D. n'a rien observe qui puisse lui
faire penser qi*e les asteries attaquent seuleraentles coquillages
morts : alors il est difficile de concevoir comment, en refetmant
leurs valves, ils ne coupent pas ces vesicules si delicates , il
pense que peut-etre les asteries fontcouler entre les valves uu
liquide engourdissant?
1°. 11 a troLive i;nc variete blanche sans rayons, avec une
tache brune au cote posterieur, du Maclra stuliorum L.
•2°. Pandora roslrata Lam. II a remarque de chaque cote de
la bouche 1 longs appendices buccaux bronchiformes dirigcs en
arriere, et centre I'assertion de M. de Blainville il a vu distinc-
tement sur les 2 valves et plus clairemcnt encore sur la valve
plate , la trace de I'impression abdominale. Elle est' etenduo
sans sinuosite entre les deux muscles retracteurs ; au lieu de
Conner uiie liguc uon iutcrronipuc , clh! consisic en unc serio
298 Zoologie,
de i5 a 1 6 petites impressions muscalaiies arrondics , distinc-
tes ; ^ ou 3 sont coaniventes.
5o. Donax anatinum Lam. ; Cardium edulc L. II parait que
ces especes sont assujetties a une sorte de migration. II y a deux
ans le sable de la plage de Calleville en etait rempli , maintenant
on ne les retrouve qu'a une lieue de la.
4°- Nerita ginucina des Anglais , non la Natica glaucina de
Lam. , peut-etresa Natica castanea. Rampant dans les petites
mares. Son mantcau tros-ample recouvre et cache sa coquille en
totalite, comme Tanimal des Porcelaines, mais le cote droit du
manteau seulement s'etend ainsi sur la coquille. La tete et le
col sont tres-gros, et lorsqu'il est bien developpe cet animal,
ressemble , au premier aspect , a la Bulla aperta.
5°. Buccinum imdalumL. M. D. les a trouves sur le sable,- la
coquille postie sur son ouverture, la spire un peu relevee, la
pai'tie posterieure du pied profondenient enfoncee dans le sable,
la tc'tc et les teutacules developpes a la surface. lis paraissaient
immobiles. Les bords du pied , et la partie superieure du col
etaient orfies de petites taches noires irregulieres ; il etait facile
de distinguer les femelles des males , a I'enorme verge de ces
derniers , mais M. D. n'a pu apercevoiria plus petite difference
dans leurs coquilles respeclives, soit pour la forme, soit pour
le volume , soit dans les couleurs , soit dans le stries.
On ne pent que savoir beaucoup de gre a M. Deslonchamp ,
pour ces observations , et I'engager a continucr de nous fairc
ainsi connaitre , les moeurs et les caractexes des moUusques de
nos cotes. F.
aoo. Catalogue des especes de Molldsques terrestres et rtc-
viATiLEs, recueillics par M. Rang, offic. de la marine roy. ,
dans un voyage aux gtandes Indes.
Nous croyons interessant dc signaler aux naturalistcs et aux
voyageurs qui s'occupent de cette partie dc I'histoire naturcUe,
la Jiste des especes rapportees par M. Rang, dans un voyage dont
la science n'etait point le but , pour leur montrer comment
avec du zele et de I'activite , on pent suppleer au temps et aux
circoiistanccs favorables ; combicn les pays ou Ion croit avoir
epuisc les rccherclics sont riches encore en especes nouvelles,
lels que 1 ile de France et 1 ilc Bourbon , ct pour engager les
voyageur.>,les marinsa uc ncgliger aucunc occasion de, reciieiilir
Zoologie. 299
tout ce qu'ils peuvent se procurer en Mollusques terrestres et
fluviatiles, certains de rapporter des chosesnouvellesetcurieuses.
M. Rang a egalement recueilli un bon nombre de coquilles et de
Mollusques marins.^Dans les Ce'phalopodes , il a trouve une
nouvelle espece de Calmar que nous avons nomniee Loligo
Bangii, et deux especes d'Argonautes avec leurs aniniaux. Ses
rechercbes sur les Pleropodes ont ete tres-fructueuses , il a de-
couvert deux genres nouveaux; il a trouve 7 especes de Cleodo-
res , dent 4 sont nouvelles, y especes d'llyales dont 5 nouvelles ;
il a pris sur le vivaat le dessin et la description de toutes ces
especes , qu'il fera connaitre dans la Monographic des Plero-
podes, a laquelle nous travaillons en conimun et qui sera
publiee sous peu de mois. Gas/e'ropodes nud ib ranches , trois
■ Eolidcs, une Thetis, 2 especes de Doris (\xii paraissent nou-
velles, deux Glaucus , une Scyl/c'e et i4 especes d' y4plj^sies dont
•J paraissent nouvelles. Elles seront decrites et figurees dans la
Monographic de ce genre a laquelle travaille M. Rang.
Dans les autres ordres des Gasteropodes, outre beaucoup de
coquilles non encore examinees, il a trouve une nouvelle
Bullce , une nouvelle Carinaire , 5 nouvelles Firoles , une nou-
velle espece ^ Atlante.
Dans les Tunicicrs, M. Rang a observe 8 especes de Biphores,
la plupart inedites.
Dans les Acalcphcs , plusieurs genres et beaucoup d'especes
nouvelles.
Tous ces animaux ont ete dessines et decrits sur le vivant ,
et etudies avec soin. Nous allons signaler avec plus de detail
le resultat des recberclies de ce zele naturaliste, sur les Mol-
lusques terrestres et fluviatiles.
Famille des Limaces.
I. Vaginulus punctulalus Nob. — Hab. L'ile de France.
Cette jolie et ;iouvelle espece, dont M. Rang a rapporte uu
beau dessin etune description, esttres-distincte de toute- cellcs
que nous avjns fait connaitre dans notre Ilisloire des Mollusques.
— Krausii Nob. — Hab. Les environs de Saint-Pierre de la
Martinique. Nous avions dcja recu cette espece de M. Krauss ;
selon toutes les apparences VOiichidium occidcnlale de 31. Guil-
diiig ( Trans, of ihc Linn. Soc. vol. XIV, part, -i , p. 52-2), -
n est qu'i'.n jcunc individu do notre espece.
5oo Zoologie. N**. 200,
1. Arion Rangianus, Nob. — Hab. I'ile de Fr. Cette espece
forme, avec une autre plus grandef^. extraneus'Hoh.) , un
groupe hien distinct dans le genre Arion ^ par le caractere de 1 a
troncature de la partie posterieure du corps et le pore mu-
queux , en forme de boutonniere, qui occupe toute la hauteur
de cette troncature. Une carene trcs-prononcce regne tout
le long du dos de la plus grande de ces especcs, du bouclicr
iusqu'a la troncature. Enfin au lieu d'uhe coucbe de poussiere
j'raveleuse dans la cuirasse , on y trouve une pellicule cornee
mi,nce, sans apparence de spire; une ouverture circulaire sur
la cuirasse, laisse apercevoir cette pellicule brunatre a decou-
vert, particularite fort remarqqable , mais dont nous n'avons
pu constater I'existence dans \ Arion Rangianus dechire dans
cette partie. Cette particularite oflVe de I'analogie avec ce que
nous avons signale dans notre Limax nocti/ucus {Hist, des
Moll., p. 76, pi. 2 , f. 8), pourvue d'une seniblablc ouverture
d'oii s'echappe une matiere phosphorescente. Nous n'avons pu
trouver dans ces deux Arions, contractes dans la liqueur, I'ori-
Cce des organes de la generation. L'A. cxtraneus ofFre une
analogic marquee avec notre Parmacella Palliolum , dans la
reunion des principaux visceres liors de I'enveloppe commune ,
etformant comme un noyau reconvert par la cuirasse. Ce noyau
s'ejichassc dans une echancrure du dos , la carcne dorsale etant
tronquee en avant pour y emboiter le noyau , sur lequel la
troncature de la carene vient s'appuyer. Ces anomalies prou-
vent combien il est necessaire d'observer sur le vivant , toutes
les liraaces exotiques chez lesquelles ii y a encore tant de de-
convertes a faire , et qu'on en prenne une description soignee
ct un bon dcssin en couleur sur le vivant.
5. Parmacella Mauritius Nob. — Hab. L'lle dc France , ou
M. Rang en a fait la decouverte. Elle se rapproclie du P. Pal-
liolum du Bresil. M. Rang en a rapporteun bon dessin; son test,
ainsi que I'aninial lui-nienio , sent tres-distincts cependant et
de cette espece et de ses congeneres.
Famille des Limacons.
4. Helix {HcUcophanla) magnifica Nob. — Hab. Jladagascar.
On la trouve rarenient avec son epiderme bien conserve.
Obs. Nous la croyions des grandes Indes, sans localites detcr-
iiiinccs, aujourd'hui nous sonnnrs certains dc sa jialrie.
Zoologie. '^ox
5. — [Cochhhydra) putris Linn. P'ar. — Ilab. La I\Iarti-
nique. Cette petite variete se rapprpche de Vovnlis de Say.
6. — elongala , ]\ob. Var. — Ilab, Cayenne. Elle se rap-
proche du. puCris.
y. — eloiigata Nob. Var. — Hab. L'lle de France. Elle se
rapproche de Vausiralis.
8. — sulculusa IVOb. — Ilab. Pvio- Janeiro.
9. — [Ilclicogena) lucaiia Muller. — Hab. Le cap de Bonne-
Esperance.
10. — gyrostoma Nob. — Hab. De la Pray a , iles du Cap-
Vert. Tres-commune sur les dunes pres des bords de la nler.
Nous nepossedions qu'un individu decolore de cette coquille,
qui nous a ete donne par M. le U"'. Leach, comme venant de
Tripoli de Barbaric.
It. — similaris ^oh. Var. i zon.
Les nos. 4oet 4i du Catal. de M. Rang sont de Rio-Janeiro,
ou elle est tres-commune aussi sur les haies d'acacia.
Les nos. 57 et 38 oat ete trpuves a Bourbon oii cette espece
est tres-commune dans les jardins et sur les haies d'acacia. La
Variete sans bandes a un animal grisatre.
M. Rang pense que cette es^pece a ete transportee du Bresil a
Bourbon, les balimens faisant ce trajet beaucoup plus frequeni-
ment que celui de Bourbon an Bresil. Ceux qui viennent d'Eu-
rope relaciiant souvent a Rio-Janeiro , il croit qu'elle a pu etre
iinportee dans des caisses de plantes, ou parmi des legumes ; lui-
meme en partant de Bourbon pour porterdes plantes a Cayenne,
remarqua que plvisieurs individus de cette esp&ce s'etaicnt eta-
blis dans les caisses qui les contenaient, et il croit qu'elle s'y
sera multipliee. Cependant nous ne pouvons parlager son opi-
nion , cette coquille parait appartenir aux Indes oricntales ;
Baudin I'a rapportee de Timor, M. van liaan me I'a eiivoyee
sous le nom A' Helix rubella , que lui avait donne van Ilassclt ,
qui la trouvee a Java. Il a suffi d'un transport accidentel a
Rio-Janeiro ; comme celui a Cayenne que cilc M. Rang, pour y
operer sa naturalisation.
L'on sait que le Bulimus Juris leporis de Bruguiere est cite
par cet auteur dans les forels de Madagascar; c'est lui qui Ic
premier a sigiiale cette curieuse coquille que Ton a depuis
trouvee en abondance aux environs de Rio-Janeiro , surtout
pres de I'aqueduc de Corcovado. Je n'ai jamais vu d'excniplaire
5o2 Zoologie. N°. 200;
venant de Madagascar; niais ne peut-ou pas presumer qu'elle a
ete egalcment portee au Bresil , si reellement elle vit dans les
forets de IMadagascar, comnie on ne pout gutre en doutcr d'a-
pres les details q\ie donneBruguiere?
,2. [Helicogcna) contusa , Nob. — Jfab. Rio-Janeiro.
L'animal de cctte jolie coquille est entiorement colore de
jaune gomme-gutte. Son corps esteflSle et tres-delic.
,3. contusula Nob. Nov. sp. — Hab. Rio-Janeiro. Cette
jolie espece senible etre la copie en miniature de \ Helix con-
tusa ; elle se rapproche par consequent beaucoup de , notie
Helix (leformis, qui elle-meme pourrait s'appcler contusula,
mais Y Helix dcfnrrnis , outre quelqu'autre difference , est lisse ,
tandis que le contusula est strie. C'est une jolie decouverte
due a M. Rang.
,/ cmlaiura Nob. — Hab. L'lle Bourbon. Elle se tient
a la region moyenne des montagnes , dans les pierres. Son
animal a le bord suptrieur du pied entoure d'un sillon etroit;
il est dun brun fence.
J 5 discolor'Noh. — Hab. La. Martinique. L'animal est d'un
brun fonce.
,6. (Helicodonfa) dcnticns Nob. — Hab. La Martinique,
ou elle est tres-commune.^
i^. punctata Von Born. — Hab. La Martinique. Cette
coquille est rare dans les collections avec son epidcrme.
,8. badia Nob. — Hab. La Martinique, ou elle est tres-
commune.
jQ inversicolor Nob. — Hab. L'lle de France.
20. detecta Nob. Sp. nov. id. var. not. — Hab. De l'lle
Bourbon, sous les fcuilles taortes, dans le lit de la riviere
Saint-Denis. L'animal est de couleur foncee. Cette nouvelle
esptce est la miniature , quant aux caracteres de sa forme et
de I'ouverture, de V Helix inversicolor ; mais elle est siriee regu-
liiTcmenl du cote de la spire. La variete est plus petite, plus
deprimee, fortement strice en dessus et en dessous : elle se
tronve avec I'autre.
21. — delibata Nob. Sp. nov. — Hub. Avec la pre'codente
dont elle est bien dislincte par sa fragilite , sa transparence,
la finesse de ses stries ; son epidemic est tn's-fn-jacc. L'animal
est d'une couleur blanc sale.
2-2. ■ Lanx Neb. — Hab. L'lle Sainle-i\Iari(' , |)Ws Av Ma-
Zoologie. 3o5
datjascar, sur les hauteurs ; cette belle cspece n'y est pas com-
niuae.
23. — [Hclicella) sepulchralis Nob, var. 3 zoii. — Hab. Le
n°. 16 se trouve a Sainte-Marie, pres de Madagascar; la var.
est de cette ile nieine ; elle offre trois belles bandes bruncs sur
un fond vert-pomme.
24. — nulla Nob. Nov. sp. — Hab. L'ile Bourbon.
25. — tiirbida Nob. Nov. sp. — Hab. L'ile Bourbon, avec
la precedente. Elle est hispide ; son animal est blanchatre avec
des teintes foncees ; le dos et les tentacules sent brun noir.
26. — prcetumida Nob. Nov sp. — Hab. L'ile Bourbon.
2y. — familiaris Nob. Nov. sp. — Hab. Le cap de Bonne-
Esperance , sur les ronces a la Croupe du Li m.
28. — {Cochlitoma) Fulica Nob. — Hab. Le plus />rand
individu de cette agathine vient de Sainte-Marie de Mada-
gascar, d'oa on I'apporie souvent ca Europe. M. Rang en a exa-
mine I'aninial et eu a fait une esquisse ; il est assez deprime ,
son pied est tres-large, sa couleur rousse foncee, obscure. II
Iiabite parnii les berbes et les feuilles uiortes, surtout daus le
voisinage des habitations.
II parait certain que cette espece a ete iniportee a Bourbon,
ou elle a degenere pour sa force surtout. M. Rang en a re-
cueilli la tradition sur les lieux nieme, d'ou nous en avions
deja recu les details il y a long-lemps, et de diverses per-
sonnes. On raconte que M""*=. Mothey, femme de I'intendant,
etaut attaquee d'une affection de poitrine , on lui ordonna
du bouillon de liniacons; on fut oblige d'envoyer a Sainte-Marie
pour en avoir, et le mari de cette dame desirant conserver tou-
\ jours ce remede sous sa main , en fit nourrir dans un jardin ,
d'oii ils se sont repandus dans toute l'ile. On la ramasse en
grande qu'antite au jardin du roi , a Saint-Denis.
Cette coquille se trouve aussi a l'ile de France, d'ou M. Ran^
a rapporte 3 individus d'une monstruosite fort reinarquablc.
Ces individus sont raccourcis dans le sens de I'axe, le dernier
lour est plus renfle, plusarrondi. Celtesuperiorite d'cxtension
dans le sens du diamelre du cone spiral, produit un accident
singulier chez ces individus : I'axe columellaire dont nous avons
explique la conformation ailleurs {Iiitrod. d la Fam. des Lima-
cons)., se dedouble et forme un onibilic tres-caracterise; Ic soni-
niel de la spire est souvent inflcchi. IM. Rauga recucilii ties tra-
5o4 Zoologie. N". 200.
diti las qui' nc laisscnt aucun tloule quo cette coquille n'ait vXe
egalement importce a I'lle de Fi'ance, ou elle parait avciir moins
degenere qua Bourbon , a en juger par les individus qui nous
en sont parvenus et qui n'oifrent point la nionslruositc que
nous venons de signaler.
29. — {Cochliloma ) iinmaculala Lam. — JIab. Celte belle
espece a ete trouvee a peu de distance du rivage de la.baie
de Laurent-Marques (bale deLagoa), dans la partie seplen-
trionale de la Terre Katale.
5o — [Cochlicnpci) Mulleri Kob. — JInb. Cayenne, a la
cascade de Tonnegrande.
5i. — Oclona Chexau. ^ Hab. Cayenne, la Martinique.
L'aninial est d'une couleur blauc sale.
32. — ( Cochlicclla) Clavulus Kob. — II ab. L'lle de France
et l'lle de Bourbon.
Cette petite coquille parait etre dans le ineme cas que
I'llclix .limilaris cite plus baut. Elle se trouve en abondance ala
Guadeloupe, d'ou 31. Mayor nous I'a envoyee. Y est-elle indi-
gene , ou y a-t-elle ete iiuportee de Bourbon et de l'lle de
Fiance ? Ce qui est certain , c'est qu'elle s'est naturalisee dans
le jardin de bolanique de Bristol , ou on la trouvee sur des
caisses d'ananas. Kous devons quelques exemplaires nes a Bristol
a I'amitie de M. le D'. Goodall , qui a constate ce fait interes-
sant. Une espece tres-voisine , peut-etre une simple variele du
Clavulus , se trouve a Java , ou elle a ete decouvertc par
MM. Kubl et Yan Hasselt, qui I'ont nommee Aciculafusiformis.
Kous en devons deux individus a I'obligeance de M. Van Has-
selt. MM. Quoy et Gainiard ont aussi trouve a Rawak et aux
lies iN'arianes une petite espece qui ne parait pas en diflerer.
En sorle que, selon toutes les apparences , si elle nest point
indigene egalement a. la Guadeloupe, elle y aura ete importee
de Bourbon ou de I'lle de France, sa veritable patrie parais-
sant etre les Indes-Orientales.
55. — ( Cochlngcna) liinnoidcs Nob. , f^ar. minor. — Ilab.
La Martinique.
54. — gundalupcnsis et variet. Brug. — Hab. La Martinique.
Trfes-cominune.
55. — j)ictinnia iN'ob. — Ilnh. La JMarlinique. Nous I'avons
Zoologie. 3o5
ipcu aussi de la Guadeloupe , tie Cayenne et tic i'ile de la
Trinite.
56. — nugulosa INob. — Hah. Rio Janeiro.
57. — alhnla Nob. , Nov. sp. -— Jtah. L'Araliie Heureuse ,
sur les montagnes de Tiaterieur. EUe a ete rapportee de ce
pays par M. Breou , jardinier du roi a Saint-Denis de Bourbon,
qui en a donne quelques exeiuplaires a M Rang. Elle est si
abondante , dit M. Breon , que vues a une certaine distance ,
les montagnes en jiaraissent toutes blanches. Cette nouvelle
espece a beaucoup de rapport avec notre Helix radiata d'En-
rope , mais elle est plus conique et un peu plus grande.
38. — ///a Nob. — Hab. Rio Janeiro. Cette jolie coquille
a ete trOuve en abondance par M. Rang dans le jardin de I'em-
pereur ^ Saint-Christophe. Elle se trouve sur les acacias qui
foi'ment leg haies de ce jardin L'animal est tl'un blanc sale • la
partie anttirieure des lentacules est brune.
3g. — lecta Nob. , nov. sp. — Hab. Rio Janeiro. Cette cu-
rieuse espece , plus grande que VHel/'x lila , est tres-mince
transparente , couver-te d'un epidernie fiigace , roussalre clair-
sa columelle est presque comme cbez les Lininees , c'est un
simple filet, la fente ombilicale est a peine marquee. Elle est
bien distincte de toutes ses congeneres.
4o. — ovala MuUer. — a) Var. apaiura Candida. — Hab. Le
Bresil , particulierement les forets vierges. On la trouve cepen-
daut aussi dans les bois des environs de Rio Janeiro. Lorsque
les individus de cette espece ont atteint I'age adulte, il est
rare cjue leur coquille ne soit pas avarice : cela provient de ce
qu'ils se laissent souvcnt tomber du hautdes arbres surlesquels
ilsgravissent. M. Rang a conserve pendant 5 mois des individus
vivans de cette grande et belle espece. lis sont morts par acci-
tlent. II a pris unc esfjuisse de l'animal , qui servira a rectifier
la figure que Mawe en a tionnee. 11 estenticrenient d'un pris uu
peu fonce , quelquefois niele d'un peu de roux.
La variete, au lieu tl'avoir cette belle levre rose qui distingue
cette coquille, a la levre , ainsi que tout I'interieur de I'ouver-
lure , couyert d'une couche d'cmail d un beau blanc de lait.
4 1 .' — oblongn Muller. — Hab. Cayenne.
4'2- — uniplirata Nob. , Nov. sp. — Hab. Rio Janeiro.
C' Itc nonvcllo espi^ce , de la taille du Duliniwi moiitnnm de
B. ToMK X. vo
3o6 Zoologie. N". 200.
Draparnaud , est bien ilistinctc de tonics celles qui I'avoisi-
nent. Elle olTre un pli bien marque sur la colunulle.
43. — Bainbottcha Nob. — Hab. La Praja, du cap Vcrd.
Tres-commune sur !es dunes, pn's le bord de la nicr.
44. — Jurti leporis Bru<^. — Ilab. Rio Janeiro. Couiniunc
le long de I'aqueduc de Corcovado , sur les murailles el dans
les bois , sur les feuilles niortes. L'aninial est d'un blanc sale ,
avec une ligne brune sur le milieu de la tete , et une plus
larqe de cliaque cote. La partio anterieure des tentacules est
efalement brune. Bruguii'ie, comme nous I'avons dil plus hanl,
assure l' avoir decouvert dans les forets de Madagascar.
/5. ( Cochlodonta) Chiysalis Nob. — Hab. La Ilavane.
^6. — Uva Linne. — Hab. La Giradeloupe.
^^. — Palnnga Nob. — Hab. L'ile de France. Nous croyons
qu'il est tres-vraisemblable que cette coquille est le Bulitnus
Fusus de hruguiere. Sa description ne convient qua cette es-
pece. 11 n'en existe d'ailleurs aucune a la Guadeloupe , ou il la
cite , qui s'y rapporte , et il est tres-probable qu'il aura a son
suiet commis une errcur de localite ; car , et cela vient forti-
fier cette idee , il est impossible que notre H. Palanga lui ait
etc inconnue, elaut commune a I lie de France , qu'il a exjdo-
ree dans son voyage. II faudra alors supprimer de notre Pro-
drome \Helix Ahearia de Uillwyn , etablie pour le Bulimus
Fusus de Eruguiere. Les synonymes qu'y rapporte ce dernier
savant son peu rigoureux.
48. Modiolus Nob. — Hnb. L'lle de France.
/q. — versipolis Nob. — Hnb. L'ile de France, Bourbon ,
"dans le lit de la riviere Sainl-Denys. Cette espece se confond
avecla precedente. Toutes deux varicntbeaucoup. Laninial est
d'une belle couleur orange vif.
5o. — Modiolinus Nob. — Hab. L'lle de France. i
5i . Pagoda Nob. — Hab. L'ile de France. Cette belle co- J
quille est rare dans les collections avec son epiderme.
52. — sulcata MuUer. — Hab. L'lle de France.
53, Lyonctiaiia Pallas. — Hab. L'lle de France.
54. [Cochlodena) Pctivcriana Nob. -^ Hab. [in individii,
peu frais , a ete recueilli a la mer par M. Rang, dans des lits
(le courans, a une lieue de la cote meridionale de Saint-Do-
mingue.
Zoofogie. 3o7
55. — antiperversa Nob. — Hab. Cette coquille se trouve
abondaniment a la Guadeloupe et a la Martinique.
{ La suite au niime'ro prochain. )
201. Sua LA Pleurophyllidii? ; par J.-F. Meckel, avec figures.
{Archiv fur Analomie itrtd Phjsiologie ; \''. cah. 1826
p. ,3)
Le genre Pleurophrllidie a ete public pour la premiere fois
en 1 8 1 6 (Stammer, Observationes ex anatomia comparata , Hala
1 8 16); le Gasteropode qui le constitue fut ensuite deci-it et
figure par M. Meckel dans ses Archives de Physiologie {Ar-
chiv fiir Physiologie, t. 8, p. igo, pi 2.) Le professeur Otto
en a egalement donne une description [Nov. act. Acad nat.
curios, t. X, I'*, partie , p. 121); enfin, le meme animal a
ete examine par M. delle Chiaje (Sunto del fasc. Ill e IV
dslle Mertiorie sulla storia e notomia degli animali senza vertebre
del regno di Nnpoli, IVap., 1824). Le present memoire ne doit
servir qua conipleter et a rectifier quelques points encore mal
connus de Ihistoire de la Pleuropbyllidie. M. Meckel dit
d'abord que ce moUusque est plus grand qu'on ne I'avait pre-
sume d'abord , puisqu'il a eu des individus longs de 6 poli-
ces et larges de plus dun pouce et demi. La couleur du dos
so perd avec la vie de I'animal, tandis que celle des cotes
«t du ventre, qui est d'un beau louge de cinabre clair, se
conserve meme quelquefois dans I'alcool. La bCrnie decrite
dans le premier memoire de M. Meckel, n'est pas essentielle i
I'animal, c'est un veritable prolapsus du rectum, favorise pro-
bablement par la presence du volumiueux ovaire qui est si-
tue eu dedans et au-devant de cet intestln. Une tumeur ana-
logue, mais revetue de la peau amincie , se trouve quelquefois
k la surface inferieure du corps.
L'examen de I'interieur a confirme I'existence de glandes sa-
livaires , et la situation remarquable du foie qui forme de cha-
que cote du corps, le long de la base des branchics , une
masse brunatre, allongee etlobulee, de laquelle 6 conduits ex-
creteurs transversaux vont se rcndre dans I'estomac. Ce dernier
organe ne s'ouvre pas dans le canal intestinal par sa partie pos-
terieure; celle-ci se termine au contraire en cul-de-sac , taa-
dis que I'intestin prend naissance a la partie anterieure droitc
10.
3o8 Zoologie. N°. 201.
tie I'estomac , et se dirige dcla le long du foie du cote droit
jusqu'ik I'anus. L'ovaire , I'oviducle, le testicule , et une
glande accessoire a lonj; canal excreteur, ont ete bien de-
termines; mais ce quo M. Meckel avait d'abord regarde coninie
une vessie, n'est autre chose que le conduit excreteur conimun
des oiganes sexuels males et femelles. L'ovaire, qui avait ete
pris pour le foie par delle Chiaje , est conipletement isole
de cet organe , exemple peut-etre unique dans les gastero-
podes ; I'ovidiicte, qui presente phisieurs etrangleniens alter-
nant avec des dilatations, traverse I'organe secreteur du mu-
cus , sans pourtant communiquer avec lui ; le conduit excre-
teur de ce dernier s'ouvre au dehors inimediatement derriere
le canal commmi des oeufs et du sperme , apres avoir recu
le conduit excreteur fort long d'une vessie qui represente
peut-etre le systeme urinaire.
L'oi ifice exterieur du conduit commun des oeufs et du sperme
ofTre interieurenient une petite ouverture qui conduit dans
une petite cavite, au fond de laqnelle est implanteo une petite
verge allongee ct pointue. Cette partic est susceplible de se
renverser au dehors; la verge devient alors saillante et I'o-
rifice du conduit des oeufs et du sperme coincide avec celuj
du conduit excreteur de I'organe secreteur du mucus. C'est le
systeme genital qui est represente dans la figure.
Le systeme nervenx ressemble beaucoup h. celui de la Phylli-
die et de la Tritonie. Le cerveau se compose de chaque cote
il'une paire dc ganglions dontles deux internes, contigus entre
eux , sent; plus volumineux que les deux cxternes. L'anneau
cesophagien est plus complique que M. Meckel ne I'avait indi—
que daus son premier travail. II y a non-seulement une large
bande fournie par chacun des ganglions externes pour servir a
completer l'anneau, mais les ganglions internes envoient aussi
chacun un filet delie qui va se renfler au-dcssous de I'tfisophage
en un petit ganglion transversal, uni avec son congenere de
I'autre cote par un long filet de communication. L'anneau est
par consequent double, et il y a une paire de ganglions au-
^lessousdel'a-sopbage, paire quifournitun nerf considerable aux
parties de la bouche. Trois autres ncrfs fournis par le ganglion
snperieur interne vont aux Icvres, au grand et au petit ten-
tacule ; la portion dorsale de la masse musculaire en recoit
uu qui est assez long; d aulres plu9 petits se reuJent aux vis-
Zoologie. lag
ceres. Le ganglion supeiieur exUune fournil hh ramcau i\ la
partie anterieure , el un autre k la partie posterieure du pied.
Le ventricule du cceur, aplati et plus large que long , est si
tue sur la face dorsale de I'extremite anterieure de I'ovaire; il
est presque toujours devie obliquement vers le cote droit,
quoique la disposition des branchies soit symetrique. L'oreil-
lette, au contraire , situee derriere le ventricule, se trouvc
sur la ligne mediane, Elle est longue et resseiuble k ua vais-
seausanguin; elle s'etend presque jusqu'a Fextreniite posterieure
de la cavite viscerale. S. G. L.
ao2. I. Description d'cne wouvklle espece be Peignb {Pcclen) dcs
Hebrides occidentaies; par M. W. Macgili.ivsay. {Ediiib.
philos. Jouru.;']\ii\\. iSaS, |). 166.)
203. II.SURQUELOUES COQUILLES BRITANNIQUES ^OUVEL[,EMENT DECIUTES.
{Annals of philos. ; nov. 182^ , p. 087. )
•J 04. HI- Du PeCTEN NIVEDS, ESPECS KOUVEf.LK. ( Edinb. ]>hllflf.
/ou/«. ; jauv. 1826, p. 186.}
Dans le premier Memoire que nous annoncons, M. Siacgilli-
vray annonce qu'il a trouve, dans une collection lecueiliie dans
I'lle de Harris, une superbe espece de Peigne qu'il croit pouvoir
decrire comme etant nouvelle , ne I'ayant point Irouvee nien-
tionnee dans les autcurs. Ce naturaliste en donne une descrip
tion detaillee en anglais, puis il eSablit ses difi'erences avec le
Pecteii varius , dont elle se rapproclie lo plus siuvent. II pro-
pose pour cette nouvelle coquille le noni de Pecten nn>cus , el
la distingue ainsi , P. nivcits nibiciilari.s .fragilis , diapfinnus ,
Candidas, radiis ^6 subcompvessis , roluiidnlis , sparsini brcviter
tenuitcr echinatis. II en donne une bonne figure pi. HI, lig. 1.'
Dans le 1'. travail cite , M. Gray fait observer que le Pecleii
niveus i[e M. Macgillivray paratt ii'elre qu'une variete du Pfi:-
len islandicus Lam. , depuis long-tonips conniie au noiubre des
especes britanniques. II profito de cette circoustance pour laire
quelques observations au sujct d'une partie dos especes deciiu^s
par M. Lowe dans le Zool. Jouvn. , avril iSaS ( Voy. le Build.
de raai 1826, no. 110.) II fait roiuarqucr : 1°. que sou 'I'arbo
cnrneiis est voisin de V Helix margntila de Montagu , dout
i\I. Lowe fait egalement un Turbo , et que cette coquille est le
Margarita slriatd \\i\ doct. Leach, indique d.ius rAj>perHlice a.a
3 10 Zoologie.
Voyane du caj)it. Ross ; -2°. (ine ia Tercbratula coslnla tie
M. Lowe parait etre la T. aurita du doct. Flemming [Philo.i. of
geology); 5°. que V Emarginula rosea decrilc par le U'. Bell
dans le nienie journal ( Yoy. Ic Bullet, de i8q4 , t. II , 2O2) ,
parait n'etrc qu'une varietc de YE. conicn , fig. par Mariini ,
fig. 109 ct 1 10.
Enfin, dans le 5«. Memoire, M. Macijillivray etaLlit une coni-
paraison entre son Pccien nh'eus ct le Pectcn islandicus , comme
il I'a fait avec le P. varius , afia de montrer leur difference;
puis il donne la phrase lianeenne de ces trois coquilles , afin
de faire niicux ressortir leurs caracteres distinctifs. F.
205. SUR LA DF.COCVERTB BE PeTONCLES VWAtiS { PcctUflCulltS ) dan»
une tourbitre situee a une grande distance de la nur; par
J. Stark. {Edinb. Journ. of sciences ; ]Slq\. 182G, p. i4'-)
Au mois d'octobre dernier, M. Witliam , de Lartington
(Yorkshire), decouvrit des Petoncles ( Canlium edule) de diffe-
rens ages, et vivans, au fond d'une rigole, dans une tour-
biere couvcrte de mousse , situee en un lieu appele Cockles-
bury. Celte decouverte coincide avec un fait deja connu, savoir,
que le Petoncle de mer conimuu vit dans le sable et le petit
gravier satures d'eau douce ordinaire. Cette localite se trouve
situee a plus de 4o milles, et beaucoup ap.-dessus du niveau de
la mer.
Q06. I. COMPLKMENT DE l'aNATOMIE DB LA SaNCJSUK OKFlCIJiALK et de SOS
organes sexuels; par M. Yihey. Avec fig. [Journ. dc jdtarm. ,
mai 1825 , pag. 201 . )
207. 11. Rapport sur le memoirc de M. DtsAUX, intitule , />e A:
reproduction des Sangsues , considerees par plusieurs nalura-
listes , comme vivipares ; par MM. Pi.anciie et Caventou.
( Jbid. ; janv. i S2G , png. 1 4 • )
Lcs faits anatoniiques que M. Vircy ajoute a ceux quon
connaissait d6ja , se rapportent : i„ au systeme musculaire ,
dans lequell'auteur distingue deux sortes de muscles , les uns
circulaires (lcs sphincters) , et les aulres iongitudinaux; 2°. a
I'appareil intestinal , dont la membrane muqueuse vue a la
loupe est tapissee de pctits vaisseaux blancs, qui absorbent le
chyle pour le irausmcttie anx organes re.spiratoires; 5". aui
Zoologle. 5 1 1
organes respiratoires , petitcs Ijourscs nniqueuscs situecs siir les
cotes de rabdomen, et comnmniquant au dehors par une tra-
cliee presque imperceptible; 4°- au systeme sanguia, dont les
radicules naissent dans les organes respiratoires, et so reunis-
sent ensuite en deux troncs arteriels longitudinaux; 5". au
systeme nerveux dont cliaque ganglion abdominal distribue
deux paires de nerfs qui se rendent aux tracliees respiratoires
et aux muscles de cbaqne segm<;nt ; enfin 60. aux organes de
la generation qui sont liermaphrodiles dans toutes les especes
et situcs dans le ventre, au tiers anterieur de la sanr^sue. Les
ovaires sont doubles et places plus liaut que I'organe male , qui
est unique. Un canal, qui livre passage aux ceufs , se rend de
chaque ovaire a I'oviductus, qui est simple et qui communique
avec un organe glanduleux, fournissant la maliore verte pro-
jire a recevoir chaque ceuf ou cocon de la sangsue. L'organe
male est constitue par la testicule, qui donne naissance a un
canal delie et recourbe , communiquant au dehors par une
esj)ece de penis qui a la forme d'un gland blanchatre. La fe-
condation des sangsues a lieu par un accouplemcnt mutuel.
Ces animaux ne possedent pas la faculte regeneratrice a la roa-
niire de plusieurs autres annelides, comme p. ex. le lom-
bric lerrestre.
Le riipport de MI\I. Planche et Cavonlou, tout en reconnais-
sant ;i Bergmann la piiorite dans les observations sur Je mode
(le reproduction des especes de sangsues regardees comme vi-
vipares, se prononce cependant d'une maniere tres-favorable
relativcment aux recherches interessantcs dont M. Desaux a
tonsigne les resultats dans son memoirc. S. G. L.
208. Observations sur un Crustace fossile dc I'ordre des Bran-
cliioi)odes , par M. J. E. Dekat. (J/i/ialsofthe Lyceum 0/
New-York; vol. i, U", 12, janv. 1826.)
Ce lossile, dont SM. Dckay donne une figure, a deja cte
nienlioiine par le D". Milcluli d;uis V Jmcrican monthly Maga-
zine, t. Ill , p. 291, comme appartenant a UQ poisson du genre
Silure, ce qui prouve bien evidemment que son etat de conser-
vation est trcs-defectueux ; car, pour peu que des caractt res 7
fussent apparens, il semble qu'il ne doit pas elre diflicile de
rt'connailre s'il apjiaiticnl a un poissun ou a un crustacui
3i2 Zoologie. N". 208.
iieaniiiiiins il ne nous parait pas douleux qu'il appartieane k
ccttc clcrni^re classc.
M. Uekay le rapporte a I'ordre des hrancliiopodes , ce qui
nous parait un pe u inoins certain , quoique possible , d'aprea
I'inspeclion dc la figure qu'il en donnc .
11 le decrit de la niauiere suivante :
BnANCuiopoDA. Genre II.
EuRipTEROS. Caputa thorace non distiuctum. Os igiiotum. Oculi
duo , sessiles , distantes , lunali. ylbdomen elongalum , posticam,
versu't extrcrnitatem scnsim graciliux , scgmentis iramversis sub-
imbricath divisum. Pedci octo ; duo uliinquc antici branchiferi y
duo utrinque po.stici maxiini, oinncs lanieUosi.
E. Remipes.
La tete est arrondie , marquee en avant d'ua silica profond
forme par la jonction des plaques superieure et inferieure ,
serablables en cela a la partie anterieure de quelquesTriiobites;
les yeux distincteinent lunules, sunt Ircs-deprimes et marques
de stries concentriques. On apercoit les vestiges de 4 paires de
pieds , dont les deux premieres sont formees de quatre articu-
lations presque egales, desquelles la derniere ou terminale est
obtuse a sa pointe et yarnie de fdamens que, par leur gran-
deur et leur situation, M. Dekay compare a des filets de bran-
chies. Les pattes de la troisieme paire sont un peu plus longues
que les precedentes et absolument depourvues de fdamens.
Celles de la 4*. uu posteriuure , placees pres de la jonction de
la tefe avec I'abdonien , sout plus grandes proportionnellement
que celles qui existent dans tous les crustaces brancbiopodes
connus : ils sout formes de cinq articulations, dont la seconde
est muuie sur son bord anterieur de deux legeres epines et la
derniere est termin^e par une plaque ovale comme celle qui
existe a I'extremite des derniers pieds des Fortunes. Ce sont les
pates quo I\I. M Icbillaconsiderees comme des nagcoires peclo-
rales deSilure. L abdomen se compose de onze segmens distincts
qui diiuinuent progressivement de iargeur, jusqu'a la queue
dont il reste une petite partie. Ce crustace ne montre aucune
trace de division en Irois lobes iongitudinaux , comme ceux qui
caracterisent les Trilobitcs et leur out vaiu le nom <|n'ils
portent.
La longueur totalo dii fossilc est de 5 "n po. anglais; — de I?
Zoologie. DiS
tete, I po. — La largeui- de celle-ci est cle i po. ^^ — Cclle clii
corps , de I jdo. To — L'espace qui separeles yens a ts de po.
II ne presente que rimpression de la face dorsale du crustace,
et ses yeux ont de la resseniblance avec ceux de \' Isotchts .
M. Dekay remarque que le manque de division dn c rps en
trois lobes et I'existence de grands pieds nalatoircs , Teloignent
des Trilobites ; mais il pense neaninoins qu il fait le passage
entre ceux-ci et les brancliiopodes. Les genres yip us, Bi/iocidns
elLepidurus sont ceux dont il croit devoir surtoulle rapproclicr.
Sa nature est calcaire, et Ton ne sait rien sur la position
geologique de la couche daus laquelle il a et j renconlre. Sa
couleur est bleuatre; ses cassures sont concho'ides ; il repand
line odeur argileuse et il fait legerement effervescence avec les
acides. II renfernie des particules siliceuses sur lesquelles le
briquet fait feu. Sa substance est pour M. Mitcliill nne argile
schisteuse et pour d'autres naturalistes du scliistegrauwake,du
gres calcaire , ou du gres de transition. Desm sr.
209. Species general dss Coleoptekes , de i,a Collection de M. le
Conite Dejean , pair de France, lieisl .-general , etc. T. 2'.
In-S". de YIII et 5oi p. Paris, 1826; Crevol. [Foyc.z le.
Bullet. y t, YI, n°. 355.)
Nous sommes en lelard pour annoncer le second volnmc
de I'irnportant ouvrage de M. le cointe Dejean : I'indispositioii
il UQ de nos collaborateurs est cause de ce retard , et dans
1 inqjossibilite de le suppleer, nous einpruntons au Bulletin
dc la Societe Fhilomathique I'article ou ce savant a fait lui-
nieme connaitre son travail sur la tribu tics siinjilicipcdes.
INous donnerons un second article sur celle des Facelliinanes,
qui , avec la prccedente , composeut la niatiere de ce second
volume.
I.e i'"'. volume tlu Species du comte Dejean offre , commi;
nous I'avons dit, les caracieres des 8 tribus qu'il a et;"blies
ilans la famille des Caiabiques sous les noms dc Cicindclctes ,
'1 roncntipeiines , Scaritidef, Simpl ici pedes , Patellimanes , Fe'ro-
iJtriis . Harped ie/is , et Subulipal^jcs ; il y donne ensuile l.s
taracteres et les descriptions des genies et des espi'ces quf
Konqjusent les trois premieres tribus.
Dans le second volume qui nous occupe , i^i. le comte De-
i''an donne d'.'.bord uue bsle des auteurs et enlomolo!>is!os ci-
T) i4 7o(>Io<f^ic. IN", aoy.
fcs dans cc u''. volume , liste qui fait suite a celle quil a pli-
Lliec en tele du premier volume de son ouvrage. II s'occupe dii
•1 Iribus suivantcs : Ics Simpliciijcdcs et les Palellimanes; la i'*.
renferme les plus grands ct les plus beaux insectes dc la familli;
des CaraLiqucs.
I.es Simplicipc'des correspondent aux ylbdominaux de M. La-
treille , et comprenneut les Simplicimanes Ae M. Bonelli, pins
les genres Bleihisa , Ornophron , Elaplirus et Notiophilus. Leur
principal caraclere est tire dc la forme des jambes anterieures
dont le cote interne n'a pas d'echancrure.
Cette tribu comprcnd i6 genres. Les 5 premiers se distin-
guent de tous lea ant res par lours elytres soudees, carenees
laleralement , ct qui embrasseut une partie de I'abdomen. Ce
sont les Cjchrus de tous les auteurs, dont les tarses sont sini-
])les et semblables dans les deux sexes, et dont les bords late-
laux du corcelet sont jieu relevi's, et ne sont pas prolonges
posterieurcment ; les Spceroderus, nouveau genre forme par
M. Dejean pour trois pelites especes de Cjchrus de I'Ame-
liquc septenlrionale, dont les tarses anterieurs sont tres-di-
latcs dans les males ct dont le corselet est arrondi et pres-
que orbicule ; et les Scnphinntus de M. Latreille , dont les
bords lateraux du corselet sont tres-dcprimes , tres-releves et
])rolonges posterieurement.
Les elj'tres des i5 derniers genres, quoiquc quelquefois
icunies et comme soudees, ne sont pas careuees lateralement
et n'embrassent pas I'abdomen.
l^es 2 premiers genres de cette ?/. division sc rapproclieut
un pcu des 5 genres de la premiere i)ar la forme du dernier
article de leurs pa.ipe,-; , qiii est tres-grand et tres-fortemcnt
scutiformc. Ce sont ks Pdmborus de M. Latreille, dont les
mandibules sont peu avancecs et fortement dentces interieu-
viMnent , ct dont le menton est legerement echancre en arc
de cercle , et les TrJJlus de M. Leach, dont les mandibules
et le menton sont a peu pres comme dans le Cabnrus, mais
dont la levrc superieure est entiere.
Les Procerus de I\l. Megerle , Procrustes de M. Bonelli, ct
Carnbus de tous les auteurs formcnt les 6"., 7*. et 8°. genres,
lis sc rapprochent Leaucoup les uns des aulres, mais les tarses
anterieurs des Procerus sont simples et semblables dans les deux
sexes, et crux des Procrustes ct des Cariibtis sont forlemcnl.
Zoulogie. 5 I 5
dilates dans les nuiles. Daus les Procrustes la levie supericiiic
est tiilobee; elle est bilobee dans les Carabus , et la dentq ui
se trouve au milieu de rechancrure du menton est biCde dans
les Procrustes et simple dans les Carabus. Ce dernier genre est
tres-nombreux ; jusqu'a present tontes les especes qui le coni-
posent paraissaient babiter exchisivement I'beniispbere boreal
et ne depassaient guere le Sc. degre de latitude, niais M. Escli-
scholz, naturaliste de I'expedition du capitaine Kotzebue, vient
de decouvrir au Chili un veritable Carabus. M. Dejean n'admet
pas les genres Plectes et Cechenus de M. Fischer, et il les reu-
nit aux Carabus.
Tous les genres precedens sont apteres , ou du moins n'ont
que des ailes qui ne sont pas propres au vol. Avec le ge. genre
Calosoma de tous les auteurs, commencentles especes verilable-
mentailees. Ce genre, qui differe considerablemcnt des Caz-aiz/.?
par son Jacks , s'en rapproche beaucoup par ses caracteres ge-
neriques dont la plupart ne sont pas constans. Les sculs reel-
leraent communs a toutes les especes, consistent dans le 5i-' ar-
ticle des antennes qui nest pas sensiblement plus long que les
autres , et comme eux presque cjiindrique dans les Carabus,
et qui est toujours legerement comprime, trancbant exterieu-
rement et un peu plus long que les autres dans les Calosoma ,
et dans les mandibules, qui sont lisses dans les Carabus, etstriees
transversalement en-dessus dans les Calosoma. M. Dejean reu-
nit a ce genre les Callisthcnes de M. Fischer.
Des 7 derniers genres qui ont tous la. levre superieure en-
tiere , les 5 premiers se distinguent des auties par leurs an-
tennes greles et alongecs. Ce sont les Leistus de M. Froshlich ,
dont les 5 premiers articles des tarses anterieurs sont dilates
dans les males et en forme de carres plus ou moins allonges; \s^a
Ncbria de M. Latreille, auxquelles M. Dejean reunit les /llp(eus
de M. Bonelli , dont les 3 premiers articles des tarses ante-
rieurs sont aussi dilates dans les males, mais sont triangulaires
ou cordiformes ; et les Omoiihron de M. Latreille , dont le pre-
mier article des tarses anterieurs seulement est dilate dans ies
males.
Les quatre derniers genres se distinguent des precedens- par
leurs antennes courtes et assez epaisses. Ce sont lis Pe.lophiln
de M. Dejean, dont les 5 premiers articles des tarses anterieurs
sont fortement dilates dans les males; les Blclldsa de M. Do-
5 1 6 Zooli'gie.
uelli et les Elaphrus de tous les aiiteurs , dont les qiiatre piC-
niiers articles des tarses anteiieurs sont legerement dilates dans
les males, iiiais le corselet est jjiesque carre et plus long que
la tete dans les Blcthisn , anondi et de la larijour de la tete
dans les Elaphrus ; et enfin \<is No(iopltiliis de M. Dunieril, dont
les tarses anterieurs sont simples et semblables dans les 2 sexes,
et dont le dernier article des palpes est plus court que dans les
genres precedens. {JSouv. Bull, des 5c., decembre i SiS, p. i 87.)
Dans un second article nous ferons connaitre le travail dc
M. le conite Dejean sur les Patellinianes et le supplement aux
deux premiers volumes qui termine celui qui nous occu]>e.
210. Note sur lesysteme nerveux del'Abeille , decrit par Everard
Home ; par Treviranus.
II y a , dans le menioire de M. Home ( on the internal struc-
ture of the human brain, (i) Philos. Transact., 1824, pi-
'» ''S* ^) ) une trcs-belle planche du systeme nerveux dii Bour-
don, faite par Bauer. M. Treviranus a aussi donne, dans le 5".
volume de sa Biologie (pi. i), une figure du systome nerveux.
de I'Abeille des Hypnes ( Moosbicne). Dn homme qui n'aurait
pas de connaissances anatomiques , et qui comparerait les deux
figures , croirait qu'on a figure les objets les plus disparates ;'
mais, apres un examen attentif, on regrettera que M. Bauer ait
prodigue son talent pour un aussi niauvais original. M. Home
a donne le canal intestinal dune cspecc d'abeille pour le sys-
teme nerveux en entier , et le ganglion cervical pour le cerveau,
et il a commis une erieiirqui prouve que jamnis un bourdon a'a
ete disseque , meine snpcrliciellement , par lui. [Zcilschrift
fur Physiologic, t. 2, i-^r. call. )
2ii. EssAi SUR LES Myodaires ; pariM. RouiiSEAu-DEsvoiDy, D. M.
M. Robineaii Dcsvoidy a prtsentc: ;\ rAcademie des scien-
ces un travail sur l,es insectcs dij)t('res dc la tribu des
Muscides. ( L'auteur clinnge le iioin de Mnscides en celui de
Myodaires ; nous nevoyons jiasla necessite de cetle innovation.)
Dans la seance du 2 octobro 1826, I'Academic , sur Ic rapport
de MM. de Blainville , Latreille et Dumeril , a ordonne liui-
pression de cc travail parmi ceux des savaas elrangers. Elle a
(I) Vovcz Bulletin des Sciences midicalcs. 1825 , Tom. IV,
Zoologie, 3 1 7
en memG temps teitioigne le desir que cet essai paiut le plus
promptement possible.
M. de Blainville , rapporteur de la commission , a donne une
analyse courte et raisonnee du travail de M. Robineau , et de-
montre la necessite dun ouvrage sur cette portion de i'enlo-
mologie negligee jusqu'a ce moment, ainsi que les avantages
que procurera la connaissance d'un gr;in(l nombre d'especes.
II developpe avee eloge les rapports etablis par I'auteur entre la
botanique et Ventomologie , et fait sentir I'utilite de ces
vues tout-a-fait nouvelles. Le rapport tres-lumineux , conte-
nait quelques observations sagement critiques sur I'oubli ou
J'auteur avait laisse quelques caracteres secondaires qu'il au-
rail pa employer , comme celui que Ion tire de la disposition
des nervures des ailes. 11 avait aussi neglige la synonymie, sur,
tout celle des auteurs modernes , dont plusieurs, et entre
autrcs MM. Meigen , Wiedemann et Fallen ont decrit des
especes remarquables de cette tribu. N.ms pouvons annoncer
ici que profitant des conscils du savant rapporteur, M. Robi-
neau a rempli ces lacunes. De plus, il a presque double le nom-
bre des especes par la communic:ition de differentes collections
de la capitale : d'ou il resulte que tel genre qui , dans le tra-
vail primitifpresente a I'Academie , ne contenait qu'une espece
en a actuellement une dixaiue, et acquiert , par la fixite des
caracteres gencriques indiqnes , un polds dont il a pu paraitre
.manquer lors du rapport. Plusieurs especes nouvelles , en for—
niant des genres nouveaux, ont souvent aussi rempli des vides
qui existaient dans les series etablies lors de la presentation
du travail. Par suite des memes observations, M. Robineau a
change quelques denominations de parties aiiatomiques , et de
composees qu'elles etaient , il les a rendues simples. Enfin , il
a profile des conscils de M. de Blainville ,, comme il le devait.
D'apres ces modifications, I'auteur admet aujourd'liui neuf
sous-tribus , savoir :
Les Calyplc'rces , qui tirent leur nom et Icur principal ca-
raclere de la grandeur des cuillerons. Celte ^ous-tribu com-
prend la grande serie des Muscides zoophages.
Les Me'somjdes , Muscides a cuillerons mediocres.
Les Malacosomes, especes assez petites, moiles, a petits cuil-
lerons.
Les Palovij-des , Muscides a corps presque aussi niou que
5 1 8 Zooloii'ic. N" . 2 11.
celui des prccedentes , sans cuillerons , on en elaut presque
entierement depouivues.
Les jtciphore'es , dune consistance moycnne. Cette sous-
tribu se distingue au moyen de I'oviscapte toujours exterienr
en totalite dans les fenielles , et dcpassant I'abdomen, raeme
dans le repos ; tandis que dans les precedentes il etait retrac-
lile , ou se replpyait sous les derniers segniens de I'abdomen.
Les larves vivent aux depensdes parties corticalcs des veijetaux ,
principalement de la famille des Composees. Les piqures de
I'oviscapte y font naitre des galles, dans lesquelles les larves
prennent leur croissance.
Les Microtnydes sont de petiles Muscides qui, sous le rap-
port de la conformation des femelles , ont I'oviscapte seule-
meut en partie exterieur pendant le repos, et depassant un
peu I'abdomen. Les piqures de I'oviscapte ne produisent pas de
galles visibles. Les larves, phytiphages comme les precedentes,
vivent dans I'ovaire et dans les graines des vegetaux. Les cuil-
lerons sont genei'alement mils.
Les Muscipliorees , 3Iuscides petites, moUes , a cuillerons
absoliiment nuls et a oviscapte retractile , ont des larves qui se
nourrissentdes liquides vegetaux ou animaux en decomposition.
Les Nnpc'rlle'es , ]\Iuscides petites , de consistance assez so-
lidc , a cuillerons nuls et k oviscapte reti-actile , vivent a I'elat
parfait sur des vegetaux , dans les lieuX liumides , ou sur
les excremens des animaux. Leurs larves ont pris leur crois-
sance au moyen de I'une ou de I'autre de ces nourritures.
Les Pliytomjdes se rapp hent des Acipborees , et ont une
consistance moyenne ; raais mt ordinairement depourvues
d'oviscapte saillant. Les larves vivent dans le parenchyme des
feuilles et,des fruits.
Ce travail est nouveau, tres-etendu , tant sous le rapport d«
grand nombre des especes caracterisees pour la premiere fois ,
que sous celui des devcloppemens donnes sur les moeursde cettc
grande tril)u. II donnc des apercus presque entierement nou-
veaux sur les 'rapports des differentes classes d'etres. II nous
semble qu'il doit etre accucilli par tons les vrais amateurs des
sciences naturelles.
Nnta. Un examen recent et approfondi des tribus voisines
raininc, dans I'essai de M. Robineau, a cello des Muscides,
plusieurs genres qui en avaient etc ecartcs. A. S. F.
TABLE
]WS PRINCIPAUX ARTICr.ES DF. CE NUiMERO.
Gcolon'ie .
Defense du chvistianisme ; Moise considere comme historien dcs
temps primitifs 193
Lecons sur la geologic ; par Jer. Van Rensselaer 20!>
Abrege elementuire de geographic pliysique ; O Hier de Grandpre. 203
Observations sur le terrain salifere de la Lorraine ; Steininger. . 20.">
Geognosic d'une partie dc la Selande ; Forchhammer 207
Obsei'vations sur les couches de Hastings; Webster 210
Esquissc geolog. du nord-oucst de Sussex; Murchison 211
Structure de la croutc terrcstre au sud de 1' Allemagnc ; Keferstein. 21 2
Coup d'ceil geologiquc sur le territoire de Christiania 21 1
Geologic de la province de Berganic ; Maironi da Ponte 218
Mincralogie .
Traite de mineralogie , de Beudant ; traduit en allemand par
Ilartmarn 224?
Des combustibles mineraux , d'apres Karsten ; Ilerou dc Ville-
fosse i 22ri
Memoires cristallonomiques ; Frankenheini 227
Sur le groupcment regulier des cristanx ; \V. Haidingcr. . . . 23()
Sur le pyrochlore , nouveau mineral ; Wochler 233
Sur le zinkenite, nouvcau mineral ; jTjj^Rose . 235-
Sur unc propriete optique du di '.jo'itc ; Marx 234
Sur la distribution dc la maticrc i'-loiante , et la structure opti-
que de la topaze du Brcsil ; D''. Brewster 2'i't
Sur la structure optique de I'edingtonitc ; le meme 23(>
Notice sur les mines et usines a zinc de la Silesie ; Manes. . 237
Exameu du platine trouve en Siberie ; Laugier 239
Botnniqiic.
L'agent immediat du mouvement vital ; H. Dutrochet 240
Recherches chimiques et physiologiques sur la structur<' et Ic
developpement des tissus organiques ; Raspail 251
Mem. sur les Legumineuscs; Decandolle 2.'iS
Flora Cumitaliis Pestiaisis ; T. Sadler. — (^-atalogue dfls plantcs dcs
Pyrenees ct du Bas-J.angui'doc ; Gcoig. Bcnthani 26l.>
3 20 Table des'principaux articles.
Flora frihttrgcHsis ; Spenncr 5G1
Ve plantis Jionianzoffianis : Ad. de Chamisso et Died, do Schlech-
tendal , 262
Botanical Register 267
Revue des plantes des environs de Heidelberg; Dierbach. —
Liste des plantes rares du jardin d'Edinibourg ; Graliam. . . . 272
Nouvelles espei /e violacees ; Gingins. — Especes princi-
pales do Sidu ^^ .x Flore du Bresil ; Aug. de Saint-llilaire ,
273. — Jardin de Fromont en 1827 275
Zoologie.
OEuvres completes de BufFon. — Mammiferes et oiseaux de la
baie des Cliicns Marios ; Quoy et Gainiard 276
Sur les veines de quelques oiseaux reptiles et poissons ; Nicolai. 278
Catalogue de la «;ollection de IM. Passalacqua. Zoologie ; Geoffroy
Saint-Hilaire ct Latreille 280
Histoire naturcUe des races humaines , etc. ; Desmoulins .... 282
Orang-outang de Sumatra ; Clarke Abel 285
Sur le syst. vasculaire des oiseaux ; J.-F. Meckel 287
Oiseaux de I'Europe ; Brelim 288
Nouvelles especes doiseaux ; Lesson et Garnot 289
Crocodile fossile de la Favoiite ; Scortagagna 391
Anatomie du y?««a /''>«; Mayer 29^
Sur quelques aninuiux niariiis observes vivans ; Eudes Deslon-
champ 296
IMollusques terrestres et lluviatiles recueillies par M. Rang. . 298
Sur la Pleuropliyllidie ; J.-F. Meckel 307
Sur le Pccten nit'eus.
309
Dccouvertes de Petoncles vivans dans une tourbiere. — Anato-
mie de la Sangsue ; Virey 310
Crustace branchiopode fossile ( /?e/wi/jei ) ; Dekay 311
Species general des coleopteres ; comte Dejean 315
Systeme nerveux de I'abeillc ; Treviranus. , 317
Kssai sur les Myodaires ; Robineau-Desvoidy 318
£rratum de Janvier 1827.
Page 88 , ligne 24 : Capsule , lisez : lupule
PARIS.— IMPRIMERIE DE FAIN, RUE RACINE, N°. 4
PLACE I)F. I.'OM-.ON.
BULLETIN
DES SCIENCES NATURELLES
ET DE GEOLOGLE.
GEOLOGIE, X
212. Le deluge geologiquk , tel qu'il est interprete par le baron
Cuvier et le professeur Buckland , cnnsidere comme contraire
aux temoignages de Moise et aux plienomenes de la uature;
par le Rever. John Fleming. {Edinburgh, philos. Journ. ; avril
1826 , p 2o5. )
L'auteur, qui est ecclesiastique, n'est pas content des
efforts faits par les geologues , pour concilier la geologic et la
Genese, el il cherclie a prouver que leur deluge , qu'il appelle
assez singulierement le Deluge gcologique, ne s'accorde pas avec
celui de Moise, etcela par5 raisons : 1°. Ledeluge geoiogique, tel
qu'il est explique par le baron Cuvier , dit le reverend J. Fle-
ming, etait de nature a perinettre a diverses r'aces d'hommes
d'echapper ; or, suivant Miise , il n'echappa de la race bumaiue
que 8 individus de la faniillc delNoe. 2°. Le deluge geoiogique,
explique par le baron Cuvier etM. Buckland, a delruit tousles
individus de beaucoup d'especesde quadrupedes, qu'on nomnie
par cetteraison ante-diluviens ; or, suivant .Moise, uu couple de
toutes les especesfut mis dans 1 arche, ettoutes lesespeces furent
conservees. 5°. M. Fleming trouve M. Cuvier en contradiction
avec la Genese, en ce que le savant de Paris suppose que i'eau
couvre aujourd'hni les conlrees alors habitees par I'homme et par
les animaux ; que la nieme revolution mit a sec le lit del'Ocean
d'alors, et que ce lit est maintenant liabite par la race hu-
maine, tandis que Moise enseigne que I'eau ciivaliitles terres,
en couvrant les plus liaules montagnes, et qu'elle se retira
ensuite de la terre. 4". Le deluge geoiogique, ex])lique par
IJ. Tome X. 21
52 2 Geologic.
M. linckland , etait subil, uiiiversel, simuUane, ets'est prccipitc
avec une violence irresistible , bien plus considerable que cellc
des plus fortes trombcs dean ; le deluge deMoisc au contraire,
monta lentement pendant I'espacede 4o jours, et n'a aucun des
caracteres que lui attnbue le professeur anglais, si ce n'est I'unj-
versalite. EnGn 5°. le deluge geologique de Buckland, creusa dans
- sa fureur deprofondes vallees, entrainades masses de rochers, et
en transporta les debris a de grandes distances ; rien de toutcela
ne resulle de la description donnee par la Bible. Apres avoir
signale ces discordances, I'auteur va jusqua dire qu'il faudrait
cesser de regarder la Bible comme inspiree, si les principes
geologiques de MM. Cuvier et Buckland prevalaient.
L'auteur entameensuite unelongue dissertation surla question
de savoir si la qualite des strata modernes prouve qu un deluge
universel a ete I'agent exclusif pour leur formation. II passe en
revue les vallees, lesterrasses des vallees, les cavcrnes, les os-
semens et le limnn qu'on y a trouvcs , et il finit par etablir,
corame conclusion de ? a demonstration , que le deluge geologique
^xplique , dit-il , par les partisans de Ibypothese diluvienne ,
est une supposition gratuite, contraire a la Genese.
a 1 5. Briefe aus der gcnwEiiz, etc. — Lettres sur la Suisse, I'l-
talieetla France meridionale, ecrites pendant I'ete de 1824 ;
par H.-G. Bronn. Avec 8 pi. lithog. Or. in-8 . , de 652 pag
Prix, i5 fr. Heidelberg et Leipzig, 1826 ; Gross. [Partie geo-
logique. )
Ces lettres composent Ic i«'. volume dun ouvrage intitule
Ergcbnisse mcincr nalurhistorisihen ceconomischen Rciscn , c'esl-
a-dire , Resultatsde mes voyages d'histoire naturelleet d'econo-
mie. Au milieu des remarques generates de statistiqne , de
zoologie et de botaniqiie , on y trouve des donnees geologiques
surquelques points dela France et do I Italic. Les deux premiers
. cbapitres comprennent le voyage de Heidelberg a Geneve.
M. Merian a mis en ordre les nombreux fossifes du musee de
Bale, et a nomme plusieurs nouvelles especcs jurassiques. La
collection dc Ba e comprend celles des deux Annone et de
Bruckner. La collection de Zuricb contient les restes d'une
Tortue trouvee dans le scbiste de Glaris. La collection dc Lang
[de Lapidibus figmatis], est dans un convent pres de Lucerne.
Le niont Diliinger.pris Saint-.lacob, non loin dc Bale , olTre dn
Geologic. 3 25
calcaire d'cau douce a Planorbes et Limnees. La collection do
M. Huge a Soleure est tres-riche en fossiles ; ce savant dis-
tingue dans le Jura , le calcaire ancien , qui comprend le mus-
chelkalk des Allemands, Ics niarnes, les oolites, le calcaire
greau a couches inclinees, et le calcaire conipacte a couches
horizontales. Le calcaii-e grenu contient des Apiocrinites , des
coraux, etc. : les oolites oifrent des ossemens; les calcaires su-
perieurs des os d'un grand nombne de Tortues et de Me'ga-
losaui'us, des dentr de Sauriens , des os d'oiseaux, des pates
d'ecrevisses. II y a pres de Soleure un calcaire d'eau douce a
Planorbes, contenant aussi des feuilles. Les 5". et 4"- chapitres
conduisent de Geneve a Turin et a Nice. A Cadibona il y a des
restes A' Aiithracothcrium. La colline de Superga ofFre une mo-
lasse , des cailloux et une marne coquilliere, et pres de la il y a
un calcaire d'eau douce coquiilier. M. Squindo, a Turin, fait le
commerce de mineraux. A Asti, on ircuve les memes roches
<[u'a Snperga , et de plus un calcaire grossier arenace et supe-
rieur. On y voit surtout des Panopees, les Perna mnxillata, Buc-
riiium corniculum, Pccten pleuroneclcs , etc. Les endroits les plus
riches sont la vallee d'Andona , Castel-Nuovo , Bocchetta ,
Vincio Quarto, etc. t'au^eur decrit au-dessus de ces roches
une marne alluviale, a coquilles terrestres. II y a du calcaire
pros d'vVspremont et du Col de Tende , et I'auteur I'appelle ju-
rassique? A Trinita, a i heure ^ de Nice, il y a du calcaire mar-
neux a Ammonites etBeleinniles, recouvert par un calcaire ter-
tiaire coquiilier. Pres de Yillefranche, on a trouve des coqviilles
dans du sable. 11 offre des observations sur les breches osseuses
de ]\ice,,de Cinicos, d'Antibes et de Cette. A Nice, la breche
contient des Ht'lix, particulierement, 1'//. Cnrtusiana, et des co-
quilles marines, telles que des Cerithes, des Trochus, des Pei-
gnes; dans une autre localite, ilyavuune breche empatant des
niorceaux de dolomie et des Jrca, Pinna, Modiola, Patella, Nas-
sa, Haliotis,Margiiiclla, etc. Ailleursellc renferme des os et des
Helix, et quelques coquilles marines. Cette breche est sur le
cote O. du rocher du chateau dc Nice. Sur le cote E. il y en a
dans une fente qui a 4 a 6 j)ieds d'epaisseur et qui s'oleve a iii
pieds. II y a la des Clausilies et des Maillots. Une troisicme fente
se trouve a cotii de la derniere. II y a aussi une breche osseuse
pres de Yillefranche, qui offre des pointes d'oursins, etc. La
br»che d'Antibes est ii | d'heure dc la a la chapelle Notre-
324 Geologic. N". 21 3.
Dame, et elle ne renferme que des coquilles terrestres. L'au—
teur y indique 5 fentes lemplies de breches. Enlre Cannes et
Antibes le gneis ressort sous le calcaire. Les 5° et 6". chapitres
sont consacres en parlie a Montpellier et a Cette. Le volcan de
Valraaliorgues pres de Montpellier a 4o' de haut , le basalte y
a perce le calcaire jurassique. II y a de I'olivine , du grenat , etc.
II y a du calcaire grossier a Saint-Jean de Vedas , Pignon ,
Yendorgues, Castries et Saint-Geniez Du sable avec des bancs
d'huilres sont dans leur voisinage; des spinelles octaedrcs ,
et du fer niagnetique s'y rencontrent quelqucfois. On revoit
ces sables coquilliers snperieui-s , sous la citadelle de Mont-
pellier, et on y a trouve des os de Mastodonte angustidens.
L'auteur cite dans le tuf calcaire au N -E. de Montpellier, le
Cyclostomaelegans, le Bulimus lubricus, etc. I! a visite la caverne
de Miraval enlre Montpellier et Cette. Pres de Cette la mer de-
pose dun cote du limon mele a beauc!iup de testaces. A
Cette la breche lui a offert le Bulimus acicula, el cette brecbe
est, suivant lui, dans an calcaire jurassique sans fossiles ; nous
nous permettons de douter qu'il soit de cet age. 11 y a dn cal-
caire grossier sur le pied N. et N.-O. du mont de Cette. Les
chapitres 8 et 9 contiennent son voyage a Marseille , a Naples ,
et son sejoar dans cette ville. II pense que les traces de Pho-
lades sur les colonnes du temple de Serapis ne peuvent s'ex-
pliquerqiie par un abaisscment et un soulevementde ce temple.
Son voyage a Rome et a Florence, occupe les cbapitrcs 10 et i i.
Pr^s de Sienne, k Sanla-Colomba , il y a du calcaire appennin ,
convert de calcaire grossier superieur associe avec des marnes
bleues. II v a des breches osseuses k Lecceto pres de Sienne;
pres dePise, le mont calcaire Uliveto contient des breches os-
seuses a coquilles terrestres {Helix , etc. ). Le cabinet de Flo-
rence offre des Orthoceratites du Modenois. II dccrit le gres de
la Toscanc. La vallee de I'Arno superieur comprend 5 depots
d'eau douce, f|ui ont forme un plateau de 5oo pieds d'elevation
au-dessus du lleuve. Inlerieurement il y a une marne souvent
bleiie, qui contient des ossemensetmeme des squelettes entiers.
Les coquilles y sonttres-rares , et il y a quelques impressions de
fnuilles semblables a celles de la vigne, etc. Ce depot est couvert
d'une an'ilc niarneusn jaune sans fossiles. A Monte-Carlo , pres
San-Giovanni, il y a une marne moins endurcie a Anodontes,
Cyclas , Palndines, Melanies et Neritines. Dans lo cViapitre la.
G^ologie. 3 25
nous remarquerons les grands depots d'alluvions qui couvrent
les Apennins, entre Florence etParme, etc. ; les marnes et les
sables marneux sub-apennins , sur leur pied N. Les fossiles se
trouvent surlout dans les vallees de Chiavenna , Stramonle et
Stirone. L'auteur extrait de Corlesi quelques details sur ces
depots. II y a des sources salees a Salso et des sources de pe-
trole. Le cliapitre i5 s'occupe de I'ltalie' venitienne. II y a des
ecrevisses dans le calcaire aJVummulites de Verone. Les excur-
sions dans le pays venitifen n'olFrent rieu de neuf. L'Jfe'lix de
i?07?c«(Brard)lui parait a peine une Helix. II indique destroncs
d'arbres enfouis rccemment dans les vallons pres de Bolca ; il de-
crit le gite des poissons, les filons de trap, les alternats dn basalte
et du calcaire a Nummulites. II donne une coupe de Bolca, et
il explique I'accumulation des poissons dans ce point, en disant
qu'ils ont ete chasses du voisinage par la chaleurde I'eau et les
vapeurs volcaniques. Plus le calcaire est noiratre, nioins il ren-
ferme de poissons. Quelle influence les poissons ont-ilseue sur la
structure feuilletee des roches? II n'a pas pu trouver la breche
osseuse que M. Cuvier cite dans le val Alpone. II a visite une
caverne a ossemens d'Ours, pres de Velo , dans la DoJomie.
Pres de San-Pietro Mussolino le trap traverse la craie dure
que l'auteur confond a tort avec le calcaire grossier. L'auteur
visite Venise , et se rend par Vienne en Autriche , chez lui. II
parle en passant des cavernes a ossemens d'Ours, etc., d'Adlcrs-
berg et de Brouck en Moravie (Roethelsteiner Hcehle). La precipi-
tation de cette deruiere partie du voyage, peutseuleexcuser les
indications fausses que l'auteur donne par ou'i-dire, sur la geo-
logic et plusieurs localites de fossiles de Styrie. Le calcaire
jurassique, le Kiijijerschiejcr, sont inconnus en Styrie, et le
calcaire grossier n'existe pas dans les Alpes calcaires de la
Wildalpen. A. B.
214. Memoire sur les terrains de la criAiNE JURASSIQUE ; par
M. Charbaut, ing. des mines. [Aiiiial. des min. ; t. XIII, 5".
livr. 1826 , p. 177. )
M. Charbaut a public en 1 8 1 9, un Memoire sur la geologic des
environs de Lons-le-Saiinier, renferniant relativenienta une partie
de la chaine du Jura, I'esquisse d'un travail considerable qu'il
avait entrepris , pour la description de tous les terrains quo
prcscntc cette chaine , depuis son pied JMsqu'a son soinmct.
326 Geologic. N\ 214.
Peit de travaux goologiques de noire epoque ont oblenu un
assentiment plus universel, et ont ete plus souvent cites
dans les ouvrages poslerieurs. La division dcs terrains dii Jura
en -xfonnations distinctes, decrites et caracterisees par I'auteur,
sous les noms de formations des calcaires a Grjphites et des
calcaircs oo/iV^/f/ue*, a ete geucralement admisc. La determina-
tion qu'il a faite, dans la formation oolithique , de trois ela-
gcs distincts, superposes I'un a 1 autre, n'a pas ete regardee
par tous les geologues comnie aussi constanle , d'autant plus
qu'elle n'etait appuyee sur aucun fait de superposition directe,
observe par I'auteur.
Eloigne du Jura depuis plusieurs annees , et ne pouvant plus
completer son grand travail, M. Charbaut publie aujourd'hui
quelques-uns des resultats generanx qu,i sont le fruit de ses
anciennes observations , et qui lui paraissent propres a confir-
mer les conclusions de son premier memoire.
Apres avoir jete un coup d ceil general sur les montagnes
du Jura, et rappel^ que, dans I'acccption qu'il lui donne, Ic
moX. formation exprime I'ensemble d'un systeme de masses mi-
nerales, quelle que soicnt leur nature et leur etendue, dout la
disposition respective prouve qu'elles ont ete formees par une
succession non interrompue des niemes causes , I'auteur ar-
rive a i'objet special de son memoire.
Considerant d'abord les terrains a Gryphites , il indiquo la
composition de ces terrains, qui comprennent toutes les cou-
ches indiquees depuis les argilcs snliferes , ]\i%(\\i am calcaire a
Giyphites inclnsivenient ; i^ signale les rapports nombreux que
ces terrains oflFrent avec les teri'ains de marnes argileuses , lu~
machellc et calcaire a Gryphites de la Bourgogne , decrits par
M. de Bonnard , puis les ressemblances et les difterences qu'on
pent observer entre eux et les terrains ol)serves par M. Voltz
aux environs de Vic , et par M. Merian dans le canton de Bale ;
il fait connaitre la disposition des terrains ;i gryphites , au pieil
de la chaine du Jura sur toiite sa longueur , et aussi i toutes les
hauieurs de la chaine, quoique plus rares ct phis inconii)Iets
dans les regions elevees.
Passant aux terrains oolitiiiquks , M. (Charbaut indicpie la si-
tuation generale de leurs couches, determine les Vroh c'lagcs
(ju syslemcs de couches qu'il croil y avoir reconnus, dont
chacun est conqiose dune grande hauteur de couche de mar-
Geologie. 52j
nes , surmontees d'uae hauteur plus grande encore de couches
solides de calcaires generalement blancs , signalc les affaisse
mens prodigieux que ces enormes masses ont suhis , en conser-
vant une position presque horizontale , affaissemens qu'il re-
garde comme etant generalement en rapport direct avec
leloignement du point d'attache de ces masses a la mpntagne
primordiale, contra laquelle se seraient graduellement elevees
les eaux marines qui auraient reconvert de leurs depots jusqu'a
ses sommets les plus eleves , et il rappelle I'explication gene-
rale qu'il a donnce de ces affaissemens, dans son premier me-
moire. II indique ensuite la subdivision de chaque e'tage en
plusicurs plateaux ou gradins , ainsi que les nombreuses res-
semblances et les faibles differences que presentent les couches
du premier elage , avec celles des terrains decrits en Bourgo-
gne , sous les noms de seconde formation marncuse eX. formation
des calcaires blancs ; il appelle aussi I'attention sur les rapports
remarquables qu'il trouve entre I'ordre de succession des cou-
ches de cliaque etage, et celui que M, Berthier a signale dans
les depots que formeut les sources minerales. iVI. Chaibaut in-
dique ensuite les faits qui lui paraissent etablir la superposition
du second etage au premier, et celle du troisieme etage au se-
cond, ainsi que les faits et considerations d'apres lesquels il
pense que les trois elages appartiennent a une formation
unique.
Dans un troisieme article, I'auteur otablit, d'apres des ob-
servations de superposition directe , que les terrains a gryphi-
tes sont inferieurs aux terrains oolithiques ; il indique quelques
fails qui , dans le Jura , scmbleraient pouvoir conduire a une
conclusion differente , si des travaux d'exploitation n'avaient
pas eclaire sur le veritable etat des choses , et il pense que les
cxomples cites par M. Merian dans le canton de Bale , de la
superposition en quelques localites , des terrains de ses pre-
mier et second groupcs aux terrains du troisieme , ng sont
aussi que des exceptions ajjparentes. Enfin le giseraent contras-
taiil que presentent , dans le plus grand nombre dc cas , les
couches des terrains oolithiques superposes aux terrains a gry-
phites, portc M. Charbaut a conclure qu'il y a eu interruption
entre le depi'jt de ces terrains , que les plus anciehs avaicnt deja
subi des bouleversemens , lorsque les autres commencerent k
etre deposes , et que par consequent, d'apres sa definition pre-
528 Geologic.
cedente, ils apparticnneut a deux foiniatioiis distinctes ; niais
que ces deux formations se sent succede sans I'interposition
d'aucune autre formation. D.-B.
2 I 5. ESSAI SUR LA CONSTITUTION GEOGNOSTIQUE DES ENVIRONS DE BOU-
LOGNE-SUR-MER , avec une carte et des coupes. Lu aux Soc.
philomathique et d'liist nat. de Paris, en fevrier 1826; par
M. RozET , ingenieur geographe.
Ce travail est divise en neiif paragraphes et en deux parties,
l*^une puremeut descriptive et I'autre theorique.
ie § I est consacre a quelques details topographiqncs, a dcs
reflexions sur les montagnes de craie qui entourent le bassin
du Bas-Bpulonnais , et sur la formation de ce menie bassin , que
I'auteiir attribue a la denudation de la craie. La cause qui pro-
duisit cette denudation a certainement agi en nieine temps
en France et en Angleterre ; car, sur la partie opposee de la
cote, on trouve un bassin semblable qui correspond tres-bien
a celui de Boulogne.
Dans le § 2 , M. Rozet parle des dunes dii liltoral; ces du-
nes sont formees d'un salile fin idcntique avec celui qui couvre
la plage voisine. Tons les monticules sont allonges dans le sens
du iV.-O. ; ce qui prouve , ainsi que cela se voit tons les jours ,
qu'ils sont formes par le vent qui soiifle dans cette direction ,
et qui est le plus commun et le plus violent de ces contrees.
On voit dans ces dunes, de minces^couches de mauvaise tourbe.
§3. Depuis le fort St.-Fiieux jusqu'a Lacancbe , on trouve
des tourbes qui s'enfoncent sous les dunes, et qui fournissent
un tres-bon combustible. Ces tourbes sont composees de ve-
getaux dicotylediins aglutiues par une substance bitumineuse.
On y voit des arbrcs entiers , de trcs-petites brandies, des
feuilles en tres-bon etat, des elitres d'insectes , et enfin du fer
pyriteux. Toutes ces circonstauces tendent a prouver que les
vegetaux ont cru sur les licux.
§ 4- Sur les montagnes de craie, dont il a ete parle § i ,
on trouve des lambeaux d'un gres tres-semblable a celui de
Fontainebleau. La formation de la craie se compose de trois
assises : craie blanche avec silex en lits , craie tufeau , et glau-
conie craycuse.
Sur les plateaux , ce terrain est assez fertile.
5 5. Sous la craie, on trouve des sables verts el fcriugineux.
Geologic. 52g
Le sol occupe par ces sables ne prodiiit que de mauvais palu-
rages ; il y a ties sources minerales.
§ 6. Sur plusieurs points de la commune de Wimille le
long de la cote, las sables ferrugineux recouvreut une couche
d'argile bitiiniineuse avec nodules calcaires.
§ y. Partiiut ou se presente I'argile bitumineuse, on la voit
i-eposer sur une coucbe de calcaire tubercule, de i", 5 d'e-
paisseur, qui se lie vers le has , avec un gres calcaire que I'oa
exploite pour les constructions. Ce gres renferme des osse-
mens de grands sauriens, et beaucoup de coquilles, parmi
lesquelles domine le Trigonia exccntrica. Ces coquilles sont :
des Amftionites, des Cerites , des JNatices , des Trigonies, des
Modioles , des Pernes , des Pinnes et le Gryphea virgula.
§ 8. Dans la parlie inferieure, les couches precedentes al—
ternent avec une marne bleuatre, qui prend bicntot un deve-
loppement considerable. C'est le long des falaises que Ion peut
le mieux observer cette marne. La partie superieure, souvent
schisteuse , conlient a peu pres toutes les coquilles que je
viens de citer. On y voit des bancs subordonnes de calcaire
marneux , de calcaire pyriteux et de calcaire lumachelle, re-
couvrant un banc de calcaire sublamellaire. La masse contient
des cristaux de gypse , c'est aussi le gisement des nodules qui
donnent le ciment de Boulogne ; il y a des lignites dont quel-
ques morceaux ressemblent a de la braise de boulanger.
La partie inferieure differe un peu ; elle est composee de
bancs calcaires nijarneux, alternant regulierement avec des cou-
ches de marue qui sont reniplies du Grjphea (i) virgula. Les li-
gnites sont assez communs , on voit beaucoup de morceaux a
I'etat calcaire ; parmi les restes organiques , on peut citer des
vertebres de grands Sauriens, des Echinitcs et des Asteries. Les
coquilles sont . des Ammonites, Natices , Serpules, Plagiosto-
mes, Terebratules , Gryphites , Huitres , Pernes, Peignes,
Trigonies et Pholadomies.
Le sol occupe par la marne est tres-fertile. Dans la seconde
partie , I'auteur rapporte les groupes 7 et 8 ii une meme for-
mation , qu'il nomiwe formation marncusc are'nacee superieure
au calcaire du Jura.
(1) C'est , je crois, la premiere fois que loii a tioiivo cette coquille
en place.
35o Geologic .
§ 9. La parlie iuferieuie de la marnc alterne avec un calcaire
jaunatre a cassure conchoide, qui, vers Ic bi.s , devient lu-
machelle et ensuite ooliri(|ue ; c'esl lui que Ion exploite a
Brequereqiie et a /JaineUuin. Ce calcaire renferme dans le
haut le Giyphca virgula , et dans toute la masse des Ammoni-
tes , des rs'eritines , des Terebratules , des Pholadomies et des
Echinites.
L'auteur rapporte ce terrain a la formation du Jura ; mais ,
n'ayant rien pu voir au-dessous, il ne precise pas I'etagc, et il
se contente de dire qu'il est .caraclerise par la grosseur des
oolites et le grand nombre de nerines qu'il conlient.
Enfin , M. Rozet regrette que ses occupations ne lui aient pas
permis de lier ces terrains avec ceux des environs de Marquise.
216. SUR LA GEOLOGIE DU PeiMBROIvESIIIRK MERIDIONAL; par DE LA
Beciie. { Transact, de la Soc. gcolog. de Londres ; vol. 2 ,
i" part. 1826, p. I.)
Cette contree contient des grauwackes , du gres rouge inter-
mediaire , du calcaire intermediaire recent [Mountain Limes-
tone) des houilleres et des trapps qui la rendent surtout inte-
ressante. L'auteur consacre un chapitre a chacun de ces depots,
et commence par le dernier. Ce trapp intermediaire est feld-
spathique et amphibobque ; il u'y a point de pyroxene, et il y
a ([uelquefois assez de quartz. Pres de St.-Davidsbead , cette
rochc forme des cones dans la grauwacke ; elle s'etend de Mid-
way a Trafgorn Mountain. A Millbaven , elle oETre des coupes
interessantes qui la montrent reposant d'un cote sur le calcaire
carbonifere, et de I'autre sous le gres rouge contourne. II y a
une chaine de trapp de Ballon Beacon a Benton Castle. A Mar-
loes, le griinstein au contact dii gres y penetre sous la forme
de Clons siliccux, et dans I'lle de Skomer on voit la menie ni-
che. L'auteur parle cnsuile de la grauwacke des districts de
St. -Davids, Haverfordwest et de cello qui entoure le bassin
bouiiler meridional. Le gres rouge intermediaire occupe le
pays de Myuwer i Asbwell, et de Millbaven ii St.-/Vunshead ,
iMilford et Lanstadwell ; et au snd de Milfordhaven il forme
deux bandes etroites , I'une entre Penally et Pennarmoutb et
Tborn-Jsland , et I'autre de Rat-Island a Oldcasllehcad el
Sla( kpolo-Quay. Le calcaire de monlagne se troiive entre les
deux bandes de Lidstip-point a Pembroke et W. Anzle , il
Ge'ologie. 55 1
forme tout le promontoire au sud de Stackpole et de Caslle-
Martin ; il environne le terrain houiller au nord a Haroldslou ,
Mynwer, Rosedown , Larteg , Ashwell , et au sud a Tenby,
St.-Florence , Carew , West, Williamston et Langum Ferry.
Enfin le terrain houiller constitue une larjie bande de la baie
de St.-Hrides a la baie de Caermatben ; ses limites sent Broad-
haven, Mynwer, Ashwell, Tenby, Langum, Anneykell et
Goultrophead. L'auleur considere cbaque morceau detaclie de
ces depots ; il donne des coupes du terrain houiller , une carte
geologique fort belle de tout le pays , des vues et six coupes
des cotes. A. B.
2!^. SUR LE LIAS DE LA COTE DES ENVIRONS DE LyME-ReGIS, DorSCt ;
par DE LA Beche. {Ibid, ; vol. II, i'"''. jiart. , p. 21. }
Ce Memoire a pour but de donner I'ordre de superposition
du sable, de I'oolite inferieure , dii lias et des parties supe-
rieures de la marnc rouge, comme on le voit entre Down-Cliff
et Culverholepoint. La marne rouge occupe 120 pieds de hau-
teur ; inferieurement et suporieurenient , elle offie des nids
de gypse , et I'auteur donne le detail de toutes ces couches
d'Axmouthpoint. Le lias la recouvre et se divise en trois
masses; inferieurement il y a ly a 18 pieds de marne alter-
nant avec un calcaire gris ; puis vient le lias blanc qui a 18 p.
d'^paisseur , et le veritable lias consistant en alternats de cal-
caire gris lerreax ou compacte avec des marnes. Ces deux der-
nieres masses forment une epaisseur de i i o pieds. I^es marnes
superieures du lias occupcnt 5o3 pieds de hauteur. Dans le
has elles alternent avec des lits de marne endurcie ou meme
de calcaire. A une certaine hauteur sont beaucoup d'Ammo-
nites ; plus haut il y a une couche de Belemnites, et les marnes
micacees couronnent le tout. Enfin on voit au-dess~us d'elles ,
180 pieds de sable ferrugineux des oolites inferieures, qui est
inicace et renferme des portions de calcaire a Belemnites , a
Peignes et a Tcrebralules, et une couche de raarne grise. L'au-
teur donne pour chacune de ces divisions une coupe dctaillee
des couches avec leurs epaisseurs , et il ajoute une liste des fos-
siles. Ce Memoire est accompagne dune enumeration de tons
les fossiles du lias de Lyme-Regis , dont la plupart sont deja
connus par Sowerby; d'autrcs, qui sont nouvcaux , sont figu-
res sur une planchc. On y trouve la machoire d'un poisson , des
332 Geologie. N°. iZj,
debris dun crustace , un Orthocera clongata, un ecliinite , du
bois fossile et une plante. Pour les partisans <le la geoloyie ba-
see sur la zoologie, nous observerons que I'auteur n'enuniere
pas dans son lias le Gryphea Cjmbiiim de Lamark , et il trouve
le Grj'phea arcuata aussi— bien dans les marnes superieures que
dans le lias nieme ou cette grypbee est si abondante. Je pense
qu'en Alleniagne ce cas arrive souvent. On retrouve avec plai-
sir, en Angleterre , dans le sable des oolites , le gres ferrugi-
neux ou gres du lias, qui, dans tout le sud-ouest de I'Alle-
magne , separe les marnes du lias du calcaire compacte , et qui
se revoit dans les marnes , en Westphalie , sous le nom im-
propre de Quadersandstein {Porta l^^estphalica). A. B.
218. Observations sub les coucnEs de Pubbeck et de Portland;
par T. Webster. {Ibid. ; vol. II, part. i^^. , p. "S-j . )
Ce IMemoire est un appendice au.x Lettres de I'auteur a sir H.
Englefield. Les couches calcaires en question sont au-dessous
de la craie dans les bales de Swanwich , Durlslone et de War-
barrow. A Tilly vvliin , le calcaire de Purbeck repose sur un
oolite que I'auteur assimile au calcaii'e de Portland , et , pres de
St.-Adhelmsbead , on voit meme I'argile de Kiniineridge. L'au-
teurdonne I'enumeration deSa couches du calcaire dePuibeck.
On voit au-dessus , dans la baie de W^arbarrow , une couche
de I a 2 pieds qui contient des points verts, et passe au mar-
bre de Pentworlh , contenant des Paludines et des Poissons. II
examine ensuite I'lle de Portland j il donne une coupe d'une
carriere, et dit qiion y voit I'argile de Kimmeridge. II croit ,
d'^pres cela , qu'il faut separer le calcaire de Purbeck de celui
dePortl.ind, surtout parce que le premier contient, dit-on , des
coquilles d'eau douce et les niemes fossiles que les gres de
Hastings ; tandis que celui de Portland ofFrc des coquilles
marines. La couche superieure de Portland serait la plus infe-
rieure de Purbeck. A. B.
219. Observations pour avancer les connaissances geologiques
BANS le Wurtemberg ; par le Dr. Heiil. ( Correspond. Ulatt
de.i fFurtcml}. Landw. Vcrclns ; fev. i8i3, p. 69 ; mars i823,
p. 125 ; mars 1824 , p. 129, et aout i825 , p. 75. )
L'autcur coninience par reconnaitre, dans le Wurtemberg,
i4 depots , le gneis , Ic granite ct le weisstcin , los gres rouges,
Geologie. 335
le gres bigarre avec les gypses , le niuschelkalk avec son gypse
et son sel , le calcaire a gryphees, le calcaire jurassique avec ses
minerals de fer en grains , les basalles et les tufs , les agglome-
rats calcaires de Cannstadt et d Uracil, du tnf calcaire, de la
niarne , de I'argile , de la tourbe et les alluvions de la Souabe
superieure. L'auteur decrit au long chacun de ces depots ; jns-
qu'i present il nest arrive que jusqu'au muscbelkalk. Dans I'ar-
tide sur le granite, on trouve ses limites, sa structure en pe-
tit , ses fossiles et se^ melanges de scliorl , de baryte, etc. , ses
rainerais (argent, argent sulfure , cuivregris, fer spatbique,
cobalt, urane oxide, etc. ), sa structure en grand, ses rap-
ports avec les autres rocbes , ses passages , ses filons et ses cou-
ches subordonnees. L'auleur distingue le granite de I'EnzthaL
de celui d'Alpirsbach , qui est plus recent, et qui a des filons.
La baryte et le fluore , le spatb calcaire y renferment des mine-
rals d'argent. Le weisstein se volt, dans I'Enzthal , sur le gra-
nite de la Sprollenmiible. II y a, suivant I'auteur, uu passage
du granite du Wildbacb au gres blanc ou grlsatre , et ce dernier
ofFre des filons a galene et fluore comme le granite. L'auteur
considere ensuite le gres rouge sous tous les memes rapports
que le granite. II passe insensiblenient au gres semblable au
gres bigarre ; les detail qu'il donne sur les filons du gres sont
fort interessans. H y a des filons de fer hydrate dans I'Enzthal
et dans le Christophsthal ; on y tiouve du quartz, de la baryte,
du spath calcaire , de I'argent sulfure , de la pyrite culvreuse ,
du fer oxide rouge , de Ihematile , du fer spathique , du man-
ganese oxide. II y a des filons cuivreux a Bulach et dans le
Christophsthal. lis n'ont pas la largeur des autres, qui varie de
I a 5 pleds ; ceux-ci sont lies a la rocbe et des petits filons. On
y remarque de I'aniethyste, du spath calcaire , de la baryte , de
la pyrite culvreuse, du cuivre gris, du cuivre carbonate, de la
chrysocoUe , etc. La partle concernant le muscbelkalk est aussi
fort bonne, et le depot y est de nouveau envisage sous toutes
les memes faces que le granite. Ce calcaire pent atteindrc i ,000
pieds d'epalsseur ; plus souvent il en a 680 a 55o. II y distingue
un calcaire poreux ressemblant a la ranch wacke, un calcaire com-
pacte et des marncs bitumineusos ; 11 contient du quartz prisme,
de la calcedoine ( Alpek ) , du silex, de Taluminite fFriedrichs-
hall ) , du spatb calcaire pyramidal, cubique ou prisme , du
Spath magnesien ( Sulz ), de I'arragonite en partir crlstallisc'
?554 Geologic.
(Gondelsheim et Fricdriclisliall ) , de la celestine ( Ileiusliau-
seD ) , de la poix f Bienigheim ) , de la pyrite en partie cui-
vieuse , du cuivie carbonate ( Schwennigen ) et de la Blende
( Zocliendoif ). Les fossilcs sont a pen pies ceux du muschel-
kalk du Nord. II donne les coupes de Sulz et de Friedrichshall,
d'apres lesquelles on voit le gypse et le sel enclaves dans les
couches inferieures. A Sulz, sur une epaisseur de i68 pieds ,
il y a 1 5 couches plus ou moins gypseuses ou k selenite et a
anhydrite. Dans le dernier article sur le gres bigarre, Ion
trouve les faits arranges dans le nieme ordre. Coninie il regar-
dait encore en 1824 le muschelkalk comme le zechstein , il a
donne le nom de gres bigarre a tous les gres et anx niarnes qui
separent le lias du muschelkalk. 11 a peut-etre confondu avec
le veritable keuper des masses de veritable gres bigarre. D'ail-
leurs , son article n'est pas acheve , et il n'a rien paru depuis
lors. Son gres s'eleve a i,75i pieds a la Solitude, et a 1,879^
• pres Lowenstein ; il renferme du quartz prisme , des silex
(EUwangen), du bois siliceux ( Goppingen ) , de Targile a
potier (Stuttgardt), de la baryte , du lignite (Weil, Alten-
rieth , etc. ) , un pen d'or ( Sternenfels ) , du cuivre carbonate
(Bapser) , des pyrites , de la galene ( Welzheim ) , du fer oxide
conipacte, du fer hydrate ( Stuttgart) , dii manganese oxide et
des pseudocristaux de spath calcaire. On y remarque des im-
pressions de bois , de feuilles et de calaniites. L'auteur donne
le detail des coupes de ce gres qu'on voit pres de Stuttgart.
Des grc^s argileux y alternent avec des gres quartzeux, et le lias
les recouvre. Le gypse se trouve dans le has et les gres quart-
zeux dans le haut. A. B.
220. Division prismee kt concentkique , cylindrique et testacee
du Trachyte desSept-Montagnes; par M. Koeggeuatii. [Gchirj^c
itn Rheiiilandc Westphalai; vol. 4, p. 559.)
/
Les trachytes prismes existent a la Wolkonburg, au Dra-
chenfels et au Stcngelberg; ils ont qnelqucfois 70 pieds de
haut et 3 a 1 5 de large. A la Wolkenbuig et au Stenzelberg ,
il y a de ccs pi-ismes qui sont composes a peu pres comme les
basaltes, dc parties allongees globulaircs et teslacces.
Geologie. 535
■2J.1. GlSEMKNT DU PeBLITE DANS LA VALLEE DE LA LaiIN pl'CS Holz-
appel ; par Schneider. (Ibid. ; p. 35^. j
II y a du Perlite dans un basalte du Muhlenberii; pies de
Dietz. Cette montagne est adossee centre la grauwacke ; le ba-
salte reniplit au sud des cavites , et on le vcyt dans ces vallons
fort au-dessus du fond. Cette roclie est prismee on globulaire,
amygdalaire ou porphyrique. Sur la cote nord du Mechlenberg
un angle rentrant dans la grauwacke est forme par une branche
de basalte de wacke et de schiste. Le Perlite est gris et accom-
pagne de chabasie, niais en petite quantite.
222. Division globulaire des grauwack.es o'EnREKBREixsTEiN , et
grenatsdu porphyre bouillerde Duppenweiler pres Saarlouis;
par M. NoEGGERATii. (Ibid. ; p. 362. )
Cette division des grauwackes se voit sur la cote nord du
rocher d'Ehienbreitstein. Les boiiles ont de ^ a 2 pieds en dia-
nietre. L'auteur croit que cette division n'a pas ete observee ,
quoiqu'elle ait ete remarquee en Ecosse et en Anglelerre,
mais sur une pins grande echelle. Ce porphyre houiller a gre-
nats est unique sur la cote sud du Hundsruck ; on en a trouve
' de semblables au Harz dans le conite de Holieusteiu.
2'^3 De l'argile bleue d'Odden en Daneniark ; par M. Bredsdorff.
(Tidsskriftfor Naturvidcnskab.; 1826, 12''. call., p. 078.)
Dans un memoire precedent, l'auteur avait parle de l'argile
bleue d'Odden en Vendsyssel, en ajoutant que I'exainen des
coquilles qu'on trouve dans cette argile, serait un des meilleurs
moyens de connaitre 1 age de cette formation. Depuis ce temps,
M. Bredsdorff a recu un ecbantillou de l'argile bleue avec des
coquilles. Ce sont les Snxicava riigosa Lamarck et le Mytilus
pholadis Muller, Zoolog. Dan. Comme cette ccquille liabite la
mer Baltique, il est probable que l'argile est une formation de
cette mer; et comme les formations sont ordinairement d'autant
plus modernes que les restes d etres organises qu'on y trouve
s'accordent davantage avec les espcces qui vivent encore au-
jourd'bui dans le v<)isina,;c, on ne saurait attrihucr a cette ar-
gile une bien haute antiquitc. Toutefois ^ette observation nc
pourrait s'appliquer a l'argile bleue de Soebye qui diilVre do
I'aulrc , et pcut etre par consequent dune autre formation.
536 Geologic.
Celle-ci parait a M. Bredsdorfl nioiiis ancieane que la craie,
par la raisoa qu'elle ressemble a des argiles qui, se trouvant
entremelees de conches de sable, doivent etie comprises dans
ies formations les moins anciennes. On a objecte contre cette
observation, que I'argile bleue de Saebye ressemble au weald-
clay de I'Angleterre , qu'elle renferme des sources salees, et
quelle se trouve daus iin pays, ou , en raison des couches de
craie, on peut supposerune formation plus ancienne. iM. Breds-
dorff repond a cela, i°. que I'aryile bleue de Sasbye ressemble
a la verite au sveald-claj, mais pourtant pas plus qu die ne
ressemble ii beaucoup d'autres varietes d'argiles des formations
les plus diverses , et que les couches de sable qu'on trouve
dans cette argile bleue, ne se voient point, autant que I'auteur
sache, dans le weald-clay; 'Jo. que les sources salees ne prou-
vent rien pour I'antiqiiite, et se trouvent assez souvent dans
des terrains d'alluvion , par exemple dans le chantier de Co-
penhague, a Siilze en Liinebourg , a Salzwedel , Dambeck et
Treuenbrietzen dans la marche de Brandebourg, a Dobberan et
a Siilze en Meckletibourg, a Greifswalde et a Colberg en Pome-
ranie , etc. ; 5°. que de I'argile bleue qui parait etre de la meme
espece que celle de Ssbye, se trouve dans des conlrees ou Ton
a des motifs de supposer des formations modernes. D — g.
•21^. Du SABLE FERRUGINEUX ET DU SABLE VERT DE BoRNIIOLM ; par le
D^ C. PlNGEL. (Ibid.; p. 273.)
Les anciennes formations qui prennent une place si conside-
rable daus les pays montagneux du nord du I'Europe, occupent
aussi la plus graiide partie du Bornholm ; mais dans plusieurs
endroits, surtout sur les cotes de I'ouest et du sud-oucst , elles
snnt recouvertes de couches bien plus modernes, qui sont ge-
•neralement etrangercs au systeme du nord. Ces formations ont
taut d'analogie avec le sable ferriigineux {ironsand) et le sable
vert {grcensnnd) des Anglais, qu'on ne sanrait la meconnaitre.
Le sable ferrugineux se presente a Bornholm en masses consi-
derables, comme un gres pen compacte , de couleur d'ocre
ou de rouille , et rempli'de paillettes de glimmer d'un blanc
d'argent. C'est 1 hydrate d'oxiiie de fer , qui donne ces teintes
au gres. Les spheroulos concentriques ou geodes de sphcrosi-
.derite , si frequentcs ailleurs, sont plus rarcs a Bornhnlm : on
rn trouve quelqnefois a Tluiflodde , Sasaodile et en d'antrrs
Geologie. 35y
lieux de la cote. Les bancs de pieire qu'on tiouve dans le sable
ferrugineux , ont queicjuefois jusqu'a lo pieds d'epaisseur ;
niais ils sont entrecoupes par des couches d'argile et de sable.
Les bancs de spberosidtirite renferment aussi de I'argile, du sa-
ble, ainsi que du fer sulfure blanc de Haiiy en quantite, qui
penetre souvent entre les bancs de pierre; il est plus que pro-
bable que les petits cristaux de gypse groupes en forme d'^toi-
les , qu'on trouve dans pkisieurs couches d'argile, et meme
dans une couche de hoTiille, doivent leur existence a la decom-
position frequente de ce fer sulfnre blanc.
La formation houillcre dans le sable ferrugineux de Bornholm
renferme une quantite de restcs de piantes encore reconnaissa-
bles. G'est surtout le spherosiderite qui, dans le voisinage des
bancs de pierres , renferme de nombreuses empreintes de pian-
tes , extraordinairement bien conservees. Dans les tiges ,
feuilles et fruits que Ton retrouve dans le spherosiderite de
Nebbeodde , il y a 3 ou 4 especes inedites do, fdiciferes que
Ton n'avait trouvees jusqu'a present que dans les formations
houilleres plus anciennes. A Pythuset au sud de Roenne, on
trouve , dans le sjjhcrosiderite , des feuilles qui evidemment
appartiennent ii des arbres dicotyledons. Dans cet endroit
M. Pingel a vu aussi les seuls debris d'animaux qu'il ait jamais
rencontres, dans le sable ferrugineux de Bornholm : ce sont de
pelites bivalves difliciles a determiner. L'argile ardoisee du sable
ferrugineux contient en outre des debris de piantes carboui-
sees : quelquefois ce sont des tiges d'ai'bres aplaties et bitunii-
niferes , qui, montrant des traces annulaires, ont evidemment
appartenu ii la famille des dicotyledons. Dans quelques endroits
elles abondent tellement dans l'argile , qu'elles forment des
couches considerables, mais irregulieres : on en voit une dans
la bale d'Arnag. Les memes vogetaux que Ton trouve dans l'ar-
gile, se voientfrequemment dans les couches de houille, oia elles
forment nienie de minces couches placees au milieu. Ce sont nro-
bablementces piantes fossiles trouvees au milieu des couches de
houille qui onteiigagijdesobscrvateurssuperriciels a comprentlre
la houille de Dornholm dans la -formation tertiaire de lignite.
Le sable ferrugineux de Bornholm se montre partout dans
un etat stratifie. L'autcur ne doute pas, qu'a force de rechcr-
ches on ne parvienne a decouvrir dans cette lie, conunc eii
, B. Tome X. 2u
558 Geologic. N°. 224.
Angletcrrc, que le sable et I arijile sont, des couches subordon-
n^es dans le gres peu comjiacte, teintpar I'liydrate de I'oxide
de fer. La couche d argile appelee paries \nglais weald-clay,
qui dans le sud-est de 1' Anglcterre separe le sable ferrugineux
d'avcc le sable vert , n'a pas encore etc decouverte a Bornbolm ,
et encore moins dans le reste du Daneinark.
On sail que largile et le sable jouent un role important
dans les anciennes formations de craie. En Angleterre le sable
vert, non conipacte , teint par le silicate de fer, compose fre-
quenimentla couche inferieure de la craie. Ce n'est que depuis
peu d'annees que' Ton a observe a Bornholm un jsable vert
seniblablc , qui repond a la craie cliloriie'e des geologues fran-
cais. Ordinairement la teinte est d'lin vert sale; niais a Simr-
scenkehuuset c est un verl pur. Sur la cote de sud-ouest, que
le sable vert recouvre depuis 1 emJjouchure de la riviere de
Stanipe jusqu'a Arnager, il se transforme insensiblement en
une pierre calcaire dent les couches inferieures, d'un gris ver-
datre , renferment en grande quantite des grains verts de sili-
cate de fer, \e fer chloritcux granulaire d'Al. Brongniart, qui
disparaissent ensnite dans les couches superieures. A Arnager
le calcaire est dun blanc grisatre, a un asj)ect prcsque crayeux,
et renferme du silex corne dun bleu ibnce.
La couche calcaire du sable vert est pleine de debris d'ani-
niaux non encore examines; on y trouve surtout des fragniens
libreux d un Calillus . mais on ne trouve que peu de restes de
plantes; encore ne sont-elles guere reconnaissables. Dans la
craie grise {craie luffau) d' Arnager , on observe beaucoup d'em-
preintes d'algucs et de conferves, el parnii celles-ci quelqnes
restes d'animaux, tels que V /fmnioiii/cs Gcii/o>ii , le My-filoixlcs
labialus , etc.
(;'est particulierenieut a quclque distance dc la c6t<' que
r«u trouve a Bornholm d'anciennes formations de craie. Kn
i8«9, on trouva dans la paroisse de Nykerke , en ycrcusaut un
puils, du calcaire de Go pieds dc profondeur, reposant sur du
sable vert-, et reconvert de -iS pieds de diluvium. On pent dire
que le sable verl et la craie tulTau dc liornholm , avcc la craie
blanche de Moen et du sud-est de la Seiande , inesenteut un
(h'veloppeinent asscz coni|)l('t(h> la foi-niation enliere de la craie.
D — G
Geologie. 35q
2a5. Deterimination barometkhjue de la hauteur de piusieurs
LiEux DU Portugal ; par M. d'Eschwece. { Heiilia ; i'''". annee,
y . vol. , i"^"". cab,, p. sSy.)
Ccttc liste de 8o. hauteurs mesurees en 1824 , nous apprend
qu'il y a cki granite a Penafiel , Alto dc Petre, Amarante , Sa-
lamonde , Pardieiros , Igri a de Bon Jesus, Villa Verde, Rio
da Murca , Serra de Quadrasal , Pinlieiro Vellio et Novo, Rio
Berca , Altures de Barozo, Venda Nova, etc.; du gneis a
Altura de S. Cornely ; du micacliiste et du granite a Ventozrlo;
dn niicachiste et du scliiste argileux a Mirandella , V*. da
IWurca ; du scliiste argileux a Serra de Vallongo , Rodas do
IMarao , Campian , V'". Chacini , St. Vicente , Rio S. Ruffina ;
de I'itacolumite a V". de Mogadouro , Alto de Val Erto , Pte.
de Algor , V. Outeiro et Rio Tuella ; de lanipliibolite grena-
tifere a Braganca , Castarella , Rio \asseira et Va. Vinhaes ;
des poudingues a Cabcza de Mont; du gres micace a Alcobaca;
du calcaire stratifie a Carvalhos ; du basalte a Cabezas de Mon-
lacbique , et des alluvions a Caldas et a Altures de Marzialo.
9.afi. ESQUISSE DUN TABLEAU GEOGKOSTIQU if DE L'AiMlhunrri MERIDIO-
NALE au nord de I'Amazone, et a Test du nieridien de la
Sierra Nevada de Mcrida ; par M. de Humboldt. ( Foj. aiix
reg. equinox.; vol. X , p. i a 5i3, 18 i5.)
Dans la section premiere de ce beau travail, M. de Hum-
boldt examine la conOguration du pays , les cbaines et les cretes
de partageet les plaincs. H y a dans TAmenque meridionale une
seule grande cliaine, savoir : les Cordilieres, et 3 groupes de
montagnes ; savoir les montagnes du Bresil , les montagnes de
la Parime ou de I'Orenoque , et la Sierra Nevad.a de Santa-
Marta. Entre ces elevations du sol, se trouvent les immenses
plaines de la riviere des Amazones , et de I'immense llano sec
ou huniide qui s'etend dcpuis les Pampas de la rcptiblique de
Buenos-Ayres et du Paraguay, jusque dans los ])assins de I'A-
mazone et de lOrenoque. M. Rengger confirme pleinement
I'cxistence du grand detroit terrestre , conime I'appelle M. de
Humboldt. Toutes les fois que dans les Andes , entre 8„ latit.
sud et 9.1" latit. nord, les cimcs depassent qS a -xi-jo toises ,
le trachyte les compo.'^e , et les roches primitives disparaisscnt.
34o Geologie. N°. 226.
Ces dernieres peuvent iieanmoins etre aussi un produil pluto-
nique. L'auteiir parlo an loug du cours dcs (^ordilii-ros. Ellcs
ont I'allure dun filoii qui sc rcnfle, et se divise ca ct la pour ne
reformer plus loiu qu'un seul filon. La belle carte de M. Bruc
fait Lien sentir ce fait , dont les details nous m^neraient trop
loin. L'auteur presente un tableau des ntBtids et chaines des
Andes , et un apercu des grands bassins. La largeur moyenne
des Andes est de i8 a ao lieues. II parle des cliaines du Mexi-
que. Les minerais d'argent y existent, surlout entre i6° ~ et
290 de latitude. Le plateau du Mexique -nous offre un exeinplo
deraxiome, que tout nccud ou clargissenient d'une chainc
offre des sonimites dont I'agroupenient est indejiendant de la
direction generale de i'axe. Entre ii» ct i6" de latit. soni les
lignes de^volcans de Nicaragua et de Guatimala , et entre i6"
et 180 les grariites-gneis d'Ooxaca , entre 18" et 19° ^ le
nceud tracbytique d'Anabuac et les volcans enflamnies. L'au-
teur parle des cbainons des Andes dans la Colonibie, de la
chaine du littoral de Venezuela , du groupe de la Parinia et des
montagnes du Bresil. Ces dernieres , beaucoup plus basses que
les Andes, n'ont pas leurs plus haiites soniniites pres de
rOcean , conime c'e.'t le cas dans les Andes. Enlirt , il passe en
revue toutes les plaines et les bassins de I'Anierique. La se-
eonde section contient la repartition generale des terrains , la
direction et linclinaison des concbes ct la bautenr relative des
formations au-dessiis de I'Occan. Les nionlagncs sont tautot
semblables a dcs filons, et tantot a un amas irregulier de cre-
vasses (Sierra Parinie , Sierra des Vertenles). La Sierra Pa-
rime est principalement de gianite-grieis y et comme dans le
Bresil il n'y a que quelques lanibeaux d'agglomerats secon-
daires. La meme formation doniine dans la (Xordili^re du lit-
toral de Venezuela. Le granite veritable appartieut surtout au
bassin du lac de Valencia. Le micascbiste domine dans la pe-
ninsule d'Aiaya et le groupe du Macanao , et il passe au scbistc
a I'ouest de ^laniquarez. Au sud de la Villa de Cura il y a un
terrain intermcdiaire de griinstein , de serpentine , de calcaire
carbure et de scbiste. Au sud sont des rocbes volcaniques, et
entre Parapara , Orliz et le Cerro de Floris des rncbcs pyroxe-
niques et phonolitiques cut traverse les rocbeslntcrniediaires.
Le calcaire s'ctend a Test du cqi Unare jusqu^ vis-a-vis la Tri-
nile au golfe de Paria , ou il y a du gvpse ii soufre. Le calcaire
Geologic . 341
existe aussi dans la montagne de Paria, et pies de Carupano.
Lt calcaire est en partie jurassique et en partie dii calcaire
compacte semblablc a celui des Alpes , et il conlient, comnie
en Europe , du gypse. II y a des gres quarzeux secondaires re-
cens sur le calcaire de Cumanacoa , de I'argile muriatifere sur
la peninsule d'Araya ; des agglomerats calcaires , des calcai-
res et des marnes a sclenite fornient le terrain tertiaire de
Cdmaua, d'Araya, de Cariaco , Cabo Blanco et de Porto Ca-
balio. Les llanos n'offrent qu'un agglomerat argilo-ferrugi-
neux et qiiartzeux , du calcaire compacte entre Tiinao el
Calubozo , et des alternals de niarne et de gypse ( Ortiz ,
Cachipo, San Diego ). Les depots sont places dans leur ordre
de succession du bas en haut. Ces gypses different de ceux de
Venezuela. 11 y a des rochers quartzeux bizarres au nord des
steppes de Calabozo.' Le terrain tertiaire s'eleve a aoo toises.
Le gres alternant avec le calcaire de Cumana a 55o toises , le
calcaire de Coripe a ySo , le calcaire de Cumanacoa a i,o5o ,
et le gneis a i,5oo, a 1 ,35a toises. Le maximum des faites ne
donne que la mesure des forces qui ont agi sur la croute du
globe. La direction , et plus rareraent rinclinaison , n'ont ete
determinees par un systeme de forces particulieres que sur de
grandes etendues circonscrites. La 5^. section contient le de-
tail geologit{iie des formations, et est divisee en i5 articles ,
savoir ; formatious coordonnees de granite , de gneis et de mi-
cascliiste; formation de scbiste argileux de Malpasso ; formation
de serj)entine et de diorite de lucalito , calcaire grenu et micace
des Morros de San Juan , gres feldspatbique de I'Orenoque ,
gres des Llanos de Calabozo , calcaire jcompacte de Cumanacoa
et de Coripe , gres, du Bergantin , gypse des Llanos de Ve-
. nezuela , argile muriatifere d'Araya ; sol tertiaire, amygda-
loides et plionoiites entre Ortiz et Cerro de Fleris. Sur ces
ditferens points nous nous contenterons de I'extrait suivant :
Le terrain granitique de la Parime s'etend fort loin , les gneis
vont jusque dans la Guyane francaise. L'auteur passe en revue
les vai'ietes de granite et de gneis. 11 y a des diorites en boules
pres de Muitaco , superposees aU granite-gneis. Le petrole sort
du micaschiste du golfe de Cariaco , et du calcaire secondaire
sur I'Areo. Les sources cliaudes de Venezuela sont dans les ro ■
ches primitives. Le gneis micascliisto domine dans la (Xirdiliere
dn littor.il, Les irres des llanos conlienneni: des IVagniens de bois
^^4 3 Geologie.
monocotyledons vX des masses de fcr brun , et resseniblent
mineialogiqut'ment aiix najjelfluchs de la Suisse. M. Kenyjjei-
paiaJt aussi faire ce rapprochement pour les gres des plaines du
Paraguay. M. Boussingault y voit du gres rouge secondaire. Les
steppes et les deserts ofTrent une plus grande diversite de ter-
rains que le geologue theoriciea n'anrait pu le supposer. Le
calcaire de Cutiiaiiacoa alterne avec des grcs scliisteux et de.s
marnoshitumincuses.Iln'oirreqiiedesTrochytes, des Turbinites
et des Aiiininnites ; et il se rapproclierait du calcaire c intourne
ancieii des Alpes. 11 est recouvert de calcaire lertiaire de Cu-
mana , du gres de Qiietepe et du calcaire jurassique de Caripe.
Le gypse , le soufre , le bitume et le sel gemme sont des de-
pots plutoniques. Le sol tertiaire est tres-complexe. Ce sont
des calcaires Ires-coquilliers , des breches coquillieres, des gres
calcaires et des niarne^ a selenite. Ce terrain s'etend au loin
entre Cartliagene des Indos et le Cerro de la Popa, et a la Guade-
loupe et la Barbadc. Les coquillages de ces calcaires se retroii-
vent dans la mer des Antilles. Les phonolites surmontent les
basaltes au Mexique. A Test des Cordilieres , les roches volca-
niques tertiaires n'exi.stent pas; au Brcsil il n'y en a point, a
lexception d un cone de phonolites pres de Rio Janeiro. Ces
roches sont-elles liees au plus ou moins de frequence des
lllous argenliferes ? Les trachytes sont les cheminees des ate-
liers de Pluton. Nous sommes obliges de nous borner la , et
nous omettons le reste el les details des localites avec moins
de peine , en peasant que le Voyage de I'illustre savant est en-
tre les mains' ou a la portee de tout le monde. A. B.
■ii-j . jNouvellk gkoi.ogk^ue. — Pensylvanie. — M. Bi-owne,
de Philadelphie , a lait a ses cbncitoyens un appel tendant a les
engager a concourir a une exploitation geologique et mineralo-
gique de lout I'etat de Pensylvanie , a la publicaiiin dune serie
de carles geologiques , et a la formation de collections geologi-
ques et uiiiieial giques , dans le chef-lieu el dans chacun des
comtes de cet etat. Cette adresse, soumise a une assemblee
com])osee dc nombr« de citoyens , reunis dans la salle de I'ln-
slitul Franklin, a ete approuvije, el des remerctmens out ete
voles a son auteur. On evalue a la somme d'environ 56, ooo dol-
lars le montant de la dcpense totale de I'cnlrepiise ; sonime in-
signiliantc , consideree so«s le rapport des avanlages fjiii rcsul-
Oeologie. 5/(5
teraientde I'acquisition de renseigneniensrjue I'oii jjourra obto-
nir, si I'ext'cution du projet est soutenuc et t-ncoiiragee comme il
est grandenient a desirei- qu'ellele soit. Ces avantagessonttres-
Lien exposes et devcloppes dans I'adresse, et on espere qu'ellc
sera accueiHie avec tout I'interet que comporfe son important
objet. Dans le fait, notre pays angmentera en population et en
ricbesses , en proportion de ce que ses ressources locales
seriint connues et appreciees a leur juste valenr. (Niks' Ifccklj
Regist. ; 1 decenibr© iS'iG.)
U28 Disj'UTATio Geologica de incejidiis montium ignc ardentiuni
insula? Jav« eorumque lapidibus. In-S^-Pr., -j f.-]5 c. Lugduni-
Batavorum , )826;Haak.
■229. Revue les travaux et des cuangeme.ns dans la Societe sile— ,
SIEMNE POUR LA CULTURE NATIONALE, pOUr iS'iS. PttVlie Gc'ologi-
qiie. (Ilcrlha; vol. 5, cab. 3, p. 222.)
On trouve dans cette Revue de 6/| pag. , que M. Hallmann a
cbercbo a niontrer que la terre h'a jamais ete entiereinent cnii-
verted'eau, et que I'axe de la terre a change de place. M. Stef-
fens a decrit les alternats de roches stratifiees et de rocbes cris--
tallines non stratifiees de la Norvegc , d'aprc^-s Keilbau. M. Idi-
gener niontrc (jue la cbaine qui est entre le Rober et Grun-
berg est uii anias de dunes d anciens - grands lacs on de la
merBaltique. M. Gaffron envoie de Scbreibersdorf , presStrali-
on, des Relemnites , des Ammonites , des Gryphees , des Hui-
tres, dis Terebratubtes , el dit qu'ils y ont ete cbarries. Le
secretaire de la Societo a niontjc un Millepore dans un calcaire
d'Obenkunzendorf, pres Freiberg, et un Madrepore cen'icornis
dans un niinerai de fer argileux jaspoide du Zibten. M. Mui'lie
a trouve dans le sable de I'Oder du niinerai de fer en grain. \a'
secretaire a montre des masses vides de marne gyjiseuse , en
.farnie de terrine on de turban, qui se trouvent sur Ic gyp»e de
Katscher et de pirschel ; I'interieur ressemble a celui dune
graine. Cette marne contienl drs impressions dun Pleiironecle
de lespece Plagusia? De plus , il a decrit le giseinent des sa-
pbir, zeilanite, spinelie, byacinlhe, zircon et tourmaline
vertu de I'lser, dans le Riesengcbirge. C'est une espece de cas-
calbo ou de sable argilo-ferrugineux a fragmens de feldspatb ,
do quartz, d'ampliibole et de mica , ot il derive dun filon gra_
544 Geologie.
nitique dans Ic yneis. Ces inemes niineiaux se trouvent , siii-
vant M. Mauger, dans un autre lieu, entoures de talc, de ma-
nieic qu'il doit v avoir plusieuis de ces fdons ijranitoides ignes. >
Le secretaire a montre de jolis cristaux de feldspath et d'albite
de Schwarzljacli,, pres de Hirscliberg, et de rilarmotome dans
le Basalte de Siegvvitz, pres de Lowenberg; le mineral rouge en
prisnie a 4 pans trouve dans le schiste argileux de Glalz parai-
trait etre le Thubit de Norvege. M. Mauger a decouvert de I'E-
m^ri et du Corindon au Schwazenberg , pres Mittel-Schrei-
berhau. A. B.
230. IrEKN ZU EINER SYSTEMATISCHEN OrVRTOZOOLOGIE. Idt'CS prO-
pres a servir a une Oryctozoologie systeniatique , par Eicii-
WALD. In-4°- I^igii et Dorpat , 1822.
/
231. TlTRES DE QUELQUES OUVRAGES QUI KOUS SONT INCONNUS , Ct SUF
lesquels nous ne pouvons donner aucuns renseignemcns a
nos lecteurs.
> . Engelsbach La Riviere. Essai geognostique sur les envi-
rons de Petersbourg; Bruxelles , i825.
2. Der Ocsiliche Jfai" rnineralogiscli , etc. Le Harz oriental,
sous le rapport des mines et de la Geologic ; par J.-C.-L. Zimcke.
In-8°. Brunswick, 1825.
5. Orographic dcs Spessart. Orograpliie du Spessart; par Ste-
PHAN Behlen. 1825.
4. Beitrdgezur Naturgeschiditc der Forwclt, etc. Observations
sur i'histoire naturelle du moude ancien, avec figures d'apres
nature , et des descriptions des restes fossiles de la formation
des Lignites; par L.-A. Emmerling et G. Langesdorff. In-4''-
Giesen , 1820.
5. Observations sur le glacier dc Gietro-; par le clianoine"
Blanc. In-8". Lausanne, 1825.
6. Rc'poiisc a M. Blanc ; par J. Yenetz. In-fol. Sion, i825.
n. Apologia dcs trnvaux du glacier de Gietro-; par Venetz.
In-S". Sion , i825.
8. Rejlcxioivi sur la rc'ponsc de M. Fenelz; par le cbanoine
Blanc In-8°. Lausanne, 1825.
9. Die Ifcilquellcn lu Pfdffers. Les sources minerales de Pfocf-
fers ; par Kaiser. In-8°. Coire , 1822.
10. Tabcllen iiber die Naedcllwlzer in nnlurhisforischer, clc.
Mineralogie. 54^
Tableaux pour les Coniferes par rapport a I'histoire uaturelle ,
I'economie et la technologie ; par P. de Salis-Soglio. In-fol.
Cuire, iSaS. Ce manuscrit a ete donne a la Societe helvetique
generale.
MINERALOGIE.
232. Manuel de Mineralogie; par M. Blondeau ; 2". edit, en-
tierement refoiulue par MM. D**. et Julia Fontenelle. In-18
de 460 p. ; 1 pi. Prix : 3 fr. 5o c. , et 4 fi'- par la jioste.
Paris , 1827 ; Roret.
La i""*^. edition de cet ouvrage etait incomplete et inexacte
(voyez le Bull de sept. i825), a cause du depart precipite de
M. Blondeau, qui neput en surveiller I'impression. Lesepreuves
en iurent si mal corrigees , que ce Manuel eprouva la critique
dequelques journaux, dont I'editeur parait ambitionner les suf-
frages. 11 sentit la necessite de I'efondre entierement I'ouvrage,
et pria 31. Riffault d'y faire tons les cliaiigeniens et toutes les
additions convenables. Ce savant avait ebauche ce travail, lors-
que la mort vint I'enlever aux sciences , qu'il cultivait avec
succes. MM. D"*. et Julia Fontenelle furent cbarges du soin de
le corriger, de le terminer, et d'en diriger I'impression. Us le
niirent sur un nouveau plan, le rendirent beaucoup plus cora-
plet et y ajouterent un grand uonibre de figures propres a le
rendre plus metbodique. C'cst done un ouvrage entierement
neuf que nous annoncons aujourd'bui , et tel qu'il est , il
peut reprendre son rang parmi les autres trailes de I'utile
Collection de Manuels publiee par le libraire Roret. Nous regret-
tons seulement que les differensauteursqui ont coopere a sa re-
daction , n'aient pas eu leloisir de revoir plus soigneusement et
de coordonner les diverscs parties de leiir travail , de maniere
a les niettre en barmonie les unes avec les autres , et a faire de
leur ensemble un tout uniforme et complet. C'est ainsi qu'ils
eussent pu elaguer en certains endroits, conime ils.l'ont fait cu
beaucoup d'autres , quelques details cristallograpbiques , em-
pvunt^s k la premiere edition, et q^ui sont plus que superflus
dans un ouvrage ou Ton omel de deveiopper les jioints de tbeo-
rie aux(iuels ils se rattachent , et qui sculs peuveut les rendre
intelligibles. Us eussent evite pareillement de decrire la nicine
546 Mineraloiiie .
substance a deux places differentes , comme ccst le cas , par
exemple , de cctte variete de topaze a laqnclle les auteurs
don'nent le nom de Phjsnlilc. Peul-etre aussi les niemes au-
teurs , qui n'ont pas cru devoir adopter une des classiCcations le
plus jjeueraleincnt re<;ues , et qui ont suivi,dans la description
des especes, un ordre tout-a-fait arbitraire, auraient-ils du se
conformer au moius a I'un des syst^mes de nomenclature eta-
blis , au lieu de detourner de leur veritable sens quolques de-
nominations empruntees a ces systemes , ct d'cn introduire de
nouvclles qui ne nous paraisscnt pas tros-heurcusemont choi-
sies. Nous doutous, par exemple, <jue les miniiralogistes accueil-
lent avec beaucoup de faveur des expressions univoques , telles
que celles-ci : Aluminnxi^inc , Aluminhjdroxiplomb , Soudoxi-
des , etc. II est vrai que ce Manuel n'est point destine aux mine
ralogistes , et qu'il s'adresse uniquemcnt aux gens du monde ;
mais c'est par cela njeme qu'il nous parait devoir etre tres-sim-
ple dans sa composition, et n'offrir qu'un resume ou un choix
fait avec discernement de ce que renferment avec plus de deve-
loppemenl lestraites scientifiques proprement dits. Au reste ,
nos observations ne portent ici que sur quelques defauts de
forme et quelques imperfections de detail, qu'il serait aise de
faire disparaitre ; car, pour le fond, I'ouvrage n'a presque
' rien de commnn avec celui qui I'a precede; il nous a paru exact
et assez complet, peut-etre nieme Irop coinplet ou surcliargc
de details; mais les auteurs ont voulu le tenir au courant des
decouverLes les plus recentes. G. Del.
■j35. MiNEKALoaiE usuEi.LE , OU Exposition succincte et metlio-
dique des Mineraux, de leurs caractercs , de leurs gjsemens
et de leur application aux arts et ;\ recoaomie ; par M. Dr.A-
iMEZ. I vol. in-i2 de 5o4 pages, cartonne ; prix, 4 f''- 5o c.
I'aris , 1 8-i6 ; Jlabler et C.
(Jet ouvrage fait partie de la Bibliolhc'quc industrielli: , ou
Collection de 'J'raites separes des sciences et des ai'ts et me-
tiers, ])ubliee par Mahler : collection qui s'annonce sous d'heu-
reux auspices, et qui est principalement destinee i donner aux
artisans des notions claires et precises , soit sur les |irofessions
qu'il.s exercent, soit sur les sciences appliquees. INcius pouvons
citer ce petit ouvrage comme un modMe a suivre dans la redac-
tion de sembla!)les trailes. 11 ne donac pa-; plus (juc ne promct
Minernlo^ic. !^47
son titre ; ce n'est point unc de ces compilations indiijcstes qui
nepresentent qu'une masse de faits eutasses avec confusion, ou
les vL'i'ites les plus iniportantes se perdent au milieu de details
siiperflus ; niais il ollVe un ensemble de notions simples, claircs
et precises, sur les proprietes et les caracteresdes mineraux, sur
Icui's gisemens et leurs usages , et sur les differens nuides d'ex-
ploitation de leui's minerals L'auteiir se borne a suivre le sys-
tt'me et la nomenclature d'Haiiy, en y faisant toutefois les chan-
(jcmens et additions que necessitent les progres de la science.
Son travail est remarquable par une grande concision de style ,
par la clarle et I'ordre qui regnent dans les descriptions et par le
choix des caracteres. Nous pensons qu'il a parfaitement atteint
son but, et nous apprendrons avec plaisir qu'il ait tout le succos
dont il est digne. G. Del.
254- BIemoires sur la classification des substances inflammables ; ,
par M. ToNDi , inembre de I'Acad. roy. des Sc. de Naples.
( Actes de t J'cademie des- Sciences de Naples ; torn. I, 1819 ,
p. 143.)
L'auteur rappelle les principes de classification suivis par
llaiiy , ct la perfection que I'appiication de ces principes a
donnee au tableau du regne inorganique , excepte a unc
])artie de la classe des substances inflammable's , sur laquelle
la metbode cristallograpbique n'a pu avoir de prise. II ajoute
qu'il avail cru d'abord devoir se ranger a I'opinion du plus
grand nonibre des mineralogistes , qui jiensent qu'on ne pent
! trailer cps substances inflammables comme de veritables especes
mineralogiques, el qu'on doit les rejeter dans un Appendice au
genre Carbone. Mais il a rcconnu dcpuis que cela n'etait pas
stiffisant, et qu'il fallail separer le carbone que Ton trouve en-
~foui dans les montagnes de recente formation et qui provient
des vegelaux , de celui qui doit evidcmment son origine aux aiii-
inaux et aux vegetaux tout ensemble. Pour faire cesser cette con-
fusion , il a du rccourir a I'unique moyen de classification de ces
substances, c[ui est celui (pie fournit la cliiniie, en cniployant
une nonicnclatiiro analogue a celle dont on s'est servi dans les
autr(\s parlies de la science. Apres avoir rappele les distributions
des substances inilammables , adoptees par Werner et par
Haiiy , M. Tondi expose celle qu'il a cru devoir etablir, ct dont
voici le tableau :
348 Mineralogie.
i". Genre. — Soufre.
Espece unique. — Soufre. J. Fossile.
B. Yolcanique.
Appendice. — Soufre liydrogenifere ( soufre
Thermogene, U.)
1". Genre. — Carbonc.
1*^". Espece. — Diamant.
2*". Espece. Carbone oxigene (ou Geanthrace).
J. Metalloule (Anthracite).
a. Subnietalloide (Fresne dcs minours du Biahan^).
C. Subiesinoide , bacillaire ( Stangcnkoble ).
3"^. Espece. • — Carbone oxigeno-ferrugineux (Graphite).
Appendice. — Graphite argilifere.
Appendice au genre Carbone :
I. Carbone phytogcne ou Phytanthrace.
App. Phytanthrace terreux alunifere (Aiaimerde.j
II. Carb. phytogene hydrogene ou Bitume.
III. Carb. phytogene liydrogenO-succinique ou Succin.
App. Retinasphalte.
IV. Carb. phytozogene hydrogeneouZoophytanthrace.
(Uouillc.)
^ M. Tondi a retire le nieUile de la classe des combustibles,
parce que c'est une substance terreuse acidifere , quelle n'ali
niente pas la flamnie et ne dcvient pas incandescente conime les
substances inflammables. II developpe les diflerentes parties de
ce tableau , en snivant le mode de description adoptii j).ir Haiiy,
et en completant I'histoire niineralogique de chaque espece pai'
celle de sesrelatious geognostiques.
255. Sun LE Mineral appeli; Rvouptsing ou Modyoothwa par les
BiRMANs; par le JD"". Abel. [Extrait du Proce.i verbal dc la
.seance du Comitc dc physique dc la Soci'e'te asiatiquc dc Cal-
. cutta t\.\i 21 dec. 1826. [Asiatic J ourn.; aout 1826, p. 194O
Ce raemoire du doct. Abel, contient des lenseignemens sui
le kyouptsing, auquel les Birmans donnentaussi le noni de mo
dyoolhwa, et les Chinois , celui de yee-shu-lou-lsc. Les Birmans
font, dit-on, un tres-grand cas de ce mineral; c'est un des
principaux articles d'exporlation du pays de Magaun. On ajoulc
que cet objet est dun grand prix; niais que le.s aciieteurs coii-
Mineralogie. 549
rent de grands risques , en ce que la partie precieuse dii mi-
neral ne se Irouve qn'au centre da bloc , et qu'ils I'y clierchent
frequeniment en vain. Le doct. Abel decrit lechantillon qn'il
examina, comme etant d'un vert fonce, d'une forme pyramidale
el triangulaire , d'une surface polie, et du poids de yg I. 4 o.';
mais il ne sauraitdecider la question de savoir si tei est I'aspect
naturel du mineral , ou si cet aspect est artificiel. D'apres diffe-
reiites expei iences il reconnut que le terme moyen de la pesan-
tcur speciGque, du kjouptslng etait 5,o^. Ce mineral resistait
;i Taction du chalumeau, a cela pres qu'il dev^nait blanc et cas-
sant. ]\Iele avec du borax, et soumis a une forte cbaleur, sa
matiere Cfilorante formait avec le flux un verre verdatre et dur,
et sa substance, un email blanc. Alors la pierre etait grasse au
toucher , et elle se cassait avec une extreme difficulte. Ses frag-
mens etaient , sur leurs bords , tres-transparens. .A en juger
par ses caracteres exterieurs , le doct. Abel inclinaitala classer
parmi les nephrites, et il la considerait comme etant le jade
oriental des mineralogistes ; mais une analyse subsequente I'a-
vait convaincu que ce mineral, s'il est le meme cfue celui decrit
■NOUS ce dernier nona , differe dans le fait, tant du jade nephrite
que (le la prehnite, avec lesquels il a quelque analogic, par des
caracteres cliimiques distincts. II le trouve compose de silice ,
de chaiix , d'alumine, de fer, de manganese et de chrome. En
outre, il y soupconne I'existence de I'un des alcalis fixes ou de
Ions les deux ; mais il n'a point encore constate ce point a sa
satisfaction. II ajouto que cette pierre differe du nephrite par
la proportion dans laquelle y entre la silice, et en ce qu'clle
contient tres-peu ou point de magnesie , et qu'elle lui ressem-
ble par la presence du chi'ome. D'un autre cote, elle difFere de
la phrenite par une proportion beaucoup moindre d'alumine,
et par la presence du chrome et du manganese; mais elle lui
ressemble par les proportions relatives de silice et de cliaux.
Elle s'accordc , quant a ses caracteres constituans gencraux ,
avec I'analyse du nephrite oriental de Saussure ; mais elle en
differe par la proportion des principes et par la presence du
chrome. On n'a pas encore determine si elle s'accorde aussi
avec ce mineral par la presence de la polasse et de la sonde.
Une autre [lierre avec laquelle il serait bien interessanl dc la
comparer, c'est le fameux r« des Chinois, que h; doct. Abel,
dans son ouvrage sur la Chine , ])resume ctre une espece de
5 5o Mill era log ie .
iiephrite cjui se iMppioclierail inlimeiniMil dc \a pierre dc hacln
axe stone (liache picire ). II presume qu'il s'agit ici dune piei n
dure de I'esijece de celle dont , suivant la relation du capitainc
Cook, les insulaires d'Otaiti , lormaicnt des instruinens tian-
chans. Mais, d'apres des experiences posterieures, il est d'avis
que ce mineral appartient a une espece distincle, et est pro-
bablement une variete du jade oriental. Une analyse exacte de
Vyu peut seule determiner ce point'.
D'apres un article insere dans le 2,,. volume de VOriciital
magazine, il parait que M. Abel Reniusat , dans son ouvrage
intitule Histoire de la ville dc Kholan , designc le yu coninie
elant le nephrite ou le jade , appele indiffereniment chinois
ou oriental, et qu'il a etc confirme dans son opinion, a eel
egard, par le temoignage de M. Roenig, du museum britanni-
que, qui a declare que ce mineral etait le jade de la Chine (i).
On a lieu de croire que M. Reniusat s'est trompti sur ce point,
en confondant ce que Ion appellc communenient yrtc/c oricnUd
avec lejade de la Chine. Le premier, beaucoup niieux connu
que I'autre , a ete range avec le nephrite p;ir les savans qui nc
voulaient pas classer la pierre de Chine sous le meme litre.
C'est ainsi que le professeur Jameson admet une variete de ne-
phrite, bien qu'il rapporte le jade chinois a la prehnitc. Les
mineraux connus en Europe sous le noni oriental dc jade, ti-
rent leur origine scientifique de I'lnde, de la Perse, de la Si-
berie et meme de I'Egvpte. C'est pourquoi M. Kocnig pourrait
affirmer que le j-m est incontestablenient la meme substance <\ne
celle que Ton appelle^a^Ze de Chine, sans pour ccla la considc-
rer comme etant idenliquement la meme que !e jade oriental,
il dit expressement que lejade de Chine se rapproche de la
])rehnile ; mais (pie los deux substances soient ou ne soient pas
les mcmes , il n'en est pas moins surprenant que I'analyse de
Saussurc n'ait pas demontre a M. Remusat, que le jade orion-
lal ne pouvait pas etre du nephrite.
9.56. Sun LA CnlSTALI-lSATlON DU BICARBONATE DE POTASSE; par Ic prO-
fesseur Rernuauui. [Ncues Jouru. der Pharni. , von Tromni-
sdoriT, t. 11'., i". partie,'p. 3.)
Les cristaux du bicarbonate hydrate de polasse , out dcj.'i ete
^1) Voye/. le n". 6 du Bulletin do juin 1824, \>. 148.
Mi?i era logic . 5 5 j
decrits par M. Ihooke [Jnnals of philos., i Saa , juillct, p. 42 j,
et par M. Levy {Journal of sciences, n°. XXX, i8'25 ,'p.28 4 '
Ces deux savans ont admis pour forme primitive un pri'sme droit
a base rhomboYdale, dont lanyle obtus est de io5° 25', suivant
le premier, et de io5° 41', suivant le second. — M. Bernhardi
prend pour base de ses determinations uu octaedre rectanou-
laire, et dans cette supposition il decrit un certain nombre'^de
varietes de formes, qui sont pour la plupart des octaedres cu-
neiformes, simples ou genicules.
. 207. SuR LA cRisTALLisATioN DE l'arseniate DE souDH , et du borate
de sonde; par le meme. {Ibid. ; p. lo.l
Les formes de I'arseniat^e neutre de soude se laissent ramener
a un octaedre rhomboid^l, dont les angles sont de .000 7',
"9° 9'> 92° 55' ; celles du borate de soude a un octaedre dj
meme genre, dont les angles sont de 124" 02' ,01° or^'
87° 4;'. " ' y '
•258. OBSERVAriONS SUR LA CRISTALLISATION d'uNE MINE DE FER FONDUE-
par le D^ Jasche , d'llsenbourg. {Ardwes dc Karslcn; t. IX,'
j". call., p. 20 I. j
Les formes cristallines que Ion rencontre parmi les produits
des fourneaux, ont depuis long-temps attire I'attention des na-
turalistes. On trouve sur ce sujet des descriptions du plus haut
interet dans le Specimen cristallographice meiallurgicce , ducon-
seillerHausmann(Gottingue, 1819). Les Memoires de M. Koch
publics en 1822, renferment cgalement beaucoup de remar'
ques importantes sur les formes regulieres des corps soumis a
uae chaleur rouge continue. M. Jasche croit utile de commu-
niquer au public les observations qu'il a faites sur les cristalli
sations provenant du minerai de fer , que I'on emploie a la
fonderie dllsenbourg , el qui a son gisement au Biichenberg
pntre le calcaire de transition et le thonschiefer. Co minerai se
compose de fer oligiste metalloYde, de fer oligiste r.uPe, libreux
|." compacte, et dbou.atire noiratre. 11 est frequemme.t me-
lange de quartz, de silex, de chlorite, de calcaire compacte et
de Jer sulfure. La fonte de ce minerai lui a presente une serie
de formes, qu'il rapporte a uu octaedre rectangulaire, dont les
angles sont de ,5.", ,02" 22', et Ho" 40'. II decrit avec soin
ces differentes formes, et donne le tableau .les mesures d'ui
glcs que I'observation lui a fail cormailrc.
352 Mineralo^ie.
•209. SuR LA CiiRicmoMTE ; pai' le Prof. Gr.ocKKR. [Isix; 9'. cah.,
i8'25, p. 959.)
L'auteur de cette notice donne la description de plusieurs
varieles de forme et de structure , que lui ont presentees de
beaux echantillons de chrichtonite , parmi lesquels il en est de
compacts. II y joint la caracteristique complete de cette sub-
stance interessarite , telle qu'elle resulte de ses propres obser-
vatioQS reunies a celles du comte de Bournou. G. Del.
1^0. Probleme CRiSTALLOGRAPHiQUE. L'lcosacdre rcgulier de la
geometric peut-il se rencontrer dans la natm-e? [Ibid. ; 9*.
cah., 1826 , p. 8^0.)
M. C. Naumanns'est propose cette question, qu'il resout par
la negative. II y a lon^j-tenips que cette solution a ete donnee
par Haiiy. V. son Traite dc cristallographie , t. 11, p. 5i.
241. Analyses DE QUELQUEs substances minerales ; par M. BERxniER.
[Annalcs des Mines; t. i3 , 5'. livr. , 1826, p 21 5.)
Les substances dont I'analyse est rapportee dans cette note,
sont les suivantes : 1". Des grains ^erts provenant d'une glau-
conie crayeuse (craie chloritee) d'Allemagne; 1° . de seniblables
grains verts empates dans un ralcaire dispose en filons dans un
autre calcaire , a Schermeek (Vosges) ; les uns et les autres n'ont
donne a I'analyse ni chaux ni acide phosphorique , mais seule-
ment de la silice , du protoxide de fer, de I'alumine , de la
magnesie, de I'eau et de la potasse; 'b°.^nfer titanc Ac Maisdon
(Loire Inferieure) , dissemine en grains et veinules dans une
masse pierreuse qui parait elre de I'liyperstene; le tout contient
44 d'oxide de fer, 9 d'oxide de titane , 54 de silice, 10 de
magnesie et 3 d'alumine ; 4°- une substance rose^, tendre, a cas-
sure cireuse, disseminee dans une argile jaunalre manganesi-
fere , aux environs de Confolens ( Chareute } ; elle renferme
silice , alumine, chaux, magnesie et eau; mais la couleur rose
parait diie a un principe organique ; 5°. un cuivre carbonate ar-
gentiferc dc Kaltzenthal, pres Spire, dissemine en petitcs masses
irregulieres dansungres ; il contient 45 de carbonate de cuivre,
16 de carbonate de.plomb, i d'argent et 27 de sable. M. Ber-
thicr indique 2 moyens dc traiter en grand ce minerai , par I'a-
cide acetique et I'acide sulfuriquc.
Mineralogies 35^
6*". tJne euu mine'rale de Hombourg : elle renferme des mu-
riates de soude , chaux et niagnesie , du sulfate de chaux , des
carbonates de cbaux et de magnesie, de I'oxide de fer, et une
trace de silice.
^°. L'eau mine'rale de Creutznach : M. Bertliier nomme ainsi
I'eau des sources salees, qui sortent du porphyre dans cette lo-
calite et qui y alimenteut plusieurs salines. Cette eau ne ren-
ferme que des muriates de soude, cbaux et magnesie, des car-
bonates calcaire et niagnesien , de Toxide de fcr et de la silice;
niais on n'y trouve pas la plus petite trace d'un sulfate quel-
conque. Elle est done essentiellement difFerente de toutes les
eaux de sources salees proprement dites, qui sortent de terrains
d'argile et de gypse.
8". he sel des jnarais salans de Saint-Ubes {ouSetwhA), en Por-
tugal, regarde coninie le nieilleur que Ion connaisse pour la
salaison de la niorue , remarquable par la grande proportion de
sulfate qu'il renferme, ce qni prouve , contre I'opinion com-
mune, que le sel le plus pur n'est pas le meilleur pour tons les
usages. M. Bertbier fait remarquer qu'il serait tres-facile,
mqyennant certains procedes qu'il indique , d'obtenir, dans nos
marais salans, un sel tres-analogue, pour sa composition, a
celui de Saint-Ubes.
qo. Le plomb sulfate argileux, de Badenweiler (grand-ducbe
de Bade), minerai exploite , compacte, dun rouge d'ocre
pale , melange de sulfate et de carbonate de plomb , et d'argile
ferrugineuse.
10". Uu minerai de fer magnetique des environs de Saint-
Brieux, formant a la surface dai sol la masse dun monticule
non stratilie. II contient 49 de peroxide et 25 de protoxide de
fer, II de silice, i3 d'alumine, 3 de cbarbon , et une trace
d'oxide de chrome. II a donne au creuset brasque o\5i5 de
fonte. Bd.
242. ExAMEN d'un Mica a un axe, deTAmerique du Nord; pai- Ic
Prof. Marx, de Braunschweig. [Zeilschriflfiir Mineral.; nov.,
1826 , p. 4o5.)
Ce mica existe en beaux cristaux dans la collection de M. de
Struve, ministre de Russia a Hambourg. Ces cristaux isoles out
pres d'un demi-pouce'de long , 5 a 5 pouces de large, et i a a
B. TombX. a3
554 Mineralogie.
polices depaisseur. Leur localite est Monroe, dans I'etat dc
New-York. Ce sont sans doute les nienies que ceux qui sont
mentionnes dans le Catalogue des mineraux d'Anierique , de
M. Robinson, p. i3g. Leur forme est celle dun jirisme qua-
drangulaire a base oblique. Les angles plans de la base sont de
60 et 120"; les angles aigus sont quelquefois modifies; outre
le clivage ordinaire, parailcle a cette base, on aperroit d'autres
clivages assez nets parallMcment aux pans et memo aux diago-
nales ; la couleur des cristaux e^t le gris-verdStre , passan-t au
noir. M. Marx , ayant examine les caracteres optiques d'nne
lame de ce mica , a lajde de I'appareil invente par M. Biot , 1 e-
cinnut qu'il po?sedait un seul axe de double refraction ; re-
sultat qui ne s'accorde gnere avec la determination qui! dc^nnc
de la forme cristalline. II fit qnelques essais pour s'assurer de la
composition cbimique de ce mineral. 11 trouva qu'il ne conte-
nait point de litliion, mais de la potasse , de I'alumine, de la
magnesie, de I'oxide de fer, de I'oxide de manganese et de
I'acide fluorique. G. Del.
243. SuR LE Mica de Lithion, par M. de Meyer. (Jrchic. de
Kastiier; torn. VIII, 4'- cab. 1826, p. 435.)
Les recbercbes que depuis quelque temps MM. G. Gmelin ,
Brewster, Turner et Haidinger, ont failes sur les esprces de
njica, pour determiner leur nature, ont montre qu'on pon-
vait rapporter a I'espece dumicadeLitbion ,1a lepidtditbe , qnel-
ques micas de Cburdorf, en Saxo, les micas de Zinnwald , d'Al-
tenberg, plusieurs micas de Cornouailles, celui du 31ont-Saint-
Micbel, et un autre de Carclaze , un mica des Munts-Ourals, et
peut-etre un mica tres-fnsible de laDo'omiedu Saint-Gothard.
M. Meyer rcgirde , d'apres ses propres ess;iis, comme faisant
partie de la meme espece, un mica de lile d'Elbc, trouve dans
le granite de Pietro di Campo , qui renferme ei; meme temps
des cristaux de Feldspath, dune grosseur reiiiarquable.
244- RECnERCIIES ClIIMIQUES SUR QUELQUES SUBSTANCES SELENIFERES,
par le D. Stpomeyer. [Archiv des Apolh. Sereins, par
Brandes ; t. XII, 2". cab., p. i45.)
Cette notice renferme : 1°. les details de I'analyse <Ui pli'iiib
selenie de Zelicrfeld, par MM. Stromeyer et Ilausmann, lo-
quel mineral a donnc les proportions suivantes : de plomb.
Mineralogie. 555
■70,98; cobalt, o,85 ; selenium, o,83. -i". rannoncc do i:i (!<■-
couverte du selenium , dans le muriate d'ammoQiaquo de I'lli!
Vulcano. On renconti-e parmi les produits volcauiqueo dc cotlo
lie, de petites couches de sel ammoniac melange de soufre su-
l)lime,etremarquable par une belle couleurd'uuj aune orange hnV
niitre. Ce sel, dissousdansl'eau , laisse precipiler non-seulement.
le soufre qu'il contient, mais encore une autre substance, dc
la meme couleur que celle dont il vient d'etre question. Cette
substance , traitce au chalumeau , fond aisenient et se sublime
conipletement en une vapeur d'un jaune orange; jetee sur des
charbons ardens , elle s'enflamme et brulc , en repandant d'a-
bord une odour sulfureuse, qui bientot se change en une forte
odeur de rave.M. Stromeyer considerc cettc substance comnie
un veritable seleniurc de soufre.
245. Sur les Mineraux magnesiens; par le meme. {Ibid.., p.
192.)
Cot article contient I'analyse que nous avons deja dinnee,
3e I'hydrate de niagnesie de Svinaness, dans I'tle d'Unst, une
des Shetlands; et celle de la magnesite de Salem, dans I'liide.
Cette magnesite est composee, sur loo parties, d'acide carbo-
nique, 51,827; magnesie, 47,8875 chaux , 0,286.
246. — Sur UN NOUVEAu minerai de plomb; par le memo. [Ibid. -.
5c. call. , p. 282. )
Ce minerai de plomb est le plomb carbonate rhomboidal du
comte de Bournon, ou le sulfato-tricarbonate de Brooke , qui a
ete decrit dans ua des volumes precedens du Bulletin. Ce sel
est forme de : plomb carbonate, 72,7 ; plomb sulfate, 2t,5.
G. Del.'
347. Note sur la presence de l'Iode daks les eaux minerales.
{ytnnnl. des Scienc. unt.; dec. iSaS, p. 5o8.)
Lors de la decouverte de I'iode , on pensa que cette matiere
elait propre aux etres organises qui I'avaient fournie. Mais
comme jusqu'a present aucune experience nc prouve quo les
animauxou lesplantes puissent creor, par une aclion organique,
les niatieres qui sont considerecs comme des elemens , il devc-
23.
556 Botaniqiic.
nait probable , en partant de ce principe qui est admis par le
plus grand nonibre des physiologistes, que les plantcs marines
eiuplovees a la fabrication de la soude ou ion decouvrit I'iode,
avaient puise ce corps dans le sol ou dans I'eau de la nier. Cette
conjecture a ete veriCee ; et la presence de I'iode dans lean de la
mer aetedemontree paries experiences de M. Balard, quia ren-
contre ce corps dans I'eau mere des marais salans du midi de la
France. M Angelini a reconnu I'existence de I'iode dans I'eau
salee de Voghera, dans lean de Sales dans le Vogherais.
M. Cantu, prof, de chimie a Turin , I'a egalement decouvert
dans leau'sulfureuse et saline de Castel-Nuovo d'Asti , source
tres-renommee pour ses effets contre le goitre , et dans uu
grand nombre d'autres sources du meme territoire. M. Cantu
a remarque que toutes ces sources jaillissaient de terrains ter-
tiaires. II na observe diode dans aucune source proveuant de
terrains primitifs.
BOTANIQUE.
248. Voyage autour du mosde fait par ordre du Roi , sur les
corvettes 1' Uranie et la Phjsiciennc , pendant les annees 1 8 1 7 r
1818, 1819 et 1820 sous les ordres du cap. Louis de Frey-
CINET.
Partie Botanique, par M. Ch. GAUoicnAUD , Pharmacieu de la
Marine. Ia-4°. avec atlas in-fol. 2^ et 5^ livr. Paris, i8'26-
1827; Fillet aine.
Nous regreltons que des occupations indispensablcs naient
point encore perrais a M. Kuntb de nous faire parvcnir I'ana-
lyse des preraiere^s livraisons de eet important ouvrage. Nos
lecteurs ne perdront pas a ce retard,
a.'iQ. Premier memou;e sur l'anatomie comparee des Graminees ; par
M. Raspail (i).
Tout ce que j'observc , a mesure que j'avance dans mcs
(1) Ce niemoirc etait restedcpuis 8 niois dans les caitoiis ties
Annates des sciences nalurelles ; les figures ont paru dans ce recued pe-
Botanique. SSy
■etudes physlologiques , aclieve de pins en plus de r.ie couvain-
-cre de la verite dune pensee rpii ni'occupe depuis long-temps.
La voici : pour etudiei' les lois qui regissent la nature organi-
see , riea n'est plus nuisible que d'aller, si je puis m'exprimer
ainsi , par honds et par des especes de sauts qui transportent
I'esprit d'un bout de rechelle a I'autre ; quiconque, au con-
tra ire , se sera fait d'une famille unique une idee juste et rai-
sonnee , sera, des ce moment, capable de les expliquer toutes.
Car la nature ne m'a jamais semble mettre eTi jeu autant de
lois que nous signalons de families ; et tout me revele qu'avec
iin trcs-j)etit nombre d'elemens connus , et avec un plus petit
nombre de lois encore, ^elle pouvait varier toutes ces formes
multipliees, dont I'analogie ne finit par nous echapper, que
parce que nous nous sommes fait, pour les definir et les de-
■crire, une langue inexacfe, une laugue dont les mots, biea
loin d'etre les representans d'une image , ne sont que des si-
gnes arbitraires et de convention; enfin , pour a'chever ma
pensee, que parce que nous avons voulu rendre la nature aussi
savante que nous, au lieu de redevenii' aussi simples qu'elle.
Get etalage de noms d'especes et de genres que Ton chei"-
tlie k citer a I'appui dune idee pliysiologique , impose sans
doute au lecteur, et le porte naturellement a penser que I'e-
rudition de I'auteur est un siir garant de sa tbeorie ; mais
I'homine pbilosopbe aux yeux duquel il vaut mieux etudier la
nature dans la nature que dans les livres , ne se paie pas de
toutes ces citations ; ileloigne les mots, il perce jusqu'a la
pensee, et trois fails bien concluans valent mieux, a ses yeux ,
que. cent analogies fournies par I'erudition , mais dont les re-
sultals sont obtcnus plulot par des jeux desprit qui imposent,
que par la logique qui persuade.
Et certes , quand on aura clairement explique la structure
d'un organe sur un individu, seul meme , n'est-il pas evide^r
qu'on I'aura expliquee sur la masse des autres , et que cctte
explication renfermera implicitement I'explication de toutes
riodique en mai "1826, t. VIII , pi. 24. Le mcmoii-e n'y scia point
impiinie. II est inutile a la science d'expliquer plus en detail les
motifs de rette singularite. Nous avons voulu simplement I'iiidiquer,
afin qu'en lisant ce premier extrait, on ait recours a cette planche
Nous aurons .soin d'en cilcv exactcnicnt les (igures.
?)58 liotaniquc. No. 249.
les iHOtliCcalions possibles que nous iiomnions des anomalies ?
II n'cst done )5as bcsoin, ])Our expliquci' un onjane, de com
nicncer par etudier toutes les modifications que cet oiyano a
suhies dans chaque individu; ce serait commencer, si je ne me
troTiipe ,par ou il faudrait finir, Mais dissetjnez dans tous les
sens cet orgaue, apprenez a le manier sous tous les jours , son-
dez-en les replis les plus caches, jetez enfia des chaines a ce
Protee a I'iustant qn'il sommeille ; par votre Constance et votre
imperturbable opiniatrete , forcez-le a vous reveler ses niys-
tcres , et des lors il aura beau se raontrer tour-a-tour cedre ,
dragon , fleuve , tigre, lion , il n'ecliappcra plus a Tceil qui la
devine ct qui le domine.
Ainsi , bien loin de rougir d'entretenir toujours mcs Iccteurs.
d une scule famille , je cliercherai encore nuelque temps a I'cx-
pliqucr ; elle m'a procure un certain nombre de verites qui
vcrment dans I'opinion, qui ^nt deja surmonte bien des obs-
tacles et modifie le langage de quelqucs auleurs; ce succes bien
faible et bien niodcste ne fait que m'encourager , bien loin de
in'enorpueillir, et je corilinuerai a exploiter la memc carriere ,
tant qu'il y aura unc veine nouvelle a puursuivre ou k de-
couvrir.
J ajouterai que la diflSculte du travail pourrait peut-etre
contribuer assez a stimuler ma patience, car je pose en fait qu'il
f.uit plus de temps pour constatcr la forme d'une simple ccaille
de craiiiinee, que pour decrire vingt especes de telle autre fa-'
niille a deux cotyledons.
Cependant ce travail ne sera pas exclusif , ct je m'orcuperai
de faire marcher de front plusieurs families a la fois, quand je
pourrai signaler des rapports incontestables de structure et
d'orfjanisation , et c'est raeme cc qui m'a fait intituler ce genre
»lude , anntowie compnrcc. ct non pas ajfinilc's des gmmineds ;
par njjliiitc's , on n'entend que les rapports des organcs , le
voisinage des formes , les proportions des nombres , le passage
insensible des traits exterieurs, enlin la distribution des fa-
milies, et ici je cherche a remonter a la souche commune de
tant d'organisations. Cette enfreprisc paraitra peut-etre ambi-
lieuse; mais rhommc <jui etudie la nature, ne s'occupe des
impressions qui raccueillcnt,, que pour tacher de justifier ccUcs
<pii lui soul favorablcs, ct d'effacer celles qui out un caracterc
fuclicux.
Botanique. 559
Systeme radicidaire des gramiiic'es .
Je ne in'occuperai pas ici du systeme railiculaiie des granii-
nees a I'epoque de la germination , il en a ete suffisamnient
parle dans mes memoires precedens ; mais je ne m'altacherai
qua decrire sous ce rapport la struoture du Mais qui non-seu-
lement explique des grnmens d'une moins grande stature , mais
encore des plantes appartenant a des families plus ou moins
eloignees de celle-ci.
La radicule du nia'is , aprfes s'etre enfoncee quelque temps
dans la terre, Unit par s'obliterer en entier jusqu'a sa base, et,
des ce moment, le mais n'a plus de systeme descendant, il ne
s'enfonce plus dans la terre, soit perpendiculairement, soit
horizontalement. Mais comme il ne pent se passer de racines,
il lui en arrive d'accidentelles dont Torigine ct la disposition
vont nous offrir quelques rapprochemens qui ne sont pas de-
pourvus d'intf-ret. J'ai tache de peindre ces differens pheno-
menes dans les fig. 6, 7 , 8 , de la planclie 24 du tome Mil
des Annales des sciences nnlurclles , 1 826.
La disposition de ces racines accidcutelles , a cela de cu-
rieux, 1". qu'elles sont toutes rangees circulairement et par
etages autour de la tige (fig. 6) ; que les radicelles d'un etage ,
d'un verticille (o) allernent presque reguliereraent avec les ra-
dicelles des verticilles inferieur et siiperieur ; 2°. que chaque
verticille part de la tige au-dessus de la feuille inferieure , dont
la gaine s'oblitere et tombe pour ne laisser qa'une trace cir-
culaire (p) qui larappelle. On voit evidcmment, en descendant
jusqu'a la b.ise de la planle , que cliaque verticille n'a pas d'au-
tre origine, ct qu'on ne pent en rencontrer un seul sans trou-
ver au-dessous la trace d'une feuille qui a fini d'etre ulile a la
vegctalion et qui a disparu ; en sorte que le collet , c'est-a-dire
ce point ]>ar lequel on dit que coramuniquent entre eux le
systeme ascendant et le systeme descendant, ne se retrouve ici
nulle part. II faut observer encore, en passant, que cliaque ra-.
dicelle sort d'une espece de gaine (o) qui correspond a la collc'o-
ihizc, et qui n'cst autre que I'epidei'me de la tige qu'elle a
perce pour arriver au jour. Jusqu'a uno certaine hauteur de la
tige, on peuttrouver dans I'aisselle de cliaque feuille un ver-
ticille de tubercules (fig. 6,7, 00) cpii renferment'dejk ces.
radicelles, lesquellcs commeucenl a distendre I'epiderme , e.
56o Botnnique. N°. 249.
correspondent la a ces taclies qu on observe sur bien des ecor—
ces ct c{.ii ne sonl que des tubercules d'un calibre moins ap-
parent (1).
Par la dissection , soit des radicelles (o) , soil des tubercules
{00), on s'assure que chacun de ces organes part d'une ner-
vure, ainsi que le monlre la ligure 8; et ensuite en retablis-
sant par la pensee , I'ordre d'alternation des feuilles qui sont
tombees, ce qui esttoujours tres-facile au moyen des feuilles su-
perieures qui restent, on parvient a decouvrirque chaque ver-
ticille a un point median qui correspond a la nervure mediane
dc la fenille supcrieure , laqiielle nervure descend visil)lenient
sur la tige , quelquefois jusqu'au point d'insertion de ce tuber-
cule, et qu'enGn chaque tubercule median alterne avec le tu-
bercuie median d'un verticille superieur et inferieur.
ic ne parlerai point ici des nervures ou faisceaux de vais-
seaux qui rempiissent longitudinalement une tige de Mais ; cela
rentrerait dans un autre ordre de considerations. J'ajouterai
scuienient que, par la maceration prolongee dans I'eau , on
pout de])ouiller tous ces vaisseaux du parenchjme ou du tissu
celhilaire, et qu'alors on voit distinctement que les vaisseaux
de la raoelle des entre-nceuds partent des vaisseaux qui fornient
trans versalement I'articulation. La maceration fait decouvrir,
dans les graminees a entre-nceuds vides, le meme arrangement
de vaisseaux sur les ai'ticulations ; en sorte que I'unique diffe-
(I) Nous avons fait connattre, dans le Bulletin universel des sciences
ct (le I'inilustrie , 2". section, Mai 1826, rliistoiique de la science a
I'l'sjard de ces petites tumeurs qui recelent les ruiUccUes. Malpiglii,
avait deja reconnu la destination de ces petites tumeurs. ( Anntom.
plant. , p. 140, fig. 114, etc.) II sexprime en ces termes : In hdc ita-
que ticmorcs in corticc prima eminent, et tujidem scissurce excilantur,
mncerntd cuticuld , et subjectis corticis ntriculis ; uncle Jit ulcus circuin assur-
qcnle corticc , quasi obducto^lahio ; quod crumpenlibus ligneis Jihris , et
vicdulld , in radices congestis , aditum permittit. II ne me parait pas avoir
ete aussi heureux ii I'cgard des graminees^ ainsi qu'on peut en juger
par la figure 115 dc son ouvrage , qu'il a pvis soin d'expliqucr fort en
di-'tail dans Ic texte. /Vu lieu de faire soilir ces petites tumeurs de la
base de I'entre-un'ud , ii a cru qu'elles sortaient de la l)ase de la
gaine. Mais il a fait remarqucr , avec beaucoup de justesse , que Ton
voit souvent dps radicelles partii- de la base du ])Ourgeon , et ces ra-
dicelles, d'apres nous, apparticnnent le plus souvent au cone radi-
vulaiie du bourgeon Ini-mcnie.
Botanique. 36 1
rence qui existe entre les graraens a entre-noeuds vides et creux,
et entre les gramens a entre-nceuds remplis de moelle , ne vient
que <le ce que cliaque articulation du mais a donne naissance ,
sur tons ces points, a des vaisseanx dont les uns s'elevent et les
autres descendent , tandis que cette yegetation interieure n'a
jias cu lieu dans les autres gramens. Cependant , dans ces der-
nicrs on peut, surtout dans le jeune age, observer un com-
mencement de ce pbenomene , ainsi que le montre la section
longiludinale d'un entre-nceud d'une panicule (figure 12), de
larticulation de laquelle s'eieve une espece de moelle organisee
qui s'est arretee en cone a une certaine hauteur.
_ Mais ce qu'il m iniporte de faire remarquer, c'est que la base
de la feuille ne doit pas etre prise au point ou sa gaine se de-
tacbe de la tige ; qu'elle doit etre cherchee, au contraire, a I'ar-
ticulalion inferieure a ce point, et qa'ainsi toute la surface de
I'entre-nceud appartient a la feuille qui le surmonte. Pour
prouver cette proposition, on peut invoquer non-seulement
I'exeniple des feuilles docurrentes si frequentes dans les com-
posees , mais encore les simples nervures des feuilles des Grami-
nees dont on peut suivre la marclie, depuis le sommet du limbe
jusqu'a la base de I'entre-noeud inferieur ; surtout lorsqit'on
olkserve les nervures medianes des Arundo donax , da Mais , de
quelques Sorghum , etc. Ceci devient encore plus evident
sur Jcs plantes qui ne possedent pas d'aiticulations, les Arum,
]es Po/hos , les 'fidipes, les Orchide'es , et surtout le MwJrt bi-
ha'i dont le bord membraneux des feuilles se prolonge sur
la tige, jusqn'a ce qu'il rencontre une feuille exterieure, dans
I'aisselie de laquelle 11 continue a s'enfoncer.
Cette observation est non-seulement un jalon que je place
stir nia route, mais ellc va encore me servir comme moyen
d'application.
La distance d'un entre-nceud da mais a I'autre , est toujours
en proporlion inverse de lajeunesse de la plante , ainsi qu'on
le remarque sur les fig, 6,7, 8. Dans la figure 7 , on voit tres-
bien que les plus inferieurs se touchent et se pressent , et que
les supcrieurs vont toujours en augnientant de longueur. Les
radicelles accidentelles se pressent aussi , de maniere que les
trois verticilles inferieurs ne forment souvent plus qu'un©
espece de plateau. Si toutes les feuilles de ces entre— noeuds in-
ferieurs subsistaient , on aurait un bulbe aussi bien conformc
362 Botujiique. N°. 249.
que les oi'ganes auxquels on a presque exclusivement consacre
c"e nom. Le bulbe du Poa bulbosa n'est n'leme pas diversenient
orijanise. 11 esl facile de s'assurer, sur lesbulbes des plantesbiil-
biferes, que les radicelles commencent a partir de la base des
uervuies des premieres feuilles, ou, si Ton veut, dos premieres
ecaillfs , ct quand toules les premieres feuilles sc sont sacrifices
a la nutrition des organes interieurs, qu'elles se sont decom—
posees, il ne restc plus d'elles-niemes que des traces qui pre-
sentent un plateau, berissc de radicelles, mais n'offrant aucune
racine principale. Ges radicelles accidentelles commencent sur
les bulbes absolument comme sur la base du Mais. Autour du
point par lequel la bulbille tenait au bulbe principal , il existe
XI n petit bourrelet sur lequel se forment des tubercules qui de-
viennont des radicelles en forme circulaire ; lorsquc la feuille
qui leur a donne naissance s'oblilere , un egal nombre de radi-
celles commencent a se montrer dans le meme ordre a la base
de la feuille suivante , et c'est ainsi que se forme le plateau ra-
diculaire des Liliacecs , Jacinthes , etc.
Sur une foule de Graminees qui vegetent dans une terre
meuble , on voit tres-souvent le premier entre-noeud, represente
fig. I . de notre planche , s'allonger, et c'est de la base du second
entre-noeud , que part un semi-verticille de radicelles ; la le
cliaume prend un accroissement considerable en largeur ; de
nianiere que le cbaume semble commencer en ce point , et qu'on
dirait que la graine a glisse au bout de I'une des radicelles
accidentelles.
L'analogic du systeme racliculaire du INIa'is avec cclui d'un
palmier est encore plus frappante, quand on observe, dans deux
circonstances semblables , et le stipe de I'un et le cbaume de
I'aulre ; c'est-a-dire, iorsque I'eau a creuse le terrain qu ils
habitent : vous voyez alors des \erticilles de radicelles former
un cone dont le sommet supporte la tige du mats ou le stipe
du palmier, et dont la base se craraponne au Sol.
Continuous : chacune de ces radicelles pent fonrnir une tige
nouvelle, par un bourgeon qui commencera comme la tige-
mere. La plHjjart des A'jiidc/ulruni ne se propagent jias d'une
maniere difforente. Je cite les L'jjiilcndrum , afin que le passage
que je vais faire aux Orchid soit moins brusque, et qu'on soit
moins porte a me contester ce que je vais en dire.
Qu'on prcnnc la fig. 5, qu'on en rctrancbe les deux tuber-
Botaniqiie. 565
cules , on aura la la base de la tige du Mais et d'un Epidcndrum
avec Jeurs radicelles accidcntelles [o). Par une section longitu-
diiiale {n) on ne derouvre aucune difference enlre elles et cel-
]es du Mais (fig. 8,0), soit sous le rapport de Torigine, soit
sous cehii de la structure. Seulenient la radicelle [o] du Mais
peat pioduire a la fois et des fibrilles radiculaires et des bour-
geons, et la radicelle accidentelle des Orchidees , ne produit
ordiuairement que des bourgeons. Mais ce dernier fait me
suffit ])our expliquer la structure radiculaire de nos Orcbis
indigenes.
Si une radicelle d' Epiderulrum vient a produire k son extre-
mile , et non sur sa longueur, un bourgeon, et cela a la distance
de fjuelques lignes de la lige-mere, sauf le tubercule , j'aurai
dans cet Epideiidrum I'image parfaite de I'Orcbis .que j'ai des-
sine. Je ne crois done pas qu'on me dispute I'evidence de la
proposition suivante : le tubercule (;•) qui est destine a la pro-
pagation de la plante provient dune radicelle analogue aux
iadicelles {00'), qui, dans nos climats, n'en portent jamais tou-
tes a lalois. Cequi acheve dele prouver avec quelque evidence,
cest : 1°. qu'il est impossible d'assigner d'avance le point sur
lequel se developpera' le tubercule de I'annee suivante , et 2°.
• pie la coupe longitudinale montre , depuis sa naissance jusqu'au
bourgeon tuberculaire, une organisation identiqueavec celle de
chaque radicelle en particulier {00').
II ne faudrait pas cependant, a la rigueur, assimiler les radi-
celles {00') des Orchis indigenes , aux radicelles qui partent en
verticiUe de la basedes feuilles du Mais et desplanlesbiilbeuses :
elles sont plutot comparables a celles qui , par le progres de la
vegetation , partent de tous les points de la surface de I'entre-
nccud, ainsi qu'on le voit sur le premier entre-noeud du mais,
"S- J {00), et sur les enti-e-nceuds soulcrrains des Scirpus un
peu ages. Ce n'est pas que les analogues du mais nianquent
dans les Orchis , mais parce qu'une simple modification leur a
iait changer de milieu; et pour lintelligence de ce que je vais
"lie, il est necessaire de bien etablir la structure esseutielle ,
d une radicelle. EUe consiste, d'apres tous ses caracteres anato-
imques observes a I'instant ou elle n'est que tubercule, en ua
vaisseau cntoure de tissu cellulaire renferme dans un cpiderme
proprej ot cct organe s'est forme aux depcns , commc nous
364 Botanique. IS°,249.
I'avons (lit , dun vaisseau et sous I'epiJerme de la feuille elle-
nicme.
Qiiand !e milieu dans lequel il a pris naissance, devcnu in-
capable dun accroissement en largeur , reste stationnaire, a
mesure que le tnbercule se developpe, ce milieu se decliire en
forme de fourreau et laisse passer le tubercule qui devicnt ra-
dicelle, ainsi qu'on le voit [po^) sur les fig. 6 et ^ du iMai's.
Mais s'il arrivait que le milieu fut capable d'un accroissement
suflSsant ; que son lissii ceilulaire augmentat a mesure que le
tubercule-radicelle s'allonge , la base dune feuille d'un bulbe
scrait bientot munie dun tubercule sillonne par des vaisseaux
rameux, qui representeraient , dans son interieur, I'arrange-
raent des radicelles qui vegetent dans I'air, et ce serait la le
bulbe de I'Orcliis que nous avons represente disseque , fig. 5.
Car enlcvez le tissu ceilulaire qui separe les vaisseaux {rrr ), et
vous aurez des radicelles qui partiront des bases internes des
feuilles de I'Orcbis.
La nature, qui prend soin de nous fournir pour ainsi dire
tous les intermediaires, semble nous avoir indique par les Or-
cbis a tuboj-cules palmes , le passage du systerae ladiculairc des
bulbes a celui des tubercules simples.
Dans ces tubercules palmes, on voit clairement les extremi-
tes de ces vaisseaux renfermes dans la substance du tubercule ,
sortis de ce milieu, sous forme do radicelles simples, et cela en
poussant devant elles Tepiderme general du tubercule. Du tu-
bercule arrondi des Orcbis , nous arriverons sans beaucoup de
peine aux tubercules des Dicotyledones , tels que la pomme-
de-terre, le Cyclamen, les Topinambours , etc.; il ne sera be-
soin que de supj)oser que les vaisseaux interieurs des tubercules
de I'Orcbis puissent donner naissance k des radicelles ou a des
gemmes , ce qui est plus qu'une supposition^. Une fois ce pas
franchi , il u'cxiste aucune difference cssentielle entre le tuber-
cule dune pomme-de-terre et celujd'un Orcbis. Tous les deux
arrondis, tous les deux srllonnes de vaisseaux qui seraient des
racincs , sans le tissu ceilulaire qui les entoure ; tous les deux
cnfin, munis d'un tissu ceilulaire que remplissent ces granula-
tions dont nous avons fait connaitrc la structure et la destina-
tion , et ([u'on rcgardait avant nous comme des cristallisations
jnorganisees.
Jc vais faire un oca it qui parailra pcut-ctrc plus grand fjuc
Botanique. 565
le premier, iiiais qui pourtant s'appuie sur une rigouieuse
an atomic.
Malgre des exceptions , en* petit nombre il est vrai , on est
convenu depuis long-temps que I'organisEttion dune tige dico-
tyledone , differe de celle d'une tige monocotyledone , en ce
que la premiere offre par des sections transversales, des couches
concentriques qui s'engainent comme des etuis en plus ou
moins grand nombre.
Cependant , si nous comparons une tige de plante licrbacee
dicotjledone, avec la base de la tige d'un Oi'chis , la difference
des deux grandes divisions ne pourra menie plus prendre le
caractere d'un simple passage, et par des coupes prolongees
jusqu'a une certaine hauteur, on pourra obtenir un assez grand
nombre de tranches , capables de tromper le mieux avisp; c'est-
i a-dire, qu'on apercevra toute la circonference celluleuse assez
large, entourant un etui ligneux, au centre duquel est une
moelle sans vaisseaux , et, de I'etui ligneux, on verra souvent
partir horizontalement des rayons, qui la ne sout autre chose
que les traces des racines. Nous n'avons pas fait entrer ces di-
verses coupes daus notre planche, parce qu'elles doivent nous
servir pour un travail que nous sommes sur le point de
publier. En consequence, il est vrai de dire que toute plante
a son collet jouit de la structure des dicolyledones ; comme il
est vrai que certaincs dicotylcdones offrent d'un bout a I'autre
I'aspect interne dune plante a un seul cotyledou. {Cycas, Fc"
Tula communis ).
Je m'arretc la , quant a ce qui concerne le systeme radi-
eulaire.
FeuiUes du chaumc , cl braclc'cs des fleurs.
J'ai deja fait remarquer , dans les planches que j'ai jointes a
mon essai de classilication , la structure singulieie des limbes
de Nasliis qui tiennent a la gainc par un petiole duquel partent
toutes les nervures laterales , tandis que les nervures laterales
de la gaine se terminent en ligule ; si la gatne de cette plante
restait agglutinee au chaume , ces feuilies nous presenteraicnt
I une image assez parfaite du feuillagc de la plupart des dico-
I tyledones a nervures presque toutes basilaires.
Ce qui accroit encore I'analogie , c'est un fait observe pour la
premitire fois par Malpighi , sur une feuillc de 3Iais , sur la-
566 Botanique. N". 249-
quelle on voit asscz souvent les nervures de la gaino se rainifiev
en passant dans la ligule. J'ajouterai a ce fait, que surlesbrac-
tees des fleiiis de graminecs , bractees qui ne sont autpe chose
que des feuilles non developpees , on voit tres souvent cctte
ramification des nervures ; et je puis citer comnie un ^>xeniple
pcrcmptoire les bractees des Brhn , dont les nervures nous
ont presente, dans notre classification, un caractere geneiique
nu'on ne retrouve que dans ce genre. Les nervures de ccs brac-
tees sont toutes soudees a la base , divergentes , ct plusieurs
subdivisees au sommet^
Paillette ftarinetvie'c dans scs rapports ai'cc V utricule des Carex ,
ct explication da genre Unciuia Pers.
Celte loi que nous avons signaleedans notre premier me-
moire , que la paillette parinerviee n'etait telle que parce que
sa nervure mediane etait employee ailleurs, s'applique a bien
d'autres families que celles des graminees. Sur les Iridees , etc.,
on ne rencontre que des confirmalions de notre premiere
peusee, laquelle fut pour nous un tel trait de lumiere , que
des que nous' cumes decouvert que la premiere feuille qui pa-
rait dans I'acte de la gerpiiuation , n'avait jamais que deux ner-
vures (fait precieux qui avait echappe a tous les auteurs qui
s'etaient occupes de germination), nous n'liesitames pas a pro-
noncer que sa pervure mediane devait se trouver dans notre
Cotyledon , ce que la dissection a euticreraent confirme dans
toutes les giaines de cette famillc
Une nouvelle analogic nous a ete revelee dcpuis deux ans ,
et elle trouve ici naturellement ^a place.
En dissequant I'utricule du Carex glaiica Scop., et en clier-
chant k examiner le norabre et la disposition de ses nervures,
nous ne fumes pas peu agreablement surpris de rencontrer deux
nervures fort bien dessinees , du milieu desquelles le racliis par-
tait ; ces nervures , qui se ia]iprochenl au sommet, donnent a
I'utricule qu'on a fendu longiludinalement, I'aspect dune pail-
lette parinerviee a bords assez largos. Sur bien des Carex, on
est oblige de les observer dans le jeune age ; car I'uliicule finit
par epaissiretdevenir opaque, et , d'un autre cote, des nervures
laterales en grand nombre se forment apres coup , ce que Ton
voit aussi sur les paillettes parinerviees des Nasliis , qui ac-
quierent jusqu'a i4 nervures laterales.
Botnnique. 567
La seule difference que Ton pourrait signaler entre la gene-
ralite des paillettes parinerviees des graminees et rutriciilc dps
Carex , ne resulterait que de ce que I'litricule des Carex nest
ouvert qu'au sonimet, par ou passe le style, tandis qne les
paillettes parinerviees des graminees sont fendues jnsqu';iu bas.
Mais cette difference commence a disparaitre sur certains
genres. Je ne parlerai pas ici de I'involucre du Cocx laclirjma,
veritable feuille uniquement perforce au sommet , don sortent
la panicule male et les stigmates des organes femelles. Mais j'ap-
porterai pour exemple la paillette unique des Jlajjecurus , qui
souvent ne commence a se fendre qu'a un point pe'u eloigne
du sommet ; c'est par cette fente que sortent les deux stigmates ;
et ce qui accroit I'analogie , la nervure mediane se detaclie
souvent i\ la base pour devenir une arete, qui, d'apres ce que
nous avous dit dans nos premiers memoires , n'est qu'un axe
non developpe et correspondant , par consequent, a I'axe du
Carex qui part de la base de I'utricule. Si la fente de la paillette
unique de \' Alopcciirus etait plus restreinte , liilusion seiait
complete, et cette paillette serait un utricule.
Continuous ces analogies ; la nature les continue quelque-
fois. Au-dessous de I'utricule et dans 1 oi'dre alterne avec le
rachis , se trouve une bractee j-nerviee , qui, dans les Carex,
correspond a une glume unique des graminees ; s'il arrivait que
la feuille caulinaire immediatement inferieure a cette bractee
ou ecaille, se rapprochat d'elle par le raccourcissement de
I'entre-nceud qui les separe , et diminuat de volume en raisou
et par une suite de ce rapprochement , cette feuille deviendrait
.une bractee , une ecaille , une glume , et la premiere fleur de
la base d'un epi femelle d'un Carex correspondrait p&«r la
structure a une fleur A'Jlopecurus , surtout si les deux bractees
supposees du 6«/r,r se soudaient a Icur base. Je ne parle
point ici de la structure de la grainc des Carex , ni de leur Slig-
matc; cela n'cntre point dans les analogies que je clierclie a de-
crire aujourd hui. Je fcrai remarquer senlement , en passant ,
qu une difference essentielle entre le stigmate des graminees ct
celui des Carex , c'est que les librillcs stigmatiqucs sont toutes
eparses autour de I'axe du style des Carex , ce que Ton observe
aussi sur douA de nos grandes sections des graminees; mais
que ces fibrilles sont toutes simples, ce qu'on ne voit dans les
graminees que sur les stigmates tci7i<t'forine<:-disiiqi(cs , et qne,
368 Botanique. N. 249.
de plus , dies sont toutes cylindriques , ce qu'on ne voit nulle
part dans les Graineiis.
En poursuivant le raeme genre d'etudes sue les Carcx , ii
ra'arriva une rencontre assez heureuse, et que je me proposals
de publier a part. Je dissequais I'utricule dun Carex paludosa
que j'avais pris dans les prairies d£ Gentilly ; j'apercus un de
ces utricules qui possedail cinq stigmates sortant du sonimet de
cet organe , ce qui m'engagca a ouvrir de preference cette fleur.
On penserait, an premier coup d'oeil, que ces cinq stigmates
partaient d un meme style; mais il se passait un tout autre
phenomene. Du fond de rutricule selevait une bractee i-ner-
viee verte, alternant avec le rachis; dans I'ordre alterne avec
cette bractee selevait un ovaire avortc , portant un style a deux
stigmates integres, munis d'un troisieme avortejentre cet ovaire
avorte et Tecaillc ou bractee interne , et dans I'ordre alterne avec
I'ovSire avorte , s'elevait un ovaire normal et portant trois stig-
mates. Les trois epis de cette plante ne rn'offrirent que des
pbenomenes semblables; seulement.il arrivait que tres-souvent
la bractee interne manquait , et que I' ovaire avorte , au lieu de
stigmate , ne laissait plus sortir qu'un prolongement styliforme
blanc et tortillii. En ce cas , dans cet utricule j'avais lous les
caracteres du Carex hamosa L. dont M. Persoon a fait le genre
Uncinia.
Que d'especes , que de genres exotiques ne sont peut-etre
que de ces passages naturels , que nous nommons iraproprc-
ment, monstruosites ! Et qu'on ne pense pas quune mon-
struosite soit essentiellement sterile : la graine pent se deve-
lopper au sein des anomalies les plus fortes en apparencej il
suflit pour cela que le jeu de la nature n'ait attaque que ses
enveloppes calicinalos , ct non ses tegumens. Qu'on ne pense
pas non plus qu'une dc ces deviations naturelles , que nous
nommons monstruosites, ne sc presente que rarement en affec-
tantla meme forme : des cbamps entiers sont couvcrts tous les
ans de ces sortes de deformations moitie steriles, moitie fer-
tiles; et si nous les avions rapportecs des pays lointaips , leur
abondancc ne manquerait pas de nous faire croire k leur exi-
stence commc especcs distinctes.
Paniculc ct c'pi ramcnc's a un mcnic ijpe.
Ce que nous allons dire a ce sujct, bie"n loin de sc Irouvcr
Bctanique. 569
rn contradiction avec !cs jirincipes (jiie nous avons ctablis dans
nns precedent niemoires sur I'organisalion physiologique de la
jianiculc etdel'-epi, nest propre, au contraire, qu'a la cotifii'mi.'r
davantagc , meme par les modifications que nous allons y ajou-
ter. Quant a la classification, les rapports de la panjcule et de
I'Opi restent les memes; et il sera tcujours facile de distini^uer
I'une de ces inflorescences de I'aulre, toutes les fois qu'on
voudra parvenir par ce nsoyen a la connaissance de I'un de nos
genres.
II ne s'agit ici que de demontrer I'analogie de chaque arti-
culation de la panicule et de I'epi avec nne articulation cau-
linaire , d'y rencontrer les memes organes et les memes pieces ,
et de signaler les analogies de ces divcrses inflorescences avec
quelques genres d'un ordre plus eleve dans la ciassificatiou
generale des families de plantes.
Pour bien etudier I'organisation de la panicnle des rraminees,
il faut choisir des espt"'ces d'un a^sez gros calibre , et surtout les
especes a panicules interrompues et a entre-noends fort distans
les uns des autres ; car, par ce moyen, les i-apports se pcignent
micux aux regards; et Ton sait que les yenx sont jiresque tou-
jours les premiers instrumens de la demonslration.
J'ai pris en consequence des panicules de Mdica aquatica
Kob. ( Poa aquatica Lin.}, dont j'ai represente les articulations,
fig. 9,10,11,12.
Par une coupe longitudinale , representee fig. iq, on voit
qua I'articulation ne dilTere en rien d'une articulation cauli-
naire;que cette articulation separe deux cavites; et a !a base
de la superieure on decbuvre un commencement de moelle ,
comme dans toutes les articulations caulinaires.
Si la coupe longitudinale interesse \\n pedonciile de la pani-
cule (fig. 12, /), en verra qne ee pedoncuie se compose, coihme
tous les bourgeons caulinaires, dun sy^teme ascendant et d'un
I systeme descendant de cones emboites; et il ne s'agira plus,
apres des analogies aussi frappantes, que de retrouver la feuille
I de I'aisselle de la<[uelle sort ce pedoncuie qui simule si bien un
bonrgcon.
I Elle n'est pas difficile a apercevoir, quoique sous unc forme
! diHeiente, pour quiconque s'est habitue, non pas i mesurer les
I organes, mais a les comparer. La fig. \ i niontre cette feuille [p]
li. Tomb X. '^4
370 Botanique. N*. 246-
dune nianiere assez (ividenle. La fi^. lo en offre la partie
posterieure avec iine ecliancrure qui correspond ii la fentc de
la gaiiie des feuilles caulinaires. Cette feuille, qui a ainsi cesse
de croilre , ne reste pas toujours sous une forme aussi reduite,
et 11 arrive mille fois qu'elle prend sop accroissement soit sous
forme d'une bractee glumiforme [Sesleria] , soit meme avec
toules les parties et les dimensions d'une feuille caulinaire , sa
eaine, sa ligule, son linibe ; fait qui se presenle si souvent a la
premiere articulation <lu Bromiis slerilis , du Fesluca spica vcnti
^'ob. {Jgros/is spica i>enti Lin.), du Panicum indicum Nob.
(Penici/laria Palis, de Beauv.), que nous ne craignons pas que
les personnes qui voudront le verifier, aient besoin de chercber
long-temps pour rencontrer ce pbenomene.
Que si I'on remonte des articulations caulinaires a la pani-
cule, on decouvrira que I'ordre d'alternation n'est aucunement
interrompu ; que la feuille {p , fig. i r) alterne avec la feuille
caulinaire qui est quelquefois a un pied au-dessous ; que les
deux pt'doncules( i) qui sorient de cette feuille sont reellement
a la place du bourgeon, et que le racbis de la panicule se trouve
a la place de I'entre-noeud caulinaire. En arrivant ainsi jusqn'au
sonimet, le meme ordr* et les memes organes sobserveront d'une
manicre invariable.
11 arrive pourtant , quoique le cas soit assez rare, que les
traces de cette feuille, par I'accroissement en diametre du ra-
cbis, senib'sent pen a pen s'effaccr; mais il est toujours possible
de le§ decGUvrir sous les pedoncules de la panicule , ainsi que
le mdntre la figure 9.
Comme je cbercbe a niarcber toujours de consequence en
consequence, j'invoquerai, dans ce que je vais dire sur la for-
mati n des nedoncnles de la panicule , les principes que j'ai
appuyes sur des fv.its dans mon premier meinoire. Ces-prin-
cipes sont que cbaque nervure de la feuille, peut, en s'jsolant,
devenirflorifere, ainsi que nous voyons la nervure mediane s'i-
soler tant de fois sous forme d'arete ou sous forme d'axe ramifie.
Ceprincipeuiie foisreconnu, ilnesepresenterapaslaraoindre
ditficulte pour retrouver, dans nos fig. 9 et 1 1 , I'existence des
pren;ii'res feuilles des bourgeons caulinaires.
On rencontre quelquefois, ainsi qn'on le voit sur la fig. i i ,
deux pedoncules paralleles (/) , partis de I'aisselle de la feuille
reduite (p) , ot ces deux pedoncules correspondent par leur
Botanirpic. T)ni
position aux deux nervines de la feuille pariuerviec Du scin
de ces deux nervures s'eleve un pedoncule, des deux cotes du-
rfuel partent quelcjuefois d'autres pedoncules, en sorte que le
median soit toujours plus long que les autres et que tons en-
•semble , en les supposant sondes par du tissu cellulaire , repre-
sentent la premiere feuille qui sort da sein de la feuille pari-
nerviee siir les bourgeons cnulinaires. lis forment ensemble un
semi-verticille dont le point median alterne avec la feuille cau-
linaireinferieure et avec le point median duverticillesuperieur,
Sur la fig. 9, un pedoncule ( t) , des deux qui correspondent a
la feuille parinerviee, a pris plus d'accroissement que I'autre ,
de meme qu'on voit souvent une des deux nervures s'allon.»er
beaucoup plus que I'autre sur une feuille parinerviee.
EnCn il arrive aussi que le seul pedoncule correspondant a.
la nervure mediane de la premiere feuille imparinerviee da
boui-geon caulinaire se developpe seul; et dans ce cas la panicule
d'une graminee est exactement conforniee comme celle'd'ua
Rumcx , d'un Polygonum, lorsque les fcuilles, de I'aisselle des-
quelles partent les rameaux florifercs, se de;taclient de la stipule
qui engaine le racbis de ces dernieres plantes.
En consequence, le racbis dune panicule bicn caracterisee
(Poa, Bromus, Fesluca , Jgroslis, Mclica , Orjza , etc.} , est
cssentiellement organise comme le cbaume inferieur; et il faut
en dir^^ autant de I'organisation de cbaque pedoncule en par-
ticulier, et de chaque rameau qui part dune articulation de ce
pedoncule. On y retrouvera toujours la feuille de I'ai.sselle de
laquelle s'eleve le bourgeon : sur les Sesleria, cette feuille
conservera la forme d'une glume ou feuille sans limbe, ce que
I'on pourra encore plus clairemcnt verifier a la base des
epis partiels de certains Jndropogon , genre dans lequel on
avait donne a cette feuille la denomination si impropre di/wo-
iucre.
Avant de passer aux nonibreusc? applications que Ton pent
faire de ces idces , qu'il me soit permis de rappcler un fait si-
gnale p ur la premiere fois^'par Bonnet, dans son grand ou-
vrage sur V Usage des J'euillcs ^ 3". memoire, fig aii. Ce ne
sera pas une digression oiseuse; car en expliquant le fait que
Bonnet n'a pgs trop chercbe a expliquer , nous obtieudrons
24.
5y:i BotaiiKiue. N°. 249.
une donnee de plus qui facilitera encore 1 intelligence de ce
que nous diions plus has.
Bonnet avail observe un jonc (la figure nous signale le Cj-
nodnn v/iraf^niHes Nob-.) adosse contre un niur, et dont toutes
les feuilles se dirigeaient unilatcralement et a I'oppose du mur
menic.
Le fait qua observe Bonnet se leproduit tons les jours dans
les massifs de roscaux ( Cynodon jjfimgmiics JN'ob. ) qui couron-
nent^ et onibragent nos ruisseaux. Les feuilles de lous les
chaunies se diligent presque toujours vers le soleii , ct I'ordre
d'allernation entie tons ces or^janes semble trouver dans
ces roseaux une exception constante et dune graye impor-
tance.
Mais ce nest point dans la dit-ection des sommites que Ton
doit chercber des traces de I'ordre d'alternation ; c'est plutot
dans linsertion des bases ; et ici, sous ce rapport, I'ordre d'alter-
nation est presque aussi invariable que partout ailleurs. Quelle
est done la cause qui porte toutes les feuilles k se ranger dun
meme cote? Cette cause est bien connue; c'est celle qui ra-
niene toujours superieurementlapage sujierieure d'une feuille,
quclque soin qu'on prenne de la tenir rcnversce meme par un
effort constant; jc veux dire , c'est I'attraction particuliere de la
lumiere. Les feuilles duroscaii fuient I'obscurite du massif, etdans
la revolution qu'elles dccrivent autour du cbaume, ellcs sont ad-
mirablemeut servies par la longueur de la gaiue qui s£ picte
-presque sans effort a la torsion que cc mecanisme cxige.Pour
bien se convaincre qu il n'y a la qn'un simple derangement me-
caniqne et non une anomaiie organique, on n'a qu'a raraener,
par line torsinn contrairc, les limbes au point du cbaume qui
domine le bourgeon , etl'ordre d'alternation dans la direction
des feuilles sera presque entiorcment retabli. \
On concoit cependant que la Constance de cette torsion nio-
difiera ornaniquement I'insertion des organes , et qu'au lieu
d'l'tre rifroureusement distiques, ils s'arrangeront en spirale ,
pbenomene qui deviendra d'autant pins apparent que les articu-
lUions se rapprocberont davantage. Cette derniere idee va
nous servir pour passer a une modification de la panicule de
certains (immens. Les panicules spiciformcs des Alopccnrus
commencent par une feuille circulaire semblablc a celle qu'on
remarque sur cbaque articulation dc la panicule du Pw nqua^
Botaniqtie. S^S
ilea L. Au-dessus dc cette premiore feuille , chaque pedon-
cule, soil simple [Alopecnrus agrest/'s L. ) , soil raniifie f^/o-
jiecurus geniculntits L. ), part de I'aisselle d'une feuille rcduite
qui n'engaine plus I'axe en enlier ; niais loutes ces I'euilles et
tous ces pedoncules se rangent en spirale jusqu'au sommet
de I'epi , de lamerae manierevque les fleurs d' Orchis, de Linaria,
d' Antirrhinum , sont disposees autour de la tisje. Cette organi-
sation est celle des Phalaris et des Pldeum , soit ii pariicule spi-
ciforme [Phleum nodosum, Bellardi , etc.), soit a panicule
intenompue [Phleum erucceforme Nob., Bcckmannia erucx-
fonnis Host. ), et sur cette derniere on pput voir que la dilFci-
rence apparente dans I'inflorescence ne provient que de la
distance des articulations ; en sorte que, si la storililc dti sol
raccourcissait les entre-nteuds de la paliicule , on aurait dans
un Bcckmannia la panicule du Phleum aspcruni le niieux or-
ganise.
Jc ne dois pas omeltre une circonstancequi, dans certains c:)s,
fournira I'explicatioii- d'une anomalie apparente. On voit quel-
quet'ois , sur les paniculcs dont je viens de parler, des pedon-
cules qui jxirtent de Taisselle des Lractees que j ai decrites ,
courir en relief sur I'iixe , et ne sen detacher organiquemcut
ou'a une certaine distance; si le relief n'en indiquait pas la
tradHK on croirait que ces pedoncules ont cessti d'eUu axil-
laii-S; Ce phenomene se presenle meme avcc une telle perse-
verance et une telle mulliplicite sur la jsanicule du PcuiciUaria
ipicala, qu'on a bien de la pciue, au niilieil de la foiet de ces'
|iedonculcs piesscs les uns conire les ;iulres , de bien decou-
Arir la feuille d'oii ils ]5aitent ; surtout vers le soninietde I'epj,.
Le Panicum crus galli , qui presente quelquefois ses rami-
fications presque unilaterales , et cela quand sa panicule est
adossee conire le sol, ne suit pas, dans son oi'ganisalicn ,
uiie niarche differente des auli'es graniinees ; et si Ion fait at-
tention ii ri.nsertion des pedoncules, on verra qu'ellc est al-
lerne avcc une tendance plus on moins forte vers la disposition
en spirale. Les Panicum colonum , ilalicwn, se presentcnt en
.■^pirale reguliere et bien espacee. Le Panicum sanguinalc com-
mence souvent par une alternation de denx pedoncules par-
tant cliacun de I'aisselle d'uvie liraclee; plus liaut commence
I'organisalion presque s|)ira;c , et la disposition de cette plante ,
nous amene necessaiienirnl a loriiaiiisaiiun des Cynodon dac-
574 Bolcviique.
lylon , critciatus , elongatUs Nob. ; enfin, de ces Cynodon , qui
clans les anciennes classifications fondees sur les aretes , se
tronvenl rcpartis dans les genres Chloris , Eleusine, Dactyloc-
Icnium.
Cai-, supposez une disposition de qnati'e pedonculcs en spi-
rale dont chaque articulation se rapproche , vous aurez alors
line inflorescence cruciforme , si les pedoncules s'allongent ot
s'ecartent comme dans les Chloris. Lk compression que chacun
de ces pedoncules exerce dans Ife jeune age sur la partie dor-
sale du pedoncule correspondant , determine une dilatation de
cette partie, en forme d'une membrane plus ou moins lierbacec,
ainsi qu'on le voit sur le Ceresia et <\\\e\(\ues, Paspnliim; et,
dans.cc cas,quoique I'ordre d'alternation de chaque locuste soit
constant sur la.nervure niediane de cette membrane, nervure
qui repriisente le pedoncule , on dirait au premier coup d'oeil
qu'elles soDt toutes unilaterales.
