Skip to main content

Full text of "Bulletin du Cercle archéologique, littéraire et artistique de Malines"

See other formats


FATY 

RER 20 
SS 

à : 


Le 
FD Eee) 
NP ARTE PTE 


mere 


DÉS 


JT 


On 














HT 
. “E 























tr CORDEMANS, sur. D 








BUEEETFIN 


PEERCLE ARCHÉOLOGIQUE 


LITTÉRAIRE ET ARTISTIQUE 


4 DE MALINES 
















Ÿ 
2 
à “ 
| nu 
1 
Le Cercle n’est pas responsable des opñ 
par ses membres. 
0 
P Bibl. Limb. Geschied. | 
en Qudheidk. Genootschap | 

# Afd. Roermond. 


BERPEETE EN 


CERCLE ARCHÉOLOGIQUE 


LITTÉRAIRE ET ARTISTIQUE 


DE MALINES 


TOME TROISIÈME. 


1892 


MALINES 
HENRY CORDEMANS, LIBRAIRE-ÉDITEUR 
32, RUE DES CHEVALIERS, 32 


1892 








EISRE 


DES 


MEMBRES DU CERCLE 


Commission admin strative. 


MM. Willems, J., slatuaire, professeur à T'Æcadémie des Beaux-Aris. PRÉsI- 
DENT. 
Coninckx, H., professeur à l'Académie des B'aux-Arts SECRÉTAIRE. 
Van den Bergh, L., affaché à l'administration des chemins de fer. TRé- 
SORIER. 
Hippé, H., industriel. BIBLIOTHÉCAIRE. 


Membres honoraïres. 


MM. Boey-Ceulemans, industriel, Malines. 
Broers, bouromestre, Malines. 
de Formanoir de la Cazerie, maïor d'artillerie, Malines. 
Dessain, échevin de PInstruclion publique, Malines. 
de Wouters, fils, Malines. | 
du Trieu de Terdonck, propriétaire, Malines. 
Kempeneer, échevin des Travaux publics, Malines. 


wo 
| 


MM. Muis, rentier, Malines. 
Nagels, conservateur pensionné des hypothèquer, M1lines. 
Notelteirs, fonctionnaire au ministère de la Justice, Bruxelles. 
Terlinden, leulenant-colonel de cavalerie en relraite, Malines. 
Van Ballaer, chanoïne directeur du col'ège Saint Rombaut, Malines. 
Van de Walle, nofaire. Malines. 
Van Reeth, abbé, Malines. 


Membres effectifs. 


MM. Bayet, E., fonclionnaie à l'administration des chemins de fer, Malines. 

Cordèmans, H., lbaie, secrétaire honoraire du Ce:cle a’chéo'ogique de 
Malines, Malines. 

De Nyn, Victor, avocat, Malines. 

de Raadt, J.-Th., secélaire de la Société archéologique de Bruxelles, 
Scha:rbeek. 

D fort, J., ca, ilaine quartier-maître au 3° chasseurs, Malines. 

Iserentant, professeur à l’Albéaé2 roya!, Malines. 

Rijckmans, Paul, conseiller communal, Malines. 

Seys, instituteur, Mal nes. 

Van Caster, chan. G., achéo'ogue, Malines. 

Van Boxmeer, Ph., achrlecte. Malines. 

Van Doorslaer, docteur en médecine, Malines. 

Van Hoorenbeeck, Victor, pharmacien, Malines. 

Van Segvelt, Edim., con.eiller communa!, Malines. 

Van Velsen, Raymond, libraire, Malines. 


Membres correspondants. 


MM. Becquet, Alfred, conservaleur du Muste archéo‘ogique, Namur. 
Bethune, Mgr le baron Félix, archéologue, Bruges. 
Cumont, Georges, numiimale, Bruxelles. 

De Bray, architecte, Anvers. 

De Bruyn, Hyac., achéo'ooue, Vlesenbeek. 

Delvigne, chan Ad., arcléo'ogue, Saint-Josse-ten-Noode, 
De Munter, Victor, #umismale, Audenarde. 

Devillers, Léop., a chivisle de l’État, Mons. 

De Wulf, architecte, Bruxelles. 


Et Jess 


Gilkin, Iwan, homme de lettres, Bruxelles. 

Gille, Valère, directeur de la Jeune Belgique, Bruxelles. 

Goovaerts, Alph, ch2f de seciion aux Archives générales du royaume, 
Bruxelles. 

Keelhoff, abbé, a chéo'ogue, Bruxelles. 

Hachez, Félix, archéologue, Bruxelles. 

Hermans, Victor, a chivisle communal, Malines. 

Lairein, abbé Louis, a chéolooue, Mons. 

Mahy. Hipp., homme de lettres, Bruxelles. 

Ouverleaux, Em., conservateur à la Bib.iolkèque royale, Bruxelles. 

Plisnier, P., {résorier de la Socièlé archéologique de Bruxelles, Bruxelles. 

Piot, Ch., a chivisle général du royaum:, Bruxelles. 

Proost, Jos., atbhiviile géné al adjoint du royaume, Bruxelles. 

Van Even, Edw., archiviste communa/, Louvain. 

Wauwermans, général, a chéo'ogue, B:rchem. 

Wauters, Alph , archivisle communal, membre de l'Académie de Belgique, 
Bruxelles. 


Comité des publications. 


M.Coninckx, Hyacinthe. 
Cordemans, Henry. 
Hermans. Victor. 
Van Caster, chan. G. 









































MALINES 


SOUS LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE 


DEUXIÈME PARTIE 


La réoccupation de notre territoire par l’armée 
autrichienne et la deuxième invasion française. 


la suite de la bataille de Neerwinden, gagnée par les 
impériaux sur Dumouriez, nos provinces rentrèrent sous 
le sceptre de la dynastie autrichienne. 
À Le baron de Mylius, commandant du corps d'armée 
qui occupait la ville de Malines, s'était empressé de rétablir la 
tranquillité dans la cité. Il quitta celle-ci dans le courant du mois 
d'avril 1703, laissant aux Serments et aux Gildes le soin de veil- 
ler au repos public (ordonnance du 26 mars). j 
En reprenant l’administration de la ville, le magistrat s’em- 
pressa d’acquitter la dette de reconnaissance contractée par les 
habitants à l'égard des représentants provisoires. Il fut décidé 
de distribuer à chacun de ces citoyens une médaille d’argent, 


portant au droit le buste de l'Empereur, et au revers une insCrip- 
SARA: 1 


k 





Ce 


tion rappelant le dévouement des représentants à l'intérêt public. 
Le graveur général de la monnaie, Théodore Van Berckel, fut 
chargé de la gravure. Le gouvernement autrichien défendit le 
17 avril de donner suite à ce projet, et, malgré toutes les démar- 
ches du magistrat, cette défense fut maintenue !. 

Nous avons vu, à la suite de quelles circonstances, le coffret 
contenant les reliques de saint Rombaut, dut étre enterré dans la 
cour de la maison du fossoyeur Goris. Les autorités ecclésias- 
tiques s’empressèrent, après le départ des Français, d’enlever le 
précieux dépôt de l'abri peu décent qui l'avait caché à la profana- 
tion des républicains. 

Le magistrat, de son côté, voulut assister à cette cérémonie, et il 
délégua pour le représenter le commune-maître Van Den Bossche, 
Marci échevin, Goubau premier pensionnaire et Pansius secré- 
taire ; les délégués du chapitre furent les chanoines De Landts- 
heere et Van Helmont. 

Ce fut en présence de ces commissaires civils et ecclésiasti- 
ques que les précieux restes furent replacés dans la châsse que 
l’on avait pu préserver de la destruction, en la faisant passer 
comme bien national. L’archidiacre Huleu prononça, dans cette 
circonstance, le panégyrique de saint Rombaut. Les procès-ver- 
baux des opérations furent publiés la même année chez Huyghe, à 
Bruxelles, et le discours de l’archidiacre chez Hanicq, à Malines. 

L’argenterie des églises et des couvents put, après bien des 
démarches, être partiellement recouvrée. Le 25 mars, le vicaire 
Nerinckx et le fossoyeur Goris rapportèrent au petit Séminaire 
tout ce qui avait échappé au creuset du fondeur, ou ce qui 
n'avait pu être transporté à Lille. 

Le 11 avrilsuivant, le Grand Conseil reprit ses séances aux sons 
de la cloche et du carillon, après qu’il eut été complimenté sur 
son heureux retour, par une délégation du magistrat et du 
chapitre. 

La situation de nos concitoyens s’était donc sensiblement amé- 
liorée, à la suite du rétablissement de l’ancien état de choses, et 
l’on aurait pu croire qu'ils allaient paisiblement jouir du repos 


1 M. G. Cumont consacra une notice à ce projet de médaille, et reproduisit en 
même temps le fac-similé du revers, dans le Bulletin du Cercle archéologique de Malines, 
Cl p: TIO. 


Or 


et de la félicité que dut leur procurer le départ de leurs oppres- 
seurs. Malheureusement il n’en fut pas ainsi. Les principes révo- 
lutionnaires avaient pris racine dans le cœur de maints bourgeois, 
et ils contribuèrent pour beaucoup à la naissance des difficultés 
que s’attira l’administration de la cité. 

La constitution qui régissait nos provinces ne répondait plus 
aux idées de liberté politique et religieuse, ni à l’esprit d’in- 
dépendance qui se manifestaient dans les masses. L’enseigne- 
ment philosophique préconisé par les auteurs de l'Encyclopédie, 
Voltaire et ses disciples ; le spectacle de la vie désordonnée des 
français et l’écho des sanglantes revendications du peuple souve- 
rain, ne manquèrent pas de réagir sur le prolétaire. 

Nos magistrats éprouvèrent une fois de plus l’inconstance des 
faveurs populaires. Sommés de réclamer de l’administration 
supérieure à Bruxelles, le redressement de certains griefs et la 
revision de la Constitution, ils encoururent la disgrâce de leurs 
administrés, à la suite de l’insuccès complet de leurs tentatives. 
Les quolibets les plus outrageants ne leur furent pas épargnés ; 
on alla jusqu’à les accuser de faire cause commune avec le gou- 
vernement général du pays; de s'être vendus à ceux qui avaient 
tout intérêt à maintenir l'intégrité des principes constitutionnels, 
reconnus par l’empereur en reprenant possession de nos pro- 
vinces Î. 

Ce dernier cependant continuait la lutte contre les envahis- 
seurs de son territoire, lutte désespérée qui entraîna des dé- 
penses telles, que le trésor impérial ne put suffire aux besoins 


1 Les deux pamphlets que Schellens donne dans sa chronique, fol. 349 et sui- 
vants, débutent l’un par ces lignes : 


La province de Maline, ne va pas 
Sire, si vous voulez qu’elle aille 
Il faut prendre le Magistrat 
Parmi : les ignorants et la plus vile canaille 
et l’autre : Samenspraek tusschen Lammen en den Dullen over de wocrden van den 
Mercure universel, N° 50 : 
La province ne vas pas 
Si vous voulez qu’elle aille 
Il faut prendre le Magistrat 
Parmi la plus vile canaille. 


Tous les deux furent distribués le 2 octobre 1793. 


pie 


du moment ; on dut se résigner à faire appel à la bourse de nos 
concitoyens. Un emprunt de quatre millions et demi de florins 
fut décrété, mais les Belges, déjà mis à contribution par les 
Français, ne purent se résigner à suppléer au manque de res- 
sources de leur Souverain. Malgré les efforts surhumains dé- 
ployés par nos magistrats pour satisfaire aux pressants appels 
de l’empereur, ils ne purent décider les métiers et les corpora- 
tions à fournir leur quote-part dans l'impôt projeté. Le clergé 
même tenta,mais inutilement,de vaincre cette résistance. Lui-même 
donna l'exemple du sacrifice. Le cardinal de Frankenbergh et le 
chapitre métropolitain fournirent respectivement la somme de 
quarante mille florins ; les autres établissements ecclésiastiques 
et les corporations religieuses firent porter, à la monnaie à 
Bruxelles, la majeure partie des objets précieux qu’ils avaient pu 
soustraire aux recherches des Français. 

À toutes ces difficultés vint s'ajouter la résistance opiniâtre 
qu'opposaient les conscrits belges à leur enrôlement dans les 
armées impériales. L’issue de la guerre était incertaine et les 
hommes appelés sous les drapeaux, non seulement risquaient 
leur vie, mais 1ls exposaient leur femme et leurs enfants soit à une 
misère inévitable, soit, en cas de défaite, au ressentiment et aux 
représailles des vainqueurs (réponse des conscrits malinois à 
leurs magistrats). Le magistrat ne fut guère plus heureux dans 
sa tentative pour fournir les chevaux nécessaires à l’armée. Les 
maraîchers défiants refusèrent de venir en ville avec leurs 
comestibles et 1l fallut une proclamation toute spéciale des ma- 
gistrats, pour les décider à reprendre leur commerce avec la 
ville. 

Nos commerçants mêmes, et tous ceux qui entretenaient: des 
relations commerciales avec les services publics, eurent bientôt 
à craindre pour la rentrée de leurs créances. Le ministre de 
Metternich dut les tranquilliser, et sa lettre du 2 juillet 1793 
mentionna : que « toutes les assignations sur le trésor royal 
payables à Bruxelles, seraient ponctuellement acquittées à leurs 
échéances respectives, ainsi que l’ont été toutes celles qui ont 
été délivrées aux livranciers de armée et que ce payement se 
ferait dans l’endroit ou le gouvernement se retirerait ». 

S'ils refusaient de souscrire aux exigences multiples de leur 


ie Et 


souverain, nos concitoyens suppléèrent largement par les soins 
dévoués dont ils entourèrent les malheureuses victimes de la 
guerre, à ce mauvais vouloir bien justifié. L'empereur lui-même 
le reconnut, par l’entremise de son ministre de Metternich, dans 
la lettre que celui-ci adressa au magistrat le 5 juin 1794. Sur 
ces entrefaites, les nouvelles de la guerre devinrent de plus en 
plus alarmantes. Bien étrange dut être le spectacle que présen- 
tait, dans ces moments difficiles, la cité des Berthout, autrefois si 
paisible et si tranquille : le désordre partout ; un désarroi com- 
plet que causait la présence des nombreux blessés, des fuyards, 
des émigrés ecclésiastiques et civils qui cherchaient à échapper au 
torrent révolutionnaire qui menaçait de tout engloutir. Au milieu 
de tout cela, le bruit se répaudait de la prochaine visite de l’empe- 
reur. Et effectivement, le lundi 9 juin, à 7 heures du soir, les 
magistrats furent informés de l’arrivée de Sa Majesté pour le len- 
demain. On s’empressa de faire tous les préparatifs nécessaires à 
cette réception. Un arc de triomphe auquel on travailla toute la 
nuit fut érigé devant la porte de Bruxelles. Ce fut là aussi que le 
magistrat reçut l’empereur. On lui présenta les clefs de la ville et 
le pensionnaire Goubau le complimenta au nom de l’administra- 
tion de la cité. Sa Majesté visita successivement la métropole, le 
refuge des invalides (ancien couvent des Jésuites), le laboratoire 
et la fonderie de canons. L'empereur quitta la ville par la porte 
Sainte-Cathérine pour se rendre à Anvers. Il gagna de là, la 
ville de Gand, où il fut reçu peu de jours après. 


Voici comment Schellens raconte la visite à Malines : 


Maend:g 9. Gisteren avond om 7 uren kwam aen de Magistraet de 
tijding dat den Keyser s’anderendaegs door zou komen ; men liep seffens 
om stadswerklieden, welke men eindelijk bijeen kreeg om voor de Brus- 
selpoort een ark te stellen waeraen men den ganschen nagt werkte. Maen- 
dag dito, om half acht, trokken die van de Wet « in corpore» met hunne 
tabbaerten, vooruyt gaande twee schepen knaepen met zilveren schotels 
waarop twee goude sleutels, den Keyser te gemoet. Dezen kwam omtrent 
half tien voor de stad waer den pensionnaris Goubau hem het gewoon- 
lijk complement aflijde dat hij genoegzaam ongeduldig aenhoorde. De 
stad in komende werd zijn voituur ontspannen, ende werd getrokken 
door het raspaille. Franc Picart, bijgenaemt den dragonder, reed te paerd 
vooruyt, schreeuwende uit ganscher kele dat men schreeuwen moest dat 


den Keyser daer was,maar alle dat geschreeuw was maer slap.... men trok 
hem aldus naer de Kerk, waer hij gecomplimenteert werd door den aarts- 
priester Hulen die hem het Kruys te kussen gaf en men intonneerde het 
« Te Deum». Den Bisschop stond den Keyser aen den Beer aftewachten 
alsook eenige invalieden welken al te gaer naer de kerk stapten. Uyt de 
kerk in zijne koets stappende reed hij naer de veemerkt, naer het invalie- 
den klooster. Daer alles rond gezien te hebben, en ziende dat men hem 
weder zogt te trekken, ging hij langs de poort onder het O.-L.-V. beeld 
stillekens uyt en slapte in de huer koets van Van der Viet... Vandaer 
reed hij buyten den Neckerspoel naer het Laboratorium kanon boorderij en 


gieterij in de Adeghemstraet waer de jongens hem weer trokken..……. tot 
buyten de Kathelijnepoort, onder het schieten van ’t kanon et ’t spelen 
van den beiïaard.…… SCHELLENS, fol. 382-383-84. 


Quoi qu’en dise notre chroniqueur, la réception du Souverain 
fut partout chaude et sympathique. Le peuple semblait appréhen- 
der le sort que lui réserverait un gouvernement qui devait bou- 
leverser des institutions auxquelles il avait toujours été ferme- 
ment attaché, et renverser un édifice social, établi par des siècles 
de luttes et de revendications. Oui, ce déchirement ne se ferait pas 
sans provoquer d’amers regrets. Le souvenir de cette révolution, 
avec toutes ses horreurs, à un siècle de distance, constituerait 
encore un épouvantail qui ferait reculer les plus intrépides. 

Pour le Souverain, les vives démonstrations d’allégresse qu’il 
rencontrait sur son passage, la marche triomphale qu’il entrepre- 
nait dans ses provinces, ne lui rappelait que plus durement son 
impuissance à conserver ces riches contrées, formant un des plus 
brillants joyaux de la couronne impériale. Et, en effet, la bataille 
de Fleurus du 26 juin 1794 livra. définitivement aux Français le 
territoire de la Belgique. Le 9 juillet, le général Jourdan entrait 
à Mons et Pichegru à Bruxelles. Peu de jours après, le 12 juillet, 
les Français surprirent la ville de Malines et en chassèrent la 
garnison autrichienne. 

Les magistrats s'étaient déjà enquis des dispositions que 
professerait à leur égard le nouveau gouvernement. Le secrétaire 
Villers leur avait rapporté de Bruxelles l’ordre de rester à la tête 
de leur administration et de prendre les mesures nécessaires pour 
sauvegarder l’ordre et le repos publics. 


Mais, laissons ici la parole à Schellens, qui, en chroniqueur 
consciencieux, va nous édifier sur les événements qui se passèrent 
à la reprise de la ville par les Français. 


Vrijdag 11. Elf uren breeden Raed voor de bewaeking der stad 
geresolveerd de gulden te doen vergaederen, op den trommelslag, en ieder 
een in de wapens te verzoeken het welk naer middag in de stad uit 
geblaezen is. 

11 uren s’avonds nog breeden Raed, alzoo men vast vermijnde dat des 
anderendaegs de franschen zouden inkomen. 

Om 1 uer naer middag naderde de franschen langs den kant van Hom- 
bee. zij begonsten om 2 uren het geschut, waer door er seffens een 
groot gewoel en gerij onder de militairen opstond ; het kamp buyten de 
Brussel-ende de oude Brusselpoort kwamen in alle haest binnen..…. om 
8 uren kwamen er Hessiche troupen in die zich op de merkt rangeerde, 
daer wierden 12 kanons naer de Brussel poort gevoert. 

Den Hertog van York (zegt men) en zijnen Etat-major trokken buyten 
en kwamen korts daer naer weder, gclijk ook de 12 stukken kanon en het 
geschut hiel buyten op... Dijnsdag 15 om 4 uren s’morgens hoorde 
men schieten, de hollanders aen de dry gaten wierden aldaer verdreven, 
de fransche trokken agter Campenhout de vaert over, en naemen veel die 
van deze zijde de vaert stonden gevangen ; in den morgent, noen en naer 
middag nam men nog de menschen van de straet en zelver uyt de huyzen 
om te doen pionneeren. Het quaert naer twee uren naer middag kwam het 
grof geschut twelf ponders met munitie in allen spoed de vesten af en 
reed de stad uyt, de waegens die met provisie geladen waeren op de Lene 
deden van gelijke en het geschut van obitzen der franschen, langs buyten 
Hanswijk vermeerderde. De franschen hadden langs eene pont aen den 
overzet van Muysen doorgedrongen en de stad genadert. Van alle de 
trouppen die hier in de stad waeren, en was er maer een getal van 3 of 400 
die op de groote merkt stonden. Omtrent het quaert voor 3 uren waeren 
er 5 franschen waeghalzen, langs aen de Hanswijk poort de vest op 
geklommen ; de Hanswijk poort was gelijk de andere poorten in stukken 
geschoten, maer alzoo zij gelijk de andere poorten met mest gevult was, 
was er niet door te geraeken. De vijf voornoemde kwamen gelijk razende 
door den Bruel naer de merkt en komende stil den hoek om gaven een 
groot geschreeuw en joegen den schrik int garnizoen dat langs onder den 
toren de vlugt nam ; deze vijf hun achter ’t gat. Daer werd een colonel 
dood geschoten en 2 à 3 Hessisschen, andere gekwetst, die in ’t gasthuis 
gedaen wierden ; een fransche was zoo naer bij een Hess dat hij hem met 
’t geweer op ’tlijf kwam, deze sloeg het geweer omhoog en doorstak 


den franschen. Zij liepen.hun naer tot aen St Cathelijne kerkhof schreeu- 
wende aen ’t volk dat zij hunne deuren zouden sluiten ; schoten er onder, 
en dréven hun dan de stad uit ; op de markt was er ook een kind door de 
knië geschoten, dat in ’t gasthuis gebracht werd ; anderen kwamen de 
vaerten over gezwommen en vermeerderde den hoop; daer en tusschen 
liep de portier der Brussel poort naer eenen smit om ze te openen, etc. 
Het was 3 uren als er ruyterij binien kwam ; item eenige stukken 
vliegende artillerie langs de Lovensche poort welke allen den vijand achter 
na reden, terwijl er weer andere compagnies langs de Lovensche poort . 
binnen kwamen. Seffens hoorde men tusschen het oneijndig geroep van 
Vive la Nation, Vive la Republique den beïjaerd den Marche der Marseilloosen 
spelen, de groote klok luijden en men zag de nationale kockarden uyt den 
hock komen ; het liep geen uur aen of men hoorden op den steenweg van 
Waeltrem heftig kanonnieren..... (SCHELLENS, gesch. kronijk fl. 409 en 
volgende.) 


Nous devinmes cette fois et bien dûment sujets de la République 
française ; entre les Français et nous les joies et les douleurs 
allaient être communes (L. Hymans). 

Avec ses armées, la République envoya en Belgique des com- 
missaires chargés de veiller à la sécurité de ses nationaux et de 
présider à la nouvelle organisation du gouvernement. Le repré- 
sentant du peuple, Richard, par un arrêté du r7 juillet, déclara 
que les personnes et les propriétés des pays conquis seraient sous 
la protection de la République. Son collègue, Laurent, arrêta le 
même Jour,le cours forcé des assignats et ordonna en même temps 
le dépôt, au profit de la République, des armes de toute nature et 
des meubles, effets, argenteries et autres objets des Autrichiens 
et des émigrés français. 

« Laurent, représentant du peuple français, envoié près l’armée 
du Nord: » 

Ordonne que les assignats auront cours à Malines et dans son 
arrondissement comme dans tout le pays évacué par lennemi, 
au pair de l’argent de France. 

En conséquence, il est défendu à tous marchands ou autres 
individus quelconques de les refuser, ou d'établir relativement à 
leur circulation aucune différence dans le prix des marchandises 
ni autres objets, sous peine d’être réputés ennemis de la Répu- 
blique française et conduits dans l’intérieur pour y être jugés et 
punis comme tels. 


Le présent ordre sera-imprimé et publié dans les deux langues 
et les magistrats seront chargés de son exécution sous leur respon- 
sabilité. 

« Malines, ce 29 messidor (17 juillet 1794) l’an deux de la Répu- 
blique Française une et indivisible. 

ss.) (Signé) LAURENT. » 


__ Quelques jours après, le même représentant frappa la ville 
d’une contribution de r,500,000 livres en argent monnayé à 

fournir dans les vingt-quatre heures. En outre la cité avait à livrer 
dans la décade : 

1200 bœufs ; 

750 chevaux ; 

10,000 chapeaux ; 

50,000 quintaux de froment. 

60,000 quintaux d’avoine et 2,000,000 de bottes de foin du 
poids de 10 livres la botte. 


Liberté Egalité. 


Laurent, représentant du peuple français envoyé près l’armée 
du Nord, arrête que le district de la ville de Malines et le 
Ressort payera à la République française dans vingt-quatre heures 
une contribution de quinze-cent mille livres en numéraire ; que 
les Magistrats repartiront sur le clergé, les corps religieux et con- 
grégations et sur les nobles, les privilégiés et riches propriétaires, 
seulement. 

« Cette contribution sera versée dans la caisse des payeurs de 
l'armée à Malines, et en cas de retard, il sera pris des otages 
même parmi les Magistrats et les Bourgmestres. 


Malines, ce 29 messidor, l’an 2e de la République française. 
SL) LAURENT. » 


Ces exigences iniques affolèrent littéralement le magistrat. Et 
cependant on devait s’exécuter ; les menaces ne se faisaient pas 
en vain, on ne le savait que trop. Aussi s’empressa-t-on de se 
rendre à Bruxelles pour tâcher de réunir les fonds nécessaires, et 
le large Conseil fit rentrer les argenteries des églises, des cou- 
vents, des serments et corporations. Malgré toute la bonne volonté 


et la diligence déployées par nos administrateurs, il ne fut pas 
possible de fournir les fonds dans le délai prescrit. Dans la nuit 
du 20, 21 juillet, 13 otages furent enlevés et envoyés à Maubeuge. 
Parmi ceux-ci nous trouvons Van Reeth, Van Aken, le chanoine 
Berlaer, l’échevin de Richterich, François de Meester, De Jonghe, 
fils, le chanoine Van Keerberghen, le Président du Séminaire, 
Bergyck, Kersselaer, Zellarien de Rymenam et le prieur des 
frères de Notre-Dame. 

Cette mesure eut pour résultat de hâter la rentrée des fonds. 
L’archevêché fournit 80,000 florins. 

Les apothicaires 500, les brasseurs 3,000, les bouchers 
8,000, les poissonniers 80,000, etc. 

Le 25 juillet, une nouvelle sommation du citoyen Laurent par- 
vint au magistrat « Pressez la rentrée des contributions ou je 
serai forcé de prendre de nouveaux otages. » 

A bout de ressources, le magistrat donna sa démission que 
Laurent refusa d’accepter. « Vous vous acquittez très bien de 
votre mission, répondit-il, fournissez-moi la moitié des contribu- 
tions et nous relâcherons les otages, à l'exception des ecclésias- 
tiques dont nous voudrions pouvoir doubler le nombre. » 


Enfin, le 4 août, 17 thermidor, l’ordre suivant parvint à la ville. 


« Les représentants du peuple envoyés près de l’armée du Nord 
ordonnent aux magistrats de Malines de faire arrêter comme 
otages les 12 principaux capitalistes du ressort de la province de 
Malines qui n’ont pas encore payé leur contribution et de les faire 
conduire à Maubeuge, auquel effet ils s’adresseront au comman- 
dant de la place qui fournira la force armée nécessaire. 


a (S.) LAURENT. »: 


La situation devenait critique sinon désespérée. Rien n’annon- 
çait que des mesures encore plus rigoureuses ne seraient prises si 
la contribution n’était liquidée dans le plus bref délai ; et, cepen- 
dant, nous le disons à regret, le magistrat n’était pas secondé 
dans ses tentatives. La résistance était grande surtout dans la 
classe aisée des citoyens. Et pourtant si jamais il eut fallu faire 
preuve de dévouement à l’intérêt public, c'était bien à ce moment 
où nos otages, exposés à des alternatives les plus cruelles, 


voyaient leurs compagrions d'infortune malades, mourants 
même, sur la terre d’exil. 

Une maladie épidémique s'était déclarée à Maubeuge, tout le 
monde en souffrait et plus particulièrement le chanoine KERSSE- 
LAER et Van Axex. Des prières publiques furent ordonnées pour 
obtenir leur rétablissement, et, sous la date du 13 août, le 
magistrat fit paraître un appel pressant à la générosité des ci- 
toyens en leur exposant toute la gravité de la situation faite 
à nos malheureux concitoyens. 


AEXWAKKERINGE 


Den droeven toestand waerin zich bevinden de Gijzelaers dezer stede tot 
Guarant ende volbrenginge der contributie naer Maubeuge vervoert word 
in dezen oogenblik zoo veel smertelijker, dat wij op gisteren de onaenge- 
naeme tijdinge ontvangen hebben dat den borger kanonnik Kersseleers reeds 
aen de besmettelijke ziekte aldaer heerschende overleden is, alsmede op 
heden de tijdinge der gene van den borger van Aken, ende dat verschijde 
van onze andere borgeren daer mede reeds aengerand zijn, dezen hunnen 
ellendigen staet den welken alle goede ingezetenen moet te naar gaen, 
zoude nog konnen langduerig blijven, ten waere de persoonen die hunne 
contributie blijven wijgeren, hun haesten aen deze te voldoen, ende andere 
bemiddelde hunne fonds die zij konnen derven ter rente aen de stad 
uytstelden ; door dezen middel zoude het Magistraet konnen te hulpe 
komen aen die ongelukkige slagtoffers, ende kragtdaediglijk bewerken hunne 
wederkomste in hun Vaderland in den schoot van hunne medeborgers. 
vrienden en bloedverwanten; beweegt dan uwe herten, en gij mede- 
borgers die bezielt zijt met broederlijke genegentheyt tragt te bedaeren 
de wederspannige in het volbrengen van hunne quote, stelt hun voor 
oogen dat hunne stijfhoofdigheid verlangt de pijnen en smerten daer onze 
gijzelaers mede aengedaen zijn, wakkert de bemiddelde persoonen aen om 
hunne schatten ter interest tegen vijf per cent aen deze administratie uyt 
te doen, ende zijt verzekert dat de menschlievendheyd die gij lieden in 
deze omstandigheden zult bewijzen, ten cenwigen dage voor Ul. de 
erkentenisse der ongelukkige gearresteerde, ende den dank uwer mede- 
borgeren zal tot UL. trekken welke, de alderzoetste vergeldinge is de gene 
alle wel peyzende ”t allen tijde, aller hoogst konnen betragten. 

Gedaen in Policye, den 13 Oost 1794. 


J. A. PANSIUs. 


Encore une fois, on resta sourd à ces ardentes supplications et 


me 


la cotisation pour chaque personne aisée dut être faite d'office. 
De plus on songea à émettre une inscription publique pour la 
levée d’un emprunt garanti par les biens de l’archevêché, des 
couvents supprimés de la commanderie de Pitzenbourg et de 
ceux des habitants qui s'étaient enfuis de la ville. La souscription 
personnelle ne put être inférieure à 150 livres portant intérêt 
à 5 °/,. On put enfin réunir une grande partie de la somme due 
et nos otages rentrèrent dans leur ville natale le 19 août. Les 
ecclésiastiques ne revinrent que le 16 septembre suivant. La mort 
avait frappé deux de ces courageuses victimes, Van Aken et le 
chanoine Kersselaer. L'ancienne administration de la ville était 
parvenue à s'acquitter en partie de la tâche qui lui mcombait. Les 
représentants du peuple n’attendaient que ce moment pour la 
remplacer, jusqu’à l’organisation définitive du gouvernement de 
la Belgique, par une autre qu’ils installèrent officiellement le 
22 septembre, le lendemain du jour de l’an III de la République. 
Le Weckelijhks bericht en donne le tableau suivant : 


Den 22 dezer maend des naer middag is door den tijdelijken com- 
mandant dezer stede, ingevolge de benoeminge van de verbeelders van 
het fransch volk, bij de legers van het noorden, Samber en Maese, in 
en bedieninge gestelt de nieuwe aengestelde magistraet, bestaende uyt de 
volgende borgers. 

Schoufh : Constant Van den Nieuwenhuysen. 

Commune meesters : Nicolaus de Villers, de Nelis. 

Peinsonnarissen : Bertrand, Hosselet. 

Greffiers : G. J. J. Verlinden, J. B. Rijmenam. 

Schepenen : Thys, de Berg, Van den Bossche zone, Verhoeven, C. Lee- 
mans zone, 1]. S. le Febure. 

Schepenen uit de Natiën. F. Vermeulen, Van Buscom, Hiji, Th. Ber- 
naerts, Palms, Groof. 

Policye meesters : De Katzner, Rijckmans. 

Secretarissen : F. J. de Cock, J. A. Pansius. 

Tre:oriers : F. van Velsen, J. B. Olivier. 

Le premier soin de la nouvelle administration fut d’arrêter 
définitivement la cotisation à l’impôt due par chaque habitant ; 
dans cette répartition furent compris : l’archevêché, le chapitre 
métropolitain, les couvents et communautés religieuses, les fabri- 
ques d’églises, les gildes, les serments et environ 200 particuliers 
de la ville. 


Liste des cotisations imposées d'office par la 
nouvelle municipalité. 





. PROCLAMATION 
Liberté Égalité Fralernité. 


La Municipalité de cette ville, désirant de coopérer par tous les moiens 
possibles à Pexécution des vues bienfaisantes de la république française, 
et en conséquence de décharger les habitants peu aisés des sommes qu'ils 
ont été obligés de paier, pour fournir la part à laquelle ils ont été provi- 
soirement cotisés par l’ancienne municipalité, quoi qu’ils ne fussent pas 
dans la classe des cotisables pour la contribution imposée par le repré- 
sentant du peuple français Laurent sur cette ville, son district et ressort, 
en date du 29 messidor dernier. Arrête; que la liste des répartitions 
de ladite contribution (laquelle liste est ici dessous) sera imprimée et 
rendue publique, afin que chacun puisse faire les réclamations à la muni- 
cipalité, et qu’en motivant ses plaintes il puisse aussi démontrer les 
raisons et les preuves qu’il croira avoir pour demander à être indemnisé 
des sommes qu’on lui a fait paier pour remplir la contribution sus 
mentionnée. 

La Municipalité examinera avec la plus grande impartialité les plaintes 
qui lui seront présentées ; et elle s’empressera de procurer à ses conci- 
toyens peu aisés la restitution de ce qu'ils seront reconnus avoir paié 
induement. 

Ainsi fait dans l'assemblée de la Municipalité le 25 vendémiaire, la troi- 
sième année de la république française. 


Gepubliceert ende ter puyen afgelexen naar ouder gewoonle len overslaen van 
Constantinus Josephus Van den Nieuwenbuysen schouteth, ende Nicolaus de 
Villers commune meester, door den ondergeschreven greffier, dexen 26 van wijn- 
maend het 3% jaer der fransche republieck (17 oclober 1794). 


RO e 


TABLEAU OÙ RELEVÉ 


des sommes fournies et à fournir pour compléter la contribu- 
tion de 1,500,000 livres demandée par le citoyen représen- 
tant Laurent au nom de la république française, le 17 juillet 


1794. 

















DU CLERGÉ 
SOMMES CONTRIBUÉES 
Répartition NOMS DES CORPORATIONS —  - 
FLOR. s. D. 
40.000 | Capitulum Sti Rumaldi 39.999 16 9 
5.000 | Capellani of Benef. Sti Rumoldi 5-000 
12.000 | Canonici Zellarienses 12.000 
3.000 | Kerke van Ste Rombout 2.486 10 00 
1.000 | Broederschap Sti Rumoldi 1.062 8 00 
(757»15)| Beregting St Rumoldi SEA 7 00 
1.000 | Hoogweerdig Kapelle 1,513 10 00 
ne { De Bock, vice-pastor S Rumoldi so 
d | De Joncker, vice-pastor, ibidem 100 
3.000 [ O. Lieve Vrouwe Kerke 3.000 
Capittel, B. M. Viroinis 489 
| Walravens, proost 1.200 
Azevedo, Kanonik 1.001 13 3 
Van Buscom, » 1.200 
Cauthals, » 1.200 
12.000 Gaillaerts, » 1.200 
\  Pauwels, » 1.001 13 3 
Suetewepg, » 1.001 13 3 
Verlinden, » 1.001 13 3 
Devé, » 1.001 13 3 
Nauwelaers, » 1.001 13 3 
:  Deken ©. Lieve Vrouwe 1.000 
Seghers, vice-pastor, tbidem 100 
Verheyen, vice-pastor, ibidem 100 
Fondatie Huens ON LP WKerREe 471 I 00 
Zangin OL V-1Rerke 216 020 00 
Venerabil. Altare B. M. V. 13 
ee Kerke S' Jans A TES 13 9 
) H. Drijvuldigheid 491 8 00 
300 Oratorie 300 
5.000 Kerke Ste Peeters 5.000 
Broederschap Zoeten Naam 40 19 00 
1.000 |  Pastor Sti Petri 1.000 
Stalins, vice-paslor, ibidem 100 
1.000 | Sanclæe Catharinæe, Kerke en Broe- 
derschap, Sti Josephi 1.000 8 00 





| 




















DU CLERGÉ 
SOMMES CONTRIBUÉES 
Répartition NOMS DES CORPORATIONS RE 
FLOR. S. D. 
1.000 |  Pastor Sancke Catbarinæ 1.000 
Vice-pastor, ibidem 99 
3.000 | Hanswijck Kerke 2 UE 
1.000 |  Pastor Hanswijck 1.000 
Vice-pastor, ibidem 
4.500 Augustijnen 4.500 
3.000 | Bleijdenbergh 3.000 
D 500 Groot Beggeijn Hof 2.085 9 00 
| Kerke van ’t zelve 7.914 DI 00 
1,000 |  Pastor, ibidem 1.000 
De Kegel, Kapellaen ibidem 100 
De Moor, Kapellaen ibidem 100 
Van Beveren, ibidem 100 I 00 
Van Vreckem, ‘bidem 100 2 00 
1.500 Carmelieten Discalcen 1.500 00 3 
4.500 Cellisten 4.500 
1.500 Gasthuys, B. M. F. 1.500 
Pastor, tbidem 200 
6.500 O. Lieve Vrouwe Broeders 5.000 
Minderbroeders 481 8 6 
{ Predrikheeren 
1.500 £ 
|  Roosenkraus 1.500 
Predrikheerinne kluys 460 8 00 
7.000 | Seminarie 6.999 18 00 
1.000 Swerte Zusters 1.000 
1.000 Urselinnen 999 19 00 
Kapelle Nekkerspoel 380 | 18 00 
soo | Kerke van Heffen $00 
1.000 | Pastor, ibidem 1.000 
500 | Hombeek Kerke s00 
1.000 |  Pasfor, ibidem 1.000 
$00 Hever Kerke 500 
1.000 |  Pastor, ibidem 1.000 
s00 Leest Kerke s00 
1.000 |  Pastor, ibidem 1.000 
500 | Muysen Kerke 500 
1.000 |  Pastor, ibidem 1.000 
Slabbeek officiant in Gecrdeghem SO 
112.000 | Gillis voor het Arts Bisdom 103.182 I 00 
110.000 | Religie Kasse 74.500 
40.000 | Commanderije Pitzenbourg 10.754 I 6 
Il est ainsi sauf erreurs de calcul ou omissions, par Ordonn. de la 
ci-devant Municipalité. (S.) J.-B.-J. Verhaghen, ci-devant grefher. 




















MÉTIERS ET SERMENS 








SOMMES CONTRIBUÉES 





Répartition NOMS DES CORPORATIONS  - 
| FLOR. Se D. 
3.000 | Brouwers ambacht 3.000 
8.000 | Beenhouders 8.000 
8.000 | Vischverkoopers 8.000 6 00 
soo | Laeken maekers 500 
6.000 | Bakkers 6.000 | oo 6 
2.000 | Smeden 1.948 6 00 
s0o | Timmerlieden s00 
3.000 | Kleeder maekers : 2.988 
10.000 | Vette-wariers 2.999 14 3 
1.000 | Kuypers 10272 00 
1.000 | Metsers 1.000 
2.000 | Schippers 2.000 
1.000 | Silversmeden 1.000 
500 | Hoede maekers 500 12 00 
1.000 | Kous maekers 500 
s0o | Sargie maekers 255 2 00 
so0 | Tin gieters s00 
soo | Schrijnwerkers 122 8 00 
Vlaschverkoopers 
s00 4 Goreelmaekers 400 
Zeeldraijers 
1.500 | Molders [MAS 7 00 
300 MPPEITEES 9 7} 00 
500 Draerjers 375 6 00 
500 | Raede maekers 258 4 3 
2.000 | Verwers, T'weijnders 385 15 00 
1.000 | Schoen maekers 211100 3 
3.000 | Ouden Boog Gilde 2.000 
2.000 | Handboog 2.000 
7.000 | Kramers ambacht 2.900 
Apotekers 499 I 3 
Buyldragers 110 S 00 
Knop maekers 95 4 00 
Chirurgijns ambacht 1394 ar 6 
Kolveniers gilde 2AONNREE 00 
Kordewagenaers 6 6 00 
Droog scheerders 46 | 13 00 
Handschoenmaekers en bleksla- 
gers 7 
Hair Tapijt wevers 25 
Hoveniers 229 18 3 


Huïidevetters S9| 19 00 


MÉTIERS ET SERMENS 








SOMMES CONTRIBUÉES 

















Répartition NOMS DES CORPORATIONS A — 
FLOR. S D. 
Jongen boog 309 9 00 
Perukiers 12 13 00 
Peoene 171 12 00 
Schuyenaers natie 4 
Schilders-vergulders 166 | 11 00 
Schermers gilde HAS: CET 00 
Stroi-dekkers 141 6 00 
| 
DES: PARTICULIERS 
NOMS DES PERSONNES 
10.000 Le citoien Nelis 10.000 
dont3000 | 
à intérêt. | 
2.000 | Le citoien Van Velde 2.000 
5.000 | Bergeyk, aîné 5.000 
3.000 | Dirix 3-000 
2.000 | Sainct Vaast 2.019 18 00 
2.500 "De Reet 2.500 
3.000 | De Craen, frères 3-000 
3.000 | De Waepenaert, père 3-000 
1.500 | Keyaerts 1.500 
2.500 Richterich, greffier 2.$00 | 
3.500 | Van Aken 3-500 | 
7.000 | Mlle Vanden Brande 7.000 
18.000 | Judoigne 18.000 | 
4.000 | De Villers Raed 4.000 
2.000 | Van den Wiele 2.000 
22500 | Peytier 2.500 
2.000 | Mad. Spenroy 2.000 
4.000 | Backx, groofe ;on 4.000 
voue De |Servais 22500 | 
2.000 | Bosselaer et famille 2.000 | 
2.500 | Mad. Van Beek 2.500 
2.500 | Mad. Wirix 2,500 
1.500 | Mad. Robiano 1.500 | 
2.000 | Mad. Oosterlincx 1.998 8 6 | 
3.000 | Payd’herbe 3.000 
2.000 | Scheppers, grefier 2,001 
2.000 | Van Kiel Ham 2.000 
5: À. M. 2 

















1.5001L ISnoy 1.500 
1.500 | Du Trieu, frères el sœurs 1.500 
1.500 | Mesd. Huens 1.500 
1.500 | Mad. Van Volden ‘: 1.500 
1.500 | Charles du Trieu 1.500 
1.500 | Mlle de Park 1.500 
1.500 | Douglas 1.500 
1.400 Van Kiel, Keyzer 1.400 
1.500 | W. Van Den Nieuwenhuysen I 500 
1.000 | N. Van Den Nieuwenhuysen [1.000 
1.500 | de Wargny 1.500 
1.500 | Douarière de Villers 1.500 
4.000 | Goubau de Bouwekerke 4.000 
1.500 Goubau, /iscal 1.500 
1.500 | Goubau, pensionnaire 1.500 
2.000 Quirini et Mener 2.000 
1.000 | Mad. Van Ham 1.000 
1.000 | Ghison 1.000 

700 | Nicolas de Villers et enfants 666 |Mor7 
1.500 | Mad.Schoofet file 1.500 
1.500 | De Merbais 1.500 

700 | Baujoz 700 
1.000 | Scheppers, chf 1.000 
1.500 Estrix et sœurs 1.500 
1.000 | Van Everbroek 1.000 
1.000 De Bruyn, procureur 988 19 
1.000 | Perceval 800 

700 De Brouwer 701 

500 | Mie Snoy 500 

500 | Van Provijn s00 

soo | De Bergh 500 

soo | Verhaghen, médecin 489 | 18 
1.000 | Mad. d’Obies 1.000 S 
1.000 Morissens, Duyts 1.000 

soo | Rymenams, Ysere leen 500 

400 | Burlet, l’aîné 400 

500 | Van Cutsem 500 
1.000 | Joseph Diu 1.000 





1.500 | De Meester Brul 1.500 
1.500 | Jean de Meester 1.500 
1.500 | François de Meester 1.500 
1.500 | De Waepenaert, jils 1.500 





DES -PARTIGULIERS 
a SOMMES CONTRIBUÉES 
Répartition NOMS DES PERSONNES D —- 
FLOR, Se D. 





DES PARTICULIERS 














SOMMES CONTRIBUÉES 


Répartition NOMS DES PERSONNES 
FLOR. s. D. 
157» 10| Mad. Hake hS7 10 00 
100 | Mesd. de Merbois 700 
sa vaisselle| Duquesne 460 | 13 00 
2.000 | Poullet et sœurs 2.000 
2.000 | d’Hoop et Alstein 600 
700 | Pansius, Schepstraet 700 | oo 6 
1.200 | Jouftrouwen De Winter 1.200 
1.000 | Pletings 1.000 
1.000 | Van Varnewijk, /is 1.000 
p.000 | Servaes et sœur 1.000 
1.000 | Vermijlen 999 19 9 
1.000 | Arts 800 6 00 
1.000 | Jouffr. Van de Venne 1.000 
1.500 Caenio 1.500 2 00 
1.000 | Mesd. Neeffs et Husmans 1.000 
600 LATE sen, jils 600 
600 | Van Hombergen 600 
500 Van den Bossche, commun. 500 
315 | Poullet, pensionnaïre 315 
700 | Pausius, Koremerkt 700 
500 | Verhaghen, greffier 500 
400 | Mad. della Faille 400 
600 | Huughe, Advoc. 600 
300 | De Coca, échevin 300 
s0o | Mesd. Van Haecht et fille 450 
500 | Van Velsen, Ysere leen 499 | 19 6 
1.000 | Van Velsen, Vletje 1.000 
400 |  Blanet, médecin 400 
7.000 | Coloma de Leeuw 7.000 
2.000 | Rommerswoel et frère 2.000 
500 | Buydens 488 | 15 9 
2.000 | Vermeulen van Goorlaken 2.000 
1.000 Wed. Dusart 669 19 00 
500 | Dusart, Deyle 300 
500 Dusart, aen de capucienen 212 16 00 
500 | Van Roy, priester 500 
500 | De Guchtenere D I YO 
2.000 | De Dryver en familie 2.000 
300 De Dryver, Lelie 300 
600 | Mike de Brouwer 
700 | Mad. et Broers 1.300 
1.000 | Mad. Neeffs et fils 1.000 








DES PARTICULIERS 














Répartition NOMS DES PERSONNES A —— 
FLOR. S. D. 
400 | Mile de Querteumont 400 
1.000 | Versluysen, pére 1.000 
700 | Mesd. de Maeyer 700 
800 | De Rijcke 
3.000 Bergeyck Leire merkt 3.000 
1.000 Mie Cauthals 1.000 
300 | Cauthals 300 
1.000 | Van Segvelt, père 1.000 
600 | Van Segvelt, mère 600 
1.000 | Van Segvelt, chapelier 1.000 
1.000 Mie Van der Laen 1.000 
400 | Muller 
800 Van der Gracht 800 
300 | Dochez 300 
1.500 | Mad. De Bors 1.500 
1.500 | De Laing 1.500 
3.000 | Président du Grand Conseil 
1.500 | Van Volxem 
1.500!| Steenhault 
soo | Vermeulen, frésorier s00 
200 | Smets Hoogbrug 200 
soo | Wed. Polfliet 500 
soo| De Cocq, secrelaris 500 
soo | Joufir. Swartsen 500 
300:| Thys etfrère 300 
400 | Mad. Van Lenne 300 
2.000 | De Gauhy 2.000 
1.000 | Leemans père 1.000 
soo | Michiel Leemans s00 
soo | Charles Leemans 500 
700 Morissens, prêtre 700 
500 Dancré 500 
600 Van Kiel, kroon 600 
soo | Mie Van Mol 108 9 00 
sco | Van Schabroeck, médecin 500 
soo | Jofiroy, #édecin 500 
700 | De Berlaer, kanonnist 700 
2.000 Hanen, decanus 2.000 
S00 De Broux 125 2 
6oo | Ryckaert, Vlielje 600 
300 | De Wit, Leermarkt 300 
1.500 | Deudon 1.500 


SOMMES CONTRIBUÉES 











DES PARTICULIERS 














SOMMES CONTRIBUÉES 





Répartition NOMS DES PERSONNES A — 
FLOR. s. D. 
2.500 Mad. De Beer 
1.000 | Wauters et frère 1.000 
700 | Van Loy, Zoufwerf 700 
200 Wouters, nédecin 200 
500 | Pierets médecin, s00 
1.000 | De Broyer et frère 1.000 
- 300 | De Mayer, Adeghem straet 300 
100 | Groesius 100 
500 | Verlinden, mère 500 
200 | Van Slabbeek frère ef sœur 200 
800 | Van Nuvel 488 8 00 
200 | Me de Ridder 200 
400 | Cauwenberg 300 
400 | Vandevelde, korenmerkt 100 
1.000 | Wouters, Beffe straet 100 
600 | Adriani, nofaris 300 
100 | De Wed. Adriani 100 
Lendicq 72 7 00 
500 | Segers, Leermarki 500 
400 | Verhoeven 400 
500 Goris, prétre s00 
3.000 | De Jong, Hanswyk straat 300 
500 | Colibrant, groole merkt 500 
300 | Van den Bergh, in den Haen 200 
800 | Mesd. Coekelberghs 800 
4.000 | Mlle Van der Elst 4.000 
500 | De Wed. Gillis 500 
$00 | De Wed. Melaert s00 
400 Melaert, Zone 400 
4.000 | Const. V. d. Nieuwenhuysen 1.516 19 6 
300 | Bosmans, Ysere leen 300 
200 | De Beef, Ysere leen 200 
300 | De Wed. Seresia, groole merki 300 


100 | De Wed Verberght, gr. merkt | 
100 Bertrams, groote merkt { 

1.500 | Pierre de Meester 1.500 
100 | Fransquin, père 

7.000 | Broukhoven 

3.000 | Coloma, ‘ roeve 

4.000 | Mad. Moriensart 

3 

I 


[N] 

[o>) 
KO 
KO 

[e] 
KO 


.000 Mad. Wonsheim 
.560 | Van Brée 





— 00 





DES PARTICULIERS 




















Répartition 


1.500 
600 
1.500 
1.500 
300 
2.000 
4.000 
600 
800 
300 
s00 
300 
400 
300 
600 
100 
100 
S00 
300 
150 
500 
250 
200 
400 
100 
100 
300 
200 
300 
1.000 
200 
100 
100 
100 
100 
800 
500 
200 
200 
300 
300 
200 


NOMS DES PERSONNES 


De Briez, commune-maitre 
Joffr. De Briez 

De Plaine 

Mad. Van de Narent 
Mad. Dubois 

Spangen 

Van Velde, prost 

Mad. Crabeels 

Jufr. Lassus 

Bernaerts, échevin 
Gommaerts 

De Wed. Brandts 
Jouffr. Verberght 

De Wed. de Croes 
Adr. Van Diest et famille 
De la Rivière 

P. Van den Nest 

De Raet, en broeder 

De Jonge, Leine 

Speecq 

Wafelaer, Vischmarkt 
Van der Strepen 
Permisaen, vader 

Marci et Scheppers 
Van den Eynde, priester 
Pansius, schonteeh 
Burlet, schepenen 

De Jonghe, doctoor 
Jouffr. Jongelinckx 
Mevrouw Van Goethem 
Peppe 

Van Diepenbeeck, major 
Dauwens, Deyle 
Poullet, fresoriers klerck 
Gambier 

Van de Venne, frésorier 
Reyntiens 

Lambrechts, Deyle 

De Wilde, Deyle 
Dekens 

Scheurweyen 

Blancx, apotheker 


SOMMES CONTRIBUÉES 
EEE 


FLOR. S. D. 


1.050 

600 
1.350 
1.500 


500 
800 
300 
500 
300 
400 
300 
600 
100 
100 
500 
300 
150 
S00 
250 
200 
401 12 00 


100 
300 
200 
300 


995 00 


200 


100 
100 
100 
800 
500 
200 
200 
300 
300 
200 


DES PARTICULIERS 





Répartition 


400 
200 
100 
100 
150 
300 
100 
200 
100 
150 
300 
300 
100 
100 

2.000 
300 
100 
150 
400 
100 
100 
300 
200 
100 
200 
200 
150 
100 
100 
300 
200 
350 
300 
200 
100 
200 
300 
500 
300 
300 
100 
150 





NOMS DES PERSONNES 


Jouffr. Brackx 
Verlinden, broedgaus 
De Wed. d’'Hondt 
Rykmans, kore merkt 
Schenens 

Van Warnewyck, vader 


Van der Meeren, beenhouder 


Bergé, schepenen 
De Wed. Rousseau 


Jouffr. Rousseau, Hanswyk straet 


Janssens O.-L.-V. straet 
Janssens, kore merkt 
Alpheris Scheppers 
Alexander Scheppers 
Baron de Neeve 
Wayenborgh, nofaris 
Bosselaer, Gulden straet 
De Wed. Van Luffen 
Kesselaer, apotheker 
Scheppers, zoutwerf 
Lambrechts, zeeprieder 
Parasiers, i7 den Haen 
Scheltiens, #7 Doornik 
Vermeulen, schepstraet 
De Cré, Brandewynstoeker 
Laureys, Ysere leen 

De Bocq, proc. 

Slavon, apot. 

Van Veerle 

Poupez 

Rickterich, schepenen 
Rickterich, rentmeesler 
Van Kiel, brul 
Vermeulen, is den Hert 
Van Lunnen, amman 
Vlemink, meyer 

Belde 

Gaifñer 

Van den Bosch, koeystraet 
Felix Parasiers 

Van Lier, Catharine straet 
Boonen, groofe merkt 


SOMMES CONTRIBUÉES 


FLOR. S. D. 


400 
200 
99 18 00 
100 
100 
300 
100 
100 
100 
150 
300 
300 
100 
100 


300 
99 12 00 

150 

400 

100 

100 

300 

200 

100 

200 

200 

150 

100 

100 

300 


350 
300 
200 
100 
40 À 3 
300 
500 6 6 
300 
300 
IOI 15 6 
150 








DES ‘PARTICULIERS 














SOMMES CONTRIBUÉES 





Répartition NOMS DES PERSONNES TT 
FLOR. Si D: 

200 | Pottuk, Ysere leen 190 12 6 
100 Vleminck, schepenen 100 
100 | Allebort, Augustyne straet 100 
150 | Willems, schepenen 150 
100 | Bertrams, lene 100 
200 | Coenraets Bernaerts 200 
200 Cor. Suetens 200 
150 | Ant. Gersementer 150 
150 | Judocus Bernaerts 150 
150 | Beelaerts, Hoeroracht 150 
100 Bernaerts, 17 de Bonnetten 100 
s00 | Reniers, Raedsheer 500 
200 De Wed. Wevns 200 
150 | Paulus Peeters 150 
300 | Van de Voort, Boouert strael 300 
100 Koeck, Raevenberoh straet 100 
100 | Deshaevyes, proc. 100 
100 | Geldorf, proc. 100 
100 | . Zech, proc. 100 
100 | Van der Elst, befferstraet 100 
100 | Vermeulen, sbidem 100 
100 | De Reyt, doctoor 
200 | Joufir. Jacob, befferstraet 200 
100 | Van Reymenant, fingieler 99 9 00 
100 | Hamart, en zoon 100 
100 | Taymans 100 
350:| /Broeckaert 
100 | Bernaerts, 7 het Hert 100 
200 Van Deuren 200 
100 | De Greef, groofe merkt 100 
100 Kinderen De Ridder 100 
s00 | Douarière Goubau s00 
200 | Joufr. Van Meldert 200 
300 | Ant Aborissens 300 
200 | Rumold Matthys 200 
200 Pet, Matthys 200 
200 Pauwels, Koeij strael 200 
200 | Cincquarb 200 
200 Maes, merckt 200 
200 De Wit, naest de craen 200 
200 De Wit, in de Kat 200 
200 | De Wed de Nys, Ysere leen 200 


DES PARTICULIERS 








À | SCMMES CONTRIBUÉES 
Répartition NOMS DES PERSONNES ee UE 
FLOR. Se D. 





300 Andriessens 


100 | Huybreghs, Keyser strael 100 9 00 
200 | De Wed Michiels, Begg. bof 200 

200 De Wed Geens en :007 200 

200 | Van den Nieuwenhuysen 300 

300 | Marcelis, vader 300 

300 Van Noter 

150 | Coosemans 150 

150 | Van den Berg, veemerkt 150 

150| Van den Bosch, Kore merkt 150 

150| De Wolf, Koeïj poort 150 

100 | Wed. Ryckmans, O. L. W. st. 100 

150 | Van der Elst, boekdrukker 150 

200 | Bautmans 200 

200 | Calvis 200 

150 | Eggers in den Exter 

200 | Lauvwers, Keysers hof 150 

200 | Soomers, Gulde straet SO 

200 | Jordens, Ysere leen 200 

150 | Latin, Kore merkt ÉTANINE7 00 
200 | Bennens, Keysers bof 200 

200 Meeus, Keysers bof 200 

200 | Meeus, Bofer merkt 200 

300 | Douairière Papejans 300 

300 | Pauwels, Sfcenstrael 300 

200 | Donckers, bode 

200 | De Barius, Korenmerkt 200 

200 | De Barius, Adeohem straet 200 

100 | Pauwels, goudsmit 100 I 00 
100 | Jouftr. Marus 100 


200 | Kinderen Pauli Suetens 
200 | Joannes Geens bij schilder Suetens 


200 | Wed. Van Rompuy 99 17 6 
soo | Jouffr Van Loven s00 

200 | Vinck, Ysere leen 

200 | Van der Auwera, #n de klok 200 

100 | Jud. Mertens en :007 100 

200 | Mad. Capelle 

100 | Kinderen Hendrickx 100 

100 | Espervis 100 

100 | Joannes Van Lier, Ysere leen 100 


100 Stevens 100 


DES PARTICULIERS 














SOMMES CONTRIBUÉES 





Répartition NOMS DES PERSONNES ——— 

FLOR. S, De 

100 | Rymenams, apotheker 100 

100 | Smets, wschmerkt 100 

300 | Brauwers, priester 300 

200 | Mad. Eustache en :00n so 

100 De Loose, chirurgign 100 

200 | Verhaegen 200 

100 | Wed. Verhasselt en kind 100 

200 | Jouftr. Dekens, Haverwerf 200 

100 | De Wed Van den Bosch so 

100 | Wed. Neuttiens, capucienenst. 

100 | Wed. Gillis, Adeghem straet 100 

100 Corn. Wouters, ?n de Tent 100 

100 Crux, hosdemaker 100 

150 | Feremans, koopnan 150 

200 | Wed. Usselincx 100 

100 | Van Kerck, doclor 100 

300 | Peeters, apotheker 300 

100 Herrebos, koobman 100 

100 | Stobbaerts, Soufwerf 100 

100 | Joufir. Vermeulen, Schip str. 100 

100 Stalins, koobman 100 

100 | Verhuyck, controleur 100 

100 Goovaerts, landmeter 100 

100 | Joufir. de Croes, Schip str. 100 

100 Van Haecht, nolaris 81 6 6 

300 | Bernaerts, in de Borse 300 

100 | Van den Bosch, greffier bero 100 

100 | Mart. Verelst 

200 | Jouftr. Gaillaert en broeder 100 

100 | Mïe Helmans 100 

100 | Nimans, Hollands. Thuyn 100 

100 | Wauters, Custos Sti Petri 100 

400 | Wed. Corn. Vermeulen 

200 Reyers, nevens de wiegen 200 

100 Colibrant, bakker O. L. V. str. 100 

100 | Joannes Vleminckx 100 

100 | Peeter Vleminckx 100 

100 Taveniers, leeremerkt 100 

100 | Lambert, Groofe merkt 100 

100 | Loos Bruel 100 

300 | Jouffr. Marcelis 300 

100 | Jouftr. de Wolf CNP 6 





DES" PARTIEULIERS 














SOMMES CONTRIBUÉES 


Répartition NOMS DES PERSONNES 
FLOR, s. D. 
100 | Herreyns, konsischilder 100 
100 | Mev. Vilegas 100 
300 | Can. Van Gindertaelen 300 
100 | Petit, apotheker 94 19 00 
100 | Palms, Groote merkt 100 
200 | Balsa ÿn het school 200 
100 | Permisaen, Zone 
500 | Jouffr. Vermeulen, Blaes-b-str. 500 
300 | De Wed. Pet. Matys 200 
100 | Beelaerts nevens de schors K, 
100 | Wed. Remi Casseur 100 
400 | Wed. Bernaerts, Beggijne str. 250 
200 | Jouffr. Danssy 200 
100 | d’Hoogh Van der Steen 100 
100 | Jouftr. Beelaerts, Milane 100 
100 | Jouftr. Aïjou, Vischmerkt 100 
150 | De Vuylder, schepenen 150 
100 | Leys, Oude Brusselstraat 100 
3.000 | Respani, Douairière 1.100 
100 | De Wit, Vischverkooper 100 
300 | Wauters, Schipstrael 300 
d’Hr. Dieudonné 751 13 00 
Stad Mechelen. 143 S 00 
Idem. 618 I 6 
Idem. 93 2 6 
Renten op | Un anonime 000 00 
interest Van Kiel, in den Keyser. 600 
Silvere Kane 11.867 II 00 
200 | Jouffr. Dens Beggijne 200 
200 | Jouffr. Colfs, Id. 200 
400 | Cours, Id. 400 
200 | Hilleger 
100 | Jouftr. Leemans 
200 | Jouffr. Veydt 50 
200 | Joufir. Rotiers 100 
200 | Jouffr. Vrancx 200 
100 | Joufir. de Grave 100 
200 | Van Hemseke en z;uster 200 
Jouffr. Lambrechts 
100 | Joufir. Vervoort 100 
Jouffr. Van Lier 
200 | De Muyer, cap. M. B. V. 200 











DESYPARMICULIERS 








ANNEE SOMMES CONTRIBUÉES 
Répartition NOMS DES PERSONNES me 
FLOR. S. D. 


100 | Meeus, op de Milane 





Keyser, sleenweg 50 
200 | Leemans, Yser rankel, Kore m. 
100 | De Wed.Oisers, O.-L.-Y. st. 100 
160 | Van Den Nieuwenhuysen, Puf. 
200 | Koning, Kerhofstraat 200 
100 | Mad. Persoons, Begoijn bof 100 
100 | Schoukens 100 
200 | Joufir. Douglas 100 
200 | Pauvwels, moeder 200 
Rente op 
interest Anonyme, N° 10 200 
25.000 Het ressort 25.000 
Renle op 


interest | Pcer. Aut. Philips 800 


Il est entré dans la levée pour trouver le contin- 
gent des absens à repartir sur leurs biens et pour 
complèter celui du district, la somme de 7.976 4 00 
Ainsi cotisé et payé pour le contingent du civil. 
Pait à la Municipalité (signé) J.-A. Pansius. 
Deport volgens notitie van den Borger Nollet is 
alnog betaelt wegens de curateurs der Douairiere 
Respani, de somme van 2.206 17 00 





Cette fois-ci il n’y eut plus moyen de se soustraire à cette obli- 
gation ; toute velléité de résistance fut sans grand profit pour les 
récalcitrants. On nomma d’office un curateur chargé de prélever 
sur leurs biens la somme demandée par la municipalité. Pour 
Parchevêché, que le titulaire le cardinal de Frankenberg s'était 
hâté d'abandonner à l’arrivée des Français, le chanoine de Broux 
fut nommé curateur. À la fin, on parvint à réunir le restant de la 
somme demandée par le citoyen Laurent ; elle put être portée 
à Bruxelles le 17 novembre suivant. 

Déjà le 27 thermidor de l’an II de la République, les représen- 
tants avaient arrêtés les dispositions principales des lois quiallaient 
provisoirement régir notre pays. Le décret de ces préliminaires est 
consigné dans le Wekelijks bericht van Mechelen, fol. 555 et suiv. 

Indépendamment des mesures de police à prendre, du cours 


forcé des assignats, de l’obligation de rendre toutes les armes que 
l’on pouvait posséder, cet arrêté règle le débit et la vente des 
denrées alimentaires et autres, et fixe comme chiffre officiel de ces 
transactions le maximum de Lille, c’est-à-dire le prix de ces mar- 
chandises tel qu’il avait été définitivement fixé dans cette ville. 

Une autre disposition, relative aux fonds publics y est insérée : 
elle ordonne d’enlever des caisses communes (gildes, serments), 
administrations publiques (fabriques d’églises, caisse des pau- 
vres, etc.) tout l'argent monnayé et de le remplacer par des 
assignats. 


Alle het geld liggende in de gemeyne kassen, endegene van borgerlijke 
bedienningen, en van onder regt liggende persoonen zal er uytgetrokken 
worden ende gegoten in de kasse van den betaelder van het leger, tot 
voordeel der Republiek : maar het bedrag van de borgerlijke kassen zal 
vervult worden door Assignaten, op last dat de wethouders op het gebruyk 
der zelve zullen waeken en daer van rekeninge geven. Men zal van gelijken 
handelen met de penningen onder regt liggende, uyt genomen de gene 
aldaer gelegd door uytgewekene ende degene toebehoorende aen uytgewe- 
kene dewelke zijn toegeeijgent ende verbeurt tot voordeel der Republiek. 

Gedaen tot Brussel den 27 Thermidor het tweede jaer der fransche 
republiek een ende onverdeelbaer. 

Onder S.-P. Lacombe, St-Michel, Gillet, Richard, Laurent, Ruez. 

Weekelijks bericht van Mechelen fol. 555 et suiv. 

A la suite de cet arrêté la nouvelle administration municipale 
publia le 11 vendémiaire (3 octobre) le tableau des prix des 
denrées, rapportés au maximum de Lille. Voici quelques extraits 
assez intéressants de ce tableau que publie le Wekelijks bericht. Les 
chiffres dans la colonne indiquent ces prix en francs ; ce calcul 
n’est qu’approximatif. 


Op _de merkt In den wirkel Franken 





Roggen brood 4 pord 3 vierdeelen ; 10 O 0 50 
Huyshouden brood 3 pond 5 onzen 

en half. 3 O0 O 15 
Fijn terwe brood 9 vierdeelen 10 O0 0 50 
Witte brood, een pond S oO GS 
Aerdappelen, het meuken I 10 O I 50 
Eiren, 25 To tà I 50 
Bruyn bier, per ton 24 00 O | 24 00 
Ordinair herbergiersbier, de ton 20 00 O | 20 00 
Negen schellings bier, de ton 9 00 0 9 00 
Kleyn bier gezegd kuyt, de ton | 4 00 0 4 00 


Sterkbier gezegd 8 gulden bier, per 
pot 
Herbergiers bier, per pot 
Negen schellings bier, per pot 
Kuyt, per pot 
Versche boter, het pont 
» » perklontvan 18 oncen 
Melk, de pot 
Ossen vleesch, het pond 
Rundsch vleesch, het pond 
Schaepen » » 
Kalfs » » 
Versch verkensvleesch 
Gezouten verkensvleesch 
Genever, per pot 


Op de merkt 
HEURES: 


L 
I 


UN OO 4 D ©\O 


D, 


O Om OO 


In den winkel 
IS RST 


D. 


© 


ONONONORONOIOIO 





Franken 


© 
IN 
LEA) 


HIOIOÉIORO ONONOMNARONONO 


Se 
—_w © 
ww 


25 


Le même arrêté stipula que dorénavant tout ouvrier serait 


payé à raison de 1/3 de majoration sur le salaire primitif. 


À la nouvelle administration fut adjoint un comité de surveil- 
lance. Comme l’indique sa dénomination, ce comité fut chargé de la 
surveillance, de la sauvegarde des intérêts de la république dans 
notre ville. Voici l’arrêté qui l’institue et nomme les membres qui 


en feront partie. 


Les représentants du peuple (19 sept. 1794). 


Aux magistrats de la ville de Malines. 


Nous vous envoyons notre arrêté relatif à la formation d’un 


comité de surveillance pour votre ville. 


Salut et fraternité. 


Liberté Fraternité 


Egalité. 


(Signé) N. Haunman-Briez. 


À Bruxelles la 3° sansculottide de l’an II de la République 


française, unie et indivisible. 


Les représentants du peuple près les armées du Nord et de 


Sambre et Meuse. 
Arrêtent ce qui suit : 


lande 


Il sera établi à Malines un comité de surveillance composé de 
sept membres. 


Art. 2. 


Ces membres sont les citoyens Hosselet, homme de loi, Tarte, 
homme de loi, Vermeulen, fils du tanneur, Rymenams, apothi- 
caire, Van Ham l’aîné, De Cocq le cadet de Malines et Reniers, 
homme de loi de Bruxelles. 


FUN E 


Le comité portera sa surveillance sur les fonctionnaires publics 
de la ville et arrondissement de Malines, sur les gens suspectes 
d’être les ennemis du peuple et de la République, sur ceux qui 
pourraient empêcher la circulation et la vente des denrées et 
marchandises et priver le peuple de sa subsistance, sur ceux qui 
viendraient au-dessus du maximum et qui refuseraient de recevoir 
les assignats, enfin contre tous ceux qui ne se conformeraient pas 
aux arrêtés des représentants du peuple à quel effet le comité 
pourra faire les informations et perquisitions nécessaires. 


EEE, 4: 


Le comité de surveillance pourra faire arrêter et même traduire 
au tribunal criminel, à Bruxelles, tous les individus désignés dans 
Particle précédent. 


Ar 5e 


Le comité rendra un rapport journalier de ses opérations au 
représentant du peuple à Bruxelles. 


Art. 6. 


Le comité sera présidé par un de ses membres : les délibérations 
et mandats d’arrêt devront être signés au moins par quatre 
membres. 


ATEST: 
Le comité pourra nommer un secrétaire écrivain et un garçon 


de bureau avec appointements qui seront fixés, ainsi que les autres 
dépenses, par les représentants du peuple. 


on 
Art. & 


Les commandans des troupes de la République prêteront main- 
forte pour l’exécution des mandats d’arrêts. 

Le présent arrêté sera envoyé au commandant des troupes de 
la République et au magistrat de Malines. 


(Signé) Briez-Haunman. 
Pour expédition conforme : 
(S.) Haunman-Briez. 


Ce comité, fort de l'appui que lui prêtaient les représentants du 
peuple, ne manqua pas de créer de nombreuses difficultés à l’ad- 
ministration. Celle-ci,poussée à bout,s’adressa aux représentants 
pour protester contre les agissements du comité, et leur dénoncer 
le tort fait par ce comité à la bonne gestion des affaires publiques. 

Voici un extrait de la missive en question, trop étendue et de 
trop peu d'intérêt pour être reproduite ici. 


« Ce sont ces raisons C. R. qui nous forcent de recourir vers 
“ VOUS, pour que vous vouliez nous apprendre les rapports que 
« la République française veut que nous ayons avec le comité de 
« Surveillance établi dans notre commune, et qu’ainsi connaissant 
« l'étendue et les bornes de son autorité, nous cessions d’éprou- 
« ver de sa part les embarras et les distractions, que nous en 
« éprouvons et qui nous empêchent de donner à nos fonctions 
« toute l'attention que le bien public exige. » 

Les griefs articulés contre le comité et que la lettre signale 
sont : 

1° Permis à deux individus complices d’un meurtre et bannis 
du territoire pour ce motif, de revenir en ville; 

2° Reproches adressés aux magistrats pour la nomination d’un 
employé qui n'avait pas reçu de certificat de civisme du comité ; 

3° L’arrogance avec laquelle ce comité traite le magistrat dans 
les missives qu’il lui adresse. 

Un second comité composé du pensionnaire Hosselet, l'échevin 
Van den Bossche, Hiji et deux secrétaires, se chargea, sous la 
dénomination de comité de subsistances, de pourvoir à la 
subsistance des habitants de la commune. 


A cet effet, on défendit : 1° de vendre quoi que ce fut à des 
étrangers ; 2° la moitié de tous les approvisionnements devait 
être déposée contre payement de la valeur en assignats dans les 
dépôts publics ; 3° la moisson : le blé, le seigle, le froment, etc., 
dut également y être approvisionné. Enfin, pour éviter la disette 
de grains qui menaçait nos boulangers (il y en avait 84 en 
ville), le marché ne s’ouvrirait pour le public que vers rr heures 
du matin ; tout boulanger ne pourrait acheter avant cette heure 
que 3 sacs de froment ou de blé ; si cette quantité était insuffisante 
pour son débit, il pourrait prendre, contre paiement et autorisa- 
tion à délivrer par la municipalité, le restant dans les dépôts 
publics. 

Enfin, un troisième comité, le comité de secours, dut veiller au 
bien-être de nos compatriotes pauvres. Il était composé du 
Bourgmestre de Broux, le pensionnaire Bertrand, le trésorier 
van Velsen et le médecin Jeoffroy. Ce comité, qui disposait des 
fonds enlevés aux caisses des pauvres des paroisses, et d’une 
somme de 10,000 livres, mise à sa disposition par l’administration 
centrale, se réunissait toutes les semaines à la chapelle du Saint- 
Esprit (actuellement encore le bureau de bienfaisance) et 
procédait à la distribution des secours aux pauvres, divisés pour 
- la circonstance en autant de sections que de paroisses. Ce fut le 
1% Germinal de l'an III, que les représentants du peuple arrêtè- 
rent que les municipalités seraient désormais «chargées de l’ad- 
« ministration et distribution des secours tant de ceux accordés 
« par les représentants du peuple, que de ceux qui proviennent 
« des revenus des tables des pauvres, hospices et autres établis- 
« sements de bienfaisance existant dans leurs communes ». 

Voici le dénombrement des pauvres de la ville que la Munici- 
palité dut fournir à Bruxelles : 


\ 


Saint-Rombaut 1356 


Notre-Dame 1196 
Saint-Pierre 745 
Saint-Jean 478 
Sainte-Catherine 1297 
Hanswyk 267 


Enfants trouvés, abandonnés, imbéciles 204. Soit un total de 


5543 nécessiteux. 
S. À. M. 


22 


0e 


Pour les secours en nature, on eut recours à un moyen peu 
coûteux. Les membres du comité faisaient main-basse sur les 
approvisionnements des couvents et maisons religieuses et les 
distribuaient aux indigents. [l est vrai qu’on voulut bien dédom- 
mager par des assignats les propriétaires de ces denrées. Seule- 
ment presque partout on déclara pouvoir se passer de cette 
monnaie peu recommandable. 


(Schellens) 27 november : comité de surveillance en van Velsen secre- 
taris van den comité de Secours gaan de kloosters visiteeren voor boter 
keerssen enz. Zy vinden er 10600 pond boter en 800 pond keerssen. 


Le r9 octobre la ville fut placée sous l’administration centrale 
du Brabant. Elle fut régie par la municipalité, sous la haute 
surveillance de cette administration, le comité de surveillance, le 
comité de secours et le comité des subsistances. 

Il nous reste à passer rapidement en revue les principaux 
événements qui se passèrent ici pendant l’année 1794. 

Comme la première occupation, la seconde eut le symbole de 
sa prétendue mission planté au cœur de la cité qu’elle venait 
d’envahir. L’arbre de la liberté une première fois planté sur notre 
place communale, arraché et brülé par la population, fut replanté 
en grande cérémonie le dimanche 17 août à 3 heures de l’après- 
midi. On afficha au préalable la proclamation au peuple, ci-après, 
pour l’fnviter à contribuer le plus possible à l’éclat de cette fête 
civique. 


Voor de tweede maal hersteld in vrijheid door de dapperheïd der 
Franschen z00 is het nu den oogenblik aan deze onze aangekleefdheid te 
betoonen, laat ons vuriglijk hunne noodinge te gemoet gaan om gezament- 
lijk met hen aldaar te zweeren de uitroijinge der tijrannen die ons tot 
heden verdrukt hebben, en de integendeel ons toegeven aan de fransche 
Republiek tot de welke onze nabueren reeds het geluk hebben van te 
behooren : uit de overblifsels der dwinglandije zullen wy doen bloeïjen den 
boom der vrijheid, het blijkteeken van vereeniging voor alle de volkeren, 
degene welhaast niets anders dan een groot huisgezin zullen uitmaeken 
naar het geheiligt zinbeeld van de vereeniging en de voorspoed der 
franschen. Welhaest van de uitsterste paelen van Europa zal hij opgroeïjen 
tot het geluk der volkeren ; waar over onze broeders onze medeborgers 
der nabij gelegen steden reeds een loffelijk voorbeeld gegeven 


hebben om opgevolgt te worden, alomime rijzen de volkeren op uit de 
slavernije, hun verhaestende hunne wenschen en de eerbiedigingen aan de 
vrijheid op te offeren : zullen wij de laetste zijn in deze stad, om de 
franschen na te volgen ? Zouden voorwaer onze geburen ons in den 
levensloop die voor ieder openstaet, met vastere stappen voorbijgaen ? 
Neen, wy zijn hun gelijk en wij zullen niet achterblijven. Zoo is het dat het 
Magistraet dezer stede alle goede ingezetene aanwakkert ingevolge den 
bovenstaenden toeschik om hun te vereenigen met de Fransche hunne 
broeders, en de gezamentlijk op zondag den 17 dezer maend omtrent dri 
ueren naer-noen bij te woonen de feesten die op de groote plaets dezer 
stede zal gevierd worden, met het planten van eenen boom toe geheiligd 
aan de vrijheid in het midden der toejuijgingen en de duizende mael 
uijtschreeuwingen, lang leve de Fransche Republiek. 


Gedaenin policije den 16 oogst 1794. Get G. J. Z. Verlinden (SCHELLEXS 
fol. 421-22). 


Rien ne fut négligé pour assurer à cette solennité un caractère 
à la fois imposant et joyeux. Le carillon et la sonnerie des cloches 
mêlèrent leurs accents aux bruyantes fanfares des soldats répu- 
blicains. Une promenade militaire, à laquelle prirent part, outre 
la garnison, les magistrats et les dignitaires de la commune, 
termina les cérémonies. Le soir, un bal fut donné à l’Hôtel de 
ville. Le vieux beffroi, symbole de nos Franchises communales 
devint le théâtre des fêtes et orgies des défenseurs de la répu- 
blique. À chaque victoire qu’eut à enregistrer le bulletin de ces 
armées, nous verrons le peuple invité à la fêter par des sauteries 
qui dégéneraient le plus souvent en saturnales. Le 21 septembre, 
1® jour de la 3€ année républicaine, nos graves magistrats, les 
membres du comité de surveillance et les dignitaires de l’armée, 
‘dansèrent la carmagnole autour de l’arbre de la liberté, pendant 
que la populace s’enivrait aux tonneaux de bière que nos maîtres 
avaient fait mettre en perce pour la circonstance. 

Malgré les recommandations faites aux généraux de respecter 
partout les croyances des populations conquises, on ne tarda pas 
à inaugurer le système de persécution qui caractérisa cette révolu- 
tion. C’est ainsi que furent mis sous scellés : les biens du président 
du Grand Conseil Leclerc, du doyen du chapitre Hoeven, de la 
béguine Picard au béguinage, ainsi que ceux du refuge de 


Tongerloo.Le refuge d’Averbode fut vendu pour 2900 livres. 
Les pauvres claires furent chassées de leur couvent ; on fit main 
basse sur la riche bibliothèque de l’archevêché et on la transporta 
à Paris. L’immeuble fut occupé par l’hôpital militaire malgré 
les protestations des magistrats et d’autres personnes influentes. 
Les chefs-d’œuvre des maitres de l’école flamande que possédaient 
nos églises, enlevés le 31 juillet, furent embarqués le mois 
suivant et transportés à Paris. C’étaient : lAdoration des bergers 
par Rubens, de l’église St-Jean ; /a Cène et deux autres tableaux 
du maître, de la métropole; un tableau de Jordaens de l’église 
Sainte-Catherine et un tableau de Van Dyck aux Récollets. 
79 tableaux de moindre importance furent emportés et déposés 
dans le réfectoire des petits carmes, à Anvers. Ce fut le citoyen 
Schalkens qui dirigea toutes ces opérations (voir Piot : Æap- 
port sur les tableaux enlevés à la Belgique en 179$ et restitués en 
1$04). 

Le 6 octobre, on nomma les commissaires chargés de la 
séquestration des biens des couvents, et l’on poussa la rage du 
dénigrement jusqu’à envoyer le bourgmestre de Villers chez les 
frères Cellites pour demander aux pensionnaires s'ils n’avaient 
rien à reprocher à leurs gardiens. Ces malheureux furent cepen- 
dant unanimes à reconnaître les soins dont ils étaient l’objet. 

Ces mesures vexatoires ne contribuèrent que fort peu à popu- 
lariser le nouveau régime. 

Aussi la municipalité dut-elle rappeler le peuple au respect des 
emblèêmes républicains, dans une ordonnance du 5 Brumaire 
(26 octobre). , 


ORDONNANCE. 


La municipalité se trouvant obligée d'employer des moiens de 
rigueur pour mettre un frein à la malveillance des quelques 
habitans de cette ville, qui refusent de porter la cocarde tricolore, 
et qui en outre font connoîïtre leurs mauvaises vues, en salissant 
et déchirant les affiches des Arêtés des Représentants du Peuple 
Français, ainsi que les ordonnances politiques, elle a arrêté ce 
qui suit : 

Tout individu des deux sexes de cette ville et de son district 


portera la cocarde tricolore sur la tête, où sur la poitrine, d’une 
manière visible, à peine d’être arrêté comme suspect, et d’être 
détenu pendant trois mois, même plus selon les circonstances. 

Les femmes pourront cependant, au lieu de cocarde, ceindre 
leur tête d’un ruban aux trois couleurs consacrées à la liberté. 

La municipalité ordonne bien expressément à ceux qui sont 
chargés d'afficher sur les lieux et places ordinaires les ordon- 
nances, regléments et arrêtés qui se publient dans cette ville, de 
coller ces pièces à la muraille, pour qu’elles ne puissent facile- 
ment s’en détacher. 

Ceux qui s’aviseront de salir ces affiches d’une manière quel- 
conque, ceux qui les déchireront où les détacheront de la muraille, 
seront considérés comme seditieux et punis comme tels selon 
l’exigence du cas. 

L’Ecoutette, le lieutenant-Ecoutette et tous autres, que la chose 
peut conserner, tiendront la main à l’exécution de la présente 
ordonnance ; les commandants des troupes françaises sont requis 
de faire veiller à l'observation de celle-ci et de faire arrêter comme 
ennemis de la nation française les contraventeurs, qu'ils pourront 
decouvrir. 

Fait à l'assemblée de la municipalité ce 5 brumaire, troisième 
année de la République française, une et indivisible. 

Vu, autorisé et approuvé par le commandant de Malines. 


FERRE. 


Le 9 brumaire, la Convention nationale décrétait l'établissement 
à Paris d’une école normale, où seraient appelés, de toutes les 
parties de la république, « des citoyens déjà instruits dans les 
« sciences utiles, pour apprendre, sous la direction de professeurs 
« les plus habiles dans tous les genres, l’art d'enseigner. » Dans 
la circulaire du 17 nivôse (janvier 1705), l'administration centrale 
du Brabant rappelle aux municipalités les dispositions de cette 
loi. On les pria d'envoyer, par 20,000 habitants, un élève insti- 
tuteur possédant les aptitudes requises. Schellens nous apprend 
que nos administrateurs ne parvinrent pas à trouver l'élu en 
question. 

Un autre arrêté ordonnait l'établissement d’un temple de la loi. 
Le général Augé, commandant de la place, demanda de désigner 


un local pour l'installation du sanctuaire. La chapelle de Pitzem- 
boug lui fut provisoirement accordée. 

Un point encore offusquait nos magistrats. Sur les imprimés 
officiels figuraient encore les armoiries de la ville. On résolut 
d'y substituer la statue de la liberté, dont on confia l’exécution à 
l’orfèvre Maes, le ro octobre. Une dernière réforme compléta la 
métamorphose ; ce fut l'adoption du calendrier républicain, dont 
les dates se substituèrent à celles vieux style à partir du 27 no- 
vembre 1794. 

Nous voici arrivés à l’année 1795. 


1795 


L'année 1795 (3"° année républicaine) représente dans l’histoire 
des provinces belges, une date mémorable par l’événement 
important qu’elle vit s’accomplir. Elle fut témoin de l’annexion 
de notre patrie à la France. Cette annexion consomma le sacrifice 
des institutions et des privilèges, que des soins jaloux avaient 
conservés à travers toutes les vicissitudes des siècles passés. 

Tout du reste sembla contribuer à graver cette date en carac- 
tères incffaçables dans la mémoire des contemporains. Un long et 
rude hiver paralysa les relations commerciales, entraînant à sa 
suite une excessive cherté des vivres ; le grain se fit rare; les 
réquisitions presque journalières de cette matière première de la 
subsistance du peuple pour les soldats de la république amenèrent 
bientôt une disette effroyable ; la richesse publique considérable- 
ment dépréciée fut le résultat inévitable du cours forcé des assi- 
gnats à l’exclusion de toutes espèces monnayées ; voilà, à grands 
traits, le sombre tableau qu’offraient nos provinces au com- 
mencement de cette année. 

Du travail et du pain ! tel est le cri qui monta du sein de la 
multitude affamée, et qui vint troubler la quiétude de nos admi- 
nistrations et de nos gouvernants. 

D’un coin à l’autre du pays, des malédictions s'élèvent à 
l’adresse des barbares conquérants : « Quand vous nous aurez 
« enlevé tous nos cuirs, tous nos plombs, toutes nos toiles, nos 
« draps, sera-ce avec des assignats que nous ferons des souliers, 
« des habits et des chemises, sera-ce avec des assiguats que nous 


« recouvrirons nos toits? Mangerons-nous des assignats quand 
« nous n’aurons plus de pain ? Bientôt même nos ouvriers n’au- 
« ront plus d'outils pour travailler, et si cela continue, il ne nous 
« restera plus que des yeux pour pleurer, en attendant que la 
« mort les referme. » Voilà ce que les magistrats de Bruxelles 
écrivaient à leurs maîtres ! 

Etnotre municipalité, que fit-elle pour parer à la disette qui 
affligeait ses administrés? 

Hélas ! encore une fois nous devrons établir les mille difficultés 
rencontrées pour procurer du pain aux pauvres malheureux, que 
nos institutions charitables, supprimées, nourrissaient bon an 
mal an. 

Les 20,000 livres en assignats que l’administration centraie 
avait fait remettre à la municipalité pour les indigents étaient 
insufhsantes pour l’achat des vivres nécessaires. Nos magistrats ne 
cessèrent de demander l'envoi des grains pour la confection du 
pain ; ses envoyés exposèrent en vain les difficultés qui surgis- 
saient de toutes parts, les émeutes et les troubles que la force 
armée dut réprimer, rien n’y fit. Pour toute réponse on leur con- 
seilla d'imposer davantage le clergé et les particuliers dont la 
rétribution avait été insuffisante. Et cependant il fallait trouver les 
10,000 livres nécessaires à l’achat du grain. On eut enfin recours 
à la charitable initiative des classes aisées, et l’administration 
envoya aux habitants l'invitation de faire bon accueil à la sous- 
cription volontaire qu’elle leur demandait pour ses pauvres. 


CIRCULAIRE POUR LES CITOYENS AISÉS DE LA COMMUNE 
DE MALINES. 


Citoyens, 


La confiance, que nous mettons dans votre humanité, et qui 
est fondée sur les vertus civiques, qui de tout temps ont caracté- 
risé le peuple de Malines, nous autorise à nous adresser à vous 
pour vous exposer le besoin urgent, ou se trouve la classe labo- 
rieuse et indigente de cette commune. Les pièces que nous joi- 
gnons ici vous informeront de la situation alarmante ou nous 
nous trouvons. La persoective horrible, qui se présente à nos 
yeux, citoyens, nous terrasserait, si nous ne nous rassurions sur 


votre zèle compatissant. Nous ne vous dirons pas, qu’un peuple 
affamé et qui n’a pas de ressources pour se procurer du pain est 
capable de tous les excès, auxquels personne ne doit se flatter de 
se soustraire. Nous pensons que des motifs plus dignes d’un bon 
citoyen vous exciteront à secourir promptement vos frères néces- 
siteux : le sentiment précieux de la fraternité et l’amour consolant 
de ses semblables. C’est le moment, citoyens, de montrer votre 
patriotisme, jamais il n’aura été mieux placé, jamais vous ne 
l’aurez exercé avec plus de raison. Nos besoins sont pressants, 
nous ne vous le dissimulons pas; sans vos secours, nous craignons 
les suites les plus fâcheuses, et, des calamités incalculables ; mais 
nous avons la consolation de vous annoncer qu’il dépend de vous 
de les écarter par de légers sacrifices. Une quantité de grains de 
10,000 quintaux nous tirera de toute inquiétude. Que les gens 
aisés se cotisent pour procurer ces grains ou la somme nécessaire 
pour en faire l’achat. Il ne sera pas bien onéreux pour chacun 
d'eux d'en procurer une partie, et nous serons sauvés ; nous 
vous garantirons sur le crédit de la ville les sommes que vous 
nous aurez procuré, ou la valeur de ce que vous aurez fait livrer; 
citoyens, nous espérons trop de votre générosité pour insister 
plus longtemps a solliciter votre zèle ; nous croirions vous faire 
injure d’en douter et nous attendons de vous voir d’abord nous 
mettre à même de rassurer le peuple sur sa subsistance future 
jusqu’à la récolte prochaine. 


Salut et fraternité. 
N. DE Vicrers, bourgmestre, 


A.-J.-H. Van Drsr, secrétaire-adjoint. 


Cet appel resta sans suite sérieuse et les magistrats ayant reçu 
l'autorisation de prélever sur les habitants aisés la somme néces- 
saire à l’achat de 6,000 quintaux de grains, invitèrent ceux-ci à se 
réunir le samedi 15 germinal (4 avril), pour répartir cette contri- 
bution entre eux. 


CIRCULAIRE. 
Liberté Egalité Fraternité. 


Malines, le 12 germinal, troisième année de la République fran- 
çaise, une et indivisible. 


Les officiers municipaux de la commune de Malines 
à leurs concitoyens. 


Citoyens, 


Lorsque nous vous adressâämes notre circulaire du 16 du mois 
dernier, nous avions lieu de nous flatter, que vous vous seriez 
empressé de voler au secours de nos frères nécessiteux, d’autant 
plus, qu’indépendamment de toutes les autres considérations y 
mentionnées, nous vous dépeignions la perspective horrible qui 
se présentait à nos yeux ; vous avez pu calculer la somme des 
calamités auxquelles nous serions tous exposés, si le peuple man- 
quait de pain, et que personne de nous ne devait se flatter de s'y 
soustraire ; cependant nous avons eu la douleur de voir, que 
vous êtes restés, jusqu’à ce jour, tranquilles spectateurs des 
approches du fléau qui nous menace, quoique nous vous ayons fait 
connaître, que nos besoins étaient pressants ; après avoir 
employé tous les moyens que nous avons pû imaginer pour nous 
tirer de la position désastreuse où nous nous trouvons, après 
avoir épuisé toutes nos ressources, nous nous sommes vus forcés 
de prendre notre recours vers les représentants du peuple fran- 
çais, qui viennent de nous autoriser à mettre en exécution leur 
arrêté du r1-de ce mois dont nous vous donnons connaissance ; 
vous y verrez que nous sommes autorisés à répartir sur les gens 
aisés de cette commune une avance de 6,000 quintaux de grains 
en nature ; en conséquence, nous vous invitons à vous réunir 
samedi prochain 13 du courant (4 avril, vieux style), à trois 
heures de l’après-diner à la salle du Serment, pour y aviser aux 
moiens que vous jugerez convenir, afin de répartir entre vous la 
susdite quantité de 6,000 quintaux de seigle ; le temps presse, 
citoyens, c’est pourquoi nous devons vous prévenir, que si vous 
restez en défaut de prendre une résolution définitive le jour que 
vous vous assemblerez, dans ce cas, nous ne pourrons nous dis- 


46 


penser d'exécuter par nous-mêmes le dit arrêté dans toute sa 
teneur. Nous attendons le résultat de votre assemblée dimanche 
matin, si vous ne nous le faites pas parvenir, nous commencerons 
notre opération le même jour. 


Salut et fraternité. 
CS.) N. ne Virers, bourgmestre. 
À.-J.-H. Van Dresr, secrétaire-adjoint. 


À Bruxelles, le onze germinal l’an troisième de la république 
française, une et indivisible. 

Les représentants du peuple près les armées du Nord et de 
Sambre et Meuse. 

Vu la pétition de la municipalité de Malines, présentée à l’ad- 
ministration centrale et supérieure de la Belgique, tendant 
a être autorisée à répartir une avance de six mille quintaux de 
grains en nature, sur les habitants aisés de cette commune pour 
en assurer les subsistances, dont elle paraît dépourvue, vu aussi 
l'avis de l’administration centrale et supérieure, sur la dite péti- 
tion, considérant que cette autorisation ne doit en rien préjudicier, 
à l’acquittement des réquisitions, dont la commune de Malines a 
été frappée arrêtent ce qui suit : 


ARTS: 


La municipalité de Malines est autorisée à répartir une avance 
de six mille quintaux de grains en nature, sur les habitants de la 
commune pour assurer leur subsistance. 


NRT: AL 


Cette avance en nature sera répartie, particulièrement sur les 
habitants aisés de la commune de Malines. 


ART. III. 


Laditte autorisation ne pourra avoir son exécution que lorsque 
la municipalité de Malines aura justifié à l’administration centrale 
et supérieure de l’entier payement des réquisitions, dont cette 
commune a été frappée, ainsi que tous les pays conquis de la 
Belgique. 


ART. IV. 


Le présent arrêté sera envoié à l’administration centrale et 
supérieure. 
(S.) J. le Febvre de Nantes 
CHPErCS- 


50 personnes seulement répondirent à cette invitation. 

Avant de recourir aux moyens extrêmes, la municipalité 
chargea les curés des paroisses de visiter leurs paroissiens avec 
des listes de souscription à la contribution précitée. Enfin ce nou- 
veau moyen n'ayant qu'incomplètement réussi, on taxa d’office 
tout notable de la ville et vers le milieu du mois de mai, 300 sacs 
de grains purent nous parvenir des Flandres et parer aux pre- 
-miers besoins. 

La classe laborieuse de la population attira aussi la sollicitude 
de nos administrateurs. Déjà au mois de décembre de l’année 
précédente, le comité de surveillance avait envoyé à Bruxelles la 
liste des ouvriers sans travail en priant cette administration de 
pourvoir aux besoins de ces malheureux. Notre municipalité 
désirant, d’un côté, faire refleurir le commerce, que la fermeture 
des ports avait fait languir et, d’un autre côté assurer du travail 
à ses administrés, conçut le projet de relier la Dyle au canal de 
Louvain. Elle voulut en outre faire creuser dans la ville même un 
bassin pouvant recevoir les navires d’un fort jaugeage. Le résultat 
de ces travaux aurait permis à nos négociants d’écouler plus 
facilement leurs marchandises et leurs produits vers les pays 
voisins, en facilitant l’accès des navires vers la mer. Ce projet ne 
fut pas mis à exécution. Nous croyons cependant que la corres- 
pondance que nous faisons suivre intéressera nos lecteurs. Ils 
n’ignorent pas que semblable projet a, dans ces dernières années, 
fait tourner la tête à maints de nos concitoyens. 


24 februari. Hiji G. Van Buscom Beeldhouwer ende Anthoon De Cocq 
schrijnwerker gelast een plan te formeeren over het maeken van eene 
comme ofte bassin, van aen de Winkette tot omtrentde Brusselsche poort, 
waerin de zeeschepen bij leege waters zouden komen vlot liggen, ende de 
communicatie met de Lovensche vaart zoude lichter maeken (SCHELLENS). 


La lettre du 26 février, envoyée à l’administration du Brabant 
nous fera connaître les intentions de la municipalité. 


20e 


Liberté Fraternité Egalité. 


Malines le 8 ventôse troisième année de la République fran- 
çaise une et indivisible. 


Les officiers municipaux de la commune de Malines. 


Aux membres composant ladmimstration d'arrondissement du 
Brabant. 


Citoyens, 


Il serait inutile de chercher à vous démontrer les avantages que 
procurent à l’État la navigation et le commerce, car qui n’est pas 
convaincu que le négociant qui occupe des milliers de bras pro- 
cure la subsistance à un grand nombre de personnes, et qui ne voit 
pas que l’on doit à la navigation et au commerce l’état florissant de 
l’agriculture et des arts ainsi que l'augmentation des richesses 
que la nature produit ? Convaincus de ces vérités, nous avons cru 
de notre devoir de chercher les moyens de favoriser la navigation 
interne et la communication de notre commune avec les ports de 
mer, c’est elle qui doit ramimer l’industrie de nos concitoyens, et 
les retirer de l’apathie dans laquelle ils sont plongés par les 
entraves et les gênes que le gouvernement despotique des Autri- 
chiens avait mis à la liberté du commerce. 

