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Full text of "Bulletin du Muséum national d'histoire naturelle. Section A: Zoologie, biologie et écologie animales"

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ISSN 0181-0626 


BULLETIN 

du MUSÉUM NATIONAL 
d’HISTOIRE NATURELLE 

PUBLICATION TRIMESTRIELLE 


SECTION A 

zoologie 

biologie et écologie 
animales 


4^ SÉRIE T. 12 1990 N° 1 Supplément 


Janvier-Mars 1990 


BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 

57, rue Cuvier, 75005 Paris 
Directeur : Professeur Ph. Taquet 


Directeur : Pr Ph. Taquet. 

Rédactrice : P. Dupérier. 

Comité scientifique : R. C. Anderson (Guelph), M. L. Bauchot (Paris), 
E. R. Brygoo (Paris), J. Carayon (Paris), A. Chabaud (Paris), A. M. Clark 
(London), Y. Coineau (Paris), B. Collette (Washington), J. Daget (Paris), 
C. Delamare Deboutteville (Paris), J. Dorst (Paris), C. Dupuis (Paris), 
N. Halle (Paris), C. Heip (Gent), R. Killick-Kendrick (Ascot), Y. Lais- 
sus (Paris), R. Laurent (Tucuman), C. LÉvi (Paris), H. W. Levi (Cam¬ 
bridge, USA), C. Monniot (Paris), G. Pasteur (Montpellier), R. Paulian 
(Ste Foy-la-Grande), P. Pesson (Paris), J. Vacelet (Marseille), M. Vachon 
(Paris). A. Waren (Stockholm), P. Whitehead (London). 

Un Comité de lecture examine tous les manuscrits reçus et nomme des rappor¬ 
teurs. 


Fondé en 1895, le Bulletin du Muséum d’Histoire naturelle est devenu à partir de 1907 : 
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle. Des travaux originaux relatifs aux diverses 
disciplines scientifiques représentées au Muséum y sont publiés. Il s’agit essentiellement 
d’études de Systématique portant sur les collections conservées dans ses laboratoires, mais 
la revue est également ouverte, depuis 1970 surtout, à des articles portant sur d’autres 
aspects de la Science : biologie, écologie, etc. 

La 7" série (années 1895 à 1928) comprend un tome par an (t. 1 à 34), divisé chacun en 
fascicules regroupant divers articles. 

La 2‘ série (années 1929 à 1970) a la même présentation : un tome (t. 1 à 42), six fasci¬ 
cules par an. 

La série (années 1971 à 1978) est également bimestrielle. Le Bulletin est alors divisé 
en cinq Sections et les articles paraissent par fascicules séparés (sauf pour l’année 1978 
où ils ont été regroupés par fascicules bimestriels). Durant ces années chaque fascicule est 
numéroté à la suite (n”* 1 à 522), ainsi qu’à l’intérieur de chaque Section, soit : Zoologie, 
n°® 1 à 356 ; Sciences de la Terre, n“ 1 à 70 ; Botanique, n°* 1 à 35 ; Écologie générale, 
n®* 1 à 42 ; Sciences physico-chimiques, n°* 1 à 19. 

La 4‘ série débute avec l’année 1979. Le Bulletin est divisé en trois Sections : A : Zoolo¬ 
gie, biologie et écologie animales ; B : Botanique, biologie et écologie végétales, phyto¬ 
chimie (fusionnée à partir de 1981 avec la revue Adansonia) ; C : Sciences de la Terre, paléon¬ 
tologie, géologie, minéralogie. La revue est trimestrielle ; les articles sont regroupés en 
quatre numéros par an pour chacune des Sections ; un tome annuel réunit les trois Sec¬ 
tions. 

S’adresser : 

— pour les échanges, à la Bibliothèque centrale du Muséum national d’Histoire naturelle, 

38, rue Geoffroy Saint-Hilaire, 75005 Paris, tél. 40-79-36-41. 

— pour les abonnements et achats au numéro, au Service de vente de Publications du 

Muséum, 38, rue Geoffroy Saint-Hilaire, 75005 Paris, tél. 40-79-37-01. C.C.P. Paris 

9062-62. 

— pour tout ce qui concerne la rédaction, au Secrétariat du Bulletin, 57, rue Cuvier, 

75005 Paris, tél. 40-79-34-38. 

Abonnements pour l’année 1990 (Prix h.t.) 

Abonnement général : 1600 F. 

Section A : Zoologie, biologie et écologie animales : 920 F. 

Section B : Botanique, Adansonia : 430 F. 

Section C : Science de la Terre, paléontologie, géologie, minéralogie : 430 F. 


Numéro d’inscription à la Commission paritaire des publications et agences de presse : 1403 AO 



L’ichtyologie en France 
au début du XIX^ siècle 


L’Histoire naturelle des Poissons 
de CUVIER et VALENCIENNES 


par M.-L. Bauchot, J. Daget et R. Bauchot 


Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle, 
57, rue Cuvier, 75005, Paris, France 



Bull. Mus. nain. Hist, nal., Paris, 4' sér., 12 , 1990, 
section A, n° 1, supplément : 3-142. 


L’ichtyologie en France au début du XIX® siècle 
L’Histoire naturelle des Poissons 
de CUVIER et VALENCIENNES 

par Marie-Louise Bauchot*, Jacques Daget* et Roland Bauchot** 


SOMMAIRE 

Introduction. 5 

I — Georges Cuvier et Achille Valenciennes. 7 

II — L’œuvre et ses sources . 19 

Collections du Cabinet du Roi et du Muséum d’Histoire naturelle. 24 

Voyages de Cuvier et Valenciennes à l’étranger. 25 

Sources iconographiques examinées à Paris. 28 

III — Voyageurs-naturalistes et collecteurs. 31 

Les collecteurs des expéditions maritimes. 32 

Autres collecteurs célébrés. 49 

Annexe : Collecteurs et donateurs mentionnés dans l’Histoire naturelle des Pois¬ 
sons . 53 

Remerciements. 137 

Références bibliographiques. 139 


* Laboratoire d’ichtyologie générale et appliquée, Muséum national d'Histoire naturelle, 43, rue Cuvier, 75231 Paris 
Cedex 05. 

** Laboratoire d'Anatomie comparée. Université Paris 7, 2, place Jussieu, 75251 Paris cedex 05. 
















INTRODUCTION 


Le début du xix' siècle mérite d’être considéré comme l’Age d’Or de l’Ichtyologie. Dans 
l’Histoire naturelle des Poissons, publiée en France de 1828 à 1850, Cuvier et Valenciennes 
redécrivent ou décrivent soigneusement 4055 espèces dont 1744 seulement sont déjà connues et 
2311 sont nouvelles. Aucune contribution personnelle ou collective n’a jamais fait faire un 
bond aussi prodigieux à la Systématique des Poissons. Aussi l’œuvre de ces deux savants 
constitue-t-elle le fondement historique de toute l’Ichtyologie moderne, le travail de base 
auquel il sera toujours indispensable de se référer, malgré ses limitations et ses imperfections. 
Or un tel monument encyclopédique, en 22 volumes, n’aurait pu être érigé sans les apports de 
nombreux collecteurs dont le souvenir nous a été fidèlement transmis. Certains, comme on le 
verra, sont restés célèbres dans l’histoire des Sciences, d’autres ont eu un destin plus modeste, 
quelques-uns ne nous sont connus que par leur patronyme. Tous cependant, selon leurs 
moyens et les circonstances, ont contribué à l’œuvre commune et il est juste que les récolteurs 
soient honorés au même titre que les descripteurs. 

A notre époque où tous les points du globe ont été explorés et où les antipodes sont 
accessibles en moins de 24 heures de vol, on a peine à imaginer les conditions dans lesquelles 
s’effectuaient les voyages il y a plus de 150 ans. Un tour du monde durait des années. A 
chaque escale les esprits curieux pouvaient s’enrichir d’observations inédites, les amateurs 
avisés acquérir des objets inconnus. Toutes les collections réunies en un lieu quelconque 
apportaient à la Science une ample moisson de nouveautés. On comprend l’enthousiasme des 
voyageurs-naturalistes qui n’hésitaient pas à braver les dangers en quête de découvertes et à 
risquer leur vie pour faire progresser les connaissances de leurs contemporains. On reste 
confondu devant l’énorme travail accompli dans les conditions les plus pénibles pour récolter, 
préparer, emballer et dessiner avec un soin minutieux le matériel destiné à être expédié aux 
savants de l’époque. Les officiers de marine ne se montraient pas les moins empressés à offrir 
leurs services à la Science. Enfin il convient d’ajouter qu’en créant en 1793 le Muséum national 
d’Histoire naturelle, la France s’était dotée d’une institution scientifique sans équivalent dans 
le monde par la renommée dont elle jouissait, la richesse de ses collections et surtout la valeur 
de son personnel qui comptait dans ses rangs les spécialistes les plus éminents de leur temps. 



I 


Georges CUVIER et Achille VALENCIENNES 


Jean- Léopold-Nicolas-Frédéric, dit Georges, Cuvier naquit le 23 août 1769 à Montbé¬ 
liard, petite ville de l’actuel département français du Doubs, à quelques kilomètres de la 
frontière suisse. Sa famille avait adopté la religion réformée et, pour échapper aux persécutions 
sans pour autant s’expatrier au loin, elle était venue se fixer dans la principauté de 
Montbéliard. Ce minuscule territoire était en effet revendiqué par le duc de Wurtemberg, 
auquel il fut cédé par la France lors du traité de Ryswick (1697). 

Le jeune Cuvier, que sa mère appelait Georges en souvenir d’un fils aîné mort en bas âge, 
manifesta très tôt une intelligence exceptionnelle en même temps qu’un vif penchant pour les 
sciences naturelles. Or ses parents, de conditions modestes, n’avaient pas les moyens de 
l’envoyer faire des études à Tübingen. Heureusement la belle-sœur du duc de Wurtemberg, qui 
résidait dans le château de Montbéliard, avait remarqué les dons du jeune garçon et lui fit 
accorder une bourse pour qu’il allât compléter son instruction à l’Académie de Stuttgart. C’est 
lâ qu’il apprit l’allemand, sa langue maternelle étant le français. A dix-neuf ans, il s’exprimait 
aussi bien en allemand qu’en latin, le langage universel des savants; la correspondance qui 
nous est parvenue, écrite de sa main et antérieure â 1795, est rédigée le plus souvent dans l’une 
ou l’autre de ces deux langues. Ayant passé avec succès ses examens de fin d’études, il 
remplissait toutes les conditions pour entrer dans l’administration wurtembergeoise à laquelle 
il se destinait, mais il fut jugé encore trop jeune pour qu’on lui confiât un poste. 

Comme il lui fallait gagner sa vie, il accepta en juillet 1788 une place de précepteur des fils 
du comte d’Héricy qui résidait en Normandie. Il séjourna donc dans le pays de Caux jusqu’en 
1795, occupant ses loisirs â herboriser, récolter des fossiles et étudier l’anatomie des animaux 
qu’il pouvait se procurer sur place. Il fit ainsi la connaissance du médecin-chef de l’hôpital 
militaire de Fécamp qui n’était autre que l’abbé A. H. Tessier, botaniste renommé et ancien 
membre associé de l’Académie royale des Sciences. Ce dernier recommanda Cuvier â ses 
collègues parisiens et â ses amis du Muséum national d’Histoire naturelle nouvellement créé ; il 
disait le plus grand bien du jeune homme et lui prédisait un brillant avenir scientifique. Grâce à 
ces recommandations et à l’appui d’autres personnages avec lesquels il entretenait des relations 
épistolaires. Cuvier fut nommé, en avril 1795, professeur d’histoire naturelle aux Écoles 
centrales de Paris. Il était alors devenu citoyen français car la principauté de Montbéliard avait 
été annexée définitivement par la France en 1793. Toutefois, ainsi qu’il le déclarait à son ami 
Autenrieth dans une lettre datée du 12 prairial an VIII (4 juin 1800), il considérait toujours le 
Wurtemberg comme sa seconde patrie. 

Dès son arrivée dans la capitale, l’étendue des connaissances de Cuvier fit sensation, 
notamment auprès des anatomistes. Mertrud, le professeur d’anatomie comparée au Muséum 



national, le choisit pour adjoint et le désigna d’emblée comme son futur successeur. A la séance 
hebdomadaire de l’assemblée des professeurs-administrateurs du 2 juillet 1795, il sollicita 
l’accord de ses collègues dans les termes suivants : 

« Citoyens collègues. 

Je vous prie de me permettre de me faire aider et remplacer dans les fonctions de 
ma place par le citoyen Cuvier lorsque ma santé ne me permettra pas de le faire par 
moi-même. Le citoyen Cuvier est connu de vous pour un homme capable de s’en 
acquitter dignement, il mérite la confiance du public, il sollicite ainsi que moi votre 
agrément. C’est uniquement par amour du bien public que je vous fais cette demande 
car rien ne pourra jamais altérer l’ardeur de mon zèle, ni mon attachement à une 
place que j’estime autant qu’elle m’honore. Ce 14 Messidor l’an 3' de la République 
une et indivisible 
Mertrud ». 

{Arch, natn, AJ-XV 578) 

Cuvier donna son premier cours d’Anatomie comparée au Muséum, comme suppléant de 
Mertrud, en décembre 1795. Entre temps, il avait présenté deux mémoires à l’Assemblée des 
professeurs : le premier sur le larynx inférieur des Oiseaux à la séance du 14 nivôse, le second 
sur l’anatomie de l’Escargot ou Limaçon des vignes à la séance du 24 pluviôse. Quelques mois 
seulement après son arrivée à Paris, le 22 frimaire an IV (13 décembre 1795), il était élu 
membre résidant de la section d’anatomie et de zoologie de la première Classe de l’Institut 
national qui devint plus tard l’Académie des sciences. En 1800 Cuvier fut nommé professeur 
au Collège de France en remplacement de Daubenton et en 1802, à la mort de Mertrud, 
titulaire de la chaire d’Anatomie comparée du Muséum. A l’Institut, après avoir occupé les 
fonctions de secrétaire de sa Classe durant les ans VIII et IX, il fut nommé secrétaire perpétuel 
pour les seiences physiques le 11 pluviôse an XI (31 janvier 1803). 

Sa carrière d’homme politique qui débuta peu après ne fut pas moins prestigieuse. Sous 
l’Empire, il fut nommé membre du Conseil de l’Université en 1808 et maître des requêtes en 
1813. A la Restauration, le 5 juillet 1814, Louis XVIII le nomma Conseiller d’État dans le 
Comité de l’Intérieur et à ce titre il joua un rôle important dans l’administration du royaume, 
d’autant plus qu’à partir de 1819 et jusqu’à sa mort il présida le dit Comité. Il resta également 
conseiller de l’Université et occupa la charge de chancelier de 1821 à 1827. En 1816 il refusa 
d’être élu député dans son département natal du Doubs et en 1818 J1 refusa également le 
Ministère de l’Intérieur qui lui avait été proposé. En 1820 il reçut le titre honorifique de baron. 
A partir de 1822, il fut grand maître des facultés de théologie protestante et en 1827 chargé de 
l’administration des cultes non catholiques au Ministère de l’Intérieur. A deux reprises, en 
1819 et 1821, il fut nommé grand maître de l’Université, mais chaque fois il n’accepta de 
remplir cette fonction que durant une année afin de se réserver le temps de poursuivre ses 
recherches scientifiques. 

Au cours d’une carrière prodigieusement féconde, le baron Georges Cuvier avait accédé à 
tous les honneurs et acquis une renommée universelle. Dans tous les domaines scientifiques et 
autres où il avait exercé son activité, il s’était imposé par la puissance de son travail, la lucidité 
de ses vues, l’éclat de son génie. En 1820 il avait été élu membre de l’Académie française. Il 






Uff-a- 


Richomme d’après un portrai 



— 10 

était également membre de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, ainsi que de 
nombreuses Académies étrangères. Il avait le grade de grand officier de la Légion d’honneur. 
Quand il fut emporté par le choléra le 13 mai 1832, il avait 63 ans. 

En 1798, Cuvier fit éditer à Paris, sous le titre « Tableau élémentaire de l’histoire naturelle 
des animaux », le résumé de ses leçons faites à l’École centrale du Panthéon durant l’an V. Le 
livre cinquième (pp. 303-371) traite des Poissons, en suivant la classification de Linnaeus, 
« bien quelle nous paraisse, écrivait-il, peu d’accord avec les rapports naturels ». Ce travail de 
compilation renferme peu d’innovations originales. « Linnaeus, M. Bloch et le citoyen 
Lacepède, annonçait-il dans la préface, ont été mes principaux guides pour les reptiles et les 
poissons, et je n’ai de propre dans cette partie que les subdivisions des ordres et quelques 
rectifications dans les caractères des genres. Je suis néanmoins bien aise d’apprendre aux lecteurs 
que cette partie a été examinée par le citoyen Lacepède et qu’il a bien voulu l’approuver ». 
Rappelons que les neuf volumes de « Naturgeschichte der auslândischen Fische » de Bloch 
avaient paru à Berlin de 1785 à 1795 et que Lacepède publia les cinq volumes de son « Histoire 
naturelle des Poissons » de 1798 à 1803. 

Du fait de son savoir encyclopédique et de son esprit méthodique, nul n’était mieux 
qualifié que Cuvier pour dresser un panorama complet des connaissances zoologiques de son 
époque et donner en même temps un système de classification qui marquât un progrès décisif 
par rapport au Systema Naturae de Linnaeus. Un tel ouvrage était d’autant plus nécessaire 
que les collections qui affluaient de toutes parts au Muséum de Paris renfermaient nombre 
d’espèces nouvelles pour la Science que les zoologistes n’arrivaient pas à classer correctement. 
Ainsi fut conçu « Le Règne Animal distribué d’après son organisation, pour servir de base à 
l’histoire naturelle des animaux et d’introduction à l’anatomie comparée », dont la première 
édition parut en fin 1816 et non en 1817 comme imprimé en tête des 4 volumes. Un travail 
d’une telle ampleur dépassait les capacités d’un seul homme, eût-il l’envergure de Cuvier. Aussi 
ce dernier s’adressa-t-il, pour rédiger la partie consacrée aux Insectes, à Latreille, le plus 
talentueux et le plus modeste des entomologistes de l’époque, alors aide-naturaliste auprès de 
Lamarck. Lui-même se réservait de traiter les Vertébrés. 

Alors qu’il réunissait la documentation nécessaire à la rédaction du « Règne animal », 
Cuvier fit la connaissance d’un jeune zoologiste, de vingt-cinq ans plus jeune que lui, mais dont 
le nom devait rester pour toujours associé au sien dans l’histoire de l’Ichtyologie. 

Achille Valenciennes était né à Paris le 22 thermidor an II (9 août 1794). Son père Jean- 
Baptiste, déjà employé au Jardin du Roi avant la Révolution, était devenu l’adjoint de 
Daubenton, en raison de ses compétences en Minéralogie. Il fut l’un des premiers aides- 
naturalistes nommés au Muséum ; à ce titre il recevait 1500 francs d’appointements par an 
alors qu’un professeur en touchait 5000. Il mourut le 12 mai 1812, laissant une veuve et cinq 
enfants sans ressources. L’aîné, Achille, n’avait pas encore 18 ans ; grâce à une bourse que son 
père avait sollicitée et obtenue du Directeur général de l’Instruction publique, il avait été admis 
au lycée de Rouen, probablement en 1804. Or il fut obligé d’abandonner ses études pour venir 
en aide à sa famille, la plus jeune de ses quatre sœurs n’étant âgée que de 14 mois. Il obtint 
immédiatement un emploi au Muséum à la suite d’une intervention efficace de Lacepède, ami 
de l’artiste peintre Pierre-Henri de Valenciennes, frère aîné du défunt, et aussi probablement de 
tous les collègues de son père. Lacepède annonça aussitôt la bonne nouvelle à son ami en ces 
termes : 



— 11 — 


« Mon cher confrère, 

Monsieur votre neveu a la place; le logement est conservé; le traitement n’est pas 

aussi considérable que je l’aurais désiré mais il sera augmenté graduellement. Je vous 

embrasse de tout cœur. 

b. g. é. 1. cte de Lacepède', Le mercredi 6 mai 1812, à 10 heures du soir ». 

(Monod et al, 1967 : 19) 

Il ne s’agissait pas de l’emploi d’aide-naturaliste devenu vacant au décès de Jean-Baptiste 
Valenciennes, mais d’une « petite place », la plus modeste de celles auxquelles pouvait 
prétendre un jeune débutant sans qualification. Dans une note autobiographique, Achille 
explique la nature du travail auquel on l’occupait : « On m’y faisait faire des oiseaux plumes à 
plumes, ce qui consiste à coller des plumes d’une peau d’oiseau rongée par les mites, sur une 
pelotte en filasse modelée en corps d’oiseaux, triste occupation pour un jeune qui venait de finir de 
bonnes études ! Mais enfin il fallait vivre, non pas moi seul, mais ma mère, et élever quatre sœurs » 
{ibid : 20). Sa journée finie, Achille accompagné de Lise, l’aînée de ses sœurs, allait se promener 
dans les allées du jardin des Plantes et faisait faire ses premiers pas à la cadette Élisa-Louise. 
« Les promeneurs, écrit-il, s’arrêtaient pour nous regarder tous les trois et disaient assez haut : 
Oh! Voyez donc, quel Jeune ménage! C’était mes Joies de famille » {ibid. : 20). 

Les professeurs remarquèrent vite l’intelligence du jeune Valenciennes qui travaillait 
régulièrement dans les galeries et qui ne devait pas tarder à mériter et obtenir le titre d’aide- 
naturaliste « pour la zoologie ». Lamarck le prit d’abord à son service pour l’aider à ranger ses 
collections d’invertébrés : en 1814 et 1815 il lui fit rédiger un grand nombre d’étiquettes. Or 
Lamarek, très ordonné, ne venait à son cabinet que le matin, de sorte que tout en s’acquittant 
ponctuellement des tâches de rangement qui lui étaient confiées, Achille Valenciennes disposait 
l’après-midi d’une certaine liberté. Il la mettait à profit pour s’instruire dans toutes les 
branches de la Zoologie. Toujours dans son autobiographie, il relate les circonstances qui 
l’amenèrent à collaborer avec le professeur d’anatomie comparée. 

« Mr Cuvier venait souvent dans nos laboratoires : il m’y voyait occupé à ranger les objets 
que Lamarek me désignait pour son travail du lendemain. Son abord froid, sévère, me faisait 
grand’peur. J’étais plus que timide devant lui, au point qu’un Jour J’étais si embarrassé de 
répondre à une question assez simple qu’il m’avait adressée qu’il me dit avec sa vivacité 
quelquefois un peu brusque, mais qu’avez-vous donc, monsieur, est-ce que Je vous fais peur? Ces 
paroles, qui pour lui étaient bienveillantes, ne m’encouragèrent pas beaucoup. Mr Cuvier 
s’occupait alors de préparer la publication de la édition de son Règne Animal. Il avait déjà fait 
une revue générale des oiseaux. Il éprouvait une véritable peine à voir le chaos dans lequel était 
alors l’ornithologie et il avait encore plus d’effroi, plus d’amertume par le désordre des magasins 
et du laboratoire. Il laissait paraître de temps à autre ses sentiments avec une violence dont il 
n’était pas maître, et dont les effets retombaient sur les employés et il n’épargnait pas le 
professeur de Zoologie. Un Jour, des observations un peu vives donnèrent lieu à une véritable scène 
que Mr Geoffroy porta à l’assemblée. L’incident se termina par ce quelle décida que Je serais 
chargé d’étiquetter la collection des oiseaux. 

« Mr Cuvier me fit appeler le lendemain matin, me parla avec bonté, sans impatience, sans 

1. Bernard-Germain-Étienne de la Ville-sur-Illon, comte de Lacepède. C’est ainsi que sont signées les lettres et 
notes que Lacepède écrivait lui-même de son écriture fine et serrée. 



— 12 — 


vivacité, me donna d’excellents et vraiment de paternels conseils ; m’enjoignit d’aller tous les jours 
prendre les ordres de Mr Geoffroy, lui rendre compte de mon travail. Mais ajouta-t-il, j’irai aussi 
à la galerie, je vous aiderai de mes conseils. » {ibid. : 21). 

Geoffroy Saint-Hilaire, blessé par cette décision et plus encore par l’ingérence dans son 
propre laboratoire d’un collègue avec lequel il ne s’entendait guère, reçut fort mal le jeune 
Valenciennes. Ce dernier ne sachant plus sous les ordres de qui il devait travailler, alla exposer 
son embarras à Cuvier, lequel sans perdre de temps en paroles inutiles « tira de sa bibliothèque 
un carton rempli de planches d’oiseaux rangées avec méthode, et classées comme dans une galerie 
d’ornithologie ; il me remit ses dessins, poursuit Valenciennes, ses manuscrits, me confia tout 
avec une générosité qui est toujours restée gravée dans mon cœur, depuis lors attaché à lui par 
tous les liens de la reconnaissance. Les livres nécessaires à l’étude des premières familles furent 
portés par ses ordres aux galeries, et me voilà installé. 

« Depuis lors j’allais tous les jours chez Mr Cuvier, ou il venait à la galerie voir mon travail. 
J’ai passé ainsi deux hivers rigoureux et trois étés à décrire 3700 espèces d’oiseaux ; apprenant à 
connaître l’extérieur de ces vertébrés, en étudiant avec Mr Cuvier l’anatomie ostéologique ou 
viscérale de ces animaux, de manière à en étudier non seulement les caractères extérieurs mais 
encore leur organisation interne, enfin à les connaître en zoologiste. Mr Cuvier rendait compte à 
l’assemblée de mon travail, du soin que je mettais à suivre l’ordre établi dans les galeries pour 
ranger les doubles de nos magasins, à en faire sortir les individus nécessaires aux collections. 

« Mr Lacepède occupé par de grandes fonctions publiques ne venait presque plus au jardin 
des plantes. Il n’avait pas d’aide-naturaliste ; Mr Cuvier profita de l’amitié que cet excellent 
homme avait eu pour mon père, pour mon oncle et qu’il reportait sur moi, en décidant Mr de 
Lacepède à me prendre pour son aide-naturaliste. Pendant ces travaux Lamarck avait conduit son 
ouvrage au septième volume; l’âge le frappait de cécité; il fut obligé de cesser d’écrire; son 
ouvrage fut arrêté. Je me livrai alors tout entier au travail des déterminations, et d’études d’abord 
des reptiles, puis des poissons, sous la conduite de Mr Cuvier. » {ibid. : 22). 

Le septième volume des « Animaux sans vertèbres » de Lamarck parut en 1822 et 
Lacepède mourut en 1825, mais Valenciennes devait rester aide-naturaliste de son successeur 
A. Duméril jusqu’en 1832. Dès qu’il eût été officiellement affecté au laboratoire de Zoologie 
des Reptiles et Poissons, et tout en continuant à rassembler et à classer la documentation sur 
les Oiseaux nécessaire à Cuvier pour la seconde édition de son Règne animal parue en 1829, 
Valenciennes avait commencé ses recherches en Ichtyologie. En effet, dans le prospectus qui 
annonçait en 1827 la publication de l’Histoire naturelle des Poissons, Cuvier écrit : 
« M. Valenciennes n’a pas cessé depuis douze ans de me seconder dans tous mes travaux 
préparatoires ». Les véritables débuts de leur collaboration en Ichtyologie dateraient donc de 
1815. Valenciennes nous explique de son côté : « Mr Cuvier voulait faire sur les Oiseaux un 
travail analogue à celui que nous avons commencé ensemble sur les poissons. Des difficultés de 
librairie le firent changer d’idée et il s’arrêta à l’histoire naturelle des poissons dont il a écrit avec 
moi cinq volumes seulement » {ibid. : 20). 

Cuvier était anatomiste, de goût et de formation, et c’est incontestablement dans l’étude 
des Vertébrés fossiles que son génie s’est exprimé avec le plus d’éclat. Or en préparant le Règne 
animal, il avait constaté que les collections du Muséum renfermaient, notamment parmi les 
Poissons, nombre de formes qui n’avaient jamais été décrites ou avaient été placées dans des 
genres et des familles qui ne convenaient pas. Désirant signaler l’existence des espèces 
nouvelles et tenir compte de ses propres observations d’ordre anatomique, il fut amené à 



— 13 — 


introduire dans la première édition de 1816, et plus encore dans la seconde de 1829, un certain 
nombre de noms nouveaux de genres et d’espèces sans avoir la possibilité d’en donner des 
diagnoses détaillées. Il avait donc en main tous les éléments pour rédiger une nouvelle 
« Histoire naturelle des Poissons » destinée à remplacer celle de Lacepède qu’il jugeait à juste 
titre dépassée et entachée d’inexactitudes, voire d’erreurs. Étant lui-même de plus en plus 
accaparé par de multiples tâches, il lui fallait pour réaliser ce projet un collaborateur 
susceptible de s’y consacrer à plein temps. L’homme de la situation se révéla en la personne de 
Valenciennes. Ce dernier, jusqu’en 1828, travailla modestement sous la direction et dans 
l’ombre de Cuvier. En 1818, lors d’un voyage en Angleterre, il rencontra les deux frères 
Humboldt dont le cadet Alexandre devait se montrer son plus fidèle ami et son plus ardent 
défenseur. Quant à l’aîné, Wilhelm, il jugea « Der kleine M. Valenciennes unbedeutend aber 
unschàdlich » ^. Il est vrai qu’âgé de 24 ans, Valenciennes n’était qu’un inconnu dont la 
personnalité n’avait pas encore eu l’occasion de s’affirmer. 

Cependant Cuvier appréciait son travail ; il se rendait compte que l’élève ne tarderait pas à 
égaler puis dépasser son maître et qu’il serait un jour capable de poursuivre seul l’œuvre 
commencée sous sa direction. Dans le Prospectus de 1827, il reconnaît que surchargé de tâches 
multiples il n’aurait jamais pu mener â bien la rédaction des premiers volumes de l’Histoire 
naturelle des Poissons sans l’aide efficace de son jeune « élève et ami ». Le fait d’avoir fait 
imprimer sur le faux-titre, en caractères de même corps : « par M. le B°" Cuvier... et par 
M. Valenciennes... » équivalait à reconnaître que son collaborateur était devenu son égal en 
Ichtyologie. En 1828, Cuvier fait accorder à Valeneiennes un modeste emploi de professeur au 
collège Rollin et en 1830 un autre de maître de conférence â l’École normale. Ajouté au succès 
remporté dès leur parution par les premiers volumes de l’Histoire naturelle des Poissons, c’était 
pour l’aide-naturaliste du Muséum les prémices d’une carrière scientifique des plus honorables. 
En 1831, Achille Valenciennes épousa Anna Gottis, âgée de 19 ans, dont il connaissait semble- 
t-il de longue date les parents, amis de Lacepède. 

C’est seulement après la mort du maître que les mérites de l’élève éclatèrent aux yeux de 
tous et furent officiellement reconnus ; non sans controverses d’ailleurs, car si Cuvier avait eu 
des admirateurs, Valenciennes eut des détracteurs qui essayèrent par tous les moyens de 
minimiser ses qualités et de grossir ses défauts pour le ridiculiser. A. de Blainville, professeur 
au Muséum et titulaire de la chaire de zoologie consacrée aux « Animaux non articulés », qui 
devait devenir la chaire de Malacologie, brigua et obtint la chaire d’Anatomie comparée. Ce 
fut donc la sienne qui restait à pourvoir et à laquelle se présenta Valenciennes, en même temps 
qu’un autre candidat, le Dr. Quoy, spécialiste des Mollusques. L’Assemblée des professeurs 
proposa Quoy et l’Académie des sciences Valenciennes. Le Ministre trancha en faveur de ce 
dernier qui fut nommé le 7 octobre 1832. Sans négliger ses nouvelles fonctions de professeur de 
Malacologie qu’il exerça jusqu’à sa mort, il se consacra surtout à l’histoire naturelle des 
Poissons qu’il continua seul, sans rien changer à la méthode que lui avait enseignée Cuvier, 
sans modifier la présentation ni le faux-titre de tous les volumes qu’il fit publier. Dans 
l’avertissement du IX® volume, daté de décembre 1832, il écrit après avoir rendu hommage à 
son maître : « Il m’a chargé de terminer l’ouvrage auquel il avait bien voulu m’associer ; les 
nombreux matériaux que nous avions réunis ensemble sont maintenant à ma disposition. 
J’exécuterai religieusement les derniers ordres de mon illustre ami, et, si je puis hasarder cette 


1. « Le petit M. Valenciennes insignifiant mais sans danger ». 



— 14 — 


expression, j’aurai la gloire d’avoir complété ses œuvres, autant du moins que mes forces me le 
permettront ». En fin du XXIE volume, daté de mai 1849, il déclare : « Il termine donc cette 
première série, complétée par le vingt-deuxième et dernier volume de cet ouvrage, ayant pour 
titre : Histoire naturelle des Poissons, par MM. Cuvier et Valenciennes. Il fut conduit par nos 
travaux communs jusqu’au huitième volume et je l’ai continué, depuis la perte de ce grand 
naturaliste, par mes seules et pénibles recherches ». 

Valenciennes se présenta plusieurs fois à l’Académie des sciences : d’abord en 1833, puis 
en 1838, sans succès. Il fut élu membre de la section d’anatomie et zoologie le 9 décembre 1844, 
en remplacement d’Etienne Geoffroy Saint-Hilaire. Il mourut à Paris le 13 avril 1865. 

Nous savons maintenant avec beaucoup d’exactitude quelles furent les parts respectives 
des deux auteurs dans la rédaction de l’Histoire naturelle des Poissons. Cuvier l’avait d’ailleurs 
clairement indiqué dans les Prospectus de l’ouvrage : « Mr. Valenciennes s’est chargé en 
général de mettre par écrit nos observations sur les viscères ; il a rédigé aussi plusieurs articles sur 
des genres considérables : tout ce qui est de sa main sera signé de lui. Je signerai également tous 
mes articles qui pour la rédaction formeront le grand nombre, mais qui n’en auront pas moins 
pour base, comme les siens, nos études préliminaires faites en commun » (Cuvier, 1827 : 25). 

Louis Agassiz, dans une lettre adressée le 27 novembre 1844 à Arago, secrétaire perpétuel 
de l’Académie des sciences, précise : « La part que M. Valenciennes a eue à la rédaction de 
l’Histoire naturelle des Poissons a été grande dès l’origine... Je sais, pour avoir fréquemment 
assisté à leur travail que Mr Cuvier se faisait toujours aider par Mr Valenciennes dans les 
recherches préparatoires nécessaires pour établir les genres et distinguer les espèces. Mr Valen¬ 
ciennes a même participé aux recherches sur lesquelles la rédaction de la classe des Poissons est 
basée dans le Règne animal... Les éloges accordés au travail de Mr Valenciennes par tous ceux 
qui s’occupent maintenant de l’histoire naturelle des poissons, dans les publications les plus 
récentes sur l’Ichtyologie, sont le plus sûr garant du grand mérite de son livre. Or, comme 
zoologiste Mr Valenciennes occupe à mes yeux un (rang) très élevé... et comme Ichtyologiste je 
le place sans hésitation au premier rang » (Monod et al., 1967 : 67-68). 

Lacaze-Duthiers (in Nallez, 1866 : 378) louait la « mémoire prodigieuse » de Valencien¬ 
nes et son érudition dans tous les domaines de la Zoologie : « C’est l’universalité de ses 
connaissances qui faisait dire de lui à bien des savants étrangers, qu’il était un des hommes de 
France avec qui il était le plus facile de parler également de toutes les branches de la zoologie. Et 
cette appréciation est parfaitement exacte, M. Valenciennes était un des zoologistes français dont 
le savoir était à la fois le plus varié et le plus étendu ». Quant à Milne- Edwards en 1867, il 
reconnaissait que dans l’Histoire naturelle des Poissons, la part du travail commun effectué 
par Valenciennes « n’était ni moins considérable, ni moins intéressante que celle sortie de la 
plume de Cuvier ». 

C’est finalement dans un souci d’équité et pour respecter la volonté expresse de Cuvier 
que la commission Internationale de Nomenclature Zoologique, en 1959 (Opinion 580) décida 
que les espèces nominales décrites pour la première fois dans l’Histoire naturelle des Poissons 
devraient être attribuées non pas conjointement aux deux auteurs « Cuvier et Valenciennes », 
mais à celui des deux qui a effectivement publié la diagnose. Bailey (1951 : 251) et Monod 
(1963 : 29-31) ont par ailleurs publié le relevé des pages attribuées dans chaque volume soit à 
Cuvier, soit à Valenciennes : le total atteint 3705 (32,9 %) pour le premier et 7546 (67,1 %) 
pour le second. Toutefois il serait injuste de s’en tenir à la froide comparaison de ces chiffres 
sans ajouter qu’à Cuvier seul revient le mérite d’avoir conçu l’ensemble du travail, d’avoir 



15 — 


élaboré la classification suivie, d’avoir mis au point les méthodes d’étude et la présentation des 
descriptions : il fut incontestablement le maître d’œuvre, Valenciennes n’étant que le brillant 
exécutant. De plus, l’examen des manuscrits originaux conservés à la Bibliothèque centrale du 
Muséum de Paris montre que Valenciennes s’est souvent borné à utiliser les notes que lui avait 
laissées Cuvier, parfois même sans en modifier la rédaction. Comme le concluait Monod 
{ibid. : 23) : « si Valenciennes n’a certes pas été un génie, et s’il ne saurait être comparé aux très 
grands zoologistes qui furent ses contemporains, de Lamarck à Blainville par Cuvier et Geoffroy 
Saint-Hilaire, il aura été plus modestement un bon artisan, qui aura fait une besogne sans éclat 
particulier, peut-être, mais utile et aux durables résultats. C’est sans doute déjà beaucoup », et 
suffisant à justifier l’hommage et la reconnaissance des ichtyologistes actuels. 

Indépendamment de l’estime mutuelle engendrée par une collaboration de tous les 
instants à leur grande œuvre commune, une profonde amitié s’était développée entre Cuvier et 
Valenciennes. Le ton de leur correspondance personnelle paraît révélateur à cet égard. Une 
lettre de Cuvier du 14 novembre 1826 (Monod, et al., 1967 : 83) commence par « Mon cher 
ami, j’ai été charmé de recevoir enfin de vos nouvelles, et d’apprendre tout ce que vous avez fait de 
bon... ». Elle se termine par « Nous nous portons tous bien, et toute la famille vous fait ses 
compliments. Revenez le plus tôt qu’il vous sera possible... Adieu. Mille amitiés ». Une lettre 
envoyée cette fois par Valenciennes {in Monod, 1963 : 20) débute par « Mon excellent maître 
et ami », et finit par « Adieu, aimez-moi toujours et croyez à ma reconnaissance sans bornes et à 
mon amitié d’entier dévouement ». A une époque où le style noble et les formules cérémonieuses 
étaient de rigueur, même entre collègues, une telle cordialité de propos traduit-elle une 
véritable intimité comme le suggèrent Monod et al. ? Compte tenu de la différence d’âge et de 
situation séparant les deux hommes, nous serions plutôt tentés de dire que leurs relations 
étaient teintées d’une certaine condescendance paternelle de la part de Cuvier et d’une sorte de 
piété filiale de la part de Valenciennes envers celui qui l’avait pris sous sa protection et auquel 
il devait d’être sorti de la médiocrité. 

Par ailleurs, les deux naturalistes différaient physiquement et moralement comme le jour 
et la nuit. Les portraits de Cuvier qui nous sont parvenus représentent un personnage au visage 
énergique, à la chevelure soignée, revêtu d’un habit et portant décorations notamment le 
crachat de Grand officier de la Légion d’honneur qui lui avait été décerné en 1826. Professeur 
célèbre, il était introduit dans les milieux politiques et littéraires de la capitale, maniant avec 
une égale aisance le style concis des mémoires scientifiques et celui plus ampoulé et 
cérémonieux des discours protocolaires, des rapports au gouvernement et de la correspondance 
officielle. Respecté de tous, rien dans sa personne ni dans son comportement n’aurait prêté à 
sourire, à critique et encore moins à remarques malveillantes. 

En revanche, les deux photographies prises du vivant de Valenciennes montrent un 
homme corpulent, au visage empâté, vêtu d’une simple redingote. Ses contemporains se 
moquaient de son apparence et de sa tenue négligée. Cari Vogt qui eut l’occasion de le côtoyer 
durant un séjour qu’il fit au Muséum le comparaît à un hippopotame, « einem solchen 
Nilpferd » ^ et a tracé de lui un portrait sans complaisance : « Zeit Jahren lebte am 
Pfianzengarten der Zoolog Valenciennes ein stilles gemüthliches Pfianzenleben. Er war ein guter, 
dicker, kurzathmiger Mann, der lieber gut und viel ass, als arbeitete, in der Alleen des Gartens in 
Pantoffeln und einem grauen Hausrocke umherschlenderte, einen unertràglich schreienden Ara 


1. « Un tel hippopotame ». 



— 16 — 



Fig. 2. — Achille Valenciennes. {Phot. Bihl. Muséum Hist. not. Paris, P. II5I.) 

fiitterte und alljahrlich mit grosser Miihe einen Band eines grossen Werkes iiber Fisch zur Welt 
brachte... Verstand batte er gerade genug, um eine Species von einem andern unterscheiden und 
nothdiirftig beschreiben zu konnen, freilich in einem fiirchterlichen Franzosisch, dessen Fehler 
landlaiifig geworden war... Er stand dann meist, pus tend und blasend, im Hausrocke bei seinem 
Papagei und fiirtterte diesen mit den Resten des Frühstücks»^ (Monod, 1963 : 21). Plus 


1. «Depuis des années, le zoologiste Valenciennes menait au Jardin des Plantes une vie végétative, paisible et 
confortable. C’était un gros bon homme au souffle court, qui aimait manger bien et beaucoup, plus qu’il ne travaillait, 
qui flânait dans les allées du Jardin en pantoufles et robe de chambre grise, qui donnait à manger à un insupportable et 
criard Ara et qui chaque année accouchait à grand’peine d’un volume d’un gros travail sur les Poissons... Il avait juste 
assez d’intelligence pour pouvoir distinguer une espèce d’une autre et la décrire approximativement, dans un français 
épouvantable où les fautes étaient courantes... Il se tenait alors généralement, soufflant et haletant, en robe de chambre, 
avec son perroquet et nourrissait celui-ci des restes du petit déjeuner! ». 




— 17 — 


caustique, B. I. Salles, qui signait ses pamphlets du nom de Gosse, déclarait qu’avant de se 
présenter à ses collègues de l’Institut « il fallait qu’il fit dégraisser son habit noir, retaper son 
chapeau, ravauder ses bas, remettre un fond à sa culotte, un béquet à ses souliers, cinq boutons à 
son gilet, et de plus qu’il lavât ses mains et son visage, enfin qu’il se permît de l’extra » (Gosse, 
1847). 

Sans ambitions, Valenciennes se souciait peu de paraître. Il ne recherchait pas les 
honneurs et se contentait des joies simples qu’un petit bourgeois goûte auprès des siens. Il 
déclare dans sa notice autobiographique : « L’habitude de vivre en famille me décida après le 
mariage de mes deux sœurs et la perte de l’une d’elle à me marier. C’est le seul acte heureux que 
j’ai fait. J’ai joui du plus doux lien, en ayant le bonheur d’avoir la meilleure des femmes et d’avoir 
quatre bons et aimables enfants, surtout un fils excellent qui n ’a jamais donné un quart de soucis, 
et beaucoup au contraire de douces jouissances » (Monod, et al., 1967 ; 23). Citons encore une 
anecdote. Valenciennes avait recueilli une chienne bâtarde qu’il appelait « la Didine jaune ». 11 
fit peindre un portrait de l’animal et le fit placer dans un cadre de bois noir, alors qu’il n’avait 
jamais songé à se faire photographier lui-même en habit d’académicien ni à léguer à la 
postérité une image de lui un tant soit peu flatteuse. 

Un autre trait de caractère l’opposait à Cuvier. Ce dernier était un bourreau de travail. 
Valenciennes beaucoup plus décontracté savait se ménager des loisirs et de ce fait passait aux 
yeux de ses contemporains pour un fainéant. Le Dr. Quoy écrivait en 1836 ; 
« M. Valenciennes, gros et joufflu garçon, un peu paresseux et aimant les plaisirs... échappait 
quelques fois à M. Cuvier, lorsqu’il croyait mieux le tenir. Il usait de stratagème, et en voici un 
qui nous faisait bien rire. En entrant dans le cabinet de travail, il déposait son chapeau et sortait 
un moment après. M. Cuvier, rassuré par ce signe de présence, allait à d’autres occupations. Mais 
pas du tout. Valenciennes, en rentrant chez lui, prenait un autre chapeau et ne réapparaissait 
plus » (Monod, 1963 : 21). 



II 


L’Œuvre et ses sources 


L’Histoire naturelle des Poissons en 22 volumes, soit 11253 pages de textes et 650 
planches, publiée de 1828 à 1850, mérite sans aucune réserve d’être qualifiée d’œuvre 
monumentale. 

Le premier tome est consacré pour moitié au « tableau historique des progrès de 
l’ichtyologie depuis son origine », pour moitié à « l’idée générale de la nature et de 
l’organisation des poissons ». 

La revue chronologique de ses grands précurseurs, que Cuvier fait remonter, au-delà 
d’Aristote, aux Égyptiens, Phéniciens et Carthaginois, témoigne de ses vastes connaissances et 
de son génie à reconnaître dans l’œuvre de chacun l’originalité de son apport à l’ichtyologie. 
Les auteurs, voyageurs, collecteurs et illustrateurs qui ont fait connaître les poissons européens 
et ceux des terres et mers lointaines sont abondamment cités et situés dans leur contexte 
historique. Cette première partie est particulièrement riche en notes infrapaginales qui 
apportent sur les personnages cités des renseignements précis d’ordre biographique et 
bibliographique. 

Les divers systèmes de classification sont exposés et analysés, les critères sur lesquels ils 
sont fondés sont discutés. Le brillant anatomiste qu’était Cuvier insiste sur le fait que les 
classifications jusqu’alors très artificielles et établies presque uniquement à partir des caractères 
externes doivent également tenir compte de l’anatomie interne des poissons. Cependant Cuvier 
est parfaitement conscient de la difficulté à établir les « liens » entre les espèces et de la 
« vanité de ces systèmes qui tendent à ranger les êtres sur une seule ligne ». 

« Nous avertissons donc, une fois pour toutes, que c 'est dans les descriptions mêmes que nous 
donnerons, qu’il faudra chercher l’idée que l’on doit se faire des degrés de l’organisation, et 
nullement dans la place que nous serons obligés d’assigner aux espèces : et toutefois nous sommes 
loin de prétendre que des rapports n’existent pas ; qu’il n’y a point de classification possible, et que 
l’on ne doit pas former des réunions d’espèces et les définir ». 

Ces réserves faites. Cuvier donne à la fin du premier tome un système de classification en 
« genres, familles naturelles et divisions plus élevées ». Cette classification, qui reprend celle du 
Règne animal, n’a rien de révolutionnaire par rapport à celles de ses prédécesseurs immédiats, 
mais elle tente néanmoins de grouper les espèces d’après leurs affinités véritables. 

En fait, les grands groupes reconnus par Cuvier et Valenciennes ne seront pas tous traités 
dans l’Histoire naturelle des Poissons. C’est le cas en particulier des poissons cartilagineux et 
Cyclostomes étudiés par Müller et Henle et publiés dans des ouvrages dont Valenciennes parle 
en termes élogieux dans la préface du tome 13, en 1839. C’est aussi le cas des Muraenoides, 
Gadoides, Pleuronectes, Discoboles, Gymnodontes, Sclérodermes, Lophobranches et Sturo- 



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Fig. 3. — Manuscrit de la main de Cuvier reproduit sans changement par Valenciennes dans la description de Mugil 
peronii in H.N.P., 11 : 138. (Bibl. Muséum Hist. nat. Paris, MS 1753, feuillet 207.) 



— 21 — 


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4. — Manuscrit de la main de Valenciennes : description &Opisthognathus Cuvierii publiée in H.N.P., II : 504, 
(Bibl. Muséum Hist. not. Paris, MS 1753 feuillet 1.) 