Que la disposition en spirale ne soit qu'une simple modi-
liaation de la disposition alterne , c'est ce dont la demonstra-
tion complete sera rcnvoyee au memoire dans lequel nous
tacberons de demontrer que la disposition opposee meme ,
u'en est qu'une modification fort aiste a concevoir.
( La suite (I iin miincro ptochniii. )
aSo. MoKOGRAPDiE NATURELLE DEs Amaranthacees ; parBI. MJBBus.
(Noi'. Ada ylcad. Cces. Leap. Car. nat. curios.- to. XIII ,
part. F, p. 210, 1826. ) *
L'auteur de ce travail tres-etendu passe successivement en
revue les caracteres gendraux de la famille , le d6veloppemeut ,
les organes de la propagation , les metamorphoses , les pro-
prietcs, la station et I'habitation des Amaraulhacees.. Tons les
or 'anes dc la fleur et du fruit se trouvent examines avec le»
plus grands details dans des chapitres spcciaux.
Sur 253 espi ces distributes en 27 genres d'Amaranthacees,
deux sont communes a I'Afrique , I'Asie , I'Ameriquc : ce sont
les Amaranthus poljgonoidcs et spinosus \ i a I'Afrique et I'Mu-
ropc ; 2 a I'Afrique et a FAmeriquc , Cliainis.ioa nodijlora et Vhi-
lo.xerus aggregalus ; 5 a I'Afrique et a I'Asie, 2 k ,1a JNouvelle-
lloUande et a I'Asie, AUernanlhera denticnlata et nodijlora;
G communes a I'Ameriquc et a I'Asie , ct 9 espcces dont la
patrie est inconnue.
Botanique. 5 7 5
53 especes soat exclusivenient afFectees a I'Asie inlertropi-
cale , 5 a I'Asie extratropicale , 9 a rAfrique et a ses iles , io5
a rAmerique intertropicale , 20 a I'Anierique extratropicale,
28 a la Nouvelle-Hollande et 5 a I'Europe.
Le tableau que nous joignons a cet article suftisant a I'intel-
ligence des caracteres essentiels des genres , nous nous conten-
lerons de transcrire les phrases des especes nouvelles. L'aste-
risque marque sur le tableau les genres crees par I'atiteur.
> I. Chamis^oa acuminata ; glabriuscula , caule lierbaceo erec—
to, foliis e rotundata basi ovatis acuminatis , floribus pIo-
meratisin spicis paniculatis terminalibus lateralibusque(Z?reV//,
Sebastianopolis ) .
2. C. albida; glabra, caule erecto vel adscendcnte sub-
flexuoso angulato-striato , foliis lanceoLitis mucronulatis versus
basin attenuatis, pedunculis eloiigatis pubescentibus , spicis
oblongo-conicis. {Coromajidel).
3. Aerva incnna ; foliis oblongo-lanceolatis utrinque acn.tis
mucronatis superne papuloso-lepidotis , subtus tomeutoso-
incanis, caule stricto tonientoso-incano, spicis elongatis strict^
erectis.
4. Berzelia glauca , species unica. (M. Adolphe Brongniarta
dedie un genre de Bruniacees au menie cbimiste , inconvt uifn'
inevitable dans la creation des genres). L'espece est un Ceiosiu
Wend.
5. Gornphrciia schlechtendaUaiia ■ birsutissima, caule erecto
dichotonio, foliis ovalibus obtusis mucronulatis , floralibus
binis quaternisve , capitulis maximis terminalibus orbicularibus,
talycis foliolis carina marginrbusque serratis corollam serra-
tam basi lanatam fere dupio superantibus. [Brcsil].
6. Gomphrena hcenkearia ; caule adscendente ramoso foliis-
que lanceolatis ccutis villosiusculis , pedunculis oblongatis soli-
tariis , qapitulis globosis dipliA'llis, calice teuero carina simplici
pctalis lineai-ibus infersic lanatis dupl© breviori.
7. Gomphrena bicolor ; caulibus proslralis strigoso-birtis ,
])ilis ramoruni extimorum fuscis , foliis lanceolatis adpresso-
birtulis, capitulis hemispb;ericis scssilibus , bract(!is apice
spbacelatis discoloribus , calyce lougiludine corolhc , carina
antice in alam denticulatani extcnsa. [Pe'roii).
8. Gomphrena cehsioidcs ; caule adscendente bracliiato foliis-
que ovalo-lanccolalis pra?sertim junioribus albo-liirsnlis , pe-
o-jf) Boianique. N°. 25o.
(lunculis tcriuiiialibus elongatis , spicis cylindricis dipliylljs,
i'olioHs caljciiiis carina antica brevi subsimplici coroUam to-
meutosam aequantibus. [Brc'sil).
9. Gomjjlirc/m pulchel'a^; caiile I'amoso adscendente foliisqiie
' aofjusto-lanceolatis aculis strijfoso-hifliilis , pediuiculis eli)n(;;i—
lis ,, capitulis (;lobosis diphyiiis, foliolis calycinis simpliciter
carinatis corolla supou-nr cah a triplo brevioribus. (Monte- f^u/ro .
10. Qomjjhrrna. villosa; Caulil)us subsiinplicibus foliistiui;
(ivato-lanceolatis mucronulatis vilioso-liirtulis , capitulis clob 1-
.sis diphyllis in caiile elongato terminalibus et axiliaribus ,
ibliolis calycinis siiupiiciter carinalis corolla siiperne calva
duplo brevioribus. [Brc'sil , Moule-Fidco).
11. Trornmsdoi-ffia puh'cnilenta (i); ca»le suffrulicoso raniis-
(jue paniculiscjue pyi-air.idalibiis dense albido-toinentosis , foliis
ovato-oblongis obtasis snbtus albo-tomentosis supra pulveru-
lentis, cofolhe lana alba. [Pc'rou).
lu. Brandesia elongnln ; erdciSi, ])ubescenti-subcanescens ,
foliis petiolatis oblongo-lanceolatis ulrinque acuminatis sub-
sti"i;;ulosis, pcduiiciilis axiilaribHS terniinalibusciuetrichotomis,
capitdlis fjlobosis apliyllis, coiollis glabris. [Colombic).
ij. Biicliolziq pitiloxeroides; caule lisluloso supcrne peduu-
ciiiisque liiiea biCariani piloso , Ibiiis obovalis vol obovalo-
lanceolatis crassinsculis yiabiis , jjodunculis axiliaribus solilariis
folia subajquantibus , capitulis heniispbairicis ylabiis apliyllis
inernii'bus. ( JiJoiUe^ P'ideo) .
Le memoire est tenuiiie par deux caiHes gcoyrajiliiques ca
blanc, Tune pour rAineiique, et I'autre pour I'ancien conti-
nent, sur lesquelles ranleur a indique ])ar une couleur bnsne
la repartition des aiuaranlliacees sur la surface du globe , (.'t
les liwiites des genres par" le noui d(;s genres niemes ccrils dans
les zones colorees. li.
(I) Ennieine temps que M. Martius dediait un genre d'Amarantlia
cees a M. Troninisdorfl', M. lUunie dediait au rteme savant un geiue
cle Digncniacees. ( /y/(/r</i>-. ^o< de Ft. van Naki lamlsch indie , I4e. livr.)
Dans le mi'ine ouvrage se tiouve aussi un genre liudwhia. II.
N°.
Bolaiiitjiic.
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AltlMlli-
loliciv
Z'jS Botanique.
i5a. Botanical Magazine; nos. 466 — ij5. {Foy. It Bull, de
janv. 1826, torn. VII , n°, 64.)
2607. Zephyranthcs Candida {Amaryllis Candida Bot. Reg.).
— 2608. Gladiolus alaius p-alg'oensis ; lacinia supremii cnncava.
(Orig. de I'Afrique meridionale.) — 160^. Convolvulus Dnhuricus;
radice sarnientosa , caule volubili tomenloso herbaceo ; foliis
oblongo-cordafis, glabris, niargine et nervis sul)tus tomentosis;
pedunculis axillavibus , unifloris, tomentosis, niargine repando;
Lractcis binis, lale ovatis ; caljcis foliolis lanceolalis , acutis ,
duobusexterioribus latioribus ; corolla roseo -purpurea; stylo
filamentis longiore. — 26ro. Wachcndorfia paniculatd ^ /lore
yallidi. lulco. — 261 1. Co rnutia punctata , Wilid. — 2"6i2. Nul-
tallia digiiata ( Callirhoe digitata Nultal. Mss.), — 2610. Nau-
clea adiiia Smith. - — 2614- Goniphrena perennis. — 26i5.
Calanthe vcratri folia Bot. Reg. — 2616. Planlago Brasiliensis ;
subcaulescens, foliislineari-lanceolalis trinerviisi^tegerrinlis,sca-
pisfoliis bislongioribus, spicis cylindriifis, stylo liirsiito. — 2617.
f^irgilia inlrusallovt. Kew. — 2618. Snlanum platanijolium; CAXxXe
liirsuto sparsim aculealo , aculeis rectis , foliis quinquelobis ,
lobis inciso-dentatis acutis, pedunculis lateralibus aggregatis ,
subunifloL-is nutantibus , baccis variegatis. ( Originaire de la
partie septentrionale de I'Anierique meridionale.) — 2619.
Passijlora J'cetida, Willd. — 2620. Fuclisia arborescens ; caule
arboreo? foliis ternis petiolatis ovato-oblongis utrinque angus-
tatis iutegerrimis , laciniis calycinis petalisque palentibus subas-
qualibus ,. paniculis terminalibus trichotomis (Wexique). —
•jAilx. Hymcnocallis litloralis S acutifolia tubo 3 ^ unciali laciniis
unciam breviore , foliis angustiorilius. (Pancratium Mexicanum
Cot. Reg. ) — 2622. Colulea nepalcnsis ; foliolis undeuis subro-
tundo-ellipticis retusis, vexilli gibbis papillceformibus, leguini-
iiibus subcoriaceis, pubescentil)us. — 2625. Jnthcricum sulfu-
rcum Sjweng. — 2624. Euphorbia globqsa {Dactylanthcs globosa
Haw. in Phil. Mag.). — 2625. Physalis viscosa Wjlld. — 2626.
Asphodel us JenuiorMnrsch . v. Bieb. — 2627. Gardenia Jlorida ,
var. ovalifolin Hort. Kew. - — 2628. Ipoincea splcndcns; CaUlc
volubili foliis ovatis integerrimis , snpurni; glabris subtus ar-
genteo-sericeis •■ costis parallelis, pedunculis axillaribus umbel-
liferis. ( Lcthoniia splendcns Hortulanis. ) — 2629. Nepenthes
jiliyllawphnra Willd. — 265o. Mclasloma vUlosa Lodd. Cab.
— -iGUi. ^axif/u.gi ciiscu/ijor/nii Lodd. Calj. — 2G32. Cam—
Botaniquc. 579
pniiula infiindibuUformis Ilornem. — 2655. Phytolacca ico—
Sandra W-illd. — 2654- Sanseviera longijlora; spica tliyrsiformi,
tubo corollse bracteis niultoties longiore , foliis lato-lanceolatis
acuminatis marginatis tiinerviis. ( Voisine du S. Guineensis.)
— 2655. Criniim striciimi, voisin du defixuin ctde \ Anievicanum,
— 2656. Crinuin humilc, voisin de I amceiiitm. — 265^. Jledy-
chium carnenin , canle 5-4 pedes alto, obscure subruiiescente ,
serius viridi; foliis bifariis ; spica sub-sexunciaii; bracteis d!-
versifariis, ciliatis , viridibus , unifloris , convolutis , externis
tubo longioribus, internis plus duplobrevioribusj laciniis exte-
rioribus , obscure apicem versus aurantiaceis , interioribus co-
lore pallide lateritio apice obliquo subacute, labelli lamin;!
bifida lobis a;qualibus divergentibus exterius rotuudatis apice
obliquo subaculo (Calcutta.) — 2658. Cassia avcrsijlora ;
foliis septcmju!.;is obovatis, glandula fulva oblonga inter foliola
inferiora, pcdunculis bifloris axillaribus glabris , corolla magna
flava, laciniis tribus superioribus ajqualibus, duabus inferio-
libus majoribus, extima porrecta, iutima incurvata, tegumine
falcato (Bresil.j. — 2609. Hahmnthusangiistus, voisin du hifidus
et du versicolor . — 2640. Slenomessoii curvidcnlatum, voisin du
Pancratium rccurvatum. -i-^ 'iG^i . Stcnomcsson Jlavitni (Pancra-
tium Ruiz et Pavon ). — 2642. Pitcatruiaalbijlos ; foliis lincari-
lanceolatis integerrimis glaberriniis longe acuminatis | unciae
lalis, caule simplici , laciniis corolla; revolutis albis, stylo fila—
mentis corolla longiore, stigmale Irifido albo. (Rio-Janeiro.)
— 2645. Caladium grand if oliiiin Willd. — 2644- Commelina
dejiciens ; (oVus ovato-lanceolatis basi ciliatis : involucro cordato-
acuminato ; laciniis corollje duabus magnis caeruleis terlia abor-
tiente (Rio-Janeiro.) — ^ lO^S. Iponicea bignonioides ; radice
t.uberosa; caule volubili lierbacco , foliis trilobis : lobis posticis
basi rotundatis imbricatis , pedunculis axillaribus nutantibus
plurifloris petiolo brevioribus, foliolis calycinis ovatis subsqua-
libus , corolla que infundibuliformi limbo crispato. ( Origin, de
Cayenne.) — ^646. Coronilla iberica Fl. Taur. Cauc. — 2647.
Cineraria discolorSw . — 2648'. Pwoiiiascssilijlora; foliis bitcrnalis;
foliolis ovate oblongis obtusiusculis subtus villosis, tloribus sub-
sessilibus , carpellis connivcntibiis toraeutosis. — 2649. Cani"
pamda spcciosa Ilornem. llort. llafn. — 2600. Piqucria tri-
nervia Kunlb. — 265 1 . yJcacia fjuadrangularis D. C. • — 2652,
Xjlopliylla ntoiiiana Sw. — 2 655. Canipannla rulhcnica M. v.
-''^o Botaniqiie.
Bieb. — 2654- Aconitiim anthora D. C. — 2655. Crocus sage-
jue/larus Salisb. — 2656. Clcome candelabrum ; liexandra , iner-
mis, pnbescens; staminibus apice stipitis insertis , foliis qui-
natis; foliolis lale-ovatis acuminatis, bracteis ternalis scssilibus,
siliquis scabris stipite longioribns. — 2657. Pitcairnia furfu-
racea Willil. — 2658. Lnurits camphora Lam. — 2659. Jlstrnn-
ilius Cochinchinciisis Willd. — 2660. Andromeda buxifolia Smith.
- — 2661. Grci'illea linearis Viw. /«c«;72«/rt Brown. —2662. Yucca
glauca , acaulis , foliis lanceolatis flavidis glaucis integerrimis ,
laoiniis corollae ovatis patentissimis ( originaire de Caroline).
— 2663. lihamnuS' la/ifolius WiWd. — 2664. Kcnnedia coccinea
Vent. Mahn. — 2665. Astragalus onobrychis var., tcnuifolius
Fl'. Taur. — 2666. Thymus nummularius Bieb. Fl. Taur. Cauc.
— 2667. Azalea Indica Spr. var. -/. — 2668. Hclianihus atro-
rubensW'xWd. — 2669. IJcliotropium curassavicum Spr. — 2670.
Valanlia (auricaB'ich. Fl.Cauc. — 267 i . Banksia cemula Brown .
— ' 2672. IJibbertia corifolia ; caule frulicoso , ramis difFiisis
confertissimis , foliis linearibus sessilibus , ovariis ternis glabris
(iNouvelle-Hollande ). — 26^5. Colchieum crocijlorum; spatlia
])anciflora , laciniis corolhe obtusissimis tulio vixbis brevioribus,
ioliis lanceolatis. — 26^4 ■ Spartium celnense Bivon. — 26^5.
Corniis mascula L. — 2676. Cassia auslralis ; foliolis duodccim-
jngis oblongis obtnsis mncronulatis, glandula subulata inter
ntrumque par, sepalis petalisque obtusis iicqualibus, pedunculis
subquadiidoris (Kciuvelle-Hollande).
253. Desckiption l)'Ll^E NouvELLE ESPECE DE Yioi.A; par 1\I. Sabin
Bertiielot. [yinnal. dclaSoc. linn dc Paris, V^ . vol., se]>tem-
bre 1826 , p. 4'' 8- j
Celte es))ece avait dcja ete rencontree sur les liautcs rt-jjioiis
du pic de TenerilTc , par Broiissonnct , Smith , I.abillardierc ,
Uory de Saint-Vincent; I'auteur la decrit et la fijure dans cette
note sous le nom de^iola teydea -. Caulc credo, anguloso, hirlo :
slipulis simplicibus ; pedunculis unijlaris ; foliis ternalis semi-am—
pleXicaulibus , foliolis [intermedin plcrumque longiore] scssilibus ,
ianceolalis hirliscjuc. Le mot dc Teydea vi<M!lde Tcyde, nom (jiic
Jes Guanches dounaient an |)ic de Tencriii'e.
Cclle especc croit an milieu des picri'es ponces, a hi rL'>;ioii
oil s'arrete le genet a balais , et elle fleurit de j;iin a aout. Lli<;
est voisine du tricolor, dout elle diiferc par le port el sci yros
jjcdoucules. 11.
Boianique. 58 1
254. Tableau diciiotohe et Desciipfion ties csprccs tlu (jcnrc
Sedum ; par A. H. Hawortii. ( Philo.fojih. Magaz. andJouni. ,
n°. 529, sept. 1825, p. 172.)
382 Botanique.
255. Ad Flor.e Neapolitan.^ Prodromom appendix quinta, auct,
Tknore. 10-40.; 54 pag. Naples, 1826; Marotta et Van-
spandoch.
Get appendix renferme , i". le catalogue de 2i4 especes ,
accompagnecs de courtes reflexions; 2°. une liste d' observations
que Sprengel a publiees sur Ics plantes de la flore de Naples ,
dans la iG*". edition de son Syslcma. Les 214 especes de ce ca-
talogue sont dislribuees d'apres le systeme sexuel. R.
256. RuBi GERMANici ; auct. Weihe et Nees ab Esenbeck.
Fasc. vin. ( Voy. le Bulletin 1826 , to. LX , n". 72.)
Ce fascicule renferme la description et les plancbes de six es-
peces de Rubiis appartcaant a la 5^ division : Riibi glandulosi
caljcibusjructus rcflcxis. 0.' . coupe : Caiulicaules b. Foliis qui-
naio-digilatis.
Ces six espt!ces sont : oy.M. Reichenbachii , 58. R. lingua,
3g. R. rndula , 4o. i?. rudis , ^i. R. hjstrix , ^i. R. pjg~
mceux.
Le 9'. et le 10*. fascicule qui paraitront dans le courant de
1827 , completeront I'ouvrage. R-
257. Caricclogia germanica ; par le D'. Dav. Henri Hoppe. In-12
de V111-104 p. Leipzig, 1826; Hofmeister.
Ce petit ouvragc, destine principalcnient aux eleves herbn-
borisans, renferme la description en allemand de io6 especes
de Carex indigenes a rAUemague. L'autcur a suivi dans sa clas-
sification les coupes deja indiquees par Its auteurs precedens ;
coupes fondees sur le nonibre des stigmates , sur la forme de
I'utricule , et sur la nionoecie ou la dioecic des epis. Les descrip-
tions sont souvent accompagnees de discussions relatives k la
synonymic, et I'ouvrage est precede d'une preface dans laqucUc
l'autcur ctablit limportance des caractercs des especes nom-
breuscs d'un genre, sur I'bistoire diKpiel ont jcte tant de jour
les descriptions et les figures de Sclikuhr. R.
258. HORTI BOTANICI YrATISI.AVIENSIS PI.ANrARUM VEL NOVARl/.M VEf.
MINUS COGMTARUM MANIPULUS ; aUCt. L.-C. TREViRANO. (Nov.
acta ylcad. Cws. Leap. Car. nat. curios. ; t. i5 , i'-'^. partie,
i8j6, p. i65 et 410, )
Botanique. 585
I . Fcdia scabioscefoUa {Pnlrinia Fisch. ). — 2. Selinum tere-
binthinaceum Fisch. — 5. Cachrjs Sibirica Fisch. — 4. Seseli
varium Spreng. — 5. Seseli campestre Bess, et Sprenf. — 6.
Chcerophyllum gracile H. bot.Cremcnec. — 7. Allium proslratum
{dejlcxum Fisch.). Cetle plante est figuree dans ce menioire.
— 8. Runic.x hamatus • floribus hcrmaphvodiiis ; foliis cordatis -
vah'ulis graniferis , reticulatis , setaceo-dentntis , dentibus hama-
tis. Cultive d'apres des semences venues en 1820 du Nepaul ;
voisin du R. conglomerntus Murr. — 9. Polygonum cymosum;
foliis eordato-hastatis ; caulc erecto inermi ; seminwn acutorum
angulis (equal ibus ;Jloribus cymosis. Cest \e fngotriticum erec-
tum Sinarum persicnrice folio , etc. Pluck. Araalth., 86, t. SoS
f . 2 ? Originaire du Nepaul. — 10. Ruta iubcrculata Forst. —
1 I. Potenlilla lineaia {splcudens Hamilt.) — 12. Loasa palmata
Spr. Cette espece est Qguree avec des details analytiques. —
i3. Nepeta versicolor { Jjuga furcata Link.) — 14. Scutel-
laria scordiifolia Fisch. — 1 5. Lippia dulcis { Verbena globiflora
L'Her.) — 16. L^inaria ilalica ( Antirrhinum foliis linearibus liall.)
— \y. Cardamine maritima F. de Portenschl. — 18. Crepis ra-
dicata Forsk. L'auteur ajoute a la description de cette espece
un certain nomhre d'observations , 1°. sur le C purpurea M.
B. , dont Link a fait le genre Myoseris , qui ne parait pas so-
lide a l'auteur ; C. sprengeriana'L. ; 20. sur le C. teclorum de
Hall, ills , que ses pedon'cules rigides , sillonnes , scabriuscules
et I'enfles au somniet ,, ne pcrmetlent pas de confondre , d'apres
lui , avec fe C. virens qui les a verts \ capillaires et pubescens ;
3". sur le C. globifcra Hall, fils, qui n'est pas le C. Dioscoridis de
Liuue , lequel n'est qu'une variete gigantesque du C. tectorum ;
4°. eufin, sur le C. icnufoliaW . , qui habite nnn la Tauride,
njais la Daourie , et que Steven pense n'etre pas difFerente du
C. graminifolia Ledeb. — ig. Helminthia liumifusa {Picris
echioides ^ L.) — 20. Snnchus longifolius ; foliis oblangis , si-
nuatis ; pedunculis umbellatis , toinentosis ; seminibus hevibus ;
radice annua. Patrie inconnue. — 21. Carduus .atriplicifolius
{ Silybum alriplic folium Fisch. ) — 22. Gnaphcilium cyitnglos-
snides ; ajgyrocomurn , hcrbaccum; foliis ellipticis , quinquetier-
viis , subtus foinenlosis ; Jlnribus corymbosis ; squamis calycinis
patenlibus. Originaire du Nepaul. h' Antennaria triplinervis du
Bot. mag. , f. 2468 , ressemble exactement a la plante de I'au-
tenr. Rlais Vespece anglaisc est dioique , landis que dans Vcr-
§34 Bofanique.
pece de I'auteur , toiites les fleurs ont un stigmale et ties an-
theres ; mais il est vrai que les antheres du pourtour n'ont pas
de pollen. — 25. Baccharis trifurcata [Erigeron pinnnlifidum
Don.) — aZj. Inula cnspica Blum, in Ledeb. Ind. sem. H.
Acad. Dorp. Cetle especc est figurec avec des details analyti-
qijes. — ■iS. Pjretlirum cincvaria'folium ; iiwnno-scriceiim ; Joliis
pinndtifidis , lacitiiis lobnlis , parliti:i>e , oblusis ; caiile erecto ,
paucijloro. Croit sur les rocheis de la Dalmatie. — 26. Lnsio-
spermum radialum ; Jlorihus radiatis. — 27. Echinops humdis M.
B. L'auteur pense que ['Echinops rulhenicits M. B. pourrait
Lien n'etre qu'une variele du Sphccroccphalus .
Toi'.tes ces especes sent decrites avec detail , et les descrip-
tions sont souvent suivies de discussions sur la synonymie.
R.
25g. RfIIZOMORPHES CROISSANT DANS LA nOUlI.LE ; par MM. NOEGGERATH
et C.-G. Kees d'Esenbeck. [Noi'. acta Ac. nat. cur.; vol. XII ,
p. 875-80).
Les rhizoniorplics se trouvcnt ordinaircmont , conime on
salt , dans les souterrains, sur les arbres , cntre le bois et I'e-
corce, sur les feuilles, etc., plus ou nioins exposeesii I'action dc
I'air et de I'liumidite. Les echantillons dont il est ici question
ont ete decouverts pres de Bochum , dans le comte de la ^
Mark en Westphalia, dans des blocs de houille , a une profon-
deur considerable. Aucune fente n'indiquait une communica-
tion, non-seulement avec I'air exterieur, mais meme avec I'liu-
midite. On comprend toutefois que des parties aqueuses
tres-tenues, qui traverscnt des corps compactes , aient pu par le
suintemeut s'introduirc dans des fen les iniperceptibles ; mais
ce serait un plienomene reniarquable tju'une vegetation parais-
sant dans une privation ii pcu pres complete d'air et de lu-
niiere.
Nous voyons , dans le niemc article, que I'un des deux
auteurs se pro])Ose de publier un ouvrage sur les crapauds ,
lezards et autres animaux cites par lant d'auteurs comnie ayant
. ete trouves dans des masses de rocliers, c'est-a-dire prives de
deux des principales conditions de la vie, I'air exterieur et la
lumirrc. Air,. Duvau.
Botanique. 585
"l6o. DESciriPTiopi BK DEUX NouvELi.Es ESrECES DE MoussES (les getircs
Neckcra et Ifyjiniim ; par R. Kayk Greville. {Mem. of the
IVerner. nal. hist, soc; vol. V, 2''. part. , 1826, p. 481.
Neckera americana -. caulihiis repcntibus, ramis erectis;
foliis patentibus, inlegris, ovato-oblongis , apicibus rotunda-
tis , nervo apiceni versus evanescenti ; theca olilonga, erecta ,
seta elongata. [Etats-Unis .)
Hjpman remolifoiium • caule vage ranioso decumbenti , ramis
elongatis, laxis; foliis subpateatibiis, remotis, late ovatis,
acuminulatis , subconcavis, per totani longitndinem serratis ,
nervo infra apicem evanescenti ; tlieca cernua , operculo co-
■nico , oblique rostrato. [Amc'vique me'ridionale.)
Ces deux especes sont figurees. A la page 564 flu volume,
I'anteur annonce que le Neckcra americana qu'il a decrit dans
CL't article est le N. w//ior ScbwKgr., suppl. i, 2, p. 1495 et la
var. S. du N. witiculosa Hedw.
261. IcoNES FiLicTJM, ad cas po tissimum spccies illustrandas des-
tinatae, qiias bactenus vel in berbariis dclituerunt prorsiis
incngnitae, vel saltern nonduni per icones botanicis innotue-
rnnt ; auctoribus Gulielmo Jackson Hooker, LL. D. etRoBBRTo
Kaye Greville, LL. D.
Get ouvrage formera t2 livraisnns , cbacune de 20 plancbes
accompagnces d'autant de feuilles de description , et paraitra
par triniestre. Les descriptions seront ecrites en latin, avec "de
courtes remarques en anglais, et les gravnres seront executees
avec beaucoup de soin, surtout poor la dissection de la fructi-
fication, par les meilleurs artistes dans ce genre, et d'apres
les dessins des auteurs. Celles qui ornent les Nova Genej-a
de MM. Humboldt et de Bonpland , et les Icones de M. Deles-
sert, peuvent etre regardecs comme les modeles de cclies qui
accompagneront le present ouvrage. I,e prix de cliaque livrai-
son , impriniee sur papier royal velin , avec 20 figures en nojr
sei'a de 3o fr. a Paris ; celui des exemplaires cfdories sous les
yeux des auleurs , et dont il n'y aura qu'un nombre ii/niti' sera
de So francs par livraison. La listc des souscriptcuis sera
fournie avec la dernierc livraison de I'ouvrage, pour loquel on
pent souscrire a Paris , chez MM. Treutlel et Wiirtz.
B. Tome X. 25
586 Botanique.
aCa. Prodromus plantarum lNDi4i occiDENTALis hucusque cofnita-
runi,tani in oris Americae meridionalis, qiiani in Insulis Anlil-
licis sponte crescentiuin, aut ibidiuturnt; liospitantiuni, nova
Genera et Species hacteniis ignotas complectens. Difcssit
GuLiELMus Hamilton , M. D. 8". avec figures coloriecs, 6 fr.
5o C.Paris, 1 8^6 ; les monies.
265. P. DE LA LlAVE ET J. LexARGA KOVORUM VEGETABILIUM DESCRIPTIft-
NES. In lucera prodeunt fasc. i et i. 8". niaj. RIexici, 1824
et iSaS. 6 fr. 5o c. Paris, 18.26; les nieiues.
264. Flore des u.es Bal£\res.
M. CaniLesscdes a hi a la Socicte d'histoirc naturellc de
Paris, 1<! 4 janv. 1827 , lintrodnrtion de la Flore dcs lies Ba-
leares qu'il doit publier bientot. L'autcnr s'altache , dans cet
ouvrage , non ,pas a decrire les especes communes a d'.antres
regions, nia^s les especes nial decrites , et celles surtout qui
sontparliculieresace groupe d'lles, etqiii, en general, ontponr
epitbete specifique I'adjectif haleariccu II se livre ensuite ii des
considerations geographiqnes sur le rap|)ort des planli s des iles
Baleares avcc les plaiitcs du littoral de la Mediterraiiee.
II existe dans la bibliotheque de Richaid , un catalogue des
plantcs de ces iles , ecrit de la anain de Liane , d'apres une
collection qu'avait soumise au botaniste suedois, nn onde de
Richard ii son retour de Majorque. Mais il parait que le voya-
geur ayant mele aux plantes baleares, des plantes recueillies
sur les Pyrenees qu'il traversa en revenant en France; ce ca-
talogue precieux ne peut pas etre regardc conime un rensei-
gnement autbentique sur larithinetique botanique de cettc
contree, a I'epoquc du voyage de Richard onclc.
265. Les amis de la science apprendront avec iuteret que, sur
la proposition de M. le comte de Bray, le roi de Baviere
vient de nomnier le D''. Eschweiler comme coUaborateiir du
professeur Iloppe pour la redaction de la Gazette de bolanifpie
qui se public a Ratisbonne. Cettc gazette ne pourra quegagner
encore a la reunion de ces deux habiles botanistes , et coulri-
buera doiiblement aux progres de la science.
Le comte d'Armansperg, ministre del'intorieur et des finances
de Baviere , a adrcsse a ce snjet la lettre suivantc a M. le comte
Zoologie. 387
de Bray, ministre plenipotentiaire du Roi dc Baviere pres
S. M. T. C. :
« Jlonsieur le comte, c'est avec un sensible plaisir que je
m'empresse de transmettre a V. Ex. U copie ci-joiute du decret
de S. M. du 24 Janvier, en vertu duquel le sieur Eschweiler
sera charge de la redaction du journal botanique , et jouira en
nieme temps d'un traitement reniuneratoire de 5oo florins aux
conditions flxees par le susdit decret.
» Connaissant, M. le Comte, I'iuteret bienveillant que vous
prenez, comme fondateur de laSociete botanique, a I'estimaijle
]y. Eschweiler, j'eprouve une vraie satisfaction en vous faisant
part de ces details, etc. »
ZOOLOGIE.
PaLjEG.NTOGRAPHIE ZOOLOGIQUE.
Nous reunissons sous ce titre les analyses de plusieurs me-
moires sur des ossemens fossiles trouves dans divers endroits.
Ces niemoii'es epars dans differens recueils periodiques sont
tres-propres, par la nature de leur sujel, a etre rapproches en-
tre eux.
266. Sur quelques o.ssemens fossiles du Val d'Arno , won encore
DECRiTS. Lettre au Prof. Ottav Targioni Tozzetti , sur une
nouvelle espece d'Elej^hant fossile du Val d'Arno, avec fig. ;
par Fil. Westi. [Niiov. Giornal. de Letterati; nov. et dec.
1825, p. 195.)
En 1808 , M. Nesti a publie dans les Annales du Museum de
Florence un petit travail , dans lequel il annoncait I'existence
d'une nouvelle espece d'Elephant fossile, distincte de celle
qui est dejii connue, et que M. Cuvier a decrite dans les Jn—
tiales du Museum de Puris. L'etablissement de cette espece n'e-
tant fonde alors que sur des caracteres tires d'une seule ma-
choire inferieure tronquee et depourvue de ses dents molaires,
M. Cuvier ne I'admit pas dans ses Recherclies sur les ossemens
fossiles, et rapporta , au contraire, la machoire en question a
un Mastodonte. Cependant un grand nombre de pieces du
sqnclette de la menie espece out ete trouvees depuis, et leur
exainen a confirnie id. ISesti dans sa premiere opinion; il on
•i5.
5€8 Zoologlc.
tleveloppe les pi-euves ou les decrivant dans sa lettre. Les pi-iii-
cipales differences caracteristiques enlre I'ancienne et la nou-
velle especes fossiles existent dans les dimensions proportion-
nelles et la conformation du crane, et surtout dans I'apophyse,
en forme de bee, qui termine anterieurement la machoire infe-
rieure , coninie dans les especes vivantes, dont elle differe ce-
peadaut pa.r d'autrcs caracteres plus ou nioius essentiels. Le
nom que M. ISesti prcpose pour la nouvelle espece serait celui
A'Eleplias meridionalis. Les ossemens s'en trouvent dans les ter-
rains d'eau douce superieurs aux formations tertiaires conchy-
Jiferes. La latitude de sou habitation n'est pas encore deter-
minee ; probablement on decouvrira des restes fossiles de cette
espece dans d'autres parties de I'ltalie et dans une portion
de TAUemagne , attendu que I'individu de Cannsladt, dont il
est question dans I'ouvrage de 'M. Cuvier, parait egaienient
devoir s'y rapporter, Les pieces osseuses dont M. Nesti parle
dans sa lettre, et qui sont en partie representees sur une plan-
che, sont : plusieurs niachoires inferieures plus ou moins com-
pletes, 4 cranes mutiles dans differentes parties, des dents mor
laires, des defenses, les 5 premieres vertebres cervicales entieres
ou en fra{>mens , une omoplate , plusieurs humerus, le cubitus
et le radius , le bassin , deux femurs, un tibia, le scapho'ide , le
cimeifornie , I'astragale , le calcaneura, le grand os, I'os semi-
lunaire, le trapeze et le trapezoide. A en juger d'apres les di-
mensions de CCS OS, I'espece du Val-d'Aruo etait plus grando
que celle de Sibtirie.
267. ExTRAiT d'une notice slb les OSSEMENS FOSSILES trouves CU
i8'i3 en creusaut le canal eutre Maestricht et Hocht, lue a
la Societe des amis des sciences, etc. ; de Maestricht , le 4
nov. 1823 ; par J.-G. Craiiay (avec fig.) (Messag. des scien-
ces et des arts; no. 9 — 10 ; 1820, p. 554.)
Le terrain oil ces ossemens ont ete trouves est une coucIk;
de terre argileuse , jaune , variable en epaisseur, reposant sur
un depot de cailloux roules de differentes dimensions. On a
surtout distingue beaucoup de defenses et de dents niachelie-
res d'elephaus , des machoircs inferieures , dont une surtout
etait biea-conservee ; des tibias , des onioplates, des cotes, des
i-t tules , des vertebres, quelques os du pied et beaucoup do
fra' Li'jr.s , toi;s d'cli'pl'.ans. On a trouve en onlre des mor-
Zoologie. 5Sc)
ceaux de bois de cevf , deux noyaux ossoux de conies de htcul"
avec line partie du crane, quclques dents dun animal inde-
tcimine , dont une est representee sur la planclie avec une
macheliere d'elephant. Tous ces ossemens etaient epars dans
la couclie argileuse , tres -ramollis par rhumidite , et a
peu pres depourvus de toute substance animale. Le banc de
cailloux sousjacent ne contenait que quelques niolaircs d'e-
lephans , quelques vertebres , et I'os sacrum dun animal qui
pent avoir eu les dimensions du ceif. On y trouvait en outre
quelques Oursins et Madrepores roules, ctplus rarement dubois
pelrifie. Quelques coquilles marines, entre aulres des huitres,
des petoncles , des peignes et des cerites, se trouvaient ren-
fermees dans un des lits de sable ar;<ilenx dont le banc de
cailloux est entrecoupe. La terre anjileuse qui environnait
les ossemens fossiles ne contenait aucun corps marin. L etat
exterieur de ces ossemens a prouve qu'ils n'etaient pas ap-
portes de bien loin, quoiquils fussent d'ailleurs contenus dans
un terrain d'attcrissement.
Un crane et une machoire inferieure d'homme ont encore
ete trouves dans les memes environs , mais dans des forma-
tions tres-recentes.
- •
268. Notice sur des os fossiles de grands majimiferes trouves
a la Croix-Rousse, pres de Lyon, en avril 189.4, et decrits
par M. le chev. Bredin , directeur de I'Ecole veterinaire.
{Jrchw. hist, et statist, du Rlione ; dec. 1824, p- 97; Jan-
vier 1825, p. 206: fev., p. 291; mars, p. 586; avril, p. 426;
Oct., p. 44^- Fev. 1826, p. 257; mars, p. 307. Foy. Ic
Bullet., t. Ill, no. 125.)
Les OS dont il est question dans cetle suite d'articlos ont
appartenu a un elephant, d'autres a des chevaux, d'autres
enfin a des boeufs. Les os d'elephant sont ; une machoire in^
ferieure armee de 4 niolaires , deux vertebres cervicales ,
une vertebre lonibairc , une grande apophyse epineusc a]i-
])artenant a la troisieme vertebre doisale , la premiure cole,
des fragmens de plusicurs aulres cotes , une portion de 1 o -
moplate , les deux liumerus, une tete de femur, les condy-
les d a femur, les deux tibias , et des IVagmcns de pliisieurs
autres os. Les oS de cheval sont : plusieurs dents niolaires,
deux vertebres cervicales, une cole, un humerus presf|ue tu-
Sga Zoologie.
tier, deux OS du carpe et deux du metacarpe , proTenant der
deux individus, un cubitus, un astragale et plusieurs fraginena
detaches. Les os de boenf sont : des dents niolaircs , une por-
tion de I'apopbyse cornifere, un fragment du parietal, deux
coles et un os du carpe.
Tous ces OS ctaicnt dans I'etat naturcl sans aucune appa-
rence de petrification; ils gisaient a nne profondeur de 2 me-
tres et qnelques decimetres ; la terre qui les renfermait est
un terrcin meuble d'allavion de formation tres-recente, essen-
ticUement forme de sable quartzeux et de terre argileuse, sans
corps marins ni coqnilles fluviatiles, mais avec un petit co-
quillage terrestre appartenant probablement a \' Ilclix cricctorum.
Les ossemens contenus dans la terre etaient ramollis ; expo-
ses a lair libre, ils se durcissaient et devenaient friablcs; I'ana-
lyse chimique qui en a ete faite par M. Lassaigne n'y a de-
montre que de faibles traces de matiere animale. Au reste , la
forme extericure de ces ossemens s'etait bien conservee , si
on fait abstraction des alterations qui y avaient etc produites
par une violence extcrieure trcs-forte, dont ils portaient des
traces evidentes.
Les molaires de la macboire d'elcphant qui s'ctaient supe-
rieurement bien conser^ees , sont decrites avec un soin par-
ticulier, et I'autcur y ajoute des considerations inte^ressantes
sur le precede de la dentition. Le 6^. article contient les mesures
exactes des pieces les plus importantes du squelelte de I'ele-
phant dont il s'agit, et la description dun humerus qui se trouve
au Musee de Lyon. Les deux derniers articles ne renferment
d'important que la determination de I'espoce, qui, d'apres les
caracteres etablis par I'auteur, est YElcphas primigeuius. Cuv,
aCg- Observations sue des Dents fossiles trouvees i Montabusard,
pres Orleans; par M. le comte J. de TEiSTAtc, avec fig. [Annal.
dc la Soc. roy. d' Ork'mis , t. YI, 1824 , p. 241.)
Ce Memoire contient la description de denx fragmens de ma-
cboire trouves ensemble dans la carriere de Montabusard , dans
un banc de calcaire d'eau douce , contenant des coquillcs ter-
restres et fluviatiles ; I'un des fragmens ne consiste qu'en une
portion de molaire inferieure depourvue de sa racine et sim-
j)lement accompagnce de I'empreinte de I'os maxillaire ; I'autre
est une portion dc macboire inferieure accompagnce de trois
Zoologie. 39 1
niolaires et d'une dent probablement incisive. Ces fragmens
sont representcs par des figures tr(>s-mediocres. Leui' examen
a engage i'auteur a les rapporter a une espece de iliinoceros ,
differente de toutes celles qu'on connait jusqu'ici , ou bicn a
nn animal voisin des pala?otherium , niais presque aussi grand
qu'un rhinoceros, animal de I'exislence duquel M. Cuvier a deja
parlii dans les jimmies du Museum , t. YI , p. 348 et pi. 5^ ,
fig. 1 et 2.
uyo. IS'oTicE suR LES Animaux FossiLEs ; par le Prof. Noegcerath.
{Eastncr, jivcliiv ; t. 11, 1824, p. 023.)
On a trouve, il y aquelquesannces, dans des cavernes de Sta-
lactites et de Zoolithes de Sundwich pres d'Iserlohn en West-
phalie, beaucoup de restes fossiles d'animaux du monde primitif,
notamnient des deux especes d'ours des cavernes. Plusieurs de
ces OS etaient profondement alteres par des maladies. Le prof.
Waltlier de Bonn a public a ce sujet un memoire particulier,
pour lequel nous renvoyons le lecteur au Bull, des Sc. me'd.
271. ESS.M SUR LA DETERMINATION DE QUELQUES OSSEMENS FOSSILES,
trouves dans le dep. dc la Gironde , et sur les consequences
«le cctte decouvertc , av. fig. ; par M. Billaudel. [Bull, d'hisl.
nnt. de In'^oc. Linn, dc Bordeaux ; I. I, 1'' . liv., p. 60 ; 3''. liv.,
p. 95; 4«. liv., p. I 1 3.)
Cos ossemens ont ete trouves dans nn cliantier d'exploitation,
au milieu d'un banc de calcairc grossier, coquillier, pres de
Saint- IMacaire, sur la rive droite de la Garonne. lis etaient con-
fusement meles a de la terre dans une cavite qui les lenfermait.
La plupart d'entre eux fuient fractures iorsqu'on les retira de
la terre. lis appartenaient les uns a des mammiferes carnassiers,
les autres a des pacbydermes. La substance aniniale etait en-
core assez abondante dans ees os. D'apres la determination de
I'auteur, les premiers se rapportent pour la plupart a I'byene
fossile, dont on a aussi trouve des fragmens osseux dans les ca-
vernes deGaylenreutli, IMuggendorf, Cannstadt, en AUemagne,
et a Fonvent, pres Gray, en France. (\ oy. les Rcchenhcs sur les
ossemens fossiles de M. Cuvier.) Les fragmens que I'auteur decrit
ct reprcsente, consistent en une niaclioire superieure , incom-
plete, accompagnee de 6 molaircs supcrieures , d'une carnas-
siere enliere et d'un fragment dc carnassiere ; en deux fragmens
3g3 Zoohgie.
flc niachoire inforieure, provonant de deux individns d'aire et
de force dilTerens , et accompagnes de deux canines et d'une
premiere incisive ; enfin d'une autre dent qui appartenait a ua
troisirnie individu. Une portion de inachoire inferieure, avec
des dents, niais mutiiee, est rapportee au blaireau.
2^2. Lettre DE BI. Fr G. IIoENiNGHAus , sur des dents d'eleplians
fossiles, avec une planche.
Dans cctte lettre, datee de Crefeld , et du ao dec. iS'iSy.
M. Htenini^haus donne une courte Notice sur 3 dents niolaires
d'un elephant fossile des carrieres de Liedberg , oii ces dents
furent trouvecs avec les debris, fort incomplets, de plusieurs
autres ossemens du nieme elephant. Ces debris ont ete trouves
dans des fentes de gres reniplies de graviers, de sable et d'ar-
gile , dans une profondcur de 20 a 22 pieds, a une assez grande
liauteur au-dessus du niveau actuel du Rhin , par lequel ces
ossemens ont probablement ete deposes , quoique le bon etat
des dents molaires prouve qu'ils n'ont pas ete apportes de bien
loin. Ces molaires sunt, 1°. une premiere superieure, dont
I'email s'est conserve, avec i 2 Limes ; 2°. uneseconde k 1 2 lames;
3". une inferieure incomplete a 19 lames. Ces molaires ressem-
blent a celles figurees PI. 6, fig. 5, 4» 5, de I'ouvrage de
M. Cuvier sur les ossemens fossiles. Elles ont ete envoyees au
Musee de I'Universite de Bonn. Le prof. JVoeggerath donnera
des notions plus detaillees a leur sujet dans le Journal de
Schweigger.
2^3. QUKLQUES RESTES d'aNIMAUX DU MONDE PRIMITIF, trOUVeS pr^S dc
Friedrichsgemiind, en Baviere ; par M. de Meyer. [Kasliiev
ylrchiv fiir die ges. Naturkuuclc. ; t. ^, 2". cah., p. 181.)
I.es resles dont il s'agit dans cette Notice consistent eu
quatre fragmens de niachoire inferieure avec des dents mache-
lieres, dc I'espece de Palceolhcrium, trouvee dans les environs
d'Orleans, et deciitedans \cs Rccherchcs sur les ossemens fos-
siles de SI. Cuvier (nouv. edit., t. 5, ])!. 67). M. de Meyer
l)0ssede egalement 4 dents macheliercs de la niachoire supe-
rieure. Ces fragmens se sont tiouves dans une couche de chaux
a helicites repouverte de terre glaise. lis sont accompagnes de
restes fossiles de qucUjues autres nnimaux; I'autenr possede
entre autres une niachclitre d hippopotame, une autre de rhi-
ZooJogie. 595
noceros , et deux dents qui n'ont pas encore pu etre d^termi-
nees. Enfin , il s'y trouve des os d'hippopotame et de rhinoc(^-
ros , des vertebres d'ichthyosaure et d'autres sauriens , notara-
ment deux vertebres aplaties dun animal inconnu. S. G. L.
11 \. NoUVELLE DECADE DE LA COLLECTION DE CrANES DE DIVERS
PEUPLES ; par M. Blumenbach.
Le celebi'e professeur Blumenbach a lu le 8 juillet 1826,
a la societe royale des sciences de Goettingue , un memoire
composant une nouvelle decade de sa collection de cranes de di-
vers peuples. Cinq de ces cranes se rapportent dune maniere
plus generale a I'histoire des peuples , et ce que I'auteur en a
dit pent servir a completer les notions contenues dans ses
travaux sur les decades deja publiees. Les cinq autres man-
quaicnt encore dans ces decades; M. Blumenbach les decrit
d'apres I'ordre des races auquelles ils se rapportent.
1°. Depuis long-temps il avait recu de divers points de I'Al-
lemagne des fragmens d'os , des dents, etc. , d'individus qui
appartenaient a I'ancienne nation des Germains ; deux cranes
plus coniplets , I'un trouve dans les tombeaux germaniques
de Gross-Ronistedt , I'autre dans un tombeau cimbre, lui fu-
rent envoy cs plus tard ; aucun des fragmens et des os dont il
est question ne montrent ces formes gigantesques et extraordi-
nairesqu'on aurait pu esperer y retrouver, d'apres les assertions
des anciens bistoriens. Les dimensions, quoique variables , ne
sortaient pas des bornes ofi nous les voyons aujourd'hui. S'il
y a done eu pariui les anciens Germains des individus d'une
ties-haute stature , il faut les considerer comnie des exceptions
il la regie generale.
2". Le second crane dont il est question dans le travail du
professeur Blumenbach appartient a un individu de la race des
Kamtschadales , qui est prete a s'eteindre completement si on
s'en rapporte a la relation de I'amiral Krusenstern, qui adit, il
y a deja vingtans, qu'il ne reste plus qu'un petit nombre d'in-
dividus de cette race , et qu'avant pea d'annees , peut-etre ,
elle aura disparu de la terre. Des exemples analogues pcuvent
etre cites dans les Guanches , anciens habitans des lies Cana-
ries, et dans les Caraibcs rouges de I'llc Saint-Vincent , qu'il
faut bien distinguer tics Caraibcs noiis de la race des negres.
11 en est de memo des verilables haijitans du Kamlsclialka ,
394 Zonlo'^ie.
qu'il ne faut pas confondre avec les Tschouktscliis , qui IiaLitoiit
les memes regions. La tete du veritable Kanitsthadalc so .dis-
tingue de celle des autres peuplades de la Siljeiie, par la saillie
extremement marquee des pommettes, saillic que Kraschenin-
nikof avail deja remarquee coninie un trait caracteristique.
3°. Plusieurs cranes, qui sont comme moules sur un seul mo-
dele, ont ete envoyes a M. Blumenbacli, par des medecins
hollandais ; ces cranes proviennent d'individus de I'ancienne
nation des Balaves, qui habitent les Ues de la ZiiydersLC, Ular-
ken , Shokland, etc.
4°. Un auti'e , qui a ete envoye par le professeur Reinwardt,
de Leyde, est celui dune femme de Java , qui avait en jiour
pere un Chinois , et une mere malaye.
5°. On connatt I'usage de plusieurs peuplades dc I'Ameriquc
du sud, qui donnent a la tote de leurs enfans nouveau-nes une
forme arbitraire , en la soumettant a une j)ression continue.
M. Blumenbacli a recu un de ces cranes deformes , apporte des
guacas ( cimetieres) de Quilca, par M. Caldcleugh , auteur des
Travels in S. America. Ce crane avait parfaitement la forme des
moules de platre que Sir J, Banks avait envoyes au celebre pro-
fesseur de Gottingue. Les cinq canes dont la description tcr-
mii'.e le travail, sont : i". celui d'un veritable Iligblander.
trouve par M Greenough , dans la fanicusn cavcine de lile
d'Egg, dans les Hebrides ; caverne dans laquelle plusieurs cen-
taines de Mac-Donald's s'elaieut refugies, pour echapper a la
vengeance des Mac-Leod's, lesquels les firent perir par le moyen
du feu etde la furaee ; 2". celui d'un liabitaiil de I'ile de Kich-
tak , sur la cote nord-ouest de I'Ainerique ( race mongole );
3°. celui dun Cafre (race elliiopienne) ; 4°- celui d'un Mexi-
cain dc race americaine pyre ; 5". enfin celui dun individu
cannibale dela Nouvelle-Zelaude, Ires-bien conserve et tatouc,
donne par le due de IVortbuuibcrland. {Golling. gel. Jnzeigcn,
i8a6, n" 121 , p. 120. ) S. G. L.
2j5. lScr le Daim NOin uii Bnsr.ALE ; par M. A. Duvaucei,. [Asint.
Jtescnrch. ; vol. XV, iSxS; p. i5y. )
Ce mcmoirc a ete adresse par RL Duvaucei a la Socielo asia-
tique de (Calcutta, eta ete redige a Cliandernagor, peude temps
avatil la morl de ce jctine naturalisto.
M. Duvaucei cniel une ojiiuiou conlrairc a cclle qui a etc
Zoolo'^ie. 395
avancee parplusieurs auteurs sur le veritable itznii.-j.'i'j;, d'Aristo-
te, que Ton s'accordait a reconnailre dans le Daim vulgaire d'Eu-
rope. S'etayant de loutes les citations d'Aiistote etdcsantenrs
qnisuivirentle naturalistegrec, rappelant surtovit que la plupart
des animaux qu'il a decrits ont etc assez exactcment rttrouves
par les xoologistes modernes , M. Duvaucel pense que le Ccrvus
Hippelaphus d'Erxlebea et de Linnaeus , regarde coninie una
vai-iele du Cervus Elaphus , n'est point I'animal mrntionne par
Je piccepteur d'Alexandre, qu'on ne pent le retrouver que
dans le Daim jioir du Bengale , et qu'il est tres-naturel de peu-
ser qu'Aristote I'aura observe dans ses voyajies par les contrees
limitroplies de sa patrie , ou cet animal avait pu s'elendre.
Le Daim noir du Bengale est trps-coninuin dans cette partic
de rinde et sur les bords de I'lndus, surtout dans la province
d'Arachotas , situee sur les flancs du Caucase, entre la Perse et
rinde. C'est en eiFet la qu'Aristote mentionne son inTzila'sjOi ,
et on sait qu'il existe une grande espece de Daim , que les Per-
sans nomment Syah-JIni. L'espece que M. Duvaucel observa a
Sumatra et dans les monlagnes du Syibet , a recu son nom de la
couleur de son pelage. Les Malais la nomment Rousso Ilaii , et
les Indiens du Bengale KdlaHarin. Le vrai Hippelaphus doit se
trouver W Java, et c'est tres-probablemeut le Great axis Ae
Borneo dont parlent Pennant et Sbaw.
La pbysionomie propre du Daim noir dilTere assez notable-
ment de celle des autres especes ; il a quelque chose des formes
generales du cheval, d'ou lui vient sans doutc le nom A' Hippe-
laphus. Ses grandes oreilles et sa queue plus fournie de poils
que celle des autres especes, le distinguent d'une mauiere par-
ticuliere; ses cornes fourcliues aux extremites avec un seul an-
douiller alabase,sont precisement les caracteres qu'Aristote
donne au chevreuil.
La femelle differe du male , par le manque de cornes.
En derniere analyse, M. Duvaucel termine par ce resume.
1°. h' Hippelaphus d'Aristote est veritablement une espece
distincte tres-differente du daim d'Europe ou du Cervus Ela-
phus avec lequel on la jusqu'a ce jour coi\fondu.
2°. Le nom A' Hippelaphus ne doit pas etre donne an Daim
qui est ainsi nomme dans !e Sjstcma natural de Linna?us ct
de Gmelin,
^". Enfin Y Hippelaphus n'est autre que lo grand Axis Ac
396 Zoologie.
Pennant, qui seul doit conseiver le uoni de Ceivit.^ Hippelapha<i
Arisiotelis. Lesson.
276. Notice en refutatio:m dk la non-existence de la Licornk ; par
M. Laterrade [Bull. iVliisl. nat. dc laSoc. linn, de Bordeaux ;
t. \"., 5<^. livr., p. 8g.)
Suivant I'auteurdecctte notice, on prouve I'existcnce dela Li-
corne, si Ton parvient ;i demontrer Tq. que la description de cet
animal n'a lien qui s'eloigne des lois ordinaires de la nature ; 2o.
que plusieurs auteurs en ont faitmention,et3o. qu'on n'a trouve
aucune preuve qui pnisse detruire les idees qu'on sen forme.
Or, d'aprcs lui , la description de la Licorne n'a rien de fabn-
leux (?); I'existence d'une seule corne et ladii'ection horizontale
de celle-ci, ne sont pas plus difficiles a concevoir, que I'existence
et la direction d'une seule defense, dans le Narwal. (Observons
cependant, que la seconde defense existe au moins en germe
cliez ce Cetace). Les autorites sur Icsquellcs M. Laterrade se
fonde ensuite , sont les livres saints, la description de Pline, les
assertions de Hieronymus Lupus et de Balthazar Tellez, enfln
Leibnitz appuye lui-meme sur le temoignage du celebre Olbon
Guerike. (Chacun est librcd'accorder a ces autorites lepoids qui
lui jjaraitra convenable , car aucune d'ellcs nest convaincante
en fait dhistoire naturelle.) Quant a I'absence de preuves sudi-
santes de la non existence de la Licorne, que I'auteur fait va—
loir en troisieme lieu, on peut repondre que I'absence de fails
bien constates en faveur de I'existence d'une chose, est pour
tout esprit non prevenu un motif suiEsant de doute , et memo
une preuve de sa non-existence. Or, tant que nous u'aurons
pas de fails plus certains que ceux qu'on cite pour prouvcr
I'existence de la Licorne, il est perniis a chacun de restcr dans
le doute , et peu de naturalistes se laisseront pei'suadcr que de
meme que rAutruchechez les oiseaux-, et le Coffre bossu parnii
les habitans des mers , sont les i-epresentans du Chanieau , et
qn'ainsi que le Zfcbre poisson Test du Zfibre quadrupJ'de : ainsi
la Licorne de mcr (le Narwal), prouve I'existence de la Li-
corne terrestre. S. G. L.
2^7. Sur l'existence d'une rotule au membrk antkrirur ciiez les
CiiAUVBS-souRis; par !\I. Lsidore Geoffroy-Saint-Hilairr. (Ob-
servations coiiimuniqiitcs a la Soc. d'/iift. na(. : le i5 doc.
1826.)
Zoologie. 5g7
Le sujet de ces observations est I'existence chez les chauves-
souris, d'un petit os semblable a une rotule, qui se trouve
place derriere I'articulation du bras etde I'avant-bras , et donne
attache au triceps brachial. M. Isid. Geoffroy I'a trouve d'abord
chez le grand fer-a-cheval (Jihinolophus imihastatus, Geoff.-St.-
Hil.), et ensiiite dans lesautres genres de chauvessouris, oii ii
existe constamnient, mais avec divei'ses modifications. Le tea-
don du triceps brachial s'attache tantot sur toute la surface de la
petite rotule anterieure, tantot seulement a I'un de ses bords;
tantot cet os est tres-distinct, comme chez les Nyctinomes ,
les Rhinolophes et les RousSettes , ou il a jusqu'a i lipnes de
long, sur une de large; tantot il est tres-petit et presque en-
tierement cache dans le tendon du triceps , comnie chez les
A esperlilibns. Ces variations sont liees avec celles que presente
la forme du cubitus, celui-ci etant generalenient peu prononce
quand la rotule anterieure est rudimentaire , et tres-distinct
lorsqu'elle acquiert un voiunie iin peu plus considerable.
M. Geoffroy a cherche a s'expliquer comment il se faisait que
la rotule anterieure des chauves-souris n'ait point ete decrite
par M. Cuvier et par M. de Blainville, qui ont fait connaitre
avec detail I'articulation du bras et de I'avant-bras de ces
Cheiropt('res (i), ni meme par M. Carus (2) qui vient de figurer
avec soia les muscles de leur aile : c'est tres-probablement ,
suivant M. Geoffroy, parce que les recherches de ces celebres
anatomistes auront ete faites sur des especes du genre Vesper-
lio (ou la petite rotule est, comme nous I'avons dit, tres-rudi-
mentaire), telles que le Murin , la Serotine ou la Noctule.
Cellc-ci , tres-commune en Europe , est en effet celle qui a ete
I'objet des recherches de M. Carus,
IM. Geoffroy penseque la rqtule anterieure des chauves-souris
est parfaitement analogue a I'apophyse olecrane des autrcs
mammiferes ; on sait en effet que , chez les jeunes animaux ,
cetle apophyse forme un os a part, et qu'elle reste meme, chez
quelques individus, separee pendant ."onte la duree de'Ia vie.
11 est inutile de remarquer combien cettc analogic confirmo
(1) Voy. Cuvier, Anat. comp.; et Blainville, Diction, d'hist. nut. (de
Deterville), articles Chciropteres et Mammiferes.
(2) Voy. Carus, Erlwutcrungstafelii zttr vei-gleichcndcn Anntumie, 1 rp. \[.
viui.son , 182G.
3y8 Zoologie.
celle cjni a i'tc,sii;nal6c fort anciennemcnt cliez I'homme , par
plusieius anatoniisles cnlrc l"apoph)se olecriine et la rotule.
2y8. OcSERVATIOjrS SUR LA STRUCTURE ET !.E DEVELOPPE^IEXT DOS
plumes; par SI. Fred. Cuvier. { yj /males' du Museum; -j' . an-
nee, t. XllI, p. B-iy.)
Apres s'elre occupe des Dents conime cnractcrcs zoolngiqua,
M. Frederic Cuvier, continuant ses reclierches , a etc conduit
a s'occuper d'un sujet interessanl , et jusqu'alors assez nesjiige,
de I'onjanisalion des plumes , et de leur mode de developpe-
ment. Le premier travail special qu'il ait eu a consulter en effet,
est celni de Poupart, qu'on trouve insere dans les Me'moires de
t Academic des Sciences pour I'annee 1699, P"'^ ^^^ belles re-
clierches (le M. Dutrochet , qui sent consignees dans le tome 88
du Jnurtuil de Physique, mat 1819. M. Frederic Cuvier expose
I'etat des coiinaissances acquises par les travaux de ces deux
autcurs et par ceux de M. PilaiuviUe, et part de ce point pour
faire connaitre les resultats de ses propres investigations.
Son i"^. paragraplie considere la plume en general , et les di-»
verses parties qui la compotcnt. M. Frederic Cuvier etablit d'a-
bord la nature interne de la plume, quoique son travail soit
plulot destine a etudier celles qu'on nomnie plus particulicre-
mcnt pennes. Des dotails anatoniiques, rendiis avec soin par la
gravure, et servant d'explication au texte, font connaitre dune
maniere graphique ce qu'on doit designer par les noms de tige »
de barbes, de barbules. L'oriCce inferieur de la pointe de la
plume se nomme onibilic inferieur, et, par opposition , on re-
Irouve \omhilic supcrieur, place au sommet du tube. Entin la
tige a encore wwg face interne et unej'ace extcrne , et une ma~
Here spongieuse la rcnipiit interieuremeut. Une suite de details
cxplique I'organisalion des tiges, des barbes, des barbuks , et
donne la llieorie des couleurs qui les teignent ct qui , chez,
beaucoup d'oiseaux , possedent un eclat metallique si lemar-
quable. S lOS le titre tie la capsule productrice des plumes,
M. Cuvier s'occupe de cet orgaue qui nait d'une papille du
derriie, le suit dans toutcs ses formes , et decrit avec soin la
jnanierc donlcctte capsule est organiseea I'interieur ct al'exte-
rieur, le point par lequel les nerfs et les vaisseaux s'y in-
troduisent, et enfin ce qu'on entend par ligne mnycnnc.
Les figures de la planclsc cxpliqi.'cnt le.s divcrscs tuniqiics do
Zoolo^ir. 599
celte capsule , et ce qu'on iloit iiornmcr metnbrnne stricc e.rtevne,
incinbrnnc strie'e intcnir. , clnisori^ , cloisons trans^'cvses , et bul~
be. 11 examine eiisuite isolement chaciine de ces parHes , et
coniplL'te par le resultat de ses rechcrchcs Ja tlieorie de I'orpa-
nisation de chacune d'elles. Sept oljscrvations altentives, sui-
vies avec soin , acconipagaees de dessins, viennent cnrrob rer
les faits precedens. Nous ne pouvons d'ailleurs , dans une ana—
l}se de quelques lignes, donner qu'un sonimaire tres-iapide
d'un niemoire consciencieusement ecrit, et qui traite pliysiolo-
ijiquement d'un j)oint intcressant de zoologie ornifholi-.gique.
Seulenient nous resuinerons les conciusioits qui terminent Ic
memoire de M. Cuvier, ct qui sont : que les plumes et les poils
ont recu la meme destination , et qu'ils resultent I'un et I'autre
jl'iine excretion de meme nature; que Jeur organe prodiicteur
a une origine commune, mais qu'il n'y a aucune ressemblance
dans leur structure, dans la maniere particuliere dont ils sont
produits, et dans I'organe qui en fournit la matiere ct qui la
depose; que rien en nn mot, dans I'organe producteur des
plumes, ne pourrait donner une idee de la formation, par
cones successifs, des poils ; comnie rien, dans I'organe produc-
teur des poils, ne pourrait expliquer la formation de la tipe,
des barbes et du tuyau des plumes. En somme on appreciera
la nouveaute des faits emis par M. Cuvier dans son memoire
meme, et on encomparera les idees avec celles que M. de Blain-
ville a emises sur le meme sujet dans le cours que ce savant a
fait a la faculle des sciences, dans I'annee 1826. Lesson.
2jg. Addiiioiv a l'ornitjiologie des Etats-Unis; par Ch. Bona-
parte ; lue le 10 mai iS'iS. (Jottrn. of the ncad. of nat. scicuc.
of Philad. ; juin iSiS , n°. i , p. 28.)
Les objets mcnlionnes dans cet addenda, par un natnraliste
ziile (.'t instruit, sont dus a 1S\. Tile Peale, qui a explore avec
soin la Eioi'ide. lis concernent cinq genres et sept especes, parnii
lesquelles il y en a deux de nouvelles.
Dans le genre Faucon et dans le sons-genre Elaiuf^ de
M. Savigny, W. Ch. Bonaparte decrit le Falco melatioptcrus de
Daudin , avec cette phrase spccifique : Canus , sitOlux nlbus ;
icctricibus abirniii itii^ris ; cauda subcequali ; iinguibiis' subitfi ro-
limdtilit. Cest le B!ac de LcvaiUaut, \' A'on b/a/ico de d'Azara,
el le Mdvus Icncurus de Yieill; t.
4oo Zoologie.
Falcofurcatus Linn. , albus; dorso , alis , caiidaque valdefor-
Jicatd nigri.s; uitguibus subtus canaliculatis .
Genre Sylvia. — Espece : Sylvia palmavum Lath., fusco-oli-
vacea, vcrlicc rufesccnti, subtus Jlavo , albide, pectore striata ^
crisso /lava ; rectricibus extimis duabus iiitus apicc macula alba.
Genre Coluiiba. — Espece : Columba Icucncepbala Linn. Cette
espece, bien connue , n'avait point encore ete placee dans la
Faiine americaitie . Eile habite le sud de la Floride , ou elle vit ea
compagnie avec I'espece nouvelle qui suit :
Columba zenaida Cli. Bonap. , T'ujo-cinerea , subtus vinacca ;
orbitis cceruleis ; macula pnrie aures ametltystina ; caudd brevi ,
cequali , fascia nigra , rectricibus duodecim , tribus extimis apicc
g rise is. '
Genre Rallus. — Dans ce genre M. Peale a rapporte une es-
pece nouvelle remarquable par sa Ires-grande taille.
Rallus giganttus Cb. Bonap. , fusco-virens pennis medio longi-
tudinal iter alb is ; uropygio , remigibus rectricibusque immaculatis ;
remigum prima falciformi. Cette espece a 2 pieds i poucc de lon-
gueur, et le bee n'a pas moins de 5 pouces. ]\L Ch. Bonaparte
en a vu deux beaux individus au Museum de Pbiladelpliie, qui
avaient ete tues a Long-Branch dans le New— Jersey.
Genre Sterna. — Espece : Sterna cayana Latham. , alba; occi-
pile nigra ; dorso alisque canis; remigum scapis albis ,• rostra elon-
gato, exjlavicanic rubella. Tel est la livi'ee complete en biver;
dans I'ete le sonimet cntier de la tete est noir. Sa longueur est
de 17 pouces, le bee en a 5 et 6 lignes , le tarse i pouce 5 li-
gnes. Lesson.
280. Descrittion de quelques nouvelles especes d'oiseaux recueil-
lies par JIM. Lesson et Garnot. (Voy. le Bulletin de Janvier,
no- 15-2.)
Genre Coi.omde.
CoLOMBE amaranthe, Columha puella N.
Variete A de la Columba magnifica Temni. , Mapoulta , daus
la langue des Papous.
C. minor: Capitc , callnquc subalbido-griscis , dorso, alis, cau-
ddquc supra Icele. virentibus guttis aurcis super alas pectore i.t
collo ante, abdomine rubra-amaranthinis . Ani plumis Jltwis -,
pedibu-1 nigris; rostra plumbea.
Parmi Irs especes nonibreuscs et a richc livrec , de rinlorcs-
Zoologie. '4 or
saute famillc des Colombes , la Magnifique est remarquable par
sa grande taille, et celle que nous decrivons ct qui lui j-essernljle
parfaitement par toutes les teintes de son pluniai'e , en dilFere
seulement par des proportions qui sont de moitie moindres.
Ainsi vivant dans la Nolivelle-Galles dii sud et sous une zone
Leauctiup plus froide, la Colomhc magnilique acquiert des pro-
portions robustes, tandis que la Colonibe amarante, affectant
dans son plumage I'imitation la plus servile, est tres-comniune
sous les zones briilantes de I'equateur, et n'y a conserve que
des formes greles et delicates.
C'est a la Nou^elle-Irlande et a la Nouvelle-Guinee, que
HIM. L. et G. observi'rent la Colombe amarante , dans les fo-
rets vierges des alentours du Port-Praslin et du havre de Dorery.
EUe a la tete et le cou de couleur grise ou plutot d'un cendre
blancbatre ; le dos , les ailes et le dessus de la queue sont d'ua
vert agreable et changeant; les grandes pennes alaires sont d'uu
vert noir. Des gouttes arrondies, formant une ligne sur les
couvertures raoyennes , sont d'un jaune dore tres-vif , et se ter-
niinent par une tache elargie et ovalaire sur les deux deinieres
pennes moyennes. Les cotes de la goi'ge sont verts ; une large
bande , d'un beau rouge amarante, prend naissance au tiers
superieur du cou, en devant, descend sur la gorge en s'elar-
gissant, et occupe tout le dessous du corps jusquaux cuisses.
Les plumes de la region anale sont du jaune le plus pur, les
couvertures inferieares de la queue sont verdatrcs, et le des-
sous des pennes est brun. Les ailes, en dedans, sont jaiines et
d'une belle teinte de rouille a la naissance des grandes pennes.
Le bee est noiratre a sa base et blanc rose a sen exiremite;
les pieds sont noirs.
La Colombe amarante a 1 1 pouces 3 lignes de longueur to-
tale ;- le bee , du front a sa pointe , a (3 lignes , et la queue , qui
est arrondie , a 4 pouc. 8 lign. Nous n'avons point figure cette
varicte, jiarceqne M Temminck a donne une planche exceilente
(liv. -28 , pi. 1 65) dc la Columba mngnifica , deal MM L. et G.
ont rapprirte plusieurs individus , et qui n'est pas rare dans les
environs de New-Castle, a quelqiie^ milles du Port-Jacksnn.
D.
9.81. Sur t'lDENTITIi SPECIFIQUE DE DHUX OISEAUX PLACUS DANS DES
GEjiHES DiFf ERKNS , Ic Turdoidc a epaulettes rouges et I'E-
B. Tome X. -id
/|02 Zooiogie. ■ N». 28r.
chenillciir jaunc. (Note coinn]uiii(iijee a la Soci^te tVliis-
toire natiirelle , Ic 8 dec. i8'26.}
Le Museum d'histoire naturelle vient de faire lacquisitioa
d'ua oiseau du Senegal, qui a fourni a M. Florent Prevost,
aide-naturaliste de cet etaidissement, I'occasion de faire une
observation interessante. Cet oiseau, semblable a la plupart
des echenilleurs par les formes de son bee et par la nature des
plumes de la portion inferieure du dos , a le plumage bizarre
de noir, de giis et de jaune , avec une tacbe d'un rouge niele
de brunatre, place au fouet de I'aile. Ce dernier caractere, la
couleur noire qui forme le fond du plumage , les formes du
bee et des pates, etc., ne permettent pas de meconnaltre en
lui un jeune age du Turdoide a epaulettes rouges du St^negal
{Turdus phoenicopicrus) , espece nouvellement decrite par le
celebre ornithologiste Teniminck. Cet oiseau est en menie
temps, par les parties jaunes et grises de son plumage, et
specialement par sa queue, entierement semblable a I'ecbenil-
leur jauue dont il ne difFere d'ailleurs en aucune facon par la
forme de son bee et de ses pates.
Cette double ressemblanee prouve que le Turdoide a epau-
lettes rouges ( <ju'on devra noiiinier Echeuilleur a epaulettes
rouges, si on le laisse dans le genre Ceblepjris ), genera-
leraent noir avec une tache rouge au fouet de I'aile dans I'e-
tat adulte , est dans le premier age entiei'ement jaune et gris,
et que Techenilleur jaune n'est autre que le jeune du Turdui
phoenicopterus , avant qu'il ait commence a revetir les pin-
Eics noires et rouges du plumage parfait.
Ce rapprocliement , que donne la simple observation , pent
etre conGrme par quelques aulres remarques. II est dabord a
notcr que I'echenilleur jaune , figure par Levaillant dans son
onvrage sur les oiseaux de I'Afrique australe , n'est pas seu-
Icraent propre a cette region : il se trouve aussi au Se-
negal; et eu effet, le Museum possede un individu rap-
portc du rojaume de Galaiii par M. Bade : il appartient done
a la meme contrce d'oii Ton recoit ordinairement en Euroj)C
le Turdoide a epaulettes rouges. De plus , Levaillant avait
cherche a expliquer pourquoi, malgre des recherclies assidues,
il n' avait pu se procurer le nid et les ccufs de I'echenillour
jaune : I'observatioa de M. Prevcst rend parfaitemenl raison de
Zoo logic. 4o5
ce fait. Elle nous montie aussi pourquoi ee dernier oiseau pre-
serite <le si nombreuses variations pour les couleurs de son
])Iumage , et elle indique par analogic ])ourquoi I'individu ,
figure par Levaillant comnie type de I'espece de I'echenilleur
noir, a I'aile frangee de jaune, tandisque beaucoup d'autres sont
entierement noirs. L'echenilleur noir est en effet tres-voisin a
tous egards de l'echenilleur a epaulettes, dont quelques per-
sonnes I'avaient nienie ( mais k tort , selon nioi ) considere
comme la femelle.
Cette observation sur I'identite specifique de deux oiseaux
places dans des genres differens, offre de I'analogie avec une
autre observation faite il y a quelques annees par M. Guerin
sur I'identite specifique du Cebrio gigas et du Cebrio brevi-
coriiis', type du genre Ammonia de M. Latreille ; et elle rap-
pelle aussi les interessantes pecherches de MM. Desmarest et
Audouin sur le Drilus Jlavescens , dont la femelle avait etc
consideree comnie le type d'un genre particulier sous le nom de
Cochleoctonns : mais il est a remarquer qu'il existait reellement
des difFerenccs importanles entre le Cochleoctonus et le Dri-
lus flnvesccns et entre le Cebrio gigas et le Cebrio brcvicar ■
nus , tandis que rc'chenilleur jaune ne diff^re du Turdoide
a epaulettes rouges par aucun caractere qui puisse permettre
de les considerer comme appartenant a des groupes differens ;
le bee, les narines , les pates, les ailes , tout ( excepte la
couleur) etant exactcment semblable chez I'un et chez I'au-
tre. Cependant cette separation dii jeune et de I'adulte de la
meme espece en deux genres differens , ne pent en aucune fa-
con etre imputee a reproche au celebre ornithologiste qui a
commis I'erreur ; car il etait absolumeat impossible , tant que
Ton ne possedait pas un age intermediaire , entre Ic jeune a
plumage entierement jaune et I'adulte a plumage entierement
noir , de reconnaitre ou meme de soupconner Icur idenlite
d'espece, et on etait d'ailleurs presque egalement fonde a rap-
porter au genre Turdoide ou au genre Echenilleur, I'espece du
Turdus plioenicopterus qui se trouve, par ses rapports naturels,
placee exactement sur la limite de ces deux groupes (i). L'er-
(1) L'cxistence , ii la region inferieare du dos , de plumes a tigcs
raides et piquantcs, nest en effet nullement caracteiistique pour Ic
2(3.'
4»4 Zoologie.
reur a done pour principale cause , la tres-graude difficulte oa
meme I'impossibilite dans laquelle on se trouve , de definir avec
precision Ics caracteres des genres dans I'.irnithologie , et
surtout de ceux qui apparlienncnt a la faniille des passeieaux
denlirostres, famille dont les innoiuLrables cspeces sont presque
tovites liees'entre ellcs par des nuances insensibles , et dans
laq-.ielie on ne parviendra sans doute jamais a tracer des
genres naturels a la fois et bien circonscrits par rapport aux
groupes voisins. Isid. GEOFjr.-Sr.-II.
282. SUR LES GLANDES DE LA TETE DES SeRPE.NS ; par J.-F. MeCKEL.
[Jrcliivfiir Jnat. und Phjsiol.) , 1826; 1''. cah. , p. i, avec
fig., ct Jnnal. des 9C. nat. , aout 1826 , p. 446.)
Les donnees fournies par les recherches des analomistes, sur
les glandes de la tete des serpens, etant peu concordautes entre
elles , M. Meckel a sounds ces glandes a une nouvelle investi-
gation , dont nods aliens presenter ici les resultats le plus suc-
cinctenient possible.
On trouve a la tete des serpens cinq paires de glandes qui , a
la vei'ite , n'existent pas dans toutes les especes , mais qui se
rencoutrent cependant reunies cliez plusieurs de ces dernieres.
La plus constante d'entre elles pent etre comparee a la glande
linguale des autres aniniaux; elle e.-t petite, allongee et arron-
die , dun tissu fort compacte , lisse , non visiblement lobee,
siluee derriere Textremite posterieure de la face inferieure de
la bouche, a peu de distance de la ligne mediane; elle s'ouvre
au debors, pres de I'ouverture de la gaine linguale M. Meckel a
trouve cette glande dans tons les genres et es])('ces qu'il a exami-
nes, lesTypblops exccptes. M.CuvierlacoDuaissaitdansrAmpliis- l^-
bene; niais ilia regardait conime uiieglanue maxillairedt'placi'c.
La druxieme })aire est constituee par la glande que M. Clo-
quet a decrite sous le nom de lacrymaje : MM. Tiedeniann et Ru-
dolpbi en ont egalement donuc une description. C'est elle que
Charas a decrite et figuree dans la vipere. Elle est fort conside-
rable dans les Aniphisbenes , les Eryx , les Tortiix, les Elaps ;
on la retrnuvedans les Couleuvres et les Trigonocepliales. Elle
cenre echenilleur , non seulempnt parce que cette modification nc se
i-etrouve pa.s- clans toutes les especes de ce groupc , mais aussi parre
quelle a lieu clans des especes d'autieS genres , et meme , comme L'a.
de'ia remarque M- Temminck , chez plusieurs erives.
Zoologlc. ^ob
est blanche , nioUe et lobulee ; sa situation irarie un peu suivaat
les esp«>ces ; ordinairenient cependant on la trouve , pour la
majeure partie , au dehors et derriere la cavite arbitalre.
La 3^. paire, un peu moins generalement repandue que la
precedcnte , se trouve le long du cote externe des branches de
la niachoire inferieure ; ses nombreux conduits excreteurs
s'ouvrent au dehors des dents de la niachoire inferieure.
M. Cuvier a decrit cette glande dans le Boa et dans les Couleu-
vres ; MM Cloquet et Tiedemann I'ont figui'ee dans le Coluber
Natrix, et M. Rudolphi dans le FipcraBerus. EUe existe de plus
dans les Kaja , les Aniphisbenes , les Jnguis , les Tortrix , les
Erjx; elle est fort petite dans les serpens venimeux qui la
possedeut ( Crotalus), a I'exception cependant des Elaps, oil elle
est enorme. Elle est dun tissa assez compacte et se compose
de plusieurs lobules; elle correspond aux glandes buccales et
linguales des maramiferes.
La l^e, paire , tres - analogue, a la 5e. , est situee au cote
externe des branches de la machoire superieure. M. Tiedemann
la regarde conime la parotide; I'auteur , au contraire , Tassimile
aux glandes labiales et buccales superieures des autres animaux.
Elle existe dans les Couleuvres , les Python, les Naja , la Vi-
pera , les Crotales ^ les Elaps, les Amphisbenes, les Tortrix et
le Eryx , avec la precedente paire , dont elle offre aussi la struc-
ture ; elle varie d'ailleurs qugnt a son volume , et elle est tres-
petite dans les Elaps.
La 5". paire, qui est la plus remarquable , mais en nieme
temps aussi la moins commune , est constituee par les glandes
venirneuses. Ces glandes , situees derriere et sous les yeux, au
dessus de la machoire superieure , sont tout-a-fait enveloppees
par un muscle fort considerable qu'il faut ouvrir poiu' les trou-
ver. Leur figure est allongee, leur structure lamelleuse ; elles
sont creusees dans leur intcrieur par une cavite , et pourvues
d'un long canal excreteur qui se rend, comme on salt, a la dent
vfnimeuse perforce dun canal qui transmet le venin au dehors.
II resulle des remarques critiques de I'auteur sur la decou-
verte de I'appareil secretcur du venin dans les serpens , que les
glandes decrites par Charas (r) et Redi ne sont pas les gland, s
(1)'Mem. de I'Acad. des So. dc Paris , 1GG6-1699. — Wouvcllcs e.\-
pcrienccs sur la vipcrc. Paris, 1G70.
4o6 Zoologie.
vonimeuses ; que ces dernieres ont ete vues d abord dans le
serpent i sonnettes , par Ranby (Phil. Trans., n°. ^o\ , p.
4yS) ; que le chemin du venin a travers les dents venimeuses
ctait dejaconnu a Tyson ; enfin , que Fontana fiit le premier qui
decrivit exactcment I'ensemble de I'appareil secreteur du venin.
Quant a la question de savoir si la ylande venimense est uq
organe d'une espece particuliere, ou bien si elle nest qu'une
inodiCcation dune autre glande , M. Meckel soutient la pre-
miere de ces nianieres de voir , et les raisons qu'il allegue en
sa faveur sont concluantes. Malgre cela , il pense que cette
glande , en raison de sa situation , de sa figure , de la longueur
du trajet et du point d'insertion de son canal excreteur , peut
etreconiparee a la glande parotide des autres aniraaux. Si cette
glande manque dans les serpens non venimeux , les glandes
labiales sont en revanche plus developpees dans ces dernieres.
La meme opinion est d'ailleurs professee par M. Rudolphi.
n resulte enfin des recherches de Meckel , i". qu'il }• a cinq
paires de glandes dans les Crotales , les JNaja, la Yijiere et \' E-
laps lemniscatus .
2°. Quatie paires dans le Vipcru dubia, qui n'a qu'une
seulc glande labiale , dans les Coluber , les Python , les Am-
phisbenes, qui ne possedent pas la glande vcnimeuse.
5o. Trois paires dans \ Anguis fra^ilis , qui n'a pas la glande
venimeuse ni la labiale superieure, et danslesTrigonocephales,
qui sont depourvus des deux paires de glandes labiales.
4°. Toutes les glandes paraissent nianquer dans le Typhlops
crocotatus , ou bien elles sont tres-petites dans cette espece.
Les glandes decrites sont figurees sur une planche. Les es-
peces que I'auteur a choisiespour ses figures sont : le Trigono-
cephalus atrox, le Vipera dubia, leNaja lutescens, YElaps lemiiii-
catux , le PytJion tigris , le Torlrix Scyialc , V ylmpfusbcvnn alba
et le Coluber varius. S. G. I,.
u85. Memoire sur ia sTRUCTURii ct Ics usages de I'appareil olfactif
dans les ]ioissons , suivi de Considerations sur I'Olfaction des
animaux qui odorenl dans I'air; par M. Geoffroy Saint-Hi-
LAiBE. {Amial. des Sc. rial., nov. iS2.>, p. 5'.22.}
M. Geoffroy-Saint-Hilaire donne d abord dans ce memoire
une determination des os dc la face , et specialement dc ceux
du nt'z du Conjure, poisson cher, loquel cette dei-nitTo partio
Zoologie. 407
oITre uu grand dcvcloppemeiil ; il saide dans ce Iravail dcs doii-
nees que lui a fournies rexainen de la tete osscuse des anti-es
jioissons , e). il trouve que les rapports naturels de phisieuis
pieces de cette tete n'avaient point ele reconnus jusqu'ici.
Ainsi, ce qui etait donne pour le corps ethmoidal cliez le Cori-
gre n'est autre chose que les os nasaux , et I'ethmoidal propre-
raent dit se trouve derriere ceux-ci a I'etat cartilagineux ; la
paire d'osselets en avant du vrai nasal, regardee jusqu'ici
comme les os nasaux , est formee par les cornets superieurs
( ethmoph3'saux ) , etc. Passant ensuite a la consideralion do
lensemble de I'organe olfactif , I'auleur combat I'opinion re-
iceniment emise par quclques naturalistes , que le fond de la
poche olfactive des poissons est tapissee par nne pituitaire , el
que le mecanisme d'odoration chez ces aniniaux est send>lablc
a celui des mam;n!£t>i-€s. La pituitaire en question nest autre
cliose qu'une veritable branchie formee de deux rangs de lames
sanguines serrees et attachees par les deux extremites comme
ies branchies fixes des poissons chondropter)'giens. En parlant
<lii systeme nervcux olfactif, M. Geolfroy Saint-Hilaire combat
I'assertion de M. Desmoulins, qui nie que les narines des j)ois-
sons recoivent aucun nerf de la 5^. paire ; viennent ensiiite des
considerations phjsiologiques sur le phenomene.de 1 olfaction,
tant chez les poissons que chez les maramiferes, et surtout chez
les cetaces ; les resultats des experiences de M. Magendie sont
jdeinement confirmeS par les recherches de M. Geoffroy Saint-
Hilaire , relativement aux fonctions c'.e la 5" . paire dans les pro-
cedes des sensations. La principale deduction des faits cousi-
gnes dans le inemoire est que les differences cssentielles de
I'appareil olfactif dcs mammiferes qui odorentdans lair, et des
poissons qui odoient dans I'eau , proviennent de ce que , dans
les poissons, les trois elemens principaux de I'appareil , savoir,
le systeme sanguin, le systeme nerveux de la premiere paire et
celui de la cinquieme, se maintiennent isoles , et n'etablissent
entre eux des relations qu'a de certains points de leur pour-
tour , quand au contraire ces trois systemes so combinent et
constituent I'appareil mixte de la piluitaire chez les mammiferes.
L olfaction des poissons a lieu sous I'eau par nne sorte d'ex^
traction preparatoire des molecules odorantes conlenucs dans
I'eau moyennant une respiration bniinliialc tpii s'opcre dauf-
le fond de la cavile nasaie. S. (',. L.
40*^ Zoolo^ie.
284. Slue du Catalogue des kspeces de Mollusques terrestres et
FLuviATiLEs, recuciUies par M. Raac, dans ua voyage aus
Grandes-Iuiles. (Y03'. le Bulletin de fev. , ii». 200.)
Famillk des Auricules.
56. Carvchium Gigas Nob. , tiov. sp. — Ilab. L'ile de France.
Cette curieuse espece , qui devient le geant du genre , a environ
3 ligncs de longueur. Son animal est d'un rouge carrain magni-
finue.
.J7. — minus Nob. , itou. sp. — Ilnb. La Prava, lie du Cap-
Verd.
58. Auricula monilc var. ? — Hab. Madagascar et I'lle de
France.
- 59. — bidentata Say. var. — Hnb. La Havane pres La Regla.
60. — minuta Nob. — Hab. L'ile de France.
Ci . — canccllata Nob. , nov. sp. — Hab. Madagascar. Espece
bien distincte et nouvelle.
62. — {an Pedipes?)fasciata Nob., nnv. sp. — Hab. L'ile de
France.
65. Pedipes oiW;« Nob. , var. — Hab. L'ile de France.
64- — ringens Nob. — Hab, L'ile de-France.
Famille des Limneens,
65. Genre Physa borbonica Nob , «oi'. sp.? — Hab. L'ile
Bourbon. Elle couvre toules les pierres de cette ile; son animal
est d'une couleur foncee avec de nombreuses taches blanches
plus ou moins circulaires, niais bien trancliees, qui gencraie-
juent paraisscnt a travers la coquille. Cette espece demande ii
ctre examinee de nouveau, elle est peu differente de noire
Plijsn /luvialilis do. Fvancc; eWe se rapj)roche beaucoup d'une
variete de la Physa he.tcrostropha de Rl. Say, et aussi d une es-
pece de la Guadeloupe; on serait tente de croire que toutes ces
coquilles ne different que par I'influence des localites.
66. — spiralis Nob. — Hab. L'ile de France. Bien distincte de
ses congeneres. Nous avons nonime celte espece sur un iiuli-
vidu, rapporte par la capitaine J$judin conuuc elant de la
Nouvelle-Galles du sud.
67. Genre Limneus ? — Hab. Praya , ile du Cap-
Ycrd. Cette espece se rapproclic assez de nos Lininecs dliu-
Zoolos'ie
■tD'
rope, pour qu il soit necessaire de I'examiner compaiativeinent
et avec soin , poui- savoir si elle doit r(ie!lemeiit en etre dis-
tiiigiioc.
Famille des Cyclostomes.
68. Genre Helicina {Helicoidcs) fasciata Lam. — Ilab. La
Martinique. L'aninial ne diffcre pas de celui de I'espece siii-
vante.
69. — wiicolor Nob. , id. var. notah. — Ilah. La Martinique.
L'animal a le pied un peu etroit, de couleur pille. Le nuifle est
allonge. Les deux tentacules sont longs et cfliles, noirs; une raie
noire part de lour base et se prolonge sur le dos , une autre
raie noire reunit les deux tentacules ; le dos est pale avec quel-
ques laches foncees. Cette espece est tres-commune sur les ar-
bres , les arbrisseaux et sur les nuirs, Sa coquille est d'un jaune
un peu verdatre.
La variete est plus grande , un peu surbaissee , d'un brun
rouge, et doit jieut-etre s'en distinguer.
70. — slriatula Nob. , nov. sp. — Hab. Le Jardin du Roi, a
Saint-rieire, lie Martinique, sous les pierres. L'animal a les
tentacules assez courts , noirs, avec une ligne longitudinale plus
ioncee entre ellcs. Le corps est convert de taches noires , sur-
tout en arriere; le dos est plus obscur j ses mouvemens sont
brusques.
71. — brasilicnsis Nob., var. minor. — Hab. Rio-Janeiro.
Cette coquille ne differe que par la taille de I'espece du meme
pays a laquelle nous avons donne ce nom.
72. Cyclostoma JiangiilSoh., nov. sp. — Hab. L'lle de Bour-
bon, I'lle de France.
M. Rang a observe l'animal dc cette jolie coquille, qui se
tient sur les plantes, surtout pres dcs bords des rivieres. Jl est
muni de deux tentacules un peu rendus a leurs extrcmites , les
yeux sont a leur base exterieure comme dans les autres Helici-
nes. La tete se termine par un mulle fort allonge , qui se replie
avec vivacile, et produit, lorsquc l'animal rampe, le meme
eBTet que la partie antcrieure de certains vers arpenteurs. Lors-
que ce muflo est tendu , il parait en ])artie reconvert dun voile
arque, borde de jaune. Les tentacules sont d'une couleur aurore
4io Zoologlc. N". 284.
trt'S-vive; tout le reste dc 1 animal est dun jaune pale, lin jieu
sale ; il a dans tons les mouvemens une grande vivacit*'. Peut-
etie est-ce un eHelicine?
IVous connaissons trois autres espcces analogues dans ce
groupe : I'une est la Paludina Francisca de M. Gray, qui est
des Grandes-Indes ; une seconde est nouvelle, elle vient des
lies Mariannes et de Rawack , et nous a ete coiumuniquec par
M. Gaudichaud : nous I'avons nommee C. Trochus. La troisieme,
dont nous ignorons la patrie , a ete nommee par nous d'abord
Cjclosloma plicatum ^ c'est la premiere que nous connussions;
nous i'avons recue depuis de M. Marcel de Serres sous Ic nom de
Cyclostoma rufum.
^3. — wiicarinata Lam. — Hab. Les jardins de Sainte-Marie
de Madagascar et celte lie nieme. M. Rang a observe et dessine
Tanimal de cette belle espece. Lc dos est uni et de couleur
foncee gris de fer ; le pied gris blanc; le mufle strie transversa-
lement par des plis , et de la menie couleur que le dos, bifide a
son extremite ; les tentacules sont de couleur orangee, lis
offrent un renflement un peu avant leur extremite; les yeux
sont noirs et situes a la base exterieure sur de petits pedoncules
d'un jaune pale ; une bande de cette couleur se prolonge depuis
les yeux jiisque dessous la coquille.
74- — vnriegaUnn Nob. — Hah. L'lle de Bourbon.
75. — firnbriata Lam. — Hab. L'lle de France.
76. — crenatulum Nob. — Hab. La Guadeloupe.
Familue des Sabots.
Genre Paludine. — (Sous-genre Melame).
77. — Melania Amarula Lam., var. — Hab. L'lle Bourbon, oii
elle est tres-commune dans les etangs et les rivieres ; on eii
trouve souvcnt dans I'estomac des petits poissons, qui les ava-
lent. L'animal a ete observe par M. Rang , qui en a pris un cro-
quis. Sou j)iod est grand et debordc de tons cotes la tele qui offrc
un mulle proboscidiforme domi-cylindrique et un peu ccbancre
antericuremcnt; a sa base naissent les tentacules qui siint assez
longs et coniques ; les yeux, situes sur une petite eminence
charnue, se distinguent a la base <les tentacules; lemanteau,
cnmmc daris I'especo suivante , debordc un peu la coquille, cii
forme de membrane fostonnce; le pied est d'une couleur funciM!
Zoologie. ^\i
verdatre; le mufle est tout noir; les tentaculcs sont tachetcs de
jaune; la partie saillante hors de la coquille est jaunatre.
— id. \<ar. de I'lle de France.
r,8. — virgidata ^ oh. — Hab. L'lle de Bourbon et I'lle de
France.
Cette Melanie varie extremement par la taille et meme par les
couleurs. Elle est tres-repandue dans toute l'lle dc Bourbon.
EUe se trouve en abondance dans les lacs de Bernica. Quelques
individus sont d'une grosseur qui ferait d'abord croire qu'ils
appartiennent a uue autre espece , si on n'avait pas les passages
aux autres qui paraissent n'etre que le jeune age de cette co-
quille ; ceux-ci ont ete pris a la Cascade de Saint-Paul; les gros
individus n'ont ete trouves de cette taille, par M. Rang, que
dans des trous en forme de puils,que Ton a creuses dans les
jardins de Saint-Paul. Cette espece se plait surtotit sur les ro-
chers et les murs humectes par les sources. Les poissons des
rivieres en avalent souvent. Les jeunes individus sont dun
jaune verdatre , vergetes de rouge par des lignes longitudinales
ondulees ; les gros, plus ages, n'offrent plus ces lignes et
sont dun brun verdatre.
L'animal a le pied large , le mufle avance et ecliancre anterieu-
rement , les tentacules tres-mobiles et delies a leur extremite ,
comme dans I'Jmnru/a, le bord du manteau deborde un peu le
tour de I'ouverture, lorsque l'animal marche , et forme comme
un collier bleu, verdatre, offrant plusieurs eminences glandi-
formes d'un jaune dore. Ces eminences diminuent graduelle-
ment en saillie en allant du cote droit au cote gauche du
Mollusque. Tout le reste de I'aniraal est vert-noiratre , couvert
de taclies dun jaune dore; le pied est dun jaune grisatre , borde
d'aurore.
79. Kerita virginca var. — Hab. La Martinique. Diverses
varietes.
80. — Zebra et variet. , Brug. — linb. Cayenne.
81. — -zigzag Lam. — Hab. L lie de Bourbon, dans les ri-
vieres et les etangs d'cau saiunatre, par exemple le grand etang
de Saint-Paul. Sous I'epiderme corne et noir fonce de cette
coquille, on decouvre les lignes dont elle est ornee ; les unes
ont la coliimelle tacbee do jaune, les autres de rouge. Elle
varie bcaucoup. M. de Laiuarck I'a indiquee avec doute aux
Antilles, elle n'appavticnl qu'aux Trides-Orientaies. I/animal a
4i2 Zoologie. N". 284.
nn pied de grandeur iiioyenne, de couleur verdatre fonce ; les
teutacules sont longs ct fins. Les negres la portent au bazar,
elle seit d'alimcnt au peuple , et donne pour les malades un
bouillon que Ton regarde conimc tres-raffiaichissant. M. Rang
apris un dessin de I'animal dc cette coquille.
82. — pimclata Lam. — Ilab La INlartinique.
85. — pnlligcra Lin. — • Ilab. Madagascar.
84- — aurictilata et variet. — Hab. Madagascar, I'lle
de France, I'lle de Bourbon, a Saint -Denis, dans une
eaa saumatre avccY j4plysia hirsula et une Pentadine , et'U
Saint Paul, dans le grand etang, JL Rang en a dessine I'a—
nimal.
^'ous rapportons toutes ces varietes a la iVerzVrt auricidala de
Lamarck , rccueillie par P«iion a la Kouvelle-IIollande. Ce
sont des varietes locales ; mais le type en est bien distinct.
Quelques individus, sftns doute de Madagascar, sont plus
grands, et la coquille semble s'ctre moulee sur une surface ir-
reguliere.
85. — viridisL\n. var. mnj. — Iltib. Madagascar. C'est une
varicte plus grande de la N. \>iridis. On I'indique a Majorque;
Bous I'avons recue du Bresil.
85. — brevi-spcna Lam. Var. — Hab. Madagascar. Nous
avons rccu de cette ile cette curieuse vasiete, qui nc differe par
aucun caractere essentiel de \a N . brevi-spina de Timor, que
M de Lamarck a crue nouvelle, quoiqu'elle eut deja ete decrite
ct figuree par Clienmitz, sous le noni de N . Corona auslralis.
Cette variete est du reste fort remarquable , et joliment peinte
de couleur variee. Elle se trouve a Madagascar, dans les pe-
tites rivieres de Sainte-Marie.
87. — Corona Lin. — Ilab. Bourbon , oii elle est tres-coni-
mune. On la vend pour les mcmes usages que la Nerita zig-
^g, coninie presqiie loutes les autres coqui'.les fluvialiles.
L animal a son niufle assez avance , aplati, et non echancre
anferieuremcnt. Les lentacules soiit Gns et coniqiies; les yeux
sont a leur base exterieure sur une piv.tubeiancj charnue. 11
est jaunatre avcc de nombreuses laches noires.
88. Geure Sei'Tv\ria. — borboiiica Nob. {clliplica Lam. ) — •
JInb. I'ile Bourbon , I'lle de France. Commune dans les li-
viercs, les tiUings, les pclitcs marcs , oil elle sc fixe sur les ro-
Zoologie. 4^5
chers a la manierc des Patelles. On la vend au bazar de Bour-
bon pour les memes usages que les precedentes.
L'animal a le pied tres-large , gris-bleuatre ; la tete avancee
et deprimee ; les deux tentapules sont coniques, allonges, avec
les yeux situes pres de leur base exterieure , sur une petite
proeminence charnue. Tout pres de la base dutentacule droit,
mais en dedans, on reniarque une ouverture qui se refeiine
par le moyen dun repli du nianteau. Les tentacules sont vio-
laces ; le nianteau est jaune tachete de noir. Les bords du pied
sont de la meme couleur que le nianteau. L'osselet opercu-
laire interne protege les visceres,
M. Rang a vu, dans le cabinet de M. Lienard, k I'lle de
France , notre Septarin navicula [lineata Lam. ). Elle venait de
Madagascar.
89. Genre Ampullaiua. — e^/^a Mullcr. — Hah. la Martini-
que, ou elle est tres-abondante , ainsi qu'a la Guadeloupe.
90. — ' SlonniiVxo)^. (crassa Swainson). — Hab. Cayenne.
gi. — intermedia Nob. — Hao. Rio-Janeiro, dans to jardin
<le I'enipereur.
92. — JasciatavAV. Swainson. — Hab. Cayenne. Cctte va-
riete se rapproclie des Amp. puncticulata et de Swainson , qui,
selon toutes les apparences , ne sont que des varietes de I'Amp.
J'asciala.
93. Melanopsis ( Vyrena) madagascnricnsis Lam. — Ilab,
Les etangs du jardin royal de Sainte-Marie de Madagascar.
94. — Unio incert. sp. — Hah. Berg-River, pres le cap
de Bonne-Esperance. Les deux individus rajjportcs ne paraissent
pasadultes. lis ressemblent aux jeunes exemplaii'es de plusieurs
de nos especes europeenncs , et ont besoin d'un riouvel exa-
inen. / Ferussac.
28j. NATURGEScrncnTB deutsciier Land und Susswasser-molluskkn.
— Histoire naturelle des Mollusques terrestres et fluviatiles
de TAlleniagne; par Cji. Pfeiffer. a*' partie. (Voy. Ic Bull.,
t. VII, n". 5dO.)
La j)rem!ere partie de cet o.uvrage , intitulee Sy.slcinatischc
Jnordnimg und lieschreibung dculscher Lnnd-und U'asscr-Sclme-
cken (Classification et description systeniatiqae des mollusques
terrestres et fluviatiles do rAllemaguc, avcc planche.s), a pant
en I 8.21. L'auteur, qui s'est prcsente au public- plutik comiu(;
4i4 Zooh'gie. N". 285,
amateur que comme naturaliste e.r profcsso , n'a cependant pas
tarde a prendre sa plare parmi le petit nombre des observa-
teurs les \A\\s eclaires qui s'occupent de I'histoire naturelle des
Mollusques ; et Taccueil fait a son premier ouvrage la engage a
continuer ses observations , et a les publier sous forme de
supplcmens. Le premier de ceux-ci, qui est celui dont nous al-
iens nous occuper, est consacre aux Mytilaces de I'Allemagne,
et nomnicment aux genres Anodonte et Mulette. Dans son pre-
mier travail, I'auteur ne s'occupait que des Mollusques qu'il
avait lui-meme trouves et recueillis dans la Hesse ; dans Ic sup-
plement, il a aussi etendu le champ de ses recherclies aux au-
tres regions de lAllemagne. La premiere partie ne contient
point d'observations anatomiques ; on n'y trouve, outre les
descriptions systematiques des genres et des especes, que quel-
ques observations sur la generation et sur le developpement
des ceufs dans plusieurs des especes decrites. Ces observations,
accompagnees de Ggures ti es-bieu faites, sent trop interessantes
pour que nous ne fassions pas du moins une mention nominale
des especes auxquelles elles se rapportent. En voici la liste :
Limax rufus; Ilclix Pomntia , nemoralis ; Succinea amphibia;
Planorbis marginatus , corneas^ albus , contortus; Limna?.us auri-
cuJarius , stagnalis , vulgaris Pf. , pereger; Phjsa fontinalis ,
Jfypnomm; Falvata obtii.m Pf. [Cyclostoma Drap.) , cristata ,
Paludina vii.<ipara, impiira {Cyclosloma Drap.}, Ancylusfluvia-
tilis, Unio piclorum, Htlornlis , Cyclas cornea, rii'icola, lacustris ,
calyculala. Les especes decrites sont au nombre de i 14.
Dans le supplement, on trouve , apres la descrii)tion syste-
matique des genres Jnodonia , Uitio, Cyclas et Pisidium Pf. , la
description anatomique du niollusque de I'Anodonte, que nous
passons sous silence , pour exposer plus specialement les ob-
servations tres-interessantes que I'auteur a faites sur la propa-
gation de CCS animaux , et sur leur generation dans I'oeuf.
A I'epoque de la propagation , on voit parakre dans I'ovaire
des viisiculcs qui se reniplissent d'un rudiment de vitellus ,
s'allongent peu a peu et torment des grappes Lorsque les ger-
mes sont suffisamment developpes, ils decbirent la membrane
exterieure desgrappes, et passent dans les espaces interme-
diaires a ces dernitres ; espaces quon peut alors considerer
comme des oviducLes. Avant cette epoque , les rudimcns iln
jaune avaient une forme irrt-gulicrc, allongcjc , spbero'idalej
Zoologie. 4i5
i!s (itaicnt pen liausparens , et offraient an milieu une teinte
plus claire , premiere trace dun germe ; a dater de celte epo-
que, ils peident loute transparence, s'arrondissent , prennent
de la.consistance , et montrent au milieu un germe distinct ,
sous forme dun point moins opaque. Entre le vitelhis et la tu-
nique externe de I'ceuf parait alors I'albunien , qui est limpide
et d'une transparence cristalline. L'un et I'autre augmentent en
volume, niais de maniere qu'a I'epoque de la maturite de roeni",
Talbumen occupe les | de la cavite de I'ceuf; le vitellus a
quitte le centre de cette cavite. M. Pfeiffer n'a cependant pas
constate si c'est par une rotation de I'embryon sur son axe ,
comme plusieurs naturalistes ( Stiebel , Hugi , Carus ) I'ont
observe sur le Limnceus slagnalis , ou par quelqu'autre mou-
vement. Passant ensuite a la question de savoir comment les
teufs passent de I'ovaire entre les brancbies , I'auteur adopte
I'opinion de M. Bojanus , d'apres laquelle les deux petiies ou-
vertures decouvertes d'abord par Poli, et situees entre la bran-
chie interne et le pied , a I'endroit de la reunion exterieure de
ces deux parties , sont les orifices excreteurs de I'ovaire. Cette
maniere de voir n'est pas celle de M. Treviranus , qui croit au
contraire que les oeufs n'arrivent aux brancbies qu'apres avoir
passe par le conduit intestinal. ( Yoy. le Bull., t. V, n°. 240. )
Quoi qu'il en soit, pendant que les oeufs se developpent dans
I'ovaire, les brancbies se preparent pour les recevoir ; les com-
partimens qai se ferment a leur surface se remplissent dun
flnide muqneux, qui , suivant I'auteur, pourrait etre le sperme
fecondant. Parvenus entre les brancbies, les oeufs se developpent
avecrapidite;le vitellus, granuleuxjusque-la,prendune structure
celluleuse , augmente de volume aux depens de I'albumen,
sans perdre sa forme spherique, jusqu'a ce qu'il approcbe enfiii
d une forme irregulierenient triangulaire. Les cellules s'agran-
dissent. deviennent moins distinctes , et Ton voit les organes
qui se developpent a I'interieur renfermes dans une coquillo
mince et transparente. Avant ce moment si remarquable de la
formation de la coquille , I'auteur n'a pu trouver aucune traci;
de carbonate calcaire; mais, aussiiot apres, I'acide nitriqiie eten-
du d'eau , verse sur le jeune individu, donnait lieu a une ef-
fervescence. Jusque-la la jeune coquille elait renfernn'C dans la
lunique externe de I'ceuf ; celte tunique se decbire enfin et nut
la coquille a nu; on observe alors les pulsations du coeur, la
4i6 Zoologie. N». a85.
coquille peut deja s'ouvrir et se fermer comme par dcs mouve-
mcns spasmodiqucs. Toutes ces observations ont ete faites suv
de jeuncs coquilles contenues encore entre les bi'ancliies.
L'expulsion des jeuncs coquilles par I'oviductc situe de
chaque cote, le long du bord dorsal des brancliies , est deja
connue desnaturalistes. Dans lesMulettescette expulsion a lieu
par petites masses, qui sont exactement moulees sur la forme
des branchies; dans les Anodontes au contrrflte les jeunes co-
quilles sont enveloppees d'une matiere muqueuse filante , et
paraissent au dehors sous forme de cliapelet ; elles sont expul-
sees avec lentcur, tandis que dans les Muleltcs les masses sont
Lrusquemcnt chassees par des contractions energiques. La pro-
patjation a lieu chez ces dernieres dans les mois d'avril , mai
etjuin, et chez les Anodontes dans ceux de septembre, octobre
et novembre ; ces epoques varient cependant suiv^nt la tempe-
rature de la saison. La fecondite de ces nioUusques acepliales sur-
passetoute croyance, et se trouveeu rapport direct avecl'age et
les dimensions de I'animal. L'auteur a trouve par uu calcul arti-
ficiel chez une des plus graudcs Anodontes adultes, quatre cent
mille jeunes coquilles contenues entre les branchies supe—
rieures ; en meme temps de nouveaux oeufs se developpaient
dans Tovaire, en sorte qu'on pourrait soupconner que les
moules font des petits plus dune fois dans le coui's d'une
annee.
La faculte de se propager commence chez les moules entre la
3c. et la 5*. annee de leur age.
Apres I'expose dont nous venons de donner un extrait , et
qui s'appuie sur des experiences et des observations I'eiterees ,
l'auteur passe a la formation progressive de la coquille sur
I'animal abandonne a lui-meuic ; le paragraphe suivant conlient
<[\ielques considerations sur les distinctions specifiques fondees
sur la forme de la coquille, si variable dans les genres dont il
est question. Dcs comparaisons multipliecs sur les ftlulettes ,
ont conduit l'auteur a n'admettrc dans ce genre pour I'Alle-
magne , que 4 espcces fondamentales, autour desquelles toutes
les autres viennent se ranger comme varietes ou sous-varietcs ;
ces especes sent les Unio margaritijera , U. bntava , U. tumida
et U. piclorum. Dans les Anodontes il est parvenu au resultat
que les individus. qui , lorsqu'ils sont places dans des circon-
stanccs favorablcs , tnit au-dossoiis de 5 a 6 pouces de dia-
Zoologle. 4 ' 7
metre et qu'on avail pris coninie forniaat des especes ilis-
tinctes, nesontque desjeunes, de quelque espece deja connue.
Les pai'agraplies suivans font counaiti'e le genre de vie, la
circulation , la respiration , le systeme nerveux et les eu-
nemis de I'animal de I'Anodonte. Parrai ces derniers le plus re-
marquable est un petit parasite acaridien que I'auteur rapporte
au genre Lininochare de M. Latreille , et qu'il propose de
nonimer Limnochares Anodontce , si toutefois I'espece est dou-
velle. II en donne au reste la description et la figure. La der-
niere partie de I'ouvrage contient la description systematique
de -2 especes du genre Anodoute et de 4 du genre Mulette. Ces
especes sont :
1". Anodonla vcntvicosn ^ auquel M. PfeifTer rapporte avec
doute, \ An. piscinalis ., (}ie Nilsson. EUe se trouve pres de
Cassel , etc.
2". A. pondcrosa, Nov. Sp. — EUe habite dans les ruis-
seaux tranquilles. Les individus viennent des environs de Pyr-
miint.
3°. Unio depressa. Cette espece appartient au sous-genre
Alasinodonta. Nous I'avions nomniee Bonellii, du nom de
riiabile naturaliste qui le premier nous la communiquee. EUe
se trouve dans le Danube et dans plusieurs de ses affluens.
4°. Unio sinuaia. Lam. ; margarilifera Linn. Drap.
5°. Unio tuinida , Nilsson ; rostrata Lam. ?
6°. Unio elongalula, Miililf. ; espece qui parait assez trancliee;
elle viont de I'lUyrie, on la trouve aussi dans le Mein.
F.
286. Epiiemkrides ENTOMoLOGic/E , fasc. I; auct. J.-W, Dalmann.
Broch. in-S". Holmia; , i8'24> Nordstedl.
Dans ce fascicule, M. Dalmann propose I'etablissement de
neuf genres nouveaux dans I'ordre des Coleopteres, savoir :
10. ChalcimoiN , de la famille de Lucanides et ayaut pour type
le Lamprima Ilumboldtii de Schonberr. II a pour caracteres :
Antennce fractce ^ articulo 1° . elongato , interniediis brevibus ,
apicalibus tribus interne dilatalis ; palpi clongati, graciles; ligula
bifida , penicillata ; lacinice palpis labialibus longiores ; labium
longe pilosum; mandibuhe [maris) maxinuv ^Jovcijnilce dcorsum
flcxai , iiitus subt usque hirsulissimce , basi denticulated, apice denle
M. Tome X. iy
4i8 Zoologie. N°. 286.
armatcB ; ocitii sepio (c capitis marffine) ci/icli el omninn dii'isi.
— C. Humbnldlii : fusco-ceneus , nitidus , squaniuUs pallidis ad-
spersus , thornce dilalato , lateribus serrnto. Var. p. obscure ceuco-
virescens , elytrorum villa media marginequc subtestaceis , abdo-
minesubferrugineo ; Mas. H. in Brasilia.
3°. DiAsoMUs, aiissi de la famille ties Lucanidcs, etayaritpour
type le Sinodendron digitatum on Scariles cjlindrus de Fabricius,
ou Passidus cylindrus d'llligcr. Antcnnce subjrncltv , clava Iri-
phylln ; labrum cxsertum , apice latins^ l^-dcntatimi; labium ro-
tundalum , integrum, apice nilosum. Mandibulce breves; corpus
elongalum , cylindricum , ihorace ab eljtrii remoto ; abdominis
segmentis basalibus contractis , segmento annli el pygidio magnis;
pedes brevissimi , coniprcssi , Jcmoribus sublcnticularibus , tibiis
ant ids di/a talis, dentatis. D. digilatus .• supra obscure rufopiceus,
subtus rujo-testaccus , antennis pedibusque concoloribus ; thorace
sparsim pttnctato. H. in India orienlali.
3°. EuRvsTER;Nus, dc la famille des Scarabeides. Jntcnna;g. ar-
ticulatw , clava truncata triphylla; oculi capitis lalcj'ibus poste-
rius inserti; ab illius margine profunde excisi, nee vero divisi;
corpus parnllelcpipedum , sculcUatum , elytris dorso planis , mar-
gine lateral i elevato , ihorace trapezoideo , antice dilalalo,angulis
oblique truncalis; capite antrorsum explanato scmicirculari; pcc-
tore lalissimo , pedibus intermcdiis valde remctis ; instrumcnta
cibaria fere ut in Onitiet Copride. 1° . E. j/lanus {Oni/is planus,
Dej. cat.) nigro-ceneus testaceo irroratus , femoribus apice lutes-
centibus, thorace punctata , anlice fix di/atato; elytris leviter
striatis, striis subtilissimis monUiformibus. Long, y lin. lat. 5.
Hab. Cajennae. 2°. E. calligranimus ; niger, antennis rufcscenti-
biis , thoracis angulis anticis oblique truncalis , elytrorum striis
subtililcr monilijhrniibus ct transversim impj-essis, subduplicatis ;
sutura clevala, long. 6^ lin. II. in Brasilia. 5. E. rufescens : ru-
Jbferrugineus,fcmoribus pallidis; thorace anlice dilatato angulis
oblique truncalis, elytrorum striis loivibus, long. 5 lin.; lat. 2. II.
in Brasilia. 4 E. liirlellus : niger, opacus setulis lulesccntibus
subhirlus • elytris obsolete striatis , inlerslitiis subfasciculatis .
long 5 7 lin. II. ?
4". LissoMus, de la famille des Elaterides. Antennae com-
pres.<!(e, acute serratte, articu/o basali maxima , a<>. ct 3°. brevibus
nodiformibus , ixliquis acute. Iriangularibus , apicali ovata ; caput
breve , oculi integri , corpus ovatuni, tliarace magna latoque -,
Zoologie. /^ I q
scuteUumorbiculare in thoracis basin intrans- \° . L. punctulatus :
niger vel nigro-piceiis , nilidus , subtilissime punctulatus , lliorace
obscure sanguineo , a/iiice haud impresso. long. 3 -^ lin. H. ia
Brasilia. 2°. L. foveolatus : supra subtmque convexior, niger,
distinctius et conferiius punctatus , thorace antrorsum utrinque
foveola impresso. long. 5 ^ lin. H. in Brasilia.
5°. AcROPS, de la division des Tetranieres : Antenna; clavat(e,
insertce sub margine capitis; articulo \°. mnjorc, sequcntibus
parvis contraciis , apicalibus tribus clavum magnum compressum
formantibus ; caput dejlexum, margine ocidi subclypeifor-mi, ob-
tuse^ oculioblongi, in vcrtice oblique dispositi; supra connivenies,
a margine capitis lateral i valde remoti; os sub margine capitis
clypeiformi occultatum; corpus scutcllatum, ovatum , depressant;
thorax transversus , anticc recipiendo capiti profunde emnrgina-
tus; pedes breves compressi. A. metallicus : mneus , femoribus
ferrugineis ; elylris profundi piinctato-striatis , subreticulatis ,
obscure ceneis , maculis pallide aurichalceis obsoletis. long. i
lin. H. ?
6°. EuRYOPE , de la famille des Clirysomelines : Jntennce tho-
race longiorcs, fdiformcs , I'emofa' , articulo lo. breui , crasso ,
sequenlibus gracdibus; 1°. longiore; 3°. apicalibus ilerum crassio-
ribus ; palpi breves fdiformes , in wqual es ; labium transvcrsum,
subemarginatum; mandibulce ualidce , acute dentatcB , cruciatim
incumbeiites ; oculiparvi, integerrimi , prominuti ; caput magnum,
fronte amplissimo ; thorax brcvis , basi multo angustior eljtris-^
apice latior ; elytra laiiuscula humeris prominulis ; pedes longius-
culi ., femoribus medio incrassatis. i. E. rubifrons [Cryptoccpha-
lus rubifrons. Fab. syst. Ent. et sj'st. Eleiit ) 7. E. ruber {Eu-
molpus ruber. ) Latr. syst. Cr. et Ins.j t. Ill, p. 5ii. Crjptoce-
phalus serricornis. Ejusd. torn. i. tab. n. fig. 6.
7°. PiiYLLOciiARis , de la famille des Cbrysomelines : Jntennce
longiludine dimidii corporis , subpioniliformes -. videlicet articulo
basali brevi subgloboso ., 2°., 3°., i°. etiam brevissimis , crassius-
culis , cequalibus ; palpi breves apice subgloboso;oculi oblongi(vix
angustati) , thora.x brevissimus , transversim quadratus , latcribus
rectis [anticc haud latior), corpus oblongum. r. P. cyanicoruis
Chrysomelacjanicornis. Fab. syst. Ent. el syst. Eleiil. ■!. P. cya-
m^ei{Chrys. cyanipesYah. syst. Eleut.). 5. P. nndulala(C/;/;j'.f.
undulata. Linn. syst. nat. ed. 12"; Fab. syst. Eleut.) 4- 1^- calli-
27.
420 Zoologle. N". 286.
zona; rufa nitida , palpi.s concoloribus; Cinlcnnis pcdibus abdomi-
neque nigro-cyaneis; clytris rujis , apice fasciisque duabus vinln-
ceis, in suturam dUalatis. Get insecte nous parait etre celui que
JM. Lesson a trouve en abondance dans lile de Bouroo, I'une
des Moluques , et auquel M. Labillardieie avait anciennemcnt
donne le nom de Clirjsomcla cjanipcs.
8". PoDONTiA , de la i'amille des Clirysonielines : Antenncefili-
formes^ apice graciJiorcs, ihorace longiorcs ; juxla oculnruni mar-
ginem interiorem inscrtce ; palpi incequalcs , Jiliformes , nrticido
apicali parvo , ienui ; niandibulce breves validce ; oculi inlcgri , la-
terales ; corpus oblongum Pedes validi , fcnioribus tibiisque medio
crass iorib us et denle arinatis. Habitus Chrjsonielai . Ce genre forme
le passa;;e des Chrysonieles aux Allises. 1°. P. grandis {Galle-
ruca grandis Schonh.). i". P. ii-puncU\tn (C/irj-somela i^-puuc-
tata Fab. Syst. Eleut). 3". aflinis {Galleruca affinis Sciionh.)
go. Ulocerus, de la famille de-; Curculionides et rapproche
des Brentes : Rostrum porrectum, fere subulatum ; Anlennxe bre-
ves, crasscB 1 squamato-diffbrmes ; clava parva , conica ; corpus
elongatum , valde angustatum , suMineare , porrectum , squaniutis
vestitum; capite longissimo ; elytris apice truncatis , dciitatis ;
pedes brcviusculi, subliiicares. i. U. laceraf.us : Exalbidus , tlto-
race capiteque nigris , \unisulcatis ; antennis compressis , nigris ,
medio dilatatis ; pedibus robustioribus , femoribus subclavatis .
Long. 81in. H. in Brasilia. 1. U. iimnundus : Lineari-elongatus,
sordide cineraceus ; capite quam thorax plus duplo longiore , ros-
tra squamuloso ; antennarutn articulo apicali longiore ui;^ro.
long. 1 1 \ lin. H. in Brasilia. 5. U. squalidus {Brentus sqaalidus
Dej. Catal.) ■ griseo-Jiiscus , punctis elevatis adspersus , rosiro
tereti nudo, ferrugineo ; antennnruni articulo apicali brcvij'usco.
long. 6 7 lin. H. in Brasilia.
Aux descriptions detaillees des genres et des espcees que
nous venons de faire connaitre seulement par leurs phrases ca-
racterisliques, IM. Dalman a joint une monographic du genre
CiiELortARiuM de Fabriciiis. 11 en distingue trois especes : i". le
C. punctatum Fab. ; 1° . le C. atruni Fab. , et 3". le C. signatum,
insecte non encore connu et auquel il attribue Ics caraclcres
suivans ; C. Obscure brunneum , glabruni , nifidum , subtilissimi
punclulatum ; elytris Jlavis , plagii dorsaii maculisquc latcralibus
brunneis ; antennis Jcrrugineis , articulis basalibus obscuris. long.
5 lin. H. in Brasilia.
Zcologle. 421
En fin , dans lin dernier article, M. Dalman expose avec de-
tail les caracteres de V Umnpus nblcctus de Fabricius ; insccte
h('niiptt're dont le genie n'titait pas nettenient distingue de celui
auquel le meme entoniologiste a donne le nom de Tcntyra.
Desm...st.
287. Note communiquek par le professeur Wiedemann de Kiel.
Le Bulletin des sciences na/urellcs , torn. VlII, n°. 220,
«tintient une annonce du proganime public par le professeur
Wiedemann, en 1824, et intitule ylnalccla entomologica , etc.
Cette annonce est prise dun journal allemand, et concue ea
iermes assez vagues et incertaiiis. La note du professeur Wiede-
mann, qui va suivie , donnera une idee plus cxacte de son
travail.
« Les especes dccrites en premier lieu sont : Le IlnrpnlusRajah
de Java : niger , ihorace , colcoplrisque smaragdino-marginniis ,
male etfemelle , long, de 261ig.; Xylocopa perversa : nigra, tlio-
ra(:c, abdomine vittis duabusjlavis, nb apice thoracis ad abdominis
apicem dcscendentibus, long. 6 lig. de Java. — -Macronolaradiata,
xubtus cuprca , supra, atro-purpurascens , coleoptrorum disco , ra-
diis aurantiacis, long. 8 lig. Inde septentr. — Bracon equitator,
Jlavus , antcnnis , verticc thoracis abdominisque apice nigris ,
long. 7 lig. et demie , le male ; du Cap. Aranea hcemastoma
ochracea, fascia sub oculis nivea , mandibulis albo vittatis ,
long. II lig. , la femelle, du Cap. Vionnent ensuite les noa-
veaux genres de dipteres , parmi lesq.iels le Ccraturgus {Dasy-
pognn aurulenius Fab. ) , le Platyna ( Strntioniys hastata , Fab.)
le Cyphomyia ( Straliomys albitarsis , maculata et cyanea Fab. ),
VOrlalis [Dictyajlavipes, Fab.) , le Strebla ( Ilippnbosca vesper-
tilionis Fab.), sont elablis sur des especes de Fabricius, tan-
dis que les genres Lasia , Ccratopliyn, Timia et Coinx sont for-
mes avec des especes tout-a-fait nouvelles. Eu dernier lieu , le
programme contient la description de cent trente-neuf especes
tout-ii-fait nouvelles a I'exception de la seule Baniphomyia fer-
ruginosa, qui est le Hybos ferruginosa Fab. Ces especes sont in-
digenes de rinde et de I'Afrique. Au reste , M. Wiedemann
ajoute que son ouvrage complet sur les dipteres exotiques , qui
doit faire suite a celui de Mcigen , est kous presse , ot qu'il con-
ticndra qainzecents especes extra-enropeenncs avec lesplanclies
necessaires pour les nouveaux genres. On trouvcra done dans
42 2 Zoolog-ie.
ces ileux ouvrages reunis plus de <lix mille especes non decrites
dans le Sjstema AntUatorum de Fabricius, puisque celui-ci ne
contientqiie 474 especes exotiques , qui avaicntcn jiartie grand
besoin dune nouvclle revue.
288. GrYLLORUM HUNGARl.E INDIGENORUM SPKCIES ALIQUOT; par M. Ic
baron de Ocskav. ( Nov. acta pliysico-mcdic. Acad. Ctesar.
Leap. Carol, natur. cur. ; torn. XIII, part. I , p. 407- )
Dans ce niemoire, le baron de Ocskay decrit conime nou-
Telles deux especes du genre Gryllus ( il ne nous dlt point de
quel auteur il a emprunte le nom generique ) qui lui ont ete
envoyees par M. de Cliarpentier , et qui se trouvent en Hon-
grie. La premiere est nommee par lui Gryllus crassipes : supra
aut toiiis rubido-fuscus , bruniieo-maculalus , aul dorso rubido-
fusco , lateribus viridibus ; subtus palltris ; ely.tris maris dimi-
diam ,fcsmince lertiam abdominis partem attingentibus ; fcmori-
bus omnibus , prcecipuc posticis incrassatis. La seconde espece
porte le nom dc Gryllus brachyptcrus .- lastc-viridis , sublus di-
lutior, supra utrinque lined atrd longitudinnli pictus ; ctylris ma-
ris dimidiam abdominis partem vix attingentibus , femiuK bre-
'vissimis. Ces deux insectes habitant dans les endroits couverts
de gazon. Nous louons M. de Ocskay d'avoir fait connaitre
exactement les deux sexes des especes qu'il decrit ,'et qui nous
paraissent appartenir au genre Acrydium Oliv. Latr. L. S. F.
289. System der urweltlichen Pflanzenthiere. — Systemc des
zoophytes du monde pcimitif, eclairci par le diagnostic, I'a-
nalyse et les figures des differens genres; par II. -G. Bronn.
In-fol. de TV et 48 pages, avec 7 planches lithographiees.
Heidelberg, i825;Mohr.
Cet ouvrage pent etre considere comme le pendant du sys-
teme des coquilles du monde priniitil, que I'auteur a public
en 1824. ( V. le Bull. , t. IV, n. i23. ) 11 est execute d'apr^s
le menie plan. Le texte est donne en allemand et en latin. La
classe des Radiairos, cpii est traitee en premier lieu, so trouve
disposee principalement d'apres le sysleme de M. de Lamarck ,
avec la modification , toulefois , que le genre Encrinus , partage
en plusieurs autres, d'apres la monogra])hie de Miller, A na-
tural history of the crinoidea , etc. , Bristol , 1 822 , a ete retire
de la classe des polypes , pour laire partie dc celle des echino—
Zoologie. 4^Z
dernies. Les Acalephes,les Entozoaires etles Infusoires sont na-
turellement exclus Jetout systeme de corps fossiles. II ne reste
done plus que la classe des polypes , que I'auteur traite en se-
cond lieu. II a pris pour base de son travail I'ouvrage de La—
niouroux : Exposition mc'lhodique des genres de I'ordrc des po-
fypiers, Paris, 1821. En outre, 11 a tire parti des travaux de
MM. Cuvier, Brongniart, Schweigger, Link, Leske, Klein,
Defrance, etc. Quelques genres recemnient etablis par M. De-
france, n'etant qu'incompletemcnt connus , n'ont pu etre clas-
ses convenaJjlement, et se tronvent annexes i I'ouvrage dans
un appendice.
M. Bronn a cgalement trouve necessaire de changer les noms
de quelques genres, soit parce que ces noms avaient ete don-
nes anterieurement par d'autres auteurs a des genres tout-a fait
differens , soit parce qu'il en existait dejatjui avaient sur eux le
droit de priorite. Ainsi le Pclagia de Lamouroux recoit le nom
de Defrancia , parce que Perou et LesueUr donnentle premier
de ces noms a un tout autre genre ; le Lymnorca Lanix. , cc-
lui de Mammillapora ; le Chrysaorn Lanix. , celui de JVeuro-
pora ; \' Alecto Lanix. , celui de Stomalopora ; le genre Gorgo-
nocephnlus Leach on EurjalelAnk, est nomme Jstroplijton ,
nom plus ancien invenle par Link ; \' Jlccto Lamk. est change
par la meme raison en Decacnemos Link , etc.
Ala description systematique de chaque genre , sont ajou-
tees I'indication du nombre des especes qu'il renferme a I'etat
vivant et a I'etat fossile , et celle de la nature et de l'a"e des
foimations dans lesquelles elles se rencoutrent. Ces notices
sont pour la majeure partie puisees dans le Tableau des corps
organises Jossiles de M. Defrance; Paris, 18-24.
Les genres decrits syslematiquement sont au nombre de
quatre-vingt-deux : on est renvoye pour chacun d'eux aux fi-
gures des planchcsi, qui sont pour la plupart tirees delouvrape
de Lamouroux , de celui de Miller, de la Description des envi-
rons de Paris par MM. Cuvier et Brongniart, etc. Dix-sept
autres genres sont mentionnes dans I'appendice. Le tableau
analytique qui fait suite a la description des genres est d'une
grande utilite pour les recherches ; mais il ne peut servir qu'aux
naturalistes ■ qui connjiissent la languc allemande, puisquc
I'auteur nc la donnee que dans cellc-ci. S. G L.
4^4 Zoolo.
'2Q0. IVoUVELLF-S OBSERVATIONS SUn LKS PlANAISHS ; par J.-R. JoHPiSOM;
avec fig. {Pliilos. transact. ; iS^S , p. -i^y , pi. XVI. )
A I'epoque on M. Johnson a public ses premieres observa-
tions sur les Planaria, il n'avait point remarque que ces ani-
maux avaient la faculte de reproduire telle partie de leur corps
qu'ils venaient de perdre , et aucun auteur n'en avait fait n)en-
tion. Pen de temps apres (i8i4), le sieur Dalgell, d'tdim-
hourg, publia un ouvrage [Obs. on some interesting phcefwmcna
in animal physic , exhibited by several species of Planaria) ., dans
lequel il dit avoir vu un individu de\a PI. felina , que I\I. John-
son regarde comme le PI. cornuta , et dont le corps etait ter-
mine par deux queues, de la bifurcation desquelles sortait un
appendice entierement conforme comme une tele , mais plus
petite. Celte observation le conduisit a I'idee que celte seconde
teto pdurrait avoir etc le rcsultat dun simple accident arrive a
i'animal, et il chercha a produire d'yne nianiere artificielle le
raerae effet sur d'autres individus ; mais il ne put pas reussir.
Aprfes avoir fait diverses entailles an corps d'un grand nombre
de Planaria, M. Dalgell remarqua que I'un des individus avait,
aprts un mois , deux tetes au lieu d'une ; mais il n'a pas pousse
plus loin ses observations.
31. Johnson, frappe de celte singularile, fit un grand nom-
bre d'experiences a ce sujet sur la PI. corniita ; il fit a une cen-
taine d'individus diverses incisions au corps , et an bout d'un
certain laps de temps, il ne trouva qu'un seul individu au-
quel avait pousse une seconde tete , a I'endroit meme ou il
avait fait I'incision. Chez plusieurs, la plaie s'elait simplement
puerie; chcz d'autres, il s'elait forme a I'endroit dc la blessure
diverses excroissances infonnes ; el chez d'autres encore ce
corps a fini par se separer en deux parties, dont chacune con-
stituaitun animal complet.
II a remarque aussi que de temps en temps , I'extremite de
la queue de ces Planaria cornuta se separe spontan(^ment du
c(jri)s et forme un individu complet, comme cela arrive d'ail-
lenrs a plusieurs aulres animaux des classes inferieures; et il
s'est assure que, qiielque petite que soil la partie qti'on delache
du corps de ces Planaria, clle est toujours suffisanle pour de-
•venir un animal complet.
II a place plusieurs individus isolemenl dans des vases sepa-
Zooh'^ie. 425
res, et d'autres, il les a reiinis en nonibre assez cons'ulerHblo
dans le raeme Local. Ceux qui eiaient separes produisirenl d'a-
bord 11 n plus grand noinbre de boutures que ceux qui vivaient
en societe ; mais apros quelque temps, les uns et les autres ea
formcrent a peu pres la meaie quantite.
Quant a la PI. /tii(ra , dont I'aiiteur donne la descri|)tion et
line figure , avec la phrase caracteristique , PI. oblonga, niger-
rima , nntice iruncaia , long. , 5 lig. ; lat. , 1 lig. , pi. 16 , fi-
gures 9, 10 et II, elle reproduil en une quinzaine de jours la
partie du corps qu'elle a perdue; mais il parait qu'eile n'a pas
la faculte de se pronager par boutures naturelles, et qu'elle so
produit par le moyen d'ceufs. S. s.
290. SuR QUELQUES PETiTS ANiMAux , qui apres avoir perdu le mou-
vement par la dessiccation, le repi-en'nent comnie auparavant,
quand on vient a les mettre dans I'eau ; par BI. H. de Blain-
viLLE. [Noui>. Bull, des Sc, de la Soc. p/idoinal. ; ju'in 1826.)
Depuis long-temps on a observe que le Filaire que Ton ren-
contre souvent dans la Sauterelle verte , avail la singuliere fa-
culte , apres avoir ete completement desseche, du mui/is en appa-
rence, a I'air libre, au soleil, ou a I'ombre , de reprendre peu
a peu ses mouvemens aussi vifs qu'avant I'experience , quand
on lui rend I'liumidite dont il avait ete prive.
11 y a quelques annees que M. de Blainville a v6rifie ce fait
sur un individu de ce genre Irouve sur la cornee d'un clieval ;
dessecbe, et miuce comnie une tres-petite laniere de parche •
niin, il reprit bientot ses mouvemens ordinaires etant bumecte
avec une certaine quantite d'eau
31ais la singularite de cette espece de resurrection est encore
plus extraordinaire dans le Rotifcre de Spallanzani Leuwen-
hoek I'avait decouverte le premier, d'autres observateurs mi-
crographes la reconnurent eusuite , excepte Gofredi et Mul—
ler(i), qui assurerent que ce fait contraire aux lois ordinaires
de la nature, ne pouvait cxister, et par consequent n'avait pas
lieu.
(1) Voycz Journal de physique, juillet 1778, lettre de Mullor au re-
dacteur. « Les ummalcules se trouvent enveloppes clans la bouc on autre
matiere conservante Cela nest pas rigourcusement Pt pleinement
moiirir.
/^26 Zoologie. N°. 291.
M de Bl., conduit par la nature de ses travaux a s' assurer
par lui-men.e de ce qu. en etait , vient de confirmer ce qu en
avaientditles celebres et premiers oLservateurs des objets nu-
croscopiques. En n^ettant de I'eau pendant une heure sur de la
poussiere Men seche , prise dans une goutliere h I endro.t o«
ia declivite laisse necessairement une certaine quant.te d eau qui
s-evapore sans secouler,onvoit au bout de 3o, 40, 5o m.nntes ,
les pelits animauxparaitreavecdes n.ouvemens aussi v.fs que
ceux qu-ils avaient auparavant. Get observateur s est egalement
assure comme tons les experimentaleurs lent vu depu.s Leu-
^enhoek, que les individus desseches, bors de 1 abr. des
grains de poussiere , se gonflent , reprennent a pen pres leur
Lme, n,aisnereviventpasreellemeut.QuoiqueM. de Bla.nv lie
ait trouve des rotiferes presque autant quil en a voulu , .1 do.t
paraltreassez s.ngulier que parmi ceux des eaux de mara.s, un
seul individu ait ressuscite (i).
Le Tardigrade a ete mis en experience ; mais ayant ete ne-
glige, parce que I'observateur croyait en trouver aisement
d'autres, il en est resulte I'.ncertitude des analogies.
D'apres la fig. de Spallanzani , il paratt que c'est une larve
de coleoptere.
Cette resurrection, objet de tant d'experiences plus on
xnoins contestees, semble exiger encore de nouveaux eclauc.s-
semens. En efFet, lorsque lanimalcule est dessecbe , seul,
bors de rabri des grains de poussiere ou de'tout autre corps ,
ct qu'.ls est nellement mort par une dessiccation compUte ,
alors 1-eau Ini fait reprendre ses formes sans lu. donner
la vie.
Doit-on appeler resurrection cette faculte reconnue dans le
Yibrion ou anguille du vinaigre? On sait qu'engourd. plus ou
moins long-temps par la glace qui I'entoure de to"s cotes .1
reprend ses mouvemens ordinaires a la fonte graduelle de
cettememeglace.Combiendauimauxmicroscopiquesnesecon-
servent-.ls pas dans des mares ou des fosses dont le fond para.t
completcment dessecbe par les rayons ardens dun sole.l d ete.
(1) Je pense que le Rotifere des toils et des marais est Ic memc •
cependant Baker a ddcnt 3 ou 4 especes de Kot.feres ; quelle est ccllc
qui oiFre le phenomeue en qucstioji?
Melanges. 4^7
Racorniset reduits a rimpossibilitede se mouvoir, il reprenneat
bientot. leur premiere vigneur aussitot qu'il tombe de la pluie,
et aucun d'eux ne siirvivrait a I'experience rigoureuse d'une
dessiccation complete.
Un naturaliste moderne (i), verse dans la micrographic , ob-
serve que I'histoire du rotifere de Spallanzani etait deja assez
nierveilleuse sans qu'on y ajoutat des fables.
Havre, 24 septembre 1826. Suriray, D. M.
292. Observations relatives a la mepamorphose et a l'animalite
DES alguks; par le prof. Agardh. [Phjsiograph. Scelskap. Aars-
bercetlclse ; Lund, iSaS, p. 100.}
Depuis que M. Agardli a publie sa Dissertation stir la meta-
morphose des algiies (Lund 1820), plusieurs naturalistes ont
fortifie par de nouvelles preuves et etendu davantage cette
tbeorie. MM. Bory de Saint-Vincent, Gaillon, Hornschuch,
Nees d'Esenbeck, Martens, baron Wrangel et surtout Wieg-
mann , ont fait connaitre des observations curieuses. Aujour-
d'liui M. Agardh rapporte lui-meme des faits nouveaux : I'un
est le cliangement d'une algue, le Nostoc foliacewn , Ag. syst.
en un Cellema iiigresceiis; I'autre est relatif a ranimaiite des
algues , et a un nouveau genre d'Oscillatoires, que I'auteur ap-
pelle Curviceps , Ag. syst. L'auteur convient que les 5 genres
d'oscillatoires sont difficiles a distinguer, ct que le 3'. genre
eprouve des mouvemens non-seulement rotatoires, mais aussi
progressifs, tandis que les 2 autres n'annoncent que des pheno-
menes vegetatifs, et sont regardes , dit l'auteur, corame etant
yegc'tabilisc's.
MELANGES.
295. ExTRAiT d'une lettre DE M, DoRBiGNY , naturaliste voyageur
du Museum d'histoire naturelle de Paris , a M. de Ferussac,
datee de Rio-Janeiro , le 25 sept. 1826.
Monsieur, je suis arrive hicr au Brosil apres So. jours de la
(1) B. de Saint-Vincent.
4 28 Mchmges. W. 295.
ti\ivtM-.~ee la plus hcureuse possible, ft je me Irouve oblige par
les circonstances politiques de renoncer aux niollusques dc ce
pa's, et de partir demain on api-es-deniain sur un batiment
hambourgeois qui doit me transporter ii Montevideo , d'oii j'ai
I'espoir de me rendre a Buenos-Ayres.
Malgre toutes les entiaves qui ont ete mises a mes recherches
de la part du commandant de la Meusc , je suis cependant par-
venu a recueillir des choscs admirables tant a Tenenffe que
dans la traversee. J'ai trouve a Teneriffe une nouvelle espece
de Seiche , que j'ai nomniee Teneriffce , un genre nouveau de
Nudibranches , a Apysies, i Doris, 6 Helix , i Cyclostome ,
une Liniace , une Pbyse, i Ancyle , une Vitrine Drap. et une
multitude dc coquilips marines dont tons les animauxsont des-
sines. La traversee ra'a procure un genre nouveau de Pteropodes
a coquilles, 2 Ilyales, 4 Cleodores, 1 Limacine, le tout avec
des animaux que j'ai vus vivaus daps I'eau de nier; des Glaucus
de la plus grande beaute , des Cyanees, 2 especes nouvelles de
Velelles , 2 Physalides, 2 Porpites, dont une nouvelle, ct une
multitude de crustaces phosphorescens. En arrivant a Rio , au
debarcadere, j'ai trouve une nouvelle esp6ce d'Aplysie ; a la
sortie de la ville , j'ai rencontre 2 especes d'Helix, dont une
tres-petite que je crois nouvelle.
Le total des especes que j'ai dessinees et decrites et qui me
paraissent nouvelles , est :
Cephalopodes Seiche ,1 i
Pteropodes Nautiline «o^. . . 41
Cleodore i ( q
Liraacine i I
Hyale 2)
[ Poly cere 2
^ ^ ivr i-i iCallionce noh. .
Gasterop. Nudibr. . . \r, ,.,
' j Lolide
' Doris 2
Tectibranches. Aplysie 41
Pulmones. . . Limace 1
Cirrhipedes i
Total. . . 22
Non compris les Pcctinibranchcs ct les animaux rayonncs
et articules.
Melanges. ^29
294- SoCIETEBOYALE DU MuSEE DU ROV AUME DE DoiIEME. ScailCe ])ubli-
que du 20 mars i SqS [Bibliolcka Pqhka, i 825, t. IV, p. Sq.J
Le coiDte Gaspard de Sternberij; , president, ouvre la seance
par un discours alleniand , ou il rend corapte des travaux de la
societe. EUe s'est enlre autres occupee a mettre en ordre les
matcriaux que Henke alaisses sur la botanique. L'impression du
premier volume contenant les Cryptogames, etait presque ter-
uiinee. Ilenke originaire de Lutomer ou Leitnieritz en Bo-
lienie , fut en 1789, appele par le gouvernenient espagnol,
pour accompagner conime botaniste Texpedition qui devait
fairs le tour du monde ; niais eile avait leve I'ancre depuis 24
heures, quand il arriva a Cadix Ayant marque a Madrid ce
contre-temps , il recut. ordre de s'embarquer sur le premier
vaisseau qui ferait voile pour la Plata. Malheureusement la fre-
gate sur laquelle il voyageait, echoua sur les cotes de Monte-
Video. Ayant eu le bonheur d'ecliapper avec ses livres et ses
papiers , il s'enfonca dans I'interieur du pays , sans elre effraye
par les difficultes qu'il aurait a surmonter, ne sachant ni la
langue des indigenes ni celle des Espagnols. II est mort en
Amerique, et le Musee a acquis ses manuscrits. Le discours du
president fait connaitre les autres acquisitions que le Museum
a faites en objets precieux pour les lettres , les arts et les
sciences. G — v.
295. Protection que le roi Stanislas Auguste a accordee a
l'histoibe naturklle et a la science m£dicale. — Discours lu
a I'Acadcmie de Varsovie , seance du 26 oct. 1821; par
Georges Arnold, D'. M.
Le roi Stanislas Auguste protegea les lettres, les sciences et
en particulier I'etude de I'bistoire naturelie.
Christoplie Kluk, ne a Cieclianow, a commence lillustiation
de cette epoque. SacriGant ses interets piicuniaires a la science,
il abandonna un ricbe benefice , pour venir se j)lacer au milieu
du Musee , que les princes Jablonowski avaient forme sur leur
domaine de Siemiatycz.
. La , prenant Caton, Varron et Columelle pour maitres , ct ne
connaissant point Linne , ({ui n'avait pas encore paru , il de-
vanca le savant sucdois , dans la Botanique ct l' Jgricidtufc , ou-
vrage qui devint tellement popuLiirc, qu'en Lilhuanio ou
43 o Melanges.
disait : « Qui n'a pas lit Kluk , nc sail ce que c'est que I'agricul-
)) ture. » Et cette sentence a passe , parnii nous , en proverbe.
ApresKluk, Paul Czeinpinski continua les recherches bo-
taniques et zoologiques de son maitrc. Tons les deux furent
encourages par les bienfaits de Stanislas Auguste.
Emmanuel Gilibert profess^ear de botanique a Lyon , ap-
pele par ce prince, se rendit, d'apres ses ordres , a Grodno ,
on , pendant cinq ans , il fut occupe a enricbir le jardin bota-
nique de cette universite. De la, envoye a Wilna, pour y
remplir la chaire d'bistoire naturelle , il y etablit un jardia
botanique. Nous regrettons que les circonstances I'aient decide
a retourner en France.
II eut pour successenr I'abbe Stanislas Jundzill, qui a
beaucpup contribue a illustrer I'epoque de Stanislas Auguste.
L'impulsion donnee se communiquait jusqu'a ceux qui par
leur etat paraissaient les moins apjieles a I'etude des sciences
naturellcs. Le gardien des capucins, de la maison de Cracovie,
le pere ThaddeeKrawczynski, a laisse en i6 vol. des nianuscrits
precieux sur la botanique et sur les plantes qui croissent dans
noscontrees.
Les Radziwill , les Moszynski, les Oginski , les Lubomirski
et les autres magnats de la Pologne seconderent les efforts du
roi Stanislas, et on vit dans leurs domaines s'eiever des cabi-
nets d histoire naturelle et des jardins botaniques.
En protegeant les sciences et les arts , Stanislas Auguste fon-
dait des bopitaux , il erigeait des etablissemens de sante, et il
favorisait tout ce qui pouvait tenir au bien de Ibumanite.
Les borncs etroites du Bulletin ne nous pcrmeltent point de
suivre dans ses details cette dissertation interessante.
Le Musee Jablonowski di)nt nous avons parle , a survecu
aux circonstances ; I'empereur Alexandre en fit I'acquisition
pour 5o,ooo ducats. (Jioczniki Towarz^stwa krolewskiego JVars-
zawskiego pzjiaciot Nauk.; torn. XV, p. i35. ) G — r.
296. Vente d'un oabinet d'histoire naturelle, a Amsterdam.
H. Winkelman de Vrics , A. Broudgeest, E. M. Engelberts,
et C. F. Roos, courtiers ii Amsterdam, se proposent de vendrc
juibliquement, au mois de juin de I'annee 182^, le cele-
bre et magnifique Cabinet d'histoire naturelle, consislant en
pauillons de nuit et de jour, cscarbots et autres insectes , en oi-
Table des principaux articles. l^Zi
seaux conserve's, coquillcs , ecailles , coraux , petrifications i mine-
ran x , etc. , recueillis et laisses par feu J. Joan Raye , seigneur
de Breukelerwaard. On pent s'adresser pour le Catalogue , qui
est sous presse, aux memes courtiers, et aux freres Van Chef,
libraires a la Ilaie el a Amsterdam. [Revue eiwjclope'dique ;
novembre , 1826, pag. 535.)
Errata pour le volume de 1827.
Page 88, ligne 24 : Capsule, lisez : Cupule.
Pour le mots de Fevrier 1827.
Page 262, ligne 21 : Kaisersteche , lisez : Kalserstuhl.
TABLE
DES PRINCIPAUX. ARTICLES DE CE NUMERO.
Geologie.
Le deluge geologique ; John Fleming ■ 321
jRriefe nus der Schweitz , etc.; Eionu 322
Terrains de la diaine jurassique ; Charbaut 325
Constitution geognost. des environs de Boulogne-sur-Mer ; Rozet. 328
Geologie du Pembrokeshire meridional ; de la Beche 330
Lias de la cote des environs de Lyme-Regis ; le meme. '. 331
Sur les couches de Purbeck et de Portland; Webster." — Observ.
pour avancer les connaiss. geolog. dans le Wurtemberg; Hehl. 332
Trachyte des Sept-Montagnes , 334. — Perlite dans la vallee de
Lahn. — Argile bleue dOdden 335
Sables de Bornliolm ; Pingel 336
Tableau geognost. de I'Amerique meridionale ; de Humboldt. . . 339
Travaux et changemens dans la Societe silesienne pour la culture
nationale. (Partie geolog.) 343
Mincrnlogie.
Manuel de mineralogie de Blondeau refondu 345
Mineralogie usuelle ; Drapiez 346
CUissiiication des substances inllammables ; Tondi 347
Mineral appele kyouplsiug; le D^. Abel. '. 348
Cristallisation du bicarbonate de potasse ; Bernhardi 350
Id. de I'arseniate de soude. — Id. dune mine de fer fondu ; Jasclie. 351
Probleme cristallograph. — Analyses de quelques substances mi-
nerales ; Berthier 352
Mica a un axe; Marx, 353. — Mica de Lithion ; Meyer. — Sur
quelques substances seleniteres; Stronieyer 354
Presence de I'iode dans les eaux minerales 355
Botaiiique.
Voyage autour du monde ( partie botanique); Gaudichaud. . . . 356
Menioire sur I'anatomie comparee des Graminees; Haspail. ... lb.
Monographic naturelle des Amaranthacees ; Martius. 374
4^i Table des inalibres.
Tabula method, gencruin Ainavatilhacearum ; le meme 377
Botanical Magazine 378
Nouvelle espece de Fioln ; Berthelot 380
Tableau dicliotoniique ct description du genre Seduiii ; Haworth. 381
Adjlorce Neapolitanw Prodomum appendix quinla ; Tenore. — Jiiibi
germanici ; \ oilie et Nees dEseubeck. — Cnricologia germanica ;
Hoppe. — Hurti holanici yratislaviensis plaiitarum , etc. Mani-
pulus; Trevii-aiio 382
Rhizoniorplies croissant dans la mousse ; Nacggetath , etc 384
Nou\ . especes de mousses des genres IScckera et Hypnuni ; Ivaye
et Grevillc. — /cones Filicum; Hooker et Greville . . 385
Prodroiiius pUmtaiut)i Indice Occident.; Hamilton. — Flore des lies
Kaleares 38G
Zoologie,
Pa1a;ontOffrapliic : osseniens fossiles du Val d'Arno ; Nesti 387
Ossemens tossiles trouves pres de Maestriclit , Craiiay 388
Os fossiles trouves a la Croix-Kousse , prcs Lyon ; liredin 389
Dents fossiles trouvees a Montabasard ; comte de Tristan 3'JO
Ossemens fossiles du depart, de la Gironde ; Killaudel , 391
Dents d'elephans fossiles de Liedberg; Hceninghaus. — Oss. foss.
de Friedrichsgemiind , en Baviere ; de Meyer 392
Kouvelle (6'^.) decade de cranes luimains ; Biumenbacli 393
Sur le Daim noir du Bengale ; Duvaucel '. . .v 394
Sur I'e^xistence de la Licome ; Laterrade. — Surune rotule trou\ee
dans le membre anterieur des chauves-souris ; Isid. Geoli'roy-
St.-Hilaire 396
Structure et developpement des plumes ; F. Cuvier 398
Additions a lornitiiologie des Etats-Unis ; Ch. Bonaparte 399
Kouv. especes d'oiseaux , recueillies par MM. Lesson et Garnot, . 400
Sur I'identite du Turdoide a epaulettes rouges, et de TEchenilleur
jeune ; Isid. (ieolfroy-St.-Hilaire 401
Sur les glandos de la tete des serpens ; F. F. Meckel 404
Structure et usage de I'appareil olfactif des poissons ; Geoffroy-
St.-Hilaire 40<3
Catalogue des Mollusques tcrr. ct Uuv. rccueillis par M. Rang;
de Ferussac 403
Natuigesch. deustcber Land-und Siisswasser Molhisken ; PHeidln-. . . 413
£phemeridcs entumologicw i Didman 417
JXote du prof. Wiedemann 421
Quelques especes de (irillons indigenes de la Hongrie ; de Ocskay.
— System der urweltlichen Pflanzcnthiere : Bronn 422
JNou\ flies observations sur les /-"/(//ajna ,- Johnson 424
Sur ijuelques petits animaux qui repreiinent leurs moiivenicns
apies les avoir perdus x)ar la dessiccation ; de Blainville 42;>
Sur la metamorphose ct lanimalite des algues ; Agardli 427
3Ielanges.
Extrait dune Icttro de M. dOrbigny 427
Societe royale du Museum du royaume de Boheme. — I'rotectioa
accordiie aux sciences naturciles et medicales parle roi Stanislas
Auguste de Cologne 429
Vente dun cabinet d'histoire naturelle, a Amsterdam 430
PARIS.— L\1PR1.MERIP:DE FAIN, RUE RACINE, N°. 4
i-LACL IiH t'oUliON.
BULLETIN
DES SCIENCES NATURELLES
ET DE GEOLOGIE.
GfiOLOGIE.
297. Observations scr la nature et l'importance de la geologik.
{Edinb. N. philos. Journal; oct. 1826, p. 295.)
La geologie s'ctaie d'mie foule de sciences telles que la nii-
neralogie, lageonietric, I'liistoire de la race humaine , Ihistoire
naturelle, etc. Cette science fait passer eu revue les difTerentes
creations eteintes; les monograpliies geognostiques avancent
cette science qui tend i voir enfin s'elever ua edifice durable.
298. Note suR l' AGE du depot de Teree-Kegre a Bordeaux, decrit
dans les ^««rt/. dcs Sc. na(. Oct. 1826, par A. Bhue.
Terre-IVi-gre est un petit quarticr de Bordeaux, ou Ton a fait
des fouilles tres-pcu considerables ; apres le sable ordinaire des
Landes , on est arrive a un lit pen epais d'une terre noire, qui
existe aussi ailleul's , et enfin on a trouve le falun , qui recou-
vre autour de Bordeaux le calcaire tertiaire compacte. Le seul
fait rcniarquablc est que le falun presente avec les coquilles
ortlinairesde laniarne coquilliere,"dcs Nuuiniulites, des Cranies
I et une assez grande abundance d'une jolic espece de Delphi-
! nule. D'apres la nature du terrain et les fossiles, les rfeoloiMies
i de Bordeaux, comnie 31. Jouannet, n'ont pas besiteji'idcntifier
I ce falun avec ceux si voisins de Metignac, Leognan, etc. II est
vrai que la tbeorie placait jusqii'ici les Cra;^ies dans la Craie ;
I niais laCranie de Bordeaux est- die de la nienie espece quo ccilc
I du Danemark ? Quand ccla serait , deux depots voisins ont sou-
) vent les menies fossiles isolement. La Gryjifitra cnlumba du "les
1 vert n'cxisle-t-elle pas dans I'Argilc blcue tertiaire de Genes ,
I B. TomeX. aS '
4"»4 Geoloi^ie.
et n'ffst-clle pas ;ivft le Plni^ictstnnia spinosa ile la Ciaifi clans
I'An'ile du piemicr calcaire lei-ti.iire a Castclgomberto dans Ic
"N'icentin? Le Ccrilhium Diahnli n't'sl-il pas aiix Diableiets , a
Dax , dans 1p falun et dans les marnes du lias des Vaches-Noires
et de Westphalie ? Le Nautilitcs bidorsaius et le JMytilus socia-
lis , Schloth. , caracteristiques du Muschelkalk ne sont-ils jias
quehiue fois dans le lias dn WurCeniLer;;? l^'ylmnioniles jiri-
mordialis de vSclilolh. n'est-il pas dans le lia de Boll et dans la
Grauwacke du Ilaiz? Le Terebrntu/ifes ros/raUis n'est-il pas dans
]e gres vert anglais et le calcaire intermediaire? L'Oslrca Mar-
schii de Sow. n'est-il pas dans le Muschelkalk ct les oolites du
Jura? C'est a M. Brongniart plus qu'a tout autre que la geolo-
qie zoologique doit son etat et sa precision actuelle; mais cette
branche si curicuse de la geologic a-t-elle deja (ite etudiee sur
assez de points etcndus du globe pour permeltre de classer dcs
depots d'aprcs un ou deux fossiles? Je suis snr que le celobre
professeur aurait fait, surles lieux, avec sa franchise ordinaire,
les niemes objections quenioi, et qu'il ne me saura pas mauvais
gr^ d'avoir voulu simplement eviter la propagation d'une pre-
somption peu conforme a la nature.
•^99. ZiiCE DDRCn DIE HOCHGEBIRGE UND Th^LER DER PyREN-EEN , ClC.
Courses dans les Hautes-Pyrenees en 1822 ; par W. de Luede-
MAKN. In-8°. de 554 p- avec 2 cartes, Prix, 5 fr. Berlin,
i8a5 ; Duncker et Humblot.
C'est un ouvrage dcscriptif ou I'auteur a reuni ses observa-
tions avec celles de MM. Ramond, Dralet, etc. II est divise en
2 chapitres. L'un comprend le voyage de Toulouse a Bagncres
de Bigorre , et I'auli'e celui de Bagnores a Bayonno , et dans
chacun sont introduites les courses dans les diiTerontes vallees
des Pyrenees. Trois appendix (l'un sur le pays Basque, I'au-
tre sur les sources niinerales, et un troisieme sur les hau-
teurs principales des Pyrenees) terminent cet ouvrage.
3oO. RkMARQTJES sur t.A POSITION GEOLOGIQUE DES COUCHES DE LA FO-
RET DK TiLGATR da:is le Sussex; par G. Mantell. ( Edinburgh
N. philos. Journ, ; juill. a oct. 1826, p. 262.)
L'auteur pretend que M. Prevost a rapproche sans aucune
raison les couches de Stouesfield de celles de Tilgate, et il s'ap-
puic sr.rtout sur une coupe naturelle entre Brighton ct la
Geologie. 4^5
foret de Tilgate, ou Ion voit les couches de Tilgate couverte*
par le vealdclay, les sables de Shanklin et la craie de South-
Downs. Les couches de Tilgate sont du menie age que le sable
ferrugineux qui traverse le Sussex. II observe que notre con-
naissance de la distribution des fossiles est encore trop impar-
faile pour pouvoir decider 1 age d'un depot par quelques petri-
lications , et que M. Prevost a eu tort de vouloir faire soup—
Conner un depot tertiaire a Stonesfield et Tilgate , parce qu'une
tht'orie le vouiait ainsi. Enfin il donne line iiste compara-
tive des fossiles connus dans ces deux localites. On y remar-
que dans toutes deux des restes de Megalosaures,de Crocodiles,
de Plesiosaures , d'oiseaux et de tortues ; des dents de Vjinarhi-
, ens lupus, du hois, d<>s fougercs, des roseaux, des carpolithes
et des roguons de quartz ; mais dans le schiste de Stonesfield, il
y a de plus des Tiigonies, des Belemnites , des Peignes , des
Fucus, des elytres d'insectes et des restes de Didelphes ; tandis
qua Tilgate ily a des OS d'Jguanodon et des Unio, des Maclres ,
des Paludiiies,des Gyrenes, des \iAm3LCiX.es{Endogenites erosa) le
BlalJirariaLjellii. A Stonesfield le depot est marin, a Tilgate il est
plutot d'eau douce. 11 est singulier qu'on confonde encore un
terrain d'eau veritable avec un melange accidentel de coquilles
d'eau douce ou terreslres : si une coquiUe marine se trouvait
empatee dans le calcaire d'eau douce de Fontainebleau , serait-
ce pour re!a du calcaire marin ? L'auteur annonce un ouvrage
siir les fossiles de Tilgate.
ooi. Hauteurs mesurees baroriktriquement dans le ckrclk du Rhin
EN Bavikre, sous le So" de latit. nord ; par de Nau. [Zeit-
schrift fiir Mineral.-, dec. 1826, p. .5oi.)
M. de Nau donue la hauteur de 43 points du pays bavavois sur
la gauche du Rhin. Le Rhin est eleve de 324 p. sur la mer a.
Spire, de QJi p. a Manheim, et de 198 p. a Coblentz; le
Necker est do 70 p. plus haut a Heidelberg qu'a 3Ianheim.
002. Uedersiciit der Rheinisciien und Eifeler erloschemen Yul-
kane , elc. — Revue des volcans eteints de I'Eiffel et des
l)ords du Rhin et des depots soulcves qui sont en rapport
avec eux , ouvrage suivi de remaixjues techniques sur ces
roches ; par le liaron Van der Wvck. In-8». dei22 p. Prix, 4
fr. B "nn , 1826; Weber.
28.
436 Geologic. N^. 3o2.
Les volcans du Wiin sont fort has ; la plus haute cimq volca-
nique ne s'eleve qua a,ooo pieds sur la mcr. Le lac de Laach
n'est pas le resultat de iecroulement d'un volcan , c'est ua
anciea cratere ; 4 volcans eteints I'entourent ; le Veitskopf a
encore un cratere ; le second volcan etait forme par le Cruf-
ter-Afen et le Nickenicher-Rothenberg ; le 5^ est le TuUen-
berg, et le 4^. le Beller-Rothenberg. Le lac etait le centre
d'action d'un prand nombre de volcans que I'auteur enuiuere
et qui fornient antour du lac comme des rayons, Dans 1 Eiffel les
volcans ne se sont pas lies ensemble de la sorte. L'auteur enu-
mere un grand nombre d'anciennes coulees de lave. Plusieurs
eruptions de I'Eiffel ont ete sous-marines; un cosirant d'eau
allant de I'O. a lest a detruit en partie les volcans du Rliin et
de lEifPcl. Des exemples etayent cette supposition. II y a des
agglomerats volcaniques deposes par I'eau entre Daun , Mehren
et Scbalkenmehrcn , il y en a de niomc a JNicdermcnnick et
sur les bords du Uhin. Le trass de Broblthal a ete arrange par
loan. Des marnes rccouvrent les depots volcaniques et alter-
nent avec les plus receiis, comme a Andernach , etc. L'auteur
distingue sur les bords du Uhin plusieurs depots aqueux; I'un
A forme Taroilp des bords du lac de Laach, les gres deRieden,
le tuf volcaniciue entre VVchret Rieden et un autre plus recent,
le trass a impressions de feuilles d'arbres et le tuf calcaire de
Broblthal.. L'auteur suppose que ces volcans ont commence a
agir pendant I'epoque secondaire et ont cesse avec la periode
tertiaire. 11 niontre par des exemples qu'un courant venu de
I'ouesta forme des depots de sable, d' agglomerats , etc., avec
des rochers dijtruits du voisinage. 11 donne des exemples de
volcans ou de pays volcanises, qui out etc sujets a des ecrou-
lemens, tels que Ic Bumersberg, le P.odderberg, etc. Les val-
lons en forme de bassin sont d'anciens craleres , tel est le
Murmesweiher pres Mehren. Les eruptions sous-marines sont
indiouces par les Maares. Le mont basaltique le plus hautdans
I Kiflel , est le Acht pres de Kaltenborn ; un district basaltique
considerable separe les volcans de I'Eiffel et du Rliin , et il no
presenle ((u'une seule eruption reccnte a Boos. Au milieu des
volcans de I'Eiffel, il y a un seiil cone basaltique I'A rnolpbus-
bert'. Dans le district volcaiii([ue du llliin, dont le Mayenfeld
fait partie, il n'y a point de masse sonlevee ; mais entre Rieden
cl Kcmpenicb, il y a dfs vokaiis et des trachytes qui se liouL
Mine'ralogie. 4^7
aux roches soulev^es des deux hords da Rhin ct meme du
Weslenvald. L'auteur en conclut que les districts de volcans
eteints u'offrent gu^re de basaltesouleve, ct Ics contrees basal-
tiques ne renferment presque point d'eruptions volcaniques.
Sur les bords du Rbin , la ponce distingue les volcans eteints ,
et le pyroxene ceux de rEiffel; les laves, les scories et les
masses rcjetees do ces deux contrees sont differentes; dans
I'Eiffel, ce sont des gres , des scliistes , etc., scorifies; sur le
Rliin, des basaltes. Les basaltes souleves offrent aussi des diffe-
rences. L'auteur entre dans des details sur les eaux acidules et
les moffettes dependantes des contrees volcanisees. II donne
quelques observations snr I'attraction qu'exerce le basalte sur
la foudre ; les cavernes dans les laves sont tres-froides et eon-
tiennent quelquefois de la glace toute I'annee. La neige reste
plus long-lemps sur les nionts volcaniques que sur le schiste.
II dccrit differentes apparences curieuses , la Maare de Wein-
feld, des cavernes, des basaltes columnaires au Mendeberg, etc.
II y a des colonnes de i6o p. do haul. II donne un catalogue
des rocbes et des niineraux de ces pays. Nous ne reniarquerons
que le sapliir dans le basalte du Siebcngebirge, le Spinelle, le
zircon Hyacintlie dans le basalte de Quegsteinet deUnkeljl'Har-
motome dans le basalte du Mendeberg , le Plionolite de Rosenr
liayn, dans les Sept-Montagnes, les roches changees en jaspe ba-
saltique a Unkel et Licrs, ct des scories vitrifiecs dans I'Eiffel.
Le teste de I'ouvrage contient des details techniques sur les ro-
ches volcaniques et sur I'influence des niontagnes sur les bom-
raes, et 29 notes le terminent. L'auteur rapporte que dans I'lle
neerlandaise de Voorne pros Rokauje, il se forme du tuf cal-
caire dans un petit bassin, et il croit que I'cau sc charge de chaux
en passant par la craie, qui ne doit pas etro eloignec de la sur-
face du sol.
MINERALOGIE.
5o5. Sua LA FLEUR d'Urane, uouvelle espece minerale. [Ediitb.
journ. qfscicnc; juin 1826; ct Mc'moires de la Soc. du Mu-
seum de Bolicme , t. II, 1824.)
Le professeur Zippc, de Prague, a donuo la descriplion sui-
vante d'un mineral qui lui a etc envoyc , comme une cspcce
458 AJineralogie.
noiivolle , par M. Peschka de Joachimsilial. Ce mineral est d un
jaune tres-pur et Ires-vif , interniediaire entre les teintes du
jaune citron et du jaune de soufie. On le tronve en petites
masses cristallines, trop perites pour que Ion puisse determi-
ner sa forrae; il n'a qu'un faible eclat, est opaque et tres-ten-
dre. Chauffe legerement au chalumeau , il devient dun jaune
orange. II est soluble avec efifervescence dans les acides, et sa
solution de couleur jaune donne un precipite biun par le pnis-
siatc de potasse. II parait done que c'est un carbonate d'urane.
II a ete trouve dans une veine d'argent, a Joachimstlial , en Bo-
herae , sur I'urane oxide, avec I'ocre d'urane et la pharniaco-
lite. II se distingue de I'ocre d'urane par son eclat plus vif et
sa teinte plus pale, et du sulfate d'urane decrit par le profes-
seur Jobn, par son insolubilite dans I'eau. II doit probahlement
sa naissance a la decomposition du mineral d'urane, sur lequel
jl forme une sorte de croute.
3o4. Sur l euclase ; par M. Lew. {Edinburgh pliitosopJi. journal;
Janvier i8a6, p. 129.)
L'auteur dc cette note decrit qu'elques cristaux remarquables
d Euclase, que M. Heuland a ajoutes recemment a sa collec-
tion. Au lieu de la forme du prisme oblique rectangulaire
adoptee par Haiiy et Pbillips, il choisit pour forme primitive
un prisme rhoraboidal oblique, dans lequel Tangle obtus des
pans est de i i4" 5o', la base etant inclinee sur ccs faces late-
rales de 118" 4^'-
5o5. Cristaux kemaiic^uables se PLEo^ASTE. [Ibid.; p. lySi)
Le D^ Fowler a decouvert dans ie comte d'Orang'i, etat de
Kew-York, des cristaux de Pleoiiaste remareiuables par leur vo-
lume, leurs bases ayant de 4 a 16 pouces de circonference. lis
sont de couleur noire , et dans cette localite il en est beaucoup
dc la grosseur d'un boulet de canon. lis y sont associes a des
cristaux de serpentine, ayant la forme dun prisme rliomboidal;
a de gros cristaux prismatiques de fer chromate , ayant deux
pouces de longueur sur un pouce de large; et a des cristaux
veits, rouges et bruns de spinelle. Tous ces mineraux sont en-
gages dans un calcaire priniitif. On rencontre dans le memc
district, des cristaux de scapolite de la plus grande dimension.
Minercdogie. 4^^
3oG.SuR LE TuNCSTATE DK PLOMB ; par M. Levt. [Annals of J) kilos.;
nov. 1826, p. 364j
Un echantillon de ttingstate de plomb, de la collection de
M. Turner, a ofFert a M. Levy de beaux cristaux de cett.e sub-
stance dont la forme etait celle d'un prisme a base carree , ter-
minee par des sornmets pyramidaux. Les bases de ce prisme
etaient modifiees par une facette sur les angles , et par un double
rang de facettes sur les aretes. Ces cristaux elaient facilenient
clivables parallelement aux faces de I'un des octa^dres produits
par les modifications des aretes. Les angles de cet octaedre sont
de 990 43' pour les faces d'une meme pyramide, et de iSi" 3o'
pour les faces adjacentes dans les deux pyramides. M Levy a
trouve egalement que les petils cristaux blancs, cites par le
conite de Biiurnon , et qui accompagnent quelquefois le uiolyb-
date de plomb, presentent des formes analogues a celles du
tiingstate de plomb, dont les caracteres cristallographiques
sont presque identiques avec ceux du molybdate. ^L Li'vy a
deja fait remarquer I'aualogie de ce dernier avec le tungslate de
cbaux ; on connait d'ailleurs les rapports qu'ont entre eux le
carbonate de plomb et le carbonate de chaux (arragonitej ; le
phosphate de plomb et le phosphate de chaux; de tnus ces fail4
reunis, M. Levy conclut I'isomorpliisme de la chaux et de I'cxide
de plomb.
507. Note sur la presence ue l'anatase dans les mines de dia-
mant du Ijresil. [Annales des sc. nciiuv.; oct. 1826, p. 223.)
On a remis derniercment a M. Vauqnelin , un certain nom-
bre de petits cristaux jaune pale, dune grosseur qui allail de-
f)uis celie d'un grain de millet jusqu'a celle d'unpois, etqui
venaient, disait-on , des mines de diamant du Hresil. Ces cris-
taux examines par M. Brongniart,onteterapportes, uniqueiiieiit
d'apres leur forme, au titane anutase; et I'examen que M. Vau-
quelin en a fait a confirmii pleinemeut cette presomption, et a
fait connaitre en meme temps que c'etait de I'oxide de titane
parfaitement pur. Le brun ou le bleu ne sont done pas, comme
on la cru, la couleur propre de l'anatase, et ce mineral qui
jusqu'a present ne s'etait niontre qu'implante sur des roches
primordiales, vient de se trouver en cristaux isoles, disseiiii-
«cs dans le terrain nieuble qui reuferme les diaman* du district
de Minas Geraes, au Bresil.
44 o Mineralog'ie.
3o8. Analyse dk DirFERENXEs substances minerales ; leltre du pro-
fesscui' Joii.i (le Berlin , a M. de Fcrussac.
Je, viens d'analyscr quclqucs mineraux provenant de la
Bassc-Silesie, que 31. Glockcr, profcsseur de mineialogie a
I'universite de Breslau, a eu la complaisance de m'envoyer. Au
nonibre de ces mineraux s'en trouvait un dont les caracteres
exterieurs et physiques correspondaient a ceux de la turquoise;
sa couleur est d'un vert bleuatre. 11 se presente en masses
mamelonees , stalactitiques , botrioides , dissemine en un
scliiste siliceux; sa pcsanteur specifiquc est de 5,ooo. II y en
a deux especes , de meme qu'il y a aussi deux especes de tur-
quoise orientale , dont il a tout-a-fait la cassure, I'eclat et la
durete. L'une des turquoises est decomposee , et I'autrc , que
j'ai nommee turquoise noble, ne Test pas. Ce mineral se trouve
pres de Jordansmiihle a Stcine, dans un schiste siliceux (Phta-
nite ). Ayant analyse quehpies varietes de cette substance , je
fus bien surpris d'y trouver de I'acide pbosphoriquc ; ce qui
m'engagea a repeler men analyse de la turquoise oricntale, qui
contient bien recUement cet acide et est, comme Ic jjrcmier, du
sous-phosphate d'ahuninc , colore par dc f oxide de cuivrc ct de
ioxidule defer. ,
La turquoise vcrte , bleuatre , stalaclitiquc de Silesie ,
contient :
Alumine 44i^'>
Acide phosphorique. . 00,90
Oxide de cuivre. . . . 3,^5
Oxidule de fer .... i,8o
Eau 19,00
J'ai aussi docouvert des traces d'acide muriatique et dc
nickel. •
C'est done une note a ajouter au memoire sur la turquoise
que jai ecrit en i8o5 ou 1806, a Moscou , ct dans lequol j'ai
prouve la difference entre deux substances tres-difiFerentes , la
vraie turquoise et I'odontolillie bleue et verte.
La turquoise ne git pas seulement a Nichapour, dans le Kho-
rasan , en Perse ct a Jordansmiihle, en Silesie; on pent citcr
comme troisieme gisement, Bogoslav en Siberie ; au moins j'en
ai vu un echantillon dins la collection mincralogique du comtc
de Razumowsky.
Botanique. 44*
J'ai aussi analyse I'olivine tie Pallas , dont j'ai parle dans mon
me moire sur le fer metallique des aerolithes , etc. ; et j'ai
tiouve sur loo parties, v.
Silice 38,75
Magnesie 08,75
Oxidule de fer 11, 25
— de manganese. . . 0,62
II parait qu'il contient aussi des traces d'alumine et de co-
balt; mais point de nickel. Les deux analyses de ce corps que
j'ai citees dans mon dictionnaire de cliimie , I'une de Klaprolh
ct I'autre de Howard, different en cc que le dernier a obtenu
I pour 100 de nickel, pendant que Klaprotli n'en a point
trouve , d'ou il suit que I'olivine analysee par M. Howard
(itait melee de fer.
En attendant, la perte considerable que presente mon ana-
lyse , m'obligera de la repeter.
BOTANIQUE.
009. De plantis in expeditionk seeculatoria Romanzoffiana ob-
SERVATis; auct. Adelb. de Chamisso et Died. deScHLECHTENDAL.
( Linnoea ; juillet 1826, p. 5i2) (voy le Bull, de nov. 1 826;
n°, 284, et fevr. 1827, n". 181.)
EricacejE. Jlhododendrumdaviiricum'L. chrjsanthiimVoW. cha-
mcecistus L. ( Siberie orientale ) , canitschaticum Pall, (ile Una-
laschka, golfe Saint-Laurent). — Jzalca procumbais L. ( detroit
de Behring , lies Aleoutiennes , Siberie orientale ). — Ledum
paluslrc L. ( ilc Chamisso ). — Pyrola rolundifotia L. ( Unalas-
chka) , asarijhlia Mchx. minor L. var. coiifcrta (Unalasklia) ,
pumila Hornem. (golfe Saint-Laurent), secundn L. (golfe d'Es-
chscholz), u?iiJlorah. ( Siberie orientale ). Les individus de
toutes ces especes de Pyrole sont rares dans ces parages.
'— Menziesia cccvulea Wablbg. (Siberie tout-a-fait orientale),
Aleulica Spr. ( ile Unalaschka ). — Andromeda tctragona L.
(Golfe Saint-Laurent) , Ijcopodioidcs Pall. ( Unalaschka ) , cri-
co'idcsV^W, (Siberie orientale), A. Jiedowskii ; oclandra, folii's
442 Botaniqup. N°. Sck).
squamiformibus nilcntibus lavilnis fimbrlatis qaadiifariain imbri-
cnlis , rarnis virgat.'s exacte telragonis , pcihutcuUs iixillaribus
glitbris {S\hev\e orientale). A. polifulia L. ( Golfe Saint-Lau-
rent) , revnluln Spr. ( Bresil , envoyee par Sellow). J. eiicn-
fyp/o'idef ; J'luticosn glabra , foliis Inngins pctinlalis oblongis
acumiimtis , basi subobliqui rntundatis , intcgcrriiiiis , raccnii.s
lateralibus , gcrmine pubescente ( Bresil meridional ). J. rtuin-
fnularin: frulicnsa ,folits brcviter petiolati<! cnrdatls laic nvatii
siibrelusis mucronatis coriaceis , raccmis axillan'bus tcrininali-
busque et rami's junioribus hispidis , geri/it/ie pubescente. (Bresil
nieritlioual ) J. pulclira ; fruticosa , glabra, foliis pe.liolaii.i
ovatis miicrnnatis coriaceis , racemis sccundis axillaribus termi-
nalibusquc glabris , germine glabra (Bresil tropical), yl. nerii-
Jhlia ; fruticosa glabcrrima , foliis petiolatis obloiigo-lanceolatis
acutis basi ovatis coriaceis , panicula recemosa terminali, germine
glabra (Bresil tropical; ces trois plantes ont ete envoyees par
Sellow ). — Gauliheria mjrtilloides ; ramis cl foliis late lanceo-
latis sublus setnso-tiirsutis, Jloribus axillaribus solilariis bre^issimc
pedunculatis ( Bresil tropical ). G. ferruginea \ foliis oi>ats acu-
tis , supra nitidis , margine scabris , sublus cum ramis ct painculis
racemosisferrugineo-tomenlosis. ( Bresil tropical, toiUes les deux
envoyees par Sellow) — Vaccinium mjrtillus L. ? uliginosum L.
i>ilis idcea L. oxycoccos L. (Unalasclika). f^. salicinum; foliis cu-
iiealo-lanceolalis cuspidatis inlegerrimis glabcrrimis subcoriaceis
reliculata-venosis,f.nribus solilariis breviiter pcdu/iculalis axillari-
bus (Unalasclika). f^.cereum Forst. (lie O-Wahii surles rcclieis).
Gaylussacia buxifoiia Uunib. et Bonpl. ( Bresil ). G. pseudo-
vaccinium; glabcrrima pubcscensve, foliis elliplico-lanceolatis ,
floribus reccmosis c.jlindraccis , germine glabra vel glabresceiilc
(Bresil tr0|)ical ). G. salicifolia ; glabcrrima pruinasa , foliis
oblongo-lanceolatis , floribus cylindraceis sublcrnis ( Bre.sil tro-
pical, Sellow n'en a envoye qu'ua soul echantillon ). G. liho-
dodcndraii ; ramis hispidis , foliis subglabris ellipticis basi
aiiguslatis, petiolis pruinosis , Jloribus racemosis cylindraceis
(Bresil tropical). G. rugosa ; ramis hispidis , foliis oblongis
retusis rugosis margine revolulis suprci scabris subtus hirsutis ,
fl:>ribus racemosis cylindraceis ( Bresil ti'opical. ). G. pscudo-
gaidtheria ; ramis hispidis striclis , foliis anguste elliplicts cor-
datis ulrinquc scabris; lloribiLi racemosis campanulatis (Bresil
tropical ). G. incana ; iiicaiio-tomentosa, foliis oblongis margine
Botanique. 4"^-^
revnlutis , flnribus racemosis cainpanulntis ( Brosil Iropical ).
G. pinifolia; glaberrima pruinosa , foliis liiicnribiis utrinque
acutis crenatis , Jloribus urceolalis sublernis axe/lar/biis (Bvesil
tropical ; toutes ces plantes Brasiliennes ont ete envoyees par
Sellow ), Jcrostaphjlos alpiua, uvn iirsi Ktb. {Unnlnsclika). —
Impelrum nigrum L. (Kamtschatka , Unalaschka, ile Cliamisso ,
Saint-Laurent, tout le detroit dc Behring).
EpACRiDEiE. Cjathodcs tamciameia ; corollce laciniis btiibfi/it ,
drtipa 5-S-loculari , Joliis cunealo-angusle-obovnlis pctiohilntis
fiiucronidatis , subtiis multinervibiis [We O-Walin). — Escallonia
pulverulenta Pers. ( Port de la ville de la Conception). E.
cldorophjlla ; foliis obovato-cuneatis miicronidatis iiilegcrvitnis
glabris subtiis ctesio-albidis , Jloribus racemosis icrminnUbas.
( Bresil meridional ). E. Jloribuiida H. B. Klh. (Montevi-
deo). E. resinosa Pers. (Rio Grande du Bresil ).
DroseracE;E. Droscra rotundijhlia. (Unalaschka, mont Li-
ban, Bresil, bien plus repandue que le D. longifolin). D.
hilnris ; foliis spathulairi- lanccolntis in petinlnm allcnunlis ^
obtnsis , supra et rnarginc pilis glandulifoi is obsilis , sub/us
pctioloque villosis , stipulis nullis , pcdanculo erecto hirto su-
pcriic glauduloso , Jloribus racemosis secundis bracteatis (Cap
de Bonne-Esperance ). — Parnassia pnluslris L. (Detroit de
Behring, golfe d'Eschscholz , cap de Bonne - Espcraiice ).
P. Kotzcbuei ; appendicibus iriselis , foliis rmlicalibuf cnn-
linoquc subbnsali petiolatis subcordulo - Oi'atis , petalis quant
sepala bre\'ioribus anguste. ellipticis trincrviis. (Unalaschka).
Papaverace^e. Papaver nudicaule L. ( Unalasciika ties Clia-
misso , Saint-Laurent, Saint-Georges). Jrgemone mexicana L.
(lies Lucon,, 0-Wahu , Bresil meridional). — Eschschotzia ca-
lifornica (Port Sainl-Francois de la Californie ; les anterrs
repetent ici les caracteres generiques qui ont ete deja publies
dans les Hor. phys. Berol. Bornuae, 1820 ). Ce genre d'a|)ri'S
Decandolle doit etre place pres des Salicaires.
FuMARiACE^. Dcljtra lachcnalia^Jlora D. C. (Siber. orient.). Co-
rydalis ambigua; radice bulbosa solida, caule subsimplici credo
sub ramo injimove folio squamigcro , foliis 2-3 bilernatim seclis,
scgmcittis oi'alibus obtusis subcunealis , primariis longc petiolatis,
raccmo mnllifloro laxo, bracleis i/itcgris, siliqiiis liiicaribus rr. ctis.
(Siberie, Jenisee). C. pauciflora Pers. (ile St. -Laurent). C. pa'o-
nicvfolia Pers. (Kamtschatka) C. sibirica Pcis. ( Dauurie et
444 Botnnique.
Sihei'ic orieatalc). I.c,^ aiUeiirs ajoutent aux espi-ces dc Cory
dalis Irouvees pai* eux , d'autres especes troiivees par Pallas C.
longijlora Pors. , mnrschalliatia, riobilis Pcrs. , perxica espece
nouvelle de I'lierliiei' de Willdcnow , J'umaria persica , foliis
ternatis opposi/is , bracleis intcgris ovalis , capsulis iiiUaiitibas.
( Perse , trouvee par C. Gmclin) C. cracca; caule adsccndciitc ,
foliis bipinnalini seeds , segmentis obovalis integris i/icisisi'e, pe-
tiolis cirrhosis , braclcis lanccolatis intcgris squamiformibiis pedi-
ccUos ceqiiantibiu racemis scssilibus, siliquis pcndulis polyspcrniis
( Cap). — Fumaria? Lichtensteinii ; caule debili scandente ,
foliis bipennatini sectis cirrhosis^ segnienlis lanccolatis incisis ,
floribus minimis , pcdicellis defloratis capillaribus clongatis ,
bracleis scxics longioribus. (Cap). — Discocapnos genre nouvcau,
flos fomarice , samara orbicularis , complanaia , mcmbranacea ,
ittrinqite nen>o medio percursa , stjli basimucronata, unilocularis ,
locuio centralis alacingentc peripherica, indehisccns, monosperma ,
semen i lenliculari-compressum, tcnuissime granulatum, nitidiim.
Discocapnos Mundlii (Cap; aout en fleurs ct en fruit). { Sui-
vront Ics Rosacccs ) . R .
5 10. Obsebvatioms -sur le genre Asteroma , et description de deux
nouvclles especes; par M""*. M. A. Libert. [Annal. dc la
Soc. Linn, de Paris; lorn V*. , sept. 1826, p. 4o4-)
Fries n'avait onserve du genre Asteroma que le A. Padi :
Mademoiselle Libert ajoute une nouvelle espece a la pre-
miere, et decrit ainsi et les caracteres du genre et les caract(!:res
des especes.
Asteroma : Fibrillce innatce , repentes; sporangia mcmbranacea
op ice poro pertusa, axi-subelevati "it-^-anriulati.
A. Padi Fr. sporangia innata scriata, fibrilUs dichotomis pcni-
cillatis jiincla (Ardennes).
A. Jlosoi L,'ih.; sporangia spnrsa , fibrillis ramosis radiatini
expansis insidentia (ALilmedy, dans les jardins de Monlbijou).
Ces 2 especes sont trcs-joliment figurecs. R.
5i I . Sur deux nouveaux genres de I^ysso'ideks , et sur une nouvelle
ESPECE d'Eurotium ; par R. Kaye-Greville. {Edinb. philos.
journ. ; juil. iS^S, p. 63. )
Gemik CiijiTOPSis. Fila minula, conlinua, erccta, opaca, setilor-
Botanique. 445
inia, basi raniulis breviljus instructa ; sporidia pellucida, nuil.i,
inter ramulos coaccrvata.
Chcetopsis W'auchii Grev. in liyno putrido vcre, propu Edin-
burguin .
Genre MACROTRirnuM Gr. fda conferta , suberecta , raniosa
( robusta }, subopaca, septata , flexuosa , rigidiuscula ; sporidia
sparsa , distincta, colorata, varia.
1'''^. espece. M. fcrrugineum eifusum, subpulverulentum, fer-
rugiiieuni ; fdis brevissimis , adscendentibus, flexuosis ; raniulis
divergcntibus, obtusis ; sporidiis globosis, raniulis adnalis.
(Hub. in ligno putrido, autumno ; prope Edinburgum
lectum. )
2«. espece. M. /ie/e70.s-^on//?i caespitosuni, fuscum; filis brevis-
simis, suberectis, ramosis, geniculato-flexuosis , septatis, i-aniis
divergcntibus, obtusis; sporidiis sparsis, oblongis, i-5 locula-
tis. (In capsiilis eniortuis Qentiance campeslris .)
4'^- espece. Eurotiuin rosnrwn CKspitoso-effusum , sericeuni ;
peridiis gregariis, viridescentibus, floccistectis; floccis elongatis,
confcrtissiniis, siniplicibus , medio adscendentibus. Toutes ces
especcs sont fjgurees. Pi.
oil. MoNOGRAPniE DU GENRE Xeranthemum ; par M. Gav. (Lu a la
Societe d'Hist. Kat. de Paris , seance du 9 mars iSay.)
L'auteur , apres avoir trace la clironologie du genre, en ex-
pose avec beauc( up de details les caracteres generaux et dislinc-
tifs. Les eurs de la circonference ont un ovaire qui reste sou-
vent sterile : la coroUe en est pour ainsi dire bilabiee. Dans les
fleurs du disque , les Claniens sont soudes a la corolle par une
portion notable de leur longueur. II decrit ensuite, 1°. le X.
aniiuum, qui s'etend dcpuis les monts Ouralsjusqu'en Autriclie ,
et qui nc parait dans aucune partie do I'Europe occidentale ;
2°. le X. inapcrtitm, originaire de Sicile, Espagne , Portugal, et
de tout le littoral europeen de la Mediterrance , mais qui
n'cxiste ni dans la Corse, ni dans les iles Baleares , ui dans
I'Europe orientale ; 5°. le A", scsamoidcs, que Ton troiive sur les
cotes de la nier ISoire , dans la Ilongric , a Trieste, Naples?
Italic:' ct nullcnient dans rAlleniagnc. Ces Irois esprccs coni-
posent tout le genre.
L'auteur y joint la dcscriplion generi(;iic et sjieciiiipic dii
C/uiirliiiia xcrari(he/>imdrs Dcsf. [Xcranthcihuiii orieiilnic Willd.J,
446 Zoologie.
«'»p('re unique du genre, et qui vient ilans la 'J'urquie cVAsie,
a Alej), et »lans toute la Syiic.
ZOOLOGIE.
5 1 5, Du STRTEMC vKiNEUx CHEZ LKs Crustaces. Extrait dim me-
UHiire cic P.-W. Lund, couronnc par I'univers. de Copenha-
gue. [Tidsskrift for Naturvideiiskab. ; n". xi , p. 235.)
Depuis que Bojanus avail prouvii la nuUite des conjectures
qui avaieut ete formees par les naluralistes sur le sjstenie de
circulation dans les Decapode-s, el particulieremeut sur la liaison
entre le systeme veineux et les branchies, lUniversite de Co-
penhague a pense qu'il serait utile de soumettre a de nouvelles
recherches ce point d'anatomie comparee. M. Lund, dont elle
a couronue le memoire , expose d'abord ses recherches sur
le systeme veineux , puis il fait sentir en quoi les resultats de
ses recherches different de ceux de ses predecesseurs. M. Cu-
vier a adniis une communication immediate entre le cceur et
les branchies , attendu qu'une injection faite dans une des gran-
ges veines des branchies, a porte sans ditEculte le fluide jus-
qn'au cceur, M. Lund ne doute pas de I'exactitude de I'obser-
vation; mais il ne pense pas que Ton soit autorise pour cela a
ndmettre une liaison veineuse entre le cceur et les branchies,
attendu que les deux canaux qu'on a pris pour des tuyaux de
branchies, sonttrop larges pouretre des veines, et que I'un d'eux
se termine par un sac plat et en forme de fer de lance, ce qui
ne se voit dans aucune veine. M. Lund pense que nous ne con-
naissons encore qu'une partie du systeme circulatoire des Deca-
podes; il a suivi les ramiGcations veineuses jusqu'a leurs exlre-
mites capillaires sans trouver les veines qui doivent former la
communication clierchee.il aexamine s'il n'existe pas un autre
centre circulatoire que I'organe musculaire qu'on a pris jusqu'a
i)resent pour le cceur, mais il n'a pas reussi a le decouvrir. Tout
ce que M. Lund croit pouviiir assurer c'est que I'appareil qu'on
a uegarde chez les Decapodes comme etant celui du systeme de
la circulation, ne Test pas, et il presume que I'appareil des De-
capodes forme une transition de celui des autres Crusta-
ces au vaisseau dorsal des Insectes. Deja, dit-il , chez les Sto-
mapodeS; le cceur est un vaisseau dorsal qui s'etend dune
Zoologie. 4^7
extremite du corps a I'autrc, ct qui, par une quantite de rami-
jQcations laterales, s'etend dans toutes les parties. II n'existe point
cliez cux dc tronc vcineux descendant sur la surface du ven-
tre; et je n'ai pu trouver non plus sui- le Srjuilld digilalis la
veine ceutrale (jue Cuvier avuesurle Sq. fasciata 11 existe pa-
reillement chez les Isopodes et les Scorpions , scion Trevira
nus, cliez les JJraiicliiopodes selon Scha;Ter, Jurine et Ram—
dohr, un vaisscau dorsal analogue a celui des Insecles, et qui
n'en dilTere qu'en ce qu'il a des ramifications laterales; or, ces
ramifications diminuent de plus en plus dans les divers p-enres
d'animaux ; elles disjiaraissent totalement tant dans I'ordre des
Isopodes que dans celui des Branchiopodes, en sorle que nous
y trouvons deja to!it le vaisseau dorsal des insectes. A I'egard
<i('S j;rands cauaux qni viennent des branchies, et s'unissent, a
l\ poitriue, a d'autres vaisseaux , et semblent doboucher au
coeur, selon les experiences de M. Cuvier, on ne peut pas
admctlie que ce soicnt des vaisseaux sanj^'uins ; niais I'auteur
deniande si ce ne seraient pas des vaisseaux aeriens destines k
conduire dans I'appareil de la respiration I'air secrete dans les
brancliies; il se reserve de developper ailleurs les motifs de cette
conjecture, faisant seulement observer que les recherches ana-
toniiqnes de Treviranus sur les Isopcdes et les Arachnides ,
paraisseut indiquer uue analogic complete entre ces animaux
et les Ecrevisses , pour cette ])artie de I'organisation , attendu
que dans les premiers genres on trouve aussi une cjmmuni-
. cation immediate entre les brancliies et le vaisseau dorsal, par ie
moyeu de larges canaux. (Voy. le Bull., I. YJI, no 220.) D.
3i4. Descriptioin de tpois Paimllo.n's nouvellement observes; par
M. Alex. LErEBVRE , membre de I'Acad. de CJatane. [Aniuil.
dclaSoc. Linn, de Paris ; nov. 1826.)
II est question dans ce memoire, lo. de VOrgya ericiv , fif^uree
et decrite dans Panzer, continuation par M. Germar, fuse. 8 ,
tab. ly ; 2o. du Satjrus E\>ias , deja decrit par Heyer ; 5". du
Poljammalus /fges/or, decrit sous ce noni par Godart (dans
\ Encyclopedic) , et figure sous celui d '/sW/r// dans los sup-
plemens de lliibner. Ces 5 lepidopteres sunt figures. Les details
sous le n". Ill, et les lettres / , wi , n, ainsi que les n"\ 1 , 2
et 5, nous paraisseut devoir etre rapportus a I'O/^^a cricte.
A S. F.
448 Table des matieres.
5i5. Rectification dk la description da jPomij-j: Milhauzeri ,
dans I'ouvragc Jc feu Godait sur les Le'pidnptcre.t de France ;
par 31. Francois de Villiers. {Annul. detaSoc. Linn, dc Paris;
novembre 1826.)
Get article contient la description du male du Bomhyx Mil-
hauzcri inile d'apies nature , ainsi que sa figure. A. S, F.
,vv\\x\*\\\\\%*MV\\\\xx*4\\\\x'VV\v\\V\Vl\\iVV\\WVW\x\\v\V\VV\\\W\\VVVV\V\\V**^*v»
TABLE
DES PRINCIPAUX ARTICLES DE CE NUMERO.
Gcolog'ie.
Nature et impovtance de la geologie. — Age du depot de Terre-
Negre a Bordeaux ; Boue 433
Courses dans les Hautes Pyrenees ; W. de Liidemann. — Position
geolog. des couches de la foret de Tilgate ; G. Mantell 43 i-
Hauteurs mesurees barometriquenient dans le cercle du Rliin en
Baviere ; de Nau • 435
Volcans eteints de I'EifTel , etc. ; baron Van der Wyck //'.
Mineralogie.
Sur la fleur dUrane , 437. — Sur lEuclase; Levy , 438. — Cris-
tuux de Pleonaste, ih. — Tungstate de plomb ; Levy , 439. —
Presence de I'Anatase dans les mines de diamant du Bresil, ib.
Analyse de differentes substances minerales ; John 440
Bolanique.
Dc. plniitis in expcdit. speculat. Romaiizoffiand uhservatis ; Ghamisso
et Sclilechtendal. ... 441
Sur le genre Asleroina ; Libert. — Nouv. genres de Byssoidces ct
nouv. especes d'£uroli!im ; Kaye-Greville. . . . '. 444
Monographic du genre AVer«Hrte/«u/M ; Gay 44;>
Zool^i>le.
Du systeme veineux chcz les crustaces ; Lund 44G
Description dc trois papillons ; Lefeljvrc 447
Rectificat. de la descript. du /?o/m/)/x j1///A«Hren'; De Villers. . . 448
Erraliim de Jaii%'ier'\Wll .
Page 88, ligne 24 : Capsule , lisez Cupu/e.
FIX DU DIXIGME VOLUME.
PAIUS. — IMPRLMERIE DE FAIN, RUE RACINE, N". /,,
I'LACK BE l'oDEON.
BULLETIN
DES SCIENCES NATURELLES
ET DE GEOLOGIE.
TOME XL
LISTE
DE MM. LES COLLABORATEURS
DE LA IP. SECTION
DU BULLETIN UNIVERSEL DES SCIENCES
ET DE L INDUSTRIE (1).
IllSrOlRE NATURELLE CENERALE.
Geologie ET IMiNERALOGiE. — CoUaboratcurs .- MM. Berlhier (R. ),
de Bonnard (B. d.), Boue (A. B.), Brochant de Villiers
(Br.), B"". Coquebertde Montbret(C. 31. j, B"". Cuvier,
DesDoyers, Dufresnoy, de Ferussac (F. ) , Iluot, Menard de la
Groie (M. G.), C. Provost (C, P. ). — Rtdactmr principal ,
M. Delafosse (G. Del.)
HoTANiQUE, Physiologie ET Pal/EONtographie vegetales. — Cnlla-
bor. . MM. A. Brongniard, Cambessedes, Duvau (D-u.),Gau-
dichaud, Gay, Guillemin (J. -A. Gn., ou Gn.), A. de Jussieu
(A. DE Juss.), Kunth, M^rat, Richard, A. de Saiat-Hilaire
( Aug. de St.-Hil. ). — Rcdacteur principal • iM. Raspail.
'/ooLOGiE , Anatomie £t Phv.siologie generales et speciales des
animaux, Pal^ontographie animale. — Collab. -. MM. Audinet-
Serville (Aud. S. ), Bory-de- Saint-Vincent (B. de St.-V.),
Rose, Breschet, Cocteau , B"". Cuvier, Fred Cuvier (F. C),
Defermon, Defrance , C"^ . Dejean (D'.), Desmarest, Des-
moulins (D. 31.), Duclos , Dumeril , Ferussac (F.), Gaimard
(P. Gaim. ), Guerin ( E. G. ), Latrcille , Lepelletier de Saint-
Fargeau ( L. S.-F.), S. G. Luroth, Payraudeau , Rang, dc
Roissy, Straus (S. .s), y'wey .^-~Re'dact . principal . M. Lessok.
(I) Ce Recueil , compose dc huit sections, auxquellcs on pcut s'a-
bonner stJparement , fait suite au Bulletin general et unh'ersel des an-
nuices et dss nout'cHes scicntijiques , qui forme la premiere annee dc ce
journal. Le prix de cette premiere anniie est de 40 fr. pour 12 nume-
ros , composes dc 10 fcuilles d'impvession cliacun.
pAr.iS. — iMPRiMEnii; de fain, rue r.vriNE , n°. 4) ri.ACE de
i.'iiiirn.x.
BULLETIN
DES SCIENCES NATURELLES
ET DEGEOLOGIE,
Kedi&b par mm. DELAFOSSE, RASPAIL ET LESSON.