L'ouverture de l’Escaut qui vient de nous être garantie par les 
représentants du peuple français, et les maximes politiques qui 
guident les pas de la convention nationale fondent notre espoir de 
voir enfin renaître l’énergie de la Nation Belgique et, ne pas 
profiter de cette belle perspective serait se rendre repréhensible, 
il était par conséquent de notre devoir de travailler à l’exécution 
d’un plan, qui devait encourager le négociant, favoriser la navi- 
gation et consolider ainsi le bonheur des habitants de notre 
commune. 

En effet, l’ouverture de l’Escaut doit attirer sur le Brabant le 
commerce de transit vers Liège et l'Allemagne, plus on lèvera 
les obstacles que les vaisseaux de mer et autres bâtiments ren- 
contrent dans nos rivières, plus on encouragera le négociant a 
destiner par l’Escaut, les marchandises qu’il destinait pour les 
pays d’outre meuse, le plus grand inconvénient que les vaisseaux 
d’un port de cent et quarante tonneaux trouvent dans notre 


rivière consiste en ce qu’ils ne peuvent se tenir à flot lorsque la 
marée est basse ; on ferait entièrement cesser cet inconvénient très 
nuisible aux vaisseaux d’une grandeur tant soit peu consi- 
dérable, et qui dégoûtait les armateurs de destiner sur Malines 
les marchandises de transit ainsi que les denrées à débiter dans 
notre commerce et les effets à dépêcher dans la campine. 

Cet inconvénient cesserait par la construction d’un bassin dans 
les fossés de notre ville, dont la propriété ainsi que les remparts 
lui comporte, nous vous en présentons le plan ci-joint et nous 
nous flattons que vous l’approuverez, et que vous nous autoriserez 
à l’exécuter dans toute sa teneur, non seulement parce qu'il fera 
revivre le commerce à Malines, et qu'il procurera ainsi le bon- 
heur de notre commune, mais aussi parce qu’un grand nombre 
de nos ouvriers se trouvant aujourd’hui sans ouvrage et que 
cet établissement utile et nécessaire procurera dans ces moments 
du travail aux pauvres artisans et la subsistance à un grand 
nombre des familles qui sont à la veille d’être plongées dans la 
plus affreuse misère. 

Salut et fraternité. 


(Signé) À. De Broux, président, Hosselet, J.-B. 
Rymenams, P.-J. Bernaerts, J. Ryckmans, J.-F. De Groof, 
G.-J. Verhoeven, J.-J. Palms, Charles Leemans, N. de Villers, 
Bourgm., Katzner. G.-J. Verlinden, J.-B. Olivier, trés., G. L. 
Lefebure, van Velsen, Ghiji, G. Van Buscom et J.-H. Van Diest 
secrét.-ad]. 


Le bassin dont le plan ! ci-joint occupera l’étendue du fossé de 
la ville entre la dite d’eau et la porte de Bruxelles, il aura la lar- 
geur de deux cent pieds et la profondeur de quatorze, prise du ni- 
veau de la Dyle lorsque ces eaux sont à la hauteur d'une marée 
ordinaire. On construira à l’entrée de ce bassin une écluse propre 
à y recevoir, à conduire dans ce bassin même avec la demi-ma- 
rée les vaisseaux qui se trouvent à flot dans la Dyle. La longueur 
du chemin à pratiquer à côté du bassin est prise à cent pieds. La 
municipalité demande qu’elle soit autorisée à acquérir de gre à 
gré (si faire se peut) ou par estimation d’experts, le terrain dont 
elle aura besoin pour donner au perré cette longueur de cent 
pieds. Il est nécessaire que tout à l’entour du bassin on construise 


1 Il ne nous a pas été possible de retrouver ce plan. 


des maisons et des magasins, il faut donc que la municipalité soit 
autorisée d’enjoindre aux propriétaires des biens fonds qui se 
trouveront à l’entour du bassin, de bâtir des maisons et des 
magasins sur ces terres, conformément aux modèles qu’ils rece- 
vront de la municipalité. 

Ils seront cependant libres de vendre leurs propriétés à qui ils 
voudront pour et à l'effet que dessus. 

La municipalité sera autorisée d’employer les décombres des 
remparts et des portes d’eau et de Gand à démolir pour les fonde- 
ments du bassin et de l’écluse ci mentionnée. 

La municipalité de Malines demande à être autorisée à exécuter 
les points ci-repris. 

Vuet approuvé en l’assemblée de la municipalité dans sa séance 
du 10 ventôse troisième année républicaine. 


(Signé) N. De Villers, bourgmestre, Katzner, Hosselet, 
P.-J. Bernaerts, J.-L. Lefebure, van Velsen, Ghiji, G. J. Verhoe- 
ven, Charles Leemans, G.-J.-J. Verlinden, grefñer, J.-B. Olivier, 
trés., J. Ryckmans, J.-S. de Groof, G. van Buscom. 


EXTRAIT DU REGISTRE DES DÉLIBÉRATIONS DE L'ADMINISTRATION 
DE L’ARRONDISSEMENT DU BRABANT. 


L'administration du Brabant ayant vu la pétition du magistrat 
de Malines, tendante à obtenir la permission de faire un bassin à 
écluse suivant l’acte descriptif du plan ci-joint et d'employer à 
cet effet une partie du terrain des fortifications démolies et 
d’acheter de gré à gré une partie de terrain appartenant à des 
particuliers ou de se les procurer par estimation d’experts ; 
l'administration considérant que les raisons ailléguées relati- 
vement à la prospérité du commerce sont fondées, considérant en 
outre que la stagnation actuelle de nos fabriques prive une 
grande partie de la classe laborieuse de travail et qu'il est urgent 
de leur en procurer, considérant que la confection de ce bassin 
remplirait parfaitement ce but. 

Considérant que le bien-être résultant de la confection de ce 
bassin retombe en entier sur la ville de Malines. 

Considérant que le terrain qui doit servir au bassin est en 
grande partie dans les anciennes fortifications démolies de 


Malines et que ce terrain appartient et a toujours appartenu à 
ladite commune, et que seulement une petite partie située hors 
des fortifications appartient à des particuliers dont le bien-être 
individuel doit céder au bien-être général, pourvu néanmoins 
qu’on conserve leurs intérêts par une juste indemnité. 

Considérant néanmoins qu’il pourrait se faire que la république 
trouverait convenir de fortifier la ville de Malines. 

Considérant enfin que les frais de l’ouvrage que propose la 
municipalité doivent porter à des sommes considérables et que 
les pétitionnaires n’ont pas joint à leur exposé ni le devis appro- 
ximatif, n1 les ressources qu'ils ont pour subvenir aux frais de 
l'exécution. 

L'administration, l’agent national entendu, estime qu’il convient 
d’autoriser à faire un bassin suivant le mode et sous les clauses 
reprises à l’acte descriptif ci-joint, pourvu que les autorités mili- 
taires ne croient devoir y mettre aucun obstacle, et que la muni- 
cipalité de Malines, prouve qu’elle a des ressources suffisantes 
pour payer l’exécution du projet qui fait l’objet de sa pétition. 


Fait en séance, le 13 ventôse, troisième année républicaine. 
Pour copie conforme 


(S.) G. WiTrouck, vice-prés. 


SAUVÉ, secrét. 


Quelques jours après le médecin Jeoffroy fit paraître un 
mémoire dans lequel, tout en considérant comme très louable la 
tentative de la municipalité, 1l ne put cependant s'empêcher de 
blâmer la précipitation mise à étudier un projet aussi impor- 
tant. | 

Il y indiqua les conditions principales propres à assurer le 
succès de cette entreprise, la manière de recruter les fonds néces- 
saires et une modification qu’ilaurait voulu y voir apporter.Il était 
partisan de la création de deux canaux d’une étendue et d’une 
profondeur suffisantes pour suppléer au bassin unique qu’il consi- 
dérait comme peu profitable à l'intérêt public. Ce ne fut qu’en 
1871, que M. le conseiller Frans remit la question du port sur le 
tapis et, depuis lors, toutes les tentatives se sont bornées à des 
désidérata qui n’ont pu se réaliser jusqu'ici. 


Ce qui précède nous a fait perdre de vue le comité de surveil- 
lance dont les membres se livrèrent encore à quelques incartades 
qui méritent d’être racontées. 

L'administration centrale avait demandé le 23 pluviôse la 
réunion de notre pays à la France. Les délégués des municipalités 
s'étaient réunis à Bruxelles pour rédiger, de commun accord, une 
missive à envoyer à la Convention nationale française où seraient 
exposés les vœux de la population des provinces belges. Le 
citoyen Hosselet représenta la ville de Malines ; 1l signa comme 
tel la missive et en envoya le texte à ses mandataires. Le comité 
de surveillance fit distribuer des exemplaires de cette missive aux 
curés des paroisses avec ordre d’en donner lecture aux fidèles 
dans les offices. C'était tout simplement demander aux prêtres de 
prêcher l'adhésion à des principes qu'ils avaient toujours condam- 
nés. Aussi refusèrent-ils de souscrire à la demande du comité. Ce 
dernier les fit arrêter et enfermer au refuge de Béthanie. Ce 
furent : J. B. Trimpont de Saint-Rombaut, P. J. Resteleu de 
Notre-Dame, J. Copivis de Saint-Jean, Wayenborgh de Saint- 
Pierre, De Keyser de Sainte-Catherine, et J. N. Dumon d’Hans- 
wijk. Quelques jours après parvint au comité l’ordre de relâcher 
ces ecclésiastiques. L'administration centrale lui faisait observer 
que les prêtres ne pouvant être considérés comme fonctionnaires 
publics,on ne pouvait les obliger à expliquer les lois et les arrêtés. 

Peu après, ce comité se jeta dans une autre aventure, laquelle 
lui fut aussi peu profitable que la première. Les Augustins avaient 
annoncé, au commencement de février, une indulgence plénière à 
gagner par les fidèles. Parmi les conditions requises pour y parti- 
ciper, étaient mentionnées des prières pour l'union des princes 
chrétiens; le maintien de la royauté, etc. Le comité considéra cet 
acte comme une manifestation antirépublicaine, et il décida de. 
faire arrêter le prieur de ces religieux. Il ne put heureusement 
donner suite à cette résolution. Le comité du Salut public, par un 
arrêté du 13 février, avait supprimé les comités de surveillance, 
les impositions et contributions, ainsi que le fameux maximum de 
Lille. 

Qui ne fut pas content, ce fut le comité ! Aussi l’administration 
centrale crut-elle devoir le consoler par la missive suivante qu’elle 
lui envoya le 28 pluviôse de cette année. 


Liberté Fraternité Egalité. 


Bruxelles, le 28 pluviôse, troisième année républicaine. 


L'administration centrale de la Belgique au comité de surveillance 
de Malines. 


Citoyens, 


Nous obéissons à la loi en vous faisant passer l’arrêté des 
représentants du peuple près les armées du Nord, Sambre et 
Meuse, en date d'hier, y compris celui du comité du salut public 
de la convention nationale du 22 présent mois. S’il contient votre 
suppression, 1l contient en même temps des dispositions si favora- 
bles à votre pays, que vous vous consolerez, comme citoyens, du 
léger désagrément que vous essuyez comme fonctionnaires. 
D'ailleurs les fonctionnaires supprimés, qui ont fait leur devoir, 
emportent en se retirant, l'estime des patriotes et celle des légis- 
lateurs. 

Ne craignez point que la malveillance profite de votre suppres- 
sion pour se relever ; les mesures sont prises pour la déjouer et 
la comprimer. Elles sont prises aussi pour assurer à vos personnes, 
le calme, la tranquillité et la sûreté. | 

L'homme vraiment patriote, celui qui veut sincèrement la 
liberté est esclave de la loi ; dès qu’elle porte, il ne fait qu’obéir. 
Prêtez-vous donc de bonne grâce à exécuter l'arrêté que nous 
vous envoyons en remettant soigneusement à la municipalité de 
votre commune vos papiers et registres (y compris les affaires 
entamées et non terminées) et en adressant de suite à notre bureau 
_de police générale les pièces concernant les affaires terminées. 


Vive la République. 
Salut et fraternité. 
(S.) J. B. J. de la Buisse, secrét. 
B. d’Anthine, secrét. adj. 
par intérim. 
Pour copie conforme : 


P. Vermeulen, secrét. dudit comité. 
S. A. M. 4 


Le 24 prairial an troisième, les représentants du peuple orga- 
nisèrent les nouvelles administrations municipales selon les prin- 
cipes de la République française. Le décret relatif à cette organi- 
sation mentionna entre autres choses : que toutes les « municipalités 
« de la Belgique et du pays de Liége porteront le titre commun de 
« nunicipalité ; que le chef de tout corps municipal portera le nom 
« de aire et que les citoyens nommés pour remplir avec le maire 
« Les places de la municipalité porteront le seul nom d'officiers 
& HMIUIUCIPAUX. 

« Ces fonctionnaires seront au nombre de 3, y compris le maire 
lorsque la population sera au-dessus de 500 âmes ; 
« De 6 depuis 500 jusqu’à 3,000 habitants ; 


« 


= 


LUE » 3,000 ») 10,000 » 
(MOT » 10,000 » 25,000 » 
CNRELE » 25,000 » 50,000 » 
al» TO. 1 #41 050,000. l#41100,000 ” 


« » 21 au-dessus de 100,000 habitants. 

« Au corps municipal sera adjoint un nombre de notables dou- 
« ble de celui des membres du corps et formeront avec ce dernier 
« le conseil général de la commune. 

« Un agent national avec un substitut et un secrétaire selon 
« l’importance de la population sera adjoint au corps municipal 
« sans voix délibérative. Il sera chargé de défendre les intérêts 
« et de poursuivre les affaires de la communauté. 

« Ne pourront être nommés municipaux ni membres du conseil 
général : 


=, 


« Les religieux tant qu'ils vivent sous le régime monastique ; 

« Les condamnés à quelque peine infamante ; 

« Ceux qui ayant fait faillite ne sont pas complètement libérés 
avec leurs créanciers ; 

« Pour les agents nationaux : 

«a Ceux qui occupent des places de judicateurs ; 

« Les juges de paix ou leurs grefhers ; 

« Les militaires ; 

« Les percepteurs des impôts ; 

« Les assesseurs des juges de paix. 


Les représentants du peuple se réservèrent le droit de nommer les 
officiers municipaux. 


Le 8 thermidor (30 juillet), la municipalité fut entièrement 
renouvelée conformément aux dispositions précédentes. 


Ces membres furent : 


Maire, van Velsen, Franç.-Dominique. 


Fonctionnaires municipaux : 


Joffroy J.-B.; Verhoeven G.-R.; Palms Jac.-Jos.; Van Bus- 
com G., fils; Vermeulen F.-B.; Hosselet J.-Fr.; Verlinden 
G.-J.-Jos.; Pierets F.-Andr.; Crabeels J.-Lud.; Rynenams J.-B.; 
Quirini Ien.-Jos. 

Agent national : 
de Villers Fr.-Nic. 


L’administration de la justice fut également organisée confor- 
mément à celle de la mère patrie, c’est-à-dire, par l’institution des 
juges de paix et des tribunaux civils et criminels. 

La Convention nationale, par un arrêté du 3 vendémiaire (24 
septembre 1795), décréta la liberté des cultes, proclamée par 
Particle vn de la déclaration des droits de l’homme et l’article 
122 de la Constitution de l’an III. 


Cet arrêté déclara : qu'aucun culte ne serait rétribué par la répu- 
blique — qu’elle ne divrerait pas de local pour l'exercice d’un culte 
quelconque — que les cérémonies d'un culte en dehors du lieu choisi 
par celui-ci étuent interdites — que nulle inscription ou signe particu- 
lier d'un culte ne pourrait étre exposé en public ; enfin, que nulle per- 
sonne ne pourrai se présenter en public avec des habillements, orne- 
ments ou autres appartenant aux exercices d’une religion. 


A la suite de ce décret, l'administration centrale défendit la 
sortie des processions hors de l’enceinte des églises. Le cardinal 
de Frankenbergh eut beau protester contre cet arrêté, rien n’yfit, 
et la décision de nos maîtres fut publiée et affichée dans tous les 
endroits publics. 


Liberté Égalité Fraternité. 
ARRÊTÉ : 


À Bruxelles, le 4 thermidor, an 3 de la République française 
une et indivisible. 


Le représentant du peuple près les armées du Nord et de Sambre 
et Meuse. 


Voulant maintenir dans les pays conquis la liberté du culte, et 
prévenir en même temps les désordres qui en troubleraient 
l'exercice; considérant que, dans quelques communes, les proces- 
sions hors l'enceinte des églises ont donné lieu à des rixes indé- 
centes entre gens de différents cultes. 

Arrête ce qui suit : 

Art. Ier, — Il ne sera fait provisoirement aucune procession hors 
l’enceinte des églises. 

Art. II. — Les commandants militaires tiendront la main à ce 
que l’ordre et la décence ne soient aucunement troublés dans 
l'exercice du culte. 


Art. III. — Le culte devant s'exercer dans Minéaentedes 
églises, et non dans les rues environnantes, il ne pourra y avoir 
ni queues ni rassemblements aux portails. 


Art. IV. — Toutes les autorités militaires et civiles sont 
requises de réprimer quiconque molesterait soit les ministres du 
culte, soit les citoyens entrant dans les églises, ou en sortant. Et 
sera le présent arrêté envoyé de suite aux généraux et comman- 
dant de place, ainsi qu’à l’administration centrale et supérieure de 
la Belgique, à Bruxelles ; traduit dans les deux langues, publié et 
affiché partout ou besoin sera. 


(S.) GIRAERT. 


Comme on a pu le voir par l’exposé rapide des faits qui 
précèdent, la république usait de tous les moyens pour implanter 
son régime parmi nos populations. Tout en cherchant à se gagner 
les sympathies de la jeunesse studieuse de la cité pour laquelle 
elle envoya des milliers d'exemplaires du catéchisme des droits 


de l’homme, elle ne cessa cependant pas d’initier nos concitoyens 
à ses victoires et à ses fêtes. Le gros bourdon de la métropole et 
les joyeux sons du carillon, auquel Æaverals le carillonneur, ne 
pouvait faire jouer que les chansons chères à la république, 
rappelèrent tour à tour les succès remportés par les Français sur 
les Espagnols, les Bataves, l’Autriche, etc. 

Cette dernière puissance vit tourner contre elle le sort des 
armes et la paix de Bâle mit fin aux hostilités. 

Tranquillisé désormais sur les assauts du dehors, la Convention 
nationale songea enfin à s'annexer définitivement nos provinces. 
Après de longs débats, le décret du r° octobre décréta défi- 
nitivement la réunion de la Belgique et du pays de Liège au 
territoire de la république. 


Tous les orafeurs entendus dans la discussion, dit Louis 
Hymans, représentèrent la Belgique comme une excellente hypo- 
thèque pour les assignats, comme une propriété d'un magnifique 
produit. Mais pas un instant, il ne fut question, à la tribune, de ces 
grands principes d'égalité dont on avait fait si beau bruit deux années 
auparavant. 


Ea Belgique, réunie à la France, devint pour ce pays une 
formidable barrière contre l’Allemagne, et la Convention crut, en 
prononçant l'annexion, mettre à jamais Paris à l’abri de l’inva- 
sion étrangère. 

Le pays fut divisé en neuf départements : 


La Lys chef-lieu Bruges. 
L’Escaut » Gand. 

Les deux Nethes » Anvers. 

La Dyle » Bruxelles. 
La Meuse inférieure  » Maestricht. 
L’Ourthe » Liène: 
Jemmappes » Mons. 
Sambre et Meuse » Namur. 

Les forêts » Luxembourg. 


Le territoire de Malines fut enclavé dans le département des 
deux Nèthes et le ro octobre, lecture fut donnée à la municipa- 
lité de la Constitution de l’an II. 


LRO 


Le traité de Campo-formio confirma solennellement la ces- 
sion des provinces Belgique à la France. Le 11 novembre eut 
lieu, à Malines, la cérémonie de la publication du décret de réunion 
de la Belgique à la France. Ce fut dans une des salles du palais 
du Grand Conseil (le tribunal actuel) transformée pour la circons- 
tance en temple de la loi, que se passèrent les formalités de cette 
publication. Voici comment la raconte Schellens : 


Woensdag 11 nov. Sinte Merten om half elf kwam de Municipaliteijt 
bijeen gesluijert etc. waerbij was den Etat Major dezer plaats, item den 
ocnerael Jacobini van Antwerpen den Gen! d’'Eble gelogeert in d’abdij van 
Roozendael voorgegaen door trompet en timbal en alle musikanten, gaende 
naer den tempel der Wet, de groole zael van den Grooten Raed, waer, op de 
mueren geschildert waeren de bezondere wetgevers en verdedigers der 
vrijheid : Lycurgue, Brutus, Rousseau, Franklin, Wassingthin en ( uillaume Tell. 
Daer gekomen zijnde leesde den agent national Villers het Decreet van 
verceniging van den 9 Vend. waer op Verhoeven doende de functie van 
Secretaris-Grefher bij achterblijving van Dochez hetzelve in ’t vlaamsch 
leesde maer beefde zoodanig en was zoo bestaen, dat hij het niet half uit 
en leesde, ende het zelve afbrak met eenen ef cælera, dat zoodanig flauw 
uitsprekende dat men meijnde dat hij bezig was met eene geraektheïd te 
krijgen. Dan begon het muziek te spelen où peut-on être mieux en men 
schreeuwde dat het door de zael klonk Vive la République, Vive la Réunion, 
en alle hoeden wierden gedruijt. Dan begon den agent national te lezen 
in ’t fransch de regten en pligten van den mensch en borger, het vlaemsch 
werd gelezen door den hiervoren greffier Rymenams waerna men de 
toejuigingen van Vive la République hernam. Dan wierd er een besluijt afge- 
lezen van de Municipaliteijt waerbij de straet, genaemt de Keyersstraet 
voortaen zou genoemd worden de shraet der Wet, welke op stadsregisters 
zou aengeteekend worden ende ter puijen afgelezen en het contenu op den 
hock der straet aen te plakken., De cetemonie geeindigt is men met het 
muziek naer het stadhuis weergekeert, en daer is het voormelde besluyt ter 
puijen herkondigt ; van daer is men gaen het noenmael nemen in de kraen 
op eigen kosten. Men dronk er de Conventie die door haeren onvermoeij- 
lijken iever en energie de Republiek had gesticht, item de vereeniging, 
item de generaels en warme verdedigers der Republiek. De feest wierd 
betaelt uijt het gene den 1 en 2 bureau moest trekken van stads inkomen 
aengezien zij tot hiertoe de fonctie van Tresorier generael hadden bedient. 

Den avond van Sinte Merten was er op de merkt een fraeij vuerwerk 
bereija door de borgers Martin Eggers en de Carel Lefebure dat ten 7 uren 
ontstooken wird, daer waeren 2 Rollen. 


Ces renseignements sont complétés par l’extrait suivant du 
courrier Belgique : 


Malines, le 23 brumaire (14 novembre). 


L’empressement que nous avons eu de donner dans notre 
dernière feuille une esquisse de la fête qui a été célébrée 1ci le 
20 de ce mois a été la cause que nous en avons laissé ignorer à 
nos lecteurs les détails les plus intéressants. 

Nous réparerons aujourd’hui cette omission en leur apprenant 
que cette fête a offert un contraste bien remarquable avec celles 
qui se donnaient sous l’ancien régime, le peuple n’y ayant d’autre 
part que celle d’en payer les frais, tandis qu’à celle qui vient 
d’avoir lieu, l’on s’est particulièrement occupé à y faire participer 
la classe malheureuse et indigente des habitants de la commune. 
La municipalité ayant été autorisée à faire un don en numéraire à 
400 vieillards et infirmes de l’un et de l’autre sexe, ce fut vrai- 
ment une grande fête pour elle d’user de cette autorisation ; elle 
avait fait préparer un repas de 3o couverts, auquel assistèrent 
les membres des autorités civiles et militaires ; ce repas diffé- 
rait aussi de ceux qui se donnaient autrefois, car la dépense en 
fut supportée par les convives et non par la caisse publique comme 
c'était l’usage. Quant au superbe feu d'artifice dont nous avons 
parlé, nous devons observer qu’il n’a point été donné aux frais 
de l’administration et que le public doit ce spectacle au civisme 
de deux artistes, habitants de cette ville, qui ont saisi avec 
empressement cette occasion de montrer leur dévouement et leur 
zèle pour la république. Indépendamment du bal gratis dont 
nous avons aussi parlé dans notre dernière feuille, des amis de la 
liberté se sont réunis au nombre de cent et ont donné à leurs frais 
un bal particulier, qui a été si animé, qu’il durait encore le lende- 
main à six heures du matin ; enfin, aucun événement fâcheux n’a 
troublé la fête du 20. Les généraux français, qui y ont assisté, ne 
pouvaient assez admirer le bon ordre qui a régné partout, et 
l’on peut dire avec vérité que le peuple de Malines s’est montré 
digne de la liberté par la manière dont il a célébré le 20 bru- 
maire, l’événement de sa réunion à la République française. 





== 60 — 


‘ 


Au moyen âge, la cathédrale et le beffroi personnifièrent 
l’organisation religieuse et civile de nos puissantes communes. 
Désormais l’hôtel municipal et le temple de la loi vont témoigner 
des aspirations et des tendances des adeptes au nouveau régime. 
Les édits et les arrêtés réglant l'administration des citoyens 
seront publiés au perron où les souverains jurèrent tant de 
fois le maintien des privilèges et des coutumes de nos fiers com- 
muniers. Le temple de la loi résonnera des cris de triomphe 
poussés à chaque arrêté de la législation de la mère-patrie. C’est 
ainsi qu'on y publiera successivement le décret du 19 juin 1790, 
abolissant la noblesse ; du 1° août 1793, confisquant les maisons et 
Les établissements où seraient exposées des armoiries ; du 14 septem- 
bre de la même année ordonnant d'enlever ces insignes des églises et 
autres monuments publics ; du 2 mai supprimant les guildes, les ser- 
ments et les corporations tant civiles que religieuses. 

Nous ferons assister le lecteur brenveillant à lexécution de ces 
édits, et en même temps se déroulera l’histoire de notre cité 
jusqu’à l’avènement du puissant empereur Napoléon Ie dont 
l’étoile brillante se levait avec éclat dans le ciel troublé de la 
République française. 


H. ConiINcxx. 





















nu À | À SAN 
DOS Cd 
LD _ ES 





YA XSS 


PE => 


PHILIPPE NIGRI 


BERNCERIER DE L’ORDRE DE LA TOISON D'OR 


DOYEN DES ÉGLISES 
SAINTE-GUDULE A BRUXELLES ET SAINT-ROMBAUT A MALINES 


Premier évêque d'Anvers :. 


RPLSS SSL SSL SSL Se 


hilippe Nigri, ou le Noir, surnommé de Champ, ou de 

@) Campo, a joué un rôle important dans les affaires publi- 

— ques des Pays-Bas, au xvi* siècle, À ce titre, il mérite une 

notice biographique un peu plus complète que celles 

contenues dans les anciens auteurs. Ce qui a été publié sur lui 
est peu de chose et même en partie inexact. 


Ce personnage naquit à Boulogne-sur-Mer, dans l’ancienne 


1 Le blason que nous donnons ci-dessus est un fac-simile de celui contenu dans la 
Historia episcopatus antverpiensis, etc., Bruxelles, 1717, p. 56. 


Ge 


Morinie, et non en Italie, comme le disent à tort quelques-uns, 
vers 1489, de Simon Nigri, ou le Noir, et de Madeleine de Lobel. 
Docteur en droit civil et canonique, il fut nommé, le 31 mars 1522, 
conseiller ecclésiastique au Grand Conseil de Malines. Il devint 
doyen de l’église Saint-Rombaut, de cette ville, en 1532. 
En 1535, Marie de Hongrie l’appela dans le Conseil d'État et le 
Conseil privé !. 

Assemblés, le 18 janvier 1531, par Charles-Quint, les cheva- 
liers et les officiers de l’ordre de la Toison d’Or l’élurent à la 
dignité de chancelier à la place de Jean Lescot, récemment 
décédé. Le 24 du même mois, après le départ de l’empereur pour 
l'Allemagne, les chevaliers, qui étaient restés à Bruxelles, 
reçurent son serment et l’investirent de sa charge, conformément 
aux ordres du chef et souverain ?. 

Déjà chanoine de l’église Sainte-Gudule, à Bruxelles, Nigri sut 
se rallier, en 1537, les suffrages du chapitre, pour remplacer le 
défunt doyen Roverus Stoops, par l'opposition que l'on avait for- 
mée à l'installation de Pierre van der Vorst, quoiqu'il en eñt obtenu 
les provisions du Pape, dit un manuscrit de cette église *. Sa nomi- 
nation fut confirmée par Charles-Quint, le 5 décembre, et, le 20 
du même mois, par l’évêque de Cambrai, Robert de Croy “. 

Outre ces divers emplois, il possédait, dans les Pays-Bas, plu- 
sieurs des principales dignités de l’Église : il était prévôt des cha- 
pitres de Sainte-Pharaïlde, à Gand, de Saint-Sauveur, à Har- 
lebeke (élu le 3 novembre 1541) Ÿ, tréfoncier de la cathédrale de 
Saint-Lambert, à Liège, archidiacre de T'hérouanne et du district 


1 Archives-cénérales du royaume ; Cartulaires et Manuscrits, n° 860 À ; Grand 
Conseil, p. 64, et n° 864, Conseil privé, pp. 66-69. 

? BARON DE REIFFENBERG, Histoire de l’ordre de la Toison d'Or, édition de 1830, 
p- 384. À peine entré en fonctions, Nigri traduisit en latin les statuts de l’ordre, en 
en retouchant le style dur et grossier (ibid., p. 385). 

8 Archives de l’église Sainte-Gudule, reg. n° 141-218, pp. 10-12. Pierre Vorstius 
ou van der Vorst (fils de Jean van der Vorst, dit Gheys, chancelier de Brabant), 
docteur en droit, évèque d’Acqui, en Italie, internonce aux Pays-Bas, avait été 
nommé, par le pape, doyen de Sainte-Guduie, mais ne prit pas possession de cette 
collégiale. 

4 Les deux lettres-patentes originales reposent aux Archives de l’église. Comp. 
Acta capitularia, ibid., reg. n° 7, résolution du lundi, 26 novembre. 

5 ANTONII SANDERI Flandria illustrata, édition de 1735, III, p. 26. 


6. 


de Bruxelles. Cette pluralité de Benefices étoit fort usitée dans le siècle 
où 1 vivoit, dit Jacques le Roy !. 

En 1546, Nigri se dessaisit de ses fonctions de doyen de l’église 
Saint-Rombaut, à Malines, en faveur de son neveu Philippe de 
PEspinoy, à qui 1l avait déjà résigné, en 1543, sa place de conseil- 
ler au Grand Conseil, en vertu d’une clause insérée dans ses 
lettres-patentes, de 1535 *. 

De concert avec Antoine Perrenot de Granvelle, évêque 
d'Arras, Viglius ab Aytta de Zuichem * et quelques théologiens 
de l’université de Louvain, il entreprit de créer dans les Pays- 
Bas quatorze nouveaux évêchés. Loin de s’y opposer, nous 
apprend le manuscrit précité de l’église Sainte-Gudule, Phi- 
lippe I, approuvant leur dessein, les combla de louanges et, 
pour récompenser Nigri de son zèle et de sa vigilance à conserver 
les intérêts de la religion dans ses États, le désigna, en 1559, pour 
le siège épiscopal d’Anvers. Son choix fut agréé et ratiñé,par le 
souverain pontife. Les états de Brabant ayant, toutefois, soulevé 
des difficultés quant à l’union, au nouvel évêché, des biens de 


1 Grand théâtre sacré, édition de 1734, Il, p. 10 ; more illius aevi, dit HOYNCK VAN 
PAPENDRECHT, Vita Viglii cb Aytta Zuichemi ab ipso scripta eiusque nec non Joachimi 
Hopperi et Johannis Baptistæ Tuassit opera historica aliaque analecta, etc. édition de 1743, 
MOT. 

2? Philippe de l’Espinoy avait été d’abord chanoine et official à la cathédrale de 
Thérouanne. Il mourut le 19 juillet 1557, à la fleur de l’âge (comp. Cartul. et 
Manuscr., reg. n° 864 cité, et, même fonds, Suppléments, reg. n° 183, Grand Conseil, 
p. 75 et 100). À Malines, maitre Philippe Nigri, archidiacre de Thérouanne, con- 
seiller et maître des requêtes au Grand Conseil, acquit le 7 janvier 1527 (n. st.), de 
Cylein Zegers, avocat au même Conseil, une grande maison, avec jardin et terrain, 
sise rue de la Blanchisserie, près de la Plaine des Berthout. Le 1$ décembre 1531, ïl 
acheta de Jean van Couwenberghe une maison avec jardin, sise près de la Porte 
du Sablon, et, le 16 février de l’année suivante (n. st.), d'André Bruynebaert, deux 
maisons, attenantes l’une à l’autre, près de la même Porte. Le 27 du même mois, 
nous le voyons reprendre de Catherine van Wielebeke, veuve de Jean van Couwen- 
berghe, une autre maison, à la Plaine des Berthout. Devenu doyen de Saint-Rom- 
baut, il fit l’acquisition, de Thierry Larbalestrier, président de Namur, d’une grande 
maison, avec deux maisonnettes y contiguës, sise Marché-aux-Laines (13 août 
1533). Une des maisons, près la Porte du Sablon, était grevée d’une rente perpétuelle 
de quatre florins du Rhin, que possédait en 1535 Gaspard van der Gracht. Notre 
savant confrère, M. Victor Hermans, archiviste de la ville de Malines,.a eu 
l'extrême obligeance d’extraire les renseignements qui précèdent des actes scabinaux 
de cette ville. Qu'il en reçoive nos meilleurs remerciements. 

8 Voir son autobiographie et une partie de ses lettres dans C. P. HoyxCK vaN 
PAPENDRECET, op. cit, 


Er 


l’abbaye de Saint-Bernard sur l’Escaut, il surgit de grands démé- 
lés qui furent augmentés par plusieurs prélais cl plusieurs gentils- 
hommes de l'État, de sorte qu'avant qu'on en fût venu à quelques 
accords, Nigri mourut à Bruxelles, le 4 janvier 1562, sans avoir 
pris possession de son évêché *. 

Ajoutons que, des nouveaux diocèses créés simultanément, ce 
fut celui d'Anvers qui reçut le dernier son titulaire, François Son- 
nius, nommé par le roi, en 1570. Les troubles avaient été cause 
de la longue vacance de ce siège. 


* * 


En raison de sa haute position et de sa longue carrière, nous 
rencontrons Nigri dans un grand nombre de documents ; il fut 
témoin de presque tous les événements marquants du temps de 
Charles-Quint et de son successeur. Enumérer les faits auxquels 
il fut mêlé, serait en quelque sorte retracer l’historique de ces 
règnes et des nombreuses institutions ecclésiastiques et civiles 
dont 1] fit partie. | 

Tel n’est, évidemment, pas notre intention. Pour mettre en 
rellef notre personnage, il suffira d’un choix des circonstances 
principales où il intervint. 

Nigri figure fréquemment parmi les feudataires du duché lors 
des investitures des grands vassaux. C’est ainsi qu'il fut pré- 
sent, avec le duc d’Aerschot, le comte de Lalaing, le prince de 
Chimay, et d’autres, au relief du duc de Vendôme, des villes et 
seigneuries à lui échues en partage par le décès de sa grand’mère, 
Marie de Luxembourg, duchesse-douairière de Vendôme (3 sep- 
tembre 1546). 

Lorsque Nicolas Perrenot, seigneur de Granvelle, premier 
conseiller d'Etat et garde-sceau, père du célèbre cardinal, releva, 
le 28 février 1548-40, l'Hôtel dit van den Steen, situé à Bruxelles, 
sur le coing de la motte nommée den Blindenberg (Montagne-des- 
Aveugles), bien qu’il avait acheté d'Anne van der Noot, veuve 
de Louis de Schore, chef et président du Conseil privé, Nigri 
assista en qualité de coexécuteur et surintendant des deux exé- 


1 Comp. Jacques 1E Roy, Loc. cit.; Cartul. et Manuscr., reg. n° 864, loc. cit., et 
Papiers d'Etat du Cardinal de Granvelle, Paris, 1846, t. VI, pp. 282, 285, etc. . 


re 


cuteurs testamentaires du défunt mari de cette dame à la mise en 
possession de l'acquéreur !. 

Les monarques des Pays-Bas et le pape l’employèrent à d’im- 
portantes négociations diplomatiques et lui confièrent de nom- 
breuses autres missions délicates. 

En 1536, Charles-Quint l’envoya, avec ie comte de Buren et 
le seigneur de Corbaron, à Grave pour y négocier avec les 
députés du duc de Gueldre, et, le 16 juin 1538, se fit repré- 
senter par lui à l’entrée de Corneille de Berghes, reçu prince- 
évêque de Liège, dans sa ville épiscopale ?. 

On connaît les troubles dont la Flandre fut le théâtre en 1540 
et la terrible expiation infligée aux Gantois. Pour obvier, eviter et 
empescher, au temps à venir, les troubles ef mufinañons que par 
cy-devant bien souvent etloient survenus... et dernierement encore, 
l’empereur résolut d’élever une citadelle qui leur seroif plus 
griefve pugnition que d'avoir perdu en bataille huit ou dix nulle 
hommes. Le quartier de l’église Saint-Bavon fut choisi comme 
emplacement de cette forteresse, étant /e Heu le plus propice et 
convenable pour constraindre et tenir la ville de Gand, battre d'ar- 
tillerie une grande partie d'icelle. 

Ce fut Nigri que le pape chargea de présider au transfert des 
chanoines de Saint-Bavon à l’église Saint-Jean qui, dorénavant, 
devait leur servir de temple, sous le vocable du saint dont 
l’église venait d’être condamnée à la démolition. 

Disons que la première pierre de la citadelle fut posée le 
24 avril (1540) et que l’évêque de Tournay vint, le 29, décon- 
sacrer les églises de Saint-Bavon et du Saint-Sauveur *, 

Ayant donné, en 1541, de nouvelles instructions aux deux 
Chambres des comptes, Charles-Quint commit le conseiller 
d'Etat Nigri, à l’effet de se transporter à Lille et d’y recevoir le 
serment que les membres de la Chambre des comptes de Flandre 
devaient prêter d'observer la nouvelle charte. Arrivé à Lille, 


1 Schore, qui avait été nommé membre du Conseil privé, en 1535, en mème 
temps que Nieri, avait acheté ce fief de Thomas de Plaines, seigneur de La Roche. 
Le prix d’achat, payé par Perrenot, était de 4,000 livres, à 40 gros, de Flandre 
(Cour féodale de Brabant, reg. No 136, fo 58, et No 356, fo 466, fertio). ; 

2 Cartul. et manuscr., reg. 864, loc. cit. 

8 Archives de l’église Sainte-Gudule, annexe au reg. 141-218 ; comp. Relation 
des troubles, p. 101, et, surtout, AtEx. HENNE, Histoire du règne de Charles-Quint en 
Belgique, édition 1859, t. VII, p. 72 et suiv. 


le 8 novembre, Nigri se rendit, le lendemain, à la Chambre et, 
après avoir fait donner lecture de sa commission et de l’ordon- 
nance au collège assemblé, il en requit les membres de s’ac- 
quitter du devoir que leur imposaient l’empereur et la reine 
régente. Son éloquence persuasive sut vaincre les velléités 
d'opposition qui se manifestèrent chez quelques-uns f. 

En la même année, l’un des quatre députés de Marie de Hon- 
grie au Congrès de Cologne, 1l réclama pour le commerce des 
Pays-Bas la libre navigation du Belt et du Sund et un surcroît 
d’indemnités pour les marchands, lésés par les Danois. A ces 
conditions seulement, la reine consentait à traiter de la mise en 
liberté des prisonniers faits à Heiligerlée ?. 

Après le traité de Crespy (1545), il représenta, de concert 
avec le comte de Lalaing et le président d'Artois Hangouart, 
l'empereur aux conférences qui eurent lieu, à Cambrai, en vue 
d’une convention pour régler aucuns différens concernans les 
limites et subgrctz des pays de pardeça. 

Pour ses journées cé vacations consacrées à cette mission, il 
toucha l1 somme de 219 livres #. 

Peu de temps après, la Chambre des comptes lui paya 234 li- 
vres, pour, accompaigné de maistre Hermes de Wingene et maistre 
Mathieu Strich, estre party de la ville de Bruxelles, le 6 mai 1545, 
pour soy trouver à la journée ordonné en la ville de Gravelinghes 
avec les comnussaires du Roy d'Angleterre pour besoigner sur 
aucunes affaires concernans les pays de pardeça el le service de 
l'Empereur, dont n’est besoing d'autre déclaration *. 

Le 25 octobre 1548, nous apprend le Journal des voyages de 
Charles-Quint *, furent assamblez les estats de tous les pays de par 
deçà en la gallerie (à Bruxelles), où estoit présent Sa Majesté et la 
royne (de Hongrie), sa sœur. Par le chancelier de l’ordre, Nigri, 


L Inventaire des archives de la Chambre des comptes, I, p. 23. 

2 ALEx. HENNE, op. cit., VIL, p. 315. 

3 Ibidem, VIII, p.259 ; Inventaire sommaire des arch. départem. du Nord, par 
M. J. Finor, V, p. 129, 2e col. 

* Archives de Lille, série B. 2448, fo 368; voyez l’Inventaire de M. J. FINor, 
loc. cit. 

® Sommaire des voyaiges faicts par Charles, cinquiesme de ce nom, escript par Jean 
Vandenesse, contrerolleur, ayant suivy Sa Majesté en tous lesdicts voyaiges (dans la 


Collection des voyages des Souverains des Pays-Bas, publiée par MM. M. GacHARD et 
CH. ProT). 


Cri 


fut faicte la proposition, ef la responce par le pensionnaire de 
Bruxelles. Les parties saillantes du message impérial étaient 
l’annonce du mariage de l’archiduc Maximilien avec l’infante 
Marie et de la prochaine arrivée de l’infant, ainsi que la commu- 
nication d’une traduction française du traité de confédération 
d’Augsbourg. 

En 1553, l’empereur envoya Nigri, avec le prince de Gavre, 
le comte de Lalaing, Jean de Montmorency, seigneur de Cour- 
rières, Simon Renard ! et une nombreuse suite, en Angleterre 
pour y traiter le mariage de Philippe Il avec Marie Tudor. Les 
instructions très détaillées dont le monarque munit ses ambas- 
sadeurs. sont datées du 21 décembre *. Dès le 24, ceux-ci 
donnent, de Calais, des nouvelles de leur voyage à la reine de 
Hongrie. Deux jours après, ils signalent à cette princesse 
la réception d’une missive de l’ambassadeur d'Angleterre, leur 
annonçant le consentement de sa reine au projet d'alliance et 
l’excellent accueil.qui les attend à sa Cour. Le lendemain, 27, 
ils rendent compte de leur expédition à l’empereur. Reçus par la 
reine, le 2 janvier (1554), ils déploient un faste grandiose et, 
conformément à leurs instructions, se montrent empressés et 
faciles sur les conditions de mariage. Les traités sont signés 
trois jours plus tard et, le 6, le prince de Gavre épouse la reine 
par procuration, avec toutes les formes d'usage. Par des lettres 
du 7 et du 12 du même mois, Charles-Quint est instruit de 
l'entière réussite de la mission. Le 24, il répond à ses ambassa- 
deurs et ordonne à quelques-uns d’entre eux de revenir : é/ vous 
aussy, écrit-1l, Z chancellier de l’ordre, prenez le plustost, que con- 
venablement pourrez, congé de la dicte Dame pour vostre retour, 
encheminant iceluy avec la plus grande sheurté que vous pourez *. 

Philippe IT ayant nommé, au dernier chapitre général, tenu à 
Gand, fin juillet 1559, François II, chevalier de la Toison d’Or, 
chargea le duc de Savoie, le chancelier Nigri et le roi d'armes, 


1 Simon Renard, originaire de Vesoul, d’abord lieutenant-général au bailliage 
d’Amont, en Bourgogne, puis membre du Conseil privé, fut employé à plusieurs 
ambassades importantes, en France et en Angleterre. 

2 Elles figurent, comme appendices, au Journal des voyages de Philippe II. 

STbidem, AM, p.220, 258, 260, 261, 269, 311; comp. HENKE, op. cit, X, 
p. 73, etc.; Papiers d'Etat du Cardinal de Granvelle, Paris, 1843, 1. IV, pp. 165, 186 
et suivantes ; t. V, 554. 


me — 


dit Toison d'Or, de porter au Roi Très Chrétien le collier de 
l’ordre !. 

En sa qualité d'homme d’église, Nigri avait à faire des sermons 
lorsdes chapitres, dont le caractère était essentiellement religieux. 
Pour celui dont il vient d’être question, le Journal des voyages 
de Philippe I fournit d’intéressants détails : Æ7 le dymenche 
(30 juillet 1559) 7a4in, y lisons-nous, revindrent à ladicte église 
(Saint-Jean), ef procéda l'on à la messe jusques à l'offertoire, où que 
les chevaliers mis en rencq hors des fourmes, vint Thoison d'or. Et 
ayant faict trois révérences, encommença à déclarer tous les hiltres du 
Roy, l'invocant! qu'il vint à l’offertoire. Après, chascun remis en son 
lieu, ledict Thoison convocquoit à chascun chevalier présens et absens 
à venir offrir. Ceulx qui avaient procuration des absens se mectotent 
en leur place et offroient pour eulx. Ce achevé, que dura longtempts, 
fut faict un sermon par le chancelier. La messe achevée, l’on revint 
sur la maison de la ville, où en une grande salle, tendue d'une taÿ- 
pisserie bien riche, sur ung grand passet fut mise une table. ?. 

Le 5 avril 1567, la veille de Pâques, Antoine Perrenot de 
Granvelle, évêque d’Arras, agenouillé devant le maître-autel de 
l’église Sainte-Gudule, reçut, des mains de l’évêque Nigri, le 
chapeau de cardinal que le pape venait de lui conférer 3. 

En cette église, Nigri fonda, pour lui-même et ses parents, un 
anniversaire, à célébrer le 26 novembre. Le 8 mars 1556-57, il 
assigna à cette fin, devant Charles de Brecht, seigneur de 
Dieghem, et Jean Spysken, échevins de la ville de Bruxelles, un 
capital de 650 livres, à 40 gros, de Flandre, pour lachat d’une 
rente de 32 florins du Rhin “. 

Le 23 décembre 1555, il fit un testament olographe, en pré- 
sence de Hermes de Wingene , François Ourssin, protonotaire 


1 JacQuEs LE RoY, Loc. cit., et BARON DE REIFFENBERG, op. cit, p. 479. Le roi 
d'armes, Antoine de Beaulincourt, mourut en revenant de cette mission. 

#T. IV, p. 71. Au chapitre général, tenu par Charles-Quint, à Utrecht, com- 
mencement janvier 1546, nous apprend le même journal, après l’offrande, fut faict 
un sermon par le chancelier dudict ordre, qui est homme d'église (1, p. 326). 

3 Archives de l’église Sainte-Gudule ; manuscrit 141/218, Loc. cit. 

4 Ibidem, original sur parchemin. 

5 Il fut d’abord membre du conseil privé, puis conseiller et maître des requêtes 
ordinaires de l’hôtel de Charles-Quint et de Philippe II et trésorier des Chartes de 
Flandre, au château de Rupelmonde, par résignation, en 1550, de Viglius Zuiche- 
mus. Il mourut le 11 mars 1573 et fut enterré en l’église Sainte-Gudule (voyez son 


No 


apostolique, Jean (?) van Vlierden !, Sébastien Michaelis et Josse 
du Bois ?, chanoine des petites prébendes de l’église Sainte- 
Gudule. 

Dans ce document, ilse nomme Phiippe le Noir, chancellier de 
l'ordre du thoison d'or, doyen et chanoine de l'eglise Sainte-Gudile ; 
il se dit âgé de 66 ans, Dieu graces en sancté, sans et entendement. 
Sans attendre l’instan! de la malladie, laquelle trouble tellement la 
personne que a grande paine scel ce qu'elle faict ou dict, et encoires 
qu'en ung malade l'entendement fust sain et entier, ce que peu souvent 
advient, si n'est il lors heure de penser aux choses mundaines, tran- 
sitoires el caducques, ains seullement au salut de l'ame et a la celeste 
beatitude, 11 désire de tout cœur vivre et mourir en bon chrestien, 
fus de nostre mere Sainte eglise et disposer des biens temporelz qu'il 
a plu au Tout-Puissant de lui prêter. 

En premier lieu, poursuit Nigri, je recommande ma povre ame a 
Dieu, mon pere celeste, a la Sainte Trinité, a la glorieuse vierge et 
mere de Dieu, a Saint Michiel, l'archangele, Saint Plalippe, mon 
parrin, et a tous les saënctz el sainctes de paradis, priant a mon Dieu 
que, sans avoir regard a mon detestable el malheureux gouvernement, 
ans a son infinie et grande misericorde et pour l'honneur de la dolo- 
reuse passion de son tres chier fils Jhesus, il lui plaise d'avoir pitié 
de ma povre ame, luy donnant remission ef pardon de tout ses pechez, 
la colloquant au nombre des biens heureux en la per petuelle beatitude. 

Il élit sa sépulture en l’église Sainte-Gudule, auprès de sa 
sœur Catherine ? et de la fille de celle-ci, Suzanne, devant 


épitaphe dans RoMBAUT, Verheerlykt Brussel, 1, p. 199 ; comp. Cour féodale de Bra- 
bant, reg. 357, f°. 181). 

1 Le prénom est laissé en blanc, mais tout porte à croire que ce personnage est 
Jean van Vlierden, secrétaire du Conseil privé et seigneur haut-justicier de Vlier- 
den, par achat du fisc du 18 août 1559 ; il épousa successivement Marie de Clerck, 
dite Curincex, et Louise de Raedt (Cour féodale de Brabant, reg. n° 109, f° 160, et 
n° 363, f° 176). 

2 Appelé aussi van den Bossche ; il était le chapelain du doyen Nigri. Nous 
aurons encore à parler de lui, 

8 Catherine Nigri, ou le Noir, avait épousé maître Étienne de l’Espinoy,seigneur 
de Lignes, ou Linges, Mardickhoeck, etc., sellier et secrétaire de la Cour spirituelle, 
à Ypres, ÿ en 1551. Les époux furent enterrés dans cette ville. Ils eurent un très 
grand nombre d’enfants (Cartul. el manuscr., reg. n° 183). Le 7 mai 1554, Catherine 
Nigri, donna à l’église Sainte-Gudule une bague en or (eenen gouden getacten 
rinck), pour être suspendue au ciboire du Saint-Sacrement. Dans le compte de la 
Chapelle du Saint-Sacrement de Miracle, la valeur de cette bague fut portée à 


S. À. M. 5 


l’autel Saint-Rombaut, a la discretion de ses exécuteurs testamen- 
taires ; il ajoute : desirant que ung tombeau soit nus sur ma fosse, 
ayant une lame de cuyvre pardessus, ou sera insculpé la figure d'ung 
prestre, revestu a dire messe, tenant ung calice en sa main, ef en la 
circumference seront inscriplz mon nom, surnom, qualité et jour de 
mon deces ; et sur la teste ÿ aura comme ung billet, contenant: ScE- 
LERA ABLUE TUA FIENTQUE CANDIDA DE NIGRIS ( Ÿsaie, primo), et prie 
qu'en mon dernier ceulx qui seront aupres de moy donnent ordre, 
tempre et d'heure de me faire administrer mes sacramens, sy moy 
mesme ne les demande, comme bien espere faire, et que l'on ne me parle 
de chose qui soit en ce monde, fors du salut de mon ame et des joyes de 
paradis, me lisant « contemplationes ydiole de amore divino, de morte, 
vile eterne ianua, non fimenda, ymo sponte exemplo Pauli amplec- 
lenda », ou aultres bons traictiez, me ramaïintevant souvent le bon 
nom de Jhesus, sa meritoire et satisfactoire passion et aultres devotes 
meditaftions . 

A l'approche de la fin, on devra envoyer aux Clarisses, aux 
Sœurs repenties et aux religieuses du couvent de Sainte-Elisa- 
beth, respectivement, une somme de trois florins, en leur deman- 
dant de faire a Dieu priers devotes qu'il ait misericorde de moy et 
face mon passaige bon. 

Les obsèques devront avoir lieu sans pompe. Le prêtre qui 
présidera au service, recevra, outre la distribution commune, 
trois florins ; le diacre, le sous-diacre et les célébrants auront 
chacun trois patards. Il sera distribué, à 300 pauvres, 300 patards 
et autant de pains d’un gros. 

Le testateur institue, pendant une année après sa mort, ous 
les jours une messe basse el apres icelle, ad himulum : de profundis, 
versus et collecta defunctorum. Pour chaque messe, il sera payé 
trois patards. Il rappelle, ensuite, l’ob# annuel, fondé par lui en 
l’église Sainte-Gudule, ou v a vigilles ou trois leçons, laudes, com- 
mnendaces et misse de requiem en musicque ; il recommande à son 
héritier de veiller à ce que cette fondation soit observée devote- 
ment, selon ses intentions. 


15 escalins de gros. Les héritiers de cette dame rachetèrent ce bijou (ex gouden 
rincxken, sonder steen), le $ février 1556 (n. st.), moyennant 16 escalins et 6 deniers. 
Un angelot que Catherine lui avait laissé par son testament, avait été remis à 
ladite chapelle le 19 décembre 1555. Sa valeur fut estimée à 16 escalins et 6 deniers 
(Comptes de la Chapelle du Saint-Sacrement de Miracle ; Archives de l’église). 


De ma robe de l'ordre (de la Toison d'Or), de velours cramoyse, 
doublée de tafetaf blancqg, continue le testament, seront faiclz des 
ornamens d’eglise, aux despens de mon execution. L'église de Rhode- 
Saintes-Ode, en sera dotée, à charge par elle de célébrer un ser- 
vice et de prier pour l’âme du défunt. 

A l’église Saint-Rombaut à Malines, Nigri laisse son manteau 
de la Toison d’or, en velours cramoisi,pour en faire des ornements, 
d’après les indications et aux frais de l'héritier. 

Les couvents des Jacobins, des Carmes et des Frères mineurs, 
à Bruxelles, et des Augustins, à Malines, recevront chacun six 
florins. 

À sa nièce, Louise de l’Espinoy, abbesse de Vonnebusche À, 
Nigri donne /a boursetle de toille, superscript Jhesus Maria, avec 
son contenu, d’après l'inventaire qui s’y trouvera joint, espérant 
qu’elle priera et qu’elle fera prier pour son âme. 

Sa nièce Marguerite de l’Espinoy, femme de aistre Baude le 
le Chevalier ?, aura six gobelets d'argent, au choix de l'héritier ; la 
sœur de cette dame, Ysabeau, femme de Guillame van den Kerck- 
hove à, le drageoir, doré dehors et dedens, avant les armes de Nassou 
sur le couvercle, ainsi qu’une rente de 100 florins, à charge de l’ab- 
baye de Clairmarais # ; sa sœur Marie, femme de maistre Péerre 
de Was ÿ, les deux coppes dorées, armoyées des armes de feu gouver- 
neur de Frize, SchenckS, et les deux pieces de tapisserie de Olophernes, 


1 Nonnenbossche, à Ypres. L’abbesse de l’Espinoy décéda le 19 oct. 1586. 

2 Marguerite de l’Espinoy mourut le 7 octobre 1586 et fut enterrée en l’église 
Saint-Martin, à Ypres. 

3 Isabeau de l’Espinoy et son mari Guillaume van de Kerchove, premier éche- 
vin d’Ypres, furent inhumés dans cette ville en l’église Saint-Pierre. 

4 Abbaye de l’ordre de Citeaux, près de Saint-Omer. 

5 Le 18 septembre 1550, maître Pierre Was fut investi, au château de Gaesbeek, 
pour Philippe Nigri, par achat de Martin de Hornes, chevalier, seigneur de Gaes- 
beek, d’une rente héritable de 300 florins d’or dits Carolus, à 20 sols, rachetable par 
4800 florins de même espèce (Cour féodale de Brabant, reg. no 357, fo 146). Pierre 
Was était conseiller au conseil de Namur. 

6 Georges, baron Schenk de Tautenberg, chevalier de la Toison d'Or (1531), 
gouverneur de Frise et de Groningue + en 1540. Zuichemus, dans une lettre qu'il 
adresse, le 7 août 1533, au célèbre Frédéric Schenk à Tautenberg, le qualifie wir 
nostra aetate fortissimus belli dux et in pace gubernator moderatissimus (HOYXCK v. P., 
édition 1743, III, 147). Son blason (coticé d’argent et d’azur, et non d’azur et 
d'argent, comme le donnent l’Armorial général et J.-B. MAURICE ; casque couronné ; 
cimier : deux cornes de taureau de l’écu) figure sur le collier de la Toison d'Or 
(voy. ERNEST DE HARTMANN-FRANZENSHULD, Die Potence des Toison d’or, etc. ; 
Jahrbuch der K.-K. heraldischen Gesellschaft ADLER in Wien, 1883). 


et une rente de 100 florins sur ladite abbaye; le fils de cette 
dame, Philippe, filleul du testateur, #ng sayon de velours, a la 
discretion de mondit heriier, el mon grand goblet d'argent à boire 
cer voIse. 

A son neveu Etienne de l’Espinoy, Nigri attribue sa terre 
de Lescoire, avec ses appendances, et six gobelets d’argent, aux 
pieds dorés, les couvercles ornés des armoiries de feu l'oncle du 
testateur, #aistre Philippe de Lobel \, auquel Dieu pardonne. Quant 
a son mariage, ajoute-t-il, 7e l'ay payé comptant et est tres bien part, 
ce qui signifie, à toute évidence, que ledit Etienne a eu, à son 
mariage, de la part de son oncle, une dot très sortable *?. 

Maître Joachim Gilles *, cousin de Nigri, aura wne couppe 
d'argent doré, le pied a jour, armoyée des armes du seneschal de 
Haynnault, Werchin*; Mgr le protonotaire Ourssin, que Nigri 
appelle son bon voisin *, l’inaige de Nostre Dame, païnte sur toille 


1 Il existe plusieurs famiiles du nom de Lobel et Lobell ; nous ignorons à laquelle 
appartenaient Philippe et sa sœur, la mère de Nigri. 

2 Messire Etienne de l’Espinoy, seigneur de Zeelbroeck (près Termonde), de 
Lescoire, Rocquenghien, etc., se maria deux fois et eut postérité. 

8 Joachim Gilles, Gillis ou Aegidii, seigneur de Holsbeke et de Pellenberg, était 
conseiller et avocat fiscal au Conseil de Brabant. Le 9 février 1557-58, ses enfants, 
Jérôme et Jeanne Gillis, relevèrent des rentes, dépendant de la succession de leur 
mère, damoiselle Jeanne du Blioul (Cour féodale de Brabant, reg. n° 358, # 101). 
Celle-ci, dame de Sart, était fille de l’audiencier Laurent du Blioul, grand bienfaiteur 
de l’église Sainte-Gudule. 

4 Probablement Pierre (de la maison de Barbançon), seigneur de Werchin, de 
Jeumont et de Roubaix, sénéchal héréditaire de Hainaut, chambellan de Charles- 
Quint et chevalier de la Toison d'Or (depuis 1546), fils de Nicolas, sénéchal, et 
d'Yoiande de Luxembourg, dame de Roubaix, Merlemont, Wasquehal, etc. Au siège 
de Thérouanne, il fut fait prisonnier. Son blason — d’azur au lion d’argent, armé et _ 
lampassé de gueules, et un semé de billettes d’argent ; sans casque, cimier, ni 
tenant — se trouve à l’église Saint-Bavon, à Gand. Il figura à l'Exposition d’art 
héraldique, qui eut lieu dans cette ville, en 1889. M. Dour D’ARCO, dans sa 
Collection de sceaux, décrit ainsi les armes de Pierre, baron de Werchin et de 
Cisoing, sénéchal de Hainaut, premier ber de Flandre, d’après un sceau de 1529: 
écu comme ci-dessus ; casque couronné, cimé d’un paon ; tenants : deux hommes 
sauvages, munis de bannières, celle de dextre à un bandé, celle de sénestre à un 
lion. 

6 Le qualificatif de voisin, donné à Ourssin, établit que Nigri demeurait près de 
l'église Sainte-Gudule. En effet, le protonotaire Ourssin ou Ursin, habitait une 
maison avec grand jardin, près de la Chancellerie, en face du cimetière Saint-Martin ; 
elle était enclavée par la rue menant du couvent de Ter-Arcken à Sainte-Gudule, 
par la rue reliant cette église à la Cour ducale (onsex hove),par la rue passant entre la 
maison et ledit cimetière et, enfin, par les biens de la veuve et des héritiers Quarré. 

Le protonotaire étant fils naturel, cette proprièté fut cédée, par ses héritiers, en 


e 


d'argent, la cromicque de Verdun et ung poignart, a manche de fille 
d'argent ; Mgr. le protonotaire Jacobi, qualifié #1707 bon amy et 
confrere, ung anneau d'or, emmaillé, avecques un rubis. 

Notre doyen n'oublie pas davantage ses serviteurs. Il laisse à 
Henri Laurens, son ancien domestique, en le recommandant parti- 
culièrement à son héritier, ayant regard a ses longz services, une 
rente viagère de 100 florins par an, commençant à avoir cours 
quinze jours après son décès. Mon page Gillekin, ordonne-t-il, se 
mectra a l’escolle d'escripture, trois ans durant, luv achetant sa table 
chascun en vingt florins. Tous les serviteurs et servantes recevront 
des vêtements de deuil et leurs /overs et salaires \, cf par dessus 
ce chascun soixante solz. 

Son chapelain, maître Josse (du Bois), une somme de 20 florins, 
une fois payée, deux breviaires en parchemin a l'usage de Theru- 
wane (Thérouanne), doréz pardehors, et une robe de deul, avecques 
chapperon, comme les autres serviteurs. Un nommé Zriennardi 
aura, outre ce à quoi il a droit comme les autres domestiques, une 
somme de 30 florins. 

Liem, poursuit le testateur, ex tout le residu de tous mes biens, 
meubles, immeubles, seignouries, rentes, acquestes, or, argent, 
vasselle, tapisserie, cuires, linge et toute aultre chose que delaisseray 
a jour de mon trespas, mes debles preallablement payées, je institue 
mon heritier universel, mon nepveur maïstre Charles de l'Espinoy, 
esperant qu'il s'emplovera a prier et faire prier pour madite povre 
ame, luy requerant que, tant qu'il vivra sur ung tel jour que mon 
trespas adviendra,1l face celebrer une messe de requiem pour les ames 
de ses parens et amis trespassez, et que, le mesme jour, il evocque au 
disner en sa maison quatre povres, anchiens et honestes hommes, 
lesquels 1 servira luy mesmes, seul, a la table de boire et manger, et 
ledit disner achevé, dira graces de profundis, verset et collecte, fide- 
lium anime, donnant a chascun un double pattart. 

Seront exécuteurs testamentaires : Charles de l’Espinoy et son 
parent Joachim Gris. Outre le souvenir susmentionné, celui-ci 
aura encore deux nobles à la rose ?. 


suite d’un accord, au fisc qui la vendit pour 4,500 livres, à 40 gros, de Flandre, à 
Jean de Pundere, receveur des domaines à Hal. Philippe II ratifia cette vente, par 
lettres-patentes du 26 mai 1565 (Chambre des comptes, reg. no 140, fo 231). 

1 Probablement pour une année ; le texte n’est pas très clair. 

2 Les nobles à la rose étaient des monnaies d’origine anglaise, mais ont été imités 


L'acte de dernière volonté se termine par une recommandation 
à ces deux personnages de faire, en fout et par tout, tel office que a 
bons et diligens executeurs appertent faire ; is auront la faculté, si en 
cedif testament se trouve difficulté, doubte on ambiguité, de l'esclarcir 
el declarer. 

Six ans après, le 12 août 1561, sentant probablement ses forces 
décliner, Nigri ajouta au bas de ce document : Avant relut cestuy 
mon testament, je l'ay ratifié, ordonnant bien et a certes a mon nepves 
et heritier, maistre Charles, l'entierement acomplir, selon que j'ay en 
Zuy la confidence ; et bene et erit ; (signé) Nicri !. 





Philippe Nigri quitta cette vie le 4 janvier 1562-63, étant resté 
sur la brèche, presque jusqu’au dernier moment. Il avait encore 
présidé une réunion du chapitre de l’église Sainte-Gudule, le 


24 décembre. Le 7 janvier, sa prébende fut conférée à Henry 
Blyleven ?. 


Le 5, lendemain du décès, le testament fut ouvert par Jehan 
le Beggle, original notaire, notaire apostolicque et imperial et de 


dans d’autres pays. C’étaient des pièces d’or assez grandes. Elles pesaient 5 esterlins, 
soit un quart d’once d’or. Il y avait des doubles nobles, des demi-nobles et des quart 
de noble. 

Le 12 octobre 1537, la chapelle du Saint-Sacrement de Miracle, en l’église Sainte- 
Gudule, obtint au change d’un noble à la rose, offert par la veuve de maître Gilles 
de Busleyden, 23 escalins et 9 deniers de gros. 

À quelque temps de là, le change d’un autre noble à la rose ne produit que 
22 escalins et 6 deniers de gros. (Comptes de ladite chapelle.) 

1 Les lettres publiées comme annexes au Journal des voyages de Philippe IL 
portent la signature Niory. On trouve la signature de Nigri dans les comptes de 
“église, Le fac-similé que nous en donnons la reproduit d’après le compte de 1560- 
1561, de la chapelle du Saint-Sacrement de Miracle. 

2 Acta capitularia, archives de l’église, reg. n° 7. 


messeigneurs du chapitre de l'eglise collegiale de Saincte Goedele, a 
Brucelles, par le conseil de Brabant authorisé, qui en délivra 
plusieurs expéditions authentiques. 

+ Assistèrent à la lecture, outre les deux exécuteurs, Charles 
de lEspinoy, licencié en droit, conseiller ordinaire au Conseil de 
Flandre, héritier universel, et Joachim Gw/s, licencié en droit, 
avocat fiscal au Conseil de Brabant : res honnorables et vene- 
rables seigneurs, messire Jehan Scheyfve, chevalier et chancellier 
oudit Conseil de Brabant !, maistres Pierre Jacobi, Leurens Stercke ? 
et Henry Blyleven 3, tous trois chanoines de ladicte collegialle eglise, 
Monseigneur Rolandt Longin, president du chambre des comptes 
en Brabant *, Monseigneur Christofle d’'Assonville, conseillier ordr- 
naire ou Conseil privé de nostre sire le Roy Ÿ, Monseigneur Fran- 
chois Ourssin, prothonotaire, messire Josse du Pois, pretre et 
chanoine des petites prebendes en ladite eglise, et maistre Guillaume 
Labourel $, tesmoins a ce appellez et requis ?. 


* 
FN ve 


Au jour même de la mort de Nigri, comparaissent, devant 
le notaire le Begghe, les deux exécuteurs testamentaires et 


1 Seigneur de Rhode-Sainte-Agathe, etc., fils de Jean Scheyfve, chevalier de 
_ Jérusalem, et de Jeanne de Berchem (pour plus de détails, voyez notre notice, inti- 
tulée : De heerlijkheden van het land van Mechelen. N1Er en zijne heeren). 

3 Laurent Sterck, protonotaire, chantre (depuis 1556) et chanoine (depuis 1555 
de l’église Sainte-Gudule, décéda le 15 octobre 1571 (voyez son épitaphe dans 
ROMBAUT, op. cit., 1, 209). Il était natif d'Anvers et fils de Laurent, conseiller de 
Charles-Quint et receveur général de Brabant, au quartier d'Anvers (Arch. de l’église, 
reg. 141-218, p. 216). 

3 Henri Blijleven, d’une famille bruxelloise, fut nommé chanoïne le 22 mai 1560, 
puis chanoine à Cambrai; il y mourut fin janvier 1572 (Ibidem, p. 49). 

4 Le président Longin était beau-père de Charles de l’Espinoy (voyez plus loin). 

5 Chr. d’Assonville ou Assonleville, devint chevalier, seigneur de Haulteville, 
châtelain de Bruxelles, président du Conseil privé, membre du Conseil d'Etat, 
trésorier de l'Ordre de la Toison d’Or. Il avait épousé Marguerite Scheyfve, fille da 
chancelier précité et de Geneviève de Hoogelande (voyez notre notice susmen- 
tionnée sur Nïel, p. 19-20). 

6 G. Labourel releva, le 4 juillet 1564, pour Charles de l’Espinoy, une rente à lui 
transportée par Jan Lauwers Maertsz van Ziericxee, à qui l’'Espinoy avait cédé une 
maison de plaisance, avec ferme et autres dépendances, à Etterbeek (Cour féodale de 
Brabant, reg. no 358, f° 432), provenant sans doute de son oncle Nigri (Comp. 
ALPH. WAUTERS, Histoire des environs de Bruxelles, III, 274). 

7 Le testament est inscrit dans le reg. n° 1—6, armoire 1, case 1, fo 198 et suiv. ; 
Archives de l'église. 


établissent que la plupart des legs ont été délivrés et que les 
autres le seront prochainement f, 

L’anniversaire du doyen-évêque et de ses parents se célébrait 
le 26 novembre conformément aux vœux du fondateur. Lors de 
cette solennité, on sonnait les cloches de l’église. Le fossoyeur 
plaçait, dans le milieu du chœur et sur la tombe du défunt, un 
catafalque (feretrum) et des cierges. Le maître-autel était tendu 
de noir et, pour la messe, on employait les plus beaux ornements. 

Devaient assister au service : deux échevins de la ville, deux 
marguilliers, deux maîtres des pauvres, le receveur de la mense 
du Saint-Esprit, le confesseur du couvent de Sainte-Elisabeth et 
douze pauvres qui entouraient le maître-autel, à savoir : trois de 
la Maison des Douze-Apôtres ?, trois de l’hospice situé au bas du 
grand escalier de l’église Sainte-Gudule (apud maires ecclesie 
£radus), trois de la Maison-Dieu de la rue de la Montagne et trois 
femmes de l’hopice Baecx. Enfin, les serviteurs des grands cha- 
noines se tenaient, nu-tête et agenouillés, à la porte du chœur, 
en récitant les sept psaumes de pénitence. 

Le confesseur du monastère de Sainte-Elisabeth et les douze 
pauvres assistaient également aux vigiles ÿ. 

Suivant sa volonté, Nigri fut enterré dans le circuit du chœur, 
devant l’autel Saint-Rombaut. Charles de l’Espinoy y fit placer 
un monument, orné de la statue, en albâtre blanc, du défunt, 
d’après les indications données à ce sujet par le testament de son 
oncle, et portant cette inscription : 


Candida de Pigris. Fsaie 7. 
Extinctum Iuget, tum plebs, tum curia Pigrum, 
Consilium bec eius, altera sensit opem, 
Si quid crat nigri, tamen amplius omne repostum est 
1boc isthoc tumulo, cetera candor babet, 

Vive precor summi candore, [Pbhilippe, beatus, 
Candida tum tiant, que modo nigra jacent. 
Obiit anno 40. D. LEF3. 

Stylo Brabantie FÜ januarii, 


1 Le testament est inscrit dans le reg. n° 1-6, armoire 1, case 1, f° 198 et suiv.; 
Archives de l'église. 

2 Voyez notre notice sur Ja Maison des Douxe- Apôtres, à Bruxelles. 

3 Archives de l’église, Liber anniversariorum, N° 63, armoire 3, case 2, f° 90 v°. 


Ce monument fut détruit par les iconoclastes,en 1580 ou 1587 !. 


* 
CR 


La fortune de Nigri a dû être très considérable. L’église 
Sainte-Gudule n’ayant été dotée que d’une rente, il ne nous a pas 
été donné de trouver l’état de sa succession. C’est regrettable, 
car il eût été intéressant d’avoir des renseignements sur les biens 
meubles, immeubles, or, argent, vasselle, tapisseries, cuires, etc., 
mentionnés dans le testament. 

Outre les rentes désignées dans ce document, Nigri en avait 
possédé encore, entre autres, trois, s’élevant, ensemble, à 700 
florins d’or Carolus, et hypothéquées sur les seigneuries de 
Bréda et de Grimberghe, respectivement de Gaesbeek, de Heze 
et de Leende. Elles furent relevées, pour Charles de l’Espinoy, 
par Josse van den Bossche, chapelain du défunt, le 19 février 
nb (nse.)?. 

Un travail manuscrit, laissé par notre doyen, De exemphone 
canomica, fut publié, en 1578, par l’Espinoy, avec des notes 
de celui-ci, sous ce titre : 

VIRI 
ILLUSTRIS NEC NON 
D. REVERENDI IN CHRISTO PATRIS ET 
Domi, Pawpi Nicri, J. C. Divi Carorr : V. Imp. 
Eruso rizn Prizippr Hispaniorum REGis CATHo- 
lici &c. olim ab arcanis Consiliis, atq; illustrissimorum Equitum aurei 
Velleris Cancellarij. Ac demum primi Episcopi Antuerpien, de- 
signati, De exemptione Canonica tractatus singularis 
cum additionibus, annotationibusq ; Domini Caroli à Lespinoy, 
Regiæ Matis. in summo Flandriæ, Senatu Consilarij &tc. 


En-dessous, les armes de l’Espinoy, avec cimier et supports ÿ, 
accostées de ces deux devises : 


1 Archives de l’église, reg. No 141-218, Loc. cit. 3 comp. Jacques LE Roy, Loc. 
cafe, 1etc. 

2 Cour féodale de Brabant, reg. N° 358, fo 376. 

3 Ces armes, décrites inexactement et incomplètement dans l’Armorial général, de 
M. ReTsTaP, sont : écartelé ; aux 1er et 4e, d’(or) à un arbre sec et arraché (de sabie) 
dans lequel perche un oiseau ; aux 2e et 3e, d’(argent) à trois fleurs de lis, au pied 
coupé (de gueules). Cimier : une tête et col de griffon et une tête et col de léopard, 


chacune entre un vol, le tout affronté ; supports : deux lions léopardés, la queue 
touchant le sol. 


in 


CANDIDA DE NIGRIS, qui est celle du doyen, et : 

CARPUNTUR LILIA SPINIS, qui est celle de la famille de lEspi- 
noy |. 

Plus bas : 


ERUMNAE MEAE SPINAE, devise personnelle de Charles ; puis : 
GaANDAvI 
Apud Viduam Petri Clerici, sub alba Columba, 
Cum Gratia et Privilegio. 
1578 (petit in-f°). 


L'étude de Nigri est précédée d’une lettre de Viglius Zuiche- 
mus, adressée, de Bruxelles, le ro septembre 1571, à Charles de 
l'Espmoy, et de douze distiques latins, de Jacobus Brant. 

Voici les deux derniers de ceux-ci, jouant, selon le goût du 
temps, sur les noms de Nigri et de l’Espinoy : 


Recte igitur dicas tribuens cognomen utrique, 
Candida de spinis lilia facta Nigris. 

Maiores studio celsos tu natus uterque, 

Hos imitare, simul nocte dieque studens. 


Ce livre fut réimprimé, en 1593, à Anvers, par J/oannes Keer- 
bergius ?. 

Les armes de Nigri sont : d'argent à une tête de More, accom- 
pagnée de trois étoiles d’azur ÿ. 

Les manuscrits anciens que nous avons pu consulter ne 
tarissent pas d’éloges sur Philippe. L’un d’entre eux, appartenant 
à l’église Sainte-Gudule, # dont il était le chef vénéré pendant 
plus de vingt-cinq ans, le dit : #10ribus candidus, prudentia et dex- 
leritate clarissimus..…, vir sane tmmorta® perpetuaque memoria 
dignus.… non de theologicis dumtaxat, sed de republica christiana 
Optime meritus. 

Le cardinal de Granvelle et Viglius Zuichemus le tenaient en 
grande amitié et haute estime. 

Viglius, qui lui succéda comme chancelier de la Toison d'Or, 


1 L’Armorial général donne : Sicut lilia inter spinas, comme devise de cette famille. 

2 Cartulaires et manuscrits, reg. n° 860 B, Grand Conseil, p. 402; PETRUS FOPPEXS, 
Bibliotheca Belgica, édition de 1739, IL, p. 1040. 

3 Et non pas de gueules, comme le dit à tort l’Armorial général. 

4 Ce manuscrit se trouve joint au reg. 141-218, déjà plusieurs fois cité. 


apprit avec enthousiasme l'intention de l’Espinoy d’honorer la 
mémoire du bien aimé défunt par la publication de son ouvrage 
De exemptlione canonica. Par la lettre qu’il lui écrivit à la suite de 
cette nouvelle, et qui sert en quelque sorte de préface au livre, 
édité par les soins du neveu, il encourage celui-ci dans son pro- 
jet. « Tu as le devoir, » lui dit-il, « non seulement de conserver 
soigneusement les biens matériels qui te sont dévolus de lui si 
abondamment, mais aussi de préserver de la perte son œuvre 
littéraire. » 

C’est, apparemment, le désir de voir ériger à la mémoire de 
son ami un monument durable, et moins le mérite de cette 
œuvre, qui lui dictent ces paroles affectueuses. « Il a écrit ce 
mémoire dans sa jeunesse (Juvenis), croit-1l devoir ajouter, et 
je suis persuadé qu'il aurait pu faire plus et mieux, si ses emplois 
publics, auxquels il se vouait corps et âme, lui avaient permis 
d’appliquer son esprit à des travaux de ce genre. Tous les jours, 
je fus témoin de la sollicitude sans bornes qu'il consacrait aux 
choses de la religion et à ses fonctions ecclésiastiques, et bien sou- 
vent, rempli d’admiration, je me demandai où il trouvait le 
temps, surtout à son grand âge, pour y suflire. » 

Parlant de la longue carrière politique de son ami, Viglius n’est 
pas moins élogieux : «il l’a parcourue à l’entière satisfaction (cum 
summa laude) de l’empereur, du roi, des aristocrates et de la 
bourgeoisie. » 

« C'était, certes, » dit-il au commencement de la lettre que nous 
analysons, « un homme qui a rendu les plus grands services à la 
patrie, et, s’il a dû nous quitter, ravi par la mort, ses sublimes 
vertus, son talent et ses riches connaissances lui survivront à tra- 
vers les siècles !. » 


2 


* * 


Une courte note sur Charles de l’Espinoy nous semble devoir 
compléter les renseignements qui précèdent. 

Il était seigneur de Lignes, ou Linges, Mardickhoeck, etc., et 
épousa, à Bruxelles, le 15 février 1551, Marguerite Longin, veuve 


1 Voyez dans HOYNCK VAN PAPENDRECHT, op. cit., édition 1743, t. III, p. 297, 
une lettre de Zuichemus à Philippe Nigri, datée de Nuremberg, 17 février 
1543. Elle ne contient guère de renseignements utiles pour cette notice. 


ont 


de Guillaume de la Bricque, seigneur de Steenvoorde, qui était 
mort en 1547, de la morsure d’un chien enragé, après environ un 
an de mariage ; elle était fille de Roland, chevalier, seigneur de 
Chapelle-Saint-Ulric, président de la Chambre des Comptes en 
Brabant, et d’Isabelle van Mons. 

Après la mort de cette femme, Charles convola en secondes 
noces avec Catherine de Leenheere. 

Il mourut, à Audenaerde, en 1583, et y fut enterré dans le 
chœur de l’église. 

De ses deux femmes, il eut des enfants. Deux du premier lit 
furent inhumés à Gand, en l’église Saint-Jacques, avec ces quar- 
Herse 

L’Espwoy, Nicri ; LONGIN, Mons. 

Philippe de, l'Espinoy, issu du premier mariage de Charles, 
devint vicomte de Thérouanne, seigneur de Chapelle-Saint-Ulric, 
capitaine d’une compagnie d'infanterie wallonne. Il est l’auteur de 
la Aecherche des antiquitez et noblesse de Flandres. 

Sa sœur Philippote, épousa un gentilhomme anglais, Georges 
Chamberlain, et en eut, entre autres, un fils, appelé également 
Georges, qui fut le sixième évêque d’Ypres et mourut en 1634, à 
l’âge de 58 ans f, 

Si nous avons été assez heureux de mettre en lumière, en la 
personne, un peu oubliée, de Philippe Nigri, un des principaux 
personnages ecclésiastiques, non seulement de Bruxelles, mais 
des Pays-Bas en général, au xvre siècle, ainsi que quelques cou- 
tumes intéressantes de cette époque, nous le devons surtout, au 
riche dépôt d’archives de l’église Sainte-Gudule, mine inépuisable 
de renseignements sur les hommes et les choses du passé. 

Nous remercions de tout cœur M. l'abbé Keelhoff, qui, avec un 
zèle et un dévouement dignes de tous les éloges, a entrepris et 
presque achevé le classement de ces nombreux et inappréciables 
documents, de la façon si aimable dont, comme toujours d’ail- 
leurs, il nous a secondé dans nos recherches. 


J.-TH. DE Raapr. 


L Voyez bibliothèque royale, C. G., les épitaphiers du chanoine HELLIN, n° 1523, 
IL p.29 et 1255 tn0) To 6 p. 281, et, par le même, Histoire chronologique des 
évêques, elc. de Saint-Bavon, à Gand, I, p. 107-109; PHILIPPE DE L'EspiNoy, Recherche 
des antiquitez et noblesse de Flandres, p. 318. 














WAVRE-NOTRE-DAME 


RER RE DA 


PÉERKEN UIT TL BOEKWELISTROO 


célèbre médicastre — sa condamnation, 1803 


avre-Notre-Dame est un village de 2,700 habitants, aux 
abords pittoresques, à l'aspect charmant et propret, 
situé dans l’arrondissement de Malines (canton de Dutf- 
fel), dans cette partie de la province d'Anvers n’appar- 
tenant pas à la Campine proprement dite, mais pouvant y être 
complètement assimilée par les mœurs et le caractère de ses 
habitants qui, d’ailleurs, se disent campinois f. 

A la distance d’un kilomètre environ du centre de cette com- 
mune, au carrefour de la Poschs#raat et de la Berlacrbaan, se 
trouve, encore actuellement, une auberge-ferme, connue, de 
temps immémorial, sous le nom de ’{ Boekweïitstroo. Sa renommée 
se répandit bien en dehors de son rayon, à l’époque où un de ses 
propriétaires, Pierre Op de Beeck (1732-1824), y pratiqua Part 





1 Voir pour plus de détails sur cette localité : J.-Th. de Raadt, Les seigneuries du 
pays de Malines. — Notice historique sur la commune de Wavre-Notre-Dame. — L’au- 
teur y consacre à la personnalité caractéristique de Peerken uit ’t Bockweilstroo. une 
curieuse relation. 


ONE 


de guérir et attira dans cet endroit une grande affluence de 
malades du pays et même de l’étranger. 

Peerken uit t Bockweïitstroo, tel est le sobriquet sous lequel 
on le désignait communément et qu’il porte encore dans la mé- 
moire des villageois, — était un de ces empiriques qui traitaient 
également bêtes et gens, tant par une médication quelque peu 
scientifique et souvent efficace que par des pratiques supersti- 
tieuses, impressionnant vivement la foule ignorante et crédule. 

Il était doué d’un réel esprit d'investigation et parvint, grâce 
à ses connaissances botaniques assez étendues, à appliquer les 
propriétés curatives des plantes au traitement d’un certain 
nombre de maladies, dont il avait des notions très exactes. Cela 
est prouvé par un traité manuscrit où 1l décrit parfaitement leurs 
symptômes et leurs variétés, suivant les différents tempéraments. 
Nous y avons rencontré des phrases en latin correctement 
écrites, ce qui peut donner à supposer que la connaissance de 
cette langue ne lui était pas absolument étrangère. 

Les maladies dont il parle sont au nombre de vingt-six ; nous 
en relevons : l'hydropisie, l’angine, la phtisie, la gravelle, l’apo- 
plexie et la dyssenterie. C’est surtout à cette dernière qu’il était 
redevable de sa réputation. Aujourd’hui presque entièrement dis- 
parue, elle éclatait autrefois périodiquement et fournissait conti- 
nuellement à notre guérisseur l’occasion de mettre sa science en 
pratique. Ses moyens curatifs étaient très simples : ils ne consis- 
taient guère qu’en des sudations répétées, obtenues spécialement 
par l’infusion de fleurs: de noyer et quelques remèdes acces- 
soires ; par exemple, il recommandait d'appliquer aux pieds des 
patients deux harengs saurs, leur faisait mâcher de la canelle, 
boire beaucoup de vin et mettre sur le ventre quelques embroca- 
tions chaudes, Il se servait également d’une plante, baptisée par 
lui du nom de #berculum sephifolium, croissant abondamment 
dans les forêts voisines [Xonings-Bosschen) ! et considérée comme 


1 Ces forêts, qui avaient encore, en 1800, plus de 300 hectares de superficie, ne 
constituent qu’une infime partie de ce qui fut autrefois l'immense Waverwald, la 
forèt de Wavre. A ce sujet, Dodoens s'exprime en ces termes : 

Horum (Lotharingiæ Duces Henric. I, IL, etc.) temporibus marchionatum Ant- 
verpiensem in nonnullis veteribus monumentis reperitur, præter alia loca, univer- 
sam quoque Vavriensem sylvam (vulgo Waveriwvald tunc dictam) complexam fuisse ; 
quæ illa ætate ab Heyst, non incelebri Brabanticæ Campaniæ pago, ad usque 


hi 


possédant une grande propriété astringente. À un moment où 
l'épidémie sévissait avec rage et où il ne suffisait plus à ses nom- 
breux malades, il dévoila même son remède et la façon de s’en 
servir. L’usage de cette plante ne s’est pas encore entièrement 
perdu aujourd’hui. 

Avec la réputation, lui vint la fortune. Sa clientèle s’étendit, 
du reste, aux classes les plus élevées de la société : des gens 
notables qu'il avait guéris, ne lui marchandaient pas leur 
reconnaissance et la lui prouvaient par des largesses princières. 
Aussi parvint-il à s’amasser la fortune — immense pour 
l’époque — d'environ deux millions. 

Rien d’étonnant à ce que les trésors de Peerken excitassent la 
convoitise de la fameuse bande des garotteurs qui, à la fin du 
siècle dernier, infestait la région. Ils pénétrèrent nuitamment 
dans sa demeure et lui enlevèrent un gros butin. S’étant emparés 
aussi de quelques titres de propriétés, les bandits eurent la mali- 
cieuse. idée d'emprunter, en son nom, sur les biens de notre 
richissime médicastre. 


La source des richesses de Peerhken n’était pas entièrement 
pure. Aux moyens de guérir que lui suggérait un savoir réel et 
puisé, vraisemblablement, en grande partie, dans lès auteurs 
antérieurs et contemporains, il en ajoutait d’autres qui n'étaient 
rien moins que scientifiques et efficaces. Il exploitait sur une 
grande échelle les croyances superstitieuses de la foule ignare. 
Cela eut pour résultat, il est vrai, d’affermir son influence et la 
confiance que la population avait en lui, mais n’en donna pas 
moins lieu à des faits profondément regrettables. Il avait, par 
exemple, la déplorable manie de persuader à ceux qui le consul- 
taient, lorsque sa médication restait en défaut, qu’ils avaient été 
l’objet d’un maléfice quelconque, en d’autres termes, qu'ils étaient 
touchés d’une mauvaise main; il lui arrivait même de désigner 
indirectement la sorcière, cause de tous ces maux. La tradition 
rapporte, à ce propos, que des paysans de Keerbergen, ajoutant 


Basrodium, infra Teneramundam ad Scaldim situm, et supra utrumque Netham, 
tum et Diliam extendebatur, Rumestam ac Mechliniam comprehendens. 
(Stirpium historiæ, Epist. nuncupatoria, Antv. 1583.) 


eue 


foi aux allusions de notre malin thérapeutiste, empoignèrent un 
jour une vieille malheureuse et la brülèrent toute vive. 

Des procédés de ce genre sont allégués et sévèrement quali- 
fiés dans l’acte de condamnation qui frappa Peerken, du temps 
de la République Française. 

Déjà sous le gouvernement autrichien, ainsi que cela est établi 
par des actes officiels, il avait eu, à différentes reprises, maille à 
partir avec la justice, du chef d’exercice illégal de l’art de guérir. 

Pendant les premières années du Régime Français, Peerken 
se livra, sans être inquiété, à ses anciennes pratiques de guéris- 
seur. Mais, en 1803, des membres de la faculté, jaloux de ses 
succès et exaspérés de sa terrible concurrence, le dénoncèrent 
de nouveau au parquet. Il fut écroué, mais obtint, moyennant 
un cautionnement, sa mise en liberté provisoire. 

En suite de deux interrogatoires, des 2 et 23 frimaire, an XI 
(23 novembre et 14 décembre 1803), il fut renvoyé à l’audience 
publique du Tribunal de 1r'° instance de l’arrondissement de 
Malines, département des Deux-Nèthes, siégeant en police cor- 
rectionnelle, le 7 nivôse de la même année (28 décembre). 

Pierre Op de Beck, connu sous le nom de « HET BOERKEN VAN 
BOEKWEY-STROY », âgé de soixante-dix ans, natif de Wavre-Notre- 
Dame, y demeurant, se disant pharmacien patenté, comparait sous la 
prévention d'avoir contrevenu aux lois ct arrêtés, relahfs à l’art de 
guérir el de vendre des drogues où médicamens gâtés on du moins 
inefficaces à opérer la moindre guérison, comme aussi de répandre le 
trouble dans les fanulles par de fausses inculpations, de maléfices et 
de sorcellerie, et d'escroquer, moyennant tout ceci, l'argent de ses 
concitoyens. 

Les déclarations des experts, J.-B. Joffroy, médecin de projes- 
sion et membre de la Commission de santé de l’arrondissement 
de Malines !, et J. Ignace Le Clercq, #76decin el chirurgien de 
profession, membre de la même commission ?, furent accablantes. 
Neuf témoins à charge aggravèrent encore le cas du prévenu à. 


1 Il était âgé de soixante-trois ans et domicilié à Malines. 

2 Agé de trente-sept ans et résidant également à Malines. 

3 Parmi ces témoins figurent Jean-Pierre Cuylen, âgé de cinquante ans, rentier 
d'Anvers, et Henri de Kock, âgé de vingt-huit ans — brasseur à Malines, — les 
sept autres étaient des personnes des deux sexes, fileuse, couturière, cultivateur et 
des journaliers, respectivement de Niel et de Nylen. 


Pour comble d’infortune, les dépositions des deux témoins à 
décharge, Pierre van Putte, brasseur à Contich, et Pierre-Fran- 
çois Herrewyn, fermier à Wavre-Notre-Dame, étaient désas- 
treuses, à telles enseignes que, devant les faits acquis, les défen- 
seurs se virent obligés à renoncer à toute preuve contraire. 

Peerken eut pour défenseurs officieux, les citoyens Mertens, 
d'Anvers, Cambier et van den Bossche, de Malines, tous trois 
hommes de loi. 

Les conclusions du commissaire du gouvernement tendaient à 
une amende de 3,000 francs, à un emprisonnement de vingt mois, 
à d'impression et affiches du jugement à intervenir, à concurrence 
de 500 exemplaires, et au remboursement des frais de la procé- 
dure, le tout conformément à l’ordonnance du 18 août 1732, 
maintenue par l’article 20, t. I, de la loi du 19 juillet 1707, aux 
articles 21, t. I, 35 et 38, t. II, $ 2 de la même loi et r de la loi du 
18 germinal, an VII. 

Les conclusions du prévenu, prises par ministère d’avoué, 
demandaient à ce qu'il plût au Tribunal, en le déchargeant de 
toutes les inculpations quelconques, le mettre incessamment en 
liberté et donner main-levée de la caution qu’il a interposée pour 
sa mise en liberté provisoire. 

Dans l’état de la cause, un dénouement fatal était inévitable. 
Aussi le Tribunal, se composant des citoyens J.-B.-T. Verhaghen, 
président, Maisonneuve et della Faille, juges, le condamna:t-il à 
un emprisonnement de quatre mois, à une amende de 3,000 francs 
et à tous les frais requis par le ministère public, conformément à 
l’article 184 du code des délits et des peines. 

Les considérants sont excessivement sévères pour le prévenu. 
Il y est dit que, n'ayant aucun diplôme, brevet ou autorisation 
quelconque pour exercer l’une ou l'autre des trois branches de gué- 
rir, 1l pratique la médecine et qu’il vend et distribue des drogues 
et médicaments aux malades qui sont assez simples pour s’adres- 
ser à lui; 

de plus, qu’on a saisi chez lui, le ro frimaire (1° décembre), des 
médicaments gâtés ou mal préparés et inefficaces pour guérir 
aucune maladie interne ; | 

que le prévenu, pour mieux couvrir son ignorance et son 
ineptie, a recours au fanatisme, superstition, mensonge et hypocrisie, 

S. A. M. 6 


ns 


en faisant accroire à ceux qui se présentent à lui dans un état 
désespéré et dont il ne connaît point la maladie, qu’ils sont ensor- 
celés ou, selon ses termes familiers, qu’une mauvaise main les a 
touchés, disant tantôt ne pouvoir les guérir parce que le malade 
demeure trop près de la sorcière, tantôt vendant et donnant à ces 
prétendus ensorcelés quelques morceaux d’Agnus Dei, de l’eau 
froide de liège, de l’huile bénite et autres choses de ce genre dont 
sa pharmacie se trouve abondamment pourvue, qu’il leur conseille 
de prendre pour remède, en accompagnant leur emploi de quel- 
ques pratiques et simagrées prélenduement supershtieuses. Par ce 
stratagème, poursuivent les considérants, le dit prévenu a, depuis 
plusieurs années, non seulement escroqué de largent à ceux qui 
étaient assez dupes pour s’adresser à lui, mais, qui pis est, répand 
le trouble dans les familles et expose la personne qu’il a la témé- 
rité de désigner pour la prétendue sorcière, à toute l’animadver- 
sion des gens grossiers, crédules et fanatiques qui croient avoir à 
se venger. 

Conclusions : avoir contrevenu 1° à l’article 35, t. IL, $2 dela 
loi du 19 juillet 1797; 2° à l'arrêté du Préfet du département, en 
date du 6 ventôse, an XI, pour avoir surpris une patente de phar- 
macien ; 3° à l’article 27, t. I, $ 3 de la dite loi de 1791 et à Par 
ticle 38, t. Il, $ 2 de la même loi qui défendent de vendre des 
médicaments et boissons gâtés, et particulièrement aux disposi- 
tions de l’ordonnance de 1738 en vigueur lors de l’occupation du 
pays par les armées de la République et maintenue par l’article 29, 
t. I, sect. 4 de la susdite loi de 1791. 

L’alinéa suivant se distingue principalement par sa virulence : 

Considerant, dit-11, que st l'autorité publique doit des éloges et des 
encouragemens à l'hommage £genereux de ceux qui, par leurs études 
et leurs talens, ont acquis les connaissances necessaires et obtenu 
l'autorisation requise à exercer l'une ou l’autre des branches de l'art 
de guerir et qui par le noble désir d'être utiles à leurs semblables, 
savent surmonter tout ce que leur art peut avoir de desagréable, une 
bonne police doit surveiller sevèrement l'étre degradé qui mu par le 
vil appas du gain, trafique de la vie des hommes, ef comptant pour 
rien la santé de ses concitoyens, ne craint pas de les mettre en peril par 
son ineptie et par l'employ des moyens non seulement contraires au 
but proposé, mais propre à nourrir des préjugés supersthtieux capa- 


Aou 


bles de troubler le repos des familles et d'exciter à la vengeance et au 
crime. 

Les juges n’ont garde de passer sous silence les antécédents 
judiciaires du prévenu : au mépris des lois et malgré les puni- 
tions déjà subies, disent-ils, il n’a pas voulu cesser son trafic cri- 
minel. 

La condamnation est basée sur les lois suivantes : 


I. Ordonnance du 18 août 1732. 


Charles *, par la grace de Dieu, etc. Les Docteurs et Professeurs de la faculté de 
Medecine en l'Université de Louvain Nous ayant representé etc. Ordonnons et Sta- 
luons que les placards émanëés relativement à Pexercice de l'art de la Medecine seront 
ponctuellement maintenus, el que dorenavent il ne sera permis, à qui que ce soit, 
d'exercer le prédit art de la Medecine, dans le pays de Notre domination, sans avoir 
pris le degré de Docteur ou de Licentié en Notre Université de Louvain ; et les gra- 
dués dans les Universités étrangeres ne pourront exercer le dit art dans nos prédits 
pays sans être préalablement examinés et approuvés par ceux de la dite facullé de 
Medecine en la même Université de Louvain : el en égard à la modicité des peines 
el amendes decrelées par nos placards précédens à charve des contrevenans, voulons et 
ordonnons que Pamende pour la première fois sera de 200 florins, pour la deuxième 
fois de 400 florins et Goo florins pour la troisième fois, un fiers à notre projit, un 
autre pour l'officier du lieu et le tiers restant pour le denonciateur. 


IT. Loi du 19 juillet 1707. 