— 22 — 


niens. Comme l’a précisé Pietsch (1985 : 61) dans une étude relative aux sources manuscrites 
de l’Histoire naturelle des Poissons, sur les 78 pièces d’archives inventoriées au Muséum (MS 
480-558 Bibl. Mus.), 12 (MS 526-537) correspondent à ces groupes et semblent avoir été 
préparées pour 12 volumes supplémentaires. 

Valenciennes lui-même, dans la préface du volume 22 (1849 ; vi), le considère comme le 
dernier d’une première série et annonce qu’il va poursuivre l’étude des familles non encore 
traitées. S’il n’a jamais donné ultérieurement les raisons pour lesquelles il a renoncé à ce projet, 
on peut penser que Valenciennes connaissait les travaux que plusieurs de ses collègues 
consacraient à ces poissons et jugeait que les siens auraient fait double emploi. En effet, 
Hollard avait publié une monographie des Balistes (Sclérodermes) en 1834; une étude des 
Gymnodontes par Bibron paraîtra in Duméril en 1855; Kaup publiera les catalogues des 
Apodes et des Lophobranches du British Museum en 1856, ainsi que des Mémoires sur les 
Soleidae et les Gadidae en 1858. 

A part le premier tome, tous les autres sont consacrés à la description des poissons. Pour 
la première fois, 4055 espèces sont décrites de façon détaillée et précise, en un mot scientifique. 
Ni Linnaeus, ni Bloch ni aucun auteur n’en avaient auparavant rassemblé autant dans un seul 
ouvrage. 

Cuvier et Valenciennes ont le souci permanent d’utiliser des observations d’après nature, 
les plus complètes possibles. Leur connaissance encyclopédique de toute la littérature relative à 
l’ichtyologie leur permet de comparer les diverses sources, d’établir des synonymies, enfin de 
classer les espèces dans le système cohérent exposé à la fin du tome 1, mais sans jamais le 
considérer comme définitif. Ils lui apportent au contraire, au fur et à mesure d’observations 
nouvelles, des petites retouches, voire parfois des modifications plus importantes. Les 
descriptions sont accompagnées, dans le cas d’espèces déjà connues, d’une analyse critique de 
toutes les mentions qui en ont été faites auparavant, y compris par des auteurs aussi anciens 
qu’Aristote ou Pline. 

Ainsi, 1744 espèces connues sont redécrites en ajoutant pour la plupart d’entre elles des 
observations personnelles principalement d’ordre anatomique. Il serait long et fastidieux 
d’énumérer les 79 auteurs postlinnéens antérieurs ou contemporains dont Cuvier et Valencien¬ 
nes redécrivent les espèces, mais leur nombre montre à lui seul l’étendue des connaissances que 
les auteurs de l’Histoire naturelle avaient de la littérature ichtyologique. Les relations étroites, 
souvent amicales, qu’ils entretenaient avec les autres ichtyologistes favorisaient les échanges et 
expliquent la rapidité avec laquelle ils avaient connaissance des travaux étrangers, souvent 
même avant leur publication. 

Un peu plus de la moitié de ces espèces (973) sont redécrites sans changer leurs noms 
génériques et spécifiques. Sur les 771 autres, ils changent le nom générique de 585 espèces et 
complètent les descriptions de 387 d’entre elles par des observations directes faites sur des 
spécimens frais ou conservés en collections. Enfin 186 espèces sont redécrites en changeant soit 
les noms génériques et spécifiques (137) soit seulement les noms spécifiques (49), l’habitude 
étant assez fréquente à cette époque de changer le nom d’origine pour un autre qui rappelle 
une particularité anatomique ou morphologique de l’espèce, ou de remplacer le nom spécifique 
d’origine par le nom latinisé de son inventeur ou du premier descripteur. Les changements de 
genre s’expliquent par le souci qu’avaient Cuvier et Valenciennes de mieux définir les genres 
anciens et d’en créer de nouveaux qui traduisent les affinités des groupes d’espèces. 

Aux espèces déjà connues et redécrites dans l’Histoire naturelle des Poissons, Cuvier et 



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Fig. 5. Manuscrit de la main de Cuvier, authentifié par Valenciennes, correspondant à la description de Naseus 
fronticornis in H.N.P., 10 ; 259. On notera la ressemblance parfois frappante des deux écritures. (Staatsbibliotek, 
Preussischer Kulturbesitz, Berlin.) 



Valenciennes en ajoutent 2311 nouvelles. La majorité d’entre elles (1850) sont fondées sur des 
exemplaires provenant des collections du Cabinet du Roi devenu Muséum d’Histoire naturelle. 
Un nombre relativement important (172) sont fondées sur des exemplaires examinés à 
l’étranger, essentiellement à Londres, Berlin ou Leyde lors des séjours qu’y firent Cuvier et 
surtout Valenciennes, ou sur des spécimens communiqués par des correspondants et collègues 
européens et renvoyés dans leurs musées d’origine. Enfin, 289 espèces nouvelles ont été décrites 
soit à partir de dessins examinés, copiés ou communiqués par des collègues étrangers, soit, le 
plus souvent, à partir de figures déjà publiées ou accompagnant des manuscrits inédits dont 
Cuvier et Valenciennes disposaient à Paris. Nous passerons en revue ces différentes sources. 


COLLECTIONS DU CABINET DU ROI 
ET DU MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE 


Dès son arrivée à Paris, Cuvier « cherchant une occasion de faire une étude générale et 
comparative de toute la classe des poissons » (H.N.P., 1 : 292) ' l’avait trouvée en examinant 
pour les ranger les collections du Muséum d’Histoire naturelle. Celles-ci comprenaient 
quelques poissons provenant de l’ancien Cabinet du Roi, notamment ceux qui avaient été 
récoltés par Adanson au Sénégal, par P. Poivre à l’île de France (Maurice) et ceux qui avaient 
été rassemblés par Ph. Commerson lors du voyage autour du monde de Bougainville et de son 
séjour à l’île de France, à Bourbon (Réunion) et à Madagascar. En 1795, ce fonds modeste 
s’était enrichi des collections du Cabinet du Stathouder des Pays-Bas, Guillaume V d’Orange, 
saisies et rapportées à Paris comme prises de guerre par les commissaires de la République 
accompagnant l’armée de Pichegru. S’y ajoutèrent bientôt les poissons que E. Geoffroy Saint- 
Hilaire avait rapportés de l’expédition d’Égypte (1798-1799), ceux que F. Pérou et Ch. Lesueur 
avaient rassemblés lors du voyage de circumnavigation de N. Baudin (1800-1804), ceux du 
Cabinet de Lisbonne rapportés en France par E. Geoffroy Saint-Hilaire (1808) et quelques 
autres récoltés par P. Sonnerat à Pondichéry, A. Risso en Méditerranée, F. Delaroche aux 
Baléares et à Bayonne, P. Delalande à Toulon, etc. 

Très rapidement, ces collections devaient s’accroître dans des proportions considérables 
grâce aux efforts conjugués des professeurs-administrateurs du Muséum, des ministres de la 
Marine, des officiers servant sous leurs ordres, des fonctionnaires coloniaux et des voyageurs 
qui parcouraient les diverses parties du globe. 

Le nombre, la qualité et les multiples activités de ces voyageurs et collecteurs seront 
amplement développés plus loin. 


1. Les références à l’Histoire naturelle des Poissons seront indiquées sous la forme H.N.P. suivie du tome et de la 



VOYAGES DE CUVIER ET VALENCIENNES À L’ÉTRANGER 


C’est en 1818, trois ans après avoir commencé à travailler pour Cuvier, que Valenciennes, 
accompagnant son maître, fit son premier séjour à Londres. Il put y étudier les riches 
collections du Cabinet de Sir Joseph Banks qui avait dirigé l’équipe de naturalistes du premier 
voyage de James Cook (1768-1771) sur 1’ « Endeavour ». Héritier d’une grosse fortune, Banks 
avait consacré sa vie à l’histoire naturelle, organisant par exemple à ses frais, en 1772, une 
expédition scientifique avec Solander aux îles Hébrides et en Islande. Couvert de titres et 
d’honneurs, il étendait sa protection aux naturalistes de tous les pays, même en guerre contre 
la Grande-Bretagne, et mettait à leur disposition ses importantes collections, qu’il s’agisse de 
spécimens de poissons, de manuscrits ou de dessins. 

C’est ainsi qu’il avait donné à P. Broussonet des poissons récoltés lors des deux voyages 
de Cook. Broussonet ne décrivit que 10 espèces et à sa mort la faculté de médecine de 
Montpellier remit ses poissons au Muséum de Paris; parmi eux, 23 au moins provenant des 
collections de Banks sont encore déposés au Muséum (Bauchot, 1969). 

Au cours de ce séjour. Cuvier et Valenciennes purent examiner également les manuscrits 
de Daniel Solander, conservés dans la bibliothèque de Banks après la mort de leur auteur en 
1782, et les dessins du peintre Sydney Parkinson. Ils purent aussi consulter les dessins que le 
naturaliste allemand J. R. Forster et son fils J. G. Forster avaient rassemblés lors du deuxième 
voyage de Cook sur la « Resolution », de 1772 à 1775. S’étant brouillé à son retour avec Cook 
et avec l’Amirauté, puis étant passé au service de la Prusse, J. R. Forster dut laisser ses dessins 
aux mains de ses créanciers qui les cédèrent à Banks. Avec l’agrément du grand botaniste 
R. Brown qui en était devenu dépositaire à la mort de Banks en 1820, tous les dessins de 
Forster furent ultérieurement copiés par Madame Bowdich à l’intention de Cuvier et 
Valenciennes. Quant au manuscrit des descriptions de Forster, il avait été acheté après sa mort 
pour la bibliothèque royale de Berlin. 

Lors d’un séjour ultérieur en 1829, Valenciennes reçut des conservateurs des musées et 
collections britanniques une aide inestimable. On lui communiqua les poissons rapportés du 
nord de l’océan Pacifique par A. Collie, chirurgien de l’expédition du capitaine Beechey au 
Kamtchatka; E. Bennett lui montra les poissons de Sumatra et des îles Sandwich, déposés 
dans les collections de la Société Zoologique de Londres et dont il avait décrit une partie en 
1827. A. Johnston l’autorisa à prendre des copies des peintures exécutées à Malacca sous les 
yeux du major Farkhar, qui étaient propriété de la Société asiatique; M. Horsfield lui montra 
les dessins faits par G. Finlayson, médecin de l’expédition du Siam, et déposés à la compagnie 
des Indes ; J. Gray lui fit connaître « les nombreux dessins appartenant au général Hardwike et 
dont plusieurs, de la main de feu F. Hamilton Buchanan, représentent des espèces décrites dans 
son ouvrage mais dont il n’a pas donné de figures » (H.N.P.,4 : vi). Enfin, Valenciennes dut à 
W. Yarrel des observations pleines d’intérêt sur les espèces des îles d’Angleterre. 

Plus tard, en 1831, Valenciennes reçut le même accueil des naturalistes anglais dont il se 
plaît à louer « la générosité... non moins que l’ardeur éclairée avec laquelle ils s’occupent des 
progrès de la science » (H.N.P., 7 : vi). J. Gray et E. Bennett lui firent connaître sans réserve 



— 26 — 


les nouvelles acquisitions du Muséum britannique et de la Société Zoologique. R. Brown lui 
remit également une collection faite à Madère par J. Richardson. 

A Berlin, lors de plusieurs voyages, Cuvier et Valenciennes étudièrent des poissons déjà 
décrits par M. Bloch et d’autres récoltés et dessinés par W. Tilesius von Tilenau et le baron 
G. von Langsdorff au cours du voyage de Krusenstern autour du monde. C’est en effet aux 
universités allemandes que le grand marin russe s’était adressé pour recruter les savants de 
cette expédition, avant tout commerciale, effectuée sous le règne du tsar Alexandre P'. 

Grâce à M. Lichtenstein, Cuvier puis Valenciennes purent également examiner au Cabinet 
de Berlin les poissons que P. Pallas s’était procurés précédemment et avait décrits dans sa 
zoographie russe. 

A la bibliothèque royale de Berlin, Valenciennes put copier les recueils correspondant à 
deux collections peintes, l’une à l’huile, l’autre à la gouache, par les ordres du comte Jean- 
Maurice de Nassau-Siegen et arrangées par le docteur Mentzel (l’une est conservée sous le titre 
« Liber Mentzeli ») ; elles avaient servi à illustrer les notes prises par Georges Margrave lors 
d’un voyage au Brésil comme médecin du comte de Nassau, de 1637 à 1644, et publiées à 

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Fig. 6. — Dessin fait à Leyde par Valenciennes en 1824, d’un poisson envoyé de Java par Kuhl et van Hasselt, décrit 
sous le nom Osphronemus notatus in H.N.P., 7 : 386. (Bibl. Muséum Hist. nal. Paris, MS 494, VH C 54.) 



^ 11 ^ 


Leyde par Delaët, directeur de la compagnie hollandaise des Indes occidentales, en 1648 sous 
le titre Historia naturalis Brasiliae; « Bloch avait copié plusieurs figures de la deuxième 
collection dans sa grande Ichtyologie en y ajoutant, en y retranchant et en y changeant plusieurs 
choses fort arbitrairement » (H.N.P., 1 : 59). Cuvier et Valenciennes étaient ainsi « en état de 
les comparer aux copies de Bloch et à la nature et de fixer définitivement les genres et les espèces 
auxquels chaque poisson doit être rapporté » (H.N.P., 1 : 59). 

Lors du séjour que Valenciennes fit à Berlin en 1827, C. Ehrenberg lui communiqua de 
nombreux dessins et descriptions de poissons recueillis, en compagnie de F. Hemprich, 
pendant les années 1820-1825 en mer Rouge, Égypte et Abyssinie. Plusieurs doubles furent 
cédés au Muséum d’Histoire naturelle. Valenciennes put également voir « quelques poissons de 
Brandebourg » et « bien connaître les poissons de l’Allemagne... par la faveur qu’il a obtenue à la 
sollicitation du célèbre Mr. de Humboldt, de rassembler, jusque dans les étangs qui appartiennent 
au Roi, toutes les espèces que l’on y nourrit et en grands et beaux échantillons » (H.N.P., 1 : 
267). 

Plus tard, en 1829, Valenciennes examina les poissons du Mexique envoyés par F. Deppe 
et ceux « encore incertains de Bloch, confiés par M. Lichtenstein pour être soumis à nouveau à 
tous les examens et comparaisons propres à constater leur véritable identité » (H.N.P., 4 : vi). 

Les séjours à Leyde ne furent pas moins fructueux. En 1824 C. Temminck, directeur du 
Muséum, mit à la disposition de Valenciennes les collections récoltées par H. Kuhl et J. van 
Hasselt dans les possessions hollandaises des Indes orientales en 1820 et 1821 et les figures 
qu’ils en avaient faites ; ces collections étaient si abondantes que Temminck fit don de plusieurs 
exemplaires au Muséum de Paris. 

Valenciennes put également étudier les poissons recueillis dans l’archipel des Moluques 
par J. Reinwardt et au Cap par Horstock. 

En plus de ces séjours répétés à Londres, Berlin et Leyde, il faut mentionner un séjour de 
Cuvier à Florence au cabinet de S.A.R. le grand duc de Toscane, un de Valenciennes au 
Cabinet de l’Université de « Goettinguë » quand il accompagna A. de Humboldt en 
Allemagne, un autre de Valenciennes à Bruxelles pour y examiner les poissons envoyés du 
Surinam par A. Falk, et à Dordrecht et Anvers pour trouver « ce prétendu triptéronote ou 
hautin, si mal rendu par Rondelet, et qui n’est autre que le lavaret » (H.N.P., 1 : 166). 

Les séjours à l’étranger et les contacts avec les autres ichtyologistes se traduisaient aussi 
souvent par l’emprunt de spécimens intéressants, par des échanges ou par des dons généreux 
au Muséum de Paris. C’est ainsi que plusieurs exemplaires récoltés par Langsdorff et 
W. Tilesius furent cédés par le Cabinet de Berlin, que le Muséum reçut des exemplaires des 
musées de Vienne et de Munich ainsi que les doubles d’une collection récoltée par J. Blanchet 
au Brésil et déposée au Musée de Genève. 



— 28 — 


SOURCES ICONOGRAPHIQUES EXAMINÉES À PARIS 

Dans la comparaison des diverses descriptions que les auteurs avaient données d’une 
même espèce, Cuvier et Valenciennes attachaient une grande importance aux illustrations qui 
accompagnaient les textes. Ils en appréciaient toujours les détails avec un œil très critique, 
notant les légères discordances, parfois les contradictions entre les descriptions et les figures. 

Pour remédier « aux doubles emplois, ce fléau de l’histoire naturelle toujours prêt à 
s’introduire sitôt que l’on n’apporte pas dans une compilation la critique la plus sévère » (H.N.P., 
1 : 78), ils eurent le souci de consulter non seulement les planches illustrant les ouvrages de 
leurs précédesseurs mais, chaque fois que c’était possible, les recueils d’où elles étaient 
extraites. En effet, les dessins originaux étaient souvent mal copiés. Le cas des collections de 
dessins de Maurice de Nassau-Siegen utilisés pour le texte posthume de G. Margrave et copiés, 
entre autres, dans l’ouvrage de F. Willughby et J. Ray et dans celui de M. Bloch, est à cet 
égard exemplaire (voir plus haut). 

Le recueil de Cornells de Vlamingh conservé au Muséum (Bibl. Mus. MS 339), et qui 
comprend 93 planches représentant 251 figures d’animaux marins dont 235 poissons, a retenu 
toute l’attention de Cuvier car il pensait qu’il avait servi de base, avec les dessins de Samuel 
Fallours, aux publications de H. Ruysch (1718), L. Renard (1719) et F. Valentijn (1726) qui 
comptent respectivement 404, 460 et 528 figures. 

En fait, Holthuis (1959), Pietsch et Rubiano (1988) et Pietsch {comm. pers.) ont établi 
que l’auteur des planches de ce recueil est Isaac Johannes Lamotius qui exécuta la majorité des 
dessins à l’île Maurice alors qu’il y était gouverneur de 1677 à 1692, et d’autres plus tard, à 
Batavia et Banda, quand il y fut exilé. En effet, les dates et lieux qui accompagnent les dessins 
coïncident avec celles des séjours de Lamotius à Maurice et à Banda, alors que Vlamingh 
n’était pas né quand Lamotius arriva à Maurice et que la majorité des dessins avaient été 
exécutés quand Vlamingh arriva aux Indes orientales en 1697. Ces planches ne peuvent donc 
avoir été faites sur l’ordre ou sous la direction de Vlamingh. Valentijn rapporte qu’il vit en 
1714, alors qu’il était au Cap de Bonne-Espérance, Lamotius en possession de 255 dessins qu’il 
avait dessinés lui-même. Vlamingh a pu les acquérir alors qu’il visitait le Cap lors de son 
voyage de retour en Hollande en 1714-1715. Pietsch suggère que ce recueil a pu être confisqué 
en même temps que les collections du Stathouder par les commissaires de la République qui 
accompagnaient les armées françaises en 1795, ce qui expliquerait sa présence dans les 
collections du Muséum de Paris. Si aucun de ces dessins n’a été publié, contrairement à 
l’assertion de Cuvier, en revanche les dessins de S. Fallours et les copies plus ou moins exactes 
qu’il en fit ou fit faire ont été largement diffusées et publiées (Pietsch, comm. pers.). 

D’autres sources iconographiques sont maintes fois citées dans l’Histoire naturelle; ce 
sont les recueils de gravures venus de Chine et du Japon, par exemple l’Encyclopédie japonaise 
déposée à la bibliothèque du Roi et comportant 79 espèces de poissons, et l’ouvrage déposé à 
la bibliothèque du Muséum, cité par Lacepède sous le titre inexact de Manuscrit chinois, qui 
contient 83 figures de poissons ^. 

1. Sauvigny, E. L. b. de. — Histoire naturelle des Dorades de la Chine gravée par M. F. N. Martinet, 
accompagnée d’observations, Paris 1780 et MS 5066 Bibl. Mus. : dessins et notes sur Kiu-Yu, Po-King, 1772. 



— 29 — 


Les recueils de peintures examinés par Cuvier et Valenciennes sont nombreux, les uns 
déposés à la bibliothèque du Muséum, les autres communiqués par des voyageurs ou des 
correspondants. Citons en particulier les dessins « remarquables par leur finesse et leur 
exactitude » que le père Ch. Plumier ' avait faits en Provence et aux Antilles, et qui furent 
recopiés avec des altérations par M. Bloch, mais aussi par Aubriet pour l’Histoire naturelle des 
poissons de Lacepède, ceux du Père L. Feuillée^, souvent plagiaire de Plumier, conservés à la 
bibliothèque de Huzard. 

Les nombreux dessins joints aux manuscrits de Ph. Commerson, faits par lui-même ou 
par le peintre P. Jossigny, ou par Sonnerat, représentent des poissons de l’île de France et de 
Madagascar. Leur examen minutiedx et la découverte 40 ans plus tard, par A. M. Duméril, 
des poissons séchés envoyés à Buffon après la mort de Ph. Commerson, en même temps que 
les manuscrits et dessins s’y rapportant, ont permis à Cuvier et Valenciennes de rectifier bien 
des confusions et erreurs de Lacepède qui avait fait parfois trois ou quatre espèces différentes à 
partir des descriptions, des figures et des annotations écrites au dos des figures d’une même 
espèce (Bauchot, 1976). 

Mentionnons aussi un recueil rapporté du Japon par Titsing^ et obligeamment 
communiqué par le duc de Rivoli ; un ensemble de « peintures très soignées de plusieurs belles 
espèces de la Chine » que J. J. Dussumier avait fait faire à Canton ; un recueil de « belles 
figures de poissons des côtes du Mexique faites par Mocigno pour le feu Roi d’Espagne » ; un 
recueil de jolis dessins chinois dû à la générosité de la princesse Marie d’Orléans, duchesse de 
Wurtemberg, des dessins faits par J. B. Spix au Brésil, par Joseph de Jussieu en Amérique du 
Sud, par A. de la Pylaie à Terre-Neuve et par Henri-Joseph Redouté et plus tard J. J. Riffaud 
en Égypte. 

Enfin rappelons les nombreux dessins que les correspondants et voyageurs-naturalistes 
joignaient aux envois de poissons récoltés de par le monde, par exemple, outre ceux de 
Ph. Commerson mentionnés plus haut et ceux des grandes expéditions de découverte que nous 
verrons plus loin, ceux que L. Bosc envoya de Caroline, F. Poey de la Havane, A. Risso de 
Méditerranée, P. Garnot de Brest et ceux que F. L’Herminier et A. Plée** ont envoyés des 
Antilles (voir Pietsch, 1985 ; 106). 

Cuvier et Valenciennes utilisèrent aussi de nombreux dessins communiqués par des 
collègues étrangers, par exemple ceux que M*"^ Bowdich avait faits pour son mari à Madère et 
aux îles du Cap-Vert ; « ceux qu’Agassiz avait faits sur nature » pour son Histoire des poissons 
d’eau douce d’Europe Centrale. 

Les illustrations qui avaient été faites par les naturalistes K. Mertens, le baron Kittlitz et 
A. Postels lors du voyage de circumnavigation de la « Séniavine » commandée par F. Lutke, 
aide de camp du tsar Nicolas (1826-1829), reçurent également l’attention de Cuvier lors 
d’un voyage que F. Kittlitz et A. Postels firent à Paris pour lui demander d’identifier les 
poissons. Aucune expédition n’avait rapporté une iconographie aussi abondante : 1300 des¬ 
sins. Cuvier et Valenciennes décrivent dans leur Histoire naturelle 50 espèces nouvelles à partir 
des seuls dessins de K. Mertens et F. Kittlitz. 


1. MS 24, 27 et 31 Bibl. Mus. Poissons et coquilles dessinés par le Père Plumier, minime. 

2. MS 39 Bibl. Mus. Recueil de dessins de poissons, d’oiseaux et de reptiles par le R. P. Feuillée. 

3. MS 396 Bibl. Mus. 

4. MS 65 Bibl. Mus. Catalogue des poissons de Plée. 



Figure 7 


Dessins de Carassius auratus faits à Po-King (Pékin) en 1772, envoyés à Berlin, ministre de Louis XV, et publiés en 1780 
par M. de Sauvigny dans son ouvrage « Histoire naturelle des Dorades de la Chine ». Cités in H.N.P., 16 : 113-116 
{Bibl. Muséum Hist. nat. Paris, MS 5066.). 


Figure 8 

Extrait du recueil rapporté du Japon par Titsing. En haut : Pterois sp. En bas : Sebastes albofasciatus décrit in H.N.P., 
4 : 344 (= Holocenirus albofasciatus Lacepède, 1803, IV : 372), (Bibl. Muséum Hist. nat.. Paris, MS 396.). ’ 











Ill 


Voyageurs-naturalistes et collecteurs 


Comme l’a précisé Y. Laissas dans son « essai de portrait-robot des voyageurs- 
naturalistes du Jardin du Roi et du Muséum d’histoire naturelle » (Laissus, 1981), l’expression 
voyageur-naturaliste qui désignait à l’origine « tout voyageur qui s’occupait peu ou prou 
d’histoire naturelle » a beaucoup évolué à partir du milieu du Siècle des Lumières, alors que le 
niveau des connaissances commençait son irrésistible ascension et que de grandes expéditions 
de découvertes faisaient connaître les richesses de la terre et des mers. A l’origine, sous 
l’Ancien Régime, il s’agissait essentiellement de prêtres missionnaires, de médecins, de 
quelques militaires et fonctionnaires civils et d’employés de la Compagnie des Indes. 

Avec le voyage autour du monde de Bougainville, de 1766 à-1769, apparaît, au-delà des 
préoccupations commerciales et coloniales qui étaient jusqu’alors le seul but des expéditions 
maritimes, une volonté de recherche et de découverte dans tous les domaines, notamment ceux 
des sciences naturelles et de l’ethnologie. Pour la première fois, aux états-majors d’officiers de 
marine, eux-mêmes dotés d’une meilleure formation scientifique que leurs prédécesseurs, des 
savants vinrent se joindre. Ils montrèrent le chemin à une pléiade d’hommes enthousiastes qui, 
au fil des décennies, s’illustrèrent à la fois comme collecteurs et comme observateurs. 

Au début, le terme de voyageur-naturaliste « désigne une situation bien précise, celle d’un 
homme qui a reçu au Muséum une formation plus ou moins longue et poussée, envoyé en mission 
par cet établissement et, au moins en principe, pensionné par lui ». Il s’agit donc de 
fonctionnaires chargés de missions ou contractuels, les uns aides-naturalistes et préparateurs, 
les autres artistes peintres et dessinateurs adjoints aux états-majors des grands voyages de 
découverte. 

Cependant, à la suite du voyage de Nicolas Baudin aux Terres Australes (1800-1804) au 
cours duquel les rapports entre les officiers de la Royale et les savants et artistes furent 
difficiles, voire détestables, ces « civils » sont remplacés par des médecins, chirurgiens et 
pharmaciens de la Marine dont certains se révélèrent d’excellents naturalistes et rapportèrent 
d’abondantes et riches collections. 

Conscients de la nécessité de former scientifiquement ces futurs voyageurs, diverses 
sociétés savantes ainsi que l’Académie des sciences se soucient d’y apporter leur concours. Le 
Muséum joue à cet égard un rôle de premier plan en décidant en 1818 la création d’une école 
de voyageurs. Après la fin tragique des trois premiers élèves envoyés en mission, on se contente 
de former individuellement les sujets les plus valables et les grands noms de la Science, Cuvier, 
d’Orbigny, Geoffroy Saint-Hilaire, Brongniard, von Humboldt..., participent eux-mêmes à 
cette formation. 

En 1824 les professeurs du Muséum publient une brochure « Instructions pour les 



— 32 — 


voyageurs et pour les employés dans les colonies sur la manière de recueillir, conserver et 
envoyer des objets d’histoire naturelle... » et certains savants y ajoutent des instructions 
particulières manuscrites. 

En fait, de nos jours, et telle sera notre acception, l’expression est prise dans son sens le 
plus large, englobant tous les voyageurs, collecteurs et donateurs qui ont enrichi les collections 
du Muséum. 


LES COLLECTEURS DES EXPÉDITIONS MARITIMES 


Les expéditions maritimes qui se sont succédées pendant près de 80 ans, depuis le voyage 
autour du monde de L. A. Bougainville jusqu’au milieu du xix' siècle, ont très largement 
contribué à l’enrichissement des collections du Muséum et ont fourni à Cuvier et Valenciennes 
un grand nombre de poissons provenant de toutes les régions du monde. 

Si certaines avaient un caractère purement scientifique, avec au programme la collecte 
d’objets d’histoire naturelle, d’autres, nous le verrons, étaient avant tout des missions 
politiques et commerciales et ce n’est qu’à l’intérêt porté aux Sciences naturelles par les 
commandants de ces expéditions ou au zèle et à la compétence des chirurgiens, médecins et 
pharmaciens du bord que nous devons de précieuses récoltes. 

Pour plus de clarté, nous passerons en revue, en suivant l’ordre chronologique, les 
expéditions dont les divers participants sont mentionnés dans l’Histoire naturelle, qu’il s’agisse 
de grandes expéditions de circumnavigation ou de voyages plus modestes et de plus courte 
durée. 


Voyage autour du monde de L.-A. Bougainville 
La « Boudeuse » et P « Étoile » (1766-1769) 

Louis-Antoine de Bougainville quitta Nantes le 15 novembre 1766 au commandement de 
la frégate la « Boudeuse » ; il fut rejoint aux Malouines par la flûte 1’ « Étoile » partie de 
Rochefort le 11 février 1767 sous le commandement de François Chesnard de la Giraudais. 
Les deux bâtiments rallièrent leur port d’attache respectivement le 15 mars et le 24 avril 1769. 

Ce voyage longuement préparé par Bougainville, encouragé et patronné par des hommes 
politiques et des savants éminents, parmi lesquels De Brosses, Buffon, Mauperthuis, Lalande, 
avait pour but de découvrir des terres inconnues, de rechercher des postes propices à la 
fondation de colonies, d’ouvrir une route nouvelle vers la Chine, de reconnaître les îles qui 
pourraient servir d’entrepôt à la compagnie des Indes, enfin de rechercher des plants d’épices 
pour l’île de France. 

Aux marins de la « Boudeuse » et de 1’ « Étoile » s’était jointe une petite équipe de 
savants chargés de rechercher et observer tout ce qui touchait aux divers domaines des 
sciences. Il s’agissait du médecin botaniste Philibert Commerson, de l’astronome Pierre 
Antoine Véron et de l’ingénieur cartographe Charles Routier de Romainville. 



— 33 — 


En dépit des qualités humaines et scientifiques de Bougainville, de l’harmonie qu’il sut 
faire régner au sein de l’état-major et des savants, et malgré le détestable caractère de 
Commerson, aucun des objectifs que s’était fixés cette expédition ne fut atteint. Le projet était 
certes trop ambitieux mais le principal responsable de ce demi-échec fut incontestablement 
Choiseul, ministre de la Marine, qui fit preuve d’une légèreté et d’un aveuglement coupables 
dans le contexte politique de l’époque et dans ses rapports avec les Espagnols et les Anglais. 

Bougainville fut chargé de liquider la base des Malouines, où il avait établi un entrepôt au 
cours de deux voyages précédents (1763 et 1766), et de la remettre aux Espagnols. Cette 
opération lui fit perdre un temps considérable puisqu’il n’appareilla de Montevideo que le 15 
novembre 1767, soit un an après avoir quitté Nantes. Les principales étapes de ce voyage de 
circumnavigation furent, après le passage du détroit de Magellan, l’Archipel des Tuamotou, 
Tahiti (baptisée la Nouvelle-Cythère, tant le séjour y parut idyllique à tout l’équipage), les 
Nouvelles-Hébrides, la Nouvelle-Irlande, les Moluques, Batavia et l’île de France où les 
savants furent débarqués; le retour en France se fit via le Cap et l’île Ascension. 

Le matériel scientifique récolté par Commerson au cours du voyage et pendant ses séjours 
à Madagascar en 1770, à Bourbon en 1771 et à l’île de France où il mourut en 1773, fut 
rapporté en France par la « Victoire » qui arriva au Havre en 1774. Les 34 caisses qui 
contenaient collections et documents furent acheminées jusqu’à Paris et remises par Buffon à 
Bernard de Jussieu. Celui-ci avait accepté de mettre en ordre et de publier les travaux de 
Commerson, mais il ne s’acquitta jamais de cette tâche et mourut trois ans plus tard. 


Voyage autour du monde de A. R. J. d’Entrecasteaux 
La « Recherche » et 1’ « Espérance » (1791-1794) 

Nous ne mentionnerons que rapidement cette expédition de circumnavigation sur les deux 
flûtes la « Recherche », commandée par le contre-amiral Antoine Raymond Joseph de Bruny, 
chevalier d’Entrecasteaux, et 1’ « Espérance » commandée par le capitaine de vaisseau Jean- 
Michel Huon de Kermadec. Sa mission première était de rechercher les bâtiments de La 
Pérouse dont l’absence de nouvelles depuis le 25 février 1788 laissait augurer une fin tragique. 

Des observations relatives à la géographie, l’astronomie et l’histoire naturelle faisaient 
partie du programme. Elles devaient être exécutées par les naturalistes Houton de La 
Billardière, Louis Ventenat, Deschamps, Claude Riche et Blavier, l’hydrographe 
C. F. Beautemps-Baupré et le jardinier-botaniste Lahaie. 

Le mauvais temps, les vents contraires, les conflits idéologiques à bord entre royalistes et 
révolutionnaires alors que la France était déchirée par de graves troubles politiques, la maladie 
puis la mort de 89 hommes, parmi lesquels d’Entrecasteaux et Kermadec, sur les 119 
embarqués, tout devait concourir à l’échec de ce voyage qui s’acheva par une série de désastres. 

Après bien des péripéties, les collections de La Billardière prises par la marine anglaise 
furent transportées en Grande-Bretagne et ne durent qu’à l’intervention de Sir Joseph Banks 
d’être restituées à la France. 

La relation du voyage fut publiée par La Billardière en 1799. Dans les collections 
ichtyologiques du Muséum, un seul poisson, dont la localité d’origine n’est pas mentionnée, 
témoigne des récoltes de Riche au cours de ce voyage. Il sera décrit comme espèce nouvelle par 
Cuvier trente ans plus tard. 



— 34 — 


Voyage de N. Baudin 

Le « Géographe » et le « Naturaliste » (1800-1804) 

Avec le désir sincère d’accroître leurs connaissances scientifiques, les savants français 
exerçaient des pressions constantes sur le gouvernement pour élargir le champ de leurs 
investigations et ne pas perdre la première place qu’ils occupaient en Europe. 

C’est dans ce contexte, dès l’ordre intérieur rétabli, que le Premier consul, trois ans après 
l’expédition d’Égypte, organisa une campagne maritime pour explorer minutieusement les 
côtes de la Nouvelle-Hollande (Australie), inventorier les ressources de cette terre et de la mer 
environnante, enfin établir des rapports sur la vie et les coutumes des indigènes. 

Même si le désir, plus ou moins exprimé, existait réellement de prendre pied sur une terre 
dont la côte avait déjà quelques colonies anglaises et d’empêcher les Anglais de s’installer dans 
la Terre de Van Diemen (Tasmanie) que d’Entrecasteaux avait explorée avec succès, il 
s’agissait bien d’une expédition aux objectifs scientifiques et non politiques. 

C’est à Nicolas Baudin, marin accompli qui avait déjà conduit deux petites missions 
scientifiques et qui jouissait de la confiance et de l’estime des savants français, que fut confiée 
l’expédition. Sur proposition de l’Institut, le Premier consul désigna lui-même l’équipe 
scientifique, soit 24 savants, astronomes, géographes, minéralogistes, botanistes, zoologistes 
ainsi que des jardiniers, peintres et dessinateurs. 

L’expédition quitta le Havre le 19 octobre 1800 sur la corvette le « Géographe » 
commandée par Baudin lui-même et une grosse gabare, le « Naturaliste », sous le commande¬ 
ment d’Emmanuel Hamelin, capitaine de frégate. Les officiers eux-mêmes avaient été choisis 
au sein de l’élite; parmi eux les deux frères Henri et Louis-Claude Desaulces de Freycinet, 
enseignes de vaisseau que nous retrouverons dans des expéditions ultérieures, et Hyacinthe de 
Bougainville, le fils du célèbre navigateur. 

Parmi les savants, retenons les noms de François Péron, Jean-Baptiste Bory de Saint- 
Vincent, Désiré Dumont, Jean-Baptiste Leschenault de la Tour, Jacques Défisse, André 
Michaux et, parmi les peintres, ceux de Jacques Milbert, Charles-Alexandre Lesueur et 
Nicolas-Martin Petit. 

Après cinq mois de navigation, les deux bâtiments arrivèrent à l’île de France. Plusieurs 
officiers et membres de l’équipe scientifique débarquèrent, les uns malades, les autres 
incapables de supporter plus longtemps le caractère autoritaire de Baudin, parmi eux le 
botaniste Delisse, les zoologistes Bory de Saint-Vincent et Dumont, les peintres Milbert et 
Lebrun. 

Ne restait à bord qu’une équipe restreinte de naturalistes dont seuls Péron et le peintre 
Lesueur poursuivront leurs activités jusqu’au retour de l’expédition, les autres étant décédés ou 
ayant été débarqués malades en cours de route. 

Après un an et demi d’exploration en Nouvelle-Hollande et Terre de Van Diemen, le 
« Naturaliste » repartit de Port Jackson pour la France, emportant plus de 150 caisses 
d’échantillons d’histoire naturelle et d’objets d’ethnographie ainsi que des arbustes en pots et 
une soixantaine d’animaux vivants; il parvint au Havre le 7 juin 1803. 

A Port Jackson, Baudin fit l’acquisition d’une goélette, la « Casuarina », pour accompa- 



— 35 — 


gner la corvette le « Géographe » jusqu’à l’île de France ; son commandement fut confié à 
Louis-Claude de Freycinet. 

Au cours de cette partie de leur mission, Péron et Lesueur se dépensèrent sans compter le 
long des côtes sud, ouest et nord de l’Australie, puis à Timor. 

Épuisé par trois ans de fatigues, de conflits avec les membres de son état-major et les 
savants qui se pliaient très mal à la discipline du bord, Baudin mourut à l’île de France le 16 
septembre 1803. Il fut remplacé au commandement du « Géographe » par le capitaine de 
frégate Pierre Milius qui arriva à Lorient le 25 mars 1804, soit trois ans et cinq mois après son 
départ. 

Cette expédition, la plus longue réalisée jusqu’alors, contribua de façon certaine au 
développement de la Science. 

Dès son retour, Péron classa les collections comportant plus de 200 espèces de poissons 
« mais trop souvent en individus de petites tailles » (H.N.P., 1 : 207) et en dressa un catalogue. 
Très affaibli et tuberculeux il fit un court séjour en province pour se reposer mais, le bruit 
ayant couru que l’expédition avait été un échec, il revint à Paris et réussit à retourner l’opinion. 
Il devint célèbre et fut élu à l’unanimité membre de l’Institut. Une commission de l’Institut 
présidée par Cuvier fut chargée d’examiner les collections rapportées auxquelles s’ajoutaient 
1500 dessins et peintures faits sur place par Lesueur. Péron fut chargé de rédiger avec Lesueur 
la relation du voyage. Le premier tome parut en 1807. Son état de santé se dégradant 
régulièrement, Péron mourut le 14 décembre 1810 à 35 ans. Louis-Claude de Freycinet se 
chargea de terminer l’ouvrage qui parut de 1811 à 1817. 


Voyage autour du monde de L.-C. Desaulces de Freycinet 
L’ « Uranie » et la « Physicienne » (1817-1820) 

L’exploration des océans de l’hémisphère sud, interrompue pendant les guerres napoléo¬ 
niennes, reprit avec la restauration de la monarchie des Bourbons. Sous la pression de savants 
influents, le gouvernement comprit que promouvoir la Science était l’un des meilleurs moyens 
de restaurer le prestige et le respect de la France, bien entamés par la politique expansionniste 
de Napoléon. 

Louis-Claude de Freycinet, après avoir achevé le dernier volume de la relation du voyage 
de N. Baudin auquel il avait participé et au cours duquel il avait accompli un remarquable 
travail de relevé cartographique, proposa un autre voyage d’exploration autour du monde. 

Avec l’appui de l’Institut, le projet fut approuvé par le gouvernement et le Roi en 
personne. La direction en fut confiée à L.-C. de Freycinet qui reçut l’ordre de concentrer ses 
recherches dans les domaines de la géographie physique et de l’histoire naturelle; de plus, il 
devait faire une étude scientifique aussi complète que possible des indigènes et de leur 
environnement. 

A un état-major d’officiers très compétents, parmi lesquels l’enseigne de vaisseau Louis- 
Isidore Duperrey, hydrographe distingué et également bon naturaliste, Freycinet avait adjoint 
une excellente équipe scientifique. Pour éviter les tensions et conflits entre savants et officiers 
dont il avait été le témoin lors de l’expédition Baudin, Freycinet ne recruta pas de « civils » 
mais chargea des observations zoologiques Jean-René Quoy, chirurgien major, et son adjoint 
Joseph-Paul Gaimard. C’est au pharmacien Charles Gaudichaud-Beaupré qu’il confia la 



— 36 


botanique. Désignés par le Service de santé de la Marine, ces trois hommes vinrent à Paris et se 
perfectionnèrent au Muséum, pendant plusieurs mois, auprès de Cuvier et Lamarck. 
Embarqués avec un excellent microscope, 1000 bocaux de verre assortis, 3 barriques d’esprit- 
de-vin, 80 kg de poudre, 500 kg de plomb de chasse, une bonne bibliothèque de travail, une 
valise et un parapluie, Quoy et Gaimard étaient armés pour faire de bonnes récoltes et 
d’excellentes observations ; ils allaient devenir deux des plus grands voyageurs-naturalistes de 
leur temps. 

Contrevenant aux ordonnances formelles de la Marine, M™' Rose de Freycinet elle-même 
embarqua avec son mari sur la corvette 1’ « Uranie », le 17 septembre 1817 à Toulon. Après 
avoir sillonné la Méditerranée pendant un mois, le navire mit le cap sur Ténérife, Rio de 
Janeiro, le Cap de Bonne-Espérance (d’où furent envoyées au Muséum les premières caisses de 
collections), l’Australie occidentale, Timor, les Moluques, les Carolines, les îles Sandwich, 
l’Australie méridionale à Port Jackson, la Terre de Feu et les Malouines où une avarie 
importante, 1’ « Uranie » ayant heurté un écueil, contraignit l’équipage à abandonner le 
navire. De nombreuses collections furent alors perdues, y compris des animaux vivants, et 
pendant plus de deux mois l’équipage connut les difficiles conditions de vie de naufragés. Une 
première expédition des récoltes des naturalistes avait heureusement été faite depuis l’île de 
France, et c’est l’herbier de Gaudichaud qui eut le plus à souffrir du séjour des caisses dans 
l’eau. Avec une énergie et une patience infinie, il le récupéra, lava les plantes à l’eau douce, les 
fit sécher à nouveau et put ainsi sauver les deux tiers de sa collection. 

Un navire américain relâchant aux Malouines, le « Mercure », accepta de transporter les 
rescapés à Montevideo. Freycinet acheta le « Mercure », qui fut rebaptisé la « Physicienne », 
et poursuivit sa route via Rio de Janeiro jusqu’au Havre où il arriva le 13 novembre 1820. 

Bien qu’il eût à passer en conseil de guerre pour perte de 1’ « Uranie », Freycinet fut 
acquitté et promu capitaine de vaisseau. La relation de son voyage devait l’occuper jusqu’à sa 
mort en 1842. 

L’examen des collections, au moins aussi importantes que celles de l’expédition Baudin, se 
poursuivit pendant longtemps, interrompu par de nouvelles missions de Quoy et Gaimard, si 
bien que les résultats ne furent publiés qu’à partir de 1824. 

Pour ce qui concerne les poissons, 164 espèces furent rapportées et 137 décrites; 62 sont 
représentées dans l’Atlas ; elles sont dues au talent du dessinateur de l’expédition J. Arago ou à 
celui de Quoy lui-même ; cet excellent observateur s’était mis seul à l’étude du dessin et il fit de 
tels progrès que son iconographie put souvent être gravée directement sans retouche. 


Voyage de P. H. Philibert dans les mers d’Asie 
Le « Rhône » et la « Durance » (1819-1820) 

Le U' janvier 1819, la flûte le « Rhône » et la gabare la « Durance » quittent l’île d’Aix 
sous le commandement du capitaine Pierre Henri Philibert. Le but de l’expédition était de 
recruter à Java et à Manille des travailleurs chinois volontaires pour les installer en Guyane (ce 
qui fut impossible) et de recueillir de nombreuses plantes utiles d’Extrême-Orient pour les 
transporter et les acclimater à l’île Bourbon, en Guyane, aux Antilles et au Sénégal. La mission 
fut à cet égard un succès et elle rapporta aussi des buffles pour la Guyane et des oiseaux 
destructeurs de serpents pour la Martinique infestée de trigonocéphales. 




Fig. 9. — Valise et parapluie de J. R, C. Quoy. Ces objets qui l’accompagnaient au cours de ses expéditions maritimes 
sont posés sur son meuble-écritoire fabriqué avec du bois rapporté de l’île d’Amboine. Musée d’Orbienv La 
Rochelle. 



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Après des escales à Cayenne, La Praya, Bourbon, la côte nord-ouest de la Nouvelle- 
Hollande, le détroit de Macassar, les Célèbes, les Philippines, Bornéo, Java et Bourbon, le 
« Rhône » regagna la Guyane pour y porter ses plantes et animaux tandis que la « Durance » 
commandée alors par Philibert appareilla pour Rochefort où elle arriva le 18 septembre 1820. 

Le naturaliste de l’expédition, le botaniste Georges Samuel Perrottet, resta en Guyane 
pour acclimater les plantes. Le « Rhône » revint l’année suivante à Lorient, rapportant des 
poissons récoltés dans les Indes orientales. 


Voyage autour du monde de L.-I. Duperrey 
La « Coquille » (1822-1825) 

Un an après son retour de voyage sur 1’ « Uranie » et la « Physicienne », au cours duquel 
il avait été le second de Freycinet et avait accompli un travail scientifique remarquable, le 
lieutenant de vaisseau Louis-Isidore Duperrey présenta au ministre de la Marine le plan d’une 
nouvelle campagne. Charles X lui-même approuva le projet. Dès le début de l’année 1822 
Duperrey reçut le commandement de la « Coquille », une grosse gabare dénommée corvette, 
spécialement aménagée pour l’expédition. 

Duperrey choisit pour second le lieutenant de vaisseau Jules Sébastien César Dumont 
d’Urville avec lequel il avait fait campagne à bord de la « Chevrette » deux ans auparavant. 
Cet officier ambitieux qui souhaitait être aussi reconnu comme un véritable savant fut chargé 
de la botanique et de l’entomologie; il fit aussi fonction d’ethnographe et de philologue. 
L’enseigne Charles Hector Jacquinot fut chargé de l’astronomie ; le chirurgien major Prosper 
Garnot et son adjoint chirurgien et pharmacien René Primevère Lesson furent les zoologistes 
de l’expédition. Garnot choisit les mammifères et les oiseaux ; quant à Lesson, il devait écrire 
avec une fausse naïveté : « comme dernier venu, il m’était échu ce dont MM. d’Urville et Garnot 
ne voulaient pas s’occuper, c’est-à-dire les poissons, les mollusques, les zoophytes et la géologie ». 

Armée à Toulon, la « Coquille » appareilla le 11 août 1822 et fut de retour à Marseille le 
24 mars 1825. Pendant près de trois ans elle parcourut 25000 lieues marines, sans avoir perdu 
un seul homme ni avoir subi d’avarie. Les principales étapes de cette longue circumnavigation 
furent Ténérife, le sud du Brésil, les Malouines où fut installé un observatoire, le Chili, le 
Pérou, les Tuamotou, les îles de la Société, les îles des Amis, de Santa Cruz, Salomon, la 
Nouvelle-Irlande, l’île Waigiou, les Moluques, l’Australie à Port Jackson via le détroit de 
Torres, la Nouvelle-Zélande, les Carolines, la Nouvelle-Guinée, Java, les îles Maurice, Sainte- 
Hélène et Ascension. 