DEUXIEME SECTION
DU
BULLETIN UNIVERSEL DES SCIENCES
ET DE LIN DUST R IE,
SOUS LA DIRECTION DEM. LE Ro". DE FERUSSAC,
OP iCIEB SDPERIEnR AU CORPS ROVAL d'eTAT-MAJOR ,
CHEVALIER DE SAINT -lODIS ET I>E LA lEGION d'hONNEOR,
MEMBRE DE PLUSIEUHS S0CIETE3 SAVANTES , NATIONALES ET ETRAKGERES.
TOME ONZIEME.
A PARIS,
Au BunEAu DU Bulletin, rue de I'Abbayo, n". 5;
Chez MM. DuFouR et d'Ocagne, quai Voltaire, n°. i5; et meme
niaisoa de commerce, k Amsterdam ;
Chez MM. TiiEUTTEL et Wurtz, rue dc Bourbon, n". 17; et
nieine maisoii de commerce, a Strasbourg, rue desSerruriers;
aLondres, 5o , Soho-Square;
Et cbcz M. Levrault, rue de la Harj)c , n". 81.
1827,
il
BULLETIN
DES SCIJiNCES NATllRELLES
ET DE GEOLOGIE.
GEOLOGIE,
I. Relation D'E!iUPTio::s volcaniques clans les lies du Japon.
{ Annals of . P/ulosoph.; dec. 1826, p. ^^2. )
Get article est. tire des relations sur le Japou par Tilsini^li,
traduit en anglais par F. Slioberl, sons le titre de Illustrations
of Japan, Londres, i8u2.
Le 27 juillet lySo, commenea I'erupiion dii volcan Asama-
ga-daki, situe dans les districts de Djozou et Zinzou , province
de Sinano, dans le centre de I'ile de Nifon. On sentit d'aljord
un -vent violent et un treniblement de terre, le L avril il y eut
des maisons endoniniayees ; il sorlit des flanimes del;i nioutapne
et le ciel fut obscurci par une pluie de cendres et de pierres.
Le village de Sacamoto fut reduit en cendres, et beaucoup de
persoiines furent englouties dans des fentes. Le treniblement
de terre se fit sentir i 20 ct 3a lieues de distance; reau des
rivieres Yoko-Gawa et Karousawa devint bouillante , le cours
de celle de Yone-Gawa fut obstrue ; les betes sauvages sorti-
rent des bois. Par un autre rapport, on apprend que 20 villa-
ges furent dt'truits , 4 echapperent seuls. A Tonsie-Oka', il
toniba une pluie de pierres brulantes ; et le 6 aout, le niont
Asama rejeta une enorme quanlite de matieres volcaniquos. Le
7, plusieurs rivieres etaient ii sec; et I'eau bourbeuse do Tane-
gawa bouillrtait. Le 8, un torrent de soufre , d- bone et de
pierres se precipita dans la riviere d'Asama-Gawa, dans le dis-
trict de /)jozou et Gamba-Kori. Ce deluge fit perir beaucoup
de nionde et detruisit beaucoup d'liabilations. Le 18 Janvier
1 jgo, a 5 b. 6 m., toute la cime du mont Unsen s'ecroula ct
il easortitdcs torrens d'eau bouillante pendant plusieurs jours.
Le 6 fevrier, le volcan Bivo-no-Koubi , eut une einiptiou a
B. Tome XI. 1
2 Geologic.
derni— licue dc s.i cimc, ct la lave cou la fort loin. Le i". iiiars»
a 10 h. de li unit, iin tremblement de tene teirible ebrania
I'lle dc Kion-siou, et surtout la province de Siinabara ; on pon-
vait a peine se tenir debout, des roclies se precipilerent des
monlagnes , la tene s'cntr'ouvrit , etc. Lc i". avril, un .se-
cond tremb\cment cut lien avee un bruit effroyable, et le niont
lUigigania voiuit d'abud uno enormc quanlite de roclicrs dans
la nier, ce qui fut suivi d'une inondalion, et ensuile il sortit de
la montagne un torrent deauqui fit perir bcaucoup de inonde.
On estimelcur uombre a 53,ooo. A. B.
•2. SUR PLUSIEURS CIRCUiN'STANCES CENERALES DES FILONS , par rappOl't a
leur relation avec les formation's qui les renferment, par
M Schmidt. [Jrchivcs de Knrslcn ; vol. VI, cab. 'i, p. i.j
J/anteiir est dcja connu par une theorie particuliere et
pratique sur les Clons ( Theorie dcr Verschiebungen dllerer
Gangc mil Aiiwetidung auf den Bergbau. Francfort, i8io).
t". Les filons forinent des trainees fort longues ; 1° . ils traver-
scnl toutes les formations et ont une profondeur immense;
5°. pendant leur formation il y a eu des cbangemens de niveau
dans la surface de la tene , ct ces changemens ont egale la
hauteur des niontagnes les plus elevees ; \^. les fentes et les
changemens de niveau ont eu lieu dans des espaces de temps
fort differens ; 5". lour nombre diminue des temps anciens aux
modernes, et dans les Alpes ils sont fort rares. Telles sent en
resume les idees de I'auteur qu'il etend davantage dans ce nie-
moirc. Du troisieme axiorae il deduit que les ^venemens ont
eu lieu par abaissement et non par soulevement ou ecroule-
ment. II j aeu dans la terre des raraoUissemens et par suite des
affaissemens;des matieres ranioliies ont ete rejelees au dehors.
Les fentes ne sont Teifet ni des retraits , ni des masses qui
ont glisse sur des plans inclines, car alors il y aurait beaucoup
de filons dans les Alpes. L'eb vation des masses n'a pas produit
les fentes, car alors le loit des filons devrait etre toujours plus
haut que le mur, ce qui est conlraire anx fails Los contour-
nemeas sont des effets du poids ; les filons produits dans une
roche moUe, ont donne lieu au passage du filon dans la roche.
Des masses soulevees sont descendues ensuite, car sans cela les
vcgelaux des houilleres auraient du vegetcr sous la mer. La
mer s'cst abaissee succcssivement suivant les afl'aissemens par-
Gdologie. 3
liels de la terre , et mume certaines parties <ies continens ont
pu elre successivement pays sec et pays sous-marin. Noiisparta-
geons enti^rement cette idee avec raiiteur. La richesse des
filons est tres-variable et n'est astreinte a aucune position re-
guliere ; elle depend quclquefois de la roche traversee ou bien
de la nianiere dont ils ont ete remplis. Des fentes steriles s'v
trouvent queiquefois. Ce memoire , plein d'apercus interes-
sans , est accompagne d'exemples pris dans les mines d'Alle-
magne. A. B.
3. Observations du D'. Bronn , ajoutees a nn extrait du Tableau
des corps organises deM. Defrance. [Zeitsclirift fiir Mineral . ,
janv. 1826, p. 4i-)
M. Bronn trouve que M. Defrance va trop loin en disant
qu'il ne se forme plus de petrifications, temoin ceitaines
poutres restees long-temps dans I'eau et devennes siliceuses
depuis les temps historiques. llajoute aussi que le gypse ne con
tient presque que des restes organiques composes de phosphate
de chaux comme des os et des dents , et que ceux composes de
carbonate de chaux auront ete detruits par I'acide sulfurique.
II y a cependant une exception pour le Cyclostoma Mumia ? Les
Echinites secondaires ne sont pas seulenient spathiques , mais
encore siliceux dans le calcaire jurassique. A Aniberg tous les
tests des coquilles sont conserves a I'exception de ceux des Be-
lemnites ; on n'y trouve de siliceux que I'exterieur de I'alveole.
La coquille des Ammonites a pu etre penetree par des eaux
chargees surtout de chaux carbohatee qui ont forme ainsi in-
lerieurement le depot ordinaire. Presde Venise les coquilles de
la cote s'agglutinent ensemble comme en Islande. Les bivalves
tertiaires ne sont que rarement enfouies avec leursdeux valves,
comme la Periia maxillala, la Panopee , quelques Cardium ,
Yenericardes et Nucules, etc., en Italie. Les Ampullaires du
calcaire tertiaire marin , different entierement des Ampullaires
vivantes (i). II en est de merae des Melanies. Les Cyclo-
stomes terrestres different des Cyclostomes des eaux douces qui
(1)11 y a long-temps que nous avons montre que ces pretendues Am-
pullaires devaient se reporter dans les Natires ; robscrvation de
M. Bronn est done sans ohjet. F.
^ Geologic.
ont recu le nom de Paladines, et parnii ces derniores il y a des
especes d'eau douce, de niarais et de mer(i). l.e TabhMU synop-
tiqne numerique et comparatif des fossilcs de 31. Defiance, a
ete arrange differenimerit par I'auleur.
4. IS'OTICE GEOGNOSTIQUE SLR LES TERRAINS SECONDAIHES de la parllC
sud dii lidoral de I'etang de Herve , dcpaitement des FJoii-
ches-du-Rlione, avec une carle et des coupes, par MM. Dki.-
CROS et RozET, officiers iugenieurs ge -graplies. Extrait dun
Memoire lu a VJcacl. roj. des Sciences.
i°. La roche la plus ancienne , comprise dans la portion du
pavs dont la carte est joiute au Memoire , est composee de
couches oolitiques a jjetits grains, qui passent vers le haut, a
iin calcaire compacle , dans lequel on ne voit plus ni oolites
ui fossiles. Les coquilles de la partic oolitique sont : des Tore-
bratules, des Peigaes , des Bucardes , des Plagiostomes et des
Telliaes.
L'onsemble des couches precedentes forme un groupe Lien
distinct, et qui acquierl un developpcment tres-considerable.
Le sol est presque aride ; il ne produit que du thym , de la
lavande et le Quercus coccifcnis. On n'y voit point de fon-
taines.
2". Les derniers stratcs du calcaire conipacte forment le
flanc sud d'une petite vallee longitudinale , qui regne depuis
le Rocher des Trois-Freres jusqu'a la tour de Bouc. Le fond de
cette vallee est occupe par des strales d'un gres calcaire ferru-
aineux , qui repose sur le calcaire en stratiGcalion concordante.
Ce gres est forme , en grande partie , de debris de coquilles
indeterminables; vers le haut, il alterne avec un calcaire coni-
pacte ; enfjn le gris dispaiatt et le, calcaire acquiert une puis-
sance de plus de 200 metres. Ce calcaire est caracterise, dans
cetlulocalite, par le grand nombre d'llippuriteset de Sphenilitcs
quil contient; les autres fossiles sont : des Nerites, Phasia-
nelles, Limes, Terebratules, et parmi les madrepores, des y/j//c'«
et des CuvYopliYllccs. La partic superieure de ce calcaire est
marneuse et renferme en abondance VHqijniriles luslula, et le
Gryphcea Virgula,
(1 ) Tout cola a ete dit depuis trcs-long-temps par nous ct par dau-
tres- il ne faut pas sans cesse emettic conime etant nouvelles , des
obseivatlons qui sont deja dans le domaiue de la science. F.
Geologic. 5
?)o. Le calcaive marneiix, qui contient des pisolites, passe
par degres inscnsibles a une veritable marne. Cette marne est
tres-bien developpee a Test du Martigues ; elle renferine, en
bancs subordonnes, des lignites avec succin , et qui sont ex-
ploites jiour les fabriques de sonde artificielle ; mais ils nc va-
lent lien pour la forge. Vers le has, on trouve dans la marne
des Hippurites etdes Spherulites, le GrjphceaFirgula, enabon-
dance,des Cirrus, des Terebratules, le Terebratula plicatilis , et
des Huitres. Vers le haut, des Cardiwn, des Cyclades et des
Melanies, qui sont contenues dans des bancs de fer carbonate.
On voit dans la masse des cristaux de gypse.
Ces trois terrains sont inclines au N. et de 55 a 4o° a I'ho-
rizon. La vegetation e^t a peu pre-; la meme que cello du
groiipe n°. i. Les marncs contienneut dessoui'ces, dont quel-
ques-iines sont immediatement sur le bord de la mer.
D'apres les caracteres mineralogiques et la consideratinn des
corps organises, les auteurs pensent que ces 3 terrains ap—
partiennent aux formations oolitiques ; et ils rapportent le pre-
mier a la grande oolite du Jura ; le second , qui offre un nou-
vcau giseinent des Hippurites , occupe d'apres eux, la meme
position geoguiistique que le coral- rag des Anglais; et le troi-
sieme celle des argiles de Kimmeridge. La mer, qui recouvre
partout la marne a lignites, a empcche MM. Delcros et Rozet de
passer plus loin leurs observations.
5. Resume des ouservations geognostiques sur le terrain scuis-
TEUX Dk LA Belgique ET DU Bas-Rhin, par C. DE Oeymhausen et
II. DE Decjjen , 5°. partie. Iiouillerks. ( //(';//trt , \ II". vol.,
2 cah. , p. 192. 1826.)
Les 2 premic'i'cs parties de ce travail out paru dans \c Btillel. de-
ao'it 1825, n°. 8, et nov. 1826, p. 272. La plus grande poriion
de cette 3^. partie a deja ete inseree dans les Archives de Karsi en,
(V. le Ballet. , jnin 1826 , p. 171). Les auteurs distiuguent 9 a
10 basstns houillers ; celui de IMons est divise par la craio en
bassin du levant et bassin du coucluinl ; ils limitent le bassiu
d'Eschweiler sur I'lnde; le calcaire intcrmediaire sujtpoile un
agglomeratct le terrain liouillcr, qui otl're lui-inenie des couclies
d'aggloracrat. Au N. de Kornebinsler , il y a du gres vert, lis
donnent unc table detailleo de tuutes les couches de re de-
pot hoiiiller. Les houillercs de Bardenberg I'annesiieide sm-
6 Geologic.
la V\ orin , soul an j\.-0. d'Escliveilcr ; il y a iles sables a
lignites a lest ile Fcldbis justju'a Koekiimet Hardenberg; ily a
beaucoup de gres quartzeiix fin a petits lilons do quartz cris-
tallise. Us donnent une table des couches conaues de ce terraia
avee leurs noins, leurs puissances et leur nature. Les 46 lits de
houille occupent une epaisseur de 79,8 pieds , et cetle cpais-
seur est a celle des roches steriles comme i : 20,7 ; tandis
qu'a Eschweiler elles sent dans le rappoi't de i : 81,1, et les
»7 lits de houille ont une puissance de 5S a 4o pieds. A Cler-
mont et Baltice , il y a 11 lits de houille qui ont ensemble
10 p. d'cpaisseiir. Les auteurs suivent la meme marche pour
les autres depots houillers, et donucnt tous les details counus
sur les couches percees par lexploitation ; a Liege , il y a 61 lits
de houille dont la puissance moyenne de chacun est de 2 p. 3 p.;
a Charleroy, les lits exploites ferment une epaisseur de48p.,et
les roches steriles une de 997 pieds, et audessous de toutes ces
masses, il y a encore 18 autres lits dc houille de moindre
importance ; a Mons, il y a 1 15 lits de houille dont la qualite
diminue en descendant : ils se trouvent disperses dans une
epaisseur de 5,078 p ; les lits superieurs , au nombre de 46,
ont une epaisseur de 97 p. 1 p- ; a. Anzin et Vieux-Conde, il
y a 36 lits de hnuille et 4o plus minces sur une longueur de
terrain de 3ooo toises. II y a beaucoup de fer carbonate.
6. Observations SUR LEsABi.EET legbesa lignith etle Sphaerosiderite
compacte comme membre de la formation de lignites du
Bas-Hhin, et sur I'age relatif de ces depots, par rapport aux
roches volcaniques des Scpt-Montagncs ; par M. KoEGCERAxn.
( Das Gcbirge im Rhcinlande JFcsiphalcn ; vol. 4, P- 564- )
L'auleur cile les localitcs de ces depots ; la formation de li-
gnites ou de I'argile plastique s'etend de GodesbergaBergheim,
et se renconU-e ca et la au nord de cette serie de coUines comme
a Liedbcrg entre Kockum et llerzogen-Rath , au Louisbcrg
pres Aix-la-Chapelle , a Longerwehe, au Lucherberg dans les
plaines de Juliers, prcs de Commern , d'Ohndorf , de Leimers-
dorf, d'Ahrweiler, d'Olbruck, du lac de Laach et d'Andernach
etc.; sur la droite du Rhiu, on en voit k Emmendorf, a Urbar,
a Bendorf , a KrcuzUirch , pres de Linz et Erpel , et dans les
Sept-Monlaguesct aulour d'elles, surtoutsur leur colti nord, sur
le Ilarz et ii Bensbcrg et Gladbach, Le sable dc ces depots est
Geologie. 7
micace et quelquefois ferriigineux. Dans les Sopt-MontagnC^ il
est assez grossier. A Lietlberf; , on a vu des os et des dents
d'animaux perdus, dans les Sept-Montagnes des niorceaux de
hois opalise. Les argiles et les lignites i-ecouvrent les sables a
Bruhl, etc. Le sable est toujours sous les gres. L'autciir decritles
lignites de Liedberg. Cette montagne de 120 pieds de liaut offie
sous les cailloux et I'argile du gres de deux a trois toises
d'epaisseur et divise ea trois assises plus ou moins dures. On
a trouve sous ces grcs' des dents de Mamniouth, et I'auteur s'est
bien assure que c etait I'espece ordinaire, appelee Elepluis pri-
migenius , de nianiere que M. Cuvier n'aurait pas dii etablir en
axiome que les nianiniiferes te^res^res n'existent pas sous le
calcaire grossier. Quoique nous soyons fort disposes a croire
que I'auteur a raison, etquoique nous connaissioHS nous-menies
des cs semblables de Mastodonte, de Tapir, etc., dans le premier
calcaire terliaire de Vienne, en Autriche, nous aurions cepen-
dant desire que I'auteur mjt hers de doute que les lignites da
Bas-Rhin appartiennent a I'argile plastique , car on sait que le
sol tertiaire contient en outre des lignites au-dessus du premier
calcaire et entre celui-ci et le second. Le fer argileux de Wer-
ner se trouve abondamment dans Targile a lii'nite. M. Bischoff
I'a analyse, et y a trouve 32,25 id'acide carbonique, 52,128
d'oxidule de fer, 5,6-jQ de silice et 9,965 d'alumine, de magne-
sie et de cliaux. Ce mineral donne 40, 254 pour cent de fer.
Entre Darnibruch et Pxott, au nord-est des Sept-Monlagnes , il
y en a 11 couches. La formation des lignites parait souvent plus
ancienne que les depots hasaltiqucs et trachytiqiies; ailleurs ces
deux formations paraisseiit osciller ensemble ; ainsi au Ofenku-
lerberg Tagglomerat trachytique comprend un litd'une espece
de lignite. A Rott, la premiere roche alterne avec les lits fcr-
rugineux et argileux , et le lignite y renferme des impressions
de feuilles et des poissons. A Quegstein, I'agglomerat recouvre
I'argile a lignite. Dans \\n Memoire saivant, I'auteur prouvera
qu'on a la serie suivante de formations dansle Bas-Rhin, savoir
une grauwacke recentc avec de I'anthracile , des domes de tra-
chyte, une formation de lignite, les agglomerals Irachytiqiies ,
la formation hasallique et les alluvions anciennes et modcrnes.
A. B.
8 Geologie.
n.LEMUSCHKl-RALK DE LA TlIURINGE ET l'anCIEJ. CALCAIRK DE WcRTEM-
BKRG par rapport a lenrs fossiles ; par C.-S. Stall. ( Corresp.
Blalt lies ffurtcmh. Lnmhvirth Fereias; sept. 1820, p. i5o. )
Les f issiles caractcr.sliques du muschelkalk ( ylvwwnitcs
nodosus, Mjtilus sncialis, Chama striata et Encvinus Uliiformis)
se trouvent dans le calcaire wurtembergeois. On y a vu de plus
des OS a Untcrturklieim, des ecrevisses pres d'llefold non loin
de lleilbronn, le Nautilus bidorsalus, Mya musculoidcs et elon-
gatus, Ostrea spongiloides, Pkuror^ctes hevigatus , Mjtihis cos-
tatus, Echinus diadema. Ou n'y connait pas les ossen.ens de
poissons et de cetacees de laThuringe. Dans les couches inle-
rieures, on voit surtout le Mya musculoides et ehmgalus et le
Pleuronecies. Le NautUiics bidorsatus cite par I'auteur dans sa
Monographie des fossiles du Wurtemberg est une autre esp.'co
que celui de Scl.lotbeim. L'auteur s'etend sur les bancs et les
aniasque ferment ces fossiles. Le calcaire ancien duWurteniber-
n'a nuUement les monies fossiles que le Zeclistein.
8. Revue des fossiles du Wurtembekg, faite d'apres I'etat actuel
de la science , avec neuf planches litbographiques ct une
table synoplique. ( Corresp. Blatt des Wiirlemb. land^virth.
Vereins; t. Yl, iSu4 p-5. )
C'est une enumeration des diverses formations du Wurtem-
berg d'apres leu r anciennetc. avec I'indication des fossiles
qu'elles conliennent. 11 y a des MammaUolithes et des Orni-
tholites daus le tuf calcaire et rargilc: des khtyolitbes dans le
schiste marno-bitumineuxduliasde Hull, etc., des Amphibio-
lithes dans la mcme couche, des lielemnites surtout dans le
lias etses marnes, des Orthoceratites dans le calcairojurassitpHs
des Ammonites et des Nautiles dans le lias et le calcaire juras-
sique, des Serpules, des Muricites, des Weritites, des Bullacitcs,
des Turbiniles, des Lepadites dans la partie superieure de cette
derniere roche , des Strombites, des Trochilites, des Myacites,
des Tellinitos, des D-nacites, des Venulites, des Arcacites,
des Bucardites, des Chanutes , des Ostracites, des Pectiniles,
des Myluli'tes, des Terebratulites , des Pinnites surtout dans
le lias , scs marnes et ses gres ferrugineux ; des Echinites, des
Encrinites, des Fungites, des Ilyppurites, des Madreporites, des
Milleporites , des Tuhiporites, des Spongiles et des Akyonites
daus le calcaire jurassicjuc compacte et supericur ; des IleMci-
Geologic. 9
tes sy-lvestrinus d-An'i le tuf calcaire de Heideniipini. Le gios bi-
gari-e presenle du lignile, du hois petrifie ct a cristaux de
quartz, des Poacitcs zeaformis et gnunincu.s ? dcs Filicites
( Slutti;art et Heilbionii ], des Calamilcs ?iodnsiis ( Stut.tgarl ).
Les inarnesbitumincuses du lias offrcnt V Algacitcs granuldtux
a Boll et Wurtingen. Jl y a dans un gres calcaire terliaire de
Keniyseyg-Gaiilendurff, des Bibliolitlies scniblables aux feuilles
des Salix criiialis ^ Cnrpiinis hctullis ^ Corn us sanguinrn ct
Jeer psciidoplatamts. 11 y en a aussi dans le tuf calcaire on Ton
rencontre encore des Botanilitlies ou des vesles de Carc.v,
d Jritnd o,(\e Scirpus, de Tjphn, de C/iara, etc. IVous n'avons
pu donner qu'un trcs-mince apercu de ce travail ou se trouvent
toutes les especes de petrification des differentes assises du
calcaire jurassique du Wurtemberg. A.B.
y. Memoire sur les tilons du IIabz superieur ; par OsrMA>iiv. (yJr-
chivcs de Karsfe/i ; vol. V. p. )
L auteur cliercbe a prouver cjue les fdons ont ete remplis ea
nieme temps que les rocbes se sont'forniees par suite d'une af-
linite chiniique contemporaine, et il jiarait d'apres les Gwltingcv
Anzeigcn que !\I. Ilaussman adopte aussi cette idee. 11 y a des (i-
lons qui n'ont pas de traces d'urgent dans le bas ; il y en a qui
sont de differentes grandeurs a differens etagcs ; il y en a qui
sont plus puissans ])ar le bas et d'autres plus riches vers leur
milieu ; enlin il y en a qui forment ensemble un triangle rectan-
gulaire. Le filon de Lautbentbal de trentetoises d'epaisseur ne
vient pas a la surface. Leur grosseur varie avec les raches , le
quartz forme la gangue dans les rocbes primitives; et certaincs
rocbes jiaraissent proiluire certains metaux dans les (lions, etc.
L'on sent que celte tbeurie i-enti-e en partie dans celle qui voit
dans les lilons tantut des depots purement aqueux ct tantuldes
produits mixtes, ignes et aqueux.
10. WiE 1ST UER Grund und Boden Mecklenburgs , etc. — Quellcs
sont les couches min'erales dusol du Mecklenbourg, et quelle
est leur oiigine. Fragment geologiquc sur le Mecklenbourg
ct les contrees voisines du Ilolstcin , de la Pomeranie ct de
I'Jle de Ilugen, par le D'". G.-A. BrucuiNer. Iii-8". de 192
pag. Ncu-Strclitz, i8a5; Dumndcr.
Tout ce que l'on connait sur la geologic du Mecklenbourg se
10 Geologie. N°. 10.
trouve dans 'J oiivrages , savoir : Magazin J'ilr die Naturkiinde
Meck/r/iburgs de M. Siemssen , c\. Sjstcmalischc Ucbcrsiclit dcr
iniucralogisch-einfncltcn Fos.nlien de ]\I!M. Siemssen et Dittnier
1 804. La partie snd du MecUlcnIjoiiigest pins haute ([ue le reste
et est couverte de blocs nioins grands et nioins nonibreux. La
premiere formation de Tauteur comprend les cliangemens pro-
duits par les liommes et les elemeus : la tourbe, les an>as de
vegetaux marecageux, le fcr limoncux, le phosphate de fer,'
la marne produite par laccunmlatioa des moUusques deau
douce ct I'ahin. La seconde formation renlerme les blocs et les
cailloux; il y en a surlout une trainee, qui court de I'O.-N.-O.
a E.-S.-E. et qui est entre laPeene et les liraites nord du Meck-
iembourg-Strelitz. Les blocs sont sur la surface du sol, tandis
qu'il y en a d'autres dans la marne et le sable, lis sont rares
sur la cote O. ct S -O. des coUines et souvent ils sont converts de
sable entre Alt-Buckow et Couow , entre Goldberg, Jabel ,
Molchin el Ankershagen. La partie N. et E. du Mecklcmbourg
est fertile ct inegale. Dans le llolstein, la partie occidentale est
•lussi sablonneuse , mais dans les lies danoises c'est au cote nord
que se trouvent les sables. Les plus grands blocs de Mecklem-
bourg ont 28 a 44 pieds de long ; I'un, de cette derniere gran-
deur, est dansl'ile deFuhnen. L'auteur suppose que les roches
primitives de la Scandinavie et de la Finlandc renfermaient un
grand bassiii , qui a lonipu scs digues et a depose les blocs dans
rAilcmagnc. II entre dans des details interessans sur la direction
etretendue de cette debacle.
La marne forme sa troisieme formation; elle occupe plutot
les hauteurs ct est recouverte de sable et d'argile. Dans le sable
qui est mele a la marne , il y a des fossiles crayeux et interme-
diaires , des cailloux primitifs, des ossemens et pres de Kranc-
kow, on y a trouve une tortue de nier. C'est encore un depot
qui est venu du nord , ct le courant qui la forme a en meine
temps creusu les fonds occupes par diilerens lacs. La 4°- for-
mation est un de[)ot de lignite alunifere ; elle commence a
Weadisch-Wchningen sur I'Elbe, et occupe les monts de Boc-
kup , les collines de Cavenz et do Conoro , celles de Malk ,
Cummer et Warlowet celles dc Loosen. A Loosen, on a trouve
plnsicurs couches dc lignite pyriteuse par le sondage. L'auteur
decrit les exploitations de lignite de Bockup qui ont deja ea
lieu dans le 16'. siecle. Lc lignite y alterne avec du sable etde-
Geologie. ■ 1 1
I'aryile, les couches courentde O.-N.-O.aE.-S.-E. et inclinent a
O.-S.-O. Le lignite a de 4 ^6 jjieds d'epaisseur ; le bois a la tex-
ture du bois de cedre, les troncs d'arbres sonl couches dans la
direction des couches. La terre alunifere est quelquefois beau-
coup plus puissante et renfcrme des lits de pyrite. Un gies
conipacte accompagne ces roches et renferme des coquillages.
La formal ion de lignite s'etend probablement encore dans les
hauteurs de Herzfeld , de Kasdorf , entre Klockow et Ankers"
liagen. La 5^. formation se trouve dans les coUines de Carenz
oil il y a des sources salees, des trous d'eboulemens et proba-
blement des gypses secondaires. Ces roches sont recouvertes
d'une marne calcaire, d'argile marneuse et de sable. L'auteur
donne des details sur les rochers crayeux de I'lle de Rugea
dans la presqu'ile de Jasmund; la craie forme les rochers de
Konigsstuhl ct de Stubbenkammer et repose sur des argiles. Le
lac Hertha y serait le resultat d'un affaissement. L'auteur cher-
che a lier ce terrain a ceux du Mecklenbourg , et il conclut
que la base du sol de ce pays est la continuation S.-O.desmonts
Sevo en Scandinavie. II s'explique la formation de la croute
terrestre par des depots chimiques dun liquide chaotique.
Enfm il donne les resultats des sondages executes dans les
monts Bockup par M. Mengebier. II est bien facheux que l'au-
teur ait tout-a-fait neglige I'etude des roches tertiaires coquil-
leres du Mecklenbourg {Sternberg, Ludwigslust, etc. ); il les
a confondues peut-etre avec ses marnes. A. B.
II. Karte DER oBDERENNSiscnEN Salzkammkrguts etc. — Carte du
district salifere de I'Autriche Superieure avec une table des
hauteurs des montagnes principales de ce pays , et des par-
ties voisines de la Styrie et du Salzbourg, par J. B. Steinkr.
a feuilles. Prix 3 fr. Salzbourg, Mayr.
Cette carte lithographiee a ete fort bien executec par J. Kai-
ser, k Gratz; les noms des principales montagnes, les routes,
et les chemins y sont indiques de maniere a etre utile au
voyageur et au geologue. Quant a la table des hauteurs, il y a
98 points niesures ; VAutriche occuj)e le milieu de la feuille,
et les montagnes du Salzbourg et de la Styrie chacune les cotes.
Le niveau du Danube a Vicnne s'eleve a 43 1 p. au-dessus
de la mer; I'observatoire de Yienne est a 535 p.; le lac du
Traunsee a 1,288 p. ; le Traunstcin a 5,248 p. ; le Rcimerkogl
• 2 Geologic.
a 6, 1 48 p. ; le Grosse-Piiel a S.tiJy p. ; lo Gioss-Glockner a
I 1,807 p.; leWicsbachhorn en Autriche a 1 1 ,61 4 p.; le Hohe-
Kair a 10,927 p.; le lac de Ualbstadt 1,(^06 p.; Gosau a
2,568 p.; le Rosenkofvl 5,807 p. ; le Hoch-Kalter 9>o-i4 P-
Lauffen i,65o p. ; le Watzniann a 8,25o p.; St.-Wolfgaiifj
'.794 p.;Ischl 1,588 p.; rUntersberg 6,228 p ; elc. , etc.
Oi> apprccie fort bieti aussi sur cette carte la profoudeur des
vallees al])ines.
12. Mesures BAROMETRiQUEs AUTOUR DE Berlin. i". partic. [Hertlia;
7 vol., 2 cah., p. 181 , 1826.)
MM. Berghaus , de Dechen et le profcsseur Hoffmann don-
nent le resultat de leuis ob.scrvations baroniutriques et thor-
luometriques , et en deduisent la liauteur absolue sur la mer ;
46 points ont ete mesures. Le Havel a 97,96 sur la nier a Pots-
dam ; la Spree a Spandau 99,17 p. ; le Mnggohbcrg , pres de
Kopenick, s'eleve a 542,64 p.; le Grosse-Ravensberg pres do
Potsdam, a 293,25 p. etc. etc.
l5. SlR LA IIAUTEUR ABSOLUE DE HaLLE. {Ibid.; p. l8o.)
D'apres des observations faites dcpuis 18 19, par le D"' Win-
kler , la bauteurde Halle serait de 5o2,64 p
i4- De l'etat GKoGNosTiQUE DES iLES FjEroer ; par le docteur
FoRciiiiAMMER , avcc 6 pi. dont 2 cartes. { Det kong. daiiskc
vidensknb. sclskabs nnturvulcnsk. og mntlieniai. Jfliandl. ,
vol. II, 1826, p. 161.. Toy. Ic Bullet., T. VI, n^- i5o.)
Les monlagnes de cct arcbipel s'elevent a une liauteur di;
0000 pieds ; le plateau de Slattarelind dans 1 ile Oesleroe a
2816 pieds d'elevation ; d'autres plateaux approcbent de cette
hauteur. Les rnchers escarpes battus par la mer ont au-dela de
2000 pieds : le Mylingjdans I'lleStromtiee, s'eleve a 2200 pieds
de hauteur perpendiculaire; du cote de la terre , il s'abaisse
sous un angle de5o". Ces promontoires niettent a I'abri des oii-
ragans , les terres qu'elles renferment et qu'engraissent par
leur fiente les oiscaux acptatiques : aussi la vegetation y est
florissante. Presque toutcs les ties ont au milieu un plateau
dont la hauteur moyennc est de 1000 pieds, et au-dessons
duquel s'elevent les montagnes en forme de terras.ses. Les
plateaux sent cntourcs de fragmens de roclics qui sCn sonl de-
Geologic. -J 3
taches. Deux sortes de valh'ps doivcnt efre distinpuees : les
unes , creiisees par I'eau de pluie, ont une forme demi-circu-
laire, sont ouvertes vers la mer, et portent, lorsqu'elles sont
iin peu grandes, le nom de Botnir-, plus ellcs sont elevees, plus
leur forme approchc de celle dune ellipse, dont le plus grand
axe est sillonne par un ruisseaa. Dans les iles du nord oi'i les
plateaux sont plus escarpes, on trouve des botnir qui ;i'ont
que peu de toises de largeur et que traverse toujours un petit
ruisseau. L'origine de ces vallees est facile aexpliquer; les
Faeioer se composent de deux sortes de roclies , savoir : d'une
couclie terreiise de 2 a 5 pieds d'epaisseur, et dun banc de
porphyre ou de basalte, profond de too'a i 5o pieds; delajee
par I'eau de pluie, la couche mince disparait, et la roche dure
s'ecroule; aussi .trouve-t-on des amas de fragmens de roche au
bas des vallees elevees. L'autre sorle de vallees est celle qu'on
trouve generalement entre les monlagnes. Elle est le produit
de I'eau de nier, et des incursions des courans de ces paratres.
Dans les endroits des cotes ou il n'y a pas de grands promon-
toires, on trouve uae quantite d'enfoncemens qui penetrent cq
partie fort avant dans les falaises. Ces enfoncemens sont tres-
irreguliers, et herisses de roclies saillantes; il y en a un dans
1 lie Waalsoe , seniblable a un j)recipice ; on n'en connait ])as
la prof indeur.
Les grands escarpemens des promontoires , les pics dechar-
nes, les lits des ruisseaux en ])artie profandenient creu^^es
enfin le peu de terra qui recouvre les roches de cet archipel , ^
facilitent beaucoup I'etude de I'etat gcognostique des F«roer. La
masse principale de la pliipart des plateaux est une roche
qui, bien que tres-variee par son aspect et par les mineraux
qu'elle renferme, parait neanmoins etre dc la menie nature
Dans beaucoup d'eudroits elle a la plupart des qualites attri-
bnees au basalte, etant d'un gris fonce jusqu'au noir dune
cassure eclatante, avec de j)etits jioinls biillans, resotniant
sous le marteau , fondant au clialumeau , el se cbangeaut en
une matiere vitreusc noire , qui se calcine en aroile cnfm
presentant frequemment dans les grandes masses des separations
sons la forme de colonnes. Cej)endant il y a daulres variefes
dune teinte cendree , dune cassure terreuse et terne , faciles
a diviser, ne rcndant aucun son, et ayant la structure de I'ami;'-
daloide. Entre ces deux cspeces il existe une infinite de modifi-
"14 Geologic. N". 14.
cations dans les caracteres dependans de la cohesion, tandis que
ses caracteres cliiniiques sont toujours Ics niemes , autant du
nioins qu'on pcut en juger par I'effet du chalumeau. L'oxida-
tion du fer produit aussi dans ces roches beaucoup de modifi-
cations de teintes.
L'auteur considi-re cnmnic les substances princij)alcs de cette
masse, le feldspath et I'anjile; la premiere est plus abondante
que la seconde. ftl. P^orclihammcr appelle cette roclie dolc'rile ,
et fait remarquer que beaucoup de varietes ont une grantle
analogic avecle klingstein, mais qu'elles en different en ce qu'au
chalumeau elles donaent une matiere vitreuse noire , tandis
que tout le klingstein que l'auteur a vu ailleurs , donne une
matiere blanche.
Dans les bancs de celte dolerite , dont I'epaisseur vajusqu'a
i5o pieds, se montrent souvent toutes les varietes de cette
roclie ; ils alternent avec des couches d'une roche particuliere,
analogue a la pierre argileuse , et epaisse seulement de i a 3
pieds. Cette roche, que l'auteur n'a point eu occasion de re-
marquer dans d'autres formations de trapp, est d'une teinte
rouge de brique, qui d'un cote passe au rouge brun , penetre
a I'etat de manganese, et qui de I'autre cote est un fossile
semblable a la terre verle. La cassure en est matte, avec des
points brillans ; elle se fond aisement au chalumeau en une
matiere vitreuse noire. D'apres I'analyse qui en a ete faite,
c'est un hydrate de silicate d'oxide de fer, de terre argileuse,
de chaux et de potasse ou de natron , peut-etre aussi de ma-
gnesie; l'auteur presume meme que c'est simplement un hy-
drate de dolerite : cette roche quelquefois porphyrique, dautres
fuis semblable a I'amygdaloide , a beaucoup de separations
irregulieres, et est parsemee de morceaux de cuivre natif, de
quelques pouces carres d'epaisseur. Au Mykledal , ilc C'alsoe ,
on trouve ce metal en petits grains qu'on ne pcut detacher que
par le lavage.
Toutes les montagnes des Faeroer sont composees de quel-
ques couches alternatives de ces deux cspeces de roches. Les
cduchcs ont nne inclinaison plus ou moins considerable vers
I'oricnt, dans les ilcs meridionalcs cllcs sont inclinees au N.-E.;
dans Ics iles occidcntaies , k-s bancs s'iuciinent completement
vers I'E, et dans les tics septentrionales, Icur pente est au S.-
E. 11 suit dcla, que les trapps des Fa;roer prcsentent la forme
Geologie. 1 5
vVan bassiu , et que nous pouvons nous figurer la partie exis-
ranle de I'archipel coninie la inoitiii dun bassin complet.
Quant a la moitie qui manque, il restc indecis si ello a jamais
■existe. BI. Foi-chhammer fait observei- que cette forme de bassin
tJans les trapps des Faeroer ne s'accorde pas avec les effets des
volcans, ni avec I'idee que Ion se fait des soulevemens de
dessous la terre. Cependant on remarque aussi dans cet archi-
pel des Iraces de I'influence du feu sur la formation des mon-
tagnes. A Nalsoee, la roclie dolerite mise a nu le long de la cote,
est herissee de petites elevations demi-cylindriques qui s'incli-
neut tantot sous line forme elliptique, tantot sous des courbes
irreMulieres ; les sillons qui les separent sont en partie remplis
de cbabasie. La surface est rouge , mais au-dessous de cette
espcce d'epidernie, I'amygdaloide conserve sa teinte gris-fonce;
lepidernie est gerce en plusieurs endroits , la roche qui est
dessous presente tous les plienomeues dune masse qui a coule
lentement. II s'est fait a la surface une oxidation que nous trou-
•vons egalement dans toutes les sources ferrugineuses : c'est d'ail-
leurs un plienomene que les bancs de dolerite ofFrent ordinaire-
nient a leur surface lori^qu'une couclie de roche argileuse rej)ose
dessus.
La dolerite de Faeroer est tantot pourvue, tantot privee defeld-
spath vitrcux : dans le premier cas c'est du porphyre qui se _
rapprochf,' plus on moinsdu tracliite et du schistc porphyrique.
La dolerite sans feldspalh vitreux est la plus ancienne, la do-
lerite porphyrique au contraire est la plus moderne. Ue la deux
especes de dolerite qui sont separees quelquefois par une es-
pece intermediaire.
1°. Trapp sans feldspalh vitreux. C'est la partie inferieure
•de toutes les formations que nous connaissions dans les Fae-
roer. Plus on avance vers le nord , moins on le voit s'elever.
L'auteur a bien examine cette formation a Suderoe ou loute la
cote presente des coupes cxcellcntes ; les bancs de dolerite s'y
composent alternativement dune amygdaioide dont la base est
grise nuancee de jaune, rouge ou vert, et d'une roche basalti-
<\\\o. de couleur noire. Le basalte conticnt assez souvent des
masses de feldspalh qui pourtant n'esl pas porphyricjue ; eu
beaucoup d'endroits il s'est scpare en colonnes, par oxeaiplc
a Frudboe , oii Ton trouve une superbe colonnade, et a Suni-
boe , oil les colonnes a six pans paraissont possoder I'interes-
16 Geoloo-ie. N°. 14.
saiito propriete d\ivi ir des axes luagnotiques siliu's sur laxe
do la colonne; niais il semble que les poles se trouvent , non
pas dans les angles, mais an milieu entre u pans opposes.
La dolerite aux environs dela houille aXindliolmen, reiiferme
un fossile qui est du pcridote, plus analogue a la variete appelee
par Werner chrysolite qua I'olivine; il est intercalle dans la
dolerite, tanVot sius la forme de petlls cristaux rhomboidaux ,
tanlot sons celle de grains detaches; la couleur en est vert
d olive. Cost le seul endroit des lies Faeroer, oii M. Forchiiani-
nier ait trouve du peridot. La formation de trapp donl il est
ici question, a au moins una epaisseur de 4ooo pieds, depuis
les cimes des plus hautes montagnes jusqu'a sa base.
All lieu de la conclie de pierre argileuse qui recouvre les
trapps , on voit a Suderoe, a Myggenses et a Tindholmen, un
banc epais compose dans les endroits ou il est le plus conqilet,
d'argile durcie et infusible , d'argile ardoisee noire, de houille
et de rognons de fer carbonate. Jusqu'a ce qu'il soit prouve
que les diverses houilleres et tous les indices de houille qu'on
trouve sur un espace de 2 milles ( danois ) carres , appartien-
nent a un seul et nieme banc , ce qui serait une circonstance
veniarquable , on pent dire senlemeut que lexistence de la
houille aux lies Fceroer a ceci de different des autres forma-
tions trappeennes que les couches y manquent de 1' epaisseur
commune, n'ayant que quelqnes pouces ou tout au plus y. a 5
pieds de profondeur. i\I. Forchlianiiner decrit en detail les princi-
palcshouilleres qu'il a observees. Dans rAllemagnescpteutriona-
le, dit I'auteur, le basalte forme une quantite de masses separeei
qu'on a des motifs de regarder comme primitives , c'est-a-dire ,
comme n'etant pas les restes dun banc plus etendu, mais
trouble. La houille s'y montre en masses epaisses, mais de peu
de longueur et de largeur; aux lies Faeroer au contraire oii la
dolerite etcnd scs bancs reguliers sur une etendue de plu-
sieurs milles, et continue, lorsqu'elle est inlerrompue par des
vallees ou des sunds, de I'autre cote du bassin , la houille s'e-
tcnd egalementen masses regnlieres sur toute I'etendue. Partout
ou elle se montre, elle^a exerce une influence rcmarquahle
sur les roches qu'on y trouve, etc.
2o. Formations pnrpliyrif/iies. II regne une grandc uniformitt-
dans ies montagnes de cette categoric. Elles se composent ,
lo. d'uii porphyrc a base do dolerite et avec des crislaux dc
Geologie. i 7
fcldspath vilreux , plus ou nioins nombi-eux ; i". d'une amyg-
daloule a base de dolerite, d'une teinte grise avec des nuances
veVtes , rou!,'cs ct jaunes. On y trrtuve rarement de fjros cris-
taux de feldspath vitreux. Les cavites sont quelquefois rem-
plies de nioiccaux tie zeolithe on de quartz , ainsi que de
terre verte ( griinstein ) ; 5°. dun basalte compacte, noir ou
brun fence, sans feldspath vitreux ; 4°- <Je la nienie roche ar-
gileuse qui se trouve dans la formation precedente. L'anteur
s'occupe ensuite des substances qui se sont developpces dans la
masse principale de cette forniati m ; ce sont : i". le, feldspath
cammun ; i°. le feldspath vitreux, qu'on trouve dans toutes les
lies, dans tons les champs; 5". I'auijile, qui est entre d'une
maniere reguliere dans la composition du trapp , aux iles Fae-
roer ; 4°- "" porphj're d'un aspect noir, qu'on trouve a Stro-
moe , mais qui du reste se compose des niemes substances que
les autres espcces porphyriques, si ce n'esl qu'on y ti-ouve une
quantite de petits grains qu'on prendrait pour du fer titani-
que , aeu jnger par la couleur et L'eclat , et qui n'est qu'un des
nombreux fossiles terreux amorphes, dont on peut regarder le
griinstein comme le representant.
L'auteur examine en particulier I'etat geognostique de cha-
que lie, et il termine son memoirepar quelques remarques sur
les irreguiarites locales des trapps. Ce sont d'abord des ganpues
d'un griinstein a gros grains, qui traversent les bancs reguliers
de trapp, dans une direction verticale , sans avoir derange ea
aucune maniere ces bancs. Sur la cote escarpee de I'ouest de
Bordoe on voit aupres dune gangue , dans un banc reiuiiier
une masse de basalte qui s'y est devcloppee , et qui est colon-
naire en di verses directions. Autant qu'on peut le voir, eile s'est
detachee du trapp qui I'entoure ; le banc le plus remarquable
de trapps irreguliers se trouve au milieu de Str^'iiioe, autour
du plateau de Skjallingfjeldet et du cote du Nigva ; ce banc
presenle une masse d'une centaine de pieds de haut, et divise
en colonncs irregulieres ; on croirait voir un torient de lav»'s
qui s'est prc'cipite du haut du plateau de IVigvafjeldet dans la
mer. En descendant du sd;iiiiutdu Skjallingfjeldet vers I'ouest
on ajiercoit en plusiours endroits des ]>ar!ics du meme banc,
forme d'un griinstein grenu; la vallee enlrc! lo Skjallingfjeldet
et le JMjalfjeldet est jonchee de tetes de colouuc* de cette
B. TOHB XI. 2 '
^ 8 Geologic.
loclie el dans b valloe ciitre le Skjallingfjoldel, et lo Laiiiuni'
fieldet, les colonncs sont reunies en masses coloiinaiies dc 5o
a loo pieds de dianiotve qui out une surface elliptique. Co
banc de qriinStein forme les sommets du Leinunifjelikt , dii
Mialfjeldet et du Kigvafjeldct , a unc liatitcur de 181,0 pieds ;
il s'abaisse sous un angle considerable vers I'oiicst; an bas du
Skjallingfjeld , vers !e N. O. , il n'a que 5oo pieds; quelquofois
il est parallMe an Trapp regulier ; inais le plus souvent il ie
coupe sous un angle d'autant plus considerable, que le banc
s'avauce vers IE. ; les colonnes sont toujours jjerpendicnlaires
a la base. Le banc forme ainsi un denii-bassin dans une direc-
tion entierenient opposee a celle du Trapp regulier qui s'incline
toujuurs vers I'O. On Irouve un banc seniblable dans i'ile Os-
teroc. niais I'auteur n'a pas eu occasion de I'exanuner. D — g.
i5 Bkricht iJEBER DIE NATUBniSTORiscnEN Reisen , etc. — Ra])port
sur les voyages des naturalistes Eiirenberg et Hempricii en
Egypte, dans le Dongola , la Svrie, 1' Arabic et sur la pentc
orientale des montagnes de I'Abyssinie ; par M. Al. de
Humboldt, ln-4". de 26 pag. Berlin, 1826; Dummler.
Resultats pour la Geornosie et l'Orvctognosie.
Dans les vastes regions que les deux voyageurs , les doctcurs
Hemprich et Eiirenberg, ont parcourues , ils ont constaniment
observe les focbes dans lours differens rapports de giscmcnt.
Les especes de rocbes qu'ils ont recueillies peuvent etre rangees
en 5 groupes , parmi lesquels se distinguent principalenient :
lo. les nouvcilcs formations secondaires et tcrtiaires de I'E-
gyptectdu desert adjacent; u". les montagnes primitives et
de transition des cataractes , les couches d'onyx d' Assouan, le
granite-gneiss avec du calcaire grossier, et des rocbes avec la
hornblende de Nubie , ainsi que le sel gemme du Dongola;
30. les formations de porpbyre et de syenite du mont Sinai et
de la presqu'tle adjacente ; 4"- le calcaire jurassique du munt
Liban , avec des poissons petrifies a une hauteur de 5ooo, pieds
au-dessusdu niveau de la mer, pres Djebbebl , avec des co-
quilies marines fossiles pres de Sanin , dans le voisinage de la
lin.ite des neiges , et avec des lignites dans le grc s et largile
scbisteuxpresdeBischerra, ainsi qu'avec du basalte pres de
Iladdetafiooo pieds d'elevalion au-dessus de la mer; 5". les
cotes dc la mer Rouge avec I'llc volcaniquo de Kelun;bui et la
Gi'ologie. 19
petite sud-est ties mantagnes de rAJjyssinie. Dans toiUps ces
contiees les dciix voyageurs ont troiivt' une resseniblance
frappnnte de rappoi-ts geognosl.iqucs, siuLont dans rassociation
des masses des niontagnes. Plusieurs isqui-sfs de cartes minc-
ralogitjiies , qui ont ete examinees |iar les rapporteurs (MM. de
Humboldt, Link, Lichtenstein , lUidolplii et Weiss), font foi
de Factivile infatigable que les deux naturalistes ont egalonient
deploy ee dans cette partie de lenrs Iravaux. L.
r6. Considerations sur l'etat gb'ologiquk ancien et moderne des
PAYS DECOUVERTS PAR LES CAPITAINES ParRY ET PlOSS ; par lo prof.
Jameson. [EcUnhiu'gli new jjfu7os. Jorm.; 4°- trim., i8'i6,
p. 104.) (Y. I.e Bidleiin de fevricr, n°. j 56 , d'apres les
ylniial. des I'Oj-., qui n'ont point cite leur source.)
En resumant les renseignemens apportes par les cliefs des 4
expeditions aux regions arctiqurs, on pent les reduire a ceci :
Les 5 classes do formations generales existent dans les regions
arctiques, mais il n'y a point devolcans, et pen d'alluvions et de
depotstertiaires.Cesdernierssontliesautrappdela baiede Baffin.
Les lies etaient liees autrefois au continent americiu. Le pays a
etedemanteie aprcs les depots lertiai res. Les liouilleres de Melle-
ville-Island offrent une vegetation et des polypiers des tropiques ,
et les roclies tertiaires des dicotyledoris. Les blocs roules qu'on
observe ca et la, et dans des lieux tres-eloignes de leur origine,
prouvent que les eaux y ont passe posterieurement a I'epoque
ou les strata les plus recens, c'est-a-dire ceux de la classe ter-
tiaire, y out ete deposes. Les plus recens produits if^nes sont
les trapps et les amygdaloTdes. La bouille bitumineuse noire que
quelques savans supposaient n'exister que dans les regions tem-
perees ou plus cliaudes de la terre , existe a I'lle Melleville et
a Jamesons-Land dans le Groenland. Le gres rouge de Pos-
sossion-Bay indi([ue peut-etrc I'cxistcnce de roches de sel. II v
a beanconp de mineraux , surtoul du fer cbiome,- Jiydrate
oxidnle , dn graphite, etc. ; des pyrites de cuivre , du snifiire
de molybdene, du mineral de titanium. La grande abondance
de grenats qu'on a Irouves prouve que les pierres precieuses
ne maiiqiient pas dans ces regions. On y a decoHvert du cristal
de roclie, du beryl et du zircon. Ces terres , recemment ob-
ser\e(s, pi-esenlcnt en general lev inemcs ai-ran;;< jiions oeo-
20 Geologic.
gnostiques que d'autres pays niieux connus, ce qui fait voir que
les grands traits de la nature , sous le rapport de la distributiou
des substances du regne mineral, sont partout Ics menies.
I J. YovAGE OF DISCOVERY IN THE NORTHERN PARTS, etc. — Yojajjc de
decouv. dans le nord dus Et.its-Uuis, fait en i825; par Kea-
ting. Part. GEOLOG. (V. le ^w//.T. IV, n°.iy I ,et t. M n". 80.)
Derriere Philadelphie le calcaire et le quartz ]ironnent hi place
des roches primitives , et en deck de Lancaster les roclics de-
vienncnt toujours plus schisteuses en approcliant du Susque—
bannah. Sur le cote Est de cette riviere le calcaire et le gres
rouge allernent avec du schiste rouge. Le calcaire cede la ])lace
aux roches cristallines a Millerstown, qui est sur la cote Est de
Southhills on de la derniere ehaine orientale des Alleghanis.
II y a pres de li des traces de couches cuivreuses et du marbre
a Boonsborough. Le terrain houiller domine du Cumberland ^
Wheeling, et il y a souvent des eiubrasemens. Pres du fort
ruine de Necessity un courant d'air sort dun rocher. L'Obio
coule dans une vailee dun niille et demi de large entre des col-
lines de 3 a 5oo p. de haut. II y a des sources salees pres de
Zanesville et le long du Muskingum. Entre Columbus et Piqua
le sol alluvial est convert de terre noiie , et le plateau niare-
cageux et convert jadis d'eau est a 35o p. sur le lac Erie et
plus de 900 p. sur la mer. Le plateau qui separc les eaux du
golfe du Mexiqne de celles des laes est alluvial et convert de
bois ou de prairies basses. Des blocs primitifs y abondenl ca et
Ml. Pres de Chicago il y a du calcaire coquillier horizontal qui
reparait dans la vailee de Rocky-river. Des niorceaux de cuivre
existent sur le bord du lac Michigan Sur le bnrd du Wassenion,
tributaire du Peklannon , I'auteur indirpie du calcaire qu'il
rapproche plutot du zechstein que du calcaire metallifere. En
approcliant du Mississipi le pays devient plus montueux, un
gres blanchatre horizontal couvre le cilcaire precedent et forme
des buttes isolees , et il est lui-meme rec uvert pres du Wis-
consan d'une roche ties coquilliere calcaieo-aienacee et a amas
calcaires. A 10 milles au-dessus du confluent de Saint- Peter-
river il y a du gres. Le calcaire domine le long du Mississipi,
depuis la prairie du Chien jusqu'au dela du lac Pepin, et le
gres devient dominant depuis cc dernier point. Le sable do la
riviere conticnt des agalhes. Le serpent a sonnelles se trouve
Geologie. 21
encore au dela du lac Pti|)iii. Eu lemont.'nl du fort Saint,- An-
toine, la riviere St.- Pierre, on reiicoiilre ties blocs {jranitirjues,
puis quelques rochcs granitoules a tourmaline. Des alluvions
paraisseiit couvrir les roches primitives autour de Speaking-
lake ct Rocky-lake. Les sources du Mississipi , du Nelson et
Saint-Laurent sont siir un plateau peu eleve. Jusqu'au lac de
Winnepeek on ne voit que des alluvions ou des sables. Les ro-
ches primitives et secondaires viennent en contact au So" 45'
latit. N. et au 960 5o' long. O. ; le cote Est du lac Winnepeek
est pi'iniitif , et le rivage oppose est compose de calcaire secon-
■dairej la secheresse et les prairies distinguent le pays calcaire
eleve et les marais , les lacs, les cascades, le sol primilif. Le
lac Winnepeek est sujet a des crues tres-subitf;s ou des seches
con)me celiii de Geneve. L'eniboucliure du fleuve Winnepeek
est granitique, ses burds ofFrent alternativement du gneis, du
mica-scbiste ou du granite a veines feldspathiques. II y a une
belle argile a porcelaine au portage du rocber du Bonnet. De-
puis le lac Bonnet la riviere de Winnepeek est divisee en
beaucoup de lacs places en etages les uns au-dessus des autres
et de 100 verges a 5 ou 4 milles de lai-geiir. A Jacksfall, le gra-
nite est suivi de mica-scbiste passant au scbiste argileux , et
beaucoup d'lles en sont formees; le granite reparait apres i5
milles. Tout le pays autour du fleuve parait avoir ete un grand
lac, el il est convert de blocs primitifs venus du lac des Hois,
des rivieres Saint-Pierre et Winnepeek, etc. Le Winnepeek
prcnd sa s urce dans le granite. Le lac des Bois est enloure de
rocbes primitives. En remontant le Rainy-River on retrouve du
mica-scbiste et de la sienite. Le lac de Rainbke a beaucoup
d'lles composees de mica-scbiste et de g.-anite. Le mica-scbiste
domine sur la bauteur qui separe les sources du Saint-Laurent
de celles du Winnepeek, et ce plateau n'est qu'a i5o p. au-
dessous des lacs d'oii sortent ces rivieres. Vers le Saint-Lau-
rent le mica-scbiste passe au scbiste argileux, et a la cascade de
Kakabikka le scbiste borizontal alterne avec des grauwackes et
' des gres a pyrites Sur le cote nord du lac superieur, I'auteur
indique du scbiste vertical au fort William , plus a I'ouest du
granite, de la wacke, jires du iMicliipicottou du scbiste et du
granite ; a .5 milles a lest des roclios tal(jueuses et ain|5bibo-
liques s'ass cient au granite. 11 y a du ciiivie pyrileiix cpars,
Entre Sault de Saintc-Marie et le foit Brady le gres rouge ho-
22 Gcolugie'.
rizonlal doniine et s'eteml sur Ic cole siid ilii lac. Enfin , I'ari-
teur donue pour la liniite occidcntale du llis , les sources <le la
riviere Saint-Pierre, de niaiiierc (-no cc vegetal s'etendrait da
3\° au ^jo"^ de latitude, et de la iiier atlanlique jiis([u'au <jt" de
longitude. A. \l.
18. HIemoire sur le Gr.iis bigarre mcs Etats-Ums , jiar J. Finch.
( yJtncric. journ. of sciences and arts ; vol. X, 11". 2 , p. '>a().)
On a, jusqu'a present, appele gres rouge ancicn toute la
bandearenacee quiva de New-York, jusqu'en Virginie ; I'auteur
croit y reconnaitre aussi du gres bigarre. Les cairieres a i miile
]\.-0. de New-York ( New- Jersey ) , lui ont suggere ces iilees.
11 en donne une coupe : des gres lins y couronnent des grrs
grossiers, et quelques gres conticnnent des impressions vege-
tales et de petits nids de carbonate de cuivre. Ce cuivre est
exploite a Belleville , Soniinerset, Bridgewater et New-Jersey.
On voit la meme chose a Princeton. Le gres bigarre serait pres
Delaware. Le trap]) repose a Patterson snr ce gres, et il en est
de meme a Palisadoes sur I'Hudson. A Belleville et k New-
York , New- Jersey, ce gres contieut des ossemens. II comprend
jirobablement le gresdu Connecticut qui couvre le schislebitu-
mineux a poissons, Le gres est incline de 12 a i5", il est
marneux, lin et bigarre. Le gres rouge intermediaire existo a
cote de la houille de Lackawannok et de la vallee de Wilkes-
baire, i^ans les montagnes Bieiies de Pensylvanie , etc.
ig. Sur les ronMA-rioNs tertiaires des rives be l'IIudson, par J.
FiNCK. [Ibid. ; vol. X, n". 2 , p. ii"] ■)
Les formations tertiairi ■ Loideiit l'IIudson de West-Point,
jusqu'au delii de Troje a Pouglikeepsie. Le bassin est entoiire
de scbiste argileux a veinules de quartz et pelits lits <le
bouillc; il altcrne avec du calcaire coquillier , et il passe au
scbiste siliccux. II est reconvert de 10 a 80 pieds d'argile mar-
neuse bleuatre qui conlient des bancs d'argile scbisteuse grisc
et d'aii'ile, et le diltiviuni couronne les depots tertiaires. L'ar-
gile niarneuse domiiie a Marlborough, Ilydc-Paik , Albany, a
Troje et a Scbncctady , I'argile schistense se voit siirtont a
Greensbusb et il Fislikill, et il rappelle les marnes de Mont-
juiartre. Ccs ri ches ne cr.uliennent point de fossilcs.
Geohgie. 23
•JO. Notice suk des nociiEs ei- des minekaux dw WesiFiei.)) , c-u
Massachusetts; par Emerson Davis. {Ibid.; pa;^;. 7.1 5.)
A 5 milles O. de Westfield-Academy , il y a 2 lits de serpen-
tine dans dumicaschiste etassocie avcc duniarbie. Les couches
sent verticales. La serpentine est separye du micaschisle par
duHalc et est nielangee avec le calcaire en petits lits. Celto
veine dune variete ile \>erdii an/ico, offre du schorl et de I'ac-
tinote.
A I mille de la , do I'autre cote de la riviere, il y a un autre
Lane de serpentine dont a parle Eaton. A Wcstspringlield , 6
milles a IE. de Westfield-Academy , il y a des lits de houille ,
de la selenite dans des schistes niarno-bitumeux a pyrites ot .1
poissons. Dans un appendix M. Chilton expose les essais qu'il
a fails sur un mineral decouvert par M Davis dans, les blocs do
serpentine. II snupconne que c'est de la pecalite.
21. Re.mauques sur des blocs aux Etats-Umis , par Pierre
DoBsoN. ( I/>/d. ; pag. 217. }
A Vernon, I'auteur a trouve beancoup de blocs de gris et
dc pondingue."? en creusant le terrain. lis pesent jusqu'a u
tonneaux ou 10 a 5o qnintaux; il s'en trouve aussi a Manches-
ter, Ellington et Wilbrahaui. Leur partie inferieure est unie.
■22.Reise in Brasilien, etc. — Voyage au Bresil , de MM. do Spix
et Martius. Vol 1, Partie Geulogique etHinkralogk^ue, et Ob-
servations mineralogiques de MM. Spix et Martius, dans leur
voyage au Bresil. (N. Jahrbiich. dcr Bag und IluUciikundc ,
de M. Moll; vol. vi , I'■^ livr. , p. 1. iSjjS. )
En Istrie, le calcaire jurassiquc domiiie ; lo Blonte-d'Osero ,
presdePola, est aussi de cette fonnaliou. A Malic, la cavernede
Saint- Paul est creusee dans un calcaire ties-recent a coquilles
marines encore existantes. Toute cetle ile est formee pai- uu
calcaire marneux recent a Bclcmnites , Tercbratules , denls
de squale , etc. L'lle d'Alboran est calcaire. La plus haute cinie
du rocher de Gibraltar a 1409 pieds de haut et le calcaire qni
le c. impose, leur a offert un Bnccin. II y a unc grande grotte
au milieu de lamontagne. La breche os.seuse se trouve a Europa-
Pdint et Cave-Guard. Les os sont surt ml dans la partie snpe-
lit'ure de eel agglomeral calcaire a cailioiix de quailz. 11 ya aussi
24 Geologic. N°. 22.
des coquilles teiTPstes ct marines. If y a en outre des blocs
epars (le naj^elfluh ralcaire, qui rcnferme rareniont des os ,
mais beancoup (!e coquilles marines, telles que des Caidium.
La br^che ne s'eleve qii'a ino pieds de hauteur audessus de la
mer, etsa plus grande puissance est de 5o". A -^m. au N.-N.-O.
de (Gibraltar, il y a una chaiae de niontagnes appelee Queen of
Spain's chair , qui est composee de gres grossier rouge. Otte
roche doniine a Algo.siras. Les pecheurs espagnols pretendent
que le detroit de Gibraltar s'elargit. A Tarifa , il y a aussi du
calcaire jurassiqiie , qui est recouvrrt dun gres On bleuatre
semblablc a celui de Saint-Roque. Le cap le plus meridional de
Tarifa offie un agglomerat calcaire alluvial a Cardium , Monies,
Pectoncles , alcyons , sertuiaires , eponges , madrepores et
ophiures. 11 y a wne chaine calcaire esorpee derriore Tanger.
A ;\lad(>re, les hauteurs signalent de-; basaltes et des wackes. La
mer est tres-profonde aulour de cette ile. L'lle de Trinidad
paraitrait avoir la meme configuration bizarre que 1 ile de Ma-
<l(r<^ liy a des has fonds le long de la cote du Bresil, entre I5ahia
de Totlos-os-Santos , le Bio-Grande et les iles de Trinidad et
de Martin-Vas. L'eau de la bale de Rio-Janeiro est moins salee
que celle de TOcean. Le lac Camorin au pied des monts grani-
tiques de Gavia est sale. Le Corcodavo, dcrriere la villc, a
2,000 p. de haut, et la Serra-dos-Orgaos 5 a 6,000 p. Toutcs
ces moiitagnes traversant le Canta-Gallo et s'etendant a Baliia
et Santos, sont composees de granite et degneis: elles ne s'ele-
vent le long de la cote qua 4,000 p. et sont couvertcs dune
couche puissante d'argile ferrugineuse aurifere. Le terrain de
Bi ) cimtienldu quartz rose, du schorl, du beryl, de I'ajiatite,
de I'andalousite, de la dichroite, du titane, du fer spathiipie et
hydrate , du molybdene , etc. La Serra-d Estrella s'eleve a
5,5y6 p. sur la mer. Le granite et legncis accompagncnt le voya-
geur jusqu'a Soumidi uro ct forment les niontagnes pres de
Santa-Cruz, et derrier*^ Reliro. Le gneis passe au micaschiste
derriere Bananal. La B'. crete, le Moro-Fornioso, sur la fron-
liere des provinces de Rio et Sanlo-Paulo , est composee de
granite k fer hydrate. Au-dessus de Santa Anna-das-Aureas il y
a dn gneis, et dans la vallec du Paraiha beaucDup de blocs pii-
mitifs , conime dans la Lombardie. Aldea-da-Escada est au pied
d uue chaine de gneis schorliferc. Un gres rouge alternant avec
de I'argile se montre avant Mogy-das-Cruces, a 2 niilles de Ta-
Geologie. 25
runna. Le Cubatao , entre Santos ot Santos-Paulos doit s'elever
a 3,000 p. sur la iiier. Autour de Santo-Paulo le girs doniine
et reconvre le gneis. An-dessous du gres il y a de la litho •
marge roii);e, jaiine oil bleue , depot etendu , qui se troiive a
Poianangaba et Minas-Geraes et qui est aurifere. Au niont Ja-
ragua, pres de Saint-Paul, il y a des lavages d'or faits avec des
gres grossiers fenugineux. Autour de Saint-Roque regne le
gres ferrugineux et grossier. A Ypanema il y a du fer oxidule;
dans le niont Araasojava qui s'eleve a i,ooo p. sur le Rio-Ypa-
nema, ce niinerai est enamaset filons dans un gres quartzeux
quelquefois poreux et a druses calcedoniqites. A Porto-Feliz ,
snr le Rio-Tietes et a Ytu. il y a des rochers du meme gres. 11
y a aussi pres d'Ytu du calcaire comnacte bleuaire En deca de
Tiete on se retrouve dans le granite, qui compose un plateau
entre Jundiahy et Minas et conlient de la sienite. Au nord de
Camandacaya la meme formation doniine, A i joiirnees a I'O.
deMandu, ilyaune source sulfureuse chaude. A -i milles au ]\
de Hio-Serro commencent Ics lavages d'or et le micaschiste
quartzeux. Le granite forme la vallee entre les chainesde Saint-
Gonzalo et de Pacicncia ct lor s'y rencontre dans des filons
de quartz. A Corrego-dos-Pinheiros commencent les roches
talco-quartzeuses , qui fornient ia Serra-Branca , la Serra-das-
Lettras et Serra-lMantiqueii-a , la Serra-Negra , da Canastra , da
Marcella , et dos Cristacs; les Montes Pyrenees, etc. , et qui
sont auriferes. Ces roches i-eposent sur du schiste argileux a
Capivery. Le Morro de Bom-Fin est compose de roches quart-
zeuses. Sur le flenve Paranpeba les lavages d'or donnent beau-
coup de saJjle ferrifcre, du chrome et du manganese. La Serra-
de-Congondas et Morro-de-Solidade sont formes de micaschiste
quartzeux et de talcschiste a fer oxidule. Pres Rodeio, la Serra-
de-Ouro-Branco a pour noyau les memes roches, et contient des
couches de fer oligiste micace. Les deux autres chapitres de
I'ouvrage, savoir, les Excursions niilourde P'iUa Rica ct le long du
Jiio - Xi^)0/n , ont deja etc analysse dans le Bulletin do mai
1 8' 5, p. 42. A. B.
»
2D. ExTRArr GEOLOGIQUE DE DIFFEKENS OUVRAGES SUR I.K BrKSIL , fait
par M. Moll. {lOid.; p. i i i. )
D'apres Koster { Foyagc dans le. nord du Brc'sil , Paris,
i8i8}, le pays dc Fernambouc est has; a Papari il y a a 3 1. de
2r> Geologie. - N-. 23.
la mor, un lac salf^ ; pros Acii il y a iln saLlc coqtiiiliri- et lio
I'argile, prcs Aracati bcaucoup dc inarais salins. M. Mawe in-
dique dii granite a Monte- Video. Cctte roclie forme nne cliaine
au N.-E. de la \ille , qui coiitt du N. an S. et se perd a 4o
jnilles de Monte-Yideo. I.e granite reparait a Barri,oa-Negia ,
dans i'lle de Saiila-Calarina , eutre Santos et Saint-Paul ; a
Saint-Panl, a Bertioga , a Saint-Sebastien , de Zapitiva a Rio-
Jautiro , a Porto-dos-Caxhes , dans le Mono-Queniado qui k
4 a 5,000 p. de liant , a Canta-Gall) , a Santa-Rica et sur le
Rio-Grande. Le granite de Monte-Video contient du fer oxide,
du jaspe , de la calcedoine. II y a du calcaire compacte ondu-
laire dans nne plaiue voisine, le calcaire forme une suite de
montagnes pendant deux milles. Dans Pile Sainte-Catlierine il y
a de I'argile excellente et rouge. 11 y a pres du fort un (ilon de
diabase dans le granite. Derriere Santo-Francesco il y a une
chaine de 4»ooo p. de haut et pres Sorricaba de riclies mines
de fer. Le Rio-Verde, pros de C<uritiva, cbarrie de 1 or. II y a
des diamans a Tibigi. Le cbaine entre Santos et Cuberton est
granitique ; a 6,000 p. de baut, il y a un plateau sablonneux.
A Carita-Gallo on trouve du fer oligi.ste et de la pyrite. A Sanla^
R.ita il y a du cascolhno aurifere. M. le major ScbajfTer nous
apprond que Buenos- Ayres est sur le bord d'une immense
plaine sans traces de rocbes. Pres ftlinas a 10 milles de Maldo—
iiado il y a de la galene dans du calcaire. A Gorosuava il y a
«lu calcaire; aiilour de Sainl-Paul, on a la serie suivante : terre
■vegetale rouge, sable ocreux rouge eljaune, argile fine de di—
verses co'.ilenrs , sable ferriigineux , granite decompose et
granite. Dans Pile Isla-Grnndc il y a du niin(>rai de fer, entre
Zapitiva et Rio-Janeiro des rocbes ressemblant au basaltc , an-'
tour de Cristoval du gneis , aulour de Waccacu de I'argile. Le
mont Boavisla a a, 000 p. de haut. II y a de Per a Poozo-Ale-
gre, Santo-Joao et Prado entre Villa-Rica et Chapada. Le
mercure ne se trouve qu'a Tribui , sous la forme de cinnabrc
(Minas Geraes). Un morccau de cuivre nalif de 2666 livrcs de
t.'aroeira (C. de Bahia),est depose a Lisbonne. II y a du cuivre
a Bariti dans un scliiste siliceux et a Primeiros-Campos ( C. de
Babia). Sur le Rio-Santo-Francisco il y a du sel en elllores-
ccnce. iM. ScbiifFer observe que le cote oriental dc I'Amerique
est couvert dc volcans ou de pays volcauises depuis le delroifc
de Bcbring jusqu'au volcan fumanl du Gbiketibcrg, daus lu
Geologic. 27
baie de Valentia au cap Horn et ilans Irs lies SlK'lland iln sutl.
Tout I'ouest de rAmenqne est sans volcans. Le Biosil a une
pente douce vers le iiord, et est uu pays montagneux extreme-
ment eiitrecoupe.
24.. ZooLOGiE rossiLE. ( Ediitburgli. philnsoph. ./num. Janv.
1826, p. 190. )
On a decouvert a I'lle de Wight dans des roches dean
douce des dents molaires d' Anoploihcrium commune. On a
trouve pres de Thurso des poissons fossiles dans le gres rouge
interme-diaire (Oldred S ). II y en a augsi a South-Ronahlsbay
dans les Orcades. Ces poissons dans le gres sont conserves
au niusee d'Edirabourg.
20. CavERNES a OSSEIIRNS.
I. On a decouvert a Bridport, dans le l^orsetsliire , une
vertebre d'un animal enornie ; le trou de la moello epiniere
est aussi gros que le corps d'un homnie. ( Annals of philos.;
janv. 1827 , p. 6Q.)
II. On ne connaissait , jusqu'a present , en Italic , qu'une
petite caverne de ce genre , situee dans I'lle d'Elbe , et des pro-
duits osseux de laquelle le prof. Nesti a donne une description.
Dans un ouvrage recent, le prof. Gaetano Savi annonce la de-
couverte faite dans une des montagnes qui bordent le golfe
de la Spezzia , vis-a-vis de Cassana , village situe a pen de dis-
tance des Casales , dune immense caverne i ssifere. Une partio
des OS que ronfcrme cette derniere appartient a cette espece
d'ours dont les debris se rencontrent en sigiande quantite dans
les atitres du nord de TEurope. II sy trouve, en oulre, des os
ue ruminans et d'herbivores , vraiseniblablement de cerf. On
en remarque un, entre autres^ qui semble appartenira cpielque
grossc espece du genre chat. Tons ces osseniens sont brises (.-t
iiicrustes. ( Giorn. ili Fisic. , Chi/nic, etc. Mars et avril 182G ,
p. i54.
III. i\I. Buckiaud a recu avisdu prof. Saviqii'il y a desosseniens
de Hyene et d'Ours dans une caverne du calcaire de C'arrare
ct dans une autre du golfe de Spezzia. C'est sans doute cclle
dont nous vcni/us do parler.
IV. fll. Eaton d projiose d'cxaminer cerlaincs cavernes du
New-York el des fitats-Unis pour rcconnaitrc s'il y a des os-
28 Geolooie.
semens ( American J <inrnal of sciences; Vol. XI , call, de juin
) 8 ?(> , p if)<^J)
26. CoRRESPONDAPiCK. {Zeitsckvift fi'ir Miiifml . \ dec. 1826, p. 5o8.
M. Menge ccrit de Kusclnva , en Siluhie , une lettre datee du
II mars 1826. L'Ural est forme de 5 terrains; la serpentine
forme la ciete et les plus liautes cimes; a I'esl; il y a une zone
.'jranitirjue , et au IV. -O. des schistes argileux. Entre le granite
et la serpentine il y a de I'eupliotide, de la sienite , de la dia-
base et du porphyre, ainsi que du gneis, du talc schiste, de la
chlorite schisteuse a lilons de quartz ( t du calcaire greiiu. Dans
CCS dernieres rorlies sont les grands depots metalliferes. II y a
du fer dans I'eupliotide, et quelquefois il forme des montagnes
dc 100 a 1000 p. de haut, comme a Tagil, Katschkanar, etc. Le
cuivre carbcnaie se trouve en nids et en druses dans le calcaire
grenu sous la dialiase, 1 euphotide ct le talc-schiste, comme a
Bogaslowsliy, Pileffkoy et Kisclini Taghil. Les fiions quartziferes
du talc-schiste renferment de I'or a Beresowsky, pres Katari-
ncnhoui-g et a Newiansky. L'or est dissemine dans de petils
fdons de diabase deconiposee, de sienite et d'euphotide a py-
rites aurifeies, et I'auteur y decrit parfaitement le meme gise-
mont que celui de lor de Hongrie. Dans la parlie occidentale
de rUral, le platine est au contact du talc-schiste quartzeux et
de la soi-penline ou de reuplmtide, ou dn porphyre vert avec
le calcaire hleu , et ce metal est mele avec de l'or et du fer ma-
gnetique dans le calcaire ou la serpentine. Le granite se cache
sous le sol jusqu'a 1000 wersles de Slatouft, et on y trcuve des
topases , des beiyls, des amelhystes , etc., a Miask, Schaitansk
et Mursinsk. II y a des corindons et des pleonastes datis des
cailloux graniti(]ucs ou sienitiques des sables auriferes. A Mur-
sinsk il y a de la pegmatite. L auteur signalc I'abondance de
l'or dans des sables auriferes. l)'a])res cette description , il est
fort po.ssihle que le platine se trouve aussi en llongiie.
M. de Struve ccrit qu'un voyageur a rapporle de I ile d'Uelgo-
land, du (jres bif;arrc du grand rocliei-, du calcaire cofjuillicr du
rocheroccidciital, dc la Craie, des Ammoniles, des Kchinites, du
Lignite ct del'Argile srhistcuse. — M. de ^au doiinedesdetails
de to|)og'raphie geologique sur leSpessai-t et les bords du ISIcin et
du Rhin ; ces donnees, quoifjue utiles, doivent elre lues dans sa
lelUe. Legres higarre cnuvre h-s rochcs primitives du Spcssart,
Geologic. 29
& Obernau. II ilit que le calcaire tertiaire des borcis dii Mein se
tiouve sur la droite de la Kidda , a Kronebeq; et Kiederhoch-
stadt, qu'il y repose sur du schiste intermediaire et un agglo-
nierat siliceux, et qu'il se perd sous le Sable , I'Aniile et la
Marne. II detaille la distribution de ce calcaire ; an dess'us de
Mayence il disparait, et on ne trouve que beauconp de coquil-
les tertiaires dans les alluvions des coteaux vij^nobles. De
Mayence a Rudesheiin , des alluvions grossieres remplissent
tous les vallnns , tandis qu'il n'y a que du sable fin , coquil-
lier sur la rive gauclie. II indique du IMuscbelkalk a Neustadt,
et du calcaire jiirassique a Dorrenbacb ; a Ungstein , il y a un
gres qui contient des Plagiostomes ou des Moules , el qui est
inferieur au calcaire tertiaire. II entre dans des details sur le
gres vosgien et ses porphyres. Ce gres repose sur le granite
dans le Ja;;erthal, et forme des cones et des rochers. Sur le
Kaiserbach, le gros recouvre un aniygdalokle agalifore. A Sie-
beldingen et Albersweiler , il y a des rocbes primitives. II y a
du granite brecbiforme a Ransbacb , entre Escbbacb et Anwei-
ler, et a Leinweiler. A Albersweiler , il passe a une brecbe
qui le sepaie du gres vosgien, et ces deux rocbes le recouvrent.
A Botenbof, la brecbe contient du granite, de I'amygdaloide ,
du quartz, de la calcedoine, du scbite , et sur le Quaicb, a
Ginant, il y a du granite et du gneis ; le gi'anite est traverse
de poi-pbyre. Le granite de Bursweiler est a cote d'un depot
trappeen. L'auteur indique duporpb3're noira Ruzweiler. a Alzei,
a Ober-moscbel, etc. L'Odenwald et le Hordt out une pente
tres-forte du cole du Rhin. Le lit du Rbin a dii etre a plus de
100 pieds au-dessus de son niveau actuei, d'apres les depots
d'alluvion.
27. Melanges. (lOicL; p. 536.)
II y a eu un tremblement de terre le i5 niai 1826, a 2 b. '
du matin, a Admont, en Styrie ; il s'est etendn a Gallenstein
et Roltenmann. On avait deja senti 7 a 8 sec usses entre les
mois de decembre et de mars , et ellcs elaicnt accompagnees
dun bruit soutcrrain. — II y a eu un ebouleincnt dans la nion-
tagne de Rebrnt, sur la Vanoi, pres de Ponte, en Tyrol; il
continuait encore eu juin 1826, et la Yanoi avait forme un lac
par suite de la digue artificiclle qui s'etait elevee. — M. Eckart
a dccouvert de la slroutiane sulfatce dans un gypse sccondaire a
30 Geologic. JX". 27.
j\scliersleben. — M. dc Meyer a decrit un Edtino-Encrinitcs Seii.-
knnbcrpii. — II y a eu nn troinbleiiient de terre a Sniyrne, it
5 h.io', le I -2 juin i8i6. — M. deVclllieim a la iin niemoire sur
les nietaux dii scliisie cuivreux du Mansfeld. Lcs couches nord
sont moius riclies ei phis inclinees que celles qui sont dans le
Slid du pays. Le cuivre est plus unifornienient disseinine dans
les dernirres que dans lcs autres. La lichesse n'augnientc pas
avec la piofondeur. te cuivre natif est fort rare, les melaux
acidiferes sont prcs de la surface, et les luinerais accuniules
pres de certaines failles , etc.
On a trouve des cristaux d'apatite et de fer oxidate dans la
dolerite de Salisbury-Crags a Edimbourg; il ya aussi de I'apatite
dans le basalte dc la Blanc-Kupjie pies d'Eschwege en Alleina-
jyue. — On a envoye a M. Jameson une dent de mastodonle de
lile de Bahama, et une autre des bords de la baie d'lludson.
Les insectes se trouvent dans I'anibre, les lignites, les mar-
nes et les calcaires. L'ambre de Sicile contient differcns coleop-
teresetcelui de la Baltique des Dipteres et des Nevropteres.On
y a trouve les genres Piatj-pus , Aracioceros, (irjl/iis, Mantis;
des larves de Papillons: les genres Phrygane, Ephemere, Perm,
Formica, E van in, Tipiila, Bibin, Einpis , Scnlapcndra, Chirn-
nomas et quelques yJrac/i/iidfea. II y a des Liijcllules dans le
calcaire, et des Melolonles et des Polistes dans la marnc. {Edin-
burgh N . philos . Joiirn., juilletaoct. 1826, p. 094 a 3cj6.)
ERR AT A.
Cahier dc Kovcrabie 1826.
Page 259, ligne 18, Mant , lisez : Maut; p. ihid., derniere ligne , le ,
lisez : lcs ; p. 260, 1. 14 , Atbina, lisez : Alhona ; 1. 15, Zoriniaco, liscz :
Zoviniaco ; Slyrie , lisez : Islric ; 1. 1\ , le , lisez : ce ; 1. 26 , infiricurs ,
liscz : sitperieurs; p'. 260, 1. 35, N. Cotschitz, lisez : Nilcohchitz; p. 262,
1. i, pas, lisez : que; p. 275, 1. 30, Ariule, lisez : Ai'icule; p. 276 , ligne
dern. , Morsbach , lisez : Moshach ; p. 277, 1. 15, Erfort , liscz : Erfwl ;
Salzfdd , lisez : Sulzfeld ; Laurigen , lisez : Lauringen ; p. 278 , 1. 24 ,
LcidciiLofcr, lisez : Lcidenhofer; p. 280, 1. 1, Slegahlid , lisez : StigMid ;
lisr. 6, Itvan , lisez : /i'«n ,- lig. 7, Leiran, lisez : Lcirau ; Lvxau, liscz ;
Laxau; p. 281, I. 14, Brunio, lisez : Bremio; 1. 36, Boncate, lisez : Ron-
cale- 1. 37, Bronloiiico, lisez : BreiUonicn; p. 82 , 1. 11, Tumaiie , lisez :
Funiane; p. 283, 1. 25 , Ronete , lisez : Boncte ; 1. 27, J'ederuosa , lisez :
Pcdcrnoso; p. 284, 1. 4, Ataguhics , liscz : Alaquiiies ; p. 285, 1. 15,
Emesford, lisez : Emuford ; 1. 1^, Ctorciiners, lisez : Clareiiners ; p. 30l ,
1. 2, 1825, lisez : 1826 ; 1. 9, Gidierg, liscz : Giftberg; Jlcrschinn, liscz :
Kerschina.
Histoirc tidlurclle ^enerah\ 31
HISTOIRE NATUIIELLE GENERALE.
'i.%. VeeIIANDLUNGEN DER ALLGE.MEINEN ScrUVEIZEB GesELLSCH.' Tl'a-
vauxde la Socicte gcnerale d'liistoire naturelle de la Suisse,
12"=. asseniblec, a Coire, du '6 au 28 juillcl 1826, avcc \\i\
discoui-s d'ouverture du president aniiuol, J. U. Spbechep, be
Bernegg. In-S". de i Sg p. Coire, 1826; Otto.
Dans son discours , le president passe en revue la variete des
produits natuiels des Griaon^ ; il parle des sources minerales
aljondantes , des :;laciers au njuibre de 241 , de la j)opulation ,
de riiulastrie des liabitans, des produits du commerce d'im-
portatioii ."i d'exportation , et i! donne un etat des de])enses
et des recettcs du canton en 1 SsS. Enfin , il indique les auteurs
q!!i se sont occupes des Grisons : une societe savante s'y etait
formee en 1770, a Coire, sous le prof. M. Planta; VJlpina a
•ete publie par des membres de la societe d'aqriculture fondee 8
ans plustard ; enfin la Societe Cautonnale s'est formee en 1S26;
il annonce que la Societe Helvetique vent pnblicr des meraoires.
Dans une note, on apprend 1". qu'au Silberberg, a Davos, une
grauwacke i^rossiere supporte un calcaire noir de transition ,
surmonte de grauwacke , dun gres steatiteux a fer oligiste et
de gres compacte; 1° . M. Bovelin a Bavers , a un ours gris d'ar-
gent; 3°. II y a des mines de fer a Ferrera et a Pontejgias, de
la galene argentifere dans le Scailtlial , prcs Schuls dans le Bas-
Engadine et a Davos ; des filons aurifere? a Feldsbcrg , pres
Cnire et ii Ob-Scliarans dans le Dom'.escbgerthal ; du fer a
Obersaxen et Oberhalbstein ; de la Calamine a Filisur, etc.
M. H. C. Balin fait un rapport sur la proposition de M. Us-
teri , d'examiner les eaux minerales de la Suisse , et leur em-
])\o\ le plus ntile. La commission demande I'anaUse de ces eaux,
en indiquant en gros les moyens , et jiroposant de dislribtier,
anx frais de la societe, des instrumens ])hysico -cbimiques ;
elle donne en meme temps des avis sur. I'emplui des eaux et
les obsei'vations niedicales a faire ; 14. mcnibrcs ont ete noin-
iiies pour s'occuper de ces reclierches, sous. la presidence du
\y . Ebcl , et le i;apport de la commission a ete adopte. M H.
OberteulTer, du Toggenbeug, lit un memoiro sur la guerison de
la plitisie pulmonaire, au moyen dun si^jour lu'.bilnel dans uii'j
3$ Histoire riatujelle generale. IS". 28.
etablo a vaches, on an nioins dans nn appartcnient sitne an*
dcssns dune elable et ayant nn plancher perco. Le in juillct,
M. de Bnch a In son niemoire sur les environs du lac Lugano,
( V. Bui/, de janv. i 827 , n". 44)- ^^- Usteri fiiit nn rapport snr la
publication des niemoires de la Societe : il paraitra nn volnme
par an , ils seront (Perils dans los dilTerentes lanj<nes de la
Suisse ; on nonime un coniite d'impression , et la sociele don-
nera quelrjuo fonds pour enrichir I'ouvrajje do ]ilanches. On
s'occupe dcs di-penseset recettes de la rociete. Legonvernement
des Orisons a envoye 600 francs de France , et on augmente
les fonds pour la distribution des instrumens meteorologiques.
On lit un nienioire du D'. Lusser d'Altdorf , sur la coupe
des Alpes du St.-Gothard a Arth -. le granite du St.-Grtliard est
suivi de gneis sienitii]uc , forniant le Petit-St.-fiothard et le
Lacendro , et de granite ; ces roches renferment plus dune
trentaine de beaux niineraux. La pointe du Grie^tock, de 8000
p. de liaut, est formee de scliiste calcaire reposant sur du gneis;
a Erschelden commencent les depots neptuniens; M. Lusser les
diviseen 4 part. : i". Sur le gneis, il y a du calcaire jurassique,de
lagrauwacke et 5 especes de calcaire compacte avec des Ammo-
nites , des Belemnites , etc. 3„. Un depot de calcaire schisteux
formant de bautes cimes , leGeisbcrg, le \Vindgallen, etc. 5".
Un depot compose de calcaire scbisteux, de calcaire compacte
coquillier, de calcaire chlorite, de calcaire noir argileux ou sili-
cenx , a INunimulites et autres fossiles. 4°- Le nagelfluh et la
molasse des vallees de Stanz et Scbwytz. Ce mtimoire sera pu-
blic. Le 9S juillet, ^L Usteri a lu un memoire sur les Saulos »le
M Hegetschweiler : ii recherche les especes vtritables pour
grouper autour les varietes , et ilonne un Sy/ffsis de 5o san-
ies suisscs. .M. Pfluger lit une note sur un duvet d hiver qui
s'est montre chez une chevre, et une autre sur I'analyse de lair
qui gonflait une vache. M. Fischer , k Schaffhouse, mon-
tre une medaille faile avec du nikel. M Eiseuring de Pfaf-
fers , prcsciite des figures de papillons et lit un memoire. M. de
Salis discute, dans un discours , si les Alpes ne jiarticipent pas
a lactivite volcaniquo de I'interieur de la terre. 11. de Luc
donne une notice sur la substance dont un hygronutre doitetre
construit, et dans quel sens elle doit etre prise; il conseille
1 hvgrometre de son oncle. {Transact, phibsoph. v. 81, pi. 9 )
M. Ginibcrnat lit une note sur I'eau minerale sulfureuse d'Y-
Histoire naturelle generale. 53
Terdan , k azote et k acide cai-bonique, et sur son cmploi ther-
mal. M. Peschier y a trouve , dans i6 livres de i6oiices, 2
grains de muriate de soude, 0,95 de carbonate de soude, i,75
de carbonate de chaiix , o,5o de silice , 4 de substance orcani-
que , 0,80 d'eau. EUe a ig-'ao" R. Notice sur I'eau minerale
de Petersberg sur laReuss, par M. Gimbernat : elle conticnt ,
d'apres Peschier, dans ro8 onces, 12, 5o grains de carbonate
de chaux , o,35 de carbonate de niagnesie , 5 de carbonate de
fer, 0,65 de sulfure de cliaux, o,45 de silic;', 6,45 de muriate
de soude, 5 de muriate de chaux, 8 de parties animales et
huileuses, 1,1 5 de pcrte. II y a de I'acide carbonique et de
I'hydrogene. Reflexions sur les moyens de rendre plus utiles
les bains en Suisse, par M. Gimbernat. Remarrjues sur im
anevrisme de I'artore carotide , gneri par la m(-lhode de Yol-
sal ct des af)plications froides , et sur I'emploi de ce moyen
dans les anevrismes exterieurs, par le D^ Borel de Neufchatcl.
Le directeur des ponts et chaussees des Grisons lit un memoire
sur la correction da cours du Rhin dans le Dondeschgertbal ,
et en donne une carte et des plans. M. L. Pol de Fideris lit
un memoire sur les corrections du cours des rivieres princi-
jialcs , au moyen des debouches de leurs tributaires. Le D^
OberteiifPcr dounc des dessins de ses machines employees
dans sa maison de fous. M. Hitz presente des minerais des
Grisons, et on clit M. TJsteri president pour 1827.
ag. Travalx de la Societe cantosnai.e d'histoire wATUREt.rE d'Ar-
GoviE. (Trrn'. de la Soc. generale hehc'tiquc ; Coire, 1826
P- 77-)
Penilant Tannc-e, la societe s'est rassemblee 8 fois. ]\'ofe dp
?il. G. Pne;;cr, snr un Mus dt'cwnnnus pris a Aarbunr ; sur
des concntiosis dans les reins dune vache , par Richner- sur
le LdccrUi viils^nris de Schlegg, trouve a nne' forte hauteur iiai-
\\aui;rr ; sur une presse a secherdes plantes j)ar P>ev sur les
planches des plantes suisses do Labrani et de celh;s du D^
7o!liUoler, jjar ZsciiokUe; sur des series de Chabasie , di?
lluors de quartz, des roclies de VValdshut par Frey ; sur une
iheorie des ombres colorees, par Zschnkke ; sur la dctermina-
lion du iu('ir.- <i <lu j)ic(l dArjrovie, \y.\v les observations sur le
pendule de bnMuii;r; sur le;: r.ip;>oits des meteores avec I'etat
li. Tome Xi 5 •
34 Histoire iiaturelle gene rale.
ilu bai-onietre, par Zscliokke ; siir une balance poi'lative a Lv
Coulomb ; sur la determioation des bauteurs , au moyen de la
temperature des sources par Th. Zschokke ; sur les avalanches
d'Andermatt par Zschokke , sur des scories nitreuses par Waii-
ger ; sur I'huile des montres, par Frey ; sur I'analyse de Teaii
d'Unfer-Entfelden, qui conticnt du muriate de fer, jiar Frey.
Tels sont les principaux miimoires qui out ete lus dans I'annee.
5o. Travaux des societes canto.nnales de la Slisse pour l'iiistoibk
NATCREi.LE. Partic Histoire naturelle. ( Trauaux de la S-tc.
ge'iie'rale hchelique; Coire 1826 , p. 81. J Aout 1824 a nuv.
1826.
On a lu a Berne les niemriires suivans. Sur une excursion
botanique au Mont- Pilat , par le D''. Brunner ; sur le Laccria
vivipara retrouve en Suisse, par Meissner ; rapport de iM. de
Gingins sur un memoire du D,. Brunner, sur la vegetation de
ritalie. L'auteur divise I'ltalie en 3 I'egions , la Lonibardie ,
I'ltalie occidentale et meridionale, et I'ltalie orientale. Obser-
vations sur le rapport precedent , par le D"'. Brunner. II eta-
blit 4- flores en Italie et ajoute ainsi aux regions de M. de
Gingins, celle des Hauts-Apenuins. Dessins de fossiles de
M. Morisson. Notice Sur deux plantes de Theopliraste, 1'/-
phyum et le Tjrpliium, par de Gingius. II ne croit j)as que ce
soil la lavande, et il regarde la derniere comnie une colchicar—
cee. Analyse de I'eau de Granen , pres Sumiswald, par Pa-
genstecber. Sur la magnesie des calcaires jurassiques dArau ,
par Brunner. M. Studer a arrange et etiquete toule la collec-
tion geologique du nuisee , f[ui ollre surlout 100 morceaux tie
Bex, desechantillons I'ccueillis parM. Sluderdans son voyage au
lac Lugano, des fossiles de Geneve et de la perte duRhone, ml-
lectes par MM. Jlousson et Meyer, des fossiles et des rochcs du
Hocbgants donnes par M. Meyer , des rocbcs de Glaris et de la
partie sud de St. -Gall. On rend couipte du concours pour la
placode professeur d'bisloire naturelle, pour laquelle se sont
presentes MM. Buikard, Scbuell et Meissner fds.
La societe de Geneve, depuis aout iS^S, a entendu les mc-
moires suivans. Maladie vemiineuse de la Chenille du fusain ,
par Iluber; description des abeilles du Mexique, pai' le capi-
laine Hall; conformation de I'reil du Turbo, par le D"^. Mayor;
observations sur le placenta dune brebis, qui prouvent que la
Histoire naturelle generale . 35
circulation du foetus dans le placenta foetal, se fait par arceaux
continus; experiences sui" I'uterus des ruminans , sur les ani-
niaux qui n'ont pas de cotyledons, et note sur la regeneration
des nei'fs pnenmatogastriques ; 4 niemoires par le D''. Prevast ;
3 mem 1 ires de M. de CandoUe , sur la famille des myrtes et
des lythraires , et sur les lenticelles des arbres ; sur les raphi-
des , organes microscopiques des cellules des vegetans , par de
CandoUe fils ; sur les orobanches , par le professeur Yaucher ;
sur la taille de la vigne , par Micbeli ; sur les monstruosites ve-
getales , par Huber fils ; sur le lac de Zirknitz en Carniole , par
IVecker fils ; 4- memoires de M. Dcluc , sur les breches osseuses,
etc.; sur une espece de polypier fossile, par d'Hombre de Fir-
mas; sur le sulfate de soude natif du gypse de Mucklingen en
Argovie, parGimbernat ; sur le meme sujet, par Macaire , etc.
A Schaffhouse, M. Sticrlin a lu un memoire sur la formation
de la croiite terrestre. — A Soleure , la societe a etabli i5 ob-
servatoires barometriques et thermometriques dans le canton ;
M. Walcker a decrit le gite de I'ambre de la Baltique , et
M. Hugi a donne 4 memoires; dans I'un, il montre , dans le
Jura , des bivalves semblables aux Etheries du Nil ; dans un
autre, il decrit le trou dit Goldgraber-loch sur I'ltenberg ; et
dans un 5e. , il donne ses idees sur le calcaire jurassique non
Etratifie, etc. A St. -Gall, M. Scblopfer a lu des notices sur
lane, la tete du brociiet , un veau a deux tetes, etc. M. Hart-
mann a donne plusieurs notices zoologiques. Note sur les sources
minerales de la Suisse, par le D"'. Rheiner. Extrait de I'ouvrage
de -li. Scheit^in de Kundmaun [Rnriora natiirce et nrtis , itSt),
par rapport aux hommes petrifies. M. Zuber lit un memoire sur
la topographic et la geologic des cantons de St. -Gall et d'Ap-
penzcll , ct»M. Girtanner une note sur le Hamster. A Lausanne,
M.Ginibernat a decrit un gypse fibreux dans une molasse de la
coliine d Ependes , pros d'Yverdun , qui rep se sur un banc de
calcaii-e seleniteux et melc de mica. M.Gaudin a etabli le nou-
veau genre Craja ])our les La'scrpiliuin simplex et pyrenaicum.
M. de Minutoli a Irouve que les Arabes remplacent le quinqui-
na par le schich melange d'v4rlemisia judaica et des liuta iubcr-
culala. A Zurich, on a recu d'Elggdes dents de tapir et cs fos-
siles , et de Grieiigorbe, pres Knonau, une defense d'elepbant.
Un mricoau de serpentine ti\ivaille a etc trouve an milieu dune
36 Histoire Jiaturelle gendrale.
carrieVc de travertin ;i Urdorf. M. Hirzel a donne dcs details in-
tcressans, geographiques et gtiologiques sur dcs excursions dans
les halites Alpes du canton de Zurich ct de St - Galh A-
Coire, le D' .Kaiser a donne dcs notes sur les sources de Pfa?f-
fers et I'eau acidule du St.-Bernardin. On a prescntebeaucoup
de menuiires de luedeciuc.
5i. Skizze EiiNER GEScnicnTE DER Naturwissenschaften in den Can-
ToxEN St. Gallen und Appenzel. — E.vquisse dc I'histoire des
sciences naturelles dans les cantons de St. -Gall ct d Appen-
zel ; par G.-L. HAr,TMANN.( Rapport sur les travaux de la So-
cic'tc dc St.-Gall. 1 820. )
Ues le dixiome siecle, les moines de St.-Gall posscidaient un
jardin de plantes medicinales et une menagerie d'animaux sau—
vages ; niais ils be songeaient point a en tirer parti pour I'e-
tude de I'histoire naturelle; et ce n'est que 5oo ans plus tard
([ue Ton commence a Irouver dans I'histoire decette partie de
la Suisse quelque trace de la culture des sciences naturelles.
On commenca a s'en occuper aTant de cultiver les sciences
phjsiques auxquelles on ne songea que fort tard. Dojii, en i55i,
P. -J. Hestcnstein, qui fut recu medecin de la ville de St.-Gall,
s'engagea a former un jardin de plantes medicinales. Hans Ja-
cob Zornlin, niort en 169Q, laissa un catalogue nianuscrit des
plantes qui naissent spontancnicnt aupres de St.-Gall. Un clerc,
favori de lialler, D, C. Schobingcr avait forme une collection
de plantes; mais, apres .sa mort, cllc fut perdue pour son pays.
Kitt, professeur debotanique, laissa un manuscrit intitule :
PL-intarum qiiarumdam imprimis muscorum dcscriplio quas circa
uvbcm Snngallum collegi. Ce Kilt, qui etait de Zurich, avait en-
Ci)re conjpose quclques aulres ouvrages ; il mourut en 1768.
Aujourdhui, IVI. Zullikofer cullive la botanique avec succes
dans la ville dc St.-Gall oil il a commence une histoiro des
planles des Ali>es dc la Suisse (1). Jusqu'a nos jouis, Tetudede
la geognosie et cclle dela mineralogie furent tres-ncgligces dans
Ic canton de St.-Gall A la vcrite, au commencement du sirclc
(1) Conime cclte esquissc ne va fjue jusqiiaii XIX''. sii'cio , cos
dernieves pliiascs qui teiniiin-nt rarliclc out etc ajou'.ccs jsir Ic rc"
d ctcur.
Histoire naturelle generate. 37
dernier, un capucin , le poic ClcWnent Migfjeli, decrivit assez
bien les Alpes d'Appcnzcl; niais il est aise de voir qu'il n'a-
vaitpas menie les connaissances qu'on possedait ;\ cette epoque.
Malgre ses imperfections, Walzer ne fit que le copier. En i yoS,
S. N. Schere ecrivil trcs-miserablement siii- les niontagnes de
Toggenbiirg; et si Ion excepte ce qu'ou lit dans Ebel, les hau-
teurs remarquables du district deSargans se trouvent pour ainsi
dire n'avoir pas ete decriles.
Quant a la zoologie, on cite Bernhard Wartman qui a ecrit
quelque chose sur cette branche de I'hisloire naturelle.
Telle est en pen de mots I'histoire de I'etude de la nature
jusqu'au commencement du dix-ncuviiMue siecledans le canton
de St -Gall. Une societe d histoire naturelle s'est etablie dans
le chef-lieu de ce canton. EUe public chaque aniiee le resultat
de ses travaux ; et sans doute elie sau a inspirer une noble
emulation a la jeunesse qui s'eleve. Aug. de St.-H!laire.
52. Revue des fossiles du Wurtemberg faite d'apr^s I'elat actuel
de la science , avec neuf planches lithographiees et un ta-
bleau synoptique. ( Correspoiidenzblatt des JFilHcmb. land-
wirlhsch. Fcrcins ; torn. VI; juill.— aoiit 189.4, p. 5. )
Cette Revue commence par I'indication des ecrits ou des
ouvrages ou Ion s'est occupe des fossiles du Wurtemberg.
Jean Rauhin, Ein neu Badbiich , etc., nouveau Traite sur les
vertus et les effcts nierveilieux de la source min^rale de Boll,
\6o'i : Gniclin , Der Naluiforscher, 1764 ; i*^"'. ct 4"- cahier ;
Schrceter, Dcr Nalurforsclier, 18". cahier ;annee 1782: Reise-
lius, Epist. decomib. cl ossib. J'ossUib. cansladiensibus ad David
Spiessium, lyoi ; Keysler Reisen diirch Deutschland, etc.; voya-
ges en AUemagne, en Bohemb , dans le Ilanovre : Hiemer, Ca-
pul Aledusae afqite novum diluvii wiivej'salis monumentiiin dclec-
tuin hi agvo ff'urtembergcnsi, 1724, sont nommes parmi les au-
teurs qui ont donne des notions speciales sur ces fossiles. Le
comite central d'ecouomie rurale du Wurtemberg , etant en
possession dun cabinet assez riche de fcssilcs indigenes, a juge
avec raison c[u'un catalogue raisoune de.s genres et des especes
que renfernie ce cabinet pourrait devenir utile, et encourager
des recherches ulterieures dans les differenlos localites, en
meme temps ([uc la comparaison et la coordination do plusicurs
v'speccs aouvelles non encore delcrminecs ponnait inlciesscc
38 Histoire iiatarelle ^enerale. N". 32.
meme les geologues et Ics naturalistes etrangers au Wurtem-
berg. Le catalogue est precede d'line enuincratinn <!os diverses
formalions geologiques du Wurtembei-g , d'a|ir('S Icur ancien-
nete, avecl'indicatioa dcs esprces fossiles qu'ellos contionnent.
Ce meme apercu se tiouve reproduit dans un tableau synopti-
que annexe au mcmoire.
Dans ce catalogue on volt que le Wurtemberg est fort riclie
en ossemensTossiles de mammiferes. Laulcurfignre diverses de-
fenses d'clepbans trouvees accumulces, conime 11 lerepresente,
aCanstadt, en 1816. La plusgrande, tronquce aux deux bouts,
a 8 pieds delong et i pied de diametre a sa base. 11 nest per-
sonne qui ne sacbe combien de ces restes si remarquables on a
trouve a Cansladt et a Stuttgardt. (Voy. les niemoires deM. Cu-
vier dans les yhin. du Museum et les Jiecherc/ies sur les osscmens
Jbssiles ,ams\ que les memoiresdu D"'. Jaegei; dans les J/uin/rs du
Wurtcmberg , par Memminger. 1821 et iSci'z.) Les Ornilboli-
ihes , les Amphibiolitbes et les Ichthyolithes sent rares dans le
Wurtemberg ; niais les coquilles fossiles sent en grand nombre,
elles sont enumePees d'apres I'ordre adopte dans I'ouvrage de
Scblotbeim. Les especes considereescomme nouvelles sont re-
presentees par des figures; nous allons les indiqucr successive-
ment en suivant I'ordre adopte par I'auteur.
Belcmnilcs 10 especes.
B. clavaius de Scblot , fig. 2, dent il n'existait pas de figure,
et que M. de Scblotbeim n'a fait qu'indiquer. — Teres, fig. 5,
compressui, fig. 4, tenuis, fig. 5. Nous ne dirons rien de ces
especes quMl faudrait avoir sous les yeux dans tons leurs ages
de croissance; ce genre ayant besoin d'etre etudie dans son
ensemble, et la confusion regnant a son egard dans tout ce qui
a ete ecrit a leur sujet.
Ammonites 60 especes.
A. abruptus, fiQ. 6 , paradoxus, (ig,-j , puiic/atus , fig. 8, bi-
costatus, fig. 5, undulatus, fig. 10.
Na'dilitcs 1 especes.
SerpuUtcs 5 especes.
HcUcitcs 4 especes.
On trouve, dit I'auteur, un grand nouibre d'especes de cc
genre dans les couches supericures de la formation jurassiquc
de Stubentbal, pri-s de Hcidcnbeim. Les uries rcs-niiblLiit a
nos lima(jous 'terrcstes , le« autres en did'crept eiilieremi^Mit.
Ilistoire natiirelle generate. 39
Comme on n'a point encore faitdes observations Buffisantes sur
oes especes, rautcurse reservait alors de les decrire plus tard ;
nous ne savons pas s'il a execute sa promesse. II cite les H. sjl~
\'eslriniis , globositicu.s , delpliinulnris et trochiformis. II donne
la (i;;ure de celle-ci qui se trouve en immense quantite a Stu-
bentlial. Cetle espece, que nous connaissons parfaitement, est
nne Paludine, et Ton concoit alors samultiplicite; tandis qiien
la lapportant au genre Helicitcs, c'est-a-dire a des coquilles que
Ion est habitue a considerer comme des especes terrestres,
cette niulliplicile serait un plienomene inexplicable. Cette co-
quiile est du nonibre des especes detruites, en Europe, etnous
ne la connaissons a I'etat vivant nuUe part. II est a regretter
qjie I'auteur n'ait pas figure les autres Helicites qu'il designe.
Neritites i especes.
grossus , fig. 12, cancellaliif, fig. i3. Ces deux especes fort
j-olies paraissent en effet nouvelles.
Bullacite.i i espece.
Buccinite.s I espece.
Trochitites 5 especes.
L'auteur figure le Tr. po/ctus de Schloth. qui est uu raoule
impossible a caracteriser sullisaniment.
Turbinites 4 especes.
II figure le Turb. trochiformis ; curieuse espece qui appar-
tient sans doute a un auti'e genre que Ic genre imaginaire
Turbo de Linne.
LepadUes i espece.
Myacitcs 4 espece.
L'une, il/. affinis ressemble , dit l'auteur, au Mja picLoriun;
mais elle est plus grande.
Donacites 4 especes.
VenuUtes 3 especes.
F.flcxuosits, fig. 1 6. On ne pent savoir ce que c'est.
Avcacitcs 5 especes.
L'auteur figure, n"*. 17 a a4, plusieurs pctitcs especes ou va-
rietes d'Arcacites , vraisemblablement des Nucules ou genres
voisins.
Cnrdincilas 4 especes.
r'vrzw/tey 5 especes.
Om Ira cites i i rspi"'ces.
O. isognonioiioides , fig. 5. C'est nne IVrno , peut-etre
40 Mineralogie.
celle qui se liouve en abondance sur Ics liaulcurs aux cnv
ions de Maycnce.
Anomilca 2 5 especes.
Giyphiles 5 especes-.
Mjiidites 5 especes.
L'autcur cite ensuite 1 1 especes d'Echinites,
Parmi les fossiles de la classe dcs Echinodenues , on cite^
comme une des espdces les plus interessantes, Y Encrinitcs mcs-
pilijbrmis Irouve dans les eouclies les plus superficicllcs du cal-
caire jurassique de Heidenheini. Cette espece , representee G-
gure 26, offie a son sommet une ouvrrture a laquelle s'adaple
exactement nn couvercle de figure liexagone. L'existeiice de ce
couvercle jette une giande lumieie sur la structure particiiliere
de I'espece dont il s'agit, ainsi que sur I'organisation de beau-
coup d'autres especes d'Encrinites. Dans ce nombre des Poly-
pites, on trouve specialement signales et figures les Sporigitcs
Jiciformis, fig. 27 ( Eponge ficifornie Lanix), el Spongitcs clava-
rioicles, fig. 28, les Alcyonilcs costatus , fig. 29 , et^. mammil-
losus, fig. 5o.
Les vegetaux fossiles du Wu?t:emberg n'ont pas encore cte
examines avec tout le soin qu'ils nieritent; ils sent d'ailleurs
nioins communs que les restes J'animaux. Le catalogue signale
des Lithoxylites, des Lithantliracites, des Bibliolithes ( feuilles
de Salix viminalis , Carpinus Bctuhis , Cornus san guinea ct
Acer pscudn-iilalanus), des Botanilitlies (des genres Cnrex ,
Arundn, Scirpus, Typfia, CItnra ) , des Phytotypolithes , panni
lesquels on a reconnii une espi-ce, le Ca/nrnitcx nodosti.i, des
Filicites , voisins du Polj^podium Fdix mas, des Algaciles
( Algacites granulatus ) , des Poacites ( P. ■zccejormis , P. grn~
mincits ? ). L. et F.
MINfiRALOGIE.
33. El^MKNS DK MIK^RAI.OGIE APPLIOUEK AL'X sciences ClIIMIQUES;
ouvrage base sur la niulliode de M. Jieiv.elius, contenant
riiistoire naturelle et niclalluryique dcs substances minera-
Ics ; leur application a la pharniacic , ii la niedecine eta I'e-
conomie domestique; suivi dun precis eliinientaire de geo-
jjnosie; par MM. GinARDi.N et Leco^;, pharniaciens inlcraes
Mineralogie. i\
ties hopitanx civils de Paris. i vol, in-S". avec planches.
Prix, i4 fr. Paris, 1826; Thoniinc.
Ce nest point iin nouveau traite de mineralogie pure, quo
les auteurs de cet ouvrage ont voulu ajouter a tons ceux que
nous possedons deja ; leur but a ete d'offrir une exposition de
la mineralogie appliquee aux arts chimiqiies, en resumant dans
un cadre assez resscrre tout ce que renfcrment d'esscntiel les
traites generaux et speciaux qui ont paru depuis un certain
nombre d'annees, et qui ont fait epoque chacun dans son
genre. lis ont voulu presenter une description succincte des
principales especes minerales , en faire connaitre les proprietes
caracteristiques , la maniere d'etre dans la nature, dire les
moyens que Ton emploie pour les extraire de leurs mines;
indiquer les procedes a I'aide desquels on les amene a letat le
plus propre a leurs usages dans les arts , la medecine ou I'eco-
nomie domestique; enfiu , rassembler en un seul corps d'ou-
vrage tout ce qu'il est important de savoir sur les etres inor-
ganiques qui sont dignes de notre attention et de notre
etude , soit a cause de leur abondance dans la nature , soit a
cause des services qu'ils nous rendent. Ce livre a ete entre-
pris dans la vue d'etre utile a ceux qui s'occupent de chimie ,
de metallurgie, de piiannacie, etc., ou aux personnes qui,
etrangeres aux sciences par leur position , veulent neanmoins
acquerir quelques notions sur celles qui sonl le plus eminem-
ment utiles, ou qui olTrent le plus d'agrement a lesprit. C'est
une veritable compilation, et Ton reconnait aisement les sour-
ces ou les auteurs ont puise. Mais cette compilation nous a
paru bien faite, et d'ailleurs ils ne dissimulent point que le
fond de leur ouvrage ne leur appartient pas en propre , que
ce n'est qu'une suite d'extraits des meilleurs auteurs de notre
epoque; ils n'en revendiquent que le plan et la coordination
*los parties. lis I'ont divise en 4 livres. Le i". renferme les
prolegomenes de la mineralogie, ou I'cxpose des caractcrcs
pliysiques et chimiques des mineraux , et des principes gene-
raux de la classification. Les auteurs ont adopte le premier sys-
leme chimiquc de Berzelius ; ils ont donne une esquisse de sa
theorie atomistique , et se sont servis de scs formules pour
representor la composition des corps. Le V. livre compicud la
description des csprces qu'ils parlagent en deux groupes, les.
42 Mineralogie.
esptces iaetalli<jues et les esp^ces picneuses ou tei reuses. Lc
3'. livre est consacre a'des notions generales de geognosie, ap-
pliquees a la mineralogie , et le 4e- comprend les details relatii's
a la metalhirgie et a la dociniasie. L'ouvrage est termine par iin
tableau des formes cristallines sous lesqaelles se presentent les
differentes substanees artificiellcs eraplojees dans les arts
chimiques. D.
54- Sob la PROTHEE'irK , nouvelle substance minerale. Extrait
d'uiie lettie ecrite au D'. Jolui, par le comte de Piazumowskv.
Le comte de Razumoirsky annonce a M John une substance,
qui n'a pnint encore ete deciite , qui constituera, suivant lui ,
une espece particuliere , mais dont la place dans les methodes
mineralogiqncs ne sera bien detcrminee que lorsqu'elle aura
ete soumise i TanaWse chimique. 11 croit pouvoir lui donner le
nom de Prothe'eite ,a. raison des divers aspects quelle presente,
soit dans son etat naturel, soil lorsqu'elle a ete taillee et po—
lie. Ce singuiier mineral a ete decouvert par le marchand de
mineraux Gepbard , du Tvrol , en masses eparses au pied
d'un roc compose d'une sorte de micaschiste en decomposi-
tion , qui , quelquefois , le revet en partie. II s'offre presque
toujours sous la forme d'un prisme rectangulaire, ordinaire-
ment sans sbmmets distincts et raboteux a ses extremites ; ra-
rement avec quelques troncatures sur les angles ; et plus rare-
ment encore avec un pointement a faces inegales. Les quatre
pans sont stries ou meme canneles longitudinalement. Ces
cristaux varient de dimensions ; il en est de fort pctits, d'autres
de moyenne grandeur, et meme de tres-grauds. M. le comte
de Razumowsky en poss^de un tres-remarquable , dont la plus
grande longueur est d'environ 5 pouces , et la largeur de -i.
La cassure est lamellense dans le sens longitudinal; elle est
conclioide dans le sens transversal. Cette substance ofTre fre-
quemment des fissures dans son interienr. Elle est presque
opaque dans les gros (■cbaatillons , quelquefois translucide ou
diapbane. Sa couleur est le vert de chrysolite ])lus ou nioius
fence, ou le blanc ; ou bien elle est nii-partie de bhinc et de
vert. Elle est tres-pesante , et froide au toucher; son eclat est
tres-vitreux , ou intermediaire entre le vitreux et I'cclat tie
diamant. Elle est asscz dure pour rayer scnsiblement le verrc
blanc; infusible et inalterable au chalumcau , et fortcmcnt
Mineralogie. 43
«lectrique par le frottepient. Les crislatix hlaiics onl une Icxlure
fibrcusc , qui, ainsi que le defaut de co.uleur, parait etie I'elfet
d'une decomposition; et c'est probablement aussi a cettc alte-
ration qu'il faiit attribuer ces varietes d'aspect si nombrei>ses ,
que devcloppenl la taille et Ic poli, etque I'Dn croirait a peine
pouvoir appartenir a un uienie mineral. Les parties vertes et
trans])arcntes, taillees a facettes, ressem!)lent parfaitenient a
la plus belie chrysolite, tandis que les parlies fdjreuses blancba-
Ires , tailliics en cabociion , olTrent sur un fond incolore , quand
on fait niouvoir la pierre au jour, un on deux reflets paralleles
dun beau blanc, qui se promenent sur la surface arrondie ,
conime cela se voit sur I'ceil de chat; ces reflets sont acconipa-
gnes d'un eclat tresvif, et de couleurs d'iris, qui ne sont point
fixes dans la pierre, conjme celles du cristal de roclie et de plu-
sieurs autres gemmes , niais se meuvent avec les reflets blancs ,
comme dans I'opale noble. Ce phenomcne de reflets mobiles et
serabiables a ceux de I'opab' , subserve aussi frequemment dans
la pierre brute, qui presente, lorsqu'on la fait mouvoir au
grand jour ou a la lumiere , des teintes d'un rouge de cuivre
foncc sur toutes ses faces, avec un certain eclat nietallique.
Get interessant mineral a ete decouverl, en 1826 , an Rothen-
kopf , dans le Zillerthal , vallee du Tyrol , fameuse , comme on
le sait, par les tourmalines et I'actinote qu'on y trouve. D.
55. Sur le WisMDxnKOBAi.TEBz de ScnNEEBERC , dans I'Erzgcbirgc;
par C0. Kersten, de Gottingue. {Jrchiv. de Kastncv, t. IX,
I", cah., p. 49. )
Ce nouveau mineral, appartenant a I'ordrc des arseniures
nictalliques , est cssentiellement compose d'arsi'niurc de cobalt
et d'arseniure de bismuth. Sa texture est imparfaitement rayon-
nee ; sa couleur est intermediaire enti'C le gris do plomb et le
gris d'acier ; son eclat est metalloide. Sa durete est assez grande
poui- qu'il raie le fluor et le verre ; peut-etre doit-il cette pi'o-
priete a des particnlcs de quartz visibicment disscminces dans
sa masse. 11 donnc des etincelles par le choc du briquet, sans
rejiandrc neaiiiiioins aucune odeur arsenicale. 11 est aigre, et se
rciinit difliciicment en poudre. Par la raynre il perd son eclat
mt'-lalloule. Sa pesanteur specifique est de 4 v'j' • • • • 4i7- ^'^
prcnant la nioycnne cnlre ics resultats de quatre analyses, fai-
tcs par M. Kersti'ti , on Ic Iroiive forme des pntics suivanles :
44 Mineralogie.
Arsenic. 77,9602-
Cobalt 9,8866
F^'i- 4,7695
Cisniuth 3,8866
Ciiivre i,5o5o
Nickel. i,io63
Soufrc 1,0160
Total 99,9282
56. SuR l'identite db l'Epistilbite et de la Heulandite; par A.
Levy. { Philosoph. Magazine, nouv. serie, Janvier 182-T,
pag. 6. )
Le D'. G. Rose , de Berlin , a donne, dans le 8*. nuniero da
Journal dcs Sciences d'Edinibourg, la description dun mineral
qu'il a considere conime uue espece nouvelle , et nonime
Epislllbitc (voy. Bull, de 1826, t. IX, n°. 142). II a etal)li que la
principale difference eulre cette espece et la lieulandite con-
sistait dans les formes cristallines , leurs caracteres physiques
et chimiques etant a tres-peu pros les memes. A la lecture de
ce memoire , M. Levy sapercut Lient.ot qu'il ne serait pas im-
possible de (aire deriver les formes de Tepistilbite , par dos dc-
croissemcns sinij)les ct ordinaircs, de la forme primitive qu'il
avait adoptee pour la heulandite , ct (|ue le clivagc facile joint
a I'eclat nacre, que montraient dans un seul sens les cristau\
depislilbite, correspondaient exaclenient au clivage analogue
de la heulandite. 11 choicha done a confirmer cet apcrcu par
des mesures exactes , pour faire disparaitre la scule ligne de
separation qui avait ete tracee entre les deux especes. Ce sont
les resultats de ses calciils qu'il expose dans I'article dont il
s'agit ici. 11 rapporle les figures de cristaux et les mesures dan-
gles donnees par i\I. Rose, et rappelle en menie temps son an-
cienne determination de la heulandite , a laquelle il a attribue
pour forme primitive un prisma oblique rhombo'idal, dont la
base est iuclinee de 108° i' sur deux des pans, faisant entre
eux un angle de 97° 5g'. Dans ce prisnie , la diagonale qui
joint Ic point le plus has dc la base siiperieure avec son oppose
sur 1 autre base, nest point rigoureuseinent pcrpendicnlaire
aux aretes longituditiales , couime ladmottail llaiiy dans les
formes priniilivcs de ce genre. Ccllc supposition du crislallo-
Mineralogie. 45
graplie fiancais , ne saurait etre prouvee dans un grand nom-
Lre de cas. On se rappelle que I'une des consequences de. cette
hypothese, est que Ion peut considerer chaque modification
prodnite par un decroisseraent simple on intermediaire sur
les bords ou les angles d'un prisme oblique rbomboidal,
comme etant la moitie d'une modification correspondante
sur un prisme rhomboidal droit, ou , ce qui revient an me-
me , qu'a. chaque modification pro'duite par un decroisse-
raent sur I'tine des parties d'un prisme rhomboidal oblique,
correspond une autre modification produite du cote oppose par
un decroissement different, de maniere que les faces des deux
modifications combiaees s'inclinent egalement sur I'axe. Si I'une
de ces modifications a pour signe \D * D'^ II ' y , celui de la mo-
dificalion correspondante est del B j^-m B .r-i-» H t i. Une for-
me cristalline qui serait seulement composee des faces appar-
tenant ii ces deux modifications, semhlerait au premier abord
devoir etre rapportee i un prisme droit, plutot qu'a un prisme
oblique.
Loi'sque la ligne diagonale n'cst pas rigoureusement perpen-
diculaire aux aretes , mais que sa position I'eloigne peu de la
perpendicularite, comaie c'est le cas du prisme de la heulan-
( - - -\
dite , alors les faces de la modification I D"^ D-^ H°y ne font pas
entre ellcs , ou avec les pans de la forme primitive, les memes
angles que les faces de la modification IB x^t B /-f-' H » J , mais
les differences entre les incidences correspondantes des deux
modifications peuvent etre tres petites,et les formes cristallines
composees seulement de ces modifications, peuvent faire illu-
sion au cristallographe, au point qu'il soittente de les rappor-
ter a un prisme droit. C'est d'apres ces considerations que
M. Levy etablit la possibilite de faire derivcr les cristaux d'e-
]i!slilbite du prisme oblique de la hculanditc , quoifjue la syme-
trie de leur forme suggere d'abord I'idee de les rapporter a un
jirisine droit rhomboidal. II monire que les pans du prisme
ailuple par M. Rose, peuvent elre derives par ui} decroissement
d'line rangce sur les bords superieurs B du prisme de la heu-
landite , et que les autrcs faces s , i , ii , des crislanx d'cpislil-
])'itc correspondent ('•;;alonienl .\ di's m dili'-aliuiM iinipl's on
46 Mineralogic.
cotnl)inecs snv le iiieme prisme. U regai-de done la forme decrite
])ar JM. Rose comine elant uae simple variele de la heiilandile,
don; le sijnc ciistallovjrapliique serait H* A' A. O' B' D'*
IM. -Lcvj' clierche ensaite a prevcnir une objection fju'on
ponrrait lui faire, en prtjtendant que les raisons qu'il a don-
necs a I'ai^pui de ce lajjpi'ochenient , serviraient, egalenient a
prouver I'identite i!e la stilbiLe et de la hculandile. Outre la
difference de composition chimi-aie, ct de propiietes optitjues
que i'on observe dans les cristaux de ees deux especes , il
montre que leurs formes sonl reellement inconipatibles , ou
que les cristatix d(; slilbite ne pourraient etre derives du
jjrisnie de la lieulaudite (|ue par des decioisseiiieus interme-
diaires extremement compliques. G. Del.
"b-i . SUR QUELQUES MINERAUX BECEMMENT DECOUVEr.TS EN SiBERIE; par
le nienie . {Ibid. , p. 1(5. )
M. Menije a decouverl: en Siberie quelques snijstances rares ,
qu'onn'y avait point encore observees, et ])armi lesquelles on a
cite la tantalite , la gadolinite et le zircon. D'apres les ecban-
tillons que possede iM. Heuland , il paraitrait que la premiere
substance aurait une forme incompatible avec ccUe de la tan-
talite , mais qui s'accordcrait pai-faiteuient avec la description
«pie donne Ic professeur Mobs de sa mine de fer axotome ,
qui est isomospiie avec le fer oligiste , et qu'il croit de plus
idenlique avec la craitonite. M. Levy decrit les cristaux de ce
titanate de fer, qui sont dun noir fonce , assez brillans )iour
se prefer aux mesures du goniometre a reflexion , et qui of—
frent quelques indices de clivage dans une direction perpen-
diculaire a I'axe. lis agissent sur I'aiguille ainiantee , inais
plus Caiblement (\ne ie fer oiigisle. Ou les a trouves associes a
des cristaux de feldsjiatb blanc, aux environs du lac Ilnien , a
I'ouest de Miask , dans le gouvernenient d'Ekatbcrinbour^.
1,'ccliantillon de gadolinite preseiite un Ires-grand cristal
iniplante sur de la cleavelandite dun rouge incarnat, ou plulot
du labradorite ; car I'une des deux faces de clivage, inclinees
cntre elles de 90" 3o' , est striec dans une direction pa-
rallele a son intersection avec 1 autre , ce (pii est un des
caracl6rcs de cctte derniere substance. La forme du cristal est
cel'.c d'un prisme ibomljoYda! , sans faces tenniiiales dis-
Mineralogie. ■ 47
finctes, eniarginc sur les aretes lalerales ai|;ui;s. Sa cassure est
dun noir foncc, avec un eclat resineux De petits crislawx tfe
zircon brun sont dissemines a sa surface , ainsi que dans la
gangue. M. Levy termine sa note par la description de ces cris-
taux. G. Del.
38. Observations sur un mineral des environs de Ha3»-Tor , en
Devonshire; par Cornelius Tripe. {Philosnph. Magazine,
iwuvellc sc'rie , Janvier 1827 , p. 58. )
Ce mineral, recemnient decouvert , s'est presenle en pieces
separees, accompagnees de petiles masses de calcedoiiie , de
grenat, d'actinote, de talc et d'octaedres de fer oxidule ; le
tout etait enveloppe d'argile ferriigineuse.- On la Irouve dans
une mine defer, situee pres des carrieres de granite de Hay-Tor,
en Devonshire. Cos cristaux, qui sont generalement assez grands
ct ncttenient ferniines , sont d un brun rougeatre, dun jaune
d'ocre, ou dune belle couleiir blanche. Quehjues-unes de leurs
faces sont lisses et eclatantes , tandis que les autres sont rudes
et ternes. lis sont demi-transparens ou translucides. lis raieiit
le cristal de roche ; et, par leur eclat , leur couleur , leur cas-
sure et leur aspect general, ils ressemblent a de la calcedoine.
L'examen qu'en out fait MM. Tripe et Robert Cole , les a cun-
duils a penser que ce pouvait etre de la calcedoine cristallisee.
L'analyse chimique fera connaiire si I'on ne doit ])as les con-
siderer comme constituant nne nouvelle substance, a laqnelle
ils proposent de clonner le nom d'lltiyforifc. On pourrait croire
que ce sont des cristaux pseudomorphiques de calcedoine , vii
qu'ils n'olTrcnt aucun indice de clivage ; et que leur forme est
enipruntee de ceUe du sphene , avec laqnelle elle a une rcs-
send)lance assez frappante ; mais on n'a observe dans la mine
aucune trace de cetle substance. D'ailieurs le brillant, la regu-
larite ct la perfection des ciisiaux semblent annoncer qu'il»
sont doues dune structure ])ropre reguliere. G. Del.
59. Remarques sbr les formes cristallinks de l'IIaytorite ; par
W. Phillips. {Ibid, p. 4o. }
L'haytorite a f'te observee en cristaux regiiliers, qui sont en
general nettomcnt termines , dont les aretes sunt vivos, et
les faces presque toutes eclatantes. lis varient en dimensions^
de|iiiis la gros.scur dune tete d'cjiingle , jusqu'a presenter ua
48 Mineralogie.
poucc en dianietre. Quelques petils cristaux sont incolores el
parfailcmcnt limpides ; niais en general leur couleur passe dn
jaune brunfitre pale au brun fonce , joint a I'opacite. lis sont
rarement isoles ; ils se groupent entre eux ile nianiere k ne
montrcr que la moitie de leur forme ; mais ils peuvent ere aise-
ment separes, et les plans de separation sont brillans et fre-
queninient irises. M. Phillips a essaye vainement d'y decouvrir
un clivage n>gulier ; la surface de cassure est toujours terne ,
et a ti)Ut-a-fait I'aspect de celle de la calcedoine , mcme dans
les crista.ix les plus transparens. La pesanteur specifique de
cetlc substance varie entre i,56'i et a, 586. Elle raie le quartz.
Suivant M. Phillips, ses cristaux peuvent etre derives dun
prisme oblique rhoniboidal , dont la base ne serait inclinee a
laxe que d'une quantite raoindre qu'un degre. Les pans fe-
raient entre eux des angles de 77° et io5° j et la base repose-
rait sur I'arete longiludinale aigue. Ce prisme se montre
<:har!'e de modi Ileal ions qui prennent naissance sur les bords
et les anides de la base , et sur les aretes lateralcs aigues.
m Phillips donne les fijjures des cristaux qu'ila observes, ainsi
que le tableau des mesures dangles qu'il a obtenues a I'aide du
goniometre a reflexion. G. Del.
40. Sur l'obigiiNe des formes cristallinks de L'llAYxoRrrE ; par A.
Levy. {Ibid. , p. 45. )
M. Phillips ayant communique a M. Levy les figures et me-
sures dangles des cristaux d'haytorite , decrits dans Particle
precedent , ce mineralogiste exaniina , si en partant d'un cer-
tain nombre de ces mesures prises pour donnees . il n'etait j)as
possible de determiner les dimensions du solide le plus simple
que Ion puisse adopter comme forme fondamentale , de nia-
niere a ce que les autres angles se pussent calculer par des de-
croissemens simples. L'auteur choisit parmi les modifications
du prisme de M Phillips, trois couples de faces, dont il com-
pose son solide priinilif. Ce solide est pareilleijieut un prisme
oblique rhoiii!)oidal dont la base s'inclinesur les pans sous un angle
un peu plus grand que Tangle droit. Lincidence imauelle des
pans est de i i5° iG' , et celle de la base sur les memes j)ans de
()0" 8' 3o". M. Levy prouve qu'en partant de celte forme primi-
tive, on pent determiner tous les aiitres plans par desdecroissc-
mciis extrr'innmont siinples, de maniere (|u'il n'y ait entre les
Mineralogie. 49
resullals du calcul et ceux de I'observation que des differences
tres-legeres , dont la plus forte s'eleve a peine a un tiers de de-
gre. 11 en conclutque les cristaux d'haytorite sont parfaitement
reguliers. La substance qui lui parait avoir le plus d'analogie
avec I'haytorite, est I'huniboldtite. II compare les formes de ces
deux niineraux, qu'il trouve semblables , et fait remarquer I'ac-
cord entre les valeurs des angles correspondans. II en couclut
que si Ion veut considerer les cristaux d'haytorite comme des
pseudomorphoses, il y a tout lieu de croire qu'ils doivent leur
forme a I'liunibuldtite , mais qu'ils se sont niodcles sur des
cristaux de cette substance plus volumineux , et d'nne autre
variete que ceux qui out ete observes jusqu'a present.
G. Del.
4 1. Sur les formes cristallines de la Wagnerite; par A. Levy.
{Fhilos. Magazine , noiwellc sc'rie , fevr. iSay , p. i53.J
Une des especes les plus rares en mineralogie est celle que
I'ou a nommee JFagnc'rilc , et dont la composition cbimique
est , d'apres une analyse de Fuchs ;
Acide pliosphorique , 4'j y^-
Acide fluorique , 6, So.
Magnesia , 4(5, 66.
Oxide de fer , 5 ,
Oxide de manganese, o, 5o.
loo, Sg.
II existe un beau cristal de cette substance dans la coUec-
lection particuliore de M. Heuland, et c'est le seul que Ton ait
vu jusqu'a present. Sa forme est tres-conipliquee ; elle resulte
de quatorze modifications, et, si elle etait complete, elle aurait
cinquante faces, M. Levy en donne la figure, le signe represen-
tatif et les mesures d'angles , en la faisant deriver dun prisme
oblique rhomboidal , dont deux pans font entre eux un angle
de 95° 25', et s'inclincnt sur la base de 109° 20'. Le rapport
des aretes est celui de i : 0,264. H y a quelque indice de cli-
vage dans le sens du plan qui passe dans les diagonales liori-
zontalcs. La pesanteur specifique de cette substance, a la tem- '
perature de 600, est de 3,oi. Elle se raie aisement avecla
B. Tome XI. ;
4
50 Mineralogie.
pointe dun couteau. Sa couleur , sa transparence et son eclat
sont analof^aes a ceux tie la lopaze du Bresil , mineral avec
lequel on a d'abord confondu la wagnerile. Les pans du piisrae
sont fortenient stries. Le lieu d'ou elle provient est la vallee
de HoUgraben , pres de Werfen , en Saltzbou rg. Elle a ete
trouvee dans de petites veincs de quartz , au milieu dun
schiste argileux. G. Del.
42. Analyses de substances minerales ; p. G.-G. Gmeliji, de
Tubingen. {Edinb. Pliilos. Jourmil, juin 1824.}
10. Finite de Saint-Pardoux en Auveigne :
Silica 55,964
Alum'.ue et traces de cbaux 25, 480
Potasse 7»^94.
Soude 0,186
Oxide de fcr 5,5 12
Magr^sie et oxide de manganese 3,760
Eau et matieie animalc i,4jo
' 160,406
2". Essonite cu Kaneelstein de Cejlan :
Silice 40,006. Cont. oxigene, 20,12
Alumina ...... 22,996 10,74
Chaux 50,073 8,59
Oxide de for .... 5,666 ,^,,
Potasse o,a8g
Trace de manganese ,
Matiere volatile . . • 0,026
.... 98,i56
Ccttc analyse peut sc traduirc par la formule : FS -}- 3 CS
— 10 AS.
43. Sub UiN quartz gelatineux; par M. Guillemin. {Jiuuil. dcs
Mines, T. Xlll, 5e. livr. 1826, 32 1.)
Cette substance blanche, d'un eclat resinoux passant au terne,
translucide sur les bords, a cassure concho'ide, raj'anta peine Ic
verre et rayee jiar I'acier, happant a la langue, est reniarqiiable
fiurtout par la propriete qu'elle a d'absorber une grande qnan-
tite d'eau : elle en conticnl liabituellement 1 1 pour 100, qui
Mineralogie. 51
xiy est pas combinee , puisqu'on pent la chasser entierement
par une dessication prolongee; et plonjjee dans de I'eau dis-
tiilee, elle en absorbe encore, en laissant degager beaucoup de
bulles d'air, de nianiere a en contenir jnsqu'a i5 pour loo.
Infusible au cbalunieau , ce mineral se dissout presqiie instan-
taneraent dans la potasse caustique en ebullition. Son analyse
cbimique a donne 97,7 de silice et 2,3 d'alumine. Differant
des quartz et des silex par beaucoup de caracteres , et surtout
par la densite , qui est inoindre dans le rapport de 18 a q6 , il
a beaucoup de ressemblance avec le quartz concre'tionnc tlier-
mngciie de Ilaiiy ; mais celui-ci se presente en concretions dans
certaines sources tres-chaudes , landis que la q-.tai'lz gelatineux
se trouve dans des gres reconverts par les gres houillers avec
les([uels il presente une stratification concordante, et super-
pose de la nienie maniere a des poudingues qui recouvrent
imniediatenient le terrain primitif, a Tortezais , departemeut
de I'Allier ; tantot il sert de cinient a ces gres, tantot il forme
au milieu deux des amas , souvent considerables, dont les sur-
faces cxposees a I'air passent au quartz nectique. Le tout a du
ctre depose en meme temps; car le quartz et le gres sont inti-
mement melanges : il y a meme une sorte de passage de I'un a
I'autre, p^.' le cliangement de proportion; et la partie gelati-
neuse conlient toujours des grains de (juartz arrondis, de meme
qu'il est rare que les gres soient depourvus de cette gele'e, qui
leur sert de ciment quand elle n'est plus qu'en petite qu;\ntite.
Aucune source des environs n'est therniale , saline, ni in-
crustaute ; les sources tbermales les plus voisines, celles de
Bourbun-L'Archambaut , ne forment point de depots siliceux.
Bd.
44-- EsQuissE GEOLOGiQUE DE l'ile d'Anglesea , et dcscriptiou de
I'exploitation et du traitement des minerals de cuivre que
renferme cette ile ; par M. Victor Frerejean. {Annul, des
Mines, T. XIII, 5*. livr. 18-26, p. 229.)
Le titre de cette courte notice fait assez connaitre la variete
des objets dont elle traite , et justifie la place de notre extrait
dans la parlie da Bulletin des Sciences qui seule peut etre
regardee comme ayant rapport a la fois a la geologic , a I'ex-
ploitation des mines et aux arts metallurgiques. L'auteur in-
52 Mineralogie. N". 44.
diquc d'aboid brievemcnt I'aspect du pays, puis la constitution
eeolo(»ique dc lile, ouil lecoiinait, en allant du N.-O. au S.-E.,
i". des terrains dc roches scliistcuscs , alternant avec des
grauwackes , des serpentines et des granites; i" . une bande de
vieit.r grcs rouge des Anglais; 5°. un terrain de calcaire a eo-
crines et un terrain houiller; i°. des terrains de sienite et de
trapp. 11 entre sculement dans quelques details sur la compo-
sition de la localite ( nommee Hamlet) ou se trouve le gite
inetallift're exploite ; il y indique des phylladcs , des schistcs
luisans, des schistes-ardoises , des grauwackes schistoides , des
corneennes lydiennes, des serpentines pures ou nielangees de
quartz, des quartzites pyriteus. , de scbistes argileux rougca-
tres.etc; letout en couches disposeesassez irregulierenientpour
faire croire que cette disposition est le resultat d'un grand bou-
leversenient. Le cuivre pyriteux forme des systemes de petits
lilons enlrelaces, qui seniblent n'etre que les ramifications
d'une seule masse, et qui se reunissent en etoiles ; Icur
puissance vai'ie de 2 decimetres a 2 ou 5 metres ; le cuivre py-
riteux y est mele de pyrite de fer, de blende noire, et rarement
de cuivre metallique; ses gangues sont le silex corne , la ly-
dienne et la serpentine'. Les lilons et les veinules de niinerais
se perdent insensiblement dans la roche qui les encaisse , et ils
semblent etre de formation contemporaine avec elle. L'exploi-
tation, eutreprise a ciel ouvert , sur cette masse cuivreuse ,
depuis un tenq)s immemorial, et poussee ainsi jusqu'a ;5o
metres de profondeur, se poursuit aussi , a dilfcrentes hauteurs,
sur les parois verlicales de celte vaste excavation, par desgale-
nes percees sur les filons, qui setendent d'un centre comme au-
tant dc i-ayons. Le mineral est extrait avec des sceaux eleves au
raoyen de treuils a bras. Uno seulo machine a vapeur, de la
force de 6 chcvaux, suflii a I'tipuisemcnt des eaux , lesquelles,
tres-chargecs de sulfates , servent cejiendant a laver le minerai
concasse j puis se rendent dans des bassins ou on precipile le
cuivre par ceruentation.
La preparation mecanique des minerals extraits ne consistc
qu'en lavage sur des grilles et cassnge'd\a. main. On grille ensuite
la pyrite cuivreuse en grands tas pyramidaux de 4o milliers me-
triques, sur les faces desquels sont disposes de pelits canaux
en briques qui se rendent dans un espace voute ou unc partic
du soufre so condense.
Mineralogic. 55
te mineral grille est traite , sans fondant , dans des fours a
reverbere, ou Ton en charge goo a rooo kilogrammes, ct par
une serie d' operation analogues a celles des usines de Swansea
( Voy. Ic Bullet, des Sc. technolog. de 1826, T. V, n". 147), on
obtient du cuivre propre au raflinage, Ce raffinage a lien aussi
conime a Swansea. M. Frerejean appolle I'attention sur les pre-
cautions qu'il est necessaire de prendre, dans cette derniere
operation, pour atteindrc, sans I'outre-passer, le point oii le
cuivre reunit le plus de malleabilite et de tenacite. 11 pensc
que le cuivre pur est susceptible de se combiner dans de cer-
taines proportions avec son oxide, et que cette combinaison, au
degrii convenable, produit tan metal plus malleable que le cui-
vre pur, metal que Ton cherche a obtcnir en favorisant ou
combatlant a propos I'oxidation du cuivre, dans le raffinage. A
Anglesea on eprouvelccnivre raffine, non-seulement en consul-
tant son grain comme partout ailleurs, mais encore par la
maniere dont il resiste a la percussion.
La proportion moyenne du cuivre contcnu dans le minerai
d'Anglesea est , selon M. Frerejean, de 10 pour 100. L'autenr
annoncc que le produit annuel de ces mines est d'envir ;n
80 mille quintaux metrique de cuivre. Bi>.
45. Sur le cPArniTE de i.'Himalaya, parleD^ Abei, ; In, le in mars
i%i6, kXdi Socixi'lc asintiqitc de Calcutta. [Asiatic Jountnl , 1 cl.
1826, p. 428.)
D'apres les observations de l'autenr, ce mini ra! jiaiail eire
d'une qualite qui le rendrait dun usage utile dans les arts ,
comme par cxemple , dans la fabrication des creusets , etc.,
sinon dans celle des crayons. Le D"'. Abel fait observer que la
ji'.onibagine des mineralogistes re sous-divise en •! varietes ]irin-
cipales, I'une ecailleuse , I'autre compacte. Leur denomination
depend de la grosscur relative du grain qu'elles presentent dans
Icni- cassure ; elles diffrreiit, suivant Mobs, en ce que les trains
de la premiere pcuveet encore etre distingues, tantlis que
ceux de la seconde ne sont point visibles. D'apres cette deli-
riition, le mineral de I'llimalaya a)ipartient aux grapliitcs com-
jiactes.
On trouvc le grapbile de I'llimalaya a la surface d'une mon-
tagnc forniee de micaschislcs fortemenl carbures, giscmeiit (jui,
54 Mincralogic.
siiivant 3Iolis, Jameson et autrcs miiK'i'alo!]istes, correspond ii
cclui de I'Aberdeenshire et autres coratcs.
La pesantcur specifiqne dcs graphites varie an point qu'il est
impossible de juger parfaitement du degre de sa purete par son
poids. La plus petite valour de la pesantenr specilique des
ecliantillons examines par le D'. Abel, s est trouvee etre de
2,268, et la plus grande de 2,488.
Le D"". Abel donne la serie suivante des pesantenrs specifi-
qnes des graphites, determinees par divers auteurs et dans dilTe-
rens pays :
Kirwan '.9^7 ^' 2,267
Brisson 2,85o a 2,456
Henry 2,089 ^ 2,246
Ure and Jameson I,g a 2,4
Thomps in 1^987 a 2,267
Thenard 2,08 a 2,26
Graphite de Borrowdale , en la possession du
D^ Abel 2,267
Graphite espagnol i»^79
/V/em d'Ava. 2,246
id. de Ceylan 2,000
id. d'Hinialaya , n". i 2,268
id. , id. n°. a 2,570
id., id. n". 3 2,465
id. , id. n". i 2,488
Bien que la pesantcur specifique du mineral ne soit pas en
elle-meme une marque suffisante de son degre de purete , il a
ete reconnu que I'une et I'autre se trouvaient geueralement on
rapport. Les varietes de Borrowdale et d Espagne, qui contion-
nent la plus grande proportion de carbonnc, out le plus faible
degre dc^ pesanteur spociliquc. Cost ainsi , a I'cgard des eclian-
tillons de I'llimalaya , que les n°^ i el 2 , qui sont les plus le-
gers , prcsentent le grain le plus fin , et sont plus quo tons les
autres, exempts de melanges terreux , et que les ecliantillons
d'Ava et de Ceylan se rapprochent, tant sous le rapport du
poids que sous celui des caracteres exterieurs , du graphite de
Borrowdale. Aucun des ecliantillons du graphite de I'llimalaya
n'a un eclat metailique qui ne soit comme terui , et dans ce
Muieralogie. 55
cas , il est inferieur a celui des auties varietes. Les nodules les
plus petits sont aussi ceux dont le grain est le plus fin, et qui
font les rales les pius noires : exposees a Taction de I'liuilc
bouillante , ces raics prennent une couleur plus foncee et plus
moelieuse. Ces nodules sont creux a leur centre ; les plus gros
ont uue structure schorteuse , et offrent a I'ceil une grande
quantite de melanges siliceux. Les echantillons plus petits, mis
en deflagration avec le nitre, decelerent la presence dune
matiere terreuse; ainsi que I'avaient fait en plus grande quan-
tite les echantillons dun plus grand volume. Le meillcur des
echantillons deposa un residu d'oxide de fer de 5,2 pour loo;
apres avoir ete grille durant 5 lieures, il produisit a pen pros
le mcme resultat, ou 5 pour loo. On n'avait pas eu le temps
de faire une analyse reguliere,- mais le Di-. Abel considere les
indices suivans comme formant les caracteres mineralogiques
du graphite de I'Himalaya, les ecliantillous les plus petits pris
comme etalons. Sa couleur est celle du noir de cliarbon de liois.
11 se presente en fragmens arrondis et angulaires ; en dedans, il
est siniplcment luisant , et, exterieurement , terue et terreux -.
sa cassure donne un tres-heau grain. Les fragmens sont anga-
laires; ses raies briilantes et metalliques; il est cassant: et un
peu gras au toucher. Sa pesanteur specifique est de 5,268 a
2,375.
46. LocALiTES DE MiNERAux , aux Etats-Uuis. [Arncric. Jourii. of
science, vol. 10 , n". 2, p. 2 1 8. )
Ces mineraux divers ont 6te trouves dans !a Delaware et le
comte de Chester; nous n'en citerons que fort peu. La sienile
contient du Zircon prcs de Westchester. ]1 y a du graphite a
I mille S. de Brandywine et pres de la de la Diopside. II y a de
beaux Zircons prismes etdel'Egeran pres de East-Marlboi-ough.
II y a de la Fibrolite entre Centreville et Blueball. M. Robinson
ecrit qu'on multiplie quelquefois a tort les localitcs anicri-
caines de mineraux interessans. II cite de la ISactite dans du
quartz a Smithfield, de I'Actinote i Cranston, etc , et il ofTre
d cchanger des miner.-rux de la Aouvelle-Angleterre conlre
d'autres substances.
56 Botanique.
47. LisTE DES MiNERAux SIMPLES, trouves (lans le voisinage de
Dublin, par George Knox. {Journal philoti. de Dublin,
mai 1826 , p. 208. )
M. Knox donne dans cette note une enumeration complete
des mineraux, qui ont ete observes dans les environs de
Dublin, avec I'indication precise de leurs gisemens. Ces
mineraux se rapportent a plus de trente especes differentes. II y
y joint une liste des fossiles, et termine sa note par quclques
details sur le calp de Kirwan.
BOTANIQUE.
48. Note sur une sobte de torpeur tres-longue, pai'ticuliere aux
racines du Murier noir; par M. Dureau de La Malle. {Aiinal.
des Scienc. natur. ; torn. 11, p. 338 , nov. 1826.) '
En 1790, un murier noir tres-vieux avait ete ecartele par
le vent on quatre quartiers, dont deux etaient renverses ; les
deux autres subsisterent pendant quelques annees. En 1802 ,
le dernier de ces quartiers fut arrache. Un sureau avait cru a
la place du murier, sans doute de graines tombees au milieu
du tronc creux du murier. En 1826, ce sureau est mort ; et
dcpuis un an qu'il a commence a languir, il a pousse liors de
terre une douzaine de petils muriers. L'auteur s'cst assure
que ces petits muriers n'ctaient point provenus de graines,
mais de racines de I'ancien murier. D'apros M. Dureau de La
Malle, ces racines de murier seraient restees 24 ahs, dans une
esp^ce de torpeur sous terre.
Mais ne peut-on pas faire remarquer, Ji ce sujct, que les
racines sont capables de vegeter sous teri-e sans produire des
bourgeons acriens? Que leur vegetation se fait en radicelles,
lesquelles, sous les influences atmosplieriques, deviennent ordi-
nairement des bourgeons aeriens? D'un autre cote, que le sureau
a bien pu s'enter, pour ainsi dire, sur la racine du murier et
favoriser ainsi la duree des racines; et que le sureau venant a
mourir, les racines ont produit des bourgeons aeriens, conime,
lorsqu'on coupe un tronc au-dcssous do la grclTe , ce tronc ne
tarde pas a produire des rameaux de son especc ? Pour s'assurer
de ces diverscs explications, qui, a les prendre isolenicnt,
Botajiique. 57
nous paraissent toutes raisonnables, il n'y an rait qii'ii coupnr
les petils muriers, ainsi que tons ceux qui seraient dans le cas
de paraitre encore , et a observer les racines de I'ancien murier
a di verses epoques. R.
49. Premier memoirij sur l'anatomie comparee des Gramiinees ; par
M. Raspail. (2". cxtrait. Voy. le Bulletin de mars 1827,
n°. 249. )
Nous allons passer i I'organisation de I'epi et clierclier a
trouver, sur ce genre d'inflorescence, les mcmes organes que
sur toutes les articulations du chaume inferieur.
]\ons avons pris dans nos precedens memoires , pour point
de depart, I'epi du Lnlium perenne, Kous y i-eviendrons ici ,
non point pour contredire notre premiere demonstration,
mais seulement pour 3' apporter unc legc're modification , qui,
en la confirmant davantage, achevera de la mettre a la portee
des esprits qui ont le mallieur de s'effaroucher de tout ce qui
heurte les idees ancienncs.
En observant la base d'un epi de Loliiim, on decouvre la
feuille que nous appellerons fcuille yaniculairc et sjiiculnire ;
c't elle y affecte en general la forme des figures 10 et \\ p.
On n'a qu'a noter le point de cette fenillo annullaire qui
alterne avec la feuiiie immediatement inferieure du cliaiime,
et on Iroiivcra que c'est justcmeut a ce point que se troiive
le bourgeon de IV'iii. On verra rneme presquc toujours
dans le bas de I'cpi , la feuille parinerviee adossee conlre le
vacliis qui rejiresente le chaume, ct c'est evidemment dn sein
de cette feuille paiinerviee que part la bractee , que nous ap-
pelons glume, etqiii lepresente la la premiere feuille impariner-
viee qui sort des bourgeons caulinaires.
L'ordre d'altei-nation , ainsi que tons les organes que nous
venons d'observer sur la premiere articulation du Loliitm ,
se retrouvent invariablement sur les articulations superieurcs ;
il est vrai seulement que les traces de la feuille^-', fig. 11,
so perdent quelquefois et ne s'annonceut que par leur couleur
jaune, a cause d'une soudure organique, ct que les traces de
la fcuille parinerviee nc se retrouvent jiius vers le liaut.
Si on examine par' ce precede la locuste du sommct, on
Irouvc que le racliis ticnt. la place de la glume inferieure de
VL'ltc locuste qui en a deux , landis que les infericurcs u'en ont
58 Botanicjue. Ps". 49.
f)u lino appnrpnte , et cela parce que cclle qui coiistitucrait sa
(jlume infeiieure est dovenue florifere , et que dans cet etat
iious la nommons racliis.
La fcuillc spiculaire , se retrouve sur tons les autres epis ,
elle forme une collerette saillante sur chaque articulation
d'un epi de Tri//cum, d'Ifordcum, de Secale, etc.; et les diffe-
rences qui distin/juent ccs dernieres oi-ganisations ne provicn-
ncnl que des modifications dans le developpenient des organes
que nous venons de decrire.
Ainsi , dans les Sccnie et les Tridciim , on voit que les deux,
glumes sont prises aujt depens des deux "nervures de la feuillc
parinerviee, qu'elles occupenl la meme position et observent
la meme symdtrie ; et si les balles regardent de cote le racliis, au
lieu de Ic regarder de face, c'csl I'efFet d'une deviation pro-
duite par la pression du racliis; car dans le jeune age des epis ,
on pent voir le dos de la premiere balle alterner surtout a sa
base avec le racbis lui-menie. Yoila done tous nos organes des
bourgeons caulinaires retrouves sur cbaque articulation de
r«'j)i : la feuille inferieuie en collerette, le cbaume represeule
])ar le racbis, la feuille parinerviee })ar les deux glumes, la
premiere feuille imparinerviee par la paillette inferieure de la
premiere balle. Mais nous trouverons entre le Secale ccreale et
le Triticiim sniivum des differences au sommet de I'epi.
Si Ton examine la locuste terminale de i'epi du Trilicum , on
y apercoit un derangement que Ion decouvre a I'teil nu. Cba-
que glume au lieu d'etre parallele aux deux glumes do I'articu-
lation inferieure, croise cette disposition inferieure, en sorte
qu'une des glumes de la locuste terminale regarde du dos la
b.custe inferieure, et I'autre glume regarde de meme la troi—
sirme locuste en descendant. En cbercbant dans cette locuste
terminale les equivalens de tous les organes que nous avons
dtcouverls plus bas , oh s'assure que la glume inferieure de
cette locuste terminale, tient la jjlacc du racbis, que sa glume
superieure ne s'est pas divisce en deux, mais qu'elle conserve
dans sa substance les traces de la parite des nervures, et enfin
que les balles se sont developpees dans I'ordre qu'elles auraient
conserve sur les articulations infericures , sans la pression -
exercee par le racbis; en un mot la locuste terminale des epis
do Trilrkiim sativum est une veritable locuste Ac Lnliuni.
Le Scenic ccreale qui sur toutes ses locustes infericures pre-
Botanique. 59
sentc la meme organisation que hi Triliciirii salii'iim , en differe
])arce que son somniet se terniine par un racliis ou pedoucule
quiporteune locuste sterile et a peine developpee;. en d'aiitres
lei-nies son epi est terniine faute de developpement et celui du
Tridcum salii>um lest on^aniquement. Pourquecelni-cicontiniiut
a se developper, il faiidrait qu'il suivit le niecanisnie du Lnliuni,
c'est- a-diie que sa }>]unie inferieure dcvint racliis , ce qui ferait
que la base de I'ejii appartiendrait au qenre Triticum tandis
que le somniet appartiendrait aux Lolium.
Et ceci me rappelle line idee fort ancienne, long-temps accre-
ditee, qui nous paraitra absurde aujourd'hui que la science
somble ne vouloir plus flechir devant la nature, niais que pour-
tant je ne dois pas passer sous silence, a cause d'uu point de
r.Tpprocliement nouveau qu'clke fournit a la description ana-
lomic[ue queje viens d'expnser.
J.es anciens, d'apres Varron , appelaient Fril les grains im-
jiarfaits de la sommite de I'epi ; et ils crojaient cjue c'etait
cette espece de ble imparfait qui donnait naissance au seigle
ct a I'ivraie, qu'ils ne regaidaient que comme du frouient de-
gi'uere. On sait que jusqu'a Linne tousles ecrivains se pronon-
caiont hautcnicnt en faveur de la degenei'escence du ble en
ivraie ; opinion queje ne soutiendrai pas ici , quoique I'exne-
liciice des anciens soit si facile a verifier, que je ne passerai
pas I'annce pri^citaiue sans le faire. Mais en verite et avant de
jecourir a la decision de I'experience, ne serait-ou pas tente
d'ajoiiterfoi a la croyance des anciens, par la simple inspection
(le rorganisation pliysiologiqne ? II est vrai que les grains de ia
locusle terniiiiale d'un epi de ble sont veins, tandis que ceux
des Lolium ordinaires sont glabres ; mais la nature qui a efface
en ce point do I'epi, tant de caracteres , ne pourrait-ellc jias
effacer ce dernier ?
Je ne soutiens pas I'opinion , j'indicpie des rapports, et je
profiterai meme de cetle circonstance pour rappeler nn fait
nou moins analogue, que Ton trouve consigne par Bonnet,
dans ses Rccherdics sur l' usage des fcuillcs , 5c. mem. § CIX ,
p 4^5. Ce fait curieux consiste en une deviation par laquelle
un meme chanmc portait a la fois et un c\t\ de Irument et un
ej)i dc Lolium. Et qu'on ne croie pas pouvoir revoquer eudoutc
Vc.xaclitudc du jihcuomenc : ce fut Uuliaincl (jui /it la dissec-
60 Botanique. N". 49..
tion de la plante ; et ce physi()lo[;iste ne croyait a rien nioins
qua la possibilite du passage d'ua Triticum a un Lolium.
Je reviens a la structure des epis.
Ce qu'on observe sur la sommite du Seigle s'observe aussi
sur la sommite de tous les Triticum sauvages qui se rappro-
chent du T. repcns; ils se terminent tous par avorlement.
Si Ton soumetau meme examen I'epi des Hordeum, onyren-
contrera la feuitle spiculaire qui corresponds la feuille p,
fig. 1 1 des panicules. Chaque glume des Triticum sera rem-
placee par des passages evidens de I'etat de glume a celui de ■
pedoncule florigere et de celui-ci a celui de locuste sessile ; et
du centre de ces deux glumes latcrales partira la locuste qui,
correspondant aux locustes des autres epis, n'avorte jamais, l.e
sommet de I'epi se termine par avortement comme celui du
seigle.
Avant de descendre a d'autres organisations plus compliquees
d'epi , je crois devoir revenir un instant sur le passage ^\\\^^
mes demonstrations precedeutes ont signale , d'une glume a
un racliis et d'un rachis a unc glume.
J'ai assez parlc des preuves de fait qui etablissent Ic
passage d'une glume a un rachis; je ne parlerai ici que du me-
canisme par lequel ce passage peut s'effectuer.
La forme des glumes n'est due uniquement qu'au nombre et
a la disposition des nervures qui la sillonnent, Les nervures
laterales partent evidemment de la base de lanervure mediane,
ainsi qu'on peut s'en assurer par les dissections. II arrive tres-
souvent que ces nervures laterales ne se developpent pas , au
moins quant a un certain nombre, et ccttc circonstance influe
presque toujours sur la forme de I'organe. Ce qui arrive a
quelques-unes de ces nervures peut tres-bien arriver k toutes ;
et des cet instant la glume sera reduite a sa nervure mediane ,
c'est-i-dire a un simple pedonci:le. Si a une certaine distance
ce pedoncule produit des nervures laterales qui se tiennent
niutuellemcnt par du tissu ccllulaire, on aura alors un pedon-
cule portant une glume du sciii de laquelle pourront s'elevcr
tous les autres organes destines a la structure de la fleur.
Je signale ce mecanisne d'avance , pour preparer ce que
je vais dire sur I'Drganisation de certains 6pis dans chaque ar-
ticulation desquels nousallons, par Icsmemcs principes, reclier-
chcr toutes Ics pit,ces du Lourg<:on caulinaire.
Botanique. 61
Ces epis sont ceux dos ylndropogoii , Sorghum et Trip-
sacuni .
Je commencerai par les Sorghum. On peut, sur chaque arti-
culation de cet epi compose , decoavrir la feuille spiciilaiie.
Elle est divisce en poils , c'est-a-dire, que toutes les fibrilles de
ses nervures se sent isolees. Mais les pedoncales des ramifica-
tions au lieu de partir de la place du bourgeon , partent
de toutes les nervures de la base de I'entre-noeud , de maniere
que le plus long soit le median du demi-verticille et parle
dela nervuremediane de I'entre-noeud, organisation absolunient
semblable a celle du systeme radiculaire du mais. Car, supposez
que les radicules accidentelles (o 0 0 ooj se relevent vers le ze-
nith au lieu de s'enfoncer vers la terre, et que, vegetant dans
les airs, elles portent, au lieu de ramifications fibrillaires , des
ramifications flnrigeres , le systeme radiculaire sera absolument
le systeme de la panicule des Sorghum.
II arrive quelquefois qu'iin ou deux pedoncules de chaque
verticille courent en relief sur le rachis , et qu'ils ne s'en deta-
chent organiquement qu'a une certaine hauteur, circonstance
que nous avons remarquee deja sur les panicules des Phleum.
Si du rachis general nous passons anx rachis ramifies du Sor-
ghum, nous retrouverons la toutes les pieces du bourgeon
caulinaire. En observant bien la marche de I'ordre d'alterna-
tion, nous trouverons en collerette de poils la feuille spicu-
laire j le rachis sera la glume inferieure de la locuste sessile
qui ne se developpera pas en rachis ; et les deux nervures de
la feuille parinerviee seront les deux pedoncules lateraux, qui
dans les Sorghum reproduisent tous les deux a la fois le meuie
ordred'organes que les systemesinferieurs, etdont un seul, dans
les Andropogon, reproduit I'epi qui le porte tandis aue I'autre
reste uniflore.
Dans les dillerens genres que j'ai reunis a nion genre Trip-
lacum, le pedoncule qui correspond au pt'd,}ncule uniflore des
Andropogon s'elargit tellement, en restant tout-a-fait sterile, que
dans les genres Jpluda et Calamina , Palisot de Beauvois I'a
pris , par une erreur assez grossiere , pour la glume inferieure,
et que Retz I'a pris pour une troisieme glume. Ce pedoncule
glumiforme porte toujours a son somniet une depression digi—
tale qui indique le point ou la fleur supcrieure allait se deve-
loppor. En se penetrant bien des principcs que nous venons
62 Botanique. N". 49.
d'etablir, on s'assurera si Lien que cette prctendue glume
inferieure de la locustc sessile des Apluda de Palisot n'est autre
que le correspondant dti pedoncule uniflore des Andropogmi
ct de nos Tr/jisacum, qu'on aura peut-etre de la peine a s'ex-
pliqncr la nieprisc de Palisot, dont les caractc'-res gcneriques
out ele pouftant litteraleinent adoptes ])ar Rcenier etSchulles.
Nous publierons tot ou tard quelques figures qui mettront la
structure de ces deux genres dans tout leur jour, pour les ptr-
sonnes qui ne sont pas habituees aux analyses de graniinwjs.
Nous nous contenterons aujourd'hui de ces details, qui nous
paraisscnt d'autant ))Ius precieux , qu'a la faveur de toutcs ces
explications, Ja panicule des graminees se rapproche de I'epi
de la nieine faniille , et que cette sorte d'inflorescence n'offre
rien d'essentiellement diderent de ce qu'on observe sur tous
les epis et sur toutes les panicules des families d'un ordrc supe-
rieur de vegetaux.
On croira peut-etre trouvcr entro ^la maniere dont nous
venons d'expliquer I'organisation dun ^/«f/riT^^(ig'o« , et la ])re-
miere explication que nous en avions donnee , une difference
assez considerable. Ttlais elle n'est en effet qu'apparentc ; et
entierementdiiea la decouverte dun nouveau rapport fonde sur
I'existence (ii toutes les articulations du racliis ) de la feuille in-
ferieure au bourgeon caulinaire. Nous avions dit que la glume
inferieure se divise en deux racliis; et quoique nousajoutions
ici que ces deux racbis correspondent a la feuille parinervicc
du bourgeon caulinaire, I'explication de.'neure la menie , puis-
que si ces deux racliis restaient agglutines ensemble , ils forme
raient la glume "dont nous parlions , ainsi que nous avons
avance que cela arrivait sur la locuste terminale du froment.
Mais les deux racliis dans ks Anciropogon representcnt la
glume superieure ct non I'inferieure, contre ce que nous
avions annouce, avant la decouverte du role que joue la colle-
i-ette de puils qu'on observe a la base des locustes des Jndro-
jjogon.
Ce n'est jamais ([u'cn j-,assatit de modifications en modilica-
tions, qu'on arrive a la demonstration complete dune verite
dont on a prealablement reconnu I'existence. La nature, qui
veut a cliaque instant nous prouver qu'elle seule est infaillible ,
ne nous a permis de docouvrir la verite, pour ainsi dire, que
par lambeaux. Rasp.iii..
Botanique. 63
lio. Observations sur la structure intebieure des fougeres en
ARBRE ; par H. F. Link. {Linncea; i". vol., 3". cah. , juillet
i8i6, p. 4i4-)
Une simple inspection fait voir que les troncs de ces vege-
taux sont composes en entier de petiotes. Ceux-ci etant places
regulieremeut les uas au-dessus des autres , il en resulte que
le tronc est rcgulierement anguleux, Une coupe horizontale
presente au microscope un melange irregulier de couclies
blanches et brunes. Le bois est forme paries premieres, quel-
que laches qu'elles coient, car on en reconnait parfaitement
les trachees. Les autres, qui out toutefois plus de consistance ,
sont coniposees de ce tissu cellnlaire , que M. Link a nomme
P rosejichjme dzns ses Elcmcns dc philosophie botanique (1824).
Les couches ligneuses sout tantot par assises a I'anueau exte-
I'ieur, tantot plus courtes , et sous la forme de petits faisceaux
places, irregulieremeiit dans la petiole. Dans nos fougeres
d'Europe', ouvoitd'abord deux faisceaux de trachees, qui sui-
ventdifFerentes directions, d'ou resulte, dans le Pieris aquilina,
la figure de I'aigle deploye. Dans celles en arbre, le tissu cel-
lulaire, qui forme la base du tronc, et rempiit les lacunes
entre les couches blanches et brunes , disparait peu a peu ;
d'ou il resulte de nombreux renfoncemens dans la partic inle-
rieure, sans prejudice de la solidite , qui est due aux couches
brunes.
La structure du tionc de fougere fossile de Chemnitz
a beaucoup d'analogie avec celle du tronc du Bresil , sur
lequel M. Link a fait ses observations , dans son Monde primitif
( Urwelt). II la place entre celle des Monocotjles et celle des
Dicotyles. Le tronc egalemeut fossile, conserve dans le cabinet
de mineralogie de Freiberg, lui a paru avoir encore plus d'a-
nalogie avec celui du Bresil.
L'examen dun tronc de fougcre arborescente compose dc
petioles, fait comprendre la structure singuliere des fougeres
fossiles. M. Link pense done qu'on ne doit pas, comme I'a fait
M. de Sternberg, rejeter les Rhytidolcpis et Sjringodcndron
parmi ies fougeres anoinales , et il croit devoir ranger parmi
les fougeres , plulotque parmi les Dicotyics, le Variolaria
Sternb. Stigniaria Brongn.
Ce sent les observations dc H. dc Sternberg, sur Ic tronc
64 Botanique>
ties fougeres arborescentes , contenues dans le 4^- cabicr de sa
Flore du monde primitif, qui ont donne lieu a celles de IM. Link,
dont nous venons de citer les points les plus importans.
Ao&. DuvAU.
5i. Observations sor quklques monstruosites vegetales, avec
fig. ; par feu le professeur Eysenhardt , de IvcBuijsberg.
( Li mice a ; t. I, 4*^- cab. , p. SyG. )
Les monstruosites dont il s'agit dans ce Menioire ont ete ob-
servees sur des fleurs de Fraxinelle { Dictamnus a/Oiti) , la
premiere fois en i825 et line seconde fois en 1824. L'individu
qui portait ces fleurs avait la bauteur ordinaire de la plante ;
les feuilles des tiges et rinfloresceiK:e n'offraient rien d'anor—
mal; il en etait de nieiue du calice; mais les petales, les eta-
mines et le pistil avaient siibi une metaniorpbose : par leur
CQuleur et leur conformation , les premiers so rapprocbaient
du calice; les etamines , au nombre de dix , comine a Fordi-
naire , etaient comme les petales disposees beauoup plus rcgu-
lierement que dans les fleurs uormales ; les antberes existaieut
et contenaient des grains de ^jollen , mais aucune d'elles ne
s'etait ouverte ; le style etait toujours plus court que dans la
fleur normale , I'ovaire offrait deux sortes de monstruosites :
tantot il formait cinq feuilles vertes, librcs , presque sessiles ,
d'abord erigees, puis etalees , et tantot cinq capsules implan-
tees sur un pedoncule commun, court et gros, et garnies
comme a I'ordinaire de poils et de glandes. En 1824, il n'y
avait plus de capsules, et tons les ovalres etaient trausformes
en feuilles, que I'auteur appellc germi/ialcs f sur plusieurs tiges
les fleurs du sonimet etaient prolif^res. II en resulte que la
disposition aux conformations monsfrueuses avait fait des pro-
gres d'une annee a I'autre. Les fleurs secondaires offraient un
moindre degrc de developpement que les fleurs-raeres ou les
fleurs non prolifores ; au lieu du nombre quinaire, on voyait
souvent rt^gner dans Icurs parties similaires le nombre quater-
naire; d'autres dilferences se remarquaient dans les dimen-
sions, et dans la couleur des folioles du calice, des petales,
des filamens et des feuilles germinales.
Une autre observation de monstruosite sc rapporte aux fleurs
d'un individu de Bur/cria crislnta L. du jardiu de Koenigsbei'g.
Dans CCS fleurs , linflorcscencc ct Ic calice (ilaient bicu cou-
Botanique. ' 65
formes, tandis que la corolla, les etamines et le pistil ttaient
monstrueux. Une troisieme observation a cte faite sur un pied
de Matricaria jmrlhenium , plantc dans un pot. Ce ])ied , ayant
toujours porte des fleurons tres-blancs et Lien conformes , of-
frit au printemps i8'i4 les premieres fleurs qu'il ponssa, com-
posees ponr la majeure partie de folioles verdatres; le recepta-
cle etait representc par un renflement creux du pedoncule,
autour duquel se prcssaieiit les folioles vertes. Celles-ci va-
riaient pour la forme et les dimensions, entre eiles s'elevaient
de petits bourgeons forinant un pedicule tres-court, qui etait
pourvu a sa pointe d'une fleur non developpee ; le centre de
la fleur etait occnpe par des fleurons blancs, femelles, ea
forme de languette. Dans une autre modification de cette moa-
slruosite, il y avait u«e fleur distinctement prolifere.
S. G. L.
52. BiJDRAGEN TOT DE FlORA VAN NEDERLANDSCH InDIE. MemoireS
pour servir a une Flore des Indes hol'.anilaises ; par le doc-
teur L. C. Blume, directeur du Jardin des Plantes de Bui-
tenzorg. i''''.-i7^. livraisons ; 2 vol. in-8°. de 1169 pages,
atlas de l4 pl- et 5 tableaux in-fol., Batavia, i 825-1826 ; im^
primerie du gouvernement. ( Voy. le Bullet. , janv. 1826 ,
t. VII, n". 49)
Ces di verses livraisons n'etant destinees qu'a preparer une
Flore complete , on aurait tort de reprocher a I'auteur le laco-
nisme de ses descriptions et I'absence des citations synony-
miqucs. Ce n'est point a une aussi grande distance des collec-
tions et des Blbliotheques de I'Europe, qu'un auteur pourrait
ccrire avcc plus de details. L'ouvrage de M. Blume ne laisse
pas que detre. d'une grande importance, puisque I'auteur a
decrit et la pliraso gencrique et la phrase specifique sur le vi-
vant, sorte d'avantage que les plus longs travaux de cabinet ne
sont pas toujours capables de Ci)mpenser. II nous serait impos-
sible de transcrire les phrases speciri([ues do toules les espi;ces
nouvelles : nous nous contenteronsde faire connaitre les genres
ou nouveaux ou reformcs par I'auteur, ct d'jndiqucr en gone
ral le nombre d'espcces decrites dans les genres snciens.
1" LivRAisoN. Une auilys? fori dclaillec cu. r t'tc publiee
en Janvier 1 826.
B. Tome '.il . ' i'
66 Botanique. N°. 52.
2*. LiVR Aisojf. jyJahonia /lapaulcn.sif, Nditmbium ipeciosum ,
Argemouc mcxlcniia ; 4 Naslurlium ,- a Picroncuriini ; Gynan-
dropsis ajji/iis, Polani.iia viscosa ; 6 Cappdrix ; i Crateva ;
6 Flacourtia , loiiicUum frulesccns ; Paljgala brachjstackja ,
densijlora , venenosa ( I'auteur indique en marge que cette es-
pece doit constituer un genre); Cardiocarpus amarus ( c'est.
d'apres une note ecrite de la main de I'auteur que nous annon-
cons sous ce noni Ic genre et 1 espece qui, dans I'iniprime ,
porte celui de Soulamca amara) ; il faut en dire autant des es-
peces suivantes : Xanlhophjlliim (imprime, Jackin) K'ilellinum ,
longij'olium, excelsum ; Bcrgia repcns, Molliigo siricla , Drjmaria
diandra, Stellaria media, tetragona; 2 Malva ; 4 Urena; iSJIibis-
cus f 1 Thespcsia; 4 Gossypium ; ii Sida; y Jleticleres , Bom-
bax malabaricum ; Eriodcndron anfractuosum ; Durio zihelhinus •
n Sicirulia ; Ilcriliera littoral is ; Tlieobroma cacao; n fibroma;
•i Guazuma; Kleinliovia hospita ; 2 Riedleia ; Pentapctes aii-
gusiifolia ,• 3 P lerospcrmum y Visenia umbellata Houtt. ; Ma—
ranthes corymbosa ; i Bixa, Castalia duns les nynipheacees.
Genre Echinocarpus (Bixinees) : Caljx quadripartilus de-
ciduus. Pelala ^-5, i/ici-a. Stamina numerosa, disco inscrta, an-
theris cuspidiitis ; ovarium iiniuii .- stylus subulatus ; stigma sim-
plex; capsula lignosa, ^iialvis, valvis extus cc/ii/iatis , intus
pulpujiiri/iosd jcplclis , et medio semiitifcris. Scmiria basi aril-
lata 1-2 ad quamquc placenlain adhcereiitia.
li . sign us.
P Genre Tbichospermum (Bixinees) : Calyx 5-sepalus, sepalis
ovalibus , dec/duis, per lestivalionem imbricatis. Pctala 5, ovalia ,
calyce subminora. Stamina numerosa , libera, disco hypogyno in-
scrta , antlirris didymis ; ovarium subbilocularc , stylus nullus ,
stigmata 2, emarginaia; capsula renij'ormis , bivalvis , vahis
extus liirsutis , medio intus rrceptaculum lincare seminij'crum ge-
reniibus. Scniina pliira, Icnticularia, arillata, in ambilu ciliata.
Albumen carnosum ; cotylcdoucs Joliaccce, orbiculat(e , radiculii
centripeta.
T. jdvanicinn.
Cctte livraisvjn est suivie de quelques considerations gene-
rales, et en liollandais , sur les Berberidees , Ajmphcacces ,
Papavcracees, Crucilercs et Capparidces , Flacourliarecs , liixi-
"^uees, Polyg luees, Curyopiiyllecs, flialvacees, Hombacees, Bjlt-
neriactefc
Botanique. 67
5°. LivRAisoN. On trouve dans cette lirraison les phrases de
-p\\\s\exxrs Corchorus , Triumphctta, Grcwia , Columbia , Porpa
Eseiibeclia, Elceocarpus , Acronodia^ Eurya que I'auteur avail
d'abord place dans iin genre a part (Gceria). La nouvelle
denominalion est ecrite de sa main sur notre exemplaire,
ainsi qu'une fciule d'autres rectiflcalions, dont nous profiterons
sans les signaler. Viennent apres des Reiiiwardlia Bl, ou
Blwnia Sp. ; des Sdiiina , Gordotua, i Olax , des Triphasia
Limnnia^ sclerostylis, Coohia, Murrnjn, Micromelum, Clauscna
Fcronia ^ i jEglc, des Citrus, des Hypericum y i Cratoxylum
dont I'auteur indique les caractei'es generiques de la maniere
suivante :
Cnljx profundi 5-partilus, persisieiis. Peiala 5; stamina nume-
rosa , basi'5-adelpha } styli et stigmata 3; capsula submcmbra-
nacca, 'S-locuIaris, Z-valvis, vahds medio septijeris; scinina plura
comprcssa, supcr/ie, in alam folinceam desinentia. Embryo cxal-
buminosus , rectus , radicula iiijera.
La livraison est suivie, conimc les deux premieres, de con-
siderations generales sur les diverses families auxquelles appar-
tiennent les especes ci-dessus enumerdes.
4°. Livraison. a Melia, i Cipadcssa, dont I'auteur trace
ainsi les caracleres generiques :
Calyx paribus obsolete 5-dentalus. PetalaS patenlia. Filamenta
10, longiludinc fere pctalorwn , cmargiiiata , basi in iubum
coalita, aiithcras intus adnata. Ovarium annulo cinctum , 5-locu-
lare, Icculis i-ovulatis ; stylus brevis; stigma capitatum , apice
5-dentatum; capsula? globosa, 5-sulcala, econis? 5-inonospcrmis
conflata.
I /dphanamixis, dont les caractercs generiques suivent : Ca-
lyx parvus 5-sepalus : sepalis subrotundis , imbricatis. Patala 5
ovalin, coucava, patent ia. Stamina 6, in globum connata. An-
thcroi obtongai , trigona;. Ovarium annulo brevissimo cinctum
"b-locularc , loculis -i-sporis. Stylus pyramidatus , triqueicr, stig-
mate simplici. Capsula obovata , corticala, i-Z-valvis , i-'b-locu-
laris , valvis medio septiferis. Receptaculum ccnlralc scminifcrum •
semina solitaria, arillo carnoso lobalo obvoluta, basi umbilicata
exalbuminosa. Cotyledones crassissima;, radiculii supeni.
4 Epicharis dont I'auteur trace ainsi les caracteres generi-
ques ; Calyx urccolatus,' irregulariter ^-H-fdus. Pclala 4, 7'aru 5
68 Botanique. N^ 52.
oi'iili-oblonga. Anthcrce S /. lo, (iibo dcntato ad Jauceni intus
adnata. Ovarium tubuln mr.mbrnnacco inclusum , 1^-locuIarc, lo-
culis "ispoii.s. Stjltis fdiformis , stigmate capitnto-deprcsso. Cap-
sula subglobosa , corincea , T.-^-vnhh , i-^-loctdaris , ca/m
medio scptifcris. Serninasolitaria, nrillo carnoso incomplete tecta^
exalbuininosa. Colyledones cmssissima;.
1 Ilrynea ; 2 Chiscltctnu doiit voici les caracteres generiques :
Calyx urceolatus , subinteserrniius. Petala \ liiiearia. Jutherce G
[rnrius j I. 8) , tiibo cniiico serfido intiis ad fauccm iiiscrtce. Ova-
rium aiiitulo brc\>issinio ci/iciurn, 3-locu/are , loculis \-spnris. Sty-
lus clavti!u<i , slig>vafe obtuso. Cap.iula 's.-'S-locularis [ex abortu
f-locularis\ i-'b-i'alvi.'s , vahis jiiedio scptifcris. Scmina aril lata;
arillo iiicomnir/n, cariioso. Embryo cxalbuminosus. Colyledones
maxima!, peltatic.
8 Dy^oxylum dont les caraclt-rcs generiques suivent : Calyx
parvus, ^-5-fidus. Petala 4-5, ovali nblonga , rclrn-pateniia.
/intkcroi 8-1 o, tubo apice denliculnlo intus ad faucem insert(e.
Ovarium annulo brcvi cinctum , 3-\-locularc , loculis i-ovulalis.
Stylus fdiformis , stigmate subpeltuto. Capsnla cnriacea , 3-4-
valvis, 3'i-locularis {ex abort ii i-valvis , i-2-locularis ) , valvis
medio septiferis. Scmina solitaria , e.vnriHata , cx-albuminosa ,
intus hilo lata umbilicali nolata ct mcd o angnlo inferno locula-
vientorum affixa. Sprrmndrimis crassa; cotyledoncs maximw,
plerumquc oblique sibi incumbcntes.
I Goniocheton dont les caracteres generiques sout : Calyx
minimus , obsolett- 5-dcntatus. Petala 5 , oblonga , patcntia.
Stamina lo; tubo brevi, dentato, angulato , conico, intus ad
faucem anlherifcro. Ovarium urccolo membranacco cinctum , 5-lo-
\ulare , loculis -x-sporis. Stylus fdformis , stigmate pellalo,
angulato. Capsula globosa , coriacea , ex abortu 3-^ valvis ,
~)-^-locularis. Scmina solitaria, e.xarillala, cxalbuminosa , an-
<'ido interna ajjixu. Spcrmodcrmis intus crassior. Cotyledoncs
maximce , piano convexce. Radicula supcra.
I Didymocheloa dont voici les caracteres generiques : Calyx
parvus, 5-phyL'us, inibricatus. Petala 5, cum tubo slaminifero
arete counuta, apice libera, patuta; stamina lo, tubo elongato ,
cylindrico, ui-dcntato , intus ad faucem antlicrifcro Ovarium
tubo membranacco inclusum , 5-locularc , loculis 'i-sporis. Stylus
fdiformis, stigmate capitato. Bacca? corticata , ovata , abortu
-X-'b-loca'atris. Scmina solitaria, cxardlata, cxalbuminosa, an-
Botanique. 69
gulo intevno loculamentorum nffixa. Cotyhdoncs crassce.Eadlcula
supera.
I Calpandiia dont les caracteres generiques suivent : Caljx
^-sepalus, persistcns; sepa/is incequalibus. Petala 4- Stamina
25-4o \ filamentis inferioribus distinctis , summis in tubiim cjlin-
drnccum intiis ad fauccni antheriferum coalilis. Ovarium 3-
^•loculare , loculis S-spnris. Stigma semitrifulum. Capsida li-
gnosa, siibglobosa, "S-valvis , 5-locularis, vaMs medio scptiferis,
loculis {nonnuUis abortivis) i--x-micleis. Nuclei difformes , i-
spcrmi. Semina cxalbuminosa , exarillata. Enibijo inversus.
Coijlcdoncs maximce.
Tous ces genres appartiennenf aux Meliacees.
Vieunent ensuite des Carapa, Ccdrcla, i"^ Cissus , plus ou
moins longuement decrits, des Anipclopsis , Vitis, 7 Lccn.
I Pterisaulhcs , genre singulier qui tient le milieu entre
les Cissus et les Jmpelnpsis , et que I'auteur caracterise de la
sorle : Perigonium J'oliaceum , lobalo-alatum , coriaceum , di/'-
Jormc. Flores pnljgami ; marginales pedicellati , masculi j her-
maphrodili discoidci, sessiles. Masculi : calyx urceolafus, integer.
Petala 4 , rhomb aid ea , erectiuscula Stamina 4, petalis opposila.
Viscut tumidus in centra. Hermaphr : Calyx brevis, integerrimus .
Petala patentia. Stamina masculi. Ovarium disco immersum ,
stigmatc scssili obtusiusculo. Dacca obovata , i larius i-sperma.
Semen dorso gibbum ct sulco longitudinali inlus comprcssum.
Albumen cartdagineum , i-lobum ; embryo rectus.
Cette livraison est suivie de considerations generales sur
la fanifile des Meliacees.
5<^. Livraison. On y trouve en guttiferes des Garcinia ,
Xantliochymus , Mcsna, Calophyllum , Jpoterium ( genre voisin
du Calophyllum); en Ilippocrateacees, des Ilippocratea, Salacia ;
en Dijilcrocarpc'es ( ordre voisin des Malvacees et Bombacees )
des Diptcrocarpus; en Malpighiacees des Iliplnge , Hircea ,
Ifeteroptcris, Tarrictia (genre encore incomplct); en Acerinees
des Acer ; en Sapindacecs des Sapindus, Cardiospermum , Ji'rio-
glossum , Irina ( deux genres dont I'auteur trace les caraclcres
generiques ) ; Schmidelia , Euphoria , Tina , Aphania . 5^7^-
inannia, Dodomea , Lepisanthcs , Mischocarpui {'^enies decrits
par raiitcur } ; en Balsaniinees des Dalsaniina ; en Uxali titles
des AvL/-rhoa , Jiiophytiim, Oxalis ; en Zygopiiyllccs ties Tri~
bulus i en llulacces, des Acivnj chia , Evodia . Picrasma (genre
70 Botanique.
Toisin du Zanthoxylum ) ; dcs Zanthoxylum , Philagonia, et tin
Niota (deux genres dont I'auteur donne la description). SuL-
vent des considerations generales sur toutcs ces tribus.
6^. ,7'., 8". LivRAisoNS. Ces trois livraisons sont exclusive-
ment consacrees aux orchidees. La premiere traite des genera-
Jites ; les deux autres des descriptions goneriques etspecifiques.
L'atlas que nous avons annonce dans le titre de I'ouvrage n'a
trait qu'a ces trois livraisons. Get atlas se compose de cinq ta-
bleaux sjnoptiques in-folio , renfermant les rapports de cent
dix-huit genres , dont la plupartsont nouveaux.Quatorze plan-
ches renferment les details analytiques de soixante-neuf genres,
et souvent de deux et trois especes de chacun d'eux. II est inu-
tile de faire remarquer I'importance d'une monographie qui a
pour but de decrire d'apres des observations faitcs sur le vivant
des plantes que Ion pent si rarement eludier avec fruit sur
le sec.
Nous donnerons I'analyse du deuxieme volume dans un
numero prochain. R.
53. FlOBULA LITTORALIS AQUITANICA ; aUCt. S. P. S. GrATELOUP.
{JiuU. dhist. nat. de la Soc. linn, de Bordeaux ; torn, i".,
nov. 1826, pag. io5. — Voy. le Bullet.., oct. 1826,
n". r63. )
Ce numero rcnferme les Coniferes , les Amentacees , les Ur-
ticees, les Euphorbiacees, les Aristolochiees , les Eleagnees ,
les Thymelees , les Polygonecs , les Clienopodees , les A^iaran-
thacees, les Plantaginees, les Plnmkigiuees , les Primulacees.
54. Addenda prima Burdioalensi pr,1!:fectuR;Equk Garumn.i; flor.e
( tertia series) ; auct. Latkhrade. [L'y^ mi dcs champs, de Bor-
deaux; noy, iS'iG , pag. 4o3. — Voy. le Bullet. , mai 1826,
toni. Vlll , no. 49- )
Cette parlie rcnferme des Mousses, des Conferves , dcs Jun-
germanes, des I'^icus, des Moisissurcs , dcsPezizcs, etc., dcs
Champignons et des Lichens dans I'ordre que nous les enume-
rons.
55. Memoirs sur les indigofekes du Bengale et dk la Chine, ou
Histoirc et Description de quelques vegetaux peu connus ,
et dont les feuillcs donncut un trrs - bel indigo ; par
Botanique. 7I
M. Jadme Saint-Hilaire. 8 pages grand in-fol. ; 5 pi. en coul.
20 fi. , en noir lo fr. Paris, chez I'auteur, rue de Fur-
stemberg , n°. 3.
Les plantes que I'auteur fait connailre ici , sont, i°. Nerium
tinctorium , Roxb. JFrithia R. Br.
II croit parmi les rocbes des montagnes du Rajah Mundry ,
vers Je ly . deg. L. N. , a I'entree de la bale du Bengale.
2°. Indignfera Roxburghiana 3 , S.-H.
L'auteur a cru devoir substituer ce nom specifique i celnide
Coeruica Roxb. , donne deja a un indigo de I'Amerique meri-
dionale au Bengale : Roxburgh.
3°. Marsdcnia tinctoria R. Br. de la famille des Apocynees ,
voisia du Pargularia , ile de Sumatra : Marsden.
4°. Asclepias tiiigens R. Br. Royaume de Pegu : Buchanan.
5°. Polygonum tinctorium J. S.-H. Gultive en Chine, rap-
por^ par lord Macartney.
Ces descriptions sont tres-detaillees , et les dessins, fort
bien faits , donnent une bonne idee de chacune de ces plantes.
Le travail de M. J. S.-H. a done de I'interet sous le point de
vue botanique. U a bien une autre importance sous le rapport
commercial. L'auteur entre dans de tres-grands details sur
I'utilite de ces indigotiers , surtout du Nerium tinctorium , qui ,
donnant un indigo tout aussi bon que celui qu'on extrait des
Indigofera anil et tinctoria , est en mcme temps d'une culture
infiniment plus facile.
Le Polygonum tinctorium reussirait probablement dans le d^-
partement du Var;les cinq especes seraient certainement culti-
veesavec succ^s alaGuyane, k la Martinique , etc. M. J. St.-H.
adressa, il y a dix ans, son memoire k la marine. II ne paratt
pas qu'aucun essai ait etc tente ; niais il est fori a desirer quo
I'administration prenne en consideration les indications don-
nees dans cet interessant memoire, el dont la realisation pour-
rait opererune revolution tres-favorable pour le commerce fran^
cais. Aug. Dlvau.
5Q. MkMOIRE sub les GEJNRIIS CoNNARUS et OmPnALOBIUM,, KT SUS LES
CoNNARACEKS ET LKS Sarcolobkes ; par M. DB Candoi.le. { JMli-
moires de laSociete d'histoirc naturelle de Paris; vol. 2*. , part,
a'., p. 379. )
72 Botanique.
ApiLS cjiielquL's gcneralites sur ces deux genres et sur ces
deux families , I aatcnr passe a renuineralion des espcces des
deux genres.
Genre Cnnnarus L. i". Connarus moiiocaipus L. 20. C. pit-
besceiis, espoce nouvelle , originaire de Cayenne , et a laquelle
couvicnt tri'S-])ien la description du lloiirca Jt-utesceiis d'Aublet.
3°. Cotinnriis glabcr {liourca glabra H. B. et Kunth }. 4 • (Con-
narus santaloklesYzhl. 5*. C. mimosoides Yalh.
Genre Oinplinlobiiirn Gsertn. Sect. i'*^. a carpelles solitaires.
Iq. Oinph. i/idicum Gcevln. 1°. Ompli. of ricnniim { Connarus afri-
canus Lam.) 5°. Omph. Gaiulicliaiidii, different des deux espe-
ces precedentes par ses feuilles a 5 foliolcs ovees. 4°. Omph.
Lamhertii , originaire deProvoncedu jardin St. -Yincent oti il
est cultive sous le nom de Connarus guianensis. Les feuilles
sont a trois folioles dont les deux laterales sonta trois ou qua-
tre lignes au-dessous de I'impaire. 5°. Omph. fasciculalum ,
fleurs en faisceaux le long des branches. (Hei-b. du MuseBm.)
6. Omph. Patrisii , originaire de Cayenne, I'auteur I'avait
communiquee a plusieurs de ses amis sous le nom de Pcrrotlc-
tia ; les feuilles sont a quatre paires de folioles opposees ou
presque opposees ; I'impaire est eloignee de la paire sujie-
rieurede trois lignes. 7°. Ow/^/i. Thonningii, plante qui ressemble
beaucoup a la suivante, et que Tautcur n'en separe que parce
que la premiere est de la Guinee et la suivante de I'lnde. 80. 0.
pinnatum [ Connarus pinnatus Lmk). 9". O. Pcrrnlte.tii , gousses
plus ovo'i'des et jjIus rendees que celles de \'0. Patrisii, et re-
convenes dans Icur jeunessed un duvet ruuxetveloute. Sect. a",
a plusieurs carpelles. 10°. O. villosum ( Cncslis \'i/losa Link ).
11°. 0. pentagynum ( Connarus pentagynus L. )
Trois des especes nouvelles sont figureessur deux planches.
R.
57. Sur i.nisToiRE du Coto.n ; par M. Mongez. Extrait d'un
memoiie iu (huis la seance puhlique de \' Academic des in-
scriptions et belles-lettres , du 5o juil'u't 18^4. [Journal des
Sai>ans ; miws i8'2j.)
La synojiymie des vtgelaux connus des anciens est, conime
on salt , un dea points de la science les plus difliciles a etahlir.
C est ua objet continuel de regrets , surtout quand il s'agit de
VL-g'jtaux dont I'cmploi etait trcs-repandu. M. Mongez a dnnc
Botanique. i ^
rendu un service a la science en eclaircissant cette partie ile
I'histoire du coton.
On a confondu sons le nom de coton denx vegetaux fort
difiFerens , ie bomhax , on fromager , et le gossjpium , on co-
tonnier. C'est le premier qui a ete de-igne par Herodote ,
ainsi que par Strabon , qui rapporte que les Macedoniens em-
ployerenl dans la Bahylonie le duvet de I'arbre qui porte la
laine pour faire des housses de clievaux. Theophraste a parle
dcs deux.
La substance que Virgile indique comme fabriquee par les
Seizes est le coton qui provenait de la Bactriane , appelee *e-
rtque , comme la Chine , d'ou est venue la soie.
Le gossjpium n'a ete cultive en Egypte qu'aprcs les Ptole-
mees ; au 2*. siecle seulement , dans la Moree occidentale.
L'Asie et la Perse , entre autres , connaissaient deja des tissus
tres-renommes. On s'en servil jiour remplacer le papyrus et le
parcliemin , qui lui avait succede , jusqu'a ce qu'il fut remplace
lui-meme par le papier de lin el de chanvre.
Quant au mot de co/o« , il vient sans doute de q'hoitnn,
mot par leqiiel les Arabes designaient ce vegetal, qu'ils culti-
v;»ient avant notre ere , et de cottnnara (aujourd'bui Cnnnrn ) ,
contree de la cote du Malabar , d'ou les Arabes et les Egyptiens
lapportaient dans leurs pays respectifs. \i-v.
58. Remarques sur la Flork do comtk be Cumberland; par
RL Winch. [Newcaslle Magazine^ 1824, To. Ill, p. 075. )
Dans I'histoire de Cumberland, publiee en i;94 P^'" Hut-
chinson, se trouvait un catalogue desplantes do ce comte, que
Turner et Eillwyn reimprimerent en i8o5 avec des additions
considerables , dans leur ouvrage intitule : Guide du bota-
niste en Angleterre et dans le pays de GaUes. M. ^Yinch, avec
des materiaux plus complets et plus recens, a pu reclifier et
augmentcr encore ces catalogues. II commence par indiqucr
brievenient la constitution geologique du pays dont la florc
loccupe, la hauteur de ses principalos montagnes, sii tempera-
lure moyenne ; et donne ensuite la listc des espi'ccs do plan-
tes dont I'existence pcuty etrc considcree comme autluntiqtic.
Ellcs sontdisposees suivant le systeme linneen , ctchaque uoni,
sans indication d'auteur , y est suivi de cclui des localites
74 Botanique.
ou la plante se trouve. C'est done principalement k I'lisagedes
voyageurs que ce catalogue parait destine. A. D. J.
59. SuR LES Mklanthiackes dd CAP DK BosNE-EsPERANCE J par Ic D'.
ScHLECHTENDAL. [LinncBa; \". vol., i*'. trim. ; janv. 1826,
pp. 78 — 95. )
Les riches collections botaniques da roi de Prusse fourniront
k I'auteur beaucoup de details intei-essans sur les plantes du
Cap. II se propose de les communiquer au public dans le Lin-
ncea et dans les Adumbrationes, Le present Essai est un echan-
tillon de ses travaiix. II regrette seulement de n'avoir pas eu a
sa diposition un assez grand nonibre de materiaux pour oCTrir
vin travail coniplet,
L'examen d'une grande partiede cette famille parWilldenow
( Magas. des natur. de Berlin), les nombreuses especes conte-
tenues dans les herbiers de Berlin, enGa les descriptions de
feu Bergius sontles materiaux donl s'est servi M. de Sclilecb-
tendal. Yoici les genres qu'il a etablis ou circonscrits.
I. KoLBEA Sclil. ( Melanthii sp. Auct. Tulipse sp. L. ) Pe-
rianthiura liexapliyllum petaloideum. Phyllis cxungiiiculatis
basi starainiferis, nectariis nullis. Anlhcrce extrorsae. Slylus x^yiX-
lus. Stigmata tria, patentia, recurva, brevissima, inangulisger-
minis persislentia. Capsula cylindracea, trilocularis, tripartibi-
lis, trivalvis, inter stigmatum cornua et columnara niediam
superne et interne dehiscens. Semina in intcriore loculamcnto-
runi angulo ( columnce parte ) duplici seric longitudiuali af-
Hxa.
Genre dedic a Kolbe , a qui Ton doit quelques details sur
la Flore du Cap.
K. Breyniana Schi. Tulipa Linn.
II. Melanthium L. emend, ( 3Ielanth. .sp. auct.) Perian-
thium petaloideum hexaphyllnm phyllis brcviler ungniculata
})asi staminiferis supra iinguem biappeniliculafis bisacutis,
foveis nectariferis. Jnthcne e.xtrorsre. StjU tres filiformes in
medio germinis. Capsida obovata, cUiptica, trilocularis, tri])ar- '
tibilis, trivalvis, loculis extra in apice quandoque in cornua
jnoductis, superne et interne inter cornuumangulumstylumque
dehiscentibus. Semina in interiorc dissepinientorum angulo af-
lixa snbtrigona.
i" . Pfliifif! basisiibcmullitifnnn nrclctr'feris'^criocepliahim) M, ci-
B otanique. 75
liatum L. capense. 2 M. Bergii Schl. gracile Desv. Enc. hot.
1°. Petalis super uiiguem hlsalatisfovcolis nectariferis {mcliglos-
siim. ) 5. M. marginatum Schl. 4. M. rubicuudum W. Mag. 5.