Art. 29. — Les reglemens existans sur le fitre des matieres d’or et d'argent, sur 
la vérification des pierres fines et fausses, sur la salubrité des comestibles et medi- 
camens, sur les objeis de serruries, continueront d’être exécutés jusqu’à ce qu'il en 
eut été autrement ordonné, il en sera de méme de ceux qui établissent de dispositions 
de sureté ant pour Pachat et la vente des malieres d’or et d'argent, des drogues, 
medicamens et poisons, que pour la presentation, le depôt et l'adjudication des effets 
précieux dans les monts de piété, lombards ou autres maisons de ce genre. 


HA rticles.2x, t. I, 35 et 38, t. II, $ 2 de la loi du ro juillet 
1791 et l’article x de celle du 18 germinal an VII. 


Art. 21. — En cas de vente de medicamens gatés, le delinguant sera renv oyé à 
la police correctionnelle et puni de 100 livres d’ Ft el d’un emprisonnement qui 
ne pourra exceder six moïs. 


l Charles VI, Empereur du Saint-Empire Romain, Roi de Hongrie et de 
Bohème, etc., père de Marie-Thérèse, 


ei ee 


La vente des boissons falsifiées sera puni ainsi qu’il sera dit au Titre de la police 
correctionnelle. 

Ait. 35. — Ceux qui par dol, ou à Paide de faux noms, ou de fausses entre- 
prises, ou d'un credit imaginaire, ou despérances chimériques, auraient abusé de la 
crédulité de quelques personnes el escroqué la totalité ou parties de leur fortune, seront 
poursuivis, devant les tribunaux de district, el si Pescroquerie est prouvée, le tribunal 
de district, après avoir prononcé les restitutions, dommages el interets, est autorisé à 
condamner par voie de police correctionnelle à une amende qui ne pourra exceder 
5,000 livres, el à un emprisonnement qui ne pouria exceder deux ans, et en cas 
d'appel, le condamné gardera prison, à moins que les juges ne trouveront convenable 
de le mettre en liberté par une caution triple de Pamende, et des dommages et interets 
prononcés. En cas de recidive, la peine sera double. Tous les jugements de condam- 
nation à la suite des délits mentionnés au present article, seront imprimés et affichés. 

Art. 38.— Toule personne convaincue d'avoir vendu des boissons falsifiées par 
des mixlions nuisibles, sera condamné à une amende qui ne pourra exceder 
1,000 livres, à un emprisonnement qui ne pourra exceder une année, le jugement 
sera imprimé et affiché : la peine sera double en cas de récidive. 

Art. 1 de la loi du 18 germinal an VII. 

Tout jugement d'un tribunal criminel, correctionnel, ou de police, portant condam- 
nation à une peine quelconque prononcera en même temps au profit de la République 
le remboursement des frais auxquels la poursuite et punition des crimes et débits 
aura donné lieu. 


Comme on a pu s’en convaincre par l’analyse et les extraits 
qui précèdent, cet acte de condamnation est conçu dans le style 
déclamatoire et incorrect qui distingue généralement les écrits de 
la Première République. Ce document contient des accusations 
manifestement exagérées et n’est surtout pas exempt de l’esprit 
systématique qui devait animer la faculté tout entière contre le 
simple campagnard, dont la réputation et, peut-être, le savoir 
éclipsaient ceux de bien des médecins patentés de l’époque. La 
science médicale, qu’on ne le perde pas de vue, n’a commencé à 
faire des progrès réels que pendant la seconde période du siècle 
dernier. Auparavant, elle ne s’appuyait guère que sur l’expé- 
rience, se bornant à appliquer les remèdes usités antérieurement, 
sans contrôle de leur efficacité et sans s’efforcer d’étendre son 
domaine. Et il en était ainsi de ceux mêmes qui, à tort ou à raison, 
se considéraient et passaient pour les princes de la science. Quoi 
d'étonnant, dès lors, de voir, à cette époque, les praticiens des 
campagnes, chacun suivant sa perspicacité personnelle, se con- 


00e 


former, avec toute l’opiniâtreté de la routine, aux principes qui 
leur avaient été inculqués dans les universités! Dans cet état de 
choses, ne semble-t-il pas tout naturel que le Paysan de Bockwey- 
Strooy, qui s'était assimilé sans doute la matière scientifique de 
son temps ; qui était poussé, en outre, par une vocation irrésis- 
tible, par une véritable passion, eût su diagnostiquer certaines 
maladies, d’un coup d’æœil plus sûr, plus profond, plus personnel, 
que les représentants de la science officielle ? 

Pour se convaincre, d’ailleurs, de l’état piteux de la médecine 
scientifique jusqu’à la fin du xvm siècle, il suffit de parcourir 
l’œuvre de M. A. Franklin, parue récemment chez l'éditeur 
parisien Plon, sous le titre de : La vie privée d'autrefois, LX — Les 
médicaments. L'auteur y établit, sur documents, qu’il était alors 
encore d'usage général dans le monde médical, grand et petit, de 
prescrire des remèdes bizarres et souvent dégoüûtants, d’après 
l’axiome de l’époque que tous les êtres des trois règnes de la 
nature, voire toute partie de ces êtres, quels qu'ils fussent, possé- 
daient une vertu médicinale, à utiliser selon les cas. 


Bruxelles, le 3 septembre 1891. 


Pauz NOTELTEIRS. 










7 
me ONE ESS 


EEN WOORD 


AANGAANDE HET 


S ADS ARCHIES 


VAN MECHELEN. 


TO 


OOSSENE 
OP ONZE ALOUDE LANG GEKENDE OORKONDEN. 


6ôr de vit eeuw, was Mechelen, zoo als de meeste steden 

van ons land, zeer weinig of niet gekend. Voor en aleer 
zich te kunnen ontwikkelen, moesten onze voorvaderen 
los geraken uit de banden waarin het Heidendom ze 
geboeid hield. De stem van eenen door God bezielden man was 
alleen bekwaam om aan dien ellendigen toestand een einde te 
brengen, en om onze ongelukkige voorouderen uit den slaap 
te wekken waarin zij zoo lang helaas ! gedompeld lagen. 

Dank aan den nooit genoeg te prijzen Rumold, zal weldra 
voor de inwoners zijner stad een nieuw dageraad aanbreken. 
Nauwelijks hadden zij het woord des Heeren in den mond van 
eenen voor hen zoo buitengewonen man hooren klinken, of zi 
gevoelden zich in hunne gemoederen geschokt en verontwaare 





digd. Daarna echter, allengskens getroffen en eindelijk over- 
wonnen door de verhevene waarheden welke h1j hun verkon- 
digde, en door de zuivere zedeleer welke h1ij hun voorschreef, 
veranderden zij van denk- en levenswijze, verzaakten aan hunne 
Goden, en sloegen het door zijn bloed geverwde pad in, waarin 
hij hun voorgegaan was. 

Van dien stond af, daagt voor de geschiedenis onzer stad een 
nieuw en roemrijk tijdvak op, welk wi], bij gebrek aan oorspron- 
kelijke bronnen, in de onmogelijkheïd zijn naar waarde te kunnen 
schatten. — De oudste oorkonde van het archief degteekent 
slechts van het begin der xin° eeuw. Al het gebeurde vé6r dien 
tid berust op gezegden van kronijkschrijvers, die soms in hunne 
dagboeken al te lichtvaardig opnamen hetgeen zij hier en daar, 
zonder grondige bewijzen, vernomen hadden of geschreven 
vonden. 

De eigenlijke historie van Mechelen begint met de Berthou- 
ters, die, gedurende gemelde en volgende eeuw, zoo veel 
bidroegen tot de welvaart van Rumolds stad en haren omvang. 
Bij opene brieven der maand october 1252, staat Wouter Ber- 
thout aan die van Muysen, Hanswijck, Geerdegem en Hofstaden, 
het regt toe al hunne leengoederen in weiden te kunnen veran- 
deren. — In augusti 1264, vergunt hij aan de Mechelaars de 
vrije scheepvaart op de Melaan. — Het volgende jaar, einde 
mei, stelt hi}, ter voltrekking hunner kerk, eenen kanunnik, 
eenen schepen en eenen burger aan, gelast met het toezigt dier 
werken. — In de tusschenruimte van 1268 tot 1278, gebiedt hij 
dat voortaan de daken der huizen, in plaats van met stroo, met 
tichelen zullen moeten gedekt worden. — Den 28 augustus 
1276, worden nog door denzelven aan het lakenmakersgild 
onzer stad merkelijke voorregten vergund. — Den 4 november 
1279, zien Wouter Berthout en zijn zoon, ten voordeele der 
Mechelaars, van hun regt af op het door hen op de visschen 
ingestelde marktgeld. — Bij opene brieven van den 27 oogst- 
maand 1205, stellen Jan Berthout, Heer van Berlaar, en Jan 
Berthout, Heer van Neckerspoel, een einde aan de op onze laken- 
makers gepleegde afpersingen door de Toskanen, Lombarden en 
Joden, die zich in den omtrek der stad gevestigd hadden, om er 
hunnen verfoeijelijken handel te drijven. 


Bij het aanbreken- der xiv® eeuw, den 13° december 1301, 
prijkt in het stadsarchief eene allerbelangrijkste keur, waarbij 
hertog Jan IT van Brabant en Jan Berthout aan de Mechelaars ten 
ecuwigen dage waarborgen al de vrijheden en voorregten, 
welke hun van de vroegste tijden af beloofd of verleend waren 
geweest. Om aan dezelve nog meer kracht bij te zetten, deden zij 
er hunne zegels aan hangen, gezamenlijk met die hunner voor- 
naamste leenheeren en steden, waarvan veertien aan de eerste, 
en zes aan de laatste toebehooren. Deze keur, Welke men met regt 
het /alladium onzer gemeentevrijheden noemen mag, zien wij 
beurtelings met eed bekrachtigd, den 21% maart 1384, door 
Filips den Stoute, den 8% october 1419, door Filips den Goede, 
den 3 julij 1467, door Karel den Stoute, den 25° junij 1477, 
door Maria van Burgondiëé, den 27% maart 1495, door Filips den 
Schoone, den 5% februarij 1515, door keizer Karel V, den 31° 
december 1556, door Filips Il, den 25° augustus 1598, door 
aartshertog Albertus, in den naam zijner gemalin Isabella. 

Op het einde der xv° eeuw, vinden wij een treffend bewijs van 
de bijzondere hoogachting welke deze stad bij hare vorsten 
genoot. « Om te beloonen de menigvuldige diensten in goed en 
bloed zijner vroome en getrouwe onderdanen, » alzoo luiden de 
opene brieven van Frederik II, gedagteekend uit Lintz den ro®r 
januarij 1490, verheft deze keizer ’t land en de stad Mechelen tot 
een graafschap, en vergunt aan deze laatste het regt zijne 
wapenen, als Roomsche Koning, met de hare te vereenigen. 
Sedert dien, draagt zij in haar blazoen den zwarten arend, met 
uitgespreide vlerken, klaauwende op een gouden schild met drie 
roode staken doorweven. 

Daar het onmogelijk is, in een oogwenk op ons stadsarchief, de 
belangrijkheid te doen uitschijnen van zoo vele andere kostbare 
handvesten, welke wij stilzwijgend moeten voorbijgaan, bepalen 
wij ons, bij dit kort overzigt, zoo niet den inhoud, ten minste het 
tijdstip en het getal daarvan te doen kennen. 

Deze oorkonden, welke bijna alle op daartoe bereide schaap- 
vellen geschreven en waarvan de mecste nog van hare zegels 
voorzien zijn, gaan van de eerste helft der xmi° eeuw tot het emnde 
der xvie. Van het eerste tijdvak onzer geschiedenis, gedurende 
welk de Heerlijkheïd van Mechelen, van 1242 tot 1369, door de 


bisschoppen van Luik, de hertogen van Brabant, de graven van 
Henegouwen en Vlaanderen, als een speelbal, beurtelings gekaatst 
en herkaatst wierd, tot dat zij eindelijk in de handen viel van 
hertog Filips den Stoute, bestaan er nog honderd drie en viftig 
oorkonden. 

Met de dood van Maria van Burgondiéë, die den 28° maart 1482 
zoo toevallig helaas ! aan de liefde harer volkeren ontrukt wierd, 
verdwijnt uit de geschiedenis dit doorluchtig Huis, en de Heerlijk- 
heid van Mechelen gaat over in dat van Oostenrijk. Van dit tijd- 
stip tot het einde der xvi* eeuw, bezitten wij zes honderd acht 
en negentig handvesten, waarvan drie honderd vier en twintig 
aan het Huis van Burgondié en het volgende, drie honderd der- 
tig aan het spaansche en vier en veertig aan het oostenrijksche 
Staatsbewind toebehooren. 

Om zich een denkbeeld te kunnen vormen van hetgeen de ste- 
delijke overheid, sedert de tweede helft der xv® eeuw, voor de 
bewaring dezer schatten gedaan heeft, verzoek ik mijne lezers 
mij te willen volgen in de beneden gewelfde plaats van den 
Beïjaard, den thoren geheeten, alwaar in eene viermaal over- 
eeuwsche zware eikenen armarys of kas !, al deze voor den 
geschiedschrijver zoo gewigtige oorkonden zorgvuldig opgeslo- 
ten liggen. Daar deze kas uit vier paneelen bestaat, waarvan elk 
eenen grendel en een dubbel slot heeft, zoo zijn tot derzelver 
sluit- en ontsluiting acht sleutels noodig, waarvan tot het einde 
der xvu° eeuw, de twee van het eerste paneel aan den Jongsten 
communie of burgermeester, de twee van het volgende aan den 
vé6r of eersten schepen, de twee van het derde aan den oudsten 
gezworen der poorterij, en de twee van het laatste aan den 
oudsten gezworen der dekenij toevertrouwd waren, zoodat tot de 
ligting eener oorkonde de tegenwoordigheid dezer vier leden 
noodig was. 

Krachtens eene verordening van den magistraat, genomen den 
7% november 1702, werden al onze handvesten en hare zegels, 
na op parkemente vellen naauwkeuriglijk herschreven en nage- 


1 « Item betaelt Joirdaen, den slotmakere, etc., van IIIT dobbel sloten metten 
slotelen, met VIII leden, crammen, naghelen, VI ringhen, ghebesicht aen den 
armarys daer die privilegie in ligghen. » (Stadsrekening 1475-1476, fol. 141 v°). 


bootst te zijn geweest, in zes op snee vergulde registers, groot 
in-4° vereenigd, welke uit hoofde der kleur hunner banden den 
naam van Æoodbocken gekregen hebben. 

Voor en aleer deze plaats te verlaten, werpen wi] eenen oog- 
slag op geen met ijzer beslagen en door vijf sloten vast gehouden 
koffer, op welks uiteinden stadswapenen gemaald zijn, en vragen 
wi] ons af waartoe hetzelve gediend heeft. — Openen wij de stads- 
rekening van denJare 1572,z00 vinden wij dat, den 22° augustus, 
op bevel van den magistraat, al het zilver en verguld tafelgerief 
van het stadhuis, onder het geleide van eenen schepen, naar 
Antwerpen vervoerd wierd om er openbaarlijk verkocht te wor- 
den !. Hiermede, vliegt in duigen de volksmare aangaande den 
oorsprong van onzen oudsten burger, wijl gemeld koffer zes en 
zeventig jaren ouder is dan hij. 

Bij het stappen uit dit vertrek, komt men langs eenen steenen 
wendeltrap in eene andere gewelfde en allerbest verlichtte plaats, 
de Kapel geheeten, omdat de raadsheeren, sedert het einde der 
xIv* eeuw, voor en aleer zich tot hunne bezigheden te begeven, 
de gewoonte hadden aldaar de mis te komen hooren. — Rondom 
de wanden derzelve, rangschikken zich nu een en negentig doo- 
zen, welker inhoud wij kortelijk beschrijven gaan. 

De zestig eerste bevatten een bijna ontelbaar getal oorspron- 
kelijke en andere oorkonden, allerbekwaamst om den regerings- 
vorm van onzen magistraat van de vroegste tijden tot de fransche 
omwenteling af te schetsen. Kerken en kloosters; stadsgebouwen ; 
heeren, gilden, ambachts en andere huizen; straten en opene 
plaatsen ; bruggen, rivieren en beken ; verschansingen, forten en 
wegen; stedelijke overheden ; hooge, lagere en armschoolen ; 
armwezen en godshuizen ; nijverheid, handel en landbouw ; hon- 


1 « Betaelt Mr Jacop de Backere voor den coop van sekere coffer met yser 
beslagen, alwaer het silvere van der stadt mede naer Antwerpen gevuert es, omme 
te vercoopene, per ordoni...…. v lib. » (Stadsrekening 1571-1572, fol. 247). 

« Opten XXIIer Augusti LXXII, zoe zyn ter ordonñ van de weth gesonden naer 
Antwerpen Joncheer Baptista Kerremans, met Henrick Wils, bode, om aldaer te 
vercoopene het zilvere soe vergult als onvergult van der stadt, achtervolgende den 
Inventaris daer aff gemaeckt zynde, den voori Kerreman overgelevert, daer over de 
voorn Kerreman gevaceert heeft drye dagen, IX lib. ende Henrick Wils, insge- 
lycx drye dagen, XXX scell, beloopende metter wagenhure, reysens ende comens, 
ende andere oncosten, per ordonnñ.......... XVII lib. » (Ibidem, fol. 227). 


gersnooden en zickten ; ommegangen, inhuldigingen en feesten; 
alles, in één woord, komt er in voor, niets is er vergeten. 

In de twee volgende doozen vindt men talrijke oorkonden aan- 
gaande den grooten en den kleinen voetboog, den handboog, de 
kolveniers en schermers gilden. — In de zeven en twintig véér- 
laatste, is er nog in evenredigheid een grooter aantal derzelver 
rakende de bakkers, beenhouwers, brouwers, vischverkoopers, 
lakenmakers, kleermakers, oudekleerkoopers, kousenmakers, 
schoenmakers, hoedenmakers, barbiers en wondheelers, pruik- 
makers, droogscheerders, tapijtwevers, sargiemakers, verwers, 
huidevetters, witteleermakers, handschoenmakers, merseniers, 
passementmakers, bontwerkers, knopmakers, speldenmakers, 
vettewariers, metsers, leemplakkers, timmerlieden, schaliedek- 
kers, schrijnwerkers, kuipers, smeden, ketelmakers, messenma- 
kers, tingieters, blikslagers, goudsmeden, schilders en beeld- 
houwers, glazenmakers, scheepstimmerlieden, lijndraaïjers, 
schippers, lijntrekkers, kordewagenkruiers, buildragers, mande- 
dragers, turfdragers en hoveniers. 

De twee laatste doozen bevatten de briefwisseling van den 
magistraat met zijne vorsten of staatsmannen, alsook met de 
voornaamste overheden van dit land en nog andere landen, 
tijdens de heerschappij onder het Huis van Burgondié, Oosten- 
rijk en Spanje, beloopende te zamen op duizend drie honderd 
negen en negentig brieven, waarvan drie honderd vier en zeven- 
tig gedurende het eerste, twee honderd zeventien gedurende 
het tweede, en acht honderd en acht gedurende het laatste tijd- 
vak geschreven werden. In zijn verslag over ons stadsarchief, 
gedaan ten jare 1834 door ’s Rijks Archivaris Generaal, drukt 
zich de Heer Gachard over deze bricfwisseling op volgender 
wijze uit : 

« Il y a, (zegt hij) dans les archives de Malines, une collection 
assez considérable de lettres missives originales de Jean sans 
Peur, Philippe le Bon et Charles le Téméraire, ducs de Bour- 
gogne; d'Isabelle de Portugal, épouse de Philippe le Bon; de 
Marguerite d’Yorck, épouse de Charles le Téméraire, et de la 
duchesse Marie, sa fille; de Maximilien d’Autriche; de Margue- 
rite, tante de Charles Quint, etc. Rien n’est plus rare, dans les 
dépôts de nos villes, que cette sorte de documents : à Bruges, à 


co 


Namur, à Anvers, je n’en ai pas trouvé un seul; à Mons, il y en 
a trois ou quatre au plus; à Ypres, il ne s’en serait conservé 
aucun, si un secrétaire de la ville n’avait pris le soin de les trans- 
crire dans un registre. C’est que nos ancêtres trouvaient inutile 
de garder, pour les historiens à venir, des lettres missives écrites 
sur un petit chiffon de papier, et qui ne contenaient que des faits, 
tandis qu’ils prenaient les précautions les plus minutieuses pour 
prévenir qu'il ne se perdit quelqu’une de ces lettres palentes, 
écrites sur parchemin et munies de grands sceaux, qui leur con- 
féraient des priviléges, ou leur prescrivaient des règlements, ou 
les autorisaient à créer des rentes, à percevoir des impôts, etc. ! » 


! Collection de documents inédits concernant l’histoire de la Belgique! t. IL, p. 54. 





Il 


INVENTARIS 


ONZER REGISTERS EN ROLLEN. 


oor en aleer in oogenschouw te nemen de registers en rol- 
len, welke het tweede gedeelte van het stadsarchief 
uitmaken, gaan wi] er den algemeenen inventaris van 
opstellen, ten einde aan de minnaars van mechelsche 
oudheden den tijd tot het opsporen derzelver te verkorten, en 
alzoo hunne taak te vergemakkelijken. 

Volgens hun verband, eensdeels, met de srap en haar DISTRICT, 
anderdeels, met het RESSORT en de PROVINCIE van Mechelen, kan 
_ men deze registers en rollen in vier afdeelingen verdeelen. 





RL LT SSSR SLT SSSR ST 


EERSTE AFDEELING. 
as 
CARTULARIUMS. 


1° PREVILEGIEN. 


I. OuDSTE PREVILEGIEBOEK, gaande van het einde der eerste helft 
der xur° tot de eerste helft der xv° eeuw. Register groot in-4°, op 
papier, gemaakt naar het oorspronkelijke van 1444, dat op 
parkement was !. 

Beneven de vorstelijke vrijheidsbrieven vergund aan deze stad 
door Filips den Goede en zijne voorzaten, vindt men nog in dit 
boek eenen brief van gemelden hertog, gedagteekend uit Ryssel 


1 « Item drien doussinen fransyns (bij Kil. Francyn, membrana Francica, sive 
pergamena) ghecocht ter stad behoef yeghen 1 man van Diest, omne de privilegien ende de 
kuren van der sbad dair ine te copierene, coste . . . . . . . . . XIIITSs. » 

Stadsrekening 1443-44, fol. 178. 


= Be 


den 5augustus 1423, aangaande de gezamenlijke verkooping 
van den Burg op Neckerspoel en de Munt in den Ouden Bruel. 


IT. PRIVILEGIE BOECKk À, B EN C. Drie registers in-folio, op 


parkement, van 1449 tot 1549, van 1473 tot 1666, en van 1574 
tot 1699. 
Het eerste dezer verscheen in 1550, als blijkt uit de vier vol- 
gende opgaven der stadsrekening 1549-50 ! : 
« Llem den II® maïii beltaelt M Jan Leltin, voer zekere copien 
der stadt privilegien le collationerene ende le techene . XXSs. » 
« Ltem Ms Chaerles Slaes ende Jan Poltis betaelt voer diverssche 
privilegien van der stadl le copieren . . . Id. III s. IXd:» 
« tem den XXVIIT Juny belaell der huysvrouw van Joos 
Rutiens, voer XXIIII quoyeren perchkements dienende tot eenen 


nyeuwen privilegie boeck . .: . . . .… . . TITI 
« Item belaell Peeter Draex, boeckbindere, voer eenen boeck te 
binden dienende totter privilegie . . . . . . . . TIISs. 


In 1651, werd door jonker Jacob Buysset teruggevonden het 
Previlegieboek €, dat sedert het jaar 1585 uit het archief 
verdwenen was. 

« 2 january 1651. Soo heeft jonchere Jacques Buyssel, heer 
van Lossignol, erffcamerlinck van Henegouwe, jegenwoordich 
tresorier, in policye camer overgelevert het derde priviligie 
boeck deser stadt Mechelen, het diwelck tlsedert de reductie der 
selver verloren is gebleven, ende d’opinie was tselve te berusten 
binnen de stadt van Middelborch, oft elders, welck boeck den 
voorn. Hecr Buyssel naer vele debooiren becomen heeft. » ?. 


IT. « INVENTARIS van de privilegien gegheven aen de stadl ende 


provincie van Mechelen, soo ende gelyck de selve geregistreert : 


staen in de dry privilegie boecken der voornoemde sladt, gecot- 
leert met de letters A. B. ende C, berustende ler grefjie der selve. » 


Register in-folio. 


IV. « INVENTARIS van allen den privilegien, octroyen, mande- 
menten ende anderen scriflueren, aengaende den rechten ende 


1 Fol. 241 en volg. r° en v°. 
2 Resolutiën 1648-91, fol. 6 vo. 





TE 0 à 


couslumen vander slad, ende oic andere brierven, gecolligeert, 
genomen ende gevisiteerl vut diversen coffren, kisten ende laden, 
daer zy inne geplogen hadden te liggene, ende die nu verleet zyn 
inden grooten amaris staende inden torre opten beyaert, die daer 
toe gemaect ende geordineert es. Ende dat es gedaen by Janne 
van Hamme, scepenen, ende Diericken Adriaens, secrelaris der 
stad van Mechelen. » 


Register groot in-4°, op parkement, dagteekenende van de 
tweede helft der xv° eeuw. 


V. « INVENTARIS vande privilegien, munimenten, brieven, 
vonnissen ende bescheeden der sladt ende provincie van Mechelen, 
dewelcke syn berustende inden lhoren neffens de tresorye in 
diversche laeyen vanden kom, daer van de sleultels lot vieren syn 
onder den eersten communemeester, voorschepen, ende eersten 
gesworen vande dekenye ende poorlerye. Vernieuwt by laste 
vande Heeren, vanden magistraet in desen iaere 1628 door de 
tresoriers, midts dat alle de voorscreven bescheeden tot noch loe 
waeren confuselyck verspreydt sonder ordre door alle de voors. 
laeyen, ende dat den ouden inventaris nyet vuyt en druckhte de 
substancie vande voorn. bescheeden ende munimenten, tot grooten 
ondienste vande voors. stadt, wesende als nu elck gevoeght by 
zyne materie, mel vuytdruckinghe vanden inhoudl ende datum 
der selver. » 


Register in-folio. (Twee exemplaren.) 


Deze inventaris, gemaakt door ridder Dirk van der Laen en 
jonker Balthazar Charles, wordt aangeduid, als volgt, folio 136 v° 
der stadsrekening 1629-30 : 


« Belaeit aen H'° Theodore vander Laen, ridder, ende Jo : Bal- 
tasar Charles, over hunlieder moeyelycke ende langdurige vaca- 
tien, by de selve gedaen int oversien ende visiteren van deser 
stadts privilegien ende munimenten, ende vanden selve le maken 
pertinenten Inventaris ende sommier receuil van tyene inde toors, 
privilegien ende munimenten begrepen is, gedurende den lyt dat 
deselve H'x {samen tresoriers geweest hebben, le welen : aen 
Heere Theodore vander Laen I LXXX gulden, ende aen Jonckh* 


Ar LOORLS 


Baltasar Charles I° XX quiden, lsamen per II ordon ende quilañ 
de somme van. 2 + 12 St ON NOTE 


VI. « INVENTARIS van de privilegien, munimenten, brieven, 
vonnissen ende bescheeden der stadt ende provincie van Meche- 
len, » vernieuwd den 7% november 1702 door jonker Daniél- 
Frans Cuypers. 


Register in-folio. (Twee exemplaren.) 


VII. « PRIVILEGIA ET MONUMENTA civilalis ac provinciæ Mechli- 
niensis in ordinem redacla studio et labore prænobilis Domini 
D. Danielis Francisci Cuypers, supradiclæ civilatis ac provinciæ 
graphæi el privilegiorum conservatoris » gaande van de eerste 
helft der xim° tot de zes eerste jaren der xvuif eeuw. 

Zes registers groot in-4°, op parkement, verguld op snee. 

Ziehier hetgeen wij in het stadsarchief aantreffen over de 
vorming van dit nieuw cartularium, waarover zich reeds gemelde 
Heer Gachard uitdrukt, als volgt : « La ville de Malines possède 
une collection de carlulaires qui esl unique en son genre, av 
moins en Belgique !. » 

« 19 september 1702. IS geresolvecrt te coopen lwee hondert 
parquemente vellen, van ses stuyvers het stuck, lot het herschryven 
vande privilegie boecken *. » 

« 30 october 1702. Geresolveert aen Sips (Jan-Baptist), voor het 
schryven van de privilegie boechken, genomen op dry hondert 
blaederen, le geven lwee hondert gquldens, ende alsoo daer 
diversche privilegien syn, de welcke in de oude privilegie boecken 
niet en staen, ende dat die in de nieuive moeten worden geschre- 
ven, soo sal den voorñ Sips daer van, naer advenant, moeten 
worden betaell *.» 

« 7 november 1702. Geresolveert le committeren den Heere 
greffier Cuypers, om le doen herschryven de privilegie boecken, 
ende die le stellen op hun ordre naer advenant hunnen datumn, 
milsgaeders te doen regislreren alle privilegien ende andere 
bescheeden, berustende in de comme staende inden lhoren vande 


1 Collection de documents inédits concernant l’histoire de la Belgique, II, 50. 
2 Resolutièn 1692-1704, fol. 174. 
8 Item, tbidem. 


= HO 


Tresorye alhier, ende elders, de welche lol nochtoe niet en syn 
geregistreert, ende onder ieder van de selve te doen leeckenen de 
seghels daer aen hangende s00 ende gelyck die nu beronden wor- 
den, tot dyen te aulhoriseren (uit) de voors. comme te doen haeten 
alsulcken privilegien als hy len eynde voors. sal noodigh hebben, 
mits laetende in de plaetse een recipisse ‘. » 

Het teekenen der zegels in de zes previlegieboeken werd toe- 
vertrouwd aan den schilder Pieter Van Hof of Van Hove, die, 
volgens zijn contract met den griffier Cuypers van den 12° decem- 
ber 1702, voor elken grooten zegel zestien, en voor elken kleinen 
vif stuivers te trekken had. Daar deze prijs niet overeen kwam 
met de moeite welke de kunstenaar zich gegeven had, zoo schonk 
hem de magistraat, op zijn smeekschrift van den 2% februari; 
1714, eene toelage van honderd guldens ?. 


VIII. « TAFEL vande materie van de privilegien der stadt ende 
provincie van Mechelen, beginnende van acht augusti acht hon- 
dert t seventigh tot het jaer seventhien hondert (ses), op syn ordre 
gestelt.door joncher Daniel Francois Cuypers, greffier ende 
guarde chartres der selve sladt ende provincie van Mechelen. » 

Register groot in-folio, verguld op snee. (Twee exemplaren: 


2° OCTROOYEN. 


I. « REGISTRE VAN DEN Hove. » Twee registers in-folio, inhou- 
dende de octrooyen byeengebracht en geldig gemaakt, van 1543 
tot 1576, door den stadsgriffier Willem Van Ophem, en van 1585 
tot 1648, door den stadssecretaris /an Van Paeffenrode. 


IT. « OCTROYEN verleent aen de siadt ende provincie van Meche- 
den door hunne respeclive Heeren ende Princen, € zedert den 
Jaere 1252 lot den jaere 1705, by een vergaedert ende op syn 
ordre gestelt door jonchker Daniel Francois Cuypers, greffier ende 
guarde chartres der voornoemde stadt ende provincie van Meche- 
len. » 


Register groot in-folio, verguld op snee. 


1 Resolutiën 1692-1704, fol. 174 v°. 
2 Resolutiën 1692-1704, fol. 175, en Policy boek 1711-14, fol. 240 v° en vole. 


£. A. M. - 


102 


De toelating tot het maken van dit nieuw octrooyboek luidt als 
volgt : 

« 30 juny 1704. Myn Heeren wethouderen hebben gecommut- 
teert ende geauthoriseert, gelyck sy committeren ende authoriseren 
by dese den Heere greffier Cuypers, om le doen schryven in eenen 
partculieren register de oclroyen aen dese stadt geaccordeerl?. » 


III. VERVOLG op deze octrooyen, van 1709 tot 1778, gedaan in 
1793 door den griffier Wlem-Jacob-Jozef Verlinden. 


Register groot in-folio, verguld op snee. (Twee exemplaren). 


B. 
:STADSREKENINGEN EN CASSEBOEKEN. 
1° STADSREKENINGEN. 


VERZAMELING van vier honderd zes en zestig registers groot 
in-folio, beginnende in 1311, en eindigende in 1792. — Aan deze 
zoo lange recks van rekeningen, waarvan de vier en twintig 
eerste (van 1311-12 tot 1347-48) klad- en al de andere netboeken 
zijn, ontbreken de vijftien volgende jaren : 1312-13; 1314-15; 
1316-17 ; 1324-25; 1326-27 ; 1327-28 ; 1331-32; 1336-37; 1337-36; 
1339-40; 1343-44; 1344-45; 1389-00; 1395-96 ; en 1422-23. 

De registers der jaren 1332 en 1364 zijn zeer onvolledig ; aan 
de rekening van 1403-04, ontbreken slechts eenige bladzijden; 
maar aan die van 1577-78 en 1584-85, schieten drie maanden te 
kort. 

Van 1311 tot 1364, beginnen en eindigen de stadsrekeningen 
op viftien verschillende tijdstippen. De eerste gaat open en sluit 
met Kersmis, gelijk het eerste blad derzelver het te kennen geeft : 

«Int jaer ons Heeren M. CCC ence XT iaere begonste men 1erste- 
werven te scrivene in dit boec te Rers *. » 

De twee volgende rekeningen beginnen en eindigen op S. An- 


dries dag (30° november); die van 1318-19 gaat van dien laatsten 
tot Ste. Lucia dag (13* december) ; en de daarna komende, van 


1 Resolutiën 1692-1704, fol. 244 vo. 
2 Stadsrekening 1311-12, fol. 1 v°. 


Ste. Lucia tot S. Lambertus dag (17°* september). — Van 1320- 
21 tot 1322-23, beginnen en sluiten zij op denzelfden dag : de 
eerste, op dien van S. Lambertus ; de tweede, op den dag der 
Kruisverheffing (14° september) ; de derde, op dien vant S. Mat- 
theus (21°* september). — Van 1323-24 tot 1325-26, gaan zij van 
S. Mattheus tot S. Bartholomeus dag (24% augustus); en van 
1328-29 tot 1342-43, beginnen en eindigen zij op voorgenoemden 
laatsten dag. 

Van 1345-46 tot 1363-64, vangen al de rekeningen aan en ver- 
vallen schier op denzelfden dag. De veertien eerste, van 1345-46 
tot 1358-59, beginnen en sluiten op den laatsten augustus ; de vol- 
gende gaat van den 31° augustus tot den 29°* julij; die van 1360- 
61, van den 30° julij tot denzelfden dag; die van 1361-62, van 
den eersten augustus tot den laatsten julij ; die van 1362-63, van 
den 31° juhj tot den 31° item; die van 1363-64, van den laatsten 
julij tot den eersten augustus. 

In de driemaandelijksche rekening van 1364, loopende van den 
eersten augustus tot Allerheiligen, leest men het volgende : 


« Int iaer ons Heeren M. CCCLXIII...….. in halven oegste..…. 
waerd over een ghedreghen met den ghemeynen rade dat men 
voirtane de reheninghe canden are beghinnen soude op alre hey- 
leghen misse 1. » 

Deze ordonnantië van den magistraat werd stiptelijk nageko- 
men tot het jaar 1549-50; maar van 1308-09 af, in plaats van de 
rekeningen te sluiten, als te voren, op denzelfden dag, sloot men 
ze daags vé6r Allerheiligen. 

Van 1550-51 tot 1675-76, week men twaalf keeren van deze 
ordonnantié af : 1° in de rekening van 1550-51, gaande van den 
8° november tot den 31° augustus; 2° in die van 1551-52 tot 
1572-73, van den 1°* september tot den 31° augustus ; 3° in die 
van 1573-74, van den 1° september tot den 31° october; 4°in 
die van 1574-75 tot 1576-77, van den 1°* november tot den 31° 
october; 5° in die van 1577-78, van den 31°" october tot den 3r°* 
augustus; 6° in die van 1578-80, van den 22® julij tot den 
22% april; 7° in die van 1580-81, van den 23% april tot den 
21% october ; 8° in die van 1581-82, van den 22° october tot den 


1 Stadsrekening 1364, fol. 1 vo. 


22% derzelfder maand; 9° in die van 1582-83 tot 1583-84, van 
den 22* october tot den 21°" item; ro° in die van 1584-85, van 
den 22° october tot den 21° julij ; 11° in die van 1585-86 tot 1614- 
15, van den 22% julij tot den 21°" item; 12° in die van 1615-16 
tot 1675-76, van den 23° julij tot den 22° item. — Van 1676-77 
tot het einde, loopen al de rekeningen van den eersten septem- 
ber tot den laatsten augustus. 


29 CASSEBOEKEN. 


« CASSEBOECKEN van allen der sladt van Mechelen innecomen, 
s00 ordinaris als eælraordinaris, soo tselve innekomen by verpach- 
tinghe in colleclacie ende huringhe jaerlycæ es bedragende. » 

Veertig registers in-folio en groot in-folio, gaande van 1572 
tot 1576, van 1582 tot 1587, van 1589 tot 1592, van 1594 tot 1616, 
van 1618 tot 1619, van 1621 tot 1622, van 1625 tot 1630, van 
1639 tot 1640, van 1644 tot 1667, en van 1669 tot 1703. — Van 
1589 tot 1640, vindt menin deze boeken verscheidene posten 
uitgelaten in de stadsrekeningen, alsmede eenige andere welke 
erin geheel anders opgegeven zijn, als blijkt uit de twee volgende 
uittreksels dezer beide soorten van stadsrekeningen : 

« Yen octobris 1604. Peeler vanden Gheyne 11 guld.,in voldoenn 
vande 436 quid. over het ghieten vanden Neptunus metle ghajfel 
ende zeepeert, dienende lotte fonteyne, by hein gemaeckt volghens 
de specificatie, ordonnanltie ende quilantie..….. XII. 1» 

«a Betaelt Peeler de Clercq, geelgieter, vier hondert vieren- 
lwintlich quid. eens, over hel maechken ende leveren tan eenen 
coperen Neptunus ende zeepeert lot die fonteyne, met noch 
hwaelff quid. den selven gegundt voir dat hy hem beclaechde van 
tselve Le goeden coop aenveert te hebben, volgende .dordon. ende 
quitan. vz. . . +. + UTC SOC 

« Belaelt den fn Del is 1604 aen Artus de Ragiers, 
goutsmet lot Antwerpen, voer eenen silveren vergulden kelckt by 
hem voer dees stadt gemaeckt ende gelevert, weghende 23 oncen 
ende 9 engelsche, tot 5 quid. donce, bedragende ter somme van 


1 Casseboek 1604-1605, fol. 72. 
2 St:dsrekening ‘603-1604, fol. 180. 


117 1. 5 st. art., ende voer twee silveren ende halff vergulde 
ampullen, mettet beckenken daer toe dienende, wegende 27 oncen, 
18 engelsche, tot 3 qui 19 st. donce, comt 97 L. 13 st. art., by dees 
stadt geschoncken ende ghepresenteert tot den dienst Goids inde 
capelle van onse L. Vrouwe te Scherpen Heuvel, per ordonn. 
specie ende quitantie, comt tsamen. . Ile XIIII !. XVIII st.!» 
« Betaelt Aytus de Ragiers, goutsmet tot Antwerpen, voer 
eenen silveren vergulden kelck ende twee silveren ampullen, by 
hem gemaeckt, ende van deser stadls wegen ghepresenteert ende 
geoffert tot vereeringhe vanden dienst Goids inde capelle van 
onse L. Vrouwe ten Scherpen Hevel, volgens dordonn. vanden 
21° octob. 1604 ende quitan . . . . Ile XIIII {. XVIII st. » 
« Betaelt Peeter Mannaerts, voer een kelcksacxhen ende twee 

doecxkens, by hem tot den voirs, kelck gelevert, per quitan 
A DEPENExS 


(ee 
MAGISTRAAT. 


1° ORDONNANTIÈN VAN DENZELVEN. 


I. REGISTER groot in-4° waarin, onder den titel van: « Dies 
de corebrief vander stad van Mechelen » over onze aloude keuren 
en, onder dien van : « Dites die ordinancie vanden wollewerke te 
Mechelne » over de verschillende voorwaarden gesteld op de 
uitoefening dezer nijverheid gehandeld wordt ; waarop volgen 
eenige andere ordonnantiën op het coren, de rog, de farwe, de 
biere, enz. 

Het eerste gedeelte van dit handschrift kan aangezien worden 
als een gelijktijdig afschrift van het nieuwe keurboek, op parke- 
ment, besproken in de stadsrekening van 1380-81, als volgt : 

« ltem Joh. Reno, van eenen nriven coorboeke Le scryvene ende 
te makene, daer af dat doude boec in den torre gheleeght es, ende 
van perkemente daer toe, comt . . . . . . . . Ils g°.%» 


II. « Dir ES DIE ORDINANCIE sanden wollewerke te Mechlene. » 


1 Casseboek 1604-1605, fol. 75 v°. 
? Stadsrekering 1604-1605, fol. 158 v°. 
3 Resolutiën 1692-1704. fol. 139 vo. 


M oo 


Register in-folio, op parkement, inhoudende veertien verorde- 
ningen op dezelve, verschenen in 1331, 33, 36, 39, 41, 42, 44, 
45, 46, 51, 52, 54, 57 en 60, waarvan de zes eerste uit het 
voorgaande register opgenomen zijn geworden. 


III. « ORDINANCIE VANDER HALLEN aangaande de meershallen, 
de willeders, de remakers en de vettewaren, uitgegeven v6ér den 
grooten brand van het jaar 1342, alsmede dordinancie vander 
cruythallen,vanden mesvercoopers en vanden villenhoedemakers, 
welke nog hetzelfde jaar vernieuwd en ter pui uitgeroepen wer- 
den. — Wat die nagelcoopers, deghene die voircoop houden van 
lywailen, die lappytwetrers en die wisselaers betreft, die van ouden 
tyden in die halle plagen le slane, ende die oic vortaen daer inne 
staen sullen, op alsutke ordonnancien als men daer op setten sal, 
die en zyn noch ter tyt niel geordineert in die halle. » 

Register groot in-4°. 


IV. « DITS DE VORME VANDEN COREN ende deylinghen van goede 
vander doderhant achtlerblivende, ende oec vanden goede der 
levender persone, alsoe verre als ment van outs heeft connen 
ondersoeken. » 

Register groot in-4°, op parkement. 

Beneven de keuren op de doode hand, welke alle zonder jaar- 
getal zijn, bevat dit handschrift nog eenige dagvaardigingen 
voér schepenen, van 1371 tot 1484, als ook eenige verordeningen 
rakende de burgerij, in het algemeen, en de ambachten, in het 
bijzonder, waarvan de oudste van 1387, en de jongste van 1408 
dagteekent. 


V. « VOIRWEERD BOECKEN vander stadt van Mechelen assysen 
ende imposten » inhoudende verscheidene ordonnantiën aan- 
gaande dezelve, vernieuwd door den magistraat in 1449, 1476, 
1552, 1580, 1590 en 1623. 


Zes registers, waarvan drie groot in-4° en drie in-folio. 
VI. « DNIEUW REGISTER vander sladt van Mechelen, dat gemaect, 


gecolligeert ende byeen gebracht es byden wethouderen ende 
ouden costuymieren vander selver stadt van Mechelen van allen 


den rechten, costuyinen, vsancien ende ouden heerbringenen der 
selver stadt, alsomen die geplogen heeft te onderhoudene ende 
dagelycx onderhoudt, ten bevele van onsen alregenadigen Heere 
den R. K.» 


Register in-folio. (Twee exemplaren). 

De griffier Jan Van Ofphem, die van wegen den magistraat 
gelast werd met het uitvoeren van het bevel van keizer Karel V, 
ontving voor zijne gedane moeite vijf en vijftig guldens, welke 
som aangeteekend is, als volgt, in de stadsrekening van 1527-28 : 


« Liem betaelt Mr Jannen Van Ophem, ende dat by overdragene 
vander gemeynder kameren, voer zeekere diensten by hem der 
stadt gedaen, int copuleren ende by een te bringhene alle de 
rechien ende oude coustumen vander sladt, ende dy int gescryfte 
te stellene, waer voer hem opgescreven zyn XX st.erff, alst blyckt 
Prebobr inden ontfanck. . . . . . . . . . . LVl.1» 


VII. « Novum cuaos ». Dit nieuwe of tweede boek, waarvan 
het oude of eerste verloren is geraakt, werd begonnen in 1440. 
Het omhelst verschillende ordinancien ende statuten van den 
magistraat, gaande van den 30° october 1438 tot den 26° augus- 
tus 1449, alsmede vijf opene brieven aan hem gezonden door 
Filips den Goede in 1439 en 1446. 

In een ander boek, vervolg makende op het eerste en gaande 
van den 20°" october 1449 tot den 11° augustus 1522, vindt men 
nog drie brieven van voornoemden hertog, eenen van zijne 
gemalin Isabella van Portugal, eenen anderen van Jan van Bur- 
gondié, bisschop van Kamerijk, twee van de aartshertogen Maxi- 
miliaan en Filips den Schoone, en eindelijk eenen alouden sche- 
penbrief in latijn, uitgegeven in 1263 door Arnold (zoon van 
Willem), Walter de Stadecke, Everard de Ralenbeke, Walter Cri- 
kesten, Jan de Melana. Godfried de Stabulo, Hendrik Rogaes, 
Arnold Sconchals, Hendrik de Dale, Arnold de Ghencken en Mat- 
tas de Dilia. 


Twee registers in-folio. 


VIII. VERZAMELING van eenige verslagen en een zeer groot 


1 Fol. 230 vo, 


— 108 — 


getal verordeningen van den magistraat, afgelezen v66r de pui 
van het stadhuis. 

Twaalf registers in-folio en groot in-folio, (afschriften) van 1523 
tot 1579, en van 1589 tot 1705. 

Deze verordeningen zijn onderteekend door de volgende stads- 
griffers : van 1523-20, door Jan Van Ophem ; van 1529-67, door 
zijnen zoon /#hps ; van 1545-77, door Jan de Pots, den ouden; 
van 1556-87, door Willem Van Ophem; van 1578-1609, door Jan 
de Potes, den jongen ; van 1586-1634, door Æ%ips Van Ophem ; 
van 1620-25, door ÆRombout Van den Venne ; van 1625-37, door 
Andries Keynooghe; van 1635-60, door Dirk Van Gheele ; van 
1639-47, door Jacob Sporckmans ; van 1649-54, door Jan Moreels ; 
van 1654-86, door /ulius-Filips de la Motte; van 1660-97, door 
Gerard Huens ; van 1686-1725, door Daniël-Frans Cuypers ; van 
1691-1709, door ZLodewvk-Jozef Huens ; Van 1709-45, door Jau- 
Baptist Scheppers ; Van 1725-42, door Karel-Jozef Huens ; van 
1742-00, door Jan-Ferdinand Keyacrts ; Van 1746-90, door /au- 
Baptist- Athanas Scheppers ; en van 1790 tot het einde, door W4- 
lem- Jacob- Josef V'erlinden. 


IX. « INDEX der polilique ordonnantien voor de sladt ende pr'o- 
vintie van Mechelen, geëmaneert sedert den jaere 1449. » 


Register in-folio. 


X. ORDONNANTIEN DER POLITIEKAMER. 

Zes registers in-folio (véér-, af- en drukschriften), van 1616 tot 
1652, en van 1704 tot 1742. 

Onder deze treft men eene allerbelangrijkste aan van den 16°® 
augustus 1623, welke wi niet stilzwijgend kunnen laten voorbij- 
gaan, zonder den voornaamsten inhoud ervan te doen kennen : 

« Alzoo den meesten deel van de ongheregeltheden, die men 
daghelycx binnen deser sladt siet gheschieden, (alzoo vangt die 
ordonnantië aan) sonder lhwoyffet is loecommende deur dyen dat 
veele persoonen in haire ionckheyt nyet en zyn geleert ende onde- 
richt van tghene noodich dient gheweten,.………… Soo eest dat Myn 
Heeren vande weth, willende daer inne versien,..…. hebben gheor- 
donneert....…. dat voorlaen alle de kinderen deser voors. sladt, tsy 
knechthens oft meyskens, oudt synde van seven tot vyfthien jaren, 


die tot gheene andere scholen en syn gaende, selen schuldich 
wesen alle sondaghen ende h : daghen, vande halff ure neghen 
tot den elffven voor den noene, ende van een tot dry uren naer den 
HOC Nr. hun te vinden byde ineesters ende meesterssen die daer 
toe ghestelt ende vuyt devolie verweckt zelen wesen, behoyrlyck te 
worden gheinstrueert inde christelycke leeringhe, ende te leeren 
lesen ende schryven. » 


XI. PoricYEBoEcKEN. Twee en twintig registers in-folio, (af- 
chriften) van 1612 tot 1788, en van 1794 tot 1705. 

In het register beginnende met den jare 1744 en eindigende in 
1754, komen de ordonnantiën ongerangschikt voor, en zijn er 
verscheidene bijgebracht van 1760 tot 1766. — In hetzelve vindt 
men nog eenige opene brieven van keizer Karel VI en van Maria- 
Theresia, alsmede eene zeer breedvoerige beschrijving der inhul- 
diging dezer laatste, welke alhier plaats greep den 25° maart 
LEE 

Deze nieuwe verordeningen, van denzeliden aard als de vorige, 
zijn onderteekend door de volgende stads-secretarissen : van 
1612-21, door Jan Van Pacffenrode ; van 1612-17, door Pieter 
Van den Hove ; van 1618-25, door Æoris Van Paeffenrode ; van 
1620-54, door Anfoon De Potter; van 1625-55, door Æombout 
Van den Venne ; van 1654-60, door Jan Moreels ; van 1655-76, 
door Jan-Baptist Van den Venne ; van 1660-69, door Jacob Van 
Nyversele ; van den 1° augustus 1669 tot den 31°° december van 
hetzelfde jaar, door Jan Lodewycx ; van 1669-1713, door Jan- 
Baptist Scheppers ; van 1676-81, door Andries Keynooghe ; van 
1681-97, door /acob-Karel Van den Venne ; van 1697-1741, door 
Bernard-Alexander Van den Zype; van 1713-47, door Peter. 
Ivo Scheppers ; van 1741-84, door Jan Alexander Van der Linden ; 
van 1747-58, door Gaspard-Laureys Van der Mecren ; van 1758- 
95, door Jan Frans De Cock ; en van 1784-95, door /an-Antoon 
Pansius. 


XII. «[NDEx van de nofabele acten in dese boecken geenregis- 
treert. » 


Register in-folio, gaande van 16r2 tot 1788. 


RO 


2° RESOLUTIËN VAN DEN MAGISTRAAT. 


J. RESOLUTIEN door den magistraat in de Politiekamer geno- 
men, van den 20° july 1585 tot den 26° november 1794. 

Zes en twintig registers in-folio, waarvan het laatste groot in- 
folio. 

De vier eerste, gaande van 1585 tot 1704, en waarvan Vol. r 
voor titel draagt : « Manuael boeck, inhaudende sommierlychen 
gene is gheresolreert in policye camere, tzedert den XXe dach july 
inclus 1585 binnen der stadt Mechelen » zijn overgeschreven 
geworden in een register in-folio, waarin men op de eerste blad- 
zijde, als eigendomsteeken, de wapens ziet van den griffier jon- 
ker Darniël-Frans Cuypers. 


II. Tarez van den inhoud dezer resolutiën, gemaakt door 
onzen achtbaren en geleerden voorganger den Heer Preter- Jan 
V’an Doren. 

Drie registers in-folio. 


IT. RESOLUTIEN van den magistraat, begonnen den 24°" augus- 
tus 1680, en eindigende den 4°" junij 1690. 

Vier registers in-folio. 

Volgens eene in het eerste boek ingelaste verklaring van den 
29° april 1788, onderteekend door /acob-Frans Douglas, gezegd 
Schott, meester der requesten en raadsheer bij den Grooten 
Raad, zijn deze vier registers geschreven geworden door zijnen 
grootvader jonker Bernard-V'ictor en zijneu vader jonker Simon- 
ÆRobrecht, beiden gewezene wethouders dezer stad. 

In het tweede boek, (bladz. 53 v° en volg.) treft men een nauw- 
keurig verhaal aan van al hetgeen gedaan werd ter vereering 
des hertogs van Beyeren, als hij alhier gekomen was den 26°? 
maart 1692. 


IV. « RESOLUTIEN nopende d’accorden tusschen dese stadt ende 
de seven H. gheestmeesters gemaeckt raeckende het onderhaut 
vande innocenten. » | 

Register in-folio, gaande van 1702 tot 1795. 


V. RESOLUTIEN geannoteert door den H. greffier (Jan-Baptist) 


RL TS— 


Scheppers by ordre vande weth, van den 2% juni] 1738 tot den 
30°? juni] 1739. 

Register klein in-4°. 

VI. RESOLUTIEN VAN DEN BREEDEN RAAD, gaande van den 
29° december 1653 tot den rot" april 1691, en van den 29°" octo- 
ber 1714 tot den 19°" september 1794. 

Drie registers in-folio. 


VII. « RESOLUTIEN der gedepuleerde van den breeden raede 
der stadt Mechelen » 
Register in-folio, van 1768 tot 1794. 


a HANDELINGEN EN ACTEN VAN DEN MAGISTRAAT. 


I. « REGISTER vander sladts zaecken ende affairen dyer te 
vervolghen staen, begonst inden jaere XVIC ende vyve, » en eindi- 
gende den 6° february 1634. 

Register in-folio. | 


IT. « NOTITIE BOECK DER BREEDE RAEDEN. » 
Register in-folio waarin, van 1662 tot 1784, het voorwerp 
hunner handelingen aangeteekend staat. 


IT. « MEMORIEN ENDE OBJECTIEN, de welcke gedaen worden door 
die vanden breeden raede aen die Eerw. Heeren schauteth, 
borgemeesters, schepenen ende raedt van dese stadt ende provin- 
cie, aengaende een groot deel van misbruycken de welcke alhier 
van over veele jaeren hunnen oorspronck hebben beginnen te 
nemen. » | 

Register in-folio van de eerste helft der xvur* eeuw. 


= IV. Oup EN VERMINKT ROODBOEK, bevattende verscheidene acten 
der xv® en xvi® eeuw rakende de trezorie. 

Register groot in-folio !, waarin men onder andere stukken een 

afschrift vindt van het testament van Margareta van Oostenrijk, 


1 In 1802, werd dit register, dat uithet stadsarchief verdwenen was, op de oude 
markt voor S. Romboutskerk teruggevonden, bij eenen oud-boekverkooper, Jan 
Coppens, die aan den Heer Gyseleers- Thys verklaarde hetzelve gekocht te hebben ten 
sterfhuize van den stadsgriffier Scheppers. 


+ AN 


gestorven te Mechelen den 30°" november 1530 ; alsmede eene 
ordonnantië tot deszelfs voltrekking van den 23 october 1552, 
gegeven door keizer Karel V aan zijnen tweeden kamerling Lode- 
wyk van Vlaenderen, Heere van Praet ; en nog eenen openen brief 
van den 27% april 1553, Waardoor de giften aan S. Pieters kerk, 
door wijlen Margareta van Oostenrijk vermaakt, door den keizer 
goedgekeurd en gewaarborgd worden. 


V. « NIEUWE ROODBOEKEN, « inhoudende diverssche contracte, 
overeencominghen ende andere saken concernerende de tresorye 
der stadl van Mechelen, verniewvt ende begonst te maecken corts 
naerde leste reconcilialie derselver stadl met zyne Maï., geschiet 
den XIX July a XVe LXXXV.n» 

Vier registers groot in-folio, gaande van den 9% september 
1585 tot den 6" november 1797. 

In het eerste derzelver ontmoet men : r° Een octrooi van den 
12% november 1531, verleenende aan die van Brussel het maken 
eener nieuwe vaart, van de Schelde tot aan hunne stad. —2° Een 
ander der maand meï 1595, vergunnende de oprigting van een 
nieuw Begijnhof binnen de muren van Mechelen. — 3° Eene 
ordonnantië aangaande den Steen dezer stad en de gevangenen 
die erin opgesloten waren, uitgegeven te Brussel den 24% julij 


1091: 


VI. OVEREENKOMSTEN van den magistraat met stedelijke en mi- 
litaire overheden, kloosters, ambachten en ambtelooze personen. 

Register in-folio, van 1698 tot 1786, waarin men onder andere 
zaken een contract vindt van den 1% januarij 1757, aangegaan 
door den magistraat met Andries-Jozef Vanden Gheyn, voor het 
hergieten van twee geborstene klokken van den beïjard, alsmede 
een ander van den 2° april 1766, met denzelfden, voor het hergie- 
ten der poortklok en het uitdraaïijen der klok, /ozef genaamd. 


VII. « REGISTRE VANDEN GHECOCHTEN POORTERS, » begonnen 
half augustus 1445. 

Drie registers groot in-4° en in-folio, gaande van 1445 tot 
1656 ; van 1652 tot 1684 ; en van 1686 tot 1795. — Véér gemeld 
Jjaar 1445, vindt men in de registers der schepenbrieven verschei- 
dene dezer acten. 


VII. « GETUIGSCHRIFTEN gegeven door den magistraat en 
eenige andere inwoners dezer stad, ten voordeele hunner bloed- 
verwanten of vrienden. 

Zeven registers in-folio, (v6é6r-en afschriften) gaande van 1610 
tot 1614 ; van 1615 tot 1619 ; van 1627 tot 1629 ; van 1647 tot 
1650 ; van 1651 tot 1670 ; van 1762 tot 1788 ; en van 1771 tot 
1794. — Ziehier een dezer getuigschriften geleverd door den 
magistraat den 11° september 1647 : 


« Communemrs elc., cerlifions et declairons par cestes estre 
veritable, que messire Hugues de Prant,S' de Blasvelt, a esté tué 
les armes à la main en ceste ville, sopposant aux rebelles lors de 
la surprise d’icelle l'an 1580, laissant sa vefte, fille du Baron 
de Gistelles, et messire Cosme de Prant, seig' moderne de Blas- 
velt, en fort bas eage et ayant par les troubles et pillaiges des villes 
perdu la pluspart de ses moyens ; et que led messire Cosme de 
Prant, suivant les traces de ses anceslres, a esté employé au 
service de Sa Mat dans lad. ville et province de Malines es 
premieres et plus honorables charges, et a esté appellé avecq la 
principale noblesse du pays aux funerailles de tres houte memoire 
PArchiducq Albert, où il a conduict un cheval d'honneur avecq 
sa baniere. Declairant en outre qu'en l'an 1635, lorsque les enne- 
mys francois et hollandois avoient assiegé la ville de Louvain, 
led. messire Cosme s'est porté avecq un zele particulier à la 
defjence, fortification et garde de lad. ville 1.» 


ÈS BRIEFWISSELING VAN DEN MAGISTRAAT. 


I. Missivex, of briefwisseling tusschen gevolmagtigden van 
Z. M. en den magistraat, ter vereffening van betwistbare zaken. 

Twee en twintig registers in-folio, (v66r- na- en afschriften) 
van 1599 tot 1609, en van 1630 tot 1731. — /em, van 1600 tot 
1692. — Jlem van 1616 tot 1622, van 1632 tot 1649, van 1636 tot 
1741, en van 1750 tot 1794. — Îlem, van 1687 tot 1717. 


IT. « BRIEVEN VAN ’T HOFF ENDE SOUVEREYNE RAEDE, » verzonden 
voor advijs naar den magistraat en door hem beantwoord, 
Tien registers in-folo, (v66r- en naschriften) van 1621 tot 1689, 


1 Rés. 1647-1650, fol. 31. 


en van 1608 tot 1739. — //em. Zes registers in-folio, (afschriften) 
van 1698 tot 1738. 


IT. « SUBALTERNE STADS OFFICIEN, » of briefwisseling tusschen 
het Hof en den magistraat aangaande het vergeven van zekere 
onderhoorige plaatsen, waarvoor van stadswege eene geldelijke 
waarborg vereischt was. 

Register in-folio, (véér- en naschriften) gaande van den 1r° 
junij 1765 tot den 28°" februarij 1780. 

In dit register treft men, in antwoord op eenen brief der Heeren 
der algemeene rekenkamer, gedagteekend uit Brussel den 25° 
november 1767, een zeer belangrijk verslag van den magistraat 
aan, waarin breedvoerig uitgelegd wordt, waarom deze aan de 
verkooping van het mechelsch onderwijsgesticht te Leuven, 
welke sedert 1699 reeds door hem besloten was geweest, tot hier- 
toe geen gevolg gegeven had. 


IV. ApvysEen gegeven door den magistraat op verzoekschriften 
overgeleverd aan het Hof. 

Register in-folio, (afschriften) van 1639 tot 1664. — Jtem. Een 
en twintig registers in-folio, (vé6r- en naschriften) van 1694 tot 
1715 ; Van 1717t0t1777; en Van 1770 tot 1708: 


V. «a PETITIEN, AYDEN ENDE BEDEN, » of briefwisseling tusschen 
den magistraat en zijne vorsten, tot bekoming van onderstands- 
gelden zoo voor de stad als het land. 

Achttien registers in-folio, (vé6r- en naschriften) van 1606 tot 
17977. — ltem. Elfregisters in-folio, (geldig gemaakte afschriften) 
van 1638 tot 1788. 


VI. « BRIEVEN VAN INDUCTIE, » of smeekschriften voorgedragen 
aan het Hof voor uitstel van betaling. 

Drie registers in-foho, (vé6r- en naschriften) van 1618 tot 1700, 
van 1702 tot 1723, en van 1725 tot 1780. 


VII. « BRIEVEN VAN DEN AGENT ENDE AEN HEM GESCHREVEN. » 
Twee registers in-folio, (vé6r- en naschriften, en eenige 
afdruksels) van 1760 tot 1788, en van 1789 tot 1794. 


VIII. APosTILLEN op requesten tot bekoming van vrijdommen. 
Register in-folio, van 1572 tot 1576. 


IX. REQUESTEN tot bekoming van vrijdommen, ingediend aan 
het Hof en door hetzelve aan den magistraat verzonden. 
Register in-folio, (véér- en naschriften) van 1772 tot 1785. 


X. « CoPpyEn vande ordonnantien, requesten, brieven, schrifturen 
ende andere stucken, » rakende bijzonderlijk de stad, of slechts 
eenige inwoners derzelver. 

Twee registers in-folio, (geldig gemaakte afschriften), gaande 
elk van 1602 tot 1612. 


XI. « CONCORDAETEN Issu, » of brieven van den magistraat 
dezer stad en van eenige andere steden, aangaande het betalen 
der lasten vereischt van al wie van woonplaats veranderden om 
zich elders te gaan vestigen. 

Register in-folio, van 1683 tot 1786. 


XII. APOSTILLEN op aanvragen gedaan aan de Heeren schepe- 
nen dezer stad, voor opsluiting van zinneloozen en geldverkwis- 
ters. 

Register in-folio, begonnen den 2% januarij 1753, en eindi- 
gende le 22 nivôse an II. — Ziehier eene dezer apostillen : 


« Gesien de declaralien ten dese gevoeght, ende rapporl gedaen, 
M. H. S. permitleren den supliant (Egidius Laddersoes) synen 
sone Michael Laddersoes, voor den tydl van tiwee jaeren, by pro- 
visie Le doen sequeslreren in eene plaetse van belernisse, mits brin- 
nen vertien daer naer part te geven aen den Hecre premier sche- 
penen van de plaelse synder detentie. Aclum in collegio 14 april 
1768 1. » 


XIII. BELASTINGEN voor het onderhoud der krankzinnigen. 
Twee registers in-folio, van 1683 tot 1711, en van 1761 tot 


2195; 


XIV. « CRYGHT-ORDRES, » of brieven rakende het krijgsvolk. 

Veertig registers in-folio, (naschriften) van 1591 tot 1594, en 
van 1596 tot 1748. — fem. Vijf en twintig registers in-folio, (gel- 
dig gemaakte afschriften) van 1626 tot 1748, en van 1754 tot 1794. 


1 Fol. 14. 


— 116 — 


XV. « REGISTERS VANDE INVALIDES, » of brieven aangaande het 
onderhoud van verminkte krijgslieden ten laste der stad en pro- 
vincie van Mechelen, gezonden aan den magistraat door /an de 
Brouckhoven, graaf de Bergeyck, superintendent der algemeene 
rekenkamer te Brussel, en de leden derzelver. 

Vier registers in-folio, (naschriften) van 1701 tot 1709, van 
1710 tot 1714, van 1714 tot 1727, en van 1728 tot 1741. em. 
Twee registers in-folio, (afschriften) van 1701 tot 1720, en van 
1720 tot 1740. 


5° BENOEMINGEN VAN DEN MAGISTRAAT EN ZIJNER BEDIENDEN. 


I. BENOEMINGEN VAN DEN MAGISTRAAT. Acht registers in-folio, 
(vé6r- en naschriften) en drie item, (afschriften) gaande gezamenljk 
van 1627 tot 1793. — Om de vroeger gedane benoemingen te 
vinden, moet men ze opzoeken, van 1347 tot 1394, in de stads- 
rekeningen ; van 1395 tot 1584, in de registers der schepenbrie- 
ven ; en van 1585 tot 1626, in die der resolutiën van den magis- 
traat, C 2°. 


IT. « NoOTICIE BOEK vande veranderinge vande magistraet der 
stadl Mechelen.» 


Register langwerpig groot in-folio, gaande van 1696 tot 1795. 


IT. « AGGREATIE door alle particulieren ende ambaghten van 
den nieuiven keus van het magistraet der stadt ende province van 
Mechelen, gedaen den 22 meert 1790 door den Breeden Raede, 
representerende de staelen deser provincie. » 

Register in-folio. 


IV. « EEDEN die gedaen worden door die Heeren van het magis- 
trael der stadt ende provincie van Mechelen, ende van de ghene 
die aende voorschreve Heeren moeten den eedt doen, al voren de 
selve in bedieninge van lun ofjicie mogen comen. » 


Register klein in-4°, op parkement, verguld op snee. 

In dit boek zijn opgegeven de formulen der verschillende eeden 
af te leggen: 1° door den schout ; 2° door de commune- of 
burgemeesters ; 3° door de schepenen ; 4° door de overdekens ; 


5° door de gezworenen der poorterij ; 6° door de trezoriers ; 
7° door de gezworenen der dekenij ; 8 door den rentmeester ; 
9° door de pensionarissen ; 10° door de secretarissen ; 11° door 
de grifhiers ; 12° door den griffier der dekenij ; 13° door de wees- 
meesters ; 14° door den klerk der weeskamer ; 13° door den 
ambtman ; 16° door den luitenant van den schout ; 17° door de 
schepenknapen ; 18° door de meijers of preters ; 19° door de 
procureurs ; 20° door de ambachten, uitmakende den breeden 
raad ; 21° door de ambachten, in het algemeen ; 22° door den 
keurder en wardijn, of halmeester ; 23° door de kapelmeesters ; 
24° door den stadsgeneesmeester ; 25° door den stadswondheeler ; 
26° door de gezworenen van het district ; 27° door de zeepzie- 
ders ; 28° door de gekochte poorters, sedert het jaar 1672; 
29° door den scherpregter ; 30° door de Joden; (kleine en groote 
eed); 31° door den broodweger ; 32° door de graanmeters ; 
33° door de buildragers. 


V. REGIsTER inhoudende de namen der Heeren des magistraats 
en van andere personen die, vé6r het aanvaarden hunner bedie- 
ningen, den daartoe vereischten eed afgelegd hebben. 

Register in folio, gaande van den 12° september 1746 tot den 
4% april 1752; van den 16° januarij 1764 tot den 30°" october 1780; 
van den 15° april 1763 tot den 20° september 1771 ; en van den 
6" october 1767 tot den 1°" februarij 1790. — /#m. Register klein 
in-4°, gaande van den 31 januarij 1791 tot den 20° decem- 
Der 704. 


VI. NAAMROLLEN der personen benoemd en becëdigd door den 
magistraat, van den 13° februarij 1703 tot den 16° mei 1755. 
Register in-folio. 


VIT. « INSTRUCTIE BOECK », of reglementen rakende de ver- 
schillende door den magistraat toevertrouwde plaatsen. 


Register groot in-folio, gaande van den 17% november 1761 
tot den 4% maart 1704. 


S. A M. 8 


— 118 — 


Lx 


AMBACHTEN. 


De ambachten alhier, ten getalle van vijf en veertig ongeveer, 
waren gerangschikt in drie klassen : de HOOFD, GROOTE en KLEINE 
ambachten. — Die der cerste klas, uit wier midden jaarlijksch 
zes schepenen gekozen werden, zijn door Pauwel van Christynen 
opgenoemd als volgt : de vischverkoopers, vleeschhouwers, 
verwers, brouwers, bakkers en huidevetters f,. 

Maakten deel van de tweede klas : de lakenmakers, droog- 
scheerders, kramers, smeden, (onder wie gerekend waren : de 
£rof- en hocfsmeden, de wifwerkers, de slote- en hangslotmakers, de 
messen-, bus-, Spoor- en kammakers, de goud- en zilversmeden, de 
koperslagers, de geel-, tinnen pot- en klokgieters) de timmerlieden, 
de vier gekroonden, (wefselaars, steenhouwers, kleimstekers en 
£lazenmakers) de schippers, kleermakers, schoenmakers, vette- 
wariers en bontwerkers, wier dekens en gezworenen, gezamen- 
lijk met die der zes hoofdambachten en de andere leden van den 
magistraat, den breeden raad uitmaakten. 

Onder de kleine ambachten waren geteld : de hoedenmakers, 
de drie neringen, (garcelmakers, zadelmakers en zceldraijers) de 
molenaars, scheepstimmerlieden, ljntrekkers, buil- of zakke- 
dragers, kordewagenaars, de hoveniers, (te zamen met de frwit- 
verkoopers en mandenmakers) de sargiemakers of duffelaars, de 
kousenmakers, kuipers, schrijnwerkers, de vier neringen, (s/oel- 
drayers, horenbrekers, lans- en rademakers\) de vlasverkoopers, 
linnenwevers, oudekleerkoopers, de wondheelers, {met de bar- 
biers), de pruikmakers, schilders, zagers, stroodekkers, de tapijt- 
werkers, handschoenmakers, (te zamen met de /asschen-, witleer- 
en rtenmunakers) de leertouwers, speldemakers, (met de passe- 
mertmakers) de leemplakkers, knopmakers en kraankinders. 


1° HOoFDAMBACHTEN. 
a) Vischverkoopers. 


I. REGISTER inhoudende, van 1455 tot 1759, diversche privr- 
degien ende reglementen verleent aende poorters ende inghese- 


1 Commentaria in leges municipales Mechlinienses, tit I, art. 45. 


tenen deser stadt Mechelen, als oock verscheyde vonnissen ende 
ordonnantien raeckende het ambacht vande visch-coopers der 
selver stede ende anderssints. By een vergaedert door Her Jan 
Vermost, H° Peetr Scheppers, Peel Bollaert, Jan Cauthals, Jan 
Van Loye, Peet: De Meester, Guill : Vanden Nieuwenhuyse, Jan 
Hamers, ende Corn : De Gorter, dekens ende oudermans respec- 
tive van het selve ambachlt. » 

Register groot in-folio, verguld op snee, geschonken aan het 
stadsarchief, in 1873, door den Heer /. /. Wällemin-De Cocg, 
laatsten deken van gemeld ambacht. 


IT. « GENERALEN INVENTARIS van alle privilegien, rollen ordon- 
nantien, vonnissen &: van het visch- vercoopers ambacht…. 
gemaeckt ten jaere 1756,» en vernieuwd in 1793. 

Register in-folio, gegeven door denzelfden. 


IT. ROLLEN EN ANDERE ACTEN, gaande van 1448 tot 1794. 

Register in-4°, op parkement, opgeluisterd door eene aller- 
schoonste miniatuur in olieverw, verbeeldende den Zaligmaker 
aan het kruis, als ook door de meesterlijke hand die den eed des 
ambachts geschreven heeft, welke beide gewrochten in deszelfs 
rekening vau 1606-1607 geboekt staan als volgt : 


« Belaelt Jan de Namur, van een cruyceficx in des ambachts 

boeck te schalderen, . . . . 15 , + 2 VIT guiden:a 

« Îlem gegeven meester Trapegni, vanden eel vanden ambacht 
in des ambachts boeck le schryven, een banchel van . . . 
I'quiden VI st. 


IV. « ROLLE VAN T’ VISCHVERKOOPERS AMBACHT, geinaect inl jaer 
ons Heeren duysent vyf hondert eenentseventich. » 

Register in-folio, voortkomende uit dezelfde bron. (Afschrift 
der voorgaande rolle.) 


V. « INDEX... van de rolle van het vischvercooper ambacht.…., » 
voorafgegaan van eene « Evaluatie der ponden, aengestelt wegens 
die Hecren wetlhouderen... anno 1769. » 

Handboek in-r12°, 


1 Register 1579-1608, fol. 243. 


a LAON 


VI. Borrex opgelegd door de dekens en oudermans van het 


ambacht. 
Drie vellen papier voor het jaar 1457-58, en twee voor dat van 


1482-83, zamengenaaid in een cahier in-4°. 


VII. « DIET ES D’ BOECK VAN ONDANCKE. » 
Register klein in-4°, gaande van 1492 tot 1547. 


VIIT. « COREXSE : BOECK. » 
Register in-4°, begonnen in 1549, en eindigende den 18°’ decem- 
DÉr ya, 


IX. « CoRRECTIE-BOECK van hel visch-verhoopers ambacht.…, 
gemaeckt len jaere seventhien-hondert lwee-en-dertigh, als wan- 
neer waeren dekens Joan. Bapt. Scheppers, Joannes van Loven, 
Ant. Joseph de Meester, Jacobus Scheppers, oudermans Her Pe- 
ter Scheppers, Her Jan Pau.van Loy, Egidius de Meester, Gaspar 
Estric. » 

Register groot in-folio, ingaande den 11° februarij 1732, en 
sluitende den 11° julij 1795. — Gift van den Heer Wemin. 


X. « REKENINGHEN VAN DEN VISCOOPERS AMBACHTE. » 

Acht registers in-folio en groot in-folio, waarvan het oudste, 
tot nu toe ontdekt, van 1454 tot 1458, en van 1466 tot 1486 gaat; 
het tweede, van 1486 tot 1543; het derde, van 1543 tot 1570; het 
vierde, van 1579 tot 1608; het vijfde, van 1608 tot 1636; het 
zesde, van 1641 tot 1652; het zevende, geschonken door voor- 
zeiden Heer Wällemin, van 1695 tot 1745 ; en het achtste, 


van 1745 tot 1794. 

XI. « ASSYSE ENDE VERDINGHEN » van den droogen, verschen en 
vlaamschen haring, van 1514 tot 1531. 

Register klein in-4°. 


XII. « BOECK VAN DE BUEGHEL ASSYSE. » 


Register klein in-4°, inhoudende, van 1553 tot 1590, de namen 
der in boete geslagene personen, die den tol op den invoer en de 
verkooping, in het klein, van den haring en den droogen visch 
verzuimd hadden te betalen. 


nn D RE 


XIII. « DIT SYN DE RESTEN VAN DER VIS ASSYSE. » 


Register klein in-4°, behelzende, van 1540 tot 1559, de namen 
dergenen die hunne achterstallige schuld rakende den tol op den 
visch vereffend hadden. 


XIV. « REKENINGHE van den ont fanck ende den uytgeeff van het 
Inhuys, » Van 1760 tot 1773, overgegeven door Joannes-facobus 
Van Lunen aan de dekens en regeerders van het vischverkoopers 
ambacht. 


Register in-folio. 


XV. ORDONNANTIEN v00r de tellers van het ambacht, uitgegevén 
in 1537, 1550, 1559 en 1563. Aan de oudste derzelver ontbreken 
de negen eerste artikelen. 


Register in-folio. 


XVI. ORDONNANTIÉ « vande mandraegers neringe » van het jaar 
1648, alsmede eenige andere acten. 


Register in-folio. 


XVII. « Borck van allen den renlen ende goeden dat dambacht 
van den vyscoepers van Mechelen toebehoir, » van 1527 tot 1660. 

Register in-4°. 

XVIII. « BRUEDERSCAP... in die ere ons Heren ende des goede 


sente Jacobs. gheordenert ende ghescreven.… int iaer ons Heren 
doe men screef M.CCC.XIII. » 


Register klein in-4°, inhoudende de grondregels van dit broc- 
derschap. 


b) VZeeschhouwers. 


I. « RoLzE vanden ambachte vande vleeschouwers tot Mechelen. » 


Register in-folio, op parkement, verguld op snce, begonnen in 
het jaar 1644, en gaande van 1554 tot 1787. 


IT. ArscxrirT dezer rolle, gaande van 1554 tot 1775. 
Register in-folio. 


III. VERZAMELING van verscheidene na- en afschriften rakende 


me 2e— 


het ambacht, getrokken uit deszelfs boeken en die van den magis- 
traat. 


Register in-folio, gaande van de eerste helft der xvnt tot de 
tweede der xvm® eeuw. 


IV. « COMPARITIE BOECKEN. » 

Zeven registers in-folio, gaande van 1603 tot 1609; van 1606 
tot 1622; van 1609 tot 1635; van 1613 tot 1683; van 1680 tot 
1736; van 1736 tot 1764 ; en van 1765 tot 1793. 


V. « REKENINGHE vanden ambachte vande vleeschouwers. » 

Zeventien registers in-folio en groot in-folio, gaande van 1504 
tot 1519 ; 1519-1523 en 1526-1528 ; 1528-1549 ; 1552-1553, 1555- 
1556,1558-1559,1563-1567en 1569-1593; 1593-1509 en 1601-1609; 
1609-1614 ; 1614-1620 ; 1620-1626 ; 1626-1631 ; 1631-1637; 1637- 
1642 ; 1642-1648 ; 1648-1657 en 1661-1662 ; 1680-1706 ; 1707- 
1738 ; 1738-1774 On 1774-1705. 


VI. « REKENINGHE der aelnoessen buessen van den ambachte. » 

Vier registers in-folio, gaande van 1532-1534, 1573-1577, 
1596-1602, en 1612-1625 ; van 1625-1630, 1634-1637, 1639-1642, 
en 1646-1648 ; van 1696-1739 ; en van 1739-1782. 


VIT. « REGISTER van het inne-comen in het ambacht van de vleesch- 
houwers. » 

Register groot in-folio, op parkement, waarin aangeteckend 
Staan, van 1703 tot 1795, de doop-aankomst- en sterfdag der in 
het ambacht aangenomene leerjongens. 


VIII. « REKENINGHE VAN DE CAPELLE. » 
Register in-folio, gaande van 1720 tot 1737. 


IX. « VERHUERINGE van de ambachts-bancken, penscraemen » en 
goederen. 

Twee registers in-folio en langwerpig in-folio, gaande van 
1545 tot 1591; en van 1672 tot 1735. 


X. « GoEDEN de de busche vanden beenhouwers ambachte heeft. » 
Register in-folio, gaande van de tweede helft der xvr°, tot de 
tweede der xvir eeuw. 


XI. « KAVEL BOECk » der banken van het vleeschhuis onder 
de oudermans en de onderhoorigen van het ambacht. 

Register langwerpig in-folio, gaande van 1608 tot 1660, en 
hervattende voor de jaren 1698 en 1764. 


XII. « AccYs BOECKEN. » 

Twee registers langwerpig in-folio, inhoudende, van 1700 tot 
1721; en van 1721 tot 1791, de namen der personen « die ten 
achteren gebleven syn vande aude vleesch accyse, » alsmede derge- 
nen die eene bank in het vleeschhuis gehuurd hebben. 


XIII. « REKENINGE vande oude impositie op het vee. » 
Register in-folio, behelzende dertien rekeningen, gaande van 


1738-39 tot 1750-51. 


XIV. « VarrA rakende het vleeschhouwers ambacht. 
Register in-folio, gaande van de tweede helft der xvr° tot de 
tweede der xvnt eeuw. 


c) Brouwers. 


Ï. « INVENTARIS VAN HET BRAUWERS AMBACHT, Vehelsende 500 
oude als nieuwe priviegien, rollen ofte polihicque ordonnantien, » 
waarvan de oudste dagteekent van 1270. 

Register groot in-folio. 


IT. « REKENINGE VANDEN BRUWERS BINNEN MECHELEN. » 

Drie registers in-folio, gaande van 1467 tot 1541 ; van 1563- 
1567, 1570-1574, 1576-1584, 1587-1500, 1612-1613, 1652-1655, 
1686-1687, 1715-1717 En 1719-1727 ; Van 1727-1734, 1708-1784, 
1788-1790 en 1795. 

In de rekening van 1467-68, de oudste van het ambacht, ver- 
klaren de gezworenen van hetzelve, dat zij « om te verhuedene 
menegen twistende discoert tusschen de oude ende nuive geswoerne, 
maids der rekeningen van des ambachts erffelicken ende haeffe- 
licken goeden, ende zunderlinge mids costumen die zy,alsdoen 
lielden, van haren rekeningen die zy deen den anderen daden 
met cedullen, sonder haer inheffen over te gevene dat y binnen 
haren bewinde ontfaen hadden, hebben geordineert ende doen 
maken dit tegewoirdich register, om dal in toecomenden tyden 


— {24 — 


hacre nacomers souden mogen welen hoe datmen ‘t regiment 
vanden voers. ambachte gehouden heeft, ende oic om dat van 
iaer le taer elhe geswocrne by lyden zynde van nt voertane haer 
regiment van haren ontjange ende wtgevene sullen doen regis- 
treren ». 

Ten jure 1425, wWerd alhier van stadswege eene brouwerij 
opgerigt, voor het brouwen van aarlemsch bier, hetgeen 
bestadigd wordt door de volgende uittreksels der stadsreke- 
ningen 1425-26 en 1426-27. 

« Len van eender pannen ghecochlt ler stad behoef...bier inne 
te bruwene, woech II° IT Uib., coste mellen tolle ende metter 


vracht, Vin merte IIIIe XXV, . . «4 VII Kb, TD bte 
«Item XXXVIIellen heen 9 ghecocht ter stad behoef, opder stad 
nast ! te legghene, costen. . . . . . VIIIS, IX D. gbrab:» 


« Llem van dat de voers. heen costen te brenghene, van dat de 
bruiwersse verteerde die de renlmeesteren ghehuert hadden, 


COML OP Le … . CORNE 
« Llem Claus Die nn van CXXIIIT ellen zac lakens, 
COSION CS …. . «+ XXVIIXS, MD bre 


« llem van XXI ci zac lakens, IIT draeff zacke ende zac 
bande, van alderhande cupen, ketelen le vuerene, van 1 put 
akere ? ghecocht ter stad behoef, comt . . . XIITS g° brab.» 

« llerr Jan de Maezelandere, van eender grooten cupen, costen 
IX qulden arnh, I cuelvat, coste IIIT gulden arnhk, III stuken * 
ende 1 oesvat , II gulden arnh, aen deczelen, III S g°, aen 
I beghiet vat, IIT cronen vranx, comt op. III Uib.IXS q° brab.» 

« Ile Rom van Baesroode, van I beghiel vate te pekene, ende 
van eender gooten, comt op. . . . . ITS, IIII D g° brab.» 

« Item van CCCL V tonnen ghecocht al omme ter stad behoef, 
coste elc tonne VII g°, comt op. . IX lib. XTS, IX D\gbrab 

«Ltem Jan de Mazelandere, van eender briuve pannen ghecocht 


Ast, de vloer waarop men de ontkiemde gerst droogt. 

Aker, kooperen emmer van algemeen gebruik in eene brouwerij. 

Stuc, groote ton. 

Oesvat, houten schotel of lepel, waærmede men eene kuip tot op den bodem 
ledigt, 


& À ED mr 


ter stadl behoef, weghende IIIT: LXXIIIT Hb.coste elc Lib. VIII g° 


brab., comt op. . . . . . XIIII Ub. XVIS, III D g° brab.» 
« llem de selve, vanden ketelhoute * ghecocht ieghen hem, 
COSIE. L 00 AVI t0 0rG0 


« llem Peter 7 paid Voie van VII grooten brucupen 
daermen der stad bier inne bruut,’coste elc cupe VIIT croonen 
brab., comt op LVI croonen, maken . . . XIIII lib. g°brab.» 

« llen, de selve tiwee perssoone, van drien cuelvalen, coste elc rat 
IIII croonen vranxæ, comt XII croonen, valent. III Gb. ge brab. » 

« Îlein van tiwee scep vaten, coste . vat IT croonen, comt 
COR LL |. . Me XX SJ 0TO0:S 

Liem van VIII sluken, ue Le situc IS q°, Il ketelhoute, 
costen XXXIITS, IIII D go, van eender grooter cupen ende eenen 
bac Le vermaken, costen ITTIS q°, I grooten trechtere, coste XII 4°, 
EGP ALODN - … … _: CR DVLS, HIPD'0brabos” 

« Item Aert Valke, cn ich in Hollant te Hlam, (Haarlem) 
omme een wyf die, bruywen sal, ende was ute XIIII daghe, 
(XXIX in merte UITEXXVI) ende III Sg° vander vrouwen 
ÉOSRCONO Open. . : . . à . . . . XVIISg°brab.»° 


III. « BoEc VANDEN AELMOESENEN BUSSEN VANDEN BRUWERS 
. AMBACHTE, gheoordineert byden gheswornen ende ghemeynen 
ghesellen vanden selven ambachte. » 

Regicter in-4°, gaande van 1472 tot 1577, en van 1585 tot 1587. 


IV. ORDONNANTIËN, REQUESTEN EN EENIGE VONNISSEN rakende het 
ambacht. 

Twee registers in-folio, gaande van r471 tot 1680; en van 1619 
tot 1660. — Het eerste, dat op parkement is, sluit met eenen 
clapper, op papier, gemaakt in 1732. 


V. REGISTER in-4°, op parkement, van denzelfden inhoud als 
de twee vorige, gaande van 1519 tot 1661. — Hetzelve is opge- 
luisterd door eene miniatuur in olieverw, gemaakt in 1596 en 
geteekend Px Cx (Pieter Ceulemans), * voorstellende geknield en 


L Ketelhoute, planken gebruikt in eene brouwerij tot dekking der ketels. 
2 Stadsrekening 1425-26, fol. 184 r° en v°. 

3 Stadsrekening 1426-27, fol. 141. 

4 Zie NEEFFS, Histoire de la peinture et de la sculpture à Malines, t. I, p. 309. 


— 126 — 


met zamengevoegde handen, aan de voeten van een aan het kruis 
genageld Christus beeld, vier hoofdmannen van het brouwers 
ambacht, wier aandacht daarop door eenen vijfden hoofdman, die 
achter hen staat, getrokken wordt. 


VI. « RESOLUTIE BOECK. » 

Register groot in-folio, gaande van 1696 tot 1792. — Aan het 
hoofd van dit bock leest men het volgende : 

« Memorie als dal teghenwoordigh de sleutels van d’eysere histe 
syn berustende, eenen by Jan Wauters, eenen by Jacobus Ver- 
imneulen, en eenen by Cornelis de Gortter, leghenwoordigh dekens 
van het brauwers ambacht, ende den vierden leyt in de has met de 
pampiren, met een briefken aen, waer op stael : dit is eenen sleutel 
van d'eysere histe. Actum desen 22 december 1727. » 


VIT. « REGISTER van alle de persoonen die gecomen syn ende 
gedaen hebben hunnen eedl in het brauwers ambacht der sladt 
ende provintie van Mechelen. » 


Groot in-folio, van 1603 tot 179r. 


VII. « REGISTER van alle de persoonen de welcke van de dekens 
van © brauvers ambacht hebben vercregen de graen maete an° 
1025. Ilem van desselfs cnechlen. Ilem vanden verkens stock. 
Ende hel cnaepschap. » 


Groot in-folio, van 1621 tot 1794. 


IX. « REKENINGHE RAECKENDE DEN WATERMOELEN » der stad, 
gepacht door die van het brouwers ambacht. 
Register in-folio, gaande van 1687 tot 1684. 


X. « REKENINGEN gedaen door de gecommitteerden van de 
dekens van het brouwvers ambacht, over de penningen by hen ont- 
fangen ende uytgegeven van de impositie van lwelf stuyvers op 
eder stuck brouwgoet. » 

Tien rekeningen van Joannes-Henricus Broers, van 1762 tot 
1772; drie van zijne weduwe Anna-Maria de Brouwer, van 1772 
tot 1776; en dertien van Æombout-Bartholomeus Beclaerts, van 
1775 tot 1788. 

Register in-folio. 


XI. REKENINGEN der dekens van het brouwers en huidevetters 
ambacht, aangaande de door hen ingehaalde gelden, ter betaling 
van den vereischten penning voor eenige hoofdsommen, door hen 
ten behoeve dezer stad geligt. 

Register in-folio, gaande van den 1° september 1750 tot den 
3° december 1762. 


XII. « BINNEN EN BUYTEN vVonDT, » of lijst der herbergen, gevon- 
den zoo binnen als buiten de stad. 
Twee registers langwerpig in-folio, gaande van 1685 tot 1687. 


XIII. Lysr der alhier gedane brouwsels, sedert den 25°* octo- 
ber 1690 tot den 13° october 1698 ; en van den 19°* october 1692 
tot den 7° october 1697. 

Twee registers langwerpig in-folio. 


XIV. « BIER ACCYSEN. » 
Register zeer groot in-folio, begonnen den 1° september 1759 
-en eimdigende den 25°" augustus 1760. 


d) Bakkers. 


I. ROLLE, ORDONNANTIËÈN EN REQUESTEN rakende het ambacht, 
-verschenen of vernieuwd in 1446, 1451, 1472, 1476, 1478, 1483, 
1515, 1519, 1535, 1561, 1575, 1578, 1581, 1582, 1583, 1587, 
1568, 1591, 1595, 1597, 1598, 1624, 1625, 1626, 1628, 1629, 
1632, 1634, 1635, 1637, 1640 en 1641. Negen en dertig geldig 
_gemaakte afschriften, op parkement en op papier. 

Register 1n-4°, verrijkt met ecene miniatuur. 


IL. « RESOLUTIE BOECK, » gaande van 1730 tot 1705. 

Cahier in-folio, waarin, onder andere resolutiën, gevonden 
wordt de volgende : 

« Den 14 augustus 1747 heeft Monseur Smeyers (Egidius-Jozei) 
aengenomen omtle maecken een schilderye voor ons ambachs 
camer, de welcke sal verbeldende de volle camer besigh synde met 
te houden hunne rekeningh, waer op sal moelen geschildert syn 
hunnen knap, en sal moeten een plaets gelaeten worden voor den 
negensten persoon, die volgens dit ackoort sal moeten geschildert 


— 128 — 


worden. Welck stuch sal breedt syn van aende schouw tot aende 
vensters, en hoogh gelyck de andere schitderye, den heet verbel- 
dende, die hy sal trachten soo spoedigh af te maecken als het moe- 
gelyck sal wesen, maer de dekens sullen den doeck moetlen bekos- 
ligen ; en boven dien sal oock moeten doen ‘schilderen het potret 
van men dehen de Coster, op dander schilderye van Blanckare 
gemaeck, en dit voor de somme van vier en twintich pistoelen » L. 


IT. « REKENINGHE VAN HET BACKERS AMBACHT. » Van 1764 tot 
1195: | 
Register in-folio. 


IV. « PROEFMEETERS EN LEERKNECHTEN » Van het ambacht. Van 
1695 tot 1795. 
Register langwerpig in-folio: 


V. « HUERCEDULLEN ENDE ANDERE ACTEN VAN HET BACKERS 
AMBACHT. » Van 1766 tot 1793. 
Register in-folio. 


ce) Æmdevetters. 


I. ROLLE, ORDONNANTIËN, REQUESTEN EN SENTENTIËEN Van het hui- 
devetters ambacht, gegeven of vernieuwd, ingezonden en uitge- 
sproken in 1575, 1578, 1582, 1592, 1607, 1604, 1611, 1617 1618, 
1621, 1624, 1630, 1631, 1636, 1637, 1638, 1644, 4646/4657 
1659, 1664, 1673, 1681, 1683, 1704, 1707, 1710, NE RO 
1736, 1741, 1752, 1764, 1774, 1775, 1776 en x777-Nijfenmweedue 
geldig gemaakte afschriften, op parkement, begonnen in 1764. 

Register in-4°. 

IT. « Copy DEZER ROLLE, » gemaakt in 1782 door /.-F. Des- 
hayes. 

Register in-4°. 


IT. « REKENINGHE VAN HET AMBACHT’S IN KOMEN. » 

Vier registers in-folio en groot in-folio, gaande van 1679 tot 
1667 ; van 1667 tot 1698 ; van 1698 tot 1734 ; en van 1743 tot 
1753. — In het eerste dezer registers is ingelascht een voor de 


1 Zie fol. 18. 


huidevetters aller belangrijkste opene brief van A/bertus en /sa- 
bella, gedagteekend uit Brussel den 20° april 1616, waarin deze 
aartshertogen (om te verhoeden dat de secrete conste van tobberen 
ende bereyden van soaensche leideren ende bezaenen, welche die 
van het voors. ambacht zyn houdende in wesen ende in syn meesle 
crachte, soude worden achterhaelt) statueren dat nyemandt int 
voors. ambacht sal mogen worden aenveert, noch toegelact®n om 
tzelve te exerceren, dan alleenelyck degene die tan een trye 
ambachtsman geboren ende vuyt den selven ambachle gesproten 
zyn ; (diwelk ook alzoo by burgemeesters ende wethouderen der 
voors. stede is gestalueert geweest inden jaere vyfthien hondert 
vierentzeventich) dat nyemandt de voors. conste buyten de voors. 
stede en mach exerceren, noch aen een ander wysen ofle leeren 
met woorden oft met wercken, als wesende lselve een poinct soo 
delicaet dat daer van dependeert de icelvaert ofle ruyne van 
tvoors. ambacht }. 


IV. REKENINGEN DER CAPPELMEESTERS VAN HET HUYVETTERS 
AMBACHT. » 

Vijf registers in-folio en langwerpig in-folio, gaande van 1631 
tot 1653 ; van 1653 tot 1704; van 1705 tot 1736 ; van 1736 tot 
1760 ; en van 1760 tot 1789. 


V. Lysr dergenen die in het ambacht aangekomen zijn, en er 
den eed afgelegd hebben, van 1555 tot 1667. 
Register in-folio. 


‘VI. « NOTITIE BOEK VANDEN ASSYZE VANDEN GEVETTEN LEDERE 
METTEN SCORSMOLEN » en van menigerlei zaken rakende de huide- 
vetters. 

Register langwerpig in-folio, gaande van 1551 tot 1570, 1560- 
1565,1575-1577, 1599-1600, 1602-1603, 1609-1612, en 1615-1619. 


VII. « REKENINGE VANDE SCHORS-MOLENS, #nilsgaders van de wol 
ende smack accyse, lsamen ingepacht van d'Heeren Tresoriers 
der stadt Mechelen op den lesten dagh april 1695, voor eenen ter- 
meyn van lhien achlereen volgende jaren, voor de somme van 
tien honderdt qguldens Cjaers. » 

Register in-folio, gaande van 1698 tot 1743. 


L Register 1619-1667, fol, 326-328 vo. 


VIII. « REKENINGHE VANDEN NIEUWEN STEENEN SCHORSMOLEN » 
buiten de antwerpsche poort, gemaakt door die van het huide- 
vetters ambacht, krachtens een octrooi van Maria-Theresia van 
den 25° ohtober 1752. 

Register in-folio, gaande van 1752 tot 1776. 


IX. « Boeck #7houdende de specificatie vanden erven ende renten 
toebehoorende der capelle vande huyvelters. » 
Register in-folio, op parkement, gaande van 1559 tot 168r. 


X. Item. Van 1627 tot 1698. 
Register klein in-4°. 


XI. Item. Van 1680 tot 1738. 
Register in-folio. 


2° GROOTE AMBACHTEN. 


a) Lakenmakers. 


I. « ORDINANCIE VAN DEN WOLLEWERKE TE MECHELE ». 

Zeventien ordonnantiën, waarvan vijf verschenen in 1350, 
1363, 1366, 1369 en 1377, en twaalf in 1331, 1323, 1336, 220 
1341, 1344, 19345, 1346, 1951, 1352, 1354 Eh 1300 MERE 
laatste gerangschikt zijn onder letter C r°. 

Register in-4°. 


I. Item. Drie ordonnantiën van 1331, 1333 en 1339, een wei- 
nig verschillende van de voorgaanden. 
Register klein in-4°, op parkement. 


INT. Item. Zeven en twintig ordonnantiën, waaronder elf 
nieuwe, uitgegeven in 1364, 1370, 1379, 1384, 1385, 1408, 1428, 
1432, 1433, 1434 En 1449. 

Register in-4°. 


IV. fem Zes ordonnantiën van den 29% october 1539, van den 
4®% october 1544, van den 26% juni} 1559, van den 28% november 
1560, van den 10° april 1581 en van den 6°* september 1604. 

Register in-4°, op parkement en op papier. 