Garnot, malade de la dysenterie, fut laissé à Sydney ; il s’embarqua sur le « Castle 
Forbes » avec plusieurs caisses contenant une partie importante du matériel récolté, mais le 
navire fit naufrage au Cap et les collections furent perdues. 

Par le nombre et la variété des objets d’histoire naturelle réunis tout au long du voyage, 
par la qualité des observations portant sur l’hydrographie, la physique et le magnétisme du 
globe, l’astronomie et l’ethnographie, ce voyage fut une réussite. Cette expédition, « scientifi¬ 
quement exemplaire » selon l’expression de Cuvier, rapporta 298 poissons conservés dans 
l’esprit-de-vin, représentant selon Cuvier 188 espèces, dont 70 avaient été peintes par Lesson ; 
plus de 100 seront décrites dans les résultats du voyage. 



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La publication du voyage en 7 volumes et 4 atlas fut exceptionnellement rapide. La partie 
zoologique fut rédigée par Lesson qui s’en acquitta presque seul puisque Garnot fut nommé 
peu après chirurgien en chef à l’île de la Martinique. 


Voyage autour du monde de H. de Bougainville 
La « Thétis » et 1’ « Espérance » (1824-1826) 

Le capitaine de vaisseau Hyacinthe de Bougainville, chef de l’expédition, commandait la 
frégate la « Thétis », et M. de Nourquer du Camper la corvette 1’ « Espérance ». Leur mission 
était d’assurer la protection du commerce, d’établir des relations politiques avec l’Indochine et 
de vérifier les positions géographiques de certains points des mers. 

Ce long voyage devait durer du 2 mars 1824 au 10 avril 1826. L’ « Espérance » partit la 
première pour Rio de Janeiro et devait rejoindre à l’île Bourbon la « Thétis » venue via 
Ténérife et le Cap. Les autres escales furent les Seychelles, Ceylan, Pondichéry, Singapour, 
Manille, Luçon, Macao, la baie de Tourane, les îles Anambas, Java, Bornéo, Port Jackson, 
Valparaiso, les Malouines et Rio de Janeiro. Deux membres de l’équipage, E. de la Touanne et 
M. de la Susse, quittèrent le bateau au Chili et le rejoignirent à Rio de Janeiro en allant, par 
voie terrestre à travers les Andes et les Pampas, jusqu’à Buenos Ayres. 

D’après la lettre que Cuvier écrivait au baron de Bougainville le 12 juillet 1826, on 
pourrait penser que la collection rapportée était très importante : « riche collection d’objets 
d’histoire naturelle et d’animaux vivants que va bientôt devoir le Muséum à vos soins généreux et 
à votre zèle éclairé pour les sciences ». « A en Juger par les seuls objets désignés dans ce catalogue 
(transmis par le Ministre au Muséum) et par Vindication des lieux où elle a été recueillie, cette 
collection sera une des plus précieuses et des plus importantes que nous puissions recevoir et elle 
enrichira de beaucoup d’objets nouveaux les diverses collections du Muséum ». 

En fait, les termes de Cuvier ne sont sans doute que de pure forme, destinés à flatter les 
officiers de marine et à faciliter la mission de Rousseau envoyé par le Muséum pour chercher et 
convoyer à Paris les animaux vivants. 

Dans son journal, le baron de Bougainville regrette de ne pas avoir eu à son bord « des 
hommes distingués par leur savoir » pour accomplir une mission scientifique, et de n’avoir reçu 
d’instructions à cet égard que la veille du départ, et l’on devine son amertume quand il 
poursuit «secondé par Louis Busseuil, chirurgien major de la “Thétis”, je suis, il est vrai, 
parvenu à former une collection que Messieurs les Directeurs du Muséum n’ont pas jugée 
entièrement indigne de leur attention, ainsi qu’on a pu le voir, mais quelle pauvre récolte près de 
celle que nous eussions nécessairement rapportée si les instructions qui me furent adressées à cet 
égard eussent été accompagnées de personnes plus en état que nous de les mettre en pratique. Ces 
instructions ne me parvinrent qu’à l’instant du départ et les regrets que j’eus de les voir arriver 
seules étaient malheureusement trop tardifs ». 

Six exemplaires de poissons seulement figurent encore dans nos collections, un donné par 
du Camper, les autres par L. Busseuil. 



— 40 — 


Voyage autour du monde de J. S. C. Dumont d’Urville 
L’ « Astrolabe » (1826-1829) 

Dès le retour de la « Coquille » où il avait servi comme second, Jules Sébastien César 
Dumont d’Urville, qui avait mal supporté de servir sous les ordres de L.-Cl. de Freycinet, 
proposa une nouvelle expédition qui se consacrerait à des études plus approfondies dans un 
périmètre restreint. 

Il reçut le commandement de la « Coquille » qu’il rebaptisa « Astrolabe », du nom d’un 
navire de La Pérouse dont les traces, disait-on, venaient d’être retrouvées. Chargé au moment 
du départ de vérifier ces bruits, Dumont d’Urville devait aussi inventorier les ressources de la 
Nouvelle-Zélande en vue de l’éventuel établissement d’une colonie. 

L’état-major comprenait d’autres anciens compagnons de la « Chevrette » sur laquelle 
Dumont d’Urville avait navigué six ans auparavant. Les chirurgiens Jean René Constant Quoy 
et Joseph Paul Gaimard qui s’étaient illustrés sur 1’ « Uranie » demandèrent à faire partie de 
l’expédition et le pharmacien Pierre Adolphe Lesson, frère du naturaliste de la « Coquille », 
fut chargé des recherches botaniques. 

L’ « Astrolabe » appareilla de Toulon le 25 avril 1826 et revint à Marseille le 24 février 
1829 après un long périple via Ténérife, le Cap, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Tongatabou, 
les Fidji, les îles Loyauté, la Nouvelle-Irlande, Amboine, la Tasmanie, Vanikoro où devait être 
reconnue l’épave du navire de La Pérouse, les Carolines, Guam, Amboine, les Célèbes, 
Batavia, les îles Maurice et Bourbon. 

Quoy et Gaimard, qui avaient assisté impuissants au naufrage de 1’ « Uranie » et à la 
perte de la plus grande partie du matériel récolté, avaient tenu à faire des envois fractionnés, 
cinq en tout, au Muséum. En dépit des maladies, paludisme, dysenterie, scorbut, qui avaient 
empêché certaines explorations et tué dix hommes (Gaimard lui-même avait dû être débarqué 
à Bourbon), c’est une collection d’objets considérable qui fut rapportée en France accompagn¬ 
ée de 6000 dessins (chacun avait été copié pour le cas où l’original aurait été perdu, ce qui 
représente en moyenne 12 dessins exécutés par jour). Cette documentation si riche devait 
remplir 14 volumes et 5 atlas publiés de 1830 à 1835. La botanique fut rédigée par Lesson, la 
zoologie par Quoy et Gaimard. 49 espèces de poissons dont 8 nouvelles furent décrites en 
1834. 


Voyage de Fabré aux Indes 
La « Chevrette » (1827-1828) 

La « Chevrette », commandée par le capitaine Fabré, fut chargée d’opérations 
géographiques aux Indes, en particulier à Bourbon, Pondichéry, Calcutta, Rangoon, Ceylan et 
Batavia. Au cours du voyage qui devait durer du 29 mai 1827 au 11 décembre 1828, le 
chirurgien-major Auguste Adolphe Marc Reynaud, aidé des « officiers (qui) ont tous de leur 
plein gré employé leurs moments de loisirs à recueillir des objets d’histoire naturelle » (H.N.P., 



— 41 — 


3 ; viii), put rapporter 40 caisses au Muséum, ce qui lui valut les éloges de Cuvier qui sollicita 
pour lui la Légion d’honneur. Reynaud fit preuve d’un « zèle infatigable » mais aussi d’un 
souci de précision remarquable. Aux nombreux échantillons, parmi lesquels 300 poissons, il 
avait joint « 3 cahiers contenant environ 500 dessins coloriés représentant plantes, poissons et 
mollusques, avec indication des teintes qu’on a voulu imiter, n” de chaque teinte prise à l’instant 
même où les poissons sortaient de l’eau et avaient conservé la vivacité ou l’éclat de leurs 
couleurs ». 


Voyage de la Commission scientifique de Morée 
La « Cybèle » (1829) 

En 1828 est créée une Commission scientifique pour accompagner en Morée le corps 
expéditionnaire chargé d’imposer une médiation armée entre Grecs et Ottomans. Cette 
commission, conçue à l’origine sur le modèle de la glorieuse Commission d’Égypte qui avait 
accompagné les armées de Bonaparte, devait être plus modeste. 

Le 10 février 1829, la « Cybèle », commandée par Robillard, lève l’ancre avec à son bord, 
sous la direction de Jean-Baptiste-Georges Bory de Saint-Vincent, les trois zoologistes, Brulle, 
Delaunay et Pector, le botaniste Despréaux, le géologue Pierre-Théodore Virlet et le 
dessinateur Baccuet. Pendant plusieurs mois, ces naturalistes sillonnèrent le Péloponèse d’où ils 
rapportèrent une moisson d’échantillons destinés au Muséum, parmi lesquels des poissons. 

Plusieurs furent décrits par Valenciennes dans l’Histoire naturelle mais ils furent aussi 
l’objet d’une publication de Bibron et Bory de Saint-Vincent en 1833 dans le 3® volume de 
l’Expédition scientifique de Morée. 


Voyage autour du monde de P. Th. Laplace 
La « Favorite » (1830-1832) 

La mission de la corvette la « Favorite », sous le commandement du capitaine de frégate 
Cyrille Pierre Théodore Laplace, avait des visées essentiellement économiques et politiques ; le 
ministre de la Marine voulait « que le pavillon protecteur du commerce français se montrât de 
nouveau dans des parages où il était à regretter qu’on le vît trop rarement ». Il était également 
prévu de continuer les travaux hydrographiques exécutés six ans plus tôt par la « Thétis » et 
r « Espérance ». 

Partie de Toulon le 30 décembre 1828, la « Favorite » y revenait le 8 avril 1832 après avoir 
visité successivement Gorée, Bourbon, l’île de France, les Seychelles, Pondichéry, Madras, 
Yanaon, Singapour, Manille, Macao, le golfe du Tonkin, Java, la Tasmanie, Port Jackson, la 
Nouvelle-Zélande, le Chili et le Brésil. 

Au cours de cette campagne, le chirurgien major Fortuné-Théodore Eydoux, pourtant 
fort occupé à plusieurs reprises à combattre les épidémies de choléra et de dysenterie, recueillit 
des collections zoologiques, ce qui lui valut les éloges de Geoffroy Saint-Hilaire dans un 
rapport au Muséum et de de Blainville à l’Académie des sciences (4 février 1833). Au retour, il 
étudia les poissons en collaboration avec Paul Gervais, aide naturaliste et futur professeur 
d’anatomie comparée au Muséum. 



— 42 — 


Voyages de Trehouart en Islande et au Groënland 
La « Recherche » (1835, 1836) 

La corvette la « Recherche », commandée par le lieutenant de vaisseau Trehouart, était 
chargée de continuer les investigations de la « Bordelaise » envoyée l’année précédente sur les 
côtes d’Islande à la recherche de Blosseville parti en 1833 avec la « Lilloise » pour protéger les 
pêcheurs d’Islande et disparu avec son bâtiment. 

La « Recherche » lit deux voyages, le premier du 27 avril au 13 septembre 1835, le 
deuxième du 21 mai au 26 septembre 1836; le but était d’atteindre l’Islande et d’explorer la 
banquise, du nord de cette île au cap Farewell au Groënland. 

Les récoltes de poissons furent assurées par le chirurgien de l’expédition Joseph-Paul 
Gaimard connu pour ses voyages autour du monde avec Freycinet et Dumont d’Urville; il 
était assisté d’Élie-Jean-François Le Guillou, second chirurgien, dans le premier voyage, de 
Charles-René-Augustin Leclancher dans le second, et du docteur Eugène Robert. 

Dans une lettre du 2 avril 1835, adressée à Gaimard, Valenciennes donne la « liste des 
objets qu’il désire le plus obtenir de votre voyage ». Suit une liste de 22 espèces de poissons avec 
leur nom nordique et des instructions particulières pour chacune. 

Par exemple : 

2. Squalus maximus (Bein-Hakall), un trait du corps, les mâchoires et une branchie, si 
l’individu que vous trouvez est trop grand pour être rapporté. 

8. Chimaera cristata. Cette espèce nouvelle me manque tout à fait. 

14. Ammodytes tobianus ; en rapporter beaucoup d’individus afin de s’assurer si les 2 
espèces de nos côtes se trouvent aussi vers le nord. 

15. Recherchez le Gymnogaster arcticus et rapportez-en ce que vous pourrez vous en 
procurer. Ces poissons se trouvent toujours mutilés; ne rejetez pas celui qui se pré¬ 
senterait s’il était en mauvais état; il vaut mieux l’avoir ainsi que de n’en rien con¬ 
naître. 

19. Notacanthus nasus. Je vous signale cette espèce comme un des poissons les plus 
intéressants dont vous puissiez enrichir la collection du muséum. On n’en connaît 
qu’un seul individu déposé dans le cabinet de Berlin. 

22. Zeus guttatus : en prendre une série depuis les plus petits jusqu’aux plus grands 
afin de voir si les nageoires changent de forme avec l’âge. 

Et, sans oublier sa fonction de professeur en malacologie, il terminait : « ouvrez l’estomac 
de tous vos poissons, ils sont d’excellents pêcheurs et vous trouverez sans aucun doute des 
mollusques curieux ». 

Les souhaits de Valenciennes ne devaient pas être pleinement satisfaits mais Gaimard ne 
manquera pas dans son récit de voyage de louer l’équipage d’élite qui « pallia le fait que la 
"Recherche ’’n’était pas aussi bien fortifiée que la prudence l’aurait voulu pour cette campagne et 
grâce auquel des récoltes intéressantes purent être faites ». 



— 43 ^ 


Voyage autour du monde de A.-N. Vaillant 
La « Bonite » (1836-1837) 

Lors de la préparation du voyage de la corvette la « Bonite » en 1836-1837, sous le 
commandement du capitaine de corvette Auguste-Nicolas Vaillant, l’Académie des sciences, 
avertie par le ministre de la Marine, ajouta un programme de recherches aux autres objectifs 
fixés à l’expédition. 

A l’état-major et aux agents consulaires qui devaient représenter la France au Chili, au 
Pérou et à Manille, se joignirent Benoît-Henri Darondeau, ingénieur hydrographe, les 
chirurgiens Joseph-Fortuné-Théodore Eydoux et Louis-François Auguste Souleyet chargés de 
la zoologie et le pharmacien-professeur Gaudichaud-Beaupré déjà botaniste de renom. 

Partie de Toulon le 6 février 1836, la « Bonite » revint à Brest le 6 novembre 1837 après 
avoir visité Rio de Janeiro, Valparaiso, la Bolivie, le Pérou, les îles Sandwich, les Philippines, 
Macao, Tourane, Singapour, Calcutta, Pondichéry, l’île Bourbon et le Cap. 

Les collections rapportées dépassaient les espérances des professeurs du Muséum. Dans 
un rapport officiel daté de 1838, de Blainville mentionne 417 spécimens de poissons d’environ 
200 espèces. La description de 32 espèces dont 21 nouvelles fut publiée en partie par 
Valenciennes, en partie après 1848 (Bauchot, Whitehead et Monod, 1982) par Souleyet sous 
les noms d’Eydoux et Souleyet dans la relation du voyage qui ne comportait pas moins de 
18 volumes et 3 atlas et dont la publication fut échelonnée de 1840 à 1866. 


Voyage autour du monde de A. Aubert Dupetit-Thouars 
La « Vénus » (1836-1839) 

Le voyage de la frégate la « Vénus » (1836-1839) commandée par le capitaine de vaisseau 
Abel Aubert Dupetit-Thouars joignit aux fins politiques et commerciales une motivation 
supplémentaire, l’étude de la pêché à la baleine que le gouvernement voulait favoriser par tous 
les moyens. Partie de Brest le 29 décembre 1836, l’expédition atteignit le Kamtchatka via le 
Chili, le Pérou et les îles Hawaii. Elle poursuivit sa route par la Californie, le Mexique, le Chili, 
le Pérou, les Galapagos, les Marquises, Tahiti, la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Hollande, 
Bourbon, le Cap, Sainte-Hélène et Ascension. La « Vénus » fut de retour à Brest le 24 juin 
1839. Aucune instruction scientifique n’ayant été donnée, les recherches dans ce domaine ne 
furent dues qu’à l’initiative de Dupetit-Thouars et de son équipage. Des poissons furent 
recueillis par les chirurgiens du bord Adolphe Simon Néboux, chirurgien major, et Charles- 
René Augustin Leclancher, second chirurgien. La relation du voyage fut publiée à partir de 
1846 et la description des poissons revint à de Fréminville et à Valenciennes. 



^ 44 — 


Voyage autour du monde de J. S. C. Dumont d’UrviUe 
L’ « Astrolabe » et la « Zélée » (1837-1840) 

Ce dernier grand voyage d’exploration scientifique devait être réalisé par le capitaine de 
vaisseau Jules Sébastien César Dumont d’Urville. Alors âgé de 46 ans, il avait proposé ses 
services au ministère de la Marine pour une nouvelle expédition lointaine. Après avoir été reçu 
en audience par le roi Louis-Philippe, il acceptait l’ordre royal de partir explorer le Pôle Sud et 
d’approfondir les connaissances sur certaines îles d’Océanie. 

Le 7 septembre 1837, deux corvettes appareillaient à Toulon : J. S. C. Dumont d’Urville 
commandait 1’ « Astrolabe », avec laquelle il avait déjà fait le tour du monde dix ans 
auparavant ; Charles Hector Jacquinot, qui avait participé aux voyages de la « Coquille » et de 
r « Astrolabe », commandait la « Zélée ». 

Les naturalistes appartenaient au Service de santé de la Marine. Les chirurgiens de 
r « Astrolabe » Jacques Bernard Hombron et son adjoint Honoré Jacquinot furent chargés de 
la zoologie et de la botanique, ceux de la « Zélée », Élie Jean-François Le Guillou et Jules 
Grange, furent respectivement entomologiste et géologue du voyage. Pierre Marie Alexandre 
Dumontier, préparateur d’histoire naturelle, seul représentant du Muséum qui, cette fois, 
s’était désintéressé de l’expédition, s’occupa des recherches anthropologiques. 

L’expédition devait atteindre le continent Antarctique à deux reprises, à la Terre baptisée 
Louis-Philippe en mars 1838 à partir de la Terre de Feu, et à la Terre Adélie en janvier 1840 à 
partir de la Tasmanie. Elle sillonna aussi le Pacifique d’est en ouest à partir du Chili par les 
Gambier, les Marquises, Tahiti, Samoa, Fidji, Vanikoro, les Carolines, Guam, Amboine, puis 
la côte nord de l’Australie, la Nouvelle-Guinée, les Moluques, Célèbes, Batavia, Singapour, 
Bornéo; enfin, après avoir affronté les glaces de l’Antarctique elle revint par la Nouvelle- 
Zélande, les îles Loyauté, l’archipel de la Louisiade, Timor, Bourbon et Sainte-Hélène. 

Les deux corvettes étaient de retour à Toulon le 7 novembre 1840. Vingt hommes étaient 
décédés pendant le voyage, plusieurs malades avaient été laissés en cours de route, mais la 
mission fixée au départ avait été remplie, le pôle magnétique déterminé, le continent 
Antarctique atteint; dans tous les domaines les résultats scientifiques reçurent de la part de 
nombreux savants les plus grands éloges. Les collections rapportées étaient particulièrement 
riches : y figuraient plus de 400 espèces de poissons. 

Dumont d’Urville avait rédigé 3 volumes de l’histoire du voyage quand il mourut, ironie 
du sort, dans un accident de chemin de fer. H. Jacquinot se consacra alors à la publication du 
« Voyage au Pôle Sud » qui devait durer jusqu’en 1854 et compter 23 volumes et 7 atlas. 


Campagne de la corvette la « Favorite » (1841-1844) 
dans les mers de Chine 

Il convient de relever une erreur probable de Valenciennes qui cite Leclancher en ces 
termes (H.N.P., 19 : 52) : « L’Eclancher (sic) chirurgien de la marine royale et de service à bord 
de la frégate la “Reine Blanche ” sous les ordres de M. le contre-amiral Dupetit Thouars », et 
(H.N.P., 21 : 67) : « M. Leclancher, chirurgien à bord de la frégate la “Reine Blanche ” ». 



— 45 


Dupetit-Thouars commanda bien la « Reine Blanche » à la Station du Pacifique de 1842 à 
1845 mais Leclancher n’y fut pas le chirurgien à bord, les chirurgiens furent Saillour, le Batard, 
Le Frapper et Treize. Aucun n’est cité par Valenciennes. 

A cette époque (1842-44) Leclancher était chirurgien à bord de la « Favorite », sous le 
commandement du capitaine de corvette Théogène-François Page, dans les mers de Chine. 
Cela est attesté par le premier catalogue du laboratoire sur lequel sont enregistrés en 1844 
« 25 poissons recueillis par M. Leclancher chirurgien-major de la « Favorite » pendant la 
campagne du bâtiment en 1844 », parmi lesquels VHemiramphus que Valenciennes décrira 
(H.N.P., 19 : 51-52) sous le nom d'Hemiramphus Eclancheri. 


Voyage de Bérard 

sur la corvette le « Rhin » (1842-1846) 

L’expédition de la corvette le « Rhin », commandée par le capitaine de vaisseau Auguste 
Bérard, devait durer quatre ans, du 15 août 1842 au 22 août 1846. A l’assistance aux Français 
établis en Nouvelle-Zélande et au maintien de l’ordre dans certains archipels du Pacifique, 
s’ajoutait une mission scientifique très importante aux yeux de Bérard, correspondant de 
l’Académie des sciences et hydrographe compétent qui avait voyagé auparavant sur 
r « Uranie » avec Freycinet et sur la « Coquille » avec Duperrey. 

Cet homme austère, dont l’autorité tranquille attirait le respect de tous ses subordonnés, 
s’était entouré d’officiers d’élite (parmi lesquels son second le lieutenant de vaisseau Aimé 
Saint-Elme Reynaud). Le chirurgien major Louis Arnoux avait été chargé officiellement de 
recueillir pendant tout le voyage des objets d’histoire naturelle destinés au Muséum. Les 
professeurs-administrateurs du Muséum avaient également obtenu l’autorisation de faire 
embarquer, au départ de Toulon, le naturaliste Jules Verreaux qu’ils envoyaient en mission en 
Nouvelle-Hollande. 

Aux récoltes d’Arnoux s’ajoutèrent celles que Verreaux amassa en Nouvelle-Hollande et 
envoya au Muséum à l’occasion du retour de la corvette ainsi qu’une collection de poissons des 
côtes de Nouvelle-Hollande que Miles, naturaliste anglais établi à Sydney, avait remis au 
capitaine Bérard, et une collection de plantes vivantes données à Sydney par M. Kidd, 
directeur du jardin botanique ; en tout, près de 6 tonnes d’animaux vivants et naturalisés 
(insectes, coquillages, oiseaux, poissons), de plantes, de graines et de minéraux, et même un 
squelette de baleine. Ch. Meryon, un des élèves de l’équipage, qui devint un artiste de talent, 
avait réuni pendant ces quatre années une grande quantité de dessins, études et croquis. 

Les principales relâches furent le Brésil (Bahia), la terre de Van Diemen via le Cap, la 
Nouvelle-Zélande, l’Australie (Port Jackson), Valparaiso, les Marquises, Tahiti, la Nouvelle- 
Zélande, les îles Tonga, Wallis, Marshall, les Nouvelles-Hébrides, la Nouvelle-Calédonie, 
Sydney, Auckland, le Cap Horn, Sainte-Hélène, l’Ascension, Mers-el-Kébir, enfin Toulon. 

Arnoux fut chargé d’accompagner à Paris les collections destinées au Muséum et, pour les 
classer, il y resta affecté pendant deux ans. Quand survint la révolution de 1848, il fut obligé de 
regagner Toulon et de renoncer à la publication relative à tous ces matériaux d’histoire 
naturelle. 



— 46 — 


Les voyages de Dussumier (1816-1840) 

Aux expéditions précédentes, commandées par des officiers de la Marine, il convient 
d’ajouter les voyages de Jean-Jacques Dussumier, négociant-armateur à Bordeaux et capitaine 
au long cours. Il mérite en effet une mention spéciale tant il contribua à l’enrichissement des 
collections du Muséum. De tous les donateurs cités par Cuvier et Valenciennes, c’est son nom 
qui revient le plus souvent, le seul qui soit mentionné dans chacun des 22 volumes de l’Histoire 
naturelle des Poissons. 

Dans une note fondée en particulier sur les rapports faits à l’Académie des sciences par 
Cuvier et sur plusieurs pièces manuscrites, Y. Laissus (1973) dénombre les voyages que fit 
Dussumier de 1816 à 1840 et parvient à dater les onze premiers, de 1816 à 1837. Tous avaient 
pour but de commercer avec l’Inde, le Bengale et la Chine, mais chaque fois que son navire — 
le « Buffon », un brick jaugeant un peu moins de 250 tonneaux, remplacé lors des tout 
derniers voyages par le « Georges Cuvier » — relâchait, Dussumier, après avoir terminé ses 
affaires commerciales, se « livrait à la recherche des productions intéressantes que peuvent offrir 
ces pays pour l’histoire naturelle » (lettre de Dussumier à Cuvier, 1820). 

Les récoltes faites aux îles Seychelles, Bourbon et à l’île de France, sur les côtes de 
Malabar ou de Coromandel, dans le delta du Gange, au Bengale, dans les îles de la Sonde, à 
Manille et en Chine, furent en effet innombrables. Les différents catalogues établis au Muséum 
mentionnent des mammifères, oiseaux, reptiles et poissons, des mollusques, crustacés, insectes 
et radiaires, ainsi que des plantes et plusieurs animaux rapportés vivants. 

Au retour de chaque voyage, Dussumier ne manquait pas d’apporter son tribut au Jardin 
du Roi. « On y attend ses retours et on les y note comme à la Douane ou à la Bourse », signale 
Cuvier dans un rapport du 24 avril 1824. 

A maintes reprises en effet Cuvier fit devant les quatre Académies de l’Institut de France 
l’éloge de « ce négociant habile et éclairé sur toutes les branches de l’histoire naturelle et qui a 
déjà donné les preuves les plus positives et les plus incontestables de son désintéressement en fait 
de recherches scientifiques ». 

Les poissons constituaient souvent les récoltes les plus intéressantes, en particulier ceux du 
delta du Gange et d’Indonésie rapportés lors du 3° voyage (1821-1823), ceux des Seychelles 
récoltés au cours du 4' voyage (1825-1826), « la plupart entièrement nouveaux et dont les autres 
n’avaient été vus que de Commerson » (Cuvier, rapport à l’Académie, 1830). Du 5' voyage 
( 1826-1827), Dussumier rapporte de la côte de Malabar et aussi des Seychelles, selon les termes 
de Cuvier, « l’une des plus belles et des plus riches collections de poissons que l’on eût encore 
vue », soit 550 exemplaires représentant près de 200 espèces ; elle comprenait aussi des espèces 
d’eau douce en particulier de l’État de Mysore. 

Le plus fructueux et le plus long de tous ses voyages fut le 6®, de décembre 1827 à 
septembre 1830, qui dura trente-trois mois dont vingt-sept à la mer avec des relâches aux 
Seychelles, aux Indes (Bombay, Pondichéry, Mahé, delta du Gange), au Bengale, à Bourbon, à 
l’île de France, â Sainte-Hélène. 1500 poissons représentant 481 espèces furent rapportés. 
Dussumier avait l’habitude de tenir un registre de ses collectes et de consigner pour chaque 
individu les couleurs prises sur le frais et les renseignements qu’il avait pu se procurer, après en 
avoir vérifié l’exactitude. 



— 47 — 



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Fig. 10. — Dessin rapporté de Canton par Dussumier, décrit sous le nom à' Ophicephalus miliaris in H.N.P., 7 : 439. 
Probablement calque d’un dessin original non retrouvé. (Bibl. Muséum Hist. nat. Paris, MS 494, VII C 93.) 


Cuvier, sensible à la rigueur et à la précision de cet « infatigable collecteur » note, dans un 
rapport élogieux, le soin avec lequel il prépare les échantillons : « C’est surtout en poissons que 
le présent de M. Dussumier est fait pour étonner et pour inspirer aux naturalistes la plus vive 
reconnaissance (...). Aucun de leurs rayons, aucun de leurs aiguillons n’est brisé ; leurs écailles, 
leurs couleurs même sont généralement conservées, et lorsque la liqueur était dans les cas de les 
altérer, on trouve dans les notes descriptives de M. Dussumier ce qui est nécessaire pour en 
compléter la description (■■■)■ Et ce que l’on doit regarder encore comme très heureux, tous ces 
poissons, grâce à des incisions pratiquées à leurs téguments abdominaux, ont conservé leurs 
viscères dans le meilleur état, et de façon à se prêter à toutes les recherches anatomiques que l’on 
pourra désirer d’y faire ». 

Dussumier n’a rien publié lui-même sur ses récoltes, et l’on imagine la satisfaction de 
Cuvier et de Valenciennes qui pouvaient les utiliser pour la rédaction de leur Histoire naturelle. 

Si la mort de Cuvier en 1832 a privé Dussumier de son principal protecteur, son zèle, sa 
générosité et son amour pour les sciences naturelles ne faiblirent pas et il continua d’envoyer 
au Muséum des caisses d’objets d’histoire naturelle en provenance des Indes, et ce jusqu’à son 
dernier voyage en 1840. « Plus tard, en 1865, il donna au Muséum les catalogues raisonnés des 
collections rapportées de ses voyages ainsi qu’un album de 24 aquarelles représentant des cyprins 
de Chine et relié dans une soierie chinoise, qu’il avait fait exécuter en 1820 à Canton. Il semble, 
vers la même époque, avoir quitté Bordeaux pour venir s’installer à Paris, au voisinage de ce 
Muséum qu’il avait si bien et si longtemps servi » (Laissus, 1973 : 405). 







Liste chronologique des expéditions maritimes ayant recueilli des poissons 
décrits par Cuvier et Valenciennes dans l’Histoire naturelle des Poissons. 

(Ch : chirurgien de la Marine; Ph : pharmacien de la Marine; Na : naturaliste civil; D : dessinateur peintre; 
Me : médecin.) 


Dates 

Navires 

Commandants 

Collecteurs mentionnés 

PAR Cuvier et Valenciennes 

1766-1769 

La Boudeuse 

L. A. de Bougainville 



L’Étoile 

F. Chesnard de la Giraudais Ph. Commerson (Na, Me) 

1791-1794 

La Recherche 

A. R. J. d’Entrecasteaux 

J. J. Houton de la Billardière (Na) 


L’Espérance 

J. M. Huon de Kermadec 

Cl. Riche (Na, Me) 

1800-1804 

Le Géographe 

N. Baudin — 1803 

P. Milius 

J. B. Leschenault de la Tour (Na); 
F. PÉRON (Na); Ch. A. Lesueur (D); 
J. G. Milbert (D) 

1800-1803 

Le Naturaliste 

F. Hamelin 

J. Delisse (Na); J. B. Bory de Saint- 
Vincent 

1802-1803 

La Casuarina 

L. Cl. de Freycinet 


1817-1820 

L’Uranie 

L. Cl. de Freycinet 

J. R. Quoy (Ch); J. P. Gaimard (Ch); 
Ch. Gaudichaud-Beaupré (Ph); J. Ara- 
GO (D) 

1820 

La Physicienne 

L. Cl. de Freycinet 


1819-1821 

Le Rhône 

P. H. Philibert 

G. S. Perrottet (Na) 

1819-1820 

La Durance 

P. H. Philibert 


1822-1825 

La Coquille 

L. L Duperrey 

P. Garnot (Ch); R. P. Lesson (Ch) 

1824-1826 

La Thétis 
L’Espérance 

H. de Bougainville 

N. Nourquer du Camper 

L. Busseuil (Ch) 

1826-1829 

L’Astrolabe 

J. S. C. Dumont d’Urville 

J. R. Quoy (Ch); J. P. Gaimard (Ch) 

1827-1828 

La Chevrette 

Fabré 

A. A. Reynaud (Ch) 

1829 

La Cybéle 

Robillard 

J. B. Bory de Saint-Vincent (Na); 
Pector (Na); P. Th. Virlet (Na) 

1830-1832 

La Favorite 

P. Th. Laplace 

F. T. Fydoux (Ch) 

1835 

La Recherche 

Trehouart 

J. P. Gaimard (Ch) ; F. J. Le Guillou 
(C h); F. Robert (Me) 

1836 

La Recherche 

Trehouart 

J. P. Gaimard (Ch); C. R. Leclan- 
cher (Ch) 

1836-1837 

La Bonite 

A. N. Vaillant 

F. T. Fydoux (Ch); L. F. Souleyet 
(C h); Ch. Gaudichaud-Beaupré (Ch) 

1836-1839 

La Vénus 

A. A. Dupetit Thouars 

Ch. R. Leclancher (Ch); A. Neboux 
(C h) 

1837-1840 

L’Astrolabe 

J. S. C. Dumont d’Urville 

J. B. Hombron (Ch); H. Jacquinot 


La Zélée 

Ch. H. Jacquinot 

(Ch);F. J. Le Guillou (Ch) 

1841-1844 

La Favorite 

Th. F. Page 

Ch. R. Leclancher (Ch) 

1842-1846 

Le Rhin 

A. Bérard 

L. Arnoux (Ch); J. Verreaux (Na) 

1816-1840 

Le Buffon 

Dussumier 


1840 

Le Georges Cuvier 

Dussumier 




— 49 — 


AUTRES COLLECTEURS CÉLÈBRES 


Parmi les collecteurs qui rapportèrent le plus grand nombre d’échantillons à Cuvier et 
Valenciennes, figurent, à côté de Dussumier, des naturalistes et membres du Service de santé 
des expéditions maritimes (en particulier les « couples » célèbres Pérou et Lesueur, Quoy et 
Gaimard, Lesson et Garnot, Eydoux et Souleyet, Hombron et Jacquinot), une vingtaine de 
voyageurs-naturalistes dont les noms reviennent souvent, chacun dans au moins 10 tomes de 
l’Histoire naturelle des Poissons, et qui tous contribuèrent à une meilleure connaissance de la 
faune ichtyologique de diverses régions du monde. 

Tous les collecteurs seront cités en annexe avec quelques informations biographiques 
permettant de situer leurs activités dans le temps et l’espace. Pour éviter une énumération 
longue et fastidieuse, nous ne mentionnerons ici que les plus efficaces. 

La proximité du bassin méditerranéen et des autres pays d’Europe explique le nombre 
considérable de collecteurs de poissons marins (73) et d’eaux douces (71) de ces aires 
géographiques. Citons notamment : Antoine Risso, lui-même ichtyologiste confirmé, auteur de 
deux ouvrages importants (1810 et 1827) sur la faune de la région de Nice, des Alpes maritimes 
et de l’Europe méridionale ; Charles-Léopold Laurillard, que le Muséum avait envoyé à Nice 
pour profiter des lumières de Risso; Pierre-Antoine Delalande et Gabriel Bibron, aides- 
naturalistes envoyés en mission en Italie et en Sicile; Marie Jules César Savigny, qui avait 
participé à la campagne d’Égypte; Polydore Roux, conservateur du Musée de Marseille; 
Peraudot (Payreaudau), qui collecta surtout en Corse ; enfin, Louis-Antoine François Bâillon 
qui possédait un riche cabinet d’Histoire naturelle à Abbeville et envoya de nombreux 
échantillons de l’Atlantique et des mers boréales. 

L’Afrique, en revanche, était encore un continent à explorer. L’expédition d’Égypte avait 
permis à Étienne Geoffroy Saint-Hilaire de rapporter des poissons de la Méditerranée et de la 
mer Rouge, mais aussi du Nil. Après lui, la vogue de l’égyptologie conduisit de nombreux 
voyageurs en Afrique de l’Est, qui collectèrent des poissons en Nubie, en Abyssinie et jusqu’à 
Zanzibar. 

Sur les côtes ouest-africaines, seules les escales des grandes routes maritimes étaient 
visitées par les naturalistes ; 23 sont mentionnés par Cuvier et Valenciennes ; ils collectèrent en 
particulier à Gorée et au Sénégal où Michel Adanson avait rassemblé de 1749 à 1753 une riche 
collection de poissons conservés en herbier, et où l’élève officier Paul-Charles Rang, rescapé du 
naufrage de la « Méduse », et le gouverneur Jean Guillaume Jubelin furent d’actifs 
correspondants du Muséum. L’aide-naturaliste Pierre Antoine Delalande, chargé de mission 
par le Muséum, fit un séjour au Cap de Bonne-Espérance de 1818 à 1821, accompagné de son 
jeune neveu Jules Verreaux qui devait y revenir seul de 1825 à 1837. 

La zone d’élection des voyageurs-naturalistes fut sans aucun doute la route des Indes et de 
l’Extrême-Orient, en premier lieu les îles de France et Bourbon où les bateaux faisaient relâche. 
A ces îles sont attachés, avec ceux des chirurgiens et pharmaciens des grandes expéditions 
maritimes, les noms de 28 collecteurs, au premier rang desquels celui de Philibert Commerson. 



50 — 




& 


Fig. 11. — Dessin de Th. Delisse d’un poisson de l’île de France décrit sous le nom de Chaetodon dizoster in H.N.P., 
7 : 527. Probablement calque coloré d’un dessin original non retrouvé. {Bibl. Muséum Hist. nat. Paris, MS 492, VII 
A 68.) 


Aux Indes, en Indonésie et jusqu’aux mers de Chine, nous relevons 35 collecteurs. Citons, 
parmi les plus brillants, outre l’armateur Jean-Jacques Dussumier, le commissaire de la Marine 
Pierre Sonnerat que son oncle Pierre Poivre avait emmené à l’île de France dés 1767 ; Charles- 
Paulus Bélenger qui, chargé de créer un jardin botanique à Pondichéry, voyagea jusqu’aux îles 
de la Sonde en collectant non seulement des plantes mais aussi des poissons ; Jean-Baptiste 
Leschenault, laissé malade à Timor lors de l’expédition de Nicolas Baudin et qui séjourna dans 
ces régions pendant plusieurs années; Alfred Duvaucel, qui collecta à l’intérieur de l’Inde 
jusqu’au Népal ; enfin les naturalistes allemand et hollandais Henrich Kuhl et Jan Coenrad van 
Hasselt qui explorèrent ensemble les possessions hollandaises des Indes orientales et dont un 
grand nombre d’échantillons furent donnés par le musée de Leiden. 

De la mer Rouge, où Forsskâl avait voyagé de 1761 à 1763, Cuvier et Valenciennes eurent 
une bonne connaissance de la faune grâce à Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, aux naturalistes 



— 51 


allemands Eduard Rüppell, qui explora l’Afrique du Nord-Est de 1817 à 1825, et Christian 
Gottfried Ehrenberg, qui céda au Cabinet du Roi de nombreux échantillons recueillis de 1820 
à 1825 pour l’Académie royale des sciences de Berlin; plus tard le diplomate archéologue 
Paolo Emilio Botta envoya des poissons de Massuah. 

L’Australie était au début du xix' siècle un continent quasi inconnu où, à la suite de la 
découverte de sa côte est par le capitaine Cook, quelques petites colonies anglaises s’étaient 
implantées. Elle allait rapidement devenir l’objet de convoitises de la part des politiques et de 
curiosité de la part des savants. Après le voyage de Nicolas Baudin qui en reconnut les côtes 
ouest et sud et contourna la Tasmanie, presque toutes les grandes expéditions de circumnavi¬ 
gation firent escale à Port Jackson. C’est de Tasmanie que Dumont d’Urville avait fait voile 
vers le sud et atteint le continent antarctique à la Terre Adélie ; sur la route du retour il avait 
fait relâche en Nouvelle-Zélande. Plus tard Jules Verreaux, voyageur-naturaliste du Muséum, y 
fit un long séjour de 1842 à 1847 et en rapporta aussi de belles collections. 

De l’autre côté de l’Atlantique, le nouveau monde continuait à être un pôle d’attraction. 
D’Amérique du Nord, pas moins de 23 collecteurs envoyèrent des poissons d’eau douce et de 
mer; trois d’entre eux méritent une mention spéciale tant furent abondants leurs envois : 
Louis-Augustin-Guillaume Bosc qui, pendant les deux années qu’il passa comme consul de 
France en Caroline, « a communiqué les poissons qu'il y a recueillis et les dessins qu’il en avait 
faits, dont quelques uns avaient déjà été publiés par M. de Lacepède, mais d’une manière qui avait 
besoin d’éclaircissements pris sur nature » (H.N.P., 1 : 256), et surtout Jacques Gérard Milbert 
et Charles-Alexandre Lesueur dont les carrières furent à certains égards parallèles. Ayant 
embarqué, le premier comme aide-cannonier, le second comme peintre, sur le « Géographe » 
avec l’expédition de N. Baudin, ils devaient l’un et l’autre s’affirmer comme des artistes de 
talent. Partis la même année (1815) en Amérique du Nord, Milbert a envoyé « à peu près toutes 
les espèces décrites par M. Mitchill et beaucoup d’autres recueillies soit sur les côtes soit dans les 
rivières et les lacs »; Lesueur, qui se fixa à Philadelphie jusqu’à 1837 et y devint un naturaliste 
très actif, « a ajouté nombre d’espèces intéressantes prises surtout dans les eaux douces de 
l’intérieur et dont il a décrit une partie dans les journaux scientifiques de ce pays-là » {ibid. : 257). 

L’Amérique du Sud, dont les richesses naturelles semblaient inépuisables, attirait aussi 
nombre de savants et aventuriers. Dans l’Histoire naturelle des Poissons, relevons 49 noms de 
collecteurs, en majorité de poissons d’eau douce, dont 27 pour le Brésil et 15 pour la Guyane 
où la Compagnie des Indes occidentales s’était solidement implantée de la fin du xvii' siècle 
jusqu’à la Révolution et qui venait d’être rendue à la France au traité de Paris en 1814. 

Citons le voyageur-naturaliste Alcide de Dessaline d’Orbigny, qui a visité l’Amérique du 
Sud de 1826 à 1834; Pierre-Antoine Delalande, qui fit partie de l’ambassade du Luxembourg 
au Brésil en 1816-1817 ; les botanistes Augustin-François-César de Saint-Hilaire, Jean-Baptiste 
Leschenault de la Tour qui après s’être illustré à Pondichéry fut chargé d’une mission au Brésil 
et aux Antilles et y était accompagné d’un jeune ami de sa famille Adolphe Doumerc; Antoine 
Poiteau, qui devint chef des cultures en Guyane; le naturaliste ornithologiste François 
Levaillant, né lui-même en Guyane ; enfin Claude Gay qui explora le Chili et fonda en 1840 le 
Musée d’Histoire naturelle de Santiago. Il faut aussi rappeler les naturalistes des grandes 
expéditions, car ils employèrent leurs loisirs, lors des longues relâches à Rio de Janeiro, 
Montevideo, les Malouines ou Valparaiso, à recueillir la flore et la faune locales. 



~ 52 — 


Les Antilles enfin furent abondamment prospectées par 20 collecteurs particulièrement 
« productifs », au premier rang desquels Auguste Plée qui, pendant les sept années qu’il passa 
dans toutes les îles et jusqu’au Venezuela, récolta de nombreux poissons qu’il envoya à Cuvier, 
accompagnés de notes très détaillées ; le pharmacien de la Marine à la Martinique Mathieu- 
Justinien Achard et le chirurgien de la Marine à Saint-Domingue Jean-Baptiste Ricord. 



Fig. 12. — Dessin d’un Tétrodon de la Guadeloupe, effectué d’après nature par J. B. Ricord Madiana, désigné sous le 
nom de Tétrodon guadeloupiensis dans un manuscrit du même auteur examiné par Duméril le 13 septembre 1830. 
Le nom de T. guadeloupiensis n’a jamais été publié et il s’agit vraisemblablement d’une espèce de Sphaeroides. (Bibl. 
Muséum Hist. nat. Paris, MS 1751.) 



ANNEXE 


Collecteurs et donateurs mentionnés 
dans THistoire naturelle des Poissons 


Pour la rédaction de cette annexe, nous avons utilisé diverses sources, depuis les 
dictionnaires biographiques et les encyclopédies spécialisées jusqu’aux pièces d’archives parfois 
inédites et aux renseignements qui nous ont été aimablement communiqués par les personnes 
compétentes que nous avons consultées. Lorsqu’il s’agit d’individus bien connus dont la vie a 
été relatée en détail dans une ou plusieurs publications, nous n’avons retenu que les éléments 
les plus importants. Pour quelques-uns, en revanche, nous avons dû faire la synthèse 
d’informations puisées à diverses sources pour rédiger une courte notice. Parfois aussi, nous 
avons dû choisir entre plusieurs versions contradictoires celle qui nous a semblé la plus 
vraisemblable ou la mieux documentée. Notre but ayant été, non pas de faire œuvre de 
biographes, mais de situer les personnages qui ont été, de près ou de loin, associés à l’œuvre de 
Cuvier et Valenciennes, nous n’avons pas cru nécessaire d’indiquer à chaque fois les sources 
auxquelles nous avons puisé, les indications que nous donnons devant suffire à ceux qui 
voudraient en savoir davantage sur tel ou tel personnage pour orienter leurs recherches et leur 
éviter toute erreur. 



54 — 


Abbadie, Antoine Thomson d’ (1810-1897) 

Né à Dublin le 3 janvier 1810 d’un père basque et d’une mère irlandaise. Arrive en France 
en 1820, fait des études de droit, puis reçoit une solide formation scientifique au Muséum et au 
Collège de France. En 1836, il fait partie de l’expédition envoyée au Brésil par l’Académie des 
sciences pour faire des observations géodésiques et magnétiques. En 1837, en compagnie de 
son frère Arnaud, il gagne l’Abyssinie où il voyage seul de 1840 à 1848. Ses travaux de 
géographie, de sciences naturelles, d’ethnographie, de linguistique, de droit et de religion lui 
valent la grande médaille d’or de la Société de géographie de Paris et la Légion d’honneur. Élu 
correspondant de l’Académie des sciences en 1852 et membre en 1867. Il dirige une dernière 
expédition aux Antilles en 1882. Il est président de la Société de géographie en 1892. Chargé 
d’honneurs, il meurt à Paris le 19 mars 1897. 

Envoya des poissons du Brésil. 

Également cité sous le nom Labadie. 


Achard, Mathieu-Justinien 

Pharmacien de la Marine à la Martinique. Auteur en 1824 d’une « Note sur la Sangsue 
officinale, sa reproduction aux Antilles ». 

Envoya régulièrement des collections de la Martinique et de la Guadeloupe. 


Adanson, Michel (1727-1806) 

Né à Aix-en-Provence le 7 avril 1727. Fait ses études au collège Sainte-Barbe-du-Plessis- 
Sorbon. Maître-ès-art à 13 ans, capable de lire dans les textes anciens les auteurs grecs et 
latins. Passionné dès 12 ans d’histoire naturelle, suit de 14 à 20 ans les cours du Collège royal 
et du jardin des Plantes. Trouve en Bernard de Jussieu et Réaumur des guides précieux. Alors 
qu’il était pourvu depuis 1735 du petit canonicat de Champeaux qui lui assurait les frais de sa 
pension, il y renonce en 1745 et préfère à une future vie ecclésiastique celle d’un voyageur- 
naturaliste. En 1748, est engagé par la Compagnie des Indes pour une place de commis pour 
ses comptoirs du Sénégal. Il y séjourne de 1749 à 1753, réunissant des collections végétales et 
animales et une documentation abondante sur la météorologie, la cartographie et la 
linguistique sénégalaises. Ce voyage allait marquer tout le reste de sa carrière de botaniste. 
Installé d’abord près du Jardin du Roi et de ses savants, puis jusqu’en 1772 au grand Trianon 
dont il est nommé botaniste du Roi, il publie de nombreux ouvrages dont en 1757 l’Histoire 



55 — 


naturelle du Sénégal. Membre résidant de l’Académie royale des sciences, il est connu et 
apprécié dans toute l’Europe. On propose de créer pour lui une chaire d’histoire naturelle à 
l’université de Louvain en 1760; l’impératrice de Russie l’invite à professer à l’Académie de 
Saint-Pétersbourg en 1766. En 1772, il ouvre des cours publics d’histoire naturelle, et en 1779 
voyage pendant 6 mois en herborisant dans le midi de la Erance, en Espagne, Italie et Suisse. 
Marié en 1770, il se sépare en 1785 de sa femme qui part avec sa fille en Angleterre pendant la 
Révolution. Il connaît d’autres désillusions, par exemple celle de ne pas remplacer Buffon au 
Jardin du Roi, et les dernières années de sa vie sont très malheureuses. Membre de l’Institut en 
1795. Il meurt le 3 août 1806. 