M. triquetrum. 1,
Sp. dubiae : M. secundum Desv. M. Brownii Schl. An-
guillaria biglandulosa Br. Prodr. — M. massoniaefolium Andr.
rep.
III. Androgembium W. (Melanthii sp. A\icX.,)Periaiit]uum\ye\a.-
phyllum petaloideum. Plijlla iinguiculata super unguem con-
voluto-cucullata cucullo intus ncctarifero. Anlherce extrorsae.
Sljli Xxe'a germiiiis loculos terminantes. Capsttla tripartibilis ,
trivalvis , loculamentis ovoideis , stylo persistente acuminalis,
interne dehiscentibus. Semina numerosa duplici longitudinali
serie angulo interiore dissepimentorum affixa.
I. A. leucanthuni Schl. Melanthium capense L. — 2. A.
melanthioides W. Mag. — 5. A. eucomoides J. ic.
IV. Erytrostictus Schl, P eriantliiiim 6-phyllum petaloideum.
Phylla plana subunguiculata super unguem puuctis duobus
nectariferis instructa. Slamina phyllis inter nectarifera puncta
inserta. Anlherce extrorSK. Styli ires. Capsula trilocularis , tri-
partibilis.
I. E. Punctata Schl. Melanthium Cav. 2. E. graniinea
Schl. Melanthium Cav.
V. OKisrrnoGLossDM Salisb. {Melanlhii Sprgl. Lid i Lens lebiia W.
Ymatia Sp. ) Pcrlanlhium hexaphyllum petaloideum. Phylla
subunguiculata supra unguem foveola nectarifera instructa,
basi staminifera. Jnthcrce exlrorsae. Styli tves in medio gcrmini
ad basin brevissime uniti. <7fir/;.?«/« trilocularis, trivalvis , val-
vulis medio septiferis margine interiori dissepimenli scinini-
fero. Semina magna brunnea subangulato-globosa, perilropa ,
perispermio coriaceo , coliEerente cum endospermio subcorneo
lacteo. Embryo candidus, ellipticus, rectus ,intrarius, antitro-
pus , basalis lateralis, extremitate radicular! quam maxinie ap-
proximata margini.
I. O. glaucum Salisb. — O. vii'ide Ait. Melanlliiiim L. 1 O.
Lichtcnsteinii Schl. Lichtensleinia undulata W. Mag.
VI. WuRMBEA Thbg, {Mclan(hii sp.auctov.) Pcrianthiitm coro!-
loidcum monopelaliim canipanulatum sexfiduiu. Stamina basi
laciuiarum periantliii inserta. J/'thcra; extrorsae. i^/j// 'res subu-
76 Botanique.
lati persistcntcs yerminis loculos termiiiaiitos. Capsula triparli-
biUs, tiivalvis, trilocularis, stylis persistentibustricornis, locula-
mentis dehiscentibus? Scmirta An^vAo intcrno dissepimentoruin
affixa — Caetora noa sunt nota.
I. W. campanula W. Sp. pi. — i. VV. Iruncala Scbl. — 3.
W. Icngiflora W. Sp. pi.
Les travaux de M. de S. sur les planlesdu Cap continucront
sans doute beaucoupa eclaircir cette niagnifique vegetation , et
ils sont attendus avec I'impatience qu'excilent naturellemcnt le
zele et les connaissances de I'auteur. Augusts Duvau.
60. MoNOGRAPHia DKS ESPECES BE CarEX DE l'AmERIQUE SEPTKNTRIO-
NALK ; par le rev. L. de Scuweinitz , pabliee par M. John
ToRREY. {Jima!s of the Ljceiim of New- York ; ianv. i8'2G.
Tom. I, no. 12, p. 35i).Yoy. le Bullet., tom.\Ul,n°. 5o3,
1826.)
87. Carex fiexiiosaMuhl. 88. C. podocarpa, R. Br. 89. C.
umbellata Wi\d. 90. C. miliaceaMuhl. 91. C. pallescensL. 92.
C. Itjstericina Wild. 93. C. p\eudo-cjperus L. 94. C. glaucc-
sccns Elliot. 95. C. Elliottii [C.fuha Mubl.). 96. C. limosa
L. 97. C. ccspitosa L. 98. C. crinitaLmV. 99. C. acuta L. 100.
C. Barratiii; spicis sterilibus subj^eminis ; fertilibiis subtribus,
oblongo cjlindraceis , apice stamiuiferis , cernuis , distanlibns;
fructibus ciblongis, subtriquetris , scabriusculis, ore subinte-
gro , gliinia ovato-lanceolala paulo brevioribus ; foliis glaucis
(New- Jersey). 101. C. tvichncnrpa Mubl 102. C. verrucosa
Mulil. io3. C.filiforiiiisL. 104. C. aristataW. B. io5. C. vesl-
cariaL. C. ampullaccnW'Wd. 106 C. retrorsa ; spic]s sterilibus
subtcrnis , interioribns saepe basifructiferis ; spicis fertilibus
subqninis, ap])roximatis, oblongo-cyliudraceis, incluse pednu-
culatis inQma s»pe rem .ta; fructibus ovatis , inflalis, redexis,
rostralis , glunia lanceolata du})16 brevioribus (Ncv— York ,
Massachussets.) loS. C. Schwcinilzi'iMev/. Car. 109. C. huUata
Schkulir. 110. C. Pcltila^\n\\\. 111. C. lacn.stris W'AUX, 112.
C. clicrokceiisis ; s[)icis sterilibus 2-4 ; fertilibus subquaterois,
distanlibus, ovalo cyliudraceis , pcdunculalis , apice saipe sla-
miniferis, subpaiulis; fructibus ovalis, subtriquelris , ionijc-
roslratis , glabris, ncrvosis , bidenlalis , gluma ovata \al<l.-
acuiniuala brevioribus ( lians la province do Cherokee J. 1 i).
C loiicfiruitris Uew. Car. Cclle livrais'ju reufcruic les figures
Botanique. 77
ct les analyses des C. arida , cristata, cherokeensis , aurea , su-
bulnin, scabrala , digitalis , squarwsa , Jloridana , reirorsa : la
se termine la monographic.
6 1 . SuR LE GENRE CopAiFERA; par F.-G. Hayne. [LillUWll ; i" . vol .
5*. call. , juil, 1826 , p. 4i8-5'2. )
Nous (levons a PflargrafP et Pison les premiers details sur ce
genre et sur le baume de copahu qni en decoule ; mais ils n'a-
vaient fait connaitre que le fruit. M. Jacquin, eu iy65 ( Jac.
siirp.) I'ayant trouve a la Martinique , le nomma copnira offici-
nalis, et decrivit sa fleur. Linue y siibstitua le nom generique
lie Copaifera. On supposait que le haume de copahu pruvenait
de cette espece seule. Mais, en 1821 , M. Desfontaines(il/d';HOM\
du Mus., Tom. YII) decrivit deux nouvcUes especcs, C. Guia-
nensis et Langsdorffii ; ct comnie, elles fournissent egalement
le baume , il nomma la premiere et la plus ancicnne espece
C. Jacqiiini. M. Martins en fit connaitre une quatrieme, C. coria-
cca , egalement utile ; enfin M. de Candolle a donne, dans
son Prndmme le C. disperma de Willemet (Herb, manusc. )
M. Hayne en a rccu quatre autres de 1\I. Sellow et une de
M. Bcyrich, trouvces au Bresil. M. Martins lui en a communique
cinq , et M. Horncmann une , envoyee par M. de Jussieu sous
le noui de C. ajjicinalis , et provenant probablement de Jos.
de Jussieu ; ce qui porte le nombre total a seize.
La fleur et le fi-uit de ces diffei-entes especes se resserablcnt
tellement, qu'ils n'olFrent aucuns caracteros speciGques tran-
ches. On n'cn trouve de tels que dans les feuilles. Toutefois,
la transparence plus ou moins giande des points epars sur les
feuilles , et la presence ou I'absence des cotes , des veines et
des reseaux sur les feuilles, peuvent ofFrir quelques caiacteres
secondaircs II en est de meme de la forme des filets , qui ont
une courbure differente des autres especcs. lissont quelquefois
commc partages en deux paqucts ponches I'un vers I'autre
comnie dans les Cassis. Le caract'""re , la soudure de la corolle
avnc le calice,le sepale superieur plus large que Tinfi-rieur,
cITrent a M. 11. une analogie evidente cntrc ce genre, au reste
si cloigne des legtimineuses , et le genre Cassis.
Character gcncricus essciilialis •■ Calyx 4-l)artitus laciniis di-
vergentibus , infima angusliore. Cor. nulla. Germ, subrotun-
duiu, compressum , biovnlalnni. L'^g. jx'dicellalum, oblique
78 Botanique.
ovoideo-subrotundum, coiupressum , ligneo«coiiaccuru , i-sper-
luuni. Sein. arillo dirnidialo-iavolutum.
Obs. Arbores et J'ruclices inermes Amcricance inlcrlropicce :
trutico per incisiones bnlsamijluo. Folia allcrna pari vcl impnri
pinnata : folia opposila vel altcrna , pcllucido-punctata vcl im-
punclala Stigmata plernmque nulla, /lores ante anthesinfugacis-
sinie bracieolali , in spicas compositas , axillaPas el terminales dis-
posiii.
Nous reprettons dc ne pouvoir dounei- ici le caractorc |;ene-
rique natiirel.
Especes. -I- Foliis pari cl impnri pinnatis ,Jhliolis cosiato-
venosis vcl costato-reticulato-vcnosis . — C. Beyrichii , C. guin-
nensis Desf. , Martii II.; Jacquini Desf., bijiiga W. multi-
juga 11.
J L Foliis pari-pinnatis^ J'oliolis reticidato-venosis . — C.
Jii9sicui H., nilida Mart., hixall., Langsdoiffii T)es(, coriacea
Mart., cordifoliaW. , ScllowiiW., mngnifolia Marl., trapczifolia
H. a. crasiiuscula, j?. tcnclla.
1 I [_ Species non satis nota. C, disperma Will.
Le C. bijitga parait etre I'espcce iadiquee par IMargraff, et
Pison , sous le noni de Copaiba , comnie donnant le baume de
Cnpahu. Ces auteurs disent que son bois est comme tcint de
vermilion; or le bois des rameaux du C. bijiiga est d'un rouge
pale ; celui du tronc peat bien avoir de I'analogie avcc le ver-
milion.
II parait que toutes les especes fournissent le copabu.
M. Martiusl'a vu ,a Saiut-Paul, extraire des C. Langsdoiffii ct
coriacea ; et M. Martius assure qu'il est fourni en plus grande
abondance par le C. ruulfijiiga, de la province de Para, ea
moindre quantitc par les petites especes de I'interieur du
Bresil, par ex., dans les provinces de lialiia etMinas, ou la
cecberessc est froquente , et oii il est d'une qualite inferieurc.
Puisqu'onl'extrait de presquc toutes les especes, ccla explique
la diiference qu'offre celui du commerce , sous le rapport de la
couleur , de la cousistance , de I'odcur et de la saveur.
Aug. Duvau.
62. Obsehvatiojis sur le genke PnALAn!s ; par H.-F. Link.
{Linnwa; i".vol. \" . trim. janv. 1826, p. 96-101.)
11 vt'gnc bcaucoup de confusion dans ce genre. M. Link a
Botanique. riq
essaye d'y porter la lumiere , et il examine successivement les
differentes especes.
Nous ne donnerons ici que Ics principaux caracteres de cha-
cune d'elles.
Phalariscanaricnsis: giunic-e intermedia;, valvaj corolla parum
breviores.
Ph. brachystachjs Link, canarieims^TOt.. Gluma; intermediae,
valv.e niinimas.
Ph. minor Retz. M. Link entrc ici dans de grands details de
synonymie. Ph. aqnaticn Sihth. est line variete du nodosa. Ph.
capcnsis par. ex. , est d'apres son herbier, le Ph. minor. Glurnse
intermediae, valva altera minima, altera corolla duplo brevior.
Ph. ceerulescens. Desf. Cette espece ayant etc trouvee et dm-
ree par I'auteiir de la Flore atlantlqac^ M. Link renonce an nom
specifirpae tiibcrosa, qu'il lui avait donne dans le journal de
Schrader, avant la publication de cette Flore.
Ph. nodosah. Glumaj intermedia; valva altera minima , altera
corolla quadruple brevior.
Ph. microstachja De C. le meme que Ph. intermedia Bosc.
Ph. paradoxa L. dont , selon Sprengcl , les Ph. dentata
Sieb. , nppcndicidatn. Scbult., sont des variotcs.
M. L. ne connait pas les Ph. dentata Th. etpcctinata Rchb,
mais il ne pense pas qu'ils appartiennent a ce genre , de meme
que le Ph .cristata Schult., qui est ua nouvel Alopecurus.
Les deux especes do Digraphis Triu., que Sprenrfel a resti-
tuees avec raison au phalaris , sont trop dislinctes pour elre
confondues. II en a egalemeut avec raison exclu commo etran-
gcres les autres especes qui en font parlie dans le syst. de R.
et Sch. et la l^ mantiss.
Ce petit travail est important. Nous regrettons que M, Link
n'y ait pas joint le caractere generique. D-u.
63. Nouvel arrakgemest bes genres de Mousses, avec leurs carac-
teres et des observations sur leur distribution , leur liistoire
et leur structure; par MM. R.-K. GREvn.r.E et G.-A. Wal-
ker Arnott. {Man. de la Sac. fFcrner. d'Edimbourg ; vol. 4
et 5. )
Ce travail a ete divise en plusicurs memoires, dont 5 ont
dejd paru, savoir : le premier dans le tome 4 du recueil scientiG-
80 Botanique. N°. 63.
que que nous avons cite , i". partic, p. 109; Ic second, tome 5,
p. l\i; etleS". nieme volume, p. 44^.
Les auteurs out eu poui-Lut principal, de mieux circonsciire
les limites de chacun des genres qui composcnt la famille des
mousses, et d'en tracer les caracteres dune manic-re plus pre-
cise et plus severe. lis out cgalement cherche a grouper ces
genres entr'eux d'une maniere naturelle, et ils en ont forme de
pctites families ou groujies sccondaires, qu'ils ont egalement
caracterises. Le commencement du premier memoire est con-
s.icrii a I'exposition de la structure generate des mousse^, des
opinions diverses qui ont ele emises sur la nature de chacun
des ori'anesqui les composent. Cette partie, qui est un histori-
que bien fait, et qui offrait pen de choses nouvelles a dire,
nous parait jicu susceptible d'une analyse succincte. La partie
principale de cc grand travail etant I'arrangenient des genres ,
nous allons faire connaJtre celui ([ue M.M. Aruott et Greville
ont adopte.
Rien ne prouve mieux I'insuilisance de loutes nos melhodes
cle classification, que I'impossijjilite oii nous sommes presquc
constamment, de faire entrer dans nos divisions, toujours ar-
bitraires , tons les etres que nous avons a classer. Mais, loin de
nous decourager , cette imperfection et cette insnffisance doi-
vent nous exciter a de nouveaux efforts, et a tacher de faire
mieux que nos devanciers , en partant toujours du point oii
leurs travaux nous ont amenes. Et, il faut en convenir, plus oa
etudie la nature, plus nos methodes se perfectionnent, et cha-
que jour voit diminuer le nonibre des etres qui avaient jus—
qu'alors ecbappe a nos classifications.
En chcrchant a distribuer les genres de mousses par groujipes
ualurels, les auteurs ont rencontre quelques genres, qu'ils
n'ont pu faire entrer dans leur methode, parce que , par leurs
caracteres, ces genres s'eloignaient de tons lesautres groupes
qu'ilsavaient etabiis ; tels sontlesdeux genres JndrceaetSphaq-
iiiim; MM. Greville et Arnott les ont done mis a part.
Le !)reniier groupe qui so prescntc, est cclui des Phascoulcce,
ninsi caracterisii : licccplciculum Itaud pediccllatum , scd inira
folia perichcelialia sessile. Calyptra dimidinla , aulfiigax aiiiper-
sistens. Seta longiludine ct colore valdc iuiriaiis. Thcca iulcgra
non angulata. Operculum ycrsistcns obliquuin. Pcriftomium
indhnii.
Botanique. 81
Cette petite tiibu ne se compose que des deux genres, Phax-
vum et Voitia.
La seconde tribu , qui commence le second memoire, est
celle des Gymnostomoidk'e , ainsi caracterisee : Calyptra nut di-
midiata aut niilrcefovmis . Seta terminalis aut lateralis, longitu-
dine et colore valdc varians. Tlieca Integra, scepius cequalis , sed
tjuandoque angulata. Operculum deciduum. P eristomium nullum.
Cette tribu, qui renfermc toutes les Musci gjmnostomti d'Ued-
wig, a I'exception du genre Sphagnum, ou les Apoqonesa urne
tubuleedc Palisotde Beauvois, sans Ic genre Tctraphis , se com-
pose des genres : Gymtinstomum Hedw., Schistostega Mohi-
Aiiiclnngium Hedw. , et enfin le genre Uedwigia de Hedwi.o-.
V.e'i BuxbaumnideK constituent la troisieme tribu et offrent
les caracteres suivans : Calyptra mitrceforniis fugax . Seta ter-
minalis. Theca gibba , obliqua , margine oris plus minusve ere-
nulato. Operculum couicum. P eristomium membranaceum couicum
longitudinaliter plicatum , ex inter lore ortum, sine vel cum peris—
tomio exlcriorc , e proccstubus filiformibu^ constante. Columella
perlonga ad opercu/i summitatem porrecta.
Les deux genres Diphyscium et Buxbaumia composent seuls
cette tril)u.
Le troisieme mem lii-e commence par les Splachnoide/e, qui
constituent la- quatricnie tribu, avec les caracteres suivans :
Calyptra tnitrw/ormis , basi thecam arete cingens , mox dimidiala
liin'is , glabra, tenerrima , fugax , basi Integra. Seta terminalis.
Theca apophysata. Operculum obtusum. Peristomium simplex;
dentes varie geminantes. Columella apicc dilatato-gibbosa .
Les auteurs y ont reuni les genres r Splachnum; un penre
nouveau quils nomment Dissodon ayant les caiacteres suivans :
S:ta terminalis. Theca apophysata. Peristomium simplex c den-
iibus geminrtntibus, siccitatc ercctis, strictis. Columella apicc di-
latata. Calyptra laivis , basi Integra, fugax. Ce genre a pour
type le Weissia splaclmoides Swartz, dont R. Brown a forme
le genre Cyrtodon. Les auteurs reunissent aussi a ce nouveau
f^enre \e Systylium Splachnoidcs de Hornschucli. Les deux autres
especes de ce genre sent : Splachnum frcelichinnum Ilcdw. et
Spl. scabrisetum Hook. Le troisieme genre est le Taylora Hook.
En finissant cette analyse succincte du travail des deux mus-
colognes ocossais, travail qui nest point encore aciieve, nous
B. TCME XI. C'
82 BotaJiique.
rappellerons que M. Ainott a plus iccemnienl publie une nou-
velle disposition niethodique des especes de mousses, qui
forme la suite et le complement de ce premiei- travail, et dont
I'analjse se trouve immediatement apres la notre, A. Piichard.
64- ]N'oUVELLE DISPOSITION METnODlQCE DES ESPECES DE MoUSSES EXAC-
TEMENT CONSUES; par IM. G.-A. Walker-Arnott. {Mc'in. de la
Soc. cVhist. Tint, de Paris; torn. 2, 2"^. partie, p. 249.)
Get ouvrage est le fruit d'un travail de longue haleine, en-
trepris par un auteur fort habile dans la connaissance des mous-
ses. Mais il est beaucoup plus propre a elre consulte qu'a etre
analyse. Chaque espece est accompagnee de ses sjnonymes et
quelquefois d'une note critique en francais. •
Les genres j4)idra;a et Sphagnum foimcnt le premier cliainon
de cette mclhode ; tous les autres genres sont ranges en famille
ainsi qu'il suit.
PhascoieKjC. 3". genre PArt^CMWz coupe en 2 sect. : 1°. Surculis
reptanttbus aphyllis ramosis confervdideis ; 2°. surculis reptan-
tibus nullis. 4<'. genre Brucliia Schw. 5". genre Voilia Hook.
GvMjiosTOMOiDE.E. 6". gourc : Gjmnostomum distribue en
2 sections : i°. Caule ramoso , Jhliis subulalis argute serratis;
■2°. Caule elnngato-ramnso , foliis iiitegcrrimis. -j^'. genre : Schi-
stostcga Web. et Mohr, 8"^. genre : Aniciangium Hook. 9*.
genre : Hcdwigin Hook.
Bu.kbaumoide.e. ii^. genre : Buxhauinia.
SplachnoidE;^. 12*. genre : Splachnuni divise en 2 coupes :
1^. apnphysi maturitaie in/lalii; 2o. apnphysi maluritate collapsd
umbraculiforrni. iS". genre : Dissodon Grev. et Arn. i4*.
genre : Tajloria\\odk.
Ortiiotriciioide.e? i5c. genre : Tclraphis Hedw.? 16*^. genre :
Oclnblepharum Hedw. ? i^e. genre : Orthodon Bory. 18*. gcnie :
Caljmperes Hook. 19". genre : Zjgodon Hook. 20^. genre :
Orihotrichum divise en deux grandes coupes : 1". Perislnmio
simplici; 2". Perislomio duplici. C^liacune de c'es deux coupes est
subdivisec en plusieurs antrcs fondiies sur les siilons de I'urne,
sur le nombre des cils du peristome , sur la surface et les bords
de Ja coiffe.
GniMMoiDE/E. 21*. genre. Gljphomilrion Grev. 22*. genre.
Grimmia Hook , divise en Irois coupes : 1 ". selil geniculata ;
2". seta recta, breviu^ctda ; 5". seta arcunta , lortili. 23°. genre.
Botanique. 83
Trichostomiiin Hook. i°. seta arcuata; seta erectd. i^'. genre.
CincUdolus Beauv. -25^. genre. Encalypta. Schw,
DiCRANo'iDE.E. a6«. genre. Wcissia Hedw. \''.foUis subovatis;
2°. Joliis angiistis. I'je- genre. Tremadoion Brid. aS"". genre.
Dicranum. I'^.Joliis bifariam insertis ; nP . foUis iindique insertis.
39*^. genre. Thesanomitron Schvf. 1°. thecd cerniid; 2°. theca
erectd strictd. 5o^. genre. Dydimodoii Hook. 1". Joliis I at is ;
lo.foliis lanccolatis. Si*, genre. Tortula Hook, i"- Joliis eiier-
vibus ; 1° . fol lis crass incri^ibia .
Brioide/E. 02*. gen. ConostonnwiSw.oo'. genr. Bartj-amia.Ued.
1". Joliis crisj)is vel Jlexuosis ; i°' Joliis stricliusculis oppressis ;
3". Joliis rigidis squavrosis. 34*. genre Funaria Hed. 55*. genre.
Lcptostomum. 56". genre. P tjcliostomum Hornscli, 3y«. genre.
B rachymenium Hook. 58«. genre. Bvyum. Hook. 1". setd peri-
chcetio iiiniersa; 2°. setd longe exserta , J'oliis squarrosis ; 5". setd
longc cxsertd, Joliis dircctionc aquali. Sgc. genre. Cinc/idium
Swartz. 4*"- genre. Timmia Hedw.
HiPNoiDEjE. 4i«- genre. Fa^70«/a Raddi. 42*. genre. Pterogo-
nium Schw. 1°. folia distiche inserta ; 1' . folia undique. inserta.
43e. genre. Sclerodontiiirn Schw. 44"- genre. Leucodon Schw.
45e. genre. Mncrodon, genre nouveau ayant pour type le Tri-
chostoimim bifidum Brid. 46". genre. Dicnemum Schw. 47". genre.
Astrodontium Schw. 48''- genre, Ncckcra. 1°. surculi plani ;
1°. surculi teretiuscidi. !i,cf. genre. Anacamptodon Brid. 5o*.
genre. Daltnnia Hook. 1°. Caliptra hasi ciliala ; 2°. Cnlyptra
basi intcgra ant lacera. Si", genre. Spiridcns. Nees ab Escnb.
02,. genre. Hookcria. Smith. 1°. folia cxslipidata; 10. folia sli-
pidata enervia, surculi crccti ; 5°. folia stipulata , surculi inferne
denudati ; 4°- surculi repentcs Joliosi. 53"^. genre. Ilypnwn Smit.
|o. surculi plani; folia recta; 1°. surculi terctiusculi; folia recta ;
3°. folia siccitate torlilia , lincari-lanccolati-serrala. 54". genre.
Fontinalis Hedw.
PoLYTRicnoiDEyE. ^S"^. genre. Lyellia Brown. 56'. genre Poly-
trichum Hedw. i°. calyplra duplici ; 2o. calyptra siinplici.
Sj*^. genre. Dawsonia Brown.
Avant la publication de cette deuxieme partie du second
vol. des Mcnunrcs de la Socitte d'histoire naturcllc , la critique
de I'ouvrage de M. Arnott avait ete faite par M. Kittel, dans
les Mc'moircs dc la Socic'te Linnc'enne de Paris. La ciitique ne
6.'
84 r>()(Hni<iiic.
liorte que sur <Jes pi>ints <lc Lii'ii peu irimportanci* , el siir Ii-*-
«iuels il serait impossible de prononcer ; niais elle am:iil pii ctiM
I'aite avec im ton ])lus modeste et inoins trancliant , eiifiii
avec les formes qui caracteriscnt le lan!ja;;e dun lioninic qui
croit avoir laison en jugeant un bon ouvrai^c.
65. Gi-YPiiis ET CHIODF.CTON, genera duo nova I.icbeniim; au<t.
E. AcHARio. ( Isis , I", cab. iSuG , p. 5o — Sy. )
Ces 1 fTenrcs ont quclque rapport avec le Trjpothaliurn Acb.
dont lis se distinguent par des caracten s essenliels.
Glyphis ; Cbaractergeneris cssentialis .Jlecepiaculum univerf:alc
crustaceo-cartitagineum, plano-expansum adnatum imiformc . Par-
tinle vcvruciv forme c propria substantia coloratajormalum. ylpollic-
cia subcartilaginca subrotuiida oblongiiiscida clongataquc supra
de/iiiilnta impressa vel canalicidata [atra) , in singula i'crrucu
plana imiata, intus homogenca
Cbaracter naluralis : Jircrptaculum universale : thallus cnr-
tilasineomembranaceus coniiguus , uniforniis , piano - adnatus ,
effasus 1. limitalus :
Rccrptaculum partiale ■ Verruca planiuscula , colore et sub-
stantia propria ci ihallo diversa, apothncia f ovens . Apolhccia nu-
merosn verruca; proprice innnta , scd ejus supctficie dcmidala \.
subcon/luentia , difformis {subrotunda, oblonga , clongalo lin-
nearia) suprii impressa , disco planiusculo , excnvato I. sub ca-
nal iculato, in ambitu magis clavata submarginata ^ solidiusculti
intra, parenchymale homogeneo.
Gl. Labyrintliica, Iricosa, cicatricosa', favulosa.
CiiioDECTON. Cbaracter generis esscntialis : Receplaculum
universale crustacco cartilagineum piano c.rpansuni adnatum uni-
formc. Partiale verruccvformc c propria substantia colorntd
(alba) formatum. Jpolhecia subpulveracea subglobosa {aim],
nlura singulis vcrrucis inclusa subconjluentia , ad earum supcrji-
ciem instar punctorum clcvatorurn notabilia.
Cbaracter naluralis. Ileceptaculuvi universale. Thallus car/i-
laginco-mcmbranaccus, contiguus uniforniis planoadnatus, ejju-
sus 1. limitalus.
Receplaculum partiale. Fcrruca convexa 1. spba-rica , colore
(alba) sub'stanVu propria it thallo diversa, apolhccia includens.
■4nolhecia nunierosa subglobosa, plurinia intra substantiam ver-
rucce pioprite ndulnnlia ngarcgnta ft conflncntia , alia pnuci ira
Botauiquc. 85
ful ejus supejficiem in modum japi/Ioruiit punctiformium subpro-
vmientin , iritus exiusque subpulveracea atra.
C«. Sphierah , slrtale. D-u.
j56. Observations scr l'Agabicus nr.osus d'Hudson ; par M. Louis
tie Bkondeau, {jiiinal. de la Soc. Lin. de Paris; \'. vol. ,
^cpt. 1826, p. 4 '3. )
l/auteur decrit et figure , dans tons ses developpeniciis , cet.
;\,t;-;iric qui se montre assez frequeuiment dans I'Agenois sur les
f(Uiilles de I'l/cx aqnijolium L. ; et tout le porte a croire que le
Spliwria complanata D. C. nest que le premier etat de deve-
l<)[)pemeiit de cet Agaric. La planche est acconipagnee de tous
Ifs details d'analvse ])ropres a appuyer cette idee. I1.
<)7. Prix Montvon pour la Physiologie experimentai.e. {Acad, voy .
dcs Scienc. de Paris. )
Parmi les prix nonibreux fondcs par M. do Moatyon, il en
c'xisle un pour la Plijsiologic expe'rinicntalc. Ce prix, partage
jiendant les premieres annees entre la physiologie vegetale etla
]:liysiologie aniniale , ful, des I'annee 1821, affecte exclusive-
lueiit a la physiologie aniinale ; et M. Cuvier, dans son rapport
.Mir les travaux de Tacademie, pour la nieine annee, fit coa-
iiaitre cette decision a propos d'un menioire de^ M Dutro-
< het (i). Les physiologistes furent assez snrpris d'enlendre l.e
jiremierdes corps savans, exclure du concours, I'etude de tout
un rrgne de la nature ; mais dcs cette epoque, ils n'adresserent
]ihis de menioire a I'Academie sur la physiologie purenient
vetjetale.
Le iG decemhre 1 826, M. Adolphe Brongniart lut, a I'Acade-
niii; des Sciences, un nuimoire concernant la generation chez
les vi'gelaux. Sur une reclamation de31. de Blainvillc, dans la
s-eance du 5 Janvier 1827, on posa la question dc savoir si la
jihysiologic vegeJalc serait adniise au concours p air le prix de
(1) « Ce memoire (de M. Dutrochet), rempli dun grand nombre
• d'auties experiences inteiessautes sur cc sujet, avail tite presente
• pour le prix de physiologic , et I'Academie a du|rcgrctter que ce
. prix flit restrejnt d(\s cette annee a la pliysiologie aiiinialo : toutefoi*
, olV .« arrete quit serait fait du travail iXv. iM. JJutroiliet une men-
> tioii li(iuor;<lil<- A l;i SK.due puhlifjnc. . /Vpv I!) i!ii linpiicrt.]
86 Zoologie.
M. de Montyon; le i5 Janvier lAcadeniie se decida pour I'afEr-
ma^ive;et coinme le concours se ttouvait ferme dcs le I'^ jan-
vier'de cette memeannee, le raemoire de M. A. Brongniait,
lu 5 jours avant la cloture , est le seul admis au concours. S.
ZOOLOGIE.
68. Bericht iJBER SIB naturhistorischesRkisen, etc. (Rapport sur
les voyages des naturalistesEnRENRERG etHEMPRicn, en Egyplc,
dans le Dongola, la Syrie, 1' Arabic et sur la partie orien-
tale des montagnes de rAbyssiiiie ; par M. Al. de Humroldt.
In-4°. de 26 pages. Berlin , 182G; Dtimmler.
Paktie zoologique. Les resuitats da voyage de MM. Ehren-
berg et Ilemprich pour la zoologie sont de la premiere impor-
tance; c'est ce qui sera prouve par le precis suivanl.
Les deux voyageurs ont envoye au museum de Berlin Sgo
individus de la classe des mammiferes , qui appartienncnt a
1 55 especes, dont le plus petit nombre seulement etait connu
par des descriptions exactes, Partout les individus ou les
observations qu'on faisait sur euji , ont fourni des eclaircisse-
mens sur certaines assertions des anciens auteurs ou sur des
doutes eleves par lesmodernes ; on peut en outre , a leur aide ,
serendre conipte de certaines modifications individuelles depen-
dant du sexe, de I'age, deiasaison; un cxamen anatoniitjue fait
sur les lieux , achevait I'image qu'on devait se former dii type
des diverses especes. Les formes moins connues etaient impor-
tantes pour la connaissance de leur distribution geograpliique
et pour la consideration do quelques cbangcmens produils dans
certains organes par les influences du cliniat sous lequcl I'es-
pece se rencontrait.
Dans I'ordre des rongeurs , nous apprendrons a connaitre
plus exactement le lievre de Lybic , et cela sous deux modifi-
cations remarquables , qui formeront peut-etrc deux especes
distinctes , Tune de Nubie et I'autre du mont Sinai. La singu-
liere famille des rats sauleurs , tant de ceux qui sont pour-
vus de 5 doigts (Dipus), que de ceux qui en ont 5 [Me-
riones ) , s'est enricliio par la dccouvcrte dun grand nondire de
nouvelles especes. Certaines assertions de Bruce, Meyeret Pallas
qui paraissaient singulieres ont etc cclaircies ou rectifiees de la
Zoologic. 87
raaniere la plus satisfaisante. Le LibaQ et la pente oricntale de
la cote d'Abyssinie ont fourni plusieurs especes d'ecurejjils
nouveiles et interessantes ; et !a seconde de ces ref ions a nfiTert
en outre le Papion d'A.ral)ie {Siinia Hamadrjns) , qui habite les
deiix cotes de la partie tropicale de la mer Rouge, et qui a si
souvent donne lieu a des erreurs.Un individu vivant du celebre
singe rouge [Siniia Patas), apporte du Sennaar est d'une taille
et d'une force telles qu'il fera totalement cbanger les vues des
naturalistes sur cette espece, et sur la place qu'elle doit occu-
per dans le systeme.
Parnii les carnassiers, les genres des cliiens , des chats , des
civettes, des mangoustes , des mouffettes, des belettes et des
musaraignes, ont ele en partie enrichis de nouveiles especes
et en parties eclaircis par des faits complets et materiels repo-
sant sur les pieces que les deux naturalistes ont envoyees. Le
celebre Cerdo des anciens fut envoye pour la premiere fois en
Europe par les deux voyageurs, et Ton a vu qu'il represente
avec deux especes fort voisines , savoir : avec le Canis riparius
et le C pfgmceus la forme naine des renards, qu'il sera difficile
de separer generiquement dc cette grande tribu. Les questions
sur la difference da chacal et des autres especes de chiens de
rOrient , et sur la degtineration du reaard d'Europe dans les
pays chauds seront egale.nent eclaircies. Les chats sauva.<Tes
qu'on trouve designes dans les maauels S3'^stematiques sous les
nonis de Fclis libjca , F. ocreata , F. maiiid , etc. , ne sont que
des varietes degenerees du chat sauva,|e comiaun, ce qu'on
peut voir par les series d'individus rapportes par les deux na-
turalistes voyageurs.
On peut encore nommer , parmi les carnassiers , une petite
belette, assez semblable al'hormine en habit d'ete, maispourvu
de membranes natatoires, et etablissant ainsi une liaison en-
core plus iutime entre les genres deja si voisins des 3Lartes et
des LoutrCs.
Le voyage au mont Liban a aussi fourni une espt-ce d'ours ,
assez petite et d'nn pelage dc couhnir bleu claire pour ne
la regarder , comme provisoiremenl , (jue comme une simple
variete de I'oars d'Europe.
Le mont Sinai et toutes les hauteurs moyennes de la Kubie
sont habilcs par une espece de Daman voisine de cello du Cap.
et confonduememe avec cette dcrniere ; mais la difference qui
88 Zoologie. No. 68.
existe dans les rapports do la lon;Tueur des pattes 'a celle du
coips ne laissent j)as de doute que le Jljrax syiuicii.s ne soit
une espece distincle du //. capensis. 31ais les decouverles ont
suftout cte brillantes dans I'ordre des Ruminans et dies servi-
ront puissanimenta cxpliqucr bcaucoup de passages dcs anciens
auteurs. Les antilopes dc la INuhie ont fourni une riclie mois-
sou d'observations i une nouvcUe espi-ce de ce jjenie, jus-
qu'ici probableincnt confondue avec V yl. Dorcas, a ete trouvee
en Arabic et dans liie de Faisan inconnne jusque dans ces der-
niers tem|)s. \JA. Sal liana AvlW-Axnv, a ete prise en |;rand noni-
bre et dans tous lesetals do la\ie, en sorte que ses verilablcs ca-
racteres distinctifs seront maintenant bicn connus. Le Tragcla-
phui de Plines'est retrouve en JNubie; en Egyptc les deux vo)'a-
geurs ont trouve des chevres semblables, pour la forme, a celle
du menie i)ays qui ont lenez ecrase, maisqui le cedent pcu,poCTr
la richesse et la finesse du poil, aux clievres kiryliises , notain-
ment a celles du troupeau de 3LTernaux h St-Ouen, doni plu-
sieurs individus ont ele envoyes a Berlin. Un crane du bccuf
Apis avec les comes, trouve dans les pyraniides de Sakhara ne
laisse aiicun doute sur I'espece et la forme de lanciea tauieau
sacrr.
Un grand nombre de cliauve-souris ont ete trouvecs dans
les pyraniides , et dans les cryptes de la vallee du Nil , savoir
tof^tes celles que M. Geoffroy SaintHilaire enumere dans le
grand ouvrage sur I'figypte, et plusieurs esp^ces nnuvelles ,
parmi lesquelles il y en a une avec de grandes mamelles abdo-
minales, ce qu'on n'avait pas rencontre jusqu'ici sur les
cbauve-souris.
La sirene de la mer Rouge est , d'apres les renseigncniens
qu'on possede , une espece de Dugong ( Halicorc ) , appcloe
Nnga et Lolham par les Arabcs; un crane trouve par les deux
voyagours , dans une ilc deserte, ne laisse aucun doute a eel
egard. Une CDmparaison soignee fcra voir s'il y a identile en-
tre cette espece et celle de I'lnde. Les nianuscrits du docteur
Hemprich qui a succombc en Abyssinic ( f^oj. le Bulletin ,
t.VII, n". 125), contiennent en outre de ricbes materiaiix poui-
la zoologie et pour I'anatoniie coniparce des classes superieures
du rc'-gnc animal, ainsi que sur I'liistoire nalurelle dt-s aniinaiix
domcstiqiies do rAriif[uc. Le gimveineur dc Dongola , Abclii^i
Zoologic. 81>
Bej, fit present au docteur Ilemprich , d'uue pcau d hippopo-
taiiie avcc le squelette et d'une peaii de girafe.
Lc nombre total des individus d'oiseaux, envoyes soit en
peaux seclies, soit dans racool , soit ea squelette , est de 4t>7i,
qui se rapportent a 429 especes.
Cette collection contient d'abord tout ce qu'on trouve dans
les planches ornitholofjiques , maUieureiisement pea nom-
Lreuscs, du grand et bel ouvrage sur lEgyptc. La vallee du Nil
a fourni beaucoup d'oiseaux d'Europe , niais les excursions
dans le Dongola , I'Arabie , la Sjrie et I'Abyssinie, ont fait
troijver un nombre toujours croissant d'oiseaux des tropiques.
l.es steppes fournissaient des especes inconnues d'outardes, de
gang;\s , d'alouettes, de traquets, qui formeront de nouvelles
sous-divisions dans ces genres; les rivages offraient une foule
d'oiseaux clianteurs, des grives , des guepiors, des sucriers ,
des alcyons ; le bord de la nicr des savacous, des rales d'eau ,
des pluviers , des niouettes et des hirondelles de mer. Dans
presque tons ces genres il y a plus d'especes miuvelles et in-
connues que d'anciennes et conuues. Les genres alouette,
(raquet, pluvier, mouette et hirondelle de ni^r ont besoin
d'une nouvelle revision; d'autres , comme les genres sucrier,
guepier, pie-grieche, hirondelje, ont ete enrichis tcUement, que
ce ne sera qu'a Berlin qu'on pourra en donner une description
nionograpbique.
Parmi les objcts les plus reniarquables,on peut citer de tres-
beaux individus d'autruche du Cordofan , la superbe cicogne
pourpree [C. Abdirnii), \' ibis cornnta, le grand vautour d'Egypte,
lc faucon ordinaire a tete blanche, et les mouettes a tete grise
et noircs et le Dramas Ardeola.
Les genres Canard, Chevalier ( Totanus) et Vanncau , qiioi-
que riches en especes, n'en ont presente aucune qui n'habite
aussi I'Europe ; d'autres genres, dans lesquels on s'attendrait a
trouver beaucoup de formes connnes en Europe, oiil fourni
un nombre preponderant de formes etrangeres ; tels sont les
genres Faucon, Strix , Pigeon, Merle, Moiueau (Fringi/la) ,
Bruant, Pluvier. Un fait Ires-remarquable, c'est I'identite com-
plete deplusieurs oisesux aqualiques de lamer Rouge avec ceux
de la cote du Bresil ; tels sont le Sterna caj riinensis , le Lartts
nine rnr/iynclius ^ le Djsporu^ Sii/a et plusieurs autrcs Irouves
dans lis deoK iocalilcs.
90 Zoologic. N°. 68.
Les REPTILES sont au nombre de 436 (7^7) pieces, dont 27
en peau , 6 en S(juelettc et 704 dans I'alcool ; ils se rappoitent
a 120 especes. M. Ehrcnberg en a dessine un yrand nombre
sur les Heux.
Les poissons rccueillis dans ce voyage s'elevent au nombre
de24i4 individus,dont 174 en pcaux, 2 1 56 dans I'alcool et. 84
en squelelte. lis se rapporlcnt a 426 especes , dnnt 3io appar-
tiennenta lamer Rouge; les especes du catalogue de Forskal y
sont toutes comprises , a quelques exceptions pres ; boaucoup
d'autres ne sont pas mentionnees par Forskal. Le poisson vo-
lant de la mer Rouge qui estpeut-etre I'animal volant (Salwa)
des Israelites au mont Sinai (1), a ete souvent apercu par les
deux voyageurs , et une fois ils I'ont trouve mort , quoiqne
non cndommage, sur le bord de la mer, pres de Rbalim (Eliiu)
endroit aupres duquel ont])asse les Israelites. Ordinairement ce
poisson ne se rencontre qu'en pleine mer. Les deux naturalistes
ledesignent provisoirementpar la denomination de Trigln Israe-
Utarutn.
Pavnii les pois?ons d'eau douce, il y a plusieurs especes nouvel-
les qui sont du I\il, ensuite un grand poisson du Dongola, qui
forme un genre distinct que les auteurs nomment Heierotis ni-
lotica. Ce poisson est voisin du Siidis du Sent-gal.
Les MOLLUSQUES rccueillis pendant le voyage, s'elevent a
55o8, savoir : 2607 coquilles et 85 1 animaux, conserves
dans I'alcool. Peu d'especes sont nouvellcs parmi les moUus-
ques testaces , mais il y en a d'autant plus dans les moUusques
nus ct les ascidies. Une comparaison etablie sur ces niatc-
riaux , entre les liabitans de la mer Rouge el ccux de la Medi-
terranee , donncra un resultat assez Cxe. Presquc toutes les
tifiprces de moUusques ont ete peintcs d'apres nature, par
M. Ebrenberg et souvent avec beaucoup de details. II y a parmi
ellcs quelques-unes qui sont importantes sous le rapport sys-
lemalique. Chaque cspece est accompagnee de sa description.
Les ANNELiDiis reniplissent 261 petits bocaux qui en contien-
nent 67 especes, la plui)art fort singulieres; dies forment, sui-
vant le docteur Ebrenberg, un des resultats principaux du
voyage. Toutes ont ete examinees sous le verre grossissant ct
(1) Si toulefois on no vrut expliqucr cet animal a laide des wutc-
tcicllcs.
Zoologie. 91
tlecrites, et les caracteres des nouveaux genres ont ele figures.
Les voyageurs doivent la possibilite de faire des recherches'
exactes de cette nature, a I'obligeance de M. Savigny k Paris,'
qui leur avait envoye son travail classique sur cette matiere.
Les CRUSTACEES recucillis sont au nombre de Q-^S, xlont ■io'5 a
I'elat sec, et 472 dans I'alcool. Les voyageurs en ont compte
io5 especes. Un certain nombre des formes les plus belles
sont dessinees et coloriees d'apres nature; toutes sont accom-
pagnees de remarques.
La classc des ARAcnNiuEsa fourni 2^5 individus de 120 espe-
ces , la piupart conservees dans I'alcool. TOutcs les especes ont
ete figurces sur les lieux, par M. Ehrenberg , et aucune d'elles
n'est restee sans une description dctaillee.
20,000 individus de la classe des i:>(sectes ont ete cuvoyes
d'apres le catalogue du voyage , mais un grand nombre ont
peri en chemin. II parait cependant que peu d'especes ont ete
perdues; le nombre de ccs dernieres s'eleve a i5oo-2ooo. Les
voyageurs n'out pas seulement dirige leur atlention sur les
coleopteres et les lepidopteres , mais aussi principalenient
sur les lij'menopteres , les dipteres et aulres ordres moins
connus. Plus des dens tiers des especes paraissent otre nou-
velles. Beaucoup d'entre elles ont ete observees dans toutes
les pliases de leur developpement. Des figures coloriees ont ete
faites pour les especes trop delicales. Une chose fort interes-
sante c'est que les deux naturalistes ont reussi a trouver tin
petit Coccus snr \v Tamarix mannifcrn (arbrisscau du Sinai, voi-
sin du Tamarix i^aHica), qui fournit ia manne dont I'origine
a ete si long-temps vainement cherchee. lis lui ont donne le
noni de Coccus mannifer. Des nuees de sauterelles ont etc ega-
lement observees par eux, et tous ces insectes se trouvenl dans
leur collection.
Les EPizoAir.ES sont contcnus dans 102 petils Ijocaux ; i!s ont
ete trouves sur autant d'animaux; quelqucfois plusicuis espe-
ces ont ete trouvees sur un seul animal.
Les ECHiNODERMEs qui ont ete recueillis, sont de 565 especes;
les uns a I'elat sec, les autres dans I'alcool. La collection est
surtout riche en especes d'liolotluiries, quo le docteiu- Ehren-
berg a toutes peintes d'apres nature.
Leg ENTOzoAiRBS rcmplisscnt plus dc (ioo pctits bocaux ,
92 Zoologie.
forniaut 198 especos. Souveiit7 a y csju'-ces se sont Itouveos
dans un seul animal; toutes ont ete examinees sous le micios-
cope et plus de 100 ont ete dessinees.
Les ACALEPiiEs sont au nombre de 88, qppartcnant a 20 es-
peces, que le docleur Elirenherg a toutrs deciites et figuvees.
Les POLYPES et les polvpiers recueillis ferment 62 especesdont
il y a 376 c^emplaiics ; presque tous ont ete diiseques et
decrits a letat frais , et un grand nombre en ont peiutes co,
merae temps. Les auteurs attachent unc importance speciale a
CCS observations; i58 exemplaires sont conserves dans lalcool,
les autres a letat sec.
Des iNFUSoiREs ont tte observes en Egjpte, dans le Dongola ,
dans rOasis dc Jupiter Amnion , et pres du mont Sinai. Les es-
peces observtes et decritcs sont au nombre de 5o. Les auteurs
n'ont jamais pu apercevoir d'infusoires dans la rosee qui vcnait
de tomber
Enlin des observations soignees sur les localites et leurs rap-
ports serviront aux progres de la geographie zoologique dc
toutes les classes. Lbistoire el les resultats du voyage important
des docteurs Ebrenberg et Ilempricb, seront publics sous peu a
Berlin, par voie de snuscription. S. G. L.
(59. RECnERCHES S*JR LES OSSKMESS ^OSSILKS DU DUPARTKMENT DU PuV-
de-D6me, par A. Bravard, eleve de lEcole roy. des Mineurs;
I'Abbe Croizet et Jobert, ricmbres de la Sociele academiquc
de Clermont-Ferrand. Par livraisons in-4". de 5 pi. lilhop,r.
ot ■; I'euille servant de couverture pour I'explication des pi.
Prix de la livr. 5 fr. Paris, 1826; Dufour et d Ocagne ;
Clermont, Thibaud-Landriot (1). Livraisons 1 , II, 111, IV
V. (Foy. le Bull.; iSaS, torn. V, n". 58i.)
Cbaque jour, dans les deux mondes, on decouvre de nou-
(1) Depuisla publication du prospectus de cet ouvrage, annonrc dc\
1825, les auteurs ont tliange leur plan. Voulant coniprendrc dans leui
travail tous les fails qui pou\ aient en aupmeutcr liniportanoc ct I'in-
teret , ils ont du I'etendrc par suite d,<' nouvellcs fouillcs qui out ete
faites et qui ont presque double Ic nombre des espcccs dont ils
avaient eu d abord ronnaissanoe. L ouvrage sera done corapo.se , >ui-
vantl'avis place en tete de la 1^'. livraison, de 2 vol. s"- '"i . mc'ne
format et nieme justification que les licchcrvkes sur d-s Ossenn'is los-
iifc*de M. Cuvier , et de 70 a 80 pi. qui seront d'stiibuecs dans Ic
Zoologie. 95
vpaux (l/'bris de I'antiqiie et primitive aniinalisatioii qui prt-ceda
I'hodime snr la terre ; cliaque jour dc nouveaux fails auijmen-
teiit les documeus qu'oa a pu recueillir sur I'histoire et les
changemens succpssifs des diverses races qui devancerenl It-s
races actuelles. 11 en est de nieme a I'egardde la vegetation qui
enibellissait la terre a cette cpoque reculee, et avcc laquelle ces
animaux se trou vaient dans un rapport necessaire. Elle a eprouvo
les meines vicissitudes; des vegetaux , «les aniniaux nouveaux
ont pris la place de ceux qui ont ete aneantis, etdont I'antique
existence ne nous est revi'Ice que par leurs deLris. Ainsi, dans
le cours des siecles qui ont jirecede I'apparitinn de I'liomme
sur la terre, sa surface a successivement change d'aspect, de
verdure et d'habitans ; les niers ont nourri d'autres ctres; les
airs ont lUe peuples d'oiseaux diflcrons.
Les debris de cettc aninialisation , de cette vegetation suc-
cessivement dilferentes, attestent qu'eiles furent dans I'oripine
beaucoup plus unifornies; les vegetaux des houillores , par
exenij)le, n'oflVent entrc eux presquc aucune difference quelle
que soit la latitude , la longitude , ou I'elevatinn on on les ren-
contre; I'Europe, I'Asie et I'Amerique, du nord au midi, uour-
rissaient des eleplians, des rhinoceros, des mastodoutes, etc. ;
les differences que presentent aujourd'hui les vegetaux et les
animaux, suivant les climats et les lieux , se sont etalilies par
degre sous I'empire d'uu petit nonibre de causes naturelles,
successivement modifiees, ])our constitucr enfin I'ordre de dis-
tribution que la vie presente a la surface actuelle de la terre.
D'abord etendue d'un pole a I'autre la vie animait toule cette
surface. Les terres glacees du nord, les cimes des Alpps
etaient couvertes de la menie verdure ; et les formes de I'ani-
malisation et de la vegetation primitives presentaient , ou des
types extraordinaires dont nous n'avons plus aucun exemple ,
ou des espi'ces qui appartienuent a des families, a des genres
encore existans aujourd'hui, mais seulemcnt entre les tropi-
ques , dans la piupart des cas. En sc rapprochant des temps
actuels on trouve , pour cliaque lieu , des debris de plus en
plus semblables a ceux des plantes et des aniniaux qui viveut
texte, a la suite des descriptions des esperos. Les planches scront re-
jiartics en If) li\Maiso!is , ilii pvix de ;"» francs cliacuno ; Ic texte paraitra
apics !os piaiidics ; le pris ile cli.uiuc \o1u\ir' seia dc 12 fr. 50 c.
94 Zoologie. N". 69.
aiiioiiidluii siu-lcs nuMiiPs points. Plus tard cette vegetation,
celte animalisation primitives fui-enl rcloulees par deyre du
nord vers le iiiidi , des sommites vers les plaines, a mesure
que la temperature moyenne, uniiorme de la surface du globe,
cedait aux causes succcssivement plus puissantcs , qui soUici-
taient I'etablissement des cliuiatures terrestres. Ces variations
graduees dans la temperature, I'abaissement du niveau general
des niers , la diminution egalement successive et graduee , dans
I'energie des phenomenes volcaniques, suites du vulcanisme
primitif, dans la force, la puissance des pbenomines atmos-
pberiques et des marees ; lelles furent les causes naturelles
reguliercs , g«Mierales et continues des modifications que la vie
i eprcuvees et de presque tous les changemens qu'a subis la
surface du globe. Les resultats de ces causes premieres , tels
que I'etablissement des influences locales sur la temperature
d'un meme climat, la formation dune foule de bassins parti-
culiers, les uns contenant des eaux salecs, les autres des eaux
douces ; le deversement de ces lacs les uns dans les autres et
dans les grands bassins des mers; les debacles parlielles qui
en furent la suite ; les ravages des eaux marines sur les parties
basses des continens d'abord, puis la formation de vastes lagunes
surcesmemes parties; enfin I'etablissement du systeme general
d'ecoulement et darrosement, ou du reseau liydrograpbique
qui couvre le globe , telles furent les causes secondaires , irrc-
gulieres et plus ou moins violcntes et psrturbatrices des vicis-
situdes parlielles qu'eprouvercntranimalisation et la vegetation.
Les etres qui ne purenl resister a I'iniluence de ces causes di-
verses Turent aneantis et disparurent de la lerre avec les
circonstances pour lesquelles ils avaient ele crees ; de nouvelles
especes apparurent avec des conditions d'existcnce nouvelles.
Mais en parcouranila serie des debris fossiles cnfouis dans les
couches du gbbe, on n'aperroit uulle part une ligne tranchee
<ie demarcation entre les diii'ercns ternies dc c;'tte seric , de
nianiere a prouver que la vie a ete , une ou plusicurs fois , re-
nouvelee en totalite sur la lerre. Au contraire, on y reconnait
la preuve du changement successif et gradue que nous avons
signale; ccriaius types primitifs ont a la verile disparu coui-
pletement,mais on les retrouve existans a diverses epoques, et
leurs debris sont confondus avec ccux des types plus modernes;
avec de nouvelles especes des types (pii sc sont conserves,
Zoologie 95
nous en trouvons qiietciues-unes des epoques anterieures ;
certains genres encore vivans sont communs a tous les termes
de la serie, conime aussi vers la fin de cette serie, avec des
types anciens, avec des especes eteintes, nous trouvons les debris
de quelques-unes de nos especes actuelles. Par suite de I'eta-
blissement des cliniats terrestres , la vie a presque abandonne
les contrees polaires, et les glaciei's ont remplace, snr les hautes
sommites , la verdure des temps priinilifs. Les Palmiers , les
Dattiers, les Cocotiers, les Drnccejin, les Pandnmis, les Areca ,
les grands Pioseaux, lesFougeres arborescentes ont abandonne
nos cliniats, de merae que les Elepbans, les Tiyres, les Panthe-
res, les Hi|ipopotames , les Tapiis [jigantesques, les Rhinoceros,
les Paiaeut'.icrium, les Anoplol lierium, les Mastodontes et autres
aniniaux perdus , de menie encore que ces enormes reptiles
dont les formes efaient si extraordinaires : seuls niailres aloFS
des pays aujourd'liui souniis a la domination de Ihomme , ces
animaux ou sont aneantis, on ne vivent plus qu'cntre les tro-
piques.
Ij'homnie parait n'elre arrive sur la teri-e qu'apres que sa
surface cut ete disposee a le recevoir, qu'apres letablissement
des cliniats terrestres, et lorsqu'un heurenx equilibre entre les
elemens cut determine la permanence de I'otat de chose actuel,
ou du nioins en cut rendu les variations presque iusen—
sibles.
Tel est , fort en racourci , I'apercu des changcmens (juc la vie
a eprouves a la surface du globe et des causes qui les ont pro-
duits. Notre theorie fondee sur tous les fails constates ne peut
manquer de prcvaloir sur les systemes proposes jusqu'ii ce jour,
car elle est en liarmonie avec les lois naturelles d'ordrc et de
permanence qui regissent lunivers, et se trouve appuyee d'ail—
leurs par les theories physico-mathematiques les plus justo-
ment accreditees ; tandis que ces systemes , fondes sur des
perturbations des cataclysmes que la science, les faits etla raison
huniaine repoussent egalcinent, ne font qu'accroitre le nombre
de ces conce])tii)ns imaginaires succcssivenient publiees depuis
plusieurs siecles.
Cet apercu suffit pour montrer qu'il n'est aucun sujet qui,
sous tous les points de vue, soit plus digne d'excilcr I'interet et
les meditations des philosophes, les investigations des geolo-
gues et des nali;raiistes. On n'apprendra pas sans un vif senti-
96 'Aooloiylc. N". G'J.
in<nt deciiriosite que, dans iiii seul tlcpartement de la France ,
dans tiois ou quafre gisemeiis du Piiy-de-t)6nie, la liste de ces
races perdues, qui Aecurent jadis sur notre sol, vient d'etre
augmcntee de plus de 5o especes jusqu'alors totalement in-
connues.
L'Auvergne, ce pats classiqne pour I'etude des volcans , va
done recevoir une nouvelle illustration scienlifique , par la
decouverte de cette fonled'o<seniens qui constatentlexisteace,
sur ce sol tremblant ct sillonne par des courans de laves, de
tant d'esprces , aiijonrd'hui aneanties; ainsi que par la publica-
tion que font les auteurs de cette decouverte, de la description
el des figures de ceux de ces ossemens qui peuvent aider a re-
construire le squeleite de cesanimaux. C'est dans les environs
d'Issoire, surtout dans une niontagne qui dominc le village de
Perrier, qu'on a decouvert le plus grand nombre de ces osse-
mens, et c'est M. Bravard qui, le premier, parait en avoir euune
connaissance certaine. Ces ossemens sont enfouis dans une
suite de ctoucliessablonneuses, de :j metres environ d'epaisseur,
provenant des dtbris des terrains primordiaux et renfermant
quelqiies fragmens de laves. Ces couches de sable sont rccou-
vertes par un lit de plusieurs centaines de pieds d'epaisseur de
tuf volcanique compose de fragmens de ponces, et renfermant
des morceaux de basalle etdes blocs considerables de laves sera-
blables a celles du Mont-Dore ; ce depot est interrompu par
une couclie de galels roulcs; il forme le plateau qui couronnc
la montagne de Perrier.
Sous ce depot, qui contient des ossemens, regne un banc
epais de galets d'un gros volume, volcaniques et primitifs de 5
a 4 metres d'epaisseur, lequel repose immediatement sur le
calcaire depose dans des lacs d'eau douce dont les couches re-
celent, avec d'autres debris de grands animaux, une foule de
coquillages analogues a ceux qui vivent aujourd'hui dans nos
marais et nos ruisseaux.
Les ossemens de ce dernier depot, qui est le plus ancicn dans
I'ordre des temps, appartiennent a des genres qui n'exislent
plus sur la terre , et a des esp^ces de genres encore existans
mais qui elles-niemes n'cxistent plus. Ce sont des Lophiodons ,
des Anoplolherium , des Civeltes , des Lagoniys, des Tortnes
d'eau douce, des Crocodiles , des Serpens, des <r;ifs ])arr,iile-
ment conserv«'S el des ossemens d'oiscaux.
Zoologies §7
Le depot plus moderne offie des ossemens de Tapirs , d'Ele-
plians, de Rhinoceros, de Chevaux, d'Ours , d'llippopotames ,
de Mastodontes, de Castoi's , de Chiens , de Rats ; de pliisieurs
grands Chats, de Tigres , de Panthercs, et de ilk i a especes
diverges du genre Cerf,
Tous ees ossemens ont parfaitement conserve ieur forme, et
menie Icur nature chimique est peu alteree, car on y trouve
36 p. -J de phosphate de chiuix et y de matiere animale.
Les auteurs pnljlient d'abord les figures de tons ceux de ees
ossemens qui peuvent servir a caracteriser chaciine de ees es-
peces. Le dessin et la lithographie des S premieres llvraisons
que nous avons sous les yeux , meritent beaucoup d'eloges ; la
plupart (',;'s planches qui les coniposent sont dues an talent de
M. I5iavard , I'ltn des auleurs de cot ouvrage. A cet eJ^ard il
est heureux que ce natnraliste lui-meine ait pu representer ees
ossemens, car il est en general assez difllcile d'obtenir, pour des
dessins de cette espece, I'expressiun des caracteres, lorsque Ton
n'est qu'artiste.
Chaque planche contient des figures qui se rapportent a des
^inimaux de meme espece ou de meme genre ; et les planches
de chaque genre ont un numerotage particulier, ce qui evite la
confusion si frequente dans les ouvrages publics par livraison
et a mesure que de nouveaux objels Sf)nt decouverts.
Pour eviter une semblable confusion dans le texte et se
laisser la possibilite d'intercaler la description des objcts nou-
veaux , a sa veritable place , les auteurs ne juiblieronl le texte
qu'apres avoir termine les livraisons des planches.
La I'", livraison de celles-ci se compose de 5 jjjanclies re-
presentant des ossemens de Pachydermos, provenant de la
montagne de Perrier et du gisement de Mnlbaiu. Ce sont des
ossemens de Mastodoute, d'Hinpipotanie , dc I'ajiir, de Rhi-
noceros, d'Elephant, de Cheval. Mallieiiretisement les auletns
n'ont point douiie, dans I'explication de ees planches les ncins
des espi'ces qui y sont figurees : c'cst une omission a r(M)nrer,
La U''. livraison, aussi coniposee de 5 planciies, est enlii—
rement consacree a Tosteologio de denx nouvelles especcs do
Cerfs; cost dire que les auteurs ont pu rassembter une "rande
partie du squeiclte. Ces ossemens provienneiit (i,> [\-rri;'r ce
sint les]<7rr.'/« /.«/.;./, >/\;7v.'.f et Perrifiii .
i>. Toms ,\1 7
9^ Zoologie. N°. C9.
La llle. livraison contieni la siiile di-s figures de cctte dcr-
niere cspero , iinc noiivelle osprcc du nir-me genre, Ic Cert'iit
Etuerinrum , aiissi de la monlagne de Pei rier , et des osseiiiens
dc Cheval et de Rhinoceros , de Malbatu.
La IV*^. livraison oflVe de nouvelles figures appartenant aux
Ccrviis Pcnierii et Etueritinirn , et d'autres qui taraeterisent
deux aulres nouvelles especes du nienie genre , Ics Ccivus
Pardineiisis et Arvcrncnsis ; iinc planche donne au Irait des
perches gaudies de hois de Cerfs vivans et fossilcs.
La V. livraison est consacree a deux autrcs especes de Cerfs
aussi nouvelles, les Ceit'tis jlrdei et ramosus.
L'cxanien des hois des diverses especes de C^erfs ohscrves jiar
les auteurs, leur a fait reconnaitre la necessite de proposer
deux nouveaux sous-genres qu'ils nomuient et caracterisent de
la nianiere suivante :
I"". Sous-Genre Catoglociiis ( de deux mots grecs ylotyji; ,
pointc et y.arw en has), parce que le maJtre andouiller des hois
prend naissance inimediatenient au-dessus des tiihcrcules de la
nieule.
A ce i*"'. sous-fenrc , ils rapportent les Cenms Issiodore?isis,
Pcnierii Etucriarum, Pardincnsis, y/iverncfisis , decouverts par
eux et aussi les Ccrviis Elaphus et Damn dr Linni-, espe-
ces vivantes , et I'espece fossile, nominee Ji'ijij'rlajiliii\ ^ par
M Cuvier.
I". Sous-i»enre Anoglochis {deylMyii pointc et avw en haut ) ,
dont le i''. andouiller du hois est eloigne de la couronne. Les
auteurs rapporlent a ce sous-genre les Ccivus ylrdci et ramosus.
Get ouvra!<e ne peut manquer d'exciter un vif iuteret, et par
la nianiere donl il est execute, du nioins quant aux figures deja
i)uh!iees , de repondre pleinement a I'attente des sasans. In-
disiiensahle suite du celebre ouvrage de M. Cuvier, il doit ,
par sa nature, s'associer Ji ses succes et ])rcndre sa place a cote
dc ce bel ouvr?ge dans toutes les hihliolheques puhliques et
J rivees.
Les licchcrclics siir les ofscmcns Jhssi/cs du dtj>"rlcnic/U dit
Piiy-dc'Pome, paraissaient d'ailleurs sous les auspices de M. le
haron Cuvier : il a hien vonlu dirigcr les auteurs dans leur
lahorieux travail , et s'assurer de I'cxacte determination de
leuis especes.
Si i ces consideral ons nons ajoutons <[U0 Irs auteurs de cc
Zoologie. 99
bel ouvrage , ne sont soutenus que par leur zele , leur desir
d'etre utiles a la science et de contribuer a I'illustration de
leur pays; qu'eloignes de Paris, €t des sccours que cette ville
peut seule offrir, ils ne reculent devant aucun sacrifice pour
venir y puiser les renseignemens qui leur manquenl; qu'ils
executent cet ouvrage a leurs frais , qu'ils ont fait faire des
fouilies dispendieuses qui se continuent sans cesse, et qu'enfia
leur seule aniliition est d'etendre le domaine dune science
qui se lie a I'histoire du monde, et d'auginenter les documens
sur Icsquels repose I'histoire de la cre.ition des elres vivans ,
on peiiscra surenient que tons les liommes qui , en Auvergne,
ont des sentimens gunereux et eleves , doivent s'enapresser de
souscrire a cet ouvrage. C'est ainsi qu'en Angleterre peuvent
s'executer des entrepiises bicn autrement considerables, parce
qu'un amour-propre bien place et la gloire des localites ani-
menl totis les proprietaires aises qui les habitent.S. M., jalouse
de donner I'exemple dun encouragement si merite, a souscrit,
sur la proposition du ministre dc sa maisou, pour ses divei'ses
bibliotliequos. Citons encore ici I'Augleterre et comnie une con-
sequence du gouvernement qui la regit. Presque toutcs les pu-
blications importantcs sont sures dc couvrir leurs frais par les
souscriptions toujouis assurees dc loutes les nutabilites opu-
lentes. Les pairs regardent comnie un de leurs devoirs de sou-
tenir ainsi les ontreprises utiles. Esperons que nous ver-
rons se developper anssi chez nous , des principes aussi
genereux et dune politique aussi eclairee que sage. Ferussac.
HQ. SuPPLEMEiNTARY PLATES TO THE ZOOLOGICAL JoURNAL. Plan-
clies supplcmentaires au Journal de Zoologie, i cahiers in-S.,
contenant i6 planches coloriees. Londres , i8y.5 et iS^G;
So%verby.
Lejnurnal anglais dc Zoologie renfcrmc hahituellenient qnel-
ques planches ; les red^cteurs ont cru devoir ajouter de nou—
voiles figures siipplementaires forniant des fascicules qu'on
peut acquerir separement. Lt; supplement au tome i''., donne
8 figures d'oiseaux , qui son I les Vla.t\cz\h:us pacificus, auriceps;
IJlwtcnmis , pjrrhopfcnis ; les Thnnmophilus Swainsonii , macti-
liilus, Figorsii , mas. et fern. Pour ces deux dernieres especes
nou<; observrrons qu'eiles :-ont decriles des i8'i5, et fi.nn-ees
7
i 00 Zoologie.
dans Ics picmioies liviaisons <lc la Zoologie du voyage autouf
»lu monde, de MM. Quoy el Gaimard , pi. 19 ct 18, sons Ics
denominations de Vaisga striata : le Tiiammopiulus F/gorsii male,
est le raiiga striata femelle, de MM. Q et Gaini., ct le T.
f^iiforsii femelle , est au contraire le Fanga strie male des
memes natuialistes. Le deuxieme fascicule contient les li;;uies
da XAHTnoRXVs cliiysojjtcnts, et du Le'istes Suchii ; puis celle du
Lezard noiiune Jmb/jr/ijiichus crislatus; celks des JlaneUaJh-
liata et crtimcna, et du Murex saxicola, trcs-bcaux cociuillages ;
puis celles dun autre testace, I'Octomeris attgulosa; enfin celles
de deux Tortues du genre Sternotliwrus , S. trifascialus et
Lcac/tia/ius. La deruiere planche represente V hocardia Cor,
avec son animal. Lesso.n.
r\. {Notice suR i.es Maiimifkres et les Oiseaux dos ties Timor,
Hawack, Boni , Vai-jiou, Guam, Rota et Tinian , par
MM. Qdov et Gaimard. {Jun.dcsSc. nnt. ■,oct. i8-i5,p. i58.)
Dans cctte notice les auteurs font connaitre, coinnie ils ont
fait dans celle qu'ils ont publiee sur la baie des Chiens-Marins
et sur la Nouvelle-Galles meridionale , les animaux qu'ils ont
trouves dans les ties inditjuees , en ajoutant quelques c .nside-
rations sur les mceurs de quelques-uns et sur la constitution
t;eoloqi(iue, aiusi ijue sur la vegetation de ces lies. Les mam-
niiferes ^ont toujours en nonibre tres-borne. Les oiseaux, au
contraire, se montrent en nombre considerable. Ainsi a Timor
les auteurs ont trouve differentes especes de Tourterelles et
de Perrnquets , le Pliiledon corbi-calao , des Langraiens , des
Chuucaris, des Drongos , le Ca\ht {EmOcriza caljhl), des Soui-
mangas, des liengalis et le Guepier a longs biins.
Dans les lies des Pap us, notammcnt a Hawack, Jioni, Vaigiou,
ou ils ont trouvp, en lait de mammiferes, deux especes dePlia-
langf is, sav )ir : le Plialanger Qnoy et le Phalangcr tacbofe; les
oiseaux qu'ils signalcnt sont : des Calaos , de grosses Colomi>es
muscadivores, des Pigeons couronnes plus grands encore , des
Perroqiiets verts, lAra noir microglossc , des Cassicaus , de
iMOS Martins-Cbasscurs, quei<iues oiseaux de proie, le Mega-
pode Treycinct, nouveau genre et nouvelle espice ue galli-
iiaciis, tnlin des oiseaux de paradis.
Dans les lies Mariannes les auteurs cut fail un long sejour a
Guam, ile qui a et(i bicn cxploree par eux. 11 ny ( nt liouv<-
Zoologie. 101
ou'uu seul mammifcre indigene, la Rousselte Keraudren ,
(ju'ils out vue voltigor en plein jour, et qui sert de noiiiriturc
aux habitans; le Chicn , une petite espece dii Cerf axis et les
l\ats , soiit des animaux qui out ete iniportes dans I'archipel
des Mariannes. Les oiseaux de cet archipel et surtout de I'ile
Guam sont : des dilombes, notamment la belle espece Kuru-
kiiru, la Colombe Dussumier , la C. erytbroptere a gorge
biancbe et laC. pampusan , nouvelle es|ii'ce; le Martin-Cbasseur
a tete rousse , le Cblorocepbale , le Merle des coloinbiers , des
Souimanga rouge et noir sans redet metallic|ue, la Moucheroile
ii queue en eventail , le Rale tiklin, des Coriicaux noirs , des
Herons noirs et des Herons blancs , des Corlieux , des Tourne-
pierres, des Pluviers dores, des Cbevaliers, des Canards, la Poule
d'eau, la Cbouette commune, etc. L'ile Tinianafoiirni une nou-
velle espece du genre Megapode ( I\Ie.f>i7jin(liiis La Pejrouse). En
teniiinant, les auteurs assurent que I'arcbipel des Mariannes ne
I'ournit point d'espece du genre Calao comme M. Temrninck
I'avait indique dans ses plaucbes coloriees d'oiseaux. S. G. L.
7'2. American natural history. — Histoire naturclle de I'Ame-
rique, par John D. Godman, M. D. Vol. I, p. I. Mastologie.
In-S". de 062 p. avec pi. Pliiladelpbia, 1826; Carrey et Lea.
Depuis quelques annees, renmlation la plus grande regne
parmi les Americaiiis qui cultivent avec succes I'histoire natu-
relle. Les travaux des Say, des Ord, des Harlan , des (iodman ,
des Charles Bonaparte, des Leconte, des Mitchill , desBartrani,
et de plusieurs autres encore, viennent chaque jourenrichir la
science , et attester le goiit de la nation pour les recherches de
physique et d'histoire naturelle. C'est ainsi que des societos se
sont iormecs a JN'ew-York , ;\ Philadelphie ; que des recueils
sont consacres aux publications periodiques qui concernent les
Sciences naturelles, et que des ouvrages foudameutaux augnien-
tent de temps a autre les sources ou peuvcnt puiserles natnralis-
tes de I'ancien continent. Les pioductious des Etats-Uuis seni-
blent cependant occuper avec une predilection decidee , les au-
teurs americains. 11 est facheux que leur activite ne s'elcnde
pas SUV une foule<le productions loiutaines, que leurs immenses
relations coinincrciales et navales , leur pernictti'aicni. de reu-
nir. Ainsi, par cseniple, au lieu do se deballie souvent les uns
et les aulrcs datis les descriptions des nierncs tdtjets et dans
102 Zoologie. No. 72.
les niemes details , no poiinaieiit - ils pas oLteiiir do lours
armaleurs ccs Phocjacs encore iuconnus et si iiombreux,
que leurs baleiniers vont harponner jusqu'au pole austral? Ues
details precis snr les cotacocs , etc. etc.? Ces reflexions uous
sont suggerees par la leclurc du livre do M Godman , que nous
avons sous lesyeux^ avec la Faune aniericaine dc i\l. Harlan , ot
qui, a bien pen do dilTorences pr6s , doiincnt ahsolunicnt, et
dans le niemc ordre , les memos cspoces. Toulcfois, les deux
ouvragos, qui ont les plus grands rapporls dans le but, dif-
ferent beaucoup dans rexeciition. l.a Faiinc anic'ricaiite a
paru en iS'iS, et Yllisiotrc rmltircllc da JSJamrniJ'crct de
HI. Godman n'a vu le jour qu'on i8'2(3. Ps'ous rcmarquons que
dans ce dernier ouvrage M. Harlan u'est jamais cile. La Faune
americaine renferme, en un volume de 3i 4 l^^ges, 119 qua-
drupedes et 28 cetacees , disposes dans I'ordrc molliodique du
regne animal. Plusieurs des espoccs recomment decouvertes
Anns \es Arkansas j sont decrites, ainsi que qnelquos-unos
que M. Harlan specific, et que M. Godman n'adopte point.
En sorame, on pout reprocher ii M. Harlan d'avoir empruntci
trop souvent aux naturalistes europeens; mais, conimo il le dit
lui-mome, lorsque leurs descriptions lui ont paru exactes, il
les a accuoillies, dosiranl donner un tableau methodique des
mammifcres connus jusqu'a cejour siirle sol de I'Amerique du
nord. La niarcbe de M. Godman a cle dilTerente. II a e?saye
de dOciire les niemes ; nimaiix, mais sur uno ecliclle plus vaste,
ot eii diinnant sur cliaciin deux dos details de moeurs plus
cOmplets ou plus autbentiques, et pris dans I'obsorvation jour- ,
naliore des habitudes de cos el res. Certes un tel ouvrage est le
plus utile qu'on puisse entreprendre , non-seulenient pour les
i'tats-Unis , maisycncore pour I'Europe, parce que rien ne
peut rehiplacer les traites f)riginaux; mais nous craignons que
M. Godman n'ait encore Irop omprunto aux onvrages ecrils ,
fjui, quelqiie estimables qu'ils soient , sont ccnnus et dans les
mains dc tout ie mande ; tandis qu'iin livrc consacre aux eties
propres k tel ou tel pars, et ecrits sur les lieux, doit eire
I'exprcssion pure ct simple des faits averes et recounus par des
(.ibs.'rvations locales ct bien constateos. Tel est du inoins notre
avis sur uuc telle qiiosliou ; libre a chacnn de ne point y sous-
crirc. Ainsi done, le iremior voL.nie de \a Mastologie du i.V.
Godman est relatif a I Honirne , aux Chciroptercs et aux Cai,-
Zoologie. "1 03
na.isicii, et u'a pas nioins de 362 pages. Nous a'y avons tiouve
qu'une espece que ne mentionnc point la Famie aniericaine
de M. liailan : c'est la Mustela Pcniiaritii , et voici la listc des
luammileres deciits dans cctte preniicie partie, qui ne tai-
dera pas a etre suivie des deux, dernicrs vohimes que promet
son auteur. Varietc amcricninc dc la race hurnnine ; physionomie
des IiuUcns des Etats-Unis ; Vespertilio carol iitensis, noK'cbora-
■cc/isis , jiriiinosus , arciiatiis , subiilaiiis ; Sor^s. pan'its , brevi-
caudiis , Pcalil , non l' arancus de Harlan; Scai.ops cnnndcnsis ;
CoNDYLURA cm/«/«v Ursus amcricanus , (VU. Jrctos , suivantM.
Oodnian, ne se trouve pas en Amerique), //0777Z'//«, tnaritinuis ■
Procyon loinr; ^Ief.es labradoriu,- Gulo lusciis ; Mustela Erminea,
Maries y Pennanti , Lulreola , ZibcUina; Mephiiis aincricana ;
J.UTRA brasilic/isis , marina ^ Ci\}iis J'amila/i-ts , Liijnis , latrans ,
inibiliis , Ljcaojt, lagopiis argciitatits , Juhnis , ciiicrcn-ari^e/i/a/uM,
i'clox ; Felis co/icolur, canadensis; Pjioca i'iiulina , cri.siata ,
barbala , grcenlandica , fivtida ^ ursina; TRiciinciius 7tM/Har/«.
" Ainsi done M. Godnian donne 43 especes d'aniniaux, lois-
que M. Harlan en cite Sg pour les memcs families.
]\I. Godnian decrit 'avec soin, niais peut-etre dune ma-
nicre trop longue , cliaciin des clres que nous venous de meu-
tionner. Rien nest plus avantageux, sans doute, que de pie-
ciscr en luoins de phrases, le plus dc fails possible. L'ener-
jjique concision de Linne a fait plus de naturalistes quela pompe
de style du Pliue francais. Lc pieuiicr coordonnait la science,
le second lui attirait les homniages de lous les gens inslruils ,
et Ini procurait des atlniirateurs et des protecleurs. Mais poar
coux qui etudient, le tableau le plus court et le ]ilus subslanticl
de I'liistoire dun elre , est le nieilleur. La metliode de classifi-
cation que IM. Godinan suit, est celle du baron Cuvier; il est
jiartisan aussi des travaux de M. Fred. Cuvier pour I'organisa -
ticn du syslcnie dentaire , et il rapportc parfois des fragnicns
des estimables travaux de M. Geoffioy-Saint-Uilaire. Ensuite ,
apres avoir envisage le genre sous lous Ics rapports, et suus
des points de vue divers, apres avoir decril les parties osseu-
ses de I'appareil niaslicatoire, I'auteur donne rliaque cspece ,
avoc sa synonymic, les details de sou organisalion , ses liabi-
ludes et ses inceurs , cl tous les renseigncnicns (pii lui onl cic
tournis par des gens inslruils du pays. Sous ce rapporl , on
jijuiscia dans cc livre des details tres-iulcrcssaus , et (jiii niaii-
iQ4 Zoologie.
(juaieuf aux nalui alleles de I'ancien tontinent, reduits trop
souvent a employer, pour I'histoire des animaux etranyers , des
docnmens ioMiffisans ct asse/, oidinairement errones. Tout fait
douc desirer la tcrmiiiaisoQ de eel ouviaye, qui ne peut etre
que Lien accueilli.
L'execulion typogiaphique est ties-soignee ; les gravuies
sont au nonibre de 19 ou 20; chaque planche reiifcrmc deux
ou trois aniinaux , qui ne sont pas toujours dessines avec pu-
rete, mais dont la gravure est, en general, tres-soignee , et
Lien superieure aux figuies de meme dimension qu'oo public
en Fiance. Kos giaveurs, en eCFet, negligent trop de rendre, par
des tallies moelleuses, les poils ou les parties mobiles des ani-
maux, et souvent, par un burin lourd et sans grace, ils denatu-
rent le facies dun animal excessivement reduit dans les pelites
planches in-8°. Plusieurs gravures portent ie noni de Lesueur,
et celles-la sont biea reraarquables iiu milieu des autres. Quel-
ques quadrupedes americains y sont figures j)our la premiere
fois. Yours horrible enlre autres ; un tres-beau portrait d'iiidien
Omawhaw accompagne aussi les renseiguemens fournis ii I'ar-
ticle de YJIomme. Lesson.
73. Remahques sue le genbe liOMME de M. Bory de Saint-Vincent,
et sur les especes qui le constituent ; par un correspondant.
( Edinburgh Journal of science; n°. IX , juin 1 826, p. ")5. }
Les remarques du correspondant anonyme sont plutot dos-
tinees, suivant la coutume de beaucoup d' Anglais, a trailer
des points d'aniour-pr^jpre national, qu';'. critiquer loyaleuieut.
et dans linteret de la science les travaux des naturalislos du
continent. Dans un long i)reambule , en elFet, il accorde aux
Franfais de posseder le genie descriptif par excellence, mais il
leur refuse entierem.ent I'esprit pliilosopliique qui coordonne
les bases des sciences, ou qui des simples observations en de-
duit des lois generales. L'anteur blame surtout avec amerlume
la tenacite avec laquelle on suit, en France, la methode natii-
relle, que ses sectateucs j)ropogent, dit-il, chaque jour en An-
gleterre meme, et qii'ils uc se borneut point a applifjuer a la
botanique . mais dont les zoulogistes so sont aussi emparcs. 11
voi-.drait cnliu (jue le systeme de I.inne prevalul seul sur la
surface du globe. Qui ne rend, en ell'el, les plus eclatans hom-
ji.ajes au genie pr(if>..nd du prince des tiaturalistes :' mais
Zoologie. i 05
par cela nienie que son nom est revere , la science lioil-elle
rester pendant des siecles dans I'orniere d'oti ce grand homme
I'a tiree ? La niellntde nafweile justement appreciee s'etend
aujourd'liui partout sans effort. Son application est trop fe-
eonde en resultats utiles pour ne pas se faire recevoir avec em-
pressemeat , nous vint-cUe de Pekin ou du Ranischatka. Ren-
dons grace de ce qu'elle est le fruit du genie d'un Francais.
La digression de I'auteur ni'en a fait faire une a nioi-nienie,
et je ne le suivrai pas plus long-temps dans un champ peu fait
pourles vrais amis de la science , et qui semble etre le theme
oblige d'un patriotisme aveugle et exclusif. Que M. Robert
Brown vienne a refondre par un travail digne de la sanction
universelle les lois de la botaniqne , et je ne doute pas, bien
qu'il soit Anglais, que les Francais n'adoptent ses principes
s'ils les trouvent meilleurs que les leurs , comme ils le font
chaque jour pour tout ce que ce grand bolaniste eniet de neuf
dans ses ecrits.
L'auteur arrive ensuite a I'article Homme, qu'il n'a point lu
en entier, et qu'il ue connait que par I'analyse inseree dans ce
Bulletin. Les cpiinze especes donnces par M. Bory I'effraient
surtout; a ce sujet , il discute ce qa'on doit entendre par le
vaoK, espcce , et croit que la race humaine, suivant que I'ont
pense quelqnes celebres naturalistes , doit former une espece
unique. Le travail de M. Bory est connu par I'analyse qui
est inseree dans ce recueil, il nous suffira de dire que l'auteur
de I'article cite est loin d'en adopter les idees. II blame
surtout les rapprocheniens que fait M. Bory de I'espece
humaine la plus degradec a I'espece de singe la plus superieure,
et terminc par cctte phrase : « IN'ousreclamerons naturellement
)i contre ce systeme de classifications , nous qui snmmes surs
» d'etre ranges dans I'ordre unique des Bimanes , d'appartenir
)i au genre intcUecluel homo, a I'espece raisonnable nomniee
n sapiens , ct a la forluncc KHiriitd qui vit dans la Grande-
» Brctagnc. m Lesson.
74- E.XTRAiT d'unk LETiRE ADRKSSEE A I\I . DE Ferussac. Berlin,
ce I'j fevrier i S'iy.
On a ici en ce moment un niulet de cerf et de junuMil , les
autoritcs de I'endroit ont atlesle ce phenomene, et la conslruc-
lion de la bete est assez singulivrc. Le devanl du cheval , k-
i06 Zoologie.
tlerrii-re du corf , niais le pied du cheval partout. Lc mv.mc
cerf a couvcit. i;ne secondc juinent, ct on attend le resiiltat.
Le roi a aclietii le mulct puir 1 He des Vaoxis [Pfaucniiisel) , ou
il y a une menagerie. "'^
^5. Sua l'idestite. DES DEUX EsricES NOMiNALES d'Ornituoriivnooe ;
par M. Geoffroy Saint -Hilaire. ( Ann. des Sciences natur. ;
dccembre 1S26, p. 45t. )
76. Sun UN AiTAREiL GLANDULEDX reccnimcnt decouvert en AUe-
niagne dans rOrnithorhynque , sitiie sur les flancs de la re-
gion abdominale , et faussement considere coninie une
glande nianimaire ; par le menic. {Ibid. , p. 457. )
Dans le premier de ccs deux articles, M. Geoffroy Saiiil-
Hilaire etablit d'a|.res Ics faits qu'il a observes snr de uom-
breuxindividiisd'Ornithorliynque.que les pretendus caracteres
specifiques tires soit de la couleur rousse ou brune dii pelage ,
soit des dimensions relatives dc I'crgot du male ( Voy. lc Bu/l.,
torn. IX , u°. I 96) , etc. , sont repandus a peu pres sans ordre ,
et doiventctre rcgardes cc5mme des differences purcment indi-
vidncUes.
Lc memoire auquel se rapporte lc litre dudeuxietne article a
ete lu al'academie des sciences ; mais il n'esl pas encore pnl)lie.
Cepcndantune lettreque I'auteura adressee alasociete philoma-
tique , en contient dejii la substance. M. Geoffroy Saint-
iiilaire nie que la glande deconvcrte par M. Meckel , et regardee
> par ce dernier comme la ghuule mamniairc de rornilhorhy nqne,
soit une veritable glande mamniaire; il IVinde son opinion sur
I'organisation de cctte glande, tout-ii-fait differente de celle de
' la glande mamniaire the/, la fcmme , et surlout cliez les niarsii-
piaux , sur I'absencc de tiute trace de tetincs, coincidant
nvoc I'existencc d'un bee qui doit rendre la succion bion dil-
iicile, sinon inipossilile ; s.ir le degre different de developpe-
ment que prescnte cctte glande, suivant que I'animal est pris
ou uon dans la saison de I'amour , difference qui n'cxistc pas
iLinsune glande mamniaire ordinaire, etc. Suivant i\L Geollroy
Saint-Iiilaire, la glande de M. Meckel doit elrc assimilee aux
glandos qui j;arniisenl le flanc des salamandres , ou bien a 1 ap
jiarcii giaiidak'ux (jui existc sur les coles de I'abdomen cliez b s
nuisaraignes , ct qui a puur fonclion de seiriiter une luim-Jiir
cdorantc, surltul pendant le temps des amours.
Zoologie. 107
M. Bleckel ayant lire de ses observations la conclusion que
la classe dcs Moni:tromes etaMie par M. GcofFroy Saint-Hilaire,
et admise par M. Meckel lui-nieme , tlans son Traite d'Anato-
niie comparec, devait rentrer comnie ordre distinct dans la
classe des niammiferes, ou i!s se rangeraicnt a la suite dcs
edentes, on juge hien que cotte conclusion est egalenient re-
jetee par M. Geoffrey Saint-Hilaire. M. de Blainville a soutenu
de son cote I'opinion de M. Meckel, lorsquc le memoire de
M. Geoffroy Saint-Hilaire fut lu a I'academie des sciences ; il
avait d'ailleurs dejaadmis Ics fails et les conclusions du celebre
anatomiste allemand , dans une note que nous citons ici en
troisieme lieu.
78. Sub les mamelles de L'Or.NrriioRnvNnuE fejielle, et sur i'en'ot
du male ; par M. H. d& Blainville. ( Now. Bull, dcs Selene. ,
J>ar la Soc. philomat. ; sept. j826,p. i58. ) >
Cctte notice reproduit les faits decouverts par M. Meckel , et
les consequences qui en decouleut relativement a la glande si-
tuee sur les flancs de I'abdomen de la feniellc de I'ornithorhyn-
quc, etconsideree comme une glande mamniaire; ensuite rela-
tivement a I'ergot dont le tarse du m;de est armc, et de la
glande secretoire du venin, logee dans I'intervalle des muscles
lombaires et du grand fessier do M. Meckel et le'genou, et
fournissant le venin qu'un canal oxcreleur Iransmcl a i'ergot.
(^e dernier n'est point osseux, dans une partie de son etendue,
comnie ravaient cru MM. de Blainville et Rudolphi. H n'est au
ccntraire forme, suivant M. Meckel, que de substance cor-
nee et d'un canal menibraneux qui le parcourt. Une planche,
jointe au caliier du mois d'aou! du recucil cite , offre les figures,
I . de la moitie posterieure du corps d'un ornithorhynque fe-
nieile avec la glande matnmaire; a°. I'appareil venimeux com-
pose de la glande et du conduit excreleur , d'apres M. flieckel.
78. Atlas ues oiseaux d'Erope, pour servir do coniplemenl: au
Manuel d'ornilhohgic de M. Temniinck ; par J. -(J. Werner.
ill', liv. ( Voy. le Bullet. i8'i6, torn. YlH, n". 86. )
JN'ous signalons avec plaisir la juiLlicai ion de celte troisieme
livraison, dont I'altente prolougee avail in. uiete los natura-
listcs. H faut esperer que dorenavant les iivraisons successivcs
de cct utile et bcl ouvrage parailront avec regularitc, ct n(uis
1 08 Zoologie.
ns s;',iirions Irop encouragcr les editoius ;i pouisuivre avec zclc
Icur entrepi'ise , qui mtirite le succes qu'elle obtient.
Celtc troisii'iiie livroisjn est oxeculee avec aulant de soins
([lie les ilcux pri'-cedentcs. Elle ne contient que dcs oiseaux de
])roie, en voici I'indicalion :
L'Aigle a tete blanche, Fti/co /cucocej/lta/iis , Lin. — L'Au-
lour, Falco palumbarius , L. — L'Epervier, F. Nisux , L. —
Le Milan royal, F. Alihiis , L. — Lc Blilan noir ou parasite ,
F. ater , L. — La Ikise , F. Bitten , L. — La Buse pattue , F.
Lagopus , L. — La Buse Bondree , F. (tpii'ortis, L. — Le Bu-
sard liarpaye ou de marais, F. riifus , L. — Le Busard Saint-
Martin, F. cyancus Montagu. D.
^y. Gesera des oiseaux de l'Amerique-Skptentrionale, ct Synopsis
des especes qui sont propres au territoire des Etats-Unis ;
dispose iHollioditjucment par ordres et par families ; par Cliar-
les Lucien Bonaparte. ( Aimals of ihc Lyceum of rial. hisL of
iVew- J^brA-; juia 1826, p. 1 a 100. )
Dans cet article tres-etendu, ou piutot dans ce petit traite ,
qui ne comiirend pas moins de 100 p., et cpii s'arietc aux Pas-
sei"eaux , M. Charles B. enireprend de presenter une synon3'niie
moins enlacheed'erreurs que celle de Wilson, la grande autorile
ornithologique aniericaine , et dont la destinee a ete assez siii-
guliere, en ce sens qu'elle etait a la fois redress^e par deux na-
turalistes qui publiaient en n>eme temps leurs observations. Aux
Ainericains appartient ]>lus j)articiilierement le droit de nous
faire connaitre les productions de leur pays; et soitditen pas-
sant, et d'une nianieix' generale , ils sunt pour la plupart un
pen trop exclusifs sous ce rapport. Les naturalistes sedentaires
ont seuls !a facilite d'etudier les mojurs , les habitudes des etres
au milieu desquels ils vivenl. On concoit alors conibieu
M. \ ieillot , a une ej)oque ou il elait jeune encore, a eu de
tlesavantage pour traiter loruilhologie de ccs contrees, et coni-
bieu il dut, involjntaiiement et par la force des choses , com-
mcttre dcrrcurs inevitables. Wilson lui-ineme refondrail
aujourd'liui ses propres ouvrages , car , lorsqu'il ecrivit, il lui
fallut tout rasseinbler, tout coordonner. Ceux qui \ ieiim ui
apres , riches de I'cxperiencc et nienie dcs erreurs de h uis
lievanciLrs, n' -nt plus qua rcediCer c^x et la , heureux quand
Zoologie. i 09
pour une faute legere , ils ont le bou esprit de ne pas renver-
ser Tedifice , comnie le font si souvent certains ecrivains. M.
Charles B. et M. Ord ont done, le premier, presente I'ensem-
l)le des especes ornitliologiques aniericaines conniie-i, et le
second donne un supplement a I'ouvrage de Wilson. Nous avons
analyse le travail de ce dernier dans le Bulletin , torn. VII,
n". 195, et deja nous avons jtliisieurs fois indique aux lec-
teurs les connaissances etendues et veelles de M. Gh. B. dans
la hranche qu'il traite aujourd'liui avec succes. Nous ne nons
astreindrons pas i le suivre dans les details qu'il donne sur
toutes les especes, parce que de tels details nous mencraient
trop loin ; nous nous bornerons a presenter les faits les plus
saillans, ou les especes indiquees comme nouvelles.
La methode suivie par I'auteur est celle de Yieiilot, refon-
due avec celle de Ranzani et d'llliger.
Les especes lesplus remarquables , ou sur I'existence des-
quelles on avait des doutes, sans qu'il y en ait de nouvelles ,
sont les suivantes :
Catiiartes iala , Cl». Bonap. C'est le Fullur alratus de Wil-
son et le Vultur iota de Molina. — Falco vclox , Wils. — Stbix
cuniciilaria, Molina, qui liabite les Montagues Rocheuses. —
Coccvzus americanus , Ch. B. , qui est le Cuculus caroiiiicnsis de
Wilson Sp. , pi. 28, fig. I . Le C erjihrophlhalmus de Wilson ,
entre encore dans ce genre. — Icterus sjjuritu, Ch. B., ( Orio-
lus sparius L. ), qui a la queue cuneiforme, le plumage marron
( male ) , la tete , le cou , les ailes et la queue noirs.
Icterus xn/ithoccplialus , Cli. B. noir , la tete, le cou et la
poilrine de couleur jaune oranges. Une tache blanche sur les
ailes. Les jeunes et la fenieile d'un brun noir. C'est V Icterus
icleroccplialus de Ch. B. , dans son Ornith. Amcr. — Coevus
Jloridaiius , Bartram. Garrulus cceruleiis , Yieiilot. — Musci-
CAPA vertical is , iA\ Bonap. ( Tjninnus vertical iy , Say. j La tele
et la poitriue cendrees , une tache orangee sur I'qcciput, le
ventre jaune, la queue blanchatre , hab. les Arkansas.
RIuscicAPA iSrtj-a, Ch. Bon., Fij-catchcr de Say , en enticr d'un
Ijrun canncUe , ventre rougcatre, hab. les Montagnes Uocheu-
ses. — MvoriiKnA obsoU.ta , Ch. B. , dun biun noir, ondiile
de lignes raoins foncecs, ventre blanchatre, taclicU: de brun ,
queue longue de deux poucos , arrondie , dun jaune ferrugi-
iif'iix, bee tres grelc, long d'un poacp , ass;-?, recour!)-'. C'est
no Zoologic.
le Troglodyta obsolela dc Say. 11 liabite les nionts Arkansas.
L'article lelatif aux Sylvia est tres-etendu. M. B. y range
beauconp dcs esprces dccrites par \Yilson et rangecs par cet
autcur ]iarmi les Muscicapa. 11 adople Ic genre Saxicola pour y
placer le Motacilla sinlis de Linne.
Lc iVlemoire s'arrele aux Passerini. INous rendrons compte de
la suite lorsque nous Taurons recue. Nous remarqucrous seu-
lenient que I'auteur , pour eviter d'embrouiller la sjnonymie
ornithologique , qui Test deja assez, aurait dii parfois adopter
les nonis de ses devanciers , ct ne pas les supprinier pour en
mettre d'autres a leur place , qui ne valent guere niicux.
ESSON.
80. Obsebvatioks on the nomenclai lt.e op Wilson's OuNiTnoLOGY.
— Observations sur la nomenclature de rOrnilboiogie de
Wilson; par Cbarles-Lucicn JJonaparte. 1 vol. in- 8°. Pliila-
dciphie, iSaG ; Finlcy.
Plnsieurs nunieros du Bulletin inentionncnt les travaux de
M. Charles Bonaparte sur les oiscaux : ils ont ete consignes
dans les caliiers mensucls du journal d'histoire naturelle de
Philadelpbie , et paraissent niaintcnant reunis en un corps
d'ouvrage , conij)lenient indispensable des oeuvres ornitbologi-
(jucs de Wilson. Ce travail , aussi epineux que difficile a exe-
cuter , parait avoir ete elabore avec conscience, et etre le
resultat de recherches nonibreuses et perseverantes, et de ren-
seigneniens puises aux meilleures sources , en meme temps qu'il
est lc fruit de coraparaisons attentives, et accoinpagne de rc-
chercbcs synonymiques ardues. On conceit qu'avec la mcilleure
voloute , on ne pent analyser cc travail , sans manquer le but
d'etre utile, en ajoutant a la suite des uns des autres des nonis
qui n'apprendraient rien ; nous preferons renvoyer nos Icc-
teurs a I'ouvrage. Seuiement., nous ajouterons ici le resultat
des cbangemens operes dans le nombre des especes de Wilson,
d apres I'auteur meme, qui en a forme un Jddeiida.
Wilson a decrit 278 especes d'oiseaux, parnii lesquels il y en
a 184 de Icrrcstres et 94 d'arjuatiques. De ce nombre, M. Charles
Bonaparte retranche 8 (5 terrestres et 3 aquatiques), comme
n'cxislanl que nominalement Des 270 especes rcclles de Wilson
179 terr. ct 91 aquat. ), M. Ch. Bonaparte a prouve que 68
elaient communes a I'Europo et a rAnuriquc jeptonlrionale
Zoologie. Ill
(9.6 terr. et 42 aquat. ) , et que 202 etaient parliculieres a I'A-
ineii(|ue, du nonl ou aux deux Ameriques fi 55 terr. et 4<7
aquat. }. A ces 270 espec, Wilson en ajouta 24autrcs (2 terr.
et 22 aquat.), ce qui porte le nombre des especcs qu'il a con-
nues a agii. M. Ch. Bonaparte donne aiors le sonimairc sui-
vant ■
Especes connues de Wilson, 270 (179 terr. giaquat.).
Espt-ces donnees dans le i^''. ouvr.
de M. Ch. Bonaparte, 16 ( terr. .1.
Especes donnees dans son 2*^. ouvr. ^4 { i4 t^rr. Goaquat.).
24 de CCS oiseaux ont ete indiques
par Wilson.
Total 56o (209 terr. I 5i aquat. j.
Especes communes aux Etats-Uiiis
etal'Europe, n6 ( 27 terr. Sgaquat.).
Especes totalemeat etrangeres a
I'Europe, 244 (182 terr. 62 aquat.).
Ces 56o oiseaux des Etats ■ Unis se trouvent classes dans 80
genres, dont 63 sont communs a I'Europe et a I'Amerique ,
et 17 propres au nouveau continent. D'apres M. Ch. Bonaparte
I'Europe ne possede que 408 especes, qu'il distribue en 88
genres, dont iS n'ont point encore ete rencontres en Ame-
rique. II partage aussi Ics oiseaux eii 5 ordres , renfcrniant jy
families naturclles. Enfin , M. Ch. Bonaparte proinet un Sy-
iiopsis qui ne pent etrc accueilli qu'avec enipre;senient, et qui
fera d'autanl plus de plaisir, que nous ne possedons dans ce
moment nul ouvrage de ce genre. Lesson.
81 . MoNOGKAPniE DU GENE Tachyphonus ; groupc d'oiseaux ap-
parlenant aux Tanagra de Linne; par William Suainson.
[Journal of Scioiccs ; N". XXXIX , p. (Jo.)
M. Yieillot a criie le genre Tachvpiionus pour y placer le Ta-
iingni nigcirima de Gmelin, et le Tniingra crislata dc Linne,
tons les deux de i'Amerique du sud. Un asscz long si-jour au
Bresil a permis a I>L Swainson d'enrichir ce g!>nre dc plusieurs
especes. De nouveaux caractercs sont aussi (lo;;n!'S par ku
au ger.rc TAciiypiioiNUS de Yieillot.
112* Zoologie. No. 81.
La premiere especc T. nigerrimus, Sw. est ainsi caracterisee.
T. atcr; tcclricibus minoribiis, nivcis (maribus), Jcrrugineis (Jc-
minis). Cette esprce est le Tanagra nigerriinn de Gnielin; le
Tanagra iioir de Desmarest; \' Oriolus Icncoplerus de Lath. , elc.
i". espece. T. olwaccus. Swains. T. supra oUnaceus ^ infra
Jithndo-albus ; vcrtice cinereo i rcgione oculari Jlavd. Longueur
tolale, 6 p. 6 lig. Patrie , Buenos-Ayres.
5'^. espece. 7*. Vigorsi , Swains. T. violaceo-niger , crista
rubra ; scapularibus tcctricibusquc interinribus niveis. Ses habi-
tudes sont iticonnues ; il habite les provinces nieridionales du
Bresil.
4^. espece. T. rubesceiis, cetle espece connue a pour phrase :
T. supra rubro-fuscus , infra rubcscens ; cristce coccincce margi ■
iiibus liilcralibus uigricantibus ; roslro brevi , conico. Get oiseau
est Ires-probablenient le Fringilla cristata de Gni., p. 926. Le
moincau de Cayenne de BuITon, le Fiingilla cristata de Shaw. ,
le Blackfaccd finch de Lalhain.
5". es\wcc. T. fringilloidcs, Swains. T. Supra ciuci-cus , infra
albcns , cristce coccinere , Tuarginibus lateralibus nigris ; rostra
brevi .,' conico. Get oiseau est Ires-rare, et M. Swainson n'en a
rencontre que deux individus pendant son sejour a Bahia.
5*. espece. T. Suchii , Swains. T. oliuaccus , infra pallida
fuhuts, crista JIava. , alis nigris, rcmigwn pngnniis intcrnis basi
a/bis. Get oiseau habite les provinces nieridionales du Bresil ,
oil il a ete decouvert par M. de Langsdorff.
h^ . espece. T. cristatus , Swains. Cette espece connue a
pour phrase specilii[ue : T. nigcr ; crista rubra ; mento uro-
pjgioquc fuh'is; scapularibus tcctricibusquc intcrioribus albis.
Cost le Tanagra cristata, L. ; le Tanagra cajennensis nigra
cristata de Brison : la houpctie , Buffon , Desni. j le crested tn-
nagcr, Latham. Elle habile le Bresil et la Guiane.
8". especc. T. Besmaresti , Swains. Get oiseau, dedie a I'au-
tcur d'un hel ouvra;;e sur les Tanajjras, est specilie ainsi : T,
violacco-nignr; crista uropygioque fuh'is ; crisso rufn; tectricihu^
infrrioribus nivcis. Hah. Buenos-Ayres. Gette es|iece est iiitor-
inediairc entre le T. crislatus et le T. tenuirostris.
cf. espece. T. tenuirostris. Swains. T, violaccn-niger; scapu-
laribus albis ; caudd; tcgminibus infcrioribus rufts ; rostra gracili.
Gette espece habite Buenos-Ayres.
M. Swainson pcnsc que quc'.qiies autrcs oiseaux de 1 Ame-
Zoologie. 115
rique du sud doivent se ranger dans ce groupe , mais n'en ayant
vu que les figures , il n'a pas cru devoir les y placer pour le
moment. Lesson.
82. QUELQUES MOTS SUR LES NOUVELLES ESPECES d'oISEAUX DE BrEHM ;
par IM. Breiim. [Isis ; 1826, 2'. cah. , p. 190.)
L'auteur justifie d'abord, en general, les nombreuses especes
nouvelles qu'il a introduites dans le cadre de I'ornithologie , ea
etablissant avec plus de precision les caracteres speciGques des
oiseaux , surtout de ceux du nord de I'Europe. Apres avoir
indique les motifs des objections que plusieurs natm-alistes
allemands ont fait valoir centre I'etablissement de ces especes,
M. Bielipa passe a la revue speciale de celles qu'il a deter-
minees,et qui sont, pour la majeure partie, deja decrites
dans son Manuel d'histoire naturelle de tons les oiseaux de l Eu-
rope. II combat les objections qu'on lui a adressees relativement
a chacune d'elles, il rectifie qnelques erreurs qui se sont
glissees dans ses descriptions, et il ajoute des remarques addi-
tion nelles pour les especes dont la description etait restee
incomplete. Voici les noms des especes dont il parle : Aquila.
borealis ^ J.fusca, J. minuta , Nucifraga macrorrhjnchus , N.
hrachyrrhjnchus , Cuculus macrurus , Cerlhia brachydactyla ,
Fringilla Jlai>irostris , Einberiza nivalis, E. montana, E. mus~
telina, Anthus I it to rails , A. palustris , A. nifogularis , A. mon-
tanellus , A. Lichtensleinii , Regalus pyrocephalus , Cinelus sep-
tentrionalis , C. nielano-gastcr, Turdus Sejjferdlzii.
83. Nouvelle ESPiiCE de IMartinet ; par MM. Lesson et Garnot.
[Zoolngie de l' expedition de la Coquille.)
Martinet a moustaches. Cypselus mystaceus , N. PI. n". 22.
Capite, Cauda et alls ntro-cyaneis : duabus niystacibns niveis
supra oculos et infra. Colin, pectore, dorso, abdoniineque brunneo-
ardosiacris ; lectricibus alarum caudtvque nlbis.
Notre VLirtinet a moustaches rappelle de suite la forme et la
disposition de I'elegante espece de Martinet coilTe [Cypsclus
comaius) , decrit et figure dans la 45". liv. , pi. 268, des figures
coloriees d'uiseaux de AT. Temininck. L'espece decrite par le
uaturaliste bollandais en differe par sa petite taille, qui n'est
B. Tome XI. 8
114 Zoologie N^ 83.
que de 5 po 8 li;;. , et par les Icintes dii plumaije (i). EUc pro-
vient de la giande ile de Sumatra, tandis que le Martinet a
moustaches hatite la Nouvelle-Guinee, ou il vole assez commn-
neinent dans le jour, dans les licux marecageux du bord de la
nier, et an-dessus des petites rivieres ou se trouvent en plus
sjrande ahondancc les insectes dont il fait sa nourriture. Le
niaitre Rolland , dans une de ses cliasses a Bouroo, nous en
rapporta un.
Get oiseau a 1 1 pouces de longueur totale , et la queue ii elle
seule en a 6 ; les ailes sonl tres-longues et se terniinent a i
pouce de I'extreniite de la queue ; le bee est brun , tres-applali ;
les tarses sont courts, nus ; les doigts assez longs, de cou-
leur brune, ainsi que les ongles qui sont peu forts; le pouce
est dirige en arriere et long de 6 lig. ; le doigt du milieu
en a g.
Les couleurs du Martinet a moustaches, quoique sonibres et
sans le moindre eclat metallique, par I'heureuse disposition
des teintes plus ou moins foncees et du blanc, produisent le
plus agreable effet.
Le dessus d( la tcte est dun bleu indigo noir; une baudc
blanche, qui prend naissance aux narines, remonte au-dessus
de I'oeil et va se terminer sur les cotes de la tete en circon-
scrivant la calotte foncee qui la revet ; sous la mandibule infe-
rieure nait une touffe de petites plumes blanches, qui cotoie
la commissure, et se termine sur les cotes du cou par deux
Jonqucs plumes blanches effiiees, libres , simnlant parfaileinent
ce qu on nomme moustaches chez le soldat; le dos , le crou|>ion,
la gorge, la poitrine et les flancs , sont dun ardoise brnnati-e ;
les ailes sont de la couleur bleue indigo de la tete, excepte la
moitie des couvertures qui sont dun blanc de neige ; des plu-
mes cendrees occupent le milieu de I'abdomen et servent de
couvertures inferieures a la queue ; le dessous des pennes de
celle-ci est brun; les tiges sont blaucluitres ; les deux giandcs
pennes de la (jueue , et les plus cxtericures , depasscnt cclics
(1) Le Martinet coiflfe, «lc I\L Temminck, a egalement deux mousta-
ches en dessus ct en dessous de I'reil , niais les joiips sont iccouvcrtes
(le plumes rouges ocracees ; les ailes et la queue sont blcues, et le corps
est il'un vert cuivre bronze.
Zoologie. 115
cpii^nivent de plus de •?. polices; elles sont blancliitres en des-
soiis sur leur bord externe.
Ce Martiaet, ainsi que pliisieuts autres oiseaux , tels qu'un
Eurylaime, un Mainate, etc. , annoncent I'analogie de formes
que presente le systeme entier des tenes de la Polynesie , et
que les memes productions, depuis Sumatra jiisqu'aux terres
las plus avancees dans I'Est, se reproduisenl successivement et
sur cliacuue des iles en particulier.
■84. Sur LKS MKTAMOnPIlOSHS Qu'ePROUVRNT le canal ALIMENTAlRt ET
LES BRANcniEs DANS LES Tetards DE Grenouilles ; par M. HuscnKE.
{Isis; 1826, 6°. call., p. 6 1 3.)
On connait le beau travail que MM. Dumas et Prevost ont
fait sur la generation des animaux des classes superieures, et
entre autres sur le develnppement du tetard des grenouilles;
M. Huscbke, qui, depuis long-temps, s'est occupe de recherches
sur ce dernier snjet , vient de publier, dans le journal allemand
c[ue nous venous de citer, une partie des observations qu'il a
faites , et specialement sur le developpement du canal intes-
tinal et des brancliies chez les grenouilles a I'etat de larves. II a
repete les experiences de MM. Dumas et Prevost, et rendant
justice a ces physiologistes , il dit avoir trouve leur travail si
conforme a ce qu'il a vu lui-menie , qu'il n'a presque rien a
ajouter a ce que ces IMM. ont vu sur le developpement des par-
ties exterieures des tetards ; il fait seulement remarquer que
M. Dumas dit que 1 oeuf contenu dans les ovaires est enveloppe
de deux membranes, mais qu'il ne dit pas ce que de vient la mem-
brane exterieure, si elle fait partie des tegumens du foetus, ou
bien si elle reste dans le corps de la mere.
Dans I'espace de 5 jours, a partir du moment ou I'oeuf a ete
pondu, M. Ilusclike a vu se former le canal de la moelle epi—
niere; il s'est d'abord forme uu simple sillon entourant le tiers
a peu pros de I'a'uf ; ce sillon, en rappiocbant ses bords,fi-
nit par devcnir un canal , etendu de la tete a la queue du
foetus, et, au bout de 5 jours, on n'apercevait plus qu'un
simple trait blanchatre au point de reunion des apopliy.ses
epineuses de la colonne vertebrate.
La moelle cpiniere qui se deveIopp(> dans ce canal nest ce-
pcndant jamais i ducouvert, la membrane brune de I'cieuf, ipii
8.
116 ZoologLc N^ 8^.
consiltne 'estc''pumens(lu ttvr.nl, est reconvertepar une seconder
membrane tres-mince , qui est sans tloule cello dunt parle-
M. Dumas, sans indiquer ce quelle dcvient plus tard Elle est
tres-difficile a distingiier jusqu'a I'epoque on so forme le canaf
vertebral, eiani intimcment appliquee sur la u'.embranc brune
dont nous venons de p irlor. Plus tard, elle se separe peu a peu,
et Unit par former un sac assez large pour envelopper le cnrps^
du foetus. Celte membrane no s'enfonce pas dans le canal ver-
tebral, et pasfo librement sur le sillon , qui forme ce dernier;
on y remarque toutefois, comme sur la membrane brune , un
trait blancliatre indiquant la trace de la suture du sillon ; niais ,
denrandons-noas a M. Iluscbke , ce trait n'est-il pas la trace de
la cicatrice laissee sur la membrane, apros qu'une partie en a
ete separee , en s'enfoncant dans le canal vertebral.
Le sac que forme celte membrane est distendu par un iiquide
transparent dans lequel nage lombrvon. Suivant iM. Husclike,
cette pocbe ne pent point otre compariio a.\.' amnios des mammi-
feres, quoiqu'elle ait beancoup de rappoit avcc lui, surtout
comme renfermant le Iiquide dans lequel est suspendu le foe-
tus , cette pocbe ne se continuant point avec les tegumens de
ce dernier, comme cola arrive a I'amnios ; mais on peut plus
facilement la comparer au chorion.
A niesure que I'embryon se developpe , on voit la queue
s'allonger de plus en plus. Dans les premiers instans, lorsque
le canal vertebral sy forme, elle n'existe pas du tout, et lanus,
qui doja alors est indique par une petite depression, se trouve
a rexlremitt; du corps.
La qreue est d'abord fort epaisse , mais elle s'ainincit a
mesure qu'elle s'allonge , et continue a se devoloppor jusqu'a
I'epoqiie oil commencent aparaitro les paltes ; et, a partir de ce
moment, elle diniinue de nouveau, comme on sait, pour dis-
paraitro entierement.
Rolativomont aux orifices do la boucbe et de I'anus , il est
remarquable que ce soit ce dernier que Ton apercoit le pre-
mier, mais il est tres probable qn'il n'est point perce , et par
consequent sans fonction.
Quant a la boucbe, elle est d'abord remplacee dans ses
fonctions, comme on sait, par des sucoirs places a cote d'elle,
et par lesquels I'ombryon est suspendu au blanc de I'oeuf ; mai^s
i nicsure que le canal alimentaire et les braucbies se deve-
Zoologie. i17
ioppent, ces sucoirs s'atiopliieut , et rmisseiit par disparaitre
au moment ou le foelus se separe da Ijlaiic. Bientot apres I'ap-
parition tie ces sucoirs, apparak aiissi la bouclie, sous la forme
tdune fente longitudinale ; mais bientot elle s'elargit dans son
milieu , pour former les deux angles de la bouclie , et la fente
longitudiiiale disparait.
Les narines et les yeux apparaissent de tres-bonne beure ,
surtout les premieres, les derniers nc forniant encore que de
simples tubercules sous la membrane brune de I'ojuf, et sans
que celle-ci presente la moindre moibQcation a eel endroit.
Les narines nc sunt, au commencement, que de simples fos-
settes devenantde plus en plus profondes; mais I'auteur n'a pas
pu determiner a quelle ejjoque elles percent le palais.
Lois de la premiere apparition de la bouclie, on commence
aussi a remarquer en arriere dcs yeux , de chaque cote, deux
bourrelets saillans, dont le posterienr place au cote du cou est
probabloment le premier rudiment de la patte anterieure cor-
respondante. L'anlerieur, au contraire, ilevient la brancliie du
meme cole. Ce dernier bourrelet, d'abord simple, se divise
bienlot transversalement en trois patties, et celles-ci se subdi-
viscnt a Icur lour, dans I'espace d'un ou de deux jours, en pin-
sieurs petil.s lubercules qui deviennent enfin les.iameanx bran-
cbiaux. A celte epocpie parail I'oiiverture branchiate, et lorsque
Jes organes respiratoires ont acquis un certain developpement ,
cette ouverlure disparait de nouveau , comnie on sait, s'ouvre
une seconde fois au cote droit et disparait encore.
Quant aux organes interjeurs , ils sont beaucoup plus diffi-
ciles a suivre dans leur developpement et leurs metamorpboses-
cependant I'auteur est parvenu a ajoiiter, i lenr ecard , quel-
ques faits nouveaux a ceux qu'ont dejii indiques Ratlike, Du-
trochet et Steinbeini.
Le Vitellus se Iransforme directcinent en canal alimentaire-
a mesure que le corps s'allonge, le vitellus s'aIloni;e aussi
s'applique par son extreniite anterieure, relrecie en dedans, au
pli de la boucbe, ii son extiemite qui est dilatee en vessie, in-
terieiirement , a la fosselte de I'anns, et presente dc-ja dans
celle disposition I'apjiarence dun canal intestinal droit sondjla-
ble ii celui dcs annelides. La parlie dilatee ou poslerieure , se
divise ensuite par un pli transver al en deux poclies, dont I'au-
terieure devient Testomac el, la jiosterieurc le nros iuteslin.
Its Zoologie. No. 84.
Le cul de sac de I'estomac se forme pen ii peu , et avec lui
se termine le devcloppement de la partie anterieure du canal
alimentaire.
La partie postcrieure ou intestin, s'allonge de plus en plus
dans le meme periode, forme un grand nciniLre de circonvo-
lutions, et arrive dans le tetard a son plus liaut degre de
devcloppement; elle se raccourcit de nonveau jusqu'a I'epo-
que ou la queue de la grenouille est entierement resorbee,
moment ou I'intestin ne forme plus qu'une seule circonvo-
lution.
Le foie existe deja a I'epoque ou le vitellus se divise en deux
poclies; il est place dans le pli meme qui separe ces dernieres,
et son parencliyme n'est point distinct de la masse de I'intestin;
mais bientot il devient granuleux et se divise en plusieui-s
lobes.
Les branchies rentrent peu a pen , par les ouvertures bran-
cliiales, dans I'interieur de la tete, et se placent sur les arcs
brancbiaux cartilagineux , de maniere que toute la surface ex-
terieure de chacun de ces arcs est couverte d'une quantite de
franges brancliiales placees snr deux rangs. On remarque bien
distinctement trois arcs brancbiaux reunis a leurs extremitcs
superieures et inferieures , et il parait meme a I'auteur qu'il
existe des traces d'os pharyngiens, ainsi qu'une piece analogue
au premier arc branchial des poissons; il trouve le premier dans
un espace plus membraneux, fixe a la partie de la cavite buccale
qui devient, plus tard , le larynx.
L'appareil branchial des grenouilies, disparaissant dans la
suite comme organe respiratoire, il devient en partie la portion
moyenne de I'organe de I'ouie; les arcs brancbiaux se transfor-
ment dans les osselets de I'oreille, et I'ouverture brancbiale
interne devient la trompe d'Eustache. Mais ies branchies elles-
memes disparaissent graduellement a mesure que les poumons
et les paltes se develuppent. Ues branchies, il ne reste, dans la
grenouille adulte , qu'une petite papille rouge, placee , comme
dernier rutliment, a leur ancien siege, a la face externe de la
come postcrieure de Ihyoide, a laquelle se fixent les arcs
brancbiaux. Ces papilles , que Cams a le premier decrites ,
paraissent ctre encore un centre ou afllue du sang.
L'aortc des grenouilies produit de cbaque cote deux branches
qui se diviscnt bientot en de-x rameaux, Icsqucls longent le
Zoologie. 1 i 9
tote convexe des arcs biancliiaux , et envoieiit des raiiiusctilcs
dans Ics filamens des brancliies. On voit distincleinent clicz les
tetards, que, vers I'extremite superieure de cbaque arc bran-
cliial , parait un vaisseau unique, lequel f/« iietre sous le
crane, ou les trois ou quatre Lrancbes se reuiiissent de nou-
veau pour former la double aorte dcsceudante. Sous le
crane, il se detacbe un ranioau de la premiere veine bran-
chiale, qui, d'abord mince, grossit de plus en plus, et devientia
cawtidc; et en effet, cbez les grenouillcs adulles, c'est de la
premiere veine brancbiale que sort la carotidc ; la seconde
brancbe devient la veritable aorte clescciidante , et la troisieme
Vartere pulmonaire. Et c'est en effet ce que Rusconi a remarque
aussi chez les Tritons, cbez lesquels les quatre arteres bran-
chiales deviennent la Caroiide , V Aorte, la Tcinj>(>ra/e el la Ptd-
monaire. M. Huscbke trouve meme , qu'avant de passer sous le
crane, la carotidc produit un ligament grele, qui descend sur
I'aorte et s'unit a elle, ce qui lui parait ^tre evidemment la
continuation de la veine brancbiale, qui s'est oblitcree, et dont
une brancbe laterale, la carotide , est devenue le tronc prin-
cipal. II est probable que plus tard on trouvei-a quelque chose
de semblable pour les autres veines pulmonaires.
L'auteur entre ici dans des considerations d'anatomie et de
physiologic comparecs , reposant principalenicnt sur de simples
opinions , relatives a I'existence de brancbies cbez les foetus des
animaux superieurs, et il pense qu'il scrait possible que la
glande thjroidienne fut I'analogue des brancbies dans le foetus
des mammifcres , reduites a I'etat de rudiment , et a une nature
glanduleuse, comme cela arrive egalement aux brancbies des
tetards, qui deviennent la glande, que M. Huscbke regarde
avec M. Cams, comme etant la glande thyrordienne. II fait
remarquer que de meme que les brancbies des Balraciens, cette
glande recoit ses vaisseaux principaux de la carotide cbez les
mammifcres et chez I'bomme, ct il pense que les arteres
thy ro'idicnnes sontXes regies des arteres brancbiales , la carotide.
fournissant la premiere , X'aorte la seconde, ct la saus-c!a\'icre.
la troisieme.
II est facbeux que M. Huscbke n'ait pas joint qiulrpics figures
a son intcressant menioire. S. &.
i20 Zoologic.
85. EspfCE NouvKLLE d'Acame; par R. P. Lesson. Agamk dk MoLfNA.
Jgama Mo/inai', N .
Capite sciitis tecto ; corpora, cniiddquc sublus fithis , macidis
in villas dis posit is, dorsalibus nigris ; abdomine nlbo; guld cceru-
le&i caudd cy/indr/ci'c.
Le niarbrc de IMolina a |8 liynes dii bout du nniscau ;i I'a-
nus et deux pouces et denii de I'anus a I'extreniile de la
queue. Le corps est mince; rouverture du conduit auditif est
quadrilalere et libre , dciriere la commissure de la bouclie. La
tete est coniqne, peu renflee, et couverte de u6 plaques. Les
dents sont tres-Oncs^ peu apparentcs, regulierenient disposees en
un seul rant' sur chaque maxillaire. Les ecailles , qui revetent
le corps et les mcrabres , sont peu apparcntes , inibricjuees ,
libres et aisnjes a leur bord , legerement carenees dans leur
milieu , et lisses. Celles de la partie inferieurc du corps sont
applaties sous la gorye et en recouvrement , ii i)ord arrondi
sous Tabdomen , et egalement tres-petites. Les doiyts des pieds
postericurs sont tres-yreles , et les seconds et troisiemes plus
allonges : ceux de devant sont presque egaux. La queue est cy-
lindrique , terminee par une pointe deliee , et revetue en to-
talite et tres-regulierement , de petites ecailles triangulaires
et nointucs.
La couleur generate de ce Saurien est fauve , marquee de
taches noires , petites, disposees par rangees lalerales. La gorge
est bleuatre , le ventre blanc.
II hitbite la prcsqu ile de Talcaguano , dans la province de la
Conception , au Cbili.
86. Lezard MouciiETE, ou Sauvegarde (Monitor L. ) . decotivcrt
dans les environs de Marseille. [Rcciieil de la Socic'le de
mc'deiinc de MarscUlc, r« annec , i"^' n". — i S^G. )
Le lezard moucbcte , dit M. Tremoliere , pbarniacion , vient
d'etre trouve vivant sur le rivage de la mer , a peu de distance
de Marseille. Ce lezard, (jui n'a jamais etc observe que dans
rinde et lAnieriqne , aurait-il ete apporic avec des marclian-
dises de ces contrees? Mais des personnes dignes de foi assu-
rent que cet individu n'est pas le seul qu'on ait apercu dans
I'endroit ou il a ete pris. Quoi qu'il en soit, M. Tremoliere a
YU cet animal conserve dans lalcool, et voici les caracteres
Zoologic. 1 2i
qu'il a observes : Ses yeux sont jaunes et noirs, sa bouche est
niunie d line rangee de dents qui n'ont point ete ciniptees,
mais qui paraissent avoir une organisation singuliere. Elles
sont tres-tranchantes, et placees les lines a cote des aiitres, de
maniere a imiter une rangee de cartes; on ne distingue que
deux molaires siir le fond de la machoire. La langue a quatre
pouces de longueur depuis son insertion jiisqu'a son extremite;
ou elle est noiratre , et divisee en deux parties, confornratiou
qui autorise a penser que ce lezard nevit que d'insectes. II a, a
cliaque pied , cinq doigts garnis d'ongles forts, crocluis et noirs.
Sa longueur est de 24 pouces de la tete a la queue ; celle-ci ,
ronde en-dessous, se termine en cart-ne en-dessus , et celte
carene, qui nest continue que vers les | de la queue, se ter-
mine en rond. Sa tete et son corps sont d'un brun fonce et noir,
la queue est d'uneteinle plus claire. Ce fond est par^enie de ta-
ches dun beau jaune dore , disposees en zones transversales sur
le dos. Les taclies des cotes sont teillees , etleur nuance est plus
claire dans le fond Les zones oeillees sont au nonibre de neuf a
dix sur la tete , circulairement disposees, et se piolongent sur
le cou. Le dessous du corps a le fond clair, oeille, avec vingt
rangees d'ecailles carrees, dont 60 a y5 composenL une rangee.
Le reste du corps est clmgrine. Un repli qui part des oreillessur
les cotes, et s'etend jusqu'aux cuisses, a paru etre , a M Tre-
nioiieie , un ventricule suppleiiienlaire , lursque lanimal esj
gorge d'aliniens. Ce lezard a ete tue dun coup de fusil. I^es per-
sonnes qui I'ont observe vivant assurent qu'il etail d'une agilite
incroyable; que, marchant assez releve sur ses janibcs, il sem-
blait se plaquer snr lerre AU moindre bruit. Son trou , dont on
voit I'entree sur le bord de la nier, dans un tuf caicaire tendre ,
parait etre tourne en spirale , et avoir une secoude issue a
quatre pas de la premiere. En efFet , de la funiee introduite
dans celle-ci , et soufllce avec force dans I'inlerieur, sortit par
I'autre ouverture , qui peut etre regardee conime une porte de
retraite. On sail que ce lezard vit sur les bords des fleuves , et
que le cri de frayeur qu'il jettc des qu'il enlend 011 volt uu
crocodile , avcrtil les Laigneurs du danger qui le.s menace.
C'est CO qui liii :i f.iit donner le noni de Sauvegarde , Monitor.
D'Aubenton n'en donne qu'iine description vague, et Lin-_
nee I'a caracterise ainsi : Lnccrla Monitor caudii cnrinald , cor-
porc iniilico , maculis occUaiis, FAmiK.
i22 Zoologie.
8-7. SlIR LE VE.NIN DES hERl'ENS A SONNEFTES.
M. Emmanuel Rousseau , professeur d'anatouiie comparce an
Jardin t!u Roi, ayant eu a sa disposition un serpent a sonneltes
on crotale , mort depuis deux jours , s'est assure que la maliere
venimeuse de ces animaux, meme dans nos climats , et a uiie
epoque tres-avancee de I'annee , conservait encore ses proprie-
tes malfaisantes. En effet, un pigeon, dans la poitrine charnue
duquel il avait enfonce les crochets venimeux de ce crotale,
est mort en peu de temps. (Noui>. Bull, des Scienc. , 7' livr. ,
p. i4i.— 1826.) ' (II- DK Bv.)
88. Serpens trouves en societe. — M. Samuel F. Barker, d'An-
dover ( Etals-Unis ), mande que les ouvriers employes a la con-
struction dun pont dans cette commune, decouvrirent, en
enlevant une pierre plate d'environ 5 pieds de long siir 0
de large, un tas de serpens vivans , qui probablement s'etaient
refugies dans ce lieu pour y passer I'liiver. D'abord ils paru-
rent engourdis par lefroid , niais exposes a la chaleur du soled,
ils ne tarderent pas a donnerdes signes de vie. lis se trou-
■vaient an nombre de 1 16 , et, ce qui ajoute a la singularite du
fait , c'est qu'ils etaient de diverses especes , savoir : serpens
noirs, serpens rayes et serpents verts ; couleuvres domestiques
et couleuvres brunes. Ils etaient de differentes grandeurs, et
de G pouces a deux pieds. [Aincric. Journ. of Science and
Jits. Fevr. 1826 , p. 097 . )
89 SUR LE FOIE ET LE SVSTEME DK LA VEINE-PORTK DES PolSSONS ; l)ar
le docteur H. Ratuke [Archh fur Anatomic und Phjsiolngie.
i8a6, i^cah. , p. 126.)
Ce memoire est un examen comparalif du Idie et du sys-
leme de la veine-porte des poissons, examen qui a foiirni a
lauleur plusieurs donnees interessantes , dont voici les prin-
cipales :
11 y a des poissons dont le foie , tres-volumincux , mais non
divise en lobes regnliers , enveloppe dans sa masse le canal
intestinal, a linstar dun grand nombre de niollusques. Plu-
sieurs Cyprins olTrent ce degre d'organisation le moins parfait ,
cnlre autres le Cjprinus Carassius. D'autres especes du meme
genre possedent un foie a 3 lobes distincts , unis>par une pi.'ce
iransversale : tels sont les Cjitrinw; Aspiia , Tinea, Jeses ,
yUnba, latus, Balhras- , Bimna. n v a encre Irois lobes dans
Zoolosrie. 1 23
o
les Clupees , dans le Gadus Caliarias , les Gaslcrosleus acu-
leatus, et pungitius. On ne trouve que deux lobes dans le Co—
bitisfossilis , et le Gaslcrosleus Spinachia, le Silure, I'Esturgeon,
les Pleuronectes , les Blennies ; et dans WAmmodjles lobianus ,
la separation en deux lobes ne penetre pas toute I'epais-
seur du foie , et ne forme qu'une scissure longitudinale. La
transition du foie a deux lobes au foie simple , s'observe dans
la lotte.
Le meme organe est tout-a-fait simple dans le Lievre marin ,
les Coitus, les Saumons, la Lamproie , I'Anguille , le Brochet,
le Goujon et les Perches. Nous n'avons pu entrer dans les de-
tails descriptifs que I'auteur donne sur le volume, la figure et
la situation relative des lobes du foie, sur les rapports de cet
organe avec le canal intestinal, etc.; mais nous rapporterons
ici quelques propositions generales qui sont le resultat de ses
recherches :
Le foie des poissons , au contraire de ce qui existe dans les
mammiferes , tend a se placer au cote gauche du corps ; en
meme temps la rate se rapproche du cote oppose. L'auteur se
propose de faire un travail special sur la lale des poissons , dans
lequel il s'etendra davantage sur les variations qu'elle eprouve
dans ses rapports de localite.
On voit, dans les poissons, que plus le foie est volumineux
par rapport au corps entier, plus il est mou et spongieux. Au
contraire , plus il est petit, plus aussi son lissu est ferme et
dense. La quantite et la qualite de la matiere secretee ne sont
pas en raison directe du volume de I'organe ; au contraire,
plus I'organe sccreteur occupe de place dans le corps, moins sa
structure interne est parfaite, et moins sa vie offre de vigueur.
Le systeme de la veine-porte offre egalement des variations
nombreuses dans les poissons, soit par la maniere donl ses
troncs penetrent dans le foie, soit pour le mode de reunion
des branches qui concourent a sa formation.
Dans les Cyprins, chacun des trois lobes du foie a pour ainsi
dire son systeme veincux parliculier, qui ne communique
presque pas avec celui des deux autres lobes par ses exlre-
mites vasculaires. Dans ces poissons, le foie ne recoit pas-
seulementles veinesdu canal alimentaire ctde la rate, mais aussi
celles des organcs genitaux, disposition qui se retrouve dans
les Tortucs ( Yoyez his, i8i8, pag. 1428. Memoire de
'12i Zoolugic. W. 89.
M. IJojanus), ainsi qu'en partie dans quelcjues autrcs poissons,
comme IdDlennie , la Peixtie de riviore, les C'.iabots et la Lotte.
Les Cypriiis sout depouivus de mesentc>re ; aussi les rameaax
qui devraient former la veine-porte nc se reunissent-ils pas ea
un tronc , mais ils penetrent isolement dans le foie a mesure
qu'ils ont pris naissance dans les oivjanes d'oii ils proviennent.
Dans les aiitres uoissons que M. Rathkc a eu a sa disposition,
il a tiouve, sous ce rapport, plusieurs modifications qu'on peat
reduire aux suivaules :
1°. Toutes les veines qui ramenent au foie le sany des vis—
ceies abdominaux se soot reunies en tcois troncs , qui se ren-
dent separement au foie. {Coitus Scorj/iin.)
2°. La plupart de ces veines se sent reunies en deux troncs,
qui se rendent separcnieut au foie; quelqiies ranieaux isoles y
penetrent sans se reunir aux troncs pcincipaux. [Cobilis fos-
si/is, Dorsch, Ilaieng, Epinochcs, petits Pleuronectes.)
5°. Toutes ces veines ne ferment que deux troncs princi-
paux. (Blennie, Brocliet , Cliabot.)
4°- La plu|jart ile ces veines ne forment qu'un seul tronc , a
rexceplion dc quelques brandies qui se rendent isolement au
foie. (Lievre niariu , Alose , Ammodyte, Perche de riviere,
Lotte, S'lure.)
5". Toutes ces veines forment un tronc simple avant d'en-
trer dans le foie. (Anguille, Lamproie , Goujon, Barbotte
francbe. )
M. Rathke ayant trouve que le canal intestinal est d'autant
plus abondammcnt fourni de vaisseaux sanyuins qu'il est
moins long relativement du corps, il voildaiis ce fait un argu-
ment en faveur de I'absorption du cbyle par les veines intesti-
nales. II decrit ensuite la maniere dont les veines des visceres
abdominaux se reunisscnt dans les poissons qu'il a examines,
et ilajoute quelques considerations physiolngiques, qui ne sont
C( pendant que conjeclurales, en ce que I'auteur fait entrevoir
que le sang qui, dans quelques poissons, va des oiganes
genitaux et de la vessie aerienrie au foie, doit modifier la se-
cretion biliaire, et que dans d'aulres , celui qui se rend inime-
diatement du rectum au cceur doit encore la modifier d'une
autre maniere.
Les veines bepatiques odrent egalemcnt des variations dans
les differens poissous ; ainsi eiles sont au nombre dc trois dans
Zoologie. 125
les Cyprinus Timba, Ballt:riis , Brama, dans lesClnpces, les
Perches et It Coitus Scorpius ; il y en a deux dans les Cyprinus
Gobio , latus et Tinea, dans les Pleuronectes, rAigrefin , le
Gaslerosteus Spinac/iia, et le Brocliet. Enlin, la veine liepatique
est simple dans la Belone , le Lievie niarin , le Blennie, I'An-
guille, I'Ainmodyte, lesSaumons, le Gasterostcus nculeatits eX. \eG.
pungitius , ainsi que dans le Gobius niger, le Silure et I'Esturgeon.
S. G. L.
go. SuR LE vEiNTRicuLK i)L' coEUR DES PoissoNS ; par le D''. Rathke.
Ibid.; p. l5l. )
Le professeur Dcellinger a etabli dans les Annales de la So-
ciete de Wetteravie , t. ii , p. 5i i , que le ventricule du cceur
des poissons est double , et cela , parce qu'en incisant longitu-
dinalement le cceur de la Carpe , il avait trouve, sous une inci-
sion pen piofonde , une surface fraiche et lisse qu'il regardait
comnie celle du cceur interne , lequel a pu etre separe tout-a-
fait et sans la moindre lesion de lenveloppe exterieure , parce
qu'entre le cceur et cctte enveloppe,il existe, suivant lui, un
espacelibretout autour du cceur. Les recherches niultipliees de
M. Rathke n'ont pas confirrae les assertions de M. Dcellinger j
il est probable plutot que cet habile anatomiste a ete induit
en erreur, parce qu'il n'a examine le cceur des poissons
que trop long-temps apres leur mort.
La structure interne du ventricule explique facilemcnt cette
erreur. M. Rallike a trouve que les parois de ce ventricule se
coniposent de deux couches musculaires , une exterieure , pea
epaisse, formant un sac , doni les fibres reunies en faisceaux
sont, les unes circulaires et parallelesentte elles, les autres lon-
gitudinales et obliques, et une seconde , interne , a fibres plus
rouges et plus moUes que celles de I'externe , sur lesquellcs
elles s'implantent sous des angles droits. Les denx couches
sont separees par un tissu muqueux , peu coiisistanl , qui ne
tarde pas a se dissoudre lorsque le cceur rcste pendant quelque
temps plonge dans I'eau ; la substance dissoute restc adherente
a la surface du noyau,, dont I'aspect devient aloi's lisse coninie
si elle etait recouverte par une membrane sereuse. Si la sepa-
ration n'a eu lieu que dun seul cole , il devient facile de s'y
tneprcndre , et Ton pourrait croire que le cceur a deux ventri-
cules au lieu dun scul.
II est meme facile de separer, h I'aide du scalpel , la couche
1 26 Zoologie.
fxtorne dii veiitricule de sa couche interne ou du noyau, chez
les poissoiis encore vivans. Cette circonstance ne pcrniottrait-
elle pas dexpliqucr la formation de deux ventriciiles dans les
mammiferes et dans les oiseaux ? En eflfet , cette nianiere de
voir est deja celle de 31. E^chscholz. (Voy. Beitrdge zur Natur—
kiinde , etc. Materiaux pour I'histnire natnrelle des provinces
russes de la BaUique ; Dorpat , i8-2o , ler. call. ) Les recher-
clios de !\1. ^lockel sur la formation de la cloison interventri-
culairedanslcs mammiferes, meriteraient d'etre poursuivies sous
ce rapport dans la classe des oiseaux ; c'est quand ces recher-
ches auront ete faites le plus completement possible , qu'on
pourra repondre avec certitude a la question ici elevee.
Kous devons ajouter ici que tout ce que M. Rathke a expose
dans ce petit memoire sur le coeur des poissons , ne se rap-
porte qu'aux poissons osseux , et non pas aux poissons carti—
lagineux , sur lesquels il n'a pas fait de recherchcs a cet egard.
S.-G. L.
91. ScR LA Raie-Herisson, cspecc de poisson prise aupr^s de
New-York dans I'ocean Atlantique , et non encore decrite ;
par Samuel L. Mitchill. ( Jiinals of philos, ; n". ^1 , fev.
1826 , p. 112.)
M. Mitchill donne dans ce memoire la description d'une es-
pece de Raie qu'il croit nouvellc , et qui fut pechco a Barncgat ,
dans un endroit ou la mer avait plusieurs brasses de profon-
deur. Un iudividu qu'il observa vivant , so roula en boulc a
la maniere des herissons , et parut entierement simuler cet
animal par le nombre des piquans qui herissaient sa surface.
La description du Jia'ia Erinaceus est celle-ci : queue ayant
deux nagcoires avec les vestiges dune troisieme a son extrc'tnitc' ,
garnie de benucoup d'e'pines sur les cote's , sans que ce soient des
aigudlons. Coulcur de la peau brune ^ panemc'c detaches brunes
plus Jbnce'cs , ayant c'galement une range'e d'une vingtaine d'e'-
pines sur cliaque nageoirc , qui sont cache'es par la peau dans
I'e'lal d' extension des nageoires , ct qui au contraircj'ont saillte
conime les ongles d'un chat, lorsque l' animal est roule' sur lui-
menie , et sont susceptibles d'accrocher les corps environnans.
Cette raie a i-j poucps dc longueur tolalc , ct g p. 6 ligiics de
largeiir. La tetc arrondie est tcrniince cependant par une sortc
de niu'Jean pninfu. Les nagcoires poctorales sont circulaires et
Zoologie. 1 27
arrondics, ct prcsentent par leur connexion une figure ellip-
tiquo. Les nageoires ventrales sent sui-niontees de trois petites
eminences. Les appendices generateurs ont 5 p. dc longueur.
Le corps entier est presquc completenient diaphane, de sortcque
le squeletle apparait aisonient lorsqu'on place le poisson entre
I'ccil et la liimiere. La queue, epaisse et droite , a 9 p. de lon-
gueur. Une tache occupe le devant de chaque ceil , et I'inter—
valle qui les separe. La peau est visqueuse et sans ecailles. Une
rangee d'epines occupe chaque cote du dos , et s'etend jus-
qu'a la queue : des epines plus petites sont cparscs confuse-
iTient. Les dents sont reunies , conipactes et pointues. Lesson.
92. EspECE NouvELi.E d'IIippocampe ; par R.-P. Lesson.
Hippocanipe ventru ; Hippocampus ahdominalis N . Corpora
I(VK>i , nlbido , tnaculis rubro-iiigris notnio • pinna dorsali radiis
26 ; piniid pcctornli 1 5 ; rostro loiigiore.
Ce Lopliobranclie a 8 pouces de longueur totale , depuis le
bout du nuiseau jusqu'a I'extremite de la queue. II se rapproclie
de rilippocampe vulgaire par ses formes generales ( //. vul-
garis); niais il n'a point dexcroissances barbues et cartilagi-
neuses , surmontant les yeux , ni les aiguillons qui entourent
la queue. Sa taille est plus prononcee , et la saillie de I'abdoniea
est surtout remarquable.
Le corps est applati vcrticalement a sept angles , Iiaut d'ua
pouce , vis-a-vis I'abdonien , qui forme une carene tranchante
et convexe en son bord. Le dos est etroit ; I'oeil est surmontii
de 2 aretes coniques et simples. La bouclie est petite , sans
dents, terminale au sommet du museau , qui a 8 lipnes de
longueur; 2 ouvertures ou events sur la nuque. Tete deprimee
et apjilatie sur les roles ; 12 anneaux carlilagineux au corps , a
sept pans ; 47 environ a la queue , a 4 pans. Celle-ci est regu-
lierenient quadrilatere , el, de meme que le corps, lisse ,
sans appendices aucuns , et presente de simples eminences co-
niques , aux poinis de jonction des anneaux cartilapineux. La
fpunie a G lignes de largeur a partir du corps , et se termine
insensihlement en pointe. Nageoire anale nulle : rayons i\i^ la
dorsale , simples, s'implantant sur le dos, par des pctits
bulijes.
La coulenr dc I'Hippocampe ventru est generalement d'un
blanc jaunatre , avec des taclies d'un pourpre noir , irremi-
1 28 Zoologie.
lipips sur la queue et les flanos , et anondies et ponctuees sur
!a tete et antour des yeux. L'iiis est j.iiine dore , traverse par
une baiule noire. I. a dorsale est pointillee de brun.
Ce poisson , que les INouveaux-Zelandais nomment Kiore ,
habite les diverses criques de I'immense baie des lies ou Ma-
rion , et differe beaucoiip, par le nianqne d'appendices , du
joli llippocanipe foliace [H . fnlintus) , decrit par Shaw, et qui
vit snr les cotes de la Nouvelle-IIollande.
p3. Sur les habitudes et i.a nolrriture des EpiNocnES, Gnste-
rosteus aculeatus. [Edinburgh Journ. of Science.; Janvier
1826, n°. n, p 76. )
11 n'est ici question que du poisson connu dans nos rivieres
sous le noni d'Epinoche , dans I'estomac duquel on a trouve
plusieurs sangsues ; I'auteiir anonyme de cetle observation a vu
cet animal attaquer assez avidenienl plusieurs especes A'Hirudo,
telles que la sauguisugn , la vulgaris , la cnmplannta , pour s'en
nounir. Ces sanysues restent encore vivanfes pendant quelques
hem ( s dans IVstomac du poisson , puis piles finissent par y pren-
dre une conleur blanchatre , a mesure que les sues gastriques ou
digestifs operent sur elles Deja M. Ramage, d'Aberdeen ,
avait signale ce fait. (Vol. Ill du Journ. nf Science ^ p. 74- ) Ce
petit poissou peut avaler merveilleusement les plus grosses
sangsues. J. -J. V.
g4. LisTK DES vers qui existent dans les Pays - Bas ; par
M. Eeninet , prof, a Leyde ; mem. couronne par la soc Hol-
land, des sciences a Harlem {Natuurkund. Vevhandel. van dc.
hollandn. maatschappij d'.:r wetenscli. , vol. xv , part. 1. Har-
lem , I 826. )
Depuis plusieurs annees la societe des sciences de Harlem,
encotuage , par des prix, a la redaction et a la publication des
roaleriaux devant scrvir a une Faune beige. Deja elle a cou-
ronne plusieurs niemoires de ce genre, et les a publics dans
le recueil de ses travaux. Le catalogue des vers (de Linnej des
Pays-Bas est de ce nonibre. L'auteur avertit dans la preface qu'il
a adopte, pour son travail, la meme methode qui a ete suivie
pour les autrcs parties de la Faune beige ; que pour la figure
des animaux surtout Intestinaux , des Mollusques , des Testaces
ft Zoophytes , il n'a cru pouvoir faire mieux que de renvoyer
Zoologie. \ 1^
■airx {iranclfe ouvragrs de Ga'ze, lilocli, 3Iaitini, Hrcinscr, tj«;
Ferussac, Lamarck ct surtout de Rudolphi , et jjour la derni^re
classe d aniinaux de [^inne, aux beaux travaux de O. F, Miiller ,
Esper , Martini, Chemnitz, Scliroeter, etc. Pour les animanx
au sujet desquels I'auteur doiite s'ils habitent reellenient les
Pays-Bas , il a pris le parti de les placer dans une c.itegorie par—
ticuliere. Lc catalogue de M. Bennet forme 256 pag. in-8*
L'auteur donne les caracteres, puis la synonymic, la descrip-
tion et I'indication des lieux dhabitation de chaque espece.
Ce travail, qui d'ailleurs n'offre anciine espece nouvelle, est
suivi dune Classification des insectes trouves aux environs de
Harlem, d'apres le systemede M. Latreillc, par N. Anslijn, qui a
recu une medrtille d'argent. On annonce cette liste comme
poi:vaiit faire suite a la description des insectes de la province
de Groningue que la societe de Harlem a inseree dins le i4*^.
vol. de son recueil(V. lc Bull. .,t.\I,n". i 19}, ct pour laquclle
on a mis a la fin du rS*". vol. un supplement, contenant la lisie
des nnimaux de ioutes les classes trouvt'cs dans la province de
Groningue. Cette liste a ete eavoyee par la societe d'histoire
naturelle de Groningue et a olitenu une medailie d'argent. D.
Cj5. An illustrated introduction to Lamarck's CoNcnoLOGr.
Introduction avec figures, a la Conchyliologie de Lamarck ,
faisant partie de son Histoire desanimaux sans vertebres; tra-
duction litterale des descriptions des genres recens et fossi-
les ; ornee de 22 lilliograph. indiquant les divers genres et
leurs divisions; le tout dessine d'anivs nature, d'apres des
especes caracteristiques, par Edin. A. Crouch. In-4°. Prix,
1 liv. slerl. 1 1 '. 6d. , en noir et 5 1. 5 '. colorie. Londres,
I 826 ; Longman.
96. Catalogus Conchyliologi/e per svstema Linn.ei in genera, spe-
cies , ac varietates dispositae ad D. Franc. Ruder. Bathalha
museum pcrtinentis, accurate ordinatum , ac dispositum per
illud systema a Francisco 'riiomasio a Silveira Franco in
philos. , med., et cliir. Baccal. Auctus appendice, in quo
dcscribuntur nonnuUa; testaceoruni species a Linna»o autaliis
ignolas in ipso catalogo relata?. In 8". de 22 p. Olisipone ,
1825, Typogr, regia.
Ce catalogue ordnnne d'apres le systeme de Linne, olTre,
B. TOMK XL n
130 Zoologie. N«. 96,
sur 4 coloanes , le nom des genres , celui des especes ou des
varietes, le nombre d'individus et \' habitat de cette liclie
collection. Un appendice d'une page conlient les phrases des-
criptives suivantes pour quelques especes que Ton donnu
comme etant nouvelles.
Chiton lusitanicus. Testa oblonga ; octovalvis, ex spadiceo
viride; longitudinaliter striata; valvae , pra;ter extremas , aequa-
les, carinat«, quorum iu dorso macula magis, minusvebrunnea
inest, apiceque albo. Animal corpore cinereo. Habitat ad ostra
Tagi, ad corpora inorganica , aliaque testacea adhsrens.
Sokn lithophagiis. Testa bivalvis cuneiformis, decussatim
striata, tumidula, anterius porrecta , liians , aliquantuluni
truncata, posterius rotundata , ad ^ pollicem longa , et Tlata;
ex cinereo alba, maculis noanuUis spadiceis vulvae in regione;
interne nitida , macula spadicea, aut brunnca ad marginem :
cardinis dentes in utraque valva duo , quorum alius simplex,
alius vero bifidus. Habitat ad ostia Tagi lilhos perterebraus.
Conus sulcatus. Testa conica , alba, longitudinaliter slriata ,
transverse sulcata, spira , aliquantum prominula; anfractibus
canaliculatis, tuberculatisque. Habitat in India.
Bulla contraria. Testa oblonga, acbatiuaB similis, sed contra-
ria; spadiceo-vioiacea longitudinaliter rugosa , transverse stria-
ta; ad 7 pollices longa; columella Irflncata , apertura , labro-
que levi et cseruleo. Lister Sjiiops. Tab. 37 lig. 36. — C'est
le Bulimus bicarinatm de Bruguiere; Helix ( Cochlitoma) bicari-
nata, Nob.
Bulla variegata. Testa umbilicata , ovato-oblonga , recta, la-
bro reflexo ; longitudinaliter striata; anfraclus 5-6 superne
plicati ; ex roseo albo, spadiceoque variegati ; maculis brunneis
inter anfractuum plicaturas posilis; apertuia hmata , et juxta
columoUam emarginata , ex atro purpurea, sicut labrum. Lister
Synops. TAh. 29 , tig. 27. — Getle figure de Lister se rapporte
au Bulimus melastomade Swainson.
Buccinum villatum. Testa minuta , ovata , glabra , fasciata ;,
fascia; vicissiin rubra; , et atro purpureas ; apertura alba; labio
dcntato , columella aliquantum falcata , spira parum promi-
nula; anfractus (juatuor, parumque distiiicti. F.
Zoologie. 131
9^. SecONDE tETTBE SUR LES CoQUILLES FOSSILESpar L.-W. DlLLWrM
a sir H. Davit . ( P/ti7o^. Transac, 1824, part. 2, p. 4i50
( Voy. le Bulletin de 1 824 , To. I , no. 347. }
Dans cette deuxieme leltre I'auteur ajoute quelques obser-
vations nouvelles a celles qu'il avait publiees dans sa premiere
lettre. La serie de couches terrestres conimencant par le
calcaire de transition et fuiissant par le lias, contient des co-
quilles appartenant a divers genres de Conchiferes, Cephalo-
podes, Annelides, etTrachelides herbivores, ainsi que quelques
autres coquilles , par exeniple , des bivaWes inuUiLjculaires et
spiriferes qu'on ne saurait rapporter a aucun des ordres natu-
rels ou families dans lesquels tons les autres testaces tant re-
cens que fossiles opt ete divises. Dans les simples bivalves ap-
partenant a ces strates , les marques qui servent le mieux a
distinguer leurs families sont generalement effaces ; et
tout ce qu'on peut dire avec certitude , c'est que les a
ordres dans lesquels Lamarck les a divises , ont existe
ensemble, pendant toutes les formations depuis les roches
de transition jusqu'a ce jour. L'examen de quelques exem-
plaires bien conserves engage neanmoins I'auteur a pre-
sumer que tons les dimyaires de ces couches ont le liga-
ment en dehors , et que les ligamens interieurs devinrent
propres aux nionomyaires apres que le lias eut ete depose.
Dans les lits secondaires au-dessus du lias, toutes les co-
quilles peuvent etre rapportees a quelques-unsdes ordres da-
nimaux maintenant existans, etl'extinction des ordres inconnus
est suivi immediatement de la i". apparition d'un autre ordye
de moUnsques aiujuel Lamarcli a borne le nom de Gasteropodes.
L'auteur rappelle lobservation de Miiller, d'apres laqiielle tons
ces fossiles des strales anciens que Ton a rcgardes comme des
empreintes du dehors et du dedans des Patelles , ont ete formes
dans les cavites des vertebres ou des cartilages intervertebraux
d'un poisson.
A regard des strates du sold'Angleterre, M. Dillwyn fait ob-
server encore que ce nest que dans les couches tertiaires
qu'on a decouvert quelques traces de Cirrhipedes ou de quel-
ques families de mollusques nus. Le bee fossile figure par
Blumenbach, et regarde par Conybeare et Phillips comme le
9-
i 32 Zovlogie.
hc.c dun Sepia, para:t a M. Dillwyn devoir elie lapportc a un
anioial Cephalopode de I'ordie dos Ammonites; il resscmble
beaucoup a la niandibule infeiieure dun bee que Rumpbius a
decrit comme provenant dun Nuulilus Pompiliux. Si ces nian-
dibules ou empreintes de mandibules appartiennent a des
Ammonites, elles different au moins de celles de tons les
genres de CepbaKipndes vivans figures ou decrits jusfju';! pre-
sent ; il parait qn'on n'en a decouverl en Angleterie que dans le
has oolite et le calcaire qui contiennent de grands Ammonites.
Dans sa i'". lettre , I'auteur avait etabli en fait que tuus les
spirjvalves marins des couches secondaires appartiennent aux
renres opercules. C'est que les moUusques, sous la latitude de
nos cliniats, eurent besoin d'etre mieux proteges contre leurs
ennemis et contre I'element environnant jusqu'a ce que les
depots calcaires fussent acbeves.
Dans les formations tertiaires, on remarque la mcme approxi-
mation successive vers les coquilles recentes , qu'on observe
dans les bancs plus anciens; ainsi, tous les coquillages trouves
dans les rocbes tertiaires peuvent etre rapportes a quelque
genre encore existant; mais une quantite innombrable d'es-
peces fossiles de ces formations sont maintenant eteiutes, et
ce n'est que dans les lits siipericurs entre I'argile de Londrcs
et notre creation actuelle , qu'on pent verifier sur les fossiles
leur ideulite avec quelque espece vivante ; encore ces especes
analogues aux \ivantes sont entremelees de beaucoup d'autres
qui n'ont plus leurs analogues. D.
q8. LiSTB ET DESCRIPTION DE QUELQUES ESPECES DE CoQUlLLES dont
M. de Lamarck n'a point parle. Par J.-E. Gray {Annals of
Philos. ; jam, iSiS, p. /{oy.) {\oy. \e Bullet, de mai 1826,
no. 106.)
C'est la suite et la fin dclaliste que nous avons signalee dans
le Bulletin cite. Cette liste contienl un tres grand nombre d'cs-
peces dont une assei bonne quantite sont indiquces coiiune
nouvelles et signalees par une phrase descriptive. M. Gray a
prossi cette liste de toutes les especes d'Helices figurees par
M. de Ferussac dans son Histoire. II Taugmonte d'unn Ifclix
tripo''''ann , d'nne Caracolta oriental is ; des Biilimus jiiiUher..
eylindricus rt Ki/if,'ii , des Jchnhna sulcata ct nifrns, dont il o'sl
a desirer que M. Gray donne de bonnes descrip:ions ct des
Zoologie. 133
figures Boigndes, aiusi que de toutes les auties especes nou-
\elles qu'il a signalees dans ses listes. F.
99. SUR LES LIMITES DE LA BETINE DANS l'oEIL DO CaLMAR {Septa
Loli'go), espece de Mollusque Cephajopode, par Rob K?(ox ,
D'-M. Anatomiste, etc. {Mem. delaSoc. roj. d' Edimbourg ;
Tom. X, 1'*. part. p. 47. et Edimburgh journal of science, oct.
1825, n°. 6 p. 195.)
Dans I'excellent ouvrage d'anatomie de M. Cuvier sur les
mollusques , dit I'auteur, on annonce que le pigment de cou-
leur obscure qui prend la forme d'une membrane , s'interpose
entre I'lmmear vitree et la retine, chez les Cephalopodes ; les
antres particularites de I'oeil de ces animaux avaient deja excite
Tattention des anatomistes depuis Swamnierdam ; mais cette
interposition d'un pigment noir presente un obstacle pbysique
au passage des rayons de lumiere qui se rendent sur la mem-
brane sensitive de la retine. Cette exception a la loi commune
a tons les animaux vertebres est trop extraordinaire poiir ne
pas nieriter examen.
la retine dans ces mollusques se termine ant^rieurement
par de nombreuses stries fines comparables aux proces ciliaires
des vertebres ; ces stries viennent se fixer autour du cristal-
lin. Chez les Calmars , le cristallin est place anterieure-
ment, et Thumeur vitree est situee dans une capsule post6-
rienre du globe de 1 ceil ; entre cette capsule et la retine,
existe cette couche epaisse d'un pigment pourpre noiratre , qui
couvre la surface interne de la retine, et rend difficile le passage
des images ou rayons de lumiere qui doivent arrjver sur cette
membrane. Quant a la retine, elle est formee particuliere-
ment par I'expansion dun nerf optique sortant du crane cai-
tilagineux de ce mollusque. Ce nerf se renfle en un gros
ganglion medullaire qui surpasse nieme en volume le cerveau.
Ce ganglion se divise ensuite en deux branches dont oha-
cune perce la parlie posterieure de la sclerotique de cliaque
<Bil. La retine qu'ils forment dans I'reil tapisse la plus grande
partie de I'intcrieur de la sclerotique, pour venir se fixer au
bord du cristiillin, conime on I'a dit. Ainsi la retine et le cris-
tallin forment une liaison non ititerrompne 1 un avec I'autrc.
ftl. Knox donuc,a ce sujet, beaucoup de details aratoniiqueg
dun grand interef , mais qui ne peuvent eUe exp siis ici.
131 Zoologie.
L'aulei;r pcnsc que le pigment en question , scmblable a un
voile , afl'aiblit les rayons tie luniiiTC qui agiraient trop vive-
ment sur la vaste rcliue de ccs niollusques; ceux-ci recher-
chent aussi la nuit et fuient ie jour; leurs yeux si sensibles
par la vaste etendue de la membrane nerveuse sont merae
destines a voir au travers de I'epais brouillard d'encre qu'ils
repandent autour deux , lorsqu'ils veulent echapper a leurs
enneniis Ce brouillard n'est pas assez epais, pour derober
a la vivacite de leur vue la proie qu'ils guettent , en se dero-
Lant aux regards d'animaux dune vue bicn plus faible.
L'ceil du Buccin et du Liniac m parait etre a M. Knox ana-
logue a celui des Ceplialopodcs, mais sous un plus petit volume
ou ea miniature.
Quant a la forme du cristallin dans les Cepbalopodes , il
morite aussi attention, et peut apporter quelques modifications
a la tlieorie de la vision, que I'autcur se prupose d'offrir plus
tard a la savaute societe philosopbique d'Edimbourg. J. J. V.
100. Sur une espece vivante du genre IIin.mte de Defkance , et
Observations sur les Monomyaircs de Lamark; par M. J.-E.
Gray. [Annals of Philos. ; aoi\t 1826, p. io5.)
Dans la premic're dcs deux listes des coquilles dont M. de
Lamarck n'a point parle dans ses ouvrages , et qui ont etc pu-
Lliecs par M. Gray ( Foyez Ic Bulletin de mai 1826 , Dq. 106 ),
ce savant a fait mention dune nouvclle espece du genre Lime ,
sous le nom de Limn giganlca , coquillc dont il avait trouve
un mauvais individa dans le Museum britannique. Depuis lors
P.I. Gray a rencontre deux individus d'une espece fossile dont
les caracteres s'accordcnt avec ceux qu'il a rcconnus sur son
Lima gigantea , et qui coincident avec ceux que M. Dcfrance
a assigne a son genre Hinnite. Ces coquilles se rapprochent
d'yillcurs beaucoup plus des Spondylcs que des Limes , aux-
quelles il avait d'abord rapporte I'individu mutile du Museum
Britannique qu'il avait observe. Ainsi, dit M. Gray, le genre
Hinnite doit desormais etre compris au nombre des genres vi-
vans. II rapporte ce genre a la famille des Spondyles , et lui
donne les caracttrcs suivans :
Hin.mta , ISob. ; Ilinnites , Dcfrance. — Cocpiillc bivalve ,
incquivalvc , adherente parle sommet dn la valve droile; val-
ves a orcillons , striecs du sommet a la circoHferenc ; som-
Zoologie. 1 35
imets figurant enti-e eux uue sorle cl'aire triangnlaire ; point de
fcnte pour le byssus ; charniere sans dents ; cartilage elastique
sitae dans une raiuure profonde sur cliaque valve. Ligament
lineaire , droit. — Animal inconnu.
Ce qui le distingue surtout des Spondyles, c'est que sa
charniere est privee de dents, que les facettes des deux valves
sent plus symctriques , que les valves sont plus ^gales , les
totes jiliis distinctes et moins epincuses.
M. Defrance a decrit deux especes fossiles de ce genre, I'//.
Cortesii , Did. des Sc. nat. , t. LXI , f. i et 2 , et \'H. Du-
ifuissoni. M. Gray y ajoute I'espece vivante dont il vient d'etre
question , et la caracterise ainsi :
//. gigantea : coquillc oblongue, d'un Lr;in pale en deliors,
radiee par des cannelures striees; I'interieur blanc, bord de la
charniere pourpre.
Lima gigantea. Gray , /inn. of Pliilos. , fev. iSuS, p. iSg.
Testa crassa , jjoiiilerosa , subauficulata, albido-rosea , irrcgU'
hiriter radiata, costata, striata; ii/fits alba , riifo mnculata.
Wood , Catnl., Sitppl. , Tab. 11, f. vii inedit.
Suit la description detaillee que M. Gray faitde cette espece;
puis ce naturaliste passe a des observations tendant a distin-
ijuer le bord posterieur, et par consequent la valve droile , du
bord anterieur et de la valve gauche dans les niou miyaircs,
Des differences qu'il signale , il tire des caracleres pour dis-
tinguer des families chez ces moUusques.
I^es VeclliiidiV. , dit-il , sc distinguent , parce que la rainure
du byssus se trouve toujours placee sous I'oreille de la valve
droite. II comprend dans cette famille les genres Fccten ,
yJmusiu77i , Jaiiira , Ncilhea , Pallium, Pedum et Lima. Les
Ostreidia; sont toujours attachees par la valve gauche. Cette
faraille comprend IcsIIuitres etles Grjqihees. Les SpoiidjUdce,
qui comprenuent les Spondyles , les Hinnites , les Plicatules
sont toujours attachees aux corps maiins par la valve droite.
J^es impressions mnsculaires sont toujours placees sur le cote
droit de la valve adherenlc, etc. D.
101 . Organk de l'oi.faction des Crustaces. (Communication faite
a I'Acad. roy. des sc. le 5 fev. 182^ ) ; par J. -15. Rodineau—
Dksvoidy , D. M.
« Lcs Inscctes hexapodes odVent a la parllo an'.cricure de la
136 .' Zoolooie. NM01.
o'
tete et entre Ics yeux un appaieil aniielti , mobile , solide , fili-
fornie. Les Cruslaces dcicapodes, et notaniment les ficrevisses ,
out ce Hieine appaieil. Mais ils en out un autre beaucoup plus
developpe sur les cotes de la tete , et qu'on Domnie les grandes
anteanes. Les premieres s'appellent les antennules, ou les pe—
tites antennes. Je ne sache pas que la zoolo^ie ait encore de-
termine la nature de ces organes qui , selon moi , conduisent
a de liautes solutions d'anatomie comparee, ainsi que je vais
I'exposer en quel^es mots.
» Les Crustaces decapodes , beaucoup plus compliqut's qu'on
ne le pense , sont , suivant I'expression de M. Geoffroy Saint-
Ililaire , des animaux renverses , c'est-i-dire avant le dos en
dessous. lis ont un appaieil vertebral Lien distinct pour les
pieces solides et pour le systeme nerveux. Les parties lalerales
de I'abdomen sont formces par les appendices c ;sto-vertebranx,
a 1 exterieur desquels on voit les branchies. Le sternum ou
I'appareil sternal se'deveL ppe sur tout le dos de I'animal , ne
laisse distinguer nettement aucun appenJice costo-sternal , ct
s'avance jusqu'au-dcssus de I'encepbale, en se soudant avec les
pieces de eel organe. II forme ainsi une carapace , un test ,
une tente qui rccouvre les appareils du cerveau de la respira-
tion , de la circulation , de la digestion et de la generation. II
n'a pu acqu6rir ce grand developpenient qu'en chassant de-
vant lui les pieces opercnlaires des poissons qu'il ramene en
devant et sur les cotes de la tete , precisement a 1 endroit ou
doit se trouver I'appareil de I'audilion. Aiiisi ce dernier appa-
I'cil reste tout-a-lait exterieur. Devcnu organe de scrutation,
de vigilance et de tact, il semble avoir perdu enlierenient ses
diverses autres distinations. lis ne presente plus que les i)re-
miers rudimens de I'ouie , rudimcns ducrits par Scarpa, et qui
aboutrssenti une membrane tympanique. La base de ce nouvel
appareil est form^'e par diverses pieces auditives solides ; mais
il ne tarde point a s'allonger davantagc , et a ne plus montrer
qu'un fdet cartilagineux et cannele. Eloimanlcs mclatiiorphoscs
d'uii appareil qui, clw.z. les pois.s m.s , est organe nctif dc la res-
piration, qui, sur les insectes [oii les Irachc'es snnt i/ifc'rieurss) se
developpe pour former les doubles organes de la locomotion
ae'ricnnc , cl qui, chez les cruslacc'es , re'u/iit ees dii>crscs pieces
pour J'nire des organes dc tact '. Dans ces derniers animaux , un
Zoologie. 137
ganglion ou renflenient nei'veux , parti du cerveau , envoie dc
chaque cote un filet a ces pieces exterieures.
» Du cerveau partent encore deux nerfs qui se rendent aux
yeux du menie organe , et deux autres nerfs, qui se ren-
dent directement aux antennules ou petites antennes. Pour
nioi , ces antennules par leurs nerfs , par leur position et par
leur organisatioa sont les veritables antennes des Insectes
hexapodes. Ce sont les veritables organes de 1' olfaction , ainsi
que je vais le demontrer, en prenant I'Ecrevisse ou le Honiard
pour exemple. A la face superieure de Tarticle basilaire de ces
organes , se trouve un canal qui communique a I'exterieiir. Ce
canal est oblique de dehors en dedans , d'avant en arriere , et
un peu de baut en bas. II passe sous une piece ou lame re—
couverte a Texterieur d'une membrgne ciliee , contractile ,
susceptible de fermer bernietiquement I'ouverture exterieure ,
et qui peut ainsi emj-t'cher de distinguer la veritable place de
cet organe. Ce canal conduit dans I'interieur de I'article basi-
laire , oil SI' trouve uu appareil osseux ou cartilagineux , ta-
pisse interieurement par une membrane et jiar le nerf dont
j'ai parle. II correspond encore avec le reste de I'antenne , qui
Cnit bientot par se terminer en filets cartilagineux. L'ap|)areil
ici indique est pour moi Vorgane de lolfnction. Je ne parlerai
point ici des uombreuses et surprenantes modiGcatinns que ce
nieme appareil prescute parmi les Insectes hexapodes.
« En resume -. Les veritables Crustaces , outre leurs autres
caracteres , different des Insectes par la presence de deux ap—
pareils antennaires , dont I'exterieur represente les organes de
laudition , et dont I'interieur , analogue aux antennes des
Insectes, represente les organes de rdfaclion. A insil' organisa-
tion des animnux , dils injcrieurs , se trouve imme'diatcmcnt lice a
celle des ordres suptrieurs , ct les appareils antennaires , rendu*
a, leurs veritables destinations, ne so/it plus dc simples appendices.
» En consequence , je propose le noni d''anlcnncs aiiditivrs
pour les appendices exlerieurs des Crustaces , et celni d'an-
tenncs olfactives pour leurs appendices interieurs. »
10-2. MAURrnus IlEnoLn kxercitationes de nnlnialiutn vertcbris
carentium in ovpj'ormationc. Pars I'. De Genkbaxione Aisankv-
KUM IN ovo. Ciun 4 tab. kvg incis. Marburgi, 1824; Kriojie*
et comp.
138 Zoologie. N^ 102.
Quoiqne nous soyons en retard pour rendre comptc de cet
important et excellent ouvrage , nous n'en tacherons pas moins
de le faire connaitre avec tons les details que compnrte la na-
ture de ce Recueil. Ce sera en meme temps le meillenr cloge
que nous puissions en faire, et cclui, a notrc avis , qui ren-
(ha superflu tous les autres.
La tache que I'autcur s'cst imposee est de faire connaitre
riiistoire du developpement des animaiix invertebres dans
I'oeuf. II est question dans la premiere pailie de la {feneration
des Araignees ; une seconde partie contiendra les observations
sur la generation des Insectes. Ces observations , presque
toutes microscopiques , ont ete continuecs par M. Herold pen-
dant 6 annees consecutives.
Les especcs d'araignees dont les oeufs ont servi a Tauteur,
sont,rAraignee 13iademe [Branca Diadcma L. ), qui a ete prise
pour type dans toutes les descriptions donneesdans I'ouvrage ;
ensmie \es ^raneafusea , dornestica , viridissinia , et lit I oral is ^
enfin plusieurs especes non determinees , qui ont servi a
constater , a confirmer ce qui avait ete observe sur I'Araignce
diademe.
Les recherches sur la generation des araignees , ecriles en
latin avec le toxte allemaud en regard , se divisent en quatre
sections.
Dans la premiere il s'agit de la figure , de la grosseur , des
proprietes et des autres particularites des oeufs d'araignees -.
I'auteur a clioisi pour ses observations les ceufs de I'Araignee
Diademe , parce qu'ils sent plus gros que ceux de toutes les
autres especes d'AUemagnc , et parce qu'ils se conscrvcnt
dans leur nid pendant tnuie la duree d'un hiver , en sorte
qu'il est facile de les faire eclore pendant ce temps, en les
exposant a une temperature arlificielle convenable. Les phases
de leur developpement ne sont pas marquees par jonrs et par
licures , parce fiuc-l'influcnce de la clialcur atmosplierique les
fait trop varicr. 11 eut cepeudant ele bondc suivre ce developpe-
ment a une ccrtaine temperature fixe et detcuniinee , et qui
aurait alurs perinis de preciser jusqu'ii un certain point la du-
ree de chacune des periodes.
L'influence de certains agens exterieurs sur les ceufs des
araignees a toujours pourelTetd'empecber leur developpement,
en y delruisaut le principc dc la vie , ou en alterant cliimiquc-
Zoologie. ■< 39
ment les parties constituantcs de locuf. Tels sont , d'apres les
experiences de I'auteur , les gaz liydrogene , azote , oxigene ,
le gaz acide carboiiique , la congelation dans I'eau prolongee
pendant quelques jours , I'alcool , I'ethcr , les liuiles grasses et
volatiles, I'electricite positive el negative, I'acide hydrocyanique
et la liqueur anodyne minerale de Hoffmann. Un froid sec de
ly". R. n'empeclie pas les oeufs de se developper par la suite.
Les oeufs des araignees n'ont pour enveloppe qu'une niem-
Lrane simple , offraut au dehors un aspect veloute qui en ternit
la transparence (i) ; et en dedans sous le microscope une appa-
rence granulee. Ces granulations , dit I'auteur, ne pourraient-
elles pas otre les restes de connexions nombreuses qui existe-
raient entre les globules du jaune et de la membrane de 1 ceuf,
et qui reprcsenteraient ainsi les clialazes de I'tcuf des oiseaux.
Les parties internes ou essentielles que M. Herold a distin-
guees dans I'ceuf des araignees sont le viteilus , ralbunicn ct
le germe ou la cicatricule. Le viteilus ofFre la masse la plus vo-
lumineuse, et occupe prcsque toute la c^pacite de I'oeuf. Sa
couleur varie suivaiit les especes ; elle est ochracee dans I'A-
raignee diademe. C'est le viteilus qui donne la couleur aux
ceuls. Sous le microscope on le voit compose d'une infinite de <
globules environnes par lailjurnen. Extraits de Toeuf, et
places sur une plaque de verrc , on voit ces globules se dis—
joindre, perdre leur couleur, et paraitre transparens. Le germe,
partie la plus essentielle , mais la plus petite quant a la masse ,
se niontre sous forme d'un petit amas de granules , ou de
globules blancs , distincts du viteilus, et d'une forme presque
lenticulaire. Les granules different de ceux du jaune par leur
opacite , leur couleur blanclie— jaunatre, et leur moindre vo-
lume. Dans les oeufs de quelques especes d'araiguees indeter-
minees, I'auteur a observe un germe qui paraissait multiple ,
et repandu siir divers points du jaune; mais les differentes por-
tions se rcunissaient en une seule masse lorsque le developpe-
nient du feci us comniencait. h' albumen est un liquide tiinu,
transparent , crislaliin , sans globules , environnant le vitel-
(1) Lorsquoii vcut obscrvei' avec avant:igc I'intJiiour dc I'ceiif, il
faut plonger celulci duns quclque huile grasse ou volalilc, par la I'eu-
vcloppu doviciit asscz trausparente pour laisser distiu^uer u travcrs
sou I'paisscuv toutcs les parties intericures.
^40 Zoologie. N°. i02.
Ins jusqu'aii germc , et occupiiut , avec ce dernier , I'espace
compris entre le vitellus et I'enveloppe de I'ccuf. C'est dans
cet espace que commence le developpemenl de la jeune arai-
gnec. Le germe est le point de depart, le premier instrument
dela force plastiqne on generatrice. C'est I'alhumen qui four-
nit la matiiTC pour la formation des organes de la jeune arai-
gnee; taudis que le jaiine est destine a servir de nourriture, et
a conserver ainsi pendant long-temps la vie dela jeune aiaignee.
La deuxieme section de I'ouvrage a pour olijct les mcta-
inorphuses que I'oeuf subit pendant son developpement. Voici
le resume de ce que I'auteur dit a cet egard :
1°. Le Lord du gernie commence a se resoudre en globules
isoles qui vont se repandre autour du jaune, dans I'albunien.
■■1°. Le cenire du germe, qui jusque-la etait reste immobile au
milieu de I'oeuf, commence k se mouvoir vers Tune des extre-
inites, en laissant de nombreux granules a sa place , et prenant
ainsi I'aspect d'une comcte, formee dun noyau et dune queue
composee de granules (i).
O . Ces pbenoinenes deviennent de plus en plus distincis
jusqu'a ce que le germe ait presque atteinl rextremite de I'oMif
II reste alors stationnaire dans cet cndroit , qui est maintenant
le point de depart de tous les cbangemens ulterieurs.
4°. Le nojau du germe perd sa cobesion et se resout en glo-
bules, qui sont recus dans i'albumen , et se repaiident de tons
cotes, surtout vers le siege primilif du germe.
5°. Tous les granules dans losquels le germe s'est decompose
se dc'composcnt a Icur tour en une infinite de molecules (]ui
font pcrdre a I'ulbumen sa limpidite et sa transparence , et lui
donnent, a I'exception d'une seule p irtion circonscrile , uii
aspect trouble el laiteux. Lapi.rti n de I'albumenqui est restee
iransparente, et par laquelle on continue de bien apcrcevoirle
jaune, se trouve prccisement au point oppose a celui qu'occu-
j)jit primitivcment le germe. L'albumen trouble et laiteux rc-
<^"it le nom de collicjuamvntum.
6". Le coiliiiiianutnlum rcpandu sur presque toute la surlace
du jaune , se concentre , s'accumiile et s'epaissit vers la region
de I'oeuf fpi'avait occu])ee le noyau du grrme.ct le f /7e//«.9 repa-
(I) Dans quclnuos cspcces d'araignees doiit lesffiufs sont splieriques,
\>- gcrnie ne f)uittc' pas son siege primitrf , et tons les ch;uigcnicns par-
lit dc ce point nieuiu.
Zoologie. 1 4 1
vail sous saCouleurprimitive.Le colliqumnentum prend un aspect
perle devient consistant ettout-a-1'ait opaque : il prend d(S lors
le nom de cambium ; celiii-ci recoiivre h. pen pros le quart de la
surface du vitellus. On y distingue unc porlion plus petite,
arrondie , occupant, pres de rextrL-mitc de I'reuf , I'endroit de
I'ancien noyau du germe , et une portion plus grande, ellipti-
que, separee de la pren)iere par un etrangloment , et occupant
I'endroit de la queue granulee du gcrme. La premiere de ces
portions, destinee a produire la tete avec les organes des sens
et de la mandncation , est nominee cnnthiiim cc'plialiquc : la se-
conde, servant a la forniatiou de la poitriue , des pates et des
parties essenticlles internes de la ieune araignee, recoit le nom
de cambium pectoral. Au reste , lauleur distingue encore dans
I'ceuf 4 regions , savoir, la region pcctnralc , a laquelle est op-
posee la region dorsale, et les regions lalc'rales, qui leursont in-
terniediaires.
n°. A I'aide d'une forte loupe on a])ercoit niaintenant sur les
deux cotes du cambium pectoral, quatre jietites cnlonnes recour-
bees en bas et en dedans , qui presentent I'aspect de cotes Ce
sent les rudimcus des pates , qu'on apercoit plus distinctement
en les regardant par la region laterale de I'oeuf. Les extremites
inferieures de ces pates laissent entre elles un espace triangu-
laire, rempli par une niatiere diaphane, derriere laquelle parais-
sent encore les globules du vitellus. C'est de cette matiere que
seniblent se former toutes les parties contenues dans le trone,
ainsi que la ]ioitrine et quclques-uns desvisceres contenus dans
Tabdomen. Des que la jcune araignee commence a. se develop-
per, la tcilalite du cambium parait se separer en deux couches
su])erpos('e3, dont I'exterieure sert afi rmer, d'une part, les ru-
dimens des pates , el d'autre part la tete avec les rudimens des
organes de la manducation ; tandis que rintorieure donne nais-
sancc aux organes internes du tronc , et a une partie de ceux de
I'abdomen. A mesure que les rudimens des pates s'accroissent
du cote de la region dorsale , le vitellus so divise par un etran-
glement en deux portions, Tune plus petite, occupant dans
roeuf la place que prendra plus tard le thorax, et appelee pour
cela portion thorachiquc , I'autre , plus grande , visible dans tout
le contour de I'oeuf, constituant tout le reste du vitellus , rcni-
pUssant plus tard la cavite de I'abdomen, et nominee ^>nr//V)«
abdominah. A la mcme epoque le vcrre grossissant fait deji
142 Zoologie. N°. 102.
decouvrir sur le cambium ceplialique , au-devant des rudimens
des pates , les preiuieis lineameas encore obscurs des mnndi-
bules et des palpes. Deux crcnelures qu'on a|)ercoit sur Ics co-
tes de la portion abdominalc iiidiquent le commencement de
la formation des tegumcns communs. A I'epoque de la forma-
tion des rudimens des pates la couche interne du cambium
s'unit etroitement au vitellus, et semble , en quelque sorte ,
s'enraciner dans ce dernier, de maniere a ctablir une con-
nexion entrc lui et les parties externes qui sonl au moment de
se developper.
80. Les parties qui se developpent dn cambium s'apercoivent
plus clairement, et se distinguent nialgre leur tcinte blanche
uniforme ; I'etrauglement du jaune a augmente, et les extr«mites
posterieures des pates se montrent dans une plus grande eten-
due a la region dorsale de I'ceuf. En meme temps une bande
obscure, droite, simple et etroire , se montre sur la ligne me-
diane du dos de la portion abdominale ; c'est le rudiment du
cceur, qui ne parait ctrc autre chose qu'un licpiide exempt de
tout mouv'cment, renferme dans un canal tris-fin , et en quel-
que sorte invisible. Aux deux crenelui-es dejii mentiounees
s'ajoutent trois autres , situees a la face abdominale , et an-
noncaut les progres du developpement des tegumeus communs,
II y a bcaucoup dc raisons pour croirc , que les tcgumens com-
muns sont formes par la portion de ralbiimen , qui est restec
transparente ajjres la formation du cambium ; et la connexion
intime dans laquelle se trouvcnt avec les tcgumens les organes
sexuels , les organes respiratoires , les vaisseaux secreteurs de
la mati^re de la toile , et i'extrpmite du canal intestinal , peut
faire admettrc que la meme chose a lieu pour ces parties. Une
autre portion d'albunien doit encore etre employee a la for-
mation du rudiment du systeme vasculaire.
9". La figure de I'oeuf subit un changement frappant ; I'une
de ses extremitcs se renfle et dcvient spherique; I'autre , qui
contient la tete du foetus, devient plus saillante et plus poin-
tue : en general , I'ceuf prenddeplus en plus la figure du foetus
qu'il contient. Toutes les parties de celui-ci continuent de se
developper progressivcment.
10°. L'oeuf a pris une figure elliptique ; k- tronc est parfaite-
Vent separe de labdomeu ; les pates se rai)prochent dim cote
a I'autre ; les palpes et les maudibulcs sont bicn distincts. Au
Zoologie. 1 43
milieu de la surface veatrale de I'abdoinen parait uno tache al-
longee, propre a la peau, s'etendanl depuis les pates jusqu'i
I'extremite de I'abdomen, et parfaitenient opaque ; elle indique
le developpement parfait des organes internes de I'abdomen et
de la poitrine, et peut, de plus, etre rcgardee cbmnie le premier
indice dcs papi/lcs sc'crc'loires , de I'ouverture de ['anus d'une
parlie dc I'appareU genital , des 6 points noirs que M. Trevi—
ranus a nommes stigmales douteux de I'abdomen, enfia d'une
plaque carlUagineiise destinee a recouvrir la brauchie , parties
qui se developpent plus tard.
ii". La membrane de I'ceuf s'applique si exactemcnt contra
le corps du ftetus , qu'elle en exprime lout-a-fait la fipure. La
portion thorachique du vitellus forme en devant deux cornes
pointues qui se dirigent vers les palpes ; entre ces cornes et le
reste de la portion thorachique du vitellus se troiive la tete
formant un triangle cordiforme, a la surface duquel sc mon-
trent 8 points bruns, qui sont \e,?,yeux. En meme temps on
voit paraitre sur les deux cotes du tronc quatre bouroeons
blancs , servant a I'articulation des pates sur la poitrine ; ce sont
les hunches , qui s'articulent a angle droit avec les cuisses. Les
pates rentrent des deux cotes les unes sur les autres , et Tea
peut y distinguer tous les articles; les mandibules se montrent
sous forme de cones aplatis et obtus. L'abdomen est presse
contre le tronc ; sa tache opaque est plus grande et plus dis-
tincte ; elle est divisee en deux portions, une plus grande, el-
liptique , et I'aulre plus petite , arrondie, indiquant le siege des
papilles secretoii«s.
La jeiine araignce qui est maintenant prete a eclore nc donne
encore aucun signe de mouvement.
Dans la troisieme section de I'ouvrage , il est question de la
sortie de la jeune araignee de son ocuf , et de son etat jusqu'a la
premiere mue. De Geer a deja bien fait connaitre le mecanisnie
de I'exclusion et I'etat de la jeune araignee , immediatement
apres cettc operation , et M. Herold a eu peu a ajouter a ce
qu'avait fait connaitre I'exccUent naturaliste suodois. Outre les
parties deji decrites, on trouve sous le ventre , sur les cotes
de la tache abdominale , les organes rcspiratoires. Le tronc se
continue avec Tabdomcn a I'aide dun tube court et etroit. La
jeune araignee qui reste encore dans son nid se trouve dans un
etat de loipeurj ses mouvemcns sont Ircs-borncs ct dilliciles •
Mi Zoologle. N°. 102.
olio nc prend pas encore de nouiriturc ; Ics organrs de la nian-
ducation sont oncoie caches sous la ])eau , et ne deviennont
libres (jii'apres la preniiire mue. Lrs papilles sccrctoires parais-
sent pi'es de I'anus sous forme de peliles bosses , le premier on
le denxieiiie jour npr^'s la sortie de I'teuf. La premiei'e mue a
lien plus tot ou plus laid , suivant le degre de chalenr de I'al-
mosphere ; air.si elle jieut arriver des le second join-, (>u scnle-
ment apres quelques semaiues. Le mecanisme de ce plienomene
est decrit avec bcaucoup de soin par ranteur, Feu d lienres
apres la mue, la jeune araignee sort de sa torpfur, se raninie ,
et se met a courir lorsqu'on I'enleve de son nid. On voit, des
le premier jour, sortir de ses papilles secretoires un fil tres-Gn,
violet et hrillant, preuve que les organes secretenrs de la
toile ont commence a remplir leur fonction.
La portion thorachiqiie du vilellus , qu'on apercoit toujonrs
encore, n'eprouve aucun changement ; la portion abd.jminale
ne se distintnie plus que par sa coiilenr ochracce, parce que
la peau de I'abdomen , mince et transparente avant la mne, a
perdu ces qualites apres celte epnque. En meme temps on voit
parailre sur la face dorsale de I'abdomen les premiers contours
de plusieurs tacbes qui s'etendent jusqu'aux jiapiiles secre-
toires. La tete et le thorax, qui avaient eu jusquelaune teinte
blanche, prennent une couleur plus sombre, a Texceiition ce-
pendant des ariicles des pates e! des palpesqni conservent unc
teinte plus claire. Au dos do I'abdomen paraisscnt des laches
noiratres distinctes , au nombre de 8 , qui s'etendent jusqu'aux
papilles secretoires , et auxquellcs s'ajoutenf encore deux au-
tres chez les jeunes araignces males. Lorsquc les papilles se-
cretoires se teignent egalement de noiratre , les plaques carti-
lapineuses qui, suivant M. Treviranus, servent a recouvrir I'or-
gane respiratoire, se developpent davantage. On les reconnatt
a leur ligure triangulaire et a leur couleur jaunc de sou'Ve.
Elles sont entourees d'une aureole plus foncee; entre cetfe au-
reole et les papilles secretoires se trouve encore une autre
tache noiratre, qui s'etend, chez les jeunes araignces males, jus-
quesvers les plaques cartilagineuses. Enfin Tabdomen prend nne
couleur jaune doriie, en nieine temps que lapoitrine etlcs nian-
dibules deviennent brnnes, et les taclics de I'abdonicn ainsi que
les papilles secietnircs noires. La couleur jaune doree do I'abdn-
men d<'pend uniquement de la jieau elle-mrine , et non pas du
Zoologic. 145
vilcllns qui est cache sous cllc; il cq est do meinc ties taches
noiics dint il vient d'etre question. Ccs taches propres au male
sont les seuls caracteres a I'aide desquels on puisse distinguer
les deux sexes dans les jeunes araignees.
Quant aux soies courtes et raides qui rocouvrent la plus
grande partie du corps de I'araignee, et que Oe Geer pretend
avoir vues deja dans I'oeuf , M. llerold n'a jamais jxi les obser-
ver avant la premiere mue.
Parvenus a ce degre de developpement , les jeunes araignees
sortent de leur nid, en descendant a leirc, a I'aide d'un fd
qu'elles atlachent quehjue part au nid, et chacune va de son
cote fabriquer sa toile et guetter sa proie.
La quatrif ine et derniere section est consacre a des conside-
rations sur le developpement des jeunes araignees, dont voici
la substance :
Le germe petit etre considere avec juste raison comme le
siege de la cause forniatrice , mais I'union de I'albnmen avec la
inatiere du germe est necessaire pour la formation du jeune in-
tlividu. La fusion mutuelle de ces deux substances en une seule
produit le candjium , qui n'est autre chose que I'humide radi-
cal primitif, le cnlliquainenlum ^ le ros et le gluten dc Harvey
et (ies anciens physiologistes. Parmi les deux portions du cam-
bium, la pectorale est la portion principale a laquelle le cam-
bium cephalique n'est ajoute que comme appendice. Le cam-
bium pectoral forme la base du corj)s du fulur individu, et
correspond ainsi aux plis primitifs et au cordon medullaire ver-
tebral , qui , suivant Pander, Ddllinger et d'Alton , sont les pre-
miers rudiniens organiques du corps fulur dans I'oeuf des oi-
seaux 11 a dejii ete question de la destination respective des
deux couches interieure et exterieure du cambium. C'est cclte
substance qui sert a' la formation de la piupart des oigancs,
tandis que I'albumen qui a conserve sa transparence sert a for-
ter le cocur, les tegumens communs et leurs appendices,
voir, les vaisseaux secreteurs, les. branchios , les parties
sexuelles et I'extreniite posterieure du canal intestinal.^
Reste a savoir maintenant quel est I'usage du vitellus contenu
dans I'abdomen et dans le tronc. Cette partie ne contribue en
rien k la production de la jeune araignee. EUe semble etre
dans le jeune age ce qn'cst le corps adipoux dans I'animal
B. Tome X[. io
1 46 Zoologie.
adulle. L'abdomen qui contient la plus jfrando parlie du jannc
pouirait recevoir alors le noni de sac vitcllin. Cependant le vi-
tellus , pour ne pas contribuer a la formation du foetus, n'en
est pas raoins essentiel pour la conservation de la vie dc la
jeune araignee. Apres la premiere roue il prend une consis-
stance plus liquide , et parait servir alors de substance nutri-
tive , que la nature avail jusque-ia mise en reserve pour la
jeune araignee. Ceci doit paraitre d'aulaiit plus certain cpie de
jeuncsaraignees qui viennent de sortirdii nid peuvsnt suLsisler
pendant deux niois sans prendre aucune nourviture du dehors,
et plus long-leraps encore , suivaut les observations de lledi.
Apres ce temps, le vitellus etant epuise, le jeune animal se
desseche et meurt, k moins que, pousse par le besoin, il n'at-
taque ses congeneres, les tue , et prolonge ainsi sa vie de quel-
ques jours.
Cet expose suflira pour donncr une idee du service signale
que M. Herold a rendu a la science par ses belles el interes-
santes recherches sur la generation des aniniaux inverlebres,
et pour faire naitre le desir de connaitre aussi les resultats des
observations sur les ceufs des insectes.
Les planches jointes a I'ouvrage represenlent dune manicre
tres-salisfaisante , et sous un grossissenicnt considerable, lous
les etals de 1 ceuf et de la jeune araignee dont il a ele question
dans le texte. S. G. L.
io5. Sur les organes biliaires et ubinaires des insectes ; par J. -
F. Meckel. (^ Archie fiir Jnat. und PIijsloL; 1826, 1'=''. cab.,
pag. 21.)
Ce meraoire est un exaraen critique des differentes opinions
que les naturalistes et les anatomistes ont eniises sur la nature
et les fonctions des vaisseaux que Malpighi a decouverts dans
l'abdomen des Insectes, sur le corps adipeux des Arachuidcs et
des Insectes, et sur les veritables (.rganes biliaires de ces dei^
niers. Les vaisseaux de Malpighi furent d'abord regardes comme
des vaisseaux absorbans , par Malpighi lui-merae , par Lyonet ,
Kamdohr et Gaedc; aujourd'hui, au contraire , d'apres les re-
cherches de JIM. Cuvier, Possell, Treviranus, Carus, Herold,
Renggcr, \Yiirzer et celles de M. Meckel lui-meme, on s'ac-
corde generalement i les regarder comme des vaisseanx secre-
tcui-s et cxcreteurs; mais les iins , comme MM. Cuvier, Trevi-
Zoologie. 147
i-anns , Carus, Posselt, Ramdolir qui abandonna sa premierft
opinion , les considerent comme des vaisseaux sccreteuis de la
bile , tandis que d'autres , comme MM. Rengger et Wurzer,
soutiennent que ce sont des orgaues urinaires. Nous ne pou—
vons entrer ici dans ie detail des argumens contradictoires qui
sont mis en face par I'auteur ; le resultat qu'il en lire c'est que
les vaisseaux deMalpighi ne sont certainement pas destines seu-
lement a la secretion biliaire , et qu'ils servent du moins simui-
lanement a la secretion de 1' urine; niais on peut se demander
s'ils ne servent pas uniquement a cette derniere, et M. Meckel
croit pouvoir repondre aflirmativenient a cette question, vu
qu'il a decouvert dans ]jlusieurs insectes un autre organe,
dont la structure et les fonctions permettent de I'assimiler au
foie. Get organe existe dans beaucoup de Coleopteres a I'etat
parfait, niais aussi dans des larves et dans des chenilles; en
outre, dans les Nepa, les Ranalra , il consisle dans de petits
vaisseaux en cul-de-sac (coecum) qui garnissent en grand nom-
bre les parois de I'estomac. Dans les Tetligonia et les Cercopis ,
ces petite vaisseaux sont reniplaces par un seiil fort grand , qui
communique dans I'estomac ])ar ses deux extremites. Le lieu
d'inseilion de ces vaisseaux correspondant a celui qu'on trouve
dans les Crustaces , paraij; justilier Tojiinion de I'auteur, qui
appelle en outre a son secours la disposition des conduits bi-
liaires dans plusieurs vers et Mollusques , comme les Aphro-
dites, tous les Mollusques acephales, plusieurs Gasteropodes,
par exemple les Doris, les Aplysies, les Pleurophyllidies , etc.
11 faut ccpendant observer que dans beaucoup d'insectes ces
appendices en coecum n'existent pas ; alors la dilatation que
forme le canal alimentaire derriere le gesier olfre frequemment
une couleur jaunatre, et la membrane exterieure de Testomac
se laisse tres-facileraent separer de la tunique interne (cette
disposition est commune a presque tous les organes creux et
membrancux des insectes). — D'apres cela c'est a tort que le
corps adipcux des insectes est regarde par M. Oken comme le
foie; mais il n'en est pas de meme du pretendu corps adipeux
des Araclinides, qui est un veritable foie, comme les recher-
ches de I\l. Meckel I'ont fait voir sur le Scorpion. S. G. L.
148 Zoolo£>ie.
c
io4- Notice suh ues insectks qui ap?abaissknt tout a cot'p E,t
CHAND NOMBRK sun LKS AHBRES ; parsil'G.-S. I\i ACKENZIK. (L'llifll/.
Journ. of sciences ; 'p\\\ . i8'i6, n". ^1I, p. ^y.)
J I ne parait pas aussi siirprenant qun le croit I'auteur, qu'il
se piesente subitemeiit un grand nonibre d'insecles parliculiers;
car le nionient d'unc inctaniorphose etaut a peu pros le nicine
jiour tons les individus , ils eclosent jiar myriades. C'est ce qui
no doit pas elonner loisque les hannetons ou autres espcccs
a])paraisseat. Ainsi ea une seule nuit, des charancons eclos
nouvelleiiient peuvent devaster des substances ve[;6tales; I'au-
teur croit que le Daucus hisphlus eloigne ces cliaranrons. 11 a
reniarque des traces de pucerons sur des tiges secbes de bau-
niier de Gilead. J. -J. V.
io5. Reciikrches ANATOMiQUES SUR LES Carabiques et sur plusieurs
autres insectes coleopteres; par M. Leon Dufour ; avec pi.
{Jnnal. des Scienc. natur.; 1820, janv p. io5; lev. p. 1 ij,
juill. p. 265, Oct. p. i5o, dec. p 4^7; et 1826, mai p. .j.j
(]elte serie de memo! res est la continuation des Uois pre-
miers dont lanalyse se trouve dans le Bull., t. V, n". T07, et
qui contiennent les resultats des rcchercbes de I'auteur sur le
tube alinientaire des Coleopteres penlaniercs et beteromeres.
Les deux premiers des articles dont nous allons donner une ana-
lyse rapide , sont consacres a la suite de ces recbcrcbes , dans
les Coleopteres tetranieres et trimei'es. Les especes dont I'au-
teur donne en meme temps des figures et des descriptions sont
les suivanles : Jntliribus albinus , Lixus angusiatus , Tomicus
ijpogrnphus, Bostrichus Cupuci/ius , Uleiola Jlavlpcs , Pr/o/iiis
coriarius qX fnber , Lamia textor, Cerambjx mnsclialus , Ilanin-
tichenis Cerdo , Caliidium bajuhis , Lepltira liastata , Crioccrn
merdigera , Donacia simplex et discolor, Casaidn viridis, Ti-
marclia tciiebricosa , Galeruca his itanica cl Tannccti , Coccinclla
'j-puttctata et yJrgus.
Cbez les Aiilhi ibus , le canal alinientaire a 1 fois et denii la
longueur du corps; les vaisseaux salivaires nianquent, dans les
Lixus, les Paclijgasier , les Bostrichus et les Tomicus , le tube
alinientaire est 3 fois plus long que le corps; le jabot est a peu
pres nul dans les deux dernicrs de ces genres , et est plus mar-
que dans les Uleiola. Le tube alimentairc des Longicornes a
Zoologie. i 49
Leaiiconp cl'analogie pur sa conformation et sa structuie, av c
ccliii des Melasonies ; sa longueur ne surpasse guere n fois celle
dti corps; elle la surpasse 3 fois dans les Eupodes {Donacia et
Crioccris), mais avec des differences notables sous le rapport de
la conformation dans les deux genres.
Dans les Cycliques qui sent tons hei'bivores , les uns
( Caisida ) n'ont le canal alimcntaire quiiiie f-iis jjIus long
que le corps , tandis que d'autres [Galeriica] , I'ont 4 fois \Ani
long. Parnii les Aphidipliages le Coccindla -j - punctata est
ponrvu d'un appareil salivaire que M. L. Dufour n'a pu re-
trouver dans le C. argus; dans la premiere de ces especes, l;i
longueur du canal digestif depasse a peine 1 fois celle du c;rps,
tandis que dans la seconde , elle est a cette derniere conimo 5 : i .
Le 3". article dont nous aUons nous occuper, ou le 6".
de r.uiteur, contient Irs rechcrches siir les \>aisseaux biliairss.