V. « Borc ghemaect int jaer ons Heren M.CCC.XLV ». 

Register klein in-4°, waarin men, onder menigerhande zaken, 
de aanbesteding vindt der schildering des glasraams ten zuiden 
van het kruiswerk in S. Rombouts kerk, gedaan door de laken- 
makers aan Woutér van Pañtele en zijnen zoon, den 15° maart 
1473. De acte dier aanbesteding luidt als volgt: 

« Cont ende kennelyc sy allen lieden die dese letteren selen sien 

oft hoeren leesen, dat comen es Woutter van Baltelle ende Wout- 
der, syn sonne, ende hebben aen ghenoemen als van ocester (uit het 
oosten) ghelaes te maeckenne al suelken ghelaes wenster, als loe 
behoeren es den groetten ambachte dat inen heet weefambacht, 
staende in sintle Rommens kercke in dat crus weerc, (kruiswerk) 
vanden hernaes neeriweert toel beneen touiwe (van het vierkant des 
glasraams tot beneden toe) s/reckende, XX pande lanc, ende X 
pande breet. Ende dies sael hy duer in macken LIIIL panden 
gheweernt weerc : (geverwd werk) sem te weelene XVIII panden 
zoer die VI beelden, item te weeltenne ons Lieve Wrouwe, ende 
sinlle Rommont, ende sintlte Lembrecht, ilem sinlte Marye Mad- 
delenne, ende sintte Seerer, (Severiju) ende sintte Plyenyer ; ende 
noch XVIII panden voer die tabbernackelen, (nissen) ende XII 
panden voer die ghetouwen, ende VI panden voer die raeyers, 
ende voer die spoelders ; (die het garen op de weversspoelen 
winden) ende dies seele die belden syn gheaeebyteweert (gekleed) 
ende ghestoffert van al suelker weerwen (verwen) als Heynric 
Vermeeren wenster es, oft beeter, oft beeler canney. (kan hï} 
liem van loeye hebben dambacht onlfaen een rorme, ende oft die 
Heeren van ambachle begherden een swaerder daen die forme 
dan sy ghesien heebben, dat sael staen des ambacht laeste, ende 
dat hy dese wensterre sael macken koesbaer ende eerberlyc, soe hy 
aider abelycæ (bekwaamst) can. Item dies sael hy hebben van LIITI 
panden gheweervde wercke : van elken voelte XII gro brab., ende 
van wytten woelte, van elken voetten V qr° brab ; ende die lysten 
sael hy bynnen maecken, ende die in sael my niet metten. Ende 
voer die lysten sael hy hebben II lib. qr° brab., maer dies en mach 
hy die lyslen niet mynder macken dan sy behoeren te synne, alsoe 
oerdeneren sael, daer dat ambacht mede te wreden sael syn, ende 
van deser leeverynghen sael hy die kercmeesters te wreden stellen. 


Dil ivaes ghedaen int jaer ons Heeren M.CCCC ende L'XXIII op 
den XV dach in meertte » 1. 


VI. « REKENINGHE BEWEIJS van de dekens van het groot ambacht, 
gheseyt de laecken maeckers.» Van 1552-53, 1620-22, 1625-26, 
1640-41, 1646-47, 1650-51, 1658-60, 1662-77, 1680-84, en 1686- 
1688 ; van 1688-1733, 1735-1743, En 1787-1780. 

Tweec registers in-folio. 


VII. Luysr dergenen die in het ambacht aangekomen zijn, van 


1544 tot 1579. 
Register in-folio. 


VITE. em, van 1650 tot 1713. 
Register langwerpig in-folio. 


IX. MERKEN DER LAKENMAKERS, Van 1666 tot 1682. 
Register in-folio. 


X. « BOEK VANDE LAECKENS DIE TER HALLE SIJN GEWEST, » Van 
1724 tot 1726. 

Register in-folo. 

Om aan onze lezers een denkbecld te geven der uitgebreid- 
heid van den lakenhandel in de stad en provincie van Mechelen, 
laten wi] hier een uittreksel volgen van een request ingediend 
aan den magistraat, den 2% december 1675, door de lakenma- 
kers, verwers en droogscheerders, luidende alzoo : 


« Verthoonen met alder eerbiedinghe de dekhens, ouderlingen 
ende supposten vanden grooten ambachle vande laecken maec- 
kers, ververs ende d'over dekens vande drooghscheerders, met 
hunne supposlen,..…. hoe dal binnen dese stadt ende jurisdictie, 
ter saechke vande goede gelegentheyt, vô6r desen de manufacture 
vant wollenwerck in sulchen floreringe ende groot achlinghe heeft 
geweest, dal men inde selve bevonden heeft dry duysent, tee hon- 
dert ghetauwven, ende dat tot ider gelauwr van noode syn twelf luy- 
den om dat te beslicren, vuytbrenghende alzoo 38,400 persoo- 
nen,…. sonder de beryders ende ververs, waer door dese sladt 


1 Fol, 90 vo-g1 vo. 


ende ghemeynte groot is ghebeneficeert geweest ; maer alsoe de 
troubelen ende quaden tydt de selve soo naer Enghelant als andere 
quarlieren heeft doen vertrecken, soo is de selve negotie daer door 
alsdan gants te nielte gegaen tot grooten achlerdeel ende schaede 
van dese stadt, » 


b) Droogscheer ders. 


ROLLE, EED, ORDONNANTIÈEN EN REQUESTEN Van het droogscheer- 
ders ambacht, van 1601 tot «756. 


Register zeer groot in-folio, begonnen anno MDCCXXXXI. 


c) Xramers. 


I. RGLLE VAN HET KRAMERS AMBACHT, Vernieuwd in 1561, als- 
mede eenige ordonnantiën van 1538, 1540, 1544 En 1545. 
Register in-4°, op parkement. 


Il. Zem. Nieuwe rolle van den 10° mei 1632, vervangende de 
rollen der jaren 1519, 1551 en 1561, achter welke men eenige 
ordonnantiën, requesten en apostillen vindt, gaande van 1442 tot 
1443, en van 1636 tot 1764. 

Register in-folio, op parkement, verguld op snee en verrijkt 
met eene miniatuur. 


IT. « REKEN BOECKEN vanden ontfanck en uytgeef der dekens 
vander halle, geseyt cramers ambacht. » 

Zes registers in-folio en groot in-folio, gaande van 1400 tot 
1510 ; Van 1554 tot 1591 ; van 1618 tot 1671 ; van 167r tot 1731; 
van 1731 tot 1778 ; en van 1778 tot 1796. — In het cerste dezer, 
« begost int jaer ons Heren dusent vierhondert ende LVI, » zijn 
aangeteekend, als volgt, de tafereelen en beelden geplaatst door 
de kramers, ten jare 1470, in den omgang der S. Rombouts kerk, 
op het altaar van hunnen patroon den H. Nicolaas, dat hun door 
de Heeren van het kapittel, bij brief van den 6° september 1478, 
vergund was. 

« ltem betaelt le tavel te brenghen wt schilders huus tot inde 
LP SO MINE Su Ne à à 2 + à … + IIIII g°. » 


1 Doos 74, Varia. 
So A M: 


« Llem belaelt om sinte Heynricte sellen . . . «  V sluv.» 
« Liem belaell om sinte Fransissicus te selten, ende IT cande- 
leers, ende VI lib. loets ende I quaert, somme. . 115s.TITII q°.» 


« Liem belaelt om sinte Magriele, ende sinte Pauwels, ende 
sinte Berbelen candeleers te sellen, ende VI lib. loets, somme . . 
en où ee * «  XVITT pie VIE 


In 1754 en 1758, werden door Ægidius- Jozef Smevers, voor de 
ambachtskamer der kramers drie schilderijen gemaakt, welke 
beschreven zijn in de rekeningen van gemelde jaren, als volgt : 

« Llem belaelt op den 25 october 1754 aen Dheer J. Smeyers, 
Meester Schilder, over geschildert te hebben eene schilderye ver- 
beeldende den dans der heydenen ronts omme den afgodt Pan, 
ende deel makende van het Leven van den H. Rumoldus, by 
QUALT  n  ù e e o  e 6 e e 

« llem betaelt op den 2 april 1758 aen E. J. Smeyers, voor 
gemaeckt te hebben twee schilderyen, het een verbeldende St. Rom- 
bout van den graef Ado ontfangen wordende, ende het andere de 
ontmoeling van St. Rombout ende St. Gomimarus, synde het derde 
ende vierde deel van syn leven, by quitantie de somme van 325°.» 


IV. « REEKENINGHE BEWYS vande capelmeesters van St. Nvcolaes 
capelle in St. Rombouts kercke. » 

Vier registers in-folio, gaande van 1510 tot 1537; van 1540 tot 
1599 ; van 1599 tot 1696 ; en van 1606 tot 1795. — In het eerste 
dezer registers vindt men eene beschrijving, gemaakt in septem- 
ber 1510, van de /uylle ende ornamente toe behorende Sinter Claes 
capelle vanden cremers ambacht, welke de capellemeesters ontfanghen 
hebben van deken, ghezwore ende bussen meesters vanden voers. 
ambacht à. 


V. « REKEN BOECKEN van de siecke busse van cramers ambaght. » 
Vier registers in-folio, gaande van 1571 tot 1624 ; van 1624 tot 
1667 ; van 1667 tot 1748 ; en van 1748 tot 1796. 


VI. « BUSBOECKEN, waerin men vinden sal allen de namen vande 
snans ende vrouwven die int ambacht vande cremers den eedt gedaen 


1 Register 1400-1510, fol. 48 vo. 
2 Register 1731-1778, fol. 95 v° en 112 vo. 
8 Register 1510-1537, fol. 12-15 vo. 


hebben, ende des jaers op Ste Nycoiaes dach schuldich zvn te brenghen 
opde camere desselfs ambachts alsulchen  busghelt, als  byden 
ambachte zal worden geordineert. » 

Drie registers langwerpig in-folio en in-folio, gaande van 1607 
tot 1620 ; van 1619 tot 1641 ; en Van 1712 tot 1734. — In 1614 
werd het busgeld gesteld op zes stuivers f. 


VII. « CAPPELLEBOECK, waerinne men bevinden sal alle de naemen 
vande mans ende vrouwen die int ambacht vande cremers den eedt 
£edaen hebben, ende tsjaers op sinte Niclaes dach schuldich svn te 
drengen op de ambachts camere elck drye stuyvers voor offergell, 
volgens de ordinantie van Myn heeren vander wetth deser stadt 


Mechelen. » 


Register langwerpig in-folio, gaande van 1620 tot 1647. 


VIII. « RESOLUTIËN VAN HET KRAMERS AMBACHT. » 
Register in-folio, gaande van 1713 tot 1782. 


d) Srneden. 


I. « Ro vande coperen polgieters, vande cammaeckers, vande 
mesmaeckers, vande maerschalchken ende slootmakers, vande keteleers, 
metalen polgietzrs, clochgieters ende busgicters, » als nog eenige 
acten, vonnissen, testamenten en requesten aangaande dezelve, 


Register in-folio, op parkement, gaande van 1449 tot 1766. 


II. « BLADT-WYSER DER ROLLEN, » 
Register in-folio, gemaakt in 1757. 


III. « LYST DER MEESTERS VAN HET SMEDEN AMBACHT, Van 1381 
tot 1469, alsmede drie ordonnantiën rakende hetzelve van 1399, 
1424 En 1481. 

Register 1in-4°, op parkement, voerende voor opschrift : 
« In den name der heiligher drieroldicheit, so was dit Loee 
ghemaect ende gheordineert int iaer ons Heren doe men screef. 
M. CCC. ende LXXXT, op den XXII sien dach van meye, bi Janne 
Ghiselbrechls ende bi Janne Adaeins, die doen dekene waren van 


L Revister 1619-1641. fol, 1. 


den sineeden van Mechlen, ende bi rade van haren gheswoernen, 
ende bi Symoene van den Wynkele des tors. ambachts knape was 
op diere lyt, om dat men ivelen soude wie hare ghildebroeders of 
suslien waren op d'iere lyl of namaels werden souden ten eweliken 


daghen. » 
In gemelde lijst treft men, in 1441, deu naam van ester Jan 


Scelsiman aan en, in 1466, dien van /acop die clocg/netere. 


IV. « BusBork » inhoudende de namen der personen die het 
busgeld betaald hebben, van 1620 tot 1633; em, van degenen die 
in het ambacht gekomen zijn, van 1662 tot 1672 ; em, de reke- 
ningen der busmeesters, van 1692 tot 1766. 


Register klein in-4°. 


V. « Dir 1S DEN LEER JONGHERS BOECK. » 
Register klein in-4°, gaande van 1719 tot 1794. 

VI. « Dir 1S DEN BOECK VAN HET BUSGHELT EN KERSGHELT. » 
Register in-folio, gaande van 1727 tot 1705. 


VII. BROFDERSCHAP VAN DEN H. ELIGIUS, patroon van het 


smeden ambacht. 

Vier rollen, op parkement. Aloude afschriften der xm£ en xiv® 
eeuwen. De eerste derzelver eindigt als volgt : 

« Omme vaste te houdene alle dese poente ende coren, die tors. 
bruedere vaste ende seker houden 1willen, soe hebben si hen 
verbonden vore die vors. Heren den... bisscop van Ludeke gheco- 
ren, ende enen Edelen Here. W. Berthoude. Die selve ghecoren 
Here bisscop, met den Here. W. Berthoude, heeft ghegeren sinen 
consent tote allen dinghen vorscreren, ende hebben se met haren 
zeghelen, melten seghelen der scepenen van Mechlen, w'astghe- 
maect ende beseghell. Ghegeven int iaer ons Heren dusentech. 
hvee hondert. vyftech ende. IIIT. op sente Thomas dach apostel in 
decernber. » 

De drie andere rollen vangen aan met den eed der medebroe- 
ders, luidende alzoo : 

« Van desen daghe vortane salic goel ende ghetrowe sün die 
lruederscap sente Loys, ende houden alle stalute daer loe behoe- 
rende, ende hare vrome (Vreugde) sneerren, ende hare scade 


minderen nae minen macht zein, nu God help ende die heilyhen 
vader sente Loi.» 


e) Z'imimerlieden. 


I. « ROLLE, ORDONNANTIËN EN REQUESTEN Van het timmerlieden 
ambacht, van 1575 tot 1794. 

Register in-4°, op parkement en op papier, verrijkt met eene 
miniatuur, in olieverw, en drie grondteekeningen. 


f) Merselaars. 


I. ROLLE, ORDONNANTIËN EN REQUESTEN Van het ambacht der 
metselaars, van 1539 tot 1632, en van 1539 tot 1791. 

Twee registers in-folio en groot in-folio, op parkement, elk 
met eene miniatuur. 


IT. « EXTRACT ENDE COPIE y{ den origienelen rol van het metsers, 
ende gelaesemaeckers, ende steenhouwers ambacht binnen Mechelen, 
de dato prima mey 1774. » 

Register in-folio. 


IT. « INVENTARIS van alle de schepene brieven aengaende den 
ambachte vanden metsers, der bussen ende altaere vanaen selven. » 


Register klein in-folio, begonnen in 1581, en gaande van 1386 
tot 1590. 


IV. LYST DER MEESTERS EN LEERJONGENS VAN HET AMBACHT, 
gaande van 1506 tot 1509, en van 1539 tot 1654. 

Register klein in-folio, voerende voor opschrift: « Dit es 
tregistre vander ordonnanlien ende observantien, die de gezwo- 
renen busmeesters, oudermans ende ghemeyn ghesellen vanden 
metsers ende ghelaesmakers ambachl jaerlycxæ obserreren ende 
onderhouden, z0e van jongers taenveerden om te leeren metsen, 
cleynsteken oft gelaesmaken, initsgaders hun proeven te doene, 
als oplen grooten ommeganck de keerssen ende anderssints daer 
toe staende naer gewoonlycke manieren te dragen ende tonder- 
houden, vuyt den ouden boeck getrochen, ende vernyewvt :edert 
der furien ende pilleringhe alhier te Mechelen te bamisse anno 


XVe LXXII geschiel, aengesien datlet zelve oudt boeck {sic) geheel 
ende al geschuert erde bedorten was". » 


V. Item, van 1664 tot 1795. Register in-folio, getiteld : « Teec- 
lenboeck: van het metsers en gelaesemaeckers ambacht. » 


VI. « REKENINGHEN VANDE DEKENS VAN HET METSERS AMBACHT. » 

Vier registers in-folio, gaande van 1555 tot 1608 ; van 1640 tot 
1724 ; Van 1724 tot 1752 ; en van 1752 tot 1706. 

VII. « REKENINGEN VANDE BUSMEESTERS VAN HET METSERS AM- 
BACHT. » 

Drie registers in-folio, gaande van 1558 tot 1625; van 1627 tot 
1732; en van 1732 tot 1706. 


VIII. « CHÜNSEN ENDE HUERINGEN, als die aelmoesen busse vanden 
ambachte vanden metsers jaerliics heffende is op diverscen panden. » 


Register zeer klein in-4°, beginnende den 12° september 1504, 
en emdigende den 8® april 1542. 


IX. VARIA RAKENDE HETZELFDE AMBACHT, Van 1731 tot 1755. 
Register klein in-4°. 
g) Schippers. 


I. ROLLE ORDONNANTIÈN, REQUESTEN € eenive andere acten van het 
schippers ambacht, van 1486 tot 1793. 


Register groot in-4°, op parkement, verrijkt met eene schoone 
miniatuur. 


II. « RESOLUTIE BOECK VAN HET SCHIPPERS AMBACHT. » 
Register in-folio, gaande van 1691 tot 1705. 


IT. « ACTEN BOECK, » van 1693 tot 1782. 
Register groot in-folio, verguld op snee, 


IV. « VONNIS BCECK VAN HET SCHIPPERS AMBACHT. » 
Register groot in-folio, gaande van 1707 tot 1781. 


1 Zie 4. Pinchart, Archives des arts, sciences et lettres, t. IL, p. 76-79. 


_ 139 — 


V. REKENINGEN VAN DE DEKENS DER SCHIPPERS, Van 1574 tOt 1595; 
van 1589 tot 1602; van 1652 tot 1675; van 1748 tot 1759 ; en van 
1768 tot 1793. 


Vifregisters in-folio en groot in-folio. 


VI. « OP TEECKEN BOECK. » 


Register in-folio, behelzende, van 1757 tot 1793, de namen der- 
genen die zich aangeboden hebben om gedurende eenen bepaal- 
den tijd in het schippers ambacht te blijven. 


VII. « IN KoM BoECK, » of list der lecrjongens en meesters van 
het ambacht. 


Register in-folio, gaande van 1751 tot 1795. 


VIIT. « LYSTE VAN DE GOEDEREN COMENDE VAN ANTWERPEN NAER 
MECHELEN, sedert het jaer 1589, » en vrachtloon derzelver. 


Register klein in-4°, gemaakt in 1768. 


h) Schoenmalkers. 


I. ROLLE, ORDONNANTIÈN" EN REQUESTEN VAN HET SCHOENMAKERS 
AMBACHT, Van 1574 tot 1724. 

Register groot in-4°, op parkement en op papier, met eene 
miniatuur, 


II. NAAMLYST DER LEERJONGENS EN MEESTERS VAN HET AMBACHT, 
van 1582 tot 1708. 


Register groot in-4°. 
1) V’ettewariers. 


I. ORDONNANTIÈN, REQUESTEN, VONNISSEN EN APPOINTEMENTEN, 
van 1529 tot 1791. 


Register in-folio, op parkement, verrijkt met eene schoone 
miniatuur, verbeelde den Zaligmaker. — Bij brief van den 9® 
augustus 1495, Werd door den deken en het kapittel van S. Rom- 
bout aan de vettewariers het regt verleend van de ambachts mis 
op het altaar van S. Salvator te doen lezen, Ziehier een uittreksel 


van dien brief : « Op dat l'yemeyn geselschap vanden ambachte 
cande vellewariers, (die) den autaer van sinte Salvatoir, gelegen 
inde voors. onser kerchken, aenveert hebben tot heunder dispositien 
ende ordonnantien ter eeren Goits ende tot ciraet des voors. 
aulaers,.…. souden moegen hebben, houden, regeren, gouverneren 
ende vercieren, ende missen aldaer doen lesen, ende opten feest- 
dach van sinte Salvaloirs doen singgen, ende den offer alsdan 
daer  geoffeert tot ciraet ende ornamenten des voors. autaers 
emploteren, souden moegen ontfangen, verleenen wy (deken ende 
capilele der kercke van Sinte Rombouts) hun vuyt specialder gra- 
lien volcommen oirlof, consent ende autoriteyt,.…. (mits) alen 
jaeren len eeuwigen daege negen st. te kersmisse le belalene,.… de 
welche voors. negen st. die voors. vanden ambachte ten voors. ter- 
mnyne ons le belalene geoirloft hebben ende loegeseyt1. » 


j) Bontwerkers. 


REKENINGEN VAN HET BONTWERKERS OF PELTIERS AMBACHT, Van 
1690 tot 1790. 


Register in-folio. 


3° KLEINE AMBACHTEN. 


a) ÆHoedenmakers. 


Ï. « RESOLUTIE BOECK VAN HET HOEDEMAECKERS AMBACHT, » Van 
1760 tot 1701. 


Register in-folio. 


IT. REGISTER in-folio, inhoudende : van 1605 tot 1768, de list 
der nieuwe meesters van het ambacht ; van 1605 tot 1766, die 
der oude meesters en leerjongens ; van 1605 tot 1768, de reke- 
ningen van het ambacht ; van 1606 tot 1619, de vonnissen uitge- 
sproken door de dekens der hoedenmakers ; en van 1669 tot 


1760, de namen der kramers die in derzelver ambacht verlangd 
hebben te komen. 


1 Fol. 18 ro en vo. 


IT. REKENINGEN, van 1767 tot 1705. 
Register groot in-folio. 


b) Molenaars. 


I. « ROLLEN ENDE ORDONNANTIEN VANDEN MOELDERS AMBACHTE. » 
Register klein in-folio, op parkement en op papier, gaande van 
1580 tot 1743. 


IT. « REKENING BOECK VAN ’T MOLDERS AMBACHT, » van 1766 tot 


1195: 
Register in-4°. 


III. REKENING VAN ONTVANGST DES WATERMOLENS, Van 1665 tot 
1681. 


Register langwerpig in-folio. 


IV. Zfem, van ontvangst en uitgaaf deszelven, van 1687 tot 
1682. 


Register in-folio. 


c) Lyntrekkers. 


Ï. « ROLLEN ENDE ORDONNANTIEN VANDE SCHIPTRECKERS OFT TRE- 
GELERS NEERINGE, » Van 1540 tot 1713. 


Register in-4°, op parkement en op papier, met eene minia- 
tuur. 


I. « ROLLE VOOR DE NIEUWE NATIF, aengestelt in de plaetse van de 
gene voor desen genoemt lyntreckers. » 


Register in-4°, op parkement.— Deze rolle werd gegeven den 
27% october 1721, in vervanging der eerste, welke bij Keizerlijk 
en Koninglijk besluit, zoo als men in dit register leest, aîge- 
schaft en vernietigd was geweest « {er saecken vande beroerten ende 
troubelen voorgevallen binnen de stadt van Mechelen inde maendt 
Jumi 1718. » 


IT. Dezelfde rolle, met twec nieuwe ordonnantiën van den 25°" 
augustus 1755 en den 21% october 1771. 


Register in-4°, in druk uitgegeven door J/oannes Francisens 
V’arder Elst. 


d) Buyl-, Bak-, of Zakkedragers. 


I. NAAMLYST VANDE MEESTERS, BORGEN EN LEERJONGENS DER BAK- 
DRAGERS, Van 1686 tot 1789. 


Register in-folio. 


IT. « NIEU-NATIE ENDE BUYLDRAGERS. » 
Register in-folio, van 1721 tot 1705. 


e) Kordewagenaars. 


I. « RozzE van het corde-waeghenaers ambacht. » 
Register groot in-4°, op parkement en op papier, gaande van 
IS4O TO 1791. 


IL. NaamLysr dergenen van het ambacht die den eed als knechten 
in hetzelve gedaan hebben in handen der burgemeesters, van 
1727 (Or 1770. 


f) Aoveniers. 


Ï. « ROLLE VAN DE HOVENIERS, FRUYTENIERS ENDE MANDEMAEKERS 
AMBACHT BINNEN MECHELEN. » 

Register groot in-4°, op parkement, begonnen in 1619, en 
gaande van 1574 tot 1773. — Onder de verschillende ordonnan- 
tiën van den magistraat, welke men in dit register aantreft, is er 
eene van den 5°* januarij 1655, luidende als volgt : 


« Van nu voortaen (zullen) alle de gene hun generende met fruyt 
le vercoopen ende sacl,.…. (hunne kramen) moghen stellen in de 
ysere Leine, met den rugge tegens de capelle van Sint Merten 
ende de herreberghe het Wout,.…. ende dat in sulcker voegen ende: 
manteren, dal de craemen d'een neffens d’anderen sullen gestelt 
moelen worden, behoudens dal de inganghen van de Laine niet 
geslolten en worde. Ende en sullen de gene, staende met craemen 
in de Laine, niet vermoghen hunne huysen te openen ofte daer 


inne le vercoopen op de drywekelyke mercht daghen, als te weten: 
dynsdagh, donderdagh ende saterdagh ; ende sullen alle andre, 
niet slaende met craemen, vermoghen in lrunne huysen vercoopen 
appelen ende peiren, sonder nochtans 1n eeniger manieren de 
straeten te moghen benouiwen ofte incomoderen!.» 


IT. « RESOLULIE BOECK, » begounen in 1775. 

Register zeer klein in-4°, waarin nog gegeven worden de 
namen der jongens die in het ambacht der hoveniers gekomen 
zijn, van 1700 tot 1765. 


III. REKENINGEN DER GEZWORENEN VAN HET AMBACHT, Van 1478 tot 
1503, en Van 1521 tot 1540. 
Twee registers klein in-4°. 


IV. REKENINGEN DER DEKENS, van 1683 tot 1704, en van 1706 tot 
1707 ; van 1707 tot 1731 ; Van 1731 tot 1747 ; van 1747 tot 1775; 
en van 1775 tot 1795. 

Vif registers in-folio. — Zichier eenige uittreksels dezer reke- 
ningen : 


1700-1701 : « Item betaelt aen den bockdrucker Joannes-Fran- 
soes Jaye, voor eenigen bielellen de drucken, om dat de onvry 
persoenen te waerschouwen die niet vrey en wacren in het 
ambaght, als dat sy maer eenen merdagh en hadden om met 
groenen waer te mert te coemen, het welchen ons den coenincht 
verlent hadde den 24 van desember 1700, somme . . 1-10. 

1702-1703 : « ltem belaell aen Jan de Cuel, belsneyder, voor het 
bell ofle vieguer van sinten Anthonies op den slochl te versieren, 
daer den cnaept mede inde processen le gaen, (sic) ende den stockt 
vereert van het slerf huys van men Heer paestoer Pauwels, woen- 


achtigh by de Stadt van Ghent, de somme van. . . . 2-10.» 
1733-1734 : « Llem betaell aen Blancar, voor de schildery te 
maken, per quit . … . . . D es OU. OUIUEnS 
« Llem belaelt aen lyst ende Des ue. Ce à 10 quidens.»s 
« tem verleert als wy de schildery opgedaen hebben, ende myn 
deken Verhuyck herschildert is. . . . . . . . 2-21 18. » 


1 Zie fol. 98 en 99. 


1739-1740 : « Llem betaell aen vanden Eynde, (Jan-Baptist) 
schilder, voort uythanghbert vanden Mooïr te schilderen 3-17. » 
1767-1768 : « Item belaelt voor het maecken van eene nieuwe 
schilderye, verbeldende ses porlraicten, by quillancie 60 quidens.» 
« lle belaell aen den doeck lot dese schilderye aen Philippus 
van Camp, by quiltancie . . . à … + + «2 NO MIOER 
« llem betaell aen J: F: Valckæ, voor het vergulden van den lest 
van de schilderye, per quiltantie. . . . . . . 4 guildens.» 
«Item belaelt voor hel maecken van een raem voor de schilderye, 
by quillantie. . . . RETZ + NOTES 
1774-1775 : « ltem  . aen hel verleir intl nemen der reso- 
lutie lol hel maechen van den nieuiven gevel van desen ambaghts 
huyse den Moor . . . . à 
1776-1777 : « Uytgeef 7  . vanden voors. bouw, 
gestaen aende Groot-Brugge, beloopt op sesthien hondert acht en 
vyfligh gquldens, tiwee oorden. » 


V. VERKOOPINGEN van allerlei groenten en fruit, gehouden in 
de ambachtskamer der hoveniers, van 1745 tot 1785. 


Register in-folio. 


g) Kousenmalkers. 


J. « ROLLEN VANDEN COUSMAECKERS AMBACHTE. » 
Register groot in-4°, op parkement, gaande van 1574 tot 1785. 


IT. « REKENBOECKEN VAN HET KAUSMAKERS AMBACH, » Van 1520 
tot 1541, 1543-1545, 1548-1556, 1563-1569, en 1571-1574; van 
1604 tot 1658 ; en van 1658 tot 1704. 

Drie registers in-folio. — In het laatste dezer registers vindt 
men het volgende aangaande de van de leerjongens vereischte 
proeven, om als meesters in het ambacht aangenomen te kunnen 
worden : 

« Oin le beginnen, moet men voor eersle snyden het clynste 
paer, lanck seynde vyf virendeel en half; aen de clincken mnoet 
weyt seyn ruym dry laillien; de brayen een virendeel vande 
nepe ; vande braye tot de bille, moet heoch seyn onderhalf viren- 
deel, ende breet onderhalf virendeel ; vande dye moet men de 


bille beginnen te ronden bray weys; inden banl, moet sy weydt 
wesen een half elle; het caveersel moet diep seyn een virendeel; 
vanden cant geteekent een half virendeel. » — « Het grootste paer 
moei lanck seyn onderhalf elle, ende naer advenant wat wyer op 
seyn mate; het caveersel moel diep seyn VII laillien, ende elck 
naer advenant. » 

« Voor het visenteren vande proef, te weysen trecht elchen deken 
16 stuyvers, is voor de liwee dekens ter somme van . 1 gl. 12 st. 

De busmeesters, mel den cappel meester, trecken elck 13 st., 
Éoprhunadryen de sommetvan. . . . . . . . 1 gl. 19 st. 

Den knaep treckt voor seyn paert . . . . . . . st. 1» 


IT. « LEERKNECHTS BOECK, waer uyt men can gevinden, welcke leer- 
knechts aen hunne mecsters hebben voldaen, en welcke ooc!: niet en 
hebben voldaeu. » 

à RE Fe 

Register klein in-4°, gaande van 1634 tot 1705. 


h) Xuipers. 


I. ROLLE EN ORDONNANTIEN, van 1561 tot 1568. 
Register klein in-4°, op parkement. 


IT. « AMBACHS BOECK, » inhoudende de privaat-zaken van het 
ambacht, deszelfs jaarlijksche rekeningen en kamervergade- 
ringen, 

Register in-folio, gaande van 1725 tot 1795. 


i) Schrijnwerkers. 


I. ROLLE EN ORDONNANTIÈN VAN HET AMBACHT, gaande van 1573 
tot 1833. 

Register in-folio, met eene oude daarbij gevoegde miniatuur. 
— Om als meesters schrijnwerkers aangenomen te worden, 
moesten de knechten, naar eene ordonnantië van den 14° mei 
1781, het volgende meesterstuk maken : 

« Eene commode met vier cromme deuren, welche, soo er de 


1 Zie fol. 379 vo, en 381 vo. 


re 


schuyven uyl genoinen syn, dient voor een lafel buffet. — Dat alle 
vier de deuren sullen moeten opendraeyen sonder leden ofte 
fitzen. — Dat de voorste ende middelste deuren sullen moeten 
geslolen syn met soodaenig slot, dat onder ende boren, ende te 
nidden werckl, meermaets genaemt een pioen slot. — Dal de dry 
schuyven binnen de deuren sullen van voor hebben den cantour 
gelyck de deuren, ende in een gewerchl met verborgen swaelhem 
steerlen. — Dat de zey en achter stucken van de voorschreve 
schuyven sullen de dickle hebben van tvyf quacrt duyms, ende de 
boomns van dry; quaert duyms, ende alle hggende in hunne groeve 
sonder naegelen. — Dat allen de leysten moelen gesteecken ende 
gecornist zyn volgens grond ende profil. — Dal in den onder- 
leyst ofte plint van het werck noel gerconden worden eene ver- 
borge schuyve, ende de selve in cen gewerckt, gelyck de andere. 
— Dat den achlerrugh, soo wel als de deuren van binnen ende 
buylen, moel in een versleeck ende met leysten bewerchl syn, dogh 
het selve can gedaen worden seer simpel. — Dat alle het sleeck- 
awerck sal moeten gemackt worden van den proefmeester selver, 
sonder duer iet door den beeldhowwer ofte cirael snyder le mogen 
laelen by voegen, dan alleenelyck uylgenomen de rosetten, die sy 
door een ander sulien mogen laeten verwerchen. >» 


II. REKENINGEN DER DEKENS VAN HET SCHRYNWERKERS AMBACHT. 
Twee registers in-folio, gaande van 1653 tot 1706, en van 1706 
tot 1795. 


j) llasverkoopers. 


ROLLE EN ORDONNANTIÈN VAN HET AMBACHT, gaande van 1677 


tot 1791. 

Register groot in-4°, op parkement, met eene miniatuur, 
verbeeldende den 77. Blasius, patroon der vlasverkoopers. — 
Verscheidene vellen ontbreken aan hetzelve. 


k) Oudekleerkoopers. 
I. OUDE ROLLEN EN ORDONNANTIÈN VAN HET AMBACHT, gegeverl 


1 Zie fol, 74-75. 


den 13° october 1483, en den 16° december 1577, waarvan de 
eerste de gezworene schrijvers van hetzelve, en de andere deszelfs 
leden raakt. 


Twee registers groot in-4°, op parkement. 


II. AFSCHRIFT DEZER LAATSTE. 


Register in-folio. 


IT. NIEUWE ROLLE, gemaakt den of mei 1689. 

Register groot in-4°, op parkement, begonnen in 1767, en 
verrixkt met eene zeer oude en schoone miniatuur, welke later 
daarbij gevoegd is geworden. 


IV. AFSCHRIFT DERZELVER. 


Register klein in-folio. 


V. « LiGcEr » of lijst der in het ambacht der oudeklecrkoopers 
aangekomene personen, van 1366 tot 1787. Register in-folio, 
voerende voor opschrift : « Desen Ligger is eerst begost ende 
£gemaecht by Jasper Bessemeers, decken int jaer ons Heeren dusent 
vyf hondert sessentsestich, als die kerken binnen Mechelen ontstucken 
£esmelen waeren, ende is nu verandert int jaer ons eeren sestien 
hondert ende een by Ticlinan Sloets, dienende als doen ter tyt het 
voorscreven ambacht, » — Het register sluit met den inventaris 
van al de ambachtsmeubelen, gemaakt den 29°% junij 1620, 
waarin, onder menigerhande voorwerpen, de volgende aange- 
teekend staan : 


« In den eersten onsen pateroen S. Quiryn, met 2 1ilte saeyen 
gordeynen ende omloop. — Een schilder van oliverf, eenen tolle- 
ner. — Een moerken, gesneden van hout. — Voor schou, een 
schildery van oliverf, Caeyein ende Abel. — S spaensche manstoe- 
len, ende 4 vrouwen sloelen. — 4 kinder dryvoetkens, met een 
voet schabelleke. — 3 conter feysels, daer onder een van Ysebrant 
vanden Riel. — Een kiste mel yseren banden,daer in is allen doude 
rollen ende briven van dambach. — 3 silveren behers, daer op 
geschreven slaet den naem van Ysebrant vanden Riel. — Eenen 
houten Jesus. — Voer dander schou, een schildery van oliverf, 
het conter feytsel van sommighe ouders, met een grunen gordyn, 


mel een yseren gerde. — Een schildery waterverf vanden ryken 


nan. — Een laey mel eenen voel, daer in is hel pellen vanden 
ambach. — 2 roey saeyen mantels, mel riemen, toer de kersdra- 
ghers. — Eenen peyl voer den cnaep.— Ilem lot rat van avon- 


ture, een fortuna, mel S hoeyen, 4 voirschoeyen, S loblen ende 
craghen. — Ilem een blasoen, daer op geschildert is Ste Quyryn.— 
Ilern noch tiwee blaesoenen, daer den keyser Carolus, met de 
keyserinne, op gheconterfeuyt is. — Ilem thivee coeperen brandey- 
sers, mel twee iwillen lirvaelen cousen. » 


VI. « REKENINGEN DER DEKENS VAN HET AMBACHT, gaande van 
1703 tot 1766, en van 1766 tot 1787. 


Twee registers in-folio. — Ziehier cenige uittreksels der- 
zelver | 

1732-1733: « llem aen N. Simyers, or voor de scildery, mei 
den dock . . . . Ace + + + AOC 


1735: « llem on aen ne Er rs, voor het schilderen van 
Augustinus Vanden Bergh, ende ee Verberckt, (dekens van 
héHambAaCht en . . . 21 gUidens. » 

«a Den 14 july 1775, . aen ne Visscher, voor het 
Rlecden der figueren van het radt van avontueren voor het duysent 
qaerighste jubel jaer van den H. Rumoldus, volgens quitantie. . . 
RS Se où à où 0 + + + 095 CHAOS 


l) Barbiers en Wondheclers. 


I. ROLLEN EN ORDONNANTIÈN van den 20° julij 1534, van den 
29° mei 1623, en van den 29° met 1684. 

Drie registers in-4° en in-folio, op parkement. — Het laatste 
dezer, verguld op snee, is versierd met het wapen van het 
ambacht, en voert voor titel: « Æol-boeck van het chyrurgyns 
ambacht anno 1684. » 


IT. LYST DER MEESTERS EN DER LEERJONGENS VAN HET AMBACHT, 
gaande van 1438 tot 1725, en van 1545 tot 1649. 

Register klein in-folio, verguld op snee en verrijkt met twee 
gekleurde teekeningen, verbeeldende : de eene, de patronen 


1 Zie fol. 25 vo, 


van het ambacht, de 4H. Cosmas en Darmanus ; de andere, 
deszelfs wapen. 


III. LYST DER KNAPEN EN DER VRYMEESTERS VAN HETZELVE, alsmede 
deszelfs rekeningen. 

Register langwerpig in-folio, gaande van 1477 tot 1656, 1560 
tot 1664, en 1601 tot 1672. 


IV. « REKENINGEN VANT CHIRURGYNS AMBACHT. » 
Register in-folio, gaande van 1706 tot 1771. 


m) Z'apylwerkers. 


[. « REKENINGEN DER DEKENS VAN HET HAIRE TAPYT-WERCKERS 
AMBACHT. » 


Register in-folio, gaande van 1766 tot 1795. 
n) Æandschoen-, Tasschen-, Witleer-en Riemmakers, of Blikslagers. 


I. ROLLEN EN ORDONNANTIÈN, uitgegaan in 1449, 1453, 1545; 
1554 En 1563. 

Twee registers in-4° en in-folio, waarvan het laatste, begonnen 
in december 1750, voor titel voert : « Æolle van ‘? Handschoen- 
makhers en Bleckslagers ambacht. » 


IT. LYST DER MEESTERS EN LEERKNAPEN DES AMBACHTS, Van 1544 
tot 1631, en 1531 tot 1642, sluitende met de rekeningen van 
hetzelve van 1553 tot 1705. 


Register groot in-4°, waarin men, aangaande de aanbesteding 
van twee schilderijen, gedaan door de handschoenmakers den 
30° augustus 1550, het volgende leest : . 


« Int jaer ons Heeren Jesu Crisli doemen screef duysent vyf- 
hondert en vyflich, int jaer van J'ubileen, soo syn de ghesworene 
metten Deken vanden ambachte vanden Hanscoemakers verghert, 
om haer tafele te besteen,.… ende syn als doen minntlycken (sic) 
met malcanderen verghert gheweest int Leeuken over de Groole- 
brugghe metlen scildere, le weten meester Ghelatudi, (Sic) en 
hebben als doen ons tafele besleet te scilderen, en daer inne te 
stellen de legende van onsen palroon sinte Gummaer, en dat met 

SAM. 10 


seker condicien hier naëer volghende. Te welene, inden iersten, dat 
hy sal legghen goede, scoone, vasle werten, en svo binnen inde 
tafele sal maken de voorseyde legende van onsen patroon, en dat 
y die lysten binnen sal vergulden mel goeden, fynen goude ; 
ende noch moel hy van buylen stellen op de dore lwee groote perso- 
nasyen, Le wetlen : sinte Gommaer ende sinte Rombout, ende daer 
int middene eenen boom, en boten de hoofden vanden voorseyden 
personaesyen moel hy noch maken joeyen metlen wapenen vanden 
ambachte daer inne hanghende. Ende dilte al le samen, te weten 
datter buylen op de doren staen moet, en derf hy maer maken 
van willen en van swerlen verwen, ende de lysten, die buyten aen 
de doren släen, die moet hy maemoren oft swert maken, met een 
cleyn boordeken van goude daer ront omme loopende, en noch soo 
moet hy het sambrant daller boven omme loopt, ende den voet 
daer die lafele op stael, mede stofferen, alsoo dat het behoort. En 
noch soo moet hy ons maken een stuck doeck scilderye, metler 
Verrysenisse daer inne ; en dilte al le samen, hebben wy hem 
besteet le maken voor de somme van. XII. pont vlems, en dits noch 
voorweerde, als dat hyse moet voldaen hebben teghen sinlte Gom- 
maers dach anno. LIT.» 


o) Leertouwers. 


J. « ROLLE VAN DE LEIR-TAUWERS. » 

Register in-4°, op parkement, inhoudende derzelver rolle, 
vernieuwd door den magistraat den 29°? november 1656, alsmede 
cenige requesten en sententiën rakende dit ambacht en dat der 


huidevetters. 
p) Xnopmakers. 


I. RoLLE DER KNOPMAKERS, Vernieuwd door den magistraat den 


2% october 1656. 

Register klein in-4°, op parkement, inhoudende twee water- 
verwen, verbeeldende den Zaligmaker aan het kruis, en den 
H. Libertus, patroon van het ambacht. 


1 Ziet fol. 166 v° en 167. 


— EISI — 


IT. REKENING EN LEERJONGENS BOEK VAN HET AMBACHT, Van 1656 


tot 1744. 
Register klein in-4°. 


IT. LEERJONGENS BOEK, van 1683 tot 1794. 
Register klein in-4°. 


E. 


GIEDEN: 


1° OUDE VOETBOOG. 


I. « ORDONNANTIEN ENDE RESOLUTIEN £eraemt ende gestalueert by 
de coninck, hooftmans, dekens ende auderlinghen van Sint Joris 
Guilde, den Edelen Auden Cruysboghe genaemt. » 


Register in-folio, van 1626 tot 1737, waarin daarenboven nog 
te vinden zijn een octrooi der xv°, en vier vonnissen van de xv® en 
de xvi‘ eeuw, alsmede de « Sfaet ende inventaris van alle bescheeden 
ende documenten raeckende dexe gulde. » 


IT. « SENTENTIE-BOEK DER GULDE VAN DEN OUDEN KRUYS-BOOG TE 
MECHELEN,. » 

Register in-4°, op parkement, van 1433 tot 1564, aanvangende 
met het reglement en den eed dezer gilde, vastgesteld door den 
magistraat 1n maart 1432. 


III. LYST DER GILDEBROEDERS die, onder den naam van dood- 
schuld, een legaat aan den ouden voetboog gemaakt hebben. 


Register klein in-4°, inhoudende de kantteekeningen der vol- 
gende voorname personen : 


FLoRYs van EGHMONT, heer fot Yselsteyn ende Creyndonck, greve 
van Bueren (1526). — RoPRYCHT greve vander Marck, greve van 
Arenberch, heer van Boechout en van Humbeke (1516). — YEWAEN 
vAN CoRTENBACH, riddere, heer van Keirbergh (1519). — J. 
VANDER AA, riddere ende scoutyt van Mechelen (1508). — ANTHoNIS 
VAN OEYENBRUGGHE (1518). — JAN VAN STEYNEMOELEN (1519). — 


AERT vaAN Dust, réddere, heer van Oppuerse (1518). — Joos 
VAN OEYENBRUGGHE (1518). — CLAUS OUDAERT, heer vanden Sieene, 
onder Eelwyt (1523). — JAN van CoRTENBACH, riddere, heer van 
Vremde (1516). — ADOLF VANDER AA (1522). — JAN VANDEN DALLE 
(1516). — AxrHons Hoots (1515). — WouTER BERTOUT DUFFELE 
(1517). — François DoxGNYES, seigneur du Quesnoy (1518). — 
JEHAN DE WASSENARE (1518). — FRANÇOIS DE BoRSSELLE, sexgneur 
de Cortkien (sic) 1518. — Jean DE HEespi, saistre d'hostel de Ma- 
dame de Savoye (1518). — Jan KELDERMANS, secrelaris des conincx 
(1518). — Jacop van AFSCHEYE, drossael dot Keerberghen (1519). 
— RomBouT KELDERMANS (1516). — AERT VAN MERODE (1529). — 
Hans PoPPENRUYTER (1530). — JEHAN DE Gros, seigneur de Scoepe- 
ghem (sic) 1538. — Remy DE HALUT (1538). — Marnys CRoOUSER 
(1549). — JEnan Busevpe (1550). —*Jan Scoor (1551). — GHE- 
RARDT WELLEMANS (1558). 


IV. « GULDE-BROEDERS VAN SINT JORIS GULDE, DEN EDELEN AUDEN 
CRUYS- BOGHE GENAEMT,.. S00 die den. $. Apr. 1622 vanden eedi 
waeren, als die Pzedert aengecomen Syn. » 


Register in-12°, verguld op snee. 


V. « GULDE-BROEDERS VAN DEN OUDEN EDELEN KRUYSBOGE BINNEN 
DE STAD MECHELEN ». Handschrift dezer eeuw van den Heer J/an- 
Baptist Rymenans, in vier deelen in-8°, gaande van 1575 tot 1777; 
van 1700 tot 1724; van 1725 tot 1749 ; en van 1750 tot 1793. Het 
eerste dezer deelen verzendt naar de bewijzen. In de drie andere, 
vindt men verscheidene acten en aanteekeningen aangaande de 
volgende schuttersfamilien : 


Île DEeL : asselmans (N°$S 15 en 31); van de Velde (N° 2x); 
V’erhaghen (N° 28) ; van Dyck (N° 38); Betram (N° 40); Wouters 
(N° 53); Vermeulen (N° 59); de Regere (N° 88); PBleyckaerts 
(N° 109) : Broers (N° 112); Colibrant (N° 117); Bosselaer (N° 118) ; 
de Prouwer (N° 120); van der Strepen (N° 121); Scheppers 
(N° 123) ; de Croes (N° 126) ; en Verberght (N° 133). — III DEEL: 
ÆRychaert (N° 142) ; van den Bergh (N° 153) ; Morissens (N° 163) ; 
van den Nieuvenhuysen (N° 165) ; Hagaerts (N° 160); Hosselet 
(N° x71) ; Bernaerts (N° 173) ; Broers (N° 176): Paca 
(N° 184); en Rossignol (N° 190). — IVe pre : Verberckt (N°S 193, 


238 2° en 257); Rousseau (N'S 195 en 233 2°) ; de Hondi (N° 197); 
Morissens (N° 108); Blyckarts (N° 190) ; Alemans (N° 203) ; 
De Vos (N° 205) ; Marcelis (N° 208); van der Meeren (N° 210) ; van 
der Rivieren (N° 215); Adriani (N° 218) ; Morissens (N° 227) ; 
Rymenans (N° 222); Dancré (N° 225) ; Fayd'herbe (N° 226) ; Oriou 
(N°S 227 en 280) ; van den Nieuwenhuysen ;:N°S 228 en 241) ; de 
Backer (N° 229) ; Meerbeeck (N° 231) ; Colibrant (N° 233) ; le Fe- 
bure (N° 236) ; Geens (N° 238) ; van Diepenbeeck (NS 240, 241 en 
249) ; Neefs (N° 242) ; Waefelaer (N° 248) ; Caluwaerts (N° 250) ; 
Bernaerts (N°S 251 en 269) ; Scheppers (N° 254); De Cocg (N° 255) ; 
de Laddersous (N° 260) ; Baens (N° 266) ; le Clercq (N° 263); 
Fransquin (N° 268 en 276) ; van den Nest (N° 251); Buydens 
(N°272) ; De Nofer (N° 273) ; Ryckmans (N° 274) ; Petit (N° 277); 
Vermylen (N° 283) ; en Mertens (N° 284). 


VI. REKENINGEN DER GILDE, Van 1512 tot 1514, 1520 tot 1522, en 
1575 tot 1595. 
Register in-folio. 


2° JONGE VOETBOOG. 


I. «LYST DER OVERHOOFFMANS, DEKENS ENDE GESWOREN SCHUTTERS 
VAN SINT JORIS GULDE, die men hect den Jonghen Boghe », van 1441 
tot 1554, en van 1535 tot 1668, voorafgegaan van den eed en het 
reglement, gegeven aan deze gilde den ro februarij 1493, en 
gevolgd van de kaart voor het landjuweel, uitgeschreven te Rot- 
selaar den 9°* april 1562. 


Register klein in-folio, op parkement en op papier, opgeluisterd 
door eenige wapens en de halsketen van den Jongen Voetboog, 
waarin men het volgende leest aangaande de aanbesteding eener 
schilderij, gedaan door deze gilde den 2° januarij 1602 : 


« Op heden desen tweeden january anno X VIc ende teen, soe 
zyn vergaedert geweest opde qulide camere van Sint Joris binnen 
Mechelen Heer Jan van Wachtendonck, ridder, ende den Eerzae- 
men Rombout Huens den jonghe, rentmeester der voirs. stede, 
respective hooffman ende onderhooffman, ende dese naerolgendr 
dekens vande voirs. qulde, te wetene : Thielman Sloots, Jan van 


Ufvele, Cornelis van Thuernaull ende Jan de Man, ter eendere ; 
ende hebben al t:aemen bestedt zehere stuck schilderye van olie- 
verwe, welck staen zal opde voirs. qulidecamere voir de schouwe 
aldaer, aenden Eerzaemen Joris Disson, quidebroeder ende schil- 
der van zynen ambachte. Ende dat op dese naevolgende condilien 
ende poinclen, te welene : dat den voirs.Joris Disson zal aen- 
veerden le maecken van olyeverwe een schoon tafereel, waer inne 
ly schilderen zal den Edelen Ridder Sint Joris in zyn volle har- 
nas le peerde, bevechtende den draeck, beneffens Ste Margue- 
rile, met het Lammeken ende dat daeraen cleeft. Ende voirts es 
ondersproken, dat den voirs. Joris Disson inde voirs. tafel zal 
moelen contrefeyten de voirs. hooffliedens, dekens ende oick de 
voirn. quidebruers lot LXe. in gelaele, suclx hy daer van zyn eere 
wil betreffen ; ende en zal daer voiren vande voirs. guidebruers 
nyel voir heyssche, dan tghene vuyl goeder goenste hem zoude 
mugen gegeven woirden. Voirlz zal hy nemen ende gebruycken 
die beste verwen, die hy zal connen becomen, ende zal gehouden 
zyn de selve schilderye... le beghinnen, soe saen de voirs. dekens 
vande guide hem sullen leveren hel panneel, ende dat aff maeckhen, 
sonder andere grove werchen te aenveerden ; ende zal tselve tafel- 
reel moelen Schilderen op de voirs. camer vande guide, alwaer 
hy zyn leerjonghers sal moghen houden te werckhe. Voir alle welcke 
condilie ende voirwaerde, hebben hem de voirn. hoofftiedens, 
dekens, belooftende beloven milz dese,.… dat den voirn. Joris vry 
zal wesen vande wachte vier jaeren lanck..…. » 


IT. LYST DER HOOFDMANNEN EN LEDEN DER GILDE, Van 1458 tot 
1702. 

Afschrift dezer eeuw in-folio, verrijkt met een groot getal 
wapens en vier teekeningen, verbeeldende hunnen hof en het 
gildehuis, alsmede eenen schutter en het schieten naar den 
koningsvogel. 


IT. « RESOLUTIE BOECK. » 
Register in-folio, gaande van 1722 tot 1794. 


IV. REKEKNINGEN, van 7750 tot 1796. 


Register in-folio. 


3° HANpBoocG. 


I. « PRIVILEGIEN, ROLLEN ENDE MUNIMENTEN VAN DIE VANDEN 
EDELEN HANTBOGHE. » 
Register in-folio. 


II. REGLEMENT VOOR DE GILDE VAN DEN HANDBOOG der maand 


maart 1432. 
Register klein in-4°, op parkement. — Handschrift der xvr 


eeuw. 


IIT. « VONNISSEN, NOTITIEN ENDE STUCKEN DE SELVE GULDE AEN- 


GAENDE. » 
Register in-folio, waarin onder andere stukken het volgende 


gevonden wordt : 

« Op heden desen dryentiwintichsten dach der maent february 
inden jare sesthien hondert ende zesse,..... hebben de compa- 
ranten Cornelis van Paeschen, onderhooffman, Jan Gortens, 
coninch, Goiris Goytens, Willem de Somere, Henrick van Im- 
meseele, deeckens der guide van Sinte Sebastiaen, besteet le ma- 
ken aen M: Laureys Lanckmans, schrynwercker binnen die stadt 
Antwerpen, eenen tuyn oft afsluytinghe aen Sinie Sebastiaens 
capelle in Sinte Rombouts kercke, ende die zelve te maecken con- 
form gelyck den tuyn ende afsluylinge is vanden Jonghen 
Hantboghe, staende in onser Liever Vrauwen kerche binnen die 
voorschreven stadt Antwerpen, met condilie nochlans : dat zy 
comparanten tot den voors. tuyn ende afsluytinghe leveren zul- 
len die metalen pileren, soo heele als halve ; maer hy comparant 
zal maken ende leveren die resle, te wetene : ses gesneden termen 
met gesloten ermen, de coockers ende peneelen, gesneden mel 
alsulcken figqueren ende werck, inder manieren ende gelyck die 
vanden voorschreven tuyn tot Antwerpen innegeleyt zyn. De vase 
moet gesneden zyn met cromme knodden ende ses leeuiven hoien, 
om ringen te voeren, ende boven dyen op die vase te stellen ses 
pedistalen, ende op die zelve met ingeleyt haut maken alzulchen 
wapenen, als hem comparant vande comparanten gelevert zullen 
worden. Die dore rande voorschreven luyn oft afsluytinghe moet 


eo — 


int midden gestelt worden, wel sluytende met een goet slot. Ilem 
binnen den voorschreven tuyn oft afsluylinghe is den comparant 
oochk gehauden le mahen twee schabel bancken ter weder zyden 
vande duere binnen den tuyn oft afsluylinghe. Ende alle dit 
werchk is hy comparant schuldich ende gehauden le maken loffe- 
lychen naer den heysch vanden wercke, ende van goet, schoon, 
drooch wageschot, onder expresse condilien, dat den voorschreven 
thuyn oft afsluylinge hooch moel zyn ses voelen ende eenen hal- 
ven, ende lanck twinlich voeten ende ses duymen. Ende dit werck 
is beslayl ende aengenomen te maken, le leveren ende te stellen, 
voor die somme van lwee hondert ende vyftich quldens, mitsga- 
ders eencn doeck voor zyne huystraurwe, daer van zy haer beloven 
zal... » 


IV. REKENINGEN GEDAAN DOOR DE DEKENS DER GILDE, Van 1560- 
61, 1570-72, 1575-76, 1583-84, 1586-88, en 1624-25. 
Register in-folio. 


V. REKENINGEN DER KAPELMEESTERS, Van 1724 tot 1788. 


Register langwerpig in-folio. 


VI. « MEMORIE VAN DE GULDE VAN DEN EDELEN HANTBOGHE. » 

Register in-folio, inhoudende : r° de namen en voornamen der 
overhoofdmannen (1439-1775); der onderhoofdmannen (1439- 
1767) ; der overdekens (1585-1784) ; der koningen (1585-1775) ; 
der dekens (1585-1785) ; der vaandrigs (1585-1775) ; der ser- 
janten (1585-1784) ; der kapelmeesters (1585-1766); der kna- 
pen (1585-1768) ; der kanoniken, leden der gilde, (1585-1779) ; 
derzelver kapellanen (1671-1782) ; en der gildebroeders (1585- 
1784). — 2° de resolutiën der handbooggilde, van 1703 tot 1787. 

Register in-folio, verrijkt met eene menigte gekleurde wapens, 
gemaakt naar het oorspronkelijke dat in de boeckeri] van den 
Heer de l’rière-Neeffs berust. 


VII. « PoINCTEN ENDE ARTICULEN 0p eenighe onsekere vervallen 
van ouden tyde gheobserveert ende onderhouden toecomende der cap- 
pellen vanden edelen Ridder Ste Sebastiaen, patroon der gulde vanden 
edelen hantboghe. » 

Register langwerpig in-folio. 


4° KOLVENIERS-GILDE. 


I « REGLEMENTEN ENDE COSTUYMEN VOOR DE CALOVENIERS GULDE 
BINNEN DE STADT MECHELEN, over alle haere officien, jurisdictie ende 
administratie van justicie, nutsgaeders alle haere privilegien ende 
consétuhen,..… vermeutwt ende geamplieert... ten jaere 1729.» 

Register in-folio, opgeluisterd door eenige gekleurde wapens 
en eene waterverf, verbeeldende den H. Christoffel, patroon 
dezer gilde. — Op fol. 160 en 161 van hetzelve, leest men het 
volgende rakende eene schilderij en het beeld van voornoemden 
Heilige, gemaakt voor de Kolveniers in 1629 en 1652 : 

« 1029 : is gemaeckl het groot schauwstuck van meester Jan de 
Boïllon, (sic) daer voor gehadt van schilderen dry hondert dertig 
guldens, ende aen panneel ende alle andere costen hondert dryen 
dertigh guldens, twelf stuyvers en halven, l’saemen betaelt by de 
guldebroeders, die op l'selve stuck staen uylgebeldt, de somme 
van vier hondert tee ensestigh guldens, twelf stuyvers, volgens 
den ouden rekenboek, fol. 28.» — Ziet Catalogue du Musée de 
Malines, p. 12, N° 13. 

« 1652 : is gemaeckt door meester Dirick van Eyck het silvere 
beldt van Ste-Christoffel, wegende in silver honderl oncen ende 
negen engelsche, met failsoen, l’saemen vyf hondert twintigh 
guildens, seventhien stuyvers : ende den (sic) kebben hauten voet 
mel silvere plaeten beslaegen, met het graveren der naemen van 
de guide broeders ende alle andere oncosten, l’saemen vyf hon- 
dert l'seventigh guidens, vyflhien stuyvers, een blanch waer inne 
den Heere hoofman Cosmaes van Prant heeft betaelt by syn legaet 
ende jonste van syne vrouw baronnersse de somme van dry hon- 
derl dry en dertigh guldens, eenen stuyver, volgens den auden 
rekenningh boeck, fol. 228. » 


IT. « RESOLUTIE BOECK DER COLOVENIERS GULDE, begonst van den 
Jaere 1723. » 


Register in-folio. 


2 5° SCHERMERS-GILDE. 


[. « REGLEMENT ENDE COSTUYMEN VOOR DE SCHERMERS-GILDE BIN- 
NEN DESE STADT MECHELEN, Over alle haere officien, juris-dictie ende 
administratie van jushtie, mitsgaders alle haere privilegien ende 
conslituhien… vernieuwd ende geamplicert..… len jaere 1753. » 

Register groot in-folio, verguld op snee, Waarin men daaren- 
boven nog vinden kan: de lijst der overhoofdmannen (r618- 
1787); der onderhoofdmannen (1618-1790); der koningen (1618- 
1775); der alpherissen (1618-1701); der overdekens, dekens, 
kapelmeesters, serjanten, schermmeesters en andere regeerders 


dezer gilde (1618-1795): der kapellanen (1753-1778 ; en der 
knapen (1753-1789). ! 


IT. « RESOLUTIEN GENOMEN BY DE SCHERMERS-GILDE BINNEN DESE 
STADT MECHELEN, Over alle saecken de selve gilde raeckende, mits- 
gaeders der vonnissen bij de selve gilde gegeven tot laste van haere 
confreers ende andere wachtmannen, begonst anno 1753. » 


Register groot In-folio. 
6° VIijF GILDEN. 


Ï. « PRIVILEGIEN, ORDONNANTIEN ENDE STATUTEN RAKENDE DE 
GULDEN DESER STEDE ENDE PROVINTIE VAN MECHELEN, » 


Register in-folio. 


II. ORDONNANTIÈN RAKENDE DE VYF GILDEN. 
Register in-folio. 
IT. « GULDE-BOECK DER STADT MECHELEN. » 


Twee registers in-folio, begonnen het eene in 1605, het andere 
in 1656. 


IV: « GENERAELE VERGAEDERINGE PLAETSEN DESER STADT MECHE- 
LEN. » 


Register in folio, gemaakt in 1660. 


l Ziet fol. 413, 417, 421, 422, 424 en 446, 470 en 472. 


REDERIJK-KAMERS 
1° REDERLJK-KAMERS IN HET ALGEMEEN. 


1. « STATUTEN ENDE ORDONNANCIEN DER CAMEREN VAN RETHO- 
RIJCKE BINNEN DEZE NEDER-LANDEN, énneghestelt den 20 meert 1492 
tot Mechelen, door Philips den Schoonen, die de selve augmenteert 
-ende confirmeert den lesten november 1505 ; welcke 00k% confir- 
meert Maximilian, Roomsch Keyser, ende Carel, Arts-hertogh 
van Oostenryck, 20 january 1507, binnen Mechelen voors.; waer 
naer de selve oock ander mael gheconfirmeert zyn door Vrawve 
Margarite, moeye vanden voorn. Arts-hertogh Carel, tot Meche- 
ten 7 meert 1511 ; de welcke andermael vernieuict ende ghecon- 
firmeert zyn binnen Mechelen by de voorn. Keyser Maximilian 
ende Arts-hertogh Carel 24 meert 1512.» 

Register groot in-4°, op parkement. 


2° DE PI1OENE. 


I. « ORDONNANTIE VOOR DE GILDE VAN SINT JAN, GHESEYT DE 
PEOENE, BINNEN MECHELEN. » 


Register in-folio. — Beneven deze ordonnantië van den 22° 
september 1620, vindt men nog in hetzelve eenige resolutiën, 
gaande van 1687 tot 1792. | 


IT. « CAMERBOECK VAN DE REDENRYCKE GULDE VAN SINT JAN, GE- 
HEETEN DE PEOENE. » 

Register in-4°, waarin gegeven wordt het volgende uittreksel 
des testaments van M Micolaas Andriessen, gemaakt den 24° 
september 1638 : 

« Ltem laet, maeckt ende legateert aen die van de guide oft con- 
frerie vande Peoen, indien hy testaleur als onderhooffman compt 
loverlyden, ende dat de selve alsdan noch in esse ende vollen 
exercilie is, eenen silveren croes van lwintich guldens weerdich, 


— 160 — 


mits den Heere cappellaen op alle principaele vergaederingen der 
selver guide over laeffel, onder de oratie lesende eenen de pro- 
fundis, ende by de jemeyne guide broeders ende andere aldair 
present, eenen paler noster voor syne siele. Ende dat voorts opten 
zelven croes sal worden gesteken syns teslateurs wapen ende ordi- 
naris divisie, om l’zynder memorie opte camer bewaert te wor- 
den.» 


III. LYST DER LEDEN VAN DE S. JANS-GILDE, BYGENAAMD DE 
PIOENE, aanvangende met de woorden van den H. Joannes « In 
PRINCIPIO ERAT VERBUM » Waarop deze acht verzen : Hier syn se 
meest by naem en loenaem gheschreven — Die ons voorsaten in 
Sint-Jans Gulde ivaren, — Mitsgaders de ghene die noch syn int 
leven — En noch daghelyckx gheirne daer onder paren. — Daer- 
om houden wy van doode memorie, — Op dat ons naercomelin- 
ghen intl openbaer — Voor hun bidden souden om d'opperste 
glorie, — En voor ons allegader als wy volghen naer.» 

Register in-folio, verguld op snee, waarin, beneven eene mi- 
niatuur van voornoemden Heilige en de wapens van Fiips den 
Schoone, aartshertog van Oostenrik, die der volgende edellie- 
den verbeeld zijn : 


1° Willem van Berloo ; 2° Adriaan Musch, alias vanden Broec, 
overhoofdman in 1516; 3° Karel de Clerc ; 4° Hendrik van Meche- 
len ; 5° Jan vanden Dale, an° 1534 ; 6° Jan van Cortenbach, Heer 
van Keerbergen, an° 1534 ; 7° Jacob Schooff, an° 15571 ; 8° Æhips 
van Îmmerseel, an° 1551 ; 0° Aard van Merode, an° 1553; 10° Frhps 
van Rommerswael ; 11° Jan van Busleyden, an° 1555; 12° Fihps 
Schooff, de oude; 13° Willem van Merode ; 14° van Cortenbach ; 
15° van Veulen Berlo ; 16° Nicolaas Schooff; 17° Willem de Clercg ; 
18° Jacob Schooff ; 19° Jan van Merode, an° 1558 ; 20° Adolf vander 
Aa, an° 1559; 21° Gielis van Goftignies, hoofdman in 1567; 
229 Pieter van Daele; 23" Lancelot van Gottignies, an° 1568; 
24° Adriaan van Gottignies ; 25° Pieter Wasteel; 26° van Mels- 
broeck; 27° de Rantre; 28° Frederik vander Strepen; 29° Joos 
vander Hoeven, overhoofdman in 1617 ; 30° lrans vander Gracht, 
overdeken in 1620 ; 31° Maximiliaan vander Gracht, prins der gilde 


1 Ziet fol. 67. 


— JO — 


in 1620 ; 32° Jan vander Hoeven, prins der gilde in r620 ; 
33° Hendrik van Huldenberch, overhoofdman in 1632; 34° Aow:- 
bout vande Venne, overdeken in 1632; 35° Sebastiaan Huens ; 
36° Antfoon de Potter, overdeken in 1632; 37° Dionysius Brutsma, 
lid in 1649 ; 38° Jacob Buvssef, overhoofdman in 1651; 39° /rans 
Douglas, gezegd Schott, overdeken in 1658; 40° Gerard Huens, 
overdeken in 1658; 41° Jan-Frans vander Laen, overhoofdman in 
1653 ; 42° Frans Douglas, gexegd Schott, overhoofdman in 1664 ; 
43° Pieter-Floris Baert, overdeken in 1670 ; 44° Martinus-lgnatius 
de Hornes, prins der gilde in 1674 ; 45° Karel de Rornrée, over- 
hoofdman in 1681 ; 46° Everard-Theodoor vander Laen, prins der 
gilde in 1695 ; 47° Jacob d’Ittre de Caestre, overhoofdman in 1695 ; 
48° Daniel-Frans Cuvpers, overhoofdman in 1706 ; 49° Jan 
O’Donnoghue, overhoofdman in 1725; 50° J/ozef-Adriaan vander 
Gracht, prins der gilde in 1721; 51° Jozef-Hendrik van Kerren- 
broeck, overhoofdman in 1743; 52° Karcl-Rudolph-Michaël van 
Erp, overdeken in 1721 ; 53° Æobrecht O’Donnoghue, overdeken im 
1738; 54° T'heodoor de Jonghe, overdeken in 1725; 55° Karel. 
Frans de Partz, prins der gilde in 1743. 


Er 
ERVING- EN ONTERVINGEN. 


[. SCHEPENBRIEVEN, Van 1345 tot 1353, en van 1372 tot 1796, 
met eene enkele leemte voor het jaar 1613. 


Vier honderd en twaalf registers in-folio. 

De oorzaak der verdwijning uit hetstadsarchief der oudste dezer 
registers, waarvan wi} slechts, van 1263 tot 1352, drie honderd 
drie en veertig afzonderlijke op parkement geschrevene acten 
bezitten, wordt.door //endrik van Huldenberghe, gezegd van der 
Borch, aan den brand toegeschreven, welke in 1342 het grootste 
gedeelte der stad Mechelen in asch legde. In zijn MS. in-folio, 
dragende voor titel : « Schoutheten, Communiemeesters en Schepe- 
nen der stad Mechelen, beginnende met het jaer 1248, » drukt zich 
gemelde schrijver des aangaande alzoo uit : « Anno 1342 was den 
£grooten brant tot Mechelen, ende verbranden alle scabinale registere 


— T2 — 


ende oude memorien mede de geheele stadt aff, behalvens S* Cathelyne- 
proche, ende geschiede op den 29 mey, die begonste over die Dele !,» 

Van de tweede helft der xv° tot het einde der xvin® eeuw, 
werden deze boeken, welke men te voren in ’t latijn plagt te 
schrijven, in het dietsch of vlaamsch opgesteld, achtervolgens een 
besluit genomen door den magistraat den 3° februarij 1465, 
luidende als volgt : « dat men van nu vortane alle scepen brieven 
maken sal in dietsche, daer men die gemaect heeft in latine, ende 
desgelike haîre prothocolle. Ende omme dit inne te stellene s0e sullen de 
Heeren de scepen overnemen haer zeghelen terstont, omme egheen te 
passeren anders dan in dietsche, behoudelic dat men de brieve, die 
£gepasseert zvn in latine int prothocol, die sal men oic in latine passe- 
ren.» 

Van 1345 tot 1603, bevat elk dezer registers den inhoud van 
twee of meerdere jaren in één boekdeel vereenigd; maar van 
1604 af, beperkt zich elk derzelver bij één jaar. — Bij gebrek aan 
een groot getal tafels en wegens hare onvolledigheid, zijn de 
opzoekingen in de schepenbrieven langdradig en lastig. Immers, 
van de vier en dertig eerste boeken, zijn er slechts vier, en van 
de viftig volgende, negen en twintig welke eene tafel hebben ; 
en, wat niet minder spijtig is, deze tafels beleeren ons maar ten 
halve, wijl zij, in plaats van op te geven de namen der koopers 
en verkoopers, die dezer laatsten onaangeroerd laten. In 1632, 
voor de eerste reis, verhielp men aan dit gebrek en, van 1646 af, 
zijn een groot getal dezer registers van eene dubbele tafel voor- 
zien. 


IT. WyxBorkEeN. — Elf registers groot in-folio, bevattende, van 
het einde der eerste helft der xvu° tot het einde der xvin* eeuw, 
de namen van al de straten en huizen der stad, die hunner: 
koopers en verkoopers, alsmede degenen der beslaghebbers op 
dezelve. 

Deze zoo nuttige aanteekeningen, welke wi] aan de stadssecre- 
tarissen te danken hebben, werden in 1646 door Æuybrecht 
Sporckmans, klerk der secretarij, en zijnen zoon in gemelde boe- 


1 Chron. Aanwijzer, 1342, fol. 3. 
2 Ordonnantiën 1449-1522, fol. 101 v°. 


ken overgeschreven, zoo als blijkt uit de twee volgende uittreksels 
der stadsrekening 1646-47 : 

« Belaell de tiwee Heeren secretarrissen deser stede, elk hondert 
guidens, voir het maecken vande wyckboeken deser stadt, d'ivelc 
Le voiren noyt en is gepracliqueert és per IT ordonnantien 
ende quitañ. . . . : ; te 2 II 

« Betaelt aan M° nn Se mans, clercq tande secre- 
tarye, dry hondert quidens over alle debvoiren, z00 by hem als 
synen sone gehadt ende gedaen, in het maechken van elff 10yck- 
boecken ende eenige andere daer van dependerende, etc., per 
M Epdequiancies … . . ... + .…._: . ... IIE L.?,5» 


OO) 


III. ALPHABETISCHE LIJST der straten, opgenomen in de Wijk- 
boeken. 


Register in-folio. 


JV. « REGISTERS VAN DEN AMPTMAN DER STADT ENDE JURISDICTIE 
VAN MECHELEN, » inhoudende de beschrijving gemaakt door den 
ambtman der in beslag genomene erven, welke ter vierschaar 
verkocht geweest zijn, van 1545 tot 1537, Van 1554 tot 1604, en 
van 1614 tot 1616. 


Achttien registers, gedeeltelijk klein in-4° en in-folio. 
V. « BELEYDEN EN UYTWINNINGEN, » gedaan door den ambtman 


Antoon Van der Hofstadt, van 1640 tot 1644, en van 1658 tot 
1668. 


Twee registers in-folio. 
VI. « MANUAEL BOECKEN VAN DER AMPTMANYE, » Van 1594 tot 


1626, van 1629 tot 1644, van 1651 tot 1658, van 1660 tot 1665, 
van 1676 tot 1688, van 1692 tot 1705, en van 1707 tot 1715. 


Achttien registers klein in-4°. 


VII. « KERCKE GEBODEN, » of afkondigingen van erven gedaan 
door den ambtman véér de deur van S. Rombouts kerk, van 1644 
tot 1648, en van 1656 tot 1670. 


Vier registers in-folio. 


1 Ziet fol. 168 vo, 
? Ziet fol. 169. 


VII. VOORWAARDENBOEK VOOR VERKOOPINGEN VAN HUIZEN EN 
LANDEN, voorgeschreven door den notaris Æuybrecht Sporckmans. 

Register in-folio, gaande van 1624 tot 1626, en van 1647 tot 
1652. — Zichier eenige der voorwaarden voorgeschreven door 
gemelden notaris, den 19°" februari] 1649, voor de verkooping 
van een huis, den Rooden Leeuw, op de Hoogstraat : 


« Alle oncoslen, als vanden amman, belleman, goedenisse, 
erffenisse, pontpenningen, ende general alle andere ler oorsaeken 
van desen le belalene siaende; ilem den godspenninck, aende 
huysarmen XII stuyvers, ende aenden notaris voor het maecken 
van dese condilien, mel een dobbel, ende voor hel schryven vande 
billetten ende andersints, thien quldenen, syn al lot laste vanden 
cooper alleene, soo oock lot synen laste is voorvuyt le betalen tolte 
gelaegen vertheert ende noch te vertherene, tiwelff guidens; l’gene 
de gelaegen meer beloopen, sal by vercoopere ende coopere belaell 
worden halff ende half}. 

Den vercoopere reserveert over dese vercoopinge een keersbran- 
dinge binnen acht daegen naerden myn, oft palmslach. 

Die den palmslach crygt, sal trecken voor syne clouckheyt 
sesthien gquldens, mits daer legens stellende acht verdieren van 
{wee qulidens tstuck, vande vercoopere alleene. Alle voordere 
verdieren sullen oock 1vesen van tiwee qutdens istuck, d’'een helfi 
voorden vercooper, ende d'ander helft voorden hooger oft selter, 
lewelen degene voor het branden vande keerse gestell wordende ; 
maer de hoogen oft verdieren, int branden vande selve keerse, 
sullen wesen voorden vercooper alleen. Dan en sal nyemande 
verdieren vermogen te slellen, voor ende aleer datter een ander 
behoort. aff gescheyden sal wesen, om alle misverslant int slellen 
vande verdieren le schouiven. 

Oft gebeurde dal iemande l’'voors. huys cochle als lest verdier- 
dere, ende hy nyet bastant en waire om den coop te voldoene, soo 
reserveert de vercooper de imacht van hem te moegen houden 
aenden naest lesten verhooger, den welcken in sulcken getalle den 
coop sal moelen aenveerden, ende dien voldoen soo voors. staet. » 


IX. « PROCURATORIA, » of volmagten tot het koopen en ver- 


koopen van erven. 
Zeven en twintig registers in-folio, gaande van 1507 tot 1523, 


1537-1541, 1552-1556, 1558-1563, 1564-1572, 1572-1577, 1577- 
1583, 1577-1588, 1587-1593, 1593-1602, 1602-1610, 1611-1618, 
1619-1630, 1632-1642, 1647-1660, 1660-1680, 1680-1688, 1688- 
1693, 1698-1709, 1709-1716, 1716-1726, 1726-1735, 1735-1748, 
_1748-1763, 1763-1778, 1779-1790, En 1794-1795. 


ET 


STICHTINGEN EN BEGIFTIGINGEN. 


I. « FONDATIEN. » Register in-folio, inhoudende : r° de stichting 
van het godshuis der H. Drievuldigheïd, in S. Catharina straat, 
door den magistraat en bij hulp van goede lieden, des maendaeghs 
na des Heilihs sacraments daghe 1348 ; (fol. 45) tem van SS- Pieter 
en Pauwel, door Adam de Gortere, den 14% november 1411 ; 
(fol. 33 v° en 38 v°) #em van S. Barbara, in den Nieuwen-Bruel, 
door Aard van den Bossche en zijne gemalin Cafharina, den 10° 
juni 1422 ; (fol. 1) #em van Oliveten, door Godvard Vilain, heer 
van Huijsse, Borcht en Swijndrecht, den 13° julij 1487 ; (fol, 36 
en 48) em van S. Heïlwich of der Putterij, tot stand gebracht 
door Æeylwich van den Nieuvenhuysen, den 28% october 1562, 
(fol. 73) en opvolgelik begiftigd : den 20° januarij 1563, door 
haren tweeden echtgenoot Aemy de Hallut, burggraaf van S. Wij- 
nocx-Berghe ; (fol.80) den 15°" october 1570, door Antoon Rogiers, 
schipper van Mechelen ; (fol. 89 v°) den 6°? november 1576, door 
Lieven Biese, advocaat fiscaal van den Grooten Raad ; (fol. 107) 
den 20° october 1578, door /eroon van den Stock, en zijne huis- 
vrouw Maria Vennekens ; (fol. r04 v°) den 28% augustus 1590, 
door Peter Daniels, gewezen regent der Standonisten ; (fol. 111 
ve) den 7° october 1594, door Àombout De Backer, notaris tot 
Antwerpen ; (fol. 106 v°} den ro° november 1635, door /acob 
Roelants enzine huisvrouw Lucia Cornelis ; (fol. 144) den r9°* sep- 
tember 1661, door Cornelis Struyff, schoolmeester van gemeld 
godshuis; (fol. 115) den 19° julij 1668, door Cornelis Louché, oud 
schepen van Mechelen, en zijne gemalin Maria De Wille ; (fol. 
117 v° en 121) den 4% december 1670, door de echtgenooten Gas- 
pard van Buscom en Maria ? Servrancx ; (fol. 122 v°) en den 28 

SAM: Il 


— 166 — 


october 1689, door Johanna van Dick, weduwe van Æendrik van 
Muvel. (fol.135) {em van het godshuis der Marollen, gesticht door 
Carolina Prevost de La Val, den 9°" julij 1678. (fol.148 v° en 154).— 
2° de stichting van studiebeurzen gemaakt door Maria de Helt, 
den 15% november 1594 ; (fol. 41 v° en 155 v°) #em die van Frans 
vander Meulen, gemaakt den 28% augustus 1607. (fol. 157). — 
3° het testament van //ans Poppenruyter eu Heylwich van den 
Nieuwenhuysen, van den 6* december 1533 ; (fol. 66) het huwe- 
lijkscontract van deze laatste en Xemy de Hallut, gepasseerd voor 
den notaris van Boeynants, den 7° junij 1536 ; (fol. 72) het testa- 
ment van Anna Bernaerts, weduwe Aards van den Wiele, van 
den 13° januarij 1590 ; (fol. 145 v°) #em van Catharina-Cornelia van 
den Wiele, van den 8* julij 1740. (fol. 147 v°). 


II. « DONATIEN ENDE ERFFGIFTEN GEMAECKT BY ACTE INTER VIVOS. » 


Register in-folio, gaande van 1754 tot 1795. 


III. TESTAMENTEN gepasseerd véér schepenen, of wel vé6r no- 
tarissen en daarna goedzekeurd door twee schepenen, van 1503 
tot 1518, 1519-1529, 1530-1532, 1533-1539, 1535-1536, 1537-153B, 
1539, 1540-1542, 1543-1544, 1545-1546, 1548-1553, 1554-1558, 
1558-1563, 1563-1569, 1565-1574, 1574-1578, 1577-1508, 1598- 
1613, 1614-1629, 1630-1646, 1647-1671, 1671-1689, 1689-1708, 
1709-1737; 1737-1779; EN 1779-1796. 

Zes en twintig registers in-folio. 

In deze registers vindt men, onder andere merkwaardige acten, 
de scheiding van goederen tusschen Joachim ÆRoelants, doctor in 
de medicijnen, en zijne bloedverwanten, gemaakt den 14° januarij 
1527. (reg. 1519-29, fol. 70). — Het testament van Awioon van 
Oxyenbrugge, schepen dezer stad, en van zijne gemalin Cafharina 
van Overhof, 31° mei 1530. (reg. 1530-32, fol. 18). — Z/em van 
Jan van den Dale, schout van Mechelen, 19° december 1539. (reg. 
1533-39, fol. 37). — flem van Hendrik: van Merode, burgemeester 
dezer stad, en Anna van den Werve, zijne gemalin, 14°" augustus 
1571. (reg. 1565-74) fol. 49). — In zijn testament, gemaakt den 
r junij 1525, drukt zich Jan van der Aa, oppervalkenier der 
K. M. enschout van Mechelen, alzoo uit : 


« Inden yersten offere ic myne siele, als die vuyt mynen 


lichame scheyden sal in desen dale der tranen, Gode van hemet- 
ryche, Marien zynder gebenedyder moedere ende maeght, ende 
alle den hemelschen haire, ende mynen dooden lichame alsdan, 
der gewydder eerden, willende ende begerende, dat begraven 
worde inder kercken van Muysene, dair ic myne sepulluere bereet 
gemaect hebbe, ende dat doende so begheere ic dat men negheene 
pompoesheyt in myne vuytvaert doen en sal, mair begheere gra- 
celyc ende simpelyc ler eerden gedaen te wordene1. » 


IX. UITTREKSELS VAN TESTAMENTEN EN VCLMAGTEN tot het ligten 
van lijf-en erfrenten op de stad. 


Zeven registers in-folio, (geldig gemaakte afschriften), gaande 
Van 1712 tot 1717, 1718-1724, 1724-1720, 1730-1738, 1738-1745, 
1746-1761, en 1762-1794. 


Ë, 


WEESKAMER. 


Twee honderd zes en veertig registers, welke men, naar 
hunnen verschillenden inhoud, in vier reeksen schikken kan. 


a) Sfaten van gocderen. 


Twee honderd en zeven registers in-folio, inhoudende, van 
1510 tot 1805, de staten van goederen welke, bij het afsterven 
hunner ouders, aan derzelver minderjarige kinderen eens te 
beurt vallen moesten, en welke, middelerwijl, door hunne voogderi 
opgesteld en aan de weesmeesters overhandigd werden, Aan dit 
groot getal van registers ontbreken er slechts twee, die der jaren 
1627 en 1697. — Op het eerste derzelver,het oudste dat men tot 
heden heeft kunnen ontdekken, staat buitenwaarts geschreven : 
a Reghister vander Weescamere, beghinnende in novembri XVCX, 


ende eyndende in junio XXV, » 


1 Reg. 1519-29, fol. 96 vo. 


— 168 — 


b) Æekeningen der voogden, en andere. 


[. REKENINGEN DER VOOGDEN INGEDIEND AAN DE WEESMEESTERS, Van 
1530 tot 1556; van 1550 tot 1551; van 1560 tot 1561, en van 
1564 tot 1569; van 1573tot1575, en in 1579; van 1740 tot 1745; 
van 1745 tot 1751; van 1751 tot 1763; van 1766 tot 1701;en 
van 1791 tot 1794. 

Negen registers in-folio en groot in-folio. 


IT. « REKENINGEN ENDE STAETEN GEPASSEERT VOOR COMMISSARISSEN 
VANDE WETH. » 

Twee registers in-folio, gaande van 1712 tot 1738; en van 1738 
tot 1750. 


c) Dagvaardingen vô6r de Weeskamer. 


« DAGHEMENT BOECKEN VANDE WEESCAMERE. » Vier en twintig 
registers in-folio, (véér- en na- schriften) gaande van 1649 tot 
1650 ; van 1652 tot 1655; van 1655 tot 1658 ; van 1658 tot 1659; 
van 1660 tot 1663 ; van 1663 tot 1667; van 1667 tot 1671; van 
1671 tot 1675; van 1675 tot 1681 ; van 1681 tot 1686 ; van 1686 
tot 1690 ; van 1690 tot 1694; van 1699 tot 1705; van 1705 tot 
1711; van 1712 tot 1717; Van 1717 tot 1722, Van 1722 tot1727, 
van 1727 tot 17931; Van 1731 tot 1738; van 1739 tot 1753; van 
1753 tot 1760 ; van 1760 tot 1769; van 1770 tot 1782; en van 
1782 tot 1795. 


d) Varia rakende de Weeskamer. 


Ï. « WISSELBOUCK INDE WEESCAMERE, » Waarin opgegeven Wor- 
den de penningen ontvangen door de weesmeesters. 


Register in-4°, gaande van 1506 tot 1532. 


II. « MANUALE VANDEN MOMBOIRS DIE GESTELT WORDEN INDE WEES- 
CAMERE, ende anderen acten van le moghen vercoopen. » 

Register langwerpig in-folio, gaande van den 3° november 
1535 tot den 23° december 1639. 


no 


III. « ÉEDTBOECK VANDE WEESCAMERE. » 
Register in-folio, gaande van 1628 tot 1655. 


IV. « NIEUWEN REGISTER DER MOMBOIRS DER WEESCAMER..., begin- 
nende den 3 juny 1776, en eyndigende den 22 floreal vierde jaer der 
fransche republique. » 

Register in-folio. 

« Opten anderen dach van octob.int jaer onss Heeren MIIIT. 
ende vyftich (alzoo luidt de oudste ordonnantië rakende de 
voogdij der onbejaarde kinderen, véér de instelling der Wees- 
kamer alhier) worden byden gemeynen raide vander stad van 
Mechelen gesloten, geordineert, gestatueert ende ter poyen vutge- 
roepen de pointen hier naer volgende : 

« ltem es vort overdrager, geslolen ende geordineert, dat 
eenyeghelic momboer, oft bewint hebbende van onverjaerden kin- 
deren oft weesen bynnen der stad ende vryheit van Mechelen, 
schuldich sal zyn te comene by eenen commoingmeester, rent- 
meester ende anderen, die daer toe gestelt sullen worden vander 
stad weghen, tusschen dit ende alder Heylighen misse naestco- 
mende, ende bringhen daer over de declaracie ende tverclairen 
van allen dien onverjaerden kinderen ende weesen goeden van 
haven, erven, ende liyflochten, waer die ghelegen zyn, om daer 
inne vort vorsien te wordene byder stad, ten orboir vanden selven 
kinderen, alsoe der stad, dunchken sal daer toe dienen. Ende oft 
hier inne yemant gebreclic ware, die sal gecorrigeert worden 
byder stad alsoe der stad goetdunckhen sal *. » 


De instelling onzer Weeskamer dagteekent van den 20° october 
1505. Den volgenden dag, werden Adriaan vanden Brocke, Gerard 
vander Aa en Jaak Schoof, tot oppermeesters, en Meester /an 
vander Hoeven, tot klerk derzelver beëedigd. — De ordonnantië 
desaangaande is dezelfde als die van den magistraat van 
Antwerpen, uitgegeven sedert den 28°! maart 1496 (n. st.). 


« A/soe in deser goeder stad van Mechelen overlanck by expe- 
riencien bevonden is geweest ende dagelickx wordt, (alzoo luidt 
deze nieuwe ordonnantië) dat de ombejaerde kynderen huer 


1 Ordonnantiën 1449-1522, fol. 23 en 24. 


ouders beyde oft den eenen van dien byden wille Goids verloren 
hebbende, ende oick andere personen huerer zinnen oft leden niet 
wel mechtich, tot hier toe int regeren ende administreren van 
hueren personen ende goeden ; … ende by dien dat de momboirs 
gestelt worden sonder eedt, sonder inventaris vander jonghers 
goeden te makene, ende sonder jaerlicx rekeninge te doene van 
hueren goeden, … in vele manieren qualic besorcht syn geweest, 
.… s0e eest dat commoingmeesters, schepene ende raid der voirs. 
stad.… hebben geordineert : 

Inden ierslen, dat men van nu voirlane vander voirs. stad 
weegen deputeren ende committeren sal drie notable wyse mannen, 
om weesmeestlers ende overmomboirs te wesene van allen weeskyn- 
deren, ende anderen personen die nader ordinancien nabescreven 
in momboryen behooren selen gestell te wordene. De welke over- 
momboirs altyt selen bliven in hueren ofjicien, sonder verlaten te 
wordene. Ende selen de selve overmomboirs lhueren aencommen 
gehouden syn haeren GERCE RE eedlt le doene, alsoe hen dien 
geordineert sal worden. 

Ende de voirs. overmomboren sullen hebben eene gezworene 
clerck, die oick allyt aen bliven sal sonder verlaten te wordene, 
ende sal de selve clerck tsinen aencoïnmen oick sinen behoirliken 
eedt doen, alsoe hem dien geordineert sal worden. 

Item de voirs. weesmeeslers ende oppervoighden voirs. met 
hueren clerck sullen sitten liwee daghen de wecke, le wetene des 
dysendaechs ende des donderdaeghs, om haer ofjicie te bedienene, 
ende sullen alle zaken der momboryen, voigheyen ende der ordi- 
nancien nabescreven aengaende sommierlic moegen beslichten, 
oft sullen die brengen aen commoingmeeslers ende schepene ais 
aen lruer hoot, om van hen daer af geleerl te wordene ende om 
vorris partyen Le beslichtene *. » 


1 Ordonnantiën 1449-1522, fol. 144 r° en v°. 


FT 
REGTSGEDINGEN. 


19 VOOR DEN MAGISTRAAT. 


Vijf honderd zestig registers en drie en twintig rollen, 
waarvan de eerste reeks het regtsgebied der schepenen,de tweede 
dat der burgemeesters, de derde het regtsgebied der burge- 
meesters en schepenen, de vierde dat van den schout, de vifde 
het regtsgebied des overdekens der dekeniy, en de zesde dat der 
pensionarissen uitmaakt. 


a) Regtsgebied der Schepenen. 


I. « VONNISSEN VAN KEUREN ENDE VAN SLITINGEN, DIE VORTAEN BY 
SCEPENEN GEGEVEN ENDE GEDAEN SULLEN WORDEN. » 


Register groot in-4°, op parkement, gaande van 1421 tot 1446, 
waarin men de volgende eigenaardige bekendmaking vindt : 

« Opten XIIII: dach van augusto int iaer M.ITIT< . XLI, wart 
by commoingemeesters en de scepenen voir rechl declareert, dat 
men van sheeren sculden aengaende sinen lollen bynnen der vry- 
heyt, ende van der stad assisen, de beloenen doen sal in de vier- 
schare vor scepenen, na vluchtighe lieden oft na dooder hand, 
in der manieren hier nair volgende. Te wetene : dat de diener van 
den Heere die ontfanger vanden tollen is, ofl diener vander stad 
assisen, sinen boec oft tafle inde vierschare bringhen zal, ende 
dair op sal hi sine vingheren tegghen ende sweren ten Heyligen 
dat het alzoe is, alzoe dair inne gescreven staet, zonder arghelist. 
Hier by waren Rogbroeck, Mayegem, cominoengemeesters, Ar. 
Bau, W° Bau, Hofftade, Beringhen, Fr. Heffene, Jo. Voesdonc, 
Waelpoyt, À fscheyde, Wabbel, Langhe, Walem, Ghele '.» 


IT. « BANNEN, SUBMISSIEN, CORRECTIEN, CRIMINELE VONNISSEN, ACTEN 
VAN SCHOUWINGEN, ENZ. » Vijf registers in-folio, gaande van 1441 


! Ziet fol. 70. 


tot 1569; van 1570 tot 1611; van 1615 tot 1629 ; van 1644 tot 
1712; en van 1773 tot 1795. — Uit deze boeken, zooals wi] zien 
gaan, blijkt dat de straffen door de schepenen ter vierschaar opge- 
legd, meestendeels als verbetermiddelen genomen werden, en 
dat men slechts voor min of meer zware misdaden de geeseling, 
het brandmerken of de doodstraf toepaste. 


« Ople lichl ende aensprake byden scoutel Peleren vanden 
Dychke gedaen, als dal hy boven recht eenen van syne geswoirne 
gequelst soude hebben, is by mynen Heeren scepenen gewesen, dat 
de voirs. Peter gehouden sal syn op maendagh naestcomende, 
alhier voirde geineyne camere te comene in syn lynwaet, bervoets 
ende blootshoots, met eender berrender wassender keerssen van 
eenen ponde, ende aldaer op syne knien Gode ende der Justicien 
genade le biddene van lgene dus als boven misdaen magh hebben, 
ende dan van dair die also le dragene ende te offeren voir they- 
lich sacrament in sinte Rommondits kercke. Actum IX nor. @. : 
APS ANT > 

€ Vuyl dyen dat ghy Jeronimus de la Reye, geboren van by 
Flerw, u vervoirdel hebl aene te nemen het habyt vande ghene die 
vande lasarnye besmet syn, ende onder tpretext van dyen le gaen 
achter landen ende oock binnen deser stadl bedelen, gebruychkende 
daer loe de gewoonelyck clippe, ontrechende alsoe die goede ende 
uprechle armen der goeder lieden aelmoessen, soe eest dat myne 
Heceren schepenen deser stadt Mechelen... hebben gecondempneert 
ende condempneren by desen eersl ende voor all publicquelyck 
gestelt te worden op een schavoth voer het stadthuys alhier, ende 
aldaer afjghenomen den mantel ende clippe, ende tselve gedaen 
aldaer gegeesselt le worden met rocden, ende voerts bannende vuyt 
deser sladis jurisdictie van Mechelen op pene arbitraire. Actum 
den 24% meerte 1627 ?, » 

€ Omme dat ghy Franchois de Teren alias Peedt, geboren van 
s'Herlogenbosch, uw soe verre vervoerdert hell van nu vele tyts te 
generen in diverse dieveryen, gelyck gy tselve hebl bekendt, ende 
ten anderen oechk is gebleken den rechle om geneugen, ende tot 
dyen geabandonneert hebbende v vendel ende meer andere onbe- 


egister 1441-1569, fol. 171. 
œ 


1UR 
2 Register 1615-1629, fol. 98 v° en 99. 


hoerlyche acten gecommilteert, soe ist dat myne Heeren schepenen 
opde tichte ende conclusie luwen laste genomen byden Lieutenant 
Schouteth deser stadt, ter behoerlycken manissen, regard nemende 
op uwe joncheyt, v hebben gecondemneert ende condemneren by 
desen geslell te worden op een schavoth met de stroppe om den hais, 
ende aldair gegheesselt te worden met scherpe roeden tolten loe- 
penden bloede, ende geteeckent te worden met deser stadts brant- 
merck, v voirts bannende ten eeuivigen dage vuyt dese stadt ende 
heur jurisdictie, op pene van de galgen…. Actum XXIIT decemb. 
16451.» 

« Vuyt dyen dat ghy Jan van Neethem hier jegenwoerdich met 
opselten wille ende quade ende gedelibereerde voernemen tv ver- 
vordert hebt v huysvrouive le vermoerden, de selve ierst eenen 
slach ghevende metter tange int slaep van haren hoofde, ende ler 
sltont daer naer de selve met eenen opsteker eenen sleek omtrent 
haerder ooren, daer af zy ter stont van levende lyfve ler doot 
comen es, aist volcomelichen gebleken es z0e by informacie als 
uwe eygen confessie, soe eest dat myn Heeren scepenen van 
Mechelen,ter manissen myns Heeren des Scoutetz der selver stede, 
v condempneren gesleypt te wordden (als nyet weerdich wesende 
om sulck een faict deerde te betredene) op een hoorde ofle sledde, 
tot op Neckerspoele by oft voerde plaetche daer ghy de selve moert 
gedaen hebt, ende aldaer afgehouden te wordden v rechler hant, 
ende tselxe ghedaen zynde wederom op de selve hoorde oft sledde 
gebrocht te wordden alhier voer stadt huys, ende aldaer gerechlt le 
wordden snetlen zweerde, 20e datler de doot naer volghen zal,ende 
alsdan v doode lichaem geset te worden op een rat, ende v hooft 
op eenen staeck. Actum den VIII dach January a° XV° vierent- 
zeventich ?. » 


IT. « SENTENTIEN VANDE MAENDACH CAMERE, » Drie registers 
in-folio, gaande van 1567 tot 1569; van 1571 tot 1572; en van 
1573 tot 1385. — Ziehier eene dier sententiën : 

« Myne Heeren vande weth in maendach camere vergaedert 
wesende, hebben geordineert ende ordineren mils desen Meester 


1 Register 1644-1712, fol. 6 1° en v°. 
2 Register 1570-:611, fol. 19 vo en 20 ro. 


Machielen van Triest, ontfanger deser stede, le belalen aen 
Heere Remy De Hallut Ridder, burchgrave van S' Winnocx 
Berghe, de somme van verlhien hondert sevenentachentich pon- 
den, welcke somme men hem ten achter bliven es by slole van 
perticuliere rekeninghe met hem gehouden, nopende acht stuchen 
geschuts by hem voer dese stadt gegoten...Actum den XX VII. apri- 
hs 1567%:» 


IV. VONNISSEN ENDE APPOINCTEMENTEN BY SCHEPENEN GEWESEN. » 
Acht en twintig registers in-follo, gaande van 1568 tot 1570; van 
1570 tot 1572; Van 1572tot1574; van 1574 tot 1579; van 1580 
tot 1585; van 1580 tot 1586; van 1587 tot 1588; van 1592 
tot 1594; van 1596 tot 1608 ; van 1598 tot 1604; van 1604 
tot 1610; van 1614 tot 1616 ; .van 1616 tot 1619; van 1622 tot 
1626 ; van 1626 tot 1628 ; van 1634 tot 1636 ; van 1636 tot 1640 ; 
van 1642 tot 1646 ; van 1650 tot 1652; van 1661 tot 1664; van 
1664 tot 1668 ; van 1668 tot 1675 ; van 1684 tot I691I ; van 1715 
tot 1726 ; van 1726 tot 1744 ; Van 1744 tot 1759; Van 1759 tot 
1784; en van 1784 tot 1795. — De meeste dezer registers zijn 
voorzien van eene tafel. 