Il cède un premier lot de 149 poissons au Cabinet du Roi en mai 1765 ; un deuxième lot envoyé aux 
frères A. et B. de Jussieu est remis par leur neveu A. L. de Jussieu à Lacepède en février 1818. De ces 
deux envois d’Adanson, il ne subsistait que 35 spécimens en 1939 quand E. Fischer-Piette découvrit chez 
les descendants d’Adanson, au château de Balaine, l’herbier original (les pièces entrées en 1765 et 1818 
n’étaient en fait que des doubles) accompagné d’une liasse de notes et dessins à l’encre et au crayon. Cet 
ensemble fut cédé en 1939 (poissons en herbier) et 1941 (manuscrits et dessins) au Muséum national 
d’histoire naturelle de Paris. L’herbier comporte à ce jour 137 exemplaires de poissons préparés selon la 
méthode de L. T. Gronow et provenant d’Espagne, de Ténérife, du Sénégal, de Marseille, de Messine, de 
Granville, des Açores. 


Agassiz, Jean-Louis-Rodolphe (1807-1873) 

Né le 28 mai 1807 à Motier (Suisse). Devient docteur en philosophie à Erlangen et docteur 
en médecine à Munich. En 1826 Martius lui demande de terminer l’étude des poissons que 
Spix et lui-même avaient rapportés d’Amazonie en 1819-1820. De là date l’amour d’ Agassiz 
pour l’ichtyologie. En 1830 il a déjà écrit l’Histoire naturelle des poissons d’eau douce de 
l’Europe centrale qui sera publiée en 2 volumes en 1839-1842. En 1832 il vient à Paris 
poursuivre ses études médicales, rencontre Humboldt et Cuvier à qui il donne tous les dessins 
faits d’après nature pour son ouvrage ainsi que des poissons du Danube et de Suisse. Il 
entretient aussi des relations amicales avec Valenciennes. Il s’était déjà intéressé aux poissons 
fossiles et publie de 1833 à 1844 « Recherches sur les poissons fossiles ». De 1832 à 1846 il est 
professeur à l’université de Neuchâtel. En 1846 il part pour l’Amérique et devient en 1848 
professeur de zoologie au Harvard College à Cambridge (Massachusetts) où il poursuit une 
brillante carrière. Correspondant de l’Académie des sciences dès 1839, il est nommé membre 
associé étranger en 1872. Mort à Cambridge le 14 décembre 1873. 


Arago, Jacques-Étienne-Victor (1790-1855) 

Né le 10 mars 1790 à Estagel (Pyrénées-Orientales), frère de l’astronome François Arago. 
« Écrivain » et dessinateur de l’expédition Freycinet sur 1’ « Uranie » (1817-1820). En 1822 il 
publie « Promenades autour du monde ». Auteur dramatique, auteur de plusieurs pièces, puis 
directeur du théâtre de Rouen en 1835. Devenu aveugle, publie « Voyage autour du monde » 
(1838-1840). Mort au Brésil en janvier 1855. 



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Arnaud Bey, J. D. (1812-1884) 

Ingénieur et explorateur né en France en 1812. Il se rend en Égypte au début du règne de 
Louis-Philippe et se met au service du khédive qui lui confie des travaux de nivellement et de 
canalisation. Fait partie de l’expédition organisée par le khédive pour explorer le haut bassin 
du Nil. Il part de Khartoum le 23 novembre 1840 et ne peut remonter au-delà de 4°42' de 
latitude nord. Le khédive lui confie alors la direction scientifique d’une seconde expédition, du 
27 septembre 1841 au 6 mars 1842. Il fait naufrage à la 4' cataracte et perd toutes les 
collections qu’il destinait au Muséum de Paris, réussissant à grand peine à sauver sa personne 
et ses notes. Devient l’un des premiers membres de l’Institut d’Égypte fondé en 1859 et en est 
trésorier en 1861-1862. Après la guerre franco-allemande de 1870, il rentre en France. En 1881 
il remet à la Société de géographie de Paris la carte qu’il avait dressée du Nil Blanc et que la 
Société géographique de Londres avait voulu lui acheter. Il meurt à Chatou le 8 juin 1884. 

Également orthographié Darnaud. 


Arnoux, Louis 

Chirurgien-major de la Marine royale pendant la campagne de la corvette le « Rhin » 
sous les ordres du capitaine de vaisseau Bérard, de 1842 à 1846. Chargé, pendant toute la 
durée du voyage, de recueillir des objets d’histoire naturelle. A son retour, accompagne les 
collections à Paris et est affecté au Muséum pour les classer. Doit regagner Toulon en 1848 
sans avoir pu terminer le travail et renonce à la publication prévue. 

Ne pas confondre avec le capitaine de frégate Louis Arnoux né en 1814, admis à la retraite en 1863. 


Astier 

Il s’agit peut-être de Jacques Astier, pharmacien en 1794, qui a servi dans les hôpitaux de 
la Marine du port de Toulon comme pharmacien auxiliaire. 

Envoya des poissons de Cayenne. 


Aubriet, Claude (7 1655-1742) 

Né à Châlons-sur-Marne vers 1655. Peintre du Cabinet et du Jardin du Roi à partir de 
1700. Pour la grande collection des Vélins, commencée en 1640 par Gaston d’Orléans, frère de 
Louis XIII, et déposée actuellement au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, il copie 
les figures de poissons accompagnant le manuscrit de Plumier, dont 37 furent gravées pour 
l’Histoire naturelle des Poissons de Lacepède. Ces copies sont peu exactes et doivent beaucoup 
à l’imagination de l’artiste qui n’avait pas vu les poissons et dont le travail ne semble pas avoir 
été contrôlé par Plumier. Mort à Paris le 3 décembre 1742. 



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Aucher-Éloy, Pierre-Martin-Rémi (1793-1838) 

Né le 2 octobre 1793 à Blois (Loir-et-Cher). D’abord libraire puis imprimeur à Blois et à 
Paris, il doit abandonner son industrie et va en Russie. De là, il part pour Constantinople afin 
d’y fonder un journal turc-français. De 1830 à 1838 il effectue une série de voyages en Turquie, 
en Grèce, en Égypte, en Syrie et en Perse pour y récolter des collections de botanique et de 
zoologie. Il meurt à Tulfa, Ispahan le 6 octobre 1838. 

Les poissons qu’il donna au Muséum proviennent de Perse et de Syrie. 

Indiqué parfois sous le nom de Aucher, Éloi. 


Audouin, Jean-Victor (1797-1841) 

Né à Paris le 27 avril 1797. Alors que ses parents le destinaient à la carrière d’avocat, il 
réussit à faire sa médecine et devient docteur en 1826. Passionné d’histoire naturelle, il est 
désigné en 1825 pour suppléer Lamarck et Latreille que leur état de santé empêchait de 
professer. Participe à la rédaction du grand ouvrage sur l’expédition d’Égypte à la place de 
Savigny devenu aveugle. Épouse la fille d’Alexandre Brongniart en 1827 et succède à Latreille 
comme professeur d’entomologie au Muséum en 1830. Membre de l’Institut en 1838 et sous- 
bibliothécaire à l’Institut de France. Dans une lettre datée du 26 décembre 1839, Valenciennes 
le remercie « pour un envoi de petits crustacés et de poissons ». Mort à Paris le 9 novembre 
1841. 

Il avait envoyé des poissons de Granville (Manche). 


Bâillon, Louis-Antoine-François (1778-1851) 

Né le 20 janvier 1778 à Montreuil-sur-Mer. Botaniste et zoologiste qui possédait à 
Abbeville un Cabinet d’histoire naturelle et avait collaboré à la Flore du département de la 
Somme publiée en 1831 par Ch. L. C. Paugy. Mort le 2 décembre 1851 à Abbeville. 

Envoya des poissons d’Abbeville, de Norvège, de Malaga, de Buenos Aires et de La Plata. 

Ne pas confondre avec Bâillon Emmanuel, ornithologiste qui fut correspondant du Muséum. 


Banks, Joseph (Sir) (1743-1820) 

Né à Londres le 2 février 1743. Fait ses études à Eton, Harrow et Oxford. A la mort de 
son père, en 1761, un riche médecin du Lincolnshire, il hérite une fortune qui lui permet de se 
consacrer à l’histoire naturelle. Il étudie les œuvres de Linné et de Buffon, constitue un herbier 
exhaustif de la flore de Grande-Bretagne et rassemble une des plus grandes et des plus 
fameuses bibliothèques d’histoire naturelle en Europe. En 1766 il fait un voyage à Terre-Neuve 
et au Labrador, et de 1768 à 1771 participe au P' voyage du capitaine Cook, en y contribuant 
financièrement et en emmenant avec lui deux artistes, Parkinson et Buchan. En 1772, il 



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organise à ses frais une expédition scientifique aux îles Hébrides et en Islande. Il est élu 
président de la Royal Society en 1778, fait chevalier en 1781, commandant de l’ordre du Bain, 
conseiller d’État et membre du Conseil privé en 1797, ainsi que conseiller royal pour les Kew 
Gardens jusqu’à sa mort. Devient membre associé étranger de l’Institut en 1801. A l’origine de 
nombreuses missions d’exploration britanniques, il étend sa protection aux naturalistes de tous 
pays, même en guerre contre la Grande-Bretagne. Ses collections botaniques conservées par 
R. Brown formèrent le fonds originel du British Museum Natural History. Mort à Spring 
Grove, Isleworth, Middlesex, le 19 juin 1820. 


Banon, Stanislas-Alexis-Antoine (1776-1835) 

Né le 7 mai 1776 à Hyères (Var). Élève pharmacien à l’École de médecine navale de 
Toulon. Participe comme pharmacien de la Marine à plusieurs campagnes sur le « Duquesne » 
(1794-1795), la « Révolution » (1795-1797) et fait plusieurs séjours en Guyane (1817-1823). Est 
ensuite professeur de pharmacie à Toulon. Pendant son séjour en Guyane, constitue selon 
Lacordaire une des plus belles collections d’insectes qui y aient été faites. 

Envoya au Muséum des poissons de Toulon. 


Barabino 

Non identifié. 

Envoya des poissons de La Nouvelle-Orléans. 


Bardinet, Barthélémy-Alphonse (1814-1874) 

Né à Limoges (Haute-Vienne) le 4 juin 1814. Médecin chirurgien. Membre correspondant 
de l’Académie de médecine de Paris en 1868. Professeur à l’école préparatoire de médecine et 
de pharmacie de Limoges. Meurt dans cette ville le 4 décembre 1874. Il était l’oncle du gendre 
de Valenciennes (dont la fille Alphonsine-Anna (1835-1918) épousa en 1860 Hippolyte Hilaire 
Bardinet, orfèvre à la bijouterie Odiot). 

Envoya des poissons du Limousin. 


Baudin, Nicolas (1754-1803) 

Né le 9 février 1754 à Saint-Martin (île de Ré). Après avoir été engagé sur des navires 
marchands, devient cadet de la Marine royale en 1774. N’étant pas de famille noble et ne 
pouvant prétendre à une promotion, il accepte de servir à l’étranger sous la monarchie 
autrichienne. Fait deux voyages en Extrême-Orient, en Chine, en Inde et aux Antilles pour 
collecter des échantillons botaniques destinés au jardin de Schônbrunn à Vienne et au Jardin 
du Roi à Paris. Ayant fait naufrage, il dépose ses collections dans l’île espagnole de la 



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Trinidad. Parti en 1796 sur la « Belle Angélique » en compagnie de Riedl, botaniste d’origine 
autrichienne et R. Maugé, zoologiste, pour rapporter ces collections et ne pouvant les obtenir, 
il fait une expédition aux Antilles et en Amérique du Sud d’où il rapporte au Muséum une 
quantité impressionnante d’espèces animales et végétales. Marin accompli et expérimenté, 
inspirant le respect et la confiance de tous, il est désigné pour diriger une grande expédition 
scientifique aux Terres australes pendant quatre ans (1800-1804), sur la corvette le 
« Géographe » et la gabare le « Naturaliste ». Phtisique et exténué par les conflits et difficultés 
rencontrés avec les savants qui se pliaient mal à la discipline du bord et par les maladies, 
scorbut et dysenterie, qui avaient décimé l’équipage, il meurt à Port-Louis, île de France 
(actuellement Maurice) le 16 septembre 1803. 

Ne pas confondre avec Charles Baudin (1784-1854), aspirant sur le « Géographe » ni avec François- 
André Baudin (1770-1800), lieutenant à bord du « Géographe » lors de la même expédition. 


Beauperthuis, Louis-Daniel de (1808-1871) 

Né le 25 août 1808 à la Guadeloupe. Fait ses études de médecine à Paris et va exercer à 
Cumana (Venezuela). Meurt le 3 septembre 1871 à Demerara alors qu’il dirigeait un hôpital de 
lépreux. 

Donna en 1841 et 1844 des poissons de Guyane, du Venezuela et de Colombie. 

Orthographié aussi de Beauperthuy. 


Becquey, Louis (1760-1849) 

Né le 24 septembre 1760 à Vitry-le-Francois. Homme politique, sous-secrétaire d’État à 
l’Intérieur en 1817 puis directeur général des Ponts-et-Chaussées. Collègue de Cuvier au 
Conseil d’État. Mort à Paris le 2 mai 1849. 

Envoya des poissons de Dunkerque. 


Bélanger, Charles-Paulus (1805-1881) 

Né à Paris le 29 mai 1805. Chargé par le gouvernement de créer à Pondichéry un jardin 
botanique, il part de Paris en janvier 1825 et atteint Pondichéry en mars 1826 via l’Europe 
centrale, la Russie méridionale, Tiflis, Bouchir et Bombay. Il parcourt en 1827 le Carnatic, le 
Coromandel, le Bengale, la Birmanie et les îles de la Sonde, et revient à Paris en octobre 1828 
rapportant de riches collections pour le Muséum. En 1850 il est nommé directeur du jardin 
zoologique de Saint-Pierre de la Martinique où il arrive en janvier 1853. Mort à la Martinique 
le 8 novembre 1881. 

Envoya des collections de diverses régions des Indes, de Birmanie, d’Indonésie, des Seychelles et de 
Martinique. 

Orthographié aussi Bélenger. 



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Benoit, Luigi 

Membre correspondant de l’Academia Griogenia de Sciences naturelles de Catane. 
Auteur de « Ornitologia siciliana », publiée à Messine en 1840. 

Envoya des poissons de Sicile. 

Également orthographié Benoist. 


Bérard, Auguste (1796-1852) 

Né à Montpellier le 24 février 1796. Entre en 1812 à l’École spéciale de Toulon. Sert 
comme aspirant sur le «Sceptre» (1815) puis sur la «Chevrette» (1816) en mission 
hydrographique. Prend part au voyage de 1’ « Uranie » (1817-1820) et de la « Coquille » 
(1822-1825). Participe aux croisières de Navarin et d’Alger où il est blessé, puis est chargé, lors 
de trois missions, de l’hydrographie de la côte d’Algérie. Au cours d’un long congé à terre 
(1834-1837) il se consacre à des études scientifiques. Reprend du service à la mer comme 
capitaine de vaisseau sur le « Voltigeur » puis effectue en 1840-1842 une nouvelle campagne 
scientifique dans l’océan Indien sur 1’ « Uranie », en particulier sur les côtes de Madagascar. 
Appelé à commander la corvette le « Rhin » pour une expédition scientifique et politique 
autour du monde (1842-1846). Affecté au dépôt des cartes et plans de la Marine, puis à la 
direction des mouvements du port de Toulon (1847), il est fait contre-amiral en 1848, major- 
général à Toulon (1849). Membre associé de l’Institut en 1801. Il meurt à Toulon le 6 octobre 
1852. 


Berger 

Pasteur, non identifié. 

Envoya des poissons du Doubs. 


Bert 

Non identifié. 

Envoya du Canada, en 1752, un petit maquereau de l’Atlantique déposé au Cabinet du Roi. 


Berthelot, Sabin (1794-1880) 

Jeune aspirant, il sert dans la Marine de guerre jusqu’à la fin de l’Empire puis démissionne 
en 1815 pour entrer dans la Marine marchande. Il navigue entre Marseille et les Antilles et au 
cours de ses traversées découvre dans les Canaries un véritable paradis pour les naturalistes. Il 
s’intéresse particulièrement à la flore et en 1820 les autorités espagnoles le chargent de diriger 
le jardin botanique de la Oratava à Ténérife. A partir de 1828 il travaille avec le naturaliste 



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anglais Ph. Webb, avec lequel il avait exploré les Canaries, à une Grande Histoire naturelle des 
Canaries qui paraîtra de 1836 à 1850. Revenu en France il exerce de 1840 à 1844 les fonctions 
de secrétaire de la Société de géographie de Paris. Il entreprend l’histoire générale des pêches et 
voyage à nouveau dans le bassin méditerranéen et sur les côtes occidentales d’Afrique. Il 
retourne aux Canaries en 1845 et fait le relevé des côtes de Ténérife. Nommé en 1847 agent 
consulaire de France à Santa Cruz, il s’intéresse à l’histoire ancienne des Guanchos qui 
occupaient l’île avant l’arrivée des Espagnols et entreprend de déchiffrer leurs hiéroglyphes. 
Consul de France aux Canaries de 1867 à 1874, il y meurt en 1880. 

Envoya des poissons des Canaries. 


Bibron, Gabriel (1806-1848) 

Fils d’un employé du jardin des Plantes, il se livre très jeune à l’étude de l’histoire 
naturelle. Est chargé par le Muséum de missions scientifiques en Italie et en Sicile, vers 1820, 
puis en Angleterre et Hollande. Aide-naturaliste de Duméril en 1832, il collabore à 
l’Erpétologie générale; en 1835, il est chargé de la partie zoologique (Reptiles et Poissons) dans 
le 3® volume de l’expédition scientifique de Morée ; plus tard Ramon de la Sagra le charge de 
terminer le travail de Cocteau sur les reptiles de Cuba. Membre de la Société philomathique de 
Paris (1840). Professeur d’histoire naturelle au collège municipal de Turgot. 

Envoya des poissons de Sicile et du sud de la France. 

Orthographié aussi Biberon. 


Blanchet, Jacques-Samuel (1807-1875) 

Né le 8 mai 1807 à Mondon, canton de Vaud, Suisse. Négociant établi à Bahia de 1826 à 
1856, correspondant du Musée de Genève. Mort le 20 mars 1875 à Vevey, Suisse. 

Des poissons de Bahia (Brésil) qu’il avait envoyés au Musée de Genève furent donnés à Valenciennes 
par Moricand, directeur de ce Musée. 


Boie, Friedrich (1789-1870) 

Né à Meldorf (Holstein) le 4 juin 1789. De 1806 à 1808 il étudie le droit à Heidelberg ; en 
1809 il occupe un emploi de secrétaire à Kiel et en 1810 passe ses examens du second degré à 
Glückstadt. Il mène alors une carrière de juriste et d’homme politique. Passionné d’ornitholo¬ 
gie, il entreprend en 1817 un premier voyage pour étudier les oiseaux en Norvège. Il visite 
ensuite de 1819 à 1856 les îles du nord de la Frise, les côtes ouest du Jutland, la Hollande, 
Berlin, la France, l’Angleterre, la Suisse, le nord de l’Italie et enfin la Suède. Il s’intéresse à 
toutes les branches de l’histoire naturelle et recueille pour le compte de l’ichtyologiste danois 
Henrik Kroyer, auteur de « Danmark Fiske » (1838-1853), des données sur les poissons du 
Schleswig-Holstein. En 1856 ses collections, comprenant notamment 1400 oiseaux, sont 
achetées par l’université de Kiel. Meurt à Kiel le 3 mars 1870. 

Envoya des poissons de Kiel. 



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Boie, Heinrich (1794-1827) 

Né à Meldorf (Holstein) le 4 mai 1794. Frère du précédent. Après des études de droit à 
Heidelberg, il devient en 1819 conservateur du musée zoologique de cette ville. En 1821 
Temminck le fait venir au Musée royal d’histoire naturelle de Leiden. Il va à Paris en 1824 et y 
fait la connaissance de Cuvier et d’Alexandre von Humboldt. Après la mort de Kuhl et van 
Hasselt, Temminck l’envoie aux Indes orientales. Il s’embarque sur le brick « Dickzigt » le 21 
décembre 1825 et débarque à Java le 6 juin 1826. A la fin de la même année il entreprend un 
voyage d’exploration à l’intérieur des terres, mais ayant contracté une fièvre bilieuse, il meurt à 
Buitenzorg le 4 septembre 1827. 


Bonaparte, Charles-Lucien-Jules-Laurent (1803-1857) 

Prince de Canino et de Mussignano. Né à Paris le 24 mai 1803, fils de Lucien, frère de 
l’empereur Napoléon Homme politique et zoologiste, auteur de plusieurs ouvrages dont 
r « Iconografia della Fauna d’Italia » (1832-1841). Correspondant de l’Institut en 1844. Mort 
à Paris le 29 juillet 1857. 

Envoya des poissons de Sicile et du lac de Côme. 


Bonnafoux, Jean-François (1801-1875) 

Né le P’" mars 1801 à Guéret. Sous-bibliothécaire puis bibliothécaire de la bibliothèque 
municipale de Guéret, il est l’un des fondateurs de la Société des sciences de la Creuse et 
pendant douze ans (1838-1849) conservateur du musée de la ville. Il s’intéresse aux sciences 
naturelles et publie une Erpétologie de la Creuse, mais il est avant tout archéologue et 
folkloriste. Il meurt à Guéret le 13 décembre 1875. 

Envoya des poissons de Guéret. 


Bonnay, François, Marquis de (1750-1825) 

Né le 22 juin 1750. Élu président de l’Assemblée nationale en 1789, réélu en 1790. Envoyé 
en Angleterre, il revient en France en 1814. Envoyé par Louis XVIII comme plénipotentiaire à 
Copenhague puis à Berlin, il doit revenir pour raison de santé. Nommé pair de France en 1815. 
Envoya des poissons du Danube, de Bavière et d’Autriche. 

Bonnelli, Franco-Andrea (1784-1830) 

Né à Cuneo le 11 novembre 1784. Naturaliste piémontais que Cuvier, de passage à Turin 
en 1810, fit nommer professeur de zoologie à l’université de cette ville dont il devient directeur 
du Musée d’histoire naturelle. Mort à Turin le 10 décembre 1830. 

Envoya des poissons de Sardaigne. 



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Borromeo Arese, Vitaliano (Comte) (1792-1874) 

Né à Milan le 12 novembre 1792. Membre de l’Institut lombard des sciences et lettres en 
1840, sénateur en 1853. Mort à Milan le 27 février 1874. 

Envoya des poissons du lac Majeur (la lettre de remerciement de Cuvier est conservée au Muséum 
MS 1985, vol. 2, ff. 179-181). 


Bory de Saint-Vincent, Jean-Baptiste-Geneviéve-Marcellin (1778-1846) 

Né à Agen le 6 juillet 1778. Dès l’enfance se met à collectionner les plantes et chasser les 
insectes; à 16 ans est en correspondance avec les naturalistes de la région et connaît Lacepède, 
ami de son oncle qui l’élève à Bordeaux. Incorporé en 1799, est envoyé dans l’armée de 
l’Ouest. Sur l’initiative d’un de ses amis et sur proposition du Muséum dont il est nommé 
correspondant en 1800, il fait partie des naturalistes qui s’embarquent la même année sur le 
« Géographe » avec N. Baudin. Quitte l’expédition à l’île de France en mars 1801 et rentre en 
métropole un an plus tard sur un bateau allemand en s’arrêtant à Sainte-Hélène. Entre temps, 
avait offert ses services au gouverneur de l’île de France qui l’avait attaché à son état-major et 
envoyé à Bourbon où il résida six mois. Publie en 1804 le récit de ses explorations sous le titre 
« Voyage dans les quatre principales îles des Mers d’Afrique, Ténérife, Maurice, Bourbon et 
Sainte-Hélène ». A son retour, il rejoint son régiment et, tout en poursuivant sa carrière 
militaire dans de nombreux voyages en Europe, continue de s’intéresser aux sciences 
naturelles. Député pendant les Cent-Jours, il est banni sous la Restauration et erre pendant 
quatre ans en Europe. Gracié, il rentre en France, est incarcéré pour dettes à Sainte-Pélagie. 
Libéré, il est désigné en 1828 comme chef de la Section des sciences physiques pour faire partie 
de l’expédition que Charles X envoie explorer le Péloponèse (« Commission de Morée », 
1829). Le succès de cette expédition lui vaut d’être élu à l’Académie des sciences. A l’accession 
de Louis-Philippe il est désigné (1839) pour présider la Commission scientifique pour 
l’exploration de l’Algérie qui de 1840 à 1842 explore avec succès les possessions françaises 
d’Afrique du Nord à la suite des armées victorieuses. Prend sa retraite avec le grade de colonel, 
et prépare la publication des travaux de la Commission en Algérie. Correspondant de l’Institut 
en 1808, académicien libre en 1834. Mort à Paris le 22 décembre 1846. 


Bosc, Louis-Augustin-Guillaume (1759-1828) 

Né à Paris le 29 janvier 1759. Après des études au collège de Dijon, il suit les cours de 
botanique du jardin des Plantes et s’intéresse à l’histoire naturelle. Secrétaire et directeur des 
postes, puis administrateur des prisons, il est proscrit pendant la Terreur pour ses relations 
avec Roland et les Girondins et il doit se cacher dans la forêt de Montmorency. Il rentre à 
Paris après la mort de Robespierre, et sous le Directoire s’embarque pour l’Amérique comme 
consul de France. Pendant deux ans il y rassemble d’immenses matériaux d’histoire naturelle 
qu’utiliseront Lacepède, Latreille et Fabricius. Il reprend ses fonctions d’administrateur des 



64 — 


prisons et est une nouvelle fois destitué après le 18 Brumaire 1799. Est nommé en 1803 
inspecteur des jardins et pépinières de Versailles et en 1806 de ceux qui dépendent du ministère 
de l’Intérieur. Est appelé la même année à l’Institut, et en 1825 succède à Thouin comme 
professeur de Culture au jardin des Plantes. Mort à Paris le 10 juillet 1828. 

Tuteur de M"' Roland, il parvint à lui faire restituer les biens de sa famille. Il publia après 
le 9 Thermidor les Mémoires de M™' Roland avec laquelle il avait été longtemps en 
correspondance. 

Donna au Muséum des poissons de Caroline, du lac de Garde, des étangs de l’abbaye de Prémontray 
prés de Laon. 


Bosc, Louis (1783-? 1872) 

Fils du précédent. Né le 3 décembre 1783 à Paris. Entré au service de la Marine en 1797. 
Aspirant en 1802, enseigne en 1808, lieutenant de vaisseau en 1812, capitaine de frégate en 
1828. Ses états de service mentionnent de 1803 à 1805 une croisière dans l’Inde et sur la côte de 
Coromandel, une en mer de Chine et Java, une autre dans le canal de Mozambique ; en 1808 et 
1809 un voyage à la Martinique, en 1811 un à Java, en 1817-1818 un à Pondichéry et en 1820- 
1821 une campagne aux Antilles. Officier qui ne semble pas avoir été apprécié de ses 
supérieurs. Sur une lettre du 21 décembre 1813, adressée au ministre de la Marine pour lui 
demander la permission de rester à Paris à la fin d’un congé, ce dernier a écrit « on apprend son 
métier en naviguant, on cultive ce qu’on sait dans le séjour des ports, on oublie tout à Paris » 
(Archives de la Marine). Dans une autre lettre au ministre de la Marine, envoyée de Cherbourg 
où il résidait, il proteste contre sa mise à la retraite à l’âge de 49 ans, après trente ans de 
service. 

Donna au Muséum des poissons de l’océan Pacifique, bien qu’aucune de ses campagnes ne l’y ait 
conduit. 


Botta, Paolo-Emilio (1802-1870) 

Né le 6 décembre 1802 à Turin. Étudie la médecine et les sciences naturelles. De 1825 à 
1829 il participe à un voyage autour du monde, reste longtemps en Amérique du Nord, aux îles 
Sandwich et en Chine. En 1830 il part en Égypte, devient médecin au service de Mohamed Ali 
qui l’envoie en mission au Sennar; il y reste trois ans et en rapporte de riches collections 
d’histoire naturelle. De 1837 à 1839, au service du Muséum dont il avait été nommé 
correspondant en 1829, il voyage sur les côtes de la mer Rouge, en particulier au Yémen. Il 
devient agent consulaire à Mossoul en 1840, fait des recherches archéologiques en Mésopota¬ 
mie; il est consul à Jérusalem en 1848 et à Tripoli de 1857 à 1868. Drogué à l’opium, il passe 
les dernières années de sa vie à moitié inconscient et il meurt à Achères le 29 mars 1870. 

Donna des poissons de la mer Rouge en 1839. 



— 65 — 


Bougainville, Louis-Antoine, Comte de (1729-1811) 

Né à Paris le 11 novembre 1729. Fils de notaire, il est reçu avocat au barreau de Paris. 
Tout en étant aide-major au régiment de Picardie (1753) puis secrétaire d’ambassade à Londres 
(1754) il s’intéresse aux mathématiques et publie dès 1754 un Traité de calcul intégral. Avec 
l’appui de la marquise de Pompadour, il est nommé premier aide de camp de Montcalm et 
participe à l’attaque de Fort William Henry sur le lac Champlain. Est chargé de négocier la 
reddition de Québec (1760). En 1763 il passe dans la Marine avec le grade de capitaine de 
vaisseau. Dirige ensuite un essai de colonisation des îles Malouines mais l’hostilité de la 
Grande-Bretagne oblige la France à céder ses droits à l’Espagne. De 1766 à 1769, il commande 
un long voyage vers le Pacifique sur la frégate la « Boudeuse » avec la flûte 1’ « Étoile » et 
devient te premier capitaine français à avoir fait le tour du monde. Chef d’escadre en 1779, il 
est accusé de s’être retiré trop tôt du combat lors de l’échec des Saintes aux Antilles (1782) et 
passe en cour martiale. En 1790 il commande l’escadre de Brest. Resté fidèle à Louis XVI il 
fait quelques mois de prison sous la Terreur. Membre de l’Institut en 1795, membre de la 
commission de préparation de la campagne d’Égypte en 1798. Napoléon le fait sénateur (1799) 
et comte d’Empire (1808). Il meurt à Paris le 31 août 1811 et a des funérailles nationales au 
Panthéon. 


Bougainville, Hyacinthe-Yves-Philippe-Florentin, Baron de (1781-1846) 

Fils de Louis-Antoine de Bougainville. Né le 26 décembre 1781 à Brest. A sa sortie de 
Polytechnique, il entre dans la Marine et fait sa première campagne comme aspirant sur le 
« Géographe », expédition N. Baudin (1800-1804). Après avoir servi sur plusieurs bâtiments, il 
commande l’expédition sur la « Thétis » et 1’ « Espérance » (1824-1826) et publie le « Journal 
de la navigation autour du monde » l’année suivante. Contre-amiral en 1838, il meurt le 18 
octobre 1846. 

Donna des poissons de la mer des Indes. 


Boussingault, Jean-Baptiste-Joseph-Dieudonné (1802-1887) 

Né à Paris le 2 février 1802. Chimiste. Membre de l’Institut en 1839. Rapporteur à 
l’Académie des sciences en 1841 sur les travaux géographiques et statistiques exécutés dans la 
république de Venezuela, d’après les ordres du Congrès, par M. le colonel Codazzi. Mort à 
Paris le 11 mai 1887. 

Il est probable que Codazzi lui avait envoyé les poissons d’Amérique du Sud et de Colombie qu’il a 
donnés au Muséum. 



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Bove, Nicolas (1812-1841) 

Né à Mühlenbach (Luxembourg). Effectue en 1830-1833 un voyage botanique en Égypte, 
dans les trois Arables, en Palestine et en Syrie. Mort en 1841 à Alger. 

Donna des poissons de Syrie, de Suez et du Jourdain. 


Bowdich, Sarah, née Wallis (1791-1856) 

Née à Bristol le 20 juin 1791, elle épouse le voyageur-écrivain Thomas Edward Bowdich 
(1791-1824) et l’accompagne une première fois sur les côtes d’Afrique en 1814-1818, une 
seconde fois en 1822-1824. Son mari, qui s’était lié à Cuvier au cours de deux années passées à 
Paris pour y étudier les mathématiques et les sciences naturelles, meurt au cours de ce voyage à 
Bathurst (Gambie) le 10 janvier 1824. Elle édite et illustre les œuvres de son mari. Elle épouse 
en secondes noces Robert Lee. 

Elle copia pour Cuvier de nombreux dessins de son mari ainsi que de Forster et de Parkinson, et 
envoya à Paris des poissons de Grande-Bretagne et d’Écosse. 


Bredin, Claude-Julien (1776-1854) 

Né à Alfort en 1776, il entre à 10 ans comme éléve à l’École vétérinaire de Lyon dont son 
père, Louis Bredin (1738-1813), fut directeur de 1780 à 1813. Diplômé à l’âge de 15 ans, il est 
affecté comme vétérinaire militaire aux transports d’artillerie de l’armée des Alpes. En 1793, 
lors du siège de Lyon, on le retrouve dans l’armée du général Précy, combattant les troupes de 
la Convention. Arrêté et emprisonné, il échappe à la guillotine grâce à l’intervention 
courageuse de Hénon, professeur à l’École vétérinaire, adjoint de son père. Libéré, il est 
aussitôt incorporé dans l’armée d’Italie, d’où il est rappelé par le Comité d’agriculture pour 
être nommé professeur à l’École en 1795. Il en devient directeur en 1815, â la mort de son père. 
Il est mis à la retraite anticipée en 1835, â la suite de la participation de deux de ses élèves à 
l’insurrection des canuts de Lyon (1834). Il se consacre alors à l’étude de la nature, de la 
philosophie et de la littérature. Il meurt à Nice le 17 décembre 1854. 

Donna des poissons du Rhône et de ses affluents. 


Brongniart, Alexandre (1770-1847) 

Né le 5 février 1770 à Paris. Minéralogiste et géologue. Professeur à la Sorbonne en 1808. 
Correspondant de l’Institut en 1807, il en devient membre en 1815. Professeur de minéralogie 
au Muséum (1822). Directeur de la Manufacture de porcelaine de Sèvres de 1800 â 1847, il est 
créateur du Musée de Sèvres et auteur d’un traité des arts céramiques. Il a également publié en 
collaboration avec Cuvier une « Description géologique des environs de Paris » (1822). Fait de 



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nombreux voyages dans toute l’Europe notamment en Suède, Norvège, dans les Apennins et 
en Morée. Mort le 7 octobre 1847 à Paris. 

Rapporta des poissons de Norvège. 


Broussonet, Pierre-Marie-Auguste (1761-1807) 

Né à Montpellier le 28 février 1761, il commence sa carrière comme ichtyologiste. Il passe 
deux ans en Angleterre (1780-1781) dans le Cabinet de Banks pour y étudier les poissons des 
voyages de Cook, probablement sous la direction de Solander. Il publie un mémoire sur les 
squales (1780) et, en 1782, sous le nom d’Ichthyologia, la description de dix espèces des 
voyages de Cook. A part une petite note ichtyologique (1786), Broussonet se consacre alors à 
l’agriculture. Associé de l’Académie royale des sciences en 1785, il devient membre de l’Institut 
en 1795. Par suite de difficultés politiques, il doit s’exiler en Espagne puis à Lisbonne. Nommé 
vice-consul à Mogador (Maroc), il arrive à Tanger en 1798 puis passe aux Canaries où il est 
vice-consul à Ténérife en 1800. Rappelé en France, il devient, après 1803, professeur de 
botanique à l’École de médecine de Montpellier et directeur du Jardin botanique de cette ville 
où il meurt le 27 juillet 1807. 

Banks, après la mort de Solander (1782), devait avoir formé le projet de voir Broussonet continuer la 
publication des poissons recueillis au cours des voyages de Cook et pour ce faire lui avait remis plusieurs 
échantillons. Il est probable que Broussonet prépara plusieurs manuscrits qui furent utilisés par Gmelin 
en 1789 dans l’édition complétée du Systema naturae. Les poissons déposés à la Faculté de médecine de 
Montpellier furent transférés plus tard au Muséum de Paris. 


Brown, Robert (Sir) (1773-1858) 

Né à Montrose, Écosse, le 21 décembre 1773. Aide-chirurgien dans un régiment écossais 
en 1794, il est présenté en 1798 par le botaniste Correa da Serra à Joseph Banks qui le 
recommande à Matthew Flinders. De 1801 à 1803 il participe comme naturaliste à l’expédition 
de Flinders sur 1’ « Investigator » chargé d’explorer la côte d’Australie. Il reste à Port-Jackson 
et séjourne dix mois en Tasmanie. Il rentre en Angleterre en 1805 et en 1810 devient 
bibliothécaire et conservateur des collections de Banks. Il en hérite en 1823 et les fait transférer 
en 1827 au British Museum dont il devient le Conservateur. Publie en 1810 le volume de 
son grand travail « Prodromus Florae Novae Hollandiae et Insulae Van Diemen ». Membre 
de la Royal Society en 1821. Découvre le mouvement brownien en 1827. Membre 
correspondant de l’Institut en 1814 et associé étranger en 1833. Mort à Londres le 10 juin 
1858. 


Busseuil, François-Louis (1791-1835) 

Né à Nantes le 12 décembre 1791. Apprenti marin sur le « Vétéran » en 1811. Chirurgien- 
auxiliaire dans la Marine dès 1812, il est reçu docteur en médecine en 1814 et nommé 
chirurgien entretehu en 1816. Part comme chirurgien-major de la frégate la « Thétis » dans 



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l’expédition de H. de Bougainville (1824-1826). Voyage ensuite sur le « Terpsichore » au 
Brésil, dans les mers du Sud et à Madagascar (1828-1831), et sur la « Flore » au Sénégal (1833- 
1834). En 1834 il est affecté à Corée où il meurt le 14 juin 1835. 


Gallery, Joseph-Maxime (1810-1862) 

Né le 25 juin 1810 à Turin (Italie). Ce missionnaire des Missions étrangères, sinologue 
profondément versé dans la connaissance de la langue chinoise, fait partie en qualité 
d’interprète de la mission en Chine de 1844, puis devient secrétaire-interprète de Napoléon III. 
Est l’auteur de « Voyage sur les côtes de la Chine fait en 1838 ». Mort à Saint-Martin-les- 
Boulangis (Seine-et-Marne) le 5 juin 1862. 

Envoya des poissons des côtes de Chine. 


Camper, Nourquer du 
Voir à Ducamper. 


Canali, Luigi (1759-1814) 

Né à Pérouse en 1759. Savant italien, professeur à Pérouse, il consacra toute sa vie à 
l’étude des sciences naturelles. Mort à Pérouse le 8 décembre 1814. 

Envoya des poissons du lac de Trasimène. 


Candolle, Augustin-Pyrame de (1778-1841) 

Né à Genève le 4 février 1778. Il vient à Paris en 1796 et y est remarqué par Desfontaines, 
professeur de botanique au Muséum. Docteur en médecine en 1804, il est nommé professeur de 
botanique à Montpellier et directeur du jardin botanique de cette ville. Revenu à Genève, il y 
reçoit une chaire d’histoire naturelle et la direction d’un jardin botanique. Auteur de nombreux 
ouvrages, il a exercé une influence considérable sur les études botaniques dont Genève devint le 
foyer pendant de nombreuses années. Correspondant de l’Institut en 1810, associé étranger en 
1826. Mort à Genève le 9 septembre 1841. 

Envoya des poissons des lacs de Suisse et de Savoie. 


Castellane, Etenri-Cèsar, Comte de (1733-entre 1809 et 1814) 

Officier de marine. Commandant du « Marseillais », il prend part à la campagne des 
Antilles, aux combats de Tobago, Chesapeake et des Saintes (1782). Nommé chef d’escadre en 



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1786, il termine sa carrière comme lieutenant du prévôt des maréchaux à Manosque et meurt 
entre 1809 et 1814. 

Envoya des poissons des États-Unis. 

Orthographié Comte de Castelanes in H.N.P., 15. 


Castelnau, Francis-Louis Nompar de Caumont de Laporte de (1812-1880) 

Né le 25 décembre 1812 à Londres. Nommé correspondant du Muséum en 1837, il part en 
Amérique du Nord la même année et pendant cinq ans voyage dans les États de l’Union, le 
Texas et le Canada. Ne pouvant accepter sans l’autorisation du gouvernement français la 
proposition du gouvernement de l’Union de servir comme consul américain à Lima, il rentre 
en France en 1841. Le roi Louis-Philippe décide de lui confier une expédition en Amérique du 
Sud. En compagnie du botaniste H. A. Weddell, de E. d’Osery, ingénieur du corps des mines, 
et de E. Deville, employé au Muséum qui lui servira d’aide-naturaliste pendant tout le voyage, 
Castelnau parcourt de 1843 à 1847 l’Amérique du Sud, du Mato Grosso au Pérou et revient 
par l’Amazone. Tout en continuant des récoltes et observations scientifiques et en publiant de 
nombreux ouvrages d’histoire naturelle, Castelnau fait une carrière de diplomate. Il est 
successivement consul au Salvador, au Brésil, au Cap (1858) et au Siam jusqu’à 1862. Il revient 
alors en France, découvre que sa servante avait utilisé ses notes manuscrites pour allumer le 
feu, donne ses collections au Muséum et confie à Lacordaire les notes et dessins qu’il avait 
sauvés. Il est nommé consul à Melbourne où il restera après sa retraite en 1877 ; il y meurt le 4 
février 1880. 

Castelnau envoya à Valenciennes des poissons de toutes les régions où il avait voyagé. 


Cherubini, Salvatore (1797-1869) 

Fils du compositeur Luigi Cherubini. Admirateur de Champollion, et membre de la 
Commission toscane, dirigée par son beau-frère 1. Rossellini, qui devait participer à 
l’expédition en Égypte (juillet 1828-décembre 1829), il veut rester auprès de 1’ « Égyptien » qui 
le prend comme secrétaire. A son retour, naturalisé français, il est nommé inspecteur des 
Beaux-Arts. Rédige la partie intitulée « Nubie » dans le tome III, consacré à l’Afrique, de 
r « Univers, histoire et description de tous les peuples » (1847). Mort en 1869. 

A donné à Valenciennes des poissons du Nil. 


Chevalier, Jean-Georges-Louis-Armand (Baron de Caunau) (1779-1863) 

Né à Chandernagor le 14 janvier 1779. Auditeur au Conseil d’État (1810), il est nommé 
sous-préfet à Blois, puis à Dreux, puis préfet du Var en 1818. Il épouse en 1821 Élisa-Joséphine 
Oudinot, fille du Maréchal.Maître de requête au Conseil d’État (1824), fait baron de Caunau, 
il est nommé préfet des Landes puis de la Meuse jusqu’en 1830. Il se retire dans le Loir-et-Cher 
où il est conseiller-général jusqu’en 1846. Mort à Versailles le 6 janvier 1863. 

Envoya au Muséum des poissons du Var. 



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Choris, Louis (1795-1828) 

Né le 22 mars 1795 à lekaterinoslav (Russie) d’une famille allemande établie en Russie. 
Peintre de l’expédition scientifique F. A. Marshall von Biberstein au Caucase, en 1813, il est 
ensuite le peintre de l’expédition autour du monde du capitaine O. von Kotzebue sur le 
« Rurik » (1815-1818). Il vient à Paris en 1819 pour s’initier à la lithographie dans l’atelier du 
peintre Gérard, il y reste huit ans, illustre et publie de 1823 à 1826 son « Voyage pittoresque 
autour du monde ». En 1827, il s’embarque à bord d’une frégate du Gouvernement vers la 
Havane et les Petites Antilles. En 1828 il débarque à Vera-Cruz pour rejoindre la capitale du 
Mexique et meurt assassiné en cours de route, le 22 mars 1828, prés de Jalapa (Mexico). 

Envoya des poissons de Martinique et de Cuba. 


Claussen, Peter (1804-71855) 

Né à Copenhague en 1804. A la suite « d’affaires malhonnêtes », il doit s’expatrier et 
s’engage dans l’armée brésilienne sous le règne de Dom Pedro P'. S’établit comme 
commerçant et s’enrichit rapidement. Très connu sous le nom de « Pedro Claudio 
Dinamarquez ». Il achète une ferme dans le Minas Gerais, où il établit un véritable musée 
employant plusieurs personnes à entretenir et constituer des collections d’histoire naturelle. 
C’est là qu’en 1833 il reçoit la visite du paléontologiste P. W. Lund que les fossiles de cette 
région rendront célèbre, et en 1834 celle du voyageur F. de Castelnau avec lequel il parcourra 
le Minas Gerais. En 1840 et 1842 il voyage en Europe, vend ses collections botaniques en 
Belgique et en Angleterre et celles d’entomologie au Muséum de Paris. Il meurt dans un asile 
d’aliénés à Londres, vers 1855. 

Donna des poissons du Brésil en 1842. 


CoLLiE, Alexander (1793-1835) 

Chirurgien-major de la marine anglaise dans l’expédition du capitaine Beechey au 
Kamtchatka sur le « Blossom » (1825-1828). Spécialement chargé de la météorologie et de la 
géologie, il suppléa, pendant près d’un an, le naturaliste G. T. Lay, laissé malade aux îles 
Sandwich. Fermier en Australie en 1829 et chirurgien à Perth en 1832. Mort le 8 novembre 
1835 à King George’s Sound (Australie). 

Ses collections déposées à Londres y ont été examinées par Valenciennes. 


CoMMERSON, Philibert (1727-1773) 

Né le 8 novembre 1727 à Châtillon-les-Dombes (Ain). Docteur en médecine de la faculté 
de Montpellier, il est en correspondance avec le botaniste Bernard de Jussieu et avec Linné qui 
lui commande un travail sur les poissons de la Méditerranée pour la reine de Suède. En 1755 il 
rencontre Voltaire qui lui propose de le garder auprès de lui comme secrétaire et agronome- 



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administrateur de ses domaines. Commerson refuse. Il se marie en 1760 et deux ans plus tard 
sa femme meurt en lui donnant un fils. Appelé par B. de Jussieu, il s’installe à Paris en 1766 
comme botaniste et naturaliste du Roi. Participe comme médecin et naturaliste à l’expédition 
autour du monde de la frégate la « Boudeuse » et la flûte 1’ « Étoile », sous le commandement 
de L. A. de Bougainville (1766-1769). En décembre 1768, toujours accompagné de la fidèle 
Jeanne Baret qui avait embarqué comme valet à son service, il débarque à l’île de France où il 
est accueilli par P. Poivre et son neveu P. Sonnerat qui devient son collaborateur et ami. Il fait 
un séjour de plusieurs mois à Madagascar (1770), un autre à Bourbon (1771) et revient à l’île 
de France où il rassemble d’importantes collections, des notes manuscrites et des dessins 
exécutés par lui-même ou par le peintre Jossigny. Il meurt de pleurésie le 13 mars 1773 à l’île de 
France. 

A sa mort, ses manuscrits, ses dessins et ses collections furent envoyés à Buffon au Cabinet du Roi. 
Les caisses de collections, égarées puis oubliées, ne furent retrouvées que quarante ans plus tard. Cela 
explique que Lacepéde n’utilisa que les notes manuscrites et les dessins, et qu’il revint à Cuvier d’étudier 
les poissons conservés « en herbier ». 