La plupart des auteurs qui ont traite ce point d'entomologie,
avaient pense que ces vaisseaux t'taient au noniLre de quatre
dans les Carabiqnes; M. L, Dufour a trouve au contraire que
les Coleoptcres carnassiers n'en ont que deux, qui sont simples
greles, (iliformes, diversement replies et 4 a 5 fois plus longs
que tout le corps; niais ils s'implantent par qnalrc insertions
isolees autour d'un bourrelet qui termine en arriere le ventri-
cule a papilles. La meme disposition se rencontre dans les Ci-
cindeletes et les Hydrocantbares. Chez les Rracuelytkes, les 4
insertions ne sont pas distinctes et separees autour d'un meme
cercle comme dans les carnassiers, mais elles se trouvent toutes
sur un meme point lateral. Dans la famillc des Serricornes, les
IJuprestides et les I'laterides ont des conduits biliaires sembla-
bles a ceux des Carabiqnes ; les Tclcphorus et \ei-Ljcii.i parnii
les Lam])yrides, au contraire, ont 4 canaux floitans par un
bout; les Lainjiyris n'en ont que deux comme les carnassiers.
Dans la famillc des Clavicornes, les t7/e;7« ont 6 vaisseaux
biliaires inseres d'une part a la terminaison du ventricule clij-
lilique, et de I'autrc a I'origine du coecum ; I'insertion coecaie a
lieu par deux troncs trifides. Les Escarbots ont 6 inseitions au
ventricule cliyliliquc, mais point d'insertion coecaie; I'anteur
doute encore , si ces canaux forment 3 anscs romme Ramdobi"
les a representes. Les IJoucliers n'ont que 4 canaux biliaiics
tlottans par uq bout et s'implantant isolomcnt au ventricule
tbyliliquo. Ihms les Nitidulaircs , les Tfirmahts ont
150 Zoologie. NM05.
C/erus , 6 vaisseaux, niais dont litisertion ccecale a lieu sur un
seul et intime point, on dans iin Ironc unifjue tres-court.
Dans la faniille des Palpicornes (.^<//'ojf;A//«.y),rappareiIbiliaire
paiait analogue a celiii des Carabiques; dans la famille des La-
MELLicoRNEs les tiibes secretcurs de la bile, resscmblent pour
leur mode d'implant ition, a ceux de la faniille des Palpicorues,
mais ils sont plus longs et plus deliiis que dans les coleoplrres
Carnassiers. Queiques genres, surtout celui des llannetons ,
presentent des particularites assez notables, mais que le defaul
d'espace nous cmpeclie de reproduire ici.
Dans les Coleopteres beteromeres, les canaux biliaircs sont, en
general, an nonibre de s'tx , qui s'iniplantent d'une pai't, par 6
bouts isoles autunr du bourrelet qui termine le ventricule chy-
lifique, et de I'autre, ]>ar des Ironcs en nombre variable, sui-
vant les families , a I'origiue du coecuni. Ainsi il n'y a qu'une
senle insertion ccecale dans les Melasomes, les Taxicornes ,
YlJetops et le Cistela parnii les Stexelytres; il y en a deux,
dans les Me'/oe, \es Mylabrt's et les Zo/i/'lis , trois dans les OEde-
meres et quelquefois dans les Mjcterus. Les Ifyjioph/ceiis , les
Eledoim et les Siti/ris, font exception a la regie generalc, en
ce qu'ils n'ont que 4 vaisseaux biliaires; les Mordella en font
una autre, en ce que leurs vaisseaux qui sont d'ailleurs au nom-
bre de 6 , n'olTrent point d'insertion ccecale, et qu'ils sont in-
finimeul plus courts que ceux des autres inscctes.
Dans les Coleoptf.res tetrameres, ces vaisseaux sont comnie
dans les Hetcromeres , an nonibre de 6, a deux insertions, I'une
ventriculaire, I'autro ccecale; cette derniere manque cependant
dans les Donacees, qui n'ont, en outre, que 4 canaux biliaires ,
dont deux, capillaires, fornient des ar)ses,a 2 insertions cliacune,
ct deux autres plr.s rpais , floltans par un bout et iniplantes iso-
lenient jiar I'autre Piusieurs autn.'S modifications nioins impor-
tantes se rencontreut encore dans les families et les j^cnies
des Col. tetrameres. Les vaisseaux biliaircs des Coleopteres tri-
meres, sent egalement au nombre de 6, assez gros, coninie va-
riqueux ctayant unc double insertion par G bouts isoles, lant
au ventricule cbylifiqne qu'au coecuni.
La bile contenue dans ces vaisseaux, vario beaucoup pour sa
couleur; cllc est tantot incolore (Hrachelytres, Aphidiplia-
ges, etc.), tantot jaune (Carabiques, lioncliers, Mclasonies, clc.}>
Zocloffie. i5]
tantot brune et plus on moins fonccc [Clcrus, Thjinalw; , clc.l,
tantot ])lanche [Melolontha).
Les 4*^- et 5®. des articles cites fornient le i^. chapitre de
1 autour, dans lequel il expose ses observations snr les orga-
nes de la generation , et d'abord sur les organes males, ensuite
sur les parties femelles.
A I'exterieur, les femelles des Carabiques se distinguent des
males, non-seulement par une plus grande stature et par I'ab-
sence d'une dilatation aux tarses antericurs, mais aussi par une
plaque dorsale de plus a I'abdomen, et par deux appendices re-
tractiles, oblongs, bruns, comes, situiis pres de I'anus et ser-
vant comme organes auxiliaires dans I'acte de la copulation.
Les organes generateurs males dans les Carabiques sont :
1°. les leslicules , le plus souvent au nombre de deux ( i), con-
stitues par les circonvolutions agglomerees d'un vaisseau sper-
niatique flottant par un bout, enveloppes le plus souvent par
une tuiiique vaginale plus on moins delicate, et presentant
d'aillcurs des variations dans leur forme et leur consistance sui-
vant les genres, Le vaisseau deferent qui sort de chaciin des tes-
ticules, offre le plus souvent un petit peloton , un veritable
epididynie, au-devant de son insertion dans les ve'siculcs st'mi-
nales. a". Ces vesicules, au norabrc de deux dans les Carabi-
ques, sont des bourses (ilifornies, diversement flexueuses ,
flottantes par un bout et contenant un sperme inieux elabore
que Ci'kii des testicules. Elies se terminent dans le conduit e'ja-
culatcur qui traverse une masse mnsculeuse compacte avant de
penctrei- dans I'orgaiie copnintcur. 5°. Celui-ci se compose
des parlies accessoires ou de Varmure de la verge, qui varie sin-
gulieicment snivant les genres et les especes, et que la plupart
des auteurs ont regarde a tort comme la verge elle-raeme, tan-
dis que ce n'est qu'uue gaine cornee et retractile , qui sert a
loger cet organe. Ce dernier est un corps filiforme elastique,
fjui egale, en longueur, le tiers de tout I'insccte , et qui parait
offiir, a son extremite, 2 manielons qui tieanent probableuient
lieu de gland ( Carabus anratiis). Les organes gen('rat(!urs des
autres CoLKOPTKHiiS CAENAssiiiBS ne different pas essi'iitiellcment
(I) li u y a ([u'{iue scule masse tcsCiculairc dans Ic llnrpalus ruficot-
nis ct dans le Gideruca lusiCanicii.
152 Zoologic. NO. 105.
de ceux Acs Caiyblques , a I'e.xception cepcndant des Gyrinits ,
dont les tcsticiiles , au lieu d'etre formes par les rrplis d'nn
vaisseau spermatique, ne consistent que dans un sachet oblong,
cylindroide , plus ou moins courbe, obtns par un bout, dege-
nerant par I'aiitre en isn canal deferent, oil Ton n'obser-ve an-
cune tiace d'epidid} me, et qui va s'inseier dans la vesicule s^.-
minale. L'aimure copulatrice presente, en outre, des diffe-
rences nonibreuses dans tous ces insectes; nvns somnies oblige
a leur egard de renvo} er le lecteur au memoire de I'auteur.
Dans la faniille des Brachelytres, I'appareil geuerateur male
se compose : i°. de deux testicules en forme de sachets raem-
braneux , ovales ou oblongs; 2°. d'un canal deferent depourvu
depididyuie; 5". de deux paires de vesicules semlnales ; 4"-
dun canal ejaciilateur beaucoup plus long qu'elles ; 5^. d'une
arniure copulatrice cornee , servant de receptacle a la verge.
Ces organes ont ete observes avec quelques modiQcations dans
les Staphylinus alerts, ma.ri/losus, etylliropieriis el pimctalissiinus,
Le Fcvderus viparius parait avoir 5 jiaires de vesicules seminales..
La famille des SEr.nicoRNES offre des varietes notables dans la
structure et la conroruiation des organes genitaux males. Les
testicules sont conimuncment formes pai" uue agglomeration de
capsules spermatiques plus on nioins nombreuses, (7 dans le
Buprcstis g-maculata , j)lus de 5o dans YEhtter sanguineus) ;
dans les Malachius cependant ils ne paraissent formes que d'un
sachet membraneux. Les vesicules seminales forment 2 paires
{Buprestis, Elater sanguineus, Malachius, Drilus), on bieu trois
(Elater murinus , Tclrphorus ). Au reste I'auteur dit que I'ap-
pareil generateur de ces Cole<)pteres a ccore besoin de noii-
velles recherclies pour etre bicn connu.
Dans la famille des CLAvicor.NES , les Clerus presentent un
appareil generateur male plus complique que les Coleojiteres
prec^dens. Les testicules sont des sachets ovoides, d'un rouge
vif comme dans certains Cimi'x,eX. composes interieurement de
i5-2o capsules sperniatiques ; il y a 4 paires de vesicules semi-
nales ; I'armure copulatrice est j)rofondement bilide a son extre-
uiite, et contient un f< urreau telragone, deconsistancc ])arche-
mince, qui renferme la verge. Dans les Silpha il n'y a que 2
paires de vesicules si-minales; I'auleur decrit avec delail I'ap-
pareil generateur du S. obscura. La conformation et la struc-
ture des organes 'lenitaux males des PALPicorsES, sont fort ana-
Zoologie. i53
logues a ceu5 des Clavicornes. Le grand Hydropliile offre
cependant des particularites imporlantes , observees deja par
M. Marcel de Serves, et representees par I'aiiteur, dans une
ligiire dont I'inspection en donne une nieilleurc idee que tou-
tes les descriptions.
L'appareil genital male des Lamellicornes , est forme de tes-
ticules qui consistent en capsules sperniatiques assez grosses ,
distiacles, pedicellees et dont le nonibre, constant dans les
individus de la meme espece , varie suivant les genres. Ainsi il
y en a 6 pour chaque testicule , dans les Coprophagf.s que I'au-
teur a disseques, et dans le Mclolontha uulgnris, le Hoplinfdr-
7itosa, 12 dans la Cetonia aurata; lo dans le Trichius fasciatus ;
les vesicules seminales sont an nombre de 5 paires dans la Cc-
tnnia et d'une seule dans les autres especes designees. Quant
aux Lucanidcs , ils s'cloignent beaucoup des autres Laniellicor-
nes, par la texture de leurs organes generateurs males , et se
rapprochent davantage des Palpicornes. Les lesticules sont for-
mes, non par des capsules, niais par les cii convolutions d'un
vaisseau spermatique ; il n'y a que n vesicules seminales, qui
sont filiformes, et point d'epididyme.
Dans les Coleopteres uetep.o:meres, les organes males out une
texture qui les rapprocbe de plusieurs pentameres, notamment
les Scarabeides etles Clavicornes. Leurs testicules sont formes de
capsules et de sachets dont le nombre varie beaucoup Ainsi
dans la familledes Melasomes, ces capsules sont tres-noudjreu-
ses dans XeBlaps Gigm, le Pimclia bipunctnta et V Herodiiis gil-
fus; il n'y en a au contraire qne six dans les j4sida Qigas et
grisea ct dans le Teitebrio Molitor. Elles sont aggloniertics sous
divorses formes f les vesicules seminales forment deux paires.
Les Taxicornes ressemblent beaucoup , sous le rapport de
Viippareil genital male , aux Tcrebrionites dc la famille des ?.lc-
lasomes.
Parmi les Stenelytres, X'OEdcmera ccerulea a des testicules com-
poses ciiacun d'une rondelle de huit a neuf capsules spernia-
tiques, et trois paires de vesicules seminales. Dans \' OEdemcrit
ceerulesce/ts les testicules ue sont que des sachets globuleus
sans aucune disposition capsulaire ou vascuiairc apparenle , et
il n'y aque deux paires de vesiculis seminales. Les testicules des-
Myctc.rus ressemblent absoluYiient a ceux des Jsida ; il y a egi«^
k-ment deux paires dc vesicules seminales.
i54 Zoolo^ie. NMO.^.
Dans !a famillc cles TRAcnELiDts, le Mjlabris melanura a pour
testicule iin sarliet (ivale reniiprme, a tunique vayinale jaune
safranee; en dedans il se compose de petites et nombreuses
capsules sperniatiqnes cono'ides. II y a qnatre paires de vesicu-
les seminales ; il n'y en a que trois dans le Zonitcs et deux seu-
lement dans le Sitaris.
Les CoLiioPTERES TETRAJiEREs offrcnt des organe-s genitaux ma-
les formes sur un plan a pen pres uniforme quant aux parties
essentielles. I>aiis tous ceux que rauteiir a designes , les tesli-
cules consistent en capsules spermatiques , qui sent le plus
souvenl. orbionlaires , peu nombreuses, distinctes les unes des
autres, assoz grosses et pediceilees. Quelquefois ces capsules
sont agglonierees, les vesicules seminales sont au nombre d'une
a deux paires. L'auteur n'a pu les decouvrir dans les Cassida
et dans les Timarcha. Elles sont longues et filiformes dans les
Calcruca .
Dans Jes Apuidiphages, le Coccinella jdrgus a des teslicules
composes de capsules spermatiques ovales, oblongueset sessiles,
et ressemblant par la au fruit du miirier. Les vesicules semi-
nales, au nombre de deux , sont longues et filiformes commo
dans les Galeruca.
Les especes dont I'aulour donne les figures pour les organes
generateurs males sont les suivanles : Carabus auralu.s , Jptimis
disp/osor, Scar/les pyracmon , Clivina areitaria, Chlcenius vcluti-
nus, Sphodrus terr/cola, Pterosticlius parumpunctaius, Ilarpahis
iiificoriiis , Djsticus RccscUi , sidcatus , Gyrinus nntator, Stn-
phyliiius olcns , erylhropterus , mnxdlosus , piiiicfntissinius ,
Pcederiis viparius, Elalcr murinus, Tl icle pi torus fuse us , Cle.rus
ahearius , Silpka opaca , hi obscura , Hydrophihts p/ccus, Mdo-
lonllia vulgaris , Cetouin aumln , Lucanus Cervus, Pimelia hi
punctata, j4sidn Gigas,BI(q)s GIgas, Tcncbrio obscurus, Diaperis
violacea, OEdcmrra cmrulca, Helnps chalybceus , OEdcmera ca.lca-
rata, fl/yclcrus curculioides, I^Jylabris melarnirn , Zoiiilis prcv-
usta, Anthribus albinus , Lixus aiigustatits, Boslricluts capurinuSy
Prionus coriarius, Cassida uiridi^, Cerambyx mosclialiis , llamati-
clierus Cerdo , Donaeia simplex , Galeruca Tanaceti , Coccinella
j4rgus.
Les organes geneiateiirs feniellcs des Carabiqucs presentent
a rexaiiien i*. des organes prc'parateitrs on ova ires (\m sont au
nombic de dcui jiailaiLeiiicut sendjlablcs , el qui se couipuscut
Zoologie. "J 55
de gaines ovigercs et de calices. Les gaines sont plus ou moins
nonibreuses suivant les genres, leplussouventenveloppeesd'une
membrane commune tres-fine et diaphane. EUes sont parfaite-
ment separees les unes des autres, et se terminent anterieure -
mentd'une maniere insensible en un filet capiliaire. Nous rap-
pelons a cette occasion les belles recherches du docteur Muller
sur la communication decouverte ehtre I'ovaire et le vaisseau
dorsal dans les Phasmes et plusieurs autres insectes. ( Voy- le
Bulletin, t. IX, n°. 5f6.)M. Leon Dufour dit, a la verite, que
les sommets efliles des gaines ovigeres convergent eutre deux
a la base de I'abdomen , pour former par leur reunion un li-
gament propre a chaque ovaire, ligament qui, aprrs avoir tra-
verse la poitrine, peneire dans le corselet , et s'y unit avec ce-
lui du cote oppose en formant unc anse qui embrasse le jabot,
et en se fixant aux masses musculaires qui president aux mou-
vemens des pales antih'ieures. Ces resultats, obtenus paries
deux obscrvateurs different par consequent entre eux : mais il
faut esperer que ce point d'entomologie si interessant sera
bientot eclairci par leurs recherches ulterieures.
Les gaines ovigeres s'abouchent isolement sur leur base dans
lecalice de I'ovaire, qui n'est qu'un receptacle destine au se|OUr
inomentanedes ceufs parvenus a lenue, et qui est surtout forme
par la base du sac ou sont renfermees les gaines ovigs'res. II dege-
nei-elui-memeenarriereen untube court qui est I'oviducte pro-
pre a chaque ovaire. La reunion de ces deux tubes courts forme
I'oviducte comniun quiconstitue, avec une glandc sc'bacc'e acccs-
soire, un appareil que M. Leon Uuionv aonwwe organe liducaleur.
La glande sebacee se compose dun vaisseau secreteur flottant
et filiforme , et dun reservoir qui s'abouche dans I'oviducte,
problablement pour le passage d'une matiere qui duit lubrefier
les ixjufs et peut-etre leur former un endiiit qui les melte a I'a-
bri des influences exterieures. L'auteur considere , en Iroisienie
lieu, Yapparcil copulateur, constitue par les crochets vitlvnircs,
la vulve et le vagin , et enfinles ceufs.
Les organes generateurs femelles des Coleopteres elraugers a
la famiUe des Carahiqnes sont bien mojus varies dans leur
iorine cL leur texturo que lappareil du sexe male. IVous ne
feruns qu'indiqucr les principales de ces differences; olles exis-
tent dans les Braclielytres parmi lesquels I'aiUenr decrit specia-
Icmcntiv St"p/ijii/ius oicns; <lans les Seniconics, Elatcr. Vrilus;
i 56 Zoologie.
dans les Palpicornes ; llydroyhilus. L'ault- iir iluunc ties nolit)ns
speciales sur I'organe qui seci-ete la niatiere pour la iormatioa
des cocons qui renferment les cenfs du grand llyilrophile ; ce
memo organe est egalemont tlecrit dans les Cassida et les Gn-
Icruca, qui le possedcnt aussi quoiquc avec d'iniportantes mo-
difications.
Les especes dontles parties femelies sent decrites et figurces
par I'auleur sont les suivantes: Carahus auralus ^ Chlcviiiw; vr.-
luti/iiis, Sphodriis icrricola, Labrus obcstis, Djliscus juavf^iiialis,
Slapliyli/ius olens , E later murinus , gilvcUus , Lycus rujipeitnis;
Histev si'/iuaius, Clerus alvearius , Tliymalus limbalus, Hydrophi-
Itts picru.t, Melolontha vulgaris, Lucanus Cervut, Blaps Gigas,
LI. similix , llypnphlceus castaneus , Mycicrux curculioidcs ,
Mylnbris melanura; Zoniiis prreusta, Lixus aiigiislalus, Ilnma-
ticherus Ucros , Lamia Textor , Cassida viridis , Galeruca lusita
nica. [La Jin au procliuiii tnimc'ro.) S.-G. L.
io6. Descriptions ue nouvelles especes d'Hister et d'Hololepie
qui se trouveat dans les Etals-Unis; jiar M. T. Say. (Jnur/i.
ofthcjicad. ofnatur. sciences, of PhdadclpJiia; juillet i8->5 ;
vol. y, p. 02 et suiv. J
IM. T. Say donne dans ce memoire 21 cs[)eces d II isle r et ?.
a' IIntolep(a des Etats-Unis, qui luiont paru nouvelles. xVlexeni-
ple de MM Paykull et Gylleniiall, il fait des divisions dans le
premier de ces genres. Ecs divisions introduites primitiveiiient
par Paykull ne nous ont jamais paru d'un visage facile; niais au
moins, si leur application k la nature prcsente des difncultis,
elles sont, methodiqnenientparlant, cntiereinent comparatives,
c'est-a-dire que les caracieres des trois sections (ju'il forme,
sont pris de la presence ou dc I'ahsence des sillons ou des
stries sur le corselet. Ensuite les tribus de clia{]ue section, les
families que celles-ci comprennent et les subdivisions quad-
mettent ces familb s sont , dans cliacune dc ces sections, elablies
sur un seul caracterc pris tantot posilivenient, tantot negative-
luent. M. Gylleniiall vinl ensuite, et n'adopta point tout a-fait
i'ordre iustitue par Paykull ; il ajouta des consideraliuns tirecs
du front et de la pouctualioii du corselet; niais connne dans les
quatre families qu'il elablit, il nc compare pas I'etat po-itit de
chacun de ces caracteres, que, par example, dans sa quatrietne
familie, il ne parlc point du I'nml (jui scrt -le premier carac-
Zoologic. i57
l('re aiix trois preccdcntes , que Ic caractrro de cette famille
<|i'i est d'avoir le cor elet et Ics ('ly'i'cs presque sans strics, n'a
i-ien de fixe ni de pi'ecis, sa niethodc n'est, pas suffisaniment in-
telligible. M. Say a-t-il mieux reussi? C'est ce que I'analyse que
nous allons faire de ses families va, metlre a portee de juger.
Get auteur en etablit sept dans le genre Histei-.
La I/, a pour caractere : tele avec une strie transversale ;
corselet avant une ou deux stries ; janibes dentelees. n". Fa-
mille : strie frontale peu visible ou nulle ; stiie laterale du cor-
selet nuUe ; elytres avec des stries enticres; janibes anterieures
entieres. 5*. Famille : front convexe ponctue; corselet sans
stries, ponctue de cliaque c6t6 ; elytres striees ou poncluees.
4". Famille: corps oblong ou allonge, aplati ; cbaperon con-
vexe; corselet reborde , ponctue de cbaque cote j elytres
striees ; tarscs anterieurs denticules, les deux posterieurs avec
une seule serie d'epines. 5'. Famille : corps deprinie, ovale ;
jambes interniediaires ct posterieures avec une serie d'epines.
6'. Famille : corps ponctue convexe ; stries suturales, des ely-
tres nulles. 7*. Famille : corps avec des lignes elevees.
D'apres ces caracteres, nousne voyons pas quelle forme peut
avoir le corps dans les trois premieres families, ni comment la
tete et le corps sont confornies dans les quatre dernieres. Se-
rait-ce une faute typograpbique qui, dans la quatrieme famille,
aurait substitue le mot iarsc au mot jambc? La plupart des carac-
teres, eniployt'S pour les cinq premieres families, ne sont rap-
peles ni positivement ni d'une nianiere negative dans les deux
dernieres. Ainsi nous ne pensons point, d'apres ces observations
que nous pourrious multiplier, qu'on doive preferer lesgrandes
coupes de M. Say a celles de ses predecesseurs. Les divisions et
subdivisions sont bonnes, simples el comparatives; mais elles
sont communes a tons les auteurs. Malgre cette part que nous
avons faitc a la critique, eel: ouvrage doit etre consulte par les
entomologistos sous le rapport des cspeces qui y sont fort birn
decrites. A ces descriptions M. Say a joint des pbrases spt'cifi-
ques que nous albins rapporter.
i". Famii.i.e. 1'". Division. Corselet avec deux strics lalerales
entieres ou I'nne des denx racourcies. Premiere subdivisio!i.
Elytres ayant une strie marginale.
I .llistcrMcninonius.Siv'ic interieurc du corselet raccourcie, n'al-
lantqu'un peu au-dela du milieu; elytres ponctuees a leur base;
i58 Zoologie. N°. 106.
corns noir,luisant. — n.U. dcpurator. Strie interieiire du corselet
Jongue ; strie marginale des el}'tres peu marquee ; trois stries dor-
sales ; corps noir. Var. a. Li;>ne marginale des elytres continuee
par une serie de points jusqu'aux epaules. Var. b. Corps d'une
teinlc ferru-inrnse. D'Arkausa. — 5. //. arcuatm. Elytres avec
une large bande lunulee rougeatre; jambes anterieures ayant
deux dcQts entieres. Yar. a. iigne transversale de la lete peu
visible ; ciuquieme strie des elytres peu marquee. Des Arkansas.
4. //. hifidiis. Stries du corselet entieres; elytres ayant une
strie marginale et quatre dorsales entieres; une strie oblique,
raccoiircie a la base. Du Missouri.
le. Subd. £lytres sans stries niarginales. 5. H indistinctus.
Stries du corselet entieres ; elytres ayant quatre stries dorsa-
les entieres, la cinquieme raccoiircie, peu apparente ; strie sutu-
rale deliee.
•2e. Div. Une seule strie an corselet. 6. H. sedccim-striatus.
Stries dorsales des elytres entieres; la cinquieme reunie a la su-
ifira e par sa base. Du Missouri.— 7. H. obllqiiu^. Elytres ayant
a I'extremite une tache oblique rougeatre ; strie laterale du
corselet interrompue par une strie de la partie anterieure.
2^ Famili.e. 8. //. uigrellus. Stries des elytres egalement es-
pacees , dc la meme longueur, droites ; front convexe ; corps
noir. Var. a. Couleur de poix. — 9. H. conjunctus. Cinquieme
strie dorsale des elytres raccourcie, la quatrieme unie a sa base
avec la strie suturale. — 10. //. siibrolundus. Front concave;
elytres avec la strie laterale raccourcie ; mandibnles couleur de
poix ; elytres bordees d'un roux brun , des cotes et a I'extre-
mite. V. a. Cinquieme strie dorsale raccourcie Yar. b. corps
entierement noir. — \i. H. vernus. Front concave ; elytres
ayant deux stries raccourcics.
3*. Famille, \i. H. frateriius. Disque transversal du corselet
sans points ainsi que le disque commun aux deux elytres; cin-
quieme strie dorsale s'etendant jusqu'au bout de I'elytre ; tete
ayant une impression lineaire ; corps noir, cuivreux. Du Mis-
souri et del'Estde la Floride. Yar. a. Cuivreux obscur. — i3.ff.
Mancus. Points du corselet peu appareos sur le disque ; disque
commun aux deux elytres sans points ; leurs stries dorsales
toutes raccourcics; tete sans lignes enfoncees. Des parlies Nord-
Ouest des Etats Unis. — 14. //.y;rt//«a/wi. Corselet sans points*
Zoologie. 159
J'exception du Lord posteriem- ; jaiiiljcs anterieures prolonde-
inent dentelees.
4'. Famillk. 1 5. H. parallelus. Eljtres avec des stries entie-
res ; tarses anterieurs a quatre dents ; ligne frontale distincte.
De I'Est de la Floride. Yar. a. Stric suturale peu visible a sa
base. 1 6. H. frontalis. Tete un peu depriniee; nasus ( nous ne
comprenons point ce mot applique a uu Ulster) fort court , sans
ligne transversale distincte j eiytres avec des stries entieres.
De Virginie.
5". Famillk. ly. //. sordldus. Corselet sans points; stries
niarginales des eiytres nuUes, les interieures raccourcies. — i8.
//. cequalis. Eiytres sans stries visibles, finement ponctuees.
6*. Famillk. 19. H, punctatus .QuAtve stixes dorsales, les iuter-
niediaires raccourcies a I'extremite. — 10. JI. trnnsuersus. Cor-
selet avec deux rainures ou lignes transversales enfoncees.
y. Famille. 21. //. altcrnntus. Corselet ayant six lignes ele-
vees; lignes des eiytres alternant avec d'autres plus ])etites.
Yiennent ensuite deux especes nouvelles du genre Hololepte.
Hololepta cequalis. Poll, brillant; mandibules de la longueur de
la tete. Hololepta Jossularls. Angles anterieurs du corselet
avec une excavation ovale profonde.
Nous croyons pouvoir rappeler ici a M Say que la langue
latine est celle des sciences; il eutbeaucoup mieux fait, selon
nous, de ne point ecrire en anglais ses phrases specifiques,
puisque les auteurs de toutes les nations les donnent en latin,
meme dans les ouvrages dont les autres parties sont com-
posees dans leur langue niaternelle. A. S. F.
107. Usage DES balanciers des Dipteres ; par M. J.-B. Robineau-
Desvoidy, D. M.
Dans une communication faite a la Societe philomathique,
M. Robineau-Desvoidy a etabli que les balanciers des insectes
Dipteres sont essentiels au vol, qui devicnt impossible par
leur ablation. II a egalcmenl etabli que les cuillerons des memcs
insectes ne sont que la continuation, que le prolongement de
la partie interne de I'aile; et que sur les insectes Dipteres, les
organes du vol sont uniquement implantes sur le metathorax
ctsous la depeudaace d'une seule tracUee.
itU) Zoologie.
I 08. InSECTES DlPTERES DU NORD DE LA FrANCE. Jsili(]UCS , BoUll)}-
liers, Xylntomes, Leptidcs, Fesiculeux , Slmtioniydes , Xylo-
phngitcs, Tabanicns; par M.-J. Macquart. In-8". de 178 p.
avec pi. Lille, 1826; imp. de Danel.
M. Macquart, poursuivaat scstravaux enlomologiques snr les
Diptrics de la Fiance septenlrionale , nous donne dans le noti-
veair fascicule, les liiiit families [Tribus Lat.) qui suivent les
Ti'inlaircs dans sa nielliode ; chacune de ces families e^t prece-
dec d'un tableau synoptique dcs genres quelle renferme.
AsiLiQUKS. Genres : i". Leptogastre, 5 especes, dont une nou-
velle. L. nilidus, long. 4. lig. 7, dun noir luisant , segmens de
I'abdomen a bord posterieur fauve. Nous remarquerons que
dans la synonymic du Leptogastre cylindrique, le synonyme
de Geodroy, quoiqu'il ait ete adopte par les auteurs allemands,
ne pcut convenir ni au genre ni a I'espece ; c'est une Empide ;
2°. Dioctrie, i5 especes, une nouvelle : D. anomala, long.
4. liq. noire, hypostome dun blanc argente , thorax grisatre ,
pates rousses , derniers articles des tarses posterieurs obscurs ;
ailes hyalines, 1'^. cellule sous-marginale divisee vers I'extre-
niite par une nervure transversale; 5o. Dasypogon , 7 especes ;
4". Asile, 16 especes, dont 1 sont nouvelles. J. ui'gtipes, long.
5 lig. cendre, hypostome blanc, moustaches noires, abdomen
noiratre, pates noires, jambes et i"''. article des tarses posle-
rieurs a duvet fauve du cote interieur. J. aniiu/ntus, long. 4
lig. - , cendre, abdomen dun cendre changeant , jambes ante-
rieures et intermediaires annelees de noir et de rouge; S^. La-
phrie, 8 especes.
BoMBYLiERs. GeuTcs ! !„. Bombylc , 9 especes; la suivante est
nouvelle. B. nngulatus , long. 5 lig., poils d'un gris rnussatre ,
ailes a base obscure, nervure separant les deux cellules sous-
marginalcs, anguleuse; 1° . Phthirie, 1 especes; 5». Picas, i
€spece ; 4o. Anthrax, 8 especes; 5o. Stygie , i espece.
XvLOTOMEs. Genres: 1°. Thereve , 9 especes.
Leptides. Genres : i". Leptis, 8 especes; i nouvelle. L.Jla-
vicornis, lonrr. 4. lig., antennes jaunes, thorax fauve, a bandes
obscures, abdomen a trois rangs de taches noires, ailes hyaline
a ligne marginale noire, extremite obscure; ?.». Chrysoijile,
Chrjsopilus. Genre nouveau ayant pour caracteres : corps velu,
tete assez grandr-, tronipe cylindrique, levrc superieure tron-
1
Zoologie. "161
<]\u'e obliqoement; pa!]ies re!ev(;es, leur second article cylindri-
que; troisicme article des antennes a style apical (le mot sijc'cial
dans le texte pst une faute typographique). Thorax sans ttiber-
cule, poitrine saillante ea-dessous, pales tres-greles , cellule
anale des ailes fermee ; 3 especes. C. aurata , Lcpiis aurala
Meig.; C.Jlavcoln, Lcpiis flai'eola Meig.; C. Dinclcina , Leptti
Diadema Meig. Ce genre forme dans Meigen la seconde di-
vision du genre Lejjtis; 5". Atherix, 4 especes.
Yesiculeux. Genres ; i°. Acrocere , i esppce ; 2°. Ogcodes, 4
especes, dont deux ne sent point dansMeigen, niais decrites
dans rEncyclopedie.
Stratiomvdes. Dans les generalites de cetle famille, M. Mac-
quart releve avec raison I'erreur de iMiM. Meigen et Knoch ,
sur les larves des Stratiomes. Genres : i°. Sargue, o. especes ;
2°. Pachygastre, i espece : M. Macquart donue a cet article des
details nouveaux sur les premiers etats de cet insecte, d'apres
des observations qui lui ont ete communiquees par M. Carcel;
Z^. Ncmotele, 3 especes; 4"- Oxycere , 5 especes; 5°. Clitel-
laire, i espece; 6°. Odontomyie , 8 especes, dont une n'esl
decrite que dans I'EucycIopcdie; yo. Stratiome , 4 especes.
XvLopuAGiTiis. Genres: i". Beris , 8 especes, dont i^nou-
velle , B.Jlavipes, long, u lig. i, thorax d'un noir cuivreux
(male) , d'un vert brillant (femelle), abdomen noir, pates fau-
ves , tarses Doirs, ailes fuligineuses (n:ale) , presque hyalines
(femoUe); 2°. Xylophage, 4 especes ; 5*". Ccenomyie, i espoce.
Tabaniens. Genres: i". Taon , 17 especes, dont une est nou-
velle, T. b/mnculahts , long. 6 lig. -j^, abdomen noir, une ta-
che fiiuve sur Ics cotes des premier et second seginens , anten-
nes noires, leur 5*. article fauve a extrcmite noire; 1°. Chry-
sops , 6 especes; Z°. Hcematopote , i espece. II nous parait
bien cerlain qu'a rcxenijile de M Meigen, M. Macquart con-
fond plusieurs especes en une seule, et que de plus Yllcjmalo-
pola equina u'est point le male du phwinlis , vu qu'ils se rcnccn ■
trent rarement dans les mcmes localites; 4°- Ilcxivlome , une
espece.
Ce fascicule conq)rend encore 5 planches fort bien gravees ,
renfermant chacune 8 ai'es apparlenant a divers genres. Nous
ne pouvdus que loner b.'^auc. up le travail de M. Macquart; mais
nous penfons que dai;."; co fascicule et iiotain.iient daps les gen-
B. TcuE Xi. n
i 62 Zoologie.
res Asile ct Taon, il a trop facileiiicot applique les noms dw
esp^ccs aUenianilos decritcs par M. Moiijen a dcs t-spi'ccs fran-
caises dans losquellcs lui-nu'ine a trouve dcs differences nota-
bles. A. S. F.
I on. Description d'unk NODvnr.i.K EsricE dk SrniNX, nommeo Sphinx
Amelia; pai- M. de FKisrnAMEL, major au 5*. regiment de la
garde rojale.
Au premier aspect \&Sphlnx Amelia resserable a un Hippopliae
dont lescouleurs seraient passees; ruais en rexaniinaiit atleati-
veroent , on voit combien leasenible da coloris le rapproche
plutotdu Sphinx yc<:pertilio. Eneflet, il semble etre un hybride
de ces deux spbinx, ct a I'inspcctioa de la chenille on n'liesite ^
plus a dire qu'il forme une espece nouvelle.
La grandeur est celle dun Hippopbae ordinaire, et la coupe
des ailes est la uieme. Le dcssus dcs premiercsest d'lin gris pale,
avec le bord postihieur plus fonce et garni dune bande dans
loute la lontnieur dc I'ailc. Celte baade va en s'llanjissant dc-
puis lesomniet de I'aile jusqu'au milieu et i'extifuiile du bord
inferieur. Le bord est lisere d'ua blanc jaunaLrc et prend une
lef'ere tcinle de bleu ardoise en s'approcbant du corps. 11 n'y a
pas dc point noir dans le milieu dc laile comnie daas I'Hippo-
phaij , mais une tacbe peu sensible.
Lc drssusdos sccondcs ailes est rose entrc deux bandes nnires,
a peu jires egales ca lar-eur. L'cspace ou plulul, la baiide rose
est infiniment plus large que dans I'Uippopbae. La bande noire
posterieure est garnie d une petit lisere blanc jaunatre : il y a
conime dans I'Uippopbae ua espace orbiculaire pres du corps
enlre les deux bandes noircs ; mais au lieu d'olre blanc il
est rose.
Le dessous des qualre ailes est d'un cendre rose, legi'rement
lave de bleualrc a rextreinite. Sur le dessous des ailes coniine
sur lc de.ssus, il y a absence del.i petite ligue noire qui so trouve
dans rilippopbae.
Lc corps est d'un gris blcuatre avec les cotes de la moilie
anlerieure dc Tabdomcn blancs, et coupes transversalcment par
dcu.v pelilcs baudcs noircs. Les pates sout d'unblauc jaunatre,
la partie interne qui sc rapproche du corps est garnie dc poils
bleuatres. La trompc est semblable a celle de I'llippopbae, ccsl-
u-dire dun brun jaunatre luisant.
Zoologie. 163
Les antcnnes sont blanchatres en dcssus et grisatres en
dessous.
Lorsque la chenille a atteint sa grosseur ordinaire, elle a en-
viron 2 jjouccs ^ tie longueur. Elle est dun vert brun fence et
carnie de points couleur de terre dc Sienne, ranges suivant la
forme des anncaux du coi'ps. La tete est dun jaune dore ayant
un croissant asscz large de sembhsble couleur siir le premier
anneau. Les stigmatcs sont roses etvonten decroissantde gros-
seur, de la cfucue a la tetc, en sorle que la cincjuiemc est a
peine visible. Le ventre est d'une couleur lilas claire, bordee
d'une ligne blancbe melee de rose qui separe, danstoulc sa lon-
gueur, la couleur gcnerale du dcssus du corps de celle du des-
sous du ventre.
Les pates membraneuses et tcaiUeuscs sont d'un beau rose,
les dernicrcs sont un peu plus foncees.
La corne de cette chenille est peu longue, legerement mar-
quee , d'un vert bruu en dessus et rose sur les cotes.
On voit que cette chenille n'a aucune resscmblance pour la
couleur et la disposition des taches avec celles de I'liippopliae.
Elle vit solitairenienl sur I'cpilobe i feuillesde roniarin {Epilo-
bium august ifoliam) ; elie fut trouvee pour la \^'' . fois le ii
juillet 1825, sur les bords du Drac, torrent prcs Crenoble ,
par madame Anulic l^allier Le mari de cette dame en retrouva
plusieurs I'annee suivante a la meme epoque , et les donna a
M. de/Feislhamcl, qui en fit le dessin et la description ainsi quo
celui de I'insectc parfait qui viut a eciore vers la Gn d'aout.
M. Prcvost Daval a trouve egaienient plusieurs chenilles aiix
memes licux et a la meme epoque, mais n'a egaienient obtenu
qu'un individu. Le sien et celui de M. de Fcisthamel sont les
deux seuls counus.
110. Considerations jioDVEi.LEs SUR i.a crande Puvsai.e , \a Cara-
vclle, la grande Qalcre des tropiqucs ■ par 11. -P. Lesso.\.
Acalephe hydrostatique, Cuv. Radiaires anonialfs, Lauik.
Cette Plijsalc , excessivemenl aboiulante cntre les trojiiqucs,
a depuis long-temps lixe I'atlenlion des naturalistcs et <ics cu-
rieux, par sa forme an moins singuliere. Si je ne me tronipo ,
nons n'en avons cependant aucune description cxacle , on du
moins je u'cu counais aucune. Celle de M. de Lamarck ( Fhy-
salix pdagica) est trop courlc; ct M. Cuvicr ne dir |-kas quelle
U\i Zvologie. iS". 110.
fst l'< spi'ce , la senle , (|u'il ait ttudie, et rejjaide toulcs celles
inentionnees par Peioii et les autres voyayeiirs , c imnie tie'-
oiti.s dune inaaioie insuffisante daas I'etat actuel da la science.
Je crois done bien faire de tenter une description de cetle ))liy-
sale, rcniarquable par sa taillc, sa forme et sa coloration; ollii
f St fiiudee'sur un ilessin fait d'uprrs nature et de gi'andcur na-
tureUe,"de nienie fjue sur laiialoniie complete et line obscrva-
lion exacte de ses parties.
Jmitomie, plifsinlogie. — L'animal se compose de trois par-
ties distiuctes , que nous appelons -. Crete ou appareil velifere
( sans divisions); Corps on appareil hydrostatique ( extremites
anlerieu'.es et posterieures ); Appendices ou appareils digestif
et resi)iratoire ( composes de sucoirs, de conduits a(;'/ve«.y , de
ienlacitles proprement dils.)
Vu Corps. — Le corps est place entre la crete et les pa([uct3
d* tentacules ou appendices. Sa forme est celle dune vessie al-
loiii'ee , irregnliere , plus dilatee a son centre, se terminant en
avant oar une extremite cylindrique, arrondie, de memo qii ii
la partie posterieure. La premiere est allongee et percee dim
frou a sou sommet, d'ou s'ecbappent les gaz contenus dans la
membrane acrienne. La seconde extreniite est maniel mnee. Ce
petit mamelon ne parait pas toujours. Le cole gauclie est
renfle , pour donccr uaissance a un plaleau , d'ou naisscnt les
paquels de tentacules.
La longueur da co'-ps est dun pied. L'animal sallonge qnel-
quefois davantage. Sa largeur, communenient de deux a trois
pouces , varie suivant la distension de sa capacite, produite
par le gaz. II est compose dune tunique menibraneuse , sans
traces de vaisseaux ; seulement on observe des fibres, comnie
musculaires, formant le cercle de la grande capacile, tandis
(lue la base ou s'ins^rent les (uberculcs csl renforcee par do
fortes stries, cbarnues , concentriques. Pies dubord antcrieur,
on remarque deux ouverturcs, qui sont loiifice interne des
canaux nutritifs , et qui aboutis'^ent a une cavite cloisonnee ,
situee sur la ligue anierieure ct sunericure qui sepaie la cr.'U;
du Cirps. Ce reservoir, picin dune sorle de chyme colore en
rouge, ferait fonction ou serait un veritable estomac. J'ai
suivi jusqui Touverture posterieure ce canal , ct la , sans dauto,
au dessous du conduit de la membrane aerienne, il s'ouvio
par uii t.oi: que rtcouvre un repli niei;;lnauci:x,
Zoologie. i'^S
Les parois internes An corps sont tiinissees interienromt'nt
ji.Ti- line membrane legere, siriee , dont I'analoi^nie cliez les ;iiii-
HKiux est la membrane -sereu«e. Cette membrane revet tdvit
I'interieiir , suit les anfractuosites ties cellules ile la crete , et
apres plusieurs renflemens , elle aboiitit sous forme d'un tube
an Iron posterieur. Cette membrane est un vrai sac, qui n'a
que I'ouvei-ture que nous venons d'indiqiier ; ses fonctions sont
de renfermer le j^az duquel depend la lejjevete speciCque dn
corps Ptdela crete. Elle n'adbere point a celle charnue fibreu^e
qui compose Ic corps.
La coloration du corps est nitilante k ses extremites. Ail-
leurs elle est d'un violet eclatant , auquel se melent des tcinle.s
irisees ou azurees.
Dc la Crete. — La cr^te est verticale , haute d'an a deu\
pouces, situee sur la portion dorsale dn corps., et s'inserant a
un pouce et demi de I'extremite posterieure, et se terminant a
un pouce a la portion anterleure. Quelquefois cette dimen-
sion change quand Tanlmal s'allonge. Sa largeur,'^en bas , est
d'environ un pouce ; son sommet se termine par un simple bi-
seau legerement sinue. Des cloisons regulicres et symetriques ,
au nonilire de to, isolent dans I'iuterieur autant de cellules
aeriennes. Cliacune d'elles est cnsuite divisee en i parties,
chaque parlie en deux leges, cliaque loge est subdivisee encore
en deux meats tres-petils.Leslignesd isolement paraissenti I'ex-
terjeur ccmme des rainures ; elles sont color<';es en rose, puis
souvent en violet bleuatre. Le trauchaut de la criMe est dune
coulenr purpurine vermeille.
l/interieur de la crete et de ses cellules esttapisse par I'en-
vr'loppe que nous avons doja mentionnee sous le nom de mcm-
hvanc. aericnne , membrane dont on a vu le trajet, lorsque nous
a\ ons parle du cnrpx.
Les piliers des cloisons paraissent etre dos sortcs de muscles
qui lermeut ou deploient la crele , suivant I'irriiabilile de I'a-
nimal.
j4pv)endiccs. — 4 gros tubercules subdivises , de consistance
comnie cartilagineuse , prennent naissance dn bas fond du corps
de la Physale. Ces tubennles se ramifiont i)onr sontcnir des
millicrs de snooirs vcrniifornies , grouppes en faisceaux , arron-
dis , lojigs d'un denii-pouce environ , et se lerminanl par uii;-
166 Zoologie. N". 110.
Louche libsorbiiiitc , ct qsron poiinwil appck'r tentaculcx stoma-
caux. Ceux-ci sont colores en bleu tcudre.
3o ii 4o vaisseaux aciicns , monilifomies on cu cliapelet ^
tris-tenus, tres-gicles, excessivement delicats, a grains traver-
ses dim fil capillaire , d'une couleur bleue tres— claireou plutot
blanche, pourraicnt etre nonimes tentaculcs acrlcns .
Leur fonclion est sans doute d'aljsorbcr dans I'eau I'.ir nc-
cessaire a la vie de I'aninial, ea decomposant Ic premier tluide
pour creer au besoiu le second.
Une vinj^taine de tentacules longs de lo a 4o pieds se com—
p'.:sent dun tube a anneaux concenlriques en spirale , dont la
disposilioa des fibres permet a la Physale de les serrer contre
elle en tours de spire presses, et a les reduire, dans cetetat,
a un SL'ul pied de longueur; ils prennent naissance a la base des
disques cartilagineux , d'ou sortent les tentaculcs stoinacaux , et
sont colores en bleu clair. Des rangces de pores glanduleux, ar-
rondis, disposes en rosettes, suivent les contours des spires et
bordent cet ordre de vaisseaux. Ces pores sont vivement colores
en bleu indigo. Ces bouches sont arrondies , munies dun rebord
plisse, et c'est par cet orifice que suinte un sue propre emi-
ncmment corrosif.
Je n'ai point vu que queiques-uns de ces tentaculcs fus-
scut plus gros que les autres , comme raffirnient les natura-
listes de I'expedilion de Kotzebue.
Le sue que distillent ces tentacules, est acre, corrosif; il
scmble etre inherent a la composition orgauique , car aussitot
la inort, ces tentaculcs se resolvent completement en un li-
quide bleualre, niiscible a I'eau , lui transmellant sa proprietd
deletere sans trace des lineaniens qui les composaient. II laisse
cxhalerune odeur excessivement letide. 11 passe au rouge par
les acides.
Sjslcmc ' rcspiratuirc. — La Physale ne senible done exister
que par les deux systcmes respiratoire et digestif.
Le premier n'executc scs fonctions qu'au moyen des traclu'es
monilifornies ou en spirale, qui vont chercher, dans I'eau, I'air
uecessaire a I'excitabilite du tissu de I'aninial, seul phenoniene
vital qu'on puisse lui accorder , avec la fonction d assimilation
ou la digestion. Le corps est souvent rempli d'eau au tiers de
sa capacitc. II paraitrait de prime-abord que c'est un moyen de
lester la Physale ; n)uis je crois devoir attiibuer cet elat a la
Zoologie. 167
gene qu'eprouvait celle qtie j'avais renfermde dans un vase trop
etroit. he relachement <lu tissu de la membrane qni fernie les
ouvertures du corps, avail laisse sans doute entrer I'eau , a
moins que cela ne soit le nioyen qn'elle emploie pour se sous-
trairc a quclques causes qui ne lui conviennent pas , et pour se
laisser precipiter a une certaine profondeur.
L'air ainsi pompe , passe dans la iunique nc'riertne, qui tapisse
I'interieur et qui se reploie dans les cellules de la crete ; il les
gonfle, et il est retenu dans ces diverses loges par des bande-
letles colorces (.rouge, bleu et violet), qui ne sont autre
chose que des muscles qui abaissent, replient ou develop-
pent tout I'appareil veliforrae an moindre contact suscep-
tible d'excitcr son mecanisnie , et sans doute que dans ee cas,
I'influence de I'oxygone , de I'eau et de l'air n'est pas sans
action.
Sjslcmc digestif. — L'assimilation des sues nourriciers sem-
ble etre le but unique de I'organisation de la Physale. Tout est
forme pour cepbenomene. De longs tentacules qui se prolongent
indefinimcnt, ct qui sont cntierement couverts de ventouses
pleines dun sue causlique, enlacent la proie imprudente qui
vient les toucher. Elle est frappe de stupefaction ou de niort au
moment ou elle vient a s'engager sous les extremitcs palpes des
tentacules, qui , par un niouvement plusrapide que la pensee,
lui donnent uue viva commotion , la serrent dans leurs replis ,
operentiin vif mouvement d'elevation , et le poisson captif se
trouve ainsi porte au centre des innonibrables sucoirs, qui
s'appliquent sur sa surface , en pompent les fluides alimen-
taires, et les transportent enfin dans les renfleraens du plateau,
ou , pcut-etie, lis recoivent une elaboration complete et der-
niere.
C'est cette sorte de fluide rouge ou chyme que nous avons
vu circuler dans le canal anlerieur, puis superieur, signalo en
parlant du corps.
La premiere Physale que nous primes avail deux poissons
dans ses tentacules : I'un etait un poisson volant ( Exoccl ) ,
deja a moitie decompose; I'autre un petit ftlaquereau. J'ai pu ,
en la placant dans une baignoire du bord que jo fis remplir
d'eau de nier, suivre I'ensemble de ses mouvemcns, d'ou j'ai
tire les observations que j'ai signalees.
Propricle's. — La niatiere corrosive est d'un« belle couleur
i68 Zoologie. N". 110.
Llenc , et reside seuiemer-.t dans los jjranda lotUaciilcs munis
de bonches ii reboi-d tuberculeiix. Elle e.^t Ires-soluble, dc
lueuie que les lentacules , car ceui-ci se dissoiverent »lans une
: eule nuit, ei: colur rent en Ideu dazur uii ijiaiid bocal d'eau
« e mer.
Ce liqiiide cause aux organes sur leqivcl il est a]>plique un
vif scDiinicnt do biiilur?, dans le genre de rurlicatioa , inals
pbis intense. Des erysipelcs considerables, I'engorgeme.nt des
j^landes, les syncopes, sout les syniptonies qu'on observe a sa
suite. Quoique prevenues, plusieurs iK'isoanes abord les tuu-
clierent , soit par inegarde , soit sans en connailre les iucon-
vcuieus, toiites eprouverent des doulenrs atroces pendant plus
d'une beure, M. de Blois, enseigne de vaisscau, qui toiu-lia
involoutairement une Pbysale tres-grosse qu'il venait de pecher,
cut des accidens assez graves, et qui ne disparurent que par
des lotions de forte solution d'ace!atede plomb. L'ammoniaque
liquide etendu d'ean produit une guerisini encore plus rapiiie.
Considcralio/is gc'nc'rnlef. — La Pliysale ne s'clt-ve pas seule-
meal sur la mer pendant le caime , coninie I'afiirment les au-
leurs. Toujours nous en avons vu, et en grand nombre, dans
des mers tres-grosscs et k la suite de forts venls, depiiis les
lies du Cap-Yert jusque dans les latitudes correspondantes au
Sad EUcs flijttcnt sur I'Ocean en deployant leur large crete
purpurine et diapbane. Uue vague les cliavire souveni. ; mais il
sulTit dun instant pour les relever ei. leur fairc contluuer bur
route. Les niarins leur ont nieme alUibue I'inslinct. , d'apres la
disposition de la cr^te, qu'ils regardent con)nie une \oile, de
s'orienter au plus prcs , et de naviguer ainsi a la rnanierc des
balimens. Mais si c'esT une erreur sous ce rapport, cettecrete
par son ampleur seit evidcniment a faire evoluer la Pbysale
dans la directi n du vent regnant ou vent arriere.
Yoici nienie ce que je tonsiguai dans nion journal, d'apres
rimpression que me fit la vue des premirres j)liysales. ( Journ.
lust. , 8 sept. I Sua. )
Le flot faisait naviguer la medusaire pbysale, dont les ecu—
li iirs vivos et briiiantes le dispulent a celles des plus belles
tleurs. Quelle profusion de ricbesse dans le coloris la nature
f^lale dans ses plus simpk's productious ! Tons les etres OTit ete
I'nbjel de sa sollicitudo; mais dans qui-llo vue a-t-elle donneii ce
corps vesiculaire qui flolte sur la surface du vaste Ocean allan-
Zoologie. i69
lir|uc, cct eclal si remarquable, et qii'on rctrouve siir Ics Phv-
bophores , les Beroes , les Cyanees , les Pelagies , etc. ?
A voir la pliysale nager avec grace sur la nier, relevant sa
crt'te argentine, bordee de carrain pur, il semble voir nager
uiie nacelle legcre , dent la voile est formee par la Crete, tan-
dis que des banderoles azurines floltent sur sa prone , en em-
pruntant les formes les plus sveltes et les plus gracieuses, et
que, nautonier perfide, elle laisse filer derriere elle des cor-
dons du plus bel outremer, destines a enlacer le poisson no-
vice, qui les prend pour des guirlandes de plantes marines et
y cherche no abri protecteur , ou le moyen de se derober a la
poursuite de ses enneniis. Ces cordons, si eleganiment brodes,
se ronlent en spire, distillent un poison subtil, et c'est alors
que la proie qui les enlace essaierait en vain de s'echapper,
mille sucoirs I'ont bientot engloutie.
La physale , ressentant rinfliience de la temperature, n'a
qua burner lair vital; le corps vesiculeux se gonfle , se rem-
plit, et, semblable a un petit ballon, I'eleve sur les flots. Dans
nn mouvenient cnntraire , cctie pocbe membrancuse se vide ,
laisse ccbapper le gaz contenu, et Tanimal se precipite an fond,
en mcnie temps la crete et le voile quelle formait se replie
et est serree. — En mer, 19 septembre 1822.
III. Observations sur le Dragonnkau d'eau douce ; par M. Pelliedx
aiae. [Jnnal. des Sc. iiatur. ; decerabre i8'i5, p. 495.)
L'individu de dragonneau {Gordius aqiinticus) que M. Pel-
lieux a eu occasion d'observer, avait ete trouve sur une grtve
au bord de la Loire. Sa longueur etait de der.x pieds quatre
pouces , bien plus considerable par consequent qu'a Tordinaire.
M. Peilieux n'a ])U lui trouver ni bjuche ni anus; toutcfois les
details dc sa description ne laissent pas de donle sur I'espece du
ver. Celui-ci fut conserve vivant, pendant 1 1 mois, sur du sable
avec de I'eau souvent renouvelee dans une assiette. Une fois
cette eau s'evapora complctement et le ver fut trouve a sec ,
desseclie meme en certains entlroits du corps et ne donnaut
aucun signe de vie. Une nonvelle affusion d'eau lui rendit ce-
jicndant les mouvemens et il vecut encore, qnoiqu'avec raoina
de vigucur , pendant 70 jours. S. G L.
170 Zoologie.
112. VeR INT£Sri»\AL OBSERVE roUP, LA PREMIEBE FOIS, eXJllllst; J)ar
I'anus cliez une fcmnie encore vivante ; par le ]>'. J. Cle-
hius , do ('obl<;iitz. Avec figures. (Neue Jnhrbuchcr der teul-
sclic/i Jilcdizi/i iirul Clururgie ; To. XI, 2^. c;ili., p. 1^G.)
Le vcr on plulot la poriioa de ver dont il s'agit dans cette
notice, fut expulsee par I'anus cliez la fcmme d'lui ])ccheur, en
i8oy. Ce fragmi'nt ironque a sps deux extremites a i pouccs
et demi de Ion;; sur g lijjnes de large. An milieu on voit re-
j;ner dans tonte la lonyueur de la pirce une portion cylindri-
que , seniblable a un lombrical, annelec comme ce dernier, et
ayant •! lignes de dianietre ; mais oa qui distingue ce ver de
toute autre espi'ce connue, ce sont les ailes nicmbraneiises
qui garnisscnt des deux cotes toute la longueur de la portion
cylindrique mediane , et dans lesquelles les anneaux de cette
portion se continuent en rayonnant ; les bords externes des
ailes laterales offreut une ligne brune , et sont en ciuciqiie
sorte denteles ; peut-etre, dit I'auteur, soat-ce des organos ain-
bulatoires ou en merae tenqis des sucoirs. La fcmme qui avait
porte ce ver avait toujours ete nialade , depuis sa onzii'-me an-
nee, jusqu'a I'epoque de rcxpulsion du parasite; aussilot ajires
clle recouvra sa sante. Le prof. Harless soupconne que le ver
dont il s'agit pnurrait appartenir au genre Strongle; il est cer-
tain du nioins que ce nest pas uue Ta3nia, comme I'avait sup-
piise le D'. Clesius. S. G. L.
II 5. OBSiinvATiosEs AMATor.ncT; de Distomatk iiepatico et i.an-
CEOLATO ad ent'iz lorum liuniaui corporis liisloriam naturaleni
illustrandani ; par JIehi.is. In-fol. do 4/ p., avcc i pi. {Isis;
1826, 6". call., p. CJoo. }
Nous regrellons de ne pas pouvoir donncr de <-?t ou-
vrage un cxtrait plus detaille, ne le connaissaut que par
uue notice inseree dans V Isis. D'apres ce journal , ce tra-
vail est ilivise en sept cliapitres ; lo premier intitule : de.
Vist. hcpatico ct lanceolaln geiicrntim. L'auteur nest point de
I'avis de MM. Zeder, Rudolplii et Breniser, qui rcgardent le
Visl. laiiccolatum coninic elanl le jeuiie du Dis. Jir.paficuni; ce-
liii-ci a pour caracleri'S : I), nboi'iiluin , j>/n/iiim , collo subconlco,
birvisiiino , ficchibu'uruiii ostiis sub(vi<utgularibiis , vcii/ra/i iiui-
joie ; ct cclui-la : V. planum , collo cum corporc conlinuo , nceta-
Zoologie. i 7i
bulorum suctorioriim icrmimili suhgloboso , vcntrali orhiculari
tnajorc.
Chap. 2. De cute et acetabulis sucioriis. Le sucoir anterieiir
sertseul a recevoirla nouriilure, etant seul en communication
avec le canal intestinal; le posterieur n'est qu'un organe de
prehension.
Chap. 3. De apparatu milritionis.
Chap. 4' De ncivis. M. fliehlis n'a pas trouve le systeme ner-
veux dispose comme I'indiquentOtto et Ramdohr; iln'a remar-
que que deux filets nerveux partant du pharynx, et produisant,
Lientot apres leur naissance, deux ganglions reunis par un fdet
transversal, et envoyant deux rameaux delies dans les sucoirs.
Ces rameaux ferment, a leur tour, deux pelits ganglions, et se
distribuent ensuite en partie dans la peau, et en partie dans Ic
sucoir. Deux autres branches parcourent tout le corps jusqu'a
la queue , en produisant pkisieurs petits rameaux.
Chap. 5. De apparatu gencrationis et ovi.
Chap. 6. Dc coitu et partu. L'auteur pense que ces animaux
s'accouplent reciproquement et produisent des ceufs.
Chap. 'J . De incremento et oitate. S — s.
ii4. Notice sur une eau bougie par des animalcules infusoires ;
par le D'. JXees d'Esenbeck. jeune. [Kastner's Archw fiXr die
gcsammte Naturlchrc ; T. VII, i^r. cah., pag. ii6.)
L'eau dont il est question ctait depuis long-temps stagnante
dans un reservoir du jardin botanique de Bonn ; au mois de
septembre, par un temps chaud et serein, qui avait ete pre-
cede de frequens orages , eile prit une teinte rouge foncee ; la
matiere rouge se rassemblait dans quelques endroits a la sur-
face de l'eau , sous forme de flocons muqueux. Examinee sous
le microscope, on trouva qu'elle elait constituee par des animal-
cules infusoires tres-nombreux, d'une forme allongee et lege-
rement aplatie ; pointus k I'extremite posterieure, obtus a I'ex-
tremite opposee, remplis de granules brunatres (Monades) qui
ne laissaient d'endroits iransparens qu'aux deux extremites de
1 animalcule. Ces petits etres s'agitaient avec une grande viva-
cite; ceux qui etaient morts avaient une forme presque sphe-
rique. M. Goldfuss les recounut pour une nouvclle espec;; du
genre L'nchclis , que M, Wees d'Esenbeck propose de nommcr
jfc'. sangainca.
i ' 2 Melctrigrs.
Le;iu tians laqiiellc ces EmhclKles (taienr c^ntenneis firl
consi'rvije pciulaiit -i n)ois , et Ton vit snccessiveriiciit. peiir ses
premiers habit;ins, qui fncnt place a des Monadps {Mnnn.f
Letts), a des Brachions [Brachinims ConvnUnvia), a d'aiUres es-
peces d'Euclielides , de Parameeies , de Brachions , de M .nades,
et meme de Naiades. II s'y etait egalement forme de la matic'-re
-vertc de Priestley. I/anteurpense (]ue cctte nhservation poiirra
j.eter quelque jour stir le phenomonc des plivies s:iii;;iiiiies , fjni
dciveut sans dout.e eu pariie leur origine a des suhslances aiii-
males. k^ q. j^
.MI'.LANGES.
\\j. ('opiE DuxH i.ETxnE DH II. AnnLpnK Lrsso\ , nat'.irali.ile c\
niedecin snr la corvette dn roi V Jslrnlabe , oxernt.int \\n
voyage de deconvertes sous les ordres dii capitainc Diiinont
d'Urviile. — Sydney, 4 decembre iS^G.
Mon clier frere, je siisis a la liate I'occnsion favorable qui
sc presente d'un navire qui part demain pour Liverpool, pour
te fournir quelques details sur notre navigation ; plus tard je les
ronipleterai par des rcnseignemens que je co'.iiplu remettre au
capitaine anglais Deeps.
Lc 3o juin nous appareillames de San-Yago et. nous laissames
ainsi derrit-re nous les lies du Cap Vert; apres plus de 5 mois
de Iraversee, et n'ayant eu connaissance que de I lie de la Tii-
iiite et des ilots de Martin Was, nous alterranics .^ur la cote
snd de la Nonvelle-H dlaude , dans rimmcnse et beau port du
Jloi-Georges. Nous sejournames dans cctte relacheduy octobre
i82() au aS , et nous y fimes une moisson abondante d'objcts
d liistoire naturelle curieux et importans ; nous commnniqua-
jnes frequeniment avec les naturals de ee point de I'Australie.
Nous navons eu qua nous loucr de leurs mtcms dnuces et de
Jeurs liabitudes paisibles. Nous y rencontrames aussi plusieurs
inatelots anglais qui nous procurerent divers Pboques, des
Pbalangers, etc. C'est le \?. novembre que nius nous presen-
laines a I'entree occidentalc du detroit de Bass, et instruils de
divers voyages que les Anglais avaicnt tentes de Sydney au port
Western, nous vinmes niouillerace dernier point pour prendre
une connaissance plus positive des lieux ; la nos coUecli'in.*
Melanges. 1 73
^'itcciurenl singulitrement, notaniinent en plusieiirs esjx'ces de
JMioqucs et en oiseaux fort beaux. A'riis appareilirup.rs t!ii port
Western le ig , et le lendeinain nous avioiis doiiLli; lo cap do
W'iisou; le 16 no"s niouillanies encore dans la Laie J;^i-vis, qui
n'est qu'ii 25 oa trente lieues de Botan\-Bay, et le plus beau
<enips du monde nous permit constaniinent de nous apprccher
de la cote de tres-pres , et d'en faire la yeographie. Les i)lantes
que j'ai reccdtees jusqu'a ce jour se montent a environ 700 es-
peces ; un temps propice a favorise la dessiccation des nonibreux
echautiilons que j'apporte de cliacune d'elles. Kous reprltues la
mer le -ig novenibre, et le 2 decembre nous etions niouilles
dans Sidney-Cove, a peu pres a la meme place , niais jilus prcs
de lerrc, qn'occupait VyJstro/abe , sous le noni de la Coqttille ,
et coniniandee aiors par M. Duperrey. Sur la rade etait le Dc'pit
cle guerre, vaisseau de y4 anglais, se rendant en elation au
Cbili, et les fregates la Volnge et le Succes , destinecs a appro-
visionner I'etabiissenient forme par les Anglais a la terre de
Cai-pentarie. Nous n'avons pas rencontre le botaniste du roi
d'Angleterre , M. Cuningliam, qui etait deja parti dejiuis plu—
sieurs niois pour exploitfr I'interieur de la Nouvelle-Zelande.
Bongari lui-incme, ce clief des tribus sauvages qui liai.itent au-
lour de Sidney, ne vint point a bord; on nous apprit qu'il etait
dangereusenient nialade. BIM. Quoy et Gaimard, que le pins
grand zele aninie, se proposent d'envoyer bientot en France
une parlie de leurs nonibrenses collections ; elles sent ricbis
surtout en poissons, en reptiles, en coquilles. Nous nous soni-
mes procure le Cygne noir, des Kangourous, et un gi-and noni-
bre de perroquets ; on s'est aussi procure 3 especes d'Alba-
tros : le Cbloiorbynque, lExulans et le Fuligiueux. Celui que
tu as nomine Epcmopbora , n'cst suivant le D"^. Quoy, au'une
Yari. te de TExulans.
Dans i5 ou 20 jours nous devons partir pour la Nouvellc-
Zelande, et delapour lesilesFidgi. Adieu, etc. Aeolpjik Lesson.
I 16. JNouvELLES DE iVI . A. u'Orbignv, voyagcur natnralislo du
iViuseuni d'bistoire iiaturelle de Paris.
L'on salt que I\l. d'Orbigny, envoyo par le Museum d liis-
toire naturelle de Paris, pour explorer I'Amerique meridionaie,
est accompagne de M. Trion, son ami, oui voj'age egaleinciit
comnse ua'iura'isi'.c.
1 74 Table des principaux articles.
Ces deux voyageurs sontheureusement arrives a Monte-Video,
actuellement sous la domination bresilienne. Le siiige de la
place par les Gaouches ucccssitait sans doute des mesures qui
laissaient pcu de liberie a ces naturalistes, niais on aura peine
h. croire, qu'a I'epoque ou nous sommcs arrives, des Eurnpeens
surtout aient pu prendre de I'ombrage en voyant deux natu-
ralistes se livrcr a des observations scientifiques qui n'avaiciit,
certes, rien d'alarmant. Les sauvages les moins civilises n'au-
raienl pu montrer plus d'ignorance et de barbaric.
Une observation barometrique , faite au bord de la mer pour
determiner son niveau, parut un attentat a la surele de la
place , non pas a la populace de la ville de Monti.'-Yideo , mais
aux principaux ofiiciers de la garnison. En vain nos deux voya-
geurs clierchcrent a Icur expliquer le veritable but de celte
observation ; ces sciences nous sont suspecles ct mc'rilcnt la pri-
son, s'ecriaient-ils sans vouloir rien entendre. En' effet, ces
ofiiciers remirent MM. d'Orbigny et Trion aux mains de quatre
soldats negres, et qui , sous pretexte de les conduire cbez le
commandant de la place , avaient I'ordre secret de les promcner
par toute la ville et de les conduire en prison. Cetle prison
etait un cacbot infect, plein de malfaiteurs et d'assassins aux
fers. Le commandant du poste de cette prison refusa meme a
nos deux voyageurs de porter leur detention a la connaissance
de M. MuUer, gouverneur de la place, lieureusement qu"un
soldat bresilicn voulut bien risquer, pour deux patagons , do
porter une lettre a cet officier, et quelques mots au vice-CDUsiiI
de France, et a I'instant M. MuUer leur rendit la liberte , et
cbercha , par tons les procedes les plus affables , a leur faire
oublier la conduite bnatale qu'on avait eue avec eux. Les deux
voyageurs etaient encore a Monte-Video le 2 Janvier ; ils espe-
raient etre lendus i Buenos-Ayres i5 ou 20 jours apres.
TABLE
DES PRINCIPAUX ARTICLES DE CE NUMERO.
Giolngie.
EvuptioM volcaniqurs dans les iles tlu Japon ']
Circoiistances generalcs des liloiis ; ScLmidt -■
Coi-ps oisui!i.ses dc M. Delraut«(Oiicn'nr Hu Dr Biomi) ... i
Table des principaux articles, 1 75
Obscvvat. sur los terrains second, du littonil dc I'Etang dc Ccvro
( Bouclies-du-lihons ) \Tie\c\o^ ctViOYX't ^
Sur le terrain scliisteux dc ia Deloique et du Ilaut-iUiiii ; de Ocyn-
liaiiscn et de Deciion ( 3". part. Houilli'ies ) :<
Observat. sur le sable et le gres a lignite, etc. ; Kwiigeratli. . . d
Le muschclkalk de la Tiiuiinge, etc.; Stahl , 8. — Kevue des I'os-
siles du Wurtemberg , ih. — Mem. sur les fi'ons du Hiirz supe-
vieur ; Ostmann, 9. — Jf' ie ist der Grand iiitd Bodeii Mcck/ciibi'rjs;
I'ruckner, ib. — Kaite der obderennsisch. Salzkainnwri^uls ; Steiner. 1 1
Etat geognost. des lies FsL-roer ; Forchamnier i2
Rapport sur les voyages des nuturalistcs Ehienberg et Kemprich. 18
Etat geol. des pays decouv. pai les cap. Parry et lioss; Jaine.-ton. 19
Voyage of discovery in Ihe northern parts , etc. ; Keating 20
Grcs -bigarre des Etats-Unis ; format, tcrtiaires des rives de I'iiud-
sou ; Finck 22
Roclies et mineraux de Westfield ; Davis, 23. — Voy. au iJrcsil
de IMiM. Spix et Martius /i.
Extrait geolog. de did', ouvr. sur le P.iesii; Biol! 25
Cavernes a ossenicns , 27. — Correspondiuice 28
Ilistoire naturellc ginirale.
f'erhaiidlu/igen der allffcm. Schweizer GeseZ/sciiaJi , etc . . 31
Trav. de la Soc. cantonnaie d'hist. naturelie d'Argovie 33
— ''^— des Soc- cantonn. de la Suisse pour Ihistoire naturelie. . . 34
Sciences naturelies dans les cantons de Saint-Gall et d'Appenzcl ;
Hartniann 36
Revue des I'ossiles de Wurtemberg 37
Mineralogie,
Elemcns de mineral, appliquee aux sciences chim. ; Girardiu et
Lecoq 40
Sur la Protheeite , _42.— Sur le wismutlikobaltciz de Sciuiccbcrg, 43
Sur I'ideiitite de I'Epistilbite et lie la Heulandite ; Le\ y 44
Mineraux recemm. decouv. en Siberie ; le mcme, 4o. — IMineral
des environs de Hay-Tor ; Tripe, 47. — Foiuies ciistaliines de
I'Haytorite; Phillips ib.
Formes cristall. de IHaytoiite , 48. — Id. de la Wagnerite , Levy. 49
Substances mineral. ; Gmelin , 50. — Quartz gelatineux; Guille-
min , ib. — Esquisse geolog. de Tile iVAngtesea ; Frereiean, 51.
Graphite de I'Himalaya ; Abel , 53. — Liste des miner."' trouvcs
pres de Dublin; Knox 5G
Botnni'ttic.
Sur une torpeur des racines du IMinier noir ; Duic.iu de la r.Ialle. 5G
Anatomie comparee des Graminces ; Raspaii 5r
Strui'ture intericure des Fougeres ; Link (53
IMonstruosites vegetales ; Eysenhaul ()4
Floiedes Ltdes liollandaises; Clume (J5
Flonild aquitanica ; Grateloup. — Btirdigalcnsis Jlora ; Latcrrade.
Indigoieres du Bf ngalc ; Jaunie-Saint-Hilaire 70
Genres Ctmuarus et Ompludobiuni ; 1\L de CandoUe 7 I
Sur le coton des anciens ; Mongcz 72
Flore du comte de Cumberland ; V>'inch 73
INlelanthiacecs du Cap ; Sclilcchtendal 74
G/re.r tie IWmcrique septentrionalc; Torrey 7(>
Gcino CopniJ'era; Havno,77. — Genre 7'/jn/.7;7j ,• Link 78
Distribution methndique des Mousses; Grevillc ct Ainott 79
Nouvcllo disposition n]cthodi(iue des Mousses; Arnott 82
Giypliif et Oiiodcvto'i ; Acharius 84
^gtirifiis pi/osiif : Drondcau. — I'rir I\lo!ithyon. . 8.",
1 / <) Table dcs principaujc articles.
Zuofoqie.
Ilapport sui- los voyages des naturalistes ElireiiLciff et Hempii.li,
Al. de Huinljoldt 8G
(Xssoincns fossiles du Puy-de-D(inie ; Biavard , Croi^et et Jobei t. V2
^Sitpplcmentttry plates to the zoological Journal yy
Wanimif. et oiseaux des iles Timor, Hawack ; Quoy et Gaimard! 100
^incnctiu natural liislcry; Godinan 101
Honiarquos siu- le genic Iloimnc de .AI. Ao nory-de-Saiiit-Vincent. 1Ui
-Muict proyeiiaiit dun ccrfct dune juinont 105
bur 1 identite des deux especes nominal<'sd'Ornitlioiliynque.— Sur
iappareil s'anduleux dc I'ornith., regarde comme uiie glande
nianiniaiie; Gcoflrov-Saint-Uilaire 10(i
Sur les manielles de lOrnithorlivnque fcmelle et sur lerj^ot du
male; de Biainville. —Atlas des oiseaux dEurope; Werner. . 107
Genera des oisoaux de I'Anieiique septentr. ; Ch.-L. Jionaparte. . 108
Obser,-. on ihenonwnclat. ofJVihons Oruit/ioloffy; Ch.-L. Bonaparte. 1 10
Monograplnedu genre Taclivphoiius; W.Swainson 111
Sur les nouveiies especes doiseaux de Brelim. Cypselus mystaceus,
A. sp. ; Lesson etGarnot 113
Metamorphoses des organes interieurs des tetards de Grenouille;
llusehke 1 j -,
Againa Molinaji , N. sp.; Lesson. — Lezard niouciiete ( Monitor)
deeouvertauic environs de Marseille 120
Sur le foie et le systeme de la veine porte des poissons; Ratlike. 122
Surleventneule du coeur des poissons; Ratlike 125
Sur laRaiiherisson; S.-L. 31itcliill 126
llipi«natninn «i(/o/«/Hf///,? N. sp. ; Lesson 1 '27
llal.itudes et nourriture des Epinoclies. — Listes des vers des
i'ays-Bas; Bennet 128
All illustrated introduction to Lamarck's conchology; E.-.\. Crouch.
— Catalogus conchyliologia? ; Franc. -Thom. A "Silveira Franco. 129
Secondelettre sur les coq'^uilles fossiles; Dilhvyn 131
Vi-Sur quelq. especes de coquilles non decrites par M de Laiuarck:
. J-E. Gray ^ 132
Sur les hmites de la retinedans Toeil du Calmar; Rob. Knox. . . 133
Sur une especevivante du genre Hinnite Deir. Gray 134
Organe de I'olt'action des crustaces; Rol)ineau-l)es\oidy 1.35
Mauritius Herold. 2>ej5-cner«i/o«e ar««turi/m /« oi'y. . . 13(i
Sur les organes biliaires et urinaires des insectes ; J.-P'. Meckel. . 1 iO
Re(lier<lies anatomiques sur les Carabiques et sur plusieurs autres
in.sectes coleopteres ; Leon Dulour 1 48
Dcscript. de nouv. e.speces d Ulster et d'Ololeptesdes EtatsUnis ;
T. Say \ i:,6
Usages dcs balancicrs des Dipteros;RobineauDesvoidy 159
Insectes dipteres du Word de la France ; Macquart i(JO
Sphinx Amelia , n. sp. de Feistliamei 1()2
Surlagiande Physale ; Le.s.son 1t>3
Sur le dr.igonneiii d'eau douce IGc)
]\ouvelleesp. de ver intestinal; J Clesius ITO
OI)SS. anatomicd- de Distomatc kcpatico et tanceolato; ^\Mii 170
Sur une eau rougie par des aninialc. infusoires; Nees d'Esenbctck. 171
Melanges .
LettredeM. Ad Lesson, naturalist'e Ac f Astrolabe 172
Kouvellesde.MM. d'Orbigny et Triou 173
PARIS— IMPRJMERIE DE FAIN, RUE RACINE, N». \,
TL.VCE DB l'0IM;OX.
BULLETIN
DES SCIENCES NATURELLES
ET DE GEOLOGIE.
•««/%«<M«««^«^%V%«'\«/V«««^«'«^A'X««V««y%%«%%.«^'%^^iV«.V%fc%V«i%«^%««V%%ftVl«%VV»« X%«V
GEOLOGIE.
» 17. SuR LE SENS DU MOT FORMATION et sur soFi cmploi equivoque
en geologic ; par G. G. Puscn. [Zcitschr.fur Mineralog.; juin
1826, p. 5i I . )
On applique le mot formation a Toiiginc d'une roclie , a una
famille de roches semblables, et a une reunion de masses mine-
rales. L'auteur passe en revue lesidees de Werner, Steffens, Ilein,
Breislak, Raumer, de Humboldt, qui ont employe dans divers
sens le mot de formation, et il en tiredes conclusions faciles a
appliquer a la langue allemande, mais peu propres a la pauvrete
de la langue francaise. II voudrait qu'on n'appelat formation
qu'une reunion de depots qui se sont faits a peu pros a la
menie epoque dans differens pays ; le mot de formation subor-
donnee ne devrait pas etrc employe et serait remplace par celui
de couche , de depot, etc, Raumer aurait tort d'appeler forma-
tion ce qui n'en est qu'un membre, et enfin les mots de^rt-
mille de roches et niembre d'une Jamil I e de roc/jc.f rendaicnt
ce que Werner avail voulu dire par les termes de serie de for-
mation et membre d'une pareille serie.
118. Note SUR l'existence d'une formation calgaire, en bancs
continus, sup^ricure au calcaire grossiei" ; par M. Marcel de
Serres.
Les geologues paraissent avoir generalenicnt considcrc i(^
calcaire grossier comnie le dernier des bancs piorreux calcaircs ,
B. TomkXI. 12'
178 Gcologie. N^ 118.
(lui aiinoncent un sojour l«int{ <lc la incr snr nos coiilirieiis, et
comme la plus recnnle des formations marines ou I'on voit en-
core lies bancs etendus et piiissans. Co point de fait a (ite si
universellement admis, que cen'est qu'a la suite de nonibrciises
observations, que je nic suis convaincu qu'il fxiste cejiendant
une formation calcairc marine en bancs contiiius et souvent
fort epais , dune date plus recenle que le calcaire grossier.
L'oa observe dans le midi de la France , et principalement
dans les environs de Montpellier , un calcaire qui forme con
stamment I'etage nio} en des terrains niarins superieurs , et qui
n'est recouvert que par des sables niarins, les terrains d'eau
douce et les terrains de transport superieurs, et (|ui par cctte
position est d'une date plus recente que le calcairc grossier. En
effet ce calcaire , que nous nommerons calcaire de Montpellier
ou cfl/crt/>e 7«oe//o« (puisqu'il est maintenant adopte en geologic
de donner des noms de localites a des formations distinctes) ,
est sopare du calcaire grossier par des argiles plasliques calca-
viferes et marines, par les terrains de transport et d'eau douce in-
f; rieurs. II s'est done ecoule un assez long intervalle entre le
depot de notre calcaire de Montpellier, qui compose le syslimc
moyen de nos terrains marins superieurs, dont nos argiles plas-
tiques forment le premier etage , comme nos coucbes sableuses
le troisieme , et celui du calcairc grossier, et par consequent
notre calcaire-moellon doit en etre distingue, puisqu'il appar-
tient a une formation particuliere, et bien superieure par sa
position gcologique.
Le calcaire de Montpellier serait done le dernier des bancs
pierreux calcaires qui annonceraient un sejour long de la mer
sur nos continens. 11 est en effet le dernier, puisqu'au dcssus
de lui il n'existe que des sables marins , des calcaires d'eau
douce et des terrains de transport ; enfin les nombreux produits
de la mer qu'il renferme , prouvent un sejour assez long de la
nier sur nos continens, ou du nioins que les couches qui le
composcnt se sont precipitees dans le sein des eaux marines.
Ccs produits de la mer, si abondaus dans I'etage superieur et
infericurde nos terrains niarins superieurs, nele sont pas moins
dans I'etage moyen compose de notre calcaire niocllon ou de
Montpellier. Les produits marins y sont meme souvent telle-
ment abondaus , que cctte roche en parait comme petric ; chose
rcmarquable , cc calcaire nous a fbuvni un genre de tcstacc
Geologic. 1 79
TOarin , qui ne s'etalt jioiiit 'encore pn-sonte a i'clat fossilc , le
genre Ilaliotis. L'espece qui s'y trouve nous ayant paru nou-
velle, nous I'avons nommee Ilaliotis Philberii , en I'honneur
tVun jeune concliyologiste de nos contrees aussi rempli tie zele
que de sagacite.
Ce genre y est si rare , qu'il ne peut caracteriser notre cal-
caire de Montpellier, dout les veritables especes caracteristi-
ques sent deux Venus , I'une fort rapprochee de la Venus vir-
ginea (c'est la plus abondante), ct I'aiUre de la Venus decus-
sata. Cesvenussont accorapagniesd'uue foule de testaces bival-
ves et univalves, dent les plus repandus appartiennent aux
Pcctunculus , aux Lutraria , aux Cjt/ierea , aux Cardium, aux
Mytihis , aux Turitella , aux TrocJius et aux Turbo. Les uni-
valves, et particulierement le genre Turitella, signalent les cou-
ches les plus inferieures de notre calcaire de Montpellier. Avec
ces testaces niarins dont il n'existe presque jamais que des
moules, londecouvre des restes de mammiferes, de poissonset
de crustaces niarins , principalement des Lamantins, des Squa-
les , des Raies , des Spares , des Anarhiques , des Pagures et
des Crabes ; et, enfin, avec tons ces debris quelques zoophytes,
soit des madrepoi-es , soit des milleporcs { Millepora folincea) , ct
des coquilles de terre du genre des Ilc'lix et des Cjclostoma.
A la verite ces dernieres y sout fort rares.
Nous reniarquerons en passant que la coquille la plus abon-
dante dans nos formations est le Pcctunculus puhinaius ; en
cffet elle se niontre avec son tet dans le premier et le troisieme
etage de nos terrains niarins superieurs , et les moules de cette
espece existent egaleraent dans le systeme moyen , celui qui est
essentiellement forme par les deux systemes de couches du cal-
caire de Montpellier. Ce genre ne se monlre plus dans nos for-
mations du calcaire grossier.
Ces details suftiront sans doute, pour prouver aux geolopues
qu'il existe dans le midi de la France, un calcaire en conches
puissantes et etendues dont la formation , plus recente que le
calcaire grossier, doit etre consideree conime le dernier des
bancs pierreux calcaircs marins, et comme une des dernieres
relaissecs dc la mer. Si le nom de calcaire de Montpellier nc
paraissait pas devoir elre adopte , on pourrait du moins lui
180 Geologic.
conserver celui «]o calcairc inoellon, que les ouvriers lui out
donne.
Nola. M. Marcel de Serres conipte publier hicntot un Ta-
hlcau general des terrains lertiaires clu midi dc la France, oi'i cetle
formation calcaire sera decrite avec les details quelle exige.
1 19. Hauteurs absolues dk plusieurs endroits et montagnes es
Angleterrk et dans le pays de Galles , en pieds anglais, avec
des notes geologiques ; Tableau tire du leve trigouomtitri-
que. ( Annals of Philosophy ; dec. 1826, p. 448-)
Get tableau est tire de la quatrienie edition des Ele'niens dc
minc'ralogie et de geologic de Philips, 1826 j elle contient envi-
ron 200 raesures de hauteurs avec I'indication de la formation
geologique du lieu de I'observation. La Grauwacke s'eleve a
Carnedd-David a 0,427 pieds, et a Carnedd-Llewellyn, dans Ic
Carnavonshire a 3,459 pieds. Le gres rouge intermediaire k
2,862 p. a Beacons of Brecknock; le calcaire a Encrines, a
2,284 P- ^ Whernside aux Ingletonfells en Yorkshire; le Mill-
stonegrit a 2,262 p. aWhernside; les Houilleres 32,901 a Cross-
fell dans le Cumberland; le gres bigarre a yiS p. a Castle-Ring
dans le Staffordshire ; le Lias a 681 p. aEasington-Heights dans
le Yorskhire ; les oolites a 856 p. a Epwell-Hill pres d'Oxford; a
966 p. a Danby-Beacon, Yorkshire; a i 086 p. aBroadivay-Beacon
dans le Gloucestershire ; eta i,485 p. a Bolton-Head, Yorkshire.
Le Wealdclay a 329 p. a Allington-Knoll dans le Kent; la craie
i 917 p. a Butser-Hill, Hampshire ; et a loi i p. a Inkpin-Bea-
con ; le gres vert a 818 p. a Haldon (Little) , Devonshire, eta
923 p. a Hind-Head, Surrey ; I'argile plastique a 5^6 p. a Bans-
tead, Surrey; le terrain niarin superieur a 463 p. a Bagshot-
Heath, Surrey; le granite a 1792 p. Cavvsand-Boacon , Devons-
hire ; le Griinstein i 2,653 p. a Cheviot dans le Norlhuniber-
land; et le Schiste argileux i 2,9ti p. au Bowfell dans lo
Cumberland , et k 3,o45 a Elvellin.
120. Gkocnostisciie Karte VON Deutsciiland, etc. — Carte geo-
gnostique de rAUemagne et des Etats adjacens , en 42 fcuil.,
d'apres les meillcures sources, publico par Simon Schroii'
et C°. Berlin , 1826. — I", livraison de 12 feuilles, y coni-
pris la feuille du titrc et la feuille d'asseniblagc. Prix de la
1". livr. 4' fi'- » (A cc prix Ic tout revicudrait a 160 fr )
Geologic. 181
Cet onvrage est trop important pour n'en pas parler en de-
tail ( voy. Hull., oct. 1826 , p. i4o); cost la carte ijeologiquo
sans contredit la plus interessante et la plus difficile qui
ait ete encore executee. Si elle parait devoir la plus grande
])arlie de ses details minutieux k M. de Buch , ua examen at-
tentif y fait , d'un autre cote , facilement apercevoir que ce
n'cst pas ce grand geologue qui a coordonne tous les mate-
rjaux fournis. M. de Buch, rau par sa liberalite et son amour
pour la science, aura communique ses cartes, de nienie qu'il
a donne la carte d'AUemagne a. divers etablissemens , et sa
carte detaillee de la Suisse a des geologues helvetiens. On y
a ajoute les cartes publiees ea Angleterre et k Paris ; mais on
n'a pas ose etablir toujours les equivalens des formations dans
ces divers pays. Les 48 depots sont designes par des couleurs ,
des limites et souvent des chifFres ; mais ils ne sont ranges dans
la table des couleurs ni dansun ordre alpliabetique, ni dans ua
ordre geologique. Voici leurs noms, avec les numeros d'ordre :
I. Granite-Eurite. 2. Gneis. 3. Micaschiste , 3. Micaschiste
calcarifere. 4- Sienite. 5. Schiste argilcux. 6. Grauwacke et
scbiste, 6*. Hornfels. 7. Terrain houiller. 8. Calcaire primitif
et intermediaire. 9. Euphotide et serpentine. 10. Roches am-
phiboliques primitives et intermediaires. 11. Porphyre rouge
((uartzifore. 12. Porphyre noir ou pyroxenique. i3. Dolomite
de tous les ages. i4- Gyjise de tous les ages. i5. Gres rouge
secondaire ou rothliegendes. 16. Zechstein. ly. Calcaire inde-
termiue des Alpes. 18. Gres bigarre. 19. Muschelkalk ou se-
cond calcaire secondaire. 19*. Calcaire metallifere de la haute
Silesie. 20. Keuper ou marnes irisees. 21. Gres entre les mar-
nes iri.sees et le lias. 22. Lias. 22". Calcaire de Purbeck , et ar-
gilc deKimmeridge. 23.0olitesjurassiqucs inferieures, 25" Corn-
brash , Forest-marbre et grande Oolite. 'jS"". Argile d'Oxford.
•24. Gres du liaset Ironsand. 24". Argile (Wealdclay ). 25. Qua-
dersandstein de Pirna. 26. Calcaire jurassique cumpacle.
'25'. Sable vert , et craie niarneuse. 26". Craie. 27. Argile
])lastique , molasse (lignites). 27,. Nagelflnh. 18. Calcaire
grossier. 29. Seconde formation d'eau douce. 3o. Gios et sable
iiiarin. 29*. Troisieme depot d'eau douce. 5i . Pays de sable en
Prussc , ou diluvium. Si*. Pays argileiix el a ble en Prusse ot
en Ponieranie.-52. Tourbe. 55. Depot do fcr argileux dans la
482 Gcologie. N-. 120.
Silesiesupcrieinect I Alsace. 54. TracliylcsetBasaltcs. 6i>. Gres
incl(Hcrniine des Alpes. 55. For linioncux.
Malgrc Ic soin mis clans la coloration , certaincs tcintes sont
asscz difficilesadistinguer, et le deviendront bien plus dansquel-
ques anneesjles chiffrcs auraient done duelre multiplies. On ne
distingue pas dans cette carte le Leptinite du granite, les trachy-
tes dcs basaltes ; taudis qu'ou separele micaschiste calcarifere et
le grt'S superieur du Keuper, et qu'on cherchc nierae a marquer
les couches amphiboliques ancicnnes les plus considerables, ot
a tracer des limites entre le schiste argileux et la grauwacke.
Au rcste, on comprend dans le schisle argileux des rochestal-
queuses ou micacees. Les terrains houillers ne devraient pas
avoir tons la nieme couleur; car, de cctte maniere, le gres vert
et ferrugineux a lignite de la Scanie , entre Brunby et Lands-
crona, setrouve colore commeleshoullieres de Mons. Si Ton dis-
tingue des dolomies et des gypses de divers ages, pourquoi ne
pas agir de mcnie pour les deux especes deporphyres, d'ousont
resultees les premieres roches, suivant M. de Buch? D'un autre
cote , on ne pent que louer le donte dans lequel on a laisse di-
vers depots , a I'exception cependant du gres de Pirna , que
tant de geologues et de zoologistes ont reconnu pour du gres
vert. Dans les terrains tertiaires , I'arrangement parait assez
vicieux ; ainsi rien ne place jusqu'a present I'argile piastique
en parallele avec la molasse ; on a oublie I'argile bleue suba-
pennine , qui est un depot bien plus important que I'argile
piastique, et Ton parle nial a propos des 2". et 3*. depots d'eau
douce. Si Ion veut confondre les depots veritables d'eau douce
avec les melanges accidentels de coquillages marins et deau
douce , Ton aura d'ahord deux terrains d'eau douce secon-
daires dans le gres vert et les houllieres , et dans le sol ter-
tiaire 8 a 9 , et non pas 5 ; car les sables superieurs d'ltalie en
contiendraient 5 a eux seuls. Dans la carte de la Picardie et des
cotes de I'Angleterre, Ton voit les consequences de I'erreur de
confondre le sable ferrugineux des Anglais avec le gres du lias
du Wurtemberg; la couleur n°. aS". devrait y etre substituce a
telle du n". 24. Le terrain tertiaire devrait etre indique en
anias pres de Bruges et de Gand. Sur les 4- cartes comj)renant
ics Alpes , je crois, dans I'interet de la science , pouvoii- me
permeltre les remarques suivantes : le gncis des bords du Da-
nube passe cette riviere entre Lintz et Alkoven, el cnlrc
Geologic. 1 83
Groin , Blintlenmarkt et Ips , et la serpentine du Weisslcin est
oubliec k Gansbach sur le Danube. En Baviere la inolasse est
nial limitee du cote ouest ; elle occupe certainement tout le
pays entre le lac de Constance et Biherach , Memmingea et
Kempten, et estcouverte d'alluvions. On pourrait meme, avec
M. Keferstein , I'etendre jusqu'a Mindellieim , et meme Lands-
berg. Dans I'Autriclie-Superieure tout le pays niontueux est
fort eleve entre la Salza , et la Fraun autricliienne figure faus-
senient parmi les alluvions, c'est un pays de molasse et d'ar-
gile , comme la plaine Suisse. En Suisse on a oublie de tracer la
bordure du Nagelfluh donnee par Ebel , Keferstein et M. de
Buch , et i'on en a ati contraire indique dans leVorarlberg et
la Baviere. Ces dernieres masses de nagelfluh devraient par-
tir de Bregenz , et s'etendi-e jusque derriere Immerstadt ,
passer au nord et a Test de ce bourg. On est partout dans
la molasse , et I'dn a confondu sur la carte des aggloiiiiirats
alluvials anciens avec le nagelfluh tertiaire ancien. A ce sujet,
il faut aussi avertir que les nagelfluhs marques au milieu des
Alpes autrichiennes autour de Reifling , sur 1 Ens , ne sont
que des depots alluvials anciens qui auraient dii etre oniis ou
multiplies a I'infini sur la carte, comme sur tout le cours de
lEns , de la Fraun , de I'lnn, dans la plaine de 1 Autriche-Su-
j.erieurc , etc. Ensuite on a conipris dans la molasse le gres
vert et les calcaires a Nummnlites du llaunsberg pres de Salz-
burg, du Teisendorf, de Heibrunu sur la Loisach, de Son-
thot'en et d'Einsiedien , etc. , et notrc gres secondaire alpin
a ct^ rcjete en partie dans la molasse , et en partie , avec plus
de raison , dans le calcaire iudeterniine des Alpes. D'ou peut
venir qu'on a marque des oolites au pied des Alpes cal-
caires sur les bords de I'lller , et pres de Kocliel en Baviere ?
Dans la premiere localitii les dolomies et les gres alpin ou car-
l)atlii(pie secondaire occupent I'espace indique, et dans la se-
ronde il n'y a que du calcaire des Alpes et des gres. On aiir.iit
]Hi marquer certains gypses dans les Alpes , et iudicjuer
davantage de grandes masses de dolomies sur la cote nord ,
inmmc dans I'Allgau , dans la vallee de I'lnn , pres Pieiclicn-
liall,etc. Le gres rouge intermcdiaire ou old-red-sandstone, de
INL Buckland, a (ile lout a fait oublie, et il figure dans les
Alpes sous le nom de gres bigarre , de mauiere que les agglo-
mer,«ls deVillach, du Tyrol , etc., soul coiifoudus avec les gres
-184 Geologie.
secondaires du Tyrol el du Vicentiu ; tandis qu'ils sont se-
pares des roches semblahles du bord sud du lac de Wallen-
stadt , et de la partie superieure de la vall»5e de I'AbuIa. Ces
dernieres sont colorees comme des rothesliegende. Les gr^s giis
saliferes de Hallein et de Lofer; les gres coquiUiers et la houille
de la Gosau , derriere Hallestadt , sont confondus , peut-etre
a tort, avec certains gres et scliistes intermediaires de la Suisse,
qui renferment des anias calcaires. Lc gres coquillier du Lava-
schertbal , derriere Hall en Tyrol, est omis. Sur le cote sud
des Alpes Ton est etonne de trouver renfermes dans le cal-
caire indetermine des Alpes non-seulement le calcaire jurassi-
que , qui forme la plus grande partie de ces montagnes , mais
encore la craie ou scaglia et le calcaire tertiaireTt Nummulites.
Ce dernier aurait du occnper une grande place , depuis le lac
de Garde jusqu'au dela de Bassano et de Conegliano , et les
nionts Berici en sont entierement composes. On a oublie en
outre le gypse et les dolomies de Varese , I'argile bleue co-
quilliere du Plaisantin , le schiste micace de Recoaro dans le
Vicentin , la craie des Euganees , plusieurs depots basaltiques
assez grands du Yicentin, tels que ceu-x au sud-ouest de Scliio.
L'on a laisse en blanc tout le pays entre Bellune et Feltre ,
occupe par des gres verts , des marnes et de la craie , et l'on
a reuni a Predazzo le granite el la dolorite. Enfin , plus a Test
Idria devrait etre colore, comme calcaire intermediaire , le
gres rouge intermediaire devrait etre indique entre Seyrach et
PoUand, du schiste archileux autour de Laibacb, du porpliyrca
Seldenhofcn, sur la Drave. LTstrie et la Dalmalie devraient etre
colorees comme entierement jurassiques,et la limitedece depot
et du calcaire intermediaire scrait une ligne allant de Laibach i
Cherni-Lug , et sur la pente nord du Kapellengcbirge.
Voila toutes les remarques critiques que m'a suggerees cette
belle entreprise ; I'auleur ou les auteurs inconnus voudront
bien ne voir dans mes observations que I'amour de la science ct
nuUement I'cnvie de dcprecier le merite de cet important tra-
vail. Je le repite, la carle si detaillee des Alpes est toul-a-fait
nouvelle, et est au-dessus de tout cloge. A. B.
121. Les Montagues de PnoNOLiniK du Puion. I.etfre de M de
LKOisnARD au D'. Schneider de Fulde. [Zcit.sclir. fiir Mine-
ralog-i Icttrc du 6 fcv. 1 8'i 7 )
Geologic. - 185
Le Rhon ,un des groupesbasalliques lesplus remarquablesde
I'AUemagne , ne nous est encore connu que par la description
mineralogique du pays de Fulda , dc M. Voigt ( iy83), par
la Description uaturelle du Haut-Rhon, de Schneider (1816),
et par quelques raemoires de Heller, de Sartorius, etc. M. de
Leonhard vient ajouter de nouveaux fails aux precedens , et
donne en meme temps une petite carte geologique des phono ■
lithes du Rhon, Le gres bigarre et le niuschelkalk, avec le ba-
salte et le phonolithe composent I'ancien pays de Fulda. Les
phonolithes forment une serie de cones ou une ligne ou fente
courantdu sud-ouest au nord-est. Ces roches s'elevent de la
plaine , ou courounent les plateaux basaltiques, Des filons ba-
saltiques les traversent au Pferdekopf , et pres de ces masses
le phonolithe prend un aspect trachytique. Des fragmens de
gneis se rencontrent dans le basalte de Kalvarienberg , pres de
Fulda. Les cones phouolithiques, en parlie columnaire , ont
des formes grotesques. L'auteur figure le Teufelstein et le
Kanzel. Le Milseburg s'eleve a 2,3go p. p., la Steinwand a
1,182 p. p. , I'Ebersberg a 1,1 58, 8 p. p. sur la mer. Le ba-
salte monte encore plus haut. Le gres bigarre est horizontal ,
ou fort incline , et ca et la fendille. Le muschelkalk est moins
elendu ; 11 entourc les cones , el il parait avoir ete souleve et
altere au mont Eube. Celte roche contient de I'argile a gypse
fibreux , a Gcrsfeld et a Schackau , el elle offre , ca et la , de
fortes inclinaisons. Le cone de Slilseburg s'etend du sud au
nord , des fentes le traversent, son pied est convert de blocs.
Le Lydenkuppel est calcaire. Entre Ivleinsassen et Schlackau il
y a du basalte a amphibole et du tuf balsatique , ca et la stra-
tiforme. Cette espcce de Peperino renferme , dans une pate
cendree ou rougeatre , des morceaux de phonolithe altere
Ji mica et amphibole, du feldspath bibinaire, du mica , de
ramphibole , du pyroxene , de I'olivine , du fer magne-
tique, du titane oxide , du quartz , du basalte, de la wacke ,
du gres , de I'argile , du micaschiste , du gneis , de la chlorite
schisteuse , des masses feldspathiques vitrifiees , des fragmens
prcsque ponceux , et du 'calcaire. L'auteur regarde fort judi-
cieusemenl cette breche coramc soulevee el forniee en meiiie
temps (pie le cone phoiiolithique du Milseburg Une autre bri--
che basallique a am])liibiili' , olivine, gres et calcaire, ros-
soit pres dubasallc du Wadbcrg. II y a des blocs dc porphyre
.i8^ Geologic.
epais a Sassen. Lc Stellberg est phonolithiquc. Le Slcin ou
Teufelswand est remarquable par ses colonnes et sos feates.
Lc Maulkuppc et Bubenbader-stein sont nioins inleressans. Le
Pferdekopf est uiie masse pbonolithique entouree de basaltes.
Entre ce cone et I'Eube il y a un enfoncement crateriformc ,
d'ou s'eleve uae pointe tronquee de basalte. Lephonolithe y
passe au trachyte , et cette derniere roche a ete decouverte
jusqu'a present au Hohe-Berg, dans le Heusenstanimerwald ,
entre Diezeubach et Gra'enbrucher-Hof , pres de Frankfurt ,
et a Sporneiche , pros Urberach. Ce trachyte ressemble a
celni du Monte-Grotto , dans les Euganeens. Le basalte est
poreux autour du cratcre, et contient de la cliabasie. Des tufii-
Lolaires rougeatres el gris oa noirs couvrent le fond et les
cotes dela cavite, et renferment de I'amphibole dodecaedre, et de
i'augite triunitaire. L'auteur ne decide pas si ron doit admettre
que cet enfoncement a ete un cratere , ou s'il nc s'est forme
qn'accideutelleraent. L'Efersberg , pres Poppenhausen , est
pbonolithique. Enfin, l'auteur termine son intcrcssantmemoire,
par la descrij)tion des phonolithes du Rhon. II ne s'y trouve
que du feldsj)at!i bibinaire et unitairc , peut-etre de I'albite,
rarement du titane oxide et de petits fdons de niesotype.
122. Observations geologiques , faites dans le conile de Soinma-
tino , en Sicile ; par le P. D. Greg. Barnabe La Via, doyen cas-
sinois et secret, de I'Acad. Gioenia de Cataue, pour I'histoire
naturelle , et directeur du cabinet, etc. ; lues dans la seance
de juiu 1824; avec une figure representaut la forme de
soufre que l'auteur nomme iinilairr c'tnoussc'c. [Gioriialc Ar-
cad. ^9*. vol. , juillct , iSaS; p. '7)
« Apres avoir faitimprimer, dit l'auteur, la description geolo-
gico-mineralogique des environs de Cnllaiii'sselta , j'ai eu la
pensee de continuer de memo pour les autres lieux quo j'ai vi-
sifes de suite. Chemin faisant , vers le midi, a la dislance de
»2 milles <lc ce chef de valloe , qu'a bon droit j'ai lixeo coinuie
centre d'ouparlent, comme autant de rayons, les diversos for-
mations que prcsente notre Ue, on parvient au petit village do
Svmmatino , comte du Prince de la Trabia, donl j'entroprends
mainteaant de faire connaitre la geoguosie , iion nioins (pie les
niineraux (jui soU'rcnt a I'cuvic aux observations de I'avidc iiii-
ucralogistc.
Geologic. "187
.. En sortant done deCaltanissettaet se dingeant vers le susdit
village, on trouve de grandes plaines semees cii et la de petites
elevations marneuses etd'eminences de calcaire de transitioa
senii-cristallin, communement gris ou bleuatre , compacte ou
torreux, non depourvu de corps organiques , souvent fetide
par frottement, faisant etinceler le briquet, et qui s'elevant
en cretes , rarement interrompu par des vestiges de terrains
terliaires , m'a paru quelquefois uni a d'autres roches subor-
donnees, comme la marne calcarifere terreuse et quelque strate
de terre vegetale. On distingue parmi ces eminences , la nion-
tagne de Misdeci, toute forniee du meme calcaire, qui montre
le mume caractere et le meme gisement.
» A peu de distance de cette montagne, se presente la haute
elevation de Monte-grande , formee de sulfate de chaux cristal-
lise en fer de lance. Les reflels des rayons solaires qu'elle
lance obligent a detourner la vue. II jaillit a la base de cette
grande elevation une source sulfureuse vulgairement appelee
eau mintina ; et Ion rencontre ca et li , a la surface du sol , quel-
ques traces de selenite surchargee d'acide sulfurique, dite bres-
cale , d'oii les mineurs experts presument qu'il y a dans le voi-
sinage des strates de soufre.
» Finalenicnt, de Monte-grande, oix Ton pourrait ainsi ouvrir
une riche soufriere , on passe en un court trajet au comte de
Sommatino , qui , dans toute son etendue , (quatre milles du S.
au N. , autant de IE. a I'O. , et sur une surface de 900 palme
(ancienne mesure sicilienne), n'offre que deax epoques de for-
mation , c'est-a-dire continuation du calcaire de transition dont
nous avons donne la description succincte, laquelle s'observe
particulicrement a Crapnria et Bmcn. Ce calcaire ne devient
pas blanc par la calcination , ce qui parait occasione par I'abon-
dance des veines d'argile ferrifere qui sy manifeste ties-sou-
vent; neanmoins il est tres-propre a faire de bon mortier pour
les constructions en general, et particulicrement les bydrau-
liqucs.
» On docouvre de temps en temps del'argile schisteuse en di-
vers lieux , comme aussi de I'argilc liguline , mais tres-mauvaise
pour tons les ouvrages en terre cuile , a cause de la surabon-
«laMce de quartz et de la petite (juanlite d'ahnnine ^\\\\ s'y trouve.
Au reste, cette argi'.c , avcc \'nirn(iint grisc commune, ne nu'-
ritc pas d'attcnli'jn particulicre, parce quelle nc sc montic
■f88 Geologic. No. 122.
pas en assez grando quantite pour marqaer dans la formation
de ce sol.
«Nous citerons coniniedijrne d'observationle sulfate de chaux
de troisiemc formation qui se rapporte a la seconde epoque,
lequel constitue unc roche a cristallisation nienue et dont sont
forniees les hauteurs i Craparia Mintina ct Bruca, ou , deve-
nant tres-blanc par la calcination , il doit s'employer utile-
inent pour la construction et la decoration interieure des habi-
tations.
1) A la meme epoque se rapporte le soufre qui , d'excellente
qualite et en abondance, s'extrait a Bruca , ou j'ai eu I'occa-
sion d'en observer un curieux phenomene dans la montagnole
dite la Grande Soiifricre, laquelle, liee a d'autres grandes eleva-
tions, est accompagnee en dessus de chaux carbonatee ter-
tiaire compacte, terreuse , de couleur plombee ou grisatre ;
puis en dessous , de gypse compacte plus ou moins cristallise,
qui, mele avec la marne azuree, sert de matrice au soufre.
» Vers I'annee 1787 , le feu alhime par hasard ou a dessein
dans une crevasse de cette montagnole, apres avoir brule pen-
dant plusieurs annees comme un volcan en action, etant fina-
lement parvenu en has dans le cote du S.-E. vers la fin de
I'annee i 789 , il s'epanclia de cette grande soufriere un quan-
tite de soufre fondu telle que , malgre la recolte de 800,000
quintaux qui en fut faite , le courant ne s'arreta que dans I'eau
lie la riviere salee {Imera meridionale) , qui coule a quelque di-
stance et divise les deux grandes valles de Noto et de 3Iazzara.
II parait que cet incendic continue encore, puisqu'on voit de
temps en temps sortir du sommet de la montagnole quelque
eolonne de fumee qui se dissipe proniptement. II y a apres cela,
dans cette montagnole, des cavites apj)elees garbare, dans ces
trous d'ou Ion extrait le soufre, que quelquefois j'ai vu uui k
la chaux carbonatee incrustante impregnee d'hydrogcne sulfure.
Cc'i garbarcs sont tapissecs de tres-bellescristallisations de soufre
disseminees dans la chaux carbonatee cristallisec a dent de co^
chon. En les examinant et comparant avec celles publiees jus-
qu'a ce jour, j'y ai trouve une variete que je ne sache pas avoir
)Ue decrite el dont je presente ici la figure. Nous savons d'apres
Ilaiiy, que la forme de soufre qu'il a nonimee unitaire. , est la
primitive epointee a deux angles solides lateraux. Or, dans
f elle dont il s'agit ct que jc crois devoir ajipeler unitaire c'mous-
Geologic. 1 89
xce , la cristallisation reunit les deux fci nirs unitairc et emoussee
tie Ilaiiy, c'est-a-clire qu'ouire la tioiicature de deux angles so—
lides lateraux, les aretes correspondantcs aux angles aigus de
cette troncature sonl lemplacees cliacune par une facette incli-
nee. Oa trouve pareillement dans ces garbares de tres-belles
cristallisations de strontiane-sulfatec ; la forme e'pointe'e de
Haiiy, et lenioure'e y sont tres-communes , comme aussi une
variete dependante de la forme entourt'e avec modifications sur
deux facettes alternes Z et M.
)> Le geologiste ne doit pas encore s'arreter aux seules forma-
tions indiquees. A pen de distance de Canalotto , par le nord,
on voit un grand strate horizontal de chaux carbonatee spon-
gieuse blanche, tres-fine et tendre au toucher ; lequel , rasant le
sol, forme d'abord une masse de 20 pieds d'epaisseur, et s'e-
tend avec le meme gisement sur plusieurs milles. On tioiive la
partoiit I'ocre de fer jaune tres-souvent uni a la pyrite martiale
qui s'expluite en grande quantite , particulierement dans le
jardin Trahia.
» Dans plusieurs endroits du terrain decrit, il y a des sources
d'eaux sulfureuses, surtout au pied de la montagne de la
grande soufriere , et dans les fonds de Mintina et de Canalotto.
La source du jardin Trabia est ferrugineuse; celle qui sort en
abondance a Canalotto , du pied d'une petite colline de sulfate
de chaux, est seleniteuse. II est a desirer que les principes de
ces caux minerales soient determines avec plus de soin, et qu'on
entire un meilleur parti. » M. G.
iv3. Observations ceologiques, faites aux environs de Nicosia,
en Sicile ; par le P. D. Greg. Barn. La Via ; Observations lues
dans la seance de mars iSaS, etextraites du2<:. vol. des actes
de ladite Academic. {Giorn. Arcadico; 80. vol., aout iSaS;
p. 1 66.) V. le Bullet. To. IX, n". 21.
Commencant a observer la geologie de laSicile, I'autcurad'.i-
bord decrit, dans un memoire qui a ete ini[)rinie , les environs
de Caltanissetta , pris sur une etendue de \i milles de diamt-
tre ; il a ensuite esquisse le territoire dc Sommatino, ou il a
trouve cette nouvelle cristallisation de soufre que I'Academie
a vuc avec interet. Dejmis lors , son confrere , M. Alessi ,
a fait la description physico-mineralogique des champs A' JCnitii
(r.ujouid hui Castro-Ginrnnni, pclitc villc), fjui conlinoiU av. c
i90 Geologic. N°. 123.
coux de Callanissetla ct de Nicosia. Croyant utile de continuei-
a etendre cetlc description geologique dc la Sicile, M. La Via
rattache niaintenant lo tenitoire de Nicosia, sa patrie, a celui
de Castro-Giovanni.
Nicosia, cite sortie des ruiaes de I'antiquc Erbila , o?V di-
Stante d'environ 6 milles du niont Avlcsino , au pied des
monts Erti, ce qu'on appelle aujourd'hui Madonie ct nionta-
gnes de Caronia, a 35° Sa' de latitude, et 32° 26' de longitude,
pi-enant pour premier meridien celui de I'lle de Fer. Elle est
situee sur deux liautes coUines, qui sont eutierement occupees
par les habitations. Le ruisseau Salato la baigne de 10. au S.,
et celui de Capizzi du cute du N. ; ces deux branches de fleuve
vout se reunir au Simeto. Le vaste tenitoire de Nicosia, re-
nomrae pour sa fertilite en grains, vins , huile, etc., confine
avecceux de Leonforte au S., d'Artesino au S.-O., deSperlinga
i I'O. , de Capizzi au N., et de Kossoria a I'E. II a presque 16
milles de diametre , et est tout entrecoupe de luonts, de vaulx ,
de rochers.
Le calcaire de transition de seconde a troisierae formation ,
la niarne calcarifere et I'argile schisteusc tcrtiaire, dite dans le
langage du pays Tufo, sont les terrains qui servent de base
aux diver.ses formations que presentent les environs de Nicosia,
Ce sont eux qui, impregnes d'eau pendant la mauvaise saison ,
causent ensuite en se detrempant ces terribles ecroulemeus
qu'on observe partout dans ce vaste territoire et qui plusieurs
fois ont entraine les habitations avec eux, conmie on le voit
claireraent au lieu dit f^alancayOh etait dans un temps la meil-
leure partie de la cite, partie dont on ne decouvre maintenanl
aucun vestige.
Le susdit calcaire de transition , communement d'un gris
plus ou moins fonce et quelquefois rougeatre , a textm-e grenuo
et semi-cristalline, cassure ecaillcuse etinegale, souvent fetide
par frottement , prive de corps marins ou montrant seulenicnl,
parfois quelque noyau pierreux qui represente la coine-
d' Amnion, se decouvre particulierement ii Monte McUngilo ,
dit autrement Timponc-bianco , ou s'elevant, en masses desor-
donnces, il forme des escarpemens traverses de lonyues cre-
vasses. A la Perciala, il presente des elevations indepcnd^ntcs,
(lui conscrvent la meme situation geognostique. Au Speronc ,
MX PorlcUc, au Molino-nunvo cX. ii liln/pciiitso , stratifie con-
Geologic. 191
fusement , il parait subordoniie aiix bancs de gypse et fournit
dc Ui'-s-belles varietes de inarbres dc divcrscs couleurs, dont
on pent voir quelques-uns mis ea tieuvrc a la fontaine de la
place du dome. Cecalcaire ne blancbit pas par la calcination, et
fait un mauvais moitier toutes les fois que par imperitie les
niacons le melent a I'arenaire argileuse.
A la formation dont il s'agit appartient la Pictra sercna ,
Gminvacke , de couleur grise azuree dans I'interieur, mais jau-
natre k la surface des masses , laquelle, posant toujours sur ie-
dit calcaire , se mauifeste parliculieremcnt dans les elevations
du CaslcUo et de Rocca pavida pres des babitations , et sur les
niontagnes de San-Martino , et de Grafagno, de Giumaila et de
Cnmpauito , ou elle constitue des rocbers escarpes en pointes
et taillades , ou bien se montre en bancs inclines divises par de
prandes fentes verticales. La grosseur de ses clemens varie , et
il y en a qui ressenibic plutot a une Ijrecbe , comme on le voit
au F/ii/ncllo , a Pietra—loiiga, aux Iitcwcinlc, tandis que dans la
Valanga Ton exploite une variete qui, ayant le grain tres-fin,
peu de parties quartzeuses et beaucoup de ciment argileux ,
s'emploic comme une pierre de taille avantagouse pour beau-
coup d'ouvrages.
Mais les roches qui dominent principalemcntaux environsde
Nicosia , appartiennent a I'epoque tertiaire. Le calcaire niar-
neux de cette formation est presque horizontal ou legerement
incline ; les strates n'ont pas une grande puissance; il y en a
au reste depuis lo pieds jusqu'a 4 lignes d'epaisseur ; leur cou-
leur est cendree dans le milieu et jaunatre k la superficie. Ces
strates alternent avec de petits lits de selenite a cristallisatiou
menue et desoufre compacte. Ce calcaire s'etcnd en une longue
cbainc de montagne, et on le voit tout d'abord dans les col-
lines de Saint-Jean, subordonne a une arenaire rouge tres-
abondante en ciment argileux ; de la il traverse , avec indepen-
dance , les montagnes de la Perriera ; interrompu par les vallees
de la Pcca et de Cannlotio , 11 rcparait dans la montagne du
Romilo, du Ciappicre ct des Mucciarelle , et continue a se mani-
festcr par toutes les favarc , laissant voir neanmoins de temps
en temps, k la base de ces montagnes, le terrain marncux. C'est
un grand spectacle qu'oliVc k loeil do I'observateur une lorma-
lion si vasle qui , se prescntant d'abord inclinee , va peu a puu se
tcrniiiici- borizontalemciil. A la Vcrricni, dans toutc lininicnsc
i92 Geologic. N^ 123.
vallee «lu flcuve Sa/so, ellc odVe Ic nieme gisement et le niome
ordre de slratification. On dccoiivrc soulementde temps a autre
quelqucaiiias suhordoniic dc calcairc quartzifcre qui donue des
etincelles par le choc du hriquet et que Ics ouvriers appeUent
pierre S. Pctrigna. On emploie avec avantage le calcairc susdit
pour les ouvrages d'architecture ; les strates les plus epais four-
nissent des colonnes , des Lalustrcs et des pierres de tailie ;
ceux plus minces, appeles ]kBalatelle, scrvent pour marches
d'escaliers , dalles et autres usages analogues. On ohtient aussi
de ceite pierre, par la calcination , un bon mortier pour la ma-
connerie, mais qui n'a aucune blancheur.
A la meme epoque appartient I'areuaire , qui sc decouvre
dans toute I'etendue de ce vaste territoire ; tantot rouge , tantot
Llanche , grisatre , et tantot bigarree dc ciment ordinairement
argileux. Subordonnee a la marne et k I'argile de plus ancienne
formation , elle est regulierement stratifiee ; sa texture montre
un PTain cristallin , et elle est douee d'une telle duretc ([u'clle
constitue une pierre assez solide pour etre employee dans la
construction des plus grands edifices. On la voit quelquefois
comprendre indistinctement des cailloux de terrains de transi-
tion , comma a la Tina del Drago , et dans le Latifondo del
Cioto. Celle de S. Anna et de Monte oliveto , est blanche et de
fracture ecailleuse ; les rochers de Ragomicra , de S. Basile , de
S. Marco, Ae Mercadauic et de Piemartino , sont de couleur
grise azuree. Dans le vif de ces rochers, de quelque nature
qu'ils soient, on trouve excavees dc norabreuscs grottcs qui
servent d'habitations aux paysans ; et dans quelques-unes on
observe d'antiques sepulcres.
II faut rapporter a la meme formation ces immenses strates
d'argile schisteuse bituminifere , alternant avec une autre ar-
gile schisteuse jauniitre qui se montre dabord dans la F'alanca,
dcrriere leglise de Saint-Michel , et s'ctcnd d'un demi-millc en-
viron. II y a a Zafarana un autre de ces strates qui sc continue
))cndant plusieurs niilles ; le meme se decouvre dans Ic Lati-
fondo du Casalc ; mais dans la vallee du Sccours, le schisle argi-
leux bituminifere, contenant d'aulres terrains subordonncs ,
commc la marne calcarifere terreuse et I'arcnaire grisc com-
mune, forme une haute elevation ou , en 1812 , cc combusti-
ble, ayant ete allume par I'liydrogenc ennamino, produisil
Geologie. 1 93
pendant trois mois une fuinee proportion nue , faux volcan qui
vn partie cuisit et en partie fondit les strales les plus voisins
de son foyer, sans les detacher ni en alterer la position.
La susdite formation se continue par le ijypse qui , tantot
gris, tantot incarnat, et tantot blanc de neige , fournit I'albatre
gypseiix, qu'on pourrait substituor a celui de Volterra dans les
ouvrages deluxe. II forme des monticules isoles a Val di Nora^
a la riviere Salee et au Gambero , lieux ou il alterne toujours
avec la niarne azuree jaunatre. Apres cela , dans le Latifondu
de Malpcrtuso a la Salina , et dans toules ces collines il se.
trouve en strates reguliers et quelquefois cristallises en far de
lance. Dans les lieux indiques, ou exploile le gypse pour les
fourneaux ; il devient tres-blanc par la cuisson et s'emploie
avec avantage pour construire et decorer interieurement les
habitations.
Dans toutcs ces localitcs apparait le soufie, dispose en petits
strates dans la marne azuree, aux endr jits ou les eaux des tor-
rens se sont ouvcrt quelque nouveau lit pres des aniasde gypse;
et celui-ci encore quelquefois plus ou nioins cristallise et de
couleur grise, contient quelque strate de soufre.
Contigu au gypse, se trouve le sel marin fossiie , qu'on ex-
trait en abondance dans la vallee de la Salina, ou , a la pro-
fondeur de quarante jjieds, il se trouve dispose dans 1 argile
ccndree obscure en strate fort epais. II est si homogene qu'il
ne s'altcre point au contact de lair et pent se conserver tou-
jours sec sans prec;iutions particulieres; ce qui tient a ce qu'il
est prive des muriates deliquescens de magnesie et de chaux
qui se trouvent dans celui des autres salines.
Le succin , de dilTerentes couleuis et en niorceaux de bonne
grosseur, se montre dans les bancs d'argile et de marne. On y
rccueille aussi I'asphalte, ou, comme on dit vulgairement , bi-
tume judaique, surtout dans I'argile schisteuse bituminifere de
Soccorso.
Les argiles qui s'emploient parfaitement pour tons les ou-
vrages de potier se tirent principalement des pres conimunaux
iV/ltria, de Giardiiicllo , de S. -Paolo et de Montc-Olivato. II y a
encore des argiles parsemees de pyrite marliale , jaune do lai-
ton, cristallisee en cube et en oclaedre , lesquelles se trouvent
en abondance au passage de Castro-Giovanni et i!i S.-Lucia , do
H.TojieXI. ,-
i:>4 Geologic. 1\°. 1^3.
iiieiiie qu'on Ironvc ces arjjilt's en masses rcnifoimcs avcc- nxi(|(>
dc fer.
II y •> aiissi I'argile smectique a S.-Giacomo , Cirata , Ixocca-
Sciiio , Faliinchc di S.-Anna, et dans la vallee de Sainf-Elic ,
argile qui sert en ce pays de terre a fonloii.
Telles sont les diverscs formations et les roilies qui s'ob-
servent aiix environs de Nicosia. Outre les argilrs et les marnes
qui en constituent la masse principale, le calcaire de transition
de seconde a troisienie formation, la grauwacke, I'arenaire
tertiaire , le gypse , le soufre, le sei gemme, le succin , I'as-
plialte, et I'ocre de fer janne sont compris dans tout ce vasle
territoire. On rencontre de temps en temps des cailloux isoles,
de terrains prinn>rdiaux, comme de gi'anit, de gneiss et tit;
schiste niicactj ; mais ils ont certainement ete transportcs jiar
les grandes inondations, puisqu'il n'existe dans ces contrees
aucun lieu d'ou Ion puisse conjccturer qu'ils aient tite aira-
chtjs.
Enfin les eaux minerales sont analogues aux terrains d'ou
elles sourtlent. Toutes les sources de la Sali/ia sont salecs ,
et de meme celles dela riviere qui passe dans le voisinage. Les
eaux de Valdiiiora el de Malpcrluso sont seleniteiises ; les
fontaines de la Ramosa et de la Caslagna, sont ferrugineuses ;
et finalement sont sulfureuses les deux sources , I'une de S.-
Gioi'nnni , pres de la Perriera, etl'autre de la Pece au Canalotlo,
ainsi nommee parce qu'elie dt^gorge du petrole conjointenicnt
avec I'cau. Ces deux sources sont eprouvt-es comme trts-uliles
pour les maladies cutant-cs , et ce sont aussi celles auxquelles
les anciens ecrivains des clioses remarquablcs de la Sicile, ont
attribue, outre une saveur de lait, beaucoup d'aulres (jualitcs
mtidicinales.
II y a une petite Macnluba (c'est-a-dire une Salse) dans le
Latifondo dc S.-Sdvcstro, laquelle est situee dans les terrains
marneux remplis d'eau saltJc , et produit des eminences en
forme conique , du centre desquellcs sortent en gargouillant
Teau et la fange. Ces eruptions durent pendant toutl'liivor et
denieurent tout-ii-fait seches durant la saison cliaude. J'ajoiitc
encore une chose digne d'atlention, c'est que dans tout le
pays que jai decrit, il ne m'est pas arrive de trouver aucune
coquille fossile ou petrification do corps marins , si abondans
Geologic. 195
en Sicile el dans les roclics luenies couligues au tenitoire dont
j'ai parle. M. G.
124- Lettre db M. Menge, de Nune-Tagilskoi , a 9.4 niilles N. de
lekaterinbourg, en Russie. ( Zeitschr. fib- Mincralog. ■ sept.
1826, p. 245. )
A Nijne-Tagilskoi , il y a une butte de fer magnetiqne, des
minerals de cuivie et des lavages dor qui donnent une livie d'or
par semaine. Surl'Outka, pres Oulkinskoi, il y a du schiste ar-
gileux, et la crete de I'Ural esl composee de serpentine. AuiMed
de la serpentine du montPugina (?J, reposant sur le talc schiste
il y a sous la terre vegetale, du Platine , de I'Or et du Plomb
natif dans un talc-schisle decompose ; 4o quintaux donnent
\ livre de platine et dor. La serpentine contient du fermacne"
tique, et peu de platine sans or. Sur le cote Est dePu >ina la
serpentine passe a I'euphotide et a la diabase. Le plaline se re-
trouve dans cette derniere roclie, a 3o verstesplus au nord pres
Baronschah, et il y git dans un porphyre vert , reposant sur
du calcaire bleu a Kouschvinskoi, pres Tourinskoi, Le niont
Gorablagodatt, a j mil. N. de Kouschvinskoj, est compose de fer
oxidule, etila 400 p. dehaut, ets'eleve an milieu de la diabase.
11 y a la du pyroxene, de la sodaiite^ unamygdaloideinenatifere
a aniandes de spalh calcaire et de Paranlhine. Lelongdela Vil-
va, a 3 mil. d(» Kijne-Tourinskoi, il y a dela serpentine et une
couclie talqueuse remplie d'or, de fer oxidule , de fer oliojste
et rarementde platine. L'or se trouve dans I'Ural, dans de pptits
lilons pyriteux de la diabase, et dans des filons qnartzeux a
pyrites du schiste argileux et talqueiix. Plus la pyrite a passe
a I'etat d'hydrate , plus il y a d'or. On exploite l'or a Bere-
zovsky et a Nerviansky sur les filons quartzeux. La magncsie
abonde dans toutes les roches nietalliferes entre Ickaterin-
bourg et Bogoslovsky, al'exception du cuivrequi est pres d'un
calcaire grenu , ou entre ce calcaire et un schiste tahpieux ou
argileux, comme a Polevskoi, a 5o verst. S. de lekaterinbouriv •
ailleurs , ils sont entre le calcaire et le griinstein comme a Bo-
goslovsky. Danscet endroit, des roches de grenataccompagneni
le cuivre , et la chaux carbonatee magnesifere abonde. A Bere-
sovsky , I'oxide de chrome est mele au plorab chrome ; ce der-
nier remplace quelqn'efois des cristaux de spath magnesicn.
196 GeuLogie.
Toiil Ir terrain de Beiesovsky est Au scliisle lalqiipiix Piitouft?
(le serpentine, ct traverse de reseanx auriferes. An N. de leka-
lerinLoui"):; , rUral ne parait pas contenir de gres. Le cote O.
de rUral est compose de schiste argileux ; la crete est sciprn-
tineuse , et le versant est feldspathique et talqueux ; et plus
loin vient unezane granitiqne fort basse et qui a 200 niilles
de long. On la connait a Miask , Mourzinsk, ou 11 se trouve des
topazes , des beryls, des ametliystes, des tourmalines , des gre-
nats, etc. Le granite regne entre Verkholourieet Moursinsk ; ily
a du griinslein a Alapaievsk ; et al a zavode (usine) de Souvonski
commence la pegmatite deMourzinsk. LemontferriferedeNijne-
Tagilskoi appartient a la formation de sienite aurifere. II est cu-
rieux que lor et le platine ne se trouvent que tres-pres de la
surface terrestre , et I'argent , le cuivre , le fer , fort avant
dans la terre.
L'auteur proniet une carte topographique de I'Ural , et a dii
aller en juin 1 8a6 de Kolyvan dans le pays des Kirghis , a Ner-
tschinsk , etc. A. B.
125. Observations sue la geologie du cote sud de la vallee On-
tario J par F. Romeyw-Beck. [Americ. Journ. of scienc. ; Vol.
XI, No. 2 ; octob. 1826 , p. 2i3. )
L'auteur veut montrer, par I'exemple du cours et de la chute
du Niagara, que les rivieres n'ont pas creuse entierement leurs
lits, mais n'ont fait qu'occuper des vallees dejk existantes. La
digue du lac Erie est un calcairea silex ; des rivieres s'ecouleat
dans le Niagara dans des canaux creases dan-; un banc argileux ia-
ferieur. Le calcai re du Niagara setermine au nord par une ligne
ondulee , et les rivieres sont desccndues dans la plaine par ces
cchancrures. t» cataracte du Niagara n'a jamais tte a Lewiston,
conime on le pense, mais elle a commence a 80 verges dela cas-
cade actuelle. L'auteur entre a ce sujet dans des details, pour
montrer que dans le premier lieu , on ne trouve point de trace
de I'existence ancienne dune cataracte, ct il donne une coupe
de I'ancien rivage americain , entre le lac Erie et Lewiston.
ia6. Observations sur lk climat, les maladies, la geologie et
LES rossiLES DE l'etat DE l'Ohio ;par Caleb Atwater. {Americ.
Journ. of scienc; Vol. XI, N°. 2; oct. 1826, p. 2?.4. )
Tout rOhio est secondaire et alluvial. L'auteur pretend que,
selon son attente , a niesure que le pays deviiMil ciiltivr. les
Geologie. 1^7
malailies aigues augmentcnt et les maladies de foie son! lout-
a-fait communes. En automne et en ete , il s'eleve de certains
points Las ou eleves des vapeurs fetides qui produisent des fie-
vres. II y a beaucoup d'arbres fossiles sur I'Ohio dans les
comtes de Washington, de Meigs, Gallia et Lawrence, et sur le
Muskingum et dans le camte de Perry. H y a reconnu du Chene
noir, du Noyer, du Sycomore, du Bouleau, V Jeer saccharinum,
le Datier, leCocotier , le Bambou et des impressions de Cassia,
de feuilles deThe et de Fougeres et meme des fleurs parfaite
nieutconservees. Les grands arbres sont dans un gres. Pres deRa-
nesville, il y a des plantes destropiques dans un gres ; et le long
de I'Ohio, il y a une chaine de montagnes qui occupe un tiers
dei'etatde I'Oaio. Sur ces montagnes, on trouvevers lelac Eric
des roches primitives roulees qui sont venues du nord, nord-
ouest et nord-est Elles ressemblent exactement i celles des lacs
Superieur et Ontario ; elles augmententen nombre eten grfisseur
en allant au nord. II y en a sur la cote-nord des montagnes de
Hillsborough, et point sur le versant oppose. Elles abondent
dans les vallees, commedans cellesde Whestone presde la Dela-
ware ou elles couvrent un calcaire coquillier. Le long de la meme
vallee, dans le comte de Madisson, itn'y a ca et la que des ro-
ches primitives. II y en a aussi dans rindiana,rillinois, et I'etat
de New-York.
I'ij. Sur le nouvel etat de la bepublique centrale d'Amkriquk
ou de Guatemala. Extraits de lettres de M. Al. de Humboldt.
(Ilertha; i'. annee, 6«. vol., i^. cah., i". part., p. i5i. —
Par lie Gt'ologiquc.)
La ligne de volcans de cette repiiblique s'est elevee entre les
roches primitives de Veragua et Oaxaca , et entre ii^etiti"
de latitude. Ces chaines de gres et de micaschiste de Veragua
les lient avec la chaine occidentale de la NouvcUe-Grenade , et
cclle de granite etgres d'Oaxaca les reunit au grand plateau du
Mexique qui a ete soul-eve comme eux. Les volcans portent
souvent plusieurs noms dans ce pays , et Ion donne aussi ce
noni aux domes trachytiques. Le volcan le plus meridional est
appelc volcan du Barna , qui est a 7 milles au nord du Golfo-
Dulce. Le volcan de Papagaya vient apres lui ; il est a 4 000 toi-
sos de la cote, et a 5 milles au nord du cap de Santa- Calalina.
A I est il y a trois ancicns vth ans actifs pros du bord sud du lac
dc IVicaragua, savoir , Ic volcan de Orasi entre Ic Iii<j-Zahale»
11/8 Geologic. N". 127.
ft J\io-Ferlug;i , Ic volcan de 'I'enorio ot le volcan del Rincon
de la Vieja. Cc dernier parait lie a la cause qui a pKoduit le cra-
tere du lac de Js'icaragua. Au N. du Nicaragua, e.ntre ro" 5o' et
12° 3o' de l.titude , on est inccrtain suila synonvmie dcs vol-
cans. Juanos en cite quatie : le volcan Momhacho an S.-E.
de Grenade , le volcan de Sapaloca dans le lac de Nicara-
gua , le volcan de Masoya entre Ciudadde Grenada et Ciudad de
Leon , et le vulcan de Morniotombo, k Test de Leon. Peut-etre
lepremiers'appelleaussiBombachoou volcan de Grenada. Levol-
Gau de Malaya est le pins actif de tons. Son cratere est decrit par
Juarros comme n'ayant que 5o pas de diametre , mais la lave v
Louillonne. Pres de la il y a le volcan de Mindiri ou Nidiri qui
a eu uneeruplion en 1775, et dont la lave, descendue dans la
lagune de Leon, y a tue beaucoup de poissons. C'etait une
eruption laterals. Entre Leon et la baie d'Amapola ou Fonseca,
il y a quatre volcans , nomnies de Telica, de Viejo, Giletepe
fc't Guanacaure. Le volcan de Telica est encore actif comme
ceux de Monibacho, Morniotombo et de Viejo. Le volcan de Gi-
letepe est aussi appelu volcan de Cosiguina. A I'ouest d'Ama-
pola des volcans s'elevent sur une fente qui va de IE. a 10. ,
entre i5° i5'et i3° 5o' de latitude nord. Ce sont les volcans
de San-Miguel , Bosotlan , Tccapa , San-"\ incente ou Sacateco-
luca, San-Salvador, Isalco, Apaneca , Pacaya , volcan d'Agua,
deux volcans de Fnego ou de Guatemala, Acatcnango , Toli-
man , Alittan , Tajumulco, Sunil, Suchilsepegues , Sapolillan ,
las Hamilpos, ou plutot deux volcans voisins I'un de I'autrc, ct
Soconusco. Parmi cesvingt volcans, ceux de San-Miguel, San-
Yincente, Italco, San-Salvador, Pacaya, le volcan de Fuego ,
Atitlan et le volcan de Sapotitlan , sont actifs. Le volcan d'l-
salco a eu de grandes eruptions en avril 1798 et de i8o5 a
1807 ; il exbale beaucoup d'ammoniaque. Le volcan de Pacaya
est a 5 milles d'Aniatcban eta lest du volcan d'Agua; il est en-
toure de courans de lave, de ponce et de sables volcaniques.
A la fin du 16". siecle , il y a eu une eruption. Les plus ccle-
bres eruptions sont cellos de i565, i65i, 1661, 16G8, 1.C71,
1677 et 1775. Celte derniere a eu lieu au bas du cone. Le vol-
can de Fuego est au S.-O. d'Aniigua Guatemala ; il brule en-
core, et ses plus grandes.eruptions sont celles dc i58i, i586,
it)23, 1705, 1710, 1717, i75'.> et 1-57. Lesligncsde volcans
tntrc Nuova- Guatemala et /.apolitlan , ont I, air d'etre deux
Geuhgic. 199
fi'iiUs dirij^ees tie IE. a I'O. Elles ressernblenl a uiic feiUe do
liloii (jui aurait ete siipare en deux pai- une faille, et dont les
deux parlies auraient ete eloignees de 4 Ueues de distance. Sur
la fenle E. sont les vokans de Pacaya , d'Agua, les volcans de
Tuego et d'Acatenango ; sur I'autre les volcans de Taliman ,
Alittan et Sunil. Le volcan d'Agua est une des plus hautes mon-
t.ignes du centre de rAmeriqne; il est enlre Antigua-Guate-
mala et Mexico-Amatitan. Sa hauteur doit etre entre jySo et
■i4')o toises. M. Hall lui en donne a53o t. II a rejete de I'eau;
])robablement ce sont des eruptions semblables a celles du vol-
can d'lmbabura dans le royaume de Quito. II a la forme d'un
cone tronque, et ofFre a sa cime une courte ellipsoide. Le vol-
cau de Soconusco place entre i5° Sg' de latitude et gS" 4i' de
longitude, termine la serie des volcans de Guatemala. On n'en
revoit qu'a 220 milles de distance, le volcan de Calima. C'est
done un des pays de la terre oil I'inerieurdu globe est le plus
librement en communication avec I'air. Ily a probablenient des
domes trachyliques parnii ces 35 volcans, donl i5 out briile
encore dans le dernier siecle. A. M.
liS. Melanges. [Zeitsclirift fur Mineralos;ie ; 1825, No. 10,
p. jy 1 et 577 , et W"'. i i et 12 , p. 498. )
M. Eversmann ecrit a i\I. John qu'iine pluie d'aerolithes est
tombee en i 824 a Sterlitamak a 200 werstes d'Orembourg. Les
masses avaient une forme reguliere octaedrique.
M. Schmidt a trouve du micaschiste ferrifere sembiable a
1 ilabirite dii Bresil , a Sohnwald , entre Winterbourg et Ge-
Ijroth <lans le Ilundsriick.
Les lies loniennes onl soulferl d un tremblemenl de terre le
ig Janvier i825.
Le granite de Schuitanka en Sibcrie contient des zircons.
Les 1 1 et 12 aout 1824 il y a eu des tremblemens de terre
en Italie.
M. Zinken a trouve de lor natif dans du quartz et du sele-
niure de plomb pres Tilkerode dans le Hartz.
!M. Fr. Kries dit , dans son ouvrage {Fan den Ursadicn dcr
lirdbchai. Leipzig, 1820), que les tremblemens dc terre pro-
viennent de phenomenes galvanifjucs souterrains. II suppose
dfs couches galvaniqiics (jui , par leur contact , dcconqioscnt
2»l() Geologic.
1 i;aii , produisfnt des gaz etenflamment des corps inflammaLIea,
M. Slrine communique des details sur Ics sables aurifeies
>rOuves pros de Kalherinenbury et a Dercsow, sur le bord de
la Reva , Schuralka et Kalata. lis soiit separes des argiles
schisteuscs par un lit iiiiace d'arjjile et ils sont couverts de
tcrre arjjilcuse rouge et de touibe Le sable coutient <les fi'ag-
mens de granite , de quartz , d'agale , de fer hjilrale , etc. Ces^
sables provicnnent , suivant SokolofT, de la destruction des
lilons auriferes des niontagnes de Beresow. M. Ficinus a exa-
mine les sources de Toplitz, et y a trouve a peu pris la lueine
composition dans toutes.
129. ExTRAiTS VK tnTTRES. [ Zcifschr/ft J'iir M//ici'ah^'ic f i825,.
K". 10 , p. 540 , et ]\<". 11 et 12, p. 489. )
M. Hessel ecrit de MarLourg qu'il y a dans les coUines da
cote sud d'Ebsdnrf un depot dc calcaire et d'argile plus recent
que ie quadersandstein et perce par l.i dolerile. Le calcaire co-
rpiillier est blanchatre , terreus ou compact, et a filons spatlii-
qups. C'est le calcaire jurassique ou la craie.
M. IldiTmann annonce une carte geologicpie complete du
nord de I'AUemagne «e IEUjc a I'Ems a laquelle il va ajonter
le cote nord-ouest de la Belgique.
M. Hessel ofTie des observations sur la pesanteur specili<[ue
de la ponce qu'on a cstitiiee trop basse.
M. Pingel ecrit qu'il a visite le gres ferrugineux et vert de
I'lle de Boruliolm. Le premier gres est le Icng de la cote oc-
cidenlale et contient du lignite charge de ler hydrate. 11 al-
terne avec des argiles noires a dicotyledons , a feuilles et fruits,
de dicotyledons , de monocotyledons et d'acotyledons. 11 y a
aussi des lougeres , du charbon et des grains de succin. Le
fFealdclnj- n'a pas encore etc trouve dans cette He. Pres d'Ar-
nages , la craie marneuse olTre I' Ammonites Gentoiii , \e Mjrti-
lo'ides Inbietus et des impressions d'algues et de conferves.
M. Hessel annonce que M. Kohler a trouve du schisle tripo-
leen { Policrsclticftr) avec des impressions de poissons dans le
Ihibichlswald , et qu il y a des couronoes d'Encrines dans le
schiste de Solenhofen. M. IlolTnjann decrit un noyau ovale d a-
galhe dans le trap d'llefeld qui montre distinctement que la
bilice et le spalh calcaire y sont entres par infdtration. Les
amandcs des porpbyrcs secondaires do Maiisltld ^onl toujours
Geologie. 201
Iiombees de deux cotes opposes. L'auteur pense que les sources
acidules et les emanations d'acide carbonique de certaines val-
lees de Pyrmont , de Driburg, etc. , indiquent que ces cavites
ne sont que des fentes volcaniques en partie remplies de debris.
M. de Meyer decritune carriere de calcaire a Ceritbes a trois
quarts d'beure d'Alzey sur Ja route de Flonbeim sur Je Rhin.
Ce meme calcaire contient a Weinheim des os dun reptile qui
a quclque ressemblance avec les Trionix de GeoflFroy et aussi
avec le Crocodile. A Bruxelles on cite une Chelonie dans le
calcaire grossier.
i3o. Observatioms geologiques divkrses. [Avchiv fur die neuest.
Entdeck. mis der Urwelt , de Ballenstedt ; vol. VI, cab 2 ,
1824, p. 597.)
Pres de Niederboben sur la Werra sous Escbwege en Hesse
on a trouve dans une carriere de gypse, un ci-ane de rbinoceros,
et a Grebendorf a une lieue de la, sur la droite de la Werra ,
dans I'argile alluviale , une dent de niamniouth , de 20 livres
pesant. A Bolobonow, dans le cercle de Kirmiscbk , dans legon-
vernenient russe de Simbirsk sous 56" lat. nord, on a decouvert
dans le fleiive Kirmiscb une dent d'elepbant, qui est a present au
musee de Moscou. — Pres de Stoliberg , dans le Harz a la sortie
de la vallee de Rottleberode , il y a le mont calcaire du Krei-
selsberg , qui a offert des os de bullle primitif, conserves par
le docleur Meblis a Claustbal. — Sur le boid du Solway-Firtb ,
vis-a-vis de Brougb, on a trouve, a 3 pieds, du bois qui y etait
entene depuis plus de millcans. — On a trouve sur la tourbiere
de Neukalden en Mecklembourg, des os qui ress mblent a ceux
de rUrsns spelaeus. En septembre 1824 on a deterre a Wruk-
lewski , pres Bombino , dans le grand-ducbe de Posen , 3o a 40
crapauds qui etaient dans un sable leger sous 6 pieds de terre
jadis remuee.
i5i. Notices et Extraits des euistres de la Socikte gkologique,
( Transact, de la Soc. gc'ol. de Londres ; vol. 2 , part. I , p.
i3o : nouv. serie. )
M. Gideon Mantcll ofFro a hi Societe des fossiles du gres vert
do Tilgate-Forest. Les coiicbes de Tilgate re|)ondent a celles
dii gr^s ferrugincux de Sussex, et elles peuvcnt se divisor en
co;!chcs de calcaire argileux et d'.irgilc (Asbburnbam) et en
202 Gi'oIogLc.
roucl.es de gres ct tl argile (Tilgalo-Fon'sl j. L'aiiteur comiiiii-
iiiqne une coupe dune carrii re de gres veit pres de Horsliani.
11 y a des restes dun animal dans le gres calcaire supeiieur et
a Sedgwick des gres a paver. A Tilgatc on trouve des dents
dun Lacerta et dun Rej)tile herbivore , des reslcs de poissons,
d'oiseaux , de crocodiles, de grands sauriens et de tortues ;
des leiiilles de fougores et des troncs de genres vnisins du Cycas
et de VL'upIiorliium. M. Yeats ecrit qu'en creiisant un puils
Jl Streatham comraon (Surrey) a 285 pieds de profondeur, on
a trouve dans I'argile de Londres des Huitres ct d'autres cn-
quilles. Une coupe des lits acconipagne sa lellrc. M J. Yeats
ofiTre des echantillons d'une roclie quartzeuse coquilliere de
Bronsgrove-Lickie. C'est, une roche intermediaire. M. Bostock
donne des details sur une couche d'argile contenant des cailloux
et recouvrant le gres bigarre duS.-O. du Lancashire. Pres do
Liverpool cette argilc a jusqu'a 4o pieds d'epaisseur , et ne
contient point de fossiles. Les cailloux sont du schiste , du griin-
stein , du quartz et du granite. I\L Gordon ra|)porte que la
tcurbiere d'Auldguissack dans le district de Braemaron ( Ecosse)
olFre trois series de troncs et de racines de pin, placees les unes
sur les autres. II y a done Irois I'orets ensevelies IM. Marschall
presenle des echantillons de cuivre carbonate dans le calcaire
uiagnesien de ]\ewlon-Kynie , pres ladcaster. On exploilait ce
mineral a deux niilles IN.-O. de Knaresborougli ii Farnliani.
i52. PiKVUE DU Volume I {"i'' serie) des Transactioks geologkjuf.s ,
'de Londres. {Quarler/jy Mcvicw ; sept. 182(5, p. 5o^.)
L auteur de cet article commence par passer en revue tons
les genres fossiles connus de qiiadrupedes , et fait remarquer
que ces debris gisent souvent sous des couches marines. A
celtc occasion il parle des coquilles d'eau douce qui se trou-
vent dans le terrain houiller , dans le gres vert (i) , dessus et
dessous le premier calcaire tertiaire et dans les sables terliaires
superieurs. II semble vouloir en deduire que des formations
d'eau douce et d'eau salee se sont succcdees, et que soit par
le soulcvement et I'abaissement succcssif du terrain , soit par
1) Ici lauteur est roniplelcnieiit dans Icrreur , autiiiic coquillc
il iMU douce , bicn rcconnue telle , n'a ete trouvec dans ens terrains ,
du inoins jusqu'a present. Fekussac.
Geologic. 203
le rctrait ou le retoui- de la nier, ces curieux depots alternans
se sont formes. Notre auteurn'a point oublie la difference qu'ily
a entre un depot d'eau douce veritable et un melange accidentel
de coquilles marines et d'eau douce r or, il n'y a quele calcaire
d eau douce posterieur a toules les couches tertiaires marines
qui ait vraiment les caracteres d'une formation d'eau douce ;
partout ailleurs les coquillages fluviatiles ou terrestres ont ete
siniplement charries dans une mer jadis existaule; ou hien plus
rarement certains mollu,sques, tels que les Paludines, etc.,prou-
■vent par le nombre de leurs depouilles , qu'ils ont vecu sur les
bords de nier raeme , comnie cela arrive encore aujourd'hui
dans la Baltique, a Venise, Terracine, etc. Pour s expliquer
le soulevement du terrain, lauteur cite ceux qui ont ete
produits par le trembiement de terre de 1822 , au Perou et a
Pulonias pres de Sumatra, etc. , etc. II trouve que M. Cuvier
a tort de pretendre qu'il est inqiossible de s'expiiquer les ter-
ribles revolutions de I'epoque secondaire et tertiaire par les
forces actuelles de la nature; nous ne voyons pas uoq plus
qu'on doive cacber notre ignorance sous des suppositious de
miracles. On observe seulement dcpuis les temps anciens aux
temps modernes des decroissemens dans les forces employees et
dcspcriudes altcrnantcs de grande aclivite et de repos. La for-
mation des grrs et des agglomerats, n'est pour I'auteur qu'une
suite du sonlevenient ou de raiTaissement dun continent. 11
croit que le cbangemcnt dans la place de I'Ocean a du influer
sur les variations de temperature qu'ont eprouves certaiues par-
ties du globe. II ne pent pas admettre un refroidisscnient gra-
duel du noyau terrcstre, et il oublie que la clialeur atmospiie-
ri(jue a jiu etre elevee encore par une atmosphere fort liumide,
par de grandes masses ignees , etc. Enfin , il vient a parler du
mamniifere fossile, des oolites de Stonesfield; il trouve avec raisoa
qu'on a pousse le scepticismo bien loin sur le continent, parce
(jue cet accident dun mamniifere dans le terrain secondaire
nentrait pas dans Ic cadre systematique de quelques savans. 11
montre que M. Prevost aurait du visiter toiites les localites
dont il parle avant de nier qu'on reconnait ailleurs la schiste de
Stonesfield au milieu des oolites jnrassique.s. D'ailleurs il y a des
debris de cetacees dans le gres vert; de.o fossiles d'eau douee,
des bois, des plantes terrestres dans le lias, le terrain houiller,
etc.; puistpi'ilya done loujours eu des continetis , ponrqiiov
20.{ Geologic.
les rivit-res n'auraiciU-cUes pas pu charrier aussi, pendant I'tipo-
que sscondaire , des os de ni am mi fores dans la nier et pourquoi
s'ctonner qu'on en i-encontre si rarenient au milieu du sol se-
condaire? D'ailleurs M Prevost n'a pu rapprocher ce depot de
Sionesfield d'aucun depot tertiaire ; les fossiles marins jurassi-
qaes s'y opposent. Les tremblemens de terre sent la cause
princijiale du changement de position des couches deposees lia-
rizontalenient. A. B.
l55. TrEIZIE.ME RAITORT DE LA SoCIEIE ROYALE GEOLOCIQUK DU CoR-
NOUAILLES. {Jufia/s of' P/ii/osnj>hj ; diic. 1826, p. 457- )
La Socii'tii a augnienteson Musce |)ar do nouvolles acquisitions,
■rfe mineranx etrangers, coninie d'Amerique, etc. Le capitaine
\Vains a envoye des echantillons goologiques, une description
«rt line carle du pays entre Ilydrabad et Madras dans I'Jnde. La
Sbciete veut faire des collections de rodies pour pouvoir les
echauger centre d'autres. Dans I'annee, M. Jos. Cornea hi un
Memoire sur le granit occidental du Cornouailles j M. Hoase
snr les bancs de sable de la cote— nord de Mount's-Uaj' ; M. Ba-
rhan sur des enceintes circulaires du mont Botrea ; M. Hawkins
sur les changcniens qua eprouves le Cornouailles ; M. Boase sur
Ii temperature des mines ; M Ilcnwood sur quelques accidens
d'lia relevement d'unfilon cuivreux par un filon pierreux dans
l» parorsse de Gwenap; M. Carne sur la geologic de la cote
de Sennen-Cave a Land's End; M. Henwodd sur un suintemcnt
«fu gaz dans les mines de I'Union ; M. Boase sur une suspen-
$iii» du conseil pour letain ; I\L Collins sur une nouvelle fusee
}innr fairc sauter les roches ; M Carne sur la quantite detain
prcxhiit dans I'annee; et M. Jeukyns sur la quantite de cuivre
prodiiitedans I'anaee. M. Boase a Irouve une ancienne mannite
inotaMique a 12 p. dans les alluvions, pres Saiut-CoLorab. La So-
ciete renouvelle son bureau; et elle decide la publication d'utt
iionveau volume de memoire, et deplore que I'ecole des mines
nait pas encore etc etablio.
104. SoCIETE LlNNEE.NXE DE New - YoRK. ( AmCfic. JoUIH. oj
Sciences; vol. XI, Oct., no. 2, p. 58o.)
CcUc Socicte , qui dit fairc partie dc cellc de Paris I s'cst
rconie pour un din„r ct des discours. Le U' . S. Mifchill a lenii
Geologie. 205
tin discours auquel M. Pascalis a I'l'-pondii en faisanf incntiori
(les progrcs en agriculture faits par la sociL'te Linneenne. II a
parle des paragrelcs et des niois jn'opres a ensemenccr Ics
terras tot ou tartl. M. Paupaile a pro|)ose d'iiiviter les horlicul-
teurs a. essayer diverses substances cliiniiques et a eludier
la botanique. II y a eu en menie temps aae exposition de ileufs
et de fruits.
I 35. SoCIETK ASIATIQUS LK CALCUTTA. ScanCG du 5 mai l8'i6.
[Calculla go^evnin. Gazelle ; Asiatic Journal j novem.bre 1826,
pag. 573. )
Pinsieurs dons sont faits a la Sociele , entre autres des eclian-
tillons niineralogiques de Martaban et des provinces du sud ,
envoyes par Ic capitaine Low. Dans ce nombre se trouvent Aes
stalaciites et d'autres niorceaux de carbonate de cbaux , prove-
nant des caverncs de Pbounga , a Junk-Ceylon ; du niinerai tie
fer magnetique de Tavai , et de lean de diverses sources tlier-
males de ce district de i'ancien empire birman. Les roches py-
ramidales de Pbounga formeat une ligne d'environ 10 milles ,
qui s?; dirige a peu pres du sud au nord; les degres meridio-
naux ne sont qu'a environ 4 milles de la cote. Ces rocbes sV--
levent de aoo a 5oo pieds au-dessus du niveau de la mer : les
plus imposantes presentent de loin I'aspect de colonnes; mais
ea approcliant on s'apercoit que cette apparence provient de
ce que les parties les plus friables se sont decomposee? ; les eaux.
qui ont filtre a travers le roc ont depose a sa surface les nia-
tieres qu'elles tenaient en dissolution , ce <(ui a produit de<
bandes alternatives de teinte roiigeatie , grise ou bleuatre , et
blancbes A environ 6 pieds au-dessus du niveau des haufes
eaux, il y a une suite d'excavations naturelles; la vouite, elcvce
d'environ 10 pieds , est soutenue par des piliers de stalactites
de diverses formes et grosseurs; les parois des grottes sont pa-
reillement couvertes de stalactites. Aupres de cette rangee de
cavernes on voit un roc entierement perce ; I'ouverture foraid
une belle arcade d'environ ao pieds de baut; des groupes mas-
sifs et bizarres de stalactites sont siispendus a la voute. Les ro-
chers de Pbounga sont evidemmcnl lies a ceux de Traiig , et
comnie il y a des formations semblablcs dans lo Marlaban . il
par;»il probable que la cbaine s'etemlait autrefois jusqu'i cette
206 Geologic. ,
province. CcpciKJant v\\ Tavai , c'cst Ic ^jranite el le scliisle f|Uii
])rcdomineiit.
La fornialion stannifere de la Peninsule parait au capitainc;
Low cesser vers iS" ile latitude nord ; toutefuis , comme les
contrees a I'ouest de la {'rande chaine de niontagnes qui divi-
sent Siani de la portion occidcntale de la Peninsule, et se pro-
loDfcnt au nord, vers Ava propremetit dit , n'ont pas eucoio
ete explorees, et sont , diton , nial peuplees ; il n'est pas im-
probable que les lilons metalliques continuent dans celle di-
rection. Ce qui vienf a lappui de cetje conjecture , c'est qu'ou
trouve de I'etain , ainsi que d'autres minerals, tels que du
plomb , dans le district de Tliaumpe, sous environ 19° de lat.
nord, et loo° de long. (Greenwicli). On assure que I'etain
)sy presente sous la forme de sable noir, qu'on le trouve dans
le lit des rivieres, et qu'il ressemble tout-a-fait a celui des la-
titudes plus iiieridionales.
Les ecliantillons d'eau minerale, adresses a la Societe de
Calcutta, proviennent de Laukyen , a environ t5 rallies N.-E.
de Tavai , d'Enbien, et do Seinle-Daung, dans le Martaban.
La temperature de la i'". de ces sources est de i44°> celle de
la 2". d'environ 107°, et celle de la 5" de iSS" de Fabrenlicit :
celle-ci est ferrugineuse ; les autres n'ont pas de qualites sen-
sibles particulieres; il est vrai qu'ellrs n'ont pas encore ete
analysees. Le bassin de la source de Soinle-Daung ressemble
bcaucoup au craterc d'un volcan.
CORRECTIONS.
Bulletin de Janvier 1827. Partie Geologiquc.
Page 9, ligne 38, Rimini, lisez Cimini ; — p. 11, 1.17, Rupee, Use/,
Rupcs ; 1. 36 , Payon, lisez Poyas ; — p. 13, 1. 12 , Veruont , lisez Ver-
nant ; — p. 15, 1. 22, Seminenthal, lisez Simmenthal -. — p. 30, 1. 4,
Nebellach, lisc/. Nebellorh ; — p. 34, 1. 25, Kouskie, lisez Konski; —
1. 27, Czensbochau, lisez Czenstochau; — 1. 31, Psclioii, lisez l^cliow;
— 1. 35, Altlitschcin, lisez Alttischein ; — p. 36, 1. 1 , Jogelstein, lisez
Jugelstein; — p. 4i) ,1. 33 , Srabernicza , lisez Srabernicza ; — p. 41,
1. 28, Slivno, lisez Slivno ; — 1. 35 , Colomota, lisez Calamota; — Ra-
binopaglie, lisez Bubinopoglio ; — 1. 36, Ro.sscglinu , lisez Bosseglina :
— p. 47, 1. 22, Tiintla, lisoz Tiixtla ; — 1. 27, Gronoda, lisez Granada;
— 1. 29 , Puraco d Asto, lisez I'uracu, Pasto ; — Fraqua, lisez Pragiia:
— I. 3i, Cliilloii, lisez Chilian; — p. 48, 1. 1, Omnek, lisez Omnak: —
p. 52, 1. 25, Seminenthal, lisez Simmenthal ; — p. 53, 1. 37, cntoure ,
lisez occupe; — p. 54, 1. 12, Laposbnnva, lisoz Laposbaiiya.
llistoirc uafarellc p^cnende. 207
Fevriev.
Page 206, ligne 23, Hauteloeher, lisez llautclocher; — 1. 28, Petelauge,
lisez Petclange ; — 1. 33, jM.ider, lisez Nieder ; — p. 210, 1. 31 , Diron,
lisez Down ; — p. 211 , 1. 26 , Longwood , lisez Loxwood ; — p. 215 ,
1. 27 , Ambersnas , lisez Ombersnas ; — I. 216 , 40 , llongsund , lisez
Hougsimd ; — p. 217, 1. 8, Skonge-Engoens, lisez Skouge et Eugnoes;
— table, 1. 3, Faundler, lisez Pfaundler.
HISTOIRE NATURELLE GENERALE.
l56. GOJSSIDERATION SUR LK SYSTEME SPIIERIQUE KT NUMERIQUE DE LA
NATURE, tie "SI. E!ie Fries; par JoniN Lindley. {Philnsoph. Ma-
gai. (iiul Jnuninl ; aout 1826 , n". 34o , p. 81. }
M. Fries a pnblie , cq iS^S, un travail sous le titre de Sy.i-
trnia orbis vegetdbilis , dans lequel il propose pour tous les etres
de la nature un nouvel arrangement quatcrnaire , philosophi—
que, reduit a ses moindres ternies , et renferniant les princi-
])es les plus generaleraent admis. Ce travail important et diffi-
cile merite au moins d'etre examine. Yoici s^s principales bases:
La nature est la complication universelle des plienomenes
existant et agissant pour manifester, par des pouvoirs iufmis ,
une evolution successive d'etres. La matiere marche a sa per—
fectian dans le temps futur. L'etat de la nature est une rota-
tion pcrpetnclie de pouvoirs de formation et de destruction ;
elle tue et regenere, et I'esprit humain appelle e'tcrititc, celte
variation qui ne cesse jamais dans la nature.
La nature peut etre considerec, ou coninie parfaite, ou
comme approchant de la perfection. ( C'est la nnlura iinturans
et la natura nntui-ata. )
La puissance et- la production sont coexistans dans la nature.
11 n'y a point de pouvoir sans production , ni de production
sans un pouvoir formateur.
Les pouvoirs de la nature sont la manifestation d'une puis-
sance primitive, eterncUc, immuable , absolue dans les lols de
ses productions. Les |iuissances de la nature ont des reactions
mutuelles ; elles peuvent etre empechecs , interronipues ,
quiescentes.
Le pouvoir d'ou emanent Ics existences est successif, evo-
lutif ; il resulte dune multitude d'elemens. D'autres puissance*
208 Histoire naturelle generate. N". ISG.
out ltnir3 antiigonisles , tellcs que lattraclioii ct repulsion , les
deux poles du inagnetisnic, de I'electricite, etc.; telle est en
yeneral la poi.aritk.
De la tant d'actions complexes qui rendent leur explication
diiGcile , comme les lois de rrt^«//u' lorsqu'ou les veut lappoi-
ter au mouvemcnt, ou celles de la vitalite k la sensation.
On peut resoudre toutes les parties de I'univers a la consi-
deration de ses atonies ou particules , dernier tcrnic ou se perd
la subtilite de I'esprit liuniain. Mais la plante forme un tout, la
terre un tout, I'univers un tout. Le principe vital constitue
les individualites , et une vitalite anime cet univers,oule
pouvoir primordial se revele a nous en divers degrcs de perfec-
tion , d'apres ses phenomenes.
On peut concevoir la nature comme une sphere immense ,
dont les rayons convergent vers un centre ou point unique ,
lequel constitue Y identite. Ce point comprend tons les rayons
de perfection : c'est ainsi que le soleil est le centre de notre
systeme et la source de la plupart des operations.
Les pouvoirs de la nature divergent d'un centre en rayon.?
qui forment des poles opposes, et qui passent de I'ua a I'autre
continuellement.
Ainsi la plupart des compositions sont formees de deux prin-
cipes contraircs ; par exeniple, les sels neutres dun acide et
dun alcali, etc.
II serait impossible a I'esprit liumain de comprcndre tons
les etres de la nature, ou a peu pres, sans un arrangement sys-
tematique qui empeche de les confondre. 11 y a des systemes
artificiels , et, comme dit Galien , les hommes ont neglige les
choses lorsqu'ils se sont trop attaches aux mots.
Le vrai systeme doit contenir comme les germes des princi-
pes naturels, d'ou ceux-ci peuvent se developper sans arbi-
traire, mais d'cux-memes; le faux systeme n'est que le fd d't\-
riane dans le labyrinliie. Au reste, il nest point de systeme
absolument naturel ; il faut toujours avoir recours a quelques
divisions factices, pour la commodity de notre esprit. Cepen-
dant, par la comparaison de plusieurs systemes, on en voit de
plus naturels, et d'autres plus artificiels, comme dans Tour-
nefort, Linne , etc , pour les vegetaux. Le sublime serait d'a-
voir les vraies lois de la nature, pour proceder de la cirronfe-
rence au centre, comme dans les piinripes niallii''iii;iU'|iH's.
Hhtoire naturelle generale. 209
Mais les corps natiu-els , clans leurs ileveloppemens , constituent
des groupes oii ties spheres particuliercs qui ne s'etendent
point en rayons directs, mais tantot niontent ou descendent.
Ainsi, il y a des ordres d'animaux et de plantes parasites cmi
ont dii naitre sur des etres primordiaux; tels sont aussi les
champignons.
Dans les mineraux, les corps les plus simples adniettent des
combinaisons plus mathematiques, mais les variations des
corps vivans n'admeltent pas cette precision philosophique.
Aussi I'arrangement systematique de ceux-ci doit etre phy-
siologique; il doit partir de leur evolution. Celle de I'animal
et du vegetal suivent la nieme marche et un mouvement paral-
lele ; parexemple, les algues sont des vegetaux aussi imparfaits
que peuvent I'eli'e les entozoaires parmi les animaux. II serable
que la nature , comnie I'ordre de nos idees , procede du simple
au compose.
Un systcme philosophique doit etre base sur des idccs-prin-
cipes ou eternelles et immuables, non individuelles ni modifia-
hles, et aller du centre aux circonf^rences, d'apres une ''-^-
duction logique ; mais le perpetuel mouvement de rotat; a des
etres rompt les lois de notre logique ordinaire.
Un systeme pbilosopbiqne est supiirieura tout autre. La na-
ture niarcliant par series d'oppositions polaires , sa disposition
dichotomique est la plus naturelle, ou la vraie. Ainsi les corps
sontorganiques ou inorganiques ; les premiers sont aniniaux ou
vegetaux; dans ceux-ci il y a des cotyledones et des acotyle-
dones , et les monocotyledones sont opposees aux dicotyle-
dones , etc.
Mais on pent ponsser jusqu i I'abus cette dicliolomie,
comme la fait le professeur Lamark, dit Fries; ce qui nest
pas une raison pour la rejeter. La division dichotomique di-
visee forme la distinction quaternaire.
De savaos observateurs , tels que MM. Oken , Mac-Leay
ont etabli que la nature suit des nombres fondamentaux. Mais
il faut craindre de s'egarcr dans des vncs cabalistiques , telles
que les anciens en avaient lorsqu'ils attribuaient certaines ver-
tus occultes il des nombres particuliers. Tout ce qu'il v aurait
d'admissible est, au contraire , la multiplicile des organes
n. ToMR xr. ,/
210
Histoire naturelle senerale. N°. i36.
comnie les spheres qui donnent une infinite de rayons en tous
sens, partant de leur centre.
A cct egard, nous croyons que M. Fries passe trop rapide-
ment snr divers point de Varithmetique naturelle, dont nous
avons aussi donne quelque part des temoignafjes. Qui ne sait
que le nombre 5 et scs multiples sont tres-frequens dans les
oreanes de fecondation et de fructification des plantes mono-
cotyledones, comnie le nombre 5 et si?s multiples, lo ou 20,
parmi les dicotyledones ? Qui ignore que d'autres plantes ont
le nombre 4 et ses multiples, comme celles a tiges quadranjju-
laires, la plupart? Qui ne sait pas que le nombre des jambes
ou des membres, celui des doigts ou autres divisions , est fixe
dans les animaux? Lenrs divisions osseuses, la distribution des
nerfs , ont des nombres determines et primitif^ qui etablissent
les formes des animaux rcgulierement ; ainsi les asteries , les
oursins, el autres echinodermes, ont pour principe le nombre
5 et ses multiples , comme I'homme et d'autres mammiferes
ont cinq doigts a chaque membre. La structure binaire est aussi
un resnltat nccessaire de tons les etres formes de deux moities
symetriques accolliies , etc.
M. Fries fait remarquer que le triompbe des caracteres es-
sentiels, en liistoire naturelle, sur les reniarques accidentelles
et superficielles, est la prenve des progres de cette science. Ainsi
les camctcres cssciilic/s remplaccnt les superficicls.
10. Mammiferes, Amphibies ,
Poissons de Linnaeus.
2°. Monocotyledons , Dicotyle-
dons.
3°. Hymenomycites , Gasti'ro-
mycites , etc.
40. Lichens J'aptes leur fructi-
fication.
lo.Quadrupedes, Serpens, Pois-
sons avec ou sans coquilles des an-
cieiis.
2". Arbres , Arbustes, Herbes,
etc.
3". Champignons pediculcs, ses-
siles , en niassuc , etc.
4°. Liciiens d'apres leur thallus,
etc.
II est vrai que I'liistoire naturelle a besoin d'observations
microscopiques aujourd'bui, mais c'est preuve qu'on s'enfonce
davantage dans la veritable observation, landis ipi'on sen te-
nait jadis aux simples superficies.
Voici le tableau des puissances primitives do la nature , d'a-
pres les lois exposces par M. Eiie Fries, dans son Essai sur le
sysieme spheriqiie cl numcr.quc de la nature.
Histoire natiirelle generale. 21 1
A, PouvoiRS TELLURiENS ( t)U TEURESTRns ) , afrissant, si mu Itaneiiieiit
ou pai' contact.
a. Actions d'ensemble et continues dans leurs productions.
i". Sensibilitt, ou pouvoir de mobilite , de sensibilite et
de conscience : objet de la psychologic.
•1°. Vitalite, ovi pouvoir d'absorber des materiaiix betero-
genes et' de les assimiler au moyen d'une circulation
interne, puis d'engendrcr une progeniture semblable
a la nature des parens : objet de la phjsiolngie.
b. Actions de contact, absolues pour leurs pi-oductions.
3"; Affinite : objet de la chimic.
4°. Electricite : objet de la phjsiquc.
R. PouvoiRs siiiERAux (ou CELESTES ) , agissant :'i de grandes dis-
tances.
a. Reproduction. i. La lumieie.
h. Production. >>.. L'attraction.
§ 1 8. Les productions de la nature sont cocxistantes avoc ce.i
principes; niais de plus on pent considei-er
A. Les OBJETS TERRESTRES dans la variete de leurs formes leur
ptat de jiixta-position ou de cohesion avec d'aulres leurs
arrangemens par rapport aux influences terrestres ou side-
rales , composant, soit un ensemble, soil des parties sepa-
rees. Ainsi consideres, les corps natnrcls constituent les
objets de \' histoire natufelle.
n. Corps organiques , reproductifs , composes d'organes va-
ries, definis par relTet dun devcloppement interieur.
1°. Animaux possedant la sensation -. objets de la zoolo'^ic.
■1°. Yegetaux possedant la vilalite (sans la sensation) :
objets de la holaniquc
h. Corps inorganiques productifs, homogenes, formes de par-
ticules en juxta-position (ne possedant point les qualiti's
des corps organises).
5o. MiNERAux ponderables : objels de la mi/ic'ra/ogia.
4°. Elemens imponderables : objets de\a. physique
B. Objets sideraux : font le systeme de la terre , comme splie-
roide, distans d'autres corps sideraux , siijels aux influences
212
Histoirc mUurelle geiierale.
i^^ 136.
ties pouvoirs celestes ; conslitmis de masses heterojjenes qui
s'attirent reciproqueinent ; telles sont les etoiles el autres
productions de la nature : objets de Vnstronomie.
a. Corps possedant la lumioic et I'attraction , rcproductifs
outre enx : les soln'/s.
b. Corps possedant des ponvoii-s attractifs, uou luinineux
par eux-meines , productifs , places aux circonferences :
les plnnelcs.
(NoTA. L'auteur couiprend sans doute dans ce dernier ordre
aussi les cometes.)
\egetaux.
Corps organises vivans et insensibles.
Leur vie , <lnnt le mode est la vesjetation , consisle en deux
f'nnctions, dont I'une conserve V individu , I'autre V cspccc ; am^'x
la premiere est la nutrition, la seconde la gcnc'rntion. De la
deux ordres d'organes • ceux de nutrition se distinguent en
ceux de germination et de vegetation ;\es organes reproducteurs
sont ceux Ac Jlornison et Ae fructification. D'aprcs ccs principes
voici I'arrangement propose par M. E. Fries.
A. Organes de nutrition.
«. Dans la germination.
1 . Colyledones , produisuns des
cotyledons.
2. Nemeens , produils par des li-
lamens.
b. En vegetation.
1 . yascidaires , formes do tissu
ceUuleux et des vaisseaux spi-
raux (trachees).
2. Cdlidaires , formes de tissu
celluleux sans vaisscaux spi-
raux.
B. Organes do multiplication.
c. Dans la lloraison.
1. Phcnogaiiies, portant des sexes
manifestes dans des fleurs vi-
sihles.
2. Cryplagiiwes , point de sexe.^
ni de Hours.
d. En fructification.
1 . Spcrmidiens , on portant des
semences.
2. Sporidi*ns 1 ) , portant des
sporulcs.
D'aprts les nienies principes, les vegetaux cotyledones ( vas-
culaircs, jihancrogames et sperniidiens) sont distribues conimo
il suit :
A. D'aprcs les organes de nutri- | B. D'apres les "organes de niulti
tion. I plication.
(1) La spora est un embryon albumineux rcnfermc dans un simple
tegument et prive dc hilc , mais produisant dans sa germination unc
fcuille analogue au cotyledon , culyicdonidium du prof. Agardh.
Histoire naturelle generale.
213
«. Dans la germination.
1 . Dicotyledones , ou pourvus de
double expansion de cotyle-
don.
2. Monocotyledones , ne develop-
pant quun seul cotyledon.
b. En vegetation.
1 . £xogeiies , dont le tronc croit
par sa circonference avec un
centre diir.
2. EiiJogeues , dont le tronc est
tendre a I'interieur et dur a la
circonference.
c. Dans la floraisoii.
1 . {Androdyiinmes ? ).
2. (fiynodytiames ? ).
d. En fructilication.
1 . Semini/eres ( selon Agardh ) ,
senience a deux lobes.
2. Graniferes (selon Agardli), se-
nience unilobee ( avec un al-
bumen adne a I'embryon te-
nant lieu de cotyledon ).
Les vegetaux neineens (qui sont Ins Cellulaii-os , k-s Cryp-
logames el les Sporidiens) seront classes il'apirs lordre suivant;
A. Organes de nutrition.
a. En germination.
1 . Heteroiieineens , filamens dans
la arermination s'associant avec
un corps hetero;;ene.
2. llomoneineeiis , lilaniens dans
la germination se separant
chacun de leur adherence a
un corps homogene.
b. En vegetation.
1 . Diplogeiieens , constitues dc
cellules regulierement unies.
2. Haplogeiieciis , formes de cel-
lules tilameateuses en partie
anomalcs.
B. Organes de multiplication.
c. Dans la floraison.
1 . Cryptandriques , en quelque
maniere analogues aux par-
ties sexuelles.
2. Aiiandriques ( de Link ) , rien
d'anal. aux parties sexuelles.
d. En fructification.
1 . .' Sporifires d'Agardh.
2. ! Sporidijires (1) d'Agardh.
IM. Fries trace eucorc ilautrcs considerations sur les vege-
taux , d aprrs leiir evolution. Ainsi , la germijintion oil re peu
de diversites urganiqnes ; la vcgitation en plus grand nonibre ;
la Jlorahson davantage encore; \a. fruclijicalion , des modes in-
finis. Quant a la valeur des caracteres , elle est linverse; ainsi
la plus grande est dans le mode do i^crmiiialinn ^ puis de ve'gc-
Uitinii ; il en est de inoindres dans \a Jlniahon et dans les cnve-
lopi)e.s iXnJruit.
Ainsi le monde vegetal se partage en deux hemispheres par
la germination; en quatre parlies ])ar la vegetation; en royau-
mes par les lleurs, et en nations ou families par la fructi-
lication.
(1j Lc sporidmm, selon cet autcur, est un enibryon destitue dc hitc ,
de radicule et de cotyledon (Agardh, aphor. 125.)
21 4 Histuite naturelle generale.
Apres avoir expose eii detail ces recherches philosophiques
de M. Fries, nous pourrions lui contestcr que la nature se
laisse ainsi toujours partager egalenient en quatre morceaux,
avec une regularite affeclee. C'est la couper et trancher selon
une methode , phUot que d' observer sa marche sou vent librc
et vagabonde. H y a pourtant beaucoup d'csprit et d'habilete
dans ce syslenie , et c'est en quoi il nest pas le plus naturel ;
inais ofTrant quelques points de vue nouveaux en philosopbie ,
il est digue d'attentiun de la part des intelligences qui s'elevent
aux generalites et au soinmet de la science. J. -J. \ iret.
i5y. Voyage de !MM. Spix et Martius.
La niort iniprevue du D'. de Spix donae occasion au sous-
signe de faire connaitre aux amateurs et aux abonnes du Voyage
nil Bresil, ce qui suit :
La description dc ce voyage sera continsioe par le soussigne,
qui proGtera aussi des papiers de feu M de Spix, que S. I\L le
roi lui a fait communiquer. La plus grande partie da second
tome et LAtlas sont deja iinprimes. Cependant rimpossibilite
de renfermer tout le reste des matieres dans un volume, en
necessite un 5*^. sans Atlas, qui contiendra le voyage sur la
riviere des Amazones , et quelques memoires geographiqnes,
statisliqucs , pliysiques, etc. L'auteur tachera de cette maniere
de repondre cgalement au besoin litteraire et an desir des
abonnes, en ne donnant a son oavrage ni trop d'etendue, ni
un prix trop considerable. L'Allas sera dc 20 au lieu des i5
feuillcs annoncees, avec vues, portraits, etc., avec la seconde
feuille de la carte generale de I'Amerique meridionale , et une
oil plusieurs cartes speiialcs.
Les ouvrages bolaniques seront continues de mome. Les Ge-
nera el Species Palmarum seront termines par la 5°. livraison
(jui y manquait encore , et les Nova Genera Plantarum seront
termines par un 5^. volume. Ce dernier onvrage sera augmente
d'une Monographic des Cryptogames les plus curieux , dont la
moitie, de 25 tableaux, est dejii achevee.
La description des coquillagcs et des pois-mns du Bresil , que
la moit empccha M. de Spix de mettre an jour, sera publiee
par le soussigne , qui esperc aclicver I'ouvrage cnlier sur le
Bresil dans Tcspacc de v. ou 5 ans, et dc donner dc cettc ma-
Histoire naturelle generale. 21 5
mere, un apercu des richesses naturelles dun pays qui, sous
tant de rapports, attire I'attention et I'interet de I'Europe.
Le D^ de Map.tids, membre de I'Acad. roy. de Baviere.
11 a deja paru : i". de la Description du voyage, le \" . vo-
lume (t'li allemand), avec un Atlas de \5 grandes feuilles li-
tliograpiiiees, une feuille supplementaire de nvusiqiie , et la
partie septentrionale d'une carte generale de I'Amerique me-
ridionale.
2". Des ouvrages botaniques : i. Martins Palm. Gen. cl Spe-
cies. Grand in-folio avec io8 tableaux, contenant en partie Ta-
nalyse des palmiers, et en partie des palmiers reprtsentes dans
des paysages tropiques. 2. Nova Gen. Plant i"' . et 2*^. vol ,
avec '2 0 0 tableaux.
l38. PuBLieATION DES TRAVAUX DES NATURALISTES AtlTRICnlENS
ENVOYES AU BreSIL.
L'empereur d'Autriclie a ordonne de publier tous les dbjeis
tares d'bisloire naturelle qui ont ete recueillis au Bresil, par les
naturalistes autricbiens. M le D''. Paid , I'un des voyageurs ,
comuiencera par la botanique II decrira toutes les plantes qui
ne se truuvent pas encore meationnees dans les ouvrages con-
sacres aux plantes du Bresil , de sorte que cette publication
pourra servir de cuniplement aux ouvrages de MM. A. de
Saint-Hilaire , Spix et Martins. L'ouvrage , qui paraitra par ca-
biers, portera le titre de ; Plantarnm Brnsilice Icones et Descrip-
tioncs hactenus inedilce. Cbaque cahier aura 9 a 10 feuilles avec
i5 planches. 4 cabiers font un volume. Petit in-fol. , grav. eu
noir, pr. 6fl. ; grand in-fol. , papier velin, grav. enlura. , 3o fl.
Vicnne. {/lllgemcines Repertariurn ; i 826 , vol. 1 , cab. 3 , n. g ,
p. 240. )
j3q. Nouvelles zoologkiues du voyage par terre vers le pole
arctique.
Tout ce qui a trait a cette expedition ne pouvant qu'intt-
resser nos lecteurs , nous croyons devoir leur faire part de
I'extrait suivant d'une lettre du D'. P.ichardson , adrossee au
professeur Jameson, dont I'insertion a ete omise dans le temps
Jusqu'a present notrc voyage n'a rien offert d' important, et
nous ny avons point fait d'observations sciontiliques qui me-
216 Minera logic .
ritent d'etre citees. Nous touchons , ea ce moment, aux li-
mites occidentales de la culture du Haut-Canada , les etablis-
semeus avances n'etant qu'a quelques milles de cette station.
Le rat domcstique , inconnu un peu a I'ouest de'Kingston , sur
le lac Ontario , n'a pas encore voyage jnsqu'ici. Le saumon et
les autres especes de poissons, qui font des voyages periodiques
a la mer, ne peuven-t point depasser les chutes du Niagara, et
on ne les trouve point, par consequent, au dela du lac On-
tario. Ces sauts sont de meme un obstacle insurmontable
pour I'anguille , quoique ce poisson soit capable de voyager a
une distance considerable par terre. II se trouve , toutefois ,
de bel eslurgeon dans les rivieres qui se jettent dans le lac
Huron ; niais jo n'en ai point vu ,- et j' ignore de quelle espece
il est...
Nous esperons gagner nos quartiers d'hiver pour la fin de
septembre. Tout le detachement jouit pour le moment dune
bonne sante. L'etat avance de la saison est tres-favorablc a
nos vues.
Penetanguisliene , lac Huron , le 2 >. avril iS'i^. ( Ediiibiirgli
Philosoph. Journ. ; juillet iSaS, p. 173. )
MINERALOGIE.
i4o. Manuki, de MiiNERALOGiE DE Leoniiaru , 'ic. cdit I vol. in-8.
de 832 pages, avec 7 tables. Heidelberg, 1826; Molir.
i4j. Practische AsLErrusG zur coemiscuen Akalvtik , etc. —
Elcmens pratiques de chimie analytique ou de la cbiitiie mi-
neralogiqiic ; par Fr. Joyce, trad, en allemaud et enriclii de
notes et d'additions, par Jos. Walbaof de Waldensti in , avec
une table et 4 litbog. Viennc, 18-27.
142. Sur l'Ilmenite, nouvelle substance minerale, et sur des
varietes nouvelles dc zircon et de gadolinile de Siberie ; par
A. T. KuPFFEr. , profess, a Casan. [Jrcliivcs dc Kastner; t. X.
I*', cab. , p. I . )
Parnii les mineraux que INI. Monge de Lubeck a rapportes de
I'Oural, il sen trouve un que Ion a pris d'abord pour la tau-
talitc , mais qui sen distingue cssenliellement , et psrait con-
slitucr une nouvelle espece. I,a crislallisalion de la tanlalile
Mincralogie. 217
n'^tant conaue que dune roaniere inipaifaite, ii se pourrait
sans doute que la difference sensible qui existe entre la forme
du nouveau mineral et celle queplusieurs mineraldgistes atlri-
luientalatantalite, ne provint qued'un defaut d'exaclitude dans
la determination de cette derniore ; mais la pesanteur specifi-
que de ce mineral s'eloij^ne tant de celle de la tantalite , que
M. Kupffcr ne doule nuUemeut que Tanalyse ne confirme un
jour la non-identitii de ces deux sul)>tances.
Ce mineral a ete trouve au pied de lllmen, dans I'Oural , a
vine lieue de Miask, au milieu d'un granite a mica noir, a feld-
spatli blanc, et a quartz gras ou laiteux, dans lequcl des zir-
cons sont aussi dissemines. L'ilmenite se presente frequem-
menten masses compactes, tres-rarement en cristaux. BI. Kupf-
fer u'en a vu rju'un seu! cristal , dont les faces avxiient assez de
brillant pour que leurs incidences pussent se mesurer au go-
niomi'tre a reflexion. La couleur de cette substance est le noir;
celle de Fa jjoussiere tire sur le brun. 'Sa cassure est conchoide,
et a I'eclat de la cire ; die n'offi'e point de clfvage sensible; les
fragmens sont a bords tranclians , el translucides dans les par-
ties les plus minces. Sa pesanteur specifique est de4,75 a 4i78-
EUe agit faiblement sur I'aiguille aimantee , sans manifester la
vertu polaire. 'J'raitee seule sur le charbon, au cbaliiineau,
elle n'eprouve aucun cbangement; avec le borax et le pbos-
])bale de soude , elle se dissout aisei»ent eu un verre d'un brun
noiratre, qui est translucide et dun vert-bouteille sur les bords;
elle est soluble dilficdement a chaiul dans I'acide nitro-muria-
tique.
La forme, sous laquelle 51. Kupffer a observe ce mineral,
est celle d'un prisme rbomboi'dal oblique , legercnient tronque
vers chaque base sur les angles inferieur et superieur. En le
circonscrivant lateralement par des faces paralleles aux plans
diagonaux , on le transforme en un prisme rcctaiigulaii'c a base
oblique, que Ton pent aussi considerer comme un prisme droit
a base ile parallelogramme. C'est celte derniere forme que
Kupffer adople comme primitive; le grand angle de la base
est de 96"56' , et les cotes de cette base sont a la bauteur
comme les nombres i, 0,^3 et 0,67, d'apres le calcul des mo-
dilications observees. A I'occasion de ce calcul, I'auteur ajoute
quelques remarqnes sur la maniere de determiner une facettc
modifiante, sans aucune mesui(> d'angle, et en se fondant seu-.
2 1 8 Mm era lo^ie .
lenient sui- le parallelisnie des aretes , lorsque cette facette se
trouve a la fuis dans deux zones diflerentes. Les forniulos qu'il
donne pour la solution de ce problemc ont beaucoup d'analo-
gie avec celles que M. Levy a developpees dans les Annates dc
physique et de chimie , de novembre iSau. — Le meme nu-
mero des Archives de Kastner , conticnl unv. note addition-
nelle au nienioire de ftl. Kupffer, dans hiquclle ce savant ex-
prime ropinioii que rilmcnite de Siberie pounait bien el re
identique'avec le mineral que iVI. Hcrzelius a decouvcrt dans
la sienite zirconienne, et qu'il a nomme poljmignili:. Tl an-
nonce qa'il enverra quelques fragmens d'ilnienite a ce ctiltbre
chimiste, pour quil puisse prononccr snr lidentite des deux
substances. — Parnii les autres mineraux rappoites par
M. Menge , se trouvent de beaux cristaux do zircon, ayant
la meme gangue que I'ihnenite. Un de ces cristaux peso plus
de deux oncfS et demie , et pent etre considere comme (jfFrant
une variete nouveile ; car, outre les faces decrites par Haiiy, il
presente une modificalion dont le signe est p. Plusieurs cris-
taux que M. Menge avait deja signales comme se rapportant a
la gadolinite , et dont les caracteres tant exterieurs que pyro-
gnostiques sont conformesa ceux de ce mineral, ont une forme
qui s'eloigno beaucoup de celle que Ton assigne ordinairement
a cette espece. Ce sont des prismcs droits a base rlioinbe, d'cn-
viron i5o"et 5o°. G. Del.
145. SuR LA SciiEERERiTE ; par M. Stromeyer , de Gottingue.
[Arclwes de Kaslner ; t.lL , \" cah. , p. ii5.)
Une letlrc de M. Stromeyer contient qu(l([iies details sur
une nouveile substance inflammable, trouvee dans une couche
de lignite , non loin dc Saint-Gall en Suisse. On doit la de-
couverte de cette substance au colonel de Scheerer, de Saint-
Gall, qui en fait passer un ccbantillon > M. Stromeyer, pour
I'examen de ses caracteres chimiques. EUe se presente en pe-
tites lamelles, ou en grains cristallins blanchatres , faiblement
nacres et plus ou moins Iransparents , formant de petits nids
au milieu du lignite. Elle est un pcu plus pcsante que I'eau ;
nest point grasse au toucher; est trcs - friable , n'a au-
cunc saveur remarquable, et no devcloppe aucune odeur a
froid; niais lorsqu'elle est cliaullec elle rcpand une faiblc odeur
aromatique ou d'empyreumc. Elle entre en fusion a 56° dr
Mineralogie. 21 9
Reaumur, et produit un liqiiide incolore , qui ressrniblc a nuc
huile grasse; ce liquide, par le refroidissement , cristallise
en aiyuillcs rayonnees, qui paraissent etre des prisnies a quatre
pans. On peut cependant la conserver plusieurs jours a I'etat
de fusion ; mais sitot qu'on vient a la toucher avec un fil de
plaline ou une baguette de verre , elle se solidifie instantane-
nient et cristallise en aiguilles. Si on la cliaulfe fortement dans
un tube ou un petit ballon de verre, elle se volatilise sans se
decomposer , et se condense de nouveaii sous la forme d'ai-
guilles dans le haut du tube. Elle exige cependant pour sa
volatilisation un degre de temperature qui surpasse celui de
I'eau bouiilante. II parait meme que sa vapeur n'eprouve au-
cune alteration , lorsqu'on la fait passer a travers un tube de
verre porte jusqu'a la chaleur rouge. Cbauffee dans une cuil-
l^re de jdatine, au-dessus de la lampe a esprit-de-vin , elic s'en-
flamme et brule en repandant une faible odeur , avec une
flamme legerement fuligineuse , et sans laisser le nioindre re-
sidu. Elle est completement insoluble dans I'eau. Lalcool la
dissout au contraire avec facilite , surtout lorsque son action
est aidee par une certaine chaleur. La solution est incolore;
elle dcvient d'nn blanc de lait par I'addition de I'eau, et si elle
a ete saturee a, chaud, et qu'on la laisse refroidir, elle precipite
une certaine portion de la matiere dissoule. II se forme aussi
des cristaux en aiguilles par I'evaporation spontanee. La schee-
rerite est egalement soluble dans les ethers siilfurique et ace-
tique, et dans les huiles grasses et volatiles La potasse caus-
tique est sans action sur elle : elle est altaqnee par I'acide nitri-
qne, et parait meme se decomposer lorsqu'on la fait digerer
long-temps dans cet acide concentre. L'acide sulfurique , pa-
reillement concentre , la dissout aussi avec assez de facilite ,
surtout lorsque son action est aidee par la chaleur. M. Stro-
meyer a donne a cet interessant mineral le nom de schc'cre-
ritc, et le regarde conime une combinaison binaire d'hydrogene
et de carbone , analogue a la napbtaline. G. Del.
i44- Sur i.a cristali.isation du Pnosi'nor.E ; par J.-B. Trautwein,
pharmacien a Nuremberg. {Ibid. ; p. la-^.)
M. Trautwein a obtenu par la fusion et le refroidissement
dune masse considerable de phosphorc , de beaux cristaux de
220 Mineralogie.
cetle substance de forme octaedrique, et dont quelques-uns
avaicnt la grosseur dun noyau do ceiisc.
145. Remabques sur l' Anthracite; par le prof. Auc. Hkkitiiaupt.
[Zcilschrift fur Mineral j yAxw. iSuy, p. 47-)
On sait depuis lons^-temps que I'anthracite ou le fjlanzkohle
a sou gisement principal dans les terrains intermediaires; niais
les opinions varient sur sa niauiere d'etre dans res terrains.
Toutcs les localites oil M. Hreitliaiipt a eu I'occasion de loi)-
scrver, telles que Wezzcistein , pros Saaifeld ; Lischwiz, pres
Gerz , etc. , le lui ont ofTert en filons et jamais en couches.
Dans I'automne de 1826, M. de Warnsdorf decouvrit, dans les
carricres de schiste de VVurzbach , pres Lobenstein, dans le
Voigtland, j)lusieurs filons quarzeux , dont un renferme une
variete tres inleressante d'antliracile. On la trouve en baguet-
tes isolees , qui , comnie toutes les former cristaliines de cette
espece, vont de Tune des saibandes a I'autre dans une dii<?r-
tion a pen pres perpendiculaire. Ccs baguettes sont entourees
de fibres quartzeuses perpendiculaires a leurs faces lateraies, et
par consequent paralleles au plan du filon ; ce qui semble prou-
ver que leur formation est pos:erieure a celle de I'anthracite
M. Breithaupt enumere tous les mrtifs qui le porteni a rogar-
der ces baguettes comme ctant reellenient cristallisees , et ii
rapportcr les crislaux d'anthracite au systeme de cristallisation
du ])risme ou de loctai'dre rhoniboidal. G. Del.
146. Oil MASSIF TnOIJVK EN RuSSlE.
On a trouve, depuis le 12 jus u'aa 19 avril iS^S, dans les
mines de Zlatooust, c'est-a-dire dans la j)aitie do ces mines
quiapjiarlionta laCouronne el qui estsiluee dans le district de
Troilzkoi, gouvernement d'Orembourg, neuf morceaux d'or mas-
sif; le j)reniier pesait iGlivres r u zolotniks (1 2 onces); le second,
9 liv. -jG zoiot. ; le tr.nsienie, 7 liv. 11 zoh^t. ; le quatrieme ,
5 liv. 12 zoiot. ; le cinqnieme, 5 liv. 9 zolot. ; le sixieme , 4
liv. 58 zolut. ; le scptienie , 4 'iv. 20 zolot. ; le liuitieme , 5
liv. 86 zolot. J le neuvieme , 2 liv. i3 zolot; total, 07 liv. 8G
zolot. — D'aprcs un rapport postcrieur du departenieut des
mines , on a en outre trouve, jiisipi'au 21 mai tie la menu; an-
nee, 25njorceaux d'or massif pesantensemble loG liv. 70 zolot.
II y avait denx morceaux, I'un de i3 liv. 80 eolol. , et lautre
Mineralogie. • 221
de i5 liv. 6 zolot. i^Snnct-Petcrsbiirg. Zeilschrift ; \'ii5 , sept,
et Oct. , p. 1 1 4)
147. SUR LA DECOUVERTE DU DIAMANT EN SiBERIK. [ZcUschrift fi'lV
Mineral.., fev. 1827, p. i']5-)
On espcre trouver des diamans en Siberie. Une lettre ecrite
parun naturaliste-voyageur au recteur de I'Universite de Dor-
pat, contient les details suivans « le sable platinifere de
Nischni-Toura montre une analogie frappante avec celui du
Bresil , dans lequel se rencontrent ordinairement les diamans.
D'apres la description qu'en a donnee M. d'Esclnvege, ce sable
est compose principalement de fragniens routes d'hydrate de
fer et de jaspe , et contient plus de platine que dor. Le sable
de Nischi-Toura est visihlement forme des memes parties com-
posantes ; et la presence du fer hydrate y est d'autant plus re-
marquable que c'csl dans un conglomerat de cette espece que
les diamans du Bresil sont enga;;es , que ces deux mineraiix ne
se rencontrent point accidentelSement I'un avec I'autre ; mais
qu'ils soul les debris d'une seule et meme formation. L'auteur
de cette lettre explique pourquii il n'a pu se livrer a la re-
cherche du diamant, dans un lieu ou il est persuade qu'on le
trouvera ; il a fait part de ses observations au directeur de
Kischni-Toura , qui parait dispose a ordonner dans son district
tons les travaux necessaires pour arriver a ce but.
148. IIuii.E DE PF.TROLE uu CANTON DE Geneve. [Jotirii. cle Gcnwc ;
16 novemi). 182G, p. t.)
En chcrchant de la lioiiille sur le territoire du canton de
Geneve, on a decouvert des sources abondantes d'une huile
bituniineuse , dite huile de. pc'lrole. Le coteau eleve des com-
munes do Dardagny et de Chalex , quoique isole de trois cotes
par le Rhone, TAllondon , et le ruisseau de Roulave , jiarait
etre la continuation des molasses qui s'etendent do i'autre
cote du Rhone , et qui en forment le lit. Les couches dont il
est conqiose semblent sc relever dcpuis le fleuve , en forniant
un angle assez aigu dans la direction de I'est a Touest, et du
sud au nord , et se trouvent rompues pres de Dardagny , par
le cours de I'AUondon. C'est vers cet endroit que les couches
imprrgnees de bitume paraissent a la surface , partoiil on I'cnn
222 Mineraiogie.
;i enlcxc Ic: tcireaii vegetal el I'artjile. La ooiiche de niola.sse
Lituniiiieuse , achjelleniont oxploitee, a environ 20 pieds d'e-
paisseur.
l49- SUR UME NOUVELLE UECOUVERTE DU SeLENIUM ; \rAV . Ch . KekSTEN.
[Avchiv. de. Knrslcit ; t. 9, T'^ call , p. 80.)
Le cuivre rouge capillairo de Rheinbreitenbacli , sur le llhin,
developpe au clialuiucau une odeur de Selenium. M. Kersten
s'est assure par de nonibreux essais chimiques qu'il realerine
ce corps au nombre de ses principes composans ; mais il ne
pent encore dire dans quel etat il sy trouve combine avec le
cuivre.
i5o. Sur LA MATiERE MicACEE, quise trouve dans certains cni-
vres', par MM. Stromeyer et Hausmakn. ( Jrchi\'. dc Kars-
ten;XOTa. 1'2, et Annalet de Chimie et de Physique , nov.
1826, pag. 52y.)
On appelle cuivres micacc's , les cuivres qui coutieiinent des
particulesecailleuses, luisantes, qui se montrent sur la tranche
des cassures. Ces cuivres ont une couleur jaunatre ; ils soul
durs , cassans ; on ne peut ni les laminer, ni les treiiler, et ils
sont nieme inipropres a la fabrication du lait'in. On les obtient
dans la plupart des usines ou Ton pratique la liquation , et ils
pi'oviennent principalement des crasses de la liquation, ct des
residus du plonib qui a servi a cette operation. Les paillettes
micacces (Glimmerkupfer) dont il est question, ont jusqu'a
une ligne de diametre ; mais elles sont tres-minces; elles ont
la forme dune table hexaedrique; leur couleur est intermediairc!
entre le jaune d'or et le rouge de cuivre , et elles ont un grand
eclat metalliqiie; mais elles sont translucides ; elles sont dis-
seminees dans le cuivre comme le carbone lest dans la fonte.
(]ettc substance est principalement composee d'oxides decuivre
ct dantimoine , et contient en outre un peu de plomb , de
f(M-, (I'argent, de soufre et de silice. On doit la considerer
comme une scorie crislalline, qui se forme durant I'aftinage ,
s'infdtre dans le cuivre, et y leste unie par une force d'adbe-
sion considerable. II est possible que les petites ecailles bril-
lanles qui se trouvent dans le verrc aventurine soient idcnti-
qnes avec le glimmerkupfer • elles cristallisent cnnime eelui-
ci en lir-xaedrcs rcriuliers.
Mineralogie. 223
l5l . SUR LK GVPSB ET LKS METAUX DE l'HiMAL.WA. [Asitttic Joum . ;
janv. 1827, pag. 6i. )
SociETE AsiATiQUE DE CALCUTTA. — Stance dit 5 juHlet 1826.