V. « VIERSCHAAR ROLLEN. Vijf en zestig registers in-folio en 
groot in-folio, van 1567 ; van 1568 ; van 1574 tot 1575 ; Van 1576 
tot 1578 ; van 1579 tot 1580 ; van 1580 tot 1582; van 1582 tot 
1583 ; van 1583 tot 1584 ; van 1584 tot 1585 ; van 1586 tot 1587; 
van 15688 tot 1589 ; van 1589 tot 1590 ; van 1591 tot 1593; van 
. 1595 tot 1597 ; Van 1597 tot 1600 ; van 16017 tot 1603 ; van 1603 
tot 1604; van 1604 tot 1606 ; van 1606 tot 1607; van 1608 tot 
1610 ; van 1610 tot 1611; van 1672 tot 1613 ; van 1613 tot 1614; 
van 1614 tot 1617 ; van 1617 tot 1618; van 1619 tot 1620; van 
1622 tot 1624 ; van 1624 tot 1626 ; van 1626 tot 1628 ; van 1630 
tot 1631 ; van 1631 tot 1633; van 1633 tot 1636; van 1636 tot 
1637 ; van 1637 tot 1638 ; van 1639 tot 1640 ; van 1641 tot 1643 ; 
van 1643 tot 1644 ; van 1644 tot 1646; van 1646 tot 1647; van 
1647 tot 1649 ; van 1649 tot 1650 ; van 1651 ; van 1651 tot 1652; 
van 1652 tot 1653; van 1653 tot 1654; van 1654 tot 1655; van 
1655 tot 1657 ; van 1657 tot 1659 ; van 1659 tot 1667 ; van 1662 


l Register 1567-1569, fol. 14. 


tot 1664; van 1664 tot 1668 ; van 1668 tot 1671; van 1671 tot 
1674 ; van 1674 tot 1681 ; van 16817 tot 1692 ; van 1689 tot 1601; 
van 1692 tot 1705 ; van 1708 tot 1711; Van 1714tot 1720; van 
1719 tot 1725 ; Van 1725 {ot 1734; Van 1734 tot 1744 ; Van 1744 
tot 1751 ; van 1751 tot 1773 ; en van 1769 tot 1795. 


VI. « CLAPPER VANDE VIERSCHAERE. » 


Register in-folio, gaande van den 6°! mei 1654 tot den 18° Junij 
1670. 


VII. « CLAPPER VANDE VIERSCHAER ENDE CAMER ROLLE. » 


Drie registers in-folio, gaande van 1688 tot 1695 ; van 1696 tot 
1709 ; en van 1729 tot 1742. — Van het laatste register zijn er 
slechts eenige bladeren. 


VIII. « BESETTEN ENDE CONTRACTEN TER VIERSCHAEREN,. » 


Negentien registers in-folio en groot in-folio, gaande van 1572 
tot 1574 ; van 1575 tot 1577; van 1581 tot 1585; van 1587 tot 
1588 ; van 1592 tot 1595; van 1594 tot 1597; van 1597 tot 1604; 
van 1608 tot 1613; van 1616 tot 1622; van 1622 tot 1625; van 
1625 tot 1628 ; van 1629 tot 1632; van 1633 tot 1638; van 1648 
tot 1651; van 1662 tot 1670; van 1679 tot 1689; van 1738 tot 
1764; van 1764 tot 1783; en van 1783 tot den r4* prairial, 
jaar X. (3° juni] 1802). — Hierop, laten wi] volgen twee acten, 
welk ons den aard dezer besetten en contracten toonen : 

« Peeter Yens, procureur, inden naem ende als gemechticht 
van Peeter Schot, coopman tot Antwerpen, doet beset opde haeffe- 
lyche ende erffelycke goeden Diericx Vermeren ende Mayken 
Manits, absent, om daer aen le verhalen dry hondert XITIT tb., 
XI st., 5 den. Vlams, procederende van vercochle lakenen. Actum 
coram Jo’. Lanceloot van Gottingnys ende Heer Rombout van 
Orssagen, 1 augusti 921.» 

« Philips vanden Kerckhove is in coop aen gebleven, met den 
derden stock slach, opden XVI: febr. 1581, eenen bempt genoempt 
tKoehuyssel, groot dry bunders, min XXII roeden dan moet voor 
dry bunders betaelt worden. Is gelegen buyten Dedegeem poerte, 


L'Register 1592-1595. 


no 


rechl teynden den sleenwech, eertyts loebehoirt hebbende die van 
Belanien, regenoolen die van PBethanien, aen drye zyden, ende 
Adriaen Estricx ende derffgenamen van den saliger pensionaris 
Vercammen, ler vierder zyde, etc. Ende dat elck bunder voir 
XV. gulden erffelyck gewarandeert, met nyet daerop vuytgaende, 
ten ware des Heeren chys, is halff in contant te belalen, dander 
helft op de loopende rente, den penninck XVI., compt de capitael 
somme VIlc. XX quiden, LXVI verdieren tot IT gulden tstuck, 
compl lot laste van cooper Ie. XCVIII quiden, voir dwyn gelt, ten 
XLe jenninck, XXII qulden, XIX stuvers, van meten 1 gulden, 
I stuver, somma compt op IX.. XLII quiden *. » 


IX. PROCURATIEN, BORCHTOCHTEN ENDE COMPARITIEN. » 

Veertien registers in-folio en groot in-folio, gaande van 1588 
tot 1616; van 1616 tot 1631; van 1631 tot 1642; van 1642 tot 
1648 ; van 1648 tot 1654 ; van 1662 tot 1669; van 1669 tot 1679; 
van 1694 tot 1699; van 1699 tot 1704; van 1727 tot 1738 ; van 
1739 tot 1761; Van 1762 tot 1772; van 1773 10t 1760, enen 
1786 tot 1795. De drie laatsten voeren voor titel : « Procuratien 
ende andere acten. » — Ter opheldering der acten in deze boeken 
opgenomen, geven wi] er de drie volgende uittreksels van : 

€ Opden 4 deceimb. 96, soe heeft Heer Daniel le Clercq ad lies 
gesubslilueert vander  Hofsladt, vuyt crachte van procurate 
inhaudende clausule van substilulie, gepasseert voor Mr. Jan 
Waerbeke, notaris, ende zekere getuygen den 28 9bris. leslleden by 
Herman Ardenborch ende Anthuenis Janssens, cooplieden tot 
Antwerpen *?. » 

« Comparerende Anthuenis Vermeulen, Anthueniss., ende stelt 
hem caulionaris over Rombout Vermeulen, als aenleggere in 
malerie van coste, ler somme van lwintich gulden, XIX stuvers, 
een blanck, gelauxeert tot taste van (ruilliame ende Giehs Borre- 
mans, daer vore dat borghe gebleven was Grielis Papegeys. Actum 
coram Mr. Aert van Heyst ende Her Paesschier vanden Hove, 
schepenen, opden 18® dach february 1602.» 


L Register 1581-1585, fol. 8. 
2 Register 1588-1616. 
3 Item. 


« Op den 28 novemb. 1609, comparerende den advocaet Sher- 
dogen, ende protesteerde tan zyne personele comparitie, verclae- 
rende alhier gecomen te zyne van Antwerpen mel zynen dienaer 
van opden 17° der zelver maent, ende gevaceert tot den 22 exclus, 
hy naer Loeven es vertrocken, ende den XX V alhier weder gekeert 
ende gebleven tot dale deser, al om zynen lhoon afte leyden tegens 
Gudulavanden Broeke. Actum vt supra. (den 5 dec. 1609)1. » 


X. « VONNISSEN VAN TAXATIE VAN COSTEN, £gemodereert by myne 
Heeren scepenen ende commissarissen. » 


Zeven registers in-folio en groot in-folio, gaande van 1596 tot 
1610; van 1611 tot 1637; van 1654 tot 1677; van 1661 tot 1680; 
van 1660 tot 1699; van 1700 tot 1723; en van 1723 tot 1795. — 
De vonnissen in deze boeken aangehaald zijn gewezen als volgt : 


« Ghesien de declaratie van costen... gehadt ende gedoocht by 
Jan Noels, in zeker proces als suppliant ende aenleggere, gesusti- 
neert op ende teghens Jouffr. Anna Robbyns, weduwe wylen 
Rombout Huens, ende naer haer afflyvicheyt haere erfgenaemen 
Her Rombout Huens ende Mr. Coenraerdt van Halen, oppo- 
santen,.… in welcke costen... de voers. opposanten.…. zyn gecon- 
dempneert volgende een vonnisse vanden derden sept. XV.. 
achtentnegentich. Ghesien mede de scriftelycke diminutie in desen 
oock gedaen, ende voirts allen tgene behoirde gesien te 1esen, syn 
de zelve costen, mitsgaders de ghene geschiet om tot tauxalie der 
zelver le geraecken, by myne Heeren scepenen getauxeert ende 
gemodereert by desen ter somme van hondert lweeenvertich qulden, 
thien stuvers, een oirt… Actum den X dach february 1599 ?.» 


XI. « INFORMATIEN PREPARATOIRE ENDE EENIGE VONNISSEN. » 


Register in-folio, gaande van 1621 tot 1644. — In dit register, 
gehouden door den grifñier van den bloede V. Quirart, ziet men 
dat de schepenen, voor en aleer hunne vonnissen te strijken, noch 
tijd, noch moeite spaarden om de waarheïd te achterhalen. 


XII. « BErHoocH-BoUCK. » 
Register in-folio, inhoudende, van 1639 tot 1660, verscheidene 


egister 1588-1616. 


LR 
2 Register 1596-1610. 


door de schepenen aangeslagene goederen. -— Ziehier de regts- 
pleging, welke desaangaande gevolgd werd : 

« Naer dal Guilliam van Kiel, brouwer ende borger deser stede, 
Len maenissen vanden Heere schouthet ende vonnisse tan eenighe 
schepenen,… beseth hadde doen doene op de haefjelychke ende 
erffelychke goeden van Jan Robert, absent ende fugilif, voort 
gebreeck ende omme daer aene le verhaelen de somme van vier 
hondert…. quiden over geleverde bieren,.… ende alsoo den selven 
van Kiel l voors. beselh hadde doen registreren int vierschaer 
contract boeck deser stede op den 1S* january 1647, ende de wele 
daer aff hadde doen doene door den schepenen knaepe B.vanden 
Wouiwere,… alsoo den Heere schouthel int overbrenghen vande 
selve wele gebleken is op den XXV®n. octob. 1647, so syn in 
presenlie vanden selven Hecre schouthel ende schepenen voorts 
geroepen alle de gene, die eenich recht ende actie souden willen 
prelenderen... op de voors. haeffelyche ende erffelycke goeden 
vanden voors. Jan Robert. Ende wandt middeler tydt niemandt 
gecommen en ts, die hel voors. beseth gestoort heeft,.…. soo heeft 
den selven van Kiel, alle daeghen ende termynen van rechle over- 
streken synde,in gebannen vierschaer,.…..naer voorgaendeadmissie 
vanden XX. decemb. 1647, hem verleendt op requeste by myne 
Heeren schepenen, syn belooch gedaen metten behoorlychken eedt 
daer loe, staende met sesse syne volgers.… 1» 


XIIL. « ARRESTEN EN INTERDICTIEN, » Van 1658 tot 1680 ; van 
1688 tot 1702 ; van 1703 tot 1715 ; van 1712 tot 1722; Van 1723 
tot 1733 ; en van 1734 tot 1787. 


Zes registers in-folio. 

XIV. « ARRESTEN GEDAEN TER THRESORYE, » In 1675, en van 
1680 tot 1707. 

Register in-folio. 

XV. « SCHAUWINGEN. » 

Register in-folio inhoudende, van den 14% april 1678 tot den 
11 juni 1772, de verslagen der beëedigde geneesmeesters en 
wondheelers dezer stad over de lijkschouwingen hun door de wet 
bevolen. — Ziehier een dezer verslagen : 


1 Ziet fol, 22 vo en 23. 


« De onderges. geswooren stadis doctor ende chirurgyn, wette- 
lyck aenschaut hebbende het dood lichaem van Peeter Peeters, 
verclaeren in het selve beconden te hebben eenen steeck ontrent de 
twee vingeren breedt tusschen de rechle voorschauder ende den 
oxel ingaende, afstekende de hert ofte slagh ader, ende oordeelen 
van dese quetsure de doodt gevolght te syn. Actum desen 15 april 
1709. Ende was ondert. F. Verhayck. L. Arroyo 1.» 


XVI. « CONDEMNATIEN VOLONTAIRE, » Of vonnissen gewezen door 
schepenen ten opzigte van alwie véér hen erkenden hunne schul- 
den, bij tijds, niet betaald te hebben. 

Drie registers in-folio, gaande van 1730 tot 1755; van 1755 tot 
1787; en van 1787 tot 1795. — Ziehier een derzelver van den 
25° april 1786 : 


« Joannes Carolus Ryckhaert ten naervolgende onwederoepelyck 
gemaghtight van S'.Joannes Franciscus Claes, coopman binnen 
dese stadt,by lelteren van procuratie begrepen by den instrumente 
van sehere deughdelycke schuldt bekentnisse, ten proffeyte van 
St, Joannes Polfiliel, negoliaent alhier, gepasseert voor den 
notaris J.J. De Munck ende getuygen den 25 april 1780, waer 
aen dese onse letteren gehecht ende gesegelt zyn, ende heeft den 
voorsa. comparant in de qualiteyt als boven, naer dien hem het 
voorschreven instrument © synen versoeke in onse presentie voor- 
gelesen is geweest, dat in alle syne poinclen, clausulen ende 
artiekelen voor ons herkent ende vernieuiot hebbende,diens volgens 
versocht in ‘t onderhoudt ende voldoen van 'tselve wettelyck te 
willen duemen ende condemneren den voornoemden constiluant, 
den welcken wy (schepenen Jo:ef-Horatius-Maria Varden Bossche 
en Jan-Jozef Vermeulen) soo daer inne geduemt ende gecondem- 
neert hebben, duemen ende condemneren by dese *.» 


XVII. « SCHEPEN VONNISSEN, » van 1772 tot 1782 ; en van 1782 
tot 1787. 


Twee registers in-folio. 


LZiet fol. 31 ve. 
2 Register 1755-1787, fol. 216 vo. 


— 180 — 
b) Regtscebied der Burgemeesters. 


I. « CAMER-ROLLEN » of rollen der burgemeesterskamer. 


Zeven en zestig registers in-folio en groot in-folio, gaande van 
1574 tot 1576 ; van 1577 tot 1578; van 1578 tot 1579 ; Van 1580 
tot 1585; van 1585 tot 1587 ; van 1587 tot 159I ; van 1592 tot 
1596 ; van 1601 tot 1605; van 1608 tot 1610 ; van 1611 tot 1612; 
van 1613 tot 1615 ; van 1617 tot 1618; van 1618 tot 1620; van 
1620 tot 1621 ; van 1621 tot 1623; van 1623 tot 1625 ; van 1625 
tot 1626; van 1626 tot 1627; van 1629 tot 1631; van 163: tot 
1633 ; van 1633 tot 1635 ; van 1636 tot 1638 ; van 1638 tot 1640; 
van 1641 tot 1642 ; van 1643 tot 1644; van 1644 tot 1645 ; van 
1648 tot 1650; van 1650 tot 1652 ; van 1652 tot 1653; van 1654 
tot 1655; van 1655 tot 1656; van 1656 tot 1657; van 1657 tot 
1658 ; van 1658 tot 1659 ; van 1659 tot 1660 ; van 1660 tot 1661 ; 
van 1661 tot 1662; van 1662.tot 1664 ; van 1666 tot 1668 ; van 
1668 tot 1669 ; van 1669 tot 1670 ; van 1670 tot 1672; van 1685; 
van 1689 tot 1691; van 1691 tot 1692; van 1692 tot 1693; van 
1693 tot 1695 ; van 1695 tot 1696 ; van 1696 tot 1697; van 1697 
tot 1698 ; van 1608 tot 1699; van 1699 tot 1700; van 1700 tot 
1701 ; van 1702 tot 1703 ; Van 1703 tot 1708 ; Van a7r4 tot nel 
van 1717tot1720; van 1726 tot 1730; van 1730 tot 1736, van 
1737 tot 1744; van 1745 tot 1754; van 1754 tot 1758 ; Van 1765 
tot r771; van 1771 tot 1780; van 1779 tot 1766 ; van 1765 tot 
1791; en van 1791 tot 1795. 


IT. « APOINCTEMENTEN, CONSENTEN, VERSUECKEN, ARRESTEN, BORCH- 
TOCHTEN, VONNISSEN ENDE SENTENTIEN, 2hewesen, gedecrefeert ende 


ghegheven ter commoingnie byde Heeren commoingmeesteren. » 


Een en viftig registers in-folio, gaande van 1585 tot 1586 ; van 
1614 tot 1615 ; van 1614 tot 1617; van 1616 tot 1617; Van 1617 
tot 1618; van 1620 tot 1621; van 1621 tot 1622; van 1622 tot 
1623 ; van 1623 tot 1624 ; van 1625 tot 1626 ; van 1626 tot 1627; 
van 1629 tot 1630 ; van 1630 tot 1631; van 1631 tot 1632; van 
1632 tot 1633 ; van 1633 tot 1634 ; van 1634 tot 1636; van 1636 
tot 1638 ; van 1639 tot 1640 ; van 1640 tot 1641 ; van 1641 ; van 
1641 tot 1642 ; van 1643 tot 1644 ; van 1644 tot 1645 ; van 1646 
tot 1647 ; van 1648 tot 1649; van 1653 tot 1654; van 1657; 


— JO — 


van 1658 ; van 1663 ; van 1664 ; van 1665 tot 1666 ; van 1667; 
van 1668 tot 1669; van 1669; van 1669 tot 1670 ; van 1670; 
van 1670 tot 1671; van 1672 tot 1673; van 1673 tot 1674; van 
1674 tot 1675 ; Van 1675 ; van 1675 tot 1677 ; van 1677 tot 1678 ; 
van 1678 tot 1680 ; van 1686 tot 1688 ; van 1688 tot 1692 ; van 
1692 tot 1697 ; van 1695 tot 1696; van 1697 tot 1701; en van 
1722 tot 1727. — Van den 28* augustus 1646 tot den 25° sep- 
tember 1675, zijn in deze registers bijgebragt de « rolle der com- 
munie » of burgemeesterskamer. 
Van 1585-86, en van 1614 tot 1727, zetelden in die kamer : 


Jo'. Karel van Boevekercke, 1585-86. — Ridder Micolaas vander 
Laen, heer van Lassus, Onesies, Hagelsteyn, &c., in 1585-86, en 
1617-18. — Ridder Philip van Snoy, heer van Oppuers, Poederlé, 
Befferen, &c., in 1614-15, 1622-23, en van 1631 tot 1634. — Jor. 
Cosmas van Prant, heer van Blaesvelt, van 1614 tot 1616, in 
1620-21, 1623-24, 1626-27, van 1633 tot 1635, en in 1636-37. — 
Ridder /an vander Laen, heer van Schrieck en Grootloo, van 1615 
tot 1617, en in 1621-22. — Jo'. Willem van Merode, heer van 
Royenborch, in 1616-17. — Ridder /oos vander Hoeven, in 1617- 
18, 1620-27 !, en van 1629 tot 1631. — Ridder Zirk vander Laen, 
heer van Schrieck en Grootloo, in 1622-23, 1625-26, van 1631 tot 
1633, in 1636-37, 1640-41, en 1643-44. — Jo'. Adolf van Heet- 
velde, in 1623-24. — Jo'. Phulip-Mattheus de Haynin, heer van 
Legies, in 1625-26. — Jo'. Nicolaas vander Laen, heer van 
Onesies, Hagelsteyn, Neeryssche, &c., in 1626-27, van 1629 tot 
1631, in 1635-36, en 1641-42. — Jo'. Jan van Wachtendonck, heer 
van Rumsdorp, Overwinde, &c., in 1631-32, 1637-38, 1641-42, 
en 1644-45. — Jo'. Fiips Antoon van Sestich, heer van Ophem, 
van 1634 tot 1636, en in 1644-45. — Jof. Jan vander Hoeven, in 
1637-38, 1646-47, en 1657-58. — Jo'. Jaak d'Hovynes, heer van 
Montenbergh, in 1639-40. — Jo'.Christiaan van Lathem, heer van 
Legies, in 1639-40, 1645-46, 1648-49 ?, 1658-50, en van 1664 tot 
1667. — Jo'. Jaak de Buysset, heer van Lossignol, in 1640-41. — 
Jo'. Hendrik van Huldenbergh, gezegd van der Borcht, in 1643- 
44, en 1646-47. — Jo'. Pieter-Maximiliaan Bauwens vanden Boye, 


! Slecht opgegeven in het Supplement op Butkens, I, fol. 343. 
2 Ibidem, fol. 348. 


S: À. M: £2 


— 182 — 


heer van Odurenge, in 1645-46, en 1648-49. — Jo'. Engelbertus 
van Wachtendonck, heer van Durain, in 1653-54. — Jo'. Lodewyi 
van Meerbeke, m 1653-54. — Jo'. #iips de Briquegni, heer van 
Schoonenbergh, in 1656-57, van 1664 tot 1667, van 1670 tot 
1672, enin 1675-76. — Jo'. Jan-Antoon des Mares, in 1656-57 !, 
1657-58, en 1669-70. — Jo'. Æwips van Reynegom, in 1658-59, en 
van 1662 tot 1664. —- Jo'. /an-Frans vander Laen, heer van 
Boortmeerbeke, van 1662 tot 1664. — Jo'. /aak-Anfoon van 
Sestich, heer van Ophem, in 1668-69, 1674-75, en 1683-86. — Jo”. 
Frans Douglas, gezegd Schot, in 1668-69, en van 1672 tot 1674. 
— Jo'. Lodewyk de Clercq, in 1669-70, en 1674-75. — Jo'. Mico- 
laas-Antoon vander Laen, heer van Neeryssche, Onesies, Hagel- 
steijn, &c., van 1670 tot 1672, van 1676 tot 1679, in 1685-86, en 
1689-00. — Jo'. Cornclis de Coxie, van 1672 tot 1674. — Jo. 
Engelbertus Bauwens vanden Boye, in 1675-76. — Jo'. Jan-Karel 
de Romré, heer van Mazé, van 1676 tot 1679. — Jo'. Frans- 
Cosimas van Wachtendonck, heer van Durain, van 1686 tot 1688. 
— Jo'. Bernard-Viclor Douglas, gezegd Schof, in 1689-90, en van 
1692 tot 1695. — Heer Æombout Huens, in 1690-91. — Jo'. Sebas- 
tiaan-lynatius de Gerlais, burggraaf van Uppigny, in 1690-91, en 
1695-96. — Jo'. Jaak-Dominicus Stalins, heer van Rollegem, in 
1691-92, en 1696. — Jor. Lodewyk Pynssen vander Aa, heer van 
oud en nieuw Vosmer, in 1691-92, en van 1698 tot 1701. — Jo’. 
Christiaan- Willem de Ruysschen, van 1692 tot 1695, en van 1696 
tot 1698. — Jo'. Preter-Frans-Vilalis de Romré, heer van Macé, 
van 1695 tot 1697, en van 1723 tot 1727. — Heer /an-Hendrik 
Huens, van 1698 tot 1701, en van 1722 tot 1724. — Jo'. Jozef- 
Augustinus Du Jardin, van 1722 tot 1725. — Jo'. Bernard-Alex- 
ander Huens, van 1725 tot 1727. 

Bij afwezendheïid der burgemeesters, zetelde de overdeken der 
dekenij, en, bij belet van dezen, de policiymeester, als blijkt uit de 
twee volgende opgaven van het register dezer reeks : 

« Jo. Maria Verhoeven..… heeft geoblineert consent van Jor. 
Jan Anthoni des Mares, heere vande selre plaetse, Walle, etca., 
overdeken deser stadt Mechelen, mits d’indispositie ende absentie 
respective vande Heeren commoingmeesters deser vs. stede,.… » 
(4er julij 1667). 

1 Slecht opgegeven in het Swpplement op Butkens, I, fol. 349. 


« Andries Verpoorten heeft geoblineert consent van Jo'. Otto de 
Haze, heere van Borchgravenhroecke, policyemeeslere  deser 
stadt Mechelen, mits d’indispositie ende absentie rvande Heere 
commoingmeesters ende overdeken respeclive deser vs. stede,.….. » 
fs july. 1667). 


III. « GETUYGENISSE OVERHOORT ENDE GEEXAMINEERT VOOR EENEN 
COMMUNEMEESTER ENDE SECRET ARIS DER STADT. » 


Vif registers in-folio, gaande van 1616 tot 1670; van 1677 tot 
1699; van 1701 tot 1736; van 1736 tot 1769; en van 1770 tot 
1702. 


c) Regtsgebied der Burgemeesters en Schepenen. 


Ï. « COMPARITIEN VOIR MYNEN HEEREN COMMOINGMEESTERS ENDE 
SCEPENEN IN HARER RAIDTCAMEREN. » 


Register groot in-4°, gaande van 1461 tot 1563, waaraan wi) 
het volgende uittreksel ontleenen : 

« By mynen Hecren Scepenen van Mecñelen is voir eenen kuer 
ende voir rechl vuytgesprohken ende verclairt, lusschen de erfge- 
namen van wylen Janne de Reydere, te welene die vanden toir- 
bedde ende vanden nabedde gecoinen syn, aengaende den brou- 
gerecke, dair queslie af es, dat den brouketlele, broucuype, met 
synen toebehoorten, de ghylcuype mellen bancken, de wooten, de 
cuelbacken metlen houtwercke, kelels, bierboom, trechlere, gaffete, 
rieken, stuyken ende den rosmoelen.., alle have syn, ende sullen 
volgen die vanden nabedde, ende den hoven metler scouwen, ende 
den begiet back, sullen melten huyse, als erve, die vanden voir- 
bedde volgen. Actum XXIII, deë. anno XVeX XVIII .» 


IT. « CoLLEGIAELE VONNISSEN », of vonnissen gewezen in de bur- 
gemeesters en schepenen kamer. 

Zeven registers in-folio, gaande van 1574 tot 1586; van 1657 
tot 1664; van 1674 tot 1691; van 1692 tot 1713; van 1713 tot 
1726 ; van 1726 tot 1742; en van 1742 tot 1795. — Ziehier een 
dier vonnissen : j 


« Ghesien tproces tusschen Gillis van Sleensele, appellant van 


1 Ziet fol. 32. 


— 184 — 


zeher vonnisse gegeven den XXV. may sessentzestich by Joncker 
Jan Scoofs, Heeren Philipss, alsdoen commoingmeestere, ter 
eender zyden, ende Cornelis van Miscum, alias Palslers, ter 
andere, scepenen der stede van Mechelen, doende recht ler manis- 
sen van myn Heere den commoingmeestere, verclaeren den 
voerscreven appellant geappelleert thebbene sonder grief, zal 
daeromme lrorscreven vonnisse sorleren volcomen effect, con- 
dempnerende den zelven appellant inde costen ter taxatien. 
Actum XXITIII meerte 1574 voer Paesschen ‘. » 


III. « ACTEN, VONNISSEN ENDE SENTENTIEN GHEWESEN TER COMMOIN- 


GNYE. » 

Zeven registers in-folio, gaande van 1620 tot 1622; van 1625; 
van 1626; van 1627 tot 1628; van 1629; van 1630 tot 1631; en 
van 1631 tot 1633. 


IV. « VERBAELE COLLEGIALE APPOINCTEMENTEN EN VONNISSEN. » 


Zes registers in-folio, (véérschriften) gaande van 1623 tot 1626; 
van 1626 tot 1629; van 1632 tot 1635; van 1650 tot 1652; van 
1654 tot 1657; en van 1657 tot 1660. 


V. « DAEGEMENT, APPOINTEMENT ENDE VONNIS BOECKEN DER COM- 


MUNIE. » 
Twee en dertig registers in-folio, gaande van 1634 tot 1636; 


van 1637 tot 1638; van 1677; van 1677 tot 1678; van 1678 tot 
1679; van 1680; van 1681; van 1681 tot 1682; van 1682 tot 


1683 ; van 1683; van 1683 tot 1684; van 1684 tot 1685; van 
1685; van 1685 tot 1686 ; van 1686 tot 1687; van 1687 tot 1688 ; 
van 1688 tot 1689; van 1689 tot 1690 ; van 1690 tot 1691; van 
1697 tot 1692; van 1692 tot 1693 ; van 1694 tot 1695 ; van 1695 
tot 1696; van 1696 tot 1697; van 1697 tot 1698; van 1698 tot 
1699; van 1699 tot 1700; van 1703 tot 1705 ; Van1705 tot1707;, 
van1707 tot1709; van 1710 tot1712; en van17l2 tot 1716. 


VI. « CoLLEGIAEL EN POLITICQUE DAGHEMENTEN. » 
Twee en twintig registers in-folio, gehouden door de schepenen 
knapen voor het jaar 1636 ; van 1641 tot 1642 ; van 1650 tot 1651; 


1 Register 1574-1586, fol. 12 vo. 


= 18 — 


van 1652 tot 1653 ; van 1653 tot 1654; van 1654 tot 16355 ; van 
1655 tot 1656 ; van 16356 tot 1657; van 1657 tot 1658; van 1659 tot 
1660 ; in 1660; van 1662 tot 1663; van 1663 tot 1664 ; van 1664 
tot 1665 ; van 1665 tot1666; van 1666 tot 1667 ; van 1667 tot 1668 ; 
in 1668; van 1670 tot 1671; van 1671 tot 1672; van 1673 tot 1674; 
en in 1675. — In de twee eerste dezer boeken, alleen, zijn er 
slechts co/legiaele dagvaardingen. 


VII. « COLLEGIAEL DAGHEMENTEN. » 


Zeventig registers In-folio, gaande van 1675 tot 1677; van 1680 
tot 1681; van 1681 tot1682; van 1682 tot1683; van 1683 tot 
1684 ; van 1684 tot 1685; van 1686 tot 1687; van 1688 tot 1690 ; 
van 1690 tot 1693; van 1693 tot 1695 ; van 1693 tot 1699 ; van 
1699 tot 1702 ; van 1702 tot1705 ; Van 1705 tot 1708; van1710 tot 
BASVan 72 tot 1713 ; Van 1713 tot 1714 ; Van 1715 tot 1716 ; 
van 1716 tot 1717; van1717 tot1718; van1719 tot1720; van 
W/20Ht0t 17271; Van 1721 tot 1722 ; Van 1722 tot 1723; Van 1723; 
van 1723 tot 1724 ; van 1724 tot 1725 ; Van 1725 ; Van 1726 ; van 
LAZ2ONOb727 ; Van 1727 ; Van 1727 tot 1728 ; van 1 728 tot 17290 ; 
Van 1729; van 1729 tot 1730; van 1730 tot1731; van 1731 tot 
1732; Van1732 tot1733; van1733 toti734; Van1735 tot1736; van 
27200 1737; van1737 tot1736, van 1738 tot 1739; van 1739 
tot1740 ; van 1740 tot 1741; Van 1743 tot 1745; Van 1745 tot 
1748 ; van 1748 tot 1749 ; Van 1749 tot 1751; van 1751 tot1752; 
VEMINTSZ2LOLI75S4;, Van 1754 (ot 1755 ; Van 1755 tot 1757; van 
1757 tot1759 ; van 1759 tot 1761; van 1761 tot 1763; van 1763 tot 
1765; van 1765 tot 1767 ; van 1767 tot 1769 ; van 1769 tot1771; 
MAN MCLOET 774 ; Van 1774 tot 1777; Van1777 tot1779 ; van 
1780 tot 1782; van van 1782 tot 1784; van 1784 tot 1786; van 
1786 tot 1789; van 1789 tot 1791; van 1791 tot 1793; en van 1793 tot 
1795. 


VIII. « POLITICQUE DAGHEMENTEN. » 


Twee en dertig registers in-folio, gaande van 1673 tot 1678; van 
1678 tot 1680; van 1680 tot 1682; van 1682 tot 1683; van 1683 tot 
1686; van 1683 tot 1686; van 1688 tot 1690; van 1694 tot 1696; 
van 16096 tot 1699; van 1699 tot 1702; van 1702 tot 1707; Van 1707 
tot1709; van 1710 tot 1711, Van 1712 tot 1713; van 1715 stot 


De 


1717; Van 1717 tot 1719; Van 1719 tot1722; Van 1722 tot 1725; van 
1725 tot 1727, Van 1727 tot1729; Van 1730 tot 1732; van 1737 tot 
1739; van 1739 tot 1743; Van 1747 toti1751; Van 1753 tot 1756; van 
1756 tot 1759; van 1759 tot 1762; van 1762 tot 1766; van 1769 tot 
1772; Van 1772 tot 1778; van 1778 tot 1785, en van 1785 tot 1795. 


d) Xegtsvebied van den Schout. 


Ï. « REKENINGHE VAN ALLEN ONTFANGHE ENDE VUTGHEVENE VAN DEN 
SCHOUTHEDOMME,. » 


Drie en twintig rollen, op parkement, waarin geboekt zijn de 
ontvangsten en uitgaven van « boeten van quetsuren » gehouden 
door Willem Keermans, van den 8 mei 1374 tot den 8 januarij 
1375, (n.st.) en van den 12° januarij 137C tot den 8% januarij 
1386 ; (n. st.) en door Olivier van der Steenbrugghe, van den 8° 
januari 1375 (n.st.) tot den 12% Jjanuarij 1376. — De laatste 
rekening van Willem Kecrmans, welke in fransch geschreven is, 
voert voor titel : « Compte de Guillame Kerman, escoutete de Ma- 
lines, de toutes receples depplois et de mises du dit escouteterye. » 


IT. DERGELYKE REKENINGEN, (in het fransch), vollediger dan de 
voorgaande, gehouden in 1397 en 1309, door Willem de Haelwijn ; 
in 1428 en 1430, door Lodewijk Salart ; in 1432, 1433 en 1435, 
door Antoon Vlemincx ; van 1511 tot 1512, en van 1516 tot 1517, 
door Jan vander Aa ; van 1549 tot 1551, door Adolf vander Aa ; 
van 1576 tot 1576, door Willem de Clercg, heer van Bovekercke ; 
van 1613 tot 1616, door Jan van Lathem, heer van Liefkerode ; 
van 1646 tot 1656, door Willem de le Margelle, heer van Ketten- 
hove ; van 1656 tot 1660, door /'#ips Daneels, heer van Hautem 
en Neer-Dormael ; en van 1666 tot 1667, van 1670 tot 1671 en. 
van 1682 tot 1697, door Martinus-lonatius de Hornes, heer van 
Geldrop, Niele en Marsselaer. 


Drie registers groot in-4° en in-folio, op parkement en op 
papier, gaande van 1397 tot 1616 ; van 1646 tot 1667 ; en van 
1682 tot 1691. 


HT. « COMPTE DE LA RECETTE pour amendes, fourfaitures et mises 
de justice, depuis le 21 may 1732 jusques au dernier decembre 1734, 


on — 


par Messire Pluilippe François Pierre Roose, baron de Leeuw 
St. Pierre, ecoutette de la ville et province de Malines. » 


Register in-folio. 

IV. « CRIMINELE ROLLEN » van 1631 tot 1645; van 1667 tot 1693; 
van 1693 tot 1705 ; van 1705 tot 1716 ; van 1716 tot 1737 ; van 
1754 tot1782 ; en van 1782 tot 1795. 

Zeven registers in-folio. 


V. « DAGHEMENT BOECKEN » Van 1691 tot 1704; van 1704 tot 
1711; Van 1712 tot1714 ; van1714 tot1728 ; van 1728 tot 1756; 
van 1756 tot1776 ; van 1776 tot 1786 ; en van 1786 tot 1705. 


Acht registers in-folio. 


VI. « ADVISEN VAN SCHOUTETHEN ENDE ADVOCAETEN VAN H. M. 
GROOTEN RAEDE. » 


Register in-folio, gaande van 1776 tot 1794. 


e) Regtsgebied van den Overdeken der Dekeni. 


ÏJ. « CAMER ROLLE VANDER DEKENYE. » Van 1547 tot 1548; van 
1550 tot 1551 ; van1552tot1555 ; van 1556 tot1557; van 1556 tot 
1560 ; van 1564 tot 1566 ; van 1584 tot 1585 ; en van 1585 tot 
1610. 

Acht registers in-folio !. 

IT. « VIERSCHAER ROLLE VANDER DEKENYE. » Van 1572 tot1585; 
van 1585 tot 1599; van1600 tot 1605 ; van 1609 tot 1614 ; van 
1623 tot1625; van 1627 tot 1629; van 1631 tot1633 ; van 1633 tot 
1639 ; van 1639 tot 1645 ; van 1655 tot 1657 ; van 1658 tot 1666 ; 
van 1666 tot 1674 ; en van 1674 tot 1690. 


Dertien registers in-folio. 


III. « VONNISSEN TER DEKENYE GEWESEN. » 


Vijf registers in-folio, gaande van 1631 tot 1636 ; van 1636 tot 


1 De kamer der dekenij was zamengesteld uit den overdeken, vier gezworenen, 
eenen griffier en twee dekens knapen. 


— 188 — 


1642 ; van 1641 tot 1658 ; van 1657 tot 1674 ; en van 1674 tot 1698. 
= Zichier een dier vonnissen : 


«a Gesien de procedueren geresen voor myn Heeren den over- 
dehken ende gesworne vande dekenye lusschen Mr. Jan Bogaerts, 
als last ende procuralie hebbende vande momboirs der kinderen 
wylen Jan de Grauwe, aenleggere ler eenre, ende de weduwe Mel- 
chior van Avont, gedaechde ende geconlumaceerde by drye dis- 
tincle deffaullen, ler andere syden, myne Heeren gesworne, ter 
behoorlychker manissen doende recht voor lproffyl vande voor- 
noemde drye deffaulten, condemneren de voorschreven gedaechde 
aenden aenleggere op te leggen ende le betaelen de somme van 
achtenseslich quldens, Seven sluyvers, een ooït, resle van meerdere 
somme over afgecocht laeken, concluderende geheyst, mils daer 
aene cortende alle deuchdelyck bewys van betaelinge, ende de selve 
schult verificerende by des overledene schult boeck, de selve 
gedaechde tot dyen condemnerende inde costen ter behoorelycher 
tauxatie. Actum XXIIII seplemb. XVIe lweendertich *. » 


f) Rectsoebied der Pensionarissen. 


Ï. « SENTENTIEN OPT RAPPORT VAN PENSIONARISSEN, » door sche- 
penen gewezen. 


Zes en dertig registers in-folio, (véérschriften) gaande van 
1606 tot 1613 ; van 1612 tot 1617 ; van 1622 tot 1628 ; van 1628 tot 
1634 ; van 1634 tot 1638 ; van 1634 tot 1638; van 1638 tot 1641; 
van 1638 tot 1642; van 1642 tot1645; van 1642 tot 1647; van 1646 
tot 1653; van 1647 tot 1653; van 1653 tot 1654; van 1653 tot1657; 
van 1654 tot 1655 ; van 1654 tot 1657 ; van 1655 tot 1660 ; van 
1657 tot 1660 ; van 1658 tot 1665; van 1659 tot 1660 ; van 1660 tot 
1665 ; van 1665 tot 1670 ; van 1665 tot 1682; van 1676 tot 1684; 
van 1676 tot 1685; van 1682 tot 1688; van 1686 tot 1692 ; 
van 1689 tot 1697; van 1692 toti705; van 1698 tot 1712; 
van 1705 tot1721; van1712 tot 1726 ; van 1722 tot1738 ; van 
1726 tot 1747 ; van 1738 tot1763 ; en van 1747 tot1763. — Onder 
deze vonnissen bemerken wij het volgende aangaande een altaar, 


1 Register 1631-1636, fol, 23 vo. 


aanbesteed aan Lucas Fayd’herbe door Jonkvrouw /sabella Dane- 
sin, voor S. Catharina kerk alhier : 


«a Gehoort hel rapport van commissarissen vande debvrooren by 
hun gedaen ingevolghe vanden vonnisse vanden vyff den december 
lestleden tusschen Joe. Isabeau Danesyn, aenleggersse ter eendre, 
ende Mr. Lucas Fiderbe, gedaeclde ter andere syden, gelet oock op 
de debvooren van officie weghen gedaen int verhooren van menighe 
persoonen int Collegie, opt subiect in questie, M. H.S. (mijne 
Heeren schepencn) rechl doende verclaeren, dat den gedaechden 
niet en is geobligeert te maecken de engels op het voors.werck, 
dan ordonneren den selven opt versoeck vande aenleggersse den 
autaer le geven de forme naert model, ende alroorente disponeren 
op de malerialen alreede gheemmployeert, ordonneren partyen 
dies-aengaende te accorderen, ende by faulle van accord verclae- 
ren dat de selve sullen gevisiteert worden by mannen hum des 
verstaende, omme te sien oft sy conform syn aende gene gemen- 
tioneert by den contracte ten processe beruslende, omme naer het 
bevinden van dyen verbesicht le worden, ofte nyel, len waere dat 
partyen van weder syden liver hadden het werck te laelen voorts- 
maecken met de selve, ende andere van goede ende deuchdelycke 
materie, omme ten eynde van dyen geschat te worden by gelyche 
mannen, d'welck d'aenleggersse aenden gedaechden soude belae- 
len inde plaetse vanden prys gestipuleert by den voors. contracte, 
de coslen vanden differente om redenen compenserende, Actum 
den 5 febr. 1649 ?. 


Van de eerste helft der xvire tot de tweede der xvuif eeuw, 
waren alhier pensionarissen de volgende personen : 


Pauxwel van Christynen, van 1606 tot 1623. — Erasmus de Zoet, 
van 1606 tot 1613. — Willem de Ruysschen, van 1613 tot 1617. 
— Arnold de Fumal, van 1617 tot 1643. — Scbastiaan van Chris- 
tynen, van 1623 tot 1648. — Ferdinand de Quisthout, van 1643 tot 
1644. — Jan-Baptist Slalins, van 1644 tot 1654. — Michaël Ver- 
reycken, van 1648 tot1661. — Jan van Dyche, van 1654 tot 1656. 
— Bernard- Alexander van den Z' pe, van 1656 tot 1661. — Chrrs- 
haan Lodewyex, van 1661 tot 1698. — Jan Moreels, van 1661 tot 


L Foppens, Mechlinia Christo nascens et crescens, an° 1643. 
3 Register 1647-1653. 


1676. — Jan-Baptist van den Venne, van 1676 tot 1687. — Wi- 
lem Cuvpers, van 1687 tot 1702. — Joos Henricy, van 1608 tot 
1717. — Horatius van Milanen, van 1698 tot 1709. — Frans 
vander Linden, van 1709 tot 1711. — Jan-Frans Courtois, van 
1709 tot 1721. — Jan-Ferdinand Keyaerts, van 1711 tot 1716. — 
Huibrecht-Antoon Rossignon, van 1716 tot 1729. — Karel-Filips 
Wapenaert, van 1721tot1724. — Norbert Hellemans, van 1724 tot 
1739. — C. van Cauwenbergh, van 1729 tot 17933. — Claudius-Jozef 
Sotteau, van 1733 tot1735. — Karel-Hendrik Husmans de Merbois, 
van 1735 tot 1755. — C.-J. Baesen, van 1735 tot 1738. — Frans- 
Jozef van den Wiele, van 1739 tot 1746. — ÆEgidius de Cock, van 
1746 tot1750. — Jan Wouters, van 1750 tot 1765. — Jan-Domi- 
nicus-Jozef Vriesen van 1755 tot1759. — en Claudius- Josef Cail- 
Joux, van 1759 tot 1782. 


IT. « VERBAELEN GEHOUDEN VOOR COMMISSARISSEN COMPETERENDE 
DEN PENSIONARIS VAN CRISTYNEN. » 

Zes registers in-follo en groot in-folio, gaande van 1630 tot 
1632 ; van 1632 tot1634; van 1635 tot 1638 ; van 1638 tot 1641; 
van 1641 tot1642 ; en van 1646 tot 1648. 


2° VOOR HET PARLEMENT EN DEN GROOTEN RAAD. 
a) Vôdr het Parlement. 


« CIRCA PROCESSUM BRUXELLENSIUM ET ANTWERPIENSIUM ACTO- 
RUM. » Stukken van een langdurig proces, verwekt door de Brus- 
selaars en die van Antwerpen tegen de Mechelaars, uit hoofde 


van het spannen der keten door deze laatsten bij de brug te 
Heffen. 


Register groot in-4° der xv° eeuw. 


b) l’66r den Grooten Raad. 


[. « ORDONNANCES DU GRAND CONSEIL, exrait du quatiriesme volume 
aux ordonnances, (de celui-ci) du VIe volume aux ordonnances de la 
Court, du troiziesme volume aux lettres closes, du registre aux lettres . 


closes, commenchant 1573 ct finant 1579, et du registre du Grand 
Conseil, 1580 à 1597. » 


Register in-folio, (afschriften) gaande van 1547 tot 1623. 


IT. « ARRETS RENDUS AU GRAND CONSEIL DE MALINES, é{ recoeuillis par 
Monsieur Grispere 1. » 


Register in-folio, waarbij gevoegd is geworden een ander, 
gaande van 1680 tot 1702, en voerende voor titel : « Avis, consul- 
fahions, memoires et avertissemens, fait et donnez par Messire Jacq. 
Pollet, conseiller en parlement. » 


IIT. « ARRETS RENDUS AUX GRAND CONSEIL DE MALINES, 7'ecuiis 
par Monsieur Cuvelier, conserller audit Grand Conseil ?, » 


Register in-folio, toebehoorende aan den Grooten Raad. 


IV. « ARRETS ET RÉSOLUTIONS DU GRAND CONSEIL, avec quelques 
dépêches et consultes du conseil supréme de Sa Majesté Imp\°. pour les 
Païs Bas à Vienne. » Bijeengebracht door graaf /an-Alfons 
de Coloma, raadsheer van den Grooten Raad, bij brieven van den 
13° november 1711. 


Register in-folio, toebehoorende aan den Grooten Raad. 


V. « DECISIONS, AVIS ET RESOLUTIONS DU GRAND CONSEIL. » Ver- 
gaderd door voornoemden raadsheer. 


Register in-folio, gaande van 1700 tot 1732. 


VII. « SAISISSEMENTEN » gedaan alhier door den Grooten Raad 
en den magistraat. 


Twee registers in-folio, gaande van 1690 tot 1755; en van 
1755 tot 1795. 


VI. « INVENTAIRES DES SENTENCES ET ARRETS, rendus au Grand 
Conseil de Sa Majesté concernant la ville et province de Malines, 
depuis le 27 janvier 1503 que ledit Grand Conseil fut oraonné de 
resider à Malines, pour pouvoir discerner les proces jugés et les non 
jugés de ladite ville et province. » 


1 Willem de Grysperre werd tot raadsheer bij den Grooten Raad genoemd den 
3022 november 1576. 
2 Pieter Cuvelier werd als raadsheer Me genoemd den 212 januarij 1612. 


Twee registers in-folio, inhoudende de inventarissen opge- 
maakt te Mechelen den 27% november en 6° december 1766, door 
G. Picard, garde des sacs van den Grooten Raad. 


K 


GELDWEZEN. 
1° LYF-EN ERFRENTEN. 


L. « Dirs DE LHFTOCHT die vercoght was den personen die hier na 
volghen, bi scepene, ghesvorne ende raet van der stat van Machelne, 
int iaer ons Heren M.CCC ende fwee 1aer. » 

Register groot in-4°, op buitengewoon dik papier, gaande van 
1302 tot 1309. 


IT. « Dir Es DE LiirrocHr die men schuldech es van deniare MeCCCe 
ende twce,.… ende dit es payment alse te Mechelne in borsen gheet. » 


Register grootin-4°, op parkement, gaande van 1302 tot 1318, 
waarin men de volgende geslachtsaanteekeningen vindt rakende 
de adellijke familie Mirabellr, gezegd van Halen : 

1508. & It. Symoene van Mirabeele, die men heel van Halen, te 
sinen live tsaers te ghildene altoes te sente Remeis misse ouder 
g° tor sconines van Vranckerike, ochte de werde. De charte was 
ghegheven int iaer ons Heren M.CCC.ende VIII. iaer sfridachs 
na groet vastelavont. … . . . … . VIUb Vs 92e 

1309. QI. Lyzab., Jans docht. van Mirabeele, lumbaerlts, te 
haren live teghildene deene helft alloes te s Jans misse ouder g° lor 
sconines van Vranckerike, ochte de werde. De charter was gheghe- 
ven int iaer ons Heren M.CCC. ende. IX. iaer snoens dachs na 
s’Remeis misse. . . ….. … … TI] hib. Xs192 206 

1510 «TE Petren van ne Jans brueder, le sinen live 
isaers le ghildene, deene helft lonser Vrouwen lichlmisse, ende 
dander helftte s Peters daghe inghaenden hoxte ouder ge tor van 
sconincs munten van Vranckerike, ochle de werde. De charter 
was ghegheven int iaer ons Heren M.CCC. ende X. iaer in $s Pelers 
daghe inghaende hoxte . . . . . . . VI lib. go. » (fol. 6). 


1511. « IE Symoene van Myrabeele, Jans sone van Mirabeele, 
lombaerd, te sinen live tsaers alloes te ghildene te s Remneis daghe 
ouder go tor sconincæx van Vranckerike, ochle de werde. De charter 
was ghegheven int iaer ons Heren M.CCC. ende XI. iaer tsater- 
dachs vore onser Vrowven lichtmisse .  V lib. XV s go. » (fol. 6). 


IT. NaamLysTEN van al degenen die, vé6r den grooten brand 
alhier (in 1342) tot 1367, lijfrenten op de stad Mechelen hadden. 

Register zeer groot in-4°, op parkement, « ghemaect int iaer 
ons Heren doen men screef. M.CCC. XLIX. op den 1ersten dach 
van septembre. » — Ziehier eenige andere dergelijke aanteeke- 
ningen rakende reeds genoemde familie en die van Sconejans, 
welke men in dit register aantreft : 


Vôôr 1342. « It. Vranken Scoene Jans en de Joncf. Lizab. sinen 


à . . : . + . . VIII Ss go.» (fol. 94 v°} 
— « Il. Lizab., Jan Scoene Jans wyf, van meye ende van half 
MPERCEE C:. . ND res vX-S ge» (ol. 06 vo}: 


1354. « It. Jan DR LE H. sone wilen. X. 5 go. » (fol 5 v°). 
1356. « It. Symoen, H. Scoene Jans sone, med XVII in meye 


RER nocemh.. . . .. . . . . . . .'VIII s ge. » 
— « Li. Rommond, H. Scoene Jans sone, . . . . VIII Ssgo. » 
— « Johanne, hore beider suster, levahit. ». . : . (fol. 33 vw). 

1356. « IE. K., beiaghede dochter Jan Scoene Jans, die hi heft 
van Hillen Smoelneren. . . . , . . . Vsgo.» (fol. 47 v°). 

1337. « It. Symoen., H. Scoene Jans sone, ende Lizab. van 
Mierabeele siins wtifs, - . . . . . . . XX sg.» (fol. 8.). 


1357. « It. Jan Scoene Jans, wilen H. sone ende wilen K. van 
Endout siins wyfs, vltima die februarii ende rltima die augusti. 


Rs | à Ce LT ENS Yo.» 
— « Il. Vranke Scoene Jans, horre beider sone, . . . Xsgq°.» 
— «lt. K., dochter Vranke Scoene Jans, die hi heft van Mgr 
var AND. … . . + + + Vsg.» (fol. 8 vo) 


1358. « It. Jan Le ee H. Scone Jans sone ende Lizab. 
van Mirabele süins wyfs, med. III. in sporkille ende IIII in 
hoext. Datum IIII in hoext anno LVIII . . . . III /ib. ge. » 
— «It. Symoen, hore beider sone,. . . . . . . . Xsge.» 
oo K., hore beider dochiver, : + . . . .: . Xsg°. >» 


194 - 


— «Lt. ioufo. Mgr, hore beider dochter. Jan Scoene Jans, frater, 
ét RENE ARENA IRAN + + . XS go: » (fo 06p 
15604. & It. Vrouwen Jannen, H. Scoene Jans dochler ende 
Lizab. siins wyfs, wilen wyf H. Raes van Erpe,. X s ge. » (fol. 62). 
1365. & Il. Mues (sic), wilen H. Sconeians beiaechde sone, dien 
hi hadde van K. van Brugdamme V in mey. . . . . XSgo. 
— «Vrouwe Johanne Sconeians, moeye, levabit.» — It. H.,wilen 
H. Sconeians beiaechde sone, dien hi hadde van Lysbetten van 


DIDINACR ER MED AT SO . «+ . + ZX sg.» (fol 56m) 
1306 Il Jan, Heinr. Re Jans zone ende Lysb. van Halen 
suins wtifs, med. XXVI.innovemb. .… à: NII UE 
— Il. Symone, haerie beider zone, . . … «! CSP 
— It. Heinr., haerie beider zone, . . x s gr'ole. » (fol. 20 v°). 


IV. « Dir ES DE LHFTOCHT die de stat van Mechlen gheeft hoeren 
poerteren ende den goeden lieden van buten. Welke bocke was ghe- 
maect op den echtersten dach van lulius anno. LX0., bi bevelen alle 
der commoengemeesteren ende der gocder liede vander voerseider 
sal. » 


Register zeer groot in-4°, waarin de jaargetallen, opgegeven 
in bet voorgaande register, door de enkele aanduiding : « van 
vore ende sint den brant » vervangen zijn geworden. 


V. LYFRENTEN, van 1363 tot 1450. 


Register zeer groot in-4°, op parkement, inhoudende nog de 
volgende aanteekeningen aangaande de familie Sconejans : 


1591. « It. Jan Scoenians, wylen Jans sone et quondam Hael- 
wyn eius væoris, XII in decemb. XCI, . XXXs Go. » (fol 165). 
— «a ll. Henr. Scoenians, beiaghede Thomaes sone, quem genuit 


ex Eliz de Overbroeke, XII in decemb. . . XSs go. » (ibidem). 
1405. « Il. Jan Schoonians, sone Henricx Schoonians et Kalhne 
Heyenbeex eius uxoris,. XX in iunio, . . Vs ge.» (fol. 20 vo). 


1414. « Il. Kateline Schoonians, filia Johis Schoonians et quon- 
dam Eliz. de Wezele, alias de Sompeke, eius uæxoris, XIII in 
OU D UE CR OU UD NES ENT ARTE + III 5 90e 

1440. « Il. Berbele Scoenians, wilen Jans naturleke dochter, 


quam genuit ex Eliz. de Doerne, XXIin octob. XL,. . . Is.» 
(fol. 125 vo). 
VI. ERFRENTEN, Van 1421 tot 1438. 
Register groot in-4°. 


VII. LYFRENTEN, van 1463 tot 1546. 


Register zeer groot in-4°, op parkement, waarin, bij de namen 
der personen die lijfrenten op de stad hadden, het jaar en de 
maand hunner dood gevoegd zijn geworden. 


VIIL. « VUYTGEVEN AEN GULDENS LYFTOCHTEN den penninck zesse, 
tot laste vande Co. Ma. vercocht opt corpus deser stede. » 

Register groot in-folio, gaande van 1556 tot 1557. 

IX. LyF EN ERFRENTEN, Van 1563 tot 1570. 

Register groot in-folio. 


X. « GULDENS ERFFELYCK vercocht ter begheerten vander Key- 
Ma, » 


Register groot in-folio, gaande van 1570 tot 1572. 


(Word vervolgd). V. HERMANS. 




















LES 


ŒUVRES DE SCUEP RES 


FAITES AUX XVII® ET XVII® SIÈCLES 


pour l'église du prieuré de Leliendael, à Malines 


PAR 


Luc FAYDHERBE, ARTUS QUELLIN LE JEUNE, MICHEL VAN DER VOORT LE VIEUX, 
GoOvVAERTS, THÉODORE VERHAEGEN, FRANÇOIS CoPpExs, RoCHAS, 
FRANÇOIS VAN ELEWYT, PIERRE VALCKX ET NICOLAS VAN DER VEKENE. 


 e prieuré de Leliendael, couvent de chanoinesses de 
l’ordre de Saint-Norbert ou de Prémontré, fut fondé à 
Hombeek au xx siècle. 

Pendant le xvi, Leliendael eut à souffrir beaucoup 
de la part des calvinistes.Ceux-ci dévastèrentet pillèrent le couvent 
en 1562, 1572 et 1580. Les religieuses se virent forcées de quitter 
le pays et se réfugièrent à Cologne, où elles restèrent jusqu’en 
1585. Après la pacification de nos provinces, elles rentrèrent aux 
Pays-Bas et s’installèrent à Malines, d’abord au « Ganzendries » 





et ensuite, en 1602, dans le « Bruel », dans l’ancien refuge de 
l’abbaye anversoise de Saint-Michel, de l’ordre de Prémontré. 1 
Elles y restèrent jusqu’au moment où Joseph II les supprima par 
son édit du 17 mars 1783 ?. 

En 1662, les religieuses de Leliendael avaient comme directeur 
spirituel ou prévôt (broost), le chanoine Gisbert Mutsaerts, reli- 
gieux de l’abbaye de Tongerloo. Ce digne prêtre était un grand 
amateur d’art. 

En 1657, il avait fait placer dans l’église de l’abbaye de Saint- 
Michel un beau vitrail qui représentait saint Norbert faisant 
jurer, sur des reliques de saints, à des ennemis acharnés, l’oubli 
du sujet de leur discorde. 

Dans la partie supérieure de ce vitrail, on voyait les armoiries 
du prieuré de Leliendael et celles du prévôt Mutsaerts, placées 
des deux côtés de l’inscription suivante : 


S. Norbertus 
angelus pacis 
discordes 
conciliat. 


Dans la partie inférieure, on lisait une inscription qui rappelait 
le don fait par Gisbert Mutsaerts : 


REVERENDUS ADMoDUM Dominus 
D. GISBERTUS MUTSAERTS 
PRrzÆpPosirus VALLIS LizioRuM MECHLINIÆ 
ORDINIS PRÆMONSTRATENSIS P. C. A° 165% 3, 


Cinq ansaprès, Mutsaerts conçut le projet de faire bâtir pour le 
prieuré de Leliendael une nouvelle église et s’adressa à Luc 
Faydherbe. Il est parfaitement connu que c’est ce célèbre archi- 


L Schæfer. Historische Aanteekeningen rakende de kerken, de kloosters, de ambachten en 
andere stichten der stad Mechelen. t. II, p. 83. 
? Gyseleers- Thys. Coup d'œil sur la métropole de Malines, en 1836, p. 12. 
8 Inscriptions funéraires et monumentales de la province d’ Anvers, t. IV, p. 175. 
S. A. M. 13 


— 198 — 


tecte malinois, l’auteur de la belle église de l’abbaye d’Averbode, 
qui construisit aussi celle du prieuré de Leliendael. Une note 
que nous avons découverte récemment nous apprend la date du 
contrat passé avec Faydherbe et le prix stipulé par l'architecte : 
« Den 24 Meiïj 1662, met Sieur Lucas Vitharp (sic) veraccordeert 
« voor het macken van de nuwe kerck, met conditie gelijck’t 
« bescreven is bij den rentmeester Voorspoel, voor de somme van 
« 55000 guldens. Van dese voorschreve somme moeten onder 
« wesen 20000 guldens promissie; de rest in corant » !, C’est donc 
le 24 mai 1662 que fut signé le contrat par lequel Faydherbe 
s’engageait à construire la nouvelle église pour la somme de cin- 
quante-cinq mille florins. 

On mit immédiatement la main à l’œuvre et le22 août de la 
même année le prévôt Mutsaerts put poser la première pierre de 
l'édifice. Mais il ne lui fut pas donné de voir l’église achevée. Il 
mourut en 1668 et fut remplacé, comme prévôt de Leliendael, 
par le chanoine Jacques Mollemans qui, comme Mutsaerts, appar- 
tenait à l’abbaye de Tongerloo. 

En 1670, la nouvelle église était entièrement achevée. Elle 
avait cent vingt-cinq pieds de long sur trente-sept pieds de large?. 
La première messe y fut chantée le 26 octobre 1670, par le savant 
et célèbre Libert de Pape, prélat de l’abbaye de Parc, près Lou- 
vain, vicaire général de la province de Brabant et de Frise de 
l’ordre de Prémontré. 

Peu après, on orna la nouvelle église de trois bas-reliefs en 
marbre blanc, représentant des scènes de la vie desaint Norbert, 
sculptures attribuées à tort, pensons-nous, à Faydherbe, sculpteur 
habile autant qu'excellent architecte. Ces médaillons, après la 
suppression du prieuré, ont été placés à l’église de Saint-Rom- 
baut, à Malines ?. Aujourd’hui, ils sont replacés dans l’église de 
l’ancien prieuré converti en hospice de vieillards. On y a ajouté 
un quatrième médaillon en bois, qui a pour auteur le sculpteur 
Laurant et qui représente la prédication de saint Rombaut. 

Feu le révérend chanoine Schætffer dit que, d’après une note 


1 Archives générales du royaume, à Bruxelles. Fonds du prieuré de Leliendael. 
2 Schefer. Ouvrage cité, t. II, p. 89. 
3 Gyselers-Thys. Notice citée, p. 8. 


manuscrite, il appert qu’Artus Quellin fut l’auteur de la statue 
de la Vierge et de celles des anges qui couronnaient le maïitre- 
autel de l’église de Leliendael. Il ajoute que ces statues auraient 
été payées à l'excellent artiste anversois sept cents florins !. 

M. le chevalier Edmond Marchal entre dans quelques détails au 
sujet de cette œuvre de Quellin : « Aïnsi, dit-il, que l'indique le 
« chronogramme taillé sur le frontispice du maïître-autel ce l’église 
« du prieuré précité, 1l en sculpta toutes les figures, en 1674, sur 
« les plans de Luc Faydherbe. Elles se composent d’un groupe de 
« la Vierge et de l'enfant Jésus reposant sur le globe terrestre, 
« soutenu par des anges. Deux séraphins appuyés sur des frag- 
« ments de fronton, sont en contemplation au-dessous d’eux » ?, 

Nous avons découvert un acte qui prouve que le célèbre sculp- 
teur fit, quatre ans après, pour Leliendael, une œuvre bien 
plus importante que les statues du maître-autel. C’est la copie 
d’un contrat daté du 25 octobre 1678, Imtervenu entre le prévôt 
Jacques Mollemans et la prieure de Leliendael, Anne-Monique 
de Backere, d’une part, et Artus Quellin le jeune, architecte et 
sculpteur à Anvers, d'autre part. Par ce contrat, Quellin s’enga- 
geait à sculpter en marbre blanc une table de communion, 
d’après le plan qu’il en avait dressé, ou d’améliorer son plan s’il 
y avait lieu. Le prix convenu était de deux mille florins, mais le 
prévôt et la prieure s’engageaient à payer à Quellin cent pata- 
cons de plus, soit deux cent quatre-vingts florins, si son œuvre 
était jugée digne de mériter cette gratification. Si l’artiste mou- 
rait avant d’avoir pu terminer l’œuvre, celle-ci devait être prisée 
dans l’état où elle se trouverait au moment de son décès et ache- 
vée à la satisfaction des intéressés. 

Ce document est d'autant plus intéressant que la table de com- 
munion dont 1l s’agit existe encore. [lest d’autant plus important 
que l’on n’était pas fixé concernant l’auteur de cette belle œuvre 
de sculpture, qui se trouve depuis 1810 dans l’église métropoli- 
taine de Saint-Rombaut à Malines. 

Descamps, qui la vit en 1769, n’en cite pas l’auteur. Il se 
contente de la mentionner comme suit : « La Table de Commu- 
« nion, entièrement de marbre blanc et d’une belle exécution en 


1 Ouvrage cité, t. II, p. 89. 
2 Mémoire sur la sculpture aux Pays-Bas, pendant les xVne et xvim° siècles, p. 169 


LOU 


« sculpture, représente des ornements mêlés de petits enfants 
« bien faits !». 

En 1836, Gyseleers-Thys écrivit, d’après un manuscrit : « La 
« Table de Communion placée devant l'autel de la petite chapelle 
(de Zellaer) et sculptée par Luc Faydherbe, provient du cloître 
supprimé de Leliendael? ». 
Emmanuel Neeffs, l’historien de la peinture et de la sculpture 
à Malines, restitua, en 1869, la table de communion à Quellin * 
et M. Marchal, aujourd’hui secrétaire perpétuel de l’Académie 
royale de Belgique, accepta cette attribution *. Mais le regretté 
chanoine Schæffer, dont l'ouvrage parut en 1885, attribua de 
nouveau notre œuvre d’art à Luc Faydherbe : « ..……. achter den 
« hoogen autaer staet eene schoone marmere communmiebank, het 
« werk van den voorgenoemden Fayd’herbe; ze komt uit het ge- 
« wezen klooster van Leliendael, en wierd daer gesteld in 18r0° ». 
On le voit, on a tantôt attribué, tantôt enlevé à Artus Quellin le 
jeune la paternité de cette belle œuvre. Notre document étant de 
nature à faire disparaitre tout doute à ce sujet, nous croyons utile 
de donner en note le texte de ce contrat 6. 


= 
= 


= 
= 


L Voyage pittoresque de la Flandre et du Brabant. Paris, 1769, p. 130. 
2 Coup d'œil sur la Métropole de Malines en 1836, p. 10. 
3 Inventaire historique des tableaux et des sculptures se trouvant dans les édifices religirux 
civils et dans les rues de Malines, p. 47. 
1 Ouvrage cité, p. 169. 
SL Ouvrapeicité, tt; p.50: 
6 « Contract tusschen den Eerweerdigen Heere Proest ende de Vrauwe Priorinne 
« des Cloosters van Leliendael, ende Sieur Arnoldus Quilinus, meester architecq 
« ende beltsnijder, woonende tot Antwerpen. 

« Op heden den xxvsten octobris xvjc achtenseventich, comparerende voor mi. 
« openbaer notaris ende de getuijgen naergenoempt, den Eerweerdigen Heere Jaco- 
« bus Mollemans ende Vrauwe Anna Monica de Backere, respective proest ende 
« priorinne des cloosters van Leliendael binnen Mechelen, ter eenre, ende Sieur 
« Arnoldus Quilinus, meester architeckt ende beltsnijder, woonende binnen de stadt 
« Antwerpen, ter andere sijden ; welcke ierste comparanten hebben verclaert, soo 
« sij doen midts desen, aenden tweeden comparant, hier present ende accepterende, 
« aenbesteedt te hebben seker gesneden werck van eene communiebanck inde 
« kercke van t'voorschreven clooster, opde selve lenghde soo de selve alsnu is 
« staende, van haut gemaeckt, die den tweeden comparant alsnu verclaert aenge- 
« noemen ende aenveert te hebben te maecken van witten marbre steen gesneden, 
« gepalesteert ende gemaeckt alles ingevolge vande modellen daervan aende ierste 
« comparanten alsnu overgelevert, met gelofte vande selve modellen te verbeteren 
« ende inde beste forma te maecken dat hij tweeden comparant sal connen vinden, 
« soo aenden selven bijde ierste comparanten alsnu mondelinge is geseijt ende 


S 
Dre 


nLOls 


Petit-neveu et cousin des peintres Erasme et Jean-Erasme 
Quellin, Artus Quellin le jeune était le neveu et l’élève du célè- 
bre sculpteur Arnold Quellin le vieux, l’auteur des superbes sta- 
tues, cariatides, frises, bas-reliefs, cartouches et trophées qui 
décorent l’ancien hôtel de ville d'Amsterdam, aujourd’hui palais 
royal. Né à Saint-Trond en 1625, d’une famille anversoise émi- 
nemment artistique, Artus Quellin le jeune avait laissé des 
traces de son talent à Rome, à Florence et à Turin ; il était 
en 1678, au moment où on lui demanda la table de communion 
pour Péglise de Leliendael, un artiste de grande réputation. 

Après avoir aidé son oncle dans ses travaux à Amsterdam, il 
avait fait, en partie avec lui, les sculptures des belles stalles qui 
ornent le chœur de l’église Saint-Jacques à Anvers !. En 1660, il 


« bewesen ; welck werck den tweeden comparant geloeft volmaeckt, effectivelijck 
« gestelt ende geabsolveert te hebben tegens Paeschdach toecomende, sonder langer 
« dilaïj oft vuijtstel, mede oock allen de selve wercken, steenen, ijser ende andere 
« appenditien daertoe dienende te leveren ende te stellen binnen de voorschreven 
« kercke, sonder eenigen cost ofte last vande ierste comparanten ; welck werck den 
« tweeden comparant verclaert aengenomen te hebben voor de somme van twee 
« duijsent guldens eens, die de ierste comparanten geloven te betaelen ter requisitie 
« vanden tweeden comparant ten minsten als het voorschreven werck sal volmaeckt 
« wesen ; daerenboven geloven de ierste comparanten aenden tweeden comparant 
« boven de voorschreve somme alnoch te betaelen de somme vaneen hondert pata- 
« cons, indien dat sal geiugeert worden t’selve werck te meriteren ende weerdich 
« te wesen ; waermede de respective comparanten verclaeren te vreden ende verac- 
« cordeert te wesen, met expresse conditie nochtans oft gebeurde dat den tweeden 
« comparant voor het absolveren ende volmaecken van t’voorschreven werck 
« quaeme affijvich te worden, soo submitteert hij hem inden naeme van sijne 
« erffsenaemen sijn gemaeckt werck te laeten schatten ende priseren naer proportie 
« van t’selve gedaen werck alsdan te betaelen ofte te laeten volmaecken ten conten- 
« temente vande ierste comparanten,constituerende tot dien SUeSS onwederoepelijck 
« midts desen meesters. . . ER — Ac Net e 
« t’saemen ende elck van hun Poule omme te gaen ende te ue voor de 
« Eedele Heeren in sijne Majesteijts Grooten Raede, sijne Majesteijts Souvereijnen 
« Raede van Brabant ende alomme elders, ende aldaer t’gene voorschreven herken- 
« nende, hem int onderhaut van t’œene voorschreven te laeten duemen ende con- 
« demneren met costen ; belovende, verbindende ende renunchierende etc, ut in 
« forma. 

« Aldus gedaen ende gepasseert binnen Mechelen in t'voorschreven clooster, ter 
« presentie van Heer Jacobus de Coninck, priester ende cappellaen in t'selve cloos- 
« ter, ende Jan Auwers, als getuijgen hierover geroepen, hebbende de respective 
« comparanten de minute deser beneffens mij notaris onderteeckent. » (Archives 
générales du royaume, à Bruxelles. Fonds du prieuré de Leliendael.) 

L Inscriptions funéraires et monumentales de la province d'Anvers, t. I, pe 0. 


—* 202 — 


avait produit une œuvre que Théodore van Lerius dit avoir été 
uue production capitale ! : une statue de saint Éloi, placée à la cathé- 
drale de la même ville?, pour laquelle il fit aussi en 1676 deux 
monuments à la mémoire du savant évêque d'Anvers, Ambroise 
Capello. Le premier orne le chœur de cette église : c’est un beau 
tombeau en marbre rouge veiné, orné de la statue couchée de 
l’évêque *. Le second, placé alors au-dessus des stalles des mar- 
guilliers, est également en marbre. «Il représente le portrait en 
« médaillon de l’évêque, tenu par trois anges, dont deux sem: 
« blent proclamer les bonnes œuvres du prélat, tandis que le 
« troisième incline vers la terre une torche allumée. La partie 
« inférieure est une tombe, d’où sort un homme enveloppé d’un 
« suaire. Un enfant, effrayé de cette apparition, semble prêt à 
« s'enfuir. Plus bas, les armoiries de Capello, tenues par deux 
« anges * ». Cette belle production de notre artiste se trouve ac- 
tuellement à droite de la porte principale de la cathédrale 
d'Anvers. 

Les chanoinesses de Leliendael et leur prévôt pouvaient donc 
avoir pleine confiance dans le talent du sculpteur qu’ils s'étaient 
choisi. La clause du décès éventuel de l'artiste, insérée dans le 
contrat que nous venons de lire, ne dut pas être invoquée, car 
Quellin vécut encore vingt-deux ans après. Il ne mourut qu’en 
l'année 1700 et fut inhumé dans cette église Saint-Jacques, où 
repose aussi le grand Rubens et que les Quellin ont tant con- 
tribué à orner de chefs-d’œuvre. Dans cette seule église Saint- 
Jacques, qui est un véritable musée, on admire, d’Artus Quellin 
le jeune, les belles statues du maïître-autel*; la tribune de la 
famille Peeters, stalles en bois de chêne, dans la chapelle de la 
Sainte-Viergef, œuvre remarquable surtout « par les admirables 
« petits anges de la frise » 7; le beau monument funéraire de la 
famille Roose 8 et les monuments Carena-Roelants ?, de la famille 


Notice des œuvres d'art de l'éolise Saint-Jacques à Anvers, p. 43. 
Inscriptions funéraires et monumentales de la province d'Anvers, t. 1, p. 149. 
Mème volume, p. 27. 

Même volume, p. 287. 

Mème publication, t. IT, p.s. 

Mème volume, p. 127. 

Th. van Lerius. Ouvrage cité, p. 143. 

Inscriptions funéraires et monumentales de la province d’ Anvers, t. II, p. 44. 
Mème volume, p. 73. 


R © ED — 


© © «37 On ot 


le Candele !, des curés Chanon ? et van den Bossche * et de Jean 
de Gaverelle #. Le monument de la famille le Candele, surmonté 
d’un admirable buste du Sauveur couronné d’épines, et de deux 
anges en pleurs, est un chef-d'œuvre. Ces figures sont de toute 
beauté 5. 

Presque toutes les églises d'Anvers possédaient des œuvres 
d’Artus Quellin le jeune. A Sainte-Walburge, on voyait de lui 
une statue en albâtre, représentant saint Thadéef. A l’ancienne 
église Saint-Georges, il avait placé deux apôtres : Saint-Paul et 
Saint-Jacques ? et un beau maître-autel, fait en collaboration avec 
Norbert van den Eynde $. Il fit, vers 1682, le maître-autel de 
l’église de l'hôpital Sainte-Élisabeth ? et, pour l’église du Bégui- 
nage d'Anvers, il sculpta les statues de l’Obéissance et de la 
Chasteté 10, 

Toujours à Anvers, on admirait des œuvres d’Artus Quellin le 
jeune dans les églises de l’abbaye de Saint-Michel, des Domini- 
cains, des Récollets, des Capucins et des Falcontines f1, 

Il y en avait aussi dans les églises des abbayes de Saint- 
Bernard sur l’Escaut, d'Herckenrode, de Rosendael près de 
Malines et de Baudeloo, ainsi que dans les églises d’Ath, 
Bruges, Gand, Hasselt, Lille, Malines, Termonde et Tournai !. 

Une de ses plus belles œuvres était « l’originale façade qui 
« décora l’ancien marché aux poissons de Gand. Ce portique était 
« dominé par la statue de Neptune, debout, le trident à la main, 
« sur un char attelé de deux chevaux marins; à droite et à gau- 
« che, figurait un demi-dieu, couché dans les roseaux et personni- 
« fiant l’Escaut et la Meuse ; au milieu se trouvaient les armes de 
« la ville 8». 


1 Inscriptions funéraires et monumentales de la province d’ Anvers, t. II, p. 58 
2 Même volume, p. 43. 

3 Même volume, p. 95. 

4 Mème volume, p. 126. 

5 Th. van Lerius. Ouvrage cité, p. 115. 

$ Inscriptions funéraires et monumentales de la province d’ Anvers, t. II, p. 314 
7 Mème volume, pp. 427-428. 

8 Même volume, p. 397. 

% Même publication, t. IV, p. 351. 

40 Même publication, t. V, p. 425. 

Il Marchal. Ouvrage cité, p. 169. 

2 Ibid, pp. 80 et 169. 

13 Jbid., p. 170. 


Nous aurions désiré donner ici une description détaillée de Ia 
table de communion qu’Artus Quellin le jeune sculpta pour 
- Leliendael; mais, à notre grande stupéfaction, nous avons cons- 
taté, lors d’une visite récente faite à l’église Saint-Rombaut, pour 
revoir cette œuvre d’art, qu’elle ne se trouve plus dans la petite 
chapelle dite de Zellaer, derrière le maître-autel, où on l’avait 
placée en 1810. Démolie depuis peu, les fragments de la table 
de communion se trouvent aujourd’hui entassés dans un coin de 
la métropole, près de l’entrée du temple qui donne sur la 
Grand’Place. Nous regrettons sincèrement de ne pouvoir offrir à 
nos lecteurs une description détaillée de cette belle œuvre d’art 
d'un grand maître, une de ses plus remarquables, dit M. le cheva- 
lier Marchal . 
Emmanuel Neeffs en fit un bel éloge et la décrivit comme suit : 
« Le superbe banc de communion, qui ferme cette chapelle, pro- 
« vient encore du monastère de Leliendael. Cette sculpture, l’une 
« des plus remarquables que possédait le prieuré, est aussi une 
« des plus belles œuvres de la métropole, tant sous le rapport de 
l'ordonnance que sous le rapport du travail. Elle offre le plus 
« ingénieux mélange de génies, de feuillages et d’emblèmes 
« religieux. Divisé en trois compartiments, ses deux parties 
« latérales sont ouvrées en sujets variés d’arabesques; au milieu 
« de chacune d’elles figure un groupe d’anges : les uns expri- 
« ment le jus du raisin dans un calice ; les autres portent des 
« gerbes de blé. Le sujet central représente un ostensoir devant 
« lequel se prosternent d’un côté un religieux norbertin, de 
« l’autre une religieuse norbertine. Les compartiments sont 
« séparés l’un de l’autre par deux espèces de niches : dans l’une 
« un petit séraphin tient une corbeille avec de la manne; dans 
« l’autre, un génie porte des pains. Malheureusement, lorsqu’en 
« 1810, ce chef-d'œuvre a été approprié à la chapelle de Zellaer, 
« on a été obligé d’en enlever les deux extrémités. Celles-ci ont 
« été transformées en crédences et appliquées contre le mur, où 
« elles se trouvent encore, Ce sont des niches, à formes contour- 
« nées, renfermant chacune un chérubin : le premier de ceux-ci 
« porte un calice, le second une amphore * ». 


= 
= 


1 Marchal. Ouvrage cité, p. 169. 
2 Inventaire historique des tableaux et des sculptures se trouvant dans les édifices religieux 
et civils et dans les rues de Malines, p. 47. | 


Puisse la présente notice aider à faire remettre à une place 
convenable, ou plutôt à une place d'honneur, ce « superbe banc 
« de communion, une des plus belles œuvres de la métropole, 
« ce chef-d'œuvre » d’Artus Quellin le jeune ! 


_ Pendant le premier quart du xvur siècle, alors que le cha- 
noine la Bastita était prévôt du prieuré, il s’exécuta pour l’église 
de Leliendael plusieurs travaux importants. 

Du 24 mars au r4 juin 1714, on dalla toute l’église en marbre 
blanc et noir acheté à Amsterdam et payé neuf cent quarante- 
huit florins dix sous de Hollande, faisant neuf cent dix florins 
douze sous en argent de change, mille et neuf florins sept sous 
en argent courant de Brabant. Avec le transport du marbre, les 
droits de tonlieu payés en Hollande et à Anvers et le placement 
des dalles, tout le travail coûta seize cent quarante-sept florins 
seize sous de Brabant. Nous donnons en note le détail des sommes 
payées de ce chef, dressé par le prieur la Bastita !. 

En 1727, fut conçu le projet de doter Leliendael d’une chaire 
de vérité et en même temps d’en faire une belle œuvre d'art. 

Ici nous avons une véritable révélation à faire au sujet de l’au- 


1 « Rekeninghe vanden vloer der Kercke geleijt vanden 24 Meert tot 14 junij 
« 1714. ; 
« De swerte en witte marbere steenen vanden vloer van onse kercke 
met de witte marbere plate vanden serck sijn t’ Amsterdam betaelt 
948-10 hollants gelt, maekende in wisselgelt 910-12 en in brabants 


= 
R 


À 


« courant gelt de somme van , . D sie Je110007 
« De tollen van hollantschen boom (bodem) due so en 53710 
Héendentschipper voor vracht betaelt. . ,. . . . . . . .  87-6 1/2 
« De tollen van Brabant sijn t Antwerpen betaelt . . . . . . 68-0 
« Aen Monsieur van Nerven voor den serck . . ,. . . . . +.  36-0 
« Voor 72 voeta 10 stuivers blou steen voor demueren . . . .  36-0 
« Voor eenighe plaveijsel en copere lelien . . . EN CT. 4-4 
« Aen Monsieur Van Nerven voor salaris oft le gegeven 
MADISOlenS... ri ne 20 
« De dachhueren van de Hert en sijne Poe in Het codes 
« en schueren beloopen te samen de somme van. . : 15/2. 210 0: 
« Aenden metser betaelt de somme van . . . = .. : UDI2- TU 


« Somma sonimarum 1647-16. » (Archives naules 4 royaume, à Bruxelles. 
Fonds du prieuré de Leliendael). 


— 206 — 


teur de cette chaire, qui se trouve depuis 1810 dans l’église Saint- 
Rombaut. 

Comme pour la table de communion, Descamps s’est abstenu 
de l’attribuer à quelqu'un. Il en donna la gravure dans son 
ouvrage de 1769 et se contenta de dire: « La chaire de bois de 
« chêne, presque de bas-relief, n’a d’autre mérite que de la singu- 
« larité : la voici gravée !. » 

Les chroniques de Malines l’attribuent à Jean-François Boeck- 
stuyns, sculpteur malinois né en 1650 et décédé en 1734, qui fut 
l'élève de Luc Faydherbe et devint un des meilleurs artistes de 
son temps. Elles ajoutent qu'il fut aidé par Théodore Verhaegen, 
son élève, né à Malines en 1707 et décédé en 1750. 

Tous les écrivains malinoïis adoptèrent cette version. Gyseleers- 
Thys dit, d’après un manuscrit,.que la chaire fut « sculptée en par- 
«a tie par Boeckstuyns et en partie par son disciple Théodore 
“ Verhaegen * ». 

Emmanuel Neeffs, dans un paragraphe détaillé, consacré à 
Bocckstuyns, est très affirmatif et dit : « Voici les œuvres que 
« nous pouvons attribuer d’une manière certaine à notre com- 
« patriote. Église métropolitaine de Saint-Rombaut : La chaire 
« de vérité en bois de chëène, reproduite par le burin dans le 
« Voyage pittoresque de Descamps, a été exécutée pour le prieuré 
« de Leliendael à Malines. Bocckstuyns en est l’auteur principal, 
« mais son plan subit quelques modifications de la part de Michel 
« Vervoort, d'Anvers, qui en fit ensuite l’esquisse en terre cuite, 
« conservée encore au musée de Malines. Le sculpteur fut aidé 
« dans l’achèvement de cette pièce par divers élèves; parmi ceux- 
« ci, il employa Théodore Verhaegen, âgé de dix-neuf ans * ». 

Le chanoine Schæffer, aussi, dit : « Hij is gebijteld door Boeck- 
« stuyns, den meester van Verhaegen, die, zoo men schrift, er 
« als leerling mede aan gewerkt heeft * ». 

M. Marchal, en adoptant entièrement l'opinion de Neeffs, qui, 
malheureusement, ne reposait que sur une légende, ajoute que la 
chaire de vérité de Leliendael est « l’œuvre principale » de Boeck- 


= 


L Voyage pittoresque de la Flandre et du Brabant, p. 130. 

2 Coup d'œil sur la métropole de Malines en 1836, p. 12. 

3 Histoire de la peinture et de la sculpture à Malines, t. 11, p. 257. 
4 Ouvraseicité,t. Lip. sret Il p.94. 


stuyns !. La même légende se trouve encore reproduite dans un 
travail sur « la sculpture et les sculpteurs à Malines du xrv° au 
xvine siècle », par M. Hippolyte Mahy ?. 

On le voit, il y a unanimité pour attribuer cette chaire à 
Boeckstuyns et, cependant, cet excellent artiste n’y a été absolu- 
ment pour rien, pas même pour le plan. Nous avons trouvé uu 
document qui détruit complètement et d’une manière irréfutable 
cette légende. La vérité, c’est que le plan primitif en avait été 
conçu par un menuisier malinois du nom de Jean Verhuyck et par 
le neveu de celui-ci. 

Il y a eu plusieurs artistes de ce nom à Malines. Un sculpteur 
Jean Verhuyck y était mort en 1679, tandis qu’un Théodore 
Verhuyck fournit les dessins de la façade de la maison et 
Haentjen (le petit coq), à côté de l’hôtel de ville, bâtie en 1772- 
1773 *. Il s’agit donc peut-être ici d’un fils de Jean et du père de 
HDhéodore ?...… 

Quoi qu’il en soit, le plan de Verhuyck et de son neveu, pour 
lequel le prévôt la Bastita paya, le 21 mars 1727, cinq couronnes, 
ou seize florins six sous et demi, ne fut pas adopté. Alors que 
maître Verhuyck était déjà allé à Saendam, (là où Pierre le 
Grand de Russie travailla comme simple ouvrier dans un chantier 
de construction), afin d’y acheter le bois nécessaire pour la chaire 
et les bancs de l’église et qu’on lui avait payé de ce chef, le 
20 mai, dix patacons, ou vingt-huit florins, on s’adressa, le 
1% août, à Michel van der Voort le vieux, sculpteur renommé à 
Anvers, pour un nouveau plan et on lui donna d’avance, en 
acompte, une pistole, soit dix florins dix sous. C’est ce maître 
anversois qui est l’auteur de la chaire de Leliendael, qui se 
trouve actuellement à Saint-Rombaut. C’est lui qui en a dessiné 
le plan. Le 29 octobre, il prit un carrosse, une chaise comme 
l’on disait alors, et apporta lui-même à Leliendael son dessin. Ce 
jour encore, on lui paya une nouvelle somme de dix florins dix 
sous pour son plan et quatre florins quatorze sous pour la chaise 
et le cheval qu'il avait loués pour faire le voyage d'Anvers à 
Malines. C’est aussi lui qui exécuta la chaire, dans son atelier-à 


1 Ouvrage cité, pp. 44 et 78. 
2 Revue d’architecture L’Émulation, 1890, p. 18. 
3 Neefs. Histoire de la peinture et de la sculpture à Malines, t. I, p. 297. 


— 208 — 


Anvers, tout en se faisant aider par Théodore Verhaegen, qui 
était en ce moment son élève et non pas celui de Boeckstuyns. 

Michel van der Voort le vieux (parfois aussi nommé Vervoort} 
était né à Anvers en 1667. Il avait eu pour maître Henri Cosins. 
et fut admis dans la gilde anversoise de Saint-Luc en 1690. Il 
s'était rendu à Rome et y avait séjourné pendant plusieurs années. 
Ses biographes disent qu’il resta dans la Ville Éternelle pendant 
quatorze ans, ce qui est de toute impossibilité, car nous avons. 
trouvé que l'artiste s’est marié à Anvers en 1700! et qu'il ne quitta 
plus sa ville natale. Or, en supposant qu'il avait quitté Anvers 
immédiatement après sa réception dans la gilde de Saint-Luc pour 
se rendre en Italie, il ne peut avoir séjourné à Rome que de 1690 à 
1700, donc de neuf à dix ans. De retour à Anvers, van der Voort 
« exerça une influence des plus remarquables sur la sculpture 
« religieuse de son temps ? » et devint bientôt célèbre, non pas 
que toutes ses productions fussent des chefs-d’œuvre, car c'était 
un artiste très inégal, mais parce qu'il était en ce moment le 
meilleur sculpteur d'Anvers, où il n’y avait plus ni Quellin, ni 
Colijns de Nole, ni Verbruggen, ni Willemsens. Il était aussi un 
artiste en vogue. 

En 1701, donc peu après son retour à Anvers, il avait été 
chargé de faire à Saint-Jacques le monument de la famille 
Peeters, représentant l’Éternité et orné d’autres sculptures ÿ. 
Dans la même église, il avait fait, dans la chapelle de la famille 
le Candele, des statues en marbre pour l'autel * et, dans cette 
même chapelle, en 1719, un monument de marbre orné d’un 
groupe de trois figures, représentant les préparatifs de la Flagel- 
lation du Sauveur, « œuvre qui fait honneur à l'artiste, » dit Théo- 
dore van Lerius5. Toujours dans la même chapelle, on voit 
encore de lui un médaillon tenu par un ange et représentant en 
bas-relief la Résurrection de Lazare en marbre blanc ©. Il fit en- 
core pour Saint-Jacques deux grandes statues de Saint-Paul et de 


1 Goovaerts. Généalogie de la famille van der Voort (ou Vervoort), travail manuscrit. 
2 Marchal, Ouvrage cité, p. 78. 

3 Inscriptions funéraires et monumentales de la province d'Anvers, t. IT, p. 126. 

4 Même volume, p. 57. 

5 Ouvrage cité, p. 115. 

6 Inscriptions funéraires et monumentales de la province d’ Anvers, t. II, p. 59. 


Saint-Jean l’Évangéliste, accompagnées chacune de deux anges et 
posées sur des piédestaux ornés de têtes d’anges !, 

Dans la même église, on admire de l’artiste le monument de 
marbre blanc et noir de Jean-Antoine Tucher, bourgmestre 
d’Anvers, orné du portrait de ce personnage et de ses seize 
quartiers ?, mais surtout son immense bas-relief en pierre de Bent- 
heim, représentant l’Érection de la Croix, qu’il avait fait en r720?. 

A Sainte-Walburge d'Anvers, il avait fait un monument orné 
d’un groupe de marbre blanc, représentant l’apparition de l’ange 
à Saint-Joseph qu’il exhorte à fuir en Égypte‘, et à l’église Saint- 
Paul, les douze apôtres, énormes statues placées à une grande 
hauteur contre les piliers *, et quelques-unes des statues du cal- 
vaire érigé à côté de cette église. 

Une deses meilleures œuvres était les sculptures qu’il avait faites 
pour orner le buffet d’orgues de l’église Saint-Jacques, c’est-à- 
dire le médaillon représentant le buste de Sainte-Cécile et les 
beaux anges qui célèbrent, au son d'instruments de musique, les 
louanges du Très-Haut f. 

A la métropole de Saint-Rombaut, il avait aussi placé une de 
ses plus belles œuvres, le monument de l’archevêque Humbert- 
Guillaume, comte de Precipiano et de Soye, décédé en 1709 et 
du frère de ce prélat, le général comte de Precipiano, mort 
cn ry07 7. 

La meilleure de ses productions est peut-être la belle chaire 
de vérité qu'il avait faite pour l’abbaye de Saint-Bernard sur 
l'Escaut et qui se trouve actuellement à la cathédrale d'Anvers. 
Il n’est pas difficile de reconnaître le même artiste dans cette 
chaire et dans certaines parties de celle que Michel van der Voort 
sculpta pour Leliendael. Dans l’une et dans l’autre, le sculpteur 
représenta le paradis terrestre et 1l est assez probable que l’une 
de ces œuvres lui a donné le sujet de l’autre. 

La chaire de Leliendael a pour sujet principal la conversion de 


1 Même volume, p. 89. 

2 Même volume, p. 244. 

3 Même volume, p. 162. 

4 Même volume, p. 382. 

5 Même publication, t. V, pp. 48-50. 

6 Th. van Lerius. Ouvrage cité, p. 182. 

T Inscriptions funéraires et monumentales de la province d'Anvers. Ville de Malines. 
Église métropolitaine, p. 54. 


re ON 


Saint-Norbert. Le saint, frappé de la foudre et renversé de son 
cheval, lève les mains vers le ciel. Au-dessus d’un rocher se 
déroulent deux scènes, celle de la chute de l’homme et celle de 
sa rédemption. À gauche, celle du paradis terrestre: Eve, séduite 
par le serpent, qui rampe sur les degrés pierreux de l'escalier 
de la chaire, présente la pomme à Adam. A droite, celle de la 
rédemption au Calvaire : le Christ en croix, entre la Sainte- 
Vierge et Saint-Jean. L’humanité en pleurs, assise au pied de la 
croix, élève des regards suppliants vers le Sauveur. L’abat-voix 
de la chaire représente le pommier du paradis terrestre; une 
nuée flotte entre ses énormes branches. 

Mais voyons maintenant l'artiste à l’œuvre. 

On avait acheté du bois pour la somme de seize cent trente- 
trois florins quinze sous. Verhuyck et ses ouvriers avaient pré- 
paré les blocs dont Michel van der Voort allait faire des statues. 
et, même avant que l'artiste n’eût apporté son dessin à Malines, 
on lui avait envoyé ces blocs chargés sur deux chariots : « Mees- 
« ter Verhuyck heeft, met twee knechten, gekort, gesaeght en 
« bereijt het houdt tot de figuren om naer Antwerpen te senden. 
« — Melchior is met twee waghens geladen met dat houdt 
« geweest naer Antwerpen ». 

Verhuyck devait faire la menuiserie de la chaire. Il commença 
son travail le 5 novembre 1721. Le prévôt de Leliendael tint à y 
mettre la première main et donna à cette occasion, à chaque 
ouvrier, comme pourboire, un escalin : « is door den selven 
« Verhuyck begonst het schrijnwerck van den prekstoel. Ik heb 
« den eersten draet gesponnen en ider gegeven eenen schellinck.» 
Ceux-ci travaillèrent à la chaire jusqu’au 5 juillet 1723. Il fut 
payé à Verhuyck environ six cent cinquante florins. 

Michel van der Voort, aussi, s’était mis immédiatement à 
l'œuvre et se faisait aider par Théodore Verhaegen, un de ses 
élèves, qui n'avait alors que vingt ans et travaillait à la journée 
chez son maître. Ses journées lui furent payées par le prévôt de 
Leliendael. 

Verhaegen se faisait aider à son tour par trois autres sculp- 
teurs : François van Elewyt, François Coppens et Rochas. Fran- 
çois Coppens n’était pas, comme la cru M. Marchal !, un élève 


1 Ouvrage cité, p. 46. 


nr AE 


de Verhaegen, qui, à vingt ans, n’en avait pas encore, mais il 
était son camarade à l'atelier de Michel van der Voort, dont ils 
étaient les élèves. En 1730, Coppens travailla avec Verhaegen 
et plusieurs autres sculpteurs aux stalles de l’église des SS. Jean- 
Baptiste et Jean l'Évangéliste à Malines. François van Elewyt 
collabora au même travail. À Théodore Verhaegen et ses aides il 
fut payé en tout sept cent quatre-vingt-treize florins. 

Le 2 février 1722, van der Voort alla une seconde fois à Mali- 
nes et huit jours après on lui envoya à Anvers un bloc de bois 
dans lequel il devait sculpter le Saint-Norbert : « Gesonden eenen 
« block houdt aen Meester Vervoort, om Norbertus van te ma- 
«_ ken. » Le 3 mars, on remit à l’artiste un premier acompte de 
cent et quinze florins dix sous : « aen Meester Vervoort, op 
« rekeninghe van de figuren tot den prekstoel. » Six mois 
après, le r7 septembre, le sculpteur reçut un second acompte de 
cent seize florins treize sous et demi : « aen Meester Vervoort 
« getelt, op rekeninghe der belden voor den preckstoel. » Un 
troisième acompte de deux cent quarante-un florins quatorze 
sous lui fut payé le 16 avril 1723: « aen Monseur Vervoert Belt- 
« houder, op cortin voor den preckstoel, voor de posturen. » 

Le 17 juin 1723, toutes les statues étant faites, on solda la note 
du sculpteur, quis’élevait à six cent trente-trois florins trois sous. 
. Michel van der Voort s'était rendu ce jour-là à Malines, avec son 
fils Michel et un autre de ses élèves nommé Govaerts, pour placer 
et façonner les statues. 

Michel van der Voort fils n’avait encore alors que dix-neuf ans, 
mais, sous la direction de son père, il était déjà devenu un sculp- 
teur habile. L’année suivante (1724), il obtint la troisièm2 mé- 
daille à l'Académie de Saint-Luc, à Paris. C’est lui et non pas 
son père qui fit de la chaire de Leliendael une maquette en terre 
cuite, qui est conservée au musée de Malines. Quand il vint à 
Malines avec son père et le sculpteur Govaerts, il offrit cette ma- 
quette au prieur de Leliendael, qui lui en donna un ducat : « 
« den soon cen ducaet, die den stoel uijtgetrocken heeft en mij 
« vereert. » 

Quant à Govaerts, cet artiste reçut également du prévôt un 
ducat, pour lequel il promit de sculpter un Christ pour la balus- 
trade du chœur de l’église de Leliendael et, afin qu'il en fit une 


PNR 


belle œuvre, le prévôt ajouta encore au ducat une couronne : 
« aen sieur Govaerts oock heb ick eenen ducaet vereert, mits hi) 
« mij een Christus soude vereeren voor de balustrade vande Choir, 
«en opdat hij beter soude sijn, heb hem noch gegeven een 
« croon. » Il nous serait impossible de déterminer de quel Go- 
vaerts il s’agit ici. Il y a eu à Anvers cinq sculpteurs de ce nom : 
Adrien Govaerts, qui fut inscrit dans la gilde de Saint-Luc en 
1691-1692, comme élève d’Artus Quellin le jeune!; Jean-Bap- 
tiste Govaerts, qui fut inscrit en 1693-1694, comme ee de Guil- 
laume Kerricx ?; Daniel Govaerts, inscrit en 1701-1702, comme 
élève de Jean-Claude de Cock * ; Jean-André Govaerts, inscrit 
en 1753-1754, comme élève d'André Willems“, et Antoine-Jo- 
seph Govaerts, inscrit en 1755-1756, comme élève de Jacques 
van der Neer ÿ. 