CosTE, Jean-Jacques-Marie-Cyprien-Victor (1807-1873) 

Né à Castries (Hérault) le 11 mai 1807. Vient de bonne heure à Paris et se consacre aux 
sciences naturelles, en particulier à l’embryogénie. Ses travaux publiés en 1834 attirent 
l’attention de l’Académie des sciences qui lui décerne une médaille d’or. Enseigne l’embryogé¬ 
nie comparée au Muséum de Paris en 1837 et plus tard au Collège de France où on crée une 
chaire spéciale pour lui. Membre de l’Académie des sciences en 1851. S’est beaucoup intéressé 
à la pisciculture en 1852-54. Mort le 19 septembre 1873 au château de Rézenlieu, Gracé (Orne). 

Envoya à Valenciennes des poissons de la région de Nice en 1841. 


CouLON, Louis (1804-1894) 

Né à Neuchâtel (Suisse) le 2 juillet 1804. Manifeste dès ses plus jeunes années un goût 
prononcé pour la nature en recueillant avec soin des insectes, des plantes et des fossiles. Vient â 
Paris en 1824 suivre les cours de Geoffroy Saint-Hilaire, Lamarck, Jussieu et Brongniart. 
Rentré â Neuchâtel, fait appel à Agassiz pour venir y enseigner l’histoire naturelle. Avec ce 
dernier, fonde en 1832 la Société neuchâtelloise des Sciences naturelles dont la présidence est 
assurée provisoirement par son père P. L. A. Coulon jusqu’en 1837. A partir de cette date, il 
en devient président jusqu’à sa mort. Avec son père qui avait réuni avec Albert de Buren 
d’importantes collections, il fonde également en 1832 le Musée d’Histoire naturelle de 
Neuchâtel. Meurt dans cette ville le 13 juin 1894. 

Envoya à Valenciennes des poissons de Neuchâtel. 


Cuvier, Rodolphe-Eberhard-Nicolas (1785-1867) 

Né à Étripes près de Montbéliard en 1785. Pasteur protestant comme son père, il exerce 
son ministère à Nancy. Président du consistoire en 1836 et membre du Conseil supérieur de 



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l’Instruction publique en 1850. Était le cousin de Georges Cuvier. Meurt à Montbéliard, où il 
s’était retiré, le 30 juillet 1867. 

Envoya des poissons de l’est de la France. 


Darnaud 

Voir Arnaud Bey. 


Dekay, James-Ellsworth (1792-1851) 

Naturaliste de New York, qui avait effectué des études au Muséum de Paris. Auteur d’une 
Faune de New York. 

Envoya des poissons de la région de New York. 


Delalande, Pierre-Antoine (1787-1823) 

Né à Versailles le 27 mars 1787. Après avoir étudié la peinture, il entre à l’âge de 13 ans 
au Muséum où son père avait un emploi de taxidermiste. Aide-naturaliste de E. Geoffroy 
Saint-Hilaire, il l’accompagne dans sa mission au Portugal (1808), puis voyage dans le midi de 
la France (1813). En 1816, il fait partie de l’ambassade du duc de Luxembourg au Brésil et 
voyage avec A. E. de Saint-Hilaire dans la région de Rio de Janeiro. De 1818 à 1821 il 
séjourne en Afrique australe en compagnie de son neveu J. Verreaux et en rapporte de riches 
collections. Il meurt le 27 juillet 1823 emporté par les fièvres, alors qu’il s’apprêtait à rédiger la 
relation de ses voyages. Son neveu continua son œuvre sur le terrain pendant une quinzaine 
d’années avant d’entreprendre le classement de ses collections au Muséum. 

Donna au Muséum des poissons de Toulon et Marseille, du Brésil, du Cap-Vert et du Cap de Bonne- 
Espérance. 

Connu d’abord sous le nom de Lalande qu’il changea en Delalande à la Restauration. 


Delaroche, François-Étienne (1789-1812) 

Né à Genève. Docteur en médecine. Beau-frère de Constant Duméril. Adjoint comme 
naturaliste à la commission chargée de poursuivre en Espagne la mesure du méridien. Il en 
profite pour séjourner aux Baléares et pour y étudier les poissons. Publie en 1809 
« Observations des poissons recueillis dans un voyage aux îles Baléares et Pythiuses ». Mort à 
Paris en 1812. 

Il envoya au Muséum une centaine d’espèces d’Iviça dont 30 nouvelles. 

Orthographié également de Laroche ou de La Roche. 



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De la Toxjr 

Voir Leschenault de la Tour. 


Delile 

Voir Raffeneau Delile. 

Également orthographié Delille. 

Delisse, Jacques (1773-1856) 

Né à Dax le 13 mai 1773, il vient à Paris en 1787 pour y étudier la pharmacie. Enrôlé 
comme botaniste-pharmacien de l’expédition de N. Baudin, atteint du scorbut, il est débarqué 
en 1801 à l’île de France où il s’établit et ouvre à Port-Louis la première pharmacie connue. En 
1829 il est l’un des membres fondateurs et vice-président de la Société d’Histoire naturelle de 
l’île Maurice qui, par une faveur de la reine Victoria, prendra le nom de Société royale des Arts 
et des Sciences de l’île Maurice. Directeur de la Banque de Maurice fondée en 1831, il sert aussi 
comme assesseur aux grandes Assises de la Ville. A la mort de sa femme il retourne en France 
avec toute sa famille, en décembre 1848, se fixe à Bordeaux où il meurt le 13 mars 1856. 


Delisse, Théodore (1813-?) 

Né à Port-Louis le 9 décembre 1813, aîné des huit enfants de Jacques Delisse (voir plus 
haut) qui l’encouragea à participer activement aux travaux de la Société d’Histoire naturelle de 
l’île Maurice. Excellent à l’aquarelle et au dessin, il choisit par prédilection des sujets 
ichtyologiques. 11 envoya à G. Cuvier « les poissons les plus rares en grands échantillons, et 
accompagnés de dessins exécutés d’après le frais, qui feront un des plus beaux ornements de notre 
ouvrage » (H.N.P., 1829, 4 : IX). Nommé correspondant du Muséum en 1831. Il partit avec 
toute sa famille pour la France en 1848, accompagné de sa femme et d’un fils unique. On 
présume qu’il vécut près de son père à Bordeaux, mais on ne connaît pas la date de sa mort. 
Un seul de ses frères, Jules, devait retourner vivre dans son île natale. 

Orthographié également Delise. 


Denfer 

Ancien secrétaire de Cuvier. 

Envoya des poissons d’eau douce de Charente. 



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Deppe, Ferdinand (1794-1861) 

Né à Berlin en 1794. Il est jardinier du jardin royal quand le professeur H. Lichtenstein, 
directeur du Musée zoologique de l’université de Berlin, le recommanda en 1821 au comte von 
Sack, chambellan du roi de Prusse, pour l’accompagner dans un voyage au Mexique. Il 
s’entraîne à la naturalisation des oiseaux et mammifères et en maîtrise rapidement la 
technique, étudie la zoologie, la botanique et la géographie de l’Amérique du Sud, apprend le 
dessin et la peinture ainsi que l’anglais et l’espagnol. Le comte von Sack diffère le voyage 
pendant trois ans et ce n’est que sur l’insistance de Deppe qu’ils partent en 1824. Jusqu’en 
janvier 1827, Deppe parcourt le Mexique, seul à partir de mai 1825, et en rapporte une très 
riche collection de plantes et d’animaux qui sont achetés par le Musée de Berlin. Après avoir 
espéré en vain obtenir une situation dans une institution scientifique de Berlin, Deppe repart 
au Mexique en 1828 en compagnie de son ami le botaniste W. Schiede, espérant vivre de la 
vente d’échantillons d’histoire naturelle aux musées et marchands européens ; leurs espérances 
sont vite déçues, et en 1830 ils doivent abandonner leurs récoltes. Schiede meurt peu après et 
Deppe devient agent commercial à Acapulco et Monterey. Après avoir été ruiné en 1836, il 
décide de rentrer à Berlin où un emploi officiel lui est une nouvelle fois refusé. Il meurt dans 
l’oubli en 1861, à Charlottenburg. 

Les poissons qu’il rapporta du Mexique furent étudiés par Valenciennes dans le Cabinet de Berlin. 


Desjardins, Julien-François (1799-1840) 

Né le 27 juillet 1799 à Flacq,-île de France (île Maurice). Après deux ans d’études 
scientifiques à Paris (1822-1824), pendant lesquelles il suit les cours du jardin des Plantes, il 
retourne dans sa patrie comme ingénieur du Génie civil. Resté en relations étroites avec les 
professeurs du Muséum d’Histoire naturelle de Paris, en particulier G. Cuvier, il démissionne 
pour se consacrer à l’étude de la faune locale. En 1829, il est l’un des membres fondateurs de la 
Société d’Histoire naturelle de l’île Maurice dont il est nommé secrétaire et qu’il anime jusqu’à 
son départ pour Paris en 1839. Il projetait alors de publier, en collaboration avec 
F. E. Guérin-Meneville, une histoire naturelle de l’île Maurice, mais il meurt à Paris le 18 avril 
1840. L’ouvrage ne devait jamais être achevé, ses échantillons et notes furent utilisés par 
Michelin pour son « Essai d’une Faune de l’Ile Maurice » paru en 1845. Nommé membre 
correspondant du Muséum d’Histoire naturelle de Paris en 1832, membre de plusieurs sociétés 
savantes. Ses collections, offertes à la Société d’Histoire naturelle de l’île Maurice, 
constituèrent le noyau du Muséum de cette île. 

Envoya de nombreux poissons qu’il avait collectés à l’île Maurice et d’autres qu’il avait reçus du 
nord-ouest de Sumatra 


Deslongchamp, Jacques-Armand (Eudes) (1794-1867) 

Né à Caen le 6 janvier 1794. En 1812 il embarque comme chirurgien auxiliaire sur la 
« Gloire ». Il navigue aux Antilles et aux îles Mascareignes et rapporte en 1816 d’importantes 



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collections zoologiques. En 1825 il est nommé professeur d’histoire naturelle à la faculté des 
Sciences de Caen, en 1847 doyen de la faculté et en 1849 correspondant de l’Institut. Élève de 
Cuvier, il publie plusieurs mémoires sur les fossiles de Normandie. Il organise le musée 
d’histoire naturelle de sa ville natale où il meurt aveugle le 18 janvier 1867. 

Donna au Muséum des poissons de la région de Caen. 


Desmarest, Anselme-Gaétan (1784-1838) 

Né à Paris le 6 mars 1784. Il se voue très jeune à l’étude des sciences naturelles, est protégé 
par Lacepède et est l’élève de Cuvier et d’A. Brongniart. Nommé professeur de zoologie à 
l’École vétérinaire d’Alfort en 1815, il est l’auteur de nombreux ouvrages et mémoires parmi 
lesquels « Décades des poissons de l’île de Cuba ». De 1826 à 1832 il donne une édition 
complète de l’Histoire naturelle de Buffon et de celle de Lacepède, y ajoutant des annotations 
synonymiques pour les actualiser. Membre de l’Académie royale de médecine, correspondant 
de l’Académie des sciences (1825) et membre de plusieurs sociétés savantes françaises et 
étrangères, il meurt à Alfort le 4 juin 1838. 

11 donna aux collections du Muséum des poissons qu’il avait reçus de Cuba. 


Despinville 

Voir Espinville. 


Despréaux, J. M. (1794-1843) 

Né à Fougères le 25 décembre 1794. Docteur en médecine, voyage au Canada, à Terre- 
Neuve (1829), en Grèce (1829-1830) comme botaniste membre de la Commission scientifique 
de Morée, au Sénégal (1830), en Égypte, aux Canaries et à Cuba où il s’établit vers 1840. Est à 
la fois botaniste et minéralogiste, dessinateur et collecteur infatigable. Mort à Mexico le 27 
novembre 1843. 

Donna des poissons de Terre-Neuve. 


Deville, Émile (1810-1880) 

Né à Paris, au Muséum. Il y est employé quand il part comme aide-naturaliste de F. de 
Castelnau pour une expédition en Amérique du Sud, de 1843 à 1847, au cours de laquelle ils 
rassemblent d’importantes collections de sciences naturelles du Mato Grosso au Pérou, en 
Amazonie et à Cayenne. Tombé malade à Cayenne, il est rapatrié à bord de la « Caravane ». 
Rapporta des poissons du Brésil. 



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Diard, Pierre-Médard (1794-1863) 

Né le 19 mars 1794 à Saint-Laurent (Indre-et-Loire). Élève de Cuvier. Nommé 
correspondant du Muséum en 1817. Cette même année, avec Alfred Duvaucel, beau-fils de 
Cuvier, il part pour les Indes où les deux jeunes gens ont l’intention de réunir des collections 
pour le Muséum. Ils créent un jardin des plantes à Chandernagor puis deviennent naturalistes 
de Sir Thomas Stanford Raffles de sorte que les collections réunies par eux doivent être 
partagées entre la France et l’Angleterre. En 1819, la Compagnie des Indes fait saisir toutes 
leurs récoltes. Furieux, Diard part herboriser pour son propre compte en Cochinchine, 
remonte le Mékong, visite les ruines d’ Angkor, se rend ensuite à Malacca et à la fin de 1824 
s’installe à Batavia où il réunit des collections pour le Musée de Leyde. Il meurt à Java le 16 
février 1863, empoisonné accidentellement par l’arsenic qu’il employait à des fins scientifiques. 

Envoya des poissons de Cochinchine et de Java en 1826. 


Dieperink, Hendrik-Haagen (1794-1842) 

Né à Hoornaar en Hollande le 10 avril 1794. Devint vers 1816 pharmacien militaire à 
Paramaribo (Surinam). De 1824 à 1836 il fait au moins 13 envois d’animaux vivants ou morts 
au Rijksmuseum van Natuurlijke Historié de Leiden, parmi lesquels une importante collection 
de poissons. En reconnaissance du soin qu’il avait mis à collecter et conserver autant de 
matériel, il reçoit en 1831 la médaille d’or du Gouvernement, et plus tard il est décoré 
compagnon de l’Ordre du Lion néerlandais (Ridder in de Orde van de Nederlandsche Leeuw). 
Il revient en Hollande en 1836 et meurt à Amsterdam le 18 mai 1842. 

Des poissons qu’il avait collectés au Surinam furent envoyés en prêt à Valenciennes (voir à ce sujet 
Boeseman, 1972). 

Orthographié Diepering in H.N.P. 


Domnando 

Non identifié. Il s’agit peut-être de Domando nommé correspondant du Muséum le 14 
janvier 1834. 

Envoya des poissons d’Athènes. 


Doumerc, Adolphe-Jacques-Louis (1802-1868) 

Né à Hambourg le 17 mai 1802 d’une famille originaire de Montauban. Il étudiait les 
sciences naturelles quand Leschenault de la Tour, ami de sa famille, lui proposa de 
l’accompagner dans un voyage dont l’avait chargé le ministère de la Marine, tournée 
d’informations agricoles dans les établissements français d’Amérique du Sud. Ils s’embarquè¬ 
rent en 1823 sur la corvette le « Rhône », se rendirent d’abord à Rio de Janeiro où ils restèrent 



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deux mois, puis à Bahia et à Cayenne où Leschenault devait tenter d’acclimater des théiers. 
Doumerc visite les bords de la Mana, Leschenault part seul au Surinam. Ils envoient 
d’importantes collections au Muséum en 1824. Par suite d’une maladie de Leschenault ils ne 
visitent pas les Antilles et rentrent en France le 30 août 1824. Doumerc fait alors ses études de 
médecine. Est l’un des membres fondateurs de la Société entomologique de France. Classe 
aussi le Musée d’histoire naturelle de Boulogne-sur-Mer. Meurt à Paris le 25 septembre 1868. 
Ses collections ont été léguées au Musée d’histoire naturelle de Montauban. 

Envoya des poissons de Cayenne et du Surinam, ces derniers collectés par Leschenault. 


Ducamper (Nourquer), Paul-Anne (1776-?) 

Né à Brest le 18 juin 1776. Capitaine de vaisseau commandant la corvette 1’ « Espérance » 
dans le voyage autour du monde avec Hyacinthe de Bougainville sur la « Thétis » (1824-1826). 
Gouverneur de la Guyane française en 1837-1838, gouverneur des Établissements français de 
l’Inde en 1839. Admis à la retraite en 1841. Commandeur de la Légion d’honneur en 1844. 

A donné au Muséum un fragment de bec d'Histiophorus indicus. 

Orthographié aussi Nourquer du Camper. 


Ducrest de Villeneuve, Alexandre (1777-1852) 

Né le 7 mars 1777 au Theil près de Vitré. Officier de marine, prend part à de nombreuses 
expéditions militaires. Préfet maritime de Lorient et vice-amiral. Il avait épousé en secondes 
noces une belle-fille du baron Cuvier. Mort à Lorient le 22 mars 1852. 

M"*' Ducrest de Villeneuve donna à Cuvier des poissons de Lorient. 

Ducrost 

Non identifié. 

Envoya des poissons de la baie de Baffin. 


Duméril, André-Marie-Constant (1774-1860) 

Né à Amiens le C janvier 1774. En 1801 est professeur d’anatomie à Paris, puis suppléant 
à la chaire de Lacepède dès 1803 avant d’être son successeur en 1825. Publie quelques ouvrages 
sur la classification des poissons mais se consacre surtout à l’herpétologie et abandonne à 
Cuvier le soin de mettre en ordre les collections de poissons. Membre de l’Académie des 
sciences en 1816. Mort le 14 août 1860. 

Donna des poissons de Brest et de Marseille. 



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Dumont d’Urville, Jules-Sébastien-César (1790-1842) 

Né le 23 mai 1790 à Condé-sur-Noireau d’une famille noble mais pauvre. Excellent éléve 
au lycée de Caen, il entre dans la Marine comme aspirant auxiliaire à Brest en 1808. On le 
retrouve enseigne sur la « Chevrette » (1819-1821) pour une mission hydrographique en 
Méditerranée au cours de laquelle il signale la découverte de la Vénus de Milo. Il poursuit au 
Muséum des études de botanique et publie à ses frais un travail en latin sur les plantes récoltées 
lors du voyage de la « Chevrette ». Il est commandant en second de L. I. Duperrey sur la 
« Coquille » (1822-1825), commande l’expédition de 1’ « Astrolabe » (1826-1829), et en 1830 
conduit en exil le roi Charles X et sa famille sur la flûte la « Seine ». En 1837-1840 il 
commande sur 1’ « Astrolabe » et la « Zélée » une autre expédition dans les mers du Sud et 
atteint le continent antarctique. Nommé contre-amiral en 1841, il commence la rédaction de 
son « Voyage au pôle Sud... ». Il meurt le 8 mai 1842 avec sa femme et son fils dans la 
catastrophe du chemin de fer de Paris à Saint-Germain-en-Laye. 


Duperrey, Louis-Isidore (1786-1865) 

Né à Paris le 21 octobre 1786. Entre dans la Marine à 16 ans. Est enseigne de vaisseau sur 
r « Uranie » sous le commandement de L. de Freycinet pour un voyage autour du monde de 
1817 à 1820 au cours duquel il se distingue par ses observations sur le magnétisme. De 1822 à 
1825, capitaine de frégate, il commande la « Coquille » pour une nouvelle expédition de 
circumnavigation. Affecté au dépôt des cartes où il sert jusqu’à sa retraite en 1837. Il publie de 
1825 à 1830 la relation de ce dernier voyage en 7 volumes puis de nombreux travaux de 
physique, géographie et observations magnétiques; en 1831 il établit la carte des mouvements 
des eaux à la surface du Grand Océan où il montre l’origine du courant de Humboldt. En 1842 
il est élu membre de l’Académie des sciences dont il devient président en 1850. Il meurt à Paris 
le 25 août 1865. 


Du Petit-Thouars, Louis-Marie-Aubert (1758-1831) 

Né le 5 novembre 1758 prés de Saumur. Botaniste, il se trouvait à l’île de France au 
moment de la Révolution. Il herborise dans les Mascareignes et passe six mois à Madagascar. 
Rentre en France en 1820. Membre de l’Académie des sciences en 1820. Mort à Paris le 12 mai 
1831. 

Envoya des poissons de l’île de France. 


Du Petit-Thouars, Abel-Aubert (1793-1864) 

Né le 3 août 1793 à Turquant prés de Saumur. Neveu du botaniste Louis-Marie Du Petit- 
Thouars. Entre dans la Marine en 1804 dans la flottille de Boulogne. De 1817 à 1819 fait trois 
campagnes hydrographiques à Terre-Neuve et sur les côtes de France et d’Algérie. Participe à 



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la préparation du plan de l’expédition d’Alger en 1830. Capitaine de vaisseau sur la « Vénus » 
pour un voyage de circumnavigation (1837-1839). Contre-amiral en 1841, il commande la 
« Reine Blanche » en 1842 et prend possession des îles Marquises; à Tahiti il expulse le 
missionnaire anglais Pritchard, occupe Tahiti mais est désavoué par le gouvernement. Il est fait 
vice-amiral en 1846, membre du Conseil de l’Amirauté en 1849 et élu à l’Académie des sciences 
en 1855. Mort à Paris le 17 mars 1864. 


Dussumier, Jean-Jacques (1792-1883) 

Négociant-armateur à Bordeaux, passionné d’histoire naturelle, il fait entre 1816 et 1840 
au moins onze voyages commerciaux sur ses propres vaisseaux, le « Buffon » et le « Georges 
Cuvier » dans l’océan Indien et jusqu’aux mers de Chine. A chaque escale, il collecte de riches 
et abondantes collections animales qu’il remet à son retour au Muséum d’histoire naturelle de 
Paris, accompagnées de notes descriptives et de dessins faits sur le vif. Nommé correspondant 
du Muséum en 1827, chevalier de la Légion d’honneur en 1831 et officier en 1841. En 1865 il 
donne au Muséum les catalogues raisonnés des collections rapportées de ses voyages ainsi 
qu’un album d’aquarelles représentant des cyprins de Chine, qu’il avait fait exécuter à Canton 
en 1820. Après avoir vécu quelques années à Paris près du Muséum, il revient à Bordeaux où il 
meurt le 19 juin 1883. 

Donna de très nombreux poissons des Indes, de Ceylan, des Seychelles, de Bourbon, de l’île de 
France, de Manille, de Canton. 


Duvaucel, Alfred (1793-1825) 

Fils d’un premier mariage de Madame Cuvier. Voyageur-naturaliste du Muséum, attaché 
au Jardin du Roi, il reçoit une mission scientifique pour l’Inde en 1817. Il part avec 
P. M. Diard. Après un bref séjour à Calcutta et à Chandernagor où il crée un jardin des 
plantes, il part en 1818 pour Sumatra et Java où il recueille d’intéressantes collections qui sont 
saisies par la Compagnie des Indes à la demande de Sir S. Raffles. Très contrarié par cet 
incident il revient seul à Calcutta puis repart à Sumatra où il réussit à rassembler d’autres 
collections et à les envoyer à Cuvier. De retour en Inde il collecte des poissons dans le Gange et 
ses affluents, et même en Assam et au Népal. Il meurt à Madras, fin août 1825, d’une fièvre 
contractée au cours de ses expéditions. 

Envoya des poissons des Indes, du Bengale et de Sumatra. 


Duvernoy, Georges-Louis (1777-1855) 

Né à Montbéliard le 6 août 1777. Docteur en médecine et zoologie, neveu de Georges 
Cuvier, il collabore avec lui pour les volumes III à VI des leçons d’anatomie comparée. 
Professeur d’histoire naturelle à la faculté des sciences de Strasbourg et doyen de sa faculté en 
1832. Nommé professeur au Collège de France à Paris en 1838 et au Muséum d’histoire 
naturelle en 1850, en remplacement de H. Blainville, à la chaire d’anatomie comparée. 



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Correspondant de l’Académie des sciences en 1833, membre en 1847. Mort à Paris le P' mars 
1855. 

Donna des poissons des Vosges. 


Edwards, Henri-Milne (1800-1885) 

Né à Bruges (Belgique) le 23 octobre 1800. Naturalisé français en 1831 et connu sous le 
nom de Milne-Edwards. Célèbre zoologiste et physiologiste, membre de l’Académie des 
sciences en 1838, professeur de zoologie au Muséum de 1841 à 1862 (Crustacés et Insectes) et 
de 1862 à 1876 (Mammifères et Oiseaux). Professeur à la Sorbonne en 1843, doyen de la 
faculté des sciences. Mort à Paris le 29 juillet 1885. 

Rapporta des poissons d’Angleterre à Valenciennes. 


Ehrenberg, Christian-Gottfried (1795-1876) 

Né à Delitzch le 19 avril 1795. Après des études à Leipzig et à Berlin où il passe sa thèse 
de doctorat en médecine, il est nommé professeur à l’université de Leipzig. Grâce à l’appui 
d’Alexandre von Humboldt, et par ordre de l’Académie royale des sciences de Berlin, il fait, en 
compagnie de Hemprich, de 1820 à 1825, un voyage en Libye, Égypte, Nubie, Arabie et 
Abyssinie. Il recueille de nombreux échantillons de la mer Rouge et du Nil, en cède des 
doubles au Cabinet du Roi et communique dessins et descriptions à Valenciennes lors du 
séjour que ce dernier fait à Berlin en 1827. En 1829 il participe au voyage de Humboldt en 
Asie, aux monts Oural et Altaï. En 1838, il visite la France et l’Angleterre. En 1839 il est 
nommé professeur de médecine à Berlin et en 1842 secrétaire de l’Académie des sciences de 
Berlin. Élu membre correspondant de l’Académie des sciences de Paris en 1831 et membre 
associé en 1860. Mort à Berlin le 27 juin 1876. 

Donna des poissons de la mer Rouge, de la mer Caspienne et de Russie orientale. 


Eidore 

Non identifié. 

Envoya des poissons de Corée. 


Entrecasteaux, Joseph-Antoine-Raymond, Chevalier de Bruny d’ (1737-1793) 

Né au château d’Entrecasteaux (Var) le 8 novembre 1737. En 1754 est garde de la Marine 
sous le commandement du bailli de Suffren, son parent. Il se distingue à la bataille de 
Minorque en 1756, est lieutenant de vaisseau en 1770, directeur-adjoint des Ports et Arsenaux 
en 1779. Est nommé commandant de la station navale des Indes en 1785 et administre les 
Mascareignes de 1787 à 1789. Nommé contre-amiral en septembre 1791, il est envoyé à la 



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recherche de La Pérouse dont on n’a pas de nouvelles depuis 1788; il part au commandement 
de l’expédition sur la « Recherche » et 1’ « Espérance » mais ne recueille aucun indice sur la 
catastrophe. Il meurt du scorbut avant d’atteindre les Moluques, le 20 juillet 1793, sans savoir 
qu’il avait été promu vice-amiral en janvier 1792. 


Espinville, Comte d’ 

Consul de France à New York et à La Nouvelle-Orléans. 

Envoya des poissons de La Nouvelle-Orléans et du lac Pontchartrain. 
Également orthographié Despainville ou Despinville. 


Eydoux, Joseph-Fortuné-Théodore (1802-1841) 

Né à Toulon le 23 avril 1802. Docteur en médecine. Chirurgien-major de la Marine dès 
1821, il participe au voyage autour du monde de la corvette la « Favorite » sous le 
commandement de Th. Laplace (1830-1832), à une campagne de la frégate la « Victoire » sur 
les côtes d’Afrique en 1834-1835 et, en compagnie de L. A. Souleyet, au voyage de la corvette 
la « Bonite » sous le commandement de A. N. Vaillant (1836-1837). Correspondant du 
Muséum en 1840. Les collections très abondantes recueillies lors des expéditions au cours 
desquelles il fait fonction de naturaliste furent données au Muséum. Alors qu’il avait tout juste 
commencé la rédaction de la partie zoologique du voyage de la « Bonite », Eydoux est envoyé 
en Martinique où il meurt de la fièvre jaune, à Saint-Pierre, le 6 juillet 1841. 

Ne pas confondre avec Eydoux, Joseph-Toussaint-Alexandre comme l’ont fait certains auteurs. 


Falck, Antoine-Reinhard (1776-1843) 

Né à Utrecht le 19 mars 1776. Après des études à Amsterdam, Leyde et Gottingen, il 
revient aux Pays-Bas en 1800 et connaît une vie agitée à travers les soucis de la politique et de 
la diplomatie dans une période passablement troublée. En 1820, ministre du commerce et des 
colonies, de l’instruction publique, des sciences et des beaux-arts. Termine sa carrière comme 
ministre plénipotentiaire à Bruxelles et envoyé extraordinaire des Pays-Bas. Connu pour sa 
sagesse politique et ses conseils de conciliation, c’est un grand humaniste ami des sciences et 
des lettres. 

Donna au Musée de Bruxelles des poissons du Surinam que Valenciennes put y examiner. 

Le roi des Pays-Bas lui avait conféré le titre de baron, de sorte qu’il est aussi connu sous le nom de 
baron de Falck. 


Fallours, Samuel 

Commença vraisemblablement sa carrière comme soldat au service de la Compagnie 
hollandaise des Indes orientales, et devint plus tard, de septembre 1706 à mai 1712, 



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« krankbezoeker », sorte d’assistant du clergé, consolateur des malades à Amboine. Dès 1703, 
ses talents de peintre furent remarqués par Balthasar Coyett, gouverneur de Banda (1694- 
1701) et d’Amboine (1701-1706) et par son successeur Adrien van der Steel (1706-1720). Son 
supérieur immédiat, François Valentijn, prédicateur de la congrégation hollandaise à Amboine 
pendant douze ans et désireux d’acquérir une collection personnelle de curiosités, ce qui était 
très en vogue à cette époque, fit également travailler Fallours. Pour répondre à ces multiples 
demandes, Fallours copia lui-même ou fit copier par des peintres locaux ses propres dessins 
originaux et ceux d’autres artistes parmi lesquels Isaac Johannes Lamotius, ancien gouverneur 
de l’île Maurice, qu’il rencontra alors qu’il était gouverneur associé de Coyett à Banda et 
Amboine. Une partie des dessins exécutés par Fallours au cours de douze années (1703-1715) 
fut rapportée en Hollande par le fils de B. Coyett et offerte de la part de son père à M. Scott 
d’Amsterdam qui les remit plus tard à Renard. Les autres furent remis à Renard par Fallours 
lui-même quand il revint en Hollande en 1715. L’indication de Cuvier (H.N.P., 1 ; 86) selon 
laquelle la collection de dessins originaux de poissons est « gravée dans la deuxième partie de 
Renard, dont le recueil n’a paru qu’en 1754 quoi qu’il fut préparé plus de trente ans auparavant » 
est partiellement erronée. En fait, une première édition paraît en 1719 sous le nom de 
« Poissons, Écrevisses et Crabes : Histoire naturelle des plus rares curiosités de la Mer des 
Indes »; elle comporte 100 planches regroupant 460 figures colorées dont 415 poissons (voir 
PiETSCH et Rubiano, 1988, et comm. pers. de Pietsch). D’autres dessins et copies seront aussi 
utilisés dans la publication de Ruysch « Theatrum animalium » en 1718 et, en 1726, dans celle 
de Valentijn « L’Inde orientale ancienne et nouvelle ». 


Farkhar, William (env. 1770-1839) 

Poursuit une carrière militaire en Inde, Indonésie et Malaisie. Après la conquête de l’île 
Bourbon par les Anglais, il est nommé gouverneur et en rétablit le nom qui avait changé en île 
de la Réunion en 1793 et île Bonaparte en 1806. Est gouverneur de l’île Maurice en 1814. 
Devient major-général en 1837. Meurt à Perth, Écosse, en 1839. Auteur de nombreux dessins 
de plantes et animaux déposés à Londres à la Société asiatique. Cuvier et Valenciennes lors de 
leurs séjours à Londres purent les examiner et furent autorisés par A. Johnston à en prendre 
des copies. 

Également orthographié Farqhar. 


Feuillée, Louis (1660-1732) 

Né à Mane près de Forcalquier en 1660. Religieux de l’ordre des Minimes. Voyage comme 
astronome au Levant et sur les côtes d’Afrique en 1699-1700, aux Antilles et à la Nouvelle- 
Espagne (Venezuela) de 1703 à 1706, au Pérou et au Chili de 1709 à 1711. Dans son journal 
d’observations de physique, publié à Paris en 1714 et en 1728 « il a inséré beaucoup de choses 
pillées dans les papiers de Plumier, son confrère d’ordre, mais il n’y a pris que peu d’articles sur 
les poissons » (H.N.P., 1 : 92). Poursuit ses recherches astronomiques à Marseille jusqu’à sa 
mort le 18 avril 1732. 



Finlayson, George (1790-1823) 


Né à Thurso en 1790. Chirurgien et voyageur écossais, il séjourne pendant quatre ans à 
Ceylan comme aide-chirurgien d’état-major. Il est désigné pour accompagner, comme 
chirurgien et naturaliste, l’ambassade envoyée par le gouverneur général de l’Inde britannique 
au Siam et en Cochinchine. Entre à Bangkok le 22 mars 1822 et le 14 juillet de la même année 
part pour Hué en Cochinchine. Il revient en Inde et meurt l’année suivante durant la traversée 
qui le ramenait de Calcutta en Angleterre. 

Les dessins de poissons du Siam, déposés à la Compagnie des Indes, ont pu y être examinés par 
Cuvier et Valenciennes lors de leurs séjours à Londres. 

Également orthographié Finlaison. 


Fischer de Waldheim, Gotthelf-Friedrich (1771-1853) 

Zoologiste allemand né à Waldheim le 15 octobre 1771. Président de la Société impériale 
des naturalistes de Moscou. Mort à Moscou le 6 octobre 1853. 

Envoya à Valenciennes des poissons de Russie. 


Fitzinger, Léopold-Joseph-Franz-Johann (1802-1884) 

Né le 13 avril 1802 à Vienne. En 1833 est reçu docteur en médecine et chirurgie h.c. de 
Kônigsberg et en 1834 docteur en philosophie h.c. de Halle. Devient en 1845 conservateur du 
Cabinet impérial d’Histoire naturelle de Vienne et en 1848 membre de l’Académie impériale 
des sciences de Vienne. De 1863 à 1866 est directeur du Jardin zoologique de Pest (Budapest). 
Mort le 22 septembre 1884 à Hietzing près de Vienne. 

Auteur de nombreux travaux sur les reptiles et les poissons, il envoya des poissons de Vienne et 
communiqua des descriptions et dessins de poissons du Danube. 


Fontaine, Ambroise-Henry (1795-1870) 

Né le 31 mars 1795 à Cancale (Ille-et-Vilaine). Chirurgien de la Marine, sert sur divers 
bâtiments faisant voile vers les Antilles (1813-1815), l’Espagne et le Levant (1823-1825), le 
Levant (1825-1830), les mers du Sud (1830-1834) et la Méditerranée (1836-1838). Retraité en 
1846, meurt en 1870. 

Remet au Muséum en 1834 « une belle collection d'objets d’histoire naturelle recueillis sur les côtes de 
l’Amérique méridionale depuis le 2^ jusqu’au 43‘ degré de latitude Sud... Cette collection de M. Fontaine, 
chirurgien à bord du brick le “Griffon ” (1830 à 1834) se compose d’objets pris dans toutes les branches de 
l’histoire naturelle... de reptiles et poissons fort intéressants... » (lettre de l’Administration du Muséum, 
signée de Cordier, directeur, Geoffroy Saint-Hilaire et Valenciennes, secrétaires; copie déposée aux 
Archives de la Marine). 



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Forster, Johan-Reinhold (1729-1798) 

Né à Dirschaw (Prusse) le 22 octobre 1729. Étudie la théologie et les langues anciennes et 
modernes (il en parle 17) et devient pasteur et prédicateur en 1753. Il fait en 1765 un voyage 
scientifique le long de la Volga et en 1766 émigre en Angleterre; il publie la traduction du 
Voyage de Bougainville en 1772 et est invité avec son fils à s’embarquer sur la « Resolution » 
pour le T voyage du capitaine James Cook (1772-1775). S’étant brouillé avec Cook et avec 
l’Amirauté, il quitte l’Angleterre en 1776 et passe au service de la Prusse. Professeur d’histoire 
naturelle à Halle et directeur du Jardin botanique en 1780, il publie des ouvrages de botanique 
et des relations de ses voyages. La fin de sa vie est assombrie par la mort de ses fils. Meurt à 
Halle le 9 décembre 1798. 

Avec l’agrément de R. Brown qui en était le dépositaire, les dessins des Forster furent examinés à 
Londres par Cuvier et Valenciennes et copiés par M™' Bowdich à leur intention. 


Forster, Johann-Georg-Adam (1754-1794) 

Né à Nassenhuben près de Dantzig le 27 novembre 1754. Fils de Johan Reinhold Forster. 
Accompagne son père en Russie en 1765 et sur la « Resolution » de 1772 à 1775 dans le 
2® voyage du capitaine J. Cook. Publie à Londres « A Voyage Round the World » en 1777 et 
la traduction allemande à Berlin en 1778, livre qui a un énorme succès scientifique et littéraire. 
Il se rend à Paris en 1778, puis en Allemagne où il devient professeur d’histoire naturelle à 
Kassel (1778-1784), puis à Vilna (1784-1787) et bibliothécaire à l’université de Mayence (1788). 
Il voyage avec A. von Humboldt en Belgique, Hollande, Angleterre et France (1790-1791). 
Sympathisant des idées de la Révolution française, il devient le leader du gouvernement 
républicain de Mayence et vient à Paris en 1792 pour demander le rattachement de Mayence à 
la République française ; il ne rencontre qu’indifférence à Paris et est dénoncé comme traître en 
Allemagne. Il meurt à Paris le 12 janvier 1794, désespéré et dans la misère. 


Fourneaux 

Docteur. Aide dans ses recherches le professeur à la faculté des sciences de Caen, Eudes 
Deslongchamps. 

Envoya des poissons de Caen. 


Fremy 

Non identifié. Peut-être Fremy, Antoine-Alexandre-Auguste (1816-1885) né à Toulon le 
14 décembre 1816, mort à Saint-Jean-de-Luz le 28 novembre 1885. Peintre de marine, il 
travaille pour l’empereur du Brésil à Rio de Janeiro. 

Envoya des poissons de Cayenne. 



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Frère 

« Occupait à Cayenne une place de conseiller à la Cour royale » (H.N.P., 6 : v). 
Envoya des collections de Cayenne. 


Freycinet, Louis-Henri de Saulces de (1777-1840) 

Né à Montélimar le 31 décembre 1777. Aspirant de Marine sur 1’ « Hépreux », il prend 
part aux combats en Méditerranée en 1795. Enseigne de vaisseau, il fait partie de l’expédition 
scientifique du capitaine Baudin sur le « Géographe ». Après avoir commandé plusieurs 
bâtiments et avoir été blessé plusieurs fois au cours de combats navals, il est nommé 
gouverneur de Bourbon en 1820, puis de la Guyane (1827) et de la Martinique (1829), major 
général à Toulon (1832) et préfet maritime de Rochefort en 1834. 

Envoya des poissons de Toulon. 


Freycinet, Louis-Claude de Saulces de (1779-1842) 

Né à Montélimar le 8 août 1779. Entre dans la Marine en 1794, assiste avec son frère aîné 
Louis-Henri, aspirant de Marine, aux divers combats menés en Méditerranée contre les 
escadres d’Espagne et d’Angleterre en 1795. Participe, comme enseigne de vaisseau sur le 
« Naturaliste », au voyage de Baudin sur le « Géographe » (1800-1804) ; commande la goélette 
la « Casuarina » acquise en Australie pour accompagner le « Géographe » jusqu’à l’île de 
France après le départ du « Naturaliste » qui rentra directement en France avec d’importantes 
collections d’histoire naturelle. Commande le « Voltigeur » en 1804-1805 mais, mal remis de 
ses fatigues, est affecté au dépôt des cartes et est chargé de continuer la relation du « Voyage 
aux terres australes » commencée par son ami Péron mort en 1810. Nommé en 1813 
correspondant de l’Institut. En 1817, capitaine de frégate, il commande l’expédition de 
r « Uranie » autour du monde. Capitaine de vaisseau en 1824. Membre de l’Académie des 
sciences en 1826. Directeur des cartes et plans en 1830, cofondateur de la Société de 
géographie, il prend sa retraite en 1832. Il consacre la fin de sa vie à la rédaction de ses voyages 
sans pouvoir achever cette œuvre considérable. Il meurt à Freycinet près de Loriol (Drôme) le 
18 août 1842. 


Gaimard, Paul (1793-1858) 

Né à Saint-Zacharie (Var) le 31 janvier 1793. Chirurgien de la Marine, il participe, en 
compagnie du chirurgien-major J. R. C. Quoy, à l’expédition de 1’ « Uranie » sous le 
commandement de L. C. de Freycinet (1817-1820) et à l’expédition de 1’ « Astrolabe » sous le 
commandement de J. S. C. Dumont d’Urville (1826-1829). Après un voyage en Pologne, 
Prusse, Autriche et Russie (1831-1832) oû l’Académie de médecine l’avait chargé d’étudier le 



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choléra, il participe sur la « Recherche » à deux voyages sur les côtes d’Islande et du 
Groenland (1835 et 1836) à la recherche de J. H. de Blosseville disparu sur la « Lilloise ». 
Comme président de la Commission scientifique du Nord, il fait encore un voyage en 
Scandinavie, Laponie, Spitzberg et aux Faroe (1837) et deux campagnes en Islande (1838 et 
1839). Affecté à Paris de 1839 à 1848 pour diriger la Commission scientifique des expéditions 
des mers polaires, il rédige la relation de ses voyages. Après une carrière scientifique très 
remplie et dévouée (il avait été nommé correspondant du Muséum en 1825), il meurt à Paris le 
10 décembre 1858, presque dans la misère et doit être enterré aux frais de l’État. 

Il rapporta au Muséum des collections considérables réunies au cours de ses nombreuses campagnes. 


Galot 

Non identifié. Peut-être Galot (?-ca 1830) qui voyagea en 1827 au Brésil où il mourut. 
Envoya des poissons de Ténérife. 


Gamba, Jacques-François (1763-1833) 

Né à Dunkerque le 26 décembre 1763. En 1817 il part pour l’Ukraine, visite la Géorgie, 
rentre en France et repart pour Odessa d’où il envoie des objets d’histoire naturelle au 
Muséum (en nov. 1819). Est envoyé à Saint-Pétersbourg en 1820. Est ensuite consul de France 
à Tiflis et meurt en Géorgie le 27 mars 1833. 

Envoya des poissons du Don. 


Garnot, Prosper (1794-1838) 

Né à Brest le 18 janvier 1794. Entre dans le corps des chirurgiens de la Marine en 1811 et 
soutient à Paris sa thèse de docteur en médecine en 1822. La même année il embarque comme 
chirurgien en second puis chirurgien-major sur la « Coquille » et il est chargé avec son adjoint 
R. P. Lesson des observations zoologiques lors de l’expédition autour du monde de cette 
corvette sous le commandement de L. 1. Duperrey (1822-1825) ; il est débarqué malade à Port- 
Jackson, en Nouvelle-Galles du Sud, et revient en Europe avec une partie des collections sur 
un navire anglais qui fait naufrage non loin du Cap de Bonne-Espérance (1824) ; les collections 
furent perdues. Garnot avait eu le temps de faire une abondante moisson d’observations 
d’anthropologie et de zoologie ainsi qu’une étude particulière des îles Malouines. Après le 
retour de l’expédition il rédige avec Lesson la partie zoologique du voyage de la « Coquille ». 
Est nommé chirurgien en chef à l’île de la Martinique, de 1828 à 1832. Atteint d’une hépatite 
incurable, il est admis à la retraite en 1833. Il devient membre correspondant de l’Académie de 
médecine (1834) et meurt à Paris le 8 août 1838. 



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Gaudichaud-Beaupré, Charles (1789-1854) 

Né à Angoulême le 4 septembre 1789. Attiré par les sciences naturelles il choisit la 
pharmacie; après un premier emploi dans une officine de Cognac, il vient à Paris où les 
botanistes du Muséum l’encouragent. Étudie à l’École de médecine navale d’Anvers de 1811 à 
1814 et devient pharmacien de la Marine. Il est choisi par Quoy pour faire partie de l’équipe 
scientifique de 1’ « Uranie » dans l’expédition autour du monde commandée par L. C. de 
Freycinet (1817-1820). Réunit d’importantes collections de botanique dont il réussit à sauver 
une partie lors du naufrage de 1’ « Uranie » aux îles Malouines. Publie la « Flore des îles 
Malouines » en 1826 et la botanique de 1’ « Uranie ». Membre correspondant de l’Académie 
des sciences en 1828 et correspondant du Muséum en 1830. Fait un nouveau voyage en 
Amérique du Sud sur 1’ « Herminie » en 1830-1832, visite le Brésil, le Chili, le Pérou. En 1836- 
1837, il participe au voyage de la « Bonite » sous le commandement de A. N. Vaillant et 
rassemble encore des collections abondantes. A son retour il est élu membre de l’Académie des 
sciences (1837). Attaché au Muséum, il classe les plantes rapportées de ses trois grands voyages 
et se rend célébré par ses mémoires de botanique et ses expériences de physiologie végétale. Il 
meurt à Paris le 16 janvier 1854. 

Donna des poissons du Chili. 


Gay, Claude (1800-1873) 

Né à Draguignan (Var) le 18 mars 1800. Vient à Paris à 18 ans pour y étudier la médecine 
et la pharmacie qu’il abandonne vite pour les sciences naturelles. En 1828 il part au Chili où il 
devient professeur de physique et sciences naturelles dans un collège de Santiago ; il utilise ses 
loisirs à recueillir plantes et animaux. Après avoir visité l’île Juan Fernandez, il revient en 
France en 1832 et dépose ses collections au Muséum. En 1834, il repart au Chili où pendant 
quatre ans il poursuit ses explorations dans tout le pays. Il voyage au Pérou en 1839 et revient 
au Chili où il partage son temps entre l’organisation d’un musée d’histoire naturelle à Santiago 
et la rédaction de 1’ « Histoire physique et politique du Chili » qui sera imprimée aux frais du 
gouvernement. Devenu citoyen chilien, il fait un nouveau séjour à Paris en 1842 pour préparer 
son ouvrage qui comportera 28 volumes. Correspondant du Muséum depuis 1831, il est élu 
membre de l’Académie des sciences en 1856. Il revient au Chili une dernière fois en 1863. Il 
meurt le 29 novembre 1873 à Flayosc (Var). 


Geoffroy Saint-Hilaire, Étienne (1772-1844) 

Né à Étampes le 15 avril 1772. Élève au collège de Navarre, puis élève de Daubenton et 
d’Haüy, il est attaché au Jardin du Roi comme sous-garde et sous-démonstrateur. En 1793 il 
est nommé professeur de zoologie (Vertébrés) au Muséum et après la nomination de Lacepède 
à la chaire des Reptiles et Poissons, il garde les Mammifères et les Oiseaux. En 1798-1799, il 
fait partie de la Commission d’Égypte qui accompagne Bonaparte dans son expédition. Après 



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la reddition d’Alexandrie, il refusa de remettre au général anglais Hutchinson les collections et 
documents amassés par les savants français. Il réussit à tout rapporter en France notamment 
les poissons de la mer Rouge et du Nil, en particulier le « bichir » (Polyptère) dont la 
découverte à elle seule aurait justifiée, au dire de Cuvier, l’expédition d’Égypte. En 1807 il est 
élu membre de la F'’ classe (section d’anatomie et de zoologie de l’Institut national). En 1808 il 
est chargé d’une mission au Portugal et grâce à son attitude énergique vis-à-vis des Anglais, il 
réussit à rapporter en France des collections provenant en majorité du Musée d’Ajuda à 
Lisbonne. En 1827, il va lui-même au devant de la fameuse girafe du pacha d’Égypte, venue de 
Toulon par la route et qu’il présente au roi Charles X. Mort à Paris le 19 juin 1844. 


Gernaart ou Gernaert 

Consul de France à Macao d’où il envoya des poissons. 