— II a ete fait lecture dune notice du capitaine Herbert sur
le gypse qui se rencontre dans les contrees des montagnes
d'Hinialaya, voisines du Gange. Co gj'pse, dont on a produit
plusieurs echantillons a la societe , se trouve dans la formation
du schiste argileux , qui constitue la liniite des vallees qui
longent le pied de la grande niontagne , et qui ne possedant
aucun des caracteres des roches secondaires, doit etre consi-
deree soit conime intermediaire , soit comme primitive. La po-
sition de ce gypse .semble I'elever au rang de roclie primitive ,
suivant la description qu'en a donne Werner, bien que ce titre
Ini ait ete conteste ou refuse par quelques-uns des principaux
ecrivains de I'ecole de ce savant. Le depot le plus vaste du
gypse de I'Himalaya se trouve dans le lit d'un courant d'eau
qui surgit des montagnes , immediatement au-dessous du vil-
lage de Nagul , dans le Delira-Doon. Ce mineral appartient a la
variete appelee gypse grano-lamellairc , d'un blanc de neige,
d'un lustre un peu superieur a celui du marbre blanc, etpeu
ou point transparent. Sa pesanteur specifique est de 2,24- H se
trouve un deuxicme depot de ce gypse, a deux rallies en amont,
dans le lit d'un autre courant d'eau qui se jette dans la vallee ,
et un troisieme depot sur la rampe de la niontagne , a parlir
du village de Rajpuz , immediatement au-dessous du hanieau
de Juree-Panee. Dans toutes ces localites , la roche dans la-
quelle ce gypse se trouve incruste, exhale, lorsqu'elle est
cassee , une forte odeur d'liydrogene sulfure.
Un second niemoire du capitaine Herbert contient des no-
tices sur diverses productions nietall;ques de la cliaine des
montagnes d'llimalaya. Parmi ces substances, on distingue une
poudre de fer magnetique , qui se trouve disseminee en tres-
grande abondance dans le micascliiste. Les grains de cettc
substance possedcnt eminemment la vertu magnetique, et,
aprcs avoir ete broyes , se separent promplemcnt de la matrice.
Leur pesanteur specifique est de 4781. Ce mineral, fondu,
donne un fer d'une qiialite tres>i!uperieure. 11 existc dans les
districts de Borcla , de iVIyyaz et de liliutnor, des mines de
plomb qni ont ete loiig-teinps expbiilees jiar les indigenes.
224 Mineralogie.
Dans ces liois localites , le ininerai oHVc une galrno a jjiaiii
d'acier et ;;ri.se, dout la pesanteur specifique est de y,2. On
dit que vers ces derniers temps , ces mines ont ete nioins pro-
ductives qu'elles I'etaient jadis ; mais il se pent que cela pro-
vienne de ce que les veines de la snpei'ficie dii sol se trouvent
e]niisecs , et aussi d'un niancjue de moyens suflisans pour
penetrer plus avant dans le roc.
i5'i. iVoTicE SDR LK succiN DE Traheghies. ( Joumnl cl jdgriciihurr
fie Bruxelles I jnin 1826, pag. 076. )
Le chev. de Ronnay, president! de la colonic linneenne de
Bruxeiles , lui a communique dans une seance solennelle , une
uoiice siir le succin, ayant pour objet paiticulier de faire con •
naitie I'epoque de sa decouverte dans le Ilainaut. Le succin
du Hainaut a ete decouvert en 17^9, a Traheijuies, hameau
situe a une lieue de Binch, allant vers Charleroy; ony exploite
une argile plastique. C'est a .M. Gossart, que Ton est rede-
vable de celte dt'couverle.
i53. SuR LES MINES DE PLOTNiB DE Chejielette ,, ct excursiou iTiine-
ralogique dans les environs de cette commune, par M. Ta-
BAREAu. (Archives historiqiie.i ct staiisliques du dc'partemcnt ihi
Rhone; janv. i8a5, pag. 170.)
En remontant la vallee d'abord legeremeut encaissee , oi"i
coule la petite riviere de I'Ardiere , on remarque sur la rive
droite , la liinite des depots calcaires qni terininent le terrain
de nieme nature dans la partie meridionale du Beaujdlais. Sur
la rive gauclie est le pied des granites , qni bicntot forment les
deux cotes de ia vallee et conduisent jusqu'a Cheneletle.. Dans
les directions de Chenelette k Fay, on remarque dans un por-
phyre , tantot dccomijose, tantot reconvert seulenient de teiic
vegetale, une bande presqiie continue que ia blancbeur du
quartz et du sulfate de barytc , qui la composent , signale fa-
ciiement. L'aspect brillant ties lames de sulfurc de jdomb ap-
prend que c'est un riclu! (ilon plombifi'MC , dont le develop-
j)enicnt parait avoir ])lusieurs lieues. On reconnait aussi le
phosphate de plorab dans une pierrc pesante et jaunalre , q;ie
rencontre partout le soc de la charruc.
L'n echantillnn de sulfnre do plonih m domic :'i I ati.ii\>c
Botanique- 225
plomb 79,90; soufre 18; silice i,5o; et quelques traces de
cuivre et d'arJjent. On trouve du fer oligiste ecailleux a un
demi-quart de lieuc de Ponle , aux environs de Chenelette.
BOTANIQUE.
1 54. I. Memojke sur les Chaeagnks; par M. le prof.VAucHER. {Me-
moires de la Soc. de Phjs. et d'Hist. iidt. de Geneve ; Tom. I,
1''". partie, p. 168-179, 1 82 t . ) ( Voy. le ^m//. ; tiiaii826,
torn. YUI, n". &6.)
1 55. II. Sur i.'oRGANrsATioN DES CnARAGNES et la circulation oh-
servee dans les especes de ce genre; par ftl. C.-A. Agardh.
( Acta Jcadem. Ctes. Leap. Car. natur. curios.; vol. XIII , p.
ji3 — 163, 1825.) (Voyez le Bull., \%i5, to. VI, no. 3oi.)
1 56. III. Erfaiirungen ueber das Keimen dkr Charen, etc. — Obser-
vation sur la germination des Charagnes, etc; par M. G. Fr.
Kaolfuss. Leipzig, 1825.
I 57. IV. Sur UJIE FORMATION RECEINTE DECALCAIRE d'eAU DOUCE danS ic
comte de Forfar, etc., avec un appendice sur les Gjrogo-
nites; par M. Cii. Lyell (i). {Transact, of the geol. Soc. of
London; vol. 11 , p. 73-96, i825.)
i58.V. SuR UNE NOCVELLK Gyrogonitk ou capsule deChara f'ossile,
tres-abondanie dans les nienlieres d'eau douce des environs
de Paris; par M. Constant Prevost. {Noui>. Bull, de la Soc.
philomath. ; dec. 1826. J
159. VI. Tableau des espkces du genre Chara , acconipagne d'ob-
servations critiques, d'apres les Observationes in genus Chnrce
de M. Eberbard Liljevalch de Lund ; par AL FiiRNRoiiR. ( Gaz.
botan. dc Jiatisbonne , n". 3i ; aoiit 1826, p. 481-94.)
Nous reunissons ces six ouvrages (|ui, joints aux travaux de
M. Amici , de Martins , Schultz , Nees d'Esenbeck , et
(1) Fils dun botaniste anglais tres-Jistingue , M. Lyell s'occupe de
sciences uaturelles, et suttout de geoloajie, avec autant de succes que
d'ardeur.
R. Tome XI. i5
226 Botanique. ]\"\ 154—159.
d'autres deja connus , reuiiissent tout ce qu'on sait jusqu'a
prcseul siir le genre Cliara. ]\ous allons en donner une analyse,
en ayant soin de~ signaler ce qui appartieji a chacun de ces ha-
biles observateurs.
M. Kaulfuss rapportc fort en detail les vicissitudes que ce
genre a eprouvecs. Crce par Yaillant, qui le separa de YEqui-
setum, place par Linne cntre le Marsilea et le Fiicux , par B.
de Jussieu entre les Confcn>cs et les Epoiigcs , par Schreber
dans la Moncecie nionandrie , par A. L. de Jussieu parmi les
Naiades , par Ricbard et Kunth entre les Marsilc'aeees et les Pi-
pe'race'es ; rapprocbe des Conferees par Wallrotb , et des Fucus
par Martius , il parait devoir se maintenir dans celte dcrniere
place. Nous exposerons plus tard les raisons qui deterniinent
M. Agardli a I'y fixer.
HI. Agardh , dans son Sjslema yilgarum, a divise en deux le
genre Chara. «. J'avais trouve , ou cru trouver, » dit ce niodeste
savant , « que les Chara a tube simple etaieut depourvues de
» bractees , et que les globules et nucules { antheres et styles )
» se trouvaient sur des individus separes, tandis que les aulres
» avaieut des bractees et les deux sexes sur le nienie individu. »
Les premiers forniaient son genre Nitella, les autres le Chara;
mais M. Aniici ayant observe des bractees , des globules et nu-
cules sur une Characee a tube simple , M. Agardh a concu des
doules. Toutefois il conserve , pour plus de commodite, ses
deux noms , qu'il applique aux Cham a un ou a plusieurs
tubes.
La tige des vraies Cbaragnes se compose d'un tube entoure
de plusieurs autres plus minces, en nombre indetcrmine, se
prolnngeant d'un nceud ii I'autre, quciqucfois coupes dans leur
longueur par des especes de diapbragmcs (K.)' ^^ ^^ separant
facilement, comme I'avait aussi observe M. Aniici, en ajoutant
que cette circonstance a ete egalement remarquee dans d'au-
tres plantes, par exemple, le Ranunculus repcns.
Les brandies out la meine orj^anisation.
Les racines sont formees de fils menus , qui jiaraissent etre
Je prolongement des tubes extcrieurs. La scule dilVerence con-
siste en ce qu'ils ne sont pas accoles i un tube principal, ni
reconverts de grains verts. (Ag.)
Les parties de la fructification , aprcs avoir etc long-temps
enveloppeesd'nnc grande obscurite, out ete, dans les dernieres
Botanique. 227
annees , decrites avec soin par MM. Aniici , de Martius , Ag^rdh
et surtout par MM. Vaucher et Kaulfuss. Ces differens obser-
vateurs ne sont pas d'accord sur la nature des globules roui>es
places au-dessous de la graine. M. Vaucber Ics regarde, avec
M. Aniici, comme des antheres. M. Kaulfuss y voit des femnies
qui servent a la reproduction : c'est aussi lopinion de M. JVees
d'Esenbeck. Ony reconnait une petite brancbe munied'un ver-
ticille a six rayons, comme les fdamens ai-ticules des vaisseaux
adducteursdes mousses, ayant aussi des rapports avec les touffes
des fds qu'il a observes dans les soi-disant fruits du Fucus i>e-
siculosus , qui ne s'en distinguent que par un renflement en
massue a la base
M. Wallrotb assure nieme avoir vu ces globules donncr nais-
sance a de jeunes plantes ; mais il ne fournit aucun detail sur
leur developpement.
M. Agardh n'a pas encore pu se former une opinion sur cet
organe. Les autres parties des Charagnes sont , a ses yeux, plus
ou moins soumises aux lois generales de la vegetation. Les pIo-
bules seuls prescntent une anomalie complete. II ne partaee
p;is I'opinion de M. Kaulfuss ; les filamens (semblables a ceux
des Oscillaires) et les cupules, dont sont composes les q\o-
bnles, ne lui paraissent nullement propres a reproduire des
tiges de Charagnes.
M. Agardb leur trouve aussi de I'analogie avec le fruit du
Fucus vesiculosus , mais plus encore avec ceux des Polyides
hwibricalis Ag. , et Da.iia pedicellata Ag. , composes unique-
ment de grains rouges , reposant sur des fdamens articules -
peut-etre avec ceux du Balrachospermum monili forme ^ qu'il
n'a pu examiner; enfin avec ceux du Mcsogloia. II ajoute que
la couleur rouge de la poussiere n'est point un caractere nou-
veau , puisqu'elle se trouve egalement dans les Conjcrvcs proli-
fcrcs, et dans le Cojifervn cjc/opliora, nouvelle el jolie espece
qu'il a decouverte en iS'jS.
11 a ct(' repandu plus do lumierc sur un autre onvane au
moins aussi iiiiporlant, le fruit. Analyse par plusieurs observa-
teurs , il parait I'avoir ele avec plus d'cxactilude par MM. Vau-
cher et Kaulfuss. Nous ne pouvons les suivre dans les details
qu'ils donncnt au sujet des differentes enveloppes , et desstries
qui s'etendcnt en spirale sur la sccoude, faisanl un tour etdemi
i.^.
228 Botanique. N"'. 154—159.
(V.), deux tours ( K.. ) , moins de deux tours snr le Ch. tuber-
culata (L.), plus de deux tours sur le Ch. hispida, deux tours et
denii sur le Ch.Jlexilis (L.j (i) : enfin an sujct des dents qui cou-
ronrient le fruit, et de la nature de la substance qui constitue sa
masse interieure. Quant aux globules qu'on y decouvre , ils
n'y voient qne des portions de mncila;;e , qu'on pent , par la
pression , reduire a un volume extremement petit; et Ion ne
doit j)ar consequent pas , comme I'ont fait quelques-uns de
leurs predecesseurs , les confondre avec la gvaine meme , qui
est simple, ainsi que I'a egalement observe M. Amici sur le
Ch. Jlexilis. Mais M. Vauclier nous parait etre le premier qui
ait constate ce fait admTs par Yaillant et Linne.
La presence des graines ne prouve nullement le doveloppe-
raent complet de la plante. IM. Kaulfuss les a distinguees sur les
Ch. pidchella et crinita, dans leur jeunesse , et on en a vu ega-
ement avant I'epanouissement du bourgeon.
Le premier niouveinent de la graine s'annonce par I'allonge-
ment du sac interieur. Les deux enveloppcs cxterieures s'ou-
vrent en haut , et donnent jour a une vesicule qui prend la
forme dun cylindre , et n'est que le prolongement du sac(K.).
Le germe remplit alors toute la capacite de ce sac (V.) , qui lui-
mSme se dilate (K.), et pousse un petit filet qui perce au tra-
vers des cinq dents (V. ). On y distingue deja quatre entre-
(1) Reconnu par M. Hooker pour etre celui de son Flora scotica (L.)
Lc nombre des tours de spire est un caractere peu sur , et M. Cons-
tant Prevost fait observer que « les graines dune meme espece
• de Chara recueillics sur la meme tige , oflVent dans le volume ,
» dans la forme generale plus ou moins allongce , dans le nombre des
« spires, des differences qui sufiiraient sans doute a des nomenclateurs
> pour etablir plusicurs cspeces. II a retrouve les memes variations
» dans les Gyrogonites fossiles, dont il possede un grand nombre, etc. •
II n'y a presque pas de plante a laquelle on ne puisse appliquer, d'une
maniere generale, cette observation tresjustc.
Les .Stries des graines du Ch. hipsida , et gencralement de toutes les
autres especesj torment en sens inverse de celles de la tige , qui ,
comme on sail , sont un peu disposees en spirale : circonstance qui
ne parait pas avoir ete jusqu'ici indiquee sur les dessins de Chara (L.).
Mais la direction des striesdesgraincs estexprimee tres-nettement dans
les plancbes de MM. Cuvier et liroiigniard ( Ossem. foss. , I ) , Vau-
rher Kaulfuss et Lyell; laplanche de M. Agardh presente celle de la
( iirul;iti()", qui-est sans doute la meme quo celle ilrs stries des tubes.
Botanique. 229
noeuds. Dans les Ch. vulgaris L. et pulchella Wallr. , les deux
premiers entre-nceuds de la jeiinc plante sont simples. Cc nest
qu'au troisieme ou quatrirme que la tige devjent comjiosee
(K.). Le premier verticillequ'on apercoit un pen an-dessus des
dents , se compos.e d'abord d'un rayon , puis de deux et plus ,
a mesure que le filet s'alloage (V.) ; et au-dessous des rayons ,
il se forme des renflemens( V. et K.) , d'ou partent des racines
simples ( v.), blanches et tres-delicatcs , qui, plus tard , se
trouvent en rapport avec d'autres renflemens ou noeuds ob-
serves sur la tige (V. et K.).
Le developpement du germe est ordinairement accompagne
de celui dune racine principale. Dans ce developpemenl, , les
globules, dont nous avons deja parle, deviennenl exces-
sivement petits , et finissent par passer dans la plante (les
tubes, sans doutej, oii i!s prennent part au mouvement de
la circulatiin ( K. ).
Quant aux enveloppes des gi'aines , elles restent long-temps
adherentes a la tige (V. et K.J.
II y a souvent sur un ou plusieurs tubes, quelquefois sur
tons , solution de continuite , c'est-a-dire qu'il s'etablit uue
espece de diaphragme. On voit aussi , principalement sur le
Cli. hiSjfjida, un tulie , pour ainsi dire, surnumeraire s'etablir
sur les parois de deux autres , dont il diminue le volume (K..).
Les racines s'allongent indefiniment et s'enfoncent dans la
vase pour y fixer la plante ety puiser sa nouniture ( V.)
M. Kaulfuss a examine attentivement les giaines de plusieurs
especes dans tons leurs details, et il regarde avec raison cette
precaution comme indispensable pour prevenir retablissement
inutile de nouvelles especes.
JN'ous ne pouv; ns terminer I'aiticle de la germination , sans
faire mention dune experience furt curieuse de M. Agardh.
Ce savant, desirant faire des observations sur les globules
rouges, afin d'arriver a determiner leur nature, avail place
dans une^tasse pleine d'eau quelqucs fragmens du Cbara IIccl-
wigii. Mais, au lieu du developpement des globules , il vit les
arliculations ( noeuds) donner naissance a de jeunes pousses,
ainsi qua une grande quantite de racines , le tout si scmblable
aux dessins de BI. Kaulluss , que ceux-ci semblaienl destines a
rcpiesentcr ce tjue M. Agardh avait sous les yeux. 11 en conclut
que les iiiiciili nu pretcndues ;;raines nc; sont que des gem-
230 Botamqiie. N°\ 154—159.
raes , et que , en raisonnant d'apres la thcorie des metamor-
phoses , on doit les regarder comme des branches rabougries.
Les gemnies et les graines sonl les points derepos d'oii recom-
mence la I'amiGcation , lorsque celle-ci , qui j)ai't des verticilles,
est arretee par une cause quelconque.
Les'bractees etaht trop faibles pour se developper en bran-
ches, et etant avortees, ce sont leurs parties concentrees qui
fornient les nucules.
Nous regieltiins de ne pouvoir suivre 31. Agardh dans ses
deveiop|)einens fort ingenieux.
De tout ce que nous venons de dire, il resulte que le genre
Chara presente dans son organisation des anomalies fort re-
luarquables , et qui senibieut devoir I'eloigner de toutes les
families de vegetaux connues.
Kous avons deja vu que les globules rouges scmbleraient
avoir quelque rapport avec les fruits dn Fucus vcsiculosus (K.),
des Poly ides himbricnlis Ag. , Dnsia pecUccllalak^. , etc.(Ag.).
Voici les principales considerations sur lesquelles se fonde
M. Agardh pour rapprocher ce genre des Algues -.
1°. La membrane des Charagnes est de la meme nature que
celle des Vaucheries , des Ulves et des Conferees. « On ne peut
w distinguer le tube dun Vauchcrla de ceiui d'un Nilclla. Dans
» les Naiades, comme dans les plantes parfaites, la membrane
» des organes n'est qu'un moyen pour conduire a un but plus
w eleve. Dans les Charagnes, comme dans les autres Algues, la
u membrane est I'organe principal. »
2". La poussiere verte qui tapisse la paroi interieure dun
Vaucheria , est la meme que celle d'un Chara.
5". Le mode de develojipenient ( Gliederung) des entre-
nceuds est egalement celui des Conferees. On peut, par excm-
ple , comparer ccux du Conferva fracta et des Nilclla.
Si I'organisalion des vrais 67ja;'rt est plus compliquee que celle
des Nilclla, celle des Ilutchinsia est dans le meme rapport a
regard des Ceramium.
4°. Les Ilutchinsia presentent une double fructification
comme les Chara. L'un des organes est capsulaire, en spiralc,
et souvent couronne c'c dents; I'autre se compose de petits
frains rouges, qui paraissent etre dc la nieuio nature que les
globules des Chara.
Lorsque \es Cc'nimie'cs , Ectocarpccs et Balrnchospcrniccs , au
BotajiUjue. 231
lieu d'etre de simples tribus , seroat des families bien carac-
terisees ; les Charagnes pouiTont, selon le meme observateur,
former uu passage entre les trois families et celles dun ordre
plus eleve.
La presence de racines dans les Charagnes nepeut etre la ma-
tiere dune objection fondee. Ces racines peuvent etre regardees
comme des tubes alteres par la vase. Les algues placees dans la
meme position, se decolorent , et ont I'aspect des racines des
Charagnes ; c'est ce qu'on observe dans les Faucheries , et
surtoiit dans le F". radicata.
Toutefois M. Kaulfuss trouve dans leur station uu motif
pour les eloigner des Confcrvcs. Celles-ci offrent des especes
qui peuvent vivre liors de I'eau , tandis que \q% Charagnes vnew-
rent quand elles en sont privees ; et il pense que, si elles
n'ont aucune analogie avec les Pipe'racces^ elles peuvent etre
placees convenabiement pres des Marsileacces. ,
Enfin le meme observateur rappelle que MM. Bucbner
( Mem. dc Bonn , Tom. IX, pag. 568 ) , Chevalier et Lassaigne
[Giorn. di Fis. c// Brugnatelli, i 8 i 8), n'ont pas trouve, dans les
Charagnes, de carbonate de cbaux , dont le premier n'a decou-
vert qu'nne tres-petite quantite seulement dans I'eau, ou avait
vegete le Chara hispida ; enfui que le meme n'a point vu d'iode
dans les Chara., tandis que cette substance est assez abondante
dans le Fuciis saccharinus.
Dun autre cote, M. Lyell a trouve, dans des echantillons
du meme Ch. hispida, desseches et depouilles de leur incrus-
tation calcaiie, assez de carbonate de chaux pour faire effer-
vescence avec les acides ; et il rappelle que le D'. Brewster
{Edinb. Philosoph. /owm. ; janv. i Sao) en a trouve de pelits
cristaux reguliers sous I'epidcrrae dc cette meme cspece. Enfin,
M. Constant Prevost donne des details plus speciaux. Selon
lui , c'est la partie exterieure de I'enveloppe qui fait efferves-
cence avec I'acide nitrique. Get acide la delruit; mais il laisse
intact le noyau, qui est aj)pareminent siliceux.
M. Vaucher fait remarquer que, si la (unique exterieure n'eiit
paseted'uneconsistancedure, ily a long-temps (juece genre eiit
etedetruit; et que , si la fleur male n'eiit pas ele formec dune
substance resineuse , ellc n'cut pas rempli ses fonclions ; enfin
il appelle I'altention sur la conformation ct la nature des or-
232 Botaniquc. N". 154—159.
jjaties sexoels iles autros plantes dont la fecondation s'opeie
sons lean.
Quelque intercssans que soient les details sur I'onjanisalion
et la reproduction des Charagnes, contenns dans les trois pre-
miers des memoires que nous analysons , I'objet qui nous
reste a examiner presente une bien plus grande importance, en
ce qu'ilse lie a des questions tres-graves, dont il faut chcrcher
la solution hors de la physiologie vegetale : nous voulons parler
du mode extraordinaire de circulation observe dans ces plantes.
En 17745 Corti , exaniinant la circulation du sue des Cha-
ragnes , vit que cette operation se faisait separeinent dans
chaque entrenoeud, et que le sue montait d'an cote et redescen-
dait de I'autre , admettant dans la longueur du tube deux ca-
naux separes par une cloison. Cette observation fut confirmee
peu de temps aprcs par Fontana ; mais ellc ne fut point con-
nue. M. Treviranus la fit de son cote, avant d'avoir connais-
sance des ouvrages de ses predecessenrs ; mais il ne la pubiia
qu'au bout de trois ans dans les Mem. d'Hixt. nnt. , de\\'cber,
181 o, et dans ses Mem. dc Physiologic, 1811. M. Wallroth
nia I'existence de ce mode de circulation fpi'il n'avait point
observe , et qui lui paraissait contraire a lorganisation des \&-
yetaux. M. Trevirantis ( Melanges, Tom. II , 1817 ) reitera son
assertion , en y ajoutant des observations iniportantcs sur la
circulation de la matiere verte dans les plantes. M. do IMartius
partagea I'opinion de .^tl. \'\'allrolh. Gozzi appuya celle dc son
compatriote , mais en niant I'cxistence de la cloison loiigitudi-
nale , et ajoutant que, lorsque la plante est agitee , la circula-
tion est suspendue ; qu'au moyen de ligatures pratiquees entre
les articulations , cette circulation s'ctablit au-dessus et au-
dessous , selon le mode ordinaire; que quelquefois raccumu-
lation des globules mucilagineux occasione dans les canaiix une
suspension demouvement; qu'il en resulte un changement
dans la direction de la circulation , qui neanmoins triomplie
souvent des obstacles et continue sa marche ( Giorn. di Fis. ,
di Brugn. , 1818, dec; etJourn. dcPliysiq. , par Blainv. , t. 87 ;
Man. de Bot. de Kees d'Es. ). M. Ehrenberg observa la meme
circulation dans les petils tubes qui entourcnt le tube princi-
pal. Enfin les belles observations de I\I. Amici vinrcntjetcr un
nouveau jour sur cette matiere. On trouve un extrait de son
travail dans \' Isis (18:22 , 6". cah. , p. 665) ; les circonstances
Botanique. 233
les plus importantes soat nieijlionnees dans les observations mi-
croscopiques(.^«7«. dcx Scienc.nat., niai 1824) ; enlin le fait prin-
cipal a ete encore constate par MM. Link, Ilorkel, Schultz , etc.
Ces details historiques sont empruntes a I'excellent memoire
deM. Kaulfuss.
M. Agardh s'est, a son tour, cmpare de cet interessant sujet.
Nous allons indiquer succinctement ce qu'il nous parait avoir
ajoute aux vesultats de ses pred6cesseurs.
Nous rappellcrons que sur chaque entre-noeud on distingue
un courant, qui nionte a gauche et redescend a droite , decri-
vant une espece d'ellipse , et laissant au milieu un espace vide.
M. Agardli represente cet espace sous la forme d'une bande
blanche , qu'il appelle indifferenzstreif ( raic indiffc'renic ) sur
laquelle il ne sopcre aucun niouvement.
Voici les lois qu'il a cru pouvoir deduire des diffcrentes ob-
servations faites par les autres naturalistes , et par lui-meme :
i". Loi. La bande mc'diarie s'etend siir toute la lige en spi-
rale , et de sorte que, comme pour les fend les des Labie'es , sa
position SUV un e/itrc-nceud indique cclle quelle occupc sur ious
les autres.
"2^. Loi. Sur tous les entre-nceud^ , le moui'cmeni de la circu-
lation s' execute dans la mcnie direction.
3°. Loi. Les courans de deux entre-noeuds sc croisent ne'ccssai-
rement dans les nceuds.
4*^. Loi. La lignc mtdiane sc trouve constanimcnt sur les deux
cote's du rameau , jamais sur le dos ; le courant , au contraire ,
monte par le dos et descend par i inte'rieur.
5". Loi. Quand une branchc est f endue , ce qui arrii'C souvent
dans les JMtellcs , la ligne mc'diane I'est c'galcment , et les deux
lignes des rameaux superieurs paraissent n'ctrc qu'une division de
la ligne dc Ventrc-nceud infc'rieur. Ceci est une consequence
de la premiere loi.
6". Loi. Les rameaux qui rc'sultent dc cette di^fision, clant
toujours de grandeur inc'galc , le courant , sur Ic tube non dii'ise,
monte du cote du principal rameau, et descend du cote du plus
petit. Cette marche est tellement constanle qu'on peut, meme
sans microscope et d'apres la disposition des rameaux , indi-
quer la direction des couraus sur chacun deux.
•j'. Loi. Lcs courans principaux des cntrc nceuds sc dirigent ton-
m Botanique. N°\ 154—159.
jours en sens inverse , el pcrpcndiculnirement aiix lignes mt-
dianes.
8". Loi. La direction dcs cniirnns dans le.s Iiuil brnnchcs rc-
presenle itnc e'toi/e , dont les rayons par lent du centre du noeiid ,
et dans laqiicllc deux cournns marclient dans la direction des deux
courans principaux cites plus haul , et deux autres dans celle de
la ligne me'dianc , tous formanl les wis avec les autres un angle
de 45°. C'est avec etonnement qu'on clecouvre cette regula-
rite , qui est si evidente qu'elle finit par ne plus laisser aucun
doute.
IVous regrettons de ne potivoir parler des corpuscules qui
se trouvent dans les Charagnes , et qui , selon M. Agardli ,
sont difFerens dans les vrais Cliara et dans les Nitella.
Plusieurs auteurs ont examine les difTereutes parties de
la plante , pour y etudier le mode de circulation. M. Agardh
n'en a point vu dans les racines. M. Kaulfuss i'a suivie dans plu-
sieurs parties, et a observe une difference entre celle de la
tige et celle des racines. M. Amici , dont les assertions sont
d'un si grand poids dans une pareille matiere , a reconnu qu'elle
s'opere d'utie maniere dilTererite dans les tiges , les bourgeons,
les feuilles coniqnes et les cinq stigmates [Obs. micros. Annal.
des sc. nat. , mai i8'24- )
Nous rappelleron.': ici I'observation curieuse de M. Kaul-
fuss, nientionnee plus haut , sur la formation de diaphragmes
dans la longueur des tubes, et sur celle de tubes nouveaux. II
est probable que , dans le premier cas , la circulation suit la
marcbe gi'-ni-rale , c'est-a-dire qu'elle s'etablit d'une luanierc
independaute au-dessus et au-dessous de ces diapbragmes ,
comme entre les noeuds. Dans le second cas , il en est sans
doute de memo pour le tube nouveau. Mais il serait cu-
rieux d'examiners'il ne se manifesto point de perturbation dans
la circulation des deux tubes voisins , dont I'organisalion a dti
etre plus ou moins alteree par la parte d'une portion de lefir
volume.
On voit, par cequi precede, que celte circulation no di'peud
point de causes accidentelles , niais qu'elle est assujetie a des
regies tellenient rigoureuses et precises , que la marcbe d'un
courantdansune partiede la plante, indique, menie^ I'oeil nu, la
marcbe des autres courans dans toutcs les autres parties (8"^. loi
de M. Agardh). Maintenant , comment expliqucra-t-on un
Botanique. 235
phenoniene aussi contraire a toutes les lois de la meicanique et
de riiydrodynamique? Comment ces deux courans peuvcnt-ils
m:irclier eu sens inverse sans se confondre ? M. Agardh voit ,
dans lacloison de Corti, et dans la couche d'air de M. Scliullz ,
une couclie d'eau. L'experience a demontre que le liquide
des courans ne se niele point avec I'eau , ce qui a lieu pour Ics
membranes des lignes , mais non pour leurs molecules vertes ,
nouveau trait de ressemblance entre les Cliaragncs et les
j^lgues.
JMais quel est le principe du mouvement ? On pourrait y
voir d'abord quelque analogie avec I'altraction et I'electricite.
Mais on se rappelle ^[u'a cliaque extremite des entre-nceuds
les courans se rajiprochent des noeuds en s'eloignant du foyer,
que , dans cette premiere supposition , il faudrait jjlacer aux
extremites des lignes medianes.
M. Agardh serait plutot dispose a voir , comme M. Aniici ,
des piles de Volta dans les lignes de molecules vertes. Mais
alors il landrail adniettre une electricite d'un ordre superieur,
pour ainsi dire , une electricite organique , qui suivrait des
lois differentes de celles par lesquelies I'electricite se mani-
feste dans les corps non urganises.
Le mouvement qui s'opere dans les n ceuds en sens inverse
pourrait donner I'idee d'une chaine. Mais cLaque entre-noeud
a sa vie particuliere. ]\I. Agardh a conserve pendant huit jours
un entre-noeud isole de Clinra liispida , dans lequel le mouve-
ment n'a pas cesse de se manifester.
Kous sommes obliges de supprimer plusieurs developpemens
du meme auteur. Mais il parait avec raison indiquer I'extre-
mite concave des entre-nceuds , comme le but de la circula-
tion. Ce serait par consequent le point le plus important
a examiner , et nous ne pensons pas qu'on doive prononcer,
avecM. Agardh, qu'il est impossible do decouvrir son organi-
sation. Ainsi que ncis facultes , le microscope a ses Lornes ;
mais ici il ne parait y avoir qn'une impossibilite relative.
« Remarquons, » dit en terminant M. Agardh, « que I'orga—
» sation des Charace'es , si simple au premier coup d'oeil , nous
M parait fort compliquee , des que nous voulons expliquer la
» circulation qui s'y opere par les lois de I'electricite. La
» memlirane du tube , les lignes des molecules vertes, le sue,
)' les corpusculcs qui y nagent , cnfin la ligne mediano , con-
236 Botanique. N°\ 154 — 159.
» stituent cinq elemens d'action, taadis que le plieaomene
n simple dc I'electricite n'eu suppose que deux. »
Kous demandoDS la permission d'ajouter quelques mots sur
les Gyrngonites , ces pretendues caquilles , que rinjjenieuse et
jolie decouverte de M. Lemati a lattachees a la botanique.
JVous ne leviendrons pas sur ce qui a ete publie a ce sujet par
M. Leman lui-meme [Nouv. Bull, des Sc. de la Soc. Pliilomnlh.,
o'. annee), et depiiis , dans \es Kecherdies sur Ics ossemens fo.9-
siles, et dans plusieurs autres ouvrages ou recucils francais. On
sait que cette opinion a ete adopiee par les savans francais et
etrangers. Nous dironsseulement, d'apres M. Kaulfuss, quelques
motsdu creta ierrcstris testaceorum, de Schreber. C'est ainsique
ce savant , dans son Lithographia halensis, p. 7 5, caracteiisait les
Gyrogn/iilcs. M. Kaulfuss y a reconnu des portions de tiges de
Cliara d'un denii-pouce , et des graines tres-bien couservees ,
assez scmblables aux figures de Schreber, et qui, ainsi que les
fragmens de tiges , pouvaient etre rapportces au Ch. hispida.
Comnie ces corps se trouvaient meles avec des tests d'Hclices ,
Schreber vit dans les fragmens de tiges des enveloppes de Zoo-
phytes , ct Rosel , celles de larves de Phrygaiiees. Quant aux
petits grains ronds , ce dernier naturalislc les prit pour des
vers, qui n'etaient pas encore completement a I'etat fossilc.
M. Vaucher fait remarquer que les Gyrogonitcs sunt plus
grosses que les graines du Ch. vulgaris; mais il ajoute qu'oa
pourra en trouver de plus petites (i ), et que quelques espe-
ces , entre autres le Ch. tomenlosa du lac de Geneve, ont des
graines plus grosses que le Ch. vulgaris.
JI. Lyell a egalement remarque que les Gyrogonitcs sont
plus grosses que les graines <le Chara. 11 fait observer, tou-
tefois , qu'il est diflicile d'etablir la compaiaison , celles -ci se
detachant avant leur parfaite maturite. Cependant iM.VI. \ au-
cher et kaulfuss en ont trouve uue quantite considerable dans
la vase.
M. Lyell a deconvert en grande aboadauce dans les rocbers
du lac Baki et des autres lacs du cumte de Forfar , des tiges de
(1) M. Kaulfuss nous apprend que M. de Schlotliciin , dans un ecrit
a M. Kefcrstein , annonce avoir trouve ea Thuringe, dans du tuf , des
Gyrogoniies fort diflerentes de celles qui ont ete decrites par les
Francais.
Botaniqiie. 237
C/iara , qui lui out paru apparlcnir au Ch. vulgaris, avec les
tiges duquel elles ont line grande lessemblance. EUes n'ont
guere que la moitic du diamotre du Ch. hispida, ct leurs
stries sont nioins profondes. Ce sont les seuls caracteres qui
puissent faire distinyuer ces deux especes. M. Lyell veut sans
doute parlor ici des ecliantillons fossiles. H y a, de plus , dans
les (jchaatillons vivans, les aiguillons du Ch. hispida; mais nous
devons ajouter, avec le lueme observatenr , que ces aiguillons
se detachent si aisement. , qu'il en reste ties-peu nieme dans
les (ichantillons desseche.s , et qu'on n'en trouve point sur les
ecliantillons fossiles, circoustance qu'on ne doit pas perdre
de vue quand il s'agit de determiner des ecliantillons de cette
espece dans ces duux dernieres conditions.
Ce qui peut aussi rendre la determination plus difficile, c'est
que Ion rencontre souvent des noix fossiles du nieme Chara ,
entierement separees de leur enveloppe exterieure. (L. et C.
Pr. ) D'autres fois , elles sont simplement delachees par eu
haut et tiennent encore par la base. (L. j
Le cas inverse se presente dans une nouvelle espece fort re-
marquable , trouvee par M. Lyell en grande quantii.e dans un
calcaire siliceux compacte , dune formation inferienre d'eau
douce, entre Bembridge et Culver-Cliff ( ile de Wifht ). II I'a
nommee Ch. tuberculata, parce que les valves sontgarnies d'une
rangee de tubercules places tres-regulierement. Sa forme est
presque spherique , et les stries font moins de deux tours. Mais
on ne trouve que I'enveloppe exterieure , et les noix nianquent
dans tous les ecbantillons (r). Ellc est figuree dans un dessin
tres-net, comme tous ceux qui accompagnent cet appendice.
Celle qui fait le sujet du memoire de ^L Constant Prevost
a ete trouvee par ce savant geologue sur les liautpurs de Mont-
morency. Elle lui parait differer de celles qua decrites M. Ad.
Brongniart, et se rapprocher de celles du comte de Forfar, par
consequent du Chara vulgaris.
Nnus dirons peu de cbose du liavailde M. Fiirnrolir. C'est
un tableau rcsserre des Cliaragnes. L'auteur n'a point la pre-
(1) Dans les roches calcaiies qui contiennent des Gyrogonitcs fos-
siles, c'est I'enveloppe exterieure qui a etc conservce, tandis que le
noyau a disparu,vesultat oppose ;i ce que montrent les roches siliceuses
(C. Pr.)
238 Botanique. N'\ 154—159.
tention de I'ofFrir comme iine monographic complrtp, oiivrago
devenu fort diflicile , en raison de la );rande quantitc d'obser-
valions pliysiologiques publiees sur ce genre , qnil faudra
examiner ct discuter. !M. Fiirnrohr ne doune ni considerations
generales , ni analyses, ni dessins, trois conditions necessaires
maintcnant pour toute bonne monographie , dans le sens
large de ce mot, niais seulement la phrase de cbaqiie espece ,
accompagnee de la s} nonymie , et souvent des remarqnes sur
cette synonyniie et sur les descri|)tii)ns des auteurs. Voici les
especes qu'il decrit; elies sout au ndnibre de '^5 :
Chara crinita WaUr. , — comjircssn Kuntli, — squamosa
Desf. , — ballica Fries et Aspegren. , intermediaire entre les
CIi. hispida et crinita, — ceralophylla Wallr. , — tomentosa
L. fl. Suec, — hispida L. , — J'oliosa VV. , — zcylanica W. ,
vulgaris Sm. , Hcdwigii Lill et Fiirn. (i'ulgarii L. (1. Suec.,)
— -fibrosa Ag. Herb., — sctosaV^ .^ — delicatula Desv., Obs. sur
les pi. d'Ang. et Lois. A'ot., — aspcra VV. {ga/ioidcsUe C ), —
corallina VV. act. Ber., — furcata Roxb., — traiis/ucc/is Pcis., —
Jlcxilis L. fl. Suec. , — opaca Ag. , — nidifica Sin. , — gra-
cilis Sm., ^— capilata Wees ab Es. , — hjaliiia De C, — lia—
trachospcrma De C.
M. Fiirnrohr ajoute comme especes douteu.scs : Chara cauli-
bus loii'ibus Roy. Liigd. 555, — Ch. caule loii'i J'raf;ili Hall.
n". iGSi. — Ch. Iransluccns major Jlcxilis \a\\\.' ylct. par. ,
t 5 , f. 8. — Equisetum fragile H. Ilelv. n". i6S3. — Ch.
intricata Rolli. , Cat. 11, p. laS. — Ch. syiicarpa Thuill. fl.
Par., p. 'i-ji. — Ch. fc.vilis stcllata VVallr. aim. bot. p. i^8.
M. Vaucherale mcrite d'avoir appele I'attention sur hi germi-
nation qu'il decrit avec soin, et dont ses dessins representent les
dilTerens progres. II nous promet sur les globules rouges (An-
theresV.),ua luemoire detaille, qui ne pent mancpier de com-
pleter nos notions sur cet organe , et piincipalenicnt sur sa
destination. 11 nous fait anssi esperer une monographie du
genre Chara. Aucnn lunn n'est i:n plus sur garaut que tnules
les condilions d'uii jiarcil travail seront remplies. Au reste ,
nous en aurons deux excellens sur Ic meinc sujet , M. Leman
s'occupant aussi de I'etude des Chara vivans et fossiles.
M. Kaulfuss donne des details tres-precieux sur I'histoire dc
ce genre, son organisation et sa germination : une planchc
dc dessins conticnt d'excellcntes analyses Ku uu mot, son
Botanique. 239
memoire est un des travaux speciaux les plus estiniablcs qui
aient paru depuis long-temps ea Botanique.
M. Agardli decrit d'une nianicre precise la tige et Ic niou-
vement de la circulation ; et, avec sa sagacite ordinaire , il con-
vertil en lois les resultats microscopiques , dout plusieurs lui
sont dus , et sait leur rattacher des considerations dun orure
tres-eleve.
M. Ljell , dans son Jppendice court , mais substanliel, com-
munique des observations botaniques el geologiques tres-in-
teressantes.
On lui doit surtout I'examen comparatif de plusieurs especes
de Cham vivans et fossiles. II lenvoie a MM. R. Brown et Ja-
mes de Carle Sowerby tout ce qu'il pent y avoir de bon dans
son travail. C'est un combat de modestie , siir lequel nous n'a-
vons point a piononcer.
M. Constant Prevost presente , dans sa note de trois pages,
des faits curieux et nouveaux , ou servant ii confirmer des faits
rapportes par d'autres observateurs.
Enfin , le travail de M. Fiirnrobr, pour etre modeste , n'en
est pas moins utile , et devra etre consulte par ceux qui s'oc-
cupernnt de la monograpbie du genre Chnra.
Hahcnt. . . Vlantce... sua fatal JXous ne pouvons nous em-
pecber, en terniinant cette longue analjso, de faire remarquer
la singuliere destinee de ce genre si modeste , qui a deja eu
I'avantage d'occuper la sagacite de 12 — 15 des plus babiles
naturalistes de I'Europe, avantage que peuvent liii envier plu-
sieurs geants de nos forels; sur lequel pourtanl tout est loin
d'avoir ete dit ; enfin, dont I'histoire, liee aux sciences les plus
elevees , parait devoir modifier quelques points de la pliysio-
logie vegetale. Aug. Duvau.
160. De l'existence du sucre ordinaire, sous forme de grains,
dans les fleurs du Rhododendron pnnticiim ; \)Ar M. G. Jaeger.
(Tiedemann et Treviranus : Zcilschrljl J'liv Physiologic;
Tom. u , »*''. cab.)
M. Jaeger a trouvc en avril 189.5 sur un pied de Rhodo-
dendron jwnticum, qu'on tenait dans une cbambre et qui etait
tout convert de fleurs, des grains de sucre ordinaire pur et
blaac , a la face interne de la division supericure de la corollc.
La quantite dc grains recueillis sur environ i/|0 fleurs s'elc-
240 Botaniquc.
vait a -275 centigrammes; Ic poids de cliaque grain elait, terinc
moyen , de i centigrammes ; les proprietes physiques et clii-
mifiues de ces yrains approrliaient telleiniMit. de celles du sucre
ordinaire , qii'ou ne saurait indiquer aiicune difference essen-
tielle cntre les deux substances.
l6l. ESSAI SUR LES DEDOUBf.EMENS OU MULTIPLICATIONS d'oRCANES
DANS LES VEGETAUx; par M. MoQUiN-TANDON. In-4°. de 24 pa;?-,
avec 2 pi. INIontpellier, 1826 ; Gabon.
Le travail de iauteur est plutut une application qu'une de-
monstration d'lin principe einis par M. Dunal dans im travail
inedit snrles Vacciniees ; savoir: que diffeiens organes, en se
dedoublant, pcuvent augincnter en nombre el eff'acer plus ou
moins la symeirie des parties de la fleur. L'auteur merite
beaucoup d'encouragemens , et il s'annonce dans la carriere
de I'observation dune maniere ties favorable.
Cependant nous ne pouvons dissimuler que la plupart de
ses idees sont trop generalisees ; et qu'ainsi , pour en citer un
exemple, l'auteur assure dans une de ses conclusions: que les
organes dc'doublc's sont pour iordinaiic individuellcmcnt moins
gros que ceux qui leiir out donnc naissance ■ et qu'i/s sont d'autant
moins grands , que leur nombre est plus considerable.
L'observatioii la plus superficielle des monstruosites suffit
piiur demontrer I'iucxactitude de cet axiome; et rien nest
plus frequent que de trouver des etamines multipliees , et an
moins tout aussi grandes que les etamines a I'etat normal.
D'ailleurs est il bien prouve que ce soit par dedoublement et
non par exces de fertilite , que les organes se multiplient ? Nons
sommes bien loin de le peuser. H.
162. Organographik VEGETALE ; observations sur quelques vege-
taux microscopiques , et sur le role important que leurs
analogues ji'Uent dans la formation ct I'accroissement dn
tissu cellnlaire; par M. Turpin. {Memoir, du Mus. dhist.
nalur. ; ann 1827, ■j'^. cab., p. i5.)
Dans un tableau iconographique , public il n'y a pas long-
temps, l'auteur qui ne connaissait alors, dit-il , rien de plus
simple dans la nature que le Monilia , s'etait scrvi de cette
plante comme point dc depart, pour expliquer la formation
des tissus cellulaires ; ft il annonrait qn'cn rerjardant les vesi-
Botanique. 241
«;ules conime etant nees le.s uiics au bout des autres, on pon-
vait arriver ainsi du vegetal Ic plus simple au plus compose. 11
appelaih cetteloi, loi de surajoutement.
L'auteur soupconnait pourtant alois I'existence de ve!>etau.K
univesiculaires, ou, pourparler autrenient, de vegetaux n'ayaat
jinur tou'e composition qu'une scale vesicule ; niais il ne fit
que s'arreter a cette hypothese; ce n'est que depuis que Tau-*
tear a fait usage d'un bon microscope, qu'il est parvenu dit-
il , a rencontrer des myriades de ces etres si simples (i) qu'il
foulait aux pieds sans le savoir.
C'etait par une espece de loi de surajoutement que M. Gail-
lon avait explique la formation de certaines substances qui se
trouvaient placees primitivement dans les conferves. M. Tur-
pin , qui dans ce memoirc niodifie sa premiere idee, proteste
contrc toute analogic qu'on croirait entrevoir entre son opi-
nion et celle de RI. Gaillou ; et sans nier que certains animal-
cules puisscnt , (t une ceriaine cpoque da leuv vie. , sc rechcrchcr
jjouv sntisj'nirc a des besoins , soil d' association , soil de vepra -
duction , ct que, dans ce cas , Us s ajusteni bout ci bout , taiitol
cote a cote , et d' autrefois dans tons les sens , </e manicre a former
des fdamens simples ou ramcux , des lames ou bien des masses,
cependant d'un autre cote, il declare formellcment que cos
aniniaux ne revetiront pas par la la nature vegetale, et nu'ils
n'offriiont que des siraulacres de vegetaux.
L'auteur a verifie son opinion sur I'Osciltaire parieiine et la
Conferva comoides Dillw. ; et en cela , il est parfaitenient d'ac-
cord avec une foule de physiologistes , qui ont comb.ittu avec
plus ou moins de publicite un systeiiie que n'ont p.is dediiijvnn
j)ourtant de defendre les Agardh , les Lvngliye , etc.
Mens ce quim'est bien prouvc, dit IM. Turjiin , c'cit que san^;
(1) Coppndant tous les traitcs de Cryptogamie aiiraiont di'i reveler a
l'auteur rexisteiice de cc vegetal : les Uredo, les Lepra, etc., navaient
pas etc autrenient decrits. « II y a, dit M. Frie.s, dans les Lepra,
- une division quon peut comparer avec les aniniaux infusoires : elle
• se compose des plus simples de tous les vegetaux ; ce sont dcTpetiles
>• vessies groupees ensemble. On peut caracteriser cette division de la
» mamere sai\ ante : vesicutce mitttitissitrKp, sanguiui'is,aggreg^atce. (Voy.
' le Bull.,t. II, no. 94, 1824.)
B. Tome XI. i(j'
242 Botanique. N". 162.
que les esptces les plus simples aictil besom ile s'uriir, et dc se
souder a d'nu/res pour former dcs especes plus compose'es , on nc
peut s empccherde voir dans ceUes-ci des sortes d' aggregations des
prtmieres. Ainsj, en soudanl bout a bout une vesiciile a une
vesicule, on a un Monilia ; si Ton continue d'ajouter d'aulres
vesicules , on obtiendi-a une conferve a filamens simples , c'est-
a-dire, une conferve coniposoe dune seuie serie de vesicules ;
si sur le somniet lateral de quclqucs-unes des vesicules de
celle-ci , on ajoute encore d'antres series de vesicules, on for-
mera une conferve rameuse. En soudanl cote a cote plusieurs
conferves simples ou uniseriales , un tel assembliiye pruduira
la composition laminaire, et Ton aura rcellement lorgaiiisation
dune uha. bi enfin on applique un certain nombre de ces
lames les unes sur les autres, on arrivera a cette masse de tissu
cellulaire a I'aide de laquelle la nature modele a son gre les
formes des autres vegetaux.
La feuille reduite a sa partie essentielle est une ecaille ; en
ajoutant a cette ecaille elle devient petiole ; en elargissant
celui-ci, on forme une lame; en decoupant cette lame, ou
fait une feuille lobee ; en articulant et en multipliant plus ou
moins ces lobes, on oblient enlin le dernier degre de develop-
jiemcnl de cet organc , c'est-a-dire, une feuille plus ou moins
Ibliolie , plus ou moins composee.
11 en est encore de meme pour la comjdication du pericarpe.
Deux pericarpes simples, uuifolies , uniloculaires conimc- celui
du haricot , sondes par le cote qui donne naissance aux graincs,
jiroduisent le pericurpe biloculaire d'uue gentiaue.
Dans ces explications de la feuille et du pericarpe , dont la
dcrniere retombe entierenieiit dans I'opinion de 31. Mirbel (i),
nous voyons bien la descri|)tiou de I'elfet, mais non pas la
theorie de la cause.
Maisce surajouteinent, d'apres I'auteur, n'est pas une juxfa-
position , mais une augmentation progiessive du centre a la cir-
conference. En verite comment peut-on Irouver un centre et
nne circonference dans la conferve composee d'apres M. Turpia
dune seule serie de vesiculis ajoutees bout a boul? La ligne
niailiematique aiirait done une circonference! JN'ous avoiis cm
(1) Voy. le B,dl., t, VllI, n. 34, raai 182r>.
Botanique. 213
apercevoir en cet endroit que I'auteur ;i epir.uve uno vivtie dil-
liculle pour passer par une transition insensible de sa preniieie
opinion a celle qu'il va embrasser a la lin de sun menioire.
L'auleur, s'etant suffisaniment expliqne ce qu'il appelle laloi
de surajoutement , revient au snjet de son niemoire, c'est-a-
dire , a la description du vegetal le plus simple qu'il ne connais-
sait point a I'epoque de sa premiere puJjUcation.
Ces couches de verdure qui ont ete designees par les auteurs
sous les noms de Byssus botryoides , et de Lepra botryoides nc
sent point des etrcs leprcux ou poudrcttx ,• mnis hien dc grundes
associations , desjorcls d' individus distincts , quon a conside'rc's
com/nc dcs litres particidicrs. Le que de cette phrase se rapport.e
sans doute a associations et non a individus. Mais on a vu, par
la citation de Fries, que certains auteurs avaient dejii detini
ces etres dune maniere aussi simple. M. Fries avait nieuie
propose le nom Ae Lepraria pour cette division des Lepra.
M. Turpin propose a son tour de substituerle nom de Globu-
lina a ceux de Bjssus et de Lepra. Le Bulletin n'a jamais laissii
passer I'occasion de reprocher a un auteur cette creation de
noms , qui tend a rendre la nomenclature plus difficile a rete-
nir que la science elle-nieme ; et nous ne pensons |5as que
M. Turpin puisse echapper en cette circonstance a un reproche
que nous ne saurions trop souvent renouvelcr. La science ne
marclie que par la nouveaule des faits ; et la nouveaute des mots,
ou bien la rend stationaire ou bien la fait letrograder.
L'anteur ne pense pas que les globules verts quon observe
isoles, etqu'ona nommes Byssus botryoides , soient autre chose
que I'etat naissant de I'Dscillaire parietine. Mais il n'appoj'te
aucun fait propre a appuyer son opiniou d'nne maniere
peremptoire.
(^uand on met de la globulinc dans i'eau , dit I'auteur
([uehpie temps apres il se degage , a la surface de cetle meme
eau, une grandc quantite de buUes d'air. La cause de ce
degagement est tonte facile a concoAoir d'apres lui Ce sont
les globules meres qui se crtvent, et laissent echapper en
meme temps que la nouvelle generation qu'ils contenaient,
cette portion d'air qui y etail enfermee. A|)res les belles
recherches des Priestley, Saussure, Senebier, etc., cette asser-
tion, que n'appuie aucune experience directe, est vraiment
2U Botanique. N°. 162.
snrprenante. Qui ne salt que les plantes aspirent et lespircnt
Tail- dont elies s'assimilent on partie les elemens? L'auteiir
pense (\"g Priestley, Ingenhouz , etc., ont jete un grand
vapuc siir la nature de la matiere verte ; et il ne croit pas
que Priestley ait designe par ce mot la Globidine botiyoidc.
Mais ces deux celebres chimistes, qui envisageaient la matiere
verte dans ses rapports avec les lois de la vegetation , n'avaient
pas besoin de preciser la forme qu'elle revet; et il leur suffi-
sait de constater que toutes les f.iis qu'elle apparaissait elle se
coniiiortait de menie et fournissait les niemes resullats. Les
belles recherches du premier passeront a la posterite la plus
reculee, alors peut-etre que nos nomenclatures seront tombees
dans I'oubli.
Ayant place des pommes-de-terre dans I'eau de Seine, le
premier avril , a une exposition eclairce par les rayons du
soleil lauteur n'a obtenii que des globules rouges ocreux ;
tandis que Priestley avait obtcnu de la matiere verte. L'auteur
se demande d'ou peut venir la difference de ces resultats.
On en trouvera peut-etre I'explication aux pag. j lo ct i i i .
du toin. 2 des Exper. ct obs. siir diff. brandies dc la phj-
siqup. par Priestley
Ccla depend de relevatitm de temj)erature, de la ([uantitc
relative d'eau., de I'age de la pomme-de-terre employee, enlin
de re que la matiere verte f)asse a la couleur d'ocre, passage
qui peut avoir lien d'une maniere plus ou moins rapide
M. Turpin arrive ensuitc de ce qu'il nomme la Globuline
solitaire, a ce qu'il nomme la Globuline cnchaine'e, Jlyspha;ria ,
genre qui comprend les globules qui viennent sur uu thalle
fibreux, leiTcrenienL aplati , ou coralloide, dont ils emanent
directenient , c'est-ii-dire les especes Lepra candelaris ,
Chlorina flavovirens , faririosn , autiquitatis-, et sans doute
tons les autre; lichens. Mais si des observations que nnns
pouvons prevoir d'avance, viennent a prouver que la GlnhuVmr
solitaire est aussi-bien cncbainee a un thallus que la Globuline
cncliainee, la science ne perdra en tout ccci que deux mots.
De ce second degre de I'organisalion l'auteur passe a la for-
mation du tissu cellnlaire primitif des veg'etaux.
Les confervcs ne sont quo de la globuline allongee en vosi -
cules tubuleuses, nees succcssivement bout-a-bout et dans la
quelle parait cette autre globuline que Ion nomme iniproprci
Botanique. 245
raent de la matiere verte. Dans aucune des especes de cette
faniille I'auteur n'a pu voir ce tube unique qui , selon
M. Edwards , sert d'enveloppe a un autre tube articule. Les
deux lignes que M. Edwards a vaes quelquefois au point d'ar-
ticul.nion des vesicules tubuleuses de la conjuguee majeure de
Yaucber n'indiquent point, d'apres M. Turpin, I'extremite des
deux tubes inlerieurs, niais bien les deux cotes ou les deux
Lords du diapbragme compose vu presque de profd. Ces idees
ne nous paraissent pas bien assurees ni bien faciles a saisir.
La gloliuline qui se muntre dans les vesicules tubuleuses
des conferves , est, d'apres lauteur, ou jiarictale, c'est-a-dire
nee des parois interieures des tubes ou vesicules ( Conferva
rivularis ) ; ou agglomeree en masse ( Eclospermes ) ; ou nee
d'un placenta crinuliforme contourne cu spirals ( Conferva
jugalis ).
L'auteur ne pent croire avec Yaucber, ct plusieurs autres
auteurs qui I'ont suivi, que la globuline qu'irs nomment ma-
tiere vertc , s'agglomere et se Sonde dans les conjuguees, de
mauiere a constituer une graine. Nous ne pensons pas que
l'auteur ait bien compris la pensee de Yaucber et des autres ;
mais ce qui nous parait certain, c'est qu'il n'a pas ete temoin,
avant la publication de son memoire,de I'accouplement des
conferves ; ce spectacle lui cut rendu I'opinion qu'il refute
plus facile a saisir et a a<lopter. Des conferves considerees
comme des series de vesicules analogues a cclles qu'ou peut
detacher de la masse tissulaire des vegetaux , on an-ive, sans
presque s'en apercevoir, au tissu cellulaire en general. En ob-
servant celui-ci tout duveloppe, on voit qu'il n'est qu'un amas
de vesicules soudees par apprnclic. Quant a la coloration de
ces cellules, l'auteur I'attribue a la globuline qui est verte dans
les tissus verts, jaune dans los tissus jaunes, blancbe dans les
tissus blancs , rouge dans les tissus i-ouges. Les auteurs, autres
que M. Turpin, ont appele ces globules diversemeut colores ,
les blancs , amidon ; les verts, chlorophjllcs ; la globuline des
antberes , pollen. Mais la globuline a ete toujours meconnue
dans scs analogies ; malgre les dilTerenlcs formes qu'ellc peut
revotir; Pollen, Lepra, Amidon , Chlorophylls, c'est tou-
jours la mome chose aux yciix de 1\L Turpin, et ses diverses
colorations ne sont que des jeux de luniiere.
M. Turpin rappclle , dans le cours do son memoire, uu fait
'24i:> Bottmicjuc N". 162.
dont M Poiteau a rcvendique la decouverte dans le Bulletin
d'aout 1826, torn. VIII, n°. 556 , au sujet des bulLilles qui se
sont developpees sur les feuilles de Y Ornithogalum thjrrso'ides.
Cc fait n'aj)pait.icnt ii-ellement ni a M. Turpin ni a M. Poiteau ;
il a etc public par Rafn avec toutes les ciiconstances indiquees
par les deux premiers auteurs. Sculement la plante est diffe-
lente ; c'est VEticomis regia. On peut voir ce fait dans Senebier,
Plij'S. fcgc't., torn. IV, p. 564-
L'autcur Unit en avouant que, dans un travail tout recein-
ment public , et dont il n'a eu connaissance que lorsque le sien
elait Icrmine, M. Raspail est parvenu, dc son cote, a quelques
riisultals scniblables aux siens. Le niemoire de M. Raspail a ete
iiu])rime (i) un an avant la lecture de celui de M. Turpin ; il
avait ete lu aux Societes Philomatbique et d'bistoire naturellc,
dont M. Turpin est membre; a ITnstitut, aux seances duquel
assiste M. Turpin. II a ete annonce dans divers journaux de la
capitale. En verite, le hasard nous a tres-mal servis, si notre
memoire est parvenu si 'ard a la connaissance de I'auteur. Du
reste nous n'avons pas la pretention de reclamer beaucoup de
cboses dans le travail de M. Turpin , tel qu'il I'a publie. Rous
eussions seulement desire (jue I'auteur ne se hatat pas d'anti-
oiper sur une de nos publications prochaines , en ajoutant a sa
plancbe, et les figures de la lupultne, dont nous avons fait con-
naitre, en juillet, I'organisation , et la vesiculc vegctale , que
nous comparons a un colpode.- II faut en general laisser a cha-
cun le soin de publier ses dccouvertes; on s'expose d'ailleurs
Ji les alterer. C'est ainsi, par exeniple , que M. Turpin, ayant
eu connaissance de I'organe que nous avons appele le Hilc de
la Fecule etdu grain de Pollen, etc., a indique , a la note -24,
pour cet organe , la tacbe luniincuse qui n'est autre chose que
le foyer lenticulaire d'un globule cpi'on examine par refraction.
Le memoire est accompagne dune plancbe faite avec beau-
coup de luxe, et destinee a moutrer les globules dans leurs di-
vers etats. r^-
(1) Annal. des Sciences nalurelles , oct. et nov. 1825.
Botanique, 247
1 63. ORGA>0GRApniK VEGiiTALE, ou Description raisonnee des or-
igan esdes pi antes; parM. A.-P.DeCamdolle. 2 vol. in-8°. avec
do pi. Prix : 18 iV. Paris; 1827'; Deterville.
La Tlic'orie e'lemrntaire de. la botanique, un des ouvrages qui
ont assure la haute reputation de M. De Candolle, et dont la
seconde edition a paru en 18 19, exigeaitque I'auteur appliquat
d'une nianiore plus detaillee les doctrines qui y etaient jiropo-
sees, aux diverses parties de la science, et surtout a la descrip-
tion des organes et^^des families des plantes.
C'estce qu'il a cofnraence d'executersousce dernier point de
vue dans les 2 premiers vol. du Sjsteina naturalc regni vegclabilis,
et plus receninient dans le Prodromus destine a servir de base a
cette immense entreprise. Quant a la description raisonnee des
or!;anes des j)lautes, I'auteur a pense qu'un nouvel ouvrage de-
vait lui etre consacre, quoiqu'il eiit deja public un sommaire
de scs conceptions botaniques dans les Principes elemental res
qui sont en tete de la Flore francaise , et qu'il les eiit develop-
pees dans plus de vingt cours publics piofesses a Paris, a Mont-
pellier et a Geneve.
L'organograpbie vegetale doit done etre consideree comme
iulimenient liee avec la Theorie elenientaire, puisqu'elle four-
nit toutes les jiieces justificatives des questions soulevees dans
cet important ouvrage. L'auteur n'a pas eu pour unique inten-
ti n de corroborer ses idees^ nouvelles par des faits choisis, et
d'expliqncr ceux qui pourraient lui etre opposes; mais ila pense
au contraii'e, comme il le dit lui-meme dans sa preface, <c que
» les faits depouilies de toute idee theorique seront admis avec
I) plus de cnnfiance par ceux qui s'efTraient des theories nou-
» velles , comme si repousser celles-ci etait autre chose que
» conserver une theorie ancienne, le p^s souvenl admise sans
» examen. » Avant de faire counaitre a nos lecteurs la maniore
dont M. De Candolle a execute son nouvel ouvrage, qu'il nous
soit permis de rappelcr que la dpscri|)tion des organes des
plantes iie pent se passer de I'liistoire des fonctions de ces or-
ganes, ou de la Physiologic K'cgc'tale.. Cette dernicrc sera le com-
])lement du Cours de Botanique , ou plutot ello en formera, avec
rOrganographie, la premioro partie ; la Theorie elementaire, oil
sont exposees les lois qui president ii la classiGcalion ct a la sy-
metrie des vogetaux, eu sera la secondi*-, enfin on trouvcra les
248 Botanique. N°. 163.
applications <le ces etudes preliniinaires dans le vaste repertoire
des richesses vegetales , public sous le titre de Prodromus.
L'auteur a divise rOrganograpliie vegetalc en cinq livres,
dont nous allons indiquer en abrege le contenu. Dans le i^'.,
il traitc des organes e'lementaires et des combinaisons premieres
de ces organes'tjui peuvent etre prises pour des organes elenien-
taires. Ce livre est subtlivise en ly chapitres, oii sont exauiines
successivement le tissu cellulaire, Ics vaisseaux, les fibres, I'e-
pidernie, les glandes , etc., etc., en un mot, toutes les parties
qui concourent a la structure vegetale , et dont la grande res-
semblance dans toutes les plantes leur a valu les noms de Tj)-Ar-
Xiei siniil aires on t'lcmentit ires. Le nombre et de ces parties ct des
points de vue sous lesquels on pent les considerer est si grand ,
que nous donnerions uue idee fausse dc I'ouvrage, en essayant
de presenter ici une sorte de table des matieres. Tous les traites
de botanique out expose plus ou moius bien I'organisation des
vegetaux, etM. De Candolle ne pouvait avoir beaucoup d'objets
nouveaux a faire connaitre C'etait par la maniere dunt il ana-
lyserait les opinions des auteurs , dont il presenterait un re-
sume de leurs travaux, et surtout park rectitude de son projjre
jugement dans ies questions difliciles, que son nouvel ouvrai?,e
surles organes des vegetaux devait presenter non-seulement de
I'originalite , niais encore beaucoup d'utilite pour toutes les
personnes qui regardent encore I'anatomie vegetale eomme un
chaos, c'est-a-dire pour la majorite des botanistes. ISous
sommes en general fort ignorans en France de ce qui se fait
chez nos voisins , tandis que ceux-ci sont toujours parfaitenient
informes de nos progres dans les sciences (i). Quoique M. De-
CandoUe ne puisse se flatter d'avoirrassemble toutes les obser-
vations faites en Angleterre, en AUeniagne et en Ilalie, cepen-
dant son livre nous decile les j)lus importans travaux publics
par fllM. Kieser, Knight, Iledwig, Link, Rudol})hi, Trcvira-
(1) Depiiis le commencement de la publication da Bulletin, des Scien-
ces , a la redartion tluquci nous avons I'lionneur dc cooperer , c'cst-a-
dire depuis environ qualrc ans, on nc peut nous reprocher avec autant
de fondcment, iiotie ignorance sur la litteraturc botanique dos etran-
gers ; mais, cnnvenons-en avec franchise, la diflicultodc nous instruire
dans les langucs du noid , sera toujours un obstacle a cc que nous
soyons bien au courant <lcs travaux publics par les sayaus de ces pays.
i
Botanique. 249
nus, Amici, PoUini, et une foule d'auteurs imparfaitcraent
connus , pour ne pas dire completement ignores des Francais ,
puisque dans certains de leurs onvrages elemeniaires les nonis
de ces savans y sont a peine mentionnes, ou s'ils y sont cites
par hasard , c'est comme si Ton parlait d'etrangers donL on a
seulement entendu parler , raais que Ton ne conuait en
aucune facon.
Quoique M. De Candolle n'ait pas cherche a donner plus
d'exlension aux chapitres concernant quelques organes peu
connus que leu« degre d'importauce ne I'exige , cependant il a
fourni dus renseigneniens qui seront sans doute nouveaux pour
beaucoup de personnes. Ainsi, par exeniple , le chapitre XlII
du livre i^'. est consacre a I'examen des Jinphides ; cest le
nouveau nom donne par I'auteur a des corps assez singuliers ,
decouverts depuis peu d'annees , et dont le role est fort obscur.
Ces corps out la forme de tubes poinlus aux deux extreniites et
agglonieres en faisceaux fusifornies ; ils existent dans les meats
intercellulaires de quelques vegetaux a tissu lacbe. M. Sprengel
les a trouves dans le tissu cellulaire du Piper mag)ioUcefoliuin ;
M. Rudolphi dans le Tradcscantia et le lUusa ; M. Kieser dans
le Calla a'thiopica et V^lloe verrucosa; MM. De Candolle pere et
fils dans le Tritoma mmria, \e Litlcea gcmLiiiJlora , le Crinum
latifolium , le Njclago jalappce , et le Balsamina hortciisis. Ce
sont les seuls vegetaux on, selon M. De Candolle , on a rencon •
tre les Iia)iliides. Cependant il observe judicieusement que,
comme ces vegetaux apparliennent aux deux grandcs classes
des vegetaux vasculaircs et a plusieurs families disparates, il
est probable qu'on les renconlrera dans beaucoup d'autres , et
surtout dans les plantes a tissu lacbe. Ce soupcon s'est deja
verille ii nos yeux ; il y a pen de jours que M. Tur|>in nous a
fait voir de beaux dessins d'anatomie vegetale, oii sont ligurees
des llaj)iiides observiies sur diverses especes de Mcsanbrjan-
thcinuni (ij.
Le second livre a pour objet les orgnnes fo/idamciitaux , ou
les parlies organiques essenticUes a la nutrition II no contient
que 4 cliapilres, mais 4 cbapitres imnienses , dont les 5 pre-
miers Sont consacres a leliide des tiges , dcsracines, et des
(1) D'aprcs le memo uaturaliste , les rapliides composent au moins
le quart de la masse libreuse du Phytolacca dccandra.
250 Botanlque. N°. 1G3.
foiiilk's lies vegetaux vasciilaires, Lo 4«- traile des organcs nu-
tritils des vegetaijx cellulaires. Ces cliapitrcs sont sulxlivises en
plusieurs sections, ou I'auteur considere sncoessivement les
diversps ])arties.dont se compose cliacun des organes fondamen-
laiix , ft ensiiite ce qii'ils oITient de particulicr dans certaines
families de planles. Ainsi les tiges des Exogtne sforment une
grande section , et les tiges des Endogenes une autre , oii I'au-
teur passe en reviie la structure de celles des Palmiers, des Li-
liacees , des Bananiers, des (iraminees, des Foug»,'res , etc.
Le S*'. livre presente I'histoire des organes teproducicurs ou
des parties organiques essentiellcs a la reproduction. C'est la
plus considerable partie de I'ouvrage ; celle qui parait avoir le
plus fixe les meditations de I'auteur, tant a cause de la diversite
de structure qu'offrent les organes floraux dans les diverses
classes de vegetaux, qu'en raison de leur importance pour la
taxonomie. Le chapitre i"'., divise en plusieurs articles, traite
de I'inflorescence dans les plantes Plianerogames ; le 2*. de la
structure de la fleur de ces memes plantes. Dans ce dernier
chapitre, on trouve I'exposition non-seulement de tout ce qui
est relatif a I'exanien de chaque organe en particulier, comme
par cxemple du calice , de la coroUe , des etamines, dii pis-
til, etc. J mais encore on y rencontre des considerations inge-
nieuses et iiiultipliees sur les avortemens et les degencrescences
des parties de la fleur, sur les fleurs a une seule envcloppe
proprr , sur les rapports de position, et sur la multiplication
des verlicilles floraux; sur les fleurs irregulieres, I'estivation ou
la prefloraison, les fleurs soudees ensemble, les nectaircs, I'a-
nalogie des organes males et femcUes, etc., etc.
Dans le 5", cliapitre est develo])|iee la structure du fruit des
jdantes [)lianeiogames. En parlant dvi fruit en general, I'auteur
insiste principalement sur la consideration du fruit divise en
plusieurs carpelles , le plus souvent coherens , mais quelquefois
libres et ne presentant aucunement I'idee d'un systeme unique
et lioniogene. II etudie done les carpelles dans leur etat d'isole-
iiient les uns des aulres , puis 11 les considere dans leur ensem-
ble, qui constitue le fruit.
Le 4*^- chapitre traite de la structure de la graine; cliacune
des parties qui composent erdinairement celle-ci fait 1 objet
dun article particulier. Uaus les deux derniers cliapitres I'au-
teur examine les organes de la reproduction sans fecondation
Jiotanique. 251
dans les vegetaux phanerogames, et les organes de la reproduc-
tion dans les cryptogames.
Souslenom d'Orgnnes nccessoires, M. DeC;mdolle cnniprend
les diverses parties des organes soit de la vegetation, soit de
la i-eproduction, qui ont ete consideres coinme des organes
speciaux , mais qui cependant ne remplissent que des fonctions
acct!Ssoires a I'existence ou a la propagation dfs individus, et
sont evideniment des modilications de certains organes fiinda-
nientaux ou reproducteurs. Ces degenerescences sont ordinai-
renicnt nonimees piquans, vrilles, expansions i'asciees, ecail-
les , bourgeons, etc. Le dernier livre de I'organogiapliie vege-
tale, consacrea I'etude des organes accessoires, est le phis court,
parce que 1 auteur en a dcja examine plusieurs, en traitant dans
les auires livres des organes essentials d'ou ils derivent.
Enfin le 5*. livre de I'ouvrage presente des generalites sur
I'individu vegetal, et sur la symetrie des vegetaux. Ces deux
cliapitres meritent I'attention des botanislcs-pliilosophes, et
fixera sans douie leiir opinion sur des questions d'une grande
importance, soit ([uon les considere commes des nioyens d'arri-
ver a la connaissance des lois qui president a I'organisation ,
soit qu'on s'en serve pour la classification du nombre immense
des etres repandus sur la surface du ghsbe et dont les formes
sont souvent si extraordinaires.
Dans un 5«. cliajiitre , 31. De CandoUe donne un resume
general de la structure des vegetaux, sous formede propositions
aphoristiques extraites de I'organograpbie et de la theorie ele-
mentaire.
Pour ne rien laisscr a desirer dans son ouvrage, et pour le
rendre plus utile a ceux qui veulent faire des recherches sur
1 organisation des plantes citees comme exemples , I'auteur a
dresse une table alpliabetique des noms de celles-ci et il a
lermine par une explication tres-detaillee des planches. Le
nombre de ces dernieres est de (3o gravees en taille-douce par
MIM. Plee pere et fils , et du format in-S". comme le texte de
de I'Organographic vegetale. Guillemin.
1G4. De DlGITALI PURPUREA HEPTANDRA ; aUCt. Adelb. De CllAMISSO.
{ Li/i/uea ; iuillct iSaG, p 5ji.)
I)(>s lleurs hhmclies, une corrdlc en partie metamorphosee
qn etamincs, I'ovaire, le style et le stigmatc a I'etat normal ;
252 Botanique.
des ovules noD fecondes ; les etamines au nombre de scj)t ; les
qnatre ordinaires, opposees aux divisions plus grandes du ca-
lice ; les trois de surcroit alternant avec les nienies sepalcs , et
tirant Icur origine des laciuiiires de la corolle ; la division su-
perieuie de la corolle, pctaloide, opposee au moindre sepale,
tantot labiee et protegcant ie style comme dans la fleur nor-
male , tantot bifide , a divisions dentees, tantot contractee en
deux ailes laterales etroites et en une languette setacee et in-
termediaire aux deux ailes; telle est en general la monslruosite
que decritM.de Cliamisso,et dontil donne de bonnes figures.
L'auteur decrit ensuite diverses niodifications de celte struc-
ture monstrueuse , et se livre a des consideM-ations generates
sur son origine. II a suivi le developpement de certains ovaires
dQ ces fleurs qui lui ont paru fecondes , et il se propiise de
s assurer, par la voic de Icxperience , si les graines reprodui-
ront des individus frappes de la nieme deviation oi'ganique. R.
r65. Voyage a Meroe , au fleuve Blanc, etc.; par 31. Fred,
(.'ailliaud. — Partie Botanique, par M. Rafpenkau-Delile ,
profes. de botanique a I'Ecole de Medecine de Montpcllier
(tire a part sous le titre de Ccnturic de plantes d'Afriqac^ du
Voyage a Mc'roc , rtcueillics par M. Cni.liaud , texle in-8". ,
avec lig. lithogr. ) Paris, 1826; Imprim. royale.
II appartenait a l'auteur de la Flore d'Egypte , de decrire les
plantes qu'un celebrevoyageur aval trecuei Hies dans les conlrees
situees il est vrai au sud de cette vaste partie de I'Afriquc ,
mais qui offrcnt de grands rapports avec celles do I'Egyple. Ce
travail, facile pour M. Delile, aurait offert beaucoup de dif-
ficultes , peut-etre raerne n'aurait presente aucune garantie ,
quant a la determination rigoureusc des especes , s'il avait ete
entrepris par tout autre bolaniste ; car, outre que les dchantil-
lons de ces plantes elaient pour la plupart en tres-mauvais ctat,
plusieurs especes appartcnaicnl a la Flore d'E;;y[)te, et conse-
qunniinent etaieiit fort connues de M. IJelile.On vcrra, par I'c-
nunieration siiivaiitc, qu'il y a iin grand nombre d'especes dont
la presence caraclerise une grande region botanique, deja tres-
distincte de la mediterraneennc, region qui semble occuper
toute I'Afrique centrale en suivanl une ligne oblique dcpuis
les bnrdsjdu golfe d'Arabie jusqu'aux cotes du Senegal.
Les documcns que Ion possede sur cette legion sont loin
Botanique. 253
d'etre suffisans. A I'exception de la Flore d'figypte et d'Arabie
de Forskal , et surtout de cette Flore soniptueuse qui fut un
des plus beaux monumens de la glorieuse expedition du gene-
ral Bonaparte , nous ne connaissons que des catalogues pen
uonibreux en objets , et pour la plupart etablis d'apres des
echantillons rapportes par des voyageurs qui n'etaient pas bo-
tanistes.Cependant ces catalogues, travailles par des savans d'un
merite eminent , sont encore tres-utiles, en egard a la penurie
oil nous nous trouvons pour tout ce qui conceine I'interieur
de I'AtVique. Cette consideration a sans doute frappe M. De-
lile qui , en se bornant a la publication dune centaine de
plantes rapportees par M. Cailliaud, avoulu imiter M. K. Brown,
auquel on doit de savantes dissertations sur les glanoges des
voyageurs de sa nation , tels que 3Il\I. Salt , Oudney, Denham
et Clapperton,
Dans une introduction , I'auteur parle des observations ma-
nuscrites de I'infortune Lippi, medecin attacbe a I'anibassade
que Louis XIV envoya sur la fin de son regne en Abyssinie.
Ceprecieuxmanuscrit, le seul qui fournisse quelques renseigne-
niens sur les plantes de cette contree , est aujourd hui dans la
bibliotheque de M. de Jussieu. Vingt plantes seulenient y sont
signalees comnie pa''ticulieres a la Nubie, sur lesquelles on en a
relrouve , dans des voyages plus recens , a | en pres la moitie.
Cette indiration estune preuvedelapaiivrete, nonpasde la Flore
de la Nubie, niais de nos connaissances sur les especcs qui la
composent. M. DcJile donne quelques apercus generaux sur les
plantes usuelles et economiques qui ont fixe rattcution de
M. Cailliaud, et particulierement sur Ic Carissa cdulis , sur
W'ldansonia digitata ou Baobab, et sur le CuUuimia de Forskal,
qui est une espece de StercuUa. Un arbic , forniant des bois
dans le pays de Berlat , a une ecurce qui se souleve en feuillels
seniblabies a du parcliemin et sur lesquels les iiiusulnians ecri-
veiit les legendes mysterieuses qu'ils ] ortent au bras. D'apies
des flcurs bieu conservees , M. Delile a roconnu que cet arbre
appartient an genre Amyris.
]Nous croyons utile d'offrir a nos lecleurs la listo complete
des plantes decrites, en nous bornant touti^iois ii, donncr la
simple indication de celles qui sont deja connucs, et la phrase
specifique ainsi que la palrie des especes nouvelles.
\. Acacia Itclcrocarpa. Delile, 11. a'gypl. v.. A. Seja/. id. 1. c.
254 Botanique. N'\ 1G5.
3. A. gumviijha . Id. 1. c. 4- ^- nllotica. L. (sub mimosa). 5.
Mimosa Habbns. Delile, I c. 6. Cassia Absui. L. y. C. acutifo-
lia Del 1. c. 8. C. Senna. L. g. C singueana ; ramis apice tn-
mentosis ; fi>liis pinnatis septemjiifjis , foliolis snbpoUicaribus,
ovato-oblongis , obtiisis , intcrglandulosis , iiiargine dorsoque
pnbescentibus. — Get arbrisseau croit a Singue. lo. Cassia Sn-
bnk : ramis glabellis , ferinigineis ; corollis sesquipollicaribiis ;
floribus nunierosis. Arbrisseau du mont Aqaro. On se serl. de
ses gousses pour la preparation des peaux. ri. Cassia Arereli ;
foliis bipinnatis , eglandtilatis , glabris; foliolis ovato-oblongi*
glauco-viridibus ; leguminibus longis cylindricis , seniina ma-
tura intra pulpam viiideni foventibus. — Cette espace, ties-
"S'oisine du C. Fisiula , croit a Abqoulgui dans la province de
Qamamyl. )2. Tamarindus indica. L. i3. Bauhinia tamarinda-
cea ; fuliis cordatis bilobis , suborbiculatis , nervis e glandula
spbacelata in sinu folii , per paginam superioreni excurrenti-
bus, paginae verb inferioris glandu«.is niinoribns ad originem
nervorum confluenlibus ; fructu crasso nervoso , intus niedul-
loso ; seminibus ovoideis inordinate multiseriatis. — Arbnste
trescommun uu mont Aqaro. i4- Crotalaria macilenla. PI. Ill,
fig. 2; ramis subdichotomis gracilibus, petioliff fere longitu-
dine foliorum ; foliolis ternatis, ovatis , subtus brevissime pilo-
sis ; spicis elongatis; fl. ribus minime confertis ; fructuoligo-
spernio , pubescento, bmgitudine florum. — Cetle plante es(
une herbe que les chameaux mangent a Sonnaar i5. Clilo-
ria Teniatea. L. var. minor. i6. Glycine moringaiflorn . — On
ne connait que les fleurs qui sont en grajjpes et ressemblent a
celles du Moringa olejfcra. Par les caracteroselles serapproclient
plus du genre Galactia que du genre Glycine, consideratinn qui
devra faire ajournrr I'admission definitive de cette nouvelle
espece. 17. Galcga npoUinea. Delile, 1. c. 18. Indignfera par-
vula. PI. Ill , fig. I ; ramis spithamei.s. difTusis ; foliis imjiaripin-
nalis; foliolis bitrijugis , obovalis, cinercis; stipulis subulatisj
spicis floralibus folia subaequantibus. 19. I. paucifoUa. Delile,
1. c. 20. Alliagi Maiirorum . D. C. 21. Vcrnonia aniygdalinn ; caule
fruticoso ; foliis lanceolatis integriusculis ; ramis apice pubcs-
centibus; paniculis difTusis longitndine foliorum; pedicellis
unilloris. — Arbre qui croit dans le Fazoql. 22. Conyza Dins-
coridis. L. (sub. Baccharide). 25. C dongidcnsis ; raiwx villosis ;
foliis scssilibus, oblongis, dentatis, sublyratis, basi incisis vel
Botanique. 255
pinnatifidis, segmentis acutis. — CuciUie a Dongolah , sans
fleurs. nly. Inula undulata L. 25. /. crilmoides L. iO. Ethulia
gracilis. PI. Ill , fig. 5 ; ramis strictis paniculatis , foliis lanceo-
latis. — Plante recueillie a El-Gerebyn. nj . Eclipta erecla L.
28. Acmdla cauUrlii:a. PI. Ill , fig. 7 ; caule prostrate sub pe-
tiolis raclicante ; foliis ovato ■ rhombeis , subcreaatis , basi tri-
nerviis. — Cette espece croit a Sennar. 29. Cynanchum liete-
rophyllum. PI. 1 1 , fig 4; ramis scandentibns glabris ; foliis in-
ferioribns cordatis dilatatis , superioribus ovatis ; fluribus minii-
tis umbellatis; corolla intus hispida; fructu glabro. — Plante
sarnienteuse du pays de Dongolab. 5o. C. y//-g^e/ Delile;l. c. 5l.
Asclepias lanijlora. PI. Ill, fig. 5; foliis subsessilibus lanceola-
tis, pedunculis folia suboequantibus, raceniosis ; coroUis campa-
nulatis , laciniis limbi ovatis intus lanosis. — Plante du mout
Aqaro. "hi. Carissa edulis. Vald. syinb. bot. , t. i , p. 22. —
M. Delile en donue une figure, pi. 11, fig. i. — 33. Strjchnos
innocua ; porno spbaerico , infra maninioso, sub cortice lignoso
nitido fovens seraina orbiculata insipida ininiersa per pulpani
fundo pericarpiiprsesertini adhaerentem. 54- Apocinece species? —
Arbre dont les parties rapportees par M. CaiUiaud etaicnt dans
un trop niauvais etat pour pouvoir etre decrit convenablenient.
35. Sah'adora pevsica L. 36. Salsola inermis Forsk. 3j. Cornu—
Inca monacantha Delile, Flor. aegypt. 38. Tragnnuin nudalum id.
09. Atriplex Halimiis L. !^o. Zea mays L. 4'- Sorghum vulgare
Pers. 42 Oryza sativa L. 45. Bamhusa arundinacca Willd. 44>
Hibiscus doiigolcnsis ; foliis ovatis subcordatis acuiuiaatis , cre-
nato-serratis; floribus breviter pedunculatis , laciuiis involucri
anguslo-linearibus ; calycis segmentis basi dilatatis, trinerviis,
discoloribus , apice lineari reflexo virentibus. 4-5. Sida mutica
Delile , 1. c. 4G- Adansnuia digilala L. 47- Stcrculia seligera.
C'esl le culhamia de Forskal. 48. Ficus sycomoms L. 49- P'
platyphylla: foliis coidatis, ovalibus , obtusis , glabris, siiprk
lucidis, subtiis niollibus , jiedunculis axillaribus geminatis,
fructu globoso longioribus. • — ■ Arbre commun a Singue. So.
Ficus glumosa; ramis apicc pilosis; foliis ovatis cordatis, bre-
vissinie acuminatis , junioribus sericeo-pilosis , adullis pubes-
centibus; gemmarum stijiulis subglabris folia dense v;'lutina
tegentibus. — Get arbre croit au Djebel-Slouyl. 5i. Ficus in-
termedia; foliis subreniformi — cord.ilis , acuminatis, glabi'is ,
longe petiolatis , nci vo medio poslicc glaudula nolato juxla
\
256 Botanique. N°. 165.
origineni pctioli. — Co fu^uieM- est. tres-voisin du F. rcliginsu.
.■)2. IMusswuila lutcola. PI. i, ("ijt. i. — C'est, entre autres sy—
nonyme.s , lOphiorhiui lanceolata de Forskal , et le Musswnda
(Sgjrptiaca de I'Encyclopedie. 55. Psycholria nubica; foliis ellip-
ticis , superne ylabris , basi et apice subacutis, nervis siibtus
pube?centibus ])rominulis ; floribus numcrosis cnnCortis bitr
cymosis pubescentibus ; stylo Ionise exs'jrto. — Arbrisseau crois-
sant pres de Singne. 04. Nauclea microcephala \ foliis lanceo-
latis verticillatis quaternis ; capiiulis florum parvulis long^ pe-
duncubttis ; calyce corollaque pubescentibus luininiis. — Ar-
brisseau qui croit pres de Sinyue. 55. llclinlropium pallcns. PI.
Ill, fig 4 ; caule niolli pubescente pallide vircnli ; loliis ovatis
acutis ; spicis prffilongis rainosis ; iViictu glabro rrticniato sca-
berulo. — Cette espece , tres-voisine de \ llcUotropium euro-
pcvum, croit a Dongoiab. 56. Echium Rauwolfii Delilo, fl. aegypt.
5']. Cordial — Espece iion dcterminee, qui cri;it au Djebel—
Mouyl. 58. Plicenix dac'ilij'ern L. Sg. Cttcijera thebaica Deiile,
1. c. Go. Ci-losia Irigyna L. 61. Mrua tomcnlosn Forskal. 69..
jicnnthus pnlystacliius. PI. I, fig. u; caule frutescenle; spicis
panirulatis; br.icteis pectinato-spinosis acutissimis ; corolla la-
bio grandi . 5— lobo ; staminibus diinidium coiolla; vix sequanti-
bus. — Arbi'isseau de Singue. 65. RutlUa nubica-^ raniis fistu-
losis , glabris , subcylindricis , quadrisiilcatis ; foliis peliiicido-
punctatis , bi-tripollicanbus, acuniinatis, ovatis, nodis trans-
versim barbuiatis ; calycibus pilosis; fruclibus ciavatis , rostra-
tis , pubescentibus. — Plante dont la graine est eni[)loyee a
Sennar conune medicament. 64 Hyoscinmit.i datura Forskal.
65. Pliysnlis somuifcra. \j. Q6. Scsainum orientate L. 67. J{ngc-
ria adenophylla. PI. II, fig. 5. — Cette plante est le type d'un
genre fonde par M. Gay {Aimal. dc.t Scienc. naliir. T. I , p. 457.)
Quoique M. Delilc regarde ce genre comme trop peu distinct
du Pcdaliiun de Linne, il n'en a pas nioins adopte le nom pro-
pose, <'l il a donnii unc descri))tinn tres-detailloe de cette l)ell<'
plante qui croit au mnnt Mouyl , et qui ne differe pas tie celle
du Senegal. 68. Cleonic pcntapliylla L. 69. C. drnscrij'olia De-
iile, 1. c. 70. Grcwia echiindnta ; ioWh suborbiculatis cordatis ;
peduuculis exlraaxillaribus ; fructibus umbellatis globosis de-
pressis , verrucoso-hi.spidis , ossiculos quaternos conniventes
trispermos incliidentibus. — .Vrbre du Djebbel-Mouyl. 71. Xr-
ropelnium qiiiiitfuesetum. — Celte plante, dont on ne cnnnait
BoLdimjae. 257
que les fleurs , forme le type il'ua f;enre nouveau que M. De-
Ijlc place dans la t'ainille des Tiliacees. Voici le caractore genti-
rique : Calyx 5-Jidus. Pelala 5 , cum calyce et genitalibus per-
sistentia, netvosa , obovata , emarginnln , obliquala. Staminitm
filamenta 20 aiU circiter, quorum 5 t'ojigiom castratn. Captula iri-
locularis irivalvis. Flores pniiiculato-raccmosi, inunibellas biqua-
driradiatas digesli. 72. Tribulus Icrrestris L. ^5. Zjgopkyllum
coccinemn L. ^4- Tamarix afvicana Desfont. "j^. T. oricntalis
Gniel. y6. Ziziphus spina ChrisliDei^L 77. Z . parvi folia; aculois
geminis, altero longiore recui-vo; foUis intcgerriniis , breviter
petiolatis, ovatis, acutis. — Arbiisseau du Dakhel. y8. Riciuus
megalospei-niwi • folio prajgrnndi ; pctiolo apice sub origine disci
glandidifefo ; glandulis paiiter 2-5-agi;i-egatis peliolum utiiiupie
stipantibus jaxta cicatriceui stipi'.lse decidus ; cajisulis echinatis
nuceni juglandis a'qnantibus. — Gros Ricin dout on fait dc
riiuile dans la province de Qamaiiivi. 79. Croton plicntum Yald.
80. Dioscorca? — II u'y a aucuns details botaniques sur ccllc
plaiite; on n'y trouve que que'qiies notes sur la racine qui est
comestible. 81. Jmomun zingiber L. 82. Pista stratinlcs Ij. 85.
Terniinalia psidiij'olia ; foliis obovalis, oblongis , acutis, basi
subcordatis , oppositis aut terno-verticillatis ; fi'uctibus ovatis,
acutis, angulis 4 a;qualibus carinatis. — Grand arbie qui croit
a Qamamyl. 84. lioerrhai>ia repens. L. 85. Pldoniis ncpetifnlia
L. 86. Cardiospermum halicacabiim. 8y. Balanites cegyptiaca
Delile, Fl. aegypt. 88 et 8g. Deux platites indetei iniuees que
M. Delile rapporte avec doute aux genres Cissus cX. Jnona. 90.
Nigclla saiiva. L. 91. Bistclla gcmini/lora. PI. II, iig. 2. —
Cctte plantc avail ele nientionnee dans les manuscrits de Lip-
pi , et Adanson en avait forme un genre, auquel M. Delile as-
signe des caracteres inoins incomplets, et qu'il place avec doute
parmi les Saxifragees. Voici ces caractercs : Calyx adlicere?is ,
limbo quinqitedcnialo . Corolla 5-petala. S lamina 5. Slyli 2 di-
vergenleSf ima basi coeuntes. Capsula globosa genitalibus cum
corolla et calyce persiste.ntibus coronata, pen'ia porn centrali in-
ter stylos liianti\ Trnpliosperniium c. disco /loris sub basi slyloruni
pendulum bilamellatum , lamcllis connivenlibiis scmioi>atis ex~
Irnrsiim convex is. — Ilcrba villis brcvibiis glandulosis obsila.
Folia ovalasessilia opposita. Rami alterni. Pedicclli biflori aut /lo-
res geminati subsessilcs in axiUis f'nliorutn. — ('ol'o plantc croit i
B.TOMB XI. I-
!258 Botaiiique.
Dongolah. 92. Nitraria tridcntata Desf. gB. Aniyvis pnpyrifera;
ti'iincoarboreo tunicato laniinis corticalibiis subdiaphanis noc fi-
brosis, membianani quasi pei'ganienaniscriptoriam fingentibus ;
tloribus raceraoso-paniculalis , decandris. — Grand arbre tres-
comniiin an pays de Bestat. g/f. Cclastrus dccolnr. PI. Ill, fig. 6;
foliis obovato-oblongis serinilatis, exsiccatione griseis decolora-
tis ; pedunculis axillaribus petiolo tenuioribus, subumbellatis.
— Arbrisseau croissant au Sennar. gS. Momordica balsamina. L.
Les cinq dernieres plantes sont des especes indeterminables,
et qne M. Delile rappoite avec le plus grand doute aux genres
Eugenia, Plumeri'a, et Chr-ysoba/anu.f. Guiixe.min.
166. IN'oTE suR LE GEKRE Nastus Juss. [Bambusa Schreb.).
Dans notre classification des graniinees (Voy. le Bull., t. YllI,
N° 174) nous avons eveille I'attentinn des botanistes siir la
versatilite des formes florales coninie une circonstance alaqiielle
on doit attribuer la creation des quatre ou cinq genres qu'on a
pris aux depens du Nastus.
A la page 5-j de I'interessante centurie dont on vicnt de
lire I'analyse, M. Delile signale une autre espece de caractere k
I'egard du Bnmbusn nrundinacea , caractere qui pourrait faire
croire que I'auteur serait porte a regarder cette espece comme
noiivclle i c'est d'avoir une feuille articulee avec la gaine j
Bambusa foliis lincaribus acutis , margine deorsiim scabris ;
larhince abruptiin angustalce nervo medio vaginam petente , inter
ligulnm veram interiorem et ligulum dorsaleni spuriam quasi
articulo quodam suppositam. L'auteur ajoute que ce caractere
ne parait pas avoir ete observe par les botanistes dont il avait
les ouvrages sous les yeux.
Dans linteret de la science , nous nous perinetlrous de faire
observer i". que ce caractere de la feuHle est comniun a toutes
les especes de Bambusa, et qu ainsi il ne doit point entrer dans
la phrase specifique : qu'on le retrouve encore sur bien d'aulres
especes de genres differens; 2". que non-seulenient nous I'avons
Ggure sur la (.lanche 8 du cabier d'aout iSaS des yJnnalcs , n.ais
encore que nous lavons decrit daus 1 explication des figures.
Hasi'aii..
Botanique. 259
167. Hkrrn Raspail's Abhanuluing i'ibkh die Bildung des Embryo in
DEN Graeskrn, etc. — Memoire de M. Raspail sur la formation
de Teinbryondans les grarainees, et Essai d'une classification
de cette famille ; traduit par M. C. 13. Triniu-s. In-8°. XII ,
121 p. , avec 2 pi. au trail. Saint -Petersbourg , 1826; aux
frais de I'Academie des Sciences, (voy. le Bull. , t. IX, i\° .
283, 1826.)
L'ouvrage de M. Trinius nous etant parvenu , nous ailons
remplir la promesse que nous fiines a nos lecteurs , en trans-
crivant I'annonce de X'Isis. Nous devons nous dispenser de
leur faire part des eloges que notre tiadiicteur celebi'e en
Agrostograpbie , a la complai.sance de donner a notre travail ;
mais il est de notre devoir d'exposer et de discuter les points
sur lesquels !M. Trinius enict des objections on des doutes.
M. Trinius n'a traduit de notre essai de classification que
les principes generaux publics en avril i825; la suite, n'ayant
ete inipriniee que deux mois plus tard , n'etait pas encore par-
venue a M. Trinius en novembre i825 , epoque a laquelle
I'academie des Sciences de Saint- Petersbourg arreta I'impression
de sa traduction. Ainsi I'auteur n'a pu connaitre que tres— iin-
parfaitenient nos idees ; et il ne nous paraitpas les avoir jugees
toutes en connaissance de cause. '
Cette premiere partie meme , imprimee a la bate dans les
Annales , renferme beaiicoup de fautes graves, que nous n'a-
vons pu reparer qn'en faisant nous-nienie I'analyse de notre
travail dans le Bulletin en Janvier 1826, n". 55.
La plancbe qui raccompagnait , confiee a un apprenti , est
executee de la maniere la plus grossiere. Quant aux deux plan-
cbes calquees au simple trait dans I'ouvrage de 31. Trinius
ell s sont inferieures encore a celles des Jnnales. La premiere
nieme qui n'est pas complete est , pour ainsi dire , meconnais-
sable. Nons ajuulerons enfin que dans un memoire imprime
dans les livraisons d'octobre et novembre des Annales, nous
avons apporte une modification impoitante a notre premier
memoire , modification qui ne se trouve point dans la traduc-
tion. Nous reclamons done beaucoup d'indulgence de la part
de ceux qui liront cet ouvragc ; el le temps nest peut-el,rc
pas eloignc ou nous oiTrirons au public quclque chose de phis
complet.
'7-
260 Botanique. N". 167.
La traduction de M. Trinius est lerminec , iion pas par \}.\
pages de notes , coinme nous I'avions d'al)Oid anuonce , niai^r
par 11 seulcnient ; nous allons repondre iicjutlqucs-unes d enlre
elles.
M. Trinius commence par une objection qni nous a bicu
elonne , et qui nous a fait repenlir pour la premiere fois du
laconisme de nos menioires. II avance positivemeut que la pail-
lette superieure des Crypsis , Cinna , Oryza , /Inthoxanthum,
Zoysia a deux nervures , au lieu d'une que nous leur avons
assicnee ; cnfin que toute notre division a paillette suptrieurc
imparinerviee croule d'uii seul coup.
Fonder une classification sur des caracteres qui n'existcut
point , c'eut ete conimettre one errenr bien grossiere et bieu
peu pardonnable ; et pourtant comment donner un dementi a
un aprostographe aussi renomme que M. Trinius? Aussi quoi-
que nous possedions les analyses bien detaillecs de tons les ca-
racteres assignes a nos genres , et que nous ayons piis un soin
scrupulcux de dessiner toutes les nervures; cependant ni us
avons cru devoir verifier sur la nature tous les faits que nous
avons avances , et c'est dans la conviction la plus intime et la
mieux motivee que nous declarons que la meprise de M. Tri-
nius ne pouvait etre plus grande.
II est vrai que I'auteur ajoute que les deux pretendues ner-
vures de ces paillettes sont tres-rapprochees ct rennies an som-
met ; et cette observation nous a explique le fait et la meprise
Car ceque I'auteur designe icicomme deux nervures, c'est pre-
cisement la nervure simple que nous entendons , que tous les
agrostographes entendent avec nous, mais que M. Trinius a
admis double parce qu'il n'a pas eu la precaution de se faire
une idee juste et comparative des nervures des graminces
Car qu'on prenne une paillette inferieure de Uromus dccrite
par tous les aulcurs a sept nervures , et qu'on examine a part
chacune des sept nervures, on verra que cliacune d'elles est
formee d une ligne blanche bordee de deux lignes vertes , les-
quelles se reunissent au sommet de la ligne blanche. Voila
ce que tout le nionde appelle une nervure. Or, sur les Cinna,
Crypsis , a I'etat frais , la nervure unique se compose d'une
ligne blanche bordee de deux lignes vertes reunies au sommet.
Le Cinna et le Crypsis n'ont done qu'une seule de ces nervures
qui sont au nombre de sept sur certains Bronius.
Botaniquc. 26i
Sur les Cinna , M. Trinius a pris les deux lii^nes veiles pour
deux nervures; maisalors M. Trinius devrait etablir que toutes
les paillett»s inferieuies des balles et toutes les feuilles cau-
linaires des graminees sont parinerviees au lieu d'etre impari-
nerviees ; qu'ainsi la paillette inferieure dun Bromus nunit i4
nervures, celle dun Festuca lo , celle d'un Cj-nodon 6 , etc. ,
ce qui est absurde. Nous invitons M. Trinius a se faire une idee
cxacte d'une nervure, et ii ne manquera pas de convenir que
les paillettes superieures des graminees de notre premiere divi-
sion, dans toute la rigueur de I'expression, sont imparinerviees.
M. Trinius trouve que U place des Microhvna , Ilicrochloa ,
AnthoxanUiuin aupres de YOryza et du Mibora n'est p;s natu-
relle. Nous ferons d'abord observer que placer des genres les
uns pres des autres , ce n'est pas les reunir; d'un autre cote,
qu'il est impossible de faire une classification exactement natu-
relle des genres d'une faraille par elle-meme tres-naturelle ;
qn'enfin notre classification etait destinee a faire sentir le pas-
sage des formes d'un genre simple a un genre plus complique j
qu'il est impossible de montrer un genre de graminee qui ne
vienne s'y placer , et qu'on ne puisse y retrouver sans peine ,
avantage qu'aucun tableau synoptique de graminees u'a pre-
sente jusqu'a ce jour. Car les caracteres anciens s'arretent a
I'arete et au port , et le port et I'arete variant sans cesse , il
s'ensuivait que les anomalies etaient aussi nonibreuses que les
iudividus a etudier. Notre tableau, si simple en apparent;e, est
pourtant le fruit de deux ans dun travail assez opiniatre ; et
pour le combattre il faut neccssairement faire mieux , c'est-a-
dire en pnblier un qui fasse ))arvenir plus facilement a la con-
naissance d'un genre donne.
M. Trinius a, dit-il, trouVe un pedoncule avoite a la base
de la paillette superieure du Cinna ; le fait est possible, niais
alors la paillette du Cinna dcvait avoir deux nervures reelles.
L'auteur avance que, malyre toutes ses recherches , il n'a pu
renconti'er sur les Lolium compos iliim,\a. paillette inferieure pa-
rincrviee et portant a sa base le pedoncule dune locustc, ainsi
que le porte la paillette superieure. II est facheux que la nature
ait etc si prodigue envers nous de parcilles deviations, el quelle
en ait ole si avarc envers IM. Trinius. Nous avons nionlro ce
fail a un assez grand uonibrc de botanistes; mais si W. Trinius
no 1 n pas apcrcu sur les Lo/iurn, qu'il Ic chcrcbc sur les Naslus,
262 Boiamquc. No. 167-
y}iilUist]ria\\\\% nu nioins vivipares , et il ne manquera pas, je
pen-e , di; nous annoncer que le fait se preseute si souvent,
qu'on ne pent le reg:iider comme un phenonicne rare. Ou peut
voir ceque nous avons dit et decrilfig. 3 de la planclie 8, et fig.
5 delaplanche 9 de notre 5*. ftlemoire, imprinie en aout i825,
Annal. des Scienc. naturellex .
M.Trinius s'ecrie a ce sujet : il en sera done du Lolium com-
pnsitiim , comme des Cinnay Crjpsis , Jn/hnxanthiim , etc.?
JNous osons lui repondrc qu'oiii ; niaisque, comme il se trompe
grandemcnt au sujet des China, Ciypsis, yhillioxanthum, etc , il
conviendra un jour qu'il avail prophetise un peu trop vite au
sujet des Lolium compositum , etc.
L'auteur cherche ensuife ;'i comb;ittre ce que nous avons dit
au sujet de limpossibilite de trouver dans le fait d'une com-
pression quelconfiue , la cause de I'absence de la nervure me-
diane ; mais les raisous qu'il apporte ctanl les memes a peu pres
que celles que nous avons cm refuter dans notre raemoire ,
nous y renvoyons nos iecteurs. 11 y ajoute quelques considera-
tions , niais dont le sens nous echappe enticrement et qu'il
nous serait par consequent impossible de discuter.
Ce qui parait avoir le plus indispose M. 'J'rinius, dans notre
classification, c'est qu'eu adniettant notre principe, il soit
force d'abandonner le fondement en entier de la classification
qui lui est propre ; je veux parler de I'organe qu'il a annoncc
sous le nom de Callus.
Nous avons assez souvent exprime noire opinion au sujet de
ce pretendu organe, et nous pouvons repeter ici que le Callus
de M. Trinius, n'cst autre chose qu'un pli qui se trouve mc-mc
an bas des articulations caulinaires; que ce pli n'a aucun rap-
port de continuite avec le pedoncule Icquel part de la base dc la
paillette superieure; et que la figure qii'en a donnooM. Trinius,
pi. I fig. 12 -i5 de son traite de uni et ttcsquijloris , en est si
fausse, que M. Trinius nous parait n'avoir cherche a verifier
ce fait qu'une fois, ou ne I'avoir verifie qu'a une loupe ordi-
naire et en tenant I'objr t dc la main. Cette maniere d'observer
dans les analyses vegetales , ne pent qu'induire en erreur, a
cause des vacill.Ttions de la main. II faut un pnrle-nbjrl immo-
bile, et il faut dissequer sur le porte-objet. Au restc ce Callut
<'st d une si petite importance dans la famille des graniinees ,
qn'avant la fecnndation il rst a peine \'1sible sur les Brnnnis
Botanique. ' 263
et Festuca, et qu'il vaiie d'espece a espice. Dans notre classifi-
cation, nous nous soinincs conreiites do Ir designei- dans les ca-
racteres accessoires d'un genre, par ces mots ; basi oblique pul-
vinati.
Ainsi, nialgre tout le desir que nous nous sentons de rendre k
M. Trinius les choses flatteuses qu'il a la bonte de nous dire
dans sa traduction, il nous serait impossible dadmettre \e Callus,
I' evolution de la substance callcuse , l' accumulation de la matiere
Jlorale et tant d'autres idees qu'il aura sans doute modifiees ou
abandonnees tout-a-fait dans les dissertations qu'il vient de lire
a I'Academie de Saint-Petersbourg , et qui ont pour objet les
Panicum et les Avena.
M. Trinius assure avoir trouve des Paspalum dont la glume
appliquee coutre le rachis n'avait que deux nervures. II est
tres-probable que M. Trinius ne juge de I'existence d'une ner-
vure que par son relief; mais s'il veut se donner la peine de re-
garder la glume a travers jour, il ne manquera pas d'y decouvrir
la nervure mediane.
M. Trinius ayant lu dans notre premier Memoire , qu'en ge-
neral les stigmates epars indiquaient que la plante avait une
ligule en poils , s'est empressc de faire remarquer que sur deux
panicum exotiques , il avait trouve la ligule membraneuse. Si
I'auteur avait attendu la publication de nos deux derniers Me-
moires, il aurait vu que nous avions pris soin dans les carac-
teres generiques, d indiquer les exceptions a cette regie gene-
rale. Ainsi dans les Panicum nous avons dit : ligula pilosa Jl in
digitaria et perpaucis aliis menibranacea.
L'auteur se recrie centre les caracteres tires de la forme des
ecailles. II est vrai que M. Trinius a tellemenfc neglige ces or-
ganes dans sa classification, qu'on s'apercoit bien qu'il n'a pas
consacre beaucoup de temps a leur etude. Quant a nous nous
avons etudie ces ecailles sur pres de 800 especes , avec un soin
si minutieux, que nous avouerons sans rougir, avoir passe 4
jours consecutifs pour nous assurer de la forme des ecailles du
Poa rigida; qu'on juge par-la du soin que nous aurons mis k
decrire d'autres ecailles plus faciles a examiner.
Nous portons meme un defi ; c'est de nous offrir une ecaille
bien conscrvee , sans que nous puissions assignor au moins
<[uatre ou cinq caractorcs qui doivont accompagnor cos organcs
2tii Bolainque. N". 167.
(liiis la jjlaiilc a lacjuclle ils appartiendroni . Souvont mt-ine iioas
poiinons iodiqiier le genie d'avancc.
.>l. Trinius rcgardc au nioins comnic proliable I'explication
(iiu- nons avons donnee de lopeion qui parait a la base de la
lotiistp (Ic son genre Ccntrophorum.
Cepeiidant, il I'oxplique a son tour d'line manitre que nous
n avons pas cu I'nvantage de coniprendie. M. Hob. Brown I'a
txpliqne en disaut que c'etait une articulation oblique; celte
ix'dicntion doit paraitre un peu singulieie, quand on pense
<]u'une ailiculalion est un point pourainsi dire niathemalique,
qiK'C estle point de contact de deux systemes; et qu'il est aussi
impossible de penser qu'une articulation se change en eperon,
qu'il le serait de dire que le point de contact soit un organe
qiieloonquc.
Nous passons bien d'aiitres observations de peu d'importance
que I'aateur emet sans Icur donncr plus d'iniportance qu'elles
ne valent, et nous deciarerons francbement que detoutes ies 20
notes qu'a ajoutees M. Trinius a notre travail, une seule nous a
].aru valable.c'estla 5''. delap. 104. La paillette que nous avons
fiouree fig. 17 bis, J)l. i3, de notre Me'mnire sur rembryon, a
ete donnee pour la paillette superieure de VJvcria subspicata;
elle a quatre nerviires. IM. Trinius qui a observe V Aim xiib<;i)i-
c.ala synonynie de X Avcna subspicnta, n'y a trouve que deux
nervurcs. C'est par erreur que nous avons designe X'Avena sub-
spicaln ; c'est la paillette du Psnmma littoral is de Va.\\%oX. de
Beanvois que nous avons liguree; mais sur I'^fe/m subtpicata
el sur une foule d'antres paillettes parinerviees , nous avons
souvent trouve 4 nervures, el jusqu'i i4 sur celles AesNaxtux.
Du reste, I'anteur adnict en entier notre tbeorie sur la for-
mation de I'einbryon aiiisi que la description des organes de la
graine (1 }.
(1 ) Les consequences imraediates des memoires que nous avons pu-
blics dans les Annates des Sciences naturelles viennent enfin d'etre
adoptees en France par M. De Candolle, dans son ouvrage eler.ien-
tairc intitule : Organographic vcgitale , savoir : que la Jlcur n'est qu'un
bourgeon terminal compose de dip'crens verticilles ( to. 2, p. 2£>2, et to. 1,
p. 448 et suiv.) ; que I'embiyon it'cst qu'un bourgeon diu'eloppe sur la ner-
vwc mediane de I'ovaire (to. 2, p. 255, ait. 48 ) ; que par le dichircment
leul de la fcuille on pent isotcr les cellules de cerlaines plantes les unes
Jet aulres (ton). 1, pair. 24); que Ls parois des cclliilrs u/nt par elles-
Botanique. 265
INos menioires, qui certes n'ont pas obtenu tie I'Academie
ties Sciences de Paris, les menics honneurs que de I'Academie
dcs Sciences de Saint-Petersbourg, ont ete imprimes dans un
journal ou le nombie des pages nous etait limite ; nous avons
ete obliges de jjressurer notre pensee , de reduire en deux
mots de longs resultats, enfin de nous contenter de prendre
date. C'est poniquoi les juger dans le detail et noa dans I'en-
senible , ce serait les traiter en ouvrage complet. Nous nous
proposons de publier tot ou tard toutes ces idees avec tons les
faits et toutes les figures necessaires a I'intelligence du texle,
enfin de faire un gros volume ; car dans les sciences d'observa-
tion on parait ne pas aimer beaucoup les formes precises
des sciences exactes ; on veut lire, et non etudier.
Raspah..
memes incolores et que leiir couleur ne provient que des substances contenues
(to. 1, p. 18) ; que la stipule du Meliantlius major est formee de deux
stipules reunies (to. 1, p. 338, la figure en est tres-confuse et I'explica-
tion erronee) ; enfin, et c'est ici que M. DeCandolle oflre un exemple
bien rare dans la science : il al)andonne I'opinion qu'il avait emise sur
I'origine des spongioles , et il adopte I'opinion que nous lui avons op-
posee dans le Bulletin, en mai 1826, savoir, que, lA Spongioles ne sout
que des debris de I'epiderme, et que les racines peuvcnt sortir de tous
les points de la surface de I'ecorce (to. 1, p. 9G et p. 91 ) ; il adopte
encore la critique que nous avons inseree dans le Bulletin , mai 1826,
n. 34 (to. 2, p. 3).
II est vrai que INI. DeCandolle ne cite point notre nom ; niais dans
un ouvrage de compilation , on n'est pas oblige, de citer les auteurs
quand leurs travaux sont generalement repandus. Nous pensons seu-
lenient que M. De Candolle aurait pu se dispenser (t. 1, p. 27, art. v)
d'attribucr a M. Treviranus une opinion qu'il u'a jamais emise : ce
qui nest sans doute provenu que d'une erreur de souvenir , puisque
M.Ds Candolle ne cite ni la page ni le menioire meme; c'est sur la for-
mation du tissu cellulaire. II est facheux que M. Ue Candolle ait cite
une seule fois notre nom pour chercher a attribuer a d'autres une opi-
nion que , mieux que personne , il sait nous appartonir exclusivenient.
Du reste , nous nous .soinmes permis toutes ces reflexions pour faire
reniarquer les changemens qui s'operent dans les etudes botaniques.
Car des idees que certaincs gens en France taxaiunt hautement <le sin-
gularitcs , sc trouvcnt aujourd'iiui adoptees en France tout aussi-bien
qu'en Alleniagne.
266 Zoologie.
ZOOLOGIE.
168. American natural History. — Histoire naturelle d'Aineri-
que. Vol. I. part. II; contenant 22 pi. giav. par D. John
GoDMAN. Philadelphie , 1826; Carey et Lea. [f^oj. le Bullet.
182^ , n. ).
Nous nous enipressons d'annoncer la publication de la 2°.
partie du i*''^. vol. de cet importaut ouvrajje ; nous la ferons
connaltre en detail des qu'elle nous sera parvenue.
169. Catalogue uu cabinet celebre et tres-renomme d'objkts c'nis-
TOiRE naturelle, consistant en Papiilons de nuit et de jour ,
Escarbots et autres Insectes; de plus, Oiseaux conserves,
Coquilles , Ecailles , Coraux, Petrifications , IVlineraux, etc. ,
etc. , rassemble pendant de longues annees, delaisse par feu
John Raye seigneur de Breukelerwaert ; lequel sera vendu
pnbliquement en detail aux plus olTrans , a Amsterdam , le
5 jiiiliet 1827 et jours suivans, au domicile du defunt, Ilee-
rengracht, no. 29, par les courtiers II. Winkelman, etc.; in-
8°. de 222 p. PHk, 5o cent, en faveur des pauvres. Amster-
dam , 1827 ; freres Van Cleef
Les acheteurs seront tenus de payer 7 -^ p. ^ de chaque flo-
rin en sus de I'enchere. La vente se fait au comptant.
II parait que celte collection est celebre en Hollande , pays
oil il y a beaucoup d'aniateurs ; mais , ou , dit-on , les simples
amateurs sont fort peu communicalifs , en sorte que les sa-
vans etrangers connaissent peu leurs collections , et que la ce-
lebrite de celles-ci ne s'etend guerc liors de la ville ou du pays
ou elles existent.
Les quadrupedes sont peu nombreiix dans cette collection;
ils coraprennent 73 n°*. , relatifs chacun ;\ un individu , mais
dont trois ap)>artionnent quelquefois a une meme esp^ce. Les
plus remarquables sont le Simia Icucisca, deux Lnris , un Ga-
Itopilhiqtic ., le Tnguan de White, le Felis Pardalis , le Fivcrra
caudivoU'ula..
Les oiseaux , classes d'apres le Rcgnc animal de M. Cuvicr ,
oflVent une suite de 1 io5 iudividiis , pariiii ksquels on distin-
gue : les Vullur papa dans la livree adullo el du jeuno age ,
Zoologie. 267
plusieurs Fnlco rares , le Slrix Azio , une suite uombi'ouse de
Laiiiux et de Tnnagrn , le Gymnoceplialc , des Anipelis , XEdo-
lius superbus , des Tiirdus , qiiatre especes de Philcdon , la
Lyre, les Rupicoles male et femelle, une suite de Loxies,
des Heorotaires de la mer du Sud , 3 Epimaques, des Oiseaux-
Mouches, des Malcohas , une serie d'especes exotiques de Gal-
linaces et de Palniiprdes.
II n'y a qu'un scul Rei)tile , le Kaiman , Crocodilus sclerops.
Les insectesColeopteres sont classes d'apres Olivier; les Hemip-
teres d'apres StoU ; les Lepidopteres d'apres Cramer et Iliibner.
lis ne forment point une serie unique , les Coleopteres et les
Hemipteres offrent ensemble 457 n"*. Les Lepidopteres , les
Nevropteres , les Dipteres et les Aptercs ensemble 5t8. Ainsi
Ton voit que la collection d'lnsectes n'est pas considerable :
on y distinjjue cependant plusieurs especes rares et belles.
Les 3Iollusques , dans lesquels on comprend les Asteries et
les Oursins , ranges d'apres le systeme de Linne , edition de
Houttuyn , toutes les coquilles classees d'apres Gmeiin et les
Coraux d'apres Linne. Pour les coquilles, cliaque espece est ac-
compagnee de la citation de la figure de Chemnitz a laquelle
elle se rapporte. Dans son ensemble, cette section dn catalogue
comprend 902 n''^ , savoir les Asteries et Oursins 53 , les co-
quilles n°^ 34 a 854, et les Coraux 855 a 902. On voit, d'apres
cela , que numeriquement parlant, cette collection est encore
peu considerable, d'autant qu'il y a, par exemple, 16 n°*. pour
le Conus Amiralis , etc , On remaique dans les coquilles quel-
ques genres nombreux , et quelques belles et raies especes.
Les Mineraux qui terniinent ce catalogue forment une serie
de 860 nunieros. D.
lyo. Des vaisskaux EivcErrALiQUES et de i.'greille interne de quel-
ques ANiMAux QUI s'engourdissent EN iiiVER, lettrc adressee au
venerable professeur Jean-Frederic Blumenhacli , a I'dccasion
de I'anniversaire de sa So*^. annee de prolessorat; honneur
decerne au nom de I'Academie des Curieux de la nature ,
par Ad.-Guill. Otto, professeur a Breslau, etc., avec fig.
( Nova acta physico-medica Acad. Cces. Leopold. Car. Nat.
Curios. ; Tom, XI 11, part, i , p. aS. )
Lephenomene de I'liibcrnation, chcz la plupart des Mammi-
feres qui I'eprouvcnt, avait excite la curiosile do plusieurs an-
268 Zoologie. N°. 170.
riens naturalistcs pour lexpliquer. Dans ces dciniers temps ,
on s'etait surtout airete aux deux opinions eniises ])ar Mangili ^
«-t jiar Saissy, coninie les plus probables. Le premier elablit
( y)nn. du Museum d'llist. iiatur. , Tom. X, p. 460 J que dans
la niamiotte et probablement dans les autres mamniiferes dor-
nieurs, I'artere carotide interne manque tout -h-fait , etquel'ar-
tere vertebrale fournit senle au cerveau du sang en petite quanli
te, en sorteqne cet (ugane a peu d'excitabilite. Le U'. Saissy, de
Lyon, qui a remporte le prix de I'lnstilut, propose sur la ques-
tion des animaux liibernans, dit avoir observe, cliez ces ani-
inanx , que le coeur et les vaisseanx internes sont proportion-
nellement plus larges que dans les autres especes ; tandis que-
les vaisseaux de la circonference du corps sont plus etroils.
If ajoute que leurs nerfs cutanes sent plus volumineux que
chez d'autres animaux , et de la vient qu'ils sont frappes plus
fortement jjar le froid. Le professeur Otto ayant voulu repeler
ces reclierches , non-seulemcnt ne les a point confirmees; mais
il a ti'ouve des faits que ni Saissy , ni Mangili u'avaient
obsei'v'es ; car il affirme , au contraire, qn'aucun de ces animaux
biHTernans ne manque d'artei-e carotide interne, ni d'aucune autre
arlere du cerveau. A la verite, celte carotide interne est petite
dans ces especes danimaux, et elle echappe aisementa lavuc,
parce quelle suit uneniarche partictiliere, en penetrant dans le
crane parun trou pr.ipre, ouvert au|)res on dans I'interieur menie
dn trou decliire posterieur, se rendant dans la cavite du tympan,
sc portant enhautsur le limacon, penetrant par le milieu du trou
tfe I'etrier, et de )a dans un canal osseuxparticulicr qui sc dirigc
en devant et en liaut jusque dans la cavite du ciane, ou elle sc
ramifie dans le cerveau, la dure-mere , et, si I'artere maxillaire
interne est petite , dans les yeux et dans le nez. Dans certains
animaux la carotide interne est entouree dune gainc osseusc
dans tout son trajet par la cavite tympanique, de maniere que
i'etrier se trouve, en quelquc sorle, pose a clieval sur unpedi-
Giile osseux creux , le pcs.iulus de Carlisle , qui avait deja decrit
celte partie dans le Cochon— d Inde et la IMarniolte ( Philos.
Transact. , i8o5, p. 204 ). IVI. Iludolplii , qui a vu I'artere
dans la Taupe el le Chrysochlore du Cap {(hiuidriss dcr Phjsio-
^ij;,'<c , tom. II , p. 102, i35), la regardait comme appartenant
a la meningec posterieurc ; dans d'aulres animaux liibernans,
U- jicssulus nest osseux qu'en parlie , et mcnibranrux dans le
Zoologie. 2(;9
vesle de son etenclue. Les filets do communication d.i nevf
grand sympatl.iqne avec la S". et la 6^ pair^s de nerfs, suivenf.
la smguhere marche de la carol ide exteine dont le volume est
iin peu moind.e que celui de lartere vertebrale. Le samr nia
rev.ent du cerveau passe , po.u- la majeure partic , non" pa.
dans la veine jugulaire interne, comme cl.ez I'hoiume et
Cher d'aulres mammiferes , mais dans un canal particulier au-
quel M. Otto donnc le nom dc temporal, parce qu'il traverse
le rocher et I'os temporal , et qu'il se decharge dans la veine
jugulanc externe , qui est en consequence plus grosse chez ces
anmiaux que la veine jugnlaire interne. Cette meme disposi-
tion se retrouve cependant , non-seulement chez les animauK
hibernans , mais aussi chez beaucoup d'autres mammiferes et
meme chez quelques singes; elle paralt meme etre en rapport
avec la marche quadrupede. Les anin.aux, suriesqnels M Otto
a tronve les dispositions anatomiques qui viennent d'etre si.na-
lees,sontnombreux. Ce sont dabord les Chauves-souris, paTmi
lesquelles il a examine les especes suivanles : Fespcrllll muri-
nus , proterus ,auritus et pipistrellus, Pteropus cnpcnsis, Nyctcris
thebaica , Rhinopoma microphyUwn , Ehmslophu, tridcns Ta^
phozous paforatus, et deux especes indeterminees , lune du
genre Molossus et Tautre du genre Phyllostomn. Le Ilerisson
deja anatomise par Wetter en ,8.8. lui a presents une dispo-
sition analogue ; les Musaraignes , la Taupe qui a une oreiUe
SI developpee , comme la montre Jacobs en 18.6 • les Ours
le Blaireau, le Castor, le Campagnol { Ifypudcvus' ar^alis) , le
Lemming ( Georhychus Lemnms ) , le Loii- ( Myoxus Glis ) les
Rats , le Hamster ( Cricelus ) , les Gerboises ( Dipus), les Rats
Ae^xxilSathyergus), les Marmottes , le Bob.,c, le Souslic
rEcureuil, le Pore-epic, le Lievre et le Lapin , les Cavil
{Hydrochce,-us), I'Agonti ( Dasyprocia Jguti), et le Cochon-
dlnde dissequeparTreutleren .8.0, et plusieurs autres ron-
geurs fournissent a SL Otto des descriptions de ce.te parlie
propres a confirnier les principes qu'il etablit.
II en tire la conclusion , que la plupart dentrc ccs animaux
etant ou nocturnes, on habilans des casernes et des lieux obscu,-^
ou soulerrains , ont du avoir I'organe de rouie plus develonvH-
que d autres races ; ainsi Ton pourrait juger d'apres la stracl,,;.
de lore.Ue interne dun animal, s'il est dormeur en hivrr
>o,r par le canal arteriel ossciu , snit par le .illon que u^^l
270 Zoologie.
larterecarotido interne a la basedu liinacon,ou par I'ampliludc
de I'elrier a cause du trajet de la carotidc , etc. 11 y a pliisieurs
autres considerations analomitiues fort deiicates (ju'on trou-
vera dans cc travail un pen long, niais (jui paralt aussi exact
qu'inslruclif. J -J. ViKEr.
171. ESSAI GEOLOGIfJUE ET M INERALOGIQUE SUR LES ENVIRONS d'IsSOIRE,
departenient du Puy-de-D6me, el principalemetit surlaniun-
tacnede Doulade, avec la description ct les figures lithogra-
phiees des ossemens fossiles qui y ont etc recueil'is; par
MM. Deveze dkChabriol, ancien elfeve de I'ficole Polytechni-
que, correspondantdela Soc. roy. etccnt. d'agriculture, etc. ;
et J.-B. BouiLLET, de la Societe d'encouragement, etc. IV^.
etY*. LivRAisojis. Clermont-Ferrand, 1826 et i 827, Thihaut-
Landriot ; Paris , Treuttel et Wijrlz. ( Foy. Ic Bullet. ;
torn. V, n°. 38o, et toni. VII, n". 290.)
iS'ous annoncons avec beaucoup de satisfaction aux natura-
listes et aux geoiogues la fin de cet ouvrage interessant , et
nous nous enipressons de feliciter les auteurs sur la suite et la
perseverance qu'iis bnt apportees dans I'execution d'une entre-
prise qui iemoigne si hautement de leur zele pour la science.
Nous esperons que leurs compatriotes et tous les amis des
sciences naturelles, en se procurant cet ouvrage , les auront
bientot dedommages des genereux sacrifices qu'iis so sonl im-
poses pour contribuer a I'illustration de leur pays et aux pro-
>rres d'une des parties des sciences naturelles la plus digne
de I'inti'ret et des meditations de tous les esprits eclaires.
Nous i-appelierons , avant de signaler Ic confeuu de ces deux
dernieres livraisons , les conditions dc la souscripion a cet
ouvrage. Les cinq livraisons in-fol. raisin velin, dont il se com-
pose, contiennent chacune six |;lancbes litliograpbiees avec
beaucoup de soin ; la cinqui^me comprend le texte aussi in-
fol. , compose de 5o feuilles d'impression. Le prix de chaque
livraison est de 5 fr. pour les souscripteurs , ce qui fait i5 fr.
pour tout I'ouvrage. Les uon- souscripteurs le paieront 20 fr.
On doit encore signaler ici le desinteressenient des auteurs ;
car peu d'ouvrages dc ce format , ornes d'autant de plancbcs ,
ont ete portcs a un prix si bas ; et cependant ils donnent ])lus
qu'iis n'ont promis , d'autant que le texte dcvait etre in -80.,
Zoologie. 271
et qu'ils le publient dans le format in-fol. pour qu'il pnisse se
relier avec les planches.
Nous ne considererons ici le livre de MM. DevezedeChabriol
et Bouillet que sous le point de vue zoologique ; dans ua
autre article nous le ferons connaitre plus tard aux geologues,
dans la partie geologique du Bulletin.
La IV*. livr. n'olTre que des figures , sans determination dfis
especes auxquelles appartienneut les osscniens representes ,
quoiqu'on indique leur genre.
La V^. donnant tout li- texte , c'est celui-ci que nous
allons nous efforcer de faire connaitre a nos lecteurs.
Cette derniere livraison ne devait contenir quetrois planches;
les auteurs en donnent six : en sorte que la totalite des plan-
ches de I'ouvrage est de trente , y compris la carte geologique
du gite de Boulade et une planche pour les profils et les cou-
pes de cette localite : ces deux dernieres sont (.oloriees. Dans
leur preface les auteurs s'expriment avec une grande conve-
nance sur leur- position , et Ton ne pourrait, sans injustice,
demander a des amis de la science, qui s'expliquent d'ailleurs
avec une modestie non affectee, ce qu'on aurait droit d'exiger
d'un savant de profession. II serait bien a desiier que dans
tous les departemens de la France on put rencontrer des
honimes aussi zeles et aussi capables que MM. de Chabriol ,
Bouillet, Bravard , Jobert et Croizet ; une foule de localites
importantes seraient bientot counues , une foule de fails igno-
res seraient enregistres dans les annales de la science , et quel-
quefois mieux que paries savans proprement dits, qui voyagent
ordinaireuient en courant, et ne peuvent , connne les habitans
du pays , observer a loisir et avec tout le temj)s et les soins
necessaires les objets digues de leur attention. MM. Deveze et
Bouillet out accompagne le professeur Buckland a Boulade ;
iis ont eu I'avanlage d'entendre sur les lieux menies les idees
de ce celebre geologue sur les phenomenes dont cette localite
a ete le theatre ; ils ont profite des conseils de M. le comle de
Montlosier, de MM. Cordier et Le Coq ; M. le baron Cuvier a
bien voulu faire determiner les genres des ossemens qu'ils de-
irivent, ]jarM. Laurillard ; ils s'l-mpresscni, de payer ;t tousces
savans le tribiit de leur reconnaissance.
Les auteurs renouvellent dans leur preface I'annonce faite
dans leur prospectus tie la publication dun autre ouvraj'e fai-
272 Zoologe N-^. 171-
sant suite a celui-ci , et qui conliendra la description ifes
plantes , lies coquillages, des poissons et dos niammiferes fos-
siles de I'Auvergne. Oulie les ossemens qu'iU font connaiti-e
aujoucdluii , ils onl reciicilli dans divers giseniens . tels que
ceux de Boulade , Malbattu . Mascoin , Gergovia , Chaptiizal ,
ilus de aooo beaux echantillo-ns , dont plusieiirs ont dtja ete
determines par M. Cnvier. Toutes ces collections sont deposees
chez M. Bouillet , a Clermont-Ferrand.
>'oustrouvous dans I'introduction , de 24 pages , qui precede
cet ouvra^^e, I'liistorique des observations successives faites sur
les debris tossiles detres organises en Auvcrgne. C'est a M. de
Laizer pere que Ion doit la premiere indication de I'existeuce
d'ossemens fossiles de quadriipedes dans cetle contree. II fit
connaitre , da*s une lettre ecrite ii I'lnstitut en i8o5, uu
femur et un astragale deRhinoceros , qu'il avail trouves pres de
Montaiput-le-Blanc sous une enorme conche de produits volca-
niques. MM. Ramond et Le Cocq ont signale, depuis , quelques
gisemens de produits organiques. L'abbe Lacoste adressa a
M. Cuvier un os de Rhinoceros , ct quelques ossemens d'oi-
seaux ; enfin , comme nous I'avons dit dans le temps , M. de
Laizer filspresenta, en iSi4, a I'ancienne societe de Mineralo-
gie et de Geologic de Clermont, dont il etait president , une
dent d'Hippopotame , un crane et le bois de plusieurs varietes
de Cerfs inconnues, trouves a la Montagne de Boulade. Cest
au hasard , suivant les auteurs , qu'est due la dccouvertc de
ce gisement devenu si celebre. Deux chasseurs decouvrirent
quelques ossemens, et , depuis , I'altention ful eveillee sur
cette localite.
L'introduction offre , apres cet apcrru historique , des vues
penerales sur I'importance de I'etude des Fossiles pour la Geo-
lorie , puis des idees d'enscmble sur les phenomenes geologi-
ques qui ont procure les resultatsqu'on observe aujourd'huid.ms
le bassin d'lssoire. MM. Deveze et Bouillet tirent des faits obser-
ves cette conclusion , deja bien etablie , et qui n'en est quune
consequence ; 1°. que les eaux donees et les irruptions volcani-
ques agirent alternativement sur le sol de lAuvergne, puis-
qu'on voit leurs produits sintercaler de maniere a prouver que
leurs cffets etaient contemporains ; u". que la vegetation et la-
nimalisation existaient sur le sol de lAuvergne , dans le temps
mtme des inuptions volcaniqucs , piiisqi:e Ictii* dubns eu
Zoologie. 273
son't recou verts ; il eiit ete bon cependant de faire preceder
ces reflexions de la determination precise des epoques relatives
des coulees qui recouvrent le sol , et de preciser si ces debris
se trouvent sous les plus ancionnes de ces coulees. Quant
a I'homme , tout dit qu'il n'etait point contemporaiu de ces
eveneniens , et nous voyons avec peine que MM. Deveze et
Bouillet paralssent peacher a croire ii cette contemporaneity ,
[)uisqu'ils rapportent fort au long ^ pour etayer cette opinion ,
des passages de I'ouvrage de I'abbe Giraud de Soulavie sur
XHisloirc naturelle dc la Finance nicridionalc , auteur qui ne
jouit d'aucun credit. Tout, aureste, se reduit, dans ce passage,
a un morceau de planche qui paraissait travaille par la main
des liommes , et qui a ete trouve par le marquis de Si-
miane dans le gisement de Lignite de Boutaresse (i). M. Sou-
lavie dit avoir vu ce morceau , ainsi que M. Cadet , de I'Aca-
demie des sciences , et M. «de Marivetz ; et il part de la pour
etablir ses hypotheses. Les auteurs citent egaleinent des mor-
ceaux de Lignite de Chambeuille , pres Murat , oti Ton croil
i'oir V cmpreinte des coups de hache ; ils possedent un de ces
morceaux dans leur collection. lis rappellent a ce sujet les
morceaux de fcr travailles par les hommes , cites par Lame-
theric , comrae ayant ete trouves a Montmartre, et quelques
autres faits analogues. Nous repondrons qu'aucnn f;.it re'clle-
inent constate' et hors de toute suspicion n'est encore venii ap-
puyer une telle ancicnnete relative pour I'espece humaine , et
qu'il en faudrait plusieurs d'incontestablement etabiis pour
detruire I'ensemble des preuves contraires qui existent.
Les auteurs terminent cette introduction par quelques con-
siderations sur les causes de I'abaissement de la temperature a
la surface terrestre. Ici ces ecrivains ont emprunte a d'anciens
auteurs des faits sans valeur, ou aux astronomes des obser-
vations encore en partie hypothotiques , et du reste peu appli-
cables a lobjet en question ; ils auraient pu se borner a recourir
au incraoire de M. le baron Fourier, a celni de M. Crichton ,
et a nos articles du Jnurnal de physiqur , du Dictionnaire clas-
(1) Ce gisement do Boutaresse est fort interessant ; nous donnerons
son sujet une notire geologique.
J}^. TOMR Xf " I 8
271 Zoologie. i\°. 171.
siquc et (lu Bulletin , oii nous avons developpe toutc notro
theorie a ce sujet. Le changeincnt de la temperature, quia
perniis aux plantes et aux aiiimaux des zones equatoriales dc
vivre siir Ic sol de la France , est bieu auterieur a toutes les
epoques historiques ; peut-etre cut-il niieux valu, dans un
ouvrage de cc genre , evit(!r ces idees generales et s'en tenir
aux fails speciaux , objct de I'ouvrage de nos savans.
Le chapitre i ^'^. est consacre a la description du Bassin d'ls-
soire et des lieux qui I'environnent. Le 2"^. est egalenient tout
geoiogique; on v trouve cependant le tableau suivant "des
aniinaux dont on rencontre les restes dans la couche alluvialc
sableuse de la montagne de Boulade.
AIammiferes. Ours,!} especes, dontl'uneinconnuc. Ursus cultri-
dens, et uue espece douteuse. —-Felis, 5 esp. nouv. — Cltini, i .
esp. indeterminee et une Hyeue. — Castor, une esp. , peut-
etre le Castor Fiber? — Elephant ^5 especes. — Tapir , i —
Rhinoceros, i , — Hippopotame , i . — Cerfs ,5. — Rciine , i .
— Elan , I. — Juroclis , i. — Cheval , i dont une eot \ E-
quus Cnballus , selon les autciirs.
Cetaces indeterminables.
Le 3*^. chap, est consacre a des considerations geologiques
sur les trois plateaux d'Issoire , de la Craix-St.-Antoiue et de
Boulade. Dans le paragraphe 4 , les auteurs traitent de V exis-
tence en Juvergne des animaux des regions me'ridionalcs et des re-
gions scptcntrionales. Apri's avoir enumere totis les animaux
trouves a Boulade ou i Malbattu , les auteurs se rcsunient ain.si •.
Des 2y especes qui )' ont etc recucillies, ly appartiennent a
des genres encore existans , niais leurs especes n'ont plus d'a-
nalogucs. 9 autres appartiennent a des genres et peut-etre a dns
especes analogues encore vivantes. L'existence des animaux du
nord dans I'Auvergne n'oHVe rien d'impossible a conces'oir ;
quant a ceux des ])ays nieridionaux , les auteurs I'expliqnent ,
comnic nous , ])ar lelevation de la temperature ii Icpoque oil
ils vecurent.
Les auteurs pensent que tons les os fossiles de Boulade ont
ete enfouis par suite dune irruption boueuse des volcans situes
autour de Boulade ; puis ils traitent des ditferentes especes de
terrains dans Icsquels on a trouve des ossemcns fossiles ; a cet
cgard ils donnent un grand tableau , dont le but est de mon-
trer que les memes especes d'animnnx se trouvent drms des
Zoologie. 275 .
tcirains de divers ages et de nature differente. Lc paiagraplie
suivant offre ua tableau dc la compositioQ cliimiqiie de quel-
ques ossemens fossiles et de roches contenant de la matiere
antmale. Apres d'autres considerations geologiques , les auteurs
terniinent leur ouvrage par rexplication tres-detaiUee d( s
planches dont il so compose et par une table alphabetique.
L'explication des planches n'offre malheureusement ])oint
une determination des especes ; on y indique simplement le
nom du genre auquel appartiennent les ossemens, queiquefois peu
caracterises , et leur nom osteologique. Les auteurs ont laisse
aux savans qui se .sont occupes specialement de ces determi-
nations le soin de determiner ceux de ces ^ossemens qui se
rapportent a des especes deja connues et de nonimer les
especes nouvelles. On ne pent qu'applaudir a celte reserve ,
puisqu'ils n'ont point cru pouvoir le faire eux-memes avec
certitude : il eiit ete du moins a desirer qu'une description
exacte et complete put niettre sur la voie, et que les dimen-
sions de ces ossemens fussent donnees avec soin ; heureuse-
ment que nous pouvons esperer un travail plus scientifique
sous ce rapport dans I'ouvrage de MM. Bravard , Jobert et
Croizet , qui ont pu , avec le secours de M. le baron Cuvier ,
determiner toutes les especes qu'ils decrivent dans leur ou-
vrage. Nous devons croire qu'ils decriront reellement tous
les ossemens qu'ils figureront, etsurtout qu'en citant avec soin
toutes les figures de MM. Devezeet Bouillet , ilsfixeront toutes
les incertitudes, et eviteront les doubles einplois qui pourraient
resulter de leur silence au sujet de cet ouvrage. F.
172. Beitb.'EGe zur NATURGEScnicnTE VON Brasilien. — Materiaux
pour servir a I'liistoire naturelle du Bresil , par le prince
MaxIMII.IEJJ DK WiED. T. 11. MAMWIFIiRES.
L'analyse de cet ouvrage dnnnec dans le BiiUclin , torn. X ,
u". log, ne contenant que les noms et la distribution gen(i-
rale des genres et des especes , nous allons reproduire dans
ce second article , la description systematique des especes et
des genres que I'auteur a signales comme nouveaux ; quelques-
uns avaicnt deja ete publics par Kuhl [Britragc zur Zno-
logii- iind i'cvc;!. Anatnmie, par ^\. Scliinz {das T/iicrrcic/t , etc.).
iS.
276 Zoologie. N°. 1 72.
et par M. l^iclitenstein. {f^cr/iand/ungen der konigl. Acad, de.r
tVissensch. zii bcrlin).
I. QUADRU.MANES.
Le !Mico brun, Ccbm robuslus.
Tete piesque noire ; les mains, les avant-bras et les niembres
a leur face interne , ainsi que les jambes et la queue de cou-
leur brune-noiratro; les autrcs parties dun rouge brun cha-
taigne.
Hab, les forets de la cote du Bresil entre le i5", et le 19°-^-
de lat. S. Yoisin du C.fatuellus Geoff.
Le i"ai a poitrine jaune. Ccbus xanthostcrnos. Le vertex, la
nuque, la barbe et la queue noirs ; les bras et les jambes
avec des poils bruns-noiratres a pointe jaunatre ; la poitrine et
la partie superieure des bras jaunes-rougeatres ; le dos brun ; la
partie anterieure du col et le ventre de couleur jaune , passant
au rouge brun. Voisin du precedent.
Hab. la cote du Bresil entre le i4®. et le 16'. lat. S.
Un jeune individu de cette espcce est figure dans les plan-
ches des mammiferes do MM. Geoffroy-Saint-Ililaire et Fr.
Cuvier, sous le nom de Sa'i a grosse ttte.
Le Sai lion noir et roux. Ilajiale chrjsomelas . Corps noir,
le contour de la face et les avant-bras rouges couleur de
rouille, le front jaune clair, une bande de nieme couleur sur
la face superieure de la queue, depuis la racine de cette der-
niere jusqu'a son mi'ieu.
Ilab. les frrandes forets de I iuterieur du Bresil dans une
etendue comprise entre les i4" et i5o i lat. S.
C'est done k tort que M. Desmarest place la patrie de ce
singe a Para; il ne se rencontre que dans le Sertong du Bio—
Pardo , de Belnionte et d'llbcos.
IT. Car.mvorf.s. — Cbeiropteres.
A. Phyllostomc a queue. Incis. |, can. 7—7, mol. |— ^ .
Pliyllosloma macrophyllum. Queue presqu'aussi longue que
le corps; tragus etroit , lanceole , pointu; la feuille membra-
neuse du nez longue et pointuc, en fer de lance , ayanl a peu
pros le quart de la longueur de la queue ; I'eperon de moitie
moins long que la queue; des lignes dcmi-circulaires ooncen-
triques sur la merabtanc inlerfcmorale ; le pelage brun de
suie uniforme.
Zoologie. ^11
Hnb. les rochers et les vieux troncs des bois , prcs de la ri-
viere Miicuri.
? Phyllostoma brevicaudum. Queue f irt courle, n'excedant
que peu la longueur de la fcuille nasale ; I'eperon aussi long
que la queue; roreilie large; le tragus court, etroit, lanceole ;
le pelage gris-rouge;itre , briin aux parties superieures , un
peu plus pale aux parties infcrieures. Espece voisine du Phjl-
lostoma elongntum. GeofFroy-Saint-Hilaire.
Hab. les grandes foruts des environs du Rio-de-l'Espirito-
Santo.
B. Phyllostome sans queue. Incis. |, can. |-^ , raol. f—l-
Phjllostoma brachjotum.Corpslarge, oreilles courtes etlarges,
tragus fort jielit et tresarrondi; feuille du nez elancee, termi-
nee en une pointe etroite ; ^peron court ; pelage conleur de
suie aux extremitesdes polls; plus clair aux parties infericures.
Hab. les forets et s'approche des habitations pendant ie cre-
puscule.
Espece dont les dents n'ont pu etre examinees, niais qui
doit probablement rentrer dans cettc section :
Phyllostoma superciliatum.
Tragus coui't, pointu , blanc ; pouce fcit ; poil l)nin lonce ,
bande blanche s'etendant de la feuille nasale jusqu'a I'oreille.
Hab. les bois de la Lagoa de Ponta-Negra, Sago , Arema, etc, ,
ou il y a beauconp de lacs.
C. Phyllostome sans queue. Incis. | , can. \ — '- , mol. \—^.
Phyllostoma ob'scurum.
Oreilles de dimension moyenue, de forme assez ovale; tra-
gus fort petit i assez large; machoire inferieure proeminente ;
feuille nasale etroitement ovalaire, pointue; eperon court; pe-
lage fonce , noiratre , coulcur de suie , sc rapprochant du gris
cendre sous I'abdomen.
Hab. a Villa-Vicosa sur la riviere de Parahyba.
Le genre Dysopes est adopte par I'auteur, d'apres les carac-
t^res etablis par Illiger. La seule esjiece de ce genre que I'au-
teur ait rapportee du Bresil n'a pas les incisives superieures
crenelees ; ce qui fait que ce cai-actere , etabli oomme gencn-
qne jnir M. Desmarest, ne saurait etre conserve.
Vysopcs perotix. Oreilles grandes et fort larges , partagees
en deux poches ; nez fendu; queue forte; pelage fonce gris-
lougeatre, brun en dcssus , plus jiale en-dessous.
278 Zoologle. N°. 172.
Hab. Cu seul individu dc ccttc espece a ete pris a Villa-de-
San-Salvador-dos-Caiiipos sur Jo ParahyLa.
Dksmodus. Nov. gen.
Incisives dc la maclwirc sujjc'ncurc , au nonibrc dc 2 , graii-
des, coniques, courbees, coniprimecs, pointues , a base fort
large. Incisivcs dc la maclwirc infcrieure, au nombre de 4 5 fo''-
temcnt dirigees en avant, a couroniie profondement fendue ,
les deux portions prolongees en cylindre et un peu arrondies ii
leur extrcinite. Canines, grandes, pointues, en cone ; les in-?
ferieures s'elevant directement en pyramide. Molaires stipc-
rieurcs Molaires inje'ricures , 5 de chaf)ue cote, separees
des canines par une petite lacune ; la premiere et la seconde a
une seule pointe , recourbees en arriere , et tres-exactenient
appliquees I'une contre I'autre ; la 3^. a 2 pointes. iVei marque
par divers plis cutanes, garnis de poils, plis parmi lesquels se
distinguent snrtout 3 saiUies en bourrelets legerement pointues;
orcillcs pourvues d'un tragus; hinguc. . . .; ictc petite et fort
courte ; macboires tres-raccourcies ; Vinjcricure plus lougue
que la superieure Membres cxtcricurs avec une membrane
forte ; pouce ties grand et forme de deux articles ; c'pcron nul;
queue nulle.
Ce qui distingue ce genre de celui des Rhinolopbes , dont il
se rapproclie, c'est la reunion des molaires qui forment en
quelque sorte un seul faisceau,le nomI)rc des dents en general,
la presence d'un tragus , etc.
Dcsmodus rufus. Corps sans queue, brun rougeatre; pouce
tres-long et tres-fort, aussi long que lepied.- .
Hab. les vieux edifices de la Fazenda dc Muribeca sur la ri-
viere Itabapuana.
s DicLiDURus. Nov. gen.
Incisivcs sitpcrieures , probablejnent au nombre de 2 ; injc-
ricures au nombre de6; 3 dc chaque cote , formant une seric
continue avec la canine , et Jaissant une lacune au milieu en-
tre eiles ; elles sont pelites, a trancliant large "et a 3 crenelures.
Canines snperienres au nombre de 2, coniques, dirigees en
avant, legerement comprimees, et courbees avec une seconde
petite pointe a leur face posterieure; canines infc'rieurcs, re-
dressees, droites , avec une bande saillante a leur base ante-
rieure. Molaires supc'rieures , au nombre de 5 dc cbaque cote,
une petite dent immedialemenl derrierc la canine; ensuile une
Zoologie. 279
forte lacune , suivie de 4 grosses machelieres garnies de poia-
tes fortes et longues ; la plus aaterieure de ces dents lonsue et
conique, un peu courbee, a pointe simple et aigue , environ-
nee de quelqiies legferes saillies SLCcessoives. Molaires infc'rieurcf
5 de chaque cote , les deux antsirieures , avec une pointe coni-
que simple et quelques saillies accessoires.
Tete : machoire inferieurc plus longue que la superieure •
sur la tete osseuse cette derniere offre au-devant et enlre les
deux orbites un grand enfoncement elliptique qui fait pai'aitre
les OS de la face au-devant des orbites : les os du front et du
vertex sent boursouflles d'c'minences celluleuses. Langiie cbar-
nue, entiere surlesbords, plus courte que la machoire infe-
rieurc , adherentepar la plus grande partie de sa surface infe-
rieure. Queue-, au lieu de former une queue exterieure les os
du coccix se tcrminent par plusieurs articulations dans deux
pieces cornees, fixees a la peau exterieure et formant un or-
gane compose de deux valves ou capsules. La valve superieure
est semi-lunaire , en forme de disque , a bord legerement ren-
fle, creusee en forme de capsule ; I'infericure est plus petite,
unpeu triangulaire, pointue, appliquee liorizontalement contre
la superieure, concave, egalement formee par la peau. Ces
deux pieces cornees, placees horizontalement sur leur plus
grande surface , sont mobiles I'une sur I'autre , se laissent
ecarter cntre elles, et sont formees a leur base par une
membrane particuliere fort mince , qui les isolc du corps. L'os
coccjx enlre dans la capsule superieure. Le bord posterieur
de la membrane interfemoralc est tendu par dessous la valve
caudale.
Diclidurus albas.
Oreille large, naissant au-dcssus de loeil ; poll du corps tres-
epais , long , avec une teinte blanchatre ; bras forts et longs ;
tibias longs et greles; eperon long.
Cette description se trouve deji inseree dans Xlsis, annee
1819 , pag. rtiag.
Hab. Un seul individu a ete trouve sur les cocotiers cultivcs
pres de Canavieras a Tembouchure du Rio-Pardo.
Genre P'esperlilio des auteurs modernes."*
V. caninu.i. Machoire superieure prolongee etun peu retrous-
sec; chanfrein legerement fendu; queue courte et se terminant
tlansla membrane intcrfemoralo, orcille un peu cnnique, tragus
280 Zoologie. N°. 172.
fort court, plus etroit a la racioe; cpeion fort et loug de
plus d'un demi-pouce.
Uab. les vieux edifices.
f^. nigricans. Oreille moyenne , echancree sous la jjointe ait
cote externe; tragus prcsqiie lineaire ; niuscau court, chanfreia
divise par un sillon ; queue comprise dans la membrane in-
terfemorale , ayarit la nioitie de la longueur du corps ; pelage
noiratre , couleur de suie. Espece voisine du Vcsp. albescens
Geoffr.
Hah. la region de la riviere Iritiba ou Reritigba.
V .calcaratiis. Museau un pen pointu, (]ueue courtc etconiprise
dans la membrane interfcmorale ; pied petit, membrane lalerale
s'attachant a I'articulatiou du pied ; eperons fort longs se tou-
chant presque par lenrs extremites ; pelage brun-rougeatre.
Hab. les rochers et les vieux troncs dcs forets viergcs sur
les bords de la riviere Mucuri. ,
V. ««jo. Clianfrein prolonge, fendu et preeminent par dessiis
lamachoirej cperon long; queue libre a son exticniite , attei-
gnant le tiers de la longueur de la membrane interfemorale ;
membranes assez velues.
Hab. les forets vierges sur les bords des rivieres, surtout
du Mucuri, dans les environs d'Arara.
V . leucogaster. Museau tres-court; oreille droite sur les bords
lateraux ; tragus de longueur mediocre et lanceolo; extremite de
la queue a peine libre ; eperon a peine un pcu plus long que
I'oreille; pelage noir-brun j)ointille de jaunatre en dessus;
blanc grisatre sous le ventre.
Hab. avec la precedente.
m. Carnassiebs sanguinaires.
Le petit cbat tigre. Fclis macroura.
Le dessus du corps fauve gris-rougeatre , Ic dessous blan-
chatre ; I'un et I'autre irregulierement gris-brun ou noir, pas-
sant au brun , en partie tacbetes, presque sous forme d'jeux.
Cinq bandes longitudinales obscures sur la partie supcrieure
tlu cou; deux bandes brunes-noiratres sur ie front, des ])oints
entre ces bandes ; deux bandes longiludinalcs sombres sur les
cotes de la tete , une baiuie tninsversalo sombre sous la gorge,
la plante dcs pieds grisc-bruni- , la queue surpassant la nioiliti
du corps.
Zoologie 2&1
Hab. dans les grandes forels primitives sur les bords du Pa-
rahyba, de I'Espirito-Santo , du Mucuri.
Cetle espece est voisine du Fclis PaidaUs. Lin,
IV. Maksupiaux (avec un duvet laineux, recouvert de soies
longues ct blanchatres.)
? Didelphis aurila.
Ties-voisin du Did. marsupialis par sa coloration et sa con-
formation, raais s'en distinguant par sa tete et ses oreilles plus
grandes, sa queue plus longue , son front plus deprime.
Hab. Un seul individu en a ete pris k Villa-Vicosa sur le
Parabyba.
V. Rongeurs, '
Le Rat Catinga. Mus pjrrhorliinus.
Queue fort longue ; poil gris-jaunatre ; nez, oreilles et partie
posterieure des cuisses rouge-brun.
Hab. les forets basses et seches et les buissons nommes Ca-
rasco dans le Sertong de la Capitainerie de Babia.
Le Rat fouisseur a poils rudcs. Hypudceus dnsytrichos .
Queue assez garnie de poils, pourviie d anneaux membra-
neux en ecailles , plus courte que le corps; oreille courte ct
garnie de poils; fourrure tres-epaisse, brune-noiratre , poin-
tillee de jaune-i-ougeatre.
Hab. Repandu probablement sur toute la cote orientale du
Bresil et peut-etre dans tout I'interieur.
Le Moco. Cavia rupestris.
Pelage gris cendre, niele de rougeatre et de jaiine-rougeatre,
plus noir sur le dos; le dessous blancbatre ; I'anus et la partie
posterieure des cuisses de couleur rouge rouillee.
Hab. entre les rochers sur les bords des rivieres dans Tinte-
rieur du Bresil. S. G. L.
lyo. L'HoMME [Homo). Essai zoologiquesub le geisre uumain. i".
Edit.; par Bory be Saint-Vincent. 2 vol. in-i8;pag. XIV,
028 , uSg, avec une caite. Paris, iSay ; Rey ct Gravier.
Get ouvrage est le developpement de I'article du Dictionnaire
classiqur. des Sciences nalurellcs , analyse dans le Bulletin,
To. IX, n". 85.
Quelques exemplaires tires a part et distribucs par I'autcur a
ses amis, ayant circule dans le public, de nombreuses dcmandes
furcnt adrcssccs au libraire-editeur. ;\1. Borv de Saint-Vincent
282 Zoologie.
a repondu a un accueil aussi favorable , en eniichissaat son ar-
ticle de notes tres-nombreuses , dans lesquelles la nouveaute
des apercus cl I'originalite du style s'allient a la variiile des
rechcrches scientificjues. L'onvrage tres-elegamnient iniprime
est terniine par une carte geofjraphifiue, sur hujuelle I'auteur a
indiqnepardiverses6oiileurs la reparlition des races qu'ildecrit.
Ce travail sera recherche et par les savans, et par les gens du
monde ; il fournira aux uns des indications nombreuses , et aux.
autres une lecture agreable. 1^.
174- Du CERVEAU DU SINGE, COMPARE A^CELUI DE l'hOMME Ct a Ccllli
d'autres animaux ; par C.-F. Schumacher, Prof, d'anatomie a
rUniversite de Copenhague ; avec 2 pi. {Del kong. danske
vidcnskab. Selskabs natun'idc/iskab. og mathcmat. yijiiandl. ;
vol. II , 1826, p. 65. )
Le singe disseque par I'auteur ctait ie Simla cynomolgiii L ,
qui avait etc apporte par un vaisseau de Chine; niais I'auteur
presume que laninial avait ete achete sur la route. La dure-
mere etait tres-mince, et a travers cette membrane on distin-
guait mieux que chez Ihomiiie les vaisseaiix sanguins et les
circonvolutions du cervcau ; la pie-mere etait, aussi tres-mince.
Le cervcau a presque la meme fiirme que chez I'homme; cepen-
dant , la surface superieure est plus aplalie, etparail, vers la
partie posterieure , un peu plus large ; la partic anterieure , au
contraire, est plusetroite. Les circonvolutions, qui sont si nom-
breuses chez I'homme , ne se trouvaient qu'en petite quantite
chez le singe disseque par M. Schumacher ; elles etaient sitnees
principalement dans les parties anterieures ct moyennes ; elles
etaient a peine marquees a la parlie postL'rieure. Cellcs du mi-
lieu etaient presque toutes en travers; celles de devant etaient
plus convexes , mais pas autant que chez I'homme. La couleur
de la substance corticale etait plus jaunalre ; la substance nie-
duUaire etait peu considerable , relativenient a la substance
corticale ; les slries Inngiludinales de Lancisi , qui chez Ihomme
sont souvent si faibles qu'on les apercoit a peine, etaient assez
prononcees; les cornes superioures des cavites laterales du cer-
veau Etaient plus saillantes ; les Eminences striees etaient for-
tement voiitees; les plc.\us choro'ides etaient In-s-pointus et
minces; ils s'elargissaient , vers le bas, au point de couvrir en
partic los couches optiqucs. Aprcs avoir ecarte ces couches ,
Zoologie. 283
on vit le troisieme veutricule qui n'etait pas aussi large que
chez rhomme , et, apres avoir enleve le cerveau du criine, on
remarqua que la tente ilu cervelet avail la meine apparence
iiicmljraneuse que chez Ihonime. La face inferieure du cerveau
dilFerait de cellede I'liomme , en ce que, sur ledevant, elle etait
plus etroite , et que les lobes nioyens elaient evidemnient plus
eleves : il y avait moinsde circonvolutions que sur la face supe-
rieure et moyenne. Les lobes anterieurs etaient Ires-etroits ,
et cluicun d'eux etait tres-enfonce ; les lobes nioyens, tres-
eieves , avaient une forme irregulierement quadrilatere ; les
angles etaient obtus , et avaient leurs bords echancres. M. Schu-
macher pretend qu'il n'existe pas recllement trois lobes a chaque
moitie du cerveau de Ihomme , et que c'est parce qu'on a suivi
servilement les descriptions des anciens, qu'on admet ces trois
divisions ; cette consideration conduit I'autcur a penser que
les anatomistes anciens ont commence par dissequer le cerveau
du singe, qu'ils en ont distingue et nomme les diverses par-
ties, et que ces denominations ont ete appliquees ensuite par
les nioderncs au cerveau de rhomme.
Le cervelet , par rapport au cerveau, etait petit chez ce
singe ; la surface en etait lisse , et on y trouva a peine les ves-
tiges des divisions paralleles qui sont si visibles chez I'homme ;
le contour en est , au contraire , plus sinueux. II etait divise
pareillement en deux moities , dont chacune consistait en deux
Ipbes , un grand et un petit ; dans la nioelle , I'auteur n'a pu
decouvrir le corps dentele ou fcstonne dont parle Yicqd'Azyr,
et qui existe chez I'homme ; I'arbre de vie etait assez pro-
nonce. La nioelle allongee ressemblait beaucouji a celle de
rhomiiie : seulenient les corps pyraniidaux. etaient un peu plus
etroits , et se prolongeaient plus en arriere. L'auteur continue
ainsi de comparer chaque parlie du cerveau du singe avec celle
du cerveau humain.
Apr^s cette coniparaison, il se livre a quelques considerations
generales. Le cerveau du singe est dans toutes ses parties sem-
blable a celui de rhomme ; la difference ne consistc cpie dans
quelques modifications de forme , et dans un dcvcloppement
nioins parfait de quelques parties; Or, puisqu'on regarde le
cerveau en quelque sorte comme I'organe , le siege de I'ame ;
nu conime une condition niaterielle de ses manifestations , on
pourrail coiiclnre dc I'anatomie comparce des deux cs[ieces do
284 Zoologie. N". 174.
cerveau, que Ic singe , plus que tout autre animal , possede des
facultes intcllectuelles. Cependant, cette conclusion seiait cun-
traire a toutes les observations des naturalistes. L'auteur a eu ,
pendant quolques annees , plusieurs individus de I'espece qu'il
a dissequee ; niais jamais il n'a vu de leur part une action qui
annoncat de la reflexion. Sur sept , il n'y en avait qu'un qui te-
nioignat quelque altachement a son niaitre. Les singes ne
montrent aucun instinct industriel ; ce qu'on a racontc a ce
sujetparait controuve, et beaucoup d'animaux sont,acet egard,
superieurs aux singes. Ce n'est qu'a force de coups que Ion
parvient a dresser les singes a executer quelques manoeuvres,
ou a rendre a Ihomme quelques petits servijces ; les cbevaux ,
et surtout les cbiens , sont dresses plus facilement que les
sinpes , quoique le cerveau de ces premiers animaux soil bien
plus aplati et ressemble bien moinsau cerveau humain. L'auteur
n'a point trouve, cbez les singes, i'organe de I'amour matcrnel
bien prononce quoiqu'on leur attvibue a unbautdegre cette fa-
culte. La protuberance qu'on veut avoir remarquee, et qui se
trouve aussi cbez d'autres animaux, provient non pas dudevelop-
pement du cerveau , mais dc I'insertion des muscles de la nuque
etducou L'auteur n'a pas trouve non plus que I'organe dc la-
moui- sexuel qu'on place a la partie inferieure de I'os occipital ,
ou s'inserent les muscles du cou et de la tete , fut bien deve-
loppe cbez cet animal. Le cervelet ne saurait, dit M. Scbuma-
macber, faire saillie a cette partie; et il se dcmande com-
ment on peut cbercber une protuberance dans un endroit ou
taut de muscles empechent qu'il n'y en ait une? M. Scbumaclier
pense , qu'en general , I'influence du cerveau sur rinitabilito
et la .sensibilite est moindre dans le singe que dans I'bonime.
La pression ou la stimulation par un corps etrangcr sur le cer-
veau bumain, produit hi paralysie d'une partie du corps, ou
des mouvemens convulsifs ; quelquefois les deuxcffets ont lieu.
Un singe , que possedait M. Scbumacber, mourut an mois dc
septembrc, d'un cpancbement sanguin dans le cerveau : cet
epancbement qui avait le volume dune noix etait ia suite
d'un coup violent que I'animal avait recu au mois de mai
precedent. (^)uoique cette masse eiit comprime le cerveau de
mani^re a y produire un cnfoncement considerable , le singe
avail continue de manger commc dc coutume , ct pendant
quelque Icmps il avait memo conserve sa gaitc.
Zoologie. 285
L'anteur doute que les singes aient un tact plus parfait que
d'autres animaux, ou qu'ils saclient mieux s'en servir; sous le
rapport du gout, ils ne paraissent avoir aucun avantage
particulier ; ils ont les nerfs olfactifs plus developpes que
Ihomme ; cependant leur odorat n'en est pas plus parfait ; ce
qui le prouve , c'cst qu'ils sont obliges de goiiter d'abord leur
nourriture ou leur boisson pour savoir si elle leur convieat ;
les singes soat nicnie , parnii les quadrupedes, ceux qui ont le
moins d'odorat ; les chevaux , les vaches, les pores, etc. , dis-
tinguent les objets de nourriture par le simple odorat. La vue
du singe parait etre plus percaute que celle de Ibonime ; aussi
les nerfs visuels de cet animal sont en proportion plus forts.
Quant a I'ouie, on ignore s'il la pins fine que rhomnie et que
les autres animaux ; du moins , les nerfs auditifs sont , chez le
singe , plus developpes , et la cavite de I'oreille plus vaste que
chez Ihomme. D — g.
fjB. Ursus i.oNGiRosTRis ( avec planche); par le D^ Reichenbach.
{Nov. Jet. Acad. Nat. Curios.} T. XIII, i". part., p. 525.)
L'animal dont il s'agit a ete decrit et figure p.ir M. Tiede-
mann dans une Monographie publiee a ce sujet [AbJiandl. iiber
das vermeinte hnerenartige Faultier, etc.:, Heidelberg, i8'2o);mais
la figure que cet auteur en donne, ainsi que celle qu'on trouve
dans I'ouvrage de Cotton [Jinimals drawn from nature and engra-
ved, etc.; Londres, 1788, fol. ), et celle donnee en inc^'i par
De Lametherie , ne presentent p;is tons les caracleres essentiels
propres a VUrsus longirostris. G'est cette lacune que M. Rei-
chenbach remplit en donnant une nouvelle figure dans laquelle
on voit representees les dents incisives, que quelqnes uatura-
listes avaient meme refusees a cette espece , et la marque blan-
che caracteristique, au has de la gorge. — La relation sur cet
animal, qu'on trouve dans I'ouvrage de Cotton, est egalemenl
rejModuite par M. Reichenbacii.
176. Observations sur les habitudes de lhyene ; par Rob. Kivox.
{Edinb. Journ. ofScienc; juill. iSotS, p. 80)
La plupart de ces observations so trouvent deja consignees
dans un memoiro analyse dans le Bulletin, T. VI, n". 84 Les
conclusions do I'auteur sont les monies ; c'est ce qui nous dis-
pense d'y revenir avec plus de iletaiis.
286 Zoologie.
lyy. Rkmarquf.s sur i.es observations du doctkur Knox, relative-
ment aux hahiludes de la Hyene, inserces dans le 5*^. cahier de
la Jievue scientifiqucd' Edimbourg ;^?LV W.-H. Wayne. [Edinb.
Journ. nJ'Scicnc. ; n". lX,jiiin iS'^G, p. 45)
On se lappclle, d'apris I'analyseque nous avonsdonqee dans
le Bull., T. YI, n". 84, de la note de M. Knox, sur les habitudes
de la Hyene d'Afrique, que cet habile aiialoniiste eincLtait les
plus grands doutes sur I'opiuion du D'. Auckland, qui tendait
a faire adopter I'idce que les ossemens d'aniuiaux reunis dans
la caverne de Kirkdalc, y avaient ete apportes par une Hyene
anti-diluvienne qui en avait fait sa proie journaliere. M. Wayne
defend I'ojjinion de .M. Buckland, et combat dc point en point
celle de M. Knox , qui croyait que les os avaient ete aiusi reu-
nis par les eaux ou par des toi'rens accidentels IM. Wayne
s'appuie sur un autre fait, dontM. Knox n'a point parle , c'est
la presence d'une ^rande quantite A'album grcecum dans ces
cavernes. Cette eontroverse, peu importante sous le rapj)ort
des resultats positifs , ne peut etre ici Tobjetdun examen plus
etendu. Lesson.
iy8. Animal inconnu. — On a decouvert dans les niontagnes
de Skipsca, et muntre a Bridlinyton , la tete , le bois , les ver-
tebres dii ecu et quelques cotes dune grandc espece du genre
Daini , qui pent etre regardee comnie eteintc. Ces debris se
trouvaicnt ensevelis , en parlie dans de I'argile saponacee,
recouverte d'une couclie de niatieres veg6tales d'environ cintj
pieds d'epaisseur , ct dr;ns differens etats de decomposition.
Cette couche etait formee, moitie de sol marecageux et nioitie
de feuilles , dc branches, etc., a demi pourics, et la couche la
plus superficielle du terrain etait un pied environ de terre or-
dinaire. La tete, avec la uiachoire superieure arniee dc chaque
cote dun rang de belles dents , est entieie; la machoire infe-
rieure manque. Les cornes , cassees vers leurs extemites, sonl
grandes et branchues. Les premiers andouillers , de nienie que
les merrains , sont palmes et legerement divises a leurs bouts.
{London and Paris Obscn',; i i mars 182^.)
Zoologie. 287
rjg. Les MUSARAIGNES AQUATIQUES INDIGENES DE l'AlI.EMAGKE ; pal"
M. Breiim. [Ornis; 2". Cah. , 1826, p. .)
Les Musaraignes aquatiques forment une section particu-
liere du genre Sorex, caracterisee par les polls qui farnissent
les cotes des tarses et des orteils , et servant a la natation.
Ces polls sont raidcs , pointus et plus on moins longs, suivant
liige de ranlnial et suivant la saison , mobiles et erectlles a vo-
lonte, coninie les plquans du Herlsson , probablement par ['ac-
tion de quelques fibres musculaires qui s'attachent sans doute
aleursbulbcs , niais que M. Brehm n'a pu demontrer jusqu'ici.
Les especes qu'il decrit sont au nombre de quatre , parmi les-
quelles Irois nouvelles.
i". La Musaraigue deau , Sorex fodiens Bechst.
Dents incisives de couleur rouge-brun , comme Lriilees a
leur pointe , blancbes dans le reste de leur etendue ; mache-
lieres grandes , de couleur jaune-brulee en devant , a pointe
dislincte ; queue aussi longue que le corps.
2°. La Musaraigne a queue courte , Sorcx amphibius Brehm.
Cette espece se distingue de toules ses congeneres par sa
queue courte, qui n'a que | de la longueur du corps. Elle se-
journe tant sur la terre que dans I'eau. Ses poils natatoires
sont plus courts que ceux de I'espece precedente. Elle se
nourrit d'insectes aquatiques et menie de viande. M. Brehm
soupronne que les pays du nord sont la patrie de cette espece,
parce qu'il I'a vue tres - rarement en ete et beaucoup plus
communement en hiver.
3°. La Musaraigne a queue en rame , Sorcx natans Brehm.
Toutes les dents superieures grises-blanchalres ; les canines
superieures et infericures ayant antcrieurement des pointcs
peu distinctcs , non separees.
Cette espece se distingue de toutes les autres par une touffe
de poiis qui donne i la queue I'apparence d'une rame, et par
ses dents.' Elle est plus grande que les 5 autres especes.
M. Brehm ne I'a trouvee que rarement et toujours en automne ;
sa patrie proprement dite lui est encore inconnue. Elle ne s'e-
loigne jamais des eaux.
4°. La 31usaraigne a dents blanches , Sorcx stagnalilis ,
Brehm.
Dents canines petiles et blanches comnic toutes les autres
288 Zoologie.
quclquefois seulcmcnt une des dents offre une petite pointe
roiigeatre.
La blanclieur dcs dents el la forme particuliere des incisives
infei'ieures et des canines , distingue cette espece de ses con-
generes, auxqiielles elle ressemble d'ailleurs beaucoup. Elle
est tres-commune dans les etangs de la foret montagneuse de
Thuringe ; il est' plus facile de la prendre que les autres
espcces.
1 80. Memoire sur les Phoques blancs , par M. LicnxEssxEiN.
[Abliandl. der konigl. Acad der JVissensch. zu Berlin; 1821,
p. I , pi. I, Gg. I et 2. )
L'auteur fait d'abord reniarquer combiea les diverses especes
de Phoques sont encore mal determinees ,les caracteres qui Ic^
distinguent etant peu nombreux et tres-variables , tant suivant
les ages que suivant les sexes. Tous les auteurs qui ont ecrit
sur ces animaux, s'accordent a dire que les jeunes Phoques ont
leur poil tres-doux, a leur naissance , et que la couleur est en
geneialement blanche on uu peu jaunatre. Chez quelques-uns,
et ce sont probablement ceux qui sont deja un peu avances en
age , la robe est, ca et la, poiutillee de taches plus foncees. Ce
sont cespeaux detres-jeunes Phoques queles Islandais nooiment
SnodfcU , ct qu'ils rechercheat pour en faire des veteniens
d'hivcr. Les Phoques ne ])ortout cette fourrurc que pendant
quelques semaines , et lechangeut ensuite conlre une autre
dont le poil est an contraire trcs-dur. Aucun auteur ne donne a
entendre que cepoil doux puisse se trouver aussi chez certainos
especes dans I'age plus avance , et cependant on en a dccriles
conimecouvertes depoils longs, doux et blancs, tels que les i'/iocrt
cucuUata^ Ph. leporina et Ph. fcetida ., etc. , chez lesquels on
a regarde celtc espece de poil conime permanente. Mais il est
bien certain (jue ccla nest pas , conime Ic pronve une observa-
tion que l'auteur rapporle , do plusieurs Phoques qu'on a pris
au mois de mars sur les cotes de la Pomeranie , et dont le poil
doux est d'un blanc pur ct long d'environ un pouce et demi.
Ces Phoques avaient a peu pres trois pieds et demi. L'un d'entre
eux fut apporle a Berlin , ct c'cst la que M. Lichtenstein la
observe vivant jusqu'au mois d'aoiit. Dans ce premier etat , ce
pho<iue avail exactemeut les caracteres que Pennant assigne a
son Phoca ciwnllnta , a I'exiM-plion toutefois de la synonymie.
Zoologic. 289
qui se rapporte a une autre espece ; rnais au bout de tres-peu
dc jours cet animal perdit presquc siibitenient son poil Jilanc
et laineux , pour paraitre avec une robe d'un bianc sale, a poil
court , dur et plat , parseme de petites taches brunatres , en
un mot, iletait tout ;i coup dovenu semblable a un pboque tout
ordinaire.
En examinant cet individii apres sa mort , M. Liclitenstein
lui trouva cependant do-; caractcres qui le distinguaient de
toutes les especes generalement connues ; ses dents molaires ,
au lieu d'etre serrees , aplaties et a trois pointes comme celles
de tons les phoques ordinaires, etaient au contraiie pl;:s espa-
cees , coniques et. courbes , seniblables a des cauiues , et par
consequent plus rapprochees des dents du Daupliin ; et
nieme les incisives claient coniques et courbees en arriere.
En coniparant cette espece a toutes celles deja decrites ,
I'auteur trouve que la figure que Fabiiciui donne de la tete
osseuse de son Pliocn Giyphus , s'accordait parfaitement avec
celle que M. Licblenstein avait sous la main ; et quoique le
naturaliste danois n'ait d'ailleurs donne qu'une description
inconqilete du Phoca Grjplius , I'auteur ne doute aucunement
que I'individu qu'il a observe n'appartint a cette dernierff
espece.
Le Phoca ochoiens/s de Pallas ( Zoogr. rosso-asiat. , t. I, p.
117) appartient evidemment a la meme espece, quoique sa
description ne s'accorde pas exactement avec celle de Fabri-
cius ; mais la difference dans ces descriptions vient de ce que
I'individu qu'avait vu Pallas etait un jeune , et celui de Fabri-
cius un adulte.
Voici les caracteres que presentent les dents suivant Fabri-
cius : Denies omncs conici , retrorsum curi>ali ; primores super,
sex, inferior, fjuntuor; iiiferiorcs cequales , breves, per paria
disjunct i spatio intcnnedio ; superiorum utrinque externus major,
laniarium siniulans , postice exaralus canaliculo anguslo , qualuor
intermedii longiusculi subcequales.
Laniarii infcriores approximnti, postice. et interne cannticu/ati,
superiores eprinioribus inlerstitio dirempti; {j/ro recipicndo laniario
injeriore) forma inferioribus similes.
Molares utrinque utrinsecus quinque alternanics ; superiorum
prinuis ceteris- minor, apice inlrorsum incunnts , rcUqui subtri-
n. ToMR XI. ly
290 Zoologie. N°. 180.
quetri , latere cxterno convexo retrorsum el introrsum uncinati ,
tertius et quartus omnium maximi ; inferiores subtriquetri nut py~
ramidales, sccuiithis, tcrtiun majore.i {max/mis superiorum fere
(equales) , simplices , primus, quartus, quintus compressiusculi ,
utrinque gradu mi/iuto audi.
A ces caracteres, donues par Fabricius , on pent ajnuter que
les ongles des pates anterieures sonl plus lonys , plus etroits
et plus courbes que chez les autres Phoques.
Les polls des moustaches sont plats et ondules dans le mi-
lieu, etimplantes en six rangs les uns au-dessus des autres, et
sur chaque ceil se trouve une longue sole blanche avec trois
plus courtes et de couleurs plus foncees. L'auteur pense que
Fabricius a ete dans I'errenr en disant que cette espoce devait
etre la meme que celle decrite par Parson [Pli. lougicollis Penn.)
et qu'elle difFere egalement du Phoca iestudineadu meme auteur,
veau-marin de PerrauU , ces deux espt^ces etaient trop mal
decrites pour qu'on piit etablir lenr synonymic. Mais il est
tres-probable que le Ph Gryphus a souvent etc confondu avec
le Ph. /j;vD«V/«,quoique Fabricius dise specialement qu'elles sont
dislinctes.
En resumant ce qu'il a dit sur cette espece de Plioque ,
M Lichtenstein fait remarquer que la grande tailie de I'indi-
vidu qu'il a eu sous les yeux , et snrtout la consistance des os
du squelette , ne permetteat pas d'admettre que c'etait un
ieune et qu'il faut par consequent admettre que cette cspece,
et probablemcnt plusieurs autres conservcnc long-temps leur
lonr poil laineux. II fait remarquer encore que tous les natu-
ralistcs qui ont decrit de ces Phoques a long poil, paraissent
les avoir observes pendant I'liiver ou au commencement du
printeuqis , ce qui semble indiqucr que ce long poil est leur
robe d'hiver, et ne constitue point tin veriUible caractere spe-
cifique. i\l Lichtenstein pense done qu'avant de considcrer les
Ph. cucul/ntn , Irpnrina , hispida et fcetida comme des espc^ces
distinctes , il faut bien s assurer si elles ne changent pas de
poil en etc.
L'auteur ajoute quelques remarques sur le genre Otaria Pe-
ron qui dilTere tellement du Phoca , qu'il est etonnant qu'on
les ait si lonf-temps confondus; et comme on n'a point encore
indique d'une manitre assez cxacte les caracteres de ce genre ,
M. Lichtenstein les donne de la maniere suivante :
Zoologie. 291
Pates posterie.ures trts-rapprociie'es , a angles fort etroits , dc-
passe's fie beniicoup par unc membrane natatoire lobe'e.
Pales aittc'rieures en nageoires , sans aucune trace d' angles , et
place'es pvesquau milieu de la longueur du corps.
line conque auditive exte'rieure enrouk'e et recouvrant V orifice
de Vnreille.
Lcmuseau et le pnurtour des yeux approchant plus de ceux des
Lutra que des Phocn.
Les incisives supe'rieures a deux tranchans , les injh'rieures a
tranchans simples penetrant dans les bifurcations des supe'rieures .
Les ntol aires espacees et coniques.
Les especes appartenant a ce genre sont, :
1. Ph. ursina. — i. Ph. leonina [Ph. jubata Gmel. ) —
3. Ph. aus trails Penn. ( et Ph. longicollis Pars.) — 4. Ph.
aurita Penn. [Ph. Jlavcsccns S\vaw . ) — 5. Ph. pusilla Schr.
[Ph nigra Pall, j
11 est probable que \ePh. lupina de Molina appartienne a ce
genie ; inais cela est plus tlouteux pour le Ph. cristata ou ele-
phanfina, qui forme peut-etre un genre a part.
II serait possible aussi que les Ph. australis , aurita et pu-
silla se rapportassent tons trois au petit Plioque de Buffon ,
dont la figure est d'ailleurs mauvaise. Les pates anterieures y
sont representees comme dans les Pboques ordinaires , quoique
Buffon disc qu'elle se trouve au milieu du corps ; elles ont en
outre des ongles , tandis que Bulioa n'en fait auci'.nement
mention. S — s.
181. NOLVEAU RECUEIL DE PLANCHES COLORIEES d'oISEAU.K , pOUr SCr-
vir de suite et de complement aux planches enluminees de
Buffon , publices p;ir MM. C.-J. Temminck et Meiffren Lau-
GiER. Livraisons 66 a 72. In-fol. Paris; Dufour et d'Ocagne.
(V.le Bull., T. VllI, n°. 206.)
La 66". LivRAisoN de ce recueil contient la description et la
figure des oiseaux suivans : 1°. le Pic-Meunier, Picus pulveru-
lentus Temm. , pi. 089 , male adulte des lies de Java et de Su-
matra. '1°. le Pic poignarde , Pious prrcussus Temm. , pi. Sgo ,
le male ; pi. 4-24, la fenielle : de Cuba. 5". le Martin-Pecheur a
bee noir, Alccdo melanorhyncha Temm. , pi. 591 , la femelle ,
de I'ile de Celebes. 4°. le Fourmilier Andromede, Mjiothera
'O'
!292 Zoologie. ]\o. 181.
Andivmediv Toinin. , pi. Sga , ties lies de Java ct tie Sumatra
Le /t'riichrptcryx montana, decrit recemmcnt par M. Ilorslield
dans \es Znol. Researches in Java, doil se rapporter , siiivant
les autours, an ijenre Mjiothera. 5". 1' Alouetlc bisfasciee, Alauda
bifasciata Lichtenst., pi. ogS , lo male, de Kubie , qucl<iuefois
en individns isoles sur les cotes de Provence et d'lialie. 6°. le
Pardalote pare, Pavdalotus ornatus Tcmn\. , pi. Sg^ , 'i;;. i. de
I'inlerieur de la rSonvellelioUande. 7" le Pardalote p.iJ!,'uar-
de , Parchtlotus percussus Temm. , pi. 594, Cg- '^ ■> de Java.
Vicnt ensmte la description du yenre Anhinga, Plmus L. , ct
cellede lAubinga Le Vaillant. PI. Le VaiUanlii Temm., pi.
58o. PL niclaiiogaster Latham, Forster : de rAfrique et de
I'Indc; espece distinctc de I'Anliinga noir. PL Jnhingu des sys-
tematiques, qui babite le Nouveau-Monde.
L1VRAISON67. On trouve dans cette livraison la description
Ct la figure : 1 . Du Piroll velontii , Killa hnloscricea Temm. ,
pi. 5c)5 , le male adultc ; pi. 4'-^2 , la femelle : de la Psouvelle-
WoW^yxAe. PtUorhjnchusholuscviceus Kubl. 2". Du PiroU \erdin,
Kilta virescens Temm., pi. Sgd , le male adulte , des lies de
I'Oceanie ; espece envisagee primilivcment comme le jeune du
Piroll vcloute. 5o. Du Martinet vieillard , Cypselus- Seiiex
Temm., pi. 597, le male, du Bresil. 4". De 1 Engoulevent
distingue , Caprimulgus eximius Rupp. , pi. SgS , du Sennaar.
5°. Du Houvreuil Githagine , Pyvrhula githaginen Temm. , le
male et la femelle, pi. 400 , fig. i et 2 , d'Egypte et de Nubie.
Lesauteurs donnent ensuite les caracteres des genres Glareole,
G/rtrr?r./«Brisson,et Heteroclite, Sj-rrhtipicslWii;. lis admettent
4 especes daus le premier de ces genres Le Glnreola laclea
Temm. , des bords du Gauge, est decrit en particulier ct re-
presente pi. 099. Quant au second genre , I'espece unique
qu'il renferme (le Trtrao paradoxus Pall.) , est designee et de-
critesous le nom de Syrrliaptes Paliasii. Une figure de ce sin-
gulier Galliiiace se tiouve pi. gS du recueil ; niais comme elle
n"est faite que d'apres un dessiu et non d'apres nature , et que
M. Lichtenstein y a signale piusieuis erreurs, les auteurs en
promettent une nouvelle <pn sera peinte d'apres nature.
LivRAisoM 68. !•>. Figure du Pic vigoureux , P/r(« ert/;V/(/.v ,
femelle, pi. 4oi. Description et figure : u<>. Du Piroll tbalassin,
Kitta tbalassina Temm. , I'adulte , pi. 4oi ; espece distinctc du
Rollier de la Cbine , figure a In plancix! enhnn. de Bulfon , n".
Zoulogie 293
620 ■■ de Java ct cle Sumatra. 5^. Ue la Hocassine geante, Sco-
lopax gignntca IVattcrer, pi. 4o5, voisine du Sc. pnludosa; hab . ,
le Bresil. 4°- Du Conroucou Rousseau Trogoii ardens Teinni. ,
pi. 4o4 . de Mindanao. 5°. Description du genre Taleve , Por—
phyrio Briss., conlenant 6 especes , aujourd hui conniics , et
parmi lesquelle& le Taleve Rleunier. P . pulverulentus Temm. ,
est figure pi. 4o5 ; hab. I'Afrique meridionale. 6°. Description
et figure de I'Hydrobate a fanon, Hydrohates lobnlus 1'enim. ,
pi. 406 , le male vieux. Le genre Hydrobate est separe de ce-
lai des Canards ; I'espece designee est donnee comnie type du
nouveau genre.
LiVRAisoN 69. Description 1". Du 'I'urdoide verdin , Ixos vi-
rejce/w Temm. , pi. 58 i, iig. 1 , de Java. 2". De I'Echenillcur
Oranga , Cchlcpyris aureus Temm., pi. j8u , fig. 2 , de I'lle de
Timor. 5°. Du 3'Ierle a pieds rouges, Tuvdus rubripcs Temm. ,
pi. 409 5 male adulte des Antilles , notamment do Cuba. 4"-
De I'Engouleveut Monstac Caprimulgus myslacalis Temm. ,
pi. 410 ) le male, de !a Kouvelle-Hollande. 5°. Du Megapode
a pieds rouges , Megapodiits rubripcs Temm., pi. 4i' » male
adulte , de Celebes et d'Ambolne. Les oiseaux de ce genre pa-
raissent avoir ete deja connus des voyageurs des Terres de Ma-
gellan. 6°. Du Megapode Lapeyr juse , Megapodius Lapcyrousii
Gaiin. 7°. Dii Tinamon Isabelie ou Guazu , Tinainus rufrscens
Temm., pi. 4'''i 1 adulte du Paraguay ct du hvv'iW {lUiynclw-
tus fasciatus Spix ).
Les especes ligurecs dans cette livraison sont : le \ autour
cegyplius adulte, pi. 407; le Catharte Condor , femelle tres-
jeune, pi. 408 ; le Merle a pieds rouges , male; I'Engoulevont
Monstac, male; le Megapode a pieds louges ; et le Tinamou
Isabelie.
LivnAisoN rn. Texte : 1°. Description du genre Corbeau ,
Corvus h. , qui comprend encore 18 especes, iorsquou en se-
j)aie les Pies etlesGcais, quo M. Temminck reunit dans le genre
liarridus Briss. 2°. Description du Corbeau nasique , Corvus
/lasccux Temm. , pi. 4i5 , de I'lle de Cuba. 5°. La Poulo d'cau,
large bande , Gnllinula eiuyzona Temm. , jil. 4 '7? de Java. 4°-
Le Coucou-Geai , Ciicidu'i glniiddviii.i Linn. , pi. 4 '4? femelle
adulte, du nord de I'Afrique juscjuau Senegal, d'ou il vieut
passer en I'.urope jus(pi'en AlleniaLjne. 5°. Description du genre
Tinamou , TiiKimux Lath. Ce genre se subdivise en 2 sections..
294 Zoologie. N'.181.
savoir celle des Tinamous sans pennes caudales , avec 5 especes
aujourd liui connues, et celle des Tinamous ayant une petite
queue cachee ; comprenant lo especes distinctes. 6 . Desci'ip-
tion du Tinamon Tatauj)a , T. Tataiipn Teniin. , pi. 4 '5,
adulte , du Bresil. — Figures du Coibeau nasique, du Coucou-
Geai, du Tinamou-Tataupa , du Petrel hasite, pi. 4 '6, adulte,
de la Poule d'eau large bande , du Drymophile militaire , pi.
4i8, fig. I, et du Dryniophiie tribande, ibid. , fig. 2.
LiVBAisoN 7 I . Texte. \°. Description du genre Flanitnant ,
Phcenicopterus L. , comprenant 5 especes , savoir le Flammant
plioenicoptere de Buffon , Ph. aniiquorum Temm. ; espece dis-
tincte du Flammant rouge de Wilson , Ph. ruber de la plupart
des melbodes, et habitant I'Amerique; et le Flammant pyg-
mee, Ph. minor ~S ie'iW. , decrit et figure dans cette livraison ,
pi. 4i9» I'adulte, hab. I'Afrique meridionaic. 2°. Description
du Taleve emcraudin , Porphyrin smaragdimis Temm. , pl.
4^1, I'adulte, des iles de Java , de Banda et de Sumatra. 3°.
Description du Pic grenadin, Picas piiniceus Horsf. , pl. 4^5 ,
le male : de Java et de Sumatra. 4°. L'Autour tachiro , Falco
Tachiro Daud. , le male adulte, pl. 377; la femelle jeune , pl.
420 , du pays des Cafres. 5". Le Turnix MeifFren , Ileinipodius
Meiffreiiii Vieill. , pl. Co, fig. i ; H. nivosus Vigors. La pro-
position de M. Vieillot de distraire cette espece du genre Tur-
nix, n'est point admise par M. Temminck; hab. I'Afrique,
dans les districts du Senegal. 6°. Le Turnix combattant, Hemi-
podiiis pugiiax Temm. , pl. 60, fig. 2, le male, des lie.-! de la
Sonde. Les figures de cette -livraison se rapportent.au Flam-
mant Pygmce , a I'Aulour Tachiro, au Taleve emeraudin , aju.
Piroll veloule , pl. 422 , femelle adulte , au Pic grenadin et au
Pic poignarde, pl. 424 > femcilc.
LivRAisoN 72. Texte. i". Le genre Vautour , Fullur. Les au-
teurs s'attachent principalement a faire ressortir la confusion
qui regne dans la synonyniie des especes de ce genre et a y re-
niedier autant que possible ; ils eu signalcnt 10 especes bien
deterniinees et 5 autres plus ou uioins incertaines. 2". Le genre
Onguicule, Orlhonyx Temm. , fonde sur uneseule espece dont
on ne connait que la depouille, et qu'il faut rapprocher des
Dendrocalaples d'Anieriquc. L'especc decrite et figuree pl.
428 et 429 , le male et la femelle, est \' Orthony.x spinicauda
Temm. ; hab. la Kouvelle-Zelande , ou du moins les parages
Zoologie. ' 295
del'Oceanie. 3". Le Corbeau eclatant, Cori^wj j^/eWe«^ Vieill.,
pi. 4a5 , de rinde et des iles de I'Archipel asiatique. 4o- L'Hi-
rondelle de mer a nuque noire , Sterna melaiiauchcnTemm. , pi.
427, radulte , de Celebes et des lies les plus rcculees du grand
Archipei. 5°. L'llirondelle de mer a ventre noir , Sterna me-
latiogasler Teraiu. , pi. 4^4 , I'adulte , bab. Ceylan , Java et le
littoral de i'lnde. 6°. Le genre Turnix , Ilemipodius Temm.,
comprenant 1 i especes distinctes. 7". Le genre Drome , Dro-
mas PaykuU. , espece unique. Le D. Ardeola Paykull. , pi.
362 , la fenielle , des bords de la mer Rouge et de la mer des
Indes , et du Bengale. Les figures de cette livraison appartien-
nent au Corbeau eclatant, au Vaatour imperial, planche 426,
adulte en mue , a l'llirondelle de mer a nuque noire, a I'Ou-
guicule spinicaude, male et femelle , au Drymopbile Alecto,
et au Drymopbile cendrillard. S. G. L.
182. Atlas des Oiseaux d'Europe, pour servir de complement
au Manuel d'ornitbologie de M. Temminck ; par J.-C. Wer-
ner. IY«. livr. (Voy. le Bull, de mai , n°. 78. j
Ce joli ouvrage parait avoir enfin pris son essor ; voici les
especes figurees daus cette nouvelle livraison, qui merite les
eloges qu'ont obtenus les precedenles : — Busard Montagu ,
Falco cinernceus Mont. — Chouette laponne, Strix laponica
Relz. — Chouette Ilarfang, Strix nyctea Lin. — Chouette de
rOural, Strix uralensis Pallas. — Chouette Caparacoch , Strix
Junerea Lin. — Ch. nebuleuse, Strix nehulosa Lin. — Ch. bu-
lotte , Strix Aluco Meyer. — Ch. Effraie , Strix Jlammea Lin.
— Ch. Cheveche , Strix passerbia auct. — Ch. Tengmalm ,
Strix Tingmalmi Lin. D.
1 83. Relation de voyages faits dans les hemispheres septentrional
ET meridio.nal, comprenant trois voyages autour du monde ,
et un voyage de decouvertes execute dans I'Ocean Pacifique
et les lies orientales. Par Amasa Delano. Partie ornitholo-
gique. I vol. in-8.de SgS pag. Boston, i 817.
Qiioique le voyage de M. Delano ait ete publie il y a deja
plusieurs annees , les details d'ornitbologie qu'il contient sont
si interessans , que nous avons cru devoir les extraire. Ce vo-
lume d'aillcurs est excessivement rare en France , et les habi-
tudes des oiseaux des mcrs antarctiques sont si pen connues, que
29G Zuologle. N". 183.
nos lectcias seruiit bieii aises d'avoir siir ce sujet ties renscicne-
mens precis. Cost pour ccla que nous recherclicrons toujours
les citations aulhuntiques de voyajjeurs, coninie docuinens
positifs a mettre en oeuvre pour les uatuialistes sedenfaires.
P, •262. « Un oiseau leniarqnable qu'on trouve aux Ma-
louines , c'est I'Albatrosse. C'est le plus iiji-and oiseau que je
connaissc qui live sa nourriture de la mer. 11 y en a de deux ou
trois especes : la plus grande est de couleur grisatre , et exac-
teiuentconforniec comme laMoueltc, ayantla tete et le bee d'une
ijjrandeui' reinacquable ; ses coups de bee sont tres-rudes. Ces
oiseaux ont des pales nionstrueitses ; une seule couvrirait a peu
presle fond dun seau. Leu is ailes ont quatorzc pieilsd'uu bouta
lautre. lis deposent leurs ceufs dans les rookeries. II y en a utie
plus petite espece , de couleur blanche sous le ventre, et noire
surla partie posterieure des ailes et sur la tete. lis deposent leurs
ceufs comnic nos Fuhl-birds , etablissaiit leuis nids pele-niele
sur le sable. Enti-e lea deux es]>eces que nous venons de decrire ,
il y a une autre sorte d'oiseau qui ressenible a la premiere,
quant a la couleur, niais elle est de grandeur plus petite et de-
pose ses ceufs comnie la premiere. 11 y a aussi des Shags , des
mouettes , des Capc-heiif; ; des Cannets , et un nombre consi-
derable d'aufres sortes d'oiscaux , qui toutes deposent et
couvcnt leurs ceufs de la nieme manirrc. »
« Comme la nianiere dont ces oiseaux font lours nids et convent
leurs ccnfs , dans ce que nous appelons rookeries , est extreme-
ment reiiiarquable et ciirieuse , et quelle pent interesser bien
des lecteurs , je vais tacher den donner une description. Lors-
que ces oiseaux commeucent une rookery, ils choisissent une
piece de terre situee aux environs de la mer , aussi nivelee et
degagee de pierres que possible, et disposent la terre en carres ;
les liguc's secroisant a anglesdroils, aussi cxactcment que pour-
rait le faire un arpenteur , formant les carres justement assez
larges pour des nids, avec uuecbambre pour ruelle eatrceux.Ils
enlevcut tonics les pierres qu'ils pcuveut li-ouvcr ou arracher
de la Icrre , et les deposent en dehors de la promenade exte-
rieure , qui a communemeut dix ou douze pieds de largcur , et
fait le tour sur trois cotes , le quatrienic cote pri^s de la mer
restant ouvert. La promenade extericure autour de la roo-
kery est aussi de niveau et aussi reguliere et douce que
Ics Irottoirs de nos cites. Elle occupc souvent de trois a qualrc
Zoologlc. 297
acres , niais il y en a dc plus jietites. Apres avoir prepare
leur rookery , ces oiseaux clioisissent chacun un carro pour
un nid et en prennent possession. Toutes les differentes
€speces qui gisent dans Jes rookeries , I'albatrosse excepte ,
soignentleur nichee comnie unc famille, et sont gouvernees par
une seule et meme loi. Elies ne quittent jamais un moment
leurs nids , jusqu'a ce que leurs petits soient assez grands pour
se soigner eux-memes. Le male se tient pres du nid, tandis que
la fenielle est dessus ; ct , lorsqu'eile est sur le point de se
retirer , il sy glisse lui-meme aussitot quelle lui fait place ; car
si elles la!ssaient apercevoir leurs oeufs , leurs voisins les plus
proches les leur voleraient. Le roi pingouin etait le premier a
faire des vols de cetle sorte , et nc perdait jamais I'occasion
de voler ceux qui se irouvaient pres de lui. Quelquefois aussi
il arrivait que, lorsque les ccufs etaient eclos , il y avait 5 ou 4
especes d'oiseaux dans un nid. »
« C'est une chose digne de la contemplation dun honime de
genie que I'observation de tous leurs mouvemens. On les voit
faire le tour de la promenade exterieurc par couples, reunis de
4 a 6 , etc. , semblables a des officiers ou soldats marcliant ea
parade , tandis que le camp ou rookery paralt etre dans un
mouvement continuel , les uns sortant , et d'autres allant a
travers les ruelles trouver leurs compagnons. C'est une chose
incroyable de voir tout ce qu'ils font, et la regularite avec la-
quelle ils I'executent, quand on considere que c'est eflFectue par
unc espcce d'auimaux dun rang pas plus eleve que les oiseaux.
Comme il n'y en a aucun capable de leur faire du mal ou deles
elTrayer, ils se trouvent en grand nombre dans ces rookeries.