Les deux van der Voort et er restèrent à Malines pen- 
dant cinq ou six jours pour placer et façonner les statues de la 
chaire et eurent l’amabilité de ne rien compter de ce chef au cou- 
vent ; maisle prévôt ne l’entendit pas ainsiet paya au père van 
den Voort une pistole : « ..…... ende is gekomen met soon en Go- 
« vaerts om de belden te stellen en te faitsoneren 5 oft 6 daghen, 
« waer voor hij niet en pretendeerden, maer heb hem vereert 
« een pistool. » 

Ajoutons à tous ces détails que le peintre anversois Joseph van . 
der Voort, frère de Michel van der Voort le vieux, peignit un 
tableau placé dans la chaire de vérité, peinture qui lui fut payée 
cinquante florins dix sous : « Betaelt aen Meester Joseph van der 
« Voort, voor de schilderije die staet in den prekstoel, » et que le 
même artiste peignit aussi un ciel et des nuages pour la chaire : 
« Betaelt aen Meester Joseph van der Voort, voor het schilderen 
« van loecht en schaduwen aen den prekstoel. » Nous ne savons 
si le tableau en question existe encore; dans tous les cas, il n’est 
plus placé dans la chaire de Saint-Rombaut. 


1 Rombouts en van Lerius. De ligeeren en andere historische archieven der Antwerpsche 
Sint-Lucasgilde, t. II, p. 554. 

2 Mème volume, p. 566. 

3 Même volume, pp. 627 et 632. 

4 Mème volume, p. 802. 

5 Même volume, p. 806. 


Le total des sommes payées pour la chaire s'élève à trois mille 


neuf cent dix florins deux sous. Nous donnons en note le compte 
détaillé des dépenses faites par le prévôt la Bastita f, 


« 


« 


« 


«C 


« 
« 


« 
« 


«€ 


« 


4 


« 
« 


«C 


« 


« 


« Rekeninghe van (den) Preckstoel. 
« Tot het maeken van den Preekstoel. 
21 Martij 1721, heb ick aen Meester Verhuijck en aen sijn neef gegeven, voor 
« model van den preekstoel, vijf croonen, 16-6 1/2, 
20 Maij 1721. Getelt aen Meester Verhuijck, voor de reijse naer Serdam, om 
« houdt te koopen voor den preekstoel en bancken, thien patacons, 280. 
1 Augusti Aen Monsieur Vervoort, voor een nieu model, gegeven een pistoel, 
« 10-10, 
s Augusti 1721, heb ick op rekeninghe van het gelevert wageschot aen Monsieur 
« de Meester betaelt duijsent guldens wisselgelt, 1166-13 1/2. 
7 Augusti Betaelt aen Verhuijck met sijn twee knechten, ider twee daghen, 6-16. 
8 Augusti 1721. Aen Verhuijck gegeven, om naer Antwerpen te gaen bij Ver- 
voort, 2-16. 
10 Augusti, is Verhuijck bij Meester Vervoort geweest, 0-14. 
12 Augusti, heeft Meester Verhuijck, met twee knechten, gekort, gesaeght en 
« bereijt het houdt tot de figuren om naer Antwerpen te senden, 3-10 
13, is Melchior met twee waghens geladen met dat houdt geweest naer 
« Antwerpen. Heeft betaelt voor weghgelt, kost en pesteren, 3-19. 
« Aen de pachters heb ick gegeven, 5-12. 
29 Oct. ÀAen Monsieur Michil van der Voort, voor het model dat hij mede 
« gebrocht heeft, gegeven een pistool, 10-10. 
« Âen chiese en peert betaelt, 4-14. 
s Nov., is door den selven Verhuijck begonst het schrijnwerck vanden prekstoel, 
« Ik heb den eersten draet gesponnen, en ider gegeven eenen schellinck, 1-1. 
7 Nov.,is Melchior, met eenen waghen geladen met 4 stuck swaer houdt, gere- 
« den naer Antwerpen, voor Heer van der Voort. Betaelt voor weghgelt, mael- 
« tijt ende voïjer, etc., 7-14. 
8 Nov. Betaelt 1en Meester Verhuijck, op sijn werck, 21-0. 
15 Nov. 1721. Afgerekent en betaelt aen Meester Jan Verhuijck, voor daghhueren 
« tot datum deser, volgens quitantie, 31-11 1/2. 
« Item den selven dagh hem geavanceert 1$ croonen, voor toekomende dagh- 
« hueren. Dico 49-0, 
« Item gekocht twee vellen chagrin om te boenen, 7-0. 
29 Nov., is de rekeninghe van Verhuijck geweest voor daghhueren 32-1-, maer 
« alsoo hij heeft laten korten een pistol op de geavanceerde somme van 49 gul- 
« dens, soo hebbe hem betaelt de somme van, 21-11. 
1 Dec. Betaelt aen Theodorus Verhaghen, beltsnijder, voor $ 1/2 daghen int 
« snijden vanden preekstoel, 7-14. 
6 Dec., waren de daghhueren van Meester Verhuijck 18-8-, maer afgetrocken 
« $ guldens op het geavanceert, soo hebbe hem betaelt de somme van 13-8. 
« Item aen Theod. Verhaghen betaelt, voor daghhueren, 7-0. 
13 Dec. Betaelt aen Verhuijck, voor daghhueren, 13-0. 
20 Dec. Aen Theodor. Verhaghen, voor daghhueren, 13-16. 
24 Dec. Aen J. Verhuijck, voor daghhueren betaelt, 28-14. 

SLA: M, 14 


Quand la chaire de Leliendael fut placée en 1810 dans la mé- 


tropole de Malines, le sculpteur malinois Jean-François van Geel 
fut chargé de l’adapter à l’un des piliers arrondis de cette dernière 
église, alors qu’à Leliendael elle avait été appliquée contre un 
mur uni. Îl y ajouta à cet effet une partie de rochers et de feuil- 
lage. 


= 


2 


= 
À 


A 


« 


3 Jan. 1722. Betaelt aen Meester Verhaghen, 9-9: 
3 Jan. 1722, waren de daghhueren van Meester Verhuijck 15-6 1/2. Hebbe afge- 
« trocken op de geavanceerde 49 guldens, 6 guldens, en betaelt, 9-6 1/2. 
11 Jan. 1722. Betaelt.aen Meester Verhuijck, 16-3. 
13 Jan. 1722. Aen Monsieur Peeter de Meester, op sijn rekeninghe beloopende de 
« somme van 1633-15, hebbe ick betaelt boven de dusent guldens wisselgelt, die 
« in courant maeken 1166-13 1/4, ende sijn hem getelt $ aug. 1721, gelijck voor 
« aengeteekent is, nu noch betaelt en opgeleijt de somme van 467-I 3/4. 
Ende is alsoo betaelt al het wageschot dat hij ons gelevert heeft tot prekstoel en 
« bancken. 
17 Jan. Betaelt aen Verhaghen, voor werckloon, 10-3. 
24 Jan. Betaelt aen Verhuijck de somme van 20-15 1/2. 
« Item 7 guldens vermindert tot afslach van de 49 guldens. 
« Item betaelt aen Verhaghen, voor sijn werck, 8-1. 
31 Janv. Betaelt aen Verhuiïjck, voor sijn werck, 16-15, 
2 Feb. 1722. Aen Meester Vervoort, voor het overkomen, 5-18. 
7 Feb. 1722. Betaelt aen Verhuïjck, voor daghhueren, 8-12. 
« Afgetrocken op de geavanceerde 49 guldens’de somme van 6-10, op welcke 
« somme nu afgetrocken sijn 35 guldens, soo datter noch resteert de somme van 
« 14 guldens. 
« Jtem betaelt aen Theod, Verhagen, voor beltsnijden, 13-0. 
10 Feb. Gesonden eenen block houdt aen Meester Vervoort om Norbertus van 
«te maeken, voor vracht en cost, 4-4. 
14. Betaelt aen Meester Verhuijck, voor daghhueren, 17-17, 

« Item aen Theod. Verhaghen betaelt, 5-19. 
21. Betaelt aen Meester Jan Verhuijck, voor daghhueren, 13-14. 
23. Betaelt aen Meester Verhuijck, voor daghhueren, 9-8. 

« Item aen Meester Theodor Verhaghen, 10-3. 
An. 1722, 3 Marti. Aen Meester Vervoort, op rekeninghe van de figuren tot 
« den prekstoel, getelt elf pistolen, 115-10. 
14 Martij. Betaelt aen Theodor Verhaghen, voor beltsnijen, 9-2. 
24 Marti. Betaelt voor $ pont lijm tot den preekstoel, 1-10. 
« Aen den jongen die de schrijnwerckers dient, o-11. 
4 Aprilis. Aen Theodor Verhagen betaelt 15-15, 
18 Aprilis. Aen Verhagen en Koppens betaelt 15-0 
25 Aprilis. Aen Verhagen en Koppens betaelt 9-15 
« Aen den jonghen, 0-14. 
9 Maïj. Betaelt aen T. Verhaghen, 18-18, 
23 Maij. Betaelt aen Th. Verhaghen en Koppens, 18-2. 
6 Junij. Betaelt aen Verhaghen, voor daghhueren, 16-09. 


A Saint-Rombaut, la chaire de Michel van der Voort le vieux 
ne produit pas tout l'effet qu’elle a dû produire dans l’église re- 
lativement petite du prieuré de Leliendael. C’est aussi l’avis 
d'Emmanuel Neeffs, qui dit : « La conception générale de cette 
“« chaire est ingénieuse et originale, bien que trop détaillée ; les 


« 13 Junij. Betaelt aen Verhuïjck, voor werck aenden preekstoel, 14-5. 
« 20 Junij. Betaelt aen Verhuijck, voor daghhueren, 16-2. 
« 23 Junij. Betaelt voor 6 pont lijm, 1-16. 
« 27 Junij. Betaelt aen Verhuijck, 14-11. 
« Item aen Verhaghen, met 3 knechten, 21-0. 
« 11 Julij. Betaelt aen Verhuijck, voor daghhueren. 16-9, 
« 15 Julij. Voor 6 pont lijm, 1-16. 
« 18 Julij. Aen Verhaghen en sijn knechten, 37-4, 
« Item aen Verhuijck en sijn knechten, 19-14. 
« 24 Julij. Betaelt aen Verhuijck, 13-12, 
« Voor naghelen tot den prekstoel, o-12. 
« 1 Aug. Aen Th. Verhaghen, met sijn knechten, 37-6. 
« Aen Verhuijck, voor sijn werck van dese weke, 13-15. 
« 14 Aug. Betaelt aen Verhaghen en knechten, 30-9. 
« Item aen Verhuijck voor werck aen den prekstoel, 11-10, 
« 18 Aug. Betaelt voor 6 pont lijm en naghelen, 2-9, 
« 29 Aug. Betaelt aen beïtsnijden, van 2 weken, 35-14. 
« Item aen Verhaghen en sijn 3 gasten, 18-16. 
« 12 Sept. Betaelt aen Verhaghen, 14-11. 
« 17 Sept., heb ick aen Meester Vervoort getelt, op rekeninghe der belden voor 
« den preckstoel, 116-13 1/2. 
« 19 Sept. Betaelt aen Verhaghen voor beltsnijderije, 19-6. 
« 26 Sept. Betaelt aen Verhuijck die optwee weken verdient hadde 32-2, waer 
« van hij heeft laten korten 14 guldens op de 49 guldens die ick geavanceert 
« hadde 15 nov. 1721, die nu eften sijn en voldaen, ende hebbe hem nu betaelt de 
« somme van 18-0. 
« 26 Sept. Betaelt aen Verhaghen, 15-10. 
« 3 Oct. Betaelt aen Verhaghen, voor snijwerck, 16-1. 
« 10 Oct. Betaelt aen Verhaghen, voor snijwerck, 20-0, 
« 17 Oct. Betaelt aen Verhaghen en de sijne, 17-3. 
« 24 Oct. Betaeltaen Verhaghen, 15-17. 
« 31 Oct. Betaelt aen Th. Verhaghen, 15-13. 
« 7 Nov. Betaelt aen Th. Verhaghen, 19-16. 
« 14 Nov. Betaelt aen Verhaghen en sijn volck, 16-12. 
« $ Dec. Betaelt aen Verhaghen en Rochas, 16-16. 
« 19 Dec. Betaelt aen Th. Verhaghen en Rochas, 13-17, 
« 2 Jan. 1723. Betaelt aen Theod. Verhaghe, 10-10. 
« 16 Jan. 1723. Betaelt aen Th. Verhaghen, 13+2. 
« Ttem 16 Jan. 1723, aen Verhuijck, 7-3. 
« 23 Jan. 1723. Betaelt aen Verhuijck, 10-11 
« 30 Jan. Aen Verhuijck betaelt, 13-11. 
« Item aen Verhaghen betaelt, 13-17. 


«€ 


A 
À 


_ 
À 


A 
À 


2 


— 2}6 — 


figures qui la décorent sont de bonne exécution et devaient 
produire un excellent effet dans l’église claustrale à laquelle 
elles étaient destinées ; mais pour un temple d’aussi grandes 
proportions que celui de Saint-Rombaut, il eut fallu plus 
d'ampleur dans l’ensemble et plus de largeur dans les person- 


13 Feb. 1723. Betaelt aen Verhaghen, voor snijwerck, 14-10. 

27 Feb. 1723. Betaelt aen Verhaghen en Rochas, 21-14. 

13 Meert 1723. Betaelt aen Verhaghen en Rochas, 24-13. 

27 Meert 1723. Betaelt aen Verhaghen en Rochas, 22-14. 

17 April. Betaelt aen Verhaghen en Rochas, 26-16. 

« Item betaelt aen Verhuiïjck, 18-15. 

« Betaelt voor een huijvel 7 schil. 2-9. 

30 April. Betaelt aen Theod. Verhaghen, 266. 

15 Maij. Betaelt aen Theod. Verhaghen, 26-14. 

« Item aen Verhuijck en sijn volck, 21-2, 

29 Maij. Betaelt aen Verhuijck en de sijne, 19-2. 

« Item aen Verhaghen, voor 2 weken, 24-14. 

s Junij. Betaelt aen Verhuïjck en sijn volck, 22-15. 

8 Junij. Betaelt aen Meester Joseph van den Voort, voor de schilderije die staet 
« in den prekstoel, $ pistolen, 50-10. 

12. Betaelt aen Verhuijck en sijn volck, 19-5. 

« Item aen Verhaghen, 18-15. 

17 Junij. Aen Monsieur Michael van der Voort, 122-10. 

« De rekeninghe van sijn geeverde belden was 633-3 ; daer was betaelt 
« 12-12, in welcke somme hij gebrocht hadde al het gene ick hem oiïjt vereert 
« hadde, ende is gekomen met soon en Govaerts om de belden te stellen en te 
« faitsoneren $ oft 6 daghen, waer voor hij niet en pretendeerden, maer 
« heb hem vereert een pistool, den soon een ducaet, die den stoel uijtgetrocken 
« heeft en mij vereert. Aen Sieur Govaerts oock heb ick eenen ducaet vereert, 
« mits hij mij een Christus soude vereeren voor de balustrade vande Choir, en 
« opdat hij beter soude sijn, heb hem noch gegeven een croon. Voor hun vracht 
« heb ik betaelt ses guldens en is ten uijtersten vol daen. 

26 Junij. Betaelt aen Verhaghen, 14-12. 

s Julij. Betaelt aen Verhuijck, 15-11. 

« Item aen Francis van Elewijck, 10-15. 

10 Julij. Aen Verhuijck, 8-5. 

« Item aen Verhaghen, 14-19. 

12 Julij. Betaelt aen Meester Joseph van der Voort, voor het schilderen van 
« loecht en schaduwen aen prekstoel, 30-0. 

23 julij. Betaelt aen Glaude Charlier, voor de balustrade vanden preekstoel 210 
« guldens, en aen de vijsen vanden selven stoel, 44 guldens, samen, 254-0. 

« Meester Jan van Turner heeft de balustrade geschildert en vergult, datter 
« vergult is voor, 16-0. » (Archives générales du royaume, à Bruxelles. Fonds 
« du prieuré de Leliendael). 


« nages. Cette remarque, du reste, n'atteint en aucune façon 
l’auteur de l’œuvre » !. 

Nous avons dit que Verhuyck avait acheté à Saendam, en 
même temps que le bois nécessaire pour la chaire, celui qu'il fal- 
lait pour les bancs qu’on se proposait d'installer dans l’église de 
Leliendael. Ces bancs furent sculptés, mais nous ne savons pas 
par qui. Le compte de ce travail assez important, qui a coûté cinq 
cent soixante-six florins dix sous, est muet à cet égard. Nous 
donnons en note ? le détail de ce compte qui contient la mention 
d’un des acomptes payés à Michel van der Voort pour les statues 
de la chaire. Ce travail fut exécuté pendant qu’on sculptait celle- 
ci. Commencé le 4 avril 1722, il fut terminé le 5 juillet 1723. 

Le compte du dallage de l’église de Leliendael et ceux de la 
chaire et des bancs de cette église ont été acquis par nous dans 
une vente de livres à Malines. Nous en avons fait don à l’État. 


1 Histoire de la peinture et de la sculpture à Malines, t. II, p. 259. 
2 Dit gaedt de bancken voor de kerck aene. 

« Den 4 April 1722 betaelt aen den schreijnwercker en den beltsneïjder betaelt, 
« 105$-17-0. 

« Den 10 April weder gelanckt voor de schreïjnwerckers en beltsnijder, 100-0-0. 

« Aen 102 tor 2 stuivers en half het stuck nagelen aen de bancken voor de kerck 
« betaelt, 12-15-0. 

« Den 2 Junij aen de schreijnwercker voor de bancken, 109-4-0. 

« Den 19 September 1722 heb weder gegeven voor de schreïjnwerckers en beltsai;- 
» ders in corant geldt, 100-0-0. 

« Heb nu tot dat om deser in alles gegeven aen de schreijnwerckers en beltsneïjder 
« de somma van 427-16-0. 

« Hier van heb den 2 November 1722 weder gehadt 29 guldens 4 stuivers en ha]. 
« maer daer is 2 guldens 9 stuivers en half meer als ick soude moeten hebben, se 
« en bedraght de somme maer 398-11-1/2. 

« Den 13 febr. 1723 voor de schreïjnwerckers, voor de bancken te maecxen, 
« 100 guldens corant. 

« Tot hier toe gegeven, $527-16-0, 

« Den 24 April 1723 voor de bancken aen Mijnheer den Proost gelanckt, 100-0-0. 

« Den 16 April 1723 aen Monseur Vervoert Belthouder op cortin voor den preckstoel, 
« voor de posturen betaelt, 241-14-0. 

« Aen Gommarus, 6-10-1/2. 

« Aen den knecht die het pert heeft gevoert, 2-16-0. 

« Den 24 Meiïj 1723 aen den draer voor de knielbanckïte draen, betaelt 7-4-1/2. 

« Heb den $ Julij 172; Weder gehadt, 30 guldens 2 stuivers. 

« Soo hebbe voor de bancken in alles voor het macken betaelt 566 guldens 10 
« stuivers. » (Archives générales du royaume, à Bruxelles. Fonds du prieuré de 
Leliendael.) 


— 218 — 


Aujourd’hui ils sont conservés dans le fonds du prieuré de Le- 
liendael, aux archives générales du royaume, à Bruxelles. 

Il nous reste à dire un mot de deux œuvres de sculpture exé- 
cutées pour Leliendael pendant le xvim siècle. Il s’agit d’abord de 
six médaillons en marbre blanc, représentant saint Augustin, 
saint Norbert, saint Antoine de Padoue, saint Louis de Gonza- 
gue et deux saintes Norbertines. Ils sont l’œuvre de Pierre 
Valckx, un excellent sculpteur malinois, élève de Théodore Ver- 
haegen et de l’Académie d'Anvers et font grand honneur à cet 
artiste. Les quatre premiers ont orné longtemps la chapelle de 
Zellaer, à Saint-Rombaut, tandis que les deux derniers sont con- 
servés dans la chapelle de l’hospice d’Oliveten, à Malines f. 

La dernière œuvre dont nous entendons parler est un petit 
bijou. C’est un tabernacle extrêmement remarquable, un véri- 
table petit chef-d'œuvre en style Louis XIV, attribué à Nicolas 
van der Vekene. « Fixé sur un pivot, il offre une double face ; 
« sur l’une, le sculpteur a reproduit la dernière cène ; sur l’autre, 
« la récolte de la manne du désert. L’artiste a mis une rare 
« finesse dans l’achèvement de ces sujets, qui paraissent plutôt 
« faits au pinceau qu’au ciseau. Les figures, quoique petites, ont 
« toutes l'expression qui convient à leur rôle*. » Avec Emma- 
nuel Necffs, on peut regretter, qu’à la place qu’elle occupe aujour- 
d’hui à Saint-Rombaut, derrière le maître-autel, cette œuvre re- 
marquable soit, pour ainsi dire, dérobée à l’admiration des 
amateurs. 


ALPHONSE GOOVAERTS. 


1 Neeffs. Histoire de la peinture et de la sculpture à Malines, t. I, p. 286 
2 Neefs. Inventaire cité, p. 71. 














BE NLER KR ENCESE.N 


OVER DE BENAMINGEN VAN EENIGE 


SIRATEN DER STAD MECHELEN 


PSS RSS SR LS SL ST 


INLEIDING 


e benamingen der straten, welke thans de Gemeente 
besturen uitkiezen en vaststellen, werden in vroegere 
tijden door de bevolking zelve gegeven. Deze ging hierin 
niet willekeurig te werk. Zij benoemde de straten naar 

den naam der voorname familiën die ze bewoonden !, of naardien 
van de kerk of het klooster die er in of omtrent gelegen waren, 
of wel naar dien van het eene of het andere voorname huis dat 
zich in de straat, of op eenen harer hoeken bevond #. De ligging 
zelve eener straat gaf ook somtijds aanleiding tot hare bena- 


1 De Batenborch, de Cortenboch, de Cupere, de Gortter, de Langhe, de Ker- 
berghe, de Milse, de Pape, de Swiveghem, de Wisselere, d’Ypre, d’Yteghem, 
Berthoud, Hovius, Moons, Puyselmans, Schermoels, Schillemans, Stampaert. 

2 Arme Claren, Augustijnen, Beggaarden, Blydenberch (Berg Syon),Capucienen, 
Carmelieten, Cellebroeders, Minderbroeders, Nonnen (van Mechelen), Ziekelieden, 
Zwartzusters ; de kerken van O. L. V., sint Jan en sinte Katelijne. 

3 A. B., Anker, Blauwe hond, Borze, Drij meeuwen, Geit, Haas, Hertshoren, 
Kraan, Kroon, Mosselschelp, Pelikaan, Saussier, Schaal, Scheer, Sleutel, Tessche, 
Torf, Tuin, Zwaan. 


m2 ZO—— 


ming !. De Merkten droegea doorgaans den naam der waren die 
men er te koop stelde *. Doch de Grote merkt, Forum maïus, 
behield altijd deze hare benaming, alhoewel er somtijds de eene of 
de andere handel op toegelaten was. 

De benamingen der straten die van familienamen voortkwa- 
men, werden zeer natuurlijk gewijzigd als, na het uitsterven of 
het verhuizen eener aanzienlijke familie, hare woning tot eenen 
anderen adelijken stam overging. In zulk geval noemde men 
allengskens de straat naar den naam des nieuwen eigenaars van 
het adelijk verblijf. Eenige onzer straten hebben verscheidene 
malen, in dergelijk geval, haren naam met eenen anderen ver- 
wisseld. Sommige andere, integendeel, hebben sinds eeuwen 
hunnen oorspronkelijken naam behouden, en dragen hem ten 
huidigen dage nog. 

Het was eerst op het einde der achtiende eeuw dat de alsdan 
in gebruik zijnde benamingen, op aschgrauwgeverwde borden 
geschreven, aan de uithoeken der staten geplaatst werden. Wij 
lezen desaangaande in het RESOLUTIE BOEK van het magistraat : 
Eodem (8 mei 1784) zyn de Hecren Tresoriers gelast met te doen 
opmaken de inscriptién of naemen van de differente stracten binnen 
deze stad, ende dezelve, op een blek of berd gedruckt, te doen pla- 
ceren op den hoeck van ieder stracte, op de maniere als tot Brussel is 
geschiet, tot gerief van de soldaten ende vreemdelingen. 

Onder het fransche schrikbewind werden er verscheidene 
straatbenamingen veranderd, omdat zij den republikeinschen geest 
aanstoofelijk waren ; edoch na den val der Republiek, haastte men 
zich de vroegere benamingen te herstellen. 


De opschriften onzer straten waren meest alle bijna uitgesle- 
ten, toen het gemeente bestuur in 1842 besloot dezelve te ver- 
nieuwen. Het benoemde dan de heeren raadsleden DE KEERS- 
MAECKER, KETELAARS en Van Casrter tot leden eener bijzondere 
Kommissie, die zich zou onledig houden met het opzoeken van 
de oude benamingen der straten, en het opstellen van een verslag 


1 Biest, Bruel, Heembeemd, Heergracht, Hoogstraat, Leegheid, Melaan, Trap- 
straat. 

2 Brood, Boter, Koorn, Schoenen, Peerden, Vee, Visch en Wolle Merkten ; 
Haverwerf en Zoutwerf. 


AL — 


nopens de verandering hunner benaming, of de toe te brengen 
verbetering in de schrijfwijze. Deze Kommissie voegde zich nog 
drij leden toe : de heeren De Crane, Schaeffer, kanunnik, en 
Gyseleers-Thys,stadsarchivaris. Deze laaste overleed den 17 meert 
1843, en dit afsterven noodzaakte de Kommissie hare werk- 
zaamheden te staken. De taak welke deze zich had opgelegd 
werd eerst hernomen na de benoeming van den heer Vandoren, 
tot archivaris, op 3 oogst 1844. Hij was het die het werk van den 
heer Thys voortzette, en als secretaris het Verslag opstelde dat 
door de Kommissie, op 18 juni 1851, aan den Stedelijken raad 
ter bespreking werd voorgelegd. Dit Verslag mogen wij het 
zijne noemen, want de andere leden hadden er weinig of niet 
aan medegewerkt. De meest bevoegden onder hen hadden zelfs 
hunne bijdragen volkomenlijk gestaakt, ter wille der eigenzin- 
nigheid van den secretaris. Het Verslag moet dan enkel aan hem 
toegeschreven worden, en hij alleen moet voor het nageslacht de 
verantwoordelijkheid dragen der onvolmaaktheid van zijn werk, 
dat bij gebrek aan grondige opzoekingen, onder verschillige 
oogpunten veel te wenschen laat. 

Dit verslag zag later het licht, in bundel van 8° vorm, onder 
den naam : apport présenté au Conseil de la Ville de Malines, le 
IS juin IS$I, par la Commission chargée de reviser les dénomi- 
nations des rues, places publiques, portes et boulevards. Malines, 
imprimerie de J. À, Gilis, 1852. 


Jaren lang waren wi] er op bedacht dit verslag in sommige 
punten eens de kunnen tegenspreken of volledigen. Doch wi] 
behoefden eerst en vooral de bronnen van het stadsarchief te 
kunnen raadplegen, dat, zoo niet volgens de stadsreglementen, 
dan toch metterdaad ontoegankelijk was. De archivaris had de 
gewoonte van zijne bezoekers, zoo veel mogelijk, te paaien met 
hun den CHRONOLOGISCHEN AENWYSER voor te leggen, volgens hem 
het wec plus ultra van oudheidskundige opzoekingen. Dit werk, 
van Gyseleers-Thys, draagt voor opschrift : CAronologischen 
Algemeynen Aenwyser, van hetgene in verscheydene Boecken, Chro- 
nychken, Manuscripten, Sladsarchieven, ende Pampicren van Am- 
bachten, Cloosteren, Broederschappen etc. gevonden woordt nopens 
de Mecheische geschiedenissen, Heeren, Vermaerde Mannen, en op 


— 222 — 


al dat tot deze betrekhkelyk heeft (sic), dienende tot naerdere ontdek- 
kingen ende aenteckeningen, beginnende met den jare 1200, op de 200 
Gcestelyke als Werelyke Chronologische Historie van Mechelen door 
G: D: A:C:Y: B:1anders genaemt : Chronycke behelsende 
verscheijdene Gedenkiweer dige geschiedenissen 200 in het Hertogdom 
van Brabant als in de Stadt ende Provincie van Mechelen, van iare 
lot iare voorgevallen. Het beslaagt 99 bundels in-folio formaat, 
Allerhande uittreksels der stadsarchieven, die er veeltijds 
onnauwkeurig en onvolledig zijn in opgenomen, kunnen wel is 
waar den liefhebber een voorgevoel geven van hetgene hij in de 
oorspronkelijke stukken vinden zou, maar zij zijn gansch ontoe- 
reikend om zijne begeerte naar oudheidkunde te bevredigen. 
Indien een bezoeker van het Archief eenige oude handvesten of 
oorkonden ter inzage verlangde, werd hij onfeilbaar tot den 
AENWYSER, als tot eene even zoo zekere en volledige bron, ver- 
wezen. Nochtans is de verzameling van Gyseleers-Thys, zoo als 
hij zelf ze betiteld, enkelijk eenen aenwijser om de bronnen te 
leeren kennen die men met vrucht raadplegen kan. 


De archivaris Vandoren overleed den 6 mei 1870, en een jaar 
daarna werd hij vervangen door den heer V. Hermans. Aen diens 
welwillende dienstveerdigheid hebben wij het grootendeels te 
danken dat wij ons voornemen, in de menigvuldige registers en 
losse stukken van het stadsarchief de noodige opzoekingen te 
doen, om de benamingen der straten met kennis van zaken te 
bespreken, hebben kunnen ten uitvoer brengen, 

In onze opzoekingen hebben wij de tijdorde gevolgd. Het 
oudste stuk dat wij raadpleegden is een ons toebehoorende 
Chinsrol van ©. L. V. Gasthuis, opgemaakt in 1220 *. Verder 
hebben wi menige duizenden goedenisakten * nagezien, in de 
lossen stukken van 1263 tot 1344, of in de registers van 1345 tot 


L Gerardus Dominicus Azevedo Contiho Y Bernal, Kanunnik en Proost van 
O. L. V. over de Dijle, te Mechelen geboren in 1712, en aldaar overleden in 1782. 

2 Dien Rol hebben wij vroeger uitgegeven in het Tijdschrift : Analectes pour servir 
à l'histoire ecclésiastique de Belgique. Tome XVI. — 1879. bladzijde 81 en volgende, 

3 Erfenis akten. As aen iemand een eigendom werd toegekend, wegens aankoop 
of erfenis, dan zegde men dat die nieuwe eigenaar er in gegoed (er van in bezit 
gesteld) werd. 


1543. Met meer zorg nog hebben wij de vijftig /mpostenboeken ! 
van 1544 tot 1790 geheel en gansch doorlezen, alsmede de W1jk- 
boeken van 1647. En telkens dat er zich eene nieuwe benaming 
der straten, of enkel eene verandering in de schrijfwijze der bena- 
mingen voordeed, hebben wij er zorgvuldiglijk nota van gehou- 
den, en waren aldus, zoo het ons scheen, na zes jaren lang onzen 
vrijen tijd aan dien arbeid besteed te hebben, eenigzins in staat 
om gegronde gedachten over het verslag van 1857 te uiten. Dit 
deden wij in het weekblad Za Dyle, (1 Februarij 1880 tot 8 
Januarij 1882), en voegden daarbij een kort beschrijf der kerken, 
kloosters en andere voorname gebouwen en stichten, zoowel 
vroegere als nog bestaande. In de daaropvolgende Meimaand 
verschenen de afzonderlijke bemerkingen in eenen bundel van 
ongeveer 400 bladzijden samengevat, onder den naam van : 
Histoire des Rues de Malines, et de leurs monuments. Malines, 
J. Ryckmans-Van Deuren, éditeur, 1892. 

Latere gedane ontdekkingen hebben ons de gelegenheid gege- 
ven om onze gezegden over eenige straathbenamingen, in het 
biyzonder, te volledigen en te bevestigen. Die vruchten onzer 
opzoekingen willen wij den lezer mededeelen.Wij stellen ze hem 
voor in onze moedertaal, omdat de bronnen waaraan wij geput 
hebben meest allen in’tnederduitsch geschreven zijn, en het 
bespreken in die tale, van nederduitsche, of zoo men verkiest 
vlaamsche uitdrukkingen, ons redelijker voorkomt. Na dit voor- 
woord, komen wij ter zake, en bespreken wi], volgens alphabe- 
tische orde, de benamingen van eenige straten. 


1 Zoo veel als Belasting, of Schattingregisters, van het latijnsche Impositum, in 
het fransch Jnpôt. 


Bergstraat — Rue de la Montagne. 


« Cette rue est située sur le versant d'une petite colline, d'où 
« lur est venu le nom de Bergstraet, sous lequel elle com- 
« nence à figurer vers 1355 ; avant cette époque elle était 
« désignée comme suit : Platea in opposito cappellæ fra- 
« trum Carmelitarum, Rue située à l'opposé du couvent 
« des Carmes. >» (Zie RAPPORT bladz, 26). 


Volgens het Verslag, is deze straat zoo geheeten omdat zij op 
de helling van eenen kleinen heuvel gelegen is. Zij draagt dien 
naam sedert 1385. Voor dien tijd was zij op de volgende wijze 
aangeduid : Platea in opposito cappellæ fratrum Carmelilarum, 
(Straat tegenover het kloosler der Karmelielen). 

Bemerken wij eerst vooral dat het latijnsche woord capella niet 
kloosler (couvent) maar kapel (chapelle) beteekent. De overzetting 
moest dan deze zijn : Straal tegenover de kapel der broeders Car- 
melielen. 

Van de menigvuldige akten in de welke wij den naam dezer 
straat gevonden hebben, zijn de volgende uitdrukkingen overge- 
nomen : 1351, llaihea ab opposito Ecclesiæ Fratrum  Bealæ 
Mariæ de Monte Carmeli, (Slraat legenover de kerk der Onze 
Lieve Vrouw Broeders des bergs Carmeli) ; 1373, Plathea de 
Monte, utro capellam Beatæ Mariæ de Monte Carmeli, (Berg- 
straat, achter de khapel van O. L. V. des Bergs Carmeli) ; 1427, 
strate ieghen (tegenover) onser Vrouwen Broeders Capelle. 

Eerst op het einde der xv® eeuw komt het gebruik in voege 
van, kortheidshalve, Berghstrate te schrijven, zonder nog ver- 
der gewag te maken van de kerk der Carmelieten, die langs 
haren noordkant recht over de voornoemde straat uitgang had. 
In de Impostenbocken der xvi* en xvu® eeuw treft men voor 
deze straat dezelfde benaming aan, en in de Wijkboeken lezen 
wi Bergestraetken. 

Het is voor alle lezers zonneklaar dat deze laatste uitdrukkin- 
gen enkele verkortingen zijn van de oude benaming. Die straat, 


zou dus eenvoudiglijk CARMELUS BERG STRAAT, in het fransch, RUE 
pu Moxt-CarMEL behoeven te heeten. 

Wat den heuvel betreft, die volgens het Verslag de oorzaak 
der benaming Bergstraaf zou moeten zijn, hij 1s tot hiertoe nog 
door niemand gezien geweest dan door den schrijver. Indien hij 
waarlijk bestond, dan had men welligt die straat Æeuvel straat, 
Rue de la Colline genoemd. Edoch er is in het lagere gedeelté 
der stad geene enkele helling die men den naam van /Zeuvel, en 
nog veel minder dien van Berg geven mag. 


Nieuwe Capucienen straat. — Rue des Capucins. 
Oude Capucienen straat. — Vieille rue des Capucins. 


« Comme 1l y a en cette ville deux rues du nom de Capucie- 
« nenstraat, tous avons cru devoir les distinguer par les 
« noms de oude ef nieuwe. » (Zie RAPPORT blaz. 67.) 


Omdat er twee Capucienen straten zijn wil de schrijver ze door 
de bepalingen oude en mieuwe onderscheiden. 

Wij zijn het met hem niet eens; want er behoeft maar ééne 
straat van dien naam te wezen. De oude Capucienen straat is niets 
anders als een deel der Keerberghe straat, in dewelke het eerste 
klooster door de Capucienen te Mechelen gesticht, uitgang 
had. De Minderbroeders Capucienen woonden op de Adeghem 
plaats !, van 1599 tot 1626. Hun klooster kwam uitin de Keer- 
berghe straat ?, en hierom is deze somtijds gedeeltelijk * Capu- 
cienen straat geheeten geworden. Wij vonden in het Imposten- 
boek van 1632 de benaming : séraetken achter de Capucienen, en 
dit van 1608 geeft Capucienen straet. In het Wijkboek van 1647 is 
die naam niet opgenomen. Hij kwam verkeerdelijk in gebruik 
nadat de Capucienen hunnen eersten woon alrecds verlaten had- 
den ; en zonder rede ook behield de schrijver van het Verslag 


1 Met het volk, verstaan wij hier door het deel der Adeghem straat waar deze 
zich tamelijk verbreed een enigzins als eene openbare plaats of merkt voorkomt. 

2 Wij bespreken die benaming verder, bladz. 236. 

3 De helligt naar Dyle henen. 


— 226 — 


die bénaming voor dit gedeelte der straat dat met afzonderiik, 
maar als een deel der Keerberghe straat te beschouwen is. 


De Capucienen, zoo wij even gezegd hebben, verhuisden in 1626 
naar een nieuw klooster, op den Ganzendries. Hun hof strekte 
zich uit langs henen de Aaemstrate die langzamer hand en natuur- 
lijker wijze Capucienen straat genaamd werd. Deze benaming 
kwam eerst in gebruik omtrent 1700. Zi] verdient in eere gehou- 
den te worden, met weglating van de bepaling weuwe die véér de 
uitgaaf van het Verslag niet bekend was. 


Graan merkt. — Marché aux Grains. 


Die plaats droeg reeds in de x eeuw den naam van 
Forum bladi. In de Imposten- en Wijk-boeken wordt zij ook 
Koren merkt geheeten, en het is deze benaming die altijd in de 
oude akten gebruikt geweest is, gelik de Verslaggever het 
bekend. Wij hebben ze, tot in 1852, op het straat berdeken gele- 
zen. Door hkoren verstond men allerlei graan, en niet alleen de 
mindere soort van graan dat men in het fransch seigle noemt. Zoo 
was het, denken wi], overal in onze vlaamsche steden. Een ieder 
verstond die benaming. Zi] bleef zes eeuwen lang im gebruik, 
en ze zal nog lang door het volk gebezigd worden. De Kom- 
missie van 1851, uit reden van meerdere klaarheid, verkoos 
Graanmerkt te schrijven. Des niet tegenstaande hadden wi 
hever de uitdrukking Xorenmerkt! behouden gezien ; en dezes 
overzetting Marché aux Plés, zou, meenen wi, even klaar zijn 
als Marché aux Grains. 


1 Er was eertijds op de Korenmerkt eene stapelplaats voor de granen, van 
dewelke wij onder andere de volgende meldingen gevonden hebben : 1274, bed. sitam 
uxla CORENHUIS in Machlinia (Carton n° 96) ; 1291 hed. iuxta DOMUM BLADI conti- 
guam bereditati Nycholai Fabri (ibid); 1375 bheredilatem dictam MEELRUYS, cum via, 
sitam supra forum bladi (Reg. n° 389, fol. 47.) In een Cijnsboek van ©. L. V. 
Kerk ziet men dat dit huis in 1609 Sint- Jacob geheeten was. 


Gulden Mouw straat. — Rue de la Manche d'Or. 


« On sat que dans les solenmités les Serments portaient 
« comme marque dishnchve une manche brodee d'or. De 
«là le nom de Manche d'or donné à cette rue, qui est 
« située près des jardins des Serments. ; (Zie RAPPORT 
bladz. 40.) 


Volgens den schrijver, weet men dat de Gildebroeders in hunne 
vergaderingen als onderscheidsteeken eene goudgestikte mouw 
droegen, en hierom (meent hij) gaf men den naam van Guwlden 
mouw aan deze straat die nabij de hoven der Gilden gelegen was. 

Schoon uitgevonden, doch gansch onwaar. Vooreerst, de Gilde- 
broeders droegen eigenlijk geene goudgestikte mouw. In de Kro- 
nijcke van Gootens, op het stadsarchief bewaard, vind ik : Karel 
de Stoute heeft in 1474, naer ‘t beleg van Nuys, aen de Gilden toege- 
laten eene gulde parure, met hunnen patroon off wapen, te dragen 
op de bouffen van de hangende mouwen van hunnen tabbaert. 

Wat betrek zou er nu bestaan hebben tusschen die gulden 
parure die aan al de Gilden werd toegestaan, en een straatje dat 
aan den schiethof van den Kleinen Voetboog alleen aanpaalde ? 
Dit straatje, dat eertijds van de lange nieuw straat tot op de 
stadsvest leidde, is (wij hebben niet kunnen vinden wanneer) door 
het maken van gemelde schiethof gedeeltelijk te niet gedaan. In 
1541 Was het reeds in zijnen huidigen staat, want wi] lezen in 
eenen goedenis akt van dit jaar : Zwee huyzen gelegen int stract- 
ken sonder eynde gehee’en de Mauxwstraetken, achter Ons Vrouwen 
Kerche (Reg. n° 553 fol. 22). De Kleine Voetboog werd eerst op- 
gericht in 1431. De Mouwparure werd toegestaan in 1474. En, 
luistert wel, de benaming van Gulden mouw straat bestond reeds 
in 1380 : Platea dicta Guldenmoutwe. (Losse goedenisakten, carton 
n° 100), dat is te zeggen eene geheele eeuw voor dat er van de 
gulden mouwparure der Gilden spraak was. 

In cenen akt getrokken uit het Goedenisboek van 1381 wordt 
gewag gemaakt van eenen eigendom gelegen op den hoek van 
de Guldenmouw straat en de stadsvest ; hetgeen bewijst dat het 


— 228 — 


straatje als dan nog in zijn geheel bestond : 4ed, Nicolaï Saghere, 
Egidii van der Huist, silan in de Gulden mouwe, prope nuwe 
strate, inter dictt Johannis de Lichtert, et fossatum villæ. (Reg. 
n° 390, fol. 77). 

De Kleine Voethoog gilde deed in 1598 nog eenen aankoop van 
gronden, om haren schiethof te kunnen verlengen tot aan de 
Oude Brusselstraat, waarin als dan eene ruime inkoom poort 
gemaakt werd. Wij lezen desaangaande in de Goedenissen : 
Franchoys van den Eynde alias van Dieven heeft vercocht aen heer 
Rombout Huens den jongere als onderhoo ftman, Gielis de Leeuw àls 
deken, over en tot behoeff der Gulde van Sint Joris, geseyt den Jon- 
gen Boghe, alhier le Mechelen, cene erve daer huysinghe op gestaen 
heeft, metlen gronde en tocbehoorten gelegen op de Brusselstrate 
alhier, bij de poorte…. comendè vuyte in ‘F Guldenauwstraetken 
(sic). 1o jui] 1598. (Reg. n° 686, fol. 13). 

Wij meenen dus te mogen besluiten dat het dragen van eene 
gulden mouwparure, door Karel den Stoute in 1474 aan de Gl- 
den gejont, niet den minsten invloed gehadt heeft op de benaming 
van een straatje het welk, misschien wegens het eene of andere 
huis, den naam van Gulden Mouwe droeg, reeds honderd jaar 
voor dat de Mouwparure bestond. 


Gulde straat. — Rue du Serment. 


« Le Serment des Hallebarders, Schermers Gulde qu 
« avait Sa maison dans cette rue, lui a légué son nom. 
« Traduction actuelle Rue d'Or. >» (Zie RAPPoRrT, bladz. 
Dale 


De Verslaggever denkt dat deze straat Gulde straat genoemd 
is geworden omdat het Huis der Æallebardiers of Schermers Gulde 
er in gelegen was. 

Dit is gemakkelijk gezegd, doch zoo aanstonds niet bewezen. 
Indien men de straat naar den naam der Schermers Gilde had 
willen noemen, dan zou men natuurlijk Schermers straat gezegd 
hebben. De Schermers Gilde wordt voor de eerste maal vermeld 


in de stads rekening van 1504 : {tem gegeven der Gulden van de 
schermers bynen Mechelen, tot hulpen van haren halsbanden... 1j 
pond. brab. Men kan niet bepalen wanneer zij ingesteld of gere- 
geld is geworden. Het is nochtans te denken dat dit omtrent het 
einde der xv® eeuw moet geschied zijn !. Doch een gezelschap 
kan somtijds reeds lang in wezen zijn vooraleer aan hetzelve 
een wettig bestaan door de Overheid toegekend wordt. Wij 
denken te mogen veronderstellen dat de Schermers van in het 
begin der xv® eeuw zich vergaderden in een huis der Coninc- 
strate, (de hedendaagsche Kraan straat), want deze was alsdan dik- 
wijls Schermerstraete geheeten. Het aandenken der Schermers is 
er nog langen tijd aan gehecht gebleven, want in de Boehken van 
den Amman, en de Registers der Contracten, der xvu° eeuw, vin- 
den wij er nog menigmaal melding van, zoo als in het volgende 
uittreksel: 1662. Een huys… gestaen ende gelegen in de SCHERMER- 
STRATE, alias de CONINCXSTRATE, #4 gemeynelyk de CRAENSTRATE. 
{Contractenboek van 1662-1670 fol. 8). 

In de eerste eeuw van hun wettelijk bestaan als Gilde, hiel- 
den de Schermers hunne vergaderingen in de eene of andere 
herberg, alwaar zij tot hun gebruik eene kamer in huur hadden. 
Eerst op 16 Oktober r593, kochten zij het huis den Inghel (Engel) 
geleghen over de Groot brugge in de Guldestrate, in hetwelk zij op 


de tweede verdieping eene zeer ruime vergaderingszaal inricht- 
ten: 


1 De Sint-Lambrechts- of Schermers gilde te Mechelen. Door G. J. J. van 
Melckebeke. Drukkerij van E. en J. Van Moer. 1873. 

2 Zie hier een uittreksel van den verkvopingsakt, tot staving onxer gexegden: 
Voor jonckheer Joos Verhoeven, ende her Willem Huens, schepenen van Meche- 
len, is gecomen ende gecompareert, Anna Wisschavonts, wylen Hendricx dochtere, 
huysvrouwe van Janne de Cale, cum tutore extraneo, voor haer selven, ende als 
gemachticht van den selve de Cale, haeren man ende momboir, ende van Peeter 
Phalesius, ende Elisabeth Wisschavonts Jans dochtere, syne huys vrouwe, by brie- 
ven van procuratie, gepasseert voor den notaris Phalesius, ende selven getuyghen, 
tot Antwerpen, in date den xvne Novembris anno XVc dry en negentich, daer af 
ons volcomelyck gebleken is ; ende heeft vercocht Joannes Van Hanswycke, accep- 
terende in den naem van Jonckheer Lanceloot van Gottignyes, hooftman, Nicolaes 
van den Bossche, onderhooftman, Gieles Verhoeven, Lodewyck Huens, Charle van 
den Berghe en Jan van Haeften, dekens van de Gulde van de Hallebarbiers binnen 
deser stede, over eude tot behoeff van deselve Gulde, een huys metter plaetsen, 
gronde ende pertinenciën, den Inghel genaempt, in de Guldestraete, tusschen 


D. 4. M. 15 


Oorspronkelijk had de tegenwoordige Gulde straat geene bij- 
zondere benaming. Als men de latijnsche taal nog bezigde voor 
het opstellen van openbare akten, zei men : #ans magnum pontem 
mechliniensem, en somtijds, over de grote brugge; later, bi de 
Corenmerct. De oudste Goedenisakte in welke wi] Guilde straete 
hebben gevonden, is van 1536, en betreft juist de woning die 
later door de Gilde aangekocht werdt : Æ£en groot huys… Couden- 
borch geheelen, nu den Inghele, staande by de Corenmercte van dese 
stadt, in de Guldestraete. (Reg. n° 547, fol. 161.) 

Het is dus klaar dat de benaming van Guide straaf niet wegens 
de Schermers of Hallebardiers Gilde gegeven is, vermits zij reeds 
van in de eerst helft der xvi* eeuw in gebruik was, omtrent 
zestig jaren voor dat de Gilde haar huis gekocht had. De over- 
zetting : Aue du Sermet, door het Verslag voorgedragen, is dus 
geheel verkeerd, en men had beter gedaan van in het fransch 
ue d'Or te zeggen. 


Lange Hairgragt. — Long fossé au poil. 
Korte Hairgragt. — Court fossé au poil. 


« C’est au LANGE ef at KORTE HAIRGRAGT (FOSSÉ AU POIL) 
« que les tisserands préparaient le poil destiné à la fabrr- 
« cation de leurs tapis. La prennère de ces rues se nom- 
« nait anciennement AENSLAGERS e{ la seconde VOLDERS 
“ HAIRGRAGT. » (Zie RAPpoRrT, bladz. 25). 


Volgens het Verslag, was het in deze grachten dat de wevers 
het haar wieschen dat zij in hunne tapijten bezigden. De eerste 
noemde men eertijds Aenslagers, en de tweede Vo/ders Hair- 
£gragt. 

Hierop valt nog al veel te zeggen. Wij zullen eerst van het 
HAIR spreken. Wat zouden de Aanslagers, of Laken- en Wolle- 


thuys ende erve Sint-Jorijs genaempt, ter eendere, ende thuys de Dry Haringhen 
geheeten, ter andere syden ; synden comende ter syde vuyte met eenen ganghe 
ende poorte op de Coremerte. A. D. M. (A Domino Mechliniensi) warandam.… 
Actum XV Decembris anno 1593. 


Verwers, en de Volders, die op gemelde grachten woonden, daar 
mede gedaan hebben! Maar de schrijver heeft, zou men zeggen, 
aan fapijtwevers gedacht. Doch niets bewijst dat deze aldaar ver- 
bleven. De tapijtwevers ontstonden, te Mechelen, in het begin 
der xv° eeuw; en hun eerste Rol of Reglement dagteekent 
van den 18 september 1446. Zij woonden in geene bepaalde wik; 
maar hier en daar, omtrent de vlieten die in de stad nog al talrijk 
zijn. De Verwers en Volders, integendeel, waren om 700 te 
zeggen uitsluitelijk gevestigd op de grachten aan de welke zi 
hunnen naam gegeven hebben. Eene ordonnantie van het Magis- 
traat, van 3 juli 1566, bewijst dat de Tapijtwevers als dan het 
haar dat zij verbruikten buiten de stad wieschen : ...s0o wordt van 
der voorscreven stadt weghen verboden den Huyvetters en allen 
anderen personen van wal qualiteyle ofl neeringhe die zouden 
moghe zyn, gheenderande haere, vannu voirtane, als peerts, ossen, 
coijen, calveren, bocken, gheylen ofte dierghelyhke haeren meer 
Le wasschen in eenighe rivire oft vlieten bynen deser stad van Me- 
chelen; maar zullen die schuldig zyn le wasschen buylen deze 
stadt, in de beckhe bij Bruijnen Cruijce, DAER DE TAPYT- 
HMEAEERS" DISER STEDE DAGHELICX HUN VOER- 
SOPAREVEN HAIREN ZYN WASSCHENDE.. Hier uit 
volgt dat het woord HAIR gragt moet slecht geschreven zijn, en 
van wat anders als van tapijten haar moet afgeleid worden. 


In de Goedenissen van het einde der xm° tot omtrent het 
einde der xiv® eeuw, hebben wi] immer ÆÆERoracht, HERE- 
gracht of HEERoracht, zonder verdere bepaling, geschreven 
gevonden. De benaming Wo/ders heergracht kwaam ons ten 
eerste male voor in eene akte van 1363 ; en die van Aenslaghers 
heergrachi in eene Goedenisse van 1373. Deze benamingen bleven 
in gebruik tot omtrent r500, wanneer men Xork en Langhe Heer- 
£gracht begon te zeggen. Voor later tijdstip hebben wij de Impos- 
tenboeken te raadplegen, en te zien wat zij ons leeren. De 
oudste, in 1544 opgemaakt, werd door den schrijver van het 
Verslag wel doorzocht, want hij beroept er zich op om de bena- 
ming van een twintigtal straten te wettigen; en als hij van de 
Heergracht spreken moet, dan rept hij geen woord van die koste- 
ljke bron. En waarom dan stilgezwegen? Had hij misschien die 


— 232 ———— 


benaming in het boek niet gevonden ? Zij staat er nochtans in, en 
nog wel meer dan eens. Zie hier : fol. 124, Langhe heergracht; 
fol. 125 Langhe heergracht (tweemaal); fol. 160, Cortte heergracht; 
fol. 372, Heergracht (op Neckerspoel) van aan ‘1 Vleeschuvs tot 
aen de quade vondel brugge,; in de tafel vooraan in het boek 
geplaatst : fol. 7, Hergracht langhe, Hergracht cortte. In het boek 
van 1651 vonden wij Lange hayergrecht, en Corte hagerecht 
geschreven. De register van 1654 vermeldt voor den eersten keer 
de door den Verslaggever geliefkoosde benaming die hem aan 
harentapijtwevers heeft doen denken. Uit al het aangehaalde is 
dus bewezen dat men gedurende meer dan vier eeuwen ÆÆE#, 
HERE of HEER gracht geschreven heeft, en dat diensvolgens 
de verbasterde schrijfwijze van latere tijden niet had moeten 
gevolgd worden. 


Wat beteekent nu de bepaling /7Z£R of EE in de benaming 
Heergracht? Die gracht begint aan de Dyle, op een kwaart uurs 
afstand van de stad, en loopt, langs het Spuihuis om, voorbij het 
oude kasteel, de Burg. Aan de plaats waar de vorige Blokpoort 
stond, komt zij door eenen dobbelen duikelaar de stad binnen, 
en eindigt wederom in de Dyle, omtrent de Winketbrug. Het 
gedeelte van den waterloop buiten de stad is nu meer bekend 
onder den naam van Spuibeek, maar de uittreksels der archieven 
die wij hooger aanhaalden, bewijzen dat men het zelve eertijds 
Heergrach! noemde. Om welke reden nu gaf men die benaming? 
Misschien om dat de feer van Mechelen die gracht had doen 
graven; misschien ook, en wel waarschinlijker, omdat de wa- 
terloop voorbij ’s Heeren burg of kasteel liep. 


Die bepaling HEER werd altijd gegeven aan de voornaamsten 
weg van een dorp, of ook aan de baan die naar de woning of kas- 
teel van den Jeer leidde. In meest alle buiten gemeenten was er 
eertijds een Ieerweg of eene Ileerstraaf. Om den lezer ervan te 
overtuigen geven wij hier eenige uittreksels der stadsarchieven : 

Op NECKERSPOEL : 

1380. {ereditatem sitam in platea dicta HEERSTRATE, (carton n° 09). 
1386. ed. in de HEERSTRATE. (Goedenisboek n° 394, fol. 102). 

Op GEFRDEGHEM : 

1451. Partem terre dicte den Bernmortere sitam ibidem prope 

HEERSTRATE. (Goed. n° 455, fol. 68). 


1452. Hed. cum orto continen. circiter bonarium, sitam inter HEER- 
STRATE e{ Domum Leprosorum (Goed. n° 456, fol. 47). 

1472. ..gelegen op gheerdegemmer velt... strechende met eenen 
eynde aan T'SHEERENSTRATE. (Goed. n° 478, fol. 148 vso). 

OP PENNINCPOEL : 

1450. Hed cum orto. tuxta bona dicla Ter Vorst, inter ead. bona 
et HEERSTRATE. (Goed. n° 455, fol. 32). 

1502. Æen stuck lants… gelegen buyten de Coepoorte, bij de Pyts- 
borch moelen, aen T'SHEERENSTRATE. (Goed. n° 505, fol. 167 vs’). 

1538. Wint molen by den Bruynen Crnyce, tusschen ’SHEEREN- 
STRATE den byde syden. (Goed. n° 560, fol. 19). 

TE BATTELE : 

1502. dal stracthen dat van den husen opwaert gaet totten 
HEERwEcH 4e. (Cijnsboek der KistTe van ‘t groot Beggynhof). 
TE LEEsT : 

1376. … prope Leest, in platea dictla HERSTRATE. (Carton n° 00). 
TE HEFFEN : 

1347. {nter HERSTRATE ef viam dictam manpad. (Goed. n° 387, 
fol. 47). 

1348. Pechiam terræ, in de Elst, iuxta HERSTRATE. (Goed. n° 387, 
Ole T6 V0), 

1472. Len huys gelegen tusschen Jans Borgers erve en SHEEREN- 
STRATE. (Goed. n° 470, fol. 21 vs). 

1541. HEERSTRATE # Heffene. (Goed. n° 535, fol. 14). 

TE HoMBEEcxK : 

1541. "S HEERENSTRATE. (Goed. n° 535, fol. 25 vs°). 
TE HorsTADEN : 

1650. Eene hofstede gestaen te Hoffstayen, jurisdictie deser stadt, 
comende mel alle vier Syden aen de gemeynte ende T'SHEEREN- 
STRAETE aldaer. (Goed. n° 657, fol. 28r). 

TE HEvER : 

1386. ed. sitam inter J. Willems et HEERSTRATE. (Goed. n° 304, 
fol. 108). 

1424. llem Jan de Smet, op een hofstat gheleghen aen die HER- 
STRATE... 2j Capuijnen. (Cijnsboek van ’t klooster van Muijsen). 
TE Mises : | 

1386. in Musene prope Hrrrwecx.(Goedenisboek n° 394, fol. 108). 

1386. in Musene prope HEERWECH.( » »  fol.ro2 vs’). 


1386. in Musene supra HEERSTRATE.(Gocdenisboek n° 394, fol. . 
1424. aen de plactse, tusschen den kerchkhof aen de HERSTRATE... 2} 
den. lovan, 1j cap. (Cijnsboek van ?’t klooster aldaar). 
r471. lem de helft van een stuc bempts geheeten Vermanen hof… 
tusschen de Dele aldaer aen d'een zyde, ende den HErE=RwWEcH. 

(Goed. n° 478, fol. 146). 

1473. ‘ Hof Te Laethem… tusschen ME Jan van Hulshout en de 

HEERSTRATE. (Goed. n° 479, fol. 96). 

1478. Een sltuck lants gelegen voor ‘t hof van Zwyveghem, by de 

HERSTRATE. (Register geheeten Chaos, fol. 16). 

Verscheidene andere gemeenten hebben Heerbaenen of Heerwe- 
gen. Het ware te lang om ze hier allen aan te wijzen. 

Doch niet alleen de wegen, straten of banen dragen die bena- 
ming, men vind ze ook voor beemden en poelen gebezigd. Het 
Goedenisboek van 1383 spreekt, op fol. 150 vs’, van eenen Her- 
poele gelegen te Hever. In dat van 1470, tol. 24, vonden wij eene 
akte betreffende eenen bempt geheeten den HERGRACHT,£'elegen in de 
prochie van Heyst. Wij zullen hier niet verder uitbreiden, omdat 
wij denken de beteekenis van de bepaling HEER reeds genoeg- 
zaam bewezen te hebben f. 


Gaan wij nu over tot het onderzoek der bepaalwoorden AEN- 
SLAGHERS en VOLDERS, van 1363 tot 1500 zoo gemeenlijk 
gebruikt. Wat mogen ze beteekenen ? Voor ettelijke jaren hadden 
wi] gedacht dat Aenslagher misschien zoo veel als Wever zeggen 
wilde. Immers, in het weven wordt, na elken gang van de schiet- 
spoel, de draad met geweld tusschen de ketting geschoven, of 
beter, geslagen, bij middel van eene houten beweegbare raam die 
voorzien is van twee kammen door de welke de draden der ket- 
ting beurtelings en afwisselend onder en boven den inslag ? ge- 


1 De bepaling HEER bij het woord weg, in den zin van voornaamste, bijzonderste, 
schijnt ons eenigzins overeenstemmig met de huidige benaming STAATS wegemis. 
In Frankrijk dragen dusdanige wegen den naam van ?’s lands bestuur, welk het ook 
zij; en men noemt de zelve afwisselend Koninglyke, Keixerlyke of Nationale banen, 
volgens dat er een koning, een keizer of het volk aan het bewind is. Wij kennen 
290 steden in de welke wij op de hoeken der voornaamste straat beurtelings rue 
Royale; rue Impériale en rue Nationale hebben geschreven gezien,. 

? De lopende draad die daor de spoel tusschen de draden der ketting gebracht 
werd, en die men in het fransch #rame noemt. 


bracht werden. Edoch, Aenslagher wil nog wat anders zeggen,. 
Als het geweven laken of wollengoed geverwd was, moest men 
het spoelen, en dan aan de ramen s/agen, dat is te zeggen op de 
ramen spannen om het te rekken, en te laten droogen. De Æamen 
trof men op eenen bleekhof aan, en bestonden uit een rij palen 
van acht of negen voeten hoog, en op eenen afstand van acht of 
negen voet van elkander geplaatst. De palen waren, aan hun 
uiteinde, aan elkander verbonden door een, met haken voorziene, 
balkje of dwarshout. Een ander balkje schoot met zijne uiteinden 
in de groeven van de palen, waarin het op en neder kon gelaten 
worden. Nadat men het stuk laken met eenen zijner zelfkanten 
aan de bovenbalkjes gehaakt (ges/agen) had, hechte men den 
anderen zelfboord aan de beweegbare balkjes, en duwde deze 
alsdan langzamerhand naar beneden, om de stof tot op hare 
behoorlijke breedte te rekken. Dan stak men spillen in de palen, 
om de onderbalkjes tegen te houden. Die bewerking om het 
geweven wollengoed op de ramen te spannen, noemde men aan 
de ramen slagen, of eenvoudiglijk aan slagen. Het aanslagen 
maakte deel van den verwersstiel, en daarom is het niet te ver- 
wonderen dat in oudere tijden de Aanslagers heergracht soms 
Verwersuliet genaamd werd. In een Cijnsboek van 1372 hebben 
wij ook Fcerum TiNcreruM geschreven gevonden. 


Laten wij ons nog eene bemerking maken over de beteekenis 
van het woord GRACHT. Men noemt alzoo eenen langwer- 
pigen put rondom cene plaats gemaakt om ze ongenaakbaar te 
maken. Het uithalen der aarde heet men graven, van het 
Gothische Graban. De letterkundigen leiden het af van het 
grieksche yp4zew (lees grafein) dat schrijven beteekent. Eertijds 
schreef men met priemen op gewaste ivoorblaadjes, of met 
scherpe stiften op koperen platen. In beide gevallen, was de 
vorm der letters uitgehaald (uit gegraven), en als in grachtjes 
gediept in den was of in het metaal. De letteren zoo uithalen 
heette men graveeren. Vandaar ook is het uithalen der aarde 
£graven, en de uitgegraven plaats gracht genoemd. Eene gracht 
bestaat eigenlijk in de natuur niet, maar wordt gemaakt. Zi] kan 
bestemd zijn om, alleenlijk tot verschansing, of om andere 
redenen, stilstaande water te bevatten, en dan zal men ze in het 


fransch fossé noemen. Maar is zij bestemd om als waterleiding 
te dienen, dan zal de overzetting Canal beter passen. 


Uït al het bovenstaande volgt dan klaarblijkend : dat de 
benaming Hairgragt, door het verslag opgegeven, maar sedert 
1654 gebruikt geweest is, terwijl men te voren, gedurende vier 
eeuwen HEERGRACHT heeft geschreven ; dat de bepalingen korte 
en /ange eerst na 1500 werden gebezigd ; dat men de twee 
heergrachten tot op het einde der xv° eeuw door de voor- 
voegsels Wolders en Aenslaghers onderscheidde ; dat de 
Aanslagers ook soms Verwers genoemd waren ; eindelijk, dat 
diensvolgens de echte oorspronkelijke benamingen Vopers HErR- 
GRACHT en VERWERS HEERGRAHT verdienen behouden te worden. 
En daar de bepaling Heer niet over te zetten is, zou men in het 
fransch eenvoudiglijk Cana DES Fouroxs en CANAL DES TEINTU- 
RIERS behoeven te zeggen. 


Keerberg straat. //s nel vertaald). 


« Cette rue tire son nom de sa situation. Elle comprenait 
« autrefois la Vicille rue des Capucins (ZE Rapporr, 
“ BLADZ 66.) 


Die straat, volgens het Verslag, heet Xcerbers (sic) straat om 
reden harer ligging. Alweer een berg ! Die straat loopt in zachte 
helling naar de Dijle, en zij wijkt (kcert) van de rechte lijn af ! 
Zulke redens, gelooven wi, behoeven geene wederlegging. 
Had de schrijver,in plaats van op zijne ongegronde gissingen 
voort te gaan, zich wat moeite gegeven om in de archieven te 
zoeken, dan had hij welhaast gezien hoe verre hij beneden de 
waarheid uitkwam. In de oudste akten vinden wij Kerberghe en 
Kerberch strate. De Impostenboeken, behalven die van 1632, zoo 
wi hooger! aanmerkten, schrijven Xeerberch. In het Imposten- 
boek van 1544 staat, op folio 286: Mijnheer VAN KERBERGEN, 
90 guldens. Die man bewoonde toen nog het stamhuis dat aan 


1 Zic Capusienen straat, bladz. 225, 


zijne voorouders reeds van in de eerste helft der xiv° eeuw 
toebehoord had. Dit huis was gelegen op den oever der Dijle, 
op den hoek der straat die den naam der familie De Kerberghe 
droeg. Hieruit volgt dat van de twee benamingen : Oude 
Capucienenstraat en Keerbergstraat, door het Verslag aan eene en 
dezelfde straat gegeven, de eerste zou moeten verdwijnen, en de 
tweede beter geschreven worden, namelijk KEERBERGE STRAAT. 
Dan kan men ook in het fransch RUE DE KEERBERGE zeggen. Wil 
men Kerberghe schrijven, zooals men het tot over ruim dri] 
eeuwen deed, wij hebben er niets tegen. 


Kromelleboog straat. (/s met vertaald) 
(Sedert 1880), Kromme straat — Rue Courbe. 


De eerste dezer benamingen was in het begin der xiv° eeuw 
reeds in gebruik. Het Verslag had ze behouden, maar niet 
vertaald. 

Wat is een e//eboog ? Het is eigenlijk het buitendeel van den 
arm, op de plaats waar hij plooit ; maar men geeft dien naam 
ook aan den haak door den geplooïiden arm gevormd. In dit 
laatste geval nochtans, is de uitdrukking krcmmnen elleboog veel 
juister. De haakvorm dezer straat die aan eenen gebogen arm 
gelijkt, geeft van de benaming eenen voldoenden uitleg. 

De benaming Xromelleboogstraat komt reeds voor in eene akte 
van 1349. Zij was dus sedert ongeveer zes eeuwen in gebruik, 
toen een besluit van den stedelijken raad dezelve veranderde, op 
20 November 1880. En waaarom die verandering ? « Omdat er ook 
een Xromelleboogstraatje bestaat. » Wij bekennen dat twee straten 
van den zelfden naam, zonder verdere bepaling, tot verwarring 
aanleiding konnen geven, en dat men zeer wel eene van de twee 
benamingen mocht doen verdwijnen. Maar welke moest men te 
niet doen : welke sparen ? De keus was gemakkelijk. De rede 
gebood van den voorkeur te geven aan de oudste benaming, die 
op vasten grond rustte. En nochtans, wat werd er gedaan ? 
Kromelleboog straat werd uitgeschrabt,en er werdKROMMESTRAAT, 
Rue Coure geschreven ! Edoch de straat is niet rom, maar 
haakvormig, zoo wij hooger zeiden. De bepaling #rom, zonder 
het woord e//boog er bijgevoegd, verandert geheel en gansch 


van beteekenis. Wij meenen dus bij ons gedacht te mogen 
blijven dat het beter ware de oude benaming KROMELLEBOOG 
STRAAT te laten, en ze over te zetten door RuE CouDÉE. 


Kromelleboog straatje. (/s niet vertaald) 


« Sa configuration lur fit donner le nom de Krom elleboog 
straatje. » (Zie RapporT, bladz. 63). 


Dit straatje is het overgeblevene deel der oude Yherstrate die 
tot in de huidige Carmelietenstraat uitkwam, en die bij het 
opbouwen van ’t klooster der Ongeschoende Carmelieten gedeel- 
telijk te niet gedaan werd. OÜmtrent het midden der xvr 
eeuw begon men ze Mosselschelpstrate te noemen, naar het huis 
van dien naam dat er zich in bevond. Er is spraak van dit huis 
in de stadsrekening van 1587-1588 : Een huys gelegen in ‘tquar- 
lier À, in de Mosselschelpstrate, de Mosselschelpe genoemd. In de 
Impostenboeken vindt men: 1544, Yperstrate of Mosselschelpstrate; 
1559, d’'Yperstrate alias Mosselschelpstraet. In den Contracten- 
boek van 1623, fol. 1, verso, lezen wij nog Mosselschelpstraet alias 
d Yperstrate ; zoo dat alsdan de drie eeuwenoude benaming nog 
niet vergeten was. Waarom heefthet Verslag ze, bij voorkeur, 
aan deze straat niet gelaten ? Waarom dien naam van Kromelle- 
boogstraatje goedkeuren, daar hij, bij misbruik alleen, maar 
sedert het einde der xvi* eeuw door het volk gebezigd 
werd ? Die eerste missing heeft den opsteller van het Verslag 
nog eene andere doen begaan. Hij geeft den naam van Mossel- 
schelpstraatje aan de vroegere Crauwelstraat, Rue du Crochet, 
die de Yperstraat met de Adeghenstraat verbindt. Waarschin- 
lijk is hij in dwaling gebracht door de wijkboeken, waar de 
Cramvel en Yper straten, als maar eene uitmakende, onder de 
benaming van Mosselschelpstraetje aangeteekend zijn. Daar er 
tegenwoordig maar eene straat meer is, hoeft er slechts eene 
benaming behouden te worden. Wij zouden geerne aan de 
oudste, als zijnde de belangrijkste voor stadsgeschiedenis : YPER- 
STRAAT, RUE D’VPRE, de voorkeur geven. 


1 De wijk van de stad waar toenmaals de slechte huizen toegelaten waren. 


Moons straat — Rue Moons 


« Le nom prinihf de cette rue était Sausier straetken ; e/{e 
« s'appelle encore ainsi dans le registre du 10° ef 20° 
« demer de 1544; mais dans un act d'adhéritance de 
« 1549 elle se nomme Vrouwe Moons straetken ce qui 
« démontre clairement que c'est bien la Dame Moons qui 
« a donné son nom à cette rue. » (Zie RAPPORT, bladz. 52). 


Die benaming is goed, hoewel nochtans de redenen door den 
schrijver van het Verslag bijgebracht onvoldoende zijn. 

« Die straat, zegt h1j, was eerst Sausier straatken genoemd. 
« Zi draagt dien naam nog in het Impostenboek van den 1of* en 
« 201 penning, opgemaakt in 1544 ; maar in eene erfenis akte 
« van 1549 wordt zij Vrouwe Moons straetken geheeten, hetgene 
« klaar bewijst dat het wel de vrouw Moons is die haren naam 
« aan die straat heeft gelaten. » 

Wat voor ons klaar schint, 1s dat alle de opzoekingen van den 
secretaris der Kommissie zich bepaald hebben bij het opper- 
vlakkig nazien van den oudsten Imposten register, waarin, op 
fol. 245, Sausterstraetken geschreven staat. Maar wat staat er in 
de andere geschreven ? Ziehier wat wi] er in vinden: 1550, 
Moenstraetken; 1599, Moonstrate ; 1624, Moonestract ; 1638, Mooni- 
straet ; 1647, Moone straat ; 1659, Moine strat. De Wijkboeken 
van1647 geven insgelijks ÂMoone straet. In latere stukken heeft 
men somtijds «Woëns stract geschreven, en daaraan is het toe te 
schrijven dat op het einde der xviI* eeuw de overzetting 
Rue des Moines ontstaan is. 

De lastige uitspraak der twee s in Moons straat, heeft er eene, 
zelfs in het schrijven, doen verdwijnen; en zoo zijn de verbasterde 
schrijfwijzen uit te leggen. In alle geval is de benaming dezer 
straat wel voortgekomen van de familie Moens of Moons die 
aldaar in de xiv® en xv® eeuw aanzienlijke eigendommen 
bezat, zoo als uit menigvuldige erfenisakten van dien tijd opte- 
maken is. Edoch, deze heeft de Verslaggever niet gekend. Een 
enkel stuk van 1549 doet-hem besluiten dat de Vrouw Moons de 


oorzaak is der huidige benaming. Had hij een paar honderd jaren 
achterwaarts de Goedenisboeken doorzocht, dan had hij welligt 
ook zoo wel als wij op fol. 25 van Register 388, jaar 1350, (om de 
oudste akte alleen aan te stippen) de benaming /an Moens strate 
tegen gekomen. Wij bepalen ons hierbij. De lezer zal het wel 
met ons eens wezen om te bekennen dat het niet de vrouw Moons 
der xvi® eeuw, maar wel een harer voorouders was die hon- 
derd negen en negentig jaar vroeger de benaming dezer straat 
veroorzaakt had. 

De naam van Sausier straetken is maar zelden gebruikt 
geweest : buiten het [Impostenboek van 1544 hebben wij dien 
naam maar eens aangetroffen, in eene akte van 26 aug. 1594... 
een huys gelegen int Saucier oft Moonstraetken (Register van den 
Amman) Saussier beteekent beker, kom; in het fransch, gobelet, 
coupe, (sauctère). 


Water straatje. 


Dit is nu toch geene benaming, want men kan het zelfde zeg- 
gen van ruim een tiental straatjes en gangen die naar de Dyle, 
de Melaan of de Heergracht leiden. In het verslag zijn er 
drij straatjes van dien naam opgegeven. 


1. « Située dans la rue d'Hanswyk, entre le n° 142 et le 
n° 143 » (zie RapporT bladz. 47). 


Van dit eerste Waterstraatje zegt het verslag alleenlijk dat 
het op de Hanswijk straat gelegen is !. Maar waarom het gee- 
nen naam geven ? Over ruim vier hondert jaar woonde op de 
Hanswijk straat een vermaarde klokgieter, Jan Zeeltman. Hij 
bezat aldaar twee naast elkander gelegen woningen ?. Eene 
dezer stond op den hoek van het straatje. Het zou, meenen wi, 
nog alnatuurlijk zijn dit laatste Zeelfmans'straatje te noemen. 
Daar het bewoondis, verdient het in alle geval eene duidelijke 
benaming. 


! Tusschen de huizen n° 29 en n° 31. 
2 Op dezer plaats bevind zich thans het huis n° 20. 


2 « Pour ne pas laisser cette ruelle sans dénonnination, nous 
« Jui avons donné le nom de Waterstractje, qui est en 
« rapport avec Sa Situation. » (Zie Rapport. bladz. 70). 


Om dit straatje niet zonder benaming te laten gavenwij het 
den naam van Water straatje die met zijne ligging overeenkomt. 

Welke rede ! Zijn dan alle de straatjes die naar eenen water- 
loop leiden in het zelfde geval niet ? Had de schrijver zich 
de moeïte gegeven van het Beschrijf van Mechelen eens na te 
zien, dat de Azevedo in het Wekelijks Bericht uitgaf,van 3 meert 
1776 tot 21 december 1777, dan had hij in nummer 3 van laatst 
gemeld jaar, bladz. 26, het volgende gevonden : .….. hef huis de 
Gout-Blomme gezegd, eertids ook Brouwery geweest xvnde, waar 
naer het straetien daer nevens, met watertrappen aen de Riviere, het 
Gou-Blomstractien wort genoemt. Wat belet de herstelling van den 
ouden naam ? Als men aan dien watergang eene benaming geven 
wil, ware het redelijk den zelven Goudbloemstraatje te heeten. 


3. « Ruelle conduisant à la Dyle. > (Zie Rapporr bladz. 75). 


Dit derde straatje leidt naar de Dijle, datis te zeggen, naar het 
Water, en daarom stelt de schrijver voor van hetzelve water- 
straatje te noemen. Hebben onze lezers dit wel begrepen ? Een 
straatje dat naar het water leidt Waterstraatje heeten, is dat niet 
klaar ? Het zou zonneklaar zijn, indien er maar één straatje der 
stad ten watere liep. Wat er ook van zij, het straatje dat wij be- 
oogen behoefd volstrekt geenen naam te hebben ; het is een 
eenvoudige watergang van de Nauwstraat naar de Dijle henen, 
in den welken de gebuurhuizen uitgang hebben. Sedert eenige 
jaren is hij straatwaarts met eene deur afgesloten. 


Zak straat. (15 niet vertaald) 


< La Situation de cette rue, qui était très basse, lui valut pro- 
« bablement le nom de Zak straet -(Zie Rapporr,bladz. 36.) 


Deze straat was zeer laag, en hierom werd zij waarschijnlijk 
Zak straat genoemd. Zoo meent het de schrijver, maar hij brengt 


geene enkele reden bij om het te bewijzen. Wij denken dat die 
straat vroeger zonder einde was, zooals de ligging van het huis 
n° 11 het nog te zienlaat. Van daar was er een smalle gang tot 
aan het water. Het woord Zak zou alzoo in den zin van het 
fransche Cul-de-sac kunnen genomen worden. 

Het is mogelijk dat deze straat vroeger naar het water daalde, 
maar die ligging schijnt ons geenen voldoenden uitleg der bena- 
ming te geven. In 1311 werd erop het einde der straateene 
houten brug over de Melaan gelegd. Deze was op eenehalve 
eeuw tijds reeds onbruikbaar geworden, en in 1369 werd er eene 
steenen gemaakt. 

In de Wijkboeken is de Zakstraat begrepen onder de benaming 
van Achter de Halle, en het deel, over de brug, dat naar de Hui- 
devetters straat leidt, wordt er Zakbrug geheeten. Het schijnt ons 
niet onredelijk van de Zakstraat alsvervolg der Halle straatonder 
de zelfde benaming te begrijpen. De Halle straat zou alzoo begin- 
nen aan de Groote Merkt, en aan de Huidevetters straat eindigen. 


Zeel straat.//s niet verlaald). 


« Le compte de la ville de 1311-1312 établit d'une mamère 
« positive que cette rue fut pavée en cette dernière année 
« et qu’elle portait alors le nom de Zeel straet.…. » 


« Nous devons dire cependant que dans un acte d'adhéri- 

« tance de 1345, rédigé en latin, selon l'usage de cette épo- 

« que, nous lisons Zele straete ; #1as aussi c'est la seule 

« fois que nous ayons rencontré cette dénonnnation, tandis 
que de nombreux documents postérieurs, et même les 
livres des sections de 1646-1647, portent tous, sans 
excephon aucune, Zeel straet. On est forcé d'en conclure 
que Zeel straet, c'est-à-dire, rue des Cordes, est le véri- 
table nom de cette rue et que la dénomination de Zele 
straet, qui a prévalu depuis, n'est qu'une altération du 
nom prumibif. » 


f 


f 


f 


(a 


CS 


LS 


£ 


« Les haleurs appellent encore de Zele, la bande qu’ils se 
« passent sur la poitrine pour haler les bateaux. Quelque- 
« fois ce mot se rencontre dans la signification de règle- 
« ment on rôle de la corporation des hâleurs. » (Zie 
RaPPorT, bladz. 92 en 93). 


Volgens den schrijver had deze straat reeds in 1311 den naam 
van Zeel straet. Hij heeft maar eens Zee straele geschreven 
gevonden, in eene Goedenisakte van 1345. Daarom besluit hi] dat 
Zeel straet, rue des Cordes de echte naam is, en dat men Zee 
.als eene verbastering van de oorspronkelijke benaming moet 
beschouwen. De lijntrekkers, zegt hij, geven nog den naam van 
Zele aan den band dien zij schuins over de borst dragen, en waar 
de lijn aan vastgemaakt is met dewelke zij de schuiten trekken. 

De schrijver heeft maar ééns Ze/e straete geschreven gevonden. 
Maar heeft hij wel gezocht ? Wij kunnen verzekeren dat er in de 
Goedenissen der xiv® eeuw altijd Zee strate geschreven is. 
Bij uitzondering vind men Zze4e, en eerst op het emde der eeuw 
begint men gemeenlijker Zeel te schrijven, De Impostenboeken 
geven: 1544, Zeelstrale ; 1550, Seelstrate ; 1518, Zeelstrate ; 
1632 Seilstrate. In de Wijkboeken vinden wi] ook Zee/ strate ge- 
schreven. 

Volgens het verslag is Zeel straet, rue des Cordes, Waarljk de 
naam dezer straat. Maar als de schrijver er zoo zeker vanis, 
waarom dan de overzetting RuE pes CoRDES voor aan het artikel 
niet geschreven ? Wij denken dat hij ver was van overtuigd te 
zijn, en daarom heeft hij de fransche benaming als of bij verge- 
tenheid weg gelaten. 

Wij zijn ook met hem niet eens om Z%/e als verbastering van 
Zeel te beschouwen. Het tegenovergestelde zou, zoo wij meenen, 
wel dichter bij de waarheïd kunnen zijn. 

De oorsprong der benaming is moeilijk te achterhalen. Er 
bestond te Mechelen, van in de x tot in de xv® eeuw eene 
familie de Zele. De oudste akte in dewelke wij dien naam aan- 
treffen, is van 1284. In de Goedenissen vind men hem ook 
dikwijls, maar op het einde der xiv°eeuw begint men somtijds 
de Zeele te schrijven. Het schijnt ons eenigzins als of de naam der 
familie de Zele omtrent gelijktijdig met dien der Zele straat, in 


— 244 —— 


de schrijfwijze eene verandering ondergaan heeft. Deelt men dit 
gedacht, dan moet men, in het fransch, eenvoudiglijk RuE DE 
ZELE zeggen. 

Zele in den zin van liyntrekkers helpzeel is moeiïlijk aan te nemen. 
De straat is te ver van de rivier verwijderd om ooïit met het een 
of het ander werktuig van de scheepvaart in betrekking geweest 
te zijn. Men gecft den naam van hkrwband of helpréel aan eenen 
van dunne koordjes gevlochten band, bijzonder in gebruik bij de 
wagenkruiers en lastendragers. De fransche beteekenis hier van 
zou Pretelle zijn. 


Ziekelieden straat. — Rue des Lépreux. 


In 1209 was er buiten de Overste poort !, links van den steen- 
weg op Brussel, omtrent de plaats waar de ijzeren weg denzel- 
ven doorsnijdt, een gasthuis voor melaatschen of leproozen. Het 
was bekend onder den naam van Z%ehelieden klooster, en werd in 
1578 door de geuzen afgebrand. De nonnen die het bedienden 
kwamen binnen de stad wonen, en kochten in 1590 de huizing ? 
van Niklaas Evrardi, president van den Grooten Raad, die in 
de Aogbroecstrate gelegen was. In den loop der xvi® eeuw 
veranderden zij die woning allengskens in een klooster, maar 
verzorgden er geene ziecken meer. Des niettegenstaande bleef 
men ze Zrehkeliedennonnen noemen. Onder Joseph II werden zij op 
30 juni] 1783 uitgejaagd. Van deze is het dat men de straat den 
naam van Zekelieden straat gegeven heeft. 

De cerste benaming was Æogbroecstrate, naar de oude familie 
de Rogbroec, uit dewelke verscheidene leden, als schepenen, van 
het Magistraat der stad deel gemaakt hebben. Wellicht was het 
welluidenheidshalve dat men in de xvi® eeuw Æobbroëck heeft 
beginnen te schrijven. 

Het oudste stuk in hetwelk wi] Logbroecstrate gevonden heb- 
ben, in eene erfenisakte van 1345... Vycholaus dichus Wisselere, 
Jrater Tercii Ordinis,.…. in heredilatem quandam Henrici Naghel- 


! De nog bestaande Brusselpoort. 
? Het oude stamhuis der familie de Rogbroec. 


man... Süa in plalea dicta de Rogbroecstrate, inter hereditatem 
Arnoldi de Hanswyc et hed. Walteri dict Blanke (carton n° 97). 
In alle de akten die wij in de Goedenisboeken, van 1345 tot 1472, 
gelezen hebben, en waarin de benaming voorkwam, vonden 
wi] immer Æogbroec geschreven. In de xvif ecuw begint de 
schrifwiyze te verbasteren. Zoo zien wij in de Impostenboeken : 
1544, Robbrechtstraetken ; 1559, Robbroeckstrate ; 1599, ’{ Rob- 
broecxæstraetken ; 1624, Sieckelieden straet ; 1655, Rohbrootstraet ; 
1660, Robhr'oeckstraet oft Siekeliede straet ; 1674, Robbrootstraet ; 
1698, Siekelieden straet. De wijkboeken, in 1647 opgemaakt, 
geven Robbroeckstraetken. Uit het aangehaalde blijkt dat de oor- 
spronkelijke benaming, hoewel soms verbasterd, nochtans gedu- 
rende omtrent vier eeuwen in voege bleef, tot dat eindelijk de 
benaming Ziekelieden straat uitsluitelijk gebruikt werd. 


WILLEM VAN CASTER. 





SA: M. 16 





‘1 (pas sax) uAasaupssog ap nvazeyo np aIMAEIS UN Pp 9JNpy1 UOrnpoIdoy ‘I oU2UEId 
C'NTTHA SNASSN VF (I | “d'Ins SAN "Ovf 





4 19 NANOLYUI NS 





SsESvNY 
FU 





CLS ÈS 


RÈL® 4 , 


EE 


MANOIR DE BOSSCHESTEYN 


APPELÉ -VULGAIREMENT 


HALMALSHOF ET ALLEMANSHOF 


À BROECHEM 





PRÉFACE. 


= a présente étude a trait à un endroit qui formait, autrefois, 
une dépendance de Malines. Elle constitue le pendant ou, 
mieux dit, le complément de notre Voñce historique sur 
Broechem et ses seigneurs, publiée en 1890. 

En écrivant celle-ci, nous avions fait connaissance avec un 
curieux manoir, situé dans le même village et appelé le château 
de Bosschesteyn ; il avait été, pendant quelque temps, l'apanage 
des seigneurs de l’endroit, et son histoire, que nous entrevoyions 
à peine, nous attirait. Les documents, cependant, faisaient défaut, 
hélas! 

Néanmoins, nous ne désespérions pas de les découvrir un jour. 





Cela a été exprimé, dans une note, au bas de la page 48, en ces 
termes : « Peut-être consacrerons-nous plus tard quelques pages 
à l’histoire de cette intéressante demeure féodale... ». Promesse 
timide qui, dans notre pensée, ne devait pas nous engager à 
grand'chose. Car, avouons-le, nous ne savions où chercher les 
archives qui nous permettraient de lever le voile jeté sur le 
passé de cette résidence. Elle métait pas un fief mouvant du 
duché de Brabant, ni de la seigneurie du pays de Malines. Les 
registres féodaux de ces deux terres nous en avaient donné la 
certitude. Dans quel sens, dès lors, diriger nos investigations ? 
Le champ était vaste. 

Ce fut notre aimable collègue de la Société d'archéologie de 
Bruxelles, M. le baron Hippolyte de Royer de Dour, qui nous mit 
sur la voie. Jadis propriétaire du château de Broechem et possé- 
dant une quantité considérable de documents relatifs à cette loca- 
lité, 11 s'était intéressé à notre travail sur ce village. Peu de temps 
avant la vente de la célèbre bibliothèque de Neufforge, M. de 
Royer nous fit savoir que cette collection renfermait plusieurs 
manuscrits in-folio, contenant des copies authentiques de docu- 
ments sur Bosschesteyn et ses possesseurs. Grâce à son interces- 
sion spontanée, son parent, M. le chevalier de Neufforge nous 
autorisa, très obligeamment, à compulser ces précieux recueils. 
Nous en pûmes extraire des matériaux pour l’histoire du manoir, 
d'environ 1540 à 1675. Fort de ces renseignements, nous fûmes 
à même de remonter jusqu'à l’origine du castel et de reconsti- 
tuer son historique jusqu’à nos jours. 

Aussi remercions-nous bien sincèrement M. le baron de Royer 
de son concours à la présente étude et M. de Neufforge du prêt 
de ses volumes f. 


1 I] sera question plus loin de ces importants manuscrits. 





CHAPITRE PREMIER. 


GÉNÉRALITÉS SUR LE VILLAGE DE BROECHEM. 


Dans notre notice précitée — qui, soit dit entre parenthèses, 
n’avait point la prétention de constituer une histoire complète du 
village — nous avons donné un certain nombre de renseigne- 
ments statistiques et historiques sur cette commune. Avant 
d'aborder notre sujet, nous allons y ajouter encore quelques-uns. 

De même que beaucoup d’autres localités, d’abbayes et de 
seigneurs, Broechem avait à fournir, depuis une époque très recu- 
lée, des hommes pour ouvrer, vuidier, nesloier et emparer les 
fossez du chastel d'Anvers et pour la fortifjicalion d’icelluy, pres- 
tation qui était compensée par la franchise des devoirs et drois du 
tonlieu d'Anvers. Il était, toutefois, loisible à ceux qui avaient à 
contribuer à ses travaux, de s’en libérer par le paiement d’une 
taxe. Les comptes y relatifs étant établis en espèces dites obles, 
valant neuf sols de gros de Flandre, cette taxe était généralement 
dénommée oble-gelt. 

Par charte datée de Bouloigne sur la Mer, le 22° jour de May 
1393, Philippe, filz de roy de France, duc de Bourgongne et conte 
de Flandres, donne l’énumération de tous ceux qui avaient à 
intervenir au nettoyage des fossés et aux travaux de fortification 
du château d'Anvers, et leur confirme leur franchise du ton!ieu de 
cette ville. 

D’après les comptes des xiv® et xv® siècles, les localités suivan- 
tes : Santhoven, Pulle, Zoersel, Ouden, Oostmalle, Westmalle, 
Halle, Borsbeeck, Broechem, Oelegem, Voorschoten, Massen- 
hoven, Ranst et Pulderbosch, avaient à prendre part à ces tra- 
vaux pour une étendue de 36 verges, ou à payer de ce chef 146 
nobles !. 

Lorsque, en 1521, Charles-Quint fit faire, dans le Brabant, une 
levée de 12000 hommes, pour sa guerre contre François Ie, 
le quartier de Santhoven, auquel appartenait Broechem, eut à 


1 Chambre des comptes, n°5 26364 et suivants ; Archives générales du royaume. 


fournir au marquisat d'Anvers un contingent de 160 hommes, 
calculés sur 1120 foyers. Broechem, qui était évalué alors, à 
84 foyers, dut donc intervenir, proportionnellement, pour r2 
hommes. La part que le village eut à fournir, à la même époque, 
dans les contributions ordinaires (gewone beden), imputées au 
quartier dont il faisait partie, était de 396 livres, 13. 2. 8. !. 

En octobre 1536, la terre de Broechem se trouva en butte à 
des pillages et à des dévastations, commises par des cavaliers 
venus de Péronne, qui infestèrent un grand nombre de localités 
circonvoisines d'Anvers. 

Le 7 de ce mois, le magistrat d'Anvers convoqua les maïeurs 
de ces villages pour aviser avec eux sur les moyens de capturer ‘ 
et de mettre à mort ces malfaiteurs ?. 

Au témoignage de l’historien campinois Apr. HEYLEN, Broe- 
chem fut pillé et, en partie, incendié dans l'été de 1542, par le 
fameux maréchal gueldrois Martin de Rossum, dépité de son 
insuccès devant les murs d'Anvers *. 

Dans notre notice précitée, nous avons fait connaître les cala- 
mités qui frappèrent l’endroit dans la seconde moitié du xvi® siè- 
cle. Ainsi qu’on le verra plus loin, le château de Bosschesteyn 
logeait, alors, fréquemment des troupes. Plus de cinquante sol- 
dats y tenaient garnison, pendant un certain temps, pour la sécu- 
rilé de Lierre ef des environs. 

Au commencement du siècle suivant, de nombreux passages 
de troupes eurent lieu dans cette commune. Lors du siège de 
Bréda, par les Espagnols, en 1625, trois individus s'étaient appro- 
prié et avaient vendu une voiture brisée que des vivandiers avaient 
abandonnée dans la bruyère, aux environs de Broechem. L’écou- 
tète de Santhoven, damoiseau Michel van Eyck, les fit comparaître 
de ce chef. Pour échapper à une condamnation sévère, les incul- 
pés demandèrent à composer, et l’officier du souverain renonça à 
poursuivre l’affaire, au prix d’une amende de vingt-quatre florins, 


1 MerTENSs et Torrs, Geschiedenis van Antwerpen, 1, 453, 460. 

? Chroniques de Brabant et de Fiandre, publiées par CH. PIOT, 1879, p. 107. 

$ ADR. HEYLEN, Historische verhandeling over de Kempen, Ed. 1837, p. 167 ; comp. 
J. D. W. Parr, De levensgeschiedenis van Maarten van Rossem, etc. (Bois-le-Duc, 
1847), p. 70. Cet auteur ne cite pas Broechem parmi les localités éprouvées par le 
passage du Zwarte Maarten. 


bien que la vente du butin n’eût guère produit que cinq à six flo- 
rins. Le seigneur de Broechem, André van der Rit, quelques 
autres feudataires et le curé de Halle, dont l’église reçut trois 
florins de cette amende, assistèrent à la composition 1. Pour avoir 
vendu un mousqueton qu’un des soldats espagnols, fuyant devant 
l'ennemi, avait jeté, deux autres individus durent payer chacun 
douze florins. 

Certain Adrien Putmans s'était rendu coupable du même délit, 
avec cette circonstance aggravante, qu’il avait cédé l’arme à feu, 
trouvée par lui, à un soldat des Provinces-Unies et donné ainsi du 
renfort à l'ennemi, qui attendait anxieusement des convois de 
‘ munitions et de vivres. Moyennant composition avec l’écoutète, 
en présence des hommes de fief et des tenanciers du duc, il en fut 
quitte pour une amende de vingt et un florins ?. 

Comme la plupart des localités de la région, Broechem eut fort 
à souffrir, au cours du xvu° siècle, par les invasions de troupes 
espagnoles, françaises, allemandes et autres. En 1705, presque 
toutes les fermes y étaient détruites et les arbres abattus. Le 
16 juillet 1745, le roi de France délivra des lettres de sauvegarde 
à Broechem. L’année suivante, le village eut à contribuer, d’après 
les ordres du margrave, aux fournitures de fascines, de paille et 
de pieux pour le siège de la citadelle d'Anvers. 

D’après les recensements officiels, Broechem comptait : 
en 1435: 135 foyers (dont 35 de pauvres) ou environ 945 habit. ; 
en 1480: 130 » ou environ 910 habitants; 

EHPAAO0 IIS » » » 805 » ; 
CHÆS2OET30 » » PROC » 2 
le 6 brumaire, an V : 269 habitants au-dessus de douzé ans et 

115 au-dessous de cet âge, total : 384; 
en 1600 : une population de 1200 âmes; 
en 1826 : 184 foyers et une population de 1457 âmes ; 
le 31 décembre 1885 : 1753 habitants, dont 870 du sexe masculin 
et 883 du sexe féminin. 

Au xvu° siècle, l’endroit avait une superficie de 841 bonniers, 


l Comptes de l'écoutète de Santhoven des années 1626-1629 ; Chambre des comptes, reg- 
n°12977. C’est à tort que les comptes appellent van der Rijt Alexandre. 
2 Ibidem. 


200 verges, dont environ 763 bonniers de terres de culture et de 
prairies, 18 bonniers et 242 verges de bois et 60 bonniers de 
prés communs plantés d’arbres (beplante vrinten) *. 
En 1796, il eut à payer à la République française une imposi- 
tion de 9173 livres, argent de France ?. 
EIRE) 


CAC 


CHAPITRE DEUXIÈME 
DESCRIPTION DU CHATEAU 


Le château de Broechem est situé au Nord (N.-0.) du village 
de ce nom, à vingt minutes de marche de celui-ci, un peu à droite 
de la route vicinale qui conduit à Oelegem, avec laquelle il com- 
munique par une belle drève. À la même distance du village, 
de l’autre côté de la route, s'élève vis-à-vis du château dont nous 
venons de parler, et à peu de distance de celui-ci, le manoir de 
Bosschesteyn, appelé plus généralement Hal/malshof, d’après une 
famille qui l’acquit au xvue siècle. Quoiqu’à trois ou quatre por- 
tées de fusil d’un grand chemin, cette vieille demeure est très 
isolée. Elle est gardée par le fermier qui habite à vingt pas des 
fossés. Hormis ce brave homme, qui se sert des anciennes salles 
pour sécher son grain et remiser ses pommes de terre, personne 
n’y pénètre. La nuit tombée, les paysans d’alentour n’en appro- 
cheraient pour rien au monde: « Het spooñt er, — il y a des reve- 
nants, » disent-ils.… 


LI 
HO: 


Le nom du castel, ortographié, indifféremment, Bosschesteyn, 
Bosschensteyn, Boschensteyn, Bossesteyn, Bossensteyn = stijn, 


1 Voir KILIAN, i. v. Vrunte : ager compascuus, communis ad pascenda pecora. 

2 Archives générales du royaume ; Département des Deux-Nèthes, carton X ; ADR. 
HEYIEX, op. cit., p. 11; Inventaire des archives de la commune et de l'église de Schilde, pp. 
80 et 81; MERTENS et Torrs, oc, cit.; J. F. WiriEMs,Mengelingen van historisch-vader- 
landschen inhoud, 1827-30, p. 227 et suivantes ; F. DE POTTER et BROECKAERT, Ge- 
schiedenis van den belg. boerenstand, p. 391. 


— stein, etc., signifie un château fort (s{een), entouré de bois, le 
manoir du ou des bois (bosch, bosschen. 

Celui-ci existait au moins depuis le commencement du xiv® siè- 
cle. Il appartenait, alors, à une famille qui en avait emprunté le 
nom en s’appelant de Busco ou van den Bossche. À cette époque, 
le domisladium, sis len Bossche, est dit proche aux biens de Pierre 
Nodeneys. Les descendants de ce personnage ont-ils conservé ces 
biens jusqu’au xvi° siècle ? Il semble en être ainsi, car, du temps 
de Jean van der Rijt, possesseur du château, depuis 1553, ce der- 
nier est encore désigné comme o/sladt, gelegen ten Bossche, by 
Nodeneys goéden 1. 