Gibbes, Lewis- Reeve (1810-1894) 


Né le 4 août 1810 à Charleston. Naturaliste américain. Mort le 21 novembre 1894 à 
Charleston. 


Envoya des poissons de Caroline. 


Goudot, Jules-Prosper (?-post 1861) 

On ne connaît rien de son état-civil. Se présentant comme un des disciples des professeurs 
du Muséum, a dû suivre l’enseignement destiné à former les voyageurs-naturalistes. 
Personnage hors du commun, il mène une vie aventureuse et fait au moins trois voyages à 
Madagascar et aux Mascareignes en 1828-1829, 1831-1833 et 1834-1839 comme voyageur- 
naturaliste du Muséum plus ou moins officiel. On retrouve sa trace à Madagascar en 1857 puis 
à la Réunion en 1858 après avoir été expulsé par la reine Ranavalona; sans doute revient-il à 
Madagascar après la mort de la reine en 1861. Récolteur et marchand, il fut aussi un vrai 
naturaliste capable d’observations pertinentes. (Voir Brygoo, 1980). 

D’après un rapport de l’Assemblée des professeurs du Muséum du 4 décembre 1832, des poissons ont 
été envoyés pendant le T voyage. 


Guédon 

Non identifié. 

Envoya des poissons de la baie de Baffin. 



Guérin, Nicolas-François (1796-1877) 


Né le 27 février 1796 à Lorient. Entre dans la Marine en 1811. Participe à de nombreuses 
campagnes, en particulier comme éléve de 1" classe dans le voyage autour du monde de 
r « Uranie » sous le commandement de L. C. Freycinet en 1817-1820. Capitaine de vaisseau 
en 1847, il commande l’école navale de Brest de 1847 à 1849, devient contre-amiral en 1854 et 
prend alors le commandement de l’escadre française d’Indochine. Mort à Font Germain, 
commune de Saint-Aignant, le 12 novembre 1877. 

Envoya des poissons de Toulon en 1836. 


Guichenot, Alphonse 

Aide-naturaliste au Muséum, auteur de nombreux travaux de systématique sur les 
Poissons et les Reptiles de 1839 à 1879, en particulier dans les ouvrages sur l’histoire physique 
et politique de Cuba de Ramon de la Sagra (1843-1853), sur l’exploration scientifique de 
l’Algérie (1850) où il passa trois années comme membre de la Commission scientifique de 1840 
à 1842, sur l’histoire naturelle de l’île de la Réunion par L. Maillard (1862), sur le voyage au 
Pôle Sud de 1’ « Astrolabe » et la « Zélée », en collaboration avec Jacquinot (1853). Membre 
de la Société impériale des sciences naturelles de Cherbourg et de la Société linnéenne de 
Maine-et-Loire. 

Ne pas confondre avec Antoine Guichenot, jardinier de l’expédition N. Baudin (1800-1804). 


Guyon 

En poste à la Martinique en 1824, d’où il envoie des reptiles à Cuvier (lettre du 24.2.1824, 
MS 1987-608 Bibl. Centr. Muséum). Chirurgien-major du corps d’occupation d’Afrique du 21 
juin 1833 au 8 mai 1858. Déploie une grande activité scientifique pendant son long séjour en 
Algérie. Fait partie des membres de la Commission scientifique d’exploration. En 1847 il étudie 
la faune des hauts-plateaux et des oasis ; en particulier il rapporte de nombreuses observations 
sur les poissons des eaux thermales et des sources de Batna. 

Envoya des poissons de Sétif. 

Également orthographié Le Guyon. 


Hammer, Frédéric-Louis (1762-1837) 

Né le 11 septembre 1762. En 1798 est professeur d’histoire naturelle à l’École centrale du 
Haut-Rhin à Colmar, en 1805 professeur de botanique et histoire naturelle à l’École de 
pharmacie de Strasbourg et en 1806 directeur du jardin économique de la Société des sciences 
et agriculture de Strasbourg. Mort le 2 septembre 1837 à Ingershof. 

Envoya à Cuvier et Valenciennes des poissons du Rhin et des rivières qui descendent des Vosges. 



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Harlan, Richard (1796-1843) 

Né le 19 septembre 1796 à Philadelphie. Obtient son diplôme de médecin à l’université de 
Pennsylvanie en 1818 après avoir interrompu ses études pendant un an pour servir comme 
chirurgien sur un navire allant à Calcutta. Parallèlement à sa carrière de médecin, il est le 
premier Américain à consacrer une grande partie de son temps à la paléontologie des 
Vertébrés. Membre de l’Académie des sciences naturelles de Philadelphie dès 1815 il est 
professeur d’anatomie comparée au Peale’s Museum en 1821. Il explore de nombreux sites 
fossilifères dans le New Jersey, l’Ohio, la Virginie et reçoit de ses collègues américains du 
matériel fossile qu’il décrit dans Fauna Americana (1825) et American Herpetology (1827). Il 
visite l’Europe en 1833 et de 1838 à 1840 y rencontre de nombreux savants. En 1843 il s’installe 
à La Nouvelle-Orléans pour y exercer la médecine et meurt brusquement quelques mois plus 
tard, le 30 septembre 1843. A noter qu’il appela l’aîné de ses enfants George Cuvier, 
témoignage d’admiration pour le paléontologiste français ! Nommé correspondant du Muséum 
en 1831. 

Envoya des poissons des États-Unis. 


Hasselt, Jan-Coenraad van (1797-1823) 

Né à Doesburg, Hollande en 1797. Fait des études de chirurgien-zoologiste à l’université 
de Groningen de 1816 à 1820. En 1820 il est nommé en même temps que son ami H. Kuhl, 
membre de la Natuurkundige Commessie (Commission pour les Sciences naturelles) des Indes 
orientales. Il part la même année avec Kuhl pour une mission dans les possessions hollandaises 
des Indes orientales afin d’y étudier la faune et la flore. A la mort de Kuhl, en 1821, il continue 
ses explorations à Java et envoie au Musée de Leyde des collections d’histoire naturelle très 
importantes, accompagnées d’observations précises. Il meurt de dysenterie à Buitenzorg 
(Bogor) en septembre 1823. 

En ce qui concerne l’ichtyologie il écrivit à C. J. Temminck, directeur du Musée de Leyde, quelques 
lettres qui furent publiées plus tard dans le « Algemeene Kont. — en Letter-Bode » (et en version 
française par De Ferussac). Valenciennes examina à Leyde les collections de van Hasselt, dont plusieurs 
exemplaires furent donnés par Temminck au Muséum de Paris. 


Heudelot, ? J. (1802-1837) 

Né à Vesoul en 1802. Collecteur en Afrique tropicale dès 1828 et directeur des cultures 
royales au Sénégal de 1835 à 1837. Mort au Sénégal en octobre 1837. 

Envoya des poissons de Gambie et du Sénégal. 

Hobbescote, Thomas 


Voir Scott, Thomas-Hobbes. 



Holbrook, John-Edwards (1796-1871) 


Né à Beaufort (Caroline du Sud) le 21 décembre 1796. Après des études médicales à 
l’université Brown en 1815 et à l’université de Pennsylvanie en 1818, il pratique la médecine à 
Boston mais très rapidement part en Europe pour compléter ses connaissances. Il visite Paris 
et le jardin des Plantes où il étudie et travaille avec Cuvier, Duméril et Bibron et se lie avec 
Valenciennes d’une amitié durable. De retour aux États-Unis il s’installe à Charleston comme 
praticien en 1822 et dès 1824 devient professeur d’anatomie au Collège de médecine de l’État 
de Caroline du Sud. Après avoir consacré quatorze ans à la préparation d’un ouvrage sur 
l’herpétologie nord-américaine, publié de 1832 à 1840, il revient à Paris, examine et identifie la 
collection de reptiles et amphibiens du Muséum. A son retour aux États-Unis, il se consacre 
alors à l’étude des poissons des États du Sud et publie en 1855 « Ichthyology of South 
Carolina » réédité en 1860. Son élection en 1868 à l’Académie nationale des sciences, juste 
après la fin de la guerre civile au cours de laquelle ses manuscrits sont perdus, témoigne de 
l’estime dans laquelle le tenaient ses collègues du Nord. Il meurt dans le Massachusetts le 8 
septembre 1871. 

Donna de nombreux poissons de Charleston. 

Orthographié parfois Holbroock. 


Hollard, Henry-Erançois (1801-1866) 

Né à Lausanne en 1801. Docteur de la faculté de médecine de Paris. Successivement 
professeur d’histoire naturelle et d’anatomie comparée à Lausanne (1842), à Neuchâtel, puis à 
Paris, il devient suppléant de de Blainville à la faculté des sciences et est nommé en 1854 à la 
chaire d’histoire naturelle de la faculté de Poitiers. Auteur de plusieurs ouvrages sur l’anatomie 
comparée, la philosophie de la nature et l’histoire naturelle, en particulier des monographies 
sur les Balistes et les Ostracionides. Mort à Neuilly le 14 décembre 1866. 

Donna des poissons du golfe de Gênes. 


Hombron, Jacques-Bernard (1798-1852) 

Né le 15 avril 1798 à Paris. Chirurgien de la Marine dès 1821. Après avoir été en poste en 
Guadeloupe puis au port de Brest, il participe comme chirurgien-major sur 1’ « Astrolabe » au 
voyage au Pôle Sud et en Océanie, sous le commandement de J. S. C. Dumont d’Urville (1837- 
1840). Affecté à Paris au Muséum d’histoire naturelle de 1840 à 1858 pour y surveiller les 
collections rapportées par l’expédition, il participe à la publication du voyage de Dumont 
d’Urville. Après deux campagnes en mer de 1848 à 1850, il est nommé second médecin en chef 
au Sénégal en 1851 ; il y fait un court séjour et meurt à bord du « Ferdinand » en revenant en 
France, le 16 octobre 1852. 



Horstock, h. b. van (ca 1794-ca 1838) 


Né vers 1794. En 1811 il interrompt ses études à l’école latine en vue de devenir médecin, 
et s’offre à remplacer son frère conscrit et futur père de famille. Sans que son frère soit réformé 
pour autant, il est incorporé dans l’armée et sert sur les navires de guerre français comme 
apprenti-marin ou « quartier-maître-écrivain » jusqu’en 1814. Il quitte la Hollande fin 1825 ou 
début 1826 et arrive le 30 mars au Cap de Bonne-Espérance où il s’établit comme médecin. 
Pendant huit ans il séjourne au Cap où il rencontre des voyageurs-naturalistes, en particulier 
J. Verreaux qui l’initie à la collecte des animaux. Il fait plusieurs voyages à l’intérieur du pays, 
y rassemble des animaux, surtout des mammifères destinés au Musée de Leyde. Mort vers 
1838. 

Envoya du Cap de Bonne-Espérance au Musée de Leyde des poissons que Cuvier et Valenciennes y 
examinèrent. 


Houssard 

Non identifié : « Capitaine Houssard, marin instruit et expérimenté » (H.N.P., 9 : 298). 

Rapporta des poissons de l’Atlantique. 

Humboldt Friedrich-Heinrich-Alexander, Baron de (1769-1859) 

Né le 14 septembre 1769 à Berlin. Après la mort de son père, l’influence de H. Campe qui 
lui enseigne la philosophie de J. J. Rousseau, jointe à son penchant naturel de collectionneur, 
l’incite à voyager pour élargir sa connaissance du monde et de ses richesses. Après des études à 
l’université de Francfort puis à Gottingen où il apprend l’anatomie, l’anthropologie, 
l’archéologie, il voyage en Europe avec G. Forster, en 1790, puis vient avec lui à Mayence en 
passant par Paris. Il entre à l’Académie des mines de Freiburg et en 1792 travaille quelque 
temps comme directeur des mines. Héritant une grosse fortune à la mort de sa mère en 1796, il 
décide de venir à Paris, alors centre intellectuel de l’Europe. Au jardin des Plantes, il fait la 
connaissance de Bougainville, Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire et est nommé correspondant du 
Muséum en 1798 ; c’est à Paris qu’il rencontre Aimé Jacques Goujaud Bonpland, chirurgien de 
la Marine, de quatre ans son aîné, son futur compagnon de voyage. En 1798, ne pouvant aller 
en Égypte, ils voyagent de Marseille en Espagne et grâce à l’ambassadeur de Saxe à Madrid, le 
baron Forell, ils sont introduits auprès du roi d’Espagne Charles IV qui s’intéresse à leur 
projet d’aller explorer les possessions espagnoles d’Amérique du Sud et leur donne un 
passeport. Ils s’embarquent sur le « Pizarro » en mai 1799, et pendant cinq ans, ils parcourent 
les régions tropicales d’Amérique du Sud (Venezuela, Brésil, Colombie, Pérou et Mexique), y 
rassemblant des observations et des collections considérables sur la flore et la faune locales. 
Invités par le président des États-Unis Thomas Jefferson, ils visitent son pays pendant 
quelques semaines et rentrent en Europe en août 1804. Grâce à l’aide du roi de Prusse, 
Humboldt peut faire imprimer son œuvre monumentale « Voyage aux régions équinoxiales... » 



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dont la rédaction prendra plus de vingt ans et à laquelle il consacre toute sa fortune. Revenu à 
Berlin en 1827, il est nommé chambellan du Roi. En 1829, Humboldt entreprend un second 
voyage en Asie centrale et aux monts Oural et Altaï, en compagnie de C. G. Ehrenberg. 
Devenu ensuite un des principaux conseillers du roi de Prusse, il multiplie les missions 
diplomatiques. Correspondant de l’Institut en 1804, associé étranger en 1810. Durant la 
période difficile que traversa le Muséum de Paris à la chute de Napoléon, sous l’occupation 
alliée, il intervient efficacement pour assurer la sauvegarde du jardin des Plantes et de ses 
collections. Il négocie également un compromis pour que les pièces importantes provenant du 
Cabinet du Stathouder restent propriété du Muséum de Paris. Entouré du respect et de la 
reconnaissance de tous pour son savoir encyclopédique et sa diplomatie mise au service de la 
Science, il meurt à Berlin le 6 mai 1859. 

Donna au Muséum des poissons de la mer Caspienne et de Russie méridionale. 


Hyde de Neuville, Jean-Guillaume (1776-1857) 

Né à la Charité-sur-Loire le 24 janvier 1776. Royaliste, agent des Bourbons sous la 
Révolution et l’Empire, il est obligé de se réfugier en Suisse puis aux États-Unis à la suite d’un 
attentat contre Bonaparte le 24 décembre 1800. Revient en France à la chute de l’Empire en 
1814. Membre de la « chambre introuvable » en 1815, il est ministre plénipotentiaire de France 
aux États-Unis de 1819 à 1821, ambassadeur extraordinaire au Brésil en 1821, puis au Portugal 
en 1823 où le roi Jean VI lui confère le titre de comte de Bomposta. Député de 1822 à 1830, il 
est ministre de la Marine en 1828-29 et il abandonne la vie politique en 1839. Mort à Paris le 
28 mai 1857. 

Envoya des poissons des États-Unis. 


Jacquemont, Victor (1801-1832) 

Né à Paris le 8 août 1801. Épistolier distingué, ami de Henri Beyle (connu en littérature 
sous le pseudonyme de Stendhal) et de Prosper Mérimée, également botaniste et géologue. Suit 
au Muséum les cours de botanique de Desfontaines. Après avoir parcouru l’Amérique du 
Nord, il est chargé par le Muséum d’une mission scientifique en Inde en 1828. Il visite 
Calcutta, Delhi, Lahore et le Cachemire et meurt de fatigue et de maladie à Bombay le 7 
décembre 1832. Ses collections arrivèrent à Paris en 1833 et les poissons d’eau douce qu’elles 
comprenaient furent étudiés par Valenciennes. Ses restes furent ramenés en France en 1881 et 
déposés douze ans plus tard dans un caveau à l’entrée de la grande galerie de zoologie du 
Muséum de Paris. 

Jacquinot, Honoré (1814-post 1861) 

Né le U' août 1814 à Moulins Engelbert (Nièvre). Chirurgien de la Marine, il participe 
comme second de J. B. Hombron au voyage au Pôle Sud et en Océanie sur 1’ « Astrolabe », 
sous le commandement de J. S. C. Dumont d’Urville (1837-1840). Chargé de la rédaction de la 



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partie scientifique du voyage, il est maintenu à Paris. En collaboration avec A. Guichenot, il 
décrit les poissons rapportés par l’expédition. Affecté au Sénégal en 1848 il ne s’y rend pas 
pour infirmité temporaire et est réformé en 1852 pour infirmité incurable. 

Ne pas confondre avec Jacquinot, Charles Hector (1796-1879) enseigne sur la « Coquille », 
expédition L. Duperrey (1822-1825), second de J. S. C. Dumont d’Urville sur 1’ « Astrolabe » (1826- 
1829) et commandant de la « Zélée », deuxième voyage de Dumont d’Urville (1837-1840). 


Jaubert, Pierre-Amédée-Émilien-Probe (1779-1847) 

Né à Aix-en-Provence. Orientaliste, participe à l’expédition d’Égypte (1799), devient 
professeur de turc, fait de nombreux voyages en Orient (1802), à Constantinople (1804 et 1805) 
et en Perse pour négocier un traité d’alliance avec le Shah. Arrêté par le pacha de Bayazer, il 
est incarcéré pendant quatre mois. Rejoint Napoléon à Varsovie en 1807. Devient secrétaire- 
interprète du Roi en 1819, puis directeur de l’École des langues orientales. 

Donna des poissons de Méditerranée orientale en 1822. 


JoANNis, Daniel-Léon de (1803-1868) 

Né le 18 avril 1803 à Savigny (Indre-et-Loire). Élève de l’École polytechnique en 1821, il 
entre dans la Marine en 1823, est enseigne de vaisseau en 1826, lieutenant de vaisseau en 1830. 
Après avoir servi sur le « Sphinx » (1830-1831), il est en 1831 second du « Luxor », navire qui 
fut construit pour te transport de l’obélisque de Louqsor érigé par Ramsès II à l’entrée du 
temple d’Amon. Le « Luxor » fut remorqué par un brick de guerre jusqu’à Alexandrie puis 
remonta le Nil et accosta à Louqsor le 15 août 1831 ; deux mois plus tard, le monument était 
placé sur le bateau qui le rapporta à Paris, sous la direction de l’ingénieur Lebas. A part une 
campagne au Levant de 1836 à 1838, il est affecté aux ports de Brest et Toulon et en 1845, 
malade, il demande à bénéficier de la retraite. Mort le 3 janvier 1868 à Poitiers. 

Donna au Muséum des poissons du Nil. 


JuBELiN, Jean-Guillaume 

Contre-amiral. Gouverneur du Sénégal (1829) et de la Guadeloupe en 1838. 

Envoya des poissons du Sénégal. 

Jussieu, Joseph de (1704-1779) 

Né à Lyon le 3 septembre 1704. Reçu docteur en médecine à Reims puis à Paris en 1734, 
devint botaniste sous l’influence de ses frères Antoine et Bernard. Accompagne La Condamine 
et Bourguer vers les Antilles (1735) et le Pérou (1736) et explore l’Amérique du Sud jusqu’à 
1770. Dans la région de la Boguilla et du Carache, il fait des dessins de poissons sur lesquels 
Valenciennes fonde trois espèces nouvelles décrites en 1846. Membre adjoint de l’Académie 



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royale des sciences en 1742. Voyageur-naturaliste passionné pour les explorations risquées, 
n’ayant ni ambition personnelle ni souci de carrière, il rentre à Paris en 1771, affaibli par 
trente-cinq ans de vie aventureuse et y meurt le 11 avril 1779. 


Keraudren, Pierre-François (1769-1858) 

Né à Brest le 15 mai 1769. Entre dans la Marine comme élève chirurgien en 1782, 
participe à plusieurs campagnes, devient chirurgien-professeur de pathologie interne à l’École 
de médecine de Brest et est chargé d’organiser les visites médicales des marins. Reçu docteur en 
médecine en 1804. Il crée l’École de santé navale d’Enckuysen (Hollande) et est inspecteur 
général du service de santé de la Marine de 1813 à 1845. Commandeur de la Légion d’honneur, 
membre de l’Académie de médecine, médecin consultant du roi, il exerça une influence 
prépondérante sur le développement du service de santé de la Marine et sur sa participation au 
mouvement scientifique de son temps. Mort à Passy le 16 août 1858. 

Rapporta des poissons de Martinique et de l’océan Indien (Banc des Aiguilles). 


Kiener, Louis-Charles (1799-1881) 

Le prince d’Essling, fils de Masséna, lui confie le soin de sa galerie d’histoire naturelle et 
l’emmène avec lui dans un voyage au Brésil. Quelques années plus tard, il devient aide- 
naturaliste au Muséum de Paris et est nommé garde des galeries de géologie et de zoologie. 
Donna des poissons du Brésil, de Saint-Malo, de Toulon et de Nancy. 


King, Philippe (1793-1855) 

Né dans l’île de Norfolk en 1793. Entre tout jeune dans la marine anglaise, séjourne 
longtemps en Australie. Est chargé en 1817 de faire le relevé de la côte australienne de la terre 
de Nuyts jusqu’à la pointe NE et s’acquitte de ce grand travail hydrographique en quatre ans. 
Revient en Angleterre en 1822, est promu capitaine de frégate. Élu membre de la Société royale 
de Londres. En 1826 il est chargé du relevé de la côte de l’Amérique du Sud. Mis en 
disponibilité en 1830, il repart en Australie et s’occupe de colonisation. Contre-amiral en 1855. 
Mort à Sydney en 1855. 

Envoya des poissons de Nouvelle-Hollande. 


Kittlitz, Friedrich-Heinrich, Baron von (1799-1874) 

Né le 16 février 1799 à Breslau. Capitaine au service de la Prusse jusqu’en 1825. Amateur 
de sciences naturelles et notamment d’ornithologie, il embarque de 1826 à 1829 sur le 
« Seniavine » en compagnie du naturaliste Dr K. Mertens et du dessinateur P. A. Postels pour 
l’expédition du capitaine F. P. Lutke, aide de camp du tsar Nicolas le long des côtes 



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occidentales de l’Amérique, aux Aléoutiennes, au Kamtchatka et aux Carolines. Les récoltes 
faunistiques furent abondantes et le matériel iconographique remarquable. Sur 1300 dessins 
exécutés pendant le voyage, 250 sont dus à Kittlitz. Accompagné de Postels, Kittlitz fait un 
voyage à Paris pour faire identifier les poissons par Cuvier. Accompagne Rüppel en Égypte en 
1831, mais malade ne peut aller en Abyssinie. Poursuit en Allemagne une carrière de 
dessinateur, graveur sur cuivre et écrivain. Mort le 10 avril 1874 à Mayence. 


Kuhl, Heinrich (1797-1821) 

Né le 17 septembre 1797 à Hanau-sur-le-Main (Allemagne). Naturaliste allemand, élève 
d’un professeur de Groningen. En 1820 il est nommé membre de la Commission pour les 
sciences naturelles des Indes orientales et part la même année avec son ami van Hasselt vers les 
possessions hollandaises des Indes orientales. Il recueille à Java un grand nombre de plantes, 
animaux et minéraux et envoie en Hollande beaucoup d’observations qui sont publiées dans 
des journaux scientifiques. Mais le climat lui est funeste et il meurt le 14 septembre 1821 à 
Buitenzorg (Bogor, Java). Selon l’ornithologiste Temminck, « Kuhl était sur la voie pour 
devenir un second Linné ». 

Ses collections envoyées au Musée de Leyde y furent examinées par Valenciennes et plusieurs 
exemplaires furent donnés au Muséum de Paris par Temminck. 


Labadie 

Voir Abbadie, A. Thomson d’. 


Lacordaire, Jean-Théodore (1801-1870) 

Né à Recey-sur-Ourse (Côte-d’Or). Fils d’un chirurgien et aîné de quatre enfants. Frère de 
Jean-Baptiste-Henri Lacordaire, prédicateur dominicain de réputation mondiale, célèbre pour 
son éloquence et son libéralisme. Ses études le destinaient au barreau, mais il ne fut jamais 
avocat. Fait à 23 ans son premier voyage à Buenos Aires et explore la Pampa pendant quatre 
mois. Au cours d’un deuxième voyage qui dure deux ans, il voyage à La Plata, à Montevideo, 
en Uruguay et au Brésil et lors d’un troisième voyage traverse le continent sud-américain de 
Santiago à Montevideo. A son retour en 1830, il publie son premier mémoire scientifique. La 
même année, il repart pour Cayenne et remonte l’Oyapock sur plus de 400 km. Nommé en 
1835 professeur à l’université de Liège, il y occupe ce poste pendant trente-cinq ans, devient 
doyen en 1850. Meurt le 18 juillet 1870. Membre associé de l’Académie de Bruxelles, il est 
surtout connu comme entomologiste. 

Envoya au Muséum des poissons de Cayenne. 



— 97 — 


La Marmora, Albert-Ferrero, Comte de (1789-1863) 

Né à Turin en 1789. Commence sa carrière militaire dans les armées françaises et fait les 
dernières campagnes de l’Empire. A la restauration des princes de Savoie, entre dans les gardes 
en qualité de lieutenant. Major-général en 1840, sénateur en 1848, il devient en 1849 
lieutenant-général commandant militaire de l’île de Sardaigne, inspecteur des mines de cette île. 
Au cours de sa carrière militaire, il passe plusieurs années à parcourir et explorer la Sicile et est 
connu comme un géologue de renom pour les travaux qu’il y conduit. Membre de l’Académie 
des sciences de Turin, et directeur de l’École des mines de Gênes. 

Envoya des poissons de Sardaigne. 


Lamarre-Piquot, Augustin (1785-1873) 

Né à Bayeux. Voyageur-naturaliste du Muséum. Pharmacien à l’île Maurice en 1815, il 
visite l’île Bourbon, Madagascar et l’Inde. Rentré à Paris en 1830, ses collections zoologiques 
sont achetées par Guillaume IV pour le British Museum et ses collections ethnographiques par 
Louis de Bavière. De 1841 à 1847 il voyage aux États-Unis d’où il rapporte de nouvelles 
collections. Meurt à Bayeux en 1873. 

Donna au Muséum des poissons de l’île de France. 

Parfois orthographié Lamare Picquot. 


Lamotius, Isaac-Johannes (vers 1650-?) 

Serait né à La Haye vers 1650. S’embarque en septembre 1677 pour l’île Maurice où il 
remplit pendant quinze ans les fonctions de gouverneur, médecin, chirurgien et même 
prédicateur le dimanche. Passionné d’histoire, de sciences naturelles et de théologie, dès la 
première année il fait le tour de l’île à pied et en dresse une carte relativement détaillée; il 
réunit une collection de 245 animaux marins qu’il dessine, peint et décrit en détail. A la suite 
de la mort tragique de sa femme et de ses enfants dans un incendie, il devient si agressif qu’il 
doit quitter son poste de gouverneur en 1692 et est envoyé à Batavia où de nouvelles exactions 
le font condamner en 1695 à six ans de travaux forcés sur l’île de Banda. Là, avec les 
encouragements du gouverneur B. Coyett qu’il avait connu à Maurice et avec lequel il se lie 
d’amitié, il continue à collecter et dessiner des poissons. Il aurait ensuite résidé aux Indes et au 
Cap et aurait cherché à revenir en Hollande en 1718. 

Les dessins originaux exécutés à Maurice, Batavia et Banda furent probablement acquis par Cornelis 
de Vlamingh quand il visita le Cap de Bonne-Espérance fin 1714 ou début 1715. Aucun élément ne permet 
d’expliquer avec certitude leur présence au Muséum de Paris mentionnée par Cuvier en 1828. D’après 
PiETSCH (comm. pers.), les planches de Lamotius groupées dans le recueil dit de Vlamingh ont pu être 
confisquées avec les collections du Stathouder par les commissaires de la République qui accompagnaient 
les armées françaises en 1795. 



^ 98 — 


Lamouroux, Jean-Vincent-Félix (1779-1825) 

Né à Agen le 3 mai 1779. Botaniste et zoologiste, professeur d’histoire naturelle à la 
faculté des sciences de Caen en 1811. Correspondant de l’Académie des sciences en 1817 pour 
la section d’anatomie et de zoologie. Mort à Caen le 26 mars 1825. 

Envoya des poissons de Caen. 


Langsdorff, Georg-Henrich, Baron von (1774-1852) 

Né à Wollstein (Hesse) le 18 avril 1774. Médecin et naturaliste allemand de l’université de 
Gottingen, il accompagne le prince Waldeck au Portugal en 1797. En 1801, s’engage comme 
chirurgien dans l’armée britannique en guerre contre l’Espagne. Après la paix d’Amiens en 
1802, revient en Hesse. En 1803, nommé membre correspondant de l’Académie des sciences de 
Russie. Désireux de s’embarquer avec l’expédition du capitaine A. von Krusenstern partie de 
Cronstadt le 7 août 1803, il réussit à rejoindre la « Nadjedjeda » à Copenhague; ils relâchent 
successivement aux Canaries, au Brésil et, via le Cap Horn, aux îles Marquises, aux Sandwich 
et au Kamtchatka. Alors que le bateau continue vers les mers de Chine, le détroit de la Sonde, 
le Cap de Bonne-Espérance, Sainte-Héléne et l’Écosse pour revenir à Cronstadt le 9 août 1806, 
Langsdorff quitte l’expédition à Saint-Pierre et Saint-Paul en juillet 1804 et regagne l’Europe 
par la Sibérie. Il arrive à Saint-Petersbourg en mars 1808, publie en 1812 « Observations sur 
un voyage autour du monde ». Est nommé consul général de Russie au Brésil oû il arrive en 
1813. De 1813 à 1820, vit à Rio de Janeiro, explorant la région et faisant un voyage dans le 
Minas Gerais avec A. Saint-Hilaire en 1816. De retour en Europe, il publie à Paris et en 
Allemagne une notice en faveur de l’émigration vers le Brésil et fait don au Musée de Berlin 
des collections rassemblées au Brésil. De 1821 à 1829, il dirige une expédition russe dans le 
bassin de l’Amazonie et le Mato Grosso, tombe malade et perd la raison ; il est transporté en 
Europe à Freiburg oû il vit jusqu’à sa mort le 29 juin 1852 sans avoir recouvré la raison. 

Les poissons récoltés par Langsdorff au cours de l’expédition de Krusenstern sont donnés au Cabinet 
de Berlin où Cuvier et Valenciennes les examinèrent. Quelques doubles furent donnés pour les collections 
du Muséum. 


La Pilaye, Auguste-Jean-Marie Bachelot de (1786-1856) 

Né le 25 mai 1786 à Fougères (Ille-et-Vilaine). Naturaliste, auteur d’une « Flore de Terre- 
Neuve et des îles Saint-Pierre et Miquelon ». Mort à Marseille en 1856. 

Envoya des poissons de Terre-Neuve et Miquelon en 1820. 

Également orthographié De Lapylaie. 



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Laugier de Chartrouse, Meiffren-Guillaume-Michel-Jérôme, Baron de 

Botaniste français qui a vendu à Paris en 1837 une collection d’oiseaux réunie à Arles et 
qui a publié en 1859 une note sur la flore des environs d’Arles. 

Envoya des poissons d’Arles. 


Laurent, Jean-Louis-Maurice (1784-1856) 

Né à Toulon le 8 juin 1784. Chirurgien de la Marine. Après plusieurs voyages en mer, est 
nommé à une chaire de l’École de chirurgie militaire de Toulon. Auteur de travaux d’histoire 
naturelle et de physiologie. Rédacteur avec Hollard des Annales d’anatomie et de physiologie 
de 1837 à 1839. Mort à Paris où il avait pris sa retraite en janvier 1854. 

Envoya des poissons de Toulon. 


Laurillard, Charles-Léopold (1783-1853) 

Né à Montbéliard le 21 janvier 1783. Engagé par Cuvier en 1804 comme dessinateur pour 
ses préparations anatomiques et nommé en 1811 garde du Cabinet d’anatomie au Muséum. 
Accompagne Cuvier dans ses voyages en Europe. Passe deux mois à Nice où il travaille auprès 
de Risso. En 1833, en collaboration avec Valenciennes, publie le « Catalogue des préparations 
anatomiques laissées dans le Cabinet d’anatomie comparée du Muséum d’histoire naturelle par 
G. Cuvier ». Prononce l’éloge de son maître le baron Cuvier en 1833. Participe à 1’ « édition 
des disciples » du Règne animal. Mort à Paris le 28 janvier 1853. 

Collecta des poissons sur les côtes méditerranéennes, dans la région de Nice. 


Leach, William-Elford (1790-1836) 

Né à Plymouth en 1790. Reçu chirurgien à Londres en 1809 et docteur à Edimbourg en 
1811, il abandonne la médecine pour se consacrer à l’histoire naturelle et en particulier à la 
zoologie. Est nommé en 1816 conservateur de la section des sciences naturelles au British 
Museum. Il doit renoncer à cet emploi en 1822 car sa vue était devenue trop faible. Il part en 
Italie en 1826 et y reste jusqu’à sa mort le 25 août 1836 à Voghera (Piémont). Ses travaux 
concernent surtout les crustacés et les insectes. Nommé correspondant du Muséum en 1818. 

Donna à Cuvier des poissons de Malte. 


Le Blond, Jean-Baptiste (1747-1815) 

Né à Toulongeon (Saône-et-Loire) le 2 décembre 1747. Part pour la Martinique à 19 ans, 
y apprend l’art de la médecine et de la chirurgie. Visite les Antilles, remonte l’Orénoque et 



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passe au Pérou. Rentre en France en 1785 en rapportant assez de platine pour permettre aux 
savants d’en fixer les propriétés physiques. Nommé médecin botaniste en 1786, il repart pour 
Cayenne où il est chargé en 1797 du jardin botanique et il explore la colonie jusqu’en 1802, 
établissant la première carte géologique et topographique de la Guyane. Correspondant de 
l’Institut en 1804, il est surtout connu comme descripteur de la flore et de la faune sud- 
américaines. Mort au château de Mazille prés de Luzy (Nièvre) le 14 août 1815. 

Envoya des poissons de Cayenne. 


Leclancher, Charles-René-Augustin (1804-1857) 

Né à Alexandrie (Piémont) en avril 1804 (son père capitaine de génie de l’Armée d’Italie 
revient se fixer à Caen en 1806). Après des études littéraires, entre à l’École de médecine et 
pendant cinq ans est élève interne pour le service chirurgical de l’hôpital civil et militaire. Dès 
son plus jeune âge, montre un attrait singulier pour les collections d’histoire naturelle. A la 
mort de son père, entre au service de la Marine comme officier de santé à l’hôpital de 
Cherbourg. En 1828 embarque sur la « Belle Gabrielle » en partance pour les Antilles, puis sur 
r « Alcibiade » vers Alger (1830) et le Sénégal, sur la « Recherche » vers Cayenne, le Sénégal, 
les Antilles, et en 1836 vers les côtes d’Islande et du Groenland. De 1836 à 1839, il est second 
chirurgien sur la « Vénus » pendant son voyage autour du monde. Après un nouveau voyage 
vers l’Islande sur la « Prévoyante », il s’embarque de 1841 à 1844 vers les mers de Chine sur la 
« Favorite » ; fait encore de nouveaux voyages dont un de circumnavigation sur la 
« Bayonnaise » et quitte le service en 1854. Mort à Cherbourg le 7 août 1857. 

Au cours de ses nombreux voyages, « il collecte dans toutes les branches de l’histoire naturelle ; 
chasseur intrépide et adroit, non moins habile à mettre en peau les animaux de ses chasses, rapporte oiseaux, 
mammifères, reptiles, poissons et mollusques ». Il enrichit de nombreux établissements : Caen, Cherbourg 
et le Muséum de Paris. 


Leclerc, Oscar, dit Leclerc-Thouin (1798-1845) 

Né à Paris en 1798. Passe une partie de son enfance près de ses oncles maternels J. et 
A. Thouin. De 1811 à 1828, il aide A. Thouin et son successeur Bosc dans leurs travaux. En 
1836 est nommé professeur de culture générale au Conservatoire des Arts et Métiers et en 1843 
secrétaire perpétuel de la Société centrale d’agriculture. Mort à Angers le 5 janvier 1845. 
Donna des poissons d’Angers. 


Leconte, John-Eatton (1784-1860) 

Né le 22 février 1784 près de Shrewsburg (New-Jersey). Naturaliste, auteur d’ouvrages de 
botanique et de zoologie. Mort à Philadelphie le 21 novembre 1860. 

Envoya des poissons des États-Unis. 



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Lefebvre, Alexandre (1798-1867) 

Né à Paris le 14 novembre 1798. Entré en 1818 comme clerc chez un avoué, il utilise ses 
loisirs à collecter des Lépidoptères et, pour le faire de manière plus scientifique, parcourt les 
Pyrénées en 1822, la Provence en 1823, puis la Sicile en compagnie de Bibron en 1824 et plus 
tard se rend en Angleterre, en Suisse et en Allemagne. En septembre 1828 il entreprend sa plus 
lointaine exploration vers l’Égypte, à Alexandrie et Thèbes où une épidémie de peste l’oblige à 
renoncer à son projet d’aller en haute Égypte. Il revient au Caire et rentre en France un an plus 
tard, en septembre 1829, après avoir visité la Grèce et ses îles, Smyrne, Constantinople et 
parcouru à cheval la Hongrie, l’Autriche et la Bavière. En 1832 il est l’un des fondateurs et le 
premier secrétaire de la Société entomologique de France. Nommé correspondant du Muséum 
en 1838. Il meurt le 12 décembre 1867 à Bouchevilliers près Gisors (Eure). 

Envoya des poissons d’Égypte. 


Lefebvre, Charlemagne-Théophile (1811-71860) 

Né à Nantes le 5 mars 1811. Après des études à Lorient puis au collège naval 
d’Angoulême, embarque comme élève sur la « Bayadère » en 1827 et navigue dans l’archipel 
grec, puis comme enseigne de vaisseau sur la « Vénus » dans les mers du Sud. Obtient en 1836 
un congé de deux ans pour participer à une mission scientifique au Brésil où il se lie avec les 
frères d’Abbadie et le prince Louis-Napoléon. A son retour il se rend au Caire, apprend l’arabe 
et l’amharique, envisage de partir en Éthiopie avec Abbadie mais y renonce après s’être 
brouillé avec lui. Avec l’appui des ministères du Commerce, de l’Agriculture et de la Marine, il 
obtient une mission pour l’Éthiopie pour s’occuper de géographie, d’archéologie, de 
linguistique et d’histoire. Il part en 1838, accompagné de deux voyageurs-naturalistes du 
Muséum, A. Petit et Quartin-Dillon, suivis en 1840 par le jeune naturaliste Vignaud. Tous les 
trois devaient mourir et Lefebvre, seul survivant de cette mission, rentre en France en 1843 où 
il est affecté au Dépôt des cartes de la Marine. Sa relation du voyage sera publiée en 1845 et 
1853. Il revient à Massouah en 1847-1848 pour recruter de la main-d’œuvre pour les 
plantations des Mascareignes, et une dernière fois en Éthiopie en 1854 pour se consacrer au 
commerce. Devenu fou il est rapatrié en France en 1856 et meurt à Marseille en 1859 ou 1860. 

Rapporta des poissons d’Égypte. 

Ne pas confondre avec Alexandre Lefebvre connu comme entomologiste. 


Lefort, Pierre-François (1767-1843) 

Né à Mers (Somme) le 18 octobre 1767. Officier de Santé de la Marine dès 1793, 
chirurgien de 1" classe en 1798, il est affecté à Fort-Royal à la Martinique comme officier de 
Santé de 1" classe, médecin du Roi, de 1814 à 1817, et comme second puis premier médecin en 
chef de 1818 à 1826. Chevalier de la Légion d’honneur en 1820. Admis à la retraite en 1828, il 
meurt à Amiens le 12 janvier 1843. 

Envoya des poissons de la Martinique. 



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Le François, Romain-Victor (1793- entre 1870 et 1877) 

Né au Havre le 11 décembre 1793. Négociant au Havre. Mort entre 1870 et 1877. 
Donna des poissons du Cap Nord. 


Leguillou, Élie-Jean-François (1806-?) 

Né à Quimperlé, Finistère en 1806. Chirurgien de la Marine royale, assiste J. P. Gaimard 
sur la « Recherche » en 1835, dans un voyage sur les côtes d’Islande et du Groënland. 
Chirurgien de la « Zélée » lors de l’expédition de Dumont d’Urville (1837-1840), il est chargé 
plus spécialement des observations et récoltes entomologiques. S’étant brouillé avec ses chefs et 
avec Dumont d’Urville qui s’était plaint au ministre de la Marine de sa conduite indigne envers 
lui et envers son capitaine durant le voyage, il refuse de collaborer à la rédaction du rapport 
scientifique de l’expédition et intente un procès en diffamation. Il décide de publier lui-même, 
avec la collaboration artistique d’Arago, un récit de ses aventures qui paraît en 1842. Rédige 
de nombreuses notes relatives aux collections entomologiques qu’il avait rapportées. 

Donna des poissons du Canada, de Terre-Neuve et de Chine. 


Le Guyon 

Voir Guyon. 


Lemesle 

Non identifié. Orthographié Lemelle sur le premier registre d’entrée. 
Rapporta des poissons de Rio de Janeiro en 1841. 


Leprieur, François-René-Mathias (1799-1870) 

Né à Saint-Dié (Vosges) le 18 avril 1799. Pharmacien de la Marine, il est affecté au 
Sénégal de 1824 à 1829 et en compagnie de G. Perrottet, Roger puis Jubelin, explore la 
Sénégambie. Il séjourne ensuite à Cayenne de 1830 à 1849 où il devient pharmacien de 
P' classe; il fait de nombreuses récoltes à l’intérieur du pays, remonte l’Oyapok jusqu’à ses 
sources et collecte du matériel d’histoire naturelle, en particulier des insectes. Une partie de ses 
collections sera perdue dans un naufrage sur les côtes de Bretagne lors d’un de ses retours en 
France en 1833. Sa dernière affectation est à la Martinique de 1850 jusqu’à sa retraite en 1858. 
Nommé correspondant du Muséum en 1850.Meurt à Cayenne où il s’était retiré le 16 juillet 
1870. 

Envoya des poissons du Sénégal et de Cayenne. 



— 103 — 


Leschenault, Jean-Baptiste-Louis-Claude-Théodore (1773-1826) 

Né le 13 novembre 1773 à Châlon-sur-Saône. A la mort de son père, vient à Paris étudier 
les sciences naturelles. Participe comme botaniste au voyage aux terres australes de la corvette 
le « Géographe » sous le commandement du capitaine de vaisseau N. Baudin (1800-1804). 
Malade, il est débarqué à Timor en 1803; il ne revient en France qu’en 1807 après avoir 
exploré Timor, Java et Ceylan et avoir fait un voyage aux États-Unis. En 1816, il part comme 
voyageur-naturaliste vers les Indes et Ceylan, est nommé directeur du Jardin botanique de 
Pondichéry et revient en France en 1822. Un troisième voyage le conduit en Amérique du Sud 
en 1823 et 1824, en compagnie de A. Doumerc; il visite les régions de Rio de Janeiro et Bahia, 
Cayenne, le Surinam, amassant de très importantes collections pour le Muséum. Il meurt à 
Paris le 14 mars 1826. 

Envoya de nombreux poissons de Pondichéry, Ceylan, Bourbon, l’île de France, Cayenne et du 
Surinam. 

Également appelé Leschenault de la Tour ou de la Tour. 


Lesson, René-Primevère, dit « l’Aîné » (1794-1849) 

Né à Rochefort le 20 mars 1794. Entre à l’École de santé de Rochefort en 1809. Embarqué 
comme chirurgien-auxiliaire dès 1811, il participe à plusieurs combats en mer. Après la chute 
de l’Empire, qui entraîne le licenciement des chirurgiens-auxiliaires, il devient jardinier- 
botaniste au jardin de l’École de Rochefort et pharmacien ; il ne cesse alors de contribuer à 
développer dans la Marine le goût de l’histoire naturelle. Il participe comme médecin- 
pharmacien de la Marine à l’expédition autour du monde de la « Coquille » sous le 
commandement de L. 1. Duperrey (1822-1825). Il poursuit brillamment sa carrière maritime et 
scientifique; en 1829, il est chargé du cours de botanique à l’École de médecine navale de 
Rochefort et est promu premier pharmacien en chef de la Marine en 1835. Nommé 
correspondant de l’Académie des sciences en 1833 et de l’Académie royale de médecine en 
1847. Mort à Rochefort le 28 avril 1849. 

Au cours de ses voyages, il a réuni un nombre impressionnant d’échantillons de la flore et de la faune. 
Excellent dessinateur, il a peint lui-même une grande partie des poissons qu’il a récoltés. 

A distinguer de son frère Pierre-Adolphe, né en 1805, dit « le Cadet », également chirurgien de la 
Marine. 


Lesueur, Charles-Alexandre (1778-1846) 

Né au Havre le 1" janvier 1778. Embarqué comme simple aide-canonnier sur la corvette 
le « Géographe » qui devait faire le tour du monde sous le commandement du capitaine 
N. Baudin (1800-1804), il fait preuve, pendant la traversée, d’un talent si remarquable en 
dessinant les poissons et autres animaux marins que Baudin le dégage de son service militaire 
et lui donne le titre de dessinateur de l’expédition. Il se lie d’amitié avec le naturaliste Pérou, 
s’associe à ses travaux, enrichit le Muséum de très nombreux échantillons et fournit un grand 



— 104 — 


nombre de figures à l’ouvrage que rédige Péron. Il apprend alors la gravure et la sculpture. Il 
part en 1816 pour les États-Unis avec le géologue Maclure, parcourt avec lui la vallée des 
Grands Lacs et du Saint-Laurent et y récolte des poissons. Il se fixe à Philadelphie d’où il fait 
plusieurs envois au Muséum de Paris, et où il devient un des membres les plus assidus de la 
Société philosophique et de l’Académie des sciences naturelles de Philadelphie. Revenu au 
Havre en 1837, il dirige le Musée du Havre jusqu’à sa mort, en 1846. 


Levaillant, François (1753-1824) 

Né à Paramaribo (Guyane) en 1753 d’une famille de riches négociants originaires de 
Metz, il revient en Hollande en 1763 puis en France. En 1777, pour satisfaire son penchant 
pour les sciences naturelles et en particulier pour l’ornithologie, il étudie dans les cabinets 
d’histoire naturelle de Paris. De 1780 à 1785, il fait un voyage d’exploration en Afrique 
méridionale, du Cap au Natal. Au retour il a beaucoup de difficultés à publier (de 1790 à 1796) 
son ouvrage « Voyages dans l’intérieur de l’Afrique » dont les gravures d’oiseaux sont 
remarquables, et à vendre ses collections. Emprisonné pendant un an comme suspect, il peut 
seulement échanger une partie de ses collections contre des livres (doubles de bibliothèque) et 
le reste est vendu en Hollande et dispersé. Mort près de Sézanne le 22 novembre 1824. 

Envoya des poissons du Surinam et de Cayenne. 


Levrault, Caroline (1775-1850) 

Née Caroline Schertz le U' mai 1775 à Strasbourg. Épouse en 1793 François Xavier 
Levrault qui avait fondé à Strasbourg et à Paris une maison de librairie et d’imprimerie et qui 
fut membre du conseil général du Bas-Rhin, adjoint au maire de Strasbourg et en 1818 recteur 
de l’académie de Strasbourg. A partir du 17 mai 1821, date de la mort de son mari, elle prend 
la direction de la maison d’édition familiale qui conserve la raison ancienne F. G. Levrault 
jusqu’en 1839, année où elle prend la dénomination de Veuve Levrault, puis après 1850 celle de 
Berger-Levrault et Fils. Elle meurt à Strasbourg, le 29 novembre 1850. L’Histoire naturelle des 
Poissons a été publiée par cette maison d’édition. 

Envoya des poissons de Strasbourg. 