Toutes ces especes d'oiseaux tirent leur nourriture de la mer. »
P. 262. On trouve auxMalouines trois sorlesde pingouins : le
King, le Macaroni et\c Jackass. Le roi pingouin est aussi grand
qu'unc oie ct marche debout , ses pates se projetant direct.e-
ment en dehors de I'arriorc. 11 so tient tout droit, et, a ccrtaine
distance , il ressemble a un honiine, II a le ventre blanc , la tcte
et le bee a peu pros noirs , les machoires jiyramidalcs et poin-
liies aux cxtremites , dc pel!t(,'s bandcs de ])lunios rouges res-
semblant a des sourcils sur chaque ceil , touibant de u pouces
sur le con , ct donnant a I'oiseau uno apparcnce tres-jolie. Le
pingouin macaroni a tout au plus les ^ de la taille du premier;
il a la meme forme, mais sa coulcur est un peu diffcrcntc :■
298 Zoolo£[ie.
die est plus Llancbe autour de la gor^e ; au lieu d'avoir des
plumes rouges sur les yeux , il a un certain nombre de fibres
ou plumes , semblables aux longs poils qui sont autour de
la gueule des chats , ce qui lui doune I'air macaroni , d'ou il
prend son noin. Ces deux especes deposent leurs ceufs sur la
terre dans les Rookeries. Le pingouin jackass est ainsi appele
du bruit qu'il fait et de ce qu'il est moins beau que les
deux autres especes. Son chant ressemble a peu pres au
braiement des anes. II ne differe pas beaucoup en grandeur ou
en coulciii- da dernier qu'on vient de drcrire ; niais il est un
peu plus petit. II vient a terre, faire son nid, et y deposer
ses ceufs. II creuse des trous sons des tus.sacks , et dans toute
terre degagee de pierres , choisissant ordinairement le cote
d'une montagne ou il n'y a pas de tussncks a trouver au-dessus.
lis se rendent a terre le soir, male et femelle, et, quand il fait
nuit , ils font entendre le braiement le plus desagreable
qu'on puisse imaginer Aucune espece n'est pourvue d'ailes ;
leurs j)etites nageoires ou ailerons les aident seulement a
tourner. Lesson.
184. Additions et Corrections aux esquisses ORMTnoLOGiQUKS dk
M. Vigors. [Zonlog. Joiirn.; t. VIU, p. 5i8.)
M. Vigors rectifie quclques— noes des vues qui I'ont dirige
dans ses travaux ornitholnsjiques ; il ajoute des details synony-
miques, devenus nccessaires pour des objets dccrits avant ou
en menie temps que les siens, et donl il n'avait pas eu connais-
sance. C'est ainsi que le genre qu'il a adopte sous le nom
d'Harpagus , est nomme Bidcns par M. Spix; que le groupe
des Psillacara, est encore etendu par M. Spix et nomine
Aralinga. Le Lcislcs Suchii est le Xanthonius gasquct de Quoy et
Gaimard; lePi///rtcrtAwym«/rtte est \ Aram inacrngnatltns de Spix,
et le Fsiltacus cruen/attis do Temminck. Quant au Pst'llacula
Kuhlii , M. Vigors rappelle nos observations inserees dans le
Bulletin de JNovembre iSaS. Tout porte a croire, eu effet,
qu'il a parfaitement raison de considcrer comme espece le
Psillaciis J'riiigillaccus ; mais son Psiilacus Kuhlii est vraiment
le Phigy {Ps. coccineus) , et voici les raisons sur lesquellcs jc
dois fonder mon opinion. Une perruche de cettc espece, que
j ai conservee en vie pendant plusieurs mois , ne differait en
rien du Phigy : sa cretc , d'abord nulle, ne s'accrut que succes
Zoologie. 299
sivenient, et finit par devenir notablement longue, et c'est
alors quelle prit une teinte violetlo-bleuatre assez prononcee.
Du rcsle, j'espere par une coniparaison attentive et deux bon-
nes figures, que je piiblierai de ces deux esp("'ces , resoudre
tout-a-fait cette question. Lesson.
1 85. Distribution geographique de quelques oiseaux marins, observes
dans le f^ojage autour du monde de la corvette la Coquille;
par R. P. Lesson. {Annal. dcs Scienc. natiir.; t 6, sept, i SiS.)
Ce memoire, qui est un resume tres-succinct des materiaux
nombreux que I'auteur a rassenibles sur le sujet dont il s'agit,
durant le voyage autour du monde de la corvette la Coquille,
se fait reniarquer par des faits curieux et des details du plus
grand interet. II eclaircira I'histoire de plusieurs oiseaux pela-
giens ou de haute-mer, dont les mocurs, jusqu'a present, n'ont pu
etre que tres-imparfaitenient etudiees. Ces oiseaux, doues dun
systeme robuste d'organisation, seniblent braver avecsecurite la
fureurdes flots, et sejouer des vents et d«s tenipctes; ils parcou-
rent en pen d'lieures, la plupirt a la favour d'un vol puissant
et rapide, des trajets inimenses, s'avancent au large a plusieurs
centaines de lieues , et echappent a presque tous nos moyens
d'investigations. II ne fallait rien moins qu'un concours de cii--
constances tel que celui qui s'est presente par le voyage de la
Coquille, pour que le naturaliste zele qui faisait partie de cette
expedition , put etre a nienie de recueillir les observations im-
portantes consignees dans le travail qui nous occupe en ce
moment. Les limites et les paralleles qu'aO'ectionnent de pre-
ference les oiseaux de haute mer y sont traces avec une gi-ande
habilete; chacuu des trois groupes dans lesquels sont reparties
les differentes especcs raentionnees dans ce memoire, est pre-
cede d'apercus generaux ; les especes sont accompagnees de des-
criptions detaillees.
Dans le premier groupc ; oiseaux grands voiliers, vicnnent se
ranger les genres Petrel, Albatros et Phaeton.
Les especes du genre PeUel, sont : le Petrel tempete
(Piocc/laria jiclagica Gm., Lath.); le Petrel a ventre blanc
(Pr. frcgata Gm., Lath.) ; le Petrel puffin ( Pr. puffinus Gm.,
Lalh.) Cette especeest tres-repandne sur la Mediterranee ; elle
300 Zoologie NM85.
u'iche en grand nonibre sur les cotes do la Corse et de la Sar-
daigne); le Petrel damier {Pr. capensis Gm., Lath.); le Petrel
brun [Pr. cequinoxialis Gm., Lalli.j; le Petrel antarctiquc (Pr.
nntarctica Gm., Lath.); le Petrel gi^int {Pr. gigantea V^m.,
Lath.); le Petrel oendre [Pr. cinerea Gm., Lath.); le Petrel
prion (Pr. viltata Gm., Proccl. For^^e/v Lath.) ; le Petrol a hec
Lieu {Pr. pacifica Gm., Lath. )
Une espece d'une taille plus forte que le Pelagicjue , a etc
apercue dans le grand Ocean ; mais on n'a pu se la procurer.
M. Lesson a remarque que les Petrels et les Albatros out
I'habitude de faire toucher I'extremite dune des ailessur I'eau ,
en rasant la surface de la mer, et dans les momens ou ils pla-
nent d'une maniere continue, quoique leur vol soit rapide et
sans niouvemens apparens des ailes. Par cette action , ils sem-
blent vraiment palper la mer, et vouloir acquerir la conscience
de la distance a laquelle ils se trouvent du liquide , ou se servir
de I'agitation de I'cau par I'extremite de I'aile , comme d'un
appat, pour faire monter le poisson a la surface, ou bien pour
le porter a fuir avec frayeur, afiu de sen saisir plus aisement.
Le genre Albatros renfcrme quatre especes :
Albatros commun {Dionicdca cxula/is Gm., Lath. );
Albatros a epaulettes {Diomedea epnmophora Less.);
Cette espece est nouvelle et caracterisee ainsi qu'il suit :
taille moindre que celle du D loniedea cxulans ; tete , cou , ven-
tre, dos , croupion et queue d'un blanc de neige ; couvertures
des ailes d'un noir vif ; deux larges taches en losange sur le
coude de chaque aile ; bee javinatre.
Albatros chloroi-hynqiie {Diomedea chlororliynchus Gm.,
Lath.);
Albatros fuligineux {Diomedea spadicea Gni., Lath.);
M. Lesson dit , d'apros M. de Roquefeuil , quo ces oiseaux
que Ton avait regardes pendant long-temps , comme propres a
I'hemisphere austral, sn trouvent aussi dans le boreal. Cette
observation vicnt confirmer I'opinion de M. Vieillot , qui a
signale le meme fait il y a dejii plusieurs annees : les Albatros
friiquenlent regnliemeut chaque annee , vers la fin de juin, les
cotes du Kamtschatka , de Tile de Rchring, la mer d'Ochotsk et
larchipel des lies Kuriles; et c'cst sans doulc a la multitude
Zoologie. 301
innombrable de poissons , dont ils Eont a cette upoqne les pre-
curseurs dans ces contrees, (ju'il faut altrihuer leur apparition
instantanee. Leur depart a lieu a la fin dejuillctou au commen-
cement d'aout.
Genre Phaeton. — Paille-en-queue ordinaire [Phaeton ccthe-
reus Gm., Lath, j Paille-en-queue a brins rouges [Phaeton
phcenicurux Gm. , Lath.)
Le 2"'". groupe, oiseaux nageuss , se compose des oenres
Manchot , Sphenisques, et Gorfou.
Les trois especes de ces trois genres sont ,
Le grand Manchot [Aplenodyles patagonica Gm. , Lath.)
Le Manchot a lunettes ou Sphenisque du Cap [Jptenodjtes
demersa Gm. j Cette espece, tros-commune aux environs du
cap de Bonne-Esperance, a ele vue en grand nombre par
M. Lesson dans I'Ocean Pacifique , surtout dans la rade de
Callao.
Le Gorfou Sauteur [ Aptenodjtcs chrysocoma Gm.)
Au o"^ groupe, oiseaux maritimes , appartiennent les genres
Fou, Fregate, JNoddi, Sterne, Stercoraire , Chionis.
1-es especes observces dans ce genre sont les suivantes :
Le Fou commun [Sula communis) , tres - probablement le
meme que le Sula alba Meyer; le Pclecanus Bassanus Gm. ,
et le Pelecanus Sula briss.
Le Fou blanc [Su/a Candida Briss ; Pclecanus Piscator Gm.)
Toutes les especes du genre Sula auraicnt besoin d'etre exa-
minees plus attentivement , afin de les determiner avec plus
de certitude.
La Fregate [PeleCanus Aqudus Gm. , Lath. ), d'apres les ob-
servations de I'auteur, ne parait jamais s'eloigner des terres a
plus de quinzc a vingt lieues II eut ete important de savoir
dans quel temps ces observations ont ete faites; si c'est a I'e-
poque des amours, elles nous paraissent tres-jusles ; mais si
c etait dans toute autre saison il serait difficile de les faire coin-
cider avec le recit des voyageurs qui souvent ont rencontre
des Fregates a plus de 5 et 4 cents lieues de toute terre.
Le JVoddi [Sterna stolida Gm. , Lath.)
Le Sterne ou la petite Hirondellc de mer [Sterna mimtta Gm
Lath.)
Le Stercoraire Cataracte {Lnru.<: Cntnrrhnctcx Gm. )
302 Zoologie.
Lc Bee en fourreau blanc [CltioiiiK (Uba Forst ; Cli. vaginalis
alba Gni.)
Le lueinoire de M. Lesson offre un grand notnbre de fails
nouveaux pour la science , et ttn pareil travail merite des eloges
a son auteur. B. C. Pavraudeau.
186. Description de deux kspeces nouvelles d'oiseaux appartenant
aux genres Mouette et (-ormoran ; par \I. Payrauceao, (Annal.
dcs Scicnc. natur ; auuf 182G, p. 460.)
M. Pavraudeau ayant fait en 1824 un voyage en Corse , dans
le but d'examiner celte lie sous le ra]iport zoologique, en a
rapporte de nouvelles richesses pour la science , qui ne tarde-
ront pas a etre publiees dans Icur ensemble. Deja il a ete ques-
tion dans le Bulletin des Annelides et des Mollusqnes qu'il a
recueillis dans son voyage (V. le Bullet. T. IX , n". Bog.) Voici
luaintcnant la description des deux nouvelles especes d'oi-
seaux dont il parle dans son meinoire. La premieie est ap-
pelee par lui Mouette d'Audouin, Larus Audouinii, L. Capite ,
collo , peclore , latcribus , ventre , abdnmine , uropygio caitddquc
candidis; dorio , scapulariis , alarum iectricibus et parvis rcmi-
gibus nigris apicc albis, prima excepta intus alba ex macula.}
rostra rubra duabus fasciis transversis nigris lincato , pnlpebris
aureis , pedibus nigris; elle habite les cotes de Sardaigne et de
Corse , surtout de la partie meridionale de cette tie. — La se-
conde espece est nommce le Cornioran de Desmarest, Carbo
Desmarcstii. PayvTotn corpora nigro-o.'rescenle, capile non cris-
iato ; mcmbrana gulluralc luleil , pedibus Jlavis j rostro tenui ,
fusco , a conimissura dun polliccs ; ab acuminc rostri ad exiremum
Cauda; duo pedes et sedecim lineai , rcctricibus quatuordccim
( Mat). — Femina superne fusco viridi albidoque variegata , in-
Jcrnc alba. S. G. L
I 8j. Description' d'une esi'ece nouvelle d'Eurvlaime ; par IMAL Les-
son et Garnot.
Genre EuryLiinie, Kurytamus , Tlorsfield. Fam. des Gobe-
Mouches. [Zool. Jxcscarcli. in Java. Lond. , 1822.)
Eurylaime de Blainville , Eurylamus Blainvillii. N. Fig. 11,
pl '9-
/s'. Corpore , alls , caiiddqur. aterrimis . gcnis niveis et macula
Zoologie. 303
niba (lorso; uropygio et caitdce tectricibus I'gneis ; rastro pedi-
busqiic nigris.
Forme dans ces derniers temps par le savant vuyageur aa-
glais Ilorsfield , le genre Eurjlamiis se compose de 4 a 5 gran-
desespecesdeGobe-mouchesdel'ile de Sumatra, dont on trouve
de bonnes figures dans les planclies coloriees de iM. Temminck,
et dont MM. Diard et Duvaucel envoverent des individus au
Museum. L'espece que nous y ajoutons est de la Nouvelle-
Guinee , et autorise a penser que le nombre des especes de ce
genre s'augnientera encore, et qu'elles doivent exister sur tou-
tes les Moliiques indistinctement.
L'Eurylaime de Blainville a le bee allonge, aolati , convexe
superieurement , a arete simple, termine par line ji linte re-
conrbee , crochue. La mandibule infericiire est tres-aplatie ,
large a la base , pointue et droite au sommet. Les narines
sont laterales, tres-distantes , arrondies et ou,vertes , (farnies
de soies simples et droites. Les piedssont greles, atarses courts.
Les doigts sont tres- peu prononces , celui du milieu et I'ex-
terne sont reunis fortement a la base. Les ongles sonttres-petits.
La longueur totale de I'oiseau est de 6 pouces , y compris la
queue qui offre 2 pouces 4 lignes , et le l)ec qui a lo lii'nes. La
queue est un peu ecbancree au milieu, composeedes 2 pennes.
Les ailes vont jusqu'a la moitie de la queue ; elles sont pointues
a premiere penne plus courte , a 2 , 5 et 4 pennes d'egale lon-
gueur.
Le plumage de cet oiseau est remarquable par les trois cou-
leurs distinctes qui le revetent Le corps entier est noir, pas-
sant au brun sur les ailes et la queue. Deux larges taclies d'un
blanc vif, partant de I'oeil , se dirigent sur les cotes du cou ;
une troisieme tache blanclie, placee sur la nuque, va so rcndre
sur le dos. Le croupion et les plumes du dessiis de la queue,
celles de I'anus et des couvertnres inferieures de la queue sont
dun rouge de sang' exlremement vif.
Nous trouvames aux alcntours de Dorery cet oiseau , sur les
nueurs du(juel nous no nous procuramcs aucun renseii'ue-
nient.
t88. Second me.moike sur l'Oologie, traitaut des <ioufs des reptiles;
par M. Moquin-Tandon. {Annal. dc la Sac. Linn, dc Paris.
r>«. livr. ; juillet , iSaSjp. j4i.)
304 Zoologie.
Api-os avoir parle dans uu premier niemoire (V. le Bulletin,
T. II, n°. aSy) des oeufs parfaits qui ont besoin d'etre convos ,
ou de ceux des oiseaux , I'auteur passe dans cclui-ci a la con-
sideration des oiufs imparfails ; on sait deji qii'il distingue ces
derniers en vrais et faux ; il donne aussi un nom different a
I'enveloppe exterieure des ocufs lorsqu'elle est siniplenient
membraneuse , et il I'appelle pc'rigone. Ce mot n'est pas beu-
reusement choisi , rar son sens etymologique comprend tout
aussi-bien la coque, ou cnveloppe calcaire, que I'enveloppe
membraneuse. Ce que I'auteur jdit dans la suite du menioirc
sur les oeufs de cbacun des 4 ordres de la classe des reptiles,
est moins le fruit de ses observations i)ropres , quune reunion
de ce qu'ont di,t a ce sujet les naturalistes les plus estinies.
Nous nous dispenserons, par consequent, d'entrer dans de plus
amples details a cet egard.
189. Sur les organes uiiinaires et les organes gemtacx males des
TORTUEs en general, et sur ceux de VEinys scrrata, avec fig. ;
par G. R. Treviranus. [Zeitsclir. fiir Physiologic , T. Jl, 2*'.
cab. , I 82^ , p. 282.)
M. Treviranus a disseque 4 especes de tortues appartenant
a differentes sections de la famille des Clii'loniens , savoir .- les
, Caretta esculenta , C. imhricnla , Emjs scrrata et Terrapene
clausa.Merv. II s'est convaincu qu'il existe parrai les Tortues,
sous le rapport des organes urinaires et des parlies gcnitales
males , des differences beaucoup plus grandes que chez les au-
tres animaux vertebres dune nienie faniilli:. Les unes [Caretta)
ont une vessie urinairc ronde , nuisculeuse , recevant les ure-
teres a son col; tandis que la nieme vessie chez les autres (Ter-
rapene clausa) est membraneuse, bicorne et dans un rapport
moins intime avec les ureteres. Les Carettes se distinguent de
toutes les autres Tortues par les dimensions et la conformation
de la verge; cet organe est rcpresente sur la planche dans la
Caretta imbricata , espece dont I'auteur s'est propose de decrire
plus tard , avec detail, les organes secrct(!urs de ruritie et du
sperme. 11 ne s'occupe plus dans ce memoire que des observa-
tions qu'il a faites sur la structures des organes genitaux in-
ternes et externes de \' Emys scrrata.
Ces organes, qui sont en meme temps decrits et figures,
so composent des testicules cuvcloppes d'^ deux inenibranes ,
Zoo/ogie. 305
Tune ext^rieuie , continuation du peritoine , I'autie interieure
albuginee; et formes a I'interieia- pav des tubes seminilcres jux-
ta-poses qui se reunissent en line douzainc de conduits plus
gros, iesqiiels vont aboutir au conduit exci-eteur coniniun du
sperme on canal deferent. Ce condait se rend de cliaque cote
dans la vesicule seniinale (I'epididjme des anteiirsj , forni6e par
un simple ccecuni cylindrique, ti'es-flexueux , ramasse sur lui-
meme par un tissu celliilaire noir. De la, ce conduit penetre,
apres s'etre reuni avee cejui du cote oppose, dans le commen-
cement de la rainure ])ar laquelle la verge est creuseea sa face
supejieure pour le passage du sperme.
Le conduit deferent de chaque cote est. en connexion intinie
avec le rein', d.mt les vaisseaux s'aboucluut dans un large re-
servoir qui suit la direction du canal deferent et dent la struc-
ture est caverneuse.
La verge, pourvue de son gland, a des dimeusions considera-
bles : deux ligamens niusculeux I'unisseut en dessous a la peau
exterieure; elle offre de plus un corps miloyen, de forme navi-
culaire et d'un tissu serre et caverneux, et deux aopendices la-
teraux demcme nature, mais dune texture plus lache. Le pland
est entoure de bourrelets dont le plus exterieur se continue sur
la verge pour fermer la rainure longitudinale destinee a remis-
sion du sperme ; outre cela, on trouve dans I'interieur de la
verge un tissu cellulaire compacte qui se gonfle peut-e!re pea-
dant la copulation , et dans lequel s'etendeut parallelement k
I'axe de la verge des sinus sauguins, dont deux surtout se dis-
tinguent par leur largeur. La raciue de la verge est percee d'une
fente longitudinale par laquelle le sperme se parte des conduits
deferens dans la rainure. Le prolongement de la membrane du
rectum vient ici se continuer sur les deux bords de la rainure.
Le corps de la verge est partout revetu dune membrane poin-
tillee de noir S. G. L.
190. KoTE SUR UNE ESpicE DE SciNQUE supposec nouvcllc ; par l\,
Harlan {Jourii. of the Acad. of. nal. Scitnc. of Pliiladelphia;
Vol.V, p. 221).
Cette note a pour but de recliJier une crreur de ftl. Harlan,
qui a decrit sous le nom de Scincu.i lateralis., une espece qu'il
r>. Tome XI. 20
306 Zoologie.
avail deja publico sous le nom de Scincus um'color , et qui est
omise dans la narration de I'expc'dition du major Long aux Mon-
tagnes-Rocheuscs. L.
igi. Fragment inedit de Cavolini , sur la generation des poissans
cartilagineux ou des amphibies qui respircnt par dcs bran-
cbies. {Jtti delta R. Accad. ddleScienze diNapoli ■ torn, i ,
avec fig. , p. 291 .)
Le litre de ce fragment n'indique que hes-imparfaiteraent
son contenu. L'auteur comnience par approuver la maniere de
voirdeLinne, qui range les poissons cartilagineux dans la
classe des anipbibics; niais en nienie temps il refute I'argu-
ment que Linne faisait valoir en faveur de son opinion .
en soutenant que les poissons cartilagineux jouissent d'une
double respiration, d'un cote par les branchies ct de I'autre
par les poumons. La refutation de cette assertion est appuy^e
d'abord sur un passage d'Aristote {Hist, n/iiin., lilt. Ill, c. 2),
et ensuite sur des observations anatomiques que Tauteur lui-
menie a faites avec soin sur plusicurs reptiles et poissons carti-
lagineux. II dticrit successivemeut les organes circulatoires et
respiratoires du crapaud adulte et de son tetard dans les di-
verses phases de son develuppement ; il fait ensuite quelques
observations comparatives sur les raemes organes dans les Le-
zards et les Salamandres. Parmi les Poissons cartilagineux, il a
specialement examine sous le nieme rapport le Chien de mer
Squalus Canicula L , el quelques cspeces de Raies. Tout en ad-
metlant que les Poissons cartilagineux sont a considerer comme
des Amphibies , maigrc leur respiration branchiale ; (hv.iiini
exccpte cependant de leur nombre les Lamproies et les Cen-
trisques, dont il a egalement fait I'examen anatomique et qu'il
range dans la classe des Poissons osseux. Passant a la question
de la generation , il decrit les organes geuitaux de la femelle et
du male du Lezard ordinaire [Laceria vulgaris, L.), et il
combat lopiuiqudc Linne, en demontrant, que les organes que
ce derLier avait rcgardes comme deux verges ne servent qu'a
fixer la femelle dans I'acte do I'accouplement , tout comme cela
a lieu chez les serpens. Le memoire se termine au point meme
on Tauleur sc propose de tirer les consequences dcs faits qu'il
a rapportes.
Lne pjanche qui y est joinle jepresente les devoloppemens
Zoologie. 107
successifs dn foetus dans I'oeuf du Lezard commun. Les figures
de cette planclie sont en general trop petites poor bien faire
distinguer lesobjets.
Les questions que Cavolini a agitees dans ce travail sont a la
verite bien decidees aujourd'hui; cependant Ic nom celebre de
ce naturaliste et les recherches anatoniiques sar plusieurs ani-
maux, qui se trouvent consignees dans ce fragment, nous*
ont sufEsamment autorises den donner ici une notice.
S. G. L.
J 92. SuR UN RUDIMENT DE BAssiN , trouve dans une espece de
truite; par le D"". A. W. Otto. [Zeitschr. fiir Physiologic; t. II,
Q^. cab. , 1827, p. 3oi-5o4- avcc fig. )
L'auteur de cette notice faitd'abord observer que les diverses
Variations qu'on remarquc cbez la Truite ordinaire [SabnoFario],
We se bornent pas seulemcnt a la couleur exterieure, mais aussi
<i I'organisation interne dc ces poissons, qui devront par conse-
quent former, non pas des varietcs d une seule espece, comme
on le pense en general, mais des especes distinctes, dont la
determination exacte est recommandee par M. Otto , aux zoo-
logistes qui seront le mieux a meme d'en faire un examen ap-
profondi. La Truite doree, ou des etangs, se distingue anatomi-
qviement de celle des ruisseaux, ct cette derniere parait a son
tour contenir deux especes distinctes , si on vent s'en tenir aux
particularites que M. Otto a observees sur deux individus qu'il
a distitjgues parmi un certain nombre d'autres.
La principale de ces particularites consiste en un rudiment
de bassin et en un mode d'attacbc des nageoires ventrales,
autre que dans toute espece de poissons connue ; la i4^. cole
de cbaque cote , semblable en tout a ses congeneres , presente
a 5 lignes de son extremite inferieure, et en arriei-e , une
pcliancrure encroiitee de cartilage ou une fossette articulaire
qui recoit la lete egalement encroiitee de cartilage, d'un petit
OS, de meme grosseur a pen pres que la cote. L'articulation
est affermie par un ligament capsulaire. Le petit os en question
est courbe en S, comme la clavicule bumaine ; il a 8 lignes de
long; inferieurement il est termine en pointe; il se dirige de
baut en bas et d'avant en arriere , et pres de son extremite
posterieure et infc'rienre nait un filament tendinenx Ion." do
20.'
308 Zoologie.
6 lignes environ et allant de la s'attacher a lextremite ante-
rieuiede la nageoirc ventrale de son cote, qui est ainsi mi3e en
connexion avecles cotes, d'une raaniere toiit-a-fait insolite chex
les auties poissons Des muscles particnliers elevenl et abais-
sent CCS petits os que M. Otto reconnait pour elre un rudi-
ment de bassin.
Les deux individus sur lesquels cette disposition fut trouvee,
avaient ete pris dans les eaux des monts Sudetes en Silesie ;
I'un deux avait 18 et I'autre i4 pouces de long; un grand
nombre d'individus plus petils n'ofiFraient rien de semblable, et
M.Otloen conclut que les deux premiers, qui presentaient en-
core d'autres caracterrs distinctifs, appartiennent a une espece
non encore deteruiinte et faisant le passage de la Truite ordi-
naire, a la Truite saiimonee (S. Trutta).
Si le rudiment du bassin, dit I'auteur , qu'on trouve ici sur
un poi^son osseux , s'attache non pas a la colonne vertebrale
mais aux coles, c'est que toutes les vertebres, jnsqu'a la cau-
dale, lorteut des cotes longues , et empecbent ainsi le bassin
de se rapprocber de la colonne vertebrale. II est en outre iute—
ressant que celte conformation particulierese rencontre preci-
sement dans uupenrede poissons sauteurs, danslequel on trouve
aussi, com me le prouvele Piraya [Salmo rhombeus, L.}, un ster-
num qui s'unit avec les cotes.
iq5. Katcrhistobische Abhasdlcnge.n u>d Eblaecterdncen etc. —
Memoires et recberches d'bistoire naturelle , concernant
specialeroent I'Oryctologie par le D'. A. De Tilesos. Petit
in-tfol. de XIV. et i54 pag. avec 8 pi. lithogr. Cassel ,
1826; Krieger et C".
Les naturalistes recevront ce nouvel ouvrage dun vojageur
bien connu , avec tout I'interet qu'inspirent ses travaux prece-
dens, et aussi avec cette esperance, si long temps decue, de
connaitre enfin une partie plus considerable des observations
que M. de Tilesins a dii faire pendant cette expedition ceie-
bre dont le siipcrbe atlas qui accompagne le Voyage de M.de
Krusenstern leura jnsqua present revele toute i'etendue.
Le -volume que nous annoncons renferme une serie de
memoires sur difiFerens sujets de la science des corps fossiles ;
a leur tete se trouve une introduction dans laquelle I'autear
Alt qii'il s'est propose de repondrc a la question suivanto :
Zoologie. 309
Comment une science aussi utile et aussi instructive que
r Orjrctologie , qui nous fait connaitre les productions du monde
primitij", les changemens qui se sont passes sur le globe depuis dcs
siecles, I'e'poque et les rapports de ces changemens , peut-elle etre
considere'e comme une simple occupation d amateur ? Sans
doute M. de Tilesius a pris I'occasion de repondre aiasi a
quelque dissertation obscure , pour nous faire connaitre ses
observations sur les corps fossiles , car I'opinion generaleruent
recue parmi les savans , n'est point celle qu'il veut combattre.
Du reste , on voit bientot qu'il ne la regarde pas comme
digae d'etre serieusement attaquee , car il s'y arrete peu et
soccupe a faire connaitre les vues qui I'ont dirige dans ses re-
cherches , et qu'on pourra apprecier par I'analjse que nous al-
iens donnerdechacun desmemoiresqui composentson ouvrage.
1 . L'Epithonide ( Schraubenstein ) de Rubeland dans le Comte
de Blankenhourg; petrification siliceuse etferrugineuse avecdcs
traces de zoophytes. ( Pag. i, pi. I, fig. i, 2.)
La masse fossile calcaire dont I'auteur donne la description
dans ce memoire, existe a Cassel dans la collection de M. de
Canitz qui I'a recue de la localite indiquee. Cette masse cpn-
tenant., a cote de plusieurs autres corps fossiles d'origine evi-
denuuent marine, des disques d'Epithonides ; 1 auteur revient
sur des vues qu'il avait deja emises dans un autre ecrit ( Alb.
Ritler. sped. Oryctograph. Calcnberg. p. ij .fig. 5. Hitter : Oryc-
tolog. Gosslaricnsis. p. 23. § 8. tab i . fig 5 ), ou il avait fait
sentir la difference qui existe entre les Trochites du pedicuie
des Encrinites et les Epithonides dun brillaut metallique du
Hartz. D'apres les preuves etablies dans le present memoire il
n'est point douteux que ces petits corps fossiles en disques
rayonnes, aniincis vers la circonference et sans perforation
au centre , rassenibles eufin en petites colonnes circulaires et
quelquefois pentagones , ne different essentiellement des
Trochites, et des Entrochites desquels ils ont ete rapproches
par Mylius, Schulz, Lehmann, ainsi que par Luyd et Haven-
berg, et avec lesquels on les confond encore aujourd'hui. Mais
lorsqu'ils'agit de determiner leur origine propre, I'auteur avoue
qu'il ne connait aucun animal niarin de notre epoque auquel
on puisse les rapporter ; il lui parait seulement probable que
les rayons saillans et fins de la surface des disques et le
310 Zoolocrie. ^^ 19
o*
:>.
sillons correspooJans sont les empreiules ct les restes d'une
masse gelatinense molle , ronge foacee , a pea pres serablable
aux oscnles gelatineuxdes madrepores. Le passajjed'une pareille
masse a I'etat fo5sile n"a riea d'invraisemblable, suivant 1 au-
tenr; aassi troave-t-il dans I'analyse de I'echaniilloa raentionne
plus haut nn espace considerable dont la surface lui presente, a
1 etat petrifie, les vesicnles gemmiferes de certaines Sertulaires
i-ampantes. Outre les Epitbonides isoles et en colonnes, et les
granules ou vesicules ( ? , nomraees, recbantillon offre encore
des enipreintes distinctes d encroutemens de polypiers , crene-
]es, grannies, et ccailleas, el de troncs entiers, qui paraissent
avoir ets branchus , ainsi que des restes de veritables Encri-
Bites, d'Escharites et d Alcyons. Les restes poudreux ou gra-
nules qui existent toojours dans les sillons rayonnes de la sur-
face des Epitbonides etqui contiennent da fer, paraissent pro-
venir de I'oxide de ce metal, contenudans la pate environnante
et combine ensuite avec les sels de I'eau de mer qui abreu-
vait le corps gelatineux de I'animal vivant. Quant a laxe cen-
tral qui doit reunir les difiFerens disques enfiles les uns a la
suite des autres : comme on le trouve toujours avec une
extremite- arrondie , non fracturee, dans les cavites ou il existe
encore, I'auteur ne pense pas qu'il ait traverse tons les dis-
ques, ou que ce soit un caual obstrue comme I'avait cm
Lehmann, si toutefois 1 echantillon qua lig^ure ce dernier
appartenait a la meme espece que celle de I'autear. La figure
pentagone de quelques disques ne parait etre qu'accidentelle ,
on plutot elle n'existe quautant que les disques sont rennis
en colonnes, qui sont rendues pentagonespar 5 lignes saillan-
tes , bordant, a des distances egales , la longueur de la colon-
ne, sans cependant laisser aucune empreinte sur les disques ,
qui sont t'Ut-a-faitcirculaires.
II resulte enlin de tout cela , que tout est encore problema-
tiqae dans ce qui conceme la determination des restes fos-
siles dont il vicnt d'etre question.
IL X? grand Oscabrion du Kamtschatka {Chiton giganUus
KamUchadicus ) , rapprocbe du Trilobite de Prague; pag. \i ,
pi. II et III. ( VoY. le BulUl., To. YII, n°. 216.}
Parmi les habiUns actnels des mers du globe, dit I'auteur,
^-n ne trouve presque aucun genre d'animaux , si ce n'est
Zoologie. 31 1
celui des Oscabrions, qu'on puisse , jnsqu'a un certain point
sculement, comparer avec le genre fossile des Trilobites; et
parriii les especes du premier de ce's genres , la plus grande est
sans doute ceile du Kamtschatka , qui atteint quelquefois 6
pouces de long , et pese jusqu'a ~ livre. C'est elle aussi qui se
lapproche le plus, du moins quant aux dimensions , du Trilo-
bite de Prague.
m. Tilesius donne, dans ce mem .ire , une description cora-
j)lete du grand Oscabrion du Kamstchatka , qu'il avait pu ob-
server sur les lieux , aux iles Kuriles , en i8o5-i8o6 , lors du
vovage de I'amiral Krusenstern. Les tigures qu'il en donne re-
presentent le test par sa face dorsale, et borde du manteau de
I'animal ; le meme vu par sa face laterale , I'animal par sa face
inferieure, deux pieces du test separees des autres et deux
portions de branchies sous un grossissement considerable.
Les traits de ressemblance qui rapprochent les Oscabrions des
Trilobites, et specialement I'Oscabrion du Kamtscbatka da
Trilobite de Prague, sontfburnis i°. par I'enveloppe exterieure
granulee, gelatineuse ou coriace, qui recouvre les pieces du
test du premier, et caracterise son large manteau , ainsi que le
rebord du Trilobite de Prague; Sq. par la circonstance : qn'on
trouve quelquefois des Trilobites qui adberent aux masses pier-
reuses dans lesquelles its ont passe a I'etat fossile, de la meme
maniere que les Oscabrions s y attacbent dans certaines occa-
sions, au moyende leur bouche et de leur pied qui font alors
I'eiFet de ventouses; 5°. par le fait ; qu'on trouve des Trilobites
contractes et enroules sous forme de boule , clans une position
semblable a celle qu'on observe encore -aujourd'bui sur les
Oscabrions, lorsqu'on les irrite ou qu'on les manie. Tels sont
les points que I'auteur soumet aux reflexions de ceux qui regar-
dent les Trilobites comme des insectes ou comme des crusta—
ces ; il ne se dissimule pas cependant les objections qu'on pourra
faire a ses idees, en citant les pieces testacees de la tete, et les
eminences bemispheriqnes qu'on rencontre dans certaines espe-
ces de Trilobites, et qu'on a regardees tantot comme desveux et
tantot comme un autre organe sensitifjet il fait reraarquer lui-
raeme combien la presence de 5 series de pieces testacees etroi-
tes, minces et nombreuscs dans les Trilobites, devait netrssiter
noe disposition du manteau , differcntc dc ccUc des Oscabrions,
312 Zoologie. NM93.
oil les pieces du test, peu nombreuses et plus epaisses, ne for—
mcntqu'iine scrie unique.
En resume, I'opinion precise ile IVl. Tilesiiis, est que les "J'ri-
lobites ctaient, coinme les Chitons, dcs Alollusques niarins, cou-
verts d'un test, et voisins des Doris, desquelles lis difFerent
cependant encore notablement.
III. Lettve an cojiseiller d'etat et chevalier de Severguine sur
la nature dcs Trilobites , pag. 27, pi. V, fijj. 5-5; pi. II ct III,
pi. IV, fig. ,-.,.
Celte lettre a pour objet, conime ie mcnioire qui precede,
de faire voir que les Tribibites ne sont pas des Entomolithes ;
mais des Helniiiitholithes ( Linne ).
L'auteur repi-te en grande partie cc qiiil avait deja dit dans
le precedent memoire, et il ajoute quelqucs nouvelles conside-
rations servant a la confirmation des premieres. L'examen, a la
loupe, de laplnpart des fossiles donl les caracteres fournis par
la conformation exterieure ne suffisent pas pour faire arriver
a line determination precise, a permis i M. Tilesius d'appro-
cher de ce but, en lui faisant voir des differences qui tenaient a
la structure primitive des parties de I'animal qu'il examinait.
« C'est ainsi, dit-il, que la substance granuleuse des membranes
muqueuses des MoUusqiies, ainsi que le reseau de Malpighi, que
j'ai observe fort souvent sur des Limacines , presente a letat
fossile , sous la loupe , la meme: forme et le meme aspect que
sur le veritable animal ; » les restes testaces dcs MoUusques , la
substance membraneuse des insectes, Tenveloppe cornee des
Scrtulaires , la matiere celluleuse des Escliares , la masse spon-
gieuse des Alc}'ons, la substance osseuse des animaux supe-
rieurs, etc., presentent a leur tour d>es caractcrfs distincts
qu'on reconnait, a I'etat fossile, par la forme et la disposition
de leurs particules constituantes. C'est en cxaminant de cette
maniere deux echantillons de grands Trilobites, qui se trouvent
dans la collection de M. de Canitz , i Cassel, que l'auteur a re-
connu la structure propre de la membrane muqueuse, qui re-
couvre les pieces du test des Trilobites, et snr le contour de
ce test une masse muqueuse considerable , qui sc niontre sous
forme graiiulee [f^oy. les figures). D'apres ces faits, I'animal des
Trilobites ne pent avoir ete qu'un Mollusque, semblable, a peir
pies, aux Oscabrions. Lapierre calcairc grise-noiratrea grains gris
dc Kocbelsbad pres Prague, est la roche danslaqnello on pent le
Zoologie. 3<3
mieux t-tudier les Trilobites ; elle en conserve les empreintes
les plus delicates et les formes des parties les plus petifes et les
plus moUes. Les echantillnns de M. deCanitz, sont dela localite
indiquee.L'auteur les decrit avec soin et, en donne des figures;
en meme temps il donne aussi celles de plusieurs autres Tri-
lobites venant de difTeientes localites , et les represente dans
des positions varices.
IV. Les Esclinrites et les Celhdaritcs , p. 46, pi. VI, fi.'jf. 1-2.
Ce mcmoire se rapporte a un ecliaulillon d'une petrification
calcaire du Hai'tz , formee presque uniquement d'Escliarites et
de Cellularites , raais offrant aussi des traces douteuses d'Alcyo-
nites et de Balanites. Les especes que I'auteur a pu y deter-
miner avec quelque vraisembhnce soot le Cellaria fasligialn ,
dont il donne aussi pour point de comparaison , un echanfillon
vivant ; VEschara carbasea ou pnpjraccn ? Moll. ; le Cellepora
pumicosa ou verrucosa L. ; le Flustra tubulosa ? Es'per., etc. Le
memoire se termine par quelques remarques criiiques sur le
primum specimen archceologice Telluris de M . Blumenbach , et
notamment sur la determination de plusieurs especes decrites
et Cgurees dans cet important ouvrage.
V. Ocellarin Menndriles. — Tubiilitcs Terebe/fce TWes. , p. 56,
pi. VI, fig. 3, 4, 5.
Dans une premiere partie de ce memoire, I'auteur decrit
un ecbantillou dune petrification tiree du Hibigenstein , pres
de Grund; il eu donne des figures, et il la compare avec le Tu-
bipora arenosn anglica d'EUis. Au premier aspect, la petrifica-
tion dont il s'agit ressemble assez , par sa bouclie ocellee , a un
Madrepore; mais ce n'est ni un Madrepore, nj un Tubipore,
ni meme un Zoophyte ; c'cst, dit I'autjur, la simple habitation
d'un ver Mollusque intermediaire aux Annelides et aux Acti-
nies. L'animal qui habitait les tubes creux dans la masse pe-
trifiee, se rapprochait des Actinies par la forme de sa bouche;
mais le reste de son corps, allonge, cylindrique , vermiforme,
termineen pointe, sans communicationavecses voisins, reticule
a sa surface ,etc., doit le faire rapprocher des vers annqlides.
Voici les caracteres que M.Tilesius donne a cefossile : Occllaria
Mcandriles ; ocellis oi'atis, J'liscis , sparsis , nniiuto albn cinctis ,
papulosis, sulcis gyris mcandrilicis per pnna, perspicilli i/istar,
unilis , per oinnc.m siiperficiem c.xaratis. Ocelli sunt verminurn
o<!cula in/iis, snlidam massam tubulosnm oblique, prrrrplantitint.
31 i Zoologie. N'.193.
Lc iiieme fossile se trouve aussi ea abondanro dans le gou-
vernement de INovogorod en Riissie, et en Alleniagnc dans le
Hartz. Les avis ont tonjours ete fort divises sur sa nature ; c'cst
ce qu'on voit aussi par la •i'^. partie dn nienioire , oil lauteur
me^ en face les diffeientes opinions emiscs a ce sujet parShaw,
qui nonimait I'aninial Tcir.bclla madreporarum ; Pallas et Blu-
menbacli, qui le rapportent anx Serpules; Seba, qui le mMnnie
Urticce marines pecidiaris species (Tliesanr , v. I , tab Qg, f. i -aj;
etlasienncsuivant laqnelle c'est un Taret (Tercf^o), ouuneTerc-
Lelle, qui penetre dans la masse pierreuse dent il veut fairn son
habitation ; les orifices ocelles a la surface de cette dernieresont
alors les brancbies retractees de I'animal. La premiere opinion
de I'auteuv est par consequent modifiee dans la seconde partie
du nienioirc.
VI. A. Anomiles du Iliirtz, p -5-^5, pi. I , f. 5.
L'ecliantill )n decrit et figure dans cette courte notice est
fort bien conserve. La masse dans hquelle les coquilles sent
t-mpateei, estun GrauwacUe gris et metallifere, avec destraccs
de fer oxide vers la face postorieure de la piece. Celle-ci est
de la collection de M. de Canitz. Les especes que M. Tilesius
a cru v reconnaitre , sontVJnomia plicnta L. , plicatcUa L. ,
et rcticulaiis L. ; mais il ajoute lut-meme (jue toutcs ces deter-
minations sont fort incerlaines.
B. Testaccolile. avcc des MusculiU'i , des Uninlites , des
Pectiiiilcs , des Biaardites , des Muricites , des Scalnrilcs ct des
Turrilelles, tires d'un gres fcrrugineux brun et pesant , de la
montagne sur laquelle setait trouve le temple d'ApoUoa , sur
laVVilhelmshoebe, pres Cassel , a cote de I'aqueduc , p. 75-77,
pi. I , (ig. 4-5 , C. C. F. G. L'echantillon ici deci'it et figure
est encore de la collection de M. de Canitz.
C. PliYtolilhus Cacti L. des environs de Landsbul en Sile-
sie; p. 78-79. pl- ^'' H- '-■2-
Ce fossile a ete trouve dans un grrs vcrdatre, d une espece
particuliere , et dont la teiiite verle i)ouirait peiil-etre tcnir
encore a la presence du vegetal indiquo, dont I'espece cepen-
dant n'a pu etre determince.
D. llclmintholithus Alcyonii, p. 79-81 , pl. IV, fig. 12-16.
l/echantillon fort bien conserve, comme le montre la figiue,
cl de la grosseur d'un haricot , appartient a Y Alcyoittum pnni-
Zoologie. 315
ceum, ou meduUarc Lmk. , Spongia panicen Pallas. II se tr.uve
dans la collection deja plusieurs fois nientionnee.
VII. Les Encriniles , p. 82-101, pi. YII, fig. i-ii.
L'auteur rapproche dans ce niemoire ce qu'ont dit sur la na-
ture de ces fossiles , Reinliold , Rosinus , Ellis , Guettard , et
plusieurs autres. II ne pense pas que les Encrines aient ele
des Zoophytes , c'est a-dire des animaux a Louche multiple,
comme ou le croit en general depuis Linne. La grande masse
que forme I'etoile de I'Encrine, et sa base, beaucoup plus
volumineuse que celle du Palmier marin , le mecanisme des
articulations de la couronne dans laquelle se reunissent cinq
muscles extremement forts et bombus , pour reunir en une
etoile Ics dix rayons de 1 Encrine et les pieces t.cstacces tres-
fortes qui recouvrent ct prolegent les muscles , ne rendent
pas probable que tant de force ait ete accumulee sans raison
sur un seul point, qui est precisement le point central ou se
reunissent a la surface interne les rayons de I'etoile , et qui
doit avoir ete le siege dune bouche unique, Le Pentacrinite
de Davila parait offrir un point d'analogie fort important sous
ce rapport; en'general on ne saurait nier, dit l'auteur, en con-
siderant I'analogie des Encrinites , des Pentacrinites et de leur
original , le Palmier marin ; et d'un autre cote cello des Asteries
ramifiees, Ijgurees par Link , et les ressemhlances de certaines
parties de ces dilTerens animaux , qu'un chainon remarquable
s'est perdu avec eux dans la grande serie des animaux, ou plu-
lot une maille du reseau des afBnites enlre les Polypes , les
Asteries a rayons divises et les animaux articules. Les figures
representent des Encrinites et des iVagmens d'Encrinites sous
differens aspects , surtout par la face interne des rayons , pour
faire ressortir la disposition des pinnules qui y sont disposecs
par rangees l.mgitudinales ; ti'ois figures apparlicnnent aux
Pentacrinites et la dcrniere au Palmier marin.
YIII. Memoirc sur iiii Aclinitc ^ p. lO'j-iaj, ])1. ^ 111, fig. 12,
Aclinic fossile; fig. i5, etc. Actinies vivantes, fig. i4 tt suiv.
« J'ai la satisfaction, dit l'auteur en commenrant ce nie-
moire, de poDVoir enrichirla science des corps fossiles d'un ob-
jet qui paraitra egalement incroyablc et inou'i aux minoralogisteS
otauxzoologistes, et qui,a son premier aspect, m'ajete dans I'em"
barras , I'etonnement cl le doute , au point que j'avais presque
de la peineacroire a niespropres yeux.» Get objet est une Acti-
316^ Zoologie. N^. 193.
nie a I'etat fossilc , donnant des clincclles au briquet, se trou-
vant dans la collection de !\I. de Canitz a Cassel ; elle a ete
trouvee dans un roguon d'ajjate aux environs de Cunersdorf
en Saxe. Elle a au-dela d'un pouce et demi de diametrc ; sa
houche est ouverte, on en distingue les levres , ainsi que le
ceicle epais des nombreux tentacules. L'aniinal fossile est en
entier recouvert d'une couthe de fer oxide rouge-brun, qu'on
trouve, snivant I\I. de Tilesius,sur tons Ics animaux gelatineux
qui ont passe a 1 ctat fossile. Toutes les parties sont exactement
exprimees dans la masse pierreuse, et ce n'est pas la, certaine-
ment, la chose la moins curieuse , lorsqu'on songe tivec quelle
promptitude I'Actinie vivante secontracte en demi-boule po-ur
lamoindre cause exterieure.On a meme de la peine a so figurer
combien la mort doit avoir ete prompte cbez I'individu dont il
s'agit, pour empecher cju'il ne se contractat. On voit, au reste,
que I'admission du fait du passage a I'etat fossile , d'un ani-
mal aiissi niou que I'Actinie, sc rattaclie a ce que I'auteur avait
dit dans un precedent memoirc ::iir la petrification du rcbord
gelatineux ou pied circulaire des Trilobites, et la meme idee
reviendra encore dans le memoire suivant. La couleur ochracee
sombre est un des principaux caracteres de la petrification
d'une substance gelalineuse qui etait abreuvee d'un liquide
salin , lequel a dissous le fer de la masse minerale environ-
nante, et la en quelque sorte absorbe. Dans la suite du me-
raoire, I'auteur s'occupede la determination de I'espece alaquelle
il faut rappdrter son Actinic fossile, et de la production , des
melanges, des separations, etdu durcissementdes/Z/^MiV/e^ siliccux
qui sont necessaires pour expliquer la petrification et'les em-
preintes tros exactes des animaux mous et gelatineux. L' Actinic,
dont il s'agit, rcssemble Ic plus aux y^. discijlorn gX. Anemone ■
IX. Coniparnisnn de V II j sterol ilhe (pi. YllI , Cg. 5-io),«fCC
le Gaste'n^plcre de 3Ieckcl [ib., fig. 11-18), le Gastc'roptcre des
lies Curdcs {ib., fig. i), ct aiitrcs P le'ropodes { ib ., fig. 2-19).
Les Il3-sterolithes, rapportes coininunement paries orycto-
graphes et les zoologisles aux coquilles bivalves, et notaniment
au genre Anomie, dans lecjuel on a admis, pour cela, une espece
imaginaire sous le nom d'ylnoniia liystcrila , sont compares ,
dans ce memoire , a d'aulres IMoUusques bien dilTerens , des-
qucls ils se rapprochent nalurellenicnt, suivant I'auteur. L'ab-
sehceconslanle de toule trace de coquiUe, la structure graniilDt-
1 Zoologie. 3-17
de la surface de ce3 fossiles , leur aspect rniiqiieux et d'un bril-
lant graisseux lorsqu'on les lave dans line can alcaline , leur
forme variable , demontrent que le corps de lariimal etait niou
et spoiigieux, comnie celui drs Mollusques nus; les ailes, min-
ces sur les Lords, niais renflees vers le milieu , lie peuvent
cacherune substance musculaire sous-jacente et une structure
qui n'est propre qu'aux Mullusqnes gelatinenx ; et l'ensemb!e
de la forme ne peut faire rapporter I'Hysterolitbe qu'a un Pte-
ropode sans coquille , tel que le Gasteroptere de iWeckel , et
surtout celui des lies Curilcs , tri)uve pour la premiere fois par
I'auteur lui meme et par M. Langsdorff. Telle est I'opinion de
I'autenr qu il expose, coinme il le dii lui-nieme , sans la pre-
tention de la croire infaillible et sans I'imposer a personne.
Les ecbantillons d'Hjsterolitbes , figures sur la planche Vill ,
sont encore du cabinet de M. do Canitz , qui en a fait faire de^
empreintes parfaitcment seniblables aux originaux.
Dans un appcndice ajnute ace dernier memoire , I'auteur
fait connaltre , avec candour, (pi'il a trouve dans le 4'-. volume
des Mc'inoires des .amis des sciences' naturelles de Berlin , it85
une notice sur les Hyslerolithes dans laquelle le conseiller C-
Fr. Ilabcl , qui en est I'auteur, refuse deja de reconnaitre ces
fossiles pour dps Mollusques concliiferes , et expose les raisons
qui I'engageut a les regarder comme provenant de corps mous.
II les compare pour leurs ailes a des Plialenes , vu, dit M. Ti-
lesius, qu'il ne connaissait pas alors les Mollusques Pteropo-
des , et qu'il ne pouvait par consequent pas les prendre pour
point de comparaison. Un fait interessant est : que M. Ilabel a
trouve quelques Hysterolithes qui etaient creux , et dans les-
quels elaient renfermees des Trocliites, ce qui semble indiquer
I'existeiice simultanee des Hysterolitbes et des Encrijiites a
I'etat vivant.
M. Ilabel avait aussi recu du conseiller prive Carlbeuser, des
Hysterolitbes venaut du Hausberg, pros Butzbacb , et dilferens
de ceux de Darmstadt et de Mayence , par leur corps etroit et
leur forme gcnerale. M. Tile;;ius soupconiie que c'etaient de
veritables Clionites ; mais cette opinion n'est eucore qu'un
soupcon. Pour appuyer ce rapprochement , I'auteur donne
3 figures du Clio borca/is , et une du C/io hclicinn. II serait bien
a desirer qu'il lui eut etc possible de doiiner plusieurs bonnes
318 Zoologic.
Ijjfijrns de son Gn<!t(Toptcron ciirillicum , dont il n'oirre qn'une
figure bien mediocre.
Apres avoir fait counaitre le fonds ou la substance des nie-
moires que I'auteur a reunis dans ce volume, qui excitera I'in-
teret et les nieditalrons des naturalistes , ajoutoas encore ,
pour parler aussi dc la forme de louvrage , que I'execution ty-
pographique en est digne d'eloge , quoique plusieurs figures,
surtout celles de la derniere planche, laissent a desirer sous le
rapport du coloris. Les differens memoires ayant ete ecrits dans
des temps differens , a ce qu'il parait , n'offrent pcut-etre pas
une niethode assez severe dans I'exposition des idees , et Ion
y tronve des repetitions qu'il etait cependant diflicile d'eviter
dans unpareil mode de publication. S. G. L.
194. EssAi suR LES Spherulites qui existent dans les Collections
de M.M. F. Jouannet, membre de TAcadeinie roy. des Scien-
ces, belles-lettres et arts de Bordeaux, etc. , et Charles Des
Moulins ; et Considerations sur la famille a laquelle ces fos-
siles appartiennent; par Charles Des Moulins , vice president
de la Soc. Linneenne et membre de I'Acad. roy. des Scien-
ces , beilef-lettres et arts de Bordeaux, etc. In -8. de i56 p.
avec y \A in-fol. oblong tri'S-bien lithogr. Bordeaux, nov.
1826; imprim. de Laguillotiere. (Extr. du Bullet, d'liist. tiat.
dc In Si)c. linn, de Bordeaux ; T. I, 5°. liv., mars 182^.)
Nous nous bornercns aujourd'hui a signaler I'intcressant
memoire de M. Charles Des Moulins sur un sujet difficile, et
qu'il a traite avec bcaucoup de soiu et de talent. La nece^site
d'etudier nous-memes ses apercus ingonieux et les vues nou—
velles qu'il developpe dans ce travail, nous oblige a remettre a
un prochain numcro du Bulletin I'analyse detaillce que nous
vonlons en donner. Les fossiles encore si peu connus que
M. Des Moulins a etudies , nieritcnt un cxamen attenlif , et la
question de Icur classcment methodique, dont nous nous som-
nies occupii dcpuis long-temps , a besoin d etre discutee de
nouveau par nous,d'api('s les nouvelles idees emiscs par ce na-
t.uraliste, avant de porter iin jugement sur sim travail. L'ou-
vrage de M. Des Moulins prouv(! tout I'avantage qui resulte
pour un ecrivain d'etudier a fond son sujet avant de so
liasarder 4 le traiter pour le public ; c'est par des tiavaux de cc
pCnre que Ton ctablit sa reputation sur drs bases solid(;s. Au
Table des principaux articles. 319
liierite d'avoir Lien observe les dlijcls qu'il avail a tlpctire, se
joint dans ce niemoire , celui d'avoir- envisage les corjis dont
il s'agit, sons tous les poinls de vue. Enfin il regne dans cet
ecrit un esprit de bonne foi , d'independance et une sage
defiance qui est le cachet du talent, et rjui ne peut que faire
prejuger Ires-favorablement des services que IM. Des Moulins
peut rendre encore a la science. F.
TABLE
DES PRINCIPAUX ARTICLES DE CE NUMKRO.
Gcolosie.
Sens du moi for ma lion; Puscli 177
Existence d'une formation calcaire superieure au calcaire glossier ;
Marrel de Serres . '. . ///.
Hauteurs de plusieurs montagnes , etc., en Angleterre 180
Geognoslische Kiirle von Deutschland ; Schropp id.
Les montagnes de Phonolithe du Rlion 184
Observat. geologiques faites en Sicile ; La Via 186 et 189
Lcttre de M. Menge, 195. — Geologie de !a vallee Ontario ; Ro-
meyn-Beck , 19G. — Cliniat, maladies, etc., de I'etat de I'Oliio;
Caleb Atwater, il>. — Sur le nouvel etat de Guatemala ( Extraits
de lettres de M. de Humboldt) 197
Melanges. — Extraits de lettres. — Oljscrvations geologiques di-
verscs. — Societes 199 a 20.')
Jlisloire na Curdle generalc.
Considerat.surlesysteme spherique et numeiiquc de la nature, do
M. Fries: .lohn Lindley . 207
Voyage de MM. Spix et Martius 21 4-
Travaux des naturalistes autrichiens envoyes au Biesil 21 .'S
Nouvellcs zoologiqucs du voyage vers le pole arctique ili.
Miniralogie.
Alanucl de mineralogie de Leonhard, 21(5. — Practische Anleitimo-
znr vhemischen Analytik ; Waldauf de Waldeii.sti'in , ib. lime-
nite; Kupffer, ib. — Sclieererite ; Stromoyer, 218. — Cristalli-
sation du pliospliore; Trautwein, 219. — Sur I'anthracite-
Breithaupt, 220. — Or massif trouve en Russie, ib. — Sur la de-
fouverlf du diamant en Siberie, 221. — Huile de petrols ilu
canton de (ieneve , //). — Nouvelle decouverte du Selenium •
Kersten, 222. — Matiere micacee dans certains cuivres ; Stro-
meyer et Hausmann ji
Gypsc do I'llimalaya, 22."?. — ■Succin'dc Tralii'guies ' 2''>
320 Table des piincipaux articles.
IVJinesde plonib de Chenelette ; Tabareau 224r
Bolaniqne.
Sur les Cliaiagncs et le genre Chara; par divers autcurs ( no*. 154
a -1 59) 225
Existence du sucrc dans les ilciivs du Jllwdodeiidron ponticum ;
Jaeger 239
Dedoublenieiis d'organes dans les vegetaux ; IMoqyin-Tandon. . . 2'rD
Organographie vegetale ; Turpin , ih. — Idem; de Candollc. . . . 247
De JJiifitnti pcirpurea heptaitdra ; de Chamisso -. . 251
Vovage a Meroe, etc. , de F. Cailliaiid (part, hotau. ),- RafFeneau-
]Jelille 252
Note sur le genre NasUis Jiiss 2d8
Herrn liaspail's Abhandluuguber die Bildung, etc., '\\-\.n\.\xs 259
Zoologie.
American natural history; Godnian. — Catalogue du Cabinet d'hist.
nat. de JoliJi liaye 2G6
Des vaisseaux encephaliques deiquelques animaux liibernans:
Otto. :..... ^. ... . . 2G7
Es-sai geologique et inineralogique sur les eu\ir.ons d'Issoire, etc.;
Deveze dc Cliabriol et Bouiilet • 270
Beitrwge ziir Nalurgcschichte i-on Brasilien; prince Max. de Wied. 275
L'Honime; essai zooiogiquc sur le genre liumain; Eovy de Saint-\ in-
cent. — Le cerveau du .singe compare a cclui de I'honnnc ; Schu-
niaclier 282
Sur les habitudes de riiyene ; 11. Knox. . • . 285
Remarques sur les obs. du doctcur Knox. ; Wayne. — Aniinaifossile
in«'oiinu 2oo
Les Musaraignes aquatiqncs indigenes dc rAliemagne; Brehm. . 287
Memoiresurles Phoques blancs ; Liclitenstcin . 288
Recueil de ])lanches coloriees d'oiseaux ; Temminck et Laugier. 291
Atlas des oiseaux d'Europe; Werner. — Habitudes des Albatrosses
et des Pingouins; Aniasa-Delano • 295
Additions et corrections aux Esquisses ornithologiuues de M. Vi-
gors -"^^
Distribution geographique de quclques oiseaux marins ; Lesson. . 299
Descript. de 2nouvelles esp. d'oiSeaux des genres Mouotte et Cor-
moian; Payraudcau. — iNouvelle espece d'Euryiainie ; Lesson. 302
Second meuioire sur I'oologie; Moquin-Tandon. ......... 203
Organes urinaires et genitaux des Tortues et surtout de V£mys ser-
rata; Treviranus ' ^'^*
Sur une nouvelle esp. de scinque ; Harlan 305
Fragment inedit de Cavolini sur les poissons cartilagineux. . . . 306
Sur un rudiment de bassin ciiez une espece de truite ; Otto. . . . 307
Naturfiislorische Abhandlungcu iind Erloeuterungcn (Memoires et
recherclics oryctologi(|ucs) ; de Tilesius 308
Essais sur les Splierulites, etc ; JL)es Moulins 318
EnHATAdemai'\mi.
Page 107, lignc 13, no. 78, lisez : 77 ; id. 140, dcrniere ligne dc la
note , parlel , lisez : partent.
PAIUS. — IMPRIMERIE DE FAIN, RUE RACINE ,_ N-. /,,
PLACE DE l/oilKON.
BULLETIN
DES SCIENCES NATURELLES
ET DE GEOLOGIE.
GEOLOGIE.
195. Souvenir des services rendus a la geologie par Blumenbachj
par M. DE HoFF. {Zeitschr. Jiir Mineral.; oct. 1826, p. oi'i.)
D'apres notre auteur, Blumenbach sciait le premier qui au-
rait divise les fossiles en especes cteintes, en especes vivantes
encore, et en especes n'ayant plus leurs analogues dansle pays,
mais vivant encore sur la terre ; il aurait aussi presume que
Ton ne retrouvcrait que peu d'especes identiques avec celles
actuellement e.\istantes, et il aurait montre que la conchyolo-
gie et surtout la palaeonthologie doivcnt se fonder sur lanatomie
comparee et jirincipalement sur rosteologic. Avant lui on avait
beaucoup parle de la possibilite de la degeneration graduelle
des especes , des restes d'animaux tropiques amenes dans le
nord par un deluge , et d'une grande quantite d'analogues vi-
vans. Buffon supposait que les genres perdus deniandaient une
plus haute tcmperalure pour leur existence (n'avait-il pas rai-
sonPJ ; Camper et Merck parlerent plus tard de genres elcints.
Blumenbach montra le premier que des creations entieres etaieut
enseveliesdans la terre et avaient ete suivies par d'autres ( Voy.
le Bullciia de mai , no. 69 ) , et il ridiculisa les comparai-
sons vulgaires des fossiles avec la creation vegetale ou aui-
inale actuelle : il combattit le systeme de la degeneration fussile
des etres , et s'appliqua a faire voir qu'apres la destruction
dune creation , une autre ctait appelee a la vie par les nieiues
forces naturelles qui avaient produit la prcccdeule. (^oy.
idem. ) Ses Beitvcege zur Naturgeschichtc et son Ilandbuch
contiennent ces idees des leur premiere edition.
B. Tome XI. 21'
322 Geolpgie.
196. Mkmoik on the Groi.ocy or central France, etc. — Memoirc
sur la Geologic de la Fiance centrale, y compris les forma-
tions volcaniques de I'Auvergne , du Velay et du Vivarais ;
par G. PouLETT Scrope, F. R. S. , F. G. S. , etc. In-4°. de
XYI et 182 p., avec un Atlas obi. de 18 pi. et a cartes
geologiques coloriees. Londres , 1827 ; Longman.
Kous noMS empressons de signaler aux geologues la pu-
blication de ce.t ouvrage , qui ne pent manquer d'eveiller leur
attention. Les precedens ecrits de BI Scrope sur les volcans ,
I'interet dusujct qu'il traite aujourd'1-.ui , sont dcs gages assu-
res du succos de cet ouvrage , que nous feroiis connaitre
procbainement avec tout le detail qu'il merite. L' Atlas ,
compose dune quantite de profils , de coupes , de vues en
panorama , est execute avec beaucoup de soin et de talent, et
offre le merite d'une graude exactitude dans toutes les vues
generales qu'il conlicnt. D.
\c\-i. Note SUE les volcans eteints du midi de la France , dont
les eruptions ont ete posterieures au depot du deuxi^me
terrain d'cau douce de MM. Cuvier et Brongniart ; par
M. MAiCfiL DK SeERES.
Certains volcans eteints du midi de la France ont eu leur.s
eruptions non-seulement posterieures au depot des terrains
sccondaires , niais encore au depot de la plus grande partie
des formations tertiaircs. Les volcans eteints de la Provence
et de lancien Languedoc ont en cITet certaines do leurs
eruptions non-seulement posterieures au depot du calcaire
grossier , niais encore'au depot du calcaire nioyen d'eau douce;
puisque les laves qu'elles ont lancees , ont saisi et erapate
ces calcaires. Ces eruptions de nos volcans eteints n'ont pas
ete asscz violentes pour soulever la masse enti^re des couches
d'eau douce; en sorte que les laves sont partielleinent recou-
vertes par ces depots, tandis que dans d'autres parties elles
les ont saisis et enveloppes dans leurs masses.
Los volcans descnvirons d'Aix en Provence , et particulii^re-
ment ceux de Beaulieu , presentent de pareils faits ; IVL de
Saussure les avait en quelquc sorte remarques. Mais comme,
a I'epoque ou il ecrivait , la distinction enli-e les terrains d'eau
douce et les terrains marins n'etait point encore admisc , il se
Geologic. 323
honia a decriic Ic calcaire siliceux tics volcans de Beaulieu qui
accoiiipagnc et signale quelquefois les terrains fVean douce ,
sous le noni de Silicalcc. II fit reraarquer que ce Silicalcc , qui
n'est qu'un calcaire siliceux, etait nieie le plus ordinnirement
avec les laves , fait qui prouve que ces laves out ete soulevees
posterieureinent au depot de ces calcaires quartzeux.
Quant au calcaire compactc d'eau douce, qui a Beaulieu
cimnic ailieurs est lie au calcaire siliceux , M. do Saussure le
crut renipli de coquillages marins , et surtout de Vis ou Strom-
bulilcs tubcrcides. Mais ces coquillages appartiennent au con—
Iraire aux Mc'lanics ou aux Potnmides ^ et se trouvent avec des
Limnc'fs , des Planorbcs , et sonl par consequent des especes
d'eau douce. Quelques coquilles de terre , du genre des Helix ,
leur sont egalement melees.
Les niemes faits et presque avec les raemes circonstances se
montrent dans les volcans cteints du departement de I'Herault,
et particulierement dans ceux des environs de Montpellier.
Ainsi nos volcans eteints out eu leurs dernieres eruptions apres
le depot des calcaires d'eau douce moyens , ou deuxieme cal-
caire d'eau douce de MM. Cuvier et Brongniart ; ces eruptions
out etc tellenient faiblcs dans certains points , que les laves
n'out pas pu percer toute la masse de ces calcaires , qui dans
diverses parties de nos pitons volcaniques sont rcstees dans la
position qu'ils occupaient primitivement.
Les formations d'eau douce qui recouvrent en partie les
laves des volcans eteints du departement de I'Herault , ou
dont les i-oches out ete saisies par les produits volcaniques ,
sc licnt aux formations d'eau douce de Salinelles dans le
departement du Gard, formation que nous avons decrite depuis
long-temps, et ou , d'apr^s la decouverte de M. Dumas, nous
aurons a signaler une Cyrene toute nouvelle que nous nom-
nierons Cyrenea Dumasii. En effet, de Salinelles on suit les
formations d'eau douce jusqu'a nos volcans eteints de Valma-
hargues , dc Mont - Ferricr, de Lodeve et d'Agdc , presque
sans interruption, autant que cela est possible pour des for-
mations aussi morcelees que le sont celles d'eau douce. En
effet, en partant de Sommieres et gagnant a Test , on voil les
formations d'eau douce se prolonger vers Montrcdon , Sali-
21 .'
324 Geologie. No. 197.
iicUos , PoniliLS Souvi!][narj;ncs , Montpczat, point ou elles sont
le plus elovefs au— dessus du niveau de la mer , Saint-Mainet ,
Dioiii, Bonrdic etGarrigucs, s adossantparfois au grc's liouillor,
comnie par exemple a Serviers. Ces nienies formations, plus ou
nioins elendues dans tout cct espace, se prolongent bien plus a
IVucstou elles passent par Beauvour, Saint-Drezeri de Courbe-
sac, Assacles-Matelles, Saint-ftlartin-dc-Londres , Saint-Bauzile-
les-Pulois, point le plus eloigne vers le nord ou nous les ayons
suivies : tandis que d'Assac elles sedin|]enl brusquementvers le
sud par Prades, Montferrier , Yalmaliaryues et Grabels , pour
s'etendre vers la vallee de I'llei-ault a I'oucst , et vers celle de
I'Ergue tout-a-fait au nord.
Pari out ces formations sont coniposees de calcairc conipacle,
quelquefois a tel point que, sans les coquilles qui I'accompa-
gnent , on pourrait facibment se meprendre sur son origine
et le croire uu cilcaire secondaire (i). Sur differens points ces
calcaires d'eau douce sont accompagnes de calcaire pisolitiquo
et de calcaire siliccux plus ou moins semblables au Silicalcc de
Saussure. Ces formations d'eau douce se montrcnt tantot su-
perposees au calcaire secondaire , tantot en recouvrement sur
les terrains volcaniqucs , niais tellement lies a eux, ou bien
empates par eux que , soit en Provence , soil en Languedoc,
elles ont ete evidemment deposees anterieurenient aux der-
nieres eruptions de nos volcans eteints. Quelquefois enGu ces
formations d'eau douce recouvrent immediatement le calcaire
grossier et sont recouvertes, a leur lour, soit paries terrains
raarins superieurs , soit nieme immediatement par les ter-
rains d'eau douce superieurs , circonstance du resle tellement
rare, que nous ne connaissons encore qu'une seule localite oii
existe une pareille superposition.
Les calcaires compactes ou marneuxsont, avec les raarnes et
les s'ilex qui les accompagnent , presque les seules coucbes oil
I'on voit des traces de coquilles lluviatiles et terrestres. Les
preraitres sont singulierement en exces sur les secondcs ,
soit qu'elles aient conserve leur tet , soit que leur let ait en-
(l)Cc que nous avions fait nous-nicmcs dans nos IMenioircs sur les
Volcans eteints du departenient dc 1 llcrault, publics anterieurenient
a la distinction des terrains tcrtiairts en terrains ruarius et d'eau
douce.
Geologic. 325
tierenicnt dispai'u. Lcs genres les plus abnndans dans ces for-
mations, quelles que soient les roches quelles rccouvrent, sont
les Lininecs et les Planorbes ; et, apres ceux-ci , on peut
signaler les Pnludincs , les Hc'lice.'i , les Mc'Innies ou Potnmides
et les Cyrbies. Enfin les genres les plus rares sont les Cycladcs,
\cB J iicyles , les Physcs et les Agalliines ; ce dernier genre ,
represente jusqu'i present par une seule espece qui nous pa-
rait nouvelle, et que nous nommerons j4galliina Hopii, en
I'honneur de M. Hope, auquel nous devons la decouverted'une
Agatliine vivante qui parait avoir ete I'objet d'une meprise
asscz singuliere. Quant aux autres especes , quoique nous en
ayons signale depuis long-temps un assez grand nonibre, nous
en aurons encore de nouvelles a indiquer.
Quant au calcaire pisolitbique et siliceux plus ou moins re-
pandu dans ces formations. Ton y voit peu de traces de co-
quilles ; il en est de meme des marnes calcaires crayeuses qui
accompagnent les derniers de ces calcaires. Cependant un
Helicc a ete apercu dans ces dernieres marnes et quclques pe-
tits Planorbes dans les calcaires siliceux. Cc calcaire pisoli-
tbique merite d'etre mentionnc a raison de cc qu'il est forme
par une chaux carbonatee , concretionnee , globuliforme , tes-
tacee , avec des cristaux calcaires au centre. Ces concretions
globuliformes ou cylindroides sont agglutinees par un ciment
calcaire, forinant un veritable poudingue , ou plut6t une pi-
solitlie. Certains de ces globules calcaires out plus d'un
metre dc diamotre. Cette roche , aussi intoressantc que sin-
guliere , est immediatement supcrposec sur le calcaire d'eau
iliiuce conij)acte , du moins dans de certaines localite> , commc
a Saint-Di'ezery pres de Summieres. Jusqu'a present on n'y a
point observe de debris de moUusques terrestres ou fluviatiles.
Quant au calcaire siliceux nous ne le counaissons encore que
dans un petit nombre de localites , soit rapprocbees de nos
volcans eteints , soit plus ou moins eloignees. Nous avnns
deja mentionnc sa presence au milieu des volcans eteints de
Beaulieu en Provence , et c'est Saussure qui I'y a indique le
pi-emier sous le noni dc Silicalcc. II se montre egalenicut a
Sommieres, d'apres les observations de M. Dumas j a iMonl-
ferrier et W Grabels, d'apres celles de M. de Cbristol ; tt enlia
a Valmabargues , d'apres nos propres observations. Uu rcste,
il n'a jamais I'ctendue ni I'importance des calcaires conqiacles
326 - Geologic.
d'cau douce qui signalcnt toujours dune iiianiere ])lus ccrtainc
cet ordre dc forrualion en raison du grand nombrc de corps
organises , soit terrestres , soil fluviatilcs , qu'ils reiiferinetit.
II resuUe done de ces fails que nous developpcrons du
reste dans notre travail sur les volcans eteinls du sud de la
France , que les dernieres eruptions de nos -volcans eteinls
ont ea lieu posterieureinent au depot du deuxieme terrain
d'eau douce dc SMM. Cuvier et Brongniart, et par consequent
au depot de certains menibres des terrains terliaires. Nos vol-
'cans clcinls , conime cetix du Yelay si Lien decrits par M. Her-
trand-Roux, ont done jn'oduit leurs pitons depuis une epoque
geologique peu ancienne , puisque les laves qui les ont formes
se sont fait jour a Iravers des couches d'nne formation aussi
recente que le sont celles qai,composent nos formations d'eau
douce niojcnne. Du reste nous rendrnns trcs- vraiscmblablc ,
du moins nous I'esperons , la supposition a laquelle amene
lobservation des terrains lertiaires du midi de la France , que
les derniers temps geologiques sont moins eloignes des temps
actuels, qu'on ne I'a suppose jusqu'a present. On est conduit
involontaircment a celte idee, en observant nos terrains pos-
terieurs au depot du calcaire grossier receler une infinite de
corps organises fossiles , seniblables aux especes qui vivcnt
, encore aujonrd'liui sur le sol ouon les decouvre , fossiles meles
et confondus avec d'autres especes qui paraisseut lout-ii-fait
perdues.
Si Ion s'en tenait a la seule observation des premiers , il s'cn-
suivrait que cCs formations seraient coiume de noire epoque;
tandis que si Ton ne fai^ait attention qu'aux fossiles tout-ii-fait
inconnus , on croirait les terrains posterieurement deposes au
calcaire grossier, d'une date bien plus ancienne; tandis qu'il
est possible que cette reunion , qni nous parait extraordinaire,
tienne uniquement a cc que les especes fossiles inconnues dans
la nature vivante ctaient des especes delicates sous le rapport
des conditions d'existence auxquelles elles avaient ete sou-
niises ; tandis que celles qui ont survecu a toutes les revolu-
tions du globe, etant robustes , ont resiste a loutes les circon-
stances qui ont tendu a les diHruire pour toujours. Du moins
I'observation de nos diflercns terrains a osseinens ])rouvc ,
1". qiic la plupart des es|)eces ])crdues devaienl avoir besoin
d'une teuiperalure plus elevce que ccUc que prescnte notrc
Geologie. 327
cliraat actuel, puisque les especes actuellement vivantes dont
elles se rapprochent leplus, vivent aujourdiiiii dans les regions
les plus chaudes de la tone ; 2". que les especes fossiles dont
nous relrouvons encore les analogues, vivent a peu pres dans
des regions temperees. 11 y a done plus d'especes perdues des
climats cliauds que des pays temperes dans nos formations ter-
tiaires , et peut-elre generaleiuent dans ces formations , ii quel-
que partie de la terre qu'elles appartiennent.
igS.GEOGNOSTisciiK Umrisse der RiiEiNL/ENDKR, ctc. — Esquisse geo-
gnostique des bords du Rliin, enlre Bale et Mayence , sur-
tout par rapport aiix depots saliferes; par C. de Oeynhausen,
deDeche?) et DE La RocnE. 2 vol. in-S"., chacun d'environ 4oo
pages, avec une feuille de prolil. Essen, iSaS; RaJeker.
Get ouvrage important est accompagne dune belle carte geo-
logique , dont nous avons rendu comple dans \c BuUctin d'oct.
i8q6, p. 140. II se divise en une preface geographique et to-
pographique , et en 3 parties consacrecs, I'une aux terrains an^.
ciens , la seconde au sol secondaire , et la troisieme aux roches
tertiaires et basaltiques. Dans la preface, les auteurs passent en
revue la direction et la configuration generale des Yosges, du
Harz, de la Foret-Koirc, de I'Alp de Souabe, des montagnea dc
la rive gaucbe de la Moselle, du Taunus et du llundsruck. lis
parlent des vallees, des basfonds, des rivieres, des ruisseaux, et
ils s'etendent surtout sur la constitution geognostique generale
de ces diverses chaines, etsurla hauteur qu'atteignent les diver-
ses formations. La distribution gedgrapliique des divers terrains
esten rapport avec la direction des montagnes, la formation des
vallees, I'elevation et la configuration du sol. Un tableau de
hauteurs mesurees termine la preface. (Yoy. le Bulletin d'aoiit
1825, p. 59G.) La premiere partie se divise en 5 chapitres. Le
I*', a pour objet les roches primitives et intermediaires des
Yosges. Les auteurs y parlent de la vallee du la Breusch, cptre
Strasbourg et Framont , des mines de fer de Rothau et dc Fra-
mont, des porphyres de Raon-sur-Pleine, des graniles du Banc-
de-la-Roche et du Champ-du-Feu , des vallees de Yiler , Lallay,
Elimont, Lubine , etc. , de Sainle-Marie-aux-Mincs; des houil-
leres de Saint-Hippolyte, de la partie Est des Yosges dc Ribau-
villii a la vallee de Thann , ct de la parlic Quest des Yosges et
328 Geologie. N^ 198.
<les houillcres cle Ronchamps. Le second rliapitre ost consacre a
la Foret-Noire. On y trouve surtont. iles descriptions des gneis
de Laufenburg sur le Rhin , de la vallee d' Alb et de Wieso , des
environs dc Neustadt, des giauwacke dOberweilcr ct Sclnvcicli-
liof , de la vallee de JIunster etde Sulzburg, des rochos primi-
tives entre Fribui-g et Wolfach , des mines autour de Wolf cli,
du granite de I'Enztbal, deshouilleresdeZunsweiler, etc. Dans
le 3". cbapitre les auteurs considerent les rocbes anciennes dc
rOdenwald ( pres de Heidelberg, Weinheini , Darmstadt, etc.),
et du Spessart , ou il y a des filons metalliferes dans du mrca-
scbiste. Le quatriiMiie cbapitre traite des rocbes intermcdiaires
du Taunus, du Hur.dsrnck et du Palatinat du Rbin. On y re-
niarque les bancs de calcaire , de quartz et de diorite , et les,
filons metallifei'es. La Gn de ce cbapitre comprend une des-
cription generale des houilleres du Palatinat du Rbin , ou I'ou
trouve quelques details sur les coucbes calcaiies subordonnees,
les bancs trappeens et le mcrcure. On renvoie, ponr plus de
details, a 26 ouvrages enumeres. Enfin, le cinquieme cba-
pitre est un resume des precedens. Le granite et le gneis , sou-
vent porpbyrique , forment les rocbes primitives des monta-
gnes principales. Dans la Foret-Noire il y a 3 groupes de gra-
nite , dans les Vosges il est plus mele avec les sienites et les
gneis. La sienite abonde dans I'Odenwald ct les Vosges ; le
porpbyre ct I'agglomcrat porpbyrique de ccs cbaiues ont
etc formes en meme temps par soulevement. Les trapps inter-
mcdiaires ont traverse violemment les roclies intermcdiaires ,
et produit les minerals de fer. Les bouilleres des Vosges et de
la Foret-Noire font suite a la grauwacke, a iaquelle elles sont
entiercnicnt unies. Les bouilleres du Palatinat peuvcnt etre
en parlie plus recentcs. La seconde partie commence par une
description detaillee et de la nature des subdivisions et de la
distribution geograpbique du zecbstein , ct du gres inferieur
au zecbstein , qui se trouvcnt sur le cote nord-ouest du Spes-
sart. On y rcmarque des bancs ferrifercs el des dolomies. Lc
Todtliegende sc trouve dans la Foret-Noire, commc a Han-
sen , Scbillingsbof , Seckingen , etc. , et sur la pcnte sud
des Vosges (Roncbamps , etc. ) Les auteurs donnent le nom
de gres bigarre ii tons les autres gres rouges , en partie fort
grossiers, des cbaines des bnrds du Rbin. lis dccrivent Icur
distrjbuiion , icur position , leurs lits subordonnes , leurs fos-
Geologic. 329
silcs vegetaux , leurs minerais dc cuivre , de galcne , etc.
Enfin , les niarnes rouges qui les surinonlent. A cette nccasiou
ils detaillent les rappoits des roclies de la vallec de la Moselle,
de la Saar, etc. Un troisieme article est entierement consacre
au niusclielkalk. Apres avoir parle de sa distribution , de ses
couches inferieures , des sels , des fossiles , elc. , ils decrivent
les calcaires de diverses localites , conime a Saint-Avoid , Sa-
verne, Blamont, Biile , Yillingen , Snlz , des vallees de Jaxt ,
de Tauber et de Kuclier , et de rOdenwald , etc. Le qua-
trieme cliapitre est le plus important, parce qu'il expose la
la formation uouvelle du keupcr. Dans ce cliapitre les auteurs
suivent la nieme mai-che que dans le 'precedent. Ils decrivent
les environs de Vic , de Luxembourg , dc IJalc, de Durrlieim,
de Sulz , de Stuttgard , de Winqifen. Tout le sel de la Lor-
raine serait , suivant eux , dans ce keu])er , qu'ils trouvent , ca
et la , sur le niusclielkalk de ce pays. Leur description du
keuper de la vallee du Keeker est beaucoup plus precise ; il n'y
a aucun doute , d'apres les coupes , que le keuper ne recouvre
Ja ie niusclielkalk dune masse puissante degres; iiiais il n'oCTre
point de traces de sel. Le cin(|uieme cliapitre traite du lias de
la J^ovraine , de I'Alsace , de Bale et du Wurtemberg. Les fos-
siles y sont enuniercs soigneusement comme ailleurs , et
d'apres Schlotlieim. Le cliapitre six est consacre au gres du
lias wurtembergeois. Le septienie au calcaire jurassique, tantde
la Lorraine que duS.-O. de rAlleniagnc. Ensuite vieutune com-
pilation des resiihats des sondages fails pour la decouvertedu sel
hi Candern , Eglisau , Durrlieim, Hall, Wimpfcu en Lorraine ,
et une revue generale des sources salecs et minerales. La troi-
sieme partie est plus maigre etplus faible que le reste ; elle
coniprend la description des terrains tertiaircs du nordduRliin,
dans lesquels ils distinguent mal a propos le calcaire ii Palu-
dines de IMayence, du reste du premier calcaire tcrtiaire ; uue
description du Bastberg et des lignites de Lobsan et de Lara-
pertslocli vient ensuite, et quelques pages sont consacrees aux
marnes alluviales du Rliin, ou a.nLos.i des AUemands, aux cal-
caires d'eau douce de Bale , de Schaffliouse et de I'Alp , et a la
niolasse du Danube etdel'lUer. Dans un article a part on traite
des basaltes du Kaiserstulil , de I'llogau, et de I'Alp du Wur-
temberg. Enfin , dans les dernieres 20 pages de louvrage, les
auteurs sc rcsumcnt ct tachcat d'appuycr leur classificatiou sur
330 Geologie.
des faits de superposition , ou de montrer a leurs advei'saires
leurs opinions erronees. Les discussions de la classification ont
lieu suitout poui- la position du keuper salifere de la Lorraine,
et pour le grcs vosgien , regarde entierenient conime gres
bigari-e , et pour I'espece de parallelisme quils clierchent a
etablir,nous croyons, a tortentre \e Loss et les di'puts tertiaires
d'eau douce. Les coupes re|n'esenlcnt un prolil du Kiffhauser
prcs du Harz, jusqu'en Souabe , et des coupes du Batsherg, des
alternats de porphyre et d'agglomerats de Lutzelhausen et de
Yiller , et du keuper de Morbange. Get ouvrage doit etre entre
les mains de tout geologue , qui cherche a suivre les progres de
la science. C'est une compilation judicieuse enrichie d'obser-
- rations nouveiles , et chacun y est scrupuleusement cite, en
particulier Monnet, qu'on feint d'oublier en France, quoi-
que ses cartes comprennent un reievc geognostique d'une
grande parlie de la France, etnotamment des environs de Paris.
199. SUR QL'ELQUES MONTAGNES BASALTIQUES EN TrAT«SVLVANIE ; par Fr.
Tamnau. { Zeilschr. fur Miiieralog. ; oct. 1826, p. 333. )
A Tultori , pros de Zalathna , il y a du micaschiste , et plus
an baut , du porpbyre et du scbiste argileux. Le mont Vulkoi,
au baut du vallon , est porpbyrique et aurif^re , et ofTre un
agglomerat grossier de quartz, scbiste et calcaire. En-dccii de
la vallee, ou dcca de ce mont, s'eleve le cone de Dyc-Tunatn-
Floccnsa, qui a 400 pieds de haul, et offre une rocbe feld-
spatbique noire, divisee en prismes, quo I'auleur appelle peut-
etre improprement basalte. A ^ beure dc ce mont est un se-
cond cone semblable , appele Dye-Tunata-Goala , qui a 3 a
400 pieds de baut , et i5oo toises de circonfercnce. Pres d'Of-
fenbanya , il y a 3 cones d'une forme semblable , dont I'un a
ete visite par I'auteur , et a ete reconnu pour etre aussi basal-
tique. Une figure de la colonnade du j)reraier mont accompagne
cette notice.
100. AliAlSSEMENT DU NIVEAU DU LAC SoUWANDO EN \KvSS\K.{J bcillc (III
A'ord; 1820, n"'. 1 46 et 147 ;et 1826, n" g. Si.- Petersburg
Zcilschrift; i 825, cab. 12"; et 1826 , supplem. n". 8.)
Le lac Sonwando est situe dans le gouvernemcnt ru ssede
\V jbourg , el dans la paroisse dc Sakkola , et entoure des terres
Geologic. 331
ties barons Friedrichs; il a pres de 4o verstes de long ; s;i forme
esl celle du r on G gcec. Avantlannee 1818, il etait sepaie du
lac Ladoga, par uri espace d'une verste appele Taipale surlequel
s'elevait nne colline' sablonneiise ; ses caiix sur.ibnndantes s'e-
coulaient dans la rivi6re de Wiioxacjui unit le lac Saima avecle
Ladoga. Le i4 mai 181 8, les eaux du Souwando , gontliies par
le deg'el et par les tcmpetes, se preci|iiti'rent sui' la digue na-
turclle qui les sep'arait du Ladoga , ruinerent la colline de sable,
la iircnt ecrouler, entrainerent les terres d'alentour, et fu-cut
disparaitre a jamais la barriere qui separait les deux lacs. Une
chapelle et une maison de paysan fureat engloutis avec les
cbamps et les pres. Les eaux du Ladoga se troublercnt et se
couvrirent de debris. Le niveau du Souwando baissade laarclii-
nes et demi; sa longueur n'est plus que de i5 verstes : au lieu
de fournir des eaux a la Wuoxa comme auparavant, il se jette
actuellement, ]iar un prol'ond canal el jnir cascades, dans le La-
doga. L'agriculture prolite deja du terrain abandonne par le
lac, et se dedommage de la perte des pecberies autrefois tres-
lucratives. Depuis la disparition de la colline et la reunion
des deux lacs , le pa) sage s'est agrandi et embelli. Beauconp de
lacs de la Finlande , oil il yen a un si grand nombre, ont pro-
bablement disparu ou diminue par des catastropbes semblables a
celle qui a reduit subitement de nos jours le Souwando. D — g.
201. Sua LE CISEMENT REMAUQUA CLE DUNE ARGILE PRISMEE , daUS Ic
Basalte du Yogelsgebirge ; par A. Klipsteijj. [Zcitsch. filr Mi-
neral. ^ \xx\n 1826, p. 496 ei Isis, 1826.)
A Eltingbil'asen, au Vogclsgebirge , on a trouve dans le ba-
salte une argile blancbe ou rouge , divisee en prisnies de 2 lig.
d'epaisseur. L'auteur suppose que cette masse est enveloppee
dans le basalte, parce qua Licli (a i b. ^ d'Ettingbausen), on en
voit un auias seniblable de 8 pieds de long dans le basalte. L'au-
teur pense que le Vogelsgebii-ge a ete forme sous I'cau qui
s'elevait encore a la bauleur du gres bigarre. Les forces volca-
niques ont agi surtout dans la direction du S.-O. au N.-E. ; les
basaltes et les laves ont traverse le gres bigarre et se sont re-
pandus sur les depots tertiaires que l'auteur appellc impropre-
nient alluviaux. II pretend appuyer cette opinion sur des ba-
saltes recouvrant des arciles , des sables el des lignites aMiinster
et a Ettinghausen ; mais l'auteur ne couuail pas probablenient
332 Geologie.
tous les caraclt'res alliiviaux du sol tertiaire. Lc lignite est al-
tere pies du basalte, comine auMeissner, et I'argile entre le ba
salte et le lignite a ete impregnce de bitunic, en consequence
de Taction de hi chaleur sur le lignite inferieur.
202. Notice sur la uicoDVERTE de restes de Mastodonte; par Jer.
Van Rensselaer. {Americ. Journ. of Scieiic. ; vol. XI, IN. 2,
oct. 1826, p. 246. )
On a trouve unc dent de Mastodonte dansun maiais a 3 milies
de Poplar, dans la region tertiaire de New-Jersey. L'auteur se
rendit dans ce lieu, et y deterra plus d'un squelette entier de
Mastodonte, dont il enumere les os, savoir 22 vertebres,i i co-
tes, 2 bassins, etc.Quelques os contcnaient unpeude pbosphate
de ffret du sulfate de chaux. Le squelette etait vertical comme
celui du Wabash, et ses pieds rcposaient sur un lit de sable et de
gravier ; sa tote elait dirigee au sud - oucst. Le IMastodonte
est un des derniers animaux eteints. Sous le sable , il y avail
du fer limoneux, une terre noire , de I'argile , des altcrnats de
sable et de terre noire , des cailloiix , olce sont des depots ter-
tiaires superieurs, comme ceux de la cote atlantique des Etats-
Unis. Ce Mastodonte apparticnt a I'espcce gigantesque, et ses
restes sont conserves au Musee du lycee de New-York,
2o5. NoBVELLEs sciENTiFiQUES. {Zcitsclw. fiif Mincralog . ; ]\\\n
1826 , p. 53o.)
M. Puscli communique des observations sur des fossiles
crayeux observes dans des lilons siliceux du porpliyre de
Toplitz en Bolieme. On les trouve au Aopfhubcl , ct il y a ob-
serve le Tercbrntulitei hclveticiis Scblol., oc topi icnta Sow ; Pln-
giostoma spinosa, Spntaiii^us Coraiiguiiium , Cidaritcs vnriolnris
Cuv., des Pectiiiites et des Planites. A Jurgony, pres Pialteu en
Boheme, 3L Slolz a observe du fer nalif lie ii du gres ; comme
les ])seudovolcans de Toplitz prqduisent du fer oxidule, il est
possible que ce fer natif en derive aussi. M. Hartmann rend
comj)te de I'ouvrage sur le Ilartz oriental de M. Zinkcn ; il con
viciit avcc lui que lc granite du llartz est une roclio anomale.
L'ouvi-agc; de Ziiiken est divise en geologie et oi'yctognosic , et
il est acconipagne dune carte.
RL llariniann fait paraitrc par cahier de 10 feuillcs, chez
Brockhaus , a Leipzig , son JVcerterbuch der Mineralogic.
Geologie. 333
M. Hoffmann ecrit qu'il a examine les impressions houilleres
dlbbenbuhren et du Piesberg, dans I'Osnabruck, ct qu'il y a
reconnu \e Neuroptcris smilacifolia St., Pcropteris aqitilinn Schl.
Jleopteris lonchitidis , i Neiiropteris qu'il appelle cUkcbcrgeiisis ,
figure par Sclieuchzer, Tab. X, fig. 5 ; des fragmens de Sy-
lyiigodendron pulchellum , Lepidodcndron aculeatum , des Cala-
niites , Annulaires, etc. C'est done decidement un terrain
houiller ancien.
204. Notes geologiques. {Ibid. ; oc\. 1826, p. 34o.)
M. Ilessel a trouve de I'byalite dans la dolerite de Nordeck,
pres de Marburg. JM. Merian decrit la mollasse qui existe sous
les marnes alluviales entre Habsheim et Rixheim , en Alsace.
II coutieut dec concretions argileuses , des feuilles de dico-
tyledons et du far hydrate. Ce gres repose sur une marne grisc
qui contient, dit-on , du lignite. 11 y a des lits de gypse dans la
marne, et ce gypse est marneux et fibrcux. Le gres, malgrc
son niveau inferieur, reconvriiait cette marne. Sur la route de
Rixhcini a Breubacli , il y a deux carrieres de calcaire d'eau
douce borizontal. II contient des fossiles d'eau douce et des
silex , et il est convert de marne fluviatile contenant des con-
cretions a coquilles teriestres. Ce calcaire doil passer sous les
niarncs. Toute la colline, qui s'etend de Ziemersheim a Muhl-
hausen,parait formeede calcaire d'eau douce, exploite a Briinn-
stadt, Rixheim et Ricdesheini. A Rixheim, on y reconnait des
Planorbes,desLimnees, desCyclostomesetdes Cerithes; ces der-
nieres existent aussi a Brunnstadt. Dans une cavite dece calcai-
re, on a trouve dans I'argile alluviale des os d'animaux terrestres
( savoir : des dents de Chevaux, une dent de Cerf , une rao-
laire de Tapir, une maclioire superieure de Ilyene , des os de
Mammoulh et d'lJippopotanie ou d'un Tapir). Des morceaux de
bois et des cailloux primitifs accompagnent ces os evidemment
roules etbrises. M. Hailmann decrit, d'apres la methode deM.
Mohsjles cristallisalions du plonib sulfate et carbonate de Tan-
ne au Hartz; ceplondi est dans un filon avec de la blende, de la
galene, du fer spathique et hydrate : d'autres filons ferriferes,
a Tanne , contiennent de I'AUophane, ct d'autres de la Mala-
chite , de la pyrite blanche et un mineral qui pourrait bien eire
de la Wavellite ou du plomb-gemnie.
334 Geologic.
9.o5. Notes diverses. (Ibid.; nont iS-jG, p. 167, ot sept.)
Le i5 mars 1826 , il est lonibe ties aurolithes dans la vallee
tie LiiTauo , aprcs la detonation d'un meteore lumincux.
Lc 2C) juillct 1825, il y a eu un ecroulcmenl dans la com-
mune de Barbis, district do Scharzfcls , dans la Ilanovrc ; il s'est
forme un trou profond , de 100 picds dediametre. iM Erdmann
dans son ouvrage Ueitrcigc ziirKcimtniss dcs Inncrn vo'iJiusshind,
decrit le lit nurifere de Beresowka : I'or y est mele de quartz, et
la couche a 4 toises d'epaisseiir et rejiose sur un schiste. Un lit
semblable se trouve sur la droite du Melkowka, et c'est une
alluvion qui s'etend sur la cote E. de I'Ural, dans I'immense
plaine de Wercboturje . jusqu'au fleuve Ural, sur 1000 werstcs
du N. au S. Les endroits les plus riches sent INischni, Tayils-
koi, Kusclitymskoi , Lenowka et Lugowka. On a trouve des pc-
pitespesanl 8 a 16 livrcs. Le platine y est mele et presente des
traces dun prisme a 6 pans. Les tourmalines rouges sent rares
a Sarapulsk, au S.-O. de Mursinsk.
Le prof. Steffens , de Breslau , prepare une desci-iption geo-
fjrapliique et geognostiejue de la Korvege , de la Suede et de la
Finlande. Cetlc compilation sera accompagnce d'une carte, et
sera enrichie de notices inedites. Le prof. F. Hoffmann, de
Hall, afaitdepuis 1821 a i8251e releve geologique de tout le
pays enlrc I'Elbe etl'Ems, et meme jusqu'a Hentheini et la
HoUande. Cette annee il va rediger son travail, et il piibliera
une carte geologique de toute la Westphalic et des petits
pays adjacens. [Ilcrlha; 5^ annee, fol. 9, call. 2, fcv. 1827 ,
p. 4' et 45. )
206. SociETE noLLANDAKSE DES SCIENCES A Harlem. Extrait du pro-
gramme de 1827.
Cette Societe, qui a tcnu sa 74"- seance annuelle le 19 niai
dernier, a mis la question suivante au concours pour 1829 :
Quelle est I'origine des blocs de rochcs granitiques et aulres
roches primitives de differentes dimensions, que Ton trouve
en tnande abondancc disseminees dans les plaines et dans quel-
ques terrains sablonneux du royaume des Pays-Bas et de I'Al-
lemagne septentrionale? Est-il possible de s'assui'er parune com-
paraison exacte de ces blocs de granite et des terrains sablon-
neux avecles parties composantes des formations g<5o!ogiques,
Mineralogie. 335
observees en place, que les premiers faisaient auparavant partie
<1es<lerniercs, et comment peut-on, dans le cas de raflirmative ,
rendre raison de leur transport dans nos plaines et dans celles
de I'Allemagne septentrionale? La Societe desire qne I'on indi-
qiie, aulant qu'il sera possible , quels sont les differens en-
droits oii'ces blocs ont ete »ljserves, et de quelle maniere lis
se trouvent disperses ; que Ton decrive exactement leur nature
et lenr composition mineralogiques , qu'on la compare avec les
parties integrantes d'autres formations , et qu'enfin I'on pese
scrupuleusement les consequences 'qui peuvent, avec plus ou
moins de probabilite , ctre deduites de toutes ces observations.
Le prix sera une medaille d'or de la valeur de i5o florins
deHollande, plus une gratification de i5o florins. Les repon-
scs, ccriles lisiblement , en bollandais , en francais , en anglais,
en allemand ou en latin, doivent etre adressees , franches de
port et dans la maniere accoutumee, a M. Van Marum , secre-
taire perpetnel de la Societe , avant le i'^'. juillet 1829.
MINERALOGIE.
207. SUR UNE NOUVELLE ESPECE DE SULFURE DE FER qui SO fnrmC aC-
lueilement au Vesuve ; par M. K. Covelli , de I'Acad. roy ,
des sciences de]>~r.ples.
Les fumeroles de la parol intcrieure et orientale du cratere
actuel, forment, en ce moment , une substance d'un noir de
fer qui s'incruste siir la surface des scories et des thermandites
exposees au courant des vapeurs cbaudes. N'ayant jamais ob-
serve cette substance parmi les produits du Yesuve , j.e me suis
empresse de I'examiner sur place , avant que de I'eisayer au
laboratoire.
La temperature de la vapeur qui s'ecliappe des fumeroles ou
se trouve cette substance est d'environ 85° centigr. Celtc va-
peur a une faible odeur d'ocufs jiouris; elle rend brun le pa-
pier trempe dans I'acetate de plonib , et rougit celui de tourne-
sol. Condensee dans I'appareil dislillatoire de verre, elle est»
limpide et iucolore comme do I'eau pure ; mais le nitrate d'ar-
gent et I'acetate de plomb montreat qu'cUe ticnt en dissolu-
tion une faible proportion d'acide muriatiquc ct d'liydrogene '
sulfure.
330 Mincralogic. N». 207
La siibslance noire est eii forme de croiite tres-mincc , de
Icpaisseuf d'lui cinquienie <le ligne a jieu pros. Observee a la
loupe, cetle espcce d'entluit se prescnte coinme iin agregat de
tres-pctits ciistaux , (ju'on pounait rapporter a dcs prismes
obliijucs a base rboniboidalc ; elle est' superposec immediate-
ineut a la croute de sulfate de cliaux, impregnee de sulfate de
fer et de muriate de fer ; la gangue est une lave en decompo-
sitii)n , ou un agregat de sable ct de fragmens de scorics ,
qu'on nomme ordiuairement tlicrmandiles. La croute de la sub-
stance noire est tellement mince et altacbee de telle maniere
aux sels quelle enduit , qu'il est tres-diflicile den detacber la
phis petite |iarcelle dans I'etat de purete, pour la soumettre a
I'exanien convenable. Voici le resultat de mes lecbcrches pra -
tiquees sur une tres-petite portion.
Caractcrcs physiques. — La couleur de la substance est le
noir de fer un peu luisant. EUe n'cst pas aitirable a I'aimant ;
ellc est rayee facilement par le couleau , et sa pesanteur speci-
fique est blen plus forte que celle de lean.
Caractcres obtcnus par la voie scclie. ■ — La substance noire
traitee au cbalunieau , dans un tube ouvert aux deux extremi-
tes,donne une odeur forte d'acide sulfureux , et une fumee
cjui dccolore proniptetnent le papier de fcrnambouc; la scorie
d'un lirun rougeatre qui se forme , traitee snr la ])incette de
])latiiie a la flatiune interioure de la lampe , dcvicnt aitirable a
I'ainiant.
Caractcres obtenus par In vuie Itumide. — Lean ne dissout
pas la substance noire ; mais les ))arceUes de cctte substance
sent (lecomposees par I'eau bouillantc, en tres-peu de temps,
et il en resulte un depot dune poussiere jaune-rougeatro , dont
le volume est plus de dix fois plus grand que cehii des parcelles
employees. Cette poussiere se dissout couiplctcmcnt dans I'cau
regale, et la dissolution ; traitee convenablcment , ne montre
que la presence du fer et de I'acidc sulfurique, Les acides nitri-
(juc et muriatique n'attaquent que lentenient les parcelles de la
substance noire. II ne s'cst pas dcgage par cette reaction une
quantite sensible d'bydrogcne sulfure , car je n'ai senti au-
cune odeur de ce gaz ; ce qui jjcut etre attribue a la quantite
trop petite de la substance soumise a I'experience. Les dissolu-
tions de ces deux acides ont confirme ce qui avait etc annonce
par la dissolution de I'cau regale. L'action de I'air ct de riiu_
Mineralogie. 337
iiiuiile si'c la ubslance on question est telle que , dans I espace
tl'iu) mois l\ pen pi'es , lorsqu'on la garde dans un lieuhumi-
<le , elle passe du nviir luisant an jaiine hrunatre terne, et enfin
au jauue teneux. Le resiiltat de cette decomposition est le sul-
fate de fer melange dun pen de soufre.
Si de ces essais on pent conclure que la substance en ques-
tion est un sulfure ferrugineux, I'on ne peut pas en inferer a
quelle espece de sulfure de fer elle appartient. Dans I'impossi-
bilite de reunir une quantite suffisante de cette matiere a I'etat
de purete, pour faire une analyse rigoureuse , nous avons cher-
clie a atteindre le meme but par la synthese. Et ce qui est bien
singulier , le meme volcan qui nous donne ce sulfure tout for-
me, ne nous cache pas le precede qu'il emploie dans cette ope-
ration chimique.
Nous avons observe que c'est sur les laves , sur leg scories
e\ sur les thermandites exposeesau courant d'bydrogene sulfure
que se forme ce sulfure de fer; nous avons encore vu que cet
enduit pyriteux est immediatement attache sur le sulfate de
chaux impregne de muriate et de sulfate de fer. II semble au
premier apercu, que c'est a Taction reciproque de ces sels et
de Thydrogene sulfure que le sulfure en question doit sa nais-
sance , ce qui serait coutraire a ce que nous connaissons relati-
venient a cette reaction. Mais lair almuspherique joue a«ssi un
lole important dans cette operation ; car les sels de fer sont
d'abord attaques par cet air huniide; par ce moyen il se forme
du peroxide de fer que Thydrogene sulfure decompose; ^t trans-
forme en sulfure de fer (i) ; mais ce sulfure qui vient recou-
vrir les sels de fer empeche Taction ulterieure de Tair sur ces
sels, et la formation de ce sulfure est arretee. Voila pourquoi
on ne peut ohtenir que des croutcs tr^s-minces de cette sub-
stance.
.Fe crois que cette operation chimifjue du Vesuve s'opore a
une temperature bien plus elevee que celle que j'ai remarquee
dans les fumcroles , et<lans un courant plus abondant de oaz
hydrogene sulfure j cardans le moment ouj'ai observe cette
(1) Les chiniistes francais vegardent ce compose comnme un liydro-
sulfate de for; d'autrcs, M. Uerzoliiis a leur tete, le regardent comnie
un sulfure du meme metal. J'ai adopte cette dcrniere opinion.
M. 'ToMF. XI. 'j-jl'
338 Mineralogie.
localite , ni la toiiipurauue iii l;i force tin p,az ne semblaient .13-
sez efficaces pour ameaer ce icsultat.
Or si I'liytlrfigL'ne sulfure, par sa reaction siir le peroxide ile
fer ne produit qu'un sulfure, on doit considerer ce coniposd-
coaime un tri -sulfure de fer , car il resulte de la decomposition
dun oxide qui contient trois atomes d'oxigene.Ce resultat ob-
tenu par Ja theorie pent tenir lieu d'analyse, et je crois qu'ii
n'est pas necessaire d'aulres preuvespour admettre cetle nou-
velle espece raineralogique. Toutefois je suis pret a entrcpren-
th-e I'analyse directe de ce sulfure, quand le Vosuve m'en aura
donue des portions que Ton puisse porter a la balance. D'apres
cela il n'est pas inutile de rappeler ici les especes connues jus-
qu'a present de sulfures de fer, pour voir quel rang doit oc-
cuper notre sulfure dans cette serie.
I. Fer sulfure magnetique jaune-brunatre. FS- melange dc
FS* Berz. ; forme primi'-ive; prisme hexaedre regnlier.
a Fer sulfure noir du Vesuve. FS^. Le prisme rhoniboidal
oblique ?
5. Fer sulfure jaune. FS^. Le cube.
4. Fer sulfure blanc. FS^. Le prisme rbomboidal droit.
10%. Observations sur la forme cristalline de la Gay-Lussite ;
nar "W Piullu>s. ( Pbilosoph. Magazine ; avril 1827, p. -203.)
M Pbillips a eu entre les mains un crislal regulier de celte
substance, dont les faces etaient trcs-eclatanles , et il en a
profiti' pour repeter et verifier au moyen du goniomelre a re-
flexion , les principales mesures que M. Cordier avait prises
avec le goniometrc ordinaire. La forme primitive adoptee par
M. Cordier estun octaedre irregulier, auqucl il a subslitue un
prisme oblique. La mcsure des angles et I'observation des cli-
vaf^es'ont conduit M. Pbillips a un autre resultat. Selon Ini , la
forme primitive est reellement un prisme oblique rbomboidal,
dont les bases reposent sur Tangle aigu , et qui difft!re de ce -
lui de M. Cordier par la position de ses faces el la mesure de
ses angles. Le petit angle des pans est de 08° 5o' , et la face
terminale fait avec les faces laterales anterieures un angle den-
viron 96" 3o'. Cette face terminale remplace I'arete de jonction
des pans du prisme adopte par M. Cordier. L'incidence mu-
tuelle de ces derniers pans ei.t de 70° 3o' ; celle de la base de
ce piisme sur la incme arete dc jonction serait de /|f)" 55'.
Mineralogie. ' 339
M. Pliillips lerminc sa note par unc description de la Gay-Lus-
site , extraite des Blemoires publies par !MI\I. Boussingault et
Cordier. G. Del.
aog. Observation's suR la mine de plomb dc Perriome.n , en Pen-
sylvanie; par John P. WKTHEniLL. [Journ. de. VAcad. dcs
Sc. natur. dc Phdadelphie ; t. V, n". lo, dec. 1826, p. 5o5.)
La mine de ploinb de Perkiomen est situee dans le comte de
Montgomery, sur la baie de Perkiomen, a 23 milles N.-E. de
Philadelpliie. Les voches de ses environs se rapportcnt a la
formation du vieux gres rouge, snivant M. Maclure, et a celle
du second gres rouge, ou du gres Ligarre , suivant M. Finch.
Le principal mineral, qui est la galene , renferme ^5 pour too
de plonib , et quelques traces d'argent. Un tres-grand nombre
d'autres mineraux lui sont associes ; entre autres les carbonate,
phosphate, sulfate, et molybdate de plomb; le cuivre natif,
et le cuivre oxidulti ; le cuivre pyriteux et les carbonates de
cuivre vert et bleu ; le fer hematite et le for micace ; les sul-
fure et carbonate de zinc ; le cjuartz et le sulfate de baryte, et
enfin I'anthracite , (juc Ion a trouve en pelites veines dans le
gres.
210. LeTTRE sun LA DECOUVERTE ET LA SITUATION GEOLOGIQUE DE
l'or NATIF DE Vermont, par le general Field.
J'ai pris des reuseigneniens touchant lor natif, derniere-
ment decouvert a New-Fanes , en Vermont : en voici les
resultats; lor fut trouve dans un grand chemin pres de
I'habilation do Samuel Ingram, par I'un de ses fils. Get
oravaitete, sans doute , depose en cet eiulroit avcc un tas
d'argile , de sable et de gravier, que , quelques jours
auparavaut, le voyer avait fait jeter sur la route, a i'occasion
de la reparation d'un pont c[ui avait ete endommage par des
eaux sauvagcs. En examinant I'excavation d'ou lor aura ete tire
je leconnus que le sol etait alluvial, et il parait que cet or y
aura ete transporleet depose par un petit ruisscau, qui descend
dune haute colline. Le sol consiste en unecouche mince d'ar-
gile, de sable, de gravier et de pierres usees par le fiotteinent
do lean. L'argilc contieiil une graiide quantit(3 dc inicajaune
■21.
340 Mineralogie.
qui, parleffettle son lustre l)rill.inl , fait illusion, ct qui, s'il
uiitait attenliveinent pxaniine , jioiiiiail elie \n-\s pour An I'm
L'ecliantillon del'or, lorsqu'on le Irouva , clail rovilu d iine
incrustation d'une couleur brunatre que Ton enleva prompte-
inent en la lavant. Son poids etait de 8 ^ onces, et sa lorcn.-
conique. A sa base adheraient nombre de petils cristaux de
roche trausparens. L'or est doux , ductile , flexible et mal-
leable. Sagravite specifique est de 16. 5. II a le lustre metai-
lique de lor vierge. Daprcs les diverscs touches auxquelles il
a ete soumis, il n'y a aucun doute (juant a I'identite et a la
purete du mineral.
Le sol, dans la region ou lor a ete trouve , est argilace ,
et contienl des lits dune excellente argile a potier. Les roches,
en place, toutes de la classe primitive, consistent en horn-
blendes, amphibolitcs schisteux,el porphyre vert, qui souvenl
alteraent avec le micascbiste. Les sulfates de fer et d'alnmine
abondent dans le micascbiste de cette region. On les trouve
dans I'etat d'cfllorescence a la surface des roches ; et dans les
saisons secbes , on pourrait, avec pcu de peine, recueillir de
frrandes quantites de ccs sels.
" p «; je vous envoie avec la presenle uu ucbantillon de
lor. II a ete pris de la surface exterieure du bloc. G'est I'ecban-
tillon le plus beau quil m'a ete possible de me procurer. (II »
ete depose au cabinet du college dllarvard. } [Boston Journal;
oct. , nov. ct dec 182G, p. 59-2.)
•ill. A:<ALYSE DU PvROcni.oRE, par M. Wohlkr. {Annul. dcr Physil
und Chem. ; 8'. cabier, i8?.6 , p. 4i7- )
Ce mineral a ete decouvert par M Tank dans la syeniie zir
conienne de Fredrieksvarn, en Norvege; on la trouve aussi
pres du petit port de Laurvig. II est ea petits grains, tout ai
plus gros comme un pois, empate dans du feldspath et (piel
quefois dans releolithe. Sa couleur est le brun rougeatre ; en
masse, il est opaque, mais ses fragmens minces sont trauspa-
rens : sa cassure est conchoide et eclatante ; sa poussiere est
d'un brun clair. II raye le spatb-fluor et il est raye par le feld-
spatb. D'apres M. G. Rose, il cristallise sous la forme d"un
octaedre regulier, et sa densile est de /,,2o6 a 4, "2 16.
Auchalumcau, lorsqu'ou le cbaufle sans addition , il de-
Minera logie . 3 4 1
vient (I'un jannc brun clair ; de la vient le noin de pyiochlore
qiieRI. Borzelius lui a dontie. Avec le borax, il se fond en un
vene transparent, qui est dun jaune orange au feu d'oxida-
lion , et devient souvent blanc et opaque en se refroidissant ,
et qui au feu de reduction est d'un rouge fonce tant qu'il est
cbaud , et bleu apres qu'il s'est refroidi. Avec le sel dc
phosphore il se fond facilement avec effervescence : au feu
d'oxidation , la perle est jaune et devient dun beau bleu par
le refroidissement ; au feu de reduction, elle est dun rouge
fonce tirant sur le violet. Avec la soude sur le platine le pyro-
cblore donne la reaction verte du manganese.
Son analyse a donne :
Acjde titanique 0,62^5
Chaux o,i285
Protoxide d'urane o,o5i8
Oxide de cerium (impur) 0,0680
Protoxide de manganese o,oi'j5
Oxide de fer 0,0216
Oxide d'etain 0,0061
Magnesie traces
Eau. . 0,0420
Acide fluorique
0,9700
212, De l'Jskrine ht du sable ferrugineux du Cbeshire. Lettre du
doct. Traill, de Liverpool.
« Je vons envoie de I'iserine et du sable ferrugineux dont
j'ai decouvert une veine qui traverse le canton de Wirral ,
dans le Cbeshire , depuis les rives de la Mersey jusqu'a celles de
la Dee. Jen trouvai , il y a quelques annees , a Seacourse
vis-a-vis de Liverpool. Ces niatieres etaient detacbees sur le
rivage , et disseminees a travers un lit de pierre sablonneuse ,
sous la couche epaisse de terre grasse qui forme le sol du
(Jliesbirc, en cet endroit. Par la suite, j'en suivis la trace I'es-
jiace dc plusieiirs milles , le long des bords de la Mersey; et
ilorniercinonl , dans une courle excursion maritime que je fis
a I'llot dv Kilberry , j ens le plaisir dcu relrnuver, que les
caiix dc la mci- avaicnt dctaclie fb- la piciie sablonneuse qui
342 Mineralogie.
lorrae cctle tie et la ])lus grande partic de la chaine de monta-
gnes du canlon de Wirrel. Je tiens ce niinoBal pour etie la
poussi^re des pierrcs a menle des geologues anglais. Sa couche
supeiieure est prcsque une farcilite , cq ce qu'elle contient
pliisieurs nodules de quartz, et parfois quelqucs nodules de
feldspath rougeatre. Cetle pierre forme la chaine du Bidstoiii-
liill et du Yallescy. A Hilberry-Isle , clle git immedialenicnt
sous le sol, qui , en cct endroit , e-;t rare, et sur une pierre
k sablon rouge beaucoup plus raolle , qui parait avoir de I'i-
dentite avec celle sur laqfielle est bati Liverpool , et qui coupe
les veines de charbon de St. -Helens et de Prescot, a lo luilles
a Test de Liverpool, ainsi que celles de IVeston , ea Wiriel,
sur les bords de la Dee , vis-a-vis de Flint , et les parlies du
nieme bassin situees sur les rives galloises de la Dee. II est de
fait qu'a Liverpool la couche superieure , qui est dure , a fourni
des meuies de moulin,etque la pierre a sablon rouge ou
jaune, qui se trouvc en dessous , est tres-chargee defer, ne
donne que des niateriaux peu propres a la batisse, et se corrode
proniptement quand elle est exposee aux inteniperies de I'air.*
( Edinb. riav pliilos. Journ. ■ 4". trim, i 826, p. 200.)
2i3. Analyse DE la ZfNKENiTE et de la Jamesonite, par M. IL
Ros,E. {Jiinal. cler P/ijs. unci Chcmic ; 1826, p. 99.)
La zinkcfiitc a ete decrite par uioii frcre Gi:stave. Jc I'ai
trouvce composce de :
Plomb. . .
0,0184
Snlfurc de ploiiib. . .
0,5679
Antimoine.
0,4459
Siilfuro d'.Tntiuioino.
o,Gioo
Soufre. . .
0,2254
Cuivre. . .
0,0043
o,99'-i« 0.9779
Sa formule est PbS^-j-aSbS^ : clle est melee d'lUK' pclilc
quantite de sulfure do cuivre.
L-A jamcsonitc contient les mcines eleiiii'iis, iiiais dans des
proportions difTerentes. Trois analyses m'onl doiine :
Mineralogie. 343
La i". La 2'. La 3'.
Plomb 0,4075 — 0,5871 — 0,4075'
Antimoii>e o,344o — 0,2490 — 0,5547
Soufre 0,22 1 5 — o,2255 -r-
Cuivre. 0,001 5 — 0,0019 — 0,0021
Fei- 0,0025 — 0,0265 — 0,0296
Plomb avec for et zinc. o, — 0,0074 —
0,997^ 0.997^
La formule de I'espece pure est 5PbS2 -f- 4SbS^, et il y a
melange de sulfure de cuivre et de sulfure defer.
Dans le RotligiiUigevz, le sulfure d'argent reniplace le sul-
fure de plomb , et la quantite de soufre des deux sulfurcs
elementaires est egale , ce qui est expriine par Li formula
3PbS2 + 2SbS^ D.
2 i 4- TopAzE nu Connecticut. {American Journal of Science ; vol.
XI, no. I , juin 1826, p. 192.)
On a creuse un filon de 2 pieds de profondcur, et on a trouvii
bcaucoup de topazes qui ont 7V <t- ^ -j pouces, dans une roche
coniposee dequartzetde mica ; ellessont jaunes ou rougealres.
L'auteur n'a pas pu voir dans ces topazes tons les pbenoinenes
optiques que M. Hrewster altribue a c& mineral dans son me-
moire sur la distribution de la inatiere coloranteet sur la struc-
ture et les proprietes optiques de la topaze dii I'resil.
2i5, Note SUR LE GisEMENT DES Ghenats ET DK I,' .^.NALCf ME , daus
les laves des volcans eteints du departement de I'llerault,
parM. Marcel de Skrkes. [Bullet, clc la Soc. I'kiloniat. ; sept.
1 826 , p. 1 56.)
M. Marcel de Scrres a conclu de se.s observations, que les
formations volcaniques du sud de la France preseutcnt des
grenats et des analcimes , conime cclles des environs de Lis-
bonnc et de plusieurs parties de I'ltalie ; mais que cos especes
minerales ne se montrent dans ces terrains pyrogenes , que
fl'une maiiicrc advontivc , coinnie les spinellcs pleonastes qu'il
y avait deja signalees. On ne les y Irouvo que. par suite des sou-
levcmcns produits par les eruptions volcaniques , dans les
masses inferieures do granite , qu'cllcs out brisces et i)orlues
344 AJineni/ogie.
a I'exterieur. 11 en est de nieme du feklspath , du mica , do I»
chaux phos()Iiatee , du zinc , du fer snifurc et de plusiems
autres niineraux dissemincs dans les laves du ci-devant Lan-
guedoc.
216. Note sur quclques ^tlNERAux observes en Asik. [Ibid. ; nov.
1826, p. 160. )
Cettc note renferme quelques details sur \c i:;ypse de I'Hi-
malaya , dont nous avons deja parle dans ce Bulielin ( voy. le
Jfu/L de mars iSay) ; sur le fer de I'Himalaya , que Ion trouve
dissemine tres-abondamment sous la forme de sable magne-
tique dansun schiste micace ; sur les mines de plomb des can-
tons do Borela et Maivor ; sur cclles detain de Johor, dans la
presqu'ile de Malacca , et sur le mineral d'antimoine de Borneo.
217. LoCALITES DE iMlNERAUX.
A Bellows-Tails, Vermont, il y a de la Fibrolite et non pas de
la Finite ou Rubellite, et dans le granite a Prehnite de la mcme
localite, il y a du feldspalh rouge qui a elc pris pour la Rubel-
lite. (ytmcric. Journ. oJ'Scienc. , de Silliman ; vol. XI, n". 2,
oct. 1826, p. 5840
Une belle collection demineraux etrangers et americains est
a vcndre. {Ibid., p. 585 )
•2 1 8. iMi.viiRAux desPats-Bas; par M. SciruLL, avocat. [Bijdragen
tot de natuurkund. JVelensch. ; Vol. II, cah. le'. , p. 5i.)
Sous ce titre , I'auteur so borne a signaler quelques niine-
raux remarquables, savoir :
i". La bnryte .iiilfatec cnncretionnce fibreusc de Chaud-Fon-
tainc aupri's de Liege. On la tronve dans le schiste ardoise.
L'autcur doute que ccllc de Bavirre et de lAmerique septcn-
trionale soil plus belle.
■}.". La diallnt^c mclalloide (en liollandais Olrc //c/) d'Othe
aux environs de Spa. Son aspect est tcllcment mctalliqne , que
les premiers inventeurs crurent avoir decouvert un nouveau
metal. M. Vanquelin a qui on avait remis des echantillons, n'y
rcconnut qu'une diallage nietalloide ; toutefois il parait que
celle d'Olfre presente assez <\(i particularitts pour meviter d'r.lic
considerce comme une variele.
5". Qiiarl: hyaliri primilif. Crislaux de forme ibomboidalr '-^
Botanique. 345
angles obtus , qu'on troiive dans line espece cie doloniie aiipres
de Theux.
4°. Marbre noir de Theux. On connaissait les maibres noirs
de Liege, Namur et Dinant ; niais depuis cjiie Ion a lepris lex-
jiloitation des carrieres de Theux , on a deeouvert iin niaibre
infininient phis noir. Elantpolies, les plaques de ce marbre
peiivent servii- de miroir.
5". Jsbcste trcssc'e d'Otfre aupres de Spa , Ires beau mineral,
entierement blanc, a lils entrelaces ou a tresses.
L'auteur terniine par nne conjecture; puisqu'on a trouvc
des hyacinfhes dans des localites analogues en Auvergne , en
Boheme, en Espagne , a Ceylan et sur les bords du Rhin, on
en trouvera probablement aussi dans la partie des Pays- Bas ar-
rosee par le Rhin , la Mense et la Moselle. Personne ne doute
plus, selon l'auteur , de I'etat volcanise de I'Yssel. D.
■2 19. Avis. — Le chev. Giuseppe de Cristofori, de Milan , offre
gratis aux Musees publics, et aux mineralogistes de quelque
nation qu'ils soient , en echange d'autrcs mineraux dont il desire
avoir au prealable le catalogue , les principaux mineraux eti-oches
de la riaute- Italic, comme cOrindbns , mussites , diopsides ,
cobalts, etc. du Piiimont; strontiane snifatee , mesotypes ,
aualcimes , gmelinites , arragonites , zircons , spinelles , re-
tizites, etc. du Yicentin ; chaux fluatee siiicifere , grenats ,
iddcrases, etc. de la province de Bergame ; la serie des roches
et mineraux des monts Euganeens , et les substances volcani-
ques de la province de Come, etc. , etc. — Milan, le i"^. mai
18 /y ; signe Gius. de Cristofori, rue Uel Durino , n". 4^8.
BOTANIQUE.
2'20. M0i\OGRAPUIE DKS ORCniDEES DK 1, ilK SakNT-M AUKICE ; par
M. A.UiciiARD. (Lu a r Acad. roy. des scienc, le 16 avr. 1 Sj^.;
Cclte monographic fait partie de la Qore de cctte ile, que
M. Richard se propose de publier. II est remarquable que la
(lore de Saint-Maurice n'ait aucun rapport bieu sail'ant avec l,i
llore du Caj) , et qu'elle se rapproche de fort pres de la flore
des Indes. Cette anomalie disparak quand on pcnse que les
(lores ne sont pas en ralson du continent, mais en raison des
parailclcs ; il ncsl done pas plus (•lonnaiit que lilo Saint-
346 Botanique.
Maurice nc losscilc aiicunc dcs orchidui's duCap , qu'il ne Test
que la cote septeiitrionale de I'Afriquc , differe sous tant do
rapports de la flore de la cote australe du meme continent.
L'auteur s'oicu|)ant de la structure dc la fieur des orchidees,
et s'appuyaut sur deux ou trois monstruosites , pense que I'or-
ganisatiou normale des orchidees consiste en une corolle a 6
divisions, dont 5 externes et 3 internes, et a 6 ctamines, dont.
5 avorlent en general.
•2i\. Uesckizionk de' Zaffkbam riALiAM. — Doscriplion des Sa-
ltans d'ltalie ; par le D'. Aiiloine Hehtolom , prol'esseur de
botanique a I'universite de Bologne. Exlrait dune letlre a
i\l. Gay, de Paris. [Nuov. Colle-.. di Opiisc. scicnl. ; i 8uG ,
p. 1^5 — i5i.)
■J?-2. MeMORIA SULLE specie E VARIETA Dl CroCHI BELLA FlORA NAPO-
j ii-Ai^A. — Memoire sur les especes et varietes de Crocus qui
croisseut dans le royaunie de Naples; par M. le Dr. Michel
Tenore , profcsseur de botanique a I'universite de Waplcs.
Broch. in-4. de 19 p. avec 4 pi- color. Naples, i8-i6; iuipr.
de Marotta et Vanspandoch.
Lorsqu'il y a dix ans, je commenrai a moccuper serieusc-
ment du genre Crocus , avec le projet d'en tracer la nionogra-
phie, je ne tardai pas a m'apercevoir que ce travail, quoique
circouscrit dans d'clroites liniites, etait herisse de difficultes.
M. Decandolle , dans les Liliacees de Redoute , et Gawler ,
dans le Botanical Magazine , avaient puissaniment contribue a
tirer ce pcnre de son obscurite; ils avaient retaldi plusieurs
especes mentionnees par Clusius , Parkinson , etc., et indique
quelques bons caracteres propres a les distinguer. Ilaworth ,
en Angleterre., et Goldbach , eu Ilussie , venaient aussi de
publier, sur.le meme genre , des essais nionographiques fort
interessans. Mais que de choseg restaient a faire ! Les auteurs
que je viens de nonimer navaient guere observe que les espe-
ces cullivees, dont la patrie etait, en general, tres-douteu-,e, oh
toul-a-fait inconnue, et qui d'ailleurs pouvaient avoir ete sen-
sibleinent alterecs par suite dune jonguc domesticite. D'autres
especes, en nonibre au inoins egal, elaient dispersees sur toute
la surface de I'Europc meridionale , tantot conlondues dans
les florcs locales, sous un soul et mcnic noni , lanlot rappor-
Botauiqnc. 347
tees, presqne an liasaid , a I'unc ou liiulre des cspeces nou-
vellement elablies, et nulla part decrites avec ce soiii qui sou-
vonl dispense le botaniste de cabinet de recourir aux oiigi-
iiaux. De la une grandc lacune dans I'liistoire du genre, nne
confusion inextricable dans la synonymic, une incertitude
toujours croissante sur les especes. Non-seulement leur dis-
tribution geofjraphique etait completement ignoree ; niais on
n'avait pas menie d'idees fixes sur Ics caracteres qui pouvaient
servir a les distinguer les unes des aiitres.
Pour debrouiller ce cliaos , il ne sullisait pas de niettre en
ceuvre les noinbreux niatc-riaux que renferment les lierbiers de
Paris Une longue babitude de la nature vivante peut biea
donner ce tact au moyen duquel on reconnait, dans un echan-
tillon dessecbc et decoiore , la plante qu'on a etudiee sur Ic
Irais. Mais s'agit-il d'especes inconnues ou litigieuses : si on ne
les examine qu a I'etat sec , les ideesque Ton s'en forniera man-
queront necessairement de justesse. Cela est surtout vrai des
plantes a tissu delicat, comme les Liliacees , les Iridees , etc.
En perdant leur relief, leurs couleurs, elles perdent ordinai-
rement tout ce qui pouvait eveilier I'attention sur leurs vc-ri-
tabies caracteres. 11 est d'ailleurs impossible de bien connaitre
uiie plante qu'on n'a pas suivie dans toutes les pbases de son
existence , et il ne me souvient pas d'avoir vu , dans les her-
biers de Paris, nn seul ecbautillon de Crocus qui fiU a I'ctat
de fructification. Enfin, toute question relative a la vraie struc-
ture dune plante, exige de nombreuses analyses, et il est rare
que les herbiers permcttent ce genre de recberches.
f.es moyensque j'avais sous la main se Irouvant ainsi reduitr
a une utilite secondairc, je lesolus do renionler aux sour,ccs.
Le depouillement d'cnviron cent cinquante oavrages , dissemi-
nes dans les biiiliotbeques de Paris, m'apprit bientot ^uelles
etaient les lncaliles oii les especes de Crocus, mentionnees par
les auteurs , avaient ete observees. J'en dressai le tableau, di-
vise par contrees, et partout ou il y avait un secours eclaire a
attendre, mes leltres allerent le cbercber. C'est ainsi que je
suis parvenu a reunir dans le jardin du Luxembourg la pres(pie
totalite des especes connues , sans compter un grand nonibre
de varietes.
En Italic, je m'adrcssai succcssivemcul a tons les botanisles
que jc savais residcr dans cetle peninsule. La plii|)art salislircnt
348 Bntanique. N". 221 — 222.
a mcs piiores ;ivcc uii eiii[)ressLMiu>iit qui excite encore toule
nia reconnaissance , et ils ni'envoyi'i-ent tout ce dont ils pou-
vaient disposei-, soit en hulbcs, soit en echantillons desscclies.
Je diois a M. Gnssone les especes de la Sicile et dn royaunic dc
IVaples, ii M. Mauri celles de la campagne de Rome, ii iM. Jan
celles de Parme, a MM. Jan, Berini , Hruniati et '/.ampieri celles
du Frioul, a M. Moretti celles de la Lombardie, du Yicentin
et de plusieurs aulres parties de I'ltalie superieuie, a M. Balbis
celles de 1^ Sardaigne, et a M. Risso celles de Nice.
MM. Bertoloni et Tenore (ii-ent plu^ que dc n»e fournir des
niateiiaux. Pour mieux resoudre les questions que ma cones-
pondance a\ai("nl soulevees , ils entreprirent d'etudiei- diVec-
tement, cliacun de son cote, les especes d'ltalie qu'ils avaient
pu se procurer. Le resultat de leurs observations est consigne
dans les deux niemoires que j'annonce.
Le premier porte la date du 10 juillet i 8a6 , et m'est parve-
nu , avec une loUre de lauteur, du 12 aout , nieme annee.
M Bertoloni embrasse , dans ce memoire , tons les Crocus
d'ltalie, et il en decrit neuf especes , dont six printanieres et
trflis d'automne. Peu ou point de synonymrs eniprunles aux
anciens auteurs. Les caracteres employes sont, en general,
ceux dont on s'est servi jusqu'a ce jour. Un seul caractere,
tout-a-fait neuf, est celui que M. Bertoloni tire du scape qui est
tantot cnveloppe dune gaine , tantot parfaitement nu. Les
autres ne sont pas tnus egalement solides, et plusieurs sont
tellement variables que j'ai cru devoir les exclure entierement
de nion travail. Ue ce nonibre sont les feuilles , considerecs
dans leur largeur plus ou moins grande ; la spathc , scion
qa'elle est aigue ou obtuse , ou acuminee ; la longueur rela-
tive des elainines et des stigniates , et des antlieres comparecs
aux iil.imiMis;enliu la diviion plus ou moins prol'ondc du style
en trois sligmales.
,. c. KH'.rims. All. — il se trouvc non-seulcment dans toule
I'ltalie s.'pericure , sur les Alpes et a leur pied , mais encore
sur plusieurs points de lApenuin , depuis la Ligurie orientale
jusque dans la Calabre cilerieure. — Tons les synonymes sont
exacts, a I'exception du C. Impcrali de Ten. qui appartient au
C. suavcolens. Lauteur ne distingue point de varieles. 11 ne
fait aucune mention des polls longs tt nombicux qui lapissent
Botanifjue. 349
la gorge de la roi-ollo , cl <[ui siiftiraient pour ilislingntM- le C.
vermis de toutes les aiitres especes printaiiieros.
•2. C. albiflorus. Kit. — II n'existe, en Italic, qu aux environs
<le Trieste, ou il a ete observe, pour la premiere fois, par nlM.
lloppe et Hornscliuch. M. Hertoloni ne I'a vn rju'a I'elat sec ,
et il n'ose ])i)int aflirnier qu'il mcrite d'etre distingue de I'es-
pece precedente. Je ne puis qu'applandir a cette )-eserve , car
j'ai recu le C. ,nlbiJlorus de Trieste , je le cullive depuis six ans,
et je me suis assure qu il ne devait pas meme etre considere
comnie une variete du C. verniis. C'est uiie sim))le variation de
couleur, semhlable a celles que presenlent beaucoup d'autres
Crocus.
5. C. suai'eolr/is. Bert. — M. Bertolnni doci-it sous ce nom,
comme espece nouvclle , le C vermis a. de JSebast. et Maur., tel
qu'il croit a la valle deli Inferno pres de Piome , a Teiracina et
a Itri. II le distingue des deux precedens , principalement par
son perigone a gorge jaune et a segniens exterieurs marques de
trois stries violettes siir le dos. Ces caracteres indiquent, en
effet , line difference specifique, car le C. vernus n'a jamais de
veritables stries , an moins a I'etat sauvage, et c'est une des
especes ou la gorge, tantot blanclie, tantot lilas, ne passe ja-
mais au jaune. Rcste a savoir si, parmi les especes ancienne-
ment etablies , il n'en est pas quelqu'une qui fasse r.aUre un
doute tres-fonde sur la legitimite de la nouvelle especc ; j exa-
minerai cette question a I'article du C. minimus , et en rerKlani;
compte dii memoire de M. Tenore. Au reslc , c'est a (ort que?
M. Rertoloni altribue a son C. sunvolens, , ainsi qu'a toutes les
aulres especes de printemps comprises dans sa monograpliie ,
des I'euilles naissant en meme temps que les fleurs [folia sjn-
anl/i'n). Ce caractere n'appartient qu'au C. veriius ; dans toutes
les autres especes de printemps enumerees par I'auleur, les
feuilles devancent les fleurs dune, deux ou plusicurs seniaines,
ainsi que je I'ai appris en cullivant ces especes. Je dois faii-e re-
marquer aussi , qu'en decrivant la gorge du C. sunveolens
eomme glaiululeuse , I'auteur a donne lieu a une equivoque-
f|u'il fallait eviter. On pouvait croire , et on a cru , en effet,
qu'il s'agissail de glandes allongees et capillaires, semblables-
aux poils qui tapissenl la gorge du 6'. vernus , glandes qui n'exi-
stent ni dans le C. suaveo/e/is , ni dans le C. biforiis , autre es-
pecc a laquelle M. Tenore attrihnc le meme cai'actere. Saus-
350 Botanique. N"'. 221—222.
(loute, M. Bertoloni aura nientionne sous Ic nom de glandes ,
les papilles que preseulc la gorge des C. siiai'en/ens et bi/Iorus,
vues a une forte loupe; mais conune on les retronve dans toul.es
les especes, y comprises celles ii gorge poilue , il cut mieux va-
in n'cn pas parlor,
4. C. biflorus. Slill. — Cest lespece la pins repandue en
Italie ; elle se trouve a Milan, Verone, Mantoue, Parme , Bo-
logne, Pise, Rome, Terracine, Naples, etc. , tonjours dans
les plaines, jamais sur les montagnes. L'auteur reunit, avec
toute raison , le C. bijlorns dcs Anglais , le C. pusillus de Te-
nore , et le C. lineatiis de Jan ; mais il parait ignorer que ces
trois plantes constituent autant de varietes qui, dans un ou-
vragc special , doivent necessairement etre distinguees. Parmi
les autres synonymes rapportes, celni de Moretti est seul liors
dc place. La description de Moretti , que j'ai sous les yeux , ne
pent appartenir qu'au C. vernus. 11 en est de nierae des echan-
tillons que M. Moretti m'^ euvoyes. II est neanmoins .certain
que le C. biflorus croit spontanoment a Aquileia , une des lo-
calites ou M. Moretti indiqnait son C. vpviius. Quoi qu'il en
soit, le C. biflorus difteie de toutes les autres especes printa-
nieres ici decrites , par ses tiiniques radicales non relevecs de
nervures, et dont le tissu cellulaire ne se decompose point,
dans I'etat de vetuste , de maniere a isoler les lihres qui le tra-
versent. Ce tissu, parfaitement lisse et continu, est une veri-
table membrane qui ne se ronipt que par decliirement.
5. C. minimus. Dec. — Espece de Corse , tres-peu connue,
decrite d'abord par M. Decandolic dans les Liliacces de l\e-
doute, puis reproduite , sur la foi de cet autcur, dans tons les
Species publies depuis. D'apres les echantillons desseclies qu'il
a eus a sa disposition , et qu'il a bien vnulu me communiquer ,
M. Bertoloni atlribuc une double spatlie a cctteplante, et ,
pour cette raison , il la croit plus voisine du C. biflorus que dn
C. suaveohns. Mais un grand nombre d'ecbantillons examines,
tant sur le frais que sur le sec , m'ont appris que la spatlie y
etait plus souvent simple que double , et , ce caractire ccarle ,
je n'ea ai trouve aucun qui put la faire distinguer du C. suaveo-
lens , autrement qu'a titre de variete.
6. C. variegnlus. Hopp. et Hornsch. — Espece tres-distincte
des precedentcs , surtout .par ses tuniques radicales rele-
vees de grosses ner\iircs , f'requemmcnt anastomosecs et for-
Botanique. 351
mant , par la decomposition du tissu cellulaire , uu rescau tfes-
marque. — Croit dans leFrioul, ou elle a ete observee, pour la
premiere fois, par MM. Hoppe et Hornschucli.
7. C. satii'us. Lob. — Cette esp^ce est cultivee depuis les
temps les plus recules pour 1' usage de ses stigmates dans les arts
et la niedecine. On ignorait sn patiie , lorsque sir i.-lL. Smith
lacomprit, en ,8^'j, dans Ic Prodr Fl. Grrer., an nombre des
plantes que Sibthorj) avail recneillies dans les basses montagnes
del'Attiqiie. Depuis cette epoque deja cloignee, personne n'avait
observe le C. salivas a I'etat sauvage. M. Bertoloni ajoute done
un fait curieux a son liistoire en annoucant qn'il croit s|)onta-
nement, en grande abondance , aux environs d'Ascoli , dans la
Marche d'Aucone. II n'est guere possible de mettre en doute
la verite de cette assertion , jiuisque M. Bertuloni decril la
plante d'Ascoli comme ayant les stigmates de la longueur du
perigone et pendans , caracteres particiiliers au vrai C. sath'us.
II faut d'ailleurs remarquer que la plante d'Ascoli se trouve
dans les bois montuenx , unllement dans la plaine , ni dans les
lieux d'ancienne culture; c'est du moins ce qui resulte d'une
lettre que M. Bertoloni m'a ecrite, posterieurement a la publi-
cation de son memoire.
8. C. serotinus. — M. Bertoloni reunit, dans cet article, le
C. serotinus SAhh . et le C. odoriis Biv. , deux especes qui sont
effectivement tres voisines , mais que je ne crois point iden-
tiques. J'aurais meme de la peine a concevoir comment 1 au-
teur a pu s'en former une autre opinion , si les lettrcs V. S. ,
placees en tete de la description, nindiquaient des observa-
tions faites sur le sec, c'cst-a-dire siir des materianx tres-in-
complets. Pour moi , je cultive depuis quelques annees les es— ■
peccs dont il est ici question, et je les ai constamment tronvees
bien distinctes. La premiere differe en efFet de la seconde ,
I ". par ses tuniques radicales a peine reticulees ; 2". par sa gor-
ge tres-poilue, non jiresque glabre, souvent blancbe ou d'nn
lilas pale, non toujours jaune ; 3". par ses stigmates multifidcs,
non pres([uc entiers; 4"- par sa capsule toute blanche, a I'etar
frais , non verte avec six stries longitudinalos violettes.
M. Berto'oni a-t-il en les deux especes sous les yeux ? (^'cst
ce qu'on ne saurait ni allirmer ni nier avec queique certitude,
|)nisque I'auteur ne s'expliipie pas sur les circonstances d'oi'-
gnnisation que je viens d'eniimercr. 11 est cepcndant a remar—
?>y2 Bota/iifjuc. N"'. 221—222
quer qiu? I'line dcs dciix locylites assignees jiar I\I. Berloloni a
son Cf. serotinus , n'a jamais ele citee que pour le C. odorus.
.le veux parler tie la Sicile. Quant i la Dalruaiie, clle n'est
rappoitee ici que d'apres un seul echantillon desseche qui peut-
etre n'appartient a aucune des deux espsces , et qui , vraisem-
blablement , n'aura point influe sur la description. Les proba-
bilites sont done que le C. serotinus Bertol. se i-apporte exclu-
sivement au C. odorus Biv. , et qu'en admettant I'identite de
cette deinieie espece avec le C. serotinus Salisb. , M. Bertoloni
aura ete entrainc par I'exemple de Sprengel qui seul a propose
\v\\v reunion. (Voy. Sprang. Neuc Entdeck. et Syst. veget.)
9. C. niedius Balb. — M. Balbis avail decrit sous ce nom , en
I 800, un Crocus d'automne , recolte aux environs de Tende
par le jardinier Molineri. Quatre ans apres , M. Balbis crut y
r<=connaitre le C nudiflorus de Smith, et il consigna cette ob-
servation dans ses MisccUanca prima. Depuis lors , tous los au-
"leurs qui ont parle du C. nudijlorus (a commcncei- par M. De-
randolie , dans sa Flore francnise) , y ont rapporte le C. medius
comme synonyme. Pour juger s'ils I'avaient fait avec raison ,
m'ctant assure que la plants n'existait plus dans J'herbier de
1\I. Balbis, je me rendis a Tende , eu septembre 1821, uiais ce
fut inutilement : j'eus beau cherclier , je ne decouvris ni le C,
niedius ., ni aucune aulre ospocc du meme genre. 11 ne me res-
tait done qu'un parti a prendre , celui de suivre I'exemple des
autieurs , au nombre desquels je comptais M. Balbis qui avait
propose I'espece. Cast ce que je Cs dans ma description ine
dite du C. nudijlorus. II parait cependant que nous ctions tous
dans I'erreur. A defaut d'echantillons authentiques, provenant
<ift Tende, IVI. Bertoloni s est procure uue copie de la figure du
C. niedius, telle qu'elle cxistc a la bibliothoque royale de Tu-
rin , dans la collection des Iconcs Taurinenses , et il y a recou-
nu une plante parfaitement semblable a celle qui se trouve sur
plusieurs points de la Ligurie orientale , notamment a Varcse
et dans les montagncs del Brncco. Or cette derniere plante ,
tjuc M. Bertoloni a vue vivante , differe du C. nudijlorus,
\". par ses bulbes beaucoup plus gros (caractere qui nest pas
sans valeur) , a", par ses tuniqucs radicales a nervures anasto-
mosees en lescau , non libres (caractere impiirtant) , 5". par se->
sligniales plus longs, plus etaies, plus profondenient decoupes.
Je j)arle ici d'apres M. Berloloni, carje ne connais poini la
Botauiqiie. 353
piante de Ligurie , ou plutot je ne puis rien affirmer d'apres
I'echantillon tres-incomplet que j'en possede. Neanmoins , si la
description est fidelc , coinine j'ai tout lieu de le supposer, il
faudia necessaiiement admettre une difference specifique entre
le C. medius et les deux especes avec lesquelles seules il peut
ctre compare , en raison de ses feuilles naissant apres les
fleurs , je veux dii-e les C. nudiflorus et speciosus. Le besoin ,
tons les jours mieux senti, de I'exactitnde exige senlement que
M. Bertoloni complete sa description , en y ajoutant quelquBS
details sur les feuilles , sur le scape, sur la gorge de la corolle,
surle fruit, etc. L'absence de ces details qui, ordinairement ,
fournissent de bons caracteres , peut seule laisser des doutes
sur la legitiniite de la nouvelle espece. II est surtout important
d'exaniiner si les bourgeons lateraux du bulbe se developpent
en tiges souterraines , ainsi que je I'ai observe , le premier
apres Clusius , dans le C. nudiflorus, ou s'ils ne produisent que
des caicux spheroides , semblables a ceux de tons les autres
Crocus.
Pendant que M. Bertoloni redigeait a Bologne sa Descriziotic
dc Znffcrani itnUnui ., M. TenOre lisait (au commencement de
mars 182(1) devant I' Academic royale de Naples , son Memoria
sullc specie c varieiii di Crochi delta Flora napolilana , et il y de-
crivait qnatre especes , dont trois printanieres et une d'au-
tomne. M. Tenore avaitdonc des idees toutes faites sur les es-
peces tie la Flore napolitaine , au moment ou M. Bertoloni
besitait [leut - etre encore sur celles d'ltalie. L'ouvrage de
AI. 1'enore , anterieur di; fait, ne Test cependant point de
droit, car il n'a ete publie qu'en decembre , quatre mois au
iiioins apres celui de I\I. Bertoloni. Cette obsei'vation n'est pas
sans importance; clle trouvera son ap|>lication ailleurs.
Quoifpic imparfait a plus dun egard , le memoire de M. Te-
nore n'en est pas moins, selon nioi , un des ineilleurs qui aient
ete ecrits sur la matieie. L'auteur s'est donne beaucoup de
peine pour rassembler les materiaux epars de son travail , et
pour les obtenir dans I'etat le plus favorable a I'observation
(toutes les especes ont etc decrites sur le frais). II a porte le
barometre sur les montagnes pour fixer les limites de cliaque
espece dans la ligne verticale , et pour ajipuyer ainsi sui- les
habitudes les differences materielles qu'il avait reconnues daas
B.TomhXI. 25'
354 Botauiquc. rS"\ 221—222.
les organes. Toutes les fois ([u'uiie espj ce oflrait ties varictes ,
il s'est cfforce de les distinguer. Enfin , il a decrit avec con-
science, et avec tons les developpemens qu'on pouvait desirer,
les objets qu'il avail sons les yeux; ses phrases specifiques sont
longues el comparatives, et il nest pas nne de ses descriptions
H la suite de laqaelle on ne trouve des observations pleines
a interot sur la structuie de la plante, sa synonyniie , sa distri-
bution geograpbiqne, etc.
II est , sans doute , des ombres a ce tableau. BI. Tenore n'a
pas toujours vu la nature telle qu'elle etait ( exeniple : les tu-
niques radicales du C. vernus). II ne s'est pas toujours fait une
juste idee de I'espece qu'il decrivait, consideree relativement
aux autres especes du meme genre ( exeniples : C. Imperati et
Tliomasii). II lui est arrive aussi de rapporter a une variete
les synonymes qui appartcnaient evidennnent a une autre
variete (Y. I'arlicle du C. vernKs). Mais toutes ces imperfections
s'expliquent par les circoni-tances dans lesquelles se trouve
I'auteur. Comment voir tout-a-fait juste lorsqu'on manque
d' objets de comparaison? Comment ne pas se tromper sur les
affinites lorsqu'on est oblige de les cliercber dans les livres ?
Comment citcr exactement des figures et des ouvrages que Ton
n'a pu consultcr directement? Do telles fautcs sont, pour ainsi
dire , inevitables, lorsqu'on travaille a une des extremites de
I'Europe , loin des grands depots litteraires et des grandes col-
lections d'histoire naturelle. Je me permettrai cependant de les
rclevcr, dans I'interet de la verite , et j'aime a croire que cette
franchise, loin de dcplaire a ftl. Tenore , lui fournira une nou-
velle preuve de mon cstime.
Avant de passer a I'examen des especes, je dois dire un mot
des caracteres qui ont servi a les distinguer. M, Tenore n'a omis
presqueaucun deceux qui avaient etc employes parM. Bertoloni,
et il a ainsi donne lieu aux observations que j'ai faites sur une
partie de ces caracteres. Mais en portant son attention sur les
poils qui, dans cerlaines especes, garnissentla gorge du pcri-
{'one , et en tenant compte des iialjitudes des feuilles , il a cte
plus loin que M. Rerloloni. Les feuilles, scion qu'eiles naissent
en meme temps que les fleurs ou avant elles, selon qu'eiles af-
fectent une direction verticale ou qu'eiles se courbent vers la
terre , scion qu'eiles, sont depoui'vues ou garnies de cils trcs-
serres sur lys herds, offrent en efTct de tres-bons caracteres ,
Botanique. 355
et je dois feliciter M. Tenore d'avoir su les d^couvrir. Je ferai
soulement observer que I'auteur na pas ete heureax dans Ic
choix des ternies lorsrju'il a designe , sous le nom Ac folia Iiy—
pcrantliia , les feuilles qui naissent avant les fleurs. Ccs mots
signifienl proprement yew/Z/e^ dominant ou de'passant les fleurs ,
ct une telle circonstance n'a riende reniarquable, puisqu'elie se
trouve dans toutes les especes napolitaines, vers la fin de leur
floraison. 11 fallail ecrwe folia proteranthia , pour se conformer
a I'usage qui a deja consacre les exprcssionsyb//a sjnanthia et
folia hysteranthia.
I. C. vermis. All. — Celtc espece avait ete indiquee, avec
un caractere certain (gorge poilue), dans leFlora mcdica univer-
salis de M. Tenore , public en 1821 , et dans la i-i". livraison
de son Flora napolitana, livree au commerce en 1824. M. Te-
nore croyait I'avoir observee , dabord sur les montafnes de
rile de Capri , puis sur les flancs du montS.-Angelo , pres Cas-
tellamare. Mais je connaissais assez et le peu d'elevation de ces
montagues et les babitudes du C. vernus , pour etre en etat de
decider a priori qu'il y avait erreur dans ces indications. Je—
crivis plusieurs fois a M. Tenore , afin d'appeler son attention
sur mes conjectures , et j'insistai de nouveau aupres de lui
lorsque nous eiimcs I'avantage de le voir a Paris en 1824.
Slimule par mes questions, par les doutes que j'avais eleves,
M. Tenore resolut de soumettre a un nouvel cxanien tons les
Crocus de la Flore napolitaine. 11 conimeuca par la plante de
Castellamare, et il n'eut pas de peine ;\ reconnaitre que ses
feuilles naissaient avant les fleurs, que de plus elle avait la gor-
ge parfaitcinent glabre et fortement coloree de jaune; caracte-
res tout-a-fait etrangcrs au C. vernus , dont les feuilles naissent
en meme temps que les fleurs, el dont la goige , toujours be-
rissee de longs poils , est constamnient teintc de blanc ou do
lilas, sans aucun melange de jaune.
Le C. vernus ne se trouvait done point aux environs de Na-
ples. Restait a savoir s'il existait dans quelque autre autre par-
tie du royaurae. Cette question ^e tarda pas etre resolue affir-
mativemeut par des ecbantillons qui fiirent envoves a M. Te-
nore. lis avaient etc recoitcs dans la region la jilus elevi'e des
nioutagnes de I'Abruzze , de la Hasilicata et de Ja Province
Ulterieure. M, Tenore y reconnut do suite les caracleres du
2 5.
350 Botaniqiie. N"'. 221—222.
vrai C. vernm , cX. bientot apivs ( le 1 2 juillet i 826} , il observa
lui-merae cette espece, en fleur, sur une des plus hautes som-
mites du niont Pollino, dans la Calabre citerieure.
M. Teiiore distingue deux varietes dans le C. vermis , Tune
i fleuis plus petites, plus precoces , a gorge tapissee de polls
plus longs, a stigniatcs phis coiirls que les etaiiiincs ; I'autre a
fleurs i)lus grandes, plus tardives, etc. La premiere est particn-
liere aux Abruzzes ; la seconde se trouve daus la Basilicata, la
Province ullerieure et la Calabre citerieure (i).
Une longue experience m'a appris que la proportion des stig-
mates , relativenienl aux etamines , varie dun individu a I'au-
tre, dans toules les especes , et que, dans une seule et menie
variete du C vermis, les pnils de la gorge sont tantot plus,
tantot moins longs et nombreux. L'c'poque de la lloraison est
plus importante, et s'il venait a- etre dcniuntre que le C. ver-
jius S, toutes circonstances de local ite et de temperature ega-
les fleurit habituellement deux ou trois semaines apres le C.
vernus « il ne men faudrait pas davantage pour soupconner
tine difference spccifique entre ces deux plantes. Mais tel n'est
point le cas de la variete |3 , puisque M. Tenore la trouvec ea
fleur , le 12 juillet , sur le niont Pollino, et que I'autre fleurit
en juin et juillet sur les montagnes des Abruzzes, d'apres le
temoignage de M. Tenure lui-meme. Selon toufe a|i[,:ii('nce ,
il en est du C. vernus napolitain coinme de celui lies Alpcs, qui
n'attend que la fonte des neiges pour se developper , ot que
Ton pout trouver flcuri , a differentes hauteurs , depuis le niois
d'avril jusqu'au niois d'aoiit.
M Tenure clieiclie un autre caractere dans la grandeur des
fleurs. A cet egard, le C. vernus varie effectiveinent dune
nianiere tres-remarquable. Le limbe de la fleur , dans le C.
albiflorus de Trieste , n'a qu'un pouce de long ; il prend jus-
qu'a deux pouces deux lignes dans le C. vernus des environs de
rvollini'bani eu Anglclerre. Ces differences de proportion sem-
(1) C'cst cette dcrnicrc variete qui est figuiec ettri-s-bicn represen-
tee , planilic I du memoire.
Jc parle ici tl'apres men cxcmplaire , ilont les planches out etc rc-
toadices ail pinicau. Jai vu plusicurs autres cxemplaires oil les
plaudics avaicJit (ite simplcment tiii'cs en couleur ; ces deinicres lie
doivcat i.1.0 coiisultees que pour le dessiii.
Botankjue. 357
])lent indiqucr des formes bien Jistinctes ; iiiais elles ne sont ,
en realite , que les deux extremes d'unc echelle qui comprend
tous les degres interniediaires. Ainsi , le C. vernus du iiiont
PoUino (un pouce et derui ) tient exactement Ic milieu entie
celui de Trieste et celui d'Angletene , comme le C. vermis des
Alpes et des Pyrenees (i4 — 15 litjnes) tient le milieu entre ce-
lui de Trieste et celui du mont PoUino. Kotez que , dans cha-
cune de ces quatre formes, la grandeur de la fleur peut varier
dune , deux ou plusieurs ligoes, suivant la nature du sol et la
temperature de latmosphere. II u'est done pas possible d'as-
seoij' sur ce caractere une distinction taut^^it peu solide. Je
I'emploierai neanmoins dans la monographie que je prepare, et
je distinguerai un C. vcrnus <^ grnitdijloriis, pour avoir occasion
d'indiquer separenient quelques localites excentriques ( Nottin-
gham , niout Pollino, etc.), et d'y rattacber la longue synony-
mic de la plante des jardins , qui est toujours a grandes fleurs.
Quant aux synonymes qui, dans le travail de 31. Tenorc ,
figurent sous la variete « , ils pourraient induire en erreur
quiconque ae connait pas la plante dont I'auteur a voulu par-
ler. Les citations de Parkinson, de Redoute et de I'Engl. Bot.,
qui font partie de celte synonymie , appartiennent sans aucun
doute a la var. p.
M. Tenore se trompe egalement loisqu'il rapporte a sa va-
riete [3 un C. neapolitanus. Sims. Bot. Mag. La citation est
inexacte, car la plante dont il est ici question, plante quirentre
effectivement dans la var. p, n'a jamais ete proposee comme
espece par les auteurs du Botan. Magaz. Elle a ete decrite et
Cguree sous le nom de C. i>eriiiis p neapolitanus.
Je termine cet article en faisant observer que les tuniques
radicales du C- vermis ne sont point, comme le dit M. Tenore,
semblables a desetoupes [tunicis radicalibus Jibrillosostupaccis) ,
niais composees de fibres entrecroisees et reticulees , comme
celles du C. Thomasii , fort bien decrites par M. Tenore.
2. C. pusillus. Ten. — Les seules localites qui soient indi-
quees pour cette espece , dans les limites du royaume de Na-
ples, sont les vallees de Saint-Rocli et d'Orsolone. Je puis y
ajouter les environs de Caserta ct le mont Gargano, d'apres des
bulbes qui ont lleuri au jardiu du Luxembourg , et qui m'a-
vaient ele envoyes par M. Gussone.
M. Tenorc nc vit d'abord dans cclle j lanlc (ju'une var-eto
358 Botanique. N«'. 221— 222.
du C. i'ernus ; c'est elle qui est mentionnee dans le Prodromus
jlorce jieapolitnnce , public en i8i i , sous le nom do C, vermis
var. pusilhis.
Bientot apres , M. Tenore se determina i la considercr com-
me espece distincte , ct il I'insera , en 1 8 1 3 , dans le catalogue
du jardin dcs plantes de Naples , sons le nom de C. pusilliis ,
qui fut adopte en 1822 par M. Bertoloni, dans \e Mantissa au
premier volume du Syst. vegct, de Rcem. et Schult.
Dix ans plus tard , M. Tenore crut reconnaitre cette plante
dans les descriptions du C. minimus Dec. C'est sous ce dernier
nom quelle figui^^ans le premier volume du Flora medica
universalis (i825), dans la ii" . livraisou du Flora napolitana
(1824), et dans le catalogue des graines recoitees en iSaS au
jardin des plantes de Naples.
Cette erreur ne tarda pas a etre relevee par I'autcur lui-
meme ; le C. pusillus reparait sur la scene, accompagne d'une
tres-bonne description , dans le memoire que j'annonce.
En fait, le C. pusillus diffcre de toutes les especes qui, jus-
qu'a ce jour, ont ete observees en Italic, par ses tuniqucs ra-
dicales membraneuses, lisses , nuUement relevecs de nervures,
ni decomposees en lanieres filiformes. II dilTere surtout du
C. vernus , par ses feuilles plus etroiles et plus precoces (i) ,
relativement aux fleurs, par sa spathe double, et par son peri-
gone a gorge jaune, parfaitenient glabre.
Mais le nom de pusillus ne saurait etre conserve a cette
plante, puisqu'il est impossible de la distinguer spccifique-
ment du C. biflorus Mill., espece cultivee dans les jardius , au
moins depuis 1 an 1768 (date de la 8^ edition du Dictionnaire
de Miller], et dont Andrews a donoc la premiere bonne figure
dans le Botanical Rcposituij. L'origine du C. biflorus etait
completement ignorec, lorsqu'elle ine fut subitement revelee ,
il y a ])r<s de quinze ans, par I'inspection des ccliautillons que
J.. Thomas avait rucoltes au val S.-Rocco , prcs de Naples. Mes
recherches posterieures sur les Crocus furent meme motiveos
par cotle deciuverte , qui tn'rclaira snr la possibilite de rom-
' , M. Tenore me parait manquer a I'cxaclitudelorsqu'il attribiie au
pusillus dcs feu i!cs naissant en meme temps que les Hears {/ulin
.y .anlhia ).
Botanique. 359
pleter I'histoire de plusieurs autres especcs, generalement cul-
Vivees , donl la patrie etait restee inconnue. M. Beitoloni ad-
met, commc moi , I'identite des C. biflorus etpusillus, et j'ai
lieu de m'en felicitei', puisqiic cette concordance tend a (ixei"
I'opinion sur une des plus jolies plantes que nous cultivions
dans,nos jardins.
M. l>eitoioni decrit le C. biflorus sans parler de ses varieles.
M. Tenure eu distingue trois , d'apres la couleur des fleurs.
Dans I'une d'elles , les segmens exterieurs du perigone sont
marques de stries longitudinaies violettes sur le dos , et les
segmens intcriears sont blancs sur les deux faces, ainsi que la
face interieure des segmens exterieurs. Dans la seconde variete,
le blanc est remplace par le bleu pale (ou plutot le lilas). Dans
la troisieme , tons les segmens sont dun pourpre violet ( ou
plutot libs) sur les deux faces , sans aucune strie dorsale.
Cette diversite de couleur dans \e C. pusi/lus, est ici indi-
quee pour la premiere fois. Elle meritait assurement d'etre si-
gnalee , mais je ne crois pas quelle puisse etre employee k
distinguer des varietes, dans le sens qu'on attache aujourd'hui
a ce mot. Une longue etude des Crocus ma appris a chercher
ailleurs les caracteres de quelqu importance, et lorsqu'il m'ar—
rivera d'etablir des varietes dans ce genre, elles seront toujours
fondecs sur I'ensemljle de la vegetation. C'est d'apres ce prin-
cipe que j'admets trois varietes dans le C. biflorus ^ I'une plus
grande, dontles feuilles naissent en menie temps que les fleurs
(c'est le C. biflorus des Anglais) ; I'autre de meme taille que la
prccedente , ot dont les feuilles naissent avaut les fleurs [C.
fi/ic/ilus Jaa) ; la troisieme, de moitie plus petite dans toutes
ses parties, a feuilles beaucoup plus etroites et se develop-
pant , comme dans la seconde , avant les fleurs (C. pusillus
Ten.). Dans la premiere de ces varietes, la fleur est toute
blanche, avec des stries violettes sur le dos des segmens ex-
terieurs. Dans la seconde, elle est ou toute blanche ou toute
entiere dun lilas tendre, avec ces raemes stries. La troisieme,
plus variable , ofire trois principales modifications : fleurs blan-
ches, segmens extcrieurs stries sur le dos; fleurs lilas, serf-
mens exterieurs comme dans la prccedente; fleurs lilas, sans
stries. 11 y a done , suivant moi, trials varietes et plusieurs va-
riations dans le C. biflorus.
La planche 2, qui accompagnc Ic niciuoirc, dontic, en a , uii
360 Botaiiique. N"'. 221—222.
individu entier a fleurs blanches , qui parait appartenir a la
seconde variete {C. /ineatus) , e!, en d, une fleur detachee de
ma troisieme variete, variation lilas. La fleur, dans la premiere
figure , est representee a inoitie ouverte , mais dune nianiere
qui n'est pas naturelle et qui ne fail point connailrc le verita-
ble mode d'expausion des segmeiis. Du reste, le dessin est
bon et rend exactement le port de la plante. Les couleurs
seules laissent beaucoup a desirer ; elles ont ete mal appliquees
sur les fleurs, ainsi que sur les tuniques ; il resulte de la que
le caractere essentiel de I'espece ( j'ai dit qu'il residait dans les
tuniques radicales) n'est point exprime dans ce dessin.
Quant aux synonymes rapportes par M. Tenore , ils sont
tous parfaitement justes , mais je crois qu'ils appartiennent
tous a la variete a de I'auteur , non a sa variete p , sous la-
quelle ils se trouvent places dans le memoire imprime.
3. C. Iriiperali. Tea. — C'est la plante que ]\I. Tenore avait
decrite sous le nom de C. vernus dans ses premiers ouvraces.
EUe etait tres-distincte du C. vcriius , ainsi que du C. pusillus.
M. Tenore sen apercut bientot, et il fit de vaines recherches
pour la rapporter a une des especes decrites par les modernes.
11 la proposa done corame nouvelle, sous le nom de C. Impernli,
parce qu'il crut y reconnaitre le Crocum vernum Infifolium Jlore
purptirco mitjore de Clusins, plante que Ferdinand Iniperati
avait jadis cnvoyee de ]\aj)los a Clusius.
Telle etait I'opinion de I\l. Tenore, en mars 1826, lorsqu'il
lut son memoire devant I'Academie royale de JN'aples. J'cn jiarlo
d'apres les Icttres de I'auteur et d'apres I'extrait qu'il voulut
bien m'adresser de son memoire, a I'epoque que je vii;ns
d'indiquer.
Alors, ftl. Tenore rcgardait comme autant de varietes les va-
riations de couleur que presente le C. K'ernus , et, confornie-
mcnt a cette maniere de voir, il n'admettait, pour la Flore de
Naples, qu'une seule variete, celle a fleurs pourpres.
II y avait cependaut entre les individus du C. vermis ; des
differences bien plus cssenlielles a saisir. M. Tenore ne fut pas
long-temps sans en clie I'rappe. Parmi les formes de cette es-
pi'ce qui existaient, a I'etat sauvage , dans le royaume de Na-
ples, il distingua deux varietes, I'une a petites, I'autre a gran-
des fleurs, et ce fu: en cliercliant la synouymio- de cette
Botanique. 361
derniere , qu'il la trouva nientionnee dans les ouvrages les
plus recens, avec le synonyme que j'ai indique plus baut.
Gawler avait , le premier, fait ce rapprocliement dans le
Bot. Mag. [C. vermis ^ neapolitanus. Hot. Mag. p. 860), et
son opinion etait tiop bien justifiee par la description de Clu-
sius , pour ne pas etre adoptee aussitot que connue. Aussi le
Crocum vcrnum. latifolium Jlorc purpureo majore ne fijiure-t-il
plus, dans le present niemoire , au nombre des synonymes du
C. Impcrati.
M. Tenore y substitue, avec doute , le Crocum vcrnum lati-
folium purpurea versicolore Jlore de Clusius, plante dont la pa-
trie n'est point connue, que I'auteur avait elevee de graines en-
voyees par Alphonse Pantius , medecin du due de Ferrare. II y
a deux observations a faire sur ce synonyme : la premiere , c'est
que la description de Clusius s'ajjplique au C. versicolor et a
cerlaines varietes cultivees du C. vernus, aussi bien qu'au C.
Imperati ; la seconde, c'est que Vaillant, dans son berbier, rap-
porle le meme synonyme a des ecbantillons qui appartiennent
incontestablement au C. versicolor.
Des i'annee iSqS, M. Mauri, professeur de botanique a
Rome , avait bien voulu m'envoyer les bulbes des trois especes
de Crocus qui sont indiquees, comme varietes da C. vernus,
dans le Prodromus Floras Romance. De ce nombre etait le C.
vernus a, recueilli a la valle deU Inferno. M. IMauri I'avait
aussi communique a M. Bertoloni qui I'avait considere comme
iiouveau , et qui devait le publier sous le nom de C. suaveolcns.
Le projet de M. Bertoloni etait necessairement connu de
1\1. Tenore, puisque le C. suavcolens Bertol. ined. est'cite avec
doute parmi les synonymes du C. Imperati, dans le memoire
manuscrit que I'auteur voulut bien m'envoyer en mars 1826.
M. Tenore n'a cependant pas conserve ce synonyme dans le
texte imprime, et il faut convenir que la description de
M. Bertoloni, a pu le determiner a ce retrancbenumt.
II est tres-vrai que M. Bertoloni attribue a son C. siiaveoleiis
des feuilles naissant en meme temps que les fleurs , une spatbe
simple, un perigone odorant, a gorge glanduleuse et a segmens
ovalcs— oblongs , obtusiusculcs ou aigus ; tandis que le C. Im-
perati, tel que M. Tenore I'a decrit, est rcmarquable ])ar la
precocite de scs feuilles , par sa spatbe double et par ses fleurs
iiiodorcs, a gorge nue et a segmens tres obtus.
362 Botanique. W\ 221 — 222.
Mais i! faut observer : i". que M. Bertoloni atlrlbue des
feuillos svnanthiees a tous les Crocus printaniers d'ltalie, quoi-
qu'elles soient pioteranlliiees dans toules ces especes, le C.
i>rrnus cxcepte ; a", que le nombre des spathes varie, dans p!u-
sieurs especes, de uu a deux, et ne fournil par consequent
pas toujours un caractere bien precis; 5". qu'il n'cxisle , a nia
connaissance, aucune espece de Crocus dont les fleuis soient
remarquablement odovantes, autrement que par lours stig-
mates , ancune dont la corolle soil comiiletement inodore ;
4°. que les differences tirees de la foime des segmens du peri-
gone n'ont ici aucune valeur, attendu leur extreme mobilili';
dans les divers individus dune seule et nieme espece; 5°. que
Tcpithete glnndulosa, donnec par M. Bcrloloni a la gorge des
C. suavcolens et bijlorus^ quelqu'impropre (ju'elle soit , ne peut
s'enlendre dune gorge armee de poils , piiisqu'en decrivant la
seule espece printaniere qui ait la gorge poilue ( C. I'crnus) ,
M. Bertoloni dit expressemcnt : Jhux nuiiquaiii glanduloso-lutea.
II ne resulte done pas de la description de M. Bertoloni que
Ic C. suai'po/e/is doive elre distingue du C. Impci-ati. Loin de
la, ces deux plantes sont parfaitcnient idenliques, ainsi que je
m'en suis assure , en comparant les individus que MM. Tenore
et Mauri m'avaient envoyes, tels qu'ils ont fleuri , le printeinps
dernier, dans le jardin du Luxembourg. J'ai cependant note
eomme une cbose remarqiiable que les individus venant de
M. Tenore {C. Imperati) avaient tous la spatlic double, I'inte-
ricure, nienie, beaucoup plus developpee qu'olle ne I'cst dans
les especes a double spathe, tandis que, sur un assoz grand
nombre d'individus communiques par M. Mauri, tous, un seul
exceple, avaient la spathe simple. Mais je suis fonde a croire
(|ue la Constance du nombre binaire dans les ecliantillons de
M. Tenore est un simple effet du basard, car M. Talbot m'a
fourni un grand nombre d'ecliantillons dcsseches, prnvcnant
de la meme localite (Castcllaniaie), et la plupait ont la spathe
simple , comme ceux de Rome?.
L'idcntite des deux plantes ctant ainsi dcinontree , le nom
de C. siiaveolens devrait prevaloir, puisqu'il est anterieur a ce-
lui de C. Imperati (i], ol que, sans etre suffisamment caracle-
(I; Les h.cturcs aciuli'miqucs sufliscril pour conslator raiiterioritc'
Botanique. 363
ristique , il n'lmplique pas contradiction comme ce dernier.
Mais j'ai depuis long-temps avance I'opinion que la plante dont
il est ici question ne differait pas specifiquement du C. minimus^
je I'ai soutenue a une epoque ou je ne connaissais encore le C.
Imperati que par des echantillons desseches , et j'y persiste,
aujourd'hui que tous les elemens de la question sont reunis ,
sous mes yeux , dans le jardin du Luxembourg.
Cette identile resulte meme des observations consii^nees
dans le memoire. M. Tenore compare sa nouvelle espece aux
C. ver/iiis , versicolor et minimus , et il n'a pas de peine a la dis-
tinguer des deux premiers , quoiqu'il ne paraisse pas avoir une
idee sullisamment exacte de leur organisation (i). Mais lorsqu'il
arrive au C. minimus, il est oblige de recourir a des caracteres
dont la faiblesse «st evidente. Comment en effet admetlre une
difference specifique, foiidee uniquement sur la grandeur des
fleurs, sur la forme des segmens du perigone et sur la lon-
gueur des feuilles? J'ai dt'-jii fait connaitro mon opinion a re
sujet, en parlant du C. biflorus.
Selon moi , le C. minimus presenle deux varietes remarqua-
bles ; I'une a feuilles larges ( depuis uue ligne jusqu'a une ligne
et demie) , a gorge et filamens ordinairement d'un jaune oran-
ge , et a capsule entiercment verte ou ])lanclie, lorsqu'elle ap-
jn-oche de sa maturite; I'autre a feuilles tres-etroites { ayant
depuis une dcmi-ligne jusqu'a trois quarts de ligne de largeur),
a gorge et filamens le plus souvent d'un blanc tirant sur le ii-
las , et a capsule marquee , avant la dessiccalion , de six stries
violettes.
La seconde de ces varietes n'a jusqu'ici ete trouvee qu'en
Corse, oii elle varie excessivement , tant pour la taille de la
plante entiere , que pour la grandeur des fleurs, la couleur et
la forme des sogmens. Une seule de ces nonibreuses variations,
el, je crois , la plus rare, a ete decrite pai- H. Docandol'e sous
le nomde C. minimus.
La seconde, dans laquelle jusqu'a ce jour je n'ai obscrvi' que
d'une decouverte; mais I'impression pent seule assurer la piioiite aux
noms geneiiques et .spccifiqucs.
(1 ) Cost ainsi que IM. Tciiorc attiiliuc, au C versicolor, uiic spathc
univalve et des l)uil)es agreges , quoiqu<; celle espece ail Ii.ihiluellfv
mcnt la spatlie bivalve et les imlbcs solitaires
364 Botanique. N"\ 221—222.
dps variations di'-pcndantes dc la couleur, est indiquiie a la valle
dell' Inferno pies de Rome, a Terracine , a Itri , dans I'lle de
Capri, sur les flancs du moat S.-Jngclo de Castellamare (ou
elle s'eieve jusqu a 5, coo ])ieds audessus du niveau de lamer),
aux environs de Potenza , et sur le mont PoUino dans la Ca-
labre citerieure.
D'apres les ecliantillons que j'ai recus , je puis garantir
I'exaclitude de queiques-unes de ces indications, telles que la
vallee dc i'Enfer, Itri et le mont S.-Jngeln. II n'en est pas de
merae du mont PoUino. M. Tenore , herborisant sur cette
niontagne , le 12 juillct 1826, a une elevation d'envirou 6,000
pieds , rencontra quelques tas de neige , et tout aupres ua
Crocus A giandcs fleurs vii lettes , qu'il reconnut de suite pour
le C. vermis. D'autres individus , defleuris et en etat de fruc-
tification, se trouvaient confondus avec les premiers. A I'in-
spection de leurs feuilles et de leurs bulbes , M. Tenore crut
qu'ils appartenaient a une autre espece , et il les rapporta sans
hcsiter au C. Inipcrati. M. Tenore a done imprime que cette
espece pouvait s'elever sur les montagnes jusqu'a la hauteur de
6,000 pieds anglais. IMais ces individus fructiferes n'avaient
pas encare ete vus dans I'etat de fleuraison. M. Tenore a biea
voulu m'en cnvoyer quelquos-uns ; ils ont fleuri , au mois de
mars dernier, dans le jardin du Luxembourg, et je les ai trou—
ves en tous points semblables au C- vermis grniidiflorus ., tel
quejel'avais deja recu , venanl de la menie localiLe. Le C. Ini-
jjerali ne croit done point sur le mont Pullino. Done il ne s'e-
leve point a une hauteur notable sur les montagnes; done il
est, a cet egard , tres -different du C. vcriius. D'apres les faits
rapportes par M. Tenore , et rectifies ainsi que je viens de le
dire, le C. vermis occujie , dans le royaume de Naples, la re-
gion des montagnes, comprise entre 4 t't G,ooo pieds , tandis
que Ic C. Inipernti ne dcpasse point la hauleur de 5, 000 piods.
Ce (pic j'ai dit de la figure du C. pusillus peut s'appliquer a
celle qui, dans le niciiio iiieiuoire, represente le C. Imperali.
Les couleurs y sont toutefois meilleures, quoiqu'elles ne soient
pas parfaitement vraies. La forme de la (ItHir, resultant de I'ex-
pansion des segmcns , nest i)as non plus rendue avec toutc
I'exactitude desirable.
4. C. Thoiiiasii. Ten. — Dans son Proclroinus /lonv IVeiipoli-
/u/KV , })ublie cu 1 8 1 1 , RI. Teuorc avait insere Ic noni du C. sa-
Botamqiie. 365
thus, conime celui d'une plante indigene. Dans le premier
volume de son Flora inedica universalis , sous la date de 1825,
ct dans la 22''. livraison dii Flora Nnpolilann, distribuoe en 1824,
M. Tenore decrivit le C. satiKnis dune manicre satisfaisante , et
il Ini assigna les Abruzzes poui- patrie. Dans ma correspondance
avec M. Tenore , je me perniis d'elever des doutes sui- la jus-
tesse de cette indication. II me seinblait qu'une plaTite sensi-
ble au fi'oid, comme le C. salivas , ne pouvait croJtre sponta-
nement dans les monlagnes (expression du Flor. med. uiiiv.)
des Abruzzes, la plus elevee de toutes les contrees de I'ltalie
Je savais, d'ailleurs, que le C. salivas est cultive, depuis un
temps immemorial, dans les plaines de cette meme province,
surtout aux environs d'Aquila, et il etait naturel de supposer
que des bulbes , echappes a la culture et disperses autour des
lieux babites, avaient seuls motive lassertion de M. Tenore.
Je ne croyais cependant point que le C. sativus fut etranfer
au royaume de Naples. Depuis long-temps, j'etais averii de
I'existence d'un Crocus d'automne dans la Calabre ulterieure.
L. Thomas, qui I'avait decouvert pres de Monteleone, le rap-
portait avec assurance au C. salivas, espece bien connue de
lui , et j'accordais d'autant plus de confiance a son temoignage ,
qu'il s'agissait dune localite Ires-peu elevee (la Serra di S.
Bruno), sous une latitude d'environ (jualre degres plus meri-
dionale que la capitale des Abruzzes. iMais pour acqucrir une
certitude, il fallait des echantillons , et la mort prematuree du
digne Thomas m'a ote tout espoir de les obteuir.
II appartenait done a M. Tenore de pronnncer sur les deux
questions que j'avais ainsi prejugees , iipriori, i\'A\n-vs la nature
connue des lieux et quelques i-approchemens geographiques ,
sans aucun moyen direct de verifier nies suppositions.
Je ne m'etais point trompe sur le premier article. M. Tenore
a recueilli des temoignages positifs, d'oii il resulte que le
C. salivas ne croit nulle part a I'etat sauvage dans les Abruzzes.
Quant au Crocus de la Calabre ulterieure, M. Tenore le dit
tres-distinct du C. salivas ct parfailement semblable a une
plante du memo genre, qui est cultiv'ec au jardin de Naples,
provenant du montc dclla Slclla, province da Salerue. Celle
derniere plante est la seule que M. Tenore ait pu voir a I'etat
frais; il la cro t entierement nouvelle , et il la diicrit ici, sous Ic
366 Botanique. N"'. 221—222.
iioin tic C. Tfiomd'tu , poitr rappeler lo noin ot les seivices de
celui qui la decoavcrte.
M. Tenore y rapporte coninie synonynies , avec le signe da
doute : 1°. le C. ncapolilanus IIopp. que jc crois appartcnir an
C. Imperati; i°. le C. montanus autumnalis de G. Bauh. , sui-
Icquel il n'existe aiicune donnee dans les auteurs , niais qui fat
nriginairement nomme par un savant naturaliste de Naples,
J. Dapt. della Porta.
A en jui'cr par la dcscriplion et pai-rc'chantillon , ii la verite,
sans bulbe, que j'ai sous les yeux, la plantc (7w montc ilella
Slclla est, en elTet, biea distincte du C. sutiuus, puisque scs
(Vuiiles sont plus precoccs que les fleurs , sa gorije jaune et
beaucoup nioins velne , enfin ses stigraates dresses et de nioitie
plus courts que la coiolle ; caracteres fort iniportans, si ce
n'est en general, du moins relativemcnt au C. sntivus, dont
la porrfe blancliatrc ne passe jamais au janne, et dont les
sligmates, pendans , sont toujours, au moins, de la longueur
du perigone.
Le C. Tliomasii est bien plus distinct encore des C. nudi-
florus^ mcdius etspeciosus, non-seulement par ses feuilles tres-
precoces, comparativemeut a la fleur; mais encore par d'autres
caracteres que je ferai connaitre dans ma nionographie.
La veritable aflinite du C. Tliomasii reside dans les C. sera-
(inus, odnius et Pnllasii. M. Tenore I'a bien scnti ; mais il parait
qu'il n'avait pas toutes ces cspeces sous les yeux lorsqu'il a
redige son travail. Jc serais porte a le croire , en remarquant :
1°. qu'il parlc du C. serotinus comme dune espece distincte du
C. autumnalis Mill. ; i" . qu'il altribue une spatbe simple au
C. serotinus^ des stigmates pins ou moins decoupes au C. Pal-
Insii et une gorge glabre au C. auiumnalis W\\\.. II s'appuie,
d'ailleurs, snr d'autres caracteres dont quelques-uns , ainsi que
je I'ai deja dit, n'ont aucune valeur specilique, tels que la lon-
gueur du tube de la corolle , comparee a celle du linibe, et le
plus ou moins do largeur des segmens. On n'aurait done qu'une
idee imparfaile du C. Tliomasii , considere dans ses rapports avec
les esneccs ci-dessus nommees, si Ton s'cn tcnait trop exclnsi-
vement aux observations de M. Tenore.
En fait, le 0. Tliomasii ressemble au C. serotinus Salisb.
(svuonyme du C. nutumnalis MM.) par ses feuilles naissant un
pen avant les fleurs, par sa spathe double et par sa gorge
Botanique. 367
velue. Mais le. second diCFere du premier : i". par ses tsiniques
radicales pen ou point reticulces ; 2°. par ses feuilles presque
entierement 'isses sur les bords , noti herissees , loi'squ'on les
voit sous la loupe, tie petils cils raides et tres-rapproches ;
5°. parses spathes plus ou moins epaisscs et opaques, noii Ires-
niinces , inenibraiieuses et pellucides (caractere dont j'ai tou-
jours tenu compte dans mes descriptions, et que je crois assez
iniportaat); 4°- P^i' sa gorge plus souvent blanche que jaune,;
5". par ses stigmales inodores, beaucoup moins colores, et fen-
(Iiis jusqu'aii milieu en lanieres filifornies, non part'aitenient
entiers an sonimet.
Le C. odorus s'eloigne aussi du C. Thomasii : 1°. par ses
fouilles entiereraent glabres , naissant en mcme temps que les
fleurs; 1°. par sa spathe toujours simple , non double, etd'une
substance opaque, non pellucide , 5o. par sa gorge presque gla-
bre , ou garnie de poils beaucoup moins nombreux; 4°- P^r ses
stigmates plus ou moins incises, non tres-entiers au sonimet.
Resle le C. Pallasii. Dans celui-ci, comme dans le 6'. Tho-
masii, les tuniques radicales sont reticulees , les feuilles nais-
sent avant les fleurs et ont les bords herisses de cils tres-rap-
proches ; la spathe est double , mince et pellucide ; la
gorge enfin est tapissee de poils nombreux. II y a done des
rapports intimes entre les deux plantes. Ces rapports sont
tels , que, dans I'etat actuel de mes connaissances , je ne
vols pas de motifs sufiisans pour distinguer le C. Thomasii
du C. odorus. Cependant le C. Pallasii n'a pas encore ete
trouve ailleurs qu'en Crimee. Ses feuilles sont grisalres, non
vertes , etalees sur la terre des le moment de la floraison ,
non dressees (i). Enfm sa gorge parait etre constaniment d'un
blanc sale , jamais jaune. Avec de meilleurs materiaux , peul-
etre trouverait-on d'autres differences ; je rcpcte que je n'ai vu
ni ie tubercule du C, Thomasii, ni son fruit, ni les appen-
dices de son pedoncule , parties que j'ai soigneusement de-
crites dans les autres especes ct qui m'ont fourni des caracteres
imporlans, Je no puis done qu'engager M. Tcnore a examiner
(1) Cost ainsi quo M.Tenorc repvesoite les feuilles du C Thomasii
cl.nis la plaiiclic 3 du m(;nioiie. Pour le rlc-ssiu tt la couleur, cette figure
est sciisiMpiiiont niciticure quo les deux prcicdcutes
368 Botunique. N"'. 221— 222.
de phis prt'S sa noxivelle espece, ou a me piocurer les moyens
de I'eiudier moi-menie siirle vif, comparativement au C. Pal-
/«.?// que je cultive dans le jardin du Luxembourg avec toutes
les autres especes d'automne decrites jusqu'a ce jour.
J'eprouve le meme besoin de renseignemens ulterieurs, re-
lativement a une seconde forme de Crocus autumnal , prove-
nanl eifalenient du monle dclla Stella, qui a lleuri I'annee der-
iiiere dans le jardin de Naples , pele-mele avec le C. Tliomnsii,
it dont 31. Tenore dit quelques mots dans une note qui ter-
niine sou niemoire.
Jai sous les yeux un echantiilonauthentique de cette plante.
Elle a, comme le C. Tliomasii, des tuniques radicales finement
reticulees, une double spathe, ct une gm-ge jaune , tapissee de
polls. Mais elle differe essentiellement du C. Thomasii, i°. par
ses fenilles lisses sur les bords, non armees de oils tres-serres ,
et qui se d(;veloppent enmenie temps que les fleurs, non avant;
2". par sesspathcs epaisseset opaques, non tres-minces ettrans-
parentcs. Elle est done bien plus voisine des C. odorus et
serotinus. M. Tenore suppose qu'elle devra etre reunie a cette
derniere espece ; mais les stigmatcs du C. serotinus sont con-
starnnient multilides , tandis que je les vois presqu'cnticrs dans
I'autre espece; les tuniques radicales ne sont, d'ailleurs, ])as
les memes dans les deux plantes. A ces deux egards, la plante
de la Stella ne diflere point du C. odorus ; je suis meme porle a
croire qu'elle ne pourra pas en etre distinguee specifiquement.
Je terniine cet expose par I'enumeration des especes qui
croissent spontanement en Italic ou dans les ilcs qui en depen-
dent, au noinbrc desfjuelles il en est une [C. i'crsicolor) que
MM. Bertoliini et Tenore n'ont point mentionnee. J'indique-
rai , pour cliaque espece, les caracteres essentiels, tels que je
les con^ois , la synonymic des auleurs italiens modernes , et
les principalcs localilos. On trouvera dans cette esquisse le
resume des observations que je viens de faire, et, en meme
temps, un echantillon du travail plus consideralile que je pre-
pare sur le genre entier, travail qui ne tardera pas a parailre ,
accompai'ue d une trentaine de ])lanches coloriees.
1. C. biflorus. Mill. — C. tunicis radicalibus cucrviis, meni-
branaceis, supra basin circumscissis ; foliorum canaliculis cner-
viis; scape uudo ; spatba duplici, opaca ; perigonii limbo sub-
Botanique. 369
infandibiliformi ; fauce glabra, flava; filamentis hispidulis;
stigniatibus erectis , indivisis; capsula estriata.
C. biflorus. Bertol. in Nuov. Collez. diOpusc. scient. adann.
1826, p. i47-
(xMillcri. — C. major, foliis synanthiis , perigonio albo ,
segmentis exterinribus dorso violaceo-5-y-striatis
C. biflorus. Mill. Diet. edit. S'". — Andrews Bot. Repos.
562. — etc
Colitur in liortis Europae septentrionalis. Floret vere.
P Janii. — C. major, foliis proterantbiis , perigonio lilacco
vel albo , segmentis exterioribus dorso violaceo-3-strialis.
C. lineatus. Jan! Herb. Fl. Ilal. super.
Habitat in coUibus siccis agri Parraensis et verisimiliter totius
Italiae superioris. — Floret vere.
Y Tenorii. — C. omnibus partibus Iriente minor, perii'onio
albo vel lilaceo , segmentis exterioribus dorso plerumque vio-
laceo-3-striatis, rariiir. concoloribus.
G. veraus var. pusillus. Ten. ! Fl. Neap. Prodr. p. VII.
C. piisiUns. Ten. ! Cat. PI. Hoit. Neap. (i8i3j p. 5i. —
Bertol, ! in Scliult. Syst. Veget. I. Mant. p. 272.
C. veraus 7 minor. Sebast. et Maur. ! Fl. Rom. Prodr. p. 16.
(cxcl. syn. Redo;;t. )
C. vernus? Poll. Fl. Veron. I. p. 46; III. App. p. 768.
excl. plerisq. syn. et habit, alp. et mont.
C. minimus. Ten. ! Fl. mod. univ. I. p. 21. — Ejusd. Fl.
Kap. III. p. 55 (cxcl. omnib. syn.). — Ejusd. Cat. Sem. ann.
1825 in hnrt. Neap, collect, p. 5 et 11.
C. pusillus A efB. Ten. Mem. sui Croch. p. 8. tab 2. (excl.
fig. A. quae ad var. p spectare vidctur).
Habitat in Eiruria, agro Romano , regno Neapolitano et Si-
cilia. — Floret vere.
2. C i'crsicolor Gawl. — C. tunicis radicalibus nervosis,
in fibras tenues liberas demuni solutis ; foliorum synanthiorum
oanaliculis exstanter nervosis ; scapo siipiii basin vaginifero ;
spatlia duplici , opacu ; perigonii limbo campanulato , fauce
glabra, plerumque flavescente ; stigniatibus erectis, integris
incisisve ; capsula violaceo-sex-striala.
C. versicolor. Gawl, in Bol. Mag. tab. 1 i 10.
B. TomhXI. 24'
:iTO Botanique. N". 221 —222.
il;il)itat circa i\'iLa.'a;n et in tuta G.illoprovincia oiieiitali. —
Floret vere.
3. C. minimus. Dc. — C. tnnicis radicaliljus nervosis, in fibras
lenues hinc iiuU' anastomosanles deiiiuiii solulis; foliorum pro-
teranthioium canaliculis enerviis ; scapo supra basin vaginifero;
spaiha phrunuiUG simplici , opaca ; perigonii limbo campanu-
lato, lance glabra, flavescente vel albida ; stigniatibus erectis ,
i)rofuude crenalis incisisve ; capsula vel tola viiidi, vel viola-
ceo-sex-striala.
a ilnliciis. — C. major, foliis i-i '- lin. latis , fauce filamon-
tisque plerumque aurantiacis , capsnla tstriata.
C. vcrnus. Ten. Fl. Keap. Prodr. p. Yll. — Ejusd. Fl. med.
nniv. I. p. 21 (quoad loc. nat., excl. descript.) — Ejusd. Fl.
Kap. III. p. 34 (excl. descript.)
C. vernus a Sebast. et Maur. ! Fl. Rom. Prodr. p. i6.
C. suaveolens. Bertol. in Kuov. CoUez. di Opusc. scient.
ad ann. i8a6. p. i47- (e.xcl. syn. Ten.)
C. alter \erno tempore florens , etc. Tea. Cat. sem. ann.
1825 collect, p. II. (excl. syn.)
C. Imperati. Ten.! Mem. sui Croch. p. lo. tab. 3 (excl. syn.
Clus. et J. Bauli. et babit. in nionte Pollinoj. — Ejusd. Fl.
]\cap. Prodr. App. 5\ p. 4.
Habitat in agro Romano et JXeapolitano ; item in Sardinia.
— Floret vere.
S corsicus. — C. minor , foliis angustissimis , fauce iilamen-
tisque plerumque exalbidis , capsula violaceo-sexstriata.
C. minimus. Dccand. in Redout. Lil. II. tab. 81 ; V. fol.
2t)4. — Bcrlul. ! in JNuov. CoUez. loc. cit., p. 148.
Habitat in Corsica. — Floret vere.
4. C. rcliculatus Stev. — C. tnnicis radicalibus nervosis,
in (il)ras crassissimas , crebro anaslomosantes et exiniie reticu-
latas doinuni solulis; foliorum proterantliiorum canaliculis
exstanter nervosis; scapo nudo; spatba duplici , tenui; peri-
gonii limbo campanulato , fauce glabra, flavescente ; stigniati-
bus erectis , inlcgerriinis ; capsula supra niediuiii tota a;nea.
C. reticulatus. Slev. ex Adam, in Web. ct Mohr. lieitr. zur
IVaturk. I. p. 45. — Link. Enuni. Bcrol. alt. I. p. 49.
C. reticulatus p. Marsch. Fl. Taur. Cauc. I p. 28.
C. variogatus. Hopp. et Hornsch. Tageb. eiu. Rois. nach
Botanique. 371
xlea Kiist. des Adriat. Meer. I. p. 187. ic. — Bertol. in A'nov.
Collez. di Opusc. Scient. loc. cit. p. 149(0x0!. syn. Link.)
Habitat in Forojulio et insula Veglia. — Floret vere.
5. C. vermis All. — C. tunicis radicalibiis, ncrvosis, in fibras
tenues anastomosanles et reticulatas deniiim solutis ; folioruni
synantHiorum canalicylis enerviis ; scapo supra basin vagini-
fero ; spatbii siniplici , opaca ; perigonii limbo campanulalo ,
fauce exaibida, pilis longis barbata ; stigmatibus erectis inte-
gerriniis crenulatisve ; capsula eslriata.
C. vernus 13ertol. 1. c. p. 4O. (excl. syn. Ten. )
K pan-i/lofu.f. — C. perigonii limbo 12-14 li"- loneo.
C. vernus. All. Pedem. 1. p. 84. — Morett. Notiz. Plant.
Viceni. p. 4. — Pollin.Fl. Veron. I. p. 46. III. App. p. 768.
(quoad plant. Tyrol. etBrix. , excl. syn. C. Bauli. et Seg. ;
C. vernus. var. A. flore niinori. Ten. Mem. sui Croch. p. 5
(excl. syn. Park. Piedout. et Engl. Bot. )
C. albiflorus. Kit. in Scbult. OEsterr. Flor. I. p. loi. —
Hopp. et Ilornscb. ! Tageb. I. p. 187 et 188. ic. — Bertol. in
l\uov. Collez. 1. c. p. i46.
Habitat in Alpibus pedemontanis , mediolanensibns , tyrolcn
sibusque ; in Forojulio; in niontibus Liguri;e orientalis; in
Aprutii montibus, — Floret vere, post omnes vcrnales.
Variat flore lilaceo in violaceum vergente, albo , et partim
lilaceo, partim albo.
p. grandifloriis. — C. perigonii limbo 18-26 lin. lougo.
C. vernus. Smith Engl. Bot. — Redout. Lil.
G. vernus [3 neapolitanus. Gawl. in Bot. Mag. 860. —
Scbult. Syst. veget. I. Mant. p. 272.
C. vernus |3i Scbast. et Maur.! Fl. Rom. Prodr. p. 16.
C. vernus var. B. Ten. Mem. sui Croch. p. 5, tab. i.
C. vernus var. neapolitanus. Tea. Fl. Neap. Prod. app. ,7,
pag. 4.
Habitat in agro romano , turn in suniniitatc montis Ciinini
turn ad Albanuin; item in regno neapolitana, spcciatim in
monlibus Lucaniae , Calabriae citerioris et Priucipatiis ulie
rioris. — Floret vere. — Flores , in omnibus visis s,)ecimini_
bus unicolores, lilaceo-violacci.
0. C. salii'iii. L;)b. — C. tunicis radic.iiibis n mvosIs in
372 Botaiiique. N". 221.— 222.
fibras capillarcs crebro anastomosaules denium solulis; folio-
rum synanthiorum canaliculis enerviis , marginibus confertim
ciliolatis; scapo supra basin vaginifero; spatha duplici, tenuis-
sima, semipellncida ; perigonii limbo campanulato , fauce lila-
cea, dense barbala ; stigmatibus iongissimis , pendulis , indi-
visis ; capsula eslriata.
C. sativus Lob. Adv. p. 53. — Ten. Fl. mcd. univ. I. p.
2,. Ejusd. Fl Nap. III. p. 34 (excl. loc. nat. ) — Ber-
tol. in Nuov. CoUez. 1. c. p. 149).
Sponte in Piceno (ad Asculuin) nasci , testis est CI. Berto-
loni — Floret auliimno.
7. C. Tlwmnsii. Ten — C. tunicis radicalibus nervosis , in
fibras tenues, crebro anastomosanles demum solutis; folioruni
proleranthiorura canaliculis enerviis, marginibus confertim
ciliolatis; scape... ; spatha duplici, tenuissima, semipellucida;
perigonii limbo campanulato , fauce barbata, flava ; stigmatibus
erectis , indivisis , perigunio multo brevioribus ; capsula
C. Thomasii. Ten! Memor. sui Croch. p. 12. tab. 4. (excl.
syn. Ten. et Hopp. )
Habitat al mnnlc ddla Stella in Principalu citeriore ( Ten.),
et alia Sena di S. Bruno in Calabria ulteriorc (L. Thomas et
Ten.) — Floret autumno.
8. C. lon^^iflorus. Baf. — C. tunicis radicalibus nervosis, in
fibras tenues, crebro auastomo: antes demum solutis ; foliorum
synanthiorum canaUculis enerviis , marginibus Ix'vissimis ;
scapo supra basin vaginifero; spatha simplici , opaca; i)eri-
gotiii limbo campanulato , fauce glabriuscula , flava ; sligmati-
l)us erectis, inciso-crenatis integrisve , perigonio brevioribus j
capsula violaceo-sex-.striata.
C. longidorus. Rafin. Caratt. p. 84. tab. 19. fig. 1.
C. odorus. Biv. Bern. Slirp. rar. Sicil. 3. p. 8. lab. 2 ( stig-
malibus justo profundius incisis).
C. serotinus? Bertnl. in Nuov. CoUez. I. c p. i5o. (excl.
syn. cmnib. ad C. scrolin. pertinentibus, excl. etiam? Dalmatia).
Habitat in Sicilian pratis apricis. — Floret autumno.
g. C. mcdius. Balb. — C. tunicis radicalibus nervosis, in
fibras tenues , crebro anastomosantes et rcticulatas dcmiim so-
lutis; foliorum hysteranthiornm canaliculis ; margini-
bus..... ; scapo,... ; spalha simplici ; j.erigonii limbo campauu-
Botanique. 373
lato; fauce... ; stigmatibus pcriijunij jjaulo bievioribus, ereclis,
profuude multiddis ; capsula
C. medius. Balb. Addit. ad Fl. Pedeni. in ejusd. Elench.
dell, plant, crescent, ne' cont. di Tor. p. 85. — Ejusd. Mis-
cell, prim. p. 6. (excl. syn.) — Bertol. in Kuov. CoUez. 1. c.
pag, i5o.
Habitat in Pedenionlii montibus circa Tendam ( Molineri ,
Balbis) ; in Liguria occidua circa Za/g-j/eg-Z/a el copiose in Liguria
orientali , turn circa Varese , turn in montibus del Bracco
(Bertol.) — Floret autumno. — Species affinis C. nudijloro ^
diversa tamen tunicis radicalibus , ex Bertolonio , reticulatis ,
non rectilinee librosis. J. Ga^.
ii'h. IcoNEs FiLicuM : ad eas potissimnm species illustrandas
destinatae , quae haclenus , vel in herbariis delituerunt pror-
sus incognita;, vel saltern nondum per icones botanicis inno-
tuerunt; auct. VV.-J. Hooker et R.-K. Greville, fasc. I. In-
fol. fig. ( Voy. /c Bullet., mars 1827, T. X, n°. 261.)