C'était un alleu ? dont le propriétaire devait au duc de Brabant 
un cens annuel de quatre escalins de Louvain et de deux poules. 
Pendant que, aux xvi* et xvire siècles, la seigneurie du village fut 
l'apanage des châtelains de Bosschesteyn, cette redevance cessa 
naturellement. Plus tard, ils la payaient à leurs voisins du manoir 
appelé officiellement le chdteau de Broechem qui exercèrent la 
juridiction de l'endroit, depuis 1644, jusqu’à la fin de l’ancien 


régime. 
Une charte du chevalier Arnould de Berchem, datée du 13 février 
1492-93 — nous en aurons à parler plus loin, — mentionne een 


hoeve met huysinge, hove, lande, beemde, iweyden, bosschen, aerde 
avec ses dépendances, geheelen de hoeve te Bossche steyne, le tout 
d’une étendue de soixante bonniers. L’acte de transport de 1544, 
au profit du secrétaire van der Rüjt, est plus explicite; voici, dans la 
traduction, la description qu’il donne du manoir : une maison en 
pierres, entourée d’eau, avec toutes ses appartenances, telles que 
cours, places, portes, brasserie, boulangerie, écurie, étable, va- 
cherie, grange, maisons en bois, pigeonnier, remise, jardins, vi- 
gnoble, vergers, prairies, drèves, avec leurs arbres, et ses ap- et 
dépendances, appelé ‘{ hof van Bosschensteyn. D'après le même 
document, sont rattachés à la propriété : le droit de tenir garenne 


1 Baron Jacques LE Roy, Notitia marchionatus S. R. J., ad vocem Broechem. 

2 Dans l’acte de transport passé devant le magistrat d'Anvers, en 1544 — il en 
sera question plus loin — il est dit, au sujet de Bosschesteyn et des autres biens 
acquis par Guillaume van der Rijt d'Antoine de Berchem : gelyck ende in alle der ma- 
nieren de voirs. goeden met al des voorscreven staet by den voirss. here Janne van Berchem 
binnen zynen levene als ?yn eyghen propre goet beseten.…. zyn geweest, qu'Antoine en avait 
hérité avec son frère Simon et que celui-ci lui en avait cédé sa part. 


et tenderies à perdrix, à Broechem et à Oelegem, la collation 
d'une chapellenie, dont le titulaire est tenu sur la demande 
du maître, de dire hebdomadairement et sans frais, trois messes 
au château, et d’autres privilèges non spécifiés. 


* 
# x 


Le praetorium de Bosschesteyn appartient à trois époques dif- 
férentes. Sur le manoir primitif, les renseignements font entière- 
ment défaut. Au témoignage du baron Jacques LE Roy, qui écri- 
vait dans la seconde moitié du xvue siècle, le château existant de 
son temps, aurait été construit ou agrandi!, par Adam de Ber- 
chem et, récemment, restauré par Guillaume d’Halmale. Cet histo- 
rien ignorait qu'une restauration ou, mieux dit, une reconstruc- 
tion eût eu lieu déjà plus d’un siècle avant ce dernier. 

Les restaurations exécutées par Halmale se placent en 1660 et 
1661. Peu après, celui-ci fit dessiner son manoir par D. Janssens 
et graver l’œuvre de cet artiste par Jacques Neefs. Des gravures 
du château se trouvent intercalées dans les quatre recueils de 
documents, formés par les soins du châtelain. Cette planche ne 
figure, à ce que nous sachions, dans aucun ouvrage publié. Nous 
en avons donné un fac-similé réduit, en guise de frontispice ?. 

Sur cette gravure, le château se compose d’une lice ou avant- 
cour, précédée d’un fossé avec poterne et pont-levis et bordée, de 
droite et de gauche, de bâtiments de communs, flanqués de tou- 
relles quadrangulaires. De cette lice, on passe, par un pont de bois, 
bordé d’une balustrade à fuseaux de pierre, dans la cour du châ- 
teau. Celle-ci, vers l’entrée, est ornée d’un porche monumental, 


1 Ornatur insuper dominium Brouchem castello Bosschensteyn, quod sæculo XIV, condi- 
tum vel auctum fuit ab Adamo de Berchem. 

2 I] pourrait sembler étrange, au premier abord, que JACQUES 1E Roy n’eût repro- 
duit, dans aucun de ses ouvrages, le château de Bosschesteyn, voisin de celui de sa 
famille et bien plus intéressant que tant d'autres dont il donne des vues. Ce fait s'ex= 
plique, cependant, aisément. Tributaires des le Roy, seigneurs du village, les châte- 
lains de Bosschesteyn devaient regretter amèrement la perte de la juridiction qui les 
plaçait dans cette position d’infériorité vis-à-vis des propriétaires du chdteau de 
Broechem, et, de leur côté, ceux-ci voyaient, évidemment, avec déplaisir, se dresser 
si près de leur demeure, l’imposant donjon évocateur du berceau des anciens maî- 
tres de leur domaine. On comprend, dès lors, qu’une certaine animosité, produit 
d’une jalousie réciproque, ne cessât de régner entre les deux manoirs. 


surmonté d’une élégante tourelle, et est entourée de galeries à 
arcades cintrées, rejoignant le corps-de-logis principal, situé au 
fond et dominé par un donjon carré, d’un aspect sévère. Des 
tourelles occupent les angles de ces galeries. 

Le bâtiment principal est composé de deux corps-de-logis jux- 
taposés. Celui qui se présente vers la façade principale est du 
xvu° siècle et possède six travées, ornées, au rez-de-chaussée, de 
fenêtres rattachées aux baies du premier par une balustrade. 

Les toitures, assez basses, sont ornées de lucarnes. 

Le donjon avec mâchicoulis et échauguettes d'angle, est sur- 
monté d’un haut toit sur lequel se silhouette une guette d’obser- 
vation. Il fait partie du corps de logis qui date du xvr* siècle. 

Toute l'architecture du castel, est composée d’assises de 
pierres blanches et de briques rouges, alternées. Le donjon, lui, 
est parementé uniquement de pierres de grès, à assises irré- 
gulières. 

Dans le fond, des jardins, dans le style du xvrr* siècle, avec par- 
terres géométriques, des boulingrins, ifs taillés et charmilles. 

De nos jours, le château de Guillaume d’'Halmale est encore, à 
peu de chose près, ce qu’il était au moment où Neefs exécuta la 
gravure que nous venons de décrire. 

Le temps a seulement fait son œuvre. Il a détruit l’avant-cour. 
Le fossé n’est plus entretenu, et une rustique demeure de fermier 
remplace les communs. Nous franchissons le second fossé sur un 
poutede pierre. L'entrée, restée telle que Neefs l’a gravée, 
silhouette toujours son clocheton bulbeux. Dans la cour intérieure 
du château, des galeries formées d’arcades en plein cintre, por- 
tées sur colonnes doriques, rejoignent le château, en retour 
d’équerre, et entourent toute cette cour. 

En face de nous, s'élève, contiguë aux parties du bâtiment qui 
remontent au xvi° siècle, l’aile datant du xvut siècle. L’ordon- 
nance ancienne n’a pas varié. Des marques de vétusté indi- 
quent l’âge respectable de ces murs vieillis. Observons que la 
porte d’entrée est antérieure à cette aile; elle a dû appartenir 
aux bâtiments du xvr° siècle. 

Dans le fond, on voit ces derniers. Au-dessus d’eux, le donjon 
est veuf de sa guette d'observation ; ses échauguettes d’angle 
ont subi l'assaut des temps sans trop de dégâts. Il produit un 


certain effet de grandiose. Les façades latérales sont peu endom- 
magées ; elles sont encore telles que Neefs nous montre la façade 
de l’aile gauche. 

Certains remaniements dans la hauteur des appuis des fené- 
tres ont, seulement, eut lieu, et le rampant du pignon a perdu ses 
gradins. 

La façade postérieure, sauf ces restrictions, et abstraction faite 
de quelques baies bouchées, est conservée telle qu’elle était du 
temps de Guillaume d’'Halmale. 

Une description, publiée en 1850, du manoir de Bosschesteyn, 
nous dispense d’entrer dans plus de détails. Cette étude, due à 
M. M. Redig et intitulée Le château Halimale à Broechem, est des 
plus sommaires et non exempte d’erreurs. Des notes historiques, 
plus incomplètes encore, ont été fournies à l’auteur par M. Avont- 
roodt, ancien secrétaire de la ville de Lierre. Elles sont puisées. 
dans les ouvrages de Jacques le Roy, qui n’est pas cité {. 

Nous ne pouvons, cependant, nous empêcher de dire un mot 
d'une curiosité qui se voit dans l’intérieur du donjon. Nous vou- 
lons parler d’une salle à l’aspect sinistre, bien faite pour impres- 
sionner vivement le visiteur. 

Dans une courte notice, consacrée à Bosschesteyn, en 1870, 
par M. Auc. THys, dans le Bulletin de la Propriété, on trouve 
rappelée une légende d’après laquelle le Conseil des Troubles, 
institué par le duc d’Albe, tenait, parfois, dans ce castel, ses 
lugubres assises. « Ce qui a pu donner lieu à cette croyance, fort 
« sujette à caution, » continue cet auteur, « c’est que l'antique 
« donjon, qui forme la partie centrale du château, renferme à l’un 
« des étages une vaste salle au milieu de laquelle est délimitée 
« une enceinte carrée, fermée par un grillage grossier en bois 
« peint de couleur rouge. Derrière ce grillage, dit-on, se présen- 
« taient les prisonniers, tandis que les juges occupaient l’enceinte 
« clôturée. Dans les quatre angles de la”salle étaient dressées des 
« potences, prêtes à recevoir à tout temps leurs victimes. Dansles 
« galeries qui régnaient autour de la grande cour d’honneur, 
« ainsi que sous les bâtiments, se trouvaient d’étroits et sombres 
« cachots dont quelques-uns n’avaient pour entrée qu’une ouver- 


1 Annales de l Académie d'Archéologie de Belgique. Nous n’avons rien emprunté au 
petit travail auquel nous faisons allusion. 








PLANCHE II. — Façade latérale ; aile gauche du château de Bosschesteyn actuel, 











« ture ovale, pratiquée dans la voûte, par où pénétraient l'air et 
« la lumière; c’était par là aussi que les malheureux prisonniers 
« étaient glissés dans ces horribles caveaux, dans ces sinistres 
« oubliettes. » 

D’après ce que veut bien nous dire M. le baron de Royer, on 
voyait dans la salle de justice, il y a une vingtaine d’années, des 
instruments de torture, dont une roue, qui, un beau jour, furent 
envoyés à Anvers. 

Si nous partageons les doutes émis par M. Thijs sur lau- 
thenticité de la légende à laquelle 1l fait allusion, nous ne pou- 
vons, cependant, admettre ce qu’il dit de la salle de justice et des 
prétendues potences que l’on y voit encore de nos Jours. 

Nous avons affaire, non pas à une salle de justice authentique, du 
type féodal, avec des potences (?) et des instruments de torture (?) 
réels, mais bien à un simulacre d’une de ces salles de justice, fait, 
d’une façon sommaire, à l’époque de la Renaissance, et constituant 
un curieux exemple de restitution des mœurs judiciaires du 
moyen âge. On sent que l’auteur de cette œuvre était hanté par 
le souvenir du passé, fait que l’on retrouve d’ailleurs dans tout le 
château et, tout particulièrement, dans le donjon. La situation de 
cette salle de justice, dans les combles du donjon, est, au reste, la 
meilleure preuve de l’exactitude de notre manière de voir. L'accès 
de ces combles est extrêmement difficile, et ceux qui y auraient 
été appelés, soit comme témoins, soit comme accusés, auraient eu 
connaissance complète du manoir, alors que la prudence la plus 
élémentaire, dans ces temps troublés, engageait à cacher soigneu- 
sement, aux étrangers, les dispositions des demeures seigneuriales. 
C’est pour cette raison que, dans tous les châteaux du moyen 
âge, les salles de justice se trouvent toujours placées de telle 
sorte que les étrangers qui devaient s’y rendre ne pouvaient pas 
apercevoir l’intérieur des castels et leurs moyens de défense. 

Quant aux supposées potences, il faut absolument rejeter cette 
attribution des charpentes; des échauguettes d'angle de cette 
salle rendent entièrement inadmissible la possibilité d’une exé- 
cution par pendaison, les entraits de ces charpentes étant situés 
beaucoup trop bas, pour permettre la chute du corps du supplicié, 
et l'étendue des échauguettes ne laissant pas assez de place pour 
le bourreau et ses acolytes. 


— 260 — 


Au surplus, les propriétaires de Bosschesteyn avaient-ils le 
pouvoir d'établir des potences, ou, mieux dit, de pendre haut 
et court ? Pendant un siècle environ, de 1559 jusque vers le milieu 
du siècle suivant, ils exercèrent, 1l est vrai, la haute, moyenne et 
basse justice dans la terre de Broechem, et c’est dans cette époque 
que nous croyons devoir placer l’agrandissement du château et 
la construction du donjon et des tourelles. Toutefois, quelques 
rares seigneurs en Brabant seulement avaient le droit de faire 
procéder eux-mêmes aux exécutions capitales. Presque tous les 
particuliers qui, au cours du xvi siècle, s'étaient rendus acqué- 
reurs, à titre d’engagère, de seigneuries à haute justice, étaient 
tenus de livrer les criminels frappés de condamnation à mort ou 
à des peines corporelles, vêtus d’une chemise de lin, à la limite 
de leur juridiction, entre les mains du baïlli, écoutète ou amman 
du souverain. À l'instar des avoués de Duffel — au quartier de 
Santhoven, auquel ressortissait également Broechem — et d’au- 
tres seigneurs du même quartier, les maîtres de Broechem 
devaient, sans aucun doute, faire conduire les condamnés aux 
confins de ce village où les recueillait l’écoutète de Lierre, pour 
faire exécuter les sentences !. 

Le donjon de Bosschesteyn est construit en pierres et possède 
un chemin de ronde, dont les mâchicoulis sont simulés, sauf deux 
orifices béants, sur chacune de ses faces, et qui seraient bien 
insuffisants pour repousser une attaque de vive force. Somme 
toute, la sécurité qu'offrait ce manoir avec ses fossés et son pont- 
levis existait, tout au plus, contre un coup de main tenté par 
une bande de brigands et de malandrins. Au château de Bos- 
schesteyn, nous pouvons parfaitement appliquer ces paroles 
écrites, à propos du château d’Azay-le-Rideau, par M. PAUL SaIN- 
TENOY, dans ses Notes de voyage (1888, p. 67) : « Entouré de fos- 
sés, muni d’un pont-levis, couronné de mâchicoulis et d’un chemin 
de ronde, il présente avec cela des courtines percées de larges 
baies qui laissent abondamment passer la lumière et qui rendent 
inutile tout ce fatras guerrier. C'était de la fortification décorative, 
qui devait faire rire les vieux guerroyeurs d’alors, mais qui avait 
cet avantage, aux yeux des seigneurs, de perpétuer les traditions 


1 Voyez notre notice : De Heerlijkheden van het land van Mechelen. Dufel, Gheel 
en bunne heeren, p. 101, note 2. 


— 261 — 


d'antan, alors que le passé craquait de toutes parts et qu’un 
monde nouveau se faisait Jour. » 

Pour nous résumer, le château de Bosschesteyn est dans un bon 
état de conservation et, comme monument historique et archéolo- 
gique, il mérite, certes, tout l'intérêt des pouvoirs publics. 


Bosschesteyn avait servi de résidence à ses propriétaires, du 
moins pendant la plus grande partie de l’année, environ jusqu’à 
la Révolution française. 

En 1793, il était loué à certain major van de Werve, dit-on. 
Peu après, M. della Faille de Leverghem y séjourna, pendant 
que l'on exécutait des travaux de réparation à sa maison de cam- 
pagne à Boisschot. 

En 1708, des religieuses de Herenthals étaient installées au 
château de Bosschesteyn !. Plus tard, il était occupé par d’autres 
religieuses, de Lierre, nous assure-t-on, et fut, ensuite, loué aux 
Prémontrés de Tongerloo, jusque vers 1840. Depuis cette époque, 
il resta inhabité. 

Guillaume d'Halmale en avait fait tapisser différentes chambres 
avec des tableaux, peints en 1635, pour les arcs de triomphe, dont 
la ville d'Anvers avait fait couvrir ses rues et ses places pour fêter 
l’arrivée du gouverneur général, le cardinal-infant, frère de 
Philippe IV. Rubens, appelé à diriger ce travail décoratif, en 
avait fourni l’ensemble des esquisses. Afin de perpétuer le sou- 
venir de cette œuvre grandiose, le magistrat avait confié à Théo- 
dore van Thulden, peintre-graveur de talent, la mission de repro- 
duire à l’eau-forte tous ces arcs de triomphe, spectacula, etc. 
L'œuvre de cet artiste, exécutée, sans aucun doute, sous le con- 
trôle du grand maître, a été publiée sous le titrede Pompa introi- 
lus honori serenissimi Principis Ferdinandi Austriaci, Hispania- 
rum infantus, S.R. E.Card., Belgarum et Burgundionum guber- 
natoris, elc., à S. P. Q. Antverp. decrela et adornala etc. ?. 


L'Comp. Grobbendonk tydens de Fransche Omwenteling, par M. le vicaire GoEr- 
SCHALCKX, Kempisch Museum, 1, 1890, p. 209. 
2 Érans HENR1 HyYMaxs, Hope de la gravure dans l'école de Rubens, RE pp. 
438-442. 
S. A. M. 17 


— 262 — 


Ne possédant pas de renseignements certains sur le sort des 
peintures non vendues immédiatement après la solennité, nous 
ignorons quand celles de Bosschesteyn, qui étaient de ce nombre, 
furent acquises par la famille d’'Halmale !, C’étaient des por- 
traits de l’empereur Maximilien, des rois Philippe If, IT, IT et 
IV, d'Isabelle et de Ferdinand de Castille, des archiducs Albert 
et Isabelle, du cardinal-infant, les deux trophées et la tête de 
Janus bifions, le temple de Janus, etc., peints dans le genre 
décoratif, avec des touches larges et sûres. La circonstance que le 
père du châtelain, Henri, avait été, à cette époque, bourgmestre 
de la ville d'Anvers, a fait conclure M. Max Rooses à la proba- 
bilité de leur achat par ce magistrat. Cette hypothèse semble être 
dans le vrai. Guillaume d’Halmale, né en 1619 et marié en 1651, 
était, en effet, trop jeune, au moment de la visite de Ferdinand 
d'Autriche, pour qu'on pût supposer qu’il se fût rendu lui-même 
acquéreur de ces tableaux. 

M. Rooses, qui les a vus au château, mêlés, d’une manière bar- 
bare, à d’autres peintures, et qui indique les arcs de triomphe 
qu'ils ont ornés jadis, fait observer qu'ils étaient dans un état 
déplorable et ne donnaient pas une idée bien favorable de l’exé- 
cution des pièces secondaires de ces arcs dé triomphe. « Il est 
vrai», dit-il, « qu’ils doivent avoir énormément souffert. Ils 
prouvent que Rubens a fait des changements nombreux à ses 
dessins primitifs, avant de permettre à Van Thulden de les 
PTAMELPE. 

Outre ces peintures, on voyait, à Bosschesteyn, plusieurs 
copies de Rubens et de Velasquez et, entre autres, une Paix des 
oiseaux, attribuée à Van Kessel. 

A l'exception d’un grand tableau du château, aux armes de 
Guillaume d’Halmale et de sa femme, fort détérioré et sans 
valeur, et des portraits d'Albert et d'Isabelle, déchirés et presque 
méconnaissables, Mme la baronne de Woelmont, propriétaire 
actuelle du manoir, a fait transporter, récemment, à Bruxelles, 


lLes comptes relatifs à la réception de l’archiduc ont été publiés par M. P. 
GÉNARD, dans le Bulletin des Archives de la ville d'Anvers, t. VII.On y trouve, à la 
p. 52, l'énumération des tableaux vendus immédiatement après les fêtes. 

2 Max Rooses, L'œuvre de Rubens, I, p. 327. Cet auteur se trompe en disant que 
Bosschesteyn échut à Marguerite-Henriette T’Seraerts en 1644 (lisez 1655) et que son 
mari était seigneur de l’Espesse (lisez : de L'Espiné), 


ee Gs 


toutes ces peintures. Les mieux conservées y ont été restaurées 
et suspendues, ensuite, dans l'hôtel de cette dame, avenue de 
Marnix, 27, et dans celui de Mr la vicomtesse de Spoelberch, 
sa fille, qui possèdent, l’une et l’autre, également des portraits et 
des 0b:/s de quelques anciens propriétaires du manoir. 

Autrefois, le fermier de Bosschesteyn, attirait l’attention des 
visiteurs sur un trou rond, fait, à hauteur de la tête, dans un 
des tableaux, par une balle de pistolet, trace d’un fratricide dont 
l’homme contait, ensuite, aux étrangers la lugubre histoire. 

Deux frères habitaient, jadis, le château. Des motifs d’inimitié 
— en tout cherchez la femme — les divisaient. Un jour, l’un 
d’eux, sous l’empire de la haine qui l’animait contre son frère, 
fit feu sur lui d’un pistolet et le tua. La balle, ayant transpercé 
linfortuné, s'était logée dans la peinture. 

Quand ce drame eut-il lieu, et quels en furent les personnages ? 
Nous n’essaierons pas de répondre à ces questions. 

Quoi qu’il en soit, le fait peut être considéré comme vrai, 
estime M. de Royer, qui nous en a fait le récit. Il a été raconté, 
il y à quarante ans, à une personne digne de foi, visitant le 
manoir. À cette époque, peu de personnes s’y rendaient ; le 
curieux édifice était peu connu et, surtout, ignoré des prome- 
neurs anversois. Il n’était donc pas nécessaire d'inventer de 
petites histoires à sensation à l’intention des touristes. 

D'ailleurs, les métayers se succédaient de père en fils, dans la 
même maison, au service des châtelains. Ils pouvaient donc par- 
faitement se transmettre une tradition véridique. 

Complètement abandonné, depuis environ cinquante ans, 
n'ayant pour seul gardien qu’un fermier, l’intérieur du ma- 
noir de Bosschesteyn, se trouve, aujourd’hui, dans un état 
assez délabré, et, jusqu’il y a quelques années, il méritait assez 
bien sa dénomination populaire, All/emanshof, le château de Tout 
le monde, corruption du nom d’Aa/inalshof, et sous laquelle il est 
presque exclusivement connu dans le pays. 

En ces derniers temps, Mt de Woelmonts’est vue obligée d’in- 
terdire l’entrée du castel aux visiteurs qui en emportaient trop de 
souvenirs. 


RNA 


CHAPITRE TROISIÈME 


LES PROPRIÉTAIRES DU CHATEAU. 


Comme premier possesseur de Bosschesteyn, un livre censal, 
rédigé en latin et commencé en 1346, cite Johannes, filius Aegidii 
de Busco, qu’un registre flamand, du même siècle, appelle Jan 







































































Fig. 1. Armoiries de la famille de Berchem 1. 


Gielsz. La forme donnée à ce nom en latin, nous semble établir 
que le père de ce personnage fut également propriétaire du bien 
de Busco ou de ten Bossche ?, 


+ 

1 Si ces armoiries, et celles que nous représenterons au cours de cette notice, ne 
sont pas dans le style de l’époque, que l’on veuille bien ne pas nous en tenir rigueur. 
La plupart des clichés que nous avons utilisés, ont servi à l'ouvrage intitulé : 
Inscriptions funéraires de la province d'Anvers. La Commission, chargée de l'exécution 
de ce vaste recueil, par l’organe de son secrétaire, M. P. Génard, archiviste de la 
ville d'Anvers, nous a prêté ces clichés avec une extrême obligeance. Qu’elle en 
reçoive l’expression de notre vive gratitude. 

? Cfr. Jacques LE Roy, Loc. cit. Dans notre Nofice historique sur Broechem et ses 
seigneurs, p. 46, il a été question de quelques registres censaux et autres archives 


61 


Sire Adam de Berchem acquit cette terre, vraisemblablement 
dans la seconde moitié du même siècle. Il fit exécuter, nous l’avons 
dit, de notables travaux au château. Un acte de 1467 (n. st.) dont 
il sera parlé plus loin, prouve qu'il avait pour père le chevalier 
Jean de Berchem. Burkens le dit fils de Jean, chevalier, seigneur 
d’Oostmalle, et d'Élisabeth de Staden et lui attribue pour femme 
Catherine d’Ypelaer !. 

Adam de Berchem fut un des chefs des troupes lierroises à 
la bataille de Bastweiler ?. Le titre de sire [heer) que lui donne un 
acte de r425, relatif à son petit-fils, et l’épitaphe de son fils démon- 
trent qu’il a été chevalier. 

Nous lui connaissons trois enfants, savoir : Jean, qui suivra, 
Walter et Élisabeth, femme de Guillaume de Sompeke. Quant 
à Walter, il est, sans aucun doute,ce Wouler van Berchem, à 
Broechem, qui, en 1404, fit condamner à une amende certaine 
Marguerite van Tricht, pour avoir pénétré dans sa maison et 
frappé son valet *. 


Jean de Berchem, rencontré par BuTKENxs dans une charte de 
1383, succéda à son père dans la possession de Bosschesteyn, ce 
qui résulte d’un acte concernant son fils. Il fut écoutète du quar- 
tier de Santhoven. On trouve, parmi les comptes des écoutètes de 
Ryen, quelques-uns des siens, du 23 septembre 1407 au 24 décem- 
bre 1408 et du 25 décembre 1411 au 5 avril 1412. Ce fut à cette 
dernière date qu’il quitta son emploi et que Walter van den 
Broucke lui fut donné pour successeur *. 

Il mourut le 4 décembre 1424 et fut enterré dans l’église de 


concernant cette localité. Quelques-uns de ceux-ci ont été, depuis, cédés aux 
Archives générales du royaume, par notre honorable ami, M. Léon de Cannart 
d'Hamale, capitaine-commandant, à Mons. Un de ces registres est particulie- 
rement intéressant pour l’histoire de la seigneurie et du château de Broechem,autre- 
fois nommé hef Rood hoffken ou het huys van Oisten. 

1 Trophées, t. II, p. 241 etsuiv.; comp. un acte de 1446, cité plus loin. 

? ANT. BERGMANN, Geschiedenis van Lier, p. 74. 

3 Compte de Jean d’Immerseel, chevalier, margrave de Rijen, du 4 juin 1404 — 
A janvier 1404-05 ; Chambre des Comptes, n° 12974. 

#4 Chambre des Comptes, n° 12974. 


— 266 — 


Broechem, sous une dalle ornée de ses armes [(d’argent à) trois 
pals (de gueules) ; cimier : un buste d’homme barbu, coiffé d’un 
bonnet pointu, terminé par un gland] et portant cette épitaphe : 


Hier leet begraven Fan van Berchem 
Deer Adam sone was van Ferchem Ridders 
die sterft 41D. CCCC. cr iiif. tif da gb in decemb !, 


Lors de la destruction de l’église, en 1584, par les troupes des 
États-Généraux, cette pierre et plusieurs autres tombes intéres- 
santes furent détruites par ce désastre. 

Le 3 octobre 1425, une rente que ce Jan van Berchem, 
zoon van Heer Adam, avait relevée par le trépas de sa cousine 
Marguerite d’Vpelaer, est transférée à son fils Arnould, à Lierre, 
dont le tuteur, Jean de Sompeke, fils de Guillaume, en fait le 
Helene: 

Sa femme, Jeanne d’Herbais, lui survécut jusqu’au 23 juin 
1451. Elle reçut la sépulture, à Bruxelles, en l’église des Carmes, 
sous une dalle où se lisait cette inscription : 


‘hier legbt begraven vrau 3Feanne de Tberbais 
wettighbe dochter beer Fans van Therbais 

Ridder, geselinne was wilent beer Fans van 
Berchem ridder die stertt int jaer 4Dififc LF. xx fif 
dagb in Funio. 


Sur ce monument, étaient sculptées les armes des Berchem et 
des Herbais : (d'argent) au lion (de gueules) et un semé de 
coquilles (d'azur) ?. 

La 
Outre des filles, ces époux eurent un fils, Arnould, qui hérita 


de Bosschesteyn et devint chevalier, après 1458. Il s’allia, successi- 
vement, à Catherine d’Immerseel, fille de Henri, chevalier, pro- 


1 Bibliothèque royale, C. G., épitaphier, ms. n° 1511, p. 234; comp. JACQUES LE 
Roy, “oc. cit. 

? Cour féodale de Brabant, reg. n° 396, fo 124. 

8 Collection Lefort, à Liège ; comp. Bibliothèque royale, C. G., épitaphier, ms. 
n° 1565, p. 129; à ce dernier endroit, la date de décès est le 27 juin 1451. 


priétaire du château de Meysse, seigneur de la moitié d’Itegem, 
etc. !, et à Alix de Strijen, fille du seigneur de Zevenbergen, de 
Ranst et de Millegem (en partie), et de Marie de Rotselaer. 

Un acte du 6 février 1446-47, par lequel, Arnould de Berchem 
transporta une rente d’un wieil écu, constitue un document 
important au point de vue généalogique. Il établit quatre généra- 
tions : il dit Arnould fils de feu Jean qui avait pour père Adam, 
fils du chevalier Jean de Berchem ?. 

Vers cette époque, Arnould de Berchem, le damoiseau de 
Zevenbergen et la ville de Lierre déposèrent une plainte entre 
les mains de l’écoutète de Santhoven du chef des dévastations et 
des vols de bois et de porcs, commis dans leurs propriétés à 
Broechem, Ranst et Oelegem, et des scènes de désordre dont 
leurs terres avaient été le théâtre fende dalier gevochten hadde 
geweest ende van meer andere onseden). Une descente de l’off- 
cier ducal sur les lieux resta sans succès /nyemont en ivaert 
overtuygt) Ÿ. 

Le 22 avril 1458, Arnould et sa première femme achetèrent de 
Catherine de Wesemael, fille de Henri, une ferme; sise à Lierre, 
dans la Blockstrate *. Au témoignage d’un vitrail, offert par son 
fils Antoine, à la chapelle des Chartreux, à Lierre, il portait sur 
son écu en cœur un écusson de Stryen : d’or à trois flanchis de 
gueules *. 

Pour fournir à son fils aîné, Jean, les moyens de faire un voyage 
au Saint-Sépulcre, le chevalier Arnould de Berchem se vit obligé 
d'emprunter, de Walter d’Immerseel, receveur de la ville 
d'Anvers, un capital et de lui constituer, de ce chef, une rente 


1 Voyez notre notice sur liegem et ses seigneurs (manuscrit). 

2 Chartes de l'abbaye de Suinte-Marie-de-Nazareth, près de Lierre (Archives générales 
du royaume). 

3 Compte de Jean Hazen, écoutète de Santhoven, de la Saint-Jean 1446 au 
27 avril 1447. 

4 Cela résulte d’un acte du 28 novembre 1554, par lequel Damlle Marguerite de 
Lyere, veuve d'Antoine de Berchem (fils dudit Arnould) et sa fille, Jeanne *, femme 
de Rodolphe de Dalem, dit de Dungenen, chevalier, vendirent ce bien à Conrard 
Schets, fils d'Erasme, seigneur de Grobbendonck, etc. (Chartes de l’abbaye de Sainte- 
Marie-de-Nazareth). 

5 Bibliothèque royale, C. G., manuscrit n° 1512, p. 60. 

* BUTKENS l’appelle Anne; il semtle être dans le vrai, car elle avait une sœur du 
nom de Jeanne (voyez plus loin). 


eo — 


de dix florins du Rhin sur Bosschesteyn, comprenant alors, soi- 
xante bonniers de terre, sis à Broechem et à Oelegem, et sur 
deux fermes, à Oelegem, représentant ensemble vingt-quatre 
bonniers. Le document dressé à ce propos, devant les échevins 
d'Anvers, le 13 février 1492-93, nous apprend qu’Arnould avait 
déjà fait un partage de ses biens entre ses enfants et que les trois 
propriétés citées devaient échoir à son dit fils Jean !. 

De ces enfants, nous en connaissons quatre, issus du second 
mariage, Savoir : 


1° Jean, qui suivra. 

2° Arnould, qualifié presque toujours Aert van Berchem, heren 
Aertss wilen des ridders. Le 27 novembre 1490, il fut investi, par 
suite d'achat de Catherine de Berchem, de la ferme ou manoir 
 hof ten Wuwere, à Broechem * En 1520, 1l transporta, de 
concert avec Jean de Rotselaer, fils naturel de Jean, seigneur de 
Rotselaer, en qualité de mandataires d’Élisabeth, dame de Rotse- 
laer, Perwez, Waelhem, Duffel, etc., à Josse Hoon, fils de feu 
Josse, une rente, hypothéquée sur des biens à Rethy, Vorsselaer, 
Lichtaert, seigneuries appartenant également à cette dame. 
Le 4 septembre 1534, nous le voyons céder à Pierre de Voocht 
(fils de Pierre), chirurgien à Herenthals, une propriété située 
dans cette ville *. 

3° Simon, qui renonce à Bosschesteyn, après la mort de son 
frère Jean, en faveur de son autre frère Antoine. Marié à Cathe- 
rine van Meale, il donne en 1544, une verrière à la chapelle des 
Chartreux, à Lierre, et une autre, à l’église Saint-Rombaut, à 


1 Heer Aert van Berchem, Janssone, wilen tot Broechem, bekende dat hy omme eene 
somme gelts,.… in de reyse van den heyligen lande tot Jherusalem, die Jan van Berchem, 
zyn wittich ende outste zoone aangenomen heeft te doene ende by der hulpen goids in mey- 
ningen îs le volvuerene, vercocht heeft wel ende wettelyck Wouteren van Ymmerseel, 
rentmeester der stad van Antwerpen, in alre manieren de selue drie hoeven den voirs. 
Janne van Berchem naers voirs. heren Aerts, zyns vaders, dood toetehoiren salen ende in der 
scheidingen ende deylingen tusschen desselfs beren Aerts kinderen te deele bevallen zyn, naer 
inhoude der brieve daer af zynde (Archives d'Anvers ; reg. sub Bost et Stecke, n° 2, 
f° 194). 

2 Cour féodale de Brabant, reg. n° 346, fo 163. 

3 Actes scabinaux d'Anvers, reg. sub Gobbaert et Colibrant, f° 116. 

4 Jbidem, reg. sub Rijt et Halle, fo 77 vo. 


269 — 


Malines, verrière qui fut placée vis-à-vis de l’autel du saint de ce 
nom. Ilécartelait ses armes de celles de sa mère {, 
4° Antoine, dont il sera question après son frère aîné. 


* 
* * 


Jean de Berchem devint propriétaire de Bosschesteyn, à la 
mort de son père. Il fut nommé écoutète de Santhoven, par lar- 
chiduc Philippe le Beau, duc de Bourgogne, de Lothier, de Bra- 
bant, etc., mais ne semble pas avoir pris possession de son emploi 
tout d’abord. Toujours est-il que ce prince lui délivra, le 22 juin 
1498, de nouvelles lettres-patentes qui rappellent la collation 
antérieure de ces fonctions. Ce document qualifie Jean d'amé et 
feal chevalier, sire Jean de Berchem. 

Depuis cette époque, on possède ses comptes d’écoutète jusqu’en 
1506, année où 1l reçut pour successeur Henri de Coninck (9 dé- 
cembre) ?. Par lettres données à Bruxelles, le 19 avril 1516, le 
roi Charles de Castille (Charles-Quint) nomma écoutète de Turn- 
hout son amé el feal chevalier, conseiller et chainbellan, sire Jean 
de Berchem, à la place de Jean de Lierre, que la maladie avait 
rendu incapable de remplir ses fonctions. Mais, déjà le 24 juin 
1517, ayant besoin de ses services de chambellan pendant le 
voyage qu’il allait faire en Espagne, le monarque lui donna un 
remplaçant provisoire, Englebert van Hasselt $. Jean de Berchem 
ne reprit son poste d’écoutète de Turnhout qu’en 1520, à la Noël, 
et le conserva jusqu’en 1523; son dernier compte s’arrête au 
18 mai de cette année. 

Ce personnage était un des principaux favoris de Charles-Quint 
et a dû lui rendre de signalés services durant le voyage susmen- 
‘tionné. Pour l’en récompenser, le souverain lui accorda, le 18 


1 Bibliothèque royale, C. G., manuscrit n° 1512, f° 60. 

2 Chambre des comptes, reg. n° 12976. 

8 ... alsoe wy onsen lieven ende getruwen riddere, raide ende camerlinck, heren Janne 
van Berchem, scouthet onser vryheyt van Turnhout, geordineert ende expresselyc bevolen 
hebben, onss te volgen ende te dienen in onser toecomender reysen ende voyuigen van Spae- 
gnen... (ibidem, no 12986). Dans l'Etat des officiers de la Maison de Charles-Quint, 
de 1517-1522, nous voyons figurer Messire Jehan de Berchem, avec un gage de XLvuJ 
sols (Collection des voyages des souverains des Pays-Bas, publiée par MM. GACHARD et 
P1oT, II, 502-503). 


avril 1518, exceptionnellement, un tiers de la recette de son em- 
ploi d'écoutète, au lieu d'un quart qu’il avait eu antérieurement 
et qui redevint la rétribution de ses successeurs f. 

Jean de Berchem se maria plusieurs fois. BuTkENs lui attribue 
quatre femmes, qu’à l'exception de la première, nous avons ren- 
contrées dans les actes authentiques. Voici les noms de ces dames : 

1° une de Loupoigne; 2° Agnès d’Amerongen *? ; 3° Henriette 
de Ranst, dame d’Edegem, de Mortsel, de Cantecrode, etc,, 
veuve de Charles d’Immerseel, chevalier, drossard de Brabant, 
et de Jean de Grimberghe, dit d’Assche # ; 4° Élisabeth van Me- 
chelen, veuve, en premières noces, de Jean Schoyte, fille de 
Paul van Mechelen, écoutète de Turnhout, et de Marie de 
Bruhese. 

Ces quatre alliances semblent être restées stériles, du moins 
Jean de Berchem ne parait pas avoir laissé d'enfant légitime. 

Le manuscrit n° 1510 (p. 221), C. G., de la Bibliothèque royale, 
renferme une page intéressante représentant les armoiries de 
Berchem et de Strijen, parti de Berchem, accostées de chaque 
côté de quatre écus, qui constituent les quartiers du chevalier 
Arnould de Berchem et de sa seconde femme, et, partant, les 
huit quartiers du chevalier Jean. Cette peinture, fort bien faite, 
date du xvr siècle, et une légende, avec le millésime 1529, au 
bas du feuillet rappelle le nom et les titres de ce dernier person- 
nage. 


1 Ce document, signé par Charles-Quint, se trouve joint au reg. n° 12986 de Ia 
Chambre des comptes, source des renseignements précédents. 

? BuTKkENS ne donne pas le prénom de cette dame ; celui-ci figure dans un acte 
d'Antoine de Berchem, de 1543 (Archives d'Anvers). 

3 Voyez l’épitaphe de cette Henriette de Ranst et des détails concernant elle- 
mème et son premier mari, dans notre notice précitée sur llegem et ses seigneurs. 
Cette dame mourut le 2 décembre 1526 et fut enterrée à Anvers, au couvent du Val- 
Sainte-Anne. 


Nous donnons ici, considérablement réduit, un fac-similé de 
ces blasons. 





Fig. 2-11. — Les huit quartiers du chevalier Jean de Berchem |, 


1 Voici les noms des familles représentées par ces huit quartiers et la description 
des armoiries : 
I. de Berchem : d’argent à trois pals de gueules ; 
II. d'Herbais : d'argent au lion de gueules et au semé de coquilles d’azur ; 
III. d’ÎJpelaer : d’hermine au sautoir de gueules, chargé d’une étoile d’or ; 
IV. d’Immsrseel (?) : d'argent à trois fleurs de lis, au pied coupé, de sable * ; 
V. de Strijen-Zevenbergen : d’or à trois flanchis de gueules ; 
VI. de Rotselaer : d'argent à trois fleurs de lis de gueules 1 ; 
VII. de Heesbeen : de gueules à la roue d’or ; 
VIII. de Diest : d’or à deux fasces de sable, 


* Chose intéressante à remarquer, les fleurs de lis du blason IV sont représentées ax pis 
coupé et celles du b'ason VI, Rotselaer, complètes, alors que cette dernière famille les 
portait ordinairement ax fied coupé, ce qui était, d’ailleurs, la forme habituelle de la 
fleur de lis dans le Brabant. A ce propos, nous renvoyons nos lecteurs à la préface de 
notre Aymorial brabançon ; Recueil d'armoiries inédites, où nous avons fait connaître 
notre appréciation au sujet de la fleur de lis dans les armoiries brabançonnes. Il serait 


Sur l'original, on voit, sous les huit écus, placés sur les côtés, 
les noms suivants : 


van Berchem. van Almonde. 
van Herbeys. van Rotselaer. 
van Daesdonck. van Heesbeen. 
van Immerzele. van Diest. 


À notre sens, cette page est une copie du ou des obifs d’Arnould 
de Berchem et d'Alice de Strijen-Zevenbergen, et, sur les origi- 
naux, les noms ne se trouvaient pas inscrits sous ces armoiries. Le 
copiste aura, probablement, cherché à déterminer celles-ci et com- 
mis ainsi deux erreurs. En effet, au lieu de van DAESDoNCK, il 
aurait dû écrire VAN IJPELAER ; ces deux familles portent d’her- 
mine au sautoir de gueules. D'après l’Armorial généralde M. Rxr- 
sTAP, les IJpelaer auraient chargé le sautoir d’un croissant d’or.Ce 
croissant est, évidemment, une brisure, de même que l'étoile du 
manuscrit précité. Ensuite, il faut substituer au nom de van At- 
MONDE, celui de STRIJEN-ZEVENBERGEN : ces deux maisons avaient 
les mêmes emblèmes : d’or à trois flanchis de gueules. 

A en croire les quatre quartiers de dextre, la mère de Cathe- 
rine d’IJpelaer aurait donc porté : d'argent à trois fleurs de lis, au 
pied coupé, de sable. Les deux fausses attributions déjà signalées 
ne nous permettent d’accepter que sous réserves celle du qua- 
trième blason aux d’'Immerseel, dont les armes étaient également 
celles des Lierre, et d’autres peut-être. Par contre, à l’exception 
de celle du cinquième, l'interprétation des quartiers de sénestre 
est exacte. Ils représentent la filiation suivante : 


facile de multiplier les exemples de sceaux des Wesemael, des Aerschot, des Lierre et 
des Rotselaer, etc., présentant des fleurs de lis complètes. Telles, nous les voyons, entre 
autres, sur la housse et le bouclier d’Arnou'd, seigneur de Wesemael, sur son sceau et 
son contre-sceau, appendus à une charte de 1260 (Archives générales du royaume ; 
fonds de l’abbaye de Sainte-Gertrude, à Louvain, carton 1). 


Jean, seigneur de Marie de Diest, 


Gertrude de 
Rotselaer, Vorsse- remarié à Arnould 


Hugues de Strijen, 


seigneur de Zeven- Heesbeen, 
bergen, 1356, 72, leérRethy, etc,  Bauw. 
86, 93. sénéchal de Brabant, 
avoué de Maestricht. 
I" ——_—_—__—__— I 
Gérard, alibi Arnould, de Strijen, sei- Marie de Rotselaer, veuve en 
1443 et 1444. 


gneur de Zevenbergen. 


= ee 


Alice de Strijen-Zevenbergen, seconde femme d’Arnould de Berchem, chevalier!. 


A la mort du chevalier Jean de Berchem, Bosschesteyn et 
ses autres propriétés échurent à ses frères Simon et Antoine. 
Simon renonça, en faveur de ce dernier, à la plupart des biens, 


y compris le manoir à Broechem. 





NS 
\N\ 





Fig. 12. Armoiries de la famille de Lierre 


Par suite de la résignation d’Englebert van ‘der Noot, Antoine 
de Berchem, écuyer, fut nommé écoutète de Lierre, par Charles- 


1 Comparez BUTKENS, Trophées, Il, et SIMON vAN LEEUWEN, Batavia Illustrata, 
ad vocem Sevenberghen ; la verrière citée à Lierre ; notre notice sur Dufel, Gheel en 


bunne heeren, etc., etc. 


— 274. — 


Quint. Ses lettres-patentes datent de Bruxelles, 17 février 1536- 
37. À son tour, Antoine se désista de ce poste au profit de Paul 
de Nassau, écuyer, qui en fut investi le 5 mai 1539 !. 

Dans un acte du 5 juillet 1533, il figure, comme seigneur de 
Broechem (!), en qualité de tuteur des enfants d'Hubert de Plai- 
nes, seigneur de Norderwijck, de Gestel et de Querbs, et de 
feu Jeanne de Lierre ?. Il avait pour femme Marguerite de Lierre, 
fille de Jean, seigneur de Norderwijck, premier fauconnier du roi 
Philippe de Castille (1505), écoutète de Turnhout, etc., et de 
Marie d’Ostende, dame d’Eeckeren et de Chapelle-Saint-Jacques ; 
celle-ci était fille de Guillaume et de Jeanne de Renesse *. 

Antoine de Berchem semble avoir eu des embarras financiers. 
Le 27 décembre 1535,ilvendit à Pierre d'Halmale, fils de feu Jean, 
une rente héritable de 28 florins Carolus, sur une ferme, dite 
lgoed te Gheremgoem, à Oelegem, que Nicolas de Vetter occupait, 
alors, à titre de tenancier #. En 1543, il constitua à maître Guil- 
laume van der Rijt, secrétaire de la ville d'Anvers, une rente de 
225 florins Carolus, sur son off, geheeten Bosschesteyn, à Broe- 
chem, mellen bogaerde, sesse cleyne boschhkens, beemden, fundo 
el omnibus pertinentiis, le tout d’une étendue de dix bonniers, 
sur trois fermes, sises près de ce château, et d’autres biens ÿ. 
L'année suivante, il céda ces propriétés à son créancier. 

Nous lui connaissons trois enfants, savoir : 

1° Anne, qui épousa, successivement, Rodolphe de Dalem, 
chevalier, seigneur de Dongene, et Jean van der Dilft, avoué de 
Heyst ; 

2° Jean, chevalier, mari de Jacqueline d'Enckevoort, proprié- 
taire du château de Zevenbergen, à Ranst, fille de Godefroiïd et 
d’Agnès d’'Halmale, et nièce du cardinal d’Enckevoort ; 

3° Jeanne, qui resta veuve de Henri van Mechelen, écoutète de 
Turnhout. Par acte du 20 mars 1610, l’archiduc Albert lui fit 


1 Chambre des comptes, reg. n° 12962. 

2 Voyez notre notice, intitulée : De Heerlijkheden van het Land van Mechelen. Nor- 
derwijck en zijne heeren. 

3 Cour féodale de Brabant, reg. no 347, fos 78 et 178. Chambre des comptes, n° 17837-38 

4 Actes scabinaux d'Anvers, reg. sub Rijt et Halle, fo 424. 

5 L’acte le nomme : Joncker Anton van Berchem, Aerts, des Ridders, geseten nu ler tyt 
tot Lyere.., ; actes scabinaux d'Anvers, Collecta de 4° 1499 ad 1544, fe 346. 


grâce d’une somme de 359 florins, 11 sols, 6 deniers, due par le 
défunt, vu son grand eaige et povre estat À. 

Le 14 octobre 1544, Antoine de Berchem vendit à maître 
Guillaume van der Rijdt, secrétaire de la ville d'Anvers, le 
château de Bosschesteyn, une ferme y contigue et divers bois; la 
moitié du moulin de Broechem, dont l’autre moitié appartenait à 
l’abbaye de Tongerloo ; un moulin à vent à Santhoven ; deux 
fermes à Oeleghem, l’une située près de l’église ; diverses terres 





Vi 
Alu 
Vi LM 


Fig. 13. Armoiries de la famille van der Rüjt. 


dans cette localité et à Pulle, ainsi que les autres biens à Broec- 
hem, laissés par son frère, le chevalier Jean, à l'exception de 
deux parcelles de terre que lui disputait la fille naturelle de ce 
dernier, Catherine. 

Outre une somme déjà versée et dont le chiffre n’est pas cité, 
Pacquéreur aura à payer à la Noël, dix-neuf cent quatre-vingt- 


1 Cette pièce est jointe au reg, no 12980 de la Chambre des comptes. 


ro 


huit florins Carolus. De plus, il devra servir au vendeur une rente 
annuelle de cent quatre-vingt-sept florins et dix sols. Après les 
trois proclamations d'usage, dans les églises de Broechem,d'Oele- 
gem et de Santhoven, il sera adhérité de ces propriétés, par les 
tenanciers de l’empereur-duc, dans sa Cour de Santhoven, Broec- 
hem, Oelegem, Pulle, etc., les tenanciers de l’église et des 
menses du Saint-Esprit, à Broechem, Oelegem et Halle, et ceux 
des abbayes de Tongerloo et de Saint-Bernard. L’acte de vente 
avait été passé devant les représentants de ces différentes institu- 
tions. La mise en possession de l’acheteur eut lieu le 20 janvier 
suivant. Le transport fut également acté par les échevins d’An- 
Vers 
xx 

Guillaume van der Rijt, secrétaire de la ville d'Anvers, depuis 
1522, était fils de Jean et d’Élisabeth van Doerne ?. Il épousa, 
par contrat, passé devant le magistrat de cette ville, le 23 novem- 
bre 1530, sa parente Elisabeth van der Rijt, en présence de son 
propre père, Jean (fils de feu Jean), bourgeois de Lierre, et du 
père de la future, Jean (fils de feu Guillaume), bourgeois d’An- 
vers. Il reçut en dot, de son père, une maison, dite den Blaesbalck, 
sise à Anvers, dans la Cañmerslraele, des prairies et une somme 
d'argent, et assura à sa femme, pour douaire, une rente de cent 
florins Carolus. 

À la mort de son beau-père, Guillaume et son beau-frère; 
André van der Rijt, chanoine de la cathédrale d'Anvers, eurent 
des difficultés avec la seconde femme du défunt, Anne Spapen, et 
sa fille, Anneken van der Rijt. Le 4 septembre 1534, on nomma 
des arbitres pour terminer le différend $. 

Guillaume testa le 23 janvier 1553 ; il mourut le 15 novembre 
suivant *?. 


# 
* 


1 Archives de la ville d'Anvers, Collesta de Ao, 1499 ad 1544, fo 374. 

2 Qualifiés dans leur testament, de 1540, cerbaere ende voersienige Jan van der Rydt 
ende Margriete van Doeren, syn wettighe huysvrauwe, ingesetenen der stadt van Liere. 

3 Anne Spapen était veuve quand elle avait épousé Jean van der Rijt (Archives 
d'Anvers, reg. sub van der Rijt et Halle, fo 76). Un Jean van der Rijt, alias van Lyere, 
résidant à Lierre, et sa femme, Spes van Ikele, sont cités le 27 novembre 1526, 
(ibid. reg., sub Keyser et Bullinck, fo 224), 

4 Antwerpsch Archievenblad, 1, 112. 


Le château de Bosschesteyn échut à son fils Jean, qui se quali- 
fait du titre de damoiseau ou jonker. 

Ce titre ne reposait, selon les apparences, sur aucune base 
ancienne. En effet, ni les parents n1 les grands-parents du per- 
sonnage n'avaient prétendu à la noblesse, et lui-même n'avait 
jamais reçu de lettres d’anoblissement. Nous en avons la preuve 
par les lettres de chevalerie de 1615 — il en sera question plus 
loin — qui, certes, n'auraient pas manqué d’y faire allusion, si un 
document de ce genre avait existé ! Aux termes de l’ordonnance 
de 1595, de Philippe IT, relative à la noblesse, Jean van der Rijt 
pouvait, tout au plus, se réclamer de la noblesse par possession 
d'état, étant de ceux qui ayent vescu ou soy comporlé publicque- 
ment el nototrement en personnes nobles. 

Si, en 1615, il brigue le titre de chevalier, c’est que, probable- 
ment, on pressentait, alors déjà, la nouvelle organisation nobi- 
liaire, promulguée par l’édit des archiducs, du 14 décembre 1616. 
Tout en ajoutant, aux trois catégories de noblesse reconnues par 
la charte de 1595 ‘, une quatrième, la noblesse par charges, cet 
édit enleva leur qualité de gentilhomme à un grand nombre de 
personnes admises, jusqu’alors, à la noblesse par possession d’élat, 
et n’accordait cette dernière qu’à ceux qui, eux-mêmes, et dont le 
père et les aïeux (grands-parents) paternels avaient vécu publi- 
quement comme personnes nobles et qui pour telles avaient été 
communément tenues et réputées. 

Jean van der Rijt augmenta son influence par l'acquisition, du 
fisc, de la haute, moyenne et basse juridiction de Broechem et 
d'Oelegem (1559). En 1561 ou 1569, il épousa Marguerite, fille du 
chevalier Nicolas Oudart, seigneur de Ranst, Rijmenam, etc., 
conseiller au Conseil de Brabant, et de Marie de Dourin. Au con- 
-trat de mariage, passé le 30 juillet, au château de Ranst, le futur 
est accompagné de sa mère et de son oncle, André van der Rijt, 
et de François Doncker, tous deux chanoines de l’église Notre- 
Dame, à Anvers. La fiancée comparaît avec ses père et mère et 
Augustin van der Borch, seigneur de Smeyersberge, conseiller 
de Brabant. 

Jean apporte un revenu annuel de huit cents florins, garanti 


1 La noblesse de race, la noblesse par possession d'élat et la noblesse par con- 
cession. 


Se. M: 18 


Que 


par sa mère. Oudart promet à sa fille une rente de trois cents flo- 
rins. La moitié de ces chiffres constituera le douaire du survi- 
vant respectif des époux. 

À un âge très avancé, Jean van der Rijt sollicita le titre de 
chevalier, afin de {ant plus honorablement finir le reste de ses 
sours au service du gouvernement, & la consolation de ses enfants 
et posterité. Dans sa requête, 1l se prévaut des services qu’il a 
rendus à la religion catholique et de ses sacrifices pécuniaires 
pour la maintenir el advancer. Il a entretenu, de tout temps, 
expose-t-il, à ses frais, un prêtre, pour lui, les siens et ses voi- 
sins, et les gens d'eglise ont toujours rencontré chez lui la meil- 
leure réception. À la réquisition du duc de Parme, il a logé, à 
plusieurs reprises, des troupes au château de Bosschesteyn ; au- 
delà de cinquante soldats y ont tenu garnison, pendant plus d’une 





Fig. 14. Armoiries de la famille Oudart 1. 


année, pour la sécurité de Lierre et des environs. Jamais 1l n’a 
reçu le remboursement de ses frais. Son alliance avec une Oudart 
et celle de son fils avec Adrienne de Lierre constituent des titres 
de plus à la grâce demandée ; aussi a-t-1l soin d’en faire état. 
Au reste, ajoute-t-il, il s’est fousours comporté conforme au rang 
requis a un gentilhomme d'honneur. 


1 Marguerite Oudart écartelait ses armes de Wesemael ; voyez plus loin la des- 
cription de son blason funéraire. Comp. notre notice : Quelques observations sur 
Nicolas Oudart et son jeton. 


Une demande aussi bien étayée devait être accueillie favorable- 
ment : aussi, par lettres-patentes, datées de Bruxelles, le ro août 
1615, le suppliant fut-il gratifié, par l’archiduc, du titre tant désiré, 
l'origine el memoire des ancetres dudit Jehan van der Rijdl l'en 
rendant capable. 

Comme cela arrivait souvent, à cette époque, ce document ne 
mentionne pas les armoiries du nouveau chevalier. 

Damoiseau (Joncker) Jean van der Rijt et sa femme firent leur 
testament, le 10 décembre 1612, devant le notaire Zegher van 
der Dort, à Anvers. Les époux ordonnent leur sépulture dans le 
chœur de l'église de Broechem. Le survivant d’entre eux y fon- 
dera un anniversaire et une verrière représentant le Christ en 
croix !, et, plus bas, leurs blasons. Si leur fils Jean, chartreux au 
couvent de Walles, près de Valenciennes, venait à entrer dans un 
couvent du pays, cette maison recevra, durant la vie dudit Jean, 
soit du survivant des époux, soit de leur quatre autres enfants, 
chaque année, à l’approche du carême, un muid (ox%oft) du 
meilleur vin d'Espagne. 

Le survivant des testateurs aura l’usufruit des biens du pré- 
mourant, à charge, par lui, de subvenir à l’entretien des enfants 
jusqu'à leur majorité ou à leur mariage. 

À la mort des parents, les enfants partageront leur succession 
comme suit : damoiseau André aura : la seigneurie de Broechem- 
Oelegem, le château de Bosschesteyn, résidence actuele de 
la famille, la ferme y attenante et het cleyn hoffken, éclisses de 
Bosschesteyn, avec les plantations de chênes, etc., les cens atta- 
chés au manoir et la moitié du moulin, sis op Broechemvelt ; 

damoiseau Guillaume : les deux tiers appartenant à ses parents 
dans la ferme ?n ‘t Cruysland, près de Steenbergen, une ferme à 

Santhoven, des bois et des rentes ; 

la fille aînée, Marie : le fief dit ’{ of te Coninx1o0, près de 
Strombeek, sous la juridiction de Vilvorde, et comprenant vingt- 
trois bonniers de terres, etc., des fermes à Voorschoten et à Wes- 
terloo et la part de ses parents dans la dîme de Mässenhoven ; 


enfin : 
la cadette, Jeanne : des fermes à Ranst et à Oelegem, une part 


L muet eene figure van ‘t beylich cruys… 


— 280 — 


dans la dime de Deurne et une maison à Lierre, in de Lisper- 
strael !. 

Tous les autres biens, notamment une maison à Anvers, dans la 
Braderystrael, meubles, espèces, etc., seront à partager par parts 
égales. 

Jean van der Rijt (le 28 juin 1618) et sa femme furent enterrés 
en l’église de Broechem, sous une dalle funéraire dont nous avons 
relaté l'inscription dans notre notice sur cette localité ; cette tombe 
est ornée des armes des époux ; van der Rijt : d’or à trois che- 
vrons ondés de gueules; cimier : un buste de More, habillé de 
l’écu, entre un vol ; celles de la dame sont : parti; au 1°, van 
der Rijt; au 24, écartelé;, aux 1°" et 47, d'Oudart; amie 
3", de Wesemael. 

Cet écu se voyait sur l’obit de Marguerite Oudart, dans la même 
église (Ÿ le 5 mai 1614). 


André van der Rit, l'aîné, devint seigneur de Broechem et 
d'Oelegem, par relief du 19 septembre 1618, et propriétaire de 
Bosschesteyn. Il s’allia à Adrienne de Lierre, fille d’Arnould, 
chevalier, seigneur en Santhoven, où il fut écoutète 2, et de 
Cunère de Meerdervoort (veuve, en premières noces, de damoi- 
seau Gilles Schoof), qui était fille d’Adrien et de Dimphne van der 
Meere®. 


iNous ne possédons pas d’autres renseignements sur ces deux sœurs. 

211 mourut le 22 février 1561 (n. st.) et fut enterré, en l’église de Santhoven, 
sous une pierre ornée de son portrait, de celui de sa femme et des quartiers des 
deux époux. Il était fils d'Arnould de Lierre, et de Claire de Molenere et petit-fils 
d'Antoine, chevalier, et de Barbe Colgeensen. (Voyez notre notice : De heertijkhe- 
den van het land van Mechelen ; Norderwijck en zyne heeren.) 

3 Cunère de Meerdervoort avait épousé Schooff par contrat du $ décembre 1536. 
Elle testa, avec son second mari, le 4 juin 1552. A sa fille unique du premier lit, 
Gertrude Schooff, elle laissa autant de bien qu’il faudra pour produire un revenu 
annuel de cent florins, noch myn besten tabbaert van peers flouweel met luyparden et sa 
plus belle chaine. Si Gertrude vient à mourir, le tout écherra aux enfants du second 
lit. 

Arnould de Lierre, heer Aerts sone, et sa femme firent un nouveau testament le 
7 août 1555. Ils y ordonnent que Gertrude partage avec les trois enfants du second 
lit par parts égales. Pour seul avantage, elle aura le fabbaert susmentionné, que 
Cunère dit avoir reçu, jadis, de son père. 

Dans un codicille, du 21 juin 1574, Cunère cite sa grand'mère maternelle, Ger- 


— 201 — 


La sœur d’Adrienne, Marguerite de Lierre, dame en Casterlé 
et de Ter Loo (f le 1°° juillet 1623), femme de damoiseau Albert 
de Dachverlies, écoutète de la Campine et capitaine d’une compa- 
gnie basse-allemande, au service du roi(f le 7 septembre 1638), 
fut inhumée en l’église de Casterlé, sous une tombe, avec ses 
quatre quartiers, savoir : 

LvEer, Mepevoort, Morexers !, MERREN ?, qui sont donc éga- 
lement ceux d’Adrienne. 

Par suite du décès de leur frère Jean, ces deux dames furent 
investies (le 19 septembre 1587), d’une cour de tenanciers 
(laathof), à Santhoven, dont il avait fait le relief après la mort de 
son père (le 21 octobre 1561). Ce Jean et son frère Antoine, se qua- 
lifiant tous deux de seigneurs de Pitlershoeck (en Hollande), 
avaient nommé leurs deux sœurs précitées héritières universelles, 
par leur testament conjoint du 2 février 1580. 

André van d2r Rijt et sa femme testèrent, une première fois, le 
7 juin 1602. Leur fils Charles qui, d’après les lettres-patentes de 
chevalerie, de 1615, avait été, à cette époque, en service de l'archi- 
duc dans la compagnie du seigneur de Chalon, étant venu à mou- 
rir, ils firent un nouveau testament olographe, le 10 septem- 
bre 1621. 

Dans ce document, ils expriment le désir d’être enterrés dans 
l’église de Broechem, près de ce fils et des parents d'André. Les 
obsèques seront célébrées à Broechem et à Santhoven, où André 
dit avoir passé la plus grande partie de sa vie. Des anniversaires 
seront fondés dans les églises de ces deux villages. 


trude Noris. Gertrude Schsoff y figure comme femme de damoiseau Guillaume de 
Merode. Le document énumère ces enfants d’Arnould de Lierre et de Cunère : Jean, 
Antoine, Anne, religieuse, Adrienne, Claire et Marguerite. 

Claire testa le 21 septembre 1579, devant le notaire Vrancx, à Anvers. Elle avait 
alors environ trente-deux ans. Elle institue pour ses héritiers, ses frères, Jean, 
Antoine, Anne, religieuse, Adrienne, Claire et Marguerite. 

Claire testa le 21 septembre 1579, devant le notaire Vrancx, à Anvers. Elle 
avait alors environ trente-deux ans. Elle institue pour ses héritiers, ses frères Jean et 
Antoine, et ses sœurs, Adrienne et Marguerite, 

A propos du tabar, parsemé de léopards, de Cunère, il convient de dire que cette 
dame portait: de gueules à trois pals d’argent, au chef du même, chargé d’un 
Zéopard (ou lion passant) de gueules. 

1 Trois fers de moulins. 

2 Merren, ce qui est van der Meere : trois tours. 


— 282 — 


Pour conserver ses biens dans la famille van der Rijt, confor- 
mément aux vœux de feu son père, le testateur laisse à son neveu 
Renier la seigneurie de Broechem-Oelegem et le château de 
Bosschesteyn, en rappelant et en ratifiant la convention interve- 
nue, à ce sujet, à Dordrecht, en 1619, entre lui et son frère Guil- 
laume, père du jeune homme !. A ce legs, il met la condition que 


D] 


celui-ci épouse une demoiselle noble ?. Dans le cas ou Renier 
mourrait sans hoir mâle, les propriétés passeront à un de 
ses frères et aux fils de celui-ci, à condition que l'héritier soit 
élevé dans la religion catholique #. 

Les fils naturels seront incapables de succéder dans ces biens. 
Ceux-ci ne pourront être vendus ni hypothéqués. 

À défaut d’héritier du nom de van der Rüjt, le fidéicommis 
passera au fils aîné de la fille unique du testateur, Marguerite, 
femme de damoiseau Maximilien t’Seraerts, avec cette condition 
expresse qu’il devra adopter le nom et les armes de van der Rit. 
Si, toutefois, Marguerite venait à décéder sans laisser d’enfant, 
les plus proches agnats de la famille Oudart seront appelés à la 
succession. 

Si la femme d'André survit à celui-ci, elle aura l’usufruit des 
biens cités. Les autres propriétés, notamment la ferme ou manoir 
de Santhoven, voisin du château d’'Hovorst, appartiendront à sa 
fille qui est instituée légataire universelle. Elle devra constituer 
une rente de 125 florins Carolus, à Andriesken, bâtard du défunt 
fils du testateur, si celui-ci ne l'avait fait lui-même avant sa mort. 


1 Cet acte se trouve analysé dans notre Notice historique sur Broechem el ses 
Seigneurs. 

2,.….edele jouffrouwe van synder qualiteyt.…. 

8 Guillaume vander Rijt, seigneur de Wuestwezel, Westdoorne, etc., drossard 
de Berg-op-Zoom, avait de sa femme Judith d’Aeswijn, cinq enfants : Marguerite, 
Jean, Odile, Renier, marié à Barbe de la Kethulle, et Guillaume, qui reçut les sei- 
gneuries paternelles. Ses enfants, issus de son mariage avec Elisabeth de Berchem, 
sont relatés dans notre notice sur Broechem. 

Renier, y avons-nous dit, avait été élevé à Broechem, dans la famille de son 
oncle, Si celui-ci avait introduit dans la convention de 1619 et dans son testament, 
la clause relative à la religion, c’est que, fort probablement, son frère Guillaume, 
qui avait résidé longtemps dans les Pays-Bas septentrionaux, y avait adhéré à la 
doctrine protestante. 

Odile, précitée, reçut le 9 février 1626, du corps équestre d’Utrecht, une prébende 
au couvent d'Oudwijk. Plus tard, elle épousa damoiïseau Louis de Ram, seigneur 
d'Assembourg, drossard et dijkgraaf de Steenbergen, Cruysland et de Heene. 


En ne respectant pas les dernières volontés de son père, Mar- 
guerite van der Rijt sera réduite à sa part légitime. Sont nommés 
exécuteurs testamentaires : Albert de Dachverlies, beau-frère, et 
Léonard Micault, seigneur de Huyssinghen, cousin du testateur, 
par suite de son alliance (1608) avec Marie Oudart, fille d’Alexan- 
dre, seigneur de Dieghem, de Rijmenam, etc. 

Ce testament fut déposé entre les mains du notaire J. Maes- 
mants, de Broechem, au château de Santhoven, le 21 mai 1622. 

André semble avoir assigné Bosschesteyn comme résidence à 
ses sœurs. L’une d’elles, Jeanne, y testa le 7 juillet 1639, devant 











| N À AW? = 
INIR © EN {Ill 


IT 
A1 1 


ail 


I 


Fig. 15. — Armoiries de la famille t Seraerts !. 





il 





le notaire Nuyens, de Hagenbroeck; elle nomme ce château, 
’L hof van Brochem, genaempt het huys van Bossensteyn *. 


1 Voir la note 1 de la p. 264. La réunion d’une couronne et d’un bourrelet 
sur un même casque est, tout au moins, extraordinaire. Quant à la forme donnée 
aux trois couronnes qui figurent dans ce blason, nous renvoyons nos lecteurs à ce 
que nous avons dit sur la couronne héraldique, dans notre étude sur Les armoiries 
des Berthout et de Malines (p. 25, 26 et 25). 

2 Jeanne van der Rijt institue pour ses héritières, ces nièces Marguerite et.-Odile, 
filles de damoiseau Guillaume van der Rijt. Elle lègue à sa petite nièce, Marguerite 
t Seraerts, un capital de trois cents florins, et au père de cette dernière, le chevalier 
Maximilien, une coupe en argent. 


D'après son obil, suspendu, autrefois, en lPéglise de Santho- 
ven, Adrienne de Lierre mourut le 8 octobre 1623. Son mari lui 
survécut jusqu’au commencement de septembre 1630. Son testa- 
ment fut ouvert au château de Bosschesteyn, le 4 du même mois. 

Marguerite van der Rijt et le chevalier Maximilien t’ Seraerts 
attaquèrent les dispositions de leur père et beau-père respectif. 
Le procès dura près de vingt ans. Leur fils Zancelot-Maximilien, 
qui, pour succéder dans le fidéicommis fondé par son grand-père 
maternel, avait réuni aux siens le nom et les armes de sa mère, 
fut mis en possession de Bosschesteyn, par sentence du Conseil 
souverain de Brabant, du 3 mars 1649. Son adversaire, Guillaume 
van der Rijt, drossard de Berg-op-Zoom, avait été condamné 
aux dépens. 

Dans ses actes, Maximilien t’ Seraerts prenait les titres de sei- 
gneur de Broechem et d'Oelegem. Le 19 octobre 1633, il fut 
investi du château de Wanickhoven, à Contich, avec trente-six 
bonmers de terre, etc., dépendant de la succession de son père. Il 
fit porter ce fief au nom de son fils, Lancelot, qui est dit, alors, âgé 
d'environ quinze ans {. 

L’ascendance du mari de Marguerite est représenté par ces huit 
quartiers qu’on plaça sur un monument de la famille, en l’église 
de Saint-Charles-Borromée, à Anvers : 

T° SERAERTS, POT, vAN DE WERVE, QUARRE ; VAN ETTEN, VAN 
DE WERVE, TRIAPAIN, PETITPAs. Ils reposent sur la filiation 
que nous avons dressée d’après les actes authenthiques des 
familles t’ Seraerts et van Etten. 

Maximilien t’ Seraerts et sa femme firent, le 16 octobre 1647, 
un testament olographe. Ils élisent leur sépulture au chœur de 
l’église de Santhoven. 

Leurs héritiers sont leur quatre enfants: Lancelot-Maximi- 


9 


lien ?, Marie-Anne, Madeleine-Suzanne ? et Marguerite-Hen- 


1 Wanichove, Waninchove, Wijninckhove, — hoven, etc., etc. Registres de la 
Cour féodale de Malines, passim. 

2 [] naquit le 18 décembre 1618, au château de Bosschesteyn. 

3 Née le 22 juillet 1623 ; elle avait un frère jumeau, Henri, qui était décédé le 
24 août 1624. 


“OLULUICFL,P UUNEEMA 2P S[IONII SO SUVP SIUNNI ‘sanbRuaqne s9798 SAT saide,p s9s591p 919 quo sionienb Jimny S2S & 
(roger aoqqinf gr np ‘#gudoid D 2p Up “SATNL "OAV z94O A) ‘ppuioqetu a19d ,puriS UOS ap UOISS92NS ET 2P aueuaAoid SIDAUY L 


LNdQHI 2p on4 ansuOT ‘97 où HOSIUUU ET SU919Y29 ULA FIOGOM L “SINTOS SIOI S9S 39 91Q1J UOS fOIQUI ES DOAU JIPU9IA 9[[9 ‘ogSr uni /T97T z 
“avt ‘d SI “SAUT ,p aumn014 D] ap S21D4punf SUOYMISU] 7240 À + 





IUU IT O[ ‘SIDAUY € 


Ÿ 


ST — 


"x FAST Joraurl 11 of SIoauy Ep 
SUIA9U29 Ssaf jueaop 9ssvd ‘exuos 1vd aguvtu ‘Ua}T ULA oUUY 


oLutu9} 


ms 


-(1) sur09 ‘au op 
uvaA { (uorf nt) 0 19p uva ‘UT 
UvA ! SI9IJIPND $23 29AL 69 109/)-UILS 
2S1[99,[ U9 OLULUOY ES D9AU DIHIJUI 
{1LSx aotauvf O1 of  SIDAUY ,P UIA9U99 
‘uwdeu x auuy 39 21SaLU61n0q ‘UE ULA HUF 


Ce "NS ER 


*U9819qU993S 9P 97910099 
‘HaQISUTP SIJ 
‘umd SIAAUV ,P UIA9U99 


CUT, [pue 


"AIM "SHOT 9P ITU 


‘sEdn24 2UEWN 


*2AI9 A1 9P UCA OI 


Ce EE 


D » € » L p » » € a 
9P UvA UN UT uUvA Ua DEAUNTe) auuvo ( 9P UTA HU2H k 304 OYUONOIETN 


Qu JOIUAOUD ‘SJIOUIOS TH UOITEUIXVIN 


NS 


*QI9T JOUA9J L © 


es 2948 VJS9} IE {UPHUOTD Y ‘UHDAOUHIIUUAA 9P NII) 
np auvaudoid ‘sIoAuY,p UTAIUI9 IEAOUD SHOLIIS 1 JOTOIUET 


ER 


*SO[[OXUI 2P SUIADUDQ SO 
quvaop SLSr quae 9 07 ‘apsurd 
Ju UOISSAIINS LS *H2pall2q 227$ 2P U1 
“14840q 2p 4000 95/90]d 2p U9D UOSTEU 
es suvp ‘vpaig v ‘g9$1 nov 6 af vJS97 [I 
£ Upaig 9p pIESS01p ‘UAISUIMNON 9P 
anougios (JOILAOLD fsJIOUIOG 4 Sanborf 


er 


*SU[O2IN 9P S[H210PONLL *I0ONIIPUEA AI 
211914 30 oHPJOU 2 -CJN 2P 30 oudIop 
juvaop 9ssvd ‘TOI -[99) 2p SJI ‘zuvq 
JotAUVIIZ np JUHUOD -VI 9P [IISU0T) 
*Jorpeaouo ‘oqo1 1ud ogueuu ‘239 ‘op NE J2[[I9SU09 
aIn09 op 10] -foquosoops ‘uÂoys  ‘SJIOUIOS 3 HP 
-JPSU09 ‘OAIDAÂ =U9MNOT 2P ALUEP ‘JOOUISUIAUIOF 
DUTOUY ONU 


— 286 — 


riette, qui devront partager les biens par parts égales. Les testa- 
teurs disent avoir fait, et faire encore, de grands frais, pour 
obtenir la seigneurie de Broechem et le château de Bossche- 
steyn, avec les appartenances. A titre d’avant-part, leur fils 
pourra choisir entre ce château et celui de Lierre, à Santko- 
ven, avec ses basses-cours, écuries, granges, fossés, ponts-levis, 
fermes et vergers. S'il se décide pour Bosschesteyn, il aura 
également la forêt, derrière la Gr'oote hoeve, sur la route d’Oele- 
gem. La propriété qu'il prendra, ne pourra être vendue, ni gre- 
vée et fera retour à ses plus proches héritiers, si Lancelot meurt 
ab intestat. 

Par un codicille, sa mère lui donna encore, comme avant-part, 
tous ses biens meubles, bijoux, argent, effets, etc. 

On a vu que Lancelot fut mis en possession de Bosschesteyn, 
en vertu d’un jugement du 3 mars 1649. Quant à la seigneurie 
de Broechem-Oelegem — nous l’avons établi dans notre notice 
sur ce village — rachetée par le fisc, en 1643, et aliénée, à nou- 
veau, en 1644, à Philippe le Roy, elle resta, désormais, l’apanage 
des propriétaires du château, édifié à la place du manoir dit het 
Rood hoffhen out huys van Oosten, et auquel on avait donné le 
nom offciel de chdteau de Broechem. 


L’aînée des sœurs de Lancelot, Marie-Anne, née à Bossche- 
steyn, le 15 mai 1621, s’allia à damoiseau Théodore-Arnould 
d'Eynatten, seigneur de Terheyden et de Terhaeghen, qui, de 
1667 à 1685, fut plusieurs fois échevin de la ville de Louvain; la 
cadette, Marguerite-Henriette, née à Bosschesteyn, le 15 décem- 
bre 1626, épousa damoiseau Guillaume d'Halmale, seigneur de 
l'Espiné, conseiller au Grand conseil de Malines. 

Marie-Anne mourut avant le 15 mai 1652; ce jour, son mari, 
en qualité de tuteur de ses enfants, son beau-frère et les deux 
sœurs de sa femme prirent un arrangement avec Anne de Bors- 
sele, veuve de damoiseau Jacques de Tuyl, seigneur de Bulcken- 
steyn. Comme héritiers de leurs parents, respectivement grands- 
parents, ils possédaient, à l’indivision avec cette dame, des terres. 
en Hollande, notamment à Nieuw-Bonaventura, Gootschalxoort, 
Heer-Jans-Dam, Ridderkerke, in t’ Houcx-Nieuweland, etc. Ces 


5 — 


terres avaient été estimées à 120,471 florins. La part des héritiers 
t’ Seraerts s'élevait à 64,032 florins. 

Au partage des biens de ses parents, devant le magistrat 
d'Anvers, le 2 octobre 1655, Marguerite-Henriette t’ Seraerts 
reçut, dans son lot, le château de Bosschesteyn, avec la basse-cour, 
le verger et les autres appartenances (loué alors à Jean Fierens), 
ensemble onze à douze bonniers, avec le livre censal y rattaché, 
le tout estimé à une valeur de 19002 florins, r2 1/2 sols, une ferme 
et une forêt à Broechem, etc. 

Sa sœur célibataire, Madeleine-Suzanne, eut pour sa part, 
entre autres, le château de Wanickhoven, à Contich, avec ses 
dépendances sous Contich et Hove, d’une étendue de trente-cinq 
à trente-six bonniers, représentant un capital de 31,523 florins, 
He SOS. 

Cette demoiselle se fit religieuse. Elle testa le 18 juin 1674. 

Lancelot-Maximilien reçut, entre autres, les châteaux de Lierre, 
à Santhoven, et de Ter-Loo. Il avait pour femme Marthe-Alexan- 
drine van Mechelen, fille de Florent, écoutète de Lierre !, avec 
laquelle il testa le 28 février 1657. Il semble être mort peu après, 
car, moins de trois ans plus tard, nous rencontrons sa veuve rema- 
riée à damoiseau Corneille de Spangen. Par suite d’un accord 
intervenu entre ces époux et Henri t’ Seraerts, seigneur de Mille- 
gem, tuteur des enfants issus du premier lit de cette dame, on 
attribua à celle-ci l’usufruit du château de Lierre, à Santhoven, 
moyennant cession de la moitié de la seigneurie de Ter-Loo 
(rt décembre 1660). 

Le mariage de Marguerite-Henriette t’Seraerts avec Guillaume 
d'Halmale avait été conclu en 1651, sur les bases d’un contrat 
passé, le 7 juin, devant le notaire Pierre van Breuseghem, à 
Anvers. À cet acte, le futur, ancien échevin de cette ville, 
comparaît en compagnie de ses père et mère, Henri d'Halmale, 
jadis bourgmestre et actuellement échevin d'Anvers, et Catherine 
de Altuna, de damoiseau Constant d'Halmale, sergent-major de 
la même ville, son oncle, et de damoiseau Henri d'Halmale, 


l Elle portait: d’argent à trois pals de gueules; au franc-quartier du premier, 
chargé de trois fleurs de lis, au pied coupé, de sable. Nous connaissons à ces époux 
trois enfants : i° Anne Marguerite, née au château de Lierre, à Santhoven, femme 
de Guillaume van de Werve ; 2° Florent et 3° Guillaume t’ Seraerts. 


*oLt *d ‘saëp say SA20bAY D 
“duo *apfos anbryjouqg VI 2p F6T61 oN 


“juvqvag 2p appoaf noD 22404 ‘9[2SATIA 9P SJ9[91 S2T NO *sianivub 9 
‘uopiorSuliM ‘AIM ‘HoesulLA ‘U2810qU991S ‘9AIDM ‘JEU : 


“1 


vs 9p JInojn} AUILUOD JUESSISE ‘OPOION 9P uvof ad saguuop “(-3s *"u) SESI S1E 
uuva( 2P 12 UOIJIUIXEJY 2P SJUEJU9 XNE JIVUDAOI QUOI HP 


*A2SSEUD 2P à 


sdantipr AUVNAO *q Suvp ‘snssafopur 40724044 sypeddp 20 sumodip “ATELUTH 


auosnuvtu nv apuniduuo 9j? & ‘phIExA INUVILS SUOTINES AU SNOU JUOP 


p uuop op nexiod 91 2240 A 
*2810pn9N 2p onbatoitqiq ET 2P AuEU2AOId JJ SU np 211 of ‘I aJOU ‘167 ‘d 
fUCPUIISE UOS « 

% “cV1 “IO7 ‘61 ON ‘801 
nenb 2948 SOUHE,p JouIqe2 UOs ISsn JIUAOA À UO ‘HOUPNO ‘IOANOY 9P 
saonienb Jimny sos op ogu10 jnj ‘Wo82fO,p 259,1 SUEP ‘aqui07 LS y 

“w007-do-519g ap asimbietu ‘ajansiCN aIIY 
u 12 np sojquozud-Sa1jo] 1vd piessOIp QUIUOU 919 HIVAU TI € 
L { 981 ‘IOJ ‘19€ oN ‘501 ‘UNQDAY 2p 2[PP09J 470) 8 


*2[OSOUA 9P 2LUvp‘U2519qU99S 9P auISSO( 2p jo AjUUUTUT,p tunes) 9P STI HE) IT à 





EE EEE 


*UADJSAUISSOY 2P DIPRUQU “SHILIIS } 9HOUUOFI-DJUINSIUN 


DT 


*Cogr not $T of À f SIoauy € “suapAanN unsnsny aJVJOU 2 
JUCA9P ‘GIOI JUAU Z NP JE1JUO9 Jud fssrivtu ‘eunmIy 2P Ua) 
EEE 


‘339 ‘u9JOCU2S 9p ‘HIUOpuAIF 2P 
“2901qSÂny 9p ‘A290149ITIM 2P 
‘jsduuny 2p auvp ‘u919YY ULA aUUV 


Ti" 

“(uo[ornS uvA ‘ge U200U9S 2P INO) ET 2P 
auuy,p J32'1I9IVA  Jelj 2p Sao 
-au9 ‘IOIOTON °P Sat Juvaop ‘zgS1 

aIH) ua3ocu2S  um{ga‘sIoauvy r 


*« aqousvdsa 
auISUO,p ‘EUNIY 2P PIPUV 
CEE. 


2P 9 LOC 2P  AULUAF ES 294 
SHPUOpUAIH 9P  EJS97 [I * WO07 
‘P001qQSANY 2P -do-5194 9p 


‘(m$aso1y 


PIESSOIP ‘SION 
21DUt X2) 


Jp ‘U919YY ULA 
2[[HU107) 


‘42901qTTEA\ 2P 
‘sdtuny 2p atutp 
SJOU9S 22ULISUOT) 


*(osnf ani x) 


INq1059T 9P'N 





vUunTV 2P ‘N 











op Hetu Quidsi[,j op AnouStos ‘O[ULUIUH,P UNETINE) 
a 
+, 6L91I quae L of L f alla 2799 2p FUNSISEU 

[ AUVA9P “GI9I JUOE 17 OT ‘SINOS.J9 SOIQI] S9$ 29AL o8veyvd [1 fSIoAUY P 

UTA9U29 9 91JS91U81N0Q QUIASH,T 2P INOUISS “JOITEAOUI { WOU2104 

9p DUIOJUY,P ALU} fOTELUTUH,P QUUY 39 SHOLIIS 3 FOTSSUCT icd 
SJUO7 saç ans nu} ‘961 *AOU PT af “SIDAUV ‘“osndeq ‘a[ULUIEH.P HU2H 
oo 

5 UIELUIPUIT 2[ JNINOTU 19 PI9TI *39P 9 I 
2[2IPO9 un 1} [SISAUV,P 21S9tuSIN0q 
‘ourds{f 7 op ‘(F6Sr 1o11A97 £ Np Jo1p91 
{OTCLUIUEH.P SHC) AJUE} ES 9p JUILUEIS9} 

vd) ‘o[oSa11A 9p INSUSI9S IOTUAOUI 
SQPSI SICUU 1 OT QU ‘O[ULUUH,P UUSH 

En UT 
‘y 99$1 uo 

JnINOUU 79 SIUNL 
2p 2991S nv vJSIS 
-SE II * SIDAUY PP 
UIA9U29 39 21JSOUU 
-8moq‘(cSSr°29p 
91 np Jorfoi) wu98 
-2PO L ‘2S2HA 
2p INAUGT9S ‘a[UUU 
-[CH.P unuv}suo 





*SI910P107) XNE 99191 
-u9 307 À 39 ‘SJOAUY & SI93N0 M ‘[ 
auwJou af AULA9P LI9I HUA9J € OT 
PS9} 9[[2 { SHIOUIOS 1 DJHONSICN 
> 
*g 21193 93309 ANS 
auor ounp feiid 
-v9 o[ Inod ‘90q 
-LUOT 9P 45 ‘JS10 À 
J9p utA utof 
auvi}nbeuuopItI 
x LSIIOHA9Y IT 9 
#7 SA[[OXNIG 9P 91} 
-Satu5inoq ‘SJIat 
-J9S 3 UOITIUIXUIN 


‘(198 0n04 9P 
auuvof 2p 
32 HUF 2p O[1U) 
SJO[IO9Y XNE 
SSIDAUV L 99HQJU9 
‘ 99$1 2140720 
ŸI af ‘2[OSOUA ep 
AUS9DAUL ‘9AI9 M 
9P ULA QUHOUIUT) 


‘au 
-LU9F 2191914 
vs ‘7 A9SSUUD) 

op ouuvof 


chanoine de la cathédrale, son frère (qui devint doyen de cette 
église et, ensuite, évêque d’Ypres). De son côté, la fiancée est 
accompagnée du chevalier Henri t’'Seraerts, seigneur de Mil- 
legem, échevin de Malines, son oncle, et de Susanne t’Seraerts, 
sa tante. 





Fig. 16. — Armoiries de la famille d'Halmale 1. 


Henri d'Halmale promet de loger les futurs époux, pen- 
dant deux années, dans sa maison de la rue Vénus. À l’expira- 
tion de ce terme, ceux-ci pourront conserver cette demeure, 


1 C’est à tort que sur le dessin ci-déssus le lion est représenté brochant sur les 
billettes, erreur que commettent beaucoup d’héraldistes. Ce lion, d’or, est armé et 
lampassé d’azur. Les billeites sont aussi d’or. La cuve du casque, est, parfois, de 
gueules, cerclée d’or, et chargée de billettes. Les d’Halmale figuraient leur cimier 
fréquemment, mais, vraisemblablement seulement depuis une époque relativement 
moderne, accosté de deux L d’argent surmontés chacun, pour adopter la description 
de l’Armorial général, d’une roue de quatre rayons, enflammés d’or. Ne seraient-ce 
pas plutôt des bourrelets ? C’est ainsi que Jacques, sire de Gaesbeek, d’Abcoude, de 
Putte et de Strijen, se sert, en 1431, d’un petit sceau rond, dans le champ duquel il 
n’y 4 qu'un casque couronné, cimé d’un vol et accosté de deux bourrelets. Archives 
génér. du roy.; fonds : chartes de P Abbaye de Parc-les-Dames. Les Halmale criaient, 
dit-on : Landris, nom d’une famille de laquelle ils prétendaient descendre. 


moyennant un loyer annuel de 300 florins. Survivant à son époux, 
la future jouira, sur les biens de ce dernier, à titre de douaire, 
d’une rente de 400 florins ; dans le cas opposé, Guillaume d’Hal- 
male recevra, des biens de sa femme une rente de 200 florins. 

Ce personnage était né à Anvers, le 1° juillet 1619; il avait 
été tenu sur les fonts par son oncle paternel, dont il portait le 
nom, et par sa grand'mère, Anne van Akeren. 

Mis en possession de Bosschesteyn (1655), les époux d’'Halmale- 
t’'Seraerts ne purent en jouir tranquillement, car Guillaume van 
der Rijt avait interjeté appel du jugement de 16409. Enfin, le 29 
août 1657, on prit un arrangement devant les échevins d'Anvers. 
Moyennant la somme de 57,500 florins, van der Rijt, qui se faisait 
représenter par sa femme, Elisabeth de Berchem, renonça au 
chateau, aux deniers provenant du retrait de la seigneurie de 
Broechem-Oelegem, et aux biens de Santhoven. 

Guillaume d’'Halmale devint conseiller et maitre aux requêtes 
ordinaires au Grand Conseil de Malines, par lettres-patentes du 
13 juin 1664, à la place de Bernard-Alexandre van den Zype, 
qui venait d’être nommé conseiller et procureur-général du même 
Conseil !, Au témoignage de son contemporain et voisin, l’histo- 
rien Jacques le Roy, 1l fit exécuter, au château de Bosschesteyn, 
de notables restaurations et reconstructions dans les années 1660 
et 1661, ainsi que cela est confirmé par deux millésimes, que l’on 
voit, encore aujourd’hui, au-dessus du porche et de la porte du 
château. 

Dans les années 1670 à 1673, il recueillit, en quatre volumes 
in-folio, des copies des documents relatifs aux familles d'Halmale, 
de Lierre, van der Rijt, de Altuna et t’Seraerts. Ces nombreuses 
pièces, telles que contrats de mariage, testaments, actes de par- 
tage, de relief, d'hypothèque, etc., sont authentiquées, soit par 
un notaire, soit par le secrétaire du Grand Conseil, de Villers. 
Outre ces documents, les quatre registres contiennent les généa- 
logies des familles précitées et des reproductions d’une grande 
quantité de pierres tombales et de portraits et plusieurs gra- 
vures représentant les châteaux de Bosschesteyn, de Lierre et 
de Ter-Loo. Ces reproductions constituent, en partie, de charman- 


! Archives générales du royaume, Cartulaires et manuscrits, n° 183, p. 250. 


tes miniatures. Ainsi que nous l’avons dit, ces précieux manuscrits 
ont été notre principale source pour l'histoire de Bosschesteyn, 
pour l’époque d’environ 1540 à 1670 !. 

Guillaume d’'Halmale trépassa le 23 décembre 1676. Il fut en- 
terré à Malines dans l’église des Sœurs Noires. Sa femme 
lui survécut jusqu’au 2 décembre 1702. C’est, sans doute, par 
leurs soins que fut placée, dans l’église de Broechem, la pierre, 
existant encore de nos jours, qui rappelle les décès de Jean de 
Berchem(1424), de Jean van der Rijt (1618), les noms des époux 
d'Halmale et ceux de leurs neuf enfants. Quant à ceux-ci, les 
dates de la mort de deux d’entre eux sont restées en blanc. 

Mne la vicomtesse Carpentier de Changy, née baronne de 
Royer de Dour, a fait placer au château d’Envoz, près de Huy, 
les portraits, attribués à Pourbus, d’un Halmale et de sa femme, 
t’Seraerts. Provenant du château des de Fraula, à Broechem, 
ces panneaux — d’un maître inconnu, et, jadis, volets d’un trip- 
tyque dont le panneau central a disparu — sont fort beaux et bien 
conservés. Grâce à M. le baron Hipp. de Royer de Dour, qui 
nous en a remis des photographies, nous sommes à même d’en 
donner ici des reproductions (voyez pp. 292 et 293). 


1 Voici les titres de ces volumes : 

E. Preuves de la Tierce Branche de la famille van Halmale, suivi de la quatrième bran- 
che, (No 1192 du catalogue de la vente de Neufforge, Bruxelles, 1890 ; la vente eut 
Jieu du 22 au 30 mai 1891.) 

II. Preuves, titres et documents de la noble et ancienne maison, généalogie et descente de 
Don Andres de Altuna Laroztegui Legorburu y Jugo etc.(N° 1194 du catalogue ; ces deux 
registres ont été acquis, pour 470 francs, sans les frais, par M. le comte Aymard 
d'Ursel.) 

III. Preuves, titres et documents d’une branche de la noble et ancienne maison de Van- 
derryt.Preuves, titres et documents d’une branche de la noble et ancienne maison de Liere dict 
Aerschot. (N° 1195 du catalogue ; acheté pour 95 francs, par M. le baron Gustave de 
Woelmont.) 

IV. Troisième branche descendue du cadet de la famille de t’Seraerts. (No 1522, acheté 
pour 100 francs, par M. le baron Arnold de Woelmont.) 

Quant aux généalogies consignées dans ces registres, les premières générations 
de quelques-unes sont absolument inexactes. Inutile de dire que nous ne nous som- 
mes pas servi de ces élucubrations ; tous les renseignements relatés dans la présente 
notice ont été puisés dans des actes authentiques, et nous avons contrôlé, par les 
registres scabinaux d'Anvers, un certain nombre des documents réunis par Guil- 
laume d’Halmale. 


Ce fut Henri-Aloïs d'Halmale qui hérita de ses parents la ser- 
gueurie de l'Espiné et le manoir de Bosschesteyn. Il reçut aussi le 
château de Wanickhoven, à Contich. Il s’allia à sa cousine ger- 
maine, Anne-Marguerite d’Eynatten, qui mourut avant lui. 


1. 
pi 
ï 
a 
r4 
| 
# à 
1 
! 
ï 
{ 
1 
2.4 
æ. 
{ 
4 





Fig. 17. Portrait d’un membre de la famille d’'Halmale, allié à une Dlle t’ Seraerts 1. 


H. van Halmale de l'Éppinée, seigneur de ce lieu et de 
Wijninckhoven, testa, en bonne santé, le 5 août 1734, dans la 
seigneurie de Contich, op het hof ende wooning van den voorr- 


\ Voyez la note de la page suivante. 


schreven heere testateur, Son fils aîné, le Révérend Constantin 
d'Halmale, chanoine gradué de la cathédrale d'Anvers, est insti- 
tué héritier universel. Les autres enfants, Marie-Anne-Catherine 





Fig. 18. Portrait d’une DIIe t Seraerts, femme d'un Halmale 1. 


1 Ce portrait et celui de la page 292 sont des reproductions des deux pannaux 
appartenant à Mme la vicomtesse Carpentier de Changy. On les a attribués à un 
des quatre peintres du nom de Pourbus, qui ne pourrait guère être que François 
Pourbus, le jeune (1570-1622; histoire et portrait). D’après les costumes, les per- 
sonnages semblent être les grands-parents paternels de Guillaume d’Halmale, Henri, 
chevalier, seigneur de Vriesele, etc., bourgmestre d'Anvers (1548-1614), et Mar- 
guerite t Seraerts. L'homme étant représenté à l’âge de cinquante ans environ, ces 

S. À. M. 19 


et damoiseau Arnould, sont déshérités, c’est-à-dire réduits à leurs 
portions légitimes {. 

Le partage fut passé devant le notaire Pierre-Charles Mattheus, 
à Contich, le rx janvier 1741. 

Nous ignorons le motif pour lequel Henri d'Halmale déshérita 
son fils Arnould. Quant à sa fille, elle s’était mésalliée avec le fils du: 
jardinier de son père *. 





Fig. 19. Armoiries de la famille d'Eynatten. 


Le 19 août 1720, fut tué par la foudre, au château de Bossche- 
steyn, le prêtre Jean-Bernard-Alexandre de Cannart d’Hamale, 
fils de Ferdinand-Erard, seigneur du village voisin de Massenho- 
ven, et de Marie-Isabelle le Roy *. 

Le chanoine d'Halmale fit placer, dans le chœur de l’église de 
Broechem, une pierre tombale en marbre noir, ornée des armoi- 


peintures appartiennent à la fin du xvi* ou au commencement du xvn° siècle, ce qui 
est, d’ailleurs, en rapport avec les données archéologiques qu’elles présentent. 
1 Actes scabinaux d'Anvers ; reg. sub Pierre Gerardi. Renseignement dû à l’obli- 
geance de M. Aug. Thijs, à Anvers. 
2 Bibliothèque royale, manuscrits in-folio du chanoïne Hellin, ad vocem van Hal- 
male. 
3 Renseignement dû à notre excellent ami, M. Léon de Cannart d'Hamale, capi- 
taine-commandant, à Mons. 


ce 


ar LOS 


ries de sa famille !, en marbre blanc, et portant cette inscrip- 
tion : 


IN SUI MEMORIAM 
PARENTUM FRATRUM SORORUM 
ET POSTERORUM CURAVIT 
EXSTRUI HOC MONUMENTUM 
Domnus CONSTANTINUS 
ÂLEXANDER AB HALMALE J U L 
CATHEDRALIS ANTVERPIENSIS 
EX NOBILIBUS GRADUATIS 
CANONICIS CAPITULI SENIOR 
ET EX ARCHIPRÆSBITERO 
ARCHIDIACONUS. 


Devant cette tombe, se trouve une autre pierre, sur laquelle on 
Le”: 


INTROITUS ET INGRESSUS 
AD MONUMENTUM 
IN EO QUIESCENTIUM 
ET GENTIS 

HALMALIÆ 

ET CONSANGUINEORUM 
ET AFFINIUM 

REQUIESCANT ANIMÆ IN PACE. 


Arnould d'Halmale précité reçut Bosschesteyn et Wanickho- 
. ven, soit à la mort de son frère, soit par suite d’un arrangement 
pris avec celui-ci. Depuis 1724, il était l’époux de Marie-Thérèse 
van der Dülft, fille de Maximilien-Eugène, seigneur de Ten- 
Brouck, et d’Anne-Thérèse de Saint-Victor. 

‘- Il mourut avant le 20 août 1754, jour où sa veuve fut investie 
du château de Wanickhoven, avec ses dépendances, d’une éten- 
due de trente-six bonniers ?. Cette dame mourut en 1756. 


1 Le cimier y est accosté des deux L, chacun surmonté d’une roue, ou bourre- 
Jet (?), comme nous l’avons dit à la p. 289, note 1. 
2 Cour féodale de Malines, reg. n° 29, f° 405. 


had 


Nous ne lui connaissons que trois filles, savoir : Marie-Hen- 
riette, décédée le 27 janvier 1756; Thérèse, morte le 2 novem- 






































Fig. 20. Armoiries de la famille van der Dilft, 


bre 1752, enterrée à Anvers, dans la cathédrale !, et Françoise- 
Henriette, qui suit. 