L’Herminier, Félix-Louis (1779-1833) 

Né à Paris le 18 mai 1779. Après avoir été pilotin de l’État à l’âge de 16 ans, il est réformé 
et étudie la botanique et la chimie. Il part à la Guadeloupe où il est nommé pharmacien puis à 
Cayenne où il collectionne des vertébrés et des insectes, enfin à Marie-Galante où il est 
pharmacien-chef. En 1809, ayant obtenu la permission de se rendre en France, il est pris par les 
Anglais, débarqué aux États-Unis d’où il rapporte à la Guadeloupe des collections botaniques 
vivantes. En 1810, quand les Anglais s’emparent de cette colonie, il envoie ses collections en 
France, à ses frais. Nommé correspondant du Muséum en 1815. Après 1816, il est accueilli à 



— 105 — 


Saint-Barthélémy dont il fait l’histoire naturelle générale qu’il dédie à la Suède en 
remerciement de l’hospitalité qu’il y reçoit. Après un retour à la Guadeloupe, il rentre en 
France où il meurt délaissé, fin octobre 1833 à Paris. 

Envoya des poissons de Caroline et de Guadeloupe. 

Également orthographié Lerminier. 


Lichtenstein, Martin-Heinrich-Karl (1780-1857) 

Né le 10 janvier 1780 à Hambourg. Docteur en médecine, il part en 1801 pour le Cap de 
Bonne-Espérance en compagnie du général hollandais Janssen qui le ramène en Allemagne 
après la conquête de cette colonie par les Anglais en 1806. Auteur de « Reisen in südlichen 
Afrika » publié à Berlin en 1810-1811. Établi à Berlin, il y devient professeur d’histoire 
naturelle à l’université, puis directeur du Musée de zoologie en 1813. Mort le 2 septembre 1857 
en mer, entre Korfor et Kiel. 

Prêta de nombreux poissons à Cuvier et Valenciennes lors de leurs séjours à Berlin. 


Liénard de Lamivoye, François (1782-1862) 

Né sur la Côte d’Orixa, Inde, le 29 juillet 1782. Un des membres fondateurs de la Société 
d’Histoire naturelle de l’île Maurice (1829) dont il fut le trésorier jusqu’en 1834. Vice-président 
de la Société royale des Arts et des Sciences de l’île Maurice pendant de longues années, 
membre de plusieurs sociétés savantes. Il s’adonna surtout à l’étude des poissons dont il 
décrivit plusieurs espèces nouvelles. Sa fortune considérable, acquise dans le commerce, lui 
permit de fonder un musée d’histoire naturelle dont une partie des collections fut léguée au 
Muséum de Port-Louis. Mort à Paris le 6 novembre 1862. 

Ne pas confondre avec ses trois fils ; Élysée, l’aîné, Jules, le cadet, et Alfred, tous trois également 
naturalistes et auxquels on doit plusieurs descriptions de poissons de l’île Maurice et des Seychelles — où 
avait séjourné Élysée — lues au cours des séances de la Société créée par leur père (Rapport 1832). 

Donna des poissons de l’île de France. 


Lorois, Édouard-Louis (1792-1863) 

Né à Nantes le 27 janvier 1792. Sous-préfet de Châteaubriant en 1815 à la fin de l’Empire. 
Il est banni par les Bourbons pour avoir défendu sa sous-préfecture les armes à la main contre 
les forces royalistes pendant les Cent-Jours. Exilé à Bruxelles il exerce la profession d’avocat. Il 
rentre en France après la chute de Charles X et est nommé préfet du Morbihan en 1830. 
Administrateur de talent, il s’attache à pacifier le Morbihan, et entreprend de grands travaux 
publics, développement du réseau routier et construction de grands ponts suspendus. Homme 
politique très actif, il se dévoue sans compter pour le gouvernement de Louis-Philippe. 
Conseiller d’État de 1843 à 1848, date de sa révocation. Mort le 6 mars 1863 à Nantes. 
Envoya des poissons des côtes du Morbihan. 



Lowen, Sven-Ludwig (1809-1895) 


Né à Stockholm le 6 janvier 1809. Professeur et conservateur du Musée de Stockholm. 
Correspondant de l’Académie des sciences en 1872. Mort à Stockholm le 3 septembre 1895. 

Donna des poissons du Musée de Bergen. 

Orthographié également Loven. 


Lynch, Jean-Baptiste (Comte) (1749-1835) 

Né à Bordeaux le 3 juin 1749 d’une famille d’origine irlandaise. Homme politique, 
conseiller au Parlement de Bordeaux en 1771. Emprisonné en 1793, puis libéré, il devient maire 
de Bordeaux en 1808 et reçoit le titre de comte l’année suivante. Pair de France en 1815. Mort 
sur sa terre de Dauzac, en Médoc, le 15 août 1835. 

Envoya des poissons de Bordeaux. 


Mac Culloch, John (1773-1835) 

Né à Guernesey le 6 octobre 1773. Docteur en médecine, il devient le médecin de Léopold 
de Saxe-Cobourg, futur roi des Belges. Connu également comme géologue, il lève la carte 
géologique de l’Écosse de 1826 à 1832. Mort le 21 août 1835. 

Envoya des poissons des lacs d’Écosse. 


Magin (Madame) 

Non identifiée. « Alliée à la famille du célèbre de Lacepède » (H.N.P., 16 : 51). 
Donna au Cabinet du Roi des poissons de la Gironde. 


Marceschaux, Armand-Jean-Baptiste-Louis 

Consul de France à Turin. En 1826 fait un voyage dans le sud de la Régence de Tunis. 

Envoya des poissons du lac de Bizerte. 

Également orthographié Maréchaux et Marcescheau. 


Margrave, Georg (1610-1644) 

Né à Meissen en 1610. Jeune médecin allemand, il part au Brésil comme collaborateur de 
G. Pison, médecin du gouverneur le comte Jean Maurice de Nassau-Siegen, chargé également 
de « recueillir les productions naturelles de la contrée ». « Il décrit avec soin de nombreuses 



plantes et animaux, et fait des observations astronomiques et physiques de tout genre ». Après sa 
mort au cours d’un voyage en Guinée en 1644, Pison obtient du comte de faire remettre ses 
papiers manuscrits à Delaet qui dirigeait la Compagnie hollandaise des Indes occidentales. Ce 
qu’il avait fait sur l’histoire naturelle fut publié à Leyde en 1648 (voir H.N.P., 1 ; 58). 

Également orthographié Marcgrave. 


Martin, Joseph (7-1826) 

Garçon-jardinier du Jardin du Roi. Est envoyé en mission au Cap de Bonne-Espérance et 
aux îles de France et Bourbon en 1788 et 1789. En 1790, part à Cayenne, chargé de la direction 
du jardin du Roy et devient en 1791 directeur des cultures d’arbres à épiceries, emploi qu’il a 
encore en 1818. 


Masséna, François-Victor (?)-Napoléon, Duc de Rivoli, Prince d’Essling (1795-1863) 

Le troisième du nom à porter les titres décernés par Napoléon à son père, Masséna 
André, le maréchal d’Empire surnommé « l’enfant chéri de la Victoire ». Participe financière¬ 
ment à l’expédition en Amérique du Sud d’A. d’Orbigny. Fait lui-même, en compagnie de 
Kiener, un voyage au Brésil dont il rapporte des poissons qu’il donne au Muséum. Surtout 
connu comme ornithologiste. Sa collection d’oiseaux comprenant 12500 pièces est cédée en 
1846 à l’Académie nationale des sciences de Philadelphie. 


Mathieu 

« Colonel d’artillerie commandant à l’Isle de France » (H.N.P., 13 : 438). Cet officier 
d’artillerie est mentionné dans le « Voyage Pittoresque à l’Ile de France, au cap de Bonne 
Espérance et à l’île Ténériffe » par J. G. Milbert, comme un collecteur de crustacés, 
coquillages, oursins et oiseaux qui a enrichi le Muséum d’histoire naturelle de Paris. Il serait 
retourné en France vers 1795-1800 (Dr. Staub in litt.). 

Envoya des poissons des îles de France et Bourbon. 


Mayor, Matthias (vers 1785-1846) 

Médecin suisse né vers 1785 dans le canton de Vaud. Exerce la médecine à Lausanne. 
Publie en 1823 « Ueber die Fische der Schweiz ». Conservateur du Cabinet de Genève. Mort 
en 1846. 

Envoya des poissons de Genève, du lac de Zug et du lac Majeur. 

Orthographié aussi Major. 



— 108 — 


Menestrier, Édouard (1802-1861) 

Né à Paris le 2 octobre 1802. Fait des études de médecine qu’il abandonne pour les 
sciences naturelles et travaille au Muséum avec Cuvier et Latreille. La rencontre de Humboldt 
et la lecture de ses récits de voyage l’incitent à partir collecter dans des contrées lointaines. Il 
accepte avec enthousiasme la proposition du baron von Langsdorff de l’accompagner au Brésil 
pour une expédition conduite à la demande du tsar Alexandre et il est engagé par 
l’Académie des sciences de Saint-Petersbourg. Il voyage pendant trois ans (1822-1825) dans 
différentes régions du Brésil et y rassemble de riches collections. A son retour, il s’établit à 
Saint-Petersbourg, devient conservateur des collections zoologiques au Musée de l’Académie 
des sciences. En 1829, sur ordre de Nicolas I'^ il explore le Caucase. Il consacre le reste de sa 
vie à l’étude des collections du Muséum de Saint-Petersbourg. Atteint d’emphysème, il meurt 
le 10 avril 1861. 

Quelques pièces de ses collections du Brésil furent données au Muséum de Paris. 

Egalement orthographié Menetries. 


Merck, Carl-Heinrich (1761-1799) 

Né le 19 novembre 1761 à Darmstadt. Après avoir obtenu le titre de docteur en médecine 
à Giessen en 1784, il part l’année suivante à Saint-Petersbourg avec un ami de son oncle, 
médecin des petits-enfants de l’Impératrice. Est médecin de l’hôpital d’Irkutsk en 1785-1796. 
De mai 1786 à avril 1794, il participe comme naturaliste à la grande expédition dirigée par 
J. Billings pour l’exploration et la cartographie des côtes de l’océan Pacifique nord. Il collecte 
de nombreux poissons, oiseaux et mammifères ainsi que des plantes et des minéraux. A son 
retour il passe une année en Allemagne avant de revenir à Saint-Petersbourg où il meurt le 31 
janvier 1799. 

Ses collections déposées à l’Académie des sciences de Saint-Petersbourg furent prêtées à Cuvier. 

Également orthographié Merk. 


Mertens, Karl-Heinrich (1796-1830) 

Né à Brême en 1796, fils du célèbre botaniste F. K. Mertens. Au cours de deux séjours à 
Paris, étudie au Muséum et fait la connaissance de A. L. de Jussieu, J. B. Lamarck et 
A. Humboldt, rend visite à Londres à Sir J. Banks et R. Brown et rencontre en Allemagne 
J. R. Forster, fréquentations qui lui donnent le goût de voyages lointains. Après avoir terminé 
ses études de médecine en 1820, embarque comme naturaliste sur le « Seniavine » sous le 
commandement du capitaine Lutke, aide de camp du tsar Nicolas I®', pour un voyage autour 
du monde vers le Kamtchatka (1826-1829). Les récoltes et l’iconographie furent très 
abondantes. Aussitôt après son retour à Cronstadt, repart sur le « Seniavine » pour une 
nouvelle croisière sur les côtes d’Islande. Après avoir soigné les malades du bord avec 
dévouement, il rentre exténué et meurt treize jours après son retour à Saint-Petersbourg, le 17 
septembre 1830. 



— 109 — 


Mesaize, Pierre-François 

Officier de santé à Rouen. Était en 1799 membre résident de la Société d’émulation de 
Rouen. 

A envoyé plusieurs poissons de la région de Rouen accompagnés d’observations utilisées par 
Lacepéde. D’après Cuvier (H.N.P., 2 ; 65), « ils (Mesaize et Noël) avaient peu de notions sur l’histoire 
naturelle et scientifique et ont occasionné plusieurs erreurs ». 


Milbert, Jacques-Gérard (1766-1840) 

Né à Paris le 18 novembre 1766. Embarqué comme peintre sur le « Géographe » pour le 
grand voyage autour du monde de N. Baudin (1800-1804), il est débarqué malade à l’île de 
France en 1801. Il ne rentre en France qu’en 1804, après avoir rassemblé des notes qui 
paraîtront dans son « Voyage pittoresque à l’île de France, au Cap de Bonne Espérance et à 
Ténérife » publié en 1812. En 1815 il part pour l’Amérique du Nord où il séjournera jusqu’en 
1822. Peintre de paysage, graveur au burin en même temps que naturaliste de valeur. Nommé 
correspondant du Muséum en 1820. Mort à Paris le 5 juin 1840. 

Il envoie de New York « à peu près toutes les espèces décrites par M. Mitchill et beaucoup d’autres 
recueillies soit sur les côtes, soit dans les rivières et les lacs de cette partie du monde » (H.N.P., 1 : 257). 


Miles, William- Augustus (1798-1851) 

Né en 1798, officiellement fils aîné de William Augustus Miles (? 1753-1817, écrivain 
politique, auteur d’opéras comiques) mais probablement bâtard royal. Il occupe divers emplois 
mineurs dans l’Administration civile en Angleterre, et en 1840 il est nommé commissaire de 
police de Sydney. Son activité jugée insuffisante, son manque de soin dans la gestion et de 
sobriété dans l’exercice de sa profession font l’objet de plaintes des autorités et finalement il est 
contraint de prendre sa retraite en 1850. Esprit curieux, ses centres d’intérêt sont variés; il est 
membre correspondant de la Soeiété d’ethnologie de Londres et de la Société de statistique et 
du Muséum d’histoire naturelle de Paris. Il meurt à Sydney le 25 avril 1851. 

Désigné par Valenciennes comme « naturaliste anglais établi à Sydney », il donna au capitaine 
Bérard, commandant de la corvette le « Rhin » une jolie collection de poissons des côtes de Nouvelle- 
Hollande. 


Milius, Pierre-Bernard (1773-1829) 

Né à Bordeaux en janvier 1773. Pilotin dans la Marine dès 1787, il fait plusieurs voyages 
aux Antilles. Sa conduite héroïque sur la frégate la « Précieuse », en 1793, lui vaut le grade 
d’enseigne. En 1801, est lieutenant de vaisseau sur le « Naturaliste » qui accompagne le 
« Géographe » dans l’expédition de N. Baudin; après la mort de Baudin (1803), prend le 
commandement du « Géographe » qu’il ramène en France en 1804. En 1805, commandant la 



— 110 — 


« Didon », il est fait prisonnier par les Anglais. Libéré en 1806, il ne peut reprendre du service 
actif. Commandant du port de Venise en 1811, chef de la mission navale chargée de reprendre 
possession de la Martinique et de la Guadeloupe en 1814, gouverneur de l’île Bourbon de 1818 
à 1821, fait baron, commandant et administrateur de Cayenne en 1822, contre-amiral en 1827, 
il meurt paralysé à Bourbonne-les-Bains le 11 août 1829. 

Donna des poissons de Bourbon et de Cayenne. 

Orthographié Mylius par Cuvier et Valenciennes. 


Milne Edwards 
Voir Edwards. 


Mitchill, Samuel-Latham (1764-1831) 

Né à North Hempstead (Long Island) en 1764. Obtient son diplôme de médecine de 
l’université d’Edimburg en 1786, revient aux États-Unis, s’installe à New York où il enseigne 
les sciences naturelles. Sénateur à Washington de 1801 à 1813, il consacre une partie de son 
temps à l’étude des poissons. Il publie en 1815 « Fishes of New-York described and 
arranged ». Renommé pour sa vivacité d’esprit et sa faconde, c’est un des personnages les plus 
remarquables du « vieux New York », connu à la fin de sa vie comme le « Nestor de la Science 
américaine». Il meurt à New York en 1831. 

Envoya à l’administration du Muséum quelques espèces de poissons et des mémoires manuscrits. 


Moreau de Jonnes, Alexandre (1778-1870) 

Né le 19 mars 1778 à Rennes. Après avoir été marin, canonnier, officier d’artillerie et enfin 
chef d’escadron d’état-major (1792-1815), il est de 1815 à 1828 chargé de travaux de statistique 
et de topographie au cabinet du ministre de la Marine et à partir de 1828 il dirige le bureau de 
la statistique du ministère du Commerce. Auteur d’une exceptionnelle fécondité, il a publié des 
travaux dans des domaines aussi variés que la statistique, la géologie et la physique du globe, 
les questions coloniales en particulier l’esclavage et les moyens de le supprimer, les questions 
militaires et médicales, dont un travail sur les poissons toxicophores des Indes occidentales 
(1819) et orientales (1821). Correspondant de l’Académie des sciences en 1816 et membre de 
l’Académie des sciences morales et politiques en 1849. Mort à Paris le 28 mars 1870. 

Donna des poissons de l’île Bourbon. 

Morel 

Avocat résidant à Saint-Denis, Directeur du Musée d’histoire naturelle de l’île Bourbon. 

Envoya des poissons de l’île Bourbon décrits dans le tome 14 de l’Histoire naturelle des Poissons 
(1833) et plus tard, en 1858, un recueil de 13 dessins de poissons (MS 265 III) qui sont énumérés par 
Valenciennes dans une publication de 1862. 



— Ill — 


Morelet, Pierre-Marie-Arthur (1809-1892) 

Né le 26 août 1809 à Lays (Saône-et-Loire). Naturaliste, connu surtout comme 
malacologiste, voyage en Amérique centrale, puis en Algérie, la première fois en 1837 et plus 
tard en qualité de dessinateur attaché à la Commission scientifique de l’Algérie (1840-1842). 
Mort à Velars (Côte-d’Or) le 9 octobre 1892. 

Rapporta des poissons d’Amérique centrale. 

Moricand Stefano (1779-1854) 

Né en novembre 1779 à Genève. Botaniste suisse, voyage en Amérique du Sud. Mort près 
de Genève le 26 juin 1854. 

Récolta des poissons de Bahia donnés par le Musée de Genève. 


Neboux, Adolphe-Simon (1806-?) 

Né le 22 février 1806 à La Châtre (Indre). Entre dans la Marine comme élève chirurgien 
en 1822. Fait de nombreuses campagnes en particulier aux Antilles et au Brésil. Il est 
chirurgien-major sur la « Vénus » pendant son expédition autour du monde sous le 
commandement de A. Du Petit-Thouars de 1836 à 1839. Au cours du voyage, l’équipage étant 
atteint de scorbut, il le traita avec succès avec du pain frais, de la viande fraîche, des fruits et 
des légumes frais. Ses observations devinrent le sujet de sa thèse en 1840. En non-activité pour 
infirmité temporaire en 1845 il est admis à la retraite en 1847. 


Neuwied, Alexandre-Philippe-Maximilien, Prince de (1782-1867) 

Naturaliste allemand. Fait un voyage d’exploration au Brésil de 1815 à 1817 et un autre 
en Amérique du Nord de 1838 à 1843. Il en rapporta d’importantes collections. 

Donna des poissons du Brésil. 


Nilsson, Sven (1787-1883) 

Né le 8 mars 1787 à Asmundstorp (Suède). Botaniste, professeur à Stockholm. Mort le 30 
novembre 1883 à Lund. 

Fit don de corégones au Muséum. 


Nitsch, Christian-Ludwig (1782-1837) 

Né le 3 septembre 1782 à Beucha près de Grimma (Saxe). Il étudia les sciences naturelles à 
l’université de Wittenberg où il fut nommé professeur de zoologie et botanique en 1808 avant 



— 112 — 


de devenir professeur de zoologie à l’université de Halle de 1816 jusqu’à sa mort le 16 août 
1837. 

Envoya des poissons de l’Elbe. 


Nivoy 

Non identifié. 

Envoya des poissons de l’île Bourbon. 


Noël de la Morinière, Simon-Barthélémy-Joseph (1765-1822) 

Né à Dieppe le 16 juin 1765. Voyageur et ichtyologiste, il consacra sa vie à la pêche, à la 
fois sous l’angle de l’histoire naturelle et sous celui de l’économie maritime. Auteur de 
nombreux mémoires et ouvrages parmi lesquels l’Histoire générale des pêches parue en 1815. 
Inspecteur général des pêches maritimes de France, il est chargé en 1819 d’entreprendre aux 
frais de l’État un voyage d’exploration qui devait se prolonger au-delà du Cap Nord. C’est au 
cours de cette mission qu’il meurt à Drontheim le 22 février 1822. Membre d’un grand nombre 
de sociétés savantes françaises et étrangères. 

Envoya des poissons de Rouen et de Norvège. 


Nordmann, Alexander von (1803-1866) 

Né le 24 mai 1803 à Ruotzensalmi (Finlande). S’intéresse très jeune aux sciences naturelles 
tout en poursuivant des études à Lübeck où il obtient son doctorat en 1827. Nommé en 1830 
professeur au lycée Richelieu à Odessa, où il enseigne la zoologie, l’anatomie comparée et la 
botanique, il y reste dix-sept ans au cours desquels il fait de nombreux voyages « d’explora¬ 
tion », en particulier en Crimée et au Caucase, et aussi dans diverses capitales d’Europe où il 
visite les grands musées. Il reste onze mois à Paris (1839) et travaille avec Valenciennes et 
H. Milne Edwards. Il revient en Finlande, sa terre natale, en 1850, parcourt la Laponie, la 
Carélie, fait une mission en mer Blanche, voyage à Saint-Pétersbourg, Berlin, en Italie, à 
Amsterdam, jusqu’à sa mort qui survient à Helsinfôrs le 25 juin 1866. Correspondant de 
l’Académie des sciences (1860). 

Donna des poissons de Russie orientale. 


Olivier, Guillaume-Antoine (1756-1814) 

Né aux Arcs prés de Fréjus le 17 janvier 1756. Est reçu à 17 ans docteur en médecine à 
Montpellier. Peu intéressé par la médecine, il est chargé, grâce à l’intervention de Broussonet, 
de faire une étude statistique et économique des productions naturelles de la région de Paris. 
La qualité de son travail le fait engager par Gigot d’Orcy, entomologiste amateur, pour 



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collecter des insectes en divers pays d’Europe. Pendant la Révolution, sous le ministère 
Roland, est appointé comme naturaliste, avec Bruguière, pour accompagner une mission 
commerciale en Perse. Il quitte Paris en 1792, parcourt, après un long séjour à Constantinople, 
les îles de Candie (Crête) et Santorin, le littoral d’Asie mineure, la basse Égypte, arrive à 
Beyrouth où de nouvelles instructions le conduisent à Alep, Bagdad et Téhéran. Il revient à 
Paris en 1798 et étudie les riches collections d’histoire naturelle qu’il a rapportées, en 
particulier les insectes; il devient un entomologiste célèbre très lié à Fabricius. Est nommé 
professeur à l’École vétérinaire d’Alfort et devient membre de l’Institut en 1799. Mort à Lyon 
le 1" octobre 1814. 

Rapporta des poissons du Nil. 


Orbigny, Charles-Marie Dessalines d’ (1770-1856) 

Né le 2 janvier 1770 en mer. Docteur en médecine, longtemps préoccupé d’histoire 
naturelle. Il s’installe successivement à Paimpol, Noirmoutier, Nantes, Esnaude à quelques 
kilomètres de La Rochelle où il prend finalement sa retraite en 1822. Il avait alors six enfants 
dont l’aîné, Alcide, devient un voyageur-naturaliste célèbre. Il fut lié avec les naturalistes qui 
associaient leurs efforts pour fonder et développer le Muséum rochelais d’histoire naturelle. 
Mort le 21 octobre 1856 à La Rochelle. 

Donna des poissons de La Rochelle. 


Orbigny, Alcide Dessalines d’ (1802-1857) 

Né le 9 septembre 1802 à Couëron (Loire-Inférieure). Fait ses études à La Rochelle, 
occupant ses vacances à récolter les animaux marins. A 20 ans il envoie à la Société d’histoire 
naturelle de Paris un mémoire sur un genre nouveau de Gastéropode. En 1824, il décide de 
vivre à Paris où il continue ses études de zoologie et de paléontologie et devient voyageur- 
naturaliste du Muséum dont il est nommé correspondant en 1821. En 1826 l’Académie des 
sciences le charge d’une mission en Amérique du Sud. Il reçoit du Muséum une somme de 
6000 francs par an et le duc de Rivoli participe au financement de l’expédition en offrant 
3000 F par an. De 1826 à 1834, il parcourt le continent sud-américain presque en entier, de la 
Patagonie au Pérou et des rives de l’Atlantique jusqu’aux hauts plateaux des Andes, visitant 
successivement le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, le Chili, la Bolivie. Il en rapporte des 
collections considérables parmi lesquelles 166 espèces de poissons. La relation de son voyage 
en 3 volumes et 500 planches colorées devait l’occuper pendant dix ans. Il publie un ouvrage 
de paléontologie sur l’Amérique méridionale et, le premier, fait connaître les divers peuples du 
sud du continent américain avec une conception synthétique et comparative de l’histoire 
naturelle de l’homme qui devint celle des fondateurs de l’anthropologie en France. En 1853 est 
créée la chaire de Paléontologie du Muséum dont il devient le premier titulaire. Membre de 
plusieurs académies et sociétés savantes, il meurt le 30 juin 1857 à Pierrefitte (Seine) d’une 
maladie de cœur sans doute aggravée par un excès de travail. 

Donna des poissons de Ténérife et d’Amérique du Sud. 



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Orléans, Marie-Christine-Caroline-Adélaïde-Françoise-Léopoldine, Princesse d’Orléans, 
Duchesse de Wurtemberg (1813-1839) 

Née à Païenne le 12 avril 1813, elle épouse le 17 octobre 1837 le duc Alexandre de 
Wurtemberg. Dessinatrice et surtout sculpteur de talent, elle meurt à Pise le 6 janvier 1839. 
Avait prêté à Valenciennes un recueil de dessins chinois. 


Owen, Richard (Sir) (1804-1892) 

Né à Lancaster le 20 juillet 1804. Après avoir terminé ses études médicales à l’université 
d’Edinburgh (1824) et être devenu membre du Royal College des chirurgiens de Londres en 

1826, il se consacre à la recherche. Nommé conservateur-assistant au Huntarian Museum en 

1827, il rencontre Cuvier en 1830 quand ce dernier visite le Muséum du Royal College. 
L’année suivante, il fait un séjour à Paris à l’invitation de Cuvier, travaille avec lui et en 
devient le disciple ; faisant siennes les idées de son maître, il publie des travaux d’anatomie et 
devient un des pionniers de la paléontologie des Vertébrés. Il est nommé professeur d’anatomie 
comparée et de physiologie au Royal College en 1836. En 1856 il devient superintendant des 
départements d’histoire naturelle du British Museum auquel il consacre toute son énergie 
jusqu’à 1884 quand il est fait chevalier commandeur de l’ordre du Bain. Élu correspondant de 
l’Académie des sciences en 1839 et associé étranger en 1859. Mort à Sheen Lodge près de 
Londres le 18 décembre 1892. 

Donna des poissons de Londres. 


Pallas, Peter-Simon (1741-1811) 

Né à Berlin le 27 septembre 1741. Commence sa carrière scientifique en Hollande en 1766. 
Fait un grand voyage en Sibérie de 1769 à 1774 d’où il rapporte des collections déposées à 
Berlin. Élu membre associé étranger à l’Académie des sciences en 1790. Après avoir passé les 
dernières années de sa vie en Crimée, meurt à Berlin le 7 septembre 1811. Son principal travail 
en ichtyologie figure dans le 3' volume de sa Zoographia Rosso- Asiatica imprimé en 1811 mais 
dont la publication a été différée jusqu’en 1831 par suite de la perte des cuivres. Grâce à 
Tilesius, président de l’Académie de Saint-Pétersbourg, Cuvier put en consulter un exemplaire 
avant sa parution. 


Pariset, Étienne (1770-1847) 

Né à Grands (Vosges) le 5 août 1770 d’une famille très modeste. Étudie chez les 
Oratoriens de Nantes et commence des études de médecine. Envoyé à l’École de santé de Paris 
par la ville de Nantes, il devient aide-bibliothécaire de l’école et ne survit que grâce â un ami 
qui lui assure une existence honorable. Il rêve de faire du théâtre et de devenir homme de 



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lettre. Mais après son mariage et la naissance d’une fille, il reprend ses anciennes études et à 
35 ans il est reçu docteur en médecine. En 1814 est nommé médecin des infirmeries de Bicêtre. 
Est envoyé en mission pour observer la fièvre jaune à Cadix (1819) et à Barcelone (1821). En 
1828 il est chargé par le gouvernement d’examiner une épidémie de variole à Marseille, puis de 
diriger une expédition médicale vers les foyers de la peste en Égypte. Grand admirateur de 
Champollion, il le retrouve à Alexandrie quand ce dernier quitte l’Égypte. Aidé et protégé par 
Ibrahim Pacha qu’il avait sauvé d’une attaque consécutive à un bon repas, il se livre pendant 
son séjour en Égypte à des recherches approfondies sur l’épidémiologie. De là, il part en Syrie 
où une épidémie de peste s’était déclarée, travaille à Damiette, Tripoli, visite Balbeck et revient 
dans le Delta du Nil avant de regagner la France où il arrive à Toulon le 10 mai 1830. Élu 
secrétaire perpétuel de l’Académie de médecine en 1822, il est nommé membre de l’Académie 
des sciences en 1842. Partageant ses dernières années entre la médecine et la littérature, il 
meurt à Paris le 3 juillet 1847. 

Donna des poissons d’Alexandrie. 


Parkinson, Sydney (1745-1771) 

Né à Edimburg en 1745. Peintre anglais employé dans le premier voyage de Cook (1768- 
1771) dont il donna une relation publiée à Londres en 1773. Mort en mer le 26 janvier 1771. 
Ses dessins furent examinés par Cuvier et Valenciennes lors de leur séjour à Londres en 1818. 


Payraudeau, b. C. 

Après avoir suivi des cours de zoologie au Jardin du Roi, il fait un voyage en Corse en 
1824 et 1825 au cours duquel il réunit d’importantes collections, en particulier des poissons 
qu’il donne à Cuvier et Valenciennes. Auteur du Catalogue descriptif et méthodique des 
Annélides et des Mollusques de l’île de Corse (1826). 

Aussi orthographié Payreaudau et Peraudot. 

Pector 

Un des trois zoologistes de la Commission scientifique de Morée (1829) placée sous la 
direction de G. Bory de Saint Vincent. 

Rapporta des poissons de Morée. 


Pentland, Joseph-Barclay (1797-1873) 

Né à Ballybofey, County Donegal (Irlande) le 17 janvier 1797. Fait ses études à l’Armagh 
Academy puis à l’université de Paris, à l’École polytechnique et à l’École des mines où il 
apprend la minéralogie et la cristallographie avec Haüy, la chimie avec Gay-Lussac, et la 



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géologie avec Cordier et Brongniart. Dès 1818 il commence à étudier l’anatomie comparée et la 
paléontologie avec Cuvier dont il devient à la fois l’élève, le collaborateur et l’ami, l’aidant 
dans ses dissections et la préparation des descriptions d’espèces tant vivantes que fossiles, lui 
servant de cicérone lors des visites de collègues anglais, et collectant pour lui en Suisse, Italie 
(1822), Sicile (1824-1825), et Amérique du Sud (1826-1827). Est nommé secrétaire du Consulat 
général au Pérou en 1827 et consul général en Bolivie de 1836 à 1839. Fait de nombreux 
séjours à Paris où il travaille au Muséum, dont il est nommé correspondant en 1836. A partir 
de 1845 il réside surtout en Italie où il devient expert en antiquités romaines et publie des 
guides de Rome et de l’Italie du Nord et du Sud. Il meurt à Londres le 12 juillet 1873. 

Envoya des poissons du Pérou et d’Italie (lac de Côme et lac Majeur). 


PÉRON, François (1775-1810) 

Né à Cérilly (Allier) le 22 août 1775. Fait des études de théologie au collège de Cérilly et se 
destine à la prêtrise. Quand la guerre éclate, il interrompt ses études pour rejoindre les armées 
révolutionnaires ; est blessé, perd un œil, est emprisonné à la forteresse de Magdebourg où il 
passe son temps à lire des récits de voyage et d’exploration. Libéré en 1794, il est renvoyé de 
l’armée pour invalidité. Entreprend des études de médecine et de sciences naturelles. Il 
convainc les « Citoyens professeurs de l’École de médecine » de l’intérêt d’envoyer un 
anthropologiste accompagner l’expédition de N. Baudin et, grâce à l’appui de Jussieu et de 
Cuvier, il embarque sur le « Géographe » en 1800. Il est le seul naturaliste de l’expédition à 
l’avoir suivie jusqu’à la fin (1804), en dépit de ses divergences politiques avec N. Baudin. Il se 
lie avec Lesueur et rassemble avec lui des collections remarquables. Il est chargé de rédiger la 
relation du voyage dont le volume paraît en 1807. Élu à l’unanimité membre de l’Institut en 
1805, sa santé se dégrade et il meurt à Cérilly le 14 décembre 1810 sans avoir pu achever son 
œuvre. 


Perrottet, Georges-Samuel (1793-1870) 

Né à Vully (Suisse, Canton de Vaud) en 1793. Jardinier au jardin des Plantes, participe 
comme naturaliste à l’expédition du capitaine de vaisseau P. H. Philibert sur le « Rhône » et la 
« Durance » de 1819 à 1821. Fait des récoltes à Cayenne, à Bourbon, à Java et aux Philippines 
et revient en France via Cayenne. De 1824 à 1829 est chargé d’explorer la Sénégambie, seul ou 
en compagnie de F. R. Leprieur et J. F. Roger, et il administre la « Sénégalaise », établisse¬ 
ment de culture appartenant au gouvernement et à une compagnie commerciale. Grâce à l’aide 
de Jubelin il explore aussi Gorée et la presqu’île du Cap-Vert en 1829, avant son retour en 
France. Est nommé correspondant du Muséum en 1832. De 1834 à 1839, il est affecté au 
Jardin botanique de Pondichéry. Il retourne en France en 1839 pour s’occuper de sériciculture 
et revient à Pondichéry en 1843 comme botaniste officiel. Il y reste jusqu’à sa mort le 3 janvier 
1870. Auteur de nombreuses publications de botanique. 

Rapporta des poissons des Indes orientales et du Sénégal. 



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Petit, Antoine (7-1843) 

Correspondant du Muséum en 1838, il est envoyé comme zoologiste de l’expédition Ch.- 
Th. Lefèvre en Égypte, de 1839 à 1843. Meurt tragiquement sur le Nil bleu le 3 juin 1843, 
emporté par un crocodile. 

Envoya des poissons d’Abyssinie. 


Philibert, Pierre-Henri (1777-1824) 

Né le 26 janvier 1777 à l’île Bourbon. Officier de marine, participe à de nombreux voyages 
à partir de 1791, en particulier sur la « Seine » (1796-1797) vers l’île de France et la mer des 
Indes; commande le « Rhône » puis la « Durance » (1819-1820) dans les mers d’Asie, avec à 
bord le botaniste G. S. Perrottet. Mort à Paris le 31 octobre 1824. 

Envoya des poissons de Cayenne et de l’île de France. 


PiCART 

Non identifié. 

Envoya des poissons de la Rade de Cadix. 


PiCHON, Louis-André (Baron) (1771-1850) 

Né à Nantes en 1771. Diplomate, secrétaire de la légation française aux États-Unis en 
1791, puis consul général aux États-Unis de 1800 à 1805. En 1817, est chargé de régler les 
opérations administratives à la Martinique et à la Guadeloupe et, en 1830, termine les 
négociations avec le gouvernement d’Haïti. Nommé conseiller d’État en 1820. Auteur de « De 
la pêche côtière dans la Manche » publié en 1831. Nommé correspondant du Muséum en 1802. 
Mort à Paris en 1850. 

Envoya des poissons de Boulogne et de Saint-Domingue. 


Plée, Auguste (1786-1825) 

Né le 7 août 1786 à Paris. Après avoir débuté dans l’administration comme « chef de la 
division à la Secrétairie des Conseils du Roi », puis « Inspecteur des Jeux », il s’adonne avec 
passion à l’étude des sciences naturelles et devient voyageur-naturaliste de la première 
promotion de l’école ouverte au Muséum en 1819. A partir de 1820, il voyage aux Antilles 
(Martinique, Guadeloupe, Saint-Thomas, Sainte-Lucie, Saint-Barthélémy, Porto-Rico), aux 
États-Unis, de Norfolk à Québec et Buffalo, enfin sur les côtes de Grande Colombie de 
Cumana à Maracaibo. Partout il réunit des collections accompagnées de notes précises. Meurt 



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à Fort Royal (Fort de France, Martinique) le 17 août 1825, le jour même où il devait rentrer 
en France. 


Envoya des poissons du golfe du Mexique, de la Martinique, Cuba, Porto-Rico, Saint-Thomas, et du 
lac Maracaibo. 

Également orthographié Pley. 


Plumier, Charles (Père) (1646-1704) 

Né à Marseille en 1646. Religieux de l’ordre des Minimes en 1662, instruit en Italie par 
Boccone, ami de Tournefort et de Garidel, il fait un premier voyage à la Martinique en 1688- 
1689, y revient deux fois en 1693 et 1697 avec des missions du gouvernement et visite les îles 
voisines. Botaniste réputé, il n’était pas moins bon zoologiste ; « il avait fait en Provence et aux 
Antilles des dessins remarquables par leur finesse et leur exactitude... A laissé une grande quantité 
de manuscrits négligés dans son couvent. Jussieu assure même qu’ils servaient de tabourets aux 
moines pour s’asseoir près du feu. Il n’en parut que quelques extraits dans le voyage de Feuillée et 
dans les journaux de Gauthier Dagoty qui était alors hors d’état de les apprécier. Ce ne fut qu’à la 
fin du 18‘ siècle qu’une copie, préparée par l’auteur lui-même, tomba dans les mains de Bloch... » 
(H.N.P., 1 : 91-94). Une autre copie faite par Aubriet fut en partie gravée dans l’histoire des 
poissons de Lacepède. Mourut en 1704 au port de Sainte-Marie, près de Cadix, alors qu’il était 
en partance pour le Pérou. 


PoEY, Felipe (y Aloy) (1799-1891) 

Né à la Havane (Cuba) le 26 mai 1799. Après le droit, il étudie les sciences naturelles, 
vient à Paris de 1826 à 1832 suivre les cours de Cuvier qui lui confie le soin d’étudier les 
collections de poissons provenant de Cuba. Revenu à Cuba, il est chargé de créer un Musée 
d’histoire naturelle à la Havane et il devient en 1842 professeur de zoologie et d’anatomie 
comparée; en 1863, il enseigne l’ensemble des sciences naturelles. En 1873 devient doyen de la 
Faculté de philosophie, sciences et lettres. Meurt le 28 janvier 1891 à la Havane. A publié 
plusieurs ouvrages en particulier l’Histoire naturelle de l’île de Cuba en 2 volumes (1851-1861). 

Envoya des poissons de Cuba. 


PoiTEAU, Pierre-Antoine (1766-1854) 

Né à Amblémy près de Soissons (Aisne) le 23 mars 1766. Garçon-jardinier au Muséum, il 
est envoyé en mission à Haïti où il est nommé jardinier-chef du nouveau jardin botanique. Ne 
recevant pas de traitement, il entre dans le cadre de l’administration locale. Rentre en France 
en 1815 et travaille à Versailles. En 1818 est nommé chef des cultures en Guyane et termine sa 
carrière à Paris comme jardinier-chef au Muséum. Au cours de ses séjours aux Antilles et en 
Guyane, collecte plantes et animaux dont il fait don au Muséum. Mort à Paris le 27 février 
1854. 

Donna des poissons de Cayenne. 



Poivre, Pierre (1719-1786) 


Né à Lyon le 23 août 1719. Se destinant à être missionnaire, il complète ses études à Paris 
au Séminaire des missions étrangères et, pour apprendre le chinois, voyage en Chine et en 
Indochine de 1741 à 1745. Le bateau le ramenant en France est attaqué par les Anglais ; blessé 
au poignet il est amputé du bras droit. Libéré à Java il visite le Siam, l’Inde, l’île de France et 
rentre en France après maintes péripéties. A son retour à Paris, il propose à la Compagnie des 
Indes d’ouvrir un commerce direct de la France avec la Cochinchine et de transplanter dans les 
îles de France et de Bourbon les épices dont la culture était jusqu’alors concentrée aux 
Moluques. Chargé de l’exécution de ces projets, il établit un comptoir français à Faï-Fo dans 
la baie de Tourane en 1749, et en dépit de nombreuses difficultés il réussit à introduire des 
cacaoyers et des arbres à pain à l’île de France en 1755. Rentre en France via Madagascar mais 
pour la troisième fois est capturé par les Anglais et interné jusqu’à 1757. Se retire à Lyon 
pendant dix ans. De 1767 à 1772, est commissaire général puis intendant des îles de France et 
Bourbon. Nommé correspondant de l’Académie des sciences en 1754. Mort à Lyon le 6 janvier 
1786. 

Envoya au Cabinet du Roi des poissons secs de l’île de France. 


POSTEES, Alexander-Philipov (1801-1871) 

Né le 24 août 1801 à Dorpat (Tartu), Estonie. Professeur-adjoint, naturaliste de 
l’expédition russe du capitaine Lutke (1826-1829) vers le Kamtchatka et la mer de Behring sur 
le « Seniavine ». Embarqué comme minéralogiste et dessinateur, peint près de 700 dessins dont 
245 des 300 espèces de poissons pêchés au cours de l’expédition. Vient à Paris avec Kittlitz 
pour montrer les dessins à Cuvier et Valenciennes et leur faire identifier les poissons. Mort le 
28 juin 1871 à Viborg, Finlande. 


PoucHET, Félix-Archimède (1800-1872) 

Né à Rouen le 26 août 1800. Reçu docteur en médecine à Paris en 1827, il retourne à 
Rouen et en 1828 devient directeur du Musée d’histoire naturelle et du jardin des plantes de 
cette ville. Correspondant de l’Académie des sciences en 1849, il est surtout connu pour avoir 
défendu la thèse de la génération spontanée combattue par Pasteur. Mort à Rouen le 6 
décembre 1872. 

Envoya des poissons de Quillebœuf. 


Pradier, César-Charles-Joseph (1811-post 1875) 

Né le 14 décembre 1811 à Vannes (Morbihan). Entré au service de la Marine en 1827, est 
embarqué sur divers bâtiments, séjourne en Guyane en 1837 d’oû il est rapatrié en 1838 pour 



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raison de santé. Après avoir eu plusieurs commandements de 1845 à 1863, prend sa retraite en 
1871 et devient en 1875 inspecteur de l’exploitation commerciale des chemins de fer. 
Envoya des poissons de Cayenne. 


Prévost, Louis-Constant (1787-1856) 

Né le 4 juin 1787 à Paris. Après une publication avec de Blainville, intitulée « Sur les 
Poissons », il se spécialise en géologie et voyage en France, Allemagne, Autriche et Italie. Est 
un des fondateurs de la Société géologique de France. Élu membre de l’Académie des sciences 
en 1848. Mort à Paris le 26 août 1856. 

Envoya des poissons de Palerme. 


Quartin-Dillon, Richard (7-1841) 

Nommé correspondant du Muséum en 1838, il participe la même année, comme 
naturaliste, au voyage de Ch. Th. Lefebvre en Abyssinie. Il y meurt, à Mareb Valley, le 22 
octobre 1841. 

Envoya des poissons d’Abyssinie. 


Quoy, Jean-René-Constant (1790-1869) 

Né le 10 novembre 1790 à Maillé (Vendée) dans une famille qui ne comptait pas moins de 
dix chirurgiens en trois générations, dont, fait rarissime à l’époque, sa propre grand-mère. 
Commence ses études médicales en 1807 à l’École de marine de Rochefort et embarque comme 
chirurgien-auxiliaire pour une campagne aux Antilles (1808-1809). Après avoir obtenu le titre 
de docteur en médecine à Montpellier en 1814, il effectue comme chirurgien-major une 
campagne à l’île Bourbon (1814-1815) et, avec les mêmes fonctions, il participe avec 
P. Gaimard, chirurgien en second, à l’expédition autour du monde de 1’ « Uranie », sous le 
commandement de L. C. de Freycinet (1817-1820) au cours de laquelle il est chargé des 
observations géologiques. Nommé professeur d’anatomie à l’École de marine de Rochefort en 
1824, décoré de la Légion d’honneur en 1825, il sollicite dès l’année suivante un nouvel 
embarquement; toujours en compagnie de P. Gaimard, il est chirurgien major sur 
r « Astrolabe » sous le commandement de J. S. C. Dumont d’Urville (1826-1829). Excellent 
observateur, dessinateur de grand talent, l’un des plus grands voyageurs-naturalistes de son 
temps, il rassemble encore des collections considérables. Tout en continuant ses travaux de 
zoologie à Paris où il rédige la zoologie du voyage de 1’ « Astrolabe », il est professeur de 
médecine à l’École de marine de Rochefort de 1832 à 1835. Candidat malheureux à une chaire 
de zoologie au Muséum en 1832, il poursuit sa carrière dans les hôpitaux de la Marine, à 
Toulon (1835-1837) puis à Brest (1838-1848), avant d’être nommé inspecteur général du 
Service de santé de la Marine de 1848 à 1858. Correspondant de l’Académie des sciences en 
1830, correspondant du Muséum en 1844, commandeur de la Légion d’honneur en 1862. En 



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dépit d’une santé chancelante et des fatigues inhérentes aux dures conditions de navigation, 
Quoy reste un travailleur acharné, ennemi de l’intrigue, aussi modeste que loyal et étranger à 
toutes les vanités du monde. Il meurt à Rochefort le 4 juillet 1869. 


Raffeneau Delile, Alire (1778-1850) 

Né le 23 janvier 1778 à Versailles. Médecin civil, botaniste de l’expédition d’Égypte (1798- 
1801). Professeur de botanique à Montpellier. Correspondant de l’Académie des sciences en 
1821. Mort à Montpellier le 5 juillet 1850. 

Envoya des poissons de Cette (Sète) et de Montpellier. 

Également mentionné sous les noms Delile et Delille. 


Rang, Paul-Charles-Alexandre-Léonard, dit « Sander » (1793-1843) 

Né à Utrecht d’un pasteur d’origine cévenole qui s’installe ensuite à La Rochelle. Il 
s’engage dans la Marine dés 1809, s’embarque, au titre d’élève officier de 1" classe, sur la 
frégate la « Méduse » qui fait naufrage sur le banc d’Arguin (1816), gagne le Sénégal puis 
revient en France (1817). Il fait ensuite plusieurs campagnes qui le mènent à Terre-Neuve, en 
Inde, au Brésil, en Afrique, aux Antilles. Très tôt il se consacre à l’une de ses passions, 
l’histoire naturelle, en particulier l’étude des mollusques. Il est directeur du port d’Alger de 
1833 à 1836, puis reprend des campagnes au Levant et , à Montevideo. Il est nommé 
commandant supérieur de l’île de Nossi-Bé et dépendances (Madagascar) en 1843. C’est à 
Mayotte qu’il meurt au cours d’une inspection. Correspondant du Muséum (1837) et membre 
de plusieurs sociétés d’histoire naturelle. 

Envoya des poissons de Corée. 


Ravenel, Edmund (1797-1871) 

Né le 8 décembre 1797 à Charleston (Caroline du Sud) dans une famille noble huguenote. 
Fait ses études de médecine à l’université de Pennsylvanie et sort major de sa promotion en 
1816. Est professeur de chimie au Collège de médecine de Caroline du Sud de 1824 à 1835, et 
fonde l’École de médecine de cet état. Est élu membre correspondant de l’Académie des 
sciences naturelles de Philadelphie en 1832. Un an après avoir publié le premier catalogue de 
mollusques américains (1834), il abandonne la carrière académique et se partage entre 
l’exercice de la médecine et ses plantations. Il meurt le 27 juillet 1871 à Summerton Plantation, 
Berkley Co, Caroline du Sud. Sa collection personnelle de coquilles contenant plus de 
3500 espèces est déposée au Muséum de Charleston. 

Envoya des poissons des eaux douces de Caroline du Sud. 

Orthographié parfois Ravenell. 



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Rayer, Pierre-François-Olive (1793-1867) 

Né le 8 mars 1793 à Saint-Sylvain (Calvados). Reçu docteur en médecine à Paris en 1818. 
Membre de l’Académie de médecine en 1823 et de l’Académie des sciences en 1843. Mort à 
Paris le 10 septembre 1867. 

Envoya des poissons de Normandie. 