Le titre de cet ouvrage en fait connaitre suffisamment
i'importance. II est destine a servir de complement aux belles
figures de Fougeres piibliees par les auteurs moderncs , et par
consequent a ne donner que de nouvelles especes ou du moins
a reproduire seulement quelques-unes de celles qui auraient
ete figurees par d'anciens botanistes. C'est ainsi qu'on doit in-
terpreter, ce nous semble , le sens d'une partie dutitre {non-
dum per icones botanicis innotuerunt) ; cars'il en etait autreraent,
MM. Hooker et Greville auraient deja contrevenu aux condi-
tions qu'ils se seraient iraposees. La premiere plancbe en est
unepreuve; elle represente une yAawW [AcroslichumcrinituinX^.)
assez bien figuree par Plumicr [Filicel. yJmeric. Table \i5) ,
ainsi que les auteurs le notent eux-memes dans leur synonymie.
Quoique les dessins de MM. Hooker et Greville soient dignes
de lepoque actuelle , quoique les descriptions ne soient pas
infeiieures aux dessins, on regreltera ccpendant de voir Plu-
mier confondu avec les vieux auteurs qui ont si nial observe
les plantes, qu'on peut regarder conime non avenues Jcs des-
criptions et les figures qu'ils nous en ontlaissees. II est, an con-
traire , reconnu par tout le monde que , sous le raj)port dc la
distinction des especes, Plumier est un autcur bien supcrieur,
nou-seulement a ses contemporaius , inais encore a beaucuup
374 Botanique. N^. 223.
Ac cewx qui ont paru plus tare! et dont on n'a pas juge neces-
saire de reproduiie les plantes. Nous prevoyons la reponse
de MM. Hooker et Greville ; c'est qu'a Tepoque oii Plumier
faisait connaitre ses fougeres d'Amerique, on n'avait aucune
classification de ce groupe de vegetaux , et que d'ailleuis les
njeilleures figures dcvaient toujours laisscr qiielcjue chose a de-
^irer, puisque le plus souvent on n'y donnait aucune attention
;'i la disposition et menie k I'existence des nrganes fructifica-
teurs. Cette consideration peut etre vraie, lorsqu'on I'envisage
sous le point de vue du perfectionneinent vers lequel on doit
tendre en publiant de nouvclles figures de plantes ; ce sera , il
est vrai des representations d'esprccs deja figuroes , mais elles
sei'ont meilleuies, plus completes et an niveau de la science.
Voici la maniere dont cliaque espece est traitee en general :
on y donne d'abord les s(^is-divisions dans lesquelles ellc est
placee par les divers auteurs ; puis vient I'exposition du carac-
tere generique , ensuite la phrase specifique de la plante , sa
synonymie, sa patrie , sa description complete et I'explication
(!e la planche. Tout cela est en langue latine ; mais les auteurs
ajoutent de courtes observations en anglais, qui facilitent I'in-
telligence du texte.
Suivant I'lisage recu dans le Bulletin , nous ne ferons que
mri.tionner les especes-connucs , et nous dounerons les phrases
caracteristiques de celles qui seront annoncecs coninie nou-
velips.
I. yJcrosticJnim crinilnm L. — Q. jicrnstichum succiso'folmm
Du Petit-Tliouars. II n'exi.stait aucune figure de cette fougere.
— 3. Jciostichum glanchdosum -. fronde simplici oblonga co-
rir.cea hasi apiccque acutiuscula subnervosa nudiuscula glabra
glanduloso-punctata , stipite subsiiuamoso caudice dense pa—
leaceo. Cette espece recueillie au cap de Bonne-Esperance par
le cap. Carmichael , est peut-etre VJcrostichum oblonguni de
Dcsvaux. — 4- yicroslichum raddianian. Cette plante originaire
du Bresil avait ete decrite et figurec par M. Raddi (Filic. Iha-
sil.,p. 5, t. XV, f. 2) sous le nom A' Jcrostiditim spnthuldliim.
Mais ce nom ne pouvait etre conserve altendu I'existence d un
Acroslichum spathidatiun , qui croit k lile de France, et (jue
M. Bory de Sainl-Vincent a figure dans son Voyage aux 4 »les
des mers d'Afrique , pi. 20 ; celui-ci en dilFere par ses frondes
Icililes, dmt les cxircmiu's sont emargiuees. — J. Cclcrach
Botanique. 375
j)ctlunculata : fronde simplici lato-lanceolata sinuato- crenata
reticulata basi attenuata, fertili longe stipitata, soris e costa
ad marginem frondis atlingentibus. Cette espece est oricinaire
de Sylliet dans les Indes orientales, d'ou elle a ete envo3ee par
le Dr. Wallich. Quoique MM. Hooker et Greville aient fort bien
remarque que dans cette plante les sores elaient ])laces sur des
veinules ou reticulations qui occupaient une partie de I'espace
compris entre les veines droites et laterales de la fronde (dis-
position qui empeche de placer cette fougere parmi les Gnim-
mitis), ils ne paraisseat pas avoir ete tentes d'en faire ungenre
nouveau. Ils ignoraient probablement qu'elle avait servi de
type a rotablissement du genre Sclliguea de M. Bory de Saint-
Vincent dans son article Fougere du Dictionnaire classique
d'histoire naturelle , et qu'elle avait ete bien figuree dans
I'atlas de ce Dictionnaire, sous le nom de Selliguea Feci. —
6. Grammitis decurrens Wall. Mss. ; fronde pinnatiCda , seg-
nientis reinolis lanceolatis acuminatis integerriinis, stipite ra—
cliique glabris. Origiuaire de I'lnde crientale , et peut-etre du
Napaul. — 7. Tceniiis furcata Willd. ou Plcris f areata L. —
8. Pteris austrnlis. Cette plante, originaire de I'ile de France
et de Bourbon , avait ete placec par Linne dans le genre Jcros-
tichum et par Swartz dans VAsplenium. — g. Trichomanes flori-
bundum Willd. et Kuntli. Belle espece originaire de I'Amerique
meridionale; et qui a pour synonymes les T piimatum et T
rhiznpliylla de Swartz. — lo. Trichomanes lucens Swartz. —
II. Tricliomancs alatam Swartz, Willd., etc. Non Hook, in
Flor. Lond. — 12. Trichomanes ci'tspum L. — i5. Trichomanes
siniiosum Richard, Willi!, et Lamarck, lllusLr. , t. 871. —
14. Gleichenia Hermanni R. Brown. Cette belle fougere qui
fait le tour du globe sous les tropiques a recu plusieurs deno-
minations. C'est le Mertensia dichotoma de Willdenow , le
Polypodium dichotomum de Tliunberg, et le tj'pe du geurc Vi-
cranoplcris de Bernliardi. — i5. Gleichenia imrnersa. Kanlfus.s,
( sub ftlcvtensia ). — 16. Anemia adianthijhiia Swartz et Willde-
now. L'yJnemia asplenifolia du j)reniier de ces auteurs n'cn est
cju'une variete. — ly. Schizcva dichotoma Swartz. — 18. Dantva
alala Smitb. — ji). Opiiioglossum pcitdulam L. — jo. Ophio-
glossum rclicuii:luni I.. G uh.lkm in.
376 Botanique.
25.4. Existence dans les vtGKiiMjx uk cristaux d oxalate dk cuaux.
[Jcadtmie des sciences, Iiistitut de France; seance du a 5
jiiin i8'jy.)
W. Raspail a lu un memoire destine a demontrer I'analojjie
de la disposition qu'affectent dans le tissu des Spongilles et des
EpoDges, des cristaux d'une nouvelle variete de quartz, a py-
ramide tres-allongee , qu'on propose de nomiiier quartz hjpcr-
oxide , avcc la disposition qu'affectent dans Ic tissu des vege-
taux plianerogames des cristaux d oxalate de chaux.
Les crislaux d'oxalate de cliaux avaient ete apercus . pour
la premiere fois , par Rafn et Jurine , qui ne les regarderent
que comnie des o'ganes fibrillaires , dont ils ignoraient absolu-
ment les usages, l.e memoire de Jurine (i) est resto comple-
tement dans I'oubli , et il ne parait pas que les botanistes en
aient pris connaissance depuis que nous I'avons exhume dans
leBuUetindefev. iS^^.n". 17 5, p. 241, carM. De CandoUeqni
vie-nt d'annoncer avoir rencontre des objets analogues, [f^. le
Bull, juin 18-27, n". i65, p. -349), ne parait pas s'etre d< ute que
ces oblets cussent ete trouves dans d'autres plantes, que dans
le petit nonibre de celles qu'il cite ; et ce botaniste celobre
sVst peut-etre un peu presse de leur imposer un ncm parti-
culier, avant d'en ccmnailre la nature; ils lesa appeles rnphides
(aii'uilles) parce qu'il a cru qu'ils affectaient une forme en
fuseau telle qu'il I'a fait figurer sur une dc ses planches. Mais
la fipure publiee par M. De Candolle est Teltet dune illusion
nu< n doit attribuer ii ce que les cristaux qu'il observait et
qu'il etait porte l\ regarder conime des fibrilles organiqnes , se
irouvaient jilongcs dans I'rau ; car a sec , il cut facilenicnt re-
connu que ces aiguilles sont des cristaux tetraedres et tres-re-
guliers ; il est vrai qu ils sont tres-pctits dans une foule de
iilantes , Orchis , Pandaiius , ()rnit]io^;alnm , Jacinihus , Pliyto-
laca dccandra, Mcsembifantliemum dcltoidcs, etc., oil ils nairec-
tcnt que -^ de millimetre en largeur et -^ en longueur. Mais
«lans les tuberculcs de I'iris de Florence, ils ont -^ en largeur
et ^ environ en longueur, ce cjui rend I'observation aussi fa-
cile a poursuivre qu'on peut le desirer. MM. Saigey et Dela-
fosse ont bicn vonlu prendie la peine dc determiner exaclc-
(I) JoHin. lie Phys., torn OG , p. 188, pi. viii.
Zoologie. 377
ment la forme Ae ces deux sortes de cristaux , de silice et
d'oxalate. On peut annoncer d'avance qu'il n'est peut etre pas
de plante phanerogame ou Ton ne trouve de semblables cris-
taux d'oxalate calcaire. La niineralogie se trouvera ainsi enri-
chie de deux nouvcUes formes; et sans aucun doute les mine-
ralogistes n'imiteront pas certains chimistes qui s'obstinent a
hannir de ce qu'ils appellent chimie tout ce qu'ils ne peuvent
pas apercevoir de leurs deux yeux.
ZOOLOGIE.
■ii5. Naturalist's Repository, etc. — Le Magasin du naturaliste,
etc.; par M E. Donovan , n°*. XLIX a LVI. {Foy. le Bullet.,
T. IX, no. 190.)
Le n". 49 contient les descriptions du Pnpilio Laireillii et
du Madrepora sidcrea dont les figures sent dans le u". 45. Les
jilanches du n°. 49, dont les descriptii)ns font partie du n". 5i,
rcpresentcnt la Fulgora Diadcma Lin. , \ Echinus biforls Leske
[Scutella bij'ora Lam. j et le Conns yhigur Lam.
Le no 5o offre le Papdio boeticus Lin. , une variete a colu-
luelle rose de V Aclmtina marginala de Svvainson , et le Papdio
Cnchrus Fabr.
Le no. 5 1 contient le Papdio Furcula Fabr. , le Conns vcxil-
luni Gmel. , et Ylsis ochracea Gmel.
Le n°. 52 presente les figures duConns Capitancus Lam., du
Papdio y4icadius Fabr., et de la Spongia tubnlosn d' Ellis et
Solauder.
Le n". 53 olfre le Madrepora radiata Ellis et Sol. (y/j/rca ra-
diata Lain.) , le Papdio Drjasis Fabr. , et la Valuta Pjrum de
Gmel. ( Tuibinclla Lam. )
Le n°. .■j4 contient r£'f/i///KV(7//v//K,y Gmel. , trrs-belle espece ,
le Papdio Proluninus Lin. , et le Madrepora Cjnthus Ellis et
Sol. ( Caijophjllia ) .
Lc n". 55 presente le Turbo australis [Scalaria Lam.) , \' Isis
liippuris Lin., et uu Papillon dont la planche portc le n". iG5,
et que la description qui se rapporte a celle pjancbe indique
conime elant le Papdio Vanessa de Fabr. , <[uoi(pic cette es-
pi'ce soit figuree a la plauclic 166. Nous ue tiouvons aucunc
descripliou pour co papillon de la plancbc i65.
378 Zoologie.
Lc n„. 56 off re le Papilio FanessaYAhv., le Spon^iatruucnta,
curipuse espece non decrite i ce qn'il parait , niais peiit-elre
figuree par Scba selon M. Donovan; Bitccinum jnaculaiiim
Lin. ( Tcrebra Lam. )
Lcs a.°K des descriptions ne se rapportent point a ceux des
planches dans oes deux dernieres livraisons , non plus que dans
les suivantes n°\ 5j et 58. Nous enfjageons M. Donovan a re-
parer le plus lot possible ces inadvertances facheuses. F.
226. Voyage Auxoun du monde, execute sur la Coquil/e p^r h.
J. DupERREY , commandant de I'expcdition : Zoologie, par
M!\L Lesson et Garnot , IP. ct IIP. livraisons. {Foj'. lc
Bullet, de nov. 1826, T. IX , n°. 291.)
En attendant I'article detaille snr ce magniCque ouvrage que
nous offrirons sous peu a nos lecteurs , nous leiir signalons la
publication des 3". et 4*^- livraisons, dont I'execution ct I'in-
teret des sujets qui y sont traites , conOrment de plus en plus
loutes les esperances qu'avaient concues les natnralistes. Voici
I'indication des animaux qui y sont figures
li". LivR. Cranes d'Alfourons, liabitans de I'interieur de la
Kouvelle-Guinee 5 Kangourou oualabat ; Pie-grieclie cap gris ;
Coucal atralbin; Megapode Duperrey ; Vanneau a ocliarpe.
III". LivR. Vespertilion de Buenos- Ayres ; Rat-Tau]je Hot-
tentot; Piegrieche Karon; Gobe-mouche aux longs pieds ;
Eurj'laime de Blainville ; Manucode femelle ; Pic du Chili, fe-
nielie ; Sterne des Ipcas.
Toiites ces cspeces sont uouvelles. Le texte est compose des
fcuillcs y a 17 ; nous en ferons connaitre le contenu prochai-
nenient. L'ordre numeriqiie des planches n'etant pas suivi ,
'nous ne pourrions aujourd'hui rapportcr les figures a la des—
criplion des objets qu'elles representent. D.
227. Sturm, Deut.schlands Fauna , etc. — Faunc d'Alleniagne ,
avec des figures faites d'apres nature etavec les descriptions.
5*^. section Insectes. 6 petits volumes : Colcopteres , avec
27 planches coloriees , format de poche ; 188 pag. JNurem-
licrg , 1825. (/j/>, torn. XX, 1"'. c iliier , 1826, |). lo./,.)
Le j)clil \cliime qiu- nous anuoncuns conlienl no nonjbre
c.iisidcjaLl!,- dc bunncs li;;'ircs et de descriptions de coleu-
Zoologie. 379
pteres , avec le nom des auteurs et la synonymic. Les especes
que contient le volume sont gu nombre de 112, dont 38 se
rappoitcnt au genie Stomis , i au genre Oodes , -ii au genre
Trt'chus et 5i au genre Bcmbidium.
228. Saggio di zoologia rossiLK , etc. — Traite de Zoologie
fossile, ou Observations sur les petrifications de la province
austro-venitienne , avec la description des terrains dans
lesquels elles se trouvent ; par Touss.-Ant. Catullo, prof,
d'liist. nat, au Lycee imp. et roy. de Vicence. Avec grav.
Padoue , 182^ ; iraprim. du Seminaire. ( Prospectus. )
Nous nous felicitous d'avoir a annonccr cet ouvrage d'un
professeur bien connu de tous les geologues et des naturalistes,
et qui ne peut manquer d'exciter leur interet. Cet ouvrage
formera un volume grand in-4''. , d'cnviron \o feuilles ,
accompagne de planches gravees on seront figures lous les
restes d'animaux que I'auteur croira utile de faire connaitre,
et dont il ])ourra donner une desciiplion ])recise. Le prix sera
de 3o cent, la feuille. Les planches livrees a part seront payees
40 cent, chacnne. On donnera un cxempl. gratis aux libraires
qui en auront fait placer 20. On peut s'adresser a Alilan , chez
liocca ; a Vienne chez Volke, libraire.
Un avis de I'auteur termine ce prospectus. II y fait con-
naitre son but, qui est de decrire de preference les fossiles les
plus anciens, en suivant les divisions geologiques proposees
par M. Brongniart. 11 s'occupera dans un i"''. chapitre des
roches cristallisees ; il le terminera eu traitant des terrains
jntermediaires. Ce chapitre peut etre considere comme le
preambule de I'ouvrage. Dans le 2". il parlera des formations
secondaires les plus anciennes , du calcaire alpin, etc. , eu li-
nissant ce chapitre p.ir le musclielkalk. Le 5". cha|)itro com-
prcndra les terrains secondaires les plus modernes, etc., etc.
D.
229. PlECIIEr.CnES SUR LES OSSE.MENS FOSSILES DU DEPAIITEM EMT UU
Puy-DE-DoME; par A. BiuvARn, I'abbe Croizst et Jobeut aine.
VI". et VIl". livraisons (Voy. le BiiHctiii, T. XI, n'\ Ci,
inai 1B2J.)
380 Zoologie.
Nous voyons uvec bien de la satisfaction que cct intcicssant
ouvraije parait reprendre avec activite le cours de sa pnblica-
tiou. Cos deux nouvelles livraisons sont executees avec les
memes foins" que les preccdentes et n'offrent pas nioins d'in-
teret. La Qc. livraison represente , dans Ics 4 premieres plan-
ches, des ossemens d'Elephant, a ['exception de 3 figures, qui
donnent des os de Cheval. La 5«. planclie est consacree a des
ossemens ou des bois du Ccrvus mvernensis. La n<: , livraison
est consacree aux Cariinssicrs des terrains nieubles. Deux
especes d'Ours et tr is especes de Chats sont caracterisees par
les ossejuens que figurent les aiiteurs.
Les 2 especes d'Ours , qu'ils rapportent au sous-genre Cid-
tiiclc/is, sont nommees Ursus Eiucriarum et Issiodoreuxis ; les
Chats sont nonimes Felis gigantea, rnegantercoti et media. De
tres-bea'ux ossemens ont permis aux auteurs de caracteriser ces
nouvelles especes. F,
23o. YoYAGE DE M. Pa?ider EN Crimee. — M. Ic D''. Pander,
memhre de I'Academie des sciences de Saint-Petersboun;, a
troiive en Crimee un grand nombre de ccqnilles fossiles, pour
la plupart anlc-diluvicnnes. Ce savant est en ce moment occupe
a terminer son ouvrage surla riche collection qu'ila recueillie
dans ce pajs.Ce travail important doitbientcit paraitre, accom-
pngne de dessins. M. Pander est deja avantageusement connu
par ses voyages dans les steppes kirghises. ( Hermes; mars
I 827 , n". 78 , p. 3i 2 j
a3i. EssAi sur. LA DOMESTiciTE DES Mammife RES , precede de con-
siderations sur les divers ctats des aaimaux dans lesquels il
nous est possible d'etndier leurs actions; par M. Fred.
CuviER (Memo/res du Museum d hist. nat. ; '^'\ annee , To.
XllI, YI---. cahier, p. 4oG. )
L'autcur c nibat d'abord BulTon qui avait dit : L' animal sau-
vnge, n'obe'issanl fju'ct la nature , neconnaft d'autres lois queccltes
du besoin et de. la liberie. 11 pensc au contraire que I'ctat
de domesticite ou de cajilivite nou- devoile davantage le na-
turel des animaux (|ue Icur elat d'independance. Selon i\I. Cu-
vier, aucun des animaux nc jouit de cet etat imaginaire d'in-
dcpendauci; absuhie qu'ou appelle etat de nature , parce que
tons se trouvcnl sous I inevitable poids des circonstanccs au
Zoologie. 381
milieu desqiiellcs ils soiit pi.ices. Diiprc-s ce principo, ancun
etie tie I'univers ne serait suscej.lible ile possedcr celle inde-
pendance, pas nieiiie la diviiiite des Stoiciens { semper parct ,
scinel jussit ] .
]\I. F. Cuvier combat aussi I'opinion qui fait deliver la per-
fection des facultes des animaux de la perfeclion de leurs or—
ganes ; il rappelle que chez Ics Phoques , dont les membres sont
formes en nageoires et les sen.>. ohlus , les facultes intellec-
tuelles sont plus etendues que dans d'auti'es animaux tres-bien
organises; rhais , pour que cette conclusion fur exacte , il etait
indispensable de montrcr que lencephale des Pboques n'a
point des liemispheres |)lus voluinineux et d'autres pai-ties ser-
vant aux facultes intellecluelles jilus perfectionnecs que des
Rongeurs ou des Ruminans. Or, c'est ce deploiement des or-
ganes encephaliques quidonne la principale mesure des facultes
des animaux, nieme chez ceux dont les sens sont mal deve-
veloppes. M. Gall a mis particulierement cette verite hors de
doulc. ■
De mcmc, M. F. Cuvier dit que chez les animaux en liberie,
I'intelligence ne suit pas, comme chez Ibomme , la progression
de I'age, et que des singes jeunes ont alors plus d'etendue et
d'activite d'intelligence que dans nn age plus avance. II nous
paiait ici que I'auteur confond I'instinct primitif , qui agit spon-
tanemeut chez les jeiincs animaux, et qui diminue a propor-
tion des connaissances que ceux-ci acquiorent avec I'age, tout
de meme que I'enfant , en grandissant , desapiirend les impul-
sions instinctives aiixquelles il obeissait.
L'auteur remarque tres-bien que tons les ("astors, meme so-
litaires, ont I'instinct de la construction; il montre que des
carnassiers sont plus capahles de doniesticite (|ue plusieurs her-
bivoi-es ruminans; que le penchant a la societe et la douceur de
mceurs facilitent la domeslicite des animaux , qu'on les appri-
voise surtout par la faim , el en les nourrissanl bien ensuite,
en les caressanl, et a I'aido de bons Iraitemens, aprrs les avoir
domptes par des chatimens convenables, par la castration , qucl-
fjuefois par des veilles , etc. Un point interessant de ce niemoire
est celui ou l'auteur traite de la mesure que Ion doit employer
en soumetfant les animaux, et ex])liqiie (ju'on jieut les faire se
revolter, en soulevaut leur instinct de conservation par I'cxces
tie la violence. Uu croiraji piesquo iju'ils couuaisscnl Ic point
382 Zoolog'ie.
oil s'arrutent la justice ot leur csci.ivagp. M. Cuvicr distingue
fort bienaussi la volonle des brutes du libre arbitro,fjui est I'a-
panage deriiomme moral. II passe en revue les divers genres dc
Manimiferes relativement a leur disposition a la domesticit;', et
montre que le Tapir, I'Alpaca, la Vigogne , pourraient y etre
facilement habitues, tandis que les Singes et d'aulres especes
intelligentcs en sont peu susceptibles. La succession des g-ne-
rations dispose les individus a cetle donicslicite , coniuie dnns
les Cbiens, qu'elle a si longuement modifies.
Ainsi , une intelligence developpee, un caract(;r>3 doux , le
penchant 4 lattroupement ou a la societe , offrent des moyens
de rendre les animaux domcstiques par les proccdes connus.
Telle est la substance du memoire de M. F. Cuvier ; il eut etc
a desirer que ses recherches se fussent etendues ;'i d'aulres
classes, particuliorement a celle des oiseaux. J. -J. V.
252. DeSCRIITIOiN d'uM KOUVEAU genre dans la ClASSK des MAMM!-
FERES (yJihirus, F. Cuv. ) , d'apres un individu provccatit de
la chainc de I'llimalaya, entre le Nepaulet les Montagues Nei-
geuses; par le major-general Hardwickk. Lue le G nov. 1821.
(Transact, of Linn. soc. of Lond./H. Xf^, x^.part. p. iGi.)
Nous rapporterons les details fournis par le laborieux gene-
ral Ilardwicke , quoique I'espece qu'il decrit ne soit plus nou-
velle pour nous, parce qu'ils corroborent les observations dont
on est redevable a M. Frederic Cuvier, snr \' K\i.v?iMsfulgcns.
(Voy. le Bull., T. VIII, n'. 198 ). Le genre Ah.urus en elTet
n'est autre que celui de M. Hardwicke, dont la publication a ce
qu'il parait, par des causes qui ne nous sont pas connues, a
ete retardee jusqu'en 1826; de sorte qu'il a juge convenable de
supprimcr le nom qu'il avait impost d'abord a cet animal.
La plaiiche qui accompagne cette notice, donne le systeme
dentaire de ce carnassier, ainsi que les extremites des mem-
lires. On se rapj)clle que la plante des picds chez le panda est
tntierement veiue.
Le Panda, ailuhus fuloens, F. Cuv.
Caract. gener. Denies primorcs utrinque sex , in eadem serie
collocati , supcriorum laterales majores , basi gradu interiore
obliquo aiicti, inferiorum laterales incrassati , apice laliores ,
Zoologie. 383
extern^ obliqu^ truncati, intennedii duo paululum brcvioies.
Zrt/(/rtr/V primoribus imilto lorigioros , suppi-iores conici recti,
inferiores subarciiati , oblique patentes , ntrinque pagin;! extc-
riore sulcis duobus longitudinalibus exarati. Mo/ares utrinque
quinque, serie recta coHocati , gridalim anipliores ad quarfuiu
usque: supra priuius iutervalio brevi ab laniariis romotus,
majuscnlus , acie conoidea procera postice gradu abbreviato
jiraeditu , latere interiore ad basin marginatus ; ,yecj/«(5?/« subiti-
crassatus , cuspidibus tribus lateralibus, media elatiore, duabiis
intermediis brevioribus una interiore simplici minima, omni-
bus aculis conicis aut compressis; tertius multicuspidatus, cus-
pidibus exterioribus subercctis , serie eadem dispositis, inter-
media majore elatiore, interioribus duabus anticis conicis
basi tumidis , postica minore , cuspidibus lateralibus adpressa
omnibus suboblique truncatis, apicibus maroinatis, circula-
ribus aut undulatisconcavis, tuberculo interiore miniino abbre-
viate margini basilari apposito ; quartus maximus multicu-
spidatus, cuspidibus duabus exterioribus, antica tripartita
elatiore, intermediis duabus maximis , his omnibus truncatis
margine subprominente circular! aut undulate cinctis, tuber-
culis tribus interioribus abbreviatis , simplicibus , acutis, in
marginem interiorem coadunatis; (/(</«//« paululum anpustatus
multicuspidatus, quarto structura ac divisione similis. Denies
mnxillce inferioris angustiores : primus seciorius comjn-essus ,
acie procera gradu postico basilare praedita; secundus ampliatus
cuspide intermedia latere exteriore truncata, gradibus acces-
soriis duobus, antico brevi compresso, postico latiore truncate
tritorio ; tertius multicuspidatus , cuspide anteriore oblique
truncata, intermedia maxima , sulco profundo sejuncta, basi
conica irregulari , latere exterioie truncato , interiore dorso
obliquo emarginato excurrens, cuspide postica lata , abbrc-
viata, truncata, tuberculo minimo interiore; quartus cuspi-
dibus pluribus inaequalibus, aliis apicibus truncatis, mar^i-
natis, subprominentibus , aliis acutis , mamillaribus , abbre-
viatis ; quintus longissimus multicuspidatus , cuspidibus in-
terioribus truncatis, exterioribus acutis.
Caput sub,;iobiisuni , maguutn ; fades subrodimla ; i:;cno:
turaida? ; J'ro/is plana, elongata lata. Lingua scabriuscula.
J{ost rum hrevc , conicum, lalissinium. Jlictus mciiiocris. Jihi-
naiiiim ohlusn\u ; naf's tcrniinaics. /(uriculiu breves, acut;e
384 Zoologie. N". 232.
posteriores , distantes, villosae. OcuH rhinario approximati ,
antice positi. Maxilla intumescens. Mandibula sxxhreconA'WA.
VibvisscB mystacales nonnuUae , albae.
Col I urn breve.
Corpus magnum, cylindriciim , obesum , codavio villosissimo
et pilis longis , a?qualibus, molliusculis , basi lanuginosis ,
vestituni.
Cauda lonijiltidine corporis, basi aiiiplissima , cylindrica ,
versus apiceiii subattenuata , villis longissimis patenlibus
vestita. Pedes plantigradi , pentadactyli. Plantce lanugine mol-
lissima dense vestitae. Ungues falcatae, arcuatae, acutissimae
( retractiles).
Le dessus du corps est dime belle couleur fauve brune, qui
s'eclaircit sur le dos et prend uue nuance doree. La coulenr
brune est un peu plus 1 ncee snr le cou , les cotes de la lete
et les oreilles posteiicurement ; et une bande de meme cou-
leur part des yeux, et va rejoindre le derriere du cou. La face,
le museau et les oreilles sont blancs. Quelques poils fauves et
jaunatres se melent au pelage blanc du front.
L'abdomen et les extremites sont noirs et separes par une
lii'nc de la couleur des parlies superieures, La queue est mar-
quee de bandes alternativenient fauves , brunes et jaunes, et
annelee de noir. La couverturc laineuse de la plante des pieds
est de couleur grise ou noiratre.
Les dimensions de cet animal sont : longueur de la tetc
7 pouces et denii; de loccipata I'originede la queue 19 pouces
et dcmi ■ de la queue i5 pouces. Longueur totale !^1 pouces ,
ou 5 pieds C pouces.
Les caraclcres qui servcnt a fairc de cet animal uii genre
nouveau sont remarqiiablcs it tres-saillans ; mais sa classilica-
tion dans les series natiuelles est encore obscure, parce qu'il
vessenible sous divers points aux individus de cette subdivision
de dii^itiiM-ades carnivores, dont il differe essentellement et
parses dents et par sa marche plantigrade. Parmi ses caracleres
on doit remarquer la grandc largeur du museau et la coustruc-
lion singuliere des dents: mais le caraclere le plus frappant,
et pour lequel on doit princi|)alement le dislinguer depend
des poiiites .•^aillautes qui s'elevent sur les molaircs. Cette
particularile est unique, et n'existe que tres-rareincnt dans
tout autre g' -nc de quadrupedes carnivores. Par l:i (lisj)osition
Zoologie 385
el an^nie par la forn>e dcs denls notre aniin.il paiatt avoir quel-
vne i-ap!)nit,avt'c les genres A'«.f«« et Piocyo/i; inais il en diCfere
essentiellenient par plusieurs caractercs reniai'cjiiahles : ses
tanieres sont prcs dcs rivieres et des torrens montagneux. 11^
vit dans les arbres et se nourrit d'oiscaux et des plus petits
quadrnpedes. On le decouvre souvent par son cri qui est tres-
fort et qui ressemble an mot wha qu'il repete souvent : deli
vieiit un des noms par lequel il estconnu, savoir celui do
Cliitwa. Lesson.
u55. Note sur vs Ouisrrri nolveau. Oiiistiti a cuisses jaunes,
Jacchus clirjsopygus , IVatterer. [DdcclusFlorce clFaunceBra-
silieiisis , auct. J.-C. Mikan, fasc. tert, iu-folio. )
Une belle figure de ce singe a cte donaee par M. Mikan dans
un ouvrage de luxe rare, dont je dois la communication a la
Lienveiliance de fll. Benjamin Delessert.
Ce Ouisliti est entiercnient noir, excepte les fesses et les'
cuisses, qui sont en dehors comme en dedans d'uu jaune assez
vif melange d'orange et de brun. Le front est dun jaune ver-
dalre luride; les polls de la tete et du cou sont assez longs, et
rclonibent jusque sur les epaules ; les pieds sont noirs; toutes
ses mains sont pentadactjlcs; queue noire, recouverte de polls
mediofllfement laches ; i! a de longnenr du corps lo po. glignes,
et la queue a i4 po. 5 lignes. II est voisin du Jacchiis Rosalia.
Use nourrit de fruits j)ulpeux et bulyrenx eqnatoriaux , d'in-
seetes, et il aime surtont beaucoup les ceufs d'oiseaux. On le
trouve au Bresil, dans la capitainerie de Saint-Paul, on les
h.bilans le designent par le nom de Sagulty dos grandos.
Lesson.
234. Os DE MAMAlOUXn TROUVES DAiNS LA LoUISIANE.
Une feuille publique dc Columbus, ville de I'etat de I'Ohio,
annonce qu'il est arrive a Sleubenville un bateau ayant a bord
les ossemens d'un animal non decrit. On jiretend qu'un de ces
OS avait 20 ]iipds (americ.) de long sur 8 de large, et pesait
environ 1200 livres. Une vertebre avait 16 po. dediauielre, et
les cotes etaient longues dc 9 jiieds. On a calcule, d'afires la
longueur dcs os , que I'aninial, lorsqu'il etait en vie, devait a-
B. Tome XL 25'
386 Zoologle.
voir environ So pieds de long , 20 ii 26 «le large , Dt pres de 20
de baut. H a du pcser au nioins 20 tonneaux, ct surpasser cu
volume aiitant le IMammonth que le MammoutU snrpasse le
Chieu coniniun. Ces os out tie trouves en Louisiana aupros du
Mississipi. II faut etro un pen incredulc sui- I'exactitude des
uiesnres , jusqu'a ce qu'clles soicnl iDiOuvecs d'uue nianierc au-
ihcnlique. Un animal de pareilles dimensions autait du etre
contemporain du fabuleux Krnken. ( Niles weekly Register; 17
mars 1827. )
235. Atlas des oiseadx d'Europe , pour servir de complement au
Manuel dOrnithologie de M. Temmi^ck, par J.-C. Wer.\er.
\*. livr. (Voyez le Bullet, de juin , n". 182.)
Cette nouvelle livrai'^on de )a charniante collection de M.
Werner contient la suite des oiseaux de proie et plusieurs Cor-
beaux. EUe oflFre les especes suivantes : i". La Chonette Cheve-
cbelte {Slrix acadica Lin. ), L'Hibou bracbiote {St. brachjotos
Latb.), L'H. Grand-Due {Str. Bubo Lin.), L'H. Moyen-Duc
[Sir. OtusUn. ), L'H. Scoi)S [Sir. ScnjisUn.); — Corbeau noir
( Corvus Cornx Lin. ) , Corneille noire ( Cori'us Coronc Lin. ), la
figure etun squelette de la Corneille manlelee(C. Cor/u'x Lin.)
et le Freux ( Corvus f rug ilcg us Lin. )
Nous ne pouvons qu'applaudir aux soins continu.s anportes
a I'execution de cet ouvrag'e. '^•
206. KouvELLE EsrikcE DE Soui-MA.^GA ; par MM. Lesson- et Gar>ot.
Genre Soui-Manga. — Cinujris, Cuv. Mclllsuga , Yieill.
Soui-BIanga dccore, Cinnyris eques^. Amambo on Am it des
nalurels de VVaigiou, j>l. 5i, fig. i *™.
C. Corporc omnirib olivaceo fuliginoso . pennis marginis ala-
rum pent .subflavis : ante jugulwn fulgent i tcenia rubra.
Le Soui-Manga decore ne brille point conune la plupart de
ses congeneres par le luxe des teintes mctalliquesrepanduessur
son plumage. Modesto et simple qnanl aux couleurs qui lui furent
dc'partics, sa livree estd unbruu I'uligineux ct olivatre uniformc ,
bormis sur le devant du cou , qui est occupe par un ruban d un
rouge cclatant large de 2 lignes , ct long de 7 a 8. Le bee , garni
de dentelurcs serrees et nombrcuses au bord de la mandibule
superieure, est noir, ainsi que les pieds. La queue est composee
de douze pennes cgalcs , qui depassent les ailes de 9 lignes.
Zoologie. 387
Ce Soui-Manga a de longueur totale 4 pouccs 5 ligncs ; le
Lee a 9 lignes et la queue i8 lignes. Nous I'observaraes d a-
bord sur I'lle de Waigiou, dans de grands mimosas, mais nous
le revimes plus communement ensuite a la Nouvelle-Guinee ,
sur les cxtremites des branches des grands arbres du pourtoar
du havre de Dorery.
207. American Herpetologv, etc. — Herpetologie americaine, ou
Genresdes reptiles del' Ameriqueseptentrionale, avec un ta-
bleau synoptiqiie des cspeces; par Richard Harlan, D.-M.
In-8°. de 8y p. Philadelphie , 1827.
Get iuteressant ouvrage est extrait du Journal de lacademie
des sciences naturelles de Philadelphie, dans lequel il forme
plusieurs articles. Nous le ferons sous peu connaitre avec detail
a nos lecteurs.
238. Details sur les organes de la generation du Protee du
Mexique appele par les nalurels Axolotl ; par sir Everard
Home. Lu le 17 juin 18 2 4. {Pliilosopk. Traniaclioiis ; 1824
2'. part., p. 4i9- )
Jl faut consulter les belles planches qui representent les
organes males et femelles du Protee qui se trouvcnt dans les
Tran.sactions philosophiques; car, c'est dans ces planches seu-
les et dans leurs explications que consiste le niemoire do
M. Home. Le seul fait qui puisse trouver place ici, c'est que
d'apres cet auteur , pendant le contact momentane du male
et de la femelle , les parties externes de la generation du male
entourent celles de la femelle , ce qui serait le contraire de ce
qui arrive chez les aulres animaijx.
M. E. Home admet trois especes de Protees et pretend que
c'est a tort que M. Rusconi, dans ses Amours des Salaniandres
aquatiques, a accuse Hunter dun defaut de sagacite. RIM. Rus-
coni et Lacepede auraient eu tort de les regardcr comme des
larves.
259. Observations sur les'dimensions des dents fossiles des Reouins
comparues avec les dents fossiles d'un poisson analogue au
requin actucllcmcnt vivant, decrit par Lacepede et Fau-
jas de Saint-Fond dans les Annales du Museum; par Robert
Knox. {Edinb. Journ. of scienc; n". IX, juin 1826,^. 16.)
35.
388 Zoolog'ie.
On se rappelle que M. de Horda dcconvrit a Dax des dcnt.i:
de requin que M. de Lacepcde etudia , et qui n'avaient pas moinS
de 5 po. 5 ligiies de longueur, sur 5 po. de largeur. Le conti-
nuateur de Buffon fiitporld a snpputer, d'apres ce que picscnte
le requin ordinaire, que celui dont les dents fossiles nous re-
velaient I'existence, et qui avait du vivre avant le deluge,
devait avoir au nioins 79 pi. de longueur. Une dent, provenant
des carrieres delMont-Rouge, devait avoir appartenu a tin animal
d'aumoins 5o pi. Des dentsdece meiue Squale fossllo decrites par
Faujas de St. -Fond, avaient 2 po. 61ig. de iongutur. i\I. Knox
eut occasion de recevoir d'un ami les maclioires d'un squale lue
sur les cotes d'Afrique , dont les dimensions elaient de 27
pieds en longnenr totale. Les dents avaient 1 ponces -i de
longueur. Partant de ces donnees, M. Knox en conclut que
le Squale de Faujas de St. -Fond ne pouvait avoir tout au plus
que 3o pieds au lieu de 5o, et que celui nientionne par M. de
Lacepede , au lieu de yg pieds devait eire riiduit a 45- Lesson.
240. Mineral CoMCiioLOGv or Gheat Britain , etc. — Concliologie
niinerale de la Grande-Brelagne, etc.; par J.-D.-C. Sowerby,
n°^ LXXXYIII, LXXXIX et XC. ( Voy. le Bullet., To. YI,
n". 332.)
Ces trois nouveaux nunieros d'un ouvrage que nous regret-
tons de voir cheniiner si lentement, contienncnt, coninie ii
Tordinaire , des espocesnouvelles el interessantes. Ce sont :
K". 88, les Gervillia solenoidcs Defr , acuta ]\. Sp., aviculo'ides
dej^ fifuree sous le nom de Perna ai>lculo'ules;l' ^I'icu'a Innccolata
IV Sp., ovata N Sp.; les Thciys /lajoret minor, genre nouveau
que propose I'auleur, et dont une esj)t'ce est donnee par M.
Manlell dans sa Geologie du Sussex conune etant une Venus,
ctXes Ammonites Tajlori^. Sp., hippocastanumlS. Sp., rolhoma-
frensis Cuv. et Brong. — ]\". 8g, Isocardia sinulis IV'. Sp., Carl,
Unio Solandri { Mya pictoruni Brand. ?) espece remarquable sj
reellement c'cst un Unio; Fenus capcrata , parva; Emarginula?
sive Fissurclla ? clalhrata , tricarinala , scataris; Jslarte striata ,
orbicularis , imbricata , nilida, bipartita, oblonga.
n° . 90. Ampullarianobilis, hclico'idvs (ces pretendus Ampul-
la-ires sont des Katices ), Mclanopsis carinala, brc^'is {la j)reniicrc
est au moius douteuse); Solarium canal iculatum , plicatum ; Fu~
Zoolo^ie. 380
j/fv ali'eolalus , cmiccUatwi; Gnstrnclirena toiiuosa , contorta; Cj-
c/as f,ive Cyrcnn pidchra, media, viembranacca. D.
24 I- SUR l'eXISTENCE DU PaM^P-EAS DAN'S QOELQUES ESPECES DE LA
TKiBU DEs SiiciiEs et dans le Dori.t Argo; par le D' . Grant.
Le D' Grant kit dornierement a la societt; Wcrnerienno ,
iin memoire sur certains oi'ganes jjlanduLiires du Lnligo sngt't-
tata de Lamarck , la plus commune des especes de Calmars du
Ijras de mer de Forth. Ces giandes sont situees a Ja partie in-
icrieure et auterieure du foie. EUes sont au nombre de deux,
ct consistent en une multitude de lobes distincts, d'lne couleur
rose rouge; on lesregardait autrefois comrpe I'ovaire de cet ani-
mal. II ]iarait, toutefois, qu'ils entourcnt les deux canaux
biliaires dans toute leur etendue depuis le foie j'.isqu'a I'esto-
niac spiral, et coriin)unir|uent librement par denombrenx petifs
conduits avec I'interieui* de ces eanaux. Ces glandes existent
loojours etsontegalemcnt dcveloppeesdansiemale etla fomelle,
et n'cnt aucuue connexion avec les organes de la generation
Des injections d'ichthyocoUe coloree [coulowcd size inj ctinn)
poussees dans le canal digestif, passent de I'estomac spiral ,
dans les deux conduits biliaires, et i-emplisscnt ces lobules
glandulaires. D apres la connexion de ces glandes avec le
systeme biliaire , le D'. Grant les considere comnie etnit
analogues au pancreas des poissons chondropterygiens , ce
()ui le porle a croire que cet organe se trouve dans les classes
plus infcrieures que celles uu on en a jusquii ce joui- recoiinii
1 existence.
Le Di"- Grant preseiita a I'appui de ses observations, a cet
egard, de nombreux individus jmides et femelles cliez lesquels
on voyiut les viscerts dans leur etat nalurel et injecles. 11
lit aussi d'interessantes observations sur la nature de 1 ap-
jjendice veriniforme glandulaire qui s'ouvie dans I'cstoniac
lie plusicui'S MoUusques gasteropodes , tels que \' Jplysia ,
la Doris, etc. Jugeant par les rapports de ce ])etit c(«;cuin
glandulaire avec le systeme biliaire ct le canal alimen-
taire de ces animaux, et par sa structure ])arliculi('r<' , le 1)''.
Grant le considere comme etant lout-a-iait analogue aux jxtils
C(t!cums qui cnlourent le pylore cbez les pois.^ons osseux qui
out uu pancreas proprcmcnt dil ; quoiquc reprcscnlant cet or-
390 Zoologie.
gane sous une forme Leaucoup plus simple. On a prescnte der-
nierenient a la societe Werneiienne pUisieurs echanlillonsde la
Doris Jrgo, dans lesquels on voyait les connexions de cot ap-
])endice panci eatique avec I'estomac et le foie. ( Edinb. phi/.
Journ.; juillet iS^S, n". XXV, p. 197; et Pltilos. Magaz. ;
aout 1825, p. i55. )
242. Lettre TF.iNDAKT a resoudre LA QUESTION ; Si l' fuiimal luibilaiit
la coqnille de I'Jrgonaute en est le cotislnicleur ; ecrite au mar-
quis Fr. Baldassini de Pesaro par le comte Giuseppe Mauriani.
(Giorn. di Fisica, Cliini., elc. ; to. IX, 4'-'- l>im., P..299.)
Apres quelques reflexions generales , I'auteur relate les rai—
sons que M. de Blainville a donnees en faveur de I'opinion que
le Ceplialopode qui se trouve dans cette coquille est un^etre
parasite , puis celle que J\l. Pianzani a avancee pour soutenir
I'opinion contraire (V. \e Bull., T. lY, n". 54o; T. V, n°. io5;
T. VI, n"'. io5 et 9.55 ;T. IX, n°. 212). M. le comtc Mauriani
fait part ensuite de 1 observation qu'il a eu occasion de faire , ot
qui confirmelesidees de M. Ranzani .- il a observe un Argonaute
avec son pouipe vivant ; la coquille etait fracturee , et sur le
trou on voyait une pellicule mince, ou commencement de re-
paration de ]a fracture, conime cela se voit frequemment sta-
les liniacons de nos jardins. Get obseivateur ayant ouvert le
sac de 1 animal , il trouva vers son extremite inferieure un petit
sacbet long d'environ 2 po. et laige dc 5 lij^nes, replie sur lui-
meme et forme d'une pellicule ties-fine et transparenle. Ayant
rompu cette enveloppe , il vit nager dans un fluide terne , de
petits globules en grappe, niais separt-s, blancs et de 2a5
ligncs de long, globules qua la premiere vue et ii ra'il nu ,
il ju!>ea etre de jeunes coquilles d'argonaute, ce qu'il verifia
etre exact au moyen de la loupe.
M. Mauriani public cette observation pour appuycr I'opinion
de M Ranzani, detruirc les arguniens de M. de Blainville ,
rectifier les observations de M. Home , soutenir ce qu'ont
avance M.^I. Cuviei', Dumeril et de Ferussac. D.
243. Sur unk nouvelle espece im; coquii.i.k teisrestre ( Sctilrlligcrn
Amnierlandia) , Irouvee dans I'Ammerland sur le lac de Sla-
rcnberg on Havir ro; par le 1)'. de Si'1.\. [Dcnkichnflcn d. K.
Zoologic. 391
,4kad d. fP'issensch. i.u Mi'inclien j iS^o-i— i8i4( classe de
mathem. elphys.,p. 121.)
Nous avons deja signale ce nieiuoire r?ans le DuIIclin, Tom.
VIl, n". 107. Nous citons de nonveau son litre po'jr indi -
quer aux naturalisles le volume des Memoires de I'Academie
de Munich qui c mticiU. ce nicnioire, et nous profitons de cetle
circoiistance jioni- ajjpeler dc nouvellcs observations ausujet do
I'aninial encore proljleniatique qui en est I'objet. F'erussag.
■i44- NoUVELLE ESPKCE d'ArROSOIR FOSSILE; par RI. HoENlNfillAUS.
Ce zele naturaliste vient de decoiivi-ir u#& espece nouvelle
de coquiUe d'un genre qui n'avait point encore ete trouve ii
I'etat fossile. Cel'e curiense espece a ete trouvee a Lcognan ,
localite celebre dcs environs de Bordeaux; sa dilTerence, dit
M. Hoeninghaus, avec Yagghitiiiniii de Lamarck consisle en ce
qu'elle est sans fissure au centre, et que son disque est en partie
convert de s.djle et de frai>incns.
La planclie , tFes-hien lithographiee, qui acconipagne la let-
tre de M. Hceninghaiis , destinee a annoncer cette nouvelle
scientifique a ses correspondans , ofiTre au has des deux figures
de cet Arrosoir la phrase caracteristique suivante : Vagina sub-
clavatd, coiyora atiena agglulinnitlc ; disco [ ubul is frequent ib us
echiiialo', eliani nUeita corpora aggluiinantc , fimbria el fissura.
dcslitulo.
245. Anatomie et ttloNOGRArniE Du GENRE Dentale; par !\I. G.-P,
Deshayes. (Mem. de la Sac. d'hist. nat. dc Paris; to.. 2 , part.
2, p. 02 I , avec 5 pi. ) {Yoy. le Build., To. YI, n". 104.)
L'auteur expose, dans une introduction, son but, et fait
<;onnaitre les circonstances qui ont determine et faciiile sou
travail. Apres un apercii hi.storique sur les changomens de
place qu'ont epiouve les Dentales dans le syst^nie , il prescnte
une description sommairc du test du Dentalium Enlalis , qui a
servi a ses observations , et une description coni|)lete des for-
mes exterienres et dcs caracteres de son animal, puis il en ex-
pose ranaloniie. Nous avons donne dans le Bulletin cite I'ana-
lyse de cette partie du travail de 31. Deshayes, et nous y ren-
voyons nos lecteurs.
Selon ce naturalislc les Dentales etant dc vorilablcs melius-
392 Zoologie. No. 245.
ques, il recherche la classe et I'ordre ou elles doivent entrer; il
conclut des rapports qu'il eiiumere entre le test dcs Dcatales
et la coquille des Patelles, ct surtout celle des Fissurelles, ""t
de I'analogie qu'il trouve enlre son animal ct celiii dcs Nucleo-
Lranches de M. de Lamarck, que les Dcntalcs doivent lormcr
une famillc intermediairc coniposant un nouvel ordrc poiir
lequcl il adopte le nom de Cirrliobranclies que M. de Blainvillc
a donne a ce nouvel ordre.
Passant ensuite aux observations sur les especes de Dentales,
il fait observer que les D. corneuni Lin., qui n'est pas ceJle du
ineme nom dans ]\L de Lamarck , le D. niffrum Lam. , sont des
eluis de Frigane^ainsi que M. d'Orbigny I'avait indique pour
la premiere de ces especes. II en est de meme de deux autrcs ,
fii'urees par M. Sowerby dans son Genera. L'auteur rectifie
ensuite plusieurs erreurs de synonymic, et expose les caracte-
res qui lui onl scrvi pour etablir les divisions mclhodiques des
especes de ce genre, dont il presenle un tablfeau synoptiqne
que nous i-cdiiisons un pen pour donner a nos Icclcnrs une
idee de I'enscmble de son travail.
I"'"^. sect. C.\. Especes a cotes ou stiies
j longitudinales.
Coquille non fendue a .son |
extiemite posteiieure. ( U. Especes lisses.
II«. sect. r A. Especes a cotes ou strics
\ longitudinales.
[Coquille fenduo h son ex- j
G Dentale. / tremile posteiieuie. (D. Especes lisses.
III<!. sect.
jCoquillc a 2 fentcs, ouvcvluic letrecic.
IV". sect.
Coquille ayant un bounolet marginal , nou fendue pos
terieurenieut
42 cs))cccs , dont ao sont donnc'c: roiunie clant noiivellcs' ,
composent celle monograpliie. r>I. Desliaycs expose avec clarlc
et methode les caracteres du genre, donne une synonymic qui
parait complete, de chacune de ces esjicces, et offre sur chacuue
d'ellesaussi dcs observations fort utiles sur leiir synonymic ou sur
cur localile L"nn ne pout jias dire que 1 on truuvc dans cc Ira-
Zoologie. 393
vail de vei'itables de,"crij)tions comjiaiatives el nictljodiques tics
especes ; c'est le seul rcproclie qii'on puisse !ui faiic ; dans tout
le reste il nidrite dcs e'.oges et sera fit i;tile. lies plan-
ches fort Lien faites accniipa;^nent cette niunograplwe , ct
donnent I'anatomie du genre el la figure des uspeccs signa-
lees. F.
246. Recherciies asatomiques sur les Carabioles et sur plnsieurs
autres insectes Coleoptrres; par iM. Lev n Duroua. { Fin dc
r article n°. io5 de ce volume.)
Le dernier dcs articles de ;\I. l.eonDr.four a pouisr.jet I'ap-
pareil des secretions exerenientitielles, les organes de la lesjiir;-
tion , le systeme nerveux, etc. Le premier de ces ajiparcils est
un des traits caraclerisliques ct Its plus constaiis dans I'or.'aui-
salion des Coleopteres carnassicrs , notamnient dcs Carabique-:.
11 cxiste dans toutcs les cspeces de cctte dcrniiMc Jribu , que
I'auteur a examinees; il est eonimun aux deux sexes, et binanc,
c'est a-dire qu'ily ena un scniblable de cliaque cole du corps.
L'auteur y decrit successivetnent I'organe prej)arat,eur , qui se
compose d'ulricules secreteurs et de canaux efferens, la vessic
ou reservoir el le conduit excret'ur. Les autres Colecpteres dans
lesquels on retrouve I'appareil excren'ientitiel sout : dans les
Pentanieres : les Ilydrocantbarcs . ies liiachelylr 'S ; les Si/jjha
parmi les Clavicornes ; dans les Ilflercmeres , cet appareil dc-
gencre inseusiblement pour disj^arailre euGn loul-a faitdans '.-.s
Tetramcres et les Trimrres. Dans les Melasomes i'auteur n'a pii
I'etudicr avec soin que chez les JJlaps. Dans la faniille des Taxi-
cornes il a fait ses dissections sur V HypophUsus, le Diaperis et
\ Elcdona. Quant a Torgane qui secrete la liqne;:r onctueuse et
jaune que les Meloes et les Mylabres repandent par les articula-
tions des paltes M. L. Dufour n'a pu le decouvrir
' Les organes de la respiration out ele specialenienl eUidies
par l'auteur sur le Caralnis nuvatus; ii indique cepeudant iiussi
les modifications que ])resentcnt soil les stigiuafes, soit les Ira-
cheesetlcs utricules aeriens dans lesautres I'aiiiilles de I'ordre
des Coleoj)t('ies.
Le systeme nerveux n'cst decrit que dans le Cm-ahits nuratus
ou il se prjsenlc connne cclui de tons les (.'oleopteres sous forme
d uu cordon nei-vcux rcnfle d'espace en espacc en ganglions au
noinbre de S qui fournissciit les ncrfs des dilTereules parties
^^^ Zuologle. N". 246.
tlu corps; il commence dans la tcte par Ic cciveau qui fouinit
Jui-nieme les deux neds opti([aes.
Le lissu adipcux splaiichnique, dont I'usage et les fonclions
ont jusqu'ici vainonient exerce la palience et la sayacite des
enlomologisles, a ete examine avec beaucoup de soiu par M.
Leon Dufour. Ce nafuraliste n'a pu encore fixer decidement ses
idees a I'egaid de ce tissa. 11 ne le decrit plus sons le nom d'^'-
piploon. comme il I'a fait dans ses memoiies precedens. 11 la
trouve dans tous les Coleopleres dont il a scrute I'organisatinn
inlerieuie; ceux qui menent une vie tros-aclive et qui par-
courenl LaJjituellemenL les aits ne le possedont que sous forme
rie vesligespuicment membr.ioeux, tandis que les larves et los
insecies qui ont moins d'energie vitale Font sous forme de
bourses spheroides remplies d'une matiere graisseuse.
Un resume des caracieres analomiques propres aux Coleop-
teres en general et auxCarabiques en particulier est j)lace tres-
a-propos aprcs les details dont nous venons de donner une
idee; enfia , dans un appendice, Tauteur expose plusieurs faits
curieux dont nous ailons encore donner un expose succinct.
1°. Sur le Toniicui /j-jjogrrrp/ii/s M. Leon Dufour a trouve
entre les pali.es et surtout dans lexcavation qui caracterise la
partie posterieure des Eljtres uu grand nombre diiidividus
d'une i17/Ve qui se distingue meme sans le secours de la loupe.
Elie d'flere du Gcuna-uis coleopiraloriitn Latr., et elle paraJt
ineme etre d'un genre iuceriain a cause de ses six paltes seu-
lement.
2". Le canal intestinal et les canaux biliaires du meme Tonii-
ciis ont ofTert a I'auteur des vers intcslinaux dune grande tc-
nuite, qui circulaient dans; le lube alinientaire et lui communi-
quaient leurs mouvemens vciniiculaires. Ces vers etaicut assez
semblablcs auK Yibrions du viuaigre j ils vivaient encore deux
jours aprts la mort de I'infecte. L'au:;cur est incerlain s'il doit
les rapporter aux Means, aux Oxyiirh ou plutot aux Fitaria.
5". Dans le tube ■A\\mQn\i{[iii ^a Lucanus paralldcpipcdia, de
plusieurs Melasomes et de la Timnidm leiicbricosa, I'auteur a
trouve une autre espece de vers intestinaux, dont il donne le
dessin, et qu'il avait dt\ja observes auparavant dans le lilups
Oigas, enEspagne. Leur organis;.tiun les faitentrer dans les in-
testinaux pavcucliymatcux de W. Cuvicr, et parnu ccux-ci dans
Zoologie. 395
la famille ties Trenialodes , dans laquelie ils foinicront prbba-
blement un genre particulier.
4°. Dans la cavite abdominale de la Cussida viridis M. Leon
Dufour a rencontre a pluslenrs reprises, dans le printemps, une
grande lai ve qui paraissait f;iire sa nourriture du tissu adipeux
da premier insccle. 11 en a oblenu un diptere qui se rapporte
au genre Ocyplcra d;iiis lequcl il forme uae espcce nouvelle que
1 autenr nomine Ocypiera Cassidce et qu'il caractcrise ainsi : O.
alcrriina, unicolor, iiilida, /u'/ta , J'ac/e luc aigc/ncn, /ird/rru/n
squanils dupUcalis, albidis; tarsnruin pulvdih oblon^is, nlhuLs;
abdomine oblongo ; alls funwso-diaphniiis , cosla cilinio-scrrala.
llab. larva in Cassidce viridis abdomine, imago in jloribus
Cinarce Scoljmi.
5°. Dans I'yhdomen da. Ltaps morlisaga, du male seiilenient,
on l.rouve tou!-a-fatt au-dessous des visceres, d;ms la region dii
premier et da second anueaa ventral, un organe glanduleux,
lormepar ungroupe de vesicules ovales, blanches , sessiles, Siiiis
communication disiincteaveclesautres parties, etdont laiUcnr
ignore I'usage. II en estde memede deux arbiisculesblancbatres,
aboulissant a doux troncs distiocls, coiitenant une bumeur
blancbe, dans la cavite abdominale et la poitrine du male da
Mylabris melanvia.
6*^. Enfin M. Leon Dufour a decouverl, de son cote, la piece
particuliere qu'offrent a lenr insertion a la poitrine Ics E-
lytres des Dyliques, piece que RIM. Latreille et Aodouin ont
signalee dans le Dicliunnairc classique d'hisl. rial., X. i"^. art.
y4ilcro/i.
Les planches qui accomnagnent ce niemoire representent Ics
appareils qui s'y trouvent decrits, les vers intestinaiix dont il
vient d'etre parle et la Mite qui hubite le Tomicus lYpographw!.
S. G. L.
247. Description d'une esi'ece ue Lema sfiuvEt.LR pocr. la Faune
FRANCAi.sE; par M. Henri Philippe Boudier, {AiitwIcs de la
Sac. Linn, de Paris ,- sept. i8'25, p. 209, av. 1 pi.)
Le Lema ( Crioccris Lat.) brunnca Fab. , dont il est question
dans cet article , n'est autre que la Chrysomela merdigcra Linn.,
Faun. Suec, u°. 56"^., la description lui convenant de tout
point ; il est vrai que les derniers mots qu'elle renferme ( variat
capilc pcdibwqac rubri';) devicnncnt dilficilcs a couiprendre ,
39G Zoolo^^ic. ]S°. 247.
li;rsf|uc' Ion voit, par ce qui prccrdf , que les pattos et la tetc
soat donnoes conimc presqno entierement ronj^es. 11 seniblerait
qu'il y a errenr dans ce mot rubric , mis peut-etrc pourn/g'm;
ou qu'il y a otiiission dii mot omninb , qui exjuiniorait que dans
line variete , la tete et les patles sont entierement de coulenr.
roujje. Linne , dans Ic System, naturce , cjnfond evidem-
luent en uuc seu'.e ^osp^ce qui habite sur le lys et cello
qui vit sur le Convnilaria : la preuve se trouvc dans les
Citations dc Reaumur et de Geoffroy, qui sont jointes a
ceiles de la Faun, suecic, et snrtout dans la citation exiraite
de Dercer (6*. Lilii pedihus nigris, Convallarice rubris). Fabriciiw
vintensuitft, et decrivit dans son Entom. .system, la Crioccris
brimnea ., ronime une espece nouvclle propre a I'Allemaf^ne,
la Crioccris merdigera, commc etant celle que Linne avait nien-
tionnee dans Scs deux oiivrasjes que nous vcnons de citer. Pay-
kull, jiosterieur a ces auteurs , regarde les Crinccris brunnen et
nierdigera de Fab., coinme varietes I'une de I'auire ; mais, bieu
loin de les confondie , il lapporte a la mevdigcra de la Faun,
suec. le synonynie de Crioccris brunnca Fab. et celui de Crio-
ccris merdigera Fab., a sa var. b. Hers i'e.spece qui, d'apres la
description, e.st celle qui vit sur la Conv<^llnria, c.?.m\nc \\\c dit,
et qui , la p,remiin' , avait recu de Linne Ic nom specilique do
merdigera Faun, sut'c: la variete b. de PayUull est. celle qtii vit
sur le lys, et (pii u'a de roiitje que le orsclet et les elytreSi
Paykuil ne ])eut. doncetie accuse davoir coiifondn ces deux
espcces , coninie I'autcur i!u inenioire le lui reprocbe. Celle
confusion se trouve manifestemcnt dans le Sjstcina na-
tural de Linne, sous le rapport d- la synonyinie que Pi.y-
kull a au contraire fort bien etablie. Fabriciu.s avait aiij,-
inentc Tenibarras, en faisant une cspice nouveile dun insectc
d.'ja dccrit, faule d'avoir etudie sullisamuieut les deux auteurs
des Faun, succ, ci.r il u'a pas ref rnie dans son Sjst. eleul la
iaute de VL'niom. sjst.
M. Bwudier rend un serviic aiix F.utomolo-istcs en leur in-
diquant avec precision que celle espece se trouve en France,
ct pres de Paris. Au reste , ce qu'il nous dit dcs mceurs n'est
j>as nouveau , etant absolunient coniniun Ji la Crioccris du ly.s ,
dent 1 bisfoirc est counuc dcpuis lonf[-temps. Les jeunes larves
<le la brtutncn, nous dit-il par exeuij>lc , \iventcn Sjcielcquel-
que temps ajiris Icur iiaissaiicc , el no se S(-parcnt que l<u's-
Melanges 397
cjfi'elles sont deju assez fortes ; cette meme societe existe pour
toutes Ics larves de Crioceres que nous connaissous. Ce n'est
pas la ce qu'oa appelle societe, c'est une position foicee ; les
Crioceres mores deposant leurs oeufs jiar ])etits tas , il est na-
tiirel qu'il faille un certain temps et de la force aux jeunes
larves pour s'ecarler les unes des autres. M. Boudier nous dit
encore que les excremens qui servent de bouclior a la lai've de
sa Lemn bnuuiea, devicnncnt souvent Ic bcrceau dcs ceiifs dun
Ichneumon , qui y cclosenl cl dnnncnl fiaissance a dcs hirves qui
la dc'vorcnt. S'il avait bien observe , il aurait vu seulement que
la tariere de I'lcbneumon penetre a Iravcis ces niatieres j us-
que dans le corps de la larve ; celte espece d'lchneaniou
nayant point d'autres moeurs qne celles qui allaqucut les au-
tres larves. La planclie jointe a ce mcmoire represente I'insecte
dans ses difFerens etats. Aud. S.
MELANGES.
248- ACADEJIIE ROYALE DES SCIENCES, BELLES-LETTRES ET ARTS DS
Bordeaux. — Si-ance du 5i mai 182^. ( Kxtrait de son pro-
gi'amme. )
L' Academic a decerne , dans cette seaiicc, a I^L BRAttn , au-
teur des Nom'caux ete'niens de rninc'ralogie , de la Minc'rahgic
populaire , et de plusieurs autres travaux acadeiniques, la nie-
daille que, d'apres son rej^lement, elle accorde a celui de ses
associes correspondans qui a hi mieux mei'ite de la conipagnie
par I'activite de ses relations avec elie , ou par I'envoi de quel-
que travail important.
249. Societe hollasdaise des scie.nces a Harlem. Extrait du pro-
gi-ainnie de i8i'j.
Cette Societe, qui a tenu sa jj"^- seance annuelle le ig mai
dernier, rappelle la question suivante, qu'ellc a mise an con-
cours pour I'annee proclKune : Que sa t-on acluellvMnent de
I'liisloiie naturelle dcs poissoni de passage? Quels sont les
poissons rocounus comme tcls ? Indi(juer le commencement, la
direction et la liu de leur tract, ainsi (jue ies jiarticularites
observecs a Icur cj^ard. Le prix sera uue medaille dor de la
395 Melanges.
valeur <lc i5o florins de lloUandc, plus line gratification Ae
i5o florins egalement. Les reponsrs , ecriles bicn lisiblement
en hoUandais , en francais, en anglais, en allcmand ou en la-
tin , doivent elre adressees franc de port et dans la forme ac-
coutumee , a iVI. Van Marum , secretaire perpetucl de la Societc,
avant ie i*'. Janvier iS'iS.
a5o. Memoires de la Societe d'histoike naturelle de Paris. —
( Eilrait, du Prospectus )
On se plaint avec juste raison que la France, cette terre clas-
siqac des luiiiiercs , ou I'esprit humain rccoit journellement de
si nombreuses et de si brillantes inspirations, ne publie qu'a-
vec line leuleur dcsespeiante les nouvelles decouvertes qui s'o-
perent dans son sein. L'bistoire nalurelle surtout geniit de ecs
retards , et lesauteurs sonl presque toujours pi ivcs des moyens
de faire connaitre au monde savant I'etendue de leurs travaux.
C'est dans le but de lever cet obstacle qua ete fondee la Societe
d'bist.oire nalurelle de Paris, heureuse association de nos no-
labililes scientifiques. Deux volumes de ses memoires ont deja
vu le jour; I'importance et le cboix des publications ont justi-
fie les esperances que Ton avait concues , et il ne manquait
plus que d'accelerer une entreprise qui avait aussi bien debute.
La resolution que la Societe vient de prendre est de nature
a faire cesser les retards dans rappariiion des livraisons. Les
volumes subsequens devant etre publics par livraisons tri-
mestrielles , presenteront les memoires dans tootes leur frai-
«lieur et dans toute leur intcgrite. De cette maniere les auleurs
ne verront pas le sens de leurs productions defigure , et leurs
decouvertes restreintes, tronquees, en un mot reudues loecon-
naissables, comme les presentent ordinairement ces publica-
tions abregtes qu'i!s sont forces d'inserer par anticipation dans
certains recueiis periodiqucs, redigos par des naturalistes d'un
grand merite , nous n'en doutous pas, mais qui, n'ayant pu
assister, pour ainsi dire , anx pensees des auteurs , n'en con-
naissent bien ni le fond ni la portJe.
Lorsque le sujct d'un raemoire ne permcttra pas dc le diviser
en plusieurs parties , et qu'il contiendra des developpcmens
considerables, on le publicra sans interruption. Une livraison
trimcstrielle pourra, dans ce cas, etre coniposee d'un plus grand
nombre de ftuillcs qu'a I'ordinaire, et clle le sera d'autaut plus
Table des matihes, 399
que I'abondance et liniportance des matieres exigeront une
plus prompte publication. Cet.lc raesure , essentielle pour les
auteurs, ne pent etre desavanta^^euse pour les sousciipieurs ,
qui recevront le nonibre de feuilles doat se compose chaque
volume dans un temps plus ou moins court. Mais il est Ires-
imporlant pour tous que chaque liviaison dun nombre inde-
termine de feuilles paraisse a une epoque fixe , tous les trois
mois par exemple , ainsi que I'a resolu la Societe d'bistoire na-
tui'elle.
On y admettra les travaux les plus remarquables des msni-
bies de I'Academie des sciences et de la Societe pbilomntbique,
travaux qui , pour plusieurs raisons qu'il n'est pas necessaiie
d'exposer ici , ne peuvent etre convenablcment places dans les
Miimocres dii Museum, seul et insuflfisant recueil de traraux
offert jusqu'a ce jour en France aux nombreux amateurs des
sciences naturelles.
Les planches necessaires k I'intelligence du teste seront gra-
vees ou litbograpbiees, et coloriees selon les convenances, avec
le plus grand soin. Chaque volume en contiendra au moins
quinze , annexees aux memoires qu'eiles seront destinees a
eclaircir.
On souscrit chez Baudouin freres , libraires, rue de Vauc^i-
rard, n°. 17. Prix du volume , de 5o a 60 feuilles in-4. , avec
figures, 20 francs.
^•^».\x^v»vv\»v^»v«»vv«vvvvvvv\v\■»vvvv\vvvlV^vv\•^•w»v•^MAv^\«v»vv^v«v^\v\»«^v\\»v\»\\•^^^
TABLE
DES ARTICLES DE CE CAHIER.
Geologic.
Sou vonii- des services rendnsii laseologieparniumcnhach; delFolF. 321
Memoir on the Geology of cenlral France; Poulett Sciope 322
Volcans eteints du niidi do la France; Marcel de Sorres ib.
Gcognostischc Umrisse der lUieiiiUvnder, etc.; G. do OeynIiausen,etc. 327
Sur quelques montagiics basaltiques en Tiansylvanie; Tamnau. . 330
Abaissement du niveau du lac Souvando en ftussie ib.
Gi.senient dune argile prismee dans le basalte du Vogelsgebirge ;
Klipstein 33-J
Rcstes de Mastodonte ; Van Rensselaer 332
Notes ct nouvellcs geologiqucs 332 334
Societe hoUandaisc des sciences a Harlem 334
400 Table ties matieres.
Rliniralogic.
Hspi'ce dc sulfuie <le fer se foimant an Vosuve ; Covelli ZZ't
Forme ciistalliiie de la Gay-hussite ; rhillips 33G
Mine de plomb Jc Peikionieii ( Pcnsylvaiiie) ; Wctherill. — De-
coiiverte et situation dc lor natif de Vermont; le gen. Field. , 339
Analyse dii I'yroelilore ; Wolilcr 340
Lettrc ilu D''. Traill sur i'lsenne et le sable ferrugineux du
Cliesliire 341
Analyse de ia Ziiikenite et de la Jamesonite ; Raso 342
Topaze du Connecticut — Gisenient des grenats et de I'Analcrnie
dans IcS laves des volcans eteints du depattement de I'Herault;
.Marcel de Serres .-.•'''*■'*
IMineraux observes en Asie. — Localites de mineraux. — Mine-
raux des Pavs-lias; Scliull 344
Botiinique.
UTonograpliie des Orchidees de I'lle Sf. Maurice ; Richard 345
Rlemoiies sur les sal'raus d'ltalie et les Crotiis du royaume de Na-
ples ; lierto'.oni et Tenore 34G
Jcoiies Filkuin; Hooker et Greville 373
E?;istcnce dans les vegetaux de cristaux doxalate de cliaux. . . . 376
' Zoologie.
Naturalist's Jicpositvry, etc.; Donovan 377
Vova£;;e autour du monde de Duperrey (pih\ic zoologiijue); Lesson
dt Garnot 378
Deutschluiids Fauna {Insectes ) : Sturm il>.
Saggiu di Zoolog- a fossile ; CaiaWo 379
Os.^emcn^ fossilcs dudepartenient du Puy-de-Dome; Bravard, etc. i/i.
Voyage de 3! . Pander en Criniee 380
I'^ssai sur la <loniesticite des iMammiferes; Fred. Cuvicr il>.
Kouveau p;enie dans la classe des Mammileres ( Ailurus , F.
Guv ). etc.; Haidwicke 382
Onl^titi nouveau ; Rlikan. — Os de Mammoutli 38,'>
Atlas lies oiseaux d'Fiirope ; Werner 386
Kouv. espece de Soni'-Manga ; Lesson et Garnot d>.
American Jlerpetology ; Rich. Harlan. — Organes de la generation
du Protea .Axolytl; Evcrard Home. — Dimensions des dents
fossilesdes lieijuliis, R. Knox 387
Alineral Conchology of Great Britain; Sowcrhy , . . 388
ICxistence du Pancreas dans quelqucs especes de la tribu des Se-
clics, etc.; (irant 389
L'animal habitant la coquille de IWrgonautc en est-il le con.struc-
teur? IMauriasii. — Nouv. espece de coquille terre.stre ; de Spix. 390
Arrosoir f'ossile; Hcenin2;haus. — Anatomic du irenre Dentalc;
Ueshayes ............ ^ 391
Rccherclies anatomiques sur les Carabiques ; Dufour 393
Espece de Lema nouvelle pour la Faunc i'ranc; Boudier 39.J
Academic dc Bordeaux. — Socicte liollandaise a Harlem 39'
]\I('iuoires de la Socicte d'iiistoire naturelle de Paris 398
EIUiATAdejuin 1827.
Pag. 235 , ligne 7, lignes , lisez : algucs.
PAIUS. — IMPRIHilERIE DE FAIN, RUE RACINE, N". /,,
P1,AC;K DE I-'oi)KON.
1
BULLETIN
DES SCIENCES NATURELLES
ET DE GEOLOGIE.
GEOLOGIE.
a5l. DOUTKS ET DEMANDES GEOLOGIQUES ET GKOGNOSTIQUES , 2*. livP. ;
par F. DE Hovel. [Das Gebirge in Rheinlande Westphalen ;
vol. 4, P- 264)
Nous sommes bien faches de dire que ce inemoire de 70 pa-
ges n'apprend rien de uouveau ; il sort certainement de la plu-
me d'un homme fort estimable qui a enricbi la geologie d'ob-
servations sur son pa3's ; raais on ne peut s'empecher de soup-
conner qu'il n'est pas parfaitenient au courant de I'etat actuel
des sciences geologique et chimique , et surtout qu'il ne court
plus lesmontagnes. Cest presque le seul geologue ecrivant qui
ose encore douter de la formation ignee du basalte , tandis
qu'elle est reconnue par tous les geologues francais, Italians
(excepte M. Tondi) et la plupart des geologues allemands, an-
glais et americains. 11 croit cependant utile de revenir sur ce
sujet rebattu , et que I'Auvergne , le Mont-Coupe , la Bianr-
Kuppe, etc. , ont decide il y a pros de i5 a 20 ans. 11 trouve
que les fdons basaltiques ne sont pas comparables aux fentes
des volcans. II combat les idees de soulevement des couches
secondaires de M. Hoffmann. Si les fdons metalliferes offrent
des indices ignes , cest qu'il y a eu posterieurement a leur
formation des conflagrations electriques. II attaque ensuilo
M. Boue parce qu'il croit avec les plus grands geologues du
siccle que la croute de la terre est composee d'alternats de ro-
ches neptuniennes et ignees. II cite encore cet alternat comme
unc preuve sans rcpliquc pour le neptunisme , parcn qu'il n'.i
B. Tome XI. 26 !
4((2 ' Gc<>I(>i^'i('.
;.uii!iif uKe 111 .Irs ;uiias u\ c'cs lilr,ns couclies on lilons dc-s
rochos i.;iu-es. A la paj^e '^94 , I'auleur avouo qu'il iie peat pas
«leieimincr cxactement les formations , ct trois lignes plus loni
il pretend que les volcaus nc peuvcnt dans aucun cas prodiure
des depots regulicrs, c'est-a-dire des especes de couches. La clii-
niie decouvriia , pense-t-il, le m yen de fail ? du granite par la
voie aqueuse. II s'etonne de trouver des passages de la graii-
wacke a des agglomerats trappecns , et d'y voir quelquefois des
fossiles Les agglomerats semblables de la vallee de I\onca, etc.,
peuvent lui servir de replique. II s'etonne que M. de lliiin-
boldt ait embrasse les idees ignees ; il ne salt pas que M. Brun-
gniart pousse le plutonisnie aussi loin que Breislak, et il re-
■vient sur deserremens que M. Brocchi a rcconnus faux.et dont
jl sest accuse. II compare les laves aux basaltes , et ne-piuivant
s'empecber de reconnailre dans ces derniers des traces ignees ,
il suppose que ces roches ont ete soumises, apres leur forma-
tion, a Taction de I'inflammation de cerlaines substances, telles
que le soufre, le lignite, etc. 11 distingue dans le terrain sclii-
steox des bords du Rbin , quatre depots de schiste ; un depot
superieur, le scluste de Sajn et Ludenscbeid , le schiste du
Rbeingau inferieur et celui de Wiesbaden qui est inferieur. 11
y a des roches feldspathiques dans le schisle de Oberhuntbeim.
L'auteur pense que les sources minerales qu'on dit doriver des
basaltes et de trachytes , ont au conlraire occasione ces depots.
].a chaleur des sources vicnt de quelque point de contact ties
sienitcs et des porphyre? avec les schisles, etc. A. B.
aS?.. jMemdire pouk servik a i.'iiistoire du Globe; j.ar le prof. J.
EsMABR. {HJagazin for Natiiividens/,ab. ; a^ii^e 1824, cah. I,
]>y;;. 28. )
Apres avoir rappele les principales llifories sur la formation
de la lerre , l'auteur adopte I'avis des natural istes qui ontattri-
bue I'exislence des grosses piei res roulees dans les plaines et
sur les nKjntacne-. , aux masses de glace qui ont dii les empor-
ter loin du lieu ou dies etaient sur place. M. Esmark , ayaiit
observe altentivement la geologie de la IVofvegc, sest convain-
cu que des masses enormes de glaces qui ont du couvrir les mou-
aones, et remplir les vallees , et qui ontpcut-etre ete Dees a la
ni'er, alors mcr vraiment glaciale , y ont donnc lieu a de$ bou-
leversenicns considerables. Ces glaciers , en se detachant eu
Geologie. - 403
partie, ont du entrainer des masses considerables do roclics ,
de sable et do gravier, qui en effet cuuvrent on plusieurs eii-
droits de la Norvege les blocs de pierres tonibees dont qncJ-
ques-unes ont encore des angles tranchans ; M. Esmaik cite
plusieurs localites qui lui paraissent avoir ete des glaciers. II
explique par la aussi les escarpemens des rocbers quisont com-
me coupes, et qui pourtant n'ont pas laisse de debris. D.
253. NATURniSTORiscHER Atlas. — Atlas d'Histoire naturellc ,
par livraisons, grand in folio. Dusseldorf ; Aniz et com-
pagnie. Partie gkologique.
Get atlas , dont il a paru buit livraisons, contient de jolies
litbograpbies d'_animaux , etc. ( Voyez le Bullelin de 1825,
Tome IV, n". 8y) , et la huitieme livraison renfernie le com-
mencement des planches geologiques. Ces derniei-es seront
au nombre de 35 4 405 et se vendront anssi separenient.
Cette livraison offre d'abord une vue des Scpt-Montagnes, une
planche representant diverses sortes de rocbers, tels que des
basaltes, des calcaires , etc. Une autre planche coloree estcou-
verte de dessins propres a faire saisir les gisemens dilFerens des
roches. La quatrieme planche est une representation ideale
et coloriee de la position de toutes les formations anciennes, et
une cinquicme doit etre I'image de la position de tons les ter-
rains secondaires , tertiaires et volcaniques ; le tout est arrange
d'aprcs les vues de 31. de Humboldt. Enfin , il y a encore trois
aiitres planciies coloriees, contenant, I'une le panorama du
Rigy, ct les deux autres les coupes deS Alpes , a travers le
Mont-Cenis, le Mont-Blanc , le Saint-Gotbard, etc. Ces coupes
sont en parlie copiees d'Ebel ou de Gimbernat. Un teste tres-
maigre et aussi in-folio accompagne ces planches, dont le but
a I'egard de quelques-unes nous a ecbappe , tandis que nous
avons senti que d'autres pourraient etre utiles a I'enseignement
elementaire de la geologie.
254. Netz und Gkrippk zur ScnnAFFiRUNC , etc. — Rescau ct
esquisse pour le releve dun pays montueux. Lithographie de
H.-A. ScBippAN, prix , i fr. , avec des coupes qu'oa vend a
part. Prix, 18 sols. 1 feuilles. Frcyberg, 1822, Gcrlacb.
2(J.'
-U)l Geologic.
aSj. Plan elneu gebiruiuF.n Gf.gend, etc. — Plan dun pnys de
montaj^nes avec ties diicclions pour le geologne et le iiii-
neur, sur la recherche da p.rolongcment dun filon, d uno
couche, etc. Lithographic* d'apres les indicalion.s du niajm-
Lehniann, par H.-A. Schippan. i feuille. Prix en noir, i fi- ,
- et colorie, 3 fr. Freyberg , i823j Gerlach.
•j5'o. Berg modellk. — Modeles de montagnes pour le plan tie
M. Schippan, par J.-G. Joch ; chez Gerlach a Freyberg.
Ces modules sont dans une boite de i4 7 po. de long, 1 i ^
po. de large, et 3 po. de haul ; ils sont fails pour la demonstra-
tion , et coiUent 5 fr. i5 sols.
ijn. JIemoir on the Geology of central France. — Memoire siir
la seoloFie de la France centrale , coinprenant les forma-
tions volcaniques dc I'Auvergne , du Velay et du Vivarais ;
par G. Poi'LETT ScROPE. In-4. de xvj et 182 p. av. un Atlas de
I 8 plandips ou cartes in-4^. obi. Londres , 1 827 ; Longman ,
Rocs et compngnie.
Apres avoir visite les terrains volcaniques de I'ltalie et de^s
lies voisines, I'auteur rcsolut d'examiner aussi ceux dc I'Au-
verpne et des provinces liniitrophes , d'autaut plus remarqua-
bles, que les produits volcaniques s'y tronvent en contact ini-
ni'-diat , non - seulemeut avec te qu'on appelle , dit-il,los
roches primitives , mais aussi avec les strates tertiaires et d'eau
douce qu'on suppose avoir cte deposes en d;.nuicr lieu. A cet
cflet I'auteur s'e'lablil, selon son expression , en 182 i a Cler-
mont, et de ce point central , il fit des excursions jusqu'aux
eaux du Mont-d'Or , au Puy et a Aubenas, observant tout par
ses Yeux , et se faisant un devoir de no consulter les ouvrages
d'aulresgeologues, qu'apres avoir acheve son examen. Di's I'aii
1822 il cut redige ses observations en forme de memoire; la
publication en a etc retardce par la dirticulte dc trouver un
editour, difficulte qui parait exister en Anglcterre aussi-biea
quo sur le continent.
M. Poult It Scrope avertit par la preface qu'il dilTere d"opi-
nion avec les antrt-s naturalislcs au sujct des vulcans et des
ireniblemens de terre, ainsi (pion a pu sen convaincre par sou
Essni sur les volcaiis qui doit etre considere comme I introduc-
tion au memoire present; niais il croit avoir etc mal compris.
Geologie. 405
Cest ainsi que M. P. Scrope souticnt ou suppose (car c'est le
tf rme qn'il emploie) que la plupart iles laves, au moment ou
elles coulent sur la surface de la terre et * dticonvert {in open
ttir), ne sent pas dans un etat de fusion, mais qu'elles consi-
stent en ciistaux solides , gUssant les uns sur les autres a cause
de I'intervention de petites quantites dun flnide elastique pro-
duit dans la masse de la lave resserree et portee a une grande
iutensitC' de chaleur. Or lorsque la pression exercee sur cette
masse est diminuee par suite de reboulement des roches su-
porposees, cu par leur crcvassement , les parcelles cristallines
e.t. les vapeuis , melees intimement, s'elevent et s'echappent
ou s'ccoulent , prticisement conime un melange d'eau et de va-
peur s'ecliappe ])ar rembouchure du digesteur de Perkins ,
lorsqu'on tourne le r binet. L'aiiteur convient pourtant que
quelqucs volcaus ont produit des laves dans un etat de fusion
complete ; il met dans cette categorie ceux de I'lle Bourbon ,
de JMonte-Biarico, a rextremite orienlalc de Lipari , de Tencriffe
et de rirlande.
Avant de trailer des volcAiis d'Auvergne , M. P. Scrope
donne , dans le livre I*"^. de son memoire, une esquisse geo-
1 igique de I'interieur de la France, en distinguant les forma-
li'>ns primitives, secondaires et tertiaii-es. « Si nous nous ima-
ginons, dit I'auteur , une ligne tiree a travers la France de
IE. a rO. , et passant par Besaneon, Nevers , Cliateauroux. et
Poitiers, cette ligne divisera le ruyaume en deux parties , dont
I'une , la parlie septentiionale , pent eire considoree comme
une vaste plaine, s'inclinant doucement d'une part vers 10-
cean Atlanlique , et de I'autre vers la Manche et les bas-fonds
de la HcJlande. Uue ligne semblable conimencant a Niort, et
passant par Angouleme , Perigueux , Cahors et Aiby jusqu'a
Carcassonne, separerail du reste une autre p'aine ties-etendue
qui se peuche vers la base des Pyrenees , et les plages sablon-
neuses do I'Ocean. Au midi de la premie- re ligne et a I'Est de
la seconde, le sol nionte graduellement vers le S -E. , de ma-
niere a former un plan incline, qui progressivement alteiat
une hauteur considerable en Auvergne eten Forez, et une pins
considerable encore en Gevaudan eten Yivarais, ou il s'eleve
jusqu'a 5,5oo pieds au dessus de la mer. La il est coupe brus-
quoment par le profoiid ct long b;issin du Ulienc qui lo separe
des mor.t.igncs des dcp.u leiiiciis de l.i Drome, de J Isi re et d'-s
406 Geologie. N". 257.
llautos-Alpes situees a IE. du lleuve. Les montagnes conscr-
vcnt a peu pres la meme JDclinaison et une bauteur analoj^ue,
pn soi'te que lorsque la vue franchit ce bassin , le plan incline
parait etre prolonge jusqn'aux Alpes mcnies contre Icsquclles
CCS montagnes sont adossccs. La principale masse de cc vaste
jilateau est de formation primordiale ; le gres secondaire et
le calcaire horizontal du Perigord , du Poitou , du Berri , etc. ,
le surniontent au nord ct a I'ouest. Au midi et a Test il descend
sous la jjr.inde formation de calcaire jurassique qui constitue les
Dasscs-Cevennes et le lit du Rhone. On fait ici abstraction des.
productions volcantques qui s'elevent en enormes rugosites
sur Jes parties saillantes de cette plaine elevee, et en defor-
mcnt la surface qui autrciuent serait unie. Elie epronve aussi
une depression considerable le long des hassins de la Loire,
de TAliitr, el elle est profondenient sillonnec par les lits des
liviercs Lot, Tniycre, Dordogne , Sioule , Ardeche et de Icurs
afDucus. Les bassins des deux fleuves separent de la masse
juincipalc du plateau deux branches elevees qni partent en-
semble du Mont-Lezore, point ou les roclies primitives attei-
gnent leur plus grande elevation ; avantde se separer, les deux
branches formant le plateau du Haut-Vivarais , et courant dans
une direction presque parallele vers le nord, s'abaissent et se
vetrecisscnt graduelleii>ent, jusqu'a cc qu'elles se perdcnt dans
la grande plaine du nord Les deux bassins de la Loire ct de
I'Allier presentent des traces etcndues de formations d'eau
douce; un autre depot semblable se trouve aupres d'Aurillac;
des reslos ))artiels dun grrs trcs-ancien ct de stratcs houiilers
se montient sur deux ou trois points; partoiit aiileiirs , sur ce
grand ])iateau , les roches primitives se |)rcseiiteiit a la surface,
excepte; la (ju elles sont ccuvcrtes des produits des nombreux
volcans qui se sont fait jour. »
Apri-s ces considerations generales , I'autcur examine se—
paremeut les diverges formations. II croit ponvoir distingucr
trois localites de roches primitives: le granite forme «nc large
bande entre I'Allier et le Rhone , une formation de gneis se-
pare I'Allier de la Sioule, et continue dans les montagnes de
Cezallier, la Margiiridc , et une partie do la Lozere et des Ce-
veunes; elle est suivie du micaschiste q>ii s'ctend sur toute la
pentc orcidcntalc. An has des roches priniiti\cs , tians les Ce-
venncs, commcnccul a k" m<iiilrer des bancs dc gres qui sont
Geologic. f07
»i i\s- inclines , la oii ils reposent sur le sol priniilif, niais <]ni
(leviennent plus horizontaux a mesure qii'ils s'en eloi!:;nput.
{'('lie formation est entierement analogue au Banter s(iiid<itein
ties Alleinands , et aii muveau gr^s rouge des geologues an-
glais, si ce n'est qu'il est acconipagne, sur une grande ctendue,
il'iin grrs contenant de vastes depots de houille, et qui parait
le i-eportera la formation du vicux gres rouge. Une formation
seniblable borde le plateau primi'.if du cote du nord. Aussi
I auteiir croit pouvoir en conclure que la region des montagnes
primitives de la France est completement envebppee du nou-
veau gres rouge , aecompagne par intervalles de bancs de
luniille qui se trouvent toujours au-dessous et jamais au— des-
sus de cette formation , laquelle ii son tour est cacbee par une
iorniation massive de calcaire jiirassique a I'ouest, au siid et a
1 fsl du plateau primitif. Pour les formations d'eau douce , I'au-
teiii- adopte les opinions de MM. Cuvier , Brongniart et
Mai'cel de Serres. 11 en decrit trois , qui se trouvent dans la
parlie olevee de la France cenfrale , et jx'nse qu'il faut Its at-
tribuei- a la nseme epi que , tanl a cause de leur composilion
que parce qu'elles contienncnt les fossile^ pareils. 11 est tcnte
<le classer Ic depot reniarqnable de Tripoli qui exisle a Menat,
sur la route de Riom a IMoutaigu, dans la derniere formation
d'cau douce d'Auvergne , el dans Ja qualrierae division de
jM. Marcel de Serres.
Dans lo second livre, I'autcur aborde les volcans d'Auvergne.
]l rappelle riiistoire de leur decouvertc qui ne date que de
Ian ijSi , et il enonce son jugement sur les ouvrages qui en
out traite. Faujas-Saint-Fond qui n'avait pas vu de volcan en
activite, a parle des eruptions volcaniques couime un avei'gle
j)arlerait des coiileurs. Les cartes et descriptions de Dcsiuarest
s int egalement fautives. Pour cct auleiir cbiujue fragment d un
aiicien courant de Jave etait un culoL ou restant de lave qui
boucbe un craterc; il parait avoir neglige toutes les dis'inctious
niineralogiques des laves qu'il avait observees. Cependant ces
•icux autcurs ont le nierite d'avoir mis ['existence des volcans
en France Iiors de doute. IJolomieu, dans sa course rapide par
I'Auvergne , ne parait y avoir cbercbe qu'une confirmation de
son sysleme favori de la fluidile ignec du centre du globe.
M. de Munllosier est le premier qui ait fait connailic le viai
caiaclere des jiics el plaleanx basalliques ; il a fourni ] our
i08 Geologie. N". 257.
I'elude de ces volcans , une clef dont se sont servis tons ses
successeurs. II est facheux que M. de Buch n'ait pu voir I'Au-
vergne qu'en passant. M. P. Scrope n'a presque pu rien tirer
des Letlres de Lacoste. Le Nivellement de Ramond au contraire
Ini a ete d'une grande utilile. II ne parait pas avoir connu te
travail de M. Steininger.
L'auteur, rejetant la division de M. de Montlosier, divise
les volcans du plateau eleve de la France centrale, en deux
classes qui, selon lui, sont bien distinctes par leur compositioa
inineralojjique. La i". classe des formations volcaniques de
cette rejjion comprend les groupes des moots Dor, Cantal et
Mezen, dont les deux premiers s'elevent k 6,000 pieds au-
dessus du niveau de la raer, et les derniers a 5, 800. Les 5
groupes portent, selon lui, Tempreinte d'une origine com-
mune , quoique le temps ait efface leurs crateres , et enleve les
produits detaches de leurs eruptions. Ces volcans paraissent
etre les plus aneiens de la contree. Des trachytes ct des ba-
saltes de diverses especes cnmposent leurs roclies vnlcaniques ;
niais la moitie peut-etre de ces roches est en debris et niele
de pierres ponces et de scories , avec des fragmens de granite
unis en brcches de diverses qualiles et grosseurs.
La 2"". classe de formations volcaniques consiste principale-
nsent en basaltes et en conglomerats basaltiques ; dies different
de celles de la i"^*^. classe, en ce qu'elles sont disst'minees sur
une vaste etendue du plateau primitif, au lieu d'etre unics et
de former des gronpes de niontagnes tW s-elevees Les volcans
des nionls Dor, Cantal et Mezen, dit l'auteur, paraissent avoir
possede un seul foyer actif , comme la plupart des volcans en
activite que Ion cunnait, et avoir produit des montagnes par
I'accumulation continuee des matieres lancees par une seule
Louche . fandis que les ('rujAions plus recentes qui ont produit
)a seconde classe de roches , paraissent a peine une seule fois
avoir etc repetees sur la nienie place, (^es eruptions onl dit
avoir lieu isolemcnt et successivenient sur divers jioints dont
la serie parait avoir une direction du sud au nord. Toutes ces
explosions ont eu lieu dans les limiies d'une zone irrcgulicre,
d'une largeur peu considerable, qui, du cole du niidi, com-
uicnce aopres d'Aubenas, et se prolongc vers le nord, a tra-
vers la chaine qui separe la Loire de I'Allicr, jusqu'a I'aul-
h.i;;i et, continue le lcn;j dc la ba>.o orientalc du nionl Dor; et
Geologie. 409
se terniine dar.s la serie de Puys , qui longe I'Auvergne du
cote de Truest, traversant alnsi la masse du plateau jirimitif
dans la direction du S -S.-E. au N -N.-O. Cette disposition
particuliere des volcans comparativement recens , dans un sens
qui correspond i la directiiin des bancs granitiques qu'iis pa-
raissent avoir perccs , ajoute I'auteur, n'est que la repetition
dun fait connu, savnir : leur parallelisnie a I'egard de la di-
rection generale des slrates ou des axes des cliaines de mon-
t.:;jnes aupres desquels les volcans se trouvent. L'auleur ne
doute pas que ce ne soit le resultat de I'cxistence de quelque
pi-ofonde fissure longitudinale qui s'est forniee pendant que
ces chaines se sont forcenient elevees. A ce sujet M. P. Scrope
renvoie a ses Considerations sur les volcans.
II decrit ensuite separement et en grind detail chacune des
4 regions volcaniqucs, savoir -. lo. nionts Dome et le Limagne;
u". mont Dor et ses dependances; 3°. Cantal , etc.; 4°- Ve-
lai et Vivarais. II rappelie les diverses opinions qui ont ete
enoncees sur le domite , et pense qu'il est gcneralement adm^s
que le domite n'est qu'une variete de ti-^cliyte, et que c'est la
meaie roche qui constitue la plus grande paitie des monts Dor
et Cantal, les monts Euganeeus , les nionts Cimini et les iles
Lipari et Ponza. L'auteur n'adopte point I'idee de M de Buch ,
qui suppose que ces montagnos o t ete boursouflliies comme
uue vessie , et il pense que M. de Humboldt s'est un pen trop
hate d'adopler cetle idee, et de I'appliquer a toutes les forma-
tions trachytiques. D'apres le meme principe l'auteur rejette
ailieurs I'opinion de ceux qui ont suppose que la fameuse roche
rouge dans le Velai a ete soulevee de dessons la terre. M. P.
Scrope ne voit dans cette roche qu'un restc dune masse de
roclies qui a ete enlevee de sa place.
A I'egard des conglomerats dissemines autour des ancicns
crateres des monts Dor, M. P. Scrope pense que la dcscenle
rapide des eaux depuis le sommet dos nioutagiies a I'epoque de
leurs eruptions, a contribue avcc la chute des pierrcs et des
ccndres lancees par le foyer, i firmer ces masses conglome-
rees. II cite plusieurs observations a I'appui de son opinion.
M. P. Scrope renvoie au memoire du baron Ilamond pour les
details sur la struclure ou la constitution du mont Dor, ct
signalc quihpies traits pnncipaux. 11 a examine stiiloiil !a su-
jiriposit! jn cl 1.1 qualite des lochos, aupris do la Ci'.SLade , ua
4H) Geolog'ie. N«. 257.
pen au des5ii3 des bains du nimit Dor. II y a rrconnu , an
dessous d uri banc de trachyte poiphyrique, de i6o pieds d e-
paisseur, ua banc de tuf arenace parsenie de gros cristaux de
i'eKlspath vitrcux, puis line clinkstone colonnaire passant a
I'etat de basalte , une brcche de scories et de fragniens volca-
niqiies cimentes par le tut"; des banc^ epais de basalte ainor-
.phe de diverges qualiles ; enfiti un tuf bianc envcloppant qnel-
<|ues fra;|niens dc granite, basalte ct trachyte. L'auteur ne pent
jconcevoir cnniment i\l. Hcudant et d'antres gcologues iVancais
unt pu nier la superposition du trachyte snr le tiif on le basalte.
.11 refute une autre assertion de iM. Bendant, d'apres laquclle
auciin des trachytes du niont Dor naurait la forme des cou-
rans de lave.
Apres avoir indiq^ie les restcs volcani(iucs niodernes des
munies montagnes, I'autenr passe a I'exanien des nionts Cau-
tal , dont les laves trachytiques, ayant pout-etre un plus haut
dcgrc de fluidite, ont coule Ires-loin , sans s'aniasser aussi con-
sidt"r.i!)lenient que ccUes du niont Dor, ce qni a laisse au Can-
tal une forme plus reguliere et plus egale. Pour le \ elai ,
M. Poulelt Scrope avoue etre redcvahle a i^I. Bertrand-Roux
dun grand nombre de renseignemens. II examine successive-
inent dans ce pays le mont Mezen, les basaltes et les breches du
Velai, et les produits d'eruptions plus recentes. II decrit les
cones volcaniques de Montpezat, Bnrzet, Thueyls, Jaujac ,
>ouiUols et Ayzac, dans le Bas-Vivarais. Le dernier chapitre
contient les conclusions de l'auteur; c'est-a-dire qu'apres avoir
resume ses observations , l'auteur en tire les resultats suivans
pour I'hisloire geologique de la France centrale. Cetto partie
de la Fr;mce formal I primitivement un noyau elev<i au dessus
de I'Occan qui y deposa les strates secondaires. Une masse
prntubirante de r^.ches cristaliincs fut larcec dans ua etat so-
lide ; les bancs secondaires appuyes contre les noyaux glissi-rent
de tous Ics cotes vers les niveaux infcrieurs ; quclques-uns de
ces bancs se replierent, comme on le voit par la position ver-
ticale ou contournec des roches calcaires des Pyrenees, dune
part , et des departemens de I'lsere , de la Drome ct des Basses-
Alpes de lautre. Apres ccla vint une epoque marqnec par Ta-
bortdan'ie dejiosition de.s strates calcaires d'une serie dc lacs
d eau douce qui orrupaicnt les creux des districts elevrs , el
qui prnb.ihlcnmr.t tlcbordercnl 1 uii dans I'aulr:' , dcpuis les
Gdologie. 41 f
Tiiveanx les plus elcves jnsqu'aux plus bas; vers le nieme temps
vi!i(?nt lien de nonib reuses ei-uptions de m<Tlit'res volcaiiiques
par ti-iois bouches on sources habitnelles, ainsi rpie par quel-
»]ues bouches secondaires qui s'etaietit ouvertes dans une cs-
pece dc crevasse se prolongeant du nord an sud , a f ravers Ic
•'.■strict eleve, c'est-a-dire le lon(j de I'axe du plateau. Cet etat
de clioses parait avoir ete cnGn trouble par une nouvelle catas-
stroplie qui a souleve le plateau primitif et les formations d eau
douce qui le recouvraieul. Les digues des bassins ayant ete
forcees alors, leur contenu a inonde les regions inferieares par
line on plusicurs debacles ; les eaux ont du tout balayer devant
elles, par les vallees de I'Allier et de la Loire. A cette epoque
en a succede une auire pendant laqnelle il y a eu des eruptions
volcaniques partielles par des bouches separees ; quelques-
iines de ces eruptions sunt dune date recentc , et pourraient
J«ien se renouveler encore. L'auteur remarque que les forma-
tions calcaires d'eau douce de la France centrale ne different
qu'en un point des depots de marne cnquilliere dans le Bakie,
et d'antres lochs ou lacs d'Ecosse ; ce qtsi les distingue, c'est la
presence dn silex. Dans les uns et les aulres on trouve des Lim-
ntjes, Planorbes, Helices, une espece de Cypris , des resles de
Charae et des Gyiogonites : il y a des strates ou tons les lestes
de coquilles ont disparu ; mais quelquefois ils conliennent des
ossemens de Mamniiferes et d'oiseaux, et alternent avec des
bancs de calcaire jaunatre tuface , et avec des lits de sable.
Dans I'un et lautre pays les bassins conliennent des sources
inqiregnces de carbonate de cliaux , et on tronve ces formalions
dans le voisinage dc roches trappeennes ou volcaniqiies.
L'atlas de cet ouvrage important est reniarquable par son
execr.tiort et I'interet qu'il presenfe. II se conijiose : i°. de deux
carles geologitpies , I'une offrant toute la parlie volcauique de
la I'lancc centrale, la seconde donnant la chaine des puys des
«'nvirons de Clermont; toules les deux coloriecs avec soin; u".
de 1 6 vues panoramiqiies, aussi coloriees, representant suuvent
nne grande ctendue de pays; ce sent des bandes plus ou nioins
larges, dont Tunc a plus dc 6 pi. de long; celle-ci represente
les envir ns de Clerm. nt. Ces vues ont ele dossin(*es |)ar i'au-
tcur. . D-<;.
i \ 1 Geologie.
u58. Reponsk au MEMOiiiK Du D"^. FiTTON , instjre dans les Annales
de philosopltic de novembre i8i4, ayant pour titie : Rc-
cftcrcUes sur les relations gehlogHjues des Jormations , com-
prises enlrc la craie et le cnlcnire dc Purbeck dans la partie sud-
est dc I'Jiiglcierre , par T. Webster, secretaire de la societe
yiiologique. {^nuals of philosophy ; i^nviep iSaS, p. 35.)
Nous somines avertis que uous avons omis de rendre compte
de celte Rc'ponse , et nous nous enipressons de reparer cette
inadvertance , qui a eu lieu inalyre tous nos soins pour ne
rien ouLlier.
L'lle de Wight, remarquable par la reunion des differentes
formations tertiaires , a ete decrite avec beaucoup dc soiu par
M Webster, soit dans ses leltrcs a 1\I. Ilcuiy Eiipleficld , soit
dans differens memoires inseres dans les Transactions de )i so-
ciele geologiqiie de Londres. Ce savant, le premier qui ait
etudie en Angleterre ces terrains recens , a fait voir Tanalogie
du bassin de I'ile de Wiglit avec celui des environs <lo Paris,
dans lequel on trouve, coiimie dans ce dernier, une succession
«li; formations marines et d'eau douce. Ce rapprochement, etu-
tlie dcpuis par tous les gcologues anglais , a etc trouve dune
granile exactitude ; mais il n'en a pas ete enticrement de nieme
iL-lativenient a celui qu'il a fait entre le gres inferieur a la
iraie qui e.xiste a I'ilc de Wight, et ceux que Ton observe
sur la cote du sud-cst de I'Angleterre. Quelques j)ersonnes
out cru remarquer qu'il cxistait un peu de confusion dans la
liniite entre le gres vert et le gres ferrugiueux , confusion due
en partie a la nature de certaines couches de gres vert qui i-es-
seniblent au gics feri'ugineux , et en partie peut-etre aussi a
1 ignorance oii Ton tl;ut alors de quelques caracleres de la for-
mation de gri'S ferrugineux.
M. Fi;ton , qui a etudie avecun grand soin les gres ferrugi-
neux d'Hastings, reconnut qu'une partie dc cette formation de
M. Webster devait remonter au gres vert, et il publia uq me-
nioire a ce sujet dans le numero de novembre i8'P,4 des Anna-
tes dc philosophic , memoirc dont nous avons deja doane un
extrait dans ce Bulletin, et dans lequel il compare aiijsi la di-
vision adoptee par M. Webster avec celle <juil a rcconnue.
Geologic.
413
Noms
proposes par M. le D''. Fitton.
1 . Craie
2. Gres avec chests, etc. (Fire stone).
3. Arp;iled'Under-clift (Gaiilt). . . .
4. Gres avec difter. fossil. (Gres vert).
r>. Argile (of the Wealds and Tetsw.).
6. Gres ( de Hastings), couches les
plus inferieures de I'ile de Wight.
Noms
donnes par M. Webster.
Craie et craie niarneuse.
(xres vert.
Marne bleue ( blue marl ).
Gres ferrugineux
(Ferruginous sand).
M. Webster a jnge devoir faire une reponse a ce memoire ,
dans laquelle il fait remarquer qu'a I'epoque ouilflt paraitre sa
description de I'ile de Wij^ht , les mots gi'es vert et gres ferrn-
gineux etaient employes avec I'acception qu'il leur donne, et
qu'il o'avait pas fait la confusion dont on I'accuse , puisqu'il
avait memo divise ce qu'il appelait alors gres ferrugineux {fer-
ruginotis sand) en deux formations , le gres ferrugineux supe-
lieur et le gi-es ferrugineux inferieur separes par Targile de
Weald {ff'enld-clny). A la verite , il associait ces deux gres
ferrugineux, et il n'avait pas remarqueque le superieur etait do
formation marine, tandis que I'inferieur contenait des coquilles
d'eau douce comme le gres de Hastings.
Enfin dans une dcrniere note inseree dans le Philosophical
Magazine de novembre 1824. , M. Webster annonce qu'il a ele
assez heur£ux pour trouver dans une nouvelle course a I'lle de
Wight une couclie calcaire entierement analogue a celle qui
existe dans les sables ferrugineux de Hastings. Cette couchc lui
fournit un point de depart fixe pour comparer les couches infe-
rieures de I'ile de Wight avec celles du sud-est de I'Angleterre,
il la tcrminepar le tableau suivant des formations.
Localites
de
I'ile de Wight.
Localites
dans le sud-est de
I'Angleterr e
Noms proposes
p. les couches
correspondantes.
Culver-c lif.
Idem.
Idem.
Guildford.
Idem.
Idem.
Craie avec silex.
Craie sans silex.
Craie marneuse.
Groupes.
Formation
de
craie.
4I(
Gdoloo'ie.
o
LoiMliti'-s
do
iile de Wi-ht.
Uiuler-clil't.
Idem.
Red-clift et Blact-
gang-chine.
Sandown bay et
Brixton bay.
Cowleaze chine.
Sandown
Brook point.
Local itus
ilaiis le sud-est de
r.\iisrleterre.
Reigate.Merstliam
et Beachy-head.
Folkstone-clift.
Folkstone ,
Leith hills, «tc.
Wealds of Kent
et Sussex.
Hastings
Hastings and Fair
I'isht.
Nonis proposes
p. Ics coiu-hes
correspondantes.
Gres vort supe-
rieur.
3Iarnc bleue du
gi-es vert.
Gres vert infer. ou|
gres vert ferrug.
Groupos.
Formation
de
gres vert.
Argile de Weald
(Weald clay.) F Formation
pas encore
Gale, de Hastings. / nommee.
Gres et argile de
Hastings.
En coinparant ce tableau avec celui du D^ Fitlon, on volt
qu'il n'existc que tros-peu de difference entre Ics ideas ac-
tueiles de 'SI. Webster et celles de M. Filton, qui, da pies notro
opinion , a eclairci ce point iuteressant des formations de I'ile
de Wijjdit. En eniettant cette opinion , nous cioyons devoir
dcclaicr que la description de I'lle de Wight par M. Webster,
n'en sera pas nioius toiijours Ic guide des voyageurs dans cette
partic^de I'Anj^lelerre, el qu'on no peut lui contestcr I'lion-
neur d'avoir le premier fait connaitre les terrains tertiaires a
ses compatriotes, et que quant aux terrains compris entre la
craie et le calcaire de Purbcck, si de uouvelles observations
ont conduit a modifier les divisions qu'il avait adoptees, I'or-
dre dc superposition des couches qu'il a fait connaitre n'en est
pas moins conserve. D.
aSg. Geological and histoiiical Obskkvatio.ns, etc. — Observations
geologiques et historiqnes sur les vallees orientales du Nor-
folk ; par T.-W. RoBBKBDs junior, in-8. Prix: 4 schill.
LondrcB, 1826. {Jnnals o/P/iilos, mavs , 1827, p. 2a5.)
L'anlcur cherchc i monlrer, en opposition a MM. Cuvier et
Deluc, que Ic niveau de la mer s'cst abaisse dcpuis Ics temps
Geolos>'ie. 415
^lisloriqiies. Pour claljlir qnt; Ics vallecs on qiioslioii diiNoirolU
onl ('li- cics Laios , il eniimi're d'abord Ics prcuvcs jilijsifjuos ,
tellcs que des traces d'anciens rivages , desamas dc sable el do
coquillages a 4o pieds au-dessiis dc la riviei'c. II suit ces depots
jusqu'au fond des sinuosiles des vallons , et les trouve toii-
j'^iurs au niAine niveau. 11 donue eiisuite des preiives liisto-
riquos , tels que des traditions, des restes d'antiquite, des eti-
niologies de nonis et des documens authentiques. II trouve loin
dc ia cote des forts romains, batis autrefois pres de la mer. Eii
1004 une flolte Gt a Korwich un debarquement. Le livre de
Domesday fait mention de fabriquesde sel situees mainlenant a
8 milles de la cote. Yarmouth etait encore en i547 ""'^ ''^' ^^
des actes juridi(]ues prouvent qu'en i52y , les vaisseaux de-
cbargeaient encore leurs marchandises a Norwich. L'auteur en
conclut que les rivieres et les lacs actuels de cette partie de
I'Angletei-re ne sont gue les restes de la grande masse d'eau
qui couvrait jadis tout le pays , et qu'ainsi I'Ocean germaniquc
a du baisser.
q6o. DunSCllNITTS RiSS DER MIT DEN TIEFEN WiESSERITZ-StoLL^', Cf C .
— Coupe de la galerie appelee Ticf IFiesserilz-SloH , pres
de Drcsde, a Iravers Ic Sauberg, avec I'indication dos roches
traversees , par H.— A. Scnipr.\pf. i feuille lithographiee et
colorice , prix, 1 fr. Freyberg, Gerlach.
M. Schippan , geometre et ingenieur geographc, est connu
par sa jolie carte de Freyberg; il a public de plus six autres
cartes ou plans, qui sont fort inleressans. La galerie en ques-
tion traverse le porphyrc , un agglomerat porphyrique , de
I'argile schisteuse, du grcs blancgris, de I'argile schisteuse, du
gres rouge et jaune , dc I'argi'.e schisteuse , deux couches de
houille , des alternations de gres et d'argilc, une couche dc
houillo en fond de bateau ; puis elle entre dans I'agglomerat ,
cUc court a travers le mCn* porphyrique du Sauberg, pour
renlrer dans Tagglomerat, et pour traverser des argiles blan-
ches et (j couches de houille , alternant avec des cres et des
argiles , et rocouverle dc marncs argileuses. La ceinlure-d'ag-
glomerat, autour du porphyre , et la position du terrain houil-
ler dans des cavites porphyriques , sont les resultats dc ce
releve.
4i6 Geologie.
5>6i .Gkogxostisciie BErGM.rjixiscHE KAfiTB DKR Umcegknd vo.\ Brai'.vs-
DORF , etc. — Cartn r;(-0!;iioslique des environs do HraiinsdoiC,
l^iecliberj;, Seifcrsdorf , Lanjjlienncrsdoif ct Gioss-schirnia ,
pves de Freyherg, par H.-A. Schippan, avec une coupe des
mines de Seifcrsdorf et du gisement de I'Andalousite. Une
gvaiide feuille coloriee et une plus petite avec unefeuille dvs
couleurs; Prix : 6 fr. Freiberg, iSiS ; Gerlach.
Cetouvrage interessant offre une jolie carte coloriee de la con-
tree indiquee. On y trouve disiingues par des couleurs et des
signes le gneiss des roclies feldspathiques du Reinsberg, sur la
Bobritsch , le quartz, le micaschiste , le calcaire decouvert
dans les mines, le scbiste alumineux, les roclies sienitiques ,
le scliisle aigileux, lugriinstein, Je scbiste novaciilaire avec des
lits de jaspe , la grauwacke schisteuse , Ic scbiste novaculairo
avec des rocbes talqueuses et schisteuses , I'argile alluviale et
la toui'l>e. La maniere dont les porpbyres, les sienites, le
quartz et les micacbistes grenatiferes sencbevetrent dans le
gneiss, est bien exprimee dans cette carte. De pareils ouvrages
doivent aniener enfin a reconnaitre la formation particuliere
de ces roclies. Le calcaire se trouve au Hungerberg, le por-
pbyre a Langen-IIennersdorf , le quartz au niont Steihubel ,
pi'cs Gross- scliirma, la sienite a I'ouest de Riecbberg, et le
grunstein avec la grauv/acke et le scbiste novaculaire, surtout
autour de Seyfersdorf. L'argile est autour de Braunsdorf. La
coupe d'une gaici'ie dc Seifcrsdorf traverse la pluparl de ces
rocbes. L'andalonsite se trouve daus un raicascbiste sur la route
de cct cndroit a Gross-scbirma. A. B.
262. Sur une nouvrlle GyROcnNiTE ou capsule de Ciiara fossii.e ,
tres-abondantc dans les nieulicrcs d'eau douce des environs
de Paris ; par 1\L Constant Prevost. ( Bullet, de la Soc. philo-
tnal. ; cab. d'octobre 1826.)
L'anlcur debute par un apcrcu bistoriquc sur les Gyrogonitcs,
ou il rappelle tout ce qui a cle dit sur ces petits corps que I'oii
veconnait aujourd'bni generaleinent pour etrc des graincs fos-
siles du genre CItara. Jl rappelle surtout le beau niemoire dc
M. Lyel(Voy. Ic Bullet, dc 1826, T. IX, p. 026). En Ecosse ,
dit-il, les Chara fossiles unaloguci font partic d'un terraia des
plus reccns, et dont la formation , si ellc napp-irtient pas a
Geologie. HI
Tepoque acluelle , est an nioins plus rccente que les dejiots di—
luviens sur lesquels les inarnes tie Forfac reposent ; au con-
traire, les Gyrofjouites observees par M. Constant Prevost dans
les meulieres d'ea-u douce snperieures des environs de Paris ,
se rattachent a une foiination plus ancienne et anterieure pro-
bablement a la grande revolution qui a laisse le globe dans son
ctat actuel , differenc* de gisenient qu'il imporle de fairo re-
marquer, parce qu'elle sert a licr par des nuances insensibles
les productions de la nature actuelle, avec celles de lepoque ou
s est forme le sol que nous habitons.
La nouvelle Gyrogonite observee par M. Constant Prevost
n'est pas nioins abondante dans certaines iocalites des bauteurs
(le Montmorency, que la G. medicaginula avec laquelle elle se
rencontre ; elle differe essentielleuient de cette derniere par sa
forme, qui est ovoi'de allongee ; par son volume , qui est moin-
dre do moitie et meme des deux tiers, ce qui fait qu'elle est a
j)eine visible sans le secours d'une loupe ; enfin par le nombre
de tours de spire qui, au lieu de 6 , varient de 9 a 10 : tons
ces caracleres ne permettent pas de confondre la nouvelle Gy-
rogonite avec les deux especcs decriles par M. Ad. Brongniart ,
et i!s servent u la rapprocber des fossiles que M. Cb. I.ycU a
fi(it conuaitre, et par consequent des capsules du Chnra vulgn-
;« actuellenient si comniun dans les eaux des niares nombreu-
ses qui, existent sur le terrain meme' rempH de corps fossiles
analogues. La distinction devient d'autant plus diflicile a cta-
blir, ([ue dans les graines d'une nienie espece de Cham recueil-
lics sur la meuic lige, on apercoit dans le volume , dans la for-
me generale plus ou raoins allongee, dans le nombre des tours
de spire, des difi'crences qui snffiraient sans doute a des nci-
menclatenrs pour etablir plusieurs especcs. i\L Constant Pre-
vost a retrouve ces memcs variations dans les Gyrogoniles fos-
siles donl il possede un grand nombre; la pluj)art de celles-ci ,
commc dans le (i . me'dicaginulc , ocit perdu leur tegument ex-
terieur, el la partie conscrvee , ou plutot rcmplacee , n'est que
le noyau interieur de la cajisiile donl souvenl cepcudant I'eni-
preinte est conservee ert creux dans le silex compact ; ces pelri-
licalious so voient principalcuient dans des blocs de silex d'eau
douce blancs et compactes, qui affeclent des formes iiregu-
lieres ari-ondies, representaiit des soites de Gecnles qui sunt
n. ToMF. XL 77
i I H Geologic.
disseiniaecs sans oidre au milieu d'une argile marbree de rou-
ge et de bleualre ; ces blocs siliceux , souveat creiix dans leur
interieur, sont remplis de la meme argile et d'une immense
quanlite de (r. mcdicaginula et de la nouvelle espece. Dans ce
cas , les fossiles sont libres, et, par le lavage, il est facile de
les separer de I'argile; le residu oblenu par cette operation pa-
rait , a I'ccil nu , n'etre qu'un sable tres-fin ; mais , a I'aide de
la loupe, on voit distinctement que chaque grain est une par-
tie ou un moule complet de I'nne des deux Gyrogonites , ou
bien un fragment brise de liges dont la structure ne differe en
aucune maniere de celle dcs tiges de Cham ; lacide nitrique
n'altere aucune de ces parties, ce qui fait presumer leur trans-
formation en siKce. Lorsque Ton verse de I'acide nitrique sur
les capsules dessechees et memc fraiches des Cham recens , il
se fait une vive effervescence produite par la decomposition
dune graude quantite de carbonate de cbaux, que contient
I'enveloppe exterieure de la capsule ainsi que les tiges. Cette
effervescence detruit la partie opaque de cette eoveloppe, et Ic
noyau, presqu'en tout seniblable a ccux devenus fossiles, reste
intact dans la liqueur. On doit remarquer a cette occasion que
dans les rocbes talcaires qui contiennent dcsGyrogonites fos-
siles, c'est I'enveloppe exterieure qui a ete conservee , tandis
que le noyau a disparu, resultat oppose a ce que montrent les
rocbes siliceuses.
M. C. Prevost a triuve la meme Gjrogonite dans des silcx
d'eau douce de INogent-le-Rotrou , qui lui ont ete donnes par
i\3. J Dcsnoyers , lecjuel possrde aussi quelques ecliantillons
dun calcaire compacte verdatre , rappelant , par son aspect mi-
neralogique , quelques bancs du calcaire jurassiquc du departe-
ment de la Mancbe , contree ou les ecbantillons ont ete trou-
ves en fouillant un puits ; ils contiennent une Gyrogonilc
gldbulcuse, qui differe en quelques points de la G. medicngi-
nula. Des marnes d'eau douce dcs environs d'Epernay, recueil-
lies par M. Desbayes, sont remplies de Gyrogonites egalement
globuleuses , mais moins parfaitenieni, et plus grosses que la G.
nii'dicoginula, et peul-etre semblables a cellcs deja iudiquees par
M. liigotdcMorogues.On a encore observe dans les terrains supe-
rieursau grt'S do FoDtainebleau,au dessusdeValvin, une variete
constante de Gyrogoniteallongee, plus grosse que celle qui fait
le sujcf principal de cette note. Si a Icutes ces indications on
Geologic. 4^^
^Joinl la description d liiic^i. /ubcrciilc.use dtiCQU\evte TpurM. Cli.
Lyell dans rile de Wiglit, on verraquele genre des Chara fossiles
presente beaucoup d'iuteret pour le botaniste etpour le geolo-
Ijne. II reste sans doute beaucoup d'especes fossiles a decou-
viir, mais il iniporte que les Gyrogonites ne recoivent des
n )ins specifiques qu'aprcs que I'etiide preliniinaire des Chara
qui existent, aui'a fixe la limite des differences possibles daus
les ca])sules d'une nienie plante, et aura fait apprecier la valeup
des parties qui peuvent fournir des caracteres distinctifs ; ce
but philbsophique ne peut etre mieux atteint que par le savant
qui le premier a recounu I'existence des Chara fossiles; et I'as-
s.urance que M. Lenian s'occupe dun travail sur ce sujet , a dis-
pense I'autcur de cette nole de creer, suivant un facbeux usa-
i;e , un nouveau noni pour designer la Gyrogonile qu'il croit
avoir observee le premier. D.
yGa. Vebsteinerte Palme, etc. — Litliographie de la coupe
transvcrsale et longitudinale d'lin tronc de palmier fossile
trouve en Saxe, et inconau jusqu'a ce jour^ parH.-A. Schip-
PAN. Iu-4. de 6 p. avec une pi. ; prix , i fr. 5o c. Freiberg,
1 HaS ; Gerlach.
Ce bois de palmier a ete decrit sous le noni de Rolircnstein
])ar M. Breithaupt dans \' his , t. .') , 1820. C'est M. Scbipnan
(pii la decouvert , en 18 i5, dans une roclie purpbyrique se-
x-.ondaire a Gickelsberg , jires de Freyberg. Le tronc y ctait
.incline de 45° i I'borizon, il avail une aune de long et de 5
a 8 pouces de larye , et il etait associuavec un autre bois beau-
coup plus commun. Les ecbantillons sent dans le cabinet de
Werner. La figure de la section transvcrsale montre que tout
le tronc etail compose de tubes d'aulant plus grands, qu'ils
sont pres de la surface. Dans cbaque tube, il y en a un autre
pons la forme d'un C. La coupe longitudinp.Ic fait apercevoir
1^1 (livenjeme des liil>es.
)v)4- VoLCAM DE KiKAjiK ; j)ar le cbevalier S. Steward. [Americ.
Journ. of Srieiic ; Vol. XI. N. 2; oct. i8i(), p. 562. )
Le r;ii Kaabumanu avait donne tous les ordres necessaires
pour rendre I'excursion de I'auteur et de ses amis aussi facile
<pie possible ; too Insulaires les acct)mpagnaient. Le volcan est
37.
420 Geologie.
situe flans I'lle tlOalni, une des Sandwicli ; le cratere forme un,
immeusc bas-fonds, dans un pays eleve , au pied du Mouna-
Roa. L'on y descend par deux terrasses formees par des aflais-
semens de la montagne. II y a 60 petits crateres dans le fond}
des laves, des scories ferment son entourage ; il y des bancs de
soufrc et des precipices. L'auteur desceudil dans le veritable
fond du cratere, qui a 1700 p. de profondeur , des crevasses et
des trous dont il sort des vapeurs suffocantes. Le niont Mouna-
Roa a de 16 a 18000 p. de liaut. ( Voy. le BuUelin de juin et
sept. 1826, a"'. I 40 et 29, oii il est sans doute question du
laeme volcan.)
265. ExTRAiTS DE LKTTRKS. {ZcHschri/t/ur Miner.; {c\r\er 1827,
p. J49)
M. Studer communique I'analyse de 3 morceaux de dolomic
des environs du lac de Lugano. C'est M. Brunner de Berne qui
I'a faite. Le carbonate de magnesie y formait de 4o,4 a 41,28
parties, et le carbonaie de chaux de 57,4 a 56,56 parties sur
100. M. Breithaupt donne les resultals du travail de M. EL
Harkort sur I'antbracite de Wurzbach.
a66: Melanges. {Zeilschriflfuv Mincralog.; fev. 1827, p. 167.)
Le 28 Janvier i825, a minuit , il y a eu un tremblement
de terrea Zyrianof au pied de la cbaine Kholzoun dansl'Altai.
La direction etaitd'E. a I'O. En 1824, les 11 mars et i". avril
on en a aussi sonti. Un inconnu ecrit de Siberie qu'on espere
trouver des dian.ans danslOural. Le sable platinifere de Nisch-
ni-Tousa resscmble a celui du Bresil , qui contient les diamans.
II renferme du fer bydrale. M. Decken a publie un ouvrage
intitule: Untersuchungen ucber die Insel Helgoland; Rechcrches
sur 1 lie dHelgoland. Dans cot ecrit historique et geographiquc
on trouve que ce rocher a cte diminue dcpuis le milieu du 17'.
siecle. Depuis 1699, le rocber a perdu on 91 ans 4900 P'<^^s
de surface. Le 3i aout 1826, il est tombe un aerolithe de 2
livres pesant dans le gouvernement d'Ekaterinoslaw, au dis-
trict de Pawlograd.
AEEOLiTnE.— 11 est tombe dans unovage du mois d'aout 1826,
un gros aerolithe sur les coteaux de Galapian dans le depar-
temcnt de Lot-et-Garonne,
Mineralogie. 42 1
MINfiRALOGIE.
267. Db NOTIONK SPECIEI IN EKGNO MINERALI ; aUCt. J, H. BrEDS-
roKFF. In- 12 de io4 pag- Copenhague , 1827; Hostrup
Schulz.
La notion de I'esp^ce a passe de la philosophic dans I'histoire
naturelle. Mais sa definition a varie suivant la nature des objets
que Ton avait a classer raethodiquement. En botanique et en
zoologie, ellea eu pour base un fait donne directemeot parl'ob-
servation , savoir: la generation successive des individus con-
stituant I'espece , et Ion a pu deOnir cellc-ci une reunion de
corps dont la ressemblance est telle , qu'ils peuvent etre con-
cus comme originaires dun seul et merne individu, dont ils ont
conserve tous les traits caracteristiques. C'est done dans la per-
manence et dans I'accord des caracteres les plus cssentiels que
Ton trouve finalement la veritable notion de I'espece, en zoolo-
gie el en botanique. Ici , la nature elle-meme a mis les philoso-
jjhes sur la voie pour arriver a ce but. Mais dans le regne
inorganique, ou il n'yapoiutde reproduction, aucun autre phe-
nomene sensible n'a pu servir do lien entre les differens corps,
que Ion devait ra]iprocher, pour en former une esprce; aussi les
anciens minei'alogistes ont-ils varie de sentiment sur les prin-
cipes qui pouvaient servir de guide dans I'etablissement de ce
groupe fondamental , et en general ils ont attache moins d'im-
portance a la notion de I'espece, que les botanistes et les zo'o-
logistes.
Cronstedt, dans son Essai de mineralogie, n'emploie pas
nieme le lerme d'espece. I.inne, dans son Systonie de la na-
ture , propose d'etablir en mineralogie des espoccs , a I'exemple
des botanistes, mais il reganle ces divisions comme etant arti-
f;cielles, el de peu d'importance. Wallerius ,Cartheuser, Werner
et Bergmann ont continue a se sei~vir du mot d'espece , pour
designer la prelniere division de leurs systemes, mais sans
chercher a la definir d'uae maniere rigoureu.^e, et Sfins poser
les principes qui de\aient les guider dans les determinations
specifiques.
Ilaiiy est le premier mincralogiste qui ait precise la notion
dr lespccPjCn la faisanl consistet dans 1 accord de deux carac-
422 Mineralogie. N^ 2G7.
teres principaux : la composition cliiniique , ct la forme cristal-
line. Sa maniere de voir fiit paita;;ee par Karstea , Berzeliiis et
d'autressavans.Apreslui,qiiel(]uesclian|femensfurentapp<irtt'Sa
cetle definition de respt'ce. Dolomien , Dionirniart , Heiulant la
fii-ent consisterdans la reunion dis individus formes des niemes
principes eten meniesproporlions ; Molis, Breithaupt dans la col-
lection des corps, qui, dans cliacun dc leurs caracteres , sont
identiques ou peuvent elre consideres ccmme les ternies voisins
d'uae meme serie. Ainsi parmi les savans modernes, les mis
s'altaclienl principalenient anx caracteres cliimiques , elrap|ior-
tent a la nieme cspece les ccrps de meme composition, ainsi
que le font Brongniart et Beiidant ; les autrcs, comuK; Moiis et
Breitbanpt, n'ont egard qu'aux car;iclercs exterieurs, et voicut
line esp^ce dans les corps tia ily a identite on contiiiuite de ces
caracteres; d'autres enlin avec Baiiy, prennent en quelque
sorte le milieu , et font ccnsister I'espece dans I'ensemble des
corjis qui ont meme composition et meme forme primitive.
i\I. Bredsdorff examine et discule avec soin ces diverses no-
tions de I'espece en mineralogie. Les niineralogistes , qui n'ap-
proiivent que I'eniploi des caracteres cliimi(iues, reslenl a la
verite fidcles a leiir principe , mais ne prennent pas toujouis
la nature pour guide ; et dans les cas oii la composition ne s'ac-
cordo pas avec la forme et les autres caracteres physiques, ils
sont forces d'etablir des sous-especes, ce qui ne surtit pr.s pour
rendre Icur systcme naturel. Ceux qui n'accordent dc prix
qu'aux caracteres exterieurs, semblent s'etre venfermes dans
des liniites trop etroites. Les proprieles intrinsequcs appartien-
ncnt egalemcnt a la mineralogie, quoique snuveiit ellcs ne se
iiianifestcnt qu'apresladeslruction du corps. Heaiicoup dc carac-
teres exterieurs ne peuvent etre observes non plus s.ins une
destruction au moins pai-tielle du mineral, et il en est ainsi de
la plupart des caracteres en botanique et en zoologie. Si Ton
objccte que les jiroprietes internes sont ccrtainement digncs
d'attention , mais que les caracteres exterieurs suffisetit, parce
qu'ils represenlent ces proprietes que Ion pent tonjoiirs con-
clure dc I'observation des premiers, on peut repondre k cela ,
que leur diversite n'est pas exawtement en rapport avec ceJIe
de eleniens, quoique ceux-ci puissent conlribuer ii determiner
laforine etles autres proprieles exterieui-es ; etqiie nos organes
sont tri'j) iiiq)arfaits , po;ir appi'ccier les legercs dilfeienccs qui
Mineralogie. 423
resultent souyent de compositions analogues. D'ailleurs , les
partisans des caracteres exterieurs, qui rejeftent I'emploi des
caractoies chimiques, y ont recours cependant, lorsqu'ils rap-
portent la craielau spath calcaire, le silex nectique au quartz
lijalin , etc. Dans les idees de Mohs , I'espece est la reunion des
individus, dont les caracteres forment serie. On pent objec-
ter centre cette definition, qu'il n'existe qu'uneseule classede
caracteres, que Ton puisse ordonner en nne serie reguliere, sa-
voir celle des caracteres geometriques. Les autres caracteres de
durete, de densite, d'eclat et de coiilcur, forment des groupes
composes cliacun d'lin nomhre inGni de lermes entre iesquels
il y a des passages insensibles. Ainsi , tous les mineraux qui ont
le meme systeme cristallin , le tessulairepar exemple , devraient
former una seule espece. De plus, si ion songe que les angles
des cristaux varient par la chaleur, comme I'experience la de-
montre a Mitscherlicli , on verra qu'il pourrait y avoir entre les
differentes series de crislallisation , qui composent iin meme
systeme , uno connexion telle qu'elles rentreraient encore dans
les limites dune seule espece, ce qui donnerait a cette premiere
division de la methode une etendue demesurec. Ce que Ton
vient de dire des regies de specification etablies par Mohs ,
peutaussi s'appliquer a ceiles deBreithaupt. Beaucoupde mine-
raiogistes paraissent admettre la definition de I'espece donnee
par Ilaiiy, mais nrndifiee d'apres les decouvertes recentes tou-
chant risoniorpbisine. II resulte des noiiveaux faits ctablis pa-
Mitscherlich , qu'une s )rte de passage insensible peutavoir lieu
d'un mode de composition a un autre. Ces savans ont pense
d'api-es cela qu'il n'cst pas ntccssaire , pour constiluer une es-
jiice, que les elemens des individus scient les memes,. mais
qu'il suffit qu'ils soicnt isomorpbes, parce qu'avec des formes
sembUbleslcs mineraux possedentrrequeniraraeutdes proprietes
analogues. Cependant, ayant remarque que dans certains corps
ou la substitution des elemens avaitlicu, les caracteres exte-
rieurs etaient beaucoup trop dilferens , et quo dans d'autres ou
lisomorpbisme etait sensible , il n'y avail point de pareillesub-
siiluiioii, ils (;ut elabli une exception a leur principe, comme
ou peut le voir dans le Manuel de Leonliard. Une telle excep-
tion nc saurail elre adniise . on ne peut reuuir dans une nienie
espece, ou separer en autant despeces dive^'.ses , des niiiicraux
is 'luorplies, et de composition dilTeren'e , a nioins q:ie \\c .■•eni
"i^i Miiieralogie.
blablcs rennior.s on scjiararions n'aicnt lieu pour t mslos autrcs.
QnclU; csttlonc, ciil M. brcdsdoi IT, la ineilleure nianiore (ie
former Ics groiipes fotulamentaax , on especes? II lui scmble
que Ton satisferait aiix vocux de tons les mineralogistes, et que
Ion conserverait toutes les affinites naturelFes , en cnipFoyant
un double mode de division, de telle sorte que par I'un de ces
modes, on ne reunirait entre eux que les mincraux qui auraient
menie forme et meme composition , conformenient a la defi-
nition d'Haiiy, et que par I'autre on rapprocherait eiitre eux
tous ceux qui auraient des formes et des compositions analo-
t^ues. Pcu importe quels noms on dmnerait a^es deux sortes
de groupes : on peut appeier les uns des especes , les autres des
genres ou families ; ou bien donner aux premiers le nom dc
sous-especes ou de varietc's , etaux seconds celui A' especes. Mais
la premiere designation s'accorde niieux avec le langage ordi-
naire. L'aufeur, pour jiisiificr ce double mode de reunion et do
st'paration des mineraux, passe en revue les differens caracteres
extericurs , et s'attaclie a nionlrer qu'ils varient dans les sub-
stances isoinorpbes, par suite du changement de nature de
leurs elemens. Ayant pronve par li que la composition cliimi-
que exerce une influence marquee sur presque tous les carac-
teres des mineraux , elle lui parait assez importante pour etre
avec la forme primitive le fondenient des especes; el il conclut
de la discussion precedente, que Ion peut cnnserver intacte
la definition de I'espece , donnee par Ilaiiy. Les formes secon-
daires , les groupemens d'individus, les melanges de principes
etrangers , peuvent servir a etablir les sous-especes et les varie-
tes. Les genres doiventetre formes par la reunion dv'^s mineraux
qui ODt un systme ciistallin et une composition analogues. II
y a analogic de composition dans deux mineraux, ou les elemens
electro-positifs et electro-negatifs , qui se correspondent, sont
en meme nombre. Quant aux systemes cristallins , leurs classes
sont donnees par la nature elle mem.e ; ce sont les classes des
Tessulaires, des Tetragonaux ou pyramidaux , des TopazoVdes
ou prismatiques , des Augitoides ou bemiprismatitiues , des
Axinitoides ou Tetartoprismatiques, crfin des llexagonaux
iiu rliomboedriques. Deux mineraux sont de genres dif-
l.Tons , lorsqu'ayafit une composition analogue, ils different
pai- le systeme ciistallin , ou bien lorsqu ayar't parh:ts>ifd menu-
Mill e / -a logie . 425
forme pi-imitivf , ils ilifFiMcnl totalcment par Itur naluie clii-
niique.
M. BredsdorfFne dissinuile pas les difficultts auxquelles cette
melhode est encore soumise ; il cherclie a prouver tju'elles ne
sont pasde nature a en detourner les mineralogistes , el repond
a quelques ol)jcctioin qu'on pcurrait lui faire, puis il fait con-
naitre un essai de classification, qu'il a tente pour nioutrer -
rapplication de ses principes , niais dans lequel il n'a conipris
que les principaux genres, et quelques-unes de leurs especes.
Los classes de son systenie sont tirees de la division fouda-
mentale des cristaux ; elles sont au nonibre de six, comnie les
syslemes cristallins , et portent les niemes noms. Les ordreg
sont etablis d'apres les degres de la conibiuaison chiniique , de
maniere que dans chaque classe , les mineraux simples forment
16 premier ordre [ehmenta); le second ordre est forme des mi-
neraux composes , dans lesquels les parties positives et negatives
sont simples (<///72er/a?) ; le troisieme ordre, de ceux dent les
parlies positive, et negatives sont binaires { lelramerice ] ; le
4°. ordre enfin , de ceux dont la conibinaison est plus compli-
quee [poly inc. rice). Quant aux genres et aux especes, ils sont
formes d'apres les principes ci-dessus exposes. G. Del.
q68. Description de plusieurs mineraux nouvkaux, ou imparfai-
tement connus; par W. Haidisger. [Atmales de Poggcndorf,
1 825; lo*^. cab., p. i5y.)
Cct article nest qu'uu extrait de I'appendice n". i , que
M. Haidinger a joint a sa traduction anglaisc du traite de niine-
ralogie de Mobs. Comme cet ouvi-age imprimc est mainlenant
entre les mains de tons les mineralogistes, nous y reiivoyons
nos lecteurs, et nous nous contentons de dimner ici la listc des
substances , qui ont ete decrites par le savant mineralogistc
d'Edimbourg : ylUanite , Acmite , Babingtonile , Baiy-localcite ,
Brcw.itc'ritc , Brnchantitc , Brookilc , Bucklnndiie , CliildrenUe ,
Coniptonile , Euchro'ite , Fe.rgu.ionitc , Fliiellite , Forxfc'iile, Grne-
linile , Ilope'ilc , Levync , Roselitc , Snmci\>illilc , Fduquclinilc ,
Zeagonilc, IIabroneinc-J\Ialnchilc prisniatifiue ( jihospbate de
cuivre), Kuplioii-Spalli pyramidal ( ii-lilliynphl!i;ilni ,) , hup-
Jcrldcs .
426 Mineralugie.
269. SUR t'OsTKAMTK, WOUVELLE ESPECE MINERALE ; parAllg. BrEIT-
EWfT. { yJn/ial. de Po^gendotJ'; \ i' . cah. 182^, p. Oj^.)
Cette substance n'a encore ete trouvoe iju'i I'etat cristallin ,
et sous la forme d'un prismc droit rhonibo'i'dal, legeremcnl ino-
difie sur les aretes laterales aigiies , et profondeiuent tronqne
sur les angles des bases. M. Breilbauptfait derivcr cette forme
d'un octaedre rbomboidal, dans lequel les trois axes sont entre
eux coninie les nombres 1000, qoSq et i854. Les faces adja-
centes sur une menie pyramide font entre elles des angles de
128° 14' et i35°42'. Elles sinclinent sur la base de yi^SG'.
Les angles du prisnie rbomboidal sont 96° et 84°. H ya un cli-
vage a peine sensible parallelement a la pelite diagonale de la
base. L'eclat de I'Ostranite est vitreux : sa couleur est le bruii
de clou de girofle. Sa durete est nioyenne entre celles de I'Or-
toklase et du Quartz. Elle est trcs-cassante; sa pesanteur speci-
Cque varie entre 4i ^2 et 4»4o- Lescristaux de cette substance,
qui ont scrvi de base a la determination precedentc, avaient
environ un pouce de longueur : ils faisaient [lartie de la collec-
tion du chev. Heyer, dc Dresde. lis viennent de la Nor-
vege , d'ou ils ont ete rapportes par M. Neppei'schmidt , dc
Hambourg. On ne sait rien de precis sur leur gisement. Quel-
ques essais de cette substance ont ete faits au cbalumeau. Trai-
tee seule , elle ue fond pas, mais sa couleur devient plus pale.
Avec le borax, elle fond, mais difiicilement, en un verre
transparent : elle est insoluble ('jns I'acide nilrique. D'apres
scs caracteres , et la j)lace quelle occupe dans le systeme ,
M. Dreitbaupt presume que cette substance est an nouvel
oxide metallique. 11 lui donne le nom d'Oslranilc , derive de
celui de la dccsse Ostra , afin que, si Ton vient a decouvrir
dans cet oxide une nouvelle base metallique, on puisse lui
donner ie nom d'Ostran, ainsi que Ton a fait ^ I'egard de titane
et titanite , tantale et lantalite, etc. G. Del.
■■2-10. Sur lIIaiuingkritb, ^olIVELLE espece MiNbRALE ; par Edward
Turner. (Edinburgh journ. of sciences ; avrii 1827, p. 5 17.}
M. Edw. Turner propose de don nor le uoni dc llnidiiigcrile
AW Gypso-IIaloide Diatome ( V'oy. Bull, des scir/iccs , t. VIII,
•>;4) cn 1 bonncur du savant niineralogiste qui le ))reniier a
fait connaitre rettc substance. On sait que I'analyse dc ce
Minendogie. -i27
mineral , observe dans la collection de M. Ferguson de Raitli ,
a ete faife par M. Turner, et quelle lui a fourni les parties
suivantes : 86 d'arseniate de chaux et 1 4 d'eau. Dans un voyage
que fit sur le continent M. Haidinger avec M. Robert Allan ,
il chercba vainenient a se procurer des eehantill ms d'Huidinge-
rite , afiu de determiner le gisenient de cette substance. 11 ne
put me me en decouvrir a Carlsruhe, parmi les nombrcux et
superbes ecbantillons d'arseniates de cbaux et aulres produits
des mines de Wittichen, dans la Foret-Noire , rassembles par
M. Selb, et maintenant dans la possession du grand-due de
Bade. L'examen de cette collection lui prouva que le Gypse-
Haloide Hemi-prismatique , qui acconipagne le Gypse-Haloide
Diatome ou I'llaidingerite , s'accorde exactement pour la forme
avec la pbarmacoiite. Les crislaux de cette dernierc sont des
prismesa4 etii Spans, termines par une base obli([ue.
G. Del
271. Sur UN AUTRE MI^'ERAL, NOMME Aussi Haidingkrite ; par
M. Berthier. [Memoire hi allnstilut, le aSjuin 1827.)
Cette substance est un minerai d'antimoine d'espece nou-
velle trouve en Auvergne. II y a un grand nombrc de gites dc
sulfure d'antimoine dans la formation oolilique qui occupe
I'Auvergnej malbeureusement ces gites sont en general peu
pruductifs. On a decouvert il y a quelques annees, a Cbazelle,
un nouveau filon qui p.irait etre fort abondant ; mais on a ete
contiaint d'en abandonner I'exploitation , parce que les fabri-
cans de regule ont trouve le minerai qu'il fournissait de mau-
vaise quaiite. M. Bertbier, ayant eu occasion d'examiner ce mi-
nerai, a reconnu qu'il constituait une espece distincte et nou-
velle , et lui a donne le nom d'Haidirige'rite , en I'bonneur du
savant d'Edimbourg dont il a I'av.intage d'etre I'ami.
L'llaidingerite est ordinairement en masses confusement la-
mellaires , melees de (piarlz byalin , de cbaux carbunalee fer->
rifere et de pyrites en grains cubiques; sa surface est souvent
irisce : elle a moins d'eclatquelc sulfure d'antimoine ordinaire,
et sa nuance ne tire pas sur le bb-i; : el'.c est composee de sul-
fure d'antimoine et de proto-sulfute tic fer, unis en propor-
tions tclles que le premier sulfure conlient deux fois autant do
sonfre ([ue le second.
D'apres ccla M. Berliner prjiive aiseniei'.t qu en Iraitant ce
428 Mineralogie.
mincrai par Ics procedes ordinaires, on ne pouvait pas en ex
traire de bon regule, puisque ce regule devait contenir beau-
coup de fer. Mais en meme temps il donne une methode au
moyen de laquelle il sera facile de preparer avec le minerai de
Chazelle du regule d'aussi bonne qualite qu'avec le sulfiire le
plus pur. Cette nietliode consiste a fondre le minerai, sans
le griilcr, avec addition du tiers de son poids de fer metallique
tout au plus, et dune petite quantite de sulfate de sonde melee
de cliarbon. Comme la France fait une grande consommation
d'antimoine, et que jusquici elle n'a pas pu extraire de son
sol toute la quantite qui lui est necessaire, on doit savoir grii
a M. Berthier d'avoir chercbe et d'avoir trouve un moyen de
rendre exploitable une mine importante qu'on avait ete oblige
ds dclaisser. {Le Globe, Jojuin 1827.)
•2-1. SUR LA jNojiTRONITE , NOUVEAU MINERAL; par M. BeRTIIIER.
(Me'moirc lu a I'Instilut , le aSjuin 1827.)
Ce mineral a ete decouvert recemment dans les mines de
manganese du departement de la Dordogne ; il a la consistance
de I'argile. II est d'un jaune paille ou d'un beau jaune serin.
n deviant translucide , quand on le plonge dans I'eau , et lors-
qu on le calcine , il prend une couleur de rouille : il se com-
pose de silice , de perixode de fer, d'alumine, de magnesie et
d'cau. On ne connait aucun mineral qui lui soil analogue. La
j)Aleur de sa couleur, quicontraste avec la nuance rouge-foncee
du peroxide de fer, depend evidcmincnt de la grande proportion
d"eau combinee qu'il contient.
270. SuR LE Petrosilex ROSE DE Sahlberg ; par M. Berthier {Me'-
moirc lu a rinstitui , le i5 juin. )
M. Bertbier s'est propose de soumetlre a un exaraen cbirai-
que le petrosilex de Sahlberg en Suede. Ce mint'-ralogiste ob-
serve que c'cst a tort que Ton considere tons les petrosilex
comme du fcidspath compacle : c'est une de ces denominations
vagues , dont la science est encore surcbargee , et qui ne ser-
vent qu'a induire en erreur ou a nous faire illusion sur ce que
nous ignorons. Le petrosilex de Salilbcrg , non-seulemcnt ne
se rapporle pas au feldspalh , muis consliiue une cspece nou-
V. lie , coinposee de silice , d aUiinine , de soude et de magnesie.
Botanique. 429
■274 • Notes sur quelqurs mineraux. {Extrnit cVunc letlrc de
M. JoHis, de Berlin I a M. de Ferussac , 20 mai 1827.)
Nonveau mineral du Zillerthnl. — M. John , de Berlin, dont
nousavons donne un memoire sur une substance nomniee Zil-
lerthite {f^oy. Bullet, de 1826), et f]ui possede aujourd'hui ce
mineral, nous ecrit qu'on I'a dc'couvert depuis 10 ans, et qu'on
le vend tantot sous le nom A' Idokrasc , tantot sous ceux de
D topside et Strnhlstein.
Nouvellc analyse de V Olivine de Pallas. — Le meme chlmiste
auquel nous devons la note precedente et qui nous a commu-
nique dans le temps son analyse de I'Olivine de Pallas [t^oy. le
Bullet, d'avril 1827, p. 440» ayant eu une perte 'considerable ,
a voulu la repeter. Voici le nouveau resaltat qu'il a trouve :
Silice, 59,50; magnesie, 4'»oo; protoxide de fer, 16,00;
idem de manganese, 0,62; idem de chrome, 0,^5; oxide de
cobalt, 0,08; chaux et alumiue , des traces seulement ;
perte, 1,55.
Mine de Bleischwef. (Queue de plomb). — Celle mine de
plomb sulfure d'Haiiy, formant dans les endroiis ou elle git,
les sanlbandes du plomb snlftire et dont on croit qu'il est une
conibinaison de plomb sulfure et d'antimoine sulfure, est tout
autreinent compose. Celui que M. John , de Berlin, a decou-
verl a Przibram , en Boheme, conlient d'apres ses recherches :
Plomb, 102; soufre, 20; zinc, 8 ; argent , o,5; etain, nic-
kel, antimoine, cobalt (?) , selene , 3,5.
BOTANIQUE.
•2j5. Voyage autour du monde, execute sur les corvettes l'Ura-
NiE et la PnTsiciENNE , sous les ordres du cap. Freyclnet, cii
I 8 I 7-1 8io. Partie botanique ; par JI. Ch. Gaudichaud, phar-
macien de la marine. In-4°. avec atlas in-fol. de 120 pi.
Ill", livr. Paris, 1 826-1 827 ; Pillet aine. Prix de cliaque
livr., pap. fin, i4 fr.; et pap. vel., 5o fr.
Si nous avions a annoncer ce graml ouvrage dans un journal
destine auxgensdu monde, nous serious naturellement portcs
a raconler avec detail tous les yenres de sacrifices quo ce tra-
vail a covites a son autenr, et son naulViigc sur b's cotes inlios-
130 Botanique.
liitalif'ics des iles Malouines , ou le clanger de pcrir de privations
n'etait pas lo plus grand tnuriiient de sa nnuvelle position; car
ses manuscrits et ses plantes, ses nouvelles conquetes, se trou-
•vaient submergees; et, pour les rapporter en France, il lui
fallut les conquerir une seconde fois, les arracher anx (lots et
a la decomposition, les transporter une a une sur d'autres
feuilles , les dessecher de u;uvcau, enfin refaire en quelques
jours, un travail de deux ou trois annees.
Mais tant de fatigues et tant de pertes soni a denii ouhliees
par I'anteur; il a pu , en achevant sou ouvrage, alteindre le
but qu'il se proposait.
La partie botanique du voyage de i\I. Freycinet forniera un
volume de yoo pages, qui paraltra par livraisons , acconipagne
d'un atlas de 120 pi. executees avec beaucoup de luxe, de
soins et de details analytiques par M. Poiret tils.
L'auteur a apporte dans la redaction du texte deux innova-
tions tv^s-heureuses. Avant d'aborder la description des especes
qu'il a recueillies, il a juge a propos de coraniencer par jeter
un coup d ceil rapide sur la flore des localites qu'il a visitees,
ct a la fin de chacune de ces floret' locales, se trouve un tableau
des proprictes ciiiiniqnes que lui ont permis de decouvrir dans
les eaux des difftrens parages, et ses occupations, et ses herbo-
risations, et le court espace de temps qui lui etait accorde.
C'est d'apres ce plan qu'il met sous les yeux du lecteur le
tableau physique de Gibrallar, de Rio de Janeiro, du Cap de
Bonue-Esperance, de I'lie de France, de 1 lie dc Bourbon, de
la bale des ('hicns-Marins ( Noiiv.-Ilnll. }, de Timor, d'(Jinbai ,
de I'ile Pisang, des lies des Papuus, Rawak et Vaigitu, des
lies de rAiuiraute , Carolines, Mariannes, Rota, Tinian ,
Sandwich, de la IS'ouvelle-HoUande, Port-Jackson, Botany-
P.ay, MoRtagncf-Bleues, Batluirst, etc., Terre-de-Feu , et enfin
<1('S lies IMalr.uines dont il avait deja presente a I'Academie des
.Sci(!nces la flore en 1820. (V. le iSull. iSiS, to. VI, n". ijS}-
Dans cbaciine de ces flores , l'auteur a soin de joindre a la
listc des ])lantcs observecs, la peintiire dc I'aspect de la vege-
tation, les proprietes et les usages des especes, I'emploi qu'en
font les indigenes. Ony remarque principalement le tableau de
I'lle de France, dans lequel l'auteur a etu aide par la complai-
sance dc M. Neraud. avocat a la Cliatrc ; des iles Sandwich qu'il
■ j)arta;;e en trois regions , la pi-emierc; qui coinprcnd la vegelalion
Botanique. 431
ties plages cultivees et les plantes marines : la seconde, la na-
ture et I'etat du peu do plantes que Ion trouve depuis ce point
jusqu'au bord inferieur de la ligne ordinaire des nuages; enfin
la troisieme, qui comprend les productions vegetales de la par-
tie des montagnes qui est renfermee dans la region entiere des
nuages. Les noms vulgaires des indigenes sc trouvent a cote
des noiiis systematiques des vegetaux, ce qui facilitera aux
voyajjeurs qui visiteront de nouveau ces contrees, les nioj^ens
de retrouver et de reconnaitre les plantes indiquees par M. Gau-
tiicliaud. Enfin vient le tableau tresetendu de la vegetation des
lies Malouines, que la necessite senilile avoir fini par rendi-e
clieres a I'auleur; car I'observateur de la nature no se sou-
vient jamais avec horreurd'un pays qui, en alterant sa sante, a
cependant enricbi ses collections et augmente le nombre de se-s
decou,vertes. Ce sont les blessures du soldat; il les montre avec
complaisance.
La description physique des lieux est suivie de I'enumeralion
des especcs , qui commence a la qualrieme livraison, laquelle
vient de piraitre et que nous ana'ysernns dans un n". prochain.
Les 5o planches qui accompagnent les 5 premieres livraisons,
sont dune belie execution et flattent autant I'oeil du botaniste
cue cclui de I'amateur de beaux dessins. L'ouvrage aura 12
livraisons. Raspail.
2^6. Memoibk sur la generation et le dkveloppement de l'bmbbvon
dans les vegetaux phanerogames; par M. Adolphe Brosgniart.
[Bullet, de la societe philomatliiquc , nov. 1826, p. 170.)
L'auteur ayant presente a I'lnstitut un grand travail orne de
figures nombreuses sur I'interessante question de la generation
des plantes et du deveioppement de lembryon, a redig^ lui-
nieme un extrait de son memoire pour le Bulletin de la societe
philomathique. Cet extrait est niallicureusenicnt trop conside-
rable pour que nous puissions le reproduire en entier ; nous
en ])i'esenterons seulement les principnux resultats, au ris-
que d'omrtire quclques details tres-inteiessans , mais qui ne
se lient pas essentiellement ^ la question que l'auteur s'est
j)roposce.
Avant de chercher a connaitie la structure intimo du pol-
len , M. A. Brongniart a voulu determiner son mode de dcvr-
loppcmeiit II rrsnllo dr ses observations sur Ii>s jeunes an-
432 Bolanique. N", 276.
tlKTcs, qu'oilcs sont d'abord leinplii's par une masse celluleuse
unique et lihrc , tont-a-fail difTerente de la loge elle-meme ;
pen a pen cliaqiie cellule se separe de sa voisine, s'isole en-
licreinent, Pt se transforme en un grain de pollen. Quelqiie-
fois cependant les vesiciiles qui eprouvont celte transformation
sont rcnfermees dans d'autres plus grandes ; alors celles-ci se
dechirent et lorsque le pollen est parvenu a son point de per-
fection , on en retrouve ca el la des fragmens isoles.
Les granules que renferme cliaque grain de jiollen , sont
d'une telle petitesse que les idees qu'on pent concevoir sur
Icur ori^jine et Icur nature sont pour le moius fort douteuses.
M. Bron;;niart emet I'liypothesc qu'iis ne sont point secretes
par le grain de pollen lui-nieme, mais qu'iis arrivent dans la
cavite de I'anthere au moyen desvaisseaux nourriciers, et qu'iis
sont absorbes par le grain de pollen dont la superficie est cri-
Llee de pores bieu distincts ; c'est meme avec le plus grand
doute que I'auteuv exprime son opinion affirmative sur le nior.-
veraent propre dont sont doucs les granules.
La structure intime de chaque grain de pollen parait tres-
claire aux yeux dc M. Brongniart, il le considere conime com-
pose dune membrane celluleuse externe assez epaisse, poui-vue
de pores et quelquefois d'appendices particuliers , et dune
membrane inlerne tres-niince qui parait sans adberence avec
I'externe. Lorsqu'on soumet les grains de jiollen a Taction de
I'eau , ia membrane interne fait hernie en dehors , soit en de-
cl'iiraut I'externe, soit au moyen de certains orifices nienages
fur celle-ci , et elle parait alors sous forme d'un long boyau
transparent rempli de granules. M. Amici avait deja fort bicn
f bserve ce phenomene sur Ic pollen du Poriulncn pilosa. Le
boyau ou appendicc membraneux ne contient interieuiement
ni cloisons , ni divisions cellulaires ; on n'y apercoit que les
granules dont le dianiv tre est toujours extremcment petit, mais
qui varie dans les diverses families.
Ayant bien connu la siruclure de I'organe nuile , I'auteur a
«)tudie celle de I'organe femelle , ainsi que les resultats de I'ac-
lion du premier sur le second. Jl decritla substance interieurc
du sligmate comme formec d u!ricules allonges dirifes de la
suiface snperieure vers le style; ces utricules minces , rare-
nient jaunalres ou rougeatres, sont Ires-liicbement unis entre
eux , el leurs inlervalles sont reniplis par une matii're mncila-
Botanique. ^v^3
gincuse. La surface ilu stigmate est le plus souvent nue , quel-
quefois revetue dune membrane excessivement mince.
Lorsqu'on examine le sligmate au moment oil les antlieres
viennent de s'ouvrir, on le trouve convert de grains de pollen
qui, pour la plnpart , n'ont point opere leur dehiscence, car
ils n'y sont point adherens, et, quand on les projettc dans I'eau,
ils ne tardent pas a crever et a repandre leurs granules. Mais
au bout dun temps plus on moins long, souvent meme apres
quelques jours, et lorsque la coroUe commence a se fletrir, on
reconnait que les grains de pollen ont lance leurs appendices
membraneux ; ceus-ci se sont insinues entre les cellules du
stigmate, et , dans quelques plantes , par exemple dans les Da-
tura , ils simuleiit des epingles enfoncees dans une pelote jus-
qu'a la lete. Les granules rassenibies a lextremile de I'appendice
membraneux , s'ecliappent ensuite par I'ouverture qui se forme
a cette ex'a-emile el penetrent dans la matiere mucilagineuse
qui remplit les espaces intercellulaires. Ce tissu conducteur,
cette route que suivent les granules pour arriver a I'ovule ,
est tres-visible dans le stigmate du potiron [Cucurbita maxima),
oil Ton suit facileraentla Irainee des granules, dont la couleur
brunatre contraste avec celle du tissu intercellulaire qui est jau-
nalre; mais on n'apercoit aucun granule dans les cellules, ce
qui prouve , contre I'opinion d'Hedwig et de Link , que ce n'est
point par transmission d un fluide subtil de cellule en cellule
que s optre la fecondation. M. Adolphe Brongniart explique
le transport des granules par I'hygroscopicite du tissu inter-
cellulaire conducteur qui est constamment sec, tandis que les
parties voisines sont abondamment luiniectees; I'equilibre se re-
tablit au moment de la fecondation, ct lean qui est alors pom-
pee par le tissu mucilaglneux entraine avec elle les granules.
Le passage des granules dans I'interieur du stigmate est un pen
pins difficile a concevoir, lorsque la surface de celui-ci est rc-
couverte d'un epiderme. Dans cocas, I'appendice tubulcux ne
tarde pas a se souder a lui ; Inn et I'autrc vcnant ensuite a
souvrir, il s'etablit une communication directe entre les deux
organes , phenomene analogue a celui qui se prcsente dans I'ac-
couplemcnt des conjuguees.
IMais comment ces granules spcrmatiques penetrent-ils dans
Tovnle pour former le jcune einliryon? M. IJrongniart se fon-
RToMF. XI. 'S
i3i Dotanique.
dant sui- les observations de M. H. Diown qui a reccmment de-
voilc la composition intinie tie I'ovule , pensc que I'ouverturc
«|uc presentent les enveloppes de I'amande, et qui correspond
oxactement au point ou se termine le tissu condacteur , est Ic
point de communication ; il ajoute qu'un tube menibraneux ct
delie sort de I'amande ct vient s'appliquer centre le placenta;
nu'il y puise les granules spermatiques pour les porter dans
I'ovule ; que la petite vesicule contenue dans le sac embryon-
naire se remplit, aussitot apri-s rimprt'gnation , de ijranules
nombreux agglonieres foi'niant une masse verte dont ie volume
va sans cesse en augmentant ; que le col par lequel la vesicule
etait fixee au sac embryounaire se retrait , s'etrangle coraple-
lement et devient la radicule de I'cmbryon , tandis que le soui-
niet forme la masse des cotyledons.
M. Adolplie Brongniart termine par des considerations suv
I'analogic de la reproduction dans les diverses classes d'etres or-
ganises , et il se raontre partisan de la theorie de I'epigenesic,
consequence naturelle des fails exposes dans son memoire.
G... N.
'>.']']■ RliCHEF.CIIES CniMIQUnS ET PnYSIOLOGIQUES DKSTINEES A F-XPLIQUER
KON-SEULEMEKT LA STRUCTURE ET I.B DEVELOrrEMENT DE LA FEUILLE ,
DU TRONc , aicsi que d€S organes qui n'cn sont qu'une trans-
formation , mais encore la structure et le developpement
des tissus animaux; parM. Raspail. [Mem. de laSoc. d'hisl.
Jiati.r. dc- Paris, t. '5<^. , p. 16 et i85. )
Ce memoire de 176 pages d'impression se divise en trois
parties principalcs. La diversite des matieres qu'il traite , ainsi
que son ttcndue ne nous p( 1 uietlent pas de rien ajouter a I'a-
nalyse du ])roc(S-verbal inijjrinie dans la section du Bulletin
en fevrier 1827 , n". lyC, prcces-vcrbal (lue I'anteur a soumis
a rAcademie des sciences conime unc preuve irrecusable <le la
justice dune reclamati(.n en priorite qu'il lui avait adressec au
mois de jauYier 1827. Une moitie de la partie cliimique de ce
travail se trouve analysee dans la premiere section du Bulletin ,
mars, n". ifig, et avril, n". 197, 1827. '-'^ memoire est acconi-
pagne de trois plancbes.
Botanique. 435
ayS. Description dk deux nouvkaux genres de l'ordre naturel dks
Crucifkbes; par Thorn. Nuttal. [Journ. of the academ. ofnnt.
scicnc. of Philadelphia , vol. V, p. i32, dec. iSaS.)
1°. Selenia : Calyx basi Kqualis coloratus patens. Silicula
magna polysperma elliptica compresso - plana marginata sub-
sessilis , valvulis dissepimento minoribus parallelis. Glandulae
decern per paria intra calycis foliola , et solitaria; emarginatae
fnter stamnia breviora et pistillum.
Herbacea annua, caule angulato triquetro , foliis pinnati-
fidis ; Acres aurei axillares : Brassicce habitus sed fructus
Lunari .
Selenia aurea : Habite pres d'Arkansa , sur les rives de la ri-
viere dePotloe; fleurit en mars et milrit en avril. Elle est
tr^s-bien figuree ; les feuilles radicales en sent subbipinnati-
fides.
2". Streptanihus • Calyx erectns coloratus. Petala dilatata ,
unguibus canaliculata tortuosa. Glandulae nulls. Stamina fila-
mentis subulatis basi incrassatis. Siliqua longissima angulata
conipressa. Seniina uniseriata plana marginata. Cotyledones
accumbentes.
Herba annua, foliis intcgerrimis ; floies purpurei; siliqua
longissima ancipito-tetrahedra , stricta.
Streptanihus maculatus. Figure apres le Selenia ; habite le ter-
ritoire d'Arkansa et fleurit en mai. Cette espece par son port
se rapproche des Arabis et par son fruit dcs Tarritis. R.
ajg. LiSTE DES PLANTES RAEES qui ONT FLEURI dans le JARDIN ROVAt.
DE BOTANIQUE d'Edimbourg, pendant les trois derniers mois
(sept. , Oct., nov. iSaS); par le profess. Graham. {Edinb.
philos. journ., n°. XXVU, Janvier 1826.) Voy. le Bulletin
torn. VIII, n». 44 , 1826, ettom. X, n°. 184, 1827,
Simple catalogue ronfermant les noms dcs cspoccs suivantcs:
1. Acacia lophantha ; 1. ylmaryllis aurca ; 5. Banks ia crici-
folia ■ 4. Bignonia grand iflora j 5. Camellia nleifcra ; G. Colum-
nca hirsuta;"] . Cunonia capcnsis; 8. Cyalhodes abielina ; o. Epi-
dcndrum umhcllalum ; 10. Eranthemum variabiles \ i . Fuchsia
arboresccus (Hot. mag., f. 2620); 12 Gonolobus diadcmatus ;
i?>. Heniimrrif p''dunculaj/^ ; 14. from nrborcsrciis ; i5. Jasnii-
28.
436 Botnnique.
uum paniciilaliim ; i6. Lechcrtniillia formnsa : tj. Liparia ves-
tita; 18. Lobelia gracilis ; 19. Ornitliidium rejlexum ; la . Rhus
vernix; ai. Thunbergia cnpetisis; 11. Tk. coccinea ; Corolla
subringenti, limbo arete reflexo ; raceniis interruptis, termi-
nalibus, secuiidis ; foliis anyiilatis , hastatis ; caule volubilj:.
( Espece venue dn jardin de Calcutta en xSiCt sans nom, et
dont M. Giabani jiubiie la description en anglais.) (i) 23. Tul-
lagia alliacea ■■, i\. Valisneria spiralis (fceni. j
280. Sl'R UNEVARIETE NOUVELLK HU TrIC.ONKLLA RIONSPKLIACA, tPOUVCe
aux environs de Paris; par M. Yignal.
Le Trigonella monspeliaca a ete mention ne et diicrit par un
tres-grand nonibro d'auteurs, qui n'ont nullcnient parle de la
superficie de la silique. Quelques-uns seulement I'ont decrite
comme etant pubescente. J ai trouve au bois de lioulogne, en
inai ct juin , un tres grand nombre de pieds de Trigonella ,
pris a cote les uns des nutres. Mais les uns avaient exclusive-
ment les fruits pubescens , et les autres les avaient exclusive-
ment glabres : je m'assurai que ce caractere ne dependait ni
de lage de la plante, ni de loute autre circunstance acci-
dentelle ; il ne dependait pas non plus du terrain puisque les
pieds (itaient voisius les uns des autres. Du leste les deux va-
rietes n'olTraient aucune aulre difference d'organisalion sous le
rapport des feuilles, stij)ules , fruits, fleurs , graincs et sous
celui de I'embryon. J'ai remarqnesur les deux que les stipules,
que tant d'auteurs disent selacees,sont quelquefiisliueaires et
subulees a la base dei- rauieaux , niais conslaninient palmalifides
sur le reste de la tige.
La pubescence du fruit ne pouvant constituer a elle seule un
caracterespeciCque, jene puis considerer mes deux formes que
cnmme deux varietes tjue je designcrai de la maniore suivante :
Trigonella monspeliaca , Var. a. ; Silifjuis pubescent ibus,
Var. S. liilctiana , siliquis gtabcrrimis.
(1) Cctte especo 22«. a ete figurec et decrite depuis par M. Hooker ,
Exotic. Flor., no. 195. Voy. le linlletin, janv. 1827. Les no.. 1, 2, 3, 4,
C> , 12, l4, t5, 1fi onl eti' fii;;ur(''s il.iiis It's 12 prciniors volumrs (hi Un-
tanical lic^u^lor.
Botanique. 437
s8i. Obsertations sor l'Akf.imo^k Nuttai.ii D. Cj par Thoni.
NuTTAi. . [Jouni. of the Acad, of tint. sc. of PhUudcl. vol. V,
.p. I 58, dec. 1 825. j
Ces observations renfermeesen iine page sontprincipaletnent
destinees k annoncer la figure de cettc plante , qui se trouve a
la fin de la livraisori. Cette espece, comnie on le sail, est voisin*
de \ Anemone pulsalilla dont elle a tout le port.
282. Note sur i,e Festuca bromoibes.
M. de Saint-Anians nous ecrit, en date du 28 Janvier 1827,
pour nous rappeler que I'article insere par M. Willeinct, dans
les Annales des sciences nalurelles , avril 1826, p. 44o < etdont
le Bulletin a donne une anal3'se en septembre 1 826 , torn. IX ,
n°. 66, n'est que le developpement de ce que la Flore Agenoise
a public ea i8at (pag. 58), au sujet A.\iFestuca bromoides.
283. LiSTE DES JNOJIS DES TnES LES PLUS CKLEDRKS DE LA CniNB , tra-
duite dun manuscrit chinois appartenant a M. le baron de
Schilling; par M. Kl\?rotu. (Journ. asiat., 2o«. caliier , pag.
120.)
284. Addition a la note precedente, sur les noms des Thes les
plus celebres; par M. Abel Remusat. {Ibid. 2ie. cahier, pag.
187, 1824.)
La 1"^. liste renferme Sg noms, et la 2'". 18, acompagnes
de la traduction francaise et del'indication des districts ou crois-
sent ces divers ihes.
285. Description d'une nouvelle espece de Cjiara ; par le D'. Ber-
TOLONi. (Gi'or/4. di fis. c chimica, torn. IX, p. 20G j 1826.
Yoy. le Bull., t. X, u". 98 , jauv. 1827. )
Les premiers resultats de ce travail avaient deja etc annonces
dans les Annales de la Societe' Unneenne de Paris. L'article du
journal italien contient deux ou Irois particulariles nouvelles ,
ainsi »juc I histoiique de la decouverte de celte cspecc giyantes-
que qui est curieuse par I'absencc d'arliculatious a scs entre-
noeuds. C'est M. Barbieri qui la trouvee aux euvirons de Man-
toue. M. Bertoloni la decrit ici avec beauconp de details. Nous
en avons deja fait connaitre la phrase spccifique.
L'auteur, qui est porte a regarder cellc cspecc coninic ctant
-^38 Botanique.
dioique, la place dans le genre iW/^-Z/rt Aj. Elle allcint deux
pieds de long sur une lignc dc diametre.
M. Bcrtoloni aurait du s'assurer si cette espece est sans in-
crustation calcaiie ; car il nous senible que c'est a I'abscnce de
ce carbonate qu'il Taut attribucr la diaplianeite du tube.
M. Aniici a repete quelques experiences de Corti sur cettc
nouvelle espece. II a constate qu'une simple lentille suftit pour
en observer la circulation , et que les globules qui roulent dans
le liquide, i grani delle coroncine , contiennent dans leur sub-
stance verte divers autres globules spheriqnes. R.
a86. Illustration du genre Inoconia , famille des algues ; par
M"«. M. A. Libert. {Annul, de IwSoc. Linn, de Paris; \'. vol ,
sept. 1826, p. 402.)
Le genre que publie M^e. Libert est forme sur une espece qui
parait etre le Byssus minima , ccerulea , non ramosa , musco in-
/lawert* de Micheli -, nov. Gen., p. 212, tab. go, f. 8.
Genre Inoconia -fila decumbentia, subramosa, ccespiiosa , con-
tinua , rigidula , granulis demum per superficiem crumpcntibus
aspera. Nees ab Esenb. /. Micheli L'lh.Jilis cylindricis, ca-ru/eis.
Malmedy, dans un lieu frais et ombrage , sur les mousses , parmi
les rocbes calcaires , et melee avec le Lejeunia calcarca.
Le mot Inoconia est derive de le, fibre , et zovtiw couvrir de
poussiere. Cette espece est figuree par I'auteur.
287. Dk Poltporo PisAcnAPANi, etc.; auct. fratribus C. G. et
Th. Fr. L. Nkes AB Esknbeck. {Nova Acta Acad, nalur. cur
rios. Bonnce; torn. i3, i". part., 1826, pag. i.)
Ce memoire a paru par anticipation dans les Annul, dc la
Sac. Linn, de Paris en 1825, et le Bull, en a donne I'ana-
lyse en 1825, to. IV, n°. 198.
288 FuMci JAVANici; auct. C. Blume et Tb. Fr. Lud. Nees ab E-
senbeck. ( Ibid. ; pag. 11.)
1". DicHONEMiA, genre nouveau : mcmbrance iomentosce , varic
coloratce , c floccis difformibus conte.xtis , aliis tenuissimis ramo.us
pellucidis articulatis , aliis simplicibus validinribus ninssa gru-
niosd granulosei farctis , formatai , sporidia nulla.
Ce genre, que I'auteur place pres du Leioslroma de Fries, ne
5erait-il pas le meme que le nouveau genre crce par M. Libert
Botanique. ^39
dapres les conseils de M. Nees d'Esenbeck, sons Ic nom d'/-
noconia? [Ann. de laSoc. Linn, de Paris, sept, i 8a6. Voy. le
Bull, ci-dessus n". 2 85j.
La figure de M. Nees et celle de M"=. Libert ont les plus
grands rapports d'analogie, et leur double description ne con-
treditpas notre supposition. Ce genre ne possode qu'une es-
pece. .
Dichonemia aruginosa Nees; lota villosa, membmnis suborbicu-
laribus cemginoso-ccesiis mnrgincfimbriatis pallidis.
Cette espece ainsi que celle de M"<=. Libert croissent a la
manicre des Confervas, sur la mousse; niais Icur patrie est
difFerente : Java et Malmedy.
1. Thelephora ostrea ; ccespitosa, pileis latere affixis disco ,
concavis et conchasformibus cnriaceis cinerco-tomcntosis , marginc
glabris httesccntibus , hjmenio laivi alulacco pallidn.
Cette espece, de Java, pourraitbien n'etre qu'un grand indi-
vidu de Thelephora cariophylhea.
5. Polyporus carneus ; suberosus , durus , pileis effusis imbri-
catis rugosis , carneis , poris minutis concoloribus. Java, sur les
troncsd'arbres. Qu'on se represente les fungosites irregulieres
qu on observe si souvent autour des Boletus imbcrbis ou versi-
color, raais colorees en purpurin plus ou nioins baii^.le derou-
geatre; on pourra se faire une idee exacte de rcxccllente figure
que M .Nees publie de ce fungus.
4. Polyporus lingua ; pileo suberosa duro linguwformi , supra
rugoso glabro fusco-nigro , subtiis luteo , poris minutis cinereo-
fuscis. Java, sur les arbres. Espece singuliere par sa forme spa-
tulee.
5. Polyporus lutcus ; pileo rigido ienui glabro lutescentc,
poris minutis cincreo-lutescentibus, stipitc basi dilatalo, pileo con-
colori. Java, dans les forets des montagnes.
Nous avous souvent recoltc a Paris des individus de Boletus
versicolor qui posscdaient non-seulement la couleur , mais
encore Ic petit pedoncule lateral et horizontal qui distingue
cette espece javanaise.
G. Polyporus ajjinis ; pileo tenui rigido coriacco glabro dii-.lc
castanco zonis obscurioribus picto , margine nlbido , poris minu-
tissimis alutaccis , stipitc tenui glabra castaneo-fusco. Java.
Cette espece se distingue de la precedcnte , par un pedon-
cule plus arrondi, et une couleur plus foncec. On observe
440 Zoologie.
sur les figures ties passages marques. D'apr^s I'auteur, les deux
especes seraient voisines du Poljp. kaliic Ehrenb. Ilor, Phys.
Berol.
8. Polyporus gibbosus ; pUeo duro lignoso tuberculato-rugoso
teslacco-fusco , poris minutis rubiginoso-fuscis , stipile clongato
valido toruloso pilco concolori.
8. Polyporus cochlear; pileo duro lignoso subrugoso nigro
nitido recto {nee horizontali), hymenio nigro-marginato, pons
minutis albidis i>el fuscescentibus , stipite laterali eloiignto terelius-
culo tondoso pilco concolori.
Ces deux especes neseraient-elles pas des individusdel'espece
polymorphe Boletus obliijualui ? IVous pouvons meme assurer
que nous possedons du bois de Boulogne, un individu qui ne
diflfere de la fig. i , pi. VI, de ce nieinoire que par rhorizonta-
lite de son chapeau.
g. Polyporus rugosus ,• pileo coriaceo suborbiculari obsolete
zonato nigricante glabro, hymenio subvclutino fusco, poris minu-
tissimis , stipite cxcentrico subramoso. Cette espece peut egale-
ment etre placee dans la section des Pleuropodes ou dans celle
des Mesopodes.
Toutes ces especes sont tres-bien ligurees en couleur et avec
tous les details d'analyse propres ii faire ressortir leurs carac-
teres-. R.
ZOOLOGIE.
•J 89 QuEI.^JUES OBSEKVATtO.NS SUr, I.K CABINET DANATOMIK COMPAREE
du jardin du roi a Paris; par J. Van der Hoeve.n. {Fadcrland-
■iche Lcttercufcningen , i8a5; n". 5 , p. 107; n". 4, p. 167;
n". 5 , p. 2)6; ji°. 6 , p. 262. }
Dans cette suite d'articles , I'auteur fiiit connaifre a ses com-
patriotes , ce qui lui a paru le plus digne de reniarque dans les
galeries du cabinet d'anatomie coniparee du museum di;^ Jar-
din du lloi , qu'il avait visite dans Ic courant de I'ete de i824-
2f|0. j\'oTK.suR LES LACS Lapisi.m, avfc une carte; par Ic professeur
Catlllo. [Giornale diFisica, Chimica, Storia Naturalc , etc.
Decade II, torn. IX, niars-avril 1826, p, i5d.}
Apics unc courtc descrijition lopographiquc des environs
des lacs LapLuiu siiues dansic val di S. Crocc, a lendioit ou le
Zoologic. ii\
Piave commence a couler de lest a I'ouest, I'atileur donue li
lisle des noms des oiseaux aquatiques et des poissons qui hab»-
tent ces lacs. II espere donncr plus tard des notions plus com-
pletes surla Flore et la Faune de toute la contr^e.
ag I. Manuel de mamjialogie ou Histoire naturelle des Mamnii-
feres; par Pi. -P. Lesso.n; in-i8, de XV et 44^ pajji-; pi'ix, 3 fr.
So cent. Paris, 1827. Roret.
L' Atlas de mammalogie necessaire pourrintelligencedulexte,
compose de 80 planches representant un grand nonihre de su-
jets. Prix, fig. noires 12 fr., fig. color 24 f''-; se vend separe-
ment cliez le meme libraire.
Nous pouvons, sans balancer, ranger ce manuel an nombre
des plus utiles el des mieux fails parmi ceux de la collection donl
si fait partie; en effet, il n'existait point jusquc-la pour la classe
des mamniiferes un resume succinct niais a peu pres complet,
une espece de conspectus systomatique , niais resserre dans le
cadre le plus resserre possible conime on en possedait deja pour
quelques autres parties des sciences naturellcs. Sous ce rapport
le manuel de M. Lesson remplira done une lacune qui existait
dans la litterature mammalogique , et il est bors de doute, que
ceux a qui I'auteur adresse son travail , c'est-a-dire les person-
nes qui frequentent les collections et surtout les medecins de
la marine qui ont occasion de visiter les plages lointaines du
globe, n'en reconnaissent I'avantage et ne s'en servent comnie
dun vade-mecum necessaire a leurs recherches. Quant a 1' exe-
cution de I'ouvrage, elle merite egalement des eloges ; I'auleur
a choisi pour guide principal , I'excellent traite de mammalogie
de M. Desmarest; il donne cepcndant encore une lisle des au-
tres auteurs dont les Iravaux out servi a completer le sien. Les
reneralites placees en tele de celui-ci no reuiplissent qu'un
petit nombre de pages et roulent sur la definition des animaux,.
sur la geograpbie des etres vivans en general, sur les animaux
connus des anciens et sur ceux mention nes dans la Bible. Erj
tete de la serie systematique des descriptions generiques et
specifiques se trouve encore place un tableau mctliodi(iuc des
ordres et des families. Les genres deciits sont an nombre de
252. Parmi eux il y en a beaucoup qu'on a elablis recemmcnt
sur des caracleres souvcnt fort peu tranches, et qui pourronl,
par la suite, subir de grandes modifications ou rentrcr daus d'au-
442 Zoologie.
ties genres ruicux cUiblis ; mais pour ic moment laulcur n'a pu
Biieux faire que de les laisser subsistcr tels qn'ils sont. Le
nonibre des espicts, y conipiis rhonim;;qiii n'en forme qu'une
seule, ct plusieiusCetaces mcntionnesa part dans un appcndice,
s'eleve a i i54 , parmi lesqnelles il y en a ;ans nul doulc , beau-
coup de fictives. l^es descriptions sont en ijeniiral precises el
bien caracteristiques , quoique tres-couites, commc ellcs dc-
vaient I'etre. Un tableau metliodique des genres ct une tabic
alphabetiqae iatine , sout places a la suite de la serie des des-
criptions. L'errata qui vient en dernier lieu aurait du se grossir
dun certain nombre de I'autcs typograpbiques qui ont ecbappe
a la correction.
Le succes du manuel de mammalogie ne nous parait pas doi:-
teux , et M. Lesson se trouvera engage par la, a publier de
meme son Manuel d'ornithologic dont il a deja reuni et prepare
les materiaux. S.-G. L.
392. Remarques sur le CocnoN marron, ses babitudcs et sesdiffe-
rences avec le Ptcari ou Patira de la Guyane; par M. Novkr.
{Annal. de la Soc. Linn. dr. Paris , juillet i SsS , p. a'iO)
L'auteur de cctte notice parle d'apres les observations qn'il
a faites sur les lieux memes. Les details en parlie deja connus
sur les babitudcs ct sur la cbasse du Coclion marron ( Dicolj-
les labiatus F. Cuv ) ne manquent pas dinteret. Les dilFerences
que BI. Noycr trouve entre le Pecari et Ic Cocbon marron ou
Cagnicati sont legeres a I'extericur. Les deux especes ne se me-
lent jamais ensemble ; la prfemiere marche toujours par couple ,
la seconde par bandes de quatre ou cinq cents ; le premier est
timide et luit devant ses ennemis (I'bomme et le Jaguar), le
second a le courage que doune le nombre, ct altaque bardi
ment son cnnemi. La glande du cou du Pecari secrete une bu-
meur d'une odeur douce et musquee , celle des lombes du
Cocbon marron laisse ecbappcr une liqueur dune odeur forte
et desagreable. Les deux especes ne font que deux petits a la
fois, et une portcie par an.
En tcrminant , M. Noyer rclablit comrae exacts les rensei-
cnemens que IJufibn avait donnes sur ces animaux d'apres le
D'. Laborde , el que d'Azara avail clicrcbe a refuler mal a pro-
pos(.). S.-G. L.
(1) Lc prince 3Lixunilicn Jo Wicd est an toutianc d'aecorJ sur ce
Zoologie. 443
290. NouvKAu GENRE d'oiseau ; par M. Lesson.
Ce genre, voisin de I'Alcedo, doit prendre place apres celui
nonime Dacclo par Leach.
Genre Svme (i) (Sjma) Lesson. PI. 3t bis da Voyage de ia
Coquille.
(Male.) Bee long, elargi a sa base , comprime a son extreniite,
etaplati sur les cotes; a mandibule superieure, a arete recourbee
lenjeremeat vers son extremite , celle-ci tres-aiguii , plus longue
que I'inferieure ; mandibule inferieure carenee en dessous et
convexe , tres-aigue a sa pointe qui est logee dans la rainurc de
la mandibule superieure ; bords des deux mandibules garnis
dans les deux tiers de leur longueur de dents aigues, en scie ,
fortes et nombreuses , dirigees d'avant en arriere; pourtour
inferieur de I'oeil nu ; 5". et 4''- remiges egales, longues; la
i'". courte ; tarses mediocres, a 5 doigts anterieurs, reunis,
I'externe plus court: ailes courtes et queue mediocre, a rec-
trices inegales , au nonibre de 10 grandes et 3 pctites externes.
Syme torotoro : Sjma iorotoro , Less.
Capite rufo, rostro aureo; pedibus abdomineque Jlavis , dorso
alro; alis et uropygio cyaneo-viresqentibus ; cauda coeruled; ocu-
lorum circuitu nigro ; lateribus colli macula nigra.
Cette espece inedite a 7 pouces de longueur totale du bout
du bee a lexlremite de la queue. Le bee a deux pouces de la
commissure h la pointe, et la queue a vingt-sept lignes. Le bee
est entierement dun jaune dore brillant. La tete et les joues
sont d'une couleur jaune cannelle claire et uniforme, separee
d'une teinte plus claire et en collier du manteau par deux ta-
4;hes d'un noirfonce, qui ne se reunissent point tout-a-fait sur
le cou. Un cercle noir entoure I'ceil. Les plumes du manteau
sont d'un noir de velours ; celles des couvcrlures des ailes sont
d'un bleu veit uniforme, et le croupion est dun vert clair.
Les pennes sont brunes en dedans et bordees de vcrdatre me-
tallise en dehors. Les rectrices sont egales, dun bleu assez
fence en dessus , brunes en dessous. La gorge est d'un jauna-
tre blond tres-clair, qui prend une teinte plus foncee sur les
point avcc dAzara ( Bcilrirgc cur Nalurg. .■. Bras, lien , tonic II
pag. 565.)
(1) iSom n>ythologifiue dune nymplie de la mei.
44 i Zoolosiie
•o'
cotes du venire et sur la poitrine, pour seclaircir et passer a«
blancliatie sur le bas-ventre. Les pieds sont assez forts, dun
jaune clair ; les ongles sont noirs.
Get oiseau habite le bord de la raer, le long des paletuviers
(Brugniera). II rase les greves en volant pour saisir les petits
poissous, que son bee, fortement denteie , ne lui permet pas
de laisser echapper. Nous en observames plusieurs individus
volant en rasant les eaux. des petites rivieres qui se jeltent dans
le havre de Dorery, a la Nouvelle-Guinee. Les Papous le nom-
nient tomtom, sans doute par analogic avec son cri.
294, Erpetologie des envihoms de Bordeaux; par M. Des Mou-
utis. {Bullet, d'/iist. nat. cle la Socicle Linn, dc Bordeaux ;
T. 1 ''. , 2=. livr., p. 60. )
L'auteur de cette notice ne parle que de quelques espijces
rates qu'il a rencontrees dans ses excursions botaniques , sa-
voir: i". de la tortue jaune, Tesludo orbicularis L., qui se
trouve dans les niarais d'eau douce du bas Medoc. L'auteur a
observe les oeufs et les petits , et d.)nne quelques details sur
les moeurs de cette espece; 2". de la grenouilie ponctuec, Rana
punctata Daud., dont il n'a trouve qu'un seul individu; 5°. du
crapaud sonnant ou pluvial, Bufo bombinus D^ud., trouve dans
le fond d'une sabliere pres Libourne. II est enfin question d'un
individu de Testudo coriacea, qui fut barponne par I'cquipage
d'une chaloupe, sur la cote du departement de la Cliarente-
Inferieui-e. Cette tortue , tres rare sur les cotes occidentales
de France, pesait de 6 a 700 kilogr., et avait 9 metres 28
cent, de longueur, depuis le bout du museau jusqu'a I'extre-
mite de la queue. Dans la description que M. Bosc a donnee de
cette espece , dans le Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle ,
To. 34, pag. 25^, un caractere assez remarquable n'est pas
indique, c'est que toute la surface inferieure du corps est mar-
bree de blanc et de noir, a peu pres comme la peau d'un ser-
pent. La figure qui accoinpagne la description de M. Bosc ne
<lonne qu'une idee inexacle de cette espece remarquable.
•ig3. Memoire sur le Scare; par M. le baron Cuvieh. — Jcadc'mie
des Sciences. Seance du 25juin 1827.
W. G. Cuvier lit un uu-nioire sur lo Scare. — Le Scare, cc
poisson si celebro parini les naluralistes anciens et les {jojirmels
Zoologie. 445
de I'ancienne Rome , existe encore sur les rivatres <le la Grece
et conserve toujours le mcme nom. M. Cuvier, a qui une mul-
titude d'exemples ont montre que les noms donnes aux ani-
maux se perpetuent avec une singuliere fidelite , conjeclura
que le Scaros des Grecs modernes pourrait bien etre I'anciea
Scarus. U a fait recueillir des renseignemens sur les lieux , et a
fait venir un de ces poissons , qu'il presente a I'Academie, et
qui parait satisfaire a tous les caracteres mention nes par les
anciens naturalistes. Aristote , en particulier, a signaie le goiit
du Scare pour les vegetaux , la forme de ses dents ; il lepete
aussi, niais comme un simple oui-dire, qu'il rumine. L'estomac
du Scare ne pent permettie la rumination 5 mais I'habitude
qu'il a de conserver tres-long-temps le bol alimentaire dans sa
Louche, a pu facileraent faire illusion. Du reste, tout dans
le Scaros des Grecs d'aujourd'hui , s'accorde avec le por-
trait que font du Scare les naturalistes anciens qui eu ont
parle ; nieme couleur, meme forme , ineme delicatesse de la
chair qui le faisait rechercher si fort des gourmets de Rome ;
n>eme gout succulent des intestins , meme adresse a eviter les
pieges qu'on lui tend; enfin jusqua I'opinion populaire relative
au secours que ces poissons preteraient a ceux de leur espece
pour les aider k sortir des filets , se retrouve encore parmi les
Grecs. {Le Globe; 28 juin 1827. )
296. Notes .sun quklques Coquilles ; par D. II. Barnes. N°. 2.
{ jdnnals of the Lyceum of natur. hist, of New- York; janv.
1826 , p. 585.)
Volium dcntalum, deja decrit dans le meme jouruai , vol. i,
p. 1 55, et pi. IX. M. de Ferussac avail pense que M. Barnes
avait pris par erreur le genre DoUum pour le Cnssidaria,
M. Barnes soutient au contraire que c'est un Dolium bien ca-
racterise, la I^vre exterieure etant etendue precisement comme
dans le Dolium fasciatum Lamarck.; la spire etant cannelee
comme dans les Dolium Galea, D . fasciatum et D. Perdix , etc.
11 ressomble, dit I'auteur, plus au Dolium Galea que tout autre,
et si Ion placait un grand exemplaire de I'une et de I'autre
esp.'ce sur le dos devant I'observateur, il aurait de la peine *
les distinguer. Depuis quo I'auteur a public sa description, it
a rccu de Lima un exomplaiie qui conlirnie sc! ob.snrvalion?.
int(Micure.s.
H6 Zoologie.
Natica licUcoicks. Cettc coqaillo qui , scion Ic Zoological
Journal, v. i, p. 6d, rst. si rare cii Europe, qu'il n'ea exists
qu'un scul individu en Aiij^letcrre ct tin autre en France, est
assez commune dans les cabinets des Etats-Unis.
Cyprcea maculata. M. Gray s'est trompe en prenant cette
espece pour le C. arnbica. M. Barnes pos>ede toutes les va-
rietes de cette derniere espece decrites par Gray, et quelques
aulrcs , or le C. maculata difFere de toutes. Depuis <jue lau-
teur la fait connaitre , il en a recu hcaucoiip d'individus de la
iner Pacifique. Quand I'animal est jeune , I'interieur de la co-'
quille est dun violet tres-pale, presque blanc , et I'exterieur
est obscurci par des bandes en zig-zag, et par des taches le-
s'eres , ressemblant au jeune C. mauritiana ; c'est a cette espece
que le C. maculata resserable plus qu'a toute autre : il en dif-
fere par la teinte de chair qu'on remarque a la base et aux cotes,
et qui est parseniee de taches noires etbrunes foncees. Lorsque
I'aaimal avance en age, le dos de la coquille prend une teinte
dun brun rougeatre fonce, avec des taches rondes et blanches
bien dessinecs, et semblables a celles du C. cervina Lamk.
tJQy. IVoTICE SUB QUELQUES ESPECES NOUVELLES DE MoLLUSQUES FOSSILES
tin departement de la Charcnte-Inferieure ; par M. C. d'Or-
KiCNY, nienibre correspondaut ; avec fig. {Itecucil des Irav. dc
la Socic'te lie Lille; ann. i825-i89.4; Lille, 182G, p. 282.)
Ce menioire est le mcme , sans aucun chnngemcnl , que ce-
lui doiit nous avons douue I'extrait dans le Bulletin unii>crscl des
ann. cl des noui>. scienlij'., To. II, n". 2oy, ct qui a d'abord
parn dans les Memoir, du J\Jus., To. VIII, p. 98.
208. Figures de quelques Coquili.es de la collection de M. IIar-
DOUIS MlCllELlN
Nous signalons ici une planchc lithographioe avec soin,ayant
son explication en regard, et qui represenlcquatre especcs,dont
deux ileja connues, et les deux autres donnees comme etant
uouvelles par M. Michelin. Celle planche ne se vend pas. Les
especcs figurees sont : >". Crania parisiensis Lam., de Meudon,
«lans la craic blanche, vue sous trois aspects; 2". Cerilhiimi
I.cfroyanum Mich., de Parnes, calcaire grossier; 5". Olivn
Marmini ]Mich., de ^':Jlll"I!dais , ;;rt''; mai-iii snjMTieur; /i"- f'''"
Zoologie. 4il
'micyclonosta jV iche/i/ti Desh., Oc la Chapcllc pros Senlisy gres
niarin superioiif.
II est a regietter que Ion ne trouvo pas les caractores de
ce nouveau genre , qui parait se rapprochor des Corbules. D.
299. Memoirs surl'Iridink du Nil, par M. G.-P. Desiiaiks. (Mem.
de laSoc. d'hist. tint, de Paris. Tom. Ill, i'"'. livrais. , p. i.)
Apres quelques observations hisloriques sur le genre dont il
s'agit et sur lorganisation generale des Anodontes et des Mu-
lettes, I'auteur donne I'anatomie de I'lridinc d'apres un indi-
vidu de celle duKil, rapporte par M. Cailliaud. Nous n'entre-
rons point dans le detail de cette anatomic, qui presente un fait
tres-remarquablc a 1 appui de cette observation que nous avons
souvent reproduite, que descoquilles d'ailleurs tres-analogues,
peuvent avoir des aniniaux tres-differens , et que des-Iors les
classifications artiCcielles fondees sur la coquille ne peuvent
presenter aucun interet reel. Nous nous bornerons a repro-
dnire ici les conclusions de ce Memoire interessant.
1°. Le manteau est trcs-different de celui des Mulettes et des
Anodontes ;il presente , comme dans la famille des Pylorides
de M. de Blainville, la reunion des deux lobes, qui laissent le
passage du pied et donnent naissance a deux tubes ou siphons.
■2°. Dans les Mulettes et les Anodontes , le feuillet branchial
cxterne est le plus petit ; dans I'lridinc il est le plus grand.
3". Les paipes labiaux. dans les Iridines sont grands, egaux ,
coriaces, adherens par tout le bord superieur; et dans les Ku-
lettes, ils sont plus petils , I'interne plus petit que Texternc,
mousetadherens seulcinent par la partie anlerieure du bord su-
perieur. 4°. Les orifices des oviductcs des Iridines sont places
j)lus antericurenient que dans les Mulettes. 5". Le sysleme de
la digestion se compose des nienies organcs , dans les deux
genres; senlement dans llridine les circonvolutions des intcs
tins sont plusgrandes, et le rectum se prolonge davantagc,
pour porter lanus jusque dans la cavite du sijilion. Cet orifice
anal se distingue aussi par un etranglciiient surmonte d'uiio
sorte de petit pavilion. 6". Le systemc mnsculaire des dcuv
genres est senddable , si ce n'est que les muscles adducleuis ;ui-
terieurs sont separcs aulour de la partie anlerieure du foio,
et iaissent sur la coquille «lcs impressions que n'ont pas les j\hi- '
lettes. 7". Le pied, louvcrturc de la bouchc, sa forme et sa nosj-
4^S Zoologie.
tion ; CO que nous avons vu , dit I'auleur, des systcnies arteriei
et veinoux et du S3'stenie nervcux, ne nous a point preseutc
dc dilTerenccs notaliles.
D apvi's ces observations , M. Deshaies proposerait de placer
le genre Iridine dans la famille des Conques de M. de Lamarck
ct peut-etre dans celle des Pylorides deM. delSlainville, en en
modiliant un peu les caracteres, si Toa n'avait egard qu'aux ca-
racteres que presente son animal. Mais, en tenant compte de sa
coquille , il propose une nouvelle faniille pour ce fenre famille
qui se placerait a cote dc celle des Kayades de 31. de Lamarck
qui comprend les Anodontcs et les Mulettes. Cette nouvelle fa-
mille comprendrait en outre un genre nouveau que M Deshaies
doit proposer pour \' Anudonla ritbcns de M. Lamarck, dont il
a etudie I'animal et qui parait lui avoir egalement offcrt des dif-
ferences organiques. F.
DES ARTICLES DE GE CAHIER.
Geologic.
Doutes et demandes geolog. ; de Hovel , 401 . — Hist, du dobe ;
Esmavk, 402. — Atlas d'hist. natur., 403.— Geol. de la France
centralc; Poulett Scrope, 404. — Rep. au mem, du D'. Fitton ;
Webster, 412. — Nouvelle Gpogonite ; C. Prevost lb.
Miiieralvgic.
Dc nolione speciei in regno mi n era II ; Bredsdorff, 421. — Mineraux
nouv. ; Haidinger, 425. — Sur I'Ostranite ; Breitliaupt, 426. —
Sur I'Haidingerite ; Turner, lb. —Autre Haidingerite, ; Berthier,
427. — Koutronite, Petrosiles ro^e 428
Botanique.
Voy.autourdumonde du cap. FreYcinct(;j«r(. ioi.); Gaudichaud,
429. — (ieuerat. et develop, de lembryon dans les phaneroga-
mes; Broiigniart, 431. — BecU. cliini. sur la struct.de la fcuillc,
du tronc, etc. Baspail , 434. — Nouv. cruciferes ; Nuttal , 435. —
Yariete iia'l'rigondhi inouspeLiaca;\'v^uj\, 436. — Fungi javanici. 438
Zoologie.
Manuel de manimalogic ; Lesson, 441. — Coclion niarron; Never,
442. — Nouv. genre d'oiscau ; Lesson, 443. ^ Erpctolog. "des
env. de Bordeaux, 444. — Sur le Scare, lb. — Sur quelq. coquil-
les; Barnes, 445. — Lidine du Nil; Deshaies 447
riN DU ONZiiiME VOLUME.
PAHIS. — IMPRIMKRIE DE FAIN, RUE RACINE, IV-. /,,
Pi-Af;E_liE^j/oni'<ON.
'''. ni-i2>