Françoise-/enriette d'Halmale devint propriétaire des châteaux 
de Bosschesteyn et de Wanickhoven (relief du 11 août 1756) ?. 
Elle avait épousé, le 4 juillet 1751, damoiseau Philippe-Adrien- 
Jean Happaert (fils de Philippe, seigneur d’Olmen, échevin d’An- 
vers, et de Marie-Anne Arazola de Oñate, et petit-fils de Gilles, 
également échevin d'Anvers, et de Marguerite-Françoise de 
Varick, dame d’Olmen, Dysthoven, etc.), qui fut trésorier et éche- 
vin de la ville d'Anvers. Après sa mort, arrivée le 5 octobre 1771, 


1 Son obit était orné de ces seize quartiers : Halmale, Altuna, t’Seraerts, Rijt, 
Eynatten, Borggrave, t Seraerts, Rijt ; Dilft, Dilft, Bousies, Grassis, Saint-Victor, 
Eycken, Morales, Meurs (Voyez les Inscriptions funéraires de la province d’ Anvers). 

2 Cour féodale de Malines, reg. n° 30, fe 54. 


sa veuve convola avec Jacques du Moulin, né à Orp-le-Grand, 
Vers 1710 L. 

Par son testament, passé le 30 mai 1772, devant le no- 
taire Jean-Jacques de Quertenmont, à Anvers, Françoise-Fen- 
riette d'Halmale laissa tous ses biens à son second mari. Elle mou- 
rut à Anvers, le 6 mai 1792, sans postérité. 

_ Lechevalier du Moulin fit le relief de Wanickhoven, le 17 juil- 
let suivant ?. 





Fig. 21. Armoiries de la famille Happaert. 


À Anvers, il demeurait dans la maison située au coin de la rue 
d’Arenberg et du Marché-aux-oiseaux et qui, par suite d'achat, 
appartient, à présent, à la famille Meyers-Bosschaert. Il testa, le 
11 avril 1793, devant le notaire Gerardi, et décéda le 15 du 
même mois *. 

Dans l'inventaire qui fut dressé de ses biens, par le même no- 
taire , le 22 avril, figure le château de Wijninckhoven. Bossche- 
steyn avait donc été aliéné, soit par du Moulin, soit par sa femme. 


1 D’après les ms. in-fol. du chanoine HELTIN, Françoise-Henriette d'Halmale’ au- 
rait épousé J. du Moulin, à son plaisir, ce qui signifie que ce mariage était une més- 
alliance. Hellin dit ce personnage chirurgien. En effet, comme le veut bien nous 

écrire M. P. Génard, le savant archiviste de la ville d'Anvers, un J.-A. Dumoulin, 
doyen de la corporation des chirurgiens, toucha, en 1791, cinquante florins, comme 
contribution à la caisse d’anatomie. Est-il le même que notre Jacques du Moulin, 
traité de chevalier dans plusieurs actes authentiques ? Il nous est impossible, en ce 
moment, de résoudre la question, par des recherches dans les Archives d'Anvers. 

? Cour féodale de Malines, reg. n° 37, f° 327. 

3 Ses minutes sont déposées dans l’étude de M. le notaire Sevestre, à Anvers. 

4 MM. les barons Gustave et Arnold de Woelmont,O. van Ertborn et C. de Borre- 
‘kens ont bien voulu nous aider dans nos recherches tendant à constater à quelle 
-poque eut lieu cette aliénation et quand, et comment, le baron de Haultepenne de- 
vint propriétaire du château. Toutes les démarches, faites dans ce but, ont êté 
vaines. Que nos aimables correspondants reçoivent nos meilleurs remerciements 
pour la peine qu’ils se sont donnée dans l’intérèt de notre travail. Nous devons éga- 


00 — 


Ces époux gisent au cimetière de Contich, où l’on voit leur 

pierre tombale, encastrée dans la muraille de clôture. 
#7 

Au xix° siècle, Bosschesteyn devint la propriété de Louis- 
Nicolas-Antoine-Ghislain, baron de Haultepenne. Fils du baron 
Philippe-Claude-Henri Ghislain, seigneur de Mont-Sainte-Marie, 
Arville, Sart-Bernard, Biron, et de Caroline-Constance-Marie- 
Joseph-Françoise-Ghislaine Roose de Bouchout, et né à Nivelles, 
le ro décembre 1774, il fut chambellan du roi Guillaume I", mem- 
bre et président du Corps équestre de la province de Namur, 
député aux États provinciaux, sous le régime hollandais. 

Le baron de Haultepenne se prononça fortement pour le re- 
dressement des griefs et, pour ce motif, fut privé de ses fonctions 
à la Cour, par arrêté du 8 janvier 1830. 

De 1831 à 1830, 1l représenta au Sénat l'arrondissement d’An- 
vers. Il fut, ensuite, membre de l’Académie royale de Belgique, 
correspondant de l’Institut de France, chevalier des ordres de 
Léopold et du Lion Belgique. 

Il avait épousé, en 1805, Marie-Thérèse-Jeanne-Joseph van de 
Werve, née en 1785 (T à Bruxelles, le 6 octobre 1854, enterrée 
à Vorsselaer, fille d’Augustin-Henri-Marie, et de Marie-Anne- 
Joseph van Colen de Bouchout, ex matre de Fraula), qui, veuve, 
acheta, le 3 juillet 1842, le château de Neder-Over-Heembeek !, 


Le baron de Haultepenne mourut, à Bruxelles, le 4 août 1847, 
sans enfants. 

Sa succession fut partagée, le 13 avril 1843, devant le notaire 
Evenepoel, à Bruxelles, par ses parents Frédéric de Godin et les 
barons Alexandre et Henri de Woelmont. 


lement un tribut de vive reconnaissance à Mme Moretus de Bouchout, née comtesse 
du Bois d’Aissche, pour l’extrème obligeance qu’elle a mise à nous seconder dans ces 
recherches. N’cublions pas davantage de remercier notre excellent confrère et ami, 
M. Paul Saintenoy, des précieux renseignements dont nous lui sommes redevable. 

1 L'acte, passé par le notaire Evenepoel, dont les minutes se trouvent déposées 
dans l’étude de M. le notaire Van Bevere, à Bruxelles, la qualifie de comtesse van 
de Werve. Comp. l'Annuaire de la Noblesse. Haultepenne blasonne : d'argent semé 
de fleurs de lis de gueules, 


Ce dernier, qualifié de propriétaire à Eghezée, reçut, dans son 
lot, le château de Bossenstyn, avec tour et tourelles, avenue, 
drèves, jardin, vergers, étangs d'agrément, maison de jardinier, 
bois taillés, plantes, futaiessur taillis, deux métairies, avec dépen- 
dances, à Broechem et diverses terres à Oelegem, formant ensem- 
ble cinquante-huit hectares, huit ares, cinq centiares. 

Henri-Joseph-Constant, baron de Woelmont, était né le 13 oc- 
tobre 1813, de Frédéric-Félix-Eugène, baron de Woelmont de 
Brumagne, page des gouverneurs généraux des Pays-Bas, puis 
lieutenant dans le régiment de Saxe-Teschen (carabiniers), cham- 
bellan du roi Guillaume [, membre de l’ordre équestre de 
Namur !, et de sa seconde femme, Françoise-Philippine-Ghislaine 
de Haultepenne, chanoinesse de Nivelles, sœur du dernier pro- 
priétaire de Bosschesteyn. Il épousa, le 8 mai 1848, une fille de 
Joseph-François-Népomucène-Jean, comte de Baillet, ministre 
plénipotentiaire du roi des Belges près le roi de Prusse, et de 
Marie-Julie-Claire, baronne Osy : Cécile-Marie-Joséphine-Patri- 
cienne de Baillet, née à Grez, le 26 octobre 1826. 

C’est cette dame qui possède, à présent, le manoir de 
Bosschesteyn. 

Par son architecture et son histoire, ce château est, incontesta- 
blement, un des plus intéressants de la province d'Anvers. 


J.-TH. DE Raapr. 


1 I] était fils de Nicolas-Constant de Woelmont, seigneur de Ssiron, Hambraine, 
Frocourt, Eghezée, Saint-Germain, Mehagne, Brumagne, député de l’État noble de 
-Namur, et de sa cousine germaine Marie-Charlotte de Haultepenne, chanoinesse 
d’Andenne, qui était fille de François-Louis et de Marie-Anne de Woelmont. 

Les familles de Haultepenne et de Woelmont comptent donc, entre elles, trois 
-alliances. 

_ Woelmont porte : écartelé ; aux 1% et 4e, d’argent à trois maïllets de sable, qui 
est van der Rijt ; aux 2e et 3e, d’argent à la fasce d'azur, sommée d’un lion naissant 
-de gueules, qui est t’Serarijs, dit van Woelmont (Archives de la famille ; voir aussi 
notre notice, intitulée Les Mémoires de Herman de Woelmont). 

.: La famille de Woelmont s’appelait primitivement t’Serarijs et, d’après sa généalo- 
gie, serait originaire de Neder-Over Heembeek. La ferme, ou manoir, de Woelmont 
y est connue dès le commencement du xine siècle. En 1208, le duc Henri donna à 

«l’abbaye de Grimberghe, pour l’indemniser de la perte d’un moulin à Dieghem, une 

_dîme et un pré, contigu aux terres de la curia de Wolumont, à Neder-Over-Heem- 
beek, appartenant à ce monastère (A. WauTERs, Analectes de diplomatique,.lre série, 


p. 40). 











UNE 


ÉMEUTE À MALINES 


— es émeutes à Malines étaient choses peu rares aux siècles 
passés. Aussi se contenterait-on de les signaler comme 
de vulgaires «faits divers», sans s’y arrêter davantage, 
si on les jugeait d’après les incidents insignifiants qui 
font époque dans nos chroniques locales actuelles. 

Ce n’était malheureusement pas pour une simple vétille que 
nos pères « descendaient dans la rue ». 

Calmes, peu enclins à un engouement qui ne revêt que trop 
souvent le caractère d’une légèreté outrée, il fallait qu’ils fussent 
lésés dans leurs droits les plus chers, pour que nos pères se déci- 
dassent à user du légendaire « goeden dag ». 

Fiers et indépendants, jouissant de privilèges étendus, ils ne 
souffrirent aucune atteinte à ces libertés, soit de la part des sou- 
verains, soit de la part des magistrats. 

Aussi l’émeute de 1467 ne fut-elle qu’une revendication légi- 





time de droits, que des magistrats peu scrupuleux cherchaient à 
exploiter. 

Afin de pouvoir se rendre compte du mobile qui poussa nos 
pères à se livrer à des violences, qu’ils expièrent cruellement, il 
nous faudra remonter de quelques années dans l’histoire de la 
cité. 

Dans la fameuse charte de 1301, /ean 11, duc de Brabant et 
Jean Berthout, seigneurs de Malines, octroyèrent à leurs féaux 
sujets de Malines, le privilège des trois étapes, c’est-à-dire le 
droit de posséder le marché, ou de prélever un impôt sur les car- 
gaisons de sel, d'avoine et de poissons qui remontraient ou des- 
cendraient la Dyle : 

a Voert, dat de vischinaerct, de zoutmaerct, de havermaerct 
a bliven te Machelne, ende alrehande vlot onghelet van ons ende van 
« allen here, behoudenliken onsen rechte sonder aerghelist ». 

Ce privilège fut reconnu et confirmé: en 1347, par les villes du 
Brabant; la même année par lecomte Louis de Mâle; en 1387, par 
Philippe-le-Hardi ; en 1412, par Jean-sans-Peur ; et enfin, en 
1414, par l’empereur Sigismond. 

Cette concession importante provoqua la jalousie des villes 
voisines. Bruxelles, Anvers et Louvain, se voyant enlever au 
profit de Malines, des bénéfices qui n'étaient pas à dédaigner, 
cherchèrent maintes fois querelle à nos concitoyens. 

Commencées en 1358, les hostilités se continuèrent jusqu’en 
1431. 

Les Anversois, déjà déboutés de leurs prétentions en 1358, par 
Louis de Mäle!, avaient fait depuis lors un accord à l’amiable avec 
ceux de Malines. En 1431, Philippe le Bon décida de vider le 

1 Wij Lopewijc, Grave van Vlaenderen, Hertoghe van Brabant, Grave van Nevers, 
van Rethert ende Heere van Machline. Doen.te weten allen lieden dat als van den 
g’hescille dat g’hesijn heïft tusschen onser stat van Machline an deene zide, ende 
ouzer stat van Andiwerpen an dandere, als van der Vischmaerct, Zoutmaerct, ende 
Havermacert, daerof zij an beeden ziden bleven upons, ende hem verbonden heb- 
ben onze zegghen, ende ordenaire te haudene, bi haren openen brieven die zij ons 
deraf g’heg’heven hebben. Up welke wij ontboden beede Partien voor ons te zekeren 
dag’he om over te hebbene alle Privilegien, Chartren, Lettren, ende munimente 
daermede hem elc in de vorseide zake g’helelpen wilde. So dat zij voor ons quamen 
ten dag’he vorseid, elc die overbring’hende ende ons overg’hevende, om elken 


hem te g’helepene in de zake vorseid, dewelke Privilegien, Chartren, Lettren ende 
Munimenten also overg’hegeven van Partien vorseid wel versien, g’helesen, ende 


différend entre Bruxelles et Malines devant les tribunaux compé- 
tents. Il ordonna d’enlever jusqu’à nouvel ordre, la chaîne tendue 
à Heffen, par les Malinois, pour empêcher leurs voisins de Bru- 
xelles, découler leurs marchandises, sans avoir satisfait à l'impôt 
en question. 

Bien longue serait la relation des hauts faits et des prouesses 
des belligérants. Nos chroniques exposent avec infiniment de 
détails les péripéties de cette lutte homérique. Signalons pour 
mémoire la querelle avec les Anversois, les Bruxellois et les Lou- 
vanistes, en 1410 ; celle de 1434, où les Malinois, après avoir 
battus à plate couture leurs voisins d'Anvers, infligèrent aux 
Bruxellois une défaite non moins sérieuse à Ruysbroek ; enfin, 
celle de 1438, dont le héros fut Christophe van Berlaer. 

Fait prisonnier avec douze de.ses compagnons d’armes, il fut 
enfermé à la « Sfcen Poorte» à Bruxelles. Les femmes bruxelloises, 
par pitié, ou mues par un sentiment plus doux, comme le pré- 
tend notre chroniqueur, Remmerus Valérius, favorisèrent la 
fuite des prisonniers. Le chef, van Berlaer, parvint à décider 


g'heexamineert bi den Edelen van onsen bloeden, ende van onsen Rade, ende bi 
onsen goeden steden Ghend, Brugghe, ende Yppre, die Wij daer over riepen ende-met 
hem lieden Raet derup ghehat ende met vele Clerken van Rechte, hebben bi goeder 
voorsienicheden in presencien van Partien vorseid, ende van onze ghemeenen lan- 
den van Wlaendren gheseit, ghewijst ende gheordonneert, zegghen, wijsen ende 
ordeneren bi dezen lettren, dat de Vischmaerct, Zoutmaerct Havermarct, ende alre- 
hande Vlot, blieven sal onser voorseider stat van Macbline, alsoos hare Privilegien 
verclaren wel die zij derof hebben van onsen Voorvoordere den Hertoghe van Brabant 
Ende zullen daerof blieven in hare possessie alsoos zij waren bin ’s Hertogen Jans 
tiden ons Vaders, daer God de ziele af hebben moete. Ende dat onze lieden van 
onse stat van Andwerpen, zullen moghen nemen ende hebben daerof te haren pour- 
veancen bouf, also vele als onser stat van Andwerpen orborlec es zonder huutvoeren 
van hem of van anderen, dat gheldende bi den stale, ende alsoot ghelden sal te 
Machline, zonder fraude ende arghelist. Ende also zegghen Wij ende wijsen Partien 
vorseid dat zijt houden voortan teeweliken daghen zonder in enegher maniere der 
teghen te ghane of te doene, up al dat zij houden van ons. Ende up de painen ende 
verbinde die zij ons derof ghedaen hebben bi haren lettren, also as vorseid es. Ende 
waert s0 dat hierin eenighe donckerheid ware, jof enich ghescil in enegh en tiden 
toecomende, dat behouden wij tonser verclaerlinghe ende tonsen bescheiden, ende 
tonsen naercommers, om dat te verclaerne ende te besceïjdene, wanneer ende als 
dickent alst noot word, emmer behouden onsen segghene vorseid, In orconscepen 
der duighen vorseid, ende omdat wij willen dat zij wel ende vast ghehouden sijn 
teeweliken daghen, so hebben wij an dese lettren onsen zeghel ghedaen hangen. 
Gegheven te Berohem Sinte Winnox in d’ Abdie den dertiensten dach van Septembre 
in ’t jaer ons Heren dusentech drie hondert achte ende vijftech. 


une jeune fille, amie du geôlier, à lui confier les clefs de la 
prison. En prendre l'empreinte en cire et l’expédier à Malines fut 
bientôt fait, et quelques jours après, nos vaillants champions pri- 
rent la clef des champs. 

Inutile de décrire la joie de leurs concitoyens. Van Berlaer, 
comme du reste, on peut le supposer, donna son cœur et sa 
main à Maria Keysers, l’héroïque jeune fille qui le sauva. La ville 
leur paya depuis lors une rente viagère de onze florins. 

Philippe le Bon, avons-nous dit, voulu vider à l’amiable le 
différend qui avait déjà amené tant de difficultés. Le procès était 
pendant devant les cours de justice, quand en 1467, les Malinois 
se livrèrent aux excès que nous allons raconter. 

Jean de Muysen était écoutète dans la bonne ville de Mali- 
nes. 

Le peuple supportait impatiemment le joug et l’autorité de ce 
magistrat, qui s’arrogeait, au mépris des privilèges de la ville, 
les droits les plus despotiques. 

Vers le mois de juillet de cette année, le bruit se répandit que 
l'écoutète, de concert avec Papegaeys, syndic des brasseurs et un 
particulier nommé Jan Leens, avait vendu à la ville d'Anvers, le 
marché aux poissons et celui de l’avoine, et aux Bruxellois, le 
marché du sel. 

Ce racontar mit le feu aux poudres. 

Les habitations de ces trois personnages furent entièrement 
saccagées et détruites. 

Une partie des émeutiers se rendit à Heffen. Trois bateaux 
chargés d’avoine, furent remorqués jusqu’à l’estaminet « Het 
Sterre » près du grand pont et immédiatement coulés à fond. 

- Les magistrats s'étaient empressés, dès le commencement des 
troubles, à chercher un abri contre la fureur de la populace. Bien 
leur en avait pris, car la colère du peuple monta à son paro- 
xysme, à la suite de la découverte d’un dépôt d'armes et d’instru- 
ments de torture dans la demeure de Papegaeys. 

On ne parla que d’exterminer les magistrats jusqu’au dernier et 
les doyens des corporations eurent toutes les peines du monde à 
dissuader leurs subordonnés d’en arriver à cette extrémité. 

La retraite des coupables fut cependant découverte peu après. 
On les conduisit à l’hôtel de ville, sans leur faire le moindre mal 


et on leur mit sous les yeux toutes les irrégularités commises 
sous leur administration. 

Force fut aux magistrats de jurer de se conformer dorénavant 
aux prescriptions des lois et privilèges, et principalement à celles 
réglant la composition du conseil de la commune. 

Cet arrangement sembla satisfaire les deux partis, et l’on se 
sépara bons amis, au moins en apparence. 

Les magistrats cependant résolurent de se venger. 

La tranquillité s'était à peine rétablie qu’ils allèrent trouver 
le duc Charles, à Bruxelles. Ils lui exposèrent avec force détails 
mensongers les violences dont ils avaient été victimes et accu- 
sèrent les jurés des corporations d’avoir été la cause première 
de ces incidents regrettables. 

Circonvenu par ces rapports.perfides, le duc furieux manda 
auprès de lui à Vilvorde, les jurés des corporations de la ville. 

Ces derniers ne se doutaient pas de la démarche de leurs admi- 
nistrateurs. Aussi se rangèrent-ils à l’avis de ces derniers qui 
les dissuadaient de se rendre aux ordres du Souverain, en leur 
exposant les suites fâcheuses qu’aurait pour la ville, la colère 
bien connue du duc. 

Celui-ci les attendit donc en vain. 

Las d’attendre, il résolut de surprendre la ville rebelle. Les 
magistrats,au courant des intentions du duc, lui dépeignirent une 
seconde fois les intentions belliqueuses de nos concitoyens et les 
dispositions prises pours’opposer aux projetspeu pacifiques du duc. 

Celui-ci, de nouveau, prêta l'oreille à ces rapports menson- 
gers. Il invita donc, de rechef, les jurés à se présenter devant son 
conseil et à lui apporter, à titre de complète soumission, les clefs 
de la ville. 

Pris de peur, et faisant cette fois sourde oreille aux exhorta- 
tions des magistrats, qui cherchaient encore à les retenir, ils s'em- 
pressèrent de se rendre à Vilvorde, ou tous leurs beaux discours 
et explications ne purent fléchir la colère du souverain. 

Le 28 août 1467, le duc fit son entrée en ville à la tête de 
troupes nombreuses. 

(Les chroniques racontent que les brocanteurs de Bruxelles et 
de Vilvorde suivaient l’armée dans l'espoir de pouvoir faire 
bonnes affaires avec les dépouilles des Malinois vaincus). 


Le duc s’installa avec sa cour au Marché du bétail. Il ordonna 
de conduire devant lui les jurés récalcitrants, pour qu’ils pussent, 
au besoin, se justifier des faits mis à leur charge. 

Ces malheureux entêtés refusèrent d’obéir. 

Alors le duc se fit apporter les chartes et les privilèges de la 
ville et les confisqua. Il ordonna ensuite que les jurés auraient 
la tête tranchée, sur l’échafaud dressé devant le beffroi. 

Cette sentence inique aurait été exécutée, si les seigneurs de la 
cour, mis au courant de la félonie des magistrats, n’avaient pu 
dissuader leur souverain de recourir à cette rigueur extrême, 

Le duc se laissa fléchir et il condamna les jurés, au nombre de 
cent quatre-vingt-huit, à être bannis de tous ses territoires. Outre 
les indemnités à payer aux magistrats, la ville eut à lui fournir 
une gmende de 30,000 florins !. 

Privée de ses privilèges, condamnée, en outre, à une contribu- 
tion colossale pour l’époque, la ville se trouva bientôt réduite 
à une situation des plus déplorables. Le malheur rapprocha les 
partis adverses. Le magistrat supplia le duc de lever la peine 
prononcée contre les jurés et d'accorder à la ville un pardon com- 
plet de ses fautes. 

Le souverain se montra accommodant ; au mois de novembre 
les bannis rentrèrent en ville, à l’exception de quelques-uns des 
principaux meneurs. Jean de Voestere, Jean et Henri van der 
Heze, Pierre de Man, Truchir, Jacques Roevere, Jean de Scher- 


1 Le 13 juillet r472,un accord intervint entre la ville de Malines et Jean de Muysen. 
L’arbitre choisi par les deux partis fut Jean de Arundine, docteur en théologie, de 
l’ordre des frères de Notre-Dame. Jean de Muysen assista en personne à la rédac- 
tion de l’acte qui lui allouait à titre d’indemnité la somme de 1,000 florins du Rhin. La 
ville était représentée par Anjoinis vander Aa, commune-maistre ; Gheerdt vander Aa, 
Aerndt Van Diest, Rommont vander Berct, Jan Gooten échevins; Jan van Duffele et 
Jacob Van Voesdonc jurés des bourgeois (poirters), Henric van Erpe, doyen et Ghcerdt 
de Verwere, juré des drapiers, Giellis Vrancx, Lodewijc van Heist, Anthoinis Boons et 
Jan de Elssenere régisseurs de la ville. Ce furent maitres Jan Robosch et Hubert Bac 
notaires, qui rédigèrent l'acte du compromis. Cette pièce fut signée seulement par 
Jan Robosch en l'absence de son collègue. (Rootboek, fol. 26, tome II). Le 8 sep- 
tembre 1476. Jean de Muysen reçut les 1,000 florins du Rhin que lui accordait la ville 
par l’acte précité. Maïtre Jan Robosch fut chargé de passer l’acte de cession devant les 
représentants de la ville et Jean de Muysen prénommé. 

Stads Rekeningen 1479, « betaelt Henric en Jan de Langhe voir haer schade die 
« zij hadden van haers vaders weghe van hare huijse der comotie bij overdrage 


« van de gemeijnte Ixxvij L. (77 ponden). » 


mere, Jean van der Veken, Thys van Luevene, Jan van Schu- 
ren, van Lydekinden, Jean Slinrel, Rombaut van Eygene, et 
Hans Parmentier !. 

Le 16 octobre suivant, Charles le Téméraire signa les lettres 
de pardon, rendit les privilèges qu’il avait confisqués, et édicta 
de nouvelles dispositions pour l’administration future de la ville. 

Ces dispositions réformèrent complètement et annulèrent même 
une grande partie des privilèges de la ville. 

C’est ainsi que nous y trouvons : 

1° La nomination annuelle de deux commune-maistres et sept 
échevins que le duc se réservait ; 

2° Les gens de la loi ne pourrait prononcer la peine de bannis- 
sement sans le consentement de l’écoutète ou du duc ; 

3° Les bannis pourraient être grâciés par le souverain sans le 
consentement des Malinois, et les confiscations, amendes ou autres, 
se feraient exclusivement au profit du duc; 

4° Toutes les sentences ou jugements seraient réformables sur 
appel au souverain ; 

5° Les recours du chef de sens ou impôts se feraient par devant 
le grand conseil du duc ; 

6° Tout étranger pourrait porter témoignage contre les bour- 
geois de la ville; 

7° Tout changement aux règlements ou ordonnances ne se ferait 
que sur le consentement du duc; 

8° Les préposés à la garde des terres des villages de Heffen, 
Leest, Hombeeck, Muysen, Hever et autres lieux ne pourraient 


Stads Rekeningen van 1466 en 1467. 

1 Item. Kerstoffel try apain comoengs, Gheerd van d aa scepen, Johes Keerma 
Deeken, Jan Schoof rentmeest. en. meest. Jan de Leen secretares gezonden te brus- 
sele ae onsen prinse ome te h.wervene die p.vilegien van d stad, en. ome te crighe- 
ne remissie van den Balligen. Wa.n ut xxxviij daghe met dat sij volgden te lovem 
met x p.den xx in octob. Ixvij 

Stads Rekeningen van 1467. 
« Item. Johs, Keerma deeken, Jan Schoof rentmeester en Mr Jan de Leen ge- 
sonden te brussele te loven en te thiene ome ’t trappel van den banne doit 
mede ons gebanne innequamen (3 nov. 1467). » 
Rekeningen van het cramers ambacht 1467. 

« Item, Verteerde cost die ons geswoorene gehadt hebben te Boumire doen sij 
« gebannen waeren ii P. g' Brab. ende waren geswoornen Hendrik hoens en Jan 
« hobbox. » 


= 
2 


+ 
R 


Re ÉCES 


être nommés que du consentement du souverain ou de l’écoutète; 
9° Tout criminel malinois pourrait être jugé en tel lieu que le 
souverain jugerait convenable. 

10° Les impôts ne seraient levés ni diminués sans le consente- 
ment du souverain. | 

Cette ordonnance porta un rude coup aux privilèges les plus 
précieux dont jouissaient nos concitoyens. 

Heureusement que le fameux procès pour les trois étapes n’était 
pas jugé, et les Malinois pouvaient encore espérer de se rattraper 
sur cette sentence. 

Ici encore une déception les attendait. 

Philippe le Bon avait nommé des commissaires appartenant aux 
deux partis pour étudier la question. Ceux-ci étaient : 

Messire Jehan de Horne, seigneur de Baussignies et de Hou- 
descote, sénéchal du Brabant; 

Rasse de Moleure, écuyer, et 

Henry Manus, conseiller en Brabant, 
pour la ville de Bruxelles. 

Messire Colart de Commines, seigneur de Rumeschuere; 

Rolland Duntkerke, seigneur de Hestert et de Hemsrode; 

Maître Symon de Fournelles et 

Maître Jehan de le Keythulle, conseillers, 
pour la ville de Malines. 

Les deux villes s'étaient hâtées de réunir tous les documents 
intéressant leur cause, et de les faire parvenir à la commission 
ci-dessus. Celle-ci étudiait consciencieusement les droits des deux 
partis, quand, en 1488, Maximilien, encore roi des Romains, tran- 
cha la difficulté. 

On se rappelle les difficultés rencontrées par le souverain, en sa 
qualité de tuteur des enfants de Marie de Bourgogne, avec les 
communes flamandes. 

Dans cette lutte les Malinois restèrent fidèles au malheureux 
souverain. Celui-ci se hâta de reconnaître ces bons services, et 
l'ordonnance du 24 novembre 1488 confirma les Malinois, à l’ex- 
clusion des habitants de Bruxelles, dans le privilège tant contesté. 


Nous Maximilian Roy des Romains etc. Cognoissans les grans et leaulx 
Services faiz à Nous et a nostre treschier et tresame filz, par noz bien amez 
les Bourgmaistres, Eschevins, Conseil, corps et communaulté de nostre 


— 308 — 


ville de Malines, alencontre de noz Rebelles subjetz de Flandres, Brabant, et 
leurs Adhérens, en quoy ilz nont espargne leurs Personnes, ne leurs biens. 
Voulans lesdiz services recognoistre, Nous leur avons donné, cedé, trans- 
porté, et delaissé, donnons cedons transportons et délaissons de grace 
espécial par ces présentes, tout entièrement, le Droit, cause querelle et 
action que ceulx de Nostre ville de Brucelles'ont et peuvent avoir alencon- 
tre desdiz de Malines, en Lestaple des Avoines, Seel, Poissons, et en toute 
autre manière de flot, lequel estaple iceulx de Malines, maintiennent a eulx 
competes et appartenir, dont procès a été prece meu au Grant Conseil, de 
noz predecesseurs encore indeciz entre eulx dune part et lesdiz de Bru- 
celles dautre. Lesquelz Droit, Cause, querelle, et action ensemble tous les 
tiltres, previleges et austres choses que lesdiz de Brucelles ont et peueut 
avoir, touchant ledit Estaple, Nous sont echeuz et avenuz au moien de ce 
qu’ilz Nous sont desobeisans, et rebelles. Nous font la guerre, et tiennent 
party a nous contraire. Voulons que les diz de Malines joissent doresena- 
vant paisiblement et entitrement dudit Estaple, ainsi que se aucun empes- 
chement ne leurs avoit jamais este mis par lesdiz de Brucelles. Et que de 
nostre present don, noz lettres patentes, en forme deue, leur soient expé- 
dites, tant par Nostre treschier et feal Chevalier et Chancellier le Seigneur 
de Champnaulx, comme par nostre Chancellier de Brabant, sans avoir autre 
ordonnance de Nous que ces presentes. Lesquelles Nous avons en tesmoing 
de ce Signées de nostre Nom. Le XXIIII jour de Novembre l'An JIIAX 
huit, et de notre regne le IIIe. 
MAXIMILIAN. 


Masimiliaen Roomsch Coninck etc. ende Philips Arts hertogh van Oos- 
tenryck, Heere van Mechelen enz. geven in ’t frans opene Patenten, aen die 
van Mechelen, by de welke sy geven aen die van Mechelen voortz., allen 
het recht dat die van Brussel pretendeerden te hebben in den Stapel van 
Haver, Saut, Visch ende allerhande Vlot, waerom in den grooten raede 
alnoch proces is hangende ongedecideert, ende dat om de getrauwe diens- 
ten aen hun gedaen door die van Mechelen voortz. Soo met hun bloedt, 
als met hun goedt, ende heeft hetselve recht afgenomen van die van 
Brussel om dat sy aen hun rebel waeren, ende tot meerder vastigheidt 
heeft hy dese doen teekenen door Numan ende bezegelt met hunnen Segel 
den 30 december 1488. 


Maximilien confirma ces lettres, à la demande des Malinois, le 


5 août 1516. 
Ce témoignage dut servir au procès qui se continuait sous 
Charles-Quint. 


Celui-ci rendit son arrêt définitif le 7 juin 1531. 

Les Malinois eurent gain de cause. Mais pour qu’il n’y eut plus 
de jaloux, l’empereur accorda à chacun des deux partis la moitié 
du privilège. 

Les Bruxellois purent descendre la rivière sans payer d'impôt. 
Les Malinois durent se contenter de prélever l’impôt sur les car- 
gaisons de sel, d'avoine et de poisson qui remonteraient la Dyle. 


Charles par la divine clémence Empereur des Romains toujours Auguste 
roy de Germanie de Castille de Leon etc... 

Savoir faisons que ouy le rapport de nos ditconseilliers, et les advis que 
dessus. Nous a bonne et meure déliberation de conseil. Avons par ceste 
nostre sentence Defhnitive et pour Droit dit et déclaire, disons et declai- 
rons, que les dit de Bruxelles demandeurs ne sont recevables en leurs 
demandes, fins et conclusions, desquelles avons absoult et absolvons par 
cestes les diz de Malines deffendeurs. Et neantmoins pour aucuns bons 
regards et consideracions, et afin de nourrir Paix et amytie entre les bour- 
geois et manans de nosdittes villes, ordonnons que de cy en avant iceulx 
de Bruxelles pourront mener sel dembas en hault de laditte Rivière de la 
Senne, sans estre tenus de venir estapler en laditte ville de Malines, ne 
échanger de fons ou naviere, en payant toutes fois au dit lieu de Heffene, 
telz droiz et salaires quils soient tenuz de payer en icelle ville de Malines, 
pourtant certifhcacion du lieu ou il auroït esté charge du nombre et quan- 
tite dudit sel et qu’il seroit bon et tel quil pourroit passer a lestaple 
dudit Malines. Et pourront aussi lesdiz de Bruxelles Damont ‘A val laditte 
Rivière mener et faire mener sel et poisson et avenne, sans estre tenuz 
estapeler ne payer aucuns Drois a nostre ditte ville de Malines. Compen- 
sant tous despens et pour cause. En tesmoing de ce, Nous avons fait 
mectre nostre grand sceaul à ces présentes. Donne en nostre ville de Gand 
le septième jour du mois de juing, l’an de grace mil cinq cens trente et 
ung. Et de noz regnes, assavoir du sainct empire le second et des 
Espaignes et autres le sezieme. 


Par lempereur et roy (s) A. PERREMY. 


Le procès, commencé en 1431 se terminait en 1531. Il avait 
fallu un siècle pour décider cette grave question. 


H. Conncxx. 


S. A. M. 20 


Oo — 


RELATION DE L'ÉMEUTE DE 1467, 


extraite de la Chronique manuscrite de Henri Coelput.* 


TUMULTUS MECHLINIÆ EXCITATUS 1467. 


In julio 1407 was binnen Mechelen seer grooten oploop van de 
gemeynle om de dry werven, want daar was onder de gemeynte 
een groole opspraecke dat de wethouders van Mechelen dye ver- 
coght hadden, te welen de sladt van Antwerpen, de vischwerff 
met de haverwerff, en de stadt van Brussel de sautlwerff. Hier 
van wert beticlit Jan van Muysen alsdoen schouteth van M... 
desen hadt soo groote authorityl, binnen M... dal hy jaerlyckx de 
wel veranderde naer zynder beliefte aff ende aenstellende dye hy 
wide sonder iemants contradicte. Noch was er eenen anderen, ge- 
naemt Papegaeys, dye was altyt rentmeester oft scepene van het 
brouwers ambacht, desen hadden geseyt dat de borgers van M... 
wel le weldich waren, ende dat men hen bier soude moeten brou- 
wen op de vlaschbollen, noch soude men hun eyeren moeten in de 
panne slaen, soo en soude daer geene quaede kieckenen aftkomen. 

Daer was noch eenen anderen, genaemt M* Jan Leens, die oock 
wonderlycke dinghen geseyt hadde de Gemeynte seer verachtende, 
ende hier om worden dise dry personen voors. seer veracht ende 
versmaedt, oock seer gehaedt tan de gemeynte van M... Tot dese 
dry huysen liep alle de gemeynte als raesende, oploopende de 
huysen ende in stuck brekende al wat sy daer vonden, ende 
uylkommende vraegden sy de gemeynten dye hen tegen quaemen 
daer sy eenechsints aen toyflelden : met wy will dij wesen, mette 
heeren off mette gemeynte, maer den roep liep met de gemeynte. 

Dit geschuede op eenen saterdagh omtrent elf uren, ende men 
klipte de clocke op dat de gemeynte hun in de wapenen gereet 
maeken soude, ende terstond soo syn naer Hefjfen geloopen een 
deel jongens ende hebben daer twee schepen gevonden gelaeden met 
haever en met saut, de welcke twee schepen de heeren van Meche- 
len wilden laelen passeeren, maer tegens de heeren danck worden 
dese liwee schepen binnen Mechelen gebrocht, achter een huis ge- 


*Né à Malines, le 18 décembre 1606. (Reg. de baptème de N. Dame, fol. 108.) 
Décédé à Malines, le 6 juin 1669. (Reg. de décès de St-Rombaut, fol. 233). 


naemt de Slerre, gestaen aen de groot brugge, ende elck schip 
doornaegelt met eenen grooten houten pyle tot in den grondt. 

De wethouders siende desen grooten moet wille syn vervaert ge- 
weest ende hebben al heymelyk de vlucht genomen ende hen ver- 
borgen gehouden, tot dat de hitte ende rasernye een wynig geces- 
seert waere. 

Als nu de geswoorne van de ambachten vernaemen de vtuchte 
van de wethouderen, hebben elck op haer ambachits caemer vergae- 
dert geweest, ende aldaer ontboeden hun lieden en supposten, dye 
daer gekomen, syn seer gestoort aengesien dat sy gevonden had- 
den ten huysen van den voors. schouteth een tonne vol minckhijsers 
(wolfijsers, moorddagige ijzers, om iemand te vermincken). 
Kihanus. 

Om deser saecke wille is de rasernye van de gemeynte noch veel 
meerdere geweest ende hebben voor hun genomen alle de wethou- 
ders doot te smylen, maer de voors. gesiwoorne hebben hun all Le 
saemen bevolen op groote correctie niemant doot te smyten noch 
00k eenige heeren huysen le pilleren. 

De geswoornen hebben de wethouderen alle doen soeken, ende 
als sy gevonden iwaeren, deden hun lieden komen op het stad- 
huis, ende als alle de heeren in te saemen waeren, hebben alle de 
geswoorne van de ambachten, groot en klein begeert, dat de 
heeren alle de privilegien van de stadt souden voorlesen, d’ welck 
aldus geschiede, ende daer wordt beronden dat ter veel qualyck 
geobserveert worden, d'eerste dat men de twelf schepenen kiesen 
soude, de eerste sessen soude wesen van de wijste en voorsightigste 
Heeren van de Poorterije, de sessen andere schepenen souden 
wesen gecosen van de alderwijste mannen poorters van wat am- 
bacht die 00k waeren, ‘t sy groot oft kleyn, geen uyt gesondert. 

Dese pointen syn de heeren voorgehouden geweest, dwelche sy 
geconsenteert hebben, dat sulckx voortaen soude onderhouden 
worden, ende hebben al le samen malkanderen vergeven datter 
geschet was meller monde maer hael ende nydt gedraegen in 
’t herte. 

As nu desen valschen peys gemaekt was, syn de wethouders 
van Mechelen naer herloch Carel gerijst ende hebben groote 
clachte gedaen niet alleen over de gesivoorne maer 00k over de 
geheele gemeynte, en hebben aen den hertog vertoont de groote 
injurien, force ende gewelkt hun lieden gedaen, soo wel by de 
geswoorne van de ambachten als by de gemeynte, ’{ selve met 
leugens wel stofferende. 


As hertog Carel dat verstaen heeft, is seer toornigh, ende synen 
wegh nemende naer de stadt Vilvoorde, heeft aldaer ontboden de 
geswoorne van de ambachle, ende alsoo geringe. Als de geswoorne 
dat verstaen hadden, soo hebben se terstont dese boolschap gedaen 
aen de heeren van de wet van M... de welke met een gevijns hert 
hebben gesprohen : Gij goede mannen ende Borgers 't samen, wy 
en raedenu niet le comen in de tegenwoordighydt van den hertog 
Carel, gy kent'wel hoe haestig hy is, het soude u niet wel bekomen, 
wy hebben gisteren by hem geweest, ende wy waeren blyde dat wy 
van hem waeren, ende met sulcke is de gemeynte gepaayt geweest, 
ende sy en syn by hertoch Carel niet gecomen. 

Als de herlogh Carel verstont dat het verloren aerbeyt was 
langer naar de geswoornen te verbeyden, heeft voor hem genomen 
naer M... le komen om te sien de aventure dye Godt den Heere 
hem geven soude. 

De iwethouders van M... dit vernomen hebbende, syn terslonts 
gereist naer herlogh Carel, hem biedende ende seer ontraedende 
syn lyff soo niet te aventuren binnen M...want de gemeynte hadde 
in alle wycken ende op alle houcken van de straelen s00 veel 
geschut gestelt om hertogh Carel met syn volck te doorschieten, 
dat het onmogelyk waere de doot te ontgaen, ende hier mede is 
herlogh Carel al nog tot Vilvoorde gebleven. Ten derde werff ont- 
boot herlogh Carel de gesiwoorne dat sy by hem souden komen, 
ende mede brenghen de sleulels van de sladt oft hy wilde selfs 
met gewelt comen haelen, maer als vooren de wethouders ont- 
raeden hen lieden noch veel meer dat sy te voren gedaen hadden. 

De gesiwoorne van de ambachten begonsten te murmureren 
legen de heeren, onder malcanderen seggende dat het hun seer 
verwonderde dat hertogh Carel hen lieden in dry rysen ontboden 
hadde, ende dat hun de welhouderen alltyt van ander advies 
awaeren. Soo hebben sy le saemen gesloten dat sy het sullen avon- 
turen met de sleutels by hertogh Carel te comen, ende ootmoet ver- 
soecken ende hein de sleulels te presenteeren om le comen naer de 
stadt van M... ende met deselve te doen synen willen, ende syn 
alsoo lot Vilvoorden gecomen by herlogh Carel. 

De geswsorne comende by hertogh Caret hebben te saemen he 
te voet gevallen hem gevende de sleutels van de stadt M... ende 
begonste haer ontschuit te doen, maer herlogh Carel gaf hun lieden 
klyn audientie, want sy le seer vermaeckt waeren van de wethou- 
deren, met groote leugenen ende met een goede handspennik cre- 
gen, nieltemin hertogh Carel aenverde de sleutels van de stede van 
M... hen gebiedende dal sy naer huis treden souden. 


Den 28 dagh augusti 14067, dede hertogh Carel synen intre bin- 
nen M... met gewaepender handt, mede brengende vele ruyters en 
voelknechien in meyninghe van de slaat heel te destrueeren ende 
te niet te doen, dit hebben verslaen de oude cleerverkoopers s00 
van Brussel als van Vilvoorde, zyn hertogh Carel van achter naer 
gevolgt met wagens, peerden ende groote sakken om le pachkheu 
het goedt van de Mecheleers. dwelck zy wel meynden dat alles ver- 
beurt was, maer desen aenslagh wisten de gemeyne borgers niet, 
dan alleentyk de wethouderen. 

As hertogh Carel binnen M... was ginck hy recht zilten op de 
veemerkt aen ’t bisschops hoff om een iegelyck te aenhooren ende 
alsdan dede hy comen alle de geswoorne van de ambachten tot 
haer verantiwoorde. 

De wethouderen van M... dit verstaende hebben dese geswoorne 
seer ontraeden van daer te compareeren by hertogh Carel, die 
also achter bleven. 

Dit siende hertogh Carel heeft met eenen grammen moet voor 
hem doen brenghen de privilegien der stadt van M... ende terstont 
synder gecomen acht manspersonen van de gemeynte brengende 
alle de privilegien en de begonsten seer outmoedelyck Le spreeken, 
maer hertogh Carel heeft hun lieden geen gehoor gegeven. 

Om dese saecke waeren de wethouders seer verblydt en hebben 
aen hertogh Carel nog meer valscheyt gesegd begeerende aen her- 
tegh Carel dat men de gemeynte te niet souden doen opdal hunne 
boederye ende leugens bedekt souden blyven, hertogh Carel heeft 
terstondt bevolen dat men voor den beyaarteen schavot of 'tstelagie 
soude maeken, om aldaer te doen onthalsen alle de geswoorne 
vande ambachten. 

Dese tirannie ende boosen raedt mishaegde seer de edelen ende 
Raedt van herltogh Carel die wel waren geinfformeert en hun 
dieden herberghe, van de groote onredelykheidl van de wethoude- 
ren aen de gemeynte gedaen, by haer lieden wethouderen, ende 
principaelyck by hun lieden Schouteth Jan van Muysen ende heb- 
ben hier oft de saecken den hertogh te kennen gegeven ende hier 
mede werdt desen raedt verandert. 

Nochtans niet tegenstaende soo worden dry manspersonen tan 
de gemeynte op het schavot gebracht, die den oploop eerst begonst 
Ahadden, ende waeren alle dry de oogen verbonden om te onthalsen, 
maer wierden nogh by edeldom van hertogh Carel verbeden. 

Als nu dese dry mannen hun lyff versekert waeren, s0o0 heeft 
hertoch Carel een vonnisse laeten uitgaen, by welk vonnisse ver- 
claert werde, dat alle die geswoorne van de ambachten behalvens 


seven klyre ambachten gebannen waren uit alle landen van her- 
togh Carel ende moelen het land ruymen binnen sesse naelsco- 
mende daeghen op haeren hals, en hel gelal der geswoorne was 
188 mannen. ; 

De Prinsen ende Edelen van hertogh Carel hadden medelyden 
met de voors. geswoornen, want sy saeghen dat het allen mannen 
van eeren waren, hebben hen lieden geraeden dat sy van malkan- 
deren niet en souden schyden, maer dat sy trekhken soude naer 
Bommele en Gelderlandt, ende sy hoopten dese saecke noch s00 te 
ontdekken voor hertogh Carel, dat de sentencie van hun in corten 
tydt soude te niet wesen ende wederroepen werdt. 

Den 1 dach september uit voors.jaer trohkken dese 188 geswoorne 
van de ambachten naer Bommel en Gelderlandt ende de prinsen 
van herlogh Carel ende synen raedt hebben sulcken informatien 
gehouden op dese geswoorne dat den ban wordt wederroepen ende 
syn weder naer Mechelen ontboden geweest. 

In ‘1 selve jaer op alderhyligen arendt daer naer quaemen dese 
gebannen voor Mechelen weder naer de sladt ende wierden by de 
gemeynte met groote blydschap uitgehaelt ende elck ambacht 
betaelde alle de costen ende verleth dat haer lieden geswoorne ver- 
teert hadden soo dat de gebannen in geene costen en vielen, maer 
wierden alle gedefrayeert. 

Om welcke tumulle ende desordre te appaiseren hebben die van 
de stadl ende gemeynte moelen geten aen de voors. hertogh Carel 
dertich duysent quldens te belaelen, in sesse payementen door alle 
helwelck de stadt van M... werd 200 geldeloos dat door het ver- 
soeck vande heeren veele ambachten haere renten silver en som- 
mige erven verkochlen om dese penningen te fourniren, onder 
welke was het ambacht oft neringhe van de hal, vercoght een pondt 
oudis die sy hadden op die stadt, noch tiwee dosynen schaelen, 
ende gaeven de sladt over de cruydthalle doe men speceryen in 
vercoghte op condilie dal alle de cremers wesende in de neringhe 
van de halle souden vry ende exempt wesen van alle accysen ten 
eeuwigen daegen, insgelycks deden noch meer ambachten, als ook 
de bonlwerkers. 

As herlogh Carel vernomen hadt, dal de wethouderen met de 
gemeynte van Mechelen ‘! samen veraccordeert ende over een 
gekomen waeren, heeft hem terstond weder om hare privilegien 
gegeven die sy hem in handen hadden gelaeten, ende heeft haar 
nogh veel andere ende stercker privilegien verleenende 00k gese- 
gelt, dan sy te vooren hadden. 

Den 16 oclober 1467 heefi Carel hertogh van Bourgondie ten 


versoecke van die van M... eene gratie ende pardon aen alle de 
gene die oorsaecke syn geweest aan de vooors. commotie, uylge- 
nomen eenighe, die hy witspreeckt in ’tvoors. pardon, gelyk hier 
voorder is blychende uyt de brieven, in het fransch, daer over bin- 
nen de stadt Loven gedepecheert, gelyck hier naer van woorde te 
woorden syn volgende : 


16 octob. 1467. Charles, par la grace de Dieu, duc de Bourgoigne, 

- de Lothier, de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg, comte 
de Flandres, d'Arthois de Bourgoigne, Palatin de Haynau de 
Hollande de Zeelant et de Namur, marquis du St empire Seig* 
de Frise de Salms et de Malines. 


Scavoir faisons à tous présens et avenir que comme puis nagaires ceux 
de ma ville de Malinnes, tant aucuns des mestiers comme autres habitans 
en icelle nre ville se soyent mis tous en armes par manière de commo- 
tion, et de leure volonté indue ayent procedé par voye de fait, comme 
d’avoir abatu et demoly maisons, icelles pillées, dérobées, d’avoir fait 
ediz, ordonnances et statuts et plusieurs autres volontaires et deraison- 
nables, gardés l'entrée d’icelle n'e ville au contempt et vilipendance de 
nous, et de justice, et entreprennant allencontre de nos droits hauteux 
attrait en cause et procès les dits de Malinnes par deuant nous, et ai 
contendu allencontre d’eux, faisant les conclusions tant en matière crimi- 
nelle que civile, et lesquelles sont bien au long contenues, et déclaré au 
procès sur ce fait, et lesquels de Malinnes considérants qu’ils avaient si 
grandement mépris et offensé envers nous, que nor grace et miscricorde 
leurs était nécessaire, nous firent humble supplication et reqt® que n° 
plaisir fut vouloir faire cesser le procès rigoureux allencontre d'eux, et les 
recevoir a eux submettre à nous et a n° jugement, et ordonner entière- 
ment de tout ce qu’ils avoient mespris et offensé envers nous et justice en 
faisant la dte commotion et ce qui sen est ensuivy. La quelle chose leurs 
ayant accordé et octroyé et après que avons esté informé de la vérité des 
choses dessusdites, et par grand avis et délibération bien meure de conseil 
ayons par n'° sentence et jugement, et par grande et meure délibération 
de conseil banni a toujours et perpétuellement hors de tous nos pays et 
seigriss plusieurs des dits de Malinnes, au nombre de environ huict vingt 
comme coupables et charges de la d'® comnation, et il soit ainsy que ceux 
de la loy par nous ordonné en nr° ditte ville et autres notables dicelles 
non bannis, nous ayent plusieurs fois très humblement remontrés qu'a 
Poccasion du ban nr° dt ville, est dépopulée, non pas seulement parceque 
les dits bannis se sont partis d’icelle mais parceque plusieurs autres leurs 
amis et serviteurs s’en départent journellement, tellem' que à cette occa- 


— 316 — 


sion elle est en voye de venir en mendicité, et cheoir en ruine, si de 
nre grace ny est pourvue et remédié; en nous requerant et suppliant en 
toute humilité, que pour honneur et reverence de Dieu n'° createur, et 
afin de préserver nos bons vrays et obeissants sujets n'e plaisir soit leur 
extendre et élargir n'° ditte grace, en rappelant le ban, et en abolissant 
et pardonnant audits bannis ce qu’ils ont mépris et offencé envers nous et 
justice a l’occasion des choses dessus dittes et sur ce leur octroyer et 
faire expédiér nos lettres patentes en tel cas pertinentes. Pour ce est-il que 
nous ces choses considérées, et sur d’icelles eu bon avis et meure délibéra- 
tion de conseil, voulans préserver n'e ditte ville de la ruine et désertion 
dessus ditte, et en cette partie préferer miséricorde à rigueur de justice, 
inclinant aussi a la dite supplication, et moiennant certains conditions 
spécifices et déclarées en nos autres lettres patentes de la date de celles 
octroyées aux dicts de Malinnes, avons de n° certaine science et grâçe 
espéciale quitté, remis et pardonné, quittons, remettons et pardonnons 
par ces présentes aux dicts bannis et à chacun d’eux, exceptés ceux ci 
après nommés, tout ce qu’ils ont mespris, mefaits et offencé envers nous et 
justice à l’occasion des choses dessus dites et leurs dépendances, réservés 
et non compris ceux qui ont été ajournés devant nous pour les dits cas, 
et qui ne sont comparus, mais se sont absentez et aussi réservez tout ceux 
qui par avant le dt ban prononcé s’étoient absentés et rendus fugitifs. C’est 
a scavoir Jean de Voestere, Jean van den Heze, Hendrick van den Heze, 
Pieter de Man, un rommé Truchir, Jacop Roevere, Mrc Jean de Scher- 
mere, Jean van der Veken, Thys van Luevene, Jean van Schueren, Van 
Lijdekinden Schoenmaecker, Jean Slinrel, Rombaut van Eygene, et un 
nommé Hans Parmentier, qui demeuroit en la rue d’Adegem. Et en outre! 
de n°'° plus ample grace avons quitté remis, et rappelé, quittons, remettons 
et rappelons par ces dittes présentes le df ban tel que par nous et par n°° 
ditte sentence a este fait et preféré allencontre des dits de Malinnes et d’un 
chacun d’eux, hormis etnon compris les susdits nommés lesquels voulons 
demeurer bannis et non jouir de notre présente grace et rappel de ban, 
mais tous les autres avons quant a ce restitué et a leur bonne femme et 
renommée a nos dits pays et sg'ir et a n® ditte ville de Malinnes, et a 
leurs biens non confisqués la et ainsi qu’ils estoient paravant le dt ban et 
sur ce imposons silence perpétuel a n. proc" et a tous autres nos officiers 
quelconques, moyennant et parmy ce que les dits de la loy et corps 
d’icelle n°e ditte ville, et habitants de Malinnes fourniront et accompliront 
le contenu en nos dittes autres lettres de la date du jourd’huy et ainsy: 
qu’ils seront tenus de satisfaire et recompenser tous ceux et celles qui ont 
été intéressés et adomagés a la comnotion dessus ditte a l’arbitrage de n° 
dit très cher et feal Conseiller le seig' de Gruse et de Hoedegrat, et de 


nos amis et feaux les gens de n'° grand Conseil estant les nous que com- 
mettons a ce. 

Si donnons en mandement a nos dits chancelier et gens de conseil qui 
appellez ceux que seront a appeller, ils procédent ou fassent proceder, bien 
et duement a la verification et intérinnement de ces présentes et a l’arbi- 
trage des dits dommages et intérêts ainsy qu'il appartiendrat, et ce fait 
mandons en outre anos dits chancelier, gensde notre grand conseil et a tous 
nos autres justiciers et officiers de tous nos pays et seig'ies et de n'° ditte 
ville de Malinnes présens et a venir et à tous autres que ce peut et pourrait 
toucher et regarder, leurs lieutenants et achacun d’eux en droit soit et si 
comme a lui appartiendrait, que de nr présente grace et rappel de ban, 
fassent, souffrent et laissent les dits de Malinnes bannis, exceptés ceux que 
nous avons réservés comme dessus est dit, pleinement, paisiblement, et 
perpétuellement jouir et user, sans leur faire ou donner ne souffrir estre 
fait ou donné en corps ne en biens quelconques destourbiers ou empesche- 
ment au contraire, mais néantmoins si leur dit corps ou aucquins de leurs 
dits biens non confisqués estoient ensuit pour ce prins, saisez, arrestez, ou 
empeschez, les mettent ou fassent mettre incontinent et sans delay a pleine 
délivrance, car ainsy nous plait-il, et le voulons estre fait, et afin que ce 
fut chose ferme et estable a toujours nous avons fait mettre notre scel à ces 
présentes sauf en autres choses notre droit et l’autruy en touttes. donné en 
notre ville de Louvin le 16 jour d'octobre l’an de grace 1467 (sur le pli 
était écrit : par monseig” le duc signé Molesmes et de l’autre côté, visa.) 


Sestienden october 1467. Carel Hertoch van Bourgognien 
heere van Mechelen etc. Naer het verclaeren van aile de particu- 
lariteyten van den lesten oploop ende tumulle binnen Mechelen 
voorgevallen, maekt een Reglement over de regeeringe die in het 
tdoekomende in de selve stadt M... maœt onderhouden worden, mede 
00k de bCoete van dertigh duisent quidens te belalen in sesse paye- 
menten, als blyckt by de selve brieven daer op in l’fransch gede- 
pescheert, gelyck de selve van woort tot woordt hier naer volght. 


Charles par la grace de Dieu duc de Bourgoingne de Lothier; de Bra- 
bant, de lembourg et de Luxembourg, comte de flandres, d’Artois, de 
Bourgoingne, Palatin de Haynau, de Hollande, de Zeelande et de Namur, 
marquis du saint empire seigneur de frise de Salins et de Malines. 

Savoir faisons a tous présents et avenir que comme nagaires aucuns 
du mestier des navyeurs et austres en nostre ville de Malines souls cou- 
leur de l’estaple qu’ils dient appartenir à nostre dicte ville, des Blez, 
avennes et sel passans par la rivière, et dont procès est pendant par 
devant nous entre eulx et ceulx de nostre ville de Bruxelles, de volonté 


— BE) — 


désordonnéz et au contempt de nous et dudit procès ayent a l’environ du 
villaige de Heffen pres nostre dicte ville prins de fait trois navires gisans 
sur la rivière de Zune chargiéz et amplis de grains, lesquels navires 
estoient en chemin parvenir en nostre dicte ville de Bruxelles tant pour 
la provision de nostre hostel comme autrement, et combien que lesdits du 
mestier des navyeurs de Malines eussent fait promettre et jurer aux 
navyeur desdits navires, bourgeois de nostre dicte ville de Bruxelles de non 
eulx bourgier d’illec — toutes voijes iceulx de Malines de fait délibéré 
se ravisitent et en changeant leur propos prindrent de force iceulx navires 
et les amentrent jusques dedans nostre dicte ville de Malines, maintenans 
qu'ils seroyent et demourrayent en possession et en la joïissance dudict 
estaple sans sur ce attendre nostre declaration, ou le jugement dudict 
proces, a ceste cause les dits navyeurs de Malines attrayent à leur volonté 
et entreprinse grant nombre de populaires d’icelle nostre ville de tous 
estas et rompirent et efforcèrent au fond de la dicte rivière lesdicts bateaux 
et grains et en continuant de mal en pis, se transporterent en l’église de 
St Rombaut de nostre ville de Malines, et illec sonnérent la cloche de 
leffroy au son de laquelle cloche le peuple et communauté d’icelle nostre 
ville se assembla incontinent sur le marché, par manière de commocion, 
en grant nombre, arme et embastonné, et d’illec se transportèrent les 
aulcuns d’eux es maisons de Jehan de Musene nostre escoutette de Jehan 
Papegaij, et de maistre Jean Lyon, pensionnaire de nostre dicte ville, en 
intention, au cas qui les y eussent trouvez de les tuer et mettre à mort, et 
pour ce qu'ils ne les trouvèrent point ils rompirent et abatirent les huijs, 
verrières, portes et fenestres de leurs dictes maisons, en sondèrent et 
rompirent les lits, couvertures, sarges et autres meubles, prindrent aussi 
et emportérent avec eulx, or, argent, vaisselle et tous autres meubles et 
utencilz d’ostel qu'ils y scurent trouver. Et ce ainsi fait retournèrent 
devers les autres estans sur le dit marchié en armes, comme dict est. et 
illecques se travellérent tous ensemble de faire et conclure plusieurs 
statuts et ordonnances et entre autres ordonnèrent que doresenavant, nul 
des dicts metiers ne pourroit estre echevin de nostre dicte ville au con- 
traire des certains privilèges octroyez a icelle par nos predécesseurs, que 
Dieu absoïlle et oultre plus rappellèrent et mirent au neant l’élection deja 
faitte de la loij lors prochaine avenir pour ceste annee presente selon le 
teneur de leur dicts privilèges laquelle élection estoit desja lez nos mains, 
et se jugerent de leur auctorité euix estans en ladite comnocion de choisir, 
etnommer telz que bon leur semble pour estre en ladicte loy, et firent 
plusieurs autres ordonnances a leur voulonté, contre et au contempt et 
prejudice de notre hauteur et seignourie et en telle manière se contindrent 
et gouvernérent que par labsence de nostre dict Escoutète, qui pour 
doubte de ces choses s’estoit retract devers nous il nous fut besoin de 


commetre un autre escoutète audit Malines, auquel aussi ils n’ont esté 
obeissans, ains de rechief se sont par plusieurs fois assemblez en armes, 
pour obvier et contre estre a ce que nostre dict escoutete ne autre de par 
nous ne procedait contre les malfaitteurs par appréhencion, detencion ou 
pugnicion. Et qui plus est ont prins par force devers eulx, et en leurs 
maisons les dicts du commun de nostre dicte villes clefs des portes d’icelle 
ville, tellement que nuls de nos subjets n’y povoyent entrer ne issir sinon 
a leur plaisir, et y laissoyent entrer, abs et venir devers eulx tous 
Bannits et gens fugitifs de nos pays pour eulx plus fortifier et mieux per- 
severer en leur ditte commocion. 

Et en continuant et persistant tousjours en leur mauvaise volonté et 
déliberacion, ont depuis prins et arresté en nostre dicte ville deux navires 
chargiés de grains appartenans a aucun bourgeois de nostre ville de Lou- 
vain sans les vouloir restituer, combien qu’ils en ayent esté requis. Et 
avec ce pour empeschier le passaige et le flotaige de tous autres navires 
chargiez et emplij de grain, sel ou poisson, ont fait tendre et mettre au 
travers de laditte rivière de la Zinne une chaine de fer, en attemptant par 
voye de fait, contre certain appointement. préca fait touchant laditte 
chaîne par feu nostre très chier seigneur et Père, que Dieu absoille, con- 
tenant expressement que icelle chaine seroit mise et tenue jus, jusques a 
ce que par nostre dit feu seigneur et Père, parties oyés autrement en 
seroit ordonné. Et lequel appointement avoit esté par nous continué a 
nostre joyeux avenement en nostre pays de Brabant. 

Et ja soit ce que eussions envoyé en nostre dicte ville de Malines, au- 
cuns de nostre conseil notables, et par eulx fait faire au peuple d’icelle 
plusieurs remontrances afin qu’ils se désistassent et déportassent des dittes 
commocions, assemblées et voyes de fait illicite, et aussi qu’ils voulois- 
sent restituer, réparer, et reintégrer ce que par eulx avoit ainsi esté in- 
dueuement prins, attempli, mis avant et esecouté, et a icelle fin leur ayons. 
par nos dis conseilliers fait faire certains commandemens et deffences sur 
grosses paines esperons par tant les ramener et reduire à la voye de 
raison et justice, néantmoins toutes ces choses ny avoient pu profiter, 
ains estoyent demourés endurcis et obstinés de plus en plus en leur dicte 
commocion, tellement que la chose venue à la cognoissance de nostre Pro- 
cureur général, icellui nostre procureur eust attrait en cause et mis en 
procès lesdis de nostre ville de Malines par devant nous, et contendu tant 
à l'encontre du corps et communaulté de nostre dicte ville ! comme d’au- 
cuns particuliers d’icelle en très grandes paines et amendes criminelles et 
civilles lesquelles sont bien au long déclarés au procès sur ce fait. Surquoy 
iceulx de Malines considerans leur grans mesprisures et offenses nous eus- 
sent en toute humilité fait supplier et requerir voulons faire cesser le pro- 
cès rigoureux ainsi commencé a l'encontre d’eulx, et les recevoir a eulx 


submettre entierement a nous a nostre jugement et ordonnance de tout ce 
qu'ils avoyent et povoyent avois mespris, et offencé envers nous, et justice, 
et faisant ladicte commocion et ce qui en est ensuy. La quelle chose nous 
les voulans reduire et traictier en dousceur,leur ayons accordé et octroyé, 
moyennant ce qu’ils nous délevré et mis en nos mains, toutes les lettres, 
chartres, privilèges, franchises, ct libertés du corps de nostre dicte ville 
et ainsi toutes les keures, statuts et ordonnances des mttiers d’icelle, les- 
quelles au moyen de la conmocion dessus dicte, ils avoyent et ont pour 
faittes entièrement, et de tout se sont raportés sans excepcion ou condi- 
cion quelconque a nostre jugement et ordonnance. Pour ce est il que nous 
les choses dessus dictes considérées et suricelles eu grant advis et meur de- 
liberacion de conseil, ausdits de Malines, en préférant grâce et mistricorde 
a rigueur de justice, attendu la grande humilite en laquelle ils se sont 
unis et rendus envers nous, avons quitté remis et pardonné et aboly et de 
nostre certaine science, grace speciale auctorité et plaine puissance, quit- 
tons, remettons pardonnons et abolissons par ces présentes tout ce que 
par commocion, dont dessus est faite mencion a l’occasion et par les cir- 
constances d’icelles, ilz et chacun d’eulx ont et peuvent avoir mespris, 
offensé et délinqué envers nous et justice en quelque manière que ce soit, 
en mettant à néant ledit proces commencé à l'encontre d’eulx, avec tout ce 
qui s’en est ensuivy, et sur ce imposons silence perpetuel a nostre dict 
procureur general, et a tous autres nos officiers quelzconques pourvus 
toutes voys que iceulx de Malines seront tenus satisfaire, reparer et amen- 
der civillement ausdits Jehan de Musen nostre escoutete, Jehan Papegay, 
maistre Jehan Leon et autres parties interesstes premierement et avant 
toute œuvres les pertes donmaiges et intérestz, qu’ils et chacun d’eulx ont 
eu et soutenu par ce que cy dessus est déclairé a l'ordonnance arbitraige et 
jugement de nous ou de nostres chiers et feaulx chancelier et gens de 
nostre grant conseil, estans lez nous que conmettons a ce et de nostre 
plus ample grace leurs avons restitué et rendu, restituons et rendons par 
ces meisme présentes tous leurs ditz privileges, droits, franchises, libertez 
heures Statuts et ordonnances pour en joyr et user doresenavant soubs les 
conditions et modifications cy après déclairées et sauf les points et articles 
cy dessoubz touchiez, au regart des quelz avons corrigé, amendé, et dé- 
clairé, corrigeons, amendons et déclairons leurs ditz privileges, franchises 
et la forme et manière qui s'ensuit. C’est a scavoir touchant le renouvelle- 
ment de la loy de notre ditte ville de Malines, que icelle loy sera dorese- 
navant le lundy après la mi-août refaitte et renouvellez par nous ou par 
nos commis, lesquelz choisiront, et eliront de par nous deux commune- 
maistres et sept eschevins pour estre en ladicte loy.Lesquels deux commu- 
nemaistre et sept eschevins seront présentez a notre escoutete du dit 
Malines, qui recevra d’eulx au nom de nous, le serment à ce pertinent. 


Nonobstant certains prévillèges que les ditz de Malines avoyent pour le 
renouvellement de ladicte loy lesquels previllèges nous avons quant a ce 
aboliz, abolissons et mettons au néant. 

Item et quant à la manière qui sera doresenavant tenuz enfait des Bannis- 
sements en nostre ditte ville, nous ordonnons que lesdicts de la loy ne 
pourrons proceder à faire aucuns Banissement sans la présence de nostre 
dicte escoutete, et qu’il ne saiche la cause du dit Ban, soit que lesditz de la 
loy veuillent proceder par informacions secrètes ; franches, ventez ou au- 
trement nonobstant privilège, coustume ou usage au contraire. Et quant 
nostre dict escoutete aura sceu lesdites informacions secrètes, il ne les 
pourra ne devra revelerne manifester à partie, ne aussi faire traictie ou 
composicion pour empescher justice, mais sera tenu de requérir le jugement 
de la loy tel qu’il appartiendra, saulf toujours à nous et à nos successeurs 
l’auctorité et povoir de faire et impartir nostre grace à ceulx qui seront 
condempnez par les ditz de la loy se bon semble à nous ou à nos dictz 
successeurs. 

Item au regard de ceulx qui seront bannis avons déclairé et ordonné, 
déclairons et ordonnons que non obstants les dit previllèges d’icceulx de 
Malines, lesquels quant à ce point avons cassez et adnullez, cassons et 
adnullons entierement, nous et nos dicts successeurs pourrons toutes et 
quantes fois qu’il nous plaira rapeller et remettre à nostre dicte ville, sans 
le consentement des dicts de Malines, toutes personnes qui en auront esté 
bannies par ceulx de la loy d’icelle, pour quelque cas que ce soit, et que 
les composicions qui viendront et seront receues à cause du rappel que 
ferons des ditz bannis à leur calenge de nostre dit Escoutéte nous appar- 
tiendront seul et pour ce tout, et aussi nous appartiendront entierement 
toutes confiscations et toutes amendes qui seront jugées et déclairées sans 
ce que les dits de Malines y puissent ou doyent aucune chose avoir ou 
demandez soubs couleur de leurs dites previllèges coustumes et usages, 
lesquelles quant à ce nous abolissons par la teneur de cestes, et au regard 
des composicions qui seront faites pour le rapel de ceulx qui auront esté 

-banniz par informacions secretes, franches vérités ou soubmission, sans le 
calenge de nostre dit escouttte, les ditz de Malines y prendront la moitié 
tant seulement et nostre dit escoutète l’autre moitié a nostre prouffit. 

Item quant à ce que nostre dite ville a previllège que les sentences et 
jugemens de la loy d’icelles ne sont point refformables, se ce n’est en cer- 
tains cas, nous avons ordonné et ordonnons pareïillement que non obstant 
le dit previllège lequel touchant ce point, demoura du tout aboly, la dite 
loy sera et demourra reformable, et appellable en fous cas, et pourront, les 
parties qui se sentiront grevées et intéressées par leurs sentences et juge- 
mens appellez ou proceder par voye de reformacion par devant nous, et 
les gens de nostre grant conseil estans lez nous, devant lesquels ceulx de 


la dite loy comparaitront, et seront tenus de repondre et estre à droit en 
cas d'appel et de reflormacion, tout ainsi que les loix d’autres nos villes 
subjettes à appellacion et refformacion devant nous et nostre dit grand con- 
seil. 

Item touchant le recours du chief de sens lequel les ditz de la loy 
povoyent par ci devant prendre à litge, avons semblablement ordonné et 
ordonnons qu'ilz seront tenus d’eulx traire a chief de sens en tout cas, 
dont ils ne seroyent saiges, par devant les ditz gens de nostre grand conseil, 
quant nous ou les ditz gens de nostre grant conseil seroïs en nos pays de 
Brabant, Flandres, Haynau, Artois, Boulenais, ou Namur, mais se nous 
ections hors d’iceulx Pays ils seront tenuz de prendre leur chief de sens 
devers ceulx de nostre conseil qui pour le temps seroient par nous ou nos 
successeurs ordonnez au gouvernement de la justice générale d’iceulx 
pays. 

Item sur ce que nostre dite ville a previllège que nul estrangier ne peut 
porter tésmoingnage à l’encontre d'un bourgeois d’icelle, nous en sur ce 
bon et meur advis avons déclairé et déclairons par ces dittes presentes, 
que nonobstant le dit prevelège, qui en ce cas demeure et demourra per- 
pétuellement aboly toutes personnes dignes de foy seront doresenavent 
receues et admises à porter tesmoingnaige en tous cas criminelz et civilz 
sur et alencontre des Bourgeois de nostre ditte ville. 

Item touchant les keures et ordonnances que les ditz de la loy de nostre 
ditte ville, en vertu desditz previllèges ont puissance de faire et les 
accroistre et diminuer à leur plaisir, avons aussi ordonné et ordonnons que 
nonobstant iceulx previllèges les dits de la loy ne pourront sans nostre 
Escoutète au nom de nous faire Keures ou ordonnances quelles quelles 
soient, et que neantmoins les dits Keures et ordonnances seront revocables 
à nostre plaisir. 

Item pour ce que les ditz de nostre ville de Malines se sont par cy devant 
avancez au prejudice de nostre hauteur et seigneurie de commettre à leur 
plaisir les maires et praistres que gardent les prez et terres des bonnes 
gens es villaiges de Heffene, Leest, Hombeke, Musene, Hever et autres, 
assiz ou enclavez au terroir du dit Malines, soubz la jurisdiction de nostre 
ditte ville, nous avons ordonné et ordonnons que doresenavant les ditz 
Praistres ou maires ne pourront estre commiz et ordonnez sans le consen- 
tement de nostre dit Escoutete ou bien de nous, lesquels praistres ou maires 
seront renouvellez chascun an par lesditz escoutete et ceulx de la loy, et 
seront neantmoins par nous destituez quant bon nous semblera. 

Item sur ce que nostre dicte ville à prevellège que nul Bourgeois ne 
peut estre mené pour quelque délit que ce soit hors d’icelle ville, mais sera 
et demourra justiciable par devant la dite loÿy et non aillieurs, nous en 
corigeant et refformant ledit prevellège quant à ce, avons déclairé et 


DS Lit 


ordonné declairons et ordonnons que se en nostre ditte ville avoit cy après 
aucun prisonnier détenu, pour cas de crime de lèse majesté ou autre 
énorme cas, pour lequel nostre plaisir fust d’avoir et prendre connois- 
sance de son délit, nous sans avoir regart audit prevelège, et non obstant 
icelui le pourrons faire prendre et amener hors de nostre dicte ville pour 
ly faire faire son procès, la ou ainsi qu'il nous plaira, sans ce que les ditz 
de la loy le puissent empeschier ne y contredire en aucune manière. Et 
outre plus se devant nous ou lesditz de nostre grant conseil estoit ques- 
tion d’aucun prisonnier qui aurait appellé de sa prinse ou détencion et avant 
que les ditz de la loy leussent condempné, veue sa confession, nous et les 
ditz de nostre conseil au moyen des dittes appellacion et refformacion pour- 
rons mander et faire prendre le dict prisonnier, se mestier est et la manière 
est a ce disposé, selon que verrons estre a faire pour raison. 

Item quant au previllège par lequel lesditz de nostre ville de Malines ont 
povoir et faculté de acroistre et diminuer les assiz d’icelle nostre ville a 
leur plaisir et volonté, nous pour certains consideracions a ce nous mon- 
dans, avons aboly et abolissons ledit previllège touchant ce point, et 
avons ordonné et ordonnons par ces dittes présentes que doresenavant 
iceulx de Malines ne pourront mettre sus, ceuillir, ne lever aucun assiz en 
nostre ditte ville, ne iceulx acroistre ou diminuer, se n’est pas le congié, 
octroy, et licence de nous, et de nos ditz successeurs dont ilz seront tenuz 
requerrir et obtenir noz lettres patentes en tel cas necessaire ainsi et par 
la manière que font plusieurs autres noz villes en cas semblables et de ren- 
dre compte par devant noz cosmis de la recepte et despence des deniers 
qui viendront et isseront desditz assiz et avec ce pourront desditz de nostre 
ville de Malines vendre doresenavant aucunes rentes viageres, ne autres 
sur le corps d’icelle nostre ville sans nostre octroy et consentement, dont 
il appere par nos lettres patentes, non obstant quelconque previllège ou 
usaige qu’ilz ayent ou contraire. 

Et au surplus touchant certains previllèges que lesditz de mestiers se 
dient avoir par lettres au contraire, nous avons declairé et déclairons que 
iceulx des mestiers joyssant de leurs ditz previllèges si et en tant qu'ilz en 
ont deuement usé et tant qu’il nous plaira, en reservant à nous et à nos 
ditz successeurs seigneurs et dames de Malines de povoir rappeller, revo- 
quer ou moderer lesditz previllèges ou coustumes, toutes fois que bon 
nous senblera. 

Et moyennant nostre présente grace, rémission et abolicion, seront 
iceulx de Malines tenuz de nous payer et payeront pour amende civile ou 
a nostre receveur général de toutes nos finances pour et au nom de nous, 
lequel sera tenu de faire recepte à nostre prouffit la somme de trente mille 
florins de Rin du pris de quarante gros de nostre monnaye de Flandres 
pièce, aux termes cy après déclairez. C’est as savoir six mille florins au 


terme de noël prochain venant, quatre mille au noël prochain en suivant 
qui sera en l’an mil ccc soixante huict, quatre mil a l’autre noël après, et 
ainsi de noël en noël, et de terme en terme, jusques en fin de paye, dont le 
dernier terme et payement esscherra au noël qui sera en l’an mil ccc 
soixante et treize. 

Et pour la seusle de tout le payement de la ditte somme de XXX m flo- 
rins seront iceulx de Malines tenuz de baillier et bailleront a nostre dit rece- 
veur général pour et au nom de nous leurs lettres obligatoires scellées du 
scel de nostre ditte ville, par lesquelles ilz obligeront le corps et commu- 
naulté en général, et tous les Bourgeois, mannans et habitans d’icelle en 
particulier, avec leurs biens quelzconques, et chacun pour le tant au paye- 
ment et solucion d’icelle somme de XXX m florins du Rin et monnaye 
que dessus aux termes cy devant déclairez. | 

Si donnons en mandement à nostre chancelier et gens de nostre grant 
conseil estant les nous,que appellez ceulx qui seront à appellez, et moyen- 
nant l’accomplissement des choses cy devant touchiés, ils procèdent bien et 
deuement à la verificacion et interinnement de ces presentes, à l’arbitrage, 
tranxacion, et jugément des reparacions, satisfacions et asmendes des par- 
ties blessées, et interessées cy devant nommées, ainsi et par la manière 
qu’il appartiendra. À ce ait mandons en oultre à sceulx noz chancelier et 
gens de nostre grant conseil, à nostre dit Escoutete de Malines et à tous 
autres justiciers et officiers quelzconques presens et à venir, leurs lieute- 
nants et chacun d’eulx en droit say, et si comme a lui appartiendra, que de 
nostre présente grace, remissiOn, abolicion et restitucion ilz facent, souf- 
frent et laissent lesditz de nostre ville de Malines et chacun d’eulx joyr et 
user plainement et paisiblement perpétuellement, et à tousjours sans leur 
faire mettre, ou donner ne souffrir estre fait, mis ou donné, ne à aucun 
d’eulx en corps, ou en biens, ores ne pour le temps à venir aucun destou- 
bier ou empeschement au contraire, mais en cas se leurs corps ou aucuns 
de leurs biens estoient, ou sont pour ce pris, saisiz, arrestez, ou empes- 
chiez, les mettent ou facent mettre sans délay à pleisne delivrance. Car 
ainsi nous plaist-il et afin que ce soit chose ferme et estable à tousjours, 
nous avons fait mettre nostre scel à ces presentes et aux semblables dou- 
bles. Sauf en autres choses nostre droit et l'autruy en toutes. Donné en 
nostre ville de Louvain le XVJ® jour d’octobre lan de grace mil cccc 
soixante sept. (Sur le pli etoit escrypt) par Monseigneur le duc. Signé 


Gros. 


CE 








A PROPOS 


DE 


PEERKEN UIT 1 BUER WEITSTROO 


A la fin de l’article ! que M. Notelteirs consacre au célèbre médi- 
castre Peerken uit ’t Bæxweitstroo, nous lisons avec qauel- 
qu’etoniement, les coaclusisas que notre honorable coafrère tire 
des documents qu’il vient d’analyser. 

Quel que soit le siyle déclamatoire de ret acte d’accusation, il 
nous semble que les fiits imputés à Peerken n’en restent pas 
moins acquis, entiers et nomoreux. 

Au commencement de sa notice, l’auteur lui-même, nous pré- 
sente Peerken uit ’t Bækweitstroo comme wx empirique trai'ant ses 
malades aussi bien par des pra iques superskitieuses unpressionnant 
vivement la foule ignorante et crédule que par une médication vague- 
ment scientifique. Et en termiiant son article, le biographe de 
notre médecin malgré la Faculté, nous le représente comme une 
victime des jalouses manœuvres de praticiens dûment diplômés, 
mais dont la science se trouvait éclipsée par celle de Peerken. 

Pourtant 1l est établi que le médicastre pratiqua l’art de guérir 
sans diplôme, brevet, ou autorisation quelconque, qu'il était 
récidiviste en la matière, ayaat eu, de ce chef et à différentes 
reprises, maille à partir avec la justice ; de plus qu’on a saisi chez 
lui, le ro frimaire, des médicaments gatés ou mal preparés et 

1 Voir pages 81 et suiv. 

SX M. 21 


Lg 


er, ee 


inefficaces pour guérir aucune mal: die. Enfin qu’il avait, au dire, 
de l’auteur lui-même, « /a déplcrable manie de persuader à ceux qui 
le consultaient lorsque sa méd.cation restait en défaut, qu'ils avaient 
été l'objet d'un maréjice quelconque, en d'autres termes, qu'ils étaient 
touchés d'une mauvaise nu di. » 

Ceite dernière accusation, d'apparence assez anodine, était 
cependant la plus justificatrice de sa condamnation. En effet, si 
ses prescriptions restaient souvent inefficaces, au moins, à notre 
connaissance, n’occasionèrent-elles pas mort d'homme. Il n’en 
fut malheureusement pas ainsi ce ses accusations de sortilège. 
A ce sujet le documeut ! que nous faisons su vre ici nous révèle 
un fait qui fera paraître la condamnation de Peerken bien insuf- 
fisaite, malgré l’article de M. Notelteirs. 

February 1793 — Dito vrylag lyding dal eenige boeren tot 
Meerbeeck ? een wasscherse verbrand hebben, omdal zy haer 
be-chrldigden een kind belooverd le hebhen want den boer van 
Bockweyl Slrooy, tusschen Pastrug en el gehuodt Julte die zig 
mel genezingen en belezingen bemoyl, had uen den vuer gezeyt 
dal uen zyn kind eene kwaerte hand hul geweesl. en dal hetienand 
was die duege/ycx in syn huis Rwam De looveresse verbrand tot 
Meerbehe was eene oude vrorw die haeren kosl icon in de Pas- 
tory. waer 2y klyn huyswerk dlede, den hof zuyrerde, de polagie 
plukle, en: Wetke rrydug nuer middag in hel Lof zil ende, aen 
een kind dat nel huere moeder voor hacer zut een appeltjen gaf, 
hebbende zy uyt de Pastory eenige appeien in haeren suk gesteken 
int vroeg van den avond wirdt dE kind zckolyk wuer op de 
moerler seffens suspicie kreeg en hel zelre hacren man eenen her- 
bergier genuemt baudewyn verleldte. In de zelrve herberye zal den 
broeder van dezcn Baudewyn. die syn vtrorw int hindersed ge- 
slorten was en die daartoer had eenen beweg gedaen, dezen «dit 
gevcal van dil kind verslaende, riep seffens uyt dal syn vr'ouw ook 


1 Ce dicument est extrait d’un manus:rit rep \sant aux Archives communales de 
Malines et intitulé : Cronijke van Mechlin, dcr Schiliens. Time 7, pp. 315 et 
suiv. N us en devons la communiati »n à l obligeance de ntre c Iègue, M. Cor- 
demans. 

2 M. Notelteirs rapporte la légend > d’un fait du mème genre qui se serait passé 
à Keerbergen. S'il n’y pas là une erreur de lieu (Keerbergen au lieu de Meerbecck) 
la culpabilité de Peerken n’en est que plus grande, 


moest beloorerd geweest hebben, wier op <y om seren vren 
s'aronds beslote die oude vou le gaen roerpen om in de herberg 
te komen. welke eenen rok aenschuddende met hun daer naer toe 
ging. Maer onderwegen haer dil vremd voorkomerde, waerom 
sy haer naecr die herherge wilde doen komen in de plaels dat zy 
selfs by huer zouden komen. weygerde 3y voorder te yaen, waer 
0p zy haer in die he: berge gesleurt heb'ien, en waer seffens een 
gr'oot vuur aengemuekt zynle, zy hier dwongen het kind te onloo- 
veren, en wil zy dar leg'n bybracht ofl niet, wierpen haerï 
op l vier, wner 3y haer van ly l'lol ty wuylrock?n en 100 her kind 
ally l het zelre blecf, liepen er cenige naer haere wooningen om 
alles te doorioehken, en dar de vorzaeke der betoocering te vin- 
den, en lrokhken eindelyh uyl een k sl een zyde spek, iwaer in 23y 
hun lielen voorstaen de tonrerey te schuylen. waer op 3y dat zelve 
spek met haer in°t vuur wirpen, waer in dat ongelnkkig slagtoffer 
van de Funaïisme om elf uren snachs den geest gaf. 

De pasloor die onderlusschen aldaer was gekomen, en hun ver- 
zekerde dal die onde vromc een eerlyk mensch was, moest weg- 
vlrrglen. 

De pareils faits méritent-ils une rép-ession sévère ? Q'iand un 
empirique voyant sa réputation d’infaillible guérisseur atteinte, 
n’hesite pas à a-ciser une ianore 1te vieille femme de maléfices — 
accusatio1 qui cause la mort de celle-ci, après les plus horribles 
souffrances — mirite-il de rester imp'ini ? Doit-on s’étoaner que 
les hommes de l’art se soieat récriés coatre ces abus inqualifiables 
provoqués par un charlatan ? Loin de croire à un esprit systé- 
matique de la part de la faculté, ne serait-on pas en droit de dire 
que ces hommes ont agi sous l’impulsio 1 d’ua sentiment de répro- 
batioa biea légitime et géaéral à tout le monde. Comment établir 
la supériorité des couaaissa ces scieatifiques que M. Notelteirs 
attribue gratuitement à Peerkea uit ’t Boekweitstroo. Sa réputa- 
hon éclipsait peut-être bien celle de plusieurs médecins pa‘entés de cette 
époque, soit, mais au prix de quels procédés se l’était-il acquise. 
Des hommes comme J.-B. Jo froy et J. Ignace Le Clercq, tous 
deux membres de la commission de santé de l’arrondissement de 
Malines et appelés à titre d’experts par le tribunal, ne devaient 
sou‘frir en rien de l'éclat de la renommée de Peerken. Est-ce le 
maauscrit doat nous parle l’auteur, qui justifie, aux yeux de 


56 


celui-ci, l’auréole de science dont il pare généreusement le 
médicastre. Nous ignoroas l’existence de ce recueil, mais nous 
sommes portés à croire que le médicastre ayant puisé ses con- 
naissances, comme M. Notelteirs nous le dit du reste, dans les 
écrits anciens et contemporains, il n'ait fait que rassembler des 
faits connus. 

La médecine ne fit, en effet, de réels progrès que dans la 
seconde moitié du xvurt siècle. Mais alors, cependant, on n’en était 
déjà plus, à employer des médicaments gâtés et inefficaces à 
guérir aucune maladie. Et l'affection dont le traitement fit la 
réputation du médicastre était bien co:nue à cette époque. 

Des épidémies de dyssenterie avaieut déjà sévi à Bruxelles en 
1739 et 1740 ; une autre, plus meurtrière encore, en 1779, fit de 
nombreuses victimes, non seulement à Bruxelles, mais dans le 
Hainaut, où Eloy, un savant, l'observa et en laissa une etude 
2ncore très estimée. À Bruxelles, ce fut une illustration médicale 
d'origine malinoise, J.-C. Jacobs, qui l’observa de 1776 à 1783 et 
nous en a laissé deux excellentes descriptions, donnant le traite- 
ment de la maladie, basés sur des faits scientifiques et sur lexpé- 
rience. À Anvers, c'était Van Elsacker. Dans les Flandres, où le 
fléau exerça ses ravages pendant douze ans, la maladie fut l’objet 
des études de P.-J. Van Baveghem. Eu 1704, encore dans les 
Flandres, Van Dorpe nous laisse ses observations. Enfin, citons 
pour mémoire les noms d’autres illustrations, tels que Cullen 
Sydenham, Stoll, Haïler, Tissot, Zimmerman, Sauvages, qui s’en 
occupèrent à cette époque. 

Ce n’est donc pas notre médicastre Peerken uit ’t Boekweitstroo 
qui a découvert le traitement rationnel de la d’,ssenterie, et moins 
encore pour les autres affe tions dont 1l s’est occupé que pour 
celle-ci, contribua-t-il au progrès de la médecine. Sa réputation 
avait d’autres sources que la scieace, et les médecins contempo- 
rains, formés par les savants de cette époque, n’auront pas eu à 
envier sa gloire frelatée et d'un genre spécial qui, comme aujour- 
d’hui encore, du reste, s'acquiert à coups de grosse caisse et de 
am-tam,. | 

À notre avis donc, Peerken uit ’t Boekweitstroo n’a droit à 
cucun éloge, aucune gratitude ; bien plus, il nous paraît impos- 
sible d’excuser les maux qu'il fit ou qu’il provoqua. Sa condam- 
nation dès lors, doit être considérée comme juste et modérée. 

D' G. Van DooRsLAER. 














MÉLANGES 


RP TT IT TS LT PPT LT DSP SS LPS ISS 


Baptème de Juifs convertis, 1406. 


Dans son très curieux ouvrage : Nofes et documents sur les Juifs en Belgique 
sous l’ancien régime, notre savant collégue, M. Ouverleaux, parle (p. 92) de 
baptêmes de Juifs à Li'ge et à Bruxelles, en 1573 et 1722. Il publie à ce 
sujet d’intéressants extraits de registres qu montrent l'importance que l'on 
attachait à ces conversions, à cause de la rareté du fait. A titre de rensei- 
gn m nt documentaire, nous faiscns suivre ici un extrait ds comptes de la 
ville de Malines de 1405-1406. Il nous apprend que la ville dépensa cette 
année une somme de VI livres VIII deniers à acheter des vêtements, du 
linge, des chaussures, etc., doun:s le jour de leur baptème à des juives se 
converti sant au christianisme, avec leurs enfants. 

Com, tes de la ville, registre n° 1073. Année: 1405-1406. Folio 235. 

Vutgegheven ‘der Jodinnen met haren kinderen die gedocpt waren te 
Sinte Peters van h ren rocken, onder en boven, van lynwade, van causen, 
eu van schoenen ende van capuynen, comt al op XXX s. IT d. gr°. vlems.….. 
al VI L VII d. 

H°C: 


Us et Coutumes. 


Il nous parait intéressant de relever l’origine des traditions, usages et 
coutumes, qui nous ont té léguës par nos ancêtres. 

Une note trouvée dans un auteur ancien, nous a permis de rattacher un 
usage encore observé de nos jours, à un fait qui s’est passé à une époque 
bien reculée. 

Annuellement, au premier dimanche du mois de juillet, jour auquel on 


RU 


célèbre la solennité de saint Rombaut, patron de Malines, la châsse conte- 
nant ses reliques est portée en procession par les rues de la ville. 

Les membres des corporations et des gildes, se relecvaient dans l’office 
de porter ces reliques. Aujourd’hui cette fonction est remplie par les 
patrons des différents miètiers, qui travaillent pour le compte de la ville 
(sladsmeestes), aidés par les membres des trois seul:s corporations restées 
organisées : les Ja dinivrs, les Porte-faix et les Brouelleurs. Une autre proces- 
sion dans laquelle figurait la chässe renfermant les reliques du saint, fut 
promen'e avec li mème solennitt à travers les rues de la ville jusqu’à la 
fin du xvue siècle. 

L'origine de cette procession remonte à l’an 1302. En cette anne, la 
ville assigée par l'arme du duc Jan IT étrit menacée de la famine. Pour 
y échapper, la popalation décida de tenter un dernier effort. C’était le jour 
du J:udi-Saint. On apporta au milieu de la grand’Place, la châsse de saint 
Rombaut, et après avoir imploré publiquement l'assistance de Dieu et du 
saint, les habitants de la ville, en groupes nombreux, sortirent précipi- 
tamment de la ville par l1 porte de Bruxelles, et tombèrent avec rage sur 
les assiïgeants. Ceux-ci disp:rsès, surpris, prirent la fuite, et les Mali- 
nois rentrèrent triomphants en ville, amenant butins et vivres. Ce fut 
pour la population un vrai jour de fète. Où porta les reliques de saint 
Rombaut autour de l’enceinte de la ville, et il fut décidé q r’annuellement 
à pareil jour ‘, on ferait une procession solennelle, pour perp£tuer le sou- 
venir de la victoire. 

Cette procession se fit régulièrement chaque année jusqu'en 1483, 
lorsqu’un incident donna lieu à l’institution d’une pratique encore en usage 
aujourd’hui. 

Au cours de la procession, la châsse de saint Rombaut fit une chute. On 
attribua la cause de l'accident au manque de forces des porteurs qui, paraît- 
il, étaient encore à jeun..Il fut décidé alors que les membres de corporations 
désign£s pour porter les reliques sera'ent nourris avant la sortie de la pro- 
cession. 

Voici la note que R:mmzrus Valerius donne à ce sujet : 

1483. L: sinte Rombouts kaïse ontent din Waltermo'en guallen, s0o die in den 
Paes-lydt wierdt omogediagen : dit ge:chi:de om dat de D'acghers krachteloos waeren ; 
want sy niet ontbelen en badden. Als dan wierdt by het magistrast veordonneert, dal 
de ambachten aën bunne g'sellen die by keere d2 hkasse moeslen draeghen des s’mor- 
gens den ontbeyt sauden geven, al eer sy onder de kasse mochlen komen. 


1 Ce j ur subit plusieurs m »difications, aj urnée peu de temps après au quatrième 
jur de Päiques, :1 fut décidé en 1757 de faire la process on au troisième dimanche 
après Pâques. Actuellement elle se fait encore en ce jour, à l’intérieur de l’église 
Saint-R 5mbaut. 


ee 


À partir de ce jour cette ordonnance a été strictement observée, et voilà 
pourquoi encore aujourd'hui, on sert dans un des locaux des Halles, un 
réconfortant repas, aux patrons des métiers et aux membres des corpora- 
tions mentionnées ci-dessus, chargés de porter la chässe de saint Rom- 
baut. 

D' G. Vax DooRsLaEr. 


Publications nouvelles 


Tableaux, sculptures et objets d'art conservés dans les édi' ces religieux et civils de 
Ma'ines, far Emmanuel Necfs. Deuxième édition revue, corrigée el augmeniée far 
Hyacinthe Conninckx. Malines, Cordemans, 1891. Le zélé secrétaire de nctre 
cercle a fait là une œuvre fort utile Cet ouvrage, d’une utilité appréciée 
dès longtemps non seulement à Malines mais partout où l’en s'intresse 
aux œuvres d’art et à leurs auteur», n’était plus à jour. Depuis 1869, date 
sa parution, bien des livres, bien des articles dissiminés dans mille et ue 
revues, avaient rendu l’ouvrage de feu Neefs incomplet. Avec une patience 
digne d’eloges, M. Coninckx en a vérifié tous les renseignements, toutes 
les indications, tous les docu‘nents, toutes les dates. Rognant par ci, 
rectifiant par là, completant partout, notre secr'taire est arrivé à faire de 
ce volume un guide complet et sûr, indispensable aussi bien à ceux qui 
s'occupent du passé de notre ville qu’à tous les amateurs d'art. 

EVE DR 














Commission administratibe . . . . 2551-82 as EI GRISES TÉRCNPERRREES 
Membres honbraires. :-; : 0.12 0 RE NE RSS LR ne 5 
Membres effectifs. 2 2 4 
Membres c:rrespandants , . . PTS (DE SR PE 12 
Commission des POBHCAUONS EME. CR NE = 3 
Coni\cKx, H. — Maiines sous la République française, . . . HS 
DE RaaDr. J.-Th. — Philippe Nieri, chancelier de la Tiisin d'Or, 


chanoine des évlises de Sainte-Gudule à Bruxelles et Saint- 
R ombaut à Malines. , . . . +. 02 20e DE NN NES 
NOTE: TErRs, P: — Wavre-N otre-Dame. Peerken uit ’t B ekweitstr2o, 
célèbre médicastre, sa c ndamnati M; 1803: -; 5.0 ENRRE Ë 
HERMaxS, V. — Een w »rd aangaande het stadsarchief van Mechelen 


. 


Goovarrrs, Aloh. — Les œuvres de Sculpture faites pour l'église de 
Leliendae. à Malines . . . eee Te SANS NES 
VAN:Casrer, G: — Bemerkingen over de benamingen van straten der 


SEMMESRÉlRnRE Sr 7 M Er D LA À 
DE RAALT, J. Th. — Le manair de Boss-hesteyn appelé vulgairement 
Haimalsh f et Allemansh f à Br echem Ce | 
CoNINCKx, H. — Une énieute à Malines en 1467 27% LIT OUEN ; 
VAN Do RSLAER, G. — A prepos de Peerken uit ’t Boekweitstrs0. 
Ans ee PR Rd RTE 


. . 


, . . . . . 





Ma ines.— Henry CORDEMANS, librairc-éditeur, 32, rue des Chevaliers. 


SRE ND ET rie 























( 
FA 
# 


hs 
RHELIOR 
M 


Q 

CRADCEORS 
Nr FORCE 
EUR 


sp € 
ONF 

4 
LL tes 
ORAN TA 
LL 


e +. 
HAL 
DRE 
RAI 


CHEUR 
nos nt bu 
PNR ALORS 
PAROLE EL 
PNTOUR EURE 
hrs Fn 
“' pin nf 
mérbèantet 208 cb mi à 1U 


NATION Msn une 
Just # 


di 
anne 


RENE 
TRUE CET D 
PORTO) UE 
PONTTILIELLE 
di 
ut sut 


MENPOLINEUERX 
LA 
PHRNEN 


it 
io 


TAC 4 
PAPE NTET ES ACT LNENL 


32 
Fos èube 
CUP 


ANT 
re ASS 
à En DAL y 
He 
RENAN 


ité 
MATE 
x 


(HOT 


Fil 


He MES s 
surue 


LATE 
CA 
ee 


AAV'Y 
“iv