Reinhardt, Johannes-Christopher-Hagemann (1776-1845) 
Professeur à Copenhague. 

Envoya des poissons de la mer du Nord et du Groenland. 


Reinwardt, Gaspar-Georg-Carl (1773-1854) 

Né le 3 juin 1773 à Lutteringhausen im Bergischen (Allemagne). Fait ses études en 
Hollande. Est nommé en 1800 professeur d’histoire naturelle à Harderwijk, en 1808 directeur 
de la ménagerie de Louis Napoléon et directeur du Jardin du Roi à Haarlem (lettre du 
17.12.1808 à Cuvier MS 1982-2409a, Bibl. Centr. Mus.) et en 1810 professeur de chimie, 
pharmacie et histoire naturelle à Amsterdam. En 1815, il part aux Indes orientales, chargé 
d’organiser dans les possessions hollandaises l’éducation, le service médical, l’agriculture, 
l’industrie et les recherches scientifiques. Il crée en 1817 le Jardin botanique de Buitenzorg 
(Bogor, Java) dont il devient le premier directeur. De retour en Europe en 1822 il est nommé 
professeur à l’université de Leyde où il meurt le 6 mars 1854. 

Valenciennes examina à Leyde, au cours du séjour qu’il y fit en 1834, les poissons que Reinwardt 
avait rapportés des Moluques. Reinwardt lui donna un exemplaire de Rachycentron canadum décrit sous 
le nom de d’Elacate bivittata (H.N.P., 8 : 338). 


Reisseissen, François-Daniel (1773-1828) 

Né à Strasbourg le 31 juillet 1773. Fait des études juridiques puis médicales dans sa ville 
natale. Son ouvrage sur la structure des poumons est couronné par l’Académie de Berlin et 
traduit en plusieurs langues. Tout en pratiquant la médecine avec générosité, il est 
conservateur du musée de la ville, et s’intéresse également à la géologie et à la minéralogie. Il 
meurt à Strasbourg le 22 mai 1828. 

Envoya des poissons de la région de Strasbourg. 


Rémy, Jules (1826-1893) 

Né le 2 septembre 1826 à Louvercy (Marne). Professeur suppléant d’histoire naturelle au 
collège Rollin de 1848 à 1851, il part en 1851 pour un long voyage outre-mer et visite 



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l’Amérique du Sud, les îles du Pacifique, Hawaï, les États-Unis, le Mexique, etc. Mort à 
Louvercy le 2 décembre 1893. 

Envoya des poissons de la Champagne. 


Reynaud, Auguste-Adolphe-Marc (1804-1872) 

Né le 7 mai 1804 à Toulon. Élève chirurgien de la Marine, puis chirurgien de 3® classe en 
1821. Professeur en 1830, premier chirurgien en chef en 1846, directeur du Service de santé en 
1854 et inspecteur général du Service de santé en 1858. Participe à plusieurs campagnes, en 
particulier sur la « Chevrette » en 1827-1828, chargée d’opérations géographiques aux Indes, 
en Birmanie et Indonésie. Tout au long de ses campagnes, il récolte avec soin d’abondantes 
collections qu’il donne au Muséum. Correspondant de l’Académie de médecine en 1836. 
Admis à la retraite, il meurt en 1872. 

Donna des poissons des diverses régions de l’Inde, du Bengale, d’Indonésie, de Ceylan, de 
Méditerranée et des Açores. 


Richard, Louis-Claude-Marie (1754-1821) 

Né à Versailles le 19 septembre 1754. Très doué pour le dessin dès son jeune âge. Son 
père, directeur du jardin royal d’Auteuil, le bannit après son refus d’entrer dans les ordres, sur 
le conseil de l’archevêque de Paris. A 14 ans, il quitte la maison paternelle pour vivre au 
quartier latin et est employé chez un architecte; la beauté et la qualité de ses dessins lui 
permettent de bien gagner sa vie et il peut suivre les cours du Collège de France et du Jardin du 
Roi où Jussieu le remarque. Avec l’approbation du roi Louis XVI il part pour Cayenne en 
1781 pour y développer la culture des arbres et plantes à épices, sur l’instigation de Necker et 
de Castries. En 1875, il visite Belem au Brésil et, de 1786 à 1788, de nombreuses îles des 
Antilles, rassemblant d’importantes collections d’histoire naturelle. De retour en France en 
1789 il ne peut, par suite du changement de régime politique, être remboursé de ses frais et 
mène une vie difficile jusqu’à ce que Fourcroy le fasse nommer en 1795 professeur de 
botanique à l’École de médecine. Élu membre de l’Institut en 1795. Mort à Paris le 6 juin 1821. 

Envoya des poissons de la Martinique. 


Richardson, John (Sir) (1787-1865) 

Né le 5 novembre 1787 à Dumfries (Écosse). Naturaliste et chirurgien de la Marine des 
expéditions arctiques de Parry (1819-1822) et Franklin (1825-1827) destinées à trouver le 
passage du nord-ouest, de l’Atlantique au Pacifique. Participe à la rédaction de la Zoologie du 
voyage dans l’antarctique de 1’ « Erebus » et du « Terror » (1839-1843) sous le commande¬ 
ment de J. C. Ross. Se joint à une autre expédition de Ross en 1848-49 pour rechercher 
Franklin disparu en 1845. Mort le 5 juin 1865 à Grassmere (Angleterre). 

A donné des poissons du lac Huron. 



— 124 — 


Riche, Claude-Antoine-Gaspard (1762-1797) 

Né à Chamblet (Beaujolais) le 20 août 1762. Docteur en médecine de la faculté de 
Montpellier, il devient premier secrétaire de la Société philomathique en 1788. Embarqué 
comme naturaliste sur 1’ « Espérance », sous le commandement de J. M. Huon de Kermadec 
qui accompagnait la « Recherche » dans l’expédition de A. R. J. Bruny d’Entrecasteaux 
(1791-1794) à la recherche de La Pérouse. Par suite de la fin tragique de la mission avec la mort 
de d’Entrecasteaux, la confiscation des bâtiments et l’incarcération des républicains par les 
Hollandais, Riche ne revient en France qu’en 1797. Malade il se rend au Mont-Dore où il 
meurt le 5 septembre 1797. 

On lui doit l’exemplaire-type de Pomacentrus brachialis décrit par Cuvier en 1830. 


Ricketts, Charles 

Mentionné dans les lettres écrites par J. B. Pentland au géologue William Buckland les 31 
juillet et 17 décembre 1821 et les 25 janvier et 4 mars 1822. Dans la lettre du 25.1.1822 
Pentland annonce son intention de faire un voyage en Italie en compagnie et aux frais d’un 
ami, « M. Ricketts, late member of the Supreme Concil of Bengal, a nephew to Lord 
Liverpool ». A cette occasion, Cuvier avait écrit (MS 2086 Carteggio Ranzini, Un. Lib. 
Bologna) pour Camille Ranzini, futur recteur de l’université de Bologne, une lettre 
d’introduction pour J. B. Pentland et son compagnon Mr Ricketts, neveu de Lord Liverpool. 
Ce duc de Liverpool est certainement Robert Banks Jenkinson (1770-1848) qui fut premier 
ministre de 1812 à 1827. Quant à son neveu, il pourrait s’agir de George William Ricketts père 
de Sir Henry Ricketts (1802-1886), lui aussi « distinguished Indian civil servant », plutôt que 
du frère de ce dernier Charles Ricketts, comme le pensent Sarjeant et Delairs (1980) car il 
n’aurait pu en 1822 être un ancien membre du Conseil Suprême du Bengale. 

Envoya (avec Pentland) des poissons du lac de Côme. 


Ricord, Alexandre (1798-post 1838) 

Né à Baltimore (États-Unis), fils d’un ancien armateur de la Compagnie des Indes, ruiné 
par la Révolution et installé aux États-Unis en 1790. Reçu docteur à Paris en 1824, il suit les 
leçons de Cuvier, voyage comme correspondant du Muséum (1827) et devient chirurgien de la 
Marine à Saint-Domingue tout en se livrant à des recherches sur l’histoire naturelle. 
Correspondant de l’Académie de médecine en 1835. 

Envoya des poissons de Saint-Domingue. 


Ricord, Philippe (1800-1889) 

Né à Baltimore (États-Unis) le 10 décembre 1800. Frère du précédent. Fait de nombreux 
voyages dans le continent américain pour des recherches de botanique et de zoologie. 



— 125 — 


Commença l’étude de la médecine à Philadelphie et vient à Paris en 1820. Il avait pour mission 
d’apporter au Muséum une collection d’animaux et de plantes, avec des recommandations 
d’Hyde de Neuville pour Cuvier. Reçu docteur en médecine à Paris le 5 juin 1826. Fait une 
brillante carrière de chirurgien en France. Membre de l’Académie de médecine en 1850, 
président de cette Académie en 1868. Mort à Paris le 22 octobre 1889. 


Ricord-Madianna, Jean-Baptiste (1787-?) 

Né à Paris en 1787, frère aîné des deux précédents. Docteur en médecine et membre de 
plusieurs sociétés savantes d’Europe et d’Amérique. Publie en 1826 à Bordeaux ; « Recherches 
et expériences sur les poissons d’Amérique ». Sa femme l’aurait accompagné aux Antilles et 
aurait ouvert une école à Geneva (État de New York) en 1829. Le Muséum de Paris avait reçu 
de lui un manuscrit intitulé « Histoire naturelle et toxique du Tetrodon de la Guadeloupe, 
Tetrodon guadeloupiensis. Avec des recherches sur les poissons toxicophores des Antilles. 
Extrait de la toxicologie des Antilles ». Ce manuscrit, accompagné d’un dessin original de 
l’auteur, fut examiné par Cuvier et Duméril te 13 septembre 1830 (MS 1751, Bibl. MNHN). Il 
ne fut ni publié ni utilisé par Cuvier ou Valenciennes qui n’ont pas traité les Tétraodontiformes 
dans l’H.N.P. (fig. 12). 


Rifaud, J. J. (1786-vers 1845) 

Né le 29 novembre 1786 à Marseille, il s’était destiné à la sculpture, mais devient 
dessinateur et topographe. En 1805, voyage en Italie, en Espagne, visite les Baléares et Malte; 
en 1809, il aborde l’Asie mineure à Smyrne, en repart en 1812 pour Rhodes, Chypre et 
Alexandrie. Il reste en Égypte et en Nubie jusqu’à 1826. Après avoir séjourné un an en 
Toscane, il regagne Marseille en 1827, rapportant de riches collections et des dessins en tous 
genres. Des rapports, établis l’un par Cuvier, l’autre par Barbie du Bocage sur les collections et 
les dessins d’histoire naturelle rapportés d’Égypte et de Nubie par M. Rifaud, mentionnent 
78 poissons et squelettes et 150 dessins où « les poissons sont représentés avec leurs couleurs 
naturelles », avec des indications sur « la grandeur, l’époque et la fécondité des poissons, leur 
saveur, le moment où ils abondent dans le fleuve, les parages où on les trouve, les divers moyens 
employés par les habitants pour les prendre ». Auteur de « Voyage en Égypte, en Nubie et lieux 
circumvoisins depuis 1805 jusqu’à 1827 » publié en 1830. Mort vers 1845. 


Rigny, Henri Gauthier, Comte de (1782-1835) 

Né à Toul le 2 février 1782. Officier de marine, il commande en 1822 les forces navales 
françaises dans les mers du Levant, en 1825 l’escadre anglo-franco-russe envoyée en Grèce et 
en 1827 il est vainqueur à Navarin contre l’escadre turco-égyptienne d’ibrahim Pacha. Nommé 
vice-amiral en 1827, préfet maritime de Toulon en 1829, ministre de la Marine de 1831 à 1834, 
puis ministre des Affaires étrangères en 1834. Mort à Paris le 17 novembre 1835. 

Donna des poissons de l’archipel grec. 



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Risso, Joseph-Antoine (1777-1845) 

Né le 8 avril 1777 à Nice, orphelin à 9 ans, il entre dès l’âge de 12 ans comme apprenti 
chez un pharmacien niçois. Son goût pour les sciences naturelles et la botanique en particulier, 
joint à sa ténacité, l’impose rapidement. Dès 1800, il est adjoint à l’hôpital permanent de Nice 
comme pharmacien de 3' classe et l’année suivante jardinier en chef de l’École centrale. En 
1802 il passe brillamment ses examens et installe une pharmacie qu’il dirigera jusqu’en 1825 
avant de la céder à son élève Roubadi afin de se consacrer entièrement aux sciences naturelles. 
Tout en multipliant les fonctions de professeur de sciences physiques et d’histoire naturelle au 
Lycée impérial (1813), de professeur de botanique à l’École médico-chirurgicale de Nice (1814- 
1840), de professeur de chimie minérale et de botanique à l’École préparatoire de médecine et 
pharmacie dont il obtient l’établissement à Nice en 1832, et sans cesser de s’occuper du jardin 
botanique et des pépinières départementales, il poursuit des recherches dans tous les domaines 
de l’histoire naturelle. Retenons pour l’Ichtyologie ses deux ouvrages majeurs « l’Ichtyologie 
de Nice ou histoire naturelle des poissons du département des Alpes Maritimes », publié en 
1810, et en 1826-1827 son « Histoire naturelle des prineipales productions de l’Europe 
méridionale et particulièrement de celles des environs de Nice et des Alpes Maritimes », dont le 
vol. III (1827) renferme les poissons. Apprécié de tous les naturalistes de son temps qui le 
visitent à Nice ou qu’il rencontre lors de deux séjours à Paris en 1813 et 1838, sa renommée 
dépasse sa ville natale et les frontières ; il est membre correspondant ou associé de trente et une 
Académies ou Sociétés savantes d’Europe et d’Amérique. Il meurt à Nice le 25 août 1845. 

Il envoya de nombreux poissons au Muséum et en 1926 le Musée de Nice remit au Muséum 
35 exemplaires de la collection Risso parmi lesquels 30 types. 


Rivoire, Théodosie 

Sœur hospitalière qui a fondé un établissement de sœurs sur les bords de la Mana 
(Guyane). Emploie ses moments de loisirs à réunir des objets d’histoire naturelle. Collecta des 
plantes à la Martinique en 1839. 

Envoya des poissons de la Mana. 


Robert, Louis-Eugène (1806-?) 

Né à Meudon en 1806. Docteur en médecine à Paris en 1834. Embarqué comme médecin 
de l’expédition sur la corvette la « Recherche », en compagnie des chirurgiens J. P. Gaimard et 
E. J. Le Guillou lors du premier voyage (1835) et des chirurgiens J. P. Gaimard et 
C. R. Leclancher lors du deuxième voyage (1836), envoyé par le gouvernement à la recherche 
de Blosseville disparu vers les côtes d’Islande et du Groenland en 1833. Participe à la rédaction 
du « Voyage en Islande et en Groënland » publié par Gaimard. 



— 127 — 


Robin, Claude (1750-?) 

Né à Tonnerre en 1750. Auteur de « Voyage dans l’intérieur de la Louisiane, de la Floride 
occidentale et dans les îles de la Martinique et de Saint-Domingue pendant... 1802-1806... ». 
Donna des poissons de la Trinité. 


Roger, Jacques-François (Baron) 

Avocat. Gouverneur du Sénégal qu’il explore avec les naturalistes Perrottet et Le Prieur 
en 1826. Auteur d’études sur les Oualofs publiées en 1828-1829. 

Envoya des poissons du Sénégal. 


Rondeaux 

Non identifié. 

Envoya des poissons de Rouen. 


Rousseau, Alexandre 

Préparateur des laboratoires de zoologie au Muséum, peut-être le prosecteur de Petit, 
aide-naturaliste de Mertrud puis de Cuvier. Chargé en 1840 d’une mission à la Martinique 
d’où il envoya des poissons en 1842. 


Rousseau, Louis (7-1874) 

Fils de Rousseau Alexandre. Aide-naturaliste de Valenciennes, garde des galeries de 
zoologie du Muséum. Participe en 1838, avec le comte Demidoff, à un voyage en Russie 
méridionale. En 1839 s’embarque sur la corvette la « Prévoyante » pour Sainte-Marie, 
Madagascar, Nossibé, Zanzibar, Aden, Mascate, Bombay et les Seychelles. 

Donna des poissons de Zanzibar et des Seychelles. 


Roux, Jean-Louis-Florent-Polydore (1792-1833) 

Né à Marseille le 31 juillet 1792. Commence à faire de la peinture et devient fort habile 
dans la représentation des animaux. Nommé conservateur au Musée de Marseille lors de sa 
création en 1819, fait des recherches de zoologie régionale, en particulier d’ornithologie. En 
1839, part avec le baron von Hugel pour un voyage en Orient, remonte le Nil jusqu’à Thèbes et 
se rend ensuite à Bombay où il meurt le 12 février 1833. 

Envoya des poissons de Marseille et de Bombay. 



— 128 — 


Ruppell, Wilhelm-Peter-Eduard-Simon (1794-1884) 

Né à Francfort le 20 novembre 1794. Voyageur et naturaliste allemand. Après un séjour à 
l’île d’Elbe en 1816 pour des recherches minéralogiques, il explore l’Égypte et le Sinaï en 1817 
et 1818, revient en Égypte et Nubie de 1822 à 1828 et explore l’Abyssinie de 1831 à 1834. Il 
réunit d’importantes collections d’histoire naturelle et d’archéologie qu’il envoie au Musée 
Senckenberg de sa ville natale ; son dernier envoi, particulièrement riche, est perdu lors d’un 
naufrage sur les côtes françaises. Publie les résultats de ses voyages de 1828 à 1840. Reçoit la 
médaille d’or de la Société royale de géographie de Londres. Mort à Francfort en 1884. 

Dans une lettre à Valenciennes du 12 février 1835, se plaint que des espèces dont il avait envoyé la 
description à Cuvier en 1829 aient été présentées comme nouvelles en 1832. Il annonce qu’il apportera des 
poissons du Nil pour le Muséum de Paris quand il aura fini le dépouillement des pièces qu’il a rapportées 
de son dernier voyage. 


Saint-Hilaire, Augustin-François-César Provençal de, dit « Auguste de Saint-Hilaire » 

(1779-1853) 

Né à Orléans le 4 octobre 1779. Après quelques voyages en Hollande et dans le Holstein 
car ses parents le destinaient au commerce, il se consacre aux sciences naturelles et à la 
botanique en particulier. En 1816, il quitte Brest sur 1’ « Hermione » avec P. Delalande et fait 
partie de l’ambassade du duc de Luxembourg au Brésil. Jusqu’en 1822 il voyage dans toutes les 
provinces du Brésil, amassant avec soin d’importantes collections végétales et animales parmi 
lesquelles 58 poissons qu’il dépose à son retour au Muséum de Paris. Élu correspondant de 
l’Académie des sciences en 1819, en devient membre en 1830 et professeur de botanique à la 
faculté des sciences de Paris. A partir de 1831, il publie la relation de ses voyages 
d’exploration. Mort près de Sonnely (Loiret) le 30 septembre 1853. 

Donna des poissons du Brésil. 


Salis 

« Capitaine, commandant la « Créole », trois-mâts de Bordeaux » (H.N.P., 19 : 55). 
Rapporta un Hemiramphus des îles Peyster (Tuvalu, îles Gilbert et Ellice). 


Savi, Paolo (1798-1871) 

Né le 11 juillet 1798 à Pise. Zoologiste et géologue, professeur d’histoire naturelle à 
l’université de Pise. Mort à Pise le 5 avril 1871. 

Envoya des poissons d’Italie. 



— 129 — 


Sa VIGNY, Marie-Jules-César Lelorgne de (1777-1851) 

Né à Provins le 5 avril 1777. Naturaliste, il avait déjà fait un voyage en Chine quand il 
participe, comme adjoint de E. Geoffroy Saint-Hilaire, à la campagne d’Égypte (1798-1799). 
Fait partie de l’Institut du Caire et s’adonne particulièrement à l’étude des invertébrés qu’il 
traite dans le grand ouvrage « Description de l’Égypte ». Une maladie des yeux contractée 
dans les sables d’Afrique et aggravée par ses travaux minutieux le rend presque aveugle dès 
1829. Membre de l’Académie des sciences en 1821, ainsi que de plusieurs Académies étrangères 
dont Oxford, Amsterdam et Edimbourg, il meurt à Gaily près de Versailles le 5 octobre 1851. 
On lui doit de nombreux ouvrages scientifiques, en particulier 1’ « Histoire des Dorades de 
Chine » (1798). 

Donna des poissons de diverses régions d’Italie. 


ScHLEGEL, Hermann (1804-1884) 

Né le 10 juin 1804 à Altenburg (Thuringe). A 18 ans gagne sa vie à Dresde chez un 
commerçant, puis il se rend à Vienne en 1824. Dès 1825, sur la recommandation de 
C. V. Schreibers, il est engagé au Musée royal de Leyde dont il devient conservateur en 1828 
puis directeur en 1858 à la mort de Temminck. En 1832 nommé docteur honoris causa de 
l’université d’Iéna. Homme de grande culture et l’un des plus grands ornithologistes du 
xix' siècle. Mort à Leyde le 17 janvier 1884. 

Envoya à Valenciennes des poissons qui lui avaient été rapportés du Chili. 


ScHOMBURGK, Robert-Hcrmann (Chevalier) (1804-1865) 

Né le 5 juin 1804 à Freiburg am der Unstrut. Géographe, il voyage à l’intérieur de la 
Guyane, seul de 1835 à 1839 et en compagnie de son frère Richard de 1840 à 1844. Il décrit et 
dessine 84 poissons d’eau douce ; ses notes et dessins seront édités par Sir William Jardine (voir 
Whitehead, 1973). Mort le 11 mars 1865 à Schôneburg près de Berlin. 

« Donna au Muséum une collection presque complète des nombreuses et belles espèces qu ’il a recueillies 
dans les eaux douces de cette contrée et principalement dans l’Essequibo » (H.N.P., 20 : ix). 


Schreibers, Carl-Franz-Anton von Ritter (1775-1852) 

Né à Pressburg le 15 août 1775. Directeur du Musée impérial de Vienne en 1805, 
conseiller aulique. Mort à Vienne le 21 mai 1852. 

A communiqué à Valenciennes des descriptions et dessins des poissons du Danube. 



— 130 — 


Scott, Thomas-Hobbes (1783-1860) 

Baptisé (né?) le 24 avril 1783 à Kelmscott, Oxford, Grande-Bretagne. A la mort de son 
père (1794), il vient en France puis devient vice-consul à Bordeaux où il aurait été marchand de 
vin. A l’âge de 30 ans il entre à St-Alban’s Hall à Oxford. En 1819 il est secrétaire de son beau- 
frère envoyé en mission en Nouvelle-Galles du Sud, Australie. A son retour en Angleterre, il 
soumet à l’office colonial un plan d’organisation des églises et de l’éducation. Ordonné diacre 
en 1821, prêtre en 1822 et recteur de Whitfield dans le diocèse de Durham. En 1824 il est 
nommé archidiacre du New South Wales et de ses dépendances, y compris la Terre de Van 
Diemen (Tasmanie), rattaché au diocèse de Calcutta. Revenu en Angleterre en 1829, il est 
nommé archidiacre à Whitfield en 1841, puis chanoine honoraire à la cathédrale de Durham en 
1845. Il meurt à Whitfield le H' janvier 1860. 

Orthographié Hobbescote par Cuvier à qui il a envoyé des poissons de Nouvelle-Galles du Sud. 


Selys-Longchamps, Michel-Edmond, Baron de (1813-1900) 

Né à Paris le 25 mai 1813. Fait ses études à l’université de Liège, devient entomologiste, 
spécialiste des libellules, auteur d’une faune belge. Membre de l’Académie royale de Belgique. 
Président du Sénat belge de 1880 à 1884. Mort à Liège le 11 décembre 1900. 

Donna des poissons de Liège. 


Sganzin, Victor 

Capitaine d’Artillerie de marine. Commandant de l’île Sainte-Marie. Publie en 1833 des 
notes sur les mœurs des Lépidoptères de Madagascar, Bourbon et Maurice. 

Donna des poissons de Madagascar. 


SoLANDER, Daniel-Charles (1736-1782) 

Né le 12 février 1736 à Piteâ (Suède). Fait des études de théologie à l’université d’Uppsala 
et devient l’élève de Linné. Voyage en Russie, en Laponie et aux îles Canaries de 1753 à 1756. 
Linné, qui veut en faire son successeur, l’envoie à Londres en 1760 pour y exposer son système. 
Il s’établit en Angleterre; dès 1763 il est employé au classement et au catalogue des objets 
d’histoire naturelle du British Museum dont il devient le conservateur-adjoint et sous- 
bibliothécaire en 1765 et conservateur en chef en 1773. Il est élu en 1764 à la Société royale de 
Londres. De 1768 à 1771 il participe comme assistant de J. Banks au premier voyage du 
capitaine J. Cooks, et en 1772 il accompagne Banks dans son expédition aux îles Hébrides et 
en Islande. Il meurt à Londres le 13 mai 1782. 

Ses manuscrits purent être consultés et utilisés par Cuvier et Valenciennes lors de leurs voyages à 
Londres. 



— 131 — 


Sonnerai, Pierre (1748-1814) 

Né à Lyon le 18 août 1748. Son oncle P. Poivre l’emmène en île de France en 1767 ; il 
explore l’île Bourbon et Madagascar en compagnie de Ph. Commerson de 1768 à 1771. 
Embarqué en 1771 sur la flûte 1’ « Isle de France » comme écrivain et naturaliste, il participe à 
la dernière expédition en Nouvelle-Guinée pour la recherche des arbres à épices et rapporte 
une collection considérable de plantes et animaux destinés au Cabinet du Roi. Revient en 
France en 1773, est élu correspondant à l’Académie des sciences en 1774 et repart la même 
année aux Mascareignes comme sous-commissaire des colonies, naturaliste du Roi et 
correspondant de son Cabinet. Entreprend de grands voyages à Madagascar, Ceylan, aux 
Indes, en Malaisie, en Chine et ne rentre en France qu’en 1805. Auteur de « Voyage à la 
Nouvelle-Guinée », dédié à Madame Poivre (1776) et de « Voyage aux Indes orientales et à la 
Chine fait par ordre du Roi depuis 1774 jusqu’en 1781... » publié en 1782. Mort à Paris le 31 
mars 1814. 

Donna de nombreux poissons de Pondichéry, conservés séchés. 


SouLEYET, Louis-François-Auguste (1811-1852) 

Né à Besse (Var) le 8 janvier 1811. Élève à l’hôpital de Toulon en 1829. Il participe, 
comme adjoint du chirurgien major J. F. Eydoux, à l’expédition de la « Bonite » sous le 
commandement de A. N. Vaillant (1836-1837). Devient chirurgien de 3® classe en 1839. Après 
la mort d’Eydoux (1841), Souleyet rédige seul la partie zoologique du voyage de la « Bonite » 
et reste pendant près de dix ans à Paris pour achever le travail, avec une interruption en 1846 
pour rejoindre Toulon afin de remplir les conditions de navigation nécessaires à son 
avancement. En 1851, il est affecté outre-mer à la Station des Antilles oû il meurt de la fièvre 
jaune sur la « Sybille » le 7 octobre 1852. 


Spinola, Marchese-Massimiliano (Comte di Tassarolo) (1780-1857) 

Né à Toulouse le 19 juillet 1780. Zoologiste surtout connu comme entomologiste. Mort à 
Tassarolo (Alessandrie) le 12 novembre 1857. 

Envoya des poissons de Gênes. 


Spix, Johan-Baptist von (1781-1826) 

Né le 9 février 1781 à Hôchstadt. A l’instigation du roi de Bavière, Maximilien Joseph 
il participe à une expédition vers l’Amérique du Sud puis embarque à Trieste sur la frégate 
« Austria » le 10 avril 1817. En compagnie du botaniste K. F. Ph. von Martins il explore dans 
des conditions difficiles les différentes provinces du Brésil, pendant près de trois ans (décembre 
1817-juin 1820) et y rassemble des collections considérables, dont 116 espèces de poissons qui 



— 132 — 


seront envoyées à Munich. Publie en collaboration avec Martins la relation de ce voyage dès 
1823. La description des poissons sera une œuvre posthume publiée en 1829 et 1831 sous les 
noms de Spix et Agassiz. Il meurt le 14 mars 1826 à Munich d’une maladie qu’il avait 
contractée au Brésil. 

Les dessins de poissons du Brésil exécutés par Spix furent communiqués à Cuvier par ses héritiers, 
avant leur publication (H.N.P., 1 : 254). 


Stadhouder (Cabinet du) 

Lors de l’invasion de la Hollande en 1793 par les armées françaises sous le commande¬ 
ment de Pichegru, les commissaires de la République firent saisir toutes les collections 
d’histoire naturelle réunies dans le Cabinet du Stadhouder pour les envoyer à Paris enrichir le 
Muséum national nouvellement créé. En 1815, après la chute de l’Empire et l’entrée à Paris des 
troupes alliées, le ministre de Hollande, M. de Gagern, réclama la restitution du Cabinet du 
Stadhouder. Les professeurs-administrateurs du Muséum refusèrent. Il fallut la médiation du 
baron Alexander von Humboldt et la diplomatie de son frère Wilhelm pour qu’un compromis 
fût accepté. Le Muséum conservait les pièces principales de la collection du Stadhouder mais 
donnait en échange environ 10000 objets intéressants qu’il avait en double ou en triple (Hamy, 
1906 : 23). 


Tardy de Montravel, Louis-Marie-François (1811-1864) 

Né à Vincennes le 28 septembre 1811, embarque dès 1828 et participe à plusieurs 
campagnes dont celle de la « Zélée » (1837-1840) dans le voyage aux terres australes sous le 
commandement de J. S. C. Dumont d’Urville, pendant laquelle il est chargé des observations 
astronomiques. En 1842, au commandement de la « Boulonnaise », il entreprend des travaux 
hydrographiques sur les côtes septentrionales du Brésil et des Guyanes et sur le cours de 
l’Amazone. En 1854, il participe à la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la 
France, navigue dans les mers du Japon et la mer d’Okhotsk. Est membre du Conseil de 
l’Amirauté en 1858 et en 1859 gouverneur de Guyane jusqu’à sa mort le 4 octobre 1864, à 
Elbeuf. Avait été nommé eontre-amiral en janvier 1864. 

Donna des poissons de l’Amazone en 1845. 


Taunay 

Fils du célèbre peintre de paysages Nicolas, Antoine Taunay (1755-1830), directeur de 
l’Académie des beaux-arts de Rio de Janeiro jusqu’en 1819 et nommé correspondant du 
Muséum en 1815. 

Donna des poissons des îles du Cap-Vert. 



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Tellieux 

Non identifié. « Jeune médecin qui aime les sciences naturelles » (H.N.P., 18 : 63). 
Rapporta des poissons d’Espagne en 1842 et 1843. 


Temminck, Coenraad- Jacobus (1778-1858) 

Né le 31 mars 1778 à Amsterdam. Directeur du Cabinet royal d’histoire naturelle de 
Leyde de 1820 à 1858. Élu correspondant de l’Académie des sciences en 1852. Mort à Leiden le 
30 janvier 1858. 

Donna à Valenciennes les poissons collectés par Kühl et van Hasselt et des poissons de Vienne. 


Thienemann, Friedrich-August-Ludwig (1793-1858) 

Zoologiste et ornithologiste allemand, inspecteur du Cabinet royal de Dresde en 1825. 
Envoya des poissons de l’Elbe. 

Orthographié également Tinnemann par Valenciennes. 


Thompson, William (1805-1852) 

Ichtyologiste irlandais, auteur de nombreuses publications, en particulier « The Natural 
History of Ireland», publiée en 4 volumes de 1849 à 1856. 

Envoya à Valenciennes des corégones de Lough Neagh (Irlande). 


Tilesius von Tilenau, Wilhelm, Gottlieb (1769-1857) 

Né à Milhausen le 17 juillet 1769. Médecin, il s’embarque comme naturaliste et 
dessinateur sur la « Nadjedjeda » pour l’expédition russe du capitaine A. von Krusenstern 
(1803-1806). Avec G. H. Langsdorff, l’autre naturaliste de l’expédition, il publie trois ouvrages 
où sont consignées les découvertes floristiques et faunistiques faites pendant le voyage. Mort à 
Milhausen le 17 mai 1857. 

Offrit des poissons au Cabinet du Roi. 


Toscane, Ferdinand III, Grand Duc de Toscane, Archiduc d’Autriche, Prince royal de 
Hongrie et de Bohême (1769-1824) 

Né à Florence le 26 mai 1769. Mort dans la même ville le 18 juin 1824. Devient grand duc 
de Toscane en 1791 lorsque son père fut appelé à la couronne impériale d’Allemagne. Bien 



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qu’ayant été le premier des princes italiens à reconnaître la République française en 1793, il dut 
quitter ses états en 1801 et n’y rentra qu’en 1814 après l’abdication de Napoléon 

Cuvier, au cours cf’un voyage en Italie, visita son cabinet d’Histoire naturelle à Florence, en 
décembre 1809, et y fit notamment un dessin de Trachyptère utilisé par Valenciennes pour son espèce T. 
leiopterus. 


Vaillant, Auguste-Nicolas (1793-1858) 

Né à Paris le 2 juillet 1793. Après avoir débuté comme pilotin et avoir combattu dans 
l’armée navale du Helder, puis dans l’infanterie et l’artillerie en Hollande, en 1816 il est rayé 
des cadres comme bonapartiste à la suite d’une délation. En 1818, il repart comme enseigne de 
vaisseau en Guyane, commande au Levant en 1824, est chef d’état-major de l’amiral de Rigny 
dans l’expédition de Morée (1828-1838). En 1836-1837, capitaine de corvette il commande 
l’expédition de la « Bonite », et fait en 1838 les campagnes du Mexique et de La Plata. Il est 
nommé préfet du 4' arrondissement maritime en 1848, contre-amiral en 1849, ministre de la 
Marine en 1851, gouverneur général des Antilles, puis de la Martinique. Malade, il rentre en 
France en 1853 et meurt à Paris le l" novembre 1858. 


Vandelli, Domingo (1735-1816) 

Né à Padoue le 8 juillet 1735. Botaniste italien, il est appelé au Portugal par Pombal pour 
professer à Coimbra. Devient directeur du Musée d’Ajuda à Lisbonne. Négocie avec Geoffroy 
Saint-Hilaire en 1807 la cession des doubles pour le Muséum de Paris. Mort à Lisbonne le 27 
juin 1816. 


Verani, Jean-Baptiste (1800-1865) 

Issu d’une famille de pharmacien niçois, il fait ses études de pharmacien chimiste à 
l’université de Turin, mais il n’exerce que quelques années la profession paternelle. Son 
admiration pour Risso l’incite à faire des sciences naturelles et à constituer une collection 
personnelle. En 1823 il devient l’adjoint de Bonelli et crée un premier musée pour abriter ses 
collections. Il est nommé essayeur des matières d’or et d’argent du Bureau de la Garantie de 
Nice en 1826, et en 1832 il reçoit une aide de la municipalité qui prend en charge le loyer de 
son musée qui en contrepartie est ouvert au public. En 1834, il voyage en Amérique latine pour 
le compte de l’Académie royale de Turin. En 1846 il fait don de son musée à la ville de Nice. 
Ses travaux scientifiques portent sur les Céphalopodes. 

Donna des poissons de la région de Nice. 

Verreaux, Jules (1807-1873) 

Né à Paris en 1807. Fils d’un marchand parisien d’objets d’histoire naturelle, il a la chance 
de découvrir l’Afrique à l’âge de 12 ans en accompagnant son oncle J. B. Delalande dans un 



— 135 — 


voyage au Cap de Bonne-Espérance. De 1820 à 1825 il reçoit une bonne formation scientifique 
au Muséum et repart pour un deuxième voyage en Afrique australe où il séjourne de 1825 à 
1837. De 1842 à 1847 il effectue comme aide-naturaliste du Muséum une longue mission en 
Australie et en Tasmanie où il ne cesse de collecter. A son retour il « réorganise les magasins 
de son frère Édouard, marchand naturaliste... et ouvre bientôt de vastes galeries zoologiques » 
(Laissus, 1981 : 300). Est surtout connu comme ornithologiste. 

Rapporta des poissons du Cap et d’Australie. 


ViLLERET, DE LaRUE DE 

Non identifié. « Consul de France à Savannah » (Géorgie) (H.N.P., 15 : 132). 
A envoyé au Cabinet du Roi des poissons des États-Unis. 


ViRLET d’Aoust, Pierre-Théodore (1800-1894) 

Élève de l’École des mines de Saint-Étienne (1823) et de Paris (1826), nommé en 1827 
directeur des mines de charbon dans le Maine-et-Loire, il y étudie des fossiles végétaux. Il fait 
partie en 1828 de l’expédition scientifique envoyée en Grèce sous la direction de Bory de Saint- 
Vincent. Pendant trois ans il explore la Grèce continentale et l’archipel égéen et recueille 
d’intéressantes collections minérales, végétales et zoologiques qu’il rapporte à Paris. Collabore 
au grand ouvrage de la Commission de Morée. Se lance ensuite dans diverses entreprises 
industrielles qui ont très peu de succès. 

Donna des poissons de Grèce, de Turquie et de mer Noire. 


ViviANi, Domenico (1772-1840) 

Né le 29 juillet 1772 à Lognano Levanto. Professeur d’histoire naturelle à Gênes, auteur 
du « Catalogue des poissons de la rivière de Gênes et du Golfe de la Spezzia », et de 
publications de botanique. Mort à Gênes le 15 février 1840. 

Donna des poissons du golfe de Gênes. 


Vlamingh, Comelis de (1678?-?) 

Né sur l’île de Vlieland (Hollande), baptisé le 12 décembre 1678. Participe comme 
capitaine du « t Welseltje » à l’expédition conduite par son père Willem Vlamingh (ou W de 
Vlaming). Il quitte la Hollande le 3 mai 1696 et après avoir exploré l’ouest de l’Australie 
atteint Batavia le 20 mars 1697. Plus tard, il voyage à l’île de Mony (au sud du détroit de la 
Sonde), au Bengale et à Bantam (ouest de Java). Après un retour en Hollande (1698) il repart 
aux Indes l’année suivante comme capitaine du « t Huys Te Bijwegh ». En 1705, il passe au 
service de la Compagnie des Indes orientales au Bengale comme directeur de l’armement. En 
1714, il commande les bateaux qu’il ramène de Batavia en Hollande où il arrive le 6 août 1715. 



— 136 


Vroriep 

Non identifié. 

Donna des poissons du Havre. 


Watkin, William-Wynn (Sir) 

Baronet, lord-lieutenant du comté de Merioneth (pays de Galles), propriétaire d’un lac 
d’où il a envoyé des exemplaires de Perça fluviatilis à Cuvier qui les a placés au Cabinet du 
Roi. 


Webb, Philip-Barker (1793-1854) 

Né à Milfort House (Surrey) le 18 juillet 1793. Naturaliste anglais, fait de nombreux 
voyages en Europe et en Orient de 1815 à 1821, puis en Espagne et aux Canaries en 1827 où il 
rencontre S. Berthelot. Avec sa collaboration, il publie de 1836 à 1850 la « Grande Histoire 
naturelle des Canaries ». Après de nouveaux voyages à travers l’Europe, il s’installe à Paris où 
il meurt le 31 août 1854. 

Donna des poissons des Canaries. 


Wurtemberg Helena Pavlovna, Grande Duchesse de (1807-1873) 

Née à Stuttgart en 1807. Fille du duc Paul de Wurtemberg, elle épouse en 1824 le grand 
duc Michel, frère de Nicolas P', empereur de toutes les Russies. Le duc Paul, lui-même 
naturaliste et voyageur, avait amassé d’immenses collections d’histoire naturelle dans son 
château de Mergentheim. Elle meurt à Saint-Petersbourg en 1873. 

Envoya à Cuvier et Valenciennes des poissons de Russie. 



Remerciements 


Nous sommes particulièrement reconnaissants à notre collègue le Dr. Th. Pietsch, University of 
Washington, Seattle, organisateur du symposium « Collection Building in Ichthyology and Herpetology 
in the 18th, 19th and 20th Centuries (Congrès de T American Society of Ichthyologists and Herpetologists, 
Charleston, 1990) », de nous avoir suggéré ce travail. L’intérêt qu’il porte à l’histoire des Sciences et sa 
connaissance des documents d’archives des musées européens le désignaient comme le meilleur lecteur 
critique de notre texte et nous avons tenu compte de ses remarques et conseils toujours judicieux. 

Pour l’aide qu’ils nous ont apportée dans la recherche de documents relatifs aux collecteurs et 
voyageurs-naturalistes, nous remercions nos collègues du Muséum : M. le Professeur Taquet, Directeur 
du Muséum; M. le Professeur Th. Monod et M™' F. Nadaud, bibliothécaire, Laboratoire d’ichtyologie 
générale et appliquée; M. le Professeur Ch. Brygoo et le Dr. P. Lescure, Laboratoire des Reptiles et 
Amphibiens; M. le Professeur Cl. LÉvi, le Dr. B. Métivier et M*"' V. Héros, Laboratoire de Biologie des 
Invertébrés marins; le Dr. L. Matile, Laboratoire d’Entomologie, le Dr. G. Aymonin, Laboratoire de 
Phanérogamie ; M. Y. Laissus, Directeur, M'"' C. Hustache, Conservateur, et tout le personnel de la 
Bibliothèque Centrale du Muséum. Nos remerciements s’adressent également à M™' R. Antelme, 
Département des Antiquités égyptiennes. Musée du Louvre ; M™' H. Barbey, Directeur des Services 
d’Archives de la Creuse; M. J. Bost, Professeur à l’École nationale vétérinaire de Lyon; M. G. Breton, 
Directeur du Muséum d’Histoire naturelle. Le Havre ; M""' M. Chapuis, Bibliothécaire à l’Académie 
Nationale de Médecine; M"" J. Defaÿ, Musée Municipal de Nice; M. R. Duguy, Conservateur du 
Muséum d’Histoire naturelle de La Rochelle; M. G. Foessel, Archiviste de la ville de Strasbourg; 
M™' Ch. Leclerc, Service historique de la Marine ; M"' A. Sentilhes, Directeur des Services d’Archives 
du Morbihan ; M"*' N. Patureau, Directeur des Services d’Archives de l’Indre ; à nos collègues étrangers, 
les Dr. M. Boeseman, Rijksmuseum van Natuurlijke Historié, Leiden, Pays-Bas; C. Karrer, Zoologis- 
ches Institut und Zoologisches Museum, Hamburg ; W. Klausewitz, Senckenberg Museum, Frankfurt, 
RFA ; J. Paxton, The Australian Museum, Sydney, Australie ; V. G. Springer, Smithsonian Institution, 
Washington, USA; A. Wheeler, British Museum, London, Grande-Bretagne; ainsi qu’à 
M. J. Boucherville de Baissac de la Société Royale des Arts et Sciences de l’île Maurice, M. le 
Dr. Staub, Vice-Président de cette Société et Président de la Société de l’Histoire de l’île Maurice, 
MM. H. G. Lee, Jacksonville, Floride, USA, et H. P. Müller, Bibliothèque universitaire de Kiel, RFA. 

Nous sommes très reconnaissants à P. Opic et C. Ozouf auxquels nous devons la jaquette de cet 
ouvrage ainsi qu’à C. Métivier et J. Abel qui ont dactylographié notre manuscrit, et à P. Dupérier qui 
en a assuré l’édition. 



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Achevé d’imprimer le 1" juin 1990. 


Le Bulletin du 4‘ trimestre de l’année 1989 a été diffusé le 23 mai 1990. 


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MÉMOIRES DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 

Collection à périodicité irrégulière. Paraît depuis 1935. A partir de 1950, les Mémoires se subdivisent 
en quatre séries spécialisées : A, Zoologie; B, Botanique; C, Sciences de la Terre ; D, Sciences physico-chi¬ 
mique. (Format in-4°.) 

Dernières parutions dans la série A 

T. 123 — Deuxième Symposium sur la spécificité parasitaire des parasites de Vertébrés. 1982, 326 p., fig. 

T. 124 — Paulian (Renaud). — Révision des Cératocanthides (Coleoptera, Scarabaeoidea) d’Amérique du Sud. 
1982, 110 p., fig., 18 pl. 

T. 125 — Monniot (Claude) et Monniot (Françoise). — Les Ascidies antarctiques et subantarctiques : mor¬ 
phologie et biogéographie. 1983. 168 p., 27 fig., 5 tabl., 7 pl. 

T. 126 — Clastrier (Jean). — Ceratopogonidae des îles Seychelles (Diptera, Hematocera). 1983. 83 p., 38 fig. 
T. 127 — Holyak (D. I.) et Thibaud (J.-C.). — Contribution à l’étude des oiseaux de Polynésie orientale. 
1984, 209 p., 22 fig. 

T. 128 — Rougeot (Pierre-Claude). — Missions entomologiques en Éthiopie 1976-1982. Fasc. II. 1984, 93 p., 
9 fig., 18 pl. 

T. 129 — Ledoyer (Michel). — Les Gammariens (Crustacea, Amphipoda) des herbiers de phanérogames 
marines de Nouvelle-Calédonie (région de Nouméa). 1984, 113 p., 48 fig. 

T. 130 — Descamps (Marius). — Revue préliminaire de la tribu des Copiocerini (Orth. Acrididae). 1984, 72 p., 
136 fig. 

T. 131 — Dubois (Alain). — La nomenclature supragénérique des Amphibiens Anoures. 1984, 64 p., 1 pl. 

T. 132 — Vertébrés et forêts tropicales humides d’Afrique et d’Amérique. Entretiens du Muséum, décembre 1982. 
1986, 304 p., 8 pl. 

T. 133 — Résultats des campagnes MUSORSTOM I et IL Philippines, tome 2. 1986, 526 p., fig., pl. 

T. 134 — Bryooo (Edouard-R.). — Les Gerrhosaurinae de Madagascar. Sauria (Cordylidae). 1985, 65 p., 18 fig. 
T. 135 — Lemire (Michel). — Contribution à l’étude des fosses nasales des Sauriens. Anatomie fonctionnelle de 
la glande « à sels » des Lézards déserticoles. 1986, 148 p., 33 fig., 11 pl. 

T. 136 — Monniot (C.) et Monniot (F.). — Les Ascidies de Polynésie française. 1987, 160 p., 55 pl. dessins, 
5 pl. photos. 

T. 137. — Forest (J.). — Les Pylochelidae ou «Pagures symétriques» (Crustacea Coenobitoidea). Résultats des 
campagnes MUSORSTOM : Philippines. Tome 3. 1987, 274 p., 82 fig., 9 pl. phot. 

T. 138. — Érard (C.). — Écologie et comportement des gobes-mouches (Aves : Muscicapinae, Platysteirinae, 
Monarchinae) du Nord-Est du Gabon. Vol. 1 : Morphologie des espèces et organisation du peuplement. 1987, 
256 p., 94 fig., 1 carte, 10 pl. phot. 

T. 139. — Dubois (A). — Le genre en Zoologie : essai de systématique théorique. 1988, 132 p., 2 fig., 2 tabl. 
T. 140. — DuBOts (A.). — The genus in Zoology : a contribution to the theory of evolutionary systematics. 

Version française du tome 139, 1988, 124 p., 2 fig., 2 tabl. 

T. 141. — Hugot (J.-P.). — Les Nématodes Syphaciinae, parasites de Rongeurs et de Lagomorphes. Taxonomie. 
Zoogéographie. Évolution. 1988, 153 p., 47 fig., 5 tabl. 

T. 142. — TtLLiER (S.) (Coordonné par). — Zoologia Neocaledonica. Volume 1. Publié avec le concours de 
rORSTOM. 1988, 158 p., nbrx tabl. et illustr. 

T. 143. — Résultats des campagnes MUSORSTOM : Philippines. Volume 4 (J. Forest, éd.), 1989, 260 p., 
114 fig., 23 ph. 

T. 144. — Résultats des campagnes MUSORSTOM : Philippines. Volume 5 (J. Forest, éd.), 1989, 385 p., 
126 fig., 32 ph. 

T. 145. — Résultats des campagnes MUSORSTOM : Philippines. Volume 6 (A. Crosnier, éd.), 1990, 388 p., 
190 fig., dont 4 pl. coul. 